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Amdtn Prétidenî de t» Ctutmbrt d«f Dépmléa
HISTOIRE
D£S
ROUMAINS
et de leur Civilisation
PARIS
HENRY PAULIN. Éditeur
101, Boulevard iouitUa II 4*)
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Histoire des Roumains
et DE LEUR CIVILISATION
N. JORGA
Profttteur à l'Univer$Ué </« Bacmrttt
MtmLrf de l'Aetutémi* Roam*in9
Ancien Président de la Chttnbrt des Députée
HISTOIRE
DES
ROUMAINS
et de leur Civilisation
i'ARIS tlL.NHY l'AL'LlN, Éditeur
104, Boulevard Jourdan lli'i IMO
^i?n2s
HISTOIRE DES ROUMAINS
CHAIMTRI-: riŒ.Mii:u Base territoriale de la Nation roumaine
Entre le centre de l'Europe et la steppe russe, entre les relions brumeuses du Nord et le Midi ensoleillé »! ;ins, s'étend toute une ré-
■^ _ „ .-. , lue n'existe pas quant aux
caractères positifs de la nature. Elle présente, au con- " ..'■'--. '^ ^ ' ' ■ ' îies
„ - . "^ > •'■ ni
point au climat tempéré de la Valachie. où, pendant ces iii ■ ment veii ' i \ord-
I . . ' ^ riches . .. >es, et
où. le lendemain, dans la chaleur moite du dégel, fé- vrier ressemble plut<^t à un souriant début de prin- temps.
I^s vallées, d'une orientation tout à fait spéciale, de rOlténie ont une atm - ' - - ' '" rranéenne par rap- port à cette plaine tte aux brusques rafales que rien n'arrête dans leur assaut. Il neige sou- vent -S Jatsv M l'f^poque où quelques gouttes de plaie li»Mlr t'imiM lit .1 |K itu* du ciel rose, à travers les nuages couvrant Iv riant |{ii<arfst.
Ces dilTcrences ne tiennent pas qu'au voisinage des montagnes et de la plaine dans chacune des régions composant un pays si varié d'aspect et cependant si
2 tiiiToiiiR on noviiAiiri
unitaire. Cnr, si la Transvlvanif ne i re que
des vallées étroites entre les cime* di t„., . ... >. cl les lignes des rollines qui en sillonnent dans tous les sens l'étendue, si le terrain arable n'est ? i»ar
les " lunci », par les vallées assez la^ ros,
comme l'Oit, les Tlrnave, le Somes; la Valachie. com- ■ Mîint aussi l'Ollénie et la Moldavie, telle qu'elle : lit avant les démembrements de 1755 et de 1812. pré- sente tous les aspects possibles d'un territoire complet, et ces provinces forment comme un 11 ' "" 'les aspects divers que peut avoir une m int
en môme temps du froid Occident aux brumes fréquen- tes, aux prairies verdoyantes et de l'Orient au ciel bleu, au soleil brûlant et aux moissons fabuleu- ses. En quelques heures de marche, on passe, en Vala- l'iiic. des rochers nus. des forêts de pins, des ruis- siiuix qui jaillissent des hautes sources pour s'en- goufTrer. bruissantes, au milieu des gorges, aux colli- nes où s'élayent les riches vergers semblables à ceux de l'Angleterre, jusqu'à la blanche maison ancienne aux boiseries noircies par les ans. Un peu plus bas encore et l'on se trouvera, sous les rayons ardents, dans une plaine où, en quelques semaines, le brin de blé qui perçait à peine en avril, ploie vers le milieu de juin sous le poids de l'épi doré, alors que dans la montagne les premières fleurs du printemps ne sont pas encore flétries et que, devant les fenêtres des hut- tes, dans les hameaux, le lilas continue de fleurir. Puis, tout au bout, un monde spécial remplit d'éton- nement le voyageur. C'est la zone du Danube, aux forêts de saules noueux, impénétrables au premier aspect, qui cachent cependant les clairières où le pé- cheur nettoie et rif >de «ies < il pré- pare le produit de ^ i (s. Dans ■ ,. i. cette lone franchit le fleuve, s'étend sur la rive droite, à travers un pays sans maître ayant un passé plus
BASB TERRITOIUAUI DR UA NATIOM RQUMATKB 3
reculé, jusqu'aux grands lacs, k l'inextricable delta du ^' ' ' ' r. Là, une au*" - *ion de p<^che
att . bien que \\ . qui. depuis
des siècles, accourt du Nord et du Sud pour exploiter ces richesses infinies.
Même spectacle dans la Moldavie: on descend des cimes nues du Ceahlau pour se trouver bientôt parmi les vergers des riants villages et des couvents anti- ques, dont les coupoles s'élèvent à l'improviste au- dessus den immenses forêts. Un peu plus loin, la large rivière du StTcth déroule majestueusement ses eaux claires parsemées d'Iles nombreuses: là, les coteaux ba! soleil se recouvrent chaque année de sph-n-
did^ ssons; entre les pâturages qui nourrissaient
jadis une des plus nobles races de bétail de l'Europe, celle des bo-ufs au large Tront et aux puissantes cornes droites, miroitent les étangs créés par les anciens boïars pour nourrir, pendant les longs mois du carême ortî leur « cour » et leurs |- Au delà du
Prti \ eaux lentes, enfin, qu < ut de hauts
rivages argileux qui le cachent presque aux regards, se ■'■ î.- la Bessarabie, avec ses ondu-
lai es au pacage. Cette région peu
peuplée, qui conser\'e partout le même caractère de la * : ''t le souvenir de l'ancien « désert », con- du lands lacs du Danube, pareils à ceux de la
Dobrogea voisine, et au •• liman » du Dniester; là se
termine la pri" • 'té que les maîtres du pays au
xiv siècle s'en issaient. dans leur titre même,
d'avoir mené« » de ia montagne à la mer •>.
L'Olténie, à tant d'égards pareille à la Serbie voi- sine et ayant des similitudes avec les territoires qui tendent, non plus vers la mer de Hyzance. mais bien vers celle de Venise, offre de nouveau cette douce succession de tous les climats, de tous les aspects et de tous les produits, depuis les hauteurs solitaires du
4 HTSTOinK DRS ROUMAmS
Pni din;
e\ du Romanati. et à ces pêcheries du Danube, qui. au- tour d- lourd'hui »«• de se-
cond oi . au Mil' -
Semblables par cette harmonie de nuances, tes di> verses zones des r»' ' mphiquc t ' ont l'Ol-
ténie, la Valachic, A la Ti . .nie avec
ses annexes, sont cependant séparées par de profon- des différences qui font de chacune d'elles un tout distinct et particulier. Nous avons déjt\ dit que l'OI- ténie se rapproche de la Serbie, TOlt, dont elle porte le nom. étant une Morava de la rive gauche du Danube. Mais, si entre la Valachie et la Moldavie il y a l'élé- ment commun de cette steppe qui, comprenant tout le Sud bessarabien, s'étend en deçà du Pruth dans la région de Galatz pour descendre vers Braila et se dé- velopper librement dans l'ancien « désert » de l'Ialo- mita. pareil à l'océan des riches herbes éphémères de la Russie méridionale, on ne retrouvera point en Mol- davie cette molle plaine nourricière ouverte à tous les courants de l'air comme à ceux des immigrations humaines, invasions dévastatrices et transformatrices. Les collines se poursuivent, s'enchevêtrent, mêlant les lignes capricieuses de leurs vieilles forêts aux tapis multicolores des cultures variées. Si le Séreth, le Pruth, le Dniester ont la belle ligne droite des riviêi«s valaques, de tontes les rivières valaques, la \'<- dea, l'Argess, la Dâmbovita, la Prahova. l'Ialomita. le Ruzau. descendant des montages occidentales du pays, ne vont pas directement au Danube; elles tra- versent la région haute du pays pour confondre leurs vagues avec celles du Séreth, qui forme une des gran- des artères moldaves. Sur la rive gauche, la mcmc rivière ne reçoit que les eaux mal assurées du Bàrlad qui. après un circuit disgracieux à travers des vallées
BASE TERRITORIALS DR LA NATION ROUMAINE 5
tourmentées, paraissent devoir s'engloutir dans leur
terre j.i ' ' " " Le Pruth i'
eaux \>.' ijia. sur la ri'
seuls, deux cours d'eau plus importants sillonnent la
Bessarabie pou ' ' ' ' î)niester.
Pour la Tr;i ne des eaux, déter-
minant, quant au caractère d'un pays, est encore plus diflft^rent. Malgré la séparation des Carpathes, il est évident cfue la partie méridionale de la province, avec son « Pays de l'Oit i>, son -< Pays de la Bàrsa », son district de Sibiiu, appartient k la Valachie. où se trouve la source de ses rivières: les princes valaques ont réi iites fois à l'avoir, de même que ceux
de la M, ont cherché, par la Bucovine et la Po-
cutie. à atteindre les sources mêmes du Séreth. du Pruth et du Dniester. Les autres grandes rivières ce- pendant, le Muras, le Somes, les trois branches du Cri», les cours d'eau du Banat de Temesvar, vont, du côté de l'Ouest, se jeter dans ce grand fanal collec- teur de la Theiss, qui rriri«liir:j !«• T):imil)»> d*' fiiiiff^ ces eaux confondues.
A tr:. une lai..
logue qui flxe les éléments constitutifs d'une chaîne de ■ ■ 'où
cou : 'lui
où elle arrive à dominer le paysage, ce qui est essen- tiel au point d. t ' ' îiie « humaine », et surtout de la , , i«-. On ne le trouve- rait certainement pas en Galicie, où les hauteurs se succèdent snns toutefois que le pays tout entier leur appartienne. t:int au point de vue de l'anpect de la na- ture que di's (onditions humaines dans les domaines
économique mx et politiques de la vie. Le pays et
l'homme v'. t bien h la montagne qui borne à
l'Ouest la grande plaine marécageuse de la Pologne.
6 'tf •^'>MtR DM ROUIfAfNI
dont le nom !li^niiic " payii de la plaine ». rnnU ce n'est p:i!t la montagne qui crée den limites et qui donne une pliviiionomie h tout ce qui %e trouve dunn son ombre, pr' et inspiratrice en mi^nie temps.
Il en c ■: .;u..tment dès <(ue les Carpathes attei- gnent ces régions qui représentent la patrie ancienne, tr «le la rare roumaine. is
ses . lussi bien que danr. les p : s
qui se creusent entre les dernières ramiflcations l>oi- secs de la montagne. Observez d'abord leurs no n la citadelle des Carpalhes, qui recouvre toute la i • gion de ses lignes, qui sont comme les circonvolu- tions r î ' r et d'i. ■ * ■ ii jadis I . . • uvahisM . pables de coloniser à eux seuls la forêt, « la forêt du roi »; elle correspond en Orient .'i la grande forêt de la Serbie, allant de Belgrade jusqu'à Niche et qui dé- vora, par tous les dangers qu'elle recelait, un si grand nombre de croisés, ou bien encore à ces grandes forêts de rOcrident, la Hercynia de César et de Tacite, la forêt des Ardennes du moyen ûge, qui recouvrent le plus souvent les replis montagneux. Ce qui se trou- vait au delà fut pour la latinité médiévale une « Tran- sylvanie »', terme qui se f^énéralisa ensuite, compre- nant la province tout entière. l)e ce •• pays au dolà des forêts »), on descend dans la « Transalpina •>, la Hava- salfôld des Magyares, « le pays au delà des Alpes ». Pour les Roumains de la Moldavie voisine, de création plus récente, c'est la « Muntenia ». le « pays de la Montagne ». où habitent les « Mon !s »>. le» • .Munteni ». Lorsque le patriarche i:. ...ance créa au xtv siècle un archevêché pour les Roumains de celte Valachie. le nouveau siège reçut le titre de « Hongrovalachie et des plateaux montagneux » (zXtrfTt'ti, roum; plaiarO. Le Nord, riche en forêts, de cette Moldavie elle-même, la future Buco\ine de
BASE TSRRITOniALE DS LA NATION ROUMAINE 7
l'usurpation autrichienne en 1775. apparaît pour la prcni - dans la chr- naîse sous le nom
'le <- 1 iv », les " iji ,
Len bergers, dont l'activité errante à travers les val- If. ■•• • • • ],^^ jjQiij 1^
j»i il que ses
pins et ses mélèzes. Les premières formations politi-
qii ' ' *' !os à l'ombre des
hu >. non point dans
le but de pouvoir s'enfuir par cette porte ouverte du côté de l'étranger, mais bien p' — — 'ter l'envahis- seur aux premiers pas qu'il j tenter con- tre les défenses naturelles de ia frontière. Là, s'éle\'èrent les premières églises en pierrt- et les pre- miers châteaux autour desquels se rassemblèrent les h is des marchands. Même en ce qui concerne ' ...iure. il est prouvé aujourd'hui qu'après l'in- |4ion de l'œuvre civilisatrice des Roumains, elle reprit son activité sur les hauts plateaux à l'abri des invasions.
Cette terre roumaine, la montagne l'entoure, l'em- brasse de tous côtés. Trois grands boulevards de ro- chers la surplombent, et chacun d'entre eux sera le berceau d'un Etat. Il parait bien que l'ancien Voévo- t] ' -ur à l'invasion hon-
g! jn centre et son point
d'appui dans ce massif du Bihor qui domine la pro- vince à l'ouest. Ce fut d* ' n lu Jiu que partit la vie pou ^ ^ ^ .<- laque. Enfin, sans la Bucovine et même sans ce comté m * -ux du >T n est la continuation o« lo et au il n'y aurait pas eu la dynastie moldave, condition déterminante pour la création du pays lui-même, î *' * î ' 'il pas formé le second des Etats li fut l»endant longtemps le plus vigoureux. Jusque dans la
8 lll<tTfllltF Di'H Mm-MAtNH
1^ ' c. (|ui n't'xl i\iw la iuoltic •• «'c
III .1- siulcmci>t. de l'ancleunt' M. ..a — :...ie,
s'il n'y avait pas ces lignes de collines qui. par lu pro> teolion «le leurs forints el par la ! ' de leurs val-
lons arroses de lentes rivières en: - ment la fécon- dité du sol. tout ce territoire serait resté un simple onin 'ri de la j^rnu ' *
I.ii ^, » lellenicnl fj iimain
qu'elle n'a pas de nom distinctif. Peut-être s'appclait- elle jadis le •« Caucase ", mais ee nom mi^me ne si- gnifie pas plus que celui des ■ Alpes >», car il vaut autant que le terme commun de •• rocher ". Cett lî livres d'école que les jeunes Roumains ap-
I' i le nom des Carpathrs: pour If pctiple. r'e^t
tout simplemei¥t: « Muntelt
Pour avoir le sens eomplft ne i iimu- <;t'(»;;r;ij)iii(|uc de ces reliions, il faut tenir compte d'un autre élé- ment qui est la rivière, le Danube, car c'est de la réu- nion de cette montagne et de cette rivière que dérive le caractère unitaire d'une réj/ion dont les apparences sont si variées.
Il n'y a pas qu un >fui l>;iiiuiir. n \ m .1 jMii>iiurs, au moins trois. Le rapide cours d'eau qui Jaillit des profondeurs de la Forêt-Noire garde pendant long- temps le caractère romantique d'une rivière alleman- de. .Même lorsqu'il porte des vaisseaux de jurandes di- mensions sur ses ondes accrues par les torrents des montai^nes, il n'a pas encore l'aspect imposant d'un fleuve. A Vienne, il ne domine pas encore la grande qui. malt^ié « ses ondes bleues », n'en tire aucun 1ère. Entre l'ancienne Bude historique des rois ;irs et des pachas turcs, leurs successeurs, le Peslh la ville parvenue, aux maisons de pierre dé- ..'-■ style, il est déjà souverain; ses ponts gigantes- ques sont le principal ornement et la plus grande œu- vre technique de la capitale hongroise. Malgré ces di-
BASE TBRfUTORUUS DB LA NATION ROUMAINE 9
mensions qui font déjà du Danube une des principales artères fluviales de l'Europe, il lui manque encore cette t" •Ile il doit
d . ^ s du com-
merce européen, mais, en même temps, l'immense
'''■. . ..... I"' - i 1 i ■ ^ ;i i ! \ ie
entière d'un pays, la défense et l'appui, la suprême beauté et le pUi ' il d'une race qui voit
dans ce fleuve in >mv une figure légen-
daire d'ancêtre et comme un symbole d'avenir dans lesquels ■• --nt so fondre tous les souvenirs d'un passé \< . . les apports d'énergie d'un présent
agité, pour s'harmoniser, enfin, pour s'apaiser dans le sort même de la nation.
Ce caractÏTe. le Danube ne l'a pas même au moment où, à travers la puszta hongroise, il risque hardiment sa grande cascade vers le Sud. Sur les deux rives, ce n'est pas la plaine qui est déterminée par le fleuve, mais bien le fleuve lui-jnême qui se perd, malgré ses 1 .iM.-s proportions et la riche constance de son cours, l'immensité d'une région que rien ne vient dé- finir. Pour être le Danube célébré avec enl! ne par le^ poètes et profondément aimé par l..v.v...;ue des peuples naissants, il lui faut le voisinage de la »" "• qui. après l'embouchure de la
I . iloit l't'ti i|;iiis Ii-s il/'Hl»'». v<iinlir»'v. <Îpv
Portes-de-Fci
A ce point la. une icl.iUoii in upuc s'clablil
entre le grand flcu\f et la moiil ^ laas la profon- «leur de laquelle jaillissent les rivières qui viennent î"! leur jonction, ««i hic du ter-
ir par la race i lite l'unité
même, qu'il ne faut pas chercher ailleurs, de ce ter- ritoire. Par ces ; aussi, les C s se met- tent en contact .,ael avec le 1> et le Da-
m lltSTOIMl on ROUMAIN!
nube M)uligne de son cours les dernières lignes des collines qu'il» projettent vers le Sud. Jadis le lleuve suivait, pour se jeter à la mer. cette dépression de terrain que marque aujour<rhui la voie ferrée de Cer< navoda à Constanza. La Dobrogea entière était coin- prise dans Ui mcmc formation géographique que la Valachie et la Moldavie aussi, avec laquelle elle tend à se réunir encore par les hauteurs des environs de Galatz. Aujourd'hui, le nouveau cours évite les an> ciens plateaux, d'un caractère tout particulier, de cette Dobrogea pour suivre la dépression de la plaine, les bords de la steppe et les dernières prolongations des champs fertiles qui s'étendent aux pieds des rami- fications de la montagne.
Si la rive droite du Danube panonnien, celle qui appartient, regardant la steppe, à la race magyare, manque presque complètement d'affluents, comme si l'empire du fleuve ne devait pas s'étendre dans cette région de vastes plaines la rive droite, balcanique, ne reçoit que quelques rivières d'uiv 'secon-
daire, qui ne peuvent être compai i >, avec
tout ce qu'elle charrie, ni à l'apport, tout à fait excep- tionnel, de la Valachie et de la Moldavie. Plus rap- prochés du lleuve, en ce qui concerne leurs cimes et leurs collines, les Balcans ne présentent pas cette étroite communion qui distiufîue les reJations entre les Garpathes et le fleuve, la lisière de la plaine ({ui s'intercale entre la ligne danubienne et Jm hauteurs est de beaucoup moins étendue et incompar ' ' ni moins fertile. Si le Danube joue un rôle i. ut
dans la poésie épique des Serbes, il n'est pas pour les Bulgares le grand fleuve tutélaire; leur folklore le mentionne plus rarement et d'une manière plus fu- gitive que celui des Russes eux-mêmes. Les Etats rou- mains, partant de la montagne, se sont empressés d'atteindre ce» rives et, par des efforts rapides et heu-
BASE TERRITORIALB DE IJi NATION ROUMAINS il
•~:jx, ils sont arrivé- i >\ii -.ai-.ii .lU bout de quelques mes d'années seulement, la Bulgarie politique au contraire, partie de la steppe russe pour arriver au delta danubien, n'a pas lardé à quitter ces régions dé- sertes, incapables de fournir aux guerriers leur proie journalière, pour chercher à travers la péninsule la voie de l'impériale Byzanc*. l^e Balcan lui-môme reste seulement un réduit inaccessible pour abriter les ban- des en qucte de pillage: quant au fleuve, il ne signifiait pour l'ambition des khagans bulgares et de leurs suc- cesseurs, les Tzars de langue slave et de religion or- li qu'un point de dép ' " ■ et ou-
i' me par roux qui ne r- nqu^te
du Bosphon
Ce fleuve, lo^ «irecs l'appelaient istros, dou le nom de la ville d'Istria près des embouchures; les Rou- mans - Dunàre » nom qu'ils ont emprunté à leurs plus " * s ancêtres, autochtones de ses rives. Parmi res que célèbrent les chants populaires, il i>'y en a pas une qui puisse lui être comparée dans \a vénération profonde dont l'entoure la race. Sans le Danube, on ne pourrait pas s'imaginer les destinées du peuple roumain, pas plus que sans les Carpathes eux- mêmes. Si la montagne a abrité les générations me- nmcéem par de continuelles invasions, le Danube a rav semblé les éléments ethniques qui devaient produire par leur mélange la nationalité roumaine. Sans ce qu'a fourni le fleuve, les Carpathes auraient, comme les Alpes en Suisse, offert seulement l'abri assuré de leurs vallées aux groupes de races différentes qui auraient cohabité sans se confondre, alors que, sans les Carpathes, il y aurait bieti eu un mélange, comme dans les Pays-Bas aux bouches du Rhin, mais sans que la nouvelle formation nationale eût pu trou- ver dès le début les contours fermes et permanents d'une fondation politique.
CHAPITRE II
Formation du Peuple Roumain
Populations primitives. — D' s
plutôt au hasard, sans plan d' ^^ juc
hier encore, sans une étude approfondie des résul- tats obtenus, nous r< ut sur les « ' .k de la première civilisatiui: une. On a li > j)0- teries grises et rouges, parfois d'une facture assez dé- licalc et d'aspect varié, — il y en a de pti ' des statuettes représentant grossièrement d* des ustensiles en métal, des armes de bronze d'une forme élégante, très semblables à celles mises au i îi^ dans les fouilles pratiquées tout au fond de l't dent. Des ornements, qui montrent une grande habi- leté de la part de ces artisans antérieurs à l'époque historique, compliquent le pommeau des épées, alors que les vases offrent déjà ces lignes biseautées qui caractérisent toute une époque de l'art préhistorique. De riches matériaux, conservés aujourd'hui à l'uni- versité de Jassy, moins ceux qu'on a eu l'imprudence de " prêter " à Berlin, ont été trouvés à Cucuteni, près de re même Jassy, dont l'emplacement parait avoir été entouré de tout un groupe d'établissemei^ts assez peu- plés, violemment détruits au cours d'incursions, dont l'histoire n'a pas gardé le souvenir, car c'est le feu qui a mis (In à ces plus anciens foyers de la civilisation naissante. Nous nous souvenons d'avoir vu toute une belle collection particulière venaDt des montagnes mol-
FOUMATION Ol' PKtPLt liOUMAl.N
13
daves, de la région de Neamt, près de Pialra. Dans le district de V ' i. près de Valenii-de-Munte, on a été surpris il uvcr. pres<[u'à tleur de terre, grâce
j)eut-être à une œuvre d'excavation antérieure, devant le plus riche trésor d'armes de bronze qu'on ait dé- terré jusqu'à aujourd'hui. Ailleurs aussi, des ama- teurs ont recueilli des pièces isolées, comme celles qui formaient, vers la moitié du siècle dernier, les col- lections fort mélangées et pleines d'objets faux, d'un l> "liac ou d'un Papazoglu, et qui furent réunies plus laid au musée archéologique de Bucarest.
Kn général, le peuple n'a pas perdu le souvenir des pliires où ont vécu les précurseurs de la vie roumaine acluelle. M les signale en parlant des traces laissées par les « géants » {uriasi), par les « Latins » païens I rtini) et par les < Juifs •> (Jidovi), ce qui parait dési- gner plutôt les Khazares de la steppe russe, peuplade de race ouralo-altaïque, comme on sait, mais de religion iuivo. Ces vilUiges préhistor' i s,> trouvent le plus
souvent sur les hauteurs, (<■ ^ ^ plus tard par des monastères et des citadelles du moyen âge historique .! laire désigne par le terme emprunté
de <- cetatui •• (citadelle). Quant aux nombreux tumuli visiblement artificiels, ils cor- respondent souwnt aux kourgans russes; ils contien- nent, avec de la poterie, îles armes, des restes d'ani- maux sacrifiés, de la cendre et des squelettes de rois et de chefs barbares; certains recouvrent d'anciennes liabitalioiiN; (i'.iutus iiaraissent n'avoir servi (|ue pour sij^naler par des feux d'avertissement le jiassage des hordes qui, jusqu'au Vf* siècle envahissaient pres- qu'annueliement le pays.
Les restes humains trouvés éventuellement dans les anciens foyers préhistoriques n'ont pas encore été sou- mis à une étude attentive; l'anthropologie n'a pas fixé d'une manière tant soit peu précise les caractères phy-
14 MISlDinir. I1IL& noDklAINI»
Hiques (le cetto raie Ihrace. dont nous parlerons bientôt, à la civilisation trè.s avancée de laquelle on a rattaché les témoignages d'art trouvés ù leurs côtés. Etaient-Us, ces ancêtres, pareils ou non aux hommes < '•!-
taient à la même époque les vallées de la 1 aie
Balcanique et qui s'étendaient sur toute la vaste ré- gion comprise entre l'Adriatique, le Pont Euxin et l'Ar- chipel? Tout ce qu'on peut dire, c'est qu'il y a de sé- rieuses raisons de croire que cette civilisation primi- tive est thrace; d'autre part, il est certain que d'un bout à l'autre de la région carpatho-danubienne formant le territoire unitaire sur lequel se développa plus tard la race roumaine, il y eût, à l'époque néolithique, une civilisation primitive d'un caractère parfaitement uni- taire (1). Dans la couleur, les ornements et la forme des vases, dans la iwture des ustensiles, dans l'aspect des armes de bronze, dans la construction des tom- beaux, dans le caractère et le groupement des habita- tions, il n'y a aucune différence entre les objets trou- vés sur le rebord des Carpathes moldaves ou sur les collines de la Prahova.
A l'unité de la terre correspond ainsi l'unité de la première race manifestement autochtoiM;, du moins en ce qui concerne ses premières manifestations artis- tiques.
Influences scythiques. — Si la montagne pouvait servir de refuge aux habitarvts déjà établis sur cette terre, les rivières fournissaient, en commençant par le Danube lui-même, des voies naturelles d'invasion, car elles amenaient, attirés par le voisinage des riches
(1) M. Jean Andricscsco, dans un excellent ou\i:iiic intitula Contributie la Dacia tnainte de Romani (Jassy :>e
plus loin: il parle dans sa préface de l'unité i ir-
patho-balcaniquc; il constate que ses caractères sont ira mi^ met dans la Moldavie orientale et en Transylvanie ictJbid., p. 73).
poRM^TioN nv wm.r. nouMAîN 15
contrées ou tietirissciit tom ;i tour la civilisation grec- que et celle des Romains, des étrangers en quôle de nouveaux séjours ou des exploits nouveaux.
Ils devaient venir du Nord et de l'Ouest; le Sud ne pouvait fournir que des paysans en quête de terres vierges, ou bien des fuyards chassés par quelque in- vasion. A l'Est, il y avait la steppe infinie, qui appar- tenait aux Scythes.
On peut affirmer aujourd'hui que ce peuple, décrit par Hérodote dans son aspect et dans sa légende, n'étaient qu'une confédération éphémère de peuplades, réunies pour la gloire et le butin sous la conduite de quelques familles iraniennes, qui étaieivt parvenues à fonder des dynasties royales au dire des Grecs. I^-es guerriers étaient pour la plupart des Touraniens au teint foncé et au corps trapu, pareils aux Turcomans de l'Asie centrale et aux Tartars d'une époque posté- rieure, ' """S avoir dévoré le fruit de leurs incur- sions d' ices et du tribut fourni par les peuples soumis à leur autorité, se nourrissaient du produit de •eaux. Leurs dép" '" ' s*ex- , ir ce besoin de . . 'elle oscillation entre les demeures d'hiver et les champs • , • ^yj. Ijj n^^ij^e ligne des puits et des
lé, qui forme le caractère distinetif des peuples pasteurs.
Dans cfv ~ "tions, lis purent tuen donner :iu\ grandes ri\ < la steppe, des noms empruntés à
la langue touraoienne. Nous n'oserions affirmer que le nom iVIstros est thrace et que celui du Danube, la Donau des Germains, la Douna des Turco-Tartares, vient des anciens Scythes bien qu'ils en aient dominé pendant longtemps les embouchures. Nfais l'ancien nom du Dniester, le Danastris grec, est Tgras et dans cette forme hellénique on reconnaît la Tourla ouralo- nltaîque. qui s'est conservée, du «•"-«" '?'!n*^ '•' langage
16 ItlSTOlRIl Dm ROUMAINS
(les Tartarrs et den Turcs d'une époque plus récente. I^ Pyrrtat d'Ili^rodote est pour les Roumains le Pruth. que li*s Turro-Tartares \u ikl Brout; le
carartôrc asiatique du nom est iii' >lile. On peut
admettre une mOme origme pour le Tiaranlos men- tionné dans les textes grecs du vi* siècle et qui ' parait-ii bien, le Siretiu roumain, le Séreth des SI.. On se demande enfin s'il ne faut pas mettre dans la même catégorie deux des grandes rivières de la Vala- chie, l'Arges, auquel on a voulu cliercher un corres- pondant arménien inadmissible, et l'Oit, le grand OH, qui sépare la Grande Valaehie des cinq districts de son OIténie.
A la fin du vi* siècle, le grand roi perse, aux des^ hardis, Darius, fils d'Histaspès, conduisit une c\jm dition destinée à détruire la masse toujours mena- çante des barbares danubiens: combinée avec le con- cours des Grecs, cette attaque se perdit dans la steppe sablonneuse dépourvue d'eau et de pâturages. Elle ne délof^ea pas même les multitudes scythes de leurs établissements au-<lessus du Danube, où se trouvait un de ces points stratégiques fortifiés qui sont dans la tradition de la race. Car, au-<lelfi même de la st- qui était la Scylhie proprement dite, sur ce tcrritu.. de la Dobrogea, particulièrement propice aux pâtura- ges tardifs, elles arrivèrent à fonder une nouvelle Scy- thie, une Scythia Minor, dépendance durable de leur ancien empire (1). On y retrouve plus tard, vers le VI' siècle avant l'ère chrétienne, des rois qui portent les noms pittoresques de Charaspès, «le Kanytès, de Tanoussa et dont les monnaies d'argent, fra|>pée$ par les Grecs, portent les insignes des monnaies helléni-
tft • Petite • entre les pro-
ux Russes et aux peuples
l'etUe Russie. Grande et
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FORMATION DU PCCPL8 ROmCArV 17
ques e\h- ^ 'les
dieux de >i<n*
\icloire», dont le r«"ile. invariable et monotone, con- sistait à se f 1 * ■ "' ' ' I côte et par les mj _ à la- quelle ils astreignaient leurs quelques milliers de pas- teurs t bandits!
Vui I de |)eup1ades qui n'arrive pas &
constituer un peuple ayant une vraie patrie ne peut exercer :i' " <•. Si le nom des grandes ri-
vières s". ; ce territoire roumain aussi
bien qu'en Hussie. dans le langage des nations stables <|ui y habitèrent plus tard, il Taut attribuer ce fait seulement à ces établissements, d'importance plutôt lire, h ces camps de résidence temporaire des
luts » aux allures de khagans qui gardaient les gués de ces rivières, gués d'une importance exceptionnelle pour toute nation migratoire vivant de ses troupeaux. La population primitive dut leur abandonner ces ré- gions où ils empêchèrenl tout établissement de con- currents et toute infiltration des vassaux qui venaient
V nri'-vi'iif i>r l»'i|t v i»fTr:imIi>v »•! l«-i|r hOUiniage.
Kniro la < ^^' ' ' '' >n des
>.irmates, avec h i\, les
tioxolanes et les Jazyges. à l'Est et h l'Ouest, il n'y a
.1IT ' ~ ii«r ...:•!. ^jj mêmes masses tou-
r.. N une autre classe domi-
nante, proliahlemenl iranienne aussi, pour enrichir '■'•• 'oire des migrations et des invasions d'un nou- nom. Celui de nmrha, sauvé par Ammien Mar- n-llin. est évidemment turc, dans l'ancien sens du mut.
On retronvp r**^ Sarmntes dans les sources antiques sur l'en»! I»é précédemment par l'ex-
pîuisioM Mji., , .j.. ..s maintenaient sans pouvoir
18 IlIffTOinR DRU ROKMAINA
In continuer, puisqu'elle avait atteint %e% dernières limites. Mais à une époque plus récente, il est évident que des peuplades difTérentes. d'une origine plus no- ble, vinrent grossir leurs ranj;s, de mt^me que, plus tard, des Germains, en grand nombre, vinrent se ran- ger sous les drapeaux d'Attila. »1' i de^ •■ Huns » au même litre que les gucrriti ;'Ure race asia- tique du terrible khagan. Nous croyons que les Slaves, qui dès lors étaient un peuple essentiellement agri- cole, parurent pour la première fois dans Thistoirc comme un des éléments de la confédération sarmate. On ne pourrait pas s'expliquer autrement le carac- tère slave, très ancien et tout à fait particulier, de la nomenclature {«éographique en Transylvanie, car il est certain que cette nomenclature ne peut être rattachée au passage, plutôt rapide, de l'in- vasion slave du vi* siècle de l'ère chrétienne. Nous nous demandons même si le nom de Sarmisagethusa. la Capitale des Daces, qui leur succédèrent dans cette même Transylvanie, ne conserve pas dans sa racine le souvenir de ces Sarmates. première couche superposée aux autochtones.
Influence gailoise. — Ce territoire carpatho-da- nubien ne fut pas inconnu à la race puissante et éner- gique, toujours en quête d'aventures guerrières, à travers les terres lointaines, qui est celle des (îaulois. Leurs peuplades étaient depuis longtemps maîtresses des Alpes italiennes, même après avoir perdu la vallée du Pô, leur Gaule cisalpine, que leur prirent les Ro- mains, Elles durent donc, à un moment donné, déboucher sur la Pannonic, avant qu'un 'chef entrepre- nant ne les jette à la conquête <le la Péninsule des Balcans, qu'ils traversèrent jusqu'aux Thermopyles • ■ tout au bout, jusqu'^uv -Is du Ténare,
l> ' T se perdre parmi K's ! >»nH thrares de
roRMATioîf Dr rrtPt.F roimain 19
l'Asie Mineure, dans eetie iniKiiKi <jui conserve cn- lore leur nom. Alors que les Scythes cl les Sarmates ne connai»!>aient que les camps pareils aux rings ulté- rieurs des Huns, ils étaient, comme ^ntants
d'une ancienne civilisation supérieure, . re dès
le début par la rolunisalion grecque de la Méditerranée occidentale, des fondateurs de « cités ». groupant des villages autour d'une ville fortifiée, capitale de la ré- gion. On peut suivre les migrations de ces nou- veaux hAtcs du Danube, seul cependant, et non de ses affluents, à la trace des noms de localité)»* ' ;ient d'or Uiquc, comme le Sir m,
ij inl la n L-, . „;iche >», la Belgrade iL .:..i.es,
comme le Soviodunum du delta danubien, l'Isaccea ' n. corre"^ t au Noyon français, com-
n rum, la ^ des Grecs, dont la racine
se rattache aussi au Dun, caractéristique de la civi- lisation gauloise.
Influence grecque. — A côté de ce? influences
barbares, qui contribuèrent peu à la formation de la
nation roumaine, vint s'ajouter une grande influence
ice , celle des Grecs, Ioniens et Doriens; an-
V .>mpagnons des Perses de Darius, colons venus
d'Asie Mineure, ils vinrent chercher dans ces froides régions ties les peaux, les poissons, les
fourrure:.. .. „ is. surtout les grains, le vin, la
laine, le miel, la cire, l'or et l'argent des mines de la •^ des régions intérieures; là les at- , ics qui, grâce à ce voisinage, de- vinrent des clients, peut-être même des imitateurs de l'art grec, et |>;t ' dans les belles et riches
cités établies pi .iteurs suf les cotes de hi
Mer Noire, de leur Pont Euxin. des « mi-Grecs », des " .Mi ' " ics ».
I) < e à lu lisière caucasienne, Ifurv. rii<*v ré.
20 HISTOIRE DBS ROUIIAINS
publicaines détenaient tout le commerce de cette Scy- thie abondante en matières premières. I<e territoire qui nous occupe vit s*t'tal>lir, sur de» einpl ts
favorables à la navigation, des centres coniin j-
sopolis (près de Balcic). comme Kallatis la dorieiine (près de Mangalia). coinmc l'ionienne T' ••s de
Constanza, comme lialnujris, près des ,. lacs
comme l'importante cité du Danube, VlatrUi du delta, comme Tijras, la cité du Dniester, sur le «■ "' sans compter des étalilissements d'une impoi ^ condaire qui suivaient le même cours du DanuLn-, tel Axiopvlis, près de Cerna voda.
Mais ce monde grec nouveau, resta toujours, par la religion aussi bien que par le mépris naturel de l'Hel- lène à l'égard de toute espèce de barabares, étranger à l'indrgène de l'intérieur. Pour les marchands, c'étaient de simples clients, plus ou moins incertains, mena- çants ou avides, ces pâtres qui les nourrissaient du produit de leurs troupeaux, ces agriculteurs « Scy- thes », vassaux de la race dominante, qui cultivaient les légumes et les céréales, ces routiers aux grands bœufs lents et aux petits chevaux agiles, poilus comme ceux des Cosaques et des paysans roumains eux-mê- mes, ces Agathyrses transylvains, qui tiraient l'or des anciennes mines primitives et vendaient la cire et le miel de leurs abeilles. Mais aucun contact intime n'existait entre eux. Entre les négociants du littoral, qui vivaient sous leurs chefs républicains, leurs « hel- lénarqucs », les prêtres, serviteurs des dieux tutc- laircs, et les « rois » de la steppe, les relations res- semblaient à celles qui existèrent, des siècles plus tard, entre les Portugais de Goa et les rajahs de l'Inde au- tochtone. L'art grec seul, en s'accommodant aux be- soins de la vie scythique, gagna à ce voisinage un aspect particulier et original, où des conc< ''S
neuves se mélangent d'une manière in à
FORMATION OU PEUPLE ROL'MAIS 21
l'iii icre. souvent sans en fausser le
car
Il faut ajouter aussi que le marchand grec ne parait pas avoir jani;i'
bares. il les ai , -
temples et des monuments de sa civilisation impo- sai! ' ^ / it-nt, il y aurait dans Hérodote d'autr.-- ren >. plus réels et plus précis, moins fulm
leux sur ces peuples que quelques centaines de lieues seulement séparaient de leurs établissements. Nulle trace, sur ce territoire, de l'inlluence transformatrice qui. partant de Marseille, de Nice, d'Agde, d'Hyères. introduisit en Gaule des idées politiques supérieures.
Li:s li.LVRo-THRA(.KS, - Jadis, non seulement le territoire carpatho-danubien, mais aussi la Péninsule des Balcans entière et ses annexes, qui sont les Iles de l'Archipel et les vallées de l'Asie Mineure, furent la patrie des Thraces et de leurs frères, les lllyriens; ces derniers, situés aussi sur le littoral italien, avec de^ 'Ications qui, à travers les Vénètes -illyriens,
s'ci it jusque dans le Tyrol, bordaient le pour-
tour entier de la Mer Adriatique dont, comme pirates, ils furent pendaiU longtemps les vrais maîtres. Les deux nations étaient étroitement apparentées: les quelques noms communs qui nous ont été transmis et la nomenclature géographiques, montrent une gran- de similitude entre les deux langages; il fut donc pos- sible aux Albanais, descendants authentiques des Illy- res, d'adopttT '•• .Hm'-'I • H. ,•.,-•-• <ju'ils parlent encore.
Mais leur manière de vivre était différente. Quand il ne gagnait pas sa vie en écumeur de mer, ce ({ui amena des conflits avec la marine naissante des Ro- mains et finalement la conquête par eux de ce littoral adriatique, l'IUyre était pasteur dans la montagne.
22 HISTOIRB DBS ROUMAINS
tout comme rAlbanais ou Skipétare (1). qui rontiiuie. avec le môme sang et sur le même territoire, la tradi- tion «i< '" > el den ' de l'an ^ i i aile, le i ne dominait que rarement la côte, cédée volontiers aux Grecs enii iits et nî ' u- borna pas son activité au pu II ic ses ti . iv. Dès le début, il apparaît comme ayant dépassé la phase de la trans- humance; c'est un {>euple solidement établi sur la terre qui est devenue, dans le vrai et le grand sens du mot. sa patrie. Les traces du clan pastoral subsistent encore, et l'on parle des groupements formés par les Odryses, les Gètes, les Daces, les Crobyses, les Tri- bailes, les Sabires, etc; mais le clan s'est élargi jus- qu'à devenir une section territoriale bien déterminée et ces sections se confondent de plus en plus, non seu- iemont dans une unité économique, mais aussi dans l'unité nouvelle d'une vie politique commune. Pour fortifier encore ces liens, une religion nouvelle surfil k répoque historique, ayant son prophète, Zalmoxis, ses grands prêtres, comme Décénée. ses autels sans doute, ses cérémonies qui réunissaient les rameaux du même arbre national; cette religion enseigne l'ànie immortelle, pratique le culte fanatique de la mort, du rêve inassou%i des sacrifices suprêmes; eUe de- mande aux héros leur vie pour sauver le peuple des malheurs qui le menacent, et ils meurent en souriant sur la pointe des lances qui les reçoivent après qu'ils ont élr " 'très. On s'est «I II 1,1 . qui fut transmis aux Hellènes, et une purification générale a créé comme une nouvelle Ame à la nation qui attend déjà de l'énergie dace un chef, un roi, à la manière
(I) Falk et «kip, aeopuluê, rocher, sont les racine» des deux noni5. dont le dernier meul rst porté pnr le pcurIc.
rxiiteAiio^ i,^ l-EUPLE ROI MAIN 23
de ces rois macédoniens, de sang illyrien. qui denoè- rent au inonde l'inoubliable figure tégendalre d'Alexandre-le-Tirand.
Alexandre lui-nu'-nie. suivant partout, dans son désir de royauté universelle, les traces des rois perses, avait trouvé sur le Danube les Géto-Thraces, déjà maîtres du cours entier du fleuve; il créa une pro\incc macé- donienne de la Thrace, les IlljTiens de Macédoine devenant ainsi les suzerains de leurs frères. Après sa !, un royaume thrace s'en détacha, ayant son ...ire sur la rive droite. Lysimaque. un de ces rois qui se proposèrent d'inviter Alexandre et les anciens ! ' •«• cootn- ' ' ' te,
par les K ce
dernier. Il était de plus en plus évident que les Macé-
' " capables de réaliser
1 i Ile tendaient les Thra- oes de plus en plus unifiés sous le rapport national. On peut (iécouvrir un autre motif de cette faillite de l'idéf macrdonicnnc dans un fait d'ordre géographi- que: il étnit impossible de rattacher à une organisa- tion politique fondée sur la rive droite du I>anube, rrs Triions au Nord du fleuve qui formaient, ainsi ;>i l'avons déjà dit, un territoire parfaitement • <..... iviiialisé. Les (fète% indépendants occupaient, dès le rV siè- rives du Danube: ils avaient leurs établis-
; ..is importants sur celle qui est dominée
par les Carpathes. Ce sont, en définitive, ces Thraces irs qui étaient désignés par les Grecs du lit- Jinme leurs fournisseurs « scjthes » en fait de grains. Si les sources helléniques rattachent aux mêr- Massagètes. ^ l'êtes, les Tys-
sag« <lans les poini , désignées par
ces vocables, non pas on résoltat dû au mélange entre les paslenn de la steppe et les «gricattrurs de
L'4 msTOinr t»t.% hoi-mains
la rii'ho |>lamo Mourri<-n'rr. mais bifii dt's «u-ics <!«■ rare |)res<|uc pure, dont les coutumes et les croyance» les distinguaient si nettement des nations voisines.
C'et»t le contact des Scythes probablement qui vint ajouter les connaissances militaires à leurs vertus guerrières. L'idée politique macédonienne, empruntée elle aussi aux Perses — les rois des Scythes, du reste, n'étaient pas d'autre provenance, — contribua essen- tiellement à faire progresser le groupement naturel des différents éléments de leur race; les Gètes de- vinrent eux aussi désireux d'établir une royauté con- quérante, capable, non seulement de les défendre. mais aussi d'étendre le territoire de la race.
L'n Dromichète. un Orole, un Zyraxès, de même que leur prédécesseur avant l'époque macédonienne, le grand Sitalkès, qui régnait de la Transylvanie jus- qu'à la Mer, furent donc des rois thraces indigènes, correspondant parfaitement aux rois scythes de la Dobrogea, éphémères comme eux, malgré leur rapide passage à travers les pages de l'histoire. Ils purent se rendre compte bientôt que cette nouvelle royauté, ayant encore, bien que des places fortes comme Gé- nukla défendissent le Danube, son centre dans les Balcans, ne peut ni dominer le Danube, ni s'appuyer sur les Carpathes. seules conditions pour pouvoir se maintenir. Il fallait, en plus, une autre énergie que celle de ces cultivateurs plutôt paisibles, qui avaient senti depuis longtemps le f^oùt amollissant des riches- ses. Les rois de la conquête devaient surgir pour les Thraces dans la montagne de Transylvanie, de même < ' is la montagne du Pinde avaient surgi pour les i ^. leurs frères, les rois de la conquête macé-
donienne.
Dans ces vallées des Carpathes. il y avait déjà eu
un p«njj»l»* Ihrace florissant, r.'lnî iî<>». Afntlivrsi^s, ilonl
FORMATION DU PEUPLE ROUMAIN 25
le nom porte une empreinte aussi peu scythe que la manière de \ivre de cette peuplade. H rccueiUait le niel et la cire de ses abeilles, exploitait les mines qui ont rendu célèbre à toutes les époques leur province; leur luxe est vanté par Hérodote: tous ces traits sont s aux occupations patriarcales, d'une si rude ....^...ilé, des Scythes, même à une époque où leurs rois, protecteurs et clients des cités grecques du lit- toral, tr I beaux vases ;i '••*, re- prést-nl;! ^ s de chasseurs et ., - rriers, l'or fourni par les tributaires agath>Tses des monta-
cette p< ■ ' 'ée
.1 , 1 s peu II' lie
pouvait pas avoir les aptitudes nécessaires pour re- prendre dans les Carpathes l'œuvre de conquête, glo- rieuse et rémunératrice, d'Alexandre-le-Grand.
Ce rôle était réser\'é aux pâtres de la montagne, dont le centre fortifié se trouvait dans l'angle Sud- Ouest de la Transylvanie, aux Daces, que les Romains appelaient Dam, Doit. 11 faut rapprocher sans doute cette appellation du mot davae qui sert à désigner leurs villages. On en ignore la signification, mais c'est
I t comme tous les noms des confédérations > •^>-s et germaniques, un nom de guerre,
r à un moment donné de l'activité mi- liUuc ti rpréter le
mot « Da. , _...;.- , :...:. ils des vil-
Li^cs, paysans, par opposition aux Gètes qui possé- ' • bien qu'à
II ., Les Pan- noniens étaient aussi des villageois.
IV • • • • • ,f.
du I» . ,,r-
tant le bonnet de commandement (pileus)» ce bonnet
' '■* *u<'- sur If '"^ ' "'iiimblc
..^•au du II. qui
26 MlSTOlilE DBS ROUMAINS
foodèrent la nation. Un de ces anciens étalHiMemenU aguthyrses ou sarmates. Sarmisagethusa, sise entre les montagnes, uu ini^ ' < plus a<I ' ques formés par les < ^ nos, devii; c'eist-à-dÀre le lieu où tls s'abritaient l'biver c4 où ils déposaient le butin v ' ' * ■ ' îii
printemps et de l'été aux j s
danubiennes. Les villages qui en dépendaient se ca- chaient dans les vallées transylvaines; ils de>v. daient môme vers la plaine, mais plulùt du occidental, vers le Banat actuel, où tls étaient pro! par la ligne de montagnes qui borde la frontière rou- maine de 1914 pour aboutir aux Porles-de-Fer, où le Danube est facile à traverser.
Le plus grand des rois daces, celui qui réussit à remplacer sur la rive droite la royauté macédonienne de la Thrace, fut Hoirébista, nom qui rappelle peut-être la liguée dace des Hures qui habitaient le Banat. Il ré- gnait en maître sur tout le cours inférieur du Danube jusqu'au delta, où des Bastarnes germaniques s'étaient nichés dans les îles, au milieu des marécages, à Peuce (aujourd'hui Ile des Serpents) et ailleurs. Une ins- cription grecque de Marcianopolis nous montre que les villages grecs dépendaient de son autorité suze- raine et que des délégués des Hellènes allaient prendre les ordres du grand roi barbare de la montagne. Ayant donc gagné le droit de disposer des forces gètes, — le nom même des Gètes disparaît à ce moment, — il • ,'. (lej. rois scylhes, non ^ U
c<i :ile de la Mer Noire, mm d
où Olbia, dont le dieu, le Jupiter oWiapolitanus, était le ; ' <le toutes ces m lutés hiV '
co ut sa tutelle pro. . Une n<i *
politique s'était formée sur les ruines de ki «su/ neté Scythe, au Nord du Danube, grâce au cararu'rr même de la région, qui favorisait, qui appelait même
FORMATION DU PEUPLE ROUMAIN 27
une pareille fo" ' ♦• — i: e!, comme le peuple qui l'avait créée était 1 d'une ci\ili8»tion autochtone
plus que mtllt'iuiire. Boirebista paraissait promettre à ce monde oarpatho-danubicn une longue et pros- père stabilité sous le sceptre d'une dynastie énergi- que.
Les Daces rencontrèrent cependant sur cette voie de conquêtes où ils étaient entrés triomphalement, une civilisation supérieure, des imitateurs plus heu- reux de la royauté d*Alexandre-le-Grand: le peuple romain et l'activité conquérante des Césars.
L'EXPA.NSION et la CONQUftTE ROMAINKS. — Dès Ics
derniers temps de la République, les classées popu- laires, qui * " ■ jusqu'alors la for< de l'Etat, i . . émigrer. L'Italie vii et conquérante recevait des approvisionnements de rEg\'ple, de l'Afrique et de la Grèce; les villes accrois- saient sans cesse leur territoire: les riches proprii- taires. les anciens patriciens, les chevaliers et jus- qu'aux publicains heureux se taillaient dans la r— pagne de larges domaines, avec des villes, des jar.- des terrains de chasse; le travail servile remplaça relui de l'ancien agriculteur libre. Il se produisit alors une forte émigration rurale, à l'Est, vers Tlllyrle — et aussi, par les .Mpes orientales et les vallées de la Save et de la Drave, vers la Pannonie, — aussi bien qu'à l'Ouest, vers la Gaule méridionale. Les sources hi^ ^. il est vrai, ne mentionnent pas cette ex-
pa:i lucune inscription, n'a marqué la trace sur la
terre de ces pauvres gens en quête d'un champ et d'un abri; unr - lente, mais profonde, a donc
seule pu i r. en une population romaine,
parlant le latin vulgaire, les Illyriens et ces Thraces qii si éphémère en Dar<
r.*» re de Dalmatie. déj:i
28 IIISTOIRB DBS ROUMAINS
& cet étrangers par les c\lé% porement romafaies crééet sor la rive de TAdriatiqur, puis son voisin du Pinde, T*' ou Thrnce. et enfin les laboureurs des vallées
i ijucs furent lentement submergés par ce flux
incessant d'une population qui apportait des vertus ethnicpies supérieures, et une langue faite pour servir de communication universelle entre ces peuples, car on adopte une langue aussi pour ses qualités et ses avantages.
L'apparition des armées romaines devait tarder encore, nu^me après que la Thrace eut été annexée (an 40 de notre ère). Les éléments romanisés transmet- tant d'un groupe à l'autre l'influence étrangère, étaient arrivés déjà jusqu'au Danube, où l'on a cons- taté que la ville romaine de Drubetis est antérieure à la conquête officielle; déjà des marchands latins traversaient ces régions, répandant, à côté de la mon- naie grecque dont la circulation diminuait rapide- ment, la monnaie romaine d'argent et de bronze, qu'on rencontre par monceaux sur tout le territoire carpatho-danubien, avant que le besoin de défendre les nouveaux centres fondés au milieu des Thraces balcaniques définitivement vaincus, eut rendu néces- saire l'intervention des légions.
Sous Auguste, la Dacie vit les aigles romaines. Les nations pannoniennes. mélangées de sang celtique, les Scordisques et leurs voisins, furent complètement soumises; la grande voie de Tibère réunit le Danube moyen aux régions de son cours inférieur: Aquineum devint un des centres importants de l'Empire en Orient; enfin, sous Domitien, les armées impériales, commandées par Oppius Sabinus, par (>>rnelius Fus- cus et par .Julien, furent vaincues par un roi d'un talent supérieur, Décébale, défenseur indomptable du sol ancestral et de l'indépendance de sa race, qui, tout en reconnaissant nominalement la suzeraineté de
FORMATION DU PEUPLE ROUMAIN 29
l'Empire, se fit livrer des artisans et des ingénieurs appelés à consolider sa puissance. L'Empire résolut alors de soumettre à sa domination 1- ' •^ barbares
de la rive gauche. Si Trajan, le suc( - de Domi-
tien, consacra à cette œuvre la plus grande partie de son règne et toute sa ténacité de vieux soldat espa- gnol, c'est que l'enjeu dépassait le prix de la Dacie elle-même; elle possédait sans doute des mines d'or et d'argent, alléchantes pour les aventuriers qui four- millaient dans l'Empire; des mines de sel, dont le produit était indispensable, bien qu'on eût aussi les marais salants d'Anchiale, aux Balcans conquis. Va- lait-elle tout de mi^me la peine d'être occupée une fois pour être défendue à chaque moment contre les autres barbares qui rôdaient aux alentours? Oui, car sans la possession de cette forteresse des Carpathes, on n'aurait pu trouver la solution du grand problème germanique contre lequel s'étaient usées les forces militaires d'Auguste et de Tibère. Du Rhin, ce pro- blème s'était transporté dans les montagnes des Qua- des et des Marcomans; déjà les mouvements des Goths au Nord et à l'Est du territoire thrace faisaient prévoir une autre phase du grand conflit entre le monde romain et le monde germanique. Trajan, en attaquant Décébale, crut pouvoir détruire dans son
1 1 pagne préparée dans la Mésie supérieure (101 après J.-€.), les Romains employèrent le facile passage des Portes-de-Fer pour envahir le Banat, le territoire des Bures, et chercher par l'Ouest la voie de Sarmisagethusa; à Tapae, ils remportèrent une victoire chèrement achetée. Confiant dans la for- tune de ses armes, Décébale négocia d'abord. Pendant toute une année, il tendit des embuscades à l'ennemi; mais les Romains étaient résolus h pousser l'entreprise jusqu'au bout; brisant l'unité politique du territoire
30 HISTOIRE DIS ROUMAINS
carpatho-danubien, ils occupèrent la bande de terri- toire qui leur paraissait être nécessaire pour garantir la Mésie contre toute incursion future. Lu capitale eUe-méine reçut une garaisco romaine. Si cette situa- tion s'était maintenue, le r61e de Décébale aurait été celui d'un prisonnier renfermé et espionné dann ses montagnes: su nation, empêchée désormais de rançon- ner des voisins victorieux et même de mener ses trou- peaux dans la plaine, où l'attendaient le soldat, le fonc- tionnatrc et le colon romain, se serait épuisée dans la misère et le découragement. Le roi dacc tenta de nou- veau le sort des armes. Cette fois, ce fut lui-même qui choisit le moment de la lutte. Il s'adressa à ses alliés, Sarmates et Germains, qui comprenaient l'importance, pour l'indépendance de tous les Barbares au nord du Danube, de la crise qui allait se rouxrir. Dans la Scy- thie Mineure se formèrent des bandes sarmates dont les guerriers, revêtus de cuirasses d'écaillés, sont gros- sièrement figurés sur le pesant monument du Tro- pspum Trajani, ri nr à l'endroit où
se forma plus ta ri ^ u-s tatares api>elé
Adam-Klissi (l'église de l'homme). Mais la campagne fut dr ■ r.us les murs mômes de la c^pitaie daœ. Tnij i(|ua cette fois, en 105, par les vallées du
Jiiu et de l'Oit. Il avait fait construire par Apollodore. di- '^ ^. un pont de pierre en face de Drul» ' ur
eiii d'un côté, les relations entre Dr .1
ses confédérés de la steppe et pouvoir, en même temps, s'il en était besoin, poursuivre une guerre d'extermi- nation pendant les automnes pluvieux et les rudes hivers danubiens. Cette fois, il n'y eut pas de bataille dans la plaine: le barbare résista dans ses montagnes, avec un acharnement sans pareJI, que tout son peu- ple partagea avec lui; même les femmes allèrent por- ter l'incendie à travers les dauae abandonnées et firent subir le martyre aux blessés qui tombaient entre leurs
FORMATION DU PEUPLE ROUMAIN 31
mains. Sarmisagethusa elle-même fut consiUDée par les flammes, mais seulement après que, dans un der-
lùey ■ ■■ ■ ' ■ ■ '
et '1
dernier refuge.
L'ŒUVRE ROMAINE (106-279). — Trajau, vainqueur,
fit élever ii Home, en souvenir de cette campagne dif> ficile. une colonne triomphale plus haute et plus belle que celle de Marc-Aurèic et il « colonisa •• la Dacie dé- sormais se. 11 ne tenta pas la tâche, d'ailleurs
imposiiL détruire la race même de ces vaillants
Thraces de la montagne. Si certains Daces émigrés ne
nt jania' chasser les Romains usur-
, b et de rc\ ; aïs foyers détruits, un grand
nombre de Thraces, surtout les descendants paisibles " ■ r»! resto
. !is où l;i rieure a\*ait créé déjà, sur le lon|; de La rive, ia popula- tion mi ' rtir les Roumains. Un texte- latin, tu irs, qui passa dans la brève compilation d'Kutrppe, assure que des colons vinrent ' ' • ' nonde romain (ex toto orbe roinano). On a dire qu'ils vinrent en première ligne de ritaije eile-mème, opinion professée avec «"gueil par \es partisans d'une descendance romaine pure et exclu- sive. 11 ne faut pas accorder une trop grande autorité à un texte secondaire, rédigé dans un cabinet de rhé- teur et de maître d'école. complètemeiU étranger aux raisons |K>1itiques et au sens des réalités. L'Italie n'a^ guère de Latins à exporter: ses nouveaux i. Rv,... ...... ... citoyens créés par la réforme de Cara-
calla. n'auraient guère apporté avec eux les vertus
■''S du Latium. Ils n'auraient pas mieux valu 4... ... aventuriers accourus pour exploiter les mines
de Transylvanie, que cette foule de fonctionnaires, à
32 H18TOIRR DKS ROUMAINS
l'aspect divers et à l'Ame incertaine, qui furent chargés d'initier aux formes supérieures de la vie urbaine un peuple chez qui la vie rurale était plusieurs foi«i millé- naire. Le bon sang latm pouvait être accru pluti'it ]>ar certains de ces légionnaires qui pns5»aicnt une partie de leur vie dans les camps du Danube et des (^rpa- thés et qui, après leur congé déflnitif, y restèrent sou- vent auprès de leurs femmes daces et des enfants nés de leurs relations. Il y eut, en effet, un caractère mili- taire, de même qu'un caractère rural, dans le latin vul- gaire qui devint, après nombre de mélanges ultérieurs, la langue roumaine: le vieillard, ce n'est pas habituel- lement le senex (1), mot qui d'ailleurs a disparu dans toutes les langues romanes, ni le vvtclus, car uechiu s'applique seulement aux rhosos, mais, i-as rare, le veteranus, bàtrin (2).
La Dacie, qui fut partagée on trois provinces réunKS sous la main d'un légat impérial, gagna, par la con- quête romaine, un caractère nouveau. Deux civilisa- tions coexisti'rent sans se mélanger, la 1' constituant entre elles un lien commun. Si i ruraux déjà romanisés de la Péninsule balcanique pu- rent désormais pénétrer librement dans les champs abandonnés par les barbares vaincus, tués ou mis en fuite et si les davae: Sucidava, Carpidava, Buridava, etc., reçurent un accroissement de population, leur aspect n'en fut pas essentiellement changé. Dans ces uici, ces f>agi, dans ces territoires qu'on peut très bien
1) M. Giuglea a relevé dans les anciens textes tiurec, qui viendrait de geneeua.
(2) Si au lieu de terra on a employé le mot pâmant, de pavi' menlum, ce qui si(;tiifirrait une prépondérance de la vie ur- baine, il faut tenir compte de ce fait que « terra • ayant donné, en roumain seulement tcara pour le pays, la patrie (le corres- pondant de jHifae, pays, manque), il a fallu tr»)uvcr un autre terme pour le sol nourricier. Il est Intéressant que lucmm, le gain, a le sens général de • chose •.
pnnM^TKiV Df VFfPt.V nOlMAIV 33
étudier dans la Dobrogea ;i ou ks morvunwnt^
les concernant sont plus noniL; u\, l'ancienne vie fui perpétuée dans une forme de plus en plus romakie. Mais, de môme 'I ■<• avait abrite depuis
des siècles la n iuf, ([ui put se main-
tenir sans vouloir féconder, il y eut, le long des routes qui suivaient le cours des rivières de TransylN^anie, des villes bien peuplées et richement ornées, avec leurs temples, leurs basiliques, leurs amphithéâtres, leurs prétoires: on a déterré, à L'ipia Trajana, qui avait rem- placé la royale misère de Surmisagethusa, des mosaï- ques dignes des {>ays d'anrienite civilination qui fai- saient partie de l'Etat romain, de même qu'à Tomi et à Istria des colonnes de marbre aux élégants chapiteaux surgissent des ruines amoncelées du passé hellénique. Mais tout cela n'était ni un élément durable ni un élément nécessaire à l'unité territortale des Carpathes et du Danube. On le vit bien quand, après de longs combats malheureux contre les Goths envahissants, l'empereur Aurélien dut ordonner, vers 271, à peine un siècle et demi après la conquête de Trajan. la re- traite des légions et des fonctionDaircs sur la ri\'e droite qui. pour sauver les apparences, devint une nouvelle Dacie. En qu- innées, les voies n'étant
plus sûrei» sans la pn^ ;i des soldats, les \illes furent abandonnées: les paysans du voishiage s'en pai ' ■ N ruines après le dé(>art de !'•
A\« slration disparut tout ce qui s< i
l'exploitation économique du territoire et qui en for- mait le décor.
CHAPITRE III
Domination des peuples de la steppe
Auitiicu avait iriirL" ses troupes de la Dat k- nous lii menaro des invasions incessantes des Goths qui avaient détruit Tarmée de Décius et qu'avait arrêtés à Niche, au fond de la Mésie SufHîrieure, la seuie victoire de Claude. Déjà, sous la pression des Quades et des Mar- coinans, les Vandales Astinges s'étaient établis dans la Pannonie et sur la lisière de la Dacie, poussant devant eux les tribus daces des Costoboques, des Bures et des Cotins, ((ui vinrent accroître dans la région des Car- pathcs l'importance de l'ancien élément thrace, repré- senté aussi sur le Danube inférieur par l'indépen- dance, toujours agitée, des Carpes. Les Romains eux- mêmes y établirent, semble-t-il. en qualité de peuples fédérés, des bandes gothes, juthunges, puis de celles des Gépides aussi, des Taïfalcs et des Vandales; mais on ne saurait leur attribuer le rôle qui revint sur k Rhin aux Frîincs et aux Burgondes. Dans les régions carpatho-daïuibienncs, il n'y a aucune trace d'une véri- table expansion germanique; c'est un nouveau chapi- tre, exactement semblable à ceux qui l'avaient précé- dés, de la domination « scythe » dans l'Europe orien- taie.
Il se produisit certainement, dès le m* siècle, un roou ' 1 '•• sein de cc^
nés _ lappé vers le <
DOMINATTOX VTS TTITI-T^ TiT. lA STKrPE 35
Ir., .i>.. ... ..; rete- nus depuis des si. n formations belliqueuses cl, ■ " > « •-: — 'i-ncnt» clans la Cosaques k l'éj>oqu« moderne durent émigrer vers l'Occident, non pour y trouver des terres à cultiver, mais pour y former des camps d'où ils fussent en état d'en- trepren<lre de nouveaux raids, à la manière des con- ter: ns d'Hérodote. On les trouve sur deux points
s> . ;!: le Boudschak ou Bessarabie méridionale (aixffitlus pour les Romains, ^s Slaves), et
la i'annonio centrale. Les GoL. . .nt sur le Da- nube inférieur, près des embouchures, alors que le Danube moyen restait le domaine des Vandales, Feurs frères. Pour eux, la Dacie évacuée par les Romains et où toute vie urbaine fut bientôt complètement ruinée, n re lui-même, avec les fo: - -- - 1 l de la Grande Vala- chie. avec les marécages du Danube, ne leur disait ri- lie les envabisseii it dévasté
le ^ iiisées de l'C^tèn les vallées
transylvaines. Ils ne voyaient que « le chemin », c*est- à-.' " ■ ' ■ ' * • • '• • •' 'ta
Cil , . I <>-
dunnm-lsaccea, à travers les Fortes-de-Fer. le
Banat, et, à travers les cours d'eau tributaires «m i)a- nube moyen, à Sirmium et à Singidunum, en Pannonie. C'est par là qu'ils firent leurs nouvelles irruptions, sous les em|>crcurs Probus et Carus: c'est là que les Romains vinrent les chercher à réi)oque de Constan- ttt>-le-Oran<l. qui restaura les fortifications des fron- ti''res, surtout de celles de la Scythie Mineure, de Tomi aux bouches du Danube, et de ses fils, de ses succes- seurs, jusqu'^ Valens qui devait succomber à une inva- sion d'un eart •' •" nouveau, venue de ces région*^ *^'*r»-
M HISTOIRE DBS ROUMAIXS
toîitriwiiirîi où Jcs vicissitudes des dominations bar- bares menaçaieiit contuiuellement l'Empire (1).
l'ne autre cause <>nii>êcha la création de formes po* IHiques et même ethniques nouvelles de ce côté de l'Orient, et con&eryu int^K*! aux descendants des Thra» CCS ronianisés leur aaicien caractère. Tandi» qu'à l'Occident la religion clièLienne cimenta l'union des barbares a\*ec les gallo-romaéns, le conquérant passa sur notre territoire sans exercer aucune influence sur la vie de l'Etat, sur les mœurs, sur la langue — il n'y a pas en roumain un seul terme d'origine gothe — ; au contraire, le dcst^miant des bergers daces et des émi- grés pays:uis de l'Italie resta un « homo romanus ». un Romin, de même que, dans les Alpes, le Romanche, qui ne fut jamais soumis à une domination barbare, ou que, l'habitant de la Campagna, indissolublement liée & l'idée et à l'autorité de Rome.
Le christianisme avait pénétré en Dacie avec la con- quête romaine; les inrscriptions attestent que le pays avait reçu, par les colons originaires de l'Chienl, l'em- preinte des cultes asiatiques qui précédèrent et prépa- rèrent le christianisme. Leur œuvre fut poursuivie pendant toute la durée de la domination impériale, qui amenait sans cesse des hôtes >vnus des |>ays où la grande transformation de l'âme huma'me s'était accom- plie plus rapidement et d'une manière plus complète. La propagation de l'Evangile par les communautés religieuses qui envoyaient des visiteurs d'un groupe à l'autre ne pouvait pas manquer de porter ses fruits &ur le Danube.
Les termes se rapportant à la religion montrent d'une manière très claire les conditions, et par con-
(I) On a attribué s»u^ aucune preuve k Constantin l'établie setnrut d'un nouveau pont sur le Danube, à Celciu. Ancienne- ment déjà. Il y avait eu. à ce qu'il parait, un autre pont à Hiir»o\a.
DOMINATION DES PEUPLES DE L.\ STEPPE 37
séquent l'époque où le nouveau onUe fut adopté par ta population. Sans doute des termes tels que « Dum- nereu » qui vient du latin Domine deux; « SInt » (1). qui signifie saint; >< cruce », qui signifie croix; « icoa- na ", qui représente le gréco-romain icon {v.yjur*) ; ff altar ». < tinipla >>, ■ rugaciune ». « Inchinaciune >•. où l'on t les mots h\\ rr, templa, roijatio-
nem, iiu iiem; •» cunu ura », qui vient de
communicare. communion; « marturisire ». de marty' fie confesser: « blastam », qui vient de , preot », qui vient de preshyter (2), ne
portent aucune marque chronologique, aucun cachet mais le terme de « biserica » (basilica) ment substitué au mot ecciesia (église en français), n'a pu s'introduire dans nos régions avant rép<Hi nstanlinienne, où fe eu" ' m-
men< e pnÉtiqné dans les bu ^es
jusqu'alors aux affaires de justice et aux réunions pu- bliques. Il faut tenir compte ausM du fait, très impor- tant, que la religion est seulement la loi, « lege », et que pendant longtemps ce terme fut employé presque uniquement dans le sens religieux, étant remplacé en ce qui concerne le droit par obiceiu, coutume, tradi- tion <ohicciiil paminiului, coutume de la terre). Si la liturgie latine a conservé en Occident le « Credo », la langue roumaine seule donne un terme populaire dé- rivé de ce mot latin : crez.
(1) Cr nom %c consenc dans \ts forine<i comDOtées: Sînt-
I' nt-
'»• i-.e-
tru. " i'uur ac pas coafundre
c« n^"' iat. $um, je taii, on ent-
I' forme simple uu vocaiilc inflocoeé par le toiti
(I >iave : • sflnt ■.
.et, si pour No«l on a le il 7 a auMl le «yoonyme
38 HISTOIRE nns nnti mains
1 <>r^<|iie les Goibs arriv(;ron( sur )<■ Dniiiln*. ils étaiint ^luîens. C'est seulement sur la rive liruiU- qu'ils adoptèrent la religion de Constant inopKe au m* siècle, rhèréaie arienoe; ces gens d^raprii «iaipte, mus par ime logiqae enfantine, ne pouvâèenl «dnietire l'unité divine dans la Trinité. QuMit k « Thomme romain «, le /^omf/}, parlant le ' m ' " ira
avec ses évoques («7 _ st
resté intact, pour les prélats latins, on emploie la forme: pixcnp) sur cette « terre » qui étii' r lui la patrit;, ioro, âans ces villages, sate, à .1 nom
latin (satOf semailles, champs labourés). 11 n'entra pas dans une nouvelle formation politique h 1; t " il aurait fallu prêter serment — le roumain ;» . ^é
jurare, juramcnium dans l'ancien sens, non corrompu, de ces termes — et dans l'armée de iaquelleile aurait dû servir — car pour lui aussi l'arnice, oasie, vient du mot latin qui indique l'ennemi, hostis. Les notions de seigneur, de vassal, de fief, de service, introduites par le régime germanique en Occidenl, lui sont restées absolument étrangères. Il n'a pas même, pour désigner le Germain, un mot tiré directement de sa langue: c'est ie Neamt, d'après le sluve Niémetz. Si, pour ses coutu- mes populaires, pour ses superstitions, pour '-s illégales, défendues par l'EgU.se, pour son ]i...;..,;.iun et son sj-stème de cuJture, pour ses ustensrles et pour les ornements de sa casa, de sa cabane (car ka mansio, dont vient maison, a disparu, pour ne ]x>int parler de la domus classique), il a conservé tout l'ancien trésor de la àkvWmÊÊoa thraœ primitive; si l'esprit thrace \H dans la s^folaxe, à commencer par la juxtaposition de l'article à la suite du nom (omul, correspondant au latin homo i7/e), — pour tout œ qui oonoeme la \'ie politique, Rome seule était restée linspIndDrlce. Il n'y a pas d'autre autorité que Ja « domnSe » idominio)» du f domn > {dominas) qui est l'empereiir, appelé
DOMIXATIOM DES PBUPLCS DE LA STEPPE 30
Imparat, comme l'albanab ne connaît pas nob plus d'autre sonvwttin que le mbrei (imperator). Le notioo <Ie la royauté est aussi étrangère au Roumam que relie ck prmcipat germanique, avec ses ducs et ses oonites; c'est aux Slaws qu'il empruntera plus tard les termes qui les désignent: craiu (de knri, dérivé do nom même de Charlemagne, Carolus), cneaz, Voévod. Le centre de groupement est ha « dlé •>, cetate, néces- sairement fortiliêe. Le trAne de ses maîtres sera le scaun. scamnum (chaise) ; la Capitale est donc dans la ' «-etate do Scaun ». Le k citoyen >, le cetatean, ♦•niK-mi de tout ce qui est étranger, slrain (extraneut) vi< encore par la pensée dans l'ordre romain, dont aucune réalité ne peut le détacher. 11 attend, sous Dio- clctien, sous Cunsiantin. de même qu'il attendra sous les empereurs byzantins, le retour des drapeaux. Isolé (f, *>r--' j>ar te n^alheur des temps, il lui appartient t .ir l'àme.
Les barbares de la steppe purent prendre bientôt la
]>■ ' ■ ■ . I.es Huns, chas-
s.i l'Athanaric et de
Fridigem, s'établirent en Fannonie; i>s fondèrent
r l'ire d'Attila qui ne dura pas même un siède; la
Y^iiation indigéiK>. augmentée de colons qu'ils trans- portèrent de force dans les territoires d'outre Danube, leur paya la dlme. envoya des présents à la cour du Khagan. et n'eut plus rien à craindre d'eux. Les Avsres, après avoir se journée dans la Bessarabie m< 'e,
M ■■• ■ — it k*s Huns dans cette même Panmoniv, ,.^ ne } it, au vr sièi'le, qu'une antre forme de fa
(! licpie purement extér^enne; çà et là.
1' . .«'.; .iyi i>Ui' Kvs aborigènes, restés intacte sous
la protection de ces maîtres qui n'avaient d'autre Inté* rét que celui de se maintenir.
Slaves kt Roumains. — A oe moment, «e produisit
40
dans 4a seuk région du l>anube, et non dan% ct\ïe des montagnes, Ir grand passage des Slaves vers tes Bal- OÊBB et le littoral adrîatiqiie.
L'influence considérable qu'on leur a attribuée n'est pas justinée par l'examen des sources btstorique^. ou bien par l'étude des nururs et de kl langue. N'esl-on pas allé, au gré des intérêts politiques, jUM|u'au point de conforvdre notre peuple, si manifestenient latin pour tout ce qui concerne l'essentiel de la pensée, du sentiment, de la \ie individuelle et sociale avec la grande masse slave dont il est entouré? Or, l'anthro- pologie et l'ethnographie ne comtattent pas te type slave chez les Roumains, mais bien le type thrace, brun, court de taille, vif de physionomie et de figure ouverte. I>es emprunts faits aux Slaves par le langage n'ont fait que nuancer, souveiit même simplement doubler, le fond primitif servant à exprimer ies idées et les sen- timents (à côté du verbe a iubi, par exemple, aimer, on a l'ancien sens du verbe: o placea; cher, les Roumains balcaniques: a vrea, vouloir). Si les termes concernant l'agriculture sont »laves, les noms des animaux sont tous sons exception d'origine latine: slaves sont les mots désignant, non les opérations fondamentales an labour, mais seulement les opérations dérivées, et sur- tout les ustensiles: et l'histoire montre que le com- merce danubien, d'abord latin et grec, puis devenu slave au vi* siècle, a fort bien pu fournir, par les achats dans les \illes du rivage et dans les foires inedei, mot slave), ces termes nouveaux. La nomencia- ture géographique, si elle est manifestement slave en Transylvanie, a une ancienne origine sarmate. Ainsi limitée, on peut dire cependant que cette infUrence fut la î*eule réelle et profonde.
Mais la steppe continuai .1 vn^oyer ses j>< inii.m.-> vers ce grtiml chemin du Danube qui menciit aux splendeurs de Hyrance. Le» noux^aux envahisseurs
DOMINATION DES PEUPLES DE LA STEPPE 41
n'avaient plus cependant la force dont avaient disposé tour à tour les confédérations barbares des Scythes, des Sarmates. des Huiw et des Avares. Ils ne formaient plus que ûf petites tMindes qui avaient séjourne long- temps à proximité du territoire de la Rome orientale et s'étaient déjà mêlés, peut-être, à dee ^mentft ethni- ques étrangers, surtout slaves. AbandomuMit la steppe primitive, les Bulgares, dont le nom parait signifier les '< nobles . les « élus » (1), vinrent, sotis Asporouk, occuper le Houdschak, sans oser se risquer au delà du cercle montagix-ux des (^arpaihes. A la première occa- sion favorable ivers (»7()), ils franchirent le Danube et envahirent la Sc\ihie .Mineure, laissant de côté ies II, . ' I ".-5
M . ' , : -■ . ■ I _ .i ■ !: . (•-
rent, sous le règne de Kbagan Croum, par des voies s;ii les murs même de la Capitale ro-
ui, i I i. Leurs nouveaux sujets étaient Sla-
ves; Us leur imposèrent leur langue el ainsi ils abon- da ' Il à peu leurs anciennes coutumes: la rt'i resta, jusque sous le règne de Boris- Michel, au ix' siède, plutôt comme un re^rte de l'ancien cérémonial de la Cour et de l'ancienne légitimation de la dynastie. Puis vinrent d'autres barbares, sou- doyés par ies Impériaux: lea Magjrars, mâtinés de sang finnois, quittèrent la Bessarabie méridionale i>out dt^scendre daas la Pannonie. désertant pour toujours leurs anciens ({uartiers. qui avaient été ravagés par un nouveau concurrent turc, les Petschénègues, venus de Sarkel dans la steppe. Dans cette Pannonie, qu'ils ar; it aux Moraves, héritiers des duos francs, ïLs , — ..: garder leur langue, mais non la pureté de leur race, leurs coutumes et leor religion.
(1) De m^mr que Ir terme de boiars (en grrr «tt le safQxe du pluriel dans les langue* ouraio-.
42 iiisToihi: oi-s iioimaix^
Au heu de l'ancienne unité !uryUi&qtic formée par Im grands rois de la bavte aiiÉèmiilé et de l'enipire bon d'AttilB oa de «es racceascort avares, il y eu! donc trob fondaitom acylUqiie»: ortte des Bulgares, ap- uv(>e au coauneoecment eur la Scythie Mineure, t- des Magyars, sor le Danube moyen, et (>vUe des Petschénègves. Ces derniers seuls restèrent complcie- ment éaolés dans leurs camps au milieu dn désert et <le la atcppe: ce fut aussi le sort des GHimans de même sang, qui leur sofeeédèreot an xf «itole. lors- que Byzance eut écrasé las bandes qui avaient péné- tré profondément sur son territotix'. Deux cents ans plus tard vint le tour des Tatars.
11 résulta de tout cela que les Slaves de la Mésie.
tout en gardant leur langue, perdirent pour toujooni
leur indépendance politique, que leurs frères panno-
niens disparurent sous l'aftlux violent des Magyars,
mais que les Roumains, n'ayant pas de maîtres cfant
• rent à ce sort, à l'excqitton des éléments
;- . a\>ant donné même des rois II 4a Bulgarie
naissante, un Sal)inus et un Paganus, finirent par se
milieu slave dominé par la classe
I ., ires. La grande masse de la nadioii,
se trouvant sur la rive gaucbe, retenue dans l'unité
îe de la région qui l'encadrait, qui 4'appuyait
iaumfaaait tooa les moyens d'une eàrooiiîion
intérieure, particulièrcaient inteine. n'eut, avec les
nouveaux ^'^—gfl— comme avec -les anciens, que les
relations d'honuBage. de tribut, de dlme, de douanes
qu'a^-aient eues jadis les Géto-Doces ou les Agathyrses
avee 4eurs asaiWes scytiMHNmaBaâes.
Dans la péni—nle taèmt des Baloaas» si les Slaves avaient rnmpétknM'nt colonisé les deux Mésics, s'ar- rètant seulement sur le rivage, au point on —" '-nen- çait la lisière grecque que rien n'avait pu » «»
la Datmalie riveraine leur appartenait, avec
DOMINATION DBS PKVTLXS DE LA STEPPE 43
rl<^n« dtés romames complèteineiit dénatiooalisées» r sèment n'a\*ait pas gagné la montagoe, toute
cM. ...jiitagne qui, des Poftes-de'Per, en passMkt par le nœud qui la relie aux Balcans, s'avance sous le nom de F' >squ'à l'isthme de Corinthe et ao plein
milieu (i> «-e. Le berger roumain était le maHre
incontestuble de toutes ces bautears et les Tallées rian- t' s abris d'hiver de levn famflln et de
l< Les sources bjmntincs le awMUeut
dès le rf siècle dans cette région de la Mésie Supé- rieure où apparaissent des TiHages rouaains, d'an caractère nianirestement pastoral, pareM à celui des localités mai-édoniennes d'aujourd'hui: « Gémello- " -ite », « la montagne jumelle »; « Trédétitilious », trente tilleuls »; « Skeptékasas », « les sept mai- s ,n^ », etc. Dans la montagne du Pinde, du côté de lu I):î'~"*- — *"'Ti\T au ix' siècle déjà, des bergers qtti V , ,•!, Dracul. Ces Roumains allaient
' re leurs fromages aux cHoyens de Raguae, et leurs ..w,,,s caractéristiques se conservèrent dans les docn- ments de cette République adriatiqne jusque bien tard <ians le moyen âge. Des étémenlB amancés menaient leurs troupeaux dans les vaUées de flienségovlne et de la Bosnie, centre d'où partirent, à une époque qui n'est pas très reculée, les Roumains de Croatie, qui, aous le nom de Frincul, * le Franc », sont mentionnés cneore au XVI* siècle, lorsqu'ils s'étaient déjà sla>isés. Des Mortaqut «la tranâtiDn entre ies olicnla
^-ataqucN i^^ a sains et ces éléments qui Tin-
rent s'établir en Istrie, du cMé de Castel-Nuovo cft
-, et Iriir r>|iiriroii est la plos pitv-
" -- •- ' ' '- ^-r^e,
<ca
'■ • r -v ' '■•" • HK ' ^•- .".■'ta-
tieo, dans la • HivitU iUliana di Bociologia •, toac XX, p. 3M.
44 itlMoIRK DBS ROUMAINS
d'AJbona. et qui conservent dans leurs derniers refa- gts touc le» éléments fonUatuentaux de leur ancien kingAge, de plus en plus accablé et dénature par l'in- vasion des termes slaves.
Leurs centres plus importants se trouvaient cepen- dant plus bas dans la péninsule bolcanique. Entre VflMona et Durazzo et en faoe de Co; nt
le rivage, qui e^t abrupt et inapte k i'^n- -■•• — i- ^'s connaissaient bien cependant par une ancienne tra- dition, sans la pratiquer de préférence. A l'intérieur, on les retrouve en Lpire, sur ie cours supérieur de la V'oïoussa. Mais ta chaîne du Pinde est encore en grande partie aussi nettement \ " ' >- Car-
pathes. Des milliers de pâtres m ilomne
leurs brebis vers le Large cirque montagneux de la Thessalie; ils y possédaient, au x* siècle, « ' hes
villages dominés par des chefs, des « ]> »
(cxxft-nu). des celnici (du slave ceata, bande), que décrit le 1 ' lie anonyme d'un des plus puissants
et des plu iits parmi eux, le « Viaque ■ Nicolita.
L'empire byzantin leur créa une situation spéciale, qu'il n'osa jamais détruire et quand il essaya de rébranler dans le détail, ils se révoltèrent. Dans un conflit avec leurs caravanes, périt aux « Beaux Arbres » (xaXit if,'jz), vers Tan 1000, David, un des chefs du mou\'ement qui, appuyé cependant sur les Albanais et les Vlaques, essaya de reconstituer, « l'Empire « des Bulgares, que les Byzantins de Jean Tzimiscès avaient renversé peu auparavant sur les rivages de la Mer Noire, à Preslav. Mécontents de l'anarchie <« romaine », qui les pressurait contre la coutume, ils soutinrent toute cette épopée du « Tzar » Samuel et de ses héri- tiers du xr siècle, à commencer par le fils même de Samuel, Gabriel-Romain, dont la mère, une Thessa- lienne, était probablement d'origine valaque. Plus tard, vers 1200, quand l'Empire d'isaac l'Auge, menacé d'un
DOMINATION DES PEUPLES DE LA STSPPB 45
côté par les Turcs d'Asie Mineure et, de l'autre, par les croisés accourus d'Occident pour les combattre rassem- blait ses derniers moyens de défense en hommes et en argent* les celnics Pierre et Asen se soulevèrent, proba- blement dans le Finde, avec leurs Vlaques, au nom des anciens droits que les administrateurs du « basi- leus avaient brutalement violés. Maintenait, ce fut sous des chefs de leur nation que les bergers roumains, d'une agilité sans exemple et d'un rare esprit de res- sources, reprirent la tradition de leurs coups de main. Il n'y eut pas un coin des Balcans où leurs bandes ne fissent leur apparition dévastatrice contre les Grecs m et contre les Latins du nouvel Empire de
(-<' inople qu'ils avalent en horreur. Joannice,
le frère du fondateur de cet « Etat », fut le grand /^' ' "TV ,'es »; l'n ir féo-
<l.i u, périt <: 'S ca-
chots. Mais celui auquel le Pape parlait de ses origines i' >I)ablement la langue qu'il
i> i le nom de <■ roi des Bla-
ques et des Bulgares », n'était, par la fatalité des cho- ses, qu'un continuateur des Tî^ars d'.i:' *" -reten- dants <k' nuaivi* bulgare à l'héritage «i liiople. Déjà le grand règne de son neveu Jean Asan. venu
rr ' nt de la rive gauche du Danube, où il s'était
iti \ milieu des gens de sa race, n'a plus rien de
commun avec les Vlaques, ses parents et ancêtres.
Celte rumanité méridionale, malgré des migrations qui n'étaient (|u'une transhumance strictement définie, n'entretenait pas de relations continuelles avec les frères de la rive gauche et de\*ait, par conséquent, sur un autre territoire, dans d'autres conditions et avec une <x'cupati«n généralement r un
autre sort. C'est uniquement sur i. . .w..\ , .4. |)atho-
danubien que les besoins nouveaux d'une actixité éco- nomique plus large et plus active pouvaient créer la
46 iiisToint. nr.H houmains
yït politique tlo i i.Ih.,, < .u\ ;iiil T'ai-
mains le manque de Ikim (< 'i-- |>r..i»'. i,
non seulement leur morcellement, nt:iis ;iiism ! ment dans un dkUecte «pédal, r<-^ de termes slaves non assimiliez i grecs.
CHAPITRE ÎV
Vie politique des Roumains avant la fondation des Principautés
On connaît d'une manière très circonstanciée, jus- que dans leurs derniers détails, ces guerres dans la Péninsule Haloanique auxquelles les Roumains fu- rent continuellement mêlés et si souvent d'une ma- nière décisive; les chroniqueurs byzantins racontent longuement, dans leur beau style lleuri, • ti- aux
modèles anciens, tous ces événements qu «ni de
si près à 4a vie même qu'ils représentaient dans leurs écrits. Au contraire, dans les Etats qui «laminaient déjà à l'Ouest et à l'Est du territoire roumain et où l'histoire s'écrivait en latin, un silence presque absolu r> les premiers actes <Iu dévt ' .* poUti-
qu I nouvelle nation; quant aux > éma-
nés de l'ancienne chaBceHcrie txmgrmse et potonaise, ils ont disparu dans la grande tourmente destruetrice des Tatars, au xiii' siècJe.
11 y a cependant des faits, transmis plutôt par des sources «iltérreures, des simiihtudeat des principes ti- rés de ki logique de l'histoire qui pempeot servir à reoonstitiier, presque k coup sûr, cette vie carpaUiifpM et danul>icikiie antérieure à 4a création des Etala.
VI R POLITIQUE OBS aOVMAiXS 47
Lorsque les Magyars descendirenl dfuis la Pannonie, •' - ncontrèrent des Slaves et, funtôi après <eur u)n au delà de la Theiss, vers te forêt qui me- nait vers 4e territoire a InoMylwih» •, des RomMÛM autochtones.
Les Roumains et les Etats Slavks. — Les Roa- maim ne pouvaient songer à créer, comme les Bul- gares, leurs voisins, un nouvel Empire romain, de lan- gue ! (T ils ne faisaient que cootsinuer dans des >ulaires i'ancienne \ie impériale. Sans doute, ii liraient comme leur chef légitime Tem- (HMi'ur Uc lu iiome oonstantino{H>IiLirme, dont, pen- dant cinq cents ans. de .lusliiiiea aux Comnène, les ar- mées apparurent de temps en temps sur ki rive gau- che pour en chasser les Slaves guerriers ou les Magyars envahisseurs: mais de l'ancienne organisa- tion, ils n'avaient conservé que les détenteurs modes- tes d'une autorité qui s'étendait seulement sur un « territoire >', une tara, t>oraée aux limites étroites d'une vallée. Tout re qui se rapporte à l'écriture pro- venait du vieux fond latin (a scrie, écrire; pana, l>luine: comleiu, gréco-latin «• condylus »; hirtie, <- cliartula " : carie, livre, neyreula, encre, de « cùger •). Mais le magistrat qui rendait la justice sous le neux « lune et jugeait selon l'ancienne coutume non écrite, s'appektit " jude >> (judex). H deviot un agent politi- (|ue après le retrait de l'ordre impérial, de même que chez les Cîoths du llanube au iv* siècle, le « juge •» Athanic avait remplacé 4e roi et que la lointaine Sar- daignc eut, peodaiil le moyen âge, des chefs iivdépen- danls dans ses seuls « jages », gimdici. Les Slaves avaient ein|>runté aux Francs tes ducs» dont le nom devint dans lour langue celui de Voévodes, •< capitai- nes d'année », et. à une époque plus ancienne, pour des chefs de moindre envergure, Hs avatenk prb aux
48 iiivToiii»- m «1 iirki'^4ij4g
Germains le lilro <if -< kiu'zt«» •. qu'on a rattaché 4 celui de « Konunge », <lc <• Konige » i\es migrations Koihes. Les Roumains employèrent à leur tour des dénominations pour 1rs domni élus ou ' qui leur rendaient la justice et les condu. .i. ... .. .a
guerre même; << Voda » devint synonyme du prince, alors que «« cneaz «>, qui a en russe le môme sens, en arriva, comme son correspondant roumain << jude » ou « judec ». à désigner seulement le paysan fibre.
Mais ces Slaves avaient aussi des rois, des krais. formés — nous «l'avons dit — à l'image du roi des Francs, Charlemagne. qui avaK étendu ses conquêtes et fixé ses" ducs et ses comtes jusqu'à la Sa\^, à la Drave, au Danube moyen; c'est l'origine de < I'k royauté morave, croate et serbe qui organisa les élé- ments guerriers des Slaves du Sud-Ouest et du Sud. Les Roumains ont aussi connu ce titre nouveau; ils en ont fait leur « craiu », sans penser d'ailleurs à se donner une organisation royale distincte de la tradi- tion im|>criale. Sous l'autorité douce, paternelle «le leurs chefs locaux, ou domni, les Roumains vivaient dans leurs villages, où, selon la coutume thrace, le sol était possédé en commun, non seulement en ce qui concerne la forêt et l'étang, mais aussi les ch;i; de labour, où chacun avcdt, au lieu d'une propruu, seulement une <- parte » (1), mot qui finit par désigner tout droit la possession de la terre. Ces villages étaient de création plutôt récente; leur nom rappelle en effet celui du fondateur, de l'ancêtre, •< mos » (d'où vient le nom de « mosie », héritage, pour tout bien foncier); « satul Albestilor », « Negrestilor >, dont vient la forme courante: Albesti, Negresti. ne signifie pas autre chose que « le \illage des descendants d'Al-
(1) Ce»t le Utin parient : cf. les partes que les barbares i« Oreot distribuer, en Italie du moins, apnès la conquête.
VIE POUTIQUE DES ROUMAINS 49
bul. de Negrul ». Hs se défendaient jadoitsement con- tre toute inftltration étrangère; le jeune homme venu d'un autre de ces microcosmes ruraux, perdait sa personnalité antérieure pour adopter aussitôt celle de la grande famille où il entrait; il se séparait nette- ment de son passé au moment où il épousait sa femme, et le prénom donné aux enfants rappelait toujours celle k qui ils devaient leurs droits. L'ensemble de ces villa- ges formait une vate <• Tara-Romaneasca », une << Pa- trie Roumaine ». terme imprégné d'un profond instinct ♦•' ijwrtait l'idée ni d'une forme
1 lin droit de conquête.
i.T Lis lis. — On ne sait pas
( liment s : iit en Pannonie ces
Mag>'ars qui. vers l'an 1100, devaient étendre l'auto- rité Il 11* de ses ■ ' (levenus rois apostoliques, sur i< s et les > <s habitées de la TransvM- vanie. Le Notaire anonyme du roi BéJa est un compi- lateur du XI M* sièHe qui reproduisH dans son récit, forgé à l'aide de chansons populaires et d'étymolo- gies locales, un état de choses ethnographique et poli- ti - *- s Btaques, nomn ' ' '.ttres du pape ! au '< roi des I> bulgares » (les nomment les Hoii <Jlah, d'après le >i.n- > ..H'h. d'où vient Valaqm « . x,,ii Empire bulgare, qui est ('videmment celui des Av*n}des, appartenait à une é|K>que très postérieur ait donc accepter comme des héros de pure K^< ••.!<. fabriqués d'après des noms de lieu, ces Manumorouth rdont le nom est empruntr à celui du Marmoros), ces Gclon fcf. la loca- litc (If Gyalu en Transylvanie), ces GJad valaques, qui, pour résisttT .à la conquête magyare, s'allièrent, dit-on, à des chefs slaves ou " bulgares • tels que Kéan et Sulan. On accordera plus de créance au Notaire ano- nyme quand il parle d'un Tuhutum ou d'un Zoltan,
M R18T01RS MES ROUMAINS
fli« d'Arpad; quant à Gytklft, mcBkkmné dant la Vie de Saint Biignne, roi de Honf^e, on le retrouve chez iet éorivaiiw coniemporaim de Rymnee ^o«s 4e nom do chef païen Gylas.
Or, le» premiers tlieis h, !, i'influenre conlinnello <lr i;w.i ,,,,,.-
tard aussi imlirectement par !es i de Kiev et de
HalHsch (en (ialioie), étaient aussi «irs Vcm^v- ' le nom môme du premier Voé^•o<^e chrétien <j le baptême, devint Etienne, roi apostolique de» Hon- grois, est Vajk, Voïk, emprunté aux Slaves et commun avec les Roumains cux-mômes. Des « juges >», c'est- à-dire des cnèzes, apparaissent sur la Theiss dans les plus anciens documents qui nous ont été conservés. L*a(^icn1ture, la pensée religieuse et l'organisation po- litique magyare se fondent entièrement sur la trans- mission slave que révèle à chuque pas le langage. Cette nouveWe fondation barbare, destinée à empê- cher le libre dôveloppenïent de la ra<'e roumaine, après avoir mis fin à la vie slave pannonienne, était trop dé- nuée d'inittative et d'originalité, trop pauvre d'élé- ments civilisateurs pour exercer une sérieuse in- fluence; on ne pouvait pas attendre d'eux plus qu>> des Petschénègues et des Cumans eux<iiêmes.
Les Roumains et les RrssES de Kiev. — Un con- tact politique qui paraissait ne pas devoir être stérite s'établit vers le môme temps avec les Russes de Kiev, élèves dociles de l'orthodoxie et de l'Empire oriental.
Le premier Tzarat bolgare était en pleine déca- dence, presqu'à la merci des Byzantins, qui devaient réduire ces derniers « empereurs » à l'état de simples « parents pauvres », vivant dans leur clientèle, lors- que l'empereur Nicéphore Phokas soudoya Sviaèoslav, le Voévode de Kiev, pour en flnk avec les restes d'une orgaalMtkMi militaire jadis si redoutée. Le vaiifamt
VIE POUTIQUE DES ROUMAINS 51
barbare, habitué à guerroyer contre les PotscbénèfBeSf qui év 'i- tuer au retour, accourut avec s«8 coni-
pmgpou.. j. ^. mes et. après avoir vaincu rconemi dési- gné à ses coups, il s'avisa de prendre la place de ces mâoK-^ ' quelques années
la nou -> qui s'étendait,
ooBune la Scytbie ancienne, dont elle paraissak vou- loi! : ivage
oc> ■: atale,
cetie substitution était évidemment intolérable. Les tr* lu nouvel • aitin, l'Arménien
Jt . lii&kès, se «i. < Sviatosiav, qoi
se renferma dans Silistrie, l'ancien Durostorum, pour y - '- , -. I -i ytielques mois, jusqu'à ce que la fa.. là abandonner déiinitivenient le
lieu de ses anciennes victoires.
Sur le champ de bataille, Tzimiskès fit bàtti j.t cité de Ttiéodoropolis. 11 avait rétabli l'ancienne frontière du Danube, et la Scythie Mineure entière fut sans doute rattachée à «l'£mpire. Les RoiHnains de la rive gauche furent soumis à l'auloriié du patriarche de Tmovow établi pour quelque temps à S^slrie. Les Russes ne devaient plus revenir sur -le Danube que presque mille ans plus tard, attirés par Je néme mirage et nourrissant le même rêve de gloire. Sviatos- iav avait rapporté ce|>ondanl de son aventure lé«"n- da»re une conception supérieure de la vie polit le titre de boïnrs pour les descendants des nncifus Varégues normands et des cnèzes slaves, leurs cama- ra<ies, et le sou%*eiiir, célébré pendant des siècles par iu chanson |»opulaire, du grand llcuve. aux ondes tour à tour dcirées par ie soleil du Midi et figées par ie vent du Nord, qui est le Danube, « père des eaux ». Les pri ouvèrent. au XI' < >i* siècles,
un ir essayer de reiic relations
bn nt interrompues par le siège de Silistrie.
52 HISTOIRB DBS KOUMAINS
Mais à la place do strict régime byzantm que rem- perrur de la victoire avait espéré pou\*oir maintenir, on eut bientôt une vie locale, d'organisation indigène, qui se maintint pendant tout le xi* siècle. A Silistrie et dans les environs, entre le Danube inférieur et la Mer, les Gminène, ses successeurs, nommèrent, dans les « cités » comme les appelle la princease Anne, fille et historiographe de l'empereur Alexis, ou mieux dans les bourgs fortifiés, des chefs autochtones, aux noms roumains ou même slaves, qui continuèrent l'ancienne ^ie locale des territoires gètes et romains: un Tatul, un Chalis. un Salomon, un Sestlav, un Saktschas (c Satzas »). Ils avaient des attaches avec les Cumans de ta rive gauche, dont le nom cachait natut it
aussi la population soumise, tributaire et au le
des Roumains, ces Cumans qui, avec leurs lances aux flammes multicolores, accourureivf " lard,
pour soutenir la cause politique bu ,, e par
rinitiative de leurs frères, les Vlaque< ilcans.
Ainsi donc, dans l'obscurité qui r( " s
siècles du moyen âge sur le territoiii ■ _ . i-
bien, dès qu'un rayon de lumière perce ces ténèbres, comme celui qu'a projeté le notaire anonyme, on aper- çoit la continuation, paisible et modeste, mais d'autant plus acharnée à résister, de l'ancienne population abo- rigène.
Les Roumains et la colonisation des Saxons. — Dès la fin du xi* siècle, le roi de Hongrie, attiré surtout faut-il croire par les mines de sel et d'or de la Transyl- vanie, faisait bâtir dans la région occidentale de la province son château de Turda (qui pour les Roumains aussi bien que pour la chancellerie latine des .Ma- gyars s'écrit plus tard: Torda). D'autres forteresses. comme celle de Dej (en hongrois Deés), furent éta- blies sur des points importants du territoire transyl-
VIE POUTIQUE DBS ROUMAINS 33
vain. A la même éf>oqae, un évèque de rite latin fixa sa résidence daiM l'ancien bourg sla>'e de Bel^rr ^ près de la rivière du Muras (Maros), ce qui était (i .<>: tant plus nécessaire que le souverain hongrois n'ap- f>;< ' pas dans sa quadité nationale pn> ^t
dit ^ bien comme « roi apostolique », < i
propager la foi catholique, de « latiniser » le pays, au bo^ ' Vi force, l'n monastère important, >■■'■'
dt^ .> <le Ket/ (C&rta). fut fondé, un peu ,
tard, dans la vallée de l'Oit. Eniin, le roi. pour le repré- senter, choisit un Voé\'ode de tradition roumaine.
Au-delà du rayon des forteresses et du groupe des villages où vivaient les serfs de race roumaine ou des colons destinés à fournir leur dhne et leurs services à l'évèijue. s'étendait, sous la suzeraineté des Petsché- nègues, puis des Cumans. la Tara-Romàneasca, le " pays roumain ', avec ses forêts, ses clairières, ses val- lées parcourues par les troupeaux, ses hauts plateaux où l'on pratiquait depuis «les siècles l'agriculture. Il y avait donc vers l'an 1 lOU une grande « Roumanie > rurale, sans forme politique unitaire, mais ayant sa « loi > re!' ses coutumes, son ancienne culture,
que la con ■...un des termes latins même, pour les
éléments supérieurs de la vie sociale, montre assez avancée, avec ses chefs isolés et avec son instinct BJté parfaite. Cette • Houmanie » devait être refou . de cime en cime, de vallée en vallée, par la conquête hongroise et qui d'ailleurs ne songea
même pas à en., rolons de race magyare. Re»
jetée sur les territoires médiocres des vallées de l'Oit et de la Bâpw. it bientôt pour frontière les Car-
pathes; de •• i ^aine •> qu'elle était, elle devint
» transalpine ». Ce pays situé « au deU des cimes ■» en altr: ' ' il'être. pour des raisons qui seront expo- «ées p. ,. partagé en deux par la formatioD, au
XIV* siede. d'une .Moldavie, opposée à la • Rooma-
54 iiikriMio ■•> *> Mfti'MAtNS
nie ' . qui était une VMÎuchiu l<M'ali!»éo. Pour
le moment, au l — I de Thistolre où les Mag>'ars
apparaissent comme représentant la civilisation ceci- (! iont it* Pape était lu rlief, d'un bout a l'autre
Uu ... Loire roumain, il n'y avait pas encore de fron- tières. D'autre part, on ne saurait, sans anachronisme» l>rèteir au roi de Hon^^rie l'intention de ^er
le peuple qu'il subjujfuaii ainsi en Tran , >un
ambition, à cet « apostolique », était d'accomplir en Orient la tâche de pupille <î lissante
où avaient échoué les cmpt nation
geruianique. En dehors de cet « apostodat » armé, il voulait i' î fermer aux <' Scythes » de la
steppe 11 > Carpathes et tirer de plus riche»
revenus possibles de sa conquête.
La co' ion aJIemande. " ' ich
Osten iii i de» peuples .i .en
âge, battait son plein au temps où 4es Croisades atti- r. ' \*rs l'Orient le trop-plein des - - :' '■ -is occi- <i . Le roi Geysa ne lit que c;i partie
de ce large courant vers la Marche de Transylvanie que ses propres moyens n'avaient pu qu'entamer. Les premiers « hôtes •» venus de Flandre — d'autres vinrent aussi d'Alsace — s'établirent dans trois vil- lages placés sous la protection même de l'évêque. qui du reste encouragea lui-même cette n?u\Te d'expan- sion, toute à son avantage.
Plus tard, d'autres groupes se formèrent sur la Tàrnave (Kùkùllo). au beau mi^lieu de la province, puis au Sud-Ouest, à Sibiiu (le ^illa^ porte le nom de la rivière voisine, à laquelle Jes étrangers ont con- servé le nom roumain de Zibiu). qui devint plus lard « la ville de Herniann ■». ou Hermaii cf. les
villa;;es qui continuent à s'appeler en . a Har-
nian): euiin. dans la régioti opposée de ce quadrila- tère montagneux, près des mines de Rodna et de
viK pou-novE DBS aotniAiNs 55
Baia. an delà des moatagnes qu'il s'agÎMati d'exploiter aa prc!
Ces ^ , ^ > avaient un caractère pare- ment rural. C'étaient des paysans» qui oe nourris- ]Nis pl«s de projets poHtiques que ccax qui se I nt aujoanflmi des régions aarpenplèes de l'Enrope pour chercher une occupation en Amérique. Le roi lui-même ne pensait guère à leur inpascr un régime unitaire, lui qui n'antit pas d'adminfttlration •ur ses propres terre». Les « MXes royaux » durent se pHer à la manière de vivre et à l'organisation de la population aborigène, sans la présence préalable de laquelle ik» n'auraient pus même risqué t'aventure de ■- que le roi nommait le • désert »• du noi, parce qu'aucun privi- lège de sa p«rt n avait cooflruié les droits des pre-
mtr- - i|>ant?«. Ils revètircoC parfois ce vêtement po-
pu Hou main s qui rapfwtfe la eult«re génénde
de» ancêtres thraces; iU intrc» ' t des habitudes
étrangères dans la manière d*e . la terre, tout en
gardant he type d« la maison l; m inique des liords du Rhin: i "' il ^ in -^ m trésor
tique rouni : i'- m1 -}jl«.rc;il les forni^ ;.,..>
lesquelles sVlait Rrouj- < vie de ces précurseurs dont iK auraient v> m i; i ; .ir le troN'ail: à cdté des « juges u romIlain^ il v • nt «loru" des « comtes <•, Grafrn, gérebë saxons et l< ,>i .vinces dans lesquel- les fut f»arlagé le pays coloi eut éfm Sêde»f m tribunaux ». correspondant des ni<hnes )u-> ges
l^fU a JM'U cfs viHa^^cs f\t»iiit'rfn' .>.\r-
fois <les villes appelées a un granii nlile
de ces établi-sscmi-iits allvuniiids en terre roumaine fut consCitué en - nation • autonome, à Véftrd du roi, auquel elle i>uyuit un cena» et de l'évèqve lui- même. En r224 le roi André II les raeoMMitaait e<
56 iiiKTnifiR ny% nni'MAiNK
« un seul peuple >. ayant un seul juge •> et jouisMmt d'une spiilr if m«'«ni«' situ:»tinn. assurée par des actes écrits.
Le territoire roumain était donc morccli^ j-ar .ft établissement d'une laborieuse population étrangère, capable de progresser rapidement et favorisée par la Couronne, à cause des gains supérieurs qu'elle atten- dait d'une ]>areille substitution. Cela ne suffisait pas cependant, car ces Saxons n'étaient pas en état d'assu- rer à la nouvelle province ses frontières.
Pour fermer les défilés des Carpathes et leur assu- rer une garde vigilante, le roi employa donc deux moyens différents. André II avait fait le voyage de Jérusalem en croisé malheureux et il avait pu voir l'étal de décadence où se trouvaient les restes de la domi- nation chrétienne et la milice des chevaliers qui les défendaient. Une évacuation de ces soldats de la croix était évidemment nécessaire. Les Che>*aliers Teutons devenaient disponibles; on les fit venir dans les Car- pathes, où ils bâtirent, sur la place du village slavo- roumain de Brasov, leur « ville de la Couronne », Kronstadt; puis, pénétrant bientôt au delà des mon- tagnes, dans le « long champ » de Clmpulung, ils fondèrent une nouvelle ville, leur << Langenau ». Ils auraient sans doute rempli cette mission et brisé pour toujours l'essor d'un nouveau peuple, si des dissensions ne s'étaient pas produites entre cette milice ambitieuse, la même qui, plus tard, en Prusse, voulut créer un véritable Etat pour son Grand-Maître, et le roi. alléché par l'espoir d'une proie facile. Aprèt une querelle qui nécessita plusieurs fois l'interventioil du Pape, ils durent partir, laissant une viUe d'avenir, un défilé tout préparé pour des invasions dans la « Transalpine » et des relations de suzeraineté avec les Cumans, menés par force au baptême et soumis à l'autorité, visiblement p<^itique, d'un nouvel évèque.
71E POUTIQUe DES ROUMAINS 5<
dont la résidence fut la première des vttles noovelle- ment créées, Milcov, sur 4a rivière du même nom.
Un f comte » saxon« Corlard. reçut en même temps (1233) 4es territoires nécessaires pour entretenir le* ouvrages de défonse qu*il avait fait élever au <l''1' de roit, à la Tour Rouge. Des groupes de pa>*s i. gyars furei^ détachés vers la frontière orirâtale. du côt ■ !" 'iiz et de Ghimes (Gymes), aux anciens nom*; sc\ _ . |>our y former, dans des sedes spéciaU v, à côté des Roumains dont ils empruntèrent les mœurs et les coutumes, une garde permanente. Ce fut le grou|>e militaire de ces Szekler. dont le nom même vient de Szek, sedes, qui formèrent la Marche défen- sive de la Transylvanie. Enfin, j>our fermer tout dé- filé à l'ennemi, des moines franciscains entamèrent, le long du Danube, par l'Ouest, le territoire qui de\-ait fonner la principauté de Valachie. Le château de Se- verin fut élevé dans le voisinage même de Vancierk |>ont de Trajan et du camp fortifié qui le défendait. Un dignitaire portant le titre avar de Ban y fut établi pour garder le drapeau k la croix latine de la conquête catholique; la première monnaie qui fut frappée pour les seuls Roumains et sur leur terri- toire étant celle de ce Ban. le mot de ban, finit par signifier toute espèce de monnaie.
11 ne faut pas oublier non plus que, non seulement les salines valaques d'Ocnelc-Mari. en Olténie, et de SI' t de Prahova. mais aussi celles
de .-- ... .- ._, à la nouveUe Ocna. près d'un
nouveau Slanic, furent certainement englobées dans les enclaves magyares sur le territoire roumain.
I.KS RoL'MAiNS ET l'Empire Tatar. — Un événe- nK'iit imprévu vint, en 1241. arrêter ce mouvement envahissant du catholicisme romain. Le roi de lion- grie, avec ses colons saxons et flamands venus du
58 iiii^TnifiE nrs nnt-MAiKS
Rhin moyrn et ur. avec • ,|u. s (t ses féo-
daux d'origine ^. i ai uiniui*, avec v s as^Hies, les chc- Nuliers venus de Jérusalem pour combattre contre les païens cuiri < • 4e dernier rqirénentant d
le serviteur . ;*- grande «luvrc historique.
Contre ces » Scvihes » inag>'ars, bientôt mêlés de Slaves, influencé» dans leur "'«• proi'ince par
les Roumains et soumis <run' re permanente
et profonde à l'influence de 4a civilisation aUcmande, 96 leva un nouveau flot de Sc\"' étaient restés dans la steppe < < les anciennes coutumes de leur vie nomade.
I.' :*ion (le Génois (Dschin^uiz). qui mt
siii)| I de bande dans He désert avant de devenir
le grand Khan, l'empereur unique de 4a steppe, jeta de nouveau vers l'Occident les multitudes touranien- nes qui avaient emprunte à leur immense voisine, la (Ihine. son grand idéal d'unité mondiale. Il était im- possible d'arrêter cette nouvelle invasion, qui, si die n'était pas animée par le fanatisme d'une nouvelle religion, avait, en dehors du prestige et des talents de son chef, la force décisive d'un ordre «parfait dans tous les détails de son action. Les descendants des Voévodes de Kiev devinrent les humbles vassaux de la Horde dominante: quant à la Hongrie des Arpa- diens, elle ris<iua une faible résistance dont l'insuc- cès rejeta le roi et les restes de son armée vers la Mer de l'Occident.
Les notices, insuffisantes et con/iises, que noua possédons sur cette conquête foudroyante, ne prou- vent pas une occu{>ation talare dea régions roumai- nes entre les Carpathes; le Danube se trouvait du reste en dehors du chemin suivi par ces tures et de butin; ils n'avaient :<) tion de s'établir, comme ies Bulgares, ;yars de
Jadis, sur un noaveaa territoire, car ils avaient déjà.
VIE poiJTici'K nr.s roi mains S9
dans l'Asie centrale, leur patrie, et dans leors con- * ' "• • -*:' ,]f^ foyers qu'iH ne
■ iicT. Sur ce territoire, qu'ils ne traversèrent même pas, ils ne firent que
r •- fr la dominn'- — • - ^' '^•" ^—^ les restes,
s ou même ler un rt-
luL'c en Hongrie. Les 1 nt que chan-
g.r '!'• maîtres: il y eut jr-^u. x«.» .^u.^inent un autre r< ! ' iir de la dîme aux époques fixées de l'automne et un ' ! 1 • ! i r' les ports de la Mer Noire. Mai> t.lî .;i i...n;i pour toujours le ressort
de l'invasion h<>; < , qui prétendait travailler au 110 et de la civilisation latine de
.,:. ^iic l'ennemi se fut retire dans ta
'['pe, laissant derrière lui d'affreuses ruines, des .tlort*. fiittnt tentés pour revenir à l'ancle na-
tion. Des «lievaller» venus de Terre Saintr^ i<js-
pit»liers français, furent appelés, en 1247, à Severin; on leur promit k-s revenus dus à la Couronne par les chefs des Roumains de la « Transalpine ». dont les noms sont donnés par un précieux privilège de l?tr.: les « juges » Jean et Farcas daiM l'Olténie • ne, le Voévode Litovoiu, dans la nnmtagne du Jiiu. le Voévode qui. au delà de l'Oit, résidait dans *ité d'Argea, «■ food da la montagne; la réel' e d'Arget, Senmluv, aant eompHar let pêcheries de Celeiu et d'autres avantages sur ce territoire qui. avec ses moulins, ses liltogi. i. florissants, ff\'ec ses guerriers et ses cliefs aoblea donne l'impression d*un pays de très anelMMM dvilisaUoo.
Le Pape avait coflAnsé, en 1251, eet aete de dona- tion, qui n'eut peut-être pas de suite, à maître Raifli- ba«d. celui anqînl s'était adrsaeé le roi, n'ayant vrai- «emblaMement Jamais plis déllBtIlwJMent ses quar- tiers à Séverin. 8*11 ea «i«it été antrement, on aurait eu. sotts le coavcrt de In Hongrie royale, déiégiiée
60 HisToinK oes roumains
j>. iitc du s en* français fcur !«
I).i lUssi; 111 1 ^ric inéniie de* Arpa-
diens était, dans fétat où l'avait laissée l'invasion tatare. un instrument dont on ne pouvait plus se servir. Les Cumans l'avaient laissée dans un tel état qu'un des derniers représentants de la dynastie, le roi Ladislas, s'était converti à leurs mœurs et qu'on mettait en doute sa constance dans la foi chrétienne. Des querelles pour le trône éclatèrent, amenant en deçà des montagnes le « jeune roi Etienne » qui. ap- puyé sur la TransNivanie et en guerre avec les Bulga- res jusqu'à Plevna. paraissait devoir refaire dans une forme magyare l'unité territoriale des Roumains: avant la fin du siècle, les Saxons, << hôtes » de la Cou- ronne, en devinrent les ennemis qu'il fallut soumet- tre par la force des armes. Après la victoire, le Voévode transylvain, le rude Ladislas Apor, resta maître pres- que indépendant de la province. Le Nianmoros, le Zips, le Banat de Severin, où apparaît le rebelle Dorman, se soulevèrent contre les officiers royaux. La défense du latinisme revint alors à la race française et à ses asso- ciés italiens; car ceux qui la servirent désormais, d'une manière indépendante de la royauté magyare, furent, en efTet, en première ligne les Franciscains, auxquels appartient un Plan-Carpin, visiteur de la Tatarie, et toute la série des moines d'Italie qui fondèrent plus tard, vers 1330, le diocèse latin d'Arges. L< ' r
Arpadien, Aiidré III, était le ftls d'une Vci i-.
L'essor français vers l'Orient devait donner à la Hon- grie une nouvelle dynastie, originaire < " le Naples et de provenance angevine, celle - s- Robert.
La domination tatare eut un a\ " Me
pour le développement ultérieur <i t'
à la fortune qui aocompagnait partout les drapeaux du grand Khan et de ses fUs et successeurs, il n'y avait
vie POUTIQUE DES ROVMiiINS 61
plus d^ormais de frontières occidentales depuis la Chine: de l'Asie centrale jus<|u'aux Carpathos rou- mains s'étendait un seul Etat, un seul territoire politi- que et économique. Les routes, dont la sûreté était désormais garantie par l'autorité profondément res- pectée de « l'empereur •• mongol, étaient ouvertes à quiconque possédait un sauf-conduit délivré par sa chancellerie. La m^me monnaie était partout accep- tée: les mêmes poids, les mêmes mesures servaient à tous ceux qui pratiquaient le commerce d'un bout à l'an' ■ ce monde n i créé par une conquête
sai; aple: le syst uanier était à peu près
partout le même, d'Akkerman. l'ancien Maurokas- Iron des Byzantins, le Moncastro des Génois, le Bel- grade des Slaves, la Cetatea-Alba des Roumains, jus- qu'à Caffa, en Crimée, où, vers la fin du xiii* siècle, vinrent s'établir les Génois pour faire de la Mer Noire leur domaine, et nu\ ports lointains des Mers asiati- ques.
Les liens ^n i >im.iu i> qui existaient entre les frères de Gengis maintinrent pendant un temps l'unité politi- que du grand empire. L'unité économique, si rémuné- ratrice pour le trésor des différents chefs de la Horde d'or, ne fut pas entamée quand ensuite l'empire fut partagé, et ce fut tout à l'avantage des Roumains, dont le territoire venait d'être traN-ersé par les voies de com- merce menant du Nord et de l'Occident à Caffa, à Ak- kerman, même à Braîla, le grand port du Danube, j ' humble \iliage où vivaient les descendants de i ci cétre paysan Braila, mais qui était devenue déjà le principal entrofxjt du Danube vers l'an 1300.
Cependant la condition naturelle des territoires pro- voqua des tentatives de séparation politique: à l'épo- que o'"i " ' ' I ' ■ f ■ liée, le pr" ■!• la Canij ^y , . - . i se main i encore, avec leur langage archaïque, les restes des
62 NISTOIAB DP.^ ^'
;iM< ions Germain», commença à se distinguer des «B- ti< s pays de 1* « Empire », Nogai. un des chefs de l'Occident, prit sur le Danube inférieur la place des anciens rois scythes et de leurs successeurs huns, ftYa- les bulgares, magyars, puis pétschénègues el cumans. Môles continueMement aux alTaires de la Bulgarie décadente, qui reçut dans Trnovo un Tzar talar de sa création. Tschouki, pour en arriver ensuite à des dy- nasties cuniancs, de sang prob:i^ 'in, ori- ginaires de la région du Vidin, i ! ; ;iuis les Siohmanides, aHié d'une certaine manière aux Paléo- loques de liyzance, Nogaï, auqii ' "' «on rival de même sang, Toktai, au: , c k fonder sur cette lisière de l'Orient un établissement int abandonné ses pratiques païennes, 1 ^1 par Tislaroisme envahissant, H avait adopté, comme les chefs bulgares et magyars, la reli- gion de ses sujets. Ne l'ayant pas fait, les Roumains, que les sources byzantines alTublent à celle époque du nom suranné d'Alains, profitèrent des avantages d'ime vie commerciale intense, d'une paix garantie par la force tatare et même des enseignements militaires fournis par leurs maîtres passagers. Ce sont eux, en effet, que Nicéphore Grégora dépeint comme « les Gètes d'au delà de l'Istros, ayant le même armement que les Scythes et qui, étant des chrétiens, soumis en- suite par la main violente de ces dits Scytlies, se sou- mirent à eux matériellement, bien que contre leur gré, mais gardèrent, par le .sens de leur supériorité (lé^ei? et par un sentiment d'isolement il l'égard de ces infidèles, leur qualité de peuple autonome » (1).
Il» I. p. 204.
CHAPITRE V
Vie politique des Roumains dans les Principautés avant la fornnation d une civilisation nationale
La PRINCIPAl"rt DE « TOl'TE LA RoV MANIE ». — CcS N.
..1.,...»;,.,,^ autonomes \ivant sous leurs juges et leurs s jouissuient d'une civilisation très ancienne, 'I)le (le déterminer ii elle seule une organi- ^.ùi. .. j>u.;lique supérieure. I*eut-^tre la suzeraineté tatare elle-même, amenée par les nécessités pratiques " des ■ s entre maîtres et sujets à concentrer la
vie li .....c russe entre les mains du cnéze de Mos- cou qui était destiné à faire souche d'empereurs, I !-■ !l.- ]>ler les forces roumaines
dans la i . .... lu territoire; car, au Nord,
les textes ne connaissent que la |>opalation fixée près
un nom de j * "»c^ sur les
pa^rs de l'histoire. Il est bien possible que ce rassem- i ' d'cner^'l * où
i Toktai ,1 ^ i»les
vivant sous la menace de leurs camps guerriers. Car ce fut le Voévode de l'Kst qiii î à résoudre le
problème historique. Litovoiu. < l'Ouest, s'était
maintenu pendant plus de \ingt ans iorsqu'éclata un conflit avec ses voisins; ce conflit fut provoqué, à ce
61 HISTOIRE DBS ROt MAINS
qu'il parait, non par le sort de ce pays de Hateg. sur les ruines de Sannisagcthusa, que le roi arpadien vou- lait lui arracher, mais par la réunion momentanée de Sevcrin et de sa province aux possessions du Voé- vode.
Pans une bataille malheureuse contre un de ces « ma- gistri », de ces « bans « de Transylvanie qui fourmil- laient à cette époque au milieu de l'anarchie générale, le vieux prince roumain succomba; les vainqueurs se saisirent aussi d'un de ses frères, Bàrbat, dont le nom survit peut-être dans ce village dit Riul-lui-Bàrbat qui se trouve de l'autre côté, tout près de la frontière. Seneslav d'Arges ou bien son héritier, Tugomir ou Tilhomir, que les sources slaves des Balcans nomment aussi, parait-il, Ivanco (le nom roumain est lancu), réussit donc, dans ces circonstances exceptionnelles, à réunir les deux Voévodats. situés h la droite et à la gauche de l'Oit. On n'a pas d'autres renseignements sur lui. mais son fils Basarab était déjà « Grand- Voévode de tout le pays roumain », de la Roumanie entière, c'est-à-dire de tout le territoire que n'avait pas atteint encore la colonisation étrangère et qui n'avait d'autres limites que les conditions géographi- ques elles-mêmes.
Cette principauté réclamait pour son chef non seu- lement les anciens revenus de la dime des grains, du vin, des troupeaux et des amendes (gloate), mais aussi ceux des douanes, car pour la première fols la frontière gagnait un sens plus précis, et tout ce qui se rattachait aux prérogatives traditionnelles d'un dnmn, n'aurait fait cependant que végéter dans la montagne sans les nécessités de cette vie économique dont les bases avaient été posées par les Tatars un demi-siècle auparavant.
Une voie de commerce existait déjà qui menait à
TIE POUTIQUE DBS HOl'MAINS 65
Braila. et les Tatars qui l'avaient créée en avaient pro- fité les premiers avant de se retirer (1).
Elle aurait dû servir dès Tabord aux Roumains réunis en un seul Etat, si la vie politique de la Hon- grie n'avait pas été renouvelée, à ce moment même, par l'énergie et l'esprit d'initiative, par la ver\e che- ▼akresque de la nouvelle dynastie angevine: ce but aurait été atteint sans l'apparition au-delà du Danube, où la Bulgarie se mourait et où la Serbie, après avoir jeté, sous le règne de I' • empereur >> Etienne Douchan, un si grand éclat, allait sombrer dans les misérables querelles entre les prétendants et les seigneurs locaux, d'an nouveau concurrent k la domination du monde; je veux parler des Turcs qui, avec Mourad I*, Bajézid et 8cn flls. joignaient à l'esprit d'aventure communs aux <• Francs > et aux » Sarrasins » pendant leur con- flit séculaire en Asie au temps des croisades, un ordre parfait et une discipline de fer, hénté des Tatars.
Désormais, pendant un siècle et demi, les Roumains seront morcelés, mutilés, rejetés d'une frontière à Tautre, des Carpathes au Danube, par l'incessant conflit entre ces deux forces, dont la rivalité assura sans doute leur existence, mais les empêcha de tirer tout l'avantage que pouvaient fournir, à cette fin du moyen Age, un territoire bien défini, une race nou- velle pour la guerre et pour la civilisation supérieure. Ils laissèrent se perdre la précieuse tradition popu- laire, qui avait permis aux premiers Voévodes d'oppo- ser aux fantômes impériaux shnret des Balcans et aux féodalités agonissantes des autres frontières ce sain réalisme à base géographique et à caractère national
(1) Lear retraite • dû m prodvir» dès Im praBièrm ■waéti du XIV* «iècle; Icar dernier priac*. Démétrias (et qui slfBlis Démir. Timour). mmcmmvt 44dn de Nogal et de Toktal, vIt»- talt encore ver» IJM d« cMé da Daoube ioférfear et d'Aliker-
9^ ilivTniitv ti»'N iint'MAlSv
qui uTaH anené h Tihooiir ti ! < il> > - ;i- '-n* •- comme princes indigènes d« i iui le p.i>s luuiii.im . dt Blême que Louis XI entendait être roi de tout son pays français.
DéTACMBMiSST I>£S PAYS RUtlMAINS DR LA HoNORfC.
Char les- Roliert entreprit de refaire, sur le modèle de rOceident, ou de simples liens de vassalité qai nnis- aaient. par exemple, dans une seule vie |H>litique les rois d'Angleterre et de France sans que le premier se fût senti, dans ses propres provinces, inférieur à son suzerain, l'ancien royaume des Arpadiens, éteudtt jus- qu'au Danube; il voulait même employer ce fleuve coinme une base nécessaire pour renouveler en Orient les jours de l'Empire latin. Basarab ayant refusé le tri- but, — car il se sentait souverain de droit moderne sur un territoire défini, habité par sa seule nation. — il fut attaqué par Quirles-Robert en personne d tagnes de Muscel, où l'avaient conduit cerlu... ... . ..-
vodes traîtres à leur prince par intérêt personnel. A Sevcrin, uni à la principauté roumaine depuis quel- ques années déjà, le Véovode de Transylvanie réus- sit à établir pour un moment Nicolas, fllsd' « Ivanco »•. mais, dans un des cirques que forment les montagnes valaques, l'armée royale fut complètement cernée par les troupes de celui qui, dans la conception des enva- hisseurs était un simple rel>elle. un « pâtre valais qu'il s'agissait de " tirer par la barbe de son repai Une miniature contemporaiae, dans la chronique offi- cielle, présente, après la scène où uu envoyé de Basa- rab vient offrir huntblemeul les conditions d'une paix simulée, deux moments du combat de Posada, au Nord de Ctmpulung: on voit la briUante chevalerie du roi défilant hâtiTcment au-dessoas des pics que garnis- sent des pa)*sans roumains; ceux-ci portent de lon- gues jaquettes de peau, de longs manteaux de laine.
des braies étroites, collant sur le pied; iU ont de hauts bonnets pointus de fourrure par-dessus les loogues boucles de leurs chevelures; les uns travaillent à jeter l'effroi au n !cs ennemis, qui seront écrasés bien-
tôt par le ; - r^erres détachées du rocher pro-
tecteur ou til à coups (le inassne. Charles-
Roh 12 novembre 1330) dif! ni à
la 11..U ...uque ; le sceau royal, é^j..^ - 1»
confusion de la déroute, ne fut pas retrouvé.
Mais le ur. quoiqu'il eût fait venir l'évc-
que grec de u sur le Danube pour en faire le pre- mier Métro|>olite du pays, n'entendait pas changer Toi du coté de l'Orient: pendant
celi '», dans les discordes qui déchi-
raient la péninsule des Balcans. ses troupes, qui sou- tenaien roi serb<
été coiiK . ^ la cat;i
tendii). On voit Alexandre ou Nicolas- Alexandre, fils
de Basarub, saluer à la f
Charles- Hobert. ce roi 1
par une ambition fiévreuse, devait être enc*ore plus rem ' ' vicissit: ' -;. "de son père. Peut-
êti< le tribu! d'argent dont il est
parlé en 13d0 fut-il ollerl au jeune prince, bien qu'au- cune sourc- - -mentionne ce détail. A ce moment, I>ouchan w l de l'autre côté du Danube, et
Alexandre, prcMiio parent du Tzar bulgare qui porte le même nom, pouvait craindre les prétentions de celui qui donnait W Danube pour limite ù son empire t gréco-serbe . s'appuyait sur V.\ : • et tendait
à Ih '"■--"•ssicm de Constantiuopic. 4.. ^ >,ucrrcs civiles, au les premières bandes turques avaient été
niclccs, M'^isHaicnt dans 1' byzantin in
de reprendre lu tradition t.... . ..,..;pue par le^ i.,.....^-
des. Clapitainr d'une nouvelle expédition sacrée, le roi Louis croyait pouvoir placer au-dessus de ce chaos
68 HISTOIRB on ROUMAINS
son autorité personnelle, soutenue par la bénédiction du Pape et par les sympathies de l'Occident latin. Il >ivait, du reste, dans des idées tout k fait difTérentes de celles des Arpadiens. qui avaient gardé avec opi- niâtreté les tendances conquérantes de l'époque bar- bare. C'était un roi à la manière française, un Ange- vin de Naples; il réussit à s'entourer de brillants vas- saux et de braves chevaliers, retenus auprès de lui par l'hommage et le devoir féodal. Il tolérait que ce Voévode de « sa terre transalpine ", ce roitelet des Carpathes, établit solidement son pouvoir sur les val- lées de la montagne roumaine et l'étendlt à travers la plaine jusqu'à la ligne du Danube, pourvu qu'il obser- vât les règles strictes de la féodalité occidentale.
Dans la Transylvanie même et dans les territoires voisins, le fils de Charles-Robert ne chercha guère à établir une domination royale à la manière moderne sur les ruines des anciens privilèges. Au contraire, personne ne respecta plus que lui tout ce qui tenait à ce moyen âge dont il fut un des plus splendi- des représentants. Il chercha même à ressusciter des formes en décadence, des initiatives déjà end — ' . des élans paralysés par la décadence. Les V(. les cnèzes roumains surgissent sur tous les points de ce territoire, à la place des « magistri » et des •< bans '> officiels de la dernière phase arpadienne. Surtout dans le Marmoros et dans les comtés voisins, où les condi- tions rurales n'étaient pas encore consolidées autour des quelques villes de colonisation germanique et des couvents latins, les Voévodes roumains, élus, selon la tradition, par la << communauté des Valaques », dé- tiennent, malgré la présence du comte nommé par le roi, le pouvoir entier sur les villages du patrimoine national. Le Banat, autre territoire de frontière, est rempli aussi de ces chefs indigènes, qui déchurent rapidement pour devenir bientôt de simples juges de
VIE POUTIOrE nES BOUMAINS 69
village. Des chevaliers roumains combattront ainsi aux côtés du roi, avec les descendants des Voévodes écartés par le prince d'Arges. et certaines familles, comme celle des Doboka (Dobacescul), jouèrent un rôle important dans la vie du royaume, ayant des attaches avec le prince valaque. Enfin, pour faire entrer maintenant ce prince dans le cercle des vassaux de race roumaine. Louis n'hésita pas à lui créer, dans le sens des ;i: prétentions de sa famille, un
grand fief traii.. ..u..i dans la région de TOIt, entre cette rivière et les Carpathes. De même que le roi de France, .lean, son proche parent, avait constitué à Taide des terres de la Gjuronne. des apanages en fa- veur de ses fils, le roi de Hongrie érigea cette région en duché, le duché de Fagaras (Fogaras), d'après le nom du château qui le dominait; peu après, 1360, Vla- dislav ou Lalco (Vlaicu), fils d'Alexandre le Valaque, en était le maître: ses successeurs y aj- ' !<^
villages roumains des environs de Sibiiu, dr
l'Amlas (Omlas), ainsi nommé d'après un de ses cen- Ip- IX. Le Roumain s'empressa d'y envoyer ses
ÏH}\ -c leurs esclaves tziganes qu'avaient appor-
tés les invasions Tatares pour coloniser sa « nou- vel! ' ^ition ».
1 I résista facilement à cette menace; mais,
lorsque le Tzar Alexandre vint à mourir, Louis se présenta de nouveau comme héritier de droit histori- que. Il conquit Vidin sur celui des fils de » l'empe- reur » bulgare qui y avait établi sa résidence, Stra- chimir. L'autre, Alexandre d'Arges, qui avait vécu dans la dépendance de son voisin, épousant même en secondes noces une catholique de Hongrie. Claire, dont les filles, chargées d'une mission de propagande reli- gieuse, régnèrent en Bulgarie et en Serbie, était déjà mort le 16 novembre 1.164, après avoir étendu les limi- tes de la Prinripauté jusr|u*;'i firaila et à Nicopolis, sur
70 UltTOlAK DM HOUMAIMS
tout le cours du Danube Inférieur. Son fils Laâco, déjà mentionna plus haut, n'était guère disposé à voir le
î lis de Bude, cet étranger, dont les drr ••' îTpaf-
t à la plus pure des fantaisies li. ,ues,
prendre dans l'Orient orthodoxe une place qui lui revenait par la communauté de religion, par le» lien^ de famille noués pur son père et son grand-père, aux- quels étaient venus s'ajouter peut-être ceux qui lui venaient d'une mère balcaniquc. Lorsque Louis, qui avait fait mine d'attaquer d'abord le prince valaque lui-même, rut fait de Vidin la capitule d'un Banat qui surveillait aussi la frontière valaque, il se leva en armes pour échapper à l'étreinte. La garnison de Vidin ne résista pas, et la rhroni(|Ue franciscaine de cette ville mentionne la courte domination du prince ortho- doxe, beau-frère de Strachimir, du « roi » roumain qui faisait sa première apparition dans les Balcans. où il devait avoir bientôt la possession de Nicopoli». Nicolas de Gara, commandant des troupes royales, ne réu^ sser les envahisseurs, qui s'ap-
puy: in.
Lorsque maintenant l'armée du \'oévode de Tran« sylvanie entra dans la Valachie par le «1 " ' pour écarter ce prince d'une si entrci- tion. elle trouve sur la ligne de la lalomita des fortill- « des fortins, des trancbi' ^is-
l < seconde ligne défendait ude,
qui d'Arges était descendue déjà, par Ompulung. où r ' ilu couvi ' ■ nier abrite les restes du prince lie, à 'l ie, dans la plaine. l>ragomir,
capitaine de cette ville, rassembla les paysans pour défendre la résidence de leurs Voév.V • Xtr • Voé- vodc transylvain et le châtelain de ;• . int
tues dans cette défaite décisùve de \'M)'à. qui. renouve- lant la leçon de 1330, montrait ù l'ennemi l'Impossi- bilité d'occuper cette ^ Transalpina ». à travers la-
VIE POUTfQVB DBS ROUMAINS 71
quelle, au commencement de ion rlgnc. I« roi Louis aecordait des privilèges de commerce aux Saxons de Kronstadt comme sMI s'était agi d'une simple pro- vince sans mattre. Il fallvl se résigner à reconnaître une frontière dénnitive, en (ortifAant le défilé de Bran, où fut •'* ' ,]ç Torzburg. et celui de la
Tour H I la Landskrone. Quant à
Severin. il rentra bientM sous la dwatwHIon des Rou- mains.
F N o't'NE secoffoe phinopauté hoi-maine
EN .M .^ II., — Au moment oè, de ce o6té. disparais- sait tout espoir de maintenir pour la G>ttroniie la pos^ session de ces défilés des Carpatiies. Louis perdait aussi la possession du versant oriental, bien que les princes d'Arges. obligés dans le même temps de con- quérir 1 'lu DaMibe, ' ' ~ ,• leur indépen- dance Ci A Hoagrie et iler les mouve- ments des Turcs déjà mattres d'Andrinople, n*eûs- ' rché à faire mie réalité des préten- t i>ays roumain ».
A une époque plus ancienne les Hongrois avaient ir !c versant oriental des points d'appui
ix :>n du Séreth, entre autres, ainsi que
nous l'avons dit, pour s'assurer la possession des mi- nes de sel d'Ocna. I/idée de refaire à Milcov, qui ce- pendant ne fut jamais rebâtie, un évéché des Cn- mans. ne fut pas de sitAt abandonnée, et la ville voi- sine de r hablemt' ' oonuBe >tus aus
nom, paraissait pouvoir abriter le prélat latin; en 1332 Oi ' it demandait an pape la n<
tion à t >.>n propre dMpelain. Guy. I •
de Kaia. dan» l'angle du Nord-Ouest de cette région, entre les Carpatbet et le S«^^ 's anciens établisse- ments saaana destlnéfl à r* >on des mines sub-
72 mSTOIRB DES ROUMAINS
sistaient encore, bien qu'ayant perdu toute leur im- portanrc au profit de Rodna. leur rivale tran'-^"
Le nouveau roi de Hongrie créa d'abord un<- orientale de la Transylvanie, réunissant entre les mains de son fidèle André, fils de î " '. '> o), pro- bablement d'origine roumaine, i lion du Marmoros, des Szekler et du comté de Kronstadt, ainsi que la dignité de comte de Szatmar, dans l'Ou-st de la Transylvanie, et celle de Voévode même de cette province. Il était appelé à résister, non pas h une ten- tative des Roumains pour former un second Etat in- dépendant, mais aux dernières invasions des Tatars, plus ou moins soutenus par les éléments chrétiens à leur disposition, qui atteignirent, en 1352, la frontière de Transylvanie, sur la lisière des Szekler. Le roi lui- même dut intervenir pour briser les efforts des bar- bares, qu'avait encouragés l'anarchie galicienne, pen- dant les combats incessants entre les Lithuaniens du Nord et les Polonais de l'Est pour la possession des débris de l'ancien royaume de la Russie Rouge, si puissant au siècle précédent. Lorsque la victoire défi- nitive éloigna ces fragments de la Horde, André con- fia la garde du territoire récemment occupé, aux en- virons de Baia jusqu'au cours de la rivière Moldova. à un subalterne, simple capitaine royal, choisi parmi les VoéTodes roumains du Marmoros, Sasul, fils de Dragos. Une « terre moldave » avait été créée ainsi pour les seuls intérêts de la Couronne, pour servir de digue contre de nouvelles tentatives du côté de l'O- rient. Or, aussitôt après, un autre Voévode roumain du même Marmoros, Bogdan, du village de Cuhea, qui depuis longtemps s'était fait connaître par son esprit de rébellion, par sa hardiesse et le caractère indomptable de sa résistance, s'avisa de 5ul\Te l'exem- ple (les Valaques Tihomir et Basarab qui avaient conquis, contre tous les efforts de la Hongrie, une in-
YIE POUT1QUE DBS ROUMAIWS 7S
dépendance plén'ure et victorieuse. A la mort de Sa- sui. la révolte éclata parmi les Roumains de la nou- velle province, et Bogdan s'empressa d'accourir pour arracher l'héritage aux fils du défunt, Raie ou Ralita et Dragul, qui furent plus tard les successeurs d'An- dré dans la fonction difficile de défendre cette fron- tièr' ' \\e que le succès de 1* « usurpateur *' avait
de n 1 arrêtée aux Carpathes (1365).
Cette pro\ince, dont les princes ne prirent que l'"i (1 le titre national de « princes roumains de la
If '>, serait restée confinée pour toujours à ces vallées des Carpathes. et le roi aurait pu s'en saisir k la première occasion favorable, car de nombreuses attaques hongroises montrent bien qu'il ne s'était pas résigné à sa perte, si une seconde voie de commerce, ouverte au delà du Séreth, n'avait rendu nécessaire la fondation d'une grande et puissante principauté, dont l'indépendance eut dès le début ce caractère royal qu'implique la qualité souveraine du domn.
L'ancienne Russie Rouge n'avait jamais possédé en fait les territoires entre le Séreth et le Pruth, et moins encore celle des plaines ondulées de collines qui s'étendent entre cette dernière rivière et le Dnies- ter. Sur ce territoire des anciens «< brodnici », les Ta- tars restèrent les maîtres jusque fort avant dans le xi\'* siècle: ils prélevaient encore vers 1360 les droits de ' et les revenus du Khan à Akkerman. et
leur :. sions ne cessèrent, ainsi qu'on l'a déjà vu,
qu'après cette date. Sons l'ombre de l'autorité des souv ns de la steppe, les seigneurs fonciers
»e i< t les vallées: on trouvera leurs noms,
avec l'indication du territoire qu'ils représentaient, dans les diplômes délivrés par les successeurs de Bog- dan. auxquels ils se rallièrent, les soutenant de toute leur puissance guerrière.
Mais ce qui donna à ce |Niyi une importance excep-
74 mirquui mis nmniArfii
tionnrlle, ce fut le dévetoppenu'ui ui- la ligne di- cuta- mené. Ci^ée déjà par les Taiara. elle menait de la Rvnie Rouge, dey eau c lithuanienne et iKilonaise. à ces poKs tatars de la Crimée où 5i'étaient «tabli» les riches et entreprenants Génois, mallreft, depuis le rét»- MiiifiBcat de l'Kmpire byzantin k Con«tautinople. de la mer Noire, sans compter le port de Moncastro- Akkernian. resté latar jusqu'au dernier moment, où les Génois s'établireoi pour quelques années, et Licoslomo-Kilia, colonie génoise située an milieu même des lioucbes du fleuve pour servir d'escale an coniraerce des grains danubiens, que la Répn blique disputait avec acharnen^nl, v<>ro 1!U>0, à Venise, sa rivale.
Déjà ica derniers prinees rasses, (| tagé l'héritage de letMtt prédécesseurs :..u .. : i at fondé des colonies d'Allemands, d'Arméniens, puis aussi de Juifs, put le territoire de Halitsch. T Lvov en russe, porte le nom du prince ru^- Mais celui qui lui donna, ainsi qu'à la cité rivale de Cracovie, la grande importance commerciale que l'on sait, ce fut le roi polonais Casimir, qui y établit le « droit de Magdebourg , le pur droit germanique, que ne devait contrecarrer amonne « ootttmne rulhiM Lorsque Loab de Hongrie hérita, à la mort de Cas u... son oncle, du royaume de Pologne tout entier et qu'il établit ses officiers dans la Gaiicc, que plus d'une fois ses prédécesseurs hongrois du moyen âge avaient do- minée, il y eut entre ces villes allemandes de nouvelle création et les \illes. plus anciennes, de la Hongrie Supérieure, des relations qui contribuèrent aussi à for- tifier ce commerce continental du Lovant qwk venait de naître sur la base des privilèges de Casansir.
Ce commerce avait amené, Ters cette même «époque, le détnchoment, comme formation indépendante cor- respondant en quelque aorte aux limites das posaes-
VTK POLmQVe DBS 1IOV«AINS 75
sions In^antines d« la m^r Noire, de la partie mari- time de l'héritage du Tzar bulgare Alexandre. Un cer- I ' '' ï *i. héritier de Baliea. «eigneor roa-
ni ; fit à Cavama, s'iroproxisa prince <tu
littoral habité par des races difTérentes, des Grecs en première ligne. Une ' " 'les terres, *?' " »s-
qu'alors jmr Démètn- le Talar, Un tte
formation territoriale, correspondant uniquement à une ! * ■ • du commerce, a eonserré
dans ^. ^p^ rompiérants, le nom de
son fondateur. (Dobrogea en roo-
main).
Cette ligne de communication entre l'Occident d'une part et. de l'autre. l'Orient tatar et turc de\'ait amener k Hon tour l'établissement d'un ordre politique con- «wHdé dons les vallées du Soreth. du Pruth et du Dniester. Alors que la région moldave proprement dite vivotait, sous le rapport économique, dans la dépendance de la Transylvanie, de la ville de Krons- *' ^o\ et. dans le voisinage même, dans celle,
m importante, de Bistritz (Bistrita), centre saxon
du Nord-Est de la province, des villes noovelles sur- gi' M'a rimproviste. comme relais pour les c;i itns la vallée du Séreth d'abord, où il y eut une ville de ce nom: dans celle de son premier 0^ Suceava, destinée à devenir une p' - capitale de la principauté mol- dave; dans le voisinage du Pruth. Tetina. dont hérita II" ' ■ '^'.•rnauti cl itaux fn-
ment du xv* siècle: puis, sur le Dniester, Hotin (Choczim' ' "• " ufUe-
ment dis].. <nfin
la ville de Tighinea (• Teghm » on • Tehin » pour les voisins), qui servait déjii sans doute, comme pince de péage aux Tatars. Alors que. entre 4e Sérefli «t les
76 iitsToine des roumains
Carpathes. il n'y avait que Baia. simple bourg élevé P«.ur un moment à 1 M' d'év^rî " ■ i • volt
tiKMirc les beaux ic une catli pie),
que la citadelle de Neamt dans la montagne, et que V * ' ii^rois du Sud. Ocna. Slanir, Bacau (la
<»pale ayant disp:^ru sans presque laisser de traces), l'autre région, qui dépendait du commerce galicien, vers Moncastro et CafTa, appelait par les nécessités profondes de la situation géogra- phique et économique l'établissement d'un maître res- pecté, d'un vigoureux soldat capable d'assurer à coups d'épée la libre circulation des marchands de toutes les nations, jusqu'aux Italiens de Crimée qui apprirent bientôt le chemin de Suceava.
Les influences occidentales menacèrent dès le dé- but l'indépendance de cet Etat. Des moines allemands amenèrent sous Latco, fils de Bogdan et mari d'une princesse orthodoxe, probablement russe, l'établisse- ment d'un évêché latin, correspondant à celui d'Arges. dans la ville de Séreth, où les Dominicains disputaient le terrain à leurs frères, les Franciscains. La fille et héritière de Latco. Musata, avait adopté le culte ca- tholique, se faisant appeler Marguerite. Entre temps, un des Koriatovitsch de Galicie, princes podoliens qui se créèrent aussi un fief dans le Marmoros, Yourg, fut. pour quelques mois, lui aussi, prince moldave. Mais les descendants de Bogdan, les fils et les neveux de Marguerite, restèrent des princes roumains ortho- doxes.
Ce fut même aux dépens de la Pologne que le nou- vel Etat trouva ses limites définitives vers le Nord. Pierre, fils aîné de Marguerite, profita des difficultés où se trouva Jagellon, le grand-prince lithuanien qui avait épousé Hedvige. fille et héritière du roi I^ouis, dans sa lutte contre son beau-frère et concurrent Si- gismond de Luxembourg, roi de Hongrie, pour s'em-
VIE POUTIQtJE DES ROUMAINS 77
parer du district de Szepenic (en roumain Sipint), avec le» forteresses de Hotin, de Tctina (Czeczyn) et de <' Chmielow ". Knrlchi par le produit de ses douanes, de système abs<.lunient tatar, Pierre « prêta » à son voisin une somme de 3.000 « roubles franques », c'est-à-dire de pièces d'argent génoises de CafTa, que l'emprunteur comptait bien ne plus jamais restituer. Il eut en échange, à titre de gage, une première pro- messe vague concernant le « territoire de Halitsch », puis le terriloire qu'il avait convoité, et occupé même avec des droits reconnus formellement, par un traité conclu, en 1411, sur la Pocutie, à 1* " angle » galicien du c'^té des Carpathes, contenant les places importan- tes de Kolomea et de Sniatyn. où l'on rencontra bien- tôt un staroste moldave. Respectant le lien féodal, Pierre se rendit à Lemberg pour prêter personnelle- ment le serment au » Grand Prince et héritier de la Russie ». auquel il promit aussi le contingent de ses troupes: mais il n'agissait ainsi que pour arrondir ses possessions et obtenir les frontières nécessaires à toute fondation politicfUe.
Rl\\iiiK r..Sânr. i.A \Al.\t.HIK KT LA MOLDAVIK AL
XV* SIÈCLE. — La V^alachie fut diminuée par l'établis- sement de cette nouvelle force. Elle n'essaya pas de la soumettre par les armes: une seule fois des troupes valaques entrèrent en Moldavie pour changer un prince ennemi. La région située au Nord du Danube, appelée Bessarabie, parce qu'elle avait appartenu à la dynastie de Basarab, devint bientôt une terre mol- dave: le prince Roman s'intitulait en 1392 » seigneur des montagnes à la Mer ». Les deux fondations poli- tiques de la race roumaine coexistèrent désormais, leur fruiitière étant flxée au Nord du Milcov et du dis- trict de l'utna. puis sur le Séreth inférieur.
La .Moldavie, de fondation plus récente, atteignit
78 MUTOOtB DM JtOVMAlHS
beaucoup ptat rapidement «es frontières luili »ur le Pnkirter et le Dtiuriie: «a Kilt -uHfre
lut permit de réaHaer (plas <<*>> on- .un>i<v
un développciiient prosptee.
Les Carpathes «or lesqiii-ls it- la Valaciiie
«ont traversés par un gnmd nu.i.i . . de déAJ^ d'un accès plutAt facile: les rois de Hongrie, avec les for- tercaaca ^pi'iis y avaient élevées, étaient les UMdtres dn pataage depuis Landskrone jusqu'à la vallée supé- rieure de Buzau. Après eux, vinrent les snccesseors de €h«rles-Robert et fh ~ Sigtemond*
<|tti parut en Valurhie ( > : ^ ice légitteie
et comme ennemi des usurpateurs envo>'és par le Sul- tan, en 1304, contre l'intrus Vlad, < ' ' '" ilre Radu-le-Cfaauve, autre client des Tu pin rintervention, en 1420, du Voévodc de Transylvanie <i mina par une ' " . Plus tard Jean I }»rand guerriei n qui fixa les des- tinées de la Hongrie, put intervenir à son ^é dans les afTaires de la Valachic qu'il aymii soi ' ^ sa tutelle beaucoup plus que l'autre priMoipab us la suite encore, cette Transylvanie décida du sort de la Vala- cbie voisine, bien qu'une invasion valaque au-delà des montagnes fût encore plus facile pour tout Véovode entreprenant; tel ce Vlad Dracul qui, en 1438, guidait les troupes du Sultan, son maître: tels encore les suc- cesseurs de Vlad au XVI* siècle, jusqu'il MirheMe- Hrave, qui y pénétraient seulement pour inler>*enir dans les querelles intérieures de cette province, ou même dans le but de poursuivre instinctivement les buts supérieurs de leur race. Mais le grand danger ne pouvait pas venir de ce c<Mé, car la royauté hongroise, qui avait d'abord représenté la foi catho- lique et l'impérial i«nne occidental en Orien, puis «ontinui' les traditions de la féodalité française, en était arrivée, avec Sigismond, le pompeux César germa-
VIB POUTIQUB HBS iMvinuxs 79
nique, à servir uniqneraeni «ne ainbitioii penameHe, qui n'était p9n même celle d'une dynastie. Lor8i|iie, après la mort préniaturée d'Aibert (!' ' he. genéM
de Sigisniond. uprè» la ratastxx>plic •< la. où Vla-
dislas Jagellon, roi de Hon^e et de Fologoe, SMe- coniba «ous les covps des Turcs victorieux, Hnnysdy, le N'oévodr trans3rHaiE, comte des Ssekier, gouver- neur du royaume, capitaine de croisade, prit dans sa main gantée de fer la ooadnite des affaires, il apparut non cmiime le manésdalre d'une Hongrie moderne avide de territoire, mais bien comme le chef illustre et puissant d'une confédéraiion chrétienne. Dans cette confédération, à cAté au despote serbe Georges Brancovitch. Le plus sou>'ent perfide ou rebelle, les princes du Danulie et des Carpatbes louèrent le pre- mier rôle: ils n'avaient d'aillMMV qm'k se prései^er, au moment de toute nouvelle entreprise contre le Sul- tan, ù la tète de leurs chevaliers, de leurs boiars, de leurs genéwrmfs mercenaires et de leurs pa>'sans U-
...s défilés moldaves sont beaucoup moins nom- breux et ils étaient seMÉbleaMat plus difficiles à tra- ^ •' époque oà une partie da pa3r8 des Scak-
i' . lendne de « deux comtés entiers », selon
une déclaration efSeMIe de rAutrlcfae qui l'a usurpée, app;< û la priaclpaalé. Après les efforts laila
par I ouis lui-mêaM po«r rétablir son aatorUé
dans la région de Raia. il n'y eut qu'une seule grande
rMmvei Btat: celle dn
ê le Sérelb, s'avança
jusqu'à Hftriau. une des résidences du Voéwode
T' 1 de Jaavy. et lai imposa an traité de
il avidt éU maintenu, aarait créé «se
) nouvelle au puys. Si Hunyady eot sur la
- ne InfltteMoe délarminaais qae snr la
. si des frtnaes «MBDe Bogdan H,
80 HISTOtRB DBS ROUMAINS
comme Pierre Aaron. vert le milieu du XV* tiède, conclurent des conventions qui en faisaient ses bons amis et ses dépendants, si Chilia. la nouvelle forte- resse moldave en face de Llcostomo en décadence, lui fut cédée personnellement, pour ainsi dire, dans le but d'y faire un point d'appui de la croisade, elle n'exerça pas cette influence d'une manière aussi im- périeuse que dans l'autre principauté, où le pr' *":ld Dracul. homme d'une grande énergie (< ^ it,
qui avait pris part à la bataille de Varna aux côtés des chrétiens, fut pris à l'improviste par le gouverneur de la Hongrie et tué, de même que son fils aîné, sur sa propre terre valaque.
En fait, les prétentions féodales du roi Louis avaient passé à la Pologne, héritière de ses droits en Galicie. Ce fut, en effet, en cette qualité que Jagellon le païen, devenu, sous le nom de Vladislav, « roi de Po- logne et de Hongrie », formula des projets de suze- raineté sur la Moldavie; il cherchait en même temps à conclure avec la Valachie du prince Mircea, neveu de Laîco, des traités dirigés contre son concurrent, comme celui qui fut conclu, par la médiation du Mol- dave Pierre, en 1389. Roman, successeur de Pierre, disparut après la bataille de la Worskla, où les trou- pes de Jagellon affrontèrent^ celles de son cousin li- thuanien Witold, qui voulut, pendant une trentaine d'années, être le roi d'un nouvel Etat indépendant. Pendant le long règne d'AIexandre-le-Bon, fils et deuxième successeur de Roman, ce fut le souci det territoires pocutiens qui domina les relations entre Vladislav et son voisin moldave. Alexandre se pré- senta même devant le roi dans cette Pocutic sur la- quelle il voulait affirmer ainsi encore une fois set droits dérivant de l'ancien « emprunt » : après la mort de la princesse Anne, cette cousine lithuanienne de son allié et « suzerain », il épousa Ryngalla pour la-
VIE POLITIQUE DBS ROUMAINS 81
quelle il fit bâtir l'église catholique de Baia. sans pou- voir cependant s'attacher l'àme revéche de son épouse royale, dont il dut se séparer en lui créant un riche douaire. Des Moldaves prirent part à Marienburg, en 1422. à la guerre des Polonais contre les chevaliers de l'ordre teti dont la pr^ que leur in-
terdisait 1 1 • la mer; la , de la Pocu-
tie avait été solennellement confirmée au prince mol- dave, par un nouveau traité, <î '" née 1411.
Peu de temps après avoir m l- but dernier de
ses efforts, Alexandre prit solennellement le titre d* « ail' » que déjà on rencontre dans les actes
de son , >ur un parement d'église, autour de son
portrait et de celui de sa femme, Marina, on lit une inscription ' de cet « autocrate •> et
de r •< aul .Le mariage avec Ryn-
galla avait été rompu, et le nouveau Siège catholique de Baia déchut aussi rapidement que l'ancien évèrhr de Séreth. Suivant les traditions de son père, l'anc i a ami des Lithuaniens. Alexandre, soutint Swidrigaillo, le successeur de Witold. en pleine guerre contre la Pologne. La Pocutie. qu'on lui disputait encore, fut conquise les armes à la main, quelques mois avant la mort du grand organisateur de la Moldavie, en 1432. Le conflit qui éclata dès la mort du vieillard (1433) entre son fils légitime, associé au gouvernement et marié à une sœur de la nouvelle reine de Pologne, Elie. et un autre fils, capable de toutes les surprises et de tous ' permit à la Pc!
regagner jj.... j- .es tout ce qu'el.. . . .:.L
perdu. Avant de s> ^er, en 1435, les revenus de
la ! ta cependant unie sous le rap-
p<>' , I • lui-même» puis Elie aussi m-
criflèrent la Pocutie d'abord, et ensuite le territoire du Szepenic. qui ne fut cependant Jamais occupé par les armées royales; l'obligation de fournir le secours
82 HISTOOIC 00 nOt'MJUNS
militaire fut élargie, et la Moldaivle pmym pour la pre- mièrp fois un tribut à In tatnre. composé de bœuft, de chevaux* de pièces de drap d'Orient et d'esturgeons pris ÛÊMM le» pèeherkt danubiennes de Chilia. Plus tard» on eapéra ponnir employer le» f\\% de la PoUk- nalse Binrinka, B»nMui 11 et Alwandre II, pour anneacr au roTaunie Cetatea-Aiba et le Danube inférienr; une ariiiéo polonaiae entra > "••igdan. (Us
du vieil Alexandre et ]'; . y qui vou-
lait usurper les itroits d'Alexandre: mais l'armée royale fut écrasée dans les forêts de Vasluiu, à Cra»na. Bogdan lui-mérae ayant été assassiné par son propre frère. Pierre Aaron, qui lui succéda* l'usurpateur il) Il ' ■ 'UvA la bannière moMr 'n côté de la
.1 a Pologne en mêni- , -, sans ou-
blier, bien entendu, le premier tribut payé, en 144â« au Sultan des Turcs, devenu maître de la mer Noire.
Les Roumains et les Turcs. — Ce serait une pro- fonde erreur historique de croire que le» Turcs Os- manlis, les bandes d'Ourkhan, l'émir de Brousse et ses fils, Soliman et Mourad, aient paru en Europe comme une horde farouche, animée de l'esprit de conquêtes et résolue à fonder, sur les ruines des éta- blissements chrétiens de la péninsule des Balcans, un nouvel éta t islamique. Anciens auxiliaires de By- zaacc. tout aussi barbares, sans doute, dans leur ma- nière (le pratiquer la guerre, que n'importe quelle bande bulgare de l'époque, ils commencèrent par oc- cuper les points qui leur permettaient de rançonner les caravanes; ce sont les ci "ms tard
les amenèrent à tmnafonnr ibUsse-
ments en une organisation politique, « seigneurie ». « ronyaume », pais « empire » oài les Bomes de Gengis s'associaient aox souvenir» reamlna de By- zanre.
VIE POUTIQIIE OB8 AOCMAINS g3
A une époque où Vemac caressait son exceUent
ami " l'enipereur des Turc» ». Mourad, les dynasties des Bal. uviÉeflfc va» mttmnMn Bon pH»
comiuc ; inMBttfUat de eet novreaox voi-
sios, contre lesquels Us défendaient la civilisation > ' ' a ne. Bien au contraire, tout le monde recher- .ir alliance et leur concours: en Asie, le» prin- cesses impériales de Trébizonde ne dédaignaient pas rtre les » katouns •» en titre (! ' "^h turcs du voi- i;4c; de même deux filles li ur furent raa-
lu-cs au XIV* siècle à des membres de la famille d'Os- iiiau. en attendant que les Tzars de Trnovo et même. plus tard, les successeurs des empereurs serbes, nouassent des relations de famille semblables avec le» Sultans de l'invasion.
Les premiers combats contre les Turcs, livrés par
les princes latins des Balcans, que soutenait le Pape.
ou pur les successeurs de Douchan en Macédoine, ont
un caractère local: il s'agit seulement de défendre
iice de telle ou jîion au caractère
1 le le nouvel iui, .me qui surgissait
à l'horizon. On sait maintenant que les Roumains qui la bataille de la Maritza (1371) étaient
... ><»alle, vivant sous rautorilé de princes
grecs. Si Laîco, Voévode de Valachie, s'établit à Nico-
s.\ La croisade (j is échoua» et il
n'eut pa» l'honneur, dont il rêvait, de chaseer des T" ' " mi de lu '' ' ' 1 ■ .' ' '"kIs-
( 'ij les S« -.à
celui de Cossovo (13â9), où le roi Lazare, vaincu, suc- comba, emportant dans ' ' i ' .le sultan Mouratl. une pi< pas prouvée par les sources, de même qu'il n'y eut pas non : ' î ' rik'ipation li e. Le nouveau prince, de Hudu et .le Laîco. avait à peine
84 HISTOinR DRS ROUMAINS
occupé son siège valaque. en remplacement d'un frère mort chez les Bulgares, Dan. I^ Tzarat de Trnovo suc- comba sans bataille, en 1393; l'une après l'autre les places accueillirent len garnisons turques, et les chré- tiens (le In rive guuche n'intervinrent pat dans un conllit où l'Orient orthodoxe ne pressentait pas le commencement d'une nouvelle ère pour le monde en- tier.
Ce qui intéressait à ce moment les Valaqucs, c'était la succession de la Hongrie, visitée par les bandes turques dès 1391. Mircea se fit donner par Vladi^^' ; Jagellon un accroissement de son fief transylvain, ca tenant les villages roumains près de Sibiiu, qui avaient pour centre Anilas; dans le traité avec le second gen- dre du roi Louis, pas un mot ne concerne la défense chrétienne. Il se trouva même des boïars valaques, m»' 's de Mircea, pour appeler dans leur pays
le il Sultan Baïézid; le prince qui fut imposé
par les Turcs en 1394, malgré leur défaite de Rovine, dans les marécages du Danube, Vlad, parait avoir été un lils naturel de Laïco.
Cette extension de la puissance ottomane réveilla la conscience chrétienne, chez les Hongrois aussi bien que chez les Roumains de Valachie, que menaçait le môme danger. Sigismond, qui avait déjà envahi la Moldavie pour punir le prince Etienne, vassal de Ja- gellon et ami des Turcs, accueillit à Kronstadt-Brasov Mircea et les restes de son armée; dans le traité conclu entre les deux princes, aucune mention ne fut faite de l'hommage que les Angevins avaient cherché à im- poser aux Voévodes d'Arges, Jeurs contemporains. Apres cette franche alliance de croisade, les troupes royales descendirent la vallée de l'Oit pour chasser Vlad et ses protecteurs païens; mais au retour, elles furent surprises, comme leurs prédécesseurs à Posada, par les paysans des montagnes, et décimées.
VIE POUTIQVE DES ROUMAINS 85
Sur\'int la bataille de Nicopolis, où la chevalerie féodale subit une rorinidable défaite (septembre 1396) et pendant des heures les soldats de Baïézid. janissai- res et spahis, s'en donnèrent à cœur joie en mas5va- crant des prisonniers qui appartenaient aux meilleu- res Maisons de France et d'Allemagne. Mircea s'était enfui, et la barque qui emportait Sigismond désespéré avait disparu sur le cours du ileuve encombré de cada- vres: les fuyards furent dépouillés sur la rive gau- che par les gens de Vlad, resté au pouvoir, pour résis- ter jusqu'en 1397 aux efforts de Stibor, Voévode de Transylvanie, qui finit bien par se rendre maître de &a personne. Une revanche turque ensanglanta encore un nne valaque, après que le prince légitim'-
eût i par les armes de son allié; mais MirctM
réussit à se nraintenir sur cette ligne danubienne, où il avait fortiné le gué important qu'est (liurgiu.
Baïézid lui-même fut cependant vaincu à Angora (1402), par les troupes turques fraîches, d'un carac- tèr ■ ' ' I ! son rival sn
le . liage devait -
tagé. dans de longues querelles, par ses fils. Soliman et Mousa se ^r ' rent l'Europe avant l'apparition de leur frère cd 1". Sultan d'Asie, qui allait
rétablir l'unité de l'Etat ottoman. Comme le roi Sigis- mond. devenu bientôt empereur d'Occident, avait à cette époque d'autres soucis, et comme ces Infidèles ne l'intéressaient qu'au moment précis où ils étaient capables d'envahir son royaume. Mircea. qui était resté seul au milieu des discordes d'nutre-Danube. ch I jouer un rôle, en em ' l'un contre
l'a.- .- .ji frères ennemis. Ayant .c Mousa. qui
était aussi le bon ami du despote serbe Etienne, héri- tier de Lazare, les Serbes de Marc Kraliévitsch avaient participé, du reste, dans les rangs musulmans à cette bataille de Rovtne, après laquelle le héros de la lé-
M HISTOIRK DKS ROUIIAIXS
gende serbe fut trouvé parmi len mort»; le prince vainque s'entendit avec lui au moment <lc hi commune pour en obtenir ù titre de iief les t _ .. ses de la rive droite, en commençant par Silistrie. Il appliquait ain^i au Sud, envers ce jeune Tur< formé par le milieu bnknnique, le syntème <i . < ^ sion que Laïco avait appliqué aux ambitions suze- raines du roi Ix)uis et qu'il avait poursuivi lu à regard de Jagellon comme héritier de la 1 ' L'héritage de Dobrotitsch, despote byzantin, n'était pas revenu à son fils, avec lequel les Génois conrlur- nt un traité, car ce fils, Ivanco, n'avait pas été créé li - pote lui aussi, pour avoir de cette manière la légitima- tion de ses droits, mais bien au voisin valaque, qui. fils de la princesse grecque Kallinikia, avait obtenu ce titre d'alliance impériale, brigué par les seigneurs ser- bes et bulgares et jusqu'au prince latin des lies de l'Archipel.
Mais les nécessités territoriales, les conditions im- posées par l'existence d'une assiette géographique uni- taire, strictement définie, pour 4e développement de la vie politique roumaine, empêchèrent de nouveau cette expansion vers le Sud qui paraissait renouveler l'époque de Boirébista. Si la Dobroudscha. jadis réu- nie, ainsi que nous l'avons déjà observé, à la rive gau- che et ne formant, même après le changement du cours du Danube, qu'une région danubienne pour l'expansion de la race roumaine, en tant qu'elle n'é- tait pas pour les (îrecs en décadence une région mari- time, pouvait et devait rester sous l'influence de la Valachie jusqu'à la prochaine conquête définitive par les Turcs, ces villes de la rive droite ne pouvaient pas être défendues contre un retour offensif des Ottomans, momentanément pacifiés par l'amitié de Mousa. I>ès 1413 ce Sultan succomba dans une bataille contre son frère cadet, l'Asiatique, et, bien que Mircea eut sou-
VIE POIJTIOIE DES ROIMAINS 87
\e\v au^ s prt-tendanls d'un- dou-
teuse, il î! it pas à défendre, non ^ it cette
Dobroudsclia. mais aussi la citadelle môme de Giurgiu. dont la < ' ' , lui avait coûté de " 'Is sa-
crifices; . fois, la « Tour • i . de la
Petite-Nicopolis, sur la rive gauche, fut occupée par 1( ■ • ' ■ ' du Banat de Severin, que
S x'nt abandonnés en 1406.
à ce \'orsin qui consentait à faire la garde du fleuve pour la Hongrie elle-nit^me et la chrétienté occiden- tale entière, se présentèrent devant le Sultan pour faire leur soumission. Il parait bien que Mircea dut subir le même sort que. une vingtaine d'années aupa- ravant, les empereurs de Byzance: il paya le tribut cl donna son fils comme otage à ce suzerain musulman, gagné déjà aux notions féo<Iales de la chrétienté.
Au cours des querelles pour le trône qui précédèrent en Valachie celles qui allaient déchirer la Moldavie «près la mort d*Alexandre-le-Bon. vrai pendant dans
«*tte autre principauté roumaine de Mircea en ce qui <' s'il y eut les inter-
^ . . s que nous avons déjà
xpliquées dans leurs motifs, on a cependant une con- ti " •• des Turcs, qui di'' it mainte-
r lés danubiens. Si R;< liauve fut
un nouveau V4ad. Dan II, vainqueur de Michel, fils de Mircea, et adversaire acharné du pupille des Otto- mans, reprit, par tes altaques contre Giurgiu, contre SilistHe, la mlMion de défenseur du fleuve qu'avait ren^ptie son oncle, réunissant se» efforts, souvent heo- rtMi\, à ceux de ce Florentin. Fllippo Scolari (Pippo ^ano, « le comte Pip|>o «). auquel Sigismond, tou- jours occupé ailleurs, avait confié la garde du Ranat de Tcmeschwar. A un certain monent. du reste, après la mort de l>an, SIgiiwond, q«i avait penaé. dès 1412, il an<> crruruip c reliée sur î^ n^nube, gagaant à celte
88 HISTOIRE DES ROUMAINS
idée son ancien rival polonais et menaçant le Moldave Alexandre d'un partage de sa principauté s'il ne con- sentait pas ù réunir ses troupes à celles de ses voi* sins chrétiens, appelait en Transylvanie de même qu'à Severin, les Chevaliers Teutons du « Ran » Klaus de Redwitz. auxquels il voulait donner aussi le chik- teau de Chilin et les embouchures du fleuve.
Sigismond avait imposé cependant, dès 1432, contre le prince Aldea-Alexandre, premier successeur, favo- rable aux Turcs, de Dan. un commensal de ses sé- jours en Occident, ce Vlad Dracul ou Draculea, qu'on rencontre dans sa suite à Nuremberg. Mais la Hongrie, simple instrument pour l'ambition toujours avide de nouvelles pompes du Roi et Empereur, ne pouvait pas soutenir ce prince, destiné à continuer sur le Danube l'œuvre de Slircea, son père, et de son cousin Dan. Chassé deux fois par les 'Turcs, qui se servaient contre lui du fantôme d'Alexandre, emmené même, parait-il, avec ses deux fils, par les vainqueurs, qui l'auraient enfermé dans le château de Gallipoli, il revint comme vassal du Sultan, qu'il guida, en 1438, à travers la Transylvanie. L'initiative de Hunyady réussit néan- moins à le ramener à ses premières intentions guer- rières, qui étaient, sans doute, dans son caractère même, et sur maints champs de bataille Vlad suivit les drapeaux du héros qui était, malgré son changement de religion et son assiqiilation ù la noblesse catholi- que de la Hongrie, le plus grand représentant de sa race. Et, lorsque, ayant trompé la confiance du capi- taine de la croisade permanente, il perdit en même temps (1446) le trône et la vie, pour faire place à un successeur de faibles moyens, V'iadislav, fils de Dan, Hunyady reconnut plus tard son erreur, car il avait maintenant un paisible vassal ù la place d'un auxi- liaire énergique, soldat de naissance. Il la répara plus tard en faisant succéder à cette ombre soumise, l'ini-
FORMATION DB LA CIVIU8ATION ROUMAINE 89
tiative toujours aux aguets, l'avidité d'aventures et la soif de sang du fils homonyme de Vlad. qui. élève des Turcs, précurseur d'Ivan-le-Terrible et pendant plus cruel et plus brave de Louis XI. est connu dans l'histoire comme Tepcs, 1' « Empaleur » (1456).
A ce moment même. Jean Hunyady. qui avait réussi à sauver Belgrade, •< porte de la Hongrie ». contre les fori' s assauts du grand Sultan Mohammed II.
suce . . . dans le camp à ses fatigues, et son rôle qui était de défendre la civilisation chrétienne, reve- nait, n" t à un autre Roi is aussi à un R(M .. 'i»nt par droit d< sur des Roumains, au flis de Bogdan II, au petit-fils d'Alezan- dre-le-Bon. Etienne-le-Grand. qui, avec le secours de Vlad. était rentré dans son héritage moldave.
CHAPITRE Vï
Formation de la civilisation roumaine
au milieu des Principautés indépendantes
aux XV* et XVI* Siècles
C' NS l'"l ITIQl'KS GKNt i' ,! i n \ i ,\ ■ \i MUNT
d'K 1 it-(iu\M). — II ne jii(U\.ui ^l.l^ \ .i\iiir de
moment plus favorable pour le début d'un règne des- tiné à établir l'indépendance po' ' ; de la race rou- maine que l'année 1457. où o> a de régner, à l'âge de vingt ans. un jeune prince qui devait, pen- dant près d'un demi-siècle, développer ses qualités exceptionnelles de bravoure endurante et de sagease politique.
90
I >i -» mu
La Hongrie méclk^valf, celle des Arpadiens, aux Ins- tincts hnrt)areK de ronqui'le, celle des Angevins au faste féodal, celle de Jean Hunyady, qu'animait l'es- prit des Croisades, allait finir au contact de la puis- siince turque, si moderne par son caractère nettement national et militaire, par le pouvoir absolu de ses chefs, par leur tendance à donner au nouvel Ktat, au lieu des bornes vagues d'une intluence, les contours précis des frontières naturelles. Le roi au service du- quel le héros de Belgrade avait dépensé ses elTorts, le faible enfant posthume qui était Ladislas, iils d'Albert d'Autriche et petit-llls, par sa mère, du vaniteux Si- gismond. allait finir bientôt ses jours sans avoir mar- que par des actions personnelles un assez long pas- sage sur le trône. Son successeur Mathias. qui était fils cadet de Jean Hunyady, eut toujours devant ses yeux le fantôme brillant de l'empereur et roi, dont il suivit si souvent les traces; il dut comprendre cepen- dant, par ses instincts réalistes de Roumain, par l'o- rientation fatale au milieu de son époque, et non moins par son contact intime et varié avec ce monde de la Renaissance italienne qui lui donna aussi sa seconde femme, Béatrix de Naples, les caractères dis- tinclifs d'une nouvelle ère. Posséder la terre, l'argent, les ressorts de la diplomatie avaient pour lui plus de valeur que les avantages purement formels de l'hom- mage traditionnel.
La Pologne du roi Casimir vivait beaucoup plus dans les souvenirs du moyen âge. Le petit-fils de Ja- gellon, tenait plutôt aux cérémonies brillantes dans lesquelles il pouvait apparaître comme le suzerain qui commande et conduit: sa vanité, lente à déterminer des efforts efficaces, n'était qu'un des éléments d'une mentalité arriérée, tenant à l'ancien régime de l'auto- rité qui dépasse toutes les conditions données de la terre et de l'époque. Mais déjà des aventuriers italiens
PORMATIOK DB LA anUSATION ROUM4IMB 91
venaient apporter dans l'Orient latin des idées non- \s: un d'entre eux. Filippo Buonaocorsi Callima- 4 ..us devait avoir une influence décisive sur l'esprit du fils aine et futur suocessear de Casimir. Jean-Al- bert. Il ne faut surtout pas oublier la leçon de réalisme que donnait à tous ces imitateurs du passé la conquête turque, fondée sur des bases inébranlables. Pour la ne d'une Pologne qui n'avait encore ni ar- . or, ni chef généralement reconnu, il était nécessaire de confier la garde du Danube inférieur de la y ' •; pour être resserrée <'res plus s. cette puissance n'en
était que plus concentrée. Si Ton avait cru jadis pou- ': "T 1 î; !'■ 1 I (jendance )>olonaise contre les Ot- iii > I M .1 ,>seraent d'une garnison dans Ceta-
tea-Alba. prise sur l'héritage du faible Alexandre II, ! Dnquète de la péninsule des Balcans par Moham- . Il et l'apparition de la flotte turque dans la mer Noire devaient imposer au plus opiniâtre des rêveurs la convie* --i tîic seule une force indigène, intéressée en prenii ..- à défendre ce rivage, déjà fortifié par
le premier .\lexandre contre les nouveaux ennemis, pouvait écarter le plus grand des dangers.
Quant aux Turcs eux-mêmes, ils avaient éprouvé ;ju sir^'f de Belgrade leur première grande défaite; satisfaits du tribut de 2.000 ducats de Hongrie promis par Pierre Aaron. ils pensaient plutôt à compléter leur I ique par l'annexion de la Bosnie et de
i ^ . ic. encore libres, qu'à entreprendre quel-
(|ue chose du côté du Danube, où ils avaient été vain- ' '* pour leur faire changer de direction les j s du prince Vlad. qui. allié de Mathias et
époux d'une parente du roi de Hongrie, se jeta, en 1401. ;iii tt môme où POccidei ' ' ! préoccupé
par u(i<- croisade, sur Giurgi autres pla-
ces danubiennes, massacrant méthodiquement les ha-
02 HISTOIHK Dm ROUMAISS
bitants. dont il supputait ensuite en bon comptable le nombre jiour en orner ses bulletins de victoire. Seu- lement, le Sultan lui-m<>me passa sur la rive (gauche pour chasser en Hongrie — mais non sans avoir subi de graves pertes, — un prince féroce, trahi par ses boïars et tardivement secouru par le roi, son protec- teur; il put bien laisser sur le territoire valaque, comme V'oévode de la paix et de la soumission, le mé- prisable Radu-le-Bel, frère de Vlad, n du harem de ses favoris, mais non pas nitivement un pays qui, sous ce faible maître, reprit dès le lemleniain ses anciennes traditions. .Avant cette campagne môme de 1462, qui avait été plutôt malheu- reuse si l'on tient compte de ce qu'elle coûta aux vain- queurs, Etienne le Moldave savait bien qu'il n'avait à craindre aucune inimitié de la part des Turcs. Ces derniers étaient, du reste, si gênés dans leur offensive contre Vlad, qu'ils permirent à son voisin de « colla- borer » à leur expéilition contre Chilia; il y employa toute une armée, qui ne pouvait guère avoir pour but de livrer au Sultan la ville, une fois conquise, mais qui voulait rentrer dans la possession d'une place cédée si facilement par Pierre Aaron à son patron, le gouverneur de la Hongrie.
Activitf' d'Etiknne avant le conflit avec les TuKCS. — Dans ces conditions, il s'agissait en pre- mière ligne de régler la situation du pays envers les deux pays chrétiens qui avaient hérité des préten- tions féodales des Angevins d'Orient. Pierre Aaron se trouvait en Pologne; mais on n'osa pas le soutenir. Il en fut chassé, au contraire, dès l'année 1459; le nouveau prince moldave dut s'engager à ne pas rede- mander la possession de la citadelle de Hotin. momen- tanément occupée par les officiers du roi et qui ' du reste, revenir bientôt d'elle-même à la Prin< ,
♦ FORMATION DR LA CIVIUSATIOX ROUMAINE 93
ci ■••'■' ni partie. Le tr;r !e
au I contre les « In
ce qui ne signifie pas les Turcs, mais bien les Tatars de la Crimée, qui déjà sous les premier^ -- ^seurs d'Alexandre-le-Bon avaient envahi la M . tout
en étant pour la Pologne elle-même une perpétuelle menace. En ce qui concerne l'hommage. Etienne se déi-lara prêt à suivre la coutume de ses prédécesseurs, pourvu que le roi Casimir, son suzerain, se trouvât en personne aux frontières. Le roi ne tarda pas, en effet, à paraître en Russie, et l'hommage fut prt^té le 2 mars 1402; mais, en prince de la nouvelle épo<{ue. Etienne se garda bien de renouveler la cession d'Elie et de son frère en ce qui concerne les districts septentrionaux de son pays; sans mentionner la Pot'utie. qui n'était plus entre ses mains, il maintint ses officiers aux gués de Cernauti. dominant la région qui s'étend, dans la Bucovine " 'à du Pruth supérieur.
Le roi N ait avancé, en 1402, que jus-
qu'aux frontières de la Transylvanie, invoquant la lettre d'humilité par laquelle Vlad cherchait à se faire pardonner ses méfaits envers le Sultan pour excuser son absence. Trop faible pour empêcher la perte de ses " pays vassaux » de Bosnie et d'Herzégovine, il échoua, en 1463 et 1464, dans ses efforts pour les re- couvrer bien qu'il se fût emparé de la capitale. Jaice. et ne réussit jamais à créer un organisme durable sur les ruines de l'ancien royaume. Lorscfue Pierre Aaron se fût réfugié chez les Szekier. Etienne put pénétrer librement sur leur territoire pour les en punir, et dé- sormais ses voisins, jouissant d'une autonomie guer- rière qui ne cadrait plus avec les premiers besoins d'une royauté hongroise absolue s'étendant désormais à ce pays de Transylvanie aussi, où chacun avait son privil««^<'. furent des clients du prince moldave, prêts à le suivre dans toutes ses expéditions. Après s'ctre
04 HISTOIltB DBS ROUMAINS
en 1465, emparé de Chilia par un coup de main. le Moldave eût voulu mettre à profit le mécontentement de ces privilégiés transylvains qui prrpar:iient la grande révolte saxonne du comte de la nation, iloth. et du Voévode Jean de Sankt-(^îeorg et Posing. pour essayer de ( r encore davantage sa si' ■ ;iu-
delà des m ...:.i^:.-s. On imagine les avaii: ^ ju'il eût retiré d'une Transylvanie indépendante, même de liie, à une épocjue où les rois de r _^ «lit les princes roumains comme les
seuls défenseurs obligés et attitrés de la province con- tre le danger turc.
Aussitôt après que le roi eut étouffé la révolte, il se dirigea contre la Moldavie complice, au mois de no- vembre de l'année 1467. li n'avait pas, sans doute, l'in- tention d'annexer, contre un ennemi dont il connais- sait bien les qualités, un territoire si étendu. Si dans sa suite se trouvait le prétendant qu'il comptait réta- blir, car Pierre Aaron n'avait pas encore été saisi par Etienne pour expier le meurtre de son frère, ce fut surtout une expédition de vengeance, une Straferpr' dition, comme celle qu'a renouvelée tout dernièrement la barbarie de notre époque; un motif impérieux de gloire s'ajoutait d'ailleurs à l'autre pour ce prince qui aimait à lire dans la belle prose de l'Italien Bonfinius le récit de ses brillantes actions.
Le pays entre les montagnes et le Séreth fut systé- matiquement dévasté: Trotus, Baoau. Roman, qu'a- vait fondée le premier prince de ce nom. furent incen- diées; Suceava, résidence du coupable, était le but prin- cipal de l'expédition: mais il fallut s'arrêter, par cause du grand froid peut-être, dans l'ancienne capitale Baia, que les derniers Saxons appelaient encore la « Stadt Mulda ». C'est alors que l'armée fut assaillie I ^ )t la nuit par les soldats d'Htienne: boïars et les M rs, " curteni •», qui formaient le corps perma-
rORMATIOX DE tJk CIVIU8ATION ROtMAINR 95
nent de la « Cour ». « hànsari », qui \ivaient sur le butin comme les « akindschis •> turcs, paysans assoif- fés de vengeance pour leurs villages détruits et pour la honte répandue dans leurs foyers. Le massacre fut horrible: le roi lui-même rapporta de cette catastro- pJu' un»" profonde blessure, une flèche s'étant flchée dans I'. . iiw «le son dos >•, «lit la «hK.niquf hon- groise.
I^''- • f lit jMs ri-j>[i vt :
cher; , (v^u lif Iku-Ut im : ; i
cacher la triste réalité, et l'Occident offrit bientôt à 1" Cor\in » d ir cette
• 1 en « pays 1 aec un
ennemi •« perfide ».
De son côté, Etienne n avuit j»:us rien à réclamer du côté de l'Occident que la tète, qu'il eut bientôt, de son oncle assassin. Poursuivant de nouveau les bats
j, ...1.. ..... (l'une p^'-*- moderne, il chercha, tout en
I int les r: . de bois par de bonnes forti- fications en pierres, mises sous le commandement de ses burgrnves (pârcalabi), à compléter sa frontière au Sud, du côté de la Valachie. Déjà, son aïeul Alexandre avait eu le district de la Vrancca, district (pic parcou- raient les pâtres de toutes les régions roumaines, mais qui. d'après l'ancienne tradition des évéques cumans établis à Milcov, avaient vécu sous l" des prin- ces valaques. Pour arrêter l'avance il idaves, les
princes rivaux élevèrent, près de cette ancienne cité épisropale. détruite > ^ ' . la forteresse de
(^raciuna. et ils fon > . probablement à
Valenii-de-Nfunte. le cours do Teleajen, pour opposer «r : e à une ■ i leurs voisins.
, >ait avan .iit de ne pas
laisser le cours du Danube entre les mains des Turcs, r ' ' ' protégé, le beau Radu. A
a .lUx bandes des Tatars il
M MISTOinS DBS ROUMAINS
tateurn, qui ne se risquèrent plus désormais que dans la compagnie des Turcs, le Voévode attaqua le grand port valaque de Braila. qui intéressait aussi les Turcs par ses relations avec le Levant et que défendaient peutH>tre des auxiliaires ottomans: il s'agissait de dé- truire un centre commercial qui empêchait le dévelop- pement de Chilia. La ville fut brûlée en février 1470. C'était juste le moment où, après l'insuccès de l'ex- pédition entreprise par Pie II, une nouvelle croisade dont Venise avait besoin pour défendre l'Albanie con- tre le Sultan, se préparait en Italie. En 1470. des mesu- res furent prises pour former une étroite union entre le Pape, Venise et le roi de Naples, avec le concours du roi Matthias. Au commencement de l'année suivante, la ligue fut proclamée; elle comprenait les restes de la domination latine et chrétienne en général dans les Balcans (1) et déjà l'on avait gagné la fille du Rasileus détrôné de Trébizonde, devenue la femme chrétienne d'Ouzoun-Hassan, le Khan turcoman de la Perse, qui, se rappelant peut-être le grand Gengis, voulait certainement reprendre contre les Ottomans le rôle de Timour. Les relations entre la Cour persane et celle du roi de Pologne avaient lieu, non seulement par la voie des Génois de CalTa, qui pouvaient trahir, mais aussi par celle du Moncastro moldave, de Ceta- tea-Alba. La femme d'Etienne était, du reste, à ce mo- ment, une parente de la <■ Despina », une Comnène. Marie, des princes de Théodori.ou Mangoup.en Crimée, où son père et ses frères régnèrent tour à tour. Aucun de ces mouvements n'étaient sans doute restés incon- nus d'Etienne, bien avant les propositions formelles qui furent faites en 1474 par •' Ouzoun. fils d'Ali, fils d'Os-
(1) Voir notre étade sur Venige dan» la àler Soirt, III. «Uni !• • Bulletin de la Bcction historique de rAcadéiuie RonnaiiM •, anné* 1914, p. 335 et suiv.
FOnMATIOK DE LA OVIUSATION ROUMAINT. 9/
iiian ", au <■ . -ordit-ux et grami sei-
gneur, Rtten lit sur toute la N'ala-
chie
Haiiu, (|ui .i\ .1 II I rj)i IN les arine>, tut vamiu, m 14« I, à Soci; en vain avait-il compté sur l'appui des boïars moldaves, qui auraient désiré un autre prince; Etienne, averti à temps, les avait fait décapiter. Deux années d'expectative patiente suivirent. Au mois d'août 1473. Mohammed II avait vaincu à Terdschan son grand rival a<iiatique, mais ses troupes étaient reve- nues dans un état lamentable et lui-même, déjà malade de la goutte, était complètement épuisé. Etienne péné- tra donc en Valacliie: son incursion fut si rapide que son faible rival, battu près de la rivière du Ràninic, ne put M- 1 :• dans sa forteresse de Bucarest, de- venue la -_ , t du pays pour les princes vivant sous
la tutelle des begs danubiens: il se réfugia auprès de ses prot' ' ndonnant son trè femme, sa
nile. qui ;e plus tard la me épouse
d'Etienne. Un descendant de Dan II, Laiota, autrement dit Basarah II (ou 111. s'il faut compter un prétendant passager;, prit sur lui. comme jadis son père, de dé- fendre le Danube contre les Turcs. Les begs riverains, les Michalogli. étant revenus d'Asie, le nouveau Ba- sarab trahit tout simplement la cause chrétienne: il fut aussitôt remplacé par un autre partisan du Mol- dave, homonyme de l'ancien prince et vraisemblable- ment son fils, qui, en imitant l'exemple sanglant de Tepes, fut surnommé << le petit empaleur >• (Tepelus); mais celui-ci dut se réfugier en .Moldavie devant la grande invasion turque qui eut lieu avant In fin de l'année.
La bataille qui fut livrée par Etienne. .•>«. ses
botars et ses paysans, auxquels s'étaient ajoutés un
; ;t*nl szekier et — on l'a prétendu du moins
,_ j^.i troupes polonaises, à Podul-lnnalt, au
98 IIISTOIRB DBS nOUMAINt
* Haul-l*ont'> , sur la rivière de Racoval. j...- de Vasiutu. pour défendre la ruutc qui menait ver« sa résidence lointaine, doit être considérée comme une des plus importantes de l'époifue; on y vit une infan- terie serrée, soutenue par l'action de l'artillerie. Dans les forêts impénétnibics, comme celle de Crasna. où Bogdan, père d'Etienne, avait attendu les Polonais, sur un terrain que le dégel subit avait rendu marécageux, le prince moldave aHronta, le 10 janvit-r 1475, les troupes aguerries du heglerbeg de Houmélie d'Europe, Soliman l'Eunuque, accouru d'Albanie pour mettre fin à la (1 use provocation roumaine. La défaite
des Turcv iiiplète: le Pacha perdit la plus grande
partie de ses troupes dans la bataille même et dans une retraite désastreuse. Etienne, qui v " isj-
vement dans les idées de la Bible, ne ^ ait
que comme un nouveau David choisi par le Dieu des armées pour abattre le géant infidèle: il n'en < kis moins à tous les princes de la chrétienté un ive
dans laquelle, après avoir énnméré les chefs qui avaient commandé l'armée ennemie, il lançait en ter- minant ce fier cri de victoire: «« Lors(]uc nous avons vu cette grande armée, nous nous sommes levés vail- lamment, avec notre corps et nos armes, et nous nous sommes opposés à leurs attaques: et. Dieu tout-puis- sant venant à notre aide, nous avons vaincu cet en- nemi, le nôtre et celui de toute la chrétienté: nous l'avons détruit, et H a été foulé sous nos pieds ».
Cette victoire permit au prince roumain d'élargir ses relations diplomatiques qui s'étaient t>omées jus- qu'alors à un voisinage immédiat: au nom de la cause de la chrétienté qu'il défendait si énergiqurment. il envoya des ambassadeurs à Venise, à Rome, à Flo- rence. probafaitflMOt à Gênes, peut-être même au rot de Naples: bref h tous les mesnbre* de la Ligue chré- tienne, (iunt Etienne comiaisialt «ans doute les int<*n-
FORMATION UE LA OVIUSATION ROUMAINB 99
tîons, au moment où une flotte de croisade attaquait les cAtes de l'Asie Mineure et où des ingénieurs italiens dirigeaient les canons d'Où/ ^' ^san. Par cette collaboration guerrière des Hi -, le Saint-Siège
devenait le protecteur obligé de la Moldavie» et Sixte IV qii ' ' d' - Athlète du
Christ », d' .ses, qu'il eût sa
part des subsides que le roi Matthias recevait du Tré- sor apostolique.
Mais Mohammed était décidé à conquérir tout le pourtour de la mer Noire en écartant les derniers res- tes de la domination chrétienne. Déjà, tout en récla- mant un tribut que le prince moldave n'avait peut- être jamais payé à la Porte, il avait prétendu, avant le combat de Vasiuiu. « que les ports du Danube inférieur et de l'embouchure du Dniester, Chilia et Cetatea- Alba, lui fussent livrés ». Aussitôt que la navigation de- vint possible, l'attaque contre la Moldavie fut reprise; mais elle fut précédée par le grand coup porté contre la principale ville de commerce de ces régions, la Caiïa des Génois, qui succomba, de même que le châ- teau des Comnène à Tbéodori. dont il ne resta que des ruines. Etienne fut plus heureux. Il venait de se ré- concilier avec le roi de Hongrie, obtenant même deux phtces de refuge en Transylvanie, Ciceu (Gsicsô), dans le rayon i\> */.. et CHatea-de-Balta (Kilkn"
au milieu n j<- la province, sur le cours d i
nave. et cela sans avoir prêté l'hommage, ni signé un engagement formel dr 'onc concen-
trer tes forces pour n it à l'assaut
turc contre ses ports.
La f ' îiitte contre la M ilrvait «irt* cc-
pendaii ••. sous le comm.i ut du Sultan lui-
même, avec toutes les forces de l'Kmpire. une année plus tard. Le roi .Matthias avait employé les circons- tances pour fortifier seulement sa propre position sur
100 HtSTOinK DBS ROUMAINS
Ir Danube serbe, en s'emparant. pcmlant l'hiver, de la citadelle de ChabnU. et il avait dirigé contre les Turcs de Bosnie des bandes sauvages. conduitt>s par Vouk Brancovitsch et par Vlad Ttlmpalcur. celui-ci étant déjà désigné comme futur prince de Valachie à la place des deux Basarab. dont l'un continuait à ctrt* un en- nemi et l'autre ne pouvait pas devenir un auxiliaire.
Etienne devait donc résister tout seul à cette se- conde invasion ottomane, qui, ayant pris le prince valaque pour guide, se dirigea sur la rive droite du Séreth, probablement pour pouvoir surveiller aussi les mouvements des Hongrois, nouveaux alliés du Voé- vode. Ce fut seulement dans les grandes forêts du Neamt que la résistance moldave put s'organiser. Mais les Tatars dévastaient déjh à l'Est le territoire de la principauté, et il fallut permettre aux paysans d'aller défendre leurs foyers menacés. Les boïars seuls étaient restés autour du prince, à c«Mé de la troupe perma- nente. Ils livrèrent une grande bataille moderne, sans aucun mélange d'éléments ruraux; ce fut l'artillerie supérieure du Sultan qui décida, après un combat acharné, au cours duquel Mohammed lui-même, déjà vieilli et perclus, se vit obligé de se mettre à la tête des janissaires qui reculaient devant la poussée opiniâtre des .Moldaves. Sur les bords du « Ruisseau Blanc •», de la Valea-AllK), dans la clairière où fut bâti ensuite le beau monastère dit de Bazboieni, du « village de la ba- taille », la noblesse moldave, victorieuse sur tant de champs de bataille, fut fauchée, le 20 juillet 1476. Les Turcs, qui amenaient avec eux un prétendant, le fils même de Pierre Aaron, atteignirent Suceava, qui fut incendiée.
La Moldavie n'était pas cependant pareille à cm royaume des Balcans où une seule grande victoire et surtout la conquête des places fortes déri " ' '>rt
tlt' la guerre et de l'Etat lui-même. Les > ^ <m-
FORMATION DE L.\ CIV1USAT10S' nOUMAINE 101
des. les vaHées étroites du pays recelaient tout un monde in\isible que l'ennemi rencontrait de nouveau, prêt à combattre, alors même qu'il croyait en avoir fini avec cette race de paysans. Au liout de quelques semaines, les conquérants, décimés par le» maladies et afTaniés dans un pays complètement dévasté par ses propres défenseurs, se trouvaient en pleine retraite. Le m n'avait pas mis la main sur ces ports qui avaient ..^ .c grand et vrai but de l'expédition; il n'avait même pas la consolation de laisser, comme en Valachie, qua- torze ans aui>aravant. un prince vassal soumis à ses ordres. Car le nouveau Voévode se troavait dans les ; itii^s de l'armée turque désorganisée: quant à Etienne, • vénitien le vit bientôt ■ " " r à
a _ ,rincipauté •«, salué d'acclani.i ou-
siastes par ceux dont il avait été le défenseur infatiga- l»!-. Av.int i*fn\-T. \'" ■ ■ "* ' nu par des troupes
(ir i r.iMsv :n ;ii;m-, m- iiice valaque. mais
seulement pour succoml>er, quelques semaines plus tard, dans une «: ' ' V ure de s« mis.
Il s'agissait m urer la ! o vala-
({Ue. la li^ne du Danube. Le pays voisin otTrait un \Tai . î.,1 !' • " '-— ^ réussirent en effet
ut le vieux Basarab et a lui substituer Basarab-ie-Jeune: mais le premier 1 ;. î^ncore des adhérents qui firent traîner une dé- f guerre civile. Dès que l'ancien client du prmce moldav-e eut définitivement pris le dessus, il passa tranquillement à l'ennemi. Alors, les Turcs, s'ap- puyant sur ce concours valaque, envahirent la Transyl- vanie: ils furent battus par le Voévode magyar de cette province. Etienne Rathory. sur le « Champ du pain ", ù Kenyermezô. t'n second coup atteignit la Mol- davie: la rive droite du Séreth fut de nouveau dévastée jusque dans les environs de Bacau.
La mort de Mohammed II parut cependant amener
103 HisToinK DES noriiAiNt
un profond changement en ce qui concerne cette fron- i i.-. Alors que ses Hls, Huïéxid II et Djrm, rcnouve-
I lit les luttes pour lu couronne qui avaient cn»an- glanté l'Knipire après la catastrophe du premier Baié- zi<l. Etienne entra en Vatachie; dans sa seconde ba- taille de Uàninic, livrée le 8 juillet 1481. il mit lin au règne du « Petit Empaleur <>, qui fut ensuite tué par les boîars à l'autre bout du pays, où il s'était réfugié parmi ses parents et amis, l'n nouveau Viad. frère ho- monyme de Tepes. pauvre ancien moine, vieux et ma- ladif, paraissait être le simple représentant de son maî- tre moldave, qui s'était interdit, par seul respect pour les coutumes d'un pays attaché à son ancienne dynas- tie, l'annexion de la principauté voisine.
Le territoire roumain s'étendait maintenant du Pruth jusqu'aux Portes-de-Fer, du Danube et de la mer Noire jusiju'aux montagnes de la Transylvanie, gardées par Bathory. autre rempart comme Etienne, de la chrétienté. Rien à craindre, semblait-il, du côté des Turcs, le royaume ayant conclu tout récemment avec eux une trêve qui comprenait aussi la principauté alliée. Un caprice des janissaires qui -nt de
l'inerte Baïezid 11 gloire et butin, ruina ctl.- ...re; su- bitement des troupes tatares et turques, conduites par le traître Vlad, cernèrent les deux grands ports molda- ves; après une longue et glorieuse résistance, Chilia et Celatea-Alba durent laisser pénétrer les infidèles dans les ruines de leurs rempi • •• ' l).
«' J'ai conquis, écrivait h - <le
victoire, la clef de la porte de tout le pays moldave, ainsi ({ue de la Hongrie et de tout le territoire du Da- nube. Pologne, Russie et Tatarie, et de tout le rivage de la mer Noire, m L'année suivante, en effet, Suceava fut de nouveau brûlée par des ht î 'n
Désormais. Etienne n'aura qu'ii ; celle
de recouvrer ces villes perdues qui étaient presque sa
POIIMATION DE LA aVlUSATION ROUMAINE 103
création, qui promettaient un *i fort développement de force et de richesse à la ^' et à la race rou- maine. Abaissant pour la |>.v v fois sa fierté, il
alla solliciter pour son œuvre de revanche le concours de ses voisins <•! o Notre prince, avaient dit,
en 1476, ses ami;.! . urs au doge, a commencé sa
guerre (contre les Turcs) de sa propre initiative, et il t- ' de son Etat et <le ses sujets ".
Ma. : - _:. : faire des concessions à la vanité
du roi Casimir: il conjura le vieux souverain polonais de lu .•-
être I e.
Il dut prêter hommage devant une nombreuse assis- tance. d:«' ' qu'il avait c« '«'s comme la plus y/ lun. et cela iiiea, pour montrer qu'il abandonnait ses prétentions sur la Po- 1 M ' 'il avait héritées de son grand-père. L'appui des I permit au Voévode de vaincre les Turcs de la nouvelle province danubienne à Catlabuga. dans la région des grands lacs bessri- ' ■ - s. et de repousser une nouvelle attaque contre i. au cours de la- quelle s'étant saisi du prétemlant. il le flt décapiter; mais la paix conclue en 1489 entre le roi et le Sultan mit fin à ses espérances. Abandonné par s<in voii^in hongrois, qui était cependant son allié et ; «it ses idées de croisade, il dut se résigner à pa\i . .. ..'Ut et il envoya son fils Alexandre à I^ Porte.
l'niir vr \cni:.r de cet abandon, Etienne manifesta, dès 14i*0, ses intentions de réclamer la Pocutie. On lui répondit par le guet-apens de 1497. conseillé par le Flo- rentin. (I ' hus h l'ambitieux suc- cesseur il- il s'agissait de trom- per le Moldave: on le pousserait k entreprendre une i; isade. qui irait chercher les Turcs du l' , il leur faire rendre gorge et restituerait à la principauté Chilia et Cetatea-Alba ; mais en même
104 IIISTOtlUt on nOVMAINS
temps, on se serait saisi de la Moldavie pour en faire Tapa nage de Sigismond. le prince « sans terre » de la
famille royale.
Etienne éventa bientôt le projet: de Suceava. où il laissa unr puissante garnison, il se retira à Roman: là il demanda l'intervention du propre frère de Jean- Albert, ce paisible Vladislav qui avait obtenu, contre Maximilien d'Autriche, préféré par le Moldave, l'héri- tage du roi Matthias.
Le roi de Pologne, qui avait amené avec lui une bril- lante armée de chevaliers, comme celle qui s'était fait battre jadis à Crasna, ne parvint pas à se rendre maî- tre de Suceava. La médiation hongroise, représentée par le Voévode même de Transylvanie, Barthélémy DraglTy. Roumain de sang et parent très éloigné d'Etienne, fut acceptée. Les troupes royales en se reti- rant devaient suivre la même voie qu'elles avaient prise pour l'invasion: cela signiflait les affamer, car toute cette région avait été déjà complètement dévas- tée. Lorsque, se dirigeant vers les districts encore in- tactes de la Moldavie septentrionale, les riches barons, leur suite nombreuse, les Chevaliers Teutoniques se furent engouffrées dans les grandes forêts de hêtres de la Bucovine, où déjà au xiv* siècle un corps auxiliaire polonais avait été détruit par Pierre I", les Moldaves, cachés dans les profondeurs, firent tomber les arbres, préalablement sciés plus qu'à demi, sar cette masse pesante, encombrée par les chariots de guerre et affo- lée par le galop des chevaux effrayés. Le massacre fut épouvantable, et une autre rencontre, à Lentesti, sur ia lisière de cette région boisée, acheva le désastre de l'ar- mée.
Après avoir vu les bandes de Turcs, payées par l'en- nemi qu'on avait si imprudemment provoqué, chevau- cher dans les vallées de la Galicie et l'armée du Mol- dave lui-même défier, en 1498, la garnison de Lemberg
PORMATIOV DE lA OVIUSATIOK ROUMAINE 105
terrorisée, Jean-Albert s'empressa de faire sa paix avec Etienne. I. ' ' du 12 (U "et 1499. en invoquant le devoir m, ^t de la < .»tion chrétienne pour
une nouvelle croisade sur le Danube, présentait le prince voisin comn- ' -ouverain de son pays et Tallié à titre égal des J.._ ii's de Pologne et de Hongrie.
Cette croisade, du reste, ne devait jamais commencer, bien que des détachements moldaves eussent déjà paru devant les forteresses perdues pour toujours.
Etienne co t, paralt-il, comme les Sultans
ottomans, qui... .....le ne survit pas à celui avec lequel
U a été conclu. Aussitôt après la mort du vaincu de 1497. il réclama de nouveau à son successeur l'héritage moldave de la Pocutie et ne tarda pas même à établir ses offlciers et ses douaniers dans les villes fortifiées de Sniatyn, de î' " » et de Halicz même. Des que- relles avec If ivan, à l'héritier duquel le prince moldave avait marié sa fille Hélène, née du mariage a\ ■ ■ knèzes de Kiev, Eudoxie, em- I" re de réagir, et celui qui avait trouvé si rarement un appui chez les descendants de Jagellon, fermait les yeux, le 2 juillet 1504, avec l'es- poir d'avoir transmis à son fils Bogdan, dit le Borgne, sinon la possession plénière de l'ancienne voie de com- merce qui avait enrichi sa Moldavie, au moins avec une paix qui l'assurait du côté des Turcs, cette Pocutie qui pouvait, par ses riches douanes, être considérée comme un dédommagement pour ce qui avait dû être aban- donné entre les mains du Sultan.
De plus, sous Radu, fils et successeur du moine Vlad, la Valachie, tout en vivant dans l'ombre de la puis- sance ottomane, ne constituait plus un danger pour '•' i. vaincue par les cir-
*' -: . -„-. ment le même régime
de garanties permanentes; ainsi prit fin le problème politique pour la solution duquel les Roumains avaient
100 III^M'itit i'i ^ ii<ivMii>->
usé pendant deux ftiècle» leurs meilleures forces. SI Hadu e5saya d'introduire à la mort d'Ktienne un pré- tendant moldave, il céda aussitôt aux conseils du Mé- tropolite valaque. Maxime Rrancovitsch, qui rappela aux princes ri>:u!\ (ju'ils appart»" ■'"•"♦ '^ '» fii.'.m.. ^g. tion.
La sixcEssiuN d'Etienne-le-Grand. — Rogdan avait seulement la mission de garder la Pocutie que les Po- lonais ne devaient pas tarder à lui disputer. Si. en bri- guant la main d'Klisabeth, fille de Casimir, qui. après avoir été la promise du <• Borgne », épousa plus tard le petit prince allemand qu'elle lui préférait, le Mol- dave déclara renoncer, mais dans ce seul cas, ù la pro- vince nouvellement acquise, il revint naturellement sur sa promesse, aussitôt que cette alliance de famille lui apparut impossible. Sous Sigisinond. l'ancien pré- tendant à la possession de la Moldavie, qui venait de succéder, en 150(1, à son frère Alexandre, Jes troupe» du Voévode, qui n'avait pas encore renoncé au mariage polonais, revinrent en Pocutie, et une grande expédi- tion dévastatrice les amena jusqu'à Lemberg. Ce ne fut qu'en l.'ilO, après une revanche polonaise qui atteignit la Moldavie septentrionale, que Hogdan, déjà marié à la fille du prince de Valachie, .Mihnea, conclut une paix définitive: tout en remettant à l'arbitrage du roi de Hongrie la question pocutienne, il abandonnait de fait ses prétentions. Sept ans plus tard, le fils, brave mais inconséquent et malheureux, du grand Etienne, mou- rait aux prises avec ces Tatars dont la :ût été stimulée par la présence du prince *> in. futur successeur de son père Baïézid.
Encore moins fortuné avait été le sort de la Valachie à laquelle Bogdan «e trouvait rattaché à la fois par l'origine de sa mère, par la tradition politique de son père et aussi par son mariage. Mihnea, successear de
Pfw.MiTjnv t)r I \ IIVILISATIOS FlOUMAINF. Î07
Radu. n'était que 1< urt-l de i hinpaleur. mstulle
par les Turcs qui ^ i nt la Marche du Danube» fonda et enrichit des monastères* mais, cruel et débau- ché, il r ': son su ir, un nou- veau et re de h n que con- firmé par • . périt par ordre de leur chef. M' '^' ' " 'iJt rem- placé |) . . de la famille boîar de la Craiova. apparentée au jeune Ba- sar; î ' s disposant ' --'i esses énormes.
Ce le nom de et, suivant la
tradition pieuse du moine Vlad et du <> Grand Radu >.
il put vaquer à ses occup-'- . ...i.i...^ ^l^, prince
artiste jusqu'à sa mort, en I ion fut dis-
puléf alors entre son fils, l'enfant Iheotlose, el toute une série de concurrents qui surgirent contre la ré- gente Militza. nièce de Maxime Brancovitsch, et con- tre Preda, frère de Neago. sur différents points de la principauté.
Le mieux doué de ces « fils de prinee • idomnUori), un autre Ra-Ju, originaire d'Afumati. fils de Radu-le- Grand, ne parvint à se maintenir que par toute une série de combats, souvent victorieux, livrés d'un bout de la ^ re, sans compter quelques re-
traites - - . e et l'intervention armée du
Voévode de celte province. Jean Zàpolya. en sa faveur. Il tomba. €•■ "'29. sous les coups de conspira-
teurs à Kàii .. De son côté, la Moldavie eut.
après la mort de Bogdan, la régence du vieux boîar \ ait servi Etienne-le-Grand, l'n nouvel I' mineur, était le prince nominal du pays, et, lorsqu'il put régner par lui-même, ce jeune tyran au ' * ' '"* — ' * r son ancien tu-
teur el . I t pouvoir étouf-
fer dans le sang les révoltes que ne pouvait manquer de soulever le régime de terreur instauré par lui et
inR HISTOIHB DBS ROI'MAINS
.iii(|itcl il ne Nul intime pa;» lirMim r le lu»trr de la gloire à un moment où les Tatars infestaient les fron- tières moldaves.
Le nouveau Sultan, flls de ScMim. ce sombre Soli- man que l'histoire devait orner du titre de « Magni- fique n, empereur de Kyzance, dans la conscience de son glorieux héritage, s'était, en effet, levé pour en finir avec les troubles que provoquaient sur le Da- nube l'ambition et les discordes des derniers princes chrétiens. La Hongrie avait succombé, après la prise de Belgrade. i\ la bataille de Mohâcs, en 1526, et son dernier roi, abandonné par les siens, avait péri dans les marais du ileuve. lorsqu'un crime des boîars trancha les jours du criminel prince de Moldavie et ouvrit ainsi la voie à un autre fils d'Etienne-^r H , ' à un des enfants de ses nombreuses amours < > par
la légende, Pierre, appelé, d'après le nom de sa mère: Rares.
En Valachie, le faible Vladislav, successeur, imposé par les Turcs, de Radu, et deux princes du nom de Vlad, ne firent que paraître sur la scène. Là, régnait l'agitation perpétuelle d'une classe de boîars trop nom- breuse, trop pauvre et trop peu cultivée pour songer à la tranquillité du pays et lui préparer un avenir. Mais la Moldavie, qui dominait cette Valachie de toute la hauteur de son régime d'ordre, garanti par une dynastie généralement respectée, avait repris son es- sor conquérant.
La Pocutie ne fut pas oubliée; en 1531. elle fut en- vahie par Rares qui subit une grande défaite à Ober- tyn, échec qu'il sut bientôt venger en repoussant les Polonais entrés sur son territoire et réparer par l'éner- gie d'une politique de résistance appuyée par un riche Trésor et une armée permanente. Sept ans plus tard, un nouveau conflit avec ses voisins, qui assiégèrent Ho- tin, amena l'intervention décisive du Sultan et la fin
FORMATION DE l..\ i.l Vii.i^ m i<>> iditMAIXB 109
de l'indépendance moldave. Mais la grande préoccu- pation de ce prince fut la Transylvanie, où la catastro- phe de 1526 venait d'ouvrir des voies nouvelles, par la double élection royale de Ferdinand d'Autriche et du Voévode Jean Zapolya et, bient<M après, par l'im- mixtion des Turcs, qui se taillèrent dans le corps du royaume le parhaltk de Bude, puis, dans le Banat, relui «U* Trniis\ ;»r.
1 I \ Tu « ■ NIE AU XVI' SIÈCLE.
li. j I . launt S à optempérer aux
injonctions des princes de la Moldavie; Rares était l'ami de la pli .., . ■ ,^1
établis au roi .ts
guerriers. Lors de sa retraite au-delà des montagnes en 1538. il fut reçu dans cette région comme au milieu des siens. Les deux places de refuge accordées à Ktienae-le-Grand. surtout celle de Ciceu. qui dominait tout un groupe de villages roumains et étaient en re- lations étroites avec les mines de Rodna et avec Bis- tritz, représentaient l'ancien emporium saxon du côté de la .Moldavie, régions où les châtelains moldaves re- cueillaient des revenus pour leur prince. Dans le Mar- moros voisin, subsistaient, depuis la fin du xiv* siècle, les anciennes familles des knèzes et des Voévodes rou- mains: dans leurs lettres privées et dans leurs con- trats mêmes, ils employaient, non pas le latin, ni le slavon, mais leur propre langue maternelle; un mo- nastère bAti par la famille de Dragos avait obtenu du Patriarche de Constantinople un pri' ! • ■ stau-
ropygie exarcale », permettant au su, .. ir de rem- plir les fonctions d'évèque, aussi bien dans les comtés voisins à l'On - dans ce di ?•• Bistritz. O
couvent de S:i liel k Péri, ei^ lentôt par des
moines russes, fut entravé cependant dans son déve- loppement par les prétentions de ré\'éché slave de
110 lilMOlHK OU KOL'MAIN!!
^ >. l'IticntU' rlioiMl alors \hu\ ux»
( \r ot roumain de son lirf lr;i ige
de Vad, sur la rivière du Somes (Szagot), où il flt bâtir uni* belle église j*«)!' > ' ' i oar
celui de Suceavu, sa , ^ i le
XVI* siècle. A Cetatea-de-Balta. entre les grands èta- I ' ~imt!i saxons, une expansion moldave était plus
. et lo burgrave dut se borner à recueillir ses droits sur la foire importante qui s'y tenait une fois par an.
Les princes de Valachie avaient perdu ce << du- ché de Fogaras et d'OmIas », que Vlad l'Kmpaleur réiMama, en pillant et en massacrant, au moment nu'mc où il demandait l'extradition des prétendants au trône valaque, et qui resta dans le titre de ses suc- cesseurs jusque vers 1700, non sans qu'on rencontre au moment favorable de nouvelles prétentions rou- maines sur ce lief. En oichange de ces riches et belles régions, près des montagnes de la frontière, de sim- ples places fortes furent attribuées aux Voévodes fl- (Itlcs pmilant le xvi* siècle: ils eurent ainsi des châ- loaux a Stremt (AIdyod, Alg>'ogy), à Vint (Alvincz), à Vurper (Borberek); c'était le temps où Pierre Rares ^<"s contemporains vnlacjues durent î nne
; line de fois en Trans>ivanie, avec < ms
qui n'étaient certainement pas seulement celles ('' ter les ordres du Sultan. A '. dans ces
(le population roumaine, m it des égli-
ses orthodoxes et des monastères dont les supérieurs, {.rotégés aussi par de nobles mag\'ars influents, exer-
* i • nt, comme leurs collègues du Marmoros. mais sans avoir un privilège formel de la part du Patriar- che byzantin, les fonctions épiscopales. à côté des " protopopes », des archiprctres d'ancienne tradition indigène. Déjà le fief de Fagaras avait eu son évèque au-delà de l'Oit, dans le village de Galati; à partir du
FOnMATION DE LA CIVIUSATION ROUMAINE 111
milieu de ce même siècle, on trouve ces évéques à
Rameti îles îî - *ns), dans la montagne de l'Ouest, ù (iioa^iu ^y», puis daii^ l'iinrien couvent
de Frislop, du coté de Hateg (Huls/i-g;: quelques émigrés balcantques plus ou moins frottés d'hellé- nisme vinrent aussi faire souche d'évÎMiue; un de . ux-là, Marc. sV-tablit aux portes mêmes de Quj > Ivlausenhurg), une des plus grandes villes saxonnes à cette éwoque, tout près de la forêt gardée par une ' ' ic, où subsiste encore l'église
^uLliii^u ■« 'Ions des princes roumains.
Un de ces préi . Jean de CafTu, avait été
1 collaborateur <! .ino. d'adcmler
la confession catholique.
Il - ^ ■••• jUC-
rellr ^ 1 ; . isyl-
vanie presque annuellement des boîars persécutés, • onvainous de Itii in-
. i s qui avaient r- wni
des prétendants qui avaient «1 ufesté le désir
de reprendre l'héritage de leurs j»« its ou de leurs an- cêtres. Il y avait dans leur suite des guerriers qui
• [''lient revenir soos 4es drapeaux de leur maître.
<1< s ilunts de toute espèce, même des évéques, des prêtres, des moines qui étaient leurs conseillers et leurs s. ^. en même temps que les émissaires
les plus ^ de leur cause. Tout un monde fémi- nin les accompagnait, et les vêtements de l'Orient, empruntés à Hyzance et au nouveau monde balcani- que. les pierres précieuses qui représentaient dans l'incertitude continuelle un placement de capital, les r illantes et bruyantes de ces hôtes, ajoutaient I ment étrange à ia vie laborieuse, mais très mesc{uine, de ces bonnes cités saxonnes qui tiraient profit du séjour de ces émigrés sans se plier à lenrt
112 m^Tnlur UFS IIOt-MAIS'S
h:i' r\ s.uis !< s aimer le m De»
aiu. - . iLurs venant annoncer i ,. ih de
domination et d'autres événements d'une vie perpé- tuellement agitée étaient ' ' ' et présentés par les « très sages » n» i. iiseil. par les nobles des chAteaux et par les dignitaires magyars de la province. Rien que Inoccupations par les Turcs de la rive gauche du Danube, avec tous les gués impor- tants, eût réduit sensiblement |jn commerce jadis florissant, on rencontrait journellement dans ces vil- les allemandes du roi de Hongrie, à côté des Grecs, des Arméniens, des Turcs même, les marchands va- laques et moldaves, qui, s'ils n'apportaient pas tou- jours les épices et les riches étoffes de l'Orient, nour- rissaient la nombreuse population des villes avec les poissons du Danube et les bœufs de la Molda\ie, sans compter qu'ils vendaient la cire, le miel, les peaux, le sel et autres produits des deux principau- tés.
Dans ces conditions, la vie roumaine des villages transylvains devait, non seulement se maintenir, mais progresser aussi, comme organisation et comme conscience de race. Il sufflsait à un Voévode de faire flotter une seule fois ses drapeaux à l'aigle valaque ou au bison moldave pour s'en convaincre, s'il n'avait pas, du reste, passé dans cette contrée ses années de refuge et de misère. 11 n'était pas le seul à savoir ce que voulait instinctivement cette population si nom- breuse et si profondément attachée à sa langue, à sa religion et à ses coutumes. « Certains Valaques ». écrivait, en parlant de Rares, un clerc hongrois bien renseigné sur les affaires de Transylvanie, « possè- dent une grande partie de ce royaume, et, à cause de la communauté de langage, ils se rangeraient facile- ment à ses côtés ». « Les Roumains de Trans>iva- nie ». écrit un autre témoin contemporain, y sont
PORMATION DB LA CIVIUSATION ROUMAINE 113
beaucoup ptus nombreux que les Serbes en Hon- grie
Ces I^ us la domina-
lion de ; i it la priii' ij.ale
victime d'un système d'oppression sociale qui ne fai- sait que s'appesantir et qui de>int intolérable au mi- lieu des combats entre les partisans de la Maison d'Autriche et les défenseurs enthousiastes de la G>u- ronne magyare du Voévode Zapolya. Avant l'appari- tion de Jean Hunyady. comme chef de la croisade da- nubienne et comme vrai maître de la Hongrie. la grande révolte de 1437 avait réuni contre les sei- gneurs et les bourgeois étrangers des villes les serfs '• valaqucs » et ceux des Magj'ars qui en étaient arri- vés à partager leur sort. Dans ce pays de privilèges, où chaque « nation » cherchait à obtenir une charte •onstitutionnelle. ils s'étaient constitués en corps po- litique, en «■ Tniversité » de paysans, et réclamaient un adoucissement de leur sort. Il en résolta une lutte acharnée, <|i ' par « briser la témérité de la
plèbe ». coti' ensuite ii payer les frais du san-
glant conflit. Les anciens membres légaux de la com- munauté tri • line se confédérèrent alors, par r < Union (i- nations ». contre ceux qui avaient
menacé un moment leur situation supérieure. Mais déjà sous le roi à demi-valaque que fut Matthias, on faisait une distinction essentielle entre les serfs qui étaient de <• sang mag>'ar » et les autres. Le nouveau enfle «« moderne « de la Hongrie, élaboré après la j(iurnée de Mohacs par le chancelier Verboczi»'. devait élre pour les aborigcnes valaques ce que le doomsday hook des Normands avait été pour les aborigènes an- glo-saxons de la (trande-Bretagne.
Il y avait eu une noblesse valaque dans la Transyl- vanie proprement dite aussi bien que dans le Marmoros et le Banal. A cette noblesse appartenait le
114 MISTOUIK DES IlOUMAINS
téméraire Etienne Mailat (Majlath). qui réussit à de- venir le Voévode prcs(|u'indé|>endant de la province et qu'une intervention de Harev son rival pour la possession de la Transylvanie, fit entrer dans les pri- sons de (lunstantinople. où Tattendait la mort. Elle avait continué ù servir tous les chefs militaires de ces régions. Les descendants des knèzes et des Voévodes n'avaient guère oublié leur langue, qui dominait en> core, sous le régime des Bans, vers 1550, dans les pays de Lugoj (Lugas) et de Caransebes ' Karansebes), sur les frontières de la principauté des Basarab, qui porte dans des rapports italiens le nom de « Vala- chie Citérieure ». Le district de Hunyad (Inidioara) était encore rempli de ces chevaliers valaqucs. Mais une autre religion, une autre vie sociale, une autre tendance politique, avaient déjà gagné leurs âmes, qui en furent lentement transformées. Leurs congé- nères, après avoir participé en masse à toutes les jac- queries des premières années du xvT siècle, comme celle du << Tzar Ivan » proclamée par les Serbes, ne pouvaient plus même se révolter, sous la surveillance continuelle de leurs maîtres; ils n'eurent donc d'au- tre espoir et d'autre appui que dans ces princes de leur race dont ils voyaient si souvent passer les ar- mées à travers leurs villages asservis.
Nous ne suivrons pas, dans ce bref résumé, les dé- tails de cette politique x perfîde » qui parut assurer un moment au prince moldave, habile h er
toutes les vicissitudes politiques de la Trai . île, la possession réelle de la province entière. Zapolya, qui ^' lit du r» ^i sur la noblesse valaque
du j) veilla r;ii: i de Hares, en lui olTrant
dès le début de son règne la ville de Bistritz, que les *' ' ■ ''liaient depuis longtemps et sur la-
iis avaient été assignés aux Voévodes antérieurs par le roi Louis IL Dès 1529, les Moldaves
FORMATION DB LA CIVIUSATIOM BOUMAINE 115
passent la frontière pour imposer au Szekler le re- tour aux anciennes conditions de vassalité: Bistritz, qui du reste ne fut pas occupée et qui pcrnv* -'lîe- ment plus tard à son suzerain une entrée s t-,
était déjà considérée, avec tout le district jusqu'à Rodna, comme dépendant de la principauté voi-i" car Pierre nomme les bourgeois saxons « ses m et ndèles ■. Quelques mois après, le commandant de l'armée princiére. le Vornic (majordome. Palatin), (irozav. rrni}>ortait sur les Saxons, partisans du roi 1 I, une grande victoire décisive ù Feldioara
(1 i/.,. près de la rivière de l'Oit; l'avant-garde
des vainqueurs pénétra jusque dans le Voisinage de la Fehervar des Voôvodes magyars qui ét:»it considé- rée comme le chef-lieu de la Transylvanie. I*uis ce fut le siège de Brasov-Kronstadt, qui résista énergi- <jM ■ <n qu'il ■■
Ir , s que Ir^
i-anons pris dans sa victoire, les phrases menaçantes de M- ves. d'un ' se exagérée, i " ' t le fond
p.i de son > se rachetii il en re-
connaissant Rares comme leur « protecteur ». au nom
«f. ' ' "^ isoara iSr -\ Fagaras (Fogn-
in ifgyes) il cet exemple.
blissant ses douaniers dans le district du •■ Hurzen- land » saxon, à Prcjmer. le Moldave comnv-v^-» •\ *^- poser en mailrr ;ii)sulu de la province, ■ le sabre », qu'il dérlarait <• ne vouloir pcr-
vonne ». « Ce traître moldave veut la piw {mur
lui-tncroe », exclamait avec indignation un Saxon au- quel le roi Ferdinand venait d'attribuer les flefs d*Etienne-le-Gran«l «v mi» iriv^.ir i^u i.v rirr..-ii..r k •on successeur.
La campagne inU lupt-sltsc cl inalhcuicusf tic Karcs contre la Pologne lui fit perdre, en 1531. une situa- tion déjà acquise par son intelligence et son énergie.
116 HISTUIIIK UV% nOCMAlNS
Zi^polya. dont il avait fait semblant de soutenir la cause, put donc s'installer en Transylvanie: de son cMé, le Sultan Soliman comptait y installer le bâtard du doge vénitien. Aloisio (iritti, aventurier préten> tieux et gûté pur le sort, dont il avait fait un gouver- neur de la Hongrie. La noblesse magyare s'étant sou- levée contre l'intrus, le prince moldave, qui était in- tervenu au nom de Ferdinand contre le protégé de son suzerain, réussit à faire périr ce concurrent, de même que. dix ans plus tard, il devait se débarrasser de son propre congénère, Mailat. Pour le moment, il était devenu cependant le vassal du roi des Romains en guerre avec Zâpolya, qui fit attaquer par ce Mailat les fiefs moldaves de la province.
Ce fut cependant dans Ciceu, sur lequel s'étendait déjà l'autorité du roi magyar, que Pierre dut cJiercher un reTuge en 1538, lorsque le Sultan, dont les Polo- nais, ainsi que nous l'avons dit. avaient réclamé l'in- ter>'ention, envahi la Moldavie. Il n*y avait pas eu de grande bataille; les boïars ne po^ " it pas cette jeune énerj^ie qui avait permis à 1 le-Grand de
jouer un rôle si brillant comme représentant des inté- rêts de sa race entière. Ils abandonnèrent un fauteur de guerres, toujours en quête de nouvelles provinces. So- liman, ayant fait plut(H un voyage triomphal à tra- vers un pays abandonné, n'osa pas cependant pousser à bout cette classe, encore bien vivante, de la noblesse moldave: celui qui avait détruit le royaume de Hon- grie et envoyé à Bude un beglerbeg pour le représen- ter, se borna à confier sa conquête récente aux faibles mains d'un petit-flls d*Etienne-le-Grand, un nouveau et méprisable Etienne, dit Lacusta, dont le règne de- vait finir bientôt sous le fer des assassins, un Voévode de la revanche, Alexandre Cornea, ayant pris sa place.
Décadence PuLrriQUE des Roumains sous la suze-
FORMATION HP LA CIVIUSATION BOl'MAIKB 117
nxi.NKii Ah»M\i i»j > 1 1 RCS. — Pierir n'a\;iil pas eu cette vision nette des circonstance?! qui avait distin- gué l'activité heureuse de son père. La Pocutie, dont la possession ne formait pas une nécessité vitale pour la terre moldave, avait amené le fils à abandonner la Transylvanie, qui en était une dépendance naturelle* et maintenant il venait de perdre son héritage même par suite d'une nouvelle tentative, tout aussi vaine, du 1 Nord.
!.. ....j.,.v aux instincts vengeurs de Zàpolya et à la
punition du Sultan, dont il était allé résolument solli- citer la grâce à Constantinople, prêt, comme les « si- gnori > d'Italie, ses contemporains, à tout risquer pour réaliser ses intentions et, avant tout, pour ga- jîncr le pouvoir et en jouir. Rares redevint d ' '' prince de Moldavie. .Mais, s'il était resté, iiki „ épreuves, le même, le pays avait bien changé, et sa pp' t d'autant plus celle de ses succes-
seu bien difTérente. Il ne fallait plus
même penser ù ces legs d'Alexandre-le-Bon qui avait été si fatal à 1:< " 'pauté. r)< une large bande
du territoire n . avec l'.i ■ ville de Tighi-
nea devenue le Hender (« Porte ») des Turcs, venait d'être réunie au territoire de la raîa danubienne. En Transylvanie, Rares n'avait plus même ses fiefs, con- fisqués par Zâpolya, qui les avait transmis à sa remmc. !a reine Isabelle. Après que Mailat eût fini de rcgm-r, il fallut néanmoins de longues réclamations et de nouvelles interventions militaires pour obtenir la rétrocession, non plus des forteresses mêmes qui a\. lient été démolies de fond en comble, mais du ter- ritoire ({ue recouvraient les ruines, jusqu'à Rodna. où les fils de Pierre recueillaient encore le produit des mi- nes d'argent.
De ces fils. l'un. Elie, ancien otage de la Porte, finit par passer à l'islamisme pour devenir, lui. qui avait
118 niSTOIfUt DRS nOVMAlNt
rêvé d'une domination plus large en récompenac de son apostasie, simple Pacha de Silistric; l<> cadets Etienne, périt par la débauche, comme avait { par in cruauté, son homon>'me, le flls de Bo^.... enfant naturel de Bogdan, Pierre, occupa le lr^>nc; il se fit r Alexandre, dit Lapusneanu, surn tl
dc....i .. a mère, femme de Lapusna, sur le 1 il
entra plusieurs fois en Transylvanie, mais seulement pour y exécuter les ordres du Sultan, qui voulait y rétablir la reine exilée, Isabelle, et son jeune fils, Jean- Sigismond. Il réclama et obtint, il est vrai, l'emplace- ni' ' iteaux sur lesquels avait fl' lis si
fit i^ndard moldave; mais de ] s an-
nexes n'avaient plus d'importance politique du mo- nr ■ ' <le la Moldavie, dépouillée et
SU! , ;)rer.
Déjà la Valachie avait ]>:i m. si>us un autre moine pa" '" ' " * '* ' -le V ,:iii ' " ' ■ "' •
pu : -Im»!!. rii
cien marchand de moutons à Constant! nople, Mircea- le-Pâlre; elle n'était plus qu'une dépendance <1 ' tienne autonome, vivant d'après ses coutumes ari ques, du grand Empire romain de Soliman-Ie-Magni- fique. Si Pierre Rares . ' îé le premier prince r ' dave nommé à Consl. iile, — et encore ce était-il dû à un concours exceptionnel de circonstan- cr- ' "i ::issait-il seulement d'une conflrrr- * -crune rt i\, — Mircea et même, à ce qu'i . son prédécesseur, avaient été choisis par les dignitaires de Cor- •■i"' = -^- • ' • -rirmi les « fils de princes ►» qui com- m . cher une autre plac« de refuge que celles de la 'i'ransylvanie. Ce sera dorénavant la cou- tome. Pour la Moldavie aussi, il y eut ap{>el au Sit'* - et confirmation par la Porte, quand Alexandre h- dave eut été remplace par un bicarré avt'ntu lois qui avait été successivement oflicier. t.
FORMATION DE LA CIVIUSATION ROUMAINE 119
stratégique, commensal et parasite de Charles Quint,
du seigneurs polonais:
<'éi ^ f, dit « le Despote »,
— car il prétendait être, non seulement <* marquis •
de r . . V î • ■ ••" • ,.i
des trônes roumains on trouve désormais toute une
j^^j. .1 i . _ . ^ avoir prouvé lu "' ' an,
et secrets qui en i'' té-
nioi>;n:ige, achetaient la reconnaissance de leurs droits uu\ \'izirs, aux Pachas, aux fonctionnaires du Sérail et, surtout, sous les Sultans efTéminés qui suocédcrent .1 SoliiDun, aux du palais. Sultanes-mères, Sut*
tuiKs-épouses, oncubines, et aux favoris mas-
culins, aux • II. , s > ot aux eunuques.
Kn Moldavie, .Kan-ie-Tcrrible (1572-1574), qui dut son surnom uniquement aux supplices qu'il infligea aux boïars et aux pfjlats riches dont il convoitait l'ar- gent. V. <le fantô- mes, pa. ^ ..^ ...^ M>:>oriables
des Turcs avides: mais, en Valachie lu de Mir-
■en tyran ^ i »nt un
t .— - -vcla l'apo 1^ ...le et, —
en Moldavie — . Pierre-le-Boiteux. Valaque d'origine, it Jean le S hwit
le siège de , .jm%
dans les annales d'une vassalité méprisée. Jean, vaincu
dave et organisés par Démètre Wizniewieczki, petit- '" e du grand Etienne, fut déchiré par
iix auxquels on avait attaché ses mem- bres. C'était, malgré la violation d'une capitulation for- ' d'un rebelle, pris sur le champ de jue Mlhnea. pour échapper à Tem- prisoniK nient et a la mort, dut abandonner la religion
120 HISTOtnr. ues huimainb
de ses pèrrs, lorsque son concurrent Pierre. flU du • bon » Petrascu, après avoir perdu le Siège prin. ; r eut été traîtreusement noyé dans le Bosphore, ; qu'enfln Alexandre, petit-HIs homonyme du vieux La- pusneanu, qui n'avait régné sur la Valachie qu'autant qu'il fallait pour se gagner le surnom de •> Le Mau- vais », eut été pendu en habit de parade sur une place de Constantinople, on vit bien quel cas faisaient désor- mais les maîtres turcs de ces jouets misérables de leur corruption toute-puissante. Celui-là même qui devait faire revivre l'ancienne gloire roumaine, Nfichel-ie- Brave, celui qui devait conquérir la Transylvanie en 1599, commença par acheter à beaux deniers c<
tants l'appui de l'ambassadeur anglais à Constani
pie, Barton, et du plus riche parmi les banquiers chré- tiens de la Porte, Andronic Cantacuzène, plus impérial de nom que d'occupations. Son contemporain et son auxiliaire moldave, Aaron, oncle d*Alexandre-le-Mau- vais, n'était que le client des janissaires déchus, qui étaient devenus les créanciers attitrés de ces princes qu'une manifestation de leurs bandes à Constantinople suffisait pour faire rappeler et « punir »>.
Cette politique indépendante des Roumains qu'E- tienne-le-Grand avait fondée et développée, cherchant à faire des deux principautés, malgré leurs <1 différentes, un seul et même corps pour les ; avec l'étranger, n'avait pas duré un siècle après sa mort. C'est que le maintien d'un Etat carpatli * i bien sur la base de l'indépendance nationale < n
possible, autant par l'étendue disproportionnée de cette ligne du Danube qu'il aurait fallu maintenir con- tre les attaques continuelles des Turcs, déjà maîtres des hauteurs dominantes de la rive droite, que par les convoitises des voisins chrétiens, qui pensaient à ces pa>*s roumains beaucoup plus pour les envahir que pour les défendre au profit de la chrétienté, et, en der-
rOiUCATIOS DE LA CtVIUSATIOM ROUMAINS 121
nière ligne, par cette nouvelle vassalité turque qui fut imposée en Transylvanie. Jadis un point d'appui natu- rel pour la défensive roumaine, au moment où les Zâpolya et leurs successeurs, les Bàthory, demandè- rent l'appui du Sultan contre les appétits conquérants de la Maison d'Autriche.
Cette paix ottomane était lourde d'humiliations et d'i s de toutes sortes; elle demandait le paye-
nt liut sans cesse accru; car si, sous Rares»
la Moldavie payait 10.000 ducats, sous Pierre-le-Boi- teu\ on en rli-niandait déjà 30.000 et la somme à la- quelle étaient astreints les Valaques atteignait le dou- ble. A cela s'ajoutèrent des présents annuels, des pour- b« ' ' des fournitures de provisions à prix
tiv . ^ .les troupes en campagne, puis pour
les soldats de Constantinople et pour toute la \ille im- périale. }s<^ ■-—'■-- ttc paix eut l'avantage de mettre fin aux a^ tiques et permit ainsi le dévelop-
pement de cette civilisation nationale qui permettrait pour l'avenir d'entrevoir un idéal plus élevé.
CHAPITRE VU
Eléments de la civilisation roumaine à lépoque moderne
ELéMENTS POPULAIRES DE LA CIVILISATION ROUMAINE.
— Une partie des éléments de là civilisation roumaine qui se développa depuis le xv* siècle était d'ancienne origine populaire. Nous avons déjà signalé la riche hé- rédité thrace. contenant tout un systèn " bitationa, d'exploitation agricole, tout un art pi , commun
k tous les peuples voisint ayant la même base ethni- que primordiale, Serbes, Bulgares, Albanais, Grecs même, au Sud, et, au Nord-Est, Ruthènes; puis, dans Tordre spirituel, les mêmes coutumes, les mêmes su- perstitions, la même mélodie des chants poi' ' ' -^ mornes rythmes simples de la danse (le rc i
est encore le terme grec classique) et jusqu'aux mêmes allures d'une syntaxe qui marque d'un sceau archaïque tous les parlers de ces régions.
A voir l'aspect des maisons à un seul étage, avec leur foyer séparant deux chambres, avec leur ballus- trade de bois sculpté, avec leur large cour et leurs haies de branches entrelacées, à contempler les lignes des vêtements, la forme du bonnet et celle du manteau jeté sur les épaules, la chemise ornée de dessins multi- colores sur ces épaules, sur la gorge et sur les i- la ceinture de laine ou de cuir, ornée de L:. ...... s
pointes de métal et contenant tout un appareil d'armes et d'outils, le pantalon de toile et les sandales de cuir;
ÉLÉMENTS DE LA CIVIUSATION ROUMAINE 123
à étudier les formes diflTérenies des omemeaU de ces vêtements, ainsi que des lignes qoi se détachent sur le» in\''. ''(\ue et les con-
tours des v; ; i i'Ulaire; ù cons
tater enfin l'aspert des champs labourés, on a, de la T - "^^ Art et du Ténare su Taira et ni
Bc n de se trouver sur un ni> .1.
territoire de civilisation rustique. Cette impression sera confirmée si l'on écoute les chants mêlant*-'- *""* de la (loina roumaine, les accents vivaces qui les danseurs de la hora, si l'on suit les mouvements d'enlaccn)ent. de trépidation sur place, d'élégant défilé de cette danse: enfin si l'on prête l'oreille aux récits en pruse de ces hasme, de ces povesti, dont la lointaine origine doit être cherchée dans les fables de l'Asie in-> rlicnne. riche en fantaisie et en enseignements moraux: si l'un se pénètre du sel de ces facéties qui animent soirées populaires des sezatori, où les fuseaux dér<^u lent le fil ténu du chanvre et du lin; si l'on assiste aux processions des rois mages avant Noël, aux vœux ; sentes sous les fenêtres spécialement éclairées du lage par les enfants qui viennent célébrer, en chan- tant, les ■ ' ■ "^ ■ aux farce ^
rencontre, pour la Nouvelle Année, déj <■ Duros-
toruni ' si l'on se pénèti
des c« I antes qui aocoiii,
de Pâques, bien que cette grande fête chrétienne soit re^' ■ re aux vieux décor de l'époi;
i romaine sur ce fond thrace ,
profonde. Le vocabulaire roumain ne peut renseigner là-(i j: '' -ne manière bien insuffisante, car un
gr.i notions désignées par des termes d'o-
h aient indubitablement déjà connues par
1< ivant la première apparit*-v ^ •? émigrés
iLt ant plus avant l'œuvre a ic par les
124 HlSTOim DBS ROUMAINS
légions sur la rive gauche du Danube, et, d'autre part, un grand nombre de mots latins ont cédé la place h des mots slave», choisis pour tel ou tel avantage ou im- posés par les marchands slavo-byzantins des cités da- nubiennes. Néanmoins, ce vocabulaire peut servir ù montrer quel était le capital de civilisation élémentaire possédé par le peuple roumain au moment où il entra en relations avec de nouveaux facteurs ethniques, par l'invasion, le voisinage, la cohabitation ou seulement par l'influence des courants de culture.
Les termes qui regardent la maison avec ses H ' rentes parties, sont latins: casa (maison), fereastra :; nétre), usa (ostium porte), coperemtnt (couvrement), scara (escalier), strat {tratum, lit): plus tard on employa le terme pat, d'origine byzantine oa peut- être même latine ( I) et il en est de même pour ceux qui désignent les meubles: masa (mensn, table), scfiun iscamnum, chaise), ou les ustensiles de ménage et les outils ac (aiguille), ata (fli), degetar (doigtier), foar- fece (forbices, ciseaux), cittit (couteau), furculita (fourchette), teaca (gréco-latin : thecn, gaine), oala (olta, pot), utcior (urceolus, urne), galeata (cf. fr. ga- lette, unité, de capacité pour l'eau et pour les gr:i" pahar (bocal), cupa (coupe). Il faut mentionner cialement les termes qui désignent les occupations du paysan aux champs icâmp) et celles de sa femme dans l'économie domestique. Si le mot plug est d'origine ger- manique, labourer s'appelle a ara, semer a samana, cribler a treira, récolter a secera, a culege; la paille s'appelle paiu, le foin, qu'on coupe avec la falcc, faulx, /d/i); la sécheresse, c'est la seceta (siccHas).
Toutes les variétés des céréales et des légumes por- tent des noms latin: ^rdii (blé), orz (orge), ovat (avoine), sacara (seigle), meiu (millet), puis: fasole
(1) Communication de M. le profesacar V. Bo^^a.
ÉXÉMENTS DE LA CITIUSATION ROUMAINE 125
{faseolum, haricot), faua (ancien terme pour fève), ceapa (cepa). aiu (ail), curechia (cauliculum, choux). Le dernier produit du travail de l'agriculture porte aussi des noms de même origine: faina (farine), la- mura (farine de première qualité), pane (pain). Le vo- cabulaire de !;i vilirulture: vita (vitis), aua iuoa), uin, bute (.totineau, il. hotte). Tous les noms d'arbres frui- tiers et un assez grand nombre d'arbres forestiers sont tirés du latin: nialus), gutuiu h'
nia, coingj, cvr , , par (poirier),
etc. (le gland s'appelle ghinda).
r ••• * •
ti>s _ ; ^
sont d'origine latine); le « ghem » (cf. : rer)
déroule son fir (fil) de chanvre (cânepa lin
tin), pour former le tort (de torquere; l'op» >'ap-
pelle a toarce, et il y a aussi le verbe a uni, ordire) de toi' -a: on a ir -'^spondant latin). I>es ctofTes
de ^inà) s'aj , . dans le vieux langage rou-
main panura, du latin pannus, bien que le terme de postav, d'origine slave, ait été importé plus tard par les marehands étrangers. Pour fabriquer ce drap, sHon les anciennes méthodes simples, on emploie le pillon. la piua, piva ipillula), qu'on rencontre encore près des cours d'eau dans des clairières de forêts, où elles font entendre jour et nuit leur bruit monotone. Coudre, a coase, est tiré du même fonds.
Les pièces prinei}>:!lcs du vêtement populaire ne sont pas empruntées au trésor slave: s'habiller se dit a se tmbraca, d'un terme qui rappelle les braccae, les « braies i> des Sarmates (français: débraillé), aussi bien que des (laulois; mais le vêtement s'appelle au mànt. On rencontre la chemise, camata, la >.....:^.u brâu ibranum), la courroie, curea, la tarica des bar- bares, qui a conservé le nom latin, la chaussure, incal- tntnintf (cahenimnliini : il v a âUssi le vieux terme
126 lUSTOIRB on ROUMAINS
calce) ; même les boucles d'oreilles, cereei {circuit), ont conservé Iti - dénonii *' ' ' ^
bracelets,/ "iiftau&.s it
le nom a été transmis du latin. Le peigne est pieptene, et l'on a gardé du fonds ancestral. avec le balai, matura, le savon, sapiui, sopon, et la lessive, lesie.
Dans un domaine plus spécial, la culture des abeill?»
s'est transmise sans interruption depuis 1' de?»
Agathyrscs, avec les produits de Val nlh,
blanc): la miere et la ceara. Toutes les o, le
l'apiculteur sont rendues par des termes w .M.i^.,i, la- tine. Il en est de même pour le travail des mines. Tous les métaux: aur, argint, arama, fier, plumb, cositor {cassiterium, ctain), et les minéraux: "'•' •"■'■<- '♦'' ont gardé les anciqos noms.
Pour les relations sociales, le voiabiiiurc lalin donne tous les termes indiquant les relations de fa- mille: mania, iata (père), frate, sora, socru {aocer), eus- cru, cumna (cognatus), uar primar (cousin " mier »). Les noms des principaux artisans sont laL.. . lemnar (lignarius)» fierar ou faur (faber)* rotar (de roata, roue), tâmplar, celui qui fabrique des templa (d'autres noms, dulgher, stolcr, pour les artisans du bois, sont entrés dans le trésor linguistique en même temps que les artisans étrangers pénétrèrent dans la communauté roumaine). Enfin le commerce s'appelle negot, négoce, le marchand negustor, marchander a ne- guta; on dit prêt pour le prix, masi: l'unité de longueur est encore le cul Vendre et acheter seront donc a vinde et a cumpara, prêter, a ' • gain de l'emprunteur, l'in-
térêt, est i w debenda).
Les termes concernant les occupations du soldat et ses moyens de combattre sont restés intacts: u ' '<% se battre, faire la veille,^ a vcyhea (cf. le m. if
Dcghe, latin vigiliae). Le guerrier porte dans 1' •< ost ».
ÈLàUESrS DE LA CIVIUSATION ROUIIAIXB 127
oatte, sons son chef, le cap de oa$te (capiton parait être de source byzantine tardive), un coif latin (casque), et il manie le sabrc« aabia, l'épée, spata, l'arc arcul, dont part la « saette » française de jadis, sayeata, il fait retomber sur rennemi sa terrible massue: ma- ciuca, de même origine. L'ancien nom du drap«ui, avant le steag slave, est flamura iflambura).
On a vu qu'il en est de même pour la loi, pour le ju- gement et, en ce qui concerne la vie supérieure de l'àme. pour la religion aussi (1).
Otto (ouolic première de civilisation contenait aussi des idées p<j|i tiques et sociales que les influences ulté- rieures purent modifier, mais non remplacer. La vie ru- rale des daoae, des oici, des pagi romains, des territoi- res autonomes, se perpétua à travers les siècles, avec sa conimunauli^ de sang entre les habitants d'un groupe village< ndant du même ancêtre, que des Rou-
mains a^^..... .U « moi » (d'où le nom de Moaneni, mos-
teni pour ses descendants, et celui de mosie pour l'héri- tage terrien lui-même. Personne n'était prop-
d'nn terrain délini. dans cette exploitation fraU
des champs de labour, où chacun avait le droit de culti- ver sa « part •> {parte; le mot en arriva a remplacer tout autre terme désignant la propriété), les limites de chaque lot, fixées par le degré de la descendance, n'a- vaient jamais été transposées sur le terrain qui ne con- naissait pas de bornes (margine, d'origine latine, a seu- lement un sens géographique, et granita, de l'allemand *" anal slave, ainsi que hotar, du hongrois,
s importés h une époque plus récente), dhacun de ces groupes vivait par lui-même et pour lui- même. « adoptant » seolement — ainsi qae nous l'a- vons montré — de temps à antre les jeunes fens qui.
n uteario, Btgmologitehts WôrUr^uch âtr Bu-
nui; c. ItW.
128 ristoihb obs roumaiks
abandonnant tout leur passé, venaient se marier daat le village et se confondre dans son unité t' U%
familière et, pour ainsi dire, politique. Auss. .. ..m> merce cessa-t-il, et il n'y eut plus, à l'exception des foiffs au-delà des fr< -s sur
telle montagne entre ^ .. a venait
marier les jeunes fliles {târgul de fête), que le troc des rares objets qui formaient h- ' "une vie écono-
mique basée sur le seul trav;ii ^ue.
Si la vie rustique vient des Thraces. Rome avait in- filtré dans l'àme des Thraco-Illyriens cette n '' né- cessaire, indispensable, de l'empereur, qui se ire aussi bien chez les Roumains que chez les Albanais. On avuqu'»'" rcha au moyen âge ces aventures roya- les et iiiii ^ qui coûtèrent aux Bulgares et aux Serbes le meilleur de leur sang, les jetant dans des lat- tes incessantes dont le but devait être la couronne des Césars d'Orient ou celle de leurs concurrents d'Occi- dent. Cette notion d'un seul droit politique, nécessaire- ment légitime dans le sens traditionnel, permit aux Roumains de conserver l'idée d'Etat dans la forme mo- deste du Voévodat paysan, pour qu'elle put se dévelop- per aussitôt, abandonnant cette aire rurale des Carpa- thes, au premier concours favorable de circonstances.
Influences byzantines et slavo-byzantines. — Bien avant la première influence féconde de l'Occi- dent, qui ne pouvait s'exercer que par un con oc le monde colonisateur des Saxons de Tr:r le, au XII* et au xiii* siècle ou par le monde marchand des Italiens, donc à l'époque de l'activité des Gt riois et des Vénitiens dans la Mer Noire, au xiii* et au XIV*, une puissante influence, venant du Sud, féconda cette semence primitive de « ' '"in Ihran ne. qui contenait des germes ; > d'un . i>e- ment supérieur.
ÉLÉMENTS OB lA aVIUSATION ROUMAINS 129
Si les Byzantins, de tradition romaine, de langue grec<7ue et de coloris oriental, ne passèrent le Danube que pour écarter la menace d'une attaque des Slaves, des Avars ou des autres Tourcniens et pour affirmer les droits imprescriptibles de l'Empire, il y eut des relations incessantes entre les paysans de la rive gau- che et les rentres iirhains *; «^rvèrent sans inter- ruption, pendant tout le . .^ âge, leur force de rayonnement économique sur la rive opposée. Plut tard, de grecs qu'ils étaient devenus après une pre- mière phase latine, ces centres gagnèrent un carac- tère slave, et nous avons déjÀ signalé l'apport de mots étrangers qui en résulta pour la langue rou-
111 ai II.-.
Les monnaies byzantines, en commençant par celles du VI* siècle, sont très fréquentes dans tous les trésors mon " s qu'on a découverts dans ces régions. Mais, du t que les Roumains n'avaient pas encore
une vie organisée, un prince aux allures royales, une cour, une armée permanente, une vie sociale plus dé- veloppée, avec tout le luxe d'une classe supérieure, se partageant les offices civils après avoir collaboré à la gloire du maître, cette influence de Byzance, d'un ca- ractère surtout politique, ne pouvait pas s'exercer d'une manière sensible.
Les î N Voévodes qui affi- . protciilinn
d'être k ni « de tout le pay^ m , i-taient
encore de simples princes-paysans, continuant la tra- dition impérip^ ' 'ii"^ modestes. S'ils se réfugii . r, dans leur forteresse d'Arges, s'ils purent s'annexer le centre urbain de Càmpulung, fondé par les Teutons •! habité par (les Iraurgeols originaires de Transylvanie, s'ils avaient hérité des Tatars un système douanier et si. enfin, le Ban hongrois de Severin leur fournissait sa
ISO HtsToinc n» roumains
monnai > ne ^ ciaiont encore assuiitie >
ce qui .1 .c une vroic vie d'Etat, stipéricn
simples usages patriarcaux.
La rapide arrivée en \ . i ! ments: prélats. lettrés. nol»U . ^u. , quête turque chassait de leurs patries baicaniqucs. dut amener un changement presque inopiné. Il y eut bien sous Laîco, protecteur du siège latin d'Arges, qui em- ployait une chnncellerie latine empruntée h la Hongrie et scellait même ses actes, ses traités, d'un sceau avec une inscription latine, une légère inclination de la ba- lance du côté de l'O ; mais l'Orient trouva bien-
maine.
Il y eut ilabord l'influence directe de Couilaaliuople, qui, sous les Palcologues, devait reprendre, avec de si faibles moyens matériels, l'ancien programme de la do- mination romaine. Le " despotat » était un moyen de réunir tout ce qui s'était formé d'indépendant dans la péninsule balcanique à la vie byzantine, à la dynastie qui la i< tait et l'incarnait; car ce titre ■
pote, a\i oit de porter la pourpre sur le vi
et la chaussure, de faire broder l'aigle bicéphale des em- pereurs sur les chlamyd cnémides et le^ " quins, n'était accordé qu \ auxquels on a\ l'honneur du mariage avec une princesse impériale. Mircea. le fils de Kallinikia, porte donc dans son por- trait du couvent de Coria un costume de chevalier franc selon la mode introduite en Hongrie par les Angevins, mais sur sa tunique de pourpre l'aigle se ■'' ' -■ en broderie d'or; on a vu déjà que, étant « d< . il
(1) Cette monnaie s'appelait le • ban ■, qui > : our
les petites transactions, tandis qn* l'aspre et 1'! de
Bjzance <lr mot ptrper, parpar. resta Jusqu'à n ' dans le nom d'un impôt sur les vignes, le parp<tr : pour les gros prix.
•WHU
lLéME!rrS DR LA CTVIUSATION o... „-,...,. 131
avait gagné le droit de posséder légitimement Théri-
tage maritime de l><>broliisch, '< despote » lui aussi par
ses lien» de parente avec les Césars. Maintenant une
j)o\e, dans les s d'églises, sur
.- .1 aux longues L - .1 à la barbe de
Christ, comme celle des « basileis » de Constantino- plc. Il donnera des privilèges au bas desquels le vau- tour valaque posé sur le rocher sera bientôt remplacé, dans des sceaux comme ceux des chrysobules, par !*{• maf: figures couron-
née^ . , : ie la chancelle-
: ie impériale feront ressortir le caractère «• très pieux », pour le Christ i-nt
comme un <• un :an-
quera pas de faire flgnrer au bas de ses diplômes le mo-
-n lettres rouges . - ' - ni le titre du dona-
. si auparavant 1 >de ne pouvait que < ' ier à un couvent ou à un soldat son droit de préle- \\r la dîme sur sc« ■■: • :..•........• :i . i...-^ç,y|l
S4»n «Iroit inipéria! >. et
tôt on le verra confirmer toute mutation de pro- fil, té en vertu d'un droit supérieur qu'il s'attribuait sur le sol de sa - domnie », de son principat. Lorsque
'■■'•e Dan 11, feront leur ap-
r,- " -" i. ....,, ..i-, cette influence directe de
n'en sera que plus forte: elle aurait continué à
na-
,- • -,^ .iile,
. I me avant l'établissement des Sultans dans la Capi- t < s que celles par la
Mri . i......:-c.
Quant à là Moldavie, elle n*eut de relations politiques
avec l'en ^ous le règne d'AIe-
e-Bon. < époque des livres
tithurgiques en slavon et en grec, des inscriptions
grecques sur les murs de *" " ' * " a et enfin des
132 HISTOIIIE DIS nOt'MAIMS
broderies, ornées du portrait liu jimnf et df ^ i Mime, dont le caractère d' <• autocrates » est afli: nu |*.ir une légende grecque. Comme Jean V'II. empereur de Cont» tantinople, associé à son père, le très vieux César Manuel, passa, en revenant d'Occident, par la Molda- vie, vers le port de Chilia, on parla plus tard, non teu- lement de telle image dont il avait fait don à son hôte et qui continuait à faire des miracles dans le grand couvent de Neamt, mais aussi d'un acte de recon- naissance solennelle accordé ;'• rr.f;if .f ;• I*F.L»li«i*» nml- daves.
Byzance avait aussi un moyen ind. '^r
son influence. Qu'étaient, en effet, cc^ i; n iu
Danube, ces royaumes et ces Tzarats. sinon des con- trefaçons de ses institutions? Avant de périr, le despo- tat serbe venait justement de donner une nouvelle école de clercs, celle d'Etienne le philosophe, contem- porain du grand Patriarche bulgare Euthyme. et. par leur « Tzarat » de Vidin, les Bulgares conservant en- core des traces de la civilisation byzantine, s'étaient rapprochés des possessions du prince valaque.
Entre les actes de Stachiniir. prince de Vidin au milieu du xiv* siècle, entre ceux du despote Etienne, fils de Lazare, et entre les premiers actes des Voévodcs de V^alachie, il n'y a aucune différence: même forme, même style, mêmes ornements. La langue est, d'un côté comme de l'autre, l'ancien slavon de Méthode et de Cyrille, ce dialecte de Macédoine dont les apôtres instinctifs du slavisme avaient fait une langue lithor- giqne. une nouvelle forme canonique de l'Ecriture Sainte, et qui avait dû envahir les chancelleries à une époque où l'Etat et l'Eglise n'étaient pas encore sé- parés comme plus tard au temps de la Renaissance.
On peut aussi se demander si c'est Constantinople seule qui donna à la principauté vnlaque les titres et les attributions de ses offiiicMs et dignitaires, tels
ÉLÉMENTS DE LA CIVIUSATIOM ROUMAINE 133
qu'on les rencontre dans les actes de Mircea et de ses successeurs: le logothète, maître de la chancellerie. Je vornic (de duor, slavon: Cour), le majordome, le palatin de la résidence, du •< sacré palais •*. le vistier- nie, au nom s]a\isé. qui gardait le Trésor, le comit (venu du latin cornes, par le canal byzantin), qui avait sous su surveillance les écuries princières, puis le spatar, chef des armées, dont le nom. qui pourrait venir «^ lain épata, épée, est ce; > un em-
prunt • (U « ^athaiïos » de Co lople, le
postelnic, cubiculaire ou chambellan, et enfln ces stra* ton • • f • • %. nom «1.
ent I que avr
imitateurs slaves.
Cette influence passa aussitôt en M frontière n'axant pu séparer la vie spi ^
tement unitaire, de la nation. Elle y trouva cependant une autre influence slave, d'origine byzantine infini- ment plus ancienne, parce qu'elle date des premiers contacts entre les Russes de Kiev et les Impériaux romains et orthodoxes du Bosphore. I^s premiers se<*rétaires des Voévodes moldaves vinrent de la Gali- cie russe, de la Cour des princes 1 ns. qui
avaient succédé aux rois de la Russie Ho.^^.. v i un for- mulaire plus bref, plus concis, mêlé de ces éléments latins que les Voévodes du Marmoros avai<
avec eux à Maia, se distingue nettement d, .....
phrase pompeuse qui domine dans les diplômes vala- qups. I/ordrr ' ires est aussi plus
des sei^ru-urs . sans fonctions à I
des conseillers n'ayant pas d'autre qualification, des chevalit rs, des " s» ou *>* 's
à la m 'ologne, - >ec les ij ^ >
détenteurs des charges d'un caractère byzantin. Les bufRrnves paraissent dominer de leur importance mi- litaires tous les autres. Il fallut attendre le règne
134 BlSTOim ou nOU MAINS
d'Etienne-le-Grand pour que la hiérarchie adoptée déjà par les Valaques pa«tAt dans l'autre prind-
nnilti'.
T; MAiNt. — Avant la ton ^ luchie, las RMimalns
n'avaient que des églises de bois, et le clergé était formé uni(|i ' de prêtres, d'origine paysan i
sacré à Vu . par des •• exarques » |> i
moins canoniques, qui vivaient dans les monastères, comme ces « pseudo-év^ques » que mentionne dès le commencement du xiii* siècle un bref du Pape. Des ordonnances impériales avaient bien attribué, ainsi que nous l'avons déjà dit, au xi* siècle, des droits de surveillance au PaLriarche de Silistric. qui devint bien- tôt le simple Métropolite négligé d'un ville appauvrie, et à son sulTraganL. l'évoque de Vidin: mais on pense bien que celui qui devait réciter les prières devant l'autel rustique ou devant une de ces croix de bois au dessin naïf qui orne encore les grandes routes, ne pou- vait pas venir du fond de la Moldavie future pour de- mander la consécration à ce cbef hiém
Aussitôt cependant qu'il y eut un j; .1, . a Arges, il sentit le besoin d'avoir auprès de lui un archevêque, car l'un était, selon les idées de l'époque, le ment de l'autre. Non pas un évêque latin, c. été donner à entendre que la nouvelle principauté était dans la dépendance du nie de H
uais bien un Métropolite 01 1 , pour i r
^si. non seulement le caractère orie-ntal de la reli- gion chrétienne dans cette région, mais aussi 1' » auto- cratie » du voévode. Or le Patriarche trcuménique, dont l'action était déterminée par les même motifs d'impérialisme byzantin que celle de sr. '" - * ■ • guère disposé à admettre une pareille j traire à l'idéal de domination romaine de l'Empire
^L^MENTS DE LA r.fVILISATIOS ftOLIfAINK 135
î :n<' (•<'{><• lulant le prince AlCKbodre,
'! i*'jà, proliahiement, la bcllr église for»
tifiée de Saint-Nicolas (Sân-Nicoara) sur !• place la {>' ' ée (le sa capitale, persistait dans mmt demande <[ pouvait pus rt-fiiser ju<»qa*au beat à an « éf'
naste m qui pouvait bien se toamer vers les propaga»- ' '' - " 'i<pu^, on recourut à un biais; on lui per- à Ar^cs. comme Métropolite de la Hon- gro-Valachie • (dintincte de la Valachie thessalienne, balcanique) et " exarque des plateaux •> (ptaûtrO, le prélat qui. presque sans fldèles, résidait, dès le com- mencement de ce XIV* siècle aa moins, à Vicina. près du point de séparation des branches da DaniilM. Peut- être m«>me ce jjrec de création patHareale, Hya- cinthe, m iser les i. jj^
«-e trouva.. .. , ...-S rinflut'i-, . ,. , ^ ; oé-
ode valaque. maître des rives danubiennes jusqu'à
circonstances dans lesquelles
I . .^ se valaqne.
Cette Eglise fut conduite d'abord par Hyacinthe
^ )ulos, qui portait
il prit le titre de
Métropolite d'une partie de la Hongro- Valachie »,
• <jiii <lrv;ii! vÎL^nifier bientAt l'évèché fî "^ ou
i' H.uiiiiM . sur ;.t rivière de TOlt, le « N i \e-
in »: plus tard leur successeur fut le supérienr Mlnic
iir^ rnnvrnU (\r\ Mont Athos, Chariton. qui ne semble
pas .1...:; , , :.• d'une manière permanente dans le
pays, car il conserva ses anciennes attributions mo-
n-^ '"'•■'%. Ils avaient introduit sans doate la liturgie
<^n mente temps que l'art bjmntin: cet art
r aux anciennes traditions de la peinture.
^ — ... dans l'urchitecture les normes plus sim-
•les de la Montagne Sainte, comme on le voit dans M> église cathédrale dite •> princière • de -\roos. nvfr .îfs fresques admirables.
136 HISTOIRB DBS ROUMAINS
La Moldavie de\'ait être comprise naturellement dans ce système hiérarchique, destiné à faire revivre la puissunoe des Byzantins par l'extension des droits de leur Eglise. Déjà l'on avait accordé au roi de Polo- gne Casimir-le-Grand, maître de la Galicie, un évé- que grec de Halic^, Antoine, qui devait exercer des droits aussi sur la partie supérieure du pays mol- dave dont les districts inférieurs étaient soumis Jus- qu'alors au Siège de Moncastro (Cetatea-A^^ " idé probablement vers 1350, en relation avec !■ ré-
cent du nouveau martyre Jean. De ce côté aussi. Il fal- lait écarter un évêque latin, qui particulièrement re- muant, s'était déjà insinué à Séreth et que le prince Latco, successeur du fondateur Bogdan, voyait d'un mauvais œil, ne voulant pas reconnaître une dépen- dance politique de la Pologne. Mais, de ce côté aussi, Byzance, par égard même pour les prétendus suze- rains du voisinage, hésitait à créer un Métropolite spé- cial. Le Patriarche envoya donc un certain Théodose, puis Jérémie, qui s'établit plus tard à Trnovo, en Bul- garie, sans qu'ils eussent probablement un titre mol- dave.
On essaya plus tard de faire du " protopope » moldave Pierre, un simple hégoumène, 1* " exarque " que Byzance consentait à accorder à cette seconde principauté roumaine. Puis on recourut à un Métropo- lite de Mitylène, à un évéque de Bethléem. Mais le pays ne voulut admettre aucun de ces prélats étran- gers: il consentait à t- Ut à Suceava la rési- dence de révoque de C' \lba, mais à condition que le titulaire fût le Roumain qui exerçait jusqu'a- lors dans le pays d'.Alex:i ' ■ ' ■ " '■ 'nis- copales. Au moment où . j»ar les Turcs cherchait désespérément un appui et des subsides dans toutes les régions de Tortli ? ' le nouveau prince lui arracha, en 1401, cette s> <lé-
ÉLÉMENTS DE LA CIVIUSATION ROUMAINE 137
flnitive d'un long conflit (1). II y eut cependant plus tard en Moldavie des Métropolites grecs, comme Da- mien, qui représenta la principauté au synode d'Union *le Florence et qui laissa sa belle signature de « Métro- polite de Moldovlachie » au bas de l'acte mt^me de la réunion des K^lisrs, et l'on rencontre dans la pre- mière moitié du w siècle tel cas où le Patriarche crut pouvoir interdire h un archevêque moldave, fautif envers lui. l'entrée même de la ville impériale.
Ce qui empêcha cependant l'établissement de la I - et de la civilisation grecque sur
1- - - . action de la propagande slave, faite
par de simples moines serbes, adversaires en principe ' lie qui. au Mont-Athos même, n'a-
\ ^ L'n de ces « popes », NIcodème,
dont le père, grec de Macédoine, parait avoir eu du sang roumain, se vit obligé par la conquête turque en plein progrès, d'abandonner le royaume de Lazare, son protecteur, pour chercher un refuge chez les « Hon- grois » de la rive gauche du Danube. Il y bâtit d'abord Vodita. au-dessus des Portes-<le-Fer, puis Ttsmana. dans les montaf^nes du Jiiu. enfln Prislop, au-delà des Carpathes, fondations monacales autonomes, ha- bitées par des moines lettrés de langue slavone. Laîco et son frère Radu acceptèrent volontiers le patronage de ces monastères, qu'ils enrichirent de leurs dons, et Mircea. suivant l'exemple du « pope » fit élever sa fon- dation de Cozia, puis celle de G>tmeana, pendant qu'un de ses boîars donnait à la Grande- Valachie la belle Maison de Snagov. près de Bucarest, au milieu d'un large lac, entouré de profondes forêts.
(1) Cf. notre étude «ur Ut • Gwditlons de poUtlqae féné- -alc dans tosqoelles furent fondées les Eflieet roamalB— «ox \ty et XV* «ièclct •. dan« le • Balletin de U SoctJoo hialoriqv* Je VAcMdémU Roumaine >, année IflS.
13t NISTOIRE DBS norMAIMt
Mais le mom'ement ne s'arrêta pas aux frontières mal assurées et provisoires de cette principauté. Det dinriples de Nicodème travaillaient déjà en Moldarie sous le ri'gnc do prinrr Pierrr-I", qui parait avoir été enterré dans le i i - Ncamt. création de cet
hôtes actifs et en «.. . . i> ,„ i" éleva
auprès de la fort. l son nom
on monastère ({ui devint la résidence d'an évéqtM non canonique, tandis qu'un autre, Joseph, le futur Métropolite, exerçait, dans les mêmes conditions, ses fonctions à Suceava. Bistrita. près du nid de monta- gnes de Piatra (de fait: Piatra-Iui-Craciun, Rocber-de> Craciun), puis Moldovita. non loin de Baia, le princi- pal établissement d'Alexandre-le-Bon, appAraissent avant le commencement du xv* siècle.
L'assaut livré par la hiérarchie grecque trouva donc en Moldavie des évèques dr its, rep^ «ts
de la tendance slave, et la Nx. .. resta à •_ > r-
bes ». Sans un plus long combat, ce courant « serbe •• S' aux dépens de ' i ■ A un
< moment même, ^lanli-
e étant devenues très difflciles à cause de la pré- s. fl les Métropoliles molda\ ' ^a-
ri. I <> l'ancien siège iNdgare. • or-
tance avait été accrue par les besoins religieux de la Bosnie, de la nouvelle Herzégovine et des possessions vénitiennes de l'Adriatique.
i.NFLlENCE. Tl »\V/i I ri ».Mi<.«)-li i î ne io-
fluence turque ne devait s'exercer (j; . lard. Elle
est à peine visible au xv* siècle, où commence cepen-
î.int l'envoi à Constantinoplc des jo- - • --"-fs ota-
es et des botars qui devaient Icv ;i ; déjà
ۥ lils d'Eticnne-le-Grand. Alexandre, qui devait y
înourir. puis un fils de ce dernier, le nouvel Etienne,
qui remplaça Pierre Rares, et enfin le fils ulné de ce
ÉLÉMrNTS DE ï-\ CITIUSATIOS ftOUMAlNB 139
der :)•■;■ ,■ . ■ - ■■' F'!-- '■■ •'••;it fait :ti:
Unt.' I>:i; il'" '!'■ . ■'!! . iiU'':ti 1'»:! .ni -ii. ?tru (Jf cr
mêlé de Viztrs, de Padws, de begs, d'agas. d'inter- prèlc» et 'V " s ■ nootéfariitcas », jeunes
chrétiens ^ es dans la clientèle du Sul-
tan, de janis!iaires étroitement enfermés encore dans
Jeu -' re, et de spahis, surtout de sp"'--
og; le faste de leurs richesses féo<i
On T parlait, du reste, le grec et le serbe aussi bien que
le turc de^ ~ "Tarants. Ces princes en rapportèrent,
avec un ]> potir la religion de llslam, dont l'a-
doption ferra- ait l'accès à toutes les faveurs
et à tou4 les a. .^cs, un goàt du luxe oriental en
habit H, en joyaux, en cheraux de prix, que les pays rf« ^t pas er m fo-
rit... ..,., urgent, s.:.. - - -. qui
réunissait les renégats de toutes les races.
Mais ceux qui contribuèrent surtout à modifier dans un sens défavorable les anciennes coutumes roumai- ne s ces Turcs eux-mêmes. Leurs m : ■■'* rares en deçà du Danube, où ils n'avaient pas hs droit de se bâtir des maisons de f»ritrf. et le commerce le phts rémunérateur '' ' '^ " •surtout par les janissaires <ftt la garde ou j venus de Constantinople, c|ui, comme créanciers des princes, • s'établissaient pr • '-"--cment, arrogan!- -•• insolents, dans K-s lU-ux s. Dans la clic ottoiianr s", levaient. ! : :i ' ûna—at. let dea>'
rciiiliiits : i<les Taiiitut - i<;. /.i.itines, qvd, coanac
m;ini-urs •. en étaient arrivés sous Soliman-
le-N!;i^nili'ji;' .!'•:•. avec leurs coUègoes a- hm-hn rt idii's. nuti ^«.uleInent la direction du <. — iiu: -' m' r.'ur de HSsApire. mais aassi la ferme des luiu' !{*. :'iv I '. -rMis <l(i ') résor Impérial: salines, doaa- nc>. If t h M ' X M ' ' ' jntacnzônc fut. dans le troi-
140 HISTOIRK DBS ROUMAINS
si^inc quart du xv* siècle, le personnage le plus res- pecté parmi tous les chrétiens sujets du Sultan; les Patriarches (Pcuméniqufs changeaient à son gré, et sans sa volonté on ne pouvait arriver aux trAncs da- nubiens, ni s'y maintenir: ses lettres, scellée» de l'ai- gle bicéphale de Byzance, étaient le meilleur sauf- conduit pour tous ceux qui avaient quelque faveur 6 demander ou quelque châtiment à éviter. Toute une société remuante de Grecs s'agitait autour de lui, et certains parmi eux venaient faire sous sa protection des afTaires brillantes dans la V'alachie, dans la Molda- vie, sorte de Terre Promise déjà vantée depuis des siècles. La fille de Rares. Chiajna. mariée à Mircea- le-PAtre, et son fils, le prince Pierre, étaient à la dis- position de cette engeance chrétienne du nouvedU Stamboul, qui intriguait, dénonçait, briguait pour ac- croître sa richesse cl son importance. Alors <i Grecs venus sur le Danube à l'époque de la c«i i turque avaient été des prélats, des dignitaires byzan- tins, des membres de l'aristocratie et ii' !-s mili- taires, leurs successeurs furent des i mhIs de toute espèce, des prêteurs d'argent, des agents d'affai- res et des instruments habiles, prêts à toute entreprise rémunératrice, fût-elle criminelle.
Nous ne parlerons que plus tard, en relation avec une autre influence, des Grecs qui. venant des colo- nies italiennes du Levant, apportaient avec l'intelli- gence et l'activité de leur race, une àme plus honnête et des tendances de civilisation plus capables de dévo- loppoment.
Im i.L'ENCES occiDKNTALEs. — Dès le Commencement de leur vie politique, les Roumains avaient rencontré ces représentants de la civilisation occidentale qui fu- rent, non pas les Magyars, annexés bi**ntôt au monde germanique en ce qui concerne les coutumes, les insti-
ÉLÉMENTS DE LA aVIUSATION ROUMAINE 141
tutions, l'art aussi, mais les colons de race gennani- ({ue dans les Carpathes, les Saxons de Transylvanie et les bourgeois allemands de la Galicie. Les premiers furent l'élément le plus actif dans une province jadis purement roumaine, en dehors d'un petit nombre de hongrois soumis aux < iix, de
,_j de Fehérvâr et des (ju...|_- „...urs qui
s'étaient fixés dans le • Pays au-delà des forêts ». Fuis, lorsque k*v ' Ts Teu' - eurent passé la
montagne, i: . . .rent en \ . — comme on l'a
vu, — Câmpulung et donnèrent une population d'arti- s;ins et -^ hands à - " 'la
(uture Ni -, Baia i; < ai ^''**
ment. Quant aux Galiciens, la Moldavie était leur do> maine: ^ ^ ' m leur appnr jue
exclusi\t 1 _ lie la plus an les
marchands allemands se retrouvaient aussi à Jassy, à Roman et dans d'autres villes comm I* ! • : ivs. L'existence de cette population cat; wua
I l'établissement des premiers évèchés latins, à Ârges, i Séretli ' ^'lia, alors que l'évêché moldave de Ba- < au, de 1 n plus récente, était destiné plutr^t à
urveiller, au point de vue spirituel, la population
.,_.!. ^. ,,...,,.,. d'anciens colons hongrois et de réfu- , . . autour des mines de sel. ne fit que déchoir, sans exercer aucune influence sur les paysans roumains qui l'entouraient.
Ces étrangers, auxquels se mêlaient sans cesse les hreux marchands de passage, n'eurent jamais des
.1... hes avec le pays; parasites sans aucun but politi- {Ue. ils empêchèrent la création, chez les Roumains,
'- d'accomplir, au
... - -1- - ,— . -- ... , . lection des boîart.
ûduits souvent h vendre eux-mêmes les produits de ..'iir 1- ri' sous l'égide du prince enfin qui ne dédai- _!i . '. luM iMciit les affaires, un |u*u dr cetff ituvrc
t42 msToiRB un, RCVMAj>rs
dont se glorifiaient les Biembres des communautés urbaines de rOccklent. Renfermés dans leor • droit de Magileboiirg »» indiflérenU k an pays auquel rien ne les attachait. Incapables dans leur iiujifuliie avariée d*élever on seul monument, fût-ce même uae liaiplc égli»e, qui commémorât leur passage — car celle de CAmpulung. où fut enterré en 1300 un « conte saxon ■, n'avait aucune valeur artistique, et la grande église épiM'opale de Baia fut bâtie pur AIcxandre-le-Boo, — ils ne laissèrent pas» sur cette terre, une page dans l'histoire des arts. A une époque ultérieure, où leur décadence était, du reste, complète, ils ne repoussèrent pas les incitations de Jacques iiasilicos, qui, dans l'an- cien centre de vignerons allemands qu'était Cotnari. voulut élever une Toiversité de langue latine en lui donnant pour maîtres des disciples de la Renaissance allemande, des élèves de Mélancliton. A' le les
Arméniens, venus de CulTa par la ont
fondé à Suceava, à Botosani. :i Jassy, à Roman, ces égUses de pierre 'i dants aux bons
Taranul, etc.), alors que ces établissements religieux conserv igéliaires datant du xiv* siècle,
rien IV ug sé)our de ces Allemands, dont
l'intloence en Transylvanie et en Galicie a\'ait été bien
au' ' ■ ces érèchés mé-
ni' . . temps de la Ré-
forme protestante, au point de vue spirituel, ne furent pas soutenus i 's propres sacrifices, les titulaires se faisant rcru \*:\r de^ \'iraires déI>our^'Us d'au-
torité.
Les Dont .. n>s et u'
tienne, allcMi.<:iiie ou mi< ^
des étrangers ne comprenant rien aux usages du ; Un Bernardino Querini, {Kir exemple, passa une gi partie de sa vie au milieu des Moldaves, vers la !:■
ÉtisiEjrra or i-% civilisation roumaine 143
AVI Mfrif, OU i;i j ..,»>i- --,- 1- iA^„i«...
de Pologne et par
sevino, eut une recrudescence rciu u
puisse dire un nm» -•- son admiin-.i.-ki-^'n. .- j ' de donner un cal latin en langue roum
qui fut foriuc à celte etKMfue, ne fut jamais .' i.
Û faudra ultcndre encore un siècle pour que ...le
italien Vitto Piiu/iu donne, dans une forme incorrecte, le premier manuel de ce genre.
Déjà vers la Qn du uv* siècle, des marchands gé-
n<
plus fréquenté, de Suceava, où ils apportaient du poi- vr des dr..
d'il . icate, à
que », ainsi que le demandait EUenne-4e-Grand. Leurs iiji" ' ! -s com{)1
U- .et des >
d'afTaires continuelles, comme banquiers, comme fer- mi ' ' ' ' et en Moldavie: les fi même les parents dc la famille princiére sous Mihnea-le-Turc, dont la mère. -Ti .. , etail •' '^' iM x\ , veuve a
a San-Mafflo de Murano, près de Venise, ou elle con- nut l ^ se. Toute la sor-' •• •' '- '- " - •
eut. ]> e xvr siècle, des
din us «vec les agents des princes v . avec les
e\l!<'^ <t Ir^ prétendants qu'ils souU .....«^i.l de leur
cri-dil il n • t lit pus rare de voir dans leur compagnie d des membres des ambassades
clé........... .. ..V.. ..^yageurs en quête de manuscrits
grecs et de curiosités oricnlalr&. Il est certain (|ue qm "que chose t bavard,
de cts asseœl _. — .: ... ■ i • \i-
144 HliiTOllUI DBS HOt'UAlMS
vacité italienne, pénétra dans les Cours de% princes da- nubiens, surtout par ces femmes habituées, dam un autre milieu, h une vie plus large.
Mais il y eut sur le Danube, vers 1550 et jusque tard dans le siècle suivant, toute une invasion de Grecs et de Levantins, tellement mî^lés entre eux par la ca- maraderie de leurs entreprises et par les mariages, qu'il était souvent impossible de les distinguer. Ils ve- naient de Chio, île restée gôm ' \s son i mie tributaire, de Rhodes, de ■ , , .de Crt peut expliquer leur apparition subite par la perte de l'autonomie chiote. par la conquête turque de Chypre sur les Vénitiens, par la ruine économique de la Crète elle-même. Ils faisaient le commerce du vin de Malvoi- sie: ils colportaient les articles orientaux entre la Tur- quie et la Pologne où ils avaient un grand établisse- ment à Lemberg. Un des leurs. Constantin Corniacte, grand douanier moldave, contribua à la fondation de r « Elglise moldave » de cette ville, où il finit ses jours. Des femmes de Rhodes, où d'ailleurs Mihnea-le-Turc passa son exil, furent princesses de Moldavie, comme l'épouse de Jean-le-Saxon, une Paléologue, et celle de Pierre-le-Boiteux. l'n Vévelli, que devaient massacrer les paysans dans une révolte contre l'exploitation étrangère, fut pendant des années le principal conseil- ler à Jassy.
L'influence polonaise ne saurait être niée; les rela- tion \t trop étroites entre le roy m ' H et la y\' , dont les princes, depuis les > de Rares, prêtèrent plusieurs fois un vain hommage au roi de Pologne, pour qu'il n'y eût pas r ' ' - de coutumes, où la principauté était la < lais cette influence se borna d'abord seulement à la vie so- ciale de l'aristocratie moldave qui commençait k se former; le fils du vieux Lapusneanu, Hogdan, maria
ÉLÉMENTS DE LA CIVIUSATION ROUMAINE 145
«es sœurs en Pologne, ainsi que le fit pour ses filles son successeur en 1595. Jérémie Movila. Bogdan. les Mo- vlla. !• ^ it non ^ it des ir
des ne!-.- , . mais de- -.:_.cns du i_....
où ils avaient acquis des terres pour y chercher un abri <' ' contre les n* turqu T n,r
Stroici. ^ lercha le pr»; !-thograp; • ic
pour le roumain, signait même, comme chancelier, dans les <î" ■ -
Il n'y a pa _ ^ _ . , .
Moldavie à cette époque, lignes effilées, particulière- mr ' " \'untes. qui ne révèlent une influence latine, tr.. par la Pologne.
I! ne faut pas oublier non plus ces prétendants au IrAne, qui. pendant tout le cours de ce xvi* siècle, tra- versèrent l'Europe, visitant les villes, auxquelles ils demandaient des subsides, et se présentant devant les princes pour leur exposer, pièces en main, qu'il n'y a qu'une seule légitimité dynastique, la leur. L'Italie, la France d'Henri III et d'Henri IV, les princes souverains de l'Allemagne, même l'Angleterre d'Elisabeth, l'Espa- gne, le Danemark, les connurent, sans parler de la Hongrie et des pays de l'Empire, qui furent pendant longtemps les témoins de leurs misères et de leurs illusions. Lorsqu'ils ne réunissaient pas des haîdoucs hongrois ou des troupes fi -^iers pour risquc
coup de main contre 1' « u ....... leur • de leur « i.!...
tage • et pour périr au bout de leur folle tentative ou |>< r dans leur abri, ils recourj
G' , néper. Ces auxiliaires ûdèlc^
rent ù la Moldavie un vaillant prince dans la personne d* î'otcoava; i! était destiné k monrir n ' it
d' > -> après sur l'échafaud k Lemberg. m l'^
la vengeance turque servie par la lAcheté du hongrois r? <)i de Pologne, et leurs bandes
(1- ^ fois pour opposer au paisi-
146 HISTOIRI DIS ROUMAINS
ble Pierre-le-Ik)iteux des concurrents guerriers que le pays appelait de ses \-tvux. Mais beaucoup d'autres s'en allnient en quémandant, à force de cor- "— -* nu- près de leurs cousins de l'Occident, un • na-
tique à la Porte. Si la plupart échouèrent avant même d'arriver à Constantinople. un prétendant de cette der- nière catégorie, venu de l'Occident. IMcrre Cercel. fut pendant deux ans prince de Valachie, grâce à l'inter- vention persistante de Germigny. ambassadeur de i'^rance auprès du Sultan. Ancien " mignon <* de la cour corrompue des Valois, dont les concrlti poétiques conçus dans le meilleur style toscan avaient attiré l'attention de Catherine de Médicis. Pierre Cercel. beau jeune homme aux longues boucles noires et au regard rêveur, ne se borna pas à envoyer à son ami l'ambassadeur son portrait accompagné de riches pré- >: il éleva un palais h T ■ de l'église
; . i.icière qu'il releva, et atli .1 . -, ui des Ita-
liens beaux parleurs, dont il attendait peut-être l'éloge d'un long règne j)r " ptif des Hongrois de
Transylvanie, qui le . '-nt, il laissa, non seu-
lement le souvenir des modes étrangères qv'il avait ;i^ ' ^ (il portail, comme Henri III, des boucles <i , d'où son surnom de Cercel, mais aussi des
beaux canons de bronze, marqués de l'aigle valaque, dont on a retrouvé un fragment.
Toutes ces influences n'auraient qu'un intérêt de curiosité, si les Roumains n'avaient pas été capables de les fondre dans une nouvelle r' '" ' ^ "zne, comme produit unique du mélange 1! • n-
taux a\'ec les éléments occidentaux, sur un fond ar- chaïque r- --T 1, (le l'étude la plus attentive.
Le m* o proiluisit d'at>ord dans le domaine
politique, puis dans celui de l'art, où des caractères nouveaux apparaissent dès le xv* siècle.
CHAPITRE MU
Caractère de la civilisation roumaine au x/' siède
La CJVIMSATIOM ROUMAIHB AU XV* ET AL' XVI* SIÈCLES.
- Le» pobufs pouTiQi es. — AU U^le de la vie politi- ,.ir. ...» I,. ,.r/,.,-.. iout co ajoutant à son nom propre le ■ ode (dérivé du slave Voda), il reste j>oui les ^u-iiN un d(uun. 11 a gardé en grande partie l'ancien caractère populaire de son autorité. S'il a une -ité où il réside d'ordinaire: T&rgoviste, puis Buca- ir la Valachie. Suceava puis Jassy, pour la ._. ■:, il traverse chaque année, surtout pendant :.> priotemps et l'été, tout le pays, s'arrétant de place l'iacc |»our ^' " ice
plaignants, i; au-
tres moyens que ceux d'une éloquence naturelle. Par- ti a son ■ ■ T*' '.'-Grand, à lui en Lu ar commémo- rer set victoires), et. dans son voisinage immédiat, un !Uodcsle palais de pierre. Le Fi '^ : lUS t^ista, en I.'>89, à une scène dr l>a- reille il celle qui se rattache au souvenir de saint Lottis: '- Hcade «. le bon j- • ' • ;: fut V.. r • abeille-ri . » t chroni<)ue. écoule d'une oreiite attentive et bten-
» iiLinte les doléanrt" ■•■ •' ■■ tout en s'age-
mjuilLuit de\aul S;i sa, car le titre
148 IIISTOIIIB DU ROUMAINS
impérial s'est conservé — ses sujets le tutoient comme ils le font pour le bon Dieu lui-même dans leurs prié- res. Chaque jour, fi dvs heures flxéen par la coutume, le matin et l'aprcs-midi, les procès sont ainsi sommai- rement jugés par le chef do pays, qui est surtout le chef des paysans, ses meilleurs collab' mili-
taires, où se recrute aussi la classe, sou ^ luuvée
par les guerres, des boîars. L'àme paysanne revit aussi dans les lettres où Pierre Rares, avec des accents d'une passion sauvage, menace les rebelles saxons d'être tués et écartelés, s'ils refusent de se soumettre. Cette <> Nfajesté » populaire a cependant le droit de confirmer tout changement de propriété; tout droit dérive de lui; il fait des donations; il confisque les terres des traîtres; tout contrat, pour être valable, doit être soumis à sa ratification; le droit de vie et de mort lui appartient, et il en use largement, sans que jamais le suzerain turc soit intervenu pour reviser ses sentences aussitôt exécutées. Il n'y a jamais eu d'au- tres monnaies que ses « aspres », ses <• gros » d'ar- gent et ses sous de cuivre; les revenus des douanes, des salines, les impôts payés par les étrangers lui appartiennent en propre: ils sont versés dans sa « Chambre », alors que la Vestiarie ou Trésor de l'Etat, a d'autres sources. Son intervention directe est néces- saire pour tout acte de la vie publique, qu'il résume, pour ainsi dire, dans sa personne. C'est bien 1' « auto- crate • . qui prend avec orgueil ce litre byzantin dès les premiers actes émanés de sa clumcellerie, organisée selon les normes de Byzance. Lorsqu'il élève un mo- nastère, une église, le peintre reproduira sur les murs traits et ceux des membres de sa famille dans le unie des Césars, qu'avait porté Constantin-le- Grand, patron de la religion officielle, et les tètes aux longues ^ ' ■ ■ '.s de I;> ne
royale. L< : u i ] |w s est touj rit
LA CtVIUSATION ROUMAINE AU Xf SitCLE 149
en lettres de pourpre au bas des diplômes. Lors de la nomination d'un Voévode à Constantinople. il jette à un ' qui n'est pas le sien, la monnaie dont
étai digues à cette occasion les basileis, ot les
cérémonies ont un caractère absolument impérial.
C'est du reste en Empereurs qu'ils sont invoqués pur tous les moines de l'Orient, qui attendent leur pitance de la libéralité roumaine. Ce rôle leur est attri- bué aussi par les chronographes slavons des Balcans. qui. après avoir établi la série des < autocrates >• appar- tenant aux « quatre monarchies ». racontent esexploit.s accomplis par les princes danubiens, de vrais Tzars à la suite des Asénides et de Douchane.
Ils en sont fiers, les Voévodes de Valachic et de Mol- dave, et ils ne négligent rien pour entretenir cette opinion et maintenir ce prestige. Leur Cour est ou- verte à tous le*; s des Balcans: on vit dans leur suite, après le ^ : . lant bulgare Alexandre, les der- niers des Brancovitsch et les héritiers errants de l'H- I.a visite des w ' ' ' «nts, dev reux de la chrct tout celle des Patriarches de Constantinople en quête d'au- mônes étaient comme l'accomplissement d'un devoir su| s'agit de réparer les cou- vents du Mont Athos. d'y élever des fortifications. d*y ajouter des tours, lî u vêler les icônes couverte» d'argent, s'il faut d contre l'avidité turque les Météores que sont les monastères suspendus de la The "'-^ - ■ ^^rusalem a l>esoln d'un secours, ces suc- ces^ .. lies des empereurs « pieux et aimant le Christ » seront toujours prêts à sacrifier leurs tré- sors. Dans sa détresse suprême, k la fin du xvi* siècle. l'Œcuménique se réfugia dans U maison même des agents sa Constantinople.
I-a cr. ..on grecque végète encore sur les lieux
qui la %irent naître et se développer dans sa forme an-
11
150 HISTOIRB DIS ROOMAINS
ricnne. Celle du inonde »lave était cependant restée «in» abri; len rontinuatrurn danubiens de l'impéria- Itune balcaniquc s'empressèrent de la recueillir. Les moines copient activement dans des couvents de let- tres, comme Tismana ou Histrita. rn OIténic. comme Neamt et Futna. fondation du grand Etienne, en Mol- davie, des livres liturf(iques. des traités de morale et de t' " ' s de IT- des no-
mo. iiYUintin* pages de
chronique universelle, à côté du bref récit slavon des exploits acconii raière presse ru ;
Mihnea I** par un moine du Monténégro. Macarius, devenu Mr! "U- de Valachii*. donna de beaux livres
slavons dv- u\ ortlio<Ioxes de cette langue, et il
en fut de même pour toute la série des publications va- laques du XVI* siècle (1).
Ce paysan couronne et vêtu de pourpre, qui écoute dans l'église, sous le dais portant les armes du pays,
les litanies slavones et s'incline Ir '- -nt devant le
Métropolite local ou devant le Piii . de passage
qui l'encense, ce vassal des Turcs, qui peuvent le rap- peler à la Porte pour répondre aux accusations de ses ennemis et rendre compte de sa gestion, n'est pas cependant, comme les princes de l'Ibérie, restés indé- pendants sous la sauvegarde des hautes montagnes du Caucase, un dynaste oriental, faible reflet de la splendeur byzantine d'autrefois. L'Occident, avec le- quel, jusqu'à Venise, à Danzig. en Angleterre, il fait le commerce et dont les éTénenients forment sa pré- occupation continuelle, a contribué lui aussi à son caractère complexe, par cette vivacité innovatrice qui l'empêche de s'immobiliser dans les anciomes formes
(1) Voy. J. Biaiiu rt Ncrva Hodos, Bitfiiogrn/ia romanetuca otehe; étxtx volomes.
U\ CIVILISATION ROIMAINE AU XY* StACLE lôl
1!. (ù>mme ces anciens agrie. et plus que 9t% voisins de l'IvAt. rapidement alanguis, le» rois de Po> ' *v' . ■ ;» combu!! "me
, I aux Tui in-
terdit aux Valaques d'abord, toute expédition sans ordre im; ' ' re tombale d'Arges représente
Kadu (1 .il, le manteau soulevé par la
rapiditc- de l'attaque et la masse d'armes à la main. ! ' lite n'avait jamais réussi à décourager Htienne-
:. qui. ainsi que le dit un panégyriste posté- rieur, étant vaincu, s'élevait uu-<lessus de son vain-
■■• ur •; le niêine • re indomptable distingua
-e Rares, qui r : dédaigneusement au roi
^ne, fier du succt-s d'Obertyn. qu'il ne recon-
;;.... . w.ume vainqueur que Dieu seul. Ces princes de
la guerre, que rappelle le sens même du titre de Voé-
jamais quitté la cotte de inaille des Croi-
.,^. ,>w.:c déjà Mircea l'Ancien dans la fresque de
(:4i/ia. et l'épée qu'avait laissée choir, dans sa suprême
. -Terrible devait cire bien-
. - . -. -. -- ,-. -- .. i-:ius«' «!«• la ('rt)i\. u.jr le
Valaque Michel-le-Hravt
'é dit du prit! r rj.
>ont d'ori^ujf (;;..•;;,,■: . M. V ,.!u^ _ et des hôtes, rien d'essentiel ne les distingue des paysans; bien que le V(»év<>de It i - • ^^ droit sur la
dhue, iK n'en sont pas Cl. s. Ils n'ont pas
de blason, employant seulement des caniées acquis par hasard pour sceller les actes aQxqvcl» Ua partici- peut. Les noms de famille toot «neore 1res rares: chacun porte, sinon la simple meaiion de la dignité M' ' ' ': \ du moins un surnom r oa la
11 nom de son père. Il n'y ;i >ir dans
le vrai sens du mot, le Voévode étant entouré unique- ment de sa famille et de ses mercenaires, les curteni
152 iiiSToini: ur% nouMAiN^
(lu soldr s'appelle ji'li. ilijMi II du nom); plus tard uiism. ^^uitwut tu . contre les étrangers de la garde, des Hongrois de Transylvanie, des Polonais (sous la dynastie des Mo- vila), des Allemands et même, pendant le règne de Jacques Bastlicos. des Français, comme Roussel ou Jean de Revelles. Le boïar habite à la rampa{;ne. il communie avec ses paysans dans l'église qu'il a fait élever à ses frais et, lorsque les signaux de feu sur la montagne annoncent un invasion, il réunit les guer- riers rustiques sous son drapeau de capitaine.
Ce groupe de chevaliers jouissant de privilèges et maîtres des terres de donations se renouvelle sans cesse. Non seulement l'hérédité n'existait pas: mais les charges variaient constamment: le prince conservait le droit de tout changer, de tout bou- leverser selon son bon plaisir, bien que. au début, le témoignage des principaux boîars fût exigé par les Polonais pour garantir les engagements d'un Voévode encore incertain. Tel descendant d'un grand boïar re- cueillera seulement une partie de ses terres, et ses petits-fils se perdront parmi les razcsi (de raza, rayon), co-partageants de l'héritage. En échange, jusqu'au xvr siècle encore, le mérite d'un guerrier pouvait le faire entrer dans les rangs de cette classe active qui n'avait rien de la flère rigidité d'une aristocratie pré- occupée de son arbre gt'i [ue et élevée dans la conviction qu'elle est sii^ r aux simples tradi- tions du peuple, car la plupart de ces nobles ne sa- v.i' " I 'ire.
aie avait cependant donné aux boiars. avec les vêtements de luxe des Constantinopo- litains, leur propension aux intrigues. La camaraderie avec les (irecs, toujours occupés à renverser quel- qu'un, sinon à se faire payer leur appui, ne fut pas san> accroître le nombre des complots et à rafHner le
LA CJVII.tS*TTON novw^TVE *r xV sifcci.E 153
■>j^. tr urs dénoili i.it MHi>-, a ;i[.'.iu)iir rctt»* ii; i j-
mitive qui avait soutenu contre l'étranger ne
aristocratie. Le» guerriers de Pierre Rares, qui regret- taie-nt déjà d'avoir trahi un maître trop impérieux, tuèrent dan<i son palais P3tienne Lacusta parce qu'il avait consenti au dépt'cemenl du territoire moldave, puis ils se réunirent autour d'un des leurs, Alexandre ^iomea, pour en faire le chef de la révolte. Mais, bien -it gardé leurs vertus militaires, ces botars
;it plus désormais avec la même énerr*'*» "•
Lapusneanu contre le «« Despote », ni ce « Dc^; '>ntre Lapusneanu; ils ab.* rent à son soil le
j« une Bogdan, revenu avec u née polonaise, et il
fallut que Jean-le-Terrible demandât le concours des
"<, la d» de la , ip auquel . lomba. Désormais, on s*acr< . de 1* » abeille-reine sans '1 » et l'on ne sut même pas résister aux abus a Aaron. Kn même temps, les boîars cessaient d'être les ca- marades de leurs paysans. L'Occid' «it, par la Transylvanie et la Pologne, «i to- cratie féodale qu'ils s'empressèrent de sifivre. Ces ' *' ' Tiats hongrois, ces citoyens de hes étofTes, d'une coupe nou- velle, recherchaient des distractions et des délasse- ments que leur*; - • '— . - -i _^ n'avalent jamais
connus: ils se d. t de la vie de leur
propre pays. Mais, ambitionnant d'aller de pair avec '*es voisins même en ce qui concerne la vie de l'esprit, n les voit employant leurs années d'exil à faire suixTe I leurs fils les cours des écoles latines, en opposition .ivec l'ancienne civilisation slavone, qui avait •■•-> l'ouvre et l'apanage des moines.
A l'époque d'Ktienne-le-(irand. les paysans libres
f;li^•nf I;i fori'i- \i\e dU paVS | la vi""*nir»» a\:«it .'••.'•
t&4 iiisToiiiB on nouHAtxs
i'héc le plus souvent par l'essor et l'Initiailre de
ers guerriers simples, tout aus&i résistants rumme fan- tassins que hurdis comme ravaliers. Ia: prince les fai- sait a^isembler une fois par an pour inspecter leur chc> val et leurs armes. Après le (IcHastrc de Bartioieni. une nouvelle noblesse avait surgi de leurs ranga.
Il y avait des serfs, fjuc les Valaqves appelaient des ramd/ii, simples « Roumains «>, sans qualité so- ciale aucune, et les "^^ ' s: des vecini, des ■ voi- sins », pareils, en ce /i nccrne le nom mssi bien que la situation, aux « parèques » b>'zantias; c'étaient li !>partenant très souvent à une antre
r.i s de guerre ruthènes. émigrés tzekler.
fuyant le servage des princes transylvains, ou colons *•! ■ ■ 's boiars sur une tcn ' ({uelle le
p< i;dt aucun droit. \ \ ai des n«^'
avec lesquels ris frayaient au-delà des frontières, les boiars du xvi* siècle voulurent rabaisser k cette condi- tion inférieure la grande masse des paysans, libre jusqu'alors. Les serfs de Pologne étaient là ponr mon- trer quel profit on peut tirer d'une classe rurale ré- duite à l'esclavage, et l'exemple fourni par cette terre d'oppression qu'était la Transylvanie n'était pas moins alléchant.
Déjà une phase plus avancée de la vie économique avait été introduite par un commerce très actif, auquel les paysans, habitués au labeur domestique et aux simples trocs éventuels, étaient restés étrangers. Bien- tôt on leur demanda de payer en argent t t leur part du tribut, et, comme ils n'avaient pu . > v . .4rgent. ils vendirent pour quelques centaines d'nspres leur part à l'héritage de l'ancêtre. Pour sceller leur sort, il ne restait plus qu'à les enchaîner par un lien légal au champ qui déjà ne leur appartenait plus et qu'ils auraient préféré abandonner, au grand domrauL l'acheteur. Fn ir)9ri. Mirhel-Ie-Iîrav»-. menaré n:!
t^ l,l> ILJSA I lU.N IllJl. aiAI.M^ ÀL
Turcs du Cirand-Vizir -nvoya, di;.s ic mois de
mai. des clercs et dt*^ ^ .^ en Transylvanie pour
demander l'appui du prince Si^ismond Bàthory; ce« dé! clause f
réf i>aysans '1 .
ter leur ancienne propriété. Cet abaissement de la
cl» ation des Roumains
un uiger à leurs tradi-
tions nationales; mais d'autre part, elle était dominée par lu '' prince habitué U <I
sans ai> < de la personne et d<
de tous ses sujets.
Art boumain du xt* et ou xvi* siècles. — Le se- cond domaine où se fixa, dès le début de l'époque mo- derne, et au lendemain même de lu création des prin- cipautés, l'originalité de la race roumaine, fut celui de l'art.
La tradition indigène était incapable de se dévelop- per dans des formes supérieures. C'était un art domes- tique, casan '•utantpli des racines plu- unes et i- ^ con- servé jusqu'à nos jours sans avoir accompli d'autre évoluti' ■ récente* vers le n . goût, li >e riche apport de > avec celui de l'Occident. Les Roiimains surent se tirer de ' '" "''urope une nou- vel, r..'
Si Saint-Nicolas d'Arges oITre des ressemblances avec les c^' Transylvanie où '
de défeu-sr .iffe l'édifice r<
la cathédrale du tite Hyacinthe, dans cette
même vil!.. ; ' - ,.- jj,^^ les<|uels les
briques tn ^ rondes encas-
trées dans ie ciment, avec ses coupoles basses et ses trois lignes de colonnes qui la partagent en longueur.
156 HISTOIRE DIS nOUMAIMS
le type des églises de Salonique. Les plus ai^ bâtisses en pierre élevées dans TOlténie soi fluence serbe, telle qu'elle se présentait k la fin du xiv* sièdc sous l'influence de l'Athos. n'offre, comme Vo- dita, que des ruines informes ou, comme Tismana» qu'un lourd édifice plusieurs fois refait et aggloméré de détails postiches. On ne connaît pas davantage la forme primitive de la grande église de Cozia, transformée vers la fin du xvii* siècle, à l'époque du riche restaurateur que fut le prince Constantin Brâncoveanu.
L'œuvre pieuse de ce dernier a presque partout anéanti les traces d'un passé plus simple et moins fixé dans ses éléments constitutifs. Nfais il est certain que tout le xv* siècle se passa sans que la principauté valaque, qui avait dû employer dès cette éi>oque des artisans indigènes pour continuer les traditions étran- gères, eût réussi à trouver une forme qui. tout en tirant parti des enseignements variés, les eût confon- dus dans une nouvelle unité harmonieuse. L'église de Dealu, sur la colline au-dessus de Târgoviste, do- minant le cours de la lalomita, est un parallélogramme de pierres carrées, surplombé de deux tours et offrant comme seul ornement des broderies et des inscriptions de style vénitien semblables aux vit' ùera
livres imprimés en Valachie sous l.i ^ aca-
rius, l'élève monténégrin de Venfse. Quant au célèbre monastère d'Arges, bâti par Neagoe, dont la femme, Militza, était la fille du despote serbe Jean Branco- vitsch, cet édifice, refait sur les ruines de l'ancien par un architecte français de l'école de Viollet-le-Duc, correspond au même type, légèrement arrondi sur les côtés, dans le choeur réservé aux fidèles et surmonté de quatre tours, dont les deux premières, en face, s'ap- puient sur douze fortes colonnes de marbre. Les dé- tails, dus au ciseau d'un maître venu de Transylvanie, sont empruntés, dans leur richesse et même dans ce
IJi ClVlLISA-nOS BOCMAnnE AC XV* SltCLT. 157
cara I de la peinture, dor et d'azur, qui les
recou inmencement. à cet art nouveau, tout
!e combinaisons ingénieuses, de fines broderies élé- gantes, qui relevaient la monotonie architecturale des mosquées turques.
Maigre les beautés sporadiques de l'art, ce n'est pas en Valachie que pouvait se former le style roumain. Il devait naître en Mo]da\ne, à l'époque heureuse d'Etienne-le-Grand. Aucun de ses prédécesseurs n'a laissé un monument en pierre qui soit venu jusqu'à nous, bien que sans doute l'ancien couvent d'Alexan- dre-le-Bon k Nfoldo>ita et celui do même prince à Bistrita, où l'on voit encore son tombeau, aux larges fleurons gothiques, aient été sans doute d'une cons- truction plus solide. Etienne fut même le premier à faire poser des pierres tombales, aussi bien à Bistrita qu'à Neamt et à Radauti, sur les lieux où la tradition mon indiquait des sépultures princiêres. Ce-
pend. . . . - ce moment, la Pologne envoyait en Mol- davie des artistes, qui rencontraient ceux de la Tran- anie saxonne et des peintres venant de l'Orient, ! <• leur sobre manière traditionnelle de représenter, dans leurs attitudes figées, les saints hiératiques de l'orthodoxie.
Les nombreuses églises d'Etienne offrent ça et là des divergences. Tel édifice ne porte aucune tour (Reu- seni. Bor * " 'rs, paraît avoir été annexé un
portail u- Ole étage (églises de Mirauti,
l'arhauti. BalinestiK Mais un type général se dégage . ,^ :„*i.. ,._._„ , -: .„i„i^. çt occidentales, qui donne une
architecture moldave de cette que: il devint, tellement elle était appropriée au . l'architecture générale roumaine jusque vers la lié du siècle passé.
La forme en croix, les proportions modestes conve- -vV-nt ù une église destinée aux seuls moines, la dis-
15S atSTOlBK DES noUMAIMS
tribulion intérieure: pièce d'entrée, proaaos, autel, sont dus au Mont Atlios où l'on trouve des constructions plus récentes qui ont le mèm - :i~:-t. La tour qui se détache d'un niouvoincnl si .. ^t
cependant bien occidentale, de même que le rol)ust clocher, pris dans le mur d'enceinte, et dont la vusU porte donne accès dans la cour du monastère, clocher qui rappelle les constructions militaires et religieuses de la Transylvanie saxonne. Les ornements linéaires du gothique le plus récent, qui encadrent la porte, les fenêtres, dont certaines, sur la façade, sont d'un beau caractère lleuri. sont eniprui^'*-^ -«mv M1. mands de Hongrie.
Eln ne considérant que ces UctaiLs, l'cgiisc moldave parait donc une copie de celles qui, au-delà des Car- pathes, désignent parfois la place où le grand Ilunyady remporta des victoires sur les Turcs <' -,
par exemple, ou celle de Feleac). Si i .. , is
Tintérieur, dans le sombre intérieur humide, sur le> quel se j»; He des rayons r tr ies
fenêtres ci rouve la même *„ :iyrai»-
tine que siir n'importe quel autre point du domaine de l'orthodoxie. Les murs sont r- i-
ture — conservée à Papauli, comp ^ is
la ville de Botosani, à Dobrovat. dans le district de Vasluiu, — où se mêle le ton <: ' "' ' '-s
verts profonds, des rouges eflTi*' <-
liers de figures et de scènes se poursuivant dans l'ordre fixé par un code inviuiabée. Au fond, l'iconostase de bois doré, comprenant, dans plusieurs registres, au- dessus des portes de l'autel, les images principales, est travaillé par des mains d'une infatigable piété, avec ses fleurs variées, ses fruits en plein développe- ment, ses rameaux enchevêtrés d'une manière indr- chillcable, ses figures de lions et de griffons. On a abandonné l'nsage byzantin du xiv* siècle qui. comme
IJV CIVIU8ATIOK nOVMAIKE AV XV* SIÈCLE 139
danft la < ^V^ni- Tes Choms » de ConsUBtinople. place.
dans l >e fMinctère •> d'Arges, le |»artrait du
iortail; il figure, «Tec toota aa
„ ,. jricur du prooaot, au o&té 4i«it.
Une belle inscription, dont les lettres cyrilliques ont, de xnéin 'li ornent les tombe» i tout à !.• ,. ^ nrplacc ce portrait u rééilice. Cette entrée, au lien d'être de face, est pra- ^énéralemeai à droite, pour qu'an pénètre en- ;>ar le gnnd portail ogival, dans le pronaoa. Il y a cependami, outre ce mélange caractéristique. ùan ' I rien ne Tient aâgnaler la ^venilé. poor- taiiv lie, de Tinapiration. ée» élémenla dus à lu pensée créatrice des architectes du grand prince. Re- gardez d'abord ce toit de bardeaux de bois qui ne re- couvre pas d'une seule masse morte l'édifice, mais qui semble te poursuivre dans tous ses détails, dans • — I... ^^..i;. (jç gyn corps d'un -doux mouvement de vie et d'amour. On ne le trouvera nulle I' urs que dans ce pays de pkiiea abon- dantes. ..i.-. ...blées )uir les grandes forêts qui entott- rent le cxiuvent, et de lourdes neiges hivemales. Au milieu, une leur qui s'élève entre les lenSles qui la ' ' tn tour repose sur un double appui de poh its l'un dans l'autre, qui est une des mêmes architectes, anasi so- „ n'y a pas encore de pdninre exté- rieure, mais l'aspect des murs est varié par la «liffé- rence de ton entre les grises fondations de pierres mtâ s'élèvent jusqu'à un Imn quart de la hautanr et les contreforts qui appuient l'édifice, entre les différents étages, vivement colorés, de briques émaillées. qui se succèdent montant vers la toiture, entre les absiden pleines d'ombre qu'elles encadrent et le miiilllliiiil
*^. bleos. bruns. •iiieuse des cou-
160 NISTOIRB DES ROCMAIXS
Ieur«. aux points où se touchent les arcs et surtout sur fa ligne bordant le toit et sur tout le dessin, corres- pondant en petit h celui de l'église elle-même, de la petite tour flne couronnant riKlifice. Il faut ajouter \e% broderies à la manière de Byzancc: rideaux d':n ' couvertures de tombeaux, présentant les naïfs pu. traits des donateurs, les objets en métal: ciboires cise- lés, ostensoirs ornés de bas-reliefs, croix de bois tinc- roent travaillées, à la tige d'argent, selon le tv-pe de l'Athos, en un mot tout ce qui vivifia à un certain moment les instincts artistiques de la race.
Ce style, qui, à l'époque même d'Etienne-le-Grand, avait trouvé son plus complet développement dans l'église du couvent de Putna, on le fondateur fut enterré en 1504, distingue aussi les bâtisses des prin- ces du xvr siècle et surtout de Pierre Rares, d'Alexan- dre Lapusnennu et de Pierre-le-Fioiteux, ceux dont !<' patronat fut plus large et plus actif. Dans les trois grands monastères qu'édifia la piété de ces princes: à Pobrata, où Pierre et plus tard sa femme Ht! Brancovitsch furent ensevelis, à Slatina, qui cons- les restes d'Alexandre, tyran aussi cruel que dévot; à Galata, on constate des innovations: l'extérieur des murs est recouvert déjà de peintures d'un style doux, se détachant sur un fond d'azur; à Galata, on a osé sur- monter l'édifice de deux tours qui se suivent. Avant la fin du siècle, la famille des Movila, dont deux frères, Jéréroie et Siméon, régnèrent, alors que le troisi» Hi-'. Georges, fut, pendant de longues années. Métropolite de Moldavie, donna à l'art roumain un autre de ses plus grands monuments, le monastère de Sucevita (en Buco\ine), dont les belles peintures extérieures, sur un fond vert, font l'admiration des connaisseurs. La tradition sera continuée dans cette principauté la fondation, datant d'environ ItilO, du .Métropo...- Anastase Crimca, lui-même un enlumineur de talent.
LA CIVIUSATION ROUMAINE AU XV* SliCtfi 161
& Dragomirna, et par celle de son prince, Etienne Tomsa, à Solca. dans cette même Buco\ine annexée pius tard par rAutriche, par les quelques églises de .T;ivs iiventdeBârn '< la
luun , ; 'parenté aux on
Harnowski — Roumain de sang, mais, comme tant (! ' a p<rfonais — et enfin pai ' 'V de
i evés dans cette même ( lia
et les Trois Hiérarques, dont le dernier, tout couvert de sculptures décoratives d'un caractère oriental, a été recopié ii noire époque sur l'original par le même réparateur attitré des églises roumaines.
Ce style moldave s'imposa à la Valachie, grâce aussi à l'inlluence exercée par le mariage de la fille de Pierre Rares dans cette autre principauté, et l'ancien carré de pierres, plutôt bas et orné de peintures clair- iKrmées, fut remplacé par l'élégant édifice, se dévelop- (>ant en hauteur et tout tapissé d'images, que la Mol- davie avait créé. Telle cette petite égHse du cimetière de Cozia qui n'a rien perdu de ses caractères dis- tinctifs. Vn peu plus tard, les architectob valaque^. tout en cherchant dans l'ancien système byzantin des briques placées de biais et dans l'alternance de la bri- que ordinaire avet- les pierres rondes confondues dans le ciment, un remplacement pour le difficile re^'éte- ment des peintures extérieures, placèrent devant la > «'-e un léger péri " '' les
( ii\ chapiteaux s< . ma-
tion, qui ajoutait essentiellement à l'élégance de l'édi- flce. fut adoptée d'une manière définitive, et on la ren- contre désormais dans tous les édifices religieux va- laques jusqu'à l'époque d'activés réparations et re- * ns que furent les réffkt* de Mathieu Basa- t>54) et de Bràneoresnn (I6S8-17I4).
L'n puissant essor d'originalité se produisit aussi à la même époque dans l'art du livre. De» numosciits
i§2 MrsToim oss hoomains
iiUrroat de NeamU écrits sur parchemin et sur papier, sons Im niccMSCurs d'Alcxandre-le-Bon et surtout sous F 'rrand. sont parmi 1rs plus beaux
qu'ait .-- art byzantin. Des fronUs|Mci's d'un
art délicat les ornent, et l'on rencontre même des por- traits de princes, des images de aaiaÉs d'une technique fine. H j anra un progrès inceunai dmui ce domaine jusqu'à la fin du xvii* siècle. Quant aux Urres impri- més en V V d'abord, puis en Tm; BrMOV-Kr< . k Szasz-Sebes et à (>. p«r un diacre exilé, Coresi, et par ses disciples et con- currents, ils conservent, surtout ceux qui parurent dans la principauté. la bonne tratlition artistique de Macarius.
C'était tout le il. «
l'artiste; s'il est «j
princesse valaque, fille de Chiajna, que voulait épou- ser le « Despote 'Vive, cl à la m " 'u tableau mural, rej» mt le combiil lequel ce même aventurier arracha la couronne à Al( < I^pusneanu, il faut y voir, probablement, 1*4 1 ir quelque maître étranger qui n'était pas lié par les mêmes restrictions.
Dést'TS DE LA LiTrÉJUTURE Roi'MAiNE. — Pour avotr aussi une Mre, il fallait une laiu ^>.
dès le com ^menl du xV siède. u.. . n
du Nord-Est de la Transylvanie ou du Marmoros voisin, influencé p«r la pr< dans ces régions, donna
Ecritures, qui s'est conservée ^ manuscrits dits
de Voronet (Actes ia (Psautier),
elle ne fut pas ad I ^ ' i'ortliodoxie
dominante. On se serv ondant du roumain pour
des ébaaehes de i '"s iastnwlAoaa d'am-
bassadeurs, des i . des BoMoet person-
LA CIVIUSATIOK BOUMAIKB AU XT* SIÈCLE 163
nelles, des mémoires à l'usage du prince el des boîara, des lettres privées, et même pour des gloses en marge des r riété« qui devaient être rédigées
dans ' ^- i- urrespondait en Orient au latin
des Occidentaux. Nous avons trouvé des manuscrits r*-' xvr siècle, >' es même
di (ians lesqveJ^ on lettres
suit le texte aUivon à Tencre, l'on étant pour la lecture
■•l l'autre :>■ Lir î'offioe.
gu.tiid I w .;.ie Coresi te mit à publier, outre son Evangtilc de 1561, des ouvrages religieux en roumain, ou en * ' n. d'après les ancit ' '<s
qu'il .. i légèrement et gaU' .t,
M n'obéissait pas seulement au désir de donner en lar-"- ••■'•- l'Ecriture et ses commentaires — • à l'i. s\ons qui avaient publié dès 1541 un
catliéchisme roumain de propagande ùk Sibiiu-Her- maïuistadt, — ni de fournir de livres liturgiques la nouvelle église calvine qui s'était formée en Transyl- vanie dès 1560, sous la protection impérieuse de l'Etat (1); il obéissait aussi à un besoin général de lec- ture qui avait saisi la société roumaine entière et que le slavon, généralement inconnu même aux prêtres, ne pouvait pas satisfaire. On en a la preuve dans ces
rsions. restées en manuscrit, des Miracles de sainte ]'. . de certaines Nies de Saints, surtout, à ce
qu .. ....ait, des saints guerriers, et de la légende
d*Âlexandre-le-(îranU, qui fut traduite en roumain, p») ■ i\ même temps, d'après un texte
Si . .
Or, si, à l'époque d'Etienne-Je-Grand. la Bible pou- vait inspirer ' d'humilité qu'elle attribuait au roi David, si i inographes impériaux amenaient
notre • Hintmirt et Mommtalmê éê Tnmafflumnim «f
. I. p. ltf« rt «ulT.
164 HISTOIR£ OBS ROl'MAINS
Neagoe à écrire, pour l'éducation de son (Us Théodose, un manuel du prince, dans lequel on retrouve aussi des prtkeptes originaux, que l'auteur avait tirés de sa propre expérience sur les relation:» avec les Turc* et les rapports avec les boîars, d'autre part, les réctts de combats et d'aventures si nombreux dan« le do- maine de la fable, devaient plaire à cette classe aris- tocratique en plein développement et aux princes nés dans ce milieu agité et leur donner soif d'accomplir des actions d'éclat, au moment où la fureur sacrée des croisades reprenait l'Europe CD-
CHAPITRE IX
Développement de la civilisation roumaine
aux xvi^ et xvir siècles;
ses conséquences politiques
hi't»iM.h Uï. Mn.iii.«.-i.i,-i>nA> I . -— I^f> i>olar^ molda- ves n'avaient ni provoqué, ni soutenu le mouvement révolutionnaire dirigé par Jean-le-Terrible contre l'op- pression, surtout l'oppression fiscale des Turc-s; au contraire, ayant été dépouillés par ce prince à court d'argent, ils avaient passé à l'ennemi, déshonorant leur classe par cet acte de trahison: ils entouraient beau- coup plus volontiers le trône paisible du bon prince boiteux Pierre. Mais, déjà, dans l'intervention valaqui*
(1) VoT. aussi notre Mémoire sur les > Livres représeotatifs •. dans le Bulletin de la Section historique de l'Académie Rou- maine. auQ^e 1915.
LA aVIUSATIOS nOCMAIXE (XVI*-XVII* SIÈCLES) lOÔ
contre Jean, qu'il s'agissait de remplacer par le frère du prince d V '• ,il py voir
la ferveur gu ^ i • (|ui s'était
formé tout récemment par le développement de la société r ic. Les <T ; ' 'res Gol« * i et
Albu. Il is pour 1 re que 1 ui-
méme, incîJi»:«ble d'empêcher l'établissement éptiémère
dans sa Capitale d'un rr ■■ •• nt, Vintila: de
vrais chevaliers, ils cou it pour le «i , et
Albu périt en sauvant la vie de son souverain: son tombeau, dans le monastère de Vieros, le représente en guerrier, à cheval, le bonnet de combat sur la tête, de oiême qu'un autre bas-relief, à Stanesti. de l'au- tre coté de l'Oit, représentera, au commencement du siècle suivant, un des Buzesti, Stroe, livrant un com- ' *' tatar. (|ui. tombant sous ses
. . , , -T les flèches de son carquois.
La nouvelle génération de ces boîars, devenus les
du terri t du pouvoir, mettra donc au
(le son il les forces entières du pays,
désirant, sinon la guerre en elle-même, au moins des
' ' ' lier, d'ari ' • gloire qui
. j . s (îestcN N e-Je-Orand.
(In le vit bien, pour la Valachie, par la révolte, les vie-
♦ - 'es con«|ii* ' V ' ' ' •' i.our la
•'. par 4. ise, fé-
comie en luttes intérieures, en combats pour le trône,
ini forme l'histoire de la dynastie, si rapidement tra-
^Kjiie, des Movila.
Le fils du « bon > Petrascu, un des rares princes v:il.<ques auquel il fut donné de mourir dans la pos-
-ion du pouvoir, ne ressemblait guère à son père, ut conduisit lui-même des armées et entra
, .;ir la cause de la reine Isabelle, dans cette
Transylvanie oit. tout dernièrement, on a trouvé la matrice de bronxe de son sceau. Cependant Michel
IM iiisToiiii: Dr„s i((iUMAl>.s
se montra coin-ili.uit .ms \i»:\.Hi''s <|u cédé ù son père: il put {irciulii- (iim^ 1< m (m place importante, arrix-ant jusqu'à la dignité de Ban. la promière après le trôno et qui don: . - soufenliMité «• sous-ordre dans rOItei le-Mauvais, usurpateur d'origine moldave, Tayant poimaivi coBiine adv* i>eraonnel. conune pré-
tendant, il se réfugia i «ntinople. On a vu à lu
suite de quelle humiliation le réfugié parvint à gagner Théritage de son père, en septembre 1Ô94.
La chronitjue des boiars, de ees riches frères Bu- zesti« attribue le mérite de la révolte qui délivra pour qvwlques années la principauté de Vularhie du jou^ accaèiant des Turcs, à la nouveile classe de la cheva- lerie roumaine. Ce sont eux qui se réunissent, qui prennent la résolution d'entreprendre i'oeuvre glo- rieuse et difficile; il ne reste i>tus au prince qu'à l'aj»- prouver. lyailleurs. Michel lui-même, qui avait com- mencé par être un des membres de cette aristocratie guerrière, sentait comme eux: seulement, il devait prendre les devants, parce que le sort avait fait de lui vraiment un prince.
La révolte éclata; les créanciers turcs furent massa- crés: on canonna la maison où ils s'étaient réfugiés. La Malda\'ie d'Aaron. réduite aux abois, avait déjà pris sa décision, et le César allemand Rodolphe venait de conclure avec c< u-ipauté une convention qui
la faisait entrer scn autorité comme memlMre de
l'Empire. Enfin, dans îles ambitions dn prince de Transylvanie, qui voulait être roi de la croisade sur le Danube, on voiyait un appui, et l'Europe occiden- tale, incitée par je Pape GMmeat viii a^«iit partout en Orient des émissaires.
Les forteresses du Danabe brûlèrent: les troupes turques réunies pour punir le rebelle vaAa^e ame- nèrent un prétendant qu'elles espéraient pouvoir fa-
LA CIVIUSATIOX nOUMAIXB (XTT-XTir SIÈCLES) 107
ctlement établir, ainsi que Pierre avait Mi établi sur les ruines du trône de Jean*le-TerriMe. Mais, sur le f • \>méines, pai« les Tatars
cil /les plaines de la Hongrie
envahie pour achever la déroute de ce nouvel ennemi, furent vjii Michel, qti
leur jeune essor, prenaient par les chemins couverts de nei|{e la route d'Andrinople. Braila fut incendiée; les Cosaques soudojrés par Aaron étaienC de nouveau apparus devant Bender; ismail. noovelle création tur- que et la plus puissante des places fortes du Danube inférieur, succomba quelques mois pins tard: on y retrouva les anciens canons hongrois du xv* siècle, portant le corbeau valaque avec les armes des Hunyady.
Nous a% lé plu5 haut du traité conclu par les
délégués il. ......cl et d'Etienne Razvan. qui. à l'aide
de la garde tranayti^nine, avait renversé son maître Aaron. pour s'assurer le secours du fier Magyar. C'é- tait pour le pays. > réuni -* à la Transylvanie, ane pro- fonde déchéance, mais pour les boîars un succès: l'autorité du i t en même temps que la
liberté de» pa\ .-te gnerrière restait nial-
S6e du pays et de ses destinées. Elle existait seule, pour la domination à l'intérieur et pour les grandes aventures au Ma des frontières.
Le Vizir Siaan, la phis hante personnification de 1 orgueil otteoum et de la vaillance albanaftie» était ae> cxmrm, en tllet, pour en finir avec l'indépendbuice de *s provinces, toujours incertaines, quH s'aghuait de transformer en simples padiallks de l'Cmpirr. R fut vaincu à Catagareet daas les aMrais du Neajiov. le 23 août 159.'), par la nobleste vainque, qae soutcnaK un corps auxiliaire transylvain et la dnrc résistance 4es Cosaque» mercenaires: Michel lui-même avait
IGS histoihb dis not-UAiNi
fait, en pénétrant, la hache à la main, dans les rangs ennemis, son devoir de bon chevalier chrétien.
Cette victoire n'empêcha pas cependant l'avance des Turcs; ils occupèrent Bucarest, dont les églises .(\;iient été mises en flammes par les n\\ '>n-
^VLHS de Michel, et Tùrgoviste, rancienu , du
pays, où fut installé le nouveau commandant impé- ri;il de la Valachie, avec ses begs, Ir^ " " se l;iis;uit attribuer les districts qu'ils de\.i lis-
trer. Les Tatars se répandirent en pillant dans les vil- liii^cs de la plaine. Des mesures furent pi' our
lortifler la résidence du Pacha; à Hucaresl .le
monastère du prince Alexandre Mircea, nommé en- suite d'après le nom de son petit-flls, Radu Mihnea, qui le releva de ses ruines, devint la •< palanka >, la forteresse du Vizir conquérant.
Michel se trouvait dans la montagne, comme jadis Etienne-le-Grand après la journée de Valea-Albj; il y trouva cependant les auxiliaires chrétiens qu'avait cherchés vainement son précurseur moldave: Sigis- mond Bâthory vint en Valachie, non pas en allié, mais bien en maître, et le contingent féodal du Mo!<lave Razvan se joignit aux fantassins saxons, à la cavale- rie magyare et aux croisés de Toscane que venait d'en- voyer un autre promoteur de la guerre sainte, le Grand-Duc de Florence. Les jours de Nicopolis, des grandes chevauchées chrétiennes parurent revenir lorsque les Turcs furent chassés des deux plus grands centres du pays, pour être rejetés ensuite, après un combat acharné, à Giurgiu, au-delà du Da- nube rougi de sang. Encore une fois, Michel avait payé de sa personne, jouant avec un mépris supé- rieur de la mort le grand rôle légendaire que lui im- posait l'état d'esprit de son époque.
Peu de temps après, les Polonais intervinrent en Moldavie: le grand promoteur de l'expansion, le chan-
LA aVIUSATlOX ROUMAINE (X^T-XYII* SIÈCUIS» 169
celier Jean Zamovski, entra dans le pays, sous le prê- te • ' ' • "■ ' • v* : ^ -- -• '0
T" . ' ■•"
sur les Turcs les ports d'Etienne-te-Grand. Sigismond fut battu r ^ ' ' *" ■■ -emportèrent sur les Alle- mands lu ^. dans la plaine de Pan- nonie. En lb^6, i n héritage à l'Empereur, qui y envoya ses coin -s, en attendant l'arrivée du futur prince, l'u. Maximilien. ancien roi élu de la Pologne; Michei prêta, au mois de juin, entre leurs mains, dans le couvent de Dealu, où reposaient les restes de <^on père, le serment de fidélité à son nou- veau suzerain Rodolphe II. Trois ans plus tard, des •mis fidèles allèrent enfouir furtivement à la même place sa tête, tranchée dans un camp de Transylva- ri' ts de l'Empereur.
ste, le rejeton dégénéré des BAthory
vint de son abri silésien pour reprendre les rênes du |)'>uv/)ir, et an i ses anciennes rela-
liorib avec les Tu , 1 eut étourdiment ab-
diqué, son jeune cousin André, cardinal et évèque p<, ,1 ■ céda, ne fit >\ rsévérer dans
(■• ippui dévoui iice établi par
Zamoyski en Moldavie pour y représenter la politi- que polonaise que l'antagonisme fatal contre l'enva- hissement des Habsbourg avait déjà engagée dan»
>rnière de l'alliance turque.
Il ne fa!' ' ' penser aux souvenirs byzan>
tins qui lés, non seulement dans la
pensée de .Mirhrl et de ses paladins, mais aussi dans
.. 1 ' iiien» des Ralcans: Serbes du Banat, qui
< roi chrétien: Bulgares dont les évèques
de n- ^i !;i :; -valent des lettres d'implo-
-■• ..u .wvvoiii. Ai- .as agités par le pressenti-
d'un nouveau S in t -beg: Grecs même, qui at-
ndaient du grand Michel le Valaque la délivrance
170 HISTOIRE nP.S ROUMAIN!^
d'un \ iiii s> iil il ne |i<'U\ .lit tr
une n 1^ icilo, Ajtrrs *h' l»r»-\».*s w^'^ ■us
sur le Danube, il dot s'indiner devant la fatalité et recevoir l <lu Sultnn ' «4.
sents, Vf M ropnsor un .«-
Me à ses intérêts
*' ' ' aurait )i i ' 'l
r< Il dans «lis fi-
nes relations qui avaient tout de même assuré û la pr" nté presque un siède de tranqui" ' ^Viis le»
c< is de la Transylvanie devaient à de
nouvelles entreprises, non plus l'ambition politique de princes tels qu'Etienne ou Pierre Rares, mais la soif d'exploits brillants, d'aventures sans cesse re- nouvelées de ces guerriers par tempérament et par éducation que Michel était digne de conduire sur les sentiers dangereux d'un plus grand avenir.
Ayant reçu aussi des incitations formelles de la part des Impériaux, auxquels la Transylvanie, avec toutes ses perspectives de domination danubienne et d'influence dans les Balcans. venait d'échapper de nouveau, il attaqua, sans attendre le concours du gé- néral impérial de la Hongrie Supérieure, le rancunier Albanais (ieorges Hasta, ce ( . dont il avait été
contraint de reconnaître la ........ ...iieté, aussi inutile
qu'humiliante. Ayant franchi les Carpathes par le dé- filé de Buzau, il longea la frontière jusqu' v,
qui se soumit volontiers, pour se réunir en . -c
les armées de l'Olténie presque sous les murs de Si- biiu. Une seule bataille, à Selimber ; ' ]^
28 octobre 1599, décida du sort d .\ . ut
abandonné ses capitaines eux-mêmes, avec ie com- mamlant suprême des a: le la province, Gaspar
Kornis, noble d'origine i nr. Le prince vaincu
fut tué dans la montagne par les pâtres scekler qui haïssaient les BAthor}* parce que ces maîtres avaient
LA aVlUSATtON imUHAIXB (XVI*-XY1I* SIÈCLES) 171
détruit ie* privilèges de leur nation: Michel fit enterrer honorai i r 4es restes du raréinal dam le «Miuolée
de fain.:.. ... Fehèr\'âr et, déplorant la B|ort de oe « pauvre prêtre », iJ prit, pour raccompagner k sader- ni^rr demeure, le derge dans la main ^ni était accon- taméc u donner de ri rudes coups d''épée.
Devait-il se résigner à realer senieBMiit le • conseil- ler impérial, le repréaoïtnBt «a Tmmyhmnî mandant f^énéral dat eoartéa extériemra . l'auraient désiré les Saxons, 4|ai hii avaient prêté l'hom- ma|;e. ii lui et .'> ' -
il oontinoer à
chefs de la noblesse mag>-are qn^il réunît dans son Conseil à la pet «lu WMvei évèqne callralique Nn-
pré|^? Devait-. . éparer aêiBe à évacuer la |'<i- vince contre nne récompense qnelconque, ainsi que l'auraient voulu les courtisans de l'Empereur, pleins de jalousie et de mépris k l'égaid du « V'alaqne »? De- vait-il continuer il ignorer l'existence de cette nation roumaine <f- '*'—' — i- -^-:- -,-] avait le même sang que lui et qiii. • révoltée contre ies no-
bles, :>; lent une prodiaine et pleine
adniini»ii.iM.>i: -♦- — compatriote? Tel fut
le ^anft '>t tr;> liôt' jusqu'au Ixiut
l'Ame < ml.
Le<( I ..- .urmaient la grande majorité des lui-
bitantH ihi t.ivs. Dans les derniers t«nq>s, le développe- ment n les fondations épiscopales daes aa prin- ces de \.. ...... . .c et de Valachie avait amené mi progrès
nipide. I^s efTorts faits pour imposer dm évèqnes sur- intendant ^. diefs dea ■ dgUsea valaqaes •, qni se ca- chaient dans qœlqae modeste résidence de ▼filage, me- nant l'existence mesquine des autres « pastem's » i'onpenpledwit le prindpai trait itaœ attadMment à 1* • aneimme loi . .inx - anciennes coutumes ». Les princes firent
172 iiiMoiiu II I I •■ \
%'enir leurs évOqucs calvinistes dans la Capitale même de la proxince. k rehérvar, où iN avaient leur maison- nette, leur petit jardin vl une église de bois }>our le nombre restreint de leurs fidMes. Mais tout cela n'in- tluenvait guère les masses. De ces tentatives il ne resta qu'un avantage pour la vie spirituelle de ce peu- ple dont il s'agissait seulement de modifler la dur< àme revcclie pour le faire entrer ensuite d'autant plu;^ facilement dans la communauté nationale des Ma- gyars: la religion réformée exigeait l'emplei de la lan- gue vulgaire dans le service divin: des prescriptions réitérées et soutenues par tous les moyens du pouvoir avaient donc imposé aux prêtres qu'on traînait dans des espèces de conciles populaires, l'usage des livres roumains à la place de ceux de l'époque slavonc qu'on ne comprenait plus. On traduisit même du i avec le concours d'un noble de cette nation. Forro, une Explication des Evangiles.
P cette phase du •
l'Ei 11 imposé aussi l'unitt ;,
mains; ils s'étaient jusqu'alors disputé difTérents siè- ges épi^ , la coni étant « celui ili; à Vad, < , nit du >< dave de Suceava, et entre celui du Sud, à Cîioagiu, à Pri ' lii avait toutes ses relations avec * '^ chii . \ AÏ valaque de Tàrgovistc. On sM.m à avoir, dans la Capitale même du pays, un seul chef religieux, un « Métropolite » local ; et lors in " Iho- doxie put rentrer, sinon dans ses droits . , de l'époque où les princes faisaient sacrer des prélats du rite oriental au-delà des Carpatlies et jusqu'à I: ' milieu des Serbes, au moins dans sa liberté <i le Métropolite, un Gennadius, qui administrait le dio- cèse transylvain vers 1580. reprit ses relation^ ? Valachie, où il s'était fait sacrer, après la noi.i par son maître étranger. Au moment où les calvinistes
lA C1VIUSAT10X ROt'MAIXE (XVI'-XVir SliCLES) 173
<iu Banat, nobles de veille race, faisaient entreprendre une traduction de l'Ancien 'I nt, qui fut i:
mce à Orastic, une nouvelle 1 on des Evaii
busée sur le texte grec de \ lacté, para;
ices de ce Gennadiu- l'stadl
... : — vque les prélats vaL-^j^. . a. .....cat en
ransylvanie. en 1595. pour conclure le traité dont il a t s con-
sc. -_ , h.^ _..-.. :- ;uc et
élève Adèle des Jésuites, la reconnaissance solennelle d- { que toutes les « églises valai]'
'1 - anie dépendissent du Siège de TàrgoN i
Michel rencontrait donc au-delà des montagnes, non |, • • • • ' ,.,
qi. ,■ i-
i<{ues, mais bien une majorité de population indigène, t ut les traditions d'une très an-
r; ayant à sa tt^le un seul « _ ti.v et poli-
que, celui auquel il venait tout récemment de faire le (jon d'unt ' ' c en pierres, en face du château
princier d .
Il soutint de toute sa sympathie active cet archevé- lé qui fut considi^ré désormais comme sa fondation. intrciduisit jusque dans le lointain Marmoros un erc de Valachie, le nouvel évéque de Munkàcs, S qui avait été auparavant le supérieur du vieux coi d^ Tismana. A V:m1. on rencontre pendant son .i stration Tévéque roumain, originaire de Tran- le, Jean Cernea. Les prêtres roumains furent e\ '^ d(* In dlnie. Tne nuée de moines valaques en •H transylvains. Pendant que cette org.i ■••!V'' de l'élément roumain dans la pro,.... ressait. Michel employa, ainsi que ses of- licier 3. le i Miiiin. qui apparaît déjà dans le iions des ik''''^"'* pour tous les actes qui n'a\.^.v.. 1 caractère solennel: sous la forme latine tra*l
IH\ i ' M ! ,1 IMS IMH MAINH
nclïv des chartes de donation, il Menait <le %a belle écri- ture èlaAcée« nux trait» énergiques coniuie des cou|)h d'épécw es roumain et en lettre cyrilliqui'H : lo Mihail Vt>evod, « Jean Mirliei le Voôvode ».
Avec sa {Mvlique byzantine et son intelligence natu- relle, avec la floesae de sa race princière. il était trop liigent pour essayer d'abandonner d'eiublée les .o4.Iusnc8 d'un pays <[U*avaient domiov juMju'ulors les Magyars et les Saxons. Tout en s'attachaiit les Szekler par le renauveUenieiit de leurs [ s et en se pré-
sentant aMx Saxons comme le mv.i... J'un souverain de leur race, tout en distribuant enfin largement ses fa- veurs à l'arUtocratie indigène, il tint à < r cette vie pditiqiiede la Transylvanie qui ne K . .r^^. aait pas moins cemine un envahisseur terriblement incom- mode.
Au commencement de Tannée 1600. la Cour de Pra- gue, lente et soupçonneuse, attendant des événements s en étal d'il i-re
V, _, , i;-, par un SI il I.' ■• n,
des conditions qu'il s'empressa d'acrepter, car il
ir été r< maître
il, de sa ' . r\ dési-
rait aussi avoir les forteresses du Marmoros, le Banat, . ' ' orthodoxes d'ori-
■ r pays jusqu'à la Theiss. Mais les ^ ires à l'entretien d'une
lu, cl d'"' • ■ ' ' ' ui- • ur une _ ..Me
1.(1 s t:i iMond. réfugié en Pologne, et ses partisans. les i. ' Transylvanie.
Le . iations avec les Impériaux continuèrent,
dilatoires, interminables, marquées, du côté de la Cour, par un > ■ • - /vident de mauvaise foi. Il fallait " nourri paroles », berner de complinx nts
et de vaines prc: ce Valaque qu'on aurait voulu
UK CrVIUSATION KOVMAINC (XVI'-JtVir SIt' : s' 175
chasser sans reiardL si sa main de fer a'avail pas été la seule garanbe de la csay^lf qu'il venait de faire. Des comaiiasaires impériamx, «a vieax soldat ioyaU Michel Szekély, H ua dipkaMAe slave, hahile à maaier les Toits et leurs clieais. Oavki Vnginmà, furent chargés de st' présenter à Michel, en qualilé de •« ooaimissai- ras o, poar ol»server tontes ses actioas, pour rapporter tantes les parolrs qui pou\-ateat échapper à son tempé- rafluent fougueux, pour • lemporiser • en «e qui coo- oerne la résolution définitive: |»lus tard, de pleins 7 -î" "-rs pour •• t*onclare • fisreiit donnés A un envoyé dinaire. le docteur Pnnifti. <pii, lai aussi, avait r<iii[> 1 les fonctions d'aantMistadeur à Constanliaople. Avant l'arrivée de cet émissaire, ai iaipatieasflMat attendu. Michel, qui avait présidé déjà, en saoveraio. deax diètes Irai té. pour ne pas être
surpris par ses v iuldavie qu'il sentait
prête à l'atlaquer. Jérémie. faihie soldat ne put lui op- poser aHOttne résistaMee se r (^. d'un ca- ractère aiiélan((é, du Voévuu. — . Jassy. k Su-
cea^'a. chassant le client des Polonais, qui s'enferma <le Holin. Un Conseil de boiars fut
: „ ^ . lier la nouvelle conquête, en attea-
dant rarri\'ce du (ils de Pierre>le-Boiteux. Ktienne, qui
laH le Tyrol. pour en faire, comme
inique de Michel, un Voévode mol-
dave. Un concile présidé par l'archevêque de Bulgarie.
Rhallis. donna de nooTeanx chefs à
• lavie.
Se rendant compte des daagers qmï le rocnaçaicBl,
Miciiei n Transylvanie, ou grondait ua sonrd
nuconit )t. Il consentit à sacrifier au dernier en-
voyé de riûnpereur, de son Empereur, une grande
partie df ses pr - ■ . -.: . . ... . ,,jyj^
en deliors do tl en-
tendait détenir selon leurs (fue ie gon-
176 IIIITOIRE Dr* »"^' "M>f»
verncnient viager de la Transylvanie et quelques dis- tinctions exceptionnelles, comme la Toison d'Or, dont on avait orné le cou débile de Sigismond Hâthory. La chancellerie de Prague, parlant au nom de Rodolphe II. consentit, presque dédaigneusement, à lui faire cette grâce, dont on excluait cependant les comtés exté* rieurs, <■ bien qu'on eût préféré, pour éviter les désavantages qui pouvaient se présenter, que k vode. ayant restitué la Transylvanie occupée au nom de Sa Majesté, s'en retournât en Valachie pour l'admi- nistrer sous la protection de l'Empereur et y guetter toutes occasions d'avancer plus loin en Turquie avec " " 7' Sa Majesté ». On réservait même, à cause des ] ;M)ns polonaises, la question de la Moldavie. Il
était sans doute impossible d'être plus imprudent.
A ce moment, la Transylvanie, qi T ' , i .' ' vaillée sans cesse, promettant le cu de la Hongrie supérieure à toute révolte qui éclaterait, était en flammes. Michel eut des scrupules de cons- cience lorsqu'il s'agit de combattre une armée qui le- vait le drapeau à l'aigle bicéphale de son suzerain. Il agit, contre son habitude, mollement, sans intervenir de sa propre personne, et fut vaincu à Miraslau (Mi- riszlo), près de la Capitale, le 18 septembre 1600.
C'était bien la fin de sa domination, sinon le dernier acte de cette belle énergie guerrière. On venait de lui apprendre déjà que le chancelier Zamoyski avait re- pris la MoldaWe et envahi la Valachie elle-même, où il voulait introduire Siméon, frère de .lérémie. Michel essaya de sauver au moins l'héritage de ses amôtres: ayant conclu une convention par laquelle il s'engageait ii quitter le territoire de la Transylvanie, il passa les Carpathes pour trouver du côté de Buzau ces lourdes légions polonaises depuis longtemps formées par l'ex- périence d'Etienne Bàthory pour la guerre contre lev Turcs sur le Danube. Il dut s'enfuir, tout en livrant
LA CIVIUSATION ROVMMKB (XVl'-XVIl* SIÈCLES) 177
«ombat aux détachements de cavalerie qui le poursui- vaient. Ame profondément honnête, il croyait avoir le droit de s'adresser k l'Empereur, envers lequel il n'a- vait commis aucun acte de trahison, pour lui deman- der le châtiment des officiers, qui, sans ordres, et même sans aucun prétexte, l'avaient attaqué. Il se rendit, avec quelques-uns de ses derniers fldèles, à Vienne, à Praj^ue, pour y recevoir aussitôt la nouvelle, qui dut être un baume pour son cœur meurtri, que la victoire de Basta, trompé comme un enfant par la per- fidie <los :jrist()or;il«^s magyars du pays, n'avait fait que rouvrir à Sigisnioiul les portes du pouvoir.
On était cependant bien décidé, quoique cette Cour fût ' ' * ■ :<• pas souffrir c« '
ni» i les moyens pécn
dont il avait besoin pour se faire une nouvelle armée, dans laquelle les siens étaient à peine représentés, et on arriva à le convaincre que Basta, son vainqueur, pouvait devenir un sincère collaborateur et un ami. Le grand effort vengeur du Voévode gagna à l'Empereur, par la victoire de Tioraslau (Goroszlo), en juillet 1601, cette province si convoitée par toutes les ambitions. Mais, lorsqu'il s'agit de fixer les plans ultérieurs de la campagne, le général albanais s'arrangea pour entrer en conllit avec le « Valaque «; mais celui-ci ne consen- tait pas à se laisser arrêter comme un simple subor- donné: il fut éventré par les hallebardes des Wallons de Flandre et des Hongrois d'un détachement chargé formellement de l'assassiner (18 août). On jeta sur la charogne |K>urrie d'un cheval crevé le corps de Michel, et il fallut (|u«> «1rs M):iins pieuses dérobassent à la vif;i- lance des profanateurs sa belle tète énergique pour qu'elle pàt être déposée dans Téglise du serment h Dealu, où i . rappelle encore que «• son corp,
glt dans la . iirdii. sur laqurlli* !«•<» Allrîniin.ls
l'ont tué .
178 msToiiii: hks A"
Mkrhcl était mort: %on t\\%. • >la&
PHrascu (Pierre), lievait vivre uiu; v une,
quémandant les auimmes de l'Kmperetir: me.
sa ftlle, s'étaient réfugiées dan.H le coti- /la,
au|>rè» de la vieille mère du Voévotle. M.:. -i\r-
nir resta vivant à travers les siècles. Dans la Transyl-
vaBÎe. où W y eut même pttrmi ses ai
grob des amis q^ piMirèrent sa franch< i
RoumaiBS CMwervèrent l'organisation religieuse qu'il
leur avait donnée ; tout an II'
développer sous son ombre.
vie. l'activité aventureuse de la chevalerie des boiars
s'était manifestée uvec un élan que la catastrophe de
Tunla no pouvait pas arrôtcr.
La LHIVAI.KHIK lu»' '\i I !• ^ 1 \ '••.' M L-
LE-BrAVE. Ceux l\r^ 1m»Ki1n \.ii.Mjll.v ,,. Lit il
riiumiliante tranquillité achetée aux Turcs par le tri- but et les présents, s'empressèrent de reconnaître Radu, iils de Mihnea le Renégat et fastueux élève des écoles de Venise, diplomate avisé et grand favori de la Porte, qui eut en lui son plus fidèle auxiliaire. D'autres cependant lui préféraient Siméon Movila. soutenu aussi par les Tatars; ce Moldiive. qui aimait la guerre sans pouvoir gagner la victoire, put donc délivrer les diphV nies, qui, étant rédigés dans le désordre des camps, abandftnnent le silavon des lettrés — ainsi que cela était arrivé quelques fois sous Michel lui-même — puur introduire le style diplomatique roumain, tout nouveau. La plupart ecpendant acclamèrent l'Empe- reur, malgré le crime perpétré en son nom. parce qu'il paraissait leur promettre, non seulement un idéal de liberté chrétienne, mais aussi la possibilité de ces ex- ploits dont Michel avait, par sa bravoure, ouvert la bril- lante série. Muudts.sunt la prudence timide du maître que voulaient imposer les Turcs, auxquels Radu était
LA CIVILISATION ROl'MAIM. IXn-X^ir SIKCl,E5; 17D
li^ aussi par ses frcres et ses sururs musaibBMH» lis ac- courur M-aux toujours tWpètyés ^
Radu 'Us du Voérode asttaainé.
Avec leur aide — \e^ \ gardant pour qwelque
temps la conduite du m — :t — Raihi» rccoimit
par la ()oar de Praf^ue et par les troupes ita-
liennes, walloniu's t-t allemandes de HaalMt aÊitufÊÊ. les Infidèles, comme jadis ihui IK Tepes, et le • Brave ", qui venait de périr, sur le Danutie et dans leur nid de la Dobrof^ea. Il inllif^ra sur le Teleajen, près de Valenti- ck-Munte, une grandi* défaite au Kluui des Tatars, qui venait soutenir la cause de Siméon. Il passa ensuite en Transylvanie et bri!*a le trône magyar improvisé dn vieux capitaine szekler MoLse. qui s'était soulevé coo- tre les impériaux, en 1603: puis, en 1611. après une COI' Horpriae,
liai (taille 4e
Brasov, toute aussi gloriease que la première et di|pie
• is Mies î révolte ch. vétéran
a\ tui
so ivoir con
ve u- Mil u Vienr
sV; wit périr éon^
don ri . lui accorder ensuite i
ment n im . n.Fuorable dans lacatllédraîe lufruic-
de Sai lie.
lés désormais saas eliof. tous ces
p.vw. ...v^. ^ tts, comme lo Vestiaire Fum* q«l
s'était jeté sur Moisc et l'avait traaspereé #taie bollt« comme Stroe Buaescu, ptiiews fols Msssé dmn les combats contre les paies» sfcfcostéi. ^isi« violmit !• consigne donnée par le ronmandanl Holiea de ■• pas quitter les trandiées protectrices, svaM UmàB tm Ntt
180 ii!«.T'iiiii° r>i V IWII \l\tN.S
%ur un pareni lie r • i 'u,
non sans avoir reçu la . . ...i. i ... .. .i.i u. _ar;
•^a femme fll graver sur le rebord de la plaque de mar- hrp <iui recouvre les ossementH <Iu !• è-
sumunt toute une époque: « et la vol > ns
de Tatars ne fut pas accomplie »(si nu s'a tmplinit voia Cfiinilor de Tatari).
Conimc jadis les deux frères (îolesti, ces guerriers valaques furent jetés contre la Moldavie rebelle par ordre de Radu Mihnea. esclave des volontés de ses maîtres. Ils y trouvèrent le même invincible essor vers le danger, qui. ne pouvant pas se diriger contre un ennemi étranger, se dépensa, avec une foll- ' ra-
lité. dans les tristes incidents de la guerre • 'es
femmes furent mêlées de ce côté aussi à la tragédie chevaleresque: Elisabeth, épouse de Jérémie. Mar- guerite, épouse de Siméon. maîtresses femmes qui poussaient à leur gré leurs maris et leurs enfants dans une rivalité criminelle. Constantin, le fils aîné de la première, chassa son cousin, le jeune Michel, mari de la fille du Vnlaque Radu Serban, qui vint mourir aux pieds de sa femme; son frêle corps fut mis à terre à côté de ce crâne de Michel qui avait contenu le génie d'une race. Il fut plus tard lui-même l'auxiliaire de Radu, qu'il reçut pendant sa retraite de 1610; mais, chassé enfin, lui aussi, par les Infidèles, il revint, avec des Polonais sous les drapeaux de ses beaux-frères; pris par un Tatar, il se noya dans les eaux du Dniester. Sa mère ignora longtemps son sort, puis elle poussa au trône ses fils cadets, Alexandre, qui était à peine un adolescent, et Rogdan. enfant en bas-i\ge. Elle combat- tit à la tète des armées, fut vaincue, capturée, désho- norée et traînée à Constantinopje. où un aga en fit sa femme. Elle pleura hautement devant les boiars sa suprême humiliation, et on voit encore dans le beau couvent de Sucevita. bâti par Jérémie qui y est entern*.
'•• SlàCLES) 181
cette bi-lle natte <le cheveux roux qu'elle y ' ofTrande à la place du pauvr.. <-.»rii«. nmfani' rr pourrir en terre païenne.
La Porte essaya d'apaiser cette tempête de volontés exaspérées, avides de conquêtes et de gloire, de bles- sures et de souflTrances jusqu'à la mort, en -— *
comme princes de fades descendants autii qu'une éducation orientale avait fait moisir dans les prisons et les lieux d'exil, des anciens princes: !'■'■• Mihnea lui-mcnie. malgré son prestige, et Alexa: fils d'un autre rencl^f^at. le Moldave Elie Rares, le fils de Radu. un autre Alexandre. le fils d'Alexandre Elie et un autre Radu. devaient leur succéder. Si un fils de Si- méon, Gabriel, parut sur le trône de Valachie. il se hâta de s'enfuir en Transylvanie, où il épousa une catholique: son frère, Pierre, devint le grand Métropo- lite de Ki -^auva le rite oriental en Pologne et crca la civi :i moderne du peuple russe. Un ancien
Idat des guerres de Henri IV contre l'Espagne, Ltienne, fils de Tfxnsa qui ;n tipé le trône à la
mort du •< Despote . fit toin - têtes des boîars
•us les coups de son bourreau tzigane, qui s'écriait en !•(■■ : ■ ■ ■ i" . ■• - 'i!':i ■ ■ ■■ i.'s: " Sei-
gii M s la race
des chevaliers n'en fut pas détruite, et on le vit bien lorsque les nobles de l'OIténie r> ' 'le trône
vnlaque de son HIs, Léon, un vrai à la Le-
mtine Victoire.
l'n ancien soldat cLul le chef tics Ixiiars. jeunes et vieux, restés fidèles au credo de Michel qui était la gloire par les aventures sous les étendards chrétiens et co; ' 'on des Infidèles: 1'"^ " '" u de
V.i ,cr des seigneurs de < ni, du
ste. un ancien soldat de .Michel, et il employa plus tard des soldats serbes, les • séimens ». qui par leur
13
182 iiisToinr ncs noi'M.UNS
t . ' ■ ■ : . I m;- .Il I" ' . : " '■'.!-
i ' vH-IlN. AU' _ llll
ile la TransyU'anie. Ayant vaincu, malgré la présence
(1*1111 itnoNr du Sultan, le» troupes ru ' ' s du jeune !..< 111 (|u'4)ii lui avait opposé, il se , la, fort de
l'appui d'un chevalier musulman, originaire du Cau- case, Abaza, pacha du Danube, à Const: "- :.1e, en- touré par une députation de toutes les de la population valaque, qui le demandait pour leur maître, et il put faire bientôt son entrée tr 'île k Buca- rest, au milieu des acclamations : ^ues de la foule, désireuse d'avoir de nouveau un prince de son sang, et un guerrier.
L'époque n'était plus où Ton ponvnti frapper de grands coups d'épée dans cette Tran es
la défaite et l'assassinat de Gabriel i,.....w. ,. , ..i,..wJu- tisme énergique de Gabriel Bethlcn et de Georges Râ- koczy I" avait consolidé, au profit de la race magyare, la situation politique de la province. Il n'y avait même plus, au moment où les Abaza avaient voix au chapitre ({uand il s'agissait de la nomination d'un prince vala- que, une porte ouverte sur le Danube turc pour l'esprit d'aventure des boïars. Mathieu et la chevalerie de pro- priétaires terriens qui entourait son trop l leur*
champs de bataille seulement dans les C' avec la
Moldavie, toujours envahissante et toujours vaincue.
Malgré les app d'unn'; U*s
deux pays, malgi militude mt
Mathieu expulsa le fils d'Alexandre Elle et celle dont le Moldave, d'origine balcan' ' " ("re lui-
même pour arriver à ii i . uce de
Moldavie, malgré le prestige qui entoura à la même époque les deux trônes roumains et la richesse dont jouirent les sujets de l'un et de l'autre de ces princes contemporains, il y a entre eux deux une profonde difTérence. Mathieu est le prince chevalereaque d'une
LA CTVIUS\TTnS' nOlMAlVE (XVI*-XVîr* SttCLCS) 183
t 'v\v a ! ■ .lu fas-
t; : lea, ne (m iju<- lians-
l>orter à Jassy !«« coutumes et les idées de Byzance: ^ ' 1. nourrie au ;>rojets transylvains et
1 a de reprend lage, soit en soulevant
les (irecs. soit à la tète d'une crmée de croisade appuyée
par !t = -eaux de Venise. Ne pouvant pas diriî(er
fi'tin té ses eflTorts. celui que ses correligioima!-
loplc traitaient en empereur fit accor-
<. i-... M. . i...-. la prini ••■?•' voisine f« — *^*''-> Jean,
I son fr*r<* r.abriel. à ! . et il ! . deax
f«»i i bien qu'a Finta.
• ^ ^-. la voie qui menait
est caractéristique par la profonde dtfTé- <■ monde per i-
, , L-ntait Bastk. „-ait
ous ses ordres, avec des boîars prêts Ji abandonner
•orges-Etienne qui de-
iiiilliers de paysans qui
avaient désappris la guerre et les bandes, bien exercées
' ' " ' " -a-
. .1- . il n'avait pas mime un concours puissant de la
• r j,.g
re
itene de mercenaires bal-
* 'uer dans ■' 'ries
' 1er la vi lie
I e, iiuquei i arent l'accès de sa propre
' '^"^ ....M... — .^,i..,i- jm combat se
,:c leur cavale- ur i'fiiiieini vu iiii-ine tempa q«e la terri-
, - que son mouvement furieux paraissait
tvoir déchaînée. I^ Voévode chenu fut bleasé Ml ge» '> mais l'araiée de soa rival
HISTOmi DU HOt'MAlKS
I/hommc qui avait suscité les troubles militaires (lunt nous avons purlé. pour cmpi^cher la succession du neveu de son prince, recueillit, en avril 1654. -;e
de Mathieu. Constantin, fils naturel de Haidu ...,.xa, dut combattre ces mêmes <« séimens » dont il avait irrité l'aviditi^ cl ' - . et los ' is
de Transylvanie a ^ . rs pour . re
la seule force militaire de la principauté valaque (1655). Le chef des r' TT ' ,. qui s'était pro-
clamé prince, lutta « . me un héros. 1^
Voévode vainqueur ayant uni son sort à celui du pro- tecteur Il lin, qui avait suscité Tinii ' 's Turcs, pt-i ^1 lie temps après le trône si 1 ^is brigué par tous les moyens: mais il ne se résigna pas à sa déchéance: avec des haïdoucs. ' " saques, il envahit sa propre Valachie, puis la ' le, d'où il chassa le jeune prince folâtre qu'était Etienne, fils de Basile. Mourant en exil, il avait dû laisser à Buca- rest la place à un fils de Radu Mihnea. un nouveau Mihnea, qui ne ressemblait guère à son père. Tout en réclamant la possession de Fagaras, il arbora dans ses armes l'aigle de Byzance, et voulut prescrire des rè- gles à l'Eglise de Constantinople dont Basile Lupu avait été le vrai maître pendant tout son règne; tout en fai- sant massacrer ses boïars, il prit le nom de Michel-le- Brave et livra aux Turcs un combat malheureux à Ca- lugareni, place de la grande victoire remportée par son prédécesseur. Il mourut, lui aussi, dans un lieu de re- fuge aux côtés de Hâkoczy. persécuté par le Sultan. On rencontre encore les traditions de la chevalerie aven- tureuse dans les mouvements révolutionnaires contre les nouveaux chefs grecs envoyés par la Porte, dans les agissements de Grégoire (îhica. Roumain par sa mère (son père, qui régna en Moldavie, était d'origine albanaise), qui négocia avec les Impériaux au cours d'une rampagne des Turrs et, dcsfifur. fr:i\«Ts;i «>n
! ^ cfviî.îfÇATioM RouM^rNR (xvi*-xni' sfir.fj») lîiS
pifU\ l''» \lili:> lie llîtllll-. Jti-»v|iin .'^>l^^'
Dame d , *•! même dans ce Serban Cantacuzène,
fils du ; (istanlin. émigré de Con :»le,
el d'HéliiK. ..vi.i.vfe de Radu Serban, qui. .., lin-
suc4;ès turc à Vienne (1683). entra en relations avec l'Empereur et montra plus d'une fois qu'il ambition- nait en vertu de son sang impérial, l'héritage de By- zance, délivrée par la nouvelle croisade d'Eugène de Savoie.
DÉVELOPPEMENT DE LA LITTéRATl'RE ROUMAINE AU
xvii* sif.ri.K. — Pendant ces ':*' ^tes, qui
firent la gloire el le bonheur de >i. mais
contribuèrent à aggraver la situation du paysan de>
vcn;: ' ' :re de l'o ' -^t, l'art, qui avait été
la dans 1 s'était manifestée
1*0 ! de i'âme roumaine, ne mar(|ue aucun pro-
. iiuel. Après son avènement au trône, Jéréraie le fondateur de Sucevita, où il allait reposer à coté de son frère Siiuéon, n'eut guère le loisir ni les moyens d'élever l'église qui aurait pu commémorer son règne. Nous avons mentionné déjà les fondations du "* e Crimca el d'Etienne Tdmsa II, à
1, _........; c; .. >.ulca, ainsi que celles de Miron Bar-
n'>\vski et de Basile Lupu. qui ne présentent cependant aucune inn ' " s le travail <'
taux, l'art d. ... at. le premit
manifestement influenré par le courant italien qu'on a cor. I ■ " . ' .
M- — -
Ce ne fut pas celle des boîars chevaliers. Les exploits dos .i:i( icn^ ; i;m rs avaient trouvé au XV siècle des rh-f- ■■' i 1 iiuilation de ceux de la Serbie, qui ac- (oi nt de leurs chants historiques les grands
rrji •. aux fêtes de l'Eglise or ide-
1)1 , alors (|Ue le peutile li ne
186 iiisToiitR nn nocuAiNS
connaiHsait que les incitations à la danse et le« com- plaintes mélancoliques des « doîne ». Peu à peu. la grnn<l ' ' "ne absorba toutes les autres. Si
telle li :.-'nne quelque héros du cycle de
Mtchel-le-Brave. comme Radu Calomflrescu, la per- %(,< T incf ft ■
b<i ■ ^11' ■_ rs ne sur- ;u :_ ,
populaires. Il n'y eut, du câté des Ruzesti. ces premiers parmi " ' -valiers de Pépoque, qu'une t " 'i-
que I' ;o, se bornant à rappeler !• c
quelques mots seuls d'appréciation. Le prince lui- mémr ' 1 un boîar i\ l'ancienne mode, le ' ' '••
Théo<i «rire un récit officiel en siavon. _ uh
a été transmis dans la version latine d'un voyageur, venu par hasard dans la principauté, le Silésien Walter.
Avant ce moment, il n'y avait eu en Valachie que des mentions laconiques notées en marge d- •= * ; des princes fondateurs et protecteurs qu'on 1; us les
églises au cours de la liturgie. Pour avoir une légende poétique des hauts faits accomplis par le conquérant imitateur d'Alexandre-le-Grand, il faut recourir au poème en grec vulgaire que rédigea un des officiers étrangers de Michel, le Vestiaire Stavrinos, à Bistrita de Transylvanie, pendant sa captivité, • sous les rayons des étoiles » : pour trouver une cruvre poétique de forme classique, on doit s'adresser à l'imitation des modèles italiens, que le Cretois Georges PalamÎMle livra à la Cour du prince russe d'Ostrog, intéressé lui-même à la croisade. Plus tard, un moine d'Kpire, qui portait le titre d'évéque de Myrrhe, en Asie-Mineure. Mathieu, ayant été recueilli et installé comme hégoumône de la nécropole princière de Dcalu. se donna la peine de con- tinuer dans des vers sans saveur le récit de Stavrinos. qui, tout de même, était animé des sentiments d'un soldat.
LA aVlUSATIOM ROUMAINE (XVI*-XVU* SlàCLES) 187
Quant à la Moldavie, alors que les chantres illettrés
liraient les victoires du grand Etienne, celui-ci
.,.i:....» — -^>rlt d'humiliation chrétienne, toate
•• de son œuvre militaire et poliU-
1 une quarantaine d'églises en
I . ..V. ... ... .....^v. ,,^. ses moines aucune biographie
4-('inme celles que connaît la littérature serbe, du xin*
Il x\' vir( le; on Si* Ixirna à continuer entre les niurs
ic Putua. sa nouvelle fondation, les maigres notations
vlavones du couvent de Bistrita. qui nous renseignent
!(*nt sur Alcxandre-1' ic-
t .s. Il n'y eut pas m«- . . .le,
grande par ses efforts et son prestige, d'ouvrage pareil
aux pnseignemenls. dont il ;< i 'stion, de Nea-
goe à l'usage de son tils. M;n i ..ires eut aussi,
comme ce dernier, pour compagne une princesse serbe,
I ' -. ■ ■ ' : iques et pieuses, cette Hé-
I ^ «le son mari pour le Sultan
Soliman. Les annales slavones furent donc poursui-
' nt, à côté, une oeuvre d'un . celui de la célèbre chroni- <(Ue de Manassès, dont on avait employé la version sla- vonc: Cl*' ' — 'lie de H - - ■- '"- ' juc de Ro- ni.ui. M.i produisi: du moine
Kuthyme, futur évcque de Transylvanie, une seconde, celle d'Alexandre I^pusneanu. Apres la mort de ce priruN' <li\<,t. qui se fit moine avant de fermer ses yeux . il n'y eut que des compilations et de maigres i,:. ..I. .',,<; d'cvcnements contemporains dues aux der- niers représentants de la grande école d'érudition sla- \<<nc*: un Ksaie, évéque de Radauti, un Azarius. chro- niqueur de Picrre-le-Boiteux. Les combats des princes le la famille des Movila ne trouvèrent pas plus un poite ou même un que ne l'avaient fait les
gestes de guerriers :. as d'un Aaron et d'un
Ktienne Razvan, les alliés de Michel-le-Brave. De mém»
188 HlSTOinB DBS ROl'MAINS
que. |>our la Valarhie. la tradition des historien» ne commença que souh Mathieu Basarab, Il fallut attendre puur la MoldaNie, le règne de Basile pour avoir en rou- main la compilation du lK>iar Grégoire Ureche, qui transposa en langue vulgaire, avec des discussions cri- tiques, le contenu des anciennes annales slavones. Un peu plus tard, fut rédigé, dans un style pédantesque, mais d'une authenticité absolue, la ^ le
de Miron Coslin. «nil i-ÎKin!:! Iiu'nic en t'-
des Roumain^
Dès la fin du \vi* mccIc, la nouvelle li . ia»
s'adressait au peuple entier, venait de . ^«m
essor. Nous avons mentionné plus haut, pour expliquer la naissance <^ " • ' irs, le
récit des exp i \ . i s des
saints soldats martyrs, même les Miracles de sainte Parascève, qui sont sans doute antérieurs " " 'e 1600. Bientôt commença l'œuvre féconde .1 le
par les traducteurs inconnus des Ecritures et même des apocryphes, plus répandus dans la Péninsule des Balcans (Voyage de la Vierge aux Enfers, légende de sainte Dumineca qui est le dimanche personnifié), des ouvrages de morale populaire que Byzance avait em- pruntés au monde oriental, des traités d'histoire natu- relle pour le peuple, comme le Physiologus. On voulut même avoir en roumain des traités d'histoire, et il fal- lut entreprendre la traduction des -< chronographes • , dont le récit commençait avec la création du monde pour arriver, à travers les Ecritures, à l'époque des monarchies païennes de l'antiquité et à la série des empereurs byzantins et leurs successeurs slaves: en Olténie, suivant l'exhortation formelle de Théophile, évêque de Ràmnic, le moine Michel Moxalie accomplit cette tâche. Sous Basile Lupu. on eut Hérodote en rou- main, par les soins d'un dignitaire de seconde classe, très versé dans la connaissance du grec ancien, le logo-
L.% aVIUSATlOX ROUMAINS (XVl'-XVir SIÈCLES) 18!)
thëte Eustratius. L'ambition de Lupu. lequel avait em- prunté son nom princier de Basile à l'Empereur auquel le r t la Iégislati<
com Uus et à un :t
clerc Mélèce le Syrigue. devenu évéque dans ces con- trées, U! " ■ " ^ '- !uc- tion roi; ind et impitoyable justicier, allait appliquer strictement (V ~ >n pays. Son code fut publié à Jassy en 1S46 et, , >> à la numc époque, ce texte, auquel furent ajoutés d'autres éléments empruntés aux sources by- zan'-" • -iir former une lourde compilation presque iiii , parut en Valachie, à (iovora, par les soins du prince rival. Mathieu (1G.')2). O dernier avait fuit imprimer, du reste, une autre réglementation, plus simple, tirée des originaux slavons qui regardait sur- tout la ne de l'Eglise, la Petite Prauila (1040). Certain. , -v^.cs du culte eurent aussi la faveur d'être publiées en roumain, par l'initiative des chefs de i'E épo<|ue.
1 j,.-.-iae ne devait pas s'arrêter aux
travaux de Moxalie et d'Eustratius. On eut, vers la moitié du -010. un résumé de l'hi tto-
mane. et ]<_ . iix aventurier Georges h itch,
qui ambitionnait d*étre, par le concours des Impériaux de Vienne ou de ceux de "^^ second de ce nom, ce fréi ;
Sabbas, ce commensal et ami des princes et des nobles ■ ' 1 : Brâncoveanu,
. > sont à la base du pansla\isme: une chronique de Kiev, plutôt tra- duite sur l'ouvrage d'un moine de la Petscherska, et une œuvre originale sur U* passé des Serbes. On a trouvé même la version roumaine de ce long rapport
dans le(|u.l le futur prince de Transylvanie. J< '^'
niéiiy. racontait l'histoire de la campagne de (■
190 IIISTOlliB DBS ROUMAINS
Ràkocxy II en Pologne et ses propres vicissitudes comme captif des Tntnrs.
Miron Costtn ne s'était pas borné, après 1570, à rédiger seulement une chronique de Moldavie qui se rattachait h la compilation <!
occupé des origines, patriote r«
soin de ranimer l'esprit défaillant de ses compatriotes appauvris . ' ir l.«
territoire m i . i ^ i i \4->K<*
ému, l'histoire de la colonisation romaine, dont l'hon- neur devait inciter les dc^ * '^ de Trajan à une vie active, éci , iir à celui des intrigues pour le trône et des appels vers les dilT. * ' 'tiennes. Des contemporains val.i a Ludescu, lidèlc et modeste ser\'itcur des Cantacuzène, le capitaine Constantin Fili- pescu. apparenté à cette famille dont il devint l'adver- saire {K>litique, ne furent capables que de rédiger, avec servilismo'ou avec haine, de maigreschroniqucs de p^rti.
Ces livres d'histoire, ces chroniques ne jouirent pas cependant de la faveur d'être imprimés. On se les transmettait entre moines, entre lettrés, entre boïars. Bien que l'œuvre du Roumain Pierre Movila, à Kiev, eût déjà porté des fruits pour ses compatriotes aussi, qui, faisant venir des caractères de Russie, fondèrent des imprimeries dans chacune des deux principautés, on ne donna que bien tard, vers la fin de ce siècle, un récit imprimé <Ies exploits d'Alexandre. Car, si les ty- pographes, dont l'œuvre avait été interrompue après 1590 par les troubles politiques, reprirent leur activité sons Hasile et sous Mathieu, pour la continuer ensuite sans interruption, ce fut par suite du désir de ces évé- ques qui. nés au milieu des paysans, sentaient le besoin de communiquer au prêtre de village et à ses • la bonne parole de ri'\unf;ilf. la sa«?esse «les (^ taires de l'Ecriture.
lA. CIVIUSATION ROUMAINE (XVl'-XVII* SiftCLES) 191
Originaire d*an village dans le district de Putna, ancien moine au couvent de Secu. près de Neamt, le Métropolite' -es tra-
vaux de trati : . : , al une
influence considérable sur le développement intellec- tuel du ' ■ '^ lettrés ' ' nés d'un seii in Comii» ou « Livre d'enseignement ». publié à Jassy en 1H43, fut i ' ■ ■ ' • 's provinr -iir-
i . . '"» *^^ '^'^ ' '^^
à toute autre prédication. Des prélats valaques, comme le y * '"' nnc, suivirent ses traces. Bientôt
unt • conimen<;a en Transjivanie par
suite des etîorts que lit, sous les deux Râkoczy, le per-
' t\c l'administration cahinistc pour détacher le»
s de leur fidélité ti l'ancien rite et à T « héré- sie » de la loi grecque. Dès 16.'>1, l'imprimerie princière r-f "■-'"* 1 un psautier, destiné surtout aux écoles et un me. niiquel Barlaam. ayant pris l'avis de son , crut devoir répondre par un écrit de ]»w.v...i'j». oi..i<>doxe. Un «< Nouveau Testament ••. traduit sur les originaux (1043), se distingue par la pureté de la langue que l'éditeur, le ^' lite
Htienne Siméon, déclarait devoir »*lrr 1» . ms
toutes les provinces de la nation.
Ddsithét'. évé«|ue de Roman, puis MétropoIiU- ilo Moldavie, déploya une activité marquée au coin d'une remarquable personnalité. Prélat très intelligent, il ^ait non seuloment le slavon, mais aussi le ^ le latin, comme descendant d'une famille de
marchands de Galicie; esprit préoccupé non seulement
rïs de t'i ■ mais aussi des proT-'
a i fut le i I à recourir au tém<»i
des documents contemporains; il publia, à Ouniev, cher, les Russes occidentaux, et non à Ja^ ^ 'rne, «>ulre un grand nombre de traductions reli en
iiisToins un rovuains
prose, le premier ouvrage de poésie roumaine qui eût passé souH Ic'^ u\ d'une lypogruphlc, S'
lier versifié (l' . . 1 fut inspiré par le» vc milaires parues en Pologne, il adopta le style même de la chanson popul:ii '-
rieure, non sculi-n ti
Banat, qu'on employait dans les écoles officielles d'ou- lr< essais de poésie
s;i . ' mes, qu'avait ris-
qués Miron Costin dans sa chronique, et aussi les édi- teurs de livres religieux qui faisaient au prince l'hom- mage de leurs quulruins.
Dosithée, enfin, prit l'initiative d'introduire le rou-. main dans la li' - "môme, dans l'off -'••:•, r. qui avait été ^ u'à ce moment i t
en slavon. Sa pul>tication liturgique, parue à Jassy en 1679, n'eut pas, bien entendu, le même acrti ■•' •■•■-- tout: elle rencontra, au contraire, une forte <<; n
dans les milieux officiels, mais elle inaugura du n un mouvement destiné à rendre intelligible au p cette belle littérature simple de l'Eglise, qui ren , çait pour lui tous les autres moyens de la culture .spi- rituelle.
Cette activité littéraire dans le domaine religieux fut dignement couronnée par la Bible de 1688, pour la rédaction de laquelle un comité de boïars et de prélats avait été institué par Serban Cantacuzène et qui em- ploya d'une manière critique toutes les v Heures. L'une d'elles, toute récente, sur 1- : . r. était due à un élève de l'école slavone des Trois Hié- r:i * Jassy, le boïar Nicolas <<■•'
a\ it même tel opuscule en i , i i Vi-
deur français de Stockholm, préoccupé de la querell.* entre Jansénites et I ' ^-^a à Moscou i>our y
être le conseiller de 1'; ud et le premier com-
pilateur d'ouvrages scientifiques dans cette Russie dont
f. <.vi.w.r.,.v noCMAINE (X\i .. .. -:, .1 193
use avait <*lé renouvelée {Mir le
;....v .-.w.ila. La « Bible de Serban » fut
ment répandue sur tout le territoire habité par
devint pour les traducteurs et les
! rv un ni'»'!'*"'»'* «'•• '■• lrin"H'' «^nî-
VlR DP LA COUR ET PRESTIGE IMPÉRUL DES PRINCIPAU-
I aines: époque de Constaxtim Brancovkant. • uvilccrf • ''"'rature au caractère religieux et po- re, qui '' e la source d'un large mouvement lie, à côté des dernières manifes- . . ...... . .levaleresque dans la vie politique
! ives et des Vainques, qui allait se manifester i' t par ces cadets de famille si;
'"i , ...ix étrangers, en Pologne, en Mosiw.v,
I) Suède, où Sandu Coltea fut un des plus fldèlcs offi- ciers de Charles XII, il y avait cependant aussi un autre facteur de la vie nationale qui se trouvait en [>]<^in développement: Tautorité absolue des princes.
Partant de Hadu Mihnea. de Basile Lupu. elle était soutenue par une double influence. D'abord celle des iltans de Constantinople que ces potentats danubiens, venus de plus en ])ius de la Capitale de l'Empire, cher- chaient à imiter par le faste de leur Cour, par le nom- re de leurs dignitaires, officiers et serviteurs, par la splendeur des cérémonies. Mathieu Basarab avait été imposé par les armes des t>oîar8; mais Basile lui- >(>me, qui s'était réfugié à Constantinople pour échap- J" s de son maître, .Moïse Movila.
»■ dans rombre de la Porte otto-
lane. Georges Etienne et Constantin Basarab, pre- miers successeurs de ce- : ' * -nt le pouvoir seulemont à la V(> aussi le cas pour Etienne Petricelcu, d'une vieille famille ^^oldave. élu par l'armée, après le refus d'Elie Sturdza:
104 iiiSToinr hns roi'mains
p«i;i ! , !M i\ r;iiill, i;i ' "■ , h ;ii i .
cliii. '• j'.ii li's Mills :tii |irt's la h ,
déccsseur; enfin pour ce jeune Démétrius Cantémir, le
futur autcu ' 're de l'Histoire d "•" • '• -
qui fut ch les nobles pui :
avant Pcnterrenient de son vieux père, le prince (k>ns-
tuntin. Mais tous les autres Voévodcs de*? ' •■ -
un petit-neveu d'Klie Hares, qui ne coin
intime la langue de ses sujets, puis le Ilouméliote i>uca.
fils d'un simple paysan grec, l'Albanais Ghioa, un Ro-
setti, levantin qui vivait en parasite sur la déradenrc
et la pourriture turque, le Constar'
Canlaeuzène, qui avait babité jus»,.. .. .... ...»
la Capitale ottomane, étaient des anciens clients des dignitaires turcs qu'ils avaient su gagner par ! présents. Ofiicier polonais d'aventure, absolunual illettré, Constantin Cantemir avait dû son trône uni- quement aux relations avec le séraskier, le f^
sime turc, et il fut proclamé, en 1685, dans 1. ,
d'Isaccea. Ces princes ne pouvaient que reproduire I:i vie brillante et vi ' > ils avaient été les témoins
dans les rues de l'i , 11' Stamboul.
En même temps, une influence européenne, occiden- tale, venant de la France de Louis XIV, se réunissait a l'autre pour inspirer à ces princes de courte durée et d'un sort si incertain l'ambition d'une belle Cour im- posante, n'i t.nonsi ' ' de plus iiu^ i. mais a . rOrient entier, avec ses Patriarches, ses archevi^ques. ses prédicateurs, ses didascales et ses lettrés. Un j •: trait de Démétrius (Cantemir dans sa jeunesse, 1< qu'il fréquentait h Constantinople aussi bien les digni- taires turcs et les sages de l'Orient que les mi- ' de la chrétienté, en commençant par celui de ; un Fériol. un Chàteauncuf, montre, dans la coiffure et le costume, le mélange, bizarre en apparence, de ce»
1 1 ' 1 1 ji ,% 1
deux inllurnces, qui cependant se confondaient dans
la vie réelle. formant une parfaite unité. Le prince porte
un turban sur sa perruijue française aux longues bou-
clés, une petite moustache rele\'ée en pointe orne sa
' '— • '••• ■• -fure; le sur"'--^ '■ dentelles, le justau-
sont aussi : . mais la ceinture de
IX rappelle rct Orient musulman dont il
.... .V ... .acher violemment en 1711, lorsque, con-
iincu de la prochaine catastrophe turque, il s'allia au
! und pour partager sur le Pruth sa
llw.U .'.
Le plus brillant type de cette société nouvelle, pai- sible et S' • par une prudence excessive lorsqu'il • , i - .rendre une décision, tergiver-
int. négociant, revenant sur ses décisions jusqu'au
r. ' 'e à se féliciter d'ave' " -le
. lessé le pas, et, cepr <le
influence, de prestige, de domination, rêvant, sinon (I ■ ■ ■ :t séduit Basi' ' '* r-
1) iile pour tous «*-
tiens de POrient, est Constantin BrÂncoveanu dont |. " ' ^ "le fit bien voir tous le»
r -t-rbe et toutes les aspir.n-
ons variées de la société qui pouvait se reconi en lui. Fils d'un prrc qui avait été tué dans une révtnii-, d'un grand-père qui avait eu le même sort, destiné à
'rir lui-même sous les coups du bourreau, avec tous >cs fils, il a la pensée sereine, la volonté assurée; il distribue d'une main libérale ses propres ressources et celles du pays — qu'il ne ménage pas lorsqu'il s'agit de satisfaire les r-^- - •■"s des Turcs, comme au mo- ment où ils le n l presque prisonnier à An- drinople - pour des fondations qii lient, par
leur nombre et leur beauté, à rendre ^ v le prince
d'un pays plus large que son petit Etat valaque. Il
para les anciens couvents qui menaçaient ruine et en
]00 IIISTritlIF IIIS lUil MAIVS
él(>va '' il.iiis !-
teaux. - .-.iiLaux. iL ,. . , s
et les fenêtres atteignent une beauté supérieure, due aussi ;■ uents nouveaux qu'on a\
l'art Ni . alors qye jamais la |ni! :
n'avait été plus riche et plus soignée, bien qu'elle fût inf à celle des anciens cl<>î': -s
le ^, i de la finesse et de l'i i,
dans les forêts du district de VAlcea, où il avait espéré pouvoir dormir d'un sommeil tr;< " •. il fit bâtir pendant plusieurs années un mon.i 'iit les fonda-
teurs furent ses fils et sa femme Marie, monastère qui ne le cède h aucun autre en ce qui concerne In ^ ''\^ des matériaux et le fini de l'exécution. Son su grec, Nicolas Maurocordato. put bien l'imitec dans sa fondation de Vacaresti, dernier grand monument de Tarchilecture valaque, mais non pas le dépasser.
Entouré d'une brillante société de hoïars, apparte- nant aux anciennes familles, f^ont il était tellement le représentant incomparable qu'il n'y eut presque pas d'intrigues contre son trône, de secrétaires occiden- taux comme le Florentin Del Chiaro, qui a laissé, dans ses Riuoluzioni dclla Vaiachia, la meilleure description de la principauté qui fût jamais sortie de la plume d'un étranger, béni souvent, dans des cérémonies religieuses d'un caractère grandiose, par les prélats de l'Orient, ayant à leur tète Dosilhée, Patriarche de Jr puis son érudit neveu, Chrj'santhe Nolaras, il l ... festins de gala dans ses palais de Potlogi, de Mi .; - soaia, dont les façades oi ' belles '
marquées surtout d'un tra ^ance sui ,
la loggia aux colonnes sculptées qui vit tant de fois la belle figure du prince au gm ' ° ^ et à la
barbe ronde contemplant les i c nature
valaque à laquelle toute son àme était si intimement liée.
LA aVIUSATION Iuiiiim>k ovi-xvii
Aidé par un moine du Caucase, Anthiine ribérien. qui devait être évéque. Métropolite et finir comme • traître • noyé par les Turcs dans une rivière balcani- que, il fit travailler avec une activité incessante ses presses à Snagov. à Bucarest même et dans les rési- dences épiscopales de Ràmnic et de Buzau. Son peuple roumain olitint de sa munificence de beaux livres reli- gieux, capables de soutenir la comparaison avec ceux de Venise: mais, bien qu'il eût fait travailler k l'his- t< 'i> le boïar Radu Greceanu, le langage
VI pas sa principale préoccupation. Dès
I <|ue de Basile et de Mathieu, les professeurs slaves il ■ des Tr envoyés par Pierre
M l le pri , I prinoetse valaque,
Oreste Nasture, avaient renouvelé la connaissance du sIj * • ' ■ , ■ ■ ■ ,,is et
d.. ^ ut en
Moldavie. A l'époque de Bràncoveanu cependant, les derniers disciples des anciens maîtres comin ' it à disparaître, et le grec, principal instruni< u-
fluence en Orient, remplaçait le slavon au moment où
le gymnase helh^n- ''-— ' par Serban. prospérait
sous la direction de Trébixonde cl de ses
collal)orateurs, parmi lesquels Jean Comnène, Métro- polite de Silistrie. En dehors des publications l' — qucs qui popularisèrent le nom du riche V'oévode. < ci fit travailler, dans son pays même, ou jusqu'au Cau- case, par les disciples de ses imprimeurs, des livres d'Eglise en langue arabe et en langue géorgienne. Mais il possession de Tofflce divin.
' ■■ 1 .Javie. théâtre, depuis 1683 déjà, des
guerres entre Turcs et Polonais, qui ne finirent que »cize :• tard par la paix de Carlowitz, était com-
plctcin née, comme la nouvelle aristocratie grec-
que d'importation: des Cantacuzène. des Rosetti, rem- plaçait dans beaucoup de domaines les anciennes fa-
t«
]Q(l iiivrfiiiii- IMS itiii Mkivv
milles, comme tics \ mj©
passer sur un trône (it..:.- ... i-, -;^,.,. ,u- .nU-
ron Costin et son frère appelaient de tous leurs vœux une ;! <>-
vcanu - L . , . u-
tés. Son influence s'étendait aussi sur la Transylvanie, où il faillil cire prinrc et qu'il I (ir
(1691) pour y imposer, ;ivec les In i le
règne éphémère d'Eméric Tôkôly, client du Sultan. I") ■ rme, il rapp»*
1..
L'i' ; iliuii iiUciairc de ce n-^jne hrniani se
troux une œuvre dont il ne nous est malheureu-
sement parvenu que des fragments; elle est due à l'on- c! "i^ du prince, le Grand-Slolnic Constan' - ''\n-
t.. . dont la scrur avait été la mère il <>-
veanu. Cet autre petit-fils de Radu Serban et descen- dant des cmi)ereurs bv/.antins, qui n'oubliait -,— -~ sa glorieuse généalogie, avait fait des études à ( '.i-
nople, puis, cas très rare encore, à Venise et à Fadoue, où il s'initia à la cixilisation latine de la Renaissance. Mêlé à toutes les affaires de la principauté. cons(>ill(>r respecté d'un neveu qu'il réussit plus tard à ren\ il ne trouva pas trop de loisirs pour donner la l.......
écrite à une pensée large et lière. Dans son Histoire drs Roumains, dont la conception est plus vaste que celle de l'ouvrage de Miron Costin. car il comprenait aussi les congénères des Balcans et comptait exposer dans son < re le passé de la race entière, le
CanLi -1 ... ,.~ .ive d'une érudition crititjue que le
Grand-Logothète moldave n'avait pas possédée: il sut classer et discuter avec - les téii' s des
sources intérieures et e.\l l . es, des i-hi.:. . <le do- nation, des chants populaires, dont il appréciait l'ini- portance. Plus d'une fois sa voix s'éleva, éloquente.
l.\ CI%'ILIS\T10N nOl'MAINE EN TnAXSYI.VAXir 190
.1.- ft.iui....; . . . .ivec autant de scvi-nté que d'injustice son état actuel.
Lorsque lirAnrovcanu cul fini ses jours d'une ma- nière si traf;i«|iK'. k* iils de cet historien. Klienne. fut élu par le parti vainqueur et confirmé par les Turcs.
Dcu^ i(.g piuj tard cependant, le nouveau prince
sut- à une sentence portée par le cruel Grand-
Vizir l>M-liine-AI, ennemi déclaré des chrétiens, con- tre Cet autre ami des Impériaux allemands, contre cet autre « traître >< des intérêts ottomans, et l'auteur de 1'/// partagea ce sort. C'« ime
si l.i .ulu marquer d'un trj... .. .^ang
que la fin de l'absolutisme royal des princes indii^ènes
civilisation ror
_> origines, qui s'ci :.
veloppée dans le calme prospère d'un long règne.
CHAPITRE X
Décadence phanariote sur le Danube
Développement de la civilisation roumaine
en Transylvanie
<><< S ÉTiiAXoèRKS. — Déjà* cependant, ce terri-
toire caipalho-danuhien qui avait 't \c la forma-
tion de la race, était en proie à la co...^... -^^ des grands Etal» rhri-ticiis du voisinage, après que la levée du série dc^ gé-
...«cne de S. — «
200 IIISTOIHE UKS ROVMAIKS
Transylvanie, qui devait rester aux Impériaux, en 16U», et celle du Banat, annexé un peu plus tard, en 1718. curent prouvé (jue la force offensive turque était détinitivement brisée.
Au cours des guerres entre l'Empire ottoman, d'un côté, el, de l'autre, la Pologne et la M'» " la
possession de ITkraine cosaque, où un i> ive,
Duca, devint Hetman en 1681, la principauté septen- trionale avait subi les <1 i " ^ et les nii i»ro- voque fatalement le pa^ ,. s armées ; le Sultan Mohammed IV \int faire ses prières à Jassy, dans réglise d'Elienne-le-Grand. et il y < ' ' > le châ- teau de Suceava, où ce dernier avait an .us Jean- Albert, une garnison établie par Jean Sobieski. Dès 1683 les Polonais avaient envoyé de nouveau leurs avant-gardes dans la Molda\ie, où fut établi, à la place de ce même Duca, qui avait été un des auxiliaires du Grand-Vizir, Etienne Pelriceicu, abrité, après avoir trahi son suzerain à la bataille de Hotin, dans les Etats du Roi. Il y eut dans la Bessarabie méridionale des combats entre les Tatars et les Cosaques polonais, aux- quels s'étaient réunis des chevaliers moldaves. Deux fois Jean III lui-même pénétra dans ce pays qu'il con- naissait bien pour essayer de le réunir à sa Couronne et de gagner ainsi cette frontière du Danube et des Carpathes qui flgurait dans le grand projet d'Etienne Bàthory. Il prit la place du vieux Cantemir, à côté du- quel il avait combattu sous les drapeaux polonais, et dans le modeste château des Voévodes il récita ironi- quement des vers populaires inoldivi-s pour bafouer le prince fuyard (1686).
Ayant perdu une grande partie de i>es troupes dans le dc.sert du Boudschak, où il alla chercher ses enne- mis, il ne revint en Moldavie qu'en 1691 pour se saisir des couvents fortifiés et des anciennes forteresses dans la région des montagnes. Après son départ, il y eut.
LA aVIUSATION ROUMAINE EN TRANSYLVANIK 201
pendant une dizaine d'années, à côté de la Moldavie tributaire du Sultan, qu'appuyaient les Turcs et les hordes des Tatars durs pour les '\ habi-
tants, une Moldavie royale, dans la i , î les ré-
gions voisines, où des offlciers polonais avaient le com- maii
L;i . |ilus favora-
ble, mais aussi par l'intelligence politique supérieure i' " ' !" ^ ' . fut épargnée d'abord. Par de
prince, qui avait oppo!»ê un re- fus poli aux prétentions des Polonais sous Sobieski et s : ' it en demandant le concours des
. pour chasser les Tatars bessa- rabiens, réussit à empêcher l'entrée des soldats du gé- néral Veterani. lis ne purent ccr 'T^t pas être rete- nus plus longti'mps lorsque la } >n de la plaine valaque devint indispensable pour les opérations des armées impériales qui occupaient la Transylvanie. Bràncoveanu, qui avait désiré maintenir en dehors de toute aventure la situation traditionnelle du pays — car. s'il rendit des services aux Allemands, irritant ainsi les agents français à Constantinople, il le fit seu- lement pour les retenir loin de ses frontières, — dut subir l'humiliation et les dégâts causés par les troupes du général lieissler. qui s'y logèrent pendant tout un hiver. Il avait fallu recourir aux Tatars. pi« ' iés, pour amener leur première retraite; au c aoe- meot, il paraissait bien que les Impériaux voulaient <f;iblir sur le trône princier «l- ^ nt. colonel dans les rangs de Unir ,i lia- laceanu. vassal de Léopold I". Ce gendre de Serban < i/ène fut tu<^ ■ ^ tard, lorsque, , 1 il a été déj.t i a en Transyl- vanie avec une nombreuse armée turco-tatare et con-
' ■ • ' 7 • (leBrasc>\ Tî 1er
■ . :- r du Vo» . .'US-
202 lllilTOIHB DKS noDiiAn<t
qu'ji in conclusion de la paix, pendant une vingtaine d'années, la Valachie, malgré les troubles provoqués en Transylvanie, par le fils de la femr- ! Tokôly, François, héritier des Ràkoczy, qui, d'ii u'c avec
les Turcs, uv:iit relevé le drapeau de rindcpendance nationale, n'eut h soufTrir que des t"^ mlcH exigen- ces des m.iilres ottomans qui réc' i des provi- sions, du bétail, des auxiliaires, de l'argent. Brânco- veanu était toujours à sa place lorsqu'il s'agissait de rendre les honneurs au Vizir, au Khan des Tatars, à la personne impériale du Sultan lui-même.
Plus tard il eut à supporter une gm-' irlie des
charges qui retombèrent sur les pays r^ au mo-
ment où Charles XII, vaincu h Pultava, vint se i ■ en 1709, sur le territoire de la forteresse turque ... ..y ,.- der, dans le village moldave de Varnita. Toute une pe- tite armée l'entourait, ayant à sa tête les officiers et les dignitaires qui avaient accompagné le roi dans sa grande aventure orientale; les Polonais, restés fidèles à sa cause, demanderont des quartiers dans la princi- pauté, et le souverain que Charles vainqueur avait im- posé à la nation. Stanislas Leszczynski. vint trouver son protecteur dans la modeste demeure de cet exil. Les Cosaques du Hetman Mazeppa. qui mourut en Moldavie et fut enterré dans l'église de Saint-Georges à Cfalatz. établirent leurs tentes sur < re de Be^^ '
rabie; des émissaires de toutes les is. des avrn
riers, des intrigants, des espions affluèrent à Varnita. Il fallut que le Trésor princier et les paysans de la Moldavie prissent le soin tout ce monde exigeant, dont on admirait la vaillance, tout en gémissant sous le poids des impôts et des réqui- sitions.
De ce séjour du Roi de Suède en Moldavie devait ré- sulter bientcM. en 1711, une guerre entre Russes et
I^ CIVIUSATION ROI'MAINE EN TlUNSYLVAMi: 2U3
Turcs, dans laquelle Bràncoveanu voulut garder une
" lutanl plus que le Tsar avait
irias Cantacuzène, qui. avec les
allures d'un prétendant, vint assiéger la forteresse tur-
(|iir> (]r fîriila. Quant au jeune et inr^- '-■-r'nté Démé-
t: uv (:.:i: iMÎr. il s'était déclaré ri it pour la
> iM* des chrcticns. sans pouvoir leur fournir cepen-
' ' ■" .- . . '-'mises, car la sécheresse et les
:it deux récoltes moldaves suc-
- -Mvc». Pierrc-le-4irand ne put arriver au Danube
ni que le Grand-V'i2ir eût passé le fleuve au gué
jccea: ce qui suivit, ce fut. dans ces régions qui
il vu périr l'armée polonaise de Sobieski,
ua. i\i.\A.:c longue et désastreuse, avant et après la
(onclusion de la paix du Pruth qui sauva les restes
'•. Pour le Tzar et ses soldats, les
--- lorsqu'ils touchèrent la terre amie
lie Polo{(ne: elles n'avaient fait que commencer pour
i fut. par un «< fclva » ou décret reli-
I, livrée aux Turcs et aux Tatars, avec
l>ermission de tout détruire et exterminer. Des régions
)( complètement désertes une di-
.rd.
i-, ■ .. .'i'I II' 1 l'..:;,KTOUr d"Al-
ii i > 1,. .ij-it \ 1 iii».tM(<ii des Turcs
dans la Morée vénitienne, amena le retour de ses sol- ■ ' * ' ' • — - -' ■ -■' Déjà un étranger, un ( se targuait de descen-
dre par les femmes d'Alexandre-le-Bon. régnait à Uu-
' rïprès la di'>^-*'"'' -•! du Caatacuzène Etienne.
rs, qui ne - : pas de lui, de même que
Mcnt pas voulu auparavant les ^' >. chez
■' tvait fait sa premièrr ■'»•"•• ••-•■»re,
>sés à accepter la d me
lie» lm|iêrtaux comme une délivfajice; tout uu parti
204 ili>|i>liii l'r'N ii'M *iM>^
allemand sYlalt forin*^ pour appeler le» soldatH de (Iharlcs VI. Quelques centaines de cavaliers suffirent pour enlever dans sa Capitale ce prince abandonné par les siens; mais, lorsqu'on essaya du nii^ine jeu en ^' ' davie. où régnait quelqu'un qui, Houmain lui-niii.tv. avait de profondes attaches dans le pays, Michel Raco- vita, apparenté aux Cantacuzène. les envahisseurs fu- rent battus par les Tatars appelés au secours, et un monument en ruines rappelle encore la place, sur la hauteur de Cetatuia. au-dessus de .lassy. où fut exr comme <■ chef de bande » leur capitaine. Les .\ . mands s'étaient rendus maîtres des monastères situés dans les Carpathes; une expédition des Mol" ' <I -s
Tatars réussit h les déloger; en outre, cll< , . i < n
Transylvanie jusqu'à Bistritz, cruelle pour les Hon- f^rois et les Saxons, mais, d'après l'ordre eM 'i
Voévode, pleine d'une fraternelle pitié pour : i-
mains de ces contrées où Etienne-le-Grand et Pierre Rares avaient été jadis les maîtres.
L'Olténie, conquise, avait été confiée au fils de Ser- ban, Georges Cantacuzène. qui, ayant espéré devenir Prince, ne fut qu'un simple Ban: lorsque la paix de Passarowitz reconnut la domination impériale sur les cinq districts, le prince de Valachie resta seulement administrateur du territoire s'étendant de l'Oit au Mil- cov. Dans la nouvelle « Valachie Autrichienne »» com- mença alors un régime où le manque d'intelligence po- litique s'alliait à l'avidité la plus éhontée. On toucha à tous les privilèges et à tous les droits: ceux de l'évèque, auquel on donna un autre supérieur, le Serbe de Bel- grade, et un concurrent catholique, pris parmi les Bul- gares catéchisés par les Franciscains; ceux des cou- vents, dont l'autonomie fut attaquée en même temps que les relations traditionnelles avec les Lieux Saints de l'Orient; ceux des boiars, qui devaient se soumettre k la moindre injonction des officiers allemands qui, de
LA CIVIUSATIOS BOUMAIME BX TKANSYLV.VNIE 205
fait, conduisaient, au nom du Ban incapable, les ;«:Vaires administratives à Craïova. Quant au peuple, on
remployait sans mr -^nt à tous les travaux pu-
IJics, des routis. ti , ^, des casernes; en même temps qu'on faisait cet appel incessant à ses forces, la défense de faire du commerce avec les Turcs et même avfo leurs frères de la « Valachie turque », la déprê- ; ition et l'interdiction de la monnaie ottomane, lUoignaient les sources mêmes de ses revenus. Lors- <;u'une nouvelle guerre, malheureuse pour les Autri- I ce régime d'extorsion sans vergogne , il ,....:.... .lient maladroit, personne ne regretta < (>s maîtres chrétiens, • libérateurs « et « civilisa- ns ... qui ne ' nt d'autres trac<- ' ■ »s-
i-L' que des fi». : i organisation adu et
le fiscalité, à la mode du xviii* siècle, que s'empressè- trr les !• Ir ta Valachie réunie dans
i: ,'s par If '.'• Belgrade.
Pendant ces hostilités qui durèrent trois ans, la no- ■ 1 pas seu' '' "■ s, aux
^ i*s des Al. . "î ren-
contrèrent pas même les restes de l'ancien parti favo- rable à !' ' ■ tion, mais elle s*- - . '' i -ou- rir sous I V du jeune Const.. . o-
las Maurocordato, qui en arriva ainsi à se former une \- - tite armée pour soutenir les efforts victorieux %. Si les Autrichiens avaient occupé certains |M>tiits importants de la région montagneuse, ils ne pu> ; i-nt guère renouveler leurs exploits <le jadis.
Fn Moldavie, en \it réapparaître les Russes, alliés
riaUN de l'Occident, l'ne campagne en Crimée,
*K ^..■■. . à soumettre les Tatars. avait échou»^- '•• "'«né-
ral Mimnirh essaya de se refaire sur celle p ilé,
aux s intactes, qu'il croyait prête à renouve-
ler 1 .ne, aux suites si douloureuses, de 1711.
Après la victoire de Stauceni, il occupa Jassy, que les
206 HISTOIItK tIRS ROUMAINS
Bu«scs admlnkitrèrent par le moyen des boîars pendant quelques mois, ln'
hiibitimts et leur j [ . : l .. j. .:
beaucoup inférieures à celles de Jadis, qui avaient prévu, lion sn " ■ Mî Miomlc entière d*'
complété par it : ^' mais aussi le n <
d'une dynastie indigène.
Ln paix de Belgrade dunna uu paN's une tr;: relative qui dura près de trente années, car c\>. . ment en 1768 qu'une nouvelle guerre entre Russes et Turcs rappela les soldats - <lans les vallées mol-
daves et les plaines de la \ : . Il y eut cependant,
entre-temps, une émotion causée par les troubles inces- sants entre les sujets du Khan et les '"" ' cadence en continuelle discorde, qui s< davie à une dévastation fondamentale.
Pendant cinq ans, les Russes de Roumientzov et de Patiomkine séjournèrent dans les deux Principautés: on espérait même réunir ces contrées dans un « royaume dace •>, qui aurait été confié au favori dis- gracié de la puissante Impératrice. On s'inia:
ce que dut leur coûter cette espérance de fori*.v.
ce même dans ces conditions, qui n'étaient pas, sans doute, les meilleures, un Etat uni et indépendant. Lors- que le traité de Kcutschuk-Kaïnardschi, en 1774, ac- corda à la Tzarine d'intervenir pour le maintien des droits traditionnels dont ' * jouir 1-
du Danube et que le prenj.: - .>,ul, aux a ..... ..
minatrices. parut à Jassy et à Bucarest, il fallait )>our-
voir avant tout à ces mesures de
étaient absolument nécessaires pour i^-^
économique des Principautés. Par des exemptions de
triVii: ,•,••••..•.■•■• ,•,,•■••
antérieur, lorsque la coalition entre Catherine et Jo-
I % CIYIUSATIOK MOUMAINE EN TRANSYLTAKIE 297
Ncph II, par le partage immédiat de l'Empire ottoman, ramena les hostilités, auxquelles les Autrichiens par-
I)i étaient arrangés pour avoir,
^:lns participer a la guerre de 1769-1774. au moins une ' - ■ -' ' ' ^' " -■- r - : * ' ret avec la
>. payer des
tenu en 1771 la promesse de
i> m .!< . .1 «les r-^— '•' ■' f^omme la cam-
de 1774 finit à par un traité
«' aux intérêts de la l^ussif, Marie-Thérèse, très
-V .vie par son ambassadeur à Constantinople,
,'ut, et par son chanceUier. Kaunitz, s'empressa de
u'diale du territoire qu'elle
lait pas nouveau, car une
'■ d'années auparavant on avait gagné sur la
Mu.i.oi.. ;>ir un simple « ava; ' des aigles «•.
tout If li.Mijct montagneux, du ..-s Szekler. que
Joseph II déclarait, après son inspection personnelle.
à deux comté». On avait parlé alors
litières violées par l'insatiable avidité
des mauvais vosins roumans que dominaient les pau-
' ' ' '" ' ui la nécessité
ii»rie et la Gali-
cie que. sans plus de droits, on venait de s'annexer aux
i'* ''ologne, sans compter qu'il fallait un
iidu sur une centaine de lieues dt* lar-
r. pour défendre les Rtats héréditaires de l'Impé-
,. .^ ■ , . ,. ^ Turquie.
tkm de la part des iUisscs en retraite, étaient arrivées a Homan, |(>rs«|ii.' ' - • -étions furent ouvertes à Constantl- iii'i»< . 1. 1 lurqiif fut rapidement étouffée
par des présent i es, mais distribués à
■'■"••'- f ■' ,1111. Ml ,i. t .iiainutca annexa donc k
iva. l'ancienne dpitale moldave, les
208 HISTOIMI DBS ROUMAIN!
beaux monastères des en\irons. avec Putna où repote
Etienne-le-Grand. Rudaiiti, !:•
princes et la résidenrc d'un i\ j
res des paysans libres du Câmpulung Moldave et du
Cànipulung Russe, le gu<^ du Prulh iW te
la bunde de territoire qui s'étend uu h
jusqu'à la rivière du Ceremus (Czeremosz). alors qu'à l'Est la frontière touchait à la forêt de Hotin. Pour faire oublier le passé, on s'empressa de trouver à ce territoire un nouveau nom, celui de Bucovine, em- prunté aux forêts de hêtres, et, par des < ' 'us de Ruthènes galiciens, de Magyars de 1 •', d'Allemands, de lui donner aussi un caractère ethni- que nouveau.
Kn 1788, les Russes retardèrent l'invasion de la Mol- davie orientale, où l'ancien consul Lachcarev, un Géor- gien, allait être associé aux boïars du Divan indigène pour l'administration de la province. I^s Autrichiens, qui avaient mis tout en branle par leurs intrigues, se présentèrent, eux-mêmes, sensiblement après que la Russie eut déclaré la guerre: dans leur zèle d'avoir pour eux les deux provinces, ils s'attaquèrent à Hotin et se saisirent, d'après le système pratiqué déjà en 1716, de la personne du prince, le Phanariote Alexan- dre Ypsilanti, qui les attendait, du reste, depuis long- temps et avec la plus grande impatience. On ne leur abandonna pas cependant la .Moldavie entière, car les Russes passèrent la frontière en juin 1788, et alors les premiers occupants durent se borner à conserver ces districts qui avaient été compris jadis dans le projet d'une Hucovine plus large, de Dorohuiu à Roman et à Néamt; le siège d'une seconde administration étran- gère fut établi à Roman, où commandait le prince de Cobourg, généralissime des Impériaux, alors que Pa- tiomkine, l'ancien amant de Catherine, donnait de bril- lantes fêtes à Jassy. Il fallut, en automne, une coopéra-
t-K rivii.is\Tio\ ftni'MAJNE KV tiiansylvamk 209
tion 1 u" lies Hus>- *>. Miix'j ' princi- pal lu !_• la victoirt- de Han:. i raral puur que
l'armée autrichienne, qui avait redouté jusqu'à ce mo- ment les I organisées par le courage du prince d< îas Maurogéni (Mavrogheni), un Grec des Iles, pût se saisir de Bucarest, où elle fit m ' ■ ' V ,. ç| g^n^. Ce fut par cette ni él iorophe partagé et dans lequ< t- peau des Habsbourg n'avait pas eu la part principale, que le» <•• ' mts arrivèrent à Craiova. Inr '' ne dans le !, Temeschvar Joseph II en , le prenait la fuite devant les armées victorieuses du Tirand Vizir YoussoulT.
11 fallut les troubles provoqués dans toute l'Europe
par la Révolution française pour que les Autrio! lâchassent une proie dont ils paraissaient <\''^'- être sûrs. Une médiation prussienne et h(< amena, en août 1791. la conclusion de la paix de Sisk- tova, qui laissnit les territoires occupés dans le statu quo avant la f^uerre. Au même moment, un armistice et 'c les Russes h Galatz. et le 9 janvier de
l'a .:...uite la paix de Ja^^^^v n-niliit '• «'II»* în Mol- davie complètement épuisée.
ion, la Pria» ! , -. utionnaires. <ju. . -. 1 u . .
lient disposés à soutenir, des agitateurs qui rr|Kin- il s les plus bizarres et, lorsque Napo-
li . tre de l'Europe, se mit k régler selon
s goûts et ses intérêts les anciennes frontières, 1» >\ ' ' ' "n* ' il pas se soustraire au
En 1800, comme le Sultan, violant la con%'entlon de 1^"" assurait aux princes roumains u
t« 1 venait de déposer Constantin ^ _
d'Alexandre, et Alexandre Mourousi. comme suspects de sympathies pour la Russie, cette dernière puissance»
210 lIltTOIRl DES ROUMAINS
qui ft'ctttit entendue ji Tilsit avec le dictateur, n'hésita pas 6 occuper la Moldavie & titre de Ka{{c, mais avec la r.' M ferme d'en faire, un ' ' ' u-
j» ,1 pour l'expansion «i^ > . u-
çais. 11 en résulta, dès 1807, une guerre avec les Turcs, qui la conduisirent, di) î (I*une manière tr t "•; et. tout en agitant 1 a- idée de la D.i te
sous le drand-Duc Constantin ou sous l'archiduc autri- r* ■ -' 'm, avec la Transylvanie au besoin, on décréta 1 !i, reconnue solennellement au Sénat français
1 ir 1' )léon, des deux Principautés à la Hussie.
Peiiiiant trois ans, le Tzar Alexandre put croire que rien ne serait changé h cette situation. Après les scènes d'amitié de l'entrevue d'Erfurth et le nouveau projet d'un partage de la Turquie, il fallut le conllît entre les deux Empereurs et la campagne de Russie en 1812 pour épargner au territoire roumain une perte plus étendue que celle de cette région entre le Pruth et le Dniester à laquelle on attribua le titre de Bessarabie. Le Grand Vizir avait risqué une ofTensive, qui fut ar- rêtée net par le général Marcov; toute son année devint prisonnière, et, bien que le Sultan Mahmoud s'obstinàt à garder ' s du Danube in' i,
puisqu'A.....^ .y, l'émissaire de - i, ii-
core, conclure, le 28 mai 1812, le traité de Bucarest.
Ainsi qu'on le voit, pendant une bonne ' lu
XVIII* siècle, les Roumains durent subir i >n
étrangère, un régime qui était presque celui de Tan- nexion, des conl: ' ^ exlraoi ' •»
insupportables, 1. maux i[\. ; nre
l'oppression et l'insécurité. Finalement, leur territoire se tr<'i !<• de la Moldavie sep! ' ' -•-
nue :u. . et de la Moldavie << <ie
russe; de l'ancienne principauté d'Etienne-le-iàrand» s'étendant de lialicz au Danube et des Carpathes au Dniester, il ne restait qu'un tronçon. Quant à la Vaia-
Ls f villK^TItiV IIMIUAISK t'N' TIIANSVLVAXIK 211
rhic. ce I ^i»
pas la l\.... -...V. i-.. - . os
plus ardemment convoités et le plus souvent dominés par les rois de Hongrie du moyen Age.
SirrATioN DES PRINCES^ — Ce siècle, qui aurait po
r — ' -- - deux ou trois grands r^-"— '-""tv»" celui
.-•, compta des dizaines - s pas-
res, de trois ans, si les < licnt favo-
• .•i'ic'S aux simples fermiers uv. .,...v..... i.^ ^^^ux ans, ou
le plus souvent même d'une seule ann<^e. L'instabilité
, car les I m moindre
t ., ,..v .. . personiK ■ ;..... , . ..loienl à la
('(>ur corrompue de Constantinopic: on ne pensait qu'à 'er le nombre des - tables en ouvnmt
....„ ni les portes à tous . ingers, qui étaient,
comme nous l'avons dit, en ce qui concerne les artisans
's du Trésor par! du
;■• force les émig: «les
;>aysans exaspérés, à perfectionner la machine fiscale
lies les termes déjà r ' .ur
1 d'êlrc en mesure d uir
i la Porte ces bennes dispositions dont tout dépendaiL
s- ! • • • • • • . . . ^jç
■ ' i' . '^■'^-
remcnt friands des compliments qu'on pouvait leur faire dans les livres de voyage et dans les gazettes de
I !:ince, si des « réformes » leur apparaissaient
une le principal but d'un règne digne d'être ins-
II il dan^ ' ' ■ '■• l'histoire, on voyait bien que
leur prt laïc restait la même: se main-
tniir conlre (ies concurrents qui étaient souvent leurs propres j' ■■•-••-. leurs cousins leurs frères.
Les )' irs constantinopolitains étaient le seul
appui réel de ces |>otentats que les boUrs n'avaient ni élus ni acclniués et que personne ne devait regretter à
212 iiisroiiii: lies ROUMAINS
leur il<|>.irt. La pi' . ! i ! i
eu?%M'«t coinniciic» \> m i tiii r .Lm .
cielles leur descendance des anciens princes, ainxi que Pavait fait Nicolas M:.ti î ito. On î * ' '"
nariotes, parce qu'ils i de Ph;: ,
néral de Taristocratie grecque à Constantinople, où ils a\ ' î ' urs «< palais » médiocres, où ils :i! * ' it leii illusions et leur misère. Il y eut a.. s
Roumains d'origine, tels que les Racovita, de >ieiUe souche moldave, les Callimaclii. qui avaient échangé pour le nom de l'ancien poète hellénique celui de Cj\- masul, le « kalmouk », porté par leur ancêtre, simple offlcier au service de la Pologne, les Ghica, établis en Molda\ie dès le commencement du xvii* siècle; mais ils avaient tous le cachet grec, plutôt le cachet b\ tin. En outre, ce n'était pas en leur qualité de Uwu- mains ou d'étrangers roumanisés qu'ils obtenaient le trône de Bucarest et celui de Jassy, mais bien comme fonctionnaires turcs, imbus de cet esprit politique commun qui confondait Grecs et Turcs dans les mê- mes concupiscences et les mêmes ambitions, malgré la différence du sang et de la religion. Les attaques inces- santes des voisins de l'Est et de l'Ouest avaient rem- pli d'appréhension l'Ame, naturellement ^ neuse. des dignitaires de l'Empire ottoman: u.:. gue expérience leur avait démontré que les Voévodes indigènes, reflétant dans leur action les sentiment- toute la classe dominante, préféraient le régime cl. . tien, quel qu'il fût, à l'oppression turque; après la trahison d'un Petriceicu. d'un Orr ihica I", d'un
Bràncoveanu, d'un Etienne Cunta , ils ne pou-
vaient espérer une attitude loyale de la part de ces PI. ■ ! ■ 1 * ~ instruments de la Porte,
ail avec le passé des pays roum
et avec les traditions qui s'y rattachaient. Sans comp- ter que seuls ces bureaucrates, élevés pour les fonc-
LA CIVILISATIOX ROUMAINE EN TRANSYLVANIE 213
lions délicates de la diplomatie, dont ils étaient arrivés, par une longue pratique ou par l'exemple seul de leurs ••s, à connaître tous le» rouages, auraient été capa- - de noter tout ce qui concernait les intérêts turcs dans les changements qui se passaient au-delà des frontières.
A l'ancienne autonomie des princes indigènes avait
donc succédé un véritable interrègne, où la conduite
des afTaires fut confiée à des lieutenants nommés par
la Porte dans les mêmes condition* que n'importe
Is autres fonctionnaires de ' ' •: on les desti-
.....it, on les emprisonnait, on >. ..at prendre leur
tête, comme ce fut le cas pour Grégoire Alexandre •;i, assa*» ^ en 1777. et pour Handscherli.
sacré à 1 :.■ vingtaine d'années plus tard,
on les décapitait en place publique (ce fut le sort du
•lii en 1768); ou bien on leur il les rétablissait, on les faisait passer d'une principauté ù l'autre (Constantin Mauro- ' * aa à onze reprises dans les deux Capitales
. sans plus de façons que pour de simples auxquels ils étaient même inférieurs: si en derniers avaient trois tougs, ou trois queues ai, les lieutenants n'en avaient que deux. Ils rvaient strictement les cérémonies au caractère • iii)K'rial; jamais on ne vit un prince aller à pied, visi- l<>r un boïar, paraître dans la rue sans un cortège qui ait rivaliser avec celui des Sultans; cependant ..... situation tomba h un tel degré d'avilissement que les plus intelligents et les plus actif» des (irecs dédai- ' ont de prendre possession de ces trAnes roumains .. a ils disposaient cependant à leur gré. Se contentant du simple titre d'agents de leurs créatures, de Kapou- -. ils faisaient, comme ce Stavarakis que le ! pendre au beau milieu de ses intrigues, à Bu- carest et à Jassy. la pluie et le beau temps, s'enrichis-
214 HISTOIRE UKS ROUMAINS
«aient plus que ces princes ambitieux et nuls qu'ils commanditaient, san» partager leurs soucis et lenrH dangers. \a:s fils de Grégoire Ghica II. ceux de Michel Hacovita végétèrent dans ces humiliantes conditions. P lU consul russe,
au c .. ...ins la personne
du marchand ragnsan Raicevich. auteur d'une excel-
.1 de
1 -.: - . -_ ,.-.--. ..-: --- .:ier-
ciale bien définie, et celui de Prusse n'était qu'un maî- tre de langues >< importance. Cc^ ■ ^
nés ne perdaient aucune occasion d'afficher leurs prt^- f • ' :• • • 0. Tel «î "-oé-
ire Jean 'or-
dato, qui devait fournir par sa fuite en Russie un des motifs de la guerre en 1"^'" présentait m' coup plus que la suzera t^- la Porte, r<
tion russe envahissante, qui employait les Grecs pour révolutionner l'Orient et préparer la fin de l'Empire turc.
SlTl'ATION DES B(H\ttN i i in i! i i'I.i.. — ^' -'rjtu-
res de Constantinople n'aimnient guère les 1 tdi-
gènes; ceux-ci, de leur côté, quoique ne les aimant pas davantage, essayèrent bien rarement d'intriguer con- tre ceux qui jouissaient de la faveur ottomane et ja- mais ils ne se révoltèrent, laissant le soin des émeutes au bas peuple qu'aurait irrité la faveur de tel agent grec au service de la Cour. Ils avaient emprunté mi'ine aux maîtres une conception de l'Etat dans ' comptaient seuls les pauvres, les masses des coiti. ......i-
blés, la fidèle « raîa », toujours sovmise, de l'Empereur païen, alors qu'il fallait user de la dernière ^
envers les nobles, les grands propriétaires iu;
chefs obéis de leurs serfs qui, du reste, s'étant Tiit
I.V CIVIUSATION ROUMAINE EN TRANSYLVANIE 215
ex : . ne Si' i»!
gu ^ Il II r. Déjà N
rocordato a>ait pris envers ses boîars moldaves une
ait" ■ ' - ' ^' • "• : ' : ::r ' " :;
dr
espèce de moufti obligé de prononcer des sentences po- liti(iiies contre les personnes désagréables au - - — nenient, il lui demanda nne condamnation contre ces traîtres; un peu plus tard, en Valachie, il fit exécuter de hauts dignitaires sous l'accusation d'avoir entretenu des relations avec les Allemands. Si les inariotes de Nicolas eurent une con- du.w ,/.^, pecte, s'ils évitèrent d'entrer ouver- tement en conflit avec l'aristocratie indigène, s'ils s'al- !i« èl avec les grandes familles du
pas . jamais dans ces seigneurs rou- mains que des rivaux qui auraient profité de la pre- mière (K'c.i orable pour se faire rendre le droit
de régner .; l usurpé l'étranger.
Au milieu des conflits internationaux, ces boîars
eu' qui montre ' <ir inten-
tio lU régime d: mie sous
une protection chrétienne, dans lequel ils auraient joué le rôle de muî' "i Serban Cantacuzène a\
gocié avec les i , urs en son propre nom assurer l'avenir à sa dynastie, conservant à la noblesse, qu'il n'avait pas consultée, ses setllt droits tradition- nels: si, à l'égard des Rosses, Démétrius Cantemir avait agi de même, malgré l'énergique opposition de certains nobles à ce projet, lorsque Mtinnich arriva en 1730 à Jassj, les « libérateurs » ne trouvèrent plus de- vant eux le prince lui-même, car Grégoire Ghica II,
re^? *= ' ' '^■■'tan, avait quitté sa place, mais bien
l'a' . avec le clergé snp^leor. qui repré-
senluiciil l« pays. Tout en acceptant de supporter les lourdes charges dont le général russe accablait le pays.
216 IIISTOIIIK DRS noUMAIKB
ils demandèrent en échangt- ^u. .. Voévodc. h'îI ne re- venait pas dans sa Capitale, fût déclaré déchu et que' toute l'engeance des Grecs, sauf les marchands, fût pour toujours chassée du pays; l'administration future de la principauté, la conduite des armées moldaves qu'on aurait créées était réservée à la classe dominante roumaine.
Lorsque les troupes de Catherine II entrèrent pour la première fois dans la Capitale de la Moldavie, |)our occuper aussi, par un coup de surprise. Bucarest, elles apportaient, non pas le drapeau d'une conquête politi- que, mais celui d'une résurrection chrétienne, ortho- doxe, slave et grecque, par la Russie et pour la Russie Dès le début, on s'adressa aux boîars, et les Cantacu- zène de Valachie, Pârvu et Michel, avaient fait tout leur possible pour préparer l'intervention russe. On ne parlait que de la « foi chrétienne » et du « Joug des muhumétans », idée qui animait bien réellement les soldais de l'invasion autant que leurs chefs. Cette fois encore, les Russes ne furent pas reçus par l'auto- rité princière; Grégoire Ghica III, celui qui devait être plus tard la victime de la vengeance turque, se laissa prendre par l'avant-garde des chrétiens et mener à Pétersbourg pour en revenir comme client de l'Impé- ratrice. Quant à l'aristocratie indigène et aux chefs religieux du pays, on connaît leurs sentiments par toute une longue série de mémoires que leurs députés allèrent présenter à Catherine II d'abord, puis aux diplomates réunis, en 1771, au Congrès de Focsani et à Roumientzov, le commandant suprême des armées impériales. Ils voulaient d'abord la réunion de leur pays aux provinces de la Russie, mais sous la condition, énoncée par les Moldaves aussi bien que par les Vala- ques, que les afTaires fussent confiées h un Comité aris- tocratique • de douze boïars, que tous les fonctionnai- res et les ofniiir»> fiiv.>iin| tMus pour MM 11? .f •'«ipace de
LA CÎVIUSATIOK ROUMAINE EX TRANSYLVANIE 217
temps et pris parmi celte classe et par elle-même, les droits souvrains seuls devant être exercés par le géné- ral russe établi dans la ' du pays (1).
On parlait déjà de l'ii ...ii qu'avaient le» jeunes
gens de cette aristocratie roumaine de voyager au loin pour leur instruction; on voulait établir dans le pays même, à côté de ces écoles grecques qui, souvent réfor- mées, restèrent dans les deux Principautés le seul cen- tre i :it de culture hellénique, des « ' " nies de Se. ... . d'art et de langues ■'. On sent nce des précepteurs étrangers, venus soit d'Allemagne, î' •• Obradovilch, le créateur de la littéra- rnc, soit surtout de France, pour ensei- gner la langue qui dominait alors l'Europe entière et ■ -;c accès à la pli:' ' ' «litlque ! ^ <'S phanariotes, «[ > *e ser- vir du français dans leurs relations internationales, * ' 'lires français comme Linchoult .ens comme Nagni, qui. tout en remplissant leurs devoirs officiels, contribuaient à in- troduire dans la société l'esprit occidental. Déjà les livres français étaient lus avec avidité par les lettrés de ce monde qui. sous une apparence toute orientale, toute con.stantinopolitaine. et plutôt turque, gardait cependant une propension marquée pour les idées de l'Occident. Leurs lectures étaient peu variées; c'étaient des romans d'aventures et des traités sur les mysli-res de la franc-maçonnerie, des livres de sciences exactes à côté des fantaisies pastorales de Florian et des poésies de Racine et de Voltaire — on s'empres- sait de pasticher en grec ce dernier, — e'étaient sur- tout les journaux en langue française, venus de Hol- lande aussi hirii «ju»' «le Paris. L'évéque de RÂmnic,
(1) V. ootre Hiêtoin été rtlations nitao' nu mainte, p. lëJ et saiv.
218 HIBTOIMI DU ROtmAUCt
(^saire, nn des principaux représentants de la cul* ture religieuse k cette époque, faisait venir pour son iisaj:' 1 VEncyclopédie, ai]' ' toutes let
héri-s lUses à une Ame o < ; un peu
plus tard, l'évéque moldave de Hotin, Amphiloque, qui avait connu l'Italie et parlait l'italien et le français probablement aussi, donnait la première Arithméti- que et la première Géographie qui eussent été publiées en roumain, et peut-être fût-il aussi le traducteur des Voyages de l'abbé de La Porte, qui avaient t^té d'abord imprimés en russe. La typographie métropolitaine de Jassy donna une version roumaine du roman français CritiU et Andronius, La première Histoire de la Mol- davie et de la Valachie, par Carra, le futur conven- tionnel, qui n'était à ce moment que l'ancien précep- teur, fort mécontent, des enfants de Grégoire Ghica III, parut, contenant des critiques injustes plutôt qu'une information exacte et sincère, à NeufciiÂtel, en 1782, presqu'au même moment que l'opuscule de Raicevich, les Osseruazioni. Il y avait déjà à Jassy et à Bucarest tout un monde de lecteurs assidus des produits occi- dentaux apportés par la poste d'Autriche et que dis- tribuaient les agents de cette puissance. L'Académie moldave avait été réformée dans un sens moderne, et on y faisait des leçons de latin et même de français. Des satires véhémentes s*'" ler
les vices de la classe dominer . ies
■ vertus », comme celles que pratiquait et prêchait R(rf>espierre aux dél. ni-
que ». Des Grecs des 1 ^ )n
seulement des témoins de la Révolution française, comme ce Constantin Stamati qui avait espéré pou- voir être consul de France à Bucarest, mais aussi des hérauts au mouvement révolutionnaire de la Grèce renaissante, car Rhigas. l'auteur de la « Marseillaise » hellénique, avait débuté dans l'antichambre de tel
I^\ CIVIUSATTON nOtVMVF rv TnAXSYI.VANÎK 219
bi'1.1' 1 ;it 11 etail nei.
Ou aii.»it entendre d . , . . , ,^
inaines les accents téméraires de la Carmagnole.
Ce fut alors que les Russes et les Autrichiens c- ;t hirent de nouveau les Principautés, où ils rencoi. rent tout un parti de boiars qui étaient habitués à parler des origines romaines, de la liberté néces^^nire au développement des peuples, de « l'Etat chrétien grand et puissant •' qu'il aurait fallu créer sur le Da- nube dans l'intérêt même de l'Europe. Il s'agissait maintenant de « nation roumaine •. qui demandait le respect de ses droits naturels, et non seulement des privilèges de classe que le passé historique lui avait légués. On voulait la restitution de la ligne dn Danube, 'orteresses turques, le payement du
' «< bourses », à 500 piastres, par le
moyen d* >sadeurs chrétiens à Constantinople,
la lil>erté du -^ les produits d'un pays
qui tendait u v. vage, comme principale
source de revenns, contre Tagriculture. sar nn sol n": ' «ordinaire. On arait dé-
sir ion commune de la Ras-
', de l'Autriche et de la Prusse: on s'arrêtait à ce nionunt \ les deux Puissances impériales seu-
les <iui |i.: < lit à la nouvelle guerre. Mais il fal-
it aussi qu'un prince élu selon la coutume, qu'on
;i. ' * •' ment pour l'élection d'Alexan-
(\ i. disposât d*iine armée na-
1- dont hi m lirait été de défendre la nea-
1812. Constantin Hypsi- lanti, qui ne manquait certainement pas iTinltiattve. après avoir été rétabli sur son trAne de Bucarest par les Russes, qui lui cunflércnt même pour qaelque^
,1i fnn''"rhirt lit.-ri.r^ mnnèr 19ÛI. n ll3ft«t «Itiv.
220 HISTOIRE DU ROUMAJMI
mois l'administ ration des deux Principautés, créa une armée nationale, où il y avait cependant aussi des Serbes, des Arnautes, des Tran^ ; il rêva d'être
roi de la Dacte et même de la h..:... révoltée contre les Turcs. Sa mère appartenait k la famille Vacarescu, étant proohe parente du poète Jean, et Ton peut voir dans ses intentions l'influence des projets formés par les boîars indigènes en 1791.
DÉCADENCE OE LA CIVILISATION NATIONALE DANS 1^14
PRINCIPAUTÉS AU XVIII* SIÈCLE. — Malgré ces preuves éclatantes d'une nouvelle conscience nationale, ce n'était ni le prince, ni les boîars qui pouvaient conti- nuer et développer la civilisation roumaine, alors en pleine décadence dans les deux Principautés. Le pre- mier, toujours en mal d'argent et toujours menacé par des intrigues, n'avait ni les moyens, ni le loisir néces- saire pour élever des monastères ou des palais d'un nouveau style, dans lequel seraient entrés des éléments empruntés aux courants d'art de l'Occident; on n'eut que deux seules fondations princières de quelque im- portance: Pantelimon, près de Bucarest, et Frumoasa* au bas de la colline de Cetatuia, à Jassy, toutes deux dues à la piété libérale de Grégoire Ghica II. Si Nico- las Maurocordato confia la mission d'écrire la chroni- que de son règne à Nicolas Costin, fils de Miron, puis au secrétaire Axintie, s'il fit rédiger une chroni(|ue valaque correspondante par le Vomie Radu Popcscu, déjà auteur de Mémoires personnels, s'il ordonna de rassembler en uu corps de récits toute la tradition his- torique de ces pays, dont il avait appris la langue pour mieux connaître — ainsi qu'il le déclare lui- même — leur passé, ce prince, qui écri\it des traités de morale en grec, ne put pas donner une impulsion durable à ce genre, qui devait se perdre bientôt dans l'aridité croissante d'une vie politique nulle, dont les
LA CnriUSATlON ROUMAINE EN TRANSYLVANIE 221
passions avaient disparu. Nicolas Costin, qui essaya aussi de donner un large exposé des temps anciens de sa race, n'était qu'un pédant lourd et incapa- ble de faire une uruvre originale avec les connais- sances que lui avaient infiltrées les Jésuites polonais de Jassy. Quant à ses continuateurs, membres de la classe des boiars. on ne reconnaîtrait guère dans leur maigre exposition historique cet esprit de progrès politiii nous venons de constater.
La jue se mourait, et aucun autre genre de
littérature nationale ne venait la remplacer. II y eut bi ' '"nx de tr;i ' : ' -nprimées dans les
[\ , lopales . laines; elles pros-
Ix'raK-nt. mais ne concernaient que la théologie et ('taiont destinées surtout à la lecture des moines, et nit'ino des membres du clergé séculier, encore très peu cultive. Toute une école de traducteurs se forma dans le grand couvent de Neamt, sous l'influence d'un étranger, d'un Russe, revenu du Mont Athos, Païsius. Mais on ne trouve que rarement, dans quelques préfa- ces lourdes, confuses et naïves, l'expression des idées qui devaient renouveler la société roumaine. Un noble, qui connaissait, non seulement les langues orientales, mais aussi le français, l'italien, auquel U emprunta des néologismes qu'il mêle aux néologismes tiirrs, .Jean (Jenachita) Vacarescu, auteur d' "' s-
loirc des empereurs ottomans imitée de it,
s'avisa d'écrire une Grammaire de la langue rou- maine el donna «Irs viTs. moins jMUir faire on •'•- tique qui- pour monliti 1 api»inatinii des rèf; la prosodie. Mais pour rendre la vie à TAme roumaine, il eùl fallu des écrits animés d'une inspiration nou- velle.
On ne pouvait même pas penser à une littérature I). — 'a classe moyenne étant composée en
^. d'étrangers, surtout de nouveaux arri-
222 mSTOIRB DES ROUMAINS
vants. Grecs. Serbes, Bulgares, envoyés par rOrient. Ces artisans, ces marchands enrichis ont Inscrit leurs
lis «leulrmcnt sur ' ' ' ' ! ' i s égll-
l>;'klies par eux. ' ^ boïars
sortis de ce milieu chantaient dans des vers prosaï- ques l'épopée, plulAt bu ' ' -, du ■• Grand conqué- rant » Maurogéni ou <i< iil, comme l'Anonyme qui signe « Le Roumain zélé » (Zilot Homànul), les mulheurs du temps.
Quant aux paysans, on venait à peine de leur ren- dre cette liberté que leur refusaient certains de leurs propriétaires, les confondant avec les troupeaux de leurs Tziganes esclaves. En 1746. on promit, en Vala- chie. la liberté aux serfs fugitifs qui auraient regagné leurs foyers: ils ne devraient désormais que la dtme et six jours de travail par an. Bientôt, un acte solennel arraché par le même prince Constantin Mai; ito
aux boïars reconnaissait que ces paysans a.... ... cté
<• asservis par une mauvaise coutume » ; en payant dix piastres ils pouvaient se racheter. Enfin une troisième mesure, prise par le jeune Maurocordato en .Moldavie décréta que la terre appartenait de fait aux paysans qui en ont hérité, tout en rc int que la défense
de quitter la glèbe faisait pa:.^ i droit usuel. Il fut désormais interdit d'employer, pour les désigner, un autre terme que celui de villageois; des r nts
fixèrent à vingt -t|ualre et même à douze jou , an la ({uotité du travail dû par ce villageois, astreint à la (lînie, dont rî " ' " "de
li'gumes et II . , . ^oa-
ter que c'était une mesure fiscale, destinée à arracher au boîar son paysan pour le rattacher de nouveau di- rectement à l'Etat.
La poésie populaire chantait bien l'héroïsme du haï- doue, du paysan en rupture de ban envers le boîar aussi bien qu'envers le fisc, qui faisait œuvre u démo-
I.\ CIVIUSATION nOUMAIXB EN TRAMSYLVANIB 223
cratique > dans la forêt contre ses oppresseurs, mai* pour que cette classe pût accomplir one œuvre solide de civi le son sein iv *
pu SOI L. _..> :.--.„ — ie rurale ", ui — .-— e
de chefs selon l'esprit. Or. ce développement nouveau ne devait pas se réaliser avant plus d'un siècle, et tout
(I'alior<I en TranSi^'lvanie.
"~ DE I lt.\.>:»i i.> A> Il 1.1
. fin du XVII* siôcle
cette province, sur laquelle pc- lus en plus iour-
dcm "» '■ •• - '■ '''jue et socv»'-v
m <|ps pri irs et de icur ari»to' ..>. Autrichiens qui se j^.v,. ..w^.....
leurs d'un nouvel ordre de choses. I>e dernier prince qui régna rcrlKinent, Michel ApafTy, que les Turcs avaient tiré d'un coin obscur du pays des Szckler pour lui confler cette province vassale, avait conclu une co: t avec le duc de Lorraine, commandant des
it M.., . . allemandes, par laquelle, de fait, il abdiquait
pouvoir. M^me avant que le traité de Carlowitz eût reconnu la possession de la Maison d' Transylvanie, on s'occupa de donner de n i
-s à celte domination chrétienne qui venait se substi- lu îiongroiMt du moyen âge et à
IV . le.
Or. les Magyars n'acceptaient guère volontiers cette d<' ande et catholique qui menaçait la
M u^ .. ur nation et de leur classe. Les Saxons
s étaient mal disposés, car Us craignaient pour rtés que les princes autonomes avaient
respc ^isqu 'alors; en outre, ils détestaient la
soldatesque brutale des envahisseurs et redoutaient d«- ■ irei il celles «î ' " r
If ittuait la poi II*
224 HISTOIIIB DBS nOUMAINS
pays, celui des Szeklrr, était absolument déchu membres étant devenus presque les serf» des qu' i- ques familles nobles qui s'étaient établies au mili* u des villages jadis libres. Pour imposer en même temps l'autorité de l'Empereur, le système >■ né du
fonctionnarisme autrichien et l'Eglise r;t. ,.ie. que
les Jésuites apportaient dans leur bagage, il fallait donc l'appui de la majorité, jusqu'ici négligée et mé- prisée, de la population transylvaine: des Roumains. On commença par proclamer V» Union de l'Eglise valaque » qui représentait dans les seules formes légales la vie de la nation, avec le Saint-Siège; on promit aux prêtres qui reconnaîtraient le dogme occidental en sacrifiant les quatre points de divergence, de les assimiler comme situation matérielle au clergé catholique; puis on s'adressa à Tévéque lui-même. Il avait dépendu jusqu'alors, comme tous ses s-
seurs, du Métropolite de Tàrgoviste et du j le
Valachie, ainsi qu'avait dû le reconnaître ApafTy aussi, au cours des difficultés provoquées par la dé- position de Sabbas; c'est d'au-delà des monts que lui venaient non seulement sa consécration, mais aussi des conseils de direction contre le calvinisme envahis- sant, des revenus, car la Métropole roumaine de Tran- sylvanie possédait par la grâce des Voévodcs des biens- fonds dans la principauté voisine, des ornements d'église, qu'on demandait, du reste, depuis quelque temps, aussi à Moscou, et des livres, de ces beaux livres qui sortaient des presses valaques. Celui qui tenait alors la crosse était un homme timide et sou- mis, Théophile: dès le mois de mars 1697, réunissant quelques protopopes à la mode calviniste qui admi- nistraient, en vrais chorévèques, les districts de son diocèse, il leur fit admettre facilement de se convertir au catholicisme, à condition de maintenir les rites qui se rattachaient à toutes les traditions du passé: les
LA CIVILISATION ItOL'liAINK EN TRAN'SYLVASIC 225
arnu'iiii- - . :i' •. la litui ^' > rourii.iiii (if .i. riturc, U-^ t •. s ^ "^les ancêtres. En même temps, et surtout, on voulait régalité :i\ autres : : « que les l'nis ne
soient plu- lérés coi >léré8 ", qu'ils soient
avancés et admis dans toutes sortes d'emplois; que leurs fils solir' is sans distinction dar ' • -' - latines des c* ;*'S et dans les fonda,
res ». (1)
'" ■■ ' ' ' ' ^ ...li ^vnode
1 . . mase,
ni était ailé, selon la coutume, se faire consacrer par ^''' ' '.(in valaque. Préoccupé seulement de se litre les attaques des Jésuites, il était dis- p< utes les concessions, même à celle de rom-
pre luv liens, si profitables pour ses revenus, avec le ^i^^e (\e Tàrguviste. II y eut bien une résistance, dans is où le calvinisme s'était enraciné et dans la > aii^j. ivanie méridionale, qui avait pour centre Bra- >v, avec son faubourg roumain des Schei, et où Pin- (lenoe du riche et puissant Brâncoveanu était la plus ' ■■ L'autorité militaire et la persécution r •'•"•■•v-' fièrent pour briser les efforts des reçu ij dr leurs clicfs. Job Tirca, qui se réfii lard
1 Moldavie, devint le superintendant ca. l>our
s Roumains du prétendant François Rûkocxv. Mais - à Vienne fut imposé au pauvrr >-
,ji ne comprenait nullement la i. ,. le
istorique du moment: sa rudesse naive fut, sous l'in- Iluenoe j< U-ment à résipiscence: il
reconnut . ,_. ^^- comme son supérieur.
admit le contrôle et la surveillance d'un > théolo- en " de la milice de Jésus, qui. avec le simple titre
1) Voyrz notre HiMtoirt df Rommtmlm» et Tram$9l9ani9 et
Hongrie. II. chapitre I.
326 iiisToiHB un novuAXHt
d'acolythe, allait être de fait le chef et le maître; admettant que la première consécration, accomplie par des schismatiques, n'est pas valable, il déclare renoncer désormais À tout rapport avec le Valaque et son Métropolitain. Pour l'en récompenser, la Cour le créa conseiller impérial, lui flt > liiie
d'or portant le portrait de 11-..., — u. :. alla
avec une solennité extraordinaire dans cette résidence de Fehérv^ir dont son successeur allait «'' toi
chassé pour ne pas porter ombrage au r< .nt
de l'Eglise catholique romaine (1701).
Selon le désir des protopopes, cette ni ni
dû cependant promettre, au moment < ar-
mait Atlianase, de reconnaître tout Roumain uni à la conf' ' ' "^^ — , .
« fils de la patrie », Mais, alors que les concessions faites par les Roumains étaient affichées à grands fracas, pour rafTermir de la sorte la position des Im- périaux en Transylvanie, cette reconnaissance fut t î:\ns le plus strict secret pour qu'ensuite, « dé-
c » par les Roumains eux-mêmes, elle fût inscrite sous le second successeur d'Athanase sur I^* drapeau des luttes pour le droit
De leur côté, les fonctionnaires travaillaient à dé- truire tout le passé de la nation. On brisa violemment avec Brâncoveanu, dont le Métropolitain et son tu- teur, le Patriarche de Jérusalem, avaient lancé l'ana- thème contre l'apostat et le transfuge: on lui enjoi- gnit brutalement de ne plus se mêler aux affaires d'un pays qui avait un autre souverain. >« Pourquoi ce prince, qui est un homme comme il faut, répondait- on à l'ambassadeur anglais revenant de Constantino- ple, s'occupe-t-il des décisions que prend l'Empereur dans son propre pays en ce qui concerne des ques- tions religieuses, alors que TEmpir*' n'i jamais de-
i
LA CITIUSATIO.H ROUMAINR EN TRANSYLVANIE 227
mandé au prince de Valachte twiumcat il pror-r' ■ pour \e% afTair'-s de mémo ntilure dans sa pi' , . princi[ A lu liiw. . w ........,>.^.. .V .le l'église valaquc
fut confié à des Jésuites ' s; on pensa mt^me à
cl ces co: is et a!
le .... de l'éw,,» :. ju finit L.. .. ,,.i.
élire un Roumain, qui avait fait de brillantes études à ^ ' de Palac, mais il ne fut plus un
— , - -_-- ce seulement pour les siens, ni
même un évéquc de Fehérvar, où Ton devait élcvt-r Ml lines de ' •" " hel-le-Brave la f
rr ,'»'Tïale d ,, , ir une bulle de —
velle fondation, le Pape, qui feignait d'ignorer tout *"21, un évé<|i j Fagaras.
>ion de ce a siège fut
ouverte, les électeurs s'arrCtèrent. après une longue vn >ur la personne d'un simple écolier, <! ' î
i« I ' dépassé depuis longtemps l'Age -: i-
des, Jean Innocent Micu. " baron Klein », par In grArc âc !'• - -rur. On r' '
iIiK ile in s; . pour di
tes j»ar l'acte d'L'nion et dépouillés cependant d'une récompense si solennellement promise; il n'en fut pas ainsi, f>ourtant. Ce nouveau chef de l'Eglise rou- maine devait être non seulement tout ce que lui ins- pirait son tempérament fougueux et tenace, v-'-- aussi le représentant de ces paysans de Transylv qui, comme leurs congénères de» Principautés, n'ou- bliaient pas, au milieu des pires épreuves et de l'hu- miliation la plus profonde, leur droit humain et natio- AaJ. Si l'aristocratie roumaine n'avait pu rien con- lerver de ses attaches avec la race qui l'avait pro- duite: si. tout en rendant des services h la cause com-
m':i
228 IliSTOIltB DKS ROUMAINS
clergé ftéculif r ne se distinguait ni par les lumières, ni par la moralité nécessaires pour diriger un mouvement de cette importance; si enfln. les couvents roumains, anciens centres de la civiK^ation traditionnelle, avaient été violemment désaffectés et évacués, toute lu résistance se concentra dans la ' om-
breuse et vaillante. D'autant plus <1 ; en
lice pour sa liberté que, au lieu d'améliorer sa situa- tion, les « nations » constitutionnelles faisaient tout leur possible, de concert le plus souvent avec le groupe des nobles mag>'ars qui formaient le « gouverne- ment <> de Transylvanie, pour l'aggraver. Les villes saxonnes voyaient déjà dans l'établissement d'un ré- gime allemand une occasion unique pour transformer en serfs, comme dans les provinces de l'héritage au- trichien, ces musses paysannes sur lesquelles elles avaient seulement des droits précisément spécifiés dans les vieux privilèges. Dans la liberté des Serbes, établis sur la frontière méridionale du royaume de Hongrie, avec leurs chefs religieux et nationaux, — l'archevèque-patriarche à leur tète, — avec les offi- ciers de leur armée purement nationale, les Roumains avaient des coreligionnaires, dont la situation était infiniment supérieure: il suffisait donc de revenir à l'ancienne foi, accepter les évéques orthodoxes ser- bes et peut-être d'entrer dans les rangs de l'armée im- périale, ainsi que le firent plus tard, vers 1760, les Grenzer. les Graniceri de Bistritz. de Nasaud (Naszôd) et de Caransebes (Karansebes). pour participer aux mêmes privilèges, qui confondaient la religion et la nature des services prêtés à l'Etat avec la nationalité elle-même. Déjà au moment où Micu commença son activité, des évêques serbes traversaient à cheval les régions à l'Ouest de la Transylvanie, distribuant au milieu des soldats leurs bént<r ' ' TV, on
préférait tel prélat slave en (jt) i i de
LA CIVIUSATION ROUMAIXB EM TIIANSYLVANIE 229
contributions volontaires à la propre personne du pasteur officiel de la <• religion roumaine
La première *' ' '' ' ^ ' . . iU, lauo en
1735, montra h. niait servir
un peuple dont il se considérait, d'après l'ancienne tradition, comme le chef unique. " Nous sommes, disait-il, les maîtres héréditaires dans ce pays des rois dès l'époque de Trajan, bien avant que la nation saxonne fût entrée en Transylvanie, et nous y avons jusqu'aujourd'hui des domaines entiers et des villa- ■^vs qui nous appartiennent en propre. Nous avons été «crasés par des charges de toute espèce et par des niisi i I s millénaires de la part de ceux qui ont été plus ts que nous '•. Il fallait donc satisfaire, non
iont à la promesse formelle de Léopold 1", mais
aussi aux exigences de la proportion numérique, de la Nalciir d'une race iK- bons laboureurs et de vaillants soldats et au droit historique, en reconnaissant aux Roumains la qualité d'une nation constitutionnelle. M nouvcla sans cesse, pen<lant dix ans, ses
réi is. A Vienne, au moment d'une guerre dif-
ficile contre Frédéric II, on craignait d'indisposer les ; s, dont ' " ■ aie, l'or}^.. ■" >i\ puis-
( les pr* . N constitu un dan-
ger permanent pour la domination impériale en Tran- sylvanie. Les pétitions de rév('-(|ue " v.i" furent •loue renvoyées au goim riuijKnt de la . c; a la Diôte. elles furent accueillies par des mouvements d'indif^nation et des huées. <^ On nous traite pis que des .luifs . s'écria le prélat indigné; est-ce donc tout IHbce qu'on peut faire pour une nation de 500.000 ânies ■^ et qui a toujours donné des preuves de sa fldélité ab- solue? ' Il fit venir les paysans À ses synodes de prê- tres (t. fort de leurs bruyantes approbations, il refit le c!:cmin de Vienne. .Menacé d'être arrêté, il partit enfin furtivement pour Rome; son départ donna le
230 HISTOIRE D«S ROV MAINS
signal de la jacquerie contre la <' nouvelle loi • et ses rcprt^entants, laïcs et cor'
Son successeur, Pierre-l' '....... un ascète, que
Micu avait anathématisé lorsqu'il remplissait le» fonc- tions de vicaire, ne fut donc reconnu (\v
bre très restreint de lidi-les. Les auti
des agitateurs serbes et, ne trouvant pas d'appui chez les Ph' s des deux Pi"
saient, ci ans résultat, à la
une vraie révolte, dont le chef fut un simple moine. " -. vrai « roi -• roumain de ' '"
La Cour dut céder; elle ti d'éluder les difficultés en accordant aux partisans de cet apôtre de la violence un évc((i déjà en possession du siège de autres prélats allaient lui succéder jusqu'à l'interrè- gne de vingt ans qui précéda l'élection, en 1810, du Roumain Basile Moga.
Mais le peuple ne voulut pas non plus de ce Serbe, et les qualités supérieures des chefs de leur r:— '^•'■ étaient les évt^ques de Fagaras, transportés di un village quelconque, à Blaj (Blasendorf, falva), ne leur gagnèrent pas davantage les cu-ii..^. j... classe paysanne, préoccupée en même temps du pro- blème social, était en pleine ébullition, surtout dan^ les régions montagneuses qui avaient vu tous les ges- tes d'énergie de la race, depuis les combats anciens de Décébale jusqu'à la jacquerie du moine Sophroniii^ Les serfs du domaine impérial, des mines d'or, se sou- levèrent contre l'exercice abusif des droits féodaux, sous la conduite (J is l'rsu Horea, qui
dait avoir une miss .crête de Joseph II, cl ->
compagnons, Closca et Crisan. Tout en pillant les châ- teaux et en massacrant les ne'
gés de France en 1360, ils en . l1,
que le pays restât entre les mains seules de ses rrab
LA CIVIUSATtON ROUM/UNB ES THANSTLVANIE 231
fils et défenseur». La milice impériale n'intervint que bien tard pour mettre fin à l'anarchie. Trahi par leurs compatriotes, les chefs du mouvement furent pris dans leur refuge: l'un d'entre eux se suicida en prison. s, dont Horea. subirent le supplice af-
- — ._ue, à la place mêuie où, trois cents ans
auparavant, un prince de leur race entrait en triom- plial< ur, après 'éfait les défenseurs magyars et
saxons de la 1 r unie (1781-1785).
Mais déjà les efforts des Roumains de cette province
is une autre
agissait plus
de s'assurer un appui dans l'administration antri-
' ■ ' ...... r»€mis técu-
I) passé qui
lu- \ '.niait pa.s encore capituler devant la nouvelle né-
' ' n ne s'agissait pas même de poser
ite. qui devait être aussi longue par
ses tati^ms t-; ifTrances que féconde dans ses
derni«rs rcsuH.n-', i.i " mce des i^o; ■-
comme nation conslitu' ,s la provint
parla;^iaionl avec les M _^^ i S.»\ .ns et les Sre-
Itle*. (>!' ......--ut enfin (ju ti lullail a\aal tout donner
à un pt louer enfin de si ancienne* et si
fortes eiilî.i> (lie arme invincible: la nce
'" ''• •' «" . ivc de son droit et de ses tr.i .
le martyr avait parlé de Ti ).; ii ro- '. de la mMrsvi- de sa race
, irompue sur la terre de son
lurit.i;4e. L'inspiration lui en était venue des études
IH litcs dans les collèges de Jésui-
H :iies moldaves et \'alaque$. qui
donnaient un sens actuel à ces notions scolastiques et
r ^
232 uisTotiiB on roumains
Aaron. Lorsque les disciples de ces séminaires et de ces colli'ges purent chercher à Vienne et à R< intime la source de leurs connaissances, ils u que se fortiller dans une croyance qui devait être à travers toutes les niisf'rcs, l'essence nicnie de leur vie. Dans cette Rome, où le grand prélat était mort déses- péré, ses disciples des établissements de Blaj venaient de reprendre l'truvre ;t^ ' -
blies. Celait une de ■ . ^
que la justice trouve toujours pour sauver sa cause.
Presque au même moment, un parent de '*" > jeune Sloe, en religion moine Samuel, Georgt- .
de Sinca, fils d'un de ces boïars de Fagaras qui ne gar- daient dans leur pauvreté et leur abandon que la gloire vaine des anciens titres, enfin un troisième reje- ton de cette même classe rurale, Pierre Maior, se for- mèrent dans les établissements ecclésiastiques des Etats autrichiens et de la ville pontificale: ils ne de- vaient pas trouver seulement une discipline monasti- que: leur esprit indépendant de paysans combatifs voulut s'approprier les moyens de continuer une lutte, dont, tout jeunes et isolés qu'ils étaient, ils sentaient devoir être les chefs. En 1783-1784, ils étaient do retour; ils avaient abandonné le froc et vécurent d'em- plois secondaires: prêtres ou protopopes, direct scolaires dans les nouveaux établissements de culU.. germanique fondés par Joseph II, correcteurs à la ty- pographie en caractères cyrilliques de l'I'niversité de Uude, ils restèrent tous trois jusqu'au bout '1' s rh.'v i- liers errants de leur idéal national.
Ces 'es de l'école transylvaine dii
à la di le leur race des grammaires en .
latines, des dictionnaires étymologiques, des chroni- ques, qui sont, comme celles de Micu et suri- m i comme le grand recueil de sources, rédigé en latir. en roumain par Sincai, des plaidoyers pour la noble
i
LA CIVIUSATION ROVMAIKB ES TRANSYLVANIE 233
origine, la gloire guerrière et le droit inattaquable des Roumains, sans aucune différence de pro\ince. Cer- tains de ces ouvm^es, comme celui de Maior sur l*On- ffine des Houmaiiis en Daeie, put être répandu par l'impression: les autres circulèrent en manuscrit. Mais, si l'on veut mesurer l'étendue et la grandeur de leur influence, il faut penser à tout l'enseignement sco- laire qui fut dominé par les mêmes idées dans les é<-c)les de BInj: ces écoles, en plein développement, créèrent l'esprit même des nouvelles générations, au moment où la grande Révolution ouvrait à tous les
prlipN^s fîrs |HTsjMT}i\ r\ ri"
Pendant rotte grind- » : n européenne, qui
atteignit les Magyars aussi, séduits par l'idée de re- r i ms une forme ' • leur ancien Etat
j u. il y eut parmi tins un mouvement
semblable. Dans la classe cultivée ne manquaient pas les '. j)! ■' 'les ", gagnés par l'esprit nouveau: il faut roiM ,e dans leur groupe, non seulement des
professeurs et des écrivains laïcs, comme le médecin Molnar, fameux oculiste, et comme ce Budai-Dcleanu. qui fut. plus tard, sur les traces de Voltaire, l'auteur d'un poème héroï-comique consacré aux exploits ima- :••" ■■•••■^ des Tziganes sous Vlad Tepes de sanglante
-, mais aussi tous ces membres du clergé uni qui participaient au mouvement littéraire et scolaire ft dont les chefs avaient si rapidement jeté leur froc aux orties. Les jeunes gens qui, avec des subsides de
t*t sous la protection de la Couronne, faisaient
^ t les guerres de la République et de l'Empire
eurs études aux Universités de l'Occident, n'en furent
ns imprégnés; entre autres, ce Georges Lazar,
1 :a serf du pays de l'Oit, qui, après avoir suivi
les cours de philosophie et de mathématiques à Vienne, '(m l'eût destiné à être évéque. sa wc. devait être à Bucarest le («rand
234 HIITOIRB DIS KOUMAINt
innovatrur qui donna un nouvel essor moderne à la conscience roumaine.
Il ;•' • ■■■ iit
au m< . '^*^
brochures, dont chaque page contenait une réminis- cence du passé romain et une indi " vers la liberté future. Puis, au moment raème i" icnçait le long
conflit entre la Révolution et les Fuissances monar- chiques de l'anci -■-.■--- un fonctionnaire autri- chien, imbu des s«)pliiqu('H, Joseph Mehes (Mehessy), ri(!i,<;i jiour les deux évoques de la na- tion, le Serbe t.i Ihoiioxe, qui n'osa pas refuser ^ ■ --"t- ture, et le somptueux chef de l'Eglise unie, .i une pétition de droits au nom de la nation roumuini . — non de la « nation » dans l'ancien sens du mot. ■ malgré les efTorts de tout un siècle, on avait con ment refusé de la reconnaître, mais bien de la naiiun par la grâce de Dieu, par la réalité des choses, par son propre droit naturel, telle qu'elle était proclamée à ce moment, pour tous les peuples, par les rêve!
res de Paris. Par ce « Sitpplex liheilus », qui j .-,^..1
une violente indignation parmi leurs compatriotes pr s, les citoyens roumains de !
tru.,. ..up longtemps de << Valaques toléi-
daient que leur liberté, de souche romaine, fût admise par l'Empereur, conn-
ce million de contribu ^ ^
Mag>'ars, des Saxons, des Szekler, ces « citoyens lant une autre ht: la patri<
des comités rouin , s aux n< .
ments de la France et portant des noms étrangers mu passé fussent constitués; enfin qu'une AsseasMéi tionale choisit des délégués pour reprétcBter d< mais les Roumains à Vienne. Malgré les protestations furieuses de la diète de Transylvanie, qui n'" « révolutionnaire » que pour arracher de nou >
LA CIV1USATION ROUMAINE EN TRAXSYLTANIE 235
pri>iléges à la Couronne, on persista énergiquement dans l'idée de V « Assemblée nationale roumaine ». compr * ---T les mili* ■ ' les noh! '" ' ri le cit. r et le , et de ;i
mandes furent adressées à Léopold II qui, tout en ne • "' mt rien innover, ne pouvait rien refuser.
litôt cependant l'attention du monde politique autrichien fut complètement absorbée par les guer» res d'Occident, qui paraissaient devoir amener, sous les rudes coups des généraux de la Révolution et de N . la fin de la Monarchie des Habtboitrg,
< I ■ l'Allemagne et menacée même dans la pos-
S' ses provinces héréditaires. L'activité intel-
lit lui iio . is de Transylvanie fut imm-
sée et i.iij... - :>. ces nouvelles écoles qui . v^
vraient dans tous les coins de la province, demandant de* liv lie une génc
1er. Pl ^ ..Lre au grand : ^
voqué par les écrits des humbles et hardis coryphées
de 1* •• Ecole
condes consC(^i
posant de moyens supérieurs à ceux de l'évèché de
ni • ' Mi enfin à Sibiiu.
CHAPITRE XI
Renaissance roumaine au xix siècle avant l'union des Principautés
RÉVOLUTIONS ET RÉFORMES DANS LES PRINCIPAUTÉS:
l'hétairie grecque et le mouvement national. — Lf terrain pour une grande action nationale dans les Principautés était déjà préparé. Il y eut des «- philo- sophes » non seulement parmi les princes, qui imi- taient les souverains réformateurs de l'Occident, et parmi les boïars, portés, dans le bouillonnement de leur esprit vivace, à lancer des critiques qui altti- gnaient même les bases de leurs propres pri\ilèges, non seulement parmi les écrivains, comme C tin Conachi, créateur en Moldavie de la nouvi i , sie roumaine, qui ne se borna pas à reproduire la ly- riqii ' "■' •• ■ ni à travestir P«»!
sev ", ou comme K-^
Jean Vacarescu, Alexandre et Nicolas, et son petit- fils, ayant étudié à Pise, lancu, mais aussi parmi les membres du clergé supérieur. Alors que, dans le vieux cloître de Neamt, on continuait strictement la tradi- tion du « staret » Païsius, le Métropolite Jacob Sta- niati réformait les écoles de Jassy, Amphiloque do Hotin rédigeait des livres d'école d'après les nouveaux systèmes, Benjamin Costachi, fils de grand boïar, se préparait à être le Métropolite d'une renaissance reli- gieuse profondément influencée par l'esprit national. et dans Hilarion. le sarcastique évèque d'Argcs, un voltairien en soutane, les événements révolutionnaires
HENAÎSSAXCE ROCMAINE Al' XIX* SIÈCLE 237
(Je 182 i (ievuM'oi ;."uuver un initiateur ci un miaii^a- bie conseiller.
L'action des secrétaires princiers, parmi lesquels un FraD\-ais, Haut'-- Vrivit, un peu avant 1789, une des meillcuit-s ions qu'on uit de la Moldavie,
avait beaucoup diminue, et les réfugiés de la Hévolu- tion devaient ^tre, pauvres émigrés se cherchant un abri, inférieurs à leurs prédécesseurs, les anciens pré- cepteurs français, qui avaient été animés de convic- tions profondes et poussés par un zèle contagieux. Mais les représentants de raristocratie étaient les élè- ves de s et surtout le»-
de, livi . . de propagande x.
tôt le livre grec de Vienne, de I^ipzig, consacré à cette
nal grec d'A bllé
j , „ ^ i\c plus re^ j i' le
titre de « Mercure Savant o {Logios Hermès), les incita- likjns « ■ des sociétés secrètes, qui,
:il»rès . - du Congrès de Vienne,
s'étaient formées en Russie surtout, vinrent contri- t I' I II' itement général, aux aspi"^*' s un
.>\<ini i. aux tendaces de boul'
Les Grecs, qui croyaient bien connaître la psycho- lofîie docile ' - née de leurs nourriciers, les « Vain- ques o, s'ii ent {K>uvoir employer pour leurs propres buts nationaux cet état d'esprit. Ils donnè- rent à l'Académie de Jassy et surtout à celle de Buca- rest un caractère absolument hellénique; ils flattè- rent l'aristocratie, qui préférait dans la conversation i'clégance du grec ancien et même celle, moins évi- dente, du grec vulgaire, et ils promettaient de faire iiie la •> s . de
j„^qu*aux t ..., ne peut
pas dire qu'ils échouèrent complètement. Jamais le ! été plus profond et plus net
.jue .lean Georges Kurutzsn «r;ir;i-
23S UISTOIRS DBS nOt'UAlNS
gta), prince de Valachic. et ScarUte ou Charles Ca ;. prince de Moldavie,
mti..^ .vvilaircs dont ils auraient .„- .-
vcrsités de science et de philosophie, compilateurs di* code qui ne parurent même pas dans la langue, négli- gée plutôt que mcprimée, des indigènes, se présentèrent comme les chefs politiques d'une nation qui cherche sa propre voie; mais ce n'était pas la nation p
Si des boiars, comme Grégoire Brâncoveanu, d'une compilation philosophique en grec, un des es- prits les plus éclairés <î ' r; si des prél i' comme le nouveau , Valachie, !>• . Lupu, qui cependant avait reçu une éducation grecqu*' et était 1< san zélé d'u. " ' ' • èco- roumaine ^ lée par la Kii -.sse- ment de l'Empire byzantin, montraient déjà Tinten- tion d'ajouter à cette culture d'in • ■ < - - - veau timide d'une civilisation maine, leur instinct national, leur large libéraiitv n'auraient ; ifft pour - • Virer par le « roii —
nisme » i .me en\ l que ces men..
de la société privilégiée ne voulaient pas contrecarre dans son action.
11 fallait l'âme nouvelle d'un homme du peupU. s'adressant aux âmes nouvelles des gens appartenant k ïu même condition sociale, et aux jeunes boîars eux- mêmes, seulement s'ils consentaient à se confondre avec la conscience de leur nation. Cet homme fut Georges Lazar. que sa province d'origine avait con- traint, à force d'humiliations et d'injustices, à s'ex- patrier.
Malgré ses études à Vienne, il était resté absolu- ment paysan dans sa foi profonde, dans les ] qui dirigèrent sa vie, dans sa vénération , _ science, seule capable de féconder la vie humaine.
nENAlSSANCE ROUMAINE AU UX* SliCLB 239
dans la naïveté et Ténergie d'un langage dont le style touCTu ne permet pas toujours de reconnaître aujour- d'hui la verve pr ue. Déjà avant lui. ^
Asachi, fils d'un , étranger venu de Ci !
d'une Roumaine, avait fondé, après des années puN- M't's dans
tiqufh cl .1 j ., ^
sciences exactes en roumain, à Jassy; U avait gagné
1 ;i!
cl • '■ , . ■■
actions au proUt de son peuple, qui devait être plus
I;i ' " " hel Sturdza. L'école d'ingé-
iii. c pour les délimitations dont
l'ère était venue par la promulgation des nouveaux
codes, eut dc^ ■ ■> -••- m -• provoqua
pas dans la ( ^«^néral
qui accueillit i:: > :>s les p
l'œuvre scolaire tic dcoi^ts L:r':tr, ! ^vj.vi.
par le contrat avec les éphori i . s aux si inathi'm:it'>(iirs (' ' res. L'Acadcini'- ^rccfjiu- \it
purlii hou noiuhii v^v .,< . élèves, qui prélcraitnt écou- ter dans les pauvres cellules abandonnées du couvent lii AS cettf ire, grave et
:>uu , .,;arde de s ,.-. niant animée
par l'essor invincible des espérances les plus légitimes.
' formé, et il devait donc
et -- 1 -.- oie. Ce qui se passa de
mais dans l'ordre politique et social — et ced s'appli- que h " ' '•' ■ ,. tôt le . . ; ne fut qu'un concours bien venu ou qu'une résist.i :
di ' * ' ' ' ' " I !ii II ■. I ; 1
on., I I ■ - . , ; l I I ■ I .
le grand facteur de ehan.: . la source de toute
CUV. 'il pour les mau\ uu-vitablM et de tout les fs, iulant un siècle entier.
240
HISTOIHE DBS MOUMAINS
Si récole grecque, tout en étant maintenue par la Cour et la plupart des boïarx, plus ou moins m&U- nés de Grecs, fut rt^ellement vaincue dans cette con- currence avec la modeste école roumaine presque sans appui; si la littérature hellénique, jusqu'alors si flo- rissante dans les Principautés, devait s'arrêter brus- quement dans son développement* l'invasion, au prin- tfnips de Tannée 1821, des " hétairistes «» (membres de l'Hétairie, de la « Société des amis », fondée à Odessa), à Jassy, puis à Bucarest, parut enrayer le mouvement. Alexandre Hypsilanti. connu dans le pays comme flls d'un prince-régnant, se présenta, non seulement comme chef d'une armée libératrice qui ' ' (il se former dans les Principautés mt^mes, premier 1' veau de la rénovation byzantine, mais aussi comme mandataire du Tzar Alexandre, dans le service du- '■\\,\ il venait <Ie perdre un bras. Ses av i us
< rapport amenèrent le Métropolite Ben^ nii
en grande pompe aux Trois Hiérarques le drapeau, portant le phénix renaissant de ses cendres, de l'Em- pire grec ressuscité. Mais le Tzar avait des engage- ments comme membre de la Sainte Alliance, et les insurgés en furent réduits à leurs propres moyens. A Constantinople, on massacrait leurs complices: en M'>- rée, on faisait marcher les troupes contre les pre- miers rassemblements des rebelles; en Molda\ie et en Valachie, on écrasa les bandes d'Hypsilanti à Draga- sani, prés de l'Oit, à Sculeni, sur la rive du Prulh; les derniers défenseurs de la cause révolutionnaire. l'Ar- ndute d'origine roumaine, de Vlacholivadi, Jordachi (le Géorgakis des Grecs), et ses camarades, furent dé- truits entre les murs du couvent de Secu.
Jordachi s'était entendu, quelques années aupara- vant, à Vienne, avec un jeune Valaque de l'OIlénie, au district de Gorj, flls d'un paysan mais élevé dans la maison d'un boïar de Craiova, dont il venait défen-
RENAISSANCE ROUMAINE AU XIX* SlACLC 241
dre les intérêts prives contre la chicane de ces légis- tes autrichiens, qu'il maudissait. Ce Théodore (Tudor
pour 1rs : ; .: ^^jj.g j^ Vladimir, d'où son nom
de Vlu.l i été aussi un des offlciers des
pandours indigoiu's que les Russes avaient employés dans leur dernière guerre contre les Turcs, Comme il avait pris part à des raids en Serbie, il y avait connu l'armée rustique de Carageorges, qui. tout en combat- tant sans relâche, représentait en même temps 1* « As- semblée du peuple •, d'un peuple qui. ayant rompu avec son < Kmpereur • païen, n'entendait plus avoir d'autre maître que ceux qu'il se choisirait au roi- lieu des guerriers. Tudor s'enrôla par un serment se- cret dans l'armée Tuture de l'Hétairie. Mais, quand l'heure de l'action fut venue, il se rendit compte. a\ec son instinct populaire, qu'il s'agissait d'une cause qui n'« ' nne. Au dernier moment, avant la
IcN' ^ .. averti par le consul russe, le Grec
Finis, un des chefs de la conspiration^il avait quitté Bu' ' I bleu à l'aigle valaque
HOU ^ , avec une étonnante ra-
pidité, son armée de pa^ours. Il occupa les monastè- res furtifirs. cotnim- r;i\;ii( r:iil !;tiîis. ■ ' " gri'f L«M»n. M.il!i:.U l;;i>;U;ili, il iil I. ^ . 1
paysanne, la tradition. Le vieux prince Alexandre Sutr '■' ' (il de mourir à Bui-arcsl. et Tudor
n':i .|ue les ri'])ré.sent;iiiLs sans autorité
de l'interrègne. Bientôt on le vit arriver à Bucarest, où il fit sor -' ^ I . ;',nt le bonnet au r ' " drap I» ..• là réservé les i
les siens acclamaient le '• Domnul Tudor », le » prince Tudor «: jt • '--s quelques boiars qui étaient res- tés dans l;i •- et qu'il faisait surveiller de prés, il y en avait qui auraient été disposés à reconnaître momentanément cette dictature d'un caractère si inat- tendu et plein de menaces. Il leur parla ainsi qu'.iux
242 iiisToinB DRS roumains
rtrrc^, sans pouvoir les rattacher solidement à cette
c nouvelle qu'il appelait, d'après l'exemple des
:vv.ijc5, la « cause du peuple ». A la fin d'une de ses
entrevues avec cette noblesse dont la partie roumaine
s que l'autre ne faisni' 'r.
li .,j tcria. dit-on, de son air t '
ne plains pas ma propre personne, car je n'ai jam;«i>« rêvé de régner dans ce pays, i " ^ le pays lui- même et les boïnr<;. nui no pr i>as ce qui les attend.
Le i;rcc cluil Ueja a ' " ' i
enli< 0 celui qu'il qualili.. -t
Des explications ne firent qu'envenimer la querelle. Lorsqu'on In * ' i de quel droit il se réclamait
jxair agir >< >pre volonté, Tudor répondit:
« Du droit que me donne, dans mon pays, mon '
Mais déjh les Turcs pv ' ' «^ -:•'
de répondre même à si
tiré aux pieds des collines, vers l'Olténie protectrice, le chef du mouvement roumain -■■' -a de nouveau, par ses mesures d'implacable d le méconten-
tement des capitaines pillards, parmi lesquels les Bulgares, Makédonski et Prodan, anciens auxiliaires de Carageorges. Ils eurent la hardiesse de lui faire des remontrances et même, ainsi que Basta l'avait fait à l'égard de Michel-le-Brave, de l'arrêter. Les pandours, agités contre un chef trop dur, acclamèrent les deux .' gospodars •> bulcaniques, qui mettaient, h la merci de leurs appétits, le pays entier, ce pays que Tudor avait si strictement épargné, parce qu'il l'aimait pro- nt. Ces bandes, désormais sans drapeau, allè- ..... ,..iir pour le phénix byzantin à Dragasani, pen- dant que Tudor lui-même, après on emprisonnement |ues jours, était ass;i ^ - ,no
jj. :ade, par deux offici' ., li-
belle répandit la consternation parmi les multitudes.
HENAISSANCE ROVMAIlirB AU XIX* StÊCLS 243
l'n prêtre de Tillage l'exprima dans ces termes tou- chants: « Et nous apprîmes avec un serrement de I T ■ ■ MX de ses capt-
t 1 et nous pleu-
râmes. Et nous nous rendîmes avec le père Hilarion * ■ e, dans ' ' ' Vy célébrer un service di- 1 âme. I - monde pleurait aussi, et
le père Hilarion se frappait la poitrine, et il offrait au p ' 'i croix. Et nous ressentîmes tous une tristesse 1- ■• ».
Les Turcs rétablirent l'ancien ordre de choses, mais
- ' • ' • et à Bucarest ces Grecs qui
.;ereux. De ^ieux boïars indi-
s, les remplacèrent: Jean Sturdza
,1 M. y>v. ..>.>. -^..^-..rc Ghira en Valachie.
Ce% prinres, d'uuf ijitilli^pnce modeste et d'une mé-
;ie, ne nuiinjuaicnt pas cependant d'un
.. vlcvé de leur propre dignité et de celle de
s; on le vit bien à l'entrée des troupes russes
•>y en !'*■ jue Sturdza refusa la garde d'hon-
... qu'on y^. — ait, en déclarant " Dieu est là
•our me garder » : mais fis étaient emp<k;hés dans leur
'■c le bien par l'insécurité continuelle de
_. .... n. La Hussie. qui avait rompu dès 1821
tvec la Porte, parce que celle-ci avait destitué et fait
rrcuméniqit rnéme
des traités, . -s, ne
voulut pas les reconnaître, et 11 faHut que le Sultan
'' k \a c>' Me convention.
\kkerni2i:i mément à la>
{uelie les princes roumains devaient régner pendant
' sept années. Vn peu plus tard, cependant,
>qu'on pouvait croire que la tranquillité
tait enfin solidement garantie, les complications de
I qti'vti ■■ qui pa»!-' * '* ''*■' -"Ve,
.. îiiiv.i; .. ;!le nav;i nt
244 HISTOIRS DBS ROUMAINS
roccupntion des Principautés |Hir les années du nou- veau Tzar, le " général de brigade " Nicolas I". ! souiTrunccs de la guerre ravivèrent les profondes L.^;. sures qu'avaient faites au pays la révolte grecque: lorsque l'avance rapide des armées russes sur (',' tantinople amena, par une médiation prussienne, a conclusion du traité d'AndrinopIe, qui fixait le régne vi:i " Hospodars »> et restituait aux î'
le t re des anciennes forteresses tui ^
eurent encore à subir une occupation de cinq ans jus- qu'à l'établissement d'un nouvel ordre légal.
Agitations constitutionnelles: le Règlement Organioik. — Régner dans de pareilles conditions ne pouvait pas signifier grand chose. Ces pauvres prin- ces qui végétaient, toujours en butte aux intri^u ^. sur des trônes que ne défendait encore aucune f" ■ militaire, ne se signalèrent donc ni par des bâtis ni par des établissements. Ils n'étaient qu'une forjiie passagère, recouvrant un développement national, basé sur la nouvelle civilisation moderne, qui est \v seul ])hénomène intéressant désormais.
L'activité même, l'agitation nerveuse des boîars ne peut pas tromper un observateur attentif. Ces chefs aristocratiques d'un pays de villages se soumettaient seulement à l'influence des idées occidentales, qui. en les galvanisant, leur faisaient affirmer des volontés, des espérances qui n'étaient pas cependant, dans .-.■ qu'elles avaient de plus vivant et de plus efficace, K- produit même de leur intelligence. Le lendemain do l'invasion d'Hypsilanti, ils se mirent, dans leurs refu ges de Transylvanie, de Bucovine, où cependant ils n'eurent qu'un contact tout à fait accidentel avec leurs frères en pleine tr " " «n. en B- ■
h rédiger des inéni ne ceux i ;
le contenu dans les journaux français et allemands.
i
Rh.NAl'*:^ \ >i I. H'Ji. JiAi.^c A», ai.n SltCLE 2-1 Tl
Les grands boïars voulaient une oligarchie organi»ée. l'ancien Conseil de douze ou de dix membres, le «< dé- cem virât ». Les Moldaves demandèrent même à la Porte que le pays ne fût pas gêné dans ses difficultés actuelles par la nomination d'un prince dont l'entre- tien serait fort coûteux. Sturdza et Ghica réussirent ù obtenir le trône par le < s des petits boïars. qui.
de leur côté, s'étaient j ..es pour un régime de
plus large oligarchie, composé de tous les détenteurs (le tous los porteurs dr ' " les. ! HH, le Vornir lordachi 1> ., ., > en 18*22 une Constitution moldave, dont l'adoption par le son pK'' i|»é- par lev de Hussie. Il demandait une •• Assemblée générale », ' ' ' liés de la magistrature et des no- 1 ^s et dont les décisions seraient sou- mises seulement au prince, élu par l'aristocratie en- tière: l'administration était réservée à ce dernier, mais l'Assemblée aurait aussi le contrôle des finances. Mrme après que ce projet eût été enseveli dans les ar- chives du consulat, relTervescence continua: on vou- lait à tout prix une Constitution, une vraie Constitu- tion, comme celles pour lesquelles en Occident conspi- raient les carhonari, s'élevaient les b:»'-'-* ■••'? • *•••
renversaient les trônes de la légitimitr
Lorsque les Russes pensèrent donc, en ltH2U, u don- ner une nouvelle forme moderne aux Principautés, dont ils étalent depuis un demi-siècle les protecteurs
irels. ils demandèrent aux
1 , ...:. i-r cette loi fondamentale,
qui. pour éviter un terme désagréable aux oreilles des lies d<' l:i Sainte Alliance, fut " • d'une
I • plus simple: « Règlement ()rg;t! , . Cona-
chi, le poète, le fin Grec de Bucarest Vellaras, et d'au- tres \ travaillèrent longuement, avec un vrai zèle pa-
2lfl iiiSToinr nrs norMAiNx
exéculifs ». ce voitairien égalitaire et passionné de
' ' '■ (|uc fut le pî' '" ' ' ^':»ul Kisselev; le» »e-
s de lu C(>! it Asachi. le lettré
moldave, et un jeune boiar valaque, d'une activité
f ' • ' ' ' ' '■' rrinde distinction d'ir* "■ ,
. On eut enfin la sé\> pouvoirs, le Conseil dos ministres, une tiuriM à la française, des finances organisées, une I.-».....c toute nouvelle, des communes et cette armée nationale, cette « milice » qu'on avait si lo- Il n'y eut désormais plus d'autres Lu...., ^^v^v ... luac- tionnaires. Comme dans le projet de 1822, le prince était élu, mais par une <■ Assembl- aie », com- posée de 150 membres, et pris slj ..^at parmi les
grands boïars. L' •« Assemblée Nationale » ordinaire contenait des <1 rs élus ; as. Elle
avait le droit ii ... r des dt--... iitre le
prince à Pétersl n:.:^ aussi bien qu'à Stamboul, et ce prince lui-ménic, qui ' être •
cause de délits », si le i ur et le ^
d'accord là-^lessus, avait le droit d'accuser l'Assemblée ce tribunal suprême étranger, et même de la i< lire.
L'oligarchie était satisfaite: une belle forme mo- derne harmonieuse m * " • ••• ^j^j moyen âge, qu'on s'él ; . La bourgeoisie qui, en Valachie, avait déjà un caractère national, par la fusion rapide des <"'' ' . -.i n'exerçait aucune inllurnce; en >i invasion des Juifs de Gulicie au xviii* siècle et dans les premières années du xix* l'avait étoufTée dans <:on germe. Quant au paysan, il n'avait pas même le di> it d'administrer .sa commune, il n'était pas admis à voter pour l'Assemblée qu'on appelait, comme en dérision.
RENAISSANCE ROUMAINE AU XIX* SlâCLB 211
< nationale . S'il n'était plus lé|;alement l'ancien Hcrf, il l't'-tail r. vtr (\>- f:>' " «il
pour le niaitrr, <1 uric jm , !>-
parenoe, contenaient en réalité presque autant de se- iji ■ "' ■ ■ • ■ fissail ù oppo-
s. : ^ irs, dont les
chefs rêvaient du trône, même lorsqu'ils avaient les <h: * • s d'un (" il. et il t "
t; 1 de Rus t le plu^
\ent un simple aventurier allemand ou polonais, :
;r ' " - ' acariâtT' ' ' ' - ■ -•• - suur.
I . on ne 1 c\ \e
if •*, ancien boiar. devait rentrt>;
juiM • -' ' rangs de sa cla>^« .
Ire |)i |iie du Règlrmenl O.
pas un ne linit ses jours sur le tr \andrc *
fut destitué: son successeur en \.....v ...«., George, i.. besru, renversp par une révolution; le troisième prince \. i, fut renversé pendant la <,'»
di : V (|ue son voisin moldave, Grc^
(jhica IV. dont le prédécesseur Michel Sturdza. avait ••! tint de d s
ruu .icnt ou\ -.- - - - s,
des écoles construites, telle « l'Académie » fondée par Si ssy, en opp*- i l'école hu<
loise u abbas. Mais tme classe u
nante avait fourni la preuve de son impuissance à lien faire en '^ " " ..... -" ,,'•
a\ail passé d. is
les Capitales danubiennes.
LlTTÉHATlUi: nuUMAlNK DANS LES PfUNCIPAlTi s.
La vie de la nation se trouvait de fait ailleurs. Lauur, complètement brisé, agonisant, in"» ''"itté, après les truulilcs de 1821, liucarest. en 1 t l'avenir du
pays dont U venait de relever, par »u loi sincère, l'es-
til:^ I < •■ iM m t
prit abattu et humilié. Mais, en iiilaitt mourir chez lui, entre le» siens près de l'église de ses ancêtres paysans, il laissait des disciples, dont certains furent envoyés en Occident. U Pise, à Paris, |>our > i-s
études avant d'être employés dans un ensi.^ iit
(|ui devait progresser rapidement. L'élève favori de l.azar avait été Jean Kliad (Héliade). Né dans les rangs du peuple des villes, il ne devait pas quitter sa patrie avant 1848, c'est-à-dire avant un âge de matu- rité avancée: il resta donc pendant toute sa jeunesM* av milieu des seules réalités de sa race. Eliad. plus tard, lorsqu'il crut pouvoir faire croire au public qu'il () ' til du prince Radu, fondai- italif de la
\ \ se lit nommer aussi Hau ). Jusqu'au
bout, dans son enseignement, dans ses ouvrages de I' ic, comme sa célèbre grammaire de 1829, dans
^ ^ iiial, paru celte même année, le Curierul Ho- mànesc, dans ses traductions, en prose et en ^'ers, du français, et dans sa littérature originale, il con- serva lespril du terroir, cet esprit fait d'humour po- pulaire, de touchante poésie, de forte logique impla- cable, et aussi de passion et de rancune. De jeunes officiers, nés dans les rangs de la très petite noblesse de province, comme Basile Càrlova, ou parmi les commensaux de l'aristocratie, comme Grégoire Alexandrescu, furent ses collaborateurs littéraires: ils ont été les premiers poètes modernes de la nation. Si Càrlova n'eut pas le temps de développer le talent rli Iliaque qu'il avait fait valoir en chantant les " Rui- nes de Tûrgoviste », Alexandrescu. lyrique assez mé- diocre dans ses chants d'amour, trouva, dans les qua- lités fondamentales de l'Ame roumaine qui avait pro- duit toute une littérature satirique, pleine d'à-propos et (le malice, la saveur particulière de ses fables, di- gnes d'être placées à côté de celle de La Fontaine, qu'il dépassa quant ik leur portée politique actuelle, à Pin-
RENAISSAN-CE ROUMAINB AU XIX* SièCLB 249
fluence qu'elles exercèrent sur le développement même (!<• " :<iule la n '.
toute la 111 .lisante «i , / . '-
venus venaient doubler de leur nombre et de leur élan ambitieux Tancienne noblesse ' ' " *\ vit dans ses apologues, d'une forme si < . ■' dé-
pit des incertitudes du style elle est déjà classique. La Transylv -■ 'empressa d'envoyer des collabo- rateurs qui, < ••.' paysanne comme I^zar, n'a- vaient pas trouvé plus que lui une occupation corres- pondant à leur tendance dans ce milieu restreint où «haque progrès des Roumains devait être regardé avec une extrême défiance par le régime ai i. mesquin et soupçonneux, en attendant, après . ■ ., ia brutale tyrannie du régime maj«yar- La nouvelle école du Héglement Organique fut donc '
chie, un peu contre l'exclusivisme i. : ,
Transylvains, parmi lesquels Auguste Trébonius Lau- rian fut un | :ie et historien de mérite, et son
prédécesseur, ...... . laiorescu, un des principaux fac- teurs de l'éducation morale du pays. Grand adversaire des i; 'rangércs insuffisamment assimilées,
des fu ...s — les « masques sans cerveau »
dont il parle dans un écrit polémique — , Maiorescu condamne sov tte classe aristocrai
capable de st , et ses piètres remi
(|ui arrivaient au pouvoir et à Tinnuence. non par le l;,i : I la faveur
♦•t ',1 .u et sans
concurrence. Le bon esprit paysan de sa pro\*ince osa s'," i>> de briser une carrière -i '" — " I.^-
\. M-es Incessant^, contre 1. s
maîtres.
rest leurs études sous la direction de précepteurs tels.
par cxoniplf, que Cf ai
cul un« pari si large .: , , ..: n-
M'ignemont public roumain. Les frères et couxinn Go- lescu furent p ; is-
tanlin, le pi , i • 1^
voyages à l'étranger, avec de douloureuses considéra- tion» sur ' le Radu, gi. ..... •'
Paris, où ils furent aussitôt gagnes par cet esprit de 1 . '^^ ' le ré-
^; •• sous
celui de la royauté bourgeoise de Louis-Philippe. Cet esprit était d'autant plus syn * iiic à leurs jeunes âmes, qu'il représentait en >' et en Moldavie
une opposition naturelle contre ces tendances de la Russie Tzariste d'arriver par l'annexion des Princi- pautci» à dominer dans le Bosphore et à résoudre dé- finitivement la question d'Orient. Un nouveau facteur occidental s'ajoutait ainsi, vers 1848, à ceux dont on était arrivé à s'assimiler tout ce qui. étant réalisable dans les conditions données par la réalité, pouvait hâter le développement de cette civilisation roumaine dont la source devait rester en elle-même, dans la so- ciété qu'elle reflétait.
A ce moment, l'initiative avait passé a la Moldavie. Là, c'est Asachi qui avait dirigé le mouvement. Fon- dateur d'un théâtre roumain ({ui. avant l'année 1821. précéda les représentations données il Bucarest par la « Société Philarmonique » des jeunes boïars. )onr- naliste qui, sous la même impulsion russe !.
publia, la même année que ce rival, son A lu /.-
inainr, organisateur des écoles nationales qui de- \:ii' ni aboutir à leur point culminant avec 1' « Acadé- mie de Michel Sturdza. il avait un talent subtil de la forme, un sens raffiné de l'art qui manquèrent tou- jours à Eliad. Mais l'&me roumaine ne transparaît
^!^^^^cl•. r.iii 4é\i>k At XIX* SlàCLK
pas dans ses écrits, iniluencés surtout par la littéra- ture italirr - -'rssiqae et romantique, qu'il connais- sait à la I ii; ses vers, beaux, mais froids, ne font vibrer les rirurs que lorsqu'ils touchent ;• la grande ori^^ine romaine ou v^'^ - -■'crances patrioti- qi-v ,i. ' I : lion. Quand à d \ Nejjrurzi, plus jeune '
P<T ^I •• '- -1 r- • • .-^
du Russe ne. un des maîtres de la prose rou-
nv •>
la littérature nouvelle en un :ion dlmitations
V
, ^ //i était déjà arrivé à la
maturité, une nouvelle génération apparut. Son prin-
f ît ■ ■ ■ ;■■■•"
néité créatrice jusqu'alors sans exemple dans le pays.
s\. "i^anlea de ton st '
ct >n récente pouva>
rtr des notations originales de la poésie populaire. ballâdf s <■ lies, ou du passé r. - ' a
avait lon.j /i aussi dans ses n<
toriques: il pouvait émailler de noms paysans et de
cor* - " - .ises son vers fluide, brillant, maris
f;i. ne descendit cependant janisitn dnn*
ces profondeurs où se révèlent les qualités <
les d'ti" -■•■■'• ' •• ••.••• -•■- '• '- '
que. 1
nairc du Hmde. lut. u s»on lu-uri'. cmorc p. par une* société légère, qui cherchait trop sou. — ..^.^ distractions dans ce qui forme la raison même de vi- vre d'unr nation; mais son vers finit pn; plus qu'un verbiage sonor'- un f.i/niulli* ,! i <!*• sens.
Le contemporain et l'ami d'Alcc^andri.
•>»;•»
IIISTOIHH MS HôrMAINS
^.ildioranu. rcxint presqu'à la même époque de l'Oc- <.-i(l(>nt. où il avait étudié à Lunévilk, puis en Allema- gne; tout en gardant une fraîcheur d'enthousiasme, une curiosité toujours alerte, une jmi vibrer
ù toute idée supérieure, à tout sen ic, qui
sont bien des qualités latines, il dut ù la nature de ses occupations spéciales de ne pas tomber dans l'imi- tation superficielle, scintillante et stérile. Il fit une profonde étude des anciennes chroniques, qu'il pu- blia, après les avoir utilisées pour son Histoire des Roumains, parue en français, à Berlin, dans sa grande collection de sources; il se familiarisa avec les anciens diplômes, qu'il édita dans son Archiva Ro- màneasca; il acquit laborieusement cette connais- sance de la vie roumaine dans toutes les classes et dans toutes les provinces qui se manifeste dans la direction même de sa revue Dacia Literara; il entre- tint un contact ininterrompu avec la réalité sociale de son époque, comme officier, comme avocat, puis comme agriculteur et industriel; enfin il fut parmi les hommes politiques de l'époque celui qui eut une vue plus large et découvrit mieux le chemin qui devait conduire au seul avenir possible pour sa nation.
Les deux courants dans la vie nouvelle de cette jeu- nesse: celui qui copiait servilement l'Occident et ce- lui qui cherchait une orientation dans les traditions du pays et dans les qualités de la race, se rencontrè- rent |)cnilMn! ]t's. r'\»'iiciniiifs /Ii- 1S4H,
ThMAllVI.S HtVOlX riO.NNAlULS KT PROPAGANDE
ROI MAINE A l'Étranger. — La révolution de fé\Tier précipita le retour en Valachie des étudiants rou- mains, les frères Démètre et Jean Bratianu, Constan- tin A. Rosetti, etc.; puis survinrent des agitations se- crètes, un attentat contre le prince Bibescu, romanti- que distingué, mais sans énergie. En même temps
RENAISSANCE ftOtTMAINE AU XIX* SIÈCLE 253
Eliad, qui poursuivait un idéal mystique de liberté humaine s t des avantages per
pour son m il 'ion, se réunit à un ' -
lescu, il quelques jeunes officiers et à un prêtre de \nllagp, poil ■ ' ■ ' ' ' 1 ()I-
ténie, la li- iiiple
de Tudor. sur Bucarest, lorsqu'il apprit que le prince a\:i ' ' (jué au II t où on lisait à la foule la
pi< on rév(. i lire. L'n gouvernement pro-
visoire, composé des chefs de ces deux mouvements, parfaitement distincts dans leur origine et dans leur caraitère, conserva le pouvoir du mois de juin au mois de septembre, non sans être entré en conflit avec les commandants de la milice ni sans avoir cédé, à une heure de panique, le terrain aux boîars. L'inter- vention ottomane, exigée par la Puissance protectrice, qui avait déjà fait entrer ses troupes en Moldavie, amena l'établissement d'une Lieutenance Frincière et, après une échaufl'ourée entre les troupes du Sul- tan et les pompiers de Bucarest, venus ù leur ren- contre pour leur rendre les honneurs, les lieutenants furent chassés et les chefs du mouvement escortés au-delà des frontières. L'influence russe, qu'on avait voulu écarter, revint plus menaçante; et la conven- tion russo-turque de Balta-Lin :int une période d'occupation par les forces m i . s des deux Em- pires, bornait à sept ans la durée du règne des nou- veaux princes, Cirégoire Ghica en Moldavie et Stirbei en Valachie.
En même temps, les Roumains de Transylvanie s'é- tait "'i>'-% en nation, d'après les traditi< tel 1 puis cinquante ans, du Supplti lus. Alors que les Mag>'ars, connaissant la nature pas- sive des Saxons loyaux à leur T : iir, faisaient tous leurs efl^orts pour faire voter | .K-te du pays »la réunion de cette province transylvaine au royaume
2.'! ( ifiSTniKF. nvA noi mains
dr 1 1 ■: n(i , I ,.iii . : 1 11, I. ! I .1 1! .. •— la
jeunc^sj louiiKuiiL- des cciir, ._■: ■,.: u^uvcaux profes- seurs. Siniéon Bamut et Timothée Cipariu, le futur I ' ' ainsi que les foiicli
I il, se réunirent san^ .
clergé qui, sous l'évèque Lemény, avait laissé son Eglise. ! nelle. l.i
la plaine des Tàrnave, près de la ville épiscopale de» « unis », une assemblée préparai us:
puis, le 3 mai. eut lieu une autre .< >.i-
ractère tout à fait extraordinaire: des milliers de la- î , rs et de bergers vinrent pour î les dis-
i' ses chefs, les prêtres et les \>. irs. L'é-
glise de Blaj dut capituler devant le caractère gran- diose du mouvement, et l'évèque sortit à la rencontre de celui qui, après la mort de Mof^a. avait été élu comme évèque des orthodoxes. André Saguna. fils d'un m; -■• 1 de Macédoine établi dans la Monar- chie au: lie. Il y avait aussi, parmi les organi- sateurs, le rédacteur du premier journal roumain qui parut pour les Roumains de Transylvanie, la « Feuille pour rintelligence, le cœur et la littérature » (depuis 1838): c'était Georges Baril, lui aussi fils de paysan, de même que Bamut. Cipariu et les autres ordonna- teurs de In grande manifestation nationale. Dans ces paysans qui acclamèrent la nouvelle nation roumaine « autonome et partie intégrante de la Transylvanie sur les bases d'une liberté égale » tous les facteurs de la vie religieuse, scolaire et littéraire, saluèrent la plus puissante garantie d'un avenir national. Kn même temps, des mouvements dans la même direction se produisaient dans le Banat serbe où lev ins demandaient maintenant la séparation n^. ..:..... et une organisation particulière, aussi bien religieuse que politique.
RBNAISSANCK HOIMAINK \V XIX' MI -M
Les Magyars répondirent par le vote du 2U mai,
( • ' ut la TransV ^^ • 'i" -- '^'-«ord
/ envers la j» - <li-
nand, ils devaient en arriver à se détacher des Habs-
' r - le jeune François-Joseph, qui succéda
cation de son oncle et proclamèrent la
lue. I^es Roumains, où l'on ne voulait voir
■"-'•* -flus à droits égaux •, faisant partie de
jue magyare, répondirent par des re-
prfM'ni:ii'<,iis à la Cour, par les démonstrations vio-
It-ntcs (Us ' Cirenzer »•. par des réunions à IJIaj et,
(-nlin, (fuand les Impériaux eurent pris des mesures
• les Hongrois révoltés, ils organisé-
„..cclion: le général même qui comman-
au nom de l'Empereur en TransyU'ante le leur l. du reste, conse-illé. .1 Sa^una. honnno d'une puissante intelligence or- ganisatrice et d'un prestige unique, h la Coor aussi hini qu'au uiilioii «1 '■' ' • !».»-
Ml. tït pour la cause i . .de
cr les Carpathes, avec un délégué saxon, pour de- '!' • • " ML*s du
r son lUtorité d'évèque aux efTorts héroïques des bandes 'es, là où ON ' bnttu jadis So-
ica, sous la un jeune avo-
cat, natif de ces montagnes, Avram lancn. r • ' ' -fcsseurs venus
es, i tous ces It de paysans qu'avait soutenu si difiicilement pen- ' innées d'étude le travail des mains
lit rien risquer. Lf • roi des mou- les •» n'en fut pas découragé: avec les • ' ».
"• • - .....i..,,!e, où figuraient «les
sant de simples canons en de cerisier. jus<iumu Iwut. c'csl-à-dire aussi loin
25t IIISTOIAK nR.H IlOLMAINs
<{ue le drapeau des Habsbourg iloila ^ui la i runsylva- nie enlière.
Ces lourds sacrifices ne furent pas récompensés à leur juste valeur. Avram lancu, qui ne voulut jamais recevoir une grâce personnelle, en perdit la raison: il mourut fou de désespoir. Saguna lui-même, qui avait cru pouvoir créer l'unité roumaine en Autriche, nv un Voévode, un Congrès national et l'Enip* . . comme Grand-Duc, ne fut pas toujours respecté par les autorités militaires et civiles de la i - • --re. 11 fal- lut de longs efforts pour obtenir le ri ment dr l'ancienne Métropole; celui qui fut reconnu comme successeur des archevêques de Fehérvâr, fut 1' « uni . Alexandre Sterca Sulut (entre 1853 et 1855). Saguna. dont on avait poussé à bout la patience, ne devait pas même être écouté lorsqu'il demanda au moins la créa- tion d'une seule Eglise orthodoxe roumaine dans les Etats de l'Empereur, réunissant dans la même forme hiérarchique la Transylvanie elle-même, avec le Ba- nal et les comtés extérieurs, et la Bucovine. Vienne devait satisfaire plutôt l'ambition exagéré» d'Eu Hacman, évèque de cette Bucovine, dont on lit ; ... tard, en lui donnant un sufTragant à Zara. un autre Métropolite roumain.
En décembre 1863, le siège de Sibiiu fut élevé enfin à la dignité archiépiscopale. La « Métropole des Rou- mains gréco-orientaux de Transylvanie et de Hon- grie » devint (1868), grâce à son chef, une fondation purement populaire; le « Statut Organique » décida que le principe de l'élection par l à tous les degrés de la hiérarchie i ganisation scolaire qui se confondait avec elle, l^ne autonomie plénière pour chacun de ces de^ mettait la décentralisation absolue qui coii aussi au caractère démocratique de cette Eglise, vraie citadelle nationale. Un congrès formé de 90 membres
ItEN.\JSSANCE ROUMAINB AU XIX* SIÈCLE 257
< !us par la nation devait se réunir annuellement pour prendre toute» les décisions relatives à l'administra- lion ecclésiastique rt scolaire. L'Etat hongrois créé par le pacte du:lll^te de 1867, se réserva cependant '<■ début le contrôle des débats et certains moyens w ...tinixtion dans l'activité des synodes. Quant à rKii^lise unie, dès 1873. le peuple fut admis aux dis- ions concernant Vv nent et les fin
le reste, on était as:. jux règles cathoii^jv:. ..
iria. qui était déjà regarde avec défiance et même ■r une nouvelle génération animée de
, - l laïcs, pouvait mourir en paix: son
"Uvre avait été accomplie, et c'était une grande œtl* vre.
Union des principautés. — Ces progrès avalent pu
en Transylvanie, parce qu'ils avaient
Ment la masse même du peuple rural. Ce
peuple, on l'avait ignoré en Valachte, lorsqu'il s'était
7 irer la grande révolution transformatrice
IIS des circonstances si mesquines, l'ne
mission de la propriété s'était réunie en effet ù
' lis la présiir " ' " - - ' ' ne
u. dont la i' ut
mue. Four la première fois après les grandes as-
! liées populaires qui acclamaient les prir-^"- -nu-
V et prenaient des mesures pour le ; >e-
t des txmnes coutumes, des paysans siégèrent, et
.. iiumbre égal, auprès de leurs anciens camarades
(ius le drapeau, les boïars. De très beaux discours,
■Bdi'une simplicité romaine, furent prononcés par les
^^Kprésentants de ces campagnards, qui ne deman-
^^■aient que le droit d'acheter les terres dont on les
^^B\'ait dép quant au paiement, ils savaient bien
I^R- et le .:,:... il d'une manière magnifique — que
tout l'or du pays venait du seul travail de leurs mains
2do iit^mi niti Mai.>S
au cours «l s. comme les di-
racnaçaicul ... .liscorde entre Us ....... ^
associées pour Tœuvre révolutionnuire, on ferma les portes de la salle sans avoir pris aucune ''
En Moldavie, il n'y avait pas eu de Té\ K«>-
galniceanu. le chef de la jeunesse, ne voulait que la stricte éxecution du Règlement. En mars 1848. on faisait des discours sur ce sujet, lorsque Michti Sturdr^ mit fin aux débats par l'intervention de son fils, à la tcle de 1 . Les pi
troubles furent exi. .as les mo..- -. tagne. et ils quittèrent bientôt le pays.
On les V " ' : .
ceux qui v c. '
son hospitalière du vieux boîar Eudoxe Hurmuzaki. Le- i^assage en Transylvanit-
ai». icuts à ceux des pays;
maient la nation roumaine autonome, pendant qu' leurs camarades de r^ de ces fils du vieux li>.
principal historien des Houmains d'Autriche) qui étaient devenus les chefs du n: i -nt nati
clans cette province, où ils firent [• avec un i
gramme pan-roumain, le journal tiucovina, avec la
collaboration de leurs hôtes. Peu de ten- -
côté des exilés valaques: Eliad, le noble i Nicolas Balcescu, historien de Michel-le-lirave, les Bratianu, Rosetti, il y eut aussi des Moldaves qui. avec la même énergie, professaient, dans les assem- blées, dans les revues et les journaux, ainsi que dans les cabinets des diplomates, ce credo de la jeurv— roumaine et révolutionnaire dont le premier articK- l'Union des Principautés.
Mais la ditTérence initiale demeura entre les Vala- ques de Bucarest et les Moldaves de .lassy. I-cs premiers ne rêvaient que de révolutions politiques.
ItRNAlS&A.NCE ROt'MAIKB AU XIX* SI^LE 259
sauf Balcescu, qui exposa dans une brochure en
français la question :»(,'raire d;i; -.s rou-
raaifîv: !<^ autres t talent pass. oui de
na! : ils voulaient résoudre la question so-
ti;i;. jMu. établir ensuite, par rUnion -' - * -
rindtpcndanrc qui devait en être la i tiirill . non pas une plate-forme pour des rivalités
plu.s ou moins factices de per«* ' - ••■ Iles
de partis, mais bien une vie et
•■«'Il -laborer «I ■ :;■. 'U > > ,. ■ . ! m ,■),.•% de
'■i^' - ....;ijant des /■:. p.i.mn iliiUlucnce
' re. L'esprit de KogalniciMnu u mi;: lit tous, ' l ici os{>rit. ('.nlorm' ;i une tradition millénaire» t_tait le -(Ml! (!'((, I I) ii.iif iI('ri\«T n'w iw^iiiiijna réelle.
T t. Di.s ic pittiiid a»o-
iiiri. tirent l'importance que
pouvait avoir pour leur nation ce conflit, longuement
tous les patriotes qui rêvaient d'un avenir meilleur, et t la Puissance prctt UT ses droits garant, tains voulurent combattre dans les rangs des alliés, et ils se |)r.' ' ' " dans \v ' i ' deft
intriguts. s. ^ucs aul. m-
péclièrent de participer à la lutte.
Ces alliés auraient voulu chasser des IV i.t-s
les Russes, qui, à la suite du conflit avK te,
étaient rentrés en Moldavie dès le mois de juin 1853. Mais l'Autriche, dans l'espoir que ces provinces avidement convoitées depuis presc|ue deux siè> clés pourraient enfin lui revenir, s'empressa de le« occuper jusqu'à la conclusion de la paix; un traité formel avec le Sultan l'y autorisa. Il n'y eut donc pas de contact plus intime entre les Anglo-Français qui
260
iii> I m I
combattirent devant S >I et \c% Roumains, qui
en attendaient leur dt i. >...... c et leur Union.
D^s 1855 on nt^goMait lu paix avec la RusMc vain- cue: l'Angleterre et lu France soulevèrent, dan*» les conférence de Vienne, lu question de l'Union; si, plu^ tard, la diplomatie anglaise, retenue par la considéra- tion de ses propres traditions, qui tenaient au niaui lien de l'intégrité ottomane, et par celle d'inlcrd^ de commerce permanents, plus ou moins bien inter- prétés, alla jusqu'à se rallier à V( et surtout des Autrichiens, Napoléo . i .1 u .
ter ses diplomates, fatigués de s'user dans une lutte qui paraissait vaine: il voulait o- 1 sur le Da-
nube une nationalité forte, néces^ 1 "mme fornu-
politique de la latinité orientale et aussi comme bar- rière 01 ■ ■' -, r' ■ C'est ji
les districts de Cahul. Bolgrad et Ismaël, et même les bouches du Danube, qui passèrent ensuite à la Tur- quie, avaient été réunies à la Principauté moldave.
C'est aussi à l'influence de l'Empereur plébiscitaire qu'il faut attribuer la décision finale du (Ingres di- recourir à une consultation des Huumains eux-mê- mes pour connaître leur vœux. Les princes nommés en 1849 étaient déjà partis: des «• caïmacans », ou lieutenants princiers, devaient réunir des assemblées, auxquelles, pour complaire à la Porte, on avait donnt- le nom turc de Divans, Divans ad hoc. Le gouverivir de Valachie fut l'ancien prince Alexandre Gii presque favorable h l'Union, alors qu'en Moldavir. Théodore Bals, vieux boïar incapable, avait eu pour successeur un Grec, l'intrigant Nicolas Vogoridès. flK du bey de Samos qui avait été lui-même c:\ moldave en 18'J1 i-f immi-î A» i » nii.- iiiii<fiii« «i.' < le Poète.
Vogoridès qui espérait devenir prince, el qui ia\o-
]
RrwiS.SANCF nni'MAINE Al- XIX' 261
quait à toute occasion le grand nom indigène de son
beau-père, employa le^ livres de la falsit" - i'- i
la plus t'iiontfc pour > >r le triomphe < du parti de IT'nion. Pas un dixième de» électeurs les plus indépendants ne furent admis à voter. L'assem- blée issue de cette opération, digne des pires tradi- tions du Levant, aurait demandé sans doute le main- tien de la séparation politique. On s':»'---*^ < alors à Napoléon IIL La femme même de ^ s avait fourni aux adversaires de son mari la preuve patente des intrigues du oaimacam avec les ministres turcs et avec l'Autriche, dont le consul, continuellement com- battu par Place, consul de France, remuait ciel cl terre pour arriver à ses fins. Le représentant de l'Em- pereur U Constantinople reçut donc l'ordre de baisser ■■ II, si le Grand-Vizir s'obstinait à reconnaître la des élections moldaves. Ce moyen suprême réussit: les listes électorales elles-mêmes furent an- nulées. En échange. Napoléon, qui alla s'entendre per- sonnellement à Osborne avec la I^eine Victoria, avait consenti à ne voir, dans cette Roumanie qu'il dési- rait qu'une simple: « union des rapj ires,
financiers et Judiciaires » des deux I ^ s. ||
espérait établir en Moldavie un de ses meilleurs lieu- tenants, le général Pélissier.
Les nouvelles Assemblées étaient animées du même esprit, nettement unioni.ste. Mais la différence entre les vues des Valaques et celles des Moldaves persis- tait. Tandis qu'à liucarest les discours retlétaient avant tout des préoccupations libérales, les représen- tants moldaves, après avoir voté, le 19 octobre 1867. les points du programme commun: l'nion des Princi- P '"''^ 'II' I. neutralité garan- ti* p;u Ils I . .., 1 .ame celle de la Bel- gique, et gouvernement parlementaire, s'occupèrent de la question des paysans, qui étaient repréftenlés
2A2 iMvroiiii Ml V MOI MAIKtt
par certaine des leurs. (urs et de bon seiiB»
ne voulunt que l'ordre .. ..^ ......le.
Sur la base de ces vœux, solennellement expriméi, la ' tire de Paris rédigea, en :i'
n (.< : \. lun " qui, remplaçant le « H'„.. -.->-
nique ». devait être la nouvelle Constitution octroyée par les P -'s Ciaranles aux a Prinr
Unies ><. 1. létail qu'il y aurait deux ^
deux capitales, deux ministères, deux assemblées: Ite «< Union •> r< ' i(iu, on formait législative de composition mixte, siégeant à Focsani. sur la limit ' c les deux li " i ^*
(^ssation i u*, et la pos- ;
nir les deux armées pour une œuvre de défense na- tionale.
Or, il faut l'affirmer encore une fois, ce qui déter- mine la ne d'un peuple ce ne sont pas les conditions que peuvent lui créer les circonstanr - ' " tt- niais bien tout ce qu'il est capable de : même, par sa conscience, son labeur et son coura^'-. dans ces fonnes, toujours capables d'une plu ■ - interprétation. On le vit bien encore en cette v En 18.58. des assemblées furent élues qui devaient donner à chacune des Principautés Unies un chef sé- paré. Déjà les candidatures particularistes se présen- taient: d'abord les anciens princes, Michel Sturdza, plus son fils Grégoire, d'un côté, Bibescu, Stirbei. si- non aussi Alexandre Ghica, de l'autre; ensuite les chefs de la Révolution, de l'émlgralion. du nouveau mouvement de la jeunesse; Alecsandri fut même parmi les concurrents, si Kogalniceanu refusa d'y être.
.Mais la I' rue du dévr!. ]•-
pement nal .......iK;.: ...;... ment. Il y av.iit
parmi les unionistes roumains un personnage parti- culièrement sympathique, malgré ses défauts, et
i
nFVAISSANCK nOUMAINK AO XIX* SIÉCLC 263
j, 'la manière franche dont il les pré-
sri ... I agnon de plaisir et de lutte, ce fil»
de boïar. d'une famille qui avait deux rebel-
les, dont l'un avait ùlé exécuté |>*.-. i.. n aspirations au trône. avHÏt «ail ses études en France, pour être en- suite lée de Vof: . le
croynn. iié à sa cau.SL. ._. .. .. a un
axaiiri-mcnt rapide, jusqu'au grade de colonel. Mais, (Il 'rer le départes
du;.. ia résidence, le
Cuza refusa de tremper dans les élections falsifiées.
eî ' i
Ch_:
auquel ne pouvait être égalé aucun autre. Cepend t«,' • ,'• ■ ables de reconnaîtra
tu lit parfois pour dii
les actions des hommes bien au-dessus de leurs pro- I»! • * "lit être fort étonnés lor -• '-
Ifi >on inscription comme »
il fut élu prince à l'unanimité, le 17 janvier IHÔ9. lis auraient étr encore plti^ tîrpris si on leur avait dit <iue ee iu)ii\raii jrKh . i). ,.i ave, inconnu ^ Bucarest, }>ourrait \aincre toutes les puissant, s qui s'y disputaient la victoire. Opcndaii» .v -. j.... vier (nncini stijlr) il était proclamé avec la même una- nimité dans celte autre .\ssemi)lée électorale.
Sans hésiter plus longtemps. Cuza accepta. Un con- flit était imminent entre la France, qui soutenait le chef unique des 1' et VAv
rait volontiers chu c part, ce i..
che pouvait craindre une alliance des pays danu-
hirns avec l'I'
soutenus par .
donc au • fait accompli ". qne la t
bientôt in«H<'r. Ou mt à la Tu
tervenir: plu^ lanl. lorscjue !»•
264 IIItTOIRB DR8 nOUMAINS
rendit k Constuntinople pour rendre hommage k un tu- zerain qu'il n'avait pas encore honoré de sa visite, on consentit h reconnaître l'Union, mais seulement dans la personne de celui qui l'avait réalisée. Kn janvier 1862. il n'y avait plus qu'une seule Roumanie: les Ministères, les Capitales, les Assemblées s'étaient con- fondus.
CHAPITRE XII
Renaissance roumaine au xix*^ siècle
par l'idée nationale militante après l'Union
des Principautés
Hhi ORMis sor.iM.is SOI s m; imunç» Liza. — i.e rè- gne de Cuza dura peu; il succomba en février 18G6 sous les coups d'une conspiration militaire ourdie par les libéraux et par certains conservateurs, également mécontents d'un « tyran >• qui osait mépriser les for- mes constitutionnelles ou plutôt <« conventionnelles » pour atteindre le fond même de sa mission. Pour bien comprendre son rôle, il faut se rappeler que, dans les intentions des électeurs, aussi bien que dans la con- science de l'élu, il n'était que provisoire: on avait con- fié le pouvoir à un noble indigène, d'une énergie et d'une franchise qu'on savait sans égales, uniquement pour accomplir le programme dérivant des Divans de 1858.
Il y avait des milliers de paysans non propriétaires, obligés de fournir aux boïars, pour l'usage de la terre, un service personnel qu'ils abhorraient, surtout à
RENAISSANCE HOUMAIXE AU XtX* SIECLE 305
cause de son caractère ari ^rne du
territoire, donné jadis par 1< . a leurs
couvents, avait été soumis ensuite. « dédiés », ponr empêcher les usurpations, aux Lieux Saints, aux gran- des maisons religieuses de l'Athos, de Jérusalem, d'Alexandrie, etc.; les moines grecs qui, pour prix de Içur protection, n'auraient dû se faire attribuer qu'une faible partie des revenus, s'en emparèrent abusive- ment. De même que celle de paysans, cette question des « couvents dédiés » traînait dès le commence- ment de l'ère du Règlement Organique, et Cuza devait la résoudre, de même qu'il s'était engagé à en finir avec l'opposition manifestée par la Porte à l'égard de l'acte même de l'Union.
Contre la Russie, qui soutenait les Grecs, et contre l'Angleterre, qui ne voulait pas abandonner les Turcs. Cuza expropria, « sécularisa » les biens des couvents, sommant les moines de présenter leurs prétentions à des dédommagements: comme ils tardaient, la Cham- bre leur ofTrit, en décembre 1863, une somme très im- porf T es saints Pères espéraient gagner en tral-
nair ire en longueur et en invoquant toutes les
autorités auxquelles ils croyaient pouvoir recourir. En 1807, une autre Chambre allait déclarer la qoes* tion '< close ».
Aussitôt avait commencé la discussion de la qoe»- * irale, dans une Assemblée composée de bolars
ibles, non seulement à cause de leurs intérêts matériels, mais aussi parce qu'ils croyaient voir dans !•' p- ' • mi ne ménageait pas leurs sus-
rc\> des formules creuses du libé-
ralisme, tel que l'avait formulé et pratiqué l'époque du Sf^ronrl F — ■-•. On ne put pas s'entendre au moins
i{Hjui [< le au paysan le droit de propriété sur
ce tiers du bien-fonds ancestral que le Règlement
260 histoihb des roumains
désormais la propriété absolue d'un maître qui était plutôt un usurpateur. Kogalniceanu, auquel Cuza avait ronflé l'ex de ces mesures, co -
d'Etat en(-< ! aussi par Tezemplc «i i
nouvel Empire français enraciné par le plébiscite. La loi rurale fut prou " me l'avait propo-
sée le prince; la graim tit créée ainsi, à
c6té du lopin accordé au paysan, et elle l'était sur des bases solides, alors qu'il aurait fallu des soins incessants pour faire valoir le champ de l'ancien serf. Ce ce fut pas la faute de Cuza si ces soins manquè- rent sous un nouveau régime.
Les décrets princiers de 1864 avaient créé aussi un Sénat dont la moitié des membres fut nommée, le chef de l'Etat ayant aussi le droit de désigner le pr '" dent de la Chambre et de prolonger le terme d'un ; get.
Ce régime du Statut, dont le titre avait été em- prunté au royaume d'Italie, fut confirmé par un pé- bliscite écrasant et par l'approbation ultérieure des Puissances; il exaspéra l'opposition, dans laquelle se réunissaient, ainsi que nous l'avons déjà dit. les grands propriétaires, incapables d'apprécier le bien qu'on leur avait fait, et les libéraux armés contre 1' « usur- pateur ». Elle provoqua d'abord une échauflTourée de paysans pendant l'absence du prince ù l'é!
elle recourut à un complot militaire qui ri- ^--
ques mois auparavant. Cuza. qui venait de provoquer de nouveaux ' ts en adoptant ses bâ- tards, avait de ..: iient qu'il était prêt à re- mettre, aussitôt son œuvre accomplie, le pouvoir qu'on lui avait confié et don ( " ne forte <' " , nt jamais tiré vanité. On ^ >i qu'il a\> ^ son successeur le duc de Leutchenberg, descendant des Beauharnais par ^ Grande-Dachesse Mari
nENAlS&AN< t " 1267
raux anti-russes avaient ajouté cri article u la
,,, 'Hr> lisfi- il»-» Icllrc r-i'.' r 1 iii'i n -1 1 i. in V l.> i . l . —
A^^r. . r. dont U
randidature avait été déjà posée, de Bruxelles,
nt 1809. mais qui refusa r- " ' ■ •.- . -.. i^
l et ses uQiis de la «< Lit.. s
s avoir pris l'avis de Napoléon 111. qu'on avait
^si à tourner contre Cuza. s': ' * — ' - "rr-
iiie du prince Charles de 11 tn-
'^i-i\. ^iiy (1. %in;^t-scpt ans: il était i ilor-
U'iisc *ic licauharnais, fi''- "!"ptiv«. ..^ .««,..,.con I**; par son père nit-ine il lit d'une sœur du roi
Murât. 11 avait \ comme un parent par
'n souverain qu. ir des vassaux sur le
i. et il avait espéré obtenir la main d'Anne Murât,
ne.
-.._ . . - ._ .nie
chef de la famille pur les représentants de cette bran- be, et r -té
. ce par 1<- lit
les succès de Bismarck.
A. • ;.s.
W- j' , . . '>>it
rendu aussitôt en Roumanie, au risque de se faire
lier par les .^ " ' ' de
la Prusse, a .l(*s
difilcultés. Il satisfit Napoléon 111 en évitant pendant
I * avec la Russie, car ce fut
visite au Txar Alexandre II à Livadia; puis un mariage projeté avec la Grande- " : ' M - Tjjj aJMindonné, Charles 1" ayant
al>eth de Wied. apparentée ik la M.iison d'Orange, mais qui avait passé des années à la Cour de Pétersbourg. où -" - "onservalt des rela-
268 ifisToinr de» itorwAiNS
[t< - H's liai( MHS. Ml le graïKi kiu'/c serbe Mi
i».i de rVitiiU'sl.ivir de ses rêve», lui pi •
satt une confédération balcanique capable de résister à tous ceux qui convoitaient la possession de (' * - tinople, en même temps que le prince du Mo:. courtisait le chef des Principautés et que le roi d<-
Grèce cherchait à s'appuyer sur lui. il n'o^
dre une résolution. Cependant jamais la )> que, séduite par l'idéal impossible d'un vrai Kmpirr unitaire, pareil à celui de Napoléon, n'avait été si invi- lente: on avait imposé au fier Hohen/ollern, non seu- lement le voyage à Constantinople. où l'on aurait voulu le traiter en haut fonctionnaire du Sultan, comme les Hospodars antérieurs à la guerre de Crimée, mais encore une convention formelle nui serrait plus rt tement les liens de la Principauté avec la Porte; cl. reconnaissait en efTet que la Roumanie était une « par- tie intégrante • de l'Empire, ce qu'elle n'avait jai été: elle lui interdisait le droit, réclamé hautement pa Cuza. de créer un Ordre et de battre monnaie, de re- cevoir des ministres étrangers et de conc' " "itres actes internationaux que de simples con )s de voisinage: les ministres du Sultan, dont les remon- trances avaient élé déjà rejetées avec in'i 1865 par le prince indigène, malgré sa sr ;. caire, ne craignirent pas, à l'occasion de nouveaux troubles, de lui signifier qu'il devait prendre garde ft à ce que pareille scène ne se renouvelât plus ".
En outre, le nouveau prince était à la merci des partis auxquels il devait le pouvoir, partis qui. après s'être coalisés pour mettre fin au règne de Cu/^. st- divisèrent de nouveau: des discordes acharnées écla- tèrent en effet: entre les conservateurs de Dém •- Ghica et de Lascar Catargi. les conservateurs pro, sistes de Nfanolachi Costachi et les libéraux, les « Hou- ges » révolutionnaires et républicains de Jean Bra-
fl£NAISSA.\CC ROl'MAINE AV XIX* SIÈCLE 269
tianu. personnalité partlcalièrement active et très sym- pathique, et ceux du sévère, du « pur •> tnazinien Ro-
"•es de < politi-
. ogramm* Lai avec
les besoins actuels, si nombreux et si profonds, du ' '^ « Rouges D étaient les plus puis- nt de fait — par leur propagande ncessante, par leur organisation solide et par la popu> • • du journal de Ro " '' • Rou-
1 "). (Iharles 1" aurai ,• leurs
is son sort et celui de la dynastie. Or les radicaux • -'ries, non seulement à Pétersbourg. mais . où tel d'entre eux avait été dénoncé jadis lie ayant trempé dans des complots contre l'Em- I ..ur. Il fallut sacrifier Bratianu, qui ne pardonna l>as cette abandon au prince qu'il avait lui-même in- troduit (lins If pays, et donner le pouvoir à Ghica, fil:, lie Huspodar, homme très riche et très influent. Quand les conservateurs furent les maîtres, Napo- ' 111 leur I Vienne comme appui. Ils n'hési-
nt pas a a icr la protection autrichienne con- tre des adversaires intérieurs si forts et si remuants. D.'s 1869, cette protection fut formellement le,
tt le voyage de Charles I" à Pestb et à \- lut
présenté comme un acte glorieux pour ces deux pays
spéciales le cop nt. La
imposée au prin ».»n en-
II. de <• s'abstenir de toute immixtion dans les
de la Transylvanie », de « ' ' nie
> que Saguna eut rempli sa i. )U.
s n'avaient plus de chef respecté, ni d'orientation
• litanente.
On alhi si loin dans cette sujétion, déterminée par t' vie politique que dominaient les
|..i., .......,., personnels, qu'on accepta, en 1870,
270 HifiToins on roumaims
une collaboration, admise volontiers par l'Autriche, avec les T \é un I*arhu
pour coni: ..s, t'ne autre
fois surgit un projet, de source germanique, qui vou- lail ' <lans u ' " ,
à I i" de Gui , . , ; I
une Prusse et une simple Havière de la Roumanie.
Les ag'' des libéraux pendant !:<
franco-ail* .la proclamation ridicule <i
publique à Ploicsti, avec un ancien offlcier démission- naire à sa tèle, les insultes f ' rince « ]>■ : sien >>, surtout lorsque ses > > furent péchés par une émeute de célébrer avec exultation leur victoire sur la France généralement aimée, m- firent que rendre plus étroite celle dépendance lU- l'Autriche. Charles I" aurait préféré une alliam-r avec l'Allemagne même; mais Bismarck, qui, dans i<- conflit avec l'entrepreneur de chemins de fer Strous- sberg. n'hésita pas à imposer brutalement le resi>ect des inlérèts des actionnaires allemands, ne cessa ja- mais, tout en prodiguant au prince personnel kment ses civilités insolemment obséquieuses, de cette Roumanie qui représentait pour lui s<...v...v ..i l'aventure orientale d'un parent du roi de Prusse. En 1874, malgré les protestations violentes <i -
tion qui comptait parmi ses membres K^ ;^ ...u,
constamment disgracié, les lignes de chemins de fer furent raccordées avec celles de ! •• 'en M
vie, la compagnie Lembcrg-Czerno .ssy dut ai.. .
dre longtemps encore son privilège), et en 1875. une
COI' lie que 1
COI , , les dre
connus en ce qui concernait la conclusion des traités,
mit en fait le -
de vassalité ei
question d'entreprendre des travaux aux Portes-de-
RCNAISSANCS nOLltATXK AU XIX* SlAcLE 271
1 , r, iM -Tii«»Son de la Turquie et sans avoir
nit-me fie: avis de cette Principauté riveraine,
• parti • iiili^ranle di m ».
IK», 1«7;J. des agilalv-. s venus de Dal-
matii-, travaillaient la Bosnie et rHerrégovine. qu'il sai:;issait d'anncxor. un projet présct' "«
en liiô3; le voya?îe de - . jis-Joseph à Catt -
monstration ronlrc la Serbie irrédentiste du prince y ■ Mfi voyaj(e solennel < ' i :*♦
uj.. , ^ ;.' d'Orient pour se 1 r
à ses futurs sujets. Bientôt la révolution éclata dans les deux } s slaves, et on se garda bien de la
laisser s't . Quant à la responsabilité, on la
rejetait, bien entendu, sur le « pansla\israe ", donc ^„: ■ En 1876. î " -'" -iten,inl. o. ;...»/.-
\, n\ la Roum. lit natu;
«ettc guerre comme totalement • ' '^ i"^-
r,-; ■ ' -Trs du parti (....... r,. <t J" iiciicral
] Ncur, et même le nouveau gou-
vernement libéral de Jean Bratianu. formé en 1876, restaient fermement attachés à la politique du Traité de Paris et de la i^arantie des Puissances. Charles I" était d'avis que li >n de Bosnie et I ne
ne pouvait être r^ -juc par leur ann n-
Irirlt.-llonuMie. En même temps qu'on affirmait offl- ri de persévér " ^î-
» ,. „ 1 de respect c ^
ait des émissaires à Londres pour <
»• , ■ ' f ' ' fie 1;| IM|>>|C,
^^ iimunie latine
,^à ces populations slaves d'au-delà du Danube dont on „. ] .rer les malheurs. I^rsqti '• r-^-i-
^^. à ses plus grandes di.
lervention de la Russie devenant de plus en plus pro- bable, Kogalniceanu, qui eut le courage de protester contre les horreurs turques en Bulgarie, se borna à
272 HISTOIRE DES ROUMAINS
demander aux suzerains la reconnaissance du nom de « Roti' et du droit de conclure des conven-
tions, le 11 ^ du Danube pour frontière et la pos-
session des ties du fleuve, donc du Delta aussi, qui avait lis incorporé par les diplomates de Paris
à la Ni
Un revirement se produisit cependant dans l'esprit du prince. Abreuvé d'humiliations, il venait d'ôtre traité dans la Constitution ottomane du mois de dé- cembre, de simple « chef de province privilégiée », ayant à recevoir des instructions pour sa participa- tion h la guerre. Déjà un émissaire d'Ignatiev. le tout- puissant ministre de Russie à Constantinople. était venu à Bucarest pour négocier une convention secrète au cas où les troupes russes voudraient passer à tra- vers la Principauté; mais, comme il ne présentait pas de pouvoirs au nom du gouvernement lui-même et comme il donnait une forme louche à la garantie, réclamée par Bratianu, qu'on ne toucherait pas, en détruisant les clauses de 1856, aux districts bessara- biens réincorporés à la Moldavie, on n'avait rien con- clu avec M. de Nélidov. Cette fois-ci, grftce à l'inter- vention personnelle du grand-duc Nicolas, ami de la Roumanie, l'afTaire prit un cours plus rapide. Au mo- ment où l'opiniâtreté du Mi " ' lurc rendait iné- vitable un conflit armé, la ce n\ était signée par Kogalniceanu, revenu aux Affaires Etrangères (avril 1877). Peu de jours plus tard, et sans avoir attendu que la convention fût ratifiée par le Parlement rou- main, les troupes du Tzar entraient dans le pays; une proclamation, de tous points pareille à celle de 1853. s'adressait, oubliant la présence d'un gouvernement, à la population des Principautés.
Il n'y avait pas cependant une entente nette et fran- che entre la puissante Russie, dont l'intention était de regagner son influence sur les bouches du Danube et
nEVMSS\Nf;E nOlMAINE AU XIX* SILCI.K 273
qui n'était guère disposée à s'arrêter devant les droits d un plus fri* ' t la Roumanie; celle-ci n'avait ob- tenu qu'uni tite garantie, car on lui promettait seulement de défendre son intégrité territoriale, si elle venait à être mise en danger — évidemment, il <>st question d'un tiers — par le fait du passage des iirmtM's riis^. s. Le 10/22 mai déjà, les Chambres roumaines s'empressèrent de proclamer l'Indépendance du pays atin qu'il put participer, en tant qu'Etat de plein droit aux utions qui devaient amener la guerre. La dip:^i.— ... russe vit cependant de très mauvais œil cette décision, dont elle avait aussitôt saisi la sif^" n. Lorsque la Roumanie indépen- dante, mais l'indépendance n'avait pas encore été reconnue par l'Europe, offrit le concours de ses
■ '«• à son iilre. la réponse de (iortschacov fut particulièrement dure: on n'a pas besoin d'un pareil concours; mais, si l'on tient ;i rofTrir, il ne peut pas être question d'une action militaire séparée que le gouvernement roumain, ou- bliant la Dobrogea. bientôt occupée par les Russes, aurait voulu entreprendre du côté de Vidin. Les entr^ vues, si amicales, du prince avec le Grand-Duc, avec le Tzar Alexandre II. venu lui-même sur le Danube. ne changèrent rien à cette situation de plus en plus
t«MUlUi'.
L'Autriche était la première à s'en réjouir. En dé- cembre 1876. Andrassy s'était fait fort de conserver à la Roumanie son intégrité ten «ie bor-
nait à retirer ses troupes en * nant le
contact avec les forces de la Monarchie. Il recoroman- ■ ' <lans une av. ralt
_ai«nces. Dém- , <»«a,
[en avril suivant, dans le Conseil de la Couronne, d'exiger que l'Autriche occupât, avec la permission
274 itisToinr: ni» iioumaiss
di- IKiur en :«gc
de ! :) »., el. ^ .;al-
nieennu allait il Vienne remplir une mission secrète. Andra.ss à ofTrir aux Roumains
« une I' .» ' .
Mais les Kusses furent battus à Ple>'na, qu'Osman Pacha avait transformée en une citadelle f ' hle: ils étaient en dan^^er d'être rejetés au-delà c. .ht-, où avaient paru déjà, répandant la panique au milieu de la population, les premiers fi:- - '• ' -< Roumains avaient dû répondre, dis le c«>: 1. au b«ini- bardcment turc de la rive gauche; ils avaient colla- boré ensuite à la destruction des monitors turcs sur le Danube: après le passii^^e des Russes à Zimnicea. ils avaient pris la garde du Danube et avaient même envoyé une garnison à Nicopolis. Maintenant, lors- que le Grand-Duc, désespéré, demandait au prince Charles - fusion, d ation et, si possible, pas- sage du Danube s a.. is comme une « démonstra- tion », on ne pouvait plus tarder, car une victoire des Turcs aurait signifié renv:i! nt de la Roumanie rebelle, avec toutes ses consLiiu. .., es.
Du reste, les Russes venaient d'admettre «' l'indivi- dualité - de l'armée r U*e par sun prince lui-même. Pour i. _ . .ion, le Tzar oflTrit le commandement général des forces opérant r T ■ s I", dont l'orgueil en fut natu- I ..liant à des garanties nouvelles. Bratianu s'était rendu au quartier-général russe, mais sans en rapporter autre <" " ' melle d'Alexandre II que lieu de regretter ce qu'elle faisait.
Les R irticipèrt î ' ' ' risf
de la pi lUte de ( > li a
concourir à l'investissement de Plona; Osman, con- traint à capituler en octobre, s'adressa d'abord k un
lil.N M N> \ >i.r. l\i*uMAl.>t. \\. Xi.v -ïir-f.i-i
275
colonel routnu*n. Mais, aussitôt que ce chapitre de la puerre fut f •••• ■ ' •••- situation militaire était en l'air; ils ne conlii leur concours à l'action prin-
<ij>ale, se b(*i i' irsuivre l'attaque contre Vidin.
dont la poss. >s...,, ,^... était absolument refusée par l'Autriclio. Lis troupes roumaines s'y étaient immobi* Usées. I "usse se dirigeait sur Andrino-
ple cl ï:.., '" ''f' fn;irs 1 S7S. I;i i>:ii\ do
San-Slefaui).
C. ni
clToi-- _- -. li a , . ' ■ '*
guerre et de la victoire, créait la Grande Bulgarie,
■ ■■ un
..' «n- dissements à cette Serbie même, et surtout au Monté-
" " ■ . on se
iin ter- ritoire ne lui était cédé: seulement, suivant l'exemple '.1 France à l'égard de l'Italie, la i> tonner par les Turcs la Dobrogea pour qu'elle put être échangée contre les trois dis- • ' ', ' " ' — ' »'•■:- voulait avoir à
.ige des troupes russes par la Houmanic pendant des années. /
Les protestations les plus indignées ne servirent à rien. La résolution de rKmpcreur. que la diplomatie l>(»iiN>;iit en avant, était inébranlable. On offrait à Pé- terst>ourg. tout au plus, des avantages plus grands sur la rive droite, même l'élection de Charles I" comme prince de la Bulgarie nou- ^t créée; il
fut question, à un moment donné, :. -jncer à une
partie du territoire bessarabicn. Mais l'opposition emparée de cette question, et, malgré l'in-
lu prince et de Kogalniceanu à s'entendre.
on ne put guère abandonner le point de vue de la pins stricte intransigeance. La brutalité de Gortschacov
276 HISTOIRE DRS ROUMAINS
menaça inôint* de dém s troupes i< >
s'attira cette réponse «I ^-s 1" que •
se feraient écraser, mais désarmer, non •>.
Invoquant la protection des Pi: et Kogalniceanu s'adressèrent aux en juillet 1878 à Berlin pour procéder à la revision du traité. 11 n'y trouvèrent aucun appui réel. •• Nous croyions que vous vous étiez entendus avec vos alliés w, fut la réponse de l'Autriche, qui attisait ce- pendant le mérontentenicnt des Roumains pour s'as- surer une situation plus solide dans la Bosnie et l'Her- zégovine, qu'elle « occupa « ; dès la convention de Reichstadt en 1876, François-Joseph avait consenti, du reste, pour avoir ces provinces serbes, au retour des Russes sur le Danube inférieur. La Roumanie n'eut pas même une bonne frontière dans cette Do- brogea qui était alors un vrai désert, habité surtout par les restes misérables d'une population turco-tatare réfraclaire à tout progrès: elle la fit occuper par ses soldats, au moment où, sans avoir rien signé, les orga- nes administratifs roumains évacuaient la Bessarabie. On eut un conflit avec les Russes lorsqu'il s'agit de fixer la démarcation à l'Ouest de Silistrie, et la ques- tion d'Arab-Tabia, une des anciennes redoutes qui entouraient la \illc. fut sur le point d'amener une échaufTourée.
Le résultat de ces froissements fut brillant pour la politique autrichienne. Pendant des années, tout rap- pr«' ■ !il avec la Russie devint impossible. Le gou-
vei I il libérai de Jean Bratianu. qui garda le
pouvoir pendant dix ans, n'était guère disposé à ou- blier l'hun ' * D infligée personnellement à son chef. En i ;, en allemand, ses Mémoires, <(iii
forment un vrai ré(|uisitoire contre la politique russe en Orient, Charles V avait rompu définitivement
RK.S M-»-» >
277
avec le Tzar. On murmura à Pélersbourg lorsque les Chambres ofTrirent an prince souverain la couronne royale en mars 1881, quand Alexandre II succomba à un attentat <les ■ d'une union person- nelle avec la ii^..^ jue le premier prince,
Alexandre de Battenberg. détr<\né par les agents rus-
'la Principauté, fut •/;., , -:- - -.„ ...is; ils avaient travaillé
patiemment à nourrir la jalousie et la haine des Bul-
■■'■■■ . ■ . ,• .j^.
(• , u'U
I^Mvarab. protecteur des insurgés de 1640. à Bratianu, M • ' ' •••- ,j,p PU fermant les
^ de la liberté. On
ivait espéré même, en IHHH, provoquer, sur la question ie la Dobrogca un conflit entre les deux pays.
Chacun travaillait ainsi, selon ses moyens, pour
l'Empereur de Vienne, étant donnée l'étroite alliance
'*nlre les Hah' ••'-%• et les Hohenzollern que venaient
ie conclure i k et Andrassy. C'était simplement
travailler pour le roi de Prusse >». La question du Danube, que le traité de Paris avait soumise à une Commission riveraine et à une Commission euro- I Hie, fut rouverte par la diplomatie au? le.
I.L traité de Berlin avait attribué à cette de. ....... la
nission de faciliter la navigation de Galatz aux em-
hures. D^s ' [>endant, l'A' se fil ad-
re. sur la p. , . iian du délé^^i.- : .iiiçais B«r-
rôre, dans la Commission riveraine, dont les droits
' sova. bien que sur toute n'eût pas un seul pouce ie terrain. Une conférence des Grandes Puissances, n'unie h Londres, accepta cette nouvelle situation, tout en exemptant du contrôle européen le bras russe le Kilia et en étendant, d'autre côté, ce contrôle jus- |u'à Braila. La Roumanie déclara ne pas pouvoir se
1»
IIISTOIRR l>F<« MOI MAIN«
Se 'à CCH VX\ ; ll.it-. "^
plu. :...;. le roi Chu:. a ^i^taii. a. , .. ->i\
voisin sert>e. à l'inaugaration de» traviiux aux Porte?»- de-Fer qn " '" iile arait en* se réser-
vanl abu^ it de pi!ot8. les canx
roumaines.
Des 18S . l()rs<iue l'Italie se lu:
ligue de ]' ,M devait être la Triple A . i
tianu apporta, au nom du roi Ctiarles, qui avait déjà fait parler dans r un des r' ' 's jeunes
servateurs, des «• , tes >> (m de la s(
«I Juniniea »), Titus Maiorescu, pour préparer le ter- rain, l'adhésion secrète de la Roumanie. C'était plutôt un moyen de se défendre contre la Russie et, d'après une expérience récente, contre rAntriche-Hongrie cll< - même.
La question de la Transylvanie n'exista done plus pendant trente ans pour le gouvernement rou- main; elle servait tout au plus à agiter l'opinion pu- blique au profit des partis d'opposition lorsqu'ils c: étaient arrivés à leurs dernières ressources. I^ tion d'un parti national roumain dans cette pro^ et son action énergique n'eurent aucune influence sur l'attitude du T: m,>, et il regarda ave<
toute une séii< sures destinées ù d<
confessionnelle des Roumains et même l'autonomie d^- l'F " ■■ ' M' qui '■ ' " !
du l'un Apj»
en 1891, aux diefs roumains, dont le grand crime été seulement d'avoir voulu présenter à l'Kr djuis sa Capitale «le Vienne, sous la forme d'u randam, les doléances de quatre millions de ^ fldèlea, acte qui fut retourné, du reste, par la (^ii.in- cellerie hongroise, sans (|ue le pli eût été même ou- vert; ce procès monstrueux entrepris pour jeter en prison des personnes tont-à-fait innocentes, n'amena
I
RENAISSAMCK ROUMAINS AC SIX* SiftCLB 279
aucune représeatation de )a part de la Roamanie al- liée; elle M soamit nu^me plus tard à l'humiliation de rlécorer le procureur qui avait «contenu l'ai-'- ••^on. Le» Maj?\arH en profitèrent pour mener t le-
n 1 dénationatitatrice: bientôt le |»arti
.... .4.. ....>ous, et un régime de terreur rendit
lue impossible toute manifestation sincère de la i : même lonqa*IN eurent abandoané
Il . pmamMU âcdorale. qui avait été an
moyen de protester contre le nouveau régime du dua- î' * -T - .entés
;m ;.» par
des organes de leurs oppresseur--
R;is^uréH par cett*- " on à la . 1 Ku-
i. p» .-.1 traie, les p;i .rent cou -> lut-
tes stériles; après la chute de Bratianu, le vtbî orga- nisateur du Hoyaume, le gouvernement tomba aux Ml 'i lis des « junimi^^s », élevés en Allemagne et j n à la Triplicc, puis des an-
>*-^rgi et d'Alexandre Laho-
f des libéraux. Démètre
A. Slurd^a, un de la génération de
ri'nion et le crc. — :-f,.isc roumaine autocé-
pliale. mats le pins chaleureux défenseur, par crainte <! *ri politique allemand* en Roumanie.
p , ;.>oar quelques années. Entre sa poli-
tique et celle de son soceesseor, M. J.-J. Bratianu. d'un côté. et. de r.iutre. <•■•"" ^ vieux conso; i «». des
ianimintes ay;int p<> i ^ l'intranHigt *• des
.\llemands, P.-P. Carp, junker transporté par le hasard su ■ 1 Danube, et enfin celle de M. Tafce
I I eur d'une brochure célèbre, deivtinée
I défendre ta Triple Alliance, devait former plus tard tn I :?rtT nservnteur-démocralr. destiné à se con- ! 1! , . (iernièrement, sont sa cUrection. avec le
parti conservateur des Cantacnaène et de Nicolas Fili-
28U IIISTOIRB DBS nOUMAIMI
pesi'U. U n'y eut jusqu'aux fjuerres balcaniques de 1912, an. " fTi^rence. Fl«l. î' u-
trales à ' ur, et ù Pin ^ ^ lU
profit de la classe dominante, tel fut le programme commun. Quant aux paysans, des Ir ' ' ''<ns draco- niennes, assuraient le fruit de leur aux pro- priétaires, et. de temps en temps, sous la pression de leur mécontentement (révoltes en 1907, suivies d'une a réforme » des contrats agricoles) ils obtenaient des distributions de terres.
Renouveau national du peuple roumain. — Peu à peu cependant se produisit un changement profond, dont les dernières années virent les manifestations publiques et officielles, en même temps que s'alTaiblis- saient la classe dominante et que l'esprit d'initiative abandonnait le pouvoir suprême; de même qu'au xvm* siècle, où contre la Roumanie phanariote se dressa le drapeau national des moines de Transyl- vanie, fils de paysans, et de Tudor Vladlmirescu, le paysan d'Olténie, on put assister au développement en Roumanie d'une civi^' 'finale et aux pro-
Srt-s naturels de la clasM e.
^ l'époque de Cuza, le mouvement littéraire était en pleine décadence: les journaux commenr * ' ur activité bruyante sur les ruines de la pros< ; o,
sans qu'un seul de ces périodiques eût un caractère vraiment éducateur. Bien qu'il eût donné à la grande année de l'Union quelques-unes de ses poésies patrio- tiques, bien inférieures cependant à l'hymne fervent par lequel le Transylvain André Muraseanu salua l'an- née libératrice de 1848, hymne qui est resté comme la " Marseillaise roumaine », Basile Alecsandri n'était plus le représentant d'une jeunesse poussée au combat par la foi et l'enthousiasme; il dépensait son talent dans des pièces de théâtre, & l'intrigue d'emprunt.
1
•
RENAISSANCB ROUMAINE AU XIX* SlàCLB 281
par lesquelles il servait souvent ses propres passions et celles de son groupe politique. Grégoire Alexan- drescu s'était tu, terrassé par la paralysie, cl Bolin- tineatui. ministre de Cuza, répandait, à la veille de la maladie de nerfs à laquelle il devait succomber, les derniers restes d'un talent qu'il n'avait su ni dévelop- per, ni conduire.
La littérature historique florissait, mais surtout en ce qui concerne la publication des sources, chroni""-'^ et documents. L'exemple de Kogalniceanu lui-ru <!' > perdu pour les lettres, de Lauraian cl tW
lu... . „. éditeurs, avant 1848, du " Magazin histori- que pour la Dacie ". fut suivi par un émigré de Tran- •»v!\:uùf, ■ in oculaire, l'histoire dos
journées i. :c Plaj, .\lexandre Papiu
Ilarian. et surtout par cet infatigable travailleur, qui fn' ' un pcP'^ ' nd et original, bien que
]>;i = une insj ! . /;irrc. B. P. Hasdeu, ori-
ginaire de Bessarabie et même ancien offlcier russe. Mais ' mirent à la dis; ' '
très (J le ne fut que ti .
Alors que les chroniques éditées par Kogalniceanu av;nent créé le genre même de la nouvelle hi ' ' ^ il fallut que Hasdeu lui-même, doué d'un r> ble talent littéraire, employât pour des récits et des drames les r.'- ' '■ ns d'un monde archaïque. En fait (le nouvel: romans, on n'aura que des scè-
nes, d'un délicat travail littéraire dessinées par l'ar-
ch - ' Alexandre Odobescu et les tableaux de
ri) (ïvcment présentés par un humble chantre
• l'ei^lise, Niidl.is l'i'iinon.
La nouvelle liltéi.tlure s'annonçait sous des auspi- ces enrorc plus mauvais: elle consistait dans un sim- I>It' jtu «le mots, < rirt aux
l<>M|smes français, , : Une réaci....
• I. stit se produire: les Junimistes commencèrent leur
283 H19TOIBB DM HOVMAIKt
eârrièf« par la publication d'une revue, les • Entr<v
liens Liltérmlrea •» (<'■'
exposant au ridicule <
et on redressant les exagérations de I
poraine, n' i ' re donné en écl
tique imi> sans horizons
rescu. ou des imitations du romantisme allemand. 51,
»• une fois, le fonds national, plein d'en —^
. ne se fût imposé aux compilateurs et aux , ticheurs.
Alecsandri cl son contemporain Alexandre Russo. élève des écoles de Genève, avaient recueilli déjà ces poésies populaires que le premier remania artiste- ment avant de les livrer au public; le succès de sa collaboration l'encouragea à composer de toutes pic- ces des ballades dont la succession devait donner une vraie histoire épique des Roumains. Si la Transiloa- nîa, revue de «< l'Association pour la culture de la langue et de la littérature roumaines » au-delà des Carpathes, fondée en 1861 par Saguna lui-même, par son collègue de Blaj et par les chefs intellectuels de la nation, ne remplit pas sa promesse de répandre le trésor de ces chants transylvains, dont la partie lyri- que est absolument supérieure. Hasdeu, qui avait fait de son journal Traian, de sa r - - ,^
(Colonne de Trajan) un riri '^
historiques et en même temps de folklore, attira con 1i' 'unl l'ai' sur cette i ' • ' î
iii. des coi leurs de ton , >
mains s'empressèrent d'envoyer leur récolte. Les ri vu ir les élèves de Hasdeu. aoqnel on
a\ chaire à la nouvdle Université de
Bucarest (celle de Jassy. fondée aussi par Cuza. est ui peu plus ancienne), comme Grégoire G. Tocilesco. sui- virent la direction imposée par le maître. Une grande* collection de chants populaires fut donné par G. Dein
IIENAIMANCE ROCMAIKB AU XIX* 81ÈCLF. 2S3
Teodorescti, à Bucarest m^me, et bientôt un professeur roumain de Rrasov. André B4rseanu. associe au phi> lolo^ue tchèque Jarnk. pi'*'' ••♦ le premier ^ •■•n..?? transylvain de morceaux i « choisis.
Les ' (>i des ju [ engugée*
aussi da.. c voie, et bit:.. ^s résultats.
Les paie s imitations germaniques disparurent, de même uru les fades pasticbes de la
poésie -. ancien diacre de iassy, mde
esprit jovial, fils du payaan Jean Crcanga, com-
vanta • aux é populaire si frappante: un ouvrier ty; de Bucarest,
Pier T ■ Ispirescu, abond ;;eiire, saas
;i\«*ii t r^n ndant la m< ute humour
rustique. Toute une littérature semblable suivit, atti- rant aux revues, aux calendriers. : piiliiu L .ujours plus étendu qui r< pre manière de penser et de sentir.
Alors apparurent les tabteau^ [>an-iix il ceux qui ont créé ai
it. une si f^rande réputation, il n'y avait aucune v,..^...a.ité dans la vie des cJassm supérieures; elles ne faisaient que ré(u 1er ses modèles parisiens; on se ic dans l'iude des mœurs, simples et for- .. ... , „ . .un. Par Jean Slavici. originaire de Hongrie, on eât pour la première fois le spectacle de la vie ru- rale au-delà des mootagnea, et celle du poymn vala- que trouva un interprète d'une finesse de touche extrême et d'un rare sens de la couleur dans Barbu scu Delavrancea, né daos un fauboni^ de Bn- Ilans Georges Coabuc, venu de Nasaud. en Transylvanie, l'àme pleine de rytiimes populaires, la poésic roumain. ' p— daut de «es aoOTeilet.
Quant à la vte l'i • truilM des centres urbuiiia,
c'est'^-djre de ce» couches sociales où se conservaient
284 iiiSTOinB DES roumains
même sous un aspect caricatural, tlù au mélange avec ■ lies, les cuutunii " fUt un
l il dans .1. L. Ci _ ut Usu
d'une famille d'artistes dramatiques, et qui sut ma- nier le fouet d'une impitoyable satire.
Outre cette inspiration populaire, une connaissance approfondie de la littérature allemande, l'initiation k la culture classique, la piété religieuse pour le passé, un sens supérieur de la musique, du langage, contri- buèrent à former la poésie complexe de Michel Emi- nesur, d'une forme parfois si rustiquement claire, par- fois capiteuse par tous les parfums rares qu'elle dé- gage. Le grand poète du pessimisme, si habile à expo- ser ses idées abstraites, ses aspirations à la paix su- prême dans le renoncement au principe même de l'existence, n'en fut pas moins un des restaurateurs du fonds original de la nation, par le rythme qu'il adopta, par la propriété des termes et leur énergie concrète, par sa profonde familiarité avec tout ce qui vient du peuple, par le timbre populaire de son àme elle-même. Fils d'un petit propriétaire moldave et ayant passé ses premières années à la campagne, les vicissitudes de la jeunesse l'amenèrent à Cernauti, où il fut l'élève du rénovateur même de la vie roumaine dans cette province, le Transylvain Aaron Pumnul, soutenu par les Hurmuzaki, puis à Blaj, où il connut le milieu renfermé, tout plein de traditions, des cha- noines de l'Eglise unie, mais " ^ d'un peu- ple robuste vers la liberté n;i sait passer de longues années comme rédacteur d'une feuille de parti à Bucarest. L'unité roumaine, dans l'espace aussi bien que dans le temps, paraissait vouloir se mtDi- fester dans cette personnalité exceptionnelle, dont l'ac- tivité fut interrompue trop tôt par la folie et une nort tragique. Ses qualités se retrouvent dans celui qui fut le plus digne d'être son successeur, Alexandre Vlakuta.
RSNAISSANCB ROUMAINB AU XIX* SiftCLS 2S5
Cette littérature, venant des profondeurs de la vie nationale elle-même, accéléra le développement de la nation. Elle trouva ' ' adversaires. Vers
1890, le culte de l'iiii euse réapparut, et
il eut encore ses adepte cvue Sanwnatorul
V Le Semeur ". qui pami i i ' avec des col-
laborateurs appartenant à toul^ ,'rovinces rou-
maines, le culte du passé, le sentiment de la beaaté qui se dégage du chant populaire, l'étude attentive des réalités nationales s'exprimèrent de nouveau et gagnèrent la victoire. Les nouvelles de M. Sadoveano, de Sandu-Aldea ' les flnes esquisses psychologiques de J. bratescu-Voinesti n'ont pas la même origine), la pot-sie si «louce de tons et si riche en nuances de St. U. lusif. les grands éclats de voix qui se mêlent aux scènes rurales attendries d'Octavien Goga« in- n dans la partie combattive de son œuvre par
, le magyare de PetôfTy, appartiennent à ce mou- vement de réaction, dont l'inHuence dure encot
Les autres arts fo ' ' ' ir part à ceiie
grande œuvre de véi > analogue do-
mine dans la ■ s>'mphonie roumaine » de Georges Kncsco. 11 en est de même de la peinture nouvelle: Rniinescu et Cosbuc, mieux qu'Alecsandri, surfait et oreux dans ses scènes populaires, se retrouvent ^ les riches poèmes campagnards de Nicolas Gri- ^' i< scu Tmort plus récemment), dont les prés fleuris, les r; ins, les lents chariots traînés par
des Lu ^. les frêles pastourelles et les ber- gers aux clairs yeux noirs, donnent, sous un ciel bleu < !>erle. dans les nuages de poussière des gran- de .^^ics ou dans la transparence d'atmosphère des lisières de forêt, toute l'idylle rurale de ce peuple. C'est lui, ce peui)le. qui est "' * ". * ili-
sation motlerne; il donna ;ii , ^,,e-
miers de tes écrivains et de ses artistes: Enesco est
2S6 IIMTOIIIB DES noUMAINS
le fll« d'un fermier: Grigorescu avait commencé par fabriquer des icône» pour les églises de village. Non seulement par son labeur incessant, qui donne à la Hounianie agraire toutes ses richesses, mais aussi par d'autres manifestation, il a montré que l'avenir doit re- poser sur ses robustes épaules; négligé, maltraité, pres- sure |)ar l'étranger et par les siens mêmes, ce peuple de paysans réussit, par son énergie invincible, à vaincre toutes les résistances, à maintenir la vitalité de la race. La vie des Roumains de Transylvanie ne repose
iir le cl' ' ne s'est pas t" '
, iication ii „nia et n*a pas fidèlement son héritage: maint évèque fut un fidèle
iir du g(Hi ■ i ■
■ ugra, aclt-^ et de trahisons au service du comte Tisza. de TËglise des Roumains orthodoxes. Elle ne ' ;i le
talent et L*s connaissances de la < lec-
tuels. qui, après avoir arraché aux prélats la conduite de la lutte pour le droit, se prêta trop souvent aux concessions et qui ne comprit pas toujours le seul rôle de protestation implacable que peuvent avoir ses représentants au Parlement des usurpateurs à Buda- pest: il y a eu parmi eux des opportunistes et de sim- ples démagogues. Le vrai héroïsme ne se rencontre que dans les masses paysannes, qui. dans des élections faites à prix d'argent, sous le gourdin des agents et le fusil des gen icr leur
vote oral aux c.i.i .- , ics sup- portent une charge plus lourde que les 300.000 frères qu'elles ont en Bucovine, pays d'Etat autrichien, car à la contribution que leur impose le Trésor, elles en ajoutent volontairement une autre destinée à entrete- T 'c l'organisation ' "T' lise et toute la vie sco- i l elles ne s'en ] it pas, toutes ûéres de vivre par elles-mêmes.
REXAJSSANCB ROUMAINS AU US* SlftCLC 287
Lù fMiysan roumain du royaume n'a pas été admis jusqu'à prendre part à la vraie rie politique: les quei- " ' <|uelquefois dans la Cham-
icnt au décor, et les élec- teurs du troisième Collège n'étaient guère laissés 11- . _ 1 ... , .r >çj. |çjj„ gympaihies réelles. L'état éco- lal de la claaae qui forme plus des trois quarts de lu nation n'a pas inspiré de trop lourds son.'H Hepuis !*• commencement de cette vie des partis <;iii •!. trait l'attention des administrateurs de leur ;our la reporter sur des Intrigues
, »iit, les paysans ont fait des efforts
louables pour profiter de l'école rurale organisée enfin (lof>tiis p mnées, par les soins d'un ml-
nistrt- a« . . nt démocratique, le professeur
Spiru ilaret. Alors qu'on ne pensait pas même à leurs mi V. r.s ;ts s petites économies pour
ooMiiiitiK* I . ite des maîtres d'écoles et
des prêtes, ce grand mouvement de coopération rurale, qui est en tr. ' ' * >former le pays.
Hn 1877. gagna l'indépendance était en
grande partie une armée de paysans. Mais, bien qu'il ' it de combattre l'ancien ennemi liéréditaire, le ien profane », il n'y eut pas un m<Nrp«Bent po- ire qui prépara, qui imposa la guerre. En 1912. ../. ^que la Confédération balcanique attaqua la Tur- quie, la Roumanie était incertaine de la vc^ à suivre: le chef i iiel des junimistes. qui se troovalt au
pouvoir. ........ .t ses cxMés le chef du parti conserva- teur-démocrate qui existait encore, le critique et le phi- ritus Maioreseu, se contenta de répéter la
<1 ion vainc de désintéressement faite en 1877
par la Roumanie. La politique de parti s'en mêla ce- pend : à C4^té des abstentionnistes, il y avait
les i> me guerre immédiate avec la eoiilition
entière. Le roi Charles, qui s*» rappelait son anden rôle
2S8 iiiSToins DIS novMAiNS
au proflt de la chrétienté de l'Orient, refusa d'obtem- pérer aux sommations de cette opi- Au- triche, qui comptait sur un conll : •- et Bulgares pour arracher aux premiers le fruit de leur victoire, envoya à Bucarest, en ;•! ' .le général Conrad de Hoctzendorf, <i ijor impérial. Lorsque l'armée bulgare attaqua traîtreuse- ment ses camarades, il y uvait à Bucarest des politi- ciens qui, ne pensant qu'aux avantages possibles, n'étaient pas décidés sur la direction que devaient prendre l'intervention roumaine.
Or, si la Roumanie, soutenue par la France et la Russie, put résister aux suggestions de l'Autriche, aux conseils mômes de l'Allemagne, elle le dut à l'es- prit public formé par cette civilisation nationale dont les tendances étaient dirigées, non vers une expansion d'Etat vers les Balcans, mais vers la reconstitution de l'Unité roumaine primordiale au-delà des Carpathes. La campagne contre la Bulgarie, qui sauva < ment la Serbie et la Grèce d'un désastre, fut fai-. .... haine aucune, et l'annexion de la Dobrogea méridio- nale avec Dobritsch-Bazargic et Balcic, ne fut qu'uiv» mesure de précaution contre les appétits <le voisins qui voulaient arracher au Royaume son droit à la mer. Enfin l'enthousiasme populaire pour cette c.Tin- pagne était une preuve t'vi<hnte de la vitalité \>a\- sanne en plein essor.
Lorsque la guerre gcncrale éclata, vu août lui i. i la suite de la violence que l'Autriche voulait faire à la Serbie par son « expédition de châtiment ». les hommes politiques roumains, retenus par tout leur passé et intluencés par la grande autorité d'un roi fidèle aux « bonnes traditions ». hésitèrent encore une fois. I!^ "ut peut-ôtre bien qu'il fallait faire une
autre ]• ^ • . mais ce n'était pas la leur. Ce fut un grand succès inattendu que la déclaration de neutra-
RENAISSANCE BOIMAINB AU XIX* SIKCL.E 2t9
lité votée dans un Conseil de Couronne. Le roi Char- les en mourut lentement (3 septembre 1915).
Les agitation > ({ui commencèrent un peu plus tard pour amener l'inter^'ention de la Roumanie du cdté de l'Entente, agitations qui n'étaient pas exemptes de ce même esprit de parti, n'auraient pas réussi contre tant d'intérrts roalisi-s tii faveur de l'Allemagne, si cette niOnic conscionci-. à laquelle demanda conseil la loyauté de Ferdinand I", neveu et taccesseur de ' I", n'avait imposé sa volonté à tous les partis,
.. % débris des junkers junimistes et quelques en- nemis personnels du tzarisme russe. La manière dont, dans une lutte absolument inégale, les paysans rou- mains, auxquels on vient à peine d'accorder, par une réforme constitutionnelle, un droit plus large à la terre et celn ~ irent et combattent
encore, l'en; , i leurs frères de
Transylvanie et de Bucovine sont venus, quittant lea camps de |> '<>rs en Russie, se sacrifier à leurs
côtés, non ii ^ue la révélation d'une ftme « mol-
dave » dans la Bessarabie russe, montrent, plus que ' ' ' ■ ' 1 . qu'il y a dans cet Orient
pie de presque 14.000.000. millions d'àmes, d'une ancienne civilisation originale, qui ne demanda " ^^fiange de ses souffrances millé- naires, dont la • on du monde chrétien a profité, que le respect dû à ses droits incont
I
TABLEAU CHRONOLOGIQUE des princes ayant régné
TÂLACHIE SÉVF^r^v. 1247-12
MOLDAVIE
I
ib novembre 1364.
Vi \i)isi.\\ Vl.'icu ou Laico, i:iC4-ca. lZ6i).
I;vDf f. 1?,8.-
I>NN I- , .-1386.
.MiiuKv r\ii(icn, 1386-31
jan\ i'T 1 11 ■<. Vuu> I". 1394-1396.
MiciiKL-f-. H1R H20.
I>\N II 51.
iiM.i i! v(., 1422-
1427. Baaamab n. LaioU. juin 1431
AifXAVDiiB I* (Aldea). 1431
1 \:\:>
\ ; > Il f^ 1 ^„ Draculea.
1446. 1>%N III, ')u naociu], H46-
1447.
•it\(,ob. ca. 13S2>1353. Sas IL. ca. 1360. HouDv.x. ca. 1360-ca. 1364. Utci. ca. 1364-ca 1372. Yofiui (luga), Koriato- ;•" »• ca. 1372^écembre l
Etikxnb I", 1377-ca. 1378. PiBRRB I". c. 1378-ca. 1393. R011A.V I". ca. 1393-ca. 1394. ETiDfNB r* (ou II*). 1394. 1400.
IlWA. '•>0.
AhTXK . le Bon. 1400-
1 ' janvier (7) 1432.
Eme ou Ilus 1**. laiivlcr (Ti
27
li 1443. III. >>i II. - ' t l3-juil-
Irt 1447.
n
HISTOinE DBS nOL'MAINS
VALACHIE
MOLDAVIE
Vi,M)isi-\v II, 1447-printem|j<i de 1456.
Vlad III, Tepcs (« l'Etnpa-
leur »), printemps 1456-
novembrc 1462. Radu III, le Beau, 1462-com-
mencemcnt de 1474. Basarab II. Laiota. 1473-no-
vembre 1477 ( + 1480). BASAnAD III, le Jeune, 1477-
1482. MincE.\ II, 1481. Vi-\n IV, le Moine, 1482-
1495. Badu IV, le Grand, 1495-
inars 1508. Mihnea I*', le Mauvais. 1508-
1510 ( + 1510). Vlad V, ou Vladut, 1510-23
Janvier 1512. Basarar IV. Neagoe, 1512-
septembre 1521.
TiiéoDOSE. 1521.
Vlad VI. Dragomir, 1521.
Badu V. Badica. 1521-jan-
vler 1524. Radu VI, d'Afumati. 1521-1
Janvier 1529.
i^MMAN 11. Juillet 1447-.^ juil- let 1448. Alexandre II. 2 Juillet-août
1448. PiEHHE II, 1444 prétendant;
août 1448- 1449.
Alexandhk I! 1449-oc-
tobre 144'i Boodan II. octobre 144916
octobre 1451. PiEHRE III. Aaron. 16 octobre
1451-avril 1457. Alexandre II, 16 octobre
1451-printemps de 1455. Etienne III, le Grand, avril
1457-2 Juillet 1504.
BooDAN ili (\c Borgne;. 2 Juillet 1504-18 avril 1517.
Etienne IV, le Jeune (Stcf; nita), 18 avril 1517-14 j:ii vier 1527.
TABLEAU CHRONOLOOIQCB
III
VALACHIE
MOLDAVIE
F. lY, Rares, janvier 7-18 septembre 1538.
Yladisi "^- •"
brc 1 Moïse, IjSJ-h a i...;û Vlau VII, le .\u>i. l.'i.iii N«
tembrc 1532. VLAt> VIII, Vintila. 1532-
1 :).'<:..
I^Aix VII, Paisie, 1535-mars Etienvc V, LacusU (c Saute- 15-15. relie »), septembre 153S-
(lécembre 1540. Alkxandrb III. Cornea, dé- cembre 1540-févricr 1541. PiKRRB IV, Rares, 19 février 1541-octobre 1546. MmcEA III, le Pâtre, mars Eue ou Iuas II. odol.ri
1545-février 1554.
PimnF: I", ou Pt ' M'", février 15...
1546.mai 1551. Etienne VI, Rares, nun i.>..i-
septembre 1552. Jean I*', Joldea, septembre
1552.
Alexandre IV, Lapusoeanu, septembre 1552-1 s nnvi'm. bre 1561.
Ml lo Pâtre, Janvier
l....rt-sf{»t.-: lire 1559. l'UMHh 11, • îitcnilin. 1 '.'0. Je\S II R'^':':V-
juin 1568
18 no\
1
.1 >IM 1
i.'ir.4».
le Despote, '>61-5 ou 6
s ou 10 ! ' I (+raai
A
n.- mu, .\ii\\\DRF. II. juin 1568*25 BmiuAN iV. â mai lâM-fè»
juillet 1577. ViKTiLA. mai 1574.
vrier 1572.
Jean III. le Terrible (l'Armé- nien), février 1572-Jttin 1574.
PlKMMB V, l< tin
1574.23 no.
IV
iiisToins on kovmains
YALACHIE
lliHNBA II. « le Turc ». 25 juillet 1577-Juillet 15«S.
PiERHB Cehc£L (boude d'o- reilles), juillet 1583-a\Ti1 i:>85.
MiHNEA II. avril ISSS-févrivr 1591.
Eue, mars 1591.
RAPf VIII. mars 1591.
El I -Sourd, mai 1591-
Alexandbe-le-Mauvais, juin 1592-septembre 1593.
Michel-le-Brave. septembre 1593-19 août 1601.
Niroi.\s ÎI, Petrascii, novem-
S ^ c 1600-
juin 16U1; juillet 1601-août 1602.
Radc Serban, août 1602- décembre 1610; juin-sep- tembre 1611.
Radi- Mihnea, septembre 1601 -mars 1602; mars-juin 1611; septembre 1611-août 1616.
MOLDAVIE
JiAM IV. Potcoava (fer à che- val). 23 novembre-fln dé- cembre 1.^77.
Pierre \ teux, 1" jan-
vier 1 novembre
1579.
lA.Ncr .Sasi'l (le Saxon). 21 novembre 1579-août 1582 (-K septembre).
Pierre Y (le Boiteux), 1582- 29 août 1591.
Aai' 1.
•ptembre
Alexandre-le-Mauvais, juin
1592. Pierre VI. le Cosaque, août-
24 octobre 1592. Aaron - LE - Tyran, octobre
1592-3 mai l.'>95. Etiennk VIII, Razvan, 3 mai
i:)t)5-août 1595. JÉRFvii M»>vn.A (Mf>fîhila».
n ■■ ■ ■ ■"*<.
Mit. ■..■:,■
tembre 1600.
SiMÉns MoviLA, 10 1606-24 septembre
juillet
novembre- 1 G ou 19 décem- bre 1607. Constantin Movil.\, oct'l» <
• . 1607-20 novembre '"
» (-f- juillet 1612).
T\ll .-f M M 1 i'.llN ■
.<,; ji F
TALACHIE
( |
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.r.18- |
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: 1 |
A 1620- |
|||
'lit |
l'Enfaot > |
t< loût 1623-no-
VCil .1 I I'J7.
Albxa.vdrb (Elie) (Uias). no-
!, -rog.
llet
Radu. juillet-Dovembre 1632.
^UTHlBr Rasahab. juillet 1M2-I9avril 1654.
riN RoiAHA», on le
avril inâ-l-iiiar« IthH. MlHNKA !!' mar:s l
IGtiO.
MOLOAFIZ
EniNirs IX, Toiasa. 20 nf>- venfere 1611-22 aoTembre 1615.
Alsxandbb V, Movi ».
vembr« 1615-2 a G.
P< ' 'NEA. août 1C1&-4
QIO.
Gaspard Gratiani. 4 terrier 1619-seplenibre 1620.
ÀLEXANDiiK VI, liias, septero» bre IffiM nptembre 1621.
BnsKKB IX, Tonaa, sepiom. br« 1621 -août 1623.
Raou MIH.VBA. aoAt 1623-23
Jan%'ier 1626. MiRON Barnowski Movila.
janvier 1626-jnHlrt 1629. Alexasuhf VII. Coconul
(VEv itilllet 1629-28
28 ;i. II.
MoïsR M'iviLA. 2K avril 1630-
novembre 1631. Alkxakdre VIII. noTpmbre
1631-avri! ""*'' MiRo.s- I'
1633-2 juiiirt M).).). MoISB Movila. 2 juillet 1633-
avril 1634. Basilb Lvfo. avril 1634-13-
avril 1653: 8 mai- 16 Juillet
1653. GEORaBS r
8 mai IC .
13 mars lOâH.
nur.r.s M. fîhica, i.» iuhi»
! '..'. ^ ll-\ " : !>rc 1659.
lUsARAB. fin no- 1 " décembre 1659; ôl jMuvier-février 1661.
VI
HI8TOIIIB DES ROUMAIK8
VALACHIE
MOLDAVIE
GniooiRB < câ, sept» bre 1664.
Raou Léon, décembre 1664- mars 1669.
Antoine dk Popksti, ou Po- pescu, mars lGG9-inars 1672.
GR^GoinR GtiiCA, mars 1672- nuvembre-décembre 1674.
Georges Duca, novembre-dé- cembre 1674-novembre 1678.
Serban Cantacuzène, novem- bre 1678-9 novembre 1688.
Constantin Brancovbanu, 9 novembre 1688-avril 1714.
Etienne X (S(ef«nita). 1" dé- cembre 1659-31 janvier 1661; révrler-29 septembre 1661.
EUSTRATIUS DaBUA. SeplMD-
bre 1661 - 12 septembre
1665. Georges III, Dues, septembre
1665-mai 1666. Eue (Ilias) Alexandre, mti
1666-novembre 1668. Georges III. Duca. novembre
1668-16 août 1672. Etienne XI, Petriceicu, 16
août 1672-octobre 1673;
décembre 1673-commence-
inent de 1674. DÉMi^.TMK (Dimitrascu) Can-
TACizÉNE, novembre 1673;
1674-septembre 1675. Antoine Rosbtti (Ru&et),
septembre 1675-novembre
1678. Georges III. Duca. novem- bre 1678-4 janvier 1684. Etienne XI, Petriceicu, 4 jan- vier 1684-mars 1684. DÉMàTRB CANTAcuzàNE, mars
1684-25 juin 1685. Constantin Cantemir. 25
juin 1685 :" - 1693.
DÉMÊTiiE Ca 29 mars
1693-18 avril 16U3. Constantin Dita. mars 1693-
18 di A.NTIOCII H. 18 dé-
cembre 1696-14 septembre
1700. Constan
bre 1. - , i.j-..
Michel Racovita. 4 octobre
1703-13 février 1705.
TABLEAU CHRONOLOCIQUB
vn
YÂLACBIE
MOLDAVIE
Etibmnb Cantacuzèxb, arri; 1714-dérrmbre 1715.
Nu H|.\S M M f'.oCOBDATO, dè-
' 171^14 novembre
j\ \\ M \t i.oconDATO, 2 dé- ce ru br.- 1716-23 février 1719.
Ni( (ti.\s Maubocordato. 2 mars 1719-3 septembre I7:ift
Mi
\TO,
.0. TA, octobre .• 1731.
OROATO>
...116 «Tri!
CONSTA-
24 uci..l, 1733. Gm^(,oirr II. Ghica. S6 aTril 1733-27 novembre 1735.
Constantin Mai'Rocoroato, 27 novembre 1735-Mpteni- bre 1741.
Antiochus Cantkmir. 13 fé- vrier 1705-31 juillet 1707. Michel P 31 Juillet
1707-2X 1709.
Nu <.i.\s Mmhoiohdato, 6 : vcmbre 1 709-novembre 1710.
Cantiî%iir, novem- II.
' rimât) du 11. août 1711. ie Jean Mauro- 7 octobre-19 oo-
brr ' Caïm
C
1711.
• HOATO.
r- îTlfi
Michel Racovita* 5 Janvier 1716^>ctobre 1726.
Grécoirb II. Mathieu Ghica. oolobre 1726-16 avHl 1733.
Constantin Mavrocoroato, 16 avril 1733-26 novembre 1735.
GRÉOOlRB-MATHIRt' GniCA. 27
novembre 1735-14 aeplMD- brt 1739. OceoiMttirx 14 sepU
GiiAaotiiB II. Mathieu Ghica, 1739*Mptembre 1741.
VIII
lltSTOINB DBS ROUMAlaMS
YALACHIE
Micnu. Racoti-ta. iirpteinbrc 1741-Juillet 1744.
\NT1N M
,\ 1711-,
OATO,
Oréooihe II» Ghic«. avril 1748-6 seplemkrr '""'
MATHtEu GiiicA. septembre
C< vTTA, juil-
let i753-ca. 29 février 1756.
Constantin' MAtHocoiiDATdi, ca. 29 février 1756-7 sep- tembre 1758.
ScARLATE GnicA. 7 Septembre 1758-11 juin 1761.
Constantin .Mai uoconnATO, 11 juin 1761-niars 1763.
Constantin Racovita. mars 1763-8 février 1764.
Etienne Racovita, février 1764-septembre 1765.
ScAHLATE Ghica. 7 Septembre 1765-13 décembre 1766.
.\lkxandre Ghi<:a. 13 décem- bre 1766-28 octobre 1768.
GnKttoiHK lU. Alexandre Ghi- ca, 28 OCtoiM''' t "nX-nMV<Mii-
bre 1769. ^vwiiEI. (iiAM - HosrpTi, 1770-octobre 1771.
MOLDAVIE
Constantin MAi'nocoiiOATo.
sep'embre 1741-29 Juin
1743. Jean MArKocoRDATo, 29 Juin
1743-mal 1747. GnéooinE II. Mathieu Ghica.
mai 1747-avril 1748. Constantin MAunoconi>ATo,
avril 1748-31 août 1749. Constantin Racovita. 31
août 1749-3 juillet 1753. Mathieu Ghica, 3 juillet 1753-
ca. 29 février 1756.
Constantin Racovita, ca. 29 février 175ft-14 mars 1757,
Scarlate Ghica. 14 mars 1757-7 août 1758.
JeAN-Th INODORE
ou Calmasul. 7 juin 1761.
GRtnofRR (.M.i.i.nM Hi. 11
juin 1761-29 mars 1764.
GRÈnoiHErAi
29 tu-
GntooiRF C^u.TWArm. vrier
CON
fé-
7r,'i
1 I juillet 1774 :
paix *ic Keutschuk-Kai- nardschi.
IX
TALACHIE
^>< roïse. novrmbrr
-1 juillet 1774 :
de Keutscbuk-Kai-
Al fÏYI'SlLAXTl. »€p-
t- , ""'février 1782.
frvi u-i iT.sij ,, ,.,; 1 ;.■..,.
Michel Sutv (Soutzo). août 1783-avril 1786.
Ni. ! vs M (Mavro-
l^h' Ml I • . -I'"' iiiin
î T'.IO
Or( iji.ition autrichienne. 15 ni.vembre 1789-4 août 1791 : paix de Sishtov.
MirHFt. |
(Soutro), |
n*>m- |
|
^ 1 • |
*o. |
||
\t |
■ Tî. |
août |
|
Cm- |
rv \.'i |
JiRLi. dé- |
|
r ••„t,l |
II" mars |
1799. |
Ai 1 \ \v • ■ ' : iii.i vi mars
17'f'i Mi(.;u.i. ,. ■ "•'>
brc 1801 -juin
AuoAMDnK Sirru (Soutzo). jiiHî.t 1- . k>lrmbre 1802.
<""^^ I ■. ! • II-. i-nilJlN'n. 1"
MOLDAVIE
GRA0OIIIB»ALEXANDIUt GuiGA.
septembre 1774-10 octobre
1777, ^ . octo-
VTO
12
^ ^1 M JIOCORDATO
II. t'hiraris. 12 Janvier
1785-14 dér.MMÎ.r.. 1788.
Alexandre II i. dé-
--ornhr- 1T> ....il 1788.
I-ROSETTI,
-i/it 17a8. ^> n rusae, octobre
i/no-.' janvier 1792: paix
de Jauy. Occupation autrichienne,
1787-4 août 1791: paix de
Sishtov. Af.irx^vf>HP MnrnoiTsi. mars
utio), Jan- «3-6 mai 1795. Al iK CALUitAcni. 6 mai
17i»6-mars 1799.
Constantin |ivi.«tf »vti s mars 1799-ji
ii>t 1801-c«. 4 octobre
Alsxandhk Moumovsf, 4 oe- tobre IMa-MÉI 18M.
III9TOIRR DES ROL'MAIXS
VALACBIE
MOLDAVIE
ALKXANimE Si'Ti' (Soutzo;. août-13 octobre ISOH.
Constantin Hyi'sii.\nti. oc- tobre-novembre tSOfi.
Occupation russe. 25 décem- bre 1806-28 mai 1812: paix de Hucarcst. Administra- tion d'Hypsilanti sous le contrôle russe, 27 décem- bre 1806-31 mai 1807; 8-28 août 1807. Administration du général ProzorowskI, août 1807-1" mars 1808. Administration des « C.iï- niacums u (Intérimaires), 1" mars 1808-18 sL-ptcmbre 1808. Administration d'un Comité de cinq membres, 18 septembre 1808 (depuis mars 1809. le général russe Engolhardt, vice-président du Divan)-28 mai 1812.
jEAN-CiEonoEs Cahaoka (Ka- ratzas) 8 septembre 1812- 12 octobre 1818.
ALEx.\Ni)nK SuTu (Soutzo), 16 novembre 1818-18/19 jan- vier 1821.
ScAiiijKTK Calumachi. févrîer- juin 1821.
Révolution de Tudor N'Iadi- mirescu, 28 mars-27 mai 1821.
ition turque. 28 mai 1-21 juin 1822. GnéooiRE IV (Ghica). 21 juin 1822-12 juillet 1828.
S(:ai{|.\tf. Calxjmaciii, aoùt-
13 octobre 1806. AU:XANt>HK H I RU. 19
mars-1 aou!
ScARij^TK Calumachi. 4 août- 1807-13 juin 1810.
Occupation russe, 29 novem- bre 1806-28 mai 1812.
ScARLATF. Callimachi, 17 Sep- tembre 1812-juin 1819.
Michel Sutu (Soutso), juin 1819mars 1821.
Domination grecque, mars
1821. Caïmacamic présidée par le
Métropolite, mars -avril
1821. Caïinacamie d'Etienne Vojff»-
ridés. nommé en févn. r.
installé en automne 1821-
22 juillet 1822. Occupation turque, mai 1821-
juillet 1822. Jean .Sa.nuu Sturdza, 21 juin
1822-5 mai 1828.
TABLKAi; CHRONOLOOtQl'E
XI
YALACHI£
MOLDAVIE
O.
russe, 12 j 18:^-1. :i VI
mé le Tl février IM2ii-no- vernhrr IS'J'i; li- L'énÎTal Paul Ki>
Divan. ;....,....,.. l.-J avril 1834. Am*' ■ ■ ■ r.incA. avril 1834-
1842. il ..n(,i . i.iiirsri-, 1" Janvier
ISJ.', :':. jiii;' 1848. ,< I l'rovisoire, 26
1848. ;. t 1848
.. 12
it-25 sep-
(le Constantin 26 septembre
1'». Stihhi;il (Stii '
1 .-: ; - Barrc juin 1849-21) octobre l .-
Orrupnlinn rii^se, 29 octobre is:.;i-;;i jmii.-t 1854.
BAimii SiiuMKiu (Stirbey avec les Aulrichiens, 5 o« t ' '.1-25 Juin 1856.
(':. d'.\l.KXA.NDHl
.. I Juillet 1856-octc>- 1 .S58.
rnîmnramic dr trof<< mem-
.•\i
fe-
MiCHCL Sti'rdza, stHI 1834- Juin 1849.
"iRE-AuauMDnB Ghica. .in 1849-26 Mplembre
1853.
^:>4.
\\-«i>iw. iiiiiCAi
1854-26 Juin
lie de Théodore
Nicolas Vooo-
un 1856-octobre
< li^ de trois meni'
TNNE Cataroiv,
IIDZA. AnASTASK
Vksv. uclubre 1858-17 Jan- vier 1859. Ail \vm'iik-Jkan Cvxa. t7(5 j.iii\ KT I 1859.
m HISTOIMB on nOUMAIMI
PRINCIPAUTES UNIES, pals ROUMANIE PRINCIPAUTE
AuoANDRe Jean I" Cvza. 5 février (24 janvier) lëâ»- 11/23
février 1866. I.icutenance Princière: N. Golescu, Lascar Cataroi, N. Hara-
uiMBiB. 11/23 février 1866-20 avril 1866.
ChARLKS I" de HOHBNZOUJ^nN-SlOMARINQBN, 20 ivril 1866.
ROYAUME Charles I", 26 mars 1881-10 octobre 1914.
FeHI)I\»Mi Î" m (irtolirr 1911- .
NOTES BIBUOGRAPHIQUES
A-D. XÉNOPou — Hiêtoire de* Roamaiiu de la Dacie Tra- fanr. 2 vol., Paris 1896. Les BnnmainM, hiêtoire, ittU matériel et intellectuel, V N. JoBOA. lehte des Rumàmiwhen Yolkeg im Hah-
men setner Slaatsbilduagen, 2 vol.. Gotha 1905. Brerr .S.'. ,../ ,/,•/ Humeni, Bucarest 1911. Emmamkl i)i K. — La ValacMe. Paris 1902.
O, Densissian; . .. .i/o/rr de '■• /«"»""' roumaine. 1, Pa- ris 1901; II. premier f 1914.
V • ■ 1/.-*. .,- W-- !.. .,, Transgloanie ^' f^*
16. ,/f< i(t>i: niicovine, Jassy 1917. ancf de . entre le Pruth et le Dnies- tr ■ ' " '
Boinrs f dans
Ir
Qutl^ il'iJ.
1914.» Droite nafioiuitiT tf nolitiquet des Roumaiiu dans ta [) 17.
G. Wbioani*. "•" î '•'»»•'' t*9.î
Die Spraehe d^r ^ 18M.
Emiib Picot. ' ^^. «/,..«». •" '«"»
Chants / * dei !<•
« Re<Mi'i! ■!• ! * ■ «H- trauiwli"n> j'
les prufcifsi'ur oie des langues
vivantes » >. l'ai is l^.*.'. J. NtSTon. fiie aimriirliijrn Handehbeziebungen der
U ^ und XV t Jahrhiuuiert. Gotha
1.. î>iri{r a paru «o«» ^ titre
lifUtdrl und VVi<i<.; r Molda- ''
19t?; «f /);< n-r Zollw,
« 'ing« Verwaltuog und
V I.)
XIV IIISTOinB DES ROl'MAINS
(Nom avon^ traita, dam Hm oMvrafj^s sp*rla»i\.
volume sent a paru, l'histoire du Comtmrrce rou- main, I, Valcnii-dc-MunIc, 1915.)
N. JoROA. — Histoire des relations entre la France et tes Roiinwins. Jasny 1917.
Histoire des relations russo-roumaine», Jauy 1917.
Histoire des relations entre l'Angleterre et le» Rou- mains (en préparation; la première partie a paru dans les « Mélanges Réniont », Paris 1913.)
Relations des Houmains avec les Allié» (trad. franc, par F. Lebrun), Jassy 1917.
Histoire des Etats balcanique» à Vipoque moderne. Bucarest 1914.
Relations entre les Serbes et le» Roumains, Bucarest 1913 (cf. Correspondance roumaine des Voévodes de Cladovo, dans le « Bulletin » cité; La cloche de Carageorges pour la chapelle de Topola, Buca- rest 1914, dans le même « Bulletin • et séparé- ment.)
Vn acte roumain concernant le docteur Veron, ini- tiateur de la culture bulgare contemporaine (dans le même « Bulletin », 1914.)
Quelques mots sur les relations entre les Roumain» et le peuple turc, Bucarest 1914.
Deux traditions historiques dans les Balcans: celle de l'Italie et celle des Roumains (dans le même « Bulletin », 1913).
La survivance byzantine dans les pays roumains, Bucarest 1913.
\'t,fr\ (l'un historien relatives aux événements des ins, Bucarest, 1913 (aussi dans le c Bulletin » > ..1 .)
Basile Lupu, prince de Moldavie, comme successeur des Empereurs d'Orient sous la tutelle du Patriar- cat de donslantinople et de l'Eglise orthodoxe (1640-1653) (dans le « Bulletin > cité, 1914.)
L' Mont Athos et les pays roumnln* imôrne € Bulle- Un ». 1914).
NOTES BIBLIor.RAFHIQtES XV
FonJii!in:iK i de» princes roumains en
Orient: M ■■ iln Météores en Thrimlir
Ubid.: sur l'Epire, Coi
pie ri ''"' '^■"'^ '«ne clv...v .,,.,.
ciale <l lin ».)
Deux coiiii iiiii fii.^ n iiii.MDiii II t ifsiastiQue dct
Roumaim (iiiéme « Bulletin ■, 1916.) Quelques d<<: •• • f - ' *' tï
entre les /'
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et nver ^• ' de V • i
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/'r/ ouvriers employés aux salines)
't is le même « Bulletin > 1
Im ; fine dans les eaux de la
Soire (même « Bulletin •. 19H.) Histoire des Juifs en Houmanie Ubid.) Arméniens et Houmains (même < Bulletin >. 1913.) Les éléments originaux de Vancienne eivillsatton
roumaine, Jassy 1911.
Scènes et histoire^ ■' -^é roumain. Bucarest 1902.
A.-I). \i Noi'OL. — L'ne ' istorique: les Roumains au
nu N. JoBOA. ' Roumain» datu la Pénin-
tu ■i moyen âge (dans le même
« I Cou II
r.
r/ i- tiietue « bulletin >. 1913.)
Les < 1 doMU les combats entre Roumain* et
Hongrois (ibid.). Phases psiirltoUunours et Unm rrnrésentattfi dtê
Rouni' I
i:. Picot. — C/ ,.. ..cgoire Ourékl,
Paris n par J.-N. Popovici,
avec uiiix'i.iii' ., Bucarr* "" •
M. KOOALNKKAN-U. — Fr « des cil
daves et oalaqurs j>nnr servir à i msioir
Pierre-le^rand. Charles XII. etc.. 2 vol.,
183«. 1845. N. JoHOA. — Développement de la question rurale en Rou- manie. Jassy 1917.
XVI HlSTOtltR URS ROUMAINS
J. Livî.1. — iHt Auttnârtigf PoUtik de» Peter liarei, Fùnt
von Moldau. Vienne 1908. J. SiRBV. — Mateiu-Voda Hasaraba» autwàrtige Beziehun
gen, I>eipzig 1899. N. JonoA. — L'activité culturelle du prince Constantin Brancooeanu (« Bullvlin • cité. 1915.) Lettres inédites de Tudor Vladimirescu (même « Bul- letin ». UH.'>.) lor< et Tudor Vladimire»eu (mèrn'
Aus dcm Lrben hanigs Karl ifon Hnmànien (4 vol.; il y u aussi une traduction française publiée par le Jour- nal r « Indépendance Rouniaine », à Bucarest
Les documents concernant les v< Houniains .se trouvent dan.s les trent I
collection Hurmuzaki. (« Documents C' t l'histoin
des Roumains •), publiée par l'AcadémiL Jine.
Pour les docuincnt.s intérieurs, on a les recueils de Théo- dore Codrescu, Uricariul (25 vol.), l'Archiva Istorica de Hasdeu (Bucarest 1865), nos Studii si Documente (plus de .30 volumes), nos Actes et Fragments concernant l'histoire des lioumains. 3 volumes, Bucarest 1895 et suiv..
pi, li-ux volumes; uni
térature i au xviii* siècle, en -, une
Histoire (/< ' urature roumaine au \ i trois
volumes, et une Histoire de la Littérature religieuse des Roumains, en un volume, ont été publiés, en roumain, par l'auteur du présent ouvrage.
Des matériaux concernant le Despote se trouvent dans
N. JoBCA. — Nouveaux matériaux pour servir à rhistoir< de Jacques liasilikos l'Héraclide, dit le Despote
prinri' df Mnliltii'ii' niirrinst 1900.
TABLE DES MATIÈRES
^»'^"" • ! — Base territoriale de la
.\iiii<>it ,' I
CiUPiTRE II. — Formation du peuple roumain 12 Chapitré III. — lyomination des peuples de ta
'■■■rr- 34
(.M^ li.fc IV. — Vie r des Roumains (ICI II i la fondation dc- ipautés 46
Chapitre V. — Vie politique des Roumains avant la formation d'une civilisation nationale 63
(m m ' r MF, VI. - Formation de la civilisation rou- niauie au milieu des Principautés indépen- ilanles aux xv et xvf siècles 89
Chapitre VII. — Eléments de la civilisation rou- maine à r époque moderne. 122
Chapitre VIII. — Caractère de iu cwuisatiun roumaine au XV siècle 147
CiupiTRE IX. - Développement de la civilisation '' '• et xvir siècles; ses consé-
'/ < 164
Chapitre X. — Décadence phanariote sur le Da- f' l> ' ' de la civilisation rou-
iiuutu , n l ' i: j -.nie 199
XVI il TABLS OIS UATtÉRSS
Chapitre XI. — lienaissancr r an \ix
siècle avant rUnion des Prir x 237
Chapitre XII. — Renaissance roumaine au xtx' siècle par l'idée nationale militante après rCnion des PrincifXËUtés 264
TABLEAr Chhonoi.ooioie dfs Princks ayant
RÉGNl' I
Notes BiBUuuHAHHiguhs mii
Inp. Lamo. Blamcbomo «t C'*. 7, ni« RodMchoaart. Farta.
DR lor^, KicoXae
2^7 Histoir* (!•■ Rouaalns
175 «t d« l«up civilisation
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UNIVERSITY OF TORONTO UBRARY
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