cum
F7 Kraede
ARE
7.4
sa
_ ABREGE
DE L'HIS TOIRE
DE
PLANTES
USUELEES:
Dans lequel on donne leurs noms
differens , tant François que
Batius :
La maniere de s’en fervir , la dofe , © les
principales Compofitions de Pharmacie ,
dans lefquelles elles font employces.
CINQUIE'ME EDITION,
Revuë & corrigée.
Par J. B. Cnomez , Doéleur Récent en la Fa
culré de Médecine de Paris , de L'Academie
Royale des Sciences, d® Confeiller-MMedecin Or=
dinaire du Roy.
TOME PREMIER.
À: PAR SR
Chez Jacques CLoustrERr, rue S. Jacques,
au coin de la rue de la Parcheminerie ,
à l’Fcu de France.
L'ÉQe 0 Sie a dd
AVEC PRIVILEGE DU RCF
\
Digitized by the Internet Archive
in 2009 with funding from
University of Ottawa
http:/www.archive.org/details/abregdelhistoiO1chom
HAS LAS LAS LOS OS
SEE Lo SE 2 SE
AVIS AU LECTEUR
Sur cette cinquième Edition.
" ?AccUEIL favorable que le Pu-
4 blic a fair aux Editions précé-
dentes de cer Ouvrage, a redoublé
mon application pour laugmenter ,
@ lui faire part des Obfervarions
nouvelles que jai faites depuis
leur Impreffion : c’efi ce qui m'a engagé
a donner par forme de Supplément ,
un troifiéme volume , pour fervir
de fuite à ceux qui ont les deux pre-
miers. Quelque grande que foit la
diverfité des Plantes en général, le
nombre de celles que nous appellons
ufuelles , eff affez borné pour enga-
ger ceux qui veulent s'appliquer à la
Médecine , à les apprendre : étude
d’ailleurs qui leur eft abfilument ne.
cefaire ,puifque les Plantes fournif.
{ent la matiere des remedes qui s'em-
ployent avec le plus de fuccès pour la:
a 1]
guérifon des maladies. C'eff pour en
faciliter la connoiffance que je les ai
difpofèes dans un Jardin par rappcrt
a leurs facultés ; © on continuera
volontiers les démonftrations qui s’en
font depuis plufieurs années , dans la
faifon convenable. Cefl auff pour
épargner à ceux qui viennent à ces
démonflrations , la peine d'écrire les
ufages des plantes, que je me [uis de-
terminé à faire imprimer cet Abregé,
afin que ce Livre à la main, ils ayent
le rems &r l'attention néceflaite pour
examiner les plantes avec foin , &
pour s’en former une idée quine s'efface
pas aifemenr.
Je ne me [uis rien référue de ce que
l'expérience 7 la fréquentation des
habiles Praticiens mont appris [ur
cette matiere , perfuade qu'un Méde-
cin ne doit avoir d'autre fin que le fou-
lagement du Public, & qu'il lui doit
en quelque façon le tribut des talens
qu'il peut acquerir dans Péxercice
d'une profeffion fi noble & Ji charita-
ble. Il n'appartient qu'a des ames
sntereÎees de faire un myfiere © un,
fecret de certains remedes qu'ils ont
appris, ou dans les livres , ou par la
tradition ; mais auff d'un autre côte
je dois avertir le Public qu'il feroit la
dupe de [a creduliré , fi chacun éprou-
voit trop facilement [ur foi-mêéme , ou
confeilloit rémerairement aux auires
certains remedes dont on a oui parler
favorablement. Il ne convient qu'aux
Médecins experimentés de faire une
jufie application des remedes ; par la
connoiffance qu’ils ont acquife des ma:
ladies , de leur nature, de leurs caufes
differentes , & des fymptômes qui les
caracterifent ; car c’ef? de cette admi-
niffration que dépendent tous leurs [uc-
cès , © la guérifon des maladies.
Ceux qui s'appliquent à PHifloire
naturelle, € ceux qui [ans faire pro-
feffion de la Médecine , s'intereffent à
la fanré des malades en les affiflant de
leurs liberalités &7 de leurs confèils,
trouveront dans cet Ouvrage les ver-
us les plus éprouvées des plantes qui
uaiflent dans nos bois &' dans nos
a iij
%# prairies : lorfquils auront appris a les
connoître , tls auront la fatisfailion en
Je promenant à la Campagne, de trou-
ver à leurs pieds des fécours que la na-
sure offre avec prodigalite. Ceux aulfs
qui voudront dreffer des Jardins de
Plantes , pourront le faire fur le plan
que je leur préfenñre , dans lequel je me
fais arraché à foulager autant la mé
moire , qu'a conduire le jugement , par
l'ordre méthodique que j'ai obfèrué
dans leur arrangement.
EXPLICATION
DES NOMS.
ABREGES
Des Auteurs cités dans ce Livre.
Ang. À Tai Jara fimplici dell'excelente M,
Luigi Anguillara, #2 leneriars6t.in 8.
ture Alpini Dialogus de Balfamo ; Veneriis
‘94, in-4.
Alp. nc Alpinus de Plantis Ægypti Liber ;
Fenetiis 1692. 1n-4.
Alp. Exot, Alpinus de Plantis Exoticis , Libri
duo , Vene.1s51527.1in-4.
Barr. Icones Plantarum per Galliam,Hifpa aniam,
& Italiam obfervatorum , ad vivum Ras
tarum à KR. P. Jacobo Baibhéro ; Opus
Pofthumum editum cura & ire Ant. de
Juffieu Doëtoris Medici Parifenfis, Parifiis
1714.in fol.
Bellon. Bellonius de Arboribus comiferis , &c.
Paririis 1:53. 1n-4.
Brunf. Othonis Brunfelfi Plantarum Hifioria ;
Argentina 1538.3n-fol,
C. B. Cafpahi Bauhini Pinax Theatri Botanici ,
B fr CPAÉÉITIS in- 4,
Cæfalp. Cæfalpinus de Plantis Librixvi. Forentie
15823. 1n-4.
Com. Epir. Camerzrius in Épitome Matioli ;
Francofurti aa Maenum 1588. in-4.
Claf, Hiffs Ca:oli ( né Âtrebäatis rariorum
a li]
tarum Hiftoria , Antuerpia 1601. in-fol.
Cluf. F xor, Ejufdem Liber de Plantis Exoticis.
Col. Fabii Columnæ , minus cognitarum ftirpium
Ecphrafis | Roma 1006. in-4.
Com. Piaæl. Cafpari Commelini Præludia Bota-
nica , Lugäuni Bat. 1703. in-2.
Corn. Jacobi Cornuti Plantarum Canadenfum
Hiftoria, Parijiis 163$. in-4.
Dale. Samuelis Dale Pharmacologia , feu Ma-
nuductio ad materiam Medicam , Londini
1710. in-12.
Dod. Reraberti Dodonæi ftirpium Hiftoriæ Pem-
ptades fex , Æntuerpia 1616 in-foï,
Ferr. Joan. Baptifta Ferrarius Senenfis S. I. de
Florum cultura Libri 4. Armffelodami 1646.
in-fol.
Fucbf. Fuchfi Hiftoria Plantarum, Bafileæ 15 52.
in-fol.
Ger, Joan. Gerardi Hiftoria Plantarum Anglica,
Londini 1: $o7. in-fol.
Gefn. Conradi Gefneri Tigurini Hiftoria Plan-
tarum, l’eneriis 1$41.in-12.
Eern. Francifci Hernandes Plantarum Anima-
lium , &c. Mexicanorum Hiftoria à Nardo
Antonio Recho digefta , Romz16$1.in-fol.
Hort,Mal. Hortus Indicus Malabaricus per Hen-
ricum Reed aliofque , in-fol.
Hort. Lugd. Bat. Horti Academici Lugduno Ba-
tavi Catalogus, Authore Paulo Herman-
no , Lusduni Bat. 1687. in-8.
H ff. Cafpari Hoffmanni Libri duo de Medica.
mentis Oficinalibus , Altorfri 161 14
J. B.Tom. I. Part. 2. Tom. III. Part, 2. Joannes
Bauhinus Plantarum Hiftoriam edidit in
111. Tomos d'geftlam: prima & tertia in
dus païtes dividuntur.Ebroduni 3 s90in-ol,
*'Tmper. Ferrantis Imperati NeapolitaniMHiftorie
naturalis , Neapoli 1599. in-fol.
Jnf. Inftitutiones Rei Herbariz Jof. Pitron
Tournefort , Parifiis 1700. in-4.
Zob. Obler. Ad. Mathix de Lobel Plantarum
Hiftoria , cum Obfervationibus & Adver--
fariis , Aninerpie 1536. in-fol.
Lob ic. Icones ftirpium Mathiæ de Lobel , An.
tuerpiæ 1691. 1n-4.
Lugd. Dai. Hiftoria Piantarum Dalechampi 2
Lugdun: 1586. in-fol.
Math. Petri Andrez Mathioli Plantarum Hifto-
riæ commentaria , Veneiss , in-fol.
Marcgr. Georgii Marcgravii de Liebftat rerume
naturalium Brafiliæ Hiftoria , Æmilel. 1648.
in-fol.
Mentz Index nominum Plantarum multi lin-
guis, opera Chriftiani Mentzelii , Berolins
1682.1in-fol.
Mor. Oxon. Plantarum Hiftoria univerfalis Au-
thore Roberto Morifon , Mor. 1680. in-foi.
Mor. Umb. Ejufdem Plantarum Umbelliferarum
diftributio nova Oxoni: : 672. in-fol.
Munt. Abrahami Muntingii Liber de vera Hubæ
Britannica , Anfiel. 1681. in-4.
Park. Parwinfonii Theatrum Botanicum , Lon-
dint 162e. in-fol. |
Pif. Guillelmi Pifonis de Indie utriufque Re
naturali & Medica Libri xiv. Amiel, 1653.
in-fol.
Plin. Caïi Plinii fecundi Hiftorize mundi Libr£
XxXxvI:.in-fol.
Piuk. Leonardi Piuxenetii Phytographia , Lon-
dinti 1661. 1692. & 1698. in-fol.
&aïi Hifi. Joannis Raü Hifioria Plantarum »
Londins 1653,
& Y
"1
Ruel, Ruellius de natura fürpium Libri tres À
Parifiis. 1534. in-fol.
Schrod. Joannis Schroderi Pharmacopæia Me:
dico-Chimica , Lugd. 1649. in.4.
Tab. ic. Tabernæmontant Icones Plantarum few
firpium;Francofurt: ad Mænum 1690. in-4.
Theoph. Theophraftus Erefius de Hiftoria Planta-
rum , Libri x. in-fol.
Treg. Hieronymi Tragi ftirpium Libritres , Ar
; Zentorati 1652. 1n-4.
Zan, Iftoria Botanica di Giacomo Zanoni , ÿ%
Bologna 16215. 1n-fol,
Me AMeeTA ALP AE
OMC A A ee
ES 1 EDS GT +0.
LE CLR LRQ LH LE LH pe
DISCOUR :
PRELIMINAIRE
E nombre prodigieux des plantes qui
LL ornent la furfice de la terre , na pas
été produit par l’Auteur de la nature pour
embellir feulement fon ouvrage , & fair
briller fa maguificence aux yeux des
créatures , foit par l'inimirable variéré
des couleurs , foit par la douceur dés
fruits ; l’ufage des plantes eft encore plus
noble & plus utile : elles nous montrent
par leurs propriétés merveilleufes [a puif-
fance & la bonté de notre Auteur ; & s'il
a condamné le premier homme à {e pro—
curer par un travail affidu , les moyens de
conferver fa vie, il lui a du moins laiflé
dans les productions de la nature une ref
fource confolante à fes maux.
Ses defcendans ont eu le même avantae
ge ; car ayant été obligé comme lui de
cultiver la terre , pour y chercher une
nourriture convenable , ils n’en ont pas
feulement tiré des alimens capables de
les raflafier, mais encore des fecours efn-
a Y)
xij | DISCOURS |
caces dans les maladies aufauelles ils
étoient devenus fujets , plus encore par
leur intempérance , que par la foibleffe
de leur complexion. Aïnf les plantes
ayant fourni la plüpart des alimens & des
‘remedes dont nos premiers Peres fe font
fervis , on peut avancer que la fcience
qui apprend a les connoître & à s’en fer-
vir utilement , eft auffi ancienne qu'elle
.eft néceflaire à ceux qui font profeflion
de conferver la fanté des autres.
En effet on a toujours juge qu'il étoi
du devoir des Médecins de s'appliquer
à l'étude des plantes , & les Grands-Hom-
mes qui ont fondé nos Univerfités , ont
eu foin d’y entretenir des Jardins pour la
culture des fimpies , & ont établi des
Profelleurs pour enfeigner leurs noms &
Jeursufages. Le Jardin Royal de Paris eft
un des plus confiderables de l’Europe ; de
Faveu même des Etrangers : le nombre
des plantes différentes qu’on y a élevé de-
puis cinquante ans , excede celui de dix
mille ; l'art y {cait perfectionner la na-
ture, ou y fuppléer ; & cela par les foins
du plus fcavant Botanifte de notre fié-
ge (or)
E2 liberalité du Prince, dont la fanté lui
à été confiée feconde fi bien fan attention
(3) Mosfieur Fagon , Premier Medecin de Sa
Pelé, & Sar Inendani du Jardin du Roë.
PRE LIMINAIRE. xij
pour le progresde cette fcience ,que nous
fai avons l'obligation de trouver les plan-
tes de l’un & de l’autre hémifphere dans
ua Jardin , où l’on peut en fe promenant
s’épargner la peine de parcourir toutes
les parties de l'Univers , & y admirer ce
que la nature a produit de plus rare & de
plus utile,
Maïs comme dans l’arrancement des
plantes de ce Jardin on a eu plus d’égard
a leur culture & à l’ordre de leurs genres,
qu'a leurs ufages dans la Médecine ,
Monfieur Tournefort qui en a été Pro
feffeur pendant plufeurs années , avoiz
formé le deflein de faire après le cours
public , des lecons particulieres dans lef-
quelles il auroit démontré les plantes
qui font en ufage , dans un Jardin qu’il
vouloit-entretenir à cet effet ; mais les
grands ouvrages qu'ilavoir entrepris pour
la perfection de la botanique ne lui en
ont pas permis l'exécution. L'avantage
que j'ai d’avoir été fon Difciple , m’a en-
gagé d'entrer dans fes vücs , & je m'y
fuis d’aucant plus volontiers déterminé,
que les Statuts de la Faculté de Medecine
de Paris , exigent que le Profeffeur des
plantes fafle dans les Ecoles la démonf-
tration des drogues , après en avoir.ex-
pliqué les ufaiges. C’eft par ce motif que
m'étant trouvé dans cette place dans le
xIv DISCOURS
tems dela mort de cet illuftre Botanifte :
j'ai cru devoir commencer mes exercices
dans un jardin que je cultivois depuis
long-tems pour mes propres obfervations
fur les plantes ; & après les y avoir dé
montrées fur la terre, j’en ai fait voir les
parties féches qui font employées dans
Ïa Pharmacie , aufli bien que les drogues
étrangeres qui fe tirent des végétaux ,afin
de rappeller dans la mémoire de ceux qui
affiftent aux lecons publiques du Jardin
Royal , l'idée des plantes ufuelles qui s’y
trouvent mêlées avec quantité d’autres
plus curieufes qu’utiles. Ces démonftra-
tions ont paru d'autant plus commodes :
qu'on a trouvé dans la difpofition de mon
Jardin le plan de toute la matiere médici-
nale , qui, quoique d’une vafte étendue,
s'y préfente à l'imagination d'u manie-
re fi éclairée & fi abresce , qu'elle invite
à fon étudeles geunes sens , dont la plû-
part frappés par les découvertes de l’ana-
yfe chimique fur les animaux & far les
minéraux , & emportés par les charmes
de la nouveauté , s’y abandonnent tro
aifément , & ne trouvent fouvent pas af-
fez de loilir pour s’appliquer à la counoif-
fance des végétaux , qui fourniffent ce-
pendant les plus miles compofñtions Ga-
leniques &z chiriques.
Ileft vrai que les plantes forment k
_v
PRELIMINAIRE. xv
Partie la plus confufe de la matiere mé...
dicale; & c’eft pour cela qu’elle a été fi
negligée : car il faut avouer que la diver-
fité des noms attachés à une même plan-
te , la mauvaïife foi ou la crédulité de ceux
qui ont autorife par leurs témoignages
les vertus des plantes qu’ils n’avoient ap-
pris que par des rapports fufpeéts ou in-
certains , le peu d’exactitude avec laquelle
Pline, Mathiole , Dalechamp ; & quel-
ques Commentateurs de Theophrafte &
de Diofcoride ont établi les proprictés.
des fimples ; tout cela, dis-je , a fait per-
dre aa Botanique fon crédit , & a re-
buté ceux qui ont voulu s’y attacher.
Mais fi la Théorie de certe fcience a pref-
que été portée à fon point de perfection
dans le dernier fiécle par Meflieurs Mo-
rifon , Rivin, Grew , Malpiohi , Ray,
Tournefort & quelques autres ; l'inte-
rêt public & l'honneur de la Medecine ne
doivent-ils pas nous engager préfente-
ment à travailler à la pratique de la Bota-
nique ; c’eft-à-dire , à verifier avec une
{crupuleufe exactitude un grand nombre
de vertus douteufes , trop légerement at-
tribuées à quelques plantes | & à mettre
enufage celles dont les meilleurs Prati-
ciens conviennent univerfellement.
C’eft dans cette vûe que j'ai fait plu
fieurs obfervations fur cette. matiere,
&vj DISCOURS
dont d’en ai rapporté quelques-unes dans
cet Abregé. J’en ai augmenté confidéra-
blement le nombre dans la feconde Edi-
tion , dans laquelle j'ai ajoûté quantité
de remedes rapportés dans l’Hiftoire des
Plantes des environs de Paris de M.Tour-
nefort; & dont l'expérience n'a fourni
les occafions d’éprouver les vertus. Mais
comme il n’eit pas poffible qu'un feul
homme puifle exécuter tout ce qu'il eft à
propos de vérifier fur une matiere fi éten-
due ; j'exhorte ceux qui ont quelque zele
pour le bien public, & pour le progres
de la Médecine, de me communiquer
leurs remarques fur ies ufases des Plan-
tes ; j’efpere qu’ils voudront bien contri-
buer à la perfeétion d’un ouvrage fi nécef-
faire , dans lequel je leur rendrai la juftice
qu’ils mérirent , en faifant connoitre à la
pofterité ceux à qui elle a obligation de
ces découvertes. |
C'eft pour fatisfaire à cet engagement
que je crois devoir avertir ici que j'ai pro-
fité dans cer Ouvrage des Mémoires qui
m'ont été envoyés ; entr'autres par M.
Rouyer , très-habile Chirurgien de Mon-
tigni près Stenay , entre lefquels outre un
grand nombre d’obfervations fur les ver-
tus des Plantes conformes à celles que j'ai
déja rapportées , j'en ai trouvé pluñeurs
que j'ai cru devoir inferer dans cette neu-
PRÉLIMINAIRE. xvij
Velle Edition, comme très-füres & très-
utiles.
,, Je ne doute point qu'entre les Sçavans
il n’y en ait plufieurs qui s’appliqu:ntpar-
ticulierement à la connoiffance des plan-
tes , & qui n’ayent au moins recueilli des
relations fidelles fur leurs propriétés dont
ils fe feront aflurés par leur propre expé-
rience. S'il y en a qui ayent quelque T'rai-
té complet fur cette matiere , je les invite
d’en faire part au public, j'en profiterai
comme les autres pour mon inftruction :
je n’ai d'autre intention que de ramafler
des faits bien autorifés ; car la pratique de
la botanique ne doit pas être établie fur
des opinions & des fyftèmes , mais fur des
expériences inconteffables , & univer{elle-
ment connues de tout le monde.
Il feroit à fouhaiter que les Phyficiens
répandus dans les différentes parties de
ce Royaume , vouluffent bien , pour la
gloire de leur Patrie, travailier a l'Hif-
toire naturelle de leur Pays , & nous ap-
prendre une infinité de chofes curieufes&c
utiles , lefquelles , quoique très-commu-
nes dans leurs Provinces , font ignorces
par tout ailleurs.
Pour l'exécution de l’'Hiftoire des plantes
ufuelles dont je préfente ici lPabregc, il ne
me paroit pas néceflaire de traiter la mé-
thode de la botanique qui regarde l'éta-
xvii] DISCOURS
blifflement des genres de toutes les plantes
en general plütôt que leurs propriétés en
particulier,
Nous regrettons encore le Botanifte il-
luftre ( 1 ) qui a traité cette matiere avec
beaucoup d’exactitude & de capacité.
D'ailleurs Monfeur Reneaume qui a été
chargé des Manufcrits de Monfieur Tour...
nefort , par l’extrait qu'il nous a donné
(2) des écrits de cer Auteur, nous fait ef-
perer qu'il avancera confiderablement
l'Hiftoire generale des plantes. C’eft pour
le feconder que je lui ai offert le catalo-
gue de celles qui naïffent dans les mon-
tagnes d'Auvergne , dans le Bourbonnois
& dans les confins de ces Provinces, avec
les defcriptions des moins communes que
j'y ai trouvé ; j'abandonne volontiers l’ou-
vrage particulier que j'avois deflein de
donner fur ces plantes, pour contribuer
a l'Hiftoire générale que l'Académie à
commencée , & à laquelle feu Meffieurs
Marchant & Dodart ont beaucoup tra-
vaillé , & dont Monfieur Marchant le fils
eft préfentement chargé.
À légard de l'Hiftoire particuliere
des plantes ufuelles , celle que Monfieur
Tourneforta donnée fur les plantes des
(1 ) Monñeur Tournefort.
.… (2) Voyez dans les Mémoires de l’Academie
des Sciences, année 1709. pag. 135.
PRELIMINAIRE. XIX
ænvirons de Paris, m'a fervi de modele.
foit par rapport à la Théorie qui regarde
l'intelligence des Auteurs & la connoif-
fance des plantes dont ils ont parlé ; foit
par rapport a la pratique , c‘eft.a-dire ,à
l'application de ces mêmes plantes dans
les maladies & le choix de leurs proprié-
tés les plus aflurées.
Pour ce qui eft de la maniere dont on
doit traiter chaque plante en particulier,
il me paroit qu'avant de parler de fes ufa-
ges , il faut apprendre ala bien connoïtre,
& fçavoir la diftinguer d’une autre plante
qui lui reffemble , foit par fon port exte…
rieur , foit par quelqu’une de fes parties,
&c dont néanmoins les vertus font fouvent
fort oppofées, il feroit néceffaire pour cela
d’en donner la figure , & d’y joindre une
defcription aflez étendue pour faire re-
marquer les modifications que la figure
ne peut repréfemer. Mais pour fuppléer
aux figures & aux defcriptions que je mai
pi mettre dans cet Abresé ,je me-fuis
attachéa choifir entre les Auteurs les plus
connus dans la Botanique , ceux qui ont
donné les meilleures figures & les defcrip-
tions les plus completres ; & j'ai cité le
plus correétement qu’il m'a été poffible
les differens noms qu'ils ont re a cha-
que plante. Après tout, ce petit ouvra--
ge pour être plus parfait, fuppoe les dé-
* DISCOURS
monftrations particulieres qui fe font de
ces Plantes au Printems & en Eté, faifons
favorables dans lefquelles on pourra les
examiner des leur naïiffance , dans leur
progres & dans leur perfection.
Pour ce qui regarde les noms des Plarr-
tes, on en trouvera ici un dénombrement
affez confiderable , qui contribuera à l’é_
claïrciflement de la boranique,que la mul.
tiplicité des noms a rempli d’équivoques
& de confufion; car un même nom fe
trouve quelquefois applique à differentes
plantes , & une même plante eft fouvent
indiquée par differens noms. Pour difli-
per cette obfcurité, après avoir defigné
les noms François , lorfque les plantes
en ont un ou plufieurs , j'ai marqué les
fynonimes Latins donnés par les Auteurs
les plus celebres, Celui de Gafpard Bau-
hin, dont le Pinax ou le Dictionnaire eft
entre les mains de tout le monde, m’a
paru devoir être cité le premier ; enfuite
celui de Jean Bauhin fon frere , dont l'Hi£.
toire generale des plantes eft une biblio_
theque univerfelle des Auteurs qui ont
paru jufqu’a lui: J'y ai fouvent joint ce-
Jui de Dodonée qui a écrit des Commen-
taires fur Téophrafte avec aflez d’exac-
titude. Je n'ai pas oublié les Synoni-
mes de Meffieurs Morifon , Tournefort
& Raï, lorfqwu'ils ont jugé devoir rap
PRELIMINAIRE. Xxÿ
porter les plantes à d’autres genres. Ceux
qui ont écrit fur les vertus des fimples ou
fur les drogues étrangeres ; comme Tra-
gus , Lobel , Clufus , Dalechamp , Her_
nandes , Harmans , Marcogravius , Pifon,
Amman , Konig,& quelques autres font
auffi indiqués dans ce catalogue. Je n’ai
pas omis certains noms Grecs , Arabes ou
Barbares qui font en ufage dans les Livres
de Pharmacie. En un mot, j’airàché de ne
rien lailler à defirer à ceux qui veulent
s'inftruire parfaitement dans la connoif-
fance des végétaux , pour les mettre en
état de n’être point arrêtés dans la lecture
des Auteurs qui ont écrit fur les proprié-
tés des plantes , & fur les compofitions
de Pharmacie.
Après avoir défigné les meilleurs noms.
des plantes , & cité ceux qui les ont nom
més différemment, il conv endroit d’exa_
miner leurs fentimens , & deles concilier
enfemble , & de rendre raifon de la va_
riété de leurs opinions , en faifant remar-
quer les fautes de quelques-uns ,& ce qui
les y a fait tomber , ce qui s’appélle la
Critique des Auteurs. Je maurois pü le
faire dans cet Abregé fans pañler les bor_
nes que je m'y fuis prefcrires ; jai mieux
aimé m'eétendre un peu davantage dans
ce qui regarde les vertus des plantes, mon
but principal erant de rendre les jeunes
xxij DISCOURS
Medecins capables de fe. fervir utilement
des fecours que les plantes leur fournif-
{ent fi abondamment.
Pour y parvenir, je me fuis particulie-
rement attaché à remedier aux inconvé-
niens dans lefquels font tombés les an-
ciens Botaniftes , & après eux la püpart
de leurs Commentateurs , qui s'étendent
fouvent fur les propriétés d’une plante à
laquelle ils attribuent de grandes & rares
qualités , fans marquer précifément la
partie decerte plante qu’il faut employer ,
& négligent la dofe &la maniere dont
on doit s’en fervir ; ce qui me paroït
cependant d'une conféquence infinie,
une même plante ayant fouvent differen-
tes vertus dans fes differentes parties , &
la dofe d’un remede contribuant beau-
coup à fon action.
J'aitâché d'éviter auffi l'erreur de ceux
qui outrent avec une complaifance ex-
ceflive , les avantages d’une plante dont
ils font une panacée , & un remede uni-
verfel. Ne contribuerai-je pas autant à
l'utilité publique en marquant les mau-
vaifes qualités des plantes’, qu’en étalant
pompeufement leurs vertus? Et ne ferai.
je pas aufli-bien d'examiner fcrupuleu-
fement les circonftances & les cas parti-
culiers où leur ufage peut-être nuifible ,
comme de faire connoïtre dans quelles
PRE LIMINAIRE. xxitÿ:
occafions on peut s’en fervir avec fuccès ?
Un même remede ne convient pas tou-
jours dans une même maladie ; la com-
plication d’accidens , & la diverfité des
{ymptômes obligent fouvent un Praticien
habile à changer la méthode ordinaire, &
a s’accommoder auncas particulier , dent
il fait fon objet principal. De-là ce petit
nombre de vrais fpécifiques , de-là les ter-
ribles inconvéniens dans lefquels tom.
bent ceux qui donnent trop à l’experien-
ce , & qui négligent 12 méthode , lefquels
ayant vû réuflir deux ou trois fois un re-
mede, le prônent hautement, appliquent
fans difcretion à toutes fortes de maladies,
& en font , comme parle le vulgaire , une
felle a tous chevaux. |
Pour prévenir ce malheur , & mettre les
jeunes Medecins en état d'éviter ces
écueils dangereux , après avoir marqué
dans cet Abregé les noms & les parties de
la plante qu'on employe ordinairement ,
la dofe & la maniere de s’en fervir ,je ne
leur attribue que les vertus les plus uni-
verfellement approuvées par les Auteurs
dignes de foy , & celles qu’une longue
fuite d’experiences a confirmées : j’y ai
joint auffi quelques unes des obfervations
que j'ai recueilli dans l'exercice de la pra
tique ; obfervations néceffaires pour faire
une jufte application des plantes, Enfin
XxIv DISCOURS
pour rendre cet Abresé plus complet,
j'ai fait une courte énumeration des prin-
cipales préparations de Pharmacie , dans
la compolition defquelles la plante eft
employée , afin de rappeller dans la mé-
moire la vertu du remede compolc, &
l'effet du remede fimple.
Pour ce quieft de la maniere de fe fer-
vir des plantes , & de leur dofe , je dois
faire ici remarquer en général , qu'on les
employe fraîches ou féches en decoction
ou en infufon , ou en fubftance ; entieres
ou en poudre, La plüpart des racines
fraîches & menues s’ordonnent aufli-bien
que les feuilles par poignées , apres les
avoir nettoyces de la terre & des feuilles
mortes ou pourries, Les racines plus grof-
{=s fe prefcrivent ordinairement au poids
d'une once fur chaque livre d'eau. On
employe les fleurs par pincées, & les fe
mences au nombre, quand elles font grof-
fes , & au poids leriqu’elles font menues.
Ileft bon d’obferver que lorfqu’on pref-
crit des apozèmes , tifanes , infufions ou
décoctions que les racines féches , les bois
& les écorces doivent bouillir plus long-
tems que les feuilles , étänt plus com-
pattes & plus dures :les fleurs au contrai-
re ne doivent {e jeter dans la liqueur que
lborfqu'on laretire du feu , auffi-bien que
la réglifle & les autres drogues gluantes.
Ces
PRE LIMINAIRE. xxv
Ces préparations ne doivent point etre
trop chargées d’ingrédiens ; car au-lieu
d'une liqueur coulante & légere, qui foic
capable de fe diftribuer facilement dans le
fang,on farigueroit l’eflomac des malades
par une efpece de mucilage épais qui les
gonferoit, & qui leur feroir plus préjudi-
ciable qu’utile.
Examinons préfentement l’ordre que
j'ai obfervé dans le dénombrement des
Plantes ufuelles , oc la divifion de leur
Hiftoire , dont je préfente le Plan & l'A.
brecé.
La plüpart des Traités de Plantes dont
on fe fert en Médecine, font diftribues
par ordre alphabétique , ou fuivant leurs
genres. J'ai cru que je ne devois pas
fuivre ces modeles, parce que les Plan-
res dont les vertus font différentes ou op-
pofées , s’y trouvent confondues ;& lorf
qu'on veut choifir entre les fimples qui
ont une même propriété, ceux qui con
viennent le mieux à fon fujec , ou qu’on
peut avoir plus facilement , il faut fati.
guer fa mémoire , & parcourir tout un
catalogue. L'ordre que j'établis ici me
paroït plus commode ; les Plantes qui
font le même effet y étant rangées dans
une même Clafle, {out toutes apperçues
d'un feul coup d'œil, N’eft - il pas alors
Tome I, €
XXV) DISCOURS
plus aife de les retenir & de s’en faire une
mémoire locale ? D'ailleurs une méthode
qui s'accorde avec la divifion des reme-
des & de toute la matiere médicinale éta-
blie depuis longs tems , n’eft-elle pas plus
convenable à la pratique de la Médecine,
que celle qui eft fondce fur les genres des
Plantes ,' & qui regarde la Théorie de la
Botanique? On trouvera ci-après au com.
mencement de l'Ouvrage la divifion des
Clafles , & l’ordre que j'ai obfervé dans
l’arrangement des Plantes.
Quelque facile & commode que foit
cet ordre , il s’y rencontre toutefois une
difculte par rapport aux différentes pro-
priétes d’une même Plante. Pour remé-
dier à cet inconvénient, j'ai fait à la fin de
chaque Claffe le dénombrement des Plan-
tes qui ont la vertu païticuliere à cetre
Claffe, & qui font rapportées dans quel-
que autre, par rapport a leurs ufages les
plus ordinaires ; par exemple la Guimau
ve eftune des herbes qu'on employe le
plus communément dans les décoétions
& dans les fomentations émollientes, &
par conféquent j'ai cru la devoir placer
dans la Claffe des Plantes émollientes :
Cependant fa racine, fes fleurs & fes grai-
nes font très-utiles dans les maledies de la
“poitrine ; elles ne conviennent pas moins
PRÉLIMINAIRE. xxvij
dans celles de la veflie , & dans la fup-
preffion d'urine : C’eft pour cela que j'en
ai fait mention à la fin des Clafles qui
parlent des Plantes béchiques & des apc-
ritives.
Après avoir donné une idée générale
des Plantes ufuelles & de mes démonftra-
tions particulières, voyons quelle en peut
être l'utilité ; & fi par leur moyen je pour-
rois exécuter le dellein que j'ai de recueil-
lir tant d’excellens remedes fimples tirés
es Plantes qui font entre les mains de
tout le monde ; tâchons enfuite de rele-
ver le mérire des Plantes de notre climat,
dont on néglige injuftement l’uface, pour
recourir avec tant d’emprefflement aux
drogues étrangeres; & finiflons ce Dif-
cours par quelques réfléxions fur la mé-
thode la plus certaine, pour fe convain-
cre des vertus qui font déja connues , &
par l'examen de ce qui peut conduire a
quelques nouvelles découvertes fur cette
matiere.
La Botanique pratique n’eft pas feule-
ment une des fciences les plus ancien
nes , & les plus néceffaires ; elle eft auffi
une des plus univerfelles , & la {cience,
pour ainf dire, de tous les états. Les
fçavans comme les ignorans , les riches
aufli-bien que les paivres, les citoyens
eij
Xxv11] D ÉS'610 URSS
& les gens de lacampagne, tous les homs= .
mes enfin fe fentent naturellement portés
a la Botanique pratique ; c’eft-à-dire , à
remarquer avec foin par écrit ou par mé-
moire un: infinité de remedes fimples
fournis par les Plantes, entre lefquels fe
rencontrent fouvent d'excellentes compo.
fHitions. L’attachement.à la vie, le défir
de la pafler avec une fanté parfaite, &
l'attention qu’on a pour éviter les maux,
{ont les motifs juftes & naturels qui nous
portent à rechercher avec empreffement
ce qui peut contribuer à notre propre
confervation, De-la cette multitude pro.
digieufe de recettes dont nos Livres {ont
remplis ; de-là ces prérendues Medecines
abregces, ou Recueils de Secrets impri-
més par des perfonnes de l'un & de l’au-
tre fexe: de-la tant de remedes qui ne
font connus que par des Manulcrits, qui
paffant de famille en famille, comme des
hérirages précieux , tombent fouvent dans
loubli par la négligence ou l'avarice des
_particaliers qui les poffédent. N'oublions
pas les remedes que lesPaylans & les Sau-
vages employent avec aurant de fuccès
dans leurs maladies , & qu'is trouvent
avec facilité & à peu de frais dans les bois
&c dans les campagnes.
Il eft évident qu'un Recueil général de
PRELIMINAIRE. xxx
tant de remedes éprouvés , fait par des
perfonnes intelligentes & exaétes , feroit
un Ouvrage très-utile. Ne pourrois-je pas
dans la fuite y parvenir? Et les démonftra-
tions publiques que j'entreprends, ne me
fourniront-elles pas les moyens de Îe faï-
re par les relations & les correfpondances
que j'entreprendrai avec ceux qui y au-
ront affifté ; lefquels ayant appris à dif-
tinouer entre les Plantes communes dans
nos campagnes celles qu'un long ufage a
le mieux autorifé, feront plus capables
de faire de nouvelles découvertes fur cet-
te matiere , en s’aflurant des bons effets
des Plantes par leur propre expérience
N'ai-je pas lieu d’efperer qu'ils me vou
dront bien communiquer leurs obferva.-
tions, que je vérifierai par moi-même ou
par mes Confreres?
Il feroit à propos que ceux qui ordon-
nent les Plantes , & ceux qui les prépa-
rent , les connuflent aflez bien pour pré-
venir les terribles inconveniens qui arri-
vent tous les jours par les méprifes des
Herboriftes groffiers & ignorans,aufque!s
les Médecins & les Apotiquaires fe con.
fient également : ces Herboriftes font ot-
dinairement fi intereflés & f1 peu fide-
les , qu'ils fubftituent fouvent aux Plantes
qu'on leur demande, & qu’ils n’ont point
e ii
XX DISCOURS
ou ne connoiflent pas, les autres qu'ils
croyent connoître , fans son fi
leurs qualités font les mêmes ,'ou fi elles
font oppofces. Etant allé il y a quelque
tems chez un malade menacé d’une in-
fammation dans le bas - ventre , auquel
j'avois ordonné une décoétion émolliente
& adouciflante, j'y trouvai un paquet
d'herbes fournies par la fervante de l'Her-
borifte, entre lefquelles je reconnus quel-
ques bottesde Renoncule & d’autresPlan-
tes p'us capables d’exciter des irritations
dans les inteftins , & des renfions doulou-
reufes dans leurs fibres, que de les amol-
lir , & de prévenir leur inflammation. Je
fuis perfuadé que ces méprifes cruelles
arrivent fouvent, & qu’on fonge moins
à y remedier , qu'à s’en prendre aux Mé-
decins, qu’on rend toujours refponfables
des événemens.
Je fçai par une expérience journaliere,
que la plüpart des Herboriftes ne con.
noiffent qu'un petit nombre de Plantes
que les gens de campagne leur appor-
tent dans la faifon favorable ; ils ne les dif-
tinguent que par des noms corrompus ;
ë&c confondant les efpeces , ils font le plus.
fouvent des gw pro quo aufli pernicieux
aux malades , qu'ils font préjudiciables à.
k2 réputation des Médecins & des Apoti-
ne 2
PRELIMINAIRE. xxx
quaires; abus d’une grande conféquence,
auquel je prétends remédier pour l’hon-
neur des Médecins & pour l'intérêt des
malades, parles cours des Plantes ufuelles,
où j'admettrai volontiers & gratuitement
les Herboriftes, qui devroient, ce me fem
ble ,dansune Ville auffi-bien policée que
Paris , donner des preuves de leur capacité
avant qu’il leur fût permis d’y débiter les
Piantes. La plüpart des malades croyent
être plus fürs des remedes qu’ils font chez
eux , que de ceux qui font préparés chez
les Apotiquaires ; en quoi ils s’abufenc
fouvent, parce qu'ils fe fient à un domef.
tique qui leur apporte ce qu’un Droguif-
te ou un Herborifte ignorant lui donne.
Les Médecins ne font pas ordinairement
affez d'attention à plufeurs accidens qui
leur arrivent dans le cours des maladies,
aufquelles ils ne pourroient obvier qu’en
examinant foigneufement la matiere des
remedes qu'ils prefcrivent, & s'ils font
exécutés avec fidelité.
Outre l'utilité de mes démonftrations
par rapport à l’inftrution des Herborif-
tes, & aux malades de cette Ville qui en
ferout mieux fervis ; ceux des Provinces
en recevront auffi dans la fuite de grands
avantages, en ce que les Apotiquaires &
Jes Chirurgiens qui vont ordinairement à
€ iilj
2xxi) DISCOURS
la campagne chercher les Plantes qui leu#
font néceflaires | ayant appris à les bien
diftinguer , feront plus capables d’en faire
un bon choix. N’eft-il pas de leur devoir
& de leur intérêt de s’inftruire dans uue
fcience qui doit être le premier objet de
leur art , puifqu'elle leur fournir les
moyens de parvenir à leur fin principale,
qui eft la gucrifon de leurs malades ?
À l'égard des jeunes Médecins, en fa-
veur defquels je me fuis particulierement
déterminé à faire ces démonftrations, ma
vûe principale a été de leur apprendre
ce qu'il y a de plus fimple dans la matiere
médicinale , de plus utile & de mieux
autorifé par une lonoue fuite d'expérien-
ces : qu'ils faflent attention qu’il y a fou-
vent autant d’ignorance que de témérité
d'entreprendre la guérifon des malades
avec quatre ou cinq remedes généraux
qu'on prétend employer dans routes for
tes de rencontres, en réduifant la Méde-
cine a la Saionée , l'Emérique, le Quin-
quina, lOpium & le Mercure. Cette fim-
plicité de remedes eft aufli contraire à
la bonne pratique , que l'excès dans le-
quel tombent ceux qui chargent trop leurs
ordonnances ; & qui au lieu, par exemple,
d’une tifane légere qui foulageroit les
PRÉLIMINAIRE. xxxii)
malades fans les fatiquer , prefcrivent des
Apozèmes remplis d'une douzaine de dro-
gues, dont les qualités différentes leur
-Paroïllent fatisfaire à plufieurs indications
que limagination leur préfente tour à la
fois. Deux ou trois Plantes bien appli-
quées font fouvent un efer plus für &
moins de violence à la nature,qu'un amas
de drogues qui fermentent dans l'efto-
mac ,& qu'un malade a plus de peine à
{outenir que la maladie qui l’afflige.
Voyons préfentement l'avantace qu'il
y auroit à fe fervir des Plantes qui croif-
{ent fous nos pas , & qui refpirent , poar
ainf parler , le mème air qui nous envi
ronne. La piüpart des hommes peu tou-
chés des recherches purement phyfiques
fe plaignent toujours ( quelquefois avec
ra'fon ) qu'on néglige l’utile pour s’arrêter
au curieux ; & des perfonnes très-fenfécs
m'ont fouvent témoigné qu'ils étoient {ur-
pris qu'on foulat aux pieds avec tant de
négligence & de mépris , les Plantes fa-
lutaires que la nature prodigue dans nes
bois & dans nos campagnes ; pendant
qu'on recherche à grands frais des Phintes
& des drogues érrangeres. En effet, me
peut-on pas préfumer avec vrai-femblan-
ce que l’Auteur de la nature a fair naïtre
dans chaque pays des herbes &c des fruits
ev
XXx1V DIS COIU:RS
proportionnés aux befoins & au nombre
des créatures qui les habitent > La Provi-
dence du Créateur ne fe fair-elle pas ad-
mirer , lor{qu’on fait attention à la multi-
tude des Plantes différentes qui naïflent
aux environs de cette grande Ville ? On
reconnoïit par l’'Hiftoire que Monbeur
Tournefort en a laiflé , & qu’un de fes.
plus habiles Difciples ( r ) doigaugmenter
un premier jour par fes découvertes , que
le nombre des Plantes qui fe trouvent à
dix ou douze lieues autour de Paris , fur
palfent confidérablement celui des Plantes.
qu'on découvre dans des Provinces d'une:
plus grande étendue.
D'ailleurs n’eft - il pas raifonnable de
croire que les Plantes de notre climat font
plus convenables à nos temperamens que
celles qui naïflent, pour ainñ dire , fous
_un autre Soleil; & qu’une contrée auffi
temperée que lx nôtre, fournit à {es habi-
tans des fruits plus doux & plus confor-
” mes à leur conftitution , que les fables de
l'Afrique, les montagnes & les plaines des
Indes, du Bréfl & du Perou :
Jé ne prétends pas par ces réflxions.
défapprouver les fpécifiques & les reme-
des précieux qu'on apporte de ces terres.
(1 ) M. Vaillant , Sous-Démonfirateur des
Plantes du Jardin Royal.
22
PRÉLIMINAIRE. zxxv
éloignées : le Quinquina & l’'Hypecacuana
font trop bien autorifés par leurs bons
effets, & le Public eft , avec juftice , pré-
venu en leur faveur.
Auffi mon deflein n’eft pas d’affoiblir
le mérite des remedes qui nous viennent
des Indes & de l'Orient ; maïs je veux re-
lever celui des nôtres , & j’efpere démon-
trer quelque jour par les faits bien ave.
rés , que nous avons en Europe des fpéci-
fiques auffi fürs dans leurs effets que plu-
fieurs drogues étrangeres , dont la rareté
& le prix font fouvent ce qui les fait re-
chercher. Les Empyriques & les Charla-
tans n’ont la plüpart d’autre fecrét que
Jadrefle de vendre bien cher ce qui ne
leur coûte rien ou très-peu; & de faire
pañler pour fpécifiques étrangers & pré-
cieux , des remedes tres - communs que
nous employons fans myftére.
… Je m'étendrois davantage fur cette ma-
tiere, fi je voulois faire ici le parallele de
nos plantes d'Europe & de ceile des au-
tres parties de l'Univers ; il ne me feroic
pas difhcile de faire voir que dans la
fanté neus pouvons trouver chez nous
des herbes & des fruits qui nous convien-
nent aufli-bien que le Thé , je Café , le
Poivre , le Gingembre , &c. que dans la
maladie les Plantes qui naïiflent dans nes.
€ ÿ)
seu 2 DATE RS
montagnes , contribuent autant a la vertw
de nos plus célebres compofitions que
celles de l'Orient, & que les herbes fines
& aromatiques font plus proportionnées
à nos tempéramens, que les Aromates de
PAfie & de l'Amérique ; en un mot, on
pourroit démontrer que la France renfer-
me daus fon fein ce qu’il y a de plus né-
ceffaire & de plus utile à la fanté de {es
habitans.
Examinons préfentement comment on
pourroit apprendre les vertus des Plantes
qui font éprouvées , & par quels eflais ow
_quels moyens on en découvriroit-de nou-
velles.
La tradition fondée fur des expériences
réiterées , eft à mon fens une voie beau
_coup-plus füre pour nous convaincre des
propriétés d'une Plante que fon Analyfe
Chymique , & la décompoficion de ies
principes. Nous devons a la vérité d'excel-
Jens remedes à laChimie ; elle en atirédes
animaux & des minéraux des préparations.
fi utiles, qu’il yauroit de linjuftice à ne
lui pas attribuer la gloire dun grand
nombre de découvertes. Elle: ia pas été
fi loin dans la recherche des facultés des.
véréraux ; les Analyfes fmples ou com-
pofées , précedées de la fermentation, ow
2 une feule digeftion ; aidées par Je mé
PRELIMINAIRE. xxxvij
lange des diffolvans, ou fans aucune addi-
tion; exécuté par une chaleur douce &
lente, ou par le feu fans aucun intermede::
toutes ces fortes de décompofitions doi-
vent être regardées comme des moyens
plus propres à expliquer les effets des
Plantes qui font déja connus par lexpé-
rience , qu'a découvrir ceux que nous ne
connoiïffons point. Près de deux mille
Analyfes de plantes différentes faites par
Jes Chimiftes de l’Académie Royale des
Sciences ne nous ont appris autre chofe,
finon qu’on tire de tôus les végétaux une
certaine quantité de liqueurs acides ; plus
ou moins d'huile eflentielle ou fetide ; de
{el fixe , volatile ou concret ; de phlegme
infpide & de terre; & fouvent prelque
les mêmes principes & en même quantité
des Planres dont les vertus font très-dif_
férentes : ainfi cetravail rrès-lonc & très.
pénible a été une tentative inutile pour
la découverte des effets des Plantes, &
n'a fervi qu'a nous détromper des préju-
gés qu'on pourroit avoir fur les avanta-
ges de ces Analyles.
Cependant pour ne pas perdre le fruît
des veilles de tant d'habiles Phyficiens ,
Fhiftoire d'une Plante fera plus complette
en y joignant fon Analyle comme ont fait
Mellieurs Lemery pere & his dans leTrais.
Xxxxvij DISCOURS
tc de Drogues fimples & celui des Al:
mens : & M.Tournefort dans l'Hiitoire
des Plantes des environs de Paris.
Ce dernier a même été plus loin ; car
il ne s’eft pas contenté de nous dire qu'il
ÿ 2 plus ou moins d’huile, de fel, de phleg-
me ou deterre dans une Plante ; ce quieft
aflez vague en général , & qui par confe-
quent ne conduit a rien de poñrif; mais il
a eu égard aux falés qui réfultent du me-
Jange de ces principes , & qui produifent
des fels analogues à ceux dont les proprié-
tés nous font connües, Il a comparé le fel
de certaines Plantes à l’Alun, au Nitre, au
fe] ammoniac, au fel marin, au Tartre-vi-
triole , au fel de Corail, &c.Il nous ap-
prend par des expériences familieres , &
es effais faciles à vérifier , que ces {els
font envelopés dans une certaine quantité
de foufre ou de terre, & que le tout et
diflout dans une portion plus ou moins
confidérable de phlegmes.Quoiqu’il n’em-
ploye ce fyftème que pour expliquer les
propriétés des Plantes d’une maniere plus
intelligible , & qu'il ne donne ce qu'il
avance que pour des conjectures Phyk-
ques , il faut cependant convenir qu’il
nous ouvre un: chemin qui peut conduire
plus loin que la feule Analyfe, & que les
elliis que ce: Auteur rapporte dans fa
PRE LIMINAERE. xxxix
Préface pour découvrir la nature du fel
naturel de la terre, & des autres fels foffi-
les , peuvent être de quelque utilité dans
Ja recherche des vertus des Plantes. Par
exemple , Monfieur Tournefort recon-
noiît par l’Analyfe des Plantes afiringen-
tes & ftipriques , que lacide & la terre
dominent en elles; qu'outre celaquelques-
unes donnent un efprit urineux. Sur ce
fondement il fe croit en droit d’avancer
que leur fel eft analogue a l’Alun, & que
dans leur tiflure il y a aufli quelque peu
de fel ammoniac. Suivant cette opinion
il femble qu'on pourroit dire que toutes:
les Plantes aftringentes donnent des indi-
ces de fel acide mêlé avec une portion
confidérable de terre, ce qui forme un fe
alumineux : on y devroit trouver aufii ur
peu de fel ammoniac , comme il fe rex-
contre dans la Quintefeuille, la Millefeuil-
le, l'Argentine & quelques autres ; mais
cela n’elt pastoujours vrai; car la Sañicle &
la Bourcette qui {ont aftringentes,ne don-
nent dans PAnaly{e aucuns incides de fel
alumineux : ce qu’on tire de la Bourcetre
eft prefque tout alcalin, & il y à peu de
Plantes qui donnent plus de {el volatile
concret , plus de fixe lixiviel , & plus de:
terre fuivant les Analvles de l’Académie.
L'Auteur après avoir dir que fa faveur el
xl D 'ÉSCOURS
d'un goût d'herbe falé & comme déterfif,
& que le fuc de fes feuilles rougit uir peu
le papier bleu ; fes effis joints à l'Ahalyfe
ci-deflus , lé dérerninent à conje&urer
que danscette Plante le fel ammoniac eft
diffout dans une portion confidérable de
phlegme, moderé par beaucoup de terre
& un peu de foufre, La Sanicle donne par
PAnalyfe après plufeurs liqueurs acides,
un efprit urineux & de fel volatile con-
cret , beaucoup d’huile & beaucoup de
terre; doù Monfeur Tournefort con-
clut qu’elle contient du fel ammoniac, du
foufre & des parties rerreftres ; il ne re-
connoîit dans ces deux Plantes aucune
marque de fel alimineux ; cependant l'ex.
p£rience joarnaliere nous apprend qu'’el-
les font trèssutiles dans les pertes de fang
& les hémoragies, dans la diffenterie ,
&c. Il ne s’enfuir donc pas des principes
établis par cet Auteur , que le fel alumi-
neux doinine dans toutes lesPlantes aftritr-
gentes ; mais feulement que les Plantes
dans lefqueiles le {el atumineux eft en plus
grande abondance que les autres princi-
pes, peuvent être réputces capables de
reflerrer plitôt que d’avoir d’autres pro.
priétés. Ajoûrons que Îa plüpart des {els
contenus dans les Plantes, s’y forment
auli-bien que les autres principes, où par
PRELIMINATRE
les fermens naturels quis’y trouvent , ou
par les différens organes qui les filtrent ;
vérité confirmée par<les Analyfes faites
par Movlieur Homberg fur les mêmes
Plantes femées dans deux cailles diffère n«
tes remplies de terre deflalée par une forte
leMive, & arrofées enfuire, l’une avec
l’eau commune , & l’autre avec une dif-
folucion de Nitre dans l’eau fimple; ces
Plantes rendirent cependant à peu près
les mèmes principes.
L'Abbe Roufleau, Chimifte moderne ;
a fait beaucoup valoir les Analyfes fer-
mentées par l'addition du miel ; & le Li-
vre des {ecrets que fon frere a donné an
Public après fa mort, nous apprend quet-
ques préparations aflez utiles, fur tout
celles de l'Opium : Je me fuis {ervi de fa
méthode en travaillant fur les Plantes
ameres , pour efflayer fi Pon pourroit cor-
riger leur amertume fans alterer leur qua-
lité. L'Hiftoire de l’Académie(r) fait men
tion de l'Eupatoïire d’Avicene , dont j'ai
donné une Analyfe fermentée avec le
miel. j'en ai fait d’autres {ur des Plantes
ameres odorantes,ou fans odeur ,comme
JaGentiane,la petiteCentaurée,l’Abfncthe,
la Tanailie, le Marube blanc & quelques
autres : j'ai diftillé ces Plantes au feu de
. (1) Année 1705.
xlij DISCOURS
fable , après les avoir laïflé en digeftiort
dans l’hydromel fimple, jufqu’a ce qu’el-
les commencçaflent à fermenter fenfible-
ment: j'en ai tirai d'abord une liqueur
fpiricueufé d’une odeur plus douce que la
Plante ne lavoit auparavant; la liqueur
en étoit devenue vineufe & moins amere:
à cette liqueur fpiritueufe à fuccede un
phlesme infipide & fans odeur , que j'ai
rejetté comme inutile : le refte de la ma-
tiere filtré & évaporé , m’a donné un ex-
trait qui contenoit le fel fixe & quelque
portion de foufre groflier enveloppé dans
la partie terreufe de la Plante: ayant verfé
fur cer extrait la liqueur fpirirtueufe des
premieres diftillations , elle s’eft chargée
en peu de tems d’une teinture ailez forte :
cette teinture effentielle renfsrmoit par ce
procedé les principes les plus-agiffans de
Ja Plante , & deux ou trois onces d’une
telle préparation contenoïent la vertu de
pluñeurs livres d’une décoction amere &
dégottante, Mais comme la fermentation
défunit les parties & forme de nouveaux
compofés, & que d’ailleurs l'acide du miel
peut altérer la qualité des mixtes, je n’ai
pas reconnu que ces efpeces de quinte{fen-
ces euflent la même vertu que la Plante.
donnée en décottion ou en fubftance. fi
vaut fouvent mieux employer des Plantes
PRELIMINAIRE. slij
ameres comme la nature nousles préfente,
d'autant que ce qui nous rebute le plus eft
peut-être ce qui conftitue leur qualite la
plus efficace , puifqu’en effayant par cette
méthode de dépouiller par exemple lEu-
patoire de fon amertume, on affoiblit en
même tems fa vertu.
Toute Puartilité de ces fortes d’Analyfes
fermentées avec le miel m'a paru confif-
ter , en ce qu’elles nous procurent les
principes falins & fulphureux des végé-
taux dégagés de la partie terreufe qui les
enveloppe ordinairement ; ces principes
actifs réunis enfemble , & corrigés l’un
par l’autre dans la fermentarion,étant dif-
fous dansune quantité fufhfante de phles..
me , peuvent fe diftribuer plus AA
ment dansles vaifleaux fanguins, fans fubir
les digeftions & les altérations qui {e fonc
dans les premieres voyes ; ainfi les plantes
aromatiques, & celles dont l'odeur eft
forte & pénétrante, lefquellés abondenc
en fel volatile aromatique huileux , peu-
vent devenir par cette préparation plus.
propres à être portées jufques dans le
fang , fans exciter par leur amertume &
leur acreté des fecoufles trop vives dans
les fibres nerveufes delagorge & de lefto-
mac , fur lefquelles les remedes font leur
premiere impreflion ; ces irritations vio-
e
*'iv D HS OURS
lentes n'étant utiles & néceffaires que dans
les maladies extrêmes , dans lefqueiles on
a befoin d’un fecours prompt & efhcace.
Tout bien examiné, on peut avancer
qu'entre les médicamens tirés des Plantes,
les plus fimples & les plus naturels doi
vent étre préférés aux plus recherchés &c
aux plus compoles , à moins que l’excel-
lence de ceux-ci n’ait été confrmée par un
tres-erand nombre d'expériences: La na-
ture n'a-r'elle pas régle plus fagement que
nous Ja dofe des principes dans chaque
mixte? La terre & l’eau que les Chimiftes
rejettent fouvent comme inutiles font
quelquefois plüs capables de produire les
bon effets que nous remarquons dans les
Plantes, en modcrant l'aétivité des fou-
fres trop volatils, & en adouciflant l’âcre-
té des En , que ces mélanges rafhnés de
quinteffences, d’efprits, d'huiles étherées,
d'élixirs & d'extraits , qui deviennent des
poifons dans la main des ignoräns qui ne
{çavent pas les employer avec mefure &
avec méthode.
On peut raifonnablement avancer que
les faveurs & les odeurs font capables de
nous conduire plusloin quel Analyfe dans
la découverte des facultés des Piantes. Les
ameres , par exemple, feront plücot foup-
çounées propres à rétablirles fonctions de
\
|
|
PRELIMINAIRE. xlv
Yeftomac & à faire mourir les vers, que
les infipides ; on pourroit employer plus
hardiment dans les vapeurs hiftériques &
les afeions foporeufes une Plante dont
l’odeur eft pénétrante & aromatique, & la
faveur âcre, qu'une autre qui n’auroit nulle
odeur & nulle faveur fenfible. Mais qui
nous affurera que ces herbes ameres & in-
fipides,odorantes ou fans odeurs,äcres où
douces,n’ont aucune qualite contraire aux
maladies aufquelles nous les croyons pro-
pres, fi ce n’elt expérience, laquelle n’eft
autre chofe qu’un acte réiteré plufeurs
fois & prefque toujours uniforme ? Cette
experience doit fouvent fon origine au
hazard, à l'exemple des animaux guidés
par le feul inftin@, à la couleur, à la figure
extérieure & a plufeurs autres circonftan-
ces, aufli-bien qu'aux faveurs, aux odeurs,
& aux autres qualités fenfibles,
Apres tout , les proprietés des Plantes
Le bien établies par lexperience,
_1o
nt toujours relatives à la difpofition de
nos humeurs & à la conftitution de nos
vifceres ; l’altération des parties folides ,
ou la dépravation des liqueurs qui les ar.
rofent, mettent fouvent les malades hors
d'état d’être guéris par les plus aflürés
fpécifiques. La diverfité des tempera-
mens , la nature de la maladie, l’âge, la
xlv) DISCOURS
faifons, la différente température de l'air,
la qualité des alimens dont les malades
ont été nourris , leur régime de vie, leurs
mœurs , & plufeurs autres circonftances
demandent une attention particuliere : &
pour étre für de l’heureufe application
d'un remede , quoiqu'il foit très fimple &
reconnu pour fpécifique , il eft néceffaire
que la perfonne qui l’ordonne foit aufli
prudente qu’exercée dans la profeflion de
Médecine. Tout le monde fent cette vé-
rite : Cependant avec quelle facilité, pour
ne pas dire avec quelle imprudence, ne
coufe-t’on pas fa fanté, & n’abandonne-
t'on pas fa vie entre les mains des igno-
rans, dont toute la capacité n’eft fondee
que fur beaucoup d’efronterie, autorifée
par quelque cure faite au hazard , ou fur
des relations fufpeétes & mandiées ? Le
Meilleur moyen de détromper le Public
prévenu en faveur des Charlatans, dontil
eft la dupe, feroit à mon avis de fe perfec-
tionner dans la matiere Médicinale , &
d'avoir a la main, outre les remedes géne-
raux qui font les armes ordinaires de la
. Médecine , pluñeurs autres remedes tirés
du fsin de la nature , qu’on {çüt placer à
propos pour fe concilier la confiance des
malades, en les foulageant dans leurs maux
loriqu'il n'eft pas poflible de les guérir
._ PRÉLIMINAIRE. xlvi
abfolument., Les Plantes fourniflent abon-
damment ces fecours dont un Médecin ne
peut fe pañler s’il veut remplir dignement
les devoirs de fon miniftere. Finiflons ce
Difcours , en faifant remarquer que cet
Ouvrage ne fera pas feulement néceffaire
à l'étude de la Médecine, & à l’Hiftoire
naturelle: ceux auffi qui plus attentifs à
leur fanté que les autres | & fondés fur
quelque légere expérience fe croyent en
état de fe fuffire à eux-mêmes dans leurs
STE TEE .
infirmités, en deviendront plus capables
en connoiflant les Plantes dont ils appren-
dront ici les ufages; mais qu’ils fe fouvien-
nent aufli de ne pas tant préfumer de leurs
lumieres , & d’appeller dans leurs mala-
dies un Médecin auffi fage qu’éclairé, qui
les guide dans la jufte application des re-
medes , dans laquelle confifte principale.
ment l’art de guérir,
A l'égard des Sçavans & des bons Pras
ticiens, je les prie de regarder cet Abregé
comme l’ébauche & l’effai d’un plus grand
Cuvrage,que je ne dois entreprendre qw’a-
pres avoir été éclairé de leurs lumieres,&
jrs inftruit par leur fréquentation &
eurs expériences ; j'efpere que l'utilité
publique les engagera de m’accorder leurs
avis & leurs réflexions pour une exécution
plus parfaite de mon projer, Quoiqu'il
xlvij DISCOURS PRELIMINAIRÉ.
arrive,je n'eflimerai toujours heureux, f
les jeunes Médecins trouvent dans mes
Démonftrations plus de facilité à connoi_
tre les Plantes, & {iles malades rencon-
trent par leurs fecours un plus grand
nombre de remedes , aufli fûrs dans leurs
opérations qu'ils font commodes & à peu
de frais.
TABLE
TL. Aepb'PLE
PRES tr
NOMS FRANCOIS
PPS PE ANTES
Dont on a parlé dans cet Ouvrage.
A Bfnthe , page 410
Accacia
Acante
Ache
Ackhe d’eau
Ache de montagne
ÂAcorus
Âgaric
Agnus caftus
ÂAgripaumei
Aigremoine
A:1l
Aitelle
ÂAlxerenge
Alleluya
Alliaire
Aloë
Aluine
Amandie
ÂAmarante
Ammi
Amome 327 , 43
Tone Fe
633
719
212
53?
$20
139
26
177
325
489
An2carde 337
Ancolie 257
ÂAnet £:16
Angelique 233
Anis 510
Anthora 31X
Arcançon 694
Ariftoloche 150
rgentine 46$
Armoife 152
Arréte-bœuf 220
Arroche ESS AS
Artichaut fauvage 273
Afperge 215
Afpic 352
Afla fœtida 1658
Aubifoin 421
Augure de Lin sc4
Aulne noir 22
Aunée JOI
Avoine 736
ÂAurone 415
Auftuche 285:
TABLE
B
B Acile
| 235
Bacinet 652
Baguenaudier 42
Bajaufte 603
Barbe de Bouc 275
Barbe de Moine $0$
Barbe-Renard E23
Barbctine 44
Barbiau 421
Bardane 240
Bafilic 368
Baume 435
Baume aquatique 117
Baume blanc 6126
Paume d'Amerique Id.
Baume de Carthage Id.
Biume de Ccpauü dem
Baume d'Egypte Idem
Baume de judée Idem
Baume de Tolu dem
Baume du Bréfil dem
Baume du Grand-Caire
Idem
Baume du Pesou Jdem
Bdellium 672
Beccabunga 537
Bec de Grue 592
Belle de nuit 58
Beile-Dame 715
Benoite 463
Benzoin 117,235
Berce 719
Berle 539
Bere 714
Betoine
2 a
Biitorte
Blanc d’eau
Blanchette
Blaveole
Blé
Ele noir
Blé Sarafn
Blé de Turquie
Bleuet
Bois d’Alocs
Bois de Baume
Bois de Canelle
Bois de Crabe
Bois Gentil
Bois Nephritique
Bois fzint
Bon-Henry
Bon- Homme
Bonne-Dame
Botris
Boucage
Boupglofe
Bouilion blanc
Bouleau
Bourg-Epine
Bourgene
Bourrache
Bourroche
Bourfe a Bergers
Bourfette
Bray fec
Branc urfine
Brion
Brunelle
Brunette
354
320
$20
809
812
AZI
742
744
Tdsin
745
MR BL
Bruiere 413
Brione 16
Bouis ou Buis 289
Bouis piquant 219
Bugle S61
uglofe 99
Bugrande 220
C
C Abaret 30
Cacao 443
Cachou 452
Caffé 446
Caillelait 36$
Calament 370
Calebafe 796
Cameleon blanc 309
Camphre 192
Camphrée 236
Camomille $25
Canelle 396
Canelle blanche 548
Canelle giroflée 402
Capelet Idem
Capiilaire blanc 83
Capiilaire commun So
Capillaire de Canada 83
Capillaire de Montpel-
lier Idem
Caprier 221
Capucine 536
Caraque 448
Cardamome 328
Carline 309
Carotte $19
Lartame 6
Carvi s1#
Cafe-lunettes 421!
Caile 39
Catapuce 24.
Celeri 212
Centaurée S13.
Cerfeuil 499
.Cercif 274
Cerifier 366, 816
Ceterac 851
Chamaras 277
Chanvre 494.
Chardon à cent têtes224
Chardon à Foulon 423
Chardon aux Afnes 762
Chardon benit 270
Chardon étoilé 22Ç
Chardon hemorroidal
762
Chardon Marie 273
Chardon-Roland 22
Chardonnerette 309
Chäteigner 619
Chaufle-trape 22$
Chelidoine 414, 759
Chene 612
Chenette 462
Chermes 313
Cheveux de Venus £o
Chevrefeuifie 663
Chicorée 261 , 304
Chiendent 223
Chirouis s17
Chocolat 44
Chou marin 18
Chou rouge 95
Cigue 78a
à 1j
Cÿprés
Cüitroneile
Citron
Citrouille
Clou de girofle
Glou matrice
Coignafiier
Coilechair
Colophone
Colcquinte
Concomibre
Confoude
Contrayerva
og: ”
Coquelourde
Coquelicot
Coquerelles
Corail
Corail de jardia
Corailine
Coriandre
Cornouiller
Cofîftus indique
Cotton
Coudrier
Coulevrée
Courge
Creflon
Croifette
Cubebes
Cumin
Curage
Curcuma
Cufcute
D
D Amas noir
T' A BE
éIlI
157
318
795
4090
Dattes
Daucus
Dent de Lion
Ditame blanc
Diftame de Crete
Digitale
Diptam
Domte-venin
Doronic
Double-feuille
E
E Claire
Eglantier
Ellebore blanc
Ellebore noir
Encens mâle
Endive
Enule-campane
Epicias
Epinars
Epire-vinette
Epithim
Epurge
Efparule
Efquine
Eftragon
Efule
Eufraife
416
Eupatoire d’'Avicenne
483, :
Eupatoire de Mefue 439
Euphorbe
EF
144
8 F Auffe brancurfine 719
D fn
TR BE An
Faux baume du Perou
666
Faux fené 42
Felogne 414
Fenouil 216
Fenouil de porc 106
Fenoüil marin 235
Fenugrec 752
Féve 748
Fcve épaiffe 530
Feuille d'Inde 342
Fiel de terre 490
Figuier 109
Filipendule 243
Flambe 1$
Fieurs decoucou 362
Foirole 708
Foliette 713
Fougere 488
Fragon 219
Fraifñer 209
Frambsoifer 817
Fraxinelle 307
Fréne 252
Froment 742
Fumeterre 490
G
G Alanga 408
Galbanum 187
Galeza 324
Galiot 463
Gants de Notre - Dame
237
Garence 222
Garderobe 435
Garou 5! 37
Gayac ! 292
Geneft 248
Geneft d’'Efpagne Jde
Genicvre - 230
Gentiane 453
Germandrée 462
Germandrée d’eau 277
Gingembre 137
Girad-rouflin 59
Girofie 409
Girofle rond 255
Giroflier 165
Glayeul puant 171
Giouteron 240
Gomme adragant 823
Gomme arabique 825
Gomme ammoniac 182
Gomme animé 679
Gommecaragne 633
Gomme copal 671
Gomme de feraphin 199
Gomme de tacamague
631
Gomme élermi 667
Gomme-gutre
Gomme-laque
Gouté de lin
Graine de baume 1:54
Graine de sir:f > +
= 42
r > . 2
Graine d’ecari
Graine de paradis 328
Graine de perroquet 6
Grains de tiliy 69
Grande confoude 572
Grande paquette 576
Graflette c8a
1 ii
TABLE.
Gratiole 29
Gratteron 244
Gremil 245
Grenadier 603
Grenouillette 652
Grofeiller 818
Guy de chène 360
Guignier 816
Guimauve 701
| H
H Annebane 972
Haricot 748
Herbe à cotton 94
Herbe à éternuer 134
erbe à lait 24
Herbe la Reine 126
Herbe à pauvre homme
29
Herbe à Robert s92
Herbe au Charpentier,
565 » 572
Herbe au chat 176
Herbe aux cuilliers 532
Herbe aux écus 539
Herbeaux Gueux 651
Herbe auxperles 245
Herbe aux poux 134
Herbe aux puces 813
Herbe aux teigneux 287
Herbe aux verrues 650
Herbe aux viperes 100
Herbe de Ste Barbe 660
Herbe deS. Benoit 463
Herbe de S. Jacques 662
Herbe ce S, Etienne 760
Herbe de S. Jean 107
Herbe de S. Pierre 235
Herbe du fiege 755
Herbe du Turc 247
Herbe fans couture 665
Hepatique SOI
Hermodaéte él
Herniole 247
Hifope 386
Houblon 492
Houflon 219
Houx 733
Houx frelon 219
Hypocifte 637
HE OUE
J Acobée £6x
Jalap s&
Imperatoire 285
Joenrc odorant 343
-Joubarbe So$
Joubarbe des vignes 589
Jpecacuana 65
Iris 14,15; 602
Jujubier 113
Jufquiane 778
L
E Adanum 634
Labdanum Tim
Laitron 802
Laitue 800:
La Marie 657
Lampfane 66t
Languede cerf 485.
Langue de chien 815
Langue de ferpent 665$
Larme de Job 246
Lavande 382
Lauréole 36
Laurier 393
Laurier rofe 136
Lentille 753
Lentille d’eau 810
Lentifque 139
Lierre 655
Lierre terreftre 193
Eimon 318
Lin 725
Lin fuvage 23
Einaire 727
Lin fauvage Tdem
Lis 723
Lis d'Etang 809
Liferon 38764
Lifet Idem
Eivéche 520
Eotier 696
Lupin 750
M
M Aceron 213
Miche 812
Macres 613
Macis 403
Mallette à Berger 466
Malabatre 342
Mandragore 782
Maniguette 328
Marguerite 576
Marjolaine 338
FA BE TE
Maroute 25
Marronnier POI
Marronnier d'Inde 136
Marrube 72
Marum 390
Maftic 138
Manne 43
Matricaire 155
Mauve 7c0
Mayenne 790
Mecoacañ 60
Melefe 45
Melilot 525
Melife 157
Melifle bâtarde 692
Melon 799
Mente 177 , 435
Mercuriale 708
Mere de Girofie 407
Meum 167
Meurier 820
Meure 6oi
Mille-feuille s72
Mille-pertuis 684
Miller S1s
Mirlirot 523
Mirte 60t
Mirtile 600
Molene 720
Morelle 784
Morgueline 803
Morets éco
Mors du Diable: 277
Mouron 363
Mouffe marine 443
Moutarde 132
Muguet 357 536:
4 ABLE:
Mufcade
403
Mufcat 110
Myrabolans 54
Myrrhe 184 , 601
N
N Ard 482
Nard fauvage 30
Navet 26
Neflier 620
Nenufar 809
Nerprun 10
Nicotiane 126
Nombril de Venus 807
Noyer 290
Noifetier 616
Nummulaire 532
O
O Eil de bœuf 576
692
Oecillet 315
Ocillette 772
Oignon 223
Ofban 297
Olives d'Efpagne 229
Oïives picholines Idem
Opoponax 191
Oranger 320
Oreille d’afne
Oreilie de fouris
Oreille d'homme 37
Oreillette Idem
Orge 733
Origan 390
Orme er
Orobe 749
Orpin 580
Ortie 596
Orvalle . - 417
Ofmunde 488
Ozeille 201
P Ain à coucou 316
Pain de pourceau 31
Palais de liévre 802
Palme de Chrift é9
Panaix s19
Panicaut 224
Piquette 576
Pareyrabrava 261
Parelle 207 , 546
Parietaire 711
Pas d’afne 90
Pañe-pierre 235
Paferage 543
Paftenade s19
Pañftel 765
Patience 107,556, 585
Pavame 293
Pavot 771
Pavot corau 240
Pavot rouge 90
Pecher IE
Percefeuille 594
Percemouffe 288
Percepiere 232
Pereole 4121
Perfcaire 646
Perfl 214
a A B E E.
Perf de bouc 234
Perfil de Macedoine 213
Pervenche 568
Petañte 287
Petit cyprés 435
Petit confoude s61
Petit centaurée 460
Petit chêne 462
Petite ferpentaire 665
Petit houx 219
Petit fureau 2I
Petrole 423
Petron 280
Petrot Lien
Petun 6
Peuplier 732
Picca 256
Pié d’ ie 144
Pie d’alouæte AL2
Pie de chat 93
Pic de coq 652
Pié de corbin Llem
Pié de lion $G7
Pié de veau 496
Pic de pigéon s92
Pignons Fe 2
Pignon d’inde
Pignon de barbarieT es
P lfelle 671
Pimprenelle 690
Piment 143
Pin 821
Piro!e. 579
Piffenlit 204
Piftaches 155
Pivoine 278
Plantain 533
Poireau * 430
‘Poirée 714
Pois 755
Pois chiches 231
Poivre blanc 141
Poivre à queue 33€
Poivre d’eau. 49
Poivre d’inde ou de gui-
née 143
Poivredelajamaiquez s3 53
Poivre de Thevet Idem
Poivre du Brefil 143
Poivre noir 140
Poix de Bourgogne 694
Polypo“e 486
Polittic 83
Den de mer: reilles6z
Pomme épincufe 788
Pomme dorée cu pom-
me d’amour 789
Pommier 1it
Poudre à vers 445
Poule graffe 812
Pouliot 372
Pouliot thym Ideïn
Pourprier 803
Prele 529
Primerole 262
Primevere Idem
Prunellier 9
Prunicr 8,9
Prunier fauvage Idem
Pulmonaire 8S
Puimonaire de chêne 27
Pyrette 140
5 Fe :
Pyvoine 39
FT A'B°LÆE.
Q
@: Uinte-feuille ‘88
Quinquina 469
Queue de cheval s09
Queue de pourceau 106.
L
R Acine falivaire 140
Racine Vierge 763
Raïfort 227, 545
Raiponce 813
Raïfins de bois Goo
Raifins de Corinthe 110
Raifins de Damas [den
Rainfins deRenard 322
Rave 97
Recife 46;
Reghfe 88
Reine des prez 274
Remors 277
Renette TII
Renouce 575
Renoncule: 652
Reprife 58e
Refine 694
Rhapontic 52
Rhubarbe 49, 52
Rhubarbe blanche 60
Peveiile-matin 24
KRicin 69
Rieble 244
Ris 827
Rocambole- 304
Romarin 377
Ronce 621$
Rondelle 30°
Rondotte 103-
Roquette sas
Rofeau 179
Rofée du Soleil 10$
Rofe de Damas 12
Rofe de Jericho 326:
Rofe de Provins 608
Rofe d’outremer ou de:
Tremier 700
Rofe mufcade 12
Rofe pale put 4°
Re fauvage 607
R 159
Roucou 450:
Ruta muraria. 84.
S.
S Abine , 163:
Safrän 174
Safran bâtard L
Safran d'Allemagne 14.
Sagapenum 190.
Salade de Chanoiïne 812.
Salcificommun 275
Salicote 657
Salfepareille 294
Sang de dragon $ 86,640:
Sanicle 566
Santal 344
Santoiine 445
Sapin 256
Saponaire 659
Sarrafin 744
Sarcocolle 421$
T AB :LIiE.
Sarriete 387
Saffafras 293
Setyrion 323
Sauge 379
Savinier 659
Saule 821
Savoniere 659
Saxifrage 232
Scabieufe 276
Scamoncée 55
Scariole 804
Schænante 343
Scolopendre 485
Sceau de Notre - Dame
763
Sceau de Salomon 581
Scille 341
Scorphulaire 755 759
Scordium 277
Scorfonere 254
Sebeftes 113
Ségle 741
Sementine 445
Sené AI
Seneçon 713
Sen: igruel 339
Senegré CEE
Senevé 132
one 4938
Serpentaire de Virginie
339
Serpolet 375
Sefeir s21
Sifon 522
Soidanelle 18
Sorbier 614
Soucy 164.
Souchet
Souchet des Indes.
Soude
Spic
Spicnar
Squine
Staphifaigre:
Stæcas
Storax
Sucre É
Sumac
Sureau
Surelle
T Abac
Tabouret
Tacamahaca
Taliétron
Tamarins
Tamaris
Tanaife
Tapfc
Tarafpic
Terebinte
Terre du Japon
Terrette
T
Tillau ou Tilleik
Timelée
Titimale
Tormentille
T'orteile
Toute-bonre
a: vi)
Trainafte
Trefle
Trefle d’eau
Trinquemade
Trocfne
Trufle d’eau
Turbith
Turquette
Tuflilage
V
V ÂAleriane
Valline
Velar
Velvote
Verge d'or
Veronique
Verveine
Velie
T-A'S"L E.
575 Vefle de ioup
424 Vigne blanche
s40o Vigne baätarde
80$ Vinette
6so Violette
623 Violier
63 Violier jaune
247 Viorne
90 Viperine ,
Vaiciet
TE
168 VY
449 Eble
104 Yvette
651
68; Z
677,68: F é
418 Edoaire
750 Zerumbeth
651
100; 339
809
CABLE
DES |
NOMS LATINS
D'EUS EL AT .E RE
Qui font contenues dans ce Livre.
A
A Balfemer,vide Sen-
na 41
Abies 256
Abrotanum431;435,44$
Abfnthium 430,445
Acacia 638
Acacia Germanica 9
‘Acaiba , v. anarcadium
Acaiu Iderr
Acanthium,v. carduus
Acanthus 719
Accipitrina, vide thalie-
trum
Acetabulum , vide tele-
phium
Acetofa 205
Acetofella 316
Achillea, v.millefolium
Achiotl , v. vrucu
Aconitum 134,311, 322
Acorus 180,409, 622
Aûte , v. fambucus
. Âlcea
Âcutella , vw. anonïs
Adianthum 81,83, 84
Agiaophotis , w. pæonia
Æluropus , v. pes cati
Agzllochum 407
Àgaricus 24
Ageratum _ 407
Agnus caftus 177
Agrefta 206
Agrifolium 733
Agrimonia 480
ÂAgrioriganum 398
Ajuga , vide chamæpy-
tis
Aïizoon, v. fedum
Alberas , v. ftaphifagria
. . 705
Aichimilla 567
Aleétorophos, v. afliaria
Alipum 24
Ahfma, v. primulaveris
Âlifma , v. mentha 436
Alkekengi 210
Allehua 316
TABLE.
Afliaria 6:
Alieftrurtt Idem
Allium 304
Alnus 22
Aloe 46
Alfine 23, 808
Althatut , dv. ammonia-
cum
Althæa _TA7OI
Aithit, v. alfa fœtida.
ÂAmaracus, v. matricaria
Amaracus ; v. fNajorana
Amaranthus 5 8s
Amarugo , V. CICOrium
Ambegi, v mirabolani
Ambrofa ,v.tanacetum
Ambrofa, v. pyrola
Ambrofia , v. iiiium
Ambutua 26;
Amirbaris , v: Berberis
Ammi SIM
Aminiofelinum S14
Aminoniacum 132
ii 327 3385
SZ
due 107
Amygdalis fimilis, 7.
cacao
Anacempferos. 530
Anacardium 336
Anagallis 537
Anchufa , v. echinum
Anchufa , vw: lithofper-
mum
Androfaces , v, cufcuta
Androfemum 684
Asdryalia , v. fonchus
Anemoné 155,655
Anethum s16
Angelica 234, 283, 520:
Anguia, v, Dracunculus
Anguria 795
Antimum 670
Anime Tlem
Anifum 196,510
Anjudem, v. afla fœtida:
Anonis 220
Anferina ,"v. argentina
Anthemis,v.delphinium
Anthemis , vw. chamæ-
Jeum
Anthyllis , w. Kali
Anthyilis, ©. chamæpitis
Antophiili 407
Anthora 3 DL
ÂAparine 244, pbs
Aphaca, v. dens leonis:
FiRene, v. meliffæ
Apium 6452123214, S 10:
Apollinaris , v: hyofciu
mus
Aquiforium 733
Aquilegia 234
Aquilina . Léenr
Atalda ,w. digitalis
Aracus 449
Arangius, UV: aurantiumt
«Arbor acaju 260
Archangelica 282
Archangelica , w. urtica
Arcium 176
Areca 452
Ariftolochia 150
Argentilla , v. ulmaria
PARTE
Argentina 465
Armoracia,v. Raphanus
Arnabi , ©. Zedoaria
Aron, v: Arum
Artemifia 152,441
Ârthanita, v. Cyclamen
ÂArthetita , v. Bugula
ÂArthitrica ; v. Primula-
veris
Arunr 496 , 498
Arundo_ 118,180
rundo fäccharina 118
Affa 188
Afarum 3°
Afclepias 310
Afcyrum 654
Afparagus 215
ÂAfperula. soi
Afblenium: 8s
A ff: fœtida 138
After, v. Enula campana
After , v. Bupht: Imium
Aftrantia,v. peratoria
Aftrantia , v. Sanicula
Afvar, v. Mirabolani
Naf v: Tanacetum
Atragene , u. Clematitis
ÂAtractilis , v. Carduu:
Attriplex 153, 179,715
Avellana 616
Avellanaindica 453
ÂAvena 749
Aurantia malus 320
Aurantium Idem
Aurea mala, v. Licoper:
‘ ficon
Auriçula muris ,w, Pes
cati , v. Pilofella, ve
Veronica
Azafar, v. Mirabolani..
E.
B Accaris 30
Bagolæ ; v. vitis Idæa
Balabar , v. anacardium:
Balam puili, v. tamarin-
dus
Ballote, v. marrubium.
Balfamina 654.
Balfamum 61€
Balfamum copaibaldesz
Balfamum peruvianum:
idem
Balfimum fyriacum Id.
BalfimumTolutanumid
Balfamita , v. nepeta
Balfamita , v. mentha
Balfamita , v. ageratum
Baptifecula , v. cyanus
Barba capræ 274
Barbarea 660
Batbula hirci , v: trago-
pogon
Bardana 241
Ba ds 368:
Le ula ,V. crithmum
AE A v. Ranun-
culus
Bdellium 672
Beccabunga 537
Bechium 90
Bedeguar, v. Rofa
Belladona 786
T À B LE:
Bellegu, v. myrabolani
Belleregi Idem
Bellileg Idem
Bellis 576
Bellium Idem
Belocula , y. ipecacuana
Belzoinum 117
Benzoin Idem
Ben judeum Idem
Benevi Idem
Benevinum Idem
Berberis 604
Berula 5375539
Beta 714
Beta , v. pirola
Betonica 315, 354,678,
756
Betula 254
Bexuguillo, v. ipecacua-
na '
Bezoardica radix 338
Bifmalva 70t
Biftorta 580
Bixa , v. vrucu
Bolchon , v. bdellium
Bombax 115
Bonus-Henricus 717
Bola , vw. myrrha 184
Bon vel ban, v. caffé
Bona , ”. faba
Bongo pala,v. nux mof-
chata
Borrago 93
Botrys 153
Branca urfina 720
Brafica 95
Braflica marina
Bryonia 16,59,763
Britanrica,v. cochlearia
Britannice, v. laparhum
Brunella 564
Brufcus 219
Buccinum , v.confolida_
regalis
Bufuri , v. ftirax
Bugloffum 98,100
Bugula SEI
Bulapathum , v.biftorta
Buna , v. caffé
Bunchos , v. café #
Bunias 97
Buphtalmum 526,576
692
Bupleurum 5924
Burfa pañtonis 166
Butua 262
Buxus 289
#
C Acao 345
Cacahualt , v. cacao
Cacavate Lien
Cacava quahuitl Term
Cadesi indi , v.fcilla
Cagofauga , vide ipeca-
coarha
Café 446
Cahue Idein
Caova , v.caffé Idem
Caious,7v anacardium
Calafar , v. caryophillus
Calamandrine , v. cha-
madris
-
TAËR'LTIE.
:-Calamintha 103 ; 176,
177 5 370 »: 373
Calamusaromaticus179
130
Calamus faccharinus 92
Calcitrapa 225
Calcifraga 171
Calendula, 164
Caiy 657
Callyoñimus , videli-
Hum convallium
Caltha
Campanula
Camphora 192
Camphorata 236
Cancanum, v. anime
Candela regia,v. verbaf-
cum
Eanella 396 , 402 , 548
Cannamellæa 11$
Cannabis 494
Cannabina , vide Eupa-
torium
Cantabrica , vide caryo-
phillus
Caphur , v. camphora
164
395 > 813
:Caphura Tien
Cap veneris 83
Capnôs, v. fumaria
Capparis 221
Caprago , v. galega
Caprifohium 663
Capfcum 143
Caraguata, v. Aloe
Carana 633
Cardamindum 537
Cardamomum 329
Cardiaca 315
Cardones 261
Cardopatium, v. carlira
Carduus 225 ,2$0, 270
2735 309 3 423 3 762
Carduus Mariæ 273
Caryophillata 463
Caryophillea 315
Caryophilius 233 53153
3335 400
Caricz, v. ficus 109
Caryotæ, v. daéili :
Carlina 309
Careurm RE:
Caroa Tdem
Carum Idem
Carota S F9
Carotides , v. da&tili
Carpefñum, wv. valeriana
Carpobalfamum;36 616
Carthamus 6
Carthanum, vide attra-
tilis
Carva , v. Canella
Carvi LE:
Carunfel , v caryophilus
Cafña, v. rofmarinus
Cafia, v. lavandula , v.
cinnamomum
Caflia 39,396, 402
Caffutha sc4
Caftanea 139 , 619
Caftrangula,v.Scrophu-
laria
Cataputia 24, 69
Cattäria 1e 176
Cauda cquina 93
T AB LÆ.
Cauriga , v. areca
Ceanothos, v. carduus
Ceanothus,fpina,v.srof-
fularia
Cedrus , vide citreum
Celer: 163
Centaurea 460, $03
Centrurium majus /dem
Centaurium minus 460
Centoroides, vide gra-
tiola
Centinervia,v. plantago
Centinodia s75
Centromyrini, vide Ruf
cus
Cepa 228
Cerafola , wide bryonia
Cerafus 816
Cerefolium 4199
Ceterac LES
Chaa , v. Thé
Chzrophylilum 499
Ehamæaée , v. Ebulus
Chamzclema , v. Hedra
terreftris
Chamæcypariflus , vide
Abrotanum
Chamciflus , v: Hedrea
terreftris
Chamzæciflus, v. Bugula
Chamæcytinus, v. Li-
lium convallium
€hamædaphne , v. Lau-
reola , v. pervinca
Chamædris 278, 390,
462, 678. à
Chamzlea. 37
Chamzæleon ; vd. carlina
Chameleuce : v. tuflila-
Chamæmelum 5$25,992
Chamæpeufe , v. cam-
phorata
Chamæpytis 638
Chamzriphes 649
Charantia, v. Balfaminz
Chelopa, v. Jalapa
Chelidonium 414
Chelidonia 759
Cheyri, v. leuconiunr
Cheñopodium,v. botrys
v. atriplex
Chermes 213
Chiili ,w. zingiber , v.
Capfcum -
China, 29$
Chira chine 499
Chocclata 448
Chryfanthemum ; vide
Caitha , v. Buphial-
mum
Chryfobalanos , v. nux.
moichata
Chryfolachanum , vide
Lampfaina 9
Cicer 2315 755
Cicerbita , v. fonchus
Cichorium 20T
Gicla 714
Ciclamen 31
Cicuta 780
Cicutaria Ederr
Cinara 250
Cinna 2-95,
TAËLE
Cinnamomum 395
Cirfea 760 , v. amaran-
tus ; v. folanum, v.
dulcamara |
-Cirfum 08 - 762
Cifion, v afclepias
Cifiophylion Iden:
Ciftus 634 > 637
Citrago , v. melifia
Citreolus , v. cucumis
Citreum 319
Citrulus 795
Cyanus 606
Cydonia mala 421
Cynogloilum 583,815
Eynosbatos 697
Eynoforchis,vide otchis
Cyperus … 170, 338
Cytifo genifta 248
Clematisdaplmoidess 68
Clematis pafhonalis , vw.
ceonfrayerva
Clematitis 651 , v. Ari-
- ftolochia
-Cleome , v crifimurm
Climenum, v. Scrophu-
laria, v. Stachys
Cnicus, v.carthamus,v.
carduus
Coanepilli, vide con-
trayerva
‘Corali, v.Lignum ne-
phriticon
Coccum infe&torium, v.
chermes
€occus baphica Tdem
Æochlearia 512 , 565
Cocculi , vide piper, 03
pinus
Colchicum 6t
Colocynthis 67
£olophonia 694
Coiumbaris, v. verbena
Colubrina , w. biftorta
Coluthea 42
Comacum , v. nux mof=
chata
Conder, v. thus
Confolida major 578
Confolida media 361 ;,
576
Confolida minor 564;
1576
Confolida regalis 422
Confolida rubra,v. tor-
mentilla
Contrayerva 338 ; 339
Convolvulus 18,38, 59;
60, 63 » 492 , 764
Copal 67
Copalli quahuitl Jde:
Corailina 443
Corallum 345:
Corcorus ; v. anagahis
Coriandrum s1z
Corilus 619
Cornus 62
Coroneola, v: rofa
Corona terræ, v.hedera:
terreftris
Cortex caryophyllatus
403
Cortex peruvianus 463:
Cortex Winteranus 548:
Coftus , v, mentha.
F A% BuE,
Cortyledon 805,307
Coronea malus 606
Coftus 436 3 549
“Cottus 115$
Cotula 5253 692
Craffula ; v. telephiuin,
v.fedum .
Crateogonon , v. perfi-
caria
Crefpinus, v. berberis
Crefpolina , v. fantolinia
Creflione 539
Crifpina , w. groffularia
Crifpula, v. matricaria
Crithmum 235
Crocus 174
Cruciata 595
Cucubæ 531
Cucumis afinus
Cucumis fativus 797
Cucumis , v. anguria,
v. melo
Cucurbita 67: 598
Curcinum S12
Cunila bubula, v, Ori-
ganum
Curila , v. faturia
Cupreflus 611
Curcas, v. ricinus
Curcuma s5I
Cufcuta 504
1) Aburi , v. urucu
Dachel ; v. palma
Daëyli 114
-Echium
.laureofa
167 3224, 517
Daphnoïdes,
Daucus
s19
Deilphinium 134, 422
Dens caballinus,v.Hyot-
ciamus
Dens leonis 104,572
Derelfide,v. tamarindus
Diapenfia, v. nt
Diétamnus 307; 2
Digitalis 29; +
Dipfacus 4213
Dodecantheon , w. pri-
mula veris
Dolicos , ®. faba
Doronicum 311
Dragacanthum 823
Draco arbor 640
Draco herba 134
Dracunculus Idem
Dracontium 4938
Draxena radix 338
Dryopteris 81, 83,488
Drofomeli , v. manna
Dulcamara 784
Dulcis radix , v. plycyr-
rhifa
E
FE Bulus 21
00
Elæagnon, v.vitex
Elachi, v. cardamomum
Elaphobofcum, vu. pafti-
naca
Elaterium 28
TMB LEE
Elatine 103, 681
Elkemi 67
Elenium 101
Eleofelinum 112
Eiletari $ vw. amomum
Elichryfum 93
Embelgi , v.myrabolani
Emperrum , v. hernia-
, ia
Endivia 800 , 804
Enula campana 101
Ephemerum,videlilium
: convallium
Epipa&is,vide herniaria
Epytimum
506
Equifetum 599
FÉrcA 423
Erigeron, v. fenecio
ryngium 224
Eryfimum 1055875
744
Erythrodanum, w. rubia
Eruca 105, 541, 660
Erua de Sanéta-Maria,v,
dracunculus
Eruum 750
. Efula 24
Evonymo affinis 262
Eupatorium 439, 480
483
_ Euphorbium 144
Euphrafa 415
F
F Aba 748
Faba craffa,v, telephium
Faba malacana , w. ana
cardium
Faba purgatrix , v. rici-
nus
Fabaria se
Fabafuilla,v.hyofciamus
Fagopyrum 744
Fagotriticum Idem
Farfara , v. tufilago
Farrago , v. fecale
Favagelio, w. chelidonia
Faufel , v. terra catechu
Febrifuga , v. kinakina
Fegatella , v. hepatica
Ferraria , v. fcrophularia
Ferulago 187
Ferula 186, 187
Ferulz lacryma 140
Ficaria , v. férophularia
Ficus
109
Filago 94
Filipendula 243
Filius ante patrem, vide
tuflilago
Filix 488
Filicula 81, 83, 84,486
Fiftici , w. piftacia
Flammula , v. ranuncu-
lus
Flos regius , v. delphi=
niur
Flos fan@1 Jacobi 662
Fœniculum 216,225;
$143521
Fœnum græcum
752
Folium indum
324,
342
LABCTL'E,
Fragaria 289
Fragula Tdem
Fragum Idem
Franpula 22
Fraflinella, vide figillum
Salomonis
Fraxinella 307
Fraxinus 44,252
Frumentum 745
Fucus, vw. Corallina
Fuga dzmonum , v. Hy-
péricum
Fumaria 490
Fumus terre Idem
Fungus 614
G
G Abulæ 611
Galbuïi Idem
Galanga 170 , 409
Galbanum 186
Galega 324
Galeopfis , w. Urtica, w.
Stachis, v. Scrophula-
ria , U. Lamium
Gailitricum , vide Hor-
minum
Gallium
Gariophillata
Gelapo, v'. jalapa
Gelbener, vide Gratiola
Genifta 248
Gentiana , 458 , 460, .
centautium minus
Geranium s92
Geérontopogon , vide
365 » 595
463
Tragopogon
Girta gemau LE
Gicherum vide Arumn
Gigarum Idem
Gingidiumv.cérefohum
Gylophiton , vide Saxi-
fraga
Gladiolus 14 » 17L
Glaftum 76$
Glaucium 240
Glycipicris;vide Dulca-
mara
85
Glycyrrhifa
Gnaphalium 933 94
Groflipium 115
Gramen 223,340, 343
Grana paradifi 329
Granum tinétorium, ve
Kermes
Gratia Dei, v.Gratiolas
v, Geranium
Gratiola 29
Grofiularia 818
Guaiacum 293
Gummi Arabicum 825$
Gummi gutta 72
Gummi peruanum Idem
Gummi farracenicum
Gummi thebaicumldem
Gutta cambodia 72
Gutta de gemu Idem
Gutta gomandra Îdem
Gutta gamba Idem
H
H Albacum , wide
TAB L'F
Aïkekengi
Harankaka, v. Zedoaria
Haftula regia, v. Malva
Hedera 65$
Hedera terreitris 103
Hederolis , vw. Afclepias
Hedipnois , v. dens leo-
nis
Helbane,;v. Grana Para-
dif
Helenium IOI
Héliotropium 650
Helleborus 32 ; 33: 35
567
Helxine , vw. Parietaria,
v. Convolvulus
Hemoiroidum herba, w
Chelidonia
Henuonitis 435
Hepatica aurea 503
Heparica ftellata , Idem
Hepatica trifolia , Idem
Hepatorium 483
Heptaphyllon 589
| Herba benedita 359
Herba cephalalgica , w.
Verbera
Herba felis 176
Herba julia,v. Ageratum
Herba S. Kunigundis, v.
Eupatorium À vicennæ
Herba laurentiana , v.
Brunelia
Herba S. Mariæ,v. Men-
tha
“Es: melancholifuga ,
v. Fumaria
Herba paris 312, 65$
Herba pedicularis , 134
Herba proferpinaca , ve
Polygonum
Herba radioli , w. Poly-
podium
Herba rena , v. - Imperas
toria
Herba rubetti , v. Gera=
nium
Herba facra,v.V'erbena,.
v. Meliffa
Herba fanéta , v. Nico-
tiana
Herbz fan@æ crucis, v.
Nicotiana
Herba fardoa , v. Pulfse
tilla
Herba ftella, ». Alchi-
milla
Herbatunica, v. Carrés
phyllus
Herba turca , v. Hernia«
ria
Herba venti, ”. Pulfi=
tilla
Herbulum , vw. fenecis
Hermodaëylus 61
Herniatia 247
Hefperis 502
Hydrolaphathum M
Hydropiper 646
Hyeracium 201,571
Hyerobotane , v. Eryf-
mum ,7. verbena, v,
veronica
Hyofciamus 126,778
“TA MBPL 2€:
Hypericum 624
Hypochæris, v.cicorium
Hypocaftanum 136
Hypociftis 637
Hippia , v. Aleine
Hippolapatum 42,207
Hippofelinum 213 , 520
Hippophæftum, v. car-
duus
Hipouris s99
Eircifpina , vide Traga-
cantha
Hirundinaria,v.chelido-
nium , v. afclepias, v.
nummularia
Hifpidula , v. pes cati
Hyilopus 377» 387
Hodueg , v. galanga
Hordeum 738
Hordeun galaticum , v.
- OTYZa
Hoitziloxilt,vide Balfa-
num
Horminum 417
I
Ï Beris $44
Jacobæa 662
Jalapa 53
Janfbant,vide nux mof-
chata
Jbifcus , v. Althæa
Icibariba , vide elemi
Jefminum , 7. Jalapa
Jecoraria | SOI
Jetaiba , v. anime
Jeticucu,vide mecoatan
Ilecebra 8oÿ
Illex 733
Imperatoria 283, 28$
Intibus 2oi , 802 , 804
Ipecaçuanha 95
Irio , v. erifimum
Iringus, v. Eringium
Iris 14,15,1373172s
622
Jfatis
Ifgarum , v. kali
I{opirum ,v. Aquilegia,.
v. menñianthes
Iva mofchata, vide cha-
mæpytis
Ivapecanga , vide zarz0
parilla
765
Juglans
Jujubæ 112
Juncus 343.
Juniperus 28Q
Jutay , v. tamarindus
Ixine , v. carlina
K
K Ali és?
Kapa mavVa, V. anacar-
dium
Kermes 313
Keïiri 166
Kerva , v. ricinus Îdem
Kiki, w. ricinus Tdem
Kua , v. Zedoaria
Kurandis, v. Canella
Kurundu , v. Laurus
TABLE.
: 4
L Abrum Veneris ,
vide Dipfacus
Lacca s52
Lacrima chrifti 246
Zacrima Jobi Idem
Laétuca 800, 802
Ludtuca uftularia , vide
Tufilago
Laétucella,vide Sonchus
Lada , v. Piper
Ladanum 634
Lagopyrum, v. Pes cati
Pagopus, v. Pescati,1d,
Lamium $99 , 692,761
| Lamoaram , vide China
Lampfana 661
LanceaChrifti,v.Ophio-
gloilum
Lanceola, vid. Plantago
Lapathum 53,20;,207,
546586; 716,717
Leppa 240 ; 243
Lappago, vide Aparine
Earix 4$
Laferpitium 64, 188 ,
283 520
Lathyris 24
Lavandou , vide
Lavandula 382
Laver 539
Laureola 36
Laurifolia 548
Laurus 393 » 399
peus 753» 310
Tome I,
Tlem
139
Al-
Lenticula
Lentifcus
Leontopodium , v.
chimilla
Lepidium 543
Leucanthemum 576
Leucacantha 273
Leucoiun 166
Leucopiper 141
Levifticum 520
Libanotis 64 , 520
Lichen 8750L
Lychnis 233 ,; 421,659
Lycoperdon 624
Lycoperfcon 789
Lycopfs, vide Buglof-
fum,v. Cynoglofum,
v. Cardiaca
Lignum molucenfe,vide
Ricinus |
Lignum nephriticumé2a
Lignum odoratum, vide
Santalum
Lignam-payanum , vw.
Saffafras
Lignum fanû@um, vide
Guaizcum L
Lignum, S. Grucis,vide
Vifcum
Ligufticum $20,$21
Liguitrum 6;so
Lilium 723
Lilium convallium 357
Limnefñum, v. Gratiola
Limodorum 637
Limon 318
Limonium ; vide Me,
Q
FF ARD'LTE
nyantes , v. pyrola
Linaria 68 ; 727
Lingibel, vide Zingiber
Lingua cervina 485$
Lingula , v. Ophioglof-
{um
Linum 23 5725
Liquiritia 88
Lyfimachia 468, 539
Lithofpermum 245
Locufta herba 812
Lobus ex Vuingadecaou,
v. Anime
Lotus 523» 666
Luciola;vOphiogloffum
Lujula 205 , 316
Lumbricorum femen, v.
abfinthium
Lupinus 750
Luüpulus 492
M
M Acerone 213
Macis, v. Nux mofchata
Macro pi per 141
Madeleum , v. Pdellium
Maderampulli;v. Tama-
riadus
Madrepota 343
Magiftrannia;v. Impera-
toria
Majorana 383 ; 390
Mays 745
Malaguetta 329
Malaoathrum 342
Mala aurea,v, Lycoper-
ficon ;
Mala infana , v. Melohà
gena
Mala præfomilia 11%
Malacociflus , w. hedera
terreftris,v.Chelidonia
Malathiam , v. Bdellium
Malicorium , v. Punica
Malva
470
Maluavifcus,videAlthæa !
Malus 111
Malus granata 603
Mala infana 890
Malus medica $18
Malus perfica IX
Malus punica 60%
Mandragora 782,786
Manjulla Kua, v. Curcus
ma
Mangaratia, v. Zingiber 4
Manna 43
Marathrum , v. fœnicu-
lum
+ sure late _
ê
Marrubiaftrum
Marrubium > 325.
Marum
Maftiche 138
Matricaria 155
Matrifalvia, videSclarea |
Matrifylva, v. Hepatica, #
v. Caprifolium
Mecaptali,vide falfa-pas »
rilla
Mechoecana 9, 6@
Medefufium, v. Ulmariz ”
MedullaÆ E oyptiaca, vide
Caffa
HAB ET
el arondinaceum, vide
Saccharum
Mel cannz , Idem
Melax , v. Thus
Melanopiper 141
Melanthium, v. Nigella-
Melicalamus,v. Saccha-
rum
Melilotus $23 ; 666
Meliffa 157 ; 2693
Melifophillon; Idem:
Melongena 790
Mela 799
Melopepo Idem
Menyanthes $40
Menfracoft, videManna
Mentha farracenica,vide
Ptarmica
Mentha 176 , 177; 370;
372; 436
Menthaftrum 177
Mercurialis 708
Merula vide Rhamnus
Mezereon 36
Mefpilus 6120
Meum 167
Muxacuchit , vide Piper
Militaris, v. Miliefolium
Milium 811
Millefolium s73
Millegrana, v. Herniaria
Millemorbia, vide Scro-
fularia
Minza , vide Anime
Mirabilis pervana , wide
+ Jalapa
Mirica, vide Tamarifcus
Myrobalami s5
Myrrha 184
Myrrhis 499,517
Myrthacanta , v. Rufcus
Myrtillus,videVitis 1dæa
Myrtus 333: 6SE
Myxa, v. Sebeftena
Mizquixochicopalli, vs
de Anime
Mirella
Mochus, dv. Orobus
Molanga , v. Piper
Molon 243
Momordica 664
Morfus diaboli,videSuc+
cifa
Morfus Gallinæ 808
Morus 648 , 620
Mofcocaryon, vide Nux
mofchata
Munduy guacu, v. Rlei-
nus
Mufcus 86 , 288 , 443
N
N Apellus 312
Napus 96
Nardus 168,340,382,
v. Valeriana
Nardus ruftica, w. Afa-
rum
Nafcaphtum,vide Stirax
Nafturtiums 34,536,587
Nefrim , v. Ro
Nenufar 807
Nepeta 179 , 370 3 373
Nerion 136
459
oij
TAN LEE
Nefrim, vw. Rofa
Nicotiana 126
Nigella 239
Nimphæa 809
Nucifta,v. Nux nrofcha-
ta
Nuces Pineæ 823
Nummularia 539
Nux bandenfis,vide Nux
mofcheta
Nux græca, v. Amygda-
lus
Nux juglans 290
Nux methel, v. Stramo-
nium
Nux mofchata 430
Nux myrifüica Idem
Nux unguentaria, Idem
Nux piftacia 115
; O
© Cimañftrum,v.Scro-
phularia , w. Circæa
Ocimum 368 , v..Fago-
pyrum
Ocuiaria, vw. Euphrafa
Oculus bovis , v. Beilis
Cenanthe 244
Ocpata , v. Aracardium
Olea
729
Oleander 126
Olibanum 497
Olxs , v. Spinacia
Olufatrum 213
Olyra , v. Secele
Omphalocarpum, v. A-
parine
Onitis , v. Origanum
Ononis 210
Ophiogloffum 665
Ophiofcorodon 304
Ophris 665$
Ophtalmica,v.euphrafia
Ophium , v. Papaver
Opobaifamum 6126
Opocalpafum,v.Myrrha
Opoponax 199
Orchis 323
Oreofelinum 186
Origanum 390, 392
Orleana, v.Vanida
Oryfa 827
Ornithogalum, v. Scylla
Crous, v. Fraxinus
Orobanche,v.Hipociftis
Orobus
749
Orvala . 417
Ofyris , v. Linaria
Ofmunda 488
Oftrutium,v. Imperato-
ria
Oxalis 20$
Oxyacantha 604
Oxylapathum 205,207
Oxymirfine , v. Brufcus
Oxys 310
Oxytriphillon, Idem
P
P Æonia 359
Paiea de mecha,v.Schæ-
nanthum
Palma Chrifti 63
AR LE
Palma 114,452, 640
Palmula , v. Tamarin-
dus, v. Da&yli
Palo d’Agula , v. Xiloa-
loes
Palos de calenturas , v.
Kinkiria
Paludapium 212
Panax 101,190
Panchmaraum,v. Areca
Pancratium , v. Scylla
Panis cueuli , v. Ozys
Panis porcinus 31
Papaver 90°, 204, 214,
4213771
Papaver fpumeum, w.
Gratiola
Papillaris herba,v.Lam-
pfana
Pareira brava 261
Parietarta 711
Paronichia 84
Parthenium,v. Chamzæ-
melum , v. Matricaria
Paz v. Vitis
Paffulæ Idèm
Paftinaca $17 5 519
Paftoria burfa 467
Pavame, v: Saffafras
Pavara, vw. Ricinus
Pentaphyilum 588,590
Pentaphilloides 465
Pepo 795 3 799
Perdicium, v. Parietaria
Perebecenuc ; vw. Nico-
tiana
Perforata, uv, Hipericum
.- Peucedanum
Perfoliata 594
Peryclimenum 65 , 663
Periploca 58.
Periiterona , v. Chamæe
pytis
Perfica | If
Perficaria: . 646
Perfonata 240,287
Pervinca 568
Pes cotumbinus , v. Ge=
rarium
Pes cati 93
Pes leonis s67
Petafites 287
Petrofelinum 213» 214
$22
Petum , v. Nicotiana
106
Phafeolus 748
Phellos , v. Suber
Philantropon,v.Aparine
Phyllirea 650
Phyllitis 438$
Phyllon , v. Mercurialis
Phytolacca 787
Phlomos, v. Verbafcum
Phænicobaiani, v. Dac-
tili
Pbhu , v. Valeriana
Picea, v. Abies
Picris , vw, Chicorium
Pilofelja 93 » <72
Pimenta , vw. Piper
Pimpilinr Idem
Pimpinella 234, 590
Pinang , uv. Areca.
Pindalba , v. Cubebæ
© u]
TALLE
Pine S21
Pinus , v. Ricinus
Piper 141 Indicum 117 ,
333
Piper montanum,v Lau-
reola
Piperitis , v, Lepidium
Pyrethrum 134, 140.
Pyrola 579
Pifeolus 47
Pifum Fiem
Piftacia IL À
Piftolochia
Pituitaria, v. Sthaphiie
ria
Piryufa , u. Tithymalus
Pix 533
Plantago 583
Plumbago, v. Perfcaria
Pocielt , v. Nicotiana
Polemonium,v.Ditam-
nus
Poligonatum s8r
Polygonum247,575 599
Polypodium 486
Politricum 83 ,238
Polium 367; 439
Populus 732
Porrum 230
Portulaca 803
Potentilla 274, 465
Poterium 823
Prafium 172
Priapeia, v. Nicotiana
Primula veris,videBellis
Prunella 561,564
Prunys
839113
Pfeudocapfcumi 25€
Pfeudociftus, v. Opopo=
fnax
Pfeudonardus 382
Pfyliium 813
Prarmica 439
Pulegium 3725373
Pulicaris herba 813
Pulicaria,vide Perfcaria
Pulmonaria 86
Pulfatilla 135
Pulvis cardinalis ©. Ki1-
nakina
Pulvis Jefuiticus, Idem
Puniça 60%
, Q
Q Uauhayohuarli, v..
Caffia L:
Quebolia, v.Myrabalant
Quercula,v. Chamædris
Quercus 612-
Quinquefolium 583
Quinquenervia, v: plane
tago
Quyia, v. piper
| R
R Adicula 227
Radix Spiritus fan@i, ve
Angelica
Ranunculus 6$z
Rapa 97
Raphanus, 227,543,549
Rapumterræ , w. Cyclas
TABLE:
MÈTt
Rapunt 97 5714
Rapunculus 813
Rapontica, v. Centau-
rum majus
Raffac,v. Ammoniacum
Regina prati 274
Remora aratri 220
Refta bovis, v. Anonis
Rha 495 $2
Rhabarbarum 49
Rhamnus 10
KRhaponticum $03
Rheum Ldem
Rhœas 73
Rododaphne 156
Rhus 610
Rhum Idem
Ribes 618
Ricinoides 69
Ricinus , Idem
Rima maria, v. Alliaria
Rorida 102
Rogga , v. Secale
Rofa , 12, 13, 607,688
Rofa de Jerico 248
- Ros cœleftis, v. Manna
Ros marinus 377
Ros folis 107
Rubia 222
Rubus 648
Rubus idzus 817
Rumex, 205,207;717;
v. Acetofa
Rupertiana,v.Geranium
Rufcus 219
Ru 159» 324
Ruta caprariä 247
Ruta muraria 84
Rutila , vw. jujubæ
S
S Abina
Sabanpute , v. Piper
Saccharum I]
Saccolaa 330
Sacoule Ide
Sagapenum 190
Salicaftrum, v. Solanunx
Salix 170 ,82E
Saliunca,v, Nardus
Saifa parilla 294
Sal{ola 65 À
Salvia 279, 37
Salvia vitæ 84
Sambucus E9..26
Sampfucus, v. Majorana
Sana fanéta , v. Nico-
tiana
Sanguinaria, v. Polygo=
num
Sanguinaria radix,v.Ge+
ranium
Sanguiforba 690
Sanguis draconis 586
Sanifula 66
Santalum 344
Santolina: 435:
Sapinus 256
Sapoñaria 659
Sarcocolla. 425$
Saffafras 293.
Satureia 37
TA ML ER
Savina 163
Saxifraga 84, 219, 232,
233
Saxifragia 24$
Scabiofa 276
Scammonia 55: 58
Schænanthos 343
Séariola 800,804
Scarlathum , v. Kermes
Scheha, ”. "Abfinthium
Scilla S4I
Sciarea AI
Scolopendria 8;
Scolopendrium 485
Scolymus 250
Scordium 278
Scordotis 279
Scorodonia Idem
Scorodoprafum 304
Scorzonera 274
Scrophularia 580,775,
799
Sebeftena 113
Secale- 741
Sedum 233,80$
Selago , v. Camphorata
Selinum 212, 214
Semen contra 445
Sementima, femen fanc-
tum Idem
Sempervivum 805
Senna AI
Senecio 713
Septinervia, v,Plantago
Serapinum, v. Sagane-
num
Seris 20], 804, 808
Seriphium, v. Taliétrut#
Serriola £oz
Serpentaria , 398 vide
Biftorta ; v. Ophio-
g'ofilum
Serpylium 375
Sete} 64,234, 500
Sideritis , v. horminum,
v. Stachys , v. Gera-
nium , v. Pimpinella
Sigillum B. Mariæ , Va
Tamnus
Sigillum Salomonis 582
Siler 2343 521-
Silgo, v. Secale, . Tri-
ticum
Siliqua arobien LME
rindus
Silvatina , vw. Bugula
Symphitum 86,561,564
s76, 578
Sipant 105, 137
Sion 533
Sifarum 341
Sifon: 52Z
Sium s2 ie $34-
Sifirieteris ; ©. Pimpi-
nella
Sifymbrium 176, 534%
587, 660
Smiiax 3S, 294, 748
765
Smyrnium 103,213, 283
28$ ; $20
Soda 653
Solanum 332, 784, vw
Herbeparis , uv. Jalap,
Tes HE
#. Capfcum , v. Bel-
ladona, v. Phytolaca,
v. Strammonium , v.
Lycoperficon, v. Me-
longena
Solanifolia 760
Soldanelia 18
Solidago , v. Bellis > V.
Virga aureæ
Solfrora , vw. Ros folis
Sonchus 802
Sophia 687
Sorbus 614
Spadida cah, v.Euphor-
.bium
Spartium 248
Spatula fœtida 171
Sphacelus , v. Salvia
Sphondriium 719
Spica 382, 385
Spica nardus 340
Spina acida, v. Berberis
Spina arabica,v. Carlina
Spina alba 373
Spina cervina 10
Spina hirci,v:Tragacan-
tha
: Spina infe&oria 10
Spinatella,v. Calcitrapa
Spinacia 716
Sponfa folis,u. Ros folis
State , v. Myrrha
St2chys 761
Staphilinus, v.Paftinaca
Staphifagria 134
Stercus diaboli , v. Affa
fœtida
Stellaria, ". Hepaticz
V. Alchimilla
Stirax 40$
Stæcas 385
Stramonium 788-
Stratiotes,v.Millefoliure
Strobili Pine1- 822
Strumaria 243
Strumea , v. Chelidoniæ
Struthium, v. Imperato-
Fix
Suber 615
Succifa 277
Succus laxativus , vide
Gummi gutta
Sumach , v. Rhus
école
Sylibum
448
273
Tr
ps , Tv. Nico=
tiana
Tabaxit , v. Saccharunz
Tacomaree 118
Tacamahaca 631:
Tacvacue , v. Mechoa*
can.
Tamalapathra , v. Mala-.
bathrum
Tamat 40
Tamarindus Term.
Tamarifcus 25$
Tamarum , v. Bryonia
Tamnus 763
Tanacetum, 135,436,
441
Ti AUBEX ES
Tattaxacon,v.Dens leo-
nis
Tarchon,v. Dracunculus
Tarum , v. Xyloaloes
Tegname,v. Styrax
Telephium 580
Terebinthus 114, 258
Terenbigil, v. Manna
‘l'erniabin Idem
Terta Catechu 452
Terra Japonica Fdem
Terra merita ,v. Curcu-
ma.
Tefticulus morionis , v.
Orchis
Tencrium 678
Thalietrum 537
‘Thapfa É4 ÿ 223
‘Thafpus barbatus 721
CERESS. 262
‘Thymelea , v. Laureola
Thlafpi 276,467
Thus 297, 406
Thymbra 387
Thymus 374
Tikia 358
Tripha cerealis, vide
Secale
Tithymalus 24, 144
Thlahueliloca quahuitl,
v. Caranna
Thlaquilin,v. Jalap
Tlarlancuaye, v. Piper
Tlacaca huaquahuitl, v.
Cacao
(Elacuacue,v, Mecoacan
Tlilxochitl,vide Vanïiffà
Tordilium , vw. Meum
Tormentilla 589
Torna bona , w. Nico-
tiana
Tragacantha 663
Fragum , vide Dracun-
culus
ragopogum 274
Tragofelinum 234
Tribulus 623
Tribuloides , Idem
Yricomanes 83
Triiolium 316,425,523%
540, 666
Triticum 7AL, 745
Triffago , v. Chamædris
Trixago , v. Scordium
Trunbigin , w. Marna
T£2,0. Thé.
Tunica , v. Caryophilus
Tufhilago 90,187
Turbith 63
Turpethum Tdens
V
V a ccirie
Valeriana 168, 340j
812
Valerianella 812
Valighuru 296
Vanilla 449
Veratrum 32, 33 ; 35 >
567
Verbafcum 42%
Verbafculum
68t
Verbena 104, 418,
123 À
Vermicularis 805
Veronica 537 , 678,681
Verrucaria , v. Alke-
Kengi, vide Heliotro-
pium
Vicia 740
Vi&orialis, vw. Allium
Vidimaram,v. Sebeftena
Vinca pervinca 568
Vincetoxicum 310
Viola 166, 315 , 706
Viola peruviana s3
Viorna , v. Clematitis
Viperaria 275
Viperina 339
Virga aurea 633
Virga regia vw. Digita-
is
Vifcum 360
Vitalba, v, Clematitis
Vitex 177
Vitis 110
Vitis alba 16
Vitis nigra 763
609
L Vitis idæa
Vitis fylveftris 651, 784
Vitriola , v. Parietaria
Ulmaria 274
Ulmus 618
Umbilicus veneris 807
Ungula afinina , v, Tuf-
ilago
TABLE,
Volubilis 28
Urceolaris, v. Parietariæ
Urtica 596,761
Ürucu 3438
Uva crifpa 6138
Uva mufcatela 110
Uva verfa, v. Herba pa-
ris; … Idem
Vualighuru, v. Zedoatis
Vulvaria 173
X
IX Anthium 243
Xapa maya, v. Anacar-
dium ,
Xyloaloes 40;
Xylobalfamum 335,626
Xylon 115
Xyris 171
Xocoxochitl, v. Amo-
mum
Xuchicaluaquahuitl , w,
Cacao
Y
Ve atthritica 688
Yvamofchata, Jde
Z
Z Arca,v.Zarfaparilla
Zadura ,v. Zedoaria
Zarzaparilla 294
T ABLE:
Zedoaria 296 Ziziphus, w. Jujubé-
Zerumbet Idem Zuccha , v. Cucurbita-
Zibebzx, v. Vitis Zurumbeth 226
Zingiber 137 » 296
Fin de La Tablz des noms Latins.
ABREGE
dt D Su Cr
DE L'HISTOIRE
D ES
PEANIES
U SU E;L:L'E;S.
ES} E deflein que je me füis pro=
ESil polé dans cet Ouvrage, eft
324) d'expliquer les propriétés les
PRRUSE plus Cprouvées des Plantes ,
dont l’ufage eft familier dans la Pharma
cie. Pour le faire avec méthode, je fuivrai
dans la diftribution de ces Plantes.le mê-
me ordre que nos Anciens ont établi dans
la divifion des Médicamens ; & comme
ils ont remarqué que ces Médicamens
aoifloient fur les Corps en deux ma-
nicres générales, ils les ont féparés en
deux Parties. Dans la premiere, ils ont
renfermé les Remedes qui procurent l’é-
vacuation des humeurs par les soyes fen-
fibles où infenfibies , & les ont apnellés
cr
$ N°79 I
À Vie .
jA
4x
2 DES PLANTES
Evacuans. Dans la feconde , ils ont com
pris les Médicamens qui changent d’une
maniere imperceptible la ciffure des hu-
meurs . @& ils les ont nommés Altérans :
cette divilion formera les deux Parties de
cet abrégé.
La premiere Partie fera fubdivifée , par
rapport aux routes différentes, par lef=
quelles la nature fe délivre des humeurs
étrangeres , lefquelles caufent la plüpart
des maladies lorfqu’elles font retenuës.
Ces routes font l'ouverture fupérieure &
inférieure de l'eftomac & des inteftins;
la bouche & le nez : par lefquels la poi-
trine & le cerveau font délivrés d’une pi-
tuite furabondante ou dépravée ; la voye
particuliere au fexe ; celle des urines:
celle enfin qui eft ouverte dans toute l’ha-
bitude du Corgs pour la tranfpirationin-
fenfble : ces routes differentes forme
ront fept Clafles. |
La premiere traitera des Plantes Purga-
tives & Emetiques. La feconde , des Plan-
tes Béchiques & Expectorantres. La troi-
fiéme, des Errines & Sternutatoires. La
quatriéme, des Hyfteriques. La cinquié.
me, des Diuretiques & Aperitives. La
fixiéme, des Diaphoretiques & Sudorifi-
ques. La fepriéme enfin , des Cordiales
Âlexiteres. Y’avois mis cette Clafle la
premiere des Plantes Alterantes dans la
U'SAME'L LES: 3
premiere édition de ce Livre ; maïs ayant
fait réflexion que plufieurs plantes Alexi-
teres font Diaphorétiques, &c que réci-
proquement la plupart des Plantes Dia-
phorétiques font Alexireres ; que les unes
& les autres font employées indifférem.
ment dans les mêmes compofitions Cor
diales & Sudorifiques ; j'ai cru qu’il étoit
à propos de mettre les Plantes Alexiteres
immédiatement après les Diaphoréti-
ques, parce qu’elles agiffent affez fouvenc
par la tranfpiration ; & que par con{c…
quent elles pouvoient être miies au rang
des Plantes évacuantes. D'ailleurs j'ai crà*
devoir {éparer les Diaphorcriques & les
Alexiteres en deux Claffes , par rapport
a leurs vertus différentes ; les unes étant
pius ordinairement Sudorifiques que Îles
autres. |
La feconde partie de cet Ouvrage , qui
traite des Plantes Alterantes, fera féparce
. en deux Sections. Dans la premiere , fe-
ront comprifes les Alrerantes , que j'ap-
pelle du premier ordre, lefquelles font
deftinées ou a certaines maladies en parti-
culier ou aux différentes parties du corps,
Certe Section renfermera fept Clafles.
La premiere traitera des Cephalique
& Aromatiques.La feconde, des Ophtal-
miques.La troifiéme, des Stomachiques,
& celles qui tuënt les vers, La quatriéme
A ij
4: DES PLANTES USUELLES.
des Febrifuges. La cinquiéme,des Hépa-?
tiques & Spléniques. La fixiéme , des
Carminatives , qui diflipent les vents. Et
la feptiéme , des Anti-Scorbutiques.
La feconde Section de la feconde par-
tie, comprendra les Plantes Altérantes,
que je nomme du fecond ordre , lefquel-
les font également utiles à plufieurs ma-
ladies & à plufieurs parties du corps ;
cette Section renfermera cinq Clafles.
Dans la premiere Clafle , feront com-
prifes les Plantes Vulnéraires , que je fé-
parerai en trois Chapitres, par rapport à
leur grand nombre & à leurs différens
cfets : le premier traicera des Vulné-
raires proprement dites , dont la plüpart
font Aftringentes ; on y joindra les Plan-
tes qui ont la vertu de refferrer ; le fe-
cond Chapitre parlera des Vulnéraires
Déterfives ; le troifiéme,des Vulnéraires
Aperitives.
La deuxiéme Claffe de cette feconde
Section, contiendra les herbes Emollien-
tes. La troifiéme traitera des Réfolutives.
La quatriéme des Anodines & Afloupif-
fantes. La cinquiéme enfin, des Plantes
rafraïchiffantes & incraffantes.
Voila la divifion générale de cet Abre-
gé, & en même tems le Plan de mon
Jardin , dans lequel j’airangé les Plantes
dans le même ordre & fous les mêmes
nombres qu'on les trouvera ici,
3
æ:
335
336
IG
30$
336
86
226
2%
326
CE
6 W
SE TUS
PREMIERE PARTIE.
Des Plantes appellées Evacuan-
tes , parce qu'elles vuident les
humeurs par les voyes fenfibles
& ordinaires.
PREMIERE CLASSE,
DES PLANTES PURGATIVES
N comprend fous cetitre les Pan-
tes qui purgent ; foit par le Vomi!
fement , & alors on les appelle Emcti-
ques ; foit par le ventre , & on les nom
_ me Purgatives, ou Catharriques. Entre
ces dernieres, celles qui agiflent avec
plus de douceur , s’appellent Purgatifs
Minoratifs, comme les fleurs de Pêcher,
les Rofes , la Cafle ,la Manne, &c. Jene
diftingue point dans cette Claffe les
Plantes Emetiques des Purgatives, par-
ce que les unes & les autres font quel.
quefois le même effet, felon la qualité
des humeurs & la difpofition de l’efto-
A iij
br.
€ PLANTES
mac des malades ; je défignerai feule
ment celles qui ont plus ordinairemen-
vomir , en marquant leur dofe , & la
maniere de les employer. Je commence-
rai cette Clafle par les Purgatifs les plus
doux, je parlerai enfuite de ceux qui
agiffent avec plus de violence, & dont
lditirarion demande plus de cir=
con{pection,
I.
ARTAME, Safran bâtard , ou d’Al-
emagne , Graïne de Perroquet.
Cartamus fruè ve Cricus I. B. Tom. III.
PAL. 79. Raï. bifs. 302, Cnicus fativus five
TE Offcin. C. B. 3217. Cricus vul-
garis Cuf. Hiff. cuir Crocus Sylvefiris
Anguil,
Es fleurs & les femences de cette
1 Plance fonten uface, comme laxati-
ves & apériciv es: les ere entrent dans
les rrzoûts qu'eiles teignent d’une cou-
leur faHrznée, mais elles fervent plus or-
dinairement ri reintures rouges : ces
ee pafent pour ere utiles dans la jau-
nifle: leur dc{e ef d'u € demie éragme en
ste ouen ous ; on les fubftitue au
Safran ordinaire a double dofe, auquel
elles fonc beaucoup inférieures pour la
vertu,
PURGATIVES. +
La femence du Cartame purge aflez foi-
blement ; on l'ordonne aflez rarement
feule à caufe de fa vifcofiré qui la fair agir
avec lenteur : fon ufage le plus commun
eft dans les Tablettes Diacarthami, auf-
quelles elle a donné le nom , & dont la
qualité purgative doit être attribuée au
Turbith & à la Scammonée qui entrent
dans leur compofition: la dofe de ces Ta-
blettes eft une demi-once ou fix gros.
On les donne rarement feules , & plus
communément avec d’autres Purgatifs :
ces Tabiettes font Hydragogues, c’eft-à-
dire, qu’elles purgent les eaux, & con-
viennent parconféquent dans les bouff-
fures & dans cette efpece d'Hydropiie,
qu'on appelle Anafarque.
M. Ray aflure que la femence de Car-
tame pilée & boüillie avec la décoétion
de Pois chiches & la viande , purge les
eaux, par haut & par bas, qu’elle chaffe
les vents & foulage les douleurs de la
colique : mais il la faut COfTiger avec
V’Anis, la Canelle ou quelque autre Aro.
mate : la dofe eft pour chaque botüillon
de demi once ; on pourroit s’en fervir
aufli en émulfion.
Outre Les Tablertes Diacarthami , auf
quelles cette femence a donné fon nom,
elle entre encore dans le Catholicon fim-
ple de Fernel.
À iii
8 PLANTES
LE
Ve UNIER, petit Damas noir.
Pruna parva dulcia atro-cerulea C. B.
443. Prurus fruëlu parvo , dulci, atro-ca-
ruleo Inff. C2. Pruna Damafcena noffra-
ta Bcilon. Office.
( Ette efpece de Prunes étant la plus
douce , eft par cette raïfon préférée
pour lEleuaire Diaprun fimple , dans
lequel entrent plufeurs autres purgatifs
& différens ingrédiens. Les autres efpe-
ces de Prunes , qui font plus aïgres , in-
commodent les perfonnes qui ont la poi-
trine délicate ; mais celles de Damas noir
font pectorales , adouciflantes & laxati-
ves. La dofe du Diaprun fimple, eftd’u-
ne once, & même plus. Pour faire le
Diaprun compofé,on ajoute la Scammo-
née ; la dofe de celui-cieft de fix gros au
plus , & de demie-once ordinairement.
La décoction d’une demi-livre de Pru-
neaux , fert fouvent de bafe aux infu-
fions purgatives , fur-tout pour les en-
fans. Les Prunes entrent dans le Syrop
de Fumeterre, de Mefuc, dans celui
d'Epithim , dans le Lenitif & dans la
Confection Hamech,
:
l
.
PURGATIVES oo
irr
P RunezLier,Prunier fauvage.
Prunus Sylueffris C. B. 444. I. B. Tom.
1. pag. 193. Acacia Germanica Officin.
_ Es Prunelles bien meures font laxa=
tives ; on les employe néanmoins
pour reflerrer dans les cours de ventre &
dans la difflenterie ; mais alors on nat-
tend pas leur parfaite maturité ; on en
tire le fuc par expreflion , & on le fait
épaiflir en extrait , qu’on fubftituë au ve-
ritable Acacia d'Egypte. Sa dofe eft d’u-
ne dragme au plus ; on l’employe aufii
de même à la place du Lycimm des An-
ciens. Les fleurs du Prunier fauvage , ou
plütôr leur eau diftillée , après deux jours
de macération dans le Vin , eft un fudo-
rifique, que j'ai fouvent éprouvé avec
fuccès dans la Pleuréfie ; la dofe eft de
quatre a fix onces. Ces fleurs font laxati-
ves , & le Syrop qu’on en fait après plu-
fieurs infutions réitérées , approche de [a
vertu du Syrop de Rofes:fa dofe eft d’une
once , mêlée avec les autres Purgatifs.
On fait en Allemagne un Vin avec les
prunelles , lorfqu'’elles font meures ; ce
Vin n'eft pas à méprifer dans les cours
de ventre , pourvû qu'il n’y ait nifievre,
ni tranchées ; on fait fécher ces fruits au
È À ÿ
10 PLANTES
four , & après les avoir écrafés, on les
jette dans la cuve pour les laïfler fermen-
ter avec le mouff; la faveur aromatique de
cette liqueur ne la rend pas défagreable,
Les feüilles du Prunier fauvage {ont em-
ployées dans longuent de la Comrefle,
LV:
Nour: , Noirprun, Bourg-pine.
Rhaïnnus Catharticus C. B. 478. 1. B.
Tom. I. pag. ç5. Ramnus folutivus Dod.
75%. Spina infetloria Math. Spina cervina
vulgo Gefr. Merula Hofim. 74.
() N employe en Médecine les baves
ou fruits de cer arbre, dont on
fair un Syrop; la dofe en eft d’une once,
ainfi que des autres Syrops purgatifs.
Quelques uns appellent ce Syrop , Syru-
pus domefticus ou Syrup#s de Spina cervina.
Il eit fort en ufage dans PHydropifie, la
Cachexie , la Goutte, le Rhumatifme, &
les maladies longues & opiniatres. J'en
ai donné à des malades enflés confidéra..
blement, deux delquels avoient de l’eau
épanchée dans la capacité du bas ventre,
& ils ont été guéris : ils en ont pris juf-
qu'a quatre fois, de deux jours l’un , une
once à chaque fois , avec autant ce Man.
ne dilloure dans une décoction convena-
ble : lorfqu'on donne les biyes de Ner-
és. Ê es Hé as
PURGATIVES. FT
prun en fubftance, on en donne jufqu’à
vingt ou quarante à cinquante en décoc-
tion. Quelques-uns les font fécher, & en
donnent la poudre à un° dragme, incor-
porte avec la Conferve de fleurs d'Oran-
ge , ou quelque autre.
Sydenham a remarqué avec raifon que
le Syrop de Nerprun altere les malades
confdérablement , fur-tout quand on le
donne feul & qu’on na pas ia précaution
de manger un potage leger immédiare-
ment après.
V.
pores
Malus Perfica 7. B. Tom. TI. par. 157:
Dod, 796. Perfica molli carne & vulgaris
viridis © aloa C. B. 440.
N prend les fleurs , & même quel-
quefois les jeunes feüilles du pêcher
pou en faire un Syrop qui purge affz
ien ; la dofe eft une once. On mer quel-
quefois une petite poignée de ces fleurs
dans un boüiillon de veau, qu'on fair infu.
{er lezerement fur un feu modéré; on
l’ordonne aux perfoanes d’un tempéra-
ment pituiceux & fujeres aux fluxions
dans la tête ; elles conviennent auñi aux
enfans quiont des vers. On applique avec
fnccès fur le ventre un Gataplalme fuit
À vi}
12 PLAN ‘TT PS
avec les feüilles de Pêcher & de la fuie pi-
lées enfemble, & liées avec de bon vi-
naigre. Ce remede eft familier à la Cam-
pagne. Les fruits de cet arbre font très-
agréables au goût , & ne font pas fi con-
traires a la fanté que le croyoient les An-
ciens : leurs noyaux & leurs amandes ont
un ufage tout différent, comme onle peut
voir ci-après à la fin de la Claffe des Plan«
tes Hiftériques.
VI.
R OSsEs pales.
Rofa rubra pallidior C. B. 481. Rofa ho-
loferica Lob. ic. 207. Tom. I/. Rofa fativa
1V. Dod,. 187. Rofa pallida Officirarum.
N employe ordinairement les fleurs
de cette efpece de Rofes, pour faire
l'eau des neuf infufons , qu'on ordonne
à Montpellier , à deux onces dans les po-
tions purgatives. L'eau - rofe diftiliée fe
fait auffi avec les fleurs de cette efpece,
ou avec les Rofes blanches fimples. Elle
eft propre pour les maladies des yeux ;
on la mêle avec celle de Plantain dans les
Collyres, pour linflammation de ces par-
ties. Dans Les cours de ventre fimples &
‘la Diarrée, on prefcrit avec fuccès des
botillies avec deux onces d’eau-rofe & un
jaune d'œuf, pour un demi-feptier de lait,
…p
LI
PU RG'AT MOVE S. rà
Quelques A poticaires préferent pour fai-
re l’eau-rofe les calices des fleurs, aux
fleurs mêmes.Le Syrop de Rofes pâles fe
prépare avec leur fuc épuré & parties
égales de fucre ; on l’ordonne à une on-
ce dans les fluxions du cerveau. On fe fert
particulierement de celui qui eft compo-
fé, dans lequel entrent le Séné, l’Agaric,
& quelquefois la Rhubarbe ; on donne
fouvent ce dernier feul à une once & de-
mie. On fait auffi avec le fuc de Rofes,
un Eleétuaire qui eft efimé , dans lequel
entre la Scamn onée, & do àt La dofe eft
de demi-once.
VIL
R Oses Muscartes ou de Damas.
Rofa mofchata fimplici flore C. B. 4822.
Ro/x mofchata minor flore fimplic! I. B. Tom.
JL. pag. 45. Rofa mufcata albaT ab. ic. 1086.
Nerfrim vel nefrim Serapioms Anguil. Rofz
Damafcena , quam Coroncolam vocant
Lugd. 125.
Uclques perfonnes fe purgent avec
une où deux pincées de Rofes muf-
cates, infufées dans un botüillon au veau;
ces Roles purgent plus fortement queles
précédentes. Dans la Provence & dans
les Pays chauds,où elles ont plus d’odeur,
trois ou quarre de ces fleurs en infufon
54 PILLAËN TE
ou en conferve , purgent avec violence:
Roses fauvages ou Eclantier , Rofes
rouges ou de Provins. Voyez aux Plantes
Aftringentes , N°9. xxviir, & xxIx.
R APONTIC. Voyez ci-après, Rhu<
barbe,
VHI:
F LAmMBEou ris, Glaïeul.”
Tris vulgaris Germanica fivè Sylvuzfiris
C.B. 30. Iris vulg. violacea [eu purpurea
Sylv. I. B. Tom. I!. pag. 709. [ris Sylve-
ffris Tab. ic. 648. Iris noftras Officin. Gla-
diolus caruleus Trag. 699.
C)}> employe dans la Medecine la ra-
cine de cette Plante ; on en tire le
fuc par expreflion , & on l’ordonne de.
puis une once jufqu’a quatre dans l'Hy-
dropifie qui commence. j’en ai vü detrès-
bons effets ; mais il faut continuer ce re=
mede trois ou quatre fois , & même plus,
de deux jours l’un. Le meilleur corre@if
du fuc d’Iris , eft la crême de Tartre ou
le Crittal minéral ; on fait fondre demi-
once de l’une oude l’autre dans fix onces
d’eau boüillante, on y ajoûte deux onces
de fuc d’Iris!, qu’on laifle dépurer ; on le
fait prendre enfuite au malade.
PURGATIVES. 2;
IX.
Tr DE FLORENCE.
Iris alba Florentina C. B. 31. Iris flore
albo I. B. Tom. I. pag. 719. Iris Illirica vel
Florentina Offcin.
Orfque la racine de cette efpece eft
recente , on peut l’employer comme
la précédente : on la fair fécher ordinaire=
ment après l’avoir dépoüillée de fonécor-
ce, & alorselle acquiert une odeur agréa-
ble ; elle entre dans la compofition de
plufieurs parfums : on en prépare une
poudre fimple, appellée Paluis Diaireos
fimplex , qui fe fait avec la racine d'Iris,
la poudre Diarragacant froice & le Su-
cre-candy ; {: dofe eft d’un demi-oros :
elle eft propre a calmer la toux , en adou-
ciflant l’acreié de l'humeur qui coule du
cerveau fur la gorge ; elle conv'ent par
cet endroit dans les Auxions catarreules.
La poudre d'Ifis compolce , appellée
Poudre de Salomon , eft plûtôt un Elec.
tuaire , qu'une poudre. Voyez Lemery,
Pharmacie, pas. :71.
Le fuc de la racine d’Iris de Florence
eft plus efhicace que celui de l'efpece pré.
cédente, pour enlever les obitruétions
des vilceres, & pour l'Hydropifie, M,
16 P EL AIN TES
Ray rapporte qu'une perfonne de fa
connoïflance lui a afluré avoir guéri plu-
fieurs Hydropiques par le feul ufage de
ce fuc ; il en donnoit quatre cuillerées
dans fix cuillerées de vin blanc tous les
matins à jeun.
La racine d’Iris entre dans le Syrop
d'Armoife de Rhafes, dans la Théria-
que , dans l’'Emplâtre de Melilot, dans
le Diabotanum.&c. Elle entre aufli dans
la compofition de l’'Eau-de-vie Alleman-
de. Voyez ci-après dans Particle du Ja-
Jap ,Ne. xxxvi.
,æ
C OuiEzvreEz, Bryone ou Vigne
‘blanche.
+ Bryonia afpera fivè alba baccis rubris C.
B. 297. Vitis alba fivè Bryonia I. B. Tom.
IT. pag. 143. Math. Adu. Lob. ic. 614.
Bryonia alba Dod. 400. Tamarum vulgo ,
vel cerafrola Cafalp. 206.
A racine de cette Plante eft fort en
ufage dans lenflure , l'Hydropifie &
les obfiructions desvifceres ,dansia Gout-
te , l'Afthme, l’Epilepfe , les Vapeurs,
Ja Paralyfe , les Vertiges , & la plüpart
des maladies Chroniques. Lorfqu'elle eft
récenie , le fuc qu’on en tire par expref.
fion s’ordonne depuis deux gros jufqu’à
de mi- once; fon infufon dans le vin
PURGATIVES 17
blanc fe prend jufqu’a deux onces.Com-
me ce purgatif eft aflez violent, & fait
quelquefois vorair, on le corrige avec la
crème de Tartre, le Sel vegetal, ou quel-
que poudre Cephalique, comme celle de
Marjolaine, ou d'Origan.L’eau de Bryo-
ne fe tire ainfi ; on découvre la racine
dans lePrintems, fans l’arracher de terre,
on en coupe latite de travers, on creufe
enfuite la partie inferieure,&on la recou-
vre avec celle qu'on a coupée; on prend
garde qu'il n'entre point d'ordures dans
la cavité qu’on vient de faire ; le lende-
main on la trouve pleine d’une eau,dont
une cuillerée purge affez doucement.
Arnaud de Villeneuve aflüre qu’il a
guéri un Epileptique avec le fuc de la ra-
cine, qu’il lui &t boire pendant trois fe-
maines. Mathiole dit qu'il a vü guérir
une Dame des Vapeurs , laquelle avoit
inutilement tenté plufeurs autres reme-
des ;elle but pendant un an, tous les
jours, un verre de vin blanc où avoit in-
fufé une once de cette racine.
Lorfque le fuc de Bryone eft épuré &
repofé,la partie terreftre & farineufe qui
fe précipite au fond du vaiffeau, étant def-
féchée, s'appelle Fécule ; on ne s’en fert
gucres , & elle n’a pas srande vertu. La
racine de Coulevrée feche & en poudre,
s’ordonne , depuis un fcrupule jufqu'’à
18 PLANTES
deux dans demi verre de vin blanc. Les
jeunes pouffes ou afperges de Bryone,fes
fruits ou bayes, ont à peu près la même
vertu que la racine;on fait un extrait des
unes & des aurres avec le vin blanc &
l'efprit de vin , dont la dofe eft jufqu’à
une dragme.
La racine de Coulevrée appliquée ex-
terieurement, eft fort réfolutive, propre
à fondre les loupes & les rumeurs fcro-
fuleufes.Elle entre dans l’'Onguent A-
grippa de Nicolas, dans le Diabotanum,
& dans l'Onguent Ares. On l’employe
dans les lavemens depuis une once juf
qu'a deux en décoétion,
XI.
R/OLDANELLE , ou Chou marin.
Soldancella maritima minor C. B. 214$:
Braflica Marira, five Soldaneila 1.B.T om.
ÎTpas. 166. Convoluulns maritimus , nof
tras rotundifolius 74or. Hift. Ox. Part. IL.
pag. 11. Soldanella Dod. 395.
Es Feüilles de cette Plante purgent
affez fortement les feroftés; on les
employe différemment:quelques-uns en
donnent une ou deux poignées maceréés
dans le vinaigre avec le creffon d’eau;
d’autres le mettent en poudre & en don-
PURGATIVES. 19
nent deux fcrupules; plufeurs en font
os dansun Bollon de veau deux ou
ofs dragmes, & y jettent un peu. de ca-
ES en poudre. La meilleure maniere de
s’en fervir,eft de faire macerer fes feuil-
les dans le vinaigre, ou avec la crème de
Tartre , ou le Tactée vitriolé.On prépa- ”
te ie une conferve avec les fzuilles de
Soldanelle , le fucre & la canelle : Cerre
Plante sarEe dans la compoltion du S ii
rop Hydragogue de M. Charas , dau
l'Hydragogue merveilleux de dE
LE
Sambucus fruflu in umbellz nisro C. B:
456. Sambucus vulsaris.I. B. Tom. I. pag.
514. Sambucus 1 Dod. 845. Aile Gracorum.
XIL
É
| A. uces les parties Arbre font
en ufage dans Î ia M: me cine. Les An-
ciens s’en fervoient comme d’un purgacif
& d’un aper IE HY yppocrare & Di SiPdEL
deemplo. Jo'ent A décoétion des Fa Iles
& des tendrons, pour purger & poulfer les
urines des Hydropiques; ils ordonno’ent
auffi le Vin dans lequel on avoit fair
bouillir les racines. Une once de à :corce
moyenne de la racine & de latige, ou dé-
mi-oncede feuilles, infufces Lee fx Qil=
20 PLANTES
ces d’eau avec quinze grains de Sel d’Ab-
finthe,& un fcrupule de canelle, purgent
tres-bien les {erofités: un gros de femen-
ce de Sureau en poudre avec vingt grains
de Sel deTartre & quinze grains de Mer-
curedoux, mis en bol avec fufhfante quan-
tité de Syrop de Chicorée, font le même
effer. Une poignée de jeunes feuilles ou
de bourgeons en falade ,purge douce-
ment ;on fait avec les bayes de Sureau
un Rob ou fuc épaifli, qu’on donne avec
fuccès jufqu’à une onze dans le cour; de
ventre & dans la Diffenterie, Les fleurs
de Sureau toutes fraîches fricailées avec
es œufs, purgentafiez bien, Lepetit-lait
oùellesontinfufé pendantla nuir,foulage
ceux quifont fujets aux Erélpeles & aux
autres maladies de la peau;il faut en boire
un verre foir & matin,& baflineren mê-
me tems le vifage avec deux parties d'eau
de fleurs de Sureau,& une partie d'efprit
de vin.Les fleurs de Sureau font réfoluti-
ves,anodines, adouciffantes & diaphore-
tiques;on les applique en fomentationfur,
les Erefpeles & pour lesautres maladies
de la peau. Le vinaigre furat s'appelle
ainfi, parce qu'on ya fait infufer des
fleurs de Sureau, pour lui donner de l’o-
deur & de la force. Ce vinaigre eft moins
contraire à l’eftomac,& plus fain que le
commun. Les feuilles de Sureau échauf-
PUR EMI T VE . 2
fecs fur le feu, font fort réfolutives en
fomentation ; on les fubftitue à celles
d'Yeble. On fait avec les unes & les au-
tres un bain vaporeux , ou des fomen-
tations réitérées pour bafliner les jam-
bes enflées , & celles des Hydropiques :
fi on y mêle les feuilles, & les fleurs de
Tanaïfie , elles ont plus de vertu.
: L'huile de l'écorce moyenne de Sureau
faite par infuñon , eft fouveraine pour
la brûlure , la goutte , & toutes Îles in.
flammations.
XIII
Ve BLE, OU petit Sureau.
| Sambncus humilis five Ebulns C. B.456.
LEbulus five fambucus herbaces I. B.Tom.I.
(pag. 546. Ebulus Dod. 381. Chama Aile
| Diofc.
O employe cette plante,comme la
précédente; fa racine & fa femence
purgent plus que celles du Sureau: deux
gros de femence d’Yebleinfufés dans un
Idemi-feprier deVin blanc, fans y joindre
(d'autre purgatif, vuident abondamment
les ferofirés, &conviennentdansleRhu-
mati{me, la Goutre & l'Hyéropyfe : les
racines & les femences de certe plante
lentrent dans les compoftions Hydrago-
Igues de Charas & de du Reno.
22 PLANTES
XIV.
À UiNE Noïr , Bouroëne.,
Alpus nigra baccifera C. DB. 418 I. B:
Tom. I. p. 560. Frangula Dod. 784. Infi.
G12. Park.
2
Ecorce moyenne, particulierement:
de la racine, eft vomitive lorfqu’elle
eft récente ; quand elle eft féche elle eft
purgative; on la fépare de l’arbre dans le
Printems, & on la fait fécher à ombre:
on la donne en fubftance à un gros & en
infufion jufqu’a deux dans le vin blanc; .
on y ajoûte quelque aromate ou ftoma-
chique pour correctif comme la canelle,
ou l’anis, ou plütôt le {el d’abfinthe, ou
quelque autre fel fixe. Les gens de la
campagne s’en fervent dans les fiévres
intermittentes avec fuccès , parce qne
ce remede les purge par haut & par bas!
affez vigoureufement.
L’écorce de cetArbriffleau broycée avec
le vinaigre, guérit la Galle & la deffeche
en peu de tems, fi l'on s’en frotte deux
fois par jour. Sa décoétion dans le vi-
naïigre, eft bonne pour nettoyer les gen-
cives des Scorbutiques , & pour préfer-
ver les dents de la pourriture.
:
D
PURGATIVES. 353
AV.
: DE SAUVAGE.
Linum pratenfe flofculis exiquisC.B.214:
Alfine verna | glabra, flofeulis albis, vel
potins Linum , minimum I. B. Tom. IIL.
455. Linwm Sylvejtre Catharticum Ger.
Ette plante n’eft pas d’unufage fami-
lier en France; mais on s’en fert af-
fez communément en Angleterre. Onen
fait infufer une petite poignée dans fix
onces de vin ou de biére, ou bien on en
fait une légere décoction, laquelle excire
quelquefois le vomiflement,& purge or-
dinairement les férofités parle bas. On
l'employe dans l'Hydropife naïiffante a-
vec fuccès. Cette plante fe peut donner
{èche & en poudre , à la dofe d’un gros,
avec autant de crème de tartre,& demi
gros d'anis ; elle agit alors avec plus de
douceur, fuivant l’obfervation de M.Boy.
le, rapportée par M.Ray. M.Tournefort
la croit febrifuge ; fon amertume lui a
peut-être donné occafiond’en juger ain
fi ; & d’ailleurs fa qualité purgative &
émetique autorife ce fentiment.
DNA
JruHimazs, Herbe a lait, Efu-
, À le ou Revcille-matin,
14 PEUR. T'ES
Quoique toutes les efpéces de Tithi-
male foient purgatives , on employe
principalement É. fuivantes qui fe
trouvent très-communément.
AE HY MALUS Cypariffias C. B.
291. Efüla Offic..Caefalp. 374. Ti-
thymalus cupreffiaus five bumi pinus Lob. ic.
6.
2. Tythymalus latifolins catapncia diilus
Hort, Lugd. Bat. Lathyris major B, C.203.
Lathyris five C'atapucia minor I. B. Tom.
II1. App. 880. Efula major Rivim. Epur-
ge , Catapuce. | |
3. Tithymalus Amygdaloides | anguftifo-
bus Tab.ic. sor. Tithymalo maritimo aff-
ais, Linaria folio C.B. 291. Alypum Cam.
epit. 985. Alypum Mathiol: Tithymalis af
fine IL. B.Tom.Ill. 676.
Où employe ordinairement les raci-
À_/ nesd’Efule fur.rout leur écorce, on
la fait macerer dans le vinaigre pendant
vinet quatre-heures;on la donne enfuite
depuisun fcrupule jufqu'aunedragmeen
fubftance, & au double en infufon ; on
s’en fert avec fuccés dans l'Hydropifie,la
_jaunifle les obftru@ions des vifceres: les
fiévres opiniatres,&les maladie rebelles.
On prépare l'extrait des racines d'Efule
avec du vin blanc ou l'efprit-de-vin, en y
ajoitant
PURGATIVES. 2E
ajoütant quelques gouttes d’efprit de fou-
fre ou d’huile d’anis ; la dofe en eft d’un
{crupule. On tire auffi l’extrait des feuil-
les dans le vinaigre , dans la folution de
crême de Tartre , où dans les fucs de
Coing , d'Ofeille , de Limons , eu autres
acides ; elles agiffent avec moins de vio-
lence que la racine. Le fuc laiteux de tou-
te la plante mis en disefiion avec le fel de
Tartre , & puis épaiffi, fournit une matie-
re qui vaut bien laScammonée de Smirne,
laquelle eft fouvent alrérée par des fucs
de plantes acres mal préparés. Les femen-
ces d'Efule , fur-tout celles de l'Epurge,
font d’un ufige familier dans la campa-
gne ; les Payfans en prennent dix ou
douze, C’eft un violent puroatif, s’il n’eft
corrigé par la cotion avec le fel d’abfn-
the ou quelqu’autre fel fixe.
La femence de la troiféme efpece de
Titimale, eft capab'e d’irriter les inteftins,
& d’y caufer quelque ulcere, fi on ne la
corrige avec le fel & le vinaigre , au rap
port de Camerarius ,ainfi c’eft unremede
dangéreux. Sa racine eft d’un ufage plus
innocent, quoiqu'elle foit émétique &
purgative comme celle d’Efule.
On diftribuëe à Paris depuis quelque
tems un Remede qu’on prétend fpécifique
pour les fiévres, & que l’on a nommé par
excellence la poudre febrifuge. Celui qui
Tome 1, B
26 P. L'ASN DES
la fait diftribuer , en fait un grand fecret
& la vend tres-cher : ce n’eft néanmoins
autre chofe que la racine de certe plante
mife en poudre, & donnée dans un boüil-
lon trois jours de fuite. La dofe eft d’un
demi-gros a un gros, pour chaque prife,
fuivant la force ou la foibleffe du malade.
Ce remede purge avec violence par haut
& par bas ; ainfi il n'eft pas furprenant
qu’il guérifle la fievre:il ne convient pas
aux fernmes grofles , & encore moins aux
perfonnes dont la complexion eft tendre
& délicate,
L2 racine d'Efule a donné le nom aux
pilules de Efula de Fernel, dont la dofe
eft d’un demi gros. Cette racine entre auffi
dans la compofition de la Bénédiéte laxa-
tive, dans celle de l’Extrait Catholique &
Colagogue de Rolfinfus , & de l'Hydra- |
gogue merveilleux de du Renou.
UNE
f. ORNE
Agaricus five fungus Laricis C. B, 375:
ÆAgaricum I. B. Tom. I. Part 1. pag. 2168.
Raï Hifi, 107. Agaricus Dod. 486.
Agaric eft une forte de Champignon
ou d’excroiffance,qui naît fur le tronc
du Meleze, On l'employe en infufion
VE. a) ie LS UT |
E
on. "AE Thil PL
POUROATIVÉES | à
dans l’eau, depuis deux dragmes jufqu’à
demi-once, & en fubftance depuis un
gros jufqu’a deux : comme c’eft un pur-
gatif très-acre, on le corrige avec le Gin-
gembre , la Canelle, ou quelque autre
drogue aromatique , ou bien avec quel-
que fel fixe. On ordonne plus ordinaire.
ment les Trochifques, qu’on prépare avec
l'Agaric & le Gingembre : leur dofe eft
depuis demi-gros jufqu’a un dans les ma-
ladies rébelles , & dans les obftructions
des vifceres : l’Agaric convient affez aux
perfonnes fujertes aux Catharres 8: aux
Fluxions dans la tête.Il eft propre a diflou-
dre les humeurs épaiflies & arrêtées dans
les landes & dans les articles ; aufli l'em-
ploye-t-on avec fuccès dans les maladies
du Foye, de la Ratte, du Mezentere, dans
la Faunifle , les Vents, l’Afthme humide,
la Goutte fciatique , le Rhumatifme, la
Retention d'urine caufée par des glaires,
& dans la fuppreffion des regles. Quel-
ques-uns le confeillent dans l'Epilepfie.
L'Agaric eft dangereux aux femmes
groffés &c à ceux qui font fujets aux Hé
morragies. On tire de FA garic un extrait
qu'on donne à un fcrupule , & une réfine
qui le prend jufqu’a quinze srsins, 1! en
£re dans plufieurs compofitions purgati-
ves , entr'autres dans la confetion Æa-
mec, l'Hierapicra , l'Hicradiagolocinthidos ,
TT *:
Di]
28 DA ATINUIPESS
Extrait Panchimagogue de Crollius &
d'Arthman , dans les Pilules Cacheéti-
ques de Charas, &c.
XVIII,
C ONcOMBRE fauvage.
Cucumis fyluefiris Afininus diilus C. B.
314. 1. B. Tom. II. pag. 248. Cucumis
agreftis five Afininns. Park. Cucuiner elateri
fylveftris Adu. Lob.ic. 646. |
() N employe ordinairement le fruit,
dont on tire le fuc, lequel épaifli
par l’évaporation , eft lElaterium dont
nos anciens fe fervoienit fi familierement ;
on fubftitue les feüilles de cette plante à
{on fruit, pour cetre préparation. C’elt #
un violent purgatif, qu'on n'ordonre pré- !
fentement que dans les vie Iles maladies,
lorfqu’il y a des obitructions invécérées à
emporter , ou des matieres vermineules à 4
détruire ; la dofe en eft de douze à quinze 4
grains. Le Miel ou le Concombre fauvage
boüilli, {fe donne à une once ou deux au
plus en lavement; il eft excellent pour
les perfonnes fujettes aux vapeurs, &1
celles qui ne font pas réglées. La poudre
de la racine du Concombre fauvage s’or
donne jufqu’a demi-dragme au plus, &
où prelcrit l’extrait de touie la plante à
la même dofe,
Er 7
PURGATIVES. 29
L'Elaterium entre dans l'extrait Pan-
chimagooue de Crollius , dans lOnguent
Agrippa de Nicolas de Salerne , dans
l'Onguent Aregon du même Auteur, dans
celui de Arthanita de Mefue , & dans le
Diabotanum.
ES
XIX.
RaATioLE, Herbea pauvre hom-
me.
- Gratiola centauroides C. B. 279. Gratio-
LaI. B. Tom. III. pag. 434. Dod. 362. Di-
gitalis minima, Gratiola diéla Mor. Hifi.
Oxon. Part. II. par. 479. 1aff. 165. Gratie
Dei, cujus femen Gelbenech , Papaver fpu-
meum forte Ang. Limnefinm, five Centau-
rordes Cord.
-Es feüilles de cette plante purgent
avec violence par haut & par bas ; on
en donne demi-poignée au plus fur un
demi-feptier d’eau en infufion ; c’eft un
remede familier aux pauvres , & c’eft d’où
cette Plante a tiré fon nom : mais ce pur-
gatif ne convient qu'a des corps robuites.
J'ai vû des perfonnes délicates fouffrir des
tranchées & des fuperpurgations dange-
reufes, pour en avoir ufé inconfideré-
ment. On court moins de rifque a s’en fer-
vir en lavement , une poignée dans cho.
Biij
PLANTES |
d'éau ou de lait. La poudre des feüil-
i-dragme!, infulée avec un peu
, l'extrait tire avéc le Vinblanc
6 Se, me © VU
A Ne VE PR SE!
) ()o- @
Hé = fs
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fievres opiniâtres , dans les
ongues maladies , pour les vers, les
bfructions & les Rhumatifmes
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X X4«
€” ÂAzaARET , Oreille d'Homme , Oreil.
_J lee, Rondelle, Girard Rouffin ,
ge.
* 9 »
Ajarum C. B.197. 1. B.' Tom. IIL. pag.
545. Dod 3.8. Afarum Baccaris , five Bac-
5 Lob. ic. Go1. Nardus ruflice
N employe ordinairement fa racine
en infufñon dans le Vin blanc, de-
puis deux dragmes jufqu’a demi - once
dans un demi-feptier ; on s’en fert de mê.
me en poudre depuis un demi-gros juf_
qu'a un gros. C’eft un émérique affez puif-
fant , qui a perdu beaucoup de fon crédit
depuis l’ufage du Tartre émétique. On
employe affez communément cette racine
en infuñon dans l’eau, elle n’eft alors
qu'apéritive, & pouffe abondamment par
les urines , fans purger. Ox prétend que.
PURGATIVES. 32
Vanhelmont eft le premier qui ait fait cet.
te obfervation.S ept ou huit feüilles de
cette plante, infufces comme la racine,
font le même effet. Wedelius remarque
que les feüilles font un violent purgatif ,
& que la racine eft à préférer. Quelques
Auteurs eftiment l4/4rum comme un fpé-
cifique pour les fievres longues & rébel-
les , lefqueiles font ordinairement caufées
par des obftructions invétérées dans les
vifceres. On employe cette racine avec
fuccès dans l'Hydropilie , la Jauniffe & la
Goutte fciatique. La racine en poudre eft
ua excellent remede pour le farcin des
chevaux ; on leur en donne depuis demi-
once jufqu’a une once en poudre, mêlée
avec du fon moüille. L'Extrait d’Afarum
fait avec lEfprit-de-vin, fe donne à demi-
gros. Cette plante a donné le nom à PE-
- lectuaire Diafarum de Fernel, dont elle eft
la bafe , & qu’on ordonne à demi-once ;
_ elle entre aufli dans le Syrop Hydragogue
de Charas.
X XI.
P A 1N de Pourceau.
Cyclamen orbiculato folie | inferne purpu-
rafcente C. B. 308. Cyclaminus orbicularis ,
folio rotundiore vulgatior I. B. Tom. III. pas.
51. Panis porcinus © Arthamta , Rapum
terre Lob. ic. 604.
B ii;
37 PLANTES
L À racine de cette plante s’employe
plutôt extérieurement qu’intérieure-
ment ; fon fuc , qui eft extrémement acre,
entre dans la compofition de l'Onguent
de Arthanita auquel il donne le nom : cet
Onguent purge par bas , lorfqwon en
frotte le bas-ventre , & fait vomir lorf_
qu’on en frotte l’eflomac. Les Purgatifs
les plus violens entrent dans cer On-
guent ;ileft très-réfolutif, & propre pour
les tumeurs fchirreufes de la Rare & du
Mazentere , lorfqu'il eft appliqué fur ces
parties : il cuë les vers, & convientaux
Hydropiques.
La racine de Cyclimen étant fraîche,
eft utile pour fondre les rumeurs {crofu-
leufes. Quelques-uns pour la rendre plus
pénétrante faupoudrent cette racine de
Sel Armoniac, après l'avoir écrafée , &
Pappliquent enfuite fur les Ecroüelles &
fur les autres rumeurs fchirreufes ou plä-
treufes.
X XII.
HT HPOSASS
1. Helleborus niger flore roféo C. B. 186.
Helleborus niger legitimus Cluf. Hiff. 274.
Vératrum nigrum 1. Dod. 85. Hélleborus
niger flore albo , interdum etiam valdè ru
Lente I, B. Tom. LIL. pag. 635.
PU RGATIVES. 23
2. Helleborus niger vulgaris flore viridi €.
B. 185. Helleborus niger vulgaris flore viri-
di, vel Herbaceo, radice diuturna I. B.
Tom. LIL. pag. 636. Vératrum nigrum 2.
Dod, 385.
3. Helleborus niger frtidus C. B. 185.
Helieborus niser | [ylueflris, adulterinus ,
etiam beme virens I. B. Tom. 1 II. App.
880. Veratrum nigrum 3. Dod. 386. Pié de
Griffon.
O N employe indifféremment les raci-
nes des deux, premieres efpeces ,
pour faire PExtrait d'Ellebore , qu'on or-
donne depuis un fcrupule jufqu'a un de-
mi-cros dans les affections foporeufes,
Fépilepfe, la manie, la fievre quarte & les
autres maladies rebelles. L’ufage de l'El-
lebore en fubftance ou en infufñon eft très.
délicat ; il porte à la cête, caufe quelque.
fois des convullions & desirritations dans
les parties nerveufes. Les racines d’Elle-
bore en poudre , fe donnent depuis quin-
ze grains jufqu'à un fcrupule, & en dé-
coétion depuis une Dragme jufqu’à deux ;
fon extrais préparé avec l’eau de pluie &
Ja crême de Tartre ,ou avec l'Efprit-de-
vin, eft moins dangereux dans fon opé-
| ration.
Parkinfon prétend que la meilleure
préparation de l’Ellebore eft fon infufon
B y
‘434 PLANTES
dans le fuc de Coing ; ou fa coétion dans
un Coing creufé exprés & cuit au four ,
comme on fait la Scammonée : ainfi le fuc
ou le Syrop de Coins , eft un remede fa-
Jutaire pour guérir les maux caufez par
lEllebore.
La décottion de la racine d’Ellebore
noir , faite dans la leflive , nettoye la ver-
mine des enfans ; on leur en lave la cête,
après lavoir mife en poudre &: mêlée:
avec du fain-doux en maniere d'Onguent; :
elle eft utile pour la gale, les dartres &
les maladies de la peau. Les plus violen-.
tes fluxions des veux, cedent quelquefois.
à la diverfion de la férofiré qui fe fait au
bout du lobe de Oreille percée,& lardée:
enfuite d’un brin dé racine d’Ellebore
noir ou blanc ; d’autres y employent la:
racine de Pié de Griffon, c’eft notre troi-
fiéme efpece d’Ellebore , qui n'eft pas.
moins cauflique que les autres.
L’Ellebore noir entre dans lPExtrait
Catholique de Sennert ,. dans lExtrait:
Panchimiagogue de Crollius & d’Arth-
man, dans l’Extrait Catholique & Cola- :
gogue de Rolfinfius,, dans les Pilules
Tartarées de Quercetan , & dans le Dia
balfemer ou Electuaire de Séné..
PURCATIVES) à
ARRETE
Hi lc
1. Hell:borus albus flore atro rubente C.
B. 186. Veratrum flore atro-rubente | Init.
273. Hellsborus albus I. B. Tom. III. pag.
53. Elelleborum album five Veratrum Dod.
383. Hellborus albus Math. Luz. 1632.
2. Helleboïrus albus flore fabviridi C. B.
186. Veratrum flore fubviridi Injt. 273.
N fe fert ésalement des racines de
ces deux efpeces , & on les prépare
comme celles de l’Ellebore noïr;maiscom-
me elles font plus acres & plus violen-
tes dans leurs opérations, on les employe
plus communément pour purger les che-
vaux, que pour purger les hommes ; on
en trouve cependant dans les Auteurs
quelques préparations affez utiles. Au
rapport de T ragus, l'Ellebore blanc infufé:
vingt-quatre heures dans le Vin ,.ou dans
lOxymel , & féche enfuite, puis donné à
demi-dragme dans un verre de Vinbianc,
peut être utile aux Maniaques & à ceux
qui font fujers aux vapeurs Hypocondria--
ques. Gefner pretend que l'Ellebore blanc,
macéré dans le vinaigre , & cuit dans le
miel en confftence de Syrop, eft utile
dans l’'Afthme humide , la difhculté de
; Bvi
36 PLANTES
re{pirer l'Epilepfe, & la maladie où la
pituite domine.
L'ufage ordinaire de l'Ellebore blanc ;
cit de le mêler avec les poudres fternuta-
toires , pour en augmenter la violence &
les rendre plus capables d’irriter les fibres
nerveufes du nez. On lemployeen poudre
par le nez , avec fuccès dans l'A poplexie,
la Léthargie , & les autres affections {o-
poreulfes.
XXI V.
do
1. Lanreola femper virens flore viridi, qui
bufdam Lanreola mas C. B.461. I. B.Tom.
I. par. 564. Daphnoides five Lanreola adu.
Lob. 156. Eugd. 111. Thymelea lanri folie
femper virens [en Laureola mas Inffit. $95.
2. Laureola folio decidus flore purpureo of-
ficinis Laureola fœmina C. B. 462. Lanrecla
folio deciduo five Mezereon Germanicum 1.
B. Tom. I. par. 566. Chameles Germanica
Dod. 364. Chamadaphne five Pufilla, laurus
An. Lob.ic. 367. Thymelea Laurifolio de-
ciduo five Laureola femina Infhit. sos. Pi-
per montanum Gefn. Merereon officin. Bois
Gentit.
Es feüilles & les bayes de ces deux
us efpeces purgent avec une force éga-
le, & les Payfans s’en fervent familiere.
PURGATIVES. 37
ment:la dofe en eft d’un gros en fubftance,
& en infufion au double. Comme ce pur-
gatifeft violent. il faut le corriger.avec la
crème de Tartre , ou quelque Sel fixe &
lixiviel. On peut le mettre en macération
dans le vinaigre , ou dans quelque autre
acide , pendant vingt-quatre heures. On
l’ordonne dans lPHydropifñe , le Rhuma-
tifme , les vapeurs Hiftériques , & la fié-
vre quarte. L’écorce de ces arbriffeaux
s’employe de la mème manierc.
X X V.
D OU T'LME LEE,
Thyrmelea folis lini C. B. 463. Thymelez
Monfpeliaca I. B. Tom. I. pag. so1. Thy-
melea grana gniaii Adu. Lob. ic. 3691. Cha-
melea tenuifolia © nigra Serapioni.
L Es feüilles & les fruits de cette plante
| font fi acres , qu’on ne s’en fert plus
comme on faifoit autrefois ; {es fruits ou
bayes font appellées C'occa gridia ou Gra-
na gnidia. X faut les laifler macérer long-
tems dans le vinaigre , avant de s’en fer.
vir ; fans cette précaution leur ufage eft
pernicieux. La racine nous eft apportée
féche du Languedoc : on Femploye com-
me un vélicatoire , pour attirer les férofi-
tes dans Les migraines & dans les fluxions
38 PLANTES
violentes ; après avoir percé Poreille, off
y pañle un petit morcean de cette raci-
ne , de la mème maniere qu'avec la raci-
ne de l’Ellebore. Ces fortes de Cauftiques
font de mauvais remedes , & augmentent
fouyent l'inflammation. à
KXNE
a
Convoluulns major albus C.B. 1294 Con
volvulus major I. B. Tom. IL. 154. Smilax
levis major Dod. 392. Volubilis major Trag.
805. Tab. ic. 875. Helxine Cifflampelos
Cord,
{ l Ette plante n’eft pas d’un ufage fas
milier ; j'ai crû cependant devoir en
faire mention dans cette Clafle ; parce
que fon fuc laireux fournit une réfine qui
approche des vertus de la Scammonée;on
pourroit la donner commeelle, pour pur-
ger les iérofités , maïs à une dofe plus
2
forte, c’eft-à-dire ,. depuis vingt grains:
: 27 D 0
jufqu’a trente. D'ailleurs ,le Lizeron eft
réfolutif& anodin : on lapplique en Ca--
taplafme , après une lésere coction | &
quelques Auteurs le confeilleit pour
les Tumeurs menacées d’infammation.
Voyez ci-après dans la Clafle des Plantes.
réfoluvives, N°..xvin..
PURGATIVES 35
PLANTES ETRANGERES
Cou
Cala fiflula Alexandrina C. B. 403:
Caflia purgatrix I.B . Tom. I. pag. 416.
Caflia rigra Dod. 787. Caffia folutiva vul-
garis Park, Quanhayohuarli ü fivè Calfia fi[-
tule Hern. 87.
XXVITI.
Et Arbre croit dans le Levant, en
Egypte, & fur-tout près du Caire,
c'eit pour cela qu’on l’ordonne quelque-
fois fous le nom de Afedulla e Ægypriaca.
Depuis vingt-ans la Caffe de Levant eft
rare en France : celle qui nous vient des
Tfles de l’ Amérique & de la Nouvelle Ef_
pagne y eft plus commune, & n’eft que-
res moins bonne; fur-tout lorfqu'elle eft
nouvelle & pefante; car la vieille, celle
qui eft lesere , feche ou moïfie , ne vaut
rien. Les bâtons de Cafe, ou fes fruits,
s’ordonnent jufqu’a demi -livre :on les
concafle & on les fait boüillir légerement
dans chopine d’eau ou de petit lait, qu’on
donne aux malades par verrées : lorfqu’on
y ajoûté d’autres Purgatifs, on en dimi-
nu£ la dofe, La Cafle mondceeft la pulpe
ou moclle virée des bâtons ou goufles,
4° PLANTES
& pañlée par le tamis ; elle s’aigrit alors
aifément ,caufe des tranchées , & porte à
la tête ; elle agit plus doucement & plus
fürement , lorfqu’elle et employéeen bä-
tons concaflez , & boïillie, comme nous
venons de dire. La dofe ordinaire de la
Cafe mondée eft d’une once ou de dix
gros ; il y a peu de puroaatifs plus doux,
c'eft pour cela qu’on l’ordonne avec fuc-
ces dans lesfiévres ardentes , les maladies
des reins & de la veflie , lors même qu’il
y a des difpofit ons inflammatoires dans
le bas-ventre, & qu'il eft néceflaire de
purger. On lordonne quelquefois en bol
a demi-cnce ou fix gros pour lâcher le
ventre, La moclle de la Cafe donne fon
nom à l’Eleétuaire de la Cafe ; elle entre
dans le Lénitif fin, le Diaprun , la Con-
fetion Hamec , & dans l'EleŒuaire de
Pfyllio.
XX VII.
Ï AMARINS.
Silqua Arabica que Tamarindus C. B.
ac3. Tamarind I. B. Tom. I. pag. 422. Raut
Hif. 1748. Tamarindus Derelfide appellata
Alp. <Ægypt. 37. Tamar. fiv: Dailylus In.
dorum & Palmula quorumdar. Balam pui.
LE, feu Maderam pulli Hort. Mal, jutay
five Tamarinans Pif. 157,
PUREMTIVES.
F ‘Arbre fur lequel naïfent les Tama-
rins, croit en Arabie, dans les In-
des Orientales & Occidentales , & dans
cette partie de l'Afrique , appellée Séné-
gal. Ce fruit eft en ufage dans la Médeci-
ne; on nous l’apporte mondé , & féparé
de fa souffle; c’eftune efpece de moëlle un
peu folide | mélée avec les femences ou
noïaux. On doit choifir la plus récente:
pour être bonne, elle doit avoir une fa-
veur vineufe & aigrette. Ce purgatif eft
tres-doux , il corrige même par fon aci-
de Pacreté des autres, aufquels ileftajou-
té; on l’ordonne dans les mêmes mala-
dies , & de la même man'ere que la Caf_
{e. Les Tamarins entrent dans les mêmes
Eléduaires purgatifs que la Cafe, ils
donnent le nom à l'Electuaire de Tama-
rins d'Horftius ; ils entrent aufli dans l’E-
lectuaire Hydragogue de François Syl-
vius, dunt la dofe eit de demi-once.
us
1. Senna Alexandrina five foliis acutis
C. B. 397. Senna I. B. Tom. I. pag, 377.
Senna Ortentalis Tab. ic. 17. Abalzemer
Perfar. Mef. Séné de Seyde ou de la Palte,
2, Senna lialica frve foliis obtnfis C. 2.
X XIX,
47 PLANTES
397. Senna Florentina five foliis per extre=
mum latis panè cordatis I. B. Tom. I. pag.
377. Senna Italica Tab. ic. $18.Séné d’Ira-
lie ou de Tripoli.
5. Senna Manritanorum Ruel. 194. Senna
Plveffris quibuflam male Gefn. Hort. Colutea
veficaria C, B. 296.1. B.Tom. I. 38e. Dod.
784. Bagnaudier ou faux Sené,
E Sénceft le purgatif le plus en ufa-4
ge, & un des plus fürs dans fon ope-
ration. La premiere efpece eft la plus re-
cherchée. La feconde fuir de près , & la
troifiéme doit être rejettée, n'ayant pas à #
beaucoup près la même vertu. On or-
donne fouvent les deux dernieres elpeces
{ous le noin de feüilles d'Orient : on fe
2
fert quelquefois de leurs fruits ou gouf-
fes , fous le nom de Follicules ; les uns &
les autres s’employent en infuñon & en
décoction depuis un gros jufqu'a deux
dans demi-feptier d’eau, fouvent au dou- #
ble & au triple, lorfqu'on en veut faire #
plufieurs prifes , en maniere de tifane la-
xative. On ajoûte ordinairement au Séné, :
ou quelque Semence aromatique , com- |
me l’Anis ou la Canelle , ou quelque Sel
fixe, comme le Sel d’Abfnthe , le Sel vé-
FR
\
È
gctal, foit pour adoucir fon acrete, foit …
pour faciliter fon action, On en corrige
auf la faveur défagréable par les fucs aci- |
|
k
L
RP 0
PURGATIVES. 43
des de citron, de verjus ou autres. On le
prend en poudre, depuis un fcrupule, juf-
qu'a demi-sros dans des bols ou opiates ,
mais rarement , a caufe de fon volume.
Enfin on en fait un Extrait qu’on ordonne
depuis un {crupule jufqu’a une dragme.
Le Séné purge affez bien toutes fortes
Vhumeurs : on ne doit pas l’ordonner dans
es Hémorroïdes , les Hémorrhagies, les
maladies de la poitrine, non-plus que
dans les difpofitions inflammatoires. Il
-ntre dans la plüpart des Eleuaires pur-
patifs ,entr'autres dans le Lénitif, le Ca-
holicon , la Confection Hamech , les Ta
olettes de Citro, lEleétuaire de Tama-
uns d'Horftius, lExtrait Panchimasooue
de Crollius , la Poudre Artritique de Pa-
racelfe , &c. El a donné Île nom à l’Elec_
uaire de Séné. Les Follicules s’'employent
dans les Pilules Tartarces de Quercetan,
74 ee
Manna Schrod. Mel aërum , Ros cœleffis :
Drofomel, Menfiracoft © Terniabin Arub.
T'rungibin © Terenbigil. Serap. Avic.
X X X,
La Manne n’eft pas une rofée , comme
Pont crû les Anciens, mais le fuc nourri-
cier de certains Arbres , comme les Mo-
44 PLANTES
dernes l'ont découvert , & lont vérifié
par des expériences inconteftables. Les
Arbres qui fourniflent la Manne qui eff fi
familiere , font les deux efpeces de Frêne
fuivantes,
1. Fraxiaus rotundiore folio C. B.416. I.
B. Tom. I. pag. 177. Qrnus quorumdam.
2. Fraxinus bumilior | five altera Theo-
Phraffi, minore * tenuiore folio C. B. 416.
Fraxions teaniori © minori folio I. B. Tom.
TI. pag. 177. Oruus Lus. 83.
À Manne vient d'Italie, & fur-tout
de la Calabre & de Sicile : on entrou-
ve de trois fortes chez les Droguiftes. La
RUE eft la blanche, qui eft la plus
elle , en bâtons longs comme le dois ;
elle n’eft pas toûjours la meilleure , étant
fouvent falfifiée & blanchie avec la chaux;
ce qu'il eft aifé de reconnoître , car alors
elle eft plus blanche, plus pefante & plus
compacte que la Manne naturelle. La {e-
conde eft la Manne grafle ou la commu-
ne, qui eft jaunâtre & gluante, elle eft
tirée par incifion de l'écorce & du tronc
de P Arbre: elle s'appelle en Italie, 244#-
aa forfata © Sforzatella fen Manna di cor-
po : elle eft préférable à la précédente fe-
lon quelques-uns , quoiqu'elle foit rem-
plie de rerre & d'ordures qui la font mé-
P U RGAT'I V ESS. 4$
prifer par les connoifleurs : mais la plus
recherchée, eft la troifiéme efpece, qui
coule naturellement ,& qui s'échappe des
aiflelles des feüilles dans les chaleurs de
l'Eté : elle s’épaiflit en petits grains d’un
blinc qui devient jaune à mefure qu'ils fe
_durciffent, cette efpece s'appelle A1err4
À fronda. R
Il y a une quatriéme efpece de Manne
qui coule de FAtbre fuivant , & s'appelle
Manne de Bryançon; elle n’a pas la vertu
des précédentes.
Larix folio decidno conifera I. B. Tom.
I. pag. 265. Larix Dod. 868. C. B. 493.
Meleze. |
On recüeille auf dans le Printems, fur
Jes feüilles du Sicomore, de l’'Erable & de
quelques autres Arbres , un fuc qui s’é-
pai{lit en forme de Manne fur leur fuper-
ficie , mais qui n’eft pas d’ufage.
La Manne s’ordonne depuis une once
jufqu'a deux , & quelquefois trois, lorf-
qu'on la donne feule. On la fait difloudre
dans un boüiilon de veau , ou dans une
infufion purgative; elle purge aflez dou-
cement, & peut être employée dans les
mêmes maladies que la Calle : elle pafe
pour purger les férofités , & foulager la
tête ; on l'employe en affez grande dofe
dans l’Efquinancie , fi-tor que le malade
peut avaler.
46 PE AN TES
Les perfonnes délicates & fenfuelles }
ont introduit depuis peu l’ufage de la Man-
ne dans le Café; ils la fubftituent au fu
cre, & ils en font fondre une once o
deux pour {e purger. Ce remede convient
aux Dames qui ont le ventre parefleux ,
& à ceux quiont de la répugnance à pren
dre une Medecine, & qui d’ailleurs n’haïf-
fent pas le Cafe.
La Manne entre dans lEletuaire Diai
carthami & dans l’'Hydragogue merveil-
Jeux de du Renou.
À Los.
1. Aloë vulgaris C. B. 286. Aloe I. B.
Tom. IIL. pag. 696. Dod, 3 $9. Officinarum:
Ploe Difcoriais Col, 40. Aloe vulgaris five
fempervivum marinum Ger.Park.Caraguatæ
Brafilienfibus Marcg. 38. Tertia Pif. 1932
Aloe vera vulgaris Munt. 17.
2. Aloë fuccotrira ançuffi-folia fpino/a flo-
re purpureo Breyn. Prod.2. Aloe Indie Orien
talis ferrata five fuccotrina vera floribus Phæœ-
piceis H. Beaum. Aloe fuccotrina offic. Aloe
Americana Anane folio Floribus fiave-r
bentibus Pluk. Phitb.
3. Aloë Caballina Officin. Aloe Guineenfis
Caballina , vulgari fimilis , fed tota macula.
ta Comm. Prel. Bot. 40.
XXXI
PURGATIVES. 47
y eft un fuc épaiffi , dont on trou-
ve trois fortes chez les Droguiftes ;
que la plüpart des Auteurs croyent être
tirées de la même plante par expreflion ,
Ou par incifion, lefquelles ne different
que par le désré de pureté; ces Auteurs
marquent la maniere de tirer ce fuc qu'il
feroit trop long d'expliquer ici.
La premiere efpece d’Aloë , eft appel-
lée Aloë fuccotrin ; foit , comme l'avance
Pomet dans fon Hiftoire des Drogues,
parce que c’eft un fuc concret; foit ,com-
ne il eft plus vrai-femblable, parce qu'il
vient de l’Ifle de Soccotora fur la Mer
Rouge, Cette efpece d’Aloë eft la plus pu-
re & la plus en ufage; elle eit d’un jaune
tirant {ur le rouge foncé, luifante , fria-
ble en Hyver, qui s’amollit aifément en
Eté , & dont l’odeur approche de celle de
la Myrrhe.
- La feconde efpece, eft l’Aloë Hépati-
que , ainfi appellée, parce qu'elle eft de la
couleur du Foye, d’un rouge plus obfcur
ue la précédente, & d'une fubftance
moïns pure ; on employe ces deux efpeces
de la même maniere, & on s’en fert in-
différemment pour en tirer l'Extrair.
La troïfiéme efpece s'appelle Aloë Ca-
ballin, parce qu'il neften ufage que pour
Les Chevaux; il eft fi noir & f rempli d'or
43 PLANTES 4
dure, qu'on doit le rejetter comme Îe
marc des autres ; aufli n'a-t-il pas grande.
vertu. | |
Quelques Auteurs modernes doutent ;,
avec raïon, fi ces trois efpeces d’Aloë
viennent de la même Plante, étant diffé-*
rente par l'odeur & la qualite. C'eft pour
cela que j'ai rapporté les différens noms
des efpeces d’Aloë , dont ils foupçonnene
que ces fucs épaiflis font tirés. Quoiqu'il!
en foit, on nous les apporte de Perle, des
Indes & des Ifles de l'Amérique. On
n’employe que les deux premieres fortes,
qu'on prépare avant de s’en fervir, par
une lotion réitérée avec les fucs de Rofes
ou de Vioiettes : on tire enfuire l’Extrait
de certe mafle, après lavoir fait difloudre
dans l'Efprit-de-vin , filtrer & évaporer.
Cet Extrait ainfi préparé s’ordonne à i
dofe de douze ou quinze grains au plus }
en Opiate ouen Pilules , à caufe de fon
infuportable amertume. L’Aloc convient
aux Mélancoliques , aux perfonnes fujez
tes aux vers , aux aigreurs d'eftomac, &
à ceux qui font afflgés des maladies chroz
niques & opiniâtres, caufces par des ob
ftruétions dans les vifceres , pourvû qu'ils
ne foient point fujets à aucun flux hémor
rhoïdal , au crachement ou perte de fang:
L’Aloc eft contraire aux Femmes encein2
es,car il excite un trop grand mouvement
PURGATIVES. 49
dans le fang. L’aloë eft la bafe. de la
plus grande partie des pilules purgatives.
Les pilules angéliques ou de Francfort en
font prefque entierement compolées ,
auff-bien que celles qu'on appelle les
grains de vie, & qu’on avale avant le
repas. L’aloë entre aufli dans l’Æieradia-
colocyathidos , dans l'extrait catholique de
Francfort & de Sennert , dans les pilules
cachectiques de Charas, dans celles diam
bra de la pharmacopée de Londres, dans
Jes pettilentielles ou fetides , & dans les
nue tartarces de fcroder. L’aloë donne
e nom au Draloé ou Hiera picra de Ga-
lien , & il entre dans Pélixir de propriété
de Paracelfe, dans le baume du Comman-
deur, & dans plufeurs autres compoli-
tions vulnéraires & dérerlives, étant très.
propre a rehfter à la pourriture,
XXXIL
OT EUR
Rhabarbarum Officinarum C. B. 116.1. B.
Tom. II. pag. 08. Rhabarbarum genuinum
Ofécin. Park. Rhabarbarum lanuginofhi ,
{rue Lapathum chinenfe longifolium Munt. 196.
Raï Hiftor. 1077. Rha five Rheum quorum.
dain.
Tome I. “
s® PLANTES
À racine de cetre plante nous eft ap-
portée de la Chine, où elle croît
abondamment:il faut choifir la plus nou-
velle , jaune au-dehors , au-dedans femée
de veines rouges à peu-près comme ja
Noix Mufcade. Elle doit être d’une odeur
aromatique & affez agréable : lorfqu’elle
eft infufée dans l’eau, elle lui communi-
que aflez proprement une couleur fafra-
née, Quand elle eft ainfi choifie, la meil-
leure préparation eft de la prendre en
fubftance ou en poudre dans quelques
cuillerées de bouillon, on la mêcher fim-
plement , fon amertume étant fupporta-
ble. La dofe eft depuis quinze ou vinot
grains jufqu’a demi-oros, maiseninfufion !
dans l’eau , on l’ordonne ordinairement à 4
un gros. Les propriétés de la rhubarbe
font en fi grand nombre , que Tilingius,
Auteur célébre, en a compofé un Traités
tout entier. Ses vertus les mieux autori-
fées par l'expérience , font de purger avec
RE
douceur les humeurs bilieufes, de rétablir
le reflort des fibres inreftinales , lorfqu’el-
; q
«
a
les ont été trop relâchées par des flux def
ventre & des lienteries , de fortifier l'efto-l
:
N
}
mac, de faciliter la digeftion , de détruire
les matieres vermineules, & de tuer les
* vers aufquels les enfans font fujets ; c’efts
pour cela qu'on leur donne avec fucces
|
PURGATIVES. ST
pendant quelques jours pour boiflon ordi-
paire une légere infufion d’un gros de rhu-
barbe dans une pinte d’eau avec un peu de
eohlle. L’infufon de deux gros de rhu-
barbe coupée par morceaux ; & mife dans
un linge, dans une livre d’eau de chico-
rée fauvage, & prile enfuire à la dofe de
quatre onces apres avoir prefle le noïec,
eft un afflez bon remede pour les févres
longues &: opiniätres; il faut en conti-
nuer l’ufage pendant huit ou quinze jours,
& laïiller feulement infufer la rhubarbe
pendant la nuit.
L'ufage de cette racine ne convient pas
dans l’ardeur d'urine , ni dansles maladies
où il y a difpoftion inflammatoire dans
le bas-ventre. Il y a des Auteurs qui pré
tendent que la rhubarbe rôtie eft plus
aftringente que purgative , & qu'elle con-
vient de cette maniere dans les cours de
ventre, D’autres foûtiennent au contraire
que certe méthode n’eft pas bonne, parce
que le feu enlevant les parties volatiles de
cetteracine, la rend plus âcre & plus ca_
pable de caufer des tranchées. L’expérien-
ce nous apprend , que la rhubarbe réuffit
dans les cours de ventre, quand elle eft
bien choifie , fans qu’il foit néceflaire de
la faire rotir, Cet ancien ufage n’eft mé.
me prefque plus familier , & la maniere
la plus ordinaire de l'employer, eft d’en
C ij
2 P LIANN 4Æ9
catholicon double de rhubarbe , à une on-.
ce , délayée dans un verre d’eau de plan-
rain. Elle réuflit mieux, qaand on la dé.
laye dans Pinfulion d'un gros de myrabo-
jans citrains.
On prépare des pilules de rhubarbe,
dont la dofe eft depuis demi-gros jufqu’à
un gros. Son extrait fait avec l’eau de
piuye , fe donne à demi-oros , aufli-bien
que les rrochifques de rhubarbe de du
Renou. Cette racine entre dans le catho-
licon fimple & dans le double, dans la
Confection Hamech , dans l’éle&tuaire de
Pfyllio , dans l'extrait benit de Scroder,
dans extrait panchimagooue de Croilius
& d’Arthman, dans l’extrait catholique
de Sennert, dans les pilules panchimago.
gues de Quercetan , le firop magiftral ,
XC.
XX XiE LT:
HApPronTic,ou Rhubarbe des
Moines.
Khabarbarum fortè Diofcoridis © antiquo=
um Inff. 89. Khaponticum Alp. Exot. 157.
Raï Hifi. 170. Rhaverum antiquorum Ger.
Rhabarbarum rotnndifolium verum Muni.
192. Hippolupathum maximum rotundifolinm
exoticum , five Rhaponticum Tracicum , [ed
verins Rhabarbarum vermm lark.
PROC LTIMES
NN éleve aifément dans nos jardins
cette plante, quoiqu'étrangere , &
elle y eft comme naturalifée. On fubititre
fa racine à celle de la thubarbe de la Chi-
ne , en l’ordonant à double dofe, & dé-
puis une dragme jufqu’à deux & trois en
fubftance ; mais plus commodément en
infufion à demi-once. Elle eit très-utile
dans les cours de ventre, où elle m'a fou-
vent mieux réufli que la rhubarbe. J'ot-
donn= la tifane faite avec une once de
Rhapontic coupé par petits morceaux,
fur trois chopines d’eau , réduites à cinq
demi-feptiers , y ajoûtant un peu de re
gliffe. Les Payfans des Alpes & des Mon-
tasnes d'Auvervne , fe fervent avec fuc-
cès dans leurs cours de ventre de la raci-
ne de la plante fuivante, qu’ils employent
comme Ja précédente. |
Kepathum majus | five Rharbarum 102
nachorum 1. B. Tom. IT. pas. 585. Lapathurm
horten(e latifolium €. B. 115. Hippolapathum
fativum Ger: Raï Hiff. 171. Hippolapa-
thum , five Rhabarbarum Monachorum Do.
648.
Je n'ai pas reconnu que la racine de cet.
te efpéce , fût aufi efficace que celle du
rhapontic. Cependant quelques Auteurs
la fub'tituent au rhapontic dans la théria-
que d’Andromaque , dans la poudre D;4.
C ii
4 P EIAN EUR
pralli de Nicolas, dans celle des trois San-
taux du même, dans les trochifques de :
Laque , dans le Diacurcuma de Mefuc , &z
dans le lAurea Alexandrina.
Cette racine a les mêmes vertus, que
celle de la parience fauvage ; elle eft apé-
ritive & ftomacale.
XX XIV.
Lt een
Ï L y a cinq fortes de myrabolans; fca_
À voir , les citrins, les chebules, les bel_
lirics , les embliques & les indiens. Ce
font des fruits fees qu'on nous apporte des
Indes , où ils naïflent, fur-tout auprès de
Goa, au Royaume de Bengala & d: Ma.
labar, Onemploye le plus ordinairement
es citrins : on les concaîle & on les fait «
infufer ou bouillir légerement depuis deux M
gros jufqu'à demi-once dans fix onces de
liqueur ; en fubftance & en poudre, on
les donne jufqu'à un gros. On les em-
ploye ordinairement dans le cours de
ventre, la dyffenterie , lorfqu'il eft né-
ceffaire de raffermir l’eftomac. 1Îs entrent
dans la confection hamech, dans les pi-
Jules tartarées de Quercetan, dans celles
d'Efule de Fernel, dans le firop magiftral
& dans celui de Fumeterre.
PURGATIVES. ss.
1. Myrabolani teretes citrini bilem purgan-
tes CB. 445. Myrabalan: aitrinæ 1. B. Tom.
L. par. 105. Afyrobalanifera [orbi foliis Jonff.
ÆAzafar Arab.
2. Myrobalani maximi angulofi pituitam
purgantes C, B. 435. Afyrobalani Chebule
citrinis fimiles nisricantes V, B, Tom. 1. par.
20;. Quebolia © Quebulsi Arab. Myroba-
lanifera Perfice folio Jonft.
3. Myrobalani rotunde Bellirice C. B.
445. Myrobalani Belliricæ rotundiores 1. B.
Tom. 1. pag. 106. Myrobalanus laurifclio
fnbcinericeo Jonft. Bellegn | Belleregi, Bellileg.
Arab,
4. Myrobalan: Emblice C, B. 445. My-
robalam Emblice in fegmentis nuclenm haben.
tes , angulofe 1. B. Tom, 1. pag. 206. Myra-
bolani fera foliis minutim incifis Jonft. Embel.
g!, Ambegi Ara. |
s. Myrobalani nigre otlangulares C, B.
445. AAyrobalani Inde nigre fine nucleis X. B.
Tom. 1. pag. 104. Myrobalani fera filicis
folio, Junit. Afnar. Arab.
XXXV.
ne T'es
Scammonia Syriaca ©. B. 194. Scammonis
Syriasa flore majore convolvuli I. B. Tom. 1I.
pag. 163. Convolvulus Syriacus © Scam-
mona Syriaca Mor. Hit. Oxon. Part.
C üi
56 PLANTES
2. pag. 12.Scammoninm S yriacum" Antioche-
num Lob. ic. 620.
JL A fcamonée eft un fuc réfineux , qui
fe tire par incifion de la racine de la
plante ci-deflus : il eft rare de la trouver à
préfent bien pure & fans mélange des
fucs périploca , de titimale, ou d'autres
plantes laiteufes & corrofives ; c’eft pour
cela qu'on la prépare, foit à la vapeur du
foufre, foit avec les fucs de limon, de
coing , ou de réglifle. Lorfqu’elle eft pré-
parée elle s’appelle diagrede , dont la do-
fe eft depuis fix grains jufqu'à douze où
quinze. La fcamonée qui eft pure, d’un
gris cendre, luifante & réfineule, laquelle
fe met en poudre blanchitre en la pref-
fant dans les doigts, n’a befoin d’aucune
préparation , & vaut bien le diagrede ;
c'eft la véritable fcamonée d'Alep , qu’on
trouve avec peine chez les Droguiftes :
Celle qu’ils débirent ordinairement, eft
Ja fcamonée de Smirne , laquelle eft noi-
râtre & altérce par d’autres matieres, &
qui par conféquent a beloin de prépara-
tion.
On ordonne la fcamonée en bol, en
opiate , ou en pilules, & rarement en li-
queur , parce qu’elle ne fe diflout pas , à
moins que ce ne foit par l'addition d'un
acide , comme le jus de citron , le verjus,
PURGATIVES. 7
&c. On la corrige avec les fels fixes com-
me la plûpart des autres purgatifs trop
âcres , ou bien avec parties égales de mer-
cure doux : ce fondant empèche que cette
#éfine ne s'attache à la furface interne de
l’eftomac & des inteftins , où elle pour-
roit caufer des tranchées douloureufes,
fans cette précaution. On tire l'extrait,
ou la réfine& le magiftere de la fcamo-
née avec l’efprit de-via, dont la dofe et
de fix à dix grains. Le firop de fcamonée,
dont quelques Charlatans font an grand
fecret , fous le nom de firop purgatif ,
ou firop pour la bile, fe fait avec l’eau-
de-vis ,le fucre & la fcamonée en pou-
dre; on y met le feu, on remue la ma-
tiere jufqu’a ce que la âme s’éteione , on
garde enfuite cette liqueur dans une bou-
teille , & on en prend une ou deux cuil-
Icrées délayées dans un verre d’eau : c’eft
un aflez bon purgatif.
La fcamoncée fert d’aiguillon à la plus
grande partie des clectuaires purgatifs,en-
tr'autres au diaprun compofé , au diaphe-
nit , à la benedicte laxative , a l'életuaire
de pfyllio, à l'élettuaire diacarthami, à ce-
Jui de citro, & à celui du fuc de refes , ou
de violettes. Elle entre dans la confection
Hamech, & dans l'extrait cacholique d=
Sennert.Prefque toutesles pilulescélébres
tirent leur vertu de la fcamonée., comme
Cv
5 LPPAANTES
les pilules cochées majeures & mineures.
| LU ,
les pilules mercurielles, les pilules des:
deux de la pharmacopée de Londres, les
pilules panchimagosues de Zuvelfer, les.
pilules hydropiques de Bontius , la pou-
dre atritique de Paracelfe, &c.
XX XNE.
Scammonis Monjpeliaca foliis rotundio-
ribus C. B. 294. Scammonia Monfpeliica:
flore parvo I. B. Tom. 11. pag. 136. Periplo_
ca Monfpeliaca folis rotundioribus Inff. 9 3;
N faic avec le fuc de cette plante:
une faufle fcamonée , dont on al.
tere la véritable.
XXXVIT.
he
Jalapa flore purpureo Inff. 1219, Sola-
am Mextocanum florz magno purpureo [eu
Kermefino C. B. 168. Jefininum Mexicanurn-
five flos Mexicanus multis 1. B. Tom. IT.
pag. 814. Viola Pernviana Tab. ic. 315.
Tlaguilin Mirabilis Peruans Hern. 279.
Belle de nuit.
Uelques-uns , fur Îe rapport de
Clufus , croyent que la racine de
PURGATIVES. 59°
cette plante eft le Jalap, dont nous nous
fervons : En efet cer Auteur aflure fur
les obfervations de Cortulus, que deux
gros de la racine purgent bien, quoi-
qu'elle foit cultivée en Europe ; mais le
fentiment le plus univerfellement ap-
prouvé, eft que le Jalap , qu'on nous ap-
porte de l'Amérique , eft la racine de là
plante fuivante.
Jalapa Officinarum fruêlu rurofo Taff. 1 37.
Bryonia Mechoacana nigricans C. B. Prod.
135$. Convolvuulus Americanus J alapium dic-
tus, Rai Hiff. 724. Jalapinm Chelopa , Gela-
po, alis Mechoacans nigra vel mas Jalap. :
L'ufage du Jalap eft très-commun, fur.
cout parmi le menu peuple, qui fe purge
avec un demi-gros en poudre, ou un gros
en infufion dans le vin blanc. Ce remede
leur eft aufi commode & auffi utile qu'il
efta peu de frais : il évacue par merveil-
de [es férofñtés , & on l’ordonne princi-
_palement dans Fhydropifie & aux perfon-
nes d'un tempérament pituiteux. Quel-
ques-uns font infufer cette racine réduite
en poudre avec pareille quantité d'iris ,
dans de bonne eau-de-vie pendant trois
tou quatre jours, & mème plus , l'expe-
fant au foleil ou au bain de fable : ils eim
donnent enfuite une ou deux onces. qui
Cv]
Go PLANTES
purgent fort bien les eaux , & foulagent
confidérablement les hydropiques. Plu
fieurs fontun grand fecret de cette com-
poiion ,qn ils re egardent comme un fpe-
cifique d dans | erflure ; ils l’appellent eau
de-vie Allemande.
On tire la réfine de Talap avec de l'eau-
de-vie ou de l'efprit-de-vin ; la dofe eft
de huit à dix graïns en poudre & en bol.
Le jalap entre dans l'électuaire hydra-
gogue de Sylvius Deleboë , dans l'extrait
catholique &c colagogue de Rolfinfius,
dans les pilules artritiques de Era ee
dans les pilules cathartiques , & dans Hi |
firop hydragogue de Chaas.,
XXXVIEL..
EcoaAcAN, Coulevrée d’Ameri-
M que, ou Rhubarbe blanche. |
AMechoacana alba Offcin. Bryonia Me-
choacana alba €, B. 1297. Mechoacan. I. B.
Tom. II, pag. 146. Mob Peruviana
Lob..ic. 621$. Convolunlus Americanus M1e- 0
choacan Ditius Raïs Hifi. 713. Jetnucn Era-
filienfibus , five Radix Mechoacan Marcer.
41 Pif. 253. Tacnacue, feu Radx JMchua- W
chanica Hern. 164.
À racine de cette plante a perdu beau- M
coup de fon crédit en France depuis
PURGATIVES. 6x
que le jalap y eft commun , & onade la
4 à en trouver de nouvelle , qui foit
ien réfineufe , pefante, & peu cariée.
Quand elle à ces qualités , c’eft un très
bon purgatif pour retirer les féroftés ,
& pour Les perfonnes fujettes au rhuma-
tifme , à la goute fciatique & à l’enflure.
On la prépare & on lemploye de mé
me, & à pareille dofe que le jalap. Le
Mechoacan , qu’on trouve préfentement.
chez les Droguiftes , eft vieux , mauvais ,
& pour l'ordinaire leger , friable , blan-
châtre & carié ; par conféquent on à
raifon de lui préférer le jalap. Le me-
choacan vient de l'Amérique , fur-tout:
de cette partie Méridionale qu’on appelle
mechoacan , dans laquelle cette plante.
croit fi abondamment , qu’elle en a rete-
nu le nom.
Cetre racine entre dans l’hydragogue
merveilleux de du Rhenou, dans le firop
hydragogue de Charas , & dans lextrair:
catholique de Wichard.
XXXIX.
ERMODACTE.
Hermodaëtylus Officin. Park. Colchicum
radice ficcata alba C. B. 67. Hermodaity-
Ins legitrmus Dod. 461. Hermodatlyli or
vensnati Officin. Lob. ic. 646. Colchicum
62 PLANTES
ninits maligaum , five Hermodattylus Officis.
1. B. Tom. II. pag. 658.
LÉ Es fentimens fonc fort partagés fur
la nature de cette drogue; fçavoir ,
fi c'eft une racine où un fruir, fi la plante
eft une efpéce d’iris , de dent de chien,
ou de colchique. Sans trop m'étendre ici
fur certe queftion , j'embrafle l’oinion
Ra plus vrai femblable , en croyant que
Phermodaéte eft la racine bulbeufe de la
plante ci-deflus , qui nous vient de la
Syrie parlavoye de Marfeille.
Cette racine purge affez doucement
les humeurs fereufes & gluantes qui s’ar-
rêtent dans les joiatures ; c’eft pour cela
qu'on l’ordenne avec fuccès dans la gou-
te, la fciatique , le rhumatifme & autres
fortes de maladies. On l’ordonne em
fubftance ou en infuñon , comme le
Jalap , & à la mème dofe, rarement
feule , le plus fouvent mêlée avec Les
hydragogues précedens & le turbich.
Les hermodaétes entrent dans la pou-
dre artritique de Paracelfe , dans la pou-
dre panchimagogue de Quercetan , dans
je firop hydragogne de Charas , dans
Je firop apéritif cachectique du même,
dans la benedicte laxative . dans l’élec-
tuaire diacharthami , & dans des pilules
fecides x ils donnent auf le- nom. aux
x
?
PURGATIVES. 63
lbifutes des hermodagtes de Melue.
X L.
Rae
T'urpethum repers foliis Althee | vel Indi…
eus , C. B. 149. Turbith Garzie, Dod. 389.
Convolvulus Indicus alatus maximus , folus
Ibifco nonwihil [émilibus angulofis, Raï Hif,
1882. Turbith. Hern. 179.
A racine de cette plante nous eft a sn
portée des grandes Indes & de l'Tile’
de Ceylan, de Éd & de Surate. La plus
réfineule eft la meilleure; elle purge aflez
bien les férofités | comme les drogues
dont on vient de parler. On. Pordonne
en fubfiance à demi-gros où un gros au
plus, & en infufon au double : : on Pem
ploye dans les mêëmes maladies. Mon-
fieur Deïdier, Docteur en Médecine &
Profelleur en l Univerfité de Monrsellier,
ordo: one cette racine dans la dyffenrerie ,
a la même dofe , & de la même maniere
que li ipécacuana ; ceremede mérite d être
mis en ufage fur l autorité d’un fibon Mé-
decin.
Le turbith entre dans le diaphenie ,
dans la benedidte laxarive, dans Île dia
carthami, dans l’électuaire de citro, dans
Pexrrais ‘earhotiqu 1e de: Sennert . dans
"4 DLANTES
Pextrait panchimagogue d’Arthman, dans |
les pilules tartarées, dans le firop d'elle- #
bore de Querceran, ‘dans la poudre artri-
tique de Paracelfe, & dans le firop hy-"
dragogue de Charas.
| ET
4F HaAp»s1e, eu faux turbich.
FA au turbirh par les Colporteurs ,
mais qu'on ne doit pas employer fans de
grandes précautions à caufe de leur âcre-
té ; les deux efpéces fuivantes font com-
ee dans les Alpes. les Pyrrenées &
les montagnes d Auvergne.
1. Thapfia Officmarum. Laferpitinm f0-
bis et Lobatis Mor. Umb. 219. Li-
banotis Latifolia altera , five vulgatior C. B.
TS 7: Sejet «Æthyopicum Hérba Doà.
113:
2. Apium Pyrenaicisin Thapfie facie , Inff.
305. Sefeli Pyrenaicum Loue æ , face D.
Fagon Sch. Bot. Par. Bat. 219
On fe fert communément de Ja jee,
miere efpéce dans les mouts d'or, & del
la feconde en Ef pagne.
Ous avons dans nos montagnes des #
plantes, dont les racines font fub-
PURGATIVES. 6
NLLE
ini as
Ipecacuana Brafilienfibus AHarog. 17.
Pif 231. Herba paris Brafilienfis polycoccos
Raï Hiff. 669. Periclymenum parvum Bra-
Gliannm Alexipharmacum Pluk. Almag. Be.
cuqullo Lufitanis, Cagofanga , Beloculo.
Y A racine de cette plante doit être re-
L gardée comme un des plus aflurez
fpécifiques pour la dyffenterie. On en
diftingue de trois fortes ; celle qui vient
du Perou, par la voye de Cadis ; celle
qu'ou apporte du Brefl à Lifbonne , & la
blanche,
La plus eftimable & la plus fure dans
fon action , eft 12 premiere, appellée des
Efpagnols | Bexuouill ; elle a deux ou
trois lignes de grolfeur , elle eft tortue &
comme ridée par anneaux ; fa couleur eft
un peu plus grifâtre qué celle de la ca-
nelle ; le nerf qui occupe le milieu, eft
blanchätre , fe met difficilement en pou-
dre, & peut être rejetté. Son écorce en
poudre a quelque odeur réfineufe. La
dofe ordinaire eft d’un demi-gros , ou
moins, fuivant la: délicarefle & la foi-
bleffe des malades : on la fait prendre
dans quelques cuillerées de bouillon ,
66 PC ANNITES |
dont on boit le refte par-deflus ; elle excite
le vomiflement , qu'on facilite parle bouil“M
lon qu’on donne de tems en tems par
cuillerées. Quoique cette racine foit vio-
Jente dans fon opération, elle ne guérit:
jamaïs plus furement , que lorfque la
dyflenterie eft plus invétérée, & qu'il y
a même ulcere dans les inteftins. |
LA feconde efpéce d’ipecacuana , ef
inférieur à la précédente ; elleeft plus me
nue, ridce plus profondement , d’un rou-
ge-bruñ & comme tanné, & d’une faveur!
plus amere : la dofe en eft un peu moin-#
dre, que celle du Perou, parce qu’elle
excite le vomiflement avec plus de vio-
Jence. |
La troifiéme efpéce ou la blanche , n'eft
point ridée; elle a une ou deux lignes
de grofeur , fans amertume , & dun
blanc jaunâtre. Pifon avoue qu'elie agit
avec plus de douceur, & que c’eit un
contre-poifon ; elle ne fait point vomir,
& purge feulement par bas, depuis un
gros jufqu'a deux, fans guérir la dyflen-#
tortes fr à
L’ipécacuana ne réuflir jamais mieux, |
Rs
Le.
que lorfqu'il fait vomir ; c’eft fur cerreé
cbfervation , qu’on a tenté plufieurs de
de donner le tartre émétique dans la dyf-#
fenterie , ce qui a fouvent réuffi. Si la!
premiere ou la feconde prife d’ipeca-
| PU RAGAÏTUNWIES. 67
léuana ne guérit pas , il ne faut pas s0-
IPiniâtrer a la référer.
XLIIT.
4
ms age
1. Colocynthis fruêlu rorundo major C. B.
313. Colocynthis 1. B. Tom. IT. pag. 132.
Dod, 66$. Cucurbita Agreftis Brunf.
2. Colocynthis fruiin rotundo minor C.
B. 313. Colocynthis fungola & levis Cord.
Hif. 118. Cucurbita flusftris fruëlu roturdo
smnor Caf. 198.
|
‘es fruits de ces deuxefpéces de colo-
quinre , font employés indifférem-
ment ; ils croiflent dans plufeurs endroits
du Levant ; d’où on les apporte a Mar-
feille. Ces fruits font femblables à des
pommes dépouillées de leur écorce ; elles
font léseres, blanches , bien féchces ,
remplies de femence, qui s’en féparent
aifément, & qu'on rejette comme inuti-
les : le refte du fruit où la pulpe eft d’une
amertume intolérable , & purge avec
beaucoup de violence ; auffi l'employe-
t-on rarement feule, & fans préparation.
Onla met en poudre, en l'arrofant d'huile
d'amandes douces, de peur que la pou-
dre , en s'envolant , n’incommode ceux
qui la préparent ; la mêle enfuite avec le
68 FLANTES
mucilage de gomme adragant , pour éf
former des trochifques , lefquels féchésu
{e donnent depuis quatre grains juiqu'à
huit au plus ; on les appelle throchilqnesk
alhandal., On tire aufli l'extrait de la com
loquinte avec l’efprit-de-vini, qui fe don
ie depüis trois jufqu’a fix graine, Ce pur-M
gatif convient dans les maladies rebelles #
comme l’afthme humide, la fciatique , le
rhumatifme , l’hydropilie ; les vertiges &#
les obftfuctions des vifceres. Les correc<
tifs de la coloquinte en infuñon, font les
vinaiore, l’eau-de vie dans laquelle on ai
diflout la crème de tartre ou l'efprir_de#
vin tartarifé. |
La coloquinte a donné le nom à l Aie
radiacolocynthidos : elle entre dans la con:
fection hamech , dans les pilules cachec.i
tiques de Charas , dans les pilules iliaques#
de rhafis, dans les pilales d’euforbe & dé
fagapenum de Quercetan , dans celle des
deux de la pharmacopée de Londres }
dans l'extrait catholique de Sennert, dans
le panchimagogue de Crollius & d’Arth-M
man, dans l'extrait colagogue , & dans
-Fexcrait cacholique de Rolfinfius.
PURGATIVES 69
RE LV
F3 Ilcnons d'inde , ricin, palme de
Ê Chrift, grains de cilli.
1. Ricinns vulgaris C. B. 432. Riciaus
ab. ic. 776. X. B. Tom. III, pag. 643. Ri-
‘aus Dod. 367. Ricinus | five Catapucia
sajor vulgaris . Park. Ricinns , frve Palma
hriffi vel Kiki Ger. Nambu Guacn five
ucians Americana Pifon. 180. Ricin.
2. RICIANs Americanus major fémine nigro
Z. B. 432. Ricinosdes Americana Goffipi fo-
0 Jnff.. GG, Ricinus Americanus major.
’urcas dillus © faba purgatrix Indie Occi
le I. B. Tom, 111. pag. G43. Murduy
suacn Brafiienfibus Marg. 96. Pif. 179.
’ignons de Birbarie. ;
3. Ricinus Iadicus arboreftens grana tiglia
liés Offcin. an Lignum AMoluccenfé Luga,
:684. Pavana Incolis Acofte , Cluf: Exot.
.77. Pinus Indica nucles purgante C. B,
ko2. Pinei nuclei Malucant Lugd. 1874,
Acoffe Cluf. Exot, 192, Pignons d'inde,
Es pignons-d'indes font des fruits ou
L_, des efpèces d'amandes , qu'on nous
pporte des Indes Occidentales & de
Amérique: onen trouve de trois {fortes ;
a premiere & la plus commune eft le
icin ou Palma Chrifh, qu'on diftingue
70 PL 'A NT ELS
aifément , parce que fon fruit eft matbré
de noir & de blanc : on le feme dans nos
jardins , où on l’éleve ordinairement ; ïl
purge avec moins de violence que les au-
tres.
Les Payfans & les Sauvages en pren
nent huit ou dix grains, qui purgent par!
haut & par bas; c’eit un dangereux re!
mede, qui né convient qu'a des corps!
robuftes , à moins qu’il ne {oit adouci &1
corrigé par le fel de tartre. On pile ñuiti
ou dix de ces grains , on les délaye enfuitel
avec nx-onces d'eau ticde, dans laquelle
on a diflout un fcrupule de fel de tartre ;
on y ajoûte deux ou trois œoutes d'huile
de canelle ou d’anis ; ce remede ainfi pré-
paré peur être employé avec fuccès dans
lhydropilie. |
La feconde forte de pignons-d'inde
s'appelle pignons de barbarie ; ils font plusi
gros , & flemblables à des amandes de noi
fectes , mais noirâtres : trois ou quatrel
fuffifent pour purger; il faut les prépa
rer comme les précédens, On en peut}
donner jufqu'a une once en lavement!
dans l’eau de oraine de lin, ou l’eau de
fon , pour la colique & pour lhydropile.
On pourroit dans un befoin faire unel
émulfñon purgative , comme nous avons!
d’écrice ci-deffus, & prendre garde, en!
la préparant, de les confondre avec les]
EE
PURGATIVYES. TI
pignons blancs , qui font les amandes de
a pomme de pin ; on tomberoit dans l’in-
convénient qui arriva à une perfonne qui
fe mloit de médecine, lequel peu inftruie
dans la matiere médicinale , ordonna
dans une violente colique d’eftomac , une
once de pisnons d'inde dans un bouillon
de poulet, en forme d’émulfion : il en
auroit coûté la vie à la malade, fi les pi-
gnons-d’inde avaient été communs, mais
heureufement on n'en trouva point dans
deux ou trois endroits , où on fur en cher.
cher, |
La troifiéme efpéce de pignons-d’inde ;
ou les grains de tilli, font moins gros
que les pignons de barbarie, mais un peu
plus que les fruits de ricin , dont on les
diftingue., parce qu'ils ne font point mar-
brés. Ils font beaucoup plus violens que
les précédens , & doivent être regardés
comme un poilon , trois ou quatre grains
étant capables de purcer avec la derniere
violence.
Les anciens tiroient des pignons-d’in-
de, une huile par expreflion , appellée
huile de Kerva, ou Oleum Picinum ue”
quelle purgeoit les férofités en frottant
feulement de cette huile leftomac & le
bas-ventre,
72 PAL 'AINT-E:S
X'L'Y.
CRE TE)
Succus Laxativus ex flavo rufefcens C. Bi
497. Succus x1 qui Ghitta geman dicitur!
Clufi Exot, 81. Gummi quitta, Gutta gam-\
ba, Hutix gomandra | Gummi Pervanum \
Ghitta geman, Gummi de Pern , Gummi del
Gemn, Gutia Cambodia. |
Eft une forte de somme réfineufe,
qu’on apporte des Indes, qui forts
par incifion d'une plante épineule, si
charnue comme la jombarbe, Cette plan
ce eft remplie, comme le timale, d’un
fuc laiteux , lequel épaiffi devient d'un
jaune foncé, qu'on employe également
pour la Médecine & pour la Peintrure.C’eft
un très-violent émétique & purgatif; il
évacue les férofités,& approche par {ons
âcreté de Feuforbe :on ne lordenne gué-
res fans préparation , foit en extrait , foit
en magiftere ; l'extraic fe fair en dilolvant4
la gomme-soutte dans le vinaigre, l’efprit
de foufre , ou celui de vitriol, & enfuite
l’évaporent en confiftence d'extrait ordi-#
naire ; le magiftere {e fair en diffolvanté
cette gomme dans l'efprit-de-vin, ver
fant enfuite de l’eau commune fur cet
te folution, une poudre jaune dorée {el
précipite
PURGATIVES. |
précipite au fond, laquelle féchée s'or-
donne comme l’Extrait depuis cinq grains
jufqu’à dix ou douze.
La Gomme-Gutte entre dans l'Extrair
Catholique de Sennert, & de Rolfinfius !
dans les Pilules Hydragogues de Bontius.
dans l'Eleuaire Anti-Hydragogue de
Charas :on prpare aufli des Pilules de
Gomme - Gutte de la Pharmacopée de
Londres. |
PLANTES PURGATIVES
QUI SONT RAPPORTEES
DANS D'AUTRES CLASSES.
ERBE aux puces, Pfjllinm. Sa fe-
mence eft peu purgative par elle
nème ; elle donne fon nom à l’Eleuaire
le Pfyllio, dans lequel elle entre, plutét
Jour adoucir l’âcreté des autres purgatifs
ar fon mucilage , que pour en augmen-
er la vertu. La dofe de cet Eleduaire ef
le demi-once au plus. Voyez ci-après à
a Clafle des Plantes rafraïichiffantes.
Violier , Viola, La décoction d’une poi-
née de fes feuilles ou de {es fleurs dans
in demi-feptier d’eau eft laxative ; le firop
Tome L,
di PLANTES ?
u’on fait avec {es fleurs , fur-tout lorf=
qu'il elt nouveau , une once fur fix onces M
de petit-lait, purge:leseérement. La fe
mencé à la dofe d’une once pilée & dé-
layée avec chopine d’émulfion ordinaire,
rend l’émulfñon purgative : on la mêle“
aufli fouvent dans les émulfons purgati-
vês. Voyez ci-après ‘aux Plantes Emoll
lientes, 3, «
ercurielle, Æfercurialis. Le fuc de fes
feuilles , comme celui de la poirée, du 4
Seneçon , de [a Bouroche & de la Buglofe
depuis quatre onces jufqu’a fix dansun pe-"
tit boüillon au veau ; lâchentle ventre , 4
& conviennent à ceux qui l'ont parefleux,
& qui ne veulent pas s'aflujettir à prenil
dre des lavemens. Vovez ci-après la Claf-
fe des Plantes Emollientes. M:
Fumeterre , Fwmaria. Une poignée de
feuilles infuftes dans demi-feptier de pe“
cit-lair pendant la nuit, & prife lé matins
à jeun , entretient le ventre libre & faic
couler la bile, Voyez ci-après aux Plantes:
Hepatiques. | ET H33 4
Polipode, Polipodium. La racine eft ent
ufage dans la plüpart des infufions pus=
gatives depuis une once jufqu’a une once
& demie en fubftance: Voyez aux plantes
Hépatiques, JURS'D ‘c10 b 010
Epichym ou Cufcute, Epithymum. Deux
où rois pincées de cette plante fe jettent
PURGATIVES. “
dans les infufons purgatives. Vovye
la même Clafle des Plantes Hepari-
ques.
Genelt , Genis. Les fommités des
jeunes tiges & les boutons des feuilles :
les fleurs & les femences bouillies lève
rément , une où deux pincées dans un
demi-feptier d'eau , purgent allez bien è
même par haut & par bas; Les femen-
ces ne purgent pas tant que les autres
parties. Voyez la Claffe de Plantes À pÉ=
ritives.
Pié de veau , Ærgm. La racine féche en
poudre à une ou deux dragmes en opiate
purge aflez bien. Lorfqw'elle eft fraiché
lle eft trop âcre, à moins qu'on ne la
corrige. Voyez ci-après la Claffe des Hé.
>atiques.
Setpentaîre, Dracunculus. Sa racine
‘employe comme la précédente. Voyez
à même Clafle.
Digitale , Digitalis. La déco&ion d'u-
le où deux poignées de fes feuilles pur-
e violemment pär haut & par bas:
Toyez la Clafle des Plantes Cephali.
ues.
Eupatoire d’Avicene , Epatorium. Les
acines en infufion dans le vin blanc , une
oigunée oUune once dans un demi-feptier,
ont quelquefois vomit & vuider les féro2
tes, Voyez les Plantes Hépariques. °
D ij
Led
}
Z
pas]
75 PAL AN DE ST
Sceau de Salomon , Polyzonatuin : qua"
torze ou quinze de {es bayes provoquent
le vomiffement. On dit qu'un gros de fa
racine fait de même. Voyez la Clañe4
des Vulnéraires au Chapitre des Aftrin-
gentes. |
Raïfort , Raphanus. Deux onces de fa
femence en décoétion dans huit onces de
liqueur , ou uneonce de jus tiré de la raci-
ne, purgent par le vomiffement. Voyez
les Plantes Apéritives. |
Triquemadare, Sedum minus. Le fuc
de certe herbe, fur-tout celle qui eftt
d'une faveur acre ; pifée depuis deux on
ces jufqu'a quatre , eft un purgatif &
un émétique aflez violent, Voyez ci-
après la Ciafle des. Plantes Rafraichif.
fantes.
Lierre, Hedera. Ses bayes purgent pat
haut & par bas affez violemment : le
Payfans s’en fervent pour fe guérir de Le
_ fiévre , ils en prennent dix ou douze
Voyez ci-après la Claffe des Vulnéraire
au Chapitre des Déterfives. 3
Nicotiane, AMicoriana. Les feuilles fes
ches bouillies legerement à demi-on
dans chopine d’eau, fe donnent en lave:
ment dans l’apuplexie & dans les affec
tions foporeules : dans les autres cas.
c'eft un remede trop violent, &'qui pe
être pernicieux : une cuillerée de cett
PÜURGATIVES. #7
décottion prife par haut, eft un puiflant
Emérique. Voyez la Clalle des Plantes
Errhines.
Herbe aux poux Staphis AagriA Sa fe-
mence dequis douze on quinze grains ju{-
qu'a un fcrupuleen poudre, eft ua violent
Emétique. Voyez la même e Claffe des Er
rhines.
Morelle ou douce amere , Dulcamara.
Le fuc de fes feuilles & de fes bayes pur
ge aflez fortement à deux ou trois onces,
Voyez la Clafle des Plantes Anodines,
Bétoine, Betomica. La décoétion d’une
poignée de fes racines purge avec vo-
miflement. Voyez les Piantces Cephali-
ques.
Euphorbe , Enphorbinm. Six ou huit
grains de cette gomme -réfine en pou-
dre font un tres - 2 Ve purgatif & un
émcti que, qu’on ne donne que dans lex-
trémité. Voyez la Claffe des Plantes Er-
rhines.
Opoporax. On n’ordonne ce fuc gom-
meux & réfineux que dans l'apoplexie a
un fcrupule, Voyez ci-après les Plantes
Hiftériques.
Sagapenum. Cette drogue s’employe de
même; on ordonne rarement ces gommes
feules , elles entrent dans la compolition
de quelques violens purgatifs. Voyez les
Plantes Hiftériques.
D iij
78 RLANTES |
Sebeftes , A1yxa. La décoction de ces
fruits eft laxative ; on en donne une ou
deux onces dans chopine d’eau, fur-tout
dans les maux de poitrine. Voyez les
Plantes Béchiques.
ON CNP TT UT
|
| B ECGH ROUES. 39
PR RAR RARE
BR CPP PR OR PORC ER
SECONDE CLASSE.
Des PLONTES
BECHIQUES
CO U
PECTORALES.
N Ou s appellons Remedes Béchi-
ques ceux qui appaifent la toux, &
qui procurent l'évacuation des matieres
pituiteufes , groflieres , & épaifles , lef-
quelles compriment les veficules pulmo-
naires , & font attach‘es à la furface in-
terne de la Trachée-artere & de {es ra-
meaux. Cette évacuation fe fait par les
crachats , ce qui s'appelle Expeétoration ;
& les remedes qui la procurent font ap-
peilés Expectorans. Les crachats devien-
nent plus ou moins abondans , felon que
les marieres fon plus ou moins fluides &
d'vifces : & la toux s’appaile d'autant plus
aifément , que l’âcreté de fes matieres eft
plus adoucie. C’eft pour cela qu'entre les
Plantes Béchiques les unes font adoucif
D ii
85 PLANTES
fantes , comme la réglifle, les jujubes , les
figues , les dattes, &cc. Les autres ont la.
vertu de divifer la pituite épaiffie , & de la
rendre fluide, comme les Capillaires ,
FAunée, le Lierre térréftre, la Pulmo»
naire , &c. Les premieres conviennent
dans les toux violentes & convulfives qui
viennent par irritation, & les autres dans 4
lafthme, & dans la dificulté de refpirer.
Foutes ces plantes w’agiflent point en cou- M
Jant dans la poitrine par la trachée-arte_ #
re ; la ftructure de PEpiglotte s’oppofe am
leur pañlage, & il n’eft permis qu'a l'air de
s’infinuer dans la cavité du poulmon par
ce chemin ; mais elles y parviennent par
la voye de la circulation du fang , & con- 4
jointement avec le Chyle par le canal
thorachique, la veine fouclaviere & Par.
tere du poulmon,
1 K
Le APILLAIRE, ou Cheveux de Venus!
(} N compte ordinairement entre les
Capillaires quatre ou cinq fortesde
plantes, dont'quelques-unesfont rates à
Paris, & les Herboriftes ignorans leur.
fubftituent les feuilles de Scolopendre &
celles du Polypode , & même la racine
de cette derniere plante qui eft très-com-
hp”
BECHIQUES. 8:
mune. Les véritables Capillaires font le
Capillaire noir, celui de Montpellier , le
Politric, la Ruta-muraria & le Ceterac.
Ces fortes de Plantes s’employent en ti_
fane ou en fyrop, en infulionou en dé_
coction. On fait boüillir legerement une
petite poignée de chacune de ces plantes
dans deux pintes d’eau, à laquelle on
ajoûte un morceau de réoliffle, & on fait
prendre cette tifane un peu dégourdie &
par verrées,
1. Adiantum folus longisribus pulveru…
Lentis pediculo nigro C. B. 355. Adiant. ni-
g'um I. B. Tom. FT. pas. 743. Driopteris
nigra Dod. 466. Filicula que adianihum ni-
grum Officin. pinaulis obtufioribus Inft. 12,
Capillaire commun.
Cette plante eft d’un ufage trop fa-
milier , pour ne pas entrer dans quel-
que détail fur fes qualités. Un Médecin
de Montpellier, nommé Formius , en a
faic imprimer en 1644. un Traité parti-
culier , dans lequel il lui attribue de fi
grandes vertus , qu’il femble la resarder
comme une panacée & un remde uni-
verfel. On peut réduire fes qualites prin-
cipales à celle de purifier le fang en ré-
taoliffant {a fluidité naturelle , en corri-
geant les humeurs féreufes ou bilieufes
D v
82 PC ANNE ENS
qui prédominent dans fa mañle, & enles
évacuant par la voye des urines ou de
linfenfible tranfpiration; ainfi le Capil-
laireeft apéritif , diaphorétique , hépati-
que & hyftérique; & c’eft fur ce fonde- «
ment que Formius en ordonne la tifane 4
dans toutes fortes de fiévres fimples ou
malignes , intermittentes ou continuës ; M
dans [a plüpart des maladies caufées par «
lembarras & l’obftruétion des glandes
du Foye, du Mezenterre & des autres par-
ties du bas-ventre; & par conféquent
dans la jaunifle , dans la fuppreffion des
mois & des urines , & dans les maladies
des reins & de la matrice. Mais l’ufage de
cette plante le plus commun, eft dans les
maladies de poitrine, fur-tout dans celles
qui font produites par une limphe épaiflie
dans les vefcules du poulmon, qu'il eft.
néceflaire d’évacuer par l'expeétoration ,
après lavoir rendue plus tenue & plus
coulante. Le Capillaire commun convient
à ceux qui ont une toux opiniâtre , foit
qu’elle vienne d'une fluxion catarreufe ,
ou d’une affedtion pulmonique.
On fubftitue au Capillaire commun
celui de Canada, qui n'eft pas rarea Pa.
ris, & qui eft plus agréable au goût : on
fait. infufer lun & lautre comme le
Thé; une bonne pincée fur un demi-
féptier d’eau boüillante , à laquelle en-
22
BÉCHIQUES 8
fuite on ajoûte un peu du fucre.
2, Adiantum fruticofum Brafiliannm C.
B. 355. Adianum Americanum Corn. 7.
Capillaire de Canada. |
Plufeurs préferent l’efpece fuivante,
pour faire le fyrop de Capillaire,
3. Adiantum folis coriandri C. B. 355.
Adiantum five Capillus veneris I. B. Tom.
III. pag. 751. Raï Hifi, 147. Capillaïre de
Montpelier.
On eftime avec raifon le frop qui fe
fait avec cette efpece , qui eit fort com-
muneen Lanouedoc & en Provence.
Dans les lieux où on netrouve pas com.
môdément les Capillaires précédens , on
peut fubftituer les feüilles de Feugere,
entr'autres celles de lefpece fuivante ,
qu’on employe de la même maniere,
4. Filicula fontana major ; five Adiantum
album folio fiicis ©. B. 38. Adiantum al-
bum filicis folio I. B. Tom. III. pag. 715.
Driopteris Candida Dod. 465. Capillaire
blanc.
et
Trichomanes five Politricum Office. C. B.
356. I. B. Tom. III. pag. 754. Tricho-
D v)
187
Sy PLANTES
manne Doa. 371. Adiantum rubrum Lon,
Capillus Veneris officin.
Lé
coétion dans lPhydromel fimple , büc 24
uue pinte par jour , emporte les obftruc-
tions de la rate, fuivant l'opinion de
quelques Auteurs,
JET.
| LA MURARIA.
Aiantum album Tab.ic. 796. Ruta-mura: \
ria C. B. 356. E. B. Tom. LIT. pag. 753.
Doi. 43 > Salvia vite Adv. Lob. ic. 811. Pa-
romichia Math. Saxifraga [en Empetrum
Fuch. Filicula petrea rute facie." Mor. Ox.
pen ou le fyrop de cette plante
eftun excellent remede pour les Pul.
moniques , j'en ai vû de crès-bons effets ;
J'ai même fait vuider un vomica ou abfcès
dans la poi rine , à une malade qui avoit
été mal guérie d’une pleurélie , en lui fai-
fant ufer pour boiffon ordinaire , d’une ti-
fane faite avec une poignée de cette plante
fur une pinte d’eau boüillie pendant un
demi-quart-d’heure , y ajoutant deux on-
ess de fucre après avoir pallée.
Hé
:
Ette efpece de Capillaire a les mé-*
mes vertus que le communefa dé. #
BECHTQIU ES 8;
Mathiole eftime la poudre de certe
plante pour les defcentes des enfans ; if
faut leur en faire prendre vingt grains par
jour pendant l’efpace d’un mois.
Hoffman & le Docteur Michel afu-
rent que cette plante eft bonne dans le
fcorbut.
Done
Ceterac officin. C. E. 354. Afplenmm five
Ceterac I. B. Tom. IE]. pag. 749. Dod. 468,
Scolopendria vera Tragt ;s1. Scolopendrmm
quorumdamn.
EY:
{}) N employe cette plante commeles
précédentes : outre le fyrop ..les ti-
fanes & les infufions qu’on en prépare.
on met aufli quelquefois une poignée de
ce Capillaire dans les boüillons , fur-tout
dans celui qu’on fait avec un vieux cocq ,
le mou ou le poulmon de veau, & quel-
ques autres herbes Béchiques. La pouflie-
re dorée qui fe trouve fous les feüiiles ,
eft bonne dans la gonorrhce au rapport
de Mathiole; il en faut donner un gros
avec demi-gros de fuccin délayé dans un
verre d’eau de Plantain.
Quoique j'aye avancé ci-devant que les
Capillaires étoient des Apéritifs , qu'on
86 PLANTES
pouvoit employer avec fuccès dans les ob
ftructions des vifceres , il eft cependant à
remarquer, que comme ils {ont d’une qua-
lité fort tempérée, ils ne réufliflent que
lorfque ces obftruétions fout peu avan-
cées, car elles font indomptables lorf.
qu'elles ont un certain progres.
La Langue de Cerf ou Scolopendre ,
que les Heïboriftes donnent tous les jours !
à la place des véritables Capillaires , auffi- 4
bien que les feüilles du Polipode, font des !
Plantes Béchiques & Expectorantes ; el- #
L -
les font ci-après à la Clañs des Plantes
Hépatiques.
MY :
Désin 27 k
1. Pulmonaria maculofa Ger. Raïi Fifi.
488. Pulmonaria !talorum ad Bugloffur ac- 4
cedens 1. B. Tom. III. pag. sos. Symphy= |
tum maculofim five Pulmonaria latifolia C. 4
B. 259. Pulmonaria vulgaris maculofo folie 4
Claf. Hiff. cixix.
2. Pulmonaria foliis Echit Lob. ic. 5 36: 0
Pulmonaria Angujtifolia rubente caruleo flo 4
re C. B. 260. Pulmon. Plirii ançgufhifolia 4
Tab. ic. 558. Pulmon. V. Pannonica Cluf.
Hiff. c1xx.
3. Pulmonaria arborea offic. Pulmonaria t
Trag. $14. Dod. 474. Mujins Pulrionai
BÉCHIQUES: S+
eins C. B. 361. Lob. ic. 248. Lichen arbo-
rum five Palmonaria arborea I. B. Tom. III,
pag. 7 59. Pulmonaire de Chêne.
L À premiere de ces efpeces eft com-
mune dans les Alpes , les Pyrénées
& les hautes Montagnes ; la feconde fe
trouve en abondance dans tous les bois :
on employe indifferemment les feuilles
de l’une & de l’autre, foit pour les tifanes
& les boüillons , dans lefquels on For-
donne par poignées , une pour chaque
botillon ou pour chaque chopine de ti-
fane; foit pour en faire le fyrop, qui eft
très-utile dans les maladies du Poulmon :
on peut fe fervir de la racine conjointe.
ment avec les feuilles. La troifiéme e£-
pece vient communément fur les chênes
& fur les autres grands arbres des forêts,
fur-tout en Lorraine & en Franche-Com-
té où on l’appelle Thé de Vauge, parce
qu’on s’en fert à la maniere du Thé , une
petite poignée en infufon fur chopine
d'eau boüillante avec du fucre ; elle eft
plus amere que Îes autres , & moins füre
dans fes effets.
La Pulmonaire de chène eft aftringente
comme les autres efpeces de mouffe; ainfi
on peut l’employer avec fucces dans les
cours de ventre, les pertes de fang , &
les hémorragies. Elle eft vulnéraire appk-
88 PLANTES
quéeextérieurement , & prile intérieure-
ment. Les premieres efpeces de Pulmos #
naire ont la même vertu; elles font mé-
me recommandées par quelques Auteurs
pour les fuperpurgations & pour arrêter
le vomifleiment,
M. Ray rapporte que les Anglois fe
fervent de la pulmonaire de chêne en
fubftance & en poudre, ou bien en fyrop, #
pour l’afthme , la toux & la phthifie : &
qu'Andre Golieu, Marchand de la même
Nation, avoit éprouvé que cette efpece
de mouffe avoit réufli pour une jauniffe
qui avoit éludé plufieurs autres remedes.
Il faifoit bouillir une poignée de certe
plante dans une livre de Biére légere
.dans un pot bien couvert , & la réduifoit
à la moitié, il en prenoit enfuite un verre
le matin & autant le foir.
RE
re
Glycirrhifa filiquo(a vel Germanica €. B.
3 52. Glycirrhifa radice repente vulgaris Ger-
manica X. B. Tom. III. pag. 328. Glic. vul.
garis Dod. 341. Liqmiritia Brunf. Dulois
radix. Trag. 525.
Ufage de cette racine eft f commun,
qu’on ne fair point de tifanes où laRé-
PÉECHIQUES 89
oliffe n'entre , foit pour corriger par fa
douceur la faveur défagréable des autres
ingrédiens , foit pour lui communiquer la
vertu particuliere qu’elle à d’adoucir Pä-
-creté des humeurs qui excitent la toux.On
en met ordinairement demi-once dans
chaque pinte d’eau ; on ne doit la faire
bouillir qu'un bouillon , de peur qu’elle
ne rende la liqueur trop épaifle & trop
oluante.
Lorfque cette racine eft bien fraîche,
il fuffit de linfufer à froid dans les tifanes,
ou même dans l’eau fimple : elle convient
dans les maladies des reins & de la veflie,
dans la pleuréfe & dans le crachement de
fang.
Le: fucs de régliffe noir ou blanc, font
employés familierement dans les rhumes
& dans la toux opiniâtre ; ce font des ex-
traits faits par l'évaporation d’une forte
. décoction de régliffe à laquelle on ajoute
des gommes adragant & arabique, du fu-
cre , de lamidon , & quelquefois de l'iris
& de Pambre-oris.
La réglifle entre dans un grand nombre
de compolitions de Pharmacie ; entr’au-
tres dans la Thériaque , dans les Pilules de
Rhubarbe de Mefuc , dans les Poudres de
trois Santaux , dans celle Diatragacant
* froide, & celle Diarrhodon , dans les
Trochilques de Gordon, &c.
#0 PLANTES.
VX I.
P As-D'ASNE, Tuflilage.
Tuffilago vulgaris C. B. 197. I. B. Tom.
TIL. pag. 563. Bechinm five Farfara Dod.
596. Vngula Caballina Trag. 418. Ungula
Afinina © Latluca uflulara Germanorum
Cord. Chamaleuce Plin. Filius ante patrene
quorundam.
FT Es feuilles & les fleurs de cette Plante
À fonrenufase, furtout les fleurs , lef.
quelles entrent dans la plüpart des tifanes
pectorales ; on en ordonne deux ou trois
pincées pour chaque pinte de liqueur.
On en fait une conlerve & un firop fim-
le, dont la dofe eft d’une once comme
Les autres: le firop de Tuffilace compofé :
fe faitavec les racines, les feuilles & les
fleurs de cetre Plante, aufquelles on
ajoute les capillaires & la réglifle : l’eau
diftillée des fleurs de Tufilage {fe donne
jufqu’a fix onces, & la conferve à demi.
once.
Les feuilles de cette Plante ne font pas
moins utiles que les fleurs. M. Ray rap-
porte qu'Hillier, Medecin du Marquis de
Brandeboure , a guéri plufieurs enfans
étiques en les nourrifflant de feuilles de
Pas - d'âne, qu'il failoir cuire avec le
BECHIQUES. 01
beurre & la farine comme d’autres lé-
gumes, On fait fumer ces feuilles aux
Afthmatiques. Boyle confeille d'y méler
la fleur de foufre & le fuccin en poudre;
il dit que ce remede a guéri plufieurs Phti-
fiques.
_ Il y a des perfonnes qui eftiment la ra
cine de Tuflilage autant que les feuilles &c
les fleurs, & qui lemployent en décoc-
tion & en tifane , lors même quelle eft
feche. Fernel a employé le Tuflilage dans
Je firop de Symphito.
VIIL
C OqueEricoc,Pavot rouge.
Papauer erraticum majus , Rhæeas Diofe,
Theoph. Plin. CB. 171. Pap. erraticum ru
brum campefire. T. B. Tom. VII. pag. 305.
Rhaas five caduco flore puniceo Adv. Lob,
fc. 275-
N employe les fleurs de cette plante;
{oit en firop ou en infufon , à la ma-
\niere du Thé, une pincée fur un demi-
feptier d’eau , & en tifane une perire poi-
née dans deux pintes de liqueur : on ne
fes jette dans le coquemar que fur la fin,
Jorfqu’on eft prêt de le retirer du feu &
d'y jetter la régliffe ou les autre fleurs.
On cire aufli de fes fleurs l’eau diftillée ,
»2 PLANTES |
& on en fait une conferve. Dans les pleu-\
rcfes , efquinancies , fluxions de poitrine $«
& toux opiniâtres , cette plante s'ordonren|
avec fucces : elle m'a réuffi fouvent pou£m
Ja colique venteufe , faifant prerfdre un ‘|
infufion un peu chargce d’une petite poim
gnée de fes fleurs avec peu de fucre;
chaudement comme le Thé. En donnant
une pareille infufon le trois ou le quatrie
me jour de la pleuréfie, lorfque la fueur
fe prefente , elle en devient plus abon-
dante , & je l'ai éprouve plufeurs fois
comme un fudorifique plus efficace que
le fang de Bouc , la fiente de Mulet & le
autres qu'on vante tant. Quand on a fai
gné deux ou trois fois brufquement dans
cette maladie, la fueur furvient ordinaire-
ment, & pour peu que cette crife natu=
relle foit aidée, la maladie fe termine
bien-tôt avec fucces.
On n’employe pas ordinairement le
fruits ou les têtes de Pavot rouge, cepen=
dant ils ne font pas fans vertu ; leur dé-
coction eft très-adouciffante ; & mêmeun
peu fomnifere : on en peut donner dans
les pleuréfies , fluxions de poitrine, cra
chement de fang , & autres maladies du
poulmon. La tifane faite avec une dou
zaine de ces têtes , cueillies avant que la#k
fleur foit tout-à-fait pañlée , une poignée
d'orge, & deux onces de réglifle pour trois
B E G'BhI:QYEYS. »5
pintes d’eau , eft très-utile dans ces mala-
dies ; j'en ai l'experience. L’extrait des
têtes de Pavot rouge , depuis demi-gros
juiqu’a un gros, eft anodin , & procure
un fommeil aflez doux : on peut le don
ner avec fucces dans la toux opiniâtre,
Tout le monde fçait que le firop de Co-
quelicoc fe fait avec l’infufion des fleurs
réitérée deux ou trois, &: méme quatre
fois fur de nouvelles fleurs, Dans les rhu-
mes opiniâtres , la teinture de Coquelicoc
chargée de deux ou trois infufions , eft
tres-utile, particulierement fion diflout
{ur chaque pinte de liqueur une once de
fucre candi : on prend communément
dans ces maladies l’infufion des fleurs de
Coquelicoc à la maniere du The, une
bonne pincée pour un demi-feptier d’eau,
avec un peu de fucre,
XL
: TP CH A:T:r
Graphaliun monianum flore rotundiore
C. B. 263. Pilofella major © minor quibuf-
dam, aliis Gaaphalii genus 1. B. Tom. III.
Part. 1. pag. 162. Elichryfum montanum
flore rotundiore Iaff. 453. Auricula muris
Lon. Lagopron Hipp. Gefn. Lagopns 2.
TrAg. 332. Ælwropus ; Hifpidula , Pes cam
8 Offic.
5£ FLANTES L
Es feules fleurs de cette Plante font!
employées par pincées dans les tifa-
ñhes & apozèmes béchiques : le firop qu’on
en prépare eft ou fimple , ou compofé ;
dans ce dernier on ajoute les Dattes, les!
Jujubes, les Sebeltes & les Béchiques
adouciffans ; on l’ordonne dans les mêmes “
occafions que le Sirop de Coquelicoc, de
Tuffilage, &c.
Certe Plante n’eft pas feulement Béchi-
ue & adouciflante , elle eft auffi vulnerai-«
re & aftringente ; on en trouve des fleurs M
dans le Faltran qu’on nous envoye de Suif-
fe : on peut donner avec fuccès fon infu-
fon ou fa décoction dans le crachement
de fans, dans la diffenterie , & dans le flux
immodéré des menftrues. On prépare en
Pharmacie la conferve des fleurs de Pié de
chat , qu'on ordonne depuis un gros ju{-
qu'à demi-once dans les maladies de la
oitrine.
: x!
TE :
Ë : ÉRBE A COTTON.
Garaphalium vulgare majus GC. B. 169:
Graphalinm Germamenm 1, B. Tom. III. pag
158. Filago [en impta Dod. 66.
47% Uelqnes Medecins fubftituent cette
Plante aux fleurs du Pié de Char
BÉCATOUES os
fur-tout pour arrêter le crachement de
lang dans la pleuréfe ; ils en ordonnent
iwec fuccès la tifane à la dofe d’une poi-
pnée, feuilles & fleurs. pour une pinte
l’eau. Les Auteurs conviennent qu’elle
Ft vulnéraire & afringente, & qu'on
Ven fert urilement dans les pertes de fang
& dans les difflenteries : quelques-uns la
fecommandent pour lefquinancie. Lobel
Houte qu'en Anglererre le Peuple l’em.-
ploye pour les contufons, en lappliquant
fn forme de cataplafme fur la partie
meurtrie, après avoir fait cuir cette Plan-
[e dans l’huile où elle auroit infufé quel-
fues heures auparavant.
XI.
How Rouwucer.
| 1. Brafica Capitata rubra C. B. 117.
LB. Tor. IL 831. Braffica rubra C'apitata
Dod. 611.
| 2. Braffica Capitata abba C. B. 111. I.
B. Tom. IL. 826. Braffica Capitata ,‘albida
Do, 613. Chou pommé blanc,
Outes les efpeces de Chou font pro-
À pres pour les maladies de Poitrine.,
mais on employe ordinairement la pre.
niere pour la tifane & les bouillons
Qu'on prefcrit aux Pulmoniques, La tifa.
#6 PLANTES j
ne fe fait avec la décoction de deux ot
crois poignées de Chou rouge coupé par
morceaux dans deux pintes d'eau, rédui-
tes à trois chopines , à laquelle on ajoute“
enfuite demi- quarteron de miel blanc
qu'on fait écumer. Dans les bouillons faits.
avec le mou de veau on ajoute le Chou
rouge avec la Pulmonaire, les Capillaires,
&cc. Le Chou rouge a donné le nom aus
Looch de Caulibus Gordon © Mejfne.
Les Choux blancs font d’un ufage plus:
commun dans la Cuifine que dans la Phar…
macie ; cependant ils ont leur utilité dans
Ja Médecine : le cataplafme faitavec leurs:
feuilles & les Poireaux amortis dans la
poele avec de fort vinaigre , eft un remes
de familier aux Payfans dans la pleure-
fie en l’appliquant fur le côté malade. Ca
mérarius affure que les feuilles de Chou
bouillies dans du vin font admirables
pour les ulceres de la peau, & même pour!
la lepre. Platerus dit que la faumure où
Von conferve les Choux. en Allemagne!
guérit les inflammarions naïffantes de la
gorue : le Chou.entre dans le mondifica-
tif d'Ache.
X LI
Nav ;
1, Napus Sativa radice alba C. B. 95.1
Napus
BECHIQUES, 97
IVaptss I. B. Tom. I]. $ 2. Rapum fativum
ælierum & Napus veterum Trag. 730. Bu.
aas five N'apus Ad. Lob. ic. 300.
2. Rapum vulgare Dod. 673. Rapa [ativa
rotunda , radice candida C. B. 89. Rapum
fativum rotundum L BR. Tom. II. 838.
Rave.
L À Racine de Navet en décoction eft
d’un ufage très - familier dans les
bouillons propres pour la poitrine ; la dé
<oction de Navets avec fufifante quantité
de fucre, fournit un firop très-eftimé pour
appailer latoux invétérée & pour l’afthme.
La meilleure maniere de faire le firop
de Navets, eft de les couper par rouelles
après les avoir ratiflez , d’en remplir un
pot de terre, le couvrir enfuite, & je
Ee. exactement avec de la pâte, puis
le mettre au four après en avoir tiré le
pain ; l'y laifler pendant douze ou quinze
heures , puis {éparer le jus qui {e trouve.
fa au fond du pot , & fur quatre onces de
ce Jus, jetter une once de fucre candi : la
dofe eft d’une cuillerée, ou feule ou mé
lée avec un verre de tifane ou d’eau fim
le ; ce firop m'a réufli dans des rhumes
fort opiniâtres.
La femence du Navet eft apéritive : on
En prend deux gros concaffez & infufez
daris un verre de vin blanc : celle du Navet
Tome I à
98 PLANTES
fauvage entre dans la Thériaque , fous lei
nom de Semen Euniados.
La Rave que j'ai cru devoir ranger ici}
eft une efpece de gros Navet ; leurs ver-
tus font affez femblables ; fa racine four
nit un aliment aufli utile & auffi agréable!
que le navet ordinaire; la Rave mêmea
une faveur plus douce: les Payfans d’Au-
vergne & du Limofin la mangent cuite
fous la cendre : on la met dans la foupe,
à laquelle elle communique un goût mer-
veilleux. La décoétion des racines de ces
deux plantes , ou de l’une des deux, eft
bonne pour les engelures , quand on s’en
Jave fouvent les mains & chaudement,
XIII.
B OurocHE ou Bourache. |
Borrago Dod, 627. Borrago floribus cérus;
leis I. B. Tom. III. 74. Bugloffum latifo
lium , Borrago flore caruleo C, B, 356.
XIV,
B U c1o se ou Boupglofe,
Bugloffum anguffifolium majus flore cer
leo C. B. 266. Bugloffum vulgare majus I. B,
Tom. LIL, 78, Cirfinm Itahicum Fuch[. Ly-
copfis Ang,
BECHI QUES. “>
5 È À Bouroche & la Buglofe s’em-
ployent communément enfemble, ow
fe fubftituent l’une à l’autre , ayant la mê-
me vertu : leurs fleurs fonc du nombre des
quatre fleurs cordiales, & s’ordonnent pat
pincées en infufon ; ou leur conferve de.
puis deux gros jufqu'à demi-once. Leurs
feuilles s’'employenc très-communément
dans les tifannes pectorales & dans les
bouilions rafraïchiffans, auffi-bien que les
racines, fur-tout celles de la Buglofe :
ces racines s’'employent en Hyver lorfque
les feuilles fonc pafées. Le fuc de Bouro-
che & de Buglofe tiré par expreflion &
clarifié, fe donne avec faccès par prifes
de quatre à cinq onces dans la pleuréfie,
Pour le bien faire , il ne faut point le faire
bouillir , car alors la partie mucilagineufe
es feuilles fe met en grumeaux , &il ne
Fefte qu’une eau claire qui n'a point de
rertu.On ajoûte fouvent à ces plantes les
euilles de chicorée fauvage & le cerfeuil ;
quelquefois auffi le firop violat, à une
puce pour chaque prife ; fur-tout lorfque
on a intention de lâcher le ventre , &
le difpofer le malade à la purgation : on
Honne crois & quatre de ces priles par
jour , entre les bouillons. Ce remede eft
rcs-propre à rétablir le mouvement libre
lu fang, lorfqu'il croupit dans les par
| Eij
120 PEN TES
ties, où fa circulation eft ralentie. Le fuc
de fes Plantes entre dans le firop de lon-
guevie, dans le Byfantin fimple & com-
_peté, & dans le firop de S aUe de
Fernel,
La plüpart des Herboriftes fubftituent
à la racine de Buglofe celle de la Viperine, :
qui eft plus commune & de moindre vertu, |
La Bouroche & la Buglofe entrent dans
PEletuaire de Pfyllio de Mefue, dans fon !
firop de Fumeterre , dans fon firop du Roï !
Sabor , dans les firops d’Eupatoire &c d'E.
pythim du même Auteur , & dans l'Opia-|
te de Salomon. |
EE Y,
V IP£RINE, ou herbe aux Viperes:
Echiwm vulgare C. B. 154. I. B. Tom..
IL. pag. 586. Lycopfis Cord. Anchufa m4-
jor quorumdam. Echion Caf. 436. Bugloffam
Sylvefire Lob, 16. 579,
C Efalpin confirme ce que Diofcoride
| & les Anciens rapportent des ver
tus de certe Plante, pour la morfure de
la Vipere & des autres bêtes venimeules;
cet. Auteur donne Îa maniere de s’et
feswir : Ü faut prendre une poignée deg
feuilles , & environ demi-once de la ras!
cine Îes piler & les infufer dans trois vers
kes de vin ; on en fais boire le jus au mas
BE GHAQ DE Sa 161
laide, & on applique le marc fur [a blef…
füre, Le nom de cette plante vient plutôt
de la figure de fa graine qui reffemble à la
tête d’une Vipere , que non pas de fa pre-
tendue qualité de guérir fa morfure,
X V I:
A UNEE, Enule-Campane.
Helenium vulsare C. RP. 276. Helenium fr-
ve Enula-campana I. B. Tom. IIT. pas. 108.
Afer omninm maximus Helenium ditlus Ia.
483. Panax Chironiwm Theoph. Ang. Ele-
ion Trag. 170. |
O N n’employe ordinairement que Îæ
1: ‘‘ne de cette plante, ou fraiche ,
ou féc: n en poudre, Lorfqu’elle eft
fraich. :n la donne en décottion dans
» lestifai. 5, ou apozêmes Béchiques : elle
fait cracher les afthmatiques , & foulage
» fort ies pulmoniques. On lordonne de-
5 demi-once jufqu’a une once dans les.
ouillons : on en fait une conierve , dont
Ja dofe eft d’une once. Elle eft tres-utile
. dans les maladies de l’eftomac, fur-rout
pour les indigeftions , les crudités , les
vents & Îles rapports aigres.Certe racine
» neft pas feulemenc Béchique , elle eft auffi
» Sromachique, Hyftérique , & Apéritive ;
elle divife les matieres épaiffies , & em-
, NT 4
"à
102 P L A N T'ES
porte les obftru@ions. C’eft pour cela
qu'elle pouffe les régles & les vuidanges
upprinées : on fait macerer pendant
deux ou trois jours la racine d’Aunée
dans Je vin blanc ; & on en donne un
verre le matin à jeun pendant quelques
jours aux filles affligées des pales couleurs.
Le fuc de la racine infufce dans le vin , ou
{a décoction dans cette liqueur, détruit
les vers des inteftins. On prépare un vin
en faifant infufer la racine d'Aunée dans
le mouft ; ce vin eft ftomacal & poufle les
urines. Cette racine féche ef Âromatique
& {ent l'iris; on la donne à deux gros
au plus. On faitun Onguent avec l’Aunée
trés-utile pour la galle, & pour les ma-
fadies de la peau. On y mêle quelquefois
le mercure à la dofe d’un gros de précipi-
té blanc, far une once d’onguent. L’Au-
née eft extérieurement réfolutive : Par-
infon en recommande la décoction pour
les douleurs de la fciatique , & même
pour les mouvemens convulfifs. Cette
plante entre dans le firop d’Armoife , dans
Je firop Hydragogue de Charas Le firop
Anti-Afthmatique du même, le Look-
Sain, & dans le Loock-Pectoral. Elle en-
tre aufli dans lOpiate de Salomon de
Joubert, dans le Catholicon fimple de
Fernel , dans l'Onguent Martiatum , dans”
lEmplâtre de Vigo de du Renou , &
Fe, BECEMIQUES 10;
dans le Diabotanum de M. Blondel,
XVII.
IzrRE terreftre, Terrette, herbe
de S. Jean , Rondotte. |
Hedera terreftris vulgaris C. B, 306.
: Chamaciffus five Hedera terreftris I. B.
Tom. IL. Ap. 855. Calamintha humilior
folio retundiore Inff. 194. Malacociffos
Lugd. 1311. Chamaclema Cord. Elaïine
Brunf. Humilis Hedera corona terre Lob.
10, GT3,
Oute la plante eft en ufage en déco-
tion , ou en infufion, une petite
poignée fur une pinte d’eau : elle eft ne-
Étorale & incifive ; outre cela elle eft fort
apéritive, elle eft aufli vulnéraire dérer-
five. On prépare l’Extrait, la conferve &
le firop des fleurs & des feuilles ; fon fi-
rop eft excellent pour lafthme, j'en ai vu
de très-bons effets : la dofe de ces prépa-
rations eft la mème , que celle des autres
de même efpece, c'eft-a-dire d’une once
pour le firop & la conferve , & demi-on-
ce pour l’Extrait.
Simon Pauli faifoit boire la poudre de
cette plante avec autant de fucre détrem-
pée dans fon eau diftillée, & Willis la
xecommande pour l’afthme, la roux opi-
E üi}
FO4 PLAN TE:
niatre & la phtyfe: il l’ordonne depuis
demi-gros jufqu'à an gros. Jean Banhin
‘aflure que le Lierre terreftre appliqué en
cataplafme appaile les tranchées des fem-
mes en couche : felon cet Auteur {à pou-
dre mêlée avec l’avoine , fait rendre beau.
Coup de vers aux chevaux : elle n’eft pas
moins utile à ceux qui ont la pouffe on
en mer une bonne poignée dans un pico…
tin d'avoine. Quelques -uns prétendent
que le fuc de Lierre térreftre tiré par le 4
nez , guérit la migraine la plus violente, “
Cette plante eft utile dans les ulceres in_
térnes, fur-tout ceux dela poitrine & des
reins : Lobel l’ordonne pour prevenir la
Goutte & déboucher les vifceres.
L'huile d'olive où on a fait infufer tren-
té OU quarante jours le Lierre terreftre 5
eft tres-anodine, & appaife la colique ven-
teufe à la dofe de trois on quatre cuille_
rées. On pile une partie de notre plante à
& on l’enferme dans une bouteille qu'on
Expole au Soleil ; elle s’y pourrit & fe ré
duit en huile ou fuc épais , qui et excel-
lent pou Îes Piqueures des tendons. M.
Maréchal premier Chirurgien du Roi, l’a
employée avec fuccès. |
XVIII.
: \ ELAR, Tortelle.
nl 0 OR Ce VE, «À As
",BEGATOUES. tof
T. Eryfimum vulgare C. B. 160. Eryft-
Mmum Tragi flofculis luteis , juxta muros pro-
veniens l.. B. Tom. II. pag. 863. Eryfimnm
Trio 1. Tab. ic. 448. Hierobotane fœmina
Brunf. Verbena fœmina © Jinapi 7. Trag.
102. Cleome Oftavi Ang. Eruca hirfuta ,
flique cali appreffa Eryfimum difla | Raï
Hifi. 810:
2. Eryfimum Latifolium majus glabrum C.
B. 1071. Îrio Apulns alter Levi folo eruce
Col. part. 1.265. Sinapi Syluefire Mon/pef-
fulanum , lato folio , flofculo luteo , minima’,
Siliqua longiffoma I. B. Tom IT. pag. 858.
Eryfimum Monfpeffilanum finapeos folus Raï.
Fiff. 81 2. |
N employe ordinairement la pre-
| miere efpece, & à fon défaut la:
feconde , pour faire le firop du Chantre ,
fi eftimé, pour rétablir la voye & guérir
lenrouement ; ce firop peut fe faire {im
plement avec une forte decoétion,ou avec
le fuc: de la plante & du facre, dont la
dofe:eft depuis demi-once jufqu'a une,
dans un verre de tifane pectorale. Le fi-
rop d'Eryfimum de Lobel eft fort com-
pole ,.car outre plufeurs plantes Bécht-
ques , quelques Céphaliques y font em-
ployces ; fçavoir , les fleurs de Romarin,
de Stæcas & de Béroine. On fait avec les
_ feuilles & les fleurs du Velar une tifane ..
E y
#06 P'E ANIT'ES |
en mettant une poignée de la plante für
chaque pinte d’eau réduite à trois demi-
fepriers ; on y ajoûte la réglifle : ces prépa-
rations font excellentes pour la toux invé-
térée , & l'embarras du poumon caufe par
des matieres épaiflies. Diofcoride recom-
mande la graine d’Ery/imum à ceux qui
crachent des matieres purulentes. Lobel
confirme les obfervations de cet Auteur,
XIX.
UEuE DE PourcEeaAu, Fe-
noüil de Porc. .
- Pencedanum Germanicum C.B. 149. Peu.
cedanum minus Germaricum \. B. Tom. II.
part. 2. 36. Peucedanum Feniculum porci-
aum Lob. ic. 781. Peucedanum Dod. 317.
Trag. 881.
A racine de cette plante eft ordinai-
À; rement d’ufage; on la donne inté.
rieurement en poudre & en décoction,
& ons'en fert extérieurement pour net-
toyer les playes & les ulceres. Les Au-
teurs conviennent que cette planteef in-
cifive & apéritive, béchique & hifteri-
que ; qu’elle eft propre dans l’Afthme &
dans la diffculté de refpirer , en aidant
l'expeétoration ; elle pouffe aufli les uri-
nes , les mois & les vuidanges, Son fuc
BE'ERHIQUES er:
épaifli & réduit en poudre eft très-utile
dans la toux opiniâtre fuivant Tragus,
qui l'eftime auili pour la difficulté d'u:
ner ,en mélant cette poudre avec le miel ;
à dofe eft d’une dragme avec une once
de miel blanc. On eftime cette racine pour
les maladies hypocondriaques; elle eft
employée dans la poudre Diapraffi de
Nicolas , dans l'Electuaire Lithontripti-
que, & la Triphea magna du même Au-
teur,
XX.
R Osr'Es du Soleil
Ros Solis folio fubrotundo C. B. 357. Ro.
rida Jive Ros Solis major Lob. ic. 811. Solf.
rora five Sponfa Solis Thal. Rorella minor 1,
Tab. ic. 816.
Oute cette plante eft en ufage pour
; lafthme, la toux invétérée , & lul-
cere du poulmon : on ordonne en infu…
fion jufqu’a deux gros, & à un gros en
| poudre; on en fait un firop fort eftimé
pour les mêmes ufages, qu'on ordonne à
une once,
XXI.
LA ne:
Amygdalns [ativa | fruflu majori C. B.
#41 AMY£A. duiçis I, B. Tom. 1, pag:
| E vj
tros: PLANTES
174. Amyodalus Tab. ic. 296. Amygdrle
Matth. Lob. Nux graca Cord..
" E fruit de cet arbre eft fort en ufage-
.dans. la Médecine & dans. les ali
mens ; on.le confit étant encore verd avec
fon écorce ; on couvre l’amande de fucre.
& on: en fait des dragées : on la mange:
dans les meilleures tables & on l’employe:
ordinairement dans les émulfions rafrai--
chiffantes au nombre de douze ou quinze
fur chaque pinte d'eiu avec les autres fe.
mences froides. L’amande eft peétorale &-
adouciffante ; huile qü’oir en tire par ex.
preflion fans le fecours du feu ,mêléeavec
partie égale de firop de Capillaire ou au--
tre. &. fucee a petite dofe & à plufeurs.
répriles avec un petit bâton de réglifle:
émoulflé en forme de brofe;eft un remede
très-propre pour adoucir lâcreté de la:
toux opiniatre , fur-tout pour les enfans.
L'huile d Amandes douces eft très-ano-
dine :on en donne avec fuccès pour ap
païfer les tranchées dans la. Colique &
dans. la Dyffenterie ; on en mêle dans les.
Juleps adouciffans , à la dofe d’une once.
avec autant de firop de Nenuphar ou de:
Pavot blanc; on en donne aufli dans les
ia ,emens émolliens à deux ou trois onces.…
é
BECHIQUES roy
XXÉE
: ROUE
Ficus communis C. B. 457. Ficus I: B:.
Tom. I. pag. 18. Raï Hifl..1431.. Ficus.
pale vel carice Cffic.
Es figues s'employent dans les tifanes:
pectorales avec les fruits fuivans : om
en met cinq ou fix fur chaque peinte d’eau.
qu'on fait bouillir legerement. On s’ex
.iert auffi dans les- fluxions {ur la gorge &
fur la luette , en gargarifme & bouillies
dans du laît. Elles font propres à adouci
la toux & les. rhumes. opiniâtres : lorf.
qu'ells font appliquées extérieurement ,
elles font réfolutives-& émollienres. Tout
le monde fçait que les Figues fraîches
font très-agréables au goût ; on les man-
ge.auffi féches, & onen faitun-firop pro-
pre pour les maladies du poulmon.
Foreftus & A. Minfit confirment par
leurs obfervarions, que la:décoétion des:
figues & des raïñns fecs foulage dans la
petite verole & la rougeole ceux qui ont
mal à la gorge. Les figues rôties & mifes
en poudre avec un peu de miel, font un
onguent excellent. pour les engelures ;
étant appliquées {ur les hémorroïdes elles
en-appaifent la douleur & l'inflammation..
*10 PLANTES +
Le füc faiteux des feuilles de Figuier eff
res-cauftique & dangereux.
R ÂISINS.
XXIII.
On employe ces fruits dans les Apozé: |
mes & dans les tifanes qu'on ordonne
pour les rhumes, dans les fuxions de poi-
trine, & pour la toux opiniatre, Trois
.€fpeces de Raïfin font en ufage dans la
Médecine , fcavoir.
1 Vins Apiana C.B. 108. Paule majo-
res feu Vue Maffiliotice guorumdam : Von
mufcatela Car. Steph. Pred. Rff. 341. Mu.
cats de Provence,
1. Vus palla major , Bcluaree Gracis C.
B. 209. Paule maxime fen Damafcens ,
zibede diéle Schr, Vue zibede Tab. ie, 891,
Raïfins de Damas.
3. Vue Pafe minores, vel Paule Co-
Fynthiace C. B. 299. Paffile Trag, 1054.
Raïfins de Corinthe.
N fe fert plus ordinairement des deux
O premieres efpeces : onmonde les rai.
fins fecs de leurs Pépins , qui ont quel-
que faveur auftere & fiptique, &onen
met une petite poignée fur chaque pinte
de tifane:on employe les Raifins comme
les figues dans l Médecine & dans les
BECHIQUES. IT
alimens ; ils entrent commeelles dans les
fisops compolfés , préparés pour les mala-
dies de la poitrine; comme dans le firop
Aati-afthmotique de M. Daquin , dans
celui d'Eryfimum de Lobel , dans celui
d'Althæa, &c. Les Raïfins de Corinthe
entrent dans les tifanes peétorales , demi
once pour une pinte d’eau ; on compofe
| avec cette efpece de raifins un firop laxa.
tif, qui en retient le nom , & qu’on ap-
pelle Syrnpus paffularum laxativus ; le Sé-
né & la Manne en font la vertu purgati-
ve; on Fordonne jufqu’à deux ences,
X XIV.
P OmmireEr de Renette.
Malus fativa fruëiu fibrotundo à wiriai
Palefcente acido dulcr Int. 634. Mala Pra-
fomiliaC. B. 433.
| '@. N préfére le fruit de cette efpece
de pomme pour faire la gélée & le
firop qu’on donne aux malades pour adou-
cirles âcretés de la gorge & l'enrouement.
Les pommes font pectorales elles appai-
fent la foif & la toux ; elles font cracher :
on en met une ou deux coupées par rouel-
les dans les tifanes Béchiques & rafraï-.
chiffantes.Il y a plufeurs préparations dif
frentes du firop de pomme, fur-rout de
#r2 P'LANTES
celui qui eft compofé. Celui qui eft le plus
en ufage , eft le firop de pomme du Rof
Sabor , dans lequel'outre les fucs de pom=
me , de bouroche & de buglofe, les feuil-
les de Séné, le tartre foluble, le faffran
& le fucre font employez. On doit ju-
ger par la qu'ileft plutôt purgatif que bé: !
chique; auf lordonne-t-on ordinaire
ment aune once dansles infufons ou po:
tions purgatives.Le firop de pomme com-
pofé magiftral , & celui qui eft compofe
avec l’Ellebore, font encore plus char- #
gez de drogues; on en peut voir la dif.
penfation dans la Pharmacopée univer- .
felle de Lemery pag. 172. r83. Je ne
parlerai point ici du Cidte, liqueur auffi
agréable au goût qu'utile pour la fanté:
Voyez le Traité des Alimens de Lemery
PAB-. 504.
XX V.
| L Urugier, Jujubes.
Jujube majores oblonge C. B. 446. Zizi-
pha [ativa I. B. Tom. I. pag. 40. Zixiphus:
Doa, 807. Rutila Jonft. Jujuba Offic.
TL E fruit de cet arbre qui croît en Pro-
_ vence vers Toulon, eft fort eftimé
pour les maladies de laypoitrine ; on en
met une douzaine dans une peinte de tifa-
ñne ;. on l’ordonne communément avec
| BE CIPIQU ESS 113
Jes Sebeftes, les Dattes, & les autres
fruits pectoraux ; mais il faut prendre gar-
de. à la dofe; car au lieu d’une tifane le_
gere qui fe diftribue facilement dans le
fang pour le délayer , on fait fonvent une
décoction trop épaifle & trop chargée,
laquelle dégcoûre un malade, fatigue fon
eftomac & le gonfie , & par conféquent
augmente fouvent l’oppreflion & la dif
culté de refpirer , loin de l’adoucir : quand
Ja tifane fe trouve trop épaifle , il faut y
ajoûter de l’eau. Les Jujubes entrent dans
Ja plüpart des firops compolés qu’en pré-
pare pour le poulmon ; entr'autres dans
celui qui en retient le nom , qui eft de la
compolition de Mefue, dans Je firop
d'Hyfope, dans le ZLooch fanum & dans
le Lénicif fin.
PLANTES ETRANGERES,
Ses
Sebefiena domeffica C. B. 446. Mixa
five Sebellen I. B.Tom. I. Part. 1.pag. 197.
Sebeffen Trag. 1021. Myxa Dod. 806. Pru-
aus Sebeflena Lugd. 359. Myxara. Myxa-
ria. Trunus Malabarica fruilu racemofo ,
calice excepto Raï Hiff. 1563. Vidimaram
Hort, al,
XIV.
114 PLANTES
Es Sebeftes font les fruits d’un arbre .
quicroït en Âfie ; on nous les appor-
te de Syrie & d'Egypte: la décotion d’u-
ne once ou deux dans chopine d’eau avec
la manne & la cafle, eft un purgatif doux »
qui convient dans les maladies du poul«
mon, car ces fortes de fruits font laxatifs
comme les pruneaux.Ils font adouciflans,
émolliens , propres à modérer l’âcreté des
humeurs; aufli les ordonne-t-on avec
fuccès dans les catharres , les fluxions de.
poitrine , la toux , le rhume & dans l’ar-
deur d’urine. On les mêle en nombre égal
avec les Jujubes dans les tifanes peétora-
les. Ils entrent dans le Lénitif, & dans
lElectuaire qui porte leur nom.
XX VII.
| à ue
Daëkil; Officin. Palmnle , Caryote , Caro-
des, Phenicobalan: fruëles palme.
Les Dattes font les fruits d’une efpece
de Palmier qui croît en Afrique & en
Egypte, dont voici les noms. |
Palma major C.B, 506. Palina Raïi Hif.
1252. Palma Daildyfera major vulgaris
Jorff. Palma five Dachel Alp. èÆg. 18."
Phanicobalanns quer umdam
BECHIQUES. 116
O N employe ordinairement les Dat=
tes dans les tifanes pecterales au
nombre de dix ou douze pour deux pin
tes d’eau, après les avoir mondées de leurs
noyaux. Elles font propres dans les cours
de ventre, comme adouciffantes & lege-
rement aftringentes & déterfives. Elles
fourniffent un aliment affez doux , lorf-
qu'elles font fraîches & nouvelles : des
Peuples entiers s’en nourriffent dans lO-
rient , & les Solitaires de la Paleftine n'a-
voient gueres d'autre aliment, fuivant
leurs Hiftoriens. La pulpe ou la chair des
Dattes cuire dans l'Hydromel , & pañlée
par le tamis , eft la bafe de l’Eleétuaire
Diaphenit , dont la vertu purgative de.
pend de la Scammonée & du Turbich : fa
dofe eft jufqu’à une once en lavement ,
plus communément qu’en potion,
XoQN LIL
Ps
Piflacia peregrina , frutlu racemofs , five
Terebinthus indica Theoph. C. B. 401. Pif-
tacia I. B.Tom. I. pag. 175. Nux Piflacie
Park. Rai Hiff. 1682. Fifhici Lem. Drog.
E Piftacier eft un arbre qui croît en
L. Perle, & en d’autres lieux de lAfie ;
T16 PLANTES
On léleve aifément dans la Provence &
dans les Pays chauds. Son fruit appellé #
Pifaches , eft en ufage dans la Médecine
comme dans les alimens ; on en ordonne
juiqu’a une douzaine dans une pinte d’é-
mulfion pectorale , avec les amandes &
les Pignons blancs ; on les couvre de fu-
cre, & on en fait des dragées : elles font: 4
fort nourriffantes , & tres-agréables ou”
goût,
XXIX.
Cou "
Goffipium frutefcens [emine albo C. B. 430
Xylon frve Coffipium Herbaceum 1. B. Tom.
1. pag. 342. Bonbax Officin. Cottus jeu cottæ
© Bonbax Serapioni.
4 E Coton croît en Egypte, en Syrie
& dans les Ifles de Cypre & de Can-*
die ; il croit aufli abondamment dans les
Ifles de l'Amérique. Sa graine eft en ufa-
ge pour les maladies du poulmon; fa dofe
eft depuis deux gros jufqu’a demi - once
dans chopine d’émulfion , peur adoucir la
toux & faciliter le crachement ; elle eft
auffi aftringente,& propre dans la dyffen…
terie & les cours de ventre. On la donne
avec fuccès dans le crachement de fang.
+. BECHIQUES. 117
de 24 dl
PE
Benzeim Offic. Belzoinum C. B. 503.
Belzoe , Belzoim , vel Belznirum vuloo
Lugd. 1781. Benjndeum Rue. 721. Bene-
@inum Linfc. Benivi Garc. Cluf, Exot. 155.
Berjoinum cujus arbor felio ciri 1. B. Tom.
III. Part, 2. pag. 310. Arbor Virginiana
citriæ vel limonie Benzoinum fundens Hort.
Am/f.
E Benjoin eft une somme-réfine très-
À _odorante, laquelle entre dans la com.
polition des parfums les plus précieux:
On nous l'apporte des Indes Orientales de
Sumatra & de Siam. On en trouve chez
les Droouiftes de deux fortes ; celui qui
eft en mafle orenue eft le commuir, le
plus rare eft en larmes , d'une odeur plus
douce & plus aromatique, Les prépara.
_£ions du Benjoin font les fleurs, la teinture
avec l’efprit-de-vin & le magiftere; la
dofe des fleurs qu’on ordonne avec fuccès
dans Pafthme & dans la difficulté de ref.
pirer, eft depuis fix jufqu’à dix grains dif.
fous dans deux gros d’eau de Canelle or.
gée, & quatre onces d'eau de Coquelicot
ou de Tuffilage: on y ajoûte une once de
Hrop de Gyimauve , de Capillaire , ou
118 PLANTES
autre pour faire une potion Béchique &
Expectorante: il faut obferver de ne pas
ordonner une trop forte dofe de fleurs de #
Benjoin , car le fel âcre volatile qui domi-
ne en.elles eft capable en augmentant le ”
mouvement des humeurs, d'augmenter la
toux au lieu de l’appaifer.
Le Benjoineft auf fudorifique , & pro-
pre dans les rhumatifmes & dans la {ciati.
}
que. La teinture de Benjoin fe donne de... »
puis demi-oros jufqu’a un ; & fon magif-
tere à un {rupule au plus. Il entre dans
la poudre Cephalique odorante de Cha-
ras, dans les Trochifques Ælipte Moftha..
te ; on S'en fert aufi pour faire la Poudre
a embaumer les corps: il entre encore
dans l’emplâtre ftomachique & cephali-
que, & dans la Pommade ordinaire des
boutiques.
S vers
XX XI.
Arundo Saccharifera C. B. Hern. 110:
Arundo Saccarina I. B. Tom. II. pag. 531.
Raï Hift. 1273, Arundo € calamus Sac-
charinus Tab. ic. 257. Mélicalamns Cord.
Cannamellea Caf. 182. Sacchar , Saccha-
rum, Zucharum, Tabaxir , Mel arundi-
naceum , Mel Cannæ Lem. Drog. Tacoma-
rée Pif. 108,
BECHIQUES. 115
# À Canne à Sucre ou Cannamel, eft
une efpece de rofeau qui croît natu-
tellement dans les Indes, au Brefil, &
dans les Ifles Antilles. Le fuc exprimé de
ces Cannes eft leur {el eflentiel mêléavec
une petite portion de foufre qui s'appelle
Sucre :on le prépare dans le Pays, & on
le purifie avec l’eau de chaux & les blancs
d'œufs ; après l'avoir cuit en une confif..
rence raifonnable, on l'appelle Mofcova.
de grile; certe Mofcovade purifiée de noue
veau, fe nomme Caffonade , & fert aux
Apothicaires & aux Confifeurs pour leurs
Conferves, Syrops , Confitures, &c. Le
fucre en pain eft une purification de la
Mofcovade srife avec les blancs d'œufs &
la chaux , & verfée enfuite dans des mou
Jes ; ce fucre extrêmement purifié par des
clarifications réitérées, s’appelle Sucre
Royal : plus il eft rafiné, plus il eft dé
pouillé de fes foufres grofliers, & par con.
fequent plus il fe candit & fe criftallife ai=
fément ; c’eft pour cela que les confitures
faites avec la Caflonade fe candiflene
moins qu'avec le fucre.
Les préparations de fuere en ufage
dans la Medecine font , 1. Le Sucre rou
ge ou la Chypre, qui eft une efpece de
Mofcovade faite des Syrops des fucrese
pain; on l'ordonne 3 une once dans les
120 PLANTES F
lavemens , furtout aux enfans qu’on foup2
_gonne avoir des vers. 2°. Le fucre Candi
qui ef un fucre criftallifé, qu’on employe
communément pour adoucir la toux &
les âcretés de la gorge & de la poitrine,
dans le Rhume. 30. Le fucre d'Orge quis
eft un fucre diffout dans l’eau d'Orge, ou!
dans l'eau fimple , lequel étant très-cuit,
{e forme en bâtois longs de la groffeur
du doiot. 4°. Le fucre tors , appellé Pé-
nides , Epénides , ou Alphænix , eft un
fucre cuit comme ie précédent , & réduire!
en pâte, ou feul, ou avec l’amidon qu’on
forme enfuite en bâtons tortillés. $°. Le
fücre Rofar eftaïnfi nommé , parce qu’on!
employe l'Eau-Rofe pour le diffoudre,
Jorfqu'il eft bien cuit. On le met en gre-
nailles ou en tabletres; on le préfere au
Sucre commun pour mettre dans le petits
lait. L
Le fucre entre dans plufieurs Compoñi-A
tions, Tablettes , Syrops, &c. Comme
auffi dans plufeurs Alimens, dont il eft
un affaifonnement de même que le Sel ;
on doit en uier avec une égale modéra-
£ion.
aie PLANTES
}
EN
BECHIQUES. t25
PLANTES BE CHIQUES
QUI SONT
RAPORTEES DANS D’AUTRES
CLASSES.
P OLvrope. Sa racine & fes feuilles
{e fubftituent aux Capillaires. Voyez
la Claffe des Plantes Hépatiques.
Guimauve, Althea, Saracine,fes fleurs
& fes fommitez, font d’un ufage très-fa-
milier dans les tifanes pectorales. Voyez
la Claffe des Plantes émollientes.
Bouillon blanc , Ferbafcum. Ses fleurs
s’'employent par pincées dans les infu--
fions qu'on ordonne pour adoucir la toux
& les âcretez de la poitrine. Voyez ci-
apres la Claffe de Plantes Emollientes.
Grande Confoude, Symphytum. Sa raci-
ne en conferve avec le miel blanc , ou en
tifane , eft très-utile dans le crachement
de fang & dans les ulceres du poumon.
Voyez la Clafle des herbes Vulneraires ,
au chapitre des Aftringentes.
Fougeres. Ses feuilles en tifane fe fub-
ftituent aux Capillaires, Voyez ci-après
les Plantes Hépariques.
Iris de Florence. Sa racine féche entre
dans plufieurscompoÿtions deftinées pour
Tome I. F
ea
122 PLANTES
l'afthme & pour les autres maladies de [4
poitrine, Voyez ci-devant & Clafle des
Plantes Purgatives.
Cerfeuil d'Efpagne, ÆA4yrrhis. Ses feuil-
les féches fumees , comme celles du Ta-
bac, paflent pour être propres à l’afthme,
Voyez la Claffe des Plantes Hépatiques.
Marrube blanc, Praffium. Ses feuilles &
fes fleurs en firop ou entifane , font très.
propres à exciter lecrachat, & foulagent «
les Afthmatiques.Vovez ci-apres les F'ian- !
tes Hyftériques.
Paquertte & Marguerite , Bellis major G°\
sninor.Les fleurs & les feuilles de ces Plan. :
tes conviennent en tifane & en infufon
dans les ulceres du poumon ,auffi-bien que
pluñeurs autres Vulneraires Aftringentes.
Voyez la Claffe qui traite desVulneraires,
au chapitre des Aftringentes. ’
Pié de veau, Arwm. Sa racine fraîche
mife en conferve avec le miel blanc, &
prife à demi-once, excite le crachat , &:
Ts à
foulage dans l'Afthme. Voyez les Plantes
Hépariques.
Ortie, Urtica. Les grappes de fleurs en
conferve , appailent le crachement del
fang ; aufli-bien que le fuc épuré de fes
feuilles bu à deux ou trois onces. Voyez
ci-après les Plantes Vulneraires. au chapi- |
re des Aftringentes, de
Véronique, Les feuilles & les fleurs del
à he
BECHIQUES. 123
cette plante, que quelques-uns ont appel
lée le Thé de l'Europe, fe prennent en in.
fufion comme le Thé , dégagent le pou
mon des Afthmatiques,& les font cracher.
Voyez la clafle des Plantes Vulneraires,aw
chapitre des Aftringentes. |
… Scabieufe. L'eau diftillée de cette plan=
te à trois ou quatre onces,& l’infufion de
fes feuilles & de fes fleurs, precurentune
expectorarion facile dans la pleurelie. La
plupart des Plantes Diaphoretiques font
le même effet. Voyez la Clafle des Plan
tes Diaphoretiques.
. Safran, Crocus. Une pincée de fes fleurs
infufces dans un demi-feptier de lait , eft
un bon remede pour le rhume & pour les
Pulmoniques. Voyez ci-après les Plantes
Hiftériques. s
, Oliban. Une dragme en poudre enfer-
mée dans une pomme, ( qu’on aura creu-
fée pour cet effet, & cuire enfuite auprès
du feu.) fait fuer dans la pleurefie,& fou-
lace confidérablement les malades. Voyez
crapres la Claffe des Plantes Diaphoreti.
ques.
Ariftoloche. Sa racine en poudrea une
dragme , faic le même effer que celle de
lIris dans lAfthme. Voyez les Plantes
Hyfteriques.
Calament. L'infufñon de {es feuilles &
de es fleurs n’eft pas moins urile dans Îz
| F à
124 PLANTES 7
toux opiniâtre , & pour faire cracher ,qué
celle de lOrigan, du Pouliot, de FHyflo-
pe , des Fleurs de Stæcas & de quelques
autres aromatiques. On en fait un firop
excellent pour l’afthme, pour la difficulté M
de refpirer , & pour les autres maladies M
du poumon , qui font caufces par une
pituite ou lymphe épaiflie dans les bron..
ches de cette partie. Voyez ci-après la
Claffe des Plantes Cephaliques,
ERRHINES. 125
Le Le Le Le Le Ce D de ie Lette de dt CE 2e de
Re Ge LE LL GER LE LE Le Le di dt de Le Le LE Le di Ce
TROISIEME CLASSE.
DES PLANTES.
ENRKR HINES
O U
STERNUTATOIRES ET SALIVANTES.
Ï Es remedes qui par leur âcreté font
capables de piquoter la menbrane
du nez,&c d’exciter par cetteirrita-
tion l’écernuement , s'appellent Errhines
& Sternutatoires. Ces plantes font ordi
nairement miles enufage dans les maux de
tête , dans la léthargie, l'apoplexie & les
autres difpoñitions foporeulfes ; on les or
donne communément en poudre , qu’on
prend par le nez , ou qu’on fouffle dans
cette partie par le moyen d’un tuyau de
plume,lorfque les malades font privez de
mouvement & de fentiment.On employe
aufli ces remedes par la bouche en ma-
* chicatoire:on les nomme alors Salivans ;
en Latin Æpophlegmatifmi , parce qu'ils
ont la vertu d'exprimer quantité de f.
live & de férofité , en irritant les glan-
F ii
126 PLANTES
des du palais & de la bouche , lefquelles
font d'ailleurs comprimées dans la mafti-
cation par les mouvemens de la machoi-
re, des mufcles buccinateurs & de la lan-
gue. Lorfque la membrane pituitaire &
les finus frontaux qu'elle tapiffe , fontab- .
breuvez d'une pituite trop abondante ou
trop épaifle , les Errhines font ordonnez,
comme étant tres-propres par leurs {els !
acres & volatiles à excirer un picotement
qui oblige cette membrane à fe refferrer,
& à fe dégager de l'humeur dont elle ef :
furchargce,
I.
IcoTiANE, Tabac, Herbe à la
Reine , Petun.
Quoique cette plante foit étrangere ;
elle croît fi aifémenr en France qu'elle y «
eft comme naturalifée,ainfi je la com-
prendrai dans le nombre des plantes de
notre climat : il yen a trois efpeces qui
font toutes d’ufage.
1. Nicotiana major latifolia C. B. 169. .
Nicotiana major five Tabacum majus 1. B. !
Tom. III. pag. G219. Hyofciamus Peruvir-
aus Dod. 452. Sana Sanila Indorum Adv.
Lob. 5S4. Perebecenns Ouiedo Lug. 1901,
| ÉRRHINES. 127
Herba Sanile Crucis femima Caft. Tornabo-
na Cef. 344. Perum latifolinm Cluf Exot,
309. Pocyelt. Aexicanorum Hern. 312.
2. Jicotiana major angujt. folia C. B.
470. Nicotiana five Tabacum folio anguf-
tiore I. B. Tom. III. pag. 630. Hyofciami
Pernviani altera icon. Dod. 4521. Tabacum
five Herba Sanêtla minor. Lob.ic. 584. Her
ba Santle Crucis mas Caff Petum Angujh…
folium Cluf: Exot. 310
3. Nicotiana minor. C. B. 170. Priapeia
quibufdam Nicotiana minor I. B. Tom. IL.
pag. 630. Dubius Hiofciarnus luteus flanifo+
bns Lob. ic. 269.
O N employe indifférement les feuil-
les des deux premieresefpeces pour
faire le Tabac en corde & en poudre,
dont lufage eft fi commun. Le Tabac
croit naturellement dans les Ifles de l’A-
merique & au Brefl; je n’expliquerai
-point la préparation du Tabac en corde &
en poudre , dont il y a pluñeurs fortes,
qui font employées pour le plaifir autant
que pour la neceffité, & dont l'excès ou
l'abus ne font pas moins dangereux, qu'un
ufage reglé en eft utile; il me fufht de
parler ici de la maniere dont on s’en fert
pour les ufages de la Medecine,
Les feuilles du Tabac féchées & mifes
en poudre, ou celui quieft en corde étant
F iii]
428 PLANTES
rapé & pris par le nez , excitent Peter:
nuement , & procurent une abondante
évacuation de ferofitez , fur - tout à ceux
qui n’en ont pas contracte l’habitude. On
mâche aufli les feuilles de cette plante
féchées & mifes en corde , lefquelles par M
le fel âcre & piquant qui domine enelles, «
expriment des glandes du palais & de Ja :
bouche une quantité de falive aflez confi- M
derable pour décharger le cerveau d’une
limphe dont la trop grande quantité ou la 4
mauvaife qualité caufent de dangereufes
maladies ; ainfile Tabac pris par lenez,
mâché ou fume , eft très-utile pour préve-
nir l’Apoplexie , la Paralyfie, les Cathar-
res, les Fluxions, la Migraine & le Rhu-
matifme. D
L'ufage du Tabac en fumée eft aflezcon- |
nu ; outre les vertus dont nous venons de
parler , il a celle encore d’être afloupif-
dant & anodin, puifqu'il calme les dou-
leurs les plus aiguës du mal de dents , &
qu’il procure le fommeil par une efpece
d'yvrefle. Maïs fi le Tabac pris avec mo-
deration & avec fagefle eft un remede ca-
pable de guérir de grandes maladies ; il
faut avouer auffi que l'excès en eft d’une »
conféquence infinie , & fuivi fouvent
d’une mort précipitée , que ceux qui en
abufent n’ont garde de lui attribuer. Car
ileft conftant qu’il affoiblit la mémoire, \
ERRHINES! 129
qu'il caufe des tremblemens pat les irri-
tarions qu'il excite dans les nerfs de ceux
qui en prenent fans mefure,& qu’il con-
fomme en eux cette limphe douce qui iert
de nourrtiure aux parties; c’eft pour cela
qu'il les maigrit & les conduit à un defé_
chement mortel , particulierement ceux
qui font naturellement maigres , & dont
le temperament eft vif & bilieux. Le fe.
jour habituel dans un lieu rempli de Ta
bac en corde maigrit confiderablement ;
& je {çais une perfonne, laquelle après
avoir habité quelque temps, fut obligée de
le quitter par cette raifon.
Le Tabac en poudre , fur-tout d’Efpa-
gne , eft fi dangereux à ceux qui n’y font
pas accoutumez , qu'un de mes amis en
ayant inconfidérément pris par le nez une
trop forte dofe | tomba dans le moment
en défaillance avec une fueur froide &
des accidens qui firent craindre pour fa
vie. Si le Tabac aide les Soldats à fup-
porter la faim , il ne faut pas pour cela le
regarder comme une plante capable de
nourrir , mais plütôt comme une efpece
de poifon qui femblable à lOpium é-
moufle les levains de l’eftomac , & affoi..
blit les fibres nerveufes dont le mouve-
ment ne contribue pas peu a la digeftion ;
& cela par cette falive gluante qui coule
du palais dans l'Efophage , & de-là tom
F v
30 PLANTES
be dans l'eftomac de ceux qui ont perpez
tuellement la pipe à la bouche.
Le Tabac eft un puiffant vomitif & ur !
purgatif des plus violens. Diamerbrock 2 #
vu des perfonnes bien suéries de la Dyf-
fenterie après avoir vomi par l'infufon:
du Tabac : Fépreuve de ce remede mé
paroit délicate,a moins qu’on n’aita trai-
tér des corps vigoureux & rem plis demau-
vaile nourriture La décoion légere
d’une once de Tabac en corde coupe par
morceaux, dans une chopine d’eau, prile
en lavement dans les affeétions foporeu-
fes , fait fouvent plus d'effet que les pur.
gatifs les plus âcres ; mais il faut en ufer
89
avec difcretion ; car j'ai vu‘des malades 4
lefquels ayant prisun femblablelavement,
après être revenus de ces efpeces d’aflou-
piflemens léthargiques, & avoir recouvré
le fentiment & la connoiïflance , étoient: *
tombez dans des convulfions accompa-
nées de vomiffemens, de fueurs froides.
d'un pouls foible & frémiffant , & autres |
accidens funeftes, quoiqu'ils euffent ren-
du ce remede auffi-tôt après lavoir reçu ;
& s'ils n’avoient été promptement fecou-
rus par l’eau tiede,le lait & l'huile d’aman-
des douces pris par haut & par bas ils au-
roient peri malheureufement. La fumée
du Tabac corrige le mauvais air, & Dia-
le)
merbrock le recommande pour la pete,
ERRHINES. 131
Quercetan à donné la compoftion d’un
firop defTabac ou de Petun , qui eft ex-
cellent dans l’Afthme & la toux opiniâtres
il procure une expectoration facile &
abondante fans faire vomir, tout l’art con-
fifte à dépouiller LeT'abac de fa vertu éme-
tique , par une digeftion du fuc de fes
feuilles dans l'Hydromel & l'Oximel pen-
dant deux ou trois jours. Cet Auteur nous
à laiflé deux fortes de firops de Tabac ;
Pun fimple, qu'on donne depuis demi-
cuillerée jufqu’a une quelques jours de
fuite ; l’autre compolée , dont la dofe’eft
depuis une once jufqu’à deux; dans ce
dernier on ajoûte les Plantes Pectorales
& Béchiques ; fçavoir les Capillaires , le
Tuflilage , &c. Le Sené même & l’Aga-
tic y font employez.
Neander nous a donné la compofition
d'un firop de Nicotiane qui eft très-bon
pour PAfthme & pour faire cracher ; il
emporte aufli les obftructions du Mezen-
tere | & foulage les Hydropiques. Selon
Rechi , la fumée du Tabac reçue dans le
vagin appaife dans le moment les accès
des vapeurs hiftériques.
Les feuilles fraîches du Tabac ont des
vertus differentes de celles qui font f€-
ches, car elles font Vulneraires déterfives
étant appliquées fur les ulceres & fur les
vielles playes , elles les netroyent & les
F v)
132 PLANTES
conduifent à une heureufe cicatrice ; of
es écrafe ou on les fait macérer dans le’
vin ; ou infufer où bouillir dans l'huile 2
elles font aufli très-réfolutives , & on en
fait un emplâtre qu'on applique fur les
tumeurs avec fucces. Les feuilles de Ni-
cotiane entrent dans l’eau d’Arquebufade:
ou Vulneraire, dansle Baume tranquille ,, "
dans l’Onguent de Nicotiane de Jouberr,,
& dans l’'Onguent fplenique de Baude-
ton.
EE
M OuUTARDE ,Senevé.
Sinapi Rapi folio C. B. 29. Sinapi filiqua:
latinfcula , glabra , femine rufo five vulgare.
LB. Tom. II. pag. 855. Sinapi fativum prius
Dod. 706. Sinapi fativum Ger, Raï Hifi,
803.
À Graine du Senevé eft d’ufage; c’eft
un puiflant Sternatatoire & un Ma-
chicatoire des plus efficaces. On enferme
une dragme de cette graine dansun linge
apres l'avoir concaffee leserement , & on
Ja fait mâcher aux malades menacez d’A-
poplexie ou de Paralyfie ; ce remede Îles
fait cracher abondamment, & foulage
auffi ceux qui ont la têre pefante & char-
gée de pituite. Aïnf la graïne de Mou-
tarde eft utile dans les affections foporeu
à
Je
‘
ÉRRHINES. 133
fes & léthar giques ; elle eft bonne auffi
aux perfonnes fujettes aux vapeurs hyf-
tériques & hypocondriaques , dans les
pâles couleurs, & dans le Scorbut; & dans
les indigeftions on l'employe avec fuc-
cès. Ainfi cette plante eft Aperitive, Sto-
macale , Anti-fcorbutique & Hyfteri-
que. 2 |
La Moutarde qu'on prépare pour re-
lever le goût des viandes, approchée du
nez des perfonnes de l’un & de l'autre
fexe fujertes aux vapeurs, les foulage dans
leurs accès; elle réveille auffi les Léthar-
giques. Le cataplafme fuivanteft un bon
réfolutif propre dans la Goutre fciati.
que, les rhumatifmes & les tumeurs fchir-
reufes. Faite frire des Poireaux avec de
fort vinaigre après les avoir hachez me-
nu, & lorfqu’ils feront cuits, faupoudrez-
les avec de la oraine de Moutarde pi-
lée ; fi vous y en ajoutez beaucoup, ce
caraplafme deviendra un veficatoire aflez
cauftique. Quelques-uns en font un avec
la fiente de pigeon, la Moutarde & la
Therebentine pour l'appliquer dans les
endroits où la Goutte fe fait fentir; mais
je crois qu’il faut attendre que linflam_
mation foit pañlée. Un pareil cataplafme
feroit très-capable de faire revenir des
dartres , dont la fuppuration fupprimée
auroit donné occafion à quelque dépôr
t24 PLANTES |
fur la poitrine ou fur quelqu’autre par |
tie.
La graine de Moutarde entre dans IE
compolition Aurea Alexandrina Nicyl
Alex. & dans l'Emplâtre velicatoire.
ELT:
H ERBE aux poux, Staphis-aigre.
Staphis-agria C. B. 324. B. Tom. IT.
sat. Matth. 1231. Dod. 366. Trag. 902.
Delphinnm Platani folio , Staphis-agria dic-\
um inf. 418. Herba Pedicularis Cord. Al-
beras Arabum. Aconitum urens Ricini fere
fois , flore cœruleo magno , Staphis - agria
dilum Pluz. Pituitaria quorumdam. |
S À femence concaffée 8 mife en pou
dre , eft employée en mâchicatoire , #
de la même maniere & à la même dofe M
que celle de la Moutarde; elle eft très-dé«
terfive & vulneraire : on la met auffi dans
les cheveux pour détruire la vermine,
EVS
H ERBE à éternuer.
Dracunculus pratenfis ferrato folio C. B,
08. Ptarmica vulgaris folo longo jerrato ;
flore albo 1. B. Tom. I. pag. 247. Draco
Sylveftris five Prarmice Dod, 710, Pyrec= \
Ærs .
FR RÉEN'ES: T5
thrum. E rurf. Mentha Sarracemica Myconi
Luçd, 672. Tanacetum album [eu acutum
Zrag. 159.
Es feuilles & les fleurs de cette Plans
: te féchées & mifes en poudre dansle
nez, font érernuer : elles font le même
efler fraîches & broyées entreles doigts :
on peut aufli les mâcher pour faire cra=
cher dans la douleur des dents.
V.
L OquErouroDet.
Pul{atilla folio craffiore & majors? flore G.
B. 137. Pul/atilla purpurea ceruleave. Y. B.
Tom. INT. pag. 409. Pulfatilla Dod. 4334
Herba Vent Trag. 113. Herba Sardoa Dod.
Gal. Anemone Sylveffris Fufch.
Es feuilles & les fleurs de cette Plan:
te s’employent comme celles de la
précedente : elle eft encore plus âcre ; car
au rapport de M. Tournefort, la feule va-
peur des feuilles broyées entre les doiots,
& miles dans le nez, femble le bruler, &
porter fon action jufques dans Îe cerveau :
c’eft pour cette raifon qu'il la croit pro-
pre aux difpoftions foporeufes. Les feuil.
les pilées s'appliquent avec fuccès fur les
vieux ulceres , fur-tout fur les bleflures
‘des Chevaux,
dE à
r
136 PLANTES
VE
5 PE Pr
Caftanea folio mulrifido C. B. 419. 1. B:0
Tom.1lI. pag. 128. Caffanca Equina Dod.
814. Hippocaftanum vulgare Infi. 612.
1 E fruit de cet Arbre rapé & pris par
le nez , comme le Tabac, fait crer-
nuer affez violemment. J'ai vu quelques
F LATE E.
perfonnes foulagées de [a Migraine apres
£e remede; la dole en eft de deux ou trois
pincées.
VIT.
SP
Nerion floribus rubefcentibus C. B. 464: |
Âerion five Rhododendron flore rubro X. B.
Tom. II. 141. Oleander, Laurus Rofea Lob.
4. 364. Rhododaphne Caf. 118.
Es feuilles de cet Arbufte féchées &
mifes en poudre font un violent Ster-
nutatoire ; il eft longtemps à operer ;
mais quand il fait une fois fon effet , cela
PR ne fétt
dure long-tems, & avec tant de violence
2 / s\ e ;
qu'on cternue jufqu'a faigner du nez :
ceux qui font même habituez à prendre
du Tabac, & qui n’érernuent pas aifé-
ÉRORSREN ES: 137
ment, ne font pas à l'épreuve de cette
ÆErrhine. Tous les Auteurs conviennent
après Diofcoride que cette Plante eft un
poifon également dangereux aux hommes
& aux animaux; cependant Camerarius
& Cefalpin difent qu’elle eft très - utile
contre le venin des ferpens; onen fait
infufer les feuilles & les fleurs dans le vin
apres y avoir ajouté de la Rhue: il fe peut
faire que ce correctif adoucifle l'âcreté
naturelle & la qualité pernicieufe de cet
Arbriffeau,
PLANTES ETRANGERES,
VIII.
Érre
Zingiber C. B. 35. Zingiber Bene Lugd.
1980. I. B. Tom. Il. 713. Raï Hiff. 1314.
Zris Latifolia tuberofa , Zingiber ditla , flore
. albo Mor. Oxon. Zingibel [en Lingibel
à Cerm. Mangaratia five Zinziber Pif. 127.
Chill! Indie Orientalis five Zinziber fœmi-
na Hérn. 169.
E Gingembre croît dans les Indes O-
rientales , à la Chine & dans l’Ifle de
Ceylan , d’où on apporte aux Indes Oc-
cidentales , où on le cultive dans un ter-
rein gras & bien arrofé. La racine de
138 PLANTES |
Gingembre lîche le ventre lotfqu’elle et&
fraiche ; on la confit dans le Pays avec let
fucre: après lavoir dépouillée de fon
écorce , on la laifle tremper une ou deux
heures dans le vinaigre , puis on la féche
au Soleil, & on la confit enfuite. Lorf-
qu'elle eft ainfi préparée , fa dofe eft de
puis demi-once jufqu’à une once dans le
Scorbut , dans la Colique, dans les Indi-
geftions , & dans les Vents. On la trouve
ordinairement féche en ce Pays, & on
l’employe en poudre dans les mâächica=
toires , au poids de huit ou dix grains :
on la mêle fouvent avec les autres épices,;
dont on fe fert dans les ragoûts de cui.
fine ; mais plufieurs la banniffent de leurs
tables à caufe de fon âcreté. |
La racine de Gingembre entre dans la
Theriaque, dansle Mithridat, le Diafcor…
dium , l’'Elettuaire de Satyrio , le Diaphe-
nit, la Benedidte Laxative , l'Elecuaire
Caryocoftin, la Confection Hamech, E-
lectuaire Diacarthami , celui de Citro M
les Trochifques d’Agaric , les Pilules Fe“#
: D
tides , les Polycreftes , &c. |
IX.
Ms 0 à ;
Mafriche Officin. Refina Lemifcina M afe
che diéla Raï Hifi, 158, L
ERRHINES. 129
Le Mañtic eft une Gomme-réfine qui
coule d’un Arbre qu’on appelle Lentif-
ue.
: Lentifcus vulgaris C. B. 399. I. B. Tom.
I. pag. 285. Raw Hift. 1579. Lentifeus vera
ex Infula Chio, cortice © foliis fufcis Comm.
| Et Arbre eft commun dans les Indes,
en Egypte , & dans l’Ifle de Chio.
Quelques-uns rapportent que les Lentif-
ques qui font auprès de Toulon don.
nent aufli du Maftic : celui qui eft en pe-
tits grains ou larmes d’un blanc citronné,
_eft préférable à celui qui eft mêlé de ter-
re & d’impuretez, qui s'appelle Maftic en
forte. Cette réfine eft aflez communé.
ment employée dans les mâchicatoires à
un gros en poudre, ou bien on la mâche
toute feule comme on fait de la cire, pour
exprimer une falive plus abondante par le
mouvement des mâchoiïires. Outre cette
vertu le Maftic eft regardé comme un Af-
tringent aflez efficace: on lordonne pour
arrèter le vomiflement , le cours de ven-
tre , le crachement de fang , même pour
“prévenir l'avortement. Dans la mauvaife
haleine & le relichement des fibres de
Feftomac le Mañic a fon utilité ; la dofe
eft de quinze ou vingt grains en poudre
& en opiate.
Le Maftic entre dans la poudre Diar-
140 PD'ÉEPAN F ES |
rhodon , l’Electuaire de Suc de Rofes, les!
Trochifques de Karabé , d'Hedycroi , les!
Pilules d’ Ammoniaque de Quercetan, les,
Pilules Sie quibus , les Pilules de Rhu-
barbe & les Pilules Catholiques de Pote-
rius : il entre auffi dans plufeurs emplà-
tres , cerats , 8: onguens.
X.
| à YRETHRE, ou Racine Salivaire.
Pyrethrum Flore Bellidis C. B. 148. Py"
rethrum vulgare Officin. Park. Raï Hifi.
353. Dod. 347. Byrethrum veteribus X. B.
Tom. II. Part. 2.
2. Pyrethrum umbelliferum C. B. 481. I.
B. Tom. III. Part. 2. 20. Pyrethrum um-
belliferum Matth. Lugd. 1170. Pic d’Ale-
xandre , Pyrethre fauvage.
EL Es tacines de ces deux efpeces font
également en ufage , ayant la même
âcreté. La plus commune eft la premiere ;.
on en fait mâcher un petit morceau pour
faire cracher dans les maux de dents , &
la paralyfe de la langue. Elle n’eft pas
moins utile dans les affe&ions foporeu-
fes, & dans les maux de tête; la dofe
en fubftance eft d’une demi-dragme: dans
les lavemens on en donne une once en
décoction,
ERRHINES T4f
La Pyrethre entre dans la Philonium
Romanum & dans la poudre Sternutatei-
re de Charas.
XL
P O1VRE.
1. Piper rotundum nigrum C. B. 411:
Piper rigrum 1. B. Tom. II. 181. Raï Hiff.
1341. Aelanopiper Officin. Lada , aliis Mo-
Langa , five Piper mas Pif. Mant. Arom,
180. Poivre noir.
2. Piper rotundum album C. B. 412. Pi.
per albumi. B. Tom. IL. 184. Raï Hif,
1342. Piper fœmina ibid. Sabanh pute Indo
#um. Leucopiper Offcir. Poivre blanc.
3. Piper longum Orientale C. B. 412.
Piper longum 1. B. Tom. I. 185. Raï Hifi.
1343. Macropiper Officin. Mexacuchit. A-
mericanorum Pimpilim five Piper longum. Pif,
Mant. Arom. 182. Plat- lancnaye Hern.
126. Poivrelons.
EL E Poivre croît aux {Indes Orientales :
Æ a Malaca, Java, Sumatra & Malabar:
on employe communément les deux pre-
mieres efpeces dans les alimens & les ra-
gouts, & la derniere dans la Médecine,
La maniere de s’en fervir eft en poudre
ou concafle fimplement , à la dofe de cinq
ou fix grains avec les autres ingrediens
X42 PLANTES
âcres pour faire cracher. Outre cette ver.
tu, il réveille l’apperit, appaïfe la colique, |
f
|
fortifie l’eftomac , & chafñe les vents |
3
à
pour cela on avale trois ou quatre orainst
de poivre blanc tout entier après le repas,
ou la pefanteur de huit ou dix grains en
poudre dans un verre d’eau tiéde. On em
ploye le poivre en poudre au bout d’une
Efpatule pour reflerrer la Luette relà-
chée , pourvu que l’inflammarion foit ap-#
pailée. Quelques Aureurs,entr'autres Pi-4
{on, aflurent que le Poivre blanc n eft au-f
tre chofe que les gios grains du Poivrek
noir dépouillez de leur écorce, apres les!
avoir trempez dans l’eau falée qui les son-4
fle; on les fait fécher enfuite: ce fentimenet
eft appuyé fur l'experience. Le Poivre fait#
la bafe des Epices qu'on mêle fi familie#
sement dans les faufles de la cuifine; on y
ajoute le Gingembre , la Mufcade, le Gi.
rofle, l'Anis verd & la Coriandre.
Le Poivre noir entre dans la Theriaque
& dans l'Electuaire des Bayes de Lau-
sier ; le blanc entre dans le Michridat , le,
Diaphenit, & dans ?’Hiera-dacolocynthi..
dos.
Le Poivre noir n’eft pas employé dans
les Michicatoires , parce qu'il eft moins
agréable que le blanc, mais il entre dans
la Thériaque d’Andromaque, dans le Mi
chridat , le Diafcordium, l'Electuaire d
ERRINES. 143
Satyrium , celui des Bayes de Laurier, &
dans la Benedicte Laxatique.
AE
O1vere de Guinée ou d'Inde. Corail
de Jardin. Poivre du Brefil, Piment.
E. Piper Indicum vulgarffinum C. B. 102.
Piper Indicum five Calecuticum , five Piper
filiquaffrum X. B. Raï Hifi. G76. Capficum
filiquis longis propendentibus Inff. 152. Cap-
ficum Anar , five Canimum Zinriber, Ê'c.
Lob. ic. 314. Solanum , Caplicum diilum
ulgatfimum Herman. Quiya Brafiienfibus
Pif. 225. Chilli Piper filiquojum Mexica-
oum Hern. 135.
@ Ette Efpece de Poivre croît naturel
lement dans les Indes & au Brefil.
on l’'éleve aifément de graïne dans l Ame-
rique, en Efpagne, en Portugal , au Lan.
guedoc, en Provence , & même dans nos
‘Jardins, Le fruit ou les capfules de cette
Plante ne font guéres en ufage dans la
Mélecine ; la femence eft d’une âcreté in.
tolerable ; la feule gouffe ou capfule qui
J'envelope eft fuportable ; on la confit au
fucre, & on en mange une demi-once au
plus pour diffiper les vents, aider à la di_
geftion , & fortifier l'eftomac, Les Vinai.
“griers s'en fervent pour donner plus de
144 PLANTES. |
force au vinaigre , fuivant le rapport de |
quelques-uns. Les Efpagnols , auffi bien
que les Indiens , s’accoutument des leur
jeunefle à manger ce fruit crud, qui nous
mettroit la gorge en feu fi nous voulions k
en goûter. L’ufage de ce fruit peut caufer#
la Dyffenterie. |
Poivre de la Jamaïque ou de Thevet,
Voyez la Clafe des Plantes Alexiteres, 4
nu
ALIE
clans
Euphorbium C. B. 387. Dod 378. Eu=
phorbia Cord. Enphorbium verum antiquo-
sum Comm. Tithymalus aizoides | triangu-W
baris , nodofus € fpinofus , lalle tnrgens acrit
Pluck. Schadida Caili Hort. Malab. Ruii!
Hit. 873.
fé ‘Euphorbe eft une Gomme qu’on
nous apporte d Afrique, de la Libye &
du Mont Atlas, où la Plante d’où elle cou-
Je croît communément, Cette drogue eft
d’une âcreté fi exceflive , qu’il faut pren-4
Îre des précautions pour la mettre en pou-#
dre , fans lefquelles on auroit long-tems
ja gorge, le nez & les yeux enflammez:onM
ne l'employe en Médecine que dans desk
maladies extrêmes.comme dans la Léthar-M
gie , l'Apoplexie , &c. On la donne à la®
doie 2 |
Ÿ
|
RS
Ÿ
4
fternutatoires , qu'on fouffle dans le nez
ERRHINES. 145
dofe de cinq ou fix grains dans les poudres
des malades, Quelques-uns s’en fervent
pour purger les {eroftez dans PHydropi.
fie après l'avoir corrigée comme on fait la
Scamonée:pour cela ils la mettent en pou-
dre dans un citron ou un coing envelopé
| de pâte; qu'on fait cuire enfuite dans le
four : ; d’autres font difloudre l'Euphorbe
dans le vinaigre, le fuc de limon , de gre-
nade ou quelqu’autre acide; onen don-
ne ainf corrigé cinq à fix grains en pi-
lules, Comme ce purgatif eft très vio_
lent, on l’ordonne plus communément
pour la galle & le farcin des chevaux,
que pour les hommes. On en prépare les
Pilules d'Euphorbe de Quercetan . dont la
\dofe eft d’un fcrupule jufqu'a demi-gros,
pour Les fiévres intermitrentes les plus ma-
lignes & les plus rebelles. Cette Gomme
entre auffi dans les Trochifques Alhan-
dal , PAgaric , l'Euphorbe avec quelques
autres Gommes purgatives qui y fon
employées;on lesmonfeille dans l'Hydre-
piñe & la Cachexie. L'Euphorbe entre
pareillement dans la compofition des Pi.
lules de Nitre de Trallian , celles d'Her.
modattes de Mefuc , les Ferides, & le
Philonium Romain,
Tome L, 6
146 PLANTES
PLANTES ERRHINES!
ET SALIVANTES
CE OA, Z
QUI SONT RAPPORTEES
DANS D'AUTRES CLASSE SA
Le. les Plantes purgatives , il y en 24
plufieurs qui par leur âcreté font ca-
pables de faire éternuer & cracher ;entre#
autres, le fruit de concombre fauvage misk
dans le nez, fait couler beaucoup de féro_#
fitez du cerveau, & foulage les maux def
têre ; le peuple eft dans l’ufage de ce ref
mede , quipar fa violence attire quelque
fois la Auxion fur le vifage , & caufe uné
mal plus grand que celui qu'on veut gué-#
rir principalement lorfqu'on met ce fruiek
dans l'oreille. Voyez ci-devant dans la
Claffe des Purgatives. .
L'Ellebore blanc. La racine en poudre
entre dans les violéfis fternuratoires.
Voyez la même Clafle. #4
L'Iris. La racine feche en poudre , eftl
un Errhine plus doux, lequel ef employé
dans les poudres Cephaliques, Voyez cix
devant la mêmeClaile,
+ La plus grande partie dès Plantes Aro
mariques & Céphaliques , font fternurash
ERRHINES. ke
IÉoires : entr’autres les Plantes fuivantes.
La Béroine, Ses feuilles féchées & mi-
fes en poudre font éternuer,& font cou
ler par le nez une frofité abondante ;
elle foulage par-là ceux qui font fujets à
la migraine & aux Auxions catarreufes.
On en prend le matin à jeun deux ou trois
pincéess.
Le Muguer. Ses fleurs mifesen poudre
aprés les avoir fait fécher à l'ombre, font
un Sternutatoire plus puiffant que la Be
toine.
La Mirjolaine & l’Origan. Leurs fom-
mitez au{li bien que celles du Pouliot, du
Serpoller & du Thym , entrent dans la
compofition de la poudre Céphalique fi
fameufe pour décharger le Cerveau des
erfonnes fujettes aux catarres & aux
étourdiffemens.Certe poudre eff d’un ufa-
pe très-familier & très-urile à ceux qui ne
peuvent fupporter le Tabac, & fe prend
ar le nez le matin à jeun à deux outrois
pincées.
La Sauge eft une plante falivante très-
falutaire à ceux qui font fujets aux Au-
kions fur les dents ; car en mâchant des
euilles de Sauge,on eft obligé de cracher
peaucoup , ce qui foulage ces maladies.
La Saponaire, Je l’avois mile dans la
>remiere Editidn entre les Plantes Errhi.
es ; je l’ai placée dans cetre ur dans
1]
148 PLANTES
la Claffe des Plantes Vulnéraires Déterfi-l
ves pour les raifons que j’expliquerai ci-!
apres. Cette Flante féche a la proprieté de
faire éternuer , lorfque vous en mettez,
quelques feuilles broyces dans le nez.
Le Tarafpic. Sa femence eft âcre,& ap-
proche des vertus de celle de la Moutar.!
de ; ainf on pourroit dans un befoin s'exg
fervir pour les mächiçatoires,
” S
HYSTERIQUES. 149
CARO ÉO LEO LC EO LEE Bo LC LC Lo Le LP LT SOSC |
QUATRIEME CLASSE.
DES:PELANT ES
VS ILE:R I'OU ES
N appelle Remedes Hyfteriques ou
Emmenagogues, ceux qui font pro
pres a rétablir les évacuations naturelles
au Sexe, On les employe ordinairement
pour procurer les mois aux Filles , &
guérir la plüpart des maladies que cette
fuppreffion leur caufe | comme font les
pales couleurs , la jaunifle , les coliques,
les migraines , &c. On donne auffi ce nom
aux remedes capables. de guérir les ma-
Jadies de la matrice , aufquelles les fem
mes font fujettes, foit par la mauvaife
qualité ou la petite quantité de leurs men-
ftrues, foit après l'accouchement, lor{que
les évacuations qui doivent furvenir s’ar-
rêtent , ou ne coulent pas aféz abondam
ment. Ces remedes iont aufli donnez avec |
fuccès dans les Vapeurs qui font accompa-
gnées de convulfons ,de difficulté de ref-
pirer , de ris & de pleurs fucceflives , &
d'autres accidens qui arrivent le plus fou-
veut aux femmes , à l’occafion de la fup-
G üij
en
250 PLANTES
preflion de leurs ordinaires. La pläpart
de ces remedes ont une odeur forte,pene-
trante & défagréable , comme la Ruë, la
Sabine, laValeriane & les Gommes étranz M
geres : d’où on peut conjecturer qu’elles M
abondent en principes fulphureux , âcres M
& volatiles, par lefquels elles excitent#
dans le fang une fermentation capable
d'augmenter {on mouvement & fa fluidi-#
té, &dele rendre plus propre à furmon- &
ter les obftacles qui s’oppofent à fon évas
guation périodique.
I.
Âr ISTOLOCHE.
1. Ariffolochia rotunda flore ex purpuræ
_#igro €. B. 307 Ariflolochia rotunda X. B.%
Tom. III. pag. 559. Ariff. 1. Cluf. Hifi
zxx. Ariff. rotunda vera Trag. 768. Arif-
toloche ronde.
2. Ariffolochia longa vera C.B. 307. Arifl
#olochia longa I. B. Tom. III. pag. 560.
Ariff, altera radice pollicis craffitudine C'ef.
566. Arifi.longa Math. Clemaritis Pene O1
Lob. Lugd, 977. Ariftoloche longue.
3. Ariffolochia Clematitis relila C. B
307. Ariff. Clematitis vulgaris I. B. Tom
IIL, pag. Go. Arifiolochia Sarracenica
Dod. 326. Ariftolochia longa Math. Fuch[i
Âriftoloche clematite,
at
Po ên
H Y SÉEIRPOUTES. Liirr
| O N employe ordinairement les ra-
, cihes des deux premieres efpeces,&
on fubftitue la inc à PAriftoloche
longue. Ces racines s’ordonnent en pou-
| dre depuis demi-dragme jufqu’à deux, ou
| en infufion jufqu’à demi-once. Elles font
|très-propres à faire venir les regles , & à
| purger la matrice après l'accouchement,
{comme dit Hippocrate dans fon Traité
| des maladies des femmes. Elles empor-
tent les obftructions des vifceres, pouflent
| les urines , facilitent le crachement dans
| Vafthme, & s’employent avec fuccès dans
les décottions vulneraires & déterfives.
J'en ai vu de très -bons effets en lave-
ment dans des hemorroïdes internes,
lefquelles ayant fuppuüré , étoient prêtes à
produire des fiftules. La décoétion d’une
demi-once d’Ariftoloche ronde avec les
fommitez d’Abfnthe , environ une poi-
gnée pour chaque remede, pris tous les
matins pendant huit jours , a guéri des
perfonnes qui rendoient le pus par le fon-
dement.
L’Ariftoloche entre dans les lotions &
les teintures vulneraires. La ronde eft
employée dans la poudre Diapraffii de
Nicolas Alexandrin , dans la Dralacca
magna de Mefuë , dans les Trochifques de
Cappres , dans l'huile de Scorpion com-
G üij
152 FLAINTES p
pofée de Mefué , & dans celui de Ma: «
thiole , dans l'Onguent de Nicotiane de,
Joubert, dans lOnguent des Apôtres d’A-
vicenne, & dans PEmplâtre Vulneraire de
Paracelfe. L’Ariftoloche longue entre
dans l'Aurea Alexandrina , dans V Hiera-”
Lagodn , dans les Trochifques de Lacea de
Mefuë , dans Er plâtre divin , &c. On
les employe toutes deux dans la poudre de
l'Electuaire de Juftin , dans l'Emplâtre
pour les defcentes de Nicolas Prepofitus ,
& dans l'Emplâtre ftiptique de Crollius.
Quelques-uns prétendent que la racine de
PAriftoloche clematite eft la terms des
Anciens , qui entre dans la Theriaque
d'Andromaque, & dans celle appellee ,
Diatefferon de Meluë. Ses feuilles s’em-
ployent dans PEau Vulneraïre , autre
ment appellée Eau d’Arquebufade. Tou- |
tes les troisefpeces d’Ariftoloche entrent
dans l'Emplatre Diabotanum de Monfieur |
Blondel.
Armet
Artemifia vulgaris major C.B. 137. Arte=
mia 1. B. Tom. IL. pag. 184. Artemifia
Parthenii 8. fpecies Brunf. Artemifia mater
berbarum Lob. ic, 764. Ariem. 1, vulgaris !
Lusd, CH
| PF
HYSTERIQUES 15
T Es feuilles & les Asurs de cette Plan-
te,font d’un ufage très-familier dans
les infufons & dans les décocions hyfté_
tiques : on en fait bouillir legerement une
poignée dans un bouillon de veau, ou dans
une chopine d’eau, On les éemploye aufi
dans les demi-bains & les lave-pieds , où
onles mêle avec autant de Mercurielle,
On emplit des fachets d'Armoife pour
les appliquer en maniere de cataplafme
fur le nombril des femmes qui fe plaie
gnent de fuffocation de matrice. Cette
Plante à donné le nom au fitop d’Armoife
de Fernel & de Rhafis, qu'on ordonne fi
communément à une once dans les po
tions Hyftériques, Apéritives, & Céphali.
ques. Elle entre dans la poudre de l’Elec-
tuaire de Fuftin dans le Catholicon fimple
de Fernel,dans lOnguent A£artiatum , &
dans la poudre contre la rase de Paul-
mier. L’Armoife eft auf employée dans
Eau Vulneraire ; on prépare un Extrait
d'Armoile & une conferve pour les mèê-
mes ufages.
Boris
1. Botrys Ambrofioides vulgaris C. B.
138. Botrys Dod. 34. Chenopodium Ambro-
fioides folio finnato Iaff. $06. Atriplex odora
à do G y
PE
154 PEANLES
feu faaveolens Morif. Hiff. Botrys plerifque
Botanicis X, B. Tom. II. Part. 2. 296.
2. Botrys Ambrofioides , Mexicana C. B.
138. Chenopodinm Ambrofioides Mexica-
aum. Int. 506. Atriplex odorata Mexicana
Hern. 156.
Ai cru devoir placer ces deux plantes
j après l'Armoile , non pas tant par la
déference dûe à l'autorité de Diofcoride
& de Pline, qui ont regardé la premiere
comme uñe efpece d’Armoife, qu'a caufe
des qualitez qu’elles ont communes. L’o
deur forte & aromatique du Botrys fem
ble indiquer qu’elle abonde en fel volatile
aromatique huileux , comme lafiure
Emmanuel Konig : ainfiles Auteurs ent
eu raifon de lui attribuer la vertu de
poufler les ordinaires & les vuidanges ; É.
{oit qu’on l’applique exterieurement fur 4
la région de la matrice en forme de cata-
plafme , après lavoir fait beuillir legere-
ment dans le vin, foit qu’on en donne
interieurement l’infufion à la maniere du
Thé. La conferve qu’on en prépare avec
le fucre ou le firop ont les mêmes ver-
tus. Ces préparations font aufli tres-uti-
les aux Affhmatiques & à ceux qui ont
de la peine à refpirer. Matthiole aflure
qu'il a guéri des perfonnes qui crachoïent
eh aie” : fes dm Ep
HYSTERIQUES. 1çs
Je pus ,en leur faifant ufer de cette Plante
réduite en poudre , & liée enfuite avec le
miel en confiftence de l'Éleétuaire.
M. Hermans loue l’eau diftillée de no-
tre Plante pour les enfans qui ont le ven-
tre enflé, & pour diffiper les vents ; il :
| faut leur en donner par cuillerées : il or
donne de faire bouillir deux poignées de
cette plante dans le vin , & d’y ajouter un
peu de miel pour ceux qui ont une refpi-
ration difficile. On met le Borrys dans les
habits & dans le linge pour les garantir de
la vermine , & pour leur communiquer
fa bonne odeur.
Hernandes avance que la feconde ef_
pece cuite avec les alimens fortifie les
Afthmariques & les Phrhifiques, aufquels
elle fournit un aliment agréable: il ajoûte
que la décoétion de fa racine arrête la
Dyffenterie & diflipe l’inflammation,
LV
Ni ne
Matricaria vulgaris feu fativa C. B. 133:
Matricaria vulgo minus Partheninm 1. B.
Tom. WI. pag. 139. Arthemiia tenui folis
Tab. ic. 8. Amaracus Galeno Ê e Æginete ,
Crifpula quornmdam. Matricaria Parthenii
1. fpecies Brunf,
G vi
156 PLANTES
N employe les feuilles & les fleurs
de certe plante, dans les infufñons &
dans les décoétions Hyfériques : on en
laifle infufer une poignée dans un demi-
feptier de vin blanc pendant la nuit, &
on en donne l'infufon à jeun pendant
quelques jours pour les pâles couleurs.
Quelques-uns prérenden tque la feule ap-
plication des feuilles fous la plante des
pieds , provoque les mois. j’ai vü des
gens qui pour fe guérir du mal dedents ; #
avoient mis dans leurs oreilles des feuilles
de Matricaire broyées entre les doigts ,
lefquels n'ont aluré avoir été ouéris;mais
c'elt un remede violent,qui en foulageant
d’un côté , attire fouvent une fluxion fur
les oreilles , plus dangereufe que le mal
des dents. :
Chêneau louë le cataplafme fait avec
les feuilles de Matricaire appliquées fur
la tête pour appaifer la Migraine ; ce re-
mede n’eft pas à méprifer , fur-tout lorf-
que les malades fe plaignent du froid dans
certe partie,où quelques-uns difent qu’ils
fentent comme des glaçons. Cette plan-
te pilée & appliquée fur les endroits où la
Goute fe fait fentir , en foulage les dou.
leurs.
La Matricaire n’eft pas feulement Hyf-
sérique & Céphalique , elle eft aufli crès-
H YSTEÉRIQUES 20087
Propre contre les vers: l’eau où elle a ma-
cerc les tue, & rétablit les levains de l’ef-
tomac par fon amertume. Simon Pauli
: préparoit une lesere infufion avecla Ma-
tricaire, les Fleurs de Camomille & un
peu d'Armoile, & la failoit boire aux
femmes fujettes aux Vapeurs : ces plantes
en lavement les foulagent beaucoup, fur-
tout lorfqu’on y ajoûte une once de miel
de concombre fauvage.
La Matricaireentre dans le firop d’Ar-
moile de Rhafis , dans l'Onguent contre
les vers, & dans l’'Emplâtre de Vigo de
Ranis.
Y:
M Ezrssx, Citrorelle,
Melia Hortenfis C. B. 229. 1.B. Toy:
ZIT. Part. 2. pag. 232. Dod. 91. Meliffophil-
lum vulgare vel Adulterinum Fuchf. Apiaf-
trum Aiath. Adv. Lob. Apiafirnm Citraga
Lob. ic. 514.
Es feuilles & les fleurs font d’un ufx-
getres-familier , non-feulement dans
les maladies des f:mmes, mais encore
‘dans celles du Cerveau. Cette Plante eft
Hyftérique, Céphalique & Stomachique,
On prend linfufion des feuilles à la ma-
niere du Thé , une bonne pincée lorf-
qu'elles font féches, ou une petite poi-
155 PLANTES à.
gnée toutes fraiches pour un demi-feptier #
d’eau; on en met auffi une poignée bouil-
lir leserement dans un bouillon de veau. M
Sa préparation ordinaire eft fon eau diftil: M
le, laquelle eft ou fimple ou compolée : M
l'Eau de Meliffe fimple s’ordonne dans les
potions Cordiales & Hyftériques jufqu'à
fix ou huit onces, comme les autres: mais
a l'égard de l'Eau de Melifle compofée où #
magiftrale , elle ef beaucoup plus fpiri- #
tueufe ; {oit par les aromates qu'on y4
ajoûte , foit par l’eau-de-vie, dans laquel- 4
le on la fait infufer. Quelques perfonnes #
fontun grand fecret de cette préparation, M
qui ne confifte que dans les differentes
dofes des drogues qu'ils joignent aux
feuilles de Meliffe; la difpenfarion la meil-#
leure eft celle de M. Lemery, que voici.#
Prenez feuilles fraîches de Meliffe fix 4
poignées, Ecorce de Citron féchée , Noix#
Mufcade, Coriandre, de chacune une on
ce, Girofle & Canelle de chacun demi
once; les feuilles pilées, & les autres dro
gues concaflées , feront miles dans un
vaiffeau propre à les diftiller , avec deux
livres de vin blanc & demi-livre d’eau-de-
vie ; on laïflera ce mélange trois jours en#
digeftion , après avoir couvert le vaifleau
de fon chapiteau, auquel on joindra le re-
cipient , dont on bouchera exactement
les ouvertures ; enfuice on fera diftiller!
HYSTERIOUES PNR
Cette matiere au feu de {able mederé , ou
au bain-marie.
Cette Eau et fort eftimée pout l’Apa-
plexie, la Léthargie & l’Epileple, pour
les Vapeurs, les Coliques , la fuppreffion
des Ordinaires, & celle des Urines: En-
fin cette Eau s’eft acquife une réputation
égale à celle de l'Eau de la Reine d'Hon-
grie, à laquelle même plufieurs la préfe-
rent. On en donne une cuillerée , ou
pure ou mêlée dans un verre d’eau, fui-
vant les différentes maladies plus ou moins
violentes. |
Foreftus fecommande la Méliffle pour
les palpitations de cœur & pour les dé-
faillances ; Rondeler pour la Paralyfie, le
mal caduc & le Vertige;Simon Pauli pour
la Mélancolie & pour poufler les regles ,
-& Riviere pour k, Manie.
La Méliffe entre dans le fyrop d'Armoi.
fe de Rhañs , dans la poudre de PElec-
tuaire Latificans du même, dans le Ca-
tholicon fimple , &c.
R UE.
Ruta hortenfis latifolia C. B. 336. 1. B.
Tom. WI. p. 197. Ruta graveolens hortenfis
Dod. 19. Ruta domeflica Trag. GS. Ruta la=
tifolia Tab. ic, 333.
CU
160 PLANTES “4
ufage dans la Médecine en infufon#
& en décotion , comme elles font d’uneñ
odeur très-forte , & même défagréable ,1
la dofe en eft moindre que des autresi
Plantes, La Rue n’eft pas feulementHyfté-4
rique , elle eft auffi Céphalique, Sroma-
cale & Vermifuge , Carminative, Anti-!
{corbutique, Cordiale & Vulneraire. Une
ou deux pincées de feuilles fraîches in-
fufces dans un verre de vin blanc , ou
une dragme lorfqu’elles font féches & en
poudre, eft très-propre à rétablir le cours
des mois , & à appaiïfer les vapeurs hyfté-#
riques. Mifaldus préfcrit la Rue avec
l'Hyflope boüillie dans du vin, & ent
donne un verre pour la même maladie. 4
La Conferve des feuilles & des Fleurs de x
Rue diffipe les indigeftions ; en Italie on |
la manse en falade. Simon Pauli la loue
pour les vers; & pour cela on met dans
le nombril des enfans qui y font fujets du
coton imbibé de quelques gouttes d'huile
de Rue, ou à fon défaut du fuc de fes
feuilles fraîchement pilées : on peut mé-
me en donner quelques cuillerées. par la
bouche à jeun mélées dans l’eau de chien-
dent ou de Scordium. Ce mème Auteur!
s'étend beaucoup fur les qualitez de la
Rue, fur-tout pour la colique, foit qu’on
HYSTERIQUES 16Y
&n donne la décoétion en lavement , foit
qu'on mêle quelques cuillerées de fon
huile dans les décoétions Carminatives ;
foit enfin qu'on :lapplique en cataplaf-
me fur le ventre. L'huile d'Olive dans
laquelle on a fait infufer les feuilles &
les femences de cette planre, eft un puif-
fant remede dans les mêmes maladies :
cette huile bûe à une cuillerée , & prife à
trois onces en lavement, foulage confide-
rablement dans la Colique humorale ;
Phuile effentielle de Rue eft plus eftimée,
fur-tout pour la paflion hyftérique. On
prépare avec les feuilles une conferve, une
eau diftillée, & un vinaigre pour les mê..
mes wlages. La Rue eft propre pour les
écrouelles ; on en fait prendre le matin à
jeun, trois ou quatre feuilles aux enfans
affligez de cette maladie, ils les mangent
avec leur pain, & continuent long-tems
ce remede qui nelt pas à meéprifer,
On peut leur faire avaler deux ou
trois onces de {uc de Rue dépuré , lorf-
qu'ils ne peuvent pas manger les feuil-
les. |
On prétend que la Rue fervoit de bafe
a ce fameux Antidote de Mithridate.
Dans les maladies contagieules, & pour
{e cärantir du mauvais air, deux cuillerées
de fuc de Rue avec autant de bon vin ,
eft un remede tres-utile; on peut mêmeen
162 DL A N'E'ES 4.
augmenter la dofe jufqu'à un verre le»
Matin à jeun, & autant quatre heures
après le diner. Le vinaigre de Rue dont
nous avons parlé ci-deflus fait le même
effet; on Le prépare en Italie de cette ma.
niere: On fit infufer les feuilles de Rue
dans le plus fort vinaigre ,on y ajoûte de
la Pimprenelle, de la Betoine . quelques
goufles d'ail, des noix & des bayes de
Geniévre avec fort peu de camphre : la
dofe eft d’une cuillerée.
Zacutus loue fort la Rue pour l'Epilep=
fie, & Valeriola ordonne pour la même
maladie une once de fon fuc avec demi
once de Miel fcillitique. Sylvins & Fabri=l
cius Hildanus Comptoient fort fur la mé
me Plante dans le même cas. Dolæus en!
failoit mettre dans le nez des Epilepri-
ques dans le tems de l'accès. La décottion
des feuilles de Rue eft un excellent gargal
rifme pour les gencives des Scorbutiques, !
& pour ceux qui font attaquez de la pes
tite verole; ce gargarifime réfout les grains
qui fatiguent la gorge: on en peut baffi-
ner aufli le tour des Yeux.
La Rue entre dans Ja compofition du
Vinaigre febrifuge deSylviusiDelboë, dans
le fyrop Apéritif cachectique deCharas, lei
fyrop Anti-Epileptique, & le fyrop Mar
tial apéritif cathartique du même Auteur,
dans les Trochifques de Cappres, ceux de
HYSTERTOUES:: 1483
Myrrhe , l’Electuaire des bayes de Lau_
rier, la poudre contre la rage de Paulmier
le fyrop de Stæcas, le fyrop d’Armoife &
la décoétion Céphalique.
Elle entre auffi dans la poudre Dyahif-
fopi de Nicolas d'Alexandrie, dans ? Au
rea du même Auteur, dans l’'Huile de
Cappres; dans l'Onguent ÆAregor, dans
le Aartiatum, & dans le Beaume tranqui-
le. La femence de Rue eft employée dans
les Pilules optiques de Mefue, dans les
Pilules fetides , dans celles des Hermo-
dates & dans les Trochifques de Rhubar-
be du même Auteur. L
| NE R
S ABINE, Sabinier.
1. Sabina folio T'amarifei Diofcoridis C.B.
437. Sabina baccifera & fferilis 1. B. Tom.
L. 288. Savina was Tab. ic. 945. Sabina
mirifolio Cod.
2. Sabina folio Cupreffi C. B. 487. Sa
bina baccifera Math. Savina fœmina Tab. ic.
946.
(} N empleye indifferemment les feuil-
les de l’une & de l’autre efpece , qui
viennent de la même graine , en infufion
ju{qu'a demi-once, & en fubftance ou en
poudre à une dragme dans le vin blanc :
on en prépare aufli l'Excrait, l’huileeflen-
É64 - PLANTES M
tielle & l’eau diftillée: l'écorce & le bois
font aufli d’ufage. Cette Plante pouffeles
mois avec violence; on s’en fert pour aidet.
Faccouchement laborieux , pour les vui-
danges, & pour faire fortir le fœtus lor{=
qu'il eft mort dans le ventre de fa mere..
Les femmes ou filles qui font affez mal-4
heureufes d’ufer de ce remede pour fe pro
curer l'avortement, n’y réufliflent pas:
toujours , & rifquent fouvent leur vie a-
vec celle de leur enfant. La Sabine eft fort"
réfolutive ; on l’applique avec fuccès fur
les loupes , après lavoir fait bouillir danç:
le vinaigre. + 1
La Sabine eft employée dans la pous
dre pour l'accouchement laborieux de!
Charas, & dans la poudre pour les petite
ulceres de la verge. |
| VIII. Nr
Me | 1
F 1. Caltha vulgaris flore pallido. C.B. 2741
Caltha flore fimplici 1. B. Tom. IIL 101.4
Calendula Dod, 154. Chryfanthemum GO
Caltha Poëtarum Lob. ic. 552. |
2. Caltha arvenfis C.B. 176. Caltha mi
nima TI. B. Tome III. pag. 103. Calendulal
arverfis Tab. ic. 335. Soucy de visne , ou,
Soucy fauvage, À
HYSTERIQUES. 16S
O N emplove les Fleurs de ces pa
efpeces pour faire une conferve dont
la dofe eft depuis deux dragmes jufqu’à
demi-once: l'Extrait s’ordonne à la même
dofe, la teinture qu’on tire des Fleurs
avec l’efprit de vin, s’ordonne à une
dragme ou deux. Ces préparations font
excellentes dans la jaunifle, les pâles cou.
eurs , & toutes les maladies caufées par
quelque obftruction dans les vifceres.Les
feuilles de Soucy fauvage fe mangent en
falade & en décoction pour les écrouel-
les ; j'ay vû des enfans qui s'en font fort
bien trouvez ; c’eft un bon apéritif & un
grand fondant. Le fuc des Fleurs de Soucy
où à jeun depuis une once jufqu’a quatre,
pouffe les mois & les vuidanges ; on
peut ajouter à une once de ce fuc un
Bros de poudre de Lombris , imbibée au.
paru de quelques gouttes d’efprit vo-
atile de Sel armoniac. Cefalpin ordon-
ioit le Soucy dans les maladies conta..
pieufes , & faifoit feringuer le fuc de
Soucy dans les oreilles pour en faire mou-
cir les vers: il confeiiloit l’ufage desFleurs
en bouton confites au vinaigre pour réta_
blir lappetit. Il y a des endroits où on
applique les feuilles de Soucy fur toutes
fortes de tumeurs , & fur Îes ulceres qui
ont des bords calleux, Une perfonne dis
166 PLANTES
gne de foi m'a afluré qu’en frottant {eg
verruës avec les fleurs de Soucy, ou en les
appliquant defflus pendant cinq ou fix
jours , cela Les emportoit. La femence de
cette Plante a les mêmes proprietez que
les feuilles, mais on l’'employe rarement.
L'Extrait du Soucy eft mis en ufage
dans la plupart des Opiates apéritives ,
auffi-bien que le fyrop qu’on prépare a+
vec les fleurs.
. 1h, €
G IROFLIER jaune, ou Violier.
Lencojum luteum vulgare C.B. 102. Len-
cojum lutenm vulgare Cheyri flore fimplici
LB Tom. I. pag. 872. Viola lutea Trag.
560. Keiri vel Cheïri offic. Viola petrea lurea
Tab. ic. 305. Lescojum aureum Math.
Es feuilles & les fleurs font en ufage
en infufion dans le vin blanc, une poi-
gnée pour une chopine, Ce remede con-
vient aux filles qui ne font pas encorere.
glées. Je lai vu réuffir dans la retention
d'urine; il eft propre a defopiler les vifce- 5
res, & emporter les obftruétions. L’huile
des fleurs du Violier jaune , faite par in-
fuñon , eft bonne pour le Rhumatifme :
elle eft auf réfolutive, fur-tout l'huile
qu'on prépare par infufion de fes fleurs,
HYSTERIQUES. 167
Le Giroflier eft auf Céphali que : on
employe fes fommitez entre fleur &
graine : leur infufion ou Maceration à
froid , eft utile aux perfonnes fujettes aux
étourdiflemens, aux mouvemens convul.
» fifs Se aux engourdifflèmens de quelque
partie du corps, & à ceux qui font me=
_ nacez de Paralyfe. |
X
NME:
Meur foliis Aneibi C. B. 148. Aenm
wulzare five Radix urfina I. B. Tom. III,
Pag. 211, Dancus Creticus Trag, 445. Lob.
40. 776. Tordylinm Cord. Meum Athaman-
| ticum Officin. Meum Dod, 30$.
e
L n'y a que la racine feule qui foit en
à ufage lorfqu'elle eft féche & mife en
| poudre, demi-gros Où Un gros au plus
|: dans un verre de vin blanc : on double [2
|| dofe en infufon. Cette Plante reffémble
| au Fenouil par la découpure de fes feuil.
| les ,& par {es proprietez ; car elle poufle
également les mois & les urines ; clle dif
| fipe les vents, fortifie l’eftomac, fait cra-
cher, & foulage fort les Afthimati ues,
| Elle à une odeur trés-aromatique ; elle
| fortifie & fait fuer quelquefois,
L'ufage à appris aux Payfans des Aipes
468 PLANTES
où cette Plante eft très-commune, qu'elle’
convient aux perfonnes qui ont des accès!
de*fiévre accompagnez de grand friflon.
La racine de Meum entre dans le Diæ<k
curcuma magna de Mefuë, dans la Poudre
de l'Electuaire Lithontriptique de Nicolas!
d'Alexandrie, dans fon Aurea Alexan
drina | dans le Mithridat & dans la The=
rlaque.
XI.
| ALERIANE,
1. Valeriana Hortenfis Phu folio Olu{atrik
Diofc. C.B. 164. Valeriana major odorat4k
radice 1. B. Tom. III. Part. 1. pag. 209
Dod. 349. Phu magnum Math. Phu verume
Cord. Valeriana vera feu Nardus agreffis
Trag. 60. Carpefinm Caft. Phu majus €
V'aleriana major Off.
2. Valeriana Syluefiris major C. B. 164:
Valeriana Syluefiris magna aquatica 1. B.
Tom. III. part, 1. pag. 211. Phu parvum
Math. Valeriana. Sylueftris Lob, 1e. 7154
Valeriane fauvage. |
AR ee gr an
N ordonne les racines de ces deux]
.efpeces dans les décoétions , les in
fufons & les boüillons ; elles font pro
pres aux maladies des femmes, é cpu
deux dragmes jufqu'a une demi-ence; &ci
(+
H Y STERIQU'ES. TG
£n fubftance & en poudre dans le vin
blanc , ou une autreliqueur convenable,
depuis un gros jufqu’à deux. Ontireauffi
J’eau diftillée des fleurs & des racines de
Valeriane , qu'on donne jufqu’à fix on-
ces pour les mêmes ufages. La Valeriane
eft Cordiale, Diaphorerique & Apéritives
elle eft auffi Céphalique & Hyftérique :
on l’employe avec fuccès dans PAftlime
& dans les obftruétions du foye ; dans les
vapeurs & les mouvemens convulffs. Fo-
fe avancer après Fabius Columna , que la
racine de la Valeriane fauvage , eft un des
plus: aflurez fpecifiques pour l'Epilepfie.
Il faut la cueillir au Printemps avant la
poule des tives , la faire fécher à l’om-
bre, & la mettre en poudre : on en donne
depuis un demi-gros jufqw’a un gros &
demi dans une cuillerée de vin blanc ou
de lait aux enfans : on purge auparavant
les malades, même avec le tartre émeti-
que , s'ils font d’ailleurs aflez grands , &
affez replets ; on leur fait prendre enfuite
la poudre de Valeriane trois jours confe-
cutifs à jeun ; on les repurge, & on en
donne encore trois prifes : j'en ai ouéri
plufeurs malades de differens âges & de
» différent fexe,un entre’autres âgé de douze
ans , qui tomboit depuis trois ou quatre
aus deux ou trois fois par mois dans les
mouvemens convulfifs , & auquel il éroit
Tom, I, FH
170 PLANTES
refté un tremblement continuel ; il y æ&
plus de quatre ans qu’il eft guéri fans au-
cun retour. Sylvius préfere la Valeriane
a la Pyvoine pour les maladies accompa-
gnces de convulfions. M. Tournefort en
a vû de grands effets dans la pañfion hyfté-
rique, & dans les plus violens accès de
lafthme; il ordonne de verferchopine
d’eau bouillante fur une once de racine de
Valeriane , de retirer le pot du feu, le
bien couvrir & faire boire l'infufion par
verrces,
L'Extrait des racines a les mêmes ver-
tus; on en donne un fcrupule avec un
grain de Laudanum , ou bien on mêle le
Laudanum avec demi-{crupule de pou-
dre de la racine.
La racine de la premiere efpece , ou de
la grande Valeriane, entre dans la dé-
coction Céphalique , le Vinaigre Theria-
cal, POrvietan , le Sirop. Anti-Epilepti-
que , dans le Syrop Hydragogue de Cha.
ras, dans le Sirop d’Armoife de Rhañs,
dans le Mithridat , la Theriaque , & dans.
le Diabotanum.
Do
1, Cyperus odoratus radice longä five
Cyperus Offiain. €. B. 14. Cyperus pani-
XIE
AYSTERIQUES 17%
œula fparfa fpeciosa I. B. Tom. II. pag. so1,
Cyperus longus Ger. Raï Hifi. 1299. Ga-
langa Sylveftris Longa Germ. Souchet long.
2. Cyperus rotundns Orientalis majer
C.B. 13.Cyperus Syriaca © Cretica rotun-
dior I. B. Tom. ÎI. pag. jo2. Cyperus Ho-
dueg. Alp. eÆgypt. 113. Souchet rond.
Q Uoique cette feconde efpece foit
Etrangere , je l'ai placée ici pour ne
pas féparer les efpeces du même genre ;
elle croît abondamment dans les marais
de l'Egypte, & près du Nil On employe
les racines de Souchet en fubftance & en
poudre à une dragme & même plus, &
en infufon jufqu’à demi once : on préfe-
re le Souchet rond , quoique l’un & l’au-
tre ayent également de l'odeur : ces Plan-
tes pouffent les urines, & provoquent les
ordinaires ; elles font aufli ftomachiques
& cordiales , propres à chaffer les vents
& à appaifer la colique, Elles entrent
dans la poudre Céphalique odorante ,
dans les Trochifques Cyphæos , &c.
XIII,
E SPATULE, ou Glayeul puant.
Gladiolus fœtidus C. B. 39. Spatula fœtida
plerifque Xyris I. B, Tom, IL. PA. 75 É Dod.
1]
172 P'LUAIN ARTE OR 5}
247, Trag, ÿo1. [ris agria Theoph. A4d%
Lob. ic. 30 Iris fœtidiffima feu Xyris Infi. |
369. |
A racine de cette Plante féché & en
poudre, fe donne a la pefanteur d’une
dragme ou environ, dans un ‘verre de vin
blanc, dans les vapeurs Hyftériques, & M
dans les affeétions Hypocondriaques , :
dans la d'ficulté de refpirer, dans l’afthme.
On l'ordonne de la même maniere dans
les écroüelles.
MCE.
X1:Y,
Ne
1. Marrubinm album vulgare C. B. 130: !
Marrubinm album X. B. Tom. WA. p. 316.
Marrubium five Praffium album Tab. ic.
539. Prafium Ang. Marrube blanc.
2. AMarrubinm nigrum fœtidum , Ballote
Diofcoridis C, B. 1,0. Aarrubinm nigrum
five Bailote X. B. Tom. IL. pag. 318. Mar-&
rubiaffrum Tab. ic. $40. Ballote Math.
Marrube noir,
@. N préfere les feüilles &c les fomi.
tez de la premiere efpece dans les'in-
fufions & les décoctions apéritives &
hyftériques, M. Ray aflure que la dés
coction de Marrube noir efttrès-urile dans
lation Hypocondriaque, & la Pal
ntm ed ne Pa
Nr
HYSTERIQUES. 173
ion Hyftérique. Une petite poignée de
Marrube blanc infufée ou boüillie lese-
rement dans chopine d’eau ou dans un
boüillon de veau, eft un remede très-utile
dans l’afthme , dans la toux & dans le
rhume opiniâtre. Cette Plante eft un
grand fondant , & un bon apéritif. Fo-
reftus , Zacutus & Harthman la recom-
mandent pour les tumeurs du Foye,
mêmecelles qui font fchirreufes. J'ai vû
guérir deux perfonnes d’un fchire dans
la réoion du foye de la groffeur d'une
noix, par un long ufage de l’infufion
d'une petite poignée de feüilles de Mar-
rube blanc dans.un demi-feptier de vin
blanc , qu’elles ont continué pendant plu-
_ fieurs mois tous les matins. On prepare un
firop de Marrube appellé Syrwpus de Praf
fo , dont une ou deux onces s’ordonnent
avec fuccès pour la fuppreffion des mois;
on y joint quelques préparations de
Mars pour rendre le remede plus effca-
ce. Le Marrube blanc entre dans les P'iu-
- les d’Agar'c, dans l’Hiera. diacolocynthidos,
dans l’Hiera-Logodii | dans la Theriaque,
*& dans la’poudre Draprafli de Nicolas
d'Alexanirie,
Le Marrube noir eft réfolutif & anodin
appliqué exterieurement ; quelques-uns
recommandent Pinfufion des feüilles de
: Jun & de l’autre Marrube , aveccelles de
H ii
174 PLANTES
Bétoine dans l’eau bouillante , pout rena
dre les attaques de la goutte moins fré-
quentes & moins dangereules.
Taberna-Montanus aflure queles feuil:
les du Marrube noir fechées fous la cendre
chaude , incorporées enfuite avec le miel,"
guériflent les hemorroïdes fur lefquelles M
on les applique. Le Marrube noir n’eft
pas d’un ufage ordinaire pour l'interieur , "
a caufe de fa mauvaife odeur, & de fon “
âcreté : on l’employe plus communément
à l'exterieur : il eft déterfif& vulneraire,
& peut s'appliquer fur la teigne avec fuc-
cés.
Mur
Crocus fativus C. B.6$. Crocus I. Eh
Tom. II. pag. 637. Dod. 213. Crocumu
Math. Camer. Crocus verus fativus Autuna=l
nalis Park, Raï Hifi. 1176. |
re
1
ANS
E fommet du piftile des fleurs du“
| Saffran , eft la partie qui eft en ufa- &
ge dans la Medecine ; l'odeur en eft aflez M
agréable , & la couleur d’un rouge-foncé «
& fafrané : on fait fécher à l'ombre cesk
fommets, qu’on met enfuite en poudre ,M
& qu’on donne depuis cinq ou fix grains ÿ
jufqu’a un fcrupule , ou en bol , ou mê-W
lez avec d’autres drogues, dans les opiatesh
HYSTERIQUES. (r9$
Abpéritives, Stomachiques & Hyfteriq ues
On faitauffi infufer le Safran coupé menu
fans être pilé, dans un bouillon , ou dans
telle autre liqueur qu’on voudra. Le Saf_
fran na pas feulement la proprieté d:
poufler les mois, il eft aufli très-propre
aux maladies du poulmon ; on le fair in-
fufer dans le lait qu'on donne aux pul-
moniques ; il ne faut pas en donner une
forte dofe, cinq ou fix grains fufhfent.En-
treles Aromates qui font les correctifs de
J'Opium, le Saran.eit preferable ; il eft
cordial & alexitere; propre dans la co-
lique venteufe , & dans les indigeftions;
plufeurs l’employent dans les Alimens,
comme un affaifonnement utile & agreéa-
ble. Il eft auffi refolutif & anodin, & il
entre dans le caraplafme de lait & de mie
de pain qu’on applique fur les tumeurs,
pour en appailer l’inflammation. Tout
le monde fçait qu’une lesere teinture de
Safran avec l’eau-rofe & l’eau de plan-
tain ,eft un colyre familier pour garantir
des yeux des impreffons ficheules de la
petite verole.
Le Saffranentre dans la Theriaque, dans
l’Elixir de proprieté de Paracelfe, dans les
Tablettes de Safran de Mars compoftes
k poudre Diarthodon, le Mithridat, la
Confection d’'Hyacinte , l'Hiera-picra de
Galien , les Trochifques de Camphre, les
H
276 PLANTES 4
Pilules dorées , & dans les Pilules pour la "|
gonorrhce de Charas. lt |
XVI.
ET
ANepeta vulgaris Trag. 15. Officin. Mers
tha Cattaria vulgaris & major C. B. 128.
Mentha Cattaria X. B. Tom. Il. Part. 2,
pag. 225. Cattaria major vulgaris Inff. 262.
Cattaria Herba Dod. 99. Calamenthæ 1.
genus Fuch. Balfamita major Lace. Herba
fels Lugd. 908. |
N employe les feüilles & les foma
micez de cette Plante dans les dé :
coétions & Îles infufions Hiftériques , .
comme on fait le Marrube blanc , la Ma-
tricaire & les autres. Taberna-Montanus
dit que cette Plante guérit la jauniffe &
la toux violente fi on la fair boüillir dans :
PHydromel : on lemploye comme les au-
tres dans les lave-pieds pour les pâles cou- :
leurs & pour les vapeurs. On fubititue à
l'Herbe au Chat le Baumeou la Menthe
fauvage , dont il y a plufeurs efpeces é- 4
galement bonnes , étant toutes d’une o- !
deur forte , pénetrante & aromatique :
Voici deux efpeces des plus communes,
HYSTERIQUES, 177
XVIL
M ENTHE, ou Baume aquatique.
1. Mentha rotundifolia paluffris feu aqua -
tica major C. B. 127. Mentha aquatica fr
ve Sifÿmbrium 1. B. Tom. I. Part. 2. par.
223. Calamentha aquatica Tab. ic. 353.
Sifÿymbrium Dod. 97. $
Quelques Herboriftes appellent cette
Plante Poulio-thim , aflez mal-à-prosos ,
car ce nom ne convient qu’au Pouliot, au-
quel on la peut quelquefois fubftituer ;
ils donnent aufli ce nom à une autre ef
pece de Menthe, qui lui reflemble, Voyez
ci-apr s la Clafle des Plantes Céphaliques,
2. Mentha Sylueffris roturdiore folio C.
B. 227. Menthaftrum folio rugofo rotundiore
fpontaneum flore fpicato , odore gravi I. B.
Tom. 11E. Part. 1. pag. 119. Menthafirum
Ger. Raï. Hiff. 32.
Toutes les efpeces de Baume qu’on cul.
tive dans les Potagers , font. également
Stomachiques & Hyÿftériques.
XVIII.
À Gus Caftus.
Agnus folio non ferato 1 C. Tom.l. p.
205 Wuex fois angufhioribus cannabis
H v
178 RLANITÉES
modo difpolitis C. B. 475. Agnus caftus
F
Genf. Salix amerina Math. Eleagnon Theo
ph. Adv. Lob. ic. 138.
A femence de cette Plante eft en ufa-
ge, depuis demi-dragme jufqu’à une
dragme en poudre, ou bien en émulfion ;
dans quatre onces d’eau de Nenufar on
délaïe demi-once de cette femence qu'on
a concaffée , & on l’y laiffe infufer quel-
que tems avant de la pafler ; ce remede
eft utile pour calmer les acces de la paf.
fion Hyftérique ; la feuille & la fleur font
réfolutives, & propres en fomentation!
fur les duretez de la rate.
L'eau où les feuilles & les fleurs ont
maceré , eft apéritive , également propre
à poufler les regles, &a déboucher les
vifceres : la décoction de cette Plante eft:
capable de deffecher les ulceres interieurs,
fur-tout ceux de la verge. Wedelius re-
commande la femence de Witex pour la
gonorrhée.
Le nom de cette Plante fembleindiquer
qu'eile- a la proprieté de réprimer les :
mouvemens impetueux de la chair. Un
Pafteur d’une pieté confommée , & d’un
zele apoftolique, a fait beauconp valoir
dans fes Lettres & dans fon Dictionnaire
Oeconomique , un remede qu’il en com-
poloir,& qu'il regardoit comme un {ecret
si
‘
HYSTERHQUES. 179
infaillible pour conferver la chafteté : je
-défere beaucoup à fon témoignage, mais
je n'ai pas encore d’aflez sûres experien-
ces de ce remede pour l’établir comme
un fpécifique , capable de procurer une
vertu fi difficile à pratiquer fans le fe-
cours d'une grace furnaturelle,
XIX.
A RROCHE puante.
Aitriplex fœtida C. B. 110. I. B. Tem.
ZIL. pag. 974. Chenopodium fetidum Inff.
s16. Vulvaria Tab.ic. 418.
N employe avec fucces cette Plan.
Ÿ_ZJ teen décoction, & en lavement,
pour les paffions Hyfériques; on en fait
même une conferve avec le fucre. Quel-
ques-uns les ordonnent féchées au four
& bouillies 1ans l’eau à la maniere du
Thé: la mauvaife odeur de fes feuilles
“a introduit leur ufage,
PL À NT ES «EUR ANG ER:ES,
X X.
| ALAMUS verus,ou Rofeau odo-
Lant,
Calamus verus, [en amarus Offic. Calarus
H v}
280 P'EMINITES
arommaticus S yriacus € odoratus qUOrUMe N
dam. Calamus aromaticus verus guibuf-
dam 1. B. Tom. Il. pag. 528. Arundo Sya\
riaca aromatica folus ex aaverfo fins MMor.
Oxoz.
C2 Ette efpece de Rofeau croît dans les
Indes Orientales, d'où on Fapporte
à Marfeille en petités bottes : comme il
eft affez rare , les Droguiftes lui fubfi-
tuënt la racine de la Plante fuivante, qui
ma pas moins de vertn. Le rofeau odo-
rant eft apéritif , propre à pouller les
mois & les urines ; onle donne en fub-
ftance & en poudre , depuis demi-
gros jufqu'à une dragme : il et employé
dans la Theriaque, & dans plufieurs au-
tres compolitions cordiales
A XA
vi: La £
Acorus verus [en Calamus aromaticus
Offisinarum C. B. 34 Calamus aromaticus
vulgaris , multis Acorum 1. B. Tom 2. pag.
734. Rai Hifi. 1313. Acorus Dod. 149.
Accrus Officinis false Calamus Lob. ic. s7.
1 Ette Plante fe trouve abondamment
dans les marais de l’Afie, dans la
Tartarie & dans la Pologne ; elle vient
ein. + gt om à
RAT.
a" là,
An VS UERTIOLES 18
aufi en Angleterre & en Hollande. La
‘fâcine qui eft en ufage en Medecine eft
Aromatique, Céphalique, Cordiale, Sto-
machique & Hiftérique ; elle emporte
les obftructions , & facilite le crachement
dans l’Afthme. Sa dofe en fubftance & en
poudre eft ordinairement d’un gros, &
en infufon d’une demi-once ; on la donne
dans le vin de Bourgogne, ou dans quel-
qu'autre liqueur cordiale; j'enai vü de
bons effets dans les foiblefles d’eftomac,
les indigeftions & le vomiffement.
Simon Pauli, Solenander & Koning
recommandent l’ufage de cette racine
dans fa colique venteufe , & pour diffi-
‘per les vents qui gonflent l’eftomac ; il
faut alors délayer dans un verre de vin
vieux un gros , où un gros & démi de ra-
cine d’Acorus en poudre ,avec demi-gros
d’écorce d'orange féche pulverifée.
M. Hermans n’eftime pas feulement
PAcorus pour pouffér les mois , mais en
core pour le Scorbut & pour l'Hydropi-
fie : il lordonne aufli dans les fomenta_
tions qu’en employe dans la Paralyfe ,
pour fortifier les nerfs.
L’Acorus entre dans la Décoction Cé-
phalique, la poudre Céphalique odoran-
te, l’'Orvietan, le Michridat, la Théria-
que , l'Eletuaire des. bayes de Laurier .
dans les Trochifques de Cappres, & dans
132 PÉRAN AT EST
le Diacorum de Mefuë, Eletuaire Cépha-w
lique auquel cette Plante a donné le noms
a
XXII.
CRE D 2 noi
Ammoniacun C. B. 494. Ammoniact
Lacrima Math. Ferule lacrima Galeno Raï“
Hif. 1844. Althatut , Raxach. Kaïfach
Ger. Schrod,
TVEf une efpece de Gomme-refine ;
qui coule par inciñon d’une Plante
qui croit abondamment dans la Lybie, &
dans la Mauritanie, aflez près de l'endroit
où étoit autrefois le Temple de Jupiter-
Ammon , d'où vient le nom qu’on lui al
donné. Cette drogue n’eft pas rare : on!
choifit celle qui eft en larmes, & en mord
ceaux ronds ou ovales , blancs dans leur
interieur & jaunatres au dehors; celle qui
eft en malle remplie de femence, lui eff!
fort inférieure. On la diffout dans le vi-
naigre , oubien.on la met en poudre ,
quoique difficilement. C’eft un bon apé-
ritif, & un fondant aflez efficace : on la
donne en bol, en pilules , ou fous telle
autre forme folide, mêlée avec les ingré-
diens qui ont la même vertu ; fur-tout
avec la mirrhe, la fcammonée & le mer
eure doux, dans les opiates mefenteri
nn
HYSTERIQUES. 183
ques: on y ajoûte quelques préparations
de Mars pour les fuppreffions des regles.
La dofe eft depuis douze jufqu’a vingt-
quatre grains ; la Gomme-Ammoniac eft
utilement employée dans l’Afthme ; c’eft
un puiffant refolutif appliqué exterieure-
ment pour les Loupes , & pour les au-
tres tumeurs {chirreufes.
M. Hermans avance qu’en donnant Îa
Gomme-Ammoniac à une dofe un peu
forte, elle ouvrele ventre: il lordonne à
une dragme diffoute dans deux onces &
demie d’eau de Canelle, de Menthe où
de Pouliot. Cet Auteur loue l’'Emplâtre
de Gomme-Ammoniac avec partie égale
d'Emplatre de Cigue pour la Sciatique &c
les douleurs des reins, en l’appliquant fur
les lombes. On employe avec fuccès cette
drogue dans les vapeurs hyftériques &
hypocondriaques, dans le Scorbut & dans
Ja plûpart des maladies longues & opiniä--
tres. Emmanucl Konig aflüre que l'huile
fetide & noire tirée de cette Gomme par
la diftillation , diflout les écroüelles.
Elle entre dans les Pilules puantes, dans
les Tartarées de Quercetan; elle a donné
le nom aux Pilules d’'Ammoniac : elle en-
tre auf dans la compofition de l’Electuai-
re apéritif Cathartique de Charas, &
celui contre l'Hydropifie du même Au-
teur ; dans la plüpart des Onguents,
184 PLANTES |
entr'autres dans le Divin , celui de ME
lilot , celui des Apôtres , le Diachylu
.avec les Gommes , l'Emplätre de Cigue)
&E.
2. Myrrha C. B.,so1. I. B. Tom. I. Parti
2. pag. 311. Bola Indis Cluf. Exot. 1564
Myrrha S Opocalpafum quorumdam. Sta-
üle, Myrrha Troglodotica Diofc. Offcini
Raï. Hiff. 1641. |
| ms Myrrhe eft une refine qui coule par!
incilion d’un Arbre qui croit en Atri-#
que ; dans l'Arabie, chez les Abyflins 8a
chez les Troglodites. La plus belle eft en?
morceaux tranfparens , d’un rouge foncé
& roüillé : elle femet en poudre aifément
dans les doigts : fon odeur et affez forte,
& {on amertume confidérable : celle quis
eft noirâtre & remplie de terre & de {a-
letez, eft à rejetter. Le veritable Sraété
des Anciens eft cetre liqueur précieufe
qui fe trouve dans le centre des plus gros
morceaux de Myrrhe, lorfqu’elle eftîré
cente: ou fuivant Diofcoride , le Sracté
eft une préparation dela Myrrhe difloute
dans un. peu d’eau. Cette drogue ne fe
trouve point ; celle qu'on vend fous ce
nom ef artificielle, |
HYSTERIQUES. 18;
La Mirrhe eft un bon remede pour le
rer les obftruétions des vifceres, pout
jouffer les mois, & pour les autres malau
lies de la matrice : Elle eft utile dans la
olique, elle tue les vers, foulage dans les
cours de ventre & dans la dyffenterie. On
‘ordonne en bol , en pilules , en opiate ;
comme la Gomme-Ammoniaque ; elle fe
met plus facilement en poudre qu’elle, &
a dofe eft la même : on tire l’Extrait de
Myrrhe avec l’eau de-vie , ou l’efprit-de-
sin. L'huile par défaillance fe fait par le
moyen des œufs durs, comme l’enfeigne
M. Lemery dans fa Chymie; on tire aufli
lefprit & l’huile par la cornuë au bain de
fable, La Myrthe eft employée avec fuc-
cès extérieurement , étant très-réfolutive,
vulneraire | & propre à réfifter à la pour.
citure & à la carie des os.
Elle entre dans la Theriaque d’Andro-
maque , dans la Confeion d'Hyacinte ,
e Philonium, les pilules d’Agcaric , les
Catholiques de Potier , l’huile de Scor-
pion compofé , & l'Elixir de Propriété
de Paracélfe. On prépare des Trochif-
ques de Myrrhe ; elle eft aufli employée
lans plufieurs emplâtres & onguens, en-
rautres dans le Martiarum : POnguent
les Apôtres, l'Emplâtre Divin , celui de
Melilot , lEmplatre Sriprique, l'Oxy-
roceum, &C
r$6 -PLANTES 1
| DAS
1. Galbanum C. B. 494. Galbanum Ga
banifera ferula I. B. Tom. III. Part. 2.
so. Raï Hifi. 421. Orcofélianm Africanumk
Galbaniferum | frutefcens Anifi folio Inf
319. Ænifum Africanum fruticefcens , folio!
€ caule rore cæruleo tin&hs Pluck. Ferul
Galbanifera Par. Bat. 163.
LE Galbanum eft une Gomme qui coti
le naturellement, ou par incifion, d'u
NE Plante qui croît en Afrique, dans l'A
Tabie, & dans la Syrie. Celui qui eft en
larmes jaunes , doré ,luifant,& un peu
tranfparent, eft préferable à celui qui e
En malle brune , rempli d’ordures & d
pierres. On diflout le Galbanum dans le
vinaigre , comme la Gomme-Ammoniac;
on l'ordonne pour poufler les ordinai
res, les vuidanges , & même lenfan
mort dans le ventre de fa mere : la fumé
de cette Gomme fur une pele chaude, fou
lage les femmes dans l'accès des vapeur:
Hyftériques , par fon odeur auffi defa:
gréable que pénétrante. La dofe en fub-
ftance , eft depuis un fcrupule jufqu’a de
mi gros, en bol , ou en opiate ;on en don
ne un gros , lorfqu'il eft diffout ; l'Emplà
HYSTERIQUES. 87
re de Galbanum , ou le Galbanet de Pa-
acelfe , s’applique fur le ventre dans les
nèmes maladies ; on en frotte auffi la ré
ion ombilicale dans la colique; & les
arties paralytiques en reçoivent du fou.
agement. Le Galbanet de Paracelfe fe
ait avec une livre de Galbanum, demi-li-
re d'huile de Terebentine, deux onces
’huile de Lavande; on fait diftiller le
out dans la cornuë avec fufhfante quan-
ité de chaux vive en poudre , & l’on
onferve la liqueur pour les ufages dont
s viens de parler.
Le Galbanum eft un puiffant refolutif ;
n l’employe avec fuceès dans les tu
neurs fchirreufes & inveterées , & dans
es bubons vénériens. Il entre dans la
’hériaque, le Michridat; le Diafcordium,
’Onguent des Apôtres , l'Emplâtre Dia-
hylum avec les Gommes , le Divin,
'Oxycroceum, & l’'Emplätre pour la
natrice.
On tire une forte de gomme de la ra-
ine de la Plante fuivante , qui eft beau
oup inférieure à la précedente.
2. Ferulago lariore foliore C. B. 148. Fe=
ula Galbanifera Lob. ic. 779.1. B. Tom.
IL. Part, 2.pag. 52. Farula fœmina Ca,
764
188 PLANTES
XX V.
 SSA-FOETIDA.
Afa-fetida C. B. 459. Affz-fatida no0f
tras Officinarum 1. B. Tom. IL. Part 21.1}
132. Stercus Diaboli German. Affa Off
Laférpiis fpecies Cord. Alt. Avic. Bom
41. Cluf. Exot, 152. Ærjuden Iodis Hing
"’AMfetila eft un fuc gommeux!
L qui fe tire par expreflion de der
fortes de Plantes qui croïflent dans la P
fe aflez près de la mer ; la premiere €
femblable à un Saule : on en coupe le
feuilles & Îes jeunes branches qu'en mé
a la prefle, pour en tirer le fuc , qui s'é
paiflit , & s'endurcit au Soleil. L’autr
Plante eft plus commune; elle a les feiiil
les comme le Titimale, & les racines €
gros navets , dont on exprime le fuc ; cé
racines font d’une puanteur infwppottabll
à ceux qui n'y {ont point accoütumez
car les Indiens en aiment l’odeur ;&e
ployent cette drogue dans leurs fuffesi
comme nous faifons l’Ail , dontelle par
ticipe par fa mauvaife odeur.
On employe cette gomme comme le
autres en bol , en pilules, en opiate, dé
puis un fcrupule jufqu’a un demi-grosk
fon ufage eft dans les violens accès de L
HYSIÉERTIQUES: 189
fion hyftérique, & dans la fuffocation
erine ; quelques-uns s’en fervent dans
s flévres maligunes , & dans la petite vé-
le ;’ elle eft fort retolutive, & ceft le
mede ordinaire des Maréchaux , pour
s tumeurs & les abicès des chevaux :
le eftauffi cres-bonne pour les beftiaux;.
1 s’en eft fervi utilement dans les en-
oits où la contagiona fait tant de ra-
10e , en la faifanc infufer dans le vinai-
re avec l'ail, le fel & le poivre, pour la-
er la langue des Bœufs & des Vaches ;
1fquels ils furvenoit une efpece d’abfcès
la racine de la langue qu'on avoit foin,
1paravant de ratifler avec une cuilliere ,
on la avoit enfuite avec cette infufon,
uelques-uns ont obfervé de mettre un
orceau à Afaftida dans un trou fait à
auge ou au ratelier des érables , prés
endroit où on attache le bétail ; ou bien
e frotter les auges avec la lotion préce…
ente, On a fair entrer cette drogue dans
: poudre Thériacale, & lOrvieran qu'on
fait préparer pour ces maladies,
On tire la teinture d’Affa-fœtida avec
Efprit-de-vin tartarifé, dont la dofe eft
‘une cuillerée. Cette Gomme entre dans
1 poudre Hyftérique de Charas, dans les
‘rochifques de Mirrhe, le Baume uté.
in, & dans l’'Emplatre pour la Marrice,
je. 4H A NT |
XXVL
AGAPENUM, ou Gomme de SE
phin.
Sagapenum Veterum 1. B. Tom. III)
Part. 2. pag. 156. Officimis Serapinum Math
Sagapenum €. B.494. |
Ette drogue eft un fuc gommeux &!
rchineux , qui coule naturellement!
& par incifion d’une Plante aflez fembla4
ble à la Ferule, qui croit dans la Perfe 8
dans la Médie ; les morceaux ou larmes
d’un jaune pale ou blanchätre , font pré
Férables à ceux qui font d’un rouge-fon=#
cé , les noïrâtres font encore inférieurs.k
La dofe eft d’un demi-gros en bol ou enf
pilules : cette Gomme s’emplove comme!
les drogues précedentes , & pour les mé
mes ufages. Elle purge aflez fortement %
lorfqu'on en donne jufqu'a demi-once À
on s’en fert dans les maladies du Cerveau, :
la Paralyfe, l'Epilepfe , dans FAfthme à
& dans la fuppreflion des Regles. On la
corrige avec la Canelle ou les autres
Aromates , comme on fait les puryatifs
trop âcres, ou bien on la diffout dans le;
vinaigre , dans l'Eau-de-vie tartarifée ,
ou dans le vin blanc.
Elle entre dans l'Hiere de Pacchius
ch EL Y-STE REQUES: 191
PAiera - Diacolocynthidos | les Pilules
J'Hermodates de Melue , & dans Les Pie
lules Fetides.
AND
Porona x. |
Panax Panafice folio, 4h Syriacum
Theophrafhi C. B. 1,6. Panax Herculeum
majus Ger. Raï Hifi. 410. Panax Hera-
leum alterum five peregrinnm Dod. 369
phondilis vel potins Pallinace Germanice
finis Panax vel Pfendocoffus flore luteo
LB, Tom. III. Part. 2. pag. 156. Panax
Chironinm Dod. Lugd. 741. Sagapenum
txiffimatum Gefr. Hort.
| à
"Opoponax eft un fuc Gommeux, qui
À; fe tire par incifion de la racine d’une
Ffpece de Panais , que les Auteurs les
blus exaéts croyent être lefpece préce.
fente ; elle vient dans la Beotie la Pho-
Fide & la Macedoine. L'Opoponax a les
mêmes faculrez , & s’employe de la mé.
ne maniere, & à la même doie que le Sa-
papenum, que quelques-uns prétendent é-
re tiré d’une plante femblable, Outre fa
rertu purgative & hyftérique, il eft auffi
rès-réfolutif & vulneraire, & on l'em.
bloye dans quelques Emplâtres,
_Ilentre dans les Pilules d'Euphorbe de
…—
192 PLANTES
Quercetan, les Pilules Ferides , celle
d'Hiere de Coloquinte ; Le donne) le nom
aux Pilules d'Opoponax : il entre auf
dans l'Eleuaire Anti Hydropique de
Charas , & dans les Throchifques
Myrrhe.
MN FL
Co
….& Camphora Officinarum C. B. s00. Cas
phura que [alicis folie dicitur 1. B. Tom. L
Part. 1. pag. 338. Camphorifera arbor ex
qua Camphera Offic. Hort. Lug. Bat. 113
Capur & Caphur. Arabum arbor ce
rifera Japonica Ereye. Cent. 1,
2. Camphora Grimm: Eph. Germ. an. x1k
obf. 153. Arbor Camphorifera Sumatrana
Grimmu Raïi- Hiff.. 1670. Camphorifera
Summatrana foliis Cariophill _Aromaticél
lonçgius Mucronatis frutlé majore oblongo |
calyce ampliffimo tulipe figuram quodarmmo=
do reprajentante Breyn. 2. P, |
E Camphre qu’on employe dans nos
Boutiques , eft une fubftance réf
neufe legere, Kerr comme la neige
orale & ce ds au toucher , d’une odeul |
forte & penerrante, d’une peur amere
âcre & ar omatique : c'eft une forte de (el
volatil huileux qui fe tire par le fécours!
du feu des racines & de l'écorce de plu-
ficur
HYSTERIQUES.. . 193
iéars arbres & plantes différentes ; il en
coule auffi naturellement & par l'incifion
dutronc , fous la forme d’üne refine d’un
blanc-fale , laquelle e& très - odorante Ê
-qu'on appelle Camphre brute. Les Au-
teurs modernes ne conviennent pas fur le
nombre de ces arbres: Samuel Dale en ra-
porte deux efpèces differentes après M.
Ray;ÿ'en viens de citer les noms. M. Ko-
nig &'M. Hermans en reconnoiflent da-
Vantage ; car ce dernier en marque qua
tre efpeces. La premiere vient de la Chi-
ne & du Japon ; c’eft la plus commune &
notre premiere éfpece. La feconde fe tiré
de l'écorce de la racine de l'arbre de là
Canelle dans lIfle de Ceylan, &'elle eft
très-rare. La croifiéme n’eft autre chofe
que le fel volatil concret de certaines
Plantes des Indes Orientales ,entr’autres
de la racine de Zedoaire. La quatriéme
enfin fe trouve dans l'Ile de Borneo ;
quelques-uns la confondent avec celle
qu'on apporte de Sumatra, dont j'ai ra-
porté les noms à notre feconde efpece :
cette derniere forte de Camphre n’eft pas
fi rare que la feconde & la troifiéme de
M. Hermans, Je nentrerai pointici dans
Fexamen de ces différentes efpeces de
Champhre, & dans la maniere de les pré-
parer dans le Pays, ce qui regarde fon
Hiftoire en general ; il me {ufhr dans cer
Tome I, I
"
ji PLANTES Ù
abregé d’avertir que celui que nous ent!
ployons en, Medecine nous,eft apporté
d'Hollande, où on le purifñie par la Éubli.
mation. Le Camphre ainfi purifié doit
être conferve dans des vaiffleaux bien bout
chez ; car il s’évapore aifément à caufe
de fa lecerere & de fa volatilité s’ilim’eft
3
permis de me fervir de ce terme., 4
Le Camphre. fe diflout également dans”
TEau-de-vie & dans l’Efprit-de-vin, étant
un fel fulphureux ; il'eft excellent pour
poulfer les mois ,& calmer les accès des
vapeurs hyftériques. Allumez un mor- |
1
|
ER
ceau de Camphre à une bougie , & lé.
teignez à buit ou dix reprifes dans une
décoction hyfterique ,ou dass l'eau fim2#
ple ; c'eit un lavement qui m'a réufli plusé
fieurs fois dans cette maladie, On fait”
auffi fondre le Camyhre dans P'Eau-de.
vie ; on approche du feu le vailleau , & 4
on verfe {ur cette .diflolution de l’eau”
commune, en le remuant; il s’amafle fur
la fuperfcie une efpece de créme ou pel..
Hicule blanche, on en donne deux oui
crois cuillerées pour la n:ême maladie, On
prefcrit aufli le Camphre en bol, depuis!
dix jufqu’a quinze grains , mélez avec
la conferve de Fleurs de Soucy ou quel
qu'autre ; le Camphre eft Narcotique,
Anodin, il procure le fommeil, préferve
de la pourriture ; & Îe donne avec fucccst
Ps 'HYSERTOUES Lier
à la fin des fiévres malignes après l’ufage
des Emetiques ; pour réparer les forces
du malade. L’Eau-de-vie camphrée, ou
PEfprit-de-vin camphré , eft un excellent
remede contre la gangrene, on les em-
ploye dans les gargarifmes Anti-Scrobuti..
ques ; le Camphre diflout dans l'huile de
Terebentine ; eft un bon topique dans la
Sciatique & dans les Rhumatifmes.
Le Camphre a donné fon nom aux
Trochifques de Camphre; il entre dans
ceux de blanc Rhafñs, dans les Trochif.
ques Diarrhodon, les Pilules Hyfériques
de Charas , la poudre de fray de Gre-
noüilles de Crollius, lOnguent de Cerufe
lOnguent rouge deflicatif, le Cerar
des Santaux , l'Emplâtre Stiptique | &
dans l’'Emplatre pour les Loupes.
x
cal
&
yat
Da
Tij
196 P'ErA; N'AVETS !
PLANTES HYSTERIQUESW
QUI SONT
RAPPORTEES DANS D’AUTRES#
CLrasses. |
TL À plôpart des Plantes Apéritivesh
dont il eft traité dans la Clafle fui
vante, font très-propres dans les mala-f
dies caufées par la fuppreflion des ordi-W
naires ; entr'autresles racines Apéritives
majeures & mineures , celles de Chicorée*
fauvage , & de Piflenlir, dont on met unes
poignée dans les bouillons altératifs : on!
y ajoute ordinairemént pour en augmen-#
ter la vertu quelque préparation de Mars
Par exemple, le Safran de Mars apéritif
à douze grains ,le Sel de Mars de Rivie=!
re à fix grains, ou la teinture de Mars 4!
deux gros pour le bouillon du matins
Entre les Plantes Céphaliques & Aroma»
tiques , plufeurs ont auffi la même ver
cu que les précedentes, & s'empleyent
de la même maniere, comme le Cala
ment , lOrigan, la Sauge , le Poulior 4
le Didtam, &c. Voyez ci-après la Claf
fe des Plantes Céphaliques,
Les Plantes ameres & ftomachiques
s'employent avec un écal fuccès dans less
mêmes maladies : Sçavoir, l’Abfinte ,l’A#
HYSTÉRIQUES. 3107
luyne, la Tanaife & le Menthe. Le vin
blanc dans chopine duquel on fait in-
fufer une poignée de quelqu’üne de ces
Plantes, & dont on prend un verre le ma-
tin à jeun, foutiage dans les pâles couleurs,
& dans la colique qui les accompagre.
Voyez ci-après la Clafle des Plantes Sto-
machiques.
La racine de Gentiane infufce de Îa
même maniere, fait le même effet. Voyez
ci-après la Claffe des Plantes Febrifu-
És. |
La Mercurielle en décoction, & le miel
qu'on en compole, s’ordonnent commu-
nément à deux onces , dans les lavemens
des femmes en couche, pour entretenir ,
& même pour procurer l'évacuation des
vuidanges. Voyez ci-après la Claffe des
Plantes Emollientes.
Le Geniévre, fes bayes, & les prépara-
tions que l’on en tire, particuliérement
l'eau fpiricueufe & l’efprit ardent, une ou
deux cuillerées le matin dans un verre de
vin blanc, font des remedes utiles dans
les fuppreffions des regles. Voyez ci-apres
les Plantes Sudorifiques.
L'Orange amere eu la Bigarade ; fon jus
exprime dans un bouillon, a la même
tt KP
proprieté. Voyez ci-après la Clafle des
Plantes Alexitéres.
Li
98 PLANTES Le
Pêcher ; les Noyaux & les Amandes des
fruits concaflez, & infufez dans le vin
blanc , environ deux ou trois Noyaux
dans un verre de vin, pouflent les ordi à
naires. Voyez ci-devant la Clafle des
Plantes Purgatives.
=> AT
_APERITIVES. #99
TON AXES
SAS
CINQUIÈME CLASSE,
| :':DES PLANTES
APERITIVESEXY DIURETIQUES.
O us appellons remedes Diure-
tiqués, ceux qui font propres à
| procurer l'évacuation de la fe-
fofité fuperfluc du fang , par la voye des
hretéres & des urines : on leur donne auf
le nom d'Apeéritifs, parce qu'ils n'ou-
krent pas feulement les reins en levant
Les obitructions formées dans les clandes
He ces parties : mais auffi parce qu'ils {ont
sapables de faire le même effet dans les
zlandés du foye , du mezentere, & des
autres parties du bas-ventre : c’eft pour
perte raifon , que les remedes Hépariques
lon Apéritifs , & réciproquement les
Plantes Apéritives font Hépatiques. Il
rive aufli que les remedes Diuretiques
leviennent quelquefois fudorifiques , &
que les Diaphoretiques font plus urinet
que fuer , parce que les uns & les autres
rocurent dans le fang une fcparation plus
bondante de la férofité, & les glandes
I ii)
260 P E A;N T ES
de la peau étant deftinées auffi bien que
celles des reins à la filtration de cette {é-"
rofité , elle s'échappe par les unes auffi-"
bien que par les autres, felon que ces
glandes font plus ou moins difpofées 4
la laifler paffer.
Il eft à propos de faire obferver ici
qu'entre les Plantes Diuretiques, la plü-«
part excitent dans le fang une fermenta:!
tion confiderable | par le fel âcre & les
foufre volatil qui dominent en elles. Elles!
font par cette raifon appellées Diureti-
ques chaudes ; telles font les racines
Apéritives, les femences de Perfil, d’A-2
che , de Fenouil, la Rave, lOignon, &c.l
Ces Plantes font des Apéritifs puiffans ,
pour emporter le fable & les glaires des
reins & de la veflie ; mais ileft d’une con.A
fequence infinie dans la. pratique , de nel
les ordonner qu'avec circonfpection 3
c'eft-2-dire , de s’en abftenir lorfqu'il y à
difpofition inflammatoire dans la veflie }
ou qu'on foupconne que'que ulcere dans:
les parties deftinées à la féparation de Pu-
rine ; car alors on aug menteroit l’inflam-
mation, & les autres accidens , par l@
trop grande fonte du fang , & l’affluenc
d'une férofité chargée ds fels urineux fur
les parties foufrantes : dans ce cas, il faut
avoir recours à la faignée, au bain, ou de
mi- bain, aux remedes adouciflans
à.
A PERITIVES. 201
émoiliens , & employer les Plantes Diu-
retiques appellées froides , comme la
Chicorée fauvage, le Piffenlit, l'Ozeille, le
Fraizier , &c. oula Mauve, la Guimau-
ve, la graine de Lin , le Nenuphar , les
quatre femences froides , &e. |
Pour mieux faire connoître la différence
des Plantes Diuretiques chaudes , & des
froides, nous commencerons cette Claffe
par les froides , qui agiffent avec plus de
| douceur ; étant de la bonne methode de
| commencer la guérifon des maladies par
les remedes les plus moderez , avant de
recourir aux plus aétifs, à moins que la
| qualité des fymptomes ne demande 1e
contraire. Nous pafferonsenfuite aux ra-
| cines Apéritives majeures & mineures ,
| & aux autres Plantes Diuretiques , dont
| le nombre eft affez confidérable,
Ï
| '@ Hi:corEFeE fauvage:
Cichorinm Sylveffre five Offcinarum C..
12$. Cichorinm Sylveftre Picris Dod. 63.
Seris Picris Diofcoridis, Amaruso Theophraf.
ti, Hippocheris Dalec, Lugd. 63. Cicho_
| rium Sylusftre I. B. Tom. II. pag. 107.
Hieracium latifolium Ger. Cichorum fai
bus erratica Tab. ic. 170.
Ivy
202 PLANTES
k } Outes les parties de cette plante font
enufage, la racine s'emploie dans
la plüpart des rifanes apéritives & ra-\
fraichiffantes ; les feuilles ont la même !
PUS : on En met une poignce dans
es bouillons , on en exprime le fuc après
les avoir fait bouillir legerement dans
très-peu d’eau : ondonne ce fuc à trois
ou quatre onces dans la pleurefie & dans
les fluxions de poitrine; on y joint les
fucs de Bouroche & de Cerfeuil ; ce re-
mede facilite le crachement , & foulage
beaucoup les malades. Le fuc de Chico-
rée fauvage dépuré , convient fort dans
les fiévres continuës & intermitrentes ;
on en donne trois ou quatre prifes par
jour entre les bouillons , & chaque prife
eft de trois ou quatre onces ; on y ajoûte
quelquefois demi-once de firop violat.
Ce fuc eft aufli crès-propre dans les ma-
ladies du foye, dans la jaunifle , & dans
les obfructions des vifceres ; car c’eft
un bon defopilatif, {ur-tout fi on y ajoùte
à chaque pr'fe demi-gros de teinture de
mars, ou demi-once de firop des cinq ra-
cines. Spigelius & Simon Pauli remar-
quent que les feuilles de cette Plante ,4
cueillies au Printems & féchées à l’on bre,
puis mifes en poudre, fonc très utiles aux
Gouteux d’un tempérament bilieux. J}
nd
APERITIVES. 203
faut leur en donner une dragme ou envi-
fon dans un bouillon de poulet fans fel
quatre heures avant diner, & deux heures
après un fouper lecer ; on leur continué
cer ufage pendant quelque tems.
Plufieurs boivent l’eau de Chicorée fau-
vage pour leur boiffon ordinaire, en infu-
fant quelques feuilles coupées menu dans
l’eau commune à froid ;ou tiéde ; ils pré:
tendent qu'un remede fi fimple purifie le
fang , & les préferve de maladie. D’autres
mangent fes feuilles en falade avec le fu.
cre. Les fleurs de Chicorée font cordia-
les , &.la femence eft une des quatre fe-
ences froides mineures.
On prépare la conferve des Fleurs, &
PExtrait de touté la Plante pour les mé-
mes ufages ; la dofe eft depuis demi-on-
ce jufqu'à une once, dans les bols &
les opiates apéritives.
Cette plante à donné le nom au firop
lie Chicorée de Nicolas Florentin lequel
Frant compolé de plufieurs plantes apéri-
FHives , Hépatiques , Béchiques & rafraï-
chiffantes, s’ordonne avec fucces dans les
maladies où ces plantes conviennent, juf-
qu'a deux onces , dans les potions & dans
tes Juleps. Le firop de Chicorée compo-
lé avec la Rhubarbe eftle même, dans le-
quel on mêle une infuñon de Rhubar-
be, faire dans Peau diftillée de notre Plan-
| I vj
204 PLANTES
te , à laquelle on ajoûte le fel de Chicorce
fa dofe eft depuis demi-once jufqu'a une
once & demie: fon ufage eft fur tout dans
les cours de ventre, & pour les enfans ,
dans lefquels on foupconne des vers.
IX
Mn SENLIT, Dent de Lion.
Dens Leoms latiore folo C.B. 126. He-
dypnois five Dens Leonis Fuchfit 1. B. Tom.
IT. pag. 1035. Aphaca Theoph. Plini He-
dypnois major Euch. Dalech. Lugd. ;6;.Ta-
raxacon Officinarum. |
N employe cette Plante comme la
précedente , avéc laquelle elle a
bsaucoup de rapport par la figure de fes
euilles, & par les vertus ;l& tifane faite
avec {ès racines tempere l’ardeur des
urines , & convient dans les fievres, dans
la colquenephietique & dans la gra-
velle. Pour appailer la roux violente, &
gucrir le Rhumatifme , on fait boire loir
& matin un poiflon de lait de Vache, fur
Isquel on verfe autant de décoction de“
q
Piflenlit coute bouillante : on y ajotteun
y
peu de frcre candi. Tragus ordonne l’eau
de Piffenlit dans les inAammations intéz “
rieures S: extérieures , comme dans les »
collyres. Marchiole ordonne le Piffenlit
APERTTIVES. 20$
bouilli avec des lentilles dans la Dyflen-
terie, Parxin{on recommande les racines
& les feuilles bouillies dans le vin ou dans
du boillon pour la Cachexie , la Phthifie
& pour les fiévres i intermittentes. |
Tout le monde fça't qu'on mange les
jeunes feuilles du Pilenlir en flade,. apres
les avoir laiflé tremper quelque temps
dans l’eau pour adoucir leur amer tUmMEX
RFI
O ZEILLE, Surelle , Vinette.
1. Aceto{a a pratenf. îs C. B. 114. Oxalis
vulgaris folio iongo I. B. Tom. IT. pag. «89.
Rumex acetofns © Rriel. Lapat um quartum
Diofc. Sylueltre Phaï. Oxilapathum Gal.
Lapathum minimum. Oxals ditlum major
Cefn. Ozeille Jongue.
2. Acetofa rotundifolia Hortenfis C. B,
114. Oxalis folio rotundiore repens 1.B.T om.
FT. pag. 890. Oxalis Romana © veterin. An.
re tertinm Dioft. Ozeille ronde,
() N employe également l’une eu lau-
tre de ces efpeces : mais la premie-
re eftla plus commune en ce pays ;c’eft
Ja plus ufuelle de toutes les fintés pa
tagerés , & un des plus utiles alimens
pour ceux qui font d’un temperament bi-
2c6 PLANTES
lieux. La racine entre dans la plüpart des
Apozémes, & des tifanes Apéririves & ra-
fraichiflantes, comme très-propre a pro-
curer le mouvement du fans, lorfqu'il eft
rallenti dans le tiffu des vifceres: les feuil-
les-font au contraire plus capables de mo-
dérer la fermentation du fang , que d’au-
gmenter fon mouvement ; leur acidité
tempere la bile , & calme l’ardeur de la
fiévre continué ; elles appaifent la foif, &
foulagent fort les Scorbutiques : on les
mêle pour cela avecle Creflon; & l’her-
beaux cuilliers, dans leurs bouillons &
leurs autres alimens. Les œufs à la farce
d’ozeille, ou l'omelette dans laquelle on
mêle de l’ozeille hachée menue , eft un
aliment utile dans cette maladie : on fait
prendre à ces malades en même tems un
demi-oros de teinture de mars tirée avec
le fuc d’ozeille des le matin. Les An-
glois ordonnent lozeille fous les noms
de Lujnla ou d’Agrefla.
Bartholin remarque dans fes Obferva-
tions , que l’ezeille & l’herbe aux cuilliers
naifflent enfemble dans le Grocnland ,
comme fi on nedevoit pas employer l’une
fans l’autre; l'une abondant en {el volatil,
& l’autre en fel acide ; de ce mélange il
rcfulte un feul moyen très-utile dans le
Scorbut & dans les maladies chroniques,
Plarerus fit boire avec fuccès la tifane
| APERITIVES. 207
d'Ozeille avec le jus de Grenade à un
Phrenerique , qui la prit pour de bon vin.
Les feuilles d’ozeille font tres-réfoluti-
ves, étant appliquées en Caraplafme avec
le levain, après les avoir fait cuire fous la
cendre chaude dans une feuille de chou;
elles avancent la fuppuration des tumeurs
La {emence d'Ozeille peut entfer dans les
Emulfions Apéritives rafraîchiffantes , à
la dofe de deux oros fur chopine de li-
queur. M. Ray foupçconne qu’elle eft af-
tringente comme celle des efpeces de Pa=
tience,
La graine d'Ozeille entre dans la pou-
dre Dia Margariti frigidi , dans la Confe-
-étion d'Hyacinthe : le fuc des feuilles en-
tre dans les Trochifques de Ramich de
Melue ; & la conferve d'Ozeille eft em-
ployée dans l'Opiate de Salomon de Jou-
it : on fait aufli le firop d'Ozeille.
VE D
P ATIENCE, Parelle.
3. Lapathum Horten(e folio oblongo five
2. Diofc. C.B. 114. Lapathum lativum
Laepal. I. B. Tom. II. pag. 985. Hyppila-
patum Sylv. Math. Rumex Nortenfis vel 2.
Trag. 314.
| 2. Lapathum folie acuto plano C. B. 115.
Lapathum acmum five Oxylapathum I, B.
5 PELAINTES
Tom. II. 983. Lapathum Sylveffre five Oxÿ*
lapathum Dod, 648. Patience fauvage.
N employe les racines de ces efpe-
ces comme celle de l’Ozeille, à la- M
quelle on les fubftitue ; on en ratiffe une
ou deux onces qu’on fait bouillir dans les M
décoétions, tifanes , ou bouillons Apéri- #
tifs. Quelques- uns ajeûtent demi-gros de !
Tartre martial foluble fur chaque bouil- !
lon. La tifane de Patience eft utile à ceux :
qui ont des dartres, de la galle , ou quel-
qu'autre maladie de la peau, fur-tout lorf-
qu'on y ajoûte aurant de racine d’Aunée ;
ces deux racines font la principale vertu
de lOnguent pour la galle , fi familier
dans les Hôpitaux & dans les campagnes :
pour le faire, on fait bouillir dans peu
d'eau & affez de beurre , quatre onces de
racine de patience fauvage , & autant de
celle d’Aunée coupée menu ; on les pale
par un tamis, & on mêle une once & de-
mie de fleur de foufre , avec fix onces de
ce qui eft paffe ;cet Onguent ne réufñlit
jamais mieux , que lorfqu'on en frotte
les malades après les avoir fait faigner
& purger une ou deux fois.
Wilis eftime l’infufion de la racine de
Patience faire dans la Bierre comme un
excellent Anti-Scorbutique. Simon Pau’
out fort la décodion de certe racine fai’
APERITIVES. , 209
Avec la fiente de cocq ou de poule pour
en baffiner les parties galleufes. Le même
Auteur fe {ervoit de la poudre de cette
racine mêlee avec du vinaigre pour arrè-
ter le feu volage.
- Cette racine pilée s'applique avec fuc-=
cès fur les ulcéres des jambes : la tifanne
de Patience eft bonne dans l’ébullition de
fang, & l’érefipele ; fa femence en poudre
eft propre dans le cours de ventre. M.
Ray y ajoûte la racine de la poudre de
Tormentille avec le fucre rofat . & la
poudre de coquille d'œuf.
La Patience entre dans lOnguent
Martiatum de Nicolas d'Alexandrie,
rues
Fragaria vulgaris C. B. 316. I. B. Tom.
IT. pag. 394. Fragula Cord. Fragum © Tri-
felium Fragiferum T ab. ic. 118.
2
V,
À racine de cette Plante eft fort enu-
fage dans les tifanes ordinaires rafrai.
chifantes,& apéritives ; dans celle qu'on
appelle le bouillon rouge , à caufe que
la racine d'Ozeille qui y entre, lui don-
ne cette couleur. Le Fraifer eft utile
dans toutes les longues maladies, fur tout
lorfqu'on foupçonne quelque alteration
210 PE:A NT ES,
dans le Foye. Rulandus failoit la boiflon
ordinaire de fes malades de la décottion*
de la racine de Fraifier bouillie avec les “
raifins fecs & la réolifle , & un peu de
Canelle. Cette boiflon eft -utile dans“
l'Afthime & dans la vieille toux. Son fruit “
eft un aliment aufli fain , qu'il eft d’une
faveur agréable; il fournit une eau diftiL
lée , égaiement propre intérieurement «
pour temperer l'ardeur des entrailles ,
qu'extérieurement , pour embellir & dé-
craffer la peau. Il entretient le cours des
ürines, adoucit l’acrete de la bile & con-
vient dans les fiévres. Pour empêcher les
engelures de revenir ,on frotte en été les
endroits qui en font afiligez pendantl’hy-
ver avec les fraifes, & on les applique def-
fus pendant la nuit. On employe les feuil-
les de Fraifier dans le mondificatif d'A.
che ,& dans le Adartiatum.
V I.
À LKkEKkENGE, Coquerelles. .
Alkekengi Officin. Inff. 151. Solanum
Veficarium C. B. 166. Solanum Halicaca-
bum vulgare I. C. Tom. IIT, pag. 659. Sa-
xifraga rubra © 4. Brunf. Halicacabum ve-
ficarimm Cam. Hort. Veficaria Cora.
de cette Plante ; onécrafe dans un
O° n’employe que les bayes ou fruits
APERITIVES. 117
verre de vin trois ou quatre de ces fruits,
iqu'en fait prendre dans la retention d'u
rine, & aux Hydropiques. Le vin d’Alke.
kenge à la dofe de quatre onces pris tous
les matins, eft un remede très-utile à ceux
qui ont la gravelle : on le fait ainfi. Dans
le tems de vendanges , on laiffle cuver
lavec le mouft une quantité de ces fruits
la peu pres egale aux raifins , puis on l’en-
tonne, & on leconferve pour le befoin.
Dans la colique nephretique quatre ou
Icinq fruits de coquerelles écrafez dans
june émulfon ordinaire , foulage les ma-
lades.
| Diofcoride fe fervoitde ces fruits dans
la jaunifle , aufli-bien que dans la reten-
tion d'urine. Le fuc tiré par expreflion &
clarifié, s'employe à la dofe d’une once
dans les mêmes occafons; on le fait épaif-
fir en confiftence d’extrait qu’on donne
demi-once au plus. Braffavole affüre qu’u-
ne perfonne qui fouffroit de cruelles dou-
leurs de nephritique , fut ouérie par l’ufa-
ge du fuc d’Alkekenge.On en prepare des
Trochifques dont M. Lemery donne une
bonne defcription. Ces fruits entrent dans
le firop de Chicorée, & dans le firop An-
ti-Nephritique de Charas.
Les cinq racines Apéritives maj-ures
fo nt celles d’Ache , de Perfil , d’Afperge,
de Fenoiil & de petit Houx, |
=.
|
fl
212 PLANTES
VIL
À Cue & Celeri.
1. Apium palufire & Apium Officin. CA
B. 154. Apium vulgare ingratins I. B. Tom.
III, pag. 100. Eleofelinnm Dod. C9. Palu=
dapium Adv.
Lorfque cette Plante eft adoucie par la !
Culture , &‘blanchie par le fumier, dans
lequel on l’enrerre, on Pappelle Celerr, on «
la mange en falade & dans la foupe,
2. Apium dulce Celeri Italorum Hort. Reg.
Par. Seliqum five Apium dulce Park.
A racine & les feuilles d’Ache font
en ufage dans les bouillons apéritifs,
à mp ler a lin die
En , God
une poignce fur chaque chopine d’eau ;#
on les employe aufli dans les tifanes , les
Apozémes , & dans les firops que l’on
prépare pour défopiler les vifceres. On
ordonne le fuc d'Ache dans les fiévres in
termitrentes avec fuccès : on en fait pren-!
dre fix onces au commencement du frif-
fon , & on couvre le malade qui fuë ordi-
nairement: ce füc eft un bon gargarifme |
dans le Scorbut, pour nettoyer les ulcéres
de la bouche, & raffermir les gencives.
On bane les cancers & les ulcéres avec.
le fuc 4 Ache.On fait avec les fommirez
d'Âche & le fucre une conferve , eftimce
APERITIVES. 213
Pour les maux de poitrine, pour les vents
pour pouffer les mois & les urines, on en
donne demi-once, J. Bauhin défend aux
Epileptiques l’ufage du Celeri, comme
leur étant très-nuilible. Les feuilles d’A-
che mangces en falade, m'ont reufli pour
guérir uneextinction de voix affez ancien-
ne, La femence d’Acheeft une des femen-
ces chaudes mineures.
| La racine d’Ache entre dans le firop de
| Chicorée, le firop apéritif Cachecique
| de Charas, le firop anti-Afthmatique du
| même , le firop Byfantin, le firop des
| cinq racines, & dans celui deChamæpy-
|tis, d’Eupatoire , d'Endive. La femence
| d'Ache entre dans la poudre Lichontrip…
| rique de Du Renov , & dans la Benedicte
| Laxarive.
VIII.
| AcEron, gros Perfil de Mace:
doine
| Smyraium Matth. 773. Hippoftlinum
Thapphrafti vel Smyrninm Diofcoridis C. B.
| 354 Macerone quibufdam. Smyrnium [e-
| sine magno nigro I. B. Tom. III. Part, 2,
1226. Perrojeinum Alexandrinum Trag,
| 436. Olnfatrum Cord. in Diofc.
| À racine & les feuilles de cette Plante
Ï 4 POUSTOIENTÈLTE dans un befoin fubfti…
214 PLANTES
tuées à celle de l’Ache, puifque M. Ray
nous apprend qu'elles fonc employées «
dans les bouillons qu'on ordonne pour“
purifier le fang ; mais fa femence eft la
partie la plus en ufase. Les Herboriftesh
l'appellent gros Perfil de Macedoine ; elle
entre dans quelques compofitions cordia-
les & carminatives, à la place de la femen-
ce du Perfil de Macedoine : la plüpart de
fes femences ont la même proprieté, en
ce qu’elles abendent toutes en huile effen- w
tielle. La femence entre dans l’Ele&uaire “
Lithontriptique de Nicolas d'Alexandrie, 4
& dans la poudre de l’Eletuaire de Ju£
tin.
: AE AR
1. Apium Hortenfe [eu Petrofelinum vu.
oC. B. 1,3. Apium Hortenfe multis quod
vulso Petrotelinum palato gratum planum
# '
IX.
|
I. B. Tom. LIT, pay. 97. Selinum [en Apium
Theophrefi S Diofc. Oreofelinum Fuchf.
2. Apium Macedoninm €. B. 154. Apium 4
five Petrocelinurn Macedonicum muitis I. B.
Tom. 111: pag. 153 Daucus 2. Diof&. Col,
pas. 1. 107. Perfil de Macedoine,
1 À racine, les feuilles, & la femence
À 4 |
u Perfil , font d’un ufage très-com-
gun dans la cuifine , & dans la Pharma-
APERITIVES. 21
cie ; la racine s’employe dans les bouil.
dons, & dans les tifanes Apéritives, on la
met auffñ dans le potage : on {çait affez
l'ufage des feuilles dans les alimens, elles
font refolutives & vulneraires , & on les
applique avec fuccès fur les bleflures &
es contufions, après les avoir broyées en-
tre les doigts, ou pilées. on y ajoûte un
peu d'Eau-de-vie : elles diflipent aufi le
ait des mamelles. La racine de Perfil eft
Diaphoretique; {a décoction eft utile dans
la petite verole, & dans les fiévres mali.
pnes. La femence du Perfl eft une des
mences chaudes majeures , & celles du
Perfl de Macédoine lui eft fabftiruée ;
cette derniere entre dans la Thériaque,
X.
SPERGE.
| 1. Afparagus fativa C. B. 489. À [par 4m
qus Hortenfis € pratenfis 1. B. Tom. III.
Dag. 715. Afparagus fatiuus Ger.
| Afparagus Sylusflris tenuiffimo folio C. B,
k90. Afparagus Sylueftris Math.
À racine de lAfperge s’'employe
comine celle d’Ache dans les bouil_
ons , daris les tifanes apéritives, & dans
e firop de cinq racines. Les jeunes tiges
jou pouffes appellces proprement Af perge
216 PL ANTE:S
e mangent comme perfonne -n'ignore ;\
elles ne font pas moins Diuretiques ques
les racines ; l’urine méme eft d’uneodeurs
très-forte, après qu'on en a mangé. Van
helmont prétend qu’un de fes amis devints
afflicé de la pierre pour avoir trop man=
gé d’Afperves, La femence de PAfpers
ou fes bayes ne font pas d’un grand ufaz
ge. La racine de l’Afperge fauvage eftun
Apéritif plus moderé que celle de la cule
tivce.
Les racines dela premiere éfpece font
employées dans la Benediéte Laxarive,,
dans les Pilules Artritiques de Nicolas de
Salerne , dans le firop d’Armoile de Rhaë
fs, dans celui des cinq racines de Meluë,
dans la decottion Apéritive Hépatique
dans le firop de Guimauve de Fernel , &
dans le firop de Chicorée compofé. Less
femences entrent dans la poudre Lichon.
triptique de DuRenou. ‘.
Fos cn
1. Fœciculum vulgare Germanicum C. B.
147. Fœniculum vulgare Raï Hifi. 457.
Fœniculum vulsare mans acriori © migriori,
{emine À B. Tom. 1. Part. 2, pag. à. Fœnd
culum Dod. 137. Fœniculum five Marar
thrum vulgatins Adv. 347. |
)
À Pr |
>, Fœniculum
APERITIVES. 217
2 2. Fœriculum dulce Offcin. C. B. i47.
Fœniculum dulce majore € albo femine X. B.
Tom. II. part, 2. p. 4. Fœniculum five A1a-
rathrum vulgatins dulce Lob. ic. 37 fé
Es racines de fes efpéces font égale.
ment apéritives , & s’'employent,
‘comme celles dont on a parlé ci-deflus.
Outre cette propriété, le fénouil eft une
plante fudorifique , ftomacale , péétorale
& febrifuge, Plufieurs Auteurs » CHEL AU
tres Simon pauli, eftiment la déco@ion
de fes racines & de fes graines dans la
fiévre maligne, la petité vérole, & dans
‘la rougeole ; on fait boire le fuc des raci
nes depuis trois jufqu’a fix onces au com.
-mencement de l’accès des fiévres inter
mittentes Zacutus s’en fervoit comme
d'un bon fudorifique. Arnauld de Ville.
neuve recommande l’ufage de Ia graine
du fénoüil pour conferver & pour réta-
blir la vüe. Tragus eft de ce {entiment :
l'eau diftillée eft en ufage dans les colly-
res & pour en baffiner les veux. L'huile
effentielle de la graine de fénoüil prife. à
douze ou quinze gouttes dans un verre
de lait coupé, ou de tifane pectorale ; fou-
Jage les afthmatiques , & calme la toux
opiniâtre : elle eft auffi très-utile dans 12
colique à fix ou huit gouttes, La fénoüil_
letce , qui n’eft autre chofe que l’efprit-de..
Tome I, K
218 PLANTES
vin imbu de cette huile effentielle, fait les
même effet à une ou deux cuillerées , fur
tout dans la colique venteufe & dans les
indigeftions.
On employe la femence de fenoüil con-
caflée avec les femences réfolutives pour
les fomentations. Les feuilles & les raci-
nes boüillies dans de l’eau d’orge ou de
ris , font venir le lait aux nourrices.
La femence de la feconde efpéce eft
une des quatre femences chaudes ; on la
fait infufer a Paris , lorfqu’elle eft encore
verte, dans l’eau-de-vie ; le péuple efti-
me beaucoup cette liqueur pour chañer
les vents, & guérir la colique ; la dofe eft
d’une ou deux onces : on appelle impro-
prement cette graine , anis doux , & cet-
te eau-de-vie, eau d’anis.
La racine de fenoiil entre dans le fyrop
d'armoife, dans celui de bétoine , dans ce-
lui d’eupatoire & d’hyflope de Mefue,
dans celui de Praffio & des cinq racines
du même Auteur. On employe la graine
dans le fyrop de chicorée cempofé , dans
celui d’épithime , dans le looch des pou-
mons de Renard de Mefuë, dans fa pou-
dre Diagalanga, dans le mithridat, dans la
thériaque , dans la confection hamech ,
dans les pilules optiques de Mefuë, & dans !
les pilules de rhubarbe, Les feuilles en
rrenc dans la compoñtion de Feau vulné-
Faire;
APERITAENES, 219
XAL.
D ETiTr Houx, Houflon, Fragon ;
Houx Frelon, Bois piquant.
Rufcus C. B. 470. I. B. tom. I. PAL. 79.
Rafcus frve Brufcus Offc. Rujeus myrtifolins
aculeatus Inff. 79. Centromyrini Theoph. &
Oxymirfine Anguil. Diyrins Sylv. Turn.
Myrtacanta murina , fpina five Myrthns
Sylueffris Lob. ic. 633.
Es" racines de cette plante s’ordon:
nent communément comme les pré-
cédentes dans les bouillons, les tilanes &
les apozémes. Elles fonc propres pour
Pmporter les obftructions des vifceres , &
bour faire pafler les urines, Dans la jau-
hiffe , l'hydropifie , les pâles couleurs, la
pravelle & la néphritique , leur ufage-eft
fort utile. Jean Bauhin & Riviere aflurent
qu'ils ont vû guérir des Hydropiques dé-
lefpérés, par la décoétion de ces racines.
our aider la réfolution des tumeurs fero-
Faleufes , On a fait boire pendant plu-
leurs jours un demi-feptier de vin blanc,
Haus lequel on fait infufer un gros de
racine de petit houx, avec autant de {el
He grande fcrophulaire & de filipendule,
La conferve de bayes du petit houx , elt
Jonn€ dans l’ardeur d'urine à une once:
Ki
1
:
'
220 PLANTES
on employe les femences dans la benedicte
Jaxative. | |
Les racines apéritives mineures font
celles d’arrête-beuf , de caprier , & de ga-
rence , de chien-dent & de Chardon-ro-|
land, |
L'AIL
RRESTE-BEUF, Bugrande , Bu
grane.
Anonis fpinofa Flore purpureo C. B. 389]
Anonis five Refla bovis vulgaris purpurcal
[. B. rom. II. pag. 395. Ononis Cord. Acu-
tella Adv. Lob. Remora Aratri quornmdamil
O> employe la racine de cette ne
comme les précédentes . écorce fur:
tout en efttrès-efficace pour pouller le fa=
ble & les urines ; l’eau diftillée de routelæ
plante en fleur a la même vertu. Elle efë
utile auffi dans la jaunifle , la fupprefloi
des mois, & dans les hémorroïdes en
flammées. Quelques-uns font infufe
deux gros de racine d’arrète - beuf dans
un verre de bon vin blanc, & le font boï
re dans la colique néphritique, après avoi
préparé le malade par le bain. On préten
qu'un gros de cette racine pris dans u
botillon , eft très-propre pour les carno
fiés, Plufeurs Prariciens, après Mathio
Ci]
APEÉR PPEVIERSS.: rs
e, eftiment ce remede excellent pour la
larcocelle.
La décoétion des feuilles & des racines
ft déterfive , & propre en gargarifme
pour le fcorbut , les maux de gorge, &
l'enflure des gencives.
X FEV:
APRIER.
Capparis fpinofa fruiiu minore , folio ro=
udo ©. B. 48. Capparis fpinofa I. B. tom.
(I. pag. 63. Dod, 746. Capparis retufo folie
ob. 16. 6 3$:
’Ecorce de l1 racine ;eft la partie de
cette plante qui eft d’ufige en Méde-
ine ; on l’employe en fubitance, & en
oudre , une dragme dans un verre de vin
lanc , & en infufion une once dans une
ivre de liqueur ; c’eft un affez puifflant
liuretique , & un des plus efhcaces que
es Anciens ayent connu, ils eftimoient
e remede dans les duretés du foye, de
a ratte, du pancréas, & des glandes du
nezentere. Sennert , Foreftus, Riviere ,
cxenxius & d’autres modernes l’onr con-
rmé. On confit les boutons des fleurs au
inaigre avant qu’ils foient épanoiis ; on
:s mange dans les falades, dans la foupe,
: dans plufieurs autres mets qu'on aprète
K iij
222 PLANTES
dans les cuifines. Les câpres rappellent
l'appetit, &c fondent les matiéres glaireu-
ies qui occupent fouvent les premieres
voyes. La décoétion de toute la plante
fair venir les régles , & préferve de la pa
ralyfe. L'huile faite par l’infufion de cette!
plante dans l’huile d'olive , réfout les tu-1
meurs extérieures. La racine de caprier a
donné le nom aux trochifques de cäpres,
dont la dofe eft d’une demi-dragme dans
les obftructions des vifceres ; certe écorce
entre dans le fyrop hydragogue de Cha-
ras , dans l’huile de fcorpion de Mefuë ,
& dans la poudre Diapraffii de Nicolas
d'Alexandrie.
A7
Vs Ad °
À
Rubia tintlorum fativa C. B. 333. I. B.
tom. III. pag. 714. Rubia major fativa =
ve Hortenfis Park Erithrodanum. Diefcé
Thzoph. Thapfia Afclepiadis Ans.
Es racines de cette plante pouffent
L égalemen: les régles & les urines ; on
les employe en infufion à une once fur
demi-feptier de vin blanc , eu en décoc=
tion dans une pinte d’eau. Elles font I
même effet en poudre, au poids d'un
fcrupule avec douze grains de fuccin. Le
remede fuivant eft très. utile dans Phydro:
APERITIVES. 233
pile naiflante, dans la jaunifle, & pour
si obftruétions du bas-ventre. Prenez
une dragme de poudre de racine de ga-
rence , douze grains de faffïan de mars
apéritif, & deux fcrupules d'aloës fucco-
trin , faires-en un bol avec le fyrop des
cinq racines. "
La racine de garence cuite dans la bie-
te, eft d’ufage en Hollande pour les chü-
tes confidérables , étant prile intérieure.
ment. Elle entre dans le fyrop d’armoile
de Fernel , & dans le fyrop apéritif &
purgatif du même Auteur.
X:Y.L
Roots
Gramen craninum arvenle five Gramen
Diofc. C. B. 1. Dod. 5 8: Gramen loliaceum
radice repenté five Gramen Officin. Inff. $16.
Ntre une infinité d'efpéces différentes
de chien-dent, celle dont je viens de
rapporter les noms, eft préférée, fes ra-
cines étant plus grofes & mieux nourries
ue celles des autres efpéces qui font plus
communes en ce pays. Il n’y a point de
tifanes, ni d’apozémes apéritifs , où on
n'employe le clfsn-dent. Quelques-uns
prétendent que la premiere eau de chien-
dent fait mourir les vers. Dans la Proven-
K iiij
224 PE AUNTYETS :
ce & les pays chauts , l'efpéce fuivantés
eit en ufage.
2. Gramen Daiklon, folio arundinaceo
majus , aculeatum forte Plin. C. B. 7. Gras
men repens cum panicula graminis manne 1.
B. tom. II. pag. 439. Gramen Daüklon ra-
dice repente five Officin. Iaft. s10. Gramen W
Legitimum Cluf. Hifi. ccvri. |
Le chien-dent entre dans le fyrop de
cuimauve de Fernel , &c.
VIE
HaArpDon Roland , Panicaut ;
Chardon à cent têtes.
Eringinm vulgare C. B. 386. I. B. tom.
III. pag. 85. Erynginm Mediterraneum fr-4
ve Campeltre park. Adv. Lob. ic. 22. Irin<
gus quibu{dam.
À racine & la femence de cette plan:
te font en ufage dans toutes les mala-
dies où il y a des obftruétions & des em-
barras dans les vifceres , particulierement
dans la difhiculté d’uriner. Les racines del
paniçaut s’'employent dans les tifanes , &
dans les bouillons apéritifs, comme les
autres racines , environ une once fur ch
que pinte d’eau. Il eft bon d'animer ce
fortes de remedes avec le mars, en met
tant une once où environ de limaille de
fer dans trois pintes de cette tifane. La
d APERITIVES. 225
femence s’ordonne à demi-once dans les
émulfons. L'eau diftillée des feuilles naif-
fanres de chardon-roland büûë à pluleurs
verrées feule ou mêlée avec parties éga-
les d’eau de noix, purifie le fang , & eft
febrifuge ; elle guérit la jaunifle & la
boufhflure.
La racine d’Éringium confite au fucre
n’eft pas défagréable ; & dans les mala-
dies chroniques les malades s’en trou-
vent bien. On préfére dans ce cas l'ef
péce qui vient au bord de la mer, qui
eft crès-utile dans la phchyfe, & pour les
ulceres des reins, La racine de chardon_
roland entre dans le fyrop hydragogue
de Charas, & dans le fyrop anti-{cor«
butique du même.
| X VERT
C Haxpbon étoilé , Chauffe-trape.
Carduns ffellatus fois papaveris erratich
C.B. 387. Carduns fhellatus five Calcitrapa
I. B. tom. III. pag. 89. Spinatella Tab. 10,
701.Hippophaltum Col. Phitob. 107.
CFA Qute la plante eft en ufage; la raci-
ne s’'employe comme la Toit:
dans les tifanes apéritives ; fa premiere
écorce cueillie vers la fin de Septembre,
infufée à la pefanteur d’une dragmeï dans
& v
226 PLANITÉS
de vin blanc , apres lavoir fait {écher à
Pombre , & mile en poudre fubtile, eft
tres-utile dans la colique néphriique : il
faut la boire le matin à jeun le vingt-hui-
tiéme jour de chaque mois. Voyez M.
Tournefort , hiftoire des plantes des en-
virons de Paris, page 13. Les feuilles &
les jeunes tiges {e donnent en décoétion
pour la même maladie. Quelques-uns pré-
tendent que les feuilles en poudre, un
gros dans un verre de vin blanc, ou leur
{uc au poids de quatre où cinq onces pris
au commencement du friflon, convien-
nent dans les fiévres interminentes. La
fleur fechée & mife en poudre , employée
à la même dofe , & de la même maniere,
fait le même effet; d’autres la donnent
en bol à éemi-eros avec huit grains de
{el detartre martial , ou l'extrait de toute
ja plante à deux gros , mélé avec un gros
de quinquina. Simon Pauli fait un collyre
avec les fleurs de chaufletrape macerées
dans lesu de rofe , ou dans l’eau diftillée
de toute la plante. Le fuc des feuilles de
cette plante eft déterfif, appliqué exté-
ijeurement fur les ulceres , & propre
pour emporter les tayes des yeux appli-
qué deflus la femence de chaufletrape fe
donne à un gros dans un verre de vin
blanc pour faire vuider les matieres glai-
reufes , qui embarraflent les conduits de
PP ET 4 TP EE. Ge
TNT NO NU
D sue os ccm d'age dé, Lin Le LR St tnt à mt.
APERITIVES. 227
Turine. Charles Etienne avertit de n’en
pas faire un trop fréquent ufage, de peur
de pifler jufqu’au fang.
TX,
: DA ane
Raphanus minor oblongus €. B. 96. Ra-
Phanus 1. B. tom. II. pag. 846. Radicula fa-
#rva minor Dod. 676.
A racine de cette plante eft un ali-
ment très-familier : on l’appeile Ra-
4e à Paris, mal-a-propos ; car le nom
de Rave ne convient qu'a une efpéce de
gros navet qu'on mange dans le Limou-
fin & dans l'Auvergne, qui eft rond , lar-
ge & plat; les raiforts cuits ont la même
vertu que les navets. Le fuc de raifort
s’employe dans les maladies des reins &
de la veflie , caufées par des glaires ou de
gravier : on en donne trois ou quatre on-
ces avec demi-once de miel le matin,
trois ou quatre jours de fuite; Peau aiftil-
Ice s’ordonne jufqu’a quatre onces dans
les potions apéritives : il ne faut pas en
donner a ceux qui ont la pierre ; car cette
eau charie trop les fels urineux dans la
veflie,
K v]
22$ PLANTES
Pa
Cepa vulgaris floribus © tunicis candidis
vel purpurafcentibus C. B. 71. Cepe five Ce-
pa rotunda alba vel rubra X. B. tom. I.
PA. 547:
à À racine de cette plante eft autant
employée dans les alimens que dans
les remedes ; on en connoît affez l’ufage
dans la cuifine : à l’égard dela Médecine,
fix onces du fuc de la racine 87 des feuil-
les d’oignon , avec un peu de fucre candi,
eftun puiflant Diuretique; il faut appli-
quer en même-tems fur la région de fa
veflie un cataplafme fait avec les feuilles
de parietaire & de mauve , & les oignons
cuits & pallez par les tamis pour les ré-
duire en une pulpe ou bouillie épaiffe. Ce
cataplafme appliqué fur le nombril & la
potion ci-deflus ont quelquefois reuffi
dans l’hydropifie : les oignons feuls cuits
fous la cendre & écralés , appliqués enfui-
te comme une emplâtre fur la région de
la matrice , après un accouchement labo-
rieux , on fait vuider une matiere puru-
lente & les reftes de l’arriere-faix d’un
enfant qu'on avoit tiré par morceaux.
Un oignon coupé par rouclles infufe dans
XX.
APERITIVES: 229
an demi-feptier de vin blanc, pris les trois
derniers jours de la lune, eft un remede
éprouvé pour la néphritique.
L'oignon eft pectoral & apéritif , quand
ileft cuit &amortit fous la braife & mau-
gé avec de l'huile & du fucre , il appaife
la toux, & foulage les Afthmatiques. La
falade d'oignons cuits de même, pouffé
les urines,& foulage le rhumatifme fur les
reins. Fernel & Ambroife Paré aflurent
qu'un oignon écrafé avec un peu de fel ;,
& appliqué fur la brûlure toute récente ,
en appaile la douleur , & empêche qu'il ne
s’y forme des cloches. Dans la migraine
on applique avec fuccès fur la rète des
oignons partagés en deux & imbibés d’ef.
prit-de-vin.L’oignon pilé & mêlé avec du
beur frais, appaile les douleurs des he-
morroïdes : le jus d’oignon dont on à
imbibé du cotton, mis dans l’oreille en
difipe le brouiffemenr.
L'oignon n’eft pas feulement apéritif,
| il eft auffi diaphoretique & propre dans
la pefte. On donne aux peltiférés le fue
exprimé d’un oignon dont on a ôté le
cœur , qu'on a rempli de chériaque, &
qu'on a fair cuire enfuite dans un four;on
a foin de les couvrir pour aider la fueur
que ce remede procure : on applique en
même-tems un pareil ojguon écralé fur le
bubon peftilentiel,
o PLANTES
è
LE]
XXI.
OrRE AU.
Porrum commune capitatum C. B. 92.
Borrum Dod. 688.1. B. tom. II. pag. 51.
Erfonne n’ignore lufage de cette
plante dans le potage ; mais pour la
Médecine , le poireau eft apéritif, réfolu-
tif & bechique : on fait cuire fous la cen-
dre dans une feuille de chou une ou deux
poignées du blanc des poireaux , qu'on
applique enfuite fur le côté dans la pleu-
relie : ou bien on les fricaffe dans la poële
avec de bon vinaigre. Les poireaux cruds
ou bouïillis légerement , étant pilés & ap-
pliqués fur les tumeurs des articles, font
excellens pour les diffiper. Les bouillons
aux poireaux & aux navets, conviennent
dans l’extinction de voix, & fortiñie la
poitrine. J'ai connu une perfonne qui
faifoit un grand fecret du fyrop de poi-
reau pour les poulmoniques. Le poireau
n'eft pas fi pénétrant que l'oignon : leurs
femences font apéritives aufli-bien que
leurs racines ; on en donne un gros
après les avoir concaflées |, & infufces
dans un verre de vin blanc,
?
|
APERFTIVES. Z5È
XXIE
M nubvee à
1. Cicer fativum flore candido C. B. 347
Cicer arietinum 1. B. tom. IE. pag. 291. Cicer
fativum five arictinum nigrum rubrum vel
album Offic.
2. Cicer rubrum Offic. Cicer floribus € [e-
minibus ex pnrpura rubefcentibus C. B. 347.
Uelques-uns prétendent que ces
deux efpéces viennent de la même
graine : quoiqu'il en foit , on employe
leurs femences indifféremment , les pois-
chiches rouges font cependant plus apc-
ritifs :.c’croit un aliment familier aux An-
ciens , qui foutenoient que les pois-chi-
ches brifent la pierre, & préfentement on
Îles mange en Italie, comme nous faifons
les pois verds. Leur décoction eft utile
dans la néphritique ; elle fait jetter aux
malades quantité de glaires , comme fi
c’étoit des pierres fondués, C’eft par cette
faufle apparence que les Charlatans en
impofent à ceux ari ont la pierre, en
leur faifant prendre plufeurs verrées de
certe décoction , à laquelle ils ajoûtent les
Jombris, & dont ils font un remede uni
verfel pour la pierre & la gravelle. L’ex-
périence de la fonde fair bien-tôt voir
232 PrÉASN TES |
leur tromperie ; & ce remede en dépouifs,
lant la pierre des glaires qui l’encouroient,
fait fouvent fouftrir les malades plus
qu'auparavant.
Les pois. chiches font utiles dans la jau-
nifle , pour tuer les vers, faire venir le
Jait aux nourrices , retablir les régles , &
faciliter l'accouchement ; on s’en fert.
beaucoup en Efpagne: la farine de ces fe-
mences eft propre pour réfoudre les tu
meurs , fur-tout celles des tefticules.
Les pois-chiches entrent dans le firopi
de guimauve de Fernel.
X XIII.
P ERCEPIERRE, Saxifrage.
On a donné ce nom à plufieurs plantess
d'un genre fort différent , RE
quelques Anciens avoient attribué la pro-
pricré de rompre ou de difloudre la pierre
dans les reins ; mais c’eft une fuppofition!
que l’expérience a convaincue de fauffe-
té : comme elles ont cependant la faculté
de poufler le fable par les urines , & d'é
tre de quelque fecours dans ces fortes de
maladies, nous les rangerons dans cette
Claffe ; il y en a quatre, dont onfe fert
plus communément ; les autres ne fon
pas d'un ufage fi familier,
APERITIVES. 233
7. Saxifraga rotundifolia alba C. B. 399.
Saxifraga alba radice grannulo{a 1. B Tom.
IT. pag. 706. Sedum foliis fnbrotundis crena-
ts. Saxifraga alba diftum Raï Hifi. 148,
Saxifrage.
La figure de fa racine, qui eft compo=
fée de plufieurs petits tubercules femb'a-
bles à de petites pierres rondes , comme
des noyaux de cerifes , a donné occafion
de croire qu’elle pourroit être bonne pour
Je calcul humain , d’où vient le nom qu’elle
porte. L'expérience a confirmé que la
décoction de cette racine eft apéritive ,
aufli-bien que fon infufion dans le vin
blanc ; on fait bouillir une poignée dans
une pinte d’eau, ou infufer demi-once
pendant la nuit dans un demi-feptier de
vin b'anc.
Fuchfius affure qu’elle poufle les régles,
& qu'elle débarrace le poulmon de certe
limphe grofliere qui enduit fes vefcules
dans Pafthme. -
_ 2. Saxifraga antiquorum quibu[dam \. B.
Tom. TITI. pag. 338. Cariophillus Saxifragus
C.B. 271. Lychais minor Saxifraga Pluk,
Gypfophiton | S° fymphitum petraum Chab.
On a donné le nom de faxifrage à cette
efpéce , parce qu’elle vient dans les pier-
res & dans les fentes des rochers des pays
chauds : elle eft commune en Provence &
cn Languedoc ; j'en ai trouvé dans la hau-
234 PLANTES
te Auvergne près deSalers. La racine efti
un puiflant diuretique en décoétion , ou
fon eau diftillée apres l'avoir infufé dans
le vin blanc ; la dofe en eft de trois à
quatre onces.
3. Saxifraga magna Dod. 31 5. Pimpinel.
la Saxifraga majorum bella candida C. B.
159. Saxifraga hercina major 1. B. Tom. TL.
pag. 102. Tragofelinur» majus umbella cand…
da Inff. 309. Boucags , Perfil de Bouc.
Il y a plufeurs efpéces de cette plante,
qui ne différent que par la grandeur & la
découpure de leurs feuilies , ou par la
couleur rouge ou blanche de leurs fleurs.
M. Lemeryena fait mention dans fon
traite des drogues ; elles ont toutes la
même vertu ; celle ci eft la plus commune «
dans les prez des montagnes. La racine, #
les feuilles & la femence font en ufage
dans la Médecine , en décoétion & en in=
fufon ; quelques-uns eftiment fa racine
& fa graine autant que celle du perfil or-#
dinaire , d’autres fubfticuent fa femence à
celle du perfil de Macédoine.
4. Saxifraga Anglorum , foliis fœniculi 4
Latioribus radice nigra , flore candido firilis
filao 1. B. Tom. IL. part. 1. pag. 171. Se-
Je pratenfe filaus forte Fimo €. B. 162.
Sefeli pratenfe Monfpelirfium. Lob. ie. 738.
Siler alierum pratenfe Dod. 310. Argelca
pratenfis, Api folio Enff. 313.
AP ER APTIRN ES. nes
. Cette plante eft auffi commune dans nos
prez, qu'elle left en Angleterre, où fon
ufage eft très-familier pour la gravelle ,
d'où vient le nom qu’on lui a donné. On
employe toute la.plante en décoétion , ou
bien on en exprime le fuc, qu’on donne
à deux ou trois onces. Son eau diftillée a
les mêmes vertus, aufli-bien que fa femen-
ce en poudre , au poids d’une dragme
dans un verre de vin blanc; elle eft pro-
pre dans la colique venteufe , cette plan-
te ctant également carminative & diu-
retique,
#4 AE
MY ASSEPIERRE, Fenouil marin!
. Bacile , Herbe de S. Pierre.
Chritmum five Fœniculum maritimum minus
C. B. 288. Chritmum five Fœniculum mari-
aum À. B. Tom. WU. pag. 194. Fœaiculim
snarirum five empetrum , ant Calcifraga. Lob.
ic. 392. Baticula five parva Baitis Cef. 196,
Ette plante croît naturellement dans
Cu. lieux pierreux fur le bord de la
mer , & on l’éleve dans les jardins le long
des murailles; on confit fes feuilles au vi-
naigre avec cette efpéce de concombre
qu'on appelle cornichons ; on les mange
enfuite en falade, & on les mêle dans cer-
tains mets pour réveiller l’appetit : cette
226 PLANTES
plante eft apéritive, & emporte les ob-
ftruétions des vifceres ; mais elle eft plus
en ufage dans la cuifine , que dans la.
pharmacie,
XX V.
REA)
Camphorata hirfuta C. B. 486. Campho=
rata ]Monjpehenfinm 1. B. Tom. 1. part. 2.
379. Camphorata Monfp. an Chamapeuce W
five humilis picea Plinis Adv. Lob. 174. Set
Lago Dlinu five Camphorata Lugd. 12101.
Es Botaniftes anciens & modernes | !
n'ont prefque fait aucune mention
des vertus de cette plante. M. Burlet pre-
mier Médecin du Roi d’'Efpagne , & Mé-
decin de la Faculté de Paris, eft le pre-
mier qui nous ait inftruit de fes proprié-
tés par un mémoire qu’il luten 1763 dans
les conférences de l’Académie Royale des
Sciences , où il étoit alors. Voici l’extrait
de ce qu'on en a fait imprimer dans les
mémoires de cette année,
La meilleure maniere d'employer la
camphrée , eft en tifane à la dofe d’une
once ou deux , bouillies dans une ou deux
pintes d’eau, ou infufées dans le vin blanc,
on la prend auffi a la maniere du the; plus
elle eft nouvelle & aromatique , meilleure
elle eft ; fon odeur approche alors du cam.
La
\
il
|
APERITIVENS. 237
phre d'où vient fon nom. On s’en fert
à Montpellier pour l'hydropifie , mais
elle n’eft d'aucune utilité dans celle qui
eft ancienne; il n’y a que dans lhydro_
pifie naiflante dans laquelle les malades
ont peu de fiévre & d’altération, qu’elle
réuffit ; mais il faut en continuer l’ufage
long-tems & l'aider de quelques purga-
tifs. M. Burlet eftime certe plante pour
l'afthme ; il ajoûte alors à fa tifane cinq
ou fix gouttes d'eflence de vipere, & au-
tant de laudanum liquide. Son effet le
plus fenfble eft de porter par la voye des
urines & de la tranfpiration , ce qui m'a
déterminé à la placer dans certe claffe,
d'autant qu'elle eft très-utile dans les
obftruétions récentes des vifcéres, dans
les pales-couleurs, le fcorbut , & dans
les maladies chroniques : ainfi cette
plante peut-être regardée comme apé-
ritive , & felon Lobel comme vulné,
faire.
X XVI.
Ax CHOLIE, Gants de Notre-Dame,
Aquilegia Syluefiris C. B. 144. Aquilecia
flore fimplict 1. B. Tom. III. 484. Aquilegia
Dod. 181. 1foyyrum Diofc. Col, Aquilina
Math. Ado, Lob, 339, )
238 PLANTES
A racine , les fleurs & la graine fonts
en ufage : ces parties font apéritives,
diureriques , fudorifiques , déterfives &
anti-fcorbutiques. M. Tournefort s’efti
J
étendu fur les différentes qualités de
lancholie dans fon hiftoire des plantes#
des environs de Paris, en rapportant ce
que Îles meilleurs Auteurs en ont dit; je
me contenterai dans cet abregé de confir-
mer ce que l'expérience a le mieux auto-!
rifée. La poudre de fa racine à un gros,
büc dans un verre de vin, appaife la co
. / CR . A
lique néphritique, Sa graine a la même
dofe mile en poudre , mêlée avec un peu
de faffran, & délayée dans un verre de
vin, eft très-utile dans la jauniffe. On fait
avec cette femence concaflée & bouillie“
légerement dans l’eau d’orge, un gargarif-#
me propre a nettoyer les ulcéres des gen
cives dans le fcorbut, & ceux de la gorge
L
‘
dans l’efquinancie : pour bien nettoyer!
la bouche & affermir les gencives , la
teinture des fleurs d’ancholie tirée avec
l'efprit-de-vin eft excellente ; pour la
rendre plus efficace, on peut la méler!
avec deux fois autant de teinture faite
avec deux onces de gomme lacque & deux
gros de maftic en larmes difloutes dans’
chopine d’efprit-de-vin , & bouillies lege.
‘xement pendant demi-quart d'heure fur
un feu clair,
APÉERITIVES vi
XXVII
Ne
Nigella arvenfis cornuta C.B 145. Me-=
anthium Sylvefire five arvenft 1. B. Tom.
11, 209. Melanthinm Sylueffre Dod. 303.
[ER la graine qui eft dans cette plante
ee partie d’ufage en Médecine : fon
nfufion eft apéritive , & rétablir les ordi.
aires , elle eft auffi incifive & procure
expectoration : {1 dofe eft d’un gros,
“huile qu'on en tire par expreflion ou
ar infufion , a les mêmes vertus : dans [a
olique venteufe on fait une tifane avec
2s fommités de camomille , de mélilor
£ de graine de nielle. Cette femence eft
ui très-propre à réfoudre les matieres
laireufes qui s’amaflent dans les finus de
rtète, & font les rhumes du cerveau &
enchiffrenement : pour cela on fait inf.
2 une pincée de feuilles de matjolains
ans un verre de vin blanc où l’on à jetté
n gros de graine de nielle ; on pañle Je
ut par un linge, & on tire cela par Je
ez. La graine de nielle entre dans le firo
’armoiüe, dans l’électuaire des bayes de
urier de rhafis, dans les trochifques de
ipres de Mefué , & dans lhuile de for.
ion de mathiole,
243 PLANTES
XXVIIL
A V OT cofrnu.
Papaver corniculum majus Dod. 448. Pas
paver cormculatum , luteum 1.B. Tom. III
398. Papauer cormculatum , lutenm Ceratitis
Diofcoridis , Theophrafhi | Sylueftre Ceratitis
Plimio C. B. 171, Glancinm flore luteo Iaff
254.
lofcoride aflure, & fes <ommentais
teurs le confirment , que cette plan
te elt utile à ceux qui ont des urines trou
bles & épaifles. En Portugal on fait boire.
à ceux qui font fujets à la pierre , un verre
de vin blanc, dans lequel ona fait infufer
une demi-poignte de feuilles écrafces den
cette plante. Galien dit qu’elle eft vulne-
raire & déterfive ; on l’employe pour les
ulcéres & les bleflures des chevaux : on
broye {es feuilles, & après les avoir pilées
légerement , on y ajoute un peu d'huile 54
c’eftla maniere dont s’en fervoit Dodonce,
_
XX EX.
B ARDANE, Gloutteron. |
Lappa major Arcium Diofe. C. B. 198:
Perfonata five Lappa major ant Bardana 1.
B. Tom. III. da. 570. Perfonatia Fuchf.
| Bardar
APE RIFIVES. 147
Bardana vulgaris major Park. Perfonata ,
Lappa major , Bardana Lob. ic. 588.
À racine, les feuilles & la femence
… de cette Plante, font employées dans
la Médecine ; la racine eft Sudorifique,
Cordiale , Béchique , Apéritive, Déterfi-
ve & Vulnéraire. Quelques-uns Ja préfé.
rent avec raifon a celle de Scorzonere
pour la tifane qu'on ordonne dans les fic.
vres malignes , & dans la petite vérole;
j'en ai vû de bons effets. Schroder en fait
cas dans le crachement de fang , pour la
goutte , & pour les tumzurs de la ratte,
& pour les vieilles playes. Foreftus rap
porte qu'un malade fut guéri de la Goutte
par la décoction de cette racine, qui lui fit
jeter quantité d'urine blanche comme du
lait. Péna & Lobel aflurent qu’étant con-
fite au fucre, elle fait palfer les urines &
vuider le fable : Cefalpin lefime pour le
crachement de fang & la Phrhyfe‘en don-
nant au malade un gros avec quelques pi-
gnons. Les feuilles de Bardane fonc très-
rélolutives & vulnéraires ; elles m'ont
réufli pluñeurs fois pour des tumeurs
confidérables furvenucs aux genoux ,
qu'elles ont diflipé : pour cela on les fait
bouillir dans l'urine avec le {on, & on en
fait un cataplafme qu'on renouvelle ma-
tin & loir.Les feuillesde cette plante appli.
Tome 1. L
242 P-LuA N° TES
quées fur le Cancer , même étant ouvert,
en adouciffent la douleur , & mondifient
les ulceres. Ces feuilles cuires fous la cen-
dre, s'appliquent utilement fur les parties
goutteufes : elles font bonnes aufli pour
les luxations & pour la brülure.
Hollerius fe fervoit avec fucces de la
racine & des Fleurs de Bardane dans la
Pleuréfe ; il les faifoit prendre en tifane:
on donne dans ce cas pour faire fuer le
malade huit ou dix germes d'œuf dans
un verre d'eau diftillée de Glouteron
après avoir faigné deux ou trois fois
préalablement. Laurembergius dit que
{es tiges tendres cuites font tres-diureti-
ques : on les mange en falade dans quel.
ques endroits, comme on fait les Afper-
ces. Plufeurs obfervations marquent que
la décoction de Bardane ouérit la fiévre
quarte, Pena rapporte qu Henri {IL Roi
de France en fut guéri: Simon Pauli la
louë pour la Goutte & pour la vérole. Ba-
olivi en confirme l’'ufage dans les mala-
dies vénériennes. Sa femence eft un ex-
cellent diurérique, foit infufce dans demi-
feptier de vin blanc à un gros, foit con-
caflée & prife en émulfion dans l’eau dif-
tillée de la mème Plante , ou quelqu’au-
tre. Apulce donne cette femence en pou-
dre pendant quarante jours pour la Scia-
tique. La Bardane entre dans l'Onguent
APERITEVES: 243
Populzum de Nicolas de Salerne , & dans
le Diabotanun de Blondel.
XX 'X.
> Gp Dod, 39. Lappa minor , Xan-
thium Diofcoridis C. B. 1:58. Xanihmn frve
Lappa minor 1. B. Tom. VI. $ç2. Xanthinm
five Strumaria Adv. Lob. 254.
A décoétion de toute la Plante, fon
fuc ou fon extrait, font en ufage
dans les obftruétions des vifceres , pour
les écrouelles , les datres, & pour puri-
fier le fang : la dofe du fuc eft de cinq à
fix onces ; & de l’extrair, d’un gros feule-
ment : les feuilles pillées font réfolutives
comme celles de la Bardane. Konig aflure
que la femence de certe Plante, infufée
dans l'Efprit-de-vin , pouffe le fable puif-
famment ; fur ce témoignage on pour-
roit l'employer puur la gravelle : j'aime-
rois mieux alors la donner en poudre a la
dofe d’un demi-gros dans du vin blanc.
ANXXT:
Plus
Filipendala vulgaris an Molon Plini C.
B, 103. Filipendnla I, B. Tom. III. Part. 2.
L ij
244 PEANTES
pag. 189. Dod, 56. Ocnanthe Fuchf. Cord,
Lod, ic. 719.
À racine de cette Plante, particulie-
rement fes petits rubercules, font en
_ufage en Médecine ; on les fair fécher &
réduire en poudre qu'on donne à une
dragme dans un verre de vin blanc , ou
d’eau de Pariéraire , pour la gravelle,
Taberna - Montanus après Sylvaticus ,
Peyrus & Lobel recommande ce remede
pour l’Epilepfe ; & quelques autres ont
compare les vertus de cette racine à celle
&e la Pyvoine. Simon-Pauli loue la pou-
dre de Ë racine pour les Fleurs blanches:
Mercatus & Prævotius pour la Dylfen-
terie. Dans le Médecin des Pauvres, elle
eft eftimce pour l’Afthme ; Sennert en
donnoit la poudre pour les écrouelles ;
mais il y ajouroit la grande Scrophulaire,
& quelques autres drogues propres à
fondre ; d’autres la louent pour la Dyf-
fenterie , & pour les Fleurs blanches,
C'eft un excellent diuretique.
X X X I:
«et
Aparine vulgaris C. B, 334. Aparme
Ger.I.B. Tom. 11. pas. 713. Raï Hifi, 484
APERITIVES. 245
Aparine afpera Thal. Philantropen Diofc. C
Plin. Omphalocarpon. Lappago quorumdam.
F2 Oute la plante en décoction,une poi-
once fur une piite d’eau,ou deux on-
ces de fon fuc , foulage confidérablement
les malades aflligés de la oravelle ; fon eau
diftillée eft cree pour Îa pee
XXXIIL
G REMIL, Herbe aux Perles,
I. Lithofbermum majus ereclum C. B. 258,
Lithofpermum five milium folis 1. B. Tom.
JL. pag. 592. Saxifraga tertia Brunf. An-
Chufe tertie fimilis altera Cafalp. 435. Li-
bo [permum minus Dod. 83.
2. Lithofpermum majus repens latifolium C.
B. 258. Lithofpermnum majns Doedonei Flore
purpureo , femine Anchufe X. B. Tom. II.
pag. 572. Lithofpermum vulgare majus Park.
(); employe en Médecine la femence
| de ces Plances . fur-tout celle de Ja
premiere : on Poidoriné depuis deux sros
jufqu’à demi-once en émulfion dans une
chopine de liqueur ou de tifane apériti-
ve : j'en ai vû de bons eflets dans la ré
tention d'urine : on peut auffi faire infu-
fer pendant la nuit demi-once de certe fe-
mence concaflée dans un verre de vin
blanc , & le prendre le matin à jeun.
L iij
246 PLANTES
Mathiole donnoit un demi-oros de fa
graine de Aflium-folis dans le lait de fem
mes a celles qui étoient en travail; &
Freiragius en faifoit prendre jufqu’a deux
onces en pareil cas : on la recommande
pour l’inflammation des proftates ; alors
on fait boire aux malades cinq ou fix on-
ces d’eau de laitue ou de plantain, dans la-
quelle on délaye un gros & demi de cette
graine en poudre , demi-gros de femence
de Cererac , & deux fcrupules de Karabé,
La graine de Gremil entre dans PElec-
tuaire de Juftin , & dans l’Ele&tuaire Li-
thontriprique de Nicolas d'Alexandrie,
dans la Benediéte Laxative , & dans les
PilulesArthritiques de Nicolas de Salerne,
Me T-
LP DE Joz.
Lithofpermum arundinaceum forte Diofco-
ridis & Plini C. B. 258. Lacryma Job. Cluf.
cexvi, 1. B. Tom. Il. pag. 49. Lacrymaæ
Chriffi quorumdam. Arundo Lithofpermos
Ger.
"À femence de cette Plante fe fubfi.
; tue a la précédente : on l’employe de
la même maniere , & à la même dofe,
APERITIVES. 249
XX XV.
7 Ennioze,Turquette, Herbe du
Turc.
Herniaria glabra aut Hirfnta X. B. Tom.
ÏL. pag. 378. Polygonum miaus five mille-
grana major glabra ant Hirfnta C. B. 2817.
Empetrum Trag. 527. Herba Turca five
Herniarin Lob. ic. 411. Epipaëlis Ang.
N empleye toute la Plante en décoc-
tion , ou en infufñon dans l’eau , ou
dans le vin blanc , une poignée fur cha-
que pince de liqueur. On la donne auf en
poudre dans le boüillon , ou dans un
opiare convenable ; fa dofe alors eft d’un
gros. On fait du vin avec l’Herniole dans
le tems des vendanges , en la faifant en-
ver avec le mouit, C’eft un excellent diu-
retique , pourvü qu'il n’y ait point de
pierre; car alors ilirrite les douleurs com-
me les autres diuretiques. Le nom que
cette Plante porte , marque fa principale
vertu , qui eft par rapport aux Hernies;
en effet, elle gucrit les defcentes appli-
quée en cataplafme fur laine après avoir
fait la réduction ; il faut en même tems
en faire boire deux onces du fuc, ou
quatre onces de l’eau diftillée. Hoilerius
veut qu'on en continue lufage pendane
Li
248 P LA -N:T°E :S
quinze jours, pourvüû que la defcente foit
redu“ible ; car frelle eft adhérente , il en
faut venir à operation. On a obfervé que
la décoction d’Herniole appaife la douleur
des dents; il faut s’en laver la bouche
pendant qu'elle eft encore chaude. L'Her-
niole eft excellente pour la rétention d’u-
rine & la colique neéphritique ; j'en ai vû
de bons effets dans l'enflûre & dans Phy-
dropilie : cette plante employée entifane,
defféche & diflipe la férofité répandue
dans . l'intervalle des mufcles & de la
peau : elle convient auffi dans [a jauniffe.
Cette Plante entre dans la poudre de
Bauderon pour les defcentes des enfans.
AIX NE
Cac
1. Genifta angulofa © [coparia C. B. 395:
Genifla angulofa © trifolia. X. B, Tom. I. pag.
388. Cytife Genifla Scoparia vulgaris Flore
luteo Int. 649. Spartinm Adv. Genifrelle
fpartum Lob. ic. 89.
2. Geniffa Juncea X. B. Tom. I. pag. 395
Spartium arborefcens feminibus lent: fmilibus
C. B. 396. SpartinmOffic. Spartum Hifpans-
cum frutex vulgare Park, Spartinm Diofco-
rideum, Narbonenfe © Hifpanicum Lob. ic.
90. Geneft. d’Efpagne.
APÆRITIEIVNES. 249
N employe en Médecine les fommi-
| tés des jeunes tiges, les Fleurs, &
les femences de ces deux efpéces, fur-tour
de la derniere, dont la décoétion fait
quelquefois vomir. On cire par expreffion.
e fuc des branches tendres, qui purge par
haut & par bas donné à uneonce, La con-
ferve des Fleurs s'ordonne à demi-once,
& les femences en poudre à uu ou deux
gros. On prépare le firop des Fleurs, ou
leur infufñon dans l’eau commune, qu’on
fait botillir Iégerement avec les fommités
de Menthe ou de Sariette; on les ordon…
ne depuisune once jufqu’à deux dans Fhy-
dropifie , la goutte ,. le rhumatifme , &
dans les maladies du fove, dela ratte &
du Mezentere.La fu migation defes Fleurs
eft utile aux hydropiques pour défenfler
Jes jambes. Les deux efpéces de Geneft.
font très-apéririves &: diuretiques ; les
cendres du Geneft commun infulées dans.
. du vin blanc, foulagent les hydropiques.
Dodonée qui recommandoit ce remede ,
ordonnoit auffi Pinfufion des tendrons de:
Geneft pout faire paller les eaux & les
arines des hydropiques. Claudius yajou-
toit du fel d’Abünthe ; & il a publié ce:
remede comme un grand fecret pour l’hy-
dropilre ; l'extrait des feuilles de Geneft &
les mêmes vertus , les Fleurs du Ceneik
RAT
5ç6 PLANTES
commun infufées dans du lait chaud, font
propres pour les dartres & pour les mala-
dies de la peau en fomentation. Dans
plufeurs endroïts on mange en falade les
Fleurs de cette efpéce, qui ne font au-
cunement purgatives non plus que leurs
boutons qu'on confit au vinaigre ; & qui
de cette maniere font ftomachiques , &
excitent l’appetit. On fçait que les acides.
affoibliflent les purgatifs , c’eft pour cette
raifon que ceux quien ufent de cette ma-
niere , ne fe plaignent d'aucune envie de
vomir.
Cependant Simon-Pauli prérend que
Pinfañon de deux gros de fes Fleurs eft
purgative ; la conferve & l'extrait des
Fleurs font propres pour les maladies de
Peftomac ; on les employe dans les Pilu-
les Balfamiques , que l’on fait prendre au
commencement du repas.
Les Fleurs de Gencft entrent dans la
décoction Apéritive, Hépatique, & dans
le Sirop Hydragoyue de Charas.
XXX VIL.
pts xs
. Cinara Hortenfis folis non acaleatis
C. B. 383. Carduns five Scolywus [ativus
on Spinofus 1. B. Tom. UI. 48. Cinara Dod,
za. Scolymus non aculeatus Tab. ic. Cas.
APPERROITHV ES. 257
2. Cinara fpinofa cujus pediculi efitantur
C. B. 383. Scolymus acnleatus Tab. ic, 696,
Caraones Cefalp. 26. Caïdons.
N fçait affez l’ufage de ces deux ef
péces d’Artichauts par rapport à la
cuifine ; l'un & l’autre fournifflent un alu
ment également utile & agréable : à Fée
gard de la Médecine, on s’en fert rare-
“ment dans les maladies ; il eft a propos
cependant de dire que les Artichauts aufli-
bien que les Cardons font apéritifs, qu'ils
emportent les obftruétions & pouflent
par les urines : ainfi ceux qui font fujets
a la gravelle & à rendre des urines
bourbeufes & en petite quantité , peu
ent s'accommoder de ces alimens. Ko-
nis afflure que les fevilles d’Artichaut
cuites dans le vinaigre avec celles de
Tanaifie & d’Abfinthe , & appliquées en
cataplafme fur le bas-ventre après
avoir ajouté un peu de Mithridat, {ont
capables de tuer les vers. R
XXE IE
C HERU1I.
Sifarum Germarorum C. B. 155. Sifæ-
um multis À. PB. Tome. ANT, Part. 2. 163. Si
farum Dod, 6£1, |
L v)
PLANTES
ha
Le
F2
Out le monde fçait que de toutes fes
racines qui.fe mangent au Printems,
celle de Cherui eft une des meilleures &
des plus agréables au goût. Cordus fou-
tient qu’elle eft une des plus utiles pour
Ja fanté ; cependant Dodonée aflure qu’el-
le ne fournit pas beaucoup d’aliment,
quoiqu'’elle {e digere plus aifément qu’une
autre : elle à cela de commun avec la
plüpart des racines & des lécumes , qui
eft d’être venteufe. A l'égard de fes ver-
tus médicinales, Céfalpin convient après
les anciens Botaniftes , quelle poufle les
urines ; quelques autres ajoutent qu’elle
eft vulnéraire : en général elle-eft plus en
ufage dans la euifine que dans a Pharma
cie.
: SEy
Fraxians excelfior C. B. 416. Fraxinus
valgatior 1. B. Tom. I. pag. 174. Raï Hiff.
1702. Fraxinns vulgaris Park. Fraxinus
Doa. 8 3.
XXXEX.
’Ecorce & le bois de Frêne font em
ployez en décoétion dans le vin.
pour les obftructions du foye & de la ra-
te, & pour vuider les férofités fuperfluës:
APERITIVES. às3
on l’ordonne avec fuccès dans les boüiil.
lons , les potions & les tifanes pour les:
pâles-couleurs. Cefalpin eftime la décoc-
tion du bois de Frêne , employée comme
celle de Gayac, pour un fudorifique pro-
pre pour la vérole ;. les cendres de fon
écorce font cauftiques , & peuvent fervir
de cautere dans le befoin.Lobel ledit ainfr.
& confeille le parfum des feüilles , de la
graine & de l'écorce de cet arbre pour la
furdité : ce parfum eft conftamment réfos
Juif, L'eau qui coule par les extrémités
des branches mifes au feu , a la même ver-
tu, il faut la feringuer dans l'oreille, qu'on
bouche enfuite avec du coton trempé dans
la même liqueur. On appelle fa femence
Langue d'Oïleau, Linona avis , [en Orur-
thogloffa Oficinarnm : eile eft auffi apériti-
ve & auffi hepatique que l'écorce : on con-
fit ceite femence quand elle eft verte,
comme on fait des Cappres-dans le vinai-
gre. Le fel fixe de Frène poule par les
urines , & s’ordonne depuis un fcrupule
jufqu'a un demi gros. On.louë l’ufage de
ce {el dans l’eau de Chardon-bénit. mêlé
avec le Sirop de Grenade ou de Framboi-
fe pour la petite verole ou la rougeole,
286 D 09
264 PLANTES
À dirt
Betula C. B. 4216. I. B. Tom. L. r48-
Do4. 839. © aliorum, Populo alba fimilis in
Alpibus Caefalp. 121.
XXE;
Ï Ecorce , les fetilles , & l’eau qui cou:
le du tronc de cet arbre par laterebra-
tion font en ufage dans la Medecine. L’e-
corce moyenne du Bouleau eft fi fine ,
qu'elle fervoit autrefois de papier , &
TFragus rapporte avoir vû des Vers écrits
fur cette écorce dansune Bibliotheque de
Suifle : on employe aujourd’hui toute l’é-
corce à faire des cordes à puits. Les fetil_
les de Bouleau font apéritives, déterfives
& cofmetiques , c’eft-à-dire , propres à
décraffer la peau : leur fuc & l’eau diftillée
ont les mêmes vertus. L'eau qui fort du
tronc de cet arbre par le trou qu'on ya
fait avec unetariere dans le Printems , eft
préferable à fon fuc & à fon eau diftil-
ice : la dofe eft depuis deux jufqu’à quatre
onces. Vanhelmont s’érend fur la maniere
detirer cette eau ; il préfere celle qui coule
d’une branche de lépaifleur de trois
doigts , a celle qu’on tire du tronc près de
ja terre , laquelle eft infipide & moins ai-
gretre que l’autre, Cet Auteur aflure que
LL.
APERTITIVES: 25<
c'eft une efpece de Baume très-adoucif-
fant ; & propre à calmer les douleurs de
la pierre & de la gravelle, On peur faire
provilien de cette eau dans les mois de
Mars & d'Avril , & la conferver pendant
l’année, pourvû qu’on verfe un peu d’huile
d'olive deflus , pour garentir la faperficie
de Pimpreffion de l'air qui la pourroit cor=
rompre. |
LG 2% À
I AMKARES
= Tarmarifcus Germanica Lob, ic. 218.1. B.
Tom. T, pag. 351. Tamarix fruticofa felio
craffiore five Germanica C. B. 485. Myricæ
7: ag. 95$+ Myrica Sylvefir Altera Cluf.
ULA 40"
À racine , fon bois & leurs écorces:
font en ufage dans la Medecine pour
faire vuider les urines , pour lhydropifie,
les opilations du foye , de la rate & des
autres vifceres. On les employe dans les
apozémes , tifanes & boüillons apéri-
ufs : uneonce pour chaque pinte de li-
queur qu'on fait réduire à deux tiers,
L’extrait de l'écorce fait avec le vin blanc,
ou l’eau-de-vie , eftun puiffant apéritif :
on en prend depuis deux dragmes jufqu’à
une. Son fel fixe eft d’un ufage tres-fa-
miliet dans les botüillons , depuis douze
2-6 PLANTES
grains jufqu'a vingt pour chaque prife:
L'efpece de Tamaris fuivante , qui croit
dans la Xaintonge & dans le Languedoc,
a les mêmes vertus. |
Tamarifcus Narbonesfis Lob. ic. 218.
Tamarix altera folio tenuiore five Gallica
€. B. 485. Tamarix major five arborea
Narbonenfis 1. B. Tom. I. pag. 351.
ax UE
XÆET
r. Abies conis furfun fpellantibus five
HA. CD: sos. Abies five elati Taie I. B:
Tom. I. pag. 231. Abies taxi folio , fruëlu
furfum fpeélame Inff. $8s. Abies Bellon. 28.
Abies taxi foliis Ra Hifi. 1394. Sapin fe.
melle,
2. Abies tenuiore fohio frutlu deorfum ir
fiexo Inff. $8s. Picea major prima frve
Abies rubra ©. B. 493. Picea latinorwin five
elati apur Abies maf. Theoph. 1. B. Tom. I.
pag. 238. Abies conis deorfuin fpetlantibus
Raï Hifi. 1396. Sapiaus Bellon. 17. Picea
ou Epicias , Sapin mâle ou Epiffas.
€ Es deux efpeces de Sapin fourniffent
à la Medecine plufieurs bons reme-
des ; la décoétion des jeunes branches eft
utile dans le Scorbat : leur réfine eft d’un
22 HENÉ ‘ $
grand ufage pour la Chirurgie : on en tire
L
EL
APERITIVES. 257
de pluñeurs fortes; la premiere efpece en
fournit deux , une liquide qu’on appelle
Térebentine de Strafbourg , ou de Venife ;
c'eft une liqueur qui s’amaffe dans des tu-
bercules, dont l'écorce de cet arbre eft
couverte , lefquels font gros comme des
noifettes , & même plus ;elle eft plus efti-
mée que la Terebentine quicoule par lin-
cifion de l’écerce , qui eft moins claire &
moins odorante. La feconde forte de refi
ne qui fe tire du Sapin femelle eft féche &
femblable à l’Encens , ou au Galipot , qui
fe tire du Pin : elle s'amaffe fur les fruits
de cet arbre, & quelquefois fur letronc,
& fur les groffes branches.
La Terebentine eft un des plus sûrs
apéritifs que nous ayons, & des meilleurs
remedes pour la rétention d'urine, & pour
la colique néphritique ; comme nous di-
rons ci-apres. Le: Chirurgiens ne peuvent
s’en pafler pour leur digeftif, pour le Bau-
me d'Arceüs & leurs autres principales
préparations.
Le Sapin mâle fournit une réfine, dont
ily a plufieurs efpeces d’un ufage très-
commun. La premiere eft la réfme com-
mune , qui {e tire aufli du Pin , du Mele-
ze , du Cyprès, & du Terebinte ; laquelle
eft endurcie par la coion , ou par la
chaleur du Soleil. La feconde eft la Poix
liquide. La troifiéme , la poix féche ou de
365$ PLANTES |
Bourgogne. La quatriéme , la Colophone;
VArcan{on , ou le Bray fec ; toutes ces ré-
fines differentes fe tirent des arbres nom-
mez ci-deflus , & font des matieres que la
diftillation produit autant que la nature.
Voyez M. Lemery, Traité des Drogues
fimples , pag. 564. 604. 648.
XLIIL
| ÉREBINTEÉ.
Terebinthns vulgaris C.B. 400. T'erebifre
thus. I. B. Tom. I. pag. 278. Dod. 830. Tere-
binthus angufliore folio vulgatior Park.
À veritable Terebentire la plus re-
cherchée pour la gravelle , eft celle :
qui coule de cet arbre dans l’Ifle de Chio
à il eft commun, elle eft plus épaille que
la Terebentine de Venife qui coule du
Meleze ; elle eft d’un blanc jaunâtre , &
prefque fans odeur ni faveur , par rap-
port aux autres efpeces. On donne la Te-
rebentine de Chio en bol, depuis une
dragme jufqu’a une dragme & demie , ou
roulée dans le fucre en poudre ,ou enve-
loppee dans le pain à chanter. Comme elle
eft rare, on lui fubftituc les autres efpe-
ces de Terebentine, dont il y en a de
quatre fortes.
La'premiere & la plus eftimég ,eft celle
APERITIVES. 2ç9
du Terebinte, la feconde coule du Me-
leze, dont nous avons parlé dans la Claffe
des Purgatifs aux articles dela Manne &
de l’Agaric : celle-ci eft plus coulante &
plus claire que la précédente ; c’eft pro-
prement [a Terebentine de Venile. La
troifiéme , à laquelle on donne ce nom
mal à propos , coule des efpeces de Sapin
comme nous l’avons dit ci-dellus ; & vient
du mont Pila dans le Forèt,des montagnes
d'Auvergne &c des autres endroits de
France où ces arbres font communs. La
quatriéme efpece enfin, eft la Terebentine
commune , qui eft d’un blanc jaunatre ,
épaifle, pleine d’ordures, laquelle coule du
Pin dépotillé de fon écorce ; elle a la con-
fiftence du miel; on la prépare dans le
Languedoc ,& dans les Landes de Bour-
deaux , dans les lieux où les Pins fe trou-
vent en quantité ; on ne lemploye en
Medecine qu'après lavoir lavée plufñeurs
fois ; on la donne jufqu’à une once diflou-
te avec un jaune d'œuf & délayée enfuire
dans une décoétion apéritive , en lavement
pour la néphritique, ou cuite en confiften-
cefolide ,& en bol à la dofe d’un demi-
_ gros dans la Gonorrhée.
L’efprit de Terebentine, ou fon huile =
fe tire par la diftillation ; elle pouffe les
urines, & s’ordonné depuis dix goutes juf-
qu'a vinor. Elle eft aufli vulneraire , ré
:60 PLANTES
folutive & déterfive. La Terebentiné eft
employée dans la plüpart des emplâtres.
PLANTES ETRANGERES.
XLIV.
B Os nephritique.
Lignum peregrinum aquam cæruleam red.
dens C. B. 426. Ligaum nephriticum cerw-
leo © flavo tingens X. B. Tom. J.pag. 492.
Coaïli feu aqueus ferpens Herr. 119.
E Bois Nephritique vient de fa Nou-
velle Efpagne , & du Royaume de
Mexique, où il eft appellé Couit € Tla-
palcypatly : on le coupe en petits mor-
. ceaux , ou bien onferape , & on en met
une où deux onces dans une chopine d’eau
a laquelle en moins d’une demi-heure, it
communique une couleur brune tirant
fur le bleu ; on en donne dans la rétention
d'urine jufqu’à quatre onces ; & l'infufñon
confommée , on remet de l’eau fur le mé-
me bois , qui lui communique la même
teinture ; on la renouvelle jufqu’a ce que
l’eau ne change plus, ou qu’elle ait acquis
tres-peu de couleur;ce bois pour être bon,
doit être folide , pefant , d’un jaune rou-
geatre tirant fur le brun:;il faut le nettoyer
de fon écorce & de fon objet qui eft blanc:
A P.ÉRATEN ES. 20r
orfqu’on employele vin blanc pour lin-
Eufion , au lieu d’eau, la liqueur purge
& fait uriner , & on la donne a deux on.
ces feulement,
X LV:
AREYRA BRAVA,ou Vigne bä
tarde.
Butua , overo Brutua Zan. pag, $9. Am=
batua legno cjufdem Tab, xx1.
|
À figure que Zanoni donne de PAr-
L. bre que je viens de nommer , & fur-
tout de fa racine , repréfente affez bien
celle qu'on nous envoye des Indes fous
le nom de Pareyra-brava ; & quoique cet
Auteur ne fafle aucune mention de fa ver-
tu apéritive , j'ai crü que je devois la rap.
porter dans cette Clafle ; cette propriété
étant confirmée par des expériences jour-
nalieres, j’ajouterai feulement ici que Za_
noni affure que les Indiens s’en fervent
pour les abcès intérieurs & extérieurs, &
même pour les hemorragies , ils la pren-
nent en poudre dans de l’eau & dans du
lair ;cet Auteur n’en. donne point la dofe,
Nous devorrs cette racine a M. Amelor,
Ambalfadeur en Portugal , qui l'a apporté
Le premier en France : elle nait au Mexi-
e
262 PLANTES
que , & poufle des tiges & des feüilles
femblables à la vigne ; les Portugais l'ont
apportée de ce Pays , & s’en ferventcom-
munément dans les rétentions d'urine &
dans les maladies des reins : on en donne
depuis quinze jufqu’a trente grains en
poudre dans du vin blanc le matin a jeun,
ce remedeeft bon pour pouffer les matie-
res glaireufes contenues dans la vefie.
On peur faire boüillir dans demi-feptier
de vin deux gros de Pareyra-brava, le re-
duire au quait , & en donner alors une
cuillerée dans la colique nephritique.
pi He.
Thea Officin. The Sinenfinm five Tia
J aponenfious Breyn.Cent, 1,c. 52. Raï Hif.
1619. Chaa CB. 147. Chaa Herba Japonis
LB. Tom.l']. Part. 2. pao.s.Evonymo adfinis
arbor Oriestalis aucifsra flore rofeo Pluck.
X LVL
N nous apporte les feüilles de Fhé
de la Chine & du Japon; le meil.
leur eft d'un verd bleuâtre, d’une odeur
approchante de celle de la violette, & font
d’uneinfufon jaune verdätre&citronnée.
Les feüilles qui font noires ou brunes ont
été moüillées. La maniere d'employer le
APERITIVES. 263
Thé eft aflez connuë ; dans fix onces d’eau
boüillante ou environ , on jette une dou-
zaine de feüilles au plus,on couvre le vaif_
feau,on laiffe quelque tems certe infufion,
jufqu'a ce que les feüilles foient tombées
au fond ; alors on verfe la liqueur dans
une tale , & on y ajoute environ deux
gros de fucre , ou une cuillerée de miel de
Narbonne ; cette teinture eft utile dans la
gravelle & dans Îa rétention d'urine : il
faut en prendre avec moderation , caril
ÿ en a qui outrent tout , & qui en pren-
nent des dix ou douze tafles le matin ; cet
xcès peut être nuiñble, & caufer une in.
continence d'urine.
La plûpart des Auteurs modernes exal.
rent beaucoup les rares qualités du Thé,
qu'ils regardent comme un remede uni-
verfel ; entr’autres Emmanuel Konis ,
après Riedlin, Waldfchmit ,Pechlinus,
Mappus & plufieurs autres. Cet Auteur fe
récrie fur {es vertus , & en fait une lon-
gue énumeration : je n'entrerai point dans
ce détail , qui pafleroit les bornes que je
me fuis prefcrites dans cet Abregé ; il me
fufhr de dire , que l'infufion du Thé prife
avec difcretion, eft capable de détruire
les mauvais levains des premieres voyes,
& de diffoudre ces matieres vifqueufes qui
fe rencontrant dans l’eftomac,corrompent
& alterent le chyle ; & par confequenc
264 PEANTES
forment les obftructions des glandes du
Méfentere & des parties voilines , d'où
naiflent une infinité de maladies rebelles
& opiniâtres. Le Thé n’eft pas moins pro-
pre aux maladies du cerveau & de la poi-
trine, qu'a celles du bas ventre; car il ap-
paile la migraine , réveille les efprits, diffi-
pe les vapeurs , les écourdiffemens & Faf-
foupiffement ; rétablit la mémoire, rend
lefprit plus libre & prévient l’apoplexie,
la paralyfie & le catarre. Il eft utile auffi
aux Afthmatiques aux Phchifiques & aux
Pulmoniques pris avec le lair. En un mot,
il entretient dans le fang cette fluidité na.
turelle , dans laquelle confifte la fanté.
Uneinfufion , par exemple, d’un gros fur
un demi-feptier d’eau , ouvre le ventre &
purge doucement.
PLANTES APERITIVES
LA
QUI SONT RAPPORTEES
DANS D'AUTRES CLASSES.
Utreles Plantes nommées ci-deffus ;
il y en a quantité d’autres capables
de facilirer le cours des urines : fcavoir , la
plüpart des Emollientes & des Rafraïchif-
fantes , qui peuvent être employées tres-
utilement lorfque la fuppreffion d'urine eft
caufée
APERMEUVES 26$
_caufée par quelque diipofition inflamma-
toire dans les reins ou dans la veffie : dans
cette circonftance les Plantes Emollien=
tes font en ufage , entr’autres :
La Mauve & la Guimauve. Leurs raci-
nes ; on en metune poignée toute éplu-
chée fur deux pintes d'eau qu'on fait
bouillir très lecerement, ou bien deux ou
trois pincces de leurs Fleurs qu'on jetre
dans la tifane enla retirant du feu. Voyez
ci-apres la Clafle des Plantes Emollientes.
Le Lin. Demi once de cette femence
enveloppée dans un linge, fe jette dans
les tifänes, dans les apozémes & dans les
_décoétions émollientes apéritives : on [a
fair bouillir legerement, de-peur de faire
une liqueur gluante , & une efpece de
mucilage. Voyez là même Ci:ffe
La Parietaire. Ses feuilles entrent dans
les décotions émollientes & apéritives :
fon eau diftillée s’ordonne fréquemment
jufqu'a fix onces dans Jes juieps & dans
les potions propres à la néphritique : an
. y ajoute l'huile d'amendes douces, & le
Sirop de Limon, une once de chacun
pour les fix onces.
Ces mêmes Plantes s'employent auffi
_exterieurement en cataplafme , & en fo
_mentation fur la region de la veflie,
Entre les Plantes Rafraïchiffäntes , on
fe {ert avec fuccgs des Emulfons faire
Tome I, at ‘: deu
266 PLANTES
avec les femences froides , avec les amari:
des douces, les pignons blancs, la femen-
ce de Piyilium , &c. on ordonne auffi les
eaux diftillées de lairuë, de pourpier, &
le Sirop des Fleurs de cette derniere Plan.
te. Voyez ci-après la Clafle des Plantes
Rafraïchiffantes.
Dans les fuppreffions d'urine, dans Îa
cravelle & dans les obftructions des vif-
ceres ; les vulneraires apéritives, comme
la Verge d’or, le Mille-pertuis, le Chamæx-
pitis, Chamædris, &c. font très-uriles,
. La Pimprenelle infufée à froid dans leau
ou dans le vin , a la même vertu. Voyez
la Clafle des Plantes Vulneraires au cha.
pitre des Vulneraires apéritives.
Entre les Vulneraires Aftringentes, il y
en a quelques-unes , dont on peut fe fer.
vir avec fuccès, comme l'Ortie-srieche ,
dont la racine & les grappes de Fleurs
s’'employent utilement dans les tifanes
apéritives. Voyez ci-après la Clañle des
Vulneraires au chapitre des Aftringentes.
La plûüpart des Plantes Hépariques
ayant la propriété d'emporter les obftru.
étions, ont auff celles de poufler les urines
entre autres l’Aigremoïne, dont on met
une poignée de feuilles & de jeunes tiges
chargées de Fleurs , dansune pinte de ti
fane, L'Eupatoire, {es feuilles & fes Fleurs
une petite poignée en décoction ou en tn.
APERITIVES bér
Æufion dans pareille quantité de liqueur ,
font un bon effet. Voyez ci-après la Claf-
fe des Plantes Hépatiques.
Le Cerfeuil. Son jus épure depuis deux
jufqu’a quatre ences, s’ordonne dans la
difficulté d’uriner, aufli-bien que fes feuil-
les dans les bouillons apéritifs. Voyez la
" Claffe des Plantes Hépatiques.
La plus grande partie des Plantes Su.
dorifiques pouflent les urines, & recipro-
quement pluñeurs Apéritives deviennent
Diaphoreriques, les unes & les autres é-
tant propres à évacuer la ferofité par les
voyes les plus convenables à la difpof-
tion des humeurs. Entre les Plantes Su-
dorifiques, l’Imperatoire , fa racine prin-
cipalement s’ordonne en décoétion dans
la gravelle. Voyez la Clafle des Plantes
Sudorifiques.
Le Geniévre. Ses bayes en infufion ou
en décoction , une demi-poignée fur une
inte d’eau , ou leur eau diftillée fpiritueu-
e , depuis une once jufqu’a deux. Voyez
la même Claffe.
Le Chamaras ou Scordium. Ses feuil_
les , une petite poignée en infufon a la
maniere du Thé avec un peu de fucre pour
en corriger lamertume, Voyez ci-apres
la Clafle des Plantes Sudorifiques.
La Livêche, le Panais , le Melilot, la
Camomille, ont auffi la proprierc de fou-
Mi
208 PLANTES
lager les malades dans la colique néphrt,
tique, & dans la rétention d'urine. Voyez
ci-apres la Claffle des Plantes Carina
tives,
DIAPHORETIQUES. 269
bdd EE
SIXIÈME CLASSE.
‘DÉS PLANTES
DIAPHORETIQUES
ET
SU Di GuREB FA: QIU: ES:
Left démontré par des experiences
fs , que le fans fe dépure
par uné continuelle ( A RE.
ble)évaporation, d’une quantitéficonfide-
cable d’humeurs,qu’elle furpaffe toutesles
autres évacuations enfemble ; & que lorf-
que cette tranfpiration imperceptible ef
diminuée ou fufpendue par quelque cau-
fe que ce foit , on tombe dans des mala-
dies tres-funeftres. Les rernedes capables
de rétablir cette forte d'évacuation, enla
rendant plus abondante & plus aïfée, s’ap-
pellent Diaphoretiques, & cenx qui l’aug-
mentent au point de la rendre fenfible
fous la forme de fueur, s'appellent Sudo-
rifiques ; les uns & les antres ne different
que du plus au moins, & les mêmes Plan
tes font quelquefois fimplement Diapho-
M ii
279 PLANTES
retiques, & quelquefois Sudorifique
uivant la difpofition du fang & des hu
meurs, felon qu’il eft plus ou moins agité
par une fermentation qui procure la fepa-
ration d’une ferofité plus ou moins fubti-
lifée : & comme l’humeur qui fe fepare
dans les glandes des reins, & qui forten«
fuite par la veffie fous le nom d’urine, eft
à peu près de la même nature que celle
qui fe filtre dans les glandes de la peau,
& qui s’échape par La pores fous le nom
de fueur ; c’eft pour cela que les Plantes
Diuretiques , dont nous venons de parler,
font quelquefois Sudorifiques ; & que re-
ciproquement les Plantes Sudorifiques €-
vacuent par les urines : c’eft par lamême
raifon aufh que lorfqu’on fuc beaucoup ;
on urine peu. |
K
Éprt bénit,
1. Carduus beneditlus . B. Tom. TI, pag.
75. Cnicus Sylveliris hirfutior fvè Carduss
benediilus C. B. 378. Carduus [antlus attrac-
sylis Diofc. Caf. 534. Attraëlyhis hirfutior
Fajch. Acanthium Cord,
Es feuilles & la femence font en ufa:
ce; l’eau diftillée de toute la Plante eft
fouvent ordonnée comme la bafe des po
DIA PHORETIQUES: at
tions Sudorifiques & cordiales , depuis
uatre onces jufqu’à fix : cette eau ma
CNP. réufi feule , avec les germes de
fix œufs dans la nleurefe ; il faut la don-
ner, lorfqu'après deux ou trois faignées
le malade a de la difpofition à fuer , ce
remede eft affez commun. Une poignée
de feuilles de cette Plante amortie dans
le bouillon , & donné après le friflon des
fièvres intermittentes , a fouvent procuré
une fueur aflez abondante pour terminer
la fiévre.
C. Hoffman prefere la décoction de cet-
te Plante dans le vin pour la fiévre , à la
poudre de fes feuilles, & à lon eau diftil-
lée :le même Auteur en fait cas pour la
migraine , la furdité, les vertiges , l’épi-
lepfie, le catharre, & même poutl’hydro-
pile & la fiévre quarte. Demi-dragme de
graine de Chardon-béuit infufée pendant
Puit heures dans un verre de bon vinblanc
pañlé & donné au malade deux heures
avant le friflon, eft un remede éprouvé
dans la fièvre quarte.
Le vin fait avec cette Plante dans le
tems des vendanges , eft d’ufageen Alle-
magne , fur-cout pour les maladies chro-
niques, comme le Scorbut. La femence de
M + fe donne feule, ou avec
l1 Coralifie pour les vers. Le fuc de certe
Plante donné dans la pleurefe après les
M ii
2Y2<. 2 FRPIDRENETNES
remedes generaux, procure une expecto=
ration tres-favorable: on prépare des
émulfons avec {a femence, fon eau diftil-
lée & le firop de Pavot pour la même ma-
Jadie, Simon Pauli recommande la poudre
des feuilles pour les vieux ulceres chan-
creux, les baffinant avec l’eau diftillée, &
les faupoudrant enfuite : il eft bon de fai-
re boire aux malades quelques verrées de
la décoétion des feuilles. Cet Auteur rap-
porte l'exemple d’une femme, dont les -
mammelles étoient rongées jufques aux
côtes, quien fut guérie. Arnaud de Ville-
neuve, dit avoir vû un homime , dont la
chair de la jambe étoit rongée jufqw’a Pos
par un vieil ulcere, qui fut œueri de même,
Plufeurs Apoticaires fe fervent de la
Plante fuivante pour faire l’eau diftillée de
Chardon bénit, elle peut lui être fubfti-
tuée avec fucces. Le Chardon-bénit eft
employé dans le Vinaigre Thériacal dans
le Sirop de Melifle compolé , dans le Si-
op Anti-Scorbutique , FHuile de Scor-
pion de Mathiole , & dans le Aartiatum
de Nicolas d'Alexandrie : on employe
les femences dans l'Opiare de Salomon’
de joubert. Fe,
2. Attrailyls Lutea C. B. 379. Cricus
Autraëbylis Luica dillus Hort.Mlmsd. Bat.
Atiraëlylis vera 1. B. 383. Artraëlÿlis Dod.
736. Carthaimum Sylveffre Cafal, s32.
DIAPHORETIQUES. 275
E-Ë
[HArDonMAnr1E, Artichaud
lauvage.
_ “Cardius albis maculis notatns vulcaris C
B: 381. Carduus Marianus five laticis ma-
culis notatis I. B. Tom 1. pas: 2. Carduus
Lencographus Dod. 722. Leucacantha Lac.
Sylibnm Carduns Marie, Ec. Lob.ic. Tom.
11, pag. 7. Spina alba Hortenfis Fachf.
() N employe les feuilles & la fer en-
ce de cette Plante, comme celles
du Chardon-bénit, dont elle a les mêmes
proprietez , foit par rapport à l’ufacein-
terieur dans la pleurefe & dans la fiévre,
qu'a l'exterieur pour les ulceres , fur lef_
quels on applique des linges imbibez de
{on eau diftillée. Mathiole croit cette
plante apéritive , propre à déboucher les
okftruétions du foye & des reins, bonne
dans la jaunifle, l'hydropife & la -né-
phritique. Lindanus-regarde comme un
rémede fpecifique pour la rage, deux
gros de femence de Chardon-Marie dans
du vin,
M y
274 PLANTES
151
R EI1nE des Prez.
Ulmaria Cluf. Hif. cxovunr. I. B. Tor.
TT, pag. 488. Barba capra fleribns compa
cuis C. B. 164. Regina Prati Dod. ;3. Po_
tentilla 1. Ang. Argentilla major Thal. Me.
defufium Cord. Hift.
FE racine & les feuilles font en ufage:
l’eau diftillée de certe plante eft Su-
dorifique & cordiale ; fa dofe eft la mé-
me que celle du Chardon-bénit : la dé-
coétion de la racine eft eftimée dans les
fiévres malignes. Cette plante eft aufli
vulneraire déterfive : on l’employe com-
me celle de Scorzonere , à laquelle quel-
ques-uns la préferent; l'extrait de cette
racineeft Sudorifique à un gros , mais il
en faut prendre matin & foir, & même
deux ou trois jours de fuite, & ajouter
à la prife du {oir un grain de Laudanum,
I V.
S Corzonerez, Cerciñ d'Efpagne:
x. Scorzonera latifolia finuata C. B. 176:
Tragopogon Hifpanicum frve Efcorzonera
aut Scorzonera 1, B. Tom, Il. pag. 1060,
DIAPHORETIQUES. ài7;
Scorzonera major Hifpañica 1. Cluf. Hifi.
cxxxvij Viperaria Hiffanica Hiurilis Ger.
IC.
2. Scorzonera auqu/fi folia fubcarulea €.
B. 275. Tragoporoms fpscies five Scorzone-
ra major angufhfolia fnbcarulco Flore 1. B.
Tom, Il. pag. 1062. Cercifh ou Salcifi
commun,
JL Es racines de ces plantes s'employens
indifféremment dans les tifanes qu’on
ordonne dans toutes les maladies où on
foupçonne de la malignité ; elles paffent
pour cordiales & fudorifiques. On préfe-
re la premiere efpece qu'on apprête dans
la cuifine, & qui fournit un bon aliment.
Les feuilles & les Fleurs fervent à faire
l'eau diftillée , qu’on ordonne comme les
précedentes : il y a des Apoticaires qui
employent la plante fuivante pour leur
eau diftiflée ; comme l’eau de Scorzo-
nére n'eft guére fudorifique , celle-ci fair
à peu près le même effet.
3. Tragopogon pratenfe luteum majus €,
B. 274. Tragopogon flore luieo 1. B. 2.
1058. Barbula Hirci Trag. 180. Geronto-
pogon flore luteo Gefn. Barbe de Bouc,
M v]
76: 1 MPERASN TES
V.
ue
1. Scabio[a pratenfis hirfuta , qua Officina
zum C. B. 1 Go. Scabiofa major communior ,
birfusa , folio laciniato 1. B. Tom. TI. pag.
2. Scabiofa arvenfis five Segetalis Tab. 16.
z$9. Scabio{a vulgaris major Dod. 122.
FH Es feuilles & les fleurs de cette Plante
font employces pour faire l’eau diftil-
le de Scabieufe, qu'on ordonne commu-
nément avec celle de Chardon-bénit, &
a même dofe , pour les portions Diapho-
retiques & cordiales. Cette Plante eftauffi
très-propre à faciliter l'expeétoration
dans les maladies de la poitrine ; fon fuc
depuis trois onces jufqu’à fix eft Sudori-
fique, Alexitere, Béchique & Vulneraire.
On prétend quil eft excellent dans les ul-
ceres & les ahcès des parties internes.
Dans la petite verole, la rougeole & les
févres malignes on fait fuer avec un gros
de T'heriaque, & un grain de Laudanum
dans fix onces d’eau de Scabieufe. On fait
un firop avec le fuc exprimé de toute la
Plante, qui eft très-propre pour les mala-
dies de la peau; il faut en même tems baf
finer les parties malades avec la décottion
DIAPHORETIQUES. 27-
de la Plante , à laquelle on ajoûte trois
cuillerées d’eau-de-viecamphrée fur cha-
que pinte de liqueur , qu’on pale enfui-
te pour en féparer le camphre, qui fe
glace fur la furface : cétre décoction eft
bonne pourles dartres , mais il faut les
baffiner avec pendant un mois , & ufer
pendant ce tems-là du firop. L’eau diftil-
lée de Scabieufe bûe par cuillerées*ab-.
bat les vapeurs. Taberna-Montanus dit
que fon fuc mêlé avec un peu de Borax
& de Camphre, emporte ces taches
blanches que l’on voit fouvent fur la eor-
_ née, Au défaut de la Scabieufe , on peut
employer la Plante fuivante pour les mc-
imes ufages.
« 2. Succifa Hirfuta C. B. 169. Succifz Ji-
ve Morfns Diaboli I. B. Tom. III. pag. 11.
Scabiofa folio integro Cafalp. 541. Inft. 466.
AMorfus Diabol: Trag. 146. Dod. 114. Re-
morsou mors du Diable. |
La Scabieufe entre dans la décoction
peétorale , dans le Vinaïgre Febrifuge de
Sylvius Deleboë , dans le firop de Meliffe
compofeé de Charas, & dans le firop de
Simphyto de Fernel.
VI.
Cor'p1u M ou Chamarraz Germae
drée d’eau,
278 PLANTÉS
1. Scordium C. B. 2657. I. P. Tom. IL
295$. Dad. 126. Chamadris paluffris cane/—
Jcens feu Scordinm Oficinarum lnft. 205.
Trixago Adv. Lob. ic. 497. Scord'um Le-
gitimwm Park. Chamediis Palufiris allium
redolens Mor. Oxon.
N employe les feuilles & es fleurs
Jde cette Plante en décoction & en
infufion , une petite poignée fur chaque
pinte d’eau, ou une bonne pincée à la ma-
niere du Thé pour un demi-feptier de li.
queur. Cette Plante eft Cordiale, Dia-
phoretique, Aperitive ; Béchique & Vul-
néraire dérerfve ; c’eft aufliun bon fon-
dant, & capable par fon amertume de ré-
tablir Pappetit , & faire mourir les vers.
On en fait boire l’infufion avec fuccès
dans les fiévres malignes,la petire-verole,
la rougeole , & dans les maladies de la
peau. L’extrait de toute la Plante à demi-
once en bol, fait fuer, & poufle quelque-
fois les urines. On prépare aufli un vin &
un vinaigre, dans lefquels on fait infufer
le Scordium, qui font le même effet de-
puis quatre onces jufqu’a fix. La conferve
qu’on fait avec les feuilles fait fuer , &
s'ordonne utilement pour faire cracher
les Afthmariques & lesPhthifiques. Elle
foulage auffi les filles qui ont la jaunifle,
& qui ne {ont pas reglées; la dofe eft d’une
£nce,
|
|
DIAPHORETIQUES. 275
Cette Plante à donné fon nom à l’'E-
| Teétuaire Diafcordiam de Fracaftor : elle
| entre dans le vinaigre Theriacal, dans la
| Thériaque , le Mithridat , l’'Orvietan , la
| poudre contre les vers , l'huile de Scor-
| pion, & dans plufeurs autres confections
| Alexiteres. On l'employe auffi dans les lo.
| tions vulnéraires, pour baffiner les parties
| ulcerées & menacées de gangrene. Lef.
| pece fuivante approche des vertus du
| Scordium, & luï eft quelquefois fubfti-
| tuée,
2. Scordeum alterum five falvia agreftis
| C. B. 247. Scorditis five Scordeum folio [al
| VI&T. B. Tom. TIL. pag. 1295. Salvia agre-
(fs five fphacelus Dod. 191. Scorodonia
Offic. Rivin. Chamadris fruticofa Sylvcftris
| Melia folio inft. 120$. Chamadris elatior.
| falvie folio flore ochroleuco AMor. Oxon.
Quelques Auteurs ordonnent la décoc-
| tion de cette derniere Plante comme un
| bon fudorifique dans les maladies véné-
riennes. On linfufe dans le vin blanc, &
| on en fait boire un verre de quatre heures
| en quatre heures aux Hydropiques , que
| cela foulage quelquefois. Cette Plante
| fortifie l’eftomac, tuë les vers, pouffe les
urines , & convient dans la jaunifle &c
dans la fiévre tierce,
pre
480 PLANTES
VIT.
G ENIEVRE, Petron, Petrot.
Juriperus vulgaris fruticofa C. B. 488.
Juniperus vulgaris, baccis parvis, purpureis
L B. Tom. 1: par. 293. Juneperus Doa, 8,2.
Ë Bois de Geniévre, les fommitez des”
branches, & les bayes font en ufage.
La décoétion du bois eft prefqu'auffi fu-
dorifique que celle de Saffaffras : on en
coupe une once par petits morceaux qu'on
fait bouillir dans trois chopiînes d’eau, &
réduire à une pinte; on la fait boire en-
fuite par verrées dans les’ maladies où il
eft néceffaire de purifier le fans par lin-
fenfible tran fpiration ; ileft bon, quand
faire fe peut, d'yajouter une petite poi-
gnée de bayes bien mures, & un peu con-
caffées, On prépare avecla décoétion du
bois un demi-bain qui foulage les Goutteux.
Les fommitez du Geniévre bouillies dans
le vin, le rendent propre à faire uriner ;
& quelques Auteurs s’aflärent avoir fou-
lagé des Hydropiques pat l’ufage de ce
vin. Tragus, Mathiole & Simon Pauli
font de ce fentiment ; & M. Tournefort
en a vü guérir avec les Pilules faites avec
deux parties d’Aloë & une de bayes de
Genièvre, Les bayes de cet arbre fournif-
DIAPHORETIQUES 181
{ent à la Pharmacie plufieurs excellens re=
medes : on en tire par la diftillation une
eau fpiritueufe , & une huile efflentielle
qui nage deflus ,& qu'on en fépare. L'eau
fe donne depuis deux onces jufqu’a fix :
elle eft Sudorifique | Cordiale , Hyftéri-
que, Stomachique, Carminative , Apéri-
tive, & Béchique. L’experience fait con-
noitre que le Geniévre eft propre à réta-
blir les fonctions de l’eftomac, qu’il diffi-
pe les vents & les matieres qui caufent les
tranchées ; qu'il décharge le poulmon
d'une Iymphe sroffiere quicaufe fouvent
la difhculté de réfpirer ; qu'ilemporte les
obftruétions des vifceres , qu’il provoque
les ordinaires , & qu’il fait paffer les u-
sines. Pour la Par:lyfe , prenez une livre
de bayes de Geniévre des plus nouvelles
& encore vertes, autant de vers de terre
noyez dans l’eau de bêurre, autant d’eau-
de-vie, infufez vingt-quatre heures dans
un pot de terre neuf; preflez enfuite, &
en tirez le fuc dont vous frotterez la par-
tie pre graine de Genicvrebien
pilée & mêlée avec dela graïfle de Porc,
puis bouillie enfemble dans un pot de ter-
re bien bouché , fait un onguent admira-
ble pour la teione des enfans ; il faut les
purger fouvent avec fix ou huit grains de
Diagrede , & autant d’Aquila alba en bol
dans un peu de confiture. En un mot ,
282 PLANTES
le Génievre pañle dans l’efprit de plu-
fieurs perfonnes pour un remede univer-
{el. On en fait un extrait qu’on peut ap-
peller la Theriaque des pauvres , parce-
qu'elle eft facile à faire & coute peu ; la
dofe eft depuis un gros juiqu'à deux.
Quelques uns lappellent la Thériaque
des Allemans ; on l'employe dans la Thé-
riaque réformée, dans laquelle on la pré-
fere au miel. Cet abregé ne me permet
pas d'en dire davantage fur toutes les au-
tres préparations & les proprietez du Ge-
niévre, dont l’ufage eft fi commun; car
on en fait une teinture , un rataña, un
élixir , un miel, une conferve : on en
mange trois ou quatre grains après le re-
pas pour les vents, & pour aider la digef-
tion. On le couvre de fucre , & on en
fait des dragées ; enfin on le brûle pour
chafler le mauvais air, & on enveloppe
les jambes enflées des convalefcens avec
des linges expofez à fa fumée ; certe fu-
migation les fortifie & facilite la tranf-
piration.
Le Genicvre entre dans plufféurs con-
fections cordiales, comme dans lélixir
de vie de Fioraventi, dans l'elixir de Tri-
bus, dans l’élixir peftilentiel de Sennert,
dans celui que Zuvelfer a nommé l'élixir
Afthmatique, dans l'Electuaire de Juftin,
dans lOpiate de Salomon de Joubert ,
DIAPHORETIQUES. 28;
ans l'huile de Scorpion de Mathiole ,&
dans plufñeurs autres compolitions.
VIE
NGELIQUE.
1. Angelica Jativa C. B. 155.1. B.Tom:
III. pag. 140. Imperatoria fativa Inf. 317.
s mirawm Cord. Laferpitium Lac. Radix
Spiritus Sanili. Agyrtarum Hoffm. Ar-
chanvelica quorumdam. Angelique de Bo
hême , ou de Jardin.
_ 2. Angelica Sylueffris major C. B. 155.
Angelica Sylueffris magna vulgatior I. B.
3. 144. Jinperatoria pratenfis major Iaff,
327. Angelique fauvage.
L_‘ premiere efpece que quelques-uns
appellent Archangelique ou racine
du Saint-Efprit a caufe de fes grandes ver=
tus , nous étoit apportée autrefois de Bo
hème , où elle croît abondamment :
elle vient aufli en France, & s’éleve ais
fément dans nos Jardins, où elle fe féme
d'elle-même tous les deux ans, On em-
ploye fa racine ,les côtes de fes feuilles,
ou pour mieux dire leurs pédicules , &
fes AV : la racine & les feuiiles ont
une odeur mufquée très-aromatique. On
les confit au fucre lorfqu’elles fonc frai-
ches ; on les ordonne dans les fiévres mas
394 PLANTES -
lones, dans la petite verole , dans les in-
digeftions , & pour les vents. La décoc-
tion d’une once de la racine feche, bouil-
lie dans trois chopines d’eau , & buë par
verrces , eft fudorifique & cordiale ; elle
m'a reufli plufieurs fois dans les flévres
pourprées : on donne auffi certe racine en
fubftance & en poudre à un gros dans un
demi-verre de vin, ou quelqu’autre li-
queur appropriée. L’Angelique fauvage
eft réfolutive ; une poignée de fes feuilles
broyées & appliquées fur les loupes, en
la renouvellant deux fois par jour , les
diffipe peu à peu. L'eau diftillée d’Ange=
lique eft bonne pour les piqueures des a-
nimaux venimeux, fur-tout fi on y appli-
que les feuilles pilées, avec autant de
celles de Rue & du miel, Quelques-uns
employent la femence d’Angelique com-
me les femences chaudes , & la mettent
infufer avec les autres dans l’eau-de-vie,
pour en faire un ratafa propre dans la
colique venteufe, les eruditez, & dans les
indigeftions. La racine d’Anvelique de
Boh°me eñt employée dans plufeurs con-
fections Alexireres, comme dans l'Or-
vietan , dans l’Flectuairé du même nom
d'Hoffman, dans l’Antidote de Mathiole,
dans la Thériaque, dans l’Opiate cordia-
ke de la Pharmacopée de Lyon, dans la
Confection Thériacale de Mynfiét , dans
—
DIAPHORETIQUES. 28;
l'Elixir de Tribus, qui entie dans l’Elixir
peftilentiel de Crollius , dans PElixir de
vie de Mathiole & de Quercetan , dans
la fleur des cordiaux, ou le grand Cordial
de Batæus , dans l'Eau Epidemique, &
dans le Lait Alexitere diftillé du même
Auteur, dans l'Eau Cordiale de Gilbert,
dans l'Eau Anti-Epileptique de Mynficht,
dans l'Eau celéfte, dans l'Eau Prophilacti-
que ou le Vinaivre diftillé de Sylvius
Delaboc, dans l'Eau Carminative du me.
ie, &c. On lui fubftituc la racine de la
feconde efpece , qui n’a pas tant d’odeur
hi de vertu. Quelques-uns recomman-
dent l’Angelique fauvage comme un fpes
cifique dans l'Epileplie,
I X,
MPERATOITE, Auftruche, Ben-
join François.
Timperatoria major C.B, 156.1. B. Tom.
TIT, pag. 137. Affrantia Dod. 310. Cluf
Hifi, cxciv Smirnion hortenfe Trag. 433.
Herba Rena Cal. 309.0Offrutium. Lon. Stru-
thion Cord, Magiffrantia Cam. epit. $ 32.
( N employe ordinairement la racine
de cette Plante en décoction a une
once en poudre, & en fubftance a un gfôs;
de la méme maniere que celle d’Angeli.
286 PLANTES
que, & à peu près dans les mêmes mala-
dies. J'ai vû de bons effets de fa tifane
dans la rétention d'urine & dans la né-
phritique ; on en prend une poignée lorf-
qu'elle eft cueillie fraîchement, qu'on
fait bouillir dans deux pintes d’eau pen-
dant demi-quart d’heure, & qu’on fait
boire enfuite par verrées. Quelques -uns
en font infufer demi once dans chopiue
de vin blanc pendant la nuit ; un verre de
cette infufon eft Sudorifique, & quelque-
fois Diuretique.
L’Imperatoire n’eft pas feulement Dia
phoretique , elle eft aufli Stomacale ,
Cordiale, Céphalique & Febrifuge : demi
poignée de fes feuilles infufées dans une
pinte de vin dans un vaifleau bien bouché,
eft un remede utile aux enfans épilepri-
ques, il faut leur en donner un petit verre
le matin à jeun. Ce vin eft bon pour Pafth-
me , pour la colique venteufe, & pour
l'Hydropife: on le donne aux femmes en
travail dans les Alpes. Avant la décou-
verte du Quinquina en France , la racine
d’Imperatoire pafloit pour Febrifuge, On
cire par la Chimie une huile effentielle des
racines d’Imperatoire , qu'on donne juf-
w’à fix goutes ; l’Extrajt s’ordonne juf-
qu'a deux dragmes , & Île vinaigre dans
lequel on la fair infufer jufqu’a deux on-
ces, Êllé entre comme PAngelique dans
_
DIAPHORETIQUES. 1287
la plüpart des compofitions Alexiteres,
dansl Eau Anti-Scorbutique de Mynfchr,
dans l'Eau de Petafites compofée, dans le
Diafcordium de Sylvius, & dans le Bau
me du Chevalier de Sainte-Croix,
X.
P ETAS1TE, Herbe aux teigneux.
Petafites major © vulgaris C. B. 197]
Petäfites rubens rotundiori folio Y. B. Tom.
JUL. pag. 566. Tuffilago major Math. Pera
fonata ant Perfolata quorumdam.
À racine de cette Plante eft Sudorifi:
que, Alexitere, Apéritive & Hyfteri-
que : on s’en fert avec fuccès dans les fié_
vres malignes & dans la petite verole. Elle
fait aufli cracher dans lafthme, & dans la
toux opiniètre : quelques-uns leftimene
propre à poufler les urines & les ordinai.
res. On l’employe en Aécoétion jufqu'à
deux onces dans deux pintes d’eau, ou en
infufion dans le vin blanc une once fur
une chopine , dont on donne enfuite un
demi-verre : on prépare avec la racine un
vinaigre par infufon , lequel mêlé avec le
fuc de Rue & la Thériaque, eft un puif.
fant Sudorifique. On joint or@inairement
cette racine avec celle de Bardane, qui eft
auffi cordiale, Quelques Auteurs confone
288 PL A: N TIENS
dent ces deux Plantes , foit à caufe de 2
reflemblance de leurs feuilles, foit par
l'analogie de leurs vertus , mais leurs
fleurs & leurs femences font très-diffe-
“rentes ,aufi-bien que leurs racines.
TL.
P EÉrcrMoussE.
Muicus capillaceus major , pediculo €
“capitulo craffioribus Inff. Politricum anrewm
majus C. B. 346. Politricum Apulei majus
“géubufdam 1.B. Tom. II. 760.
Uoique la plüpart des efpeces de
Q moufle foient plütot Aftringentes
que Sudorifiques , le témoignage de M.
Tournefort mérit: bien que nous rangions
celle-ci dans la Clafe des Plantes Diapho-
retiques. Cet Auteur rapporte qu'un
habile Medecin de Normandie fe fervoit
utilement de fa décoction dans la pleure-
fie ; mais qu’il eftimoit encore plus l'ef_
prit qu’on en vire par la diftillation; pour
cela on pile la Plante, on l’arrofe avec de
l’eau, on la diftille après trois jours de
macération ; on repalñle l'eau diftillée fur
de nouvelle Plante jufqu’a fix fois , & a-
près fix diftillations réitcrées , ON a-un
efprit très-fudorifique qu’on donne par
cuillerées, FAC
XL
DIAPHORETIQUES. 285
6 à
BP Oùürs ou Buis.
Buxus arborefcens C. B. 471. Buxus I. B.
Tom. I. pag. 496. Dod. 782. Math. £" alie-
HA.
E bois de cet arbre rapé entre dans a
15 tifanne fudorifique , & peut fort bien
être fubftitué au Gayac , fuivant le fenti-
ment d'Etmuller , & de quelques Prati-
ciens. Je fçai des Chirurgiens quis’en fer
vent avec fuccès dans la verole: onen met
une once dans une chopine d’eau , qu’on
fait boüillir un quart d'heure ; on y joint
quelques racines fudorifiques , & on aug-
mente la liqueur à proportion de leur
quantité. L'huile fetide qu'on tire du
Boüis eft propre pour l'épilepfie, pour les
vapeurs & pour le mal de dents ; la dofe
eft depuis douxe gouttes jufqu’a vingt,
mélées avec le fucre ou la poudre de re.
oliffe : cette huile eft aufli adouciffante &
anodine mêlée avec le beurre fondu ; on
en graifle le cancer , fur-tout lorfqu’elle a
érc rectifiée & circulée avec un tiers d’'Ef-
|prit-de-vin :elle eft excellente pour les
dartres ; pour les rhumatifmes on en fai:
un liniment avec l'huile de Millz-pertu's
Tom, I. N
19e PLANTES
Nés
Nux juglans five Regia vulgaris C. B.
at7. I. B. Tom. I. pag. 241. Dod. 816. Ju-
glans vulgaris Park.
AAA,
Es Noix font fudorifiques dans plu
lieurs de leurs parties, leurs feüilles &
Isurs fleurs ou chatons ont la même ver-
tu. On diftille les Fleurs dans leur faifon;
on fait macerer dans l’eau qu’on en retire
les Noix lorfqu'elles font parvenues au
iers de leur groffeur, on les diftille enfui-
te, & on garde la liqueur diftillée, dont on
fe feit pour y mettre en digeftion les Noix
lorfqu’elles font bonnes à confire , c’efl-
à-dire avant leur maturité ; ces trois dif-
tillations differentes ainfi réünies , for-
ment l’eau des trois Noix qui eft fudori-
fique , apéritive , cordiale , ftomachique
& hyftérique. On l’ordonne avec fuccès
depuis quatre jufqu’a fix onces dans les
fiévres malignes , dans la petite verole,
les vapeurs hyfcriques , les indigeltious,
la colique venteule & l’hydropifie. Les
coquilles de Noix font auffi fudorifiques ,
plufieurs les employent dans les tifanes
avec la fquine , la falfepareille , & les au-
tres ingrediens qui entrent dans la tifane
DIA PHORETIQUES. 39r
{udorifique Propre pour [a verole. Les
zeftes de Noix mis en poudre, & donnez
juiqu'à demi gros dans un verre de vin
rofé, guériffent la colique venteufe ; rien
ne foulage plus dans cette maladie , qu'un
lavement fait avec un quarteron d'huile
de Noix, un verre de vin, &-demi-feptier
d'eau de fon , ou de décoction émolliente.
J'ai donné avec fuccès dans la même ma-
ladie un verre de bon vin rofé, dans le-
quel on avoit éteint à huit ou dix re-
prifes des Noix féches allumées. L'eau
de Noix à la dofe d’une ou deux cuille-
rées avec un peu de fucre, redonne le lait
aux nourrices, & peut être utile à répa-
rer ceux qui fe font épuifés avec des fem-
mes.Les feüilles deNovyer font employées
utilement pour la brûlure , étant graiflées
d'un onguent fait avec parties égales
d'huile de Noix & de cire jaune.
Tout ie monde fçait qu'ontire par l’ex-
preflion des Noix une huile également en
ufage dans la Medecine & dans les ali-
mens ; elle eft très-adoucifflante & très-
rélolutive,
pa
N ij
202 PL LAÏN MGEXS
PLANTES ETRANGERES.
XI V:
Ga: A c , ou bois Saint.
Guaiacum five lignum [anilum Park.
Guaiacum foliis lentifci C. B. 448. Guaya-
can, Cluf. Exot. 112. Guayacan Hern. 63.
Cuniacum Jamaicenfe Lentifci [ubrotundis
folis lete virentibus flore allo Pluk.
O N employe en Medecine le bois &
fon écorce , comme auffi [a refine
qui en coule naturellement , & l’huile que
l’Analyfe Chimique nous fournit. Le
Gayac croît dans la nouvelle Efpagne,
& dans les Ifles de Amerique , dans lef_
quelles on s'en fert avec fuccès pour la
verole , qui y eff très-commune. Ce bois
ne fait pas le même effet en Europe,
où le Mercure eft d’un grand fecours pour
la guérifon de cette maladie.La décoction
de Gayac poufle par les fueurs , & quel-
quefoispar les urines : elle convient dans
les ulceres veroliques , dans la goutte &
dans lafthme : on en ceupe par petits
morceaux une once qu'on fait infufer
vingt - quatre heures dans trois pintes
d'eau.on les fair bouillir enfuite, & réduire
à la moitié : quelques-uns y joutent deux
DIAPHORETIQUES. 293
énces d'Antimoine crud enveloppé dans
un linge : on en fait prendre deux ou trois
verres pendant le jour à diftances à peu
près égales , obfervant qu’il y ait trois
heures qu’on n'ait pris de nourriture. La
refine de Gayac fe donne en bol à une ou
deux dragmes, y ajoutant quinze ou vingt
grains de mercure doux,& quelques gou-
tes d'huile de Gayac ; ce remede réüflit
dans la Gonorrhée. Le Gayac entre dans
la tifane fudorifique ordinaire,
UN
ASSAFRAS, Bois de Canelle , Pa-
vame,
Saffafras arbor Monardi Cl: Exot. 310.
Lusd. 1756. Arbor ex Florida ficulneo folie
C.B. 431. Saffafras Hern. 61. Saffafras five
Lignum Pavanum X, B. Tom. I. pag. 483.
Pavame Indorum.
L E bois de Saffafras ou Saxafras vient:
de Amerique , où il croît abondam-
ment, fur-tout dans cette Province de la
Nouveile Efpagne ,appellée la Floride ; il
en vient auffi du Brefñl. On employe ce
bois rapé ou haché : on le fait infufer
depuis une once jufqu’à deux , dans trois
chopines ou deux pintes d’eau ; on fait
prendre cette nfahon dans les rhumatif..
N ii)
294 PLANTES
mes, dans la goutte , dans les fiévres mali-
gnes, dans la verole,& dans toutes les ma-
ladies où ileft néceflaire d'augmenter la
tran{piration , & de poufler les fueurs.
Plufeurs préferent avec raifon l’écorce au
bois ; on la donne en fubftance en poudre
fine , a un gros ; on y ajoute la poudre de
Vipere & le Mercure doux de chacun
vingt orains , avec fufifante quantité de
Carholicon pour en faire un bol , qu'en
prefcrit avec fuccès dans la Gonorrhée,
L'huile effenrielle de Saflafras, qu’on tire
par le fecours de la Chymie, fe donne
dans les mêmes maladies , depuis quinze
coutres jufqu'a vingt.
XV A:
ÂLSE-PAREILLE, ou Sarce-pa-
reille.
Smilax afpera Pernviana five Salfa pa.
FiIle C.B. 296. Smilaci affims Salle parilla
LB. Tom. IL. pag. 117. Sarea parilla Officir.
Synilax viticulis afperis Virginiana , folie
bederaceo leni, Zarca nobiliffima Pluk. Jua
pecanga vulgo çarça parilla. Pifon. 258,
AMecaptali Paratla Hern. 288.
À Selfe pareille croit dans cette partie
* de l'Amerique, qu'on appelle Me-
xique ; elle viens aufli dans le Brefl &
DIAPHORETIQUES. 329,
dans le Perou. Cette racine eft la prin-
cipale drogue de la tifane fudorifique
qu’on ordonne dans la verole , on choïfit
celle qui eft rouffe en dehors & blanche
en dedans ; qui fe fend aifément-par le
milieu comme lozier ; celle qui eft menué
& dela grofleur d’une plume eft préfera-
ble à celle qui eft plus groffe , qui vient
de Marignan; cette derniere eft noirâtre,
La dofe de la Salfe pareille eft depuis une
once jufqu’a deux , qu'on fait boüillir
dans trois ou quatre pintes d’eau, & ré-
duite a la moitié ; on l’ordonneavec fuc-
ces dans le rhumatifme & dans la ooutte ,
elle convient auffi dans l’hydropifie ; car
cette racine a la proprieré de deflécher :
on en fait boüillir deux gros coupés par
petits morceaux avec un poulet ou un
morceau de veau pour faire deux botiiil.
Jons ; on y ajoutela racine fuivante à pa
reille dofe.
XVII.
EF SQUINE,ou Squine.
China radix C. B. 206. Cina, Cisna Ca
falp. 423. China radix T. B. Tom. II. pag.
120. China orientalis [eu fmilax a'bzra Chr=
nenfis Lampatam ditla Herm. Dalc.
N iii}
Ette racine nous vient de la Chine &
des Indes Orientales. On l’employe
&e la même maniere & à la même dofe
que la précedente , élle a les mêmes ver
us , & onles mêle communément enfem-
ble,
106 PLANTES |
|
X VIIE
4 Epoatïrr,®& Zerumbeth.
r. Zedoaria longa C. B. 35. Zedoaria Cey
Etnica Can phor am redblens Hort. Lugd. Bat,
6:5. Harankaka Xeylanenfinm. Arnabi ve.
te um altera (ecies Longa radice Cord. Za-
diaria , Zadvra vel Zadura quorumidam.
2. Zedoaria rotnnda C. B 36. Zerumbab
Serapioms Lob. ic. 74. Zingiber latifolims
Sylvelire Hort. Lugd. Bat 6:36. Zerumbet
Garz. Valighurn five Zingiber Syluctre
Zeylanenfibus Kua Fort. Malaë.
Es deux racines , ( que plufeurs
croyent être les differentes parties de
la même , ) nous font apportées des gran.
des Indes , de l'Ile de Ceylan , & de Ma-
labar. La racine qui eft longue , nommée
Zedoaire | palle pour ètre la partie infé_
rieure ; celle qui eft plus près de la tige &
vers le coller, eft plus renflée, & pref-
que ronde , on la coupe en travers , & on
uous l'apporte en cet état {ous le nom de
DIAPHORETIQUES. 2987
Zerumbeth. L’une & l’autre abondent en
felâcre volatile & huileux, & font pro.
pres à poufler les fueurs : elles convien-
nent auffi dans l2s maladies de l’eftomac ;
elles tuent les vers , elles font cordiales ,
hyftériques & bechiques. On les donne
en infufon dans le vin blanc, ouen dé.
coction dans l’eau commune , depuis deux
dragmes jufqu’à demi-once danschopine,
c'eft-a-d're dans une livre de liqueur : en
fubftance & en poudre , la dofe eft de
quinze à vingt grains, On en tire l'extrait
avec lEfprit-de-vin ou lEau-de-vie ,
qu'on donne a une dragme , & fon huile
tirée par la diftillation à quinze grains =
On en prépare un vinaigre Anti-peltilene
tiel.
La Zedoaire entre dans le vinaigre Thé-
riacal , dans le vinaigre Febrifuge ou l’eau
Prophilaétique de Sylvius Deleboë , &
dans la poudre réjoüilfante.
XIX.
O L 18 A N ou Encens mâle,
Thus five Olibanum Offcinarum C. Bi
sort. Mélax | Thus mafculum , quorumdæm
Lovan, Arab. Conder Avicenna Garz, &
Lire,
Ÿ 2
293 PLANTES
] "Encens mâle eftune refine en lârmes
jaurâtre , laquelle jettée fur le feu.
exale une odeur très-pénétrante & aflez
agré.ble. Elle coule d’un arbre qu'on ne
connoît pas bien diftinétement , qui croît
dans PArabie. On nous lappotte des In.
des Orientales & de la Turquie : cette
drogue eft fudorifique, propre pour faire
cracher dans l’afthme , & dans la pleure-
fie. On en met une dragme en poudre
dansune pomme creufce à ce deflein ; on
la fait cuire enfuite près le feu, & on la
fait prendre dans la pleuréfie, lorfqu’après
deux ou trois faignées le malade ef difpo.
JE à la fueur ; alors la fueur vient plus
abondamment par ce remede , qui pafle
pour un fpécifique dans cette maladie.
L'Oliban eft vulneraire déterfi£ , on
femploye dans plufieurs Onguens , com-
me BR celui de Bétoine , dans le Divin,
& quelques autres. Il entre aufli dans la
poudre de fray de Grenoüille de Crol-
Hus, dans la Thériaque, dans le Mithri…
dat , dans les Trochifques de Karabé , dans
Jes Pilules de Cynogloffe , &c.
DIAPHORETIQUES. 295
PLANTES DIAPHORETIQUES
QUI SONT RAPPORTEZS
DANS D'AUTRES CLASSES.
O N pourroit ranger entre les Plantes
Sudorifiques, la plüpart des Plantes
Céphaliques & Aromatiques ; car comme
elles abondent en principes volatiles &
huïleux , elles font capables d'augmenter
la tranfpiration , & d’excirer la fueur ,en
agitant la mafle du fang au-delà de l'étac
naturel.
Une infufon de Sauge , de Romarin ,
d'Origan , ou de quelqu’autre Plante Aro-
matique , à laquelle on ajouteroit un peu
de Mufcade,de Girofle ou de Canelle; fait
fuer abondamment; & les gens de la cam-
pagne , ou ceux dont les corps font robuf-
tes , {e guériflent fouvent du rhumatifme
avec cette forte de Sudorifique. Les per-
fonnes plus délicates, & qui agiflent avec
plus de ménagement & de prudence , fe
contentent d'employer ces Plantes exté-
rieurement , & fe font fuer à Ja vapeur
d’une forte décoction d’herbes aromati-
ques dans un tonneau ou dans une efpece:
de boëte faite exprès. Ce Sudorifique oué.
rit quelquefois le rhumatifme le plus opi-
N vj
300 PEANTES
niètre, fortihe les paralitiques , & foula…
ge ceux qui {ont affligez de la fciati.
que. | |
Le marc du raifin eftencore un puif-
faut fudorifique ; mais il faut s’en He
avec difcretion , & fe conduire par l'avis:
d’un fage Medecin : car les violens fudo-
rifiques occafionnent quelquefois des fon-
tes d'humeurs , qui caufent dans la fuire
des maladies très-dangereules.
Les feüilles d’Aulne , de Frêne, de Bou-
leau, d'Hyeble, de Sureau , & plufeurs
autres , échauffées dans un fac ou dans
un étuve , deviennent un excellent fudo-
rifique , en enveloppant le corps tout en-
tier , ou la partie qu’on veut faire fuer
dans ces feüilles ainfi échauffées.
La racine de Bardane en tifane fe fub-
ftitue avec fuccès à celle de Scorzonere à
la même dofe , fur-tout dans les fiévres.
malignes , & dans la petite verole. Voyez.
ci-devant la Clafle des Plantes Diureti-
ques. |
Les Fleurs de Sureau & celles de Pru-
mier fauvage diftillées dans le vin blanc
après une legete digeftion , fourniffent
une eau {piritueufe , dont cinq ou fix on.
ces données dans la pleurefie , font fuer
affez raifonnablement. Voyez ci-devant
à Claffe des Plantes purgarives.
Les habiles Praticiens fçavent que PO-
DIAPHORETIQUES. 3or
pilum mêlé avec les Aromates & Îles Vo-
faciles , devient un fudorifique excellent.
C’eft un remede qu'il faut employer avec
_ prudence & à petire dofe ; il eft difhcile
de la déterminer en général , & je me con.
tente ici de l’indiquer. Voyez ci-apres la
Claffe des Narcotiques. |
Coquelicoc. Une forte infufion de fes:
fleurs , environ une poignée fur demi_-fep-
tier d’eau boïtillante , prife comme le Thé
avec un peu de fucre ; elt un fudorifique
affez doux , propre dans les fuxions de
poitrine , la pleuréfie & les rhumatifmes,
Voyez ci-devant la Claffe des Béchiques.
Entre les Llantes Cordiales , fur-tout
celles qui nous font apportées des Païs
Etrangers, il y en a plufñeurs qu’on pour-
roit rapporter à cette Clafle , comme la
racine de Contrayerva, celle de Spicnard,
Je bois de Santal , & quelques antres qui
entrent dans la compofition de la Théria-
que , qui eft quelquefois fudorifique.
Les racines de Fraxinelle & de Carline,,
font auffi fudorifiques , comme je le dirai
dans la Claffe fuivante.
Dompte-venin. Ea décoction d’une de-
mi livre de fa racine dans deux livres de
vin réduites aux deux tiers , fair fuer con-
fiderablement , fuivant Tragus, qui aflure :
que ce remede foulage les hydropiques,
Voyez la Claïle fuivante,
302 PLANTES
La Tanaïifñe & l’Abfinte mifes en di-
geftion dans le vin pendant quelques jours
& diftillces enfuite , fourniflent une eau
fpiritueufe utile dans les fiévres malignes,
& qui eft fudorifique à deux onces ; mêlée
avec un gros de Thériaque. Voyez ci-
après la Claffe des Plantes Stomachiques.
ALEXITERES. so
SEPTIEME CLASSE
DES PLANTES
CoRDIALES ET ÂLEXITERES.
Ous appellons Plantes Cor-
Î diales celles qui pañlent pour
avoir la propriété de fortifier le
cœur , & qu'on emploïe avec fuccès dans
Jes maladies qui femblent attaquer par-
ticulierement cette partie, comme font
les fyncopes, les défaillances, les évanouif-
femens , &c. dans lefquelles le mouve-
ment du cœur eft fufpendu ou interrom-
pu. Neanmoins à parler avec jufteffe , les
Cordiaux ne fortifient pas plus le cœur
que les autres parties du corps ,entr’autres
l'eftomac , que le vulgaire confond avec
le cœur , en difant qu’on a mal au cœur,
lorfque leftomac fonffre par quelque
naufée ou autre maladie. On appelle auffi
ces Plantes Alexiteres , parce qu’elles con-
viennent dans les maladies contagieufes
& peftilentielles , contre les poifons &la
morfure des bêres venimeufes , dans les
fiévres malignes & pourprées ,. & dans les
304 3 EP LMINTE SA
maladies dans lefquelles la chaleur natu-
relle eft prefque éteinte :car dans celles
où il y a inflammation dans quelque vif-
cere, les Cordiaux, particulierement ceux
qui font volatiles font très contraires ; &
dans ce cas ceux qui font temperés doi-
vent être misenufage, comme nous le di-
rons dans la fuite de cette Clafle. En un
mot les Plantes Cordiales & Aléxireres
font celles qui rétabliffent le cours libre
du fang & des efprits , non feulement dans
le cœur , mais aufli dans toute l'habitude
du corps. C’eft par cette raifon qu’elles
deviennent quelquefois Diaphoreriques ,
en ce qu'elles augmentent linfenfible
tranfpiration + & c’eft ce qui m'a déter-
miné à les placer dans la feconde édition
après les Diaphoretiques , & dans le rang
des Plantes que nous appellons Evacuan--
tes.
I
À Ir € Rocambole.
1. Allium fativum €. B. 73. Allium ouk.
gare © Jatvum 1. B. Tom. EI. pag. ja.
Dod. 682. Aïl. |
2. Allium fativum , alterum , Allioprafim
caulis fummo circum-voluto C. B. 73. Alkà
genus Ophiofcordon diélum quibufdam TX. B.
Tom. IL pag ç59. Scorodoprafum 11, Cluf. 1
Hiff. 191. Rocambole,
A LE X ITHE:RFES. 30€
À racine de l’Ail paffe pour un con-
crepoifon des plus efhcaces ; quel
ques-uns le croïent à l'épreuve du mau-
vais air lorfqu’ils en ont fur eux , d’autres
ont foin den prendre un petit mor-
ceau dans [a bouche en approchant d'un
malade. On mêle dans certains païs lAil
avec les alimens , comme en aflaifonne-
ment qui en releve le goût. Les proprie-
tés de l’Ail les plus éprouvées , font de ré-
filter à la mal'gnité des humeurs , de pouf.
fer le gravier & les urines , & de guérir
Ja colique venteufe : pour cela on le prend
intérieurement bouilli dans le lait , en la-
vement,ou appliqué extérieurement fur le
nombril ; on l’ordonne aufli avec fuccès
de_cette derniere maniere pour tuer les
vers des enfans. L’Ail eft très-capable de
réchauffer Peftomac , & de réveiller Pap_
petit. Les Gens de la campagne le revar
dent comme un cordial univerfel, & lef=.
timent autant que la Thériaque & l’Or-
vietan , c’eft pour cela qu’on l'appelle la
Thériaque des Pauvres. Plarerus n'avoir
pas de meilleur remede dans la pelte , que
de faire fuer les malades avec deux onces
d’hydromel , dans lequel on avoit fait
bouillir de l’Ail. Galien , Schenkius , Za-
cutus & Borel confirment par leur expé.
rience la vertu de lAil dans la colique &
306 PE ANTES
pour appaifer les tranchées ; quelques-uns :
font avaller de grands verres d’eau tiéde
dans laquelle on a jetté une goufle d’Aïl
hachée groffierement. Foreftus rapporte
des obfervations qui prouvent que l’ufage
de VAil fait pafñler les eaux des hydropi-
ques , Lauremberg affure que rien ne fou-
lage plus les Scorbutiques que l'Ail , &
il confirme ce que j’ai dit ci-deflus de fon
utilité pour la gravelle , le lait où on l'a
fair bouillir étant capable d’appaifer la
douleur de la pierre. Quelques Auteurs
le recommandent pour l'Afthme , & pour
faciliter l’expectoration. On emploie or-
dinairement lAil en fubfance à petite
dofe ,eninfufion dans le vin blanc , une
goulle dans un demi-feptier : lorfqu’on le
fait bouillir dans le lait , on en met deux
ou trois goufles au plus dans une cho.
pine. |
Les racines d’Ail pilées dans un Mor-
tier , & réduites en onguent avec de
huile d'olive verfée peu-1-peu deflus ,
font un puifflant réfolutif pour les hu-
meurs froides , & pour faire tomber les
corps des pieds : la puanteur de cet on-
ouent l’a fait nommer moutarde du Dit
le. Quelques-uns s’en fervent pour adou-
cir le cancer. Les Païfans de Provence
Femplorent pour faire mourir les vers ;
ils en frottent le nombril des enfans. Le
| ABESTETEMR ES. 407
fac de l’Ail mêlé avec du miel & dubeurre
non falé, guérit la teigne & la galle la
plus opiniätre : ce fuc mêlé avec du falpé-
tre & du vinaigre , fait mourir les poux.
L’Ail à donné le nom à l’Eleétuaire de
Allio , eftimé pour les maladies conta-
gieufes.
La Rocambole eft plus douce & plus
en ufage dans les alimens. L’efpece fui-
vante eft celebre , & {e fubftitue quand
elle eft récente au Spica-nard : mais elle
n'en a pas à beaucoup pres la vertu.
3. Allium montanum latifolinm macula-
tum C.B. 74. Allium Alpinum X. B. Tom.
IT. pag. 566. Vilorialis , longa Cluf. Hifi,
189.
IT.
Y'RAxINELLE , ou Dictame blanc,
Diptram.
Ditlamnus albus vuleo [eu Fraxinella C,
B: 222. [. B. Tom. III. pag. 494. Fraxinellæ
Cluf. Hif. 99. Dod, 338. Polemoninm Tab.
ic. T om. II. 96.
N nous apporte la racine de cette
Plante du Languedoc & de la Pro-
vence toute féche & mondée. Elle pañle
pour Cordiale & Alexitere ; elle poufle les
fueurs , les urines & même les ordinaires,
elle fait aufli mourir les vers, L'experien…
308 PLANTES
ce d'un Herborifte de Sernsaifé près de
Noyon , nommé Poulet , confirme ces
vertus. I] fit jetter un ver de cinq à fix
pieds de long à un Paifan qui fouffroir des
douleurs d’entrailles exceflives , avec une
faim canine, & cela en lui faifant ufer
d’un {yrep fait avec linfufion de la racine
de Fraxinelle pendant quelques jours. Le
même Herborift: fit vuider deux crapaux
à un autre Païfan , dont l’un étoit déja
corrompu & affez gros , & l’autre vivant,
& de la groffeur d’une noîx ; il les jetra
par la bouche avec deux écuellées de
fang : ce malade fut guéri en même tems
des {yncopes & foibleffes dont il étoir af-
fligé , après avoir pris pendant quinze
jours d’une tifane faire avec la racine de
Fraxinelle , & avoir été purgé enfuite
avec unémetique. Les fleurs & lés feuilles
de certe Plante prifes comme le Thé, fou-
lâgent les perfonnes fujettes aux vapeurs,
on l’emploie en poudre a une dragme , ou
eninfufion dans fix onces de vin blanc
jufqu’a demi once ; quelques-uns lefti-
ment pour l'Epilepfie , & pour les mala
dies du Cerveau. La racine de Dipram
entre dans plufeurs compolitions cordia-
les , entr'autres dans l'Orvietan , dans
l'Opiate de Salomon & dans quelques
autres Antidotes.
Zuvelfer & Charas ont raifon de fubfti.
ARE RPRERE S. eos
tuer la Fraxinelie aux Orobes pour les
Trochifques deSquiile, qui entrent dans
la Thériaque.
EYE
| ARLINE, Cameleon blanc
Chardonerette,
, Où
Carlina acaulos magno flore C. B. 38.
Carlina caulifera vel acaullos Y. B. Tom.
IIL pag. G4. Chamaeleum alèus Math. Lugd,
1453. Carduus Xerantemos flore albo am-
pliore acaulis Mor, Oxon. Carlina altra
Dod. 717. Cardopatinm. Spina Arabica.
Txine quorumdarn,
À racine de cette Plante eft en uface;,
on la croît propre pour les maladies,
contagieufes , pour la pefte , la petite ve-
role , &c. Elle eft Sudorifique , Cordia-
le , Apéritive , Hyftérique , & ruë les
vers. On l’emploie comme la précédente
a un oros en fubftance , & en infufon au
double : on peut auffi s’en ferviren tifane,
en faifant boüillir une once dans quatre
livres d’eau commune , réduites aux deux
tiers. Elle eftutile dans l’hydropifie naïf
fante , dans l'Aftme , &aidans toutes for-
tes de fiévres. On mange les têtes de Car
lineen ragoût, de même que celles d’Ar-
tichaut.
310 PLANTES
La Caïrline entre dans l'Orvieran &
dans quelques autres Antidores.
EM.
à Dj ma RGO: LR
A{clepias Albo flore C. B. 30. Afclepias
five Vincetoxicum multis , floribus albican-
tibus X, B. Tom. Il. pag. 13c. Vincetoxicum
Dod. 407. Hirundinaria Trag. 180. Hirun-
dinaria flore albo Park. Ciffion. Cifophyllen ,
Hederalis Ruel, 728.
A racine du Domte-venin eft Alexite-
re, Sudorifique , Apéritive & Hyfte-
rique ;les feuilles font réfolutives. On fait
bouillir cette racine dans le vin , demi-
livre dans une chopine qu’on réduit au
tiers ; cette décoction fait fuer & foulage
les hydropiques au rapport de Tragus. La
décoction d’une once dans une pinte d’eau
commune ,eft préferable à la Scorfonere
dans les fiévres malignes. On prépare l’ex-
trait des racines & des feuilles de certe
Plante , qu'on donne à un gros pour les
mêmes maladies. Pour les tumeurs des
mammelles le cataplafme de l'herbe amor-
tie, & mife deflussefttrès-utile. La racine
en poudre eft déterfive , & nettoye les ul-
ccres, comme celle de l’Ariftoloche. Quel-
ques-uns la fubftituent a la racine de l’ef-
ALEXLTER ES: 311
ce appellée Ar1ffolechia tenuis , à laquelle
lle reffemble par fa figure & par {on
eur.
Ass
ÆAconitum falutiferum [en Anthora C. B.
184. Antithora flore luteo Aconiti X. B. Tom.
IL, pag. 66o Anthora Zedoaria, Aconitum
alutifernm Tab. ic. 112. Napellus Moyfis
AVI.
V.
À racine de cette Plante paffe pour
être le contre-poifon de lAconit, &
n remede propre pour ouérir les mor-
ures des bêtes venimeufes ,& les bleflures
mpoifonnées ; on la fait prendre en pou-
ire dans le vin blancaun oros. Elle entre
ans quelques compofitions Alexiteres.
Pyenvas
1. Doronicum radice fcorpri CLUBS Fu
Doronicum Rormanuin , Aconitum Pardalian-
bes antiquorum Doa. 437. Luid. 1737.
Doronicum majus Officisarum Ger. Dor. Lati-
oium Cluf. Hifl. xvr.
VI.
Ette Plante eft de peu d’ufage dans
Ls la Pharmacie ; il 1°eft pas même
312 POANTES
trop sûr de s’en fervirinterieurement , car
la plpart des Auteurs conviennent qüe
les Chafleurs s’en fervent pour tuer les
loups. Les chiens & les autres bêtes à
quatre pieds n'en mangent point fans
danger ; cependant Gefner a ofé en faire
l'expérience fur lui-même ; & on peut
apres le témoignage de ce Philofophe en
ufer hardiment : il s’en fervoit avec luc-
ces dans l'Epilepfie & le vertige , la mé-
Jant avec le Guy , la Gentiane & l4-
ffrantia. Quelques-uns après Mathiole ,
la croyent propre aux morlures du f{cor-
pion , à caufe de la figure de fa racine ;
elle entre même dans la compofition de
quelques remedes Alexireres : & M. Ray
dans fon Hiftoire , aflure que les gens de
la campagne s’en fervent pour les verti-
ges.
On prétend que les Danfeurs de Corde
mangent fouvent de la racine de Doronic
our fortifier leur cerveau , & les garan-
tir du vertige. La racine de cette Plante
eft employée dans la poudre de l'EleŒuaï-
re Diambra de Mefue , dans celle D'amar- |
gariti frigidi , dans celle Déamofthi dulcis
de Mefue , dans lEleétuaire de Gemimis
du même , dans le Philozinrs Perfionm , &
dans la poudre de lElectuaire Latificans
Rh:fr.
L'efpece fuivante s'emploie ind f2-
recemment
ALERIYEERES: 314
temment au lieu de la premiere.
2. Doronicum radice dulei C. B. 184. Do-
roricum folis [ubrotundo férrate I. B. Tom.
TT. 17. Dor. 111. Æuffriacum 13. Cluf.
if, xv17. |
VII.
QG R'AINE d'Ecarlate, Chermes.
Chermes , Kermes, Coccum Infeélorium ;
Coccus Baphica , Granum tinélorium , Scar-
latum Offcir.
TT Ette drogue eft une forte de tuber-
cule où petite coque rouge & lui
fante, de la groffeur d’un grain de Ge-
nievre ; elle {e trouve fur les feuilles d2
l'efpece fuivante de Chêne-vert.
Tlex aculeata coccislandifera C. B. 421$.
Ikx Coccigera I, B. Tom. 1. pag. 106. Coc-
cus Tnfelloria Lob.ic. 153. Granum @ Coc.
cus Baphica Anguil. Kermes fèn Chermes
Offisin.
On a cru long-tems que cette ofaine
étoit une baye ou une efpece de fruit ;
mais on a découvert que c'étoit un tu-
bercule attaché aux feuilles de cet arbre:
fon origine vient de la piqueure des infec-
tes, à l’occafion de laquelle le fuc nour-
ricier de l'arbre étant extravafé , s’épaif=
fit & forme de petites veffies par le con-
flement & la dilatation de l'écorce délite
Tome LI. Q
314 BELEANTES
- des feuilles, ces veflies deviennent par la
fuite dures, rondes, & femblables à des
fruits : l’Infecte dépofant aflez ordinaire-
ment quelques œufs après s'être nourri de
ce fuc, il s’en trouve d’enveloppez dans
cette liqueur , & enfermez dans la veflie
qui leur fert de matrice, dans laquelle
après être éclos, ilsconfomment la fub.
ftance qui s’y étoit amaffée, de forte qu'il
ne refte qu’une peau vuide & lesere, Ces
arbres font communs dans le Languedoc
& la Provence ; on a foin de ramafler le
Chermes fi-rér qu'il eft mûr & d’un beau
rouge, on l’arrofe de vinaigre avant de le
laifler fécher : on fait mourir par ce
moyen les vers, & on conferve ainf le
fuc de ces tubercules.
La graine d’Ecarlate eft évalement utile
a la Medecine & aux teintures, on prépa.
re dans le Pays un Sirop avec fon fuc ex-
primé & repolé, & partie égale de fucre ;
ce Sirop a donné le nom à la confection
d’Alkermes qu’on ordonne avec fuccès
dans les fyncopes, les palpitations de
cœur, & les défaillances; la dofe eft d’une
once & d’un gros pour la confection: les
grains ou le Sirop conviennent aflezbien
pour prévenir l'avortement ; on en donne
aux femmes sroffes lorfqu'il leur eft arri-
vé quelque accident qui les menace d’un
accouchement prématuré, Le Chermes
ALEXEPER ES: 31$
s'employe aufli en poudre à quinzé ou
vingt grains dans deux ou trois cuillerées
de vin rofé, ileft aftringent & retient cet-
te vertu de l'arbre fur lequel il a pris naif-
fance: on ledonne dans les foibleffes d’ef
tomac & les vomiflemens. Le Sirop & la
confection d’Alkermes font encore mieux
que la poudre.
CT ue
1. Caryophyllus altilis major C. B. 107.
Betonica coronaria , five Caryophyllus ma-
jor flore vario I. B. Tom. III. Pag. 327.
Caryophyllus multiplex Lob, ic. 441. Ca-
ryophyllea Trag. 574. Herba tunica quibuf-
dam. Cantabrica Turn. Viola Flammes Scan
Lg.
É 2. Caryophyllus pleno Flore minor ©. E.
208. Hortorum Caryophyllus mulriplex,
minor , rubroffriatus , verficolor, peramenus
Lob. 16. 442.
ANTFEL
L: Es Fleurs de cette Plante ne font pas
feulement l’objet de la curiofité des
Fieuriftes, elles font encore tres-utiles à
la Medecine. Entre le grand nombre d’ef-
peces d'Oëiller qu'on éleve dans les Jar-
dins, on choifit les Oeillets les plus fim-
ples , & entre ceux-ci les plus roupEs &
es odorans : on en fait un firop & une
Oij
316 PLANTE S
conferve qu'on ordonne fous le nom de
Turica, depuis demi-once jufqu’a une on-
ce & demi. La décoction de ces fleurs eft
un excellent Cordial ; Simon Pauli aflure
avoir guéri une infinité de perfonnes avec
ce remede, lefquelles étoient affligées de
fiévres très-malignes ; cette décoction les
failoit fuer , ou uriner felon les divers ef.
forts de la nature ;elle leur fortifioit le
cœur & calmoit leur foif. Dans les potions
cordiales les plus temperées, le: Sirop
d'Oeillet eft employé , lors même que la
ficvre eft violente; on le délaye alors dans
Peau diftillée d’Alleluia, fans y ajouter de
Thériaque ni d'autre remede volatile , ou
fudorifique, Il y en a qui font infufer les
Fleurs d'Oeillet dans l'eau-de-vie, & y
ajoutent du fucre pour en faireun raraña
qu'ils eftiment comme un excellent reme-
de pour les indigeftions, & pour les vents,
Lx.
À LieLu1A. Pain à Coucou,
Trifolium acetofum vulgare €. B. 330:
Oxys five Trifolium acidum Flore albo 1. B.
Tom. 11. pag. 387. Oxys Flore albo I1f, 88.
Trifolum acetofum Dod. 78. Acetofélla,
Lujula, Oxytriphyllon , Alleluia Offcin. Pa.
ais cuculi Brunf.
_
ALEXITERES. 317
N employe toute la Plante par poi-
nées dans les tifanes & dans les in-
fufions propres à moderer la trop violen-
té fermentation du fang ; on la préfere a
POzeille pour les bouillons dés malades ,
dans les fiévres malignes & ardentes dans
lefquelles le cerveau eft menacé d’inflam-
mation, & attaqué par les délires: elle eft
propre lorfque la langue eft noire & 1{c-
che, & que les feignemens de nez fréquens
marquent la diflolution du fang par un
âcre volaul trop exalté ; alors les acides
végeraux tels que cette Plante, le Citron,
l'Orange, les fucs de Grenade , d Epine-
vinette, &c. font d’une orande utilité ,
auffi bien que les Alcalis fixes & abfor-
bans, comme les Coraux, les yeux d'£-
creville , &c. L’Alléluia ou fon eau diftil.
le, eft employée avec fuccès dans ces
circonftances ; elle appaife la foif excefti-
ve des malades , & rempereles ardeurs de
Ja fiévre ; on l’ordonne en Julep depuis
quatre jufqu’a fix onces , avec une once
de Sirop de Limon ; ou bien on metune
poignée de feuilles fraîches infufer dans
un bouillon de veau. Toute la Plante
macerce dans de l’eau tiede lui commu-
nique une faveur agreable , fi Pon y ajou-
te un peu de fucre. On en fait un Sirop &
une conferve très-utile dans les mêmes
O ii]
318 PLANTES
maladies. Cette Plante eft auffi Apéritive
& Hépatique ; on s’en fert avec fuccès
dans les maladies du foye & des reins ,
Jorfque ces vifceres font menacez d’in-
flammation, & qu’il commence à fe for-
mer quelqu’obftruétion dans leurs glau-
des. L’Alleluia entre dans l'Onguent Af4r-
BLATATI.
i. 03
L 1
C ITroN. Limon.
1. Malus Moedica C.B. 43 5. Citreum
vulgare Inff. 621. Malum Citreum vulgare
Fer. Hefp. 61. Medica malus five Cidro-
mela Adv. Lob. ic. 143. Cadrus Thcoph.
Diofc. Citron.
2. Malnus Limonia acida C. B. 436. Of-
fic. Park. I. B. Tom. I. pag. 96. Limon vul-
gare Ferr. Hefp. Limones Lob. ic. 143. Li-
mon.
Es fruics de ces arbres & leurs femen.
ces font en ufage dans la Pharmacie ;
on confit leur écorce qui pañle pour cor-
diale & ftomachique : car elle fortifie le
cœur , elle aide à la digeftion ; elle rend
l'haleine agreable, & ranime le mouve-
ment du fang & des efprits : l'écorce de
Citron féche & en poudre entre dans
plufieurs compofitions Alexiteres ; elle eft
très-propre à corriger le mauvais goût,
l'odeur defagreable, & lacreré des infu-
te due ee
| À EEXDTERES. 319
fions purgatives, lorfqu’on la fait infufer
a froid avec le Sené & les autres ingré-
diens : mais il faut qu'elle foit fraiche
ment coupée par zeftes & exprimée dans
de la liqueur : on y ajoute auili le refte
du fruit coupé par rouelles; le Citron
rend les tifanes laxatives plus fupporta-
bles , à caufe de fon agréable acidiré.
Le fuc de Citron ou de Limon, parti-
culierement de ceux qui ne font pas doux,
rafraichit ,en moderant la violente fer-
mentation du fang , & convient dans les
fiévres ardentes &, malignes : on en fait
une limonade avec l’eau & le fucre ; c’eft
upe boiflon agreable qui défaltere , fait
uriner , & tempere l’ardeur d’une bile
exaltée ; maisil ne faut pas la donner en
trop orande dofe, à caufe de fa froideur :
ue pinte ou deux au plus fufhfenc dans
la journée ; dans les Pays chauds & dans
l'Eté fon excès eft moins dangereux : cec-
«
te boiffon eft aufli utile qu'elle eft agrea-
ble.
On fait un Sirop avec le fuc du LGimon
aigre , dont lufage eft très-familier dans
la Medecine; on lordonne à une once
battu dans un demi feptier d’eau, il entre
auffi dans les potions cordiales, & dans les
juleps temperez & rafraichiflans. Une on-
ce de ce Sirop avec autant d’huile d’'aman-
des douces dans quatre onces d'eau de
O ïiij
320 PAL AN FES
Parietaire, eft un excellent remede pour
Ja retention d'urine & la néphritique ;
deux ou trois gouttes d'huile des zeftes
de Citron , appellée Neroli, mêlées dans
les Juleps apéritifs, en augmentent l’a-
grément & la vertu. La femence de Ci-
tron eft flomachique & propre à tuer les
vers :elle entre dans 'Opiate de Salomon
FAntidote de Mathiole & celui de Corte-
fius. L'écorce de Citron confite ,& celle
qui eft féche, entre auf dans l'Opiare de
Salomon.
A rent
1. AAajus arantia major C. B. 436. Aran-
ta malus I. B. Tom. I. pag. 97. Aurantium
acri medulla vvlgare Ferr. Hefp. 377. Bi-
garade,
2. Anrantinum dulci medulla vulgare Ferr.
Hefp. 377. Malus anarantia Dod. 792.
Arangius five citrins arbor Cord. Orange
douc@y
X I.
Es Oranges douces & les Bigarades
fonten ufage dans la Medecine &
dans lesalimens ; leurs Fleurs fourniflent
par la diftillation une eau qu’on appelle
Eau de Naphe, laquelle eft fort eftimée
pour fon odeur & pour fes vertus : elle ré-
ALÉXITERES. 321
jouit le cœur & l’eftomac , elle ranime le
fang & les efprits, elle ruée les vers, elle
aide à la diseition, elle abbat les vapeurs
des fémimes ; ainfi elle eft Cordiale, Hyf-
térique, Cephalique & Vermifuge: onen
fait prendre une ou deux cuillerées ou
pure ou dans un verre d'eau. On l’em-
ploye aufli dans les potions & dansles Ju-
leps à une once; elle eft utile dans les
fyncopes, dans les fiévres malignes, dans
la pefte, & pour faciliter la tranfpiration,
On fait auffi une conferve avec fes Fleurs
qu'on emplove dans quelques Opiates
ftomachiques à demie-once. Les feuilles
de POranger ont à peu près la même
vertu. |
On confit les jeunes fruits avant [eur
maturité, comme on fait les noix, les a_
mandes , & quelqu'autres fruits ;on pre-
pare de même leur écorce entiere, ou cou-
pée fuperficiellement par zeftes ; fes par-
ties ont la même proprieté que l'écorce
&: les zeftes de Citron : Pécorce d'Oran-
ge fcche & en poudre, & fa femence s’em-
ployent aufli de même & entrent dans les
mêmes compofitions Alexiteres. On fait
avec le fuc de la Bigarade , l'eau & le fucre
une liqueur appellée Grangear, ou Oran-
geade , qu'on permet aux Febricitans , &
qui fair le même effet que la Limonade
ce jus aune once mêlé dans un bouillon
Ov
322 PLANTES
Ou dans un verre de vin blanc, pouffe les
Ordinaires & les urines, Tout le monde
Içait que la Bigarade & fon écorce féche
fout des affaifonnemens de la Cuifine.
AR
R Aïis1xn de Renard.
Solanum quadrifolium Bacciferum C. PB.
167. Herba Paris I. B. Tom III. pag. G1;.
Dod. 444. Vvaverfa, Vva vulpina Germaæ-
norum Solanum tetraphyllon Adv. Lob ic.
267. Aconitum falutiferum Tab. ic. 112.
Aconitum Pardalanches ionococcon Cord.
A racine & les fruits de cette Plante
font en ufage, & même les feuilles ,
elle paffe pour Alexitere , Céphalique ;
Réfolutive, & Anodine. On fait fécher
toute la Plante, on la met en poudre ,&
onen donne une demi-cuillerée, c’eft en-
viron un ores, à jeun pendant vingt-qua-
tre jours. Quelques Auteurs afluréut que
ce remede {oulage les Maniaques, & gué-
rit la colique. On fait avec lherbe & les
bayes macerées dans le vinaigre, féchées
& mifes en poudre, un Antidote qui n’eft
pas à méprifer ; on en donne deux gras
dans un verre de vin. Tragus affure que
cette Plante pilce & appliquée en Cara-
plafme, adoucit l’inflammation , & réfour
ATOS RER EAN Le
la tumeur des Bourfes ; elle eft aufli fou-
veraine pour les Panaris , & fon eau dif-
tillée guérit inflammation des yeux.
ALL I
Suites,
1. Orchis morio mas folius maculeris C. B..
81. Orchis major tota purpurea macuia{o fo
Lo I. C. Tom. Il. pas. 763. Téfhiculus morio-
mis mas Dod, 136. Cynoforchis imorio mas
Tab. ic. GG.
2. Cinoforchis militaris major C. B. $r.
Orchis militaris major. Inff. 432. Orchis
frateumatica major Y. B. Tom. Il. 7,8.
Orchis latifolia altera Cluf. Hiff. 267.
D Ntre un grand nombre d’efpeces de
cette Plante, qui font communes dans
les prez & dans les bois humides,on choi-
fir ordinairement les précedentes ou celles
qui ont les racines les plus charnuesonen
fait une conferveeftimce pour augmentez
la femence & pour fortifier les parties de
la generation, on les fair auffi fécher & on
en donne une demi-dragme en poudre
dans un vêrre de bon vin: cette Plante
eft une de celles dont on a conjecture les
proprietez fur la feure extérieure de leurs
parties ; & parce que la racine de cette
Plane reffemble aux ceiticules, on a juge
324 PLANTES
qu’elle pourroit être utile à la generation.
Elle a donné le nom à l'Eleuaire de Sary-
rio, qu'on donne à une dragme pour ré-
veiller les efprits , & rétablir les forces
épuifces; mais les ingrediens âcres, comme
Ja femence de Roquetre, le Poivre, le
Gingembre ,les Aromates fpiritueux &
volatiles, comme les huiles de Canelle &
de Girofle, le Mufc ,l'Ambre-oris , & les
autres drogues de cette nature , qui for-
ment cette compolition, en font plutétla
vertu, que les racines de la Plante dont il
s'agit.
XIV.
Crus
Galega vulgaris Floribus cæruleis C. B.
352. Galega I. B. Tom. II. pag. 342. Ruta
Capraria Fenum Gracum Sylucfire Tab. ic.
Caprago Cafalp. 149.
Ette Plante pañle pour un Antidote
&__ excellent, propre dans la pefte , les
fiévres malignes,& pour pouffer les fueurs;
on l’eftime auff pour les maladies du cer-
veau ,entre autres pour l’Epilepfie ; la
maniere de s’en fervir eft de la cueillir en
Fleur, de la broyer dansun mortier, & la
laiffer enfuite en digeftion dans fufhfante
quantité de vin blanc, pendant cinq ou
fix jouis : on la difille après au bain de
ALEXITERES. 322$
fable & on entire une eau, dont la dofe
eft depuis une once jufqu'à quatre ; on
peut auffi employer la Plante en décoc-
tion & en tifane. Camérarius louë Île fuc
e cette Plante & fa graine pour faire
mourir les vers, dans la rougeole , la pe-
tite vérole & l’Epilepfe des enfans. On
mange fes feuilles en falade en Italie.
M. Boyle éleve le Galega au-defius de
toutes les Plantes pour chaffer le mauvais.
air. Quelques-uns appellent Kata-szpra-
ria , parce qu'elle en a la vertu fans en
avoir la mauvaile odeur,
X V.
À GRIPAUL:ME.
Cardiaca X.B. Tom. WU. pag. 310. Dod
94. Marrubinm Cardiaca ditlum forte 1.
Theoph, C. B. 130. Lycopffs Branca lupinæ
Ang. Cardiaca vel Lycopus Fuchf.
L Ë nom qu’on a donné à cette Plante
indique fa vertu cordiale ; & quel-
ques Auteurs aflurent qu’elle eft propre
dans la palpitation de cœur , & la car
dialgie des enfans ; elle eft auffi apéritive
& poufle les mois & les urines, elle tuë
les vers ; ainfi elle pafle pour hyftérique,
apéritive , ftomachique & même hépari-
326 PLANTES
que. On l’employe en tifane ou en dé-
coction par poignée.
ANT
à HLAsprou Tarafbic.
1. Thlafpi vaccarie incano folio majus C,
B. 106. Thlafpi vulgatius 1. B Tom. II. pag.
921. Thlafpi alternm Dod. 712.
2. T'hlafpi arusnfe fliquis latis C. B, 105,
Thlafpi cum filiquis latis X. B. Toi. II. pag.
923. Thlafpi latins Dod. 71 1. Thlafpi latifo-
L'un Fuchf.
Ette Plante n’eft pas d’un grand u{a-
ce; il eftbon cependant de la con-
hoitre, parce qu'elle eft très-commune &
que les Auteurs de la Thériaque em-
ployent la femence de l’une ou de l’autre
efpéce dans cette compofition f1 fameule.
C'eft pour cela que je l'ai rangée dans cet-
te Claffe. Schroder aflure qu'elle eft pro-
pre à poufler les ordinaires, & a faire
vuider les abcès internes. Sa femence e&
âcre & piquante au goût ; étant machce
elle fait cracher, ainfielle peut pafler pour
être falivante. L’efpéce de Thlafpi fuivan-
te eft plus curieufe qu’utile en Médecine,
Thlafpi Rofa de Jerico ditlum Mor. Oxon,
Rofa Hiericuntea vulgo ditta C. B. 484. Lob,
ie. Tom. XL, 103. Roie de Yérico.
ALEXITERES, S2y
PLANTES ETRANGERES,
XVIL
HAS NE be
ZAmomum racemofim C. B. 413. Amomum
quod verum credimus Raï. 1657. Amomurt
novum. Cardamomi vulgaris facie five Inc
cus racerus I. B. Tom. IL. pag. 195. Elttæ.
r1 1. Hort, Mal.
Amome en grappe eft un fruit qui
vient des grandes Indes; les Auteurs
font fort partagés fur la Plante qui porte
le véritable Amome que les Anciens de-
mandent dans la compofition de la Thé-
riaque, Je n'entre point ici dans une
queftion qui nous meneroit trep loin, on
peut confulter M. Rai ou Jean Bauhin:;
il me fufit de dire que ce fruit n’eft pas
rare en Europe , c’eft une efpéce de grap-
pe longue de deux pouces ou environ, fort
ferrée , compofée de grains attachés le
long d’un nerf qu’elles entourent jufqu’à
fon extrémité; chaque fruit eft une efpé-
ce de gouffe triangulaire, dont les angles
font arondis & terminés vers le fomimert
par un bouton; ce fruit eft divife en trois.
cellules remplies de femences ferrées les
unes contre Îles autres, d’un rouge brum
328 PL ANT ESS
& fonce, d’une odeur & d’une faveur qui
approche de celle du Camphre; ces 1e.
mences font fort âcres & aromatiques,
elles font affez femblables à celles de la
Maniguerte , ce qui fait que plufeurs les
confondent & les fubftituent l’une à Pau-
tre ; l'inconvénient n’eft pas grand , car
elles ont à peu près la même vertu.
L’'Amome pafle pour un contre-poifon,
& un cordial capable de ranimer un fang
trop rallenti , & de réparer les efprits
diflipez ; la dofe eft une dragme en poudre
infuiée dans fix onces de vin blanc. Il
entre dans la Thériaque d’Andromaque
le Pere, dans celle qui eft réformée, &
dans la Benedicte Laxative. |
On donne le nom d’Amome à pl'ufeurs
autres fortes de fruits ; 1°. à la graine de
Girofie ; 2°, au Poivre de la Jamaïque,
Voyez ci-après ; 3°, à une Plante Umbel-
lifere, dont la femence eft Carminative.
Voyez la Clafle des Plantes Carminatives,
4°. Enfin au fruit d’une efpéce de Morelie
appellée Solarum fruticnfum Bacciferum C.
B. 166. Amomum Plinis Offcin. Lob.ic. 165.
Pfendocapficum Dod. 718. Amome de Pline.
XVIIT.
ARDAMOMF,Maniouette cu grai.
ne de Parag:ss.
ALEXITERES 329
Fs Auteurs ne conviennent pas fur le
nombre des efpéces de Cardamome.
Bontius dans fes Obfervations far Garcie
| du Jardin en décrit deux , fcavoir le Pe-
tit & le Grand, dont il donne la figure :
on en admet ordinairement trois chez les
Droguiftes , la grande Cardamome, la
| moyenne & la petite. Pommet dans fon
| Hiftoire des Drogues en reconnoït quatre
| efpéces : fçavoir le plus grand Cardamo-
| me qu'il croit être la Maniguette, & Îles
| trois autres efpéces dont je viens de par-
| ler, Enfin Schroder après Gafpard Bauhin,
| Taberna-Montanus & quelques autres en
diflinguent cinq efpéces différentes. Quoi
| qu'il n’y ait que la Maniguette & le pe-
| tit Cardamome qui foient en ufage, les
| autres étant très-rares & peu connues, jé
| ne laifferai pas d'indiquer ici les cinq efpé-
| ces par leurs noms les mieux diftingues.
1. Cardamomim maximum Amm. pag.
| 100. Cardamom: genus maximum , Grana
| Paradifi, Cfficin. C. B. 413. Mellegetta [en
| Cardamomum piperatum Cord. Mallaguetta
| Garz. Cardamomum 1. Cam. epit. 11. Card.
| alternm Caef. 300. Card, Arabum majus
| Tab. ic, 915. Maniguette ou graine de Pa-
| radis,
|. 2. Cardamemum majns Officin. C. B. 413.
| Tab. ic. 915. Card. majus Bontis 127. Sacce-
330 PLANTES |
lan Arabum, aut Sacoule Avicenna Elachi
Mauritanis, Card. majus vulgare Cluf. exct.
187. Card. 1. Cam. epit. 11.
3. Cardamormum medium C. B. 414. Adv.
Lob. ic. Tom. IL. 204. Tab. ic. 915. Card.
mediocre Cord.
4. Cardamomum miaus Bontit 116. Math.
Ad. Lob, ic.Tom. IL. 204.Tab. ic. g15.Car-
damomun fimpliciter in Officinis diélum. C.
B. 414. Helbane Arab. Card. miaus vulçare
Cluf. exot. 183. Cardamomi cum filiquis five
thecis longis © brevibus 1. B. Tom. II. pag.
205. Cardamome ordinaire.
s. Cardawomum minimum C. D. 444. Lob.
ic, 203. Tab. ic. 915. Card. 4. Cam. epit. 17.
Les Cardamomes naiffent dans les In-
des Orientales, & font apportées en Eu-
rope par PEgypte à Marfcille, ou par FO-
céan à Saint-Malo & en Hollande. La
Maniguette ou Malaguette eft ainfi appel-
le , parce qu’elle nous venoit autrefois
d’une Ville d Afrique , appellée Adclega ;
elle eft 2ffez commune en France, & ere
fouvent à falfifier le Poivrea it de fon
acreté. La perite Cardamome qu'on em-
ploye ordinairement comme la meilleure,
& la plus recherchée doit avoir une odeur
de Camphre & une faveur âcre & amere.
Les Cardamomes raniment le fang & les
efprits, fortifent le cœur & le cerveau ,
préviennent l’Apoplexie & la Paralyle.,
|
|
L
1
+ en
PR TT
AMITEXATERES. 337
corrigent les indigeltions de leftomac,
diffipent les vents , & pouflent les ordi-
naires ; ainf elles ne {ont pas feulement
Alexiteres & Cordiales , elles font auffi
Stomachiques, Céphaliques & Hyfteri-
ques. Leur dofe en fubftance & en poudre
eft depuis quinze jufqu’a trente grains &
en infufion dans fix ou huit onces de vin
blanc, depuis demi-once jufqu'’a fix drag-
mes. Leur huile diftillée fe donne à deux
Ou trois gouttes.
La petite Cardamome eft employée dans
le vinaigre Fhériacal , dans les Tablettes
courageufes , dans la poudre Aromatique
de Rofes , dans celle qui eft appellce
Diarrhodon , dans le Mithridat , dans PE-
Jectuaire de Saryrium & dans la Benediéte
Laxative.
XIX.
C U 3#8#s, Poivre à queuc.
Cubebe vulgares nec Arabum Cnbebe,
mec Galeni Carpcfium Math. €. B. 412.
Cubebe 1. B. Tom. II. pag. 190. Arbor Bac-
cifera Brafilienfis fru£lu Piper reipiente Raï
Hiff. 1593. an Pindaiba Pif. 144. Arbor
Bifragarica MAyrti ampliorbus folus , per
fccitatem nigris | Cubebe fapore ?luk-
dis . ‘2 APID TNPTIEIS
: Es Cubebes font de petits fruits affez
femblables au Poivre noir, qu'on
nous apporte des Indes Orientales , en-
tr'autres de F'Ifle de Java ; quelques Dro-
guiftes les ‘appellent Poivre à queué ou
Poivre mufqué , foit à caufe de leur figu-
re : foit par rapport à leur faveur âcre &
aromatique , mais plus douce & plus
agréable que celle du Poivre ; aufli quel-
ques-uus er mâchent pour corriger la
mauvaife, haleine ; leur vertu eft de pre.
venir lapoplexie &la paralyfhe, les vetri-
ges & les étourdiflémens. Les- Cubebes
fortifient le cœur & l’eftomac, ils ai-
dent à la digeftion , & réfiftent à la mali-
gnite des kümeurs , ils font auffi cracher,
& dégagent le cerveau; ainf ils ne font
pas feulement Alexiteres & Céphaliques,
ils font encore Stomachiques & Sali-
vants. La dofe eft en fubftance depuis fix
grains jufqu’à douze ; & en infufion de-
pu's une dragme juiqu'àa une & demie,
Leur huile diftillée fe donne à deux ou
trois gouttes.
Les Cubebes ont donné le nom à FE-
letuaire Diacubebe , ils entrent dans le
vinaigre Thériacal , & quelques autres
compolons Alexiteres. Quelques - uns
leur fubftituent la plante fuivante,
ALEXITERES 3
Vo
y,
X X.
H>O1ivere, de la Jamaïque ou graine
de Girofle. Poivre de Thevet ou petit
Girofle rond. Amome des Anglois & des
Holandois.
1. l'iper odoratum Jamaïcenfe noffratibus
Raï Hift. 1507. ar Cocculi indici aromatici
jufdem ul. Reg. (oc. 1218. Pimenta Offic.
Dale 411. Myrtus arborea foliis laurinis aro.
matica Tranf. Phil, n. 292. fig. Cat. Jamaïc.
pag. 161. Caryophyllus aromaticus America
aus, Lauri acuminatis foliis fru£lu orbiculari
Pluk. Phit. Tab. 155. Poivre de la Jamaï-
que.
2. Amorum quorumdam'odore Caryophyl.
L 1. B. Tom. IL. pag. 144. Caryophyilus aro-
maticus frutlu rotundo Caryophyllon Plinii C.
B. 411. Amomum quorumdam Cluf Exot. 17,
Xocoxochilt, feu Piper Tavafti Hern. 30,
Caryophyllus aromaticus Indie Occidentalis
folis © fruêiu rotunds , dipyrenis feminibus
ferme orbiculatis planis Pluk. id. Poivre de
Thever.
Es deux fortes de fruits font con-
Fr fondus par quelques Auteurs, M.
Lemery apres Pomet croit que le Poivre
de la Jamaïque eft le fruit du bois d'Inde,
que les Hollandois appellent Amomi, &
334 PLANTES
le vulgaire mal à propos graine de Gi2
rofle. Cette drogue eh connue en Euro-
pe que du commencemeut du dernier fi£-
cle :les Anglois s’en fervent aflez fami-
lierement dans leurs faufles ; elle leur
went lieu de Mufcade , de Canelle & de
Girofle, cet Amorate raflermblant en lui
feul les faveurs de tous les trois : les Sau-
vages de l Amérique l’'emploïent dans leur
Chocolat fous le nom de Malaguette.
Le Poivre de Thevet eft affez femblable
au précédent ; les Anglois l'ont auffi ap-
pellé Amome , & d'autre Girofle rond,
a cauie de {a faveur & de fa figure : il eft
beaucoup plus rare & moins en ufage que
Je Poivre de la Jamaïque, M. Rai femble
diftinguer ces deux efpéces fous des noms
didérens , & reconnoit enfuite que ces
noms ne conviennent qu’au feul Poivre
de la Jamaïque; cependant Samuel Dale
qui fuit la méthode de M. Raï, a rapporté
les fynonimes différens de ce Botanifte à
la Canelle girofle des Droguiftes, dont
nous parlerons ci-après dans la Clafle des
Cephaliques ; & il a fait une efpéce diffé-
rente du Poivre de la Jamaïque, fans par-
ler du Poivre de Thevet.Je n’entrerai poinc
ici dans l'examen & dans la critique de ces
Auteurs , il me fufht d'avoir indiqué les
noms de ceux qui les ont le mieux diftin-
gués , & de dire un mot de leurs proprié-
tés les plus connues,
ALEXITERES, 335
Le Poivre de la Jamaïque fortifie le
cœur & l'eftomac, il diffipe les vents ;
poule les urines & les mois, foulage 12
Colique & la pafion Iliaque ; en un mot
H ranime le fang & les efprits, & empor-
te les obftructions ; ainfi il eft Cordial k
Céphalique , Apéritif, Hyftérique , Sto-
machique & Carminatif. Le petit Girofle
rond a les mêmes vertus , & approche de
celle du Girofle ordinaire ; quelques-uns
le fubftituent au fruit du bois de Baume
appellé Carpobalfamnm , dont nous allons
parler , ou bien le Poivre de la Jamaïque,
qui eft plus commun. La dofe & la ma-
niere de fe fervir de l’un & de l’autre eft la
même que celle des Cubebes ; ainft il eft
inutile de la sepeter. lis peuvent auffi être
employés dans les mêmes compofitions,
X XL
B O1s de Baume.
Xyloballamum Offcin. C. B. 4or. I. B.
Tôm. I. pag. 198. Alpin. Liguum Balf[ami ex
Arabia felici Linf.
O N nous apporte de l’Ecypte à Mar-
feille les branches & les petits ra-
meaux de cet arbrifleau dépouiliées de
leurs feuilles & de leurs fruits ; elles
reflemblent à de petits fagots de verges
336 PLANTES
féches remplies de nœuds, dont l'écorce
eft brune & rougeätre , & l’intérieur aflez
blanc. Elles n’ont prefque aucune odeur
de baume , laquelle fe aiffipe en peu de
terms : car comme l’affure Profper Al-
pin , on ne reconnoit dans ce bois au-
cune odeur , ni faveur manifefte quelques
mois après qu'il a éic coupé. Il n’eft pas
d’un grand ufage dans la Médecine , ex-
cepté dans la Thériaque où il eft employé,
parce qu’il entre dans la compofition des
Trochifques d’Hedicroi.
_X XIL
F R u1T ou graine de Baume.
{Carpobalfamum nigrum Officir. C. B.
400. I. B. Tom. I. pag. 298. Balfami vers
frutius Alp.
1ÉË E fruit de Baume eft une graine de
la grofleur & de la figure des Cube-
bes , qu'on lui fubftitue à caufe de fa ra-
reté ; on l’employe dans quelques com-
policions Cordiales & Alexiceres,
XX TIL
AS mi
1. Aracardium C. B. s11.1.B. Tom. I.
pag. 33 5-Ocpata Hort, Malab.Baladar Zra-
bibus
F ALEXITERES. 337
éfrabibus : Faba PAalaccana Lufitanis. An
arbor India frnfs convide , Cortice pului.
#410 nucleur uricum nullo officulo tech
clandente Ras Hifi, 1566.
E fruit vient des Indes Orientales. H
eft très - rare en Europe, & celui
qu'on y débice n’eft pas le véritable au
rapport de Samuel Dale; mais une autre
efpece qui vient dans le Brefil, & à Mala-
bar ,en voiciles noms.
2. Anacardium Occidentale Jonff. Anac.
Occidentale Cajons diélum officulo rem lpo-
ris fgura Hort. Lugd. Bat. 36. Anacardi
alla fpecies C. B. 22. Cajous I. B.Toin.
PAL. 536. Kapa Mava Hort. Malab. Ar-
bor. Æcaju, Välgo Caju Pif mant. 195.
Acaiaiba Afarc. 94. Pomifera Jen potiss
Prunifera Indica nuce reniformi Juinmo po
210 inafcente, Cajous diéla Raï Hifi. 1649.
La figure des anacardes leur a fait don-
ner ce nom; & quelques Auteurs les met-
tent au rang des drogues aléxiteres, parce
qu'Avicene & après lui Mefuë {e font avi
{és de faire une confection corciale &
céphalique, qu'ils ont appellée ana-ardi_
ne , dans laquelle les anacardes entrent
en aflez petite dofe : cette confection 'eft
plus en ufage, parce qu'on n'a pas re-
connu qu'elle produisit les bons effets
que ces Arabes Jui attribuoient.
Tome I. P
338 PLANTES
XXI V.
C ONTRAYERV A.
Draxena Contrayerva Officin. Draxe-
ne radix I. B.Tom. Il. pag. 740. Contrayer-
va Hifpanorum five Draxena radix Cluf.
Exot. 83. Cyperus longus odorus © inodo-
vus Pernanus C. B. 14. Bezoardica radix
Tab. ic. 902. Clematis Paffionalis folio br.
fido Mor. Oxon. Flori paffionis five Grana-
dille affinis Dale 257. Coancepelli five Con-
trayerva Hern. 307.
it Ette racine nous eft apportée du Pe-
rou, comme un contre poifon des
plus aflurés , aufli en porte-t'elle le nom
fpecialement.Hernandes cn dit merveille,
& s'étend beaucoup fur {es proprietés ; il
enordonne une demi- dragme ou une
éragme felon les forces du malade & la
grandeur de la maladie : on la fait pren-
dre dans cinq ou fix onces d'eau tiede
pour procurer la fueur: on réïtere ce re-
mede jufqu'a deux ou trois fois : il n’eft
as feulement capable de préferver de la
pete, & de guérir les morfures de toutes
fortes d'animaux venimeux ;il convient
aufli dans les douleurs de tête, de côté,
d’eftomac ; dans le rhumatifme & la fcia-
tique. L'eau ou le vin dans lequel cette
À I'ECXTI'T E RIE'S. 339
racine a infufé , bû tous les jours au re-
pas , eft un préfervatif contre toutes for-
tes de maladies contagieufes, contre l’af-
fection hypocondriaque , & contre les
vents. Il aide à la digeftion & forrifie l’ef-
tomac ; en un mot cet Auteur la préfere
au bozoard , & à la thériaque.
Quelques-uns mélent cette racine en
poudre avec le double de fon poids au
quinquina pour la fiévre ; d’autres la mé-.
lent en rar proportionnée avec le dou-
ble d’ipecacuanha pour la dyffenterie.
La racine de contraverva entre dans la
poudre de la Comrelle de Kent & dans
quelques autres compoftions cordiales.
XX V.
IPERINE , Ou ferpéntaire de Vir-
ginie.
Viperina [eu SerpentariaW'irginiana ; an
Piffolochia cretica C, B. Jonf. Contrayerva
Virginiara quorumdam. Senagruel D. Le-
mer y.
Ette racine vient de la Virginie dans
@ l’Amerique, où elle eft eftimée com-
me un contrepoifon, particulierement à
Pégard d’un ferpent appellé par les In-
diens Boicininga ou ferpent afonnette; elle
eft propre auffi pour guerir la morfure de
Pi
340 PLANTES
la vipere, d’où vient fon nom, Je ne fcaif
tran{portée en ce Pays elle auroit d’auff
grandes vertus que celles qu’on lui attri-
buë dans la Virginie ; on l’employe au lier
& comme la racine de contrayerva.
RENE
a
1. Nardns Indica, qua fpica, fpica Nar-
di, © fpica Indica Office. C. B. 13. Nar-
dns Indica vulgaris. 4, B. Tom. Lil. Part.
2. PAG. 162. Gramen Cyperoides aromati-
cum Indicum Brein. Prod.
Ftte racine vient des Indes Orien<
tales, par la voye d’Alexandrie fon
odeur eft tres-penetrante & aromatique :
comme elle eft rare on lui fubftitue la
plante fuivante , qui croît dans le Tirot
& dans les Alpes, Le fpic-nard eft pro-
pre à fortifier le cerveau & l’eftomac ; il
pouffe auffi les urines & les mois , réfifte
a la pourriture, & excite la tranfpirarion:
on ne l'employe gueres feul, mais il en
tre dans la thériaque & dans quelques au-
tres compofitions alexiteres. Sa dofe en
poudre eft de quinze à vingt grains , &
en infufion jufqu’à deux fcrupules.
2. Nardus Celtica Diofc. C.B. 165.1. B.
Tom. 1. Part, 2. p, 20c, Valeriana Celticg
ALEXITERES. 341
nf, 131. Salunca quorumdam. Nardus
Eeltica © Gallica Lug. 513.
Cette racine n’a pas, à beaucoup pres,
Podeur & la vertu de la précedente, &
fa dofe peut être au double : elle eft em-
ployés dans la thériaque de marhiole; &
dans plufeurs autres femblables compo-
fitions.
S Crisrx
1. Scilla vulgaris radice rubra C.B. +3.
Squilla Tragi 908. l'ancratium Dod. 67.
Scilla rnfa magna | vulgaris X. B. Tom. II.
pag. G1,. Ornithogalum maritinmum | fem
Scilla radice rubra Int. 381. Scille rouge.
2. Scilla radice alba C. B. 7;. Scilla Dod.
690. Scilla magne albe X. B. Tom. 1. pag.
G18. Ornithogalum maritimum [eu Salla ra
dice alba Inft. 381. Scille blanche.
AXNAET
Es racines de fcille font des oignons
4 qui nous font apportés d'Efpagne &
de Sicile, où ïls croïflent fur le bord de
Fa Mer; quelques uns prétendent qu’il
en vient en Normandie {ur les côtes. On
fair plufieurs préparations de {cilles, fça-
voir ; les trochifques, le vinaigre, &
même le miel :les deux premieres foncles
plus en ufage. Les trochifques entrent
dans la thériaque. Le vinaigre fcillitique
P ii
341 PLANTES |
qui eft eftimé propre à réfifter au venis |
& à purifier le fang ; on le donne auf.
pour lépilephe , & pour chaffer les
vents ; la dofe eft depuisune once jufqu'à |
trois. Celle des trochifques eft depuisun
fcrupule jufqu’à deux ; ils ont la même
vertu , on préfere pour cela la fille)
blanche.
KV TIT
F Eürzze d'inde ,ou malabatre.
Cadegi Indi , ideft , folium Indum, Aræ
bibus C. B. 410. Tamalapatra Cluf. Exot.
178. Malabathrum € Folium Indum Of-
foin. I. B. Tom. I. pag. 430.
O N nous appotte cette feuille des
grandes Indes : elle reffembleacelle
du laurier royal ; elle n’a gueres. d'odeur|
ni de faveur ; cependant les Anciens la
font entrer dans la compofition de la]
thériaque , ainf il eft bon de laconnoître!
on n'ordonne point ces. feuilles feules .
mais feulement dans quelques compolr
tions aléxiteres , entr’autres dans la the-|
riaque , & dans le michridat ; elles en.
crent-aufi dans l Hiera-diacolecynthidos.. |
ALEXITERES. 343
RRCEX.
S CHÆNANTE, ou jonc odorant.
Juacus odoratus | five aromaticus C. B.
11. Sceranthos fivc Juncus odoratus I. B.
Tom I]. pag. s15. Gramen Daëkilon aro-
Mmaticum , multiplici paricula , fpicis bre
vibus tromento cendicantibus ex eodem pe-
diculo binis Pluk Phyt. Palea de Mecha&
Paflus Camelorum vulgo.
( Ette efpece de chiendent , croît en
Arabie , fur-tout au Mecnt-Liban,
où ileften fi grande abondance , qu’on
en fait la litiere des Chameaux. On nous
en apporte les fleurs ou Îes épis , qui fonr
d'une odeur aromatique & très-agréable,
Quelques uns tirent les fleurs du refte de:
l'épi, pour l'employer dans la thériaque ,
& dans les autres compofitions dans lef.
quelles elles entrent; d’autres n’y font pas:
tant de façon & y mettent tout l’épi. On
peut ordonner des fleurs de Schænante
en poudre |; depuis un. demi-fcrupule
jufqu'a trente grains, dans les maladies
contagieufes ; elles font propres auffi dans
celles du cerveau , pour poufèr les mois
& les urines, & pour lever les. obftru.
ions des vifceres. Les fleurs de Schæ-.
nante entrent dans la thériaque & dans:
quelques autres confections aléxiteres,.
er PLANTES
X XX.
S ANTAL,
Nous trouvons dans les boutiques des
Drosuiftes trois fortes de bois de fantal ,
qui fe diftinguent aifément par la couleur
fcavoir , leblanc , le citrin & le rouge;
on les employe indifleremment , & fou-
vent tous les trois enferxble.
1. Santalum album €. B. 302. AAath,
Lugd. 3708. Tab. ic. 392. I. B. Tom. F,
pag. 48c. Licrum odvratum candidnm Cae-
fal. Santal blanc.
2. Santalum pallidum C.B. 392. Mark.
Lucd. 1:08. Santaluin flavum Tab. ie. 933.
Santalum Civrinrim \. B. idem Cord. €
Officin. Savtal citrin.
2. Sartalum rubrum C. B. 392. Math.
Lugd. 1768. Tab.ic. 933: Lissnm odoratur
Cajal. 1161. B. idem Lotus veterum. San-
dalus rubea Officin. Cord. Santal rouge.
n 44 Es fantaux viennent dans les Indes
h_, Orientales; le cicrin eft le plus eftime-
& d’une odeur plus douce & plus agréa-
ble. Le blanc approche de fes qualités,
& le rouge leur eft inferieur ; ce dernier
vienr de Coromandel. Toutes ces efpe-
ces de bois paffent pour cordiales; elles
raniment Je mouvement du fang, & cor-
L
4
AÉFEXETÆERES. 345$
rigent l’acide malin qui épaiffit fa mafle
& ralentit fa circulation. On les emplaye
en infufion après les avoir rapé , depuis
une once jufqu’a deux, dans deux ou trois
pintes d’eau ; on les fait bouillir enfuite
a la diminution du tiers de la liqueur , &
on fait boire cette tifane par verrées dans
les fiévres malignes. On les ordonne auffi
en poudre , depuis demi-gros jufqu’a un
gros , pour fortifier l’eftomac & détruire
les rapports aigres, & les mauvaislevains
qui empêchent la digeftion. On fe fert
des fantaux dans la palpitation de cœur,
dans le vomiflement, dans les catharres,
& dans les obftruétions du foye, & des
autres vifceres.
= Le fantal citrin entre dans l’opiat de
Salomon , dans le fyrop hydragooue de
Charas, le fyrop de Myrte, la poudre aro-
matique rofat, & la confeétion alker.
mes ; le rouge entre dans le fyrop liente.
rique de Charas ; lun & l’autre font em-
ployés dans la poudre Diarrhodon, &
dans celle qu'on appelle Diamargaritifi-
gi. Les trois fantaux ont donné leurs
noms à la poudre Diatris-Santalum , &
on les employe dans la confection d’hya-
cinthe , & dans l’éleétuaire du fuc de
rofes.
346 PLANTES
XXXI.
C ORAIL.
Entre plufieurs efpeces de corail qu’on
diftingue principalement par la couleur ,
celui qu'on employe le plus ordinaire-
ment eft le corail rouge ; le blanc eft auñfi
d’ufage, mais le noir l’eft beaucoup moins
a caufe de fa rareté.
1. Corallium rnbrum C. B. 366. Coral-
um rubrum Offcin. 1. B. Tom. III. pag.
8o3. corial rouge. |
2. Corallinm album C. B. 66. Corallium
album Officinarum oculatum 1. B. Tom. V1].
pag. 805. Madrepora vulgaris In. 573.
Corallo bianco fifulofo lmper. 617. corail
blanc.
3. Corallium nigrum €. B. 366. Coral-
Lim nigrum five Antipaihes 1, B. Tom. II.
pag. 804. Lob. ic. Tom. Il. pag. 151. corail
noir.
E Corail eff une plante pierreufe qui
L croit au fond de la mer ; on en trou.
ve beaucoup dans la Méditerranée. La
maniere ordinaire de s’en fervir , eft dele
réduire en poudre fubtile, pafce fur le
porphire , & d’en former enfuire de pe-
tits crochifques avec leau-rofe ; on le:
laifle fécher & on les conferve pour 1
AILEARCUT E RES. : 447
beloïn, ils fe réduifenr fic lement en
poudre; on l’ordonne depuis vingt grains
juiqu’a un demi-gros dans les potions
cordiales abforbantes ; car le corail eft
un alcali très-propre à detruire & à cor-
tiger les acides qui épaiffiffent le fang. &
à rétablir fa fluidité naturelle lorfqueile
eft ralentie, & c’eft en cela qu'il peut
paller pourcordial & alexitere. On ledon-
ne rarement feul, mais ordinairement en
bol ou en opiate avec d’autres ingrédiens
aftringens & abforbans. Le corail con-
vient dans le cours de verre, dans Ja
diflenterie & dans les rapports aigres de
l’eftomac. Il y a plufeurs préparations de
corail, {cavoir, le fyrop qui fe fait avec
le fuc d’épine vinette & le fucre ; le {el
qui eft une folution de corail par le vi-
naïgre qui le reduit en une poudre blan-
che , le magiftere qui fe fait par l’addi-
| tion de l'huile de tartre fur cette folu-
tion qui occafionne la précipitation d’une
poudre blanche femblable à la préceden-
te. Toutes ces préparations , aufli bien
que différentes teintures & fyrops com-
| polés avec le corail & les drogues aftrin-
gentes ou anodines, font inferieures à la
préparation fimple dont nous avons parlé
d’abord. Schroder recommande la poudre
de corail pour cicatrifer les ulceres, pour
appailer l’écoulement involontaire des
346 BE ANNEES
larmes & pour éclaircir lavüë, en met.
tant un peu dans les coilyres.
Le corail rouge entre dans plufeurs
compofitions cordiales,comme l’antidote
de machiole , la confection d’hyacinthe ,
dans la poudre de l’électuaire de Gemmis
de Mefuc, dans l’Aurea- Alexandrina dans
les trochifques de Carabé dans la con-
fection theriacale de Minficht , dans l’é-
lectuaire de Guidon contre la pelte , &c.
Jl a donné le nom aux trochifques de
corail de Nicolas, qui font eftimes pour
fortifier le cœur & leftomac, donnez à
cemi-gros : leur vertu vient autant des
aromates & des plantes cordiales étran-
geres qu'on y employe , que du corail
quinyentre qu'en petite quantité.
PLANTES ÉORIDEMESE TS
OUT SONT. LS APPDONMIE LE
DANS D'AUTRES CLASSES:
JL À plûpart des plantes fudorifiques
qui font capables de ranimer le mou-
vement du fang & des efprits , font auffi
cordiales, & propres àcorriger la mali-
cnité des humeurs. Qn employe ordi-
nairement dans les potions aiexireres les
eaux diftillées de chardon-bénit , de fcor-
fonere
( ALEXITERES 349
fonere , & quelques autres dont nous
avons auffi parlé ci-deflus , dans la claffe
des fudorifiques.
Entre les plantes hyftériques , plufñeurs
font aufli cordiales, entr’autres la melifle..
dont l’eau diftillée eft employée comme
les précédentes , depuis quatre jufqu'à
fix onces. Voyez ci-devant la claffe des
hyftériques. | 7
La canelle, Son eau diftillée avec l’or-
ge, s’ordonne jufqu'à demi - once dans
une potion. Voyez ci-après la clafle des
plantes céphaliques. |
Le geniévre. Son eau fpiricueufe à de
Mi-once ,& fon huile eflentielle a cinq ou
fix gouttes , peuvent être aufli employées
dans les compoftions cordiales ; fon ex-
trait à un gros , s'ordonne comme la thé-
riaque. Voyez ci-devant la clafle des
plantes füdorifiques.
Les racines d’angelique & d’imperatoi-
re. Voyez ci-devant la clafle des plantes
fudorifiques : celles de tormentiile & de
biftorte. Voyez ci-après la clañle des
vulnéraires ,au chapitre des plantes af
tringentes. Ces quatre fortes d'herbes en
trent dans la plüpart des éleŒuaires cor«
diaux.
La racine de bardane en tifane , comme
celle de fcorzonere , m'a plufeurs fois
Tome L. Q
3ço PLANTÉS ÂLEXITERES.
réufli dans les fiévres malignes & dans Îa
petice verole. Voyez ci-après la claffe des
plantes apéritives.
Ees fleurs cordiales ; fcavoir ,ceïles de
bourache , de buglofe , de violette & de
rofe , s’employent par pincées en infufion
à la maniere du thé.
Le girofle , la canelle-oirofiée & quel.
ques autres aromates étrangers font auffi
aléxiteres , & s’employent dans les con-
fections cordiales. Voyez ci-après la claf.
fe des plantes céphaliques. |
Plufieurs plantes hyftériques , comme
la racine d’acorus , les feuilles de rue , les
racines de meum , de valeriane & d’arif-
toloche., font aufli cordiales, & font em-
ployées dans la thériaque , l’orvictan ,
&cc. Quelques-uns mangent deux outrois
feuilles de rue le matin à jeun , pour fe
préferver du mauvais air. Voyez ci-de-
yant la clafle des plantes hyftériques,
Fin da Tome premier.
Fr
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