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Full text of "Abregé de l'histoire des plantes usuelles; dans lequel on donne leurs noms differens, tant françois que latins, la maniere de s'en servir, la dose, & les principales compositions de pharmacie, dans lesquelles elles sont employées"

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7.4 


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_ ABREGE 
DE L'HIS TOIRE 
DE 


PLANTES 
USUELEES: 


Dans lequel on donne leurs noms 
differens , tant François que 
Batius : 

La maniere de s’en fervir , la dofe , © les 
principales Compofitions de Pharmacie , 
dans lefquelles elles font employces. 
CINQUIE'ME EDITION, 
Revuë & corrigée. 

Par J. B. Cnomez , Doéleur Récent en la Fa 

culré de Médecine de Paris , de L'Academie 


Royale des Sciences, d® Confeiller-MMedecin Or= 
dinaire du Roy. 


TOME PREMIER. 
À: PAR SR 
Chez Jacques CLoustrERr, rue S. Jacques, 
au coin de la rue de la Parcheminerie , 
à l’Fcu de France. 
L'ÉQe 0 Sie a dd 
AVEC PRIVILEGE DU RCF 


\ 
Digitized by the Internet Archive 
in 2009 with funding from 
University of Ottawa 


http:/www.archive.org/details/abregdelhistoiO1chom 


HAS LAS LAS LOS OS 
SEE Lo SE 2 SE 


AVIS AU LECTEUR 


Sur cette cinquième Edition. 


" ?AccUEIL favorable que le Pu- 

4 blic a fair aux Editions précé- 
dentes de cer Ouvrage, a redoublé 
mon application pour laugmenter , 
@ lui faire part des Obfervarions 
nouvelles que jai faites depuis 
leur Impreffion : c’efi ce qui m'a engagé 
a donner par forme de Supplément , 
un troifiéme volume , pour fervir 
de fuite à ceux qui ont les deux pre- 
miers. Quelque grande que foit la 
diverfité des Plantes en général, le 
nombre de celles que nous appellons 
ufuelles , eff affez borné pour enga- 
ger ceux qui veulent s'appliquer à la 
Médecine , à les apprendre : étude 
d’ailleurs qui leur eft abfilument ne. 
cefaire ,puifque les Plantes fournif. 
{ent la matiere des remedes qui s'em- 
ployent avec le plus de fuccès pour la: 


a 1] 


guérifon des maladies. C'eff pour en 
faciliter la connoiffance que je les ai 
difpofèes dans un Jardin par rappcrt 
a leurs facultés ; © on continuera 
volontiers les démonftrations qui s’en 
font depuis plufieurs années , dans la 
faifon convenable. Cefl auff pour 
épargner à ceux qui viennent à ces 
démonflrations , la peine d'écrire les 
ufages des plantes, que je me [uis de- 
terminé à faire imprimer cet Abregé, 
afin que ce Livre à la main, ils ayent 
le rems &r l'attention néceflaite pour 
examiner les plantes avec foin , & 
pour s’en former une idée quine s'efface 
pas aifemenr. 

Je ne me [uis rien référue de ce que 
l'expérience 7 la fréquentation des 
habiles Praticiens mont appris [ur 
cette matiere , perfuade qu'un Méde- 
cin ne doit avoir d'autre fin que le fou- 
lagement du Public, & qu'il lui doit 
en quelque façon le tribut des talens 
qu'il peut acquerir dans Péxercice 
d'une profeffion fi noble & Ji charita- 
ble. Il n'appartient qu'a des ames 


sntereÎees de faire un myfiere © un, 
fecret de certains remedes qu'ils ont 
appris, ou dans les livres , ou par la 
tradition ; mais auff d'un autre côte 
je dois avertir le Public qu'il feroit la 
dupe de [a creduliré , fi chacun éprou- 
voit trop facilement [ur foi-mêéme , ou 
confeilloit rémerairement aux auires 
certains remedes dont on a oui parler 
favorablement. Il ne convient qu'aux 
Médecins experimentés de faire une 
jufie application des remedes ; par la 
connoiffance qu’ils ont acquife des ma: 
ladies , de leur nature, de leurs caufes 
differentes , & des fymptômes qui les 
caracterifent ; car c’ef? de cette admi- 
niffration que dépendent tous leurs [uc- 
cès , © la guérifon des maladies. 

Ceux qui s'appliquent à PHifloire 
naturelle, € ceux qui [ans faire pro- 
feffion de la Médecine , s'intereffent à 
la fanré des malades en les affiflant de 
leurs liberalités &7 de leurs confèils, 
trouveront dans cet Ouvrage les ver- 
us les plus éprouvées des plantes qui 
uaiflent dans nos bois &' dans nos 

a iij 


%# prairies : lorfquils auront appris a les 
connoître , tls auront la fatisfailion en 
Je promenant à la Campagne, de trou- 
ver à leurs pieds des fécours que la na- 
sure offre avec prodigalite. Ceux aulfs 
qui voudront dreffer des Jardins de 
Plantes , pourront le faire fur le plan 
que je leur préfenñre , dans lequel je me 
fais arraché à foulager autant la mé 
moire , qu'a conduire le jugement , par 
l'ordre méthodique que j'ai obfèrué 
dans leur arrangement. 


EXPLICATION 


DES NOMS. 
 ABREGES 
Des Auteurs cités dans ce Livre. 


Ang. À Tai Jara fimplici dell'excelente M, 

Luigi Anguillara, #2 leneriars6t.in 8. 

ture Alpini Dialogus de Balfamo ; Veneriis 
‘94, in-4. 

Alp. nc Alpinus de Plantis Ægypti Liber ; 
Fenetiis 1692. 1n-4. 

Alp. Exot, Alpinus de Plantis Exoticis , Libri 
duo , Vene.1s51527.1in-4. 

Barr. Icones Plantarum per Galliam,Hifpa aniam, 
& Italiam obfervatorum , ad vivum Ras 
tarum à KR. P. Jacobo Baibhéro ; Opus 
Pofthumum editum cura & ire Ant. de 
Juffieu Doëtoris Medici Parifenfis, Parifiis 

1714.in fol. 

Bellon. Bellonius de Arboribus comiferis , &c. 
Paririis 1:53. 1n-4. 

Brunf. Othonis Brunfelfi Plantarum Hifioria ; 
Argentina 1538.3n-fol, 

C. B. Cafpahi Bauhini Pinax Theatri Botanici , 
B fr CPAÉÉITIS in- 4, 

Cæfalp. Cæfalpinus de Plantis Librixvi. Forentie 


15823. 1n-4. 

Com. Epir. Camerzrius in Épitome Matioli ; 
Francofurti aa Maenum 1588. in-4. 

Claf, Hiffs Ca:oli ( né Âtrebäatis rariorum 


a li] 


tarum Hiftoria , Antuerpia 1601. in-fol. 

Cluf. F xor, Ejufdem Liber de Plantis Exoticis. 

Col. Fabii Columnæ , minus cognitarum ftirpium 
Ecphrafis | Roma 1006. in-4. 

Com. Piaæl. Cafpari Commelini Præludia Bota- 
nica , Lugäuni Bat. 1703. in-2. 

Corn. Jacobi Cornuti Plantarum Canadenfum 
Hiftoria, Parijiis 163$. in-4. 

Dale. Samuelis Dale Pharmacologia , feu Ma- 
nuductio ad materiam Medicam , Londini 
1710. in-12. 

Dod. Reraberti Dodonæi ftirpium Hiftoriæ Pem- 
ptades fex , Æntuerpia 1616 in-foï, 

Ferr. Joan. Baptifta Ferrarius Senenfis S. I. de 
Florum cultura Libri 4. Armffelodami 1646. 
in-fol. 

Fucbf. Fuchfi Hiftoria Plantarum, Bafileæ 15 52. 
in-fol. 

Ger, Joan. Gerardi Hiftoria Plantarum Anglica, 
Londini 1: $o7. in-fol. 

Gefn. Conradi Gefneri Tigurini Hiftoria Plan- 
tarum, l’eneriis 1$41.in-12. 

Eern. Francifci Hernandes Plantarum Anima- 
lium , &c. Mexicanorum Hiftoria à Nardo 
Antonio Recho digefta , Romz16$1.in-fol. 

Hort,Mal. Hortus Indicus Malabaricus per Hen- 
ricum Reed aliofque , in-fol. 

Hort. Lugd. Bat. Horti Academici Lugduno Ba- 
tavi Catalogus, Authore Paulo Herman- 
no , Lusduni Bat. 1687. in-8. 

H ff. Cafpari Hoffmanni Libri duo de Medica. 
mentis Oficinalibus , Altorfri 161 14 

J. B.Tom. I. Part. 2. Tom. III. Part, 2. Joannes 
Bauhinus Plantarum Hiftoriam edidit in 
111. Tomos d'geftlam: prima & tertia in 

dus païtes dividuntur.Ebroduni 3 s90in-ol, 


*'Tmper. Ferrantis Imperati NeapolitaniMHiftorie 
naturalis , Neapoli 1599. in-fol. 

Jnf. Inftitutiones Rei Herbariz Jof. Pitron 
Tournefort , Parifiis 1700. in-4. 

Zob. Obler. Ad. Mathix de Lobel Plantarum 
Hiftoria , cum Obfervationibus & Adver-- 
fariis , Aninerpie 1536. in-fol. 

Lob ic. Icones ftirpium Mathiæ de Lobel , An. 
tuerpiæ 1691. 1n-4. 

Lugd. Dai. Hiftoria Piantarum Dalechampi 2 
Lugdun: 1586. in-fol. 

Math. Petri Andrez Mathioli Plantarum Hifto- 
riæ commentaria , Veneiss , in-fol. 

Marcgr. Georgii Marcgravii de Liebftat rerume 
naturalium Brafiliæ Hiftoria , Æmilel. 1648. 
in-fol. 

Mentz Index nominum Plantarum multi lin- 
guis, opera Chriftiani Mentzelii , Berolins 
1682.1in-fol. 

Mor. Oxon. Plantarum Hiftoria univerfalis Au- 
thore Roberto Morifon , Mor. 1680. in-foi. 

Mor. Umb. Ejufdem Plantarum Umbelliferarum 
diftributio nova Oxoni: : 672. in-fol. 

Munt. Abrahami Muntingii Liber de vera Hubæ 
Britannica , Anfiel. 1681. in-4. 
Park. Parwinfonii Theatrum Botanicum , Lon- 

dint 162e. in-fol. | 

Pif. Guillelmi Pifonis de Indie utriufque Re 
naturali & Medica Libri xiv. Amiel, 1653. 
in-fol. 

Plin. Caïi Plinii fecundi Hiftorize mundi Libr£ 
XxXxvI:.in-fol. 

Piuk. Leonardi Piuxenetii Phytographia , Lon- 
dinti 1661. 1692. & 1698. in-fol. 

&aïi Hifi. Joannis Raü Hifioria Plantarum » 
Londins 1653, 

& Y 


"1 


Ruel, Ruellius de natura fürpium Libri tres À 
Parifiis. 1534. in-fol. 

Schrod. Joannis Schroderi Pharmacopæia Me: 
dico-Chimica , Lugd. 1649. in.4. 

Tab. ic. Tabernæmontant Icones Plantarum few 
firpium;Francofurt: ad Mænum 1690. in-4. 

Theoph. Theophraftus Erefius de Hiftoria Planta- 
rum , Libri x. in-fol. 

Treg. Hieronymi Tragi ftirpium Libritres , Ar 

; Zentorati 1652. 1n-4. 

Zan, Iftoria Botanica di Giacomo Zanoni , ÿ% 
Bologna 16215. 1n-fol, 


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LE CLR LRQ LH LE LH pe 


DISCOUR : 
PRELIMINAIRE 


E nombre prodigieux des plantes qui 
LL ornent la furfice de la terre , na pas 
été produit par l’Auteur de la nature pour 
embellir feulement fon ouvrage , & fair 
briller fa maguificence aux yeux des 
créatures , foit par l'inimirable variéré 
des couleurs , foit par la douceur dés 
fruits ; l’ufage des plantes eft encore plus 
noble & plus utile : elles nous montrent 
par leurs propriétés merveilleufes [a puif- 
fance & la bonté de notre Auteur ; & s'il 
a condamné le premier homme à {e pro— 
curer par un travail affidu , les moyens de 
conferver fa vie, il lui a du moins laiflé 
dans les productions de la nature une ref 
fource confolante à fes maux. 

Ses defcendans ont eu le même avantae 
ge ; car ayant été obligé comme lui de 
cultiver la terre , pour y chercher une 
nourriture convenable , ils n’en ont pas 
feulement tiré des alimens capables de 
les raflafier, mais encore des fecours efn- 

a Y) 


xij | DISCOURS | 

caces dans les maladies aufauelles ils 
étoient devenus fujets , plus encore par 
leur intempérance , que par la foibleffe 
de leur complexion. Aïnf les plantes 
ayant fourni la plüpart des alimens & des 
‘remedes dont nos premiers Peres fe font 
fervis , on peut avancer que la fcience 
qui apprend a les connoître & à s’en fer- 
vir utilement , eft auffi ancienne qu'elle 
.eft néceflaire à ceux qui font profeflion 
de conferver la fanté des autres. 

En effet on a toujours juge qu'il étoi 
du devoir des Médecins de s'appliquer 
à l'étude des plantes , & les Grands-Hom- 
mes qui ont fondé nos Univerfités , ont 
eu foin d’y entretenir des Jardins pour la 
culture des fimpies , & ont établi des 
Profelleurs pour enfeigner leurs noms & 


Jeursufages. Le Jardin Royal de Paris eft 
un des plus confiderables de l’Europe ; de 
Faveu même des Etrangers : le nombre 
des plantes différentes qu’on y a élevé de- 
puis cinquante ans , excede celui de dix 
mille ; l'art y {cait perfectionner la na- 
ture, ou y fuppléer ; & cela par les foins 
du plus fcavant Botanifte de notre fié- 
ge (or) 

E2 liberalité du Prince, dont la fanté lui 
à été confiée feconde fi bien fan attention 


(3) Mosfieur Fagon , Premier Medecin de Sa 
Pelé, & Sar Inendani du Jardin du Roë. 


PRE LIMINAIRE. xij 
pour le progresde cette fcience ,que nous 
fai avons l'obligation de trouver les plan- 
tes de l’un & de l’autre hémifphere dans 
ua Jardin , où l’on peut en fe promenant 
s’épargner la peine de parcourir toutes 
les parties de l'Univers , & y admirer ce 
que la nature a produit de plus rare & de 
plus utile, 

Maïs comme dans l’arrancement des 
plantes de ce Jardin on a eu plus d’égard 
a leur culture & à l’ordre de leurs genres, 
qu'a leurs ufages dans la Médecine , 
Monfieur Tournefort qui en a été Pro 
feffeur pendant plufeurs années , avoiz 
formé le deflein de faire après le cours 
public , des lecons particulieres dans lef- 
quelles il auroit démontré les plantes 
qui font en ufage , dans un Jardin qu’il 
vouloit-entretenir à cet effet ; mais les 
grands ouvrages qu'ilavoir entrepris pour 
la perfection de la botanique ne lui en 
ont pas permis l'exécution. L'avantage 
que j'ai d’avoir été fon Difciple , m’a en- 
gagé d'entrer dans fes vücs , & je m'y 
fuis d’aucant plus volontiers déterminé, 
que les Statuts de la Faculté de Medecine 
de Paris , exigent que le Profeffeur des 
plantes fafle dans les Ecoles la démonf- 
tration des drogues , après en avoir.ex- 
pliqué les ufaiges. C’eft par ce motif que 
m'étant trouvé dans cette place dans le 


xIv DISCOURS 
tems dela mort de cet illuftre Botanifte : 
j'ai cru devoir commencer mes exercices 
dans un jardin que je cultivois depuis 
long-tems pour mes propres obfervations 
fur les plantes ; & après les y avoir dé 
montrées fur la terre, j’en ai fait voir les 
parties féches qui font employées dans 
Ïa Pharmacie , aufli bien que les drogues 
étrangeres qui fe tirent des végétaux ,afin 
de rappeller dans la mémoire de ceux qui 
affiftent aux lecons publiques du Jardin 
Royal , l'idée des plantes ufuelles qui s’y 
trouvent mêlées avec quantité d’autres 
plus curieufes qu’utiles. Ces démonftra- 
tions ont paru d'autant plus commodes : 
qu'on a trouvé dans la difpofition de mon 
Jardin le plan de toute la matiere médici- 
nale , qui, quoique d’une vafte étendue, 
s'y préfente à l'imagination d'u manie- 
re fi éclairée & fi abresce , qu'elle invite 
à fon étudeles geunes sens , dont la plû- 
part frappés par les découvertes de l’ana- 
yfe chimique fur les animaux & far les 
minéraux , & emportés par les charmes 
de la nouveauté , s’y abandonnent tro 
aifément , & ne trouvent fouvent pas af- 
fez de loilir pour s’appliquer à la counoif- 
fance des végétaux , qui fourniffent ce- 
pendant les plus miles compofñtions Ga- 
leniques &z chiriques. 

Ileft vrai que les plantes forment k 


_v 


PRELIMINAIRE. xv 
Partie la plus confufe de la matiere mé... 
dicale; & c’eft pour cela qu’elle a été fi 
negligée : car il faut avouer que la diver- 
fité des noms attachés à une même plan- 
te , la mauvaïife foi ou la crédulité de ceux 
qui ont autorife par leurs témoignages 
les vertus des plantes qu’ils n’avoient ap- 
pris que par des rapports fufpeéts ou in- 
certains , le peu d’exactitude avec laquelle 
Pline, Mathiole , Dalechamp ; & quel- 
ques Commentateurs de Theophrafte & 
de Diofcoride ont établi les proprictés. 
des fimples ; tout cela, dis-je , a fait per- 
dre aa Botanique fon crédit , & a re- 
buté ceux qui ont voulu s’y attacher. 
Mais fi la Théorie de certe fcience a pref- 
que été portée à fon point de perfection 
dans le dernier fiécle par Meflieurs Mo- 
rifon , Rivin, Grew , Malpiohi , Ray, 
Tournefort & quelques autres ; l'inte- 
rêt public & l'honneur de la Medecine ne 
doivent-ils pas nous engager préfente- 
ment à travailler à la pratique de la Bota- 
nique ; c’eft-à-dire , à verifier avec une 
{crupuleufe exactitude un grand nombre 
de vertus douteufes , trop légerement at- 
tribuées à quelques plantes | & à mettre 
enufage celles dont les meilleurs Prati- 
ciens conviennent univerfellement. 
C’eft dans cette vûe que j'ai fait plu 
fieurs obfervations fur cette. matiere, 


&vj DISCOURS 
dont d’en ai rapporté quelques-unes dans 
cet Abregé. J’en ai augmenté confidéra- 
blement le nombre dans la feconde Edi- 
tion , dans laquelle j'ai ajoûté quantité 
de remedes rapportés dans l’Hiftoire des 
Plantes des environs de Paris de M.Tour- 
nefort; & dont l'expérience n'a fourni 
les occafions d’éprouver les vertus. Mais 
comme il n’eit pas poffible qu'un feul 
homme puifle exécuter tout ce qu'il eft à 
propos de vérifier fur une matiere fi éten- 
due ; j'exhorte ceux qui ont quelque zele 
pour le bien public, & pour le progres 
de la Médecine, de me communiquer 
leurs remarques fur ies ufases des Plan- 
tes ; j’efpere qu’ils voudront bien contri- 
buer à la perfeétion d’un ouvrage fi nécef- 
faire , dans lequel je leur rendrai la juftice 
qu’ils mérirent , en faifant connoitre à la 
pofterité ceux à qui elle a obligation de 
ces découvertes. | 
C'eft pour fatisfaire à cet engagement 
que je crois devoir avertir ici que j'ai pro- 
fité dans cer Ouvrage des Mémoires qui 
m'ont été envoyés ; entr'autres par M. 
Rouyer , très-habile Chirurgien de Mon- 
tigni près Stenay , entre lefquels outre un 
grand nombre d’obfervations fur les ver- 
tus des Plantes conformes à celles que j'ai 
déja rapportées , j'en ai trouvé pluñeurs 
que j'ai cru devoir inferer dans cette neu- 


PRÉLIMINAIRE.  xvij 
Velle Edition, comme très-füres & très- 
utiles. 
,, Je ne doute point qu'entre les Sçavans 
il n’y en ait plufieurs qui s’appliqu:ntpar- 
ticulierement à la connoiffance des plan- 
tes , & qui n’ayent au moins recueilli des 
relations fidelles fur leurs propriétés dont 
ils fe feront aflurés par leur propre expé- 
rience. S'il y en a qui ayent quelque T'rai- 
té complet fur cette matiere , je les invite 
d’en faire part au public, j'en profiterai 
comme les autres pour mon inftruction : 
je n’ai d'autre intention que de ramafler 
des faits bien autorifés ; car la pratique de 
la botanique ne doit pas être établie fur 
des opinions & des fyftèmes , mais fur des 
expériences inconteffables , & univer{elle- 
ment connues de tout le monde. 

Il feroit à fouhaiter que les Phyficiens 
répandus dans les différentes parties de 
ce Royaume , vouluffent bien , pour la 
gloire de leur Patrie, travailier a l'Hif- 
toire naturelle de leur Pays , & nous ap- 
prendre une infinité de chofes curieufes&c 
utiles , lefquelles , quoique très-commu- 
nes dans leurs Provinces , font ignorces 
par tout ailleurs. 

Pour l'exécution de l’'Hiftoire des plantes 
ufuelles dont je préfente ici lPabregc, il ne 
me paroit pas néceflaire de traiter la mé- 

thode de la botanique qui regarde l'éta- 


xvii] DISCOURS 

blifflement des genres de toutes les plantes 
en general plütôt que leurs propriétés en 
particulier, 

Nous regrettons encore le Botanifte il- 
luftre ( 1 ) qui a traité cette matiere avec 
beaucoup d’exactitude & de capacité. 
D'ailleurs Monfeur Reneaume qui a été 
chargé des Manufcrits de Monfieur Tour... 
nefort , par l’extrait qu'il nous a donné 
(2) des écrits de cer Auteur, nous fait ef- 
perer qu'il avancera confiderablement 
l'Hiftoire generale des plantes. C’eft pour 
le feconder que je lui ai offert le catalo- 
gue de celles qui naïffent dans les mon- 
tagnes d'Auvergne , dans le Bourbonnois 
& dans les confins de ces Provinces, avec 
les defcriptions des moins communes que 
j'y ai trouvé ; j'abandonne volontiers l’ou- 
vrage particulier que j'avois deflein de 
donner fur ces plantes, pour contribuer 
a l'Hiftoire générale que l'Académie à 
commencée , & à laquelle feu Meffieurs 
Marchant & Dodart ont beaucoup tra- 
vaillé , & dont Monfieur Marchant le fils 
eft préfentement chargé. 

À légard de l'Hiftoire particuliere 
des plantes ufuelles , celle que Monfieur 
Tourneforta donnée fur les plantes des 


(1 ) Monñeur Tournefort. 
.… (2) Voyez dans les Mémoires de l’Academie 
des Sciences, année 1709. pag. 135. 


PRELIMINAIRE. XIX 
ænvirons de Paris, m'a fervi de modele. 
foit par rapport à la Théorie qui regarde 
l'intelligence des Auteurs & la connoif- 
fance des plantes dont ils ont parlé ; foit 
par rapport a la pratique , c‘eft.a-dire ,à 
l'application de ces mêmes plantes dans 
les maladies & le choix de leurs proprié- 
tés les plus aflurées. 

Pour ce qui eft de la maniere dont on 
doit traiter chaque plante en particulier, 
il me paroit qu'avant de parler de fes ufa- 
ges , il faut apprendre ala bien connoïtre, 
& fçavoir la diftinguer d’une autre plante 

qui lui reffemble , foit par fon port exte… 
rieur , foit par quelqu’une de fes parties, 
&c dont néanmoins les vertus font fouvent 
fort oppofées, il feroit néceffaire pour cela 
d’en donner la figure , & d’y joindre une 
defcription aflez étendue pour faire re- 
marquer les modifications que la figure 
ne peut repréfemer. Mais pour fuppléer 
aux figures & aux defcriptions que je mai 
pi mettre dans cet Abresé ,je me-fuis 
attachéa choifir entre les Auteurs les plus 
connus dans la Botanique , ceux qui ont 
donné les meilleures figures & les defcrip- 
tions les plus completres ; & j'ai cité le 
plus correétement qu’il m'a été poffible 
les differens noms qu'ils ont re a cha- 
que plante. Après tout, ce petit ouvra-- 
ge pour être plus parfait, fuppoe les dé- 


* DISCOURS 
monftrations particulieres qui fe font de 
ces Plantes au Printems & en Eté, faifons 
favorables dans lefquelles on pourra les 
examiner des leur naïiffance , dans leur 
progres & dans leur perfection. 

Pour ce qui regarde les noms des Plarr- 
tes, on en trouvera ici un dénombrement 
affez confiderable , qui contribuera à l’é_ 
claïrciflement de la boranique,que la mul. 
tiplicité des noms a rempli d’équivoques 
& de confufion; car un même nom fe 
trouve quelquefois applique à differentes 
plantes , & une même plante eft fouvent 
indiquée par differens noms. Pour difli- 
per cette obfcurité, après avoir defigné 
les noms François , lorfque les plantes 
en ont un ou plufieurs , j'ai marqué les 
fynonimes Latins donnés par les Auteurs 
les plus celebres, Celui de Gafpard Bau- 
hin, dont le Pinax ou le Dictionnaire eft 
entre les mains de tout le monde, m’a 
paru devoir être cité le premier ; enfuite 
celui de Jean Bauhin fon frere , dont l'Hi£. 
toire generale des plantes eft une biblio_ 
theque univerfelle des Auteurs qui ont 
paru jufqu’a lui: J'y ai fouvent joint ce- 
Jui de Dodonée qui a écrit des Commen- 
taires fur Téophrafte avec aflez d’exac- 
titude. Je n'ai pas oublié les Synoni- 
mes de Meffieurs Morifon , Tournefort 
& Raï, lorfqwu'ils ont jugé devoir rap 


PRELIMINAIRE. Xxÿ 
porter les plantes à d’autres genres. Ceux 
qui ont écrit fur les vertus des fimples ou 
fur les drogues étrangeres ; comme Tra- 
gus , Lobel , Clufus , Dalechamp , Her_ 
nandes , Harmans , Marcogravius , Pifon, 
Amman , Konig,& quelques autres font 
auffi indiqués dans ce catalogue. Je n’ai 
pas omis certains noms Grecs , Arabes ou 
Barbares qui font en ufage dans les Livres 
de Pharmacie. En un mot, j’airàché de ne 
rien lailler à defirer à ceux qui veulent 
s'inftruire parfaitement dans la connoif- 
fance des végétaux , pour les mettre en 
état de n’être point arrêtés dans la lecture 
des Auteurs qui ont écrit fur les proprié- 
tés des plantes , & fur les compofitions 
de Pharmacie. 

Après avoir défigné les meilleurs noms. 
des plantes , & cité ceux qui les ont nom 
més différemment, il conv endroit d’exa_ 
miner leurs fentimens , & deles concilier 
enfemble , & de rendre raifon de la va_ 
riété de leurs opinions , en faifant remar- 
quer les fautes de quelques-uns ,& ce qui 
les y a fait tomber , ce qui s’appélle la 
Critique des Auteurs. Je maurois pü le 
faire dans cet Abregé fans pañler les bor_ 
nes que je m'y fuis prefcrires ; jai mieux 
aimé m'eétendre un peu davantage dans 
ce qui regarde les vertus des plantes, mon 
but principal erant de rendre les jeunes 


xxij DISCOURS 
Medecins capables de fe. fervir utilement 
des fecours que les plantes leur fournif- 
{ent fi abondamment. 

Pour y parvenir, je me fuis particulie- 
rement attaché à remedier aux inconvé- 
niens dans lefquels font tombés les an- 
ciens Botaniftes , & après eux la püpart 
de leurs Commentateurs , qui s'étendent 
fouvent fur les propriétés d’une plante à 
laquelle ils attribuent de grandes & rares 
qualités , fans marquer précifément la 
partie decerte plante qu’il faut employer , 
& négligent la dofe &la maniere dont 
on doit s’en fervir ; ce qui me paroït 
cependant d'une conféquence infinie, 
une même plante ayant fouvent differen- 
tes vertus dans fes differentes parties , & 
la dofe d’un remede contribuant beau- 
coup à fon action. 

J'aitâché d'éviter auffi l'erreur de ceux 
qui outrent avec une complaifance ex- 
ceflive , les avantages d’une plante dont 
ils font une panacée , & un remede uni- 
verfel. Ne contribuerai-je pas autant à 
l'utilité publique en marquant les mau- 
vaifes qualités des plantes’, qu’en étalant 
pompeufement leurs vertus? Et ne ferai. 
je pas aufli-bien d'examiner fcrupuleu- 
fement les circonftances & les cas parti- 
culiers où leur ufage peut-être nuifible , 
comme de faire connoïtre dans quelles 


PRE LIMINAIRE. xxitÿ: 
occafions on peut s’en fervir avec fuccès ? 
Un même remede ne convient pas tou- 
jours dans une même maladie ; la com- 
plication d’accidens , & la diverfité des 
{ymptômes obligent fouvent un Praticien 
habile à changer la méthode ordinaire, & 
a s’accommoder auncas particulier , dent 
il fait fon objet principal. De-là ce petit 
nombre de vrais fpécifiques , de-là les ter- 
ribles inconvéniens dans lefquels tom. 
bent ceux qui donnent trop à l’experien- 
ce , & qui négligent 12 méthode , lefquels 
ayant vû réuflir deux ou trois fois un re- 
mede, le prônent hautement, appliquent 
fans difcretion à toutes fortes de maladies, 
& en font , comme parle le vulgaire , une 
felle a tous chevaux. | 

Pour prévenir ce malheur , & mettre les 
jeunes Medecins en état d'éviter ces 
écueils dangereux , après avoir marqué 
dans cet Abregé les noms & les parties de 
la plante qu'on employe ordinairement , 
la dofe & la maniere de s’en fervir ,je ne 
leur attribue que les vertus les plus uni- 
verfellement approuvées par les Auteurs 
dignes de foy , & celles qu’une longue 
fuite d’experiences a confirmées : j’y ai 
joint auffi quelques unes des obfervations 
que j'ai recueilli dans l'exercice de la pra 
tique ; obfervations néceffaires pour faire 
une jufte application des plantes, Enfin 


XxIv DISCOURS 

pour rendre cet Abresé plus complet, 
j'ai fait une courte énumeration des prin- 
cipales préparations de Pharmacie , dans 
la compolition defquelles la plante eft 
employée , afin de rappeller dans la mé- 
moire la vertu du remede compolc, & 
l'effet du remede fimple. 

Pour ce quieft de la maniere de fe fer- 
vir des plantes , & de leur dofe , je dois 
faire ici remarquer en général , qu'on les 
employe fraîches ou féches en decoction 
ou en infufon , ou en fubftance ; entieres 
ou en poudre, La plüpart des racines 
fraîches & menues s’ordonnent aufli-bien 
que les feuilles par poignées , apres les 
avoir nettoyces de la terre & des feuilles 
mortes ou pourries, Les racines plus grof- 
{=s fe prefcrivent ordinairement au poids 
d'une once fur chaque livre d'eau. On 
employe les fleurs par pincées, & les fe 
mences au nombre, quand elles font grof- 
fes , & au poids leriqu’elles font menues. 
Ileft bon d’obferver que lorfqu’on pref- 
crit des apozèmes , tifanes , infufions ou 
décoctions que les racines féches , les bois 
& les écorces doivent bouillir plus long- 
tems que les feuilles , étänt plus com- 
pattes & plus dures :les fleurs au contrai- 
re ne doivent {e jeter dans la liqueur que 
lborfqu'on laretire du feu , auffi-bien que 
la réglifle & les autres drogues gluantes. 


Ces 


PRE LIMINAIRE. xxv 
Ces préparations ne doivent point etre 
trop chargées d’ingrédiens ; car au-lieu 
d'une liqueur coulante & légere, qui foic 
capable de fe diftribuer facilement dans le 
fang,on farigueroit l’eflomac des malades 
par une efpece de mucilage épais qui les 
gonferoit, & qui leur feroir plus préjudi- 
ciable qu’utile. 

Examinons préfentement l’ordre que 
j'ai obfervé dans le dénombrement des 
Plantes ufuelles , oc la divifion de leur 
Hiftoire , dont je préfente le Plan & l'A. 
brecé. 

La plüpart des Traités de Plantes dont 
on fe fert en Médecine, font diftribues 
par ordre alphabétique , ou fuivant leurs 
genres. J'ai cru que je ne devois pas 
fuivre ces modeles, parce que les Plan- 
res dont les vertus font différentes ou op- 
pofées , s’y trouvent confondues ;& lorf 
qu'on veut choifir entre les fimples qui 
ont une même propriété, ceux qui con 
viennent le mieux à fon fujec , ou qu’on 
peut avoir plus facilement , il faut fati. 
guer fa mémoire , & parcourir tout un 
catalogue. L'ordre que j'établis ici me 
paroït plus commode ; les Plantes qui 
font le même effet y étant rangées dans 
une même Clafle, {out toutes apperçues 
d'un feul coup d'œil, N’eft - il pas alors 

Tome I, € 


XXV) DISCOURS 

plus aife de les retenir & de s’en faire une 
mémoire locale ? D'ailleurs une méthode 
qui s'accorde avec la divifion des reme- 
des & de toute la matiere médicinale éta- 
blie depuis longs tems , n’eft-elle pas plus 
convenable à la pratique de la Médecine, 
que celle qui eft fondce fur les genres des 
Plantes ,' & qui regarde la Théorie de la 
Botanique? On trouvera ci-après au com. 
mencement de l'Ouvrage la divifion des 
Clafles , & l’ordre que j'ai obfervé dans 
l’arrangement des Plantes. 

Quelque facile & commode que foit 
cet ordre , il s’y rencontre toutefois une 
difculte par rapport aux différentes pro- 
priétes d’une même Plante. Pour remé- 
dier à cet inconvénient, j'ai fait à la fin de 
chaque Claffe le dénombrement des Plan- 
tes qui ont la vertu païticuliere à cetre 
Claffe, & qui font rapportées dans quel- 
que autre, par rapport a leurs ufages les 
plus ordinaires ; par exemple la Guimau 
ve eftune des herbes qu'on employe le 
plus communément dans les décoétions 
& dans les fomentations émollientes, & 
par conféquent j'ai cru la devoir placer 
dans la Claffe des Plantes émollientes : 
Cependant fa racine, fes fleurs & fes grai- 
nes font très-utiles dans les maledies de la 


“poitrine ; elles ne conviennent pas moins 


PRÉLIMINAIRE. xxvij 
dans celles de la veflie , & dans la fup- 
preffion d'urine : C’eft pour cela que j'en 
ai fait mention à la fin des Clafles qui 
parlent des Plantes béchiques & des apc- 
ritives. 

Après avoir donné une idée générale 
des Plantes ufuelles & de mes démonftra- 
tions particulières, voyons quelle en peut 
être l'utilité ; & fi par leur moyen je pour- 
rois exécuter le dellein que j'ai de recueil- 
lir tant d’excellens remedes fimples tirés 

es Plantes qui font entre les mains de 
tout le monde ; tâchons enfuite de rele- 
ver le mérire des Plantes de notre climat, 
dont on néglige injuftement l’uface, pour 
recourir avec tant d’emprefflement aux 
drogues étrangeres; & finiflons ce Dif- 
cours par quelques réfléxions fur la mé- 
thode la plus certaine, pour fe convain- 
cre des vertus qui font déja connues , & 
par l'examen de ce qui peut conduire a 
quelques nouvelles découvertes fur cette 
matiere. 

La Botanique pratique n’eft pas feule- 
ment une des fciences les plus ancien 
nes , & les plus néceffaires ; elle eft auffi 
une des plus univerfelles , & la {cience, 
pour ainf dire, de tous les états. Les 
fçavans comme les ignorans , les riches 
aufli-bien que les paivres, les citoyens 

eij 


Xxv11] D ÉS'610 URSS 
& les gens de lacampagne, tous les homs= . 
mes enfin fe fentent naturellement portés 
a la Botanique pratique ; c’eft-à-dire , à 
remarquer avec foin par écrit ou par mé- 
moire un: infinité de remedes fimples 
fournis par les Plantes, entre lefquels fe 
rencontrent fouvent d'excellentes compo. 
fHitions. L’attachement.à la vie, le défir 
de la pafler avec une fanté parfaite, & 
l'attention qu’on a pour éviter les maux, 
{ont les motifs juftes & naturels qui nous 
portent à rechercher avec empreffement 
ce qui peut contribuer à notre propre 
confervation, De-la cette multitude pro. 
digieufe de recettes dont nos Livres {ont 
remplis ; de-là ces prérendues Medecines 
abregces, ou Recueils de Secrets impri- 
més par des perfonnes de l'un & de l’au- 
tre fexe: de-la tant de remedes qui ne 
font connus que par des Manulcrits, qui 
paffant de famille en famille, comme des 
hérirages précieux , tombent fouvent dans 
loubli par la négligence ou l'avarice des 
_particaliers qui les poffédent. N'oublions 
pas les remedes que lesPaylans & les Sau- 
vages employent avec aurant de fuccès 
dans leurs maladies , & qu'is trouvent 
avec facilité & à peu de frais dans les bois 
&c dans les campagnes. 

Il eft évident qu'un Recueil général de 


PRELIMINAIRE. xxx 
tant de remedes éprouvés , fait par des 
perfonnes intelligentes & exaétes , feroit 
un Ouvrage très-utile. Ne pourrois-je pas 
dans la fuite y parvenir? Et les démonftra- 
tions publiques que j'entreprends, ne me 
fourniront-elles pas les moyens de Îe faï- 
re par les relations & les correfpondances 
que j'entreprendrai avec ceux qui y au- 
ront affifté ; lefquels ayant appris à dif- 
tinouer entre les Plantes communes dans 
nos campagnes celles qu'un long ufage a 
le mieux autorifé, feront plus capables 
de faire de nouvelles découvertes fur cet- 
te matiere , en s’aflurant des bons effets 
des Plantes par leur propre expérience 
N'ai-je pas lieu d’efperer qu'ils me vou 
dront bien communiquer leurs obferva.- 
tions, que je vérifierai par moi-même ou 
par mes Confreres? 

Il feroit à propos que ceux qui ordon- 
nent les Plantes , & ceux qui les prépa- 
rent , les connuflent aflez bien pour pré- 
venir les terribles inconveniens qui arri- 
vent tous les jours par les méprifes des 
Herboriftes groffiers & ignorans,aufque!s 
les Médecins & les Apotiquaires fe con. 
fient également : ces Herboriftes font ot- 
dinairement fi intereflés & f1 peu fide- 
les , qu'ils fubftituent fouvent aux Plantes 
qu'on leur demande, & qu’ils n’ont point 

e ii 


XX DISCOURS 

ou ne connoiflent pas, les autres qu'ils 
croyent connoître , fans son fi 
leurs qualités font les mêmes ,'ou fi elles 
font oppofces. Etant allé il y a quelque 
tems chez un malade menacé d’une in- 
fammation dans le bas - ventre , auquel 
j'avois ordonné une décoétion émolliente 
& adouciflante, j'y trouvai un paquet 
d'herbes fournies par la fervante de l'Her- 
borifte, entre lefquelles je reconnus quel- 
ques bottesde Renoncule & d’autresPlan- 
tes p'us capables d’exciter des irritations 
dans les inteftins , & des renfions doulou- 
reufes dans leurs fibres, que de les amol- 
lir , & de prévenir leur inflammation. Je 
fuis perfuadé que ces méprifes cruelles 
arrivent fouvent, & qu’on fonge moins 
à y remedier , qu'à s’en prendre aux Mé- 
decins, qu’on rend toujours refponfables 
des événemens. 

Je fçai par une expérience journaliere, 
que la plüpart des Herboriftes ne con. 
noiffent qu'un petit nombre de Plantes 
que les gens de campagne leur appor- 
tent dans la faifon favorable ; ils ne les dif- 
tinguent que par des noms corrompus ; 
ë&c confondant les efpeces , ils font le plus. 
fouvent des gw pro quo aufli pernicieux 
aux malades , qu'ils font préjudiciables à. 
k2 réputation des Médecins & des Apoti- 


ne 2 


PRELIMINAIRE. xxx 
quaires; abus d’une grande conféquence, 
auquel je prétends remédier pour l’hon- 
neur des Médecins & pour l'intérêt des 
malades, parles cours des Plantes ufuelles, 
où j'admettrai volontiers & gratuitement 
les Herboriftes, qui devroient, ce me fem 
ble ,dansune Ville auffi-bien policée que 
Paris , donner des preuves de leur capacité 
avant qu’il leur fût permis d’y débiter les 
Piantes. La plüpart des malades croyent 
être plus fürs des remedes qu’ils font chez 
eux , que de ceux qui font préparés chez 
les Apotiquaires ; en quoi ils s’abufenc 
fouvent, parce qu'ils fe fient à un domef. 
tique qui leur apporte ce qu’un Droguif- 


te ou un Herborifte ignorant lui donne. 


Les Médecins ne font pas ordinairement 
affez d'attention à plufeurs accidens qui 
leur arrivent dans le cours des maladies, 
aufquelles ils ne pourroient obvier qu’en 
examinant foigneufement la matiere des 
remedes qu'ils prefcrivent, & s'ils font 


exécutés avec fidelité. 


Outre l'utilité de mes démonftrations 
par rapport à l’inftrution des Herborif- 
tes, & aux malades de cette Ville qui en 
ferout mieux fervis ; ceux des Provinces 
en recevront auffi dans la fuite de grands 
avantages, en ce que les Apotiquaires & 
Jes Chirurgiens qui vont ordinairement à 

€ iilj 


2xxi) DISCOURS 

la campagne chercher les Plantes qui leu# 
font néceflaires | ayant appris à les bien 
diftinguer , feront plus capables d’en faire 
un bon choix. N’eft-il pas de leur devoir 
& de leur intérêt de s’inftruire dans uue 
fcience qui doit être le premier objet de 
leur art , puifqu'elle leur fournir les 
moyens de parvenir à leur fin principale, 
qui eft la gucrifon de leurs malades ? 

À l'égard des jeunes Médecins, en fa- 
veur defquels je me fuis particulierement 
déterminé à faire ces démonftrations, ma 
vûe principale a été de leur apprendre 
ce qu'il y a de plus fimple dans la matiere 
médicinale , de plus utile & de mieux 
autorifé par une lonoue fuite d'expérien- 
ces : qu'ils faflent attention qu’il y a fou- 
vent autant d’ignorance que de témérité 
d'entreprendre la guérifon des malades 
avec quatre ou cinq remedes généraux 
qu'on prétend employer dans routes for 
tes de rencontres, en réduifant la Méde- 
cine a la Saionée , l'Emérique, le Quin- 
quina, lOpium & le Mercure. Cette fim- 
plicité de remedes eft aufli contraire à 
la bonne pratique , que l'excès dans le- 
quel tombent ceux qui chargent trop leurs 
ordonnances ; & qui au lieu, par exemple, 
d’une tifane légere qui foulageroit les 


PRÉLIMINAIRE. xxxii) 
malades fans les fatiquer , prefcrivent des 
Apozèmes remplis d'une douzaine de dro- 
gues, dont les qualités différentes leur 
-Paroïllent fatisfaire à plufieurs indications 
que limagination leur préfente tour à la 
fois. Deux ou trois Plantes bien appli- 
quées font fouvent un efer plus für & 
moins de violence à la nature,qu'un amas 
de drogues qui fermentent dans l'efto- 
mac ,& qu'un malade a plus de peine à 
{outenir que la maladie qui l’afflige. 

Voyons préfentement l'avantace qu'il 
y auroit à fe fervir des Plantes qui croif- 
{ent fous nos pas , & qui refpirent , poar 
ainf parler , le mème air qui nous envi 
ronne. La piüpart des hommes peu tou- 
chés des recherches purement phyfiques 
fe plaignent toujours ( quelquefois avec 
ra'fon ) qu'on néglige l’utile pour s’arrêter 
au curieux ; & des perfonnes très-fenfécs 
m'ont fouvent témoigné qu'ils étoient {ur- 
pris qu'on foulat aux pieds avec tant de 
négligence & de mépris , les Plantes fa- 
lutaires que la nature prodigue dans nes 
bois & dans nos campagnes ; pendant 
qu'on recherche à grands frais des Phintes 
& des drogues érrangeres. En effet, me 
peut-on pas préfumer avec vrai-femblan- 
ce que l’Auteur de la nature a fair naïtre 
dans chaque pays des herbes &c des fruits 

ev 


XXx1V DIS COIU:RS 
proportionnés aux befoins & au nombre 
des créatures qui les habitent > La Provi- 
dence du Créateur ne fe fair-elle pas ad- 
mirer , lor{qu’on fait attention à la multi- 
tude des Plantes différentes qui naïflent 
aux environs de cette grande Ville ? On 
reconnoïit par l’'Hiftoire que Monbeur 
Tournefort en a laiflé , & qu’un de fes. 
plus habiles Difciples ( r ) doigaugmenter 
un premier jour par fes découvertes , que 
le nombre des Plantes qui fe trouvent à 
dix ou douze lieues autour de Paris , fur 
palfent confidérablement celui des Plantes. 
qu'on découvre dans des Provinces d'une: 
plus grande étendue. 

D'ailleurs n’eft - il pas raifonnable de 
croire que les Plantes de notre climat font 
plus convenables à nos temperamens que 
celles qui naïflent, pour ainñ dire , fous 
_un autre Soleil; & qu’une contrée auffi 
temperée que lx nôtre, fournit à {es habi- 
tans des fruits plus doux & plus confor- 
” mes à leur conftitution , que les fables de 
l'Afrique, les montagnes & les plaines des 
Indes, du Bréfl & du Perou : 

Jé ne prétends pas par ces réflxions. 
défapprouver les fpécifiques & les reme- 
des précieux qu'on apporte de ces terres. 

(1 ) M. Vaillant , Sous-Démonfirateur des 
Plantes du Jardin Royal. 


22 


PRÉLIMINAIRE. zxxv 
éloignées : le Quinquina & l’'Hypecacuana 
font trop bien autorifés par leurs bons 
effets, & le Public eft , avec juftice , pré- 
venu en leur faveur. 

Auffi mon deflein n’eft pas d’affoiblir 
le mérite des remedes qui nous viennent 
des Indes & de l'Orient ; maïs je veux re- 
lever celui des nôtres , & j’efpere démon- 
trer quelque jour par les faits bien ave. 
rés , que nous avons en Europe des fpéci- 
fiques auffi fürs dans leurs effets que plu- 
fieurs drogues étrangeres , dont la rareté 
& le prix font fouvent ce qui les fait re- 
chercher. Les Empyriques & les Charla- 
tans n’ont la plüpart d’autre fecrét que 
Jadrefle de vendre bien cher ce qui ne 
leur coûte rien ou très-peu; & de faire 
pañler pour fpécifiques étrangers & pré- 
cieux , des remedes tres - communs que 
nous employons fans myftére. 

… Je m'étendrois davantage fur cette ma- 
tiere, fi je voulois faire ici le parallele de 
nos plantes d'Europe & de ceile des au- 
tres parties de l'Univers ; il ne me feroic 
pas difhcile de faire voir que dans la 
fanté neus pouvons trouver chez nous 
des herbes & des fruits qui nous convien- 
nent aufli-bien que le Thé , je Café , le 
Poivre , le Gingembre , &c. que dans la 
maladie les Plantes qui naïiflent dans nes. 
€ ÿ) 


seu 2 DATE RS 
montagnes , contribuent autant a la vertw 
de nos plus célebres compofitions que 
celles de l'Orient, & que les herbes fines 
& aromatiques font plus proportionnées 
à nos tempéramens, que les Aromates de 
PAfie & de l'Amérique ; en un mot, on 
pourroit démontrer que la France renfer- 
me daus fon fein ce qu’il y a de plus né- 
ceffaire & de plus utile à la fanté de {es 
habitans. 

Examinons préfentement comment on 
pourroit apprendre les vertus des Plantes 
qui font éprouvées , & par quels eflais ow 

_quels moyens on en découvriroit-de nou- 
velles. 

La tradition fondée fur des expériences 
réiterées , eft à mon fens une voie beau 
_coup-plus füre pour nous convaincre des 
propriétés d'une Plante que fon Analyfe 
Chymique , & la décompoficion de ies 
principes. Nous devons a la vérité d'excel- 
Jens remedes à laChimie ; elle en atirédes 
animaux & des minéraux des préparations. 
fi utiles, qu’il yauroit de linjuftice à ne 
lui pas attribuer la gloire dun grand 
nombre de découvertes. Elle: ia pas été 
fi loin dans la recherche des facultés des. 
véréraux ; les Analyfes fmples ou com- 
pofées , précedées de la fermentation, ow 
2 une feule digeftion ; aidées par Je mé 


PRELIMINAIRE. xxxvij 
lange des diffolvans, ou fans aucune addi- 
tion; exécuté par une chaleur douce & 
lente, ou par le feu fans aucun intermede:: 
toutes ces fortes de décompofitions doi- 
vent être regardées comme des moyens 
plus propres à expliquer les effets des 
Plantes qui font déja connus par lexpé- 
rience , qu'a découvrir ceux que nous ne 
connoiïffons point. Près de deux mille 
Analyfes de plantes différentes faites par 
Jes Chimiftes de l’Académie Royale des 
Sciences ne nous ont appris autre chofe, 
finon qu’on tire de tôus les végétaux une 
certaine quantité de liqueurs acides ; plus 
ou moins d'huile eflentielle ou fetide ; de 
{el fixe , volatile ou concret ; de phlegme 
infpide & de terre; & fouvent prelque 
les mêmes principes & en même quantité 
des Planres dont les vertus font très-dif_ 
férentes : ainfi cetravail rrès-lonc & très. 
pénible a été une tentative inutile pour 
la découverte des effets des Plantes, & 
n'a fervi qu'a nous détromper des préju- 
gés qu'on pourroit avoir fur les avanta- 
ges de ces Analyles. 

Cependant pour ne pas perdre le fruît 
des veilles de tant d'habiles Phyficiens , 
Fhiftoire d'une Plante fera plus complette 
en y joignant fon Analyle comme ont fait 
Mellieurs Lemery pere & his dans leTrais. 


Xxxxvij DISCOURS 
tc de Drogues fimples & celui des Al: 
mens : & M.Tournefort dans l'Hiitoire 
des Plantes des environs de Paris. 
Ce dernier a même été plus loin ; car 
il ne s’eft pas contenté de nous dire qu'il 
ÿ 2 plus ou moins d’huile, de fel, de phleg- 
me ou deterre dans une Plante ; ce quieft 
aflez vague en général , & qui par confe- 
quent ne conduit a rien de poñrif; mais il 
a eu égard aux falés qui réfultent du me- 
Jange de ces principes , & qui produifent 
des fels analogues à ceux dont les proprié- 
tés nous font connües, Il a comparé le fel 
de certaines Plantes à l’Alun, au Nitre, au 
fe] ammoniac, au fel marin, au Tartre-vi- 
triole , au fel de Corail, &c.Il nous ap- 
prend par des expériences familieres , & 
es effais faciles à vérifier , que ces {els 
font envelopés dans une certaine quantité 
de foufre ou de terre, & que le tout et 
diflout dans une portion plus ou moins 
confidérable de phlegmes.Quoiqu’il n’em- 
ploye ce fyftème que pour expliquer les 
propriétés des Plantes d’une maniere plus 
intelligible , & qu'il ne donne ce qu'il 
avance que pour des conjectures Phyk- 
ques , il faut cependant convenir qu’il 
nous ouvre un: chemin qui peut conduire 
plus loin que la feule Analyfe, & que les 
elliis que ce: Auteur rapporte dans fa 


PRE LIMINAERE. xxxix 
Préface pour découvrir la nature du fel 
naturel de la terre, & des autres fels foffi- 
les , peuvent être de quelque utilité dans 
Ja recherche des vertus des Plantes. Par 
exemple , Monfieur Tournefort recon- 
noiît par l’Analyfe des Plantes afiringen- 
tes & ftipriques , que lacide & la terre 
dominent en elles; qu'outre celaquelques- 
unes donnent un efprit urineux. Sur ce 
fondement il fe croit en droit d’avancer 
que leur fel eft analogue a l’Alun, & que 
dans leur tiflure il y a aufli quelque peu 
de fel ammoniac. Suivant cette opinion 
il femble qu'on pourroit dire que toutes: 
les Plantes aftringentes donnent des indi- 
ces de fel acide mêlé avec une portion 
confidérable de terre, ce qui forme un fe 
alumineux : on y devroit trouver aufii ur 
peu de fel ammoniac , comme il fe rex- 
contre dans la Quintefeuille, la Millefeuil- 
le, l'Argentine & quelques autres ; mais 
cela n’elt pastoujours vrai; car la Sañicle & 
la Bourcette qui {ont aftringentes,ne don- 
nent dans PAnaly{e aucuns incides de fel 
alumineux : ce qu’on tire de la Bourcetre 
eft prefque tout alcalin, & il y à peu de 
Plantes qui donnent plus de {el volatile 
concret , plus de fixe lixiviel , & plus de: 
terre fuivant les Analvles de l’Académie. 
L'Auteur après avoir dir que fa faveur el 


xl D 'ÉSCOURS 

d'un goût d'herbe falé & comme déterfif, 
& que le fuc de fes feuilles rougit uir peu 
le papier bleu ; fes effis joints à l'Ahalyfe 
ci-deflus , lé dérerninent à conje&urer 
que danscette Plante le fel ammoniac eft 
diffout dans une portion confidérable de 
phlegme, moderé par beaucoup de terre 
& un peu de foufre, La Sanicle donne par 
PAnalyfe après plufeurs liqueurs acides, 
un efprit urineux & de fel volatile con- 
cret , beaucoup d’huile & beaucoup de 
terre; doù Monfeur Tournefort con- 
clut qu’elle contient du fel ammoniac, du 
foufre & des parties rerreftres ; il ne re- 
connoîit dans ces deux Plantes aucune 
marque de fel alimineux ; cependant l'ex. 
p£rience joarnaliere nous apprend qu'’el- 
les font trèssutiles dans les pertes de fang 
& les hémoragies, dans la diffenterie , 
&c. Il ne s’enfuir donc pas des principes 
établis par cet Auteur , que le fel alumi- 
neux doinine dans toutes lesPlantes aftritr- 
gentes ; mais feulement que les Plantes 
dans lefqueiles le {el atumineux eft en plus 
grande abondance que les autres princi- 
pes, peuvent être réputces capables de 
reflerrer plitôt que d’avoir d’autres pro. 
priétés. Ajoûrons que Îa plüpart des {els 
contenus dans les Plantes, s’y forment 
auli-bien que les autres principes, où par 


PRELIMINATRE 
les fermens naturels quis’y trouvent , ou 
par les différens organes qui les filtrent ; 
vérité confirmée par<les Analyfes faites 
par Movlieur Homberg fur les mêmes 
Plantes femées dans deux cailles diffère n« 
tes remplies de terre deflalée par une forte 
leMive, & arrofées enfuire, l’une avec 
l’eau commune , & l’autre avec une dif- 
folucion de Nitre dans l’eau fimple; ces 
Plantes rendirent cependant à peu près 
les mèmes principes. 

L'Abbe Roufleau, Chimifte moderne ; 

a fait beaucoup valoir les Analyfes fer- 
mentées par l'addition du miel ; & le Li- 
vre des {ecrets que fon frere a donné an 
Public après fa mort, nous apprend quet- 
ques préparations aflez utiles, fur tout 
celles de l'Opium : Je me fuis {ervi de fa 
méthode en travaillant fur les Plantes 
ameres , pour efflayer fi Pon pourroit cor- 
riger leur amertume fans alterer leur qua- 
lité. L'Hiftoire de l’Académie(r) fait men 
tion de l'Eupatoïire d’Avicene , dont j'ai 
donné une Analyfe fermentée avec le 
miel. j'en ai fait d’autres {ur des Plantes 
ameres odorantes,ou fans odeur ,comme 
JaGentiane,la petiteCentaurée,l’Abfncthe, 
la Tanailie, le Marube blanc & quelques 
autres : j'ai diftillé ces Plantes au feu de 


. (1) Année 1705. 


xlij DISCOURS 

fable , après les avoir laïflé en digeftiort 
dans l’hydromel fimple, jufqu’a ce qu’el- 
les commencçaflent à fermenter fenfible- 
ment: j'en ai tirai d'abord une liqueur 
fpiricueufé d’une odeur plus douce que la 
Plante ne lavoit auparavant; la liqueur 
en étoit devenue vineufe & moins amere: 
à cette liqueur fpiritueufe à fuccede un 
phlesme infipide & fans odeur , que j'ai 
rejetté comme inutile : le refte de la ma- 
tiere filtré & évaporé , m’a donné un ex- 
trait qui contenoit le fel fixe & quelque 
portion de foufre groflier enveloppé dans 
la partie terreufe de la Plante: ayant verfé 
fur cer extrait la liqueur fpirirtueufe des 
premieres diftillations , elle s’eft chargée 
en peu de tems d’une teinture ailez forte : 
cette teinture effentielle renfsrmoit par ce 
procedé les principes les plus-agiffans de 
Ja Plante , & deux ou trois onces d’une 
telle préparation contenoïent la vertu de 
pluñeurs livres d’une décoction amere & 
dégottante, Mais comme la fermentation 
défunit les parties & forme de nouveaux 
compofés, & que d’ailleurs l'acide du miel 
peut altérer la qualité des mixtes, je n’ai 
pas reconnu que ces efpeces de quinte{fen- 
ces euflent la même vertu que la Plante. 
donnée en décottion ou en fubftance. fi 
vaut fouvent mieux employer des Plantes 


PRELIMINAIRE. slij 
ameres comme la nature nousles préfente, 
d'autant que ce qui nous rebute le plus eft 
peut-être ce qui conftitue leur qualite la 
plus efficace , puifqu’en effayant par cette 
méthode de dépouiller par exemple lEu- 
patoire de fon amertume, on affoiblit en 
même tems fa vertu. 

Toute Puartilité de ces fortes d’Analyfes 
fermentées avec le miel m'a paru confif- 
ter , en ce qu’elles nous procurent les 
principes falins & fulphureux des végé- 
taux dégagés de la partie terreufe qui les 
enveloppe ordinairement ; ces principes 
actifs réunis enfemble , & corrigés l’un 
par l’autre dans la fermentarion,étant dif- 
fous dansune quantité fufhfante de phles.. 
me , peuvent fe diftribuer plus AA 
ment dansles vaifleaux fanguins, fans fubir 
les digeftions & les altérations qui {e fonc 
dans les premieres voyes ; ainfi les plantes 
aromatiques, & celles dont l'odeur eft 
forte & pénétrante, lefquellés abondenc 
en fel volatile aromatique huileux , peu- 
vent devenir par cette préparation plus. 
propres à être portées jufques dans le 
fang , fans exciter par leur amertume & 
leur acreté des fecoufles trop vives dans 
les fibres nerveufes delagorge & de lefto- 
mac , fur lefquelles les remedes font leur 
premiere impreflion ; ces irritations vio- 


e 


*'iv D HS OURS 

lentes n'étant utiles & néceffaires que dans 
les maladies extrêmes , dans lefqueiles on 
a befoin d’un fecours prompt & efhcace. 

Tout bien examiné, on peut avancer 
qu'entre les médicamens tirés des Plantes, 
les plus fimples & les plus naturels doi 
vent étre préférés aux plus recherchés &c 
aux plus compoles , à moins que l’excel- 
lence de ceux-ci n’ait été confrmée par un 
tres-erand nombre d'expériences: La na- 
ture n'a-r'elle pas régle plus fagement que 
nous Ja dofe des principes dans chaque 
mixte? La terre & l’eau que les Chimiftes 
rejettent fouvent comme inutiles font 
quelquefois plüs capables de produire les 
bon effets que nous remarquons dans les 
Plantes, en modcrant l'aétivité des fou- 
fres trop volatils, & en adouciflant l’âcre- 
té des En , que ces mélanges rafhnés de 
quinteffences, d’efprits, d'huiles étherées, 
d'élixirs & d'extraits , qui deviennent des 
poifons dans la main des ignoräns qui ne 
{çavent pas les employer avec mefure & 
avec méthode. 

On peut raifonnablement avancer que 
les faveurs & les odeurs font capables de 
nous conduire plusloin quel Analyfe dans 
la découverte des facultés des Piantes. Les 
ameres , par exemple, feront plücot foup- 
çounées propres à rétablirles fonctions de 


\ 


| 
| 


PRELIMINAIRE. xlv 
Yeftomac & à faire mourir les vers, que 
les infipides ; on pourroit employer plus 
hardiment dans les vapeurs hiftériques & 
les afeions foporeufes une Plante dont 
l’odeur eft pénétrante & aromatique, & la 
faveur âcre, qu'une autre qui n’auroit nulle 
odeur & nulle faveur fenfible. Mais qui 
nous affurera que ces herbes ameres & in- 
fipides,odorantes ou fans odeurs,äcres où 
douces,n’ont aucune qualite contraire aux 
maladies aufquelles nous les croyons pro- 
pres, fi ce n’elt expérience, laquelle n’eft 
autre chofe qu’un acte réiteré plufeurs 
fois & prefque toujours uniforme ? Cette 
experience doit fouvent fon origine au 
hazard, à l'exemple des animaux guidés 
par le feul inftin@, à la couleur, à la figure 
extérieure & a plufeurs autres circonftan- 
ces, aufli-bien qu'aux faveurs, aux odeurs, 
& aux autres qualités fenfibles, 

Apres tout , les proprietés des Plantes 


Le bien établies par lexperience, 
_1o 


nt toujours relatives à la difpofition de 
nos humeurs & à la conftitution de nos 
vifceres ; l’altération des parties folides , 
ou la dépravation des liqueurs qui les ar. 
rofent, mettent fouvent les malades hors 
d'état d’être guéris par les plus aflürés 
fpécifiques. La diverfité des tempera- 
mens , la nature de la maladie, l’âge, la 


xlv) DISCOURS 

faifons, la différente température de l'air, 
la qualité des alimens dont les malades 
ont été nourris , leur régime de vie, leurs 
mœurs , & plufeurs autres circonftances 
demandent une attention particuliere : & 
pour étre für de l’heureufe application 
d'un remede , quoiqu'il foit très fimple & 
reconnu pour fpécifique , il eft néceffaire 
que la perfonne qui l’ordonne foit aufli 
prudente qu’exercée dans la profeflion de 
Médecine. Tout le monde fent cette vé- 
rite : Cependant avec quelle facilité, pour 
ne pas dire avec quelle imprudence, ne 
coufe-t’on pas fa fanté, & n’abandonne- 
t'on pas fa vie entre les mains des igno- 
rans, dont toute la capacité n’eft fondee 
que fur beaucoup d’efronterie, autorifée 
par quelque cure faite au hazard , ou fur 
des relations fufpeétes & mandiées ? Le 
Meilleur moyen de détromper le Public 
prévenu en faveur des Charlatans, dontil 
eft la dupe, feroit à mon avis de fe perfec- 
tionner dans la matiere Médicinale , & 
d'avoir a la main, outre les remedes géne- 
raux qui font les armes ordinaires de la 
. Médecine , pluñeurs autres remedes tirés 
du fsin de la nature , qu’on {çüt placer à 
propos pour fe concilier la confiance des 
malades, en les foulageant dans leurs maux 


loriqu'il n'eft pas poflible de les guérir 


._ PRÉLIMINAIRE. xlvi 
abfolument., Les Plantes fourniflent abon- 
damment ces fecours dont un Médecin ne 
peut fe pañler s’il veut remplir dignement 
les devoirs de fon miniftere. Finiflons ce 
Difcours , en faifant remarquer que cet 
Ouvrage ne fera pas feulement néceffaire 
à l'étude de la Médecine, & à l’Hiftoire 
naturelle: ceux auffi qui plus attentifs à 
leur fanté que les autres | & fondés fur 
quelque légere expérience fe croyent en 
état de fe fuffire à eux-mêmes dans leurs 


STE TEE . 
infirmités, en deviendront plus capables 


en connoiflant les Plantes dont ils appren- 
dront ici les ufages; mais qu’ils fe fouvien- 
nent aufli de ne pas tant préfumer de leurs 
lumieres , & d’appeller dans leurs mala- 
dies un Médecin auffi fage qu’éclairé, qui 
les guide dans la jufte application des re- 
medes , dans laquelle confifte principale. 
ment l’art de guérir, 

A l'égard des Sçavans & des bons Pras 
ticiens, je les prie de regarder cet Abregé 
comme l’ébauche & l’effai d’un plus grand 
Cuvrage,que je ne dois entreprendre qw’a- 
pres avoir été éclairé de leurs lumieres,& 
jrs inftruit par leur fréquentation & 
eurs expériences ; j'efpere que l'utilité 
publique les engagera de m’accorder leurs 
avis & leurs réflexions pour une exécution 


plus parfaite de mon projer, Quoiqu'il 


xlvij DISCOURS PRELIMINAIRÉ. 

arrive,je n'eflimerai toujours heureux, f 
les jeunes Médecins trouvent dans mes 
Démonftrations plus de facilité à connoi_ 
tre les Plantes, & {iles malades rencon- 
trent par leurs fecours un plus grand 
nombre de remedes , aufli fûrs dans leurs 
opérations qu'ils font commodes & à peu 


de frais. 


TABLE 


TL. Aepb'PLE 


PRES tr 


NOMS FRANCOIS 
PPS PE ANTES 


Dont on a parlé dans cet Ouvrage. 


A Bfnthe , page 410 


Accacia 
Acante 
Ache 
Ackhe d’eau 


Ache de montagne 


ÂAcorus 

Âgaric 

Agnus caftus 

ÂAgripaumei 

Aigremoine 

A:1l 

Aitelle 

ÂAlxerenge 

Alleluya 

Alliaire 

Aloë 

Aluine 

Amandie 

ÂAmarante 

Ammi 

Amome 327 , 43 
Tone Fe 


633 
719 
212 
53? 
$20 
139 

26 
177 
325 
489 


An2carde 337 
Ancolie 257 
ÂAnet £:16 
Angelique 233 
Anis 510 
Anthora 31X 
Arcançon 694 
Ariftoloche 150 
rgentine 46$ 
Armoife 152 
Arréte-bœuf 220 
Arroche ESS AS 
Artichaut fauvage 273 
Afperge 215 
Afpic 352 
Afla fœtida 1658 
Aubifoin 421 
Augure de Lin sc4 
Aulne noir 22 
Aunée JOI 
Avoine 736 
ÂAurone 415 
Auftuche 285: 


TABLE 


B 
B Acile 


| 235 
Bacinet 652 
Baguenaudier 42 
Bajaufte 603 
Barbe de Bouc 275 
Barbe de Moine $0$ 
Barbe-Renard E23 
Barbctine 44 
Barbiau 421 
Bardane 240 
Bafilic 368 
Baume 435 
Baume aquatique 117 
Baume blanc 6126 


Paume d'Amerique Id. 
Baume de Carthage Id. 
Biume de Ccpauü dem 
Baume d'Egypte Idem 
Baume de judée Idem 
Baume de Tolu dem 
Baume du Bréfil dem 
Baume du Grand-Caire 
Idem 
Baume du Pesou Jdem 


Bdellium 672 
Beccabunga 537 
Bec de Grue 592 
Belle de nuit 58 
Beile-Dame 715 
Benoite 463 
Benzoin 117,235 
Berce 719 
Berle 539 
Bere 714 


Betoine 

2 a 
Biitorte 

Blanc d’eau 
Blanchette 
Blaveole 

Blé 

Ele noir 

Blé Sarafn 

Blé de Turquie 
Bleuet 

Bois d’Alocs 
Bois de Baume 
Bois de Canelle 
Bois de Crabe 
Bois Gentil 


Bois Nephritique 


Bois fzint 
Bon-Henry 
Bon- Homme 
Bonne-Dame 
Botris 
Boucage 
Boupglofe 
Bouilion blanc 
Bouleau 
Bourg-Epine 
Bourgene 
Bourrache 
Bourroche 


Bourfe a Bergers 


Bourfette 
Bray fec 
Branc urfine 
Brion 
Brunelle 
Brunette 


354 
320 
$20 
809 
812 
AZI 
742 
744 
Tdsin 


745 


MR BL 


Bruiere 413 
Brione 16 
Bouis ou Buis 289 
Bouis piquant 219 
Bugle S61 

uglofe 99 
Bugrande 220 

C 

C Abaret 30 
Cacao 443 
Cachou 452 
Caffé 446 
Caillelait 36$ 
Calament 370 
Calebafe 796 
Cameleon blanc 309 
Camphre 192 
Camphrée 236 
Camomille $25 
Canelle 396 
Canelle blanche 548 
Canelle giroflée 402 
Capelet Idem 


Capiilaire blanc 83 

Capiilaire commun So 

Capillaire de Canada 83 

Capillaire de Montpel- 
lier Idem 


Caprier 221 
Capucine 536 
Caraque 448 
Cardamome 328 
Carline 309 
Carotte $19 
Lartame 6 


Carvi s1# 
Cafe-lunettes 421! 
Caile 39 
Catapuce 24. 
Celeri 212 
Centaurée S13. 
Cerfeuil 499 
.Cercif 274 
Cerifier 366, 816 
Ceterac 851 
Chamaras 277 
Chanvre 494. 


Chardon à cent têtes224 
Chardon à Foulon 423 
Chardon aux Afnes 762 


Chardon benit 270 
Chardon étoilé 22Ç 
Chardon hemorroidal 
762 

Chardon Marie 273 
Chardon-Roland 22 

Chardonnerette 309 
Chäteigner 619 
Chaufle-trape 22$ 
Chelidoine 414, 759 
Chene 612 
Chenette 462 
Chermes 313 
Cheveux de Venus £o 
Chevrefeuifie 663 
Chicorée 261 , 304 
Chiendent 223 
Chirouis s17 
Chocolat 44 
Chou marin 18 
Chou rouge 95 
Cigue 78a 


à 1j 


Cÿprés 
Cüitroneile 
Citron 
Citrouille 
Clou de girofle 
Glou matrice 
Coignafiier 
Coilechair 
Colophone 
Colcquinte 
Concomibre 
Confoude 
Contrayerva 
og: ” 
Coquelourde 
Coquelicot 
Coquerelles 
Corail 

Corail de jardia 
Corailine 
Coriandre 
Cornouiller 
Cofîftus indique 
Cotton 
Coudrier 
Coulevrée 
Courge 
Creflon 
Croifette 
Cubebes 
Cumin 
Curage 
Curcuma 
Cufcute 


D 
D Amas noir 


T' A BE 


éIlI 
157 
318 


795 
4090 


Dattes 
Daucus 

Dent de Lion 
Ditame blanc 


Diftame de Crete 


Digitale 
Diptam 
Domte-venin 
Doronic 


Double-feuille 


E 
E Claire 


Eglantier 
Ellebore blanc 
Ellebore noir 
Encens mâle 
Endive 
Enule-campane 
Epicias 
Epinars 
Epire-vinette 
Epithim 
Epurge 
Efparule 
Efquine 
Eftragon 
Efule 

Eufraife 


416 


Eupatoire d’'Avicenne 


483, : 
Eupatoire de Mefue 439 


Euphorbe 
EF 


144 


8 F Auffe brancurfine 719 


D fn 


TR BE An 


Faux baume du Perou 
666 


Faux fené 42 
Felogne 414 
Fenouil 216 
Fenouil de porc 106 
Fenoüil marin 235 
Fenugrec 752 
Féve 748 
Fcve épaiffe 530 
Feuille d'Inde 342 
Fiel de terre 490 
Figuier 109 
Filipendule 243 
Flambe 1$ 


Fieurs decoucou 362 


Foirole 708 
Foliette 713 
Fougere 488 
Fragon 219 
Fraifñer 209 
Frambsoifer 817 
Fraxinelle 307 
Fréne 252 
Froment 742 
Fumeterre 490 
G 
G Alanga 408 
Galbanum 187 
Galeza 324 
Galiot 463 
Gants de Notre - Dame 
237 
Garence 222 
Garderobe 435 


Garou 5! 37 
Gayac ! 292 
Geneft 248 


Geneft d’'Efpagne Jde 


Genicvre - 230 
Gentiane 453 
Germandrée 462 
Germandrée d’eau 277 
Gingembre 137 
Girad-rouflin 59 
Girofie 409 
Girofle rond 255 
Giroflier 165 
Glayeul puant 171 
Giouteron 240 
Gomme adragant 823 
Gomme arabique 825 
Gomme ammoniac 182 
Gomme animé 679 
Gommecaragne 633 
Gomme copal 671 


Gomme de feraphin 199 
Gomme de tacamague 
631 

Gomme élermi 667 
Gomme-gutre 
Gomme-laque 
Gouté de lin 
Graine de baume 1:54 
Graine de sir:f > + 


= 42 
r > . 2 
Graine d’ecari 


Graine de paradis 328 
Graine de perroquet 6 
Grains de tiliy 69 

Grande confoude 572 
Grande paquette 576 
Graflette c8a 


1 ii 


TABLE. 


Gratiole 29 
Gratteron 244 
Gremil 245 
Grenadier 603 
Grenouillette 652 
Grofeiller 818 
Guy de chène 360 
Guignier 816 
Guimauve 701 
| H 
H Annebane 972 
Haricot 748 
Herbe à cotton 94 
Herbe à éternuer 134 
erbe à lait 24 
Herbe la Reine 126 


Herbe à pauvre homme 
29 

Herbe à Robert s92 

Herbe au Charpentier, 
565 » 572 


Herbe au chat 176 
Herbe aux cuilliers 532 
Herbe aux écus 539 
Herbeaux Gueux 651 
Herbe auxperles 245 
Herbe aux poux 134 
Herbe aux puces 813 
Herbe aux teigneux 287 
Herbe aux verrues 650 
Herbe aux viperes 100 


Herbe de Ste Barbe 660 
Herbe deS. Benoit 463 
Herbe de S. Jacques 662 
Herbe ce S, Etienne 760 


Herbe de S. Jean 107 
Herbe de S. Pierre 235 


Herbe du fiege 755 
Herbe du Turc 247 
Herbe fans couture 665 
Hepatique SOI 
Hermodaéte él 
Herniole 247 
Hifope 386 
Houblon 492 
Houflon 219 
Houx 733 
Houx frelon 219 
Hypocifte 637 
HE OUE 
J Acobée £6x 
Jalap s& 
Imperatoire 285 
Joenrc odorant 343 
-Joubarbe So$ 
Joubarbe des vignes 589 
Jpecacuana 65 
Iris 14,15; 602 
Jujubier 113 
Jufquiane 778 
L 
E Adanum 634 
Labdanum Tim 
Laitron 802 
Laitue 800: 
La Marie 657 
Lampfane 66t 
Languede cerf 485. 


Langue de chien 815 
Langue de ferpent 665$ 
Larme de Job 246 
Lavande 382 
Lauréole 36 
Laurier 393 
Laurier rofe 136 
Lentille 753 
Lentille d’eau 810 
Lentifque 139 
Lierre 655 
Lierre terreftre 193 
Eimon 318 
Lin 725 
Lin fuvage 23 
Einaire 727 
Lin fauvage Tdem 
Lis 723 
Lis d'Etang 809 
Liferon 38764 
Lifet Idem 
Eivéche 520 
Eotier 696 
Lupin 750 
M 
M Aceron 213 
Miche 812 
Macres 613 
Macis 403 
Mallette à Berger 466 
Malabatre 342 
Mandragore 782 
Maniguette 328 
Marguerite 576 
Marjolaine 338 


FA BE TE 


Maroute 25 

Marronnier POI 
Marronnier d'Inde 136 
Marrube 72 
Marum 390 
Maftic 138 
Manne 43 
Matricaire 155 
Mauve 7c0 
Mayenne 790 
Mecoacañ 60 
Melefe 45 
Melilot 525 
Melife 157 
Melifle bâtarde 692 
Melon 799 
Mente 177 , 435 
Mercuriale 708 
Mere de Girofie 407 
Meum 167 
Meurier 820 
Meure 6oi 
Mille-feuille s72 
Mille-pertuis 684 
Miller S1s 
Mirlirot 523 
Mirte 60t 
Mirtile 600 
Molene 720 
Morelle 784 
Morgueline 803 
Morets éco 
Mors du Diable: 277 
Mouron 363 
Mouffe marine 443 
Moutarde 132 
Muguet 357 536: 


4 ABLE: 


Mufcade 


403 
Mufcat 110 
Myrabolans 54 
Myrrhe 184 , 601 
N 
N Ard 482 
Nard fauvage 30 
Navet 26 
Neflier 620 
Nenufar 809 
Nerprun 10 
Nicotiane 126 
Nombril de Venus 807 
Noyer 290 
Noifetier 616 
Nummulaire 532 
O 


O Eil de bœuf 576 
692 


Oecillet 315 
Ocillette 772 
Oignon 223 
Ofban 297 
Olives d'Efpagne 229 


Oïives picholines Idem 
Opoponax 191 
Oranger 320 
Oreille d’afne 

Oreilie de fouris 
Oreille d'homme 37 


Oreillette Idem 
Orge 733 
Origan 390 


Orme er 
Orobe 749 
Orpin 580 
Ortie 596 
Orvalle . - 417 
Ofmunde 488 
Ozeille 201 
P Ain à coucou 316 


Pain de pourceau 31 
Palais de liévre 802 


Palme de Chrift é9 


Panaix s19 
Panicaut 224 
Piquette 576 
Pareyrabrava 261 
Parelle 207 , 546 
Parietaire 711 
Pas d’afne 90 
Pañe-pierre 235 
Paferage 543 
Paftenade s19 
Pañftel 765 


Patience 107,556, 585 


Pavame 293 
Pavot 771 
Pavot corau 240 
Pavot rouge 90 
Pecher IE 
Percefeuille 594 
Percemouffe 288 
Percepiere 232 
Pereole 4121 
Perfcaire 646 
Perfl 214 


a A B E E. 


Perf de bouc 234 
Perfil de Macedoine 213 
Pervenche 568 
Petañte 287 
Petit cyprés 435 
Petit confoude s61 
Petit centaurée 460 
Petit chêne 462 
Petite ferpentaire 665 
Petit houx 219 
Petit fureau 2I 
Petrole 423 
Petron 280 
Petrot Lien 
Petun 6 
Peuplier 732 
Picca 256 
Pié d’ ie 144 
Pie d’alouæte AL2 
Pie de chat 93 
Pic de coq 652 
Pié de corbin Llem 
Pié de lion $G7 
Pié de veau 496 
Pic de pigéon s92 
Pignons Fe 2 
Pignon d’inde 

Pignon de barbarieT es 
P lfelle 671 
Pimprenelle 690 
Piment 143 
Pin 821 
Piro!e. 579 
Piffenlit 204 
Piftaches 155 
Pivoine 278 
Plantain 533 


Poireau * 430 
‘Poirée 714 
Pois 755 
Pois chiches 231 
Poivre blanc 141 
Poivre à queue 33€ 


Poivre d’eau. 49 
Poivre d’inde ou de gui- 
née 143 
Poivredelajamaiquez s3 53 
Poivre de Thevet Idem 
Poivre du Brefil 143 
Poivre noir 140 
Poix de Bourgogne 694 
Polypo“e 486 
Polittic 83 
Den de mer: reilles6z 
Pomme épincufe 788 
Pomme dorée cu pom- 


me d’amour 789 
Pommier 1it 
Poudre à vers 445 
Poule graffe 812 
Pouliot 372 
Pouliot thym Ideïn 
Pourprier 803 
Prele 529 
Primerole 262 
Primevere Idem 
Prunellier 9 
Prunicr 8,9 
Prunier fauvage Idem 
Pulmonaire 8S 


Puimonaire de chêne 27 
Pyrette 140 
5 Fe : 

Pyvoine 39 


FT A'B°LÆE. 


Q 
@: Uinte-feuille ‘88 


Quinquina 469 

Queue de cheval s09 

Queue de pourceau 106. 
L 


R Acine falivaire 140 


Racine Vierge 763 
Raïfort 227, 545 
Raiponce 813 
Raïfins de bois Goo 


Raifins de Corinthe 110 
Raifins de Damas [den 
Rainfins deRenard 322 


Rave 97 
Recife 46; 
Reghfe 88 
Reine des prez 274 
Remors 277 
Renette TII 
Renouce 575 
Renoncule: 652 
Reprife 58e 
Refine 694 
Rhapontic 52 
Rhubarbe 49, 52 
Rhubarbe blanche 60 
Peveiile-matin 24 
KRicin 69 
Rieble 244 
Ris 827 
Rocambole- 304 
Romarin 377 


Ronce 621$ 
Rondelle 30° 
Rondotte 103- 
Roquette sas 
Rofeau 179 
Rofée du Soleil 10$ 
Rofe de Damas 12 
Rofe de Jericho 326: 
Rofe de Provins 608 


Rofe d’outremer ou de: 


Tremier 700 
Rofe mufcade 12 
Rofe pale put 4° 
Re fauvage 607 
R 159 
Roucou 450: 
Ruta muraria. 84. 

S. 

S Abine , 163: 
Safrän 174 
Safran bâtard L 
Safran d'Allemagne 14. 
Sagapenum 190. 
Salade de Chanoiïne 812. 
Salcificommun 275 
Salicote 657 
Salfepareille 294 
Sang de dragon $ 86,640: 
Sanicle 566 
Santal 344 
Santoiine 445 
Sapin 256 
Saponaire 659 
Sarrafin 744 
Sarcocolle 421$ 


T AB :LIiE. 


Sarriete 387 
Saffafras 293 
Setyrion 323 
Sauge 379 
Savinier 659 
Saule 821 
Savoniere 659 
Saxifrage 232 
Scabieufe 276 
Scamoncée 55 
Scariole 804 
Schænante 343 
Scolopendre 485 


Sceau de Notre - Dame 


763 


Sceau de Salomon 581 


Scille 341 
Scorphulaire 755 759 
Scordium 277 
Scorfonere 254 
Sebeftes 113 
Ségle 741 
Sementine 445 
Sené AI 
Seneçon 713 
Sen: igruel 339 
Senegré CEE 
Senevé 132 
one 4938 

Serpentaire de Virginie 

339 

Serpolet 375 
Sefeir s21 
Sifon 522 
Soidanelle 18 
Sorbier 614 
Soucy 164. 


Souchet 


Souchet des Indes. 


Soude 

Spic 
Spicnar 
Squine 
Staphifaigre: 
Stæcas 
Storax 
Sucre É 
Sumac 
Sureau 
Surelle 


T Abac 


Tabouret 
Tacamahaca 
Taliétron 
Tamarins 
Tamaris 
Tanaife 
Tapfc 
Tarafpic 
Terebinte 
Terre du Japon 
Terrette 


T 


Tillau ou Tilleik 
Timelée 
Titimale 
Tormentille 
T'orteile 
Toute-bonre 


a: vi) 


Trainafte 
Trefle 

Trefle d’eau 
Trinquemade 
Trocfne 
Trufle d’eau 
Turbith 
Turquette 


Tuflilage 


V 
V ÂAleriane 


Valline 
Velar 
Velvote 
Verge d'or 
Veronique 
Verveine 
Velie 


T-A'S"L E. 


575 Vefle de ioup 
424 Vigne blanche 
s40o Vigne baätarde 
80$ Vinette 
6so Violette 
623 Violier 
63 Violier jaune 
247  Viorne 
90 Viperine , 
Vaiciet 
TE 
168 VY 
449 Eble 
104 Yvette 
651 
68; Z 
677,68: F é 
418 Edoaire 
750 Zerumbeth 


651 
100; 339 
809 


CABLE 


DES | 
NOMS LATINS 
D'EUS EL AT .E RE 


Qui font contenues dans ce Livre. 


A 
A Balfemer,vide Sen- 
na 41 
Abies 256 
Abrotanum431;435,44$ 
Abfnthium 430,445 
Acacia 638 


Acacia Germanica 9 
‘Acaiba , v. anarcadium 
Acaiu Iderr 
Acanthium,v. carduus 

Acanthus 719 
Accipitrina, vide thalie- 

trum 
Acetabulum , vide tele- 


phium 
Acetofa 205 
Acetofella 316 


Achillea, v.millefolium 
Achiotl , v. vrucu 
Aconitum 134,311, 322 
Acorus 180,409, 622 
Aûte , v. fambucus 


. Âlcea 


Âcutella , vw. anonïs 
Adianthum 81,83, 84 
Agiaophotis , w. pæonia 
Æluropus , v. pes cati 


Agzllochum 407 
Àgaricus 24 
Ageratum _ 407 
Agnus caftus 177 
Agrefta 206 
Agrifolium 733 
Agrimonia 480 
ÂAgrioriganum 398 


Ajuga , vide chamæpy- 
tis 
Aïizoon, v. fedum 


Alberas , v. ftaphifagria 


. . 705 
Aichimilla 567 
Aleétorophos, v. afliaria 
Alipum 24 


Ahfma, v. primulaveris 
Âlifma , v. mentha 436 
Alkekengi 210 
Allehua 316 


TABLE. 


Afliaria 6: 

Alieftrurtt Idem 
Allium 304 
Alnus 22 
Aloe 46 
Alfine 23, 808 


Althatut , dv. ammonia- 
cum 

Althæa _TA7OI 
Aithit, v. alfa fœtida. 
ÂAmaracus, v. matricaria 
Amaracus ; v. fNajorana 
Amaranthus 5 8s 
Amarugo , V. CICOrium 
Ambegi, v mirabolani 
Ambrofa ,v.tanacetum 
Ambrofa, v. pyrola 
Ambrofia , v. iiiium 


Ambutua 26; 
Amirbaris , v: Berberis 

Ammi SIM 
Aminiofelinum S14 
Aminoniacum 132 
ii 327 3385 

SZ 
due 107 


Amygdalis fimilis, 7. 


cacao 


Anacempferos. 530 
Anacardium 336 
Anagallis 537 


Anchufa , v. echinum 

Anchufa , vw: lithofper- 
mum 

Androfaces , v, cufcuta 

Androfemum 684 

Asdryalia , v. fonchus 


Anemoné 155,655 
Anethum s16 
Angelica 234, 283, 520: 
Anguia, v, Dracunculus 


Anguria 795 
Antimum 670 
Anime Tlem 
Anifum 196,510 


Anjudem, v. afla fœtida: 
Anonis 220 
Anferina ,"v. argentina 
Anthemis,v.delphinium 
Anthemis , vw. chamæ- 
Jeum 

Anthyllis , w. Kali 
Anthyilis, ©. chamæpitis 


Antophiili 407 
Anthora 3 DL 
ÂAparine 244, pbs 


Aphaca, v. dens leonis: 

FiRene, v. meliffæ 

Apium 6452123214, S 10: 

Apollinaris , v: hyofciu 
mus 


Aquiforium 733 
Aquilegia 234 
Aquilina . Léenr 


Atalda ,w. digitalis 


Aracus 449 

Arangius, UV: aurantiumt 
«Arbor acaju 260 

Archangelica 282 

Archangelica , w. urtica 
Arcium 176 

Areca 452 

Ariftolochia 150 


Argentilla , v. ulmaria 


PARTE 


Argentina 465 
Armoracia,v. Raphanus 
Arnabi , ©. Zedoaria 
Aron, v: Arum 
Artemifia 152,441 


Ârthanita, v. Cyclamen 


ÂArthetita , v. Bugula 


ÂArthitrica ; v. Primula- 


veris 
Arunr 496 , 498 
Arundo_ 118,180 

rundo fäccharina 118 
Affa 188 
Afarum 3° 
Afclepias 310 
Afcyrum 654 
Afparagus 215 
ÂAfperula. soi 
Afblenium: 8s 
A ff: fœtida 138 


After, v. Enula campana 
After , v. Bupht: Imium 
Aftrantia,v. peratoria 
Aftrantia , v. Sanicula 
Afvar, v. Mirabolani 
Naf v: Tanacetum 
Atragene , u. Clematitis 
ÂAtractilis , v. Carduu: 
Attriplex 153, 179,715 


Avellana 616 
Avellanaindica 453 
ÂAvena 749 
Aurantia malus 320 
Aurantium Idem 


Aurea mala, v. Licoper: 
‘ ficon 
Auriçula muris ,w, Pes 


cati , v. Pilofella, ve 
Veronica 
Azafar, v. Mirabolani.. 


E. 


B Accaris 30 


Bagolæ ; v. vitis Idæa 
Balabar , v. anacardium: 
Balam puili, v. tamarin- 
dus 
Ballote, v. marrubium. 
Balfamina 654. 
Balfamum 61€ 
Balfamum copaibaldesz 
Balfamum peruvianum: 
idem 
Balfimum fyriacum Id. 
BalfimumTolutanumid 
Balfamita , v. nepeta 
Balfamita , v. mentha 
Balfamita , v. ageratum 
Baptifecula , v. cyanus 


Barba capræ 274 

Barbarea 660 

Batbula hirci , v: trago- 
pogon 

Bardana 241 

Ba ds 368: 

Le ula ,V. crithmum 


AE A v. Ranun- 
culus 


Bdellium 672 
Beccabunga 537 
Bechium 90 


Bedeguar, v. Rofa 


Belladona 786 


T À B LE: 


Bellegu, v. myrabolani 


Belleregi Idem 
Bellileg Idem 
Bellis 576 
Bellium Idem 


Belocula , y. ipecacuana 


Belzoinum 117 
Benzoin Idem 
Ben judeum Idem 
Benevi Idem 
Benevinum Idem 
Berberis 604 
Berula 5375539 
Beta 714 


Beta , v. pirola 
Betonica 315, 354,678, 


756 
Betula 254 
Bexuguillo, v. ipecacua- 
na ' 
Bezoardica radix 338 
Bifmalva 70t 
Biftorta 580 


Bixa , v. vrucu 
Bolchon , v. bdellium 


Bombax 115 
Bonus-Henricus 717 
Bola , vw. myrrha 184 


Bon vel ban, v. caffé 

Bona , ”. faba 

Bongo pala,v. nux mof- 
chata 


Borrago 93 
Botrys 153 
Branca urfina 720 
Brafica 95 


Braflica marina 


Bryonia 16,59,763 
Britanrica,v. cochlearia 
Britannice, v. laparhum 


Brunella 564 

Brufcus 219 

Buccinum , v.confolida_ 
regalis 

Bufuri , v. ftirax 

Bugloffum 98,100 

Bugula SEI 


Bulapathum , v.biftorta 

Buna , v. caffé 

Bunchos , v. café # 

Bunias 97 

Buphtalmum 526,576 
692 


Bupleurum 5924 

Burfa pañtonis 166 

Butua 262 

Buxus 289 
# 

C Acao 345 


Cacahualt , v. cacao 

Cacavate Lien 

Cacava quahuitl Term 

Cadesi indi , v.fcilla 

Cagofauga , vide ipeca- 
coarha 


Café 446 
Cahue Idein 
Caova , v.caffé Idem 


Caious,7v anacardium 

Calafar , v. caryophillus 

Calamandrine , v. cha- 
madris 


- 


TAËR'LTIE. 


:-Calamintha 103 ; 176, 


177 5 370 »: 373 
Calamusaromaticus179 
130 
Calamus faccharinus 92 


Calcitrapa 225 
Calcifraga 171 
Calendula, 164 
Caiy 657 


Callyoñimus , videli- 
Hum convallium 
Caltha 
Campanula 
Camphora 192 
Camphorata 236 
Cancanum, v. anime 
Candela regia,v. verbaf- 
cum 
Eanella 396 , 402 , 548 
Cannamellæa 11$ 
Cannabis 494 
Cannabina , vide Eupa- 
torium 
Cantabrica , vide caryo- 
phillus 
Caphur , v. camphora 


164 
395 > 813 


:Caphura Tien 
Cap veneris 83 
Capnôs, v. fumaria 
Capparis 221 
Caprago , v. galega 
Caprifohium 663 
Capfcum 143 
Caraguata, v. Aloe 
Carana 633 
Cardamindum 537 

Cardamomum 329 


Cardiaca 315 
Cardones 261 
Cardopatium, v. carlira 
Carduus 225 ,2$0, 270 

2735 309 3 423 3 762 


Carduus Mariæ 273 
Caryophillata 463 
Caryophillea 315 
Caryophilius 233 53153 
3335 400 

Caricz, v. ficus 109 
Caryotæ, v. daéili : 

Carlina 309 
Careurm RE: 
Caroa Tdem 
Carum Idem 
Carota S F9 


Carotides , v. da&tili 
Carpefñum, wv. valeriana 
Carpobalfamum;36 616 
Carthamus 6 
Carthanum, vide attra- 
tilis 
Carva , v. Canella 
Carvi LE: 
Carunfel , v caryophilus 
Cafña, v. rofmarinus 
Cafia, v. lavandula , v. 
cinnamomum 
Caflia 39,396, 402 
Caffutha sc4 
Caftanea 139 , 619 
Caftrangula,v.Scrophu- 


laria 


Cataputia 24, 69 
Cattäria 1e 176 
Cauda cquina 93 


T AB LÆ. 


Cauriga , v. areca 
Ceanothos, v. carduus 
Ceanothus,fpina,v.srof- 
fularia 
Cedrus , vide citreum 
Celer: 163 
Centaurea 460, $03 
Centrurium majus /dem 
Centaurium minus 460 
Centoroides, vide gra- 
tiola 
Centinervia,v. plantago 
Centinodia s75 
Centromyrini, vide Ruf 
cus 
Cepa 228 
Cerafola , wide bryonia 


Cerafus 816 
Cerefolium 4199 
Ceterac LES 
Chaa , v. Thé 

Chzrophylilum 499 


Ehamæaée , v. Ebulus 
Chamzclema , v. Hedra 
terreftris 
Chamæcypariflus , vide 
Abrotanum 
Chamciflus , v: Hedrea 
terreftris 
Chamzæciflus, v. Bugula 
Chamæcytinus, v. Li- 
lium convallium 
€hamædaphne , v. Lau- 
reola , v. pervinca 


Chamædris 278, 390, 
462, 678. à 
Chamzlea. 37 


Chamzæleon ; vd. carlina 
Chameleuce : v. tuflila- 


Chamæmelum 5$25,992 
Chamæpeufe , v. cam- 
phorata 
Chamæpytis 638 
Chamzriphes 649 
Charantia, v. Balfaminz 
Chelopa, v. Jalapa 
Chelidonium 414 
Chelidonia 759 
Cheyri, v. leuconiunr 
Cheñopodium,v. botrys 
v. atriplex 


Chermes 213 
Chiili ,w. zingiber , v. 
Capfcum - 
China, 29$ 
Chira chine 499 
Chocclata 448 


Chryfanthemum ; vide 
Caitha , v. Buphial- 
mum 

Chryfobalanos , v. nux. 
moichata 

Chryfolachanum , vide 
Lampfaina 9 

Cicer 2315 755 

Cicerbita , v. fonchus 


Cichorium 20T 
Gicla 714 
Ciclamen 31 
Cicuta 780 
Cicutaria Ederr 
Cinara 250 
Cinna 2-95, 


TAËLE 


Cinnamomum 395 
Cirfea 760 , v. amaran- 
tus ; v. folanum, v. 


dulcamara | 
-Cirfum 08 - 762 

Cifion, v afclepias 
Cifiophylion Iden: 
Ciftus 634 > 637 


Citrago , v. melifia 
Citreolus , v. cucumis 


Citreum 319 
Citrulus 795 
Cyanus 606 
Cydonia mala 421 


Cynogloilum 583,815 
Eynosbatos 697 
Eynoforchis,vide otchis 
Cyperus … 170, 338 
Cytifo genifta 248 
Clematisdaplmoidess 68 
Clematis pafhonalis , vw. 
ceonfrayerva 
Clematitis 651 , v. Ari- 
- ftolochia 
-Cleome , v crifimurm 
Climenum, v. Scrophu- 
laria, v. Stachys 
 Cnicus, v.carthamus,v. 
carduus 
Coanepilli, vide con- 
trayerva 
‘Corali, v.Lignum ne- 
phriticon 
Coccum infe&torium, v. 
chermes 
€occus baphica Tdem 
Æochlearia 512 , 565 


Cocculi , vide piper, 03 


pinus 
Colchicum 6t 

Colocynthis 67 
£olophonia 694 


Coiumbaris, v. verbena 
Colubrina , w. biftorta 
Coluthea 42 
Comacum , v. nux mof= 
chata 

Conder, v. thus 
Confolida major 578 
Confolida media 361 ;, 


576 
Confolida minor 564; 


1576 
Confolida regalis 422 
Confolida rubra,v. tor- 

mentilla 
Contrayerva 338 ; 339 
Convolvulus 18,38, 59; 
60, 63 » 492 , 764 
Copal 67 
Copalli quahuitl Jde: 


Corailina 443 
Corallum 345: 
Corcorus ; v. anagahis 

Coriandrum s1z 
Corilus 619 
Cornus 62 


Coroneola, v: rofa 

Corona terræ, v.hedera: 
terreftris 

Cortex caryophyllatus 
403 

Cortex peruvianus 463: 

Cortex Winteranus 548: 

Coftus , v, mentha. 


F A% BuE, 


Cortyledon 805,307 
Coronea malus 606 
Coftus 436 3 549 
“Cottus 115$ 
Cotula 5253 692 


Craffula ; v. telephiuin, 
v.fedum . 
Crateogonon , v. perfi- 
caria 
Crefpinus, v. berberis 
Crefpolina , v. fantolinia 
Creflione 539 
Crifpina , w. groffularia 
Crifpula, v. matricaria 


Crithmum 235 
Crocus 174 
Cruciata 595 
Cucubæ 531 
Cucumis afinus 

Cucumis fativus 797 


Cucumis , v. anguria, 
v. melo 


Cucurbita 67: 598 
Curcinum S12 
Cunila bubula, v, Ori- 
ganum 
Curila , v. faturia 
Cupreflus 611 
Curcas, v. ricinus 
Curcuma s5I 
Cufcuta 504 


1) Aburi , v. urucu 


Dachel ; v. palma 


Daëyli 114 


-Echium 


.laureofa 
167 3224, 517 


Daphnoïdes, 
Daucus 
s19 
Deilphinium 134, 422 
Dens caballinus,v.Hyot- 

ciamus 
Dens leonis 104,572 
Derelfide,v. tamarindus 
Diapenfia, v. nt 


Diétamnus 307; 2 
Digitalis 29; + 
Dipfacus 4213 


Dodecantheon , w. pri- 
mula veris 


Dolicos , ®. faba 


Doronicum 311 
Dragacanthum 823 
Draco arbor 640 
Draco herba 134 
Dracunculus Idem 
Dracontium 4938 
Draxena radix 338 


Dryopteris 81, 83,488 
Drofomeli , v. manna 
Dulcamara 784 


Dulcis radix , v. plycyr- 
rhifa 


E 
FE Bulus 21 
00 
Elæagnon, v.vitex 
Elachi, v. cardamomum 
Elaphobofcum, vu. pafti- 

naca 

Elaterium 28 


TMB LEE 


Elatine 103, 681 
Elkemi 67 
Elenium 101 
Eleofelinum 112 
Eiletari $ vw. amomum 
Elichryfum 93 


Embelgi , v.myrabolani 
Emperrum , v. hernia- 
, ia 
Endivia 800 , 804 
Enula campana 101 
Ephemerum,videlilium 
: convallium 
Epipa&is,vide herniaria 
Epytimum 


506 
Equifetum 599 
FÉrcA 423 
Erigeron, v. fenecio 
ryngium 224 
Eryfimum 1055875 
744 


Erythrodanum, w. rubia 

Eruca 105, 541, 660 

Erua de Sanéta-Maria,v, 
dracunculus 


Eruum 750 
. Efula 24 
Evonymo affinis 262 


Eupatorium 439, 480 
483 


_ Euphorbium 144 
Euphrafa 415 

F 
F Aba 748 
Faba craffa,v, telephium 


Faba malacana , w. ana 


cardium 
Faba purgatrix , v. rici- 

nus 
Fabaria se 
Fabafuilla,v.hyofciamus 
Fagopyrum 744 
Fagotriticum Idem 
Farfara , v. tufilago 
Farrago , v. fecale 
Favagelio, w. chelidonia 
Faufel , v. terra catechu 
Febrifuga , v. kinakina 
Fegatella , v. hepatica 
Ferraria , v. fcrophularia 


Ferulago 187 
Ferula 186, 187 
Ferulz lacryma 140 


Ficaria , v. férophularia 
Ficus 


109 

Filago 94 

Filipendula 243 

Filius ante patrem, vide 
tuflilago 

Filix 488 


Filicula 81, 83, 84,486 

Fiftici , w. piftacia 

Flammula , v. ranuncu- 
lus 

Flos regius , v. delphi= 
niur 

Flos fan@1 Jacobi 662 

Fœniculum 216,225; 
$143521 

Fœnum græcum 
752 

Folium indum 


324, 


342 


LABCTL'E, 


Fragaria 289 
Fragula Tdem 
Fragum Idem 
Franpula 22 


Fraflinella, vide figillum 
Salomonis 


Fraxinella 307 
Fraxinus 44,252 
Frumentum 745 


Fucus, vw. Corallina 
Fuga dzmonum , v. Hy- 


péricum 
Fumaria 490 
Fumus terre Idem 
Fungus 614 
G 
G Abulæ 611 
Galbuïi Idem 
Galanga 170 , 409 
Galbanum 186 
Galega 324 


Galeopfis , w. Urtica, w. 
Stachis, v. Scrophula- 
ria , U. Lamium 

Gailitricum , vide Hor- 
minum 

Gallium 

Gariophillata 

Gelapo, v'. jalapa 

Gelbener, vide Gratiola 

Genifta 248 

Gentiana , 458 , 460, . 
centautium minus 

Geranium s92 

Geérontopogon , vide 


365 » 595 
463 


Tragopogon 
Girta gemau LE 
Gicherum vide Arumn 
Gigarum Idem 
Gingidiumv.cérefohum 
Gylophiton , vide Saxi- 


fraga 
Gladiolus 14 » 17L 
Glaftum 76$ 
Glaucium 240 


Glycipicris;vide Dulca- 
mara 
85 


Glycyrrhifa 

Gnaphalium 933 94 
Groflipium 115 
Gramen 223,340, 343 
Grana paradifi 329 


Granum tinétorium, ve 
Kermes 

Gratia Dei, v.Gratiolas 
v, Geranium 


Gratiola 29 
Grofiularia 818 
Guaiacum 293 


Gummi Arabicum 825$ 
Gummi gutta 72 
Gummi peruanum Idem 
Gummi farracenicum 

Gummi thebaicumldem 
Gutta cambodia 72 
Gutta de gemu Idem 
Gutta gomandra Îdem 
Gutta gamba Idem 


H 
H Albacum , wide 


TAB L'F 


Aïkekengi 
Harankaka, v. Zedoaria 
Haftula regia, v. Malva 
Hedera 65$ 
Hedera terreitris 103 
Hederolis , vw. Afclepias 
Hedipnois , v. dens leo- 

nis 
Helbane,;v. Grana Para- 

dif 
Helenium IOI 
Héliotropium 650 
Helleborus 32 ; 33: 35 

567 

Helxine , vw. Parietaria, 
v. Convolvulus 
Hemoiroidum herba, w 
Chelidonia 
Henuonitis 435 
Hepatica aurea 503 
Heparica ftellata , Idem 


Hepatica trifolia , Idem 
Hepatorium 483 
Heptaphyllon 589 
| Herba benedita 359 


Herba cephalalgica , w. 
Verbera 

Herba felis 176 

Herba julia,v. Ageratum 

Herba S. Kunigundis, v. 
Eupatorium À vicennæ 

Herba laurentiana , v. 
Brunelia 

Herba S. Mariæ,v. Men- 
tha 

“Es: melancholifuga , 

v. Fumaria 


Herba paris 312, 65$ 

Herba pedicularis , 134 

Herba proferpinaca , ve 
Polygonum 

Herba radioli , w. Poly- 
podium 

Herba rena , v. - Imperas 
toria 

Herba rubetti , v. Gera= 
nium 

Herba facra,v.V'erbena,. 
v. Meliffa 

Herba fanéta , v. Nico- 
tiana 

Herbz fan@æ crucis, v. 
Nicotiana 

Herba fardoa , v. Pulfse 
tilla 

Herba ftella, ». Alchi- 
milla 

Herbatunica, v. Carrés 
phyllus 

Herba turca , v. Hernia« 
ria 

Herba venti, ”. Pulfi= 
tilla 

Herbulum , vw. fenecis 


Hermodaëylus 61 
Herniatia 247 
Hefperis 502 
Hydrolaphathum M 
Hydropiper 646 
Hyeracium 201,571 


Hyerobotane , v. Eryf- 
mum ,7. verbena, v, 
veronica 


Hyofciamus 126,778 


“TA MBPL 2€: 


Hypericum 624 
Hypochæris, v.cicorium 
Hypocaftanum 136 
Hypociftis 637 


Hippia , v. Aleine 
Hippolapatum 42,207 
Hippofelinum 213 , 520 
Hippophæftum, v. car- 
duus 
Hipouris s99 
Eircifpina , vide Traga- 
cantha 
Hirundinaria,v.chelido- 
nium , v. afclepias, v. 
nummularia 
Hifpidula , v. pes cati 
Hyilopus 377» 387 
Hodueg , v. galanga 
Hordeum 738 
Hordeun galaticum , v. 
- OTYZa 
Hoitziloxilt,vide Balfa- 
num 


Horminum 417 
I 

Ï Beris $44 

Jacobæa 662 

Jalapa 53 


Janfbant,vide nux mof- 
chata 

Jbifcus , v. Althæa 

Icibariba , vide elemi 

Jefminum , 7. Jalapa 

Jecoraria | SOI 

Jetaiba , v. anime 


Jeticucu,vide mecoatan 

Ilecebra 8oÿ 

Illex 733 

Imperatoria 283, 28$ 

Intibus 2oi , 802 , 804 

Ipecaçuanha 95 

Irio , v. erifimum 

Iringus, v. Eringium 

Iris 14,15,1373172s 
622 

Jfatis 

Ifgarum , v. kali 

I{opirum ,v. Aquilegia,. 
v. menñianthes 

Iva mofchata, vide cha- 
mæpytis 

Ivapecanga , vide zarz0 
parilla 


765 


Juglans 

Jujubæ 112 
Juncus 343. 
Juniperus 28Q 


Jutay , v. tamarindus 
Ixine , v. carlina 


K 
K Ali és? 


Kapa mavVa, V. anacar- 
dium 

Kermes 313 
Keïiri 166 
Kerva , v. ricinus Îdem 
Kiki, w. ricinus Tdem 
Kua , v. Zedoaria 
Kurandis, v. Canella 
Kurundu , v. Laurus 


TABLE. 


: 4 
L Abrum Veneris , 


vide Dipfacus 


Lacca s52 
Lacrima chrifti 246 
Zacrima Jobi Idem 
Laétuca 800, 802 


Ludtuca uftularia , vide 
Tufilago 

Laétucella,vide Sonchus 
Lada , v. Piper 

Ladanum 634 
Lagopyrum, v. Pes cati 
Pagopus, v. Pescati,1d, 
Lamium $99 , 692,761 
| Lamoaram , vide China 


Lampfana 661 
LanceaChrifti,v.Ophio- 
gloilum 


Lanceola, vid. Plantago 

Lapathum 53,20;,207, 
546586; 716,717 

Leppa 240 ; 243 

Lappago, vide Aparine 

Earix 4$ 

Laferpitium 64, 188 , 
283 520 


Lathyris 24 
Lavandou , vide 

Lavandula 382 
Laver 539 
Laureola 36 
Laurifolia 548 
Laurus 393 » 399 


peus 753» 310 
Tome I, 


Tlem 


139 
Al- 


Lenticula 

Lentifcus 

Leontopodium , v. 
chimilla 


Lepidium 543 
Leucanthemum 576 
Leucacantha 273 
Leucoiun 166 
Leucopiper 141 
Levifticum 520 
Libanotis 64 , 520 
Lichen 8750L 
Lychnis 233 ,; 421,659 
Lycoperdon 624 
Lycoperfcon 789 
Lycopfs, vide Buglof- 

fum,v. Cynoglofum, 


v. Cardiaca 

Lignum molucenfe,vide 
Ricinus | 

Lignum nephriticumé2a 

Lignum odoratum, vide 
Santalum 

Lignam-payanum , vw. 
Saffafras 

Lignum fanû@um, vide 
Guaizcum L 

Lignum, S. Grucis,vide 
Vifcum 


Ligufticum $20,$21 
Liguitrum 6;so 
Lilium 723 


Lilium convallium 357 

Limnefñum, v. Gratiola 

Limodorum 637 

Limon 318 

Limonium ; vide Me, 
Q 


FF ARD'LTE 


nyantes , v. pyrola 
Linaria 68 ; 727 
Lingibel, vide Zingiber 
Lingua cervina 485$ 
Lingula , v. Ophioglof- 


{um 


Linum 23 5725 
Liquiritia 88 
Lyfimachia 468, 539 
Lithofpermum 245 
Locufta herba 812 
Lobus ex Vuingadecaou, 
v. Anime 
Lotus 523» 666 
Luciola;vOphiogloffum 
Lujula 205 , 316 


Lumbricorum femen, v. 
abfinthium 


Lupinus 750 
Luüpulus 492 
M 
M Acerone 213 


Macis, v. Nux mofchata 

Macro pi per 141 

Madeleum , v. Pdellium 

Maderampulli;v. Tama- 
riadus 

Madrepota 343 

Magiftrannia;v. Impera- 
toria 


Majorana 383 ; 390 
Mays 745 
Malaguetta 329 
Malaoathrum 342 


Mala aurea,v, Lycoper- 
ficon ; 


Mala infana , v. Melohà 
gena 

Mala præfomilia 11% 
Malacociflus , w. hedera 

terreftris,v.Chelidonia 
Malathiam , v. Bdellium 
Malicorium , v. Punica 
Malva 


470 


Maluavifcus,videAlthæa ! 


Malus 111 
Malus granata 603 
Mala infana 890 
Malus medica $18 
Malus perfica IX 
Malus punica 60% 


Mandragora 782,786 
Manjulla Kua, v. Curcus 
ma 


Mangaratia, v. Zingiber 4 


Manna 43 
Marathrum , v. fœnicu- 
lum 


+ sure late _ 


ê 


Marrubiaftrum 
Marrubium > 325. 
Marum 
Maftiche 138 
Matricaria 155 


Matrifalvia, videSclarea | 
Matrifylva, v. Hepatica, # 


v. Caprifolium 


Mecaptali,vide falfa-pas » 


rilla 


Mechoecana 9, 6@ 


Medefufium, v. Ulmariz ” 
MedullaÆ E oyptiaca, vide 


Caffa 


HAB ET 


el arondinaceum, vide 
Saccharum 


Mel cannz , Idem 
Melax , v. Thus 
Melanopiper 141 


Melanthium, v. Nigella- 


Melicalamus,v. Saccha- 
rum 


Melilotus $23 ; 666 
Meliffa 157 ; 2693 
Melifophillon; Idem: 
Melongena 790 
Mela 799 
 Melopepo Idem 
Menyanthes $40 


Menfracoft, videManna 

Mentha farracenica,vide 
Ptarmica 

Mentha 176 , 177; 370; 


372; 436 
Menthaftrum 177 
Mercurialis 708 


Merula vide Rhamnus 


Mezereon 36 
Mefpilus 6120 
Meum 167 


Muxacuchit , vide Piper 
Militaris, v. Miliefolium 
Milium 811 
Millefolium s73 
Millegrana, v. Herniaria 
Millemorbia, vide Scro- 
fularia 
Minza , vide Anime 
Mirabilis pervana , wide 
+ Jalapa 
Mirica, vide Tamarifcus 
Myrobalami s5 


Myrrha 184 
Myrrhis 499,517 
Myrthacanta , v. Rufcus 
Myrtillus,videVitis 1dæa 
Myrtus 333: 6SE 
Myxa, v. Sebeftena 
Mizquixochicopalli, vs 
de Anime 
Mirella 
Mochus, dv. Orobus 
Molanga , v. Piper 
Molon 243 
Momordica 664 
Morfus diaboli,videSuc+ 
cifa 
Morfus Gallinæ 808 
Morus 648 , 620 
Mofcocaryon, vide Nux 
mofchata 
Munduy guacu, v. Rlei- 
nus 


Mufcus 86 , 288 , 443 


N 
N Apellus 312 


Napus 96 
Nardus 168,340,382, 
v. Valeriana 
Nardus ruftica, w. Afa- 
rum 
Nafcaphtum,vide Stirax 
Nafturtiums 34,536,587 
Nefrim , v. Ro 
Nenufar 807 
Nepeta 179 , 370 3 373 
Nerion 136 


459 


oij 


TAN LEE 


Nefrim, vw. Rofa 


Nicotiana 126 
Nigella 239 
Nimphæa 809 


Nucifta,v. Nux nrofcha- 
ta 

Nuces Pineæ 823 

Nummularia 539 

Nux bandenfis,vide Nux 
mofcheta 

Nux græca, v. Amygda- 
lus 

Nux juglans 290 

Nux methel, v. Stramo- 
nium 

Nux mofchata 430 

Nux myrifüica Idem 

Nux unguentaria, Idem 


Nux piftacia 115 
; O 
© Cimañftrum,v.Scro- 


phularia , w. Circæa 
Ocimum 368 , v..Fago- 

pyrum 
Ocuiaria, vw. Euphrafa 
Oculus bovis , v. Beilis 
Cenanthe 244 
Ocpata , v. Aracardium 
Olea 


729 
Oleander 126 
Olibanum 497 
Olxs , v. Spinacia 
Olufatrum 213 


Olyra , v. Secele 
Omphalocarpum, v. A- 


parine 
Onitis , v. Origanum 


Ononis 210 
Ophiogloffum 665 
Ophiofcorodon 304 
Ophris 665$ 


Ophtalmica,v.euphrafia 
Ophium , v. Papaver 

Opobaifamum 6126 
Opocalpafum,v.Myrrha 


Opoponax 199 
Orchis 323 
Oreofelinum 186 
Origanum 390, 392 
Orleana, v.Vanida 

Oryfa 827 


Ornithogalum, v. Scylla 
Crous, v. Fraxinus 

Orobanche,v.Hipociftis 
Orobus 


749 
Orvala . 417 
Ofyris , v. Linaria 
Ofmunda 488 


Oftrutium,v. Imperato- 
ria 
Oxalis 20$ 
Oxyacantha 604 
Oxylapathum 205,207 
Oxymirfine , v. Brufcus 
Oxys 310 
Oxytriphillon, Idem 


P 
P Æonia 359 


Paiea de mecha,v.Schæ- 
nanthum 


Palma Chrifti 63 


AR LE 


Palma 114,452, 640 
Palmula , v. Tamarin- 
dus, v. Da&yli 
Palo d’Agula , v. Xiloa- 
loes 
Palos de calenturas , v. 
Kinkiria 
Paludapium 212 
Panax 101,190 
Panchmaraum,v. Areca 
Pancratium , v. Scylla 
Panis cueuli , v. Ozys 
Panis porcinus 31 
Papaver 90°, 204, 214, 
4213771 
Papaver fpumeum, w. 
Gratiola 


Papillaris herba,v.Lam- 
pfana 

Pareira brava 261 

Parietarta 711 

Paronichia 84 


Parthenium,v. Chamzæ- 
melum , v. Matricaria 


Paz v. Vitis 

Paffulæ Idèm 
 Paftinaca $17 5 519 

Paftoria burfa 467 


Pavame, v: Saffafras 
Pavara, vw. Ricinus 
Pentaphyilum 588,590 
Pentaphilloides 465 
Pepo 795 3 799 
Perdicium, v. Parietaria 
Perebecenuc ; vw. Nico- 
tiana 
Perforata, uv, Hipericum 


.- Peucedanum 


Perfoliata 594 
Peryclimenum 65 , 663 
Periploca 58. 
Periiterona , v. Chamæe 
pytis 
Perfica | If 
Perficaria: . 646 
Perfonata 240,287 
Pervinca 568 


Pes cotumbinus , v. Ge= 
rarium 


Pes cati 93 
Pes leonis s67 
Petafites 287 


Petrofelinum 213» 214 
$22 

Petum , v. Nicotiana 

106 

Phafeolus 748 

Phellos , v. Suber 


Philantropon,v.Aparine 


Phyllirea 650 
Phyllitis 438$ 
Phyllon , v. Mercurialis 
Phytolacca 787 


Phlomos, v. Verbafcum 
Phænicobaiani, v. Dac- 
tili 
Pbhu , v. Valeriana 
Picea, v. Abies 
Picris , vw, Chicorium 
Pilofelja 93 » <72 
Pimenta , vw. Piper 
Pimpilinr Idem 
Pimpinella 234, 590 
Pinang , uv. Areca. 
Pindalba , v. Cubebæ 
© u] 


TALLE 


Pine S21 


Pinus , v. Ricinus 


Piper 141 Indicum 117 , 


333 
Piper montanum,v Lau- 


reola 
Piperitis , v, Lepidium 


Pyrethrum 134, 140. 
Pyrola 579 
Pifeolus 47 
Pifum Fiem 
Piftacia IL À 
Piftolochia 

Pituitaria, v. Sthaphiie 

ria 

Piryufa , u. Tithymalus 
Pix 533 
Plantago 583 


Plumbago, v. Perfcaria 

Pocielt , v. Nicotiana 

Polemonium,v.Ditam- 
nus 


Poligonatum s8r 
Polygonum247,575 599 
Polypodium 486 
Politricum 83 ,238 
Polium 367; 439 
Populus 732 
Porrum 230 
Portulaca 803 
Potentilla 274, 465 
Poterium 823 
Prafium 172 


Priapeia, v. Nicotiana 

Primula veris,videBellis 
Prunella 561,564 
Prunys 


839113 


Pfeudocapfcumi 25€ 
Pfeudociftus, v. Opopo= 


fnax 


Pfeudonardus 382 
Pfyliium 813 
Prarmica 439 
Pulegium 3725373 
Pulicaris herba 813 
Pulicaria,vide Perfcaria 
Pulmonaria 86 
Pulfatilla 135 


Pulvis cardinalis ©. Ki1- 
nakina 

Pulvis Jefuiticus, Idem 

Puniça 60% 


, Q 
Q Uauhayohuarli, v.. 


Caffia L: 
Quebolia, v.Myrabalant 
Quercula,v. Chamædris 


Quercus 612- 
Quinquefolium 583 
Quinquenervia, v: plane 
tago 
Quyia, v. piper 
| R 
R Adicula 227 


Radix Spiritus fan@i, ve 


Angelica 
Ranunculus 6$z 
Rapa 97 


Raphanus, 227,543,549 
Rapumterræ , w. Cyclas 


TABLE: 


MÈTt 

Rapunt 97 5714 

Rapunculus 813 

Rapontica, v. Centau- 
rum majus 


Raffac,v. Ammoniacum 
Regina prati 274 
Remora aratri 220 
Refta bovis, v. Anonis 


Rha 495 $2 
Rhabarbarum 49 
Rhamnus 10 
KRhaponticum $03 
Rheum Ldem 
Rhœas 73 
Rododaphne 156 
Rhus 610 
Rhum Idem 
Ribes 618 
Ricinoides 69 
Ricinus , Idem 
Rima maria, v. Alliaria 
Rorida 102 


Rogga , v. Secale 

Rofa , 12, 13, 607,688 
Rofa de Jerico 248 
- Ros cœleftis, v. Manna 


Ros marinus 377 
Ros folis 107 
Rubia 222 
Rubus 648 
Rubus idzus 817 


Rumex, 205,207;717; 
v. Acetofa 
Rupertiana,v.Geranium 
Rufcus 219 
Ru 159» 324 


Ruta caprariä 247 
Ruta muraria 84 
Rutila , vw. jujubæ 

S 


S Abina 


Sabanpute , v. Piper 


Saccharum I] 
Saccolaa 330 
Sacoule Ide 
Sagapenum 190 
Salicaftrum, v. Solanunx 
Salix 170 ,82E 
Saliunca,v, Nardus 
Saifa parilla 294 
Sal{ola 65 À 
Salvia 279, 37 
Salvia vitæ 84 
Sambucus E9..26 


Sampfucus, v. Majorana 

Sana fanéta , v. Nico- 
tiana 

Sanguinaria, v. Polygo= 
num 

Sanguinaria radix,v.Ge+ 
ranium 


Sanguiforba 690 
Sanguis draconis 586 
Sanifula 66 
Santalum 344 
Santolina: 435: 
Sapinus 256 
Sapoñaria 659 
Sarcocolla. 425$ 
Saffafras 293. 
Satureia 37 


TA ML ER 


Savina 163 
Saxifraga 84, 219, 232, 
233 
Saxifragia 24$ 
Scabiofa 276 
Scammonia 55: 58 
Schænanthos 343 
Séariola 800,804 


Scarlathum , v. Kermes 


Scheha, ”. "Abfinthium 


Scilla S4I 
Sciarea AI 
Scolopendria 8; 
Scolopendrium 485 
Scolymus 250 
Scordium 278 
Scordotis 279 
Scorodonia Idem 
Scorodoprafum 304 
Scorzonera 274 
Scrophularia 580,775, 
799 

Sebeftena 113 
Secale- 741 
Sedum 233,80$ 
Selago , v. Camphorata 
Selinum 212, 214 
Semen contra 445 


Sementima, femen fanc- 


tum Idem 
Sempervivum 805 
Senna AI 
Senecio 713 


Septinervia, v,Plantago 


Serapinum, v. Sagane- 
num 
Seris 20], 804, 808 


Seriphium, v. Taliétrut# 
Serriola £oz 
Serpentaria , 398 vide 

Biftorta ; v. Ophio- 


g'ofilum 
Serpylium 375 
Sete} 64,234, 500 


Sideritis , v. horminum, 
v. Stachys , v. Gera- 
nium , v. Pimpinella 

Sigillum B. Mariæ , Va 
Tamnus 

Sigillum Salomonis 582 

Siler 2343 521- 

Silgo, v. Secale, . Tri- 
ticum 

Siliqua arobien LME 
rindus 

Silvatina , vw. Bugula 

Symphitum 86,561,564 
s76, 578 


Sipant 105, 137 

Sion 533 

Sifarum 341 

Sifon: 52Z 

Sium s2 ie $34- 

Sifirieteris ; ©. Pimpi- 
nella 


Sifymbrium 176, 534% 
587, 660 

Smiiax 3S, 294, 748 
765 

Smyrnium 103,213, 283 
28$ ; $20 

Soda 653 

Solanum 332, 784, vw 
Herbeparis , uv. Jalap, 


Tes HE 


#. Capfcum , v. Bel- 
ladona, v. Phytolaca, 
v. Strammonium , v. 


Lycoperficon, v. Me- 


longena 
Solanifolia 760 
Soldanelia 18 


Solidago , v. Bellis > V. 


Virga aureæ 
Solfrora , vw. Ros folis 


Sonchus 802 
Sophia 687 
Sorbus 614 


Spadida cah, v.Euphor- 
.bium 

Spartium 248 

Spatula fœtida 171 

Sphacelus , v. Salvia 


Sphondriium 719 
Spica 382, 385 
Spica nardus 340 


Spina acida, v. Berberis 


Spina arabica,v. Carlina 
Spina alba 373 
Spina cervina 10 


Spina hirci,v:Tragacan- 
tha 


: Spina infe&oria 10 
Spinatella,v. Calcitrapa 
Spinacia 716 


Sponfa folis,u. Ros folis 
State , v. Myrrha 

St2chys 761 
Staphilinus, v.Paftinaca 


Staphifagria 134 
Stercus diaboli , v. Affa 
fœtida 


Stellaria, ". Hepaticz 
V. Alchimilla 


Stirax 40$ 
Stæcas 385 
Stramonium 788- 
Stratiotes,v.Millefoliure 
Strobili Pine1- 822 
Strumaria 243 


Strumea , v. Chelidoniæ 
Struthium, v. Imperato- 
Fix 
Suber 615 
Succifa 277 
Succus laxativus , vide 
Gummi gutta 
Sumach , v. Rhus 
école 
Sylibum 


448 
273 


Tr 
ps , Tv. Nico= 


tiana 
Tabaxit , v. Saccharunz 
Tacomaree 118 
Tacamahaca 631: 
Tacvacue , v. Mechoa* 
can. 
Tamalapathra , v. Mala-. 
bathrum 


Tamat 40 
Tamarindus Term. 
Tamarifcus 25$ 


Tamarum , v. Bryonia 

Tamnus 763 

Tanacetum, 135,436, 
441 


Ti AUBEX ES 


Tattaxacon,v.Dens leo- 
nis 

Tarchon,v. Dracunculus 
Tarum , v. Xyloaloes 
Tegname,v. Styrax 
Telephium 580 
Terebinthus 114, 258 
Terenbigil, v. Manna 


‘l'erniabin Idem 
Terta Catechu 452 
Terra Japonica  Fdem 


Terra merita ,v. Curcu- 
ma. 

Tefticulus morionis , v. 
Orchis 


Tencrium 678 
Thalietrum 537 
‘Thapfa É4 ÿ 223 
‘Thafpus barbatus 721 
CERESS. 262 
‘Thymelea , v. Laureola 
Thlafpi 276,467 
Thus 297, 406 
Thymbra 387 
Thymus 374 
Tikia 358 
Tripha cerealis, vide 
Secale 
Tithymalus 24, 144 


Thlahueliloca quahuitl, 
v. Caranna 
Thlaquilin,v. Jalap 
Tlarlancuaye, v. Piper 
Tlacaca huaquahuitl, v. 
Cacao 
(Elacuacue,v, Mecoacan 


Tlilxochitl,vide Vanïiffà 

Tordilium , vw. Meum 

Tormentilla 589 

Torna bona , w. Nico- 
tiana 

Tragacantha 663 

Fragum , vide Dracun- 
culus 


ragopogum 274 
Tragofelinum 234 
Tribulus 623 
Tribuloides , Idem 
Yricomanes 83 
Triiolium 316,425,523% 

540, 666 
Triticum 7AL, 745 


Triffago , v. Chamædris 
Trixago , v. Scordium 
Trunbigin , w. Marna 
T£2,0. Thé. 

Tunica , v. Caryophilus 


Tufhilago 90,187 
Turbith 63 
Turpethum Tdens 
V 
V a ccirie 
Valeriana 168, 340j 
812 
Valerianella 812 
Valighuru 296 
Vanilla 449 
Veratrum 32, 33 ; 35 > 
567 
Verbafcum 42% 


Verbafculum 


68t 

Verbena 104, 418, 
123 À 

Vermicularis 805 


Veronica 537 , 678,681 
Verrucaria , v. Alke- 


Kengi, vide Heliotro- 
pium 
Vicia 740 


Vi&orialis, vw. Allium 
Vidimaram,v. Sebeftena 


Vinca pervinca 568 
Vincetoxicum 310 
Viola 166, 315 , 706 
Viola peruviana s3 
Viorna , v. Clematitis 

Viperaria 275 
Viperina 339 
Virga aurea 633 


Virga regia vw. Digita- 
is 

Vifcum 360 

Vitalba, v, Clematitis 


Vitex 177 
Vitis 110 
Vitis alba 16 
Vitis nigra 763 

609 


L Vitis idæa 
Vitis fylveftris 651, 784 
Vitriola , v. Parietaria 

Ulmaria 274 
Ulmus 618 
Umbilicus veneris 807 
Ungula afinina , v, Tuf- 

ilago 


TABLE, 


Volubilis 28 
Urceolaris, v. Parietariæ 
Urtica 596,761 
Ürucu 3438 
Uva crifpa 6138 
Uva mufcatela 110 
Uva verfa, v. Herba pa- 

ris; … Idem 


Vualighuru, v. Zedoatis 
Vulvaria 173 


X 
IX Anthium 243 


Xapa maya, v. Anacar- 
dium , 
Xyloaloes 40; 
Xylobalfamum 335,626 
Xylon 115 
Xyris 171 
Xocoxochitl, v. Amo- 
mum 
Xuchicaluaquahuitl , w, 
Cacao 


Y 


Ve atthritica 688 
Yvamofchata, Jde 


Z 


Z Arca,v.Zarfaparilla 
Zadura ,v. Zedoaria 
Zarzaparilla 294 


T ABLE: 


Zedoaria 296 Ziziphus, w. Jujubé- 
Zerumbet Idem Zuccha , v. Cucurbita- 
Zibebzx, v. Vitis Zurumbeth 226 


Zingiber 137 » 296 


Fin de La Tablz des noms Latins. 


ABREGE 


dt D Su Cr 


DE L'HISTOIRE 


D ES 


PEANIES 


U SU E;L:L'E;S. 


ES} E deflein que je me füis pro= 
ESil polé dans cet Ouvrage, eft 
324) d'expliquer les propriétés les 
PRRUSE plus Cprouvées des Plantes , 
dont l’ufage eft familier dans la Pharma 
cie. Pour le faire avec méthode, je fuivrai 
dans la diftribution de ces Plantes.le mê- 
me ordre que nos Anciens ont établi dans 
la divifion des Médicamens ; & comme 
ils ont remarqué que ces Médicamens 
aoifloient fur les Corps en deux ma- 
nicres générales, ils les ont féparés en 
deux Parties. Dans la premiere, ils ont 
renfermé les Remedes qui procurent l’é- 
vacuation des humeurs par les soyes fen- 
fibles où infenfibies , & les ont apnellés 


cr 
$ N°79 I 
À Vie . 


jA 
4x 


2 DES PLANTES 
Evacuans. Dans la feconde , ils ont com 
pris les Médicamens qui changent d’une 
maniere imperceptible la ciffure des hu- 
meurs . @& ils les ont nommés Altérans : 
cette divilion formera les deux Parties de 
cet abrégé. 

La premiere Partie fera fubdivifée , par 
rapport aux routes différentes, par lef= 
quelles la nature fe délivre des humeurs 
étrangeres , lefquelles caufent la plüpart 
des maladies lorfqu’elles font retenuës. 
Ces routes font l'ouverture fupérieure & 
inférieure de l'eftomac & des inteftins; 
la bouche & le nez : par lefquels la poi- 
trine & le cerveau font délivrés d’une pi- 
tuite furabondante ou dépravée ; la voye 
particuliere au fexe ; celle des urines: 
celle enfin qui eft ouverte dans toute l’ha- 
bitude du Corgs pour la tranfpirationin- 
fenfble : ces routes differentes forme 
ront fept Clafles. | 

La premiere traitera des Plantes Purga- 
tives & Emetiques. La feconde , des Plan- 
tes Béchiques & Expectorantres. La troi- 
fiéme, des Errines & Sternutatoires. La 
quatriéme, des Hyfteriques. La cinquié. 
me, des Diuretiques & Aperitives. La 
fixiéme, des Diaphoretiques & Sudorifi- 
ques. La fepriéme enfin , des Cordiales 
Âlexiteres. Y’avois mis cette Clafle la 
premiere des Plantes Alterantes dans la 


U'SAME'L LES: 3 
premiere édition de ce Livre ; maïs ayant 
fait réflexion que plufieurs plantes Alexi- 
teres font Diaphorétiques, &c que réci- 
proquement la plupart des Plantes Dia- 
phorétiques font Alexireres ; que les unes 
& les autres font employées indifférem. 
ment dans les mêmes compofitions Cor 
diales & Sudorifiques ; j'ai cru qu’il étoit 
à propos de mettre les Plantes Alexiteres 
immédiatement après les Diaphoréti- 
ques, parce qu’elles agiffent affez fouvenc 
par la tranfpiration ; & que par con{c… 
quent elles pouvoient être miies au rang 
des Plantes évacuantes. D'ailleurs j'ai crà* 
devoir {éparer les Diaphorcriques & les 
Alexiteres en deux Claffes , par rapport 
a leurs vertus différentes ; les unes étant 
pius ordinairement Sudorifiques que Îles 
autres. | 

La feconde partie de cet Ouvrage , qui 
traite des Plantes Alterantes, fera féparce 
. en deux Sections. Dans la premiere , fe- 
ront comprifes les Alrerantes , que j'ap- 
pelle du premier ordre, lefquelles font 
deftinées ou a certaines maladies en parti- 
culier ou aux différentes parties du corps, 
Certe Section renfermera fept Clafles. 

La premiere traitera des Cephalique 
& Aromatiques.La feconde, des Ophtal- 
miques.La troifiéme, des Stomachiques, 
& celles qui tuënt les vers, La quatriéme 

A ij 


4: DES PLANTES USUELLES. 

des Febrifuges. La cinquiéme,des Hépa-? 
tiques & Spléniques. La fixiéme , des 
Carminatives , qui diflipent les vents. Et 
la feptiéme , des Anti-Scorbutiques. 

La feconde Section de la feconde par- 
tie, comprendra les Plantes Altérantes, 
que je nomme du fecond ordre , lefquel- 
les font également utiles à plufieurs ma- 
ladies & à plufieurs parties du corps ; 
cette Section renfermera cinq Clafles. 

Dans la premiere Clafle , feront com- 
prifes les Plantes Vulnéraires , que je fé- 
parerai en trois Chapitres, par rapport à 
leur grand nombre & à leurs différens 
cfets : le premier traicera des Vulné- 
raires proprement dites , dont la plüpart 
font Aftringentes ; on y joindra les Plan- 
tes qui ont la vertu de refferrer ; le fe- 
cond Chapitre parlera des Vulnéraires 
Déterfives ; le troifiéme,des Vulnéraires 
Aperitives. 

La deuxiéme Claffe de cette feconde 
Section, contiendra les herbes Emollien- 
tes. La troifiéme traitera des Réfolutives. 
La quatriéme des Anodines & Afloupif- 
fantes. La cinquiéme enfin, des Plantes 
rafraïchiffantes & incraffantes. 

Voila la divifion générale de cet Abre- 
gé, & en même tems le Plan de mon 

Jardin , dans lequel j’airangé les Plantes 
dans le même ordre & fous les mêmes 
nombres qu'on les trouvera ici, 


3 
æ: 

335 

336 

IG 

30$ 

336 

86 

226 

2% 
326 

CE 

6 W 

SE TUS 


PREMIERE PARTIE. 


Des Plantes appellées Evacuan- 
tes , parce qu'elles vuident les 
humeurs par les voyes fenfibles 
& ordinaires. 


PREMIERE CLASSE, 


DES PLANTES PURGATIVES 


N comprend fous cetitre les Pan- 

tes qui purgent ; foit par le Vomi! 
fement , & alors on les appelle Emcti- 
ques ; foit par le ventre , & on les nom 
_ me Purgatives, ou Catharriques. Entre 
ces dernieres, celles qui agiflent avec 
plus de douceur , s’appellent Purgatifs 
Minoratifs, comme les fleurs de Pêcher, 
les Rofes , la Cafle ,la Manne, &c. Jene 
diftingue point dans cette Claffe les 
Plantes Emetiques des Purgatives, par- 
ce que les unes & les autres font quel. 
quefois le même effet, felon la qualité 
des humeurs & la difpofition de l’efto- 

A iij 


br. 


€ PLANTES 

mac des malades ; je défignerai feule 
ment celles qui ont plus ordinairemen- 
vomir , en marquant leur dofe , & la 
maniere de les employer. Je commence- 
rai cette Clafle par les Purgatifs les plus 
doux, je parlerai enfuite de ceux qui 
agiffent avec plus de violence, & dont 
lditirarion demande plus de cir= 
con{pection, 

I. 


ARTAME, Safran bâtard , ou d’Al- 
emagne , Graïne de Perroquet. 
Cartamus fruè ve Cricus I. B. Tom. III. 
PAL. 79. Raï. bifs. 302, Cnicus fativus five 
TE Offcin. C. B. 3217. Cricus vul- 
garis Cuf. Hiff. cuir Crocus Sylvefiris 
Anguil, 


Es fleurs & les femences de cette 
1 Plance fonten uface, comme laxati- 
ves & apériciv es: les ere entrent dans 
les rrzoûts qu'eiles teignent d’une cou- 
leur faHrznée, mais elles fervent plus or- 
dinairement ri reintures rouges : ces 

ee pafent pour ere utiles dans la jau- 
nifle: leur dc{e ef d'u € demie éragme en 
ste ouen ous ; on les fubftitue au 
Safran ordinaire a double dofe, auquel 

elles fonc beaucoup inférieures pour la 
vertu, 


PURGATIVES. + 
La femence du Cartame purge aflez foi- 
blement ; on l'ordonne aflez rarement 
feule à caufe de fa vifcofiré qui la fair agir 
avec lenteur : fon ufage le plus commun 
eft dans les Tablettes Diacarthami, auf- 
quelles elle a donné le nom , & dont la 
qualité purgative doit être attribuée au 
Turbith & à la Scammonée qui entrent 
dans leur compofition: la dofe de ces Ta- 
blettes eft une demi-once ou fix gros. 
On les donne rarement feules , & plus 
communément avec d’autres Purgatifs : 
ces Tabiettes font Hydragogues, c’eft-à- 
dire, qu’elles purgent les eaux, & con- 
viennent parconféquent dans les bouff- 
fures & dans cette efpece d'Hydropiie, 
qu'on appelle Anafarque. 

M. Ray aflure que la femence de Car- 
tame pilée & boüillie avec la décoétion 
de Pois chiches & la viande , purge les 
eaux, par haut & par bas, qu’elle chaffe 
les vents & foulage les douleurs de la 
colique : mais il la faut COfTiger avec 
V’Anis, la Canelle ou quelque autre Aro. 
mate : la dofe eft pour chaque botüillon 
de demi once ; on pourroit s’en fervir 
aufli en émulfion. 

Outre Les Tablertes Diacarthami , auf 
quelles cette femence a donné fon nom, 
elle entre encore dans le Catholicon fim- 
ple de Fernel. 

À iii 


8 PLANTES 


LE 


Ve UNIER, petit Damas noir. 
Pruna parva dulcia atro-cerulea C. B. 
443. Prurus fruëlu parvo , dulci, atro-ca- 


ruleo Inff. C2. Pruna Damafcena noffra- 
ta Bcilon. Office. 


( Ette efpece de Prunes étant la plus 
douce , eft par cette raïfon préférée 
pour lEleuaire Diaprun fimple , dans 
lequel entrent plufeurs autres purgatifs 
& différens ingrédiens. Les autres efpe- 
ces de Prunes , qui font plus aïgres , in- 
commodent les perfonnes qui ont la poi- 
trine délicate ; mais celles de Damas noir 
font pectorales , adouciflantes & laxati- 
ves. La dofe du Diaprun fimple, eftd’u- 
ne once, & même plus. Pour faire le 
Diaprun compofé,on ajoute la Scammo- 
née ; la dofe de celui-cieft de fix gros au 
plus , & de demie-once ordinairement. 
La décoction d’une demi-livre de Pru- 
neaux , fert fouvent de bafe aux infu- 
fions purgatives , fur-tout pour les en- 
fans. Les Prunes entrent dans le Syrop 
de Fumeterre, de Mefuc, dans celui 
d'Epithim , dans le Lenitif & dans la 
Confection Hamech, 


: 
l 
. 


PURGATIVES oo 
irr 


P RunezLier,Prunier fauvage. 
Prunus Sylueffris C. B. 444. I. B. Tom. 
1. pag. 193. Acacia Germanica Officin. 


_ Es Prunelles bien meures font laxa= 
tives ; on les employe néanmoins 
pour reflerrer dans les cours de ventre & 
dans la difflenterie ; mais alors on nat- 
tend pas leur parfaite maturité ; on en 
tire le fuc par expreflion , & on le fait 
épaiflir en extrait , qu’on fubftituë au ve- 
ritable Acacia d'Egypte. Sa dofe eft d’u- 
ne dragme au plus ; on l’employe aufii 
de même à la place du Lycimm des An- 
ciens. Les fleurs du Prunier fauvage , ou 
plütôr leur eau diftillée , après deux jours 
de macération dans le Vin , eft un fudo- 
rifique, que j'ai fouvent éprouvé avec 
fuccès dans la Pleuréfie ; la dofe eft de 
quatre a fix onces. Ces fleurs font laxati- 
ves , & le Syrop qu’on en fait après plu- 
fieurs infutions réitérées , approche de [a 
vertu du Syrop de Rofes:fa dofe eft d’une 
once , mêlée avec les autres Purgatifs. 
On fait en Allemagne un Vin avec les 
prunelles , lorfqu'’elles font meures ; ce 
Vin n'eft pas à méprifer dans les cours 
de ventre , pourvû qu'il n’y ait nifievre, 
ni tranchées ; on fait fécher ces fruits au 
È À ÿ 


10 PLANTES 

four , & après les avoir écrafés, on les 
jette dans la cuve pour les laïfler fermen- 
ter avec le mouff; la faveur aromatique de 
cette liqueur ne la rend pas défagreable, 
Les feüilles du Prunier fauvage {ont em- 
ployées dans longuent de la Comrefle, 


LV: 


Nour: , Noirprun, Bourg-pine. 

Rhaïnnus Catharticus C. B. 478. 1. B. 
Tom. I. pag. ç5. Ramnus folutivus Dod. 
75%. Spina infetloria Math. Spina cervina 
vulgo Gefr. Merula Hofim. 74. 


() N employe en Médecine les baves 
ou fruits de cer arbre, dont on 
fair un Syrop; la dofe en eft d’une once, 
ainfi que des autres Syrops purgatifs. 
Quelques uns appellent ce Syrop , Syru- 
pus domefticus ou Syrup#s de Spina cervina. 
Il eit fort en ufage dans PHydropifie, la 
Cachexie , la Goutte, le Rhumatifme, & 
les maladies longues & opiniatres. J'en 
ai donné à des malades enflés confidéra.. 
blement, deux delquels avoient de l’eau 
épanchée dans la capacité du bas ventre, 
& ils ont été guéris : ils en ont pris juf- 
qu'a quatre fois, de deux jours l’un , une 
once à chaque fois , avec autant ce Man. 
ne dilloure dans une décoction convena- 
ble : lorfqu'on donne les biyes de Ner- 


és. Ê es Hé as 


PURGATIVES. FT 
prun en fubftance, on en donne jufqu’à 
vingt ou quarante à cinquante en décoc- 


tion. Quelques-uns les font fécher, & en 


donnent la poudre à un° dragme, incor- 
porte avec la Conferve de fleurs d'Oran- 
ge , ou quelque autre. 

Sydenham a remarqué avec raifon que 
le Syrop de Nerprun altere les malades 
confdérablement , fur-tout quand on le 
donne feul & qu’on na pas ia précaution 
de manger un potage leger immédiare- 
ment après. 

V. 


pores 


Malus Perfica 7. B. Tom. TI. par. 157: 
Dod, 796. Perfica molli carne & vulgaris 
viridis © aloa C. B. 440. 


N prend les fleurs , & même quel- 
quefois les jeunes feüilles du pêcher 

pou en faire un Syrop qui purge affz 
ien ; la dofe eft une once. On mer quel- 
quefois une petite poignée de ces fleurs 
dans un boüiillon de veau, qu'on fair infu. 
{er lezerement fur un feu modéré; on 
l’ordonne aux perfoanes d’un tempéra- 
ment pituiceux & fujeres aux fluxions 
dans la tête ; elles conviennent auñi aux 
enfans quiont des vers. On applique avec 
fnccès fur le ventre un Gataplalme fuit 

À vi} 


12 PLAN ‘TT PS 

avec les feüilles de Pêcher & de la fuie pi- 
lées enfemble, & liées avec de bon vi- 
naigre. Ce remede eft familier à la Cam- 
pagne. Les fruits de cet arbre font très- 
agréables au goût , & ne font pas fi con- 
traires a la fanté que le croyoient les An- 
ciens : leurs noyaux & leurs amandes ont 
un ufage tout différent, comme onle peut 
voir ci-après à la fin de la Claffe des Plan« 
tes Hiftériques. 

VI. 


R OSsEs pales. 


Rofa rubra pallidior C. B. 481. Rofa ho- 
loferica Lob. ic. 207. Tom. I/. Rofa fativa 
1V. Dod,. 187. Rofa pallida Officirarum. 


N employe ordinairement les fleurs 
de cette efpece de Rofes, pour faire 
l'eau des neuf infufons , qu'on ordonne 
à Montpellier , à deux onces dans les po- 


tions purgatives. L'eau - rofe diftiliée fe 


fait auffi avec les fleurs de cette efpece, 
ou avec les Rofes blanches fimples. Elle 
eft propre pour les maladies des yeux ; 
on la mêle avec celle de Plantain dans les 
Collyres, pour linflammation de ces par- 
ties. Dans Les cours de ventre fimples & 
‘la Diarrée, on prefcrit avec fuccès des 
botillies avec deux onces d’eau-rofe & un 
jaune d'œuf, pour un demi-feptier de lait, 


…p 


LI 


PU RG'AT MOVE S.  rà 
Quelques A poticaires préferent pour fai- 
re l’eau-rofe les calices des fleurs, aux 
fleurs mêmes.Le Syrop de Rofes pâles fe 
prépare avec leur fuc épuré & parties 
égales de fucre ; on l’ordonne à une on- 
ce dans les fluxions du cerveau. On fe fert 
particulierement de celui qui eft compo- 
fé, dans lequel entrent le Séné, l’Agaric, 
& quelquefois la Rhubarbe ; on donne 
fouvent ce dernier feul à une once & de- 
mie. On fait auffi avec le fuc de Rofes, 
un Eleétuaire qui eft efimé , dans lequel 
entre la Scamn onée, & do àt La dofe eft 
de demi-once. 

VIL 


R Oses Muscartes ou de Damas. 
Rofa mofchata fimplici flore C. B. 4822. 
Ro/x mofchata minor flore fimplic! I. B. Tom. 
JL. pag. 45. Rofa mufcata albaT ab. ic. 1086. 
Nerfrim vel nefrim Serapioms Anguil. Rofz 
Damafcena , quam Coroncolam vocant 
Lugd. 125. 
Uclques perfonnes fe purgent avec 
une où deux pincées de Rofes muf- 
cates, infufées dans un botüillon au veau; 
ces Roles purgent plus fortement queles 
précédentes. Dans la Provence & dans 
les Pays chauds,où elles ont plus d’odeur, 
trois ou quarre de ces fleurs en infufon 


54 PILLAËN TE 

ou en conferve , purgent avec violence: 
Roses fauvages ou Eclantier , Rofes 

rouges ou de Provins. Voyez aux Plantes 

Aftringentes , N°9. xxviir, & xxIx. 


R APONTIC. Voyez ci-après, Rhu< 
barbe, 
VHI: 


F LAmMBEou ris, Glaïeul.” 

Tris vulgaris Germanica fivè Sylvuzfiris 
C.B. 30. Iris vulg. violacea [eu purpurea 
Sylv. I. B. Tom. I!. pag. 709. [ris Sylve- 
ffris Tab. ic. 648. Iris noftras Officin. Gla- 
diolus caruleus Trag. 699. 


C)}> employe dans la Medecine la ra- 
cine de cette Plante ; on en tire le 
fuc par expreflion , & on l’ordonne de. 
puis une once jufqu’a quatre dans l'Hy- 
dropifie qui commence. j’en ai vü detrès- 
bons effets ; mais il faut continuer ce re= 
mede trois ou quatre fois , & même plus, 
de deux jours l’un. Le meilleur corre@if 
du fuc d’Iris , eft la crême de Tartre ou 
le Crittal minéral ; on fait fondre demi- 
once de l’une oude l’autre dans fix onces 
d’eau boüillante, on y ajoûte deux onces 
de fuc d’Iris!, qu’on laifle dépurer ; on le 
fait prendre enfuite au malade. 


PURGATIVES. 2; 
IX. 


Tr DE FLORENCE. 

Iris alba Florentina C. B. 31. Iris flore 
albo I. B. Tom. I. pag. 719. Iris Illirica vel 
Florentina Offcin. 


Orfque la racine de cette efpece eft 
recente , on peut l’employer comme 
la précédente : on la fair fécher ordinaire= 
ment après l’avoir dépoüillée de fonécor- 
ce, & alorselle acquiert une odeur agréa- 
ble ; elle entre dans la compofition de 
plufieurs parfums : on en prépare une 
poudre fimple, appellée Paluis Diaireos 
fimplex , qui fe fait avec la racine d'Iris, 
la poudre Diarragacant froice & le Su- 
cre-candy ; {: dofe eft d’un demi-oros : 
elle eft propre a calmer la toux , en adou- 
ciflant l’acreié de l'humeur qui coule du 
cerveau fur la gorge ; elle conv'ent par 
cet endroit dans les Auxions catarreules. 
La poudre d'Ifis compolce , appellée 
Poudre de Salomon , eft plûtôt un Elec. 
tuaire , qu'une poudre. Voyez Lemery, 
Pharmacie, pas. :71. 

Le fuc de la racine d’Iris de Florence 
eft plus efhicace que celui de l'efpece pré. 
cédente, pour enlever les obitruétions 
des vilceres, & pour l'Hydropifie, M, 


16 P EL AIN TES 

Ray rapporte qu'une perfonne de fa 
connoïflance lui a afluré avoir guéri plu- 
fieurs Hydropiques par le feul ufage de 
ce fuc ; il en donnoit quatre cuillerées 
dans fix cuillerées de vin blanc tous les 
matins à jeun. 

La racine d’Iris entre dans le Syrop 
d'Armoife de Rhafes, dans la Théria- 
que , dans l’'Emplâtre de Melilot, dans 
le Diabotanum.&c. Elle entre aufli dans 
la compofition de l’'Eau-de-vie Alleman- 
de. Voyez ci-après dans Particle du Ja- 
Jap ,Ne. xxxvi. 

,æ 


C OuiEzvreEz, Bryone ou Vigne 
‘blanche. 
+ Bryonia afpera fivè alba baccis rubris C. 
B. 297. Vitis alba fivè Bryonia I. B. Tom. 
IT. pag. 143. Math. Adu. Lob. ic. 614. 
Bryonia alba Dod. 400. Tamarum vulgo , 
vel cerafrola Cafalp. 206. 

A racine de cette Plante eft fort en 

ufage dans lenflure , l'Hydropifie & 
les obfiructions desvifceres ,dansia Gout- 
te , l'Afthme, l’Epilepfe , les Vapeurs, 
Ja Paralyfe , les Vertiges , & la plüpart 
des maladies Chroniques. Lorfqu'elle eft 
récenie , le fuc qu’on en tire par expref. 
fion s’ordonne depuis deux gros jufqu’à 
de mi- once; fon infufon dans le vin 


PURGATIVES 17 
blanc fe prend jufqu’a deux onces.Com- 
me ce purgatif eft aflez violent, & fait 
quelquefois vorair, on le corrige avec la 
crème de Tartre, le Sel vegetal, ou quel- 
que poudre Cephalique, comme celle de 
Marjolaine, ou d'Origan.L’eau de Bryo- 
ne fe tire ainfi ; on découvre la racine 
dans lePrintems, fans l’arracher de terre, 
on en coupe latite de travers, on creufe 
enfuite la partie inferieure,&on la recou- 
vre avec celle qu'on a coupée; on prend 
garde qu'il n'entre point d'ordures dans 
la cavité qu’on vient de faire ; le lende- 
main on la trouve pleine d’une eau,dont 
une cuillerée purge affez doucement. 

Arnaud de Villeneuve aflüre qu’il a 
guéri un Epileptique avec le fuc de la ra- 
cine, qu’il lui &t boire pendant trois fe- 
maines. Mathiole dit qu'il a vü guérir 
une Dame des Vapeurs , laquelle avoit 
inutilement tenté plufeurs autres reme- 
des ;elle but pendant un an, tous les 
jours, un verre de vin blanc où avoit in- 
fufé une once de cette racine. 

Lorfque le fuc de Bryone eft épuré & 
repofé,la partie terreftre & farineufe qui 
fe précipite au fond du vaiffeau, étant def- 
féchée, s'appelle Fécule ; on ne s’en fert 
gucres , & elle n’a pas srande vertu. La 
racine de Coulevrée feche & en poudre, 
s’ordonne , depuis un fcrupule jufqu'’à 


18 PLANTES 

deux dans demi verre de vin blanc. Les 
jeunes pouffes ou afperges de Bryone,fes 
fruits ou bayes, ont à peu près la même 
vertu que la racine;on fait un extrait des 
unes & des aurres avec le vin blanc & 
l'efprit de vin , dont la dofe eft jufqu’à 
une dragme. 

La racine de Coulevrée appliquée ex- 
terieurement, eft fort réfolutive, propre 
à fondre les loupes & les rumeurs fcro- 
fuleufes.Elle entre dans l’'Onguent A- 
grippa de Nicolas, dans le Diabotanum, 
& dans l'Onguent Ares. On l’employe 
dans les lavemens depuis une once juf 
qu'a deux en décoétion, 


XI. 
R/OLDANELLE , ou Chou marin. 
Soldancella maritima minor C. B. 214$: 
Braflica Marira, five Soldaneila 1.B.T om. 
ÎTpas. 166. Convoluulns maritimus , nof 
tras rotundifolius 74or. Hift. Ox. Part. IL. 
pag. 11. Soldanella Dod. 395. 


Es Feüilles de cette Plante purgent 
affez fortement les feroftés; on les 
employe différemment:quelques-uns en 
donnent une ou deux poignées maceréés 
dans le vinaigre avec le creffon d’eau; 
d’autres le mettent en poudre & en don- 


PURGATIVES. 19 
nent deux fcrupules; plufeurs en font 
os dansun Bollon de veau deux ou 

ofs dragmes, & y jettent un peu. de ca- 
ES en poudre. La meilleure maniere de 
s’en fervir,eft de faire macerer fes feuil- 
les dans le vinaigre, ou avec la crème de 
Tartre , ou le Tactée vitriolé.On prépa- ” 
te ie une conferve avec les fzuilles de 
Soldanelle , le fucre & la canelle : Cerre 
Plante sarEe dans la compoltion du S ii 
rop Hydragogue de M. Charas , dau 
l'Hydragogue merveilleux de dE 


LE 


Sambucus fruflu in umbellz nisro C. B: 
456. Sambucus vulsaris.I. B. Tom. I. pag. 
514. Sambucus 1 Dod. 845. Aile Gracorum. 


XIL 


É 


| A. uces les parties Arbre font 


en ufage dans Î ia M: me cine. Les An- 
ciens s’en fervoient comme d’un purgacif 
& d’un aper IE HY yppocrare & Di SiPdEL 
deemplo. Jo'ent A décoétion des Fa Iles 
& des tendrons, pour purger & poulfer les 
urines des Hydropiques; ils ordonno’ent 
auffi le Vin dans lequel on avoit fair 
bouillir les racines. Une once de à :corce 
moyenne de la racine & de latige, ou dé- 
mi-oncede feuilles, infufces Lee fx Qil= 


20 PLANTES 
ces d’eau avec quinze grains de Sel d’Ab- 
finthe,& un fcrupule de canelle, purgent 
tres-bien les {erofités: un gros de femen- 
ce de Sureau en poudre avec vingt grains 
de Sel deTartre & quinze grains de Mer- 
curedoux, mis en bol avec fufhfante quan- 
tité de Syrop de Chicorée, font le même 
effer. Une poignée de jeunes feuilles ou 
de bourgeons en falade ,purge douce- 
ment ;on fait avec les bayes de Sureau 
un Rob ou fuc épaifli, qu’on donne avec 
fuccès jufqu’à une onze dans le cour; de 
ventre & dans la Diffenterie, Les fleurs 
de Sureau toutes fraîches fricailées avec 
es œufs, purgentafiez bien, Lepetit-lait 
oùellesontinfufé pendantla nuir,foulage 
ceux quifont fujets aux Erélpeles & aux 
autres maladies de la peau;il faut en boire 
un verre foir & matin,& baflineren mê- 
me tems le vifage avec deux parties d'eau 
de fleurs de Sureau,& une partie d'efprit 
de vin.Les fleurs de Sureau font réfoluti- 
ves,anodines, adouciffantes & diaphore- 
tiques;on les applique en fomentationfur, 
les Erefpeles & pour lesautres maladies 
de la peau. Le vinaigre furat s'appelle 
ainfi, parce qu'on ya fait infufer des 
fleurs de Sureau, pour lui donner de l’o- 
deur & de la force. Ce vinaigre eft moins 
contraire à l’eftomac,& plus fain que le 
commun. Les feuilles de Sureau échauf- 


PUR EMI T VE . 2 
fecs fur le feu, font fort réfolutives en 
fomentation ; on les fubftitue à celles 
d'Yeble. On fait avec les unes & les au- 


tres un bain vaporeux , ou des fomen- 
tations réitérées pour bafliner les jam- 
bes enflées , & celles des Hydropiques : 
fi on y mêle les feuilles, & les fleurs de 
Tanaïfie , elles ont plus de vertu. 

: L'huile de l'écorce moyenne de Sureau 
faite par infuñon , eft fouveraine pour 
la brûlure , la goutte , & toutes Îles in. 
flammations. 


XIII 


Ve BLE, OU petit Sureau. 

| Sambncus humilis five Ebulns C. B.456. 
LEbulus five fambucus herbaces I. B.Tom.I. 
(pag. 546. Ebulus Dod. 381. Chama Aile 
| Diofc. 


O employe cette plante,comme la 
précédente; fa racine & fa femence 
purgent plus que celles du Sureau: deux 
gros de femence d’Yebleinfufés dans un 
Idemi-feprier deVin blanc, fans y joindre 
(d'autre purgatif, vuident abondamment 
les ferofirés, &conviennentdansleRhu- 
mati{me, la Goutre & l'Hyéropyfe : les 
racines & les femences de certe plante 
lentrent dans les compoftions Hydrago- 
Igues de Charas & de du Reno. 


22 PLANTES 
XIV. 


À UiNE Noïr , Bouroëne., 

Alpus nigra baccifera C. DB. 418 I. B: 
Tom. I. p. 560. Frangula Dod. 784. Infi. 
G12. Park. 


2 


Ecorce moyenne, particulierement: 
de la racine, eft vomitive lorfqu’elle 
eft récente ; quand elle eft féche elle eft 
purgative; on la fépare de l’arbre dans le 
Printems, & on la fait fécher à ombre: 
on la donne en fubftance à un gros & en 
infufion jufqu’a deux dans le vin blanc; . 
on y ajoûte quelque aromate ou ftoma- 
chique pour correctif comme la canelle, 
ou l’anis, ou plütôt le {el d’abfinthe, ou 
quelque autre fel fixe. Les gens de la 
campagne s’en fervent dans les fiévres 
intermittentes avec fuccès , parce qne 
ce remede les purge par haut & par bas! 
affez vigoureufement. 
L’écorce de cetArbriffleau broycée avec 
le vinaigre, guérit la Galle & la deffeche 
en peu de tems, fi l'on s’en frotte deux 
fois par jour. Sa décoétion dans le vi- 
naïigre, eft bonne pour nettoyer les gen- 
cives des Scorbutiques , & pour préfer- 
ver les dents de la pourriture. 


: 


D 


PURGATIVES. 353 


AV. 


: DE SAUVAGE. 


Linum pratenfe flofculis exiquisC.B.214: 
Alfine verna | glabra, flofeulis albis, vel 
potins Linum , minimum I. B. Tom. IIL. 
455. Linwm Sylvejtre Catharticum Ger. 


Ette plante n’eft pas d’unufage fami- 

lier en France; mais on s’en fert af- 
fez communément en Angleterre. Onen 
fait infufer une petite poignée dans fix 
onces de vin ou de biére, ou bien on en 
fait une légere décoction, laquelle excire 
quelquefois le vomiflement,& purge or- 
dinairement les férofités parle bas. On 
l'employe dans l'Hydropife naïiffante a- 
vec fuccès. Cette plante fe peut donner 
{èche & en poudre , à la dofe d’un gros, 
avec autant de crème de tartre,& demi 
gros d'anis ; elle agit alors avec plus de 
douceur, fuivant l’obfervation de M.Boy. 
le, rapportée par M.Ray. M.Tournefort 
la croit febrifuge ; fon amertume lui a 
peut-être donné occafiond’en juger ain 
fi ; & d’ailleurs fa qualité purgative & 
émetique autorife ce fentiment. 
DNA 

JruHimazs, Herbe a lait, Efu- 
, À le ou Revcille-matin, 


14 PEUR. T'ES 

Quoique toutes les efpéces de Tithi- 
male foient purgatives , on employe 
principalement É. fuivantes qui fe 
trouvent très-communément. 


AE HY MALUS Cypariffias C. B. 
291. Efüla Offic..Caefalp. 374. Ti- 
thymalus cupreffiaus five bumi pinus Lob. ic. 
6. 
2. Tythymalus latifolins catapncia diilus 
Hort, Lugd. Bat. Lathyris major B, C.203. 
Lathyris five C'atapucia minor I. B. Tom. 
II1. App. 880. Efula major Rivim. Epur- 
ge , Catapuce. | | 
3. Tithymalus Amygdaloides | anguftifo- 
bus Tab.ic. sor. Tithymalo maritimo aff- 
ais, Linaria folio C.B. 291. Alypum Cam. 
epit. 985. Alypum Mathiol: Tithymalis af 
fine IL. B.Tom.Ill. 676. 


Où employe ordinairement les raci- 
À_/ nesd’Efule fur.rout leur écorce, on 
la fait macerer dans le vinaigre pendant 
vinet quatre-heures;on la donne enfuite 
depuisun fcrupule jufqu'aunedragmeen 
fubftance, & au double en infufon ; on 
s’en fert avec fuccés dans l'Hydropifie,la 
_jaunifle les obftru@ions des vifceres: les 
fiévres opiniatres,&les maladie rebelles. 
On prépare l'extrait des racines d'Efule 
avec du vin blanc ou l'efprit-de-vin, en y 


ajoitant 


PURGATIVES. 2E 
ajoütant quelques gouttes d’efprit de fou- 
fre ou d’huile d’anis ; la dofe en eft d’un 
{crupule. On tire auffi l’extrait des feuil- 
les dans le vinaigre , dans la folution de 
crême de Tartre , où dans les fucs de 
Coing , d'Ofeille , de Limons , eu autres 
acides ; elles agiffent avec moins de vio- 
lence que la racine. Le fuc laiteux de tou- 
te la plante mis en disefiion avec le fel de 
Tartre , & puis épaiffi, fournit une matie- 
re qui vaut bien laScammonée de Smirne, 
laquelle eft fouvent alrérée par des fucs 
de plantes acres mal préparés. Les femen- 
ces d'Efule , fur-tout celles de l'Epurge, 
font d’un ufige familier dans la campa- 
gne ; les Payfans en prennent dix ou 
douze, C’eft un violent puroatif, s’il n’eft 
corrigé par la cotion avec le fel d’abfn- 
the ou quelqu’autre fel fixe. 

La femence de la troiféme efpece de 
Titimale, eft capab'e d’irriter les inteftins, 
& d’y caufer quelque ulcere, fi on ne la 
corrige avec le fel & le vinaigre , au rap 
port de Camerarius ,ainfi c’eft unremede 
dangéreux. Sa racine eft d’un ufage plus 
innocent, quoiqu'elle foit émétique & 
purgative comme celle d’Efule. 

On diftribuëe à Paris depuis quelque 
tems un Remede qu’on prétend fpécifique 
pour les fiévres, & que l’on a nommé par 
excellence la poudre febrifuge. Celui qui 

Tome 1, B 


26 P. L'ASN DES 

la fait diftribuer , en fait un grand fecret 
& la vend tres-cher : ce n’eft néanmoins 
autre chofe que la racine de certe plante 
mife en poudre, & donnée dans un boüil- 
lon trois jours de fuite. La dofe eft d’un 
demi-gros a un gros, pour chaque prife, 
fuivant la force ou la foibleffe du malade. 
Ce remede purge avec violence par haut 
& par bas ; ainfi il n'eft pas furprenant 
qu’il guérifle la fievre:il ne convient pas 
aux fernmes grofles , & encore moins aux 
perfonnes dont la complexion eft tendre 
& délicate, 

L2 racine d'Efule a donné le nom aux 
pilules de Efula de Fernel, dont la dofe 
eft d’un demi gros. Cette racine entre auffi 
dans la compofition de la Bénédiéte laxa- 
tive, dans celle de l’Extrait Catholique & 


Colagogue de Rolfinfus , & de l'Hydra- | 


gogue merveilleux de du Renou. 


UNE 


f. ORNE 


Agaricus five fungus Laricis C. B, 375: 
ÆAgaricum I. B. Tom. I. Part 1. pag. 2168. 
Raï Hifi, 107. Agaricus Dod. 486. 


Agaric eft une forte de Champignon 
ou d’excroiffance,qui naît fur le tronc 
du Meleze, On l'employe en infufion 


VE. a) ie LS UT | 


E 


on. "AE Thil PL 


POUROATIVÉES | à 
dans l’eau, depuis deux dragmes jufqu’à 
demi-once, & en fubftance depuis un 
gros jufqu’a deux : comme c’eft un pur- 
gatif très-acre, on le corrige avec le Gin- 
gembre , la Canelle, ou quelque autre 
drogue aromatique , ou bien avec quel- 
que fel fixe. On ordonne plus ordinaire. 
ment les Trochifques, qu’on prépare avec 
l'Agaric & le Gingembre : leur dofe eft 
depuis demi-gros jufqu’a un dans les ma- 
ladies rébelles , & dans les obftructions 
des vifceres : l’Agaric convient affez aux 
perfonnes fujertes aux Catharres 8: aux 
Fluxions dans la tête.Il eft propre a diflou- 
dre les humeurs épaiflies & arrêtées dans 
les landes & dans les articles ; aufli l'em- 
ploye-t-on avec fuccès dans les maladies 
du Foye, de la Ratte, du Mezentere, dans 
la Faunifle , les Vents, l’Afthme humide, 
la Goutte fciatique , le Rhumatifme, la 
Retention d'urine caufée par des glaires, 
& dans la fuppreffion des regles. Quel- 
ques-uns le confeillent dans l'Epilepfie. 

L'Agaric eft dangereux aux femmes 
groffés &c à ceux qui font fujets aux Hé 
morragies. On tire de FA garic un extrait 
qu'on donne à un fcrupule , & une réfine 
qui le prend jufqu’a quinze srsins, 1! en 
£re dans plufieurs compofitions purgati- 
ves , entr'autres dans la confetion Æa- 
mec, l'Hierapicra , l'Hicradiagolocinthidos , 


TT *: 


Di] 


28 DA ATINUIPESS 
Extrait Panchimagogue de Crollius & 
d'Arthman , dans les Pilules Cacheéti- 
ques de Charas, &c. 


XVIII, 


C ONcOMBRE fauvage. 

Cucumis fyluefiris Afininus diilus C. B. 
314. 1. B. Tom. II. pag. 248. Cucumis 
agreftis five Afininns. Park. Cucuiner elateri 
fylveftris Adu. Lob.ic. 646. | 


() N employe ordinairement le fruit, 
dont on tire le fuc, lequel épaifli 
par l’évaporation , eft lElaterium dont 
nos anciens fe fervoienit fi familierement ; 
on fubftitue les feüilles de cette plante à 
{on fruit, pour cetre préparation. C’elt # 
un violent purgatif, qu'on n'ordonre pré- ! 
fentement que dans les vie Iles maladies, 
lorfqu’il y a des obitructions invécérées à 
emporter , ou des matieres vermineules à 4 
détruire ; la dofe en eft de douze à quinze 4 
grains. Le Miel ou le Concombre fauvage 
boüilli, {fe donne à une once ou deux au 
plus en lavement; il eft excellent pour 
les perfonnes fujettes aux vapeurs, &1 
celles qui ne font pas réglées. La poudre 
de la racine du Concombre fauvage s’or 
donne jufqu’a demi-dragme au plus, & 
où prelcrit l’extrait de touie la plante à 
la même dofe, 


Er 7 


PURGATIVES. 29 
L'Elaterium entre dans l'extrait Pan- 
chimagooue de Crollius , dans lOnguent 
Agrippa de Nicolas de Salerne , dans 
l'Onguent Aregon du même Auteur, dans 
celui de Arthanita de Mefue , & dans le 
Diabotanum. 


ES 


XIX. 


RaATioLE, Herbea pauvre hom- 
me. 
-  Gratiola centauroides C. B. 279. Gratio- 
 LaI. B. Tom. III. pag. 434. Dod. 362. Di- 
gitalis minima, Gratiola diéla Mor. Hifi. 
Oxon. Part. II. par. 479. 1aff. 165. Gratie 
Dei, cujus femen Gelbenech , Papaver fpu- 
meum forte Ang. Limnefinm, five Centau- 
rordes Cord. 


-Es feüilles de cette plante purgent 
avec violence par haut & par bas ; on 

en donne demi-poignée au plus fur un 
demi-feptier d’eau en infufion ; c’eft un 
remede familier aux pauvres , & c’eft d’où 
cette Plante a tiré fon nom : mais ce pur- 
gatif ne convient qu'a des corps robuites. 
J'ai vû des perfonnes délicates fouffrir des 
tranchées & des fuperpurgations dange- 
reufes, pour en avoir ufé inconfideré- 
ment. On court moins de rifque a s’en fer- 
vir en lavement , une poignée dans cho. 

Biij 


PLANTES | 

d'éau ou de lait. La poudre des feüil- 
i-dragme!, infulée avec un peu 
, l'extrait tire avéc le Vinblanc 


6 Se, me © VU 
A Ne VE PR SE! 
) ()o- @ 
Hé = fs 
CE 
VAE 
[4 rs 
D Î 
= 
L 
»] 
] 
@ 


 fievres opiniâtres , dans les 
ongues maladies , pour les vers, les 
bfructions & les Rhumatifmes 


{ 
parer 
ARE 
" [#2] 
4 " 


X X4« 


€” ÂAzaARET , Oreille d'Homme , Oreil. 
_J lee, Rondelle, Girard Rouffin , 
ge. 

* 9 » 
Ajarum C. B.197. 1. B.' Tom. IIL. pag. 
545. Dod 3.8. Afarum Baccaris , five Bac- 

5 Lob. ic. Go1. Nardus ruflice 


N employe ordinairement fa racine 

en infufñon dans le Vin blanc, de- 
puis deux dragmes jufqu’a demi - once 
dans un demi-feptier ; on s’en fert de mê. 
me en poudre depuis un demi-gros juf_ 
qu'a un gros. C’eft un émérique affez puif- 
fant , qui a perdu beaucoup de fon crédit 
depuis l’ufage du Tartre émétique. On 
employe affez communément cette racine 
en infuñon dans l’eau, elle n’eft alors 
qu'apéritive, & pouffe abondamment par 
les urines , fans purger. Ox prétend que. 


PURGATIVES. 32 
Vanhelmont eft le premier qui ait fait cet. 
te obfervation.S ept ou huit feüilles de 
cette plante, infufces comme la racine, 
font le même effet. Wedelius remarque 
que les feüilles font un violent purgatif , 
& que la racine eft à préférer. Quelques 
Auteurs eftiment l4/4rum comme un fpé- 
cifique pour les fievres longues & rébel- 
les , lefqueiles font ordinairement caufées 
par des obftructions invétérées dans les 
vifceres. On employe cette racine avec 
fuccès dans l'Hydropilie , la Jauniffe & la 
Goutte fciatique. La racine en poudre eft 
ua excellent remede pour le farcin des 
chevaux ; on leur en donne depuis demi- 
once jufqu’a une once en poudre, mêlée 
avec du fon moüille. L'Extrait d’Afarum 
fait avec lEfprit-de-vin, fe donne à demi- 
gros. Cette plante a donné le nom à PE- 
- lectuaire Diafarum de Fernel, dont elle eft 
la bafe , & qu’on ordonne à demi-once ; 
_ elle entre aufli dans le Syrop Hydragogue 
de Charas. 

X XI. 


P A 1N de Pourceau. 

Cyclamen orbiculato folie | inferne purpu- 
rafcente C. B. 308. Cyclaminus orbicularis , 
folio rotundiore vulgatior I. B. Tom. III. pas. 
51. Panis porcinus © Arthamta , Rapum 
terre Lob. ic. 604. 

B ii; 


37 PLANTES 


L À racine de cette plante s’employe 
plutôt extérieurement qu’intérieure- 
ment ; fon fuc , qui eft extrémement acre, 
entre dans la compofition de l'Onguent 
de Arthanita auquel il donne le nom : cet 
Onguent purge par bas , lorfqwon en 
frotte le bas-ventre , & fait vomir lorf_ 
qu’on en frotte l’eflomac. Les Purgatifs 
les plus violens entrent dans cer On- 
guent ;ileft très-réfolutif, & propre pour 
les tumeurs fchirreufes de la Rare & du 
Mazentere , lorfqu'il eft appliqué fur ces 
parties : il cuë les vers, & convientaux 
Hydropiques. 

La racine de Cyclimen étant fraîche, 
eft utile pour fondre les rumeurs {crofu- 
leufes. Quelques-uns pour la rendre plus 
pénétrante faupoudrent cette racine de 
Sel Armoniac, après l'avoir écrafée , & 
Pappliquent enfuite fur les Ecroüelles & 
fur les autres rumeurs fchirreufes ou plä- 
treufes. 

X XII. 


HT HPOSASS 


1. Helleborus niger flore roféo C. B. 186. 
Helleborus niger legitimus Cluf. Hiff. 274. 
Vératrum nigrum 1. Dod. 85. Hélleborus 
niger flore albo , interdum etiam valdè ru 


Lente I, B. Tom. LIL. pag. 635. 


PU RGATIVES. 23 

2. Helleborus niger vulgaris flore viridi €. 
B. 185. Helleborus niger vulgaris flore viri- 
di, vel Herbaceo, radice diuturna I. B. 
Tom. LIL. pag. 636. Vératrum nigrum 2. 
Dod, 385. 

3. Helleborus niger frtidus C. B. 185. 
Helieborus niser | [ylueflris, adulterinus , 
etiam beme virens I. B. Tom. 1 II. App. 
880. Veratrum nigrum 3. Dod. 386. Pié de 
Griffon. 


O N employe indifféremment les raci- 
nes des deux, premieres efpeces , 
pour faire PExtrait d'Ellebore , qu'on or- 
donne depuis un fcrupule jufqu'a un de- 
mi-cros dans les affections foporeufes, 
Fépilepfe, la manie, la fievre quarte & les 
autres maladies rebelles. L’ufage de l'El- 
lebore en fubftance ou en infufñon eft très. 
délicat ; il porte à la cête, caufe quelque. 
fois des convullions & desirritations dans 
les parties nerveufes. Les racines d’Elle- 
bore en poudre , fe donnent depuis quin- 
ze grains jufqu'à un fcrupule, & en dé- 
coétion depuis une Dragme jufqu’à deux ; 
fon extrais préparé avec l’eau de pluie & 
Ja crême de Tartre ,ou avec l'Efprit-de- 
vin, eft moins dangereux dans fon opé- 

| ration. 
Parkinfon prétend que la meilleure 
préparation de l’Ellebore eft fon infufon 

B y 


‘434 PLANTES 

dans le fuc de Coing ; ou fa coétion dans 
un Coing creufé exprés & cuit au four , 
comme on fait la Scammonée : ainfi le fuc 
ou le Syrop de Coins , eft un remede fa- 
Jutaire pour guérir les maux caufez par 
lEllebore. 

La décottion de la racine d’Ellebore 
noir , faite dans la leflive , nettoye la ver- 
mine des enfans ; on leur en lave la cête, 
après lavoir mife en poudre &: mêlée: 
avec du fain-doux en maniere d'Onguent; : 
elle eft utile pour la gale, les dartres & 
les maladies de la peau. Les plus violen-. 
tes fluxions des veux, cedent quelquefois. 
à la diverfion de la férofiré qui fe fait au 
bout du lobe de Oreille percée,& lardée: 
enfuite d’un brin dé racine d’Ellebore 
noir ou blanc ; d’autres y employent la: 
racine de Pié de Griffon, c’eft notre troi- 
fiéme efpece d’Ellebore , qui n'eft pas. 
moins cauflique que les autres. 

L’Ellebore noir entre dans lPExtrait 
Catholique de Sennert ,. dans lExtrait: 
Panchimiagogue de Crollius & d’Arth- 
man, dans l’Extrait Catholique & Cola- : 
gogue de Rolfinfius,, dans les Pilules 
Tartarées de Quercetan , & dans le Dia 
balfemer ou Electuaire de Séné.. 


PURCATIVES) à 
ARRETE 
Hi lc 


1. Hell:borus albus flore atro rubente C. 
B. 186. Veratrum flore atro-rubente | Init. 
273. Hellsborus albus I. B. Tom. III. pag. 

53. Elelleborum album five Veratrum Dod. 
383. Hellborus albus Math. Luz. 1632. 

2. Helleboïrus albus flore fabviridi C. B. 
186. Veratrum flore fubviridi Injt. 273. 

N fe fert ésalement des racines de 

ces deux efpeces , & on les prépare 
comme celles de l’Ellebore noïr;maiscom- 
me elles font plus acres & plus violen- 
tes dans leurs opérations, on les employe 
plus communément pour purger les che- 
vaux, que pour purger les hommes ; on 
en trouve cependant dans les Auteurs 
quelques préparations affez utiles. Au 
rapport de T ragus, l'Ellebore blanc infufé: 
vingt-quatre heures dans le Vin ,.ou dans 
lOxymel , & féche enfuite, puis donné à 
demi-dragme dans un verre de Vinbianc, 
peut être utile aux Maniaques & à ceux 
qui font fujers aux vapeurs Hypocondria-- 
ques. Gefner pretend que l'Ellebore blanc, 
macéré dans le vinaigre , & cuit dans le 
miel en confftence de Syrop, eft utile 
dans l’'Afthme humide , la difhculté de 

; Bvi 


36 PLANTES 
re{pirer l'Epilepfe, & la maladie où la 
pituite domine. 

L'ufage ordinaire de l'Ellebore blanc ; 
cit de le mêler avec les poudres fternuta- 
toires , pour en augmenter la violence & 
les rendre plus capables d’irriter les fibres 
nerveufes du nez. On lemployeen poudre 
par le nez , avec fuccès dans l'A poplexie, 
la Léthargie , & les autres affections {o- 
poreulfes. 

XXI V. 


do 


1. Lanreola femper virens flore viridi, qui 
bufdam Lanreola mas C. B.461. I. B.Tom. 
I. par. 564. Daphnoides five Lanreola adu. 
Lob. 156. Eugd. 111. Thymelea lanri folie 
femper virens [en Laureola mas Inffit. $95. 

2. Laureola folio decidus flore purpureo of- 
ficinis Laureola fœmina C. B. 462. Lanrecla 
folio deciduo five Mezereon Germanicum 1. 
B. Tom. I. par. 566. Chameles Germanica 
Dod. 364. Chamadaphne five Pufilla, laurus 
An. Lob.ic. 367. Thymelea Laurifolio de- 
ciduo five Laureola femina Infhit. sos. Pi- 
per montanum Gefn. Merereon officin. Bois 
Gentit. 


Es feüilles & les bayes de ces deux 
us efpeces purgent avec une force éga- 
le, & les Payfans s’en fervent familiere. 


PURGATIVES. 37 
ment:la dofe en eft d’un gros en fubftance, 
& en infufion au double. Comme ce pur- 
gatifeft violent. il faut le corriger.avec la 
crème de Tartre , ou quelque Sel fixe & 
lixiviel. On peut le mettre en macération 
dans le vinaigre , ou dans quelque autre 
acide , pendant vingt-quatre heures. On 
l’ordonne dans lPHydropifñe , le Rhuma- 
tifme , les vapeurs Hiftériques , & la fié- 
vre quarte. L’écorce de ces arbriffeaux 
s’employe de la mème manierc. 


X X V. 


D OU T'LME LEE, 


Thyrmelea folis lini C. B. 463. Thymelez 
Monfpeliaca I. B. Tom. I. pag. so1. Thy- 
melea grana gniaii Adu. Lob. ic. 3691. Cha- 
melea tenuifolia © nigra Serapioni. 


L Es feüilles & les fruits de cette plante 
| font fi acres , qu’on ne s’en fert plus 
comme on faifoit autrefois ; {es fruits ou 
bayes font appellées C'occa gridia ou Gra- 
na gnidia. X faut les laifler macérer long- 
tems dans le vinaigre , avant de s’en fer. 
vir ; fans cette précaution leur ufage eft 
pernicieux. La racine nous eft apportée 
féche du Languedoc : on Femploye com- 
me un vélicatoire , pour attirer les férofi- 
tes dans Les migraines & dans les fluxions 


38 PLANTES 

violentes ; après avoir percé Poreille, off 
y pañle un petit morcean de cette raci- 
ne , de la mème maniere qu'avec la raci- 
ne de l’Ellebore. Ces fortes de Cauftiques 
font de mauvais remedes , & augmentent 
fouyent l'inflammation. à 


KXNE 
a 


Convoluulns major albus C.B. 1294 Con 
volvulus major I. B. Tom. IL. 154. Smilax 
levis major Dod. 392. Volubilis major Trag. 
805. Tab. ic. 875. Helxine Cifflampelos 
Cord, 


{ l Ette plante n’eft pas d’un ufage fas 


milier ; j'ai crû cependant devoir en 


faire mention dans cette Clafle ; parce 
que fon fuc laireux fournit une réfine qui 
approche des vertus de la Scammonée;on 
pourroit la donner commeelle, pour pur- 
ger les iérofités , maïs à une dofe plus 


2 


forte, c’eft-à-dire ,. depuis vingt grains: 


: 27 D 0 
jufqu’a trente. D'ailleurs ,le Lizeron eft 


réfolutif& anodin : on lapplique en Ca-- 


taplafme , après une lésere coction | & 
quelques Auteurs le confeilleit pour 


les Tumeurs menacées d’infammation. 
Voyez ci-après dans la Clafle des Plantes. 


réfoluvives, N°..xvin.. 


PURGATIVES 35 
PLANTES ETRANGERES 


Cou 


Cala fiflula Alexandrina C. B. 403: 
Caflia purgatrix I.B . Tom. I. pag. 416. 
Caflia rigra Dod. 787. Caffia folutiva vul- 
garis Park, Quanhayohuarli ü fivè Calfia fi[- 
tule Hern. 87. 


XXVITI. 


Et Arbre croit dans le Levant, en 
Egypte, & fur-tout près du Caire, 

c'eit pour cela qu’on l’ordonne quelque- 
fois fous le nom de Afedulla e Ægypriaca. 
Depuis vingt-ans la Caffe de Levant eft 
rare en France : celle qui nous vient des 
Tfles de l’ Amérique & de la Nouvelle Ef_ 
pagne y eft plus commune, & n’eft que- 
res moins bonne; fur-tout lorfqu'elle eft 
nouvelle & pefante; car la vieille, celle 
qui eft lesere , feche ou moïfie , ne vaut 
rien. Les bâtons de Cafe, ou fes fruits, 
s’ordonnent jufqu’a demi -livre :on les 
concafle & on les fait boüillir légerement 
dans chopine d’eau ou de petit lait, qu’on 
donne aux malades par verrées : lorfqu’on 
y ajoûté d’autres Purgatifs, on en dimi- 
nu£ la dofe, La Cafle mondceeft la pulpe 
ou moclle virée des bâtons ou goufles, 


4° PLANTES 

& pañlée par le tamis ; elle s’aigrit alors 
aifément ,caufe des tranchées , & porte à 
la tête ; elle agit plus doucement & plus 
fürement , lorfqu’elle et employéeen bä- 
tons concaflez , & boïillie, comme nous 
venons de dire. La dofe ordinaire de la 
Cafe mondée eft d’une once ou de dix 
gros ; il y a peu de puroaatifs plus doux, 
c'eft pour cela qu’on l’ordonne avec fuc- 
ces dans lesfiévres ardentes , les maladies 
des reins & de la veflie , lors même qu’il 
y a des difpofit ons inflammatoires dans 
le bas-ventre, & qu'il eft néceflaire de 
purger. On lordonne quelquefois en bol 
a demi-cnce ou fix gros pour lâcher le 
ventre, La moclle de la Cafe donne fon 
nom à l’Eleétuaire de la Cafe ; elle entre 
dans le Lénitif fin, le Diaprun , la Con- 
fetion Hamec , & dans l'EleŒuaire de 
Pfyllio. 


XX VII. 


Ï AMARINS. 


Silqua Arabica que Tamarindus C. B. 
ac3. Tamarind I. B. Tom. I. pag. 422. Raut 
Hif. 1748. Tamarindus Derelfide appellata 
Alp. <Ægypt. 37. Tamar. fiv: Dailylus In. 
dorum & Palmula quorumdar. Balam pui. 
LE, feu Maderam pulli Hort. Mal, jutay 
five Tamarinans Pif. 157, 


PUREMTIVES. 


F ‘Arbre fur lequel naïfent les Tama- 
rins, croit en Arabie, dans les In- 
des Orientales & Occidentales , & dans 
cette partie de l'Afrique , appellée Séné- 
gal. Ce fruit eft en ufage dans la Médeci- 
ne; on nous l’apporte mondé , & féparé 
de fa souffle; c’eftune efpece de moëlle un 
peu folide | mélée avec les femences ou 
noïaux. On doit choifir la plus récente: 
pour être bonne, elle doit avoir une fa- 
veur vineufe & aigrette. Ce purgatif eft 
tres-doux , il corrige même par fon aci- 
de Pacreté des autres, aufquels ileftajou- 
té; on l’ordonne dans les mêmes mala- 
dies , & de la même man'ere que la Caf_ 
{e. Les Tamarins entrent dans les mêmes 
Eléduaires purgatifs que la Cafe, ils 
donnent le nom à l'Electuaire de Tama- 
rins d'Horftius ; ils entrent aufli dans l’E- 
lectuaire Hydragogue de François Syl- 
vius, dunt la dofe eit de demi-once. 


us 


1. Senna Alexandrina five foliis acutis 
C. B. 397. Senna I. B. Tom. I. pag, 377. 
Senna Ortentalis Tab. ic. 17. Abalzemer 
Perfar. Mef. Séné de Seyde ou de la Palte, 

2, Senna lialica frve foliis obtnfis C. 2. 


X XIX, 


47 PLANTES 

397. Senna Florentina five foliis per extre= 
mum latis panè cordatis I. B. Tom. I. pag. 
377. Senna Italica Tab. ic. $18.Séné d’Ira- 
lie ou de Tripoli. 

5. Senna Manritanorum Ruel. 194. Senna 
Plveffris quibuflam male Gefn. Hort. Colutea 
veficaria C, B. 296.1. B.Tom. I. 38e. Dod. 
784. Bagnaudier ou faux Sené, 


E Sénceft le purgatif le plus en ufa-4 


ge, & un des plus fürs dans fon ope- 
ration. La premiere efpece eft la plus re- 


cherchée. La feconde fuir de près , & la 
troifiéme doit être rejettée, n'ayant pas à # 


beaucoup près la même vertu. On or- 
donne fouvent les deux dernieres elpeces 


{ous le noin de feüilles d'Orient : on fe 
2 


fert quelquefois de leurs fruits ou gouf- 
fes , fous le nom de Follicules ; les uns & 
les autres s’employent en infuñon & en 


décoction depuis un gros jufqu'a deux 


dans demi-feptier d’eau, fouvent au dou- # 
ble & au triple, lorfqu'on en veut faire # 


plufieurs prifes , en maniere de tifane la- 


xative. On ajoûte ordinairement au Séné, : 
ou quelque Semence aromatique , com- | 


me l’Anis ou la Canelle , ou quelque Sel 
fixe, comme le Sel d’Abfnthe , le Sel vé- 


FR 


\ 
È 


gctal, foit pour adoucir fon acrete, foit … 


pour faciliter fon action, On en corrige 


auf la faveur défagréable par les fucs aci- | 


| 
k 
L 


RP 0 


PURGATIVES. 43 
des de citron, de verjus ou autres. On le 
prend en poudre, depuis un fcrupule, juf- 
qu'a demi-sros dans des bols ou opiates , 
mais rarement , a caufe de fon volume. 
Enfin on en fait un Extrait qu’on ordonne 
depuis un {crupule jufqu’a une dragme. 

Le Séné purge affez bien toutes fortes 
Vhumeurs : on ne doit pas l’ordonner dans 
es Hémorroïdes , les Hémorrhagies, les 
maladies de la poitrine, non-plus que 
dans les difpofitions inflammatoires. Il 
-ntre dans la plüpart des Eleuaires pur- 
patifs ,entr'autres dans le Lénitif, le Ca- 
holicon , la Confection Hamech , les Ta 
olettes de Citro, lEleétuaire de Tama- 
uns d'Horftius, lExtrait Panchimasooue 
de Crollius , la Poudre Artritique de Pa- 
racelfe , &c. El a donné Île nom à l’Elec_ 
uaire de Séné. Les Follicules s’'employent 
dans les Pilules Tartarces de Quercetan, 


74 ee 


Manna Schrod. Mel aërum , Ros cœleffis : 
Drofomel, Menfiracoft © Terniabin Arub. 
T'rungibin © Terenbigil. Serap. Avic. 


X X X, 


La Manne n’eft pas une rofée , comme 
Pont crû les Anciens, mais le fuc nourri- 
cier de certains Arbres , comme les Mo- 


44 PLANTES 

dernes l'ont découvert , & lont vérifié 
par des expériences inconteftables. Les 
Arbres qui fourniflent la Manne qui eff fi 
familiere , font les deux efpeces de Frêne 
fuivantes, 


1. Fraxiaus rotundiore folio C. B.416. I. 
B. Tom. I. pag. 177. Qrnus quorumdam. 

2. Fraxinus bumilior | five altera Theo- 
Phraffi, minore * tenuiore folio C. B. 416. 
Fraxions teaniori © minori folio I. B. Tom. 
TI. pag. 177. Oruus Lus. 83. 


À Manne vient d'Italie, & fur-tout 

de la Calabre & de Sicile : on entrou- 
ve de trois fortes chez les Droguiftes. La 
RUE eft la blanche, qui eft la plus 
elle , en bâtons longs comme le dois ; 
elle n’eft pas toûjours la meilleure , étant 
fouvent falfifiée & blanchie avec la chaux; 
ce qu'il eft aifé de reconnoître , car alors 
elle eft plus blanche, plus pefante & plus 
compacte que la Manne naturelle. La {e- 
conde eft la Manne grafle ou la commu- 
ne, qui eft jaunâtre & gluante, elle eft 
tirée par incifion de l'écorce & du tronc 
de P Arbre: elle s'appelle en Italie, 244#- 
aa forfata © Sforzatella fen Manna di cor- 
po : elle eft préférable à la précédente fe- 
lon quelques-uns , quoiqu'elle foit rem- 
plie de rerre & d'ordures qui la font mé- 


P U RGAT'I V ESS. 4$ 
prifer par les connoifleurs : mais la plus 
recherchée, eft la troifiéme efpece, qui 
coule naturellement ,& qui s'échappe des 
aiflelles des feüilles dans les chaleurs de 
l'Eté : elle s’épaiflit en petits grains d’un 
blinc qui devient jaune à mefure qu'ils fe 
_durciffent, cette efpece s'appelle A1err4 
À fronda. R 

Il y a une quatriéme efpece de Manne 
qui coule de FAtbre fuivant , & s'appelle 
Manne de Bryançon; elle n’a pas la vertu 
des précédentes. 

Larix folio decidno conifera I. B. Tom. 
I. pag. 265. Larix Dod. 868. C. B. 493. 
Meleze. | 

On recüeille auf dans le Printems, fur 
Jes feüilles du Sicomore, de l’'Erable & de 
quelques autres Arbres , un fuc qui s’é- 
pai{lit en forme de Manne fur leur fuper- 
ficie , mais qui n’eft pas d’ufage. 

La Manne s’ordonne depuis une once 
jufqu'a deux , & quelquefois trois, lorf- 
qu'on la donne feule. On la fait difloudre 
dans un boüiilon de veau , ou dans une 
infufion purgative; elle purge aflez dou- 
cement, & peut être employée dans les 
mêmes maladies que la Calle : elle pafe 
pour purger les férofités , & foulager la 
tête ; on l'employe en affez grande dofe 
dans l’Efquinancie , fi-tor que le malade 
peut avaler. 


46 PE AN TES 

Les perfonnes délicates & fenfuelles } 
ont introduit depuis peu l’ufage de la Man- 
ne dans le Café; ils la fubftituent au fu 
cre, & ils en font fondre une once o 
deux pour {e purger. Ce remede convient 
aux Dames qui ont le ventre parefleux , 
& à ceux quiont de la répugnance à pren 
dre une Medecine, & qui d’ailleurs n’haïf- 
fent pas le Cafe. 

La Manne entre dans lEletuaire Diai 
carthami & dans l’'Hydragogue merveil- 
Jeux de du Renou. 


À Los. 


1. Aloë vulgaris C. B. 286. Aloe I. B. 
Tom. IIL. pag. 696. Dod, 3 $9. Officinarum: 
Ploe Difcoriais Col, 40. Aloe vulgaris five 
fempervivum marinum Ger.Park.Caraguatæ 
Brafilienfibus Marcg. 38. Tertia Pif. 1932 
Aloe vera vulgaris Munt. 17. 

2. Aloë fuccotrira ançuffi-folia fpino/a flo- 
re purpureo Breyn. Prod.2. Aloe Indie Orien 
talis ferrata five fuccotrina vera floribus Phæœ- 
piceis H. Beaum. Aloe fuccotrina offic. Aloe 
Americana Anane folio Floribus fiave-r 
bentibus Pluk. Phitb. 

3. Aloë Caballina Officin. Aloe Guineenfis 
Caballina , vulgari fimilis , fed tota macula. 
ta Comm. Prel. Bot. 40. 


XXXI 


PURGATIVES. 47 
y eft un fuc épaiffi , dont on trou- 


ve trois fortes chez les Droguiftes ; 
que la plüpart des Auteurs croyent être 
tirées de la même plante par expreflion , 
Ou par incifion, lefquelles ne different 
que par le désré de pureté; ces Auteurs 
marquent la maniere de tirer ce fuc qu'il 
feroit trop long d'expliquer ici. 

La premiere efpece d’Aloë , eft appel- 
lée Aloë fuccotrin ; foit , comme l'avance 
Pomet dans fon Hiftoire des Drogues, 
parce que c’eft un fuc concret; foit ,com- 

ne il eft plus vrai-femblable, parce qu'il 
vient de l’Ifle de Soccotora fur la Mer 
Rouge, Cette efpece d’Aloë eft la plus pu- 
re & la plus en ufage; elle eit d’un jaune 
tirant {ur le rouge foncé, luifante , fria- 
ble en Hyver, qui s’amollit aifément en 
Eté , & dont l’odeur approche de celle de 
la Myrrhe. 

- La feconde efpece, eft l’Aloë Hépati- 
que , ainfi appellée, parce qu'elle eft de la 
couleur du Foye, d’un rouge plus obfcur 

ue la précédente, & d'une fubftance 
moïns pure ; on employe ces deux efpeces 
de la même maniere, & on s’en fert in- 
différemment pour en tirer l'Extrair. 

La troïfiéme efpece s'appelle Aloë Ca- 
ballin, parce qu'il neften ufage que pour 
Les Chevaux; il eft fi noir & f rempli d'or 


43 PLANTES 4 
dure, qu'on doit le rejetter comme Îe 
marc des autres ; aufli n'a-t-il pas grande. 
vertu. | | 
Quelques Auteurs modernes doutent ;, 
avec raïon, fi ces trois efpeces d’Aloë 
viennent de la même Plante, étant diffé-* 
rente par l'odeur & la qualite. C'eft pour 
cela que j'ai rapporté les différens noms 
des efpeces d’Aloë , dont ils foupçonnene 
que ces fucs épaiflis font tirés. Quoiqu'il! 
en foit, on nous les apporte de Perle, des 
Indes & des Ifles de l'Amérique. On 
n’employe que les deux premieres fortes, 
qu'on prépare avant de s’en fervir, par 
une lotion réitérée avec les fucs de Rofes 
ou de Vioiettes : on tire enfuire l’Extrait 
de certe mafle, après lavoir fait difloudre 
dans l'Efprit-de-vin , filtrer & évaporer. 
Cet Extrait ainfi préparé s’ordonne à i 
dofe de douze ou quinze grains au plus } 
en Opiate ouen Pilules , à caufe de fon 
infuportable amertume. L’Aloc convient 
aux Mélancoliques , aux perfonnes fujez 
tes aux vers , aux aigreurs d'eftomac, & 
à ceux qui font afflgés des maladies chroz 
niques & opiniâtres, caufces par des ob 
ftruétions dans les vifceres , pourvû qu'ils 
ne foient point fujets à aucun flux hémor 
rhoïdal , au crachement ou perte de fang: 
L’Aloc eft contraire aux Femmes encein2 
es,car il excite un trop grand mouvement 


PURGATIVES. 49 
dans le fang. L’aloë eft la bafe. de la 
plus grande partie des pilules purgatives. 
Les pilules angéliques ou de Francfort en 
font prefque entierement compolées , 
auff-bien que celles qu'on appelle les 
grains de vie, & qu’on avale avant le 
repas. L’aloë entre aufli dans l’Æieradia- 
colocyathidos , dans l'extrait catholique de 
Francfort & de Sennert , dans les pilules 
cachectiques de Charas, dans celles diam 
bra de la pharmacopée de Londres, dans 
Jes pettilentielles ou fetides , & dans les 
nue tartarces de fcroder. L’aloë donne 

e nom au Draloé ou Hiera picra de Ga- 
lien , & il entre dans Pélixir de propriété 
de Paracelfe, dans le baume du Comman- 
deur, & dans plufeurs autres compoli- 
tions vulnéraires & dérerlives, étant très. 
propre a rehfter à la pourriture, 


XXXIL 


OT EUR 


Rhabarbarum Officinarum C. B. 116.1. B. 
Tom. II. pag. 08. Rhabarbarum genuinum 
Ofécin. Park. Rhabarbarum lanuginofhi , 
{rue Lapathum chinenfe longifolium Munt. 196. 
Raï Hiftor. 1077. Rha five Rheum quorum. 
dain. 


Tome I. “ 


s® PLANTES 


À racine de cetre plante nous eft ap- 

portée de la Chine, où elle croît 
abondamment:il faut choifir la plus nou- 
velle , jaune au-dehors , au-dedans femée 
de veines rouges à peu-près comme ja 
Noix Mufcade. Elle doit être d’une odeur 
aromatique & affez agréable : lorfqu’elle 
eft infufée dans l’eau, elle lui communi- 
que aflez proprement une couleur fafra- 
née, Quand elle eft ainfi choifie, la meil- 
leure préparation eft de la prendre en 
fubftance ou en poudre dans quelques 
cuillerées de bouillon, on la mêcher fim- 
plement , fon amertume étant fupporta- 
ble. La dofe eft depuis quinze ou vinot 


grains jufqu’a demi-oros, maiseninfufion ! 
dans l’eau , on l’ordonne ordinairement à 4 


un gros. Les propriétés de la rhubarbe 


font en fi grand nombre , que Tilingius, 


Auteur célébre, en a compofé un Traités 


tout entier. Ses vertus les mieux autori- 
fées par l'expérience , font de purger avec 


RE 


douceur les humeurs bilieufes, de rétablir 


le reflort des fibres inreftinales , lorfqu’el- 
; q 


« 
a 


les ont été trop relâchées par des flux def 


ventre & des lienteries , de fortifier l'efto-l 
: 
N 
} 


mac, de faciliter la digeftion , de détruire 
les matieres vermineules, & de tuer les 


* vers aufquels les enfans font fujets ; c’efts 


pour cela qu'on leur donne avec fucces 


| 


PURGATIVES. ST 
pendant quelques jours pour boiflon ordi- 
paire une légere infufion d’un gros de rhu- 
barbe dans une pinte d’eau avec un peu de 

eohlle. L’infufon de deux gros de rhu- 
barbe coupée par morceaux ; & mife dans 
un linge, dans une livre d’eau de chico- 
rée fauvage, & prile enfuire à la dofe de 
quatre onces apres avoir prefle le noïec, 
eft un afflez bon remede pour les févres 
longues &: opiniätres; il faut en conti- 
nuer l’ufage pendant huit ou quinze jours, 
& laïiller feulement infufer la rhubarbe 
pendant la nuit. 

L'ufage de cette racine ne convient pas 
dans l’ardeur d'urine , ni dansles maladies 
où il y a difpoftion inflammatoire dans 
le bas-ventre. Il y a des Auteurs qui pré 
tendent que la rhubarbe rôtie eft plus 
aftringente que purgative , & qu'elle con- 
vient de cette maniere dans les cours de 
ventre, D’autres foûtiennent au contraire 
que certe méthode n’eft pas bonne, parce 
que le feu enlevant les parties volatiles de 
cetteracine, la rend plus âcre & plus ca_ 
pable de caufer des tranchées. L’expérien- 
ce nous apprend , que la rhubarbe réuffit 
dans les cours de ventre, quand elle eft 
bien choifie , fans qu’il foit néceflaire de 
la faire rotir, Cet ancien ufage n’eft mé. 
me prefque plus familier , & la maniere 
la plus ordinaire de l'employer, eft d’en 

C ij 


2 P LIANN 4Æ9 
catholicon double de rhubarbe , à une on-. 
ce , délayée dans un verre d’eau de plan- 
rain. Elle réuflit mieux, qaand on la dé. 
laye dans Pinfulion d'un gros de myrabo- 
jans citrains. 

On prépare des pilules de rhubarbe, 
dont la dofe eft depuis demi-gros jufqu’à 
un gros. Son extrait fait avec l’eau de 
piuye , fe donne à demi-oros , aufli-bien 
que les rrochifques de rhubarbe de du 
Renou. Cette racine entre dans le catho- 
licon fimple & dans le double, dans la 
Confection Hamech , dans l’éle&tuaire de 
Pfyllio , dans l'extrait benit de Scroder, 
dans extrait panchimagooue de Croilius 
& d’Arthman, dans l’extrait catholique 
de Sennert, dans les pilules panchimago. 
gues de Quercetan , le firop magiftral , 
XC. 

XX XiE LT: 


HApPronTic,ou Rhubarbe des 
Moines. 

Khabarbarum fortè Diofcoridis © antiquo= 
um Inff. 89. Khaponticum Alp. Exot. 157. 
Raï Hifi. 170. Rhaverum antiquorum Ger. 
Rhabarbarum rotnndifolium verum Muni. 
192. Hippolupathum maximum rotundifolinm 
exoticum , five Rhaponticum Tracicum , [ed 
verins Rhabarbarum vermm lark. 


PROC LTIMES 


NN éleve aifément dans nos jardins 

cette plante, quoiqu'étrangere , & 
elle y eft comme naturalifée. On fubititre 
fa racine à celle de la thubarbe de la Chi- 
ne , en l’ordonant à double dofe, & dé- 
puis une dragme jufqu’à deux & trois en 
fubftance ; mais plus commodément en 
infufion à demi-once. Elle eit très-utile 
dans les cours de ventre, où elle m'a fou- 
vent mieux réufli que la rhubarbe. J'ot- 
donn= la tifane faite avec une once de 
Rhapontic coupé par petits morceaux, 
fur trois chopines d’eau , réduites à cinq 
demi-feptiers , y ajoûtant un peu de re 
gliffe. Les Payfans des Alpes & des Mon- 
tasnes d'Auvervne , fe fervent avec fuc- 
cès dans leurs cours de ventre de la raci- 
ne de la plante fuivante, qu’ils employent 
comme Ja précédente. | 

Kepathum majus | five Rharbarum 102 
nachorum 1. B. Tom. IT. pas. 585. Lapathurm 
horten(e latifolium €. B. 115. Hippolapathum 
fativum Ger: Raï Hiff. 171. Hippolapa- 
thum , five Rhabarbarum Monachorum Do. 
648. 

Je n'ai pas reconnu que la racine de cet. 
te efpéce , fût aufi efficace que celle du 
rhapontic. Cependant quelques Auteurs 
la fub'tituent au rhapontic dans la théria- 
que d’Andromaque , dans la poudre D;4. 

C ii 


4 P EIAN EUR 
pralli de Nicolas, dans celle des trois San- 
taux du même, dans les trochifques de : 
Laque , dans le Diacurcuma de Mefuc , &z 
dans le lAurea Alexandrina. 

Cette racine a les mêmes vertus, que 
celle de la parience fauvage ; elle eft apé- 
ritive & ftomacale. 


XX XIV. 


Lt een 


Ï L y a cinq fortes de myrabolans; fca_ 
À voir , les citrins, les chebules, les bel_ 
lirics , les embliques & les indiens. Ce 
font des fruits fees qu'on nous apporte des 
Indes , où ils naïflent, fur-tout auprès de 
Goa, au Royaume de Bengala & d: Ma. 
labar, Onemploye le plus ordinairement 
es citrins : on les concaîle & on les fait « 
infufer ou bouillir légerement depuis deux M 
gros jufqu'à demi-once dans fix onces de 
liqueur ; en fubftance & en poudre, on 
les donne jufqu'à un gros. On les em- 
ploye ordinairement dans le cours de 
ventre, la dyffenterie , lorfqu'il eft né- 
ceffaire de raffermir l’eftomac. 1Îs entrent 
dans la confection hamech, dans les pi- 
Jules tartarées de Quercetan, dans celles 
d'Efule de Fernel, dans le firop magiftral 
& dans celui de Fumeterre. 


PURGATIVES. ss. 

1. Myrabolani teretes citrini bilem purgan- 
tes CB. 445. Myrabalan: aitrinæ 1. B. Tom. 
L. par. 105. Afyrobalanifera [orbi foliis Jonff. 
ÆAzafar Arab. 

2. Myrobalani maximi angulofi pituitam 
purgantes C, B. 435. Afyrobalani Chebule 
citrinis fimiles nisricantes V, B, Tom. 1. par. 
20;. Quebolia © Quebulsi Arab. Myroba- 
lanifera Perfice folio Jonft. 

3. Myrobalani rotunde Bellirice C. B. 
445. Myrobalani Belliricæ rotundiores 1. B. 
Tom. 1. pag. 106. Myrobalanus laurifclio 
fnbcinericeo Jonft. Bellegn | Belleregi, Bellileg. 
Arab, 

4. Myrobalan: Emblice C, B. 445. My- 
robalam Emblice in fegmentis nuclenm haben. 
tes , angulofe 1. B. Tom, 1. pag. 206. Myra- 
bolani fera foliis minutim incifis Jonft. Embel. 
g!, Ambegi Ara. | 

s. Myrobalani nigre otlangulares C, B. 
445. AAyrobalani Inde nigre fine nucleis X. B. 
Tom. 1. pag. 104. Myrobalani fera filicis 
 folio, Junit. Afnar. Arab. 


XXXV. 


ne T'es 


Scammonia Syriaca ©. B. 194. Scammonis 
Syriasa flore majore convolvuli I. B. Tom. 1I. 
pag. 163. Convolvulus Syriacus © Scam- 
mona Syriaca Mor. Hit. Oxon. Part. 


C üi 


56 PLANTES 
2. pag. 12.Scammoninm S yriacum" Antioche- 
num Lob. ic. 620. 


JL A fcamonée eft un fuc réfineux , qui 
fe tire par incifion de la racine de la 
plante ci-deflus : il eft rare de la trouver à 
préfent bien pure & fans mélange des 
fucs périploca , de titimale, ou d'autres 
plantes laiteufes & corrofives ; c’eft pour 
cela qu'on la prépare, foit à la vapeur du 
foufre, foit avec les fucs de limon, de 
coing , ou de réglifle. Lorfqu’elle eft pré- 
parée elle s’appelle diagrede , dont la do- 
fe eft depuis fix grains jufqu'à douze où 
quinze. La fcamonée qui eft pure, d’un 
gris cendre, luifante & réfineule, laquelle 
fe met en poudre blanchitre en la pref- 
fant dans les doigts, n’a befoin d’aucune 
préparation , & vaut bien le diagrede ; 
c'eft la véritable fcamonée d'Alep , qu’on 
trouve avec peine chez les Droguiftes : 
Celle qu’ils débirent ordinairement, eft 
Ja fcamonée de Smirne , laquelle eft noi- 
râtre & altérce par d’autres matieres, & 
qui par conféquent a beloin de prépara- 
tion. 

On ordonne la fcamonée en bol, en 
opiate , ou en pilules, & rarement en li- 
queur , parce qu’elle ne fe diflout pas , à 
moins que ce ne foit par l'addition d'un 
acide , comme le jus de citron , le verjus, 


PURGATIVES. 7 
&c. On la corrige avec les fels fixes com- 
me la plûpart des autres purgatifs trop 
âcres , ou bien avec parties égales de mer- 
cure doux : ce fondant empèche que cette 
#éfine ne s'attache à la furface interne de 
l’eftomac & des inteftins , où elle pour- 
roit caufer des tranchées douloureufes, 
fans cette précaution. On tire l'extrait, 
ou la réfine& le magiftere de la fcamo- 
née avec l’efprit de-via, dont la dofe et 
de fix à dix grains. Le firop de fcamonée, 
dont quelques Charlatans font an grand 
fecret , fous le nom de firop purgatif , 
ou firop pour la bile, fe fait avec l’eau- 
de-vis ,le fucre & la fcamonée en pou- 
dre; on y met le feu, on remue la ma- 
tiere jufqu’a ce que la âme s’éteione , on 
garde enfuite cette liqueur dans une bou- 
teille , & on en prend une ou deux cuil- 
Icrées délayées dans un verre d’eau : c’eft 
un aflez bon purgatif. 

La fcamoncée fert d’aiguillon à la plus 
grande partie des clectuaires purgatifs,en- 
tr'autres au diaprun compofé , au diaphe- 
nit , à la benedicte laxative , a l'életuaire 
de pfyllio, à l'élettuaire diacarthami, à ce- 
Jui de citro, & à celui du fuc de refes , ou 
de violettes. Elle entre dans la confection 
Hamech, & dans l'extrait cacholique d= 
Sennert.Prefque toutesles pilulescélébres 
tirent leur vertu de la fcamonée., comme 
Cv 


5 LPPAANTES 
les pilules cochées majeures & mineures. 
| LU , 
les pilules mercurielles, les pilules des: 
deux de la pharmacopée de Londres, les 
pilules panchimagosues de Zuvelfer, les. 
pilules hydropiques de Bontius , la pou- 
dre atritique de Paracelfe, &c. 


XX XNE. 


Scammonis Monjpeliaca foliis rotundio- 
ribus C. B. 294. Scammonia Monfpeliica: 
flore parvo I. B. Tom. 11. pag. 136. Periplo_ 

ca Monfpeliaca folis rotundioribus Inff. 9 3; 


N faic avec le fuc de cette plante: 
une faufle fcamonée , dont on al. 
tere la véritable. 


XXXVIT. 


he 


Jalapa flore purpureo Inff. 1219, Sola- 
am Mextocanum florz magno purpureo [eu 
Kermefino C. B. 168. Jefininum Mexicanurn- 
five flos Mexicanus multis 1. B. Tom. IT. 
pag. 814. Viola Pernviana Tab. ic. 315. 
Tlaguilin Mirabilis Peruans Hern. 279. 
Belle de nuit. 


 Uelques-uns , fur Îe rapport de 
Clufus , croyent que la racine de 


PURGATIVES. 59° 
cette plante eft le Jalap, dont nous nous 
fervons : En efet cer Auteur aflure fur 
les obfervations de Cortulus, que deux 
gros de la racine purgent bien, quoi- 
qu'elle foit cultivée en Europe ; mais le 
fentiment le plus univerfellement ap- 
prouvé, eft que le Jalap , qu'on nous ap- 
porte de l'Amérique , eft la racine de là 
plante fuivante. 


Jalapa Officinarum fruêlu rurofo Taff. 1 37. 
Bryonia Mechoacana nigricans C. B. Prod. 
135$. Convolvuulus Americanus J alapium dic- 
tus, Rai Hiff. 724. Jalapinm Chelopa , Gela- 
po, alis Mechoacans nigra vel mas Jalap. : 


L'ufage du Jalap eft très-commun, fur. 
cout parmi le menu peuple, qui fe purge 
avec un demi-gros en poudre, ou un gros 
en infufion dans le vin blanc. Ce remede 
leur eft aufi commode & auffi utile qu'il 
efta peu de frais : il évacue par merveil- 
de [es férofñtés , & on l’ordonne princi- 
_palement dans Fhydropifie & aux perfon- 
nes d'un tempérament pituiteux. Quel- 
ques-uns font infufer cette racine réduite 
en poudre avec pareille quantité d'iris , 
dans de bonne eau-de-vie pendant trois 
tou quatre jours, & mème plus , l'expe- 
fant au foleil ou au bain de fable : ils eim 
donnent enfuite une ou deux onces. qui 


Cv] 


Go PLANTES 

purgent fort bien les eaux , & foulagent 
confidérablement les hydropiques. Plu 

fieurs fontun grand fecret de cette com- 

poiion ,qn ils re egardent comme un fpe- 

cifique d dans | erflure ; ils l’appellent eau 
de-vie Allemande. 

On tire la réfine de Talap avec de l'eau- 
de-vie ou de l'efprit-de-vin ; la dofe eft 
de huit à dix graïns en poudre & en bol. 
Le jalap entre dans l'électuaire hydra- 
gogue de Sylvius Deleboë , dans l'extrait 
catholique &c colagogue de Rolfinfius, 
dans les pilules artritiques de Era ee 
dans les pilules cathartiques , & dans Hi | 
firop hydragogue de Chaas., 


XXXVIEL.. 


EcoaAcAN, Coulevrée d’Ameri- 
M que, ou Rhubarbe blanche. | 
AMechoacana alba Offcin. Bryonia Me- 
choacana alba €, B. 1297. Mechoacan. I. B. 
Tom. II, pag. 146. Mob Peruviana 
Lob..ic. 621$. Convolunlus Americanus M1e- 0 
choacan Ditius Raïs Hifi. 713. Jetnucn Era- 
filienfibus , five Radix Mechoacan Marcer. 
41 Pif. 253. Tacnacue, feu Radx JMchua- W 
chanica Hern. 164. 


À racine de cette plante a perdu beau- M 
coup de fon crédit en France depuis 


PURGATIVES. 6x 
que le jalap y eft commun , & onade la 
4 à en trouver de nouvelle , qui foit 

ien réfineufe , pefante, & peu cariée. 
Quand elle à ces qualités , c’eft un très 
bon purgatif pour retirer les féroftés , 
& pour Les perfonnes fujettes au rhuma- 
tifme , à la goute fciatique & à l’enflure. 
On la prépare & on lemploye de mé 
me, & à pareille dofe que le jalap. Le 
Mechoacan , qu’on trouve préfentement. 
chez les Droguiftes , eft vieux , mauvais , 
& pour l'ordinaire leger , friable , blan- 
châtre & carié ; par conféquent on à 
raifon de lui préférer le jalap. Le me- 
choacan vient de l'Amérique , fur-tout: 
de cette partie Méridionale qu’on appelle 
mechoacan , dans laquelle cette plante. 
croit fi abondamment , qu’elle en a rete- 
nu le nom. 

Cetre racine entre dans l’hydragogue 
merveilleux de du Rhenou, dans le firop 
hydragogue de Charas , & dans lextrair: 


catholique de Wichard. 


XXXIX. 


ERMODACTE. 


Hermodaëtylus Officin. Park. Colchicum 
radice ficcata alba C. B. 67. Hermodaity- 
Ins legitrmus Dod. 461. Hermodatlyli or 
vensnati Officin. Lob. ic. 646. Colchicum 


62 PLANTES 
ninits maligaum , five Hermodattylus Officis. 
1. B. Tom. II. pag. 658. 


LÉ Es fentimens fonc fort partagés fur 
la nature de cette drogue; fçavoir , 
fi c'eft une racine où un fruir, fi la plante 
eft une efpéce d’iris , de dent de chien, 
ou de colchique. Sans trop m'étendre ici 
fur certe queftion , j'embrafle l’oinion 
Ra plus vrai femblable , en croyant que 
Phermodaéte eft la racine bulbeufe de la 
plante ci-deflus , qui nous vient de la 
Syrie parlavoye de Marfeille. 

Cette racine purge affez doucement 
les humeurs fereufes & gluantes qui s’ar- 
rêtent dans les joiatures ; c’eft pour cela 
qu'on l’ordenne avec fuccès dans la gou- 
te, la fciatique , le rhumatifme & autres 
fortes de maladies. On l’ordonne em 
fubftance ou en infuñon , comme le 
Jalap , & à la mème dofe, rarement 
feule , le plus fouvent mêlée avec Les 
hydragogues précedens & le turbich. 

Les hermodaétes entrent dans la pou- 
dre artritique de Paracelfe , dans la pou- 
dre panchimagogue de Quercetan , dans 
je firop hydragogne de Charas , dans 
Je firop apéritif cachectique du même, 
dans la benedicte laxative . dans l’élec- 
tuaire diacharthami , & dans des pilules 
fecides x ils donnent auf le- nom. aux 


x 


? 


PURGATIVES. 63 
lbifutes des hermodagtes de Melue. 


X L. 


Rae 


T'urpethum repers foliis Althee | vel Indi… 
eus , C. B. 149. Turbith Garzie, Dod. 389. 
 Convolvulus Indicus alatus maximus , folus 
Ibifco nonwihil [émilibus angulofis, Raï Hif, 
1882. Turbith. Hern. 179. 


A racine de cette plante nous eft a sn 

portée des grandes Indes & de l'Tile’ 
de Ceylan, de Éd & de Surate. La plus 
réfineule eft la meilleure; elle purge aflez 
bien les férofités | comme les drogues 
dont on vient de parler. On. Pordonne 
en fubfiance à demi-gros où un gros au 
plus, & en infufon au double : : on Pem 
ploye dans les mêëmes maladies. Mon- 
fieur Deïdier, Docteur en Médecine & 
Profelleur en l Univerfité de Monrsellier, 
ordo: one cette racine dans la dyffenrerie , 
a la même dofe , & de la même maniere 
que li ipécacuana ; ceremede mérite d être 
mis en ufage fur l autorité d’un fibon Mé- 
decin. 

Le turbith entre dans le diaphenie , 
dans la benedidte laxarive, dans Île dia 
carthami, dans l’électuaire de citro, dans 
Pexrrais ‘earhotiqu 1e de: Sennert . dans 


"4 DLANTES 


Pextrait panchimagogue d’Arthman, dans | 
les pilules tartarées, dans le firop d'elle- # 


bore de Querceran, ‘dans la poudre artri- 


tique de Paracelfe, & dans le firop hy-" 


dragogue de Charas. 
| ET 
4F HaAp»s1e, eu faux turbich. 


FA au turbirh par les Colporteurs , 
mais qu'on ne doit pas employer fans de 
grandes précautions à caufe de leur âcre- 
té ; les deux efpéces fuivantes font com- 
ee dans les Alpes. les Pyrrenées & 
les montagnes d Auvergne. 


1. Thapfia Officmarum. Laferpitinm f0- 
bis et Lobatis Mor. Umb. 219. Li- 
banotis Latifolia altera , five vulgatior C. B. 
TS 7: Sejet «Æthyopicum Hérba Doà. 
113: 

2. Apium Pyrenaicisin Thapfie facie , Inff. 


305. Sefeli Pyrenaicum Loue æ , face D. 


Fagon Sch. Bot. Par. Bat. 219 


On fe fert communément de Ja jee, 


miere efpéce dans les mouts d'or, & del 


la feconde en Ef pagne. 


Ous avons dans nos montagnes des # 
plantes, dont les racines font fub- 


PURGATIVES. 6 
NLLE 


ini as 

Ipecacuana Brafilienfibus AHarog. 17. 
Pif 231. Herba paris Brafilienfis polycoccos 
Raï Hiff. 669. Periclymenum parvum Bra- 
Gliannm Alexipharmacum Pluk. Almag. Be. 
cuqullo Lufitanis, Cagofanga , Beloculo. 


Y A racine de cette plante doit être re- 
L gardée comme un des plus aflurez 
fpécifiques pour la dyffenterie. On en 
diftingue de trois fortes ; celle qui vient 
du Perou, par la voye de Cadis ; celle 
qu'ou apporte du Brefl à Lifbonne , & la 
blanche, 

La plus eftimable & la plus fure dans 
fon action , eft 12 premiere, appellée des 
Efpagnols | Bexuouill ; elle a deux ou 
trois lignes de grolfeur , elle eft tortue & 
comme ridée par anneaux ; fa couleur eft 
un peu plus grifâtre qué celle de la ca- 
nelle ; le nerf qui occupe le milieu, eft 
blanchätre , fe met difficilement en pou- 
dre, & peut être rejetté. Son écorce en 
poudre a quelque odeur réfineufe. La 
dofe ordinaire eft d’un demi-gros , ou 
moins, fuivant la: délicarefle & la foi- 
bleffe des malades : on la fait prendre 
dans quelques cuillerées de bouillon , 


66 PC ANNITES | 
dont on boit le refte par-deflus ; elle excite 
le vomiflement , qu'on facilite parle bouil“M 
lon qu’on donne de tems en tems par 
cuillerées. Quoique cette racine foit vio- 
Jente dans fon opération, elle ne guérit: 
jamaïs plus furement , que lorfque la 
dyflenterie eft plus invétérée, & qu'il y 
a même ulcere dans les inteftins. | 

LA feconde efpéce d’ipecacuana , ef 
inférieur à la précédente ; elleeft plus me 
nue, ridce plus profondement , d’un rou- 
ge-bruñ & comme tanné, & d’une faveur! 
plus amere : la dofe en eft un peu moin-# 
dre, que celle du Perou, parce qu’elle 
excite le vomiflement avec plus de vio- 
Jence. | 

La troifiéme efpéce ou la blanche , n'eft 
point ridée; elle a une ou deux lignes 
de grofeur , fans amertume , & dun 
blanc jaunâtre. Pifon avoue qu'elie agit 
avec plus de douceur, & que c’eit un 
contre-poifon ; elle ne fait point vomir, 
& purge feulement par bas, depuis un 
gros jufqu'a deux, fans guérir la dyflen-# 
tortes fr à 

L’ipécacuana ne réuflir jamais mieux, | 


Rs 


Le. 
que lorfqu'il fait vomir ; c’eft fur cerreé 
cbfervation , qu’on a tenté plufieurs de 
de donner le tartre émétique dans la dyf-# 
fenterie , ce qui a fouvent réuffi. Si la! 


premiere ou la feconde prife d’ipeca- 


| PU RAGAÏTUNWIES. 67 
léuana ne guérit pas , il ne faut pas s0- 
IPiniâtrer a la référer. 


XLIIT. 


4 
ms age 


1. Colocynthis fruêlu rorundo major C. B. 
313. Colocynthis 1. B. Tom. IT. pag. 132. 
Dod, 66$. Cucurbita Agreftis Brunf. 

2. Colocynthis fruiin rotundo minor C. 
B. 313. Colocynthis fungola & levis Cord. 
Hif. 118. Cucurbita flusftris fruëlu roturdo 
smnor Caf. 198. 


| 


‘es fruits de ces deuxefpéces de colo- 
quinre , font employés indifférem- 
ment ; ils croiflent dans plufeurs endroits 
du Levant ; d’où on les apporte a Mar- 
feille. Ces fruits font femblables à des 
pommes dépouillées de leur écorce ; elles 
font léseres, blanches , bien féchces , 
remplies de femence, qui s’en féparent 
aifément, & qu'on rejette comme inuti- 
les : le refte du fruit où la pulpe eft d’une 
amertume intolérable , & purge avec 
beaucoup de violence ; auffi l'employe- 
t-on rarement feule, & fans préparation. 
Onla met en poudre, en l'arrofant d'huile 
d'amandes douces, de peur que la pou- 
dre , en s'envolant , n’incommode ceux 
qui la préparent ; la mêle enfuite avec le 


68 FLANTES 
mucilage de gomme adragant , pour éf 
former des trochifques , lefquels féchésu 
{e donnent depuis quatre grains juiqu'à 
huit au plus ; on les appelle throchilqnesk 
alhandal., On tire aufli l'extrait de la com 
loquinte avec l’efprit-de-vini, qui fe don 
ie depüis trois jufqu’a fix graine, Ce pur-M 
gatif convient dans les maladies rebelles # 
comme l’afthme humide, la fciatique , le 
rhumatifme , l’hydropilie ; les vertiges &# 
les obftfuctions des vifceres. Les correc< 
tifs de la coloquinte en infuñon, font les 
vinaiore, l’eau-de vie dans laquelle on ai 
diflout la crème de tartre ou l'efprir_de# 
vin tartarifé. | 
La coloquinte a donné le nom à l Aie 
radiacolocynthidos : elle entre dans la con: 
fection hamech , dans les pilules cachec.i 
tiques de Charas , dans les pilules iliaques# 
de rhafis, dans les pilales d’euforbe & dé 
fagapenum de Quercetan , dans celle des 
deux de la pharmacopée de Londres } 
dans l'extrait catholique de Sennert, dans 
le panchimagogue de Crollius & d’Arth-M 
man, dans l'extrait colagogue , & dans 
-Fexcrait cacholique de Rolfinfius. 


PURGATIVES 69 


RE LV 
F3 Ilcnons d'inde , ricin, palme de 
Ê Chrift, grains de cilli. 

1. Ricinns vulgaris C. B. 432. Riciaus 
ab. ic. 776. X. B. Tom. III, pag. 643. Ri- 
‘aus Dod. 367. Ricinus | five Catapucia 
sajor vulgaris . Park. Ricinns , frve Palma 
hriffi vel Kiki Ger. Nambu Guacn five 
ucians Americana Pifon. 180. Ricin. 

2. RICIANs Americanus major fémine nigro 
Z. B. 432. Ricinosdes Americana Goffipi fo- 
0 Jnff.. GG, Ricinus Americanus major. 
’urcas dillus © faba purgatrix Indie Occi 
le I. B. Tom, 111. pag. G43. Murduy 
suacn Brafiienfibus Marg. 96. Pif. 179. 
’ignons de Birbarie. ; 
3. Ricinus Iadicus arboreftens grana tiglia 
liés Offcin. an Lignum AMoluccenfé Luga, 
:684. Pavana Incolis Acofte , Cluf: Exot. 
.77. Pinus Indica nucles purgante C. B, 
ko2. Pinei nuclei Malucant Lugd. 1874, 
Acoffe Cluf. Exot, 192, Pignons d'inde, 


Es pignons-d'indes font des fruits ou 
L_, des efpèces d'amandes , qu'on nous 
pporte des Indes Occidentales & de 
Amérique: onen trouve de trois {fortes ; 
a premiere & la plus commune eft le 
icin ou Palma Chrifh, qu'on diftingue 


70 PL 'A NT ELS 
aifément , parce que fon fruit eft matbré 
de noir & de blanc : on le feme dans nos 
jardins , où on l’éleve ordinairement ; ïl 
purge avec moins de violence que les au- 
tres. 

Les Payfans & les Sauvages en pren 
nent huit ou dix grains, qui purgent par! 
haut & par bas; c’eit un dangereux re! 
mede, qui né convient qu'a des corps! 
robuftes , à moins qu’il ne {oit adouci &1 
corrigé par le fel de tartre. On pile ñuiti 
ou dix de ces grains , on les délaye enfuitel 
avec nx-onces d'eau ticde, dans laquelle 
on a diflout un fcrupule de fel de tartre ; 
on y ajoûte deux ou trois œoutes d'huile 
de canelle ou d’anis ; ce remede ainfi pré- 
paré peur être employé avec fuccès dans 
lhydropilie. | 

La feconde forte de pignons-d'inde 
s'appelle pignons de barbarie ; ils font plusi 
gros , & flemblables à des amandes de noi 
fectes , mais noirâtres : trois ou quatrel 
fuffifent pour purger; il faut les prépa 
rer comme les précédens, On en peut} 
donner jufqu'a une once en lavement! 
dans l’eau de oraine de lin, ou l’eau de 
fon , pour la colique & pour lhydropile. 
On pourroit dans un befoin faire unel 
émulfñon purgative , comme nous avons! 
d’écrice ci-deffus, & prendre garde, en! 
la préparant, de les confondre avec les] 


EE 


PURGATIVYES. TI 
pignons blancs , qui font les amandes de 
a pomme de pin ; on tomberoit dans l’in- 
convénient qui arriva à une perfonne qui 
fe mloit de médecine, lequel peu inftruie 
dans la matiere médicinale , ordonna 
dans une violente colique d’eftomac , une 
once de pisnons d'inde dans un bouillon 
de poulet, en forme d’émulfion : il en 
auroit coûté la vie à la malade, fi les pi- 
gnons-d’inde avaient été communs, mais 
heureufement on n'en trouva point dans 
deux ou trois endroits , où on fur en cher. 
cher, | 

La troifiéme efpéce de pignons-d’inde ; 
ou les grains de tilli, font moins gros 
que les pignons de barbarie, mais un peu 
plus que les fruits de ricin , dont on les 
diftingue., parce qu'ils ne font point mar- 
brés. Ils font beaucoup plus violens que 
les précédens , & doivent être regardés 
comme un poilon , trois ou quatre grains 
étant capables de purcer avec la derniere 
violence. 

Les anciens tiroient des pignons-d’in- 
de, une huile par expreflion , appellée 
huile de Kerva, ou Oleum Picinum ue” 
quelle purgeoit les férofités en frottant 


feulement de cette huile leftomac & le 
bas-ventre, 


72 PAL 'AINT-E:S 
X'L'Y. 


CRE TE) 


Succus Laxativus ex flavo rufefcens C. Bi 
497. Succus x1 qui Ghitta geman dicitur! 
Clufi Exot, 81. Gummi quitta, Gutta gam-\ 
ba, Hutix gomandra | Gummi Pervanum \ 
Ghitta geman, Gummi de Pern , Gummi del 
Gemn, Gutia Cambodia. | 


Eft une forte de somme réfineufe, 
qu’on apporte des Indes, qui forts 

par incifion d'une plante épineule, si 
charnue comme la jombarbe, Cette plan 
ce eft remplie, comme le timale, d’un 
fuc laiteux , lequel épaiffi devient d'un 
jaune foncé, qu'on employe également 
pour la Médecine & pour la Peintrure.C’eft 
un très-violent émétique & purgatif; il 
évacue les férofités,& approche par {ons 
âcreté de Feuforbe :on ne lordenne gué- 
res fans préparation , foit en extrait , foit 
en magiftere ; l'extraic fe fair en dilolvant4 
la gomme-soutte dans le vinaigre, l’efprit 
de foufre , ou celui de vitriol, & enfuite 
l’évaporent en confiftence d'extrait ordi-# 
naire ; le magiftere {e fair en diffolvanté 
cette gomme dans l'efprit-de-vin, ver 
fant enfuite de l’eau commune fur cet 
te folution, une poudre jaune dorée {el 
précipite 


PURGATIVES. | 
précipite au fond, laquelle féchée s'or- 
donne comme l’Extrait depuis cinq grains 
jufqu’à dix ou douze. 

La Gomme-Gutte entre dans l'Extrair 
Catholique de Sennert, & de Rolfinfius ! 
dans les Pilules Hydragogues de Bontius. 
dans l'Eleuaire Anti-Hydragogue de 
Charas :on prpare aufli des Pilules de 
Gomme - Gutte de la Pharmacopée de 
Londres. | 


PLANTES PURGATIVES 


QUI SONT RAPPORTEES 
DANS D'AUTRES CLASSES. 


ERBE aux puces, Pfjllinm. Sa fe- 
mence eft peu purgative par elle 
nème ; elle donne fon nom à l’Eleuaire 
le Pfyllio, dans lequel elle entre, plutét 
Jour adoucir l’âcreté des autres purgatifs 
ar fon mucilage , que pour en augmen- 
er la vertu. La dofe de cet Eleduaire ef 
le demi-once au plus. Voyez ci-après à 
a Clafle des Plantes rafraïichiffantes. 
Violier , Viola, La décoction d’une poi- 
née de fes feuilles ou de {es fleurs dans 
in demi-feptier d’eau eft laxative ; le firop 
Tome L, 


di PLANTES ? 
u’on fait avec {es fleurs , fur-tout lorf= 
qu'il elt nouveau , une once fur fix onces M 
de petit-lait, purge:leseérement. La fe 
mencé à la dofe d’une once pilée & dé- 
layée avec chopine d’émulfion ordinaire, 
rend l’émulfñon purgative : on la mêle“ 
aufli fouvent dans les émulfons purgati- 
vês. Voyez ci-après ‘aux Plantes Emoll 
lientes, 3, « 
ercurielle, Æfercurialis. Le fuc de fes 
feuilles , comme celui de la poirée, du 4 
Seneçon , de [a Bouroche & de la Buglofe 
depuis quatre onces jufqu’a fix dansun pe-" 
tit boüillon au veau ; lâchentle ventre , 4 
& conviennent à ceux qui l'ont parefleux, 
& qui ne veulent pas s'aflujettir à prenil 
dre des lavemens. Vovez ci-après la Claf- 
fe des Plantes Emollientes. M: 
Fumeterre , Fwmaria. Une poignée de 
feuilles infuftes dans demi-feptier de pe“ 
cit-lair pendant la nuit, & prife lé matins 
à jeun , entretient le ventre libre & faic 
couler la bile, Voyez ci-après aux Plantes: 
Hepatiques. | ET H33 4 
Polipode, Polipodium. La racine eft ent 
ufage dans la plüpart des infufions pus= 
gatives depuis une once jufqu’a une once 
& demie en fubftance: Voyez aux plantes 
Hépatiques, JURS'D ‘c10 b 010 
Epichym ou Cufcute, Epithymum. Deux 
où rois pincées de cette plante fe jettent 


PURGATIVES. “ 
dans les infufons purgatives. Vovye 
la même Clafle des Plantes Hepari- 
ques. 

Genelt , Genis. Les fommités des 
jeunes tiges & les boutons des feuilles : 
les fleurs & les femences bouillies lève 
rément , une où deux pincées dans un 
demi-feptier d'eau , purgent allez bien è 
même par haut & par bas; Les femen- 
ces ne purgent pas tant que les autres 
parties. Voyez la Claffe de Plantes À pÉ= 
ritives. 

Pié de veau , Ærgm. La racine féche en 
poudre à une ou deux dragmes en opiate 
purge aflez bien. Lorfqw'elle eft fraiché 
lle eft trop âcre, à moins qu'on ne la 
corrige. Voyez ci-après la Claffe des Hé. 
>atiques. 

Setpentaîre, Dracunculus. Sa racine 
‘employe comme la précédente. Voyez 
à même Clafle. 

Digitale , Digitalis. La déco&ion d'u- 
le où deux poignées de fes feuilles pur- 
e violemment pär haut & par bas: 
Toyez la Clafle des Plantes Cephali. 
ues. 

Eupatoire d’Avicene , Epatorium. Les 
acines en infufion dans le vin blanc , une 
oigunée oUune once dans un demi-feptier, 
ont quelquefois vomit & vuider les féro2 
tes, Voyez les Plantes Hépariques. ° 

D ij 


Led 
} 
Z 


pas] 


75 PAL AN DE ST 
Sceau de Salomon , Polyzonatuin : qua" 
torze ou quinze de {es bayes provoquent 
le vomiffement. On dit qu'un gros de fa 
racine fait de même. Voyez la Clañe4 
des Vulnéraires au Chapitre des Aftrin- 
gentes. | 
Raïfort , Raphanus. Deux onces de fa 
femence en décoétion dans huit onces de 
liqueur , ou uneonce de jus tiré de la raci- 
ne, purgent par le vomiffement. Voyez 
les Plantes Apéritives. | 
Triquemadare, Sedum minus. Le fuc 
de certe herbe, fur-tout celle qui eftt 
d'une faveur acre ; pifée depuis deux on 
ces jufqu'a quatre , eft un purgatif & 
un émétique aflez violent, Voyez ci- 
après la Ciafle des. Plantes Rafraichif. 
fantes. 
Lierre, Hedera. Ses bayes purgent pat 
haut & par bas affez violemment : le 
Payfans s’en fervent pour fe guérir de Le 
_ fiévre , ils en prennent dix ou douze 
Voyez ci-après la Claffe des Vulnéraire 
au Chapitre des Déterfives. 3 
Nicotiane, AMicoriana. Les feuilles fes 
ches bouillies legerement à demi-on 
dans chopine d’eau, fe donnent en lave: 
ment dans l’apuplexie & dans les affec 
tions foporeules : dans les autres cas. 
c'eft un remede trop violent, &'qui pe 
être pernicieux : une cuillerée de cett 


PÜURGATIVES. #7 
décottion prife par haut, eft un puiflant 
Emérique. Voyez la Clalle des Plantes 
Errhines. 

Herbe aux poux Staphis AagriA Sa fe- 
mence dequis douze on quinze grains ju{- 
qu'a un fcrupuleen poudre, eft ua violent 
Emétique. Voyez la même e Claffe des Er 
rhines. 

Morelle ou douce amere , Dulcamara. 
Le fuc de fes feuilles & de fes bayes pur 
ge aflez fortement à deux ou trois onces, 
Voyez la Clafle des Plantes Anodines, 

Bétoine, Betomica. La décoétion d’une 
poignée de fes racines purge avec vo- 
miflement. Voyez les Piantces Cephali- 
ques. 

Euphorbe , Enphorbinm. Six ou huit 
grains de cette gomme -réfine en pou- 
dre font un tres - 2 Ve purgatif & un 
émcti que, qu’on ne donne que dans lex- 
trémité. Voyez la Claffe des Plantes Er- 
rhines. 

Opoporax. On n’ordonne ce fuc gom- 
meux & réfineux que dans l'apoplexie a 
un fcrupule, Voyez ci-après les Plantes 
Hiftériques. 

Sagapenum. Cette drogue s’employe de 
même; on ordonne rarement ces gommes 
feules , elles entrent dans la compolition 
de quelques violens purgatifs. Voyez les 
Plantes Hiftériques. 

D iij 


78 RLANTES | 

Sebeftes , A1yxa. La décoction de ces 
fruits eft laxative ; on en donne une ou 
deux onces dans chopine d’eau, fur-tout 
dans les maux de poitrine. Voyez les 
Plantes Béchiques. 


ON CNP TT UT 


| 


| B ECGH ROUES. 39 
PR RAR RARE 
BR CPP PR OR PORC ER 
SECONDE CLASSE. 
Des PLONTES 


BECHIQUES 
CO U 
PECTORALES. 


N Ou s appellons Remedes Béchi- 
ques ceux qui appaifent la toux, & 
qui procurent l'évacuation des matieres 
pituiteufes , groflieres , & épaifles , lef- 
quelles compriment les veficules pulmo- 
naires , & font attach‘es à la furface in- 
terne de la Trachée-artere & de {es ra- 
meaux. Cette évacuation fe fait par les 
crachats , ce qui s'appelle Expeétoration ; 
& les remedes qui la procurent font ap- 
peilés Expectorans. Les crachats devien- 
nent plus ou moins abondans , felon que 
les marieres fon plus ou moins fluides & 
d'vifces : & la toux s’appaile d'autant plus 
aifément , que l’âcreté de fes matieres eft 
plus adoucie. C’eft pour cela qu'entre les 
Plantes Béchiques les unes font adoucif 
D ii 


85 PLANTES 
fantes , comme la réglifle, les jujubes , les 


figues , les dattes, &cc. Les autres ont la. 


vertu de divifer la pituite épaiffie , & de la 
rendre fluide, comme les Capillaires , 

FAunée, le Lierre térréftre, la Pulmo» 
naire , &c. Les premieres conviennent 
dans les toux violentes & convulfives qui 


viennent par irritation, & les autres dans 4 


lafthme, & dans la dificulté de refpirer. 


Foutes ces plantes w’agiflent point en cou- M 
Jant dans la poitrine par la trachée-arte_ # 
re ; la ftructure de PEpiglotte s’oppofe am 


leur pañlage, & il n’eft permis qu'a l'air de 


s’infinuer dans la cavité du poulmon par 


ce chemin ; mais elles y parviennent par 


la voye de la circulation du fang , & con- 4 


jointement avec le Chyle par le canal 


thorachique, la veine fouclaviere & Par. 


tere du poulmon, 


1 K 


Le APILLAIRE, ou Cheveux de Venus! 


(} N compte ordinairement entre les 
Capillaires quatre ou cinq fortesde 


plantes, dont'quelques-unesfont rates à 


Paris, & les Herboriftes ignorans leur. 


fubftituent les feuilles de Scolopendre & 


celles du Polypode , & même la racine 
de cette derniere plante qui eft très-com- 


hp” 


BECHIQUES. 8: 
mune. Les véritables Capillaires font le 
Capillaire noir, celui de Montpellier , le 
Politric, la Ruta-muraria & le Ceterac. 
Ces fortes de Plantes s’employent en ti_ 
fane ou en fyrop, en infulionou en dé_ 
coction. On fait boüillir legerement une 
petite poignée de chacune de ces plantes 
dans deux pintes d’eau, à laquelle on 
ajoûte un morceau de réoliffle, & on fait 
prendre cette tifane un peu dégourdie & 
par verrées, 


1. Adiantum folus longisribus pulveru… 
Lentis pediculo nigro C. B. 355. Adiant. ni- 
g'um I. B. Tom. FT. pas. 743. Driopteris 
nigra Dod. 466. Filicula que adianihum ni- 
grum Officin. pinaulis obtufioribus Inft. 12, 
Capillaire commun. 


Cette plante eft d’un ufage trop fa- 
milier , pour ne pas entrer dans quel- 
que détail fur fes qualités. Un Médecin 
de Montpellier, nommé Formius , en a 
faic imprimer en 1644. un Traité parti- 
culier , dans lequel il lui attribue de fi 
grandes vertus , qu’il femble la resarder 
comme une panacée & un remde uni- 
verfel. On peut réduire fes qualites prin- 
cipales à celle de purifier le fang en ré- 
taoliffant {a fluidité naturelle , en corri- 
geant les humeurs féreufes ou bilieufes 

D v 


82 PC ANNE ENS 

qui prédominent dans fa mañle, & enles 
évacuant par la voye des urines ou de 
linfenfible tranfpiration; ainfi le Capil- 
laireeft apéritif , diaphorétique , hépati- 
que & hyftérique; & c’eft fur ce fonde- « 
ment que Formius en ordonne la tifane 4 
dans toutes fortes de fiévres fimples ou 
malignes , intermittentes ou continuës ; M 
dans [a plüpart des maladies caufées par « 
lembarras & l’obftruétion des glandes 
du Foye, du Mezenterre & des autres par- 
ties du bas-ventre; & par conféquent 
dans la jaunifle , dans la fuppreffion des 
mois & des urines , & dans les maladies 
des reins & de la matrice. Mais l’ufage de 
cette plante le plus commun, eft dans les 
maladies de poitrine, fur-tout dans celles 
qui font produites par une limphe épaiflie 
dans les vefcules du poulmon, qu'il eft. 
néceflaire d’évacuer par l'expeétoration , 
après lavoir rendue plus tenue & plus 
coulante. Le Capillaire commun convient 
à ceux qui ont une toux opiniâtre , foit 
qu’elle vienne d'une fluxion catarreufe , 
ou d’une affedtion pulmonique. 

On fubftitue au Capillaire commun 
celui de Canada, qui n'eft pas rarea Pa. 
ris, & qui eft plus agréable au goût : on 
fait. infufer lun & lautre comme le 
Thé; une bonne pincée fur un demi- 
féptier d’eau boüillante , à laquelle en- 


22 


BÉCHIQUES 8 


fuite on ajoûte un peu du fucre. 


2, Adiantum fruticofum Brafiliannm C. 
B. 355. Adianum Americanum Corn. 7. 
Capillaire de Canada. | 

Plufeurs préferent l’efpece fuivante, 
pour faire le fyrop de Capillaire, 

3. Adiantum folis coriandri C. B. 355. 
Adiantum five Capillus veneris I. B. Tom. 
III. pag. 751. Raï Hifi, 147. Capillaïre de 
Montpelier. 


On eftime avec raifon le frop qui fe 
fait avec cette efpece , qui eit fort com- 
muneen Lanouedoc & en Provence. 

Dans les lieux où on netrouve pas com. 
môdément les Capillaires précédens , on 
peut fubftituer les feüilles de Feugere, 
entr'autres celles de lefpece fuivante , 
qu’on employe de la même maniere, 

4. Filicula fontana major ; five Adiantum 
album folio fiicis ©. B. 38. Adiantum al- 
bum filicis folio I. B. Tom. III. pag. 715. 
Driopteris Candida Dod. 465. Capillaire 
blanc. 


et 


Trichomanes five Politricum Office. C. B. 
356. I. B. Tom. III. pag. 754. Tricho- 
D v) 


187 


Sy PLANTES 


manne Doa. 371. Adiantum rubrum Lon, 


Capillus Veneris officin. 


Lé 


coétion dans lPhydromel fimple , büc 24 


uue pinte par jour , emporte les obftruc- 
tions de la rate, fuivant l'opinion de 
quelques Auteurs, 


JET. 


| LA MURARIA. 


Aiantum album Tab.ic. 796. Ruta-mura: \ 
ria C. B. 356. E. B. Tom. LIT. pag. 753. 


Doi. 43 > Salvia vite Adv. Lob. ic. 811. Pa- 
romichia Math. Saxifraga [en Empetrum 
Fuch. Filicula petrea rute facie." Mor. Ox. 


pen ou le fyrop de cette plante 


eftun excellent remede pour les Pul. 
moniques , j'en ai vû de crès-bons effets ; 
J'ai même fait vuider un vomica ou abfcès 
dans la poi rine , à une malade qui avoit 
été mal guérie d’une pleurélie , en lui fai- 
fant ufer pour boiffon ordinaire , d’une ti- 
fane faite avec une poignée de cette plante 
fur une pinte d’eau boüillie pendant un 
demi-quart-d’heure , y ajoutant deux on- 
ess de fucre après avoir pallée. 


Hé 


: 


Ette efpece de Capillaire a les mé-* 


mes vertus que le communefa dé. # 


BECHTQIU ES 8; 
Mathiole eftime la poudre de certe 
plante pour les defcentes des enfans ; if 
faut leur en faire prendre vingt grains par 
jour pendant l’efpace d’un mois. 
Hoffman & le Docteur Michel afu- 
rent que cette plante eft bonne dans le 
fcorbut. 


Done 


Ceterac officin. C. E. 354. Afplenmm five 
Ceterac I. B. Tom. IE]. pag. 749. Dod. 468, 
Scolopendria vera Tragt ;s1. Scolopendrmm 
quorumdamn. 


EY: 


{}) N employe cette plante commeles 
précédentes : outre le fyrop ..les ti- 
fanes & les infufions qu’on en prépare. 
on met aufli quelquefois une poignée de 
ce Capillaire dans les boüillons , fur-tout 
dans celui qu’on fait avec un vieux cocq , 
le mou ou le poulmon de veau, & quel- 
ques autres herbes Béchiques. La pouflie- 
re dorée qui fe trouve fous les feüiiles , 
eft bonne dans la gonorrhce au rapport 
de Mathiole; il en faut donner un gros 
avec demi-gros de fuccin délayé dans un 
verre d’eau de Plantain. 

Quoique j'aye avancé ci-devant que les 
Capillaires étoient des Apéritifs , qu'on 


86 PLANTES 
pouvoit employer avec fuccès dans les ob 
ftructions des vifceres , il eft cependant à 
remarquer, que comme ils {ont d’une qua- 
lité fort tempérée, ils ne réufliflent que 
lorfque ces obftruétions fout peu avan- 
cées, car elles font indomptables lorf. 
qu'elles ont un certain progres. 

La Langue de Cerf ou Scolopendre , 


que les Heïboriftes donnent tous les jours ! 
à la place des véritables Capillaires , auffi- 4 
bien que les feüilles du Polipode, font des ! 
Plantes Béchiques & Expectorantes ; el- # 


L - 
les font ci-après à la Clañs des Plantes 
Hépatiques. 
MY : 


Désin 27 k 


1. Pulmonaria maculofa Ger. Raïi Fifi. 
488. Pulmonaria !talorum ad Bugloffur ac- 4 
cedens 1. B. Tom. III. pag. sos. Symphy= | 
tum maculofim five Pulmonaria latifolia C. 4 
B. 259. Pulmonaria vulgaris maculofo folie 4 


Claf. Hiff. cixix. 


2. Pulmonaria foliis Echit Lob. ic. 5 36: 0 
Pulmonaria Angujtifolia rubente caruleo flo 4 
re C. B. 260. Pulmon. Plirii ançgufhifolia 4 
Tab. ic. 558. Pulmon. V. Pannonica Cluf. 


Hiff. c1xx. 


3. Pulmonaria arborea offic. Pulmonaria t 


Trag. $14. Dod. 474. Mujins Pulrionai 


BÉCHIQUES: S+ 
eins C. B. 361. Lob. ic. 248. Lichen arbo- 
rum five Palmonaria arborea I. B. Tom. III, 
pag. 7 59. Pulmonaire de Chêne. 


L À premiere de ces efpeces eft com- 
mune dans les Alpes , les Pyrénées 
& les hautes Montagnes ; la feconde fe 
trouve en abondance dans tous les bois : 
on employe indifferemment les feuilles 
de l’une & de l’autre, foit pour les tifanes 
& les boüillons , dans lefquels on For- 
donne par poignées , une pour chaque 
botillon ou pour chaque chopine de ti- 
fane; foit pour en faire le fyrop, qui eft 
très-utile dans les maladies du Poulmon : 
on peut fe fervir de la racine conjointe. 
ment avec les feuilles. La troifiéme e£- 
pece vient communément fur les chênes 
& fur les autres grands arbres des forêts, 
fur-tout en Lorraine & en Franche-Com- 
té où on l’appelle Thé de Vauge, parce 
qu’on s’en fert à la maniere du Thé , une 
petite poignée en infufon fur chopine 
d'eau boüillante avec du fucre ; elle eft 
plus amere que Îes autres , & moins füre 
dans fes effets. 

La Pulmonaire de chène eft aftringente 
comme les autres efpeces de mouffe; ainfi 
on peut l’employer avec fucces dans les 
cours de ventre, les pertes de fang , & 
les hémorragies. Elle eft vulnéraire appk- 


88 PLANTES 


quéeextérieurement , & prile intérieure- 
ment. Les premieres efpeces de Pulmos # 


naire ont la même vertu; elles font mé- 
me recommandées par quelques Auteurs 
pour les fuperpurgations & pour arrêter 
le vomifleiment, 
M. Ray rapporte que les Anglois fe 
fervent de la pulmonaire de chêne en 


fubftance & en poudre, ou bien en fyrop, # 


pour l’afthme , la toux & la phthifie : & 
qu'Andre Golieu, Marchand de la même 


Nation, avoit éprouvé que cette efpece 


de mouffe avoit réufli pour une jauniffe 
qui avoit éludé plufieurs autres remedes. 
Il faifoit bouillir une poignée de certe 
plante dans une livre de Biére légere 
.dans un pot bien couvert , & la réduifoit 
à la moitié, il en prenoit enfuite un verre 
le matin & autant le foir. 


RE 


re 


Glycirrhifa filiquo(a vel Germanica €. B. 
3 52. Glycirrhifa radice repente vulgaris Ger- 
manica X. B. Tom. III. pag. 328. Glic. vul. 
garis Dod. 341. Liqmiritia Brunf. Dulois 
radix. Trag. 525. 


 Ufage de cette racine eft f commun, 
qu’on ne fair point de tifanes où laRé- 


PÉECHIQUES 89 
oliffe n'entre , foit pour corriger par fa 
douceur la faveur défagréable des autres 
ingrédiens , foit pour lui communiquer la 
vertu particuliere qu’elle à d’adoucir Pä- 
-creté des humeurs qui excitent la toux.On 
en met ordinairement demi-once dans 
chaque pinte d’eau ; on ne doit la faire 
bouillir qu'un bouillon , de peur qu’elle 
ne rende la liqueur trop épaifle & trop 
oluante. 

Lorfque cette racine eft bien fraîche, 
il fuffit de linfufer à froid dans les tifanes, 
ou même dans l’eau fimple : elle convient 
dans les maladies des reins & de la veflie, 
dans la pleuréfe & dans le crachement de 
fang. 

Le: fucs de régliffe noir ou blanc, font 
employés familierement dans les rhumes 
& dans la toux opiniâtre ; ce font des ex- 

traits faits par l'évaporation d’une forte 

. décoction de régliffe à laquelle on ajoute 
des gommes adragant & arabique, du fu- 
cre , de lamidon , & quelquefois de l'iris 
& de Pambre-oris. 

La réglifle entre dans un grand nombre 
de compolitions de Pharmacie ; entr’au- 
tres dans la Thériaque , dans les Pilules de 
Rhubarbe de Mefuc , dans les Poudres de 
trois Santaux , dans celle Diatragacant 

* froide, & celle Diarrhodon , dans les 
Trochilques de Gordon, &c. 


#0 PLANTES. 
VX I. 


P As-D'ASNE, Tuflilage. 

Tuffilago vulgaris C. B. 197. I. B. Tom. 
TIL. pag. 563. Bechinm five Farfara Dod. 
596. Vngula Caballina Trag. 418. Ungula 
Afinina © Latluca uflulara Germanorum 
Cord. Chamaleuce Plin. Filius ante patrene 
quorundam. 


FT Es feuilles & les fleurs de cette Plante 
À fonrenufase, furtout les fleurs , lef. 
quelles entrent dans la plüpart des tifanes 
pectorales ; on en ordonne deux ou trois 
pincées pour chaque pinte de liqueur. 
On en fait une conlerve & un firop fim- 

le, dont la dofe eft d’une once comme 
Les autres: le firop de Tuffilace compofé : 
fe faitavec les racines, les feuilles & les 
fleurs de cetre Plante, aufquelles on 
ajoute les capillaires & la réglifle : l’eau 
diftillée des fleurs de Tufilage {fe donne 
jufqu’a fix onces, & la conferve à demi. 
once. 

Les feuilles de cette Plante ne font pas 
moins utiles que les fleurs. M. Ray rap- 
porte qu'Hillier, Medecin du Marquis de 
Brandeboure , a guéri plufieurs enfans 
étiques en les nourrifflant de feuilles de 
Pas - d'âne, qu'il failoir cuire avec le 


BECHIQUES. 01 

beurre & la farine comme d’autres lé- 
gumes, On fait fumer ces feuilles aux 
Afthmatiques. Boyle confeille d'y méler 
la fleur de foufre & le fuccin en poudre; 
il dit que ce remede a guéri plufieurs Phti- 
fiques. 
_ Il y a des perfonnes qui eftiment la ra 
cine de Tuflilage autant que les feuilles &c 
les fleurs, & qui lemployent en décoc- 
tion & en tifane , lors même quelle eft 
feche. Fernel a employé le Tuflilage dans 
Je firop de Symphito. 


VIIL 


C OqueEricoc,Pavot rouge. 

Papauer erraticum majus , Rhæeas Diofe, 
Theoph. Plin. CB. 171. Pap. erraticum ru 
brum campefire. T. B. Tom. VII. pag. 305. 
Rhaas five caduco flore puniceo Adv. Lob, 
fc. 275- 


N employe les fleurs de cette plante; 
{oit en firop ou en infufon , à la ma- 
\niere du Thé, une pincée fur un demi- 
 feptier d’eau , & en tifane une perire poi- 

née dans deux pintes de liqueur : on ne 
fes jette dans le coquemar que fur la fin, 
 Jorfqu’on eft prêt de le retirer du feu & 
d'y jetter la régliffe ou les autre fleurs. 
On cire aufli de fes fleurs l’eau diftillée , 


»2 PLANTES | 
& on en fait une conferve. Dans les pleu-\ 
rcfes , efquinancies , fluxions de poitrine $« 
& toux opiniâtres , cette plante s'ordonren| 
avec fucces : elle m'a réuffi fouvent pou£m 
Ja colique venteufe , faifant prerfdre un ‘| 
infufion un peu chargce d’une petite poim 
gnée de fes fleurs avec peu de fucre; 
chaudement comme le Thé. En donnant 
une pareille infufon le trois ou le quatrie 
me jour de la pleuréfie, lorfque la fueur 
fe prefente , elle en devient plus abon- 
dante , & je l'ai éprouve plufeurs fois 
comme un fudorifique plus efficace que 
le fang de Bouc , la fiente de Mulet & le 

autres qu'on vante tant. Quand on a fai 
gné deux ou trois fois brufquement dans 
cette maladie, la fueur furvient ordinaire- 
ment, & pour peu que cette crife natu= 
relle foit aidée, la maladie fe termine 
bien-tôt avec fucces. 

On n’employe pas ordinairement le 
fruits ou les têtes de Pavot rouge, cepen= 
dant ils ne font pas fans vertu ; leur dé- 
coction eft très-adouciffante ; & mêmeun 
peu fomnifere : on en peut donner dans 
les pleuréfies , fluxions de poitrine, cra 
chement de fang , & autres maladies du 
poulmon. La tifane faite avec une dou 
zaine de ces têtes , cueillies avant que la#k 
fleur foit tout-à-fait pañlée , une poignée 
d'orge, & deux onces de réglifle pour trois 


B E G'BhI:QYEYS. »5 
pintes d’eau , eft très-utile dans ces mala- 
dies ; j'en ai l'experience. L’extrait des 
têtes de Pavot rouge , depuis demi-gros 
juiqu’a un gros, eft anodin , & procure 
un fommeil aflez doux : on peut le don 
ner avec fucces dans la toux opiniâtre, 
Tout le monde fçait que le firop de Co- 
quelicoc fe fait avec l’infufion des fleurs 
réitérée deux ou trois, &: méme quatre 
fois fur de nouvelles fleurs, Dans les rhu- 
mes opiniâtres , la teinture de Coquelicoc 
chargée de deux ou trois infufions , eft 
tres-utile, particulierement fion diflout 
{ur chaque pinte de liqueur une once de 
fucre candi : on prend communément 
dans ces maladies l’infufion des fleurs de 
Coquelicoc à la maniere du The, une 
bonne pincée pour un demi-feptier d’eau, 
avec un peu de fucre, 


XL 


: TP CH A:T:r 


Graphaliun monianum flore rotundiore 
C. B. 263. Pilofella major © minor quibuf- 
dam, aliis Gaaphalii genus 1. B. Tom. III. 
Part. 1. pag. 162. Elichryfum montanum 
flore rotundiore Iaff. 453. Auricula muris 
Lon. Lagopron Hipp. Gefn. Lagopns 2. 
TrAg. 332.  Ælwropus ; Hifpidula , Pes cam 
8 Offic. 


5£ FLANTES L 


Es feules fleurs de cette Plante font! 
employées par pincées dans les tifa- 
ñhes & apozèmes béchiques : le firop qu’on 
en prépare eft ou fimple , ou compofé ; 


dans ce dernier on ajoute les Dattes, les! 


Jujubes, les Sebeltes & les Béchiques 


adouciffans ; on l’ordonne dans les mêmes “ 


occafions que le Sirop de Coquelicoc, de 
Tuffilage, &c. 


Certe Plante n’eft pas feulement Béchi- 
ue & adouciflante , elle eft auffi vulnerai-« 
re & aftringente ; on en trouve des fleurs M 


dans le Faltran qu’on nous envoye de Suif- 
fe : on peut donner avec fuccès fon infu- 
fon ou fa décoction dans le crachement 
de fans, dans la diffenterie , & dans le flux 
immodéré des menftrues. On prépare en 
Pharmacie la conferve des fleurs de Pié de 
chat , qu'on ordonne depuis un gros ju{- 
qu'à demi-once dans les maladies de la 
oitrine. 
: x! 


TE : 
Ë : ÉRBE A COTTON. 


Garaphalium vulgare majus GC. B. 169: 
Graphalinm Germamenm 1, B. Tom. III. pag 
158. Filago [en impta Dod. 66. 


47% Uelqnes Medecins fubftituent cette 
Plante aux fleurs du Pié de Char 


BÉCATOUES os 
fur-tout pour arrêter le crachement de 
lang dans la pleuréfe ; ils en ordonnent 
iwec fuccès la tifane à la dofe d’une poi- 
pnée, feuilles & fleurs. pour une pinte 
l’eau. Les Auteurs conviennent qu’elle 
Ft vulnéraire & afringente, & qu'on 
Ven fert urilement dans les pertes de fang 
& dans les difflenteries : quelques-uns la 
fecommandent pour lefquinancie. Lobel 
Houte qu'en Anglererre le Peuple l’em.- 
ploye pour les contufons, en lappliquant 
fn forme de cataplafme fur la partie 
meurtrie, après avoir fait cuir cette Plan- 
[e dans l’huile où elle auroit infufé quel- 
fues heures auparavant. 


XI. 


How Rouwucer. 

| 1. Brafica Capitata rubra C. B. 117. 
LB. Tor. IL 831. Braffica rubra C'apitata 
Dod. 611. 
| 2. Braffica Capitata abba C. B. 111. I. 
B. Tom. IL. 826. Braffica Capitata ,‘albida 
Do, 613. Chou pommé blanc, 


Outes les efpeces de Chou font pro- 
À pres pour les maladies de Poitrine., 
mais on employe ordinairement la pre. 
niere pour la tifane & les bouillons 
Qu'on prefcrit aux Pulmoniques, La tifa. 


#6 PLANTES j 
ne fe fait avec la décoction de deux ot 
crois poignées de Chou rouge coupé par 
morceaux dans deux pintes d'eau, rédui- 
tes à trois chopines , à laquelle on ajoute“ 
enfuite demi- quarteron de miel blanc 
qu'on fait écumer. Dans les bouillons faits. 
avec le mou de veau on ajoute le Chou 
rouge avec la Pulmonaire, les Capillaires, 
&cc. Le Chou rouge a donné le nom aus 
Looch de Caulibus Gordon © Mejfne. 

Les Choux blancs font d’un ufage plus: 
commun dans la Cuifine que dans la Phar… 
macie ; cependant ils ont leur utilité dans 
Ja Médecine : le cataplafme faitavec leurs: 
feuilles & les Poireaux amortis dans la 
poele avec de fort vinaigre , eft un remes 
de familier aux Payfans dans la pleure- 
fie en l’appliquant fur le côté malade. Ca 
mérarius affure que les feuilles de Chou 
bouillies dans du vin font admirables 
pour les ulceres de la peau, & même pour! 
la lepre. Platerus dit que la faumure où 
Von conferve les Choux. en Allemagne! 
guérit les inflammarions naïffantes de la 
gorue : le Chou.entre dans le mondifica- 


tif d'Ache. 


X LI 


Nav ; 


1, Napus Sativa radice alba C. B. 95.1 
 Napus 


BECHIQUES, 97 
IVaptss I. B. Tom. I]. $ 2. Rapum fativum 
ælierum & Napus veterum Trag. 730. Bu. 
aas five N'apus Ad. Lob. ic. 300. 

2. Rapum vulgare Dod. 673. Rapa [ativa 
rotunda , radice candida C. B. 89. Rapum 
fativum rotundum L BR. Tom. II. 838. 
Rave. 


L À Racine de Navet en décoction eft 
d’un ufage très - familier dans les 
bouillons propres pour la poitrine ; la dé 
<oction de Navets avec fufifante quantité 
de fucre, fournit un firop très-eftimé pour 
appailer latoux invétérée & pour l’afthme. 

La meilleure maniere de faire le firop 
de Navets, eft de les couper par rouelles 
après les avoir ratiflez , d’en remplir un 
pot de terre, le couvrir enfuite, & je 
Ee. exactement avec de la pâte, puis 
le mettre au four après en avoir tiré le 
pain ; l'y laifler pendant douze ou quinze 
heures , puis {éparer le jus qui {e trouve. 
fa au fond du pot , & fur quatre onces de 
ce Jus, jetter une once de fucre candi : la 
dofe eft d’une cuillerée, ou feule ou mé 
lée avec un verre de tifane ou d’eau fim 

le ; ce firop m'a réufli dans des rhumes 
fort opiniâtres. 

La femence du Navet eft apéritive : on 
En prend deux gros concaffez & infufez 
daris un verre de vin blanc : celle du Navet 

Tome I à 


98 PLANTES 
fauvage entre dans la Thériaque , fous lei 
nom de Semen Euniados. 

La Rave que j'ai cru devoir ranger ici} 
eft une efpece de gros Navet ; leurs ver- 
tus font affez femblables ; fa racine four 
nit un aliment aufli utile & auffi agréable! 
que le navet ordinaire; la Rave mêmea 
une faveur plus douce: les Payfans d’Au- 
vergne & du Limofin la mangent cuite 
fous la cendre : on la met dans la foupe, 
à laquelle elle communique un goût mer- 
veilleux. La décoétion des racines de ces 
deux plantes , ou de l’une des deux, eft 

bonne pour les engelures , quand on s’en 
Jave fouvent les mains & chaudement, 


XIII. 


B OurocHE ou Bourache. | 

Borrago Dod, 627. Borrago floribus cérus; 
leis I. B. Tom. III. 74. Bugloffum latifo 
lium , Borrago flore caruleo C, B, 356. 


XIV, 


B U c1o se ou Boupglofe, 

Bugloffum anguffifolium majus flore cer 
leo C. B. 266. Bugloffum vulgare majus I. B, 
Tom. LIL, 78, Cirfinm Itahicum Fuch[. Ly- 
copfis Ang, 


BECHI QUES. “> 
5 È À Bouroche & la Buglofe s’em- 


ployent communément enfemble, ow 
fe fubftituent l’une à l’autre , ayant la mê- 
me vertu : leurs fleurs fonc du nombre des 
quatre fleurs cordiales, & s’ordonnent pat 
pincées en infufon ; ou leur conferve de. 
puis deux gros jufqu'à demi-once. Leurs 
feuilles s’'employenc très-communément 
dans les tifannes pectorales & dans les 
bouilions rafraïchiffans, auffi-bien que les 
racines, fur-tout celles de la Buglofe : 
ces racines s’'employent en Hyver lorfque 
les feuilles fonc pafées. Le fuc de Bouro- 
che & de Buglofe tiré par expreflion & 
clarifié, fe donne avec faccès par prifes 
de quatre à cinq onces dans la pleuréfie, 
Pour le bien faire , il ne faut point le faire 
bouillir , car alors la partie mucilagineufe 
es feuilles fe met en grumeaux , &il ne 
Fefte qu’une eau claire qui n'a point de 
rertu.On ajoûte fouvent à ces plantes les 
euilles de chicorée fauvage & le cerfeuil ; 
quelquefois auffi le firop violat, à une 
puce pour chaque prife ; fur-tout lorfque 
on a intention de lâcher le ventre , & 
le difpofer le malade à la purgation : on 
Honne crois & quatre de ces priles par 
jour , entre les bouillons. Ce remede eft 
rcs-propre à rétablir le mouvement libre 
lu fang, lorfqu'il croupit dans les par 
| Eij 


120 PEN TES 

ties, où fa circulation eft ralentie. Le fuc 
de fes Plantes entre dans le firop de lon- 
guevie, dans le Byfantin fimple & com- 
_peté, & dans le firop de S aUe de 
Fernel, 

La plüpart des Herboriftes fubftituent 
à la racine de Buglofe celle de la Viperine, : 
qui eft plus commune & de moindre vertu, | 

La Bouroche & la Buglofe entrent dans 
PEletuaire de Pfyllio de Mefue, dans fon ! 
firop de Fumeterre , dans fon firop du Roï ! 
Sabor , dans les firops d’Eupatoire &c d'E. 
pythim du même Auteur , & dans l'Opia-| 
te de Salomon. | 

EE Y, 


V IP£RINE, ou herbe aux Viperes: 

Echiwm vulgare C. B. 154. I. B. Tom.. 
IL. pag. 586. Lycopfis Cord. Anchufa m4- 
jor quorumdam. Echion Caf. 436. Bugloffam 
Sylvefire Lob, 16. 579, 


C Efalpin confirme ce que Diofcoride 
| & les Anciens rapportent des ver 
tus de certe Plante, pour la morfure de 
la Vipere & des autres bêtes venimeules; 
cet. Auteur donne Îa maniere de s’et 
feswir : Ü faut prendre une poignée deg 
feuilles , & environ demi-once de la ras! 
cine Îes piler & les infufer dans trois vers 
kes de vin ; on en fais boire le jus au mas 


BE GHAQ DE Sa 161 
laide, & on applique le marc fur [a blef… 
füre, Le nom de cette plante vient plutôt 
de la figure de fa graine qui reffemble à la 
tête d’une Vipere , que non pas de fa pre- 
tendue qualité de guérir fa morfure, 


X V I: 
A UNEE, Enule-Campane. 


Helenium vulsare C. RP. 276. Helenium fr- 
ve Enula-campana I. B. Tom. IIT. pas. 108. 
Afer omninm maximus Helenium ditlus Ia. 
483. Panax Chironiwm Theoph. Ang. Ele- 
ion Trag. 170. | 


O N n’employe ordinairement que Îæ 
1: ‘‘ne de cette plante, ou fraiche , 
ou féc: n en poudre, Lorfqu’elle eft 
fraich. :n la donne en décottion dans 
» lestifai. 5, ou apozêmes Béchiques : elle 
fait cracher les afthmatiques , & foulage 
» fort ies pulmoniques. On lordonne de- 
5 demi-once jufqu’a une once dans les. 

ouillons : on en fait une conierve , dont 
Ja dofe eft d’une once. Elle eft tres-utile 
. dans les maladies de l’eftomac, fur-rout 
pour les indigeftions , les crudités , les 
vents & Îles rapports aigres.Certe racine 
» neft pas feulemenc Béchique , elle eft auffi 
» Sromachique, Hyftérique , & Apéritive ; 
elle divife les matieres épaiffies , & em- 

, NT 4 


"à 


102 P L A N T'ES 
porte les obftru@ions. C’eft pour cela 
qu'elle pouffe les régles & les vuidanges 
upprinées : on fait macerer pendant 
deux ou trois jours la racine d’Aunée 
dans Je vin blanc ; & on en donne un 
verre le matin à jeun pendant quelques 
jours aux filles affligées des pales couleurs. 
Le fuc de la racine infufce dans le vin , ou 
{a décoction dans cette liqueur, détruit 
les vers des inteftins. On prépare un vin 
en faifant infufer la racine d'Aunée dans 
le mouft ; ce vin eft ftomacal & poufle les 
urines. Cette racine féche ef Âromatique 
& {ent l'iris; on la donne à deux gros 
au plus. On faitun Onguent avec l’Aunée 
trés-utile pour la galle, & pour les ma- 
fadies de la peau. On y mêle quelquefois 
le mercure à la dofe d’un gros de précipi- 
té blanc, far une once d’onguent. L’Au- 
née eft extérieurement réfolutive : Par- 
infon en recommande la décoction pour 
les douleurs de la fciatique , & même 
pour les mouvemens convulfifs. Cette 
plante entre dans le firop d’Armoife , dans 
Je firop Hydragogue de Charas Le firop 
Anti-Afthmatique du même, le Look- 
Sain, & dans le Loock-Pectoral. Elle en- 
tre aufli dans lOpiate de Salomon de 
Joubert, dans le Catholicon fimple de 
Fernel , dans l'Onguent Martiatum , dans” 
lEmplâtre de Vigo de du Renou , & 


Fe, BECEMIQUES 10; 
dans le Diabotanum de M. Blondel, 


XVII. 
IzrRE terreftre, Terrette, herbe 


de S. Jean , Rondotte. | 
Hedera terreftris vulgaris C. B, 306. 


: Chamaciffus five Hedera terreftris I. B. 


Tom. IL. Ap. 855. Calamintha humilior 
folio retundiore Inff. 194. Malacociffos 
Lugd. 1311. Chamaclema Cord. Elaïine 
Brunf. Humilis Hedera corona terre Lob. 
10, GT3, 


 Oute la plante eft en ufage en déco- 
tion , ou en infufion, une petite 
poignée fur une pinte d’eau : elle eft ne- 
Étorale & incifive ; outre cela elle eft fort 
apéritive, elle eft aufli vulnéraire dérer- 
five. On prépare l’Extrait, la conferve & 
le firop des fleurs & des feuilles ; fon fi- 


 rop eft excellent pour lafthme, j'en ai vu 


de très-bons effets : la dofe de ces prépa- 
rations eft la mème , que celle des autres 
de même efpece, c'eft-a-dire d’une once 
pour le firop & la conferve , & demi-on- 
ce pour l’Extrait. 

Simon Pauli faifoit boire la poudre de 
cette plante avec autant de fucre détrem- 
pée dans fon eau diftillée, & Willis la 
xecommande pour l’afthme, la roux opi- 


E üi} 


FO4 PLAN TE: 
niatre & la phtyfe: il l’ordonne depuis 
demi-gros jufqu'à an gros. Jean Banhin 
‘aflure que le Lierre terreftre appliqué en 
cataplafme appaile les tranchées des fem- 
mes en couche : felon cet Auteur {à pou- 
dre mêlée avec l’avoine , fait rendre beau. 
Coup de vers aux chevaux : elle n’eft pas 
moins utile à ceux qui ont la pouffe on 
en mer une bonne poignée dans un pico… 
tin d'avoine. Quelques -uns prétendent 
que le fuc de Lierre térreftre tiré par le 4 
nez , guérit la migraine la plus violente, “ 
Cette plante eft utile dans les ulceres in_ 
térnes, fur-tout ceux dela poitrine & des 
reins : Lobel l’ordonne pour prevenir la 
Goutte & déboucher les vifceres. 
L'huile d'olive où on a fait infufer tren- 
té OU quarante jours le Lierre terreftre 5 
eft tres-anodine, & appaife la colique ven- 
teufe à la dofe de trois on quatre cuille_ 
rées. On pile une partie de notre plante à 
& on l’enferme dans une bouteille qu'on 
Expole au Soleil ; elle s’y pourrit & fe ré 
duit en huile ou fuc épais , qui et excel- 
lent pou Îes Piqueures des tendons. M. 
Maréchal premier Chirurgien du Roi, l’a 
employée avec fuccès. | 


XVIII. 


: \ ELAR, Tortelle. 


nl 0 OR Ce VE, «À As 


",BEGATOUES. tof 

T. Eryfimum vulgare C. B. 160. Eryft- 
Mmum Tragi flofculis luteis , juxta muros pro- 
veniens l.. B. Tom. II. pag. 863. Eryfimnm 
Trio 1. Tab. ic. 448. Hierobotane fœmina 
Brunf. Verbena fœmina © Jinapi 7. Trag. 
102. Cleome Oftavi Ang. Eruca hirfuta , 
flique cali appreffa Eryfimum difla | Raï 
Hifi. 810: 

2. Eryfimum Latifolium majus glabrum C. 
B. 1071. Îrio Apulns alter Levi folo eruce 
Col. part. 1.265. Sinapi Syluefire Mon/pef- 
fulanum , lato folio , flofculo luteo , minima’, 
Siliqua longiffoma I. B. Tom IT. pag. 858. 
Eryfimum Monfpeffilanum finapeos folus Raï. 
Fiff. 81 2. | 


 N employe ordinairement la pre- 
| miere efpece, & à fon défaut la: 
feconde , pour faire le firop du Chantre , 
fi eftimé, pour rétablir la voye & guérir 
lenrouement ; ce firop peut fe faire {im 
plement avec une forte decoétion,ou avec 
le fuc: de la plante & du facre, dont la 
dofe:eft depuis demi-once jufqu'a une, 
dans un verre de tifane pectorale. Le fi- 
rop d'Eryfimum de Lobel eft fort com- 
pole ,.car outre plufeurs plantes Bécht- 
ques , quelques Céphaliques y font em- 
ployces ; fçavoir , les fleurs de Romarin, 
de Stæcas & de Béroine. On fait avec les 
_ feuilles & les fleurs du Velar une tifane .. 
E y 


#06 P'E ANIT'ES | 

en mettant une poignée de la plante für 
chaque pinte d’eau réduite à trois demi- 
fepriers ; on y ajoûte la réglifle : ces prépa- 
rations font excellentes pour la toux invé- 
térée , & l'embarras du poumon caufe par 
des matieres épaiflies. Diofcoride recom- 
mande la graine d’Ery/imum à ceux qui 
crachent des matieres purulentes. Lobel 
confirme les obfervations de cet Auteur, 


XIX. 


UEuE DE PourcEeaAu, Fe- 
noüil de Porc. . 

- Pencedanum Germanicum C.B. 149. Peu. 
cedanum minus Germaricum \. B. Tom. II. 
part. 2. 36. Peucedanum Feniculum porci- 
aum Lob. ic. 781. Peucedanum Dod. 317. 
Trag. 881. 


A racine de cette plante eft ordinai- 
À; rement d’ufage; on la donne inté. 
rieurement en poudre & en décoction, 
& ons'en fert extérieurement pour net- 
toyer les playes & les ulceres. Les Au- 
teurs conviennent que cette planteef in- 
cifive & apéritive, béchique & hifteri- 
que ; qu’elle eft propre dans l’Afthme & 
dans la diffculté de refpirer , en aidant 
l'expeétoration ; elle pouffe aufli les uri- 
nes , les mois & les vuidanges, Son fuc 


BE'ERHIQUES er: 
épaifli & réduit en poudre eft très-utile 
dans la toux opiniâtre fuivant Tragus, 
qui l'eftime auili pour la difficulté d'u: 
ner ,en mélant cette poudre avec le miel ; 
à dofe eft d’une dragme avec une once 
de miel blanc. On eftime cette racine pour 
les maladies hypocondriaques; elle eft 
employée dans la poudre Diapraffi de 
Nicolas , dans l'Electuaire Lithontripti- 
que, & la Triphea magna du même Au- 
teur, 

XX. 


R Osr'Es du Soleil 


Ros Solis folio fubrotundo C. B. 357. Ro. 
rida Jive Ros Solis major Lob. ic. 811. Solf. 
rora five Sponfa Solis Thal. Rorella minor 1, 
Tab. ic. 816. 


Oute cette plante eft en ufage pour 
; lafthme, la toux invétérée , & lul- 
cere du poulmon : on ordonne en infu… 
fion jufqu’a deux gros, & à un gros en 
| poudre; on en fait un firop fort eftimé 
pour les mêmes ufages, qu'on ordonne à 
une once, 

XXI. 


LA ne: 


Amygdalns [ativa | fruflu majori C. B. 
#41 AMY£A. duiçis I, B. Tom. 1, pag: 
| E vj 


tros: PLANTES 
174. Amyodalus Tab. ic. 296. Amygdrle 
Matth. Lob. Nux graca Cord.. 


" E fruit de cet arbre eft fort en ufage- 
.dans. la Médecine & dans. les ali 
mens ; on.le confit étant encore verd avec 
fon écorce ; on couvre l’amande de fucre. 
& on: en fait des dragées : on la mange: 
dans les meilleures tables & on l’employe: 
ordinairement dans les émulfions rafrai-- 
chiffantes au nombre de douze ou quinze 
fur chaque pinte d'eiu avec les autres fe. 
mences froides. L’amande eft peétorale &- 
adouciffante ; huile qü’oir en tire par ex. 


preflion fans le fecours du feu ,mêléeavec 
partie égale de firop de Capillaire ou au-- 
tre. &. fucee a petite dofe & à plufeurs. 
répriles avec un petit bâton de réglifle: 


émoulflé en forme de brofe;eft un remede 
très-propre pour adoucir lâcreté de la: 


toux opiniatre , fur-tout pour les enfans. 


L'huile d Amandes douces eft très-ano- 


dine :on en donne avec fuccès pour ap 
païfer les tranchées dans la. Colique & 
dans. la Dyffenterie ; on en mêle dans les. 
Juleps adouciffans , à la dofe d’une once. 
avec autant de firop de Nenuphar ou de: 


Pavot blanc; on en donne aufli dans les 


ia ,emens émolliens à deux ou trois onces.… 


é 


BECHIQUES roy 


XXÉE 


: ROUE 


Ficus communis C. B. 457. Ficus I: B:. 
Tom. I. pag. 18. Raï Hifl..1431.. Ficus. 
pale vel carice Cffic. 


Es figues s'employent dans les tifanes: 
pectorales avec les fruits fuivans : om 
en met cinq ou fix fur chaque peinte d’eau. 


qu'on fait bouillir legerement. On s’ex 


.iert auffi dans les- fluxions {ur la gorge & 


fur la luette , en gargarifme & bouillies 
dans du laît. Elles font propres à adouci 
la toux & les. rhumes. opiniâtres : lorf. 
qu'ells font appliquées extérieurement , 
elles font réfolutives-& émollienres. Tout 
le monde fçait que les Figues fraîches 
font très-agréables au goût ; on les man- 
ge.auffi féches, & onen faitun-firop pro- 


pre pour les maladies du poulmon. 


Foreftus & A. Minfit confirment par 
leurs obfervarions, que la:décoétion des: 
figues & des raïñns fecs foulage dans la 
petite verole & la rougeole ceux qui ont 
mal à la gorge. Les figues rôties & mifes 
en poudre avec un peu de miel, font un 
onguent excellent. pour les engelures ; 
étant appliquées {ur les hémorroïdes elles 
en-appaifent la douleur & l'inflammation.. 


*10 PLANTES + 
Le füc faiteux des feuilles de Figuier eff 
res-cauftique & dangereux. 


R ÂISINS. 


XXIII. 


On employe ces fruits dans les Apozé: | 


mes & dans les tifanes qu'on ordonne 
pour les rhumes, dans les fuxions de poi- 
trine, & pour la toux opiniatre, Trois 
.€fpeces de Raïfin font en ufage dans la 
Médecine , fcavoir. 

1 Vins Apiana C.B. 108. Paule majo- 
res feu Vue Maffiliotice guorumdam : Von 
mufcatela Car. Steph. Pred. Rff. 341. Mu. 
cats de Provence, 

1. Vus palla major , Bcluaree Gracis C. 
B. 209. Paule maxime fen Damafcens , 
zibede diéle Schr, Vue zibede Tab. ie, 891, 
Raïfins de Damas. 

3. Vue Pafe minores, vel Paule Co- 
Fynthiace C. B. 299. Paffile Trag, 1054. 
Raïfins de Corinthe. 


N fe fert plus ordinairement des deux 
O premieres efpeces : onmonde les rai. 
fins fecs de leurs Pépins , qui ont quel- 
que faveur auftere & fiptique, &onen 
met une petite poignée fur chaque pinte 
de tifane:on employe les Raifins comme 
les figues dans l Médecine & dans les 


BECHIQUES. IT 
alimens ; ils entrent commeelles dans les 
fisops compolfés , préparés pour les mala- 
dies de la poitrine; comme dans le firop 
Aati-afthmotique de M. Daquin , dans 
celui d'Eryfimum de Lobel , dans celui 
d'Althæa, &c. Les Raïfins de Corinthe 
entrent dans les tifanes peétorales , demi 

once pour une pinte d’eau ; on compofe 
| avec cette efpece de raifins un firop laxa. 
tif, qui en retient le nom , & qu’on ap- 
pelle Syrnpus paffularum laxativus ; le Sé- 
né & la Manne en font la vertu purgati- 
ve; on Fordonne jufqu’à deux ences, 


X XIV. 


P OmmireEr de Renette. 

Malus fativa fruëiu fibrotundo à wiriai 
Palefcente acido dulcr Int. 634. Mala Pra- 
fomiliaC. B. 433. 


| '@. N préfére le fruit de cette efpece 
de pomme pour faire la gélée & le 

firop qu’on donne aux malades pour adou- 

cirles âcretés de la gorge & l'enrouement. 
Les pommes font pectorales elles appai- 

fent la foif & la toux ; elles font cracher : 

on en met une ou deux coupées par rouel- 

les dans les tifanes Béchiques & rafraï-. 

chiffantes.Il y a plufeurs préparations dif 

frentes du firop de pomme, fur-rout de 


#r2 P'LANTES 
celui qui eft compofé. Celui qui eft le plus 
en ufage , eft le firop de pomme du Rof 
Sabor , dans lequel'outre les fucs de pom= 
me , de bouroche & de buglofe, les feuil- 
les de Séné, le tartre foluble, le faffran 
& le fucre font employez. On doit ju- 
ger par la qu'ileft plutôt purgatif que bé: ! 
chique; auf lordonne-t-on ordinaire 
ment aune once dansles infufons ou po: 
tions purgatives.Le firop de pomme com- 
pofé magiftral , & celui qui eft compofe 
avec l’Ellebore, font encore plus char- # 
gez de drogues; on en peut voir la dif. 
penfation dans la Pharmacopée univer- . 
felle de Lemery pag. 172. r83. Je ne 
parlerai point ici du Cidte, liqueur auffi 
agréable au goût qu'utile pour la fanté: 
Voyez le Traité des Alimens de Lemery 
PAB-. 504. 

XX V. 


| L Urugier, Jujubes. 

Jujube majores oblonge C. B. 446. Zizi- 
pha [ativa I. B. Tom. I. pag. 40. Zixiphus: 
Doa, 807. Rutila Jonft. Jujuba Offic. 


TL E fruit de cet arbre qui croît en Pro- 
_ vence vers Toulon, eft fort eftimé 
pour les maladies de laypoitrine ; on en 
met une douzaine dans une peinte de tifa- 
ñne ;. on l’ordonne communément avec 


| BE CIPIQU ESS 113 
Jes Sebeftes, les Dattes, & les autres 
fruits pectoraux ; mais il faut prendre gar- 
de. à la dofe; car au lieu d’une tifane le_ 
gere qui fe diftribue facilement dans le 
fang pour le délayer , on fait fonvent une 
décoction trop épaifle & trop chargée, 
laquelle dégcoûre un malade, fatigue fon 
eftomac & le gonfie , & par conféquent 
augmente fouvent l’oppreflion & la dif 
 culté de refpirer , loin de l’adoucir : quand 
Ja tifane fe trouve trop épaifle , il faut y 
ajoûter de l’eau. Les Jujubes entrent dans 
Ja plüpart des firops compolés qu’en pré- 
pare pour le poulmon ; entr'autres dans 
celui qui en retient le nom , qui eft de la 
compolition de Mefue, dans Je firop 
d'Hyfope, dans le ZLooch fanum & dans 
le Lénicif fin. 


PLANTES ETRANGERES, 


Ses 


Sebefiena domeffica C. B. 446. Mixa 
five Sebellen I. B.Tom. I. Part. 1.pag. 197. 
Sebeffen Trag. 1021. Myxa Dod. 806. Pru- 
aus Sebeflena Lugd. 359. Myxara. Myxa- 
ria. Trunus Malabarica fruilu racemofo , 
calice excepto Raï Hiff. 1563. Vidimaram 
Hort, al, 


XIV. 


114 PLANTES 


Es Sebeftes font les fruits d’un arbre . 
 quicroït en Âfie ; on nous les appor- 
te de Syrie & d'Egypte: la décotion d’u- 
ne once ou deux dans chopine d’eau avec 
la manne & la cafle, eft un purgatif doux » 
qui convient dans les maladies du poul« 
mon, car ces fortes de fruits font laxatifs 
comme les pruneaux.Ils font adouciflans, 
émolliens , propres à modérer l’âcreté des 
humeurs; aufli les ordonne-t-on avec 
fuccès dans les catharres , les fluxions de. 
poitrine , la toux , le rhume & dans l’ar- 
deur d’urine. On les mêle en nombre égal 
avec les Jujubes dans les tifanes peétora- 
les. Ils entrent dans le Lénitif, & dans 
lElectuaire qui porte leur nom. 


XX VII. 


| à ue 


Daëkil; Officin. Palmnle , Caryote , Caro- 
des, Phenicobalan: fruëles palme. 


Les Dattes font les fruits d’une efpece 
de Palmier qui croît en Afrique & en 
Egypte, dont voici les noms. | 

Palma major C.B, 506. Palina Raïi Hif. 
1252. Palma Daildyfera major vulgaris 
Jorff. Palma five Dachel Alp. èÆg. 18." 
Phanicobalanns quer umdam 


BECHIQUES. 116 
O N employe ordinairement les Dat= 


tes dans les tifanes pecterales au 
nombre de dix ou douze pour deux pin 
tes d’eau, après les avoir mondées de leurs 
noyaux. Elles font propres dans les cours 
de ventre, comme adouciffantes & lege- 
rement aftringentes & déterfives. Elles 
fourniffent un aliment affez doux , lorf- 
qu'elles font fraîches & nouvelles : des 
Peuples entiers s’en nourriffent dans lO- 
rient , & les Solitaires de la Paleftine n'a- 
voient gueres d'autre aliment, fuivant 
leurs Hiftoriens. La pulpe ou la chair des 
Dattes cuire dans l'Hydromel , & pañlée 
par le tamis , eft la bafe de l’Eleétuaire 
Diaphenit , dont la vertu purgative de. 
pend de la Scammonée & du Turbich : fa 
dofe eft jufqu’à une once en lavement , 
plus communément qu’en potion, 


XoQN LIL 


Ps 


Piflacia peregrina , frutlu racemofs , five 
Terebinthus indica Theoph. C. B. 401. Pif- 
tacia I. B.Tom. I. pag. 175. Nux Piflacie 
Park. Rai Hiff. 1682. Fifhici Lem. Drog. 


E Piftacier eft un arbre qui croît en 
L. Perle, & en d’autres lieux de lAfie ; 


T16 PLANTES 
On léleve aifément dans la Provence & 
dans les Pays chauds. Son fruit appellé # 
Pifaches , eft en ufage dans la Médecine 
comme dans les alimens ; on en ordonne 
juiqu’a une douzaine dans une pinte d’é- 
mulfion pectorale , avec les amandes & 
les Pignons blancs ; on les couvre de fu- 
cre, & on en fait des dragées : elles font: 4 
fort nourriffantes , & tres-agréables ou” 
goût, 

XXIX. 


Cou " 


 Goffipium frutefcens [emine albo C. B. 430 
Xylon frve Coffipium Herbaceum 1. B. Tom. 
1. pag. 342. Bonbax Officin. Cottus jeu cottæ 
© Bonbax Serapioni. 


4 E Coton croît en Egypte, en Syrie 
& dans les Ifles de Cypre & de Can-* 
die ; il croit aufli abondamment dans les 
Ifles de l'Amérique. Sa graine eft en ufa- 
ge pour les maladies du poulmon; fa dofe 
eft depuis deux gros jufqu’a demi - once 
dans chopine d’émulfion , peur adoucir la 
toux & faciliter le crachement ; elle eft 
auffi aftringente,& propre dans la dyffen… 
terie & les cours de ventre. On la donne 
avec fuccès dans le crachement de fang. 


+. BECHIQUES. 117 
de 24 dl 


PE 


Benzeim Offic. Belzoinum C. B. 503. 
Belzoe , Belzoim , vel Belznirum vuloo 
Lugd. 1781. Benjndeum Rue. 721. Bene- 


 @inum Linfc. Benivi Garc. Cluf, Exot. 155. 
Berjoinum cujus arbor felio ciri 1. B. Tom. 


III. Part, 2. pag. 310. Arbor Virginiana 


citriæ vel limonie Benzoinum fundens Hort. 


Am/f. 


E Benjoin eft une somme-réfine très- 
À _odorante, laquelle entre dans la com. 
polition des parfums les plus précieux: 
On nous l'apporte des Indes Orientales de 
Sumatra & de Siam. On en trouve chez 
les Droouiftes de deux fortes ; celui qui 
eft en mafle orenue eft le commuir, le 
plus rare eft en larmes , d'une odeur plus 


douce & plus aromatique, Les prépara. 


_£ions du Benjoin font les fleurs, la teinture 


avec l’efprit-de-vin & le magiftere; la 
dofe des fleurs qu’on ordonne avec fuccès 
dans Pafthme & dans la difficulté de ref. 
pirer, eft depuis fix jufqu’à dix grains dif. 
fous dans deux gros d’eau de Canelle or. 
gée, & quatre onces d'eau de Coquelicot 
ou de Tuffilage: on y ajoûte une once de 
Hrop de Gyimauve , de Capillaire , ou 


118 PLANTES 


autre pour faire une potion Béchique & 
Expectorante: il faut obferver de ne pas 
ordonner une trop forte dofe de fleurs de # 


Benjoin , car le fel âcre volatile qui domi- 


ne en.elles eft capable en augmentant le ” 


mouvement des humeurs, d'augmenter la 

toux au lieu de l’appaifer. 
Le Benjoineft auf fudorifique , & pro- 

pre dans les rhumatifmes & dans la {ciati. 


} 


que. La teinture de Benjoin fe donne de... » 


puis demi-oros jufqu’a un ; & fon magif- 
tere à un {rupule au plus. Il entre dans 
la poudre Cephalique odorante de Cha- 
ras, dans les Trochifques Ælipte Moftha.. 
te ; on S'en fert aufi pour faire la Poudre 
a embaumer les corps: il entre encore 
dans l’emplâtre ftomachique & cephali- 
que, & dans la Pommade ordinaire des 
boutiques. 


S vers 


XX XI. 


Arundo Saccharifera C. B. Hern. 110: 


Arundo Saccarina I. B. Tom. II. pag. 531. 
Raï Hift. 1273, Arundo € calamus Sac- 
charinus Tab. ic. 257. Mélicalamns Cord. 
Cannamellea Caf. 182. Sacchar , Saccha- 
rum, Zucharum, Tabaxir , Mel arundi- 
naceum , Mel Cannæ Lem. Drog. Tacoma- 
rée Pif. 108, 


BECHIQUES. 115 


# À Canne à Sucre ou Cannamel, eft 

une efpece de rofeau qui croît natu- 
tellement dans les Indes, au Brefil, & 
dans les Ifles Antilles. Le fuc exprimé de 
ces Cannes eft leur {el eflentiel mêléavec 
une petite portion de foufre qui s'appelle 
Sucre :on le prépare dans le Pays, & on 
le purifie avec l’eau de chaux & les blancs 
d'œufs ; après l'avoir cuit en une confif.. 
rence raifonnable, on l'appelle Mofcova. 
de grile; certe Mofcovade purifiée de noue 
veau, fe nomme Caffonade , & fert aux 
Apothicaires & aux Confifeurs pour leurs 
Conferves, Syrops , Confitures, &c. Le 
fucre en pain eft une purification de la 
Mofcovade srife avec les blancs d'œufs & 
la chaux , & verfée enfuite dans des mou 
Jes ; ce fucre extrêmement purifié par des 
clarifications réitérées, s’appelle Sucre 
Royal : plus il eft rafiné, plus il eft dé 
pouillé de fes foufres grofliers, & par con. 
fequent plus il fe candit & fe criftallife ai= 
fément ; c’eft pour cela que les confitures 
faites avec la Caflonade fe candiflene 
moins qu'avec le fucre. 

Les préparations de fuere en ufage 
dans la Medecine font , 1. Le Sucre rou 
ge ou la Chypre, qui eft une efpece de 
Mofcovade faite des Syrops des fucrese 
pain; on l'ordonne 3 une once dans les 


120 PLANTES F 
lavemens , furtout aux enfans qu’on foup2 
_gonne avoir des vers. 2°. Le fucre Candi 
qui ef un fucre criftallifé, qu’on employe 
communément pour adoucir la toux & 
les âcretés de la gorge & de la poitrine, 
dans le Rhume. 30. Le fucre d'Orge quis 
eft un fucre diffout dans l’eau d'Orge, ou! 
dans l'eau fimple , lequel étant très-cuit, 
{e forme en bâtois longs de la groffeur 
du doiot. 4°. Le fucre tors , appellé Pé- 
nides , Epénides , ou Alphænix , eft un 
fucre cuit comme ie précédent , & réduire! 
en pâte, ou feul, ou avec l’amidon qu’on 
forme enfuite en bâtons tortillés. $°. Le 
fücre Rofar eftaïnfi nommé , parce qu’on! 
employe l'Eau-Rofe pour le diffoudre, 
Jorfqu'il eft bien cuit. On le met en gre- 
nailles ou en tabletres; on le préfere au 
Sucre commun pour mettre dans le petits 
lait. L 
Le fucre entre dans plufieurs Compoñi-A 
tions, Tablettes , Syrops, &c. Comme 
auffi dans plufeurs Alimens, dont il eft 
un affaifonnement de même que le Sel ; 
on doit en uier avec une égale modéra- 
£ion. 


aie PLANTES 


} 


EN 


BECHIQUES. t25 
PLANTES BE CHIQUES 
QUI SONT 
RAPORTEES DANS D’AUTRES 


CLASSES. 


P OLvrope. Sa racine & fes feuilles 
{e fubftituent aux Capillaires. Voyez 
la Claffe des Plantes Hépatiques. 

Guimauve, Althea, Saracine,fes fleurs 
& fes fommitez, font d’un ufage très-fa- 
milier dans les tifanes pectorales. Voyez 
la Claffe des Plantes émollientes. 

Bouillon blanc , Ferbafcum. Ses fleurs 
s’'employent par pincées dans les infu-- 
fions qu'on ordonne pour adoucir la toux 
& les âcretez de la poitrine. Voyez ci- 
apres la Claffe de Plantes Emollientes. 

Grande Confoude, Symphytum. Sa raci- 
ne en conferve avec le miel blanc , ou en 
tifane , eft très-utile dans le crachement 
de fang & dans les ulceres du poumon. 
Voyez la Clafle des herbes Vulneraires , 
au chapitre des Aftringentes. 

Fougeres. Ses feuilles en tifane fe fub- 
ftituent aux Capillaires, Voyez ci-après 
les Plantes Hépariques. 

Iris de Florence. Sa racine féche entre 
dans plufieurscompoÿtions deftinées pour 
Tome I. F 


ea 


122 PLANTES 
l'afthme & pour les autres maladies de [4 
poitrine, Voyez ci-devant & Clafle des 
Plantes Purgatives. 

Cerfeuil d'Efpagne, ÆA4yrrhis. Ses feuil- 
les féches fumees , comme celles du Ta- 
bac, paflent pour être propres à l’afthme, 
Voyez la Claffe des Plantes Hépatiques. 

Marrube blanc, Praffium. Ses feuilles & 
fes fleurs en firop ou entifane , font très. 
propres à exciter lecrachat, & foulagent « 
les Afthmatiques.Vovez ci-apres les F'ian- ! 
tes Hyftériques. 

Paquertte & Marguerite , Bellis major G°\ 
sninor.Les fleurs & les feuilles de ces Plan. : 
tes conviennent en tifane & en infufon 
dans les ulceres du poumon ,auffi-bien que 
pluñeurs autres Vulneraires Aftringentes. 
Voyez la Claffe qui traite desVulneraires, 
au chapitre des Aftringentes. ’ 

Pié de veau, Arwm. Sa racine fraîche 
mife en conferve avec le miel blanc, & 
prife à demi-once, excite le crachat , &: 


Ts à 


foulage dans l'Afthme. Voyez les Plantes 
Hépariques. 

Ortie, Urtica. Les grappes de fleurs en 
conferve , appailent le crachement del 
fang ; aufli-bien que le fuc épuré de fes 
feuilles bu à deux ou trois onces. Voyez 
ci-après les Plantes Vulneraires. au chapi- | 
re des Aftringentes, de 

Véronique, Les feuilles & les fleurs del 


à he 


BECHIQUES. 123 
cette plante, que quelques-uns ont appel 
lée le Thé de l'Europe, fe prennent en in. 
fufion comme le Thé , dégagent le pou 
mon des Afthmatiques,& les font cracher. 
Voyez la clafle des Plantes Vulneraires,aw 
chapitre des Aftringentes. | 
… Scabieufe. L'eau diftillée de cette plan= 
te à trois ou quatre onces,& l’infufion de 
fes feuilles & de fes fleurs, precurentune 
expectorarion facile dans la pleurelie. La 
plupart des Plantes Diaphoretiques font 
le même effet. Voyez la Clafle des Plan 
tes Diaphoretiques. 

. Safran, Crocus. Une pincée de fes fleurs 
infufces dans un demi-feptier de lait , eft 
un bon remede pour le rhume & pour les 
Pulmoniques. Voyez ci-après les Plantes 
Hiftériques. s 
, Oliban. Une dragme en poudre enfer- 
mée dans une pomme, ( qu’on aura creu- 
fée pour cet effet, & cuire enfuite auprès 
du feu.) fait fuer dans la pleurefie,& fou- 
lace confidérablement les malades. Voyez 
crapres la Claffe des Plantes Diaphoreti. 
ques. 

Ariftoloche. Sa racine en poudrea une 
dragme , faic le même effer que celle de 
lIris dans lAfthme. Voyez les Plantes 
Hyfteriques. 

Calament. L'infufñon de {es feuilles & 
de es fleurs n’eft pas moins urile dans Îz 
| F à 


124 PLANTES 7 
toux opiniâtre , & pour faire cracher ,qué 
celle de lOrigan, du Pouliot, de FHyflo- 
pe , des Fleurs de Stæcas & de quelques 
autres aromatiques. On en fait un firop 
excellent pour l’afthme, pour la difficulté M 
de refpirer , & pour les autres maladies M 
du poumon , qui font caufces par une 
pituite ou lymphe épaiflie dans les bron.. 
ches de cette partie. Voyez ci-après la 
Claffe des Plantes Cephaliques, 


ERRHINES. 125 


Le Le Le Le Le Ce D de ie Lette de dt CE 2e de 
Re Ge LE LL GER LE LE Le Le di dt de Le Le LE Le di Ce 


TROISIEME CLASSE. 
DES PLANTES. 
ENRKR HINES 


O U 
STERNUTATOIRES ET SALIVANTES. 


Ï Es remedes qui par leur âcreté font 

capables de piquoter la menbrane 

du nez,&c d’exciter par cetteirrita- 
tion l’écernuement , s'appellent Errhines 
& Sternutatoires. Ces plantes font ordi 
nairement miles enufage dans les maux de 
tête , dans la léthargie, l'apoplexie & les 
autres difpoñitions foporeulfes ; on les or 
donne communément en poudre , qu’on 
prend par le nez , ou qu’on fouffle dans 
cette partie par le moyen d’un tuyau de 
plume,lorfque les malades font privez de 
mouvement & de fentiment.On employe 
aufli ces remedes par la bouche en ma- 
* chicatoire:on les nomme alors Salivans ; 
en Latin Æpophlegmatifmi , parce qu'ils 
ont la vertu d'exprimer quantité de f. 
live & de férofité , en irritant les glan- 

F ii 


126 PLANTES 

des du palais & de la bouche , lefquelles 
font d'ailleurs comprimées dans la mafti- 
cation par les mouvemens de la machoi- 
re, des mufcles buccinateurs & de la lan- 
gue. Lorfque la membrane pituitaire & 
les finus frontaux qu'elle tapiffe , fontab- . 
breuvez d'une pituite trop abondante ou 
trop épaifle , les Errhines font ordonnez, 
comme étant tres-propres par leurs {els ! 
acres & volatiles à excirer un picotement 
qui oblige cette membrane à fe refferrer, 


& à fe dégager de l'humeur dont elle ef : 
furchargce, 


I. 


IcoTiANE, Tabac, Herbe à la 

Reine , Petun. 
Quoique cette plante foit étrangere ; 
elle croît fi aifémenr en France qu'elle y « 
eft comme naturalifée,ainfi je la com- 
prendrai dans le nombre des plantes de 
notre climat : il yen a trois efpeces qui 
font toutes d’ufage. 


1. Nicotiana major latifolia C. B. 169. . 
Nicotiana major five Tabacum majus 1. B. ! 
Tom. III. pag. G219. Hyofciamus Peruvir- 
aus Dod. 452. Sana Sanila Indorum Adv. 
Lob. 5S4. Perebecenns Ouiedo Lug. 1901, 


| ÉRRHINES. 127 
Herba Sanile Crucis femima Caft. Tornabo- 
na Cef. 344. Perum latifolinm Cluf Exot, 
309. Pocyelt. Aexicanorum Hern. 312. 

2. Jicotiana major angujt. folia C. B. 
470. Nicotiana five Tabacum folio anguf- 
tiore I. B. Tom. III. pag. 630. Hyofciami 
Pernviani altera icon. Dod. 4521. Tabacum 
five Herba Sanêtla minor. Lob.ic. 584. Her 
ba Santle Crucis mas Caff Petum Angujh… 
folium Cluf: Exot. 310 

3. Nicotiana minor. C. B. 170. Priapeia 
 quibufdam Nicotiana minor I. B. Tom. IL. 
pag. 630. Dubius Hiofciarnus luteus flanifo+ 
bns Lob. ic. 269. 


O N employe indifférement les feuil- 
les des deux premieresefpeces pour 
faire le Tabac en corde & en poudre, 
dont lufage eft fi commun. Le Tabac 
croit naturellement dans les Ifles de l’A- 
merique & au Brefl; je n’expliquerai 
-point la préparation du Tabac en corde & 
en poudre , dont il y a pluñeurs fortes, 
qui font employées pour le plaifir autant 
que pour la neceffité, & dont l'excès ou 
l'abus ne font pas moins dangereux, qu'un 
ufage reglé en eft utile; il me fufht de 
parler ici de la maniere dont on s’en fert 
pour les ufages de la Medecine, 
Les feuilles du Tabac féchées & mifes 
en poudre, ou celui quieft en corde étant 
F iii] 


428 PLANTES 
rapé & pris par le nez , excitent Peter: 
nuement , & procurent une abondante 
évacuation de ferofitez , fur - tout à ceux 
qui n’en ont pas contracte l’habitude. On 
mâche aufli les feuilles de cette plante 
féchées & mifes en corde , lefquelles par M 
le fel âcre & piquant qui domine enelles, « 
expriment des glandes du palais & de Ja : 
bouche une quantité de falive aflez confi- M 
derable pour décharger le cerveau d’une 
limphe dont la trop grande quantité ou la 4 
mauvaife qualité caufent de dangereufes 
maladies ; ainfile Tabac pris par lenez, 
mâché ou fume , eft très-utile pour préve- 
nir l’Apoplexie , la Paralyfie, les Cathar- 
res, les Fluxions, la Migraine & le Rhu- 
matifme. D 
L'ufage du Tabac en fumée eft aflezcon- | 
nu ; outre les vertus dont nous venons de 
parler , il a celle encore d’être afloupif- 
dant & anodin, puifqu'il calme les dou- 
leurs les plus aiguës du mal de dents , & 
qu’il procure le fommeil par une efpece 
d'yvrefle. Maïs fi le Tabac pris avec mo- 
deration & avec fagefle eft un remede ca- 
pable de guérir de grandes maladies ; il 
faut avouer auffi que l'excès en eft d’une » 
conféquence infinie , & fuivi fouvent 
d’une mort précipitée , que ceux qui en 
abufent n’ont garde de lui attribuer. Car 
ileft conftant qu’il affoiblit la mémoire, \ 


ERRHINES! 129 
qu'il caufe des tremblemens pat les irri- 
tarions qu'il excite dans les nerfs de ceux 
qui en prenent fans mefure,& qu’il con- 
fomme en eux cette limphe douce qui iert 
de nourrtiure aux parties; c’eft pour cela 
qu'il les maigrit & les conduit à un defé_ 
chement mortel , particulierement ceux 
qui font naturellement maigres , & dont 
le temperament eft vif & bilieux. Le fe. 
jour habituel dans un lieu rempli de Ta 
bac en corde maigrit confiderablement ; 
& je {çais une perfonne, laquelle après 
avoir habité quelque temps, fut obligée de 
le quitter par cette raifon. 

Le Tabac en poudre , fur-tout d’Efpa- 
gne , eft fi dangereux à ceux qui n’y font 
pas accoutumez , qu'un de mes amis en 
ayant inconfidérément pris par le nez une 
trop forte dofe | tomba dans le moment 
en défaillance avec une fueur froide & 
des accidens qui firent craindre pour fa 
vie. Si le Tabac aide les Soldats à fup- 
porter la faim , il ne faut pas pour cela le 
regarder comme une plante capable de 
nourrir , mais plütôt comme une efpece 
de poifon qui femblable à lOpium é- 
moufle les levains de l’eftomac , & affoi.. 
blit les fibres nerveufes dont le mouve- 
ment ne contribue pas peu a la digeftion ; 
& cela par cette falive gluante qui coule 
du palais dans l'Efophage , & de-là tom 

F v 


30 PLANTES 
be dans l'eftomac de ceux qui ont perpez 
tuellement la pipe à la bouche. 


Le Tabac eft un puiffant vomitif & ur ! 
purgatif des plus violens. Diamerbrock 2 # 
vu des perfonnes bien suéries de la Dyf- 


fenterie après avoir vomi par l'infufon: 
du Tabac : Fépreuve de ce remede mé 


paroit délicate,a moins qu’on n’aita trai- 


tér des corps vigoureux & rem plis demau- 
vaile nourriture La décoion légere 
d’une once de Tabac en corde coupe par 


morceaux, dans une chopine d’eau, prile 


en lavement dans les affeétions foporeu- 
fes , fait fouvent plus d'effet que les pur. 
gatifs les plus âcres ; mais il faut en ufer 


89 


avec difcretion ; car j'ai vu‘des malades 4 


lefquels ayant prisun femblablelavement, 
après être revenus de ces efpeces d’aflou- 
piflemens léthargiques, & avoir recouvré 


le fentiment & la connoiïflance , étoient: * 


tombez dans des convulfions accompa- 
nées de vomiffemens, de fueurs froides. 


d'un pouls foible & frémiffant , & autres | 


accidens funeftes, quoiqu'ils euffent ren- 
du ce remede auffi-tôt après lavoir reçu ; 
& s'ils n’avoient été promptement fecou- 
rus par l’eau tiede,le lait & l'huile d’aman- 
des douces pris par haut & par bas ils au- 
roient peri malheureufement. La fumée 
du Tabac corrige le mauvais air, & Dia- 


le) 
merbrock le recommande pour la pete, 


ERRHINES. 131 
Quercetan à donné la compoftion d’un 
firop defTabac ou de Petun , qui eft ex- 
cellent dans l’Afthme & la toux opiniâtres 
il procure une expectoration facile & 
abondante fans faire vomir, tout l’art con- 
fifte à dépouiller LeT'abac de fa vertu éme- 
tique , par une digeftion du fuc de fes 
feuilles dans l'Hydromel & l'Oximel pen- 
dant deux ou trois jours. Cet Auteur nous 
à laiflé deux fortes de firops de Tabac ; 
Pun fimple, qu'on donne depuis demi- 
cuillerée jufqu’a une quelques jours de 
fuite ; l’autre compolée , dont la dofe’eft 
depuis une once jufqu’à deux; dans ce 
dernier on ajoûte les Plantes Pectorales 
& Béchiques ; fçavoir les Capillaires , le 
Tuflilage , &c. Le Sené même & l’Aga- 
tic y font employez. 

Neander nous a donné la compofition 
d'un firop de Nicotiane qui eft très-bon 
pour PAfthme & pour faire cracher ; il 
emporte aufli les obftructions du Mezen- 
tere | & foulage les Hydropiques. Selon 
Rechi , la fumée du Tabac reçue dans le 
vagin appaife dans le moment les accès 
des vapeurs hiftériques. 

Les feuilles fraîches du Tabac ont des 
vertus differentes de celles qui font f€- 
ches, car elles font Vulneraires déterfives 
étant appliquées fur les ulceres & fur les 
vielles playes , elles les netroyent & les 

F v) 


132 PLANTES 

conduifent à une heureufe cicatrice ; of 
es écrafe ou on les fait macérer dans le’ 
vin ; ou infufer où bouillir dans l'huile 2 
elles font aufli très-réfolutives , & on en 
fait un emplâtre qu'on applique fur les 
tumeurs avec fucces. Les feuilles de Ni- 
cotiane entrent dans l’eau d’Arquebufade: 


ou Vulneraire, dansle Baume tranquille ,, " 
dans l’Onguent de Nicotiane de Jouberr,, 
& dans l’'Onguent fplenique de Baude- 


ton. 
EE 


M OuUTARDE ,Senevé. 


Sinapi Rapi folio C. B. 29. Sinapi filiqua: 


latinfcula , glabra , femine rufo five vulgare. 


LB. Tom. II. pag. 855. Sinapi fativum prius 
Dod. 706. Sinapi fativum Ger, Raï Hifi, 
803. 


À Graine du Senevé eft d’ufage; c’eft 

un puiflant Sternatatoire & un Ma- 
chicatoire des plus efficaces. On enferme 
une dragme de cette graine dansun linge 
apres l'avoir concaffee leserement , & on 
Ja fait mâcher aux malades menacez d’A- 
poplexie ou de Paralyfie ; ce remede Îles 
fait cracher abondamment, & foulage 
auffi ceux qui ont la têre pefante & char- 
gée de pituite. Aïnf la graïne de Mou- 
tarde eft utile dans les affections foporeu 


à 
Je 
‘ 


ÉRRHINES. 133 
fes & léthar giques ; elle eft bonne auffi 
aux perfonnes fujettes aux vapeurs hyf- 
tériques & hypocondriaques , dans les 
pâles couleurs, & dans le Scorbut; & dans 
les indigeftions on l'employe avec fuc- 
cès. Ainfi cette plante eft Aperitive, Sto- 
macale , Anti-fcorbutique & Hyfteri- 
que. 2 | 

La Moutarde qu'on prépare pour re- 
lever le goût des viandes, approchée du 
nez des perfonnes de l’un & de l'autre 
fexe fujertes aux vapeurs, les foulage dans 
leurs accès; elle réveille auffi les Léthar- 
giques. Le cataplafme fuivanteft un bon 
réfolutif propre dans la Goutre fciati. 
que, les rhumatifmes & les tumeurs fchir- 
reufes. Faite frire des Poireaux avec de 
fort vinaigre après les avoir hachez me- 
nu, & lorfqu’ils feront cuits, faupoudrez- 
les avec de la oraine de Moutarde pi- 
lée ; fi vous y en ajoutez beaucoup, ce 
caraplafme deviendra un veficatoire aflez 
cauftique. Quelques-uns en font un avec 
la fiente de pigeon, la Moutarde & la 
Therebentine pour l'appliquer dans les 
endroits où la Goutte fe fait fentir; mais 
je crois qu’il faut attendre que linflam_ 
mation foit pañlée. Un pareil cataplafme 
feroit très-capable de faire revenir des 
dartres , dont la fuppuration fupprimée 
auroit donné occafion à quelque dépôr 


t24 PLANTES | 
fur la poitrine ou fur quelqu’autre par | 
tie. 
La graine de Moutarde entre dans IE 
compolition Aurea Alexandrina Nicyl 
Alex. & dans l'Emplâtre velicatoire. 


ELT: 


H ERBE aux poux, Staphis-aigre. 
Staphis-agria C. B. 324. B. Tom. IT. 
sat. Matth. 1231. Dod. 366. Trag. 902. 
Delphinnm Platani folio , Staphis-agria dic-\ 
um inf. 418. Herba Pedicularis Cord. Al- 
beras Arabum. Aconitum urens Ricini fere 
fois , flore cœruleo magno , Staphis - agria 
dilum Pluz. Pituitaria quorumdam. | 


S À femence concaffée 8 mife en pou 
dre , eft employée en mâchicatoire , # 
de la même maniere & à la même dofe M 
que celle de la Moutarde; elle eft très-dé« 
terfive & vulneraire : on la met auffi dans 
les cheveux pour détruire la vermine, 


EVS 


H ERBE à éternuer. 


Dracunculus pratenfis ferrato folio C. B, 
08. Ptarmica vulgaris folo longo jerrato ; 
flore albo 1. B. Tom. I. pag. 247. Draco 
Sylveftris five Prarmice Dod, 710, Pyrec= \ 


Ærs . 


FR RÉEN'ES: T5 
thrum. E rurf. Mentha Sarracemica Myconi 
Luçd, 672. Tanacetum album [eu acutum 
Zrag. 159. 


Es feuilles & les fleurs de cette Plans 
: te féchées & mifes en poudre dansle 
nez, font érernuer : elles font le même 
efler fraîches & broyées entreles doigts : 
on peut aufli les mâcher pour faire cra= 
cher dans la douleur des dents. 
V. 


L OquErouroDet. 


Pul{atilla folio craffiore & majors? flore G. 
B. 137. Pul/atilla purpurea ceruleave. Y. B. 
Tom. INT. pag. 409. Pulfatilla Dod. 4334 
Herba Vent Trag. 113. Herba Sardoa Dod. 
Gal. Anemone Sylveffris Fufch. 


Es feuilles & les fleurs de cette Plan: 

te s’employent comme celles de la 
précedente : elle eft encore plus âcre ; car 
au rapport de M. Tournefort, la feule va- 
peur des feuilles broyées entre les doiots, 
& miles dans le nez, femble le bruler, & 
porter fon action jufques dans Îe cerveau : 
c’eft pour cette raifon qu'il la croit pro- 
pre aux difpoftions foporeufes. Les feuil. 
les pilées s'appliquent avec fuccès fur les 
vieux ulceres , fur-tout fur les bleflures 
‘des Chevaux, 


dE à 


r 


136 PLANTES 


VE 


5 PE Pr 


Caftanea folio mulrifido C. B. 419. 1. B:0 
Tom.1lI. pag. 128. Caffanca Equina Dod. 


814. Hippocaftanum vulgare Infi. 612. 
1 E fruit de cet Arbre rapé & pris par 


le nez , comme le Tabac, fait crer- 
nuer affez violemment. J'ai vu quelques 


F LATE E. 
perfonnes foulagées de [a Migraine apres 


£e remede; la dole en eft de deux ou trois 
pincées. 


VIT. 


SP 


Nerion floribus rubefcentibus C. B. 464: | 


Âerion five Rhododendron flore rubro X. B. 


Tom. II. 141. Oleander, Laurus Rofea Lob. 


4. 364. Rhododaphne Caf. 118. 


Es feuilles de cet Arbufte féchées & 


mifes en poudre font un violent Ster- 
nutatoire ; il eft longtemps à operer ; 
mais quand il fait une fois fon effet , cela 


PR ne fétt 


dure long-tems, & avec tant de violence 
2 / s\ e ; 
qu'on cternue jufqu'a faigner du nez : 


ceux qui font même habituez à prendre 
du Tabac, & qui n’érernuent pas aifé- 


ÉRORSREN ES: 137 
ment, ne font pas à l'épreuve de cette 
ÆErrhine. Tous les Auteurs conviennent 
après Diofcoride que cette Plante eft un 
poifon également dangereux aux hommes 
& aux animaux; cependant Camerarius 
& Cefalpin difent qu’elle eft très - utile 
contre le venin des ferpens; onen fait 
infufer les feuilles & les fleurs dans le vin 
apres y avoir ajouté de la Rhue: il fe peut 
faire que ce correctif adoucifle l'âcreté 


naturelle & la qualité pernicieufe de cet 
Arbriffeau, 


PLANTES ETRANGERES, 


VIII. 


Érre 


Zingiber C. B. 35. Zingiber Bene Lugd. 
1980. I. B. Tom. Il. 713. Raï Hiff. 1314. 
Zris Latifolia tuberofa , Zingiber ditla , flore 
. albo Mor. Oxon. Zingibel [en  Lingibel 
à Cerm. Mangaratia five Zinziber Pif. 127. 
Chill! Indie Orientalis five Zinziber fœmi- 
na Hérn. 169. 


E Gingembre croît dans les Indes O- 
rientales , à la Chine & dans l’Ifle de 
Ceylan , d’où on apporte aux Indes Oc- 
cidentales , où on le cultive dans un ter- 
rein gras & bien arrofé. La racine de 


138 PLANTES | 
Gingembre lîche le ventre lotfqu’elle et& 
fraiche ; on la confit dans le Pays avec let 
fucre: après lavoir dépouillée de fon 
écorce , on la laifle tremper une ou deux 
heures dans le vinaigre , puis on la féche 
au Soleil, & on la confit enfuite. Lorf- 
qu'elle eft ainfi préparée , fa dofe eft de 
puis demi-once jufqu’à une once dans le 
Scorbut , dans la Colique, dans les Indi- 
geftions , & dans les Vents. On la trouve 
ordinairement féche en ce Pays, & on 
l’employe en poudre dans les mâächica= 
toires , au poids de huit ou dix grains : 
on la mêle fouvent avec les autres épices,; 
dont on fe fert dans les ragoûts de cui. 
fine ; mais plufieurs la banniffent de leurs 
tables à caufe de fon âcreté. | 

La racine de Gingembre entre dans la 
Theriaque, dansle Mithridat, le Diafcor… 
dium , l’'Elettuaire de Satyrio , le Diaphe- 
nit, la Benedidte Laxative , l'Elecuaire 
Caryocoftin, la Confection Hamech, E- 
lectuaire Diacarthami , celui de Citro M 
les Trochifques d’Agaric , les Pilules Fe“# 


: D 
tides , les Polycreftes , &c. | 


IX. 


Ms 0 à ; 


Mafriche Officin. Refina Lemifcina M afe 
che diéla Raï Hifi, 158, L 


ERRHINES. 129 

Le Mañtic eft une Gomme-réfine qui 

coule d’un Arbre qu’on appelle Lentif- 
ue. 

: Lentifcus vulgaris C. B. 399. I. B. Tom. 

I. pag. 285. Raw Hift. 1579. Lentifeus vera 

ex Infula Chio, cortice © foliis fufcis Comm. 


| Et Arbre eft commun dans les Indes, 
en Egypte , & dans l’Ifle de Chio. 
 Quelques-uns rapportent que les Lentif- 
ques qui font auprès de Toulon don. 
nent aufli du Maftic : celui qui eft en pe- 
tits grains ou larmes d’un blanc citronné, 
_eft préférable à celui qui eft mêlé de ter- 
re & d’impuretez, qui s'appelle Maftic en 
forte. Cette réfine eft aflez communé. 
ment employée dans les mâchicatoires à 
un gros en poudre, ou bien on la mâche 
toute feule comme on fait de la cire, pour 
exprimer une falive plus abondante par le 
mouvement des mâchoiïires. Outre cette 
vertu le Maftic eft regardé comme un Af- 
tringent aflez efficace: on lordonne pour 
arrèter le vomiflement , le cours de ven- 
tre , le crachement de fang , même pour 
“prévenir l'avortement. Dans la mauvaife 
haleine & le relichement des fibres de 
Feftomac le Mañic a fon utilité ; la dofe 
eft de quinze ou vingt grains en poudre 
& en opiate. 
Le Maftic entre dans la poudre Diar- 


140 PD'ÉEPAN F ES | 
rhodon , l’Electuaire de Suc de Rofes, les! 
Trochifques de Karabé , d'Hedycroi , les! 
Pilules d’ Ammoniaque de Quercetan, les, 
Pilules Sie quibus , les Pilules de Rhu- 
barbe & les Pilules Catholiques de Pote- 
rius : il entre auffi dans plufeurs emplà- 
tres , cerats , 8: onguens. 


X. 


| à YRETHRE, ou Racine Salivaire. 

Pyrethrum Flore Bellidis C. B. 148. Py" 
rethrum vulgare Officin. Park. Raï Hifi. 
353. Dod. 347. Byrethrum veteribus X. B. 
Tom. II. Part. 2. 

2. Pyrethrum umbelliferum C. B. 481. I. 
B. Tom. III. Part. 2. 20. Pyrethrum um- 
belliferum Matth. Lugd. 1170. Pic d’Ale- 
xandre , Pyrethre fauvage. 


EL Es tacines de ces deux efpeces font 

également en ufage , ayant la même 
âcreté. La plus commune eft la premiere ;. 
on en fait mâcher un petit morceau pour 
faire cracher dans les maux de dents , & 
la paralyfe de la langue. Elle n’eft pas 
moins utile dans les affe&ions foporeu- 
fes, & dans les maux de tête; la dofe 
en fubftance eft d’une demi-dragme: dans 
les lavemens on en donne une once en 
décoction, 


ERRHINES T4f 

La Pyrethre entre dans la Philonium 

Romanum & dans la poudre Sternutatei- 
re de Charas. 


XL 


P O1VRE. 

1. Piper rotundum nigrum C. B. 411: 
Piper rigrum 1. B. Tom. II. 181. Raï Hiff. 
1341. Aelanopiper Officin. Lada , aliis Mo- 
Langa , five Piper mas Pif. Mant. Arom, 
180. Poivre noir. 

2. Piper rotundum album C. B. 412. Pi. 
per albumi. B. Tom. IL. 184. Raï Hif, 
1342. Piper fœmina ibid. Sabanh pute Indo 

 #um. Leucopiper Offcir. Poivre blanc. 

3. Piper longum Orientale C. B. 412. 
Piper longum 1. B. Tom. I. 185. Raï Hifi. 
1343. Macropiper Officin. Mexacuchit. A- 
mericanorum Pimpilim five Piper longum. Pif, 
Mant. Arom. 182. Plat- lancnaye Hern. 
126. Poivrelons. 


EL E Poivre croît aux {Indes Orientales : 
Æ a Malaca, Java, Sumatra & Malabar: 
on employe communément les deux pre- 
mieres efpeces dans les alimens & les ra- 
gouts, & la derniere dans la Médecine, 

La maniere de s’en fervir eft en poudre 
ou concafle fimplement , à la dofe de cinq 
ou fix grains avec les autres ingrediens 


X42 PLANTES 

âcres pour faire cracher. Outre cette ver. 

tu, il réveille l’apperit, appaïfe la colique, | 
f 


| 
fortifie l’eftomac , & chafñe les vents | 


3 
à 
pour cela on avale trois ou quatre orainst 
de poivre blanc tout entier après le repas, 
ou la pefanteur de huit ou dix grains en 
poudre dans un verre d’eau tiéde. On em 
ploye le poivre en poudre au bout d’une 
Efpatule pour reflerrer la Luette relà- 
chée , pourvu que l’inflammarion foit ap-# 
pailée. Quelques Aureurs,entr'autres Pi-4 
{on, aflurent que le Poivre blanc n eft au-f 
tre chofe que les gios grains du Poivrek 
noir dépouillez de leur écorce, apres les! 
avoir trempez dans l’eau falée qui les son-4 
fle; on les fait fécher enfuite: ce fentimenet 
eft appuyé fur l'experience. Le Poivre fait# 
la bafe des Epices qu'on mêle fi familie# 
sement dans les faufles de la cuifine; on y 
ajoute le Gingembre , la Mufcade, le Gi. 
rofle, l'Anis verd & la Coriandre. 

Le Poivre noir entre dans la Theriaque 
& dans l'Electuaire des Bayes de Lau- 
sier ; le blanc entre dans le Michridat , le, 
Diaphenit, & dans ?’Hiera-dacolocynthi.. 
dos. 

Le Poivre noir n’eft pas employé dans 
les Michicatoires , parce qu'il eft moins 
agréable que le blanc, mais il entre dans 
la Thériaque d’Andromaque, dans le Mi 
chridat , le Diafcordium, l'Electuaire d 


ERRINES. 143 
Satyrium , celui des Bayes de Laurier, & 
dans la Benedicte Laxatique. 


AE 


O1vere de Guinée ou d'Inde. Corail 

de Jardin. Poivre du Brefil, Piment. 
E. Piper Indicum vulgarffinum C. B. 102. 
Piper Indicum five Calecuticum , five Piper 
filiquaffrum X. B. Raï Hifi. G76. Capficum 
filiquis longis propendentibus Inff. 152. Cap- 
ficum Anar , five Canimum Zinriber, Ê'c. 
Lob. ic. 314. Solanum , Caplicum diilum 
ulgatfimum Herman. Quiya Brafiienfibus 
Pif. 225. Chilli Piper filiquojum Mexica- 
oum Hern. 135. 


@ Ette Efpece de Poivre croît naturel 
lement dans les Indes & au Brefil. 
on l’'éleve aifément de graïne dans l Ame- 
rique, en Efpagne, en Portugal , au Lan. 
guedoc, en Provence , & même dans nos 
‘Jardins, Le fruit ou les capfules de cette 
Plante ne font guéres en ufage dans la 
Mélecine ; la femence eft d’une âcreté in. 
tolerable ; la feule gouffe ou capfule qui 
J'envelope eft fuportable ; on la confit au 
fucre, & on en mange une demi-once au 
plus pour diffiper les vents, aider à la di_ 
geftion , & fortifier l'eftomac, Les Vinai. 
“griers s'en fervent pour donner plus de 


144 PLANTES. | 
force au vinaigre , fuivant le rapport de | 
quelques-uns. Les Efpagnols , auffi bien 
que les Indiens , s’accoutument des leur 
jeunefle à manger ce fruit crud, qui nous 
mettroit la gorge en feu fi nous voulions k 
en goûter. L’ufage de ce fruit peut caufer# 
la Dyffenterie. | 

Poivre de la Jamaïque ou de Thevet, 
Voyez la Clafe des Plantes Alexiteres, 4 


nu 


ALIE 


clans 


Euphorbium C. B. 387. Dod 378. Eu= 
phorbia Cord. Enphorbium verum antiquo- 
sum Comm. Tithymalus aizoides | triangu-W 
baris , nodofus € fpinofus , lalle tnrgens acrit 
Pluck. Schadida Caili Hort. Malab. Ruii! 
Hit. 873. 


fé ‘Euphorbe eft une Gomme qu’on 
nous apporte d Afrique, de la Libye & 

du Mont Atlas, où la Plante d’où elle cou- 
Je croît communément, Cette drogue eft 
d’une âcreté fi exceflive , qu’il faut pren-4 
Îre des précautions pour la mettre en pou-# 
dre , fans lefquelles on auroit long-tems 
ja gorge, le nez & les yeux enflammez:onM 
ne l'employe en Médecine que dans desk 
maladies extrêmes.comme dans la Léthar-M 
gie , l'Apoplexie , &c. On la donne à la® 
doie 2 | 

Ÿ 

| 


RS 


Ÿ 


4 


 fternutatoires , qu'on fouffle dans le nez 


ERRHINES. 145 


dofe de cinq ou fix grains dans les poudres 


des malades, Quelques-uns s’en fervent 
pour purger les {eroftez dans PHydropi. 
fie après l'avoir corrigée comme on fait la 
Scamonée:pour cela ils la mettent en pou- 
dre dans un citron ou un coing envelopé 


| de pâte; qu'on fait cuire enfuite dans le 


four : ; d’autres font difloudre l'Euphorbe 
dans le vinaigre, le fuc de limon , de gre- 
nade ou quelqu’autre acide; onen don- 
ne ainf corrigé cinq à fix grains en pi- 
lules, Comme ce purgatif eft très vio_ 
lent, on l’ordonne plus communément 
pour la galle & le farcin des chevaux, 
que pour les hommes. On en prépare les 
Pilules d'Euphorbe de Quercetan . dont la 
\dofe eft d’un fcrupule jufqu'a demi-gros, 
pour Les fiévres intermitrentes les plus ma- 
lignes & les plus rebelles. Cette Gomme 
entre auffi dans les Trochifques Alhan- 
dal , PAgaric , l'Euphorbe avec quelques 
autres Gommes purgatives qui y fon 
employées;on lesmonfeille dans l'Hydre- 
piñe & la Cachexie. L'Euphorbe entre 
pareillement dans la compofition des Pi. 
lules de Nitre de Trallian , celles d'Her. 
modattes de Mefuc , les Ferides, & le 
Philonium Romain, 


Tome L, 6 


146 PLANTES 


PLANTES ERRHINES! 
ET SALIVANTES 


CE OA, Z 


QUI SONT RAPPORTEES 
DANS D'AUTRES CLASSE SA 


Le. les Plantes purgatives , il y en 24 
plufieurs qui par leur âcreté font ca- 
pables de faire éternuer & cracher ;entre# 
autres, le fruit de concombre fauvage misk 
dans le nez, fait couler beaucoup de féro_# 
fitez du cerveau, & foulage les maux def 
têre ; le peuple eft dans l’ufage de ce ref 
mede , quipar fa violence attire quelque 
fois la Auxion fur le vifage , & caufe uné 
mal plus grand que celui qu'on veut gué-# 
rir principalement lorfqu'on met ce fruiek 
dans l'oreille. Voyez ci-devant dans la 
Claffe des Purgatives. . 

L'Ellebore blanc. La racine en poudre 
entre dans les violéfis fternuratoires. 
Voyez la même Clafle. #4 

L'Iris. La racine feche en poudre , eftl 
un Errhine plus doux, lequel ef employé 
dans les poudres Cephaliques, Voyez cix 
devant la mêmeClaile, 
+ La plus grande partie dès Plantes Aro 
mariques & Céphaliques , font fternurash 


ERRHINES. ke 
IÉoires : entr’autres les Plantes fuivantes. 
La Béroine, Ses feuilles féchées & mi- 
fes en poudre font éternuer,& font cou 
ler par le nez une frofité abondante ; 
elle foulage par-là ceux qui font fujets à 
la migraine & aux Auxions catarreufes. 
On en prend le matin à jeun deux ou trois 
pincéess. 

Le Muguer. Ses fleurs mifesen poudre 
aprés les avoir fait fécher à l'ombre, font 
un Sternutatoire plus puiffant que la Be 
toine. 

La Mirjolaine & l’Origan. Leurs fom- 
mitez au{li bien que celles du Pouliot, du 
Serpoller & du Thym , entrent dans la 
compofition de la poudre Céphalique fi 
fameufe pour décharger le Cerveau des 

erfonnes fujettes aux catarres & aux 
étourdiffemens.Certe poudre eff d’un ufa- 
pe très-familier & très-urile à ceux qui ne 
peuvent fupporter le Tabac, & fe prend 
ar le nez le matin à jeun à deux outrois 
pincées. 

La Sauge eft une plante falivante très- 
falutaire à ceux qui font fujets aux Au- 
kions fur les dents ; car en mâchant des 
euilles de Sauge,on eft obligé de cracher 
peaucoup , ce qui foulage ces maladies. 

La Saponaire, Je l’avois mile dans la 
>remiere Editidn entre les Plantes Errhi. 
es ; je l’ai placée dans cetre ur dans 

1] 


148 PLANTES 
la Claffe des Plantes Vulnéraires Déterfi-l 
ves pour les raifons que j’expliquerai ci-! 
apres. Cette Flante féche a la proprieté de 
faire éternuer , lorfque vous en mettez, 
quelques feuilles broyces dans le nez. 
Le Tarafpic. Sa femence eft âcre,& ap- 
proche des vertus de celle de la Moutar.! 
de ; ainf on pourroit dans un befoin s'exg 
fervir pour les mächiçatoires, 


” S 


 HYSTERIQUES. 149 
CARO ÉO LEO LC EO LEE Bo LC LC Lo Le LP LT SOSC | 
QUATRIEME CLASSE. 


DES:PELANT ES 
VS ILE:R I'OU ES 
N appelle Remedes Hyfteriques ou 


Emmenagogues, ceux qui font pro 
pres a rétablir les évacuations naturelles 
au Sexe, On les employe ordinairement 
pour procurer les mois aux Filles , & 
guérir la plüpart des maladies que cette 
fuppreffion leur caufe | comme font les 
pales couleurs , la jaunifle , les coliques, 
les migraines , &c. On donne auffi ce nom 
aux remedes capables. de guérir les ma- 
Jadies de la matrice , aufquelles les fem 
mes font fujettes, foit par la mauvaife 
qualité ou la petite quantité de leurs men- 
ftrues, foit après l'accouchement, lor{que 
les évacuations qui doivent furvenir s’ar- 
rêtent , ou ne coulent pas aféz abondam 
ment. Ces remedes iont aufli donnez avec | 
fuccès dans les Vapeurs qui font accompa- 
gnées de convulfons ,de difficulté de ref- 
pirer , de ris & de pleurs fucceflives , & 
d'autres accidens qui arrivent le plus fou- 
veut aux femmes , à l’occafion de la fup- 

G üij 


en 


250 PLANTES 


preflion de leurs ordinaires. La pläpart 
de ces remedes ont une odeur forte,pene- 


trante & défagréable , comme la Ruë, la 


Sabine, laValeriane & les Gommes étranz M 
geres : d’où on peut conjecturer qu’elles M 
abondent en principes fulphureux , âcres M 
& volatiles, par lefquels elles excitent# 
dans le fang une fermentation capable 
d'augmenter {on mouvement & fa fluidi-# 
té, &dele rendre plus propre à furmon- & 
ter les obftacles qui s’oppofent à fon évas 


guation périodique. 


I. 


Âr ISTOLOCHE. 


1. Ariffolochia rotunda flore ex purpuræ 
_#igro €. B. 307 Ariflolochia rotunda X. B.% 
Tom. III. pag. 559. Ariff. 1. Cluf. Hifi 


zxx. Ariff. rotunda vera Trag. 768. Arif- 
toloche ronde. 


2. Ariffolochia longa vera C.B. 307. Arifl 


#olochia longa I. B. Tom. III. pag. 560. 
Ariff, altera radice pollicis craffitudine C'ef. 
566. Arifi.longa Math. Clemaritis Pene O1 
Lob. Lugd, 977. Ariftoloche longue. 

3. Ariffolochia Clematitis relila C. B 
307. Ariff. Clematitis vulgaris I. B. Tom 
IIL, pag. Go. Arifiolochia Sarracenica 


Dod. 326. Ariftolochia longa Math. Fuch[i 


Âriftoloche clematite, 


at 
Po ên 


H Y SÉEIRPOUTES. Liirr 
| O N employe ordinairement les ra- 


, cihes des deux premieres efpeces,& 
on fubftitue la inc à PAriftoloche 
longue. Ces racines s’ordonnent en pou- 
| dre depuis demi-dragme jufqu’à deux, ou 
| en infufion jufqu’à demi-once. Elles font 
|très-propres à faire venir les regles , & à 
| purger la matrice après l'accouchement, 
{comme dit Hippocrate dans fon Traité 
| des maladies des femmes. Elles empor- 
tent les obftructions des vifceres, pouflent 
| les urines , facilitent le crachement dans 
| Vafthme, & s’employent avec fuccès dans 
les décottions vulneraires & déterfives. 
J'en ai vu de très -bons effets en lave- 
ment dans des hemorroïdes internes, 
lefquelles ayant fuppuüré , étoient prêtes à 
produire des fiftules. La décoétion d’une 
demi-once d’Ariftoloche ronde avec les 
fommitez d’Abfnthe , environ une poi- 
gnée pour chaque remede, pris tous les 
matins pendant huit jours , a guéri des 
perfonnes qui rendoient le pus par le fon- 
dement. 

L’Ariftoloche entre dans les lotions & 
les teintures vulneraires. La ronde eft 
employée dans la poudre Diapraffii de 
Nicolas Alexandrin , dans la Dralacca 
magna de Mefuë , dans les Trochifques de 
Cappres , dans l'huile de Scorpion com- 

G üij 


152 FLAINTES p 
pofée de Mefué , & dans celui de Ma: « 

thiole , dans l'Onguent de Nicotiane de, 
Joubert, dans lOnguent des Apôtres d’A- 
vicenne, & dans PEmplâtre Vulneraire de 
Paracelfe. L’Ariftoloche longue entre 
dans l'Aurea Alexandrina , dans V Hiera-” 
Lagodn , dans les Trochifques de Lacea de 
Mefuë , dans Er plâtre divin , &c. On 
les employe toutes deux dans la poudre de 
l'Electuaire de Juftin , dans l'Emplâtre 
pour les defcentes de Nicolas Prepofitus , 
& dans l'Emplâtre ftiptique de Crollius. 
Quelques-uns prétendent que la racine de 
PAriftoloche clematite eft la terms des 
Anciens , qui entre dans la Theriaque 
d'Andromaque, & dans celle appellee , 
Diatefferon de Meluë. Ses feuilles s’em- 
ployent dans PEau Vulneraïre , autre 
ment appellée Eau d’Arquebufade. Tou- | 
tes les troisefpeces d’Ariftoloche entrent 


dans l'Emplatre Diabotanum de Monfieur | 
Blondel. 


Armet 


Artemifia vulgaris major C.B. 137. Arte= 
mia 1. B. Tom. IL. pag. 184. Artemifia 
Parthenii 8. fpecies Brunf. Artemifia mater 


berbarum Lob. ic, 764. Ariem. 1, vulgaris ! 
Lusd, CH 


| PF 


HYSTERIQUES 15 


T Es feuilles & les Asurs de cette Plan- 
te,font d’un ufage très-familier dans 
les infufons & dans les décocions hyfté_ 
tiques : on en fait bouillir legerement une 
poignée dans un bouillon de veau, ou dans 
une chopine d’eau, On les éemploye aufi 
dans les demi-bains & les lave-pieds , où 
onles mêle avec autant de Mercurielle, 
On emplit des fachets d'Armoife pour 
les appliquer en maniere de cataplafme 
fur le nombril des femmes qui fe plaie 
gnent de fuffocation de matrice. Cette 
Plante à donné le nom au fitop d’Armoife 
de Fernel & de Rhafis, qu'on ordonne fi 
communément à une once dans les po 
tions Hyftériques, Apéritives, & Céphali. 
ques. Elle entre dans la poudre de l’Elec- 
tuaire de Fuftin dans le Catholicon fimple 
de Fernel,dans lOnguent A£artiatum , & 
dans la poudre contre la rase de Paul- 
mier. L’Armoife eft auf employée dans 
Eau Vulneraire ; on prépare un Extrait 
d'Armoile & une conferve pour les mèê- 
mes ufages. 


Boris 


1. Botrys Ambrofioides vulgaris C. B. 
138. Botrys Dod. 34. Chenopodium Ambro- 
fioides folio finnato Iaff. $06. Atriplex odora 
à do G y 


PE 


154 PEANLES 
feu faaveolens Morif. Hiff. Botrys plerifque 
Botanicis X, B. Tom. II. Part. 2. 296. 

2. Botrys Ambrofioides , Mexicana C. B. 
138. Chenopodinm Ambrofioides Mexica- 
aum. Int. 506. Atriplex odorata Mexicana 
Hern. 156. 


Ai cru devoir placer ces deux plantes 
j après l'Armoile , non pas tant par la 
déference dûe à l'autorité de Diofcoride 
& de Pline, qui ont regardé la premiere 
comme uñe efpece d’Armoife, qu'a caufe 
des qualitez qu’elles ont communes. L’o 
deur forte & aromatique du Botrys fem 
ble indiquer qu’elle abonde en fel volatile 
aromatique huileux , comme lafiure 
Emmanuel Konig : ainfiles Auteurs ent 
eu raifon de lui attribuer la vertu de 


poufler les ordinaires & les vuidanges ; É. 
{oit qu’on l’applique exterieurement fur 4 


la région de la matrice en forme de cata- 
plafme , après lavoir fait beuillir legere- 
ment dans le vin, foit qu’on en donne 
interieurement l’infufion à la maniere du 


Thé. La conferve qu’on en prépare avec 


le fucre ou le firop ont les mêmes ver- 
tus. Ces préparations font aufli tres-uti- 
les aux Affhmatiques & à ceux qui ont 
de la peine à refpirer. Matthiole aflure 
qu'il a guéri des perfonnes qui crachoïent 


eh aie” : fes dm Ep 


HYSTERIQUES. 1çs 
Je pus ,en leur faifant ufer de cette Plante 
réduite en poudre , & liée enfuite avec le 
miel en confiftence de l'Éleétuaire. 

M. Hermans loue l’eau diftillée de no- 
tre Plante pour les enfans qui ont le ven- 
tre enflé, & pour diffiper les vents ; il : 
| faut leur en donner par cuillerées : il or 

donne de faire bouillir deux poignées de 
cette plante dans le vin , & d’y ajouter un 
peu de miel pour ceux qui ont une refpi- 
ration difficile. On met le Borrys dans les 
habits & dans le linge pour les garantir de 
la vermine , & pour leur communiquer 
fa bonne odeur. 

Hernandes avance que la feconde ef_ 
pece cuite avec les alimens fortifie les 
Afthmariques & les Phrhifiques, aufquels 
elle fournit un aliment agréable: il ajoûte 
que la décoétion de fa racine arrête la 
Dyffenterie & diflipe l’inflammation, 


LV 


Ni ne 


Matricaria vulgaris feu fativa C. B. 133: 
Matricaria vulgo minus Partheninm 1. B. 
Tom. WI. pag. 139. Arthemiia tenui folis 
Tab. ic. 8. Amaracus Galeno Ê e Æginete , 
Crifpula quornmdam. Matricaria Parthenii 
1. fpecies Brunf, 
G vi 


156 PLANTES 


N employe les feuilles & les fleurs 

de certe plante, dans les infufñons & 
dans les décoétions Hyfériques : on en 
laifle infufer une poignée dans un demi- 
feptier de vin blanc pendant la nuit, & 
on en donne l'infufon à jeun pendant 
quelques jours pour les pâles couleurs. 


Quelques-uns prérenden tque la feule ap- 


plication des feuilles fous la plante des 
pieds , provoque les mois. j’ai vü des 


gens qui pour fe guérir du mal dedents ; # 


avoient mis dans leurs oreilles des feuilles 
de Matricaire broyées entre les doigts , 
lefquels n'ont aluré avoir été ouéris;mais 
c'elt un remede violent,qui en foulageant 
d’un côté , attire fouvent une fluxion fur 
les oreilles , plus dangereufe que le mal 
des dents. : 

Chêneau louë le cataplafme fait avec 
les feuilles de Matricaire appliquées fur 
la tête pour appaifer la Migraine ; ce re- 
mede n’eft pas à méprifer , fur-tout lorf- 
que les malades fe plaignent du froid dans 
certe partie,où quelques-uns difent qu’ils 
fentent comme des glaçons. Cette plan- 
te pilée & appliquée fur les endroits où la 
Goute fe fait fentir , en foulage les dou. 
leurs. 

La Matricaire n’eft pas feulement Hyf- 
sérique & Céphalique , elle eft aufli crès- 


H YSTEÉRIQUES 20087 

Propre contre les vers: l’eau où elle a ma- 
cerc les tue, & rétablit les levains de l’ef- 
tomac par fon amertume. Simon Pauli 
: préparoit une lesere infufion avecla Ma- 
tricaire, les Fleurs de Camomille & un 
peu d'Armoile, & la failoit boire aux 
femmes fujettes aux Vapeurs : ces plantes 
en lavement les foulagent beaucoup, fur- 
tout lorfqu’on y ajoûte une once de miel 
de concombre fauvage. 
La Matricaireentre dans le firop d’Ar- 

moile de Rhafis , dans l'Onguent contre 
les vers, & dans l’'Emplâtre de Vigo de 
Ranis. 


Y: 


M Ezrssx, Citrorelle, 


Melia Hortenfis C. B. 229. 1.B. Toy: 
ZIT. Part. 2. pag. 232. Dod. 91. Meliffophil- 
lum vulgare vel Adulterinum Fuchf. Apiaf- 
trum Aiath. Adv. Lob. Apiafirnm Citraga 
Lob. ic. 514. 


Es feuilles & les fleurs font d’un ufx- 

getres-familier , non-feulement dans 
les maladies des f:mmes, mais encore 
‘dans celles du Cerveau. Cette Plante eft 
Hyftérique, Céphalique & Stomachique, 
On prend linfufion des feuilles à la ma- 
niere du Thé , une bonne pincée lorf- 
qu'elles font féches, ou une petite poi- 


155 PLANTES à. 
gnée toutes fraiches pour un demi-feptier # 
d’eau; on en met auffi une poignée bouil- 
lir leserement dans un bouillon de veau. M 
Sa préparation ordinaire eft fon eau diftil: M 
le, laquelle eft ou fimple ou compolée : M 
l'Eau de Meliffe fimple s’ordonne dans les 
potions Cordiales & Hyftériques jufqu'à 
fix ou huit onces, comme les autres: mais 
a l'égard de l'Eau de Melifle compofée où # 
magiftrale , elle ef beaucoup plus fpiri- # 
tueufe ; {oit par les aromates qu'on y4 
ajoûte , foit par l’eau-de-vie, dans laquel- 4 
le on la fait infufer. Quelques perfonnes # 
fontun grand fecret de cette préparation, M 
qui ne confifte que dans les differentes 
dofes des drogues qu'ils joignent aux 
feuilles de Meliffe; la difpenfarion la meil-# 
leure eft celle de M. Lemery, que voici.# 
Prenez feuilles fraîches de Meliffe fix 4 
poignées, Ecorce de Citron féchée , Noix# 
Mufcade, Coriandre, de chacune une on 
ce, Girofle & Canelle de chacun demi 
once; les feuilles pilées, & les autres dro 
gues concaflées , feront miles dans un 
vaiffeau propre à les diftiller , avec deux 
livres de vin blanc & demi-livre d’eau-de- 
vie ; on laïflera ce mélange trois jours en# 
digeftion , après avoir couvert le vaifleau 
de fon chapiteau, auquel on joindra le re- 
cipient , dont on bouchera exactement 
les ouvertures ; enfuice on fera diftiller! 


HYSTERIOUES PNR 
Cette matiere au feu de {able mederé , ou 
au bain-marie. 

Cette Eau et fort eftimée pout l’Apa- 
plexie, la Léthargie & l’Epileple, pour 
les Vapeurs, les Coliques , la fuppreffion 
des Ordinaires, & celle des Urines: En- 
fin cette Eau s’eft acquife une réputation 
égale à celle de l'Eau de la Reine d'Hon- 
grie, à laquelle même plufieurs la préfe- 
rent. On en donne une cuillerée , ou 
pure ou mêlée dans un verre d’eau, fui- 
vant les différentes maladies plus ou moins 
violentes. | 

Foreftus fecommande la Méliffle pour 
les palpitations de cœur & pour les dé- 
faillances ; Rondeler pour la Paralyfie, le 
mal caduc & le Vertige;Simon Pauli pour 
la Mélancolie & pour poufler les regles , 
-& Riviere pour k, Manie. 

La Méliffe entre dans le fyrop d'Armoi. 
fe de Rhañs , dans la poudre de PElec- 
tuaire Latificans du même, dans le Ca- 
tholicon fimple , &c. 


R UE. 

Ruta hortenfis latifolia C. B. 336. 1. B. 
Tom. WI. p. 197. Ruta graveolens hortenfis 
Dod. 19. Ruta domeflica Trag. GS. Ruta la= 


tifolia Tab. ic, 333. 


CU 


160 PLANTES “4 


ufage dans la Médecine en infufon# 
& en décotion , comme elles font d’uneñ 
odeur très-forte , & même défagréable ,1 
la dofe en eft moindre que des autresi 
Plantes, La Rue n’eft pas feulementHyfté-4 
rique , elle eft auffi Céphalique, Sroma- 
cale & Vermifuge , Carminative, Anti-! 
{corbutique, Cordiale & Vulneraire. Une 
ou deux pincées de feuilles fraîches in- 
fufces dans un verre de vin blanc , ou 
une dragme lorfqu’elles font féches & en 
poudre, eft très-propre à rétablir le cours 
des mois , & à appaiïfer les vapeurs hyfté-# 
riques. Mifaldus préfcrit la Rue avec 
l'Hyflope boüillie dans du vin, & ent 
donne un verre pour la même maladie. 4 
La Conferve des feuilles & des Fleurs de x 
Rue diffipe les indigeftions ; en Italie on | 
la manse en falade. Simon Pauli la loue 
pour les vers; & pour cela on met dans 
le nombril des enfans qui y font fujets du 
coton imbibé de quelques gouttes d'huile 
de Rue, ou à fon défaut du fuc de fes 
feuilles fraîchement pilées : on peut mé- 
me en donner quelques cuillerées. par la 
bouche à jeun mélées dans l’eau de chien- 
dent ou de Scordium. Ce mème Auteur! 
s'étend beaucoup fur les qualitez de la 
Rue, fur-tout pour la colique, foit qu’on 


HYSTERIQUES 16Y 
&n donne la décoétion en lavement , foit 
qu'on mêle quelques cuillerées de fon 
huile dans les décoétions Carminatives ; 
foit enfin qu'on :lapplique en cataplaf- 
me fur le ventre. L'huile d'Olive dans 
laquelle on a fait infufer les feuilles & 
les femences de cette planre, eft un puif- 
fant remede dans les mêmes maladies : 
cette huile bûe à une cuillerée , & prife à 
trois onces en lavement, foulage confide- 
rablement dans la Colique humorale ; 
Phuile effentielle de Rue eft plus eftimée, 
fur-tout pour la paflion hyftérique. On 
prépare avec les feuilles une conferve, une 
eau diftillée, & un vinaigre pour les mê.. 
mes wlages. La Rue eft propre pour les 
écrouelles ; on en fait prendre le matin à 
jeun, trois ou quatre feuilles aux enfans 
affligez de cette maladie, ils les mangent 
avec leur pain, & continuent long-tems 
ce remede qui nelt pas à meéprifer, 
On peut leur faire avaler deux ou 
trois onces de {uc de Rue dépuré , lorf- 
qu'ils ne peuvent pas manger les feuil- 
les. | 
On prétend que la Rue fervoit de bafe 
a ce fameux Antidote de Mithridate. 
Dans les maladies contagieules, & pour 
{e cärantir du mauvais air, deux cuillerées 
de fuc de Rue avec autant de bon vin , 
eft un remede tres-utile; on peut mêmeen 


162 DL A N'E'ES 4. 
augmenter la dofe jufqu'à un verre le» 
Matin à jeun, & autant quatre heures 
après le diner. Le vinaigre de Rue dont 
nous avons parlé ci-deflus fait le même 
effet; on Le prépare en Italie de cette ma. 
niere: On fit infufer les feuilles de Rue 
dans le plus fort vinaigre ,on y ajoûte de 
la Pimprenelle, de la Betoine . quelques 
goufles d'ail, des noix & des bayes de 
Geniévre avec fort peu de camphre : la 
dofe eft d’une cuillerée. 

Zacutus loue fort la Rue pour l'Epilep= 
fie, & Valeriola ordonne pour la même 
maladie une once de fon fuc avec demi 
once de Miel fcillitique. Sylvins & Fabri=l 
cius Hildanus Comptoient fort fur la mé 
me Plante dans le même cas. Dolæus en! 
failoit mettre dans le nez des Epilepri- 
ques dans le tems de l'accès. La décottion 
des feuilles de Rue eft un excellent gargal 
rifme pour les gencives des Scorbutiques, ! 
& pour ceux qui font attaquez de la pes 
tite verole; ce gargarifime réfout les grains 
qui fatiguent la gorge: on en peut baffi- 
ner aufli le tour des Yeux. 

La Rue entre dans Ja compofition du 
Vinaigre febrifuge deSylviusiDelboë, dans 
le fyrop Apéritif cachectique deCharas, lei 
fyrop Anti-Epileptique, & le fyrop Mar 
tial apéritif cathartique du même Auteur, 
dans les Trochifques de Cappres, ceux de 


HYSTERTOUES:: 1483 
Myrrhe , l’Electuaire des bayes de Lau_ 
rier, la poudre contre la rage de Paulmier 
le fyrop de Stæcas, le fyrop d’Armoife & 
la décoétion Céphalique. 

Elle entre auffi dans la poudre Dyahif- 
fopi de Nicolas d'Alexandrie, dans ? Au 
rea du même Auteur, dans l’'Huile de 
Cappres; dans l'Onguent ÆAregor, dans 
le Aartiatum, & dans le Beaume tranqui- 
le. La femence de Rue eft employée dans 
les Pilules optiques de Mefue, dans les 
Pilules fetides , dans celles des Hermo- 
dates & dans les Trochifques de Rhubar- 
be du même Auteur. L 

| NE R 


S ABINE, Sabinier. 

1. Sabina folio T'amarifei Diofcoridis C.B. 
437. Sabina baccifera & fferilis 1. B. Tom. 
L. 288. Savina was Tab. ic. 945. Sabina 
mirifolio Cod. 

2. Sabina folio Cupreffi C. B. 487. Sa 
bina baccifera Math. Savina fœmina Tab. ic. 
946. 


(} N empleye indifferemment les feuil- 
les de l’une & de l’autre efpece , qui 
viennent de la même graine , en infufion 
ju{qu'a demi-once, & en fubftance ou en 
poudre à une dragme dans le vin blanc : 
on en prépare aufli l'Excrait, l’huileeflen- 


É64 - PLANTES M 
tielle & l’eau diftillée: l'écorce & le bois 
font aufli d’ufage. Cette Plante pouffeles 
mois avec violence; on s’en fert pour aidet. 
Faccouchement laborieux , pour les vui- 
danges, & pour faire fortir le fœtus lor{= 
qu'il eft mort dans le ventre de fa mere.. 
Les femmes ou filles qui font affez mal-4 
heureufes d’ufer de ce remede pour fe pro 
curer l'avortement, n’y réufliflent pas: 
toujours , & rifquent fouvent leur vie a- 
vec celle de leur enfant. La Sabine eft fort" 
réfolutive ; on l’applique avec fuccès fur 
les loupes , après lavoir fait bouillir danç: 
le vinaigre. + 1 

La Sabine eft employée dans la pous 
dre pour l'accouchement laborieux de! 
Charas, & dans la poudre pour les petite 
ulceres de la verge. | 


| VIII. Nr 
Me | 1 


F 1. Caltha vulgaris flore pallido. C.B. 2741 
Caltha flore fimplici 1. B. Tom. IIL 101.4 
Calendula Dod, 154. Chryfanthemum GO 
Caltha Poëtarum Lob. ic. 552. | 

2. Caltha arvenfis C.B. 176. Caltha mi 
nima TI. B. Tome III. pag. 103. Calendulal 
arverfis Tab. ic. 335. Soucy de visne , ou, 
Soucy fauvage, À 


HYSTERIQUES. 16S 
O N emplove les Fleurs de ces pa 


efpeces pour faire une conferve dont 
la dofe eft depuis deux dragmes jufqu’à 
demi-once: l'Extrait s’ordonne à la même 
dofe, la teinture qu’on tire des Fleurs 
avec l’efprit de vin, s’ordonne à une 
dragme ou deux. Ces préparations font 
excellentes dans la jaunifle, les pâles cou. 
eurs , & toutes les maladies caufées par 
quelque obftruction dans les vifceres.Les 
feuilles de Soucy fauvage fe mangent en 
falade & en décoction pour les écrouel- 
les ; j'ay vû des enfans qui s'en font fort 
bien trouvez ; c’eft un bon apéritif & un 
grand fondant. Le fuc des Fleurs de Soucy 
où à jeun depuis une once jufqu’a quatre, 
pouffe les mois & les vuidanges ; on 
peut ajouter à une once de ce fuc un 
Bros de poudre de Lombris , imbibée au. 
paru de quelques gouttes d’efprit vo- 
atile de Sel armoniac. Cefalpin ordon- 
ioit le Soucy dans les maladies conta.. 
pieufes , & faifoit feringuer le fuc de 
Soucy dans les oreilles pour en faire mou- 
cir les vers: il confeiiloit l’ufage desFleurs 
en bouton confites au vinaigre pour réta_ 
blir lappetit. Il y a des endroits où on 
applique les feuilles de Soucy fur toutes 
fortes de tumeurs , & fur Îes ulceres qui 
ont des bords calleux, Une perfonne dis 


166 PLANTES 
gne de foi m'a afluré qu’en frottant {eg 
verruës avec les fleurs de Soucy, ou en les 
appliquant defflus pendant cinq ou fix 
jours , cela Les emportoit. La femence de 
cette Plante a les mêmes proprietez que 
les feuilles, mais on l’'employe rarement. 

L'Extrait du Soucy eft mis en ufage 
dans la plupart des Opiates apéritives , 
auffi-bien que le fyrop qu’on prépare a+ 
vec les fleurs. 

. 1h, € 


G IROFLIER jaune, ou Violier. 


Lencojum luteum vulgare C.B. 102. Len- 
cojum lutenm vulgare Cheyri flore fimplici 
LB Tom. I. pag. 872. Viola lutea Trag. 
560. Keiri vel Cheïri offic. Viola petrea lurea 
Tab. ic. 305. Lescojum aureum Math. 


Es feuilles & les fleurs font en ufage 
en infufion dans le vin blanc, une poi- 
gnée pour une chopine, Ce remede con- 
vient aux filles qui ne font pas encorere. 
glées. Je lai vu réuffir dans la retention 


d'urine; il eft propre a defopiler les vifce- 5 


res, & emporter les obftruétions. L’huile 
des fleurs du Violier jaune , faite par in- 
fuñon , eft bonne pour le Rhumatifme : 
elle eft auf réfolutive, fur-tout l'huile 
qu'on prépare par infufion de fes fleurs, 


HYSTERIQUES. 167 
Le Giroflier eft auf Céphali que : on 
employe fes fommitez entre fleur & 
graine : leur infufion ou Maceration à 
froid , eft utile aux perfonnes fujettes aux 
étourdiflemens, aux mouvemens convul. 
» fifs Se aux engourdifflèmens de quelque 
partie du corps, & à ceux qui font me= 

_ nacez de Paralyfe. | 


X 
NME: 


Meur foliis Aneibi C. B. 148. Aenm 
wulzare five Radix urfina I. B. Tom. III, 
Pag. 211, Dancus Creticus Trag, 445. Lob. 
40. 776. Tordylinm Cord. Meum Athaman- 
| ticum Officin. Meum Dod, 30$. 


e 


L n'y a que la racine feule qui foit en 
à ufage lorfqu'elle eft féche & mife en 
| poudre, demi-gros Où Un gros au plus 
|: dans un verre de vin blanc : on double [2 
|| dofe en infufon. Cette Plante reffémble 
| au Fenouil par la découpure de fes feuil. 
| les ,& par {es proprietez ; car elle poufle 
également les mois & les urines ; clle dif 
| fipe les vents, fortifie l’eftomac, fait cra- 
cher, & foulage fort les Afthimati ues, 
| Elle à une odeur trés-aromatique ; elle 
| fortifie & fait fuer quelquefois, 


L'ufage à appris aux Payfans des Aipes 


468 PLANTES 
où cette Plante eft très-commune, qu'elle’ 
convient aux perfonnes qui ont des accès! 
de*fiévre accompagnez de grand friflon. 

La racine de Meum entre dans le Diæ<k 
curcuma magna de Mefuë, dans la Poudre 
de l'Electuaire Lithontriptique de Nicolas! 
d'Alexandrie, dans fon Aurea Alexan 
drina | dans le Mithridat & dans la The= 
rlaque. 

XI. 


| ALERIANE, 


1. Valeriana Hortenfis Phu folio Olu{atrik 
Diofc. C.B. 164. Valeriana major odorat4k 
radice 1. B. Tom. III. Part. 1. pag. 209 
Dod. 349. Phu magnum Math. Phu verume 
Cord. Valeriana vera feu Nardus agreffis 
Trag. 60. Carpefinm Caft. Phu majus € 
V'aleriana major Off. 

2. Valeriana Syluefiris major C. B. 164: 
Valeriana Syluefiris magna aquatica 1. B. 
Tom. III. part, 1. pag. 211. Phu parvum 
Math. Valeriana. Sylueftris Lob, 1e. 7154 
Valeriane fauvage. | 


AR ee gr an 


N ordonne les racines de ces deux] 
.efpeces dans les décoétions , les in 
fufons & les boüillons ; elles font pro 
pres aux maladies des femmes, é cpu 
deux dragmes jufqu'a une demi-ence; &ci 
(+ 


H Y STERIQU'ES. TG 
£n fubftance & en poudre dans le vin 
blanc , ou une autreliqueur convenable, 
depuis un gros jufqu’à deux. Ontireauffi 
J’eau diftillée des fleurs & des racines de 
Valeriane , qu'on donne jufqu’à fix on- 
ces pour les mêmes ufages. La Valeriane 
eft Cordiale, Diaphorerique & Apéritives 
elle eft auffi Céphalique & Hyftérique : 
on l’employe avec fuccès dans PAftlime 
& dans les obftruétions du foye ; dans les 
vapeurs & les mouvemens convulffs. Fo- 
fe avancer après Fabius Columna , que la 
racine de la Valeriane fauvage , eft un des 
plus: aflurez fpecifiques pour l'Epilepfie. 
Il faut la cueillir au Printemps avant la 
poule des tives , la faire fécher à l’om- 
bre, & la mettre en poudre : on en donne 
depuis un demi-gros jufqw’a un gros & 
demi dans une cuillerée de vin blanc ou 
de lait aux enfans : on purge auparavant 
les malades, même avec le tartre émeti- 
que , s'ils font d’ailleurs aflez grands , & 
affez replets ; on leur fait prendre enfuite 
la poudre de Valeriane trois jours confe- 
cutifs à jeun ; on les repurge, & on en 
donne encore trois prifes : j'en ai ouéri 
plufeurs malades de differens âges & de 
» différent fexe,un entre’autres âgé de douze 
ans , qui tomboit depuis trois ou quatre 
aus deux ou trois fois par mois dans les 
mouvemens convulfifs , & auquel il éroit 

Tom, I, FH 


170 PLANTES 

refté un tremblement continuel ; il y æ& 
plus de quatre ans qu’il eft guéri fans au- 
cun retour. Sylvius préfere la Valeriane 
a la Pyvoine pour les maladies accompa- 
gnces de convulfions. M. Tournefort en 
a vû de grands effets dans la pañfion hyfté- 
rique, & dans les plus violens accès de 
lafthme; il ordonne de verferchopine 
d’eau bouillante fur une once de racine de 
Valeriane , de retirer le pot du feu, le 
bien couvrir & faire boire l'infufion par 
verrces, 

L'Extrait des racines a les mêmes ver- 
tus; on en donne un fcrupule avec un 
grain de Laudanum , ou bien on mêle le 
Laudanum avec demi-{crupule de pou- 
dre de la racine. 

La racine de la premiere efpece , ou de 
la grande Valeriane, entre dans la dé- 
coction Céphalique , le Vinaigre Theria- 
cal, POrvietan , le Sirop. Anti-Epilepti- 
que , dans le Syrop Hydragogue de Cha. 
ras, dans le Sirop d’Armoife de Rhañs, 
dans le Mithridat , la Theriaque , & dans. 
le Diabotanum. 


Do 


1, Cyperus odoratus radice longä five 
Cyperus Offiain. €. B. 14. Cyperus pani- 


XIE 


AYSTERIQUES 17% 
œula fparfa fpeciosa I. B. Tom. II. pag. so1, 
Cyperus longus Ger. Raï Hifi. 1299. Ga- 
langa Sylveftris Longa Germ. Souchet long. 
2. Cyperus rotundns Orientalis majer 
C.B. 13.Cyperus Syriaca © Cretica rotun- 
dior I. B. Tom. ÎI. pag. jo2. Cyperus Ho- 
dueg. Alp. eÆgypt. 113. Souchet rond. 


Q Uoique cette feconde efpece foit 
Etrangere , je l'ai placée ici pour ne 
pas féparer les efpeces du même genre ; 
elle croît abondamment dans les marais 
de l'Egypte, & près du Nil On employe 
les racines de Souchet en fubftance & en 
poudre à une dragme & même plus, & 
en infufon jufqu’à demi once : on préfe- 
re le Souchet rond , quoique l’un & l’au- 
tre ayent également de l'odeur : ces Plan- 
tes pouffent les urines, & provoquent les 
ordinaires ; elles font aufli ftomachiques 
& cordiales , propres à chaffer les vents 
& à appaifer la colique, Elles entrent 
dans la poudre Céphalique odorante , 
dans les Trochifques Cyphæos , &c. 


XIII, 
E SPATULE, ou Glayeul puant. 
Gladiolus fœtidus C. B. 39. Spatula fœtida 


plerifque Xyris I. B, Tom, IL. PA. 75 É Dod. 
1] 


172 P'LUAIN ARTE OR 5} 
247, Trag, ÿo1. [ris agria Theoph. A4d% 

Lob. ic. 30 Iris fœtidiffima feu Xyris Infi. | 
369. | 
A racine de cette Plante féché & en 
poudre, fe donne a la pefanteur d’une 
dragme ou environ, dans un ‘verre de vin 
blanc, dans les vapeurs Hyftériques, & M 
dans les affeétions Hypocondriaques , : 
dans la d'ficulté de refpirer, dans l’afthme. 

On l'ordonne de la même maniere dans 
les écroüelles. 


MCE. 


X1:Y, 
Ne 


1. Marrubinm album vulgare C. B. 130: ! 
Marrubinm album X. B. Tom. WA. p. 316. 
Marrubium five Praffium album Tab. ic. 
539. Prafium Ang. Marrube blanc. 

2. AMarrubinm nigrum fœtidum , Ballote 
Diofcoridis C, B. 1,0. Aarrubinm nigrum 
five Bailote X. B. Tom. IL. pag. 318. Mar-& 
rubiaffrum Tab. ic. $40. Ballote Math. 
Marrube noir, 


@. N préfere les feüilles &c les fomi. 
tez de la premiere efpece dans les'in- 
fufions & les décoctions apéritives & 
hyftériques, M. Ray aflure que la dés 
coction de Marrube noir efttrès-urile dans 


lation Hypocondriaque, & la Pal 


ntm ed ne Pa 


Nr 


HYSTERIQUES. 173 
ion Hyftérique. Une petite poignée de 
Marrube blanc infufée ou boüillie lese- 
rement dans chopine d’eau ou dans un 
boüillon de veau, eft un remede très-utile 
dans l’afthme , dans la toux & dans le 
rhume opiniâtre. Cette Plante eft un 
grand fondant , & un bon apéritif. Fo- 
reftus , Zacutus & Harthman la recom- 
mandent pour les tumeurs du Foye, 
mêmecelles qui font fchirreufes. J'ai vû 
guérir deux perfonnes d’un fchire dans 
la réoion du foye de la groffeur d'une 
noix, par un long ufage de l’infufion 
d'une petite poignée de feüilles de Mar- 
rube blanc dans.un demi-feptier de vin 
blanc , qu’elles ont continué pendant plu- 
_ fieurs mois tous les matins. On prepare un 
firop de Marrube appellé Syrwpus de Praf 
fo , dont une ou deux onces s’ordonnent 
avec fuccès pour la fuppreffion des mois; 
on y joint quelques préparations de 
Mars pour rendre le remede plus effca- 
ce. Le Marrube blanc entre dans les P'iu- 
- les d’Agar'c, dans l’Hiera. diacolocynthidos, 
dans l’Hiera-Logodii | dans la Theriaque, 
*& dans la’poudre Draprafli de Nicolas 
d'Alexanirie, 
Le Marrube noir eft réfolutif & anodin 
appliqué exterieurement ; quelques-uns 
recommandent Pinfufion des feüilles de 
: Jun & de l’autre Marrube , aveccelles de 
H ii 


174 PLANTES 
Bétoine dans l’eau bouillante , pout rena 
dre les attaques de la goutte moins fré- 
quentes & moins dangereules. 
Taberna-Montanus aflure queles feuil: 
les du Marrube noir fechées fous la cendre 
chaude , incorporées enfuite avec le miel," 
guériflent les hemorroïdes fur lefquelles M 
on les applique. Le Marrube noir n’eft 
pas d’un ufage ordinaire pour l'interieur , " 
a caufe de fa mauvaife odeur, & de fon “ 
âcreté : on l’employe plus communément 
à l'exterieur : il eft déterfif& vulneraire, 
& peut s'appliquer fur la teigne avec fuc- 
cés. 


Mur 


Crocus fativus C. B.6$. Crocus I. Eh 
Tom. II. pag. 637. Dod. 213. Crocumu 
Math. Camer. Crocus verus fativus Autuna=l 
nalis Park, Raï Hifi. 1176. | 


re 


1 


ANS 


E fommet du piftile des fleurs du“ 

| Saffran , eft la partie qui eft en ufa- & 

ge dans la Medecine ; l'odeur en eft aflez M 
agréable , & la couleur d’un rouge-foncé « 
& fafrané : on fait fécher à l'ombre cesk 
fommets, qu’on met enfuite en poudre ,M 
& qu’on donne depuis cinq ou fix grains ÿ 


jufqu’a un fcrupule , ou en bol , ou mê-W 
lez avec d’autres drogues, dans les opiatesh 


HYSTERIQUES. (r9$ 
Abpéritives, Stomachiques & Hyfteriq ues 
On faitauffi infufer le Safran coupé menu 
fans être pilé, dans un bouillon , ou dans 
telle autre liqueur qu’on voudra. Le Saf_ 
fran na pas feulement la proprieté d: 
poufler les mois, il eft aufli très-propre 
aux maladies du poulmon ; on le fair in- 
fufer dans le lait qu'on donne aux pul- 
moniques ; il ne faut pas en donner une 
forte dofe, cinq ou fix grains fufhfent.En- 
treles Aromates qui font les correctifs de 
J'Opium, le Saran.eit preferable ; il eft 
cordial & alexitere; propre dans la co- 
lique venteufe , & dans les indigeftions; 
plufeurs l’employent dans les Alimens, 
comme un affaifonnement utile & agreéa- 

ble. Il eft auffi refolutif & anodin, & il 
entre dans le caraplafme de lait & de mie 
de pain qu’on applique fur les tumeurs, 
pour en appailer l’inflammation. Tout 
le monde fçait qu’une lesere teinture de 
Safran avec l’eau-rofe & l’eau de plan- 
tain ,eft un colyre familier pour garantir 
des yeux des impreffons ficheules de la 
petite verole. 

Le Saffranentre dans la Theriaque, dans 
l’Elixir de proprieté de Paracelfe, dans les 
Tablettes de Safran de Mars compoftes 
k poudre Diarthodon, le Mithridat, la 
Confection d’'Hyacinte , l'Hiera-picra de 
Galien , les Trochifques de Camphre, les 

H 


276 PLANTES 4 
Pilules dorées , & dans les Pilules pour la "| 
gonorrhce de Charas. lt | 


XVI. 


ET 


 ANepeta vulgaris Trag. 15. Officin. Mers 
tha Cattaria vulgaris & major C. B. 128. 
Mentha Cattaria X. B. Tom. Il. Part. 2, 
pag. 225. Cattaria major vulgaris Inff. 262. 
Cattaria Herba Dod. 99. Calamenthæ 1. 
genus Fuch. Balfamita major Lace. Herba 
fels Lugd. 908. | 


N employe les feüilles & les foma 

micez de cette Plante dans les dé : 
coétions & Îles infufions Hiftériques , . 
comme on fait le Marrube blanc , la Ma- 
tricaire & les autres. Taberna-Montanus 
dit que cette Plante guérit la jauniffe & 
la toux violente fi on la fair boüillir dans : 
PHydromel : on lemploye comme les au- 
tres dans les lave-pieds pour les pâles cou- : 
leurs & pour les vapeurs. On fubititue à 
l'Herbe au Chat le Baumeou la Menthe 
fauvage , dont il y a plufeurs efpeces é- 4 
galement bonnes , étant toutes d’une o- ! 
deur forte , pénetrante & aromatique : 
Voici deux efpeces des plus communes, 


HYSTERIQUES, 177 


XVIL 


M ENTHE, ou Baume aquatique. 


1. Mentha rotundifolia paluffris feu aqua - 
tica major C. B. 127. Mentha aquatica fr 
ve Sifÿmbrium 1. B. Tom. I. Part. 2. par. 
223. Calamentha aquatica Tab. ic. 353. 
Sifÿymbrium Dod. 97. $ 

Quelques Herboriftes appellent cette 
Plante Poulio-thim , aflez mal-à-prosos , 
car ce nom ne convient qu’au Pouliot, au- 
quel on la peut quelquefois fubftituer ; 
ils donnent aufli ce nom à une autre ef 
pece de Menthe, qui lui reflemble, Voyez 
ci-apr s la Clafle des Plantes Céphaliques, 

2. Mentha Sylueffris roturdiore folio C. 
B. 227. Menthaftrum folio rugofo rotundiore 
fpontaneum flore fpicato , odore gravi I. B. 
Tom. 11E. Part. 1. pag. 119. Menthafirum 
Ger. Raï. Hiff. 32. 

Toutes les efpeces de Baume qu’on cul. 
tive dans les Potagers , font. également 
Stomachiques & Hyÿftériques. 


XVIII. 


À Gus Caftus. 


Agnus folio non ferato 1 C. Tom.l. p. 
205 Wuex fois angufhioribus cannabis 
H v 


178 RLANITÉES 
modo difpolitis C. B. 475. Agnus caftus 


F 


Genf. Salix amerina Math. Eleagnon Theo 


ph. Adv. Lob. ic. 138. 


A femence de cette Plante eft en ufa- 

ge, depuis demi-dragme jufqu’à une 
dragme en poudre, ou bien en émulfion ; 
dans quatre onces d’eau de Nenufar on 
délaïe demi-once de cette femence qu'on 
a concaffée , & on l’y laiffe infufer quel- 
que tems avant de la pafler ; ce remede 


eft utile pour calmer les acces de la paf. 


fion Hyftérique ; la feuille & la fleur font 


réfolutives, & propres en fomentation! 


fur les duretez de la rate. 


L'eau où les feuilles & les fleurs ont 
maceré , eft apéritive , également propre 


à poufler les regles, &a déboucher les 


vifceres : la décoction de cette Plante eft: 


capable de deffecher les ulceres interieurs, 
fur-tout ceux de la verge. Wedelius re- 


commande la femence de Witex pour la 


gonorrhée. 
Le nom de cette Plante fembleindiquer 


qu'eile- a la proprieté de réprimer les : 


mouvemens impetueux de la chair. Un 
Pafteur d’une pieté confommée , & d’un 
zele apoftolique, a fait beauconp valoir 


dans fes Lettres & dans fon Dictionnaire 


Oeconomique , un remede qu’il en com- 


poloir,& qu'il regardoit comme un {ecret 


si 
‘ 


HYSTERHQUES. 179 
infaillible pour conferver la chafteté : je 
-défere beaucoup à fon témoignage, mais 

je n'ai pas encore d’aflez sûres experien- 
ces de ce remede pour l’établir comme 
un fpécifique , capable de procurer une 
vertu fi difficile à pratiquer fans le fe- 
cours d'une grace furnaturelle, 


XIX. 


A RROCHE puante. 

Aitriplex fœtida C. B. 110. I. B. Tem. 
ZIL. pag. 974. Chenopodium fetidum  Inff. 
s16. Vulvaria Tab.ic. 418. 


N employe avec fucces cette Plan. 
Ÿ_ZJ teen décoction, & en lavement, 
pour les paffions Hyfériques; on en fait 
même une conferve avec le fucre. Quel- 
ques-uns les ordonnent féchées au four 
& bouillies 1ans l’eau à la maniere du 
Thé: la mauvaife odeur de fes feuilles 

“a introduit leur ufage, 


PL À NT ES «EUR ANG ER:ES, 
X X. 


| ALAMUS verus,ou Rofeau odo- 
Lant, 
Calamus verus, [en amarus Offic. Calarus 
H v} 


280 P'EMINITES 


arommaticus S yriacus € odoratus qUOrUMe N 


dam. Calamus aromaticus verus guibuf- 


dam 1. B. Tom. Il. pag. 528. Arundo Sya\ 
riaca aromatica folus ex aaverfo fins MMor. 


Oxoz. 


C2 Ette efpece de Rofeau croît dans les 
Indes Orientales, d'où on Fapporte 
à Marfeille en petités bottes : comme il 
eft affez rare , les Droguiftes lui fubfi- 
tuënt la racine de la Plante fuivante, qui 
ma pas moins de vertn. Le rofeau odo- 
rant eft apéritif , propre à pouller les 
mois & les urines ; onle donne en fub- 
ftance & en poudre , depuis demi- 
gros jufqu'à une dragme : il et employé 
dans la Theriaque, & dans plufieurs au- 
tres compolitions cordiales 


A XA 


vi: La £ 


Acorus verus [en Calamus aromaticus 
Offisinarum C. B. 34 Calamus aromaticus 
vulgaris , multis Acorum 1. B. Tom 2. pag. 
734. Rai Hifi. 1313. Acorus Dod. 149. 
Accrus Officinis false Calamus Lob. ic. s7. 


1 Ette Plante fe trouve abondamment 
dans les marais de l’Afie, dans la 
Tartarie & dans la Pologne ; elle vient 


ein. + gt om à 


RAT. 


a" là, 


An VS UERTIOLES 18 
aufi en Angleterre & en Hollande. La 
‘fâcine qui eft en ufage en Medecine eft 
Aromatique, Céphalique, Cordiale, Sto- 
machique & Hiftérique ; elle emporte 
les obftructions , & facilite le crachement 
dans l’Afthme. Sa dofe en fubftance & en 
poudre eft ordinairement d’un gros, & 
en infufon d’une demi-once ; on la donne 
dans le vin de Bourgogne, ou dans quel- 
qu'autre liqueur cordiale; j'enai vü de 
bons effets dans les foiblefles d’eftomac, 
les indigeftions & le vomiffement. 

Simon Pauli, Solenander & Koning 
recommandent l’ufage de cette racine 
dans fa colique venteufe , & pour diffi- 
‘per les vents qui gonflent l’eftomac ; il 
faut alors délayer dans un verre de vin 
vieux un gros , où un gros & démi de ra- 
cine d’Acorus en poudre ,avec demi-gros 
d’écorce d'orange féche pulverifée. 

M. Hermans n’eftime pas feulement 
PAcorus pour pouffér les mois , mais en 
core pour le Scorbut & pour l'Hydropi- 
fie : il lordonne aufli dans les fomenta_ 
tions qu’en employe dans la Paralyfe , 
pour fortifier les nerfs. 

L’Acorus entre dans la Décoction Cé- 
phalique, la poudre Céphalique odoran- 
te, l’'Orvietan, le Michridat, la Théria- 
que , l'Eletuaire des. bayes de Laurier . 
dans les Trochifques de Cappres, & dans 


132 PÉRAN AT EST 
le Diacorum de Mefuë, Eletuaire Cépha-w 
lique auquel cette Plante a donné le noms 


a 


XXII. 


CRE D 2 noi 


Ammoniacun C. B. 494. Ammoniact 
Lacrima Math. Ferule lacrima Galeno Raï“ 
Hif. 1844. Althatut , Raxach. Kaïfach 
Ger. Schrod, 


TVEf une efpece de Gomme-refine ; 
qui coule par inciñon d’une Plante 

qui croit abondamment dans la Lybie, & 
dans la Mauritanie, aflez près de l'endroit 
où étoit autrefois le Temple de Jupiter- 
Ammon , d'où vient le nom qu’on lui al 
donné. Cette drogue n’eft pas rare : on! 
choifit celle qui eft en larmes, & en mord 
ceaux ronds ou ovales , blancs dans leur 
interieur & jaunatres au dehors; celle qui 
eft en malle remplie de femence, lui eff! 
fort inférieure. On la diffout dans le vi- 
naigre , oubien.on la met en poudre , 
quoique difficilement. C’eft un bon apé- 
ritif, & un fondant aflez efficace : on la 
donne en bol, en pilules , ou fous telle 
autre forme folide, mêlée avec les ingré- 
diens qui ont la même vertu ; fur-tout 
avec la mirrhe, la fcammonée & le mer 


eure doux, dans les opiates mefenteri 


nn 


HYSTERIQUES. 183 
ques: on y ajoûte quelques préparations 
de Mars pour les fuppreffions des regles. 
La dofe eft depuis douze jufqu’a vingt- 
quatre grains ; la Gomme-Ammoniac eft 
utilement employée dans l’Afthme ; c’eft 
un puiffant refolutif appliqué exterieure- 
ment pour les Loupes , & pour les au- 
tres tumeurs {chirreufes. 

M. Hermans avance qu’en donnant Îa 
Gomme-Ammoniac à une dofe un peu 
forte, elle ouvrele ventre: il lordonne à 
une dragme diffoute dans deux onces & 
demie d’eau de Canelle, de Menthe où 
de Pouliot. Cet Auteur loue l’'Emplâtre 
de Gomme-Ammoniac avec partie égale 
d'Emplatre de Cigue pour la Sciatique &c 
les douleurs des reins, en l’appliquant fur 
les lombes. On employe avec fuccès cette 
drogue dans les vapeurs hyftériques & 
hypocondriaques, dans le Scorbut & dans 
Ja plûpart des maladies longues & opiniä-- 
tres. Emmanucl Konig aflüre que l'huile 
fetide & noire tirée de cette Gomme par 
la diftillation , diflout les écroüelles. 

Elle entre dans les Pilules puantes, dans 
les Tartarées de Quercetan; elle a donné 
le nom aux Pilules d’'Ammoniac : elle en- 
tre auf dans la compofition de l’Electuai- 
re apéritif Cathartique de Charas, & 
celui contre l'Hydropifie du même Au- 
teur ; dans la plüpart des Onguents, 


184 PLANTES | 
entr'autres dans le Divin , celui de ME 
lilot , celui des Apôtres , le Diachylu 
.avec les Gommes , l'Emplätre de Cigue) 
&E. 


2. Myrrha C. B.,so1. I. B. Tom. I. Parti 
2. pag. 311. Bola Indis Cluf. Exot. 1564 
Myrrha S Opocalpafum quorumdam. Sta- 
üle, Myrrha Troglodotica Diofc. Offcini 
Raï. Hiff. 1641. | 
| ms Myrrhe eft une refine qui coule par! 

incilion d’un Arbre qui croit en Atri-# 

que ; dans l'Arabie, chez les Abyflins 8a 
chez les Troglodites. La plus belle eft en? 
morceaux tranfparens , d’un rouge foncé 
& roüillé : elle femet en poudre aifément 
dans les doigts : fon odeur et affez forte, 
& {on amertume confidérable : celle quis 
eft noirâtre & remplie de terre & de {a- 
letez, eft à rejetter. Le veritable Sraété 
des Anciens eft cetre liqueur précieufe 
qui fe trouve dans le centre des plus gros 
morceaux de Myrrhe, lorfqu’elle eftîré 
cente: ou fuivant Diofcoride , le Sracté 
eft une préparation dela Myrrhe difloute 
dans un. peu d’eau. Cette drogue ne fe 
trouve point ; celle qu'on vend fous ce 
nom ef artificielle, | 


HYSTERIQUES. 18; 

La Mirrhe eft un bon remede pour le 
rer les obftruétions des vifceres, pout 
jouffer les mois, & pour les autres malau 
lies de la matrice : Elle eft utile dans la 
olique, elle tue les vers, foulage dans les 
cours de ventre & dans la dyffenterie. On 
‘ordonne en bol , en pilules , en opiate ; 
comme la Gomme-Ammoniaque ; elle fe 
met plus facilement en poudre qu’elle, & 
a dofe eft la même : on tire l’Extrait de 
Myrrhe avec l’eau de-vie , ou l’efprit-de- 
sin. L'huile par défaillance fe fait par le 
moyen des œufs durs, comme l’enfeigne 
M. Lemery dans fa Chymie; on tire aufli 
lefprit & l’huile par la cornuë au bain de 
fable, La Myrthe eft employée avec fuc- 
cès extérieurement , étant très-réfolutive, 
vulneraire | & propre à réfifter à la pour. 
citure & à la carie des os. 

Elle entre dans la Theriaque d’Andro- 
maque , dans la Confeion d'Hyacinte , 
e Philonium, les pilules d’Agcaric , les 
Catholiques de Potier , l’huile de Scor- 
pion compofé , & l'Elixir de Propriété 
de Paracélfe. On prépare des Trochif- 
ques de Myrrhe ; elle eft aufli employée 
lans plufieurs emplâtres & onguens, en- 
rautres dans le Martiarum : POnguent 
les Apôtres, l'Emplâtre Divin , celui de 
Melilot , lEmplatre Sriprique, l'Oxy- 
roceum, &C 


r$6 -PLANTES 1 


| DAS 


1. Galbanum C. B. 494. Galbanum Ga 
banifera ferula I. B. Tom. III. Part. 2. 
so. Raï Hifi. 421. Orcofélianm Africanumk 
Galbaniferum | frutefcens Anifi folio Inf 
319. Ænifum Africanum fruticefcens , folio! 
€ caule rore cæruleo tin&hs Pluck. Ferul 
Galbanifera Par. Bat. 163. 


LE Galbanum eft une Gomme qui coti 

le naturellement, ou par incifion, d'u 
NE Plante qui croît en Afrique, dans l'A 
Tabie, & dans la Syrie. Celui qui eft en 
larmes jaunes , doré ,luifant,& un peu 
tranfparent, eft préferable à celui qui e 
En malle brune , rempli d’ordures & d 
pierres. On diflout le Galbanum dans le 
vinaigre , comme la Gomme-Ammoniac; 
on l'ordonne pour poufler les ordinai 
res, les vuidanges , & même lenfan 
mort dans le ventre de fa mere : la fumé 
de cette Gomme fur une pele chaude, fou 
lage les femmes dans l'accès des vapeur: 
Hyftériques , par fon odeur auffi defa: 
gréable que pénétrante. La dofe en fub- 
ftance , eft depuis un fcrupule jufqu’a de 
mi gros, en bol , ou en opiate ;on en don 
ne un gros , lorfqu'il eft diffout ; l'Emplà 


HYSTERIQUES. 87 
re de Galbanum , ou le Galbanet de Pa- 
acelfe , s’applique fur le ventre dans les 
nèmes maladies ; on en frotte auffi la ré 
ion ombilicale dans la colique; & les 
arties paralytiques en reçoivent du fou. 
agement. Le Galbanet de Paracelfe fe 
ait avec une livre de Galbanum, demi-li- 
re d'huile de Terebentine, deux onces 
’huile de Lavande; on fait diftiller le 
out dans la cornuë avec fufhfante quan- 
ité de chaux vive en poudre , & l’on 
onferve la liqueur pour les ufages dont 
s viens de parler. 

Le Galbanum eft un puiffant refolutif ; 
n l’employe avec fuceès dans les tu 
neurs fchirreufes & inveterées , & dans 
es bubons vénériens. Il entre dans la 
’hériaque, le Michridat; le Diafcordium, 
’Onguent des Apôtres , l'Emplâtre Dia- 
hylum avec les Gommes , le Divin, 
'Oxycroceum, & l’'Emplätre pour la 
natrice. 

On tire une forte de gomme de la ra- 

ine de la Plante fuivante , qui eft beau 
oup inférieure à la précedente. 
2. Ferulago lariore foliore C. B. 148. Fe= 
ula Galbanifera Lob. ic. 779.1. B. Tom. 
IL. Part, 2.pag. 52. Farula fœmina Ca, 
764 


188 PLANTES 
XX V. 


 SSA-FOETIDA. 


Afa-fetida C. B. 459. Affz-fatida no0f 
tras Officinarum 1. B. Tom. IL. Part 21.1} 
132. Stercus Diaboli German. Affa Off 
Laférpiis fpecies Cord. Alt. Avic. Bom 
41. Cluf. Exot, 152. Ærjuden Iodis Hing 


"’AMfetila eft un fuc gommeux! 
L qui fe tire par expreflion de der 
fortes de Plantes qui croïflent dans la P 
fe aflez près de la mer ; la premiere € 
femblable à un Saule : on en coupe le 
feuilles & Îes jeunes branches qu'en mé 
a la prefle, pour en tirer le fuc , qui s'é 
paiflit , & s'endurcit au Soleil. L’autr 
Plante eft plus commune; elle a les feiiil 
les comme le Titimale, & les racines € 
gros navets , dont on exprime le fuc ; cé 
racines font d’une puanteur infwppottabll 
à ceux qui n'y {ont point accoütumez 
car les Indiens en aiment l’odeur ;&e 
ployent cette drogue dans leurs fuffesi 
comme nous faifons l’Ail , dontelle par 
ticipe par fa mauvaife odeur. 

On employe cette gomme comme le 
autres en bol , en pilules, en opiate, dé 
puis un fcrupule jufqu’a un demi-grosk 
fon ufage eft dans les violens accès de L 


HYSIÉERTIQUES: 189 
fion hyftérique, & dans la fuffocation 
erine ; quelques-uns s’en fervent dans 
s flévres maligunes , & dans la petite vé- 
le ;’ elle eft fort retolutive, & ceft le 
mede ordinaire des Maréchaux , pour 
s tumeurs & les abicès des chevaux : 
le eftauffi cres-bonne pour les beftiaux;. 
1 s’en eft fervi utilement dans les en- 
oits où la contagiona fait tant de ra- 
10e , en la faifanc infufer dans le vinai- 
re avec l'ail, le fel & le poivre, pour la- 
er la langue des Bœufs & des Vaches ; 
1fquels ils furvenoit une efpece d’abfcès 
la racine de la langue qu'on avoit foin, 
1paravant de ratifler avec une cuilliere , 
on la avoit enfuite avec cette infufon, 
uelques-uns ont obfervé de mettre un 
orceau à Afaftida dans un trou fait à 
auge ou au ratelier des érables , prés 
endroit où on attache le bétail ; ou bien 
e frotter les auges avec la lotion préce… 
ente, On a fair entrer cette drogue dans 
: poudre Thériacale, & lOrvieran qu'on 
fait préparer pour ces maladies, 

On tire la teinture d’Affa-fœtida avec 
Efprit-de-vin tartarifé, dont la dofe eft 
‘une cuillerée. Cette Gomme entre dans 
1 poudre Hyftérique de Charas, dans les 
‘rochifques de Mirrhe, le Baume uté. 
in, & dans l’'Emplatre pour la Marrice, 


je. 4H A NT | 
XXVL 


AGAPENUM, ou Gomme de SE 
phin. 

Sagapenum Veterum 1. B. Tom. III) 
Part. 2. pag. 156. Officimis Serapinum Math 
Sagapenum €. B.494. | 


Ette drogue eft un fuc gommeux &! 

rchineux , qui coule naturellement! 
& par incifion d’une Plante aflez fembla4 
ble à la Ferule, qui croit dans la Perfe 8 
dans la Médie ; les morceaux ou larmes 
d’un jaune pale ou blanchätre , font pré 
Férables à ceux qui font d’un rouge-fon=# 
cé , les noïrâtres font encore inférieurs.k 
La dofe eft d’un demi-gros en bol ou enf 
pilules : cette Gomme s’emplove comme! 
les drogues précedentes , & pour les mé 
mes ufages. Elle purge aflez fortement % 
lorfqu'on en donne jufqu'a demi-once À 
on s’en fert dans les maladies du Cerveau, : 
la Paralyfe, l'Epilepfe , dans FAfthme à 
& dans la fuppreflion des Regles. On la 
corrige avec la Canelle ou les autres 
Aromates , comme on fait les puryatifs 
trop âcres, ou bien on la diffout dans le; 
vinaigre , dans l'Eau-de-vie tartarifée , 
ou dans le vin blanc. 

Elle entre dans l'Hiere de Pacchius 


ch EL Y-STE REQUES: 191 
PAiera - Diacolocynthidos | les Pilules 
J'Hermodates de Melue , & dans Les Pie 
lules Fetides. 


AND 


Porona x. | 
Panax Panafice folio, 4h Syriacum 
Theophrafhi C. B. 1,6. Panax Herculeum 
majus Ger. Raï Hifi. 410. Panax Hera- 
leum alterum five peregrinnm Dod. 369 
phondilis vel potins Pallinace Germanice 
finis Panax vel Pfendocoffus flore luteo 
LB, Tom. III. Part. 2. pag. 156. Panax 
Chironinm Dod.  Lugd. 741. Sagapenum 
txiffimatum Gefr. Hort. 

| à 


"Opoponax eft un fuc Gommeux, qui 
À; fe tire par incifion de la racine d’une 
Ffpece de Panais , que les Auteurs les 
blus exaéts croyent être lefpece préce. 
fente ; elle vient dans la Beotie la Pho- 
Fide & la Macedoine. L'Opoponax a les 
mêmes faculrez , & s’employe de la mé. 
ne maniere, & à la même doie que le Sa- 
papenum, que quelques-uns prétendent é- 
re tiré d’une plante femblable, Outre fa 
rertu purgative & hyftérique, il eft auffi 
rès-réfolutif & vulneraire, & on l'em. 
bloye dans quelques Emplâtres, 

_Ilentre dans les Pilules d'Euphorbe de 


…— 


192 PLANTES 
Quercetan, les Pilules Ferides , celle 

d'Hiere de Coloquinte ; Le donne) le nom 
aux Pilules d'Opoponax : il entre auf 
dans l'Eleuaire Anti Hydropique de 
Charas , & dans les Throchifques 


Myrrhe. 
MN FL 


Co 


….& Camphora Officinarum C. B. s00. Cas 
phura que [alicis folie dicitur 1. B. Tom. L 
Part. 1. pag. 338. Camphorifera arbor ex 
qua Camphera Offic. Hort. Lug. Bat. 113 
Capur & Caphur. Arabum arbor ce 
rifera Japonica Ereye. Cent. 1, 

2. Camphora Grimm: Eph. Germ. an. x1k 
obf. 153. Arbor Camphorifera Sumatrana 
Grimmu Raïi- Hiff.. 1670. Camphorifera 
Summatrana foliis Cariophill  _Aromaticél 
lonçgius Mucronatis frutlé majore oblongo | 
calyce ampliffimo tulipe figuram quodarmmo= 
do reprajentante Breyn. 2. P, | 


E Camphre qu’on employe dans nos 
Boutiques , eft une fubftance réf 
neufe legere, Kerr comme la neige 
orale & ce ds au toucher , d’une odeul | 
forte & penerrante, d’une peur amere 
âcre & ar omatique : c'eft une forte de (el 
volatil huileux qui fe tire par le fécours! 
du feu des racines & de l'écorce de plu- 
 ficur 


HYSTERIQUES.. . 193 
iéars arbres & plantes différentes ; il en 
coule auffi naturellement & par l'incifion 
dutronc , fous la forme d’üne refine d’un 
blanc-fale , laquelle e& très - odorante Ê 
-qu'on appelle Camphre brute. Les Au- 
teurs modernes ne conviennent pas fur le 
nombre de ces arbres: Samuel Dale en ra- 
porte deux efpèces differentes après M. 
Ray;ÿ'en viens de citer les noms. M. Ko- 
nig &'M. Hermans en reconnoiflent da- 
Vantage ; car ce dernier en marque qua 
tre efpeces. La premiere vient de la Chi- 
ne & du Japon ; c’eft la plus commune & 
notre premiere éfpece. La feconde fe tiré 
de l'écorce de la racine de l'arbre de là 
Canelle dans lIfle de Ceylan, &'elle eft 
très-rare. La croifiéme n’eft autre chofe 
que le fel volatil concret de certaines 
Plantes des Indes Orientales ,entr’autres 
de la racine de Zedoaire. La quatriéme 
enfin fe trouve dans l'Ile de Borneo ; 
quelques-uns la confondent avec celle 
qu'on apporte de Sumatra, dont j'ai ra- 
porté les noms à notre feconde efpece : 
cette derniere forte de Camphre n’eft pas 
fi rare que la feconde & la troifiéme de 
M. Hermans, Je nentrerai pointici dans 
Fexamen de ces différentes efpeces de 
Champhre, & dans la maniere de les pré- 
parer dans le Pays, ce qui regarde fon 
Hiftoire en general ; il me {ufhr dans cer 

Tome I, I 


" 
ji PLANTES Ù 
abregé d’avertir que celui que nous ent! 
ployons en, Medecine nous,eft apporté 
d'Hollande, où on le purifñie par la Éubli. 
mation. Le Camphre ainfi purifié doit 
être conferve dans des vaiffleaux bien bout 
chez ; car il s’évapore aifément à caufe 


de fa lecerere & de fa volatilité s’ilim’eft 


3 


permis de me fervir de ce terme., 4 
Le Camphre. fe diflout également dans” 


TEau-de-vie & dans l’Efprit-de-vin, étant 
un fel fulphureux ; il'eft excellent pour 
poulfer les mois ,& calmer les accès des 
vapeurs hyftériques. Allumez un mor- | 
1 
| 


ER 


ceau de Camphre à une bougie , & lé. 
teignez à buit ou dix reprifes dans une 
décoction hyfterique ,ou dass l'eau fim2# 
ple ; c'eit un lavement qui m'a réufli plusé 
fieurs fois dans cette maladie, On fait” 
auffi fondre le Camyhre dans P'Eau-de. 

vie ; on approche du feu le vailleau , & 4 
on verfe {ur cette .diflolution de l’eau” 
commune, en le remuant; il s’amafle fur 
la fuperfcie une efpece de créme ou pel.. 
Hicule blanche, on en donne deux oui 
crois cuillerées pour la n:ême maladie, On 
prefcrit aufli le Camphre en bol, depuis! 
dix jufqu’a quinze grains , mélez avec 
la conferve de Fleurs de Soucy ou quel 
qu'autre ; le Camphre eft Narcotique, 

Anodin, il procure le fommeil, préferve 
de la pourriture ; & Îe donne avec fucccst 


Ps 'HYSERTOUES Lier 
à la fin des fiévres malignes après l’ufage 
des Emetiques ; pour réparer les forces 
du malade. L’Eau-de-vie camphrée, ou 
PEfprit-de-vin camphré , eft un excellent 
remede contre la gangrene, on les em- 
ploye dans les gargarifmes Anti-Scrobuti.. 
ques ; le Camphre diflout dans l'huile de 
Terebentine ; eft un bon topique dans la 
Sciatique & dans les Rhumatifmes. 

Le Camphre a donné fon nom aux 
Trochifques de Camphre; il entre dans 
ceux de blanc Rhafñs, dans les Trochif. 
ques Diarrhodon, les Pilules Hyfériques 
de Charas , la poudre de fray de Gre- 
noüilles de Crollius, lOnguent de Cerufe 
lOnguent rouge deflicatif, le Cerar 
des Santaux , l'Emplâtre Stiptique | & 
dans l’'Emplatre pour les Loupes. 


x 
cal 


& 


yat 
Da 


Tij 


196 P'ErA; N'AVETS ! 
PLANTES HYSTERIQUESW 
QUI SONT 


RAPPORTEES DANS D’AUTRES# 
CLrasses. | 


TL À plôpart des Plantes Apéritivesh 
dont il eft traité dans la Clafle fui 
vante, font très-propres dans les mala-f 
dies caufées par la fuppreflion des ordi-W 
naires ; entr'autresles racines Apéritives 
majeures & mineures , celles de Chicorée* 
fauvage , & de Piflenlir, dont on met unes 
poignée dans les bouillons altératifs : on! 
y ajoute ordinairemént pour en augmen-# 
ter la vertu quelque préparation de Mars 
Par exemple, le Safran de Mars apéritif 
à douze grains ,le Sel de Mars de Rivie=! 
re à fix grains, ou la teinture de Mars 4! 
deux gros pour le bouillon du matins 
Entre les Plantes Céphaliques & Aroma» 
tiques , plufeurs ont auffi la même ver 
cu que les précedentes, & s'empleyent 
de la même maniere, comme le Cala 
ment , lOrigan, la Sauge , le Poulior 4 
le Didtam, &c. Voyez ci-après la Claf 
fe des Plantes Céphaliques, 
Les Plantes ameres & ftomachiques 
s'employent avec un écal fuccès dans less 
mêmes maladies : Sçavoir, l’Abfinte ,l’A# 


HYSTÉRIQUES. 3107 
luyne, la Tanaife & le Menthe. Le vin 
blanc dans chopine duquel on fait in- 
fufer une poignée de quelqu’üne de ces 
Plantes, & dont on prend un verre le ma- 
tin à jeun, foutiage dans les pâles couleurs, 
& dans la colique qui les accompagre. 
Voyez ci-après la Clafle des Plantes Sto- 
machiques. 

La racine de Gentiane infufce de Îa 
même maniere, fait le même effet. Voyez 
ci-après la Claffe des Plantes Febrifu- 

És. | 

La Mercurielle en décoction, & le miel 
qu'on en compole, s’ordonnent commu- 
nément à deux onces , dans les lavemens 
des femmes en couche, pour entretenir , 
& même pour procurer l'évacuation des 
vuidanges. Voyez ci-après la Claffe des 
Plantes Emollientes. 

Le Geniévre, fes bayes, & les prépara- 
tions que l’on en tire, particuliérement 
l'eau fpiricueufe & l’efprit ardent, une ou 
deux cuillerées le matin dans un verre de 
vin blanc, font des remedes utiles dans 
les fuppreffions des regles. Voyez ci-apres 
les Plantes Sudorifiques. 

L'Orange amere eu la Bigarade ; fon jus 
exprime dans un bouillon, a la même 

tt KP 
proprieté. Voyez ci-après la Clafle des 
Plantes Alexitéres. 


Li 


98 PLANTES Le 
Pêcher ; les Noyaux & les Amandes des 
fruits concaflez, & infufez dans le vin 
blanc , environ deux ou trois Noyaux 
dans un verre de vin, pouflent les ordi à 
naires. Voyez ci-devant la Clafle des 
Plantes Purgatives. 


=> AT 


_APERITIVES. #99 


TON AXES 
SAS 
CINQUIÈME CLASSE, 
| :':DES PLANTES 


APERITIVESEXY DIURETIQUES. 


O us appellons remedes Diure- 
tiqués, ceux qui font propres à 
| procurer l'évacuation de la fe- 
fofité fuperfluc du fang , par la voye des 
hretéres & des urines : on leur donne auf 
le nom d'Apeéritifs, parce qu'ils n'ou- 
krent pas feulement les reins en levant 
Les obitructions formées dans les clandes 
He ces parties : mais auffi parce qu'ils {ont 
sapables de faire le même effet dans les 
zlandés du foye , du mezentere, & des 
autres parties du bas-ventre : c’eft pour 
perte raifon , que les remedes Hépariques 
lon Apéritifs , & réciproquement les 
Plantes Apéritives font Hépatiques. Il 
rive aufli que les remedes Diuretiques 
leviennent quelquefois fudorifiques , & 
que les Diaphoretiques font plus urinet 
que fuer , parce que les uns & les autres 
rocurent dans le fang une fcparation plus 
bondante de la férofité, & les glandes 
I ii) 


260 P E A;N T ES 

de la peau étant deftinées auffi bien que 
celles des reins à la filtration de cette {é-" 
rofité , elle s'échappe par les unes auffi-" 
bien que par les autres, felon que ces 
glandes font plus ou moins difpofées 4 
la laifler paffer. 

Il eft à propos de faire obferver ici 
qu'entre les Plantes Diuretiques, la plü-« 
part excitent dans le fang une fermenta:! 
tion confiderable | par le fel âcre & les 
foufre volatil qui dominent en elles. Elles! 
font par cette raifon appellées Diureti- 
ques chaudes ; telles font les racines 
Apéritives, les femences de Perfil, d’A-2 
che , de Fenouil, la Rave, lOignon, &c.l 
Ces Plantes font des Apéritifs puiffans , 
pour emporter le fable & les glaires des 
reins & de la veflie ; mais ileft d’une con.A 
fequence infinie dans la. pratique , de nel 
les ordonner qu'avec circonfpection 3 
c'eft-2-dire , de s’en abftenir lorfqu'il y à 
difpofition inflammatoire dans la veflie } 
ou qu'on foupconne que'que ulcere dans: 
les parties deftinées à la féparation de Pu- 
rine ; car alors on aug menteroit l’inflam- 
mation, & les autres accidens , par l@ 
trop grande fonte du fang , & l’affluenc 
d'une férofité chargée ds fels urineux fur 
les parties foufrantes : dans ce cas, il faut 
avoir recours à la faignée, au bain, ou de 
mi- bain, aux remedes adouciflans 


à. 


A PERITIVES. 201 
émoiliens , & employer les Plantes Diu- 
retiques appellées froides , comme la 
Chicorée fauvage, le Piffenlit, l'Ozeille, le 
Fraizier , &c. oula Mauve, la Guimau- 
ve, la graine de Lin , le Nenuphar , les 
quatre femences froides , &e. | 

Pour mieux faire connoître la différence 
des Plantes Diuretiques chaudes , & des 
froides, nous commencerons cette Claffe 
par les froides , qui agiffent avec plus de 
| douceur ; étant de la bonne methode de 
| commencer la guérifon des maladies par 

les remedes les plus moderez , avant de 
recourir aux plus aétifs, à moins que la 
| qualité des fymptomes ne demande 1e 
contraire. Nous pafferonsenfuite aux ra- 
| cines Apéritives majeures & mineures , 
| & aux autres Plantes Diuretiques , dont 
| le nombre eft affez confidérable, 


Ï 
| '@ Hi:corEFeE fauvage: 


Cichorinm Sylveffre five Offcinarum C.. 
12$. Cichorinm Sylveftre Picris Dod. 63. 
Seris Picris Diofcoridis, Amaruso Theophraf. 
ti, Hippocheris Dalec, Lugd. 63. Cicho_ 
| rium Sylusftre I. B. Tom. II. pag. 107. 

Hieracium latifolium Ger. Cichorum fai 
bus erratica Tab. ic. 170. 


Ivy 


202 PLANTES 


k } Outes les parties de cette plante font 


enufage, la racine s'emploie dans 


la plüpart des rifanes apéritives & ra-\ 
fraichiffantes ; les feuilles ont la même ! 


PUS : on En met une poignce dans 
es bouillons , on en exprime le fuc après 
les avoir fait bouillir legerement dans 
très-peu d’eau : ondonne ce fuc à trois 
ou quatre onces dans la pleurefie & dans 
les fluxions de poitrine; on y joint les 
fucs de Bouroche & de Cerfeuil ; ce re- 
mede facilite le crachement , & foulage 
beaucoup les malades. Le fuc de Chico- 
rée fauvage dépuré , convient fort dans 
les fiévres continuës & intermitrentes ; 
on en donne trois ou quatre prifes par 
jour entre les bouillons , & chaque prife 
eft de trois ou quatre onces ; on y ajoûte 
quelquefois demi-once de firop violat. 
Ce fuc eft aufli crès-propre dans les ma- 
ladies du foye, dans la jaunifle , & dans 
les obfructions des vifceres ; car c’eft 
un bon defopilatif, {ur-tout fi on y ajoùte 
à chaque pr'fe demi-gros de teinture de 
mars, ou demi-once de firop des cinq ra- 
cines. Spigelius & Simon Pauli remar- 


quent que les feuilles de cette Plante ,4 


cueillies au Printems & féchées à l’on bre, 


puis mifes en poudre, fonc très utiles aux 


Gouteux d’un tempérament bilieux. J} 


nd 
APERITIVES. 203 
faut leur en donner une dragme ou envi- 
fon dans un bouillon de poulet fans fel 
quatre heures avant diner, & deux heures 
après un fouper lecer ; on leur continué 
cer ufage pendant quelque tems. 

Plufieurs boivent l’eau de Chicorée fau- 

vage pour leur boiffon ordinaire, en infu- 
fant quelques feuilles coupées menu dans 
l’eau commune à froid ;ou tiéde ; ils pré: 
tendent qu'un remede fi fimple purifie le 
fang , & les préferve de maladie. D’autres 
mangent fes feuilles en falade avec le fu. 
cre. Les fleurs de Chicorée font cordia- 
les , &.la femence eft une des quatre fe- 
ences froides mineures. 
On prépare la conferve des Fleurs, & 
PExtrait de touté la Plante pour les mé- 
mes ufages ; la dofe eft depuis demi-on- 
ce jufqu'à une once, dans les bols & 
les opiates apéritives. 

Cette plante à donné le nom au firop 
lie Chicorée de Nicolas Florentin lequel 
Frant compolé de plufieurs plantes apéri- 
FHives , Hépatiques , Béchiques & rafraï- 
chiffantes, s’ordonne avec fucces dans les 
maladies où ces plantes conviennent, juf- 
qu'a deux onces , dans les potions & dans 
tes Juleps. Le firop de Chicorée compo- 
lé avec la Rhubarbe eftle même, dans le- 
quel on mêle une infuñon de Rhubar- 
be, faire dans Peau diftillée de notre Plan- 
| I vj 


204 PLANTES 

te , à laquelle on ajoûte le fel de Chicorce 
fa dofe eft depuis demi-once jufqu'a une 
once & demie: fon ufage eft fur tout dans 
les cours de ventre, & pour les enfans , 
dans lefquels on foupconne des vers. 


IX 


Mn SENLIT, Dent de Lion. 

Dens Leoms latiore folo C.B. 126. He- 
dypnois five Dens Leonis Fuchfit 1. B. Tom. 
IT. pag. 1035. Aphaca Theoph. Plini He- 
dypnois major Euch. Dalech. Lugd. ;6;.Ta- 
raxacon Officinarum. | 


N employe cette Plante comme la 


précedente , avéc laquelle elle a 
bsaucoup de rapport par la figure de fes 
euilles, & par les vertus ;l& tifane faite 
avec {ès racines tempere l’ardeur des 
urines , & convient dans les fievres, dans 
la colquenephietique & dans la gra- 
velle. Pour appailer la roux violente, & 
gucrir le Rhumatifme , on fait boire loir 
& matin un poiflon de lait de Vache, fur 


Isquel on verfe autant de décoction de“ 
q 


Piflenlit coute bouillante : on y ajotteun 
y 
peu de frcre candi. Tragus ordonne l’eau 


de Piffenlit dans les inAammations intéz “ 
rieures S: extérieures , comme dans les » 


collyres. Marchiole ordonne le Piffenlit 


APERTTIVES. 20$ 
bouilli avec des lentilles dans la Dyflen- 
terie, Parxin{on recommande les racines 
& les feuilles bouillies dans le vin ou dans 
du boillon pour la Cachexie , la Phthifie 
& pour les fiévres i intermittentes. | 

Tout le monde fça't qu'on mange les 
jeunes feuilles du Pilenlir en flade,. apres 
les avoir laiflé tremper quelque temps 
dans l’eau pour adoucir leur amer tUmMEX 


RFI 


O ZEILLE, Surelle , Vinette. 


1. Aceto{a a pratenf. îs C. B. 114. Oxalis 
vulgaris folio iongo I. B. Tom. IT. pag. «89. 
Rumex acetofns © Rriel. Lapat um quartum 
Diofc. Sylueltre Phaï. Oxilapathum Gal. 
Lapathum minimum. Oxals ditlum major 
Cefn. Ozeille Jongue. 

2. Acetofa rotundifolia Hortenfis C. B, 
114. Oxalis folio rotundiore repens 1.B.T om. 
FT. pag. 890. Oxalis Romana © veterin. An. 
re tertinm Dioft. Ozeille ronde, 


() N employe également l’une eu lau- 
tre de ces efpeces : mais la premie- 
re eftla plus commune en ce pays ;c’eft 
Ja plus ufuelle de toutes les fintés pa 
tagerés , & un des plus utiles alimens 
pour ceux qui font d’un temperament bi- 


2c6 PLANTES 

lieux. La racine entre dans la plüpart des 
Apozémes, & des tifanes Apéririves & ra- 
fraichiflantes, comme très-propre a pro- 
curer le mouvement du fans, lorfqu'il eft 
rallenti dans le tiffu des vifceres: les feuil- 
les-font au contraire plus capables de mo- 
dérer la fermentation du fang , que d’au- 
gmenter fon mouvement ; leur acidité 
tempere la bile , & calme l’ardeur de la 
fiévre continué ; elles appaifent la foif, & 
foulagent fort les Scorbutiques : on les 
mêle pour cela avecle Creflon; & l’her- 
beaux cuilliers, dans leurs bouillons & 
leurs autres alimens. Les œufs à la farce 
d’ozeille, ou l'omelette dans laquelle on 
mêle de l’ozeille hachée menue , eft un 
aliment utile dans cette maladie : on fait 
prendre à ces malades en même tems un 
demi-oros de teinture de mars tirée avec 
le fuc d’ozeille des le matin. Les An- 
glois ordonnent lozeille fous les noms 
de Lujnla ou d’Agrefla. 

Bartholin remarque dans fes Obferva- 
tions , que l’ezeille & l’herbe aux cuilliers 
naifflent enfemble dans le Grocnland , 
comme fi on nedevoit pas employer l’une 
fans l’autre; l'une abondant en {el volatil, 
& l’autre en fel acide ; de ce mélange il 
rcfulte un feul moyen très-utile dans le 
Scorbut & dans les maladies chroniques, 
Plarerus fit boire avec fuccès la tifane 


| APERITIVES. 207 
d'Ozeille avec le jus de Grenade à un 
 Phrenerique , qui la prit pour de bon vin. 
Les feuilles d’ozeille font tres-réfoluti- 
ves, étant appliquées en Caraplafme avec 
le levain, après les avoir fait cuire fous la 
cendre chaude dans une feuille de chou; 
elles avancent la fuppuration des tumeurs 
La {emence d'Ozeille peut entfer dans les 
Emulfions Apéritives rafraîchiffantes , à 
la dofe de deux oros fur chopine de li- 
queur. M. Ray foupçconne qu’elle eft af- 
tringente comme celle des efpeces de Pa= 
tience, 

La graine d'Ozeille entre dans la pou- 
dre Dia Margariti frigidi , dans la Confe- 
-étion d'Hyacinthe : le fuc des feuilles en- 
tre dans les Trochifques de Ramich de 
Melue ; & la conferve d'Ozeille eft em- 
ployée dans l'Opiate de Salomon de Jou- 

it : on fait aufli le firop d'Ozeille. 


VE D 


P ATIENCE, Parelle. 

3. Lapathum Horten(e folio oblongo five 
2. Diofc. C.B. 114. Lapathum lativum 
Laepal. I. B. Tom. II. pag. 985. Hyppila- 
patum Sylv. Math. Rumex Nortenfis vel 2. 
Trag. 314. 
| 2. Lapathum folie acuto plano C. B. 115. 
Lapathum acmum five Oxylapathum I, B. 


5 PELAINTES 
Tom. II. 983. Lapathum Sylveffre five Oxÿ* 
lapathum Dod, 648. Patience fauvage. 


N employe les racines de ces efpe- 


ces comme celle de l’Ozeille, à la- M 


quelle on les fubftitue ; on en ratiffe une 


ou deux onces qu’on fait bouillir dans les M 
décoétions, tifanes , ou bouillons Apéri- # 
tifs. Quelques- uns ajeûtent demi-gros de ! 
Tartre martial foluble fur chaque bouil- ! 
lon. La tifane de Patience eft utile à ceux : 


qui ont des dartres, de la galle , ou quel- 
qu'autre maladie de la peau, fur-tout lorf- 
qu'on y ajoûte aurant de racine d’Aunée ; 
ces deux racines font la principale vertu 
de lOnguent pour la galle , fi familier 
dans les Hôpitaux & dans les campagnes : 
pour le faire, on fait bouillir dans peu 
d'eau & affez de beurre , quatre onces de 
racine de patience fauvage , & autant de 
celle d’Aunée coupée menu ; on les pale 
par un tamis, & on mêle une once & de- 
mie de fleur de foufre , avec fix onces de 
ce qui eft paffe ;cet Onguent ne réufñlit 
jamais mieux , que lorfqu'on en frotte 
les malades après les avoir fait faigner 
& purger une ou deux fois. 

Wilis eftime l’infufion de la racine de 
Patience faire dans la Bierre comme un 
excellent Anti-Scorbutique. Simon Pau’ 

out fort la décodion de certe racine fai’ 


APERITIVES.  , 209 
Avec la fiente de cocq ou de poule pour 
en baffiner les parties galleufes. Le même 
Auteur fe {ervoit de la poudre de cette 
racine mêlee avec du vinaigre pour arrè- 
ter le feu volage. 
- Cette racine pilée s'applique avec fuc-= 
cès fur les ulcéres des jambes : la tifanne 
de Patience eft bonne dans l’ébullition de 
fang, & l’érefipele ; fa femence en poudre 
eft propre dans le cours de ventre. M. 
Ray y ajoûte la racine de la poudre de 
Tormentille avec le fucre rofat . & la 
poudre de coquille d'œuf. 
La Patience entre dans lOnguent 


Martiatum de Nicolas d'Alexandrie, 


rues 


Fragaria vulgaris C. B. 316. I. B. Tom. 
IT. pag. 394. Fragula Cord. Fragum © Tri- 
felium Fragiferum T ab. ic. 118. 


2 


V, 


À racine de cette Plante eft fort enu- 
fage dans les tifanes ordinaires rafrai. 
chifantes,& apéritives ; dans celle qu'on 
appelle le bouillon rouge , à caufe que 
la racine d'Ozeille qui y entre, lui don- 
ne cette couleur. Le Fraifer eft utile 
dans toutes les longues maladies, fur tout 
lorfqu'on foupçonne quelque alteration 


210 PE:A NT ES, 
dans le Foye. Rulandus failoit la boiflon 
ordinaire de fes malades de la décottion* 
de la racine de Fraifier bouillie avec les “ 
raifins fecs & la réolifle , & un peu de 
Canelle. Cette boiflon eft -utile dans“ 
l'Afthime & dans la vieille toux. Son fruit “ 
eft un aliment aufli fain , qu'il eft d’une 
faveur agréable; il fournit une eau diftiL 
lée , égaiement propre intérieurement « 
pour temperer l'ardeur des entrailles , 
qu'extérieurement , pour embellir & dé- 
craffer la peau. Il entretient le cours des 
ürines, adoucit l’acrete de la bile & con- 
vient dans les fiévres. Pour empêcher les 
engelures de revenir ,on frotte en été les 
endroits qui en font afiligez pendantl’hy- 
ver avec les fraifes, & on les applique def- 
fus pendant la nuit. On employe les feuil- 
les de Fraifier dans le mondificatif d'A. 
che ,& dans le Adartiatum. 

V I. 


À LKkEKkENGE, Coquerelles. . 
Alkekengi Officin. Inff. 151. Solanum 
Veficarium C. B. 166. Solanum Halicaca- 
bum vulgare I. C. Tom. IIT, pag. 659. Sa- 
xifraga rubra © 4. Brunf. Halicacabum ve- 
ficarimm Cam. Hort. Veficaria Cora. 
de cette Plante ; onécrafe dans un 


O° n’employe que les bayes ou fruits 


APERITIVES. 117 
verre de vin trois ou quatre de ces fruits, 
iqu'en fait prendre dans la retention d'u 
rine, & aux Hydropiques. Le vin d’Alke. 
kenge à la dofe de quatre onces pris tous 
les matins, eft un remede très-utile à ceux 
qui ont la gravelle : on le fait ainfi. Dans 
le tems de vendanges , on laiffle cuver 
lavec le mouft une quantité de ces fruits 
la peu pres egale aux raifins , puis on l’en- 
tonne, & on leconferve pour le befoin. 
Dans la colique nephretique quatre ou 
Icinq fruits de coquerelles écrafez dans 
june émulfon ordinaire , foulage les ma- 
lades. 
| Diofcoride fe fervoitde ces fruits dans 
la jaunifle , aufli-bien que dans la reten- 
tion d'urine. Le fuc tiré par expreflion & 
clarifié, s'employe à la dofe d’une once 
dans les mêmes occafons; on le fait épaif- 
fir en confiftence d’extrait qu’on donne 
demi-once au plus. Braffavole affüre qu’u- 
ne perfonne qui fouffroit de cruelles dou- 
leurs de nephritique , fut ouérie par l’ufa- 
ge du fuc d’Alkekenge.On en prepare des 
Trochifques dont M. Lemery donne une 
bonne defcription. Ces fruits entrent dans 
le firop de Chicorée, & dans le firop An- 
ti-Nephritique de Charas. 

Les cinq racines Apéritives maj-ures 
fo nt celles d’Ache , de Perfil , d’Afperge, 
de Fenoiil & de petit Houx, | 


=. 


| 


fl 


212 PLANTES 


VIL 


À Cue & Celeri. 


1. Apium palufire & Apium Officin. CA 


B. 154. Apium vulgare ingratins I. B. Tom. 
III, pag. 100. Eleofelinnm Dod. C9. Palu= 
dapium Adv. 


Lorfque cette Plante eft adoucie par la ! 


Culture , &‘blanchie par le fumier, dans 


lequel on l’enrerre, on Pappelle Celerr, on « 


la mange en falade & dans la foupe, 
2. Apium dulce Celeri Italorum Hort. Reg. 
Par. Seliqum five Apium dulce Park. 


A racine & les feuilles d’Ache font 
en ufage dans les bouillons apéritifs, 


à mp ler a lin die 


En , God 


une poignce fur chaque chopine d’eau ;# 
on les employe aufli dans les tifanes , les 
Apozémes , & dans les firops que l’on 


prépare pour défopiler les vifceres. On 


ordonne le fuc d'Ache dans les fiévres in 


termitrentes avec fuccès : on en fait pren-! 
dre fix onces au commencement du frif- 


fon , & on couvre le malade qui fuë ordi- 


nairement: ce füc eft un bon gargarifme | 


dans le Scorbut, pour nettoyer les ulcéres 


de la bouche, & raffermir les gencives. 


On bane les cancers & les ulcéres avec. 


le fuc 4 Ache.On fait avec les fommirez 
d'Âche & le fucre une conferve , eftimce 


APERITIVES. 213 
Pour les maux de poitrine, pour les vents 
pour pouffer les mois & les urines, on en 
donne demi-once, J. Bauhin défend aux 
Epileptiques l’ufage du Celeri, comme 
leur étant très-nuilible. Les feuilles d’A- 
che mangces en falade, m'ont reufli pour 
guérir uneextinction de voix affez ancien- 
ne, La femence d’Acheeft une des femen- 
ces chaudes mineures. 
| La racine d’Ache entre dans le firop de 
| Chicorée, le firop apéritif Cachecique 
| de Charas, le firop anti-Afthmatique du 
| même , le firop Byfantin, le firop des 
| cinq racines, & dans celui deChamæpy- 
|tis, d’Eupatoire , d'Endive. La femence 
| d'Ache entre dans la poudre Lichontrip… 


| rique de Du Renov , & dans la Benedicte 
| Laxarive. 


VIII. 


| AcEron, gros Perfil de Mace: 
doine 

| Smyraium Matth. 773. Hippoftlinum 
Thapphrafti vel Smyrninm Diofcoridis C. B. 

| 354 Macerone quibufdam. Smyrnium [e- 

| sine magno nigro I. B. Tom. III. Part, 2, 

1226. Perrojeinum Alexandrinum Trag, 

| 436. Olnfatrum Cord. in Diofc. 


| À racine & les feuilles de cette Plante 
Ï 4 POUSTOIENTÈLTE dans un befoin fubfti… 


214 PLANTES 
tuées à celle de l’Ache, puifque M. Ray 


nous apprend qu'elles fonc employées « 
dans les bouillons qu'on ordonne pour“ 


purifier le fang ; mais fa femence eft la 
partie la plus en ufase. Les Herboriftesh 


l'appellent gros Perfil de Macedoine ; elle 
entre dans quelques compofitions cordia- 


les & carminatives, à la place de la femen- 


ce du Perfil de Macedoine : la plüpart de 
fes femences ont la même proprieté, en 


ce qu’elles abendent toutes en huile effen- w 
tielle. La femence entre dans l’Ele&uaire “ 
Lithontriptique de Nicolas d'Alexandrie, 4 
& dans la poudre de l’Eletuaire de Ju£ 


tin. 


: AE AR 


1. Apium Hortenfe [eu Petrofelinum vu. 
oC. B. 1,3. Apium Hortenfe multis quod 
vulso Petrotelinum palato gratum planum 
# ' 


IX. 


| 


I. B. Tom. LIT, pay. 97. Selinum [en Apium 


Theophrefi S Diofc. Oreofelinum Fuchf. 


2. Apium Macedoninm €. B. 154. Apium 4 


five Petrocelinurn Macedonicum muitis I. B. 


Tom. 111: pag. 153 Daucus 2. Diof&. Col, 


pas. 1. 107. Perfil de Macedoine, 


1 À racine, les feuilles, & la femence 
À 4 | 


u Perfil , font d’un ufage très-com- 


gun dans la cuifine , & dans la Pharma- 


APERITIVES. 21 
cie ; la racine s’employe dans les bouil. 
dons, & dans les tifanes Apéritives, on la 
met auffñ dans le potage : on {çait affez 
l'ufage des feuilles dans les alimens, elles 
font refolutives & vulneraires , & on les 
applique avec fuccès fur les bleflures & 
es contufions, après les avoir broyées en- 
tre les doigts, ou pilées. on y ajoûte un 
peu d'Eau-de-vie : elles diflipent aufi le 
ait des mamelles. La racine de Perfil eft 
Diaphoretique; {a décoction eft utile dans 
la petite verole, & dans les fiévres mali. 
pnes. La femence du Perfl eft une des 
mences chaudes majeures , & celles du 
Perfl de Macédoine lui eft fabftiruée ; 
cette derniere entre dans la Thériaque, 


X. 


SPERGE. 

| 1. Afparagus fativa C. B. 489. À [par 4m 
qus Hortenfis € pratenfis 1. B. Tom. III. 
Dag. 715. Afparagus fatiuus Ger. 

| Afparagus Sylusflris tenuiffimo folio C. B, 
k90. Afparagus Sylueftris Math. 


À racine de lAfperge s’'employe 
comine celle d’Ache dans les bouil_ 
ons , daris les tifanes apéritives, & dans 
e firop de cinq racines. Les jeunes tiges 
jou pouffes appellces proprement Af perge 


216 PL ANTE:S 

e mangent comme perfonne -n'ignore ;\ 
elles ne font pas moins Diuretiques ques 
les racines ; l’urine méme eft d’uneodeurs 
très-forte, après qu'on en a mangé. Van 
helmont prétend qu’un de fes amis devints 
afflicé de la pierre pour avoir trop man= 
gé d’Afperves, La femence de PAfpers 
ou fes bayes ne font pas d’un grand ufaz 
ge. La racine de l’Afperge fauvage eftun 
Apéritif plus moderé que celle de la cule 
tivce. 

Les racines dela premiere éfpece font 
employées dans la Benediéte Laxarive,, 
dans les Pilules Artritiques de Nicolas de 
Salerne , dans le firop d’Armoile de Rhaë 
fs, dans celui des cinq racines de Meluë, 
dans la decottion Apéritive Hépatique 
dans le firop de Guimauve de Fernel , & 
dans le firop de Chicorée compofé. Less 
femences entrent dans la poudre Lichon. 
triptique de DuRenou. ‘. 


Fos cn 


1. Fœciculum vulgare Germanicum C. B. 
147. Fœniculum vulgare Raï Hifi. 457. 
Fœniculum vulsare mans acriori © migriori, 
{emine À B. Tom. 1. Part. 2, pag. à. Fœnd 
culum Dod. 137. Fœniculum five Marar 
thrum vulgatins Adv. 347. | 


) 


À Pr | 


>, Fœniculum 


APERITIVES. 217 
2 2. Fœriculum dulce Offcin. C. B. i47. 
Fœniculum dulce majore € albo femine X. B. 
Tom. II. part, 2. p. 4. Fœniculum five A1a- 
rathrum vulgatins dulce Lob. ic. 37 fé 


Es racines de fes efpéces font égale. 

ment apéritives , & s’'employent, 
‘comme celles dont on a parlé ci-deflus. 
Outre cette propriété, le fénouil eft une 
plante fudorifique , ftomacale , péétorale 
& febrifuge, Plufieurs Auteurs » CHEL AU 
tres Simon pauli, eftiment la déco@ion 
de fes racines & de fes graines dans la 
fiévre maligne, la petité vérole, & dans 
‘la rougeole ; on fait boire le fuc des raci 
nes depuis trois jufqu’a fix onces au com. 
-mencement de l’accès des fiévres inter 
mittentes Zacutus s’en fervoit comme 
d'un bon fudorifique. Arnauld de Ville. 
neuve recommande l’ufage de Ia graine 
du fénoüil pour conferver & pour réta- 
blir la vüe. Tragus eft de ce {entiment : 
l'eau diftillée eft en ufage dans les colly- 
res & pour en baffiner les veux. L'huile 
effentielle de la graine de fénoüil prife. à 
douze ou quinze gouttes dans un verre 
de lait coupé, ou de tifane pectorale ; fou- 
Jage les afthmatiques , & calme la toux 
opiniâtre : elle eft auffi très-utile dans 12 
colique à fix ou huit gouttes, La fénoüil_ 


letce , qui n’eft autre chofe que l’efprit-de.. 
Tome I, K 


218 PLANTES 

vin imbu de cette huile effentielle, fait les 
même effet à une ou deux cuillerées , fur 
tout dans la colique venteufe & dans les 
indigeftions. 

On employe la femence de fenoüil con- 
caflée avec les femences réfolutives pour 
les fomentations. Les feuilles & les raci- 
nes boüillies dans de l’eau d’orge ou de 
ris , font venir le lait aux nourrices. 

La femence de la feconde efpéce eft 
une des quatre femences chaudes ; on la 
fait infufer a Paris , lorfqu’elle eft encore 
verte, dans l’eau-de-vie ; le péuple efti- 
me beaucoup cette liqueur pour chañer 
les vents, & guérir la colique ; la dofe eft 
d’une ou deux onces : on appelle impro- 
prement cette graine , anis doux , & cet- 
te eau-de-vie, eau d’anis. 

La racine de fenoiil entre dans le fyrop 
d'armoife, dans celui de bétoine , dans ce- 
lui d’eupatoire & d’hyflope de Mefue, 
dans celui de Praffio & des cinq racines 
du même Auteur. On employe la graine 
dans le fyrop de chicorée cempofé , dans 
celui d’épithime , dans le looch des pou- 
mons de Renard de Mefuë, dans fa pou- 
dre Diagalanga, dans le mithridat, dans la 
thériaque , dans la confection hamech , 
dans les pilules optiques de Mefuë, & dans ! 
les pilules de rhubarbe, Les feuilles en 
rrenc dans la compoñtion de Feau vulné- 


Faire; 


APERITAENES, 219 
XAL. 


D ETiTr Houx, Houflon, Fragon ; 
Houx Frelon, Bois piquant. 


 Rufcus C. B. 470. I. B. tom. I. PAL. 79. 
Rafcus frve Brufcus Offc. Rujeus myrtifolins 
aculeatus Inff. 79. Centromyrini Theoph. & 
Oxymirfine Anguil. Diyrins Sylv. Turn. 
Myrtacanta murina , fpina five Myrthns 
Sylueffris Lob. ic. 633. 


Es" racines de cette plante s’ordon: 
nent communément comme les pré- 
cédentes dans les bouillons, les tilanes & 
les apozémes. Elles fonc propres pour 
Pmporter les obftructions des vifceres , & 
bour faire pafler les urines, Dans la jau- 
hiffe , l'hydropifie , les pâles couleurs, la 
pravelle & la néphritique , leur ufage-eft 
fort utile. Jean Bauhin & Riviere aflurent 
qu'ils ont vû guérir des Hydropiques dé- 
lefpérés, par la décoétion de ces racines. 
our aider la réfolution des tumeurs fero- 
Faleufes , On a fait boire pendant plu- 
leurs jours un demi-feptier de vin blanc, 
Haus lequel on fait infufer un gros de 
racine de petit houx, avec autant de {el 
He grande fcrophulaire & de filipendule, 
La conferve de bayes du petit houx , elt 
Jonn€ dans l’ardeur d'urine à une once: 


Ki 


1 
: 
' 


220 PLANTES 

on employe les femences dans la benedicte 

Jaxative. | | 
Les racines apéritives mineures font 

celles d’arrête-beuf , de caprier , & de ga- 

rence , de chien-dent & de Chardon-ro-| 

land, | 

L'AIL 


RRESTE-BEUF, Bugrande , Bu 
grane. 


Anonis fpinofa Flore purpureo C. B. 389] 
Anonis five Refla bovis vulgaris purpurcal 
[. B. rom. II. pag. 395. Ononis Cord. Acu- 
tella Adv. Lob. Remora Aratri quornmdamil 


O> employe la racine de cette ne 


comme les précédentes . écorce fur: 
tout en efttrès-efficace pour pouller le fa= 
ble & les urines ; l’eau diftillée de routelæ 
plante en fleur a la même vertu. Elle efë 
utile auffi dans la jaunifle , la fupprefloi 
des mois, & dans les hémorroïdes en 
flammées. Quelques-uns font infufe 
deux gros de racine d’arrète - beuf dans 
un verre de bon vin blanc, & le font boï 
re dans la colique néphritique, après avoi 
préparé le malade par le bain. On préten 
qu'un gros de cette racine pris dans u 
botillon , eft très-propre pour les carno 
fiés, Plufeurs Prariciens, après Mathio 


Ci] 


APEÉR PPEVIERSS.: rs 
e, eftiment ce remede excellent pour la 
larcocelle. 

La décoétion des feuilles & des racines 
ft déterfive , & propre en gargarifme 
pour le fcorbut , les maux de gorge, & 
l'enflure des gencives. 


X FEV: 


APRIER. 

Capparis fpinofa fruiiu minore , folio ro= 
udo ©. B. 48. Capparis fpinofa I. B. tom. 
(I. pag. 63. Dod, 746. Capparis retufo folie 
ob. 16. 6 3$: 


’Ecorce de l1 racine ;eft la partie de 
cette plante qui eft d’ufige en Méde- 
ine ; on l’employe en fubitance, & en 
oudre , une dragme dans un verre de vin 
lanc , & en infufion une once dans une 
ivre de liqueur ; c’eft un affez puifflant 
liuretique , & un des plus efhcaces que 
es Anciens ayent connu, ils eftimoient 
e remede dans les duretés du foye, de 
a ratte, du pancréas, & des glandes du 
nezentere. Sennert , Foreftus, Riviere , 
cxenxius & d’autres modernes l’onr con- 
rmé. On confit les boutons des fleurs au 
inaigre avant qu’ils foient épanoiis ; on 
:s mange dans les falades, dans la foupe, 
: dans plufieurs autres mets qu'on aprète 
K iij 


222 PLANTES 
dans les cuifines. Les câpres rappellent 
l'appetit, &c fondent les matiéres glaireu- 
ies qui occupent fouvent les premieres 
voyes. La décoétion de toute la plante 
fair venir les régles , & préferve de la pa 
ralyfe. L'huile faite par l’infufion de cette! 
plante dans l’huile d'olive , réfout les tu-1 
meurs extérieures. La racine de caprier a 
donné le nom aux trochifques de cäpres, 
dont la dofe eft d’une demi-dragme dans 
les obftructions des vifceres ; certe écorce 
entre dans le fyrop hydragogue de Cha- 
ras , dans l’huile de fcorpion de Mefuë , 
& dans la poudre Diapraffii de Nicolas 
d'Alexandrie. 


A7 
Vs Ad ° 


À 


Rubia tintlorum fativa C. B. 333. I. B. 


tom. III. pag. 714. Rubia major fativa = 
ve Hortenfis Park Erithrodanum. Diefcé 


Thzoph. Thapfia Afclepiadis Ans. 


Es racines de cette plante pouffent 
L égalemen: les régles & les urines ; on 
les employe en infufion à une once fur 
demi-feptier de vin blanc , eu en décoc= 
tion dans une pinte d’eau. Elles font I 
même effet en poudre, au poids d'un 
fcrupule avec douze grains de fuccin. Le 
remede fuivant eft très. utile dans Phydro: 


APERITIVES. 233 
pile naiflante, dans la jaunifle, & pour 
si obftruétions du bas-ventre. Prenez 
une dragme de poudre de racine de ga- 
rence , douze grains de faffïan de mars 
apéritif, & deux fcrupules d'aloës fucco- 
trin , faires-en un bol avec le fyrop des 
cinq racines. " 

La racine de garence cuite dans la bie- 
te, eft d’ufage en Hollande pour les chü- 
tes confidérables , étant prile intérieure. 
ment. Elle entre dans le fyrop d’armoile 
de Fernel , & dans le fyrop apéritif & 
purgatif du même Auteur. 


X:Y.L 


Roots 


Gramen craninum arvenle five Gramen 
Diofc. C. B. 1. Dod. 5 8: Gramen loliaceum 
radice repenté five Gramen Officin. Inff. $16. 


Ntre une infinité d'efpéces différentes 
de chien-dent, celle dont je viens de 
rapporter les noms, eft préférée, fes ra- 
cines étant plus grofes & mieux nourries 
ue celles des autres efpéces qui font plus 
communes en ce pays. Il n’y a point de 
tifanes, ni d’apozémes apéritifs , où on 
n'employe le clfsn-dent. Quelques-uns 
prétendent que la premiere eau de chien- 
dent fait mourir les vers. Dans la Proven- 
K iiij 


224 PE AUNTYETS : 
ce & les pays chauts , l'efpéce fuivantés 
eit en ufage. 

2. Gramen Daiklon, folio arundinaceo 
majus , aculeatum forte Plin. C. B. 7. Gras 
men repens cum panicula graminis manne 1. 
B. tom. II. pag. 439. Gramen Daüklon ra- 
dice repente five Officin. Iaft. s10. Gramen W 
Legitimum Cluf. Hifi. ccvri. | 

Le chien-dent entre dans le fyrop de 
cuimauve de Fernel , &c. 


VIE 


HaArpDon Roland , Panicaut ; 
Chardon à cent têtes. 

Eringinm vulgare C. B. 386. I. B. tom. 
III. pag. 85. Erynginm Mediterraneum fr-4 
ve Campeltre park. Adv. Lob. ic. 22. Irin< 
gus quibu{dam. 


À racine & la femence de cette plan: 

te font en ufage dans toutes les mala- 
dies où il y a des obftruétions & des em- 
barras dans les vifceres , particulierement 
dans la difhiculté d’uriner. Les racines del 
paniçaut s’'employent dans les tifanes , & 
dans les bouillons apéritifs, comme les 
autres racines , environ une once fur ch 
que pinte d’eau. Il eft bon d'animer ce 
fortes de remedes avec le mars, en met 
tant une once où environ de limaille de 
fer dans trois pintes de cette tifane. La 


d APERITIVES. 225 
femence s’ordonne à demi-once dans les 
émulfons. L'eau diftillée des feuilles naif- 
fanres de chardon-roland büûë à pluleurs 
verrées feule ou mêlée avec parties éga- 
les d’eau de noix, purifie le fang , & eft 
febrifuge ; elle guérit la jaunifle & la 
boufhflure. 

La racine d’Éringium confite au fucre 
n’eft pas défagréable ; & dans les mala- 
dies chroniques les malades s’en trou- 
vent bien. On préfére dans ce cas l'ef 
péce qui vient au bord de la mer, qui 
eft crès-utile dans la phchyfe, & pour les 
ulceres des reins, La racine de chardon_ 
roland entre dans le fyrop hydragogue 
de Charas, & dans le fyrop anti-{cor« 
butique du même. 


| X VERT 
C Haxpbon étoilé , Chauffe-trape. 


Carduns ffellatus fois papaveris erratich 
C.B. 387. Carduns fhellatus five Calcitrapa 
I. B. tom. III. pag. 89. Spinatella Tab. 10, 
701.Hippophaltum Col. Phitob. 107. 


CFA Qute la plante eft en ufage; la raci- 

ne s’'employe comme la Toit: 
dans les tifanes apéritives ; fa premiere 
écorce cueillie vers la fin de Septembre, 
infufée à la pefanteur d’une dragmeï dans 


& v 


226 PLANITÉS 


de vin blanc , apres lavoir fait {écher à 


Pombre , & mile en poudre fubtile, eft 
tres-utile dans la colique néphriique : il 
faut la boire le matin à jeun le vingt-hui- 
tiéme jour de chaque mois. Voyez M. 
Tournefort , hiftoire des plantes des en- 
virons de Paris, page 13. Les feuilles & 
les jeunes tiges {e donnent en décoétion 
pour la même maladie. Quelques-uns pré- 
tendent que les feuilles en poudre, un 
gros dans un verre de vin blanc, ou leur 


{uc au poids de quatre où cinq onces pris 


au commencement du friflon, convien- 
nent dans les fiévres interminentes. La 
fleur fechée & mife en poudre , employée 
à la même dofe , & de la même maniere, 
fait le même effet; d’autres la donnent 
en bol à éemi-eros avec huit grains de 
{el detartre martial , ou l'extrait de toute 
ja plante à deux gros , mélé avec un gros 
de quinquina. Simon Pauli fait un collyre 
avec les fleurs de chaufletrape macerées 
dans lesu de rofe , ou dans l’eau diftillée 
de toute la plante. Le fuc des feuilles de 
cette plante eft déterfif, appliqué exté- 
ijeurement fur les ulceres , & propre 
pour emporter les tayes des yeux appli- 
qué deflus la femence de chaufletrape fe 
donne à un gros dans un verre de vin 
blanc pour faire vuider les matieres glai- 
reufes , qui embarraflent les conduits de 


PP ET 4 TP EE. Ge 


TNT NO NU 


D sue os ccm d'age dé, Lin Le LR St tnt à mt. 


APERITIVES. 227 
Turine. Charles Etienne avertit de n’en 
pas faire un trop fréquent ufage, de peur 
de pifler jufqu’au fang. 


TX, 


: DA ane 


Raphanus minor oblongus €. B. 96. Ra- 


Phanus 1. B. tom. II. pag. 846. Radicula fa- 
#rva minor Dod. 676. 


A racine de cette plante eft un ali- 

ment très-familier : on l’appeile Ra- 
4e à Paris, mal-a-propos ; car le nom 
de Rave ne convient qu'a une efpéce de 
gros navet qu'on mange dans le Limou- 
fin & dans l'Auvergne, qui eft rond , lar- 
ge & plat; les raiforts cuits ont la même 
vertu que les navets. Le fuc de raifort 
s’employe dans les maladies des reins & 
de la veflie , caufées par des glaires ou de 
gravier : on en donne trois ou quatre on- 
ces avec demi-once de miel le matin, 
trois ou quatre jours de fuite; Peau aiftil- 
Ice s’ordonne jufqu’a quatre onces dans 
les potions apéritives : il ne faut pas en 
donner a ceux qui ont la pierre ; car cette 
eau charie trop les fels urineux dans la 
veflie, 


K v] 


22$ PLANTES 


Pa 


Cepa vulgaris floribus © tunicis candidis 
vel purpurafcentibus C. B. 71. Cepe five Ce- 
pa rotunda alba vel rubra X. B. tom. I. 


PA. 547: 
à À racine de cette plante eft autant 


employée dans les alimens que dans 
les remedes ; on en connoît affez l’ufage 
dans la cuifine : à l’égard dela Médecine, 
fix onces du fuc de la racine 87 des feuil- 
les d’oignon , avec un peu de fucre candi, 
eftun puiflant Diuretique; il faut appli- 
quer en même-tems fur la région de fa 
veflie un cataplafme fait avec les feuilles 
de parietaire & de mauve , & les oignons 
cuits & pallez par les tamis pour les ré- 
duire en une pulpe ou bouillie épaiffe. Ce 
cataplafme appliqué fur le nombril & la 
potion ci-deflus ont quelquefois reuffi 
dans l’hydropifie : les oignons feuls cuits 
fous la cendre & écralés , appliqués enfui- 
te comme une emplâtre fur la région de 
la matrice , après un accouchement labo- 
rieux , on fait vuider une matiere puru- 
lente & les reftes de l’arriere-faix d’un 
enfant qu'on avoit tiré par morceaux. 
Un oignon coupé par rouclles infufe dans 


XX. 


APERITIVES: 229 
an demi-feptier de vin blanc, pris les trois 
derniers jours de la lune, eft un remede 
éprouvé pour la néphritique. 

L'oignon eft pectoral & apéritif , quand 
ileft cuit &amortit fous la braife & mau- 
gé avec de l'huile & du fucre , il appaife 
la toux, & foulage les Afthmatiques. La 
falade d'oignons cuits de même, pouffé 
les urines,& foulage le rhumatifme fur les 
reins. Fernel & Ambroife Paré aflurent 
qu'un oignon écrafé avec un peu de fel ;, 
& appliqué fur la brûlure toute récente , 
en appaile la douleur , & empêche qu'il ne 
s’y forme des cloches. Dans la migraine 
on applique avec fuccès fur la rète des 
oignons partagés en deux & imbibés d’ef. 
prit-de-vin.L’oignon pilé & mêlé avec du 
beur frais, appaile les douleurs des he- 
morroïdes : le jus d’oignon dont on à 
imbibé du cotton, mis dans l’oreille en 
difipe le brouiffemenr. 

L'oignon n’eft pas feulement apéritif, 
| il eft auffi diaphoretique & propre dans 
la pefte. On donne aux peltiférés le fue 
exprimé d’un oignon dont on a ôté le 
cœur , qu'on a rempli de chériaque, & 
qu'on a fair cuire enfuite dans un four;on 
a foin de les couvrir pour aider la fueur 
que ce remede procure : on applique en 
même-tems un pareil ojguon écralé fur le 
bubon peftilentiel, 


o PLANTES 


è 


LE] 


XXI. 


OrRE AU. 
Porrum commune capitatum C. B. 92. 


Borrum Dod. 688.1. B. tom. II. pag. 51. 


Erfonne n’ignore lufage de cette 

plante dans le potage ; mais pour la 
Médecine , le poireau eft apéritif, réfolu- 
tif & bechique : on fait cuire fous la cen- 
dre dans une feuille de chou une ou deux 
poignées du blanc des poireaux , qu'on 
applique enfuite fur le côté dans la pleu- 
relie : ou bien on les fricaffe dans la poële 
avec de bon vinaigre. Les poireaux cruds 
ou bouïillis légerement , étant pilés & ap- 
pliqués fur les tumeurs des articles, font 
excellens pour les diffiper. Les bouillons 
aux poireaux & aux navets, conviennent 
dans l’extinction de voix, & fortiñie la 
poitrine. J'ai connu une perfonne qui 
faifoit un grand fecret du fyrop de poi- 
reau pour les poulmoniques. Le poireau 
n'eft pas fi pénétrant que l'oignon : leurs 
femences font apéritives aufli-bien que 
leurs racines ; on en donne un gros 


après les avoir concaflées |, & infufces 


dans un verre de vin blanc, 


? 


| 


APERFTIVES. Z5È 


XXIE 


M nubvee à 


1. Cicer fativum flore candido C. B. 347 
Cicer arietinum 1. B. tom. IE. pag. 291. Cicer 
fativum five arictinum nigrum rubrum vel 
album Offic. 

2. Cicer rubrum Offic. Cicer floribus € [e- 
minibus ex pnrpura rubefcentibus C. B. 347. 


Uelques-uns prétendent que ces 

deux efpéces viennent de la même 
graine : quoiqu'il en foit , on employe 
leurs femences indifféremment , les pois- 
chiches rouges font cependant plus apc- 
ritifs :.c’croit un aliment familier aux An- 
ciens , qui foutenoient que les pois-chi- 
ches brifent la pierre, & préfentement on 
Îles mange en Italie, comme nous faifons 
les pois verds. Leur décoction eft utile 
dans la néphritique ; elle fait jetter aux 
malades quantité de glaires , comme fi 
c’étoit des pierres fondués, C’eft par cette 
faufle apparence que les Charlatans en 
impofent à ceux ari ont la pierre, en 
leur faifant prendre plufeurs verrées de 
certe décoction , à laquelle ils ajoûtent les 
Jombris, & dont ils font un remede uni 
verfel pour la pierre & la gravelle. L’ex- 
périence de la fonde fair bien-tôt voir 


232 PrÉASN TES | 
leur tromperie ; & ce remede en dépouifs, 
lant la pierre des glaires qui l’encouroient, 
fait fouvent fouftrir les malades plus 
qu'auparavant. 

Les pois. chiches font utiles dans la jau- 
nifle , pour tuer les vers, faire venir le 
Jait aux nourrices , retablir les régles , & 
faciliter l'accouchement ; on s’en fert. 
beaucoup en Efpagne: la farine de ces fe- 
mences eft propre pour réfoudre les tu 
meurs , fur-tout celles des tefticules. 

Les pois-chiches entrent dans le firopi 
de guimauve de Fernel. 


X XIII. 
P ERCEPIERRE, Saxifrage. 


On a donné ce nom à plufieurs plantess 
d'un genre fort différent , RE 
quelques Anciens avoient attribué la pro- 
pricré de rompre ou de difloudre la pierre 
dans les reins ; mais c’eft une fuppofition! 
que l’expérience a convaincue de fauffe- 
té : comme elles ont cependant la faculté 
de poufler le fable par les urines , & d'é 

tre de quelque fecours dans ces fortes de 
maladies, nous les rangerons dans cette 
Claffe ; il y en a quatre, dont onfe fert 
plus communément ; les autres ne fon 


pas d'un ufage fi familier, 


APERITIVES. 233 
7. Saxifraga rotundifolia alba C. B. 399. 
Saxifraga alba radice grannulo{a 1. B Tom. 
IT. pag. 706. Sedum foliis fnbrotundis crena- 
ts. Saxifraga alba diftum Raï Hifi. 148, 
Saxifrage. 

La figure de fa racine, qui eft compo= 
fée de plufieurs petits tubercules femb'a- 
bles à de petites pierres rondes , comme 
des noyaux de cerifes , a donné occafion 
de croire qu’elle pourroit être bonne pour 
Je calcul humain , d’où vient le nom qu’elle 
porte. L'expérience a confirmé que la 
décoction de cette racine eft apéritive , 
aufli-bien que fon infufion dans le vin 
blanc ; on fait bouillir une poignée dans 

une pinte d’eau, ou infufer demi-once 
pendant la nuit dans un demi-feptier de 
vin b'anc. 

Fuchfius affure qu’elle poufle les régles, 
& qu'elle débarrace le poulmon de certe 
limphe grofliere qui enduit fes vefcules 
dans Pafthme. - 

_ 2. Saxifraga antiquorum quibu[dam \. B. 
Tom. TITI. pag. 338. Cariophillus Saxifragus 
C.B. 271. Lychais minor Saxifraga Pluk, 
Gypfophiton | S° fymphitum petraum Chab. 
On a donné le nom de faxifrage à cette 
efpéce , parce qu’elle vient dans les pier- 
res & dans les fentes des rochers des pays 
chauds : elle eft commune en Provence & 
cn Languedoc ; j'en ai trouvé dans la hau- 


234 PLANTES 


te Auvergne près deSalers. La racine efti 


un puiflant diuretique en décoétion , ou 
fon eau diftillée apres l'avoir infufé dans 
le vin blanc ; la dofe en eft de trois à 
quatre onces. 

3. Saxifraga magna Dod. 31 5. Pimpinel. 
la Saxifraga majorum bella candida C. B. 
159. Saxifraga hercina major 1. B. Tom. TL. 
pag. 102. Tragofelinur» majus umbella cand… 
da Inff. 309. Boucags , Perfil de Bouc. 

Il y a plufeurs efpéces de cette plante, 
qui ne différent que par la grandeur & la 
découpure de leurs feuilies , ou par la 
couleur rouge ou blanche de leurs fleurs. 
M. Lemeryena fait mention dans fon 
traite des drogues ; elles ont toutes la 


même vertu ; celle ci eft la plus commune « 
dans les prez des montagnes. La racine, # 


les feuilles & la femence font en ufage 


dans la Médecine , en décoétion & en in= 


fufon ; quelques-uns eftiment fa racine 


& fa graine autant que celle du perfil or-# 
dinaire , d’autres fubfticuent fa femence à 


celle du perfil de Macédoine. 


4. Saxifraga Anglorum , foliis fœniculi 4 


Latioribus radice nigra , flore candido firilis 
filao 1. B. Tom. IL. part. 1. pag. 171. Se- 
Je pratenfe filaus forte Fimo €. B. 162. 
Sefeli pratenfe Monfpelirfium. Lob. ie. 738. 
Siler alierum pratenfe Dod. 310. Argelca 
pratenfis, Api folio Enff. 313. 


AP ER APTIRN ES. nes 
. Cette plante eft auffi commune dans nos 
prez, qu'elle left en Angleterre, où fon 
ufage eft très-familier pour la gravelle , 
d'où vient le nom qu’on lui a donné. On 
employe toute la.plante en décoétion , ou 
bien on en exprime le fuc, qu’on donne 
à deux ou trois onces. Son eau diftillée a 
les mêmes vertus, aufli-bien que fa femen- 
ce en poudre , au poids d’une dragme 
dans un verre de vin blanc; elle eft pro- 
pre dans la colique venteufe , cette plan- 
te ctant également carminative & diu- 
retique, 
#4 AE 


MY ASSEPIERRE, Fenouil marin! 
. Bacile , Herbe de S. Pierre. 
Chritmum five Fœniculum maritimum minus 

C. B. 288. Chritmum five Fœniculum mari- 

aum À. B. Tom. WU. pag. 194. Fœaiculim 

snarirum five empetrum , ant Calcifraga. Lob. 

ic. 392. Baticula five parva Baitis Cef. 196, 


Ette plante croît naturellement dans 
Cu. lieux pierreux fur le bord de la 
mer , & on l’éleve dans les jardins le long 
des murailles; on confit fes feuilles au vi- 
naigre avec cette efpéce de concombre 
qu'on appelle cornichons ; on les mange 
enfuite en falade, & on les mêle dans cer- 
tains mets pour réveiller l’appetit : cette 


226 PLANTES 
plante eft apéritive, & emporte les ob- 
ftruétions des vifceres ; mais elle eft plus 


en ufage dans la cuifine , que dans la. 


pharmacie, 
XX V. 


REA) 


Camphorata hirfuta C. B. 486. Campho= 
rata ]Monjpehenfinm 1. B. Tom. 1. part. 2. 


379. Camphorata Monfp. an Chamapeuce W 
five humilis picea Plinis Adv. Lob. 174. Set 


Lago Dlinu five Camphorata Lugd. 12101. 


Es Botaniftes anciens & modernes | ! 


n'ont prefque fait aucune mention 
des vertus de cette plante. M. Burlet pre- 
mier Médecin du Roi d’'Efpagne , & Mé- 
decin de la Faculté de Paris, eft le pre- 
mier qui nous ait inftruit de fes proprié- 
tés par un mémoire qu’il luten 1763 dans 
les conférences de l’Académie Royale des 
Sciences , où il étoit alors. Voici l’extrait 
de ce qu'on en a fait imprimer dans les 
mémoires de cette année, 

La meilleure maniere d'employer la 
camphrée , eft en tifane à la dofe d’une 
once ou deux , bouillies dans une ou deux 
pintes d’eau, ou infufées dans le vin blanc, 
on la prend auffi a la maniere du the; plus 
elle eft nouvelle & aromatique , meilleure 
elle eft ; fon odeur approche alors du cam. 


La 
\ 


il 


| 


APERITIVENS. 237 
phre d'où vient fon nom. On s’en fert 
à Montpellier pour l'hydropifie , mais 
elle n’eft d'aucune utilité dans celle qui 
eft ancienne; il n’y a que dans lhydro_ 
pifie naiflante dans laquelle les malades 
ont peu de fiévre & d’altération, qu’elle 
réuffit ; mais il faut en continuer l’ufage 
long-tems & l'aider de quelques purga- 
tifs. M. Burlet eftime certe plante pour 
l'afthme ; il ajoûte alors à fa tifane cinq 
ou fix gouttes d'eflence de vipere, & au- 
tant de laudanum liquide. Son effet le 
plus fenfble eft de porter par la voye des 
urines & de la tranfpiration , ce qui m'a 
déterminé à la placer dans certe claffe, 
d'autant qu'elle eft très-utile dans les 
obftruétions récentes des vifcéres, dans 
les pales-couleurs, le fcorbut , & dans 
les maladies chroniques : ainfi cette 
plante peut-être regardée comme apé- 
ritive , & felon Lobel comme vulné, 
faire. 

X XVI. 


Ax CHOLIE, Gants de Notre-Dame, 


Aquilegia Syluefiris C. B. 144. Aquilecia 
flore fimplict 1. B. Tom. III. 484. Aquilegia 
Dod. 181. 1foyyrum Diofc. Col, Aquilina 
Math. Ado, Lob, 339, ) 


238 PLANTES 


A racine , les fleurs & la graine fonts 
en ufage : ces parties font apéritives, 
diureriques , fudorifiques , déterfives & 


anti-fcorbutiques. M. Tournefort s’efti 


J 
étendu fur les différentes qualités de 


lancholie dans fon hiftoire des plantes# 


des environs de Paris, en rapportant ce 
que Îles meilleurs Auteurs en ont dit; je 
me contenterai dans cet abregé de confir- 
mer ce que l'expérience a le mieux auto-! 
rifée. La poudre de fa racine à un gros, 
büc dans un verre de vin, appaife la co 


. / CR . A 
lique néphritique, Sa graine a la même 


dofe mile en poudre , mêlée avec un peu 


de faffran, & délayée dans un verre de 
vin, eft très-utile dans la jauniffe. On fait 


avec cette femence concaflée & bouillie“ 


légerement dans l’eau d’orge, un gargarif-# 


me propre a nettoyer les ulcéres des gen 
cives dans le fcorbut, & ceux de la gorge 


L 


‘ 


dans l’efquinancie : pour bien nettoyer! 


la bouche & affermir les gencives , la 
teinture des fleurs d’ancholie tirée avec 
l'efprit-de-vin eft excellente ; pour la 


rendre plus efficace, on peut la méler! 


avec deux fois autant de teinture faite 
avec deux onces de gomme lacque & deux 


gros de maftic en larmes difloutes dans’ 


chopine d’efprit-de-vin , & bouillies lege. 
‘xement pendant demi-quart d'heure fur 
un feu clair, 


APÉERITIVES vi 


XXVII 


Ne 


Nigella arvenfis cornuta C.B 145. Me-= 
anthium Sylvefire five arvenft 1. B. Tom. 
11, 209. Melanthinm Sylueffre Dod. 303. 


[ER la graine qui eft dans cette plante 
ee partie d’ufage en Médecine : fon 
nfufion eft apéritive , & rétablir les ordi. 
aires , elle eft auffi incifive & procure 
expectoration : {1 dofe eft d’un gros, 
“huile qu'on en tire par expreflion ou 
ar infufion , a les mêmes vertus : dans [a 
olique venteufe on fait une tifane avec 
2s fommités de camomille , de mélilor 
£ de graine de nielle. Cette femence eft 
ui très-propre à réfoudre les matieres 
laireufes qui s’amaflent dans les finus de 
rtète, & font les rhumes du cerveau & 
enchiffrenement : pour cela on fait inf. 
2 une pincée de feuilles de matjolains 
ans un verre de vin blanc où l’on à jetté 
n gros de graine de nielle ; on pañle Je 
ut par un linge, & on tire cela par Je 
ez. La graine de nielle entre dans le firo 

’armoiüe, dans l’électuaire des bayes de 
urier de rhafis, dans les trochifques de 
ipres de Mefué , & dans lhuile de for. 
ion de mathiole, 


243 PLANTES 
XXVIIL 


A V OT cofrnu. 


Papaver corniculum majus Dod. 448. Pas 
paver cormculatum , luteum 1.B. Tom. III 
398. Papauer cormculatum , lutenm Ceratitis 
Diofcoridis , Theophrafhi | Sylueftre Ceratitis 
Plimio C. B. 171, Glancinm flore luteo Iaff 
254. 


lofcoride aflure, & fes <ommentais 

teurs le confirment , que cette plan 
te elt utile à ceux qui ont des urines trou 
bles & épaifles. En Portugal on fait boire. 
à ceux qui font fujets à la pierre , un verre 
de vin blanc, dans lequel ona fait infufer 
une demi-poignte de feuilles écrafces den 
cette plante. Galien dit qu’elle eft vulne- 
raire & déterfive ; on l’employe pour les 
ulcéres & les bleflures des chevaux : on 
broye {es feuilles, & après les avoir pilées 
légerement , on y ajoute un peu d'huile 54 
c’eftla maniere dont s’en fervoit Dodonce, 


_ 


XX EX. 


B ARDANE, Gloutteron. | 

Lappa major Arcium Diofe. C. B. 198: 

Perfonata five Lappa major ant Bardana 1. 

B. Tom. III. da. 570. Perfonatia Fuchf. 
| Bardar 


APE RIFIVES. 147 
Bardana vulgaris major Park. Perfonata , 
Lappa major , Bardana Lob. ic. 588. 


À racine, les feuilles & la femence 

… de cette Plante, font employées dans 
la Médecine ; la racine eft Sudorifique, 
Cordiale , Béchique , Apéritive, Déterfi- 
ve & Vulnéraire. Quelques-uns Ja préfé. 
rent avec raifon a celle de Scorzonere 
pour la tifane qu'on ordonne dans les fic. 
vres malignes , & dans la petite vérole; 
j'en ai vû de bons effets. Schroder en fait 
cas dans le crachement de fang , pour la 
goutte , & pour les tumzurs de la ratte, 
& pour les vieilles playes. Foreftus rap 
porte qu'un malade fut guéri de la Goutte 
par la décoction de cette racine, qui lui fit 
jeter quantité d'urine blanche comme du 
lait. Péna & Lobel aflurent qu’étant con- 
fite au fucre, elle fait palfer les urines & 
vuider le fable : Cefalpin lefime pour le 
crachement de fang & la Phrhyfe‘en don- 
nant au malade un gros avec quelques pi- 
gnons. Les feuilles de Bardane fonc très- 
rélolutives & vulnéraires ; elles m'ont 
réufli pluñeurs fois pour des tumeurs 
confidérables furvenucs aux genoux , 
qu'elles ont diflipé : pour cela on les fait 
bouillir dans l'urine avec le {on, & on en 
fait un cataplafme qu'on renouvelle ma- 
tin & loir.Les feuillesde cette plante appli. 

Tome 1. L 


242 P-LuA N° TES 
quées fur le Cancer , même étant ouvert, 
en adouciffent la douleur , & mondifient 
les ulceres. Ces feuilles cuires fous la cen- 
dre, s'appliquent utilement fur les parties 
goutteufes : elles font bonnes aufli pour 
les luxations & pour la brülure. 
Hollerius fe fervoit avec fucces de la 
racine & des Fleurs de Bardane dans la 
Pleuréfe ; il les faifoit prendre en tifane: 
on donne dans ce cas pour faire fuer le 
malade huit ou dix germes d'œuf dans 
un verre d'eau diftillée de Glouteron 
après avoir faigné deux ou trois fois 
préalablement. Laurembergius dit que 
{es tiges tendres cuites font tres-diureti- 
ques : on les mange en falade dans quel. 
ques endroits, comme on fait les Afper- 
ces. Plufeurs obfervations marquent que 
la décoction de Bardane ouérit la fiévre 
quarte, Pena rapporte qu Henri {IL Roi 
de France en fut guéri: Simon Pauli la 
louë pour la Goutte & pour la vérole. Ba- 
olivi en confirme l’'ufage dans les mala- 
dies vénériennes. Sa femence eft un ex- 
cellent diurérique, foit infufce dans demi- 
feptier de vin blanc à un gros, foit con- 
caflée & prife en émulfion dans l’eau dif- 
tillée de la mème Plante , ou quelqu’au- 
tre. Apulce donne cette femence en pou- 
dre pendant quarante jours pour la Scia- 
tique. La Bardane entre dans l'Onguent 


APERITEVES: 243 
Populzum de Nicolas de Salerne , & dans 
le Diabotanun de Blondel. 


XX 'X. 


> Gp Dod, 39. Lappa minor , Xan- 
thium Diofcoridis C. B. 1:58. Xanihmn frve 
Lappa minor 1. B. Tom. VI. $ç2. Xanthinm 
five Strumaria Adv. Lob. 254. 


A décoétion de toute la Plante, fon 

fuc ou fon extrait, font en ufage 
dans les obftruétions des vifceres , pour 
les écrouelles , les datres, & pour puri- 
fier le fang : la dofe du fuc eft de cinq à 
fix onces ; & de l’extrair, d’un gros feule- 
ment : les feuilles pillées font réfolutives 
comme celles de la Bardane. Konig aflure 
que la femence de certe Plante, infufée 
dans l'Efprit-de-vin , pouffe le fable puif- 
famment ; fur ce témoignage on pour- 
roit l'employer puur la gravelle : j'aime- 
rois mieux alors la donner en poudre a la 
dofe d’un demi-gros dans du vin blanc. 


ANXXT: 
Plus 


Filipendala vulgaris an Molon Plini C. 
B, 103. Filipendnla I, B. Tom. III. Part. 2. 
L ij 


244 PEANTES 


pag. 189. Dod, 56. Ocnanthe Fuchf. Cord, 
Lod, ic. 719. 


À racine de cette Plante, particulie- 
rement fes petits rubercules, font en 
_ufage en Médecine ; on les fair fécher & 
réduire en poudre qu'on donne à une 
dragme dans un verre de vin blanc , ou 
d’eau de Pariéraire , pour la gravelle, 
Taberna - Montanus après Sylvaticus , 
Peyrus & Lobel recommande ce remede 
pour l’Epilepfe ; & quelques autres ont 
compare les vertus de cette racine à celle 
&e la Pyvoine. Simon-Pauli loue la pou- 
dre de Ë racine pour les Fleurs blanches: 
Mercatus & Prævotius pour la Dylfen- 
terie. Dans le Médecin des Pauvres, elle 
eft eftimce pour l’Afthme ; Sennert en 
donnoit la poudre pour les écrouelles ; 
mais il y ajouroit la grande Scrophulaire, 
& quelques autres drogues propres à 
fondre ; d’autres la louent pour la Dyf- 
fenterie , & pour les Fleurs blanches, 
C'eft un excellent diuretique. 


X X X I: 
«et 


Aparine vulgaris C. B, 334. Aparme 
Ger.I.B. Tom. 11. pas. 713. Raï Hifi, 484 


APERITIVES. 245 
Aparine afpera Thal. Philantropen Diofc. C 
Plin. Omphalocarpon. Lappago quorumdam. 


F2 Oute la plante en décoction,une poi- 
once fur une piite d’eau,ou deux on- 
ces de fon fuc , foulage confidérablement 
les malades aflligés de la oravelle ; fon eau 
diftillée eft cree pour Îa pee 


XXXIIL 


G REMIL, Herbe aux Perles, 

I. Lithofbermum majus ereclum C. B. 258, 
Lithofpermum five milium folis 1. B. Tom. 
JL. pag. 592. Saxifraga tertia Brunf. An- 
Chufe tertie fimilis altera Cafalp. 435. Li- 
bo [permum minus Dod. 83. 

2. Lithofpermum majus repens latifolium C. 
B. 258. Lithofpermnum majns Doedonei Flore 
purpureo , femine Anchufe X. B. Tom. II. 
pag. 572. Lithofpermum vulgare majus Park. 


(); employe en Médecine la femence 
| de ces Plances . fur-tout celle de Ja 
premiere : on Poidoriné depuis deux sros 
jufqu’à demi-once en émulfion dans une 
chopine de liqueur ou de tifane apériti- 
ve : j'en ai vû de bons eflets dans la ré 
tention d'urine : on peut auffi faire infu- 
fer pendant la nuit demi-once de certe fe- 
mence concaflée dans un verre de vin 
blanc , & le prendre le matin à jeun. 
L iij 


246 PLANTES 

Mathiole donnoit un demi-oros de fa 
graine de Aflium-folis dans le lait de fem 
mes a celles qui étoient en travail; & 
Freiragius en faifoit prendre jufqu’a deux 
onces en pareil cas : on la recommande 
pour l’inflammation des proftates ; alors 
on fait boire aux malades cinq ou fix on- 
ces d’eau de laitue ou de plantain, dans la- 
quelle on délaye un gros & demi de cette 
graine en poudre , demi-gros de femence 
de Cererac , & deux fcrupules de Karabé, 

La graine de Gremil entre dans PElec- 
tuaire de Juftin , & dans l’Ele&tuaire Li- 
thontriprique de Nicolas d'Alexandrie, 
dans la Benediéte Laxative , & dans les 
PilulesArthritiques de Nicolas de Salerne, 


Me T- 


LP DE Joz. 


Lithofpermum arundinaceum forte Diofco- 
ridis & Plini C. B. 258. Lacryma Job. Cluf. 
cexvi, 1. B. Tom. Il. pag. 49. Lacrymaæ 
Chriffi quorumdam. Arundo  Lithofpermos 
Ger. 


"À femence de cette Plante fe fubfi. 
; tue a la précédente : on l’employe de 
la même maniere , & à la même dofe, 


APERITIVES. 249 
XX XV. 


7 Ennioze,Turquette, Herbe du 
Turc. 

Herniaria glabra aut Hirfnta X. B. Tom. 
ÏL. pag. 378. Polygonum miaus five mille- 
grana major glabra ant Hirfnta C. B. 2817. 
Empetrum Trag. 527. Herba Turca five 
Herniarin Lob. ic. 411. Epipaëlis Ang. 


N empleye toute la Plante en décoc- 

tion , ou en infufñon dans l’eau , ou 
dans le vin blanc , une poignée fur cha- 
que pince de liqueur. On la donne auf en 
poudre dans le boüillon , ou dans un 
opiare convenable ; fa dofe alors eft d’un 
gros. On fait du vin avec l’Herniole dans 
le tems des vendanges , en la faifant en- 
ver avec le mouit, C’eft un excellent diu- 
retique , pourvü qu'il n’y ait point de 
pierre; car alors ilirrite les douleurs com- 
me les autres diuretiques. Le nom que 
cette Plante porte , marque fa principale 
vertu , qui eft par rapport aux Hernies; 
en effet, elle gucrit les defcentes appli- 
quée en cataplafme fur laine après avoir 
fait la réduction ; il faut en même tems 
en faire boire deux onces du fuc, ou 
quatre onces de l’eau diftillée. Hoilerius 
veut qu'on en continue lufage pendane 

Li 


248 P LA -N:T°E :S 
quinze jours, pourvüû que la defcente foit 
redu“ible ; car frelle eft adhérente , il en 
faut venir à operation. On a obfervé que 
la décoction d’Herniole appaife la douleur 
des dents; il faut s’en laver la bouche 
pendant qu'elle eft encore chaude. L'Her- 
niole eft excellente pour la rétention d’u- 
rine & la colique neéphritique ; j'en ai vû 
de bons effets dans l'enflûre & dans Phy- 
dropilie : cette plante employée entifane, 
defféche & diflipe la férofité répandue 
dans . l'intervalle des mufcles & de la 
peau : elle convient auffi dans [a jauniffe. 
Cette Plante entre dans la poudre de 
Bauderon pour les defcentes des enfans. 


AIX NE 


Cac 


1. Genifta angulofa © [coparia C. B. 395: 
Genifla angulofa © trifolia. X. B, Tom. I. pag. 
388. Cytife Genifla Scoparia vulgaris Flore 
luteo Int. 649. Spartinm Adv. Genifrelle 
fpartum Lob. ic. 89. 

2. Geniffa Juncea X. B. Tom. I. pag. 395 
Spartium arborefcens feminibus lent: fmilibus 
C. B. 396. SpartinmOffic. Spartum Hifpans- 
cum frutex vulgare Park, Spartinm Diofco- 
rideum, Narbonenfe © Hifpanicum Lob. ic. 
90. Geneft. d’Efpagne. 


APÆRITIEIVNES. 249 


N employe en Médecine les fommi- 
| tés des jeunes tiges, les Fleurs, & 
les femences de ces deux efpéces, fur-tour 
de la derniere, dont la décoétion fait 
quelquefois vomir. On cire par expreffion. 
e fuc des branches tendres, qui purge par 
haut & par bas donné à uneonce, La con- 
ferve des Fleurs s'ordonne à demi-once, 
& les femences en poudre à uu ou deux 
gros. On prépare le firop des Fleurs, ou 
leur infufñon dans l’eau commune, qu’on 
fait botillir Iégerement avec les fommités 
de Menthe ou de Sariette; on les ordon… 
ne depuisune once jufqu’à deux dans Fhy- 
dropifie , la goutte ,. le rhumatifme , & 
dans les maladies du fove, dela ratte & 
du Mezentere.La fu migation defes Fleurs 
eft utile aux hydropiques pour défenfler 
Jes jambes. Les deux efpéces de Geneft. 
font très-apéririves &: diuretiques ; les 
cendres du Geneft commun infulées dans. 
. du vin blanc, foulagent les hydropiques. 
Dodonée qui recommandoit ce remede , 
ordonnoit auffi Pinfufion des tendrons de: 
Geneft pout faire paller les eaux & les 
arines des hydropiques. Claudius yajou- 
toit du fel d’Abünthe ; & il a publié ce: 
remede comme un grand fecret pour l’hy- 
dropilre ; l'extrait des feuilles de Geneft & 
les mêmes vertus , les Fleurs du Ceneik 


RAT 


5ç6 PLANTES 

commun infufées dans du lait chaud, font 
propres pour les dartres & pour les mala- 
dies de la peau en fomentation. Dans 
plufeurs endroïts on mange en falade les 
Fleurs de cette efpéce, qui ne font au- 
cunement purgatives non plus que leurs 
boutons qu'on confit au vinaigre ; & qui 
de cette maniere font ftomachiques , & 
excitent l’appetit. On fçait que les acides. 
affoibliflent les purgatifs , c’eft pour cette 
raifon que ceux quien ufent de cette ma- 
niere , ne fe plaignent d'aucune envie de 
vomir. 

Cependant Simon-Pauli prérend que 
Pinfañon de deux gros de fes Fleurs eft 
purgative ; la conferve & l'extrait des 
Fleurs font propres pour les maladies de 
Peftomac ; on les employe dans les Pilu- 
les Balfamiques , que l’on fait prendre au 
commencement du repas. 

Les Fleurs de Gencft entrent dans la 
décoction Apéritive, Hépatique, & dans 
le Sirop Hydragoyue de Charas. 


XXX VIL. 


pts xs 


. Cinara Hortenfis folis non acaleatis 
C. B. 383. Carduns five Scolywus [ativus 
on Spinofus 1. B. Tom. UI. 48. Cinara Dod, 
za. Scolymus non aculeatus Tab. ic. Cas. 


APPERROITHV ES. 257 

2. Cinara fpinofa cujus pediculi efitantur 

C. B. 383. Scolymus acnleatus Tab. ic, 696, 
Caraones Cefalp. 26. Caïdons. 


N fçait affez l’ufage de ces deux ef 
péces d’Artichauts par rapport à la 
cuifine ; l'un & l’autre fournifflent un alu 
ment également utile & agréable : à Fée 
gard de la Médecine, on s’en fert rare- 
“ment dans les maladies ; il eft a propos 
cependant de dire que les Artichauts aufli- 
bien que les Cardons font apéritifs, qu'ils 
emportent les obftruétions & pouflent 
par les urines : ainfi ceux qui font fujets 
a la gravelle & à rendre des urines 
bourbeufes & en petite quantité , peu 
ent s'accommoder de ces alimens. Ko- 
nis afflure que les fevilles d’Artichaut 
cuites dans le vinaigre avec celles de 
Tanaifie & d’Abfinthe , & appliquées en 
cataplafme fur le bas-ventre après 
avoir ajouté un peu de Mithridat, {ont 
capables de tuer les vers. R 


XXE IE 


C HERU1I. 


Sifarum Germarorum C. B. 155. Sifæ- 
um multis À. PB. Tome. ANT, Part. 2. 163. Si 


farum Dod, 6£1, | 
L v) 


PLANTES 


ha 
Le 
F2 


Out le monde fçait que de toutes fes 

racines qui.fe mangent au Printems, 
celle de Cherui eft une des meilleures & 
des plus agréables au goût. Cordus fou- 
tient qu’elle eft une des plus utiles pour 
Ja fanté ; cependant Dodonée aflure qu’el- 
le ne fournit pas beaucoup d’aliment, 
quoiqu'’elle {e digere plus aifément qu’une 
autre : elle à cela de commun avec la 
plüpart des racines & des lécumes , qui 
eft d’être venteufe. A l'égard de fes ver- 
tus médicinales, Céfalpin convient après 
les anciens Botaniftes , quelle poufle les 
urines ; quelques autres ajoutent qu’elle 
eft vulnéraire : en général elle-eft plus en 
ufage dans la euifine que dans a Pharma 
cie. 


: SEy 


Fraxians excelfior C. B. 416. Fraxinus 
valgatior 1. B. Tom. I. pag. 174. Raï Hiff. 
1702. Fraxinns vulgaris Park. Fraxinus 
Doa. 8 3. 


XXXEX. 


’Ecorce & le bois de Frêne font em 
ployez en décoétion dans le vin. 
pour les obftructions du foye & de la ra- 
te, & pour vuider les férofités fuperfluës: 


APERITIVES. às3 
on l’ordonne avec fuccès dans les boüiil. 
lons , les potions & les tifanes pour les: 
pâles-couleurs. Cefalpin eftime la décoc- 
tion du bois de Frêne , employée comme 
celle de Gayac, pour un fudorifique pro- 
pre pour la vérole ;. les cendres de fon 
écorce font cauftiques , & peuvent fervir 
de cautere dans le befoin.Lobel ledit ainfr. 
& confeille le parfum des feüilles , de la 
graine & de l'écorce de cet arbre pour la 
furdité : ce parfum eft conftamment réfos 
Juif, L'eau qui coule par les extrémités 
des branches mifes au feu , a la même ver- 
tu, il faut la feringuer dans l'oreille, qu'on 
bouche enfuite avec du coton trempé dans 
la même liqueur. On appelle fa femence 
Langue d'Oïleau, Linona avis , [en Orur- 
thogloffa Oficinarnm : eile eft auffi apériti- 
ve & auffi hepatique que l'écorce : on con- 
fit ceite femence quand elle eft verte, 
comme on fait des Cappres-dans le vinai- 
gre. Le fel fixe de Frène poule par les 
urines , & s’ordonne depuis un fcrupule 
jufqu'a un demi gros. On.louë l’ufage de 
ce {el dans l’eau de Chardon-bénit. mêlé 
avec le Sirop de Grenade ou de Framboi- 
fe pour la petite verole ou la rougeole, 


286 D 09 


264 PLANTES 


À dirt 


Betula C. B. 4216. I. B. Tom. L. r48- 
Do4. 839. © aliorum, Populo alba fimilis in 
Alpibus Caefalp. 121. 


XXE; 


Ï Ecorce , les fetilles , & l’eau qui cou: 
le du tronc de cet arbre par laterebra- 
tion font en ufage dans la Medecine. L’e- 
corce moyenne du Bouleau eft fi fine , 
qu'elle fervoit autrefois de papier , & 
TFragus rapporte avoir vû des Vers écrits 
fur cette écorce dansune Bibliotheque de 
Suifle : on employe aujourd’hui toute l’é- 
corce à faire des cordes à puits. Les fetil_ 
les de Bouleau font apéritives, déterfives 
& cofmetiques , c’eft-à-dire , propres à 
décraffer la peau : leur fuc & l’eau diftillée 
ont les mêmes vertus. L'eau qui fort du 
tronc de cet arbre par le trou qu'on ya 
fait avec unetariere dans le Printems , eft 
préferable à fon fuc & à fon eau diftil- 
ice : la dofe eft depuis deux jufqu’à quatre 
onces. Vanhelmont s’érend fur la maniere 
detirer cette eau ; il préfere celle qui coule 
d’une branche de lépaifleur de trois 
doigts , a celle qu’on tire du tronc près de 
ja terre , laquelle eft infipide & moins ai- 
gretre que l’autre, Cet Auteur aflure que 


LL. 


APERTITIVES: 25< 
c'eft une efpece de Baume très-adoucif- 
fant ; & propre à calmer les douleurs de 
la pierre & de la gravelle, On peur faire 
provilien de cette eau dans les mois de 
Mars & d'Avril , & la conferver pendant 
l’année, pourvû qu’on verfe un peu d’huile 
d'olive deflus , pour garentir la faperficie 
de Pimpreffion de l'air qui la pourroit cor= 
rompre. | 

LG 2% À 


I AMKARES 


= Tarmarifcus Germanica Lob, ic. 218.1. B. 
Tom. T, pag. 351. Tamarix fruticofa felio 
craffiore five Germanica C. B. 485. Myricæ 


7: ag. 95$+ Myrica Sylvefir Altera Cluf. 


ULA 40" 


À racine , fon bois & leurs écorces: 

font en ufage dans la Medecine pour 
faire vuider les urines , pour lhydropifie, 
les opilations du foye , de la rate & des 
autres vifceres. On les employe dans les 
apozémes , tifanes & boüillons apéri- 
ufs : uneonce pour chaque pinte de li- 
queur qu'on fait réduire à deux tiers, 
L’extrait de l'écorce fait avec le vin blanc, 
ou l’eau-de-vie , eftun puiffant apéritif : 
on en prend depuis deux dragmes jufqu’à 
une. Son fel fixe eft d’un ufage tres-fa- 
miliet dans les botüillons , depuis douze 


2-6 PLANTES 

grains jufqu'a vingt pour chaque prife: 
L'efpece de Tamaris fuivante , qui croit 

dans la Xaintonge & dans le Languedoc, 

a les mêmes vertus. | 
Tamarifcus Narbonesfis Lob. ic. 218. 

Tamarix altera folio tenuiore five Gallica 


€. B. 485. Tamarix major five arborea 


Narbonenfis 1. B. Tom. I. pag. 351. 


ax UE 


XÆET 


r. Abies conis furfun fpellantibus five 


HA. CD: sos. Abies five elati Taie I. B: 
Tom. I. pag. 231. Abies taxi folio , fruëlu 
furfum fpeélame Inff. $8s. Abies Bellon. 28. 
Abies taxi foliis Ra Hifi. 1394. Sapin fe. 
melle, 

2. Abies tenuiore fohio frutlu deorfum ir 
fiexo Inff. $8s. Picea major prima frve 
Abies rubra ©. B. 493. Picea latinorwin five 
elati apur Abies maf. Theoph. 1. B. Tom. I. 
pag. 238. Abies conis deorfuin fpetlantibus 
Raï Hifi. 1396. Sapiaus Bellon. 17. Picea 
ou Epicias , Sapin mâle ou Epiffas. 


€ Es deux efpeces de Sapin fourniffent 
à la Medecine plufieurs bons reme- 
des ; la décoétion des jeunes branches eft 
utile dans le Scorbat : leur réfine eft d’un 


22 HENÉ ‘ $ 
grand ufage pour la Chirurgie : on en tire 


L 


EL 


APERITIVES. 257 
de pluñeurs fortes; la premiere efpece en 
fournit deux , une liquide qu’on appelle 
Térebentine de Strafbourg , ou de Venife ; 
c'eft une liqueur qui s’amaffe dans des tu- 
bercules, dont l'écorce de cet arbre eft 
couverte , lefquels font gros comme des 
noifettes , & même plus ;elle eft plus efti- 
mée que la Terebentine quicoule par lin- 
cifion de l’écerce , qui eft moins claire & 
moins odorante. La feconde forte de refi 
ne qui fe tire du Sapin femelle eft féche & 
femblable à l’Encens , ou au Galipot , qui 
fe tire du Pin : elle s'amaffe fur les fruits 
de cet arbre, & quelquefois fur letronc, 
& fur les groffes branches. 

La Terebentine eft un des plus sûrs 
apéritifs que nous ayons, & des meilleurs 
remedes pour la rétention d'urine, & pour 
la colique néphritique ; comme nous di- 
rons ci-apres. Le: Chirurgiens ne peuvent 
s’en pafler pour leur digeftif, pour le Bau- 
me d'Arceüs & leurs autres principales 
préparations. 

Le Sapin mâle fournit une réfine, dont 
ily a plufieurs efpeces d’un ufage très- 
commun. La premiere eft la réfme com- 
mune , qui {e tire aufli du Pin , du Mele- 
ze , du Cyprès, & du Terebinte ; laquelle 
eft endurcie par la coion , ou par la 
chaleur du Soleil. La feconde eft la Poix 
liquide. La troifiéme , la poix féche ou de 


365$ PLANTES | 
Bourgogne. La quatriéme , la Colophone; 
VArcan{on , ou le Bray fec ; toutes ces ré- 
fines differentes fe tirent des arbres nom- 
mez ci-deflus , & font des matieres que la 
diftillation produit autant que la nature. 
Voyez M. Lemery, Traité des Drogues 
fimples , pag. 564. 604. 648. 


XLIIL 


| ÉREBINTEÉ. 


Terebinthns vulgaris C.B. 400. T'erebifre 
thus. I. B. Tom. I. pag. 278. Dod. 830. Tere- 
binthus angufliore folio vulgatior Park. 


À veritable Terebentire la plus re- 
cherchée pour la gravelle , eft celle : 
qui coule de cet arbre dans l’Ifle de Chio 
à il eft commun, elle eft plus épaille que 
la Terebentine de Venife qui coule du 
Meleze ; elle eft d’un blanc jaunâtre , & 
prefque fans odeur ni faveur , par rap- 
port aux autres efpeces. On donne la Te- 
rebentine de Chio en bol, depuis une 
dragme jufqu’a une dragme & demie , ou 
roulée dans le fucre en poudre ,ou enve- 
loppee dans le pain à chanter. Comme elle 
eft rare, on lui fubftituc les autres efpe- 
ces de Terebentine, dont il y en a de 
quatre fortes. 


La'premiere & la plus eftimég ,eft celle 


APERITIVES. 2ç9 
du Terebinte, la feconde coule du Me- 
leze, dont nous avons parlé dans la Claffe 
des Purgatifs aux articles dela Manne & 
de l’Agaric : celle-ci eft plus coulante & 
plus claire que la précédente ; c’eft pro- 
prement [a Terebentine de Venile. La 
troifiéme , à laquelle on donne ce nom 
mal à propos , coule des efpeces de Sapin 
comme nous l’avons dit ci-dellus ; & vient 
du mont Pila dans le Forèt,des montagnes 
d'Auvergne &c des autres endroits de 
France où ces arbres font communs. La 
quatriéme efpece enfin, eft la Terebentine 
commune , qui eft d’un blanc jaunatre , 
épaifle, pleine d’ordures, laquelle coule du 
Pin dépotillé de fon écorce ; elle a la con- 
fiftence du miel; on la prépare dans le 
Languedoc ,& dans les Landes de Bour- 
deaux , dans les lieux où les Pins fe trou- 
vent en quantité ; on ne lemploye en 
Medecine qu'après lavoir lavée plufñeurs 
fois ; on la donne jufqu’à une once diflou- 
te avec un jaune d'œuf & délayée enfuire 
dans une décoétion apéritive , en lavement 
pour la néphritique, ou cuite en confiften- 
cefolide ,& en bol à la dofe d’un demi- 
_ gros dans la Gonorrhée. 

L’efprit de Terebentine, ou fon huile = 
fe tire par la diftillation ; elle pouffe les 
urines, & s’ordonné depuis dix goutes juf- 
qu'a vinor. Elle eft aufli vulneraire , ré 


:60 PLANTES 
folutive & déterfive. La Terebentiné eft 
employée dans la plüpart des emplâtres. 


PLANTES ETRANGERES. 
XLIV. 
B Os nephritique. 


Lignum peregrinum aquam cæruleam red. 
dens C. B. 426. Ligaum nephriticum cerw- 
leo © flavo tingens X. B. Tom. J.pag. 492. 
Coaïli feu aqueus ferpens Herr. 119. 


E Bois Nephritique vient de fa Nou- 

velle Efpagne , & du Royaume de 
Mexique, où il eft appellé Couit € Tla- 
palcypatly : on le coupe en petits mor- 
. ceaux , ou bien onferape , & on en met 
une où deux onces dans une chopine d’eau 
a laquelle en moins d’une demi-heure, it 
communique une couleur brune tirant 
fur le bleu ; on en donne dans la rétention 
d'urine jufqu’à quatre onces ; & l'infufñon 
confommée , on remet de l’eau fur le mé- 
me bois , qui lui communique la même 
teinture ; on la renouvelle jufqu’a ce que 
l’eau ne change plus, ou qu’elle ait acquis 
tres-peu de couleur;ce bois pour être bon, 
doit être folide , pefant , d’un jaune rou- 
geatre tirant fur le brun:;il faut le nettoyer 
de fon écorce & de fon objet qui eft blanc: 


A P.ÉRATEN ES. 20r 
orfqu’on employele vin blanc pour lin- 
Eufion , au lieu d’eau, la liqueur purge 


& fait uriner , & on la donne a deux on. 
ces feulement, 


X LV: 


AREYRA BRAVA,ou Vigne bä 
tarde. 


Butua , overo Brutua Zan. pag, $9. Am= 
batua legno cjufdem Tab, xx1. 
| 
À figure que Zanoni donne de PAr- 
L. bre que je viens de nommer , & fur- 
tout de fa racine , repréfente affez bien 
celle qu'on nous envoye des Indes fous 
le nom de Pareyra-brava ; & quoique cet 
Auteur ne fafle aucune mention de fa ver- 
tu apéritive , j'ai crü que je devois la rap. 
porter dans cette Clafle ; cette propriété 
étant confirmée par des expériences jour- 
nalieres, j’ajouterai feulement ici que Za_ 
noni affure que les Indiens s’en fervent 
pour les abcès intérieurs & extérieurs, & 
même pour les hemorragies , ils la pren- 
nent en poudre dans de l’eau & dans du 
lair ;cet Auteur n’en. donne point la dofe, 
Nous devorrs cette racine a M. Amelor, 
Ambalfadeur en Portugal , qui l'a apporté 
Le premier en France : elle nait au Mexi- 


e 


262 PLANTES 
que , & poufle des tiges & des feüilles 
femblables à la vigne ; les Portugais l'ont 
apportée de ce Pays , & s’en ferventcom- 
munément dans les rétentions d'urine & 
dans les maladies des reins : on en donne 
depuis quinze jufqu’a trente grains en 
poudre dans du vin blanc le matin a jeun, 
ce remedeeft bon pour pouffer les matie- 
res glaireufes contenues dans la vefie. 
On peur faire boüillir dans demi-feptier 
de vin deux gros de Pareyra-brava, le re- 
duire au quait , & en donner alors une 
cuillerée dans la colique nephritique. 


pi He. 


Thea Officin. The Sinenfinm five Tia 
J aponenfious Breyn.Cent, 1,c. 52. Raï Hif. 
1619. Chaa CB. 147. Chaa Herba Japonis 
LB. Tom.l']. Part. 2. pao.s.Evonymo adfinis 
arbor Oriestalis aucifsra flore rofeo Pluck. 


X LVL 


N nous apporte les feüilles de Fhé 

de la Chine & du Japon; le meil. 
leur eft d'un verd bleuâtre, d’une odeur 
approchante de celle de la violette, & font 
d’uneinfufon jaune verdätre&citronnée. 
Les feüilles qui font noires ou brunes ont 
été moüillées. La maniere d'employer le 


APERITIVES. 263 
Thé eft aflez connuë ; dans fix onces d’eau 
boüillante ou environ , on jette une dou- 
zaine de feüilles au plus,on couvre le vaif_ 
feau,on laiffe quelque tems certe infufion, 
jufqu'a ce que les feüilles foient tombées 
au fond ; alors on verfe la liqueur dans 
une tale , & on y ajoute environ deux 
gros de fucre , ou une cuillerée de miel de 
Narbonne ; cette teinture eft utile dans la 
gravelle & dans Îa rétention d'urine : il 
faut en prendre avec moderation , caril 
ÿ en a qui outrent tout , & qui en pren- 
nent des dix ou douze tafles le matin ; cet 
xcès peut être nuiñble, & caufer une in. 
continence d'urine. 

La plûpart des Auteurs modernes exal. 
rent beaucoup les rares qualités du Thé, 
qu'ils regardent comme un remede uni- 
verfel ; entr’autres Emmanuel Konis , 
après Riedlin, Waldfchmit ,Pechlinus, 
Mappus & plufieurs autres. Cet Auteur fe 
récrie fur {es vertus , & en fait une lon- 
gue énumeration : je n'entrerai point dans 
ce détail , qui pafleroit les bornes que je 
me fuis prefcrites dans cet Abregé ; il me 
fufhr de dire , que l'infufion du Thé prife 
avec difcretion, eft capable de détruire 
les mauvais levains des premieres voyes, 
& de diffoudre ces matieres vifqueufes qui 
fe rencontrant dans l’eftomac,corrompent 
& alterent le chyle ; & par confequenc 


264 PEANTES 

forment les obftructions des glandes du 
Méfentere & des parties voilines , d'où 
naiflent une infinité de maladies rebelles 
& opiniâtres. Le Thé n’eft pas moins pro- 
pre aux maladies du cerveau & de la poi- 
trine, qu'a celles du bas ventre; car il ap- 
paile la migraine , réveille les efprits, diffi- 
pe les vapeurs , les écourdiffemens & Faf- 
foupiffement ; rétablit la mémoire, rend 
lefprit plus libre & prévient l’apoplexie, 
la paralyfie & le catarre. Il eft utile auffi 
aux Afthmatiques aux Phchifiques & aux 
Pulmoniques pris avec le lair. En un mot, 
il entretient dans le fang cette fluidité na. 
turelle , dans laquelle confifte la fanté. 
Uneinfufion , par exemple, d’un gros fur 
un demi-feptier d’eau , ouvre le ventre & 
purge doucement. 


PLANTES APERITIVES 


LA 
QUI SONT RAPPORTEES 


DANS D'AUTRES CLASSES. 


Utreles Plantes nommées ci-deffus ; 

il y en a quantité d’autres capables 

de facilirer le cours des urines : fcavoir , la 
plüpart des Emollientes & des Rafraïchif- 
fantes , qui peuvent être employées tres- 
utilement lorfque la fuppreffion d'urine eft 
caufée 


APERMEUVES 26$ 
_caufée par quelque diipofition inflamma- 
toire dans les reins ou dans la veffie : dans 
cette circonftance les Plantes Emollien= 
tes font en ufage , entr’autres : 

La Mauve & la Guimauve. Leurs raci- 
nes ; on en metune poignée toute éplu- 
chée fur deux pintes d'eau qu'on fait 
bouillir très lecerement, ou bien deux ou 
trois pincces de leurs Fleurs qu'on jetre 
dans la tifane enla retirant du feu. Voyez 
ci-apres la Clafle des Plantes Emollientes. 

Le Lin. Demi once de cette femence 
enveloppée dans un linge, fe jette dans 
les tifänes, dans les apozémes & dans les 

_décoétions émollientes apéritives : on [a 
fair bouillir legerement, de-peur de faire 
une liqueur gluante , & une efpece de 
mucilage. Voyez là même Ci:ffe 

La Parietaire. Ses feuilles entrent dans 
les décotions émollientes & apéritives : 
fon eau diftillée s’ordonne fréquemment 
jufqu'a fix onces dans Jes juieps & dans 
les potions propres à la néphritique : an 
. y ajoute l'huile d'amendes douces, & le 

Sirop de Limon, une once de chacun 
pour les fix onces. 

Ces mêmes Plantes s'employent auffi 
_exterieurement en cataplafme , & en fo 
_mentation fur la region de la veflie, 

Entre les Plantes Rafraïchiffäntes , on 
fe {ert avec fuccgs des Emulfons faire 

Tome I, at ‘: deu 


266 PLANTES 

avec les femences froides , avec les amari: 
des douces, les pignons blancs, la femen- 
ce de Piyilium , &c. on ordonne auffi les 
eaux diftillées de lairuë, de pourpier, & 
le Sirop des Fleurs de cette derniere Plan. 
te. Voyez ci-après la Clafle des Plantes 
Rafraïchiffantes. 

Dans les fuppreffions d'urine, dans Îa 
cravelle & dans les obftructions des vif- 
ceres ; les vulneraires apéritives, comme 
la Verge d’or, le Mille-pertuis, le Chamæx- 
pitis, Chamædris, &c. font très-uriles, 
. La Pimprenelle infufée à froid dans leau 
ou dans le vin , a la même vertu. Voyez 
la Clafle des Plantes Vulneraires au cha. 
pitre des Vulneraires apéritives. 

Entre les Vulneraires Aftringentes, il y 
en a quelques-unes , dont on peut fe fer. 
vir avec fuccès, comme l'Ortie-srieche , 
dont la racine & les grappes de Fleurs 
s’'employent utilement dans les tifanes 
apéritives. Voyez ci-après la Clañle des 
Vulneraires au chapitre des Aftringentes. 

La plûüpart des Plantes Hépariques 
ayant la propriété d'emporter les obftru. 
étions, ont auff celles de poufler les urines 
entre autres l’Aigremoïne, dont on met 
une poignée de feuilles & de jeunes tiges 
chargées de Fleurs , dansune pinte de ti 
fane, L'Eupatoire, {es feuilles & fes Fleurs 
une petite poignée en décoction ou en tn. 


APERITIVES  bér 
Æufion dans pareille quantité de liqueur , 
font un bon effet. Voyez ci-après la Claf- 
fe des Plantes Hépatiques. 

Le Cerfeuil. Son jus épure depuis deux 
jufqu’a quatre ences, s’ordonne dans la 
difficulté d’uriner, aufli-bien que fes feuil- 
les dans les bouillons apéritifs. Voyez la 
" Claffe des Plantes Hépatiques. 

La plus grande partie des Plantes Su. 
dorifiques pouflent les urines, & recipro- 
quement pluñeurs Apéritives deviennent 
Diaphoreriques, les unes & les autres é- 
tant propres à évacuer la ferofité par les 
voyes les plus convenables à la difpof- 
tion des humeurs. Entre les Plantes Su- 
dorifiques, l’Imperatoire , fa racine prin- 
cipalement s’ordonne en décoétion dans 
la gravelle. Voyez la Clafle des Plantes 
Sudorifiques. 

Le Geniévre. Ses bayes en infufion ou 
en décoction , une demi-poignée fur une 

inte d’eau , ou leur eau diftillée fpiritueu- 

e , depuis une once jufqu’a deux. Voyez 
la même Claffe. 

Le Chamaras ou Scordium. Ses feuil_ 
les , une petite poignée en infufon a la 
maniere du Thé avec un peu de fucre pour 
en corriger lamertume, Voyez ci-apres 
la Clafle des Plantes Sudorifiques. 

La Livêche, le Panais , le Melilot, la 
Camomille, ont auffi la proprierc de fou- 

Mi 


208 PLANTES 
lager les malades dans la colique néphrt, 
tique, & dans la rétention d'urine. Voyez 


ci-apres la Claffle des Plantes Carina 
tives, 


DIAPHORETIQUES. 269 
bdd EE 


SIXIÈME CLASSE. 
‘DÉS PLANTES 
DIAPHORETIQUES 
ET 
SU Di GuREB FA: QIU: ES: 


Left démontré par des experiences 
fs , que le fans fe dépure 

par uné continuelle ( A RE. 
ble)évaporation, d’une quantitéficonfide- 
cable d’humeurs,qu’elle furpaffe toutesles 
autres évacuations enfemble ; & que lorf- 
que cette tranfpiration imperceptible ef 
diminuée ou fufpendue par quelque cau- 
fe que ce foit , on tombe dans des mala- 
dies tres-funeftres. Les rernedes capables 
de rétablir cette forte d'évacuation, enla 
rendant plus abondante & plus aïfée, s’ap- 
pellent Diaphoretiques, & cenx qui l’aug- 
mentent au point de la rendre fenfible 
fous la forme de fueur, s'appellent Sudo- 
rifiques ; les uns & les antres ne different 
que du plus au moins, & les mêmes Plan 
tes font quelquefois fimplement Diapho- 

M ii 


279 PLANTES 

retiques, & quelquefois Sudorifique 
uivant la difpofition du fang & des hu 
meurs, felon qu’il eft plus ou moins agité 
par une fermentation qui procure la fepa- 
ration d’une ferofité plus ou moins fubti- 
lifée : & comme l’humeur qui fe fepare 
dans les glandes des reins, & qui forten« 
fuite par la veffie fous le nom d’urine, eft 
à peu près de la même nature que celle 
qui fe filtre dans les glandes de la peau, 
& qui s’échape par La pores fous le nom 
de fueur ; c’eft pour cela que les Plantes 
Diuretiques , dont nous venons de parler, 
font quelquefois Sudorifiques ; & que re- 
ciproquement les Plantes Sudorifiques €- 
vacuent par les urines : c’eft par lamême 
raifon aufh que lorfqu’on fuc beaucoup ; 
on urine peu. | 

K 


Éprt bénit, 


1. Carduus beneditlus . B. Tom. TI, pag. 
75. Cnicus Sylveliris hirfutior fvè Carduss 
benediilus C. B. 378. Carduus [antlus attrac- 
sylis Diofc. Caf. 534. Attraëlyhis hirfutior 
Fajch. Acanthium Cord, 


Es feuilles & la femence font en ufa: 
ce; l’eau diftillée de toute la Plante eft 
fouvent ordonnée comme la bafe des po 


DIA PHORETIQUES: at 
tions Sudorifiques & cordiales , depuis 
uatre onces jufqu’à fix : cette eau ma 
CNP. réufi feule , avec les germes de 
fix œufs dans la nleurefe ; il faut la don- 
ner, lorfqu'après deux ou trois faignées 
le malade a de la difpofition à fuer , ce 
remede eft affez commun. Une poignée 
de feuilles de cette Plante amortie dans 
le bouillon , & donné après le friflon des 
fièvres intermittentes , a fouvent procuré 
une fueur aflez abondante pour terminer 
la fiévre. 

C. Hoffman prefere la décoction de cet- 
te Plante dans le vin pour la fiévre , à la 
poudre de fes feuilles, & à lon eau diftil- 
lée :le même Auteur en fait cas pour la 
migraine , la furdité, les vertiges , l’épi- 
lepfie, le catharre, & même poutl’hydro- 
pile & la fiévre quarte. Demi-dragme de 
graine de Chardon-béuit infufée pendant 
Puit heures dans un verre de bon vinblanc 
pañlé & donné au malade deux heures 
avant le friflon, eft un remede éprouvé 
dans la fièvre quarte. 

Le vin fait avec cette Plante dans le 
tems des vendanges , eft d’ufageen Alle- 
magne , fur-cout pour les maladies chro- 
niques, comme le Scorbut. La femence de 
M + fe donne feule, ou avec 
l1 Coralifie pour les vers. Le fuc de certe 
Plante donné dans la pleurefe après les 

M ii 


2Y2<. 2 FRPIDRENETNES 

remedes generaux, procure une expecto= 
ration tres-favorable: on prépare des 
émulfons avec {a femence, fon eau diftil- 
lée & le firop de Pavot pour la même ma- 
Jadie, Simon Pauli recommande la poudre 
des feuilles pour les vieux ulceres chan- 
creux, les baffinant avec l’eau diftillée, & 
les faupoudrant enfuite : il eft bon de fai- 
re boire aux malades quelques verrées de 
la décoétion des feuilles. Cet Auteur rap- 


porte l'exemple d’une femme, dont les - 


mammelles étoient rongées jufques aux 
côtes, quien fut guérie. Arnaud de Ville- 
neuve, dit avoir vû un homime , dont la 
chair de la jambe étoit rongée jufqw’a Pos 
par un vieil ulcere, qui fut œueri de même, 
Plufeurs Apoticaires fe fervent de la 
Plante fuivante pour faire l’eau diftillée de 
Chardon bénit, elle peut lui être fubfti- 
tuée avec fucces. Le Chardon-bénit eft 
employé dans le Vinaigre Thériacal dans 
le Sirop de Melifle compolé , dans le Si- 
op Anti-Scorbutique , FHuile de Scor- 
pion de Mathiole , & dans le Aartiatum 
de Nicolas d'Alexandrie : on employe 
les femences dans l'Opiare de Salomon’ 
de joubert. Fe, 

2. Attrailyls Lutea C. B. 379. Cricus 
Autraëbylis Luica dillus Hort.Mlmsd. Bat. 
Atiraëlylis vera 1. B. 383. Artraëlÿlis Dod. 
736. Carthaimum Sylveffre Cafal, s32. 


DIAPHORETIQUES. 275 


E-Ë 


[HArDonMAnr1E, Artichaud 
lauvage. 


_ “Cardius albis maculis notatns vulcaris C 
B: 381. Carduus Marianus five laticis ma- 
culis notatis I. B. Tom 1. pas: 2. Carduus 
Lencographus Dod. 722. Leucacantha Lac. 
Sylibnm Carduns Marie, Ec. Lob.ic. Tom. 


11, pag. 7. Spina alba Hortenfis Fachf. 


() N employe les feuilles & la fer en- 
ce de cette Plante, comme celles 
du Chardon-bénit, dont elle a les mêmes 
proprietez , foit par rapport à l’ufacein- 
terieur dans la pleurefe & dans la fiévre, 
qu'a l'exterieur pour les ulceres , fur lef_ 
quels on applique des linges imbibez de 
{on eau diftillée. Mathiole croit cette 
plante apéritive , propre à déboucher les 
okftruétions du foye & des reins, bonne 
dans la jaunifle, l'hydropife & la -né- 
phritique. Lindanus-regarde comme un 
rémede fpecifique pour la rage, deux 
gros de femence de Chardon-Marie dans 
du vin, 


M y 


274 PLANTES 


151 


R EI1nE des Prez. 


Ulmaria Cluf. Hif. cxovunr. I. B. Tor. 
TT, pag. 488. Barba capra fleribns compa 
cuis C. B. 164. Regina Prati Dod. ;3. Po_ 
tentilla 1. Ang. Argentilla major Thal. Me. 
defufium Cord. Hift. 


FE racine & les feuilles font en ufage: 
l’eau diftillée de certe plante eft Su- 
dorifique & cordiale ; fa dofe eft la mé- 
me que celle du Chardon-bénit : la dé- 
coétion de la racine eft eftimée dans les 
fiévres malignes. Cette plante eft aufli 
vulneraire déterfive : on l’employe com- 
me celle de Scorzonere , à laquelle quel- 
ques-uns la préferent; l'extrait de cette 
racineeft Sudorifique à un gros , mais il 
en faut prendre matin & foir, & même 
deux ou trois jours de fuite, & ajouter 
à la prife du {oir un grain de Laudanum, 


I V. 
S Corzonerez, Cerciñ d'Efpagne: 
x. Scorzonera latifolia finuata C. B. 176: 


Tragopogon Hifpanicum frve  Efcorzonera 
aut Scorzonera 1, B. Tom, Il. pag. 1060, 


DIAPHORETIQUES. ài7; 
Scorzonera major Hifpañica 1. Cluf. Hifi. 
cxxxvij Viperaria Hiffanica Hiurilis Ger. 
IC. 

2. Scorzonera auqu/fi folia fubcarulea €. 
B. 275. Tragoporoms fpscies five Scorzone- 
ra major angufhfolia fnbcarulco Flore 1. B. 
Tom, Il. pag. 1062. Cercifh ou Salcifi 
commun, 


JL Es racines de ces plantes s'employens 
indifféremment dans les tifanes qu’on 
ordonne dans toutes les maladies où on 
foupçonne de la malignité ; elles paffent 
pour cordiales & fudorifiques. On préfe- 
re la premiere efpece qu'on apprête dans 
la cuifine, & qui fournit un bon aliment. 
Les feuilles & les Fleurs fervent à faire 
l'eau diftillée , qu’on ordonne comme les 
précedentes : il y a des Apoticaires qui 
employent la plante fuivante pour leur 
eau diftiflée ; comme l’eau de Scorzo- 
nére n'eft guére fudorifique , celle-ci fair 
à peu près le même effet. 


3. Tragopogon pratenfe luteum majus €, 
B. 274. Tragopogon flore luieo 1. B. 2. 
1058. Barbula Hirci Trag. 180. Geronto- 
pogon flore luteo Gefn. Barbe de Bouc, 


M v] 


76: 1 MPERASN TES 


V. 
ue 


1. Scabio[a pratenfis hirfuta , qua Officina 
zum C. B. 1 Go. Scabiofa major communior , 
birfusa , folio laciniato 1. B. Tom. TI. pag. 
2. Scabiofa arvenfis five Segetalis Tab. 16. 
z$9. Scabio{a vulgaris major Dod. 122. 


FH Es feuilles & les fleurs de cette Plante 

font employces pour faire l’eau diftil- 
le de Scabieufe, qu'on ordonne commu- 
nément avec celle de Chardon-bénit, & 
a même dofe , pour les portions Diapho- 
retiques & cordiales. Cette Plante eftauffi 
très-propre à faciliter l'expeétoration 
dans les maladies de la poitrine ; fon fuc 
depuis trois onces jufqu’à fix eft Sudori- 
fique, Alexitere, Béchique & Vulneraire. 
On prétend quil eft excellent dans les ul- 
ceres & les ahcès des parties internes. 
Dans la petite verole, la rougeole & les 
févres malignes on fait fuer avec un gros 
de T'heriaque, & un grain de Laudanum 
dans fix onces d’eau de Scabieufe. On fait 
un firop avec le fuc exprimé de toute la 
Plante, qui eft très-propre pour les mala- 
dies de la peau; il faut en même tems baf 
finer les parties malades avec la décottion 


DIAPHORETIQUES. 27- 
de la Plante , à laquelle on ajoûte trois 
cuillerées d’eau-de-viecamphrée fur cha- 
que pinte de liqueur , qu’on pale enfui- 
te pour en féparer le camphre, qui fe 
glace fur la furface : cétre décoction eft 
bonne pourles dartres , mais il faut les 
baffiner avec pendant un mois , & ufer 
pendant ce tems-là du firop. L’eau diftil- 
lée de Scabieufe bûe par cuillerées*ab-. 
bat les vapeurs. Taberna-Montanus dit 
que fon fuc mêlé avec un peu de Borax 
& de Camphre, emporte ces taches 

blanches que l’on voit fouvent fur la eor- 
_ née, Au défaut de la Scabieufe , on peut 
employer la Plante fuivante pour les mc- 
imes ufages. 

« 2. Succifa Hirfuta C. B. 169. Succifz Ji- 
ve Morfns Diaboli I. B. Tom. III. pag. 11. 
Scabiofa folio integro Cafalp. 541. Inft. 466. 
AMorfus Diabol: Trag. 146. Dod. 114. Re- 
morsou mors du Diable. | 

La Scabieufe entre dans la décoction 
peétorale , dans le Vinaïgre Febrifuge de 
Sylvius Deleboë , dans le firop de Meliffe 
compofeé de Charas, & dans le firop de 
Simphyto de Fernel. 


VI. 


Cor'p1u M ou Chamarraz Germae 
drée d’eau, 


278 PLANTÉS 

1. Scordium C. B. 2657. I. P. Tom. IL 
295$. Dad. 126. Chamadris paluffris cane/— 
Jcens feu Scordinm Oficinarum lnft. 205. 
Trixago Adv. Lob. ic. 497. Scord'um Le- 
gitimwm Park. Chamediis Palufiris allium 
redolens Mor. Oxon. 


N employe les feuilles & es fleurs 
Jde cette Plante en décoction & en 
infufion , une petite poignée fur chaque 
pinte d’eau, ou une bonne pincée à la ma- 
niere du Thé pour un demi-feptier de li. 
queur. Cette Plante eft Cordiale, Dia- 
phoretique, Aperitive ; Béchique & Vul- 
néraire dérerfve ; c’eft aufliun bon fon- 
dant, & capable par fon amertume de ré- 
tablir Pappetit , & faire mourir les vers. 
On en fait boire l’infufion avec fuccès 
dans les fiévres malignes,la petire-verole, 
la rougeole , & dans les maladies de la 
peau. L’extrait de toute la Plante à demi- 
once en bol, fait fuer, & poufle quelque- 
fois les urines. On prépare aufli un vin & 
un vinaigre, dans lefquels on fait infufer 
le Scordium, qui font le même effet de- 
puis quatre onces jufqu’a fix. La conferve 
qu’on fait avec les feuilles fait fuer , & 
s'ordonne utilement pour faire cracher 
les Afthmariques & lesPhthifiques. Elle 
foulage auffi les filles qui ont la jaunifle, 
& qui ne {ont pas reglées; la dofe eft d’une 
£nce, 


| 
| 


DIAPHORETIQUES. 275 


Cette Plante à donné fon nom à l’'E- 


| Teétuaire Diafcordiam de Fracaftor : elle 
| entre dans le vinaigre Theriacal, dans la 
| Thériaque , le Mithridat , l’'Orvietan , la 
| poudre contre les vers , l'huile de Scor- 
| pion, & dans plufeurs autres confections 
| Alexiteres. On l'employe auffi dans les lo. 
| tions vulnéraires, pour baffiner les parties 
| ulcerées & menacées de gangrene. Lef. 
| pece fuivante approche des vertus du 
| Scordium, & luï eft quelquefois fubfti- 
| tuée, 


2. Scordeum alterum five falvia agreftis 


| C. B. 247. Scorditis five Scordeum folio [al 
| VI&T. B. Tom. TIL. pag. 1295. Salvia agre- 
(fs five fphacelus Dod. 191. Scorodonia 


Offic. Rivin. Chamadris fruticofa Sylvcftris 


| Melia folio inft. 120$. Chamadris elatior. 


| falvie folio flore ochroleuco AMor. Oxon. 


Quelques Auteurs ordonnent la décoc- 


| tion de cette derniere Plante comme un 
| bon fudorifique dans les maladies véné- 
 riennes. On linfufe dans le vin blanc, & 
| on en fait boire un verre de quatre heures 
| en quatre heures aux Hydropiques , que 
| cela foulage quelquefois. Cette Plante 
| fortifie l’eftomac, tuë les vers, pouffe les 


urines , & convient dans la jaunifle &c 
dans la fiévre tierce, 


pre 


480 PLANTES 
VIT. 


G ENIEVRE, Petron, Petrot. 
Juriperus vulgaris fruticofa C. B. 488. 

Juniperus vulgaris, baccis parvis, purpureis 

L B. Tom. 1: par. 293. Juneperus Doa, 8,2. 


Ë Bois de Geniévre, les fommitez des” 

branches, & les bayes font en ufage. 
La décoétion du bois eft prefqu'auffi fu- 
dorifique que celle de Saffaffras : on en 
coupe une once par petits morceaux qu'on 
fait bouillir dans trois chopiînes d’eau, & 
réduire à une pinte; on la fait boire en- 
fuite par verrées dans les’ maladies où il 
eft néceffaire de purifier le fans par lin- 
fenfible tran fpiration ; ileft bon, quand 
faire fe peut, d'yajouter une petite poi- 
gnée de bayes bien mures, & un peu con- 
caffées, On prépare avecla décoétion du 
bois un demi-bain qui foulage les Goutteux. 
Les fommitez du Geniévre bouillies dans 
le vin, le rendent propre à faire uriner ; 
& quelques Auteurs s’aflärent avoir fou- 
lagé des Hydropiques pat l’ufage de ce 
vin. Tragus, Mathiole & Simon Pauli 
font de ce fentiment ; & M. Tournefort 
en a vü guérir avec les Pilules faites avec 
deux parties d’Aloë & une de bayes de 
Genièvre, Les bayes de cet arbre fournif- 


DIAPHORETIQUES 181 
{ent à la Pharmacie plufieurs excellens re= 
medes : on en tire par la diftillation une 
eau fpiritueufe , & une huile efflentielle 
qui nage deflus ,& qu'on en fépare. L'eau 
fe donne depuis deux onces jufqu’a fix : 
elle eft Sudorifique | Cordiale , Hyftéri- 
que, Stomachique, Carminative , Apéri- 
tive, & Béchique. L’experience fait con- 
noitre que le Geniévre eft propre à réta- 
blir les fonctions de l’eftomac, qu’il diffi- 
pe les vents & les matieres qui caufent les 
tranchées ; qu'il décharge le poulmon 
d'une Iymphe sroffiere quicaufe fouvent 
la difhculté de réfpirer ; qu'ilemporte les 
obftruétions des vifceres , qu’il provoque 
les ordinaires , & qu’il fait paffer les u- 
sines. Pour la Par:lyfe , prenez une livre 
de bayes de Geniévre des plus nouvelles 
& encore vertes, autant de vers de terre 
noyez dans l’eau de bêurre, autant d’eau- 
de-vie, infufez vingt-quatre heures dans 
un pot de terre neuf; preflez enfuite, & 
en tirez le fuc dont vous frotterez la par- 
tie pre graine de Genicvrebien 
pilée & mêlée avec dela graïfle de Porc, 
puis bouillie enfemble dans un pot de ter- 
re bien bouché , fait un onguent admira- 
ble pour la teione des enfans ; il faut les 
purger fouvent avec fix ou huit grains de 
Diagrede , & autant d’Aquila alba en bol 
dans un peu de confiture. En un mot , 


282 PLANTES 

le Génievre pañle dans l’efprit de plu- 
fieurs perfonnes pour un remede univer- 
{el. On en fait un extrait qu’on peut ap- 
peller la Theriaque des pauvres , parce- 
qu'elle eft facile à faire & coute peu ; la 
dofe eft depuis un gros juiqu'à deux. 
Quelques uns lappellent la Thériaque 
des Allemans ; on l'employe dans la Thé- 
riaque réformée, dans laquelle on la pré- 
fere au miel. Cet abregé ne me permet 
pas d'en dire davantage fur toutes les au- 
tres préparations & les proprietez du Ge- 
niévre, dont l’ufage eft fi commun; car 
on en fait une teinture , un rataña, un 
élixir , un miel, une conferve : on en 
mange trois ou quatre grains après le re- 
pas pour les vents, & pour aider la digef- 
tion. On le couvre de fucre , & on en 
fait des dragées ; enfin on le brûle pour 
chafler le mauvais air, & on enveloppe 
les jambes enflées des convalefcens avec 
des linges expofez à fa fumée ; certe fu- 
migation les fortifie & facilite la tranf- 
piration. 

Le Genicvre entre dans plufféurs con- 
fections cordiales, comme dans lélixir 
de vie de Fioraventi, dans l'elixir de Tri- 
bus, dans l’élixir peftilentiel de Sennert, 
dans celui que Zuvelfer a nommé l'élixir 
Afthmatique, dans l'Electuaire de Juftin, 
dans lOpiate de Salomon de Joubert , 


DIAPHORETIQUES. 28; 
ans l'huile de Scorpion de Mathiole ,& 
dans plufñeurs autres compolitions. 


VIE 


NGELIQUE. 

1. Angelica Jativa C. B. 155.1. B.Tom: 

III. pag. 140. Imperatoria fativa Inf. 317. 
s mirawm Cord. Laferpitium Lac. Radix 
Spiritus Sanili. Agyrtarum Hoffm. Ar- 
chanvelica quorumdam. Angelique de Bo 
hême , ou de Jardin. 
_ 2. Angelica Sylueffris major C. B. 155. 
Angelica Sylueffris magna vulgatior I. B. 
3. 144. Jinperatoria pratenfis major Iaff, 
327. Angelique fauvage. 


L_‘ premiere efpece que quelques-uns 
appellent Archangelique ou racine 
du Saint-Efprit a caufe de fes grandes ver= 
tus , nous étoit apportée autrefois de Bo 
hème , où elle croît abondamment : 
elle vient aufli en France, & s’éleve ais 
fément dans nos Jardins, où elle fe féme 
d'elle-même tous les deux ans, On em- 
ploye fa racine ,les côtes de fes feuilles, 
ou pour mieux dire leurs pédicules , & 
fes AV : la racine & les feuiiles ont 
une odeur mufquée très-aromatique. On 
les confit au fucre lorfqu’elles fonc frai- 
ches ; on les ordonne dans les fiévres mas 


394 PLANTES - 
lones, dans la petite verole , dans les in- 
digeftions , & pour les vents. La décoc- 
tion d’une once de la racine feche, bouil- 
lie dans trois chopines d’eau , & buë par 
verrces , eft fudorifique & cordiale ; elle 
m'a reufli plufieurs fois dans les flévres 
pourprées : on donne auffi certe racine en 
fubftance & en poudre à un gros dans un 
demi-verre de vin, ou quelqu’autre li- 
queur appropriée. L’Angelique fauvage 
eft réfolutive ; une poignée de fes feuilles 
broyées & appliquées fur les loupes, en 
la renouvellant deux fois par jour , les 
diffipe peu à peu. L'eau diftillée d’Ange= 
lique eft bonne pour les piqueures des a- 
nimaux venimeux, fur-tout fi on y appli- 
que les feuilles pilées, avec autant de 
celles de Rue & du miel, Quelques-uns 
employent la femence d’Angelique com- 
me les femences chaudes , & la mettent 
infufer avec les autres dans l’eau-de-vie, 
pour en faire un ratafa propre dans la 
colique venteufe, les eruditez, & dans les 
indigeftions. La racine d’Anvelique de 
Boh°me eñt employée dans plufeurs con- 
fections Alexireres, comme dans l'Or- 
vietan , dans l’Flectuairé du même nom 
d'Hoffman, dans l’Antidote de Mathiole, 
dans la Thériaque, dans l’Opiate cordia- 
ke de la Pharmacopée de Lyon, dans la 
Confection Thériacale de Mynfiét , dans 


— 


DIAPHORETIQUES. 28; 
l'Elixir de Tribus, qui entie dans l’Elixir 
peftilentiel de Crollius , dans PElixir de 
vie de Mathiole & de Quercetan , dans 
la fleur des cordiaux, ou le grand Cordial 
de Batæus , dans l'Eau Epidemique, & 
dans le Lait Alexitere diftillé du même 
Auteur, dans l'Eau Cordiale de Gilbert, 
dans l'Eau Anti-Epileptique de Mynficht, 
dans l'Eau celéfte, dans l'Eau Prophilacti- 
que ou le Vinaivre diftillé de Sylvius 
Delaboc, dans l'Eau Carminative du me. 
ie, &c. On lui fubftituc la racine de la 
feconde efpece , qui n’a pas tant d’odeur 
hi de vertu. Quelques-uns recomman- 
dent l’Angelique fauvage comme un fpes 


cifique dans l'Epileplie, 
I X, 


MPERATOITE, Auftruche, Ben- 

join François. 

Timperatoria major C.B, 156.1. B. Tom. 
TIT, pag. 137. Affrantia Dod. 310. Cluf 
Hifi, cxciv Smirnion hortenfe Trag. 433. 
Herba Rena Cal. 309.0Offrutium. Lon. Stru- 
thion Cord, Magiffrantia Cam. epit. $ 32. 


( N employe ordinairement la racine 
de cette Plante en décoction a une 
once en poudre, & en fubftance a un gfôs; 
de la méme maniere que celle d’Angeli. 


286 PLANTES 

que, & à peu près dans les mêmes mala- 
dies. J'ai vû de bons effets de fa tifane 
dans la rétention d'urine & dans la né- 
phritique ; on en prend une poignée lorf- 
qu'elle eft cueillie fraîchement, qu'on 
fait bouillir dans deux pintes d’eau pen- 
dant demi-quart d’heure, & qu’on fait 
boire enfuite par verrées. Quelques -uns 
en font infufer demi once dans chopiue 
de vin blanc pendant la nuit ; un verre de 
cette infufon eft Sudorifique, & quelque- 
fois Diuretique. 

L’Imperatoire n’eft pas feulement Dia 
phoretique , elle eft aufli Stomacale , 
Cordiale, Céphalique & Febrifuge : demi 
poignée de fes feuilles infufées dans une 
pinte de vin dans un vaifleau bien bouché, 
eft un remede utile aux enfans épilepri- 
ques, il faut leur en donner un petit verre 
le matin à jeun. Ce vin eft bon pour Pafth- 
me , pour la colique venteufe, & pour 
l'Hydropife: on le donne aux femmes en 
travail dans les Alpes. Avant la décou- 
verte du Quinquina en France , la racine 
d’Imperatoire pafloit pour Febrifuge, On 
cire par la Chimie une huile effentielle des 
racines d’Imperatoire , qu'on donne juf- 

w’à fix goutes ; l’Extrajt s’ordonne juf- 
qu'a deux dragmes , & Île vinaigre dans 
lequel on la fair infufer jufqu’a deux on- 
ces, Êllé entre comme PAngelique dans 


_ 


DIAPHORETIQUES. 1287 
la plüpart des compofitions Alexiteres, 
dansl Eau Anti-Scorbutique de Mynfchr, 
dans l'Eau de Petafites compofée, dans le 
Diafcordium de Sylvius, & dans le Bau 
me du Chevalier de Sainte-Croix, 


X. 


P ETAS1TE, Herbe aux teigneux. 

Petafites major © vulgaris C. B. 197] 
Petäfites rubens rotundiori folio Y. B. Tom. 
JUL. pag. 566. Tuffilago major Math. Pera 
fonata ant Perfolata quorumdam. 


À racine de cette Plante eft Sudorifi: 

que, Alexitere, Apéritive & Hyfteri- 
que : on s’en fert avec fuccès dans les fié_ 
vres malignes & dans la petite verole. Elle 
fait aufli cracher dans lafthme, & dans la 
toux opiniètre : quelques-uns leftimene 
propre à poufler les urines & les ordinai. 
res. On l’employe en Aécoétion jufqu'à 
deux onces dans deux pintes d’eau, ou en 
infufion dans le vin blanc une once fur 
une chopine , dont on donne enfuite un 
demi-verre : on prépare avec la racine un 
vinaigre par infufon , lequel mêlé avec le 
fuc de Rue & la Thériaque, eft un puif. 
fant Sudorifique. On joint or@inairement 
cette racine avec celle de Bardane, qui eft 
auffi cordiale, Quelques Auteurs confone 


288 PL A: N TIENS 

dent ces deux Plantes , foit à caufe de 2 
reflemblance de leurs feuilles, foit par 
l'analogie de leurs vertus , mais leurs 
fleurs & leurs femences font très-diffe- 
“rentes ,aufi-bien que leurs racines. 


TL. 
P EÉrcrMoussE. 


Muicus capillaceus major , pediculo € 
“capitulo craffioribus Inff. Politricum anrewm 
majus C. B. 346. Politricum Apulei majus 
“géubufdam 1.B. Tom. II. 760. 


Uoique la plüpart des efpeces de 

Q moufle foient plütot Aftringentes 
que Sudorifiques , le témoignage de M. 
Tournefort mérit: bien que nous rangions 
celle-ci dans la Clafe des Plantes Diapho- 
retiques. Cet Auteur rapporte qu'un 
habile Medecin de Normandie fe fervoit 
utilement de fa décoction dans la pleure- 
fie ; mais qu’il eftimoit encore plus l'ef_ 
prit qu’on en vire par la diftillation; pour 
cela on pile la Plante, on l’arrofe avec de 
l’eau, on la diftille après trois jours de 
macération ; on repalñle l'eau diftillée fur 
de nouvelle Plante jufqu’a fix fois , & a- 
près fix diftillations réitcrées , ON a-un 
efprit très-fudorifique qu’on donne par 
cuillerées, FAC 


XL 


DIAPHORETIQUES. 285 


6 à 


BP Oùürs ou Buis. 


Buxus arborefcens C. B. 471. Buxus I. B. 
Tom. I. pag. 496. Dod. 782. Math. £" alie- 


HA. 


 E bois de cet arbre rapé entre dans a 
15 tifanne fudorifique , & peut fort bien 
être fubftitué au Gayac , fuivant le fenti- 
ment d'Etmuller , & de quelques Prati- 
ciens. Je fçai des Chirurgiens quis’en fer 
vent avec fuccès dans la verole: onen met 
une once dans une chopine d’eau , qu’on 
fait boüillir un quart d'heure ; on y joint 
quelques racines fudorifiques , & on aug- 
mente la liqueur à proportion de leur 
quantité. L'huile fetide qu'on tire du 
Boüis eft propre pour l'épilepfie, pour les 
vapeurs & pour le mal de dents ; la dofe 
eft depuis douxe gouttes jufqu’a vingt, 
mélées avec le fucre ou la poudre de re. 
oliffe : cette huile eft aufli adouciffante & 
anodine mêlée avec le beurre fondu ; on 
en graifle le cancer , fur-tout lorfqu’elle a 
érc rectifiée & circulée avec un tiers d’'Ef- 
|prit-de-vin :elle eft excellente pour les 
dartres ; pour les rhumatifmes on en fai: 
un liniment avec l'huile de Millz-pertu's 


Tom, I. N 


19e PLANTES 


Nés 


Nux juglans five Regia vulgaris C. B. 
at7. I. B. Tom. I. pag. 241. Dod. 816. Ju- 
glans vulgaris Park. 


AAA, 


Es Noix font fudorifiques dans plu 
lieurs de leurs parties, leurs feüilles & 
Isurs fleurs ou chatons ont la même ver- 
tu. On diftille les Fleurs dans leur faifon; 
on fait macerer dans l’eau qu’on en retire 
les Noix lorfqu'elles font parvenues au 
iers de leur groffeur, on les diftille enfui- 
te, & on garde la liqueur diftillée, dont on 
fe feit pour y mettre en digeftion les Noix 
lorfqu’elles font bonnes à confire , c’efl- 
à-dire avant leur maturité ; ces trois dif- 
tillations differentes ainfi réünies , for- 
ment l’eau des trois Noix qui eft fudori- 
fique , apéritive , cordiale , ftomachique 
& hyftérique. On l’ordonne avec fuccès 
depuis quatre jufqu’a fix onces dans les 
fiévres malignes , dans la petite verole, 
les vapeurs hyfcriques , les indigeltious, 
la colique venteule & l’hydropifie. Les 
coquilles de Noix font auffi fudorifiques , 
plufieurs les employent dans les tifanes 
avec la fquine , la falfepareille , & les au- 
tres ingrediens qui entrent dans la tifane 


DIA PHORETIQUES. 39r 
{udorifique Propre pour [a verole. Les 
zeftes de Noix mis en poudre, & donnez 
juiqu'à demi gros dans un verre de vin 
rofé, guériffent la colique venteufe ; rien 
ne foulage plus dans cette maladie , qu'un 
lavement fait avec un quarteron d'huile 
de Noix, un verre de vin, &-demi-feptier 
d'eau de fon , ou de décoction émolliente. 
J'ai donné avec fuccès dans la même ma- 
ladie un verre de bon vin rofé, dans le- 
quel on avoit éteint à huit ou dix re- 
prifes des Noix féches allumées. L'eau 
de Noix à la dofe d’une ou deux cuille- 
rées avec un peu de fucre, redonne le lait 
aux nourrices, & peut être utile à répa- 
rer ceux qui fe font épuifés avec des fem- 
mes.Les feüilles deNovyer font employées 
utilement pour la brûlure , étant graiflées 
d'un onguent fait avec parties égales 
d'huile de Noix & de cire jaune. 

Tout ie monde fçait qu'ontire par l’ex- 
preflion des Noix une huile également en 
ufage dans la Medecine & dans les ali- 
mens ; elle eft très-adoucifflante & très- 
rélolutive, 


pa 


N ij 


202 PL LAÏN MGEXS 

PLANTES ETRANGERES. 
XI V: 

Ga: A c , ou bois Saint. 


Guaiacum five lignum [anilum Park. 
Guaiacum foliis lentifci C. B. 448. Guaya- 
can, Cluf. Exot. 112. Guayacan Hern. 63. 
Cuniacum Jamaicenfe Lentifci [ubrotundis 
folis lete virentibus flore allo Pluk. 


O N employe en Medecine le bois & 
fon écorce , comme auffi [a refine 
qui en coule naturellement , & l’huile que 
l’Analyfe Chimique nous fournit. Le 
Gayac croît dans la nouvelle Efpagne, 
& dans les Ifles de Amerique , dans lef_ 
quelles on s'en fert avec fuccès pour la 
verole , qui y eff très-commune. Ce bois 
ne fait pas le même effet en Europe, 
où le Mercure eft d’un grand fecours pour 
la guérifon de cette maladie.La décoction 
de Gayac poufle par les fueurs , & quel- 
quefoispar les urines : elle convient dans 
les ulceres veroliques , dans la goutte & 
dans lafthme : on en ceupe par petits 
morceaux une once qu'on fait infufer 
vingt - quatre heures dans trois pintes 
d'eau.on les fair bouillir enfuite, & réduire 
à la moitié : quelques-uns y joutent deux 


DIAPHORETIQUES. 293 
énces d'Antimoine crud enveloppé dans 
un linge : on en fait prendre deux ou trois 
verres pendant le jour à diftances à peu 
près égales , obfervant qu’il y ait trois 
heures qu’on n'ait pris de nourriture. La 
refine de Gayac fe donne en bol à une ou 
deux dragmes, y ajoutant quinze ou vingt 
grains de mercure doux,& quelques gou- 
tes d'huile de Gayac ; ce remede réüflit 
dans la Gonorrhée. Le Gayac entre dans 
la tifane fudorifique ordinaire, 


UN 


ASSAFRAS, Bois de Canelle , Pa- 
vame, 

Saffafras arbor Monardi Cl: Exot. 310. 
Lusd. 1756. Arbor ex Florida ficulneo folie 
C.B. 431. Saffafras Hern. 61. Saffafras five 
Lignum Pavanum X, B. Tom. I. pag. 483. 
Pavame Indorum. 


L E bois de Saffafras ou Saxafras vient: 

de Amerique , où il croît abondam- 
ment, fur-tout dans cette Province de la 
Nouveile Efpagne ,appellée la Floride ; il 
en vient auffi du Brefñl. On employe ce 
bois rapé ou haché : on le fait infufer 
depuis une once jufqu’à deux , dans trois 
chopines ou deux pintes d’eau ; on fait 
prendre cette nfahon dans les rhumatif.. 

N ii) 


294 PLANTES 

mes, dans la goutte , dans les fiévres mali- 
gnes, dans la verole,& dans toutes les ma- 
ladies où ileft néceflaire d'augmenter la 
tran{piration , & de poufler les fueurs. 
Plufeurs préferent avec raifon l’écorce au 
bois ; on la donne en fubftance en poudre 
fine , a un gros ; on y ajoute la poudre de 
Vipere & le Mercure doux de chacun 
vingt orains , avec fufifante quantité de 
Carholicon pour en faire un bol , qu'en 
prefcrit avec fuccès dans la Gonorrhée, 
L'huile effenrielle de Saflafras, qu’on tire 
par le fecours de la Chymie, fe donne 
dans les mêmes maladies , depuis quinze 
coutres jufqu'a vingt. 


XV A: 


ÂLSE-PAREILLE, ou Sarce-pa- 
reille. 

Smilax afpera Pernviana five Salfa pa. 
FiIle C.B. 296. Smilaci affims Salle parilla 
LB. Tom. IL. pag. 117. Sarea parilla Officir. 
Synilax viticulis afperis Virginiana , folie 
bederaceo leni, Zarca nobiliffima Pluk. Jua 
pecanga vulgo çarça parilla. Pifon. 258, 
AMecaptali Paratla Hern. 288. 


À Selfe pareille croit dans cette partie 
* de l'Amerique, qu'on appelle Me- 
xique ; elle viens aufli dans le Brefl & 


DIAPHORETIQUES. 329, 
dans le Perou. Cette racine eft la prin- 
cipale drogue de la tifane fudorifique 
qu’on ordonne dans la verole , on choïfit 
celle qui eft rouffe en dehors & blanche 
en dedans ; qui fe fend aifément-par le 
milieu comme lozier ; celle qui eft menué 
& dela grofleur d’une plume eft préfera- 
ble à celle qui eft plus groffe , qui vient 
de Marignan; cette derniere eft noirâtre, 
La dofe de la Salfe pareille eft depuis une 
once jufqu’a deux , qu'on fait boüillir 
dans trois ou quatre pintes d’eau, & ré- 
duite a la moitié ; on l’ordonneavec fuc- 
ces dans le rhumatifme & dans la ooutte , 
elle convient auffi dans l’hydropifie ; car 
cette racine a la proprieré de deflécher : 
on en fait boüillir deux gros coupés par 
petits morceaux avec un poulet ou un 
morceau de veau pour faire deux botiiil. 
Jons ; on y ajoutela racine fuivante à pa 
reille dofe. 


XVII. 


EF SQUINE,ou Squine. 


China radix C. B. 206. Cina, Cisna Ca 
falp. 423. China radix T. B. Tom. II. pag. 
120. China orientalis [eu fmilax a'bzra Chr= 
nenfis Lampatam ditla Herm. Dalc. 


N iii} 


Ette racine nous vient de la Chine & 
des Indes Orientales. On l’employe 
&e la même maniere & à la même dofe 
que la précedente , élle a les mêmes ver 
us , & onles mêle communément enfem- 


ble, 


106 PLANTES | 


| 


X VIIE 
4 Epoatïrr,®& Zerumbeth. 


r. Zedoaria longa C. B. 35. Zedoaria Cey 
Etnica Can phor am redblens Hort. Lugd. Bat, 
6:5. Harankaka Xeylanenfinm. Arnabi ve. 
te um altera (ecies Longa radice Cord. Za- 
diaria , Zadvra vel Zadura quorumidam. 

2. Zedoaria rotnnda C. B 36. Zerumbab 
Serapioms Lob. ic. 74. Zingiber latifolims 
Sylvelire Hort. Lugd. Bat 6:36. Zerumbet 
Garz. Valighurn five Zingiber Syluctre 
Zeylanenfibus Kua Fort. Malaë. 


Es deux racines , ( que plufeurs 

croyent être les differentes parties de 
la même , ) nous font apportées des gran. 
des Indes , de l'Ile de Ceylan , & de Ma- 
labar. La racine qui eft longue , nommée 
Zedoaire | palle pour ètre la partie infé_ 
rieure ; celle qui eft plus près de la tige & 
vers le coller, eft plus renflée, & pref- 
que ronde , on la coupe en travers , & on 
uous l'apporte en cet état {ous le nom de 


DIAPHORETIQUES. 2987 
Zerumbeth. L’une & l’autre abondent en 
felâcre volatile & huileux, & font pro. 
pres à poufler les fueurs : elles convien- 
nent auffi dans l2s maladies de l’eftomac ; 
elles tuent les vers , elles font cordiales , 
hyftériques & bechiques. On les donne 
en infufon dans le vin blanc, ouen dé. 
coction dans l’eau commune , depuis deux 
dragmes jufqu’à demi-once danschopine, 
c'eft-a-d're dans une livre de liqueur : en 
fubftance & en poudre , la dofe eft de 
quinze à vingt grains, On en tire l'extrait 
avec lEfprit-de-vin ou lEau-de-vie , 
qu'on donne a une dragme , & fon huile 
tirée par la diftillation à quinze grains = 
On en prépare un vinaigre Anti-peltilene 
tiel. 

La Zedoaire entre dans le vinaigre Thé- 
riacal , dans le vinaigre Febrifuge ou l’eau 
Prophilaétique de Sylvius Deleboë , & 
dans la poudre réjoüilfante. 


XIX. 


O L 18 A N ou Encens mâle, 


Thus five Olibanum Offcinarum C. Bi 
sort. Mélax | Thus mafculum , quorumdæm 


Lovan, Arab. Conder Avicenna Garz, & 
Lire, 


Ÿ 2 


293 PLANTES 


] "Encens mâle eftune refine en lârmes 


jaurâtre , laquelle jettée fur le feu. 


exale une odeur très-pénétrante & aflez 
agré.ble. Elle coule d’un arbre qu'on ne 
connoît pas bien diftinétement , qui croît 
dans PArabie. On nous lappotte des In. 
des Orientales & de la Turquie : cette 
drogue eft fudorifique, propre pour faire 
cracher dans l’afthme , & dans la pleure- 
fie. On en met une dragme en poudre 
dansune pomme creufce à ce deflein ; on 
la fait cuire enfuite près le feu, & on la 
fait prendre dans la pleuréfie, lorfqu’après 
deux ou trois faignées le malade ef difpo. 
JE à la fueur ; alors la fueur vient plus 
abondamment par ce remede , qui pafle 
pour un fpécifique dans cette maladie. 

L'Oliban eft vulneraire déterfi£ , on 
femploye dans plufieurs Onguens , com- 
me BR celui de Bétoine , dans le Divin, 
& quelques autres. Il entre aufli dans la 
poudre de fray de Grenoüille de Crol- 
Hus, dans la Thériaque, dans le Mithri… 
dat , dans les Trochifques de Karabé , dans 
Jes Pilules de Cynogloffe , &c. 


DIAPHORETIQUES. 295 
PLANTES DIAPHORETIQUES 
QUI SONT RAPPORTEZS 
DANS D'AUTRES CLASSES. 


O N pourroit ranger entre les Plantes 
Sudorifiques, la plüpart des Plantes 
Céphaliques & Aromatiques ; car comme 
elles abondent en principes volatiles & 
huïleux , elles font capables d'augmenter 
la tranfpiration , & d’excirer la fueur ,en 
agitant la mafle du fang au-delà de l'étac 
naturel. 

Une infufon de Sauge , de Romarin , 
d'Origan , ou de quelqu’autre Plante Aro- 
matique , à laquelle on ajouteroit un peu 
de Mufcade,de Girofle ou de Canelle; fait 
fuer abondamment; & les gens de la cam- 
pagne , ou ceux dont les corps font robuf- 
tes , {e guériflent fouvent du rhumatifme 
avec cette forte de Sudorifique. Les per- 
fonnes plus délicates, & qui agiflent avec 
plus de ménagement & de prudence , fe 
contentent d'employer ces Plantes exté- 
rieurement , & fe font fuer à Ja vapeur 
d’une forte décoction d’herbes aromati- 
ques dans un tonneau ou dans une efpece: 
de boëte faite exprès. Ce Sudorifique oué. 
rit quelquefois le rhumatifme le plus opi- 

N vj 


300 PEANTES 

niètre, fortihe les paralitiques , & foula… 
ge ceux qui {ont affligez de la fciati. 
que. | | 

Le marc du raifin eftencore un puif- 
faut fudorifique ; mais il faut s’en He 
avec difcretion , & fe conduire par l'avis: 
d’un fage Medecin : car les violens fudo- 
rifiques occafionnent quelquefois des fon- 
tes d'humeurs , qui caufent dans la fuire 
des maladies très-dangereules. 

Les feüilles d’Aulne , de Frêne, de Bou- 
leau, d'Hyeble, de Sureau , & plufeurs 
autres , échauffées dans un fac ou dans 
un étuve , deviennent un excellent fudo- 
rifique , en enveloppant le corps tout en- 
tier , ou la partie qu’on veut faire fuer 
dans ces feüilles ainfi échauffées. 

La racine de Bardane en tifane fe fub- 
ftitue avec fuccès à celle de Scorzonere à 
la même dofe , fur-tout dans les fiévres. 
malignes , & dans la petite verole. Voyez. 
ci-devant la Clafle des Plantes Diureti- 
ques. | 

Les Fleurs de Sureau & celles de Pru- 
mier fauvage diftillées dans le vin blanc 
après une legete digeftion , fourniffent 
une eau {piritueufe , dont cinq ou fix on. 
ces données dans la pleurefie , font fuer 
affez raifonnablement. Voyez ci-devant 
à Claffe des Plantes purgarives. 

Les habiles Praticiens fçavent que PO- 


DIAPHORETIQUES. 3or 
pilum mêlé avec les Aromates & Îles Vo- 
faciles , devient un fudorifique excellent. 
C’eft un remede qu'il faut employer avec 
_ prudence & à petire dofe ; il eft difhcile 
de la déterminer en général , & je me con. 
tente ici de l’indiquer. Voyez ci-apres la 
Claffe des Narcotiques. | 

Coquelicoc. Une forte infufion de fes: 
fleurs , environ une poignée fur demi_-fep- 
tier d’eau boïtillante , prife comme le Thé 
avec un peu de fucre ; elt un fudorifique 
affez doux , propre dans les fuxions de 
poitrine , la pleuréfie & les rhumatifmes, 
Voyez ci-devant la Claffe des Béchiques. 

Entre les Llantes Cordiales , fur-tout 
celles qui nous font apportées des Païs 
Etrangers, il y en a plufñeurs qu’on pour- 
roit rapporter à cette Clafle , comme la 
racine de Contrayerva, celle de Spicnard, 
Je bois de Santal , & quelques antres qui 
entrent dans la compofition de la Théria- 
que , qui eft quelquefois fudorifique. 

Les racines de Fraxinelle & de Carline,, 
font auffi fudorifiques , comme je le dirai 
dans la Claffe fuivante. 

Dompte-venin. Ea décoction d’une de- 
mi livre de fa racine dans deux livres de 
vin réduites aux deux tiers , fair fuer con- 
fiderablement , fuivant Tragus, qui aflure : 
que ce remede foulage les hydropiques, 
Voyez la Claïle fuivante, 


302 PLANTES 

La Tanaïifñe & l’Abfinte mifes en di- 
geftion dans le vin pendant quelques jours 
& diftillces enfuite , fourniflent une eau 
fpiritueufe utile dans les fiévres malignes, 
& qui eft fudorifique à deux onces ; mêlée 
avec un gros de Thériaque. Voyez ci- 
après la Claffe des Plantes Stomachiques. 


ALEXITERES. so 


SEPTIEME CLASSE 
DES PLANTES 


CoRDIALES ET ÂLEXITERES. 


Ous appellons Plantes Cor- 

Î diales celles qui pañlent pour 
avoir la propriété de fortifier le 

cœur , & qu'on emploïe avec fuccès dans 
Jes maladies qui femblent attaquer par- 
ticulierement cette partie, comme font 
les fyncopes, les défaillances, les évanouif- 
femens , &c. dans lefquelles le mouve- 
ment du cœur eft fufpendu ou interrom- 
pu. Neanmoins à parler avec jufteffe , les 
Cordiaux ne fortifient pas plus le cœur 
que les autres parties du corps ,entr’autres 
l'eftomac , que le vulgaire confond avec 
le cœur , en difant qu’on a mal au cœur, 
lorfque leftomac fonffre par quelque 
naufée ou autre maladie. On appelle auffi 
ces Plantes Alexiteres , parce qu’elles con- 
viennent dans les maladies contagieufes 
& peftilentielles , contre les poifons &la 
morfure des bêres venimeufes , dans les 
fiévres malignes & pourprées ,. & dans les 


304 3 EP LMINTE SA 
maladies dans lefquelles la chaleur natu- 
relle eft prefque éteinte :car dans celles 
où il y a inflammation dans quelque vif- 
cere, les Cordiaux, particulierement ceux 
qui font volatiles font très contraires ; & 
dans ce cas ceux qui font temperés doi- 
vent être misenufage, comme nous le di- 
rons dans la fuite de cette Clafle. En un 
mot les Plantes Cordiales & Aléxireres 
font celles qui rétabliffent le cours libre 
du fang & des efprits , non feulement dans 
le cœur , mais aufli dans toute l'habitude 
du corps. C’eft par cette raifon qu’elles 
deviennent quelquefois Diaphoreriques , 
en ce qu'elles augmentent linfenfible 
tranfpiration + & c’eft ce qui m'a déter- 
miné à les placer dans la feconde édition 
après les Diaphoretiques , & dans le rang 
des Plantes que nous appellons Evacuan-- 
tes. 
I 


À Ir € Rocambole. 


1. Allium fativum €. B. 73. Allium ouk. 


gare © Jatvum 1. B. Tom. EI. pag. ja. 


Dod. 682. Aïl. | 
2. Allium fativum , alterum , Allioprafim 


caulis fummo circum-voluto C. B. 73. Alkà 


genus Ophiofcordon diélum quibufdam TX. B. 


Tom. IL pag ç59. Scorodoprafum 11, Cluf. 1 


Hiff. 191. Rocambole, 


A LE X ITHE:RFES. 30€ 


À racine de l’Ail paffe pour un con- 

crepoifon des plus efhcaces ; quel 
ques-uns le croïent à l'épreuve du mau- 
vais air lorfqu’ils en ont fur eux , d’autres 
ont foin den prendre un petit mor- 
ceau dans [a bouche en approchant d'un 
malade. On mêle dans certains païs lAil 
avec les alimens , comme en aflaifonne- 
ment qui en releve le goût. Les proprie- 
tés de l’Ail les plus éprouvées , font de ré- 
filter à la mal'gnité des humeurs , de pouf. 
fer le gravier & les urines , & de guérir 
Ja colique venteufe : pour cela on le prend 
intérieurement bouilli dans le lait , en la- 
vement,ou appliqué extérieurement fur le 
nombril ; on l’ordonne aufli avec fuccès 
de_cette derniere maniere pour tuer les 
vers des enfans. L’Ail eft très-capable de 
réchauffer Peftomac , & de réveiller Pap_ 
petit. Les Gens de la campagne le revar 
dent comme un cordial univerfel, & lef=. 
timent autant que la Thériaque & l’Or- 
vietan , c’eft pour cela qu’on l'appelle la 
Thériaque des Pauvres. Plarerus n'avoir 
pas de meilleur remede dans la pelte , que 
de faire fuer les malades avec deux onces 
d’hydromel , dans lequel on avoit fait 
bouillir de l’Ail. Galien , Schenkius , Za- 
cutus & Borel confirment par leur expé. 
rience la vertu de lAil dans la colique & 


306 PE ANTES 


pour appaifer les tranchées ; quelques-uns : 


font avaller de grands verres d’eau tiéde 
dans laquelle on a jetté une goufle d’Aïl 
hachée groffierement. Foreftus rapporte 
des obfervations qui prouvent que l’ufage 
de VAil fait pafñler les eaux des hydropi- 
ques , Lauremberg affure que rien ne fou- 
lage plus les Scorbutiques que l'Ail , & 
il confirme ce que j’ai dit ci-deflus de fon 
utilité pour la gravelle , le lait où on l'a 
fair bouillir étant capable d’appaifer la 
douleur de la pierre. Quelques Auteurs 
le recommandent pour l'Afthme , & pour 
faciliter l’expectoration. On emploie or- 
dinairement lAil en fubfance à petite 
dofe ,eninfufion dans le vin blanc , une 


goulle dans un demi-feptier : lorfqu’on le 
fait bouillir dans le lait , on en met deux 
ou trois goufles au plus dans une cho. 


pine. | 
Les racines d’Ail pilées dans un Mor- 


tier , & réduites en onguent avec de 


huile d'olive verfée peu-1-peu deflus , 
font un puifflant réfolutif pour les hu- 
meurs froides , & pour faire tomber les 
corps des pieds : la puanteur de cet on- 
ouent l’a fait nommer moutarde du Dit 

le. Quelques-uns s’en fervent pour adou- 


cir le cancer. Les Païfans de Provence 


Femplorent pour faire mourir les vers ; 
ils en frottent le nombril des enfans. Le 


| ABESTETEMR ES. 407 
fac de l’Ail mêlé avec du miel & dubeurre 
non falé, guérit la teigne & la galle la 
plus opiniätre : ce fuc mêlé avec du falpé- 
tre & du vinaigre , fait mourir les poux. 
L’Ail à donné le nom à l’Eleétuaire de 
Allio , eftimé pour les maladies conta- 
gieufes. 

La Rocambole eft plus douce & plus 
en ufage dans les alimens. L’efpece fui- 
vante eft celebre , & {e fubftitue quand 
elle eft récente au Spica-nard : mais elle 
n'en a pas à beaucoup pres la vertu. 

3. Allium montanum latifolinm macula- 
tum C.B. 74. Allium Alpinum X. B. Tom. 
IT. pag. 566. Vilorialis , longa Cluf. Hifi, 
189. 

IT. 


Y'RAxINELLE , ou Dictame blanc, 
Diptram. 

Ditlamnus albus vuleo [eu Fraxinella C, 
B: 222. [. B. Tom. III. pag. 494. Fraxinellæ 
Cluf. Hif. 99. Dod, 338. Polemoninm Tab. 
ic. T om. II. 96. 

N nous apporte la racine de cette 
Plante du Languedoc & de la Pro- 
vence toute féche & mondée. Elle pañle 
pour Cordiale & Alexitere ; elle poufle les 
fueurs , les urines & même les ordinaires, 
elle fait aufli mourir les vers, L'experien… 


308 PLANTES 
ce d'un Herborifte de Sernsaifé près de 
Noyon , nommé Poulet , confirme ces 
vertus. I] fit jetter un ver de cinq à fix 
pieds de long à un Paifan qui fouffroir des 
douleurs d’entrailles exceflives , avec une 
faim canine, & cela en lui faifant ufer 
d’un {yrep fait avec linfufion de la racine 
de Fraxinelle pendant quelques jours. Le 
même Herborift: fit vuider deux crapaux 
à un autre Païfan , dont l’un étoit déja 
corrompu & affez gros , & l’autre vivant, 
& de la groffeur d’une noîx ; il les jetra 
par la bouche avec deux écuellées de 
fang : ce malade fut guéri en même tems 
des {yncopes & foibleffes dont il étoir af- 
fligé , après avoir pris pendant quinze 
jours d’une tifane faire avec la racine de 
Fraxinelle , & avoir été purgé enfuite 
avec unémetique. Les fleurs & lés feuilles 
de certe Plante prifes comme le Thé, fou- 
lâgent les perfonnes fujettes aux vapeurs, 
on l’emploie en poudre a une dragme , ou 
eninfufion dans fix onces de vin blanc 
jufqu’a demi once ; quelques-uns lefti- 
ment pour l'Epilepfie , & pour les mala 
dies du Cerveau. La racine de Dipram 
entre dans plufeurs compolitions cordia- 
les , entr'autres dans l'Orvietan , dans 
l'Opiate de Salomon & dans quelques 
autres Antidotes. 

Zuvelfer & Charas ont raifon de fubfti. 


ARE RPRERE S. eos 
tuer la Fraxinelie aux Orobes pour les 
Trochifques deSquiile, qui entrent dans 
la Thériaque. 


EYE 


| ARLINE, Cameleon blanc 
Chardonerette, 


, Où 

Carlina acaulos magno flore C. B. 38. 
Carlina caulifera vel acaullos Y. B. Tom. 
IIL pag. G4. Chamaeleum alèus Math. Lugd, 
1453. Carduus Xerantemos flore albo am- 
pliore acaulis Mor, Oxon. Carlina altra 
Dod. 717. Cardopatinm.  Spina Arabica. 
Txine quorumdarn, 


À racine de cette Plante eft en uface;, 

on la croît propre pour les maladies, 
contagieufes , pour la pefte , la petite ve- 
role , &c. Elle eft Sudorifique , Cordia- 
le , Apéritive , Hyftérique , & ruë les 
vers. On l’emploie comme la précédente 
a un oros en fubftance , & en infufon au 
double : on peut auffi s’en ferviren tifane, 
en faifant boüillir une once dans quatre 
livres d’eau commune , réduites aux deux 
tiers. Elle eftutile dans l’hydropifie naïf 
fante , dans l'Aftme , &aidans toutes for- 
tes de fiévres. On mange les têtes de Car 
lineen ragoût, de même que celles d’Ar- 
tichaut. 


310 PLANTES 
La Caïrline entre dans l'Orvieran & 
dans quelques autres Antidores. 


EM. 


à Dj ma RGO: LR 


A{clepias Albo flore C. B. 30. Afclepias 
five Vincetoxicum multis , floribus albican- 
tibus X, B. Tom. Il. pag. 13c. Vincetoxicum 
Dod. 407. Hirundinaria Trag. 180. Hirun- 
dinaria flore albo Park. Ciffion. Cifophyllen , 
Hederalis Ruel, 728. 


A racine du Domte-venin eft Alexite- 

re, Sudorifique , Apéritive & Hyfte- 
rique ;les feuilles font réfolutives. On fait 
bouillir cette racine dans le vin , demi- 
livre dans une chopine qu’on réduit au 
tiers ; cette décoction fait fuer & foulage 
les hydropiques au rapport de Tragus. La 
décoction d’une once dans une pinte d’eau 
commune ,eft préferable à la Scorfonere 
dans les fiévres malignes. On prépare l’ex- 
trait des racines & des feuilles de certe 
Plante , qu'on donne à un gros pour les 
mêmes maladies. Pour les tumeurs des 
mammelles le cataplafme de l'herbe amor- 
tie, & mife deflussefttrès-utile. La racine 
en poudre eft déterfive , & nettoye les ul- 
ccres, comme celle de l’Ariftoloche. Quel- 
ques-uns la fubftituent a la racine de l’ef- 


ALEXLTER ES: 311 
ce appellée Ar1ffolechia tenuis , à laquelle 
lle reffemble par fa figure & par {on 
eur. 


Ass 


ÆAconitum falutiferum [en Anthora C. B. 
184. Antithora flore luteo Aconiti X. B. Tom. 
IL, pag. 66o Anthora Zedoaria, Aconitum 
alutifernm Tab. ic. 112. Napellus Moyfis 


AVI. 


V. 


À racine de cette Plante paffe pour 
être le contre-poifon de lAconit, & 
n remede propre pour ouérir les mor- 
ures des bêtes venimeufes ,& les bleflures 
mpoifonnées ; on la fait prendre en pou- 
ire dans le vin blancaun oros. Elle entre 


ans quelques compofitions Alexiteres. 


Pyenvas 


1. Doronicum radice fcorpri CLUBS Fu 
Doronicum Rormanuin , Aconitum Pardalian- 
bes antiquorum Doa. 437. Luid. 1737. 
Doronicum majus Officisarum Ger. Dor. Lati- 


oium Cluf. Hifl. xvr. 


VI. 


Ette Plante eft de peu d’ufage dans 
Ls la Pharmacie ; il 1°eft pas même 


312 POANTES 
trop sûr de s’en fervirinterieurement , car 
la plpart des Auteurs conviennent qüe 
les Chafleurs s’en fervent pour tuer les 
loups. Les chiens & les autres bêtes à 
quatre pieds n'en mangent point fans 
danger ; cependant Gefner a ofé en faire 
l'expérience fur lui-même ; & on peut 
apres le témoignage de ce Philofophe en 
ufer hardiment : il s’en fervoit avec luc- 
ces dans l'Epilepfie & le vertige , la mé- 
Jant avec le Guy , la Gentiane & l4- 
ffrantia. Quelques-uns après Mathiole , 
la croyent propre aux morlures du f{cor- 
pion , à caufe de la figure de fa racine ; 
elle entre même dans la compofition de 
quelques remedes Alexireres : & M. Ray 
dans fon Hiftoire , aflure que les gens de 
la campagne s’en fervent pour les verti- 
ges. 
On prétend que les Danfeurs de Corde 
mangent fouvent de la racine de Doronic 
our fortifier leur cerveau , & les garan- 
tir du vertige. La racine de cette Plante 
eft employée dans la poudre de l'EleŒuaï- 


re Diambra de Mefue , dans celle D'amar- | 


gariti frigidi , dans celle Déamofthi dulcis 
de Mefue , dans lEleétuaire de Gemimis 
du même , dans le Philozinrs Perfionm , & 
dans la poudre de lElectuaire Latificans 

Rh:fr. 
L'efpece fuivante s'emploie ind f2- 
recemment 


ALERIYEERES: 314 
temment au lieu de la premiere. 

2. Doronicum radice dulei C. B. 184. Do- 
roricum folis [ubrotundo férrate I. B. Tom. 
TT. 17. Dor. 111. Æuffriacum 13. Cluf. 
if, xv17. | 

VII. 


QG R'AINE d'Ecarlate, Chermes. 

Chermes , Kermes, Coccum Infeélorium ; 
Coccus Baphica , Granum tinélorium , Scar- 
latum Offcir. 


TT Ette drogue eft une forte de tuber- 
cule où petite coque rouge & lui 
fante, de la groffeur d’un grain de Ge- 
nievre ; elle {e trouve fur les feuilles d2 
l'efpece fuivante de Chêne-vert. 

Tlex aculeata coccislandifera C. B. 421$. 
Ikx Coccigera I, B. Tom. 1. pag. 106. Coc- 
cus Tnfelloria Lob.ic. 153. Granum @ Coc. 
cus Baphica Anguil. Kermes fèn Chermes 
Offisin. 

On a cru long-tems que cette ofaine 
étoit une baye ou une efpece de fruit ; 
mais on a découvert que c'étoit un tu- 
bercule attaché aux feuilles de cet arbre: 
fon origine vient de la piqueure des infec- 
tes, à l’occafion de laquelle le fuc nour- 
ricier de l'arbre étant extravafé , s’épaif= 
fit & forme de petites veffies par le con- 
flement & la dilatation de l'écorce délite 

Tome LI. Q 


314 BELEANTES 
- des feuilles, ces veflies deviennent par la 
fuite dures, rondes, & femblables à des 
fruits : l’Infecte dépofant aflez ordinaire- 
ment quelques œufs après s'être nourri de 
ce fuc, il s’en trouve d’enveloppez dans 
cette liqueur , & enfermez dans la veflie 
qui leur fert de matrice, dans laquelle 
après être éclos, ilsconfomment la fub. 
ftance qui s’y étoit amaffée, de forte qu'il 
ne refte qu’une peau vuide & lesere, Ces 
arbres font communs dans le Languedoc 
& la Provence ; on a foin de ramafler le 
Chermes fi-rér qu'il eft mûr & d’un beau 
rouge, on l’arrofe de vinaigre avant de le 
laifler fécher : on fait mourir par ce 
moyen les vers, & on conferve ainf le 
fuc de ces tubercules. 
La graine d’Ecarlate eft évalement utile 
a la Medecine & aux teintures, on prépa. 
re dans le Pays un Sirop avec fon fuc ex- 
primé & repolé, & partie égale de fucre ; 
ce Sirop a donné le nom à la confection 
d’Alkermes qu’on ordonne avec fuccès 
dans les fyncopes, les palpitations de 
cœur, & les défaillances; la dofe eft d’une 
once & d’un gros pour la confection: les 
grains ou le Sirop conviennent aflezbien 
pour prévenir l'avortement ; on en donne 
aux femmes sroffes lorfqu'il leur eft arri- 
vé quelque accident qui les menace d’un 
accouchement prématuré, Le Chermes 


ALEXEPER ES: 31$ 
s'employe aufli en poudre à quinzé ou 
vingt grains dans deux ou trois cuillerées 
de vin rofé, ileft aftringent & retient cet- 
te vertu de l'arbre fur lequel il a pris naif- 
fance: on ledonne dans les foibleffes d’ef 
tomac & les vomiflemens. Le Sirop & la 
confection d’Alkermes font encore mieux 
que la poudre. 


CT ue 


1. Caryophyllus altilis major C. B. 107. 
Betonica coronaria , five Caryophyllus ma- 
jor flore vario I. B. Tom. III. Pag. 327. 
Caryophyllus multiplex Lob, ic. 441. Ca- 
ryophyllea Trag. 574. Herba tunica quibuf- 
dam. Cantabrica Turn. Viola Flammes Scan 
Lg. 

É 2. Caryophyllus pleno Flore minor ©. E. 
208. Hortorum Caryophyllus mulriplex, 
minor , rubroffriatus , verficolor, peramenus 
Lob. 16. 442. 


ANTFEL 


L: Es Fleurs de cette Plante ne font pas 

feulement l’objet de la curiofité des 
Fieuriftes, elles font encore tres-utiles à 
la Medecine. Entre le grand nombre d’ef- 
peces d'Oëiller qu'on éleve dans les Jar- 
dins, on choifit les Oeillets les plus fim- 
ples , & entre ceux-ci les plus roupEs & 
es odorans : on en fait un firop & une 

Oij 


316 PLANTE S 

conferve qu'on ordonne fous le nom de 
Turica, depuis demi-once jufqu’a une on- 
ce & demi. La décoction de ces fleurs eft 
un excellent Cordial ; Simon Pauli aflure 
avoir guéri une infinité de perfonnes avec 
ce remede, lefquelles étoient affligées de 
fiévres très-malignes ; cette décoction les 
failoit fuer , ou uriner felon les divers ef. 
forts de la nature ;elle leur fortifioit le 
cœur & calmoit leur foif. Dans les potions 
cordiales les plus temperées, le: Sirop 
d'Oeillet eft employé , lors même que la 
ficvre eft violente; on le délaye alors dans 
Peau diftillée d’Alleluia, fans y ajouter de 
Thériaque ni d'autre remede volatile , ou 
fudorifique, Il y en a qui font infufer les 
Fleurs d'Oeillet dans l'eau-de-vie, & y 
ajoutent du fucre pour en faireun raraña 
qu'ils eftiment comme un excellent reme- 
de pour les indigeftions, & pour les vents, 


Lx. 
À LieLu1A. Pain à Coucou, 


Trifolium acetofum vulgare €. B. 330: 
Oxys five Trifolium acidum Flore albo 1. B. 
Tom. 11. pag. 387. Oxys Flore albo I1f, 88. 
Trifolum acetofum Dod. 78. Acetofélla, 
Lujula, Oxytriphyllon , Alleluia Offcin. Pa. 
ais cuculi Brunf. 


_ 


ALEXITERES. 317 


N employe toute la Plante par poi- 

nées dans les tifanes & dans les in- 
fufions propres à moderer la trop violen- 
té fermentation du fang ; on la préfere a 
POzeille pour les bouillons dés malades , 
dans les fiévres malignes & ardentes dans 
lefquelles le cerveau eft menacé d’inflam- 
mation, & attaqué par les délires: elle eft 
propre lorfque la langue eft noire & 1{c- 
che, & que les feignemens de nez fréquens 
marquent la diflolution du fang par un 
âcre volaul trop exalté ; alors les acides 
végeraux tels que cette Plante, le Citron, 
l'Orange, les fucs de Grenade , d Epine- 
vinette, &c. font d’une orande utilité , 
auffi bien que les Alcalis fixes & abfor- 
bans, comme les Coraux, les yeux d'£- 
creville , &c. L’Alléluia ou fon eau diftil. 
le, eft employée avec fuccès dans ces 
circonftances ; elle appaife la foif excefti- 
ve des malades , & rempereles ardeurs de 
Ja fiévre ; on l’ordonne en Julep depuis 
quatre jufqu’a fix onces , avec une once 
de Sirop de Limon ; ou bien on metune 
poignée de feuilles fraîches infufer dans 
un bouillon de veau. Toute la Plante 
macerce dans de l’eau tiede lui commu- 
nique une faveur agreable , fi Pon y ajou- 
te un peu de fucre. On en fait un Sirop & 
une conferve très-utile dans les mêmes 


O ii] 


318 PLANTES 

maladies. Cette Plante eft auffi Apéritive 
& Hépatique ; on s’en fert avec fuccès 
dans les maladies du foye & des reins , 
Jorfque ces vifceres font menacez d’in- 
flammation, & qu’il commence à fe for- 
mer quelqu’obftruétion dans leurs glau- 
des. L’Alleluia entre dans l'Onguent Af4r- 
BLATATI. 

i. 03 


L 1 
C ITroN. Limon. 


1. Malus Moedica C.B. 43 5. Citreum 
vulgare Inff. 621. Malum Citreum vulgare 
Fer. Hefp. 61. Medica malus five Cidro- 
mela Adv. Lob. ic. 143. Cadrus Thcoph. 
Diofc. Citron. 

2. Malnus Limonia acida C. B. 436. Of- 
fic. Park. I. B. Tom. I. pag. 96. Limon vul- 
gare Ferr. Hefp. Limones Lob. ic. 143. Li- 
mon. 

Es fruics de ces arbres & leurs femen. 

ces font en ufage dans la Pharmacie ; 
on confit leur écorce qui pañle pour cor- 
diale & ftomachique : car elle fortifie le 
cœur , elle aide à la digeftion ; elle rend 
l'haleine agreable, & ranime le mouve- 
ment du fang & des efprits : l'écorce de 
Citron féche & en poudre entre dans 
plufieurs compofitions Alexiteres ; elle eft 
très-propre à corriger le mauvais goût, 
l'odeur defagreable, & lacreré des infu- 


te due ee 


| À EEXDTERES. 319 
fions purgatives, lorfqu’on la fait infufer 
a froid avec le Sené & les autres ingré- 
diens : mais il faut qu'elle foit fraiche 
ment coupée par zeftes & exprimée dans 
de la liqueur : on y ajoute auili le refte 
du fruit coupé par rouelles; le Citron 
rend les tifanes laxatives plus fupporta- 
bles , à caufe de fon agréable acidiré. 

Le fuc de Citron ou de Limon, parti- 
culierement de ceux qui ne font pas doux, 
rafraichit ,en moderant la violente fer- 
mentation du fang , & convient dans les 
fiévres ardentes &, malignes : on en fait 
une limonade avec l’eau & le fucre ; c’eft 
upe boiflon agreable qui défaltere , fait 
uriner , & tempere l’ardeur d’une bile 
exaltée ; maisil ne faut pas la donner en 
trop orande dofe, à caufe de fa froideur : 
ue pinte ou deux au plus fufhfenc dans 
la journée ; dans les Pays chauds & dans 
l'Eté fon excès eft moins dangereux : cec- 


« 


te boiffon eft aufli utile qu'elle eft agrea- 
ble. 

On fait un Sirop avec le fuc du LGimon 
aigre , dont lufage eft très-familier dans 
la Medecine; on lordonne à une once 
battu dans un demi feptier d’eau, il entre 
auffi dans les potions cordiales, & dans les 
juleps temperez & rafraichiflans. Une on- 
ce de ce Sirop avec autant d’huile d’'aman- 
des douces dans quatre onces d'eau de 

O ïiij 


320 PAL AN FES 
Parietaire, eft un excellent remede pour 
Ja retention d'urine & la néphritique ; 
deux ou trois gouttes d'huile des zeftes 
de Citron , appellée Neroli, mêlées dans 
les Juleps apéritifs, en augmentent l’a- 
grément & la vertu. La femence de Ci- 
tron eft flomachique & propre à tuer les 
vers :elle entre dans 'Opiate de Salomon 
FAntidote de Mathiole & celui de Corte- 
fius. L'écorce de Citron confite ,& celle 
qui eft féche, entre auf dans l'Opiare de 
Salomon. 


A rent 


1. AAajus arantia major C. B. 436. Aran- 
ta malus I. B. Tom. I. pag. 97. Aurantium 
acri medulla vvlgare Ferr. Hefp. 377. Bi- 
garade, 

2. Anrantinum dulci medulla vulgare Ferr. 
Hefp. 377. Malus anarantia Dod. 792. 
Arangius five citrins arbor Cord. Orange 


douc@y 


X I. 


Es Oranges douces & les Bigarades 
fonten ufage dans la Medecine & 
dans lesalimens ; leurs Fleurs fourniflent 
par la diftillation une eau qu’on appelle 
Eau de Naphe, laquelle eft fort eftimée 
pour fon odeur & pour fes vertus : elle ré- 


ALÉXITERES. 321 
jouit le cœur & l’eftomac , elle ranime le 
fang & les efprits, elle ruée les vers, elle 
aide à la diseition, elle abbat les vapeurs 
des fémimes ; ainfi elle eft Cordiale, Hyf- 
térique, Cephalique & Vermifuge: onen 
fait prendre une ou deux cuillerées ou 
pure ou dans un verre d'eau. On l’em- 
ploye aufli dans les potions & dansles Ju- 
leps à une once; elle eft utile dans les 
fyncopes, dans les fiévres malignes, dans 
la pefte, & pour faciliter la tranfpiration, 
On fait auffi une conferve avec fes Fleurs 
qu'on emplove dans quelques Opiates 
ftomachiques à demie-once. Les feuilles 
de POranger ont à peu près la même 
vertu. | 

On confit les jeunes fruits avant [eur 
maturité, comme on fait les noix, les a_ 
mandes , & quelqu'autres fruits ;on pre- 
pare de même leur écorce entiere, ou cou- 
pée fuperficiellement par zeftes ; fes par- 
ties ont la même proprieté que l'écorce 
&: les zeftes de Citron : Pécorce d'Oran- 
ge fcche & en poudre, & fa femence s’em- 
ployent aufli de même & entrent dans les 
mêmes compofitions Alexiteres. On fait 
avec le fuc de la Bigarade , l'eau & le fucre 
une liqueur appellée Grangear, ou Oran- 
geade , qu'on permet aux Febricitans , & 
qui fair le même effet que la Limonade 
ce jus aune once mêlé dans un bouillon 
Ov 


322 PLANTES 

Ou dans un verre de vin blanc, pouffe les 
Ordinaires & les urines, Tout le monde 

Içait que la Bigarade & fon écorce féche 
fout des affaifonnemens de la Cuifine. 


AR 


R Aïis1xn de Renard. 


Solanum quadrifolium Bacciferum C. PB. 
167. Herba Paris I. B. Tom III. pag. G1;. 
 Dod. 444. Vvaverfa, Vva vulpina Germaæ- 
norum Solanum tetraphyllon Adv. Lob ic. 
267. Aconitum falutiferum Tab. ic. 112. 
Aconitum Pardalanches ionococcon Cord. 


A racine & les fruits de cette Plante 

font en ufage, & même les feuilles , 
elle paffe pour Alexitere , Céphalique ; 
Réfolutive, & Anodine. On fait fécher 
toute la Plante, on la met en poudre ,& 
onen donne une demi-cuillerée, c’eft en- 
viron un ores, à jeun pendant vingt-qua- 
tre jours. Quelques Auteurs afluréut que 
ce remede {oulage les Maniaques, & gué- 
rit la colique. On fait avec lherbe & les 
bayes macerées dans le vinaigre, féchées 
& mifes en poudre, un Antidote qui n’eft 
pas à méprifer ; on en donne deux gras 
dans un verre de vin. Tragus affure que 
cette Plante pilce & appliquée en Cara- 


plafme, adoucit l’inflammation , & réfour 


ATOS RER EAN Le 
la tumeur des Bourfes ; elle eft aufli fou- 
veraine pour les Panaris , & fon eau dif- 
tillée guérit inflammation des yeux. 


ALL I 


Suites, 


1. Orchis morio mas folius maculeris C. B.. 

81. Orchis major tota purpurea macuia{o fo 
Lo I. C. Tom. Il. pas. 763. Téfhiculus morio- 
mis mas Dod, 136. Cynoforchis imorio mas 
Tab. ic. GG. 
2. Cinoforchis militaris major C. B. $r. 
Orchis militaris major. Inff. 432. Orchis 
frateumatica major Y. B. Tom. Il. 7,8. 
Orchis latifolia altera Cluf. Hiff. 267. 


D Ntre un grand nombre d’efpeces de 
cette Plante, qui font communes dans 
les prez & dans les bois humides,on choi- 
fir ordinairement les précedentes ou celles 
qui ont les racines les plus charnuesonen 
fait une conferveeftimce pour augmentez 
la femence & pour fortifier les parties de 
la generation, on les fair auffi fécher & on 
en donne une demi-dragme en poudre 
dans un vêrre de bon vin: cette Plante 
eft une de celles dont on a conjecture les 
proprietez fur la feure extérieure de leurs 
parties ; & parce que la racine de cette 
Plane reffemble aux ceiticules, on a juge 


324 PLANTES 

qu’elle pourroit être utile à la generation. 
Elle a donné le nom à l'Eleuaire de Sary- 
rio, qu'on donne à une dragme pour ré- 
veiller les efprits , & rétablir les forces 
épuifces; mais les ingrediens âcres, comme 
Ja femence de Roquetre, le Poivre, le 
Gingembre ,les Aromates fpiritueux & 
volatiles, comme les huiles de Canelle & 
de Girofle, le Mufc ,l'Ambre-oris , & les 
autres drogues de cette nature , qui for- 
ment cette compolition, en font plutétla 
vertu, que les racines de la Plante dont il 
s'agit. 

XIV. 


Crus 


Galega vulgaris Floribus cæruleis C. B. 
352. Galega I. B. Tom. II. pag. 342. Ruta 
Capraria Fenum Gracum Sylucfire Tab. ic. 


Caprago Cafalp. 149. 


Ette Plante pañle pour un Antidote 
&__ excellent, propre dans la pefte , les 
fiévres malignes,& pour pouffer les fueurs; 
on l’eftime auff pour les maladies du cer- 
veau ,entre autres pour l’Epilepfie ; la 
maniere de s’en fervir eft de la cueillir en 
Fleur, de la broyer dansun mortier, & la 
laiffer enfuite en digeftion dans fufhfante 
quantité de vin blanc, pendant cinq ou 
fix jouis : on la difille après au bain de 


ALEXITERES. 322$ 
fable & on entire une eau, dont la dofe 
eft depuis une once jufqu'à quatre ; on 
peut auffi employer la Plante en décoc- 
tion & en tifane. Camérarius louë Île fuc 

e cette Plante & fa graine pour faire 
mourir les vers, dans la rougeole , la pe- 
tite vérole & l’Epilepfe des enfans. On 
mange fes feuilles en falade en Italie. 

M. Boyle éleve le Galega au-defius de 
toutes les Plantes pour chaffer le mauvais. 
air. Quelques-uns appellent Kata-szpra- 
ria , parce qu'elle en a la vertu fans en 
avoir la mauvaile odeur, 


X V. 


À GRIPAUL:ME. 


Cardiaca X.B. Tom. WU. pag. 310. Dod 
94. Marrubinm Cardiaca ditlum forte 1. 
Theoph, C. B. 130. Lycopffs Branca lupinæ 
Ang. Cardiaca vel Lycopus Fuchf. 


L Ë nom qu’on a donné à cette Plante 
indique fa vertu cordiale ; & quel- 
ques Auteurs aflurent qu’elle eft propre 
dans la palpitation de cœur , & la car 
dialgie des enfans ; elle eft auffi apéritive 
& poufle les mois & les urines, elle tuë 
les vers ; ainfi elle pafle pour hyftérique, 
apéritive , ftomachique & même hépari- 


326 PLANTES 
que. On l’employe en tifane ou en dé- 
coction par poignée. 


ANT 
à HLAsprou Tarafbic. 


1. Thlafpi vaccarie incano folio majus C, 
B. 106. Thlafpi vulgatius 1. B Tom. II. pag. 
921. Thlafpi alternm Dod. 712. 

2. T'hlafpi arusnfe fliquis latis C. B, 105, 
Thlafpi cum filiquis latis X. B. Toi. II. pag. 
923. Thlafpi latins Dod. 71 1. Thlafpi latifo- 
L'un Fuchf. 


Ette Plante n’eft pas d’un grand u{a- 
ce; il eftbon cependant de la con- 
hoitre, parce qu'elle eft très-commune & 
que les Auteurs de la Thériaque em- 
ployent la femence de l’une ou de l’autre 
efpéce dans cette compofition f1 fameule. 
C'eft pour cela que je l'ai rangée dans cet- 
te Claffe. Schroder aflure qu'elle eft pro- 
pre à poufler les ordinaires, & a faire 
vuider les abcès internes. Sa femence e& 
âcre & piquante au goût ; étant machce 
elle fait cracher, ainfielle peut pafler pour 
être falivante. L’efpéce de Thlafpi fuivan- 
te eft plus curieufe qu’utile en Médecine, 
Thlafpi Rofa de Jerico ditlum Mor. Oxon, 
Rofa Hiericuntea vulgo ditta C. B. 484. Lob, 
ie. Tom. XL, 103. Roie de Yérico. 


ALEXITERES, S2y 
PLANTES ETRANGERES, 


XVIL 


HAS NE be 


ZAmomum racemofim C. B. 413. Amomum 
quod verum credimus Raï. 1657. Amomurt 
novum. Cardamomi vulgaris facie five Inc 
cus racerus I. B. Tom. IL. pag. 195. Elttæ. 
r1 1. Hort, Mal. 


Amome en grappe eft un fruit qui 

vient des grandes Indes; les Auteurs 
font fort partagés fur la Plante qui porte 
le véritable Amome que les Anciens de- 
mandent dans la compofition de la Thé- 
riaque, Je n'entre point ici dans une 
queftion qui nous meneroit trep loin, on 
peut confulter M. Rai ou Jean Bauhin:; 
il me fufit de dire que ce fruit n’eft pas 
rare en Europe , c’eft une efpéce de grap- 
pe longue de deux pouces ou environ, fort 
ferrée , compofée de grains attachés le 
long d’un nerf qu’elles entourent jufqu’à 
fon extrémité; chaque fruit eft une efpé- 
ce de gouffe triangulaire, dont les angles 
font arondis & terminés vers le fomimert 
par un bouton; ce fruit eft divife en trois. 
cellules remplies de femences ferrées les 
unes contre Îles autres, d’un rouge brum 


328 PL ANT ESS 
& fonce, d’une odeur & d’une faveur qui 
approche de celle du Camphre; ces 1e. 
mences font fort âcres & aromatiques, 
elles font affez femblables à celles de la 
Maniguerte , ce qui fait que plufeurs les 
confondent & les fubftituent l’une à Pau- 
tre ; l'inconvénient n’eft pas grand , car 
elles ont à peu près la même vertu. 

L’'Amome pafle pour un contre-poifon, 
& un cordial capable de ranimer un fang 
trop rallenti , & de réparer les efprits 
diflipez ; la dofe eft une dragme en poudre 
infuiée dans fix onces de vin blanc. Il 
entre dans la Thériaque d’Andromaque 
le Pere, dans celle qui eft réformée, & 
dans la Benedicte Laxative. | 

On donne le nom d’Amome à pl'ufeurs 
autres fortes de fruits ; 1°. à la graine de 
Girofie ; 2°, au Poivre de la Jamaïque, 
Voyez ci-après ; 3°, à une Plante Umbel- 
lifere, dont la femence eft Carminative. 
Voyez la Clafle des Plantes Carminatives, 
4°. Enfin au fruit d’une efpéce de Morelie 
appellée Solarum fruticnfum Bacciferum C. 
B. 166. Amomum Plinis Offcin. Lob.ic. 165. 
Pfendocapficum Dod. 718. Amome de Pline. 


XVIIT. 


ARDAMOMF,Maniouette cu grai. 
ne de Parag:ss. 


ALEXITERES 329 


Fs Auteurs ne conviennent pas fur le 

nombre des efpéces de Cardamome. 
Bontius dans fes Obfervations far Garcie 
| du Jardin en décrit deux , fcavoir le Pe- 
tit & le Grand, dont il donne la figure : 
on en admet ordinairement trois chez les 
Droguiftes , la grande Cardamome, la 
| moyenne & la petite. Pommet dans fon 
| Hiftoire des Drogues en reconnoït quatre 
| efpéces : fçavoir le plus grand Cardamo- 
| me qu'il croit être la Maniguette, & Îles 
| trois autres efpéces dont je viens de par- 
| ler, Enfin Schroder après Gafpard Bauhin, 
| Taberna-Montanus & quelques autres en 
diflinguent cinq efpéces différentes. Quoi 
| qu'il n’y ait que la Maniguette & le pe- 
| tit Cardamome qui foient en ufage, les 
| autres étant très-rares & peu connues, jé 
| ne laifferai pas d'indiquer ici les cinq efpé- 
| ces par leurs noms les mieux diftingues. 
1. Cardamomim maximum Amm. pag. 
| 100. Cardamom: genus maximum , Grana 
| Paradifi, Cfficin. C. B. 413. Mellegetta [en 
| Cardamomum piperatum Cord. Mallaguetta 
| Garz. Cardamomum 1. Cam. epit. 11. Card. 
| alternm Caef. 300. Card, Arabum majus 
| Tab. ic, 915. Maniguette ou graine de Pa- 
| radis, 
|. 2. Cardamemum majns Officin. C. B. 413. 
| Tab. ic. 915. Card. majus Bontis 127. Sacce- 


330 PLANTES | 
lan Arabum, aut Sacoule Avicenna Elachi 
Mauritanis, Card. majus vulgare Cluf. exct. 
187. Card. 1. Cam. epit. 11. 

3. Cardamormum medium C. B. 414. Adv. 
Lob. ic. Tom. IL. 204. Tab. ic. 915. Card. 
mediocre Cord. 

4. Cardamomum miaus Bontit 116. Math. 
Ad. Lob, ic.Tom. IL. 204.Tab. ic. g15.Car- 
damomun fimpliciter in Officinis diélum. C. 
B. 414. Helbane Arab. Card. miaus vulçare 
Cluf. exot. 183. Cardamomi cum filiquis five 
thecis longis © brevibus 1. B. Tom. II. pag. 
205. Cardamome ordinaire. 

s. Cardawomum minimum C. D. 444. Lob. 
ic, 203. Tab. ic. 915. Card. 4. Cam. epit. 17. 

Les Cardamomes naiffent dans les In- 
des Orientales, & font apportées en Eu- 
rope par PEgypte à Marfcille, ou par FO- 
céan à Saint-Malo & en Hollande. La 
Maniguette ou Malaguette eft ainfi appel- 
le , parce qu’elle nous venoit autrefois 
d’une Ville d Afrique , appellée Adclega ; 

elle eft 2ffez commune en France, & ere 


fouvent à falfifier le Poivrea it de fon 


acreté. La perite Cardamome qu'on em- 
ploye ordinairement comme la meilleure, 
& la plus recherchée doit avoir une odeur 
de Camphre & une faveur âcre & amere. 
Les Cardamomes raniment le fang & les 
efprits, fortifent le cœur & le cerveau , 


préviennent l’Apoplexie & la Paralyle., 


| 
| 
L 
1 


+ en 


PR TT 


AMITEXATERES. 337 
corrigent les indigeltions de leftomac, 
diffipent les vents , & pouflent les ordi- 
naires ; ainf elles ne {ont pas feulement 
Alexiteres & Cordiales , elles font auffi 
Stomachiques, Céphaliques & Hyfteri- 
ques. Leur dofe en fubftance & en poudre 
eft depuis quinze jufqu’a trente grains & 
en infufion dans fix ou huit onces de vin 
blanc, depuis demi-once jufqu'’a fix drag- 
mes. Leur huile diftillée fe donne à deux 
Ou trois gouttes. 

La petite Cardamome eft employée dans 
le vinaigre Fhériacal , dans les Tablettes 
courageufes , dans la poudre Aromatique 
de Rofes , dans celle qui eft appellce 
Diarrhodon , dans le Mithridat , dans PE- 
Jectuaire de Saryrium & dans la Benediéte 
Laxative. 

XIX. 


C U 3#8#s, Poivre à queuc. 


Cubebe vulgares nec Arabum Cnbebe, 
mec Galeni Carpcfium Math. €. B. 412. 
Cubebe 1. B. Tom. II. pag. 190. Arbor Bac- 
cifera Brafilienfis fru£lu Piper reipiente Raï 
Hiff. 1593. an Pindaiba Pif. 144. Arbor 
Bifragarica MAyrti ampliorbus folus , per 
fccitatem nigris | Cubebe fapore ?luk- 


dis . ‘2 APID TNPTIEIS 
: Es Cubebes font de petits fruits affez 


femblables au Poivre noir, qu'on 
nous apporte des Indes Orientales , en- 
tr'autres de F'Ifle de Java ; quelques Dro- 
guiftes les ‘appellent Poivre à queué ou 
Poivre mufqué , foit à caufe de leur figu- 
re : foit par rapport à leur faveur âcre & 
aromatique , mais plus douce & plus 
agréable que celle du Poivre ; aufli quel- 
ques-uus er mâchent pour corriger la 
mauvaife, haleine ; leur vertu eft de pre. 
venir lapoplexie &la paralyfhe, les vetri- 
ges & les étourdiflémens. Les- Cubebes 
fortifient le cœur & l’eftomac, ils ai- 
dent à la digeftion , & réfiftent à la mali- 
gnite des kümeurs , ils font auffi cracher, 
& dégagent le cerveau; ainf ils ne font 
pas feulement Alexiteres & Céphaliques, 
ils font encore Stomachiques & Sali- 
vants. La dofe eft en fubftance depuis fix 
grains jufqu’à douze ; & en infufion de- 
pu's une dragme juiqu'àa une & demie, 
Leur huile diftillée fe donne à deux ou 
trois gouttes. 

Les Cubebes ont donné le nom à FE- 
letuaire Diacubebe , ils entrent dans le 
vinaigre Thériacal , & quelques autres 
compolons Alexiteres. Quelques - uns 
leur fubftituent la plante fuivante, 


ALEXITERES 3 


Vo 
y, 


X X. 


H>O1ivere, de la Jamaïque ou graine 

de Girofle. Poivre de Thevet ou petit 
Girofle rond. Amome des Anglois & des 
Holandois. 

1. l'iper odoratum Jamaïcenfe noffratibus 
Raï Hift. 1507. ar Cocculi indici aromatici 
jufdem ul. Reg. (oc. 1218. Pimenta Offic. 
Dale 411. Myrtus arborea foliis laurinis aro. 
matica Tranf. Phil, n. 292. fig. Cat. Jamaïc. 
pag. 161. Caryophyllus aromaticus America 
aus, Lauri acuminatis foliis fru£lu orbiculari 
Pluk. Phit. Tab. 155. Poivre de la Jamaï- 
que. 

2. Amorum quorumdam'odore Caryophyl. 
L 1. B. Tom. IL. pag. 144. Caryophyilus aro- 
maticus frutlu rotundo Caryophyllon Plinii C. 
B. 411. Amomum quorumdam Cluf Exot. 17, 
Xocoxochilt, feu Piper Tavafti Hern. 30, 
Caryophyllus aromaticus Indie Occidentalis 
folis © fruêiu rotunds , dipyrenis feminibus 
ferme orbiculatis planis Pluk. id. Poivre de 
Thever. 


Es deux fortes de fruits font con- 
Fr fondus par quelques Auteurs, M. 
Lemery apres Pomet croit que le Poivre 
de la Jamaïque eft le fruit du bois d'Inde, 
que les Hollandois appellent Amomi, & 


334 PLANTES 

le vulgaire mal à propos graine de Gi2 
rofle. Cette drogue eh connue en Euro- 
pe que du commencemeut du dernier fi£- 
cle :les Anglois s’en fervent aflez fami- 
lierement dans leurs faufles ; elle leur 
went lieu de Mufcade , de Canelle & de 
Girofle, cet Amorate raflermblant en lui 
feul les faveurs de tous les trois : les Sau- 
vages de l Amérique l’'emploïent dans leur 
Chocolat fous le nom de Malaguette. 

Le Poivre de Thevet eft affez femblable 
au précédent ; les Anglois l'ont auffi ap- 
pellé Amome , & d'autre Girofle rond, 
a cauie de {a faveur & de fa figure : il eft 
beaucoup plus rare & moins en ufage que 
Je Poivre de la Jamaïque, M. Rai femble 
diftinguer ces deux efpéces fous des noms 
didérens , & reconnoit enfuite que ces 
noms ne conviennent qu’au feul Poivre 
de la Jamaïque; cependant Samuel Dale 
qui fuit la méthode de M. Raï, a rapporté 
les fynonimes différens de ce Botanifte à 
la Canelle girofle des Droguiftes, dont 
nous parlerons ci-après dans la Clafle des 
Cephaliques ; & il a fait une efpéce diffé- 
rente du Poivre de la Jamaïque, fans par- 
ler du Poivre de Thevet.Je n’entrerai poinc 
ici dans l'examen & dans la critique de ces 
Auteurs , il me fufht d'avoir indiqué les 
noms de ceux qui les ont le mieux diftin- 
gués , & de dire un mot de leurs proprié- 
tés les plus connues, 


ALEXITERES, 335 
Le Poivre de la Jamaïque fortifie le 
cœur & l'eftomac, il diffipe les vents ; 
poule les urines & les mois, foulage 12 
Colique & la pafion Iliaque ; en un mot 
H ranime le fang & les efprits, & empor- 
te les obftructions ; ainfi il eft Cordial k 
Céphalique , Apéritif, Hyftérique , Sto- 
machique & Carminatif. Le petit Girofle 
rond a les mêmes vertus , & approche de 
celle du Girofle ordinaire ; quelques-uns 
le fubftituent au fruit du bois de Baume 
appellé Carpobalfamnm , dont nous allons 
parler , ou bien le Poivre de la Jamaïque, 
qui eft plus commun. La dofe & la ma- 
niere de fe fervir de l’un & de l’autre eft la 
même que celle des Cubebes ; ainft il eft 
inutile de la sepeter. lis peuvent auffi être 
employés dans les mêmes compofitions, 


X XL 


B O1s de Baume. 


Xyloballamum Offcin. C. B. 4or. I. B. 
Tôm. I. pag. 198. Alpin. Liguum Balf[ami ex 
Arabia felici Linf. 


O N nous apporte de l’Ecypte à Mar- 
feille les branches & les petits ra- 
meaux de cet arbrifleau dépouiliées de 
leurs feuilles & de leurs fruits ; elles 
reflemblent à de petits fagots de verges 


336 PLANTES 

féches remplies de nœuds, dont l'écorce 
eft brune & rougeätre , & l’intérieur aflez 
blanc. Elles n’ont prefque aucune odeur 
de baume , laquelle fe aiffipe en peu de 
terms : car comme l’affure Profper Al- 
pin , on ne reconnoit dans ce bois au- 
cune odeur , ni faveur manifefte quelques 
mois après qu'il a éic coupé. Il n’eft pas 
d’un grand ufage dans la Médecine , ex- 
cepté dans la Thériaque où il eft employé, 
parce qu’il entre dans la compofition des 
Trochifques d’Hedicroi. 


_X XIL 


F R u1T ou graine de Baume. 

{Carpobalfamum nigrum Officir. C. B. 
400. I. B. Tom. I. pag. 298. Balfami vers 
frutius Alp. 


1ÉË E fruit de Baume eft une graine de 
la grofleur & de la figure des Cube- 
bes , qu'on lui fubftitue à caufe de fa ra- 
reté ; on l’employe dans quelques com- 
policions Cordiales & Alexiceres, 


XX TIL 


AS mi 


1. Aracardium C. B. s11.1.B. Tom. I. 
pag. 33 5-Ocpata Hort, Malab.Baladar Zra- 
bibus 


F ALEXITERES. 337 
éfrabibus : Faba PAalaccana Lufitanis. An 
arbor India frnfs convide , Cortice pului. 
#410 nucleur uricum nullo officulo tech 
clandente Ras Hifi, 1566. 


E fruit vient des Indes Orientales. H 

eft très - rare en Europe, & celui 
qu'on y débice n’eft pas le véritable au 
rapport de Samuel Dale; mais une autre 
efpece qui vient dans le Brefil, & à Mala- 
bar ,en voiciles noms. 

2. Anacardium Occidentale Jonff. Anac. 
Occidentale Cajons diélum officulo rem lpo- 
ris fgura Hort. Lugd. Bat. 36. Anacardi 
alla fpecies C. B. 22. Cajous I. B.Toin. 
PAL. 536. Kapa Mava Hort. Malab. Ar- 
bor. Æcaju, Välgo Caju Pif mant. 195. 
Acaiaiba Afarc. 94. Pomifera Jen potiss 
Prunifera Indica nuce reniformi Juinmo po 
210 inafcente, Cajous diéla Raï Hifi. 1649. 

La figure des anacardes leur a fait don- 
ner ce nom; & quelques Auteurs les met- 
tent au rang des drogues aléxiteres, parce 
qu'Avicene & après lui Mefuë {e font avi 
{és de faire une confection corciale & 
céphalique, qu'ils ont appellée ana-ardi_ 
ne , dans laquelle les anacardes entrent 
en aflez petite dofe : cette confection 'eft 
plus en ufage, parce qu'on n'a pas re- 
connu qu'elle produisit les bons effets 
que ces Arabes Jui attribuoient. 

Tome I. P 


338 PLANTES 


XXI V. 


C ONTRAYERV A. 


Draxena  Contrayerva Officin. Draxe- 
ne radix I. B.Tom. Il. pag. 740. Contrayer- 
va Hifpanorum five Draxena radix Cluf. 
Exot. 83. Cyperus longus odorus © inodo- 
vus Pernanus C. B. 14. Bezoardica radix 
Tab. ic. 902. Clematis Paffionalis folio br. 
fido Mor. Oxon. Flori paffionis five Grana- 
dille affinis Dale 257. Coancepelli five Con- 
trayerva Hern. 307. 


it Ette racine nous eft apportée du Pe- 
rou, comme un contre poifon des 
plus aflurés , aufli en porte-t'elle le nom 
fpecialement.Hernandes cn dit merveille, 
& s'étend beaucoup fur {es proprietés ; il 
enordonne une demi- dragme ou une 
éragme felon les forces du malade & la 
grandeur de la maladie : on la fait pren- 
dre dans cinq ou fix onces d'eau tiede 
pour procurer la fueur: on réïtere ce re- 
mede jufqu'a deux ou trois fois : il n’eft 

as feulement capable de préferver de la 
pete, & de guérir les morfures de toutes 
fortes d'animaux venimeux ;il convient 
aufli dans les douleurs de tête, de côté, 
d’eftomac ; dans le rhumatifme & la fcia- 


tique. L'eau ou le vin dans lequel cette 


À I'ECXTI'T E RIE'S. 339 
racine a infufé , bû tous les jours au re- 
pas , eft un préfervatif contre toutes for- 
tes de maladies contagieufes, contre l’af- 
fection hypocondriaque , & contre les 
vents. Il aide à la digeftion & forrifie l’ef- 
tomac ; en un mot cet Auteur la préfere 
au bozoard , & à la thériaque. 

Quelques-uns mélent cette racine en 
poudre avec le double de fon poids au 
quinquina pour la fiévre ; d’autres la mé-. 
lent en rar proportionnée avec le dou- 
ble d’ipecacuanha pour la dyffenterie. 

La racine de contraverva entre dans la 
poudre de la Comrelle de Kent & dans 
quelques autres compoftions cordiales. 


XX V. 


IPERINE , Ou ferpéntaire de Vir- 
ginie. 

Viperina [eu SerpentariaW'irginiana ; an 
Piffolochia cretica C, B. Jonf. Contrayerva 
Virginiara quorumdam. Senagruel D. Le- 
mer y. 


Ette racine vient de la Virginie dans 

@ l’Amerique, où elle eft eftimée com- 
me un contrepoifon, particulierement à 
Pégard d’un ferpent appellé par les In- 
diens Boicininga ou ferpent afonnette; elle 


eft propre auffi pour guerir la morfure de 
Pi 


340 PLANTES 

la vipere, d’où vient fon nom, Je ne fcaif 
tran{portée en ce Pays elle auroit d’auff 
grandes vertus que celles qu’on lui attri- 
buë dans la Virginie ; on l’employe au lier 
& comme la racine de contrayerva. 


RENE 


a 


1. Nardns Indica, qua fpica, fpica Nar- 
di, © fpica Indica Office. C. B. 13. Nar- 
dns Indica vulgaris. 4, B. Tom. Lil. Part. 
2. PAG. 162. Gramen Cyperoides aromati- 
cum Indicum Brein. Prod. 


Ftte racine vient des Indes Orien< 
tales, par la voye d’Alexandrie fon 
odeur eft tres-penetrante & aromatique : 
comme elle eft rare on lui fubftitue la 
plante fuivante , qui croît dans le Tirot 
& dans les Alpes, Le fpic-nard eft pro- 
pre à fortifier le cerveau & l’eftomac ; il 
pouffe auffi les urines & les mois , réfifte 
a la pourriture, & excite la tranfpirarion: 
on ne l'employe gueres feul, mais il en 
tre dans la thériaque & dans quelques au- 
tres compofitions alexiteres. Sa dofe en 
poudre eft de quinze à vingt grains , & 
en infufion jufqu’à deux fcrupules. 
2. Nardus Celtica Diofc. C.B. 165.1. B. 
Tom. 1. Part, 2. p, 20c, Valeriana Celticg 


ALEXITERES. 341 
nf, 131. Salunca quorumdam. Nardus 
Eeltica © Gallica Lug. 513. 

Cette racine n’a pas, à beaucoup pres, 
Podeur & la vertu de la précedente, & 
fa dofe peut être au double : elle eft em- 
ployés dans la thériaque de marhiole; & 
dans plufeurs autres femblables compo- 
fitions. 


S Crisrx 


1. Scilla vulgaris radice rubra C.B. +3. 
Squilla Tragi 908. l'ancratium Dod. 67. 
Scilla rnfa magna | vulgaris X. B. Tom. II. 
pag. G1,. Ornithogalum maritinmum | fem 
Scilla radice rubra Int. 381. Scille rouge. 

2. Scilla radice alba C. B. 7;. Scilla Dod. 
690. Scilla magne albe X. B. Tom. 1. pag. 
G18. Ornithogalum maritimum [eu Salla ra 


dice alba Inft. 381. Scille blanche. 


AXNAET 


Es racines de fcille font des oignons 

4 qui nous font apportés d'Efpagne & 
de Sicile, où ïls croïflent fur le bord de 
Fa Mer; quelques uns prétendent qu’il 
en vient en Normandie {ur les côtes. On 
fair plufieurs préparations de {cilles, fça- 
voir ; les trochifques, le vinaigre, & 
même le miel :les deux premieres foncles 
plus en ufage. Les trochifques entrent 
dans la thériaque. Le vinaigre fcillitique 

P ii 


341 PLANTES | 
qui eft eftimé propre à réfifter au venis | 
& à purifier le fang ; on le donne auf. 
pour lépilephe , & pour chaffer les 

vents ; la dofe eft depuisune once jufqu'à | 
trois. Celle des trochifques eft depuisun 

fcrupule jufqu’à deux ; ils ont la même 
vertu , on préfere pour cela la fille) 


blanche. 
KV TIT 


F Eürzze d'inde ,ou malabatre. 
Cadegi Indi , ideft , folium Indum, Aræ 
bibus C. B. 410. Tamalapatra Cluf. Exot. 
178. Malabathrum € Folium Indum Of- 
foin. I. B. Tom. I. pag. 430. 
O N nous appotte cette feuille des 
grandes Indes : elle reffembleacelle 
du laurier royal ; elle n’a gueres. d'odeur| 
ni de faveur ; cependant les Anciens la 
font entrer dans la compofition de la] 
thériaque , ainf il eft bon de laconnoître! 
on n'ordonne point ces. feuilles feules . 
mais feulement dans quelques compolr 
tions aléxiteres , entr’autres dans la the-| 
riaque , & dans le michridat ; elles en. 
crent-aufi dans l Hiera-diacolecynthidos.. | 


ALEXITERES. 343 
RRCEX. 


S CHÆNANTE, ou jonc odorant. 
Juacus odoratus | five aromaticus C. B. 
11. Sceranthos fivc Juncus odoratus I. B. 
Tom I]. pag. s15. Gramen Daëkilon aro- 
Mmaticum , multiplici paricula , fpicis bre 
vibus tromento cendicantibus ex eodem pe- 
diculo binis Pluk Phyt. Palea de Mecha& 
Paflus Camelorum vulgo. 
( Ette efpece de chiendent , croît en 
Arabie , fur-tout au Mecnt-Liban, 
où ileften fi grande abondance , qu’on 
en fait la litiere des Chameaux. On nous 
en apporte les fleurs ou Îes épis , qui fonr 
d'une odeur aromatique & très-agréable, 
Quelques uns tirent les fleurs du refte de: 
l'épi, pour l'employer dans la thériaque , 
& dans les autres compofitions dans lef. 
quelles elles entrent; d’autres n’y font pas: 
tant de façon & y mettent tout l’épi. On 
peut ordonner des fleurs de Schænante 


en poudre |; depuis un. demi-fcrupule 


jufqu'a trente grains, dans les maladies 


contagieufes ; elles font propres auffi dans 


celles du cerveau , pour poufèr les mois 
& les urines, & pour lever les. obftru. 
ions des vifceres. Les fleurs de Schæ-. 
nante entrent dans la thériaque & dans: 
quelques autres confections aléxiteres,. 


er PLANTES 


X XX. 
S ANTAL, 

Nous trouvons dans les boutiques des 
Drosuiftes trois fortes de bois de fantal , 
qui fe diftinguent aifément par la couleur 
fcavoir , leblanc , le citrin & le rouge; 
on les employe indifleremment , & fou- 
vent tous les trois enferxble. 


1. Santalum album €. B. 302. AAath, 


Lugd. 3708. Tab. ic. 392. I. B. Tom. F, 
pag. 48c. Licrum odvratum candidnm Cae- 
fal. Santal blanc. 

2. Santalum pallidum C.B. 392. Mark. 
Lucd. 1:08. Santaluin flavum Tab. ie. 933. 
Santalum Civrinrim \. B. idem Cord. € 
Officin. Savtal citrin. 

2. Sartalum rubrum C. B. 392. Math. 
Lugd. 1768. Tab.ic. 933: Lissnm odoratur 
Cajal. 1161. B. idem Lotus veterum. San- 
dalus rubea Officin. Cord. Santal rouge. 


n 44 Es fantaux viennent dans les Indes 
h_, Orientales; le cicrin eft le plus eftime- 
& d’une odeur plus douce & plus agréa- 
ble. Le blanc approche de fes qualités, 
& le rouge leur eft inferieur ; ce dernier 
vienr de Coromandel. Toutes ces efpe- 
ces de bois paffent pour cordiales; elles 


raniment Je mouvement du fang, & cor- 


L 
4 


AÉFEXETÆERES. 345$ 
rigent l’acide malin qui épaiffit fa mafle 
& ralentit fa circulation. On les emplaye 
en infufion après les avoir rapé , depuis 
une once jufqu’a deux, dans deux ou trois 
pintes d’eau ; on les fait bouillir enfuite 
a la diminution du tiers de la liqueur , & 

on fait boire cette tifane par verrées dans 
les fiévres malignes. On les ordonne auffi 
en poudre , depuis demi-gros jufqu’a un 
gros , pour fortifier l’eftomac & détruire 
les rapports aigres, & les mauvaislevains 
qui empêchent la digeftion. On fe fert 
des fantaux dans la palpitation de cœur, 
dans le vomiflement, dans les catharres, 
& dans les obftruétions du foye, & des 
autres vifceres. 
= Le fantal citrin entre dans l’opiat de 
Salomon , dans le fyrop hydragooue de 
Charas, le fyrop de Myrte, la poudre aro- 
matique rofat, & la confeétion alker. 
mes ; le rouge entre dans le fyrop liente. 
rique de Charas ; lun & l’autre font em- 
ployés dans la poudre Diarrhodon, & 
dans celle qu'on appelle Diamargaritifi- 
gi. Les trois fantaux ont donné leurs 
noms à la poudre Diatris-Santalum , & 
on les employe dans la confection d’hya- 
cinthe , & dans l’éleétuaire du fuc de 
rofes. 


346 PLANTES 


XXXI. 


C ORAIL. 


Entre plufieurs efpeces de corail qu’on 
diftingue principalement par la couleur , 
celui qu'on employe le plus ordinaire- 
ment eft le corail rouge ; le blanc eft auñfi 
d’ufage, mais le noir l’eft beaucoup moins 
a caufe de fa rareté. 

1. Corallium rnbrum C. B. 366. Coral- 
um rubrum Offcin. 1. B. Tom. III. pag. 
8o3. corial rouge. | 

2. Corallinm album C. B. 66. Corallium 
album Officinarum oculatum 1. B. Tom. V1]. 
pag. 805. Madrepora vulgaris In. 573. 
Corallo bianco fifulofo lmper. 617. corail 
blanc. 

3. Corallium nigrum €. B. 366. Coral- 
Lim nigrum five Antipaihes 1, B. Tom. II. 
pag. 804. Lob. ic. Tom. Il. pag. 151. corail 
noir. 


E Corail eff une plante pierreufe qui 
L croit au fond de la mer ; on en trou. 
ve beaucoup dans la Méditerranée. La 
maniere ordinaire de s’en fervir , eft dele 
réduire en poudre fubtile, pafce fur le 
porphire , & d’en former enfuire de pe- 
tits crochifques avec leau-rofe ; on le: 
laifle fécher & on les conferve pour 1 


AILEARCUT E RES. : 447 
beloïn, ils fe réduifenr fic lement en 
poudre; on l’ordonne depuis vingt grains 
juiqu’a un demi-gros dans les potions 
cordiales abforbantes ; car le corail eft 
un alcali très-propre à detruire & à cor- 
tiger les acides qui épaiffiffent le fang. & 
à rétablir fa fluidité naturelle lorfqueile 
eft ralentie, & c’eft en cela qu'il peut 
paller pourcordial & alexitere. On ledon- 
ne rarement feul, mais ordinairement en 
bol ou en opiate avec d’autres ingrédiens 
aftringens & abforbans. Le corail con- 
vient dans le cours de verre, dans Ja 
diflenterie & dans les rapports aigres de 
l’eftomac. Il y a plufeurs préparations de 
corail, {cavoir, le fyrop qui fe fait avec 
le fuc d’épine vinette & le fucre ; le {el 
qui eft une folution de corail par le vi- 
naïgre qui le reduit en une poudre blan- 
che , le magiftere qui fe fait par l’addi- 


| tion de l'huile de tartre fur cette folu- 


tion qui occafionne la précipitation d’une 
poudre blanche femblable à la préceden- 
te. Toutes ces préparations , aufli bien 
que différentes teintures & fyrops com- 


| polés avec le corail & les drogues aftrin- 


gentes ou anodines, font inferieures à la 
préparation fimple dont nous avons parlé 
d’abord. Schroder recommande la poudre 
de corail pour cicatrifer les ulceres, pour 


appailer l’écoulement involontaire des 


346 BE ANNEES 
larmes & pour éclaircir lavüë, en met. 
tant un peu dans les coilyres. 

Le corail rouge entre dans plufeurs 
compofitions cordiales,comme l’antidote 
de machiole , la confection d’hyacinthe , 
dans la poudre de l’électuaire de Gemmis 
de Mefuc, dans l’Aurea- Alexandrina dans 
les trochifques de Carabé dans la con- 
fection theriacale de Minficht , dans l’é- 
lectuaire de Guidon contre la pelte , &c. 
Jl a donné le nom aux trochifques de 
corail de Nicolas, qui font eftimes pour 
fortifier le cœur & leftomac, donnez à 
cemi-gros : leur vertu vient autant des 
aromates & des plantes cordiales étran- 
geres qu'on y employe , que du corail 
quinyentre qu'en petite quantité. 


PLANTES  ÉORIDEMESE TS 
OUT SONT. LS APPDONMIE LE 
DANS D'AUTRES CLASSES: 


JL À plûpart des plantes fudorifiques 
qui font capables de ranimer le mou- 
vement du fang & des efprits , font auffi 
cordiales, & propres àcorriger la mali- 
cnité des humeurs. Qn employe ordi- 
nairement dans les potions aiexireres les 
eaux diftillées de chardon-bénit , de fcor- 

fonere 


( ALEXITERES 349 
fonere , & quelques autres dont nous 
avons auffi parlé ci-deflus , dans la claffe 
des fudorifiques. 

Entre les plantes hyftériques , plufñeurs 
font aufli cordiales, entr’autres la melifle.. 
dont l’eau diftillée eft employée comme 
les précédentes , depuis quatre jufqu'à 
fix onces. Voyez ci-devant la claffe des 
hyftériques. | 7 

La canelle, Son eau diftillée avec l’or- 
ge, s’ordonne jufqu'à demi - once dans 
une potion. Voyez ci-après la clafle des 
plantes céphaliques. | 

Le geniévre. Son eau fpiricueufe à de 
Mi-once ,& fon huile eflentielle a cinq ou 
fix gouttes , peuvent être aufli employées 
dans les compoftions cordiales ; fon ex- 
trait à un gros , s'ordonne comme la thé- 
riaque. Voyez ci-devant la clafle des 
plantes füdorifiques. 

Les racines d’angelique & d’imperatoi- 
re. Voyez ci-devant la clafle des plantes 
fudorifiques : celles de tormentiile & de 
biftorte. Voyez ci-après la clañle des 
vulnéraires ,au chapitre des plantes af 
tringentes. Ces quatre fortes d'herbes en 
trent dans la plüpart des éleŒuaires cor« 
diaux. 

La racine de bardane en tifane , comme 
celle de fcorzonere , m'a plufeurs fois 

Tome L. Q 


3ço PLANTÉS ÂLEXITERES. 
réufli dans les fiévres malignes & dans Îa 
petice verole. Voyez ci-après la claffe des 
plantes apéritives. 

Ees fleurs cordiales ; fcavoir ,ceïles de 
bourache , de buglofe , de violette & de 
rofe , s’employent par pincées en infufion 
à la maniere du thé. 

Le girofle , la canelle-oirofiée & quel. 
ques autres aromates étrangers font auffi 
aléxiteres , & s’employent dans les con- 
fections cordiales. Voyez ci-après la claf. 
fe des plantes céphaliques. | 

Plufieurs plantes hyftériques , comme 
la racine d’acorus , les feuilles de rue , les 
racines de meum , de valeriane & d’arif- 
toloche., font aufli cordiales, & font em- 
ployées dans la thériaque , l’orvictan , 
&cc. Quelques-uns mangent deux outrois 
feuilles de rue le matin à jeun , pour fe 
préferver du mauvais air. Voyez ci-de- 
yant la clafle des plantes hyftériques, 


Fin da Tome premier. 


Fr 


PCR 


ENEA 


Le or: CRE: 


en. 


en