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Full text of "Annuaire-bulletin de la Société de l'histoire de France"

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ANNUAIRE-BULLETIN 



DE U SOGIÉXÉ 



DE L'HISTOIRE DE FRANCE 



ANNÉE 1868 



4>,'-'. 



n 



SI 66. — IMPRIMERIE GÉNÉRALE DE GH. LAHURE 
Rne de Fleurui, 9» à Paris 



M 



ANNUAIRE- BULLETIN 



DE LÀ SOCIÉTÉ 



DE L^HISTOIRE DE FRANGE 



ANNÉE 1868 




A PARIS 

CHEZ M" Y* JULES RENOUÀRD 

LIBRAIRE DE tA SOCIÉTÉ DE l'hISTOIRE DE FRANCE 

KDS DE TOUIMON, N* 6 



T. VI. 

t4S 



1868. 

1 ~ 



n 



THE 

NEW YORK 

PUBLIC L.ERARY 

Z ^ ^K^L 

Morlunox and itfdm 

Fowidatlom. 

1897. 



ANNUAIRE-BULLETIN 

D£ LA 

SOCIETE DE L'HISTOIRE DE FRANGE 



CALENDRIER POUR UAKNÉE 4868. 
RÈGLEMENT ET LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÏTÉ. 

CONSEIL D'ADMINISTRATION. 
LISTE DES OUVRAGES PUBLIÉS. 



T. ▼!, 1868. 



CALENDRIER POUR L'ANNEE 1868. 



Comput McUtiasdqu 

Nombre d'or 

Épacte 

Lettre dominicale 

Indiction romaine. ..... 

Cycle folaire . • 

Septnagéfime, féTrier. 
Gendres, S6 février. 
Pâqneg, <2 avril. 
RogaUoDB, 4 8, 10 et 20 
Ascension, 21 mai. 



7 
VI 
ED 
44 



De la période julienne .... 6684 

Des Olympiades SOii 

De la fondation de Rome. . SOai 
De THégire (6 mai 4 867- 
23 avril 4868) 4284 



FAes mobiles. 



mai. 



Pentecôte, 84 jhai. 
Trinité, 7 juin. 
Fôte-Dicu, 4 4 Juin. 
4*' Dim. de TÀTent, 29 no- 
vembre. 



Quatre^Temps . 



Mars 

Join, 



4, 6 el 7, 



3, 5 et 6. 



Septembre 46, 48 et 40. 

Décembre 46, 4B et 40. 

Commencement des Saisons, 
Printemps, le 20 mars à 7 heures 53 m. du matin. \ 
Été, le 24 Juin k 4 heures 48 m. du matin. I Temps moyen 

Automne, le 22 septembre à 6 heures 40 m. du soir. | de Paris. 
Hiver, le 24 décembre à heure 37 m. du soir. / 

Éclipses et passage de Mercure sur le Soleil en 4 868. 

I. — Le 23 février, éclipse annulaire de soleil en partie visible â Paris. Com- 
mencement de Téclipse générale à 44 h. 26 m. du malin, dans le lieu dont la lon- 
gimde est 80" 38' O. el la latitude 42o 64' S. Commencement de Téclipse ceiitrale 
générale à h. 34 m. dans le lieu dont la longitude est 97' o' 0. et la latitude 44* 
27' S. Eclipse centrale à midi , à 2 h . 33 m. dans le lieu dont la longitude est 34* 49'0. 
et la latitude 6* 47' S. Fin de l'éclipsé centrale générale à 4 h. 28 m. du matin 
dans le lieu dont la longitude est 23* o' E. et la latitude 4 9* 25' N. Fin de 
Téclipse générale é 5 b. 35 m. dans le lieu dont la longitude est 6* 29' £. et 
la latitude 4 7* 69^ N. — Celte éclipse sera visible en France, en Espagne, «a 
Italie, dans une grande partie de l'Afrique et dans tuute l'Amérique du Snd. La 
phase de réclipse centrale traversera l'Amérique du Sud. dans sa plus grande 
largeur, de Lima i Rid-Grande-do-Norle et arrivera ensuite sur les cOies de 
Guinée. A Paris, l'éclipsé de soleil est partielle, el Ton a : commencement le 
23 février à 3 h. 48 m. soir; plus grande phase à 4 h. 7 m.; fin à 4 h. 28 soir. 
Grandeur de l'éclipsé : 3 centièmes do diamètre du soleil. 

II. -—Le 48 août, éclipse totale de soleil invisible à Paris, visible dans la 
partie orientale de l'Afrique, aux bords de la mer Rouge, en Arabie, en Chine, A 
Madagascar, i IMle de Ceyian, en Australie. 

m. — Le 6 novembre, passage de Mercure sur le disque du Soleil, en partie 
visible à Paris. On a pour le centre de la terre : entrée, contact externe, à 5 h. 
S3 m. 69 s. matin; plus petite dislance des aulres égale 4 2' 4 5", 2, à 7 h. 23 m. 
42 s.; sortie, contact externe, à 9 h 42 m. 20 s. malin. A Paris le soleil se levant 
le 6 novembre A 6 h. 66 m. , la sortie seule pourra être observée, mais on verra la 
planète sur le disque du soleil pendant un peu plus de deux heures. 



IV 



CALENDRIER 





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5^». 


JANVIER . 


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2 


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FÉVRIER 


9 






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maine. 


1868. 


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• 


3 S 

s. 

■ 


1868. 


1 


Mercredi. 


GniooHCUioir. 


4 


Samedi. 


S. Ignace. 


a 


Jeudi. 


S. Basile, é¥èq. 


2 


Dm. 


Purification, 


3 


Vendredi. 


Ste GeneTiève. 


3 


Lundi. 


S. Biaise. 


4 


Samedi. 


S. RigoberU 


4 


Mardi. 


S. Gilbert. 


5 


Dut. 


S. Simèon. 


5 


Mercredi. 


Sle Agathe. 


6 


Lundi. 


Épipiuuiie. 


6 


iendi. 


S. Vaast, évéq. 


7 


Mardi. 


Sle Mélanie. 


7 


Vendredi. 


S. Romuald. 


8 


Mercredi. 


S. Lucien. 


8 


Samedi. 


8. Jean de M. 


9 


Jeudi, 


S. Pierre, étêq. 


9 


Duf. 


Ste Apolline. 


40 


Vendredi.- 


S. Paul, ermite. 


10 


Lundi. 


Sle Scholastiqae. 


44 


Samedi. 


S. Théodose. 


41 


Mardi. 


S. Se vérin. 


42 


Dm. 


S. Arcade, mart. 


42 


Mercredi. 


Sle Eulalie. 


13 


Lundi. 


Bapt. de J. G. 


43 


Jeudi. 


S. Grégoire. 


4A 


Mardi. 


S. Hilaire, éfèq. 


44 


Vendredi. 


S. Valendn. 


15 


Mercredi. 


S. Maur, abbé. 


46 


Samedi. 


S. Faustin. 


4B 


Jeudi. 


S. Guillaume. 


46 


DlM. 


S. Flavien. 


41 


Vendredi. 


S. Antoine, abbé. 


47 


Lundi. 


S. Tbéodule. 


48 


Samedi. 


Ch. de S. Pierre. 


48 


Mardi. 


S. Siméon. 


40 


Dm. 


S. Sulpice, éTêq. 


40 


Mercredi. 


S. Gabin. 


20 


Lundi. 


S. Sébastien. 


20 


Jeudi. 


S. Éleuthère. 


24 


Mardi. 


Ste Aghës, vierge. 


24 


Vendredi. 


S. Pépin. 


22 


Mercredi. 


S. Vincent. 


22 


Samedi. 


Sle Isabelle. 


23 


Jeudi. 


S. Ildefonse. 


23 


Dm. 


S. Méraut. 


24 


Vendredi. 


S. Babylas. 


24 


Lundi. 


S. Mathiaa. 


26 


Samedi. 


Conv. de S. Paul. 


25 


Mardi. 


S. Nicéphore. 


2« 


Dnc. 


Sle Paole, veuve. 


26 


Mercredi. 


Cendres, 


27 


Lundi. 


S. Julien, évèq. 


27 


Jeudi. 


S. Léandre. 


28 


Mardi. 


S. Charlemagne. 


28 


Vendredi. 


Ste Honorine. 


29 


Mercredi. 


S.François de Sales. 


29 


Samedi. 


S. Romain. 


80 


Jeudi. 


Sle Baibilde. 








34 


Vendredi. 


Ste Marcelle. 








Lefer do soleil, le 4, à7h. 56in. 


U 


iver du soleil, le 4, à 7 h. 83 m. 


le 46, à 7 b. 60 m. 




Ie46,à7fa. 40m. 


CoQcfa.da soleil, le 4, à 4 h. 4 4 m. 


C( 


>nch.dasoleil,le 4, A 4 h. 66m. 


le 46,à4b.30iii. 




Ie46,à6h.20m. 


Lererde le 4,à44 h. 41 m.mal. 


L( 


Bverde le 4,i44h. 8 m. mat. 


la lune, le40, à Oh. 


1 


alune, le46,à 4h.64m.mat. 


Couch.dc le 4,à 4 Oh. 62 m. soir. 


C. 


)uch. de le 4, à Oh. 


la lune, le 4 0, à4 4 h. 24 m. mat. 


1 


alune, Ie40,i44h.29m.mal. 



POUR L'ANNÉE 1868. 







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■ 


6 

s 

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■ 




<» 


MARS 
1868. 


c 

s 


JOUES 

la semaine. 


AVRIL 

• 

1868. 


4 


Dm. 


S. Aubin. 


1 


Mercredi. 


S. Hugues. 


S 


Lundi. 


S. Simplice. 


2 


Jeudi. 


S. François de Paule. 


8 


Mardi. 


Ste Cunégonde. 


3 


Vendredi. 


S. Richard. 


4 


Mercredi. 


S. Casimir. 


4 


Samedi. 


8. Ambroise. 


5 


Jeadi. 


S. Théophile. 


5 


Dm. 


S. Gérard. 

• 


8 


Vendredi. 


Ste Colette. 


6 


Uindi. 


S. Brudence. 


7 


Samedi. 


S. Thomas é'Aq. 


7 


Mardi. 


S. Romaald. 


8 


Dot. 


S. Jean de Dieu. 


8 


Mercredi. 


S. Édése. 


9 


Lundi. 


Ste Françoise. 


9 


Jeudi. 


Ste Marie Ég. 


40 


Mardi. 


S. Droctovée. 


40 


Vendredi. 


S. Macaire. 


41 


Mercredi. 


S. Ealoge. 


fi 


Samedi. 


S. Léon, pape, 


42 


Jeadi 


S. Grégoire. 


42 


Ddk. 


PAQUES. 


48 


Vendredi. 


Ste Eaphrasie. 


43 


Lundi. 


S. Marcelin. 


44 


Samedi. 


S. Lobin, étéq. 


44 


Mardi. 


S. Tiburce. 


4S 


Du. 


S. Zacharie. 


46 


Mercredi. 


S. Maxime. 


46 


Lundi. 


S. Cyriaqne. 


46 


Jeudi. 


8. Paterne. 


n 


Mardi. 


Ste Gertrude. 


47 


Vendredi. 


S. Anicet» pape. 


49 


Mercredi. 


S. Alexandre. 


48 


Samedi. 


S. Parfait, prêt. 


49 


Jeadi. 


S. Joseph. 


49 


Dem. 


S. Timon. 


SO 


Vendredi. 


S. Joacbim. 


20 


Lundi. 


S. Théodore. 


SI 


Samedi. 


S. Benoit, patr. 


21 


Mardi. 


S. Anselme. 


n 


Dm. 


S. Emile. 


22 


Mercredi. 


Ste Opportune. 


» 


Landi. 


S. Victorien. 


23 


Jeudi. 


S. Georges, m. 


34 


Mardi. 


S. Simon, mart. 


24 


Vendredi. 


S. Léger. 


S5 


Mercredi. 


Ste Bertbe. 


26 


Samedi. 


S. Marc, évang. 


26 


Jeudi. 


S. Lodger. 


26 


Dm. 


S. Clet, pape. 


27 


Vendredi. 


S. Jean, ermite. 


27 


Lundi. 


S. Polycarpe. 


SB 


Samedi. 


S. Contran. 


28 


Mardi. 


S. Vital, mart. 


20 


Doi. 


S. Marc, évèq. 


29 


Mercredi. 


S. Robert, abbé. 


80 


Lundi. 


8. Rieal. 


30 


Jeudi. 


S. Eotrope. 


84 


Mardi 


Ste Balbine. 






_____ _ _ 


Leyer da Boleil, le 4,A6h.44m. 


Lever du soleil, le 4,A6h.39m. 


Ie46,à6b. 48111. 


Iel6,à6h. 9 m. 


Conch. du soleil, le i, à 6 b. 42 m. 


Coach. du soleil, le 4 , A 6 b . 29 m . 


Ie46,è6li. im» 


le46,A6h.62m. 


Lererde le l,i 40 h. 4 3 m. mat. 


Lever de le 4,à 4 4 h. 40m. mat. 


la lune, Ici 6, A 4 h 34n),mal. 


ialune, le46,.^ 2h.24in.mat. 


CoQch. de le i , à Oh. G m. mal. 


Couch.de le i,A 2 h. 7 m. mat. 


lalnne, Iel6^A I0h.47nn.ma(. 


la lune, le 46, à Oh. 8m. soir. 



CALENDRieR 



1 


S- 

si 


MAI 


1 




JUIN 


1 


1^ 


ises. 


^ 




1868. 


, 


Vendredi. 


3. Jicq. S. Phil. 




Lundi. 


S. Pampbllo. 




Samedi. 


S. Ai]>anue. 




Hardi. 


8. PoUiin. 




DlM. 


Ihv. dt la Su Croix. 




■tercredl. 


Rie Glolllda. 




Lundi. 


S(« Monique. 




Jeudi. 


S. Opui. 


b 


Uardl. 


C. de S. AugniUn. 




Vendrwil. 


9. G*n*i. 


e 


Mercredi. 


S. Jean Perle Ut. 




Samedi. 


S. Clanda, értq. 




Jeudi. 


S, Sianislai 




UlH. 






Vendredi. 


S. D*.iré, <fèq. 




Lundi. 


S. Méilard. 




Samedi. 


8. nerniM. 






Su, Marianne. 


(0 


Dm. 


8. GordieD. 




Mercredi. 


S. Lnndri. 


,, 


Lundi. 


S. Hamerl. 




Ipiidl. 


S. Bamtb*. 




Hardi. 


S, Épi|,han». 




Vendredi. 


S.Oljiupe. 




Mercredi. 


S, Ser.»is. 




Samedi. 


S. AnlDine de P. 




Jeudi. 


S. Boniraie. 




Dm. 


8 Rulln. 


IB 


Vendredi. 


S. Isidore. 




Lundi. 


S. Mùileile. 


te 


Samadi. 


S. BoDort. 




Mnrdl. 


3. FarDeiu. 




Dm. 


S. Paical. 




Mercredi. 


S. Avil, 




Lundi. 


S.Éric, roi 




]«Uiii. 


Sle HiriDe, utrt». 




Mardi. 


8. Y.e., 




Vendredi. 


3. Gerr.,8. Prol. 


10 


Mercredi. 


3. Bemardia, 




Samedi. 


FËii-DitD. 


a, 


Jeudi. 


ASCENSION. 




DlK- 


S. Lenfroi. 




Vendredi. 


Sle Hélène. 




Lundi. 






Samedi. 


S. Didif r, éTêq. 




Mirdi. 






Dn. 


S. Donalien. 




Mercredi. 


Naiiv. S. JcaD-Bapl. 


IB 


Lundi. 


S. Urbin. 


ÏS 


Jeudi. 


8. Proaper. 


10 


Mardi. 


S. Quùdrat. 


ae 


Vendredi . 


3. Baboltin. 


37 


Mereredi. 


a. Hlldeyert. 




Samedi. 


S. Creaeent. 


SB 


Jiiudi. 


SGemain.értq. 




Dw. 


S. Irèate. 


3> 


Vendredi. 


S. Maiimo. 




Lundi. 


8. Pierre e( S. Paul. 


30 


Samedi. 


S. Fi^lli. 


3.1 


Mardi. 


Com. de g. Paul. 




Dm. 


PENTECOTE. 








LeïeràmoJtll,!* I.iih.tlm. 


Lerer dn lol 


t,le i,i4h. 3ni. 


kl«,14h.<Bra. 




lelB.*Jh.68Dl. 


Couch.duaa1eil,1e l.àTh.Um. 


Conch.dnso1 


il, le l,t7h.B3m. 


le la, à 7 h. 3* m. 




lelfl.lab. im. 


Leverde le t,i th. Sm.goir. 


Lewde le 


(,à 3h.tlm.«olr. 


ItlDnt, lets.l «h.Min.Tnii. 


l:.1une. le 


6, à (h.asm.iual. 


Cooch.de le < ,i ib. (Sm.niW. 


Couch.de le 


i.A ah.lom.mm. 


lalnne. lel»,i Oh. B8ro. tuir. 


lalune, le 


O.i 3b. Sm.ioir. 



POUR L'ANNÉE i868. 



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AOUT 


1 

1 


B 

• 


1868. 


1 

• 

4 


oins 
semaine. 


1868. 


Mfsrcredi. 


S. Léonore. 


Samedi. 


Sle Sophie. 


2 


Jeudi. 


Fuit, de la Fiprge, 


2 


Dm. 


S. Etienne, p. 


S 


Vendredi. 


S. Anatole, éTÔq. 


3 


Lundi. 


S. Geoffroy. 


4 


Samedi. 


Ste Berihe. 


4 


Mardi. 


8. Dominique. 


6 


Dm, 


Ste Zoé, mart. 


5 


Mercredi. 


S. Von. 


-6 


Lundi. 


S. Tranquillin. 


6 


Jeudi. 


Transi, de Mf, S, 


7 


Mardi. 


Sle Aubierge. 


7 


Vendredi. 


S. Gaétan. 


8 


Mercredi. 


Ste Elisabeth. 


8 


Samedi. 


S. Justin , m. 


9 


Jeudi. 


S. Cyrille. 


9 


Dm. 


S. Romain. 


40 


Vendredi. 


Ste FéUcité. 


40 


Lundi. 


S. Laurent. 


41 


Samedi. 


Trans. S. BenoU. 


H 


Mardi. 


Sus. Ste Coor. 


12 


Dut. 


S. Gualbert. 


42 


Mercredi. 


Ste Claire, t. 


13 


l^andL 


S. Gabriel. 


43 


Jeudi. 


S. Hippolylo. 


U 


Mardi. 


S. ponaventure. 


44 


Vendredi. 


8. Eusebe. 


15 


Meieredi. 


S. penri, emp. 


45 


Samedi. 


ASSOMPTION. 


16 


Jeudi. 


S. ^Qstache, év0q. 


46 


Dm. 


9. Bocb, conf. 


47 


Vendredi. 


S. Alexis. 


47 


Lundi. 


é. Mammès. 


48 


Samedi. 


S. Clair. 


48 


Mardi. 


Ste HélAne, imp. 


49 


Dm. 


S. Vincent de Paul. 


49 


Mercredi. 


S. Louis, évéq. 


20 


Lundi. 


Sle Marguerite. 


20 


Jeudi. 


S. Bernard, ab. 


24 


Mardi. 


S. Victor, m. 


21 


Vendredi. 


S. Priral. 


22 


Mercredi. 


Ste Marie-Madeleine. 


22 


Samedi. 


S. Symphorien. 


23 


Jeudi. 


S. Apollinaire. 


23 


IhM. 


8. Sidoine, évéq. 


24 


Vendredi. 


Ste Christine. 


24 


Lundi. 


S. Barthélémy. 


25 


Samedi. 


S. Jacques le M^j- 


25 


Mardi. 


S. Louis, roi. 


26 


Dm. 


T. de S. Marcel. 


26 


Mercredi. 


8. Zépbyrin, p. 


27 


Lundi. 


S. Panlaléon. 


27 


Jeudi. 


S. Césaire. 


28 


Mardi. 


Ste Anne. 


28 


Vendredi. 


S. Aogustin. 


29 


Mercredi. 


Ste Marthe. 


29 


Samedi. 


S. Médéric, ab. 


30 


Jeudi. 


S. Sylvain. 


30 


Dm. 


S. Fiacre. 


34 


Vendredi. 


S. Germain. 


3i 


Lundi. 


S. 0\ide. 


L 


crer do soleiUe 4,44fh. 2m. 


LeverdusoleU.le 4,44 h. 85 m. 


]e46,à4h.l5in. 


Ie16,44h.65m. 


CoQch.da soleil, le 4, A 8 h. 5ro. 


Coucb. du soleil, le 4, à 7 fa. 86 m. 


le46,à7b.56lD. 


Ie46,47b.42m. 


Lef«rd« le 4, à 4 h. 54 m. soir. 


Lever de le 4,4 6 h. 20 m. soir. 


Ulane, le 46, 44 h. 4 3 m. mat. 


lalune, lei6,4 th. 34 m. mat. 


Goach.de le 4,4 4h.62m.mat. 


Gouch. de le 4 , à 2 h. 89 m. mat. 


1 laluae, le46,4 4b.44m.suir. 


lalune, le 46,4 6 h. 58 m. soir. 



CALENDRIER 



SEPTEMBRE 
1868. 



S. Ambroitc. 



Luad[. 
Uirdl. 



HcrcKdl. 

Vendredi. 
Suoed). 



Uirdl. 
Heicradi. 
Jeudi. 
Vendredi. 



tUnll.' 
U«rer«dl. 



Nicolu. 

1. Hiâclnlhe. 

t. Rapb>«i. 
J. Haurllls. 
Exali.Ja la Sti C. 

i. NicomUe. 



S. JunChryioitame. 

S. Janvier. 
S. EuiUche. 

S. Itllhleo, ip. 
S. Uiurice, 

SU Tbicle. 



aie loitine. 

.me, S. D. 
S. Venceilat. 
S-Uichel, are. 
S, Jiniiiu, p. 



LSTCr dn loleil , le t 

lein 

Conoh.duioleil.la 4 



n; 



M 



Vendredi. 
Dix, 



Vendredi. 
Stunedl. 



Hudi. 
Uenredi. 

Veudredl. 
Samedi. 



OCTOBRE 
1868. 



S. DtDlel. 

S. I>>uUn. 

S. Niuiie. 
9. Wilfrid. 
I. Gtnud, éTêq. 
S. Cilitte, p^e. 
SleTh«r«Hi. 



Sle 1]nDl«. 
HelloD, «Tèq. 
Biluïan. 

Higloira. 
Crépin et Cré. 

ËniUte. 



NirciHe. 
Quentin. 



Lerer do aoleil, le J,ish. Im. 

lelfl,l<li.24Di. 
Couch.dniolell.le 4.âsh.37m. 

]el«,i&lt. 71». 

Lcverde le i,i bb.eim.tair. 



POUR L'ANNÉE 1868. 



LuDdi 

Mercredi - 



S. Marcel, éiêq. 
S. Charles, éltq. 
Sle Bertille. 

j. Lèanïrd. 
S. Willebrod. 
Sies Beliqusa. 
S. MalhurlD. 
}. Léon, pape. 



). Élol, éieq. 
S. Franc- Xailer: 
S, Fulgence, *rtij. 
Sle Barbe. 

i. Sabu. 



Du. 

Landi. 
Mardi. 

Vendredi. 
Samedi. 



S. Bricc, é»6q. 
S. Berlnnd. 
S. Eogèoe. 



8. UeBmln. 

Sle Ad«laTde. 
Sle Olympiade. 
\ GaLien, «TAq. 

j. TimoWon. 

t. Phllogone. 



* Vicloire. 
Sle Del|)bine. 
NOËL. 



Lundi. 
Hardi. 

Jeudi. 



Jean, tTiq. 

i. Innocenta. 

Sle Èlionore. 



LcTerduaolsil.le 

le 

CoDch.da io1ell,]e 



Lever dn loleïl, le 

le 

CDUch. dn loleil, le 



lilnne, letfl,t » 



fl,l «h.asm.iolr. 



AIWUAIRE-BDLLETIN. 



PHASES DE LÀ LUNE. 



1868. 



Janviui. 

p. Q. le 8,i 4h. 42 m. damât. 
P. L. le 9, à II 3 du soir. 
D. Q. lel<,A S 13 duioir. 
N.L. Ie34,é 7 S8 du soir. 



FiTBIER. 



P. Q. le 4, à 
P L. le 8, A 
D.Q. I8if>,à 
N.L. le 33, à 



P. Q. le S, A 

P. L. le 8, k 

D.Q. le46,A 
N.L. le 24, A 
P. Q. Ie3|,à 



6 b. 25 m. do soir. 
9 45 du mat. 
9 26 du mat. 

2 30 du soir. 

Mam. 

4 fa. 58 m. du mat. 
8 32 du tojr. 

3 38 du mat. 

7 8 du mal. 
36 du loir. 



Avril. 

P. L* le 7, A 7 h. 26 m. du mat. 

D. Q. le 14, A 10 44 du soir. 

N. L- le 22, A 8 29 du soir. 

P.Q. le 29, A 6 27 du soir. 

Mai. 

P. L. le 6, A G h. 46 m. du soir. 



D.Q. le 14, A 5 24 
N.L. le 22, A 6 46 
P.Q. le 38, A H 51 

Juiif. 



du soir, 
du mat. 
du soir. 



P. L. le 6, A 7 h. 45 m. du mat. 
D.Q. le 13, A 10 23 diimat. 
N. L. le 20, AS 64 du soir. 
P.Q. le 27, A 6 du mat. 



JUILLST. 

P. L. le 4, A 8 b. 49 m. du soir. 
D.Q. le 13, A 60 du mat. 



N. L. le 19, A 10 
P.Q. le 26, A 2 



60 
6 
I 



du soir, 
du soir. 



P. L. le 3, A 
D.Q. le 1 1 , A 

N. L. le 16, A 
P.Q. le 16, A 



AODT. 

Oh. 



5 





4 m. du soir. 
38 du soir. 
SI du mal. 
66 du mat. 



SsPTKlftRK. 

P. L. le 2, A 4h. 7 m. du mal. 
D. Q. le 9, A 40 43 du soir. 
N.L. le 46, A 4 29 du soir. 
P.Q. Ie2i,à 3 31 du soir. 

OCTOBRI. 

P. L. le l,A 8 11. 7 m. du soir. 
D. Q. le 9, A 6 23 damât. 
N.L. le 46, A 44 4 4 du soir. 
P. Q. le 23, A 9 52 du mat. 
P. L. le3|,A4l 46 du mat. 

FfOTIXVRB. 

D. Q. le 7, A 4 h. 66 m. du soir. 
N.L. le 14. A 44 6 damât. 
P. Q. le 22, A G 56 du mat. 
P. L. le 80, A 4 40 du mal. 

DÉCEMBRE. 

D.Q. le 6, A 9b. 43 m. du soir. 
N.L. le 14, A 4 43 du mat. 
P. Q. le 22, A 4 37 du mat. 
P. L. le 39, A4 57 du soir. 



DÉCRET 



RBCONNAMSÂNT 



LA SOCIÉTÉ DE L'HISTOIRE DE FRANCE 



« 



COIIMS rrABUSSBMBlIT D UTILITE PUBLIQUE. 

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE. 

Liberté, Égalité, Fraternité. 
AP ROM qO PEUPUe FRUiÇilS* 

Le Président de la République, 

Sur le rapport du Ministre de IMnstniction publique et des cultes. 

Le Conseil d*Étit entendu, 

Décrète: 

Artiglb PBsvin. 

La Société de l'Histoire de France, étal)lie à Paris, est reconnue comme 

ETABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE. 

Son règlement est approuvé tel qu'il est et demeure cl-annexé. Il ne pourra 
y être apporté de modification qu'en vertu d*une nouvelle autorisation don- 
née dans la même forme. 

Art. II. 

Le Ministre de l'instruction publique et des cultes est chargé de rexécutlon 
du présent décret, qui sera inséré au Bulletin des lois. 

Fait à l'Ëlysée-National, le 31 Juillet 1851. 

Signé: L. N. Bonapabte. 
Lt Miniêtre de Pinstruction ftublique et des culte». 

Signé : de Crouseilhes. 



RÈGLEMENT 



DE 

LA SOCIÉTÉ DE L'HISTOIRE DE FRANCE. 

TITRE PREMIER. 

But de la Société, 

Art. 1**. Une société littéraire est instituée sous le nom de Sociiîté de 
l'Histoire de France. 

Art. 3. Elle se propose de publier : 

1* Les documents originaux relatiCi à l'histoire 4f France, pour les temps 
antérieurs aux Étals généraux de 1789 ; 

2* Des traductions de ces mêmes documents, lorsque le Conseil lejuf^era utile. 



XII RÈGLEMENT. 

3* Un compte renda annael de tes treTtux et de sa situation ; 
4* Un annuaire. 

Art. 8. Toutes les publications de la Société sont délivrées gratis à ses 
membres. 

Art. 4. Elle entretient des relations avec les saTants qui se livrent à des 
travaux analogues aui siens; elle nomme des associés correspondants parmi 
les étrangers. 

TITRE il. 

Organisation dé la Société. 

Abt. 5. Le nombre des membres de la Société est illimité. On en fait 
partie après avoir été admis par le Conseil, sur la présentation faite par 
un des sociétaires. 

Art. 6. Chaque sociétaire paye une cotisation annuelle de trente frakcs. 

Art. 7. Les sociétaires sont convoqués au moins une fols l'an , au mois de 
mai , pour entendre un rapport sur les travaux de la Société et sur l'emploi 
de ses fonds, ainsi que pour le renouvellement des membres du Conseil. 

TITRE m. 
Organisation du ConteiU 

Art. 8. Le Conseil se compose de quarante membres, parmi lesquels sont 
choisis t 

Un président. 

Un président honoraire. 

Deux vice-présidents, 

Un secrétaire. 

Un secréuire adjoint, 

Un archiviste. 

Un trésorier. 

Art. 9. Les membres du Conseil , à l'exception du président honoraire, 
sont renouvelés par quart, à tour de rdle, chaque année. Le sort désignera, 
les premières années, ceyx qui devront sortir; les membres sortants peuvent 
être réélus. Le secrétaire continuera ses fonctions pendant quatre ans. 

Art. 10. L'élection des membres du Conseil a lieu ii la majorité absolue 
des suffrages des membres présents. 

Art. 11. Le Conseil nomme chaque année un comité des fonds, composé 
de quatre de ses membres. 

Il nomme aussi des commissions spéciales. 

Les nominations sont faites au scrutin. La présidence appartient à celui qui 
réunit le plus de suffrages. 

Art. 12. L'assemblée générale nomme chaque année deux censeurs chargés 
de vérifier les comptes et de lui en faire un rapport. 

Art. 13. Le Conseil est chargé de la direction des travaux qui entrent dans 
le plan de la Société, ainsi que de l'administration des fonds. 

Les décisions du Conseil pour l'emploi des fonds ne pourront être prises 
qu'en présence de onze membres au moins, et à la majorité des suffrages. 

Art. 14. Le Conseil désigne les ouvrages à publier, et choisit les personnes 
les plus capables d'en préparer et d'en suivre la publication. 



RÈGLEMENT. xiii 

nomme , ponr chaque ouvrage à publier , un commissaire responsable , 
chargé d'en sunreiller rexéculion. 

Le nom de l'éditeur sera placé à la tête de chaque Tolume. 

Aucun volume ne pourra paraître sous le nom de la Société sans l'autori- 
sation du Conseil, et s'il n'est accompagné d'une déclaration du commis- 
saire responsable , portant que le travail lui a paru mériter d'être publié. 

Akt. 15. Le Conseil règle les rétributions à accorder k chaque éditeur. 
Le commissaire responsable aura droit à cinq exemplaires de l'ouvrage à 
la publication duquel il aura concouru. 

Art. 16. Tous les volumes porteront l'empreinte du sceau de la Société. 
Après la distribution gratuite faite aux membres de la Société (art. 3), les 
exemplaires restants seront mis dans le commerce aux prix fixés par le Conseil. 

Art. 1 7. Le Conseil se réunit en séance ordinaire au moins une fols par mois. 
Tous les sociétaires sont admis à ses séances. 

Art. 18. Nulle dépense ne peut avoir lieu qu'en vertu d'une délibération du 
Conseil. 

Art. 19. Les délibérations du Conseil portant autorisation d'une dépense 
sont immédiatement transmises au comité des fonds par un extrait signé du 
secrétaire de la Société. 

Art. 20. Le comité des fonds tient un registre dans lequel sont énoncées 
au fur et à mesure les dépenses ainsi autorisées , avec indication de l'époque 
à laquelle leur payement est présumé devoir s'effectuer. 

Le comité des fonds tient un registre dans lequel sont inscrits tous ses 
arrêtés portant mandat de payement. 

Art. 21. Le Conseil se fera rendre compte tous les trois mois au moins de 
l'état des impressions, ainsi que des autres travaux de la Société. 

Art. 22. Le comité devra se faire remettre , dans le cours du mois qui 
précédera la séance où il doit faire son rapport , tous les renseignements qui 
lui seront nécessaires. 

Art. 23. Les dépenses seront acquittées par le trésorier sur un mandat du 
président du comité des fonds , accompagné des pièces de dépense dûment vi- 
sées par lui; ces mandats rappellent les délibérations du Conseil par lesquelles 
les dépenses ont été autorisées. 

Le trésorier n'acquitte aucune dépense si elle n'a été préalablement autorisée 
par le Conseil , et ordonnancée par le comité des fonds. 

Art. 24. Le comité des fonds et le trésorier s'assemblent une fois par mois. 

Art. 25. Tous les six mois , en septembre et en mars, le comité des fonds 
fait, d'office, connaître la situation réelle de la caisse, en Indiquant les sommes 
qnl s'y trouvent et celles dont elle est grevée. 

Le même comité présentera au Conse|l , dans les premiers mois de l'année, 
rinvenulre des exemplaires des ouvrages imprimés existant dans le fonds de 
la Société. 

Art. 26. A la fin de l'année, le trésorier présente son compte au comité des 
fonds, qui, après l'avoir vérifié, le soumet à rassemblée générale, pour être 
arrêté et approuvé par elle. 

La délibération de l'assemblée générale sert de décharge au trésorier. 



LISTE DES MEMBRES 



DB 



LA SOCIÉTÉ DE L'HISTOIRE DE FRANCE. 



3 MARS 1868. 

■UB* 

Abric-EncontuBi [\kï%]s pasteur de régliae réronnée de Paris, rue de It Fai- 
sanderie, no 14, Paris-Passy. 

Affrt de La Monnote( Alfred d*], [325],#,rueVineuse, n* 12, Paris-Paasy. 

Aguillon (Gabriel), [1489], rue de Yerneuil, n* 34. 

AguillOR (Louis), [1490], rue de Vemeull, n* 34. 

Aix {Bibliothèque de la ville d% [687], représentée par If . Rouard^; corres- 
pondant, M. Techener^ rue de l'Arbre-See, n* 52. 

Allaieb (E.)» [1366]; correspondant, M. Egger, membre d« rinstltut, rue 
Madame, n' 48. 

Allabd (Paul), [1341], avocat, rue du Beffroi, I Rouen; correspondant, 
M. Le TelUer de la Fosse, rue Neuve-des -Capucines, n* 19. 

Alviset (Henri), [1317], président à la Cour Impériale de Besançon; corres- 
pondant, M. 0. de Wateville, boulevard Malesherbes, n" 63. 

Ancelon (D'), [1410], à Dleuze (Meurthe); correspondant, Mme veiiTe I. Re- 
nouard, libraire, rue de Tournon, n° 6. 

AndrM (Alfred), [1170], rue de Londres, n** 27. 

ANDRiEnx (Jules), [878], rue Joubert, n*" 35. 

Ansart (Edtnorid), [1292], rue Taranne, n* 27. 

ARBAUlionT (Iules d*), [1154], aux Argentières, près Dijon; correspondant, 
M. Kug. Picamelot, rue de Lille, n« 39. 

Archives de l* Empire {Bibliothèque de»), [1147], représentée par M. le mar- 
quis de Laborde; corresp., Mme teure J. Renouard, rue deTourtaon, n* 6. 

Arnal (Albert), [1500], avocat à la Cour impériale, rue Saint-Lazare, n" 66. 

Arth (Louis), [519], avocat, à Saverne (Bas-Rhin); corresp., M. Deràche, 
libraire, rue Montmartre, n* 48. 

ÂUBERT (Edouard), [1390], rue d'Anjou Saint-Honoré, h" 9. 

AuBiLLY (Georges, baron d*), [1427], rue de Coudé, n" 12. 

AuBRT (Auguste), [1175], libraire, rue Dauphine, n** 16. 

AtBRY (Eugène), [1485], élève de TÉcole des Chartes, rue du Marché 
d'Aguesseau , ii^ 5. 

AccoG (Léon), [1030] , ^, maître des requêtes au Conseil d'ÉUt, rue Sainte- 
Anne, n" 51. 

AudenEt, [310], banquier, rue du Faubourg-Poissonnière, n* 25. 

Addifret-Pasqoier (duc d*), [3], rue du Château-des ^Fleurs , n" 1. 

AcGER, [1480], juge d'instruction à Bourg; correèp., Mme veuve Renouard. 

AoiiALB (duc b*), [961], & TWlCkenham (Middlesex), Angleterre; corresp., 
M. Cuvilller-Fleury, membre de l'Académie française, rue deVemeulIfO* 33. 

Avocats {Bibliothèque de V ordre des), [720] , représentée par M. B. Hauréau, 
membre de l'Institut, au Palais de Justice. 



LISTE DES MEÀfBRES DE LA SOCIÉTÉ. xr 

Bachod, [1107], président du tribunal de Lons-le-Saonlei*) eon^^nûûhi, 

Mme Teuve Renouard, libraire. 
BaiujON (comte de)« [867], quai d'Orsay, û* 45. 
Bahdini-Giubtiioahi (marquis db), [1235]^ fc Home; corresp., M. A. Maoln , 

rue d'Hautevllle, n" 6&. 
Basante (baron Prosper de), [14821, rue de Marignan, n"* 37. 
Barbbret (Maurice de], [751], place Franfois I**, rue Jean-Goujon, U* 17. 
Barné du Bocage, [898]> rue Joubert» n* 21. 
Bardon (Alfred), [1461], négociant, rue de Rivoli, n" 140. 
Baro€he (Ernest), [931] ,{)(«, rue CaUmartIn, n'' k* 
Barozzi (Nicolo), [1496], directeur du musée Correr, i Venise; boi'rèsîlbd- 

dant, M. Armand Baschet. 
Barré, [1140]> directeur des contributions Indirectes, àChàteëurôuz (Indre); 

Gorresp., Mme Renouard, libraire. 
Barthéleht (Anatole de), [1384], ^^ membre du Comité des travaux his- 
toriques, rue d'A^jou-Salnt-Honoré, n** 9Si 
Barthélémy (Edouard de), [848], secrétaire du Conseil du Sceau i tue de 

rUnlVersité, n? 80. 
Barthès (Pierre) et Qe, [626], libraires à Londres et a Paris^ rile de Ver- 

neuil , n* 41. 
Bartholont (Fernand), #, [1018], maître des requêtes aii Conseil d'État^ rue 

de la Rochefoucauld, n*" 12. 
Baschet (Armand), [l357], au Grand-Hôlel) bouletard des Capucines. 
Bassot, [1339] , avocat, rue de Bondy, n** 58. 

Bataillard (Charles), [339], avocat, rue Neuve-des-Petits-ChattpS) W" 65; 
Batbie, [1092], ^, professeur à la Faculté de Droit, rue iacob, n" ^0. 
Baucbart (Ernest), ^^ [1031], maître des requêtes au Conseil d'État, avetfue 

d'Antin, n» 7. 
BADFFRfcMONT (duc de), [1015], avcnuc Percier, n« 11. 
Baulnt (de), [1332], maître des requêtes au Conseil d*Ëtat, rUè Gbddt- 

de-Mauroy, n» 24. 
Bâtard, [849], #, maître des requêtes au Conseil d'ÉUt, rue du Motet- 

Thabor, n" 9. 
Batonne (Bibliothèque de la vilie d«), [1407]; correspondant, M. Didrdiij 

libraire, rue Saint-Dominique, n" 23. 
Beaucourt (G. DU Fresme de), [921], au château de MoralnvIUe^ par 

Biangy (Calvados) ; à Paris, rue de Bellechasse, n<* 44. 
BcAtmE (Henri), [992], substitut du procureur Impérial, à Dijon (COte-d'Or); 

corresp., M. Albert Gigot, avocat à la Cour de casMtion , quai YOltAirè, 

n« 11. 
BEAlrrEM^s-BEAUPR^, [749], Juge au tribunal de première instance, rue de 

Vauglrard, n» 22. 
Beautillé (Victor de), [1011], à llontdidier; corresp., à Paris, M. de Bcau- 

villé, rue de Berlin , n" 8. 
BfCHEt (Emile), [1530], avocat à la Cour impériale, rue Salnt-Florentln, n** 16. 
Bébic (Armand), [1240], G. 0. i^^ sénateur, boulevard Malesberbes, n" 8. 
Belbeof (comte Godard de), [933], ^, maître des requêtes au Conseil d*État{ 

me de Lille, n* 79. 
Bellaguet, [316], 0. ^, chef de division au ministère de iînstruction pu- 
blique, rue Cassette, n* 23. 
Bellarger (Charles), [861], rue Olivier- Prolongée, n*" 1. 



XVI I^TE DES MEMBRES 

Bellihate (marqnto de), [412]^ au château de BeUenave (Ailler); corresp. 

M. Yaton, libraire, rue du Bac, n« 50. 
Bellktàl (Béoé, comte de), [1182] , rue de la Victoire, n* 90. 
Beluee de La Chayignerib (F. Philippe), [916], ancien magistrat, à Char- 
tres, rue Percheronne; correspondant, M. fieUier de la GhaTlgnerle, me 
de Parme, n*> 9. 
BtfHAED (Gustave), [1386J, rue Castellane, n<» 18. 

Bérerger (marquis de;, [820], ft Sassenage (Isère); à Paris, rue Jean-Gou- 
jon, n* 49. 
Bebge, [1085], rue du faubourg Saint- Honoré, n* 240. 
Berger (Amédée), [998], 0. if^, conseiller maître h la Cour des comptes, me 

Gaumartin, n" 2. 
Bernard (Lucien), [1320], h Guéret (Creuse) ; corresp. M. Durand , rue 

Cujas, n" 7. 
Berrter (P. Ant.), [1130], aTocat, membre de l'Académie Ijfançaise, député 

au Corps législatif, rue NeuTe-des-Pedts-Champs, n*" 64. 
Bertauld, [1070], professeur à la Faculté de droit de Caent corresp. 

M. Boulatlgnier, rue de Clichy, n* 49. 
Bboahçon (Bibliothèque de la ville de), [1371], représentée par M. Aliouard, 

rue Pavée-Saint- André-des-Arts, n* 3. 
Besmard (Ch.)y [1464], à Saint-André-de-Fontenay, près Caen ; corresp., 

M. Salin. 
BÉTHiZT (marquis de), [846], rue de l'Université, n* 53. 
Bbugmot (éomte A.), [l421], rue Hiroménil, n« 16. 
BiANCHi (Marins) , [1 17 1] , boulevard des Capucines, n"" 2 1 . 
BiDOiRB, [1499], avocat au conseil d'£tat et à la Cour de cassation, rue 

Saint-Florentin, n* 12. 
BiEMTENO [1501] , membre du Conseil général de la Vendée, à Saint Hllalre- 

des-Loges (Vendée). 
Bigle (Jules), [1468], architecte de la préfecture de la Seine, expert au 

tribunal de F* Instance, rue de la Victoire, u? 96. 
BiOLLAT (Paul), [1338], conseiller référendaire à la Cour des comptes, 

boulevard Malesherbes, n* 74. 
BiROM (comte de), [887], avenue Montaigne, n*" 77. 
Blacas (comte de), [1120], rue de Varenne, n^ 52 bis. 
Blaise (Félix), [1306], avocat ji la Cour impériale, rue de la Victoire, n" 81. 
Blanchard, [1113], notaire, à Condé-sur-Nolreau; corresp., Mme yeuye 

J. Renouard, libraire, rue de Tournon, n* 6. 
Blanche (Alfred), [936], 0. ^, conseiller d' Eut, boulevard Malesherbes, b«75. 
Blanche (Antoine), [1062], j^ , avocat général à la Cour de cassation, rue de 

Lavai, dté Malesherbes, n" 12. 
Blanche Oe d* Emile), [1044], #, rue de Seine, Paris-Passy. 
Blondbl, [1246], C. j^, sénateur, rue du Helder, n^ 17. 
Blosseville (marquis de), [213], #, ancien député au Corps législatif, 
membre du Conseil général du département de l'Eure, ft Anfreville-la- 
Campagne (Eure). 
BoiSLiSLE (Arthur de), [1288], rue Vanneau, n*' 30. 
BoiSTEL, [723], professeur au collège RolUn, rue Tournefort, n* 22. 
BoNDT (Emile, comte de Taillepied de), [462], C. ^, envoyé extraordi- 
naire et ministre plénipotentiaire, au château de Chassay, à Sainte-Luce, 



DE LA SOCIÉTÉ. xvii 

près Nantes; correspond., Mme veuve Renouard, libraire, rue de Toumon, 
n« 6. 

BoiiifE (m), [3tl], avocat à Bruxelles; corr.^ Mme veuve Renouard, libraire. 

fioBDBT, [1298] , ^, maître des requêtes au Conseil d'Ëtat, rue de Valois du 
Roule, n« 49. 

BoRoiER (Henri), [381] , rue Joubert, n" 21. 

BosvuEux, [1391], archiviste de la préfecture d*Agen; correspondant, M. Au- 
guste Durand, libraire, rue Gujas, n" 7. 

BoucHERXT, [977], avoué à Neufchâtel (Seine-Inférieure); corresp., M. de 
Roissy, rue de Bellecliasse, n** 64. 

BooDAirr (l'abbé), [1456], curé de canton à Chantelle-le-Cbateau (Allier); 
correspond., M. Vaton, libraire, rue du Bac. 

BooDST, [1284], G.#, sénateur, premier vice-président du Sénat, au palais du 
Luxembourg. 

BouaLÉ (comte de), [1404], rue Miroménil, n« 2. 

Bonis (0i), [760], rue du Faubourg-St-Honoré, n" 168. 

BooiATiGNiER , [904j , C. -{^ , Conseiller d'État , rue de Clicliy, no 49. 

BouLEHGEB, [762], à Neufchâtel (Seine-Inférieure); corresp., H. de Rolssy, 
me de Bellechasse, n? 64. 

BououET, [997], ^, professeur au Lycée impérial et à l'École municipale de 
Rouen; corresp., MM. Schulz et Thuillié, libraires, rue de Seine, n» 12. 

Bov&ciER DE YiLLERS (Alfflé DE), [1458], rue du Bac, n*" 49. 

BouBGEs {Bibliothèque de la Cour impériale de)^ [1483]; corresp., M. Aug. 
Durand, libraire, rue Cujas, n» 7. 

BooRGON, [1180], président honoraire de la Cour impériale de Besançon; 
eorre8p.,M.Saint-Jt»rre, libraire, rue Richelieu, n''91. 

BouRGUiGifON , [706], architecte du département de l'Eure, à Êvreux; cor- 
resp., M. Allouard, libraire, rue Pavée Saint-André-des-Arts, n* 3. 

BooEiiET-VERRON (Paul), [1538], rue Salut-Honoré, n* 83. 

Boutaric (Edgar), [1509] , ^, sous-chef de la section administrative aux Ar- 
chives de l'Empire, membre du Comité des travaux historiques, boulevard 
Saint-Michel, nM15. 

Bouvier (Amédée) , [260] , secrétaire de l'administration de la Bibliothèque 
Impériale, rue Crussol , n*" 6. 

BooTEZ (Adolphe), [1430], archiviste paléographe, rue Gaillon, n*20. 

Bradm, [1372], maître des requêtes au Conseil d'État, rue Louls-ie-Grand, n** 5. 

Beéhier, [1247], 0. #, conseiller d'État, rue d'Alger, n" 11. 

BucB (Kené), [1432], avocat à la cour de Rennes; correspondant, Mme veuve 
Renouard, libraire, me de Toumon, n" 6. 

ButRE, [1112], ancien président du tribunal de commerce, à Condé-sur- 
Nolreau ; corresp., M. Boulatignier, rue de Clichy , n" 49. 

BussAUT, [1322] , #, professeur d'histoire au collège Charlemagne, rue de Ri- 
voli, n»18. 

Bbogue (Victor, duc de), [491], G. ^^ membre de l'Académie française, 
rue de l'Université, n* 94. 

Bboih (Amédée de), [1259], à Dijon ; corresp., M. Aug. Durand, rue CuJas, n"* 7. 

BR0LEM4IIN (Georges), [1187], propriétaire, boulevard Haussmann, n<> 10. 

Broiiet (Charles), [1273], #, chef de bureau au ministère de l'Intérieur, 
rue Soufflot, n"* 24. 

Bkumet de Presles (Wladimlr), [781], ^, membre de l'Institut, profes- 
seur a rÉcoIe impériale des langues orientales, rue des Saints-Pères, n° 61 . 

T. VI, 1868. b 



xna USTE DES MEMBRES 

BoFfST (Aimé), [ItU]» ^, logWfurdas poots et chauiiées, 4|iial^ ÙMitl, 

nM6. 
BuBE (Charles-Philippe-Alben de), [668], MUoint au maire de la ville «le 

MquUos (Allier); corresp., M. DiupQUlln, libraire» quai dee iUigofUiM, 

nM8. 
BoaiN Desroziers, 11105], #, conseiller k la Cour Impériale dfr Paria, ruft 

Saint-Honoré, u" 364* 
BossEROLLES (Ctiarles), [581], ^, cpnieillef k la Cour impériale, nie d'4*- 

torg. n" 4. 
BossiERRE (Edmoud, baron de), [607], G. 0. if^, anoea ambatsadeiir, iw de 

Ulle, n» 84. 
BussiEBRE (Léon, baron i>b), [1021], Q. ^, conseiller d'£ut, me d» la 

VUle-rÉvôq^e, n« 62. 
Cabamy aîné (Marie-Tliomas-Joachlm) , [287], ancien magistrat, afOcat à la 

Cour impériale de Paris , rue Dupbot, p** 10« 
Cabarrus, [935], ^, soua-préfet i Dôie; oorresp., M. Radiguet, bottlefêrd 

Malesherl>es, n" )9. 
Gaeh (le maire de), [|014], pour ^ BUiliotkèqm d$ la ville; coneapoml. i 

M. BoulatSgnier , rue de Clictiy, n<* 49. 
Ciii4«E»onE (l'abbé), [1162] , rue de Pontoise, n* 30. 
Cailloux (Âlptionse pe), [464], 0. ^, ri^e La|&tte, n* 49. 
Gaillo, [1336], membre du Copseil général de la Loire Inférieure, au Croisic; 

corresp., M. Iféliot, fw de l'Ouest, q<' 86. 
Gallard D*AzD, [1307], avocat, k Beaune (COtc-d'Or); correspond., V. Lénpce 

Vessiller, rue des fTeuillaptlnes, n*>ô7. 
Galluaud, [15t9], à AbbeviUe (Somme); correspondent, M. le comte Trell^ 

bard, rue Loui»-lp-Grand, n* 18. 
Gampan (G. A.), [1000], secréulre de la Société pour U publication des Mé- 
moires relatifs à i'iiistoire de la Belgique , à Bruxelles, place de l'Industrie, 

n''20, quartier Léopoid; corresp., Hme veuve J. Renpuard, libraire, rua 

de Tournon, n*" 6. 
Camel (A.), [293], & Pont-Audemer (Eure); correspond., M. Lebrument, libraire 

cbea Mme veuve Jules Renouard, libraire, rue de Touraon, n» 6. 
Garmes (École des), [802], représentée par M. l'abbé Hugonin, supérieur de 

l'École, rue deVaugirard, n" 16. 
Garon (Gbarlea), [1517], docteur en médecine, à Gaen, rue Pérugine, n* 19. 
Gaetwrigt (William), [951], à Londres; correspondant, M. Michelant, k U 

Bibiiotbèque impériale, rue Riclieiieu. 
Gasenave, [666], 0. j^, président k la Gour Impériale de Paris, rue de Belle- 
chasse, n* U. 
Gaccht (Eugène), [794], 0. ^, ancien garde des Archives de la Chambre des 

pairs, membre de l'Institut, rue de Tournon, n* 12. 
Gadmels (comte de), [1185], rueNeuve-de-l'Université, n. la 
Gaomomt (de), [132] , 0. 4^, correspondant del'lnstitnt, secréulre honoraire 

de la Société des Antiquaires de Normandie , à Gaen (Calvados) r 
Cazenovs (Raoul de), [1438] , k Lyon , rue Impériale , n° 66 ; corresp., M. de 

Seynes, rue Cassette, n" 27. 
Cercle (le) de la ede Neuve, [969], & Grenoble (Isère); corresp., M. Gusuve 

Real, rue Neuve- des-Mathurins, n*" 44. 
Gbabbilui (AUred-Philibert-Victor Gincinsa ni Moretom« marquis ns), 

[856] , avenue Montaigne, a» 30. 



DP L4 SOCIÉTÉ. 



XIX 



CBAniLLAN (HippoIfte-CîiniiHc-Formqé Quigdbs, comte de JHoebtoii de) 

[ISU], riM d'AnjoM-SaInt-Hoaoré, n» 12. 
Ciulu3(db), [1280], àDijonjcorrespopd^flt^W- iug. Duraoa,rueCuiî|s, |j«7. 
CB4aB«U4K; [1381], professeur à la Faculté de dfoU 4e ParU, rue Cha- 

noinesse, n* 3. 

CiuuoftD (comte db) , [1385] , représenté par y. le comte Fernand de la 

Ferrooays, Gours-la-Reine, a* 34. 
Champagny (Franx, comte de), [691], rue Saint-QowiQlque, p« 46. 
Cbamplouis (baron Nac de), [1231], ^, capluipe aqporps d'étot-major, aw- 

me de la Tour-Mauiiourg, n» 8. 
CHAirrÉsAG (marquis de), [908], rue de Qellecbasse, no|7. 
(^lAVBR (Eugène), [1487], ancien capitaine de génie, i^ Grenoble, rue de Vil- 

lars, n"» 6. 

Gbaptal {CoUégé) , [1041 ] , représenté p^r M. Monjean , #, rue Plapche , n" 29. 

Ghaientehat (René de), [1268] , à Dijpn; correspondant, M. Apg. purand, 
Hteain, nieGoJas, n« 7. 

CHARFm Fbdgerolles (comte de), [919], ^, ancien d^put^, rui; de Lille; 
B* 119, ft Paris; ou château de feugerplles, par Gbambon (LÔIre)i correi|- 
pondant, Mme veuTC J. Renouard, Ùl^raire, rue de tpufnon, n° §. 

Gbartrbs {Bibliothique de lu vi^e de], [1618] ; correspondant, M. ^ouroelet, 
lijiraire, rue Guénegaud. 

Cbasles (Ad.) , [469] , ^, ancien maire de Chartres, membre du Conseil gé- 
néral du département d'Eure-e^-Lolr ; à paris, rue de Londres, n** 5^. 

GpASfi^NBT, [1463], sous-intendapt militaire, ^ Nancy. 

Ghaocbat; [1222] , #, audifepr au Conseil d'Ët^t^rue Basse-dn-Rempart, p*" 50. 

GnAUfFOiiR (Igpace), [374], avocat ^ Co[n)ar (Haut-Rhip), rue des Blés. 

C0AUUK0 (^anip de), [1128], ancien membre de VAs^temblée législative, à 
Yire (Calvados); correspondant, M* du Fresne de Bcaiicourt. 

Cbazellbs (Léon de), [197], ^, ancien député au Corps législatif, au châ- 
teau de la Canière, par Algueperse (Puy-de-Dônie}j correspondant, 
M. Léon Lagnerrci rue de Monceaux, n"* 17. 

Chbdbap, [771], avoué à Saumur (Maine-et-Loire) ; corresp., M. Dumoulin, 
libraire, quai des Âugustins, n" 13. 

Gbbneî (D'], [1321], rue de Paris, n» 33, à Paris- Bellevilie. 

Ghéiuel (A.), [786], O. ^, inspecteur général hoporaire (\e renseignement 
secondaire, rectear de i'Açadémle de Strasbourg, à Strasbourg; correspon- 
dai|t, M. de La Yillegille, fuc de Seine, n« 12. 

Chevalier (Léon), [1220], conseiller référendaire k la Cour des comptes, rue 
deiUvoU, n<>216. 

Cbevalieb (l'abbé C. Ulysse), [1491], à Romans (Dr6me); correspondant, 
M. Tabbé Duplessis, rue de Sèvres, n*" 31 . 

CUT4U4ER, [U13], agrégé d'histoire, rue des Fossés-Saint-Victor, n» 33. 

Gbbvillard (Léon), [1106], ancien magistrat, à Lons-le-Saunier; correspond.» 
M. BouJaUgnler, rue de Qichy, n» 49. 

Gbevreul (Uepri), [819], ancien magistrat, à Dijon. 

Qw>i9EUL (comtesse d|:), [888], rue de rUniversiié, n» 59. 

ÛioppiN (Abel), [1300], avocat à la Cour impériale de Paris, rue de Douai, n<* 22. 

G^QppfH (Albert), [1156], avocat au Conseil d'État et à la Cour de cassation , 
me Neuve-de-l'Unlversité, n** 10. 

GiiMSTOPBMç, [llO^jt avocat au Conseil d'État et h la Cour de cassation, rue 
des Salnt»-Père8, nM3. 



XX LISTE DES MEMBRES 

CiSTEU (prince »s), [1191], rue Saint -Domlnfc|iie, n* 104. 

Glâhict (baron i>b), [1363], aecréulre générai de la préfecture du Loiret; 

corresp.^ M. Redron, rue Trondiet, n*' 5. 
Clayeau, [1200]» Inspecteur général des établissement! de bifofatattcey roc 

Taranne, n* 8. 
Clbrhomt (db), [1266J, rue du Bac, n*" 108. 
Glouet, [1212], ac^oint au maire de la ville du Havre; corresp., MaM veove 

Renouard. libraire, rue de Toumoo, n* 6. 
CoHEif (Félix) , [1111] , #, rue d'Anmale, n* 22. 
Colas (i'abbé), [1262], chanoine titulaire de la métropole de Rooen; eor- 

resp., Mme veuve iules Renouard, libraire» me de Tonmon, 6. 
CoLLAup (Alfred), [1215], 0. #, lieutenant colonel d'artillerie en retraite, 

à la Grange-Rouge, par Arquian (Nièvre). 
GoLLARD (Auguste), [1142|, 0. ^, chef d'escadron d'artillerie, « Pesiellères, 

par Sancerre (Cher); correspond., Mme veuve Renouard, lifairatre. 
GoLMBT d'Aage (Henri), [11 SB], conseiller référendaire à la Cour des complet, 

rue de Londres, 44. 
CoHBETTB DO LuG(Lonis), [1303], à Rabasteins-sur-Tam (Tarn); corresp.» 

M. Dumoulin, quai des AugusUns, n* 13. 
Conseil d'Ëtat (Bibliothèque du) , [934] , représentée par M. Théobald Fis. 
CoHTi, [929], G. 0. ^, conseiller d'Ëtat, chef du cabinet de l'Empereur, rue de 

Rivoli, n* 184. 
CoRDiEa (Edgar), [1470], auditeur au Conseil d'Éut, rue d'Aibe, n* 1. 
CoRNUDET (Alfred, vicomte), [837 J, 0. #, membre du Goosell général de le 

Creuse ; à Paris , rue de GreoeUe-Saint-Germain, n* 88. 
CosfiAC (Jules, comte de), [717],^, membre du conseil général de laCorréze, aa 

château du Pin, prèsMa8seret(Gorrèse); h Paris, rue Saint-Dominique, n* 97. 
CosTEL [1383], avocat, à Troyes; corresp., M. Blarescq aîné, libraire, rue 

Soufflot, or 17, 
CoTTiN [1291], j)^, maître des requêtes auConseil d'État , rue delà Baume, n* IS. 
CouRCEL (Valentln Chodron de), [1068], rue de Vaogirard, n* 20. 
Couronne {Bibliothèques de la), [595 k 599], représentées par M. Louis Bar- 
bier, #, administrateur de la Bibliothèque du Louvre. 
Courtois (Alfred de), [1352], ^, secrétaire d'ambassade; corresp., M. Le- 

gras, libraire, boulevard des Capucines, n* 27. 
CoossEMAEER (de), [867], ^^ Jugo SU tribunal de première instance de Ulie, 

membre du Conseil général du département do Nord, corresp. de l'Insti- 
tut, à Lille ; corresp., M. Garller, rue des Martyrs, n«47. 
Crapelet (Charles), [399], boulevard Maillot, n» 74, à Neuliiy-sur^loe. 
Cresson, [1299], avocat à la Cour impériale de Paris, rue du Sentier, n*41. 
Croze (Charles de), [793], rue du Cherche-Midi, n*" 15. 
CoiLUERtE DD PoMT (Jules) , [1275]. iff:, maire de Chiron (Savoie); corresp., 

M. Boulatignler, rue de Clichy, n*49« 
Cunin-Grioaine (Charles), [154], G. 0. ei^i manufacturier, k Sedan (Ardennet). 
Daiguson, [1375], substitut du procureur impérial, & Nevers (Nièvre). 
Dansin, [1061], professeur à la Faculté des lettres deCaen; corresp., M. le 

D' Deschamps, rue Yi vienne, n* 10. 
Daras, []314], ofûcler de marine, k Angouléme; corresp. , M. Ch. Lahure, ^, 

rue de Fleur us, n" 9. 
Dard (baron), [653], ^, chef de division adjoint au Mbilstère de la Maison 

de l'Empereur et des Beaux-Arts, rue Saini-Luare, n* 108. 



DE LA SOCIÉTÉ. xxi 

DAmsTB , [1098], avocat au Goiueil d'ÉUt et à la Cour de cassation, quai Ma- 

laquais, n* 9. 
Dàbbaloe (Albert), [1510), procureur impérial à Argentan (Orne) ; corresp. , 

M. Lefebyre de Yié?ille , Juge suppléant au tribunal de ia Seine, rue Tait- 
bout, n*51. 
DimaiCAU, [993]» G. 0. #, eonieilier d*État, intendant général, inspecteur, 

directeur de la comptabilité générale de la guerre, au ministère de ia 

Guerre, rue de Grenelie-Saint-Germain, no 86. 
DAUVHiN-YAtKiiBOiniG (Eugène), [1272], ancien chef du cabinet de M. le préfet 

de» Basses-Pyrénées; corresp., M. Boulatignier, rue de Qichy, n** 49. 
Datid (Edmond), [983], ^, maître des requêtes au Conseil d'État, quai 

d'Anjou, ne 25. 
Datikl (Ernest), [1132], avocat à la Cour impériale de Rouen; corresp., 

HM. Schnlz etThoillié, libraires, rue de Seine, n° 12. 
DEraâiERT (Ch.), [866], ^, professeur suppléant au Collège de France, rue du 

Bac, n* 42. 
Deiabcsde, [10961, #, conseiller à ia Cour impériale, rue Tronchet, n* 29. 
DEI.AGOUR, [1361]^ chef d'institution, rue des Fossé»-Saint- Victor, n" 13. 
Deulistre (Gustave), [974], propriétaire, rue Beauvoisine, à Rouen; cor- 
resp., Mme Renouard. 
Delilain (Jules), [702], $5, imprimeur- libraire de l'Université, rue des 

Mathnrins-Saint-Jacques, n« 5. 
Oelaroqoe, [879], libraire , quai Voltaire , n* 21 . 
Delaroque (Eugène), [1471], libraire, quai Voltaire, n« 9. ' 
Delessert (François), 0. ^, [277]. rue Montmartre, n* 172. 
Deiior, [1365], libraire, quai des Aogustins, n« 47. 
Deusle (Léopold), [816], #, membre de l'Institut, rue d'Hauterille , n" 13. 
Dblote, [645], conservateur du Musée et de la Bibliothèque d'Avignon 

(Vanduse); corresp., M. A. AUouard, rue Pavée Saint-André-des-Arts, 

n»3. 
BELFrr (lnles)i [1399], à Bordeaux; correspondant, M. Pittet, rue Salnt- 

Jacqnes, n« 67. • 
Dbejly (Ernest), [1103], avocat au Conseil d*Ëtat et à la Cour de cassation, 

me Léonie, n* 1. 
DnnkRE, [1035] , 0. #, président du tribunal de commerce, membre du Conseil 

Bontclpal de Paris et du Conseil général de ia Seine, boulevard Maies- 

bert)es, n* 29. 
tons, [1061], avocat, à Saint-Ld (Manche); corresp., M. Henri, libraire, 

Palais-Royal, péristyle Valois, n<* 182. 
Dbhjot (Henri), [845], membre du Conseil général du Gers, àFleurance; cor. 

resp., Mme veuve J. Renouard, rue de Toumon, n* 6. 
Des Chapelles, [1116], boulevard de la Madeleine, n« 17. 
Des Melobes (Eugène), [638], 0. j}i5, conservateur des eaux et forêts, à 

Bourges (Cher); corresp., M. de La Villegille , rue de Seine , n"* 12. 
Dbsroters (Jules), [23], ^, membre de l'Institut, bibliothécaire du Muséum 

d'Histoire naturelle, au Jardin des plantes, me Cuvier, n° 57. 
Desnez fils (Henri), [1277], directeur de la compagnie d'assurance le Comp- 
toir maritime, place de la Bourse, n* 6. . 
Des Rots (Ernest, vicomte], [1186], place Vendôme, n* 12. 
DsiiDOR (Chartes), [1355], me Godot-de-Mauroy, n* 6. 



xxn USTE DES MEMBRES 

DeuLLm (Eugène), [1 173], banquier, I Ëperna7(Mirne). 

De VAUX (Beauvois), [1278], avocat au Conseil d*Ëtat et à la Cottr deGUmilon, 
quai Voltaire, n* t. 

Devienne, [1238], G. 0. ^, premier président de la Cotir Inpériale de 
Paris, place Vendôme, n** 12. 

DiBON (Paul], [362], #, à Louviers (Eore); corresp., H. de laVUleglfle, 
rue de Seine, n* 12. 

Dieppe (Bibliothèque de la ville de), [1054], représentée par IL llofln*, 
corresp., M. Julien, libraire, rue de l'Éperon, n* 9, 

Dijon {Bibliothèque de la ville dé) j [1279], représentée par M.Gnignard; cor- 
resp., M. Aug. Durand, rue Cujas, n** 7. 

DoRiA (le vicomte Armand), [818] ; correspondant, M. Le Gras, libraire, bou- 
levard des Capucines, n* 27. 

DovERGNE iils, [369], bibliothécaire honoraire de la ville d'Hesdln (Pas^- 
Calais). 

Dretss (Ch.), [852], professeur au lycée Napoléon, rue de Bussy, n* 27. 

Drion (Charles), [9&8], président du tribunal de première Instance àt 
Schelestadt (Bas-Khi n) ; corresp., M. Cberbuilez, libraire, hiede Seine, n* 89. 

Doftois (comte Eugène), [1020], C. ^, conseiller d'Ëtat, rue du Luxembourg, n« . 

Dubois, [777] , professeur au collège RoUin, rue des Fossét Saint- Jacques, 

n-n. 
Dubois (Louls-Charlemaitne) , [1443], banquier, au Havre; corresp., Mme Re- 

nouard, libraire, rue de Tournon, n* 6. 
Dubois de L'Estang (Gustave), [1066], ^, conseiller référendaire à la Cour 

des comptes, rue Saint-Nicolas-d'Antin , n" 58. 
Du Chatel (vicomte), [1202], !fi^, capitaine d'ordonnance de S. B. le grand 

chancelier de la Légion d'honneur, rue des Ëeuries-d'Artols, n" 9. 
DucoublUT (Gustave), [1469], rue de l'Ouest, n» 9. 
DdfaurIs (J.), [840] , i^, avocat I membre de l' Académie française, me Le- 

pelletier, n* 20. 
DofÔur (Gabriel), [1097], avocat au Conseil d'État et k la Cour dé cassation, 

ancien président de l'ordre, rue de Qlchy, n** 57. 
DoPOUR (l'abbé Valentln), [1353], ficaire à Saint-Paul-Salnt-Louls, rte du R<rt- 

de-Sidle, n" 4. 
DoBAMEL (Léopold), [1327], archiviste du département des Vosges, i Ëpinal; 

corresp., M. Dumoulin, libraire, quai des Augustlns, n« 13* 
Du MéRiL (Édelestand), [872], rue de la Pompe, n" 34, à Paris-Passy. 
Dt) MfeSNiL (Armand), [1401], #, chef de division au ministère dé FinstrnciSdn 

publique , rue Saint-Georges, n** 28. 
Dumoulin, [636] , libraire , quai des AugUstlns, n« 13. 
Du Parc (Charles, comte), [1257], à Dijon; corresp., M. Aug. Durand^ rue 

Cujas, n» 7. 
Duplès-Agier (Henri), [698], archiviste-paléographe, rue Saint-Domlnlqne , 

n» 28. 
Dupont (Edmond), [817] , #, sous-chef de la section du secrétariat des Ar- 
chives de l'Empire, rue Paradis-du-TeinpIe, n* 20. 
Durand (Auguste), [689] , libraire, rue Cujas, n" 7. 
Durand de Lançon (Alphonse), [82G], â Bols-Dabert, par le Châtelet 

(Cher); corresp., H. Durand de Lançon, & Paris -Autenll. 
Duriez de Verninac , [927], secrétaire d'ambassade, rue Btrissy-d'Angias, 

n» 23; corresp., M. de Farge, rue d'Isly, n"* 3. 



DE LA SOCIÉTÉ. xxiti 

DimuT (Victor), [1081], G. 0. ^, ministre de l'Idstniction publique, rue de 

Grenelie-Saint-Germain, n* 110. 
HfiTTsm (Alfred)» [1502], rue d'Argetison, ii« 4. 
DimnL^[1141], ancien député, à Lavai (Mayenne); correspondant, M. Germain 

Tribert, rue Matignon, n* 14. 
DiTTAL (Jacques-François), [1282] , %, vice- président du tribunal civil de 

Rouen , rue d'Herl>ouTiIle , n'S) corresp.,M. Le Telller de la Fosse, rue Neu? e* 

dcs-Capudnes, n* 19. 
DoTERDT (Charles), [748], avocat à la Cour impériale, place Boleldieu, li« 1. 
DoTKftGiKR DE Haumahmb , [1126], auticn député, rue de Tivoli, n« 5« 
Eg€er, [S86], 0.^, membre de l'histl tut, professeur à la Faculté des lettres 

de Paris, rue Madame^ û* 48. 
ËPBRiiAT {Bibliothèque de la ville (V), [1474], représentée par M. Deialtre, 

bibliothécaire. 
iSsTAjirrOT (Robert, Vicomte n*), [9781, avocat, rue des Arslns, n<» 9, à Rouen; 

corresp., M. de la Saussaye, rue des Minimes, n** 14. 
ÉTsioD-Ptaou, [963] , représentant de la maison veuve 1. Renouard , rue de 

Toumoo , n* 6. 
FABRfc (Adolphe), [939] , ^, président dti tribunal de Saint-ËtleUne (Loire) $ 

torresp., â Paris, M. Aùg. Durand> rue Gujas, n« 7. 
Fabsège (Frédéric), [1302], avocat, boulevard Saint-Michel, n<* 6. 
Faluêres, [iS34j, avocat, SU jf^assage d'Agen (Lot-et- Garonne). 
Feillet (A.), [1138], *|ff, rue Pavée Saint-André-des-ArtS, n* 18. 
Feskère (Raoul), [1527], avenue Montaigne, n*> 37. 
FEonurr de Conches, [466], G. #, introducteur dès aihbassadeui*s, rue FfeUve- 

des-Mathurins, n* 73. 
FiLLASsiER, [836], docteur eh médecifae, rue des Fossés-Montmartre, n* 18. 
Flaxur, [930], G. ej^, conseiller d*Ëtat, rue de la Ghaussée-d*Antltl, n<> &8. 
FuvtGilv (vicomtesse de), [1449], rue d'Anjou-Salnt-Honoré, h" 42. 
Fu>QUET, [622], j)f;, avocat, correspondant de l'Institut, rue dé TArcadé, n*25. 
FoicuDE LA AoQOETTE (de) , G. 0. ^, [1078] , ministre de rAgrlteolturë, du 

Commerce et des Travaux publics, rue de Varennfe. n* 62. 
FoDCBÉ (Lucien), [224], à Ëvreux (Eure)s corrésp., M. A. Allouard; libraire, 

rue l*avéc Saint-André-des-Arts, n* 3. 
Fouch^-Lepeltier, [1228], ^, ancien député au Corp^ législatif, ihètilbre du 

Conseil municipal de Paris, rue de Grenelie-SaliU-Germatti, n* 85. 
t^ooQOE (tictor), [7^5], à Chalon-sur-Saône (Saône- et- Loire), correspondant 

du ministère de Tlnstruction publique pour les travaux historiques; cor- 
respondant, M. Allouard, libraire, rue travée Saint-André-dcs-Arts, n*» 3. 
FooBCBT, [1394J, substitut du procureur Impérial près le tribunal cltU de la 

Seine, rue Roquéplne, n** 11. 
Fourrier, [868], â Bordcaiix, rue Goblnot; cOrresp., MM. Rey et Relhatte, 

libraires, quai des Augustins, n** 45. 
PouRHiER (Gabriel), [1084], inspecteur général des prisons, rue de Douatin** 10. 
kaEHT, [722], G. 0. ^, député au Corps législatif, gouverneur dti Crédit 

foncier de France, rue Neuve-des-CapucInes, n* 17. 
^BESNE (Marcellin de^, [388], rue Bellechasse, n« 15. 
Fheteao DE Pent (nérode-René-Jeàtt-Baptiste-Emmanuel, baron bs), [709], 

ancien référendaire à la Cour des comptes, rue de Verneuil, n* 47. 
FaoTtiER DB LA dosTE (marquls), [1304], attaché à la légadon de France à 

Dresde; corresp., M. Desmaisons, place TendOthe, n« 23. 



xx\r LISTE DES MEEdBRES 

Gadoin, [1422], président du tribanal de Gosoe (Nièvre); corretp.» M. 
son, rue de Bourgogne, n* 63. 

Gafparel (Paul) , [1475] , professeur agrégé d'histoire au lyeée de Moatpd- 
lier, rue de Bousairales, n** 7; corresp., Mme veuve Renouard, libraire. 

Gaillard (Léopold de), [1507], à Bollène (Vauduse); i Paris, me de l'Uni- 
versité, n<'32. 

Galopin (Auguste) , [1095] , ancien avocat au Conseil d*Écat et à la Cour de 
cassation , i Rosey, près Givry (Saône-et-Loire) ; oorreipond., M. L. Vca- 
sillier, rue des Feuillantines, n* 57. 

Gaspaillaut (Émiie), [1245], employé au ministère des Finances, rue de GH- 
chy, n» 61. 

Gellibert des Béguins, [1368], #, député au Corps iéglalatif, me de 
Grammont, n« 8. 

GiCrard (Cbarles), [1148], ancien représentent, avocat, me des Blés, à Colmar. 

GtfRARDiN (Alfred), [902], professeur agrégé d*liistoire au lycée de Saint- 
Louis, rue de Yaugirard, n* 31. 

Gerbioon (Émile-Yictor) , [810] , avenue Itfontaigne, n« 6« 

Gilbert (D. L.) , [1124] , ^, rue Marignan, n" 23. 

GiNOT, [1270], avocat au Conseil d*État et à la Cour de cassation, rae de VÈ- 
chiquier, n« 43; corresp.,H. Durand Jeune, libraire, rue Louls-ie-Grand, 
nMl. 

GiRAUD (Paul-Émile), [569], #, à Romans (Drôme). 

Glandaz (Albert), [1324] , avocat à la Cour impériale, boulevard de la Made- 
leine, n*9. 
Godeprot-Ménilglaise (marquis de), [223], ^, à LUle; à Paris, rae de 

Grenelle-Saint-Germain , n" 73. 
GoHEL, [1025], 0. ^» conseiller d*ÉUt, rue des Moulins^, n* 12. 
GoNZB (Rapbaél, [1310], avocat, rue Neuve-de-1'UnIvenité, n* 9. 
GoCGET (Eugène), [1518], artiste dramatique, secrétaire de l'Association de 

secours des arUstes dramatiques, rue du Cliâteau-d'Eaii, n"* 52. 
GoopiL (Edouard), [57], ^ , conseiller d'État, rue Lafliue, n* 47. 
GoDPiL de Préfeln (Anatole), [023], rue Taitbout, n* 34. 
Grafenried-Yillars (baronne de), [870], rue du Colisée, n* 33. 
Grandbau-Lacrbtblle, [1353], à Pont-À Mousson (Mcurtbe); corresp., M« Louis 

Grandeau, rue Sainte-Placide, n* 29. 
Grandidibr (Ernest), [1094] , i}{(, rue Montaigne, n* 20. 
Grangier de la Marinière (L.), [798], membre de la Société des Bibliophllet 

français, rue d'Amsterdam, n* 46. 
Grasset (Ernest), [591], conseiller à la Cour Impériale de Dijon (Côte-d*Or); 

& Paris, cbez M. Poiré, square d'Orléans, n** 6; (rue Taitbout, n"" 80). 
Grenoble [Bibliothèque de la ville de), [948], représentée par M. Garieit 

corresp., M. Paul Boyer, libraire, rue d'AnJou-bauphine, n* 12. 
GaouALLE, [1232], avocat au Conseil d'Éut et à la Cour de cassation, rue 

Mont-Thabor, n« 8. 
GuADET , [228] , j)^, chefde l'enseignement à Tlnstitution impériale des Jeunes* 

Aveugles , boulevard des Invalides, n" 56. 
GuERARD (Mme veuTc François), [967], t Amiens (Somme), rue Saint- Denis, 

n" 26; correspondant, Mme la vicomtesse de Saiot-Martin, avenue de VU- 

lars, n" 5. 
GuESSARD (François), [349], #, membre de llnstitut^ professeur à l'École 

des Chartes, à Paris- Passy, Grande-Rue, n* 87. 



DE LA SOCIÉTÉ. xxv 

GouAL , [1 150] , professeur d'bistoireau lycée de VersaUlefl, niederOuest ,q*64. 
GuiGMifi (de), [1225] ^, maître des requêtes au Conseil d'ËUt, place du palais 

BouriMDy n*" 6. 

GmiXAUMB (Eugène), [1087], docteur en droit, sous- chef au bureau du con- 
tentieux des communes au minist. de lintérieur, rue Barbet de Jouy, n<* 44. 

Goillai»e-Ret, [1319], membre de la Société des antiquaires de FVance, 
rue de l'Arcade, n*» 29. 

GoiLLBHN, [1484], recteur de TAcadémle de Nancy; correspondant, M. Gé- 
rardin, rue de Vauglrard, n» 31. 

GmzoT, [1], G. ^, membre de l'Institut^ rue Billaut (ancienne rue de l'Ora- 
toire du Roule), n" 10. 

Halphen (Eugène), [900], rue du faubourg Saint«Honoré, n« 25. 

Hambourg {Bibliothèque de la ville de), [873], représentée par M. Pétersen; 
corresp., M. E. Jung-Treuttel, rue de Lille, n» 19. 

Hamelin d'Ectot (Hilalre), [1060], docteur en droit, à Saint-Vaast-la-Hougue 
(Manclie); corresp., M. Boulatigoier, rue de Glichy, n« 49. 

Hannote (Félix), [943], membre de la Société archéologique de l'arrondisse- 
ment d'Avesnes (Nord); correspondant à Paris, If. Hannoye, rue Fon- 
taine-an-Roi, n** 35. 

Hanqoez (Rodolphe), [990], substitut du procureur Impérial i Beauyais 

(Oise). 
Hart (William- Henry), [897], FolIceslone-House, Roupell-Park, Streatbam, 

Snrrey, Angleterre ; corresp., MM. H. Bossange et fils, quai YolUIre, n« 25. 
Hausshakm (Mme André), [1207], rue du Faubourg-Salnt-Honoré, n» 168. 
Hautpoul (comte d'), [925], place du Palais-Bourbon, n* 7. 
Hayre (Bibliothèque du), [1193], représentée par M. Morient; corr., M. Jul- 

lien, libraire, rue de l'Éperon, n« 9. 
HÉBERT, [1281], C. #, ancien garde des sceaux, place Vendôme, n» 14. 
Hellot (Alexandre), [1362], *, ancien élèfe de l'École polytechnique, rue 

de Boulogne, n« 1. 

Hellot (Jules), [1395], rue de la Chaussée-d'Antln, n« 47. 

Hehhbt de Bbrnoville, [1369], conseiller référendaire à la Cour des Comp- 
tes, rue du Bac, 21. 

Hérault (Alfred), [1479], & Chatelleraull (Vienne). 

HiaiGODRT (Achmet, comte d'), [635], à Arras (Pas-de-Calais), rue Rou- 
Tille; corresp., M. Dumoulin, libraire, quai des AugusUns, n« 13. 

HiMLT,ri007l,*, professeur àlaFacultédeslettre8dePari8,rueder0ue8t,n« 64. 

HiPPEAU [1309]; *, professeur à la Faculté des lettres de Caen, secrétaire de 
la section d'histoire et de philologie du Comité des travaux historiques, 
boulcTard des Invalides, n*" 12. 

Hiver de Beauvoir, [1496], président de chambre & la Cour impériale de 
Bourges; correspondant, M- Ethiou-Perqu , rue deTournon, n»6. 

HmfOLSTEiîf (baron d') , [1456] , rue de Varenne, n» 45. 

HossoH (Armand), [1039], 0. *, membre de llnstllut, directeur de l'admi- 
nistration générale de l'assistance publique, avenue Victoria, n» 3. \ 

IzABBERT, [1276], membre du Conseil de préfecture du département de la 
Savoie; corresp., M. Moranvlllé, rotonde de la VlUette, n« 204. 

IzARR [l457],»propriétalre à Évreux; à Paris, boulevard Malesherbes, n» 12. 

Jaesoh (William), [1325] , avenue d'Antln, n« 15. 

jAHESon [1167], rue Saint-Lazare, n- 108. 

Jatr (CamUle) , [1523], à Bourg; correspondant, à Paris, M. Ethlou-Pérou. 



/ 



XXVI LISTE DES MEMBRES 

JoBKz (Alphonse)} [3231, rtie de ProTenoe, n* 14» 

JoLT DE Baxxeville, [1324], rue de Clkhy, n* 28. 

JouBAiRT, [1433J, juge au tribunal de Gulngamp ; corresp., Mme veuve 
Renouard, libraire. 

JooMDAm^ [834], 0. f^f chef de division au ministère de rinstmcUoa publi- 
que, membre de l'Institut, rue Neuve- dû-Luxembourg , n* 21. 

Kerdbel (Aodken de), [340], rue Beaurepaire, n* 2, à Reoues (lUe-et-Vi- 
lalùe); à Paris, chez M. de Gourcy, rue Richelieu, n* 85. 

Kergoblat (comte Hcaviî de), [1241], ancien député, me de Varcnne, n* 48. 

KEiuiOTSAïf, [1425], rue de Boulogne, n* 20. 

Kebsairt (vicomte de), [892], rue de la Yiile-rÉvéque, n* 26. 

Kervtn de Lettenhove (baron), [199], ^, correspondant de IMnslitut, mem- 
bre de 11 chambre des députés de Belgique, à Bruges (Belgique). 

Labitte (Ad.), [1329], libraire, quai Malaquais, n'5. 

LABOîiDB(Léon, marquis de), [301], G. ^^ membre de Tlnstitut, directeur 
général des Archives de 1* Empire, rue Paradis-du-TemplCi n* 20. 

LaÉordb (Joseph, comte de), [1360], archiviste aux Archives de l'Empire, 
rue Paradis-du-Temple, n« 20. 

La Borderie (Arthur de), [1198], archiviste-paléographe, à Vitré (Ille-^l-Yi- 
iaine); corresp.^M. Léopoid Dellsle, rue d'HautevIlle, n** 13. 

Labodlate (Edouard), [445], ^, avocat, membre de l'Institut, professeur 
an Collège de France, rue Taitbout, n* 84. 

l^AGABAifk (Léuh), [64] , ^, conservateur- adjoint au département des ma- 
nuscrits de ^a Bibliothèque impériale , directeur de l'École impériale des 
Chartes, avenue des Ternes, n* 81. 

Lacave-Laplagre, [12ô1]> membre du Conseil général du Gers, place Yen* 
dôme, n*8. 

La Gaze (Pèdre^ baron),[839],^, rue Saint-Dominique Saint-Germain, d**93. 

Lacaib (Louis), [1494], membre du conseil général des Basses- t'y rénées , 
rue Barbet-de-Jouy, n* 20. 

La Chacmelle (de), [1330], qnai d'Orsay, n<* 1. 

La GhèiIe (Jules de), [1326) , avocat au Conseil d'ÉUt et à la Cour de cassa- 
tion, avenue des Champs-Elysées, n" 116. 

La Cisterne (Mme la princesse de), [72], rue Saint-Florentin, n« 2; corresp., 
M. Durand Jettne , iibtaire, rue Louis- le-Graud, n<* 11. 

Lagombe (L. de), [1508], rue de Grenelle-Saint -Germain, n"* 39. 

LAGORDAiltE, [981], ancien directeur de la manufacture des Gobelins, rue 
du 29 Juillet, h" 7. 

La Code (ë. de), [724], G. #, ministre plénipotentiaire, ancien conseiller 
d'Ëut; corrcsp., M. de la Cour, rue Jacob, n** 46. 

LAbcisiNB (de), [1160], 0. #, président à la Cour Impériale de Dijon ; cor- 
resp. , M. Aug. Durand, libraire, rue Cujas, n<> 7. 

Lafargue (Ch.), [1409], chef de division à la préfecture de Lot-et-6a- 
rohne, à Agen; corresp., M. Piitet, rue Saint-Jacques, n' 67. 

La Faulotte (Ernest de), [1053], rue Caumarltn , n« 60. 

La Ferrière-Percv (comte de), [1080], i^, au château de Ronfeugeral près 
Athis(Orne);à Paris, rue dU Ueider, u* 8; correspondant, M. Aubry, 11- 
braire^ rue Dahphine, n*" 16. 

La Febronats (Mme la comtesse de), [1358], membre de la Société des Bi- 
bliophiles, Cours-la-Reine, n** 34. 

La FERTÉ-MEtM (Mme la marquise de), [907], me du Bac, n* 46. 



lîÈ LA SOCIÉTÉ. xxtn 

Là Grangï (Édouai-d, marquis hz\ [331], G. 0. #, sénatear, membre Qe l'In- 
stitut, rue Barbet de Jouy, n« 29. 
LAGUEHRfe (Léon), [790], docteur en droit, rue de Monceaut, n* 13. 
Lahure [Cliarles], [279], ^, rue de Fleurus, n« 9. 
L'aigle (Tieomte de), [1289], auditeur au Conseil d'Ëtat, rue I^euvë-dn^ 

Luxembourg, d<* 19. 
LilR (Jules), [1283], aVocat, place de l'OtÉrcft, rbtonde dé la Tilletté, 

I1-204. 
Laisné (Henri), [1520], substitut du prdènreur ImpCMâl, adt AiideIy8(Eure). 
LAiANMfc (LudoTic), [822], membre dii Comité de^ tratsitit historiques, rue 

de Condé , n* 20. 
Laiot (Louis-Henri), [^27], ^, docteuf eii inëdëclnfe, fubdePaHs, n'* 1B9, à 

Paris-BeileTillc. 
Lamt (Eugène), [12^], D. $, cdtiseliièr H ta Cour de c^ssatlbti, rde Dilpbot, 

nMO. 
LAil(;tK (Augiistin i»È), [742]; au château de la Barothière, près Titré 

(Ile-et-Vilaine) f corresp.; Mm6 teuTe i. Renotiird, rue de Tbtirilbn, 

n»6. 

La PànoCze (AHhuS de), [1526] , riic des Saussaies, n** 4. 

Laplagne -Barris, [1342], substiliit du procureur général près là tlour 
impériale de t^aris, rue Caumartin, n" 8. 

Laplagne-Barris (Cyprlen), [1488], ^, ancien of6cier de mftHHë, i Monte»- 
quieù-sur-Losse (éèrs) ; correspondant, M. Paul Laplagnc-Bârris , rue 
Caumartin, n** 8. 

LaIinag (Julien de), [1529], avocat au Cbnsell d'Ëtat et S iâ bbiir de fca«- 
sation, rue de la Chaussëe-d'Antin, n* 21. 

La Rochè FoNtENiLLES (comte de), [1436], nie Sâlnt-Donilhiquè, n» 81 

La RocttfeFbocAUtD (Mme la duchesse de), [Ô43], rue de Vârenne, ii* 72; 
Gorresp.y tlme Kenouard, ttbi-aire, fue de Tournon. n* 6. 

Lartigue (Alphonse de), [1408]; correàp., M. Pitlet, rûfe SalHl-Jàcplîl, n^ 67. 

LAScott (Jean-Baptiste), [130], C. ^g, conseille^ à Id Ctior de fcassâtloH, l'tte 
de rUnlversité, n* 88. 

LAssoà (Mdrc, hirôn de), [1193], bouleVaJrd Malesherbès, ri* 57. 

La Tour du Pin (Mme la marquise de), [414], rue de la PétJlHIèrë, n» 63. 

La TRtifoiLLK(ducDE), [1196], rue de Varënne, n*» BÔ. 

Ladnat (Alphonse de), [1190], avoeat, rue de Boursault, h** 4. 

Laurencel, [1426], à Fontainebleau; corresp., M. de IVittèTille , boùlcTard 
MaleshPlrbes, u" 63. 

LAuREirt-PicHAT, [1356], rùè dé PUnlversité, n" 39. 

Latad (Gaston de) , [1294] , au château de Moncé, par Peioû (Loir-et-Cher); 
corresp., tt. de beaucourt, rue Bellèchasse, n*" 44. 

La ViLLEGiLLE (Arthur de), [239], J*, secrétaire du Comité des tràtâtlx histo- 
riques et des sociétés savantes, rue de Seine , n<* 12. 

Lebigre-Beaurepaire , [714], notaire à Lille (Nord), rtie Nationale; cor- 
resp., H. Allouard, libraire, rue Pavée Saint- Antlré-deS- Arts, n» 3. 

Leblanc (Paul), [814], à Brioude (Haute-Loire); correspondant, M. Du- 
moulin, libraire, quai des Augustlns, n* 13. 

Lebrument, [637], libraire, à Rouen (Seine-Inférieure); corresp., Mme veuve 
Jules Renouard, rbe de Tournon, n* 6. 

Le Br0N, [157], Juge de paix à A>ise, près Ëpernay (Marne) ; corresp., 
M. Henri Lebrun, nie Monsieur-le-Prlnce, n** 43. 



xxTin LISTE DES MEMBRES 

Lbbruh (iy)f [1420J, à Versailles, rue Lafayette, n* 4; correip., M. le eomte 

de Yedel, rue de Gitmmonl, n* 19. 
Leclerc (Alexandre), [809], 0.#, ancien négociant, à Pari»- Autenil , me 

Molière, n* 32. 
LicoiNTB, [1163], chef d'Institution, me du Pré-BeileTille, n« 42. 
LEGonmE (Pierre), [1498], rue Gambacérès, n« 29. 

LBDAm (Bélisaire), [1537], à Parthenay (Deux -Sèvres) ; correspond., M. Beanslre. 
Lbfort, [1263] , chef de bureau an ministère de l'Agriculture, du GoBiBeroe 

et des Travaux publies, me de Condé, n* 5. 
LB6BRTII. (Raymond) , [1059] , conseiller à la Cour impériale de Rouen ; cor- 
respondant, M. Alfred Blanche, boulevard Malesherbes , n« 75. 
Lbgros (Charles) , [1445], receveur des hospices de la ville de Rouen, me de 

Louette, n« 15, à Rouen. 
LiLOOPDE Sahct, [J373], #, auditeur au Conseil d*£ut, me Godotnle- 

Mauroy, n^ 31. 
Lemaire (P. Aug.), [75],jX(, ancien professeur de rhétorique aux lycées lionls- 

le-Grand et Bonaparte, rue des Quatre-Fils, n* 16. 
Lemarchant (Feraand), [1199], avocat, rue Marignan, n« 16. 
Le MEHRiaER, [1100], propriétaire à Saint-Lô (Manche); corr., M. Rousseau, 

ehes M. Henri, Palais-Royal, galerie d'Orléans, n<» 12. 
Uemercier (Anatole, vicomte), [756], ancien député au Corps législatif, 

quai d'Orsay, n* 17. 
Lemonmier (Henri), [1388], archiviste-paléographe, rae des Foasés-du- 

Temple, n* 4. 
liEifORMAirr (François), [1063], sous-bibliothécaire de l'Institut, rue du Dra- 
gon, n« 15. 
LitOTARD (S.), [1349], sous-bibliothécaire du musée Favre, rae Bosquet, n*5, 

à Montpellier; corresp. , Mme J. Renouard, rae de Tournon, n* 6. 
Le Page, [1271], #, colonel, directeur de l'artilierie, au Havre; corresp., 

M. Bottlatignier, rae de Qichy, n* 49. 
Le pRomc (Feroand), [1450J, élève de l'École des Chartes, boulevard Saint- 
Germain, n« 80. 
Le Roux DE LiNCT, [76], eKf, membre du Comité des travaux historiques, me 

du Bac, passage Sainte-Marie, n* 11 hii, 
Lescore (de), [1119], rae de Rome, n* 40. 
Lespirasse (Gb. de), [1447], archiviste paléographe, rae de Varenne, n«80; 

corresp., M. Dumoulin, libraire. 
Lestang (Gustave de), [911],^, ancien officier de marine, rae Taitbout, n* 8. 
Le Tbllier de la Fosse, [972], ^, secrétaire général du Crédit fonder, rae 

Neuve-des-Capocines, n* 19. 
Levasseur (Emile), [1364], #, professeur d'histoire au lycée Napoléon, rae 

Monsieur-le-Prince, n* 26. 
Letesqub, [753], ancien notaire; à Mantes (Seine-et-Olse); correspondant, 

M. deRoissy, rae Bellechasse, n<> 64. 
Leviez, [982], #, maître des requêtes au Conseil d'Ëtat, sous-gouveraeur 

du Crédit foncier, rae du Luxembourg, n*21. 
Levt (Michel), [1297], G. ^j Inspecteur général du service de l'armée , au Val- 

de-Grâce. 
Lhopital, [1028J, #, conseiller d'fitat, rae Louis-le^îrand, n* 18. 
Liais (Adrien), [1350], substitut du procureur impériale Pont-l'Ëvéque; à 

Paris, rae de Provence , n* 49. 



DE LA SOCIÉTÉ. toox 

LiLLB {Bibliothèque de la ville de), [1525]; eorrespoDdant, M. Danches, 

avocat, rue Saint-Guillaume, n** 18. 
liiMBOOiG, [1418], avocat à la Cour impériale de Metz ; corresp., Mme veuve 

Reoouard, libraire. 
LocKART (James-Andrew), [1442], négociant, au Havre; corresp., Mme Re- 

nouard, libraire, rue de Tournon, n* 6. 
LoisT (Albert Di), [1419], à Arc (Gôte-d*Or); corresp., M. d'Espard, me des 

Capucines, n* 16. 
liOHGNON, [1347], me d*A8torg, n« 38. 

LoBMiBR (Charles), [1340], avocat, me de Socrate, n* 13, à Rouen. 
Lot (Henri-Ernest), [1189], archiviste aux Archives de l'Empire, rue de 

Saint-Florentin, n* 14. 
LoucBKT (Aug.), [1462], substitut du procureur général, & Étampes. 
LoDVAiR [Unioertité de), [812], représentée par H. Rcusens, bibliothécaire; 

corresp., M. Aug. Durand, libraire, rueCuJas, n* 7. 
LoDVAiicuuR, [894], ancien nouire, à Chartres (Eure-et-Loir); corresp., 

M. Albert Huet, me Blanche, n* 8. 
LoimuER OE Lajolais (A.), [859], quai de Bourbon , n* 19. 
LoTSEL, [1040], ^, doyen du Conseil de préfecture du département de la 

Seine, lue Pergolèse, n*48, cité Dupont, n* 7. 
LoçAT (vicomte de), [1308], ^, maître des requêtes au Conseil d'État, me de 

Varenne, n<* 90. 
LucE (Siméon), [1511], archiviste aux Archives de l'Empire, me des Mathu- 

rlns^intrJacques, n" 9. 
LczARCHB (Victor), [675], conservateur honoraire de la Bibliothèque de 

Tours (Indre-et-Loire) ; corresp., H. Potier, libraire, quai Malaquais, n* 9. 
Macé (Antonln), [712], proresseur d'histoire à la Faculté des lettres de Gre- 
noble (Isère). 
Macxksisie (John-Whlteford), [332], esq., à Edimbourg, 19, Scotland-street • 

corresp., MM. Pierre Barthès et Cie, libraires, me de Veraeull, n* 5. 
Macor [Académie de), [1155], représentée parM. Ch. Pellorce, son secrétaire 

perpétuel. 
Mager (Adolphe), [1397], secrétaire-perpétuel de la Société d'Agriculture, 

sciences et artsd'Agen, à Agen; corresp., M. Pittet, me Saint-Jacques, 

n««7. 

Magir-BIarrxrs (Alfred), [390], 0. ^, recteur de l'Académie de Poitiers; cor- 
resp., M. Bellaguet, rue Cassette, n* 23. 

Maillé (duc de), [914], me de Lille, n« 119. 

Maillt (comte de), [500], rue de l'Université, n* 53; corresp,, M. Bosseur, 
me Taranne, n* 21. 

MaItrb (Léon), [1380], archiviste-paléographe, à Laval; corresp., M. Dumou- 
Un« libraire, quai des Augustins, n« 13. 

Maleville (I>on de), [492], i^, à Saint-Maurin, par Grenade (Landes); cor- 
resp., M. Caritan, boulevard Magenta, n** 127. 

Nallet (Edouard), [1234], boulevard Haussmann, n* 38. 

Margeaox, [1229] , 0. ^, conseiller d'Éut, boulevard Malesherbes, n* 9. 

Marrur, [1531], ancien notaire, rue de l'Université, n" 8. 

Martes (BibUothèqw de la ville de), [1295], représentée par M. le maire 
de Mantes i corresp., M. Dumoulin, libraire. 

Marcel (Eugène), [1209], notaire au Havre; corresp., Mme veuve Renouanit 
libraire, me de Touriion, n* 0* 



LlSrp PIS MEMBRES 

IIaiicei. (Léapold), [964], ^, oouire honoraire à Ix>uiien (Eure); torrrfp., 

M. JuUien, libraire, rue de l'Éperon, o* 9b 
MiRCteB (Hîmile DE) , |1434] , coDseiller à U Goar de Douai; porreq|NMUl4B( i 

Mme veuTe Renouard, libraire, me de Toumon, n* 6. 
Mabchecat (Paul), [448],^, aux Rocbes-B^itaud, par GbioliiiMiav (Ven^ 

dée); corresp., M. Porquet, libraire, quai Voltaire. 
Marcillt (Charles), [1472], à Bar-eur-Aube. 
Mabcod, [1139], docteur es lettres, professeur au collège Louit-le-Graod, nie 

des Écoles, n« 70. 
Màrguerje, [937]«#,chef du ooQteotieuz detcoinvuii^,au mliilftère de Vln- 

térleur, rue de Lille, o* 37. 
Màeguerin , [1042], ^, directeur de TÊcoie muiiidp^ ToiyiK, rue du V0rt'' 

bols, n* 17. 
Maein-Dareel, [36&] • me de Fleunis, n* 6- 
Marine {Bibliothèque centrale de la), [1102], rtpréieqt(t^ pur W. AvaUe, 

bibliothécaire du ministère de la Marine, rue Royale, d" 2{ corresp., M. Do- 
maine, libraire, rue Dauphine, n« 30. 
Marion (Jules), [456] , #, membre du Comité des tr^v^iu hisiorlqiiei, place 

de la Madeleine, n« 17. 
Marmieb (G.) , [1312]» rue de l'Odéon, n<> 12. 
MAR8T(Arth|ir M), [1378], archiviste-paléographe, consenrateur dn ^fusée 

de Compiègne;corresp. , M. Dumoulin , libraire , quai des Apgiistios, Q* 13. 
Martin (Henri), [467], rue du Ranelagb, o« 54, Paris-Passy. 
Martrot (vicomte de), [1023], 0, ^, conseiller d-Etat, quai VolUlre, 

n«35. 
Martt-Laveape (Charles), [780], ^y licencié es lettres, Bnembre duCoiqité 

des travauE historiques, rue des Bordeaux, n* 19, à Cbareoton-le-Poni 

(Seine). 
Mas-Latrie (Louis de), [289], j)f^, chef de section auE Archives de TEm- 

pire, quai Voltaire, n* 3. 
Masqueuer fils (Emile), [1210], au Havre; correspondant» l|me Renooard. 
MassEma d'ëssumg (André), [1286J, rue Jean Goujon, n** 8. 
MAsa^A DE Rivoli (Victorio), [1181], sous-lieutenant aux chasseurs de la 

garde impériale, rue 8aint-Florentin, n" 7. 
Masson (Georges), [1520], libraire-éditeur, place de rÉcole-de-Médecine,n* 17. 
MàSfiOM (Gustave), [1343], professeur de littérature française au collège d# 

Harrow-on-the-HlU (Angleterre); corresp., M. Hachette, boulevard Saint- 

Germain, n* 77. 
Matribu Bodet, [1137], #, avocat au Conseil d'ÉUt et à la Cour de cassa- 
tion, rue de Sèze, n* 4. 
Mathqm [1603], à NeufchAtel-en-Bray; correspond., M. de Roissy, rue de Rel- 

lechasse, n* 64. 
MiviDAL, [1174], sout-bibliothécaire du Corps législatif, rue de TUniversité, 

n- 126 et 128. 
Maearine (Bibliothèque)^ [33], représentée par M- de Sacy, membre de 

TAcadémle française, quai Contl, n*' 21 et 22. 
Maee (Alph.), [1535], avenue des Champs-Elysées, n* 96. 
MiuoT (Jules), [903], professeur au lycée Louis-le-Grand , rue de l'Ouest, 

n*86. 
Mbunibay (m), [1524], professeur agrégé d'histoire à Pau; oonespomlaiit, 

M. de Melouzay, boulevard Beaumarchais, n" 14. 



PE L4 SOCIÉTÉ. 



XXXI 



Mbrilhoo (Francis], [833]; corresp., M. CqUUoo, Ubnlre, rue SouCflQt, n' 24. 
M^Rm^E (Prosperj, [162] , C. ^, sénateur, membre de l'ImUiut, rue de 

Lille, n* ^. 
Merlemont (comte ut), [649] , au château de Merlemont, par Peauvais 

(Oise) s à Parb, rue do VemeuU, H" 47. 
Meslat, [1192]. juge d'instruction, au Havre (Seioe-Inférieure); correspond. , 

M. Ant. Blanche, rue Laval, cité Maleslierbes, d? 12. 
H^TiviER (DO, [1334], rue de la Mare, 15, 4 Paris-BeileTlUe. 
M^TiL (Charles-Heuri-Sainte-Marie}, [651], cpiisenrateur de9 arcfilves d^ 

département de Seine-et-Oise, place Hoche, n" 6, à Versailles. 
Meter (Paul), [1446], archiviste aux archives de Tempire, membre du Comité 

des travaux historiques, rue Paradis-du-iemple, n" 20. 
MiGNET, [16], C. d^, membre de linstitut, secrétaire perpétuel ^e l'Acadéfiiie 

des sciences morales et politiques, rue Notre-t)ame de Lorette, p* 13* 
NiLLOT (Albert], [1440], avenue des Champs-Elysées, n** 117. 
Miot-Frochot, [1515] , rue de Rome, n"* 81. 
MiREpoix (Mme de Montmorency-La vai., flucbesse dopa)fière pp), [813], 

rue de Varenne, n** 17. 
Moignon ( Alix- Jérôme] , [821], ^^ procureur impérial près le frlbiinal dR 

de la Seine , rue des Pyramides, u« 3. 
MoiNERT, [708], ^y ancien président du tribun^ d^ cQwmefce, dottre 

Salnt-Merry, n* 18. 
MoKDiÊsiR (Amédée de), [1211], directeur ()e la compagnie des e^ifx i^ii Havre; 

corresp., M. Duplès-Agter, rue Saint-Dominique, n<* 28. 
Monin-Japt, [122 IJ, 0. ^, membre du Conseil municipal de Paris, fi|e du 

Château-d'Eau, n« 11. 
MoNTAiGLON (Anatole de), [1478], secréuire de T École des ch^es, membre 

du Comité des travaux historiques, rue Paradis-du-Temple, n« 16. 
Montalehdert (Charles, comte np), [129], fnembrede l'Af^d^^ fr^pçai^ 

rue du Bac, n" 40. 
Montauvet (comte de), [1204] , G. ^» membre de Tlnstitut, à Monulivet-La- 

grange, par Sancerre (Cher); corresp., M. Purand Jeune» rue Loids-le- 

Grand, n" 11. 
MoNTRRisoN (Georges de), [1439], boulevard H4^s8^ann, n» 71. 
MoNTRiCBiRD (vicomte de), [1466], au château de Chassaigoe» par Kjigoy- 

Cours (Nièvre). 
MoRANviLui, [1047], directeur des magasins et entrepôts de Paris, rotonde 

d« la Vilietu. 
MoRUf (Ernest), [1328], professeur d'histoire à l'École municipale deTurgot 

et à rÉcole impériale du commerce, rue de la Rochefoucauld, n*" )4. 
MoRNAT SouLT DE Dalmatie (comte de), [1267], rue de rUuiversité, n* 69. 
MoDCHT (duc de), [1539] , rue deJ'Élysée, n" 2. 
Moulins {Bibliothèque de la ville dé), [1365] , représ^ntfto par M. le maUe de 

Moulins. 
MoouNS {Ordre de$ avocaU de) , [1504], représenté par M. SeHdier, avocat, 

membre du Conseil de Tordre, à Moulins. 
MoDRiER (AUianase), [1400], 0. ^, chef de division au ministère de l'In- 
struction publique, passage Sainte-Marie (rue du Bac), q*» 2 bis. 
MoTEAU (Charles], [006], conseiller à la Cour impériale, à Dijon (Gôte-d'Or); 

corresp., M. V. Coliin, sous-chef ru ministère des Finances, rue l|on- 

dovl, n* 7. 



xxxii LISTE DES MEMBRES 

NADAatAG (marquis de), [864], me d'AoJou Saint-Honoré, n* 12. 

Nânct (Bibliothèque de la ville de), [8&0], représentée pir M. Soyer-Wil- 
lémet; corresp., M. Emile Mellier, libraire, rue Pa?ée Salnt-André-des- 
Arls, !!• 17. 

h'ARjoTi [1444]| 0. #, ancien préfet, rue de Greneile-Saint-Germain, 
n* 102. 

Naodet, [48G] , G. ii^, membre de l'Institut, secrétaire perpétuel honoraire de 
r Académie des iuscripUons et belles-lettres, rue de Rivoli, n* 184. 

Nettancodrt-Vacbecohet (vicomte René de), t^^^^Jt 4^? ^^^ ^^ Beaune, 
nM. 

Nbuflize (baron de), [1152], rue de Ménars, n* 5. 

Neuville (Louis de), [913], à Livarot (Calvados); eorresp., à Paris, IL de 
Beaucourt, rue Beilechasse, n* 44. 

NiCARD (Pol], [288], rue de Sèvres, n« 38. 

NiGON DE Bertt, [150], #, chef de division honoraire au ministère des 
Cultes, rue Ifaaarine, n* 19. 

NiSARD (Désiré), [459], C #, membre de l'Académie française, sénateur, 
rue d'Ulm , n* 45. 

NoAiLLEs (Paul, due de], [343], membre de T Académie française, rue de 
Lille, n* 66. 

NoAiLLES (marquis de), [1506], rue de Lille, n« 66. 

NoiJLENS, [1415], rédacteur en chef de la Revue d'Aquitaine; corrcsp., 
M. Dumoulin, libraire, quai des Augustins, n" 13. 

NoGENT (vicomte de) , [871], rue du Regard, n* 5. 

Obereahpf, [1396], à Agen; corresp., M. Httel, rue Saint-Jacqiies, n"67. 

Odiot (Ernest), [1178], rue de Suresne, n*21. 

Oger (F.), , [1412], professeur d'histoire au collège Sainte-Barbe, rue de 
Fleurus, n*> 21. 

Ogierdb Badlnt (Gaston), [1004], rue Casimir- Périer, n<> 2. 

Obnet (Léon), [1016], architecte, avenue Trudaine, n*'4; corresp., M. Durand 
Jeune, libraire, rue Louis-le-Grand, n* 11. 

Orforo (comte d*), [1417], Uannlng Ton-hael, Norfolk; corresp., M. Buch- 
meyer, hôtel Bristol, place Vendôme. 

OuDOT, [1036], #, membre du Conseil municipal de Paris et du Conseil gé- 
néral de la Seine, rue du Cherche-Midi, n** 40. 

Paillet (Eugène), [928], Juge suppléant au tribunal de première insunce de 
Paris , rue Moncey, n» 20. 

Pannier (Léopold), [1486], élève de TÉcole des chartes, rue de Rivoli, 
n«55. 

Parayet (Charles), [588], 0. #, ancien conseiller d'ËUt, rue des Petites- 
Ëcuries , n* 44. 

Parent de Bosan (Charies-Félii;) , [815], à Paris-Auteuil, route de Ver- 
sailles, n* 20, villa de la Réunion, n* 8. 

Paris (Bibliothèque de la ville d«), [135], représentée par M. Hippolyte 
RoUe, à r Hôtel de ville, rue Lobau; corresp. , M. Lemoine, libraire, place 
Vendôme, n« 26. 

Pascal (Alfred), [1134], chef de bureau au Crédit foncier, rue Paradis- 
Poissonnière, n** 9. 

Pascal» [1026] , ^, conseiller d'État, rue de Grenelle-Saiat-Germain, n* 49. 

Pasqdier (Louis), [915], couseliler à la Cour impériale de Parts, rue Ja- 
cob, n« 48. 



DE LA SOCIÉTÉ. xxxin 

Pa&st (Antoine), [238], 0. ^^ anden sous-secrétaire d'Ëtat au ministère de 

rintérieur, membre de l'Institut, rue Pigale, n*" 69. 
Passt (Edgar), [1536], secrétaire d'ambassade, bouleyard Haussmann, n** 44. 
Patin (Renri), [633], G. ^, membre de l'Académie française, doyen de la 

Faculté des lettres de Paris, rue Cassette, n" 15. 
Pauum (le colonel Charles ), [955], C. ejj*, rue Victor Dumay, n» 17, à Dijon 

(Gôte-d'Or); corresp., MM. Schulz et Thuillier, rue de Seine, n« 12. 
Paulmieb (Charies), [483], 0. ^, ayocat à la Cour impériale, Tice-président 

du Conseil général du Calvados, député au Corps législatif, boulevard Pols- 

sonnlère, n<* 25. 
Pathb (Bertrand), [1423], 5, the grange Brompton, S. 0. Londres. 
Pécoul (Auguste), [1217], au château de Yilllers, à Draveil (Seine-et-Oise) ; 

corresp., M. Dumoulin , quai des Augustins, n"* 13. 
PcLAT (Eug.) [1453], rue de Crosne, n** 74, à Rouen ; corresp., M. Audley, rue 

Madame, n** 40. 
Pelletier (Jules), [1117], G. ^, président de chambre à la Cour des 

Comptes, membre de l'Académie des beaux -arts, avenue Gabrielle, n" 46. 
Pkllot (Charles) , [1441] , à Sainte- Adresse (Havre) ; corresp., Mme Renouard, 

libraire, rue de Toumon , n'' 6. 
Pepir Le Halleub (Emile), f787j, directeur de la Société d'assurances mo- 

tuelles immobilières de Paris, rue Greffulhe, n"" 5. 
PiBEnK (Emile), [1082], 0. >$, député au Corps législatif, rue du Faubourg- 

Saint-Honoré, n« 35. 
Perigot (Charles), [1532], professeur d'histoire au lycée Saint-Louis^ rue du 

Prince-Impérial, n« 31, à Charenton. 
Pebbet, [1094], ^, maître des requêtes au Conseil d'État , rué Barbet-de- 

Jouy, n* 28. 
Pcrrochel (vicomte Femand de)» [1460], rue Bellechasse, n? 58. 
Pereot de Chazelle (vicomte), [643], à Maisonneuve (C6te-d'0r); à Paris, 

avenue des Champs-Elysées, n" 18. 
I*nE0T d'Estitareilles , [772], ancien inspecteur général des lignes télé- 
graphiques, rue de Bourgogne, n* 50. 
Peeroud (Jean-^Louis), [1505], notaire à Chartres-, correspondant, Mme Moy- 

nart, rue d'Amsterdam, n** 94. 
Pktau de Maulette, [1351], rue Basse, n» 41, Paris- Passy. 
PsTrr (Edmond), [1172], rue Jean-Goujon, n? 14. 
Picard (Alexandre), [924], me Sainte-Anne, n* 18. 
PiaoH (Etienne), [1467], quai d* Anjou, n» 17. 
Picot (Georges), [1435] , Juge suppléant au tribunal de la Sc'^ne, rue Pigalle, 

B*54. 
Pjllbt-Will (comte), [1151] , rue Moncey, n« 14. 
PiSAifçoq (Claude-Henri de La Croix de Cbevrière, marquis de), [566], 

au château de Plsançon , par Bourg de Péage (Drôme) ; ft Paris , rue 

Reuve-Saint-Augustin, n" 48. 
Pistotb (de), [1046], ^, chef de division au ministère de l'Agriculture, du Com- 

RMrce et des Travaux publics, rue Oudinot, n* 22. 
PoMRAS (Louis, comte de), [946], rue de la Baume, n^* 31. 
PonsiSR (Edmond),' [1424], avocat, à Ncufchatel-en-Bray ; corresp., M. Aug. 

Durand, rue Cujas, n* 7. 
Poisson (baron Charies), [1359], 0. ^, président de la commission histori* 

que de la vUe de Paris, avenue MalakolT, n* 59. 

T. VI, 1868. r 



LISTE DBS MEMBRES 

Poro-RnmBraivr (eotnte me)» [981],^, aiid^ii aucttteiir tu GoMell d'filit, ro€ 

de Tournon, n« 6. 
PoRTAL (FrMërIe de), 1284], ^^ impMM du Coq (rue Siint-UiÉrê), n* 8* 
Portàlm (Roger), [1459], nie U^ohler, H* 12. 

Possoz, [1268], 4^, ancien mtlre de Pawy, membre du Gomett gteéral da 
département de la Seine^ chaussée de la Muette, n* 8. 

PiADBL (C.), [13&&1; membre de la Société française d'archéologie, à Pny- 
Laurens (Tkrti); corresp., Mme Renouard, libraire, rue d*. Tournon, a* 6. 

PaiEOR DB LA GoaBLi (Autonln), [1583], quai de rfioola, a* 80. 

Pron, [1230], G. #, préfet du Bas-Rhin, rue du Fauboarg-Salot«Hoaoré, 
n»52. 

PaosT (Auguste), [1497], membre de TAeidémla de Metx, A Mtti; comap..| 
M. Anatole de Barthélémy, rue d'Amou-Saint-Honoré, a* 9. 

PtnraAioaa (Théodore, comte ae), [587], aa château dlnglanges^ par Mec- 
zerwisse (Moselle); corresp., M. DJsrache, libraire, rue Montnmrtr», n* 48. 

QOESNET (Bdouard), [1143]^ ancien négociant, au HâTre, me de Toanw- 
Tille, n** 93; correspondant, Mme Renonard, rue de Tournon, n** 6. 

QuiCBSRAT (Jules), [443], ^, professeur à l'fiéole des Chartes | ma Gasinrir- 
DelaTigne, n<* 9. 

QmQURatz (Éd.), [1413], me NIcolas-Flamel, n* 3. 

QuiocEREz (Auguste), [1498] , Ingénieur des mines, membia da la Sodélé des 
antiquaires de France , à Bellerlve, près de Delemont, canton da Bemei cor- 
resp. M. Ed. Quiquerez, rue Nicolas-Flamel, n« 3. 

RAimETiLLfe (comte dk) [1063], me de rUnIrersIté, tt° 114. 

Rainguet (l'abbé) , [1 194] , vicaire général du diocèse de la Rochalie , diractear 
du oémlnalredeMontlIeu (Charente-Inférieure); corresp., MM. Périsse frèrea, 
libraires, rue Salnt-Sulpice , n" 38. 

Rapetti, [918], 0. ^^ rue de Rivoli, n« 194. 

Rasillt (comte ni) , [1161] , me Salnt-Domlnlque^ n* 73. 

Ratrert (Edme- Jacques -Benoît), [546], f^, conienrateur aons- directeur 
adjoint au département des Imprimés de la Bibliothèque Impériale, rue Ja- 
cob, n» 30. 

Ràttibr (Léon), [1274], au château de Jand'heurs (Meuse); correspondant, 
Mme veuve Cape, rue Dauphine , n** 16. 

Ratenel, [124], ^i consertateur sous-directeur de la Bibilothèque impé- 
riale, au département des lmprlméa> caries et coilections géographiques , 
me Crussol , n* 5. 

Raymond (Marie, comtesse de), [1396], h AgeU; corresp., M. Chartes Plltat, 
ma SaInt-JaequeS) n«67. 

RAmûND (Paul), [1382], archiviste du département des Basses-Pyrénéea, à 
Pau; corresp., M. Raymond, boulevard de Strasbourg, n* 68. 

Rbad (Chartes), [877], ^, chef de la section des travaux historiques, archives 
et bibliothèque de la ville dé Paris, boulevard Saint-Germain, n* 2. 

IUal (Gusuve), [1008], #, ancien préfet, secrétaire général de l'Administra- 
tion centrale du chemin de fer de Lyon, me Neuve-dea-Mathurins« n* 44. 

RiCalier-Ddiéas, [986], ^, auditeur au Conseil d'ÉUt en service eztraordi- 
nairc , sous-préfet de l'arrondissement de Montârgis (Loiret) ; cotrespond. , 
M. Salnt-Jorre, libraire, rue Richelieu, n*> 91* 

Recours (Gaétan), [1487], notaire à Agen; corresp., M. Gustave Pittet, 
me €aint-Jacques, n» 67. 

RiBVE (Henri), [1867], esq., lecréuiré du Gontail prlîéda la rtiue Vicloria, 



DE LA SOCIÉTÉ. xxxv 

rédacteur principal de VÉdimburgh îtemeWy n* 62, RuUand-Oate , Hyde 
ftrk, k Londres; coiresp., M. Xatlef Raymond, rue de ftellechasse, n* 44. 

RnsET (eomte de), [655], 0. #, ministre de France à Hanovre, rue de ia 
BauBe, 11-3. 

touM(B.), [424], s<Hiërat«ia}or au corps tfétot-major de l'arma b^e, 
aide de camp du roi des Belges, à Bruxelles. 

Kkumi <Atliana9e, baron), [1293], boulevard Malesherbes, n» 73. 

Reiwes {Bibliothèque de VAcadémie de), [1346], représentée par M. Rondil 
d'AJouk; oimesp., Mme veuve Renouard , libraire, rue deToûirnon, n» 6. 

Reybbchon [1027], ^y ancien avocat au Conseil dlStat et à Ih Cûûr dd cai- 
sation, rue de Poitiers, n* 9. 

RiiHT (c«iBte Paul), I141>2], rue de Vienne, h» 2. 

RiCHEiioirr (comte de), [965], rtte Saint-Dominique, n* 23. 

RMart, [1323], C. #, conseiller d*Ëtat, rue de Rivoli, n» 214. 

BiOGomi (comte de), [1403], membre du Conseil général de là IfeuHbe, au 
cbâteau d*Aulnay-sttr-Seille ; corresp., If. 0. de WattevÛle, boulevard 
Maledierbes, n"" 63. 

Rk (comte Qément M), [1348], rue Salnt-!>omini<ïue, n» 101. 

RiSTELHimeii (t^aul), fl4ôl], quai Sai nt- Nicolas , n* 3, à Strasbourg. 

Robert (Charles), [1091], 0. >j^, conseiller d'État, secrétaire général du minis- 
tère de rinstruction publique, rue Barbet-de-Jouy , n* 42. 

RocNUT (Âbel), [1448], auditeur au Conseil d*Ëtal, rue Casiellaime, n^ 8. 

RoKST (Alfred de], [168], ^^ rue de Belle chasse , n*64. 

Rothschild (James, baron de], [9491, G. 0. j)i<, consul général d'Autriche, 
Itie Lafitte, n* 19; corresp., M. Durand Jeune, libraire, me Loul»4e- 
Graod, n« 11. 

Rothschild (Bdmond, baron de], [1183], rue Taitbout, n* 40; corresp., 
M. Durand Jeune, libraire, rue Louls-le-Grand, n** 11. 

R(yrHScciiD(James-Nathaniei, baron de), [1002], rue Taltbottt, n<>40;cofreÀp., 
M. Durand Jeune, libraire, rue Louis-le-Grand, n* 11. 

Rothschild (Gustave, baron de), [1213], rue Laffitte, h"" 23; corres|>. , H* Du- 
rand jeune, libraire, rue Louis-le-Grand, n** 11. 

Rothschild (Alphonse, baron de], [1214], rue Saint-Georges, n<* 15, cor- 
re^., M. Durand Jeune, libraire, rue Louis-le-Grand, n^ll. 

ROinsEOT, [1264], sous-chef de bureau au ministère de l'Àgrlcultute, du Com- 
merce et des Travaux publics, rue Pigale, n** 37. 

Roufonx (baron de), [1024], G. ^, conseiller d*£ut, rue d*Amsterdan), h* ^2. 

Roosscl (Jules), [590], rue du Faubourg-Poissonnière, n*52. 

RousstGKl£,[1033] , %, rue Taitbout, n* 11. 

Roteh (de), [1052], G. 0. #, sénateur, premier président de U Gôur des 
comptes, rue de Vaugirard, n* 56. 

RimLX (Alphonse de), [1190], rue Saint-Lazare, h"" 66. 

Saige (Gusuve), [1344], archiviste aux Archives de TEmptre, rue Paradis- 
do-Ttoiple, n* 20. 

Saint-AicNAii (eottte hE), f999], 0. 9, anden conseiller d*Éut, tue d^ Lille, 

H* 63. 

Saiht-Albht (Affliand Dfe)> U24i]; torrespottd. , M. Bouiatighlef, rue de 
Oichy, D*49. 

SAiHT-PHicst (George, ctymte de) , [841], rue de TUniversité, n* 1. 

Saihte-Baebb (Institution), [1465], représentée par M. Dubief, ^, dirÉc- 
tear , TfiHbt du PkikthéoU, n* &. 



I 



xxxyi LISTE DES MEBIBRES 

Samt^Fot (di), [1032], eoDBdUer référendaire à la Cour des Comptes, me de 

l'UniTersUé, n* 47. 
Saitbe P'abbé Frédéric), [1429], chanoine, premier aumOnier du lyeée d'Ao- 

gouléme, à Angouléme; corresp., M. DesmidieUs, libraire, nie Saint-An- 

dré-des-Arts, n* 33. 
Salel deChastambt, [1062] , #, conseiller référendaire à la Coor des Comptes, 

rue de ProTenoe, n* 74. 
Saun, [1392], chef de bureau au conseil d*Éut, me Senrandoni, n* 20. 
Sanmé (Albert), [1370], place Vendôme, n« 22. 
Sapkt (Ume veuve), [1157], rue Caumartin, n*60. 
Sarchs (vicomte Félix de), [1137], ancien capitaine de drafons, à Dijon (Céto> 

d'Or); correspondant, M. Aug. Durand , libraire, rae Gujas, n* 7. 
Sahret (l*abbé A.), [1201], chanoine honoraire, curé de RemoUon (H.-Alpes). 
Savots, [1228], jft, auditeur au Conseil d'Ëut, avenue Matignon, n« 11. 
Sat (Léon), [1075], rue Boursaiiit» n* 11. 
ScHEFBE (Charles), [1405], C. ^, premier secrétaire interprète de l'Empereur 

pour les langues orientales, professeur de persan à TÉcole impériale des 

langues orienules vivantes, boulevard Ingres, n* 6, à Paris-Passy. 
SCHELER (S.), {548], bibliothécaire du roi des Belges, à Bruxelies; corresp.» 

Mme V* Renouard, libraire, rue de Toumon, n* 6. 
ScHiCELER (Femand), [1236], place Vendôme, n* 17. 
ScHWEiTZER (baron de), [896], ministre plénipotentiaire de Bade, rue 

Blanche, n» 62. 
SitCHEHATE (Charles), [1244], docteur en droit, ancien conseiller de préfecture, 

rue de Fleurus, n*> 5. 
Sellier [1316], administrateur du soos-comptolr des entrepreneors, me 

Notre-Dame-de-Lorelte , n* 41. 
Semichon (Eraest), [426], avocat, à Bouen« boulevard Beauvolslne, n* 81; 

corresp., Mme Renouard, libraire, rae de Toumon, n* 6. 
Sérard, [1058], avocat, ancien président de l'Assemblée constituante» ancien 

ministre de l'Intérieur, rae des Moulins, n* 15. 
Sénat (Bibliothèque du), [956], représentée par M. Etienne Gallois; correqi. 

M. Aug. Durand, libraire ,rae Cujas, n* 7. 
Serveux [1389], C. #, oonseiller-miittre à la Cour des Comptes, me du Mont- 

Thabor, n* 32. 
Servois (Gusuve), [1136], membre du Comité des travaux historiques, rue 

Marignan, n* 24. 
Simonnet (Jules), [898], conseiller â la Cour impériale de DUon (COte-d'Or); 

corresp., Mme veuve Renouard, libraire, rae de Toumon, n* 6. 
SmcER (Alexandre), [978], ancien agent de change, quai Malaquais, n* 17. 
SoHiER, [657], à Mantes (Seine-et-Oise) ; correspondant, M. Alfred de Roissy, 

rue de Bellechasse, n* 64. 
SoREL (Alexandre) , [942] , avocat & la Cour impériale, rae des Ëcoles, n* 88. 
SooGHÈRE fils, [1476], profess. à Aubenas ; corresp., Mme Renouard, libraire. 
SoDLTRAiT (comte George de), [525], if^, membre non résidant du Comité 

des travaux historiques et des sociétés savantes, à Lyon; corresp., M. Jul- 

lien, libraire , rue de l'Éperon, n** 9. 
SououET (Eraest) , [1522], à Ëuples (Pas-de-Calais) ; à Paris, rae SainWacques, 

n- 241. 
Steemaeers (Frédéric), [1477], au château d'Arç-en-Bamis (Haute-Marne). 
Talabot (Paulin), [1146] , ^, ingénieur en chef des ponts et chaussées, di- 



DE Là SOCIÉTÉ. xxxm 

reetêur des chemina de fer de Lyon à la Médltemnée, rue de RitoU, 
n* 210. 

Talhooct-Rot (marquis de), [1220], ^^ député au Corps légisUtif^ faubourg 
Saint-Honoré, n* 137. 

Tahzit ne Labboqde (P.)t [1345], k Gontaut, par Marmande (Lot-et-Ga« 
roiuie);corre8p., H. G. Pittet, rue Saint-Jacques, n« 67. 

Taii»bau db MÂrsag, [1176], notaire, place Dauphins , n* 23. 

Tamb^ DBS Sablons, [984], ^, préfet de l'Yonne, à Auzerre ; correspond., 
IL de La Eoulinière, rue NeuTe-des-Petits-Champs, n* 99. 

Tabdif, [225], ^t conseiller à la Cour Impériale de Paris, rue de Bourgogne, 

n* 19. 

Tassih, [1285], ^^ directeur de l'administration de l'Octroi, rue Saint- 
Georges, n<* 39. 

Tbbraux (Mortimer), [1261], 0. 'Sf^, ancien député, membre de l'Institut, rue 
de la Pépinière, n* 61. 

TkBBBBASsB (Alfred de), [119], ancien député, au Péage de Rousslllon 
(Isère); corresp. , M. Techener , libraire , rue de l' Arbre-Sec, n* 52. 

Tbvlet (Auguste), [354], aTOcat à la Cour impériale de Paris, rue de Tour- 
non, n* 27. 

Thi<rot. [1514!, ^, malûrede conférences à l'École normale supérieure, 
rue d'Ulm, n* 45. 

Tbikbs (A.), [2], G. 0. ^, membre de l'Institut, député au Corps législatif, 
me Notre-Dame-de-Lorette, n* 27. 

TBibubt (Jules), [1012], rue de Fontenelle, n« 19, â Rouen; corresp., M. A* 
Glaudin, libraire, rue Guénégaud, n* 3. 

TamiON, [652], notaire, à ThionTille (Moselle); corresp., M. Thirlon, rue des 
MoaUns, n* 32. 

Tboutenib, [850] , # , rue Crussoi, n* 5. 

Toughbbbuf [1454], avocat, à Brioude (Haute-Loire), corresp., M. Dumoulin, 
libraire, quai des Augustlns, n* 13. 

TooMOK (Eugène de), [776J, rue des Saints-Pères, n« 7 hU* 

Toubtoumh (Charles de), [1452], à Montpellier, enclos Tessier Sarrus; 
corresp., Mme Renouard , libraire, me de Tournon, n* 6. 

Tbatbbs, [1055], professeur honoraire à la Faculté des lettres de Caen, biblio- 
thécaire de la Tille, secrétaire de l'Académie des aru, sciences et belles-let- 
tres, rue des Chanoines, n* 10; conesp., à Paris, M. Deiobry, rue des 
fieoles, n" 78. 

TkBiuiABD (le comte Achille), [1481], 0. ^, conseiller d'ÉUt, rue Louis-le- 
Grand, n* 18. 

Tbbttb db SAiBT-SAuyEua (vicomte dd), [1473], à Bourg-en-Bresse. 

Tbibebt (Germain), [1049], membre du(k>nsell générai de la Vienne, rue Ma- 
tignon, n* 14. 

Tbipieb (général), [966J, C. ^, membre du Comité des fortifications, rue 
d*ADjoa-^nt-Honoré, n* 42. 

TauBBBTXOT (prince), [1077], rue de Clichy, n»49. 

Tboghi de Lats (vicomte bb], ^, ancien officier de cavalerie, à Dijon. 

Tdbtbt (Alexandre), [1301], archiviste aux Archives de l'Empire, rue Paradis- 
do-Temple, n« 20. 

TuTACBB (Aristide), [852], avocat, à BeuievIUe (Eure); corresp., M. Foulon, 
me Madame, n* 48. 

UHiTEBsrnl de Fbabcb (Bibliothèque d$ 1% [767] , représentée par M. L. Re- 



zxXYUx LISTE DÈS MEMBRES 

ler^ conserviteur de la bibliothèque, membre de libsthnt ; 

M. Aug. Durand, libraire, rue Ci^m, n** 7. 
UzÈs (duc d'), [1416], #, me de la Chaise, n« 7. 
Yalençat (Mme la duchesse de), [855], rue d'Astorg, n* 6. 
Vallbrt» (Ludovic-Edouard), [8 1 1 J , Juge dlnstrucdon à MontéHmart (Drtae) ; 

correspondant, Mme TeuTe Renonard, libraire, rue de ToumoD, n* 6. 
Vallet (de Vieiville), [620] I #, professeur à l'Ecole des Cbartes, boulevard 

du Prince-Eugène, n* 36. 
Valun, [1528] , professeur dliistcdre, au lycée du HaTre. 
Yandermaeq, [828], 0. ^f rue de Lille, n* 76. 
Vahet (A. E.)y [775], avocat, rue du Luxemboun^, d* 47;^eom8p.y 

M. Saint-Jorre, libraire, rue RicheKen, n* 91. 
Yaein, [1038], G. if^^ membre du Conseil municipal de Paris et da Conseil 

général de la Seine, rue des Bourdonnais, n* 30. 
Yatihesnil (Albert de), [1254], attaché au ministère des AflUres étraagèMs, 

rue Ganmartln, n** 9. 
Yatrt (Alphée de), [480], jf|;,anden député , me Ifotro-I>ameHlfr-Loretle, a* 90. 
Yaucelles (Bodlard de), [860], rue de Lille, n* 55. 
Yaufiielamd (Ludovic, vicomte de), [434], ^, rue Marignan, n* 16. 
Yedel (comte de), [1402] , O. ^, chef de division au ministèro de rintéttour, 

rue de Grammont, n* 19. 
Yelladd (Alfred) , [1006] , avocat à la Cour Impériale, rue Priant, d* 94. 
Yendeuvbe (Gabriel de), [452] , rue Penthlèvre, n* ^4. 
Yessiluee (Léonce), [1287] , ancien attaché d'ambassade, rue des FcwIllaB- 

tines, n*" 57. 
YiAN (Louis), [1431], référendaire au sceau de Pranoe, rue de Bue), n* 10. 
YiBRATS (Paul, marquis de), [471], correspondant de Tlnstitut, à Chevemy 

(Loir-et-Cher); à Paris, rue de Yaremie, n* 56 ; corresp., M. Cherrier, avo- 
cat, rue du Cherche-Midi, n* 11. 
Yiel^Castel (baron Louis de), [656], C. l^y sous-directeur des affaires poli- 
tiques au ministère des Affaires étrangères, rue de Bourgogne, n« 19. 
YiLLABD (Henri), [1202J, avocat à Langres (Haute-Marne); corresp., M. Yer- 

consln , rue Bonaparte, n* 17 . 
YiLLEHAiN ( Abel-Françols], [518], 6. 0. ij|<, membre de Plnstitut, secrétaire 

perpétuel de l'Académie française, quai de Coott,n* 21. 
ViTET (Ludovic), [20], 0. eRî, membre de l'Institut, rue Barbet-de-Jouy, «• 9. 
YoL DE CoNAMTRAT (Maric-Louls), [684], président du tribunal de commerce 

de Compiègne (Oise). 
Walceenaer (Charles), [987], sous>préfet à Llsieux,rue St-Georges, n*49. 
Watteville (Oscar de), [830], chef de bureau au ministère de Plnstmc- 

tlon publique, boulevard Malesherbes, n*> 63. 
WiLHELM, [1393], avoué à la cour impériale de Colmar, & Colmar. 
WiTTE(Jean, baron de), [461], #, associé étranger deTInsUtut, rue Fortin, n' 5. 
Zellee, [1411], if^, maître de conférences à l'École normale supérieure, 

rue du Cherche-Midi, n» 83. 



DB LA SOCIÈTB. xxxix 

BIBU0THÈQUB8 

De la CoimoinfE : Compiègfiê, Fontainebleau, le Louvre, Saint-CUmâj Ver- 
sailles [M. Barbier, n<* 595-589]« 
Aix (de la Tille d'), [M. Rouard, n» 687]. 
Archites de l'Eepire (des), [M. le marquis de Laborde, o* U47] 
àTOCATs (de l'ordre des), à Paris [M, B, HAURiÉAn, n*720l. 
Atogats de Moulins (de l'ordre des), [M. Seoluer, r* 1&04]. 
BATOims (de la ville de), [M. Didron, n* 140]. 
Besançon (delà vlUe de), [H.Allouard, n*> 1371]. 
Bourges (de la Cour impériale de), 1484]. 
Caen (de la ville de), [M. le maire de Gaen, n* 1Q15], 
Carus (de l'école des), [M. Tabbé Hugonin, n'' 802]. 
Ghaptal (dR collège), [M. Mosijean, n" 1042]. 
Chartres (de la ville de), [M. le bibliothécaire, n" 1$16]. 
Conseil d'État (du), [M. Tbéobald Fix, n« 934]. 
Dieppe (de la ville de), [M. Morin, d* 1054]. 

Dijon (de la ville de), [M. Goignaed, n° 1279]. J 

ËPERNAT (de la ville d') , [M. Delaitre^ r« 1474]. j 

Grenoble (de la ville de), [H. Gariel, n* 948]. ] 

Havre (de la ville du), [M. Morlert, Q* 1193]. j 

IhpAule, me Ridtelieu. j 

LoLLB (de la ville de), [M. le bibliothécaire, q» 1^35]. 

Mantes (de la ville de), [M. Dumoulin, d* 1295]. ; 

Mazarine, [M. Silvestre de Sact , n* 83]. ^ 

Ministère de la Marine (centrale du), [H, Avalle, U021- ' 

Moulins (delà ville de), [M. le maire de MquViQSi n** 1365]. ' 

Rahct (de la ville de), [M. Soter-Willeret, n' 850]. 

Paris ( de la ville de), [M. Rollb , ii<* 135]. \ 

Rennes (de l'académie de), [M. Rqrdil r'A40UX, n* 1346]. j 

Sairte-Barbe (de l'institution), [M, Ddbief, q* 1465]« ] 

Sénat (du), [M. Etienne Gallois, n° 956]. j 

UHiTBRwnt RE Fraucr (de V), [M. U Renier , n** 767]. | 

BIBLIOTHÈQUES ÉTRANGËRÏS 

Beless (du roi d«i), \fL 8crei.er, n* 543]* 
Harrourg (de la ville de), [M. P|i7i;B8iiN, ^• 973]. 



i 



XI. USIE DES MEMBRES 

SOOtTÉS CORRESPONDANTES DE lA SOCIÉTÉ DE L'HISTOIRE 

M FRANCE. 

BZf VHAHGB. 
ACADÉEII D'Anus. 

Académie db Hacon. 

Académie des Sciences de Caen. 

Académie des Sciences de Dijon. 

Académie de Reims. 

Académie des Sgienck, Bellbs-Lbtties et Arts de Roubm. 

Athénée de Beadtaisis, à Beauvais. 

Commission d'Aechéologie de la CAte-d'Ob, à Dijon. 

Commission BifromouB du département du Noei>, k Lille. 

Société académique de l'arrondissement de Boulogne-sur-Mbr . 

Société académioub du Put. 

SoaÉTÉ archéologique de l'Orléanais, à Orléans. 

Société archéologique de Montpellier. 

Société archéologique de Rambouillet. 

Société archéologique deTouraine, à Tours. 

Société archéologique et historique du Limousin » à Umoises. 

Société académique de l'Aube , à Troyes. 

Société d'Agriculture , Sciences et Arts du dépabtement du Nord, à Douai. 

Société d'Agriculture, Sciences et Belles-Lettres du département de 

l'Eube , à ËTreux. 
Société d'émulation de l' Alliée , k Moulins. 
Société d'émulation de la Vendée. 
Société de l'Histoire du Pbotestantisme français, à Paris. 
Société de Statistique du département des > Deux-S^vees , âi Niort. 
Société des Antiquaires de la Morinie, â Saint-Omer. 
Société des Antiquaires de l'Ouest , k Poitiers. 
SooÉTÉ des Antiquaibes de Nobmandie, à Caen. 
Société des Antiquaibes de Pigabdie , à Amiens. 
Société des Sciences, Abts et Belles-Lettbbs de Saint-Quentin. 
Société des Sciences mobales, des Lettbes et des Abts de Seinb-et^kb, 

à VersaiUes. 
Société duneebquoise, à Dunkerque. 
Société iMPÉBiALE des Antiquaibes de Fbance, à Paris. 
Société académique et industbielle d'Angebs. 
Société poub la consebyation des monuments histobiques d'Alsace, à 

Strasbourg. 

BN PAT8 ÉTRANGBBS. 

Académie des Sciences de Batièbe, 4 Munich. 

Académie botale d'Histoibe de Madbid. 

Académie botale des Sciences de Belgique, à Bruxelles. 

Comité de publication des Analectes poub sebvib a l'histoibe ccclé&iab- 

TIQUE DE LA BELGIQUE, à LoUTaiU. 

Commission histobique du Piémont, à Turin. 
Institut historique de Rio-Janeibo , BrésU. 



DE LA SOCIÉTÉ. xu 



SogdM centrale historique DR SmssB , à Bftle. 

Société de g^ographib et de statistique du Mexique. 

SootrÉ DE l'Histoire de Belgique. 

Société des AinriQUAnES du Nord , à Copenhague. 

Société d'Histoire de la Suisse Romande, à Liusaiine. 

Société historique de Bamberg. 

Société d'Histoire et d'Archéologie de Genèye. 

Société historique de Penstlyanie, à Philadelpblt. 

Société historique et littéraire de Tournât. 

UlOTIRSITÉ DE KiEL. 



ASSOQËS CORRESPONDANTS. 



BoBBHER (J. P.)i ooiiseiTatettrdesArchlTe8,àFrancfor(-siir-le*Melii. 
Gaghard, (firecteur général des ArchlTes de Belgique. 
Perte, conserrateur de la Bibliothèque royale, à Berlin. 
Rauier (de), professeur à l'Uniiersité de Berlin. 



ZLIl 



LISTE DBS MEMBRES 



LISTE 



MEMBRES DU CONSEIL D'ADMINISTRATION, 

avec rindicatfon te «mite oh CMient Wm fonction^ 



1868. 
MM. Beaugoubt (de). 

BBLUaOET. 
BORDIBB. 

B0VI8 (de). 
Deuslb, 

GUEftSARD. 

La TBâu>iLLE (de)» 

MOMTALBHBEKT (DE). 



1870. 

MM. BouviEB. 
Floqubt. 

GOBBFaOT-MtfHILGLAlSB 'de). 

GnizoT. 

LAum»(Lad.) 

Nai»et. 

QoiCEilAT* 

Seitou, 

VlTET. 



1869. i87i. 

MM. Deshotees. mm. Boulatigeier. 

Dupont (Edm.). Guadet. 

Lacabane. Labordb (bb). 

LALOT. La VlLLBGILLE (de). 

Lasoopx. Martin (Henri). 

Marion. Passt. 

Mas-Latrie (de). Bathsbt. 

MiGNET. RaTENEL. 

Thiers. Read. 

R0I8Sr(DE). 

BUREAU DE LA SOCIÉTÉ NOMMÉ EN 1867. 

Président honùraire, MM 

Président Guikot. 

Vice-Présidents Lasgodx , Henri Martin. 

• Secrétaire Jules Desnoters. 

Secrétaire Adjoint . . . GtisUTe Seryoii. 

tr,^'^*^,î'î•-?^^^■^• I Edmond Dupont. 
Bibltothecatre | 

Censeurs A. de Barthélémy, E. Aubsrt. 



DU CONSEIL D'ADMDnSTRATION. xun 

COMITÉ DE FDBUCATION. 

HM. BIM, 

L. Dblislb, prétident, MàUOH. 

H. BOMHEB* J. QmCHERAT. 

Lalamne. Ra^bvil. 

COMITÉ DES FONDS, 



De hk ViLLBGiLLE, préiîdeHU Ds Bouis. 

BttXAGCET. BOUTIEH. 

BouuLTicmn* 



À9mt d$ la SociéU : M. Fr. Maetih, rue P«n(dls-4ii-T«iiiplat n* 30» 

aux ArchiTes de rEmplre. 



JOURS DES SEANCES 

DE LA SOCIÉTÉ BE L*HISTOIBB DB FAANCB 
PBNSAirf L'AMNlte 1868. 

7 Ja«Tler. 3 Juin. 

4 FéTrier. 7 JuUlet. 

3 Mars. 4 Août. 

7 , 28 AttU. 3 Novembre, 

6 Ma]. 1 Décembre. 

Le Conseil d*adminlstration de la Société se réunit aux Arctiives de l'Em* 
pire, à trois lieures et demie, le premier mardi de chaque mois; tous les 
membres de la Société ont le droit d'y assister. 

La séance extraordinaire du 28 avril est destinée & fixer l'ordre du Jour 
pour PAas«mblée générale. 

La séance do 5 mal est celle de T Assemblée générale de la Société. Elle se 
Utti dans li salle de l'Ëcole des Cbanet, rue Paradis-du-Teaple, n« 16. 



xuv U&TE DES OUYBAGES 

LISTE 

DES OUVRAGES PUBLIÉS PAR LA SOCIÉTÉ, 

DEPUIS SA FOHVATION M 1834, 
A PARIS, CHEZ M-* V« RENOUARD, LIBRAIRE, RUE DE TOURHON, N« 6. 

Les kttm, affranehiei y peuvent être adresiées à Varchif^iite^trésorier 
ou à l'agent de la Société, rue Paradit-du-Temple, n* 20. 



N. B. La Société a fait tirer de chacun de ses onTrages cinq exemplaires 
sur papier Télin , dont le prix est de 12 fr. le Tolume. 



AjniuAiBis DE LA SocufTÉ DE l'Hutoire DE Framcb, de 1837 à 1863, in-lS, 

cliaqae toI. 3 fr. Les années 1845> 1846, 1847, 18&3, 1861 et 1862 sont 

épuisées. 
Bulletin de la Société de l'Histoire de Frauce, Revoe de rhistoire et des 

antiquités nationales, années 1834 et 1835; 4 vol. gr. ln-8 18 fr. 

—Idem, ln-8, années 1836 à 1862, chaque année 3 fir. 

Il manque flutieurt années. 

Tabub géeébale du Bulletin , 1834-18S6 , gr. in-8 3 fr. 

Annuaiee-Bulletin db la Société de l'Histoire de Fbarce. années 1863 à 

1867 , gr. in-8, chaque année 9 fr. 

L'YsTOiRE DE u Norhant, et la Chronique de Robert Viscart, par Aimé, 

moine, publiées par M. Gbaiipoluon-Fh2eac; 1835, 1 vol. gr. ln-8 (^pitistf). 
Histoire ecclésiastique des Francs, par Grégoire de Tours; arec des notes, 

par MM. Guadet et TaraenEv 1836 à 1838, tetsU et traduction; 4 vol. ln-8 

{épuisés) . 

Le même, texte latin seul ; 2 vol. gr. in-8 18 fr. 

Le même, traduction française; 2 vol. gr. in-8 {épuisés). 

Lettbes du cardinal Mazabin a la Reine, à la princesse Palatine, etc., 

écrites en 1650 et 1651, publiées par M. Ratenels 1 vol. in-8 {épuisé). — 
Mémoires de Pierre de Fenin, publiés par M"* Dupont; 1837, 1 voL ln-8. 9 fr. 
La Conqueste de Gonstantinople , par Vlllebardonin; publiée par M. Pao- 

UN Pabis; 1838. 1 vol. grand in-8 9 fr. 

Ordebici YiTAUs HisTORiA EGGLESiASTiCA , publiée par M. Aug. LePbevost ; 

5to1.| 1838-1855, in-8 45 fr. 

COBRESPONDANCE DE L'EMPEREUR MaXIMILIEN ET DE SA FILLE MaB€UEBITB, 

publiée par M. Le Glat , 1839 ; 2 vol. grand in-8 18 fr. 

Histoire des Ducs de Normandie et des Rois d'Angletebbe, publiée par 

M. Francisque Micbel ; 1840 , 1 vol. grand in-8 9 fr. 

OEUVRES complètes d'Éginhabd, publiées par M. Ai. Tbulet; 1840 et 1843, 

2 vol. grand in-8 18 fr. 

Mémoibes de Phiuppe de Commtnes, publiés par M"* Dupont; 1840, 1843, 

1847, 3 vol. gr. in^ 27 fr. 



PUBLIÉS PAR LA SOCIÉTÉ. xiv 

Lrmis i>B Marguerite d'Angoulême , sœur de François I**, reine de Na- 

farre, publiées par M. F. Génin ; 1841, 1 vol. grand in-S 9 fr. 

Nouvelles Lettres de la Reine de Navarre , publiées par M. F. Génin i 

1842, 1 vol. grand in-8 9fr. 

Procès de Jeanne d*Arc, publié par H. J. Quicherat; 5 vol. grand in-^, 1841 

4 1849 45 fr. 

Les Goutumes du Beauvoisis, par Philippe de Beaumanoir , publiées par 

M. Beugnot ; 1842« 2 vol. grand in-8 18 fr. 

Mémoires et Lettres de Marguerite de Valois , publiés par M. F. Gues- 

SARD ; 1842, 1 vol. gr. Ui-8 9 fr. 

Chronique de Guillaume de Nangis, publiée par M. Géraud ; 1843 , 2 vol. 

grand in-8 18 fr. 

Mémoires de Gougnt et du marquis de Villette, publiés par M. Monmer- 

QUÉ^ 1844, 1 vol. gr. in-8 \ 9 fr. 

Richbe. Histoire de son temps; publiée et traduite par M. Guadet; 1845, 

2 voL gr. ln-8 18 fr. 

Registres de l'Hôtel de Ville de Paris, publiés par MM. Le Roue de Linct 

et Douet-d'Arcq; 1847 et 1848, 3 vol. gr. in-8 \, 27 fr. 

Journal historique et anecdotique du règne de Louis XV, par E. J. F. 

BarrsRj publié par M. de La Villegille) tomes 111 et IV ; 1851-56« grand 

in-8. (Les tomes I et II sont épuisés.) '. 18 fr. 

Vie de saint Louis, par Le Nain de Tilxsmont, publiée par M. de Gaulle ; 

1847-1851, 6 vol, gr. in-8 54 fr. 

BiBUOGRAPHiE DES Mazarinades, par M. MoRBAu; 3 voL 1850-1851, grand 

In^ 27 fr. 

Extraits des Comptes de l'Argenterie des rois de France, par M. Douet- 

d'ârcq, 1851, 1 vol. grand in-8 (épuisé). 
Mémoires de Daniel de Cosnac ; publiés par M. le comte Jules de Cosnac ; 

1852, 2 voL in-8 (épuisés). 

Choix de Mazarinades, par M. Moreau; 1853, 2 vol . gr. in-8 18 fr. 

Journal d'un Bourgeois de Paris sous le iu^gne de François I*', publié 

par L. Lalanne; 1853, 1 vol. (épuisé). 
Mémoires de Mathieu Molé, publiés par M. Ajmé Ghampollion-Figeac; 

1854-1857, 4 vol.gr. ln-8 36 fr. 

Histoire des règnes de Charles VU et de Louis XI , par Thomas Basin, 

publiée par M. Jules Quicherat; 1855-1859, 4 vol. gr. in-8 36 fr. 

CnoNiQUES d'Anjou, publiées par MM. Paul Marchegat et André Salmon; 

tome I 9 fr. 

CEcvREs DIVERSES DE GRÉGOIRE DE TouRS, publiées par M. Henri Bordier; 

4 voL gr . in-8 36 fr. 

La Chronique d'Bnguerran de Monstrelet , publiée par IL Doubt-d'Arcq ; 

1857-1062, 6voLgr. ln-8 54 fr. 

Ancbuennis Cronigques d'Engletbrre, par Jehan de Wawrin, publiées par 

Mlle Dupont ; 3 vol. gr. in-8* 27 fr. 

Les Miracles dm saint Benoît, publiés par M. E. de Certain ; 1858 , 1 vol. 9 fr. 
Journal et Mémoires du marquis d'Argenson , publiés par M. Rathert; 

18&»-1867, 9 vol. gr. in-8 81 fr. 

Chrorique des Valois, publiée par M. Luge, 1861 , 1 vol. gr. in-8*.. . . 9 fr. 



xLTi LISTE DE8 OUVRAGES 

VÉHOimis M BiAUVAis-fUiiGis, publiés par MM. Monoïque et TiniAimiim 

1862, 1 vol. gr.lD-8 9 fr. 

Cbromique tm Matubu d'Escoqcst , publiée par M. G. do Frbsnb de Bkâo- 

coubt; 1863-1864; 3 vol. gr. in-8 27 fr. 

Choix dk piftcss inédites belativis au BtoiiE de Cbàbles YI, publié par 

M. DouET d'Arcq ; 1863-1864, 2 toI. gr. in-8. 18 fr. 

OEuTRES DE BbautOu, publiées par M. Lud. Lalanne, 1 1, Il et IlL . 27 fr. 
GoHHENTAiRES DE MoNLUC, pubUés par M. A. DE RCBLB, 1. 1, II et lU. 21 fr. 
Ck)MrTB8 DB l'Hôtel des rois db Frangb aux ziv* et xt* «iCLCs» pubUéa par 

IL DouET d'Arcq; 1865, 1 toI. gr. lo-8 Ofr. 

ReoLEAUX DBS MORTS, pttbUés pBT M. L. Dbuble^ 1 Td. gr. In-^ 9 fr, 

OEUVRES COMPLETES DB SoGBR, pubUées par M. A. Lbcot db Là ■ém 

1 Tol. gr. in-S * I . « t fr. 

Ouvrages ious preue : 

OEUTRBS DB Bramtôhe» tome IV. 
Aruuairb-Bullbtoi, 6* aonéa, 
GBROiaQUBS d'Anjou. 
Chroniques dé Froissakt, tome I. 
Méioiebs de Mme Duplbssis-Morrat, tome 1. 



r 



ORDRE DE PUBLICA'nON 

DES OUVRAGES ÉDITÉS PAR LA SOCIÉTÉ 

DBfutft i.'à]ni^ 1855» 

{Foir^ pour tordre de publication des SO potumes qu^A édiiés ta Société 
depuis sa fondaiîon en IS^hjusqu^à Vannée 1855, soît tun des Annuaires 
postérieurs à 1855, soît Us Annuaires-Bulletins de 1863 et 1864.) 

18&5. 

81. filSTOIRE DES RÈGNES DE ChABLES VII ET DBA 

Louis XI, par Th. Basin, t. 1 i m^^^^ -n.» 

82. Mémoires de Mathieu Mole , t. 11 \ '•'^^ ''^ 

88. Annuaire historique pour 1856 / 

84. Chroniques d'Anjou, t. 1 25jaii?. 1850. 

1856. 

85. Histoire des règnes de Cbarlbs VII bt db 

Louis XI, T. Il 20Julnl856. 

86* MâioiREs DE Mathieu Mole , t. III 15 juU. 1856. 

87. Annuaire historique pour 1857 dot. 1866. 

88. CEuYRBS diverses de Gr]£goire de Tours, t. I.. . 20Janv. 1857. 



PUBLIÉS PAR LA SOCIÉTÉ. utii 

1847. 

89. Histoire dbs règnss de Gbasles VU btdb Looib 3U| ï 

90. Mémoires de Mathieo Mole, t. IY i 

Table générale du Bollbtin (1834-1856). ...»....) 

91. CHR02flQUE DE MONSTBELBT, U 1 | ^ ^ _. 

92. Ahmoaibepodr 1858 J 10 noY. 1857. 

1858. 

93. Chronique dbMonstrelet, t. Q ) qc »,«i ^q&q 

94. Cron . DE Jehan DE Wavrin.i.! J25 mai 1858. 

95. Arniuire pour 1854. 

96. Les MiRACUss DE SAINT Benoît |îOSei>t. 1858. 

97* AnnOaibb POUR 1850»^ * ^ 

1859. 

98. Histoire des rèones de Charles VU et de Louis XI, 

t. IV 25juill. 1859. 

99. Chronique de Monstrelet, t. UI I ^ ^^ ^g^^ 

100. Journal et Mémoires du marquis d'ARgemon» 1. 1. 1 

101. Annuaire pour 1860....%.. ^ « 7 dée. 1859. 

1860. 

102. Chron. de Jean de Wayrin, t. U J 

103. OEuv. DiY. DE Grég. de Tours, lu > 15 fév. 1860. 

104. iouRN. ET Méh. du marquis d'Argbrsôn, t. Il 1 

105. Chbon. de Honstrelbt, t. IV \^^ ^^^ ^3^1^ 

106. Annuaire POUR 1861 ' 

1661. 

107. JOURN 

108. Chron 

109. Chronique des Valois ] 20 déc. 1861. 

110. Annuaire pour 1862 ^ 



I. ET Mém. du marquis d'Argenson, t. lU... I |g mai 1861. 
f. DE Monstrblet, t. V ' 



1862. 

111. JouRN. et Méh. DU marquis d'Argenson, t. IV 25 avril 1862. 

1 12. Mém. DE Beauvais Nangis 5 Juin 1862. 

113. Chronique de Monstrelet, tome VI. j 

114. Œuvres diverses de Grégoire de Tours, L UI. • • • f _ . . , _„ 

115. Chron.de Jean de Wavrin, t. UI L^^ ^éc. 1862. 

116. Annuaire pour 1863 ) 

1863. 

117. JouRN. et Mém. du marquis d'Argenson, t. V j ^^ ^^^^ ^^^ 

118. Chronique de Mathieu d'Escouchy, 1. 1 | 

119. Choix de pièces inédites relatives au règne de\ 

Charles Vi , 1. 1 jlOnov. 1863. 

120. Chronique de Mathieu d'Escouchy , t. U ^ 

123. Annuaire-Bulletin, t. L Année 1863. 



XLTin OUVRAGES PUBLIÉS PAR LA SOCIÉTÉ. 

1864. 

121. JOQIN. BT Mût. BO KAIlOnS D' AMIRSOlf , t. VI 1 

122. Choix de piècbs inédites lELATiTEi au Rtem db|i6 mal 1864. 

Charles \I, t. IL ) 

124. ÀNNUAiBE'BoLLETm, t. H. AoDée 1864. 

125. GEOTBES DIVERSES DE GbÉGOIBB DE ToCBS, t. IV. . \ 

126. CflEomouE DE Mathieu d'Escouobt, t. III, plèoet|lS déc. 1864. 
Justiflcatives / 

1865. 

127. (EUVBES DE BBAMTÔHEy t. I )25 JBDT. 1865. 

128. GoHHEBTAIBES DE MORLUC, t. L I 

129. JooRN. ET Uém. du maroois d'Argehsor, t. VII. ... 

130. COHPTES DE L*HÔTEL DES ROIS DE FrAMCB AUX ZIY* ET 15 BTlil 1865. 

XY* SIÈCLES -. 

133. ÀRMOAiRE-BuLLBTm, t. III. Année 1865. 

1866. 

131. JOURR. ET UiU. DU MARQUIS D'ArCENSON, t Ylll.... ( f«*m»nioe|e 

132. GEUTRESDEBRARTÔlE^t. n T "■"*^- 

134. Commentaires de Monluc, t II j i c i i lo/u; 

135. Rouleaux des morts, du ix» au xr siècle | ^* J"'" '*'^" 

137. Amnuaire-Bulletim, t. IV. Année 1866. 

1867. 

136. CEuTRES DE Brantôme, t. III ( 15 nul 1867 

138. J0URN.BTH<H.DUHABQUISD'AHGEN80N,t«]Xetdern. t 

139* GEuTREs complètes de Sugei 1 

140. Commentaires de Monluc, t. III 1 15 déc 1867. 

141. Annuairi-BullitiNj t V. Année 1867 ' 



ANNUAIRE-BULLETIN 



DE LAl société 



DE L'HISTOIRE DE FRANCE 



Première Partie 



T. VI, 1868, !'• PARTIE. i 



ANNUAIRE-BULLETIN 



DE LA 



^m ^ 



» f 



SOCIETE DE L'HISTOIRE DE FRANGE. 



PREMIÈRE PARTIE. 



I. 

PROCES-VERBAUX. 



iSÉÀNCÈ bu CONSEIL ^'ADMINISTRATION, 

TBHUS LB 7 lANVISa 1868, 

Aux ArcfaiTCs de rEmpire, à trois faeann et deiiiie, 

bOUS Là FEiUDIHCB OB M. lAflGOUX, l'uH DIS DEUX VlGK-P&iuiDUlTS. 

(Prooès-verbal adopté dans la séance da 4 février 4868.) 

Le pix>cès-verbal de là précédente séance est lu {>ar le 
secrétaire, M. J. Desnoyers; la rédaction en est ado|>tëepar 
le 0>nseil. 

M. le président annonce la perte nouvelle et trèft-doulou- 
reuse que le Conseil vient de taire de Tun de ses membres 
les plus éminents, M. le duc de Luynes, membre de TAca- 
demie deè inscriptions et belles-lettreè, mort à Rome le 
15 décembre demies, et dont les obsèques ont éii lieu à 
DampieH^ le 28 du même inoià. 

M. le président proclame membre^ de la Sodëté : 

1523. M. Camille Jatr, à Bourg (Ain), présenté par 



4 SOCIÉTÉ 

MM. y. Auger et J. Desnoyers. Son correspondant à Paris 
sera M. Ethiou-Perou. Sur sa demande, il payera la coti- 
sation pour 1866 et 1867. 

1524. M. Melouzât, professeur agrégé d'histoire à Pau, 

frésenté par MM. Marion et Portalis. Son correspondant à 
ans sera M. Melouzay, 14, boulevard Beaumarcnais. 

1525. La Bibliothèque de la ville de lille, présentée par 
MM. de Coussemaker et Bellaguet. Son correspondant à 
Paris sera M. Dauchez, avocat, rue Saint-Guillaume, 18. 

Ouvrages offerts. 

Bulletin de la Société impériale des antiquaires tle 
France^ 1867, 1*' trimestre; Paris, in-8. 

Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie. 
V série, sixième volume, vingt -sixième de la collec- 
tion, l**^ partie, Caen, 1867, in-4. 

Bulletin historique et littéraire^ publié par la Société de 
rhistoire du protestantisme français, 2* série, 2* an- 
née, n"" 12, 15 décembre 1867, Paris, in-8. 

Bulletin de la Société d^ émulation de F Allier (sciences, 
arts et belles-lettres), t. IX, l'« et 2" livraisons, Moulins, 
1864, in-8. 

Revue des questions historiques (par M. de Beaucourt). 
6* livraison, 1*' octobre 1867; — 7" livraison, l^'janvier 
1868, Paris, Palmé, 2 vol. in-8. 

Notice sur un papyrus de la bibliothèque de lord Aks- 
burnhamf par M. L. Delisle, Paris, 1867, br. in-8. 
(Ext. de la bibl. de TÉcole des Chartes, t. III, de la 
6* série, 5^ livraison, 1867). 

U s*agit de deux bulles des papes Jean Y et Serge 1^, en 
faveur de Tabbaye de Saint-Benigne de Dijon, datées 
du septième siècle, très-généralement admises comme 



DE L'HISTOIRE DE FRANCE. 5 

authentiques, mais que M. L. Delisle considère comme 
fort suspectes et prouve être de plusieurs siècles pos- 
térieures à leur date. 



Correspondance. — Travaux de la Société. 
Communications historiques, 

MM. Laisné, Calluaud, Gouge t et Georges Masson, re- 
mercient le Conseil de leur admission au nombre des mem- 
bres de la Société. 

M. de la Yillegille dépose la lettre d'invitation adressée 
par M. le ministre de Tinstruction publique au président 
de la Société, pour assister à la distribution des prix du 
concours c^énéral des lycées. A défaut d'adresse, cette lettre 
n'était pomt parvenue en temps utile à sa destination. 

M. Servois communique plusieurs extraits de documents, 
découverts et en partie copiés au British Muséum par 
M. Gustave Masson, qui a déjà fait connaître à la Société 
d'autres documents mtéressants existant dans le même 
dépôt. 

Les pièces qu'il a recueillies en dernier lieu, sont : 

1* La relation originale, sous forme de rapport officiel 
adressé à Richelieu en 1636, d'une expédition de la marine 
française contre les îles Sainte-Marguerite et Saint-Honorat 
dont les Espagnols s'étaient emparés. Cette expédition était 
comjnandée par le comte d'Harcourt et le maréchal de Vi- 
try. Le rapport est signé par un officier général du nom de 
Castillan ou Catalan, qui avait pris part précédemment à 
une autre expédition contre Gigeri et contre les pirates bar- 
baresques, dont le récit a été publié en 1666 et dont les dé- 
pêches officielles ont été insérées par M. Eug. Sue dans la 
Correspondance de d'Escoublau de Sourdis. Ce nouveau 
document, qui paraît être inédit, se compose de 55 'p^gj^ 
in-folio, dont M. Masson a copié le commencement et onre 
de faire copier la totalité, si la Société y trouve de l'intérêt, 
et s'il est, en effet, inédit ; 

2^ Des extraits des manuscrits du cardinal Gualterio, 
nonce du pape à la cour de Versailles, vers la fin du règne 



6 SÛCIÉTË 

de Louis XIV, de 1700 à 1706, ef oui montra toujours un 
grand déyouement aux intérêts de la France. Ce cardinal, 
qui était revenu plus tard en France et qui mourut à Rome 
en 1728, avait entretenu une correspondance très-étendue 
avec un grand nombre de personnages des plus influents 
de son époque, soit dans le 'monde politique, soit dans les 
études historiques, littéraires ou scientifiques. Cette corres- 
pondance, qui ne forme pas moins de deux cents volumes 
m-foljo et m-4, a été vendue en 1854, par M. le marquis 
Guaiterio au tiristish Muséum. De cette collection fort pré- 
cieuse, remplie de détails piquants sur les dernières années 
du règne de Louis XIV et sur la régence du duc d'Orléans, 
M. Masson a copié quelques lettres du marquis de Torcy, 
écrites au cardinfil de 1700 à 1727, et dontrensemble parait 
intéressant pour Thistoire de la guerre de la succession 
d'£spagne. 

Des remerctments sont adressés à M. G. Masson, pré- 
sent à la séance, et Texamen de ces documents est renvoyé 
à !!• le rédacteur de V Annuaire-Bulletin. 

M. le inarquis de Godefroy, conununique au Conseil une 
lettre écrite en français, le 25 juillet 1312, par Enguerran 
de Marigny, ministre de Philippe le Bel, à Simon de Pise, 
chapelain du cardinal Napoléon des Ursins, au sujet des 
affi^ires de Flandres. 

Ce document que M. de Godefroy regardait comme inédit 
lorsqu'il Va transcrit d'après Toriginal en parchemin, con- 
servé a^x Archives départementales du Nord et portant 
encore d^s traces du sceau , a été publié, en partie, par 
]k|. Boutaric, d'après une copie moderne conservée aux 
Â^pliives royales de Bruxelles . Il est intéressant à plusieurs 
titres, soit à riiison de sa rédaction en français et en style 
familier, ce qui est peu commun pour les pièces officielles de 
cette époque, soit eu égard à Timportance des événements 

). Archivée des Missions scientifiaues et kttéraires. 2* térie, t. Il, 1^ lî- 
Traison. I365i p> 315. M. Boutaric cqngijérait cette pièce comme apo- 
cryphe et fabriquée au quatorzième siècle par le parti flapaapd pour dé- 
considérer Marigny, en le représentant comme un traître à Tégard du roi 
de France. — La aécouverte du document original par M. de Godefroy, 
qui en possède aussi une copie authentique de date assez tndenney est 
one forte objection k ce doute. 









• • • 



DE L'HISTOIRE DE FRANCE, 7 

auxquels il ^ rapporte, les querelles interminables entre Iç 
roi de France et les communes flamandes, soit enfin par la 
célé\}n\é ^e Ti^uteur de cette lettre, le malheureux Enguer- 
ran de tH^rigtïj. 

Ce docui^ent et les commentaires qu'a bien voulu y 
joindre M. de Godefroy sont renvoyé^ à la rédaction de 
ï Atjuiuaire^ Bulletin^ 

Le secrétaire préseTife Vétat ^es impressions : 

Le tome (II de Monluc^ ]es OEuçres de Suger et k 2* par- 
tie de V Annuaire^Bulletin pour 1867 sont en distribution. 

Annuaire-Bulletin 1" partie. Le volume de 1867 sera 
complété par le procés-verbal de la séance du mois de dé- 
cemore. La table du même volume est en partie composée. 

Chroniques <€ Anjou. 2* volume, 4 feuilles et 12 placards 
sont composés et en correction. 

* 

Le Conseil s^occupe de plusieyrs questions co(icerQ$uit 
rimpression des vo^UTues de la oociété. 

|1 est fait lectqr^ dç deux propositions de pu))licatipn$ 
nouvelles ; 

1* M. Miot-Frochot demande à publier pour la Société : 
la Vie de Louis le Pieux par Fauteur anonyme désigné sous 
le nom de Y Astronome^ et Touvrage de ffithard connu sous 
le titre d'Histoire des dissensions des fils de Louis le Pieux. 
Ces depx historiens du nçuvièn^^ siècle formeraient un qeul 
volume ; le fex^e serait publié sws traduction, m^ %veç 
des spHiBiaires analytiques. 

3^ ItlAt- C^mpardon et Meyer proposent de pnbliçr, ^n 
totalité ou pfir e^fraits, un registre du Parlement ^e ^aq^ 
conservé aux Archives de T^inpire, rédigé durant )a pre- 
mière moitié du quinzième siècle par le greffier lïicolas de 
Baye. Ce registre, signalé pouf ls| première fois pa^ 1^1. Griîn, 
est entièrement inédit. H se compose de deux parties dis- 
tinctes : la première, écrite en français, s'étend de décembre 



8 SOCIETK 

1400 à avril 1461, et contient la mention chronologique 
des exécuteurs testamentaires et des présentations de testa- 
ments faites au Parlement, en vue d'en obtenir Tenregistre- 
ment. La seconde partie, de beaucoup la plus étendue et la 
plus importante, contient le texte même des testaments et 
codicilles enregistrés depuis 1394 jusqu'en 1421, au nombre 
de 246. La plupart de ces testaments émanent de person- 
nages connus et quelques-uns même célèbres; ils offrent 
beaucoup d'intérêt aux différents points de vue de la biogra- 
phie, delà vie privée, de l'histoire des mœurs et des arts aux 
quatorzième et quinzième siècles ; plusieurs même de ceux 
qui sont rédigés en français présentent une valeur toute 
littéraire. Le texte original des archives, auquel manquent 
plusieurs feuillets, est complété par une copie que Thistorio- 
graphe Moreau en avait fait faire et que possède la Biblio- 
thèque impériale. 

Ces deux propositions sont renvoyées à l'examen du Co- 
mité de publication. 

M. le président du Comité des fonds, présente l'état du 
personnel de la Société au 1*' janvier 1868. Le nombre des 
membres était, au l**" janvier précédent, de 706 membres; 
depuis, 44 membres nouveaux ont été admis, soit 750; mais 
la Société a perdu 20 membres décédés et 14 démission- 
naires, ce qui réduit ce nombre au 1*' janvier 1868 à 716 
membres effectifs. 



Elections. 

Le Conseil procède, par la voie du scrutin, au rem- 

S lacement de Fun de ses deux vice-présidents, M. le duc 
e Fezensac, décédé depuis la dernière Assemblée générale. 
M. Henri Martin réunit la majorité des suffrages et est pro- 
clamé deuxième vice-président pour l'exercice 1867-1868, 
les fonctions de premier vice-président étant remplies par 
M* Lascoux pour le même exercice. 

ÏJà séance est levée à cinq heures et demie. 



DE L'HISTOTRF DE FRANCE. 



IL 



VAMETES. 



Observations sur la liste des provinces et pays de francs, 
publiée par M. Guérard, dans V Annuaire de la Société 
de r Histoire de France pour Cannée 1837. 

(piif.) 



Feu M, Pardessus, dans le compte rendu qu'il fit de la 
nouvelle édition du Glossarium mediœ et infimse latinitatis^ 
de Du Cange^ nippelle que la préposition in se prend sou- 
vent pour ad dans la basse latinité'; ce qui permet de 
supposer qu'autrefois on put employer le français en 
dans le même sens que la préposition sur. Nous croyons 
l'avoir reconnu avec cette signification dans les surnoms de 
plusieurs lieux. Comment expliquer autrement sa présence 
dans le surnom de la Maison-Dieu-en-Biesme , maladrerie 
de Sainte-Menehould établie au XIII* siècle sur les bords 
de la Biesme *, affluent de l'Aisne? Les autres surnoms où 
nous en croyons voir l'emploi semblable ont fait créer à 
M. Guérard les pays suivants, dont nous révoquons en doute 
l'existence : 

Le Gier. — Saint-Romain-en-Gier, dont le surnom a 
induit M. Guérard en erreur, est situé sur la rive droite du 
Gier, affluent du Rbône '. A la fin du siècle dernier, ce lieu 
était aussi nommé Saint-Romain-sur-Gier *. 

1. Giossarium med, et inf. latin, ^ t. Vil, p. 15, col. 1, où ce compte 
rendu, publié d*abord dans le Journal des sapants de janTÎer et févner 
1847, «e trouTe reproduit. 

2. Ed. de Barthélémy , Diocèse ancien de ChdlonS" sur- Marne ^ t. II, 
p. 145. 

3. Carte de Cassini, feuille 87. 

4. Aug. Bernard, Cartulairede Fabbaje de Savignjf^ p. 1035. 



10 SOCIÉTÉ 

La Jalle. — Saint-Médard-en-Jalle doit son surnom à sa 
situation sur la rive gauche de la Jalle^ petite rivière qui se 
jette dans la Garonne au-dessous de Bordeaux ^ 

VI 

Un des modes de surnoms le plus conmiunément em- 
ployés aux douzième et treizième siècles pour distinguer 
enti^e eux des lieux bomooymes fut peut-^tre d'y ajouter 
le nom d'un de leurs possesseurs. Quelquefois, par égard 
pour le personnage dont on consacrait ainsi le souvenir, 
on y joignit aussi sa qualification, comme par exemple 
dans La Neuville-Wrtf-Bernard (Somme), et La Neuvilîe- 
Garnier (Oise), qui, au siècle dernier, était encore nom- 
mée la Neuville -/TiefJir^-Garnier*. Le sens de ces sur- 
noms est facile à saisir ; il Test moins dans ceux des lieux 
où le titre de sire était remplacé par son synonyme demi 
{dominus)^ tombé en désuétude, du moins en ce qui con- 
cernait les seigneurs laïques , dès le treizième siècle , et que 
Ton retrouve avec une orthographe fautive dans Les Aix 
flTyf/igillon et La Chapelle aO^/igillon {domni Gilonis)^ 
bourgs du département du Cher. 

Mais dans la France méridionale , l'emploi analogue de 
eriy expression de respect qui se mettait devant les noms 
d'hommes et que l'on retrouve dans presque tous les anciens 
textes en langue provençale, produisit des' surnoms dans 
lesquels ce substantif peut passer pour la préposition, ce 
qui fit admettre à M. Guérard les deux pays qu'il nomme 
le Dodon et le Jourdain. 

Le Dodon. Le nom latin de l'Isle-en-Dodon était, sui- 
vant toute apparence, Insula domini Dodonis. Ce bourg 
était situé dans le Comminges, dont un des con^tes, vivant 
au douzième siècle, se nommait Dodon '. 

Le Jourdain, L'Isle-en- Jourdain (^Insula domini Jor- 
dani P) est plus communément nommée en latin Insula Jor-- 
dani^ et anciennement en français L'IsIe-Jourdajn*. Ce der- 

1. Carte de Cassini, feuille 104. 

2. Carte de Cassini, feuille 2. 

3. Annuaire de la Société de VHlstoire de France pour 1855, p. 97. 

k» Daus un même chapitre, Monsu^elet la nomme TUle de ^Jourdain 
et risle-Jourdain. {td. de la Soc. de PHut. de France^ vi, 82). ' 



DE L'mSTOIRE DE FRANCE. il 

nier nom est, du reste, le seul employé par les auteurs de 
VArt de iférifier Us dates^ et Ton n a qu'à feuilleter les listes 
des grands feudataires de ce recueil pour être convaincu que 
celte baronuie tirait son surnom de ses possesseurs ^ 

vn 

Il est encore d'autres noms dans la construction desquels 
la préposition en semble être entrée, et oi| elle n'est en réa- 
lite que le produit d^une orthographe erronée. On ne sau- 
rait tt>op se mettre en garde contre les interprétations aux- 
quelles ils peuvent prêter. Ainsi, c'est d'après un de ces 
lioms, La Mothe-6/i-Do (Gers), que M. Guérard a inscrit 
dans sa liste des pays le Do, avec un point de doute toute- 
fois. Cassini appelle simplement ce village La Motte, et 
figure à 1 kilomètre à peine un hameau du nom dUAndo^ ; 
ce qui nous autorise à voir dans le nom actuel la réunion 
de deux noms, suivant un usage assez commun en France. 
En conséquence, on devrait écrire la Mothe-Ando ; et c'est 
du reste ainsi que nous le trouvons désigné dans un dic- 
tionnaire géographiqoa du siècle dernier'. 

C'est ainsi que MouTins-Engilbert (Nièvre), dont le sur- 
nom est indubitablement le nom d'un de ses anciens pos- 
sesseurs, est dans presque toutes les cartes et tous les traités 
de géographie des derniers siècles désigné sous la forme 
fautive de Moulins-«/i-Gilbert, et que la Granchia Anticardi^ 
citée dans l'ancien nécrologe de THôtel-Dieu de Provins*, 
est nommée par Cassini La Grange-c/i-Chartre, et Grange- 
^/i-Chart par les officiers de Tétat-major' . 

Après avoir exposé les différentes manières dont la pré- 

1. On y trouve entre autres Bernard Jourdain, gendre de Ray- 
mond "VI, comte de Toulouse (1156-1122); un Jourdain IV, beau-père 
de Bernard Vicomte d*As(arac au commencement du quatorzième siècle, 
et un Jean- Jourdain VI, gendre de Centule IV, comte d'Astarac au 
milieu dn même siècle. 

2. Carte de Cassini, feuille 73. 

3« Doisy, Le royaume de France et les États de Lorraine^ in-4. 1745 et 
1753. 

4. Bourquelot, Htst. de Provins^ I, 154. 

5. Gr»nge-eli-Chart est une ferme delà commune de Marchais, can- 
ton dt ponde (Aisne). 



i2 SOQETE 

position en nous paraît avoir été employée dans les sur- 
noms de localités, nous croyons presque inutile de recom- 
mander à nos lecteurs de n'admettre qu'avec une grande 
réserve les autres pays de la liste de M. Guérard, qui 
n'étant cités dans aucun document, n^ ont été reçus que 
sur la foi de surnoms dont quelques-uns doivent rentrer 
sûrement dans une des catégories que nous avons établies. 

Pour dernière observation, nous exprimerons notre éton- 
nement de voir figurer parmi les pays de France des petites 
contrées qui n'ont jamais été des divisions territoriales, 
telles que les plaines d* Achètes^ dAigrefoin^ de Cernajr^ 
de Colombes^ de Saint^DeniSj de Houille^ de Limours^ de 
Lonsjumeau^ du Lys y du Ménil-Saint-Denis^ des Sablons^ 
de Saclay^ de Saint- Denis et de Sataurjr, toutes situées aux 
environs de Paris. 

Les Guariguesde Bellegarde^ de Nîmes et de Saint-Gilles^ 
ainsi qu'un assez grand nombre de vallées des Pyrénées et 
des Alpes, ne nous semblent pas avoir davantage le droit 
d'être comptées comme des anciennes divisions, surtout 
dans un travail d'où l'auteur a cru devoir exclure les cen- 
taines, les vicairies et autres subdivisons territoriales; cette 
exclusion, au surplus, nous semble d autant plus regrettable 

e dans son Essai sur le système des divisions territoria- 
es de la Gaule^ M. Guérard n'avait donné que les noms 
latins de ces petits territoires, sans indiquer les lieux qui 
actuellement correspondent à leurs capitales. 

Auguste Longnon. 



: 



m. 



BIBLIOGRAPHIE. 



1. *— FiLLioux. Nouvel essai d'interprétation et de classi- 
fication des monnaies de la Gaule ; par A. Fillioux, conscD- 
vateurdu musée deGuéret. ^'édition^ remaniée et augmen- 



DE L'HISTOIRE DE FRANCE. 13 

tée de huit chapitres. Id-8, 352 p. et 6 pi. Paris, Didier; 
Denta ; Rollin et Feuardent. 

2. — Gaidoz. De quelques registres de Tinmiisition sous- 
traits aux archives romaines; par Henri Gaidoz. In-8, 16 
p. Paris, imp. Lahure. 

(Extrait de la Rerue de rinstruction puplique, numéros des 1 6 et 23 
mai 1867.) 

3. — Germain. Historiabrevissima Caroli Quinti impera- 
toris a provincialibus paysanis triumphantis ; per Joan Grer- 
manum, jurium doctorem et in sede Forcalquerii advocatum 
composita. Nouçelleéditionj conforme k celle de 1536, pré- 
cédée d'une notice biographique par Damase Arbaud. Petit 
in-8, 76 p. Marseille, Soy. 

4. — La Perrière (de). Deux années de missions à St- 
Pétersbourg, manuscrits, lettres et documents historiques 
sortis de France en 1789 ; par M. le comte Hector de Tja Per- 
rière. In-8, III-268 p. Parts, imp. impériale ; lib. Aubry. 

5. — Ls HÉRicHER. Avranchin monumental et historique; 
par M. Edouard Le Héricher. T. III. In-8, 228 p. Avran- 
ches Tribouillard. 

6. — Léouzon Le Duc. Voltaire et la police, dossier re- 
cueilli à Saint-Pétersbourg, parmi les manuscrits français 
originaux enlevés à la Bastille en 1789. Avec une introduc* 
lion sur le nombre et l'importance desdits manuscrits, et un 
essai sur la bibUothèque de Voltaire ; par L. Léouzon Le 
Duc. In-18 Jésus, 265 p. Paris, Bray. 

7. — Martin. Essai historique sur Rozoy-sur-Serre et 
les environs, comprenant une grande partie de la Tiérache 
et du Porcien et quelques communes du Laonnais; par G. 
A. Martin, membre du conseil général de T Aisne. T. II et 
supplément. Gr. ]n-8, 909 p., 4 grav. et portr. Laon, imp. 
Fleury. 

8. — Mémoires du président d'Eguilles sur le parlement 
d'Aix et les Jésuites, adressés à S. M. Louis Xv , publiés 



14 SOCIÉTÉ 

par le P. Auguste Carayou, de la coioapagnie de JésoBy In*8^ 
cLxxxyi-325 p. Paris^ Lécureox. 

9. — MicHÂUD. Guillaume de Ghampeaux et les écoles de 
Paris au xii* siècle» d* après des documents inédits; par 
M. Tabbé Michaud. In-8, iii-55l p. Paris^ Didier. 

10. ^- MoLAND. Molière et la comédie italienne ; par Louis 
Moland. Ouvrage illustré de 20 vignettes, représentant les 
principaux types du théâtre italien. In-S, xi-383 p. Paris, 
Didier. 

1 1 • — -MoREAU DE JoNNÀs. État économioue et social de la 
France depuis Henri IV jusqu'à Louis XIV (1589 à 1716); 
par A. Moreau de Jonnès, membre de l'Institut. In-8, 495 
p. Paris, Reinw^ald. 

12. — Psam. Recherches bibliographiques sur le départe- 
ment de TÂisne. Catalogue et Table des livres, chartes, let- 
tres-patentes, édits, arrêts, lois, bibliographies, notices et 
documents imprimés, concernant le département de TAisne ; 
par C. Perin, juge au tribunal civil, président de la Société 
archéologique [de Soissons. 2^ partie, ln-8, vii-370 p. Paris, 
Laine et Havard ; Soissons, Gervaux. 

13. — Périn. Un cas de contrainte par corps (1704). 
André BouUe, Tébéniste; par Jules Périn, avocat à la cour 
impériale de Paris. In- 8, 16 p. Paris, Aubry. 

14. — PiTARD. Fragments historiques sur le Perche; 

Î)ar M. J. F. Pitard, secrétaire de la mairie de Mortaghe 
Orne). Statistique par conunune et par ordre alphabétique. 
Gr. in-8 à 2 col., 466 p. Mortagne, Daupeley. 

15. — Recueil de documents surThistoirè de Lorraine. La 
Guerre de Trente ans eh Lorraine. 2* partie. In-8 , 299 p. 
Nancy, Wiener. 

(Publication de la hociété d'archéologie lorraine.) 

i6.--*REGNARD. L'Isle d'Alcine, ouTAnneau magique de 
Brunel, coniédie inédite de Regnard ; publiée d'après un 



DE L'mstOIAË DE FRAJVGE. i5 

mauniscrit delà bibliorliècjue de TÂrsenal, par M. Hippolyte 
Lucas. In-32, 47 p. Paris, Lemerre. 

17. — Reprise(la) de la Floride, publiée, avec les variantes, 
sur les manuscrits de la Bibliothèque impériale et précédée 
d'une préface par M. Pb..Tamize7 de Larroqiiè. In-8,80 p. 
Bordeaux, Ghaumas; Paris, A-ubry. 

^Extraits des Publications de la Société des bibliophiles de la Guyenne.) 

18. — RivoiRB (de) ET DE La Bâtie. Armoriai de Dauphiné, 
cbiitènant lès ariiioiries figurées de toutes les familles nobles 
et notables de cette province, accompagnées de notices gé- 
néalogiques complétant les nobiliaires de Chorier et de Guy 
AUard; par G. deRivoire etde La Bâtie. In-4''à 2 col., 827 
p. Lyon, imp. terin. 

iô. — Sandret. L'Ancienne Église de Ftance, ou État des 
archevêchés et évéchés de France avant la constitution civile 
du clergé de 1790, contenant des notices sur les provinces 
ecclésiastiques, les diocèses et les monastères, etc. Sommaire 
et complément de la GaUia Christiana ; parL.Sandret. Pro- 
vince ecclésiastique de Rouen. In-8. Paris, Dumoulin. 

20. — Sévigné (Mme de). Lettre de Mme de Sévigné, de 
sa famille et de ses amis, recueillies et annotées par M. de 
Monmerqué, membre de rinstitut. Nouvelle édition, revue 
sur lèfe autographes et lés plus anciennes impressions, etc. 
T. XII. Table alphabétique et analytique, ln-8, 627 p. 
Paris, Hachette. 

(Les grands écrÎTains de la France.) 

21. — SoMMERVOGEL. Une correspondance pendant Té- 
migration, 1792-1797, quarante-huit lettres inédites de 
Louis-Joseph de Bourbon, prince de Condé, du duc de 
Berry et du duc d'Enghien, publiées par le P. C. Sommer- 
vogel, de la compagnie de Jésus. In- 8, 54 p. Paris, Dou- 
niol. 

(Extrait des Études religieuses, historiques et littéraires.) 

22.— Statistique archéologique da département du Nor d 



16 SOaÉTÉ DE L'HISTOIRE DE FRANCE. 

2 vol. In-8y cxi-1039 p. et 8 cartes. Lille, Quarré; Leleu; 
Paris, Durand. 

23. — TBRiriifCK. L'abbaye de Saint-Vaast, monogra- 
phie historioue, archéolofi[iqae et littéraire de ce monas- 
tère ; par MM. Adolphe de Cardevacque et Auguste Ter- 
ninck, membres de la commission des monuments histori- 
ques du Pas-de-Calais. T. IL ln-4, 259 p. Arras, imp. 
Brissy. 

24. — Un manuscrit inédit d'Isabelle, infante de Parme, 
archiduchesse d'Autriche. 1763. In- 12, 111 p. Paris, 
Blériot. 

26. — Valentih. Passages de Louis XTV à Vitry-le- 
François (1678, 1680 et 1681). Incidents divers; par le doc- 
teur Yalentin, adjoint au maire de Vitry. In-8, 64 p. Vitry, 
imp. Bitsch. 

(Extrait de PÉcho de la Marne.) 

26. — YALEirriN-SMiTH. De l'origine des peuples de la 
Gaule transalpine et de leurs institutions politiques avant 
la domination romaine, avec une carte ; par M. Yalentin- 
Smith, conseiller à la cour imp. de Paris. 2' édition. In-8^, 
99 p. Paris, Durand et Pedone-Lauriel ; Franck. 

27. — WiGNANcouHT (de). Observations sur Téchevinage 
de la ville d' Arras ; par Charles de Wignancourt, conseiller 
de la ville. In-8'', xxviii-560 p. Arras, imp. Courtin. 



Imprimerie générale de Ch. Lahure, rue de Fleuras , 9> à Paris. 



ANNUAIRE-BULLETIN 

DE LA 

SOCIÉTÉ DE L'HISTOIRE DE FRANGE. 



PREMIERE PARTIE. 



I. 

PROCÈS-VERBAUX 



SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION, 

TEWB LE k FiraiER 1868, V 

4 

Aax Archires de rEmpire^ à trois beures et demie, 

bOUS lA raisiDENCE DX M. GUIZOT, PRBSIDKKT. 

(Procès-verbal adopté dans la spancc da 3 mars 1808.) 

Le procès-verbal de la précédente séance est lu par le 
secrétaire, M. J. Desnoyers ; la rédaction en est adoptée par 
le Conseil. 

M. le président fait part an Conseil des nouvelles peKes 
que la Société vient de faire dans la personne de trois de 
ses membres : M. Chasles, ancien député, ancien maire de 
Chartres, qui faisait partie de la Société presque dès son 
origine; M. Mathon, bibliothécaire de la ville de Neufchâ- 
tel;en-Bray, et M. Philippe de Lamac, avocat au conseil 
d^Etat et à la Cour de cassation. 

M. le président proclame membres de la Société : 

1526. M. Arthls de la Panouzr, rue des Saussaies, 9; 
présenté par MM, Buffet et J. Desnoyers. 

T. VI, i868, V* PARTIE. 2 



1 8 SOCIÉTÉ 

1527. M. Raoul Febrâhk, aveniie Montaigne, 37; pré- 
senté par MM. Serveux, concilier maître à la Cour des 
comptes, et Salel de Chastanet, conseiller référendaire à la 
même Cour.' 

1528. M. Yalun, professeur d'histoire au lycée du 
Havre; présenté par MM. Boulatignier et Cheruel. 

# 

1529. M. Julien deLàrnàc, avocat au Conseil dEtat et 

à la Cour de cassation, rue de la Chaussée -d'Antin, 21, 
frère de M. Philippe de Larnac, que la Société a récemment 
perdu; présenté par MM. Boulatignier et J. Desnoyers. 

1530. M. Emile Béchet, avocat à la Cour impériale, me 
Saint-Florentin, 16; présenté par MM. Salel de Chastanet 
et Dupont. 

1531. M. Mànnier, ancien notaire, rue de TUniver- 
sité, 8 ; présenté par MM. Quicherat et S. Luce. 

1532. M. Ch. Périgot, professeur d'histoire au lycée 
Saint-Louis, rue du Prince-Impérial, 1, à Charenton; pré- 
senté par MM. Marty-Laveaux et Gerardin, professeur d his- 
toire au lycée Saint-Louis. 

,1533. M. Prieur de là Comrls (Antonin), quai de 
rÉcole, 30; présenté par MM. O. de Watteville et L. 
Bellaguet. 

1534. M. Fallieres, avocat, au Passage-d*Agen (Lot- 
et-Garonne); présenté pai* MM. Magen et Tamizey de 
LaiToque. 

1535. M. Alphonse Maze, avenue des Champs-Ely- 
sées, 95; présenté par MM. Quicherat et Servois. 

Ouvrages offerts. 

Revue des Sociétés savantes des départements^ publiée 
sous les auspices du Ministre de Tiiistruction ^uolique. 
4' série. Tome VL Novembre 1867. Paris, Impr. imp., 
in-8. 



DE L'HISTOIRE DE FRANGE. 19 

Bulletin de la* Société de t Histoire du Protestantisme 
français. 2* série. 3* année, n^ 1. 15 janvier 1868. 
nris, in-^S. 

Mémoires de la Société archéologique de F Orléanais. 
Tome VU. Orléans, 1867. In-8. 

Henri de Valois et la Pologne en 1572» par le marquis 
de NoaUIes. 3 vol. in'8. Paris, 1867. Le t. 3* contient 
des documents et pièces justificatives, nombreux et im- 
portants. 

Lord fValpole à la cour de France (1723-1730), JC après 
ses mémoires et sa correspondance y par M. le comte 
de Bâillon. 1 vol. petit in-8. Paris, 1868. 

Notice sur le cartulaire du comté de Rethêl^ par M. L. 
Delisle. (Extr. de VJnnuaire-Bulletin de la société de 
VHistoire de France. Tome Y, 1867. 2* partie.) In-8. 
Paris. 

Lettres et négociations de Philippe de Comines^ par M. le 
baron Kerwyn de Lettenhove. Tome U. In-8. Bruxel- 
les, 1868. (Ce volume fait partie des publications de la 
Société d'histoire de Belgique.) 

Trésor de la chapelle des ducs de Savoie aux JTiP* et 
XVh siècles. Étude historique et archéologique, par 
M. A. Fabre, président du tribunal civil de Sainl- 
Étienne. 1 vol. m-4. Vienne, 1868. 

Le caractère de Louis XV ^ par M. Dufresne de Beau- 
court. (Extrait de la Reçue des questions historiques^ 
n** de juillet 1867.) Paris, in-8. 

Kritische Beitrsege zur Anglo-Normandischen Celtges» 
chichte, von Ferd. Wolf. fii-8 de 54 pages. 

Correspondance. — Travaux de la Société. 

M. Henri Martin adresse au Conseil ses remerclm^ts 
pour sa nomination au titre de Tun des deux vice-prési* 
dents de la Société. 



20 SOCIÉTÉ 

M. le préaident félicite le Conseil de ce choix. 

M. le marquis de Noailles et M. le comte de Bâillon font 
hommage des ouvrages précédemment indiqués. 

M. le duc d'Uzès signale la convenance d^une rectifica- 
tion à un passage du troisième volume de Brantôme. On y 
lit, en note, page 90 : 

« .... Françoise (ou Louise) de Clermont-Tallard, qui 
épousa en secondes noces Antoine de Grussol, premier duc 
d Uzès. Elle mourut en 1596. » 

Cette note s'applique trop vaguement à deux personnes 
différentes. Louise de Clermont, comtesse de Tonnerre, 
épousa Antoine de Crussol, premier duc d'Uzès, et mourut 
effectivement en 1596. C'est d*elle que parle Brantôme. 
Mais Françoise de Clermont-Tallard épousa Jacques de 
Crussol, second duc d'Uzés. 

Cette rectification, conforme, d'ailleurs, aux listes généa- 
logiques du père Anselme, sera mentionnée par M. L. 
Lalanne dans un prochain volume de Brantôme. 

M. de la Villegille communique une lettre adressée ré- 
cemment au Comité historique du ministère de Tinstruction 
publique et qui était plutôt destinée à la Société de l'his- 
toire de France. L'auteur de cette lettre, M. Victor Ad- 
vielle, bibliothécaire de la ville de Pont-Audemer et secré- 
taire de la sous -préfecture, signale, d'après un savant belge 
dont il n'indique pas le nom, Texistence dans les archives 
de l'imprimerie plantinienne à Anvers (maison Moretus), 
d'un manuscrit des Chroniques de Froissait entièrement 
écrit de la main de cet historien et qui diffère essentielle- 
ment des textes imprimés. Quelque étonnante que paraisse 
cette découverte, dont M. Kerwyn de Lettenhove n a point 
fait mention dans ses recherches sur Froissart, et dont il 
n'aurait point profité pour la nouvelle édition qu'il publie des 
principaux textes des Chroniques, elle est renvoyée à l'exa- 
men de M. S. Luce. M. le baron de Witte, membre de 
rinstitut et de la Société de l'histoire de France, qui sé- 
journe une partie de l'année en Belgique, sera prié de 
vouloir bien faire en sorte de vérifier la réalité de cette in- 
dication et de voir si le précieux manuscrit dont il s'agit 
pourrait être consulté pour l'édition que prépare la Société. 



DE L'fflSTOIRE DE FRANCE^, 2i 

M. E. Grandidier exprime le désir que les membres de la 
Société puissent recevoir à domicile les volumes, au fur et à 
mesure de leur publication. Le Conseil a examiné autrefois 
la. question de savoir si cette mesure était praticable; mais 
il y a TU plusieurs difficultés qui ont dû taire préférer le 
mode de distribution adopté depuis T origine de la Société, 
au moyen de bons à présenter à la librairie de Mme veuve 
Renouard, au nom des ayants-droit. 

M. le marquis de Chanterac, éditeur désigné pour la pu- 
blication des Mémoires de Bassompierre^ avait été invité, de 
la part du Conseil, à activer le plus possible la remise de sa 
copie manuscrite; il demande à différer jusqu au moisd'a- 
vnl prochain la remise du manuscrit du premier volume et 
exprmie aussi le désir que le Conseil veuille bien désigner un 
commissaire responsable. 

Selon le désir de M. de Chanterac, M. L. Lalanne est 
choisi pour remplir ces fonctions. 

MM. Henri Lot et Joseph de Laborde soumettent au 
Conseil le projet d'un travail qui aurait pour objet la pu- 
blication des documents connus sous le nom de Registre de 
la Ligue ou Actes et Mémoires des Registres du Parlement 
et de ce qui se pa^sa à Paris durant la Ligue^ depuis 
Fan 15SS Jusqu en 1699. 

Ce volume, conservé aux Archives de l'Empire, est d*une 
lecture singulièrement difficile; il a déjà été signalé plu- 
sieurs fois et, en dernier lieu, par M. Grun, dans la préface 
des Actes du Parlement de Paris, Il se compose de minutes 
d*arrêt8 ou délibérations du Conseil du Parlement et de nom- 
breuses lettres adressées à cette Cour. Il contient aussi le 
serment de VUnion en 1588; le serment de TUnion de 
Troyes en 1 593 ; le procès-verbal de rassemblée du clergé 
tenue à Chartres en 1592; le procès-verbal de la mort 
d*Henri III ; des notes sur les États généraux de 1592 ; Tin- 
formation conunencée après l'assassmat du duc de Guise et 
du cardinal de Lorraine, et d'autres documents précieux du 
même temps. 

L'authenticité de ce recueil est incontestable. 

BIM. Lot et J. de Laborde ne proposeraient point la pu* 
blication intégrale de ce document, dont il n'a encore été mis 



22 SOCtÊTÉ 

au jour (Tu'un très-court fragment, arec peu d* exactitude, 
dans la Revue rétrospectii^. Un choix des pièces les plus 
importantes, accompagnées de notices analyticjues et de 
notes, suffirait pour former deux volumes. Ce registre est 
déjà entièrement transcrit et la copie pourrait être remise au 
Conseil dans un assez bref délai. 

Si le Conseil agréait ce premier projet de publication, 
MM. Lot et J. de Laborde proposeraient ultérieurement une 
autre publication non moins importante et qui compléterait 
celle-ci. 

Il s^agirait des registres-minutes du Bureau de la cille et 
du registre d^écrou au temps de la Ligue^ de 1688 à 1594. 

A roccasion de cette communication, M. le président 
signale l'intérêt qu'il pourrait y avoir à comparer aux regis- 
tres du Parlement de la Ligue, ceux du Parlement roja- 
liste, assemblé à Tours, puis à Troyes, registres qui exist^bt 
aussi aux Archives de TEmpire, et aont il a été fait plusieurs 
extraits au dix-septième siècle. 

TraiHiux de la Société. 

Le secrétaire présente Tétat des impressions. 

Annuaire-Bulletin àe 1867. Entièrement tiré. 

Chroniques cC Anjou. Tome II [chroniques monastiques). 
Les feuilles 1 à 15 et les placards 25 à 39 sont composés. 
Toute la copie reçue est imprimée. 

M. Guizot, président, dépose, à titre de commissaire res- 
ponsable, au nom de sa fille, Mme de Witt, la copie com- 
plète des Mémoires de Mme Duplessis^Mornay^ y compris 
les notes et variantes. Il rappelle le caractère et le double 
intérêt, tnoral et historique, de ces mémoires. La copie en 
a été faite, sous la surveillance de M. Guizot, d'après le 
manuscrit de la Sorbonne, le plus complet, le plus authen- 
tique et le plus correct, et qui paraît avoir été écrit sous les 
yeux de Fauteur, revu, corrigé et annoté par elle-même. 
Les variantes de l'autre manuscrit dès mêmes mémoires que 
possède ta Bibliothèque impériale ont été ajoutées, ainsi 
que rindicàtion de corrections nombreuses à l'édition 



DE L'HISTOIRE DE FRANCE. Î3 

unique publiée par M. Auguis. Il ne resterait plus pour 
compléter oe Touime, qui parattrait devoir former au motos 
600 pages, qu'une introduction, que M« Guizot a bien 
voulu se charger de rédiger, et une table qui sera faite sous 
sa surveillance. 

Le Conseil autorise Tinipression de ce volume le plus 

Erochainement possible et bxe à 1200 exemplaires le nom- 
re du tirage. 

M. Guizot appelle ensuite Tattention du Conseil sur la 
possibilité de publier plus tard, en complément des mémoi- 
res, un choix des lettres privées de Mme Daplessis-Mornay 
et de sa famille^ lettres dont on connaît déjà un assez grand 
nombre, la plupart inédites. 

M. Guizot signale Texistence, entre les mains de M. Léon 
Aude, d'une collection, qui paraît importante, de papiers et 
correspondances de Mme Duplessis-Momay et de sa tamille. 
Cette collection, primitivement déposée au château de la 
Forêt-^sur-Sèvres (en Vendée), que son possesseur actuel a 
paru dans l'intention de mettre à la disposition de M. Gui- 
zot et de la Société, en vue de la publication projetée, au- 
rait besoin d'un examen préalable. M. Marchegay, qui 
habite aussi la Vendée, qui connaît déjà ces documents et 
qui a de fréquents rapports avec M. L. Aude, sera invité 
par M. Guizot, au nom du Conseil, à vouloir bien en pren- 
dre une connaissance plus complète. 

M. de ia Villegiile, demande s'il n'y aurait pas lieu, à 
raison de Tétendue des Mémoires de Mme Duplessis-Mornay^ 
qui dépasse celle des volumes ordinaires de la Société, d'en 
insérer une partie dans un second volume qui comprendmt 
aussi la Correspondance. Cette proposition, que le Conseil 
paraît très-disposé à adopter, est renvoyée à l'examen du 
Gomili§ des fonds. 

M. L. Delisle fait, au nom des Comités de publication et 
des fonds réunis, un rapport sur l'examen que ces deux Co- 
mités avaient été chargés par le Conseil de faire des moyens 
les plus propres à perfectionner l'impression des volumes 
de la Société. Les Comités ont eu connaissance d'une lettre 
de M. Lahure, dont il est donné lecture, et par laquelle, 
conformément au désir exprimé par le Conseil, M. Lahure 
s'engage, à employer des caractèi^ neufs dans la cottiposi- 



1 



24 SOCIÉTÉ 

tion des Tolumes à publier désormais par la Société, et no- 
tamment pour les Mémoires de Mme Duplessis-Mornajr 
et pour les Chroniques de Froissart. Il s^eugage, en outre, 
à revoir personnellement chaque épreuve, après ses correc* 
teurs habituels. 

Ce rapport donne lieu à une longue délibération, soivie 
d*un vote conforme aux conclusions du rapport des Q>mités, 
et par lequel le Conseil décide qu^eu égara aux engagements 
personnels de M. Lahure, les publications de la Société 

continueront d'être faites à son imprimerie. 

• 

M. L. Delisle, au nom du Comité de publication, fait un 
autre rapport sur plusieurs demandes de publications ren- 
voyées par le Conseil à son examen : 

1« Un choix de Testaments de 1394 à 1421, c'est-à-dire 
de la fin du règne de Charles Y et du commencement du 
règne de Charles VI, insérés dans un registre du Parlement 
de Paris conservé aux Archives de l'Empire , et dont 
MM. Campardon et Meyer avaient signalé au Conseil l'im- 
portance. Le Comité propose de réduire cette publication à 
deux volumes au plus, et, dans ces conditions, d en autori- 
ser en principe la publication ; le Conseil et le Comité se- 
raient consultés sur le choix des pièces; 

2* Le Comité propose de suspendre jusqu'à nouvel ordre 
toute décision à l'égard des Chroniques du IX^ siècle^ de 
Nithard et de L'Astronome, dont la publication avait été 
demandée par M. Miot-Frochot ; le Comité ne se trouve 
pas suffisamment informé des perfectionnements nouveaux 

e l'éditeur serait en mesure d'ajouter à l'édition de 
Perlz, la meilleure jusqu'ici, et que le nouvel éditeur 
aurait l'intention de reproduire ; 

3^ Le second volume des Chroniques d! Anjou présentant 
quelques difficultés à raison du long intervalle de temps 
qui s'est écoulé depuis la mise au jour du premier volume, 
le Comité, d'accord avec l'éditeur, M. marchegay, pro- 

f)ose d'en faire un volume à titre distinct du premier, pour 
equel serait imprimé un nouveau titre, celui die Chroniques 
des Comtes d^Anjou^ tandis que le second serait intitulé 



t. 



DE L'HISTOIRE DE FRANGE. 25 

Chroniques des Monastères dC Anjou, Ces titres, les tables et 
une introduction pluis développée seraient distribués avec le 
second volume, dont le tirage serait fixé à 800 exem- 
plaires. 

Ces différentes propositions sont approuvées par le Con- 
seil. 

Le Conseil autorise aussi M. Marchegay à faire un tirage 
à part, fixé à 50 exemplaires, de la Chronique d^ Mail" 
lezaisy qui doit faire partie du volume des Chroniques 
monastiques d'Anjou. 

Le Conseil fixe de nouveau la liste des publications pour 
Texercice de 1868, malheureusement fort en retard : 

1® Les Chroniques des Monastères d!^ Anjou; 
2^ Le f volume des Mémoires et Correspondance de 
Mme Duplessis-Mornay^ ; 

3" Le 4* volume de Brantôme; 

4® Le 1" volume des Chroniques de Froissart. 

Pour 1869, le Conseil désigne, provisoirement, comme 
pouvant faire partie de la livraison de cet exercice le 2* vo- 
lume de Froissart; — le 2« volume des Mémoires et Corres- 
pondance de Mme Duolessis^Mornay ; ~ le 4* volume 
de Monluc; — - le 5° volume de Brantôme; — les Mémoi^ 
res de Bassompierre ; — les Chroniques de Saint-Martial 
de Limoges, 

. La séance est levée à cinq heures et demie. 



1. Le Conseil, dans sa séance du 3 mars, a décidé que ces mémoires 
et la Correspondanee qui doit les compléter, formeraient deux yolumes. 



Î6 SOCltTt 



II 



VAEIÉTE8. 



I 

Extraits d'un recueil manuscrit du British Muséum. 

M. Gustave Masson a signala à l'attention du conseil de la 
Société de Thistoire de France* quatre volumes manuscrits 
in-folio du British Muséum (fonds additionnel, n**977S-76), 
ayant pour titre : « Guerre éCEspame; recueil de la guerre 
d Espagne, où Ton voit ce qui s est passé pendant que 
M. le maréchal de Tessé y a commandé. » Ce recueil con- 
tient la copie, faite au commencement du dix «huitième 
siècle, de mémoires du maréchal de Tessé sur son séjour en 
Espagne, et donne le texte de quantité de le.ttres et de do- 
cuments que n a point connus le général Grimoard, lorsquM 
a publié les Mémoires et lettres du maréchal de Tessé (1806, 
2 vol. in-8). Aucune des lettres que contient le recueil de 
Londres n^est en effet reproduite par Grimoard. 

La plupart de ces lettres sont à Tadresse de Chamillart, et 
Ton en trouverait sans doute les originaux dans les archi- 
ves du ministère de la guerre. D'autres sont adressées à 
Louis XIV, au roi d'Espagne, à Mme de Maintenon, à la 
duchesse de Bourgogne, au prince de Coudé, à Pontchar- 
train, etc. Le premier volume s'étend du 10 octobre 1704^ 
au 1*' janvier 1705$ le second du 2 janvier au 28 mai 1705; 
le troisième de juin à décembre 1705; le quatrième de jan- 
vier au 13 juin 1706. 

Tessé avait renom d'homme d'esprit. Nous reproduisons 
quatre de ses lettres, dont nous devons la copie à M. Masson. 

1. Voyez V Animeàre- Bulletin de 1866, pirmièrc partie, p. 57. 

2. Testé a re^u le commandement de l'armée d*£spagne le k octo> 
bre 170^. 



DE L'HISTOIRE DE FRANCE. «7 

I 

A M, le comte de Pontchartrain. 

c A Sâlamanque, le 6 décembre 1704. 

« S'il prenoit quelque tentation au héros de la Manche de 
se faire agréger à l'Université de Salamanque, son humble 
écuyer, qui la vu réussir dans tant d'entreprises auxquelles 
ringénîeur du roi de Narsingue eût même échoué, son 
humble écuyer, dis-je, lui pourroit présentement rendre 
quelque service, en attendant les grandes récompenses qu'il 
lui a promises dans le gouvernement de cette île où nous 
ferons de si belles lois. La dite Université m'a complimenté; 
mais comme je n'entendois point ce qu'elle me disoit, et 
qu^elle n'a point entendu ce que je lui ai répondu, il est 
arrivé que nous nous sonunes séparés très-satisfaits les uns 
des autres. 

« Quant à ma mission militaire, je suis dans les affaires 
d'Espagne comme les ministres de la monarchie ; nous n'y 
voyons goutte, la Providence gouverne tout, l'on vit au jour 
la journée. Le premier chapitre, oui est celui de l'argent, 
quand on en parle, l'on dit nada; idem pour les munitions \ 
et l'armée, caret. Voilà premièrement le sujet de la pièce. 
Si vous souhaitez quelqu autre éclaircissement, j'aurai Thon- 
neur devons le donner quand vous me questionnerez. 

« A l'égard de Madrid, dont je suis sorti. Dieu merci, c'est 
une grande ville dont l'air est, révérence parler de votre 
Excellence, comme celui comparativement d'un privé ; un 
beau pont sous lequel il n'y a point de rivière ; une cour 
triste comme un bonnet de nuit sans coiffe; des carrosses en 

ÎDcntité, dont le plus beau est comme le plus laid des rues 
e Paris; au demeurant, tout le monde y parle espagnol, 
même les enfants, et ce qui s'appelle les grandes. C'est une 
nation glorieuse et gueuse, présomptueuse, sans dents^ très- 
civils, grands cabaleurs, et peu de crédit. Je consommerai 
tout le mois à chercher les aventures, en visitant notre fron- 
tière toute ouverte. Faites souvenir la dame du Toboso de 
tout mon respect. 

« Toubliois dé vous envoyer une lettre d'un petit garde- 



28 SOCIÉTÉ 

marine qui devroit être amiral, $i tout ce que le dit père des 
environs de Carentan avance de son mérite, comme s'il 
étoit des bords de la Garonne, est vrai. G*est à vous de 
juger, et à moi de me taire. » 



U 

A M. le comte de Pontchartrain. 

c Au camp derant Gibraltar, ce 13 férrier. 

« Je dois vous rendre compte de bien des choses, et votre 
Excellence elle-même, malgré le grand jugement avec 
lequel le preux Ra^otin dit que la mémoire est incompa- 
rable, la vôtre auroit été récréée de revoir les lieux si célèbres 
par vos exploits. Je les ai donc vus, et j'ai premièrement 
passé au véritable Toboso, où le souvenir récent de Fincom- 
parable Dulcinée m^obligea de visiter la propre grange où 
vous crûtes la métamorphose des pois qu'elle cribloit en 
perles orientales. J*ai couché à las Yentas, où vous fîtes 
votre première veille d'armes, et j y vis deux Maritomes 
dont on m'assura que la cadette avoit Thaleine et les incli- 
nations de Tancienne Maritorne, que j'appris être morte 
d'une maladie dont on dit qu'en Espagne les grands sont 
quasi tous attaqués, après avoir exercé jusqu'à sa fin sa 
profession avec complaisance, honneur et satisfaction de 
tous les passants. 

« J'ai revu avec une véritable émotion les trois moulins 
que vous combattîtes avec tant de danger, et qui seuls dans 
toute l'Espagne, entre Orgas et las Cavanas, pouvoient être 
pris par votre Excellence, comme ils le furent, pour de véri- 
tables géants. Je ne dois pas oublier à propos d' Orgas que 
j'y fus harangué par un descendant de 1 ancien bailli qui fit 
tant baaaailler Don Japhet d'Arménie, que j'en baaaaille 
encore comme il fit. 

« Mais quel charme pom* moi de traverser, sur une triste 
arrière-petite-fille de mon ancien grisou, toute la Sierra Mo- 
rena ! J y revis les lieux déserts témoins de votre pénitence, 
aussi bien que le clair ruisseau dans lequel la belle Dorothée 
lavoit ses pieds, les plus beaux de la Manche après ceux de 



DE L'HISTOIRE DE FRANCE. 29 

madame Dulcinée, que Ton m*a assuré être plus petits, et 
dont TOUS avez une plus particulière connoissance que moi, 
Je me reposai un moment sur le même rocher où 1 aimable 
Gardenio chantoit si mélodieusement, et je Tarrosai, non 
pas de mes larmes, mais abondamment du surplus de ma 
boisson, et la petite-fille de mon grison en fit de même. J'ai 
traversé le vallon où les foibles témoignages de Tincontinence 
de votre fameux Rossinante, qui la voulut communiquer à 

Înelques éveillées juments, vous attira le désastre de tant 
e coups de bâton ; mais le souvenir de votre disgrâce ne 
m^affligea point, comme d'avoir trouvé votre armet de 
Manbnn, que je croyois placé dans le temple de la glorieuse 
Minerve, pendu ignominieusement à la porte d'un barbier 
de la ville d*Ekiça. En un mot, mon prince, j'ai revu quasi 
tous les lieux où tant de prodigieuses aventures ont rendu 
le nom de votre Excellence célèbre dans les siècles des siè- 
cles, in ssBCula sasculorum. 

« Et me voici aux colonnes d'Hercule, plus embarrassé 
que vous n'étiez avec les moulins à vent, quoique je n'aie 
que trois petites chimères à combattre : l'une, le temps qui 
nous désole; l'autre, la mer qui ne nous amène ni munitions, 
ni le baron de Pointis, qui n'est pas encore prêt ; et puis les 
ennemis que nous grimpons et qui nous grimpent. Car c'est 
chose singulière que nous voir cramponnés autour de ce 
rocher. 

« D'après cela, pour vous parler plus intelligiblement, 
quoique laconiquement, de la manière dont ceci est avancé, 
SI vingt pièces de canon m' arrivent avec les munitions pour 
les servir huit jours de suite avec grande vivacité, et que 
M. de Pointis se présente et nous aide, nous viendrons à 
bout de ceci, qui est certainement la plus grande affaire et 
le salut de l'Espagne. Que si la concordance de tout cela ne 
peut s'ajuster, et que rien ne m'arrive, etquele secours dont 
on nous menace d'Angleterre et d'Hollande vienne, il faudra 
dire pour lors que les plus courtes folies sont les meilleures ; 
mais certainement la suite et opiniâtreté de celle-ci n'en est 

f>as une, car tout le baume de Fierabras ne sauvera pas 
'Espagne, si ceci ne finit comme je le désire. Au reste, je 
ne saurois assez vous dire combien nous sommes charmés 
de tout ce que messieurs delà marine font pour nous secou- 
rir. Je n'ai jamais vu servir avec plus de valeur ni mieux. 



30 soattÈ 

» 

C'est un corps <pie vous ne pouTez avoir trop d'attention 
pour conserver ; je vous en rendrai compte plus particulière- 
ment» et prendrai la liberté de vous envoyer quelques mé- 
moires de ce que ces gens-là qui sont sous notre patte font. 
« Voilà la Gaiette d'aujourd'hui de votre écuyer de la 
triste figure, et en vérité triste fi|;ure ; car tout ceci n'est 
pas le parquet des appartements de Versailles» et ce n'est 
ni la fleur d'orange ni le jasmin que l'on respire ici* le n*en 
suis pas moins de votre Excellence le très-bumble» etc. » 



m 

A M* de Chamillard, 

« Carccvci, ce 23 leptembre 1705. 

« Vous trouverez ci-joint, monsieur, l'original de la lettre 
que m'écrit M. de Sandricourt, par laquelle vous verrez le 
malheur arrivé dans son régiment. Je n'aurois jamais cru que 
le pauvre Gomin, lequel ne boit que de l'eau, et fait à ia 
guerre la vie d'un anachorète, eût été capable de s'attirer 
une affaire comme celle-là. J'ai envoyé un commissaire in*» 
former de tout cela ; mais comme il est important que cette 
compagnie de Luzi soit incessamment remplie, j'ai prié 
M. de Puységur de vous rendre compte des dettes de cette 
compagnie, aont le prix n'en a pas encore été cédé à 
M. Stref, qui Tavoit cédée à M. Moreau. 

« Vous aurez vu par une de mes précédentes que j'avois 
nommé le sieur de Chastenet, fort joli garçon, à une compa- 
gnie dans ce régiment. J'ai porté M. de Puységur, son oncle, 
à donner les deux mille écus à M. Moreau sur le bien du 
défont. Outre cela, il y a encore plus de mille écus de dettes 
de cette compagnie au régiment. Si cela vous accommode, 
je crois que cela seroit raisonnable. 9 

{La fin prochamement,) 



D£ L'HISTOIRE DS FRANGE. 31 



m. 



BIBUOGRAPHUi:* 



28. — A^Jcoc. NotioQS sur Thistoire des voies de commu- 
nications en France; par Léon Âucoc, mattre des requêtes 
au conseil d'Etat. In-18, 50 p. Paris, Hachette. 

29. — lUanoNNET. Procès-verbal de délivrance à Jean 
Cbandos, commissaire du roi d'Angleterre, des places fran- 
çaises abandonnées par le traité de Bretigny, publié d'après 
le manuscrit du Musée britannique ; par A. Bardonnet. In-8, 
viii-161 p. Niort, Clouzot. 

(Extrait det Mémairea de la Société de ftatistiqoe, aeienoes et artf du 
départemezit des Deux-Sèvres.) 

30. — Bonnet. Tableau des procès criminels révisés de- 
puis François P*" jusqu'à nos jours ; avec des notes explica- 
tives; par M. Jules Bonnet, avocat. In«*S, viii-264 p. Paris, 
Durand et Pedone-Lauriel. 

31. — Bouchard. Les Guerres de religion et les Troubles 
de la Fronde en Bourbonnais; par M. Ernest Bouchard, 
avocat. In-8, 125 p. Moulins, Desrosiers. 

32. — BouLAiNviLLiERs (de). La Généralité d'Orléans. 
Mémoire dressé pour S. A. R. Mgr le duc de Bourgogne; 
par le comte de Boulainvilliers. In-4, viii-59 p. <>léans, 
Herluison. 

33. — BouRRicAUD. Études historiques. Marennes et son 
arrondissement; par A. Bourricaud, membre de la commis- 
sion des arts et monuments de la Charente-Inférieure. In-8, 
154 p. Marennes, Florentin. 



32 SOCIÉTÉ DE L'HISTOIRE DE FRAJ^CE. 

34. •— BfirvBS-CAZEs. Les Grands Jours da dernier duc 
de Guyenne (1469-1472); par E. BriTes-Gazes, docteur en 
droit. In-8, 98 p. Bordeaux, Gounouilhou. 

35. — Broutin. Histoire de la ville de Feurs et de ses 
environs; par Auguste Broutin, ancien maire de Feurs. 
In-8, xLiii-544 p. et 3 pL Saint-Etiennei Chevalier. 

36. — Câbaton. Notes historiques sur les parlements et 
les jésuites au xviii* siècle; par le P. Auguste Carayon, de 
la compagnie de Jésus. In- 8, cLzxiip. Paris, Lécureux. 

37. — Gàpbfigue. La duchesse de Bourgogne (Adélaïde de 
Savoie) et la vieillesse de Louis XIY ; par JM. Capefigue. In- 
18 Jésus, xi-222 p. Paris, Amyot. 

38- — Cauliiv. Quelques seigneuries au Yallage et en 
Champagne propre, précédées de notions sur le régime féo- 
dal; ouvrage accompagné de tableaux généalogiques; par 
Tabbé Cauhn. In-8, in-535 p. Troyes, Bertrand-Hu. 

39. — Cerf. Trésor de la cathédrale de Reims, photo- 
CTaphié par MM. A. Marguet et A. Dauphinot; texte par 
M. rabbé Cerf. In-4, 75 p. et 88 pi. Strasbourg et Paris, 
veuve Berger-Levrault. 

40. — Cherbàu. Essai sur les origines du journalisme 
médical français, suivi de sa bibliographie; par le docteur 
Achille Chereau. In- 8, 40 p. Paris, bureaux de TUnion mé- 
(iicale. 

41. — Chigouesnel. Nouvelle histoire de Bordeaux; par 
M. E. F. A. Chigouesnel, ancien magistrat. In-8, 643 p. 
et 4 vign. Bayeux, Duvant. 



Imprimerie générale de Cb. T^Imrey rue de Fleurus , 9, à Paris. 



ANNUAIRE-BULLETIN 

DE LA 

SOCIÉTÉ DE L'HISTOIRE DE FRANGE. 



PREMIERE PARTIE. 



L 

PAOCE8-VERBADX. 



SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION, 

TEMVE LB 3 1CAB8 i868y 

Aux ArchiTes de l'Empire, à trois heures et demie, 

MUS LA PSilIDlKCB OB M. OUIKOT, PaisiDIlTr. 

(Prooès*verbal adopté dans la séance* du 7 ayril 1868.) 

Le procès-verbal de la précédente séance est lu par le 
secrétaire, M. J. Desnoyers; la rédaction en est adoptée par 
le Conseil. 

M. le Président annonce au Ck)nseil la perte nouvelle 
qu^il vient de faire de l'un de ses membres, M. Yallet de 
Yiriville, et la mort de Mme la princesse de la Cistema, 
oui avait succédé, depuis plusieurs années, à son mari sur les 
listes de la Société. 

M. le Président proclame membres de la Société, après 
avoir soumis leur nomination à l'approbation du Conseu. 

1536. M. Edgar Passy, secrétaire d'ambassade, présenté 
par MM. Ant. Passy et J. Desnoyers. 

T. VI, 1868, 1" PARTIE. 3 



34 scm:iété 

1537. M. Bélisaire Ledain, à Parthenay (Deux-Sèvres), 
présenté par MM. A. de Barthélémy et Senrois. Son cor- 
respondant à Paris sera M. Beaosire, rue.... 

1538. M. Paul Bournet-Ybrron, rue Saint-Honoré, 83; 
présenté par MM. A. de Barthélémy et £. Aobert. 

1539. M. le duc de Movchy, rue de rÉlysée, 2 ; présenté 
par MM. Le Roux de Lincy et J. Desnoyers. 

Oui^rages offerts. 

Mémoires de la Société archéologique de Touraine^ 
tomes XYIU et XIX, 1866-1867 (tomes I et II de 
V Armoriai de Touraine)^ Tours, 2 vol. in-8. 

Bulletin de la Société de F Histoire du protestantisme 
français y T série, 3® année, n° 2, 16 février 1868. Pa- 
ris, in-8. 

jicta Unii^ersitatis Lundensis; Lunds Vniçersitats clts 

skrifï, 1 865 : 
Ratts och statsvetenskap y in-4, Berlin, 1865-1866. 

Mathematik och naturvetenskap^ id., id. 

Philosophi'Sprankvetenskap och historiuy id., id. 

Histoire des ordres de chevalerie et des distinctions hono- 
rifiques en France , par M. F. F. Steènackers. Paris , 
1867, 1 vol. in-4 avec de nombreuses fig. color. 

Reliquaires donnés par saint Louis à T abbaye d^Agaune^ 
par M. Aubert. Paris, 1867, br. in-8. 

Correspondance. 

M. Guizot, président, communique au Conseil deux let- 
tres de M. Marchegay, concernant les papiers de la famille 
Du Plessis de Mornay, qui sont entre les mains de M. Aude. 
Celui-ci est tout disposé à lui en laisser prendre connais- 
sance, et à communiquer à M. Guizot, pour la publication 



DE L'HISTOIRE DE FRANCE. 35 

faite par la Société de THistoire de France, tous les docu- 
ments qui pourront rentrer dans le plan de cette publica- 
tion. M. Guizot ajoute cpie M. le duc de la TrémoiUe s'est 
etapreBaé aussi de mettre à sa disposition les papiers de la 
famille Du Plessis de Momay qu il possède, comme il Ta 
déjà fait pour d'autres documents importants conservés 
dans ses riches archives, toutes les fois qu'ils peuvent inté- 
resser les études historiques. 

M. le ïy E. W. Berling, bibliothécaire de l'Université 
de Lund, fait hommage, au nom de cette institution, des 
volumes ci-dessus indiqués et demande l'échange avec les 
publications de la Société de l'Histoire de France. Cette 
proposition est renvoyée à l'examen du Comité des fonds. 

M. le comte de Cosnac fait hommage du IP volume de 
son ouvrage intitulé : Souvenirs du règne de Louis XIV . 
Cet ouvrage sera présenté à la prochaine séance. 

M. Steenackers fait hommage de son Histoire des ordres 
de cheualerie. 

M. Luce informe le Conseil que M. le Ministre de l'Ins- 
truction publique a bien voulu lui allouer une indenmité 
qui ne laisse à sa charge c[ue la moitié des frais nécessités 
par son voyage à la recherche des manuscrits de Froissart^ 
de même qu'il l'avait fait l'année dernière pour sa première 
mission en Angleterre. Ce témoignage de bienveillance de 
la part de M. le Ministre de l'Instruction pubUque concer- 
nant une des publications entreprises par la Société de 
l'Histoire de France, son président, M. Guizot, lui en adres- 
sera les remercîments du Conseil. 



Travaux de la Société. 



Le secrétaire présente l'état des impressions : 

V Annuaire" Bulletin est à jour* — Toute la copie des 
Chroniques monastiques d^ Anjou est composée, 10 feuilles 
sont tirées. 



36 SOCIÉTÉ 

M. Lahure, suiTant rengagement qu'il en avait pris vis-à- 
yis de la Société, ayant lait fondre des caractères neofii 
pour les Mémoires de Mme Duplessis de Mornay et pour 
Froissarty et ces caractères n ayant été prêts que tout récem- 
ment , la mise sous presse a dû être momentanément re- 
tardée. Mais les deux manuscrits étant déposés à Timpri- 
merie, la composition en devra marcher rapidement. 
L'impression de Froissart ne sera point retardée par la 
mission et Tabsence momentanée de i éditeur. En effet, d'a- 
près le plan adopté par le Conseil, la f^ partie de chaque 
volume devant être composée du texte défiiutivement choisi, 
les variantes des autres manuscrits devront en former la 2* 
partie et pourront êti*e ajoutées dès le retour de H. Luce. 

M. Lalanne promet de remettre sous peu de jours le ma- 
nuscrit du lY* volume de Brantôme. 

M. Delisle, au nom du Comité de publication, informe 
le Conseil, que la proposition, faite par MM. N. Lot et Jo- 
seph de Laborde, de publier le Registre du parlement de la 
Ligue a été ajournée, d'accord avec les éditeurs qui s'é- 
taient offerts, la Société ayant en ce moment sous presse 
plusieurs autres textes du seizième siècle, Monluc^ Bran- 
tôme j Mme Duplessis de Mornay^ 

M. de la Villegille, au nom du Comité des fonds, rend 
compte de l'examen qui a été fait à l'imprimerie de la co- 
pie manuscrite des Mémoires de Mme Duplessis de Mor- 
najr^ remise par M. Guizot. Ce texte, avec les notes et 
l'introduction, étant évidemment trop considérable pour 
former un seul volume, puisqu'il contiendrait plus de 
40 feuilles, le Comité a été d^avis de consacrer deux volu- 
mes à cette publication. Le second volume contiendrait, 
avec la fin du texte des Mémoires, la correspondance de la 
famille Duplessis de Mornay. Cette proposition est adoptée 
par le Conseil. 

La séance est levée à cinq heures. 






DE L'HISTOIRE DE FRANCE. 37 



II. 



» p 



VARIETES. 



Extraits d'un recueil manuscrit du British Muséum. 
Lettres du maréchal de Tesse. 

(suite kt fin.) 

IV 

A M. (le Chamillard, 

c A Madrid, ce 15 décembre 1705, après midi. 

« Heureusement, Monsieur, le courrier de M. 1 ambassa* 
deur n étoit pas parti ce matin, et mon courrier, dépéché du 
4, arrivé à minuit, me donne le temps de vous accuser la 
réception de celle de même date que vous m'avez fait Thon- 
neor de m' écrire, à laquelle étoit joint Tétat des troupes. Le 
temps qu'il a fallu pour déchiffrer, et celui pour rendre 
compte au roi d'Espagne seul de ce qu'il falloit qu'il sût du 
contenu de votre lettre, m'a retenu jusqu'à ce soir, que je 
sors certainement de Madrid, où, comblé des manières du 
Roi, de la Reine et de la princesse des Ursins, et de la par- 
faite intelligence établie entre M. l'ambassadeur Orry et 
moi, je ne laisse pas d'être quasi afQigé toutes les fois que je 
sois obligé de venir dans ce labyrinthe de langueurs et de 
difficultés. En un mot, j'en pars; et le Roi m'a promis qu'il 
affecteroit de faire courir le bruit qu'il étoit au désespoir de 
voir que la France ne pouvoit lui donner par mer les secours 
nécessaires pour prendre Barcelone, et qu'il n'espéroit de 
pouvoir faire autre chose que de rester sur la défensive ; 
mais il est transporté de joie, et pénétré de reconnoi.ssance 



38 SOCIÉTÉ 

de tout ce que le Roi fait pour lui. J'avoue même que cet 
effort passe mes espérances. La Reine (car elle est capable 
de secret, et qui voudroit en confier un au Roi pour ne pas 
le dire à la Reine s'abuseroit lourdement), la Reine, dis-je, 
m'a parlé dans des termes et des sentiments qui perdroient 
bien de leur grâce si j 'entreprenois ou de les faire valoir, 
ou de les répéter. 

« Je ne vous dis rien du munitionnaire, c[ue nous recevrons 
à bras ouverts, aussi bien que les équipages de mules et de 
mulets. Je vais donc droit à Saragosse, d'où j'aurai Thonneur 
de vous informer de la situation où j'aurai trouvé toutes 
choses, et si je puis mettre la main sur Lérida par les 
secours d'Espagne, indépendanunent de notre arrangement, 
lequel est excellent, je ne m'y oublierai pas. Nous essayons 
pour cela d'exécuter ce que j eus l'honneur de vous mander 
par ma lettre d'hier, c'est-à-dire de tirer par des bateaux 
qu'il faudra faire faire, et des affûts et chariots à porte-canon 
qu'il faudra faire faire pareillement, celui de fer qui est aux 
forges, car je n'ai pas ouï dire ici qu'il y ait du gros canon 
à Jaca, dont vous me parlez. J'en serai bientôt informé. 

« Je mande à M. a'AIbaret de me mander ce qu'il sait 
du lieu où sont les Napolitains au bord de la mer, dont vous 
me parlez dans une de vos lettres. 

« Vous aurez vu dans quelqu'une de mes précédentes que 
j'opinois faire venir nos recrues par Rayonne et Pampelune ; 
et je vois que vous avez le même sentiment. Je crains qae 
les habits et armes n'y soient pas encore arrivés. J'ai rait 

Sartir, il y a plus d'un mois, les officiers destinés à la con- 
uite des dites recrues. 
« Je ne vous dis rien des discours du comte d'Âquilar. Je 
le connois à merveilles. Reauooup de bruit, et peu de rapport. 
« Jesuisaudésespoir, puisque vous me nommez M. d'Ava- 
ray, d'avoir fait partirM. de Légal, car j'aime tendrement le 
premier; mais il m'a paru dans vos premières que vous in- 
cliniez au dernier, et que le bien du service s y mouvoit, 
parce qu'il a servi la guerre dernière dans ce pays qu'il con- 
noît parfaitement, et que lui-même s'est offert, et n'a fiait 
nulle difficulté des possibilités de me joindre. En un mot, 
ce qui est fait est fait, et je vous répète que je suis dans une 
vraie affliction, qui seroit de beaucoup augmentée s'il avoit 
la moindre connoissance de ce contretemps. 



DE L'HISTOIRE DE FRANCE. 39 

« Quant aux reproches que vous me faites sur le petit 
Rhodes, je n'avois garde de vous le proposer. La compagnie 
qui s'étoit présentée est de plusieurs associés, et lui n'étoit 

Proprement que le premier commis, point nommé, qui étoit 
âme du mécanique, dont il est très-capable ; car au reste, 
excepté que s'appelant Charles Richel, je lui ai conseillé de 
se faire nommé Carlos de Richeros pour s^habiller à l'espa- 
gnole , du reste, je n'y prends, comme on dit, ni n'y mets ; 
mais certainement ce petit bout d'homme est capable, et 
c'est dommage que tous ses talents ne soient à aucun 
usage. » 



M. d'Arbois de JubainTille a fait paraître dans la Ra^ue 
critique d'histoire et de littérature (22 février 1868), au su- 
jet de la Notice sur le cartulaire du comté de Rethel que 
M. Léopold Delisle a publiée dans la seconde partie de 
V Annuaire-Bulletin de 1867, un article que nous croyons 
intéressant et utile de reproduire presque in extenso. 

Opposant au « développement exagéré » des prolégo- 
mènes imprimés en tête de certains cartulaires la brièveté 
de la Notice de M. Delisle, M. d'Arbois exprime le regret 
que le savant auteur de cette excellente publication ait laissé 
à d'autres le soin d'en faire valoir l'importance pour l'étude 
du moyen âge. 

« Nous ne pouvons dans cet article, dit M. d'Arbois de 
Jobainville, suppléer à cette lacune que d'une manière très- 
limitée. Ce qm a principalement attiré notre attention, ce 
sont les suppléments et les rectifications que la publication de 
M. Delisle apporte à la généalogie de la première maison 
des comtes de Rethel, qui régna de 974 à 1325 environ, 
énéalogie publiée par les Bénédictins dans VArt de vérifier 
es dates, édition de 1783-1787, t. II, p. 630-635. 

« Les Bénédictins ne donnent pas de frère à Hugues P*" 
(1094-1 118). Une bulle d'Alexandre III parle de R., archi- 
diacre, frère de ce comte ; R. fit au prieuré de Novy, fondé 
par Hugues en 1097*, une donation confirmée par Ma- 
nasses II, archevêque de Reims, 1096-1106 (n"" 2). 

l. Mariot, II, 219, a publié la charte. 



li 



40 SOCIÉTÉ 

a Suivant les Bénédictins, Hugues II était mort en 1228, ils 
sont certains qu'il vivait encore en mars 1222 {N. St.)^ et 
que son successeur régnait en 1229. On peut préciser da* 
vantage aujourd'hui. Le n* 1732 du Catalogue des Actes 
des comtes de Champagne établit que Hugues H existait en- 
core le 8 novembre 1226. Le n° 32 du Cartulaire de Rethel 
montre qu'il était encore vivant le 30 du même mois, et il 
est certain que Hugues III, son fils aîné, régnait en septem- 
bre 1229 (n* 35). 

« Félicité, femme d'Hugues II, lui survécut : on la trouve 
encore, disent les Bénédictins, en 1241. Nous pouvons 
ajouter : et en 1243 (n**» 55, 56). 

« Jean, second fils d'Hugues II, serait devenu comte de 
Rethel en 1244 suivant les Bénédictins. Il Tétait dès le mois 
de juin 1243 (n° 55). 

« Les Bénédictins confondent ce personnage avec son 
neveu Jean, fils d'Hugues IH. Jean, fils d'Hugues HI, fut en 
1225 fiancé à Marie d'Oudenarde (n** 27), l'épousa en 1235 
(n^ 40), et mourut du vivant de son père en 1243 au plus 
tard. Marie d*Oudenarde lui survécut et épousa Godefroid 
de Louvain. Jean, comte de Rethel, épousa Marie de Thon- 
rotte en 1243 (n^ 52) et vécut jusqu'en 1251. 11 est donc 
faux que Hu£^es IH, comte de Rethel, n'ait eu qu'un fils 
nommé Henn, que Jean, comte de Bethel, ait épousé en 
1225 Marie d'Oudenarde, et que Marie d'Oudenarde fût 
morte vers 1242, con^me le disent les Bénédictins. 

« Suivant les mêmes auteurs, Jean, comte de Rethel, serait 
mort sur la fin de l'année 1251. Ce n'est pas exact : car le 
15 juillet de cette année, on partageait déjà sa succession 
(n° 82). Sa mort se place entre cette date et le 15 avril pré- 
cédent (n* 81). 

« De Manasses lY, comte de Rethel, les Bénédictins ne 
mentionnent que trois enfants : Hu^es IV, Marie et Féli- 
cité. Ils ont oublié Jean, seigneur d Epense (n^* 92, 109). 
Ils indiquent les alliances contractées par Hugues IV et Ma- 
rie ; ils ne disent pas que Félicité épousa Jean de Thourotte 
(n^lOl, 107). 

« D'après eux, le 9 avril 1262, Gaucher, comte de Rethel, 
était mort. Une charte du 9 juin suivant nous le montre en- 
core en vie (n» 169). 

« Ils nous apprennent qu'Hugues IV mourut avant 1290. 



DE L'mSTOIRE DE FRANCE. 41 

On peut préciser davantage : dès le 24 mars 1287, sa fille 
Jeanne lui avait succédé (n^ 187). 

« Des documents connus par les Bénédictins, il résulte que 
la mort de Jeanne et Tayénement de Louis II se placent en- 
tre le l'*" avril 1325 et le mois de janvier 1331 : nous pou- 
-vons dire aujourd'hui : entre le l**" juillet 1327 et le 29 avril 
1330 (n- 403, 404). 

« Le cartulaire de Bethel pourra fournir des matériaux 
précieux aux savants qui étudient rhistoii*e des classes ro- 
turières au moyen âge : ainsi le n^ 10 est relatif à la fonda- 
tion d'un village ; le n® 48 contient un règlement sur Yentre- 
cours; le n® 80 une charte curieuse de saui^ementj etc. 

« Un «utre point de vue sous lequel on peut le considérer, 
ce sont les documents qu'il fournit pour compléter ou rec- 
tifier certaines assertions contenues dans V Histoire nies 
comtes de Champagne, 

« Au tome lY de cet ouvrage, p. 458, j'ai dit que Jean de 
Thourotte fut gouverneur de Champagne, sous Thibaut lY, 
jusqu'en 1251. Le n* 104 du cartulaire de Rethel prouve 

2UU exerçait encore cette fonction en 1253. — Dans le 
'atalogue des actes des comtes de Champagne^ n® 2776, 
analysant, d'après une copie du dix-septième siècle, une 
charte de Tannée 1246, je parle du prieuré de Longue- 
Jeanne : c'est Longue-Ieauve que j'aurais dû lire, comme 
le fiiit observer M. Delisle dans sa table, p. 141. Il s'agit 
d'un monastère de femmes appelé en latin Longa aqua^ 
auquel Gui et Gaucher de Châtillon firent une donation 
en 1189*, qui fut l'objet des libéralités testamentaires 
de deux chanoines de Reims en 1262 et en 1285^. Le 
Dictionnaire universel de la France^ 1726, t. II, p. 389, 
nous apprend que ce monastère était de l'ordre de Fon- 
tevrault. Fonde par Thibaut II, comte de Champagne, à 
une lieue de Ghâtillon-sur-Mame, il aurait été transféré à 
Reims vers 1230. On trouve encore aux archives du dé- 
partement de la Marne le fonds du prieuré de Longueau ', 
et le Dictionnaire des postes indique un hameau de Lon- 
gaut dans la commune de Baslieux, canton de Chàtillon-sur- 
Mame. 

1. Dachesne, Hist, de la maison de ChdtUlon^ pr., p. 28. 

2. VarÎD, Archives administratives de Reims ^ I, 811» 1002. 

3. Tableau des Archives départementales^ p. 49. 



42 SOCIÉTÉ 

« M. Delisle reproduit avec une exactitude scrupuleuse les 
noms de lieux contenus Auxïslecartulaire de Retnel, la plu- 

I)art du temps sa table les traduit. S'il y a une critique à 
ui adresser, c'est que la crainte de donner des traductions 
hasardées a été quelquefois, suivant nous, un peu exagérée 
chez lui. Voici un exemple qui montrera quels sont les avan- 
tages de la méthode du savant auteur, en même temps de 
quelle réserve il fait souvent preuve. 

« L'jért ils vérifier les dates dit que Mahaut, fille d'Hu- 

fl^ues U, eut en dot les seigneuries de Brie et de Montaguil- 
on. Où était située la seigneurie de Brie? S'agit41 de Brie- 
Comte-Robert ou de Brie (Aisne)? M. Delisle nous donne le 
mot de Fénigme. Mahaut reçut de sa femille non les sei- 
gneuries de Brie et de Montaguillon, mais « Montaguillon en 
Br^e » (n^ 88). Maintenant, qu'est-ce que Montaguillon-en- 
Bne? Voilà ce que M. Delisle ne dit pas. Ce doit être, suivant 
nous, le château deMontaiguillon, situé dans le département 
de Seine-et-Marne, commune de Fontaine-sous-Montaiguil- 
Ion, et dont il reste encore des ruines importantes. En eiSet, 
dans la charte qui porte le n^96, l'indication de la « maison » 
de « Montaguillon » est suivie d'une énumération de pro- 
priétés situées aux environs de Montaiguillon, savoir Ville- 
nauxe, Fontaine-sous-Montaiguillon, Nesle, Louan, Saint- 
Genest, Montpothier. 

« Nous pourrions citer quelques exemples analogues. 
Ainsi çallis Herbicie^ n^ 15 et p. 139, n'est pas traduit. 
Dans VHistoire des comtes de Champagne^ t. IV, p. 166, 
nous avons parlé des droits des comtes de Rethel sur la 
vallée d'Herbisse(Aube). 

« Dans le n^ 135, il est question des maires et des commu- 
nautés de Griçiy^ Loys^ Biaise et f^risi. M. Delisle, à sa ta- 
ble, p. 139 et 130, nous dit que le premier et le troisième 
de ces noms sont ceux de deux communes du canton de 
Vouziers, Grivy et Biaise. Il laisse sans traduction les deux 
autres, p. 142 et 159, tout en donnantla solution de la seule 
difficulté qu'ils présentent : Loys (n^ 135), nous apprend-il, 
142, est identique à Lojsi (n^ 130) ; Loisy est un hameau 
e la conmiune de Grivy, et Vrizy est une troisième com- 
mune du canton de Vouziers. 

« Cet ordre d'idées nous ramène à la généalogie des 
comtes de Rethel. La charte n** 3 parle d'un irère de Ma- 



5 



DE L'HISTOIRE DE FRANCE. 43 

nasses lU, nommé Châtelain. J'avoue que ce nom me 
paraît un peu extraordinaire. Ne serait-ce pas un surnom ? 
Ne pourrait-on pas sans grande témérité supposer c[u*il y a 
un mot passé dans le cartulaire, et qu'on devrait lire [Hen- 
ricus]^ castellanus? Il s^agirait d'Henri, châtelain deVitry, 
fils de Guitier, comte de Rethel, et par conséquent frère 
de Manasses III [Art de çérifier les aates^ II, 632, col. 1). 
M. Delisle est mieux que nous en position d*apprécier si 
cette hypothèse est fondée. 

« Quant à son livre, quoiqu'il soit si peu volumineux, 
c'est, depuis la publication du vaste recueil de M. Yarin, 
Touvrage le plus important qui ait paru sur l'histoire de la 
Champagne septentrionale. 

« H. d'Arbois db Jubainvillb. » 



M. Aug. Longnon, auquel ses études ont rendu familiers 
la plupart des noms de lieux cités dans la Notice du cartu- 
laire de Rethelj nous a communiqué un supplément à la 
table de cette notice que nous publierons prochainement. 



m. 



BIBLI06RAPHIF, 



42. — Colas de la Noue. Du prêt à intérêt en Grèce, à 
Rome, en Judée, dans le droit canonique, le droit barbare 
et les coutumes féodales, d'après les ordonnances des rois 
de France, le Code Napoléon, les lois de 1807 et de 1850, 
suivi d'une étude sur les législations étrangères et sur les 
réformes à introduire dans le droit français; par Ed. Colas 
de la Noue, docteur en droit, substitut du procureur impé- 



44 SOCIÉTÉ 

rial i Sarlat. ln-8, 278 p* Paris^ Durand et Pedone-Lau- 
riel. 

43. — Ck>llectionneiirs (les) de rancienne Rome; notes 
d'un amateur. In-8y vii-133 p. Paris, Aubrj. 

44. — Cousin. Le comte de Glermont, sa cour et ses 
maîtresses, lettres familières, recherches et documents iné- 
dits , publiés par Jules Cousin, de la bibliothèque de l'Ar- 
senal. 2 vol. in-18, 425 p., portr. et grav. Paris, Académie 
des Bibliophiles. 

45. — Dbsplanqub. Batailles et guerres privées dans le 
pays de FAleu au xrv* siècle (1382-1395); par A. Despian- 
que, archiviste du Nord. In-8, 22 p. Lille, Lefebyre-Du- 
crocq. 

46. — DuBBRNST DB BosGQ. Lusiguau -Grand (Lot-et-Ga- 
ronne ; arrondissement d'Agen, canton du Port-Sainte-Ma- 
rie). Notice historique, histoire locale, origine; par Duber- 
net de Boscq« In»8, 87 p. Agen, Noubel. 

47. — DucRocQ. La Cour des comptes et son histoire; par 
M. Th. Ducrocq, professeur de droit administratif à la Fa- 
culté de droit de Poitiers. (Conférence faite à Angouléme, 
le 4 février 1867.) In-8, 31 p. Niort, Gouzot; Paris, Tho- 
rin. 

48. — DucLos. Histoire de Royaumont et d'Asnières- 
sur-Oise; par M. Tabbé H. Duclos, membre de l'Institut 
historique de France. Avec dessins, vues et portraits. 2 vol. 
in-8, cxiv-1370 p. Paris, Douniol. 

49. — DuFAY. L'Église de Brou et ses tombeaux; par 
C. J. Dufay. In-18 jésus, 182 p. Lyon, Scheuring. 

50. — DuPLESSis. De Torigine de la ferrure à clous chez 
les Gaulois; par M. Duplessis, vétérinaire au 1^' d'artillerie. 
In-8, 22 p. Rennes, Catel. 

51. — EiCHOFF. Grammaire générale indo-européenne, 
ou comparaison des langues grecque, latine, française, go- 



DE L'HISTOIRE DE FRANGE. 45 

thique, aJlemaade» anglaise et russe entre elles et avec le 
sanscrit; suivie d^extraits de poésie indienne ; par F. G. 
Eichoff, professeur de Faculté. In-8)XUi-411 p. Paris, Mai- 
sonneuye. 

52. — Frion. Description, histoire et statistique de la 
ville de Chaumont-en-Yexin; par J.-B. Frion. Nouvelle édi- 
tion. In-8, iy-424 p. Beauvais, Père. 

53. — Ganbar. Choix de sermons de la jeunesse de Bos- 
saet. Édition critique donnée d'après les manuscrits de la 
Bibliothèque impénale, avec les variantes du texte, des fac- 
similé de récriture, des notices, des notes, et classée pour la 

i première fois dans Tordre des dates; par E. Gandar, pro- 
esseur suppléant d'éloquence française à la Faculté des let- 
tres de Pans. In-8, xxiv-544 p. Paris, Didier et C^. 

54. — Garde-scel (les), auditeurs et notaires d'Abbeville 
(1333-1867), d'après le manuscrit de M. Traullé, annoté et 
complété par E. Prarond. In-8, 48 p. Amiens, Lenoël- 
Hérouart. 

55. — Garnisr. Les Étuves dijonnaises; par Joseph Gar- 
nier, conservateur des archives du département de la Côte- 
d'Or. In-8, 83 p. Dijon, Jobard. 



56. — Grillet. Histoire de la ville de la Roche, conte- 




Thésio. 



57. — HippBAu. Le gouvernement de Normandie au 
XVII* et au XYiii* siècle ; documents tirés des archives du 
château d'Harcourt ; par G. Hippeau, professeur à la Faculté 
des lettres de Caen. 2* partie. Événements politicpes. lY. 
I11-8, xxxvi-524 p. Caen, Goussiaume de Laporte. 

58. — JoLY. La vraie histoire de Triboulet et autres poé- 
sies inédites, récréatives, morales et historiques, des xv* et 
XVI* siècles, recueillies et mises en ordre par A. Joly. In-8, 
126 p. Lyon, Scheuring. 



46 SOCIÉTÉ 

59. — Laboedb (db). Les Archives de la France, leurs 
vicissitudes pendant la Révolution, leur régénération sous 
l'Empire ; par le marquis de Laborde, directeur général des 
Archives de l'empire. In-18 jésus, viii-448 p. Paris, veuve 
Renouard. 

60. — La FoNTÂiiiE. Contes et Nouvelles de La Fon- 
taine, avec pré&ce, actes et glossaire ; par M. Pierre Jannet. 
2 vol. In-32, viii-424 p. Paris, E. Picard. 

(NonT«lle collection Jannet.) 

61. — Larbibb. Notice historique sur le monument 
érigé par la ville de Paris aux sources de la 'Seine en 1867, 

Îiar M. Larribe. In-8, 104 p. avec planches. Paris, imp. 
ouaust. 

62. — Lbfèvre. Histoire du service de santé de la marine 
militaire et des écoles de médecine navale en France, de- 
puis le règne de Louis XTV jusqu'à nos jours, 1666-1867 ; 
par M. A. Lefèvre, directeur du service de santé de la ma- 
rine, en retraite. In-8, 504 p., avec douze plans, cartes et 
fac-similé. Paris, Baillière. 

63. — Lefaverais. Histoire des communes du canton de 
Messay (Orne) depuis les temps les plus anciens. La Révo- 
lution de 1789. Épisodes divers; par H. Lefaverais, juge de 
paix. In-8, 295 p. Caen, Goussiaume de Laporte. 

64. — Lerot-Morel. Recherches généalogiques sur les 
familles nobles de plusieurs villages des environs de Nesle, 
Noyon, Ham et Roye, et recherches historiques sur les mê- 
mes localités; par M. Leroy-Morel, receveur de l'hospice 
de Nesle (Somme). Li-8, 203 p. Amiens, Lenoel-Herouart. 

(Extrait de la Picardie.) 

65. — LuTNES (de). Notice sur des fouilles exécutées à la 
Butte-Ronde, près Dampierre (Seine-et-Oise) ; par M. le duc 
de Luynes. In-4, 27 p. et 19 pi. Paris, Savy. 

66. — Mantellieb. De l'Exposition des monnaies étran- 
gères en France; de la contrefaçon des espèces françaises 



DE L'fflSTOIRE DE FRANCE, 47 

et da faux-monnayage du xii® au xviii® siècle; par P. Man- 
tellier, président à la Cour impériale d'Orléans. In-8, 68 p. 
Paris, Rollin et Feuardent. 

67. — Màkgrt. Les Navigations françaises et la Révolu- 
tion française du xiV au xv^ siècle, d'après les documents 
inédits tirés de France, d'Angleterre, d'Espagne et d'Italie ; 
par Pierre Margry. In-8, 447 p. Paris, Tross. 

68. •*- Margry. Relations et mémoires inédits pour ser- 
vir à l'histoire de la ]^rance dans les pays d'outre-mer, tirés 
des archives du ministère de la marine et des colonies ; par 
Pierre Margry. In-8, viii-376 p. Paris, Ghallamel aîné. 

69. — Marquette (de). Histoire générale du comté de 
Hames en Artois, jusqu'en 1789, et de la connétablie de 
Flandre. 1093 à 1385, suivie de celle de Robert Robes- 

Sierre , greffier de Harnes pour Saint-Pierre-lez-Gand et 
e sa fkmille, de 1431 à 1792, le tout sur archives inédites ; 
par A. de Marquette, avocat et amateur d'histoire et d'ar- 
chéologie locales. T. I. In-8, xxvi-430 p. et 10 pi. Lille, 
imp. Lefebvre-Ducrocq. 

70. — Maury. Exposé des progrès de l'archéologie; par 
M. L. F. Alfred Maury, membre de l'Institut. Grand in-8, 
123 p. Paris, Hachette. 

(Recueil de rapports sur les progrès des lettres et des sciences en France 
PnblicatioQ faite sous les auspices du ministère de T instruction publique.) 

71. — Matnard. Voltaire, sa vie et ses œuvres; par 
Maynard, chanoine honoraire de Poitiers. T. II. In-8, 
644 p. Paris, Bray. 

72. — AÏémoires du président d'Eguilles sur le parlement 
d'Aix et les jésuites, adressés à S. M. Louis XY, publiés 
par le père Auguste Garayon, de la compagnie de Jésus. 
In 8, CLxxiLvi-325 p. Paris, Lécureux. 

73. — Menu. Etude biographique et httéraire sur Edme 
Baugier, seigneur de Breuvery et d'Aiite, conseiller du roi ; 

£ar M. Henri Menu. In- 8, 27 p. Châlons-sur-Marne, 
eroy. 



48 SOCIÉTÉ DE L'HISTOIRE DE FRANCE. 

74. — BIbnu. Étade sur la capitalité de la province de 
Ghampagne; par Henri Menu, ln-8, 20 p. Ghàlons-snr* 
Marne, Leroy. 

75. — MiLLBT. DescarteSy sa yie, ses travaux, ses décou- 
vertes avant 1637. Thèse pour le doctorat présentée à la 
Faculté des lettres de Paris ; par J. Millet, agrégé de philo- 
sophie, professeur au lycée de Glermont-Ferrand. In-8, 
xxiv-354 p. Qermont-Ferrand, Thibaud ; Paris, Didier. 

76. —-Norbert. Le Vieux Sedan. Documents extraits de 
la Chronique inédite du P. Norbert. In-12, 68 p. Sedan, 
imp. Laroche. 

77. — Olleris. Vie de Gerbert, premier pape français 
sous le nom de Silvestre II ; par A. Olleris, doyen de la Fa- 
culté des lettres de Glermont. Li-12, viii-356 p. Glermont- 
Ferrand, Thibaud. 

78. — Prârond. Histoire de cinq villes et de trois cents 
villages, hameaux ou fermes. 4* partie. T. 1. Saint-Riquier 
et les cantons voisins; par Ernest Prarond, In-8, 750 p. 
Abbeville, Grare; Paris, Dumoulin. 

79. — Ravebat. Les Vallées du Bugey, excursions histo- 
riques, pittoresques et artistiques dans le Bugey, la Bresse, 
la Savoie et le pays de Gex; par le baron Achille Raverat. 
T. 1 et 2. In-8, 1021 p. et carte. Lyon, Bellon. 

80. — Thobiâs. Le séminaire de Montpellier(1657-1808}; 
par Eugène Thomas, archiviste de la préfecture de THé- 
rault. In-4, 124 p. Montpellier, Boehm. 



Imprimerie générale de Ch. Lahure, rue de Fleuras , 9y à Paris. 



ANNUAIRE-BULLETIN 

DE LA 

SOCIÉTÉ DE L'HISTOIRE DE FRANGE. 



PREMIÈRE PARTIE. 



I. 

PROCÈS-VERBAUX. 



SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION, 

TSHITS XJB 7 AVRIL 1868, 
Au ArchiTCs de rEmpire, à trois heures et demie , 
sous Ul raitiDJUfCB db m. db aoust. 
(Procès-yeii>Bl adt^té dans la séance dn S8 ami 1868.) 

Le procès-yerbal de la précédente séance est lu par le 
secrétaire, M. J. Desnoyers; la rédaction en est adoptée 
par le Conseil. 

M. Guizot a chargé le secrétaire d*exprimer au Conseil 
ses regrets d'être empêché d^assister à la séance de ce jour. 

M. le président communique une lettre de M. J. de Neu- 
flize, annonçant la mort de son père, M. le baron de Neu- 
flize, membre de la Société. 

Sont proclamés membres de la Société, après leur admis- 
sion par le Conseil : 

1540. M. le comte Tanneguy DucuAXRLy rue de Va- 
I. VI, 1868, !'• PABTiB. 4 



50 SOCIÉTÉ 

renne, 69 ; présenté par M. Guizot et par M. le doc de la 
Trémoille. 

1541. M. Et. de Salvxrt-Bslleiiatb, ingénieur delà 
marine, place du Palais-Bourbon , 2 ; présenté par M. le 
marquis ae Bellenave et M. J. Desnoyers. 

1542. M. Paul CHAaniii, rue Pigale, 15; présenté par 
MM. Ânt. Passj et J. Desnoyers. 

1543. M. le comte Thomas Zamoyski, à Varsoyie, et à 
Paris, rue Neuve-des-Mathurins, 39 ; présenté par MM. Alb. 
de Vatismenil et Gh. Deudon. 

1544. M. Louis Berard, secrétaire d* ambassade, rue Pi' 
gale, 20 ; présenté par les mêmes membres. 

1545. M. Ernest Geryais, avocat, rue de la Victoire, 52; 
présenté par les mêmes membres. 

1546. M. Edouard GiBBRT, docteur en droit, rue du Fau- 
bourg-Poissonnière, 7; présenté par les mêmes membres. 

1547. M. Et. Dulong, rue du Faubourg-Saint-Honoré, 
43 ; présenté par M. le duc de la Trémoille et M. Picot. 

1548. M. S^iriT-RsHé Taillandier, professeur suppléant 
à la Faculté des lettres de Paris ; présenté par MM. Le Roux 
de Lincy et D. de Beaucourt. 

1549. M. le duc de Montesquiou-Fezensac , présenté 
par MM. Guizot et Âlph. de Ruble. 

Ouçrages offerts. 

Bulletin de la Société des antiquaires de France^ 1867, 
3" trimestre. Paris, iQ-8. 

Bulletin historique et littéraire de la Société de t histoire 
du protestantisme français^ T série, 3' année, n** 3 ; 
15 mars 1868. Paris, in-8. 



DE L'fflSTOIRE DE FRANCE. 8i 

Société d'histoire de la Suisse romande^ mémoires et 
documents. T. XXIV, comprenant : 

Le Premier royaume de Bourgogne^ par M. Edouard 

Sécretan. 
Les Sires de la Tour Mayors de Sion^ par M. L. de 

Charrière. 
Le Vidommat de Morges et ses attributions j par le 
même. Lausanne, 1868, 1 vol. in-8. 

La Tradition des Niebelungen^ son origine^ sa valeur 
historique^ suivi d éclaircissements sur les batailles de 
Mauriac et de Châlons^ par M. Edouard Sécretan. 
Lausanne, 1 vol. in-8, 234 p. 

Un Procès au douzième siècle^ ou Cjivouerie impériale 
dans les trois éçêchés romans^ par M. Edouard Sécre- 
tan. (Extrait des Archif fur Schweiz. Geschichte^ 
t. XVL) Broch. in-8 de 110 p. (s. 1. ni date). 

Notice sur t origine de Gérold^ comte de Genève» (Extrait 
des Mémoires de la Société d'histoire et d*archéologie 
de Genève.) Broch. in-8, de 146 p. 

La Particule nobiliaire^ par M. Louis Vian. Paris, 1868. 
Broch. in-8 de 80 p. 



Journal de Jehan Glaumeau : Bourges, 1541-1562; pu- 
blié pour la première fois, avec une introduction et des 
notes, par M. le président Hiver. Bourges, 1868, 1 vol. 
I in-8. 



Souvenirs du règne de Louis XIK^ par M. le comte de 
Gosnac, Paris, 1866-1868. 2 vol. in-8. 

Les Origines et F histoire des procureurs et des avoués^ 
depuis le cinquième siècle jusqu'au quinzième (422 ?- 
1483\ par M. Gh. Bataillard, avocat. Paris, 1868. 
1 vol. in-8* 

Revue des questions historiques^ par M. de Beaucourt. 
8* livraison, 2' année. 1*' avril 1868. 



52 SOaËTÉ 



Poljbiblion, rei^ue de bibliographie aniçerselle, 1 
née, l** et 2* livraisons , février -mars. Paris, 



'• an- 



1868, 
in- 8. 

Dissertation de Ducange sur les armes de Jérusalem^ par 
M. A. Demarsy. Paris, 1867, in-8. (Extrait de la Âe- 
vue nobiliaire). 

Correspondance. — Travaux de la Société. 

M. le duc de Mouchy et M. Vallet, professeur au lycée 
du Havre, remercient le Conseil de leur admission au nom- 
bre des membres de la Société. 

M. Ant. Passy, trop souffrant encore pour assister a la 
séance du Conseil, écrit pour proposer Vadmission d*un 
nouveau membre. 

M. le marquis de Bellenave propose, pour faire partie 
de la Société, son petit-neveu, M. de Salvert-Bellenave. 

M. Sécretan fait hommage, au nom de la Société d^his- 
toire de la Suisse romande et en son nom propre, des ou- 
vrages ci-dessus indiqués. 

M. le baron de Witte informe le Conseil du résultat des 
démarches qu'il a bien voulu faire à Anvers, ainsi qu'on 
Ten avait prié, auprès de M. Ed. Moretus, possesseur d'un 
manuscrit de Froissart, en trois volumes, dont il a été 
question dans la précédente séance, et il communique une 
lettre de M. le baron de Kerwyn de Lettenhove relative 
à ce même manuscrit. Il est aussi donné connaissance d'une 
autre lettre de celui-ci adressée directement au secrétaire 
et complétant les renseignements demandés. En s'adres- 
sant à M. de Witte, au nom de la Société, pour le prier de 
prendre des informations sur ce manuscrit conservé en Bel- 
gique, le secrétaire avait cru convenable de demander 
que cette démarche fût faite d'accord avec M. Kerwyn de 
Lettenhove, éditeur de Froissart, pour l'Académie de J3elgi- 
que; c'est ce qui a eu lieu en effet. M. Kerwyn de Let- 
tenliove a pu, grâce à l'intervention de M. de Witte et à 



s 



DE L'mSTOIRE DE FRANCE. 33 

Tobligeance de M. Ed. Moretus, prendre connaissance du 
manuscrit, et il s'empresse de transmettre son opinion au 
Conseil de la Société de Tbistoire de France. Ce texte de 
Froissart, dont l'importance avait été exagérée par suite 
d*iine tradition de famille qui le faisait considérer comme 
écrit de la main de Froissart lui-même, vers la fin du qua- 
torzième siècle, est de la seconde moitié du quinzième et 
renferme un texte semblable à celui de la plupart des ma- 
nuscrits de cette époque. Il a paru à M. Kerwyn de Let- 
tenbove, autant qu un examen rapide lui a permis d'en ju-> 
er, avoir les plus grandes analogies avec le manuscrit 2649 
e la Bibliotbeque impériale; le quatrième livre manque; le 
troisième livre, d'une écriture un peu plus ancienne, paraît 
meiUeur que les autres; on y trouve le prologue douné par 
Bucbon (éd. du Panthéon litt., t. II, p. 369). Ce manu- 
scrit a appartenu à la maison de Montmorency. M. Kerwyn 
de Lettenbove répète ce qu'il avait précédemment et plu- 
sieurs fois écrit au Conseil, qu'il se fera toujours un devoir 
et un plaisir de lui conmiuniquer tout ce qu'il pourrs^ recueillir 
concernant Froissart, et il espère que la Soaété voudra bien 
user de quelque réciprocité. « U ne s'agit, en efiPet, dit-il, 
« dans nos efforts communsi que de servir les intérêts de la 
« science. » 
Le secrétaire donne connaissance au Conseil d'une lettre 

f>lus récente qu'il a reçue de M» le baron de Witte, et dans 
aquelle celui-ci annonce que M. Luce pourra, s'il revient de 
Rome et de Breslau par la Belgique, sç présenter de sa part 
chez M. Ed. Moretus, à l'effet de prendre personnellement 
connaissance du manuscrit de Froissart et s'entendre, à ce 
sujet, avec M. Kerwyn de Lettenbove, qui s'empressera de 
lui servir personnellement d'intermédiaire. Il en sera donné 
avis à M. Luce. Des remerctments sont adressés par le 
Conseil à MM. Ed. Moretus, de Witte et Kerwyn de Let- 
tenbove. 

Le secrétaire communique une lettre de M. L. Luce, da- 
tée de Rome le 24 mars. Grâce aux puissantes recomman- 
dations dont il a pu user auprès de S. É. le cardinal Ân- 
tonelli, M. Luce a obtenu la faveur exceptionnelle de 
travailler chaque jour à la Bibliothèque vaticane , depuis 
neuf heures du matin jusqu'à deux heures, même les jours 



54 SOCIÉTÉ 

de yacanoe. Le R. P. Theiner, préfet des Ardihres do Va- 
tican, dont la profonde érudition est aussi connue que 
son obligeance, a facilité autant qu*il dépendait de lui les 
recherches de M. Luoe. Gelui-ci ne pense pas avoir le temps 
de retourner cette fois en Angleterre et en Ecosse après son 
voyage à Breslau, avant son retour à Paris. 

M. Âlph. de Ruble adresse au Conseil une note dans la- 

Juelle il expose que le nombre trop considérable de lettres 
e Montluc découvertes depuis le commencement de Tim- 
pression des Mémoires (297 au lieu de 17 qu*il annonçait 
en 1863) exigerait l'adjonction d'un cinquième volume aux 
quatre que le Conseil avait d'abord autorisés pour cette pu- 
blication. Il signale l'importance de cette correspondance, 
qu'il serait très-regrettable de ne pas publier intégralement. 
La proposition de M. de Ruble est renvoyée au Comité de 
publication. 

M. .de Beaucourt informe le Conseil que M. Boutaric 
propose la publication d'une édition nouvelle du monu- 
ment de Junsprudence du treizième siècle, connu sous le 
nom di Etablissements de Saint" Louis. Cette proposition 
est aussi renvoyée à l'examen du même Comité. 

Le secrétaire présente l'état des impressions. 

Chroniques monastiques iAr^ou. Les feuilles 1 à IS sont 
tirées; 14, 15 et 16 en bon à tirer; 17 à 23 chez les au- 
teurs. 

Mémoires de Mme Duplessis de Mornay. Les feuilles 1 i 
7 sont en bon à tirer; 8 à 10 chez l'auteur, ainsi que les 
placards 19 à 24. 

Brantôme^ t. lY . La feuille 1 chez l'auteur, avec les pla- 
cards 1 à 7. 

Froissart^ 1. 1. La composition est commencée. 

M. de la Villegille présente, au nom du Comité des fonds, 
le rapport annuel sur l'état du personnel, des recettes et 
dépenses, des fonds en caisse, des publications en magasin 
et un projet de budget pour l'année 1868. Ces documents 
sont renvoyés à MM. les censeurs de la Société pour servir 



DE L'HISTOIRE DE FRANCE. 65 

de base au rapport qu*ils doivent lire à la prochaine assem- 
blée générale. 

Le Conseil adopte les propositions suivantes de ce Co- 
mité. 

1* Projet de budget pour Tannée 1868. 

Recettes prévues ' t31374fr. 55 c. 

Dépenses prévues 30 880 » 



Boni .... 494 fr. 55 c. 

2® Ouvrages destinés au prix d'histoire du Concours gé- 
néral de la même année. 

Orderic F'ital 5 vol. i 

Chronique de Mathieu (tEscouchjr. . 3 — > 10 vol. 
Correspondance de Maximilien. . . 2 — ) 

3^ Le Conseil décide la radiation de sept mem]pres , en 
retard de cinq ou de quatre années, non compris Tan- 
née courante 9 pour le payement de leur cotisation. Ces 
membres auront toujours la faculté de rentrer dans la So- 
ciété| dés qu'ils en exprimeront le désir. 

M. de la Villegille exprime au Conseil son intention de 
cesser de présider le Comité des fonds, fonctions qu'il rem- 
plit depuis dix-huit ans. Malgré les instances de plusieurs 
membres du Conseil, qui rappellent les services rendus par 
M. de la Villegille, celui-a persiste dans sa détermina- 
tion, fondée sur Timpossibilité où le mettent ses autres oc- 
cupations de donner tout le temps nécessaire aux fonctions 
que lui avait continuées la confiance du Conseil. Il les rem- 
plira jusqu'après Tassemblée générale et jusqu'à ce que le 
Conseil ait pourvu à son remplacement. 

M. le marquis de Godeiroy Menil-Glaise soumet au Con- 
seil quelques réflexions au sujet de la lettre d'Enguerrand 
de Marigny à Simon de Pise, lettre dont il avait communi- 
qué précédemment au Conseil une copie entière levée sur 
1 original conservé dans les archives du département du 



S6 SOCIÉTÉ 

Nord. M. Boutaric {Jrchwes des Missions scientifiques ^ 
2* série, t. U, V^ liv. 1865} considérait cette pièce comme 
fabriquée par le parti flamand pour déconsidérer Marigny 
en le présentant comme traître à Tégard du roi de France. 
M. de Godeiroj pense qu*un examen moins rapide hii eût 
sans doute laissé une impression différente. Dun bout à 
Tauti^e de sa lettre, Enguerrand soutient avec hauteur la 
politique constamment ennemie du roi enirers les Flamands; 
il s'exprime de façon à décourager un de leurs partisans 
et à détruire les espél*ances qu'on leur donnait d Allema- 
gne. Est-ce là trahir les intérêts de son maître? 

La séance est levée à 5 heures. 



n. 



BIBUOGRAPHIE. 



81. — Albribr. Les maires de la ville d*Amaj*le-Duc 
(1596-1867). Étude historique et généalogique ; par Albert 
Albrier. In-8, 88 p. Dijon, imp. Rabutot. 

82. — AitFERB. Histoire littéraire de la France sons 
Chaiiemagne et durant les dixième et onzième siècles ; par 
J.J. Ampère, de TAcadémie française. 2* édition. In-8, 
472 p. Paris, Didier. 

83. — Andriî. Histoire du monastère et prieuré de Saint- 
Etienne au diocèse de Mende ; par M. Ferdinand André, 
archiviste de la Lozère. In*8, 146 p. et 2 pi. Mende, imp. 
Privât. 

84. — Appendice, au Cartulaire de Tabbaje de Saint- 
Bertin, pubhé par M. François Morand, membre non rési- 



DE L'HISTOIRE DE FRANCE. 57 

dent du comité des travaux historiques. In-S, xx-119 p. 
Paris, Imp. impériale. 

(Collection de docnments inédits sur Thistoire de France, l'" série : 
Histoire politique. ) 

85. Archives de TOuest, recueil de documents concer- 
nant Thistoire de la Révolution, 1789-1800 ; publiés par 
Antonin Proust. Série A. Opérations électorales de 1789. 
N° rV. Anjou, Maine, Berry. In-8, 319 p. Paris, Lôb. inter- 
nationale. 

86. — Astre. Observations sur un document de Tannée 
1306, relatif à la commune de Blagnac; par M. Florentin 
Astre. In-8, 19 p. Toulouse, imp. Rouget frères «t Delà- 
haut. 

(Extrait des Mémoires de TAcadémie impériale des sciences de Tou- 
louse, 6* série, t. 5.) 

87. — Babiiiet db Rbivcognb. Du conunencement de Tan- 
née en Angoumois au moyen ftge et dans les temps moder- 
nes; par G. Babinet de Rencogne, archiviste delà Charente. 
In-8, 34 p. Angouléme, Goumard. 

88. — fioifiTAFOUx. Légendes et croyances superstitieuses 
conservées dans le département de la Creuse; par M. J. F. 
Bonnafoux, conservateur delà bibliothèque de Guéret. In-4, 
42 p. Guéret, Betoulle. 

89. — • Batault. Étude sur la corporation des avocats 
de l'ancien bailliage de Chalon-sur-Saône ; par M. Henri 
Batault, avocat. La Confrérie de Saint-Yves ae Chalon-sur- 
Saône. In-4, 44 p. et 2 pi. Chalon-sur-Saône, imp. Dejus- 
sieu. 

(Extrait des Mémoires de la Société a'histoire et d*archéologie de 
C3iâlon-snT-Saône.) 

90. — Bauobuert. Les Rabelais de Huet ; par Th. Bau- 
dement. In-16, 64 p. Paris, Lib. de TAcadémie de Biblio- 
philes. 

91. — Beauvois. Histoire légendaire des Francs et des 
Burgondes aux troisième et quatrième siècles; parE. Beau- 



58 SOCIÉTË 

\o\Bj membre de la Société des antiquaires du Nord (Ck>peii- 
hague). In-8, vin-547 p. Paris, agenoe générale de librai- 
rie. 

9S. — Bklleyal (de). Lettres sur le Pontbieu ; par René 
deBelleval. In^lS, 361 p. PariS| Dumoulin. 

93. — * BÉrsacouaT (Dom). Noms féodaux^ on noms de 
ceux qui ont tenu fie£i en France dans les provinoes 
d'Anjou, Aunis, Auvergne, Beaujolais, Berrj, Bourbon- 
nais, Forez, etc., depuis le douzième siècle jusque vers le 
milieu du dix-septième, extraits des archives du rovaume ; 
par Dom Bétencourt, membre de FAcadémie des inscrip- 
tions et belles-lettres, 2* édition. T. 3. Jab-Quo. In-8, 841 
p. Paris, Schlesinger. 

94 • — BouRGiois. Histoire de Grépy et de sesdépendan- 
dances, de ses seigneurs, de ses châteaux et de ses autres 
monuments, depuis Tépoque la plus reculée jusou'à nos 
jours ; par le docteur Boui^eois. In-8, 65 p. Senlis, imp. 
Duriez. 

95. — -BouTARic. Actes du parlement de Paris ; par M. E. 
Boutaric, archiviste aux Ardiives de TEmpire; 1** série, de 
Tan 1254 à Tan 1328. T. 2, 1299-1328. In-4 à 2 col., 
792 p. Paris, Pion. 

(InTenuires et documents publiéf par ordre de l'Emperenr sous la 
direction de M. le comte de Laborde. Ministère d*État. ArchiTet de 
TËmpire. ) 

96. — BouTiOT. Louis XI et la ville d*Aras. Épisode 
delà guerre contre Marie de Bourgogne, 2 juin 1479 à 
13 octobre 1487 ; par M. T. Boutiot. In-8, 78 p. Troyes, 
Dufej. 

97. — Brouillet. Indicateur archéologique de Tar^ 
rondissement de Givrai depuis Tépoque antéhistorique jus- 
qu'à nos jours pour servir à la statistique monumen- 
tale du département de la Vienne; par P. Amédée Brouillet, 
artiste, membre de la Société des antiquaires de TOuest. 
Orné de cinq cartes monumentales cantonales et de 150 pK 
in-4. In-4, 395 p. Givrai, Ferriol. 



DE L'mSTOmR DE FRANCE. 59 

98. — BuRGADB. Histoire de Thôpital de liboame; 
par J. B. J. Eugène Burgade, bibliothéeeire et archi- 
viste de la ville. In-8t vii-326p. et 4 grav. Bordeaux, Sau- 
vât. 

99. — Gàisb. Histoire de Saint-Vallier, de son abbaye, de 
ses seigneurs et de ses habitants; par Albert Caise, membre 
de la Société d'archéologie du département de la Drôme. 
In-18 Jésus, xii-300 p. et 6 pi. Paris, Dumoulin. 

100. — CijfPARDON. Madame de Pompadour et la cour de 
Louis XY au milieu du dix-huitième siècle. Ouvrage suivi 
du catalc^ne des tableaux originaux, des dessins et minia- 
tures vendus après*la mort de Mme de Pompadour, du' ca- 
talogue des objets d'art et de curiosités du marquis de Ma- 
rigny et de documents entièrement inédits sur le théâtre des 
petits cabinets, avec un portrait gravé d'après le pastel de, 
La Tour et le fac^imile d une lettre ; par Emile Campardon, 
I11-8, iv-519 p. Paris, Pion. 

101. — Cartier. Relation originale du voyage de Jacques 
Cartier au Canada en 1534, documents inédits sur Jacques 
Cartier et le Canada (nouvelle série), publiés par H. Mi- 
cfaelant et A. Ramé. Accompagnés de deux portraits de 
Cartier et de deux vues de son manoir. In-8, vii-134 p. Pa- 
ris, Tross. 

102. — Catalogne méthodique de la Bibliothèque publi- 
que de la ville de Nantes ; par Emile Pébant, conservateur 
de cette bibliothèque. T. 4. Histoire, l'* partie. In-8 à 2 col., 
xvi-692 p. Nantes, Forest et Grimeaud. 

103. — CizALis DB FoNDOUCE. Demicrs temps de Tftge de 
la pierre polie dans TAveyron. La grotte sépulcrale de 
Saint-Jean-d*Alcas et les dolmens de Pilande et des Cos- 
tes ; par P. Cazalis de Fondouce, ingénieur. Avec 4 plan- 
ches lithographiées.In-8, 91 p. Montpellier, Goulet; Paris, 
Savy. 

104* — Chabas. Voyage d*un Égyptien en Syrie, en Phé- 
nide, en Palestine, etc., an quatorzième siècle avant notre 
ère. Traduction analytique d*nn papyrus du musée Britan- 



60 SOCIÉTÉ 

nique, comprenant le fac-flimîle do texte hiératique de 
sa transcription «complète en hiéroglyphes et en lettres cop- 
tes , avec 13 planches et un glossaire; par F. Chabas, de 
riustitut égjrptien, etc. Avec la collaboration de Gh. V?i- 
cliffe-Goodwm. In- 4, viii-426 p. Paris, Maisonneuve. 

105. — Chabas. Traduction complète des inscriptions 
hiéroglyphiques de Tobélisaue de Louqsor, place de la Con- 
corde, à Paris; par F. ChaDas. In-8, 13 p. et 1 pi. Paris, 
Maisonneuve. 

106. — Chevalier. Annales de la paroisse d*HugIe- 
ville-en-Caux, rédig^ées d'après les registres de la com- 
mune, les registres du château et divers autres documents; 

S ar A. Chevalier, curé d'Huglevîlle. In-8, 88 p. Rouen,' 
[égard. 

107. — Chardou .Amateurs d'art et collectionneurs man- 
ceaux. Les frères Fréart de Chantelou ; par Henri Chardon, 
avocat. In-8, 202 p. Le Mans, Monnoyer. 

108. — Glarbtib. Les derniers Montagnards. Histoire de 
l'insurrection de j^rairial an III ( 1795), d'après des docu- 
ments originaux et médits; par Jules Qaretie. In-8, vii-4ô9 
p. Paris, Lib. internationale. 

109. — Combes. Particularités historiques sur la chambre 
de redit deCastres, en Languedoc; par Axiarcharsis Combes. 
In- 8, 96 p. Castres, imp. Giîllon. 

110. — Clausadb (de). Remarques historiques sur Fori- 
gine de la ville de Cordes, en Albigeois; par M. Gustave 
de Clausade. In-8, 34 p. Toulouse, imp. Rouget frères et 
Delahaut. 

(Extrait des Mémoires de rAcadémie impériale des sciences de Tou- 
louse, 6* série, t. 5.) 

111. — Davydb Cussé, Galles et d^Ault-Dumbsuil. Des- 
cription des objets de Tàge de la pierre polie, conte- 
nus dans le musée archéologique de la Société polymatique 
du Morbihan. In-8, 32 pages et 2 planches. Vannes, imp. 
Galles. 



DE L'HISTOIRE DE FRANCE. 61 

112. — Dbsmaze. Trésor judiciaire de la France. Curiosités 
des anciennes justices d'après leurs registres; par Charles Des- 
maze, conseillera la cour impériale de Pans. In-8, 580 p. 
Paris, Pion. 

113. — Desnoiebstbrrbs. Voltaire au château de Ci- 
rej ; par Gustave Desnoîresterres. In-8, 484 pages. Paris, 
Didier. 

114. — Desponts. Un village de Gascogne pendant les 

Îierres delaFronde; par le docteur £. Desponts. In-8» 93 p. 
uchy imp. Foix. 

(Extrait de la Reme de Gascogne.) 

115. — Dbsplanqub. Notices sur les archives dépar- 
traientales, communales et hospitalières du Nord, publiées 
sous la direction de M. A. Desplanque, archiviste du Nord, 
a^ec le concours de MM. les archivistes des mairies et 
hospices du ressort, l^.&scicule. In-8, 95 p. Lille, imp. 
Danel. 

(Extrait do tome 10 dn Bnlletin de la commisBion historique du 
Noid.) 

116. — Documents pour servir à FHistoire de la domina- 
tion française dans la Flandre et le Hainaut aux dix-septiéme 
et dix-huitième siècles, publiés par M. A. Desplanque, ar- 
chiviste du Nord. 1**' série. N® 1. Projet de défense de la 
Flandre maritime après le traité d*Utrecht. In-8, 19 p. 
liile, imp. Lefebvre-Ducrocq. 

117. — DuRÀNviLLE (de). Rouen, ville forte, supplé- 
ment à Tessai sur l'histoire de ia côte Sainte-Catherine, et 
des fortifications de la ville de Rouen ; par Léon de Duran- 
rille. Accompagné de 2 pi. In-8, 115 pages. Rouen, Le Bru- 
inent. 

118. — Falldb. Études archéologiques sur Thistoire de 
Iules César par Tempereur Napoléon III et sur la carte 
officielle des Gaules; par Léon Fallue, officier des armée! 
du premier Empire. In-12, v-119 p. Paris, Durand et Pe- 
done-Laurier. 



6t SOCIÉTÉ 

119. — Faudoh. Essai sur les institutions judiciaires, poli- 
tiques et municipales d*Avignon et du comté V^iaissin sous 
les papes. Discours prononcé, le 4 novembre 1867, à Tan- 
dience solennelle de rentrée de la cour impériale de Ntmes, 
par M. Victor Faudon, substitut du procureur général. In-8, 
66 p. Ntmes, imp. Glayel-Ballivet et Qe. 

■ 

120. — Fatrb. Le bien public pour le fait de la justice; 
par René Favre, seigneur de la Valbonne et Villaret, etc., 
précédé d'une étude biographique sur Tauteur et son épo- 
que, par HumbertFerrand, avocat de TAcadémiè des scien- 
ces de Turin. In-8, x*25l p. Lyon, Scfaeuring. 

121. Favrot. Funérailles et sépultures. Histoires des in- 
humiCtions chez les peuples anciens et modernes; par le doc- 
teur Favrot. ln-8, xi-319 p. Paris, Lib. internationale. 

122. — Frosterxjs. Les insurgés protestants sous Louis 
XIY; études et documents inédits punliés par G. Frosterus, 
professeur suppléant à TUniversité de Hélsingfors. Petit in-8, 
209 p. Paris, Reinwald. 

123. — Gareiso. L'archéologue chrétien, ou Goan élé- 
mentaire d'archéologie catholique à l'usage du clergé; par 
M. Tabbé Gareiso, chanoine de Nimes. T. 3. 3* et 4* par- 
ties. In-8, viii-338 p. et 5 pi. Nimes, Soostelle. 

124. — Gavrel. Nouvelle histoire de France, simple, 
claire et précise, s'appuyant principalement sur l'histoire 
contemporaine, qu'elle présente avec beaucoup de détails 
depuis Henri IV jusqu'en 1867, accompagnée de nombreux 
synchronismes et de 10 belles cartes, etc.; par M. Emm. 
Gavrel. In-12, 130 p. Amiens, A. Caron. 

125. — GuBSNÔiv. Sigillographie delà ville d'Arras et de 
la cité, comprenant 34 pi., avec catalogue analytique pré* 
cédé d'un essai sur les sceaux de la commune ; par A. Gués- 
non, professeur au lycée impérial de Rennes. In-4, xxxix-72 
p. Arras, Topino. 

126. — GuTiERRE DiAS DE GoMBz. Le Victoria!, chronique 
de don Pedro Nino, comte de Buelna ; par GutieiTeDiaz de 



DE L*fflSTOmE DE FRANCE. 63 

Gomez. Don Alferez (1379-1449). Traduit de Tespagnol 
diaprés le maDuscrit, avpc une introduction et des notes his- 
toriques, par le comte Albert de Gircourt et le comte de 
Puymaigre. In-S, xix-591 p. Paris, Palmé. 

127. — ELbillt (d*). Extraction des cercueils royaux à 
Saint-Denis, en 1793; par Georges d'Heilly. In-12, 252 p. 
Paris, Hachette. 

128. — HÉaiGAULT (d') etMoLAND. La France guerrière, 
récits historiques diaprés les chroniques et les mémoires 
de chaque siècle; par Gh. d'H^ricault et L. Moland. Ouvrage 
enrichi de nombreuses gravures sur acier d'après les ta- 
bleaux' des grands peintres. Gr. In-8. iv-685 p. Paris, Gar- 
nier. 

129. — JoiNviLLE. Mémoires de Jean, sire de Joinville, ou 
histoire et chronique du très-chrétien roi saint Louis, pu- 
bliés par M. Francisque Michel, correspondant de Vlnstitut 
de France. Précédés de dissertation^ par M. Ambroise 
Firmin Didot, et d*une notice sur les manuscrits du sire de 
Joinville, par M. Paulin Paris, membre de Flnstitut. In- 18 
Jésus, Gxcvii-356 p. et 6 grav. Paris, Firmin Didot. 

130. — JoussET. Belléme, son étymologie. Le prieuré de 
Saint-Martin ; une Lettre royale inédite et autres. Une Lettre 
inédite de Gatherine de Médicis ; par le docteur Jousset. 
In*8y 28 p. Montagne, imp. Daupeley frères. 

131. — La Borberie (de). Les Bretons insulaires et 
les Anglo-Saxons du cinquième au septième siècle; par Ar- 
thur de La Borderie, arcniviste-paléographe. In-18 jésus, 
268 p. Paris, Didier. 

132. — Làgrjèze (de). Histoire du droit dans les Pyrénées 
(comté de Bigorre); par M. G. B. de Lagrèze, conseiller à 
la cour impériale de Pau. Li-8, xxxii-530 p. Paris, Imp. im- 
périale. 

133. — Lebeut. Lettres de l'abbé Lebeuf, publiées par la 
Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne, 
sous la direction de M. Quantin et Cherest, vice-présidents 



64 SOCIÉTÉ DE L'HISTOIRE DE FRANCE. 

de la Société. T. 2. Iii*8, xxxvi-ôSS p. Auxerre, imp. Per- 
riquet; Paris, Darand. 

1 34 . — Lb Clbbc j>b Bubst* Armoiries desUayenn d'Abbé- 
TÎlle (1677-1789); par le comte Cb. Le Oercde Bussy. In-S, 
40 p. Amiens, imp. Lenoel-Hélouart. 

(Extrait de la Picardie.) 

135. — Le Hïrichbr. Avranchîn historique et descriptif 
ou Guide de GraAvilleàSaint-Malo, par Saint-Pair, Genêts, 
Avranches, Pontorson, la baie du mont Saint-BGchel) Dol, 
Gancale, Saint-Servan ; par Ed. Le Héricher. In-8, 144 p. 
Avranches, Anfray. 

136. — Lb Roi. Récit des jouméesdes 5 et 6octobre 1789, 
à Versailles, suivi de Louis XVI et le serrurier Gamain ; 

Sar J. A. Le Roi, conservateur de la bibliothèque de la ville 
e Versailles. In-8, 128 p. et 3 plans. Versailles, Etienne 
Bernard. 

137. Lettres, instructions diplomatiques et papiers d'E- 
tat du cardinal de Richelieu, recueillis et publiés par M. 
Avenel. T. 6. 1638-1642. In-4, 994 p. Paris, Imp. impé- 
riale. 

(Collection de documents inédits nir Thistoire de France. I*^ série. 
Histoire politique.) 

138.-~Leuridan. Essais sur les relations industrielles qui 
ont existé entre Roubaix et Arras de 1479 à 1786 ; par Th. 
Leuridan, archiviste-bibliothécaire de Roubaix. In-8, 27 p. 
Arras, imp. Courtin. 

(Extrait du tome l^', 2* série, des Mémoires de TAcadémie d'Arras.) 



Imprimerie générale de Ch. Lahure , rue de Fleuras , 9, à Paris. 



ANNUAIRE-BULLETIN 



SE LA 



SOCIETE DE L'HISTOIRE DE FRANGE. 



PREMIÈRE PARTIE. 



I. 

PROCÈS-VERBAUX. 



SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION, 

! 

TEHT7S LE 28 AVRIL 1868y 

Anx Arcbires de l'Empire, à trois heares et demie, 

I sous LA PBÉ8IDSKCS DX M. GUXZOT, FRKSIDKMT. 

(Plroçès-verbftl adopté dans la séance dn 9 juin 4868.) 

Le procès*yerbal de la précédente séance est lu par le 
secrétaire, M. J. Desnoyers; la rédaction en est adoptée 
par le Conseil» 

Ouifrages offerts. 

Bulletin historique et littéraire de la Société de F histoire 
du protestantisme français. 2* série, 3* année; n® 4, 
15 avril 1868. Paris, in-8. 

• _ 

Bulletin de la Société archéologique de r arrondissement 
d^AvesneSj n® 4. 1867, in-8. 

Traités de paix et de commerce^ et documents divers con- 
cernant les relations des chrétiens avec les Arabes de 
C Afrique septentrionale au moyen âge^ recueillis par 

T. VI, 1868, 1'^ PABTIK* B 



66 SOCIÉTÉ 

r ordre de V Empereur et publiés rn^ec une introduction 
historique^ par M. L. De Mâ$-Latrie, chef de section 
aux Archives de FEmpire. Paris, Pion, 1868, 1 vol. 
in-4. 

Correspondance. 

M. Paul Lacroix témoigne le désir de redevenir membre 
de la Société de l'histoire de France, dont il avait fait partie 
depuis Torigine de la Société jusqu'en 1847. Cette demande 
est agréée par le Conseil. M. Lacroix reprendra son premier 
numéro d'mscription. 

M. le marquis de Laborde, directeur général des Archi- 
ves de TEmpire, informe le Conseil qu il sera heureux de 
mettre à la disposition de la Société une des salles du palais 
des Archives pour sa prochaine assemblée générale. S étant 
aperçu que la salle des cours de TÉcole des chartes avait été 
trop petite pour recevoir, Tan dernier, les nombreux mem- 
bres qui avaient assisté à cette séance, il va faire approprier 
le grand salon d'été du prince de Soubise dans lequel il fait 
disposer en ce moment un musée sigillographique. Il espère 

3ue le travail préparatoire pourra être terminé pour le jour 
e rassemblée. 

M. Lacabane, directeur de VÉcoIe des chartes, répond 
à la demande qui lui avait été aussi adressée pour le même 
objet que, dans le cas où le local offert par IVL le Directeur 
des Archives ne serait pas disponible, la: salle des conrs se»* 
rait, comme les années précédentes, à la disposition de la 
Société. 

M. Boutaric adresse quelques renseignements stir le plan 
qu'il se plropose de suivre dans l'édition des Etablissements 
de saint Louis, dont la publication & été récemment pro- 
posée par lui au Conseil. 

M. de la Villegille communique une lettre de M. Bouvier 
informant le Conseil que, l'état de sa santé ne lui permettant 
plus de participer d'une manière active aux travaux du Co- 
mité des fonds, il le prie, à regret, d'agréer sa démission 
de membre de ce Comité. 



DE L'HISTOIRE DE FRANCE. (; 



> I 



Tra4faua! de la Société. 

Le secrétaire présente Tétat des impressioDS : 

Chroniques monastiques JC Anjou, Les feuilles 1 à 12 sont 
tirées; les feuilles 13 à 15 sous presse; les feuilles 16 à 28 
chez les auteurs ; tout le texte est composé depuis près de 
deux mois, il ne manque plus que la copie des tables et de 
l'introduction. 

Mémoires de Mme de Mornay, Les feuilles 1 à 10 sont 
tirées; les feuilles 11 à 16 sous presse ; les placards 29 à 34 
chex M. Guizot. 

Brantôme y t. lY.. Les feuilles 14 4 chez M. L. Lalaime, 
ainsi que les placards 8 à 1 1 • 

M. L. Lalanne explique au Conseil que la fermeture mo- 
mentanée de la Bibliothèque impériale Ta forcé d'interrom- 
pre la collation du texte de Brantôme avec les manu- 
scrits que possède la Bibliothèque. 

Froissart^ t. I". L'impression est commencée ; on atten- 
dra, pour la poursuivre activement, le retour très-prochain 
de Téditeur, M. Siméon Luce. 

M. Guizot informe le Conseil que M. Marchegay a conti- 
nué de la façon la plus complète et la plus efficace, Texamen 
deB papier» de Duplessis-Momay que M. Aude possède et 
qa'îl a mis à la disposition de la Société. M. Guizot a déjà 
reçu, pour sa fille Mme de Witt^ une partie des lettres origi- 
nales de Mme Duplessis-Mornay, de son mari et de ses en* 
fants, qui sont toutes inédites et la plupart intimes et fort 
intéressantes. M. Guizot a eu aussi de M. le duc de la Tré- 
moiUe communication des documents que celui-ci possède 
sur la famille de Mornay. H a commencé Texamen de la 
précieuse collection des manuscrits de Duplessis-Mornay, 
conservée dans la Bibliothèque de la Sorbonoe ; il n*a re- 
connu dans les quatre premiers volumes de cette collection, 
composée aujourd'hui de onze volumes seulement, que des 
Mémoires, des discours et des lettres politiques ou théo- 
logiqu4is. 



68 SOaÉTÉ 

L'impression du premier volume est terminée, moins les 
sommaires, et comprend de 26 à 27 feuilles; la fin des Mé- 
moires , la Correspondance et la Notice sur Mme de Mor- 
nay composeront le second volume. 

M. Rathery remet à M. Guizot la copie d^une lettre de 
Duplessis-Momay à sa femme et l'indication d'un certain 
nombre d'autres lettres qui ont figuré dans plusieurs ventes 
d'autographes faites du vivant ou après la mort de M. Au- 
guis et qui, pour la plupart, sont passées en Angleterre. 

M. L. Delisle, au nom du Comité de publication, propose 
au Conseil d'autoriser Fadjonction d'un cinquième volume 
aux quatre qui devaient former l'édition de Monluc, con^ 
formément à la demande adressée par l'éditeur. Le très- 
grand nombre de lettres inédites, la plupart fort intéres- 
santes, dont M. de Ruble a dû rassembler des copies jus- 
tifie cette augmentation. • 

Le même membre propose, de la part du même Comité, la 
publication d'une édition nouvelle des Établissements de 
saint Louis ^ qui serait confiée à M. Boutaric, et conforme 
au plan très-succinct, mais suffisant, dont le Conseil a eu 
connaissance. 

Ces deux propositions sont adoptées par le Conseil. 

L'ordre du jour de l'assemblée générale du 5 mai est ainsi 
fixé : 

Discours de M. Guizot, président; — Rapports dusecré* 
taire et des censeurs ; — Renouvellement du quart des mem- 
bres du Conseil, remplacement des membres décédés et no- 
mination des censeurs. — M. Jules Quicherat et M. Read 
feront chacun une lecture. Celui-ci entre, d'avance, dans 
quelques détails sur le document qui i'era l'objet de la com- 
munication ; il s'agit du pamphlet politique bien connu sous 
le titre du Tigre de la France ^ composé vers 1560, par 
Hotmann, contre le cardinal de Lorraine, et dont le seul 
exemplaire connu vient d'être acheté au prix de 1400 fir., 
par la ville de Paris, à la vente de la bibliothèque de feu 
M. Brunet. 

La séance est levée à 4 1/2 heures. 



DE L'HISTOIRE DE FRANGE. 69 



IL 



BIBLIOGRAPHIE. 



139. — Abbois de Jubainville (d*). Histoiredes ducs et 
des comtes de Champagne. T. 6. Fin du catalogue des actes 
des comtes de Champagne, tables, etc. ; par M. H. d'Arbois 
de Jubainville, avec la collaboration de M. Pigeotte. In-8, 
463 p. Troyes, Dufey-Robert ; Paris, Aubry. 

140. — Archives parlementaires de 1787 à 1860. Re- 
cueil complet des débats législatifs et politiques des cham- 
bres françaises, imprimé par ordre du Corps législatif fran- 
çais, sous la direction de MM. J. Mavidal et £. Laurent, 
sous-bibliothécaires au Corps législatif, l*"® série (1787 à 
1799). T. 1 et 2. Introduction, états généraux, préliminai- 
res, cahiers des sénéchaussées et bailliages. Grand in-8 à 
2 col,, 11-1696 p. Paris, P. Dupont. 

141. — Baronius. Caesaris Baronii Annales ecclesiastici 

denuoexcusi et ad nostra usque tempora perducti ab Augus- 

tino Theiner. T. 9, 10, 11. 500-679. In-4 à 2 col., xxi- 

1878 p. Bar-le-Duc, Guérin. 
L'ouvrage formera 40 à 45 vol. 

142. — Bédu. Histoire de la ville de Bapaume, depuis 
son origine jusqu'à nos jours. S'' partie : Addimeata ; par 
Tabbé Bédu, aumônier. In-8, 41 p. Arras, Rousseau- 
Leroy. 

143. — Bibliothèque de la ville de Lille. Catalogue des 
ouvrages légués, par J. B. H. J. Desmazières, à la ville. 
In-8, xii-140 pages. Lille, imp. Lefebvre-Ducrocq. 

144. — BoNNEAU. Madame de Beauharnais de Miramion, 
sa vie et ses œuvres (1626-1696); par M. Alfred Bonneau. 
In-85 viii-436 p. et portr. Paris, Poussielgue frères. 



70 SOCIÉTÉ 

145. — Bopp. Grammaire comparée des langues indo- 
européennes, comprenant le sanscrit, le zend, 1 arménien, 
le grec^ le latin, le lithuanien, Tancien slave, le gothique et 
Tallemand ; par M. François Bopp. Traduite sur la deuxième 
édition et précédée d'une introduction, par M. Michel Bréal, 
chargé du cours de granunaire comparée au Collège de 
France. T. 2. In*8, xxxviii-433 p. Paris, Hachette. 

146. — Catalogue des livres imprimés de la bibliothèque 
des avocats à la cour impériale de raris. T. 2. In-8, 412 p. 
Paris, Durand et Pédone-Lauriel. 

147. — Câttin. Mémoire pour servir à Thistotre ecclé* 
siastique des diocèses de Lyon et de Belley, depuis la con- 
stitution civile du clergé jusqu'au concordat; diaprés les 
notes laissées par M. Ruivet, vicaire général de Belley, et 
les recherches faites dans les archives de l'archevêché de 
Lyon; par M. Cattin, chanoine honoraire de Gap. In-8, 
xvi-til2 pages. Lyon, Josserand. 

148. — Chartes, titres et documents principaux relatifs 
aux pêcheries de Martigue^, appelées Bordigues. In-S, 
293 p. Aix, imp. Nicot. 

149. — Châssang. Le spiritualisme et Fidéal dans l'art 
et la poésie des Grecs; par A. Chassang, maître de confé- 
rence à rÉcole normale supérieure. In-8, 372 p. Paris, lib. 
Didier. 

150. — Chergé (de). Le guide du voyageur à Poitiers et 
aux environs; par Ch. de Chergé, inspecteur des monu- 
ments historiques du département de la Vienne. 2* édi^ 
lion, complètement refondue. In-12, 368 p. Poitiers, Lé* 
tang. 

151. ' — Chevalier. Histoire de Chenonceau, ses artistes, 
ses fêtes, ses vicissitudes d'après les archives du château et 
les autres sources historiques; par M. Fabbé C. Chevalier, 
secrétaire de la Société d'archéologie de Touraine. In-8, 
xvi-600 p. Lyon, imp. Perrin. 

162. — Cholbt. Cartulaire de l'abbaye de Saint-Etienne- 



DE L'mSTOlRE DE FRANCE. ti 

de-Baigne (en Saintonge), publié par l'abbé Gbolet, cha- 
noiqe théologal du chapitre de La Rochelle. Ia-4, xxxiii- 
391 p. ; Niort, Clouzot. 

153. — CtrfMBNCET (dom). Histoire littéraire de Port- 
Royal, par dom CléiuenciHf bénédictin de la congrégation 
de Saint-i-Maur, publiée pour la première fois sur le manus- 
crit authentique^ avec une introduction et la biographie de 
Tauteur, par M. Tabbé Quettée. T. 1. In-8, xvi-462 p. 
Parisi lib. de TUnion chrétienne. 

154. — Correspondance de Madame Elisabeth de 
France, sœur de Louis XVI, publiée par F. Feuillet de 
Concbes sur les originaux autographes et précédée d'une 
lettre de Mgr Tarchevéque d^ Paris. In-8, xxiv-472 p. et 
portr, Paris, Pion. 

155. — Daeci;!^, L'art architectural en France depuis 
François P' jusqu'à Louis XIV, motifs de décoration inté- 
rieure et extérieure dessinés d'après des modèles exécutés et 
inédits des principales époques de la Renaissance, compre- 
nant : lambris, plafonds, voûtes, chemipées, portes, etc., 
par Eugène Rouyer, architecte. Texte par Alfred Darcel, 
attaché à la conservation des musées impériaux. T. 1 . In-4, 
1 12 p. et 100 pi. Paris, J. Baudry. 

156. — Dauban. La Démagogie en 1793, à Paris, ou 
Histoire, jour par jour, de Tannée 1793, accompagnée de 
documents contemporains rares ou inédits, recueillis, mis 
en ordre et commentés par C. A. Dauban. Ouvrage enri- 
chi de 16 grav. de Valton et d'autres artistes d'après des 
dessins inédits et des gravures du temps, ln-8, xx-644 p. 
Paris, Pion, 

157. — DiDiBa. Notice historique sur les deux monas- 
tères, le village, l'église, le collège et le château de Puel- 
leroontier ; suivie d'une courte notice sur l'abbaye de Bou- 
lancourt; par M. l'abbé C. Didier, curé de la paroisse. In- 8, 
164 p. Troyes, Bertrand-Hu. 

168. — DiDOT. Observations sur l'orthographe française, 
suivies d'un exposé historique des opinions et système^ sur 



72 SOaÉTÉ 

ce sujet, depuis 1527 jusqu^à nos jours; par Ambroise-Fir- 
min Didot. In-d, 259 p. Paris, Finnin Didot frères, fils 
et Cie. 

159. — Extraits inédits de la correspondance et des ma- 
nuscrits du cardinal Gerdil, déposés dans le collège des 
Barnabites de San-Carlo ai Catinari, à Rome; par Pierre 
Yachoux. In-8, xv-63 p. Annecy, imp. DépoUier et Cie. 



160. — Fàbre. Trésor de la chapelle des ducs de Savoie 
aux XV® et xvi* siècles.^Étude historique et archéologique; 
ar A. Fabre, président du tribunal civil de Saint-Etienne. 
n-4, xv-172 p. Vienne, Savigné. 



f, 



161. — Fâugeron. De fraternitate seu conloquiis inter 
filios et nepotes HludoviciPii (842-884). Thesim propone- 
bat Facuhati litterarum parisiensi H. P. Faugeron, in Rhe- 
donensi lyceo professor. In-8, 72 p. Rennes, imp. (%er- 
thur et fils. 

162. — Faugeron. Les bénéfices et la vassalité au ix* siè- 
cle. Thèse pour le doctorat présentée à la Faculté des 
lettres de Paris ; par H. P. Faugeron, professeur d'histoire 
au lycée impérial de Rennes. In-8, 212 p. Rennes, imp. 
Oberthur et fils. 

163. — Feriïy. L^Obélisque de Louxor; traduction litté- 
rale des inscriptions hiéroglyphiques couvrant les quatre fa- 
ces de ce monument, précédée d'une notice biographique 
sur Champoliion, d'un exposé du système hiéroglyphique 
des anciens Egyptiens, de Talphabet hiéroglyphique, d exem* 
pies de signes grammaticaux et de numération, de l'analyse 
de divers noms antiques, etc. ; par Hippolyte Ferry, mem- 
bre de la Société de géographie de Paris, avec la photogra- 
phie des quatre faces de l'obéhsque et bois gravés intercalés 
dans le texte. In-16, 96 p. Paris, Borssat. 

164. ■ — FoNTENAY (de). Armoriai de la ville d'Autun, ou 
Recueil des armoiries de ses familles nobles et bourgeoises, 
de ses évêques, de son clergé séculier et régulier, et de ses 
corporations civiles et religieuses; par Haroid de Fontenay, 



DE L'HISTOIRE DE FRANCE. 73 

ancien élève de TÉcole de5 chartes. In-8, xxiii-268 p. Autun, 
imprim. Dejussieu. 

165. — Franklin. Les anciennes bibliothèques de Paris^ 
églises, monastères, collèges, etc.; par Alfred Franklin, de 
la bibliothèque Mazarine. T. 1. In-4, xxiii-429 p. Paris, 
imp* impériale. 

(Histoire géDérale de Paris, collection de documeiits publiée sous les 
auspices du conseil municipal.) 

166. — Frère. Une séance de TAcadémie des Palinods, 
en 1640, discours prononcé le 7 août 1867 dans la séance 
solennelle de FAcadémie des sciences, belles-lettres et arts 
de Rouen ; par Edouard Frère, président. Suivi des poésies 
palinodiques de Jacqueline Pascal, de Pierre, Antoine et 
Thomas Corneille. In-8, 55 p. Rouen, Le Brument ; Paris, 
J. Tardieu. 

167. — GossBLiN. Histoire et usages d*une compagnie 
d'archers dans le Bas-Santerre. Pages empruntées au re- 
gistre de la confrérie de Saint-Sébastien de Marquivillers ; 
par M. Tabbé J. Gosselin, membre de la Société des anti- 
quaires de Picardie. In-8, 46 p. Amiens, imp. Lenoel-He- 
ronart. 

(Extrait de la Picardie, 1867.) 

168. — Grégoire. Rapports de Henri Grégoire, ancien 
évêque de Blois, sur la bibliographie, la destruction des pa- 
tois et les excès du vandaliàme, faits à la Convention du 
22 germiaal an II au 23 frimaire an III ; réédités par un 
bibliophile normand (Charles Renard). In-8, xvi-139 p. 
Caen, Massif; Paris, Delarocque. 

169. — Hamel. Histoire de Tabbayeetdu coUéfi^e de Juilly, 
depuis leurs origines jusqu^à nos jours ; ornée a une vue de 
la façade intérieure du collège, du portrait du P. de Con- 
dren, son fondateur, et de Tautographe d'une des Oraisons 
funèbres de Bossuet; par Charles Hamel, avocat, ancien 
élève de Juilly. In-8, xvii-690 p. Paris, Douniol. 

170. — Henriot. Nouveau traité historique, théorique 



74 SOCIÉTÉ 

et pratique da oalendriep, renfermant dei notions 
sur les modifications et les changements qu'il a subis à diffé- 
rentes époques, et une innovation importante sur les épactes; 
avec une Notioe historique sur Tinstitution des principales 
fêtes du calendrier de TEglise. Suivi d'une Méthode simple 
et facile de vérifier les dates sans aucun calcul, et de la 
description d*un calendrier perpétuel donnant le moyen de 
former mécaniquement et instantanément Talmanacb d'une 
année quelconque; par Alexis Henriot. In^S, 99 pages. 
Rambervillers, imp. Méjeat; Tauteur. 




propres 

toire, à la mythologie des noms de baptême, etc. ; par Paul 
Hecquet-Boucrand. In-8, xvi-262 p. Paris, Sarlit. 

172. — Imberdis. Histoire générale de l'Auvergne, de- 
puis l'ère catholique jusqu'au xviu* siècle; par M. le prési- 
dent André Imberdis. T. I. In-8, 542 p. et grav. Glermon^ 
Ferrand, Thibaud. 

173. — Inventaire de la bibliothèque du roi Charles VI, 

fait au Louvre en 1423, par ordre du régent, duc de Bed^ 

ford. Avec une préface par L. Douêt d'Arcq. In-8, xlvui- 

322 p. Paris, imp. La hure. 

(Publié par la Société d«s Bibliophiles.) 

174. — JoiTVB. Statistique monumentale de la Drôme, ou 
Notices archéologiques et historiques sur les principaux édi- 
fices de ce département; par M. le chanoine Jouve, mem- 
bre de rinstitut des provinces de France. In-8, xii-332 p. 
et pi. Valence, Céas. 

175. — Lacour. Notice historique sur la ville et les en- 
virons d*Orbec, depuis le ix^ siècle; par E. Lacour. In-8| 
vi-200 pages. Lisieux, Piel. 3 fr. 

176. — Làrouverade (de). Les dernières années du par- 
lement de Bordeaux (1775-1790). Discours prononcé par 
M. E. de Larouverade, substitut du procureur général, à 
Taudience solennelle de rentrée de la cour impériale de 



DE L'HISTOmE DE FRANCE. 75 

Bordeaux, le 4noyembre 1867. In-S, 61 p. Bordeaux, imp. 
Gounouilhou. 

177. — Laugiisr. Étude historique sur les monuaies frap« 
pées par lea grands mattres de Tordre de Saint^Jeau de 
Jérosiuem ; par M, Laugier, attaché au cabinet des médailleSt 
membre de la Société de statistique de Marseille. In«-8, 
65 p. et 6 pi. Marseille, Roy. 

178. — Laurens, Le procès des tailles (1537-1639), 
Claude Brosse, Anthoine nambaud. Discours prononcé à' 
Touverture de la oonférence des avocats, le 13 décem^ 
bre 1867 ; par Charles Laurens. Ia^8, 68 p, Grenoble, imp< 
UaisonviUe. 

179. — ^Lscoq-Kerneven. Deuxième étude historique sur 
la numismatique bretonne, (Première période du monnaya- 
ge autonome breton.) Etude sur le monogramme moné- 
taire de Gonan II et sur Tendeur qui fait de ce monogramme 
on emprunt de celui d'Erbert du Mans. Deniers inédits d^ 
Conan II et de Geoffroy, comte de Rennes, avec une plan- 
che reproduisant ces deniers; par J. M. R. Lecoq-Kemeven. 
^-^8, 30 p. Rennes, Yerdter. 

180. -^ Le Roux se Lthcy et Tisseranp. Paris et ses 
historiens aux kiy** et xy* siècles, documents lecueiliis et* 
commentés par Le Roux de Lincy, conservateur honoraire 
de la bibliothèque de TArsenal, et L. M. Tisserand, secré- 
taires-archiviste de la' commission des travaux historiques de 
la ville de Paris. In^'4, xxxvi-665 pages et pi. Paris, imp. 
impériale. 

(Hiftoîre générale de Paris, collection de documents publiés sous les 
tuspioesda conseil municipal.) 

181. —< Màhul. Cartulaire et archives des communes de 
Tancien diocèse et de Tarrondissement administratif de 
Carcassonne. Yilles, villages, églises, abbayes, prieurés, 
châteaux, seigneuries, fiefs, généalogies, blasons, métairies, 
lieux bâtis, quartiers ruraux, notes statistiques; par M. Ma- 
hul, ancien député de Tarrondissement de Carcassonne. 
Vol. 6. In-4, 778 p. et 6 pi. Paris, Didron; Dumoulin. 



70 SOCIÉTÉ 

182. — Marquette (de). Histoire générale du comté de 
Hames, en Artois, jusqu'à 1789, et de la connétablie de 
Flandre, 1093 à 1385, suivie de celle de Robert Bobes- 
pierre, greffier de Harnes pour Saint-Pierre- lez-6and, et 
de sa famille, de 1431 à 1792, le tout sur archives inédites; 
par A. de Marquette, avocat. T. 2 et 3 (fin). In-8, 899 p. 
et 16 p. Lille, imp. Lefebvre-Ducrocq. 

183. — Mas Latrie (de). Traités de paix et de commerce 
et documents divers concernant les relations des chrétiens 
avec les Arabes de l'Afrique septentrionale au moyen âge, 
recueillis par ordre de l'Empereur et publiés avec une in- 
troduction historique par M. L. de Mâs Lastrie, chef de 
section aux Archives de l'Empire. In-4, xxvii-403 p. Paris, 
Pion. 

184. — Mémoires lus à la Sorbonne dans les séances 
extraordinaires du comité impérial des travaux historiques 
et des sociétés savantesytenues les 23, 24,25 et 26 avril 1867. 
Histoire, philologie et sciences morales. In-8, 790 p. Paris, 
imp. impériale. 

185. — Mémoires lus à la Sorbonne dans les séances ex- 
traordinaires du comité impérial des travaux historiques et 
des sociétés savantes, tenues les 23, 24, 25 et 26 avril 1867. 
•Archéologie. Li-8, 337 p. et 12 pi. Paris, imp. impé- 
riale. 

186. — Merval (de). Catalogue et' armoriai des prési- 
dents, conseillers, gens du roi et greffiers du parlement de 
Rouen, dressés sur les documents autlien tiques; par Steph. 
de Merval ; ornés de vignettes et de fleurons dessinés et gra- 
vés à Teau-forte par Louis de Merval, et publiés par les 
soins de la Cour impériale de Rouen. In-4, xxxi-206 p. 
Rouen, Lanctin ; Pans, Aubry. 

187. — Michaux. Notice historique sur les circonscrip- 
tions ecclésiastiques, anciennes et modernes, du diocèse de 
Cambrai, et spécialement sur celles de ses divisions et sub- 
divisions qui se rapportent au territoire actuel de l'arron- 
dissement d'Avesnes; par Michaux aîné, vice-président de 



DE L'HISTOIRE DE FRANCE. 77 

la Société archéologique dudit Avesnes. In-8, xvn-437 p. et 
carte. Valenciennes, Priguet ; Avesnes, l'auteur. 

188. — MiDoux et Matton. Etude sur les filigranes des 
papiers employés en France aux xiv" et xt* siècles, accom- 
pagnée de 600 dessins lithographies; par Etienne Midoux 
et Auguste Matton, archiviste du département de TAisne. 
In-89 64 p. Paris, Dumoulin ; Glaudm. 

189. — Millet. Histoire de Descartes avant 1637; sui 
vie de TAnalyse du discours, de la méthode et des essais de 
philosophie ; par J. Millet, professeur de philosophie au ly- 
cée impérial de Clermont-Ferrand. In-8, xxxii-496 p. 
Clermont-Ferrand, Thibaud; Paris, Didier. 

190. — Nettement. Suger et son temps; par M. Alfred 
Nettement. 3® édition ^ revue, corrigée et considérablement 
augmentée. In-8, xxiv-373. Paris, LecoflGre. 

191. — NoÂiLLES (de). Henri de Valois et la Pologne 
en 1572, par M. le marqui& de Noailles, 3 vol. in-8, 1867. 

M. le marquis de Noailles vient de publiei* sous ce titre unç étude 
snr une des plus obscures questions de notre histoire. Tout le monde 
sait que le duc d'Anjou, depuis Henri III, fut appelé au trône des Ja* 
gelions par une élection populaire, qu'il partit après la Saint-Barthé- 
lémy a^ec un petit nombre de seigneurs français, qu'il étonua sa cour 
parla dépravation de ses mœurs, et qu'enfin, à la nouvelle de la mort 
de Charles IX, il s'enfuit de sa capitale, chevauchant de jour et de nuit 
dans les plaines de la Silésie, laissant ses sujets aussi dégoûtés de leur 
prince que celui-ci pouvait l'être de sa couronne. L'histoire de cette 
aventure royale était toutefois peu connue dans ses détails. En général les 
écrivains modernes n'y ont trouvé qu*nn prétexte à des banalités sur l'in- 
fluence de la France au seizième siècle. Les c^temporains eux-m^nies 
ne se montrent guère plus complets ; deux seuleoient, Pierre Mathieu, 
dans son Histoire de France^ et Hubert Languet, dans ses Lettres, consa- 
crent quelques pages à ce fait important. 

La question était donc presque entièrement inexplorée lorsque M. de 
Noailles résolut de s'y consacrer. Après avoir recueilli les documents fran- 
çais, il a compulsé tous les annalistes polonais, les archives de la maison 
Czartoriski et une foule de dépôts scientifiques, conservés à l'étranger, 
qui ne se tont ouverts que pour lui. Servi par une science peu commune, 
par la connaissance des divers dialectes qui composent la langue slave, 
d a réuni des lettres, des instructions, des mémoires à l'aide desquels il a 
po reconstruire presque jour par jour le règne du duc d'Anjou. Quelle 
était la ûtuation de la Pologne au milieu du seizième siècle ? Comment 



78 SOCIETE 

CatheriiM de Médicis ftit-eile amenée à briguer cette couronne pour son 
fils bien -aimé? Par queb artifices Jean de Monluc, éxéqae de Valence, 
réussit-il à convaincre les magnats de CraooTÎe de la supériorité de son 
client ? Quel fut le retentissement de la Saint-Barthélémy dans le nord 
éte TEurope ? Toutes ces questious si nouvelles pour nous sont traitées 
par le marquis de Noailles avec une sûreté de critique et une abondance 
de détails qui laisse peu de points obscurs. Puis il raconte les élections 
de Varsovie, le voyage de Henri de ValoiS| son arrivée en Pologne, son 
régne de quelques mois, ta fuite aventureuse en Allemagne, fuite sans 
px^écédeuts peut-être et qui n*a pas été imitée ; ce n'est pas pour échap- 
per à rhonneur de régner que les souverains quittent leur capitale. Çà 
et là le récit est semé de considératioas, d'aperçus politiques toujours 
justes, toujours présentés avec sobriété et qui rapprochent le seiaièmc 
siècle de nos temps troublés^ 

ArPHQVSB DB RCBLI. 

192. — Ordinaire. Deux époques militaires à Besançon 
et en Franche-Comté, 1674-1814; par Léon Ordinaire» ca- 
pitaine (l*artiUerie. 2 vol. In-8, viii-233 p. et 1 plan. Be- 
sançon, Turbergue. 

193. — Pages. Amadis de Gaule; par Alphonse Pages. 
Ii>*18, 178 p. Paris. Lib. de l'Académie des bibliophiles. 

194. — Parsntt. Les anciennes corporations d'arts et 
métiers de la ville d'Arras; par Auguste Pareaty. In-8, 
95 p. Arras, Rousseau Leroy; Topino; Paris, Putois*» 
Cretté. 



195. — Paris (Paulin). Les Romans de la table ronde 




mathie. Le Saint'-QraaL In-18 jésus, 334 p. Paris, Te- 
chener. 

(Cet ouvrage sera publié en 4 vxihimes accompagnés de fig. gnivées à 
Teau-forte, d'après les anciennes miniatures des plus beaux manuscrits.) 

196. — Pécheur. Annales du diocèse de Soissons; par 
l'abbé Pécheur, curé de Fontenoy. T> 2. In-8, 666 p. 
Soissons, Morel; Paris, Dumoulin. 

197. — PxRRST OB LA MsHuii. Recherches historiques 



DE L'HISTOIRE DE FRANCE. 79 

sur le château du Perron à OullinS) et sur les faits princi- 
paux relatifs aux familles <jui le possédèrent; par M. Emile 
Perret de la Menue, architecte* In-8) 37 p. LTaki> imp. 
Vingtnnier. 

198. — PoGGE. Les bains de Bade auxy° siècle; par Pogge. 
Scène de mœurs traduite en français pour la première fois 
par Antony Meray. In^iS, 46 p, Paris, lib. de rAcadémie 
des bibliophiles. 

199. — PoMPONNB (de)^ Mémoire du marquis de Pom* 
ponne, ministre secrétaire d'Etat au département des affai- 
res étrangères, publiés d'après un manuscrit inédit de la bi- 
blothéque du Corps législatif; par J. MaTidaL â vol. In*8, 
XVIII-114Ô p. Paris, Huet. 

(Tome 1. Ambassade en Suède. Tome 2. État de r£arope ,1614 
à 1680.) 

200. — Prarond. Quelques faits de l'histoire d'Abbe- 
TÎUe, tirés des registres de l'échevinage, suivant des notes de 
la main de M. TrauUé, mises en ordre, complétées et pu-* 
bliées par £. Prarond. In-12, 203 p. Paris, Dumoulin. 

201. — QoiCHERAT. De la formation française des an* 
ciens noms de lieu, traité pratique suivi de remarques sur dei 
noms de lieu fournis par divers documents ; par J. Quiche* 
rat, professeur à TEcole impériale des chartes. In-S, 
176 p. Paris, Franck. 

202. — R^VAissoN. Archives de la Bastille, documents 
inédits, recueillis et publiés par François Ravaisson, con- 
aervateur adjoint à la bibliothèque de T Arsenal. Règne de 
Louis XIV (1661). In-8, ixx!i*467 p. Paris, Durand et Pé- 
done-Lauricl. 

203. — Recueil de chartes originales de Joinville, en lan- 
gue vulgaire, publié par M. N. de Wailly , membre de l'In- 
stitut. In-8, 56 p. Paris, imp. Laine et Havard. 

(Extrait de la Bibliothèque de TÉcole des chartes, 6* série, tome 3. 

204. — RoBiLLÀRD DE Beàurepaire (dc). L'entrée de 



80 SOCIÉTÉ DE L'HISTOIRE DE FRANCE. 

François P', roi de France, dans la ville de Rouen, au mois 
d'août 1517 ; réimprimé d'après deux opuscules rarissimes 
de Tépoque, et précédé d'une introduction ; par Charles de 
Robillard deBeaurepaire. Petit in-4, Ly-34 p. Rouen, imp. 
Boissel. 

(Publié par la Société des bibliophiles normands.) 

205. — Robillard de Beàubepaire (de). Les Tavernes 
de Rouen au xvi" siècle ; publié d'après un opuscule raris- 
sime de l'époque; avec une introduction par Ch. de Robil* 
lard de Beaurepaire. Petit in-4, xxviii>19 p. Rouen, imp. 
Boissel. 

206. — RoBssLER. Tableau archéologique de l'arrondis- 
sement du Havre, par classes de monuments et par époques 
successives ; par Charles Rœssler, de la Société française 
d'archéologie. Orné de 4 pi. In-8, 116 p. Paris, Didron. 

207. — Steenackbrs. Agnès Sorel et Charles VII, essai 
sur l'état politique et moral de la France au xv^ siècle; par 
F. F. Steenackers, membre de la Société de l'histoire de 
France. In-8, 428 p. et portr. Paris, Didier. 

208. — Tarbouriech. Bibliographie politique du dépar- 
tement du Gers pendant la période révolutionnaire; publiée 
pour la première fois, d'après les imprimés et les documents 
authentiques; par Amédée Tarbounech, archiviste du Gers. 
2^ tirage^ avec additions et corrections nouvelles. In-S, 
74 p. Raris, Aubry. 

209. — TopiN. L'Europe et les Bourbons sous Louis XTV. 
Affaires de Rome. Une élection en Pologne. Conférences 
de Gertruydenberg. Paix d'Utrecht; par Marius Topin. 
In-8, vii-436 p. Paris, Didier et Cie. 



Imprimerie générale de Ch. Lahure, rue de FleuruS| 9, à Paris. 



ANNUAIRE -BULLETIN 



DE LA 



*• ^ 



SOCIETE DE L'HISTOIRE DE FRANCE. 



PREMIÈRE PARTIE, 

I. 

PROCÈS-VERBAUX. 



ASSEMBLÉE GÉNÉRALE 

DE LA SOaÉTÉ DE L'HISTOIRE DE FRANCE , 

TENUE LE 5 MAI 1868 

Aox Arcfaires de l'Empire, dans la salle des cours de TÉcole des chartes, 

à trois heures et demie, 

•0U9 lA PRéstDEirCB DE M. GUIZOT, PRBSIDEliT DE LA SÛGlir^. 
(Procès-verbal adopté dans la séance du 9 juin 4868.) 

V 

Discours de M. Guizot, président. (Voir p. 83.) 

M. J. Desnoyers, secrétaire, Ut son rapport annuel sur les 
travaux et les publications de la Société depuis la dernière 
assemblée générale tenue en mai 1867. (Voir p. 88.) 

M. Anatole de Barthélémy lit, en son nom et au nom 
de M. R. Aubert, le rapport des censeurs sur les comptes 
des recettes et des dépenses de la Société pendant Tannée 
1867. (Voir p. 130.) 

^ M. le président soumet au vote de rassemblée les conclu- 
noQs de ce rapport, approuvant la gestion de M. le tréso- 

T. VI, 1868, 1" VAETIB. 6 



8t SOCIÉTÉ 

lier pendant le aetûier ^iércice. C^s conclusions iont adop- 
tées par rassemblée. 

M. J. Quicherat lit la première partie d'un mémoire sur 
Y Histoire de C industrie et des industriels de la Laine en 
France j depuis les temps les plus recules» 

M. Ch. Read lit une notice sur un Pamphlet politique du 
seizième siècle^ récemment acquis par la Ville de Paris. 
(Voir p. 134.) 

Elections. 

Rassemblée procède, par la voie du scrutin, à l'élection 
de douze membres de son Conseil administratif, tant pour 
sç conformer à Tarticle du règlement qui prescrit le renou- 
vellement annuel du quart des membres du Conseil, que 
pour remplacer quatre de ses membres décédés depuis sa 
dernière assemblée générale, savoir : 

« 

MIVI. le duc de Luynes, le duc de Fezensac, Taillan- 
dier et Vallet de Viri ville. 

Sont réélus à la majorité des suffrages, 

MM. De Beaugourt. MM. L. Delisle. 

Bellagubt. Guessard. 

BORDIER. Duc DE LA TrÉMOILLE. 

De Bouis. Comte deMontalembert. 

MM. Jourdain, Le Roux de Lincy, A. de Barthélémy et 
BoDTARiG sont élus en remplacement des quatre membres 
décédés. 

Plusieurs voix se sont portées sur MM. Egger et Luce. 

MM. AuBBRT et O. DE Wattevillb sont élus aux foncr 
lions de Censeurs. 

Membres nouçfeaux. 

M. le président proclame membres, après avoir soumis 
leui* nomination à 1 approbation de l'assemblée : 

1550. M. Armingaud, professeur au collège Rollin, me 
Cassette, 17; présenté par MM. Gérardin et Bellaguet. 



. % 



DE L'HISt&làÉ DE FRANGE. H 

' * •* «i^ ^ ••'•I «-i-'i' jj't^* 

15$1. M. MoLAND, homme <Je .lettres, ^oul^vard^ Mont- 
parnasse, n** ...; présenté par MiVl. Gérardin et 6ger. 

1552. M. Carsignol, avocat à Lyon, 26, |»lace Belle- 
court; présenté par MIVI. Boalâtignier et Pascalis. 

Ouvrages offerts 

Dé la part de M. Haassmann, Préfet de la Seine et de la 
Commission des travaux historiques de la ville de Paris : 

Les deux volumes suivants, publiés sous ses auspices et 
sous la direction de cette Commission. 

Histoire générale de Paris, — • Les anciennes Bibliothèques 
de Paris ^ Eglises^ Monastères^ Collèges^ etc., par 
M. Alfred Franklin. Paris, Impr. impér., 1867, 1 vol. 
m-4 de xxiit-422 pp., avec un grand nombre de 
gravures. 

ïd. — • Paris et ses historiens aux quatorzième et quin* 
zième siècles. Documents p.t écrits originau.v recueillis 
et commentés p^r ML VI. Le Roux de Lmcy et L. M. Tis- 
serand. Paris, Impr. impér., 1867, l vol. in-4 de 
xxxvi-662 pp., avec 38 planches et 50 gravures sur 
bois. 

La séance de l'Assemblée est levée à^ix heures. 



Discours ob M. Guizot, président de la Société db l His- 
toire DE France, prononcé a l AsiEHBLÉE générale du 
Suai 1868. 

Messieurs, 

L^an dernier, quand vous m'avez appelé à Thonneur de 
▼ans présider, mes premières paroles au milieu de vous 
ont été des paroles à fa fois de reconnaissance et de tristesse ; 



84 SOCIÉTÉ 

j'étais profondément touché de votre choix ; Je regrettais vi- 
yement d'avoir à succéder à un ancien , intime et fidèle ami. 
Aujourd'hui, mes paroles sont tristes encore, mais autre* 
ment et inégalement; ce n'est plus un vif regret personnel, 
ce sont les regrets généraux de notre Société que j'ai à vous 
exprimer. 

Depuis notre dernière assemblée générale votre G>nseil 
a perdu quatre de ses membres, quatre hommes distingués 
et rares, à des titres divers , et qui étaient pour nous à la 
fois d'utiles collaborateurs et une belle parure. Je prends un 
mélancolique plaisir à les nommer tout de suite et tous en- 
semble, M. le duc de Luynes, M. le duc de Fezensac, 
M. Taillandier, M. Vallet de Viri\ille. Leurs noms pour- 
raient suiEre à l'honneur de leur mémoire, et je n'ai garde 
de songer à vous raconter ici avec détail leur vie et leurs 
travaux ; mais je leur dois et je vous dois de rappeler, au sein 
de cette Société qui les honorait et qu'ils honoraient, le 
noble emploi qu'ils ont fait du temps qu'ils ont passé sur 
la terre, les services qu'ils ont rendus à l'étude qui nous est 
chère, et les traces d*active et salutaire influence qu'ils ont 
laissées parmi nous en nous quittant. Notre excellent et in- 
fatigable secrétaire générai, M. Jules Desnoyers, m'a rendu 
ce travail facile; j*ai là, de sa main, des notes précises et 
complètes sur la vie et les œuvres des honorables confrères 
i{Ue nous regrettons ; je ne veux, en ce moment, que ré.vumer 
ces faits et indiquer, tel qu'il mapparaît, leur vrai caractère. 

Le nom de M. le duc de Luynes réveille à la fois deux 
sortes de souvenirs également beaux et honorables, ceux de 
sa vie et ceux de sa mort. Sa vie a été dévouée à la culture, 
pour lui-même, et à la protection, pour les autres, des let- 
tres, des sciences, des arts, de toutes les nobles et libérales 
occupations de l'esprit humain. Il n'était pas un simple et 
généreux amateur; il étudiait, il travaillait pour son propre 
compte; il reste de lui, dans l'archéologie, la numisma- 
tique, l'histoire, de nombreuses et intéressantes disserta- 
tions. Mais il a fait faire bien plus encore qu'il n'a fait; il a 
encouragé, protégé, rendu possibles de grandes publications 
historiques et archéologiques, par exemple celles qu'a exé- 
cutées M. Huillard-Brrliolles pour les documents relatifs à la 
querelle entre le sacerdoce et l'Empire, sous les règnes de 



DE L'HISTOIRE DE FRANGE. 85 

Tempereur Frédéric II et de la maison de Hohenstauffen. 
M. le duc de Luynes a patronné en méroe temps les cbefs- 
d^œnvre du pinceau de M. Ingres et les fouilles aussi ingé- 
nieuses que savantes de M. Mariette en Egypte. U a entre- 
pris et exécute' lui-même ce voyage en Palestine et sur la 
mer Morte qui a révélé et fait entrevoir tant de curieux 
résultats. Qui ne sait le magnifique don de ses grandes 
collections qu'il a fait à la Bibliothèque impériale, dans la 
prévoyante pensée de les conserver complètes et de les li- 
vrer au public tout entier? Telle a été sa vie littéraire et 
savante. Que dirai- je de sa vie morale et religieuse ? Ce Mé- 
cène des lettres et des arts est allé à Rome soutenir la cause 
de rÉglise catholique, et en même temps qu'il faisait cet acte 
de zèle chrétien, il a fait acte d'humanité philanthropique : 
le grand seigneur a donné sa place dans sa propre voiture 
et son manteau à un pieux blessé qui en avait plus besoin que 
lui, et il est mort de la maladie que lui a suscitée son géné- 
reux dévouement. Qu'eût pensé et dit, messieurs, le fon- 
dateur de sa maison, le favori de Louis XIII, le connétable 
Albert de Luynes, si on lui eût prédit ce que serait et ferait 
ainsi, plus de deux siècles après lui, Tun de ses descendants? 
Il eût été probablement un peu surpris , mais il n'aurait pu 
s* empêcher de reconnaître qu'il y avait là, pour son nom, 
une nouvelle et belle illustration. 

En passant de M. le duc de Luynes à M. le duc de Fe- 
zensac, je me trouve en présence d'une toute autre vie et de 
tout autres mérites. Vous vous rappelez tous, messieurs, 
Tassiduité de ce noble vieillard à nos séances et Tintérét 
qu'il prenait à nos travaux. Je puis bien Tappeler un 
vieillard , car il avait plus de quatre-vingts ans, et je suis 
à peu près aussi vieux que lui. Eh bien!' messieurs, ce 
vieillard, ami si vif de l'histoire de France, était un soldat, 
un héros de notre histoire contemporaine. En 1804, il s'en- 
rôla volontairement et mena la rude vie de simple soldat 
au camp de Boulogne, sous les tentes de l'armée qui devait 
aller gagner la bataille d'Austerlitz. En 1812, il était colonel 
dn 4* régiment de ligne dans la campagne de Russie et il 
conduisit, il maintint son régiment, tout ce qui resta de 
son régiment dans la désastreuse retraite de cette époque, 
donnant l'exemple de la fermeté, de la sérénîtéi du courage 



se SOG^TÉ 

tranquille au milieu des plus cruelles souffrances et des plus 
navrants spectacles. ]Le héros de cette sinistre campagne, le 

Suerrier indomptable qui, en arrivant à Wilna, disait à un 
e ses amis qui ne le reconnaissait pas sous ses ti'aits fa- 
tigués et ses vêtements délabrés : « Je suis Tarriére-garde 
de la grande armée, » le maréchal Nej rendit au colonel 
^ezensac le plus honorable témoignage et le signala à Tem- 
pereur Napoléon comme Tun des plus vaillants chefs, peut- 
être Tun des maréchaux futurs de son armée. L'année 1830 
trouva M. deFezensac lieutenant-général; mais si la guerre 
Tavait illustré, la paix ne le bissa pas oisif. En 1838 et 1839, 
il alla comme ambassadeur à Madrid, et dans une situation 
diplomatique déhcalc, il se conduisit avec autant de mesure 
et de bon esprit qu'il avait montré de bravoure et de soli- 
dité dans la vie guerrière. Il a écrit sur sa retraite de Russie 
un mémoire imprimé seulement d'abord à un petit nonibre 
d'exemplaires, et plus tard les souvenirs personnels de 
toute sa vie miUtaire, dans lesquels ce premier mémoire se 
trouve compris et qui sont un livre remarquable par la forte 
simplicité du récit, vrai et vif sans ornement, image fidèle 
du caractère et du tour d'esprit de ce soldat lettré et mo- 
deste, homme de guerre et homme du monde, sans préten- 
tion d'aucun genre et qui connaissait aussi bien et aimait 
tout autant la littérature française que l'histoire de France. 
J'ai souvent entendu le duc de Fesenzac citer des vers de 
Corneille ou de Molière et des maximes de la Bruyère ou 
de ]a Rochefoucauld avec autant d^exactitude et de goùl 
que les souvenirs militaires de sa propre vie. 

La vie des deux autres membres que nous regrettons, 
M. Taillandier et M. Vallet de Viriville, a été bien plus 
étrangère aux événements de notre temps, pliis exclusive- 
ment littéraire et savante que celle des ducs de Luynes et 
de Fezensac. M. Taillandier a été magistrat et membre 
de la Chambre des députés en même temps que laborieux 
et erudit. Ses travaux sur tel ou tel point ide notre histoire et 
^e notre législation ont été plus variés qu'originaux et fé- 
conds. Il y en a deux pourtant qui ont une vérita^ble impor- 
tance. D a donné une édition encore incomplète des Œuvres 
<ju chancelier de l'Hôpital et publié sui* sa vie une notice 
intéressante, quoique insiiffisante pour iin tel sujet.''X<e cliaù- 



DE VmSUpiJ^ pE FRANGE. 87 

ceUer de THôpital n*est pas seulement le plus grand nom de 
la grande magistrature française; il a été encore le plus 
grand politique de son temps, grand par des vues pleines 
d avenir comme par la sagesse et la vertu pratique dans le 
siècle le plus orageux et ie plus corrompu de notre liistoire, 
Cest lui qui a, le premier, fortement entrepris et poursuivi, 
d'une part, la réforme de notre législation civile, d autre part 
Tintroduction de la liberté religieuse dans notre législation 
politique. Le grand et judicieux parti du seizième siècle, qui 
ne voulait ni du joug espagnol ni de Vinquisition, qui pré- 
tendait être national en devenant un peu libéral, et qui 
a fini par triompher dans la personne et le gouvernement 
de Henri IV, le parti qu*on appela des politiques avait dans 
ses rangs de grands seigneurs, des guerriers célèbres, aucun 
homme comparable au chancelier de Tl^ôpital pour l'éléva- 
tion de Tesprii, Thabileté honnête et la vertu persévérante 
au milieu de la corruption et des mobiles perfidies de la cour 
de Catherine de Médicis. M. Taillandier a eu le mérite 
d^ entrevoir ce que valait ce grand homme et de lui faire 
faire un pas dans notre histoire vers son juste rang. Il a eu 
aussi un mérite analogue pour un homme d'un ordre infé- 
rieur, quoique distingué et honorable ; il a recueilli et pu- 
blié en vingt volumes le Cours eC études historiques de 
M. Daunou, érudit savant et éclairé, Tun des plus habiles 
représentants de cette école historique et philosophique du 
dix-huitième siècle qui a eu pour chefs et modèles en Angle- 
terre Robertson, Hume et Gibbon, en France Voltaire, et 
qui, malgré ses erreurs passionnées, a fait faii^ à la liberté 
et à retendue d'esprit dans l'histoire de si notables progrès. 

M. Vallet de Viriville a été l'un des membres les plus ac- 
tifs et l'un des tvpes les plus naturels, les mieux appropriés 
d'une Société comme la nôtre. Sa vie entière a été consacrée 
aux études et aux travaux sur l'histoire de France. Il a com- 
mencé sa carrière comme élève de l'Ecole des Chartes; il l'a 
continuée comme professeur dans cette ^éme école. U a 
mis en pratique, comme archiviste, ce qu'il avait appris 
comme élève et ce qu'il a enseigné comme professeur. Il a 
abordé et éclairé une foule de questions grandes ou petites 
et engagées de près ou de loin dans notre histoire natio- 
niale. Son principal ouvrage est Y Histoire dé Charles Vll^ 



88 SOCIÉTÉ 

en trois Tolumes, travail solide sans qu*on puisse dire qu il 
est complet et définitif, et qui a mérité d'obtenir de TAcadé- 
mie des inscriptions et belles-lettres, en 1 864, le second prix, 
et en 1865, quand il a été terminé, le premier prix Gobert. 

Je m'arrête, messieurs, quoique je vous aie déjà retenus 
longtemps et que je pusse vous retenir f<»rt longtemps en- 
core, sans les épuiser, sur U s quatre \ies dont je vous ai en- 
tretenus. Ces vies sont un beau témoignage et un noble 
échantillon de IVtat actuel des études Imtoriques parmi 
noua, surtout quant à Thistoiie de France. G^tte grande his- 
toire a été et est encore, de nos j<iurs, Pobjet de grands 
ouvrages : les uns systématiques et brillants, je pourrais 
dire bruyants et guerroyants au service de telle ou telle idée 
spéciale, de tel ou tel parti politique; les auti'es modestes et 
étrangers à tout système, à tout parti. Quelque divers et 
inégaux qu'ils soient, tous ces travaux honorent grandement 
notre époque et font faire, à la connaissance et à Tintel- 
ligence du passé de notre patrie, des progrès qui ne seront 
pas sans fruit, je Tespère, pour son avenir. 

M. Jules Desnoyers va vous faire connaître avec détail, 
messieurs, Tétat actuel des travaux et des affaires, des espé- 
rances et des besoins de notre Société, 



Rappobt sur les travaux db la Société oe l HisToias 
DE France depuis sa dfrniere assemblée générale, xn 

MAI 1867, lu a la SEANCE DU 5 MAI 1868, PAR M. J. 

Dbsnoyers, secrétaire de la Société. 

Messieurs, 

En se réunissant de nouveau pour son assemblée géné- 
rale, dans ce palais des sources les plus pures et les plus 
abondantes de Tbistoire, dans celte salle où sont enseignées 
par de savants professeurs les doctrines les plus propres à 
éclaii^r et à diriger dans les voies difficiles de rêrudition, 
la Société de THistoire de France a un premier devoir à 
remplir. Vous ne me désapprouverez pas si, au nom de 
votre Conseil administratif, je fais précéder Texposé de vos 



DE L'fflSTOmE DE FRAI^CX. 89 

propres travaux, pendant Tannée qui vient de s^écouler, de 
Te^pression de notre reconnaissance envers le savant di- 
recteur général des Archives de T Empire qui depuis long- 
temps nous accorde, pour toutes nos réunions et pour notre 
bibliothèque, une si hieiiveil an^e hospitalité. 

M. le marquis de Lab<»rde avait désiié et espéré vous 
recevoir plus dignement encore cette année, en consarrant 
à notre réunion une des salles du magnifique Musée histo- 
rique de paléographie, de diplomatique, de sigillographie, 
qu il a eu tant de bonheur à former. Dans ce Musée, vous 
le savez, messieurs, sont exposés et classés dans leur ordre 
cbronohigique les chartes les plus curieuses, les documents 
originaux les plus remarquables, les autographes des per- 
sonnes les plus éminentes, et y prendra bientôt place cette 
admirahle collection d empremtes de sceaux, commencée 
par les soins et sous la savante direction de M. N. de 
Wailly, quand il était chef de section aux Archives, et con- 
sidérahlement augmentée pendant l'administration de M. de 
Laborde. Le temps a manqué aux préparatifs nécessaires, 
et après avoir annoncé au Conseil ses intentions, M. de 
Laborde ma chargé de vous expiimer ses regrets de n'a- 
voir pu les réaliser. I^ Société ne lui en doit pas moins de 
nouveaux remercîments ; ils sont d'autant plus justement 
mérités que M. de Laborde n*a pas seulement témoigné ses 
profondes sympathies pour les études historiques par la 
création de son Musée, par l'hospitalité accordée à la So- 
ciété de IHistoire de France; il a facilité, de tous les 
moyens en son pouvoir, la mise en lumière des précieux 
documents confiés à son administration, la publication des 
inventaire des fonds les plus importants des Archives, les 
Inventaires du Trésor des Chartes, de la Maison ducale de 
Bourbon, du Parlement, des Monuments historiques des 
rois de France, de la Collection des sceaux et enfin des 
plus intéressants documents du Musée lui-même. S'il n'est 
pas donné à M. de Laborde de mettre la dernière main à 
ces nombreux monuments de son infatigable dévouement 
aux études historiques, il leur aura du moins rendu un 
grand service dont la Société de l'Histoire de France, qui 
a tant besoin de puiser à ces sources, doit lui être recon- 
naissante. 

De ces grandes collections, si rapidement et si largement 



exécutée? et mises au jour, grâce à la collaboration de coo- 
péra tèurs iustruits et dévoués, il Y a sans nul doute une 
grande distance aux modestes et lentes publications de la 
Société de i*Histoire de France. Mais nous aussi, nous avons 
le droit de nous enorgueillir d^avoirpu, sans secours étran- 
gers, à Taide de la seule initiative personnelle et du concours 
désintéressé de véritables amis des études historicpies ap- 
partenant à tous les rangs, unis entre eux par les seuls liens 
d'un goût commun pour les monuments de nos annales na- 
tionales, continuer avec persévérance une œuvre à laquelle 
un grand avenir est réservé, œuvre qui se compose déjà de 
plus de cent volumes choisis et appropriés aux différentes 
périodes de l'histoire de France et dont les vides se 
combleront successivement. Depuis votre dernière assem- 
blée, les impressions ont suivi leur cours, trop lentement 
sans doute, puisque les deux derniers volumes de 1867 
vous ont été (iistribués seulement vers la fin de cette même 
année et que vous n'en avez encore reçu aucun pour Texer- 
cice courant. Toutefois, que ces retards ne vous effrayent 
pas; c'est seulement un retard de jouissance, comme on 
pourrait dire dans d'autres associations moins littéraires. 
Nous avons en ce moment sous presse tous les volu^mes 
destinés à l'exercice de 1868, l'impression de quelques-uns 
est fort avancée, et très- prochainement Jes maniiscrits de 
plusieurs volumes destinés à Texercice de ^.869 doivent éjt^ 
qéposés et livrés à Timprimerie. 

Ayant eu l'honneur, dans mes rapports précédents, de 
vous présenter, messieurs, l'analyse de quelques-uns des 
volunles qui vous ont été distribués l'an dernier, je me bor- 
nerai à vous en rappeler les titres, et je n'entrerai dans 
quelques détails sur éeux de l'exercice 'courant qui en se- 
raient les suites, qiie pour vous en signaler les progrès nou- 
veaux ; je ne m'étendrai plus longuement que sur ceux-là 
dont la publication a été décidée depuis' votre dernière 
assemblée générale. 

Les volumes qui ont représenté la souscription de Tanjiée 
1^67 ex qui vous sont tous distribués sont : 

1 . Le neuvième et dernier des Mémoires de UArgenson^ 
|>arM. Rathery; 



DE VmSJpJ^E pE FRANCE. 9^ 

2. Le troisième <Je Brantôme^ par M. L. Lalanne; 

â. îjes OEuvres historiques de Suger^ par M! Eecby de \^ 
MarcKe; ^ '^ ' " 

4. Le troisième volume des Mémoires de Monluc^ par 
M. de Ruble. 

Les volumes de Texercice de 1 868 seront : 

!• Les Chroniques monastiques d'Anjou^ par M. ^ar- 
chegay; 

2. Le premier volume des Mémoires et Correspondance 
de Mme de Mornay^ par Mme de Witt ; 

3. Le quatrième volume de Brantôme^ par i[^. L. La- 
lanne ; 

4. Le premier volume de Froissart^ par M. SiméonLuce. 

Pour l'année 1 869, le Conseil a décidé à peu près, sa^f 
des retards qui forceraient de substituer aux volumes désj- 

{[nés d'autres volumes tenus en réserve, particulièrement 
es Chroniques de S, Martial de Limoges^ par M. Duplès- 
Agier, et les Mémoires de Bassompière^ par M. le mar- 
quis de Chantérac, le choix des ouvrages suivants : 

1. JjG quatrième volume de Monluc; 

2. Le dieuxicme volume des Mémoires et Correspondance 
de Mme de Mornay\ 

3. Le deuxième volume de Froissart\ 
4' Le cinquième volume de Brantôme» 

A regard des volumes de Vannée 1867, je me bornerai 
à vous rappeler, messieurs, que les deux premiers, dont T'im- 
pression a marcbé régulièrement, ÏTjérgenson et Brantôme^ 
Vous sont depuis longtemps distribués, qu'ils vous sont 
également bien connus et que vous avez pu apprécier de 
nouveau, en même temps que l'intérêt si divers 'de ces deux 
ouvrages, le zèle et le savoir de leurs éditeurs. 

lie troisième, c'est-à-dire les OEuvres historiques de Suger^ 
dont la publication avait été confiée, en iK40, à M. Yanôski| 
puis, après sa mort, en 1844, à M. l'abbé Arnaud, qui s'en 
occupa d'abord avec un grand zèle mais fut obligé, par des 
maladies successives, de l'interrompre et enfin de l'aban- 
donner ' définitivement, a été, vers le commencement de 
l8o9^. 'remis âiix soins dé M. X^coy de là Marché. Celui-ci a 



9f SOCIÉTÉ 

ajouté aux premiers travaux de M, Tabbé Arnaud, auqud 
il fl^eat fait un devoir de rendre justice, les fruits de ses pro* 
près reclitrches: une collaii(»n nouv* lie de tous les textes 
et la rédaction de sommaires aiiulytiques que le Conseil 
a préférés à une traduction déjà en partie fuite, mais qu^il 
eût fallu luodifit-r notablt-ment et qui eût doublé Tétendue 
de Touvrage. Le nouvel éditeur a aussi reproduit quelques 
documents importants relatifs aux jugements portés s»ur Su- 
ger par ses contemporains; il a enfin apporté à cette publi- 
cation une activité qui n*a point préjndicié au mérite de 
Foeuvre. Tous les écr ils de Suger ont, comme vous le savez, 
un double intérêt bistorique pour le douzième siècle. Non- 
seulement ils émanent d'un témoin oculaire, mais aussi d*un 
grand personnage, d'un ministre de deux rois, Louis VI 
et Louis VU, dont Suger fut Tami, le conseiller, en un mot, 
du chef de la célèbre abbaye de Saint-Denis. Il eu a retracé 
Thistoire pendant son administration , avec tous les détails 
de la construction de son église, détails qui sont d'un grand 
intérêt pour l'histoire des arts au moyen «^ge, de même que 
sa vie de Louis le Gros fournit les renseignements les plus 
instructifs sur la féodalité du douzième siècle, sur l'ambi- 
tion des barons, sur l'autorité si précaire et si restreinte des 
rois de France et sur les preMiers efforts d^ndépendance 
des communes, La reproduction ou l'analyse de toutes les 
lAtres de Suger qui sont parvenues jusqu'à nous; plusieurs 
chartes, copiées et collationnées sur les originaux eux-mêmes 
conservés aux archives de l'Empire; la vie de Suger, par un 
ancien moine de son abbaye, le frère Guillaume, qui 
fut probablement son secrétaire : tels sont les documents 
nombreux et variés qui, avec les principaux écrits de Suger, 
composent ce volume, consacré à l'un des hommes les plus 
éminents, à l'un des historiens les mieux informés, du dou- 
zième siècle. Une notice succincte, mais dont la précision 
ne laisse rien à désirer, complète cet ouvrage et en facilite 
Tétude. 

Monfue, — Le troisième volume des Mémoires et Corres^ 
oondance de Biaise de Monluc^ qui vous a été distribué 
pour complément de la souscription de 1 867 , termine la pre- 
mière partie des œuvres de ce grand capitaine français du 
seizième siècle, mais non encore ^ ainsi que vous Tannonçait 



l 



DE L'HISTOIRE DE FRANCE. 93 

le ûtre de TonTrage, tous les souYenirs historiques qu'il nous 
a laissés'. Sa correspondance tiendra en effet, à côté des Mé- 
moires, une notable place et contribuera beaucoup à les 
contrôler et à les éclairer. Mais avant de tous signaler le 
caractère de ces lettres, je vous rappellerai en peu de mots, 
messieurs, la place que tient ce troisième volume dans l'en- 
semble des événements retracés par les Mémoires ou Com- 
mentaires de Fauteur. Ils embrassent, comme vous savez, la 
plus grande partie du seizième siècle. Monluc, né en 1 SOI ou 
1502, engagé comme archer dans Tarmée française d'Italie, 
vers 1520, à Fâge de dix-huit ans, prit part à toutes les 
guerres de François V^^ d'Henri II , de Charles IX, et ne se 
reposa de sa longue carrière militaire que sous Henri III 
ui le fit maréchal de France. Les deux premiers volumes 
es Mémoires le montrent habituellement dans les expédi- 
tions hors de France, depuis la bataille de Pavie (1525), 
an siège de Rome et à l'expédition de Naples (1527), à la 
glorieuse bataille de Cerisolles en 1544, jusqu'en 1555, au 
commandement de la ville de Sienne, dont la défense achar- 
née pendant six mois fut surtout l'origine de sa réputation 
militaire. Il rentre en France en avril 1555, prendpai*tà 
la guerre de Lon^ine, et au commencement de 1561 est 
nommé par Charles IX gouverneur de la Guyenne et com- 
mandant des troupes envoyées pour apaiser les soulèvements 
politiques et religieux de cette province. 

Le récit de ces dramatiques et terribles événements, com- 
mencé dans la seconde partie du deuxième volume, rem- 
plit entièrement le troisième, jusqu'à la retraite de Monluc 
en 1570, époque où il dicta la plus grande partie de ses Mé- 
moires, qu'après un retour momentané à l'aimée en 1573, 
il termina de 1574 à 1577, date de sa mort. 

C'est surtout la narration de cette déplorable guerre 
fratricide en Guyenne et dans les provinces voisines qui 
est d'un intérêt plus vif pour des lecteurs français. On vit 
sur les lieux, au milieu des partis opposés, on est témoin des 
événements; le pillage des villes, Tincendie et la destruction 
des châteaux, le supplice des vaincus offrent un tableau 
qui laisse à peine lu liberté d'esprit et l'impartialité sufB- 
santes pour démêler chez le capitaine, commandant ces 
dures exécutions, l'accomplissement aveugle d'ordres supé- 
rieurs, et par reconnaître la soumission de révoltés contre 



S4 SOCIÉTÉ 

1 aûtonte roYale plutôt que. la violeace exercée oonjLrç des 
dissidents religieux. Cependant, ainsi que Ta remarqué le 
nouvel éditeur, la lecturie attentive des Mémoires permet 
de diminuer sensiblement la part d*accusations qui pèse sur 
leur auteur et plus d'une fois on y rencontre, avecquelc^oe 
consolation, des témoignages de modération et d'adoucw- 
sèment pendant et après la victoire. C'est ce que confirmera 
mieux encore la lecture de la Correspondance qui reste à 
publier pour compléter cette œuvre historique. 

Lorsque AI. de Ruble commença, en 1863, la publication 
des Mémoires de Monluc , il n'avait encore réani que dix- 
sept lettres inédites, qui devaient être jointes, en appendice, 
au texte des Mémoires. C était une utile, mais bien modeste 
adjonction. Depuis lors, grâce à son zèle persistant, à ses 
recherches dans les divers fonds de la Bibliothèque impé- 
riale et des Archives de T Empire, dans les principales villes 
de Tancienne Guyenne, et même au British Muséum^ le 
nombre des lettres de iVlonlac s'est considérablement accru. 
La généreuse communication que IVL le comte de la Perrière 
a bien voulu faire à M. de Ruble et à la Société de Ttlhis- 
toire de France des copies de soixante-treize autres lettres 
adressées, de 1562 à 1574, à la reine Catherine de Alédicis 
et au roi Charles IX, conservées dans la Bibliothèque impé- 
riale de Saint-Pétersbourg, où il les avait reconnues pen- 
dant une mission littéraire dont les résultats importants ont 
été publiés, a été une nouvelle source de richesse^* De telle 
sorte qu'aujourd'hui, au lieu de dix -sept lettres, 01. de Ru- 
ble en possède deux cent quatre-vinjt-dix-sept, toutes iné- 
dites, sauf quatorze. Un pareil trésor présente un complé- 
ment si utile des Mémoires que l'éditeur de Moulue n'a pas 
hésité à proposer au Conseil Tadjonction d'un cinquième vo- 
lume aux quatre dont l'ouvrage devait primitivement se 
composer. Le Conseil, persuadé qu'il serait regrettable de 
ne point profiter de documents intéressants si laborieuse- 
ment recueillis, a fait droit à la demande de M. de Ruble. 
Le caractère des lettres de Monluc diffère, en effet, nota- 
blement de celui qu'offrent la plupart des correspondances 
Eoli tiques et ol&cielles du seizième siècle, trop souvent d'un 
LConisme désespérant et d'une réserve qui se traduit le 
ilus habituellement par ces mots : « Je vous prie d'écouter 
e présent porteur et de le croire sur parole. » 



t 



DE L'HISTOIRE Di FRANGE. l)S 

Le (fetaùt de notre grancl capitaine n*ést pas la réserve, et 
je ne croîs pouvoir mieux vous donner, messieurs, un ayant- 
goût (le cette correspondance qu en empruntant au savant 
éditeur lui-même le jugement qu'il en exprime. 

Uesprit fougueux de Mon lue éclate dans toutes ses let- 
tres; le^ neuf dixièmes appartiennent à la période de la 
guerre civile et contiennent le récit de quelque incident de 
cette époque tourmentée. Ici Monluc raconte le sac d\me 
ville, le massacre de prisonniers, un combat, le supplice 
(Tun ministre. Ces récits sont écrits au lendemain d'une ba- 
taille , sur des ruines fumantes , sans phrases. Avant de dé- 
pouiller ses armes, le capitaine auteur a pris la plume; son 
style porte rempreinte de la lutte et respire toute la fureur 
des guerres civiles. ïl y a là un tableau pris sur le vif, une 

Seinture des hommes du seizième siècle que ni les ouvrages 
e seconde main, ni même leurs Mémoires ne remplaceront 
jamais. 

D'autres lettres, en plus petit nombre, représentent Mon- 
luc pendant les rares intermèdes de paix du règne de 
Charles IX. Elles sont adressées à des seigneurs de Guyenne 
ou à des prélats voisins. On se réjouit de la paix, on prépare 
des parties de chasse, on songe à faire bonne chère , à 
manger des truDTes. Ces lettres sont de petits tableaux 
d'intérieur qui intéressent ceux qui se préoccupent des 
mœurs de nos pères. Certaines lettres offrent un Monluc tout 
nouveau: Fauteur des Commentaires, invoquant son expé- 
rience personnelle , conseille plus d'une fois la tolérance au 
roi. En 1573 , il rédige un Mémoire développé en faveur de 
la paix et du libre exercice des deux religions. Après les ar- 
deurs de la lutte, le grand guerrier regrettait les odieux ré- 
sultats de la guerre civile, et conseillait des mesures pacifi- 
ques ; c'est ce qu'une lecture attentive des Mémoires per- 
mettait de prévoir. 

Deux faits d'un intérêt général pour Thistolre du règne 
de Charles tX sont i*a contés dans ces lettres. Le premier 
est rexpédition de Madagascar, mystérieusement prépanse 
par le fils de Monluc en 1567, bornée à un débarquement 
à Madère, dont aucun historien ne parait avoir soupçonné 
le but probablement commercial, et à laquelle il n'a man- 

Îué que le succès. Le second est l'expédition du Èéarn en 
56dy dont M. de Kuble a déjà signalé l'importance. Cette 



96 SOCIÉTÉ 

année 1569, fatale aux catholiques dans le midi, comprend 
à elle seule quatre-vingts lettres où tous les incidents de la 
guerre sont présentés jour par jour, tantôt avec accable- 
ment et terreur, tantôt d'un ton victorieux. Moulue paraît 
tout entier dans cette correspondance, avec ses faiblesses « 
son dévouement au roi , ses rapports inexplicables avec la 
cour d'Espagne, son ardeur belliqueuse et ses demandes 
continuelles de faveurs. 

De ces lettres, M. de Ruble ne publiera que celles qui 
sont inédites; les quatorze qui ont été déjà imprimées figu- 
reront à leur date sous forme de sommaires analytiques, 
ainsi que plusieurs autres documents sans importance ; mais 
il y ajoutera le testament de Monluc, son contrat de ma- 
riage, une table généalogique de sa descendance, rédigée 
par Baluze, une série de lettres adressées à Tauteur, en- 
nn, une table générale des Mémoires et de la Correspon- 
dance. 

Cet ensemble remplira largement les deux volumes que 
M. de Ruble a considérés comme nécessaires au complément 
de son ouvrage, et justifiera complètement à vos yeux, mes- 
sieurs, Textension donnée à cet ouvrage. 

Déjà M. de Ruble est prêt à mettre sous presse le qua- 
trième volume, et Timpression pourra être commencée sous 
peu de temps. Il est inutile de dire qu'on retrouvera dans 
cette partie la même exactitude rigoureuse qui a présidé 
à la publication des Mémoires, et qui en fait presque poiu* 
la première partie du seizième siècle un monument de la 
langue autant qu'un monument historique. 

Chroniques monastiques tT Anjou, — Après une interrup* 
tion de plus de dix années, cet ouvrage, qui n'intéresse 

F as seulement une de nos grandes provinces, mais auisi 
histoire de France et d'Angleterre , par suite des alliances 
de familles et des guerres iniernationales, a pu enfin être 
conlinuc avec une activité et une soigneuse correction des 
textes , qui répareront , sans nul doute , ces trop longs re- 
tards. Le désir exprimé par Téditeur, M. Marcliegay, ancien 
archiviste d'Angers, bien connu par de nombreuses pu- 
blications de textes du moyen âge et de savants Mémoires 
concernant la Vendée, l'Anjou et la Bretagne; le désir, dis- 
je, de joindre à des textes copiés d'après des manuscrits 



DE L'HISTOIRE DE FRANGE. 97 

conservés dans les bibliothèques de France, d'autres textes 
existant en Angleterre et en Italie, ou du moins de colla- 
tionner entre elles des versions différentes, a été, avec la 
mort de M. Salmon, collaborateur de M. Marchegay, Tune 
des principales causes de ces trop consciencieuses lenteurs. 

Le premier volume de ces documents historiques angevins 
contenait les chroniques pour ainsi dire civiles et politiques , 
consistant en textes plus connus , tels que les Gestes des 
comtes d'Anjou et des seigneurs d'Amboise, et plusieurs 
autres fragments de chroniques, celle surtout d'un prieur de 
Loches, concernant les mêmes comtes, l'histoire de Geoffroy 
duc de Normandie par un moine de Marmoutiers et un frag- 
ment de l'histoire d'Anjou par Foulques Bechin. Ces docu- 
ments, la plupart du xi® ou du xii' siècle, présentaient plus 
d'un récit fabuleux et légendaire, mêlé à la narration plus 
véridique des événements ; c'est peut-être même une des 
causes de la popularité de plusieurs d'entre eux au moyen 
âge. Il en est autrement des documents qui composent ce 
second volume. Si, comme la plupart des chroniques mo- 
nastiques, ils offrent plus de sévérité et même dé sécheresse 
dans le récit des événements, ils présentent aussi une plus 
rigoureuse exactitude et joignent à l'exposé des faits con- 
cernant l'histoire des monastères dans lesquels ils ont été ré- 
digés, depuis le xi' jusqu'au xiv' siècle, des renseignements 
nombreux concernant aussi l'histoire de Bretagne, de Tou- 
raine et très-souvent même l'histoire générale. Ce sont les 
caractères que l'on trouve dans les treize documents qui 
doivent composer ce volume , et dont les plus importants 
sont la chronique de Rainaud, archidiacre d'Angers, dans 
laquelle on trouve des extraits des chroniques d'Orose, de 
Frodoard et de quelques autres annalistes anciens; — la 
amnàe chronique de saint Aubin d'Angers; — la vie du bien- 
nenreux Girard , — les mauvaises coutumes du prieuré de 
Meron, dépendant de la même abbaye; — la chronique et Fo- 
bituaire de saint Serge d'Angers; — la chronique du prieuré 
de l'Evièreet de l'abbaye de la Trinité de Vendôme ; — deux 
chroniques de saint Florent de Saumur, et plusieurs histoires 
des anciens prieurés de ce célèbre monastère ; — enfin une 
chronique de l'abbaye de Maillezais, au diocèse de Poitiers. 

L'impression de ce volume est entièrement terminée , 
mc»ii9 1 introduction et la table. Un ami de M. Marchegay, 
T, VI, 4868. i« Paetik. 7 



• 



«00 SOCIÉTÉ 

Ces Mémoires sont restés très-longtemps inédits^ «pioi- 
qu^il en existât cependant deux copies authenticpes du com- 
mencement du dix-septième siècle : Tune, qui paratt être, 
en gnmde partie du moins, écrite de la main même de Tau* 
teur, dépendait de la collection des écrits de Duplessis de 
Momay, conservés de son vivant dans le château de Saumur 
dont il était gouverneur, puis transportés à son château de la 
Forêt-sur 'Sevré, lorsqu'il fut obligé, par ordre de Louis XIII 
ou par une sorte de transaction politique, de quitter cette 
résidence, déposés enfin aujourd hui dans la bibliothèque 
de rUniversité, à la Sorbonne, dont ils sont un des plus 

{précieux ornements. L'autre copie, un peu plus moderne, 
àite pour Tune des filles de Duplessis de Momay, alliée à 
la famille de Montmorency , dont elle porte les armes, a 
passé de la bibliothèque de M. Monmerqué à la Bibliothèque 
impériale. 

Ccst avec le secours d'un seul de ces manuscrits qu'une 
édition très-fautive des Mémoires de Mme de Mornay fut 
imprimée en 1824 et forme le premier volume des Mé- 
moires et Correspondance de Duplessis de Momay, pu- 
bliée par M. Auguis, avec la collaboration de M. de la Fon- 
tenelle de Vaudoré. 

Le témoignage porté sur cette édition par les juges les 
plus compétents et en dernier lieu par M. Poîrsoo, qui l'a 
souvent citée dans son excellente histoire d'Henri IV, lui 
laisse une bien médiocre valeur historique. Elle est d'au- 
tant moindre que cette édition est restée incomplète et qu'elle 
ne reproduit qu'une partie des nombreux documents, mé- 
moires et lettres, dont les éditeurs pouvaient disposer, soit 
d'après les textes originaux eux-mêmes que plusieurs mem- 
bres de la famille de Mornay leur avaient confiés, ou 
d'autres existant encore dans les papiers de dom Fonteneau 
à la bibliothèque de la ville de Poitiers, soit par la repro- 
duction d'une partie des manuscrits de la Sorbonne, soit 
enfin par la comparaison des nombreux documents publiés 
dans l'édition originale des écrits divers de Duplessis de 
Momay, publiée en 4 vol. in-4, à Leyde, chez les Elzeviers, 
dans les années 1624, 1625, 1651 et 1652,, par deux de 
9es anciens secrétaires. 

C'est â l'aide des deux manuscrits de la Sorbonne et de la 
Bibliothèque impériale, soigneusement collationnés et com- 



DE L'HISTOIRE DE FRANCE. 101 

parés au texte pablié par M. Âugais, qn'est rédigée la non- 
Telle édition aont Mme de Witt a bien youIu se charger, 
ayec les conseils de son savant commissaire responsable. 

L'impression en est fort avancée et ce volume fera partie 
de la distribution de 1868. Ce ne sera que le premier de 
Fonvrage, car le Conseil a regardé comme une bonne for- 
tune de pouvoir ajouter au teite des Mémoires une nom- 
breuse correspondance de Duplessis de Momay, de sa îemmp 
et de ses enfants, en se boroant toutefois aux lettres de fa- 
mille, à Texclusion des lettres politiques ou de polémique 
religieuse, qui seraient beaucoup plus nombreuses encore, 
mais étrangères au but que se propose la Société. 

Est-il besoin de dire que de toutes parts les dépôts pu- 
blics et les archives privées se sont ouverts avec empresse- 
ment pour communiquer les pièces qui paraissaient propres à 
entrer dans cette édition des Mémoires de Mme de Mornay ? 
Deux sources surtout ont été mises à profit : les archives 
de famille de M. le duc de la Trémoille, qui se platt tou- 
jours à faire profiter généreusement les études historiques 
des nombreux documents qu'il possède ; puis une bibliothè- 
que de Vendée, celle de M. Âudé, dépositaire d'une grande 
collection de letti^es et de mémoires manuscrits de la fa- 
mille Duplessis de Momaj, qui s'est empressé, sur la de- 
mande de M. Guizot, d'autoriser M. Marchegay, notre con- 
frère, son compatriote et son ami, à choisir dans la collec- 
tion les pièces originales qui seraient jugées de nature a 
entrer dans l'édition de la Société. 

Un sommaire chronologique et analytique aidera à la 
lecture de ces mémoires et lettres, dont une introduction 
promise par le commissaire responsable complétera le mé- 
rite et l'intérêt. En confiant à une dame cette publication, 
le Conseil s'est souvenu, messieurs, que deux de vos meil- 
leurs ouvrages, les Mémoires de Philippe de Commynes et 
les anchiennes Chronicques £ Engleterre par Jehan de Wa'- 
urin^ ont été édités par Mlle Dupont. Il s'est aussi souvenu 
que la Société compte parmi ses membres un assez grand 
nombre de dames que nos études sérieuses n'effrayent pas. 

SMI n'était pas superflu et presque indiscret d'ajouter une 
garantie personnelle au nom au nouvel éditeur de ces 
Mémoires, je me permettrais devons rappeler, messieurs, que 
Mme de Witt n'en est pas à ses premiers essais historiques. 



lOt SOCIÉTÉ 

Sans parler de plosîears écrits des mieax appuovriéi i Yèàsk^ 
cation dea enAints et des jeanes filles, je praïuuaii plaisir à 
vous signaler un ouvrage récemment publié par alla sous la 
titre de Scènes d histoire et de fumille aux diperses époques 
de la civilisation^ du onzième au dix^huitièese sièete^. Cas 
tableaux variés et animés des influences de plusieurs nands 
événements historiques sur F esprit intérieur de la vie de- 
niastique et privée sont traeéa avee une grande délicatasaa 
de sentiment, rehaussée encore par F intérêt de la vérité 
historique présentée à des points de vue nouveaux. Po«* 
vait-il en être autrement à une si bonne école ? 

Froissart. — Après vous avoir tant de fois communiqué 
ses espéntnces, ses regrets, ses déceptions et les coinbinaî- 
sons diverses lenlées pour arriver à uu bon résultat au siyet 
d'une édition nouvelle des Chroniques de Froissart décidé^ 
depuis l'origine de la Société de l'Histoire de France, votre 
Conseil i^dqiipistratif se félicite, messieurs, d'être entré 
dans une nouvelle voie qu'elle espère voir beureusemeut 
aboutir. 

Yqus le pressentiez déjà, Tan dernier, en apprenant \^. 
déteripination par laquelle le Conseil partageait, eu les isor 
lant l'un de Tautve, le travail d'un éditeur au teinte, et celui 
d'un commentateur des Chroniques. Cette distiuctiuu pré- 
sentait sans nul doute d'assez grandes difEcultés; leCouaeil 
n'ose passe flatter encore de les avoir toutes surmontée^. Ç^ 
pendant, le choix d'un éditeur actif, zélé, intelligent^ ayant 
déjà fait ses preuves dans l'étude des sources uistoriques 
du quatorzième siècle, lui a paru un premier résultat de fov$ 
bon augure, J^e plan présenté par cet éditeur, M. Siwéon 
Luce, ancien élève de l'École des Chartes, a été copi- 
paré et discuté en regard d'autres projets, et a^dopté par Iç 
Conseil. Il consiste à établir le texte de chaque livre des Chro- 
niques d'après le manuscrit qui semble le meilleur çt à joindrai 
au texte de ce manuscrit-type les variantes de tou3 les ^utreç. 
manuscrits qui peuvent présenter quelque intérêt au poiu^ 
de vue histprique, eu plaçant ces variantes à la fin de cbaqu^i 
volume en les distribuant par chapitres correapoudapts 
aux chapitres du texte, mais en se bori^su^t à cellesrlà ^eu- 

■ 

1. \ ToL w-12, 1868, à 1* Ubrairic Didier. 



DE LnBaSTOmE de FRANCE. lOS 

lementi et en négligeant les variantes philologiques qtil 
eussent accru considérablement Tétendue de rouvraM, sans 
profit réel pour l'histoire proprement dite. Ces différentes 
variantes, renvoyées à la fin de chaque volume, seront sans 
préjudice de très-courtes notes placées en bas des pages, 
quand Téditeur les trouvera indispensables à Téclaircisse'- 
ment du texte, et sans préjudice de sommaires ou les noms 
d^hommes et de lieux altérés dans le texte de Froissart 
seront présentés sous leur véritable physionomie et tra» 
duits en français moderne. 

n eût été sans doute désirable que le texte des quatre li-^ 
vres des Chroniques pût être établi d'après un seul et même 
manuscrit, comme 1 avait proposé, il y a quelques années, 
H. de Laborde dans une notice intéressante que vous avet 
lue dans le Bulletin de 1864. Malheureusement cette solution 
parait impossible, et quelque délicat que soit le choix à faire 
entre ces différents manuscrits, ce choix a paru préférable 
à Fadoption d^un manuscrit unique, d'un de ces manuscrits 
complets contenant les quatre livres, dont la copie posté-* 
rieore de plus d'un demi-siècle à Froissart représente déjà la 
physionomie d'une époque différente et ne fournit, pour Tun 
des livres au moins, que la rédaction la plus imparfaite. 

Les motifs qui ont déterminé la décision du Conseil, con- 
formément au plan proposé par M. Luce, ont été exposés 
dans le rapport présenté par celui-ci au Conseil le 5 novem- 
bre 1867, et que vous avez lu dans le Bulletin. D serait 
donc superflu de vous les présenter de nouveau. Je me bor-^ 
nerai à vous signaler, messieurs, les premiers pas fisdts par 
le nouvel éditeur. 

Deux missions successives, aidées et encouragées, Tune 
et Tantre, par la bienveillance de M. le Mmistre de 
rinstruction publique, ont permis à M. Luce d'étudier Sur 
place en Angleterre, en Italie et en Allemagne plusieurs des 

f^lus célèbres manuscrits des Chroniques. Le travafil qu'il a 
ait pendant plusieurs semaines à Rome, dans la bibliothè^ 
que du Vatican et dont il apporte les résultats, y a été, 
grâce à de puissantes recommandations, exceptiomielleinent 
favorisé par Vlgt le cardinal Antonelli, ministre d'État, 
et par le R. F, Theiner, le savant préfet des Arcifftes 
vaticanes. 

Un peu plus tard, M. Loee « étudié k ftreslâu uli antre ma^ 



N 



404 SOCIÉTÉ 

nuscrit dont l'intérêt ayait été pareillement signalé , mais 
fort exagéré. 11 va compléter la comparaison de ces manu- 
scrits étrangers avec ceux de la Bibliothèque impénale et 
de plusieurs bibliothèques départementales. Peut-être aussi 
examinera-t-il plus tard un manuscrit des Chroniques dont 
l'existence a été signalée récemment dans une bibliothèque 
particulière d'Anvers, celle de la famille Moretus qui le 
conservait religieusement; la tradition semblait lui attribuer 
une importance et une antiquité que n'a point confirmées 
une étude plus attentive. Cette découverte, du moins, favo- 
risée par 1 obligeante intervention de F un de nos confrères, 
M. de Witte, membre de F Académie des inscriptions, a 
fourni à M. Kerwyn de Lettenhove, dont le nom et les 
travaux se rattachent si intimement à toutes les recherches 
concernant Froissart et qui a eu aussi tout naturellement 
connaissance de ce manuscrit, l'occasion de répéter au Con- 
seil de la Société de THistoire de France l'assurance que, 
tout en publiant pour l'Académie royale de Belgique une 
édition nouvelle des Chroniques, destinée à rendre de grands 
services à Tétude comparative des textes de Froissart, il n'en 
était pas moins disposé à conti^ibuer de tous ses efforts à fa- 
ciliter les recherches entreprises dans le même but par la 
Société de l'Histoire de France. 

Les études faites récemment à l'étranger par M. Luce, et 
qu'il continuera en Angleterre et en France où de nouveaux 
manuscrits ont été signalés à Rouen et à Toulouse, n'ont 
point ralenti la mise sous presse du premier volume, dont 
plusieurs feuilles sont imprimées et que le retour de M. Luce 
▼a permettre de pousser activement. Le texte de cette pre- 
mière partie des récits de Froissart est si bien connu, si bien 
fixé d'après les meilleurs textes, qu'il ne semble pas qu'au- 
cune découverte moderne puisse modifier sensiblement le 
plan adopté par l'éditeur ; ce plan qui consiste, comme vous 
vous le rappelez, à reporter à la fin de chaque volume les 
variantes des autres manuscrits, permettra, d'ailleurs, da 
profiter de toutes ces découvertes. 

Le Conseil espère donc, messieurs, vous faire distribuer 
dans le courant de cette année le premier volume des Chro- 
niques de Froissart, et continuer ainsi le plus rapidement 
possible la publication de ce grand ouvrage qui ne formera 
pas moins de dix ou douze volumes. 



DE L'HISTOIRE DE FRANGE. 10» 

U n'a été oaestioii jusqu'ici que de la première partie de 
l'édition, celle consacrée au texte. Quant à la seconde, qui 
oonsbterait à contrôler les récits de Froissart par les docu- 
ments officiels, contemporains, originaux, authentiques, et 
r' a fait le sujet des longues et infatigables recherches de 
Lacabane, nous ne savons encore quand et dans quelle 
mesure la Société et les études historiques pourront en pro- 
fiter. Personne n'ignore que ce qu'il faut chercher oans 
Froissart, ce n'est ni la rigoureuse mention des dates, ni 
la forme bien exacte des noms de heux et de personnes, ni 
la concordance des faits, soit dans les difiérentes parties de 
ses récits, soit aux époques diverses de sa propre rédaction, 
soit avec les récits aes autres chroniqueurs, ses contempo- 
rains. Ce qu'a voulu l'auteur des Chroniques, ce qu'il faut 
lui demander, ce qui en fait surtout le charme, ce sont des 
tableaux de la haute société du quatorzième siècle, les fêtes 
de cour, les tournois, les chevauchées de la chevalerie, les 
portraits des plus importants personnages de son temps. U 
a recueilli de toutes parts les éléments de ses récits, sans 
trop se soucier d'en contrôler l'exactitude, et se bornant, 
quand il n'était pas témoin lui-même, à indiquer les té- 
moins de la bouche desquels il entendait les narrations 
qu'il savait ensuite traduire en tableaux si animés et si vi- 
vants. 

Il y avait donc un travail d'érudition considérable à faire 
pour contrôler, par la rigueur de l'histoire authentique, les 
textes de Froissart: c'est ce qu'avait bien senti M. Lacabane 
lorsqu'il commença, il y a près de quarante ans, à rassem- 
bler les éléments de ce contrôle auquel il semblait attacher 
beaucoup plus d'importance qu'au texte même de Frois- 
sart. 

Comment, quand et sous quelle forme en fera-t*il profiter 
les études historiques, c'est ce que jusqu'ici nous sommes 
dans l'impossibiUté de vous faire connaître. Nous savons 
seulement que déjà poiu* un seul fait, mais un fait important 
des Chroniques, les campagnes du comte de Derby en 
Guyenne, Saintonge et Poitou, pendant les années 1344 ou 
1345, les documents authentiques que M. Lacabane avait 
recueillis en grand nombre, communiqués par lui à son neveu 
H. Bertran^, inspectetu* général des Archives, ont fourni 
à celui-ci le sujet d'un mémoire fort intéressant publié 



IM SOCIÉTÉ 

Mukmeiit en partie dans k Repue itjquitaine (1867-1868) 
oà il eMnpiena déjà plus de cent pages, quoique non encore 
termine. Les éléments de la critique y sont des plus nom- 
breux, des plus variés, des plus authentiques, et les oons^ 
quences sont des plus certaines. Froissart s* est trompé |>oii|* 
cette célèbre campagne du comte de Derby et pour fanivee 
de Tannée auglaise en Guyenne. Ce n'est point en 1844, mai* 
en 1345 que ces événements ont eu lieu. Si toutes les datée 
incertaines ou fausses de notre grand chroniqueur étaient 
ainsi contrôlées, la vérité historique y gagnerait sans doute 
beaucoup, mais les commentaires dépasseraient dix fois 
retendue des Chroniques. Malgré Tamour de la vérité, 
malgré le mérite de ces dissertations qui ajouteraient un 
grand prix au succès de la combinaison que vous con- 
naissez, il serait peut-être assez difficile à la Société d'attri- 
buer dans une aussi large mesure à Froissart les commen- 
taires destinés à éclairer ou à rectifier ses récits. Toutefois, 
votre Conseil n'a point encore été mis en demeure d'émettre 
d'opinion à cet égard. 

Après cette analyse de publications qui déjà vous étaienf 
connues en partie, il me reste à vous entretenir, messieurs, 
de deux projets nouveaux qui ont été adoptés par le Conseil 
depuis votre dernière assemblée, savoir : 

Un Choix de testaments du quatorzième et du quinzième 
siècle et nne édition des Établissements de saint Louis. 

Choix de testaments du quatorzième et du quinzième stè*- 
ele, — * Un registre du quinzième siècle conservé aux 
Archives del'Ëmpire et déjà signalé à l'attention des érudît» 
par M. Grûn, daus son introduction au premier volume des 
Actes et Inventaires du Parlement, est consacré à l'enregis- 
trement des testaments. Ce registre, presque entièrement 
écrit de la main du greffier Nicouift de Baye, personnage bien 
oonnn d'ailleurs, se ccmipose de deux parties distinctes : ht 
première^ rédigée en français^ contient la mention par ordre 
duronolegique des nominations d'exécuteurs lestanientai« 
res, de commissaires désignes pour entendre les comptes 
de» exéonteura, d surtout de présentations de testament» 
fiùsas am Parlement, en vue d'en obtenir l'euFegistrenent. 
Cette partie s'étend de déeenhrc 1400 au meîs d^avrif 1461 . 



DE L'HISTODUB DE FRAJ^GE. 107 

La 8MMmd« partie, de beaucoup plus imporUnte, eoBtmt 
le texte c]es testaments enregistrés; le pins ancien est de 
1304, les plus récents sont de 1421. Entre ces deux dates 
sont compris 346 documents, soit testaments, soit codioilee* 
If M. Paul Meyer et Campardon, bien connus de tous tons^ 
messieurs, par de nombreux écrits d'érudition, de philo-* 
legie, de biographie et d'histoire, ont proposé au Conseil da 
piid>lier oe recueil pour la Société, et leur proposition a été 
iieoeptée. 

n ne reste plus qu'à fixer l'étendue de Tonvrage. Si œ 
registre était maprimé intégralement, il formerait trois et 
peut-être quatre volumes. Le Conseil, d'après l'avis du Co« 
mite de publication, a pensé qu'il serait prudent de le ré- 
duire, au plus, à deux volumes, et de commencer par un 
choix des plus anciens documents dont la valeur servirait 
de guide, pour la convenance d^éditer un second volume, soit 
en reproduisant intégralement les plus remarquables, soit 
en donnant des extraits ou des analyses de ceux qui ont ime 
moindFe valeur. 

L'intérêt de ce recueil réside et dans les personnes dont 
les dernières volontés y ont été conservées, et dans la na- 
ture des legs. Les personnes appartiennent aux classes élevées 
de la sodété civile aussi bien qu'ecclésiastique. On y re- 
marque les noms d'un grand nombre de cardinaux, a'évê- 
ques, de chanoines, d'abbés, de conseillers an Parlement et 
à la Cour des comptes et d'autres fonctionnaires des grandes 
cours de justice, des universités, des hospices et des maisons 
royales ou prineières, de chevaliers, de nobles, de bour- 
geois, de dames nobles des plus grande» familles. C^est, en 
UB mot, la plus grande variété parmi les personnages dont 
les dernières volontés sont ainsi exprimées, souvent en ter- 
raee gracieux <pii donnent à plusieurs de ces documents une 
valevr littéraire. Le second point de vue qui les rend dignes 
d^intérêt est la variété et la multiplicité des objets légués, 
dont un grand nombre sont instructifs pour l'histoire des 
Mtf , d'autant plus que beaucoup de ces testaments sont 
faits en fiiTeqr d^étalMissements publics, d'églises, de mai- 
sons de oharité, de couvents qui jouissaient d'une certaine 
irêpulatio» aux quatorzième et quinzième siècles. 

Vous penserez sans doute, messieurs, avec votre Conseil, 
que oe recueil est très-susceptiMe de vou^ fntéressw aux 



i 08 SOCIÉTÉ 

divers points de vue de la biographie, de lliistoire des 
mœars et de la vie privée. Ua recueil de ce genre publié en 
1829 par M. Peignot sous le titre de Choix de testaments an-- 
ciens et modernes y fut fort apprécié dans son temps et est 
devenu rare. L'auteur avait surtout composé son recueil 
de testaments de personnages très-connus, et pour le pins 
grand nombre postérieurs au quinzième siècle; il s^était, en 
outre, plutôt attaché à la singularité des legs, à la bizarrerie 
des légataires et à Fillustration de plusieurs d'entre eux» 
dont les testaments avaient déjà été publiés plusieurs fois, 
qu*à la variété d*enseignements fournis par ces sortes de do- 
cuments à Tétude des mœurs et de la société du moyen âge. 

Les Établissements de saint Louis. — L'un des monu- 
ments les plus importants et les plus célèbres de la jurispru- 
dence française au treizième siècle est, sans contredit, le 
recueil si connu et si fréquemment cité, dans les recherches 
sur l'histoire de la législation du moyen âge, sous le noiit 
des Établissements de saint Louis ^ ou, plus conformément 
aux titres de la plupart des manuscrits : 

Li Establissement le Roy de France ^ selonc tusaige de 
Paris et d^Orliens et de Touraine et d^Anjou^ et de tof» 
fice de cheualerie et court de baron. 

Ce fut Ducange qui publia, le premier, ce précieux docu- 
ment à la suite de son Histoire de saint Louis (1668, in-f^, 
3^ partie), avec de nombreuses annotations. U fut reproduit 
cinquante-cinq ans plus tard par de Laurière dans le pre- 
mier volume de la grande collection des Ordonnances des 
rois de France de la troisième race (l723, in-P'), avec des 
commentaires encore plus développés. Ces deux éditions, 
qui sont les seules ayant une valeur historique et une va- 
leur différente, puisque l'éditeur de la seconde consulta plu- 
sieurs manuscrits que n'avait pas connu Ducange, sont aussi 
rares l'une que l'autre. Vous ne serez donc pas étonnés, 
messieurs, que votre Conseil administratif ait accueilli sans 
hésitation la proposition qui lui a été faite récemment par 
M. Boutaric de publier de nouveau ce texte important. 

Malgré la profonde érudition des deux premiers édi- 
teurs, il reste encore plusieurs questions importantes à ré« 
soudre concernant l'époque, le caractère et les auteurs de 
la rédaction de ce document. 



DE L'HISTOIRE DE FRAI9CE. 169 

Faot*il le considérer comme Vœuvre de saint Louis, ou 
da moins comme exécuté d'après ses ordres, en 1270, par 
les plus habiles légistes de son temps, Tannée même de sa 
mort, un mois avant son départ pour Tunis ? Etait-ce une 
espèce de code dans lequel le saint roi, comprenant quelques 
lois de ses prédécesseurs, aurait voulu établir la concordance 
entre ces lois, les décisions des parlements, les traditions de 
la législation romaine, les canons ecclésiastiques et les cou- 
tumes déjà nombreuses et diverses, pour servir de guide et 
d'autorité dans l'administration si compliquée de la justice 
royale et féodale de toutes les provinces de son royaume? 
C'est ce qui semblerait résulter des termes mêmes du préam- 
bule : « L'an de grâce 1 270 li bons Roys Loeys fit et ordena 
ces establissemeus, avant ce que il allast en Tunes, en toutes 
les cours layes du Royaume et de la Prevosté de France.... 
Et furent faits ces establissemens par grand conseil de sages 
hommes et de bons clers. » Et plus loin : « Avons ordené 
ces establissemens selon lesquiez nous volons que len use es 
CQurs laies par tout le reaume et la Seigneurie de France. » 

Cette opinion, adoptée par le Nain oeTillemont dans son 
Histoire de saint Louis ^ par le président Hénault, par Fleury, 
par Velly, et même par Ducange et de Laurière, qui en ex- 
posaient cependant les difBcultés, n'était point celle des ju- 
risconsultes du seizième siècle, Chopin et Charondas, qui 
appelaient les Etablissements le livre d'un ancien praticien 
français inconnu, et ne le considéraient pas comme le code 
officiel des ordonnances et institutions de ce prince. Ces 
doutes, partagés par Montesquieu, ont été renouvelés de nos 
jours, surtout par M. Klimrath, que les études historiques 
sur les législations du moyen âge ont malheureusement 
perdu. On est assez d'accord pour considérer les Établis^ 
semants comme rédigés peu de temps après la mort de 
Louis IX, vers la fin du treizième siècle» par des légistes qui 
voulurent donner à leur compilation une plus grande auto- 
rité en la plaçant sous le patronage ou la mémoire du saint 
roi. Peut-être celui-ci l'avait-il en effet ordonnée avant son 
départ et peu avant sa mort, et n'eut-il pas le temps de la 
voir exécuter? Hypothèse qui concilierait les deux opinions. 

M. Boutaric aoopte entièrement celle qui regarde saint 
Louis comme étranger à la rédaction de ce recueil et en 
fixe la date vers la fin du treizième siècle, sans toutefois en 



98 SOCIÉTÉ 

M. MabiUe, ftitadié nu dépurtement dès municriu ée la 
Bibliothèque impériale et auteur lui-méne d*éerits dont Té* 
mditîon a été remarquée, a bien voulu coopérer à la rédac- 
tion de cette table , afin d^obvier à quelques difficultés sus- 
citées par Tcloignement du principal éditeur. M. Mardhegay 
considérerait comme un complément utile au Chroniques 
d'Anjou, un recueil de chartes originales relatives à cette 
même province ; il n*ea a point encore £EÙt Tobjet d'ime 
proposition au Conseil. 

Le long temps qui s^est écoulé depuis la publication du 
premier volume de ces Chroniques pouvant en rendre l'ac- 
quisition difficile aux sociétaires nouveaux, le Conseil a dé- 
cidé que le second volume formerait un ouvrage à part qui 
aurait son titre, son introduction et sa table; et que les 
mêmes accessoires indispensables seraient aussi rédigés dis- 
tinctement pour compléter la collection des deux voinmes. 

Mémoires de Mme Duplessis de Mornay, •— Lorsque, Fan 
dernier, dans cette même assemblée, je vous annonçais, 
messieurs, au nom du Conseil, respérance qtie le projet^ 
émis puis abandonné par M. Pourson. de publier les 
Mémoires de Mme de Momay pourrait être repris dans les 
conditions les plus favorables , vous partagiez notre espé* 
rsnoe : cette espérance est devenue une réalité définitive. 

Le caractère de l'ouvrage, le choix du nouvel édîtenr, 
Mme Conrad de Witt, fille de M. Guizot, dioix si parftkîle«* 
ment approprié à la nature de ces Mémoires, le choix du 
commissaire responsable dont la profonde eonnaissanoe et 
Vappréciation supérieure des sources historiques ajouteront 
une si grande valeur au mérite réel du document, ce sont là, 
messieurs, autant de motifs de nous rendre certains que les 
Mémoires de Mme de Momay formeront un des volumes 
les plus intéressants et les plus goi>té5 de notre coUeotîon. 

Ces récits n'ont-ils pas été, en effet, rédigés par une 
épouse qui retrace religieusement et respectueusement la 
grande et honorable vie d'un des hommes les phn érainents 
du seizième siècle, grand par son caractère, par son savoir, 
' par sa probité politique, sociale et religieuse r N*ecit-*ils pas 
été rédigés par une mère qui oiSre à son fils auquel eUe 
adresse personnellement son récit, avec les sentkBM»Ms de la 
foi dirétienne la plus profonde, les exemples du pérevîvaiU 



DE L^HISTdlRE DE FRANGE. 9d 

ëtmte M M kfiOd ^rvécti, coimiiè vth lûaâèlé de toutes les 
mnùà britéëé et tmbliqùë^ ? N'dnt-il§ bûk été btû^èment 
éb^^âtriy dvimt lent achèvement, pat là thort pt^étiiaturéè, 
l0 23 octobté 160d, du jeutie guetriet pour lequel ik éuiiettt 
A tefidl^^ffuent tôtuposés? N*orit-il9 pas èrifin été bientôt 
lotit à fait lûtettompus et bHsés pit la înott de celle qui 
tl'ëttl pas la force de sufviTre à la perte d*aii fils, objet de 
Umteê ses tebdresse^, de toutes àes préôôcupsltioUS mdtèk^- 
nellès, d'un fils qu'elle espérait voit utt jour lé dic^ne sdti- 
ceèseur de l'atni dévoué du grâud miïiistre d'Henri iV. du 
l^préientant le plus vénéré et le plus sincèrement c^onvaincu 
de la Réforme religieuse au seizième siècle? 

Quels motifs plus réels d'intétêt et J)lus pftoprè'é à féîté 
de ce livre une lectur^ttàchante? 

Uïi témoin contemporain, de Liques» l'un dès secrétaire^ 
ou des intimes de Duplessis de Mornay, qui publia sa vie éi 
*és Mémoires, a jugé ainsi Mme de Mo* nay : « Et certes je 
^érutdire, sans flatterie, qu'il n'y a point en ce teittp^ dé 
femme plus atccomplie en totite^ sortefs de veHus. Elle' av6li 
im espnt net, un jugement solide, plus que le seie ne porté, 
Utt eonratge qui ne s eftbraùloit de rien, une sévérité tatitte 
le vice telle que les plus grands la redouto^^ent. Au feste^ 
tf'udé extrême charité enveri^ les paUSrreS; mais entre tddtes 
èéS tertuë, paf oissoit tm zèle ardent en ce qui coâéérdoit la 
gloire de Meu et l'advancement de' l'Eglise * . . . . lé 

Commencés à Saumur, le 26 avril 1595, lèls Mémtfiréè 
de Charlotte Arbaléste, seconde femme de D^le^iisis de 
Mornay, ont été interrompus en 1606 peu après là' iùort 
de son fils unique, engagé au service dû prince d'Orangé et 
ftfé âa siège de Gneldres, le 23 octobre 1605. Ils se termi- 
nent par quelques lignes de douleur écrites entre la mort du 
fils et la mort de k mère six mois aprè^. 

Ces Mémoires ne renferment pas seulemeftt lé técîi de la 
tic de Duplessis de Mornay, mais aussi Texposé três-impar- 
tîafl et le plus souvent très-émouvant des principaux événe- 
ments contemporains, soit en ce qui se rapporte à l'état du 
p9crû caiHiniste, soit même en ce qdi concerne la situation 
{K>litlqne de la Ftititce en général . 

1. rtistoire de la vîe Je messlre Philippe de ^îornayy par de Liqaes, 
IMr, Léydé 16V7» p. 30. 



iit soaÉiÉ 

être rappelés. Le Tolnme de 1868 conlieDdra quelques doen- 
ments communiqués par un autre de nos confrères que nous 
avons aussi perdu depuis notre dernière assemblée, M. de la 
Fons de Mélîcocq, qui, depuis bien des années, se plaisait à 
enrichir notre Bulletin d*extraits de documents conservés 
dans les archives de plusieurs villes du nord de la Franoe 
et particulièrement de celles de Noyon, documents très- 
vanés concernant surtout les mœurs et les usages du moyen 
âge. Vous y remarquerez aussi une lettre d'Enguerrand de 
Marigny communiquée par M. le marquis de Godefroj 
Menilglaise, qui en a démontré Tauthenticité, ainsi que plu- 
sieurs pièces plus modernes empruntées au British Muséum 
par M. Masson, qui a déjà communiq^ié une notice sur Tim-» 
portante collection de papiers du cardinal Gualterio. Vous 
avez déjà lu en partie un travail considérable de M. Auç. 
Longnon, ayant pour objet une révision très-attentive de 
la Liste des proiflnces et des pays de France^ publiée par 
M. Guérard, en 1837, dans le P** volume des Annuaires de 
la Société, et qui offre le premier tableau de Tensemble 
des petits pays, naturels et politiques, de la France, sujet 
d'études sur lequel Tattention des érudits ne saurait trop se 
porter. Vous aurez aussi remarqué une correspondance mé- 
dite de Louis XI avec le duc de Bretagne en 1463 et 1474, 
publiée par M. Faul Raymond. Mais le document le plus 
miportant et qui eût mérité de former un volume à part, 
s*il eût été plus étendu, est le Cartulaire du Comté de 
RétAely édité, analysé et annoté par M. Léopold Delisle, 
avec le soin et Térudition qu'il sait apporter à tous ses 
travaux. 

Ce cartulaire civil renferme 432 chartes, depuis Tannée 
1117 jusqu'à Tannée 1454; le plus grand nombre est 
antérieur à Tannée 1333, date de la transcription du re- 
gistre. M. L. Delisle en a publié intégralement les plus im- 
portantes et analysé les autres ; plusieurs du treizième siè- 
cle sont écrites en français; il y en a une de Tannée 1258, 
émanée de Join ville. On y trouve beaucoup de renseigne- 
ments sur la généalo^e des comtes de Réthel, sur la topo- 
graphie et sur les divers éléments de la féodalité dans la 
Champagne septentrionale, assez pauvre en documents his- 
toriques originaux de quelque valeur. Le registre appartient 
i M. le marquis de Clermont, qui, sur la demande de M. le 



DE L'HISTOIRE DE FRANCE. 1 i :> 

comte Hector de la Fenîère, a bien voulu le mettre à la 
disposition de M. L. Delisle. Une table des noms de lieux 
très- détaillée a encore été complétée par M. Longnon» 

Outre ces publications réalisées, votées ou différées, il 
me resterait à vous rappeler, messieurs, les titres de plu- 
sieurs autres ouvrages plus anciennement adoptés, soit dé- 
finitivement, soit en prmcipe. Tels sont : 

Les Chroniques de Saint-Martial de Limoges ; les Chro- 
niques de Guibert de Nogent; Albéric de Trois fontaines ; 
Bernard le Trésorier; Richard de Setmones; les M émoi- 
res de Bassomplerre, Si vous ajoutez à ces documents les 
suites de Froissart et de Monluc, il ne vous restera, mes- 
sieurs, aucune inquiétude sur l'avenir de vos publications ; 
rembarras des richesses serait plutôt à craindre et devrait 
nous faire désirer qu'un accroissement de ressources nous 
permît aussi un accroissement de publications annuelles. 

En nous félicitant, à bon droit, des progrès continus de 
notre Société dans la reproduction des anciens documents 
de nos annales et du rang de plus en plus honorable qu'elle 
occupe parmi les autres in<ititutions dont le but est pareille- 
ment de propager et d'éclairer le goût des études histori- 
ques, nous ne devons point oublier les collègues qui nous 
aident dans Taccomplissemeut de cette tâche, par le con- 
cours de leurs lumières et de leurs souscriptions. Leur 
nombre augmente cliaqne année, et loin d'en être sur- 
pris, nous devrions espérer un accroissement plus grand 
encore, tant la recherche de la vérité historique, tant l'étude 
des civilisations passées offrent aux esprits sérieux, comme 
un but attrayant, les jouissances de la réflexion, les ensei- 
çiements de l'expérience, les distractions les plus honnêtes, 
si nécessaires à 1 activité dévorante de notre époque. Mais 
plus sont nombreux les nouvt*aux sociétaires, plus se mul- 
tiplient les vides que la mort fait dans nos rangs. Jamais 
le nombre des membres que la Société a perdus en une 
seule année n'a été plus considérable. 

Après l'hommage si éloquemment, si justement rendu à 
la mémoire des quatre membres du Conseil qui nous ont 
été enlevés, M. le duc de Luynes, M. le duc de Fezensac, 
M. Taillandier et M. Yallet de Yiriville, vous regretterez, 
messieurs, que la même voix ne se soit pas fait entendre 

T. VI, 1868. !»• tàxm. 8 



il4 SOCOÉIIÊ 

pour être encore Tinterprète de la Société auprès des fk- 
milles de plusieurs autres émineots confrères oue nous 
avons perdus, et qui, à différents titres et dans différentes 
carrières, auraient mérité un semblable honneur. U ep est 
deux surtout, M. le comte Duchàtel et M. Adelphe Châsles, 
dont la mémoire eût surtout gas^né à être appréciée par 
leur illustre ami et leur ancien collègue dans les affaires pa- 
bliques. Je dois me borner à vous rappeler très-succincte- 
ment les services divers qu'ils ont rendus au pays^ 

M» le comte Duchàtel, La carrière politique de M. le 
comte Duchàtel tient une si grande place dans sa vie et 
dans rhistoire du gouvernement parlementaire ; elle est si 
bien connue; elle a été si bien appréciée dans les discours 
prononcés à ses funérailles par plusieurs de ses meilleurs 
amis et par les représentants des académies dont il était 
membre, qu*un nouvel hommage rendu à sa mémoire ne 
pourrait en être qu une faible et très-incomplète reproduc- 
tion. (Test surtout au point de vue des services rendus par 
M. le comte Duchàtel aux études historiques, archéologiques, 
ou littéraires, soit comme ministre, soit par ses travaux per- 
sonnels, que la Société de THistoIrede France, où il comptait 
aussi de nombreux amis, peut joindre ses regrets à tous 
ceux qui ont déjà été si eloquemment exprimés, et que 
plusieurs d'entre nous ont entendus non sans émotion ^. 

Né à Paris en 1803, M. Charles- Marie -Tanneguy 
Duchàtel trouva de bonne heure dans sa famille les ensei- 
gnements et Texemple de Tadministration publique, et en 
particulier les leçons d'économie politique et financière 
qvLii sut mettre en pratique dans les hautes fonctions aux- 
quelles il fut appelé sous le gouvernement de Louis-Phi- 
lippe. Son père, directeur de Tenregistrement et des do- 

1. La psittie biographique de ce rapport n*& point été lae & rassem- 
blée générale de la Société. 

8. Discours prononcés auto funérailies du ^omte Dnckâtel^ « Fstri$y le 
9 novembre 1867; par MM. de Parieu, au nom de TAcadémie des 
•ciences morales et politiques ; par M. Beulé, au nom de rAcadémie des 
b^nx-arts, et par M. Guizot. — Discours prononcés k Mirambeau le 
4 déaettiire 1867, par M. Meraa et par M. Vitec. — Le cmnit Tanntgny 
Duehétd : N&tioê historique par M. Guviliier^Pleury, de l'Académie 
française, lae dans la séance trimestrieUe des oiaq académie* (de rinsd- 
tut), le 8 janvier 1868. 



DE L^HISTQlAfi DE FRANGE. IIS 

Hl^iiies à Box'deaux avant 178i9, avait été, piendaQ^ toute la 
duré^ 4^ r£jitpire, directeur de Tadmiaistration générale des 
doDiaines où i) rendit des services signalés. Mais avant de sui- 
vie ^es traee^ dans la pratique d'une administration écltirée 
4Bf, saf^emenx libérale, M. Duchâtel avait été Tun des auditeurs 
Assidus de ces cours si justemeut populaires de la Sor- 
]K>nne, qui préparaient la rénovation des études en histoire, 
^ littérature et en philosophie. U se vouait^ dés lors, 
comme Ta dit à ses funérailles l'un de ses mautres et de ses 
amis les plus illustres, M. Guizot, aux études et aux idées 
les plus sérieuses, avec l'ardeur d^ Isi jeune^e et le ferme 
jugement de Tâge mûr. Il ne tarda pas à essayer son talent 
d^écrivain et ses connaissances précoces en économie poli- 
tique dans le journalisme de lopposition ; il iVit, en 1S23 
on 1824', l'un des fondateurs du Globe; il y eut pour col- 
laborateurs tant de jeunes esprits distingués et, comme lui, 
organes de la pensée libre, dont les doctrines et les talents 
d'écrivain eurent alors une influence qu'ils purent aussi 
exercer plus tard dans les différentes voies de leur vie poli- 
tique, littéraire ou scientifique. A ses articles sur différentes 
gestions d'économie politique, M. Duchâtel ajouta un 

S m plus tard, en 1829, à l'occasion d*un concours aca- 
^mique , la composition d'un ouvragée qui eu traitait 
l'une des questions les plus délicates et les plus importantes. 
Pans son ouvrage sur là Charité dans ses rapports auec Te- 
fat moral et le bien-être des classes inférieures de la société ^ 
M. Duchâtel, suivant l'opinion d'un juge très-compéteat, 
M. de Parieu, avait étudié les causes de la misère avec la 
science de l'économiste et les moyens d'y remédier avec le 
diflcernement d'un futur administrateur ; on pourrait ajou- 
ter, avec un esprit droit, disposé à adoucir la misère et à en 
diminuer les causes, tout en en respectant les victimes. Une 
seconde édition de cet ouvrage a été publiée en 1836, 
BOUS le nouveau titre de Considérations d'économie poli- 
tique sur la bienfaisance; il marquait d'avance la place de 
son auteur dans TAeadémie des sciences morales et poli- 
tiques, dont il fut en effet nommé membre libre en 1842. 

La carrière politique de M. Duchâtel ne commença vrai- 
ment qu'avec la révolution de juillet 1830; elle fut rapide, 
Inillaate et solide autant et aussi longtemps que peut l'être 
Ue carrière poUtique, car il participa presque constamment 



146 soatTt 

au pouToir pendant toute la durée du règne de Louia- 
Philîppe, qiK>iqu*i] fût Tun de ses plus jeunes ministres; 
il le fut quatre fois, la dernière pendant huit ans (1840- 
1848). Il prit part à presque toutes les affaires les plus im- 
portantes du pays, presque toujours dans les mêmes cabinets 
que M. Guizot dont il partageait les opinions et dont il fut 
un des plus intimes amis. Devenu conseiller d^Etat, pub 
élu député en 1833 par le collège électoral de Jonzac (Cha* 
rente-Inférieure), en remplacement de son père élevé à la 
dignité de la pairie, M. le comte Duchàtel fut successive- 
ment ministre du commerce (avril 1834), ministre des finan- 
ces (6 septembre 1836), vice-président de la Chambre des 
députés (sessions de 1836 et 1837), ministre de Tiiitérieur 
(12 mai 1837), puis appelé de nouveau au même ministère 
(1840-1848). 

Ce n'est point ici le lieu de rappeler les circonstances poli- 
tiques et les luttes contraires d^opinions qui ont imposé à ces 
différentes phases du pouvoir des dates devenues historiques 
dans le gouvernement parlementaire, et qui appelèrent et 
rappelèrent à ces différents ministères M. Duchàtel, dont 
on a pu dire justement qu^il s'y montra constamment un 
ministre d*affaires. 

Il a participé et^ effet, bien plus encore comme ministre 
que comme député, à un grand nombre de discussions et de 
lois des plus importantes , dont plusieurs émanaient de son 
initiative et étaient discutées et adoptées sous sa responsabilité 
de ministre. Les douanes, les caisses depargpe, les attri- 
butions municipales, les travaux publics, les modifications 
au code forestier, rétablissement de plusieurs réseaux de 
chemin de fer, de Tune des premières lignes, sinon la pre- 
mière, de télégraphie électnque (celle de Paris à Lille): 
tels sont les principaux objets d'administration générale 
auxquels M. Duchàtel a attaché son nom. Il en est d'autres 
d un ordre peut-être moins élevé et surtout moins politi- 
que,- mais qui ont un caractère plus littéraire, plus histo- 
rique et qui méritent d'être ici plus spécialement rappelés. 
Comme souvenirs de Thistoire contemporaine , on n'a pas 
oubUé que ce fut pendant ses fonctions ae ministre de l'inté- 
rieur, en 1841, qu'eut lieu, par la volonté du roi Louis- 
Philippe, la translation de l'tle Sainte-Hélène à Paris, des 
cendres de l'empereur Napoléon i"et la pose delà statue de 



DE L'HISTOIRE DE FRANCE. Ii7 

TEmperear sur la colonne de la grande armée à Boulogne. 
C'est aussi à Tadministration de M. le comte Duchàtel 
que se rattachent rérection de la statue de Molière en 
1840; et en 1843, Facquisition de Thôtel Cluny, son ad- 
jonction au palais des Thermes et Tacquisition de la col* 
iectîon de M. Dussomerard, qui est devenue, par dès 
accroissements successifs, un des musées de France les pfiis 
intéressants et les plus instructifs, musée confié aujourd'hui 
à la direction dévouée et intelligente du fils du premier 
possesseur de cette riche collection. 

Deux autres institutions, touchant bien plus directement 
aux études historiques qui en sont redevables à M. le comte 
Duchàtel, sont la fondation du Comité des monuments histo^ 
riques en 1 839, et celle de la Commission consultative dss Ar^ 
chives départementales en 1 84 1 . On ne saurait trop haut rap- 
peler les immenses services rendus par ces deux fondations. 

LVtude des monuments figurés dut à la première de ces 
commissions d'avoir sauvé d'une ruine totale et presque 
imminente tant d'édifices, précieux vestiges d'un passé trop 
longtemps dédaigné et méconnu et de les avoir conservés 
pour l'illustration des souvenirs et pour l'étude de l'histoire 
des arts en France, depuis les temps les plus reculés jus- 
qu'après la Renaissance. Une série considérable de précieux 
dessins des plus importants de ces monuments est aussi un 
des résultats des plus intéressants des travaux de cette- 
commission. On a pu admirer à l'Exposition universelle de 
1867 un grand nombre de ces dessins, dans les galeriescen- 
trales, voisines des salles consacrées à THistoire du travail. 
L'Académie des beaux-arts, en admettant M. Duchàtel au 
nombre de ses membres libres, récompensa justement les ser- 
vices rendus par lui à l'histoire des monuments delà France. 

C'est une reconnaissance plus grande encore, peut-être, 

3 ne les études historiques doivent à l'administration éclairée 
e M. le comte Duchàtel, pour leur avoir conservé, en en 
faisant mieux apprécier la valeur, et en en dirigeant le clas- 
sement qui en rend la conservation et l'eiamen plus faciles 
tant de titres précieux, tant de documents inconnus, dis- 
séminés , oubliés et trop longtemps perdus dans les archives 
départementales, municipales, hospitalières et autres. Un 
excellent rapport au roi par M. Duchàtel donna une ptiis- 
sante impulsion qui (îit activement aidée pendant dix à 



118 SOCIÉTÉ 

donze ans par les travaux , délibérations, circulaires, publi- 
cations de la Commission des Archives départementales 
qu^il avait créée ^ Est-il besoin de rappeler que dans cette 
double institution destinée à conserver les monuments 
figurés et tes documents écrits de notre histoire nationale^ 
M. Duchâtel s'était inspiré de la puissante et primitive 
impulsion donnée par Al. Guizot , plusieurs années a uparaF- 
vant, en 1832,^ lorsque celui-ci fit spontanément et presque 
immédiatement profiter les études historiques de son arri- 
vée au ministère de l'instruction publique» en créant le Co- 
mité historique^ destiné à diriger la recherche et la publi* 
cation des documents originaux inédits relatifs à Fhistoire 
de France, comité qui, après plus d'une modificalioa» 
continue encore aujourd'hui l'œuvre de son fondateur? 
Ce serait attssi manquer à la mémoire de M. Duchâtel que 
de ne pas rappeler combien il fut heureusement et acti- 
vement aidé dans la création de ces deux institutions par 
deux de ses plus fidèles amis et de ses conseillers les plus 
éclairés, tous deux membres du Conseil de la Société de 
l'Histoire de France : M. Vitet, momentanément inspecteur 
des monuments historiques et secrétaire général du mmistérè 
de r intérieur, qui a pris une grande part aux travaux de là 
Commission des monuments; et M. Ant. Passy, sous-secré- 
taire d'État au même ministère, quand fut créée la Commis- 
sion des Archives départementales dont il avait, en grande 
partie, préparé et rédigé les circulaires et les rapports. 

i^près une vie publique et administrative, si activement^ 
si ntilement remplie, M. Duchâtel s'est vu, en 1848, con- 

1. Cette Commission de 1841 était composée pretque entièrement dfe 
membres <ie la Société de rJHistoire de France: MM. le coBUe Portxlk, 
présideut, Vitet, Aug. Le Prévost, Cli^^sles, Ant. Passy, Cli. Lenormant, 
Letronne, Guérard, N. de Wailly, Mérimée, J. Desnoyers et Gade- 
bled, chef de bureau au Ministère, secrétaire. Après 1848 , quelques 
membres furent changés ou rem})iacës et une nouYelle organisation suc- 
céda à celle de 1841. Des inspecteurs généraux furent créés et d'util«t 
dé^'eloppements furent donnés à Tinstitution premièi^ de M. DuchÂteL 
On pourra voir rhistorique des travaux successifs des commissions et 
inspections desarcbives, ainsi que ceux des archivistes départementaux, 
^ns le Manuefde t archiviste pnblié en 1860 jiar M. Aimé Champollion- 
Fi^eac, et «Uns les Arniuaires des archives pabliés de^is eecte époofat 
pi|r le Ministère de Tlntériçur, M. de Pèrsig^y a pris un^ gre^^ pwrt^ 
pendant son passage à ce ministère, aux développements de l*ijistitutioQ 
de tt. Ddchfttei. 



\ 



DE L'HISTOIRE DE FRANCE. il 9 

damné à rentrer dans la vie privée. H ft supporté digneineiit 
peadant vingt ans cette aorte d^exîl, repos d*un esprit actif 
et intelligent j il a continué d'aimer et d encourager les arts^ 

Far lui et pour lui , après les avoir encouragés au nom dç 
Etat; il a su noblement user d'une grande fortune; il a 
conservé tous ses amis , it en a rencontré d'autres dans plu- 
sieurs de ses anciens adversaires politiques. II a trouvé, dans 
des chagrins de famille, des consolations autour de lui auprès 
d^un fils digne de continuer son nom, qui s'est fait un hon- 
neur de lui succéder dans la Société de l'Histoire de ï^'rancQ, 
et d'un gendre, M. le duc de la Trémoille, un de nos col- 
lègues, dont les riches archives, souvenir d'une grande et 
longue illustration nobiliaire, sont mises avec une si bien- 
veillante affabilité à la disposition de tous ceux qui peuvent 
y trouver d'utiles documents pour leurs études. 

Enlevé, avant la vieillesse , à l'affection des siens et à ses 
amis, M« le comte Duchàtel a quitté la vie avec les senti- 
ments de la foi chrétienne. Sa dépouille mortelle a reçu, 
soit à Paris soit dans le département de la Charente, le plus 
pompeux et surtout le plus touchant témoignage des sym- 
pathies de ses anciens collègues au pouvoir et dans les 
académies, de ses nombreux amis, de ceux non moins nom- 
breux qu'il avait obligés; il a reçu l'hommage de sympathies 
exprimées avec éloquence et émotion, et ses qualités de l'es- 
prit, du jugement, du savoir et du cœur ont été justement 
appréciées. 

M. Châsles^. — G est aussi par sa vie politique et admi- 
nistrative, mais à un moindre degré et sur un théâtre 
où il occupait dans les affaires publiques un rang moins 
élevé, moins brillant, quoique non moins utile, que 
M. Châsles a droit surtout au souvenir de ses contemporains. 

Né à Chartres le 5 octobre 1795, M. Henri-Lubin- Adel- 
phe Châsles est mort à Paris le 8 janvier 1868, après avoir 
été peu de temps notaire à Paris (1823-1826), puis notaire 

1. M. Letartre, ancien membre du conseil de préfecture d*£ure-et- 
Loir, a publié une notice biographique intéressante aur M. Châilea. 
Plosieart discoura ont été prononcés À ses funérailles, par M. Goupil, 
conseiller d'État, par M. de S. Laumer, maire de Chartr^, «t plua Vkrà 
p«r les représentant» de plusieurs associations obartraines dont il ayait 
nùt partie. 



ilO SOCIÉTÉ 

honoraire, député du département d^Eure-et-Loir (1831- 
I848)t maire de la TÎIle de Chartres (1830-1847), membre, 
secrétaire, puis plusieurs fois président du Conseil général 
du même département. Dans ces diverses fonctions publi- 
ques, aussi bien que dans d*autres situations où le caractère 
eminent de Tadministrateur pouvait se manifester, en même 
temps que les qualités essentielles du caracière de Thomme 
privé, M. Châsles a mérité et s*est universellement acquis la 
sympathie et Testime de ses compatriotes et de ses collègues. 
Sa ville natale, qu'il administra pendant dix-sept ans, lui a 
donné aussitôt après sa mort un témoignage touchant de 
reconnaissance pour les services dont elle lui était redevable, 
en décidant qu*un des boulevards de cette ville, qu*il avait 
presque créé ou du moins transformé, porterait à l'avenir 
son nom. M. Chàsles s'était, en effet, dévoué avec un zèle, 
une activité, une droiture, une fermeté et une intelligence 
dont le souvenir a persisté à juste titre parmi ses concitoyens 
à raccomplissemeiit de ces fonctions souvent délicates et 
'difHciles oe maire, intermédiaire entre la cité dont il doit 
défendre les intérêts, et le pouvoir exécutif dont il est 
en quelque sorte le délégué. Cependant le premier usage 

Îae fit M. Chftsles de son initiative, aidée par le concours 
u Conseil municipal, dut coûter un peu aux goûts d'tm 
ami des souvenirs historiques de son pays. Il sacriSa, 
en eflet, à Tembellissement et à l'assainissement d'une par- 
tie considérable de la ville de Chartres des remparts et des 
portes monumentales d'une conservation parfaite dont la 
physionomie chevaleresque rappelait dé glorieux souvenirs 
et qui avaient résisté à tant d'attaques et de guerres dn 
moyen âge. Ce fut sans de pareils sacrifices que la ville de 
Chartres dut à Tadministnition de M. Châsles des fontaines 
plus nombreuses et plus abondantes par l'élévation des eaux 
de TEure, après d'inutiles tentatives de puits artésiens; des 
abattoirs placés dans une situation plus salubre ; un com- 
mencement d'éclairage au gaz, longtemps et vainement 
déliré; des salles d'asile; une institution primaire supé- 
rieure; un comice agricole; des accroissements d'un musée 
public et d'autres améliorations qu'il n'obtint pas toujours 
sans d'ardentes oppositions et, de sa part, sans une coura- 
geuse persistance. 

Le nom de M. ChÀsles se rattache, dans le pays chartraio, 



DE L'HISTOIRE DE FRANCE. f tl 

à nue autre instîtiition qui fut plus redevable encore à son 
initiative bienfaisante et à sa coopération personnelle, œuvre 
dont il était heureux et fier, à juste titre, et qui lui fera tou- 
jours un grand honneur, quoiqu'elle n'ait eu qu'une exis- 
tence passagère. L'ancienne abbaye de Bonneval, avec ses 
dépendances, située dans la riche vallée du Loir, était deve- 
nue sur sa demande, et en partie à ses frais, giàce au con- 
cours de l'administration départementale, une école pratique 
d'agriculture pour les orphelins pauvres et les enfants aban- 
donnés des deux sexes. Créée en 1844 par une société de 
fondateurs dont M. Châsles était le président, cette institu- 
tion digne des plus persistants encoui-agements, a prospéré 
au delà de toute espérance pendant plusieurs années. Mo- 
mentanément modifié en 1848 dans son organisation agri- 
cole, cet établissement, consacré à former des élèves dont 
Téducation morale n'était pas moins religieusement sur- 
veillée que Téducalion physique et l'instruction pratique 
de l'agriculture, retrouva son ancienne prospérité en re- 
trouvant l'habile direction de son principal foûdateur, pen- 
dant les onze années que M. Chàsles en reprit la direc- 
tion. Mais en 1860, cet asile des enfants pauvres fut licen- 
cié par l'administration supérieure qui en avait rigoureu- 
sement le droit, et fut converti en un asile d'aliénés. Ce 
fut un des chagrins de la vie de M. Châsles; il espérait 
un long avemr à une œuvre de bienfaisance dont l'ex- 
périence et le succès avaient prouvé l'uiilité incontestable, 
et qui avait été une de ses plus vives jouissances, comme 
elle sera un de ses titres les plus honorables à la reconnais- 
sance de ses concitoyens. 

La carrière politique de M. Châsles à la Chambre des dé- 
putés, où il siégea pendant dix-sept ans*, de 1831 à 1848, 
n'a point été marquée par des succès de tribune qui font 
la réputation d'un orateur; cependant il avait une grande 
facilité de paroles, une extrême clarté d'exposition ; mais 
quoique profondément convaincu il était modeste et ré- 
servé, et c'était presque uniquement dans les Commissions 
qu'il apportait au travail commun le tribut de ses lumières. 
Il concourut ainsi à plusieurs lois importantes : à la loi mu- 
nicipale de 1837, à celle sur les chemins vicinaux, à l'orga- 
nisation du réseau des chemins de fer, et à plurieurs lois 
financières où ses études et sou expérience dans l'admini»- 



în SOCIÉTÉ 

tration municipale d^une ville importante, dans la gestion 
d'une assez grande fortune personnelle lui donnaient qjOieU 
que autorité. 

Ses goûts pour les études historiques le portèrent i entrer 
dans notre Société de THistoire de France dont il fut membre 
pendant plus de vingt-six ans. Il faisait aussi partie de la Com- 
mission des archives départementales, créée par le comte 
Duchâtel, en 1841, au ministère de Fintérieur, Commis- 
sion dans laquelle j'eus souvent Foccasion de remarquer son 
esprit juste et méthodique, son instruction variée et sa 
bienveillance naturelle unie à une grande indépendance 
d*opinion. C^était surtout vers Fhistoire locale du pavs 
chartraiui envisagée sous ses différents aspects, qu'il din- 

Seait ses recherches bibliographiques, et, à ce point de vue, 
s'était eâbrcé de rendre sa bibliothèque aussi complète que 
possible. Ces recherches furent un délassement des aernières 
années de sa vie qu'il passa en partie dans la grande propriété 
qu'il avait créée, et qu'il se plaisait à embellir, à Marcouville, 
prés de Brézolles, et où il aimait à réunir ses amis et sa fa- 
mille, autant que le lui permettait une santé depuis longtemps 
altérée. Le plus intime attachement l'unissait à son frère, 
M. Michel Châsles, membre de T Académie des sciences^ pro- 
fesseur à la Faculté de Paris, et bien connu par ses importantes 
découvertes dans la théorie et l'histoire des laathémattques. 

M. de ta fonsy baron de Mélicocq. — M. de la Fons, né 
à Noyon en 1802, est décédé à Raismes le 8 juin 1867. D a 
partagé les études et les inclinations de sa vie littéraire et 
scientifique en deux voies, où il aura laissé des traces égale- 
ment honorables pour sa mémoire et utiles à beaucoup de 
ceux qui ont les mêmes goûts pour la recherche et la mise 
au jour des documents originaux concernant l'histoire des 
mœurs et des institutions au moyen âge, et l'étude de la bo- 
tanique. M. de la Fons, qui concentrait ses travaux sur la 
Picardie, aurait pu mettre plus complètement en œuvre lui- 
même, dans des ouvrages méthodiques, les nombreux frag- 
ments, presque tous inédits, d'actes, de registres de compt^ 
de dépenses et autres documents des quinzième, seizième et 
(£x-septième siècles « conservés dans les archives de plu- 
sieurs villes du aord de la France (Lil)el Ùouai, QéthuLnéy 
Noyon, etc.). n a préféré le plus souvent hvrer à rexpérience 



DE L'HISTOIRE DE FRAIHCE. i23 

et aux commentaires de ses collègues les fruits de se^ labo^ 
rieuses recherches et les communiquer, soit à la Société dô 
rllistoire de France, soit au Comité historique du ministère 
de rînstruction publique, soit à d'autres associations qui lei 
ont insérés dans leurs recueils, telles que la Société des aii<^ 
tiquaîres de Picardie, les Sociétés de liile et d^Abbeviltei 
soit à des recueils scientifiques^ tels que les Archives et ta 
ftevue de Picardie, les Archives du nord de la France, ïei^ 
Annales archéologiques, etc. Aussi y voit-on le nom de M. iè 
la Fons très-fréquemment cité, ainsi que dans les notes de 

Plusieurs des publications de la Société de l'Histoire de 
*rance, telles que Monstrelet, Jehan de Wavrîn, d'Ëscou- 
chy, Monluc, et surtout dans les Bulletins où figurent de 
nombreux documents originaux relatifs aux mœurs, àu^C 
arts, à Tindustrie, à la vie privée, libéralement commu- 
niqués par lui à notre Société et aux éditeurs de ces ou- 
vrages. 

Ces différents recueils doivent à M. de la Fons des docu- 
ments sur des légendes de saints, — sur Tameublement 
des églises^ — sur les jeux de mystères et autres cérémohîed 
dramatiques du culte, — les pèlerinages, — les prédicateurs, 
les frères quêteurs, — sur le droit d'asile; — sur Torfé^ 
vrerîe, — sur les peintres verriers, — sur rameublement^ 

— sur l'histoire de Tartillerie et du feu grégeois, — sur là 

folice municipale, — sur les corps de métiers, — su^ 
agriculture et le jardinage, — sur la sorcellerie et autres 
superstitions populaires, — sur les fous, — sur les rîbau Js, 

— sur les loteries, — sur les cartes à jouer et sur d'autres 
jeux, — sur le sort des enfants trouvés et des orphelins, et 
sur plusieurs autres sujets concernant les différents usages et 
les ainérentes classes de la société au moyen âge. 

t)^ autres documents, mis au jour par M. de la Fons, ont 
un caractère plus historique : tels sont des renseignements 
inédits sur Jeapne d'Arc, — sur la paix d'Arras, — , sur le 
traité de Conflans, — des lettres de Louis XI, de Tristan 
TErthite et du connétable de Saint-Paul; — d'autres^pièoeg 
sur rbistoire du protestantisme et des textes nombreux 'êiït 
les relations des communes du nord ,a\ec les rois de j^rançe, 
les dac9 de Bourrogne, les rois d'Angleterre. C'est la Sor 
tiétè dé r Histoire de France qui, avec le Comité histori- 
que, a reçu la plus forte part de ces intéres^nlés o6niKilitt:tfi^ 



12^ SOCIÉTÉ 

calîoDS. M« de la Fons n*a utilise personnellement qu'an 

Îeiit nombre des documents qu'il a recueillis et mis au jour, 
'outefois, il a publié en 1834, les Prwiléges et franchiiet 
de quelques-unes des villes de la Flanilre^ de F Artois ^ de 
la Picardie; — en 1839, des Recherches historiques sur 
Noyon et le Noyonnaîs; — en 1841, Une cité picarde 
au moyen âge^ ou Noyon et le Noyonnais aux quinzième et 
seizième siècles; — en 1848, les Artistes et les ouvriers du 
nord de la France et du midi de la Belgique aux quinzième^ 
seizième et dix-septième siècles* 

Les recherches historiques si persistantes de M. de la Fons 
ne Font point empêché de cultiver la botanique qui avait 
été Tobjet de ses premiers goûts; il a publié dés 1829 
(c'est son premier ouvrage) un Calendrier de flore ou Ca- 
talogue des plantes des environs de Noyon / — en 1 839, un 
Prodrome de la flore des arrondissements de Laon^ f^eruins^ 
Rocroy et des environs de Noyon; — en 1848 et 1849, 
les Plantes croissant aux environs de Bethune^ et une Flore 
de la Thierache. Il a aussi inséré, depuis 1838, dans les 
Annales des sciences naturelles et dans plusieurs autres re» 
cueils, particulièrement dans le Bulletin de la Société bota^ 
nique de France^ différentes observations de botanique. 

Constamment fidèle aux deux genres d*études qui avaient 
fait le charme de sa vie, M. de la Fons de Mélicocq a voulu, 
leur être encore utile après sa mort. Il a fondé, par son 
testament du 2 décembre 1864 S deux prix à décerner, 
tous les trois ans, l'un de 1800 francs, par 1* Académie des 
inscripti<ms et belles*lettres au meilleur ouvrage sur l'his- 
toire et les antiquités de la Picardie et de l'Ile de France, 
Paris excepté; l'autre de 900 francs, à décerner par l'Aca- 
démie des sciences pour un ouvrage sur la botanique du 
département du Nord. Ces fondations ont été acceptées par 
les deux classes de Tlnstitut auxquelles leur auteur les avait 

1 . Voici les termes de la partie du testament de M. de la Fons, qui con* 
cerne le legs fuît à TAcadémie des inscriptions et belles -lettres : c Voulant, 
c comme homme de lettres, léguer un souycnir à ma vénérable et si chère 
r pruvince de Picardie, je prie TAcadémie des inscriptions et belles- leUres 
t de Paris, de vouloir bien accepter un legs de six cents francs de rente 
c trois pour cent. — Celte rente, accumulée durant trois ans, serrira à la 
c fondation d*un prix qui sera décerné, tous les trois ans, au meilleur 
f ouyrage sur Thistoire et les antiquités de la Picardie et de Tlle de 
c France, Paris excepté, i 



DE L'HISTOIRE DE FRANCE. i25 

destinées; elles perpétueront la mémoire d'un sarant mo- 
deste, laborieux et qui n'a aimé les études scieptifiques et 
littéraires que pour le charme qu*eiles procurent et les ser* 
^ices qu^ elles peuvent rendre dans la recherche de la vérité. 

M, le marquis de Saint'Seine^ . -— Issu d'une des man- 
des familles de magistrature de la Bourgogne, M. Bénigne- 
Étienne-Marie-Stéphen Legoux, marquis de Saint-Seine, 
est mort à Dijon le 18 mai 1866, dans sa soixante-deuxième 
année. Il était petit -fils du dernier premier président du 
parlement de Bourgogne, et neveu de T avant-dernier pre- 
mier président, le célèbre Charles de Brosses, de T Académie 
des inscriptions et belles-lettres; sou père était, en 1789, 
conseiller au même parlement. M. de Saint-Seine a été, 
sous la Restauration, juge au tribunal de première instance, 
puis conseiller auditeur à la Cour royale de Dijon; il donna 
sa démission en 1830. Sous la monarchie de Juillet et sous 
la République, il fut membre du Conseil général de la Côte- 
d'Or et du conseil municipal de Dijon. Un de ses biogra- 
phes, M. Mignard, en rappelant les souvenirs honorables 
qui recommandent à la gratitude de cette ville les bienfaits 
et les fondations utiles de plusieurs ascendants de la famille 
des Saint-Seine, a montré que leur digne représentant avait 
marché sur les traces de ses prédécesseurs et qu'aucun d'eux 
n'avait eu une conscience plus droite, un esprit plus élevé, 
surtout une plus grande et plus constante bienveillance. 
Homme de conviction sincère dans ses opinions politiques 
et religieuses, il fut toujours tolérant pour les opinions qu'il 
ne partageait pas. 

Vice-président de la Commission des antiquités du dépar- 
tement de la Côte-d'Or depuis son origine en 1832, M. de 
Saint-Seine s'était faitunepart importante dans ses travaux, 
en poursuivant pendant plusieurs années des recherches sur 
les voies romaines de la Bourgogne. S'il n'en a pas publié 
les résultats, il les a du moins utilisés en les communiquant 
sans réserve à la Commission désignée par l'Académie et 

1. J*ai consulté des notes anî m*ont été commnniquées par M. Che- 
rreul fils, membre de rAcaoémie des sciences de Dijon, et dans le 
Compte rendu des travaux de la Commission départementale des antiquités 
de ta C(^/e-<rOr (18651866), une notice par M. Mijpiardy secrétairt de 
cette Commission. 



|S6 Eoçxtnnk 




(truotioa publique aux Sociétés savants pour la rédac- 
tioa d% la carte ilea Gaules. Ces longues études de lUL de 
Saint&ine servirent de base aux travaux delà Commission. 

91. dfi Saîat-Seine a toujours su faire l'usage le plus ho* 
Aorabl^ de sa grande fortune. Institutions de bienfaisance 
et d'utilité publique, noonumentfi religieux ou commémon- 
tiis ûireat en diverses occasions l'objet de sa munificence. 
Ijbl restauration de Téglise Notre-Dame et de Téglise Saint- 
^ean de Dijoa« Térection de la statue de saint Bernard ei 
4'auftres œuvres utiles ont été, de sa part, Tobjet d'une par- 
ticipation généreuse ou d'utiles indications. Il a légué à la 
Commission des antiquités de la Côte-d'Or une somme de 
iQOO fr. dont les intérêts doivent constituer périodiquie- 
Ittent, au bout de quatre années, un prix de 1000 fr. destine 
A récompenser un travail relatif à Tfaistoire générale ou par- 
ticulière, religieuse, politique, ou littéraire de la Bourgogne. 

La mort de M. de Saint«Seine fut un deuil public pour 
la ville de Dijon, les diefs ouvriers se disputèrent Thonneur 
de porter son cercueil à sa dernière demeure. Plus de 
10000 personnes suivirent son convoi; toutes les classes 

L étaient représentées, les plus élevées comme les plos 
mbies. L'évéque, le préfet, le premier président, le pro- 
cureur général, le général commandant le départementi en 
un mot tous les fonctionnaires publics voulurent rendre bonft- 
naffe à T homme modeste, désintéressé et bienfiBiigant qni 
fut l'honneur de sa province et qui a su y mériter de a nom- 
breuses amitiés et une estime aussi générale. 

Jf. P. Larnac, — Quoique n'ayant point connu particu- 
lièrement M. Philippe Larnac, je trouve dans les nom- 
breux témoignages d*estime rendus à sa mémoire par tons 
ceux qui ont eu aveb lui des rapports plus înlimes une telle 
unanimité de regrets, une sympathie si vive pour ses émi- 
Bentes qualités; sa réputation au barreau de Paris était si bien 
établie que nous pouvons, en toute confiance, associer les 
regrets de notre Société historique à ceux des nombreux 
amis que sa mort, presque subite, a profondément affligés * • 

1. J*ai consulté pour cette notice les documents sulvMits : 

Articles de M. Pouguet dans le journal le Droit du 9 norembre 1867;— 



DE L'HISTOUUS pE FRANCE. IS7 

jtt. Philippe I^naç, né à Nî^es, Iç 19 oçfphjof 1^0, 
élajut 15911 à wxe familb anoîenne de ceUe yille, e^ protfs- 
l9.Qte depuis la néforme. Son père, longtemps conseiller 
à la Cour impériale de Nîmes, n avait quitté ces honora* 
ides fonctions, en emportant le regret de seê collègues, que 
pour ne point se séparer de ses deux ^s qui, suivant 1 un 
et Tautre la même carrière, ayant les mêmes goûts des étu- 
des sérieuses et solides, n ont vu briser que par la mort 
Tunion la plus intime. 

O^excellentes études, au lycée de Nîmes d'abordt puis en 
1845 au lycée Charlemagne où M. Philippe Larnac eut pour 

Professeurs des hommes éounents, tels que MSI. Girard, 
L Rigaud, Berger, et où il avait obtenu de brillants succès, 
et enfin au lycée de Montpellier ou il remporta en 1S49 le pdx 
d'honneur de philosophie, le préparèrent à la carrière d avo- 
cat; il semblait y être appelé par les aptitudes et les qualités 
de son esprit, qualités qui se manifestèrent et se développè- 
rent par 1 étude et la pratique. Une intelligence à conception 
lapide, un coup d'œil sur, une grande netteté d'exposltiop, 
une discussion animée, une convenance parfaite dans Tex- 
pression de ses idées, une parole»à la fois ferme et élégante : 
tels étaient les mérites qa'on se plaisait à louer onanime- 
ment, aussi bien que les qualités de o<Bur qui lui avaient fait 
de nombreux amis parmi ses confrères et parmi les magis- 
trats. Cependant la durée de son exercice au barreau comme 
avocat à la Cour de cassation el au Conseil d'Etat n*a pas été 
de plus de dix années. Admis en 1857 à la possession d*un 
titre nu et ^ns clientèle, M* Larnac n'avait pas tardé à s'en 
former une devenue bientôt importante, à conquérir une 
position élevée, à laquelle le plus brillant avenir était as- 
suré. Déjà, en effet, son nom s'était trouvé attaché avec éclat 
à plusieurs affaires importantes durant ces dernières années. 
liC goût des études sérieuses de Thisloire et de la littérature 
sohde, qui s'allient si parfaitement aux études non moins 

de M. Farjon, grefBer à la Cour de cassation dans la Gazette des Tribu- 
nMux da même jour ; — de M. L. P€«îtoa, avocat général à la Coar de 
Montpellier, dana le Messager tU Midi du 1% noyembre ; — de M. A. 
Coqaerel fils, dans le Uen^ journal des églises réformées, n® du 16 no- 
vembre^ — motioe aécM>logiqiie, par M. G. Grioiet, dboteor en droit, 
avocat k la Omit impériale de Paris , cxtr. de la R^f»te pratifue i^n 
Pro'a firaMfois^ l« et 15 décembre ISô?» in-â. 



# 



1 88 SOCIÉTÉ 

sérieuses du barreau , ayait procuré de bonne heure i 
M. Lamac une amitié dont il était fier, celle d^Augustin 
Thierry. Un travail sur les Récits des temps mérovingiens 
avait fait connattre le jeune étudiant en droit à notre grand 
historien, et donné naissance à des relations qui durèrent 
jusqu^à la mort d'Augustin Thierry. 

La Société de rUistoire de France devait tout naturelle- 
ment attirer à elle ML. Larnac; il y entra en 1860, sous les 
auspices d'un de ses meilleurs amis, M. Boulai ignier, qui 
professait pour lui une grande estime. M. Philippe Lamac 
est mort âgé à peine de trente-sept ans. 

En nous annonçant la mort si imprévue de son frère, 
le 7 novembre 1867, après une très-courte maladie dont 
rien ne faisait prévoir Tissue fatale, son frère M. Julien 
Larnac, qui lui succède dans ses fonctions d'avocat à la 
Cour de cassation et au Conseil d'Etat, où il perpétuera 
pour la consolation de son respectable père une réputation 
si bien méritée, demanda à le remplacer aussi dans la So- 
ciété de THistoire de France. C'est une confraternité que 

nous serons heureux de continuer. 

. 

Les membres de la Société dont j'ai rappelé incomplète- 
ment la vie et les travaux ne sont pas les seuls que nous 
ayons perdus pendant l'année qui vient de s*écou1er. Il en 
est plusieurs autres qui n'ont pas moins de titres à nos re- 
grets, et dont j'aurais pu aussi entretenir l'assemblée si je 
les avais mieux connus, tels sont : 

M. le comte Dubois^ conseiller d'État, vice-président du 
conseil général du département du Nord, que ses études ap- 
profondies sur les chemins de fer avaient fait nommer direc- 
teur général de cette section du ministère des travaux publics, 
et qui a perpétué la renommée d'habile administrateur laissée 
par son père sous le Consulat et l'Empire. M. le comte Dubois 
a été frappé subitement, dans la vigueur de Tàge, en plein 
exercice de ses fonctions au Conseil d'État. 

M. Nadaud^ longtemps procureur général, puis premier 
président honoraire de la Cour impériale de Grenoble. 

M. HatlaySj dont le nom, associé à celui de M. Dabot 
son beau-père, rappelle une des institutions universitaires 
les plus anciennement renommées, qui eut l'honneur de 



DE L'HISTOIRE DE FRANGE. ii9 

compter au nombre de ses élèves notre savant confrère 
M. Victor Le Clerc, dont la reconnaissance ne fit jamais 
défaut au protecteur de sa première jeunesse devenu son 
ami. M. Hallays-Dabot reçut de la |)art de celui-ci on 
témoigaage de profonde estime, dont il s'est montré digne 
en transmettant à TEtat, comme légataire universel de 
M. Le Clerc, sa précieuse bibliothèque destinée à enrichir 
celle de FUniversité, quoique ce vœu n eût été exprimé que 
verbalement} par le testateur. 

M. le baron de Neuflize^ qui, d'aboitl attaché au cabinet 
de M. Guizot, alors ministre des affaires étrangères, fut en- 
mite secrétaire d'ambassade à la Havane et au Mexique. 
Depuis 18*48, il s'occupa, dans le Berry, d'importants tra- 
vaux d'agriculture et contribua beaucoup à la création ou 
à Taméhoration des routes du canton dont il administrait, 
comme maire, une des communes. 

M. Tobie ^orra^, ^ous-chef au ministère des travaux pu- 
blics. 






M. le duc de Castries^ dont le nom rappelle une des 
^.andes familles de Tancienae monarchie, et que ses goûts 
Ëttéraires portèrent à entrer dans la Société de l'Histoire de 
France. 

M. Maurenay^ ancien agent de change. 

M. Jules Thieury^ qui avait rempli d'honorables fonctions 
dans l'enseignement et qui a laissé plusieurs écrits estimés. 

M. Drion^ président du tribunal de Schelestadt. 

M. Ernest Souquet^ qui s'occupait avec zèle de recher- 
ches historiques et archéologiques sur les environs d'EtapIes, 
où il demeurait, et qui a été remplacé par son fils dans la 
Société de l'Histoire de France. 

M. J.-B. Mathon, bibliothécaire de la ville de Neufchâtel 
(en Bray) ; fonctions qu'il a remplies avec le dévouement le 
plus grand et le plus désintéresse pendant près de cinquan^ 
ans; fondateur d'un musée d'antiquités locales, qu'il «# 

Slaisait à enrichir d'objets rassemblés de toutes parts 
ans le même local que la bibliothèque dont la conservation 
lui était confiée. Après avoir fait partie de la Société de 

T. Vî, 4868, !*• FABTIR. • 



130- socdrrt 

rHistoire de Franœ, presque dès son origine, M. Mathon s'en 
était momentanément retiré, et il témoigna une grande joie 
d*7 rentrer, plus qu'octogénaire, peu d'années avant sa mort. 

La Société a aussi perdu Mme la princesse de la Cisteme 
et Mme Dumanoir, dont les noms, ainsi que ceux de plu- 
sieurs autres dames qui ont désiré faire partie de la Société 
de THistoire de France, témoignent de la sympathie que ses 
publications inspirent à tous les esprits studieux et éclairés 
et prouvent que le goût de not^e histoire nationale n'est 

S oint uu privilège exclusif. Mme de U Cisteirne, qui uvait 
emandé que son nom remplaçât celui de son mari si^* 
les listes de la Société, était connue de plusieurs d'entre 
nous par la distiupûou de sou esprit* noii moins que pair 
TilluAtratioa de sa famille. . 

Ces pertes nombreuses sont fort regrettables, mais elles 
montrent combien, à des titres divers et dans tous les rangs, 
les travaux de la Société de T Histoire de France ont été 
appréciés, lan( son but est éminemment utile et national. 



B4PP0RT PB MM. liBS GsNSEuas, A. db Barthélbmt et 

AUBBRT, SUR LE MotJVEMENT DES FONDS DB LA SoCI^E 

DB l'Histoirb db Francb pbndâht lbxbrcicb db 1867. 

Messieurs, 

L^an dernier, le rapport des censeurs signalait, à pareille 
époque, à la Société, l'opportunité qu'il y avait à ce que 
chacun de nous fît, dans le cercle de ses relations, une pro- 
pagande honnête et avouable, pour maintenir ta Comp^gi^ie 
en éti|t de poursuivre ses travaux. Nous devons reuQU^eler 
%p vœu et insister sur Tutilité qu il y ^ à appeUr da^s nos 
rangs de nouveaux confrères, pour venir non-seulement 
combler les vides qui se fout pécessairement p^mi nous, 
mais encore pour augmenter notre personnel. 

Les sociétés fondées sur les bases qui sont les nôtres ne 



DE L'HISTOIRK DE FRANCE. III 

nyent reatet impunément stationnaires en ee qui touche à 
r effectif : nos finances dépendent de notre nombre, et 
il est à souhaiter que, chaque année, nous voyions arriver 
dans une large proportion ceux qui sont destinés à nous 
aider maintenant et, plus tard, à contitiuer notre ceuvre. 

En 1865 vous avez eu 61 admissions, en 1866 le chiffre 
8*est élevé à 47, en 1867 à 44 : ce n'est pas assez, surtout 
quand on remarque cette proportion légèreiîient décrois- 
sante : les calculs suivants achèveront de vous en donner la 
conviction. 

Vous avez perdu 14 associés en 1867 et 20 ont cm devdir 
se retirer volontairement ; ces deux chiffres vous donnent 
le même total quen 1866; remarquons cepeudant que le 
nombre des démissionnaires est plus élevé, 20 au lieu de 14. 
Nous étions donc 716 au 1*' janvier de cette année, c'est-à- 
dire 10 de plus que Tan dernier à pareille époque, 23 de 
Elus que le 1"" janvier 1865. Une augmentation de 23 mem- 
res en trois ans n'est pas suffisante en présence des décès 
et des démissions ; nous sommes stationnaires, et les sociétés 
cpi ne progressent pas risquent de reculer lorsque cet état 
ae prolonge. 

La mission de vos censeurs consiste à vous éclairer sur 
▼otre budget ; ils sont donc appelés naturellement à signa- 
ler à votre attention les faits qui peuvent Influer sur la pros- 
Eérité de vos finances. Permettez-nous de vous dire très- 
rièvemeni, mais franctiemeut, notre opitiidn. 
Nous avons constaté d'abord un taieutissement dans le 
nombre des admissions, et une légère augmentation daits le 
nombre des démissions. Il nous semble facile de porter ef- 
ficacement remède à ces fâcheux symptômes qui ne pré$ëti- 
tent pas encore une sérieuse gravité. 

Pour voir arriver à nous de nouveaux associés, il suffirait 
que nous prissions la peine de parler un peu plus de tiotre 
Société autour de nous, de signaler les services qu'elle rend, 
le but qu'elle poursuit depuis 34 ans. 

Pour ôter toute idée oie se séparer de nous, il faudrait 
nous astreindre à être plus exacts dans nos publications. I^e 
Bulletin à paru, cette fois, sans retard : nous sommes heu- 
reux de le constater; mais les volumes que nous sommes 
tenus de fournir chaque année se font souvent trop attendre. 
Noos sommes oonvamcus que si les éditeurs voulaient don- 



i3t SOCitiTB 

ner leun manuBcrits avec plus d'activité, certains de nos 
associés ne songeraient pas à se retirer ; d'antres ne seraient 
pas en retard pour acquitter leurs cotisations. Vos censeurs 
émettent le vœu que dorénavant deux volumes au moins 
puissent être mis en distribution au commencement de cha- 
que exercice, de façon que les lettres pour le retrait de 
ces livres puissent être envoyées en même temps que les 
mandats de recouvrement des cotisations. 

Vos recettes présumées pour 1867 avaient été évaluées à 
32 027 fr. 92 cent; ; en réalité elles ne se sont élevées qu'à 
28 208 fr.; c'est donc 3819 fr. 92 cent, de moins que vous 
n'aviez supposé. Cette différence n*est qu'apparente. En 
effet vous aviez compté sur 1446 fr. qui devaient être reçus 
du Ministère, de la Bibliothèque impériale et du Conseil 
d'État : cette sonnne, que vous n'avez pu recevoir parce que 
vos volumes n'étaient pas prêts à temps, figurera dans vos 
recettes de 1 868 . 

1! Annuaire^ Bulletin de 1867 qui devait être soldé sur le 
budget de 1867 a été rejeté à Texercice 1868.y il a coûté 
4380 fr., ce qui donne le chiffre de 2405 fr. 45 cent, pour 
le découvert de l'année 1867, et 959 fr. 45 .cent, seulement 
si on défalque les 1446 fr. que vous auriez pu encaisser 
pendant cet exercice, comme nous le rappelions plus haut. 

Voici le détail des recettes de la Société. 

Solde en caisse au 1'' janvier 1867. . . 3 657 f. 92 c. 

36 cotisations arriérées. 1 080 f- » ) «n taa 

954 cotisations de 1867. 19 620 ^] ^^^^ 

Vente de livres à la librairie de la So- 
ciété 3 047 

Intérêts des fonds déposés au Crédit 

foncier 173 08 

Intérêts de 24 obligations romaines. . 540 » 

Recettes imprévues. —-Mandats n^ 505 

et 506 90 » 



28 208 (. 



» 



Dans le projet de budget de 1 867 les dépenses a vaient 
été portées à 30 000 fr. : elles ne se sont élevée > qu'à 
26 233 fr. 45 cent.» ainsi qu'il résulte du résumé ci -joint : 



DE L'HISTOIRE DE FRANCE. 133 

4 Yolumes à 3500 ir., plus le supplé- 
ment à l'édition de d'Argenâon 14 190 f. » 

Honoraires d'éditeurs 1 900 » 

Annuaire-Bulletin de 1 866 5 400 » 

Secrétaire, trésorier, rédaction de VAn- 
nuaire- Bulletin (remboursements de dé- 
penses ou honoraires) 1 100 » 

Traitement de l'agent 1 200 » 

Payé à la maison Renouard pour frais 
divers 1 595 25 c. 

Au trésorier, pour frais divers .... 848 20 

26 233 f . 45 c* 

n j a donc une différence de 3766 fr. 55 cent, sur la 
somme présumée des recettes, différence qui doit être ré- 
duite à 1974 fr. 55 cent, puisque celles-ci se sont élevées 
à 18 208 fr. Mais comme V Annuaire -Bulletin de 1867 
reste à payer sur Teiercice prochain, il en résulte que, mal- 
gré le reste en caisse que nous avons signalé, il y a un défi- 
cit de 2405 fr. 45 cent. Ce déficit ne peut pas nous préoccu- 
per puisqu'il y a des cotisations arriérées dont le recouvre- 
ment sera certainement effectué, et que nous constatons, en 
outre, que nous aurons en 1868 à toucher une somme qui 
aurait dû figurer dans nos recettes de 1867. 

Les volumes échangés sont au nombre de 105, dont la 
moitié s'applique< à l'édition de d'Ârgenson, pour les der- 
niers volumes. 

Uy a en magasin 13 754 in-8, et 2540 in-18. Les chiffres 
du dernier inventaire portaient 13 926 in-8, et 2599 in-18. 

Nous ne saurions trop donner d'éloges à l'intelligente et 
prudente administration de votre Commission des fonds. 

Sous l'infatigable direction de M. le Président, vos pro- 

ma- 

sans 

examiné 

les comptes qui sont tenus avec un ordre merveilleux, après 
avoir constaté les efforts fructueux et multipliés pour taire 
rentrer les cotisations en retard, nous ne pouvons que vous 
prier d'approuver la gestion de M. le Trésorier, et faire des 
vœux pour que vos finances continuent à être aussi bien ad- 




184 BOGltlB 

minifttréeg. Nous intistoiu sur VutiUte qu'il y a à imputer 
à chaque exercice le pa jevient des dépenies conoemant cet 
exercice : laBtricle observation de cette règle est la base es- 
sentielle de toute bonne comptabilité. 

Les censeurs^ 

E. AVBERT. Â. DE BARTHÉtBMTf ropporteUT. 



Notice sua un Pamphlet i>olitique dit sbizièhs sièclb 

PAR M. Gh. Rsad*. 

M. Charlet Retd donne lecture d'une notice sur un faii-ParubibUogr^- 
pkijus toulréoent (22 aVril 1868), lequel »e rapporte à un faU-Paris criminel 
qui intéresse rhistoire de la place Maubert en 1560. Il s*agit d*un pam- 
phlet du seizième siècle, c tellement rare » (comme le porte le catalo- 
gue de la vente Brunet), que même les trois on quatre historiens contempcv 
rains qui en ont parlé paraissent u*en avoir pas parlé de »isu^ et que, soH 
avautf soit depuis 1834, on n*en a jamais connu d'autre exemplaire quecelm 
qui vient de passer dans cette "veute, dont il était peut-être, â ce point de 
vue, l'article le plus précieux (n* 651). Bien qu'il se compose àt se^t 
petits feuillets seulement, l'auteur du Manuel du Libraire l'avait acquis en 
1835 du libraire Techener moyennant la somme de six. cents francs^ cC 
il estimait ne Tavoir point payé trop cher. — Pendant trente-deux ans il l'a 
possédé, il en a joui en propriétaire jaloux, ne le laissant voir qu'à de 
rares amateurs (qu*il ne perdait pas de vue, tant qu'ils avaient son tré- 
sor entre leurs mains), et ne permettant à qui que ce fût d'en prendre 
copie on d'en faire même des extraits*. Charles Nodier, et 'ceux qui, 
depuis, ont disserté sur cette pièce historique, n'ont pu en citer quel- 
ques lambeaux qu'en se répétant, ainsi qu'ils en ont fait l'aveu, ou piar 
un prodigieux effort de mémoire*. I^a même rigueur ayant été mainte- 
nue depuis la mort de M. Brunet, ce phénix des libelles est arrivé, vierge 
de toute copie intégrale y jusqu'à la vente ^. 

4 . M. Ch. Read a \>ieu voulo, sur notre demande, rédiger toi-même ce vésiuai 
de sa notice. 

t. C'est dans ces conditioDs qne M. Read STait Ini-méme tu le Tigre, placé 
sotts verre, et enchatné, pour ainsi dire, sur la cheminée de M. Bmnett il y a quime 
ou vingt ans. 

». Toir le Bulletin du BihUophih, !'• série, 4834, p. », n* 4 «4, et 
nov. 4835, p. 48, n« 3342. Voir aussi Ch. Nodier, iV la liberté de la presse 
avant Louis XIF", etc., in-8 de 4 2 pages, Paris, Techener, 483i; Henri Martin, 
ifist. de France, 4« édît., t. IX, p. 43, et Géruzez, Essais de littér. Jrane,, 
3* édit, t. I, p. 404. Voir encore Leber . De Vetat réel de la presse et des pam- 
phlets depuis rrançois /", etc., Paris, Techener, <834, et le Bulletin du Bsblio- 
phile, K* série, 4 844, p. 872, et 5« série, <842, p. 5<. 

4. C*est en vain que Ton a essayé de faire flédiir les héritiers et de ooixompre, à 
ee si^et» l'honorable et iaooimptibla libraire M. Potier. 



DE L'HISTOiitÈ DE FRANCE. 13S 

Quel est donc ce pamphlet nnique cfue des oircoiiitanoéi éxceptlèh- 
Belles ont entoaré demj8tèi«, comme les Proçineiales onlta Lettres deJâ- 
nios ? Nos lecteurs l'ont déjà deviiié : c'est celui (}ai a été désigné sous le 
nom de Tigre, soit pour simplifier, soit parce ({u*on n*en connaissait guère 
le vrai titre : Episthb EirvoiéE atj Tigre de la Framce. On sait ce qti'eh 
dit Brantôme, qui en parle sciemment' tlly eut force libelles diffama- 
toires contre ceux qui gouvernoient alors le royaume ; mais il n*y eut 
aacun qui piquât et offensât plus qu'une invective intitulée le Tigre^ d'au- 
tant qu*eHe parloit des amours d'une très-grande et belle Dame et d'un 
Grand, son proche : si le galant auieur eust été appréhendé, quand il eust 
eu cent mille vies, il les eust tontes perdues ; car et le Grand et la Grande 
en furent si estomaqués qu'ils en eu idèrent désespérer. % Le Grand àoni il 
est ici question, c'est-à-dire le Tigre de la France, c'est le cardinal de 
Lorraine. Ce pamphlet est le se-ul qui ait eu le don de l'émoùToir, Ici 
fpii collectionnait flegmatiqnement les libelles dirigés contre lui et Sft 
▼antait d>n avoir jusqu'à vingt et deux sur sa table*. Il entra dans nhè 
colère rouge ; on dut rechercher ardemment le corps du délit et le coti- 
pable, partout où ils pourraient être trouvés, et, à défaut des « mille 
▼ies I que celui-là eût perdues, si on l'eût découvert, on pauvre « maî- 
tre imprimeur de la rue du Mûrier, près la rue Saint-Victor, aux TroU 
marches de degré, » dut faire exemple et |>orter sa tète au gibet, en là 
place Maubert, le 15 juillet 1560| encore qu'il ne fût pas démontré ou'il 
eàt imprimé le Tigre, mais parce qu'il avait été trouvé détenteur d'un 
exemplaire*. Ce nVst pas tout : un malheureux messager, qui, à peiné 
arrivé de Rouen et non encore débotté^, vint à passer par là, au moment 
de la pendaison, et voulut calmer la fureur du peuple qui se déchaînait 
contre le patient, fut à son tour appréhendé, et, sans autre forme de 
procès, pendu an même gibet quatre jours après*. Ainsi Texigeait l'in- 
térêt personnel de M. le conseiller Du Lyon, qui avait c promesse d'un 
estât de président au parlement de Bordeaux, dont il pqurroit tirer do- 
niers si bon loi sembloit, » et qui, lorsqu'on lut « remonstroit, quelques 
jours après, l'iniquité de son jugement paj^ ses piropos mesmes : « Que 
€ Yoolez-vous ? dit-il, il falloit bien contenter monsieur le cardinal de 
« quelque chose, puisque nous n'avons pu prendre Tautheur : Car autre- 
ff ment il ne nous eust jamais donné relasche*. » 

M. Cb. Read s'attache à faire ressortir la vraie date de la publication 
da Tigre. Ch. Nodier était dans l'erreur lorsqu'il considérait comme eer- 
taille celle de 1559. C'est là un point important, car selon la date que 

1. Dans ses Dames galantes, disoooTS 711% QiÊ.''il ne /aut mal parUr des 
dames, 

2. A l'assemblée de Fontainebleao, 24 avril 4 560. {Des États généraux, t. X, 
p. 307 ) C'était donc moins d*im mois après l'apparition du Tigre : on voit qne 
W eardiaal entendait l'art de dire, le sourire aux lèvres, le coatraira de te quo 
tout le monde savait. 

8. Il se nommait Martin Lhomme. 

4. Qui adkuc ocreatus ex via erat, dit de Thon. 

i. L'arrêt retrouvé par M. Taillandier et qui confirme le récit de FhisttNrieâ, 
nous a appris qu'il se nommait Robert Dehors. 

«. Voir, pour le récit détaillé^ De Tfaou et Kégnier de la Pbndw, ces àèax 
histoneas hcMnéles et véridiqiits pav exceHcBoet et, pour lee pièces joslifieatfves 
Mtroavéfls et pubUéas par M. taillandier, le BulUtin dm MmiojàUe^ »• série', 
l8U,p. M-68. 



i 36 SOCIÉTÉ 

Ton adoptait, on plaçait U Tigre avant oo «qtrh la eonjutatîoii et les 
massacTes d*AmboÎ8^y on en faisait un des instrumenta de la conjaratûm 
ou un des irritamenta de la sanrage ^vindicte des Guises. Les documents 
judiciaires mis au jour par M. Taillandier ont prouvé que U Tigre avait 
suivi f non précédé ou accompagné , le tumulte <r Amboise. Ce fui un des 
fruits de la cruelle politique des Lorrains. 11 tenait la promesse dont 
parle Kégniçr de la Planche, i que les plumes des innocents ne cesseroicnt 
de combattre contre les glaives des tyrans, s 

Apr^s avoir démontré, d'après les preuves anciennement eu nouvel- 
lement produites, que Tauteur, si longtemps caché ou demeuré incer- 
tain, du Tigre* est aujourd'hui avéré, et que c*est François Hotman, le 
S and juri-sconsulte, Tauteurde rjnti-Trihonien, de la Gaule Pranke^ etc., 
. Bead rappelle les jugemenu portés sur ce pamphlet par Nodier, par 
M. Rodolphe Dareste, auteur d'une excellente notice sur Hotman, et 
par Géruzez, cet appréciateur éminent des œuvres- littéraires et histo- 
riques*. Puis, donnant lecture des sept feuillets de Toposcule, qu'il 
Sent k bon droit qualifier d'encore inédit^ il montre que le pamphlet 
'Hotman est un digne devancier de la Ménippée^ et que, lorsque le car^ 
dinal de Guise s'en est si fort estomaqué , suivant le root de Brantôme, il 
a eu de bonnes raisons pour cela. Le Tigre, ce mince libelle de dix petites 
pages (en tout 206 lignes), a contribué, pour sa bonne part, k empêcher 
les princes lorrains de supplanter les rois de France ; il a eu cet insigne 
honneur (qu'on a voulu si faussement donner à la Ligne) de contribner 
an salut de la nationalité française. 

M. Ch. Bead termine en annonçant que le Tigre appartient mainte- 
nant à la Ville de Paris, qui, en payantune rançon de quatorze cents francs 
(un peu plus du double du prix payé par Brunet, il y a trente-trois ana% 
estime n'avoir pas acheté trop cher un document unique de l'histoire de 
la capitale et étroitement lié k la chronique judiciaire d'un de ses yieux 
quartiers *. 

Voici le début et qnelques fragments de ce virulent pamphlet, dont 
M. Bead mettra les travailleurs à même de mieux juger, en le reprodui- 
sant bientôt dans son entier : 

c Tigre enragé, Vipère venimeuse. Sépulcre d'abomination, Specta- 
cle de malheur, jusques k quand sera-ce que tu abuseras de la jeunesse 
de notre Boy ? Ne mettras-tu jamais fin à ton ambition démesurée, i tes 
impostures, i tes larcins?... 'fn fais profession de prescher de sainteté, 
toi qui ne counois Dieu que de parole ; qui ne tiens la religion que 
comme un masque pour te déguiser ; qui fais ordinaire trafic, banque et 
marchandise d'évesché^ et de bénéfices ; qui ne vois rien de saint que 
tu ne souilles, rien de chaste que tu ne violes, rien de bon que tu ne 

4, Ineerto aorniM, dit do Thon. — Bayle, avec son éraditloo et sa perspicacité 
liabituelles, avnit bien attribué le Tigre k sou véritable aoteor; mais tous les doutes 
n'ont été levés qu*en ces derniers temps. 

5. M. Henri Martin n*en a dit qa*an mot dans sa i* édit., t. IX, p. 43. La 
plupart des historiens, même M. Michelet, et, en dernier lien, M. C. Dareste 
{Hist. de Fr., t. lY, 4 886) n'en ont pas parié du tout. 

3. Une partionlarité qui ajoute encore an prix do^cet exemplaire unique, e*est 
qn^il a appartenu au célèbre artiste et curieux Parisien, Daniel du Monstier, dit 
Du Monstiêr^Cra^n. dont Tallemant des Réaux nous a retracé le caractère si 
original. Le premier rtoillat porte son ex^iikris autographe. 



DÉ L'HISTOIRE DE FRANCE. 137 

gaste» ! L*hoimeiir mesme.de ta sœur ne se peut gnanmtîr d'aTec toî * ! 
TaUissea ta robe, ta prends Tespée pour Taller Toir.... Tu fis tant par 
tes impostures que sous Tamitié fardée d'un pape dissimulateur, ton 
frère aisné fut fait chef de toute Tarmée du Boy.... Je connois ta jeu- 
nesse si en'vieillie en ton obstination, et tes mœurs si dépravées que le 
récit de tes vices ne te sauroit émouvoir... . Quand je te airay que pour 
avoir diminué la France de ses forces, tu as fait perdre au feu Roy la 
bataille de Saint-Quentin ; quand je te diray que pour rompre la force 
de la justice de France et pour avoir les juges corrompus et semblables à 
toy, tu as introduit un semestre à la Cour du Parlement ; quand je te 
diray que tu as fait venir le feu Roy pour te servir de ministre à ta mes- 
chanceté et impiété ; si je te dis encore que tu t*es moqué du gouverne- 
ment de la France et as dérobé cest honneur aux Princes du sang pour 
mettre la couronne de France en ta maison : que pourras-tu répondre ? 
OFf si tu confesses 4:ela, il te faut pendre et estrangler ; si tu le nies, je 
te conTaincrail... s 



II 



VARIÉTÉS. 



StJPPLÉMEÎfT A LA TaBLE DES NOMS COITTENtJS DANS LE 

Gartulaire du comte de Rethel, publie dans hjin- 
nuaire^ Bulletin de 1867. 

Aboe (F). Le même que Lo Boe. Voir ce nom. 

Aigny, Ayny. Ce nom s'est conservé dans celui d*une 
croix de la commune de Contreuves, Ardennes, arr. et 
cant. de Youziers; cette croix est figurée sur la carte de 
l^tat-Major. Gassini marque dans ses environs un moulin 
qu'il nomme * moulin d'Aigny » ; il se trouve sur un ruis- 
seau qu'il désigne par le nom d'Ainy. 

Amelières (les). Les Armeières, ferme, Ardennes, arr. de 
Hézières, cant. d'Omont, comm. de la Cassine. 

4. n s'agit ici de UbelIc-sffMr dii €Ardin«I, Aune d'Est, reninic èf Fran^m dnr 
deGaite. 



138 SOCIÉTÉ 

Amouzi. Damouijt Ardennes, art. de Méûères^ eant. de 
Charleville. 

Arces, Arches. Arebes est le nom du bourg qui fut rem- 
placé au XVII' siècle par la ville de Charleville, Ardennes, 
arr. de Mézières, chet-1. de canton. 

Assonmuese. Semeuse, Ardennes, arr. et cant. de Mé- 
zières, cant. de Villers-devant-Mézières. 

Auboncourt-Riviéres. Les citations des n'^ 2 et 31, la 
première surtout, ne se rapportent pas à cette localité. Il y 
est question d'Auboncourt, Ardennes, arr. de Rétbel, cant. 
de Novion-Porcien. 

Aumencourt. Grand et Petit Aumenencourt, Marne, arr. 
de Reims, cant. de Bourgogne. 

Autre n'est pas le même qujéutrejrum et n'est pas, par 
conséquent, TAutry moderne. Il se nomme aujourd'hui 
Authe, Ardennes, arr. de Vouziers, cant. du Chesne. 
' Ay, Marne, arr. de Reims, chef-1. de canton. 

Bagimont, Belgique, prov. de Namur, sur la frontière de 
France, à 16 k. N. E. de Mczières. 

Baillart. Bailla, château, Ardennes, arr. et cant. de You- 
ziers, comm. de Sainte-Marie-sous -Bourcq. 

Bainne. Beine, Marne, arr. de Reims, chef-I. de cant. 

Baudrecy. Sans doute pour Haudrecy, Ardennes, arr. de 
Mézières, cant. de Renwez. 

Bazeles. Bazeilles, Ardennes, arr. et cant. de Sedan. 

Bazoces. Bazoches, Aisne, arr. de Soissons, eanl. dd 
Braisne. 

Beaurain (Bellus Ramus), Beauraing, Belgique, prov. de 
Namur, à 10 k. E. de Givet (Ardennes). 

Bechegueville, lisez Bethegneville. Betheniville, Marne, 
arr. de Reims, cant. de Beine. 

Berrut. Béru, Marne, arr. de Reims, cant. de Beine. 

Bertelicourt. Berthelle, ferme qui ne se trouve que 
sur la carte de Cas&ini. Elle devait être située dans le fi- 
nage de Pauvres^ Ardennes, arr. de Vouziers, cant. de Ma* 
chaut. 

Bertricourt, Aisne, mr. de Laon, cant. de Neufchàtel. 

Blaines, lisez Blaives. Balaives^ Ardennes, arr« de Mé* 
zières, cant. de Flize. 

Blesson. Bulson, Ardennes, air. de Mézière»^ cant. de 
Flize. 



DE L'HISTOIRE DE FRANGE* 189 

Boe (lo), FAboe. Dans la charte 296, ce nom a été corrigé 
en interligne par « La Lobe » . G*est Lalobbe, Ardenned, 
arr. de Mézières, cant. de Flize. 

Bohain, en Yermandois. Ce n est pas des seigneurs et de 
la famille de Bohain, en Yermandois, qu'il est question 
dans ce cartulaire, mais de ceux de Bohan, Belgique, prov. 
de Namur, à 16 k. N. E. de Mézières (Ardennes). 

Bolande. Balandre, ancien château, Meuse, arr. de Mont- 
médy, cant. de Montfaucôn, comm. de Bantheville. Gassini 
rappelle Bolandre, et c*est là, en effet, son vrai nom. 

Bonlesicourt. Boulzicourt, Ardennes, arr. de Mézières, 
cant. de Flize. 

Bouffiinrue. Bouffignereux, Aisne, arr. de Laon, cant. 
de Neufcbàtel. 

Bourbeuse (la) est le nom d'une fontaine au sud de Ba- 
laives, Ardennes, arr. de Mézières, cant. de Flize. Elle ne se 
trouve nommée que par Gassini. 

Driangne, Brienne, Ardennes, arr. de Iléthel, cant. 
d*Asfeld. 

Buis. Butz, Ardennes, arr. de Mézières, cant. de Flize, 
comm. de Balaives. 

Bus, Bus de lès Blaines (Usez Blaives). Le même que le pré- 
cédent. 

Bussy-le-Château. Ce n'est certainement pas de ce lieu 

au'il est question dans les chartes 59 et 966, où Ton parle 
e Busy ou Bussy, qui, suivant toute apparence, devait être 
voisin de Bourq. G* est sans doute le même que le Busseium 
d'une bulle du pape Eugène III pour Tabbaye de Saint* 
Remy de Reims (1148), où Ton voit que ce monastère a 30 
setiers de blé et une charmée de terre, provenant d'un don 
de Roger de Vendy et de son fils * ; ce don semble indiquer 
que Bussy et Vendy ne sont pas éloignés lun de l'autre. 

Castillon de seur Bonlesicourt. Près de Boulzicourt se 
trouve une côte nommée « la coste de Ghàtillon > (Carte 
de Gassini). 

Celé, du n® 49, devrait être lu : Cole. Coole, Marne, arr. 
de Vitry, cant. de Sommepuis. 

Gellefi; Selte<i-, Seles. Selles, Marne, arr. de Reims, cant. 
de Beine. 

1. Arciwfet admirùsirati»^ dé Be'um, 1, ^21. 



140 SOCIETE 

Cerceval. Les Cerceaux, bois, Ardennes, arr. de Mézîères, - 
cant. et comm. de Monthermé. 

Cervelle (la). La carte de l 'État-major figure sur le finage 
de Tagnon (Ardennes, arr. de Réthel, cant. de Juniville), un 
bois dît bois de la Cervelle. 

Cesnoy. Le Cesnoy de lès Doul ne désigne qu^un bois 
voisin de Doux et ne peut être le village de Chesnois. 

Chalendrii. Cbalandiy , Ardennes, arr. deMézières, cant. 
de Flize. 

Champenoille. Champigneul-sur-Vencef Ardennes, arr. 
de Mézières, cant. de Flize. 

Ghampigni. Champigny, Marne, arrond. et cant. de 
Reims. 

Chiny, Belgique, provincedeLuxembourg,àl9k.E. S. E. 
de Bouillon. 

Qermont-en-Basegny. Clefinont, Haute-Marne, arr. de 
Chaumont, chéf-1. de canton. 

Cliquet (le Vivier de). Le Vivier, Ardennes,arr. de Sedan, 
cant. deRaucourt, comm. d*Artaise. 

Commy paraît être le même que Coegny, Ardennes, arr. 
de Vouziers, cant. d'Attigny, comm. de Chuffilly. 

Condé, 294. Condé-lès-Vouziers, Ardennes, arr. et cant. 
de Vouziers. 

Condeit, 247. Condé-lès-Herpy, Ardennes, arr. de Ré- 
thel, cant. de Chàteau-Porcien. 

Comy. Le surnom de « Corni dessous Bourc » ne peut 
convenir au Corny du canton de Novion-Porcien; 

Couray. Cauroy-les-Macfaault, Ardennes, arr. de Vou- 
ziers, cant. de Machault. 

Courcelles, lisez Tourcelles? Tourcelles, Ardennes, arr. 
de Vouziers, cant. de Machault. 

Courssereux. Concevreux, Aisne, arr. de Laon, cant. de 
Neufchâtel. 

Cramailles, Aisne^ arr. de Soissons, cant. d'Oulchy-Ie- 
Château. 

Cuilli, CuUy. Quilly, Ardennes, arr. et cant. de Vouziers, 
conmi. de Tourcelles. 

Cuire, Curei. Cuiry-Iès-Iviers, Aisne, arr. de Laon, cant. 
de Rozoy. 

Dameri. Damery, Marne, arr. et cant. d'Êpemay. 

Dampierre. Gui, Guillaume et Jeanne de Dampierre 



DE L'mSTOIEE DE FRAPTGE, 141 

tiraient leur nom de Dampierre, Aube, arr. d'Arcis, cant. 
de Ramerupt. Quant à Jean, il était sire de Dampierre-le- 
Cbàteau, Marne, arr. de Sainte-Menehould, cant. de Dom- 
martio. 

Dannevaut. Dannevoux, Meuse, arr. de Montmédy, cant. 
de Montfaucon. 

Demanne. L'Ennemanne, rivière qui passe à Haraucourt 
et à Angecourt, et se jette dans la Meuse. Ce nom ne se 
trouve que dans Cassini. 

Dichicourt, lisez Richicourt. Richecourt, ferme, Arden- 
nés, arr. et cant. de Youziers, comm. de Sainte-Marie-sous- 
Bourq. Cassini le désigne comme château. 

Dieu le Wart. Dieulouard, Meurthe, arr. de Nancy, cant. 
de Pont-à-Mousson. 

Doinmi. Daigny, Ardennes, arr. et cant. de Sedan. 

Dousi. Douzy, Ardennes, arr. de Sedan, cant. de Mouzon. 

Doys n'est pas Doux (Ardennes), mais Dohis, Aisne, arr. 
de Laon, cant. de Rozoy . 

Dysi. Le Gros Dizy, Aisne, arr. de Laon, cant. de Rozoy. 

Ellers. Élaire, Ardennes, arr. de Mézières, cant. deFlize. 

Erlons. Arlon, Belgique, prov. de Luxembourg. 

Escorday, pour Encordai? Écordal, Ardennes, arr. de 
Vouziers, cant. de Tourteron. 

Esnel (d'), lisez « de Suel ». Le nom de Gobert était en 
usage dans la famille de Suel. Seuil, Ardennes, arr. et cant. 
de Réthel. 

Espance. Epense, Marne, arr. deSainte-Menebould,cant. 
de Dommartin-sur-Yèvre. 

Espinoys. Ce village peut avoir été annexé à Ménil, que 
Ton appelle Ménil-Lépmois , Ardennes, arr. de Réthel, 
cant. de Juniville. 

Essars (le pourpris d') ou mieux « des Sars ». Les Sarts, 
Ardennes, arr. de Mézières, cant. d'Omont, comm. de 
Terron-lès-Vendresse . 

Faignières. Fagnières, Marne, arr. et cant. de Chàlons. 

FaveroUéz. FaverolleS| Marne, air* de Reims, cant. de 
Ville-en-Tardenois. 

Fechières. Feuchères, Ardennes, arr. de Mézières, cant« 
de Flize, comm. de Sapogne. 

Fontain.js, 06. Fontame-sous-Montaiguillon, Seine-et- 
Marne, arr . de Provins, cant. de Yilliers-Saint«Georges« 



i4t SOCIÉTÉ 

Fomelle. La Fournelle est le nom d*an ruitsean qui prend, 
sa source sur la limite des finages de Noirrai et de Belle- 
ville, et se jette dans rAisnei en face de Gondé-les-Yoa- 
ziers. 

Fraisne (le). Fresne, Blâme, arr. de Reims, cant. de 
Bourgogne. 

Geraumont, Gerroumont. Géromont, ehftteau, Ardennes, 
arr. de Mézières, oant. d'Omont, coomi. de Baalon-les- 
Bois. 

Grorson, lisez Genon. C*est le nom d*une ancienne pa- 
roisse, aujourd'hui détruite, du diocèse de Reims; son 
emplacement fait maintenant partie du village de Barby 
(Ardeanes, arr. et cant. de Réthel). C'est là que naquit Jean 
Gharlier, que Ton considère comme Tauleur de V Imitation 
de JésuS'thristj et qui en prit le nom sous lequel il est 
connu. 

Graingete dessous Omont (la). C'est le nom d'une ancienne 
ferme du finage d'OmoQt(Ardennes), que Cassini nomme la 
Grangelle. Elle n'existe plus sur la carte de l'État-Major, où 
Ton voit près de remplacement qu'elle occupait le pont de 
la Grangette, 

Grimousant. Grimansart, Ardennes, arr. de Youziers, 
cant. du Chêne, comm. de Brieulles. 

Guieri, lisez Given. Givry, Ardennes, arr. et oant. de 
Réthel. 

Guionne, lisez Givonne. Givonne, Ardennes, arr. et cant. 
de Sedan* 

Guise, Aisne, arr. de Vervins, chef-l. de cant. 

Hainoldi morts. Inaumont, Ardennes, arr. de Réthel, 
cant. de Chàteau-Porcien. 

Harsillimont. Arzilemont, château, Ardennes, arr. de 
Réthel, cant. de Novion-Porcica, comm. d'Hagnicourt. 

Haus, peut-être faut-il lire Hans, Marne, arr. et cant. de 
Sainte-Menehould . 

Heis. Is en Bassigny, Haute-Marne, arr. de Cbaumont, 
cant. de Nogent. 

Herbicie {yallis), La vallée de l'Herbisse, ruisseau, af- 
fluent de droite de l'Aube, qui arrose le village du même 
nom et se jette dans l'Aube au-dessous d* Arcis. 

Hoquemont. Hocmont, Ardennes, arr. de Mézières, cant. 
de Signy-l' Abbaye. 



DE L'HISTOIRE DE FRANCE. ikZ 

Isles de la charte 63 est iBles-sur^^uippe, où on sait que 
Jean avait des biens avant de devenir comte de Hé- 
thel (43). 

Jamais. Jameti^ Meuse, air. et cant. de Montmëdj. 

Johanne cilla. Juniville, Ardennes, an*, de Réthel, chef-1. 
de canton. 

Juel (bois de). Voir Jues. • 

Jues (bois de) ou de Juel. Le bois de Jeu, Ardennes, arr. 
de Youziers, cant. de Monthois, comm. de Sugny. Ce bois 
n'est nommé que par Gassini. 

Jueus, Jueut (bois de). Peut-être le même que le précé- 
dent. 

Lansson. Lançon, Ardennes, arr. de Méziéres, cant. de 
Grandpré. 

Lauble. Laubrelle, château, Ardennes, arr. et cant. de 
Vouziers, comm. de Vandy. 

Lenduys. Alland*huy, Ardennes, arr. de Réthel, cant. 
d'Attigny. 

liCns, Pas-de-Calais, arr. de Béthune, chef-1. de canton. 

Leoveiz. Louvois, Marne, arr. de Reims, cant. d'Ay. 

Lobe (la). Lalobbe, Ardennes, arr. de Réthel, cant. de 
Novion-Porcien. 

Loen. Louan, Seine-et-Marne, arr. de Provins, cant. de 
Villiers-Saint-Georges . 

Loges (les). Les Grandes-Loges, Marne, arr. et cant. de 
Chàlons.Les Petites-Loges, Marne, arr. de Reims», cant. de 
Verzy. 

Loisies. Loisy-sur-Mame, Marne, arr. et cant. de Vitry. 

Lombus. Lombut, château, Ardennes, arr. de Sedan, 
cant. deMouzon, comm. d'Euilly. 

Longhe-Yauwe. Ce prieuré est aujourdliui une ferme du 
nom de Longau, Marne, arr. de Reims, cant. de Chàtillon, 
comm. de BasIieux-sous-Chàtillon. 

Longvis, lisez Longnis. Logny-lès-Chaumont, Ardennes, 
arr. de Réthel, cant. de Chaumont-Porcien . 

Lonvis, lisez Lonnis. Le même que le précédent. 

Lor, Aisne, arr. de Laon, cant. de Neufchâtei. 

Loys, Loysi. Loisy, Ardennes, arr. et cant. de Youziers, 
comm. de Grivy. 

Ludes, Marne, arr. de Reims, cant. de Yerzy. 

Luide. Le même que le précédent. 



444 SOCIETE DE L'HISTOIRE DE FRANCE. 

Luzi. Luzy, Meuse, arr. de Montmédy, cant. de Stenay. 

Macheronmayny. Macfaeroaménii, Ardennes, arr. de 
Réthel, cant. de Novion-Porciea. 

Maiange (moulin de). Mayange, moulin, Ardennes, arr. 
de Youziers, cant. de Monthois, comm. de Sa^igny-sor- 
Aisne. 

Maigny (le), du n"* 275, est sans doute le Ménil-Iè$-An- 
nelle, Ardennes, arr. de Réthel, cant. de Juniville. Ce village 
peut convenir également aux autres citations. 

Maignimont, Mainimont, Manilmont, Mainmont, ne nous 
paraît être Mesmont. Nous préférons Magnimont, ferme 
de la comm. de Saint-Tx)up-aux-Bois, Ardennes, arr. de 
Youziers, cant. de Tourteron. Elle ne se trouve que sur 
Classini. 

Mairy. Méry, Ardennes, arr. de Youziers, cant. d'Atti- 
gny, comm. de ChufBUy. 

Maisons, Maine, arr. et cant. de Yitry. 

Malemaison de lès Raucourt (la). La Malmaison, arr. de 
Sedan, cant. et comm. de Raucourt. 

Maure, Ardennes, arr. de Youziers, cant. de Monthois. 

Marcelau. Marcelot, Ardennes, arr. de Youziers, cant. 
du Chêne, comm. des Alleux. 

Marigny. Le Marigny, dont Gamier de Trainel était sei- 
gneur (30), est Marigny-le-Chàtel, Aube, arr. de Nogent, 
cant. de Marcilly-le-Hayer. 

Marselle (la). La Moselle, ferme appelée la Bfazelle par 
Cassini, Ardennes, arr. de Sedan, cant. de Raucourt, comm. 
de Maisoncelle-et-Yillers. 

Marville, Meuse, arr. et cant. de Montmédy. 

Auguste Longnon. 
[La suite prochainement,) 



mprimerie générale de Ch. Lahure, rue de Fleurus, 9, à Paris. 



ANNUAIRE-BULLETIN 



DE LA 



SOCIETE DE L'HISTOIRE DE FRANCE, 



PREMIERE PARTIE. 



I. 

PROCES-VERBAUX. 



SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION, 

TEiruE IX 8 JUiH 1868, 
Anx Archives de TEmpire, à trois heures et demie, 

SOUf Uk PaiilDENCS de m. HXITRI MAHTIN, l'un des deux TICS-PEésiOENTB. 

(Procès-Terbal adopté dan& la séance du 7 jaillet 4868.) 

Le secrétaire, M. J. Desnoyers, lit les procès-verbaux de 
la séance du Conseil tenue le 28 avril, et de TAssemblée 
générale de la Société tenue le 5 mai dernier. La rédaction 
en est adoptée par le Conseil. 

M. le président proclame membres de la Société, après 
avoir soumis leur nomination à l'approbation du Conseil : 

1553. M. Maury (Alfred), membre de Tlnstitut, direc- 
teur général des Archives de TEmpire; présenté par 
M. Guizot et par M. J. Desnoyers. 

1554. M. Paul Lefsbvre de Yiefville, juge suppléant au 
Tribunal de première instaùce delà Seine, rue Taitbout, 51; 
présenté par MM. Andrieux et Daralde. 

T. VI, 4868, 1" FIETIB. iO 



446 SOCIÉTÉ 

1555. ]l|«|iOUÎil4tiVBVESi>s ViwiLLB»ni^Taitboat,51; 
présenté par les mêmes membres. 

1556. M. Charles Lucas, architecte, atUché anx travaux 
de la ville de Paris, rue Chaptal , 21; présenté par 
BIH. Dupont et J. Desaojers. 

1557* M. TaisTAïf de l*Héraule, rue de Varenne, 19; 
présenté par MM. J. Marion et R. Portails. 

1558. M. Roger de Longuerub, me de Grenelle-Saint- 
Germain, 96 ; présenté par les mêmes membres. 

1559. M. Arthur de Chabaud-la-Tour, boulevard 
Malesherbes, 29; présenté par MM. Vitet et G. Picot. 

Ouvrages offerts à la Société, 

Par M. le Ministre de Tinstruction publique : 

Mémoires lus à la Sorbonne^ dans les séances extraordi- 
naires du Comité impérial des travaux historiques et 
des Sociétés savantes; séances tenues les 23, 24, 25 
et 26 avril 1867 : 

Histoire y Philologie et Sciences morales, Paris,' Impr. 
imp., 1868. 1 vol. in-8. 

Archéologie, Paris, 1868. 1 vol. in-8. 

Ouvrages offerts par des Sociétés sai^antes. 

Académie royale des sciences, elc., de Belgique : 

fiulletins, 36' année, 2^" série^ u XXIV. Ajinée 1«67. 

Prui:elles, 1867, in-8. 
Tables générales et analytiques du Recueil des Bulletins 

de l'Académie de Belgique, 2* série, 1. 1 à XX (1857 à 

]iS66]. Bruxelles, 1867, in-8. 
Compte rendu des séances de la Commission dhistoire. 

3« série, t. IX; 4« Bull., — t. X; 5" Bull. Bruxelles, 

1867, 2 vol. Ân-18. 
4imamre de F Académie de Belgique. 1868, 34' année. 

Bruxelles, in-18. 



DE L'HISTOIRE DE FRANGE. i47 

CûlUctiom des chroniques belges inédites. Ly Myreur des 
Histors : Chronique de Jean des PreiSj dit iOutre^ 
meuse^ publiée par M. A. fiorgnet, t. Y. Bruxelles, 
1S67. 1 Tol. m-4. 

Chroniques de Froissart^ édit. par M. Kerwyn de 
Lettenhove, t. IV (1342-1346, depuis le siège de 
Rennes jusqu'à Texpédition d^Edouard III en Nor- 
mandie). Bruxelles, 1868, in-8. (Collection des grands 
écrivains belles publiée sous les auspices du gouver- 
nement par 1 Académie de Belgique.) 

Bulletin de la Société du protestantisme français^ V sé- 
rié, 3* année, n® 5. Paris, 15 mai 1868, in-8. 

Précis analytique des travaux de F Académie des Sciences 
de /{o££6/t, pendant Tannée 1866-1867. Rouen, 1867. 
1 vol. in-8. 

Commission archéologique du département de la Côte^ 

dOri 
Compte rendu des trai^aux^ années 1866 et 1867. Dijon, 

in- 4. 

Répertoire archéologique du département de la Côte^ 
d'Or: Arrondissement de Dijon, 1867, in-4. 

Ouvrages offerts par les auteurs et les éditeurs. 

Notice sur Chilly-Mazarinj par M. Patrice Salin. Paris, 
^868. 1 vol. in-4. 

Discours prononcé le VI novembre 1 867 aux obsèques de 
M. Ch. Drion^ Strasbourg, 1867, br. iii-8. 

Ori^ne des monuments mégalithiques ^ par M. H^iri 
Martin. Paris, 1868, br. in-8. 

Catalogue des livres rares et précieux de la bibliothèque 
4»feuM.Ch.Brunet. Paru, 1868. 2 vol. in-8. 

Correspondance. — Tra/vaux de la Société, 
MIL fiuiiot, Laaoouxi Servois et Bellagoec expriment 



i 48 SOCIÉTÉ 

leurs regrets d'être empêchés d'assister à la séance, da 
Conseil. 

M. Maury, directeur géaéral des ÂrchÎTes de TEmpire, 
informe le Conseil qu'il se iait le plus grand plaisir de met- 
tre UQ local des Archives à la disposition de la Société pour 
ses réunions et sa bibliothèque, comme l'avait fait M. le 
marquis de Laborde, son prédécesseur. 

M. Salin fait hommage de Touvrage ci-dessus annoncé. 

M. Ch. Perigot remercie le Conseil de l'avoir admis au 
nombre des membres de la Société. 

Le secrétaire présente l'état des impressions : 

Chroniques monastiques (T Anjou, Les feuilles 1 à 21 ti- 
rées; 22 à 28. en bon chez les auteurs. 

Mémoires et Correspondance de Mme deMornay . TomeP' 
tiré, sauf le titre et les sommaires. L'introduction sera jointe 
au 2* volume. Il en sera donné avis aux membres. 

Brantôme. Tome IV. Les feuilles 1 à 5 tirées; 6 et 7 en 
bon ; les placards 13 à 15 chez l'auteur. 

Froissart. Tome P^ Les feuilles 1 à 3 en bon; les 
placaixls 6, 7, 8, 9 en mise en pages. 

Annuaire^Bulletin, Tome YI. Les feuilles 1 à 4 sont ti- 
rées; 5, 6 et 7 mises en pages. 

Le Conseil décide que le 1®' volume des Mémoires et Cor- 
respondance de Mme de Mornay sera mis en distribution 
dès que l'impression des sommaires sera terminée, sans 
attendre les autres voliunes de l'exercice courant. 

— M. Siméon Luce, éditeur de Froissart y annonce au 
Conseil que M. le duc de Mouchy a bien voulu lui confier 
le manuscrit du seizième siècle des Chroniques que 

Possédait sa famille, et qu'à tort on avait cru perdu. 
[. Luce dit aussi qu'il s'est empressé de communiquer à 



DE L'HISTOIRE DE FRANCE. 449 

M. Kerwyn de Lettenhove, d'après le désir que celui-ci 
lui en avait exprimé, une copie du célèbre manuscrit de 
Besançon, retrouvé depuis peu d'années dans la Biblio- 
thèque de cette ville. 

Élections. 

Le Conseil procède au renouvellement de son Bureau et 
des Ck>niités pour Tannée 1868-1869 : 

Président : M. Guizot, réélu à l'unanimité. 

yice^présidents : M. Henri Martin et M. le marquis de 
Gpdefroy Menil-Glaise. 

Secrétaire : M. J. Desnoyers continue ses fonctions 
jusqu'en 1869. 

Secrétaire^adjoint : M. G. Servois. 

jirchiviste-trésorier et Bibliothécaire : M. Edm. Dupont. 

Comité de publication, 

MM« L. Delisle. — Bordier. — Lalanne. — Bfarion. — 
Quicherat. -^ Ravenel. 

Comité des fonds» 

MM. de La ViUegille. — Bellaguet. — ^ De Bonis. — - 
Jourdain. 

La séance est levée à 5 heures. 



iM SOCIÉtÉ 



n. 



VAMttÉB. 



SvppiJmsnt a la Table des noms conteku» dahi ia 
Cartulairb du comté de Réthel^ publie dahs %jtn~ 
nuaire^BulUtin de 1867. 

(•17TIS ET FIS.) 

Maudignis. Mondigny, Ardennes, arr. de Mëzièrefl, cant. 
de Plize, comm. de Champignenl. 

Mervaus. Marvaux, Ardennes, arr. de Youziers, cant. 
de Monthois. 

Milli. Milly, Seine-et-Oise, arr. d'Etampes, chef-l. de 
canton. 

Mohon n*est pas Montgon ; voir ce nom. 

Moinsy. Monlcy-No Ire-Dame et Montcy-Saînt-Pierrc , 
Ardennes, arr. de Mézières, cant. de Cbarleville. 

Monclin, Ardennes, ah*, de Réthef, cant. de Novion- 
Porcien. 

Moncornét. Montcofnet, Ardennes, arr. de Mézièfes^ 
cant. de Renwez. 

Mondiinel, lisez Mondijuel? Ce serait Mont-de-Jeux, 
Ardennes, arr. de Vouzier, cant. d'Altîgny, comm. de Saint- 
Lambert. Cette forme ancienne n*est pas impossible, puisque 
nous avons vu plus haut « le bois de Jeu >» appelé bois de 
Juel. 

Monpiainchant. Monplainchamp , Belgique, prov. de 
Luxembourg, à 3 k. S. de Neufchâteau. 

Montaguulon-en-Brie. Mont- Aiguillon, forteresse ruinée 
au xv" siècle, était située sur le finage de Louan, Seine-et- 
Marne, arr. de Provins, cant. de Villiers-Saint-Georges. 

Montanea. La Montagne de Reims, au S. £. de Keimf • 



DE L'HISTOIKB DE FRANGE. iM 

Montgont n^est pas Mohon et se nomme encore Meotgén, 
Ardennes, air. de Youziers, cant. da Ghéne. 

Montigny de lès Pojs. Montigny, Ardennes, mt. de Hé- 
zières, cant. d'Omont. 

Mont*le-Potier. Montpotier, Aube, air. de NogeÉrt, eàHt. 
de Villenanx. 

Morenî. Mauregny-en-Haye, Aisne, air. de Lacoa, eant. 
de Sissonne. 

Morte-Eauwe (la). La Morteau, Ardenoes, nrf, de lU» 
zières^ cant. d'Omont, comm. de Yendresse. 

Mortehaing. Mortehan, Belgique, prov. de Luzemboniyy 
àlOk. E. de Bouillon. 

Mouzon. Ce lieu ne peut être la localité citée an n* 2191 
comme dépendant de la cbàtellenie de Château-Renault, 
dont il est, au reste, trop distant, car la charte 205 nous !• 
montre comme siège de cbàtellenie. Les mots « de lès 
Braus » du n^ 213 indiquent qu*il faut le chercher près de 
Braux. Nous y trouvons Nouzon, Ardennes, arr. ae Mé- 
zières, cant. de Charletille. 

MuironyiUer. Mouronvillers, Marne, arr. de Reims, cant. 
de Beine. 

Muret, Aisne, arr. de Soissons, cant. d'OuIchy. 

Mutri. Mutry, Marne, arr. de Reims, cant. d'Ay. 

Neelle. NesIe-la-Reposte, Marne, arr. d'Épemay, cant. 
d'Estemay. 

Nelle, sans doute pour Annelles (Ardennes, arr. de Ré- 
tbel, cant. de Juniyille), comme Lenduys pour Allandlniy* 

Meufchàtel, Aisne, arr. deLaon, ehef-1. de cant. 

Neuville, 35, 276, 285. — 269, 285, 286, 854, 408. Là 
Neuville-à-Maire, Ardennes, arr. de Sedan, cant. de Hàu« 
oonrt. 

Noireva (omis dans la table), 391. Noirval, Ardenneé, 
arr. de Youziers, cant. du Chêne. 

Noîsemont. Nuisement, ferme, Aube, arr. d^Areis^ cant. 
de Chavanges, comm. de Ghassericourt. 

Orbais, Marne, arr. d'Épemay, cant. de Montmort. 

Orcimont, Orcimons, Orchimont, Orcymont. Orchimont, 
Belgique, prov. de Namur, à 20 k« N. £• de Mézières (Ar- 
dennes). 

Otenghes. Ottange, Moselle, arr. de TMonvflle, cant. de 
Cattenom. 



Petrosa, La Pereuse, Ardennes, arr. de Mézîères, cant. 
de Signy, comm. de Launoy. 

Pierrefont {Petra ports). Pierrcfonds, Oise, arr. de Com- 
piègne, cant. d'Attieliy* • 

Pignolet (moulin de). Pignolet, moulin, Ardennes, arr. de 
Mézieres, cant. de SignVt comm. de Jandun. Il n'est dési- 
gné ainsi que sur Cassini. 

Pongeium^ lisez Pougeium. Pougy, Aube, arr. d'Arcis, 
cant de Ramerupt. 

Ponquentin, mauvaise leçon, pour Ponquenci. Pocancy, 
Marne, arr. deCh&lons, cant. de Vertus. Ou écrivait encore 
Poncancy en 1509, ainsi que le prouve le procès-verbal de 
la rédaction de la coutume de Yitry; 

Pontfaurigier, lisez Pontfiavrigier. Pontfaverger, Marne, 
arr. de Reims, cant. de Suippe. 

Primain, peut-être Primat, que Cassini nomme Primant, 
au S. E. de Falaise, Ardennes, arr. et cant. de Vouziers. 

Puiseux, Puisieux, 234, 264, se rapportent à Puireux. 

Puisieux, 4 1 , 373 et 34 1 , se rapporte à Puiseux, Ardennes. 

Puisieux, 289, se rapporte à Puisieulx, Marne, arr. de 
Reims, cant. de Verzy. 

Quamay. Cernay-en-Dormois, Marne, arr. de Sainte- 
Menehould, cant. de Ville -sur-Tourbe. 

Ralicourt. Raillicourt, Ardennes, arr. de Mézieres, cant. 
de SignV' l'Abbaye. 

Rauzières. La Rosière, Ardennes, arr. de Réthel, cant. 
de Cbaumont-Porcien, comm. de Rocquigny. 

Resson. Dans la carte de rÉtat-major, Arson est nommé 
Ressens. Il est situé sur le finage de Pargny. 

Retonne. Retourne, rivière, affluent de TAisne. 

Revoingne, Rivongne, Rivogne, Rivoigne. Rimogne, Ar- 
dennes, arr. et cant. de Rocroy. 

Ricliecourt, Ardennes, arr. et cant. de Vouziers, comm. 
de Sainte-Marie-sous-Bourq. 

Rivière (la). La Rivière, ferme, Marne, arr. d'Epernay, 
cant. dTsternay, comm. de Saint-Genest. 

Roche (la), Belgique, prov. de Luxembourg, à 15 k. 
O. N. O. de Houffalize. 

Roussi. Roussy-le-Village, Moselle, arr. de Thionville, 
cant. de Cattenom. 

Sains, Aisne, arr. de Vervins, chef-1. de canton. ? 



DE L'HISTOIRE DE FRANCE. i53 

Saint-Foeinel, mauvaise leçon sans doute d'un nom qui 
doit représenter Saint-Ferjeux, Aidennes, arr. de Réthel, 
cant. de Château-Porcien. 

Saint-Genoys. Saint-Genest, Marne, arr. d'Épemay, cant. 
d^Esternay. 

Sainl-Hylîer, S. Hilarius Manasseriy est aujourd'hui 
Saint-Hilaire-le-Grand, arr. de Chàlons, cant* de Suippe. 
Ce lieu était autrefois surnommé Le Ménissier, (Table aes 
Archives législatives et atiministratives de Reims ^ p. 796.) 

Saint-Quentin, chapelle, Ardennes, arr. de Mézières, cant. 
de Charleville, comm. d'Aiglemont. 

Saint-Sandon, lisez Saint-Sandou. L'emplacement de ce 
village nous est révélé dans Cassini par une croix dite de 
Saint-Sindulphe, entre Sainte-Maiie-à-Py et Sommepy. Au^ 
quatorzième siècle, Sanctus Sindulphus ne formait plus 
qu'une paroisse avec Sompy (Archives administratives de 
Reims, II, 11 15). 

Saint- Verain. Saint-Vrain, Marne, arr. de Vitry, cant. de 
Tfaiéblemont. 

Sainte-Marie-à-Prey. Le même que Sainte-Marie-â-Py. 

Sainte- Marie-à-Py. Les citations des n^' 234 et 264 ne se 
rapportent pas à ce village ; il y est question de Sainte- 
Marie-sous-Bourq, Ardennes, arr. et cant. de Youziers. 

Sapigneus. Sapignel, Marne, arr. de Reims, cant. de 
Bourgogne, comm. de Cormicy. 

Sapoigne. Sapogne, Ardennes, arr. de Mézières, cant. de 
Flize. 

Sauce (333). Saulces-aux-Bois. 

SauIces-aux-Bois. Les textes 259 et 425 semblent se rap- 
porter à Saulces-Champenoises, Ardennes, arr. de Youziers, 
cant. d'Attigny. 

Saus. Sans doute Sault-Saint-Remy, Ardennes, arr. de 
Réthel, cant. d'Asfeld, ou plutôt Saulces-Champenoises. 

Semme. Il faut lire Semuie, et c'est Semuy, Ardennes, 
arr. de Youziers, cant. d'Aliigny. 

Semoingne. Semoine, Aube, arr. et cant. d'Ards. 

Sept-Sols. Sept-Saulx, Marne, arr. de Reims, cant. de 
Verzy. 

Sermont(le). Exermont, Ardennes, arr. de Youziers, cant. 
de Grandpré. 

Singly. Les textes 365 et 390 ne se rapportent pas a Sin- 



iS4 SOCIÉtÉ 

glj-lèd-OmoBt, maiâ à Saiogfy, Ardennes^ aorr. de Tonzien, 
cant. et comm. de Monthois. 

Soaim. Souain, Marne, arr. de Sanite-Menefaotild» ctfrt. 
de Ville-snr-Tourbe* 

Sobonne. Sorbon, Ardennes, arr. et cant. deRétliel. 

Sodi-Ie-Grand. Soudé-Ie-Grand, Marne, arr. de ▼Hry, 
cant. de Sommepuis. 

Sommeveille. SommcTesle, Marne, arr. de Chftions, cant. 
de MarsoD. 

Son, Ardennes, arr. de Réthel, cant. de Ch&teaii-Por- 
den. 

Sonaîn, lisez Jouain, Marne, arr. de Sainte-Menehonld, 
cant. de Ville-sur Tourbe. 

Sorines. Soirinnes, Nord, arr. d'Avesnes, cant. dé Soire- 
le-Château, ou plutôt Sorinne, Belgique, prov. de Namur, à 
40 k. deDinant. 

Suel. Seuil, Ardennes, arr. et cant. de Réthel. 

Tarriet, Taîriet, Tayrriet. Le Terrier, Ardennes, arr. de 
Vouziers, cant. de Tourteron, comm, de Saint-Lonp-aux- 
Bois. 

Terron. Les chartes 332 et 236 sont les seules où il pnîsse 
être question du Terron de Tarrond. de Vouziers. Les antres 
citations se rapportent incontestablement à Terron-lès-Ven- 
dresse (Ardennes, arr. de Mézières, cant. d^Omont), atnquel 
convient parfaitement le nom de Terron dessous Omont. 

Thelines n^est pas le même que Theionne. C'est trae an- 
cienne paroisse du diocèse de Reims qui est encore figurée 
λar Cassini. Disparue aujourd'hui, son emplacement paraît 
aire partie du nnage actuel de Sainte-Marie-sous-Bonrq, 
Ardennes, arr. et cant. de Vouziers. 

Tieboii. Tfaibie, Marne, arr. de Châlons, cant. d'Ècnrj- 
sur-Goole. 

Tiecourt paraît être le même que le lieu nommé Treî- 
court ; voir ce nom. 

Torcy, Ardennes, arr. et cant. de Sedan. 

Tour (le). Le Thour, Ardennes, arr. de Réthel, cant. 
JAsfeld. 

Trehicourt, Treicourt. Dricourt, Ardennes, arr. de Vou- 
ziers, cant. de Machault, comm. de LeiGncourt. 

Triaumont (bois de). Le bois de Triomont, ArdeAùes, ârr. 
et cant. dé Rédhefly condm. de Sorbon. 



! 



DE L'HISTOIRE DE FRANGE. iK 

Tumuni. Le Thonr, Ardennes, arr. de Réthel, cant. 
d'Asfeld. 2 et non 12. 

Uffalîtfe n'est pas Flize, mais bien HonffaKze, Belgiqne, 
proY. de Luxembourg. Cette \ille est située sur l'Ourtn. 

Ussermont. Le même que le Sermont. 

Yalaines dess. Jointes Yaues, lisez Yalaives. Balarretf, 
Ardetmes, arr. de Mézières, cant. de Flize. 

Vallis Herbîcie; Voir Herbicia. 

Valserée. Yauxcéréy Aisne, arr. de Soissons, cant. de 
Braisne. 

Van-Saînt-Remy. Viel-Saînt-Remy ? Ardennes, arr. de 
Réthel, cant. de Novîon-Porcîen. 

Vans (les). Vaux-en-Dieulet, Ardénne», arr. de Vouzicrs, 
cant. deBuzancy. 

Yaus-en-Ghampaîgne. Yaux-en-Champagne, Ardennes, 
arr. de Youziers, cant. d'Attigny. 

Yaus dessous Loon. L'ancien village de Yaux est aujour- 
d'hui le faubourg nord-est de Laon. 

Yausellez, Yausselle. Yauzelles, Ardennes, arr. deRéthel, 
cant. deNovion-Porcien, comm. d*Aubonconrt. 

Yerbrie. Yerberie, Oise, arr. de Senlis, cant. de Pont- 
Sainte-Maxence . 

Yerisy. Yrizy, Ardennes, arr. et cant. de Youziers. 

Yillers, La citation 41 se rapporte à Yillers-le-Tourneur 
(Ardennes, arr. deRéthel, cant. deNovion-Porcien), et c'est 
à ce lieu que Richard et Robert de VîHers paraissent devoir 
leur nom. Quant à Jean, il peut aussi bien tirer le sien de 
Yillers-devanl-Mézières (Ardennes, arr, et cant. de Mé- 
zières), que de Yillers-sur-le-Mont. Les textes 222 et 279 
eonceriïént îridubitablement YiUers-devant-Mézièrcs. 

Vîllerô-détsfnt-Maîsières. Yillers-devant-Mézières, Arden- 
nes, arr. et cant. de Mézières. 

Villers-devant-Monson. YiUers-devant-Monzon, Arden- 
nes, arr. de Sedan, cant. de Raucourt. 

YîIIonesse. Yillénàuxe-ïa-Grande, Aube, art. de Nogent, 
cnef-1. de cant. 

"tisinniel dalés Celé, fisez Çole. TéàigûeuI-sitt-Ck>ole, 
Marne, arr. de Chàlons, cant. d'Ecury. 

Yiteri, yitriacum. Yitry-le-Brûlé, Marne, arr. et cant. de 
Vitey-lc-Ërançoîà . 

Vrisy. Vrizy, Ardennes, arr. et cattt. de Vouziers. 



i 96 SOQÉTÉ. 

Wadelincoart. Waudeceincourt n'est pas représenté par 
ce lieu; Toir plus loin. 

Wadenois. Yadenay, Marne, arr. de Chàlons, cant. de 

Suippe. 

Warmériville, Marne, arr. de Reims, cant. de Bour- 
gogne. 

WaudeceiDcourt. Yaudesincourt, Marne, arr, de Reims, 

cant. de Beine. 

Wellin, Belgique, prov. de Luxembourg, à 18 k. N. O. 
de Saint-Hubert. 

Yviers. Iviers, Aisne, arr. deVervins, cant. d'Aubenton* 

Yvouis. Peut-être le même que le suivant. 

Yvois. Ivoy, aujourd'hui Garignan, Ardennes, arr. de 
Sedan, chef-1. de canton. 

AUGUSTB LONGNOU. 



III. 



BIBLIOGRAPHIE. 



210. — Barthélémy (de). — Les grands écuyers et la 
grande écurie de France avant et depuis 1789; par Edouard 
de Barthélémy. In-18 jésus, xii-216 p. Paris, lib. de la So- 
ciété des auteurs. 

211. — BARTHÉLEBnr (de). — Gerbert, étude sur sa vie 
et ses ouvrages, suivie de la traduction de ses lettres ; par 
Edouard de Barthélémy. In-18 jésus, xi-296 p. Paris, Le- 
coffre. 

212. ^- Bourgeois. — Histoire de Grépy et de ses dé- 
pendances, de ses seigneurs, de ses ch&teaux et de ses au- 



DE L'HISTOIRE DE FRANCE. 157 

très monuments, depuis Tépoque la plus reculée jusqu'à 
nos jours; par le docteur Bourgeois. In-8| 65 p. Senlis, 
imp. Duriez. 

213. — Bruel. — Notes de Yvon d'Hérouval sur les 
baptisés et les convers et sur les enquêteurs royaux au 
temps de saint Louis et de ses successeurs (1234-1334), pu- 
bliées d*après le manuscrit autographe de Tauteur; par 
Alexandre Bruel, archiviste paléographe. In-8, 15 p. Paris, 
imp. Laine et Ilavard. 

(Extrait de la Bibliothèque de l*École des chartes, 3* série, tome 3.) 

214. — Ganel. Recherches sur les jeux d'esprit, les sin- 
gularités et les bizarreries littéraires , principalement en 
France; par A. Canel, membre de la Société des Bibliophi- 
les normands. 2 vol. in-8, 787 p. Evreux^ Huet. 

215. — Charpillon. — Dictionnaire historique de toutes 
les communes du département de TEure. Histoire, géogra- 
phie, statistique; par M. Charpillon, juge de paix, avec la 
collaboration de M. labbé Garesme. 1*"* et 2« séries. Gr. in-8 
à 2 col., 88 pages. Rouen, imp. Gogniard; Les Andelys, 
lib. Delcroix. 

216. — Ghbvalier. — Notice historique sur Tordre de 
Saint-Ruf de Valence et dissertation sur Torigine des sei- 

Seurs de Poitiers, souverains dans le Yalentinois et le 
ois, tirées des Mss. de la Bibliothèque impériale, publiées 
et annotées; par Fabbé G. U. J. GhevaUer. In-8, 14 pages. 
Grenoble, Prudhonune. 

(Elztrait du journal le Dauphiné.) 

217. — Ghbvalier. — - Notice sur le nécrologe du 

Erieuré de Saint-Robert de Gomillon, au diocèse de Greno- 
le;parrabbé G.U.J.Ghevalier. In-8, 20 pages. Grenoble, 
imp. Prudhomme. 

(Extrait da tome 2 des Documents inédits relatifs au Dauphiné.) 

218. -— Chbvalibr. -— Notice sur un cartulaire des dau- 
phins de Viennois, en partie inédit; par Tabbé G. U. J. 



Qi0v«lier. Ia*8, U page». GwQoble, iaiprimcrie Phid- 
bomine. 

(Extrait da Bolletm de TAcadémie delpliînale.) 

SI 9. — Clamiabiuv. — Histoire de TÎMipAt en France ; 
par J. J. Gamageraa, avocat, membre de la Sociéjté d'éoo- 
Momie politique. 2* partie, comprenant Tépoque monarohi- 
<pie depuis i^établisaemeot de la taille perinaneote(l4M) 
Jusqu'à la mort de Golbcrt (1683). T. S.Xa-8, 723 pages. 
Paris, Guillaumin. 

220. -— Clament. — Les musiciens célèbres depuis le 
seizième siècle jusque nos jours; par Félix Clémeot. Ou- 
vrage illustré de 44 portraits. In-8, vm-6S4 page9# Paris, 
Hachette. 

22t . — Corné (de). — Les États de Bretagne et Tadmi- 
nistration decetteprovince jusqu en 1789; par le comt/e de 
Carné, de T Académie firauiçaise. 2 vol. in-8y xvi-817 pages. 
Paris, Didier. 

222. — DovAT. — • Documents historiques pour servir à 
rhistoire de la ville de Beaucaire; par Jean-Vincent Donat. 
2* opuscule : chapelle de Notre-Dame de Bonaventure. 
y et 2* livraisons. In-8°, 41 pages. Beaucaire, imprimerie 
JR.eymond. 

223. — FouRNiER. — La Valise de Molière, coinéâie en 
un acte, en prose, avec des fragments peu connus attribués 
à Molière, précédée d'une introduction historique et sui- 
vie de notes, d'après des documents nouveaux et inédits; 
par Edouard Fournier. Gr. in-8, xxxvi-83 pages. Paris, 
Dentu. 

iK24. — Fîskvx (db). -— La Suède au seizième sîède. His- 
toire de la Suède sous les princes de la maison de Wasa. 
Eric XIV, Jean III, Sigismond; par A. de Flaux. I11-8, 
531 p4^es« Paris, BjeinwaJd; Lainié. 

125. *-^ GuiiixvR. — fiorreipoodanee de U mairie de 
, exXaiêB à^ arobâves de cette viiUt pttblîée'^paiir la 



B£ L'JUSTOAE OE FRANCE. IM 

piffoim fm pif loaeph G«raùer, 4G0ii8enrateiir dm w^hiv^ 
dm idéfiiaiteBieDt «de la û5te^'Of et de l'ancianne proviaee 
4e fiçHV^oguÊ. T. !• I11-89 €uxvi-â69 page^. Dijoo, 
Aajbutot. 

(Analecta divîoiieiwni. Documents ioéditi poar serrîr à l^faiftoii* de 
France et fkarûculièremeot à oeUe de Booj^gzie» tirés des archiyes <et de 
la bibliothèque de Dijon). 

226. — loDELLS. — ]Les QEuv^res et Meslanges poétiques 
d'Estienne lodelle, «ievr du Ljmodln; ^vec une notice bio- 
graphique et des notes, par Ch. jl\9ba*ty-Laveaux. T. 1. In-8, 
326 p. et portr. Paria, Lemerre. 

227. — La Rochefoucauld. — OEuvres de La Rochefou- 
cauld. Nouvelle édition^ revue sur les plus anciennes im- 
pressions e^ les autographes, et augmentée de morceaux 
médits, de variantes, de notices, de notes, de tables parti- 
culières pour les maximes et pour les mémoires, etc.; par 
M. p. L. Gilbert, f. 1 . ïn-8, iv-498 pages. Paris, Ha- 
chette. 

.(Les grands écrivaios de la France. Nouyelles éditions sous la direction 
de M. Ad. Régnier, membre de Tlnstitut.) 

228. — MouTow. — Histoire d' Autrey, de sa seigneurie 
et de ses dépendances; par P. D. Mouton, curé de Poyans. 
În-S, S83 pages. Graj, imp. Roux* 

229. -r- O'Reilly. — Les deux procès de condamnation, 
les enquêtes et la sentence de réhabilitation de Jeanne d'Arc, 
mis pour la première fois intégralement en français d'après 
les textes latins originaux officiels, avec notes, notices, 
éclaircissements, documents divers et introduction; par 
£. O'Reilly, conseiller à la cour impériale de Rouen. 2 vol. 
în-8, cxii-975 pages. Paris, Pion, 

230. — RoussBT. — Le comte de Gisors (1752-1758), 
étude historique; par Camille Rousset, conservateur des 
archives historiques de la guerre. In-8, iv-526 pages. Paris, 
Didier. 

231 . o— Sauw. — Notice sur ChiUy-Mazarin. Le Ghà- 
tean. L*Église. Le Village. Le maréohald'Efiiat; par M. Pa- 



460 SGOÉTÉ DE L'HISTOIRE DE FRANCE. 

trice Salin t chef de bureau au conseil d'État, membre de la 
Société de Thistoire de France. Notice accompagnée d^ap- 
pendices, de notes biographiques, historiques et géographi- 
ques, de fac-similé de Monlomet, Chastillon, Perelie. ne- 
production de dalles funéraires et 6 eaux-fortes par Karl 
Fichot. In-4, vii-269 pages. Paris, Leclére, Aubry, Qaa- 
pin, Liepmannshon etDufour. 

232. — Sauzàt. — Histoire de la persécution révolution- 
naire dans le département du Doubs, de 1789 à 1801, d'a- 
près les documents originaux inédits; par Jules Sauzay, 
membre de TAcadémie de Besançon. T. 3. La Terreur. In-S, 
▼III-830 pages. Besançon, Turbergue. 

233. — Tombeaux (les) des Richelieu à la Sorbon'ne; 

Sar un membre de la Société d*archéologie de Seine-et- 
[ame. In- 8, 38 p. Paris, Thorin. 

234. — Trésor (le} des pièces angoumoisines inédites ou 
rares, publié sous les auspices et par les soins de la Société 
archéologique et historique de la Charente. T. 2. In-8, 
xxxix-334 p. Angouléme, Goumard. 

(Ce ▼olume contient : Œuvrei de J. de la Pérate, poète an^umoU, 
1529-155^» avec uoe introduction par E. Gellibert DesSeguins; testa- 
ment de Gabriel de La Charlonye, précédé d'une introduction par 
G. Babinft de Rencogne; advertiflaement sur les irgemenu d*aftroiogie, 
à une fttadieu)»e damoy selle.) 



Imprimerie générale de Ch. Laliure^ me de Fleuras , 9, à Paris. 



ANNUAIRE-BULLETIN 

SOCIÉTÉ DE L'HISTOIRE DE FRANGE 



PREMIÈRE PARTDE. 



I. 

PROG£S-VEEBAUX. 



SÉANCE DU CONSEIL D'ADMEflSTRATION, 

XUflTB LB 7 JUILLBT 1868, 

■nx AzdiiTtt de TEmpire, à trois heures et demie, 
sous IX r&isouEirci dk m. huihx mârtcc , l'un dm deux vici-»R^Diirrs. 
(Procès-Terfaal adopté dans la séance du 4 aodt 1868.) 

Le procès-verbal de la séance dn Conseil tenue le 9 join 
est la par M. Senrois, secrétaire-adjoint, et adopté par le 
Conseil. 

Ouçrages offerts. 

Revue des Sociétés savantes des départements^ 4* série, 
tomeYn.Février-marslSGS.Paris^Impr. imp. 1868»in-S. 

Société de rHistoire du Protestantisme français. Bulletin 
historique et littéraire y 2* série, 3* année, n® 6. 15 juin 
1868. Paris, in-8. 

Bulletin de la Société archéologique et historique du Li- 
mousin^ tomeXYII, année 1867» Limoges, in*8. 

T. VI, 1868, l'» PAaTiB, il 



i6t SOCIÉTÉ 

Nobiliaire du Umowin^ tome II, feuilles tt à 95, in-8. 

Registres consulaires de la ville dé Limoges^ tome II, feuilles 
1 à 20, in-S. 

Ces imL darnieni cvrrtfes sont publiés par la Sociécé 
du Limousin. 

Tableau du Maine pendant les assemblées proçineiales de 
1787 et la convocation des députés aux États généraux^ 
par M. Léon Mattre, archiviste de la Mayenne, membre 
de la Société de l'École des Chartes. Paris, broch. in-8 
de 56 pages. 

Correspondance, 

M. Guizot remercie le Conseil de sa nomination comme 
président. 

MM. J. Desnoyers et Jourdain expriment leurs regrets de 
ne pouvoir assister à la séance. 

M. Maury remercie le Conseil de son admission au nom- 
bre des membres de la Société. 

Travaux de la Société. 

M. le Président présente l'état des impressions : 

Annuaire-Bulletin^ 1868 : feuille 5 tirée, feuilles 6, 7, 8, 
envoyées. 

Brantôme y tome IV : feuilles 1 à 17 tirées, 8, 9, 10, sous 
presse, 11, 12, 13, envoyées, placard 23 à mettre en pages. 

Froissartf tome I: feuille 1 tirée, 2, 8, 4, 5, 6, sous 
presse, 7, 8, envoyées, placard 15 envoyé. 

Mémoires de Mme de Mornay^ tome II s feuiHes 1 à 4 
tirées, 6, 6, 7, sous presse; le titre et les sommaires du 
tome I*' sont composés. 



Chroniques monastiques d^Jtyou: feuilles 1 à 91 tiito, 
22 à 27 chez les autem^s. 



DE L'HISTOmE DE FRANGE. i63 

Plusieurs membres insistent sur k nécessité de hâter 
l'achèvement des volumes sous presse. 

M. Delisle propose de demander à MM. Meyer et 
Gampardon le texte du premier volume des Testaments des 
quatorzième et quinzième siècles, et de le mettre souspresse, 
afin d* avoir un volume tout prêt pour le cas où il y aurait 
un retard dans Timpression de l'un de ceux de l'exeroioe 
de 1869. Sans prendre de décision positive, le Conseil invite 
MM. Meyer et Gampardon à hâter autant que possible la 
préparation de leur copie. 

M. le Président du Comité des fonds présente les comptes 
de la Société pour le premier semestre de 1 868 : 

Il a mandaté pour une somme de (en recette). S6 1 35 76 
Le Trésorier a perçu Î0309 76 



A recouvrer 5826 



V 



Les dépenses mandatées et soldées s'élèvent 
à la somme de 5041 60 

Recettes du Trésorier 90309 76 

Dépenses id 6041 60 

Disponible au 1«' juillet 15268 16 

M. Servois soumet au Conseil la liste des documents qui 
pourront être publiés dans la seconde partie de V Annuaire- 
Bulletin de 1868, laquelle sera mise sous presse au mois 
d'août. Ce sont : 

V La relation, écrite par Castellan ou Catalan, de l'expé- 
dition maritime faite en 1636 contre les lies Sainte-Margue- 
rite et Saint- Honorât, alors eu la possession des Espagnols : 
M. Gustave Masson a déjà communiqué au Conseil une 
note sur cette relation, qui parait inédite (voyez ci-dessus, 
p. 5), et il doit en envoyer dans quelques jours Is copie 
complète, faite au British Muséum sur le manusCTit original ; 

2* Des extraits de la collection Gualterio, qui appartient 
aussi au British Muséum^ et dont M. Masson a également 
entretenu le Conseil (voyez ci-dessuS| p. 6 et 6): M* Masson 



164 SOCUfilB 

a bien voula se charger de copier un certain nombre des let- 
tres que contient cette collection, et de les annoter; 

3* La lettre d'Enguerrand de Marigny, communiquée par 
M. de Godefiroj (voyez à-dessus, p. 6). 

Si la publication de ces documents laisse une place 
sufEsantCt le volume comprendra encore des extraits des 
registres des notaires duBéam, proposés par M. P. Raymond, 
archiviste desBasses-Pyrénées; la fin des documents com- 
muniqués par notre regretté confrère M. de la Fons- 
Mélicooq; et enfin, si le Ck)n8eil le ju^ à propos, une table 
analytique de la collection des Annuaires in-12, fiiite et pro- 

Fos^ par M. de Monmessin, employé à la bibliothèque de 
Institut. 

M. de Godefroy exprime Tavis que cette table serait très- 
utile, en recommande la publication, et propose de l'impri- 
mer dans le format in*^12 des Annuaires. 

Divers membres font remarquer que les derniers Annuai- 
res se terminent par une table alphabétique des matières 
contenues dans la collection, et que cette table rend faciles 
toutes les recherches. D*autres membres sont d'avis que la 
table alphabétique, par laquelle sont terminés les derniers 
Annuaires, rend superflue, il est vrai, la publication d^une 
nouvelle table dans le format in-12 ; mais que Tinsertion de 
la table analytique rédigée par M. de Monmessin, qui ne 
tiendrait qu'une ou deux feuilles, bien que beaucoup plus 
détaillée que la table alphabétique déjà imprimée, pourrait 
être utilement faite dans V Annuaire-Bulletin. D'une part, 
elle faciliterait en certains cas le recours aux divers volumes 
de la collection des Annuaires, et de Tautre elle pourrait 
rendre plus prompte la vente des exemplaires des Annuaires 

3ui sont en magasin, puisqu'elle ferait connaître l'intérêt 
e la collection aux nouveaux membres de la Société. 
Le Conseil adopte ce dernier avis. 

M. de Godefiroy propose, pour le cas où cette pièce trou- 
verait encore place dans la seconde partie de V Annuaire- 
BuUetin de 1868, un compte de 1323 contenant la des- 
cription de la corbeille et du trousseau des deux filles du 
comte de Hainaut qui ont épousé, Tune Louis de Bavière, 
empereur d'Allemagne, Tautre Guillaume, comte de Juliers. 
A ce documenti très-intéressant par les détails qu'il con- 



DE L'HISTOIRE DE FRANCE. 165 

tient| serait jointe l'analyse du contrat de mariage de Louis 
de Bavière et de Marguerite. 

Plusieurs membres demandent que ce curieux document 
soit inséré dans V Annuaire-Bulletin de cette année. M. de 
Godefroy en achèvera Tannotation , et enverra son travail 
au rédacteur, avant la séance d*août. 

La collation du texte a été faite tout récemment par 
M. Desplanques, archiviste du département du Nord. M. de 
Godefroy saisit l'occasion qui lui est offerte de prononcer le 
nom de M. Desplanques , pour signaler à Tattention et à 
rintérét des membres de la Société de THistoire de France 
la publication que projette M. Desplanques des cartulaires 
relatifs à Thistoire de la Flandre, antérieurs au treizième 
siècle. 

M. L. Delisle annonce que M. Tabbé Chevalier. doit pro- 
chainement proposer au Conseil la publication du recueil 
des OEuures de saint Aifit, Depuis l'impression qui en a 
été faite au dix-septième siècle par le P. Sirmond, le texte 
n*en a jamais été amélioré, et M. Chevalier est en mesure 
d'en donner une édition de beaucoup préférable à celles 
que Ton possède. M. Delisle ajoute que les œuvres de saint 
Avit présentent surtout un intérêt uttéraire, mais que la 
partie historique est encore assez importante pour que le 
Conseil prenne en sérieuse considération la proposition que 
lui fera M. Tabbé Chevalier, dès qu'il aura achevé ses re- 
cherches dans la bibUothèque de Saint-Gall et dans celle 
du Vatican. 

M.'Siméon Luce, présenta la séance, rend compte du 
voyage qu'il vient de faire au château de la Roche-Guyon, 
où il comptait trouver un manuscrit de Froissart. L'indica- 
tion qui lui avait été donnée était inexacte, et c'est un ma- 
nuscrit des (h'andes Chroniques de France qui avait été 
pris pour un manuscrit de Froissart. 

La séance est levée à cinq heures. 






166 SOCII^ 



II 



VAHIETE8. 



DoCUMBim IN^BITS IPOUR SERVIR ▲ l'HiSTOIRS DES USAGES 
ET DES MOEURS AUX QUATORZIÈME, QUIEZIEMB ET SEI- 
ZIÈME SIÈCLES*. 



Les échcvins doivent sau{>e garde au bourgeois quits 
condamnent à faire un pèlerinage. 

1307. — « Sachent tout ke d'endroit le fait et ravenue ki 
avint de Sandrart Louchbrach et de Gholart de Mierves le 
macheclier, de le laudure, que Sandrars li 6st pais et con- 
corde en fu faite en tel manière : ke en Tamendise de chou 
chius Sandrars eut en couvent à faire li voie à Saint Nicbo- 
lay en Warengienville, et pour chou que li juret de le pais 
virent et seurent ke en chef voiage il ne pooit mie aler sau- 
vement pour le péril de sen cors, pour le wière ki estoit ou 
païs, et qu'il estoient tenut de leur bourgeois sauver, yl 
transmuèrent chel voiage, et disent par loy et par jugement, 
Ve en son lieu de chel voiage il alast à Nostre Dame i 
Cartes, dedens le jour S. Rémi ki vient prochainnement, et 
fesist le voiage en tous ses boins poins, et fu criet à banch 
que nuls ne fust jamais si hardis, en nul tans avenir, qui 
s en meuwist ne alast contre nulle de ches choses, ne de 
ches convenenches, sour i estre contre le dit des jui*és et des 
eskievins et sour i estre tenut comme mauvais partout. Là 

1. M. le baron de Lafons-Mélicocq, l'un des membres les plus dévoués 
qu'ait perdus la Société de mUtoire de France, a publié dans iet Bul- 
letins et les Jnnuaires' Bulletins une suite de pièces inédites, tirées des ar- 
chives du Nord, dont un grand nombre sont très-intéressantes pour 
TListoire des usages et des mœurs. Les documents que nous imprimons 
ici sont les derniers que notre regretté confrère ait communiqués au 
Conseil de la Société. 



DE L'HISTOIRE DE FRANCE. 167 



lurent comme eslderiiis Sûhoim dou Gardin, Gillet Houde* 
mans, Sandrars de Mons, Gilles lî GhangiereSf GiUea Dawan, 
Emous de le Sauch, Pières de Lantrege et Williaume li 
KienSy et par non d'eakieyins et par non de tetmoings etk 
forent apielet. Che fu fait les diwes devant le mi^marSf Tan 
mil CGC et tiii ans*. » 

n 

Droit (Tasile dans les églises. 

1367. — • « A Jehan Pisson^ envoyet à Toiimay, le se- 
medy iiii* jonr de septembre, pour le cause des ii prison- 
niers qui furent prins par le bailliu de Lille en Teglise 
St-Estene, pour le fet de Robert Ghery, pour sour ce savoir 
rintention de mons. l'evesque et de son officiai^ pour ses 
gages de cellui jour, i iranc de xvi s. 

« A lui, pour ses frès et despens tant de bouée comme de 
quevaux, et pour loyers de quevaux dou procureur du roy 
et de Pierre Guvillon, liqoel, au command de mons. le gou- 
verneur, alèrent à Toumay pour le dessusdite cause ledit 
semedy, lu s. de ffros. 

« A lui, pour Tes despens de bouche dou procureur du 
roy et de Pierre Guvillon dessus nommés, et de Baudin Qr- 
ghet, Bourart Hillart, Bosquiel et Thumas, maronnier, avec 
eolz, qui, par Fordonnanoe de mons. le gouverneur et dou 
bailliu de Lille, menèrent Tun des dessusdis prisonniers, qui 
clers estoit, à Toumay par deviers mons. l'evesque, le mardy 
en suivant, nuit Nostre Dame en septembre, parmy les des- 
pens de mestre Gille Yetoul et aucuns notaires de le courte 
et dou vallet qui ramena le queval sour lequel li dis prison- 
niers fu menés, m frans et demy, de lvi s. 

« A lui, pour le loyer de leurs vi quevaux et dou queval 
ledit prisonnier, vi gros. 

« A lui, pour ses gages de celli jour, i franc, de xvi s. 

« A lui, pour les ii lettres, Tune de le sentence de mons. 
Fofficial par lequelle il fu dit que lidit prisonnier ne dé- 
voient ghoir de Pimmunité de Teglise, et Vautre, de mons. 
Tevcsque pour baiUier absolution au bailliu de Lille et ses 
aydans, qui prins avoient en Teglise les dessusdis pris«n-« 

1. Bibliothèqoe de Valenciemies, Liyre noir, msAuscrit, nP 535. 



les SOCIÉTÉ 

hmh, Pieret de LodescNit et Pieret Gheiardi et pour fere 
reoonehtlljer ledite egliie, deiny franc, de viii s. 

« A lui, pour une iraeve boutelle d^estatii, en lequelle on 
apporta Teawe à reoondiillyer, parmj le vin dou clerc le 
aëdleuri qui délivra celle yauwe, xii gros. 

« Au doyen de chrestyenté pour son travail de reconchil- 
lyer le dessusdite église, xx eros. 

« Pour la coppie de rabsoîution et reconchiliation devant 
dites, dont les originaux sont demoré par deviers le doyen 
dessusdit, vi gros. 

« Au bailliu de Lille, donne par halle pour le boine dili- 
gence de justice qu'il fist en prendant en le église St Estene, 
ceuls qui mis avoient à mort Robert Ghery, bourgeois de 
oeste ville, et ossi pour autres besoingnes qu'il avoît fêtes 
pour le ville, x francs, de viii 1. ii s. vi d.^ » 

m 

Obligations contractées par F avocat retenu au conseil de 

la pille; sa pension, 

1411. — - L'avocat retenu au conseil de la ville, moyen- 
nant cent fr. de penûon, est obligé de « faire continud 
résidence en ladite ville et y demorer, et venir en le balle 
d'icelle ville à rbeure de le doquette d*escbevins, ponr le 
dite ville conseillier, et non partir de leditte ville ploa de 
une nuyt et i jour, se n*est par licence d'eschevins, et doibt 
plaidoyer et remonstrer toutes les causes et besoignes de 
ledite ville, tant en jugement comme dehors, et par devant 
le prinche de la terre, et est retenus à la pension de ledite 
ville an devant de toutes autres pencions et bien&ia '. » 

IV 

Ar^nt distribué aux pauvres par t aumônier de Jean sans 
Peur; argent donné pour dire des messes avant te combat 
de St-Cloud, 

141 1 • -^ « A messire Jehan Ransardet, prestre, aumos- 
nier de monseigneur, xxx fr. d*or, qui lui rarent bailliez et 

1. Archwet généndes du Nord, -^ 2. ihid. 



DE L'HISTOnE DE FRANGE. 169 

delm-ez compt&DS par Tad^is et conseil d^aacans serriteQrs 
et bons amis de mondit seigneur, le xx* jour de septembre 
cccc et XI, pour en distribuer et donner à poures gens et en 
faire dire messes à Nostre Seigneur pour mondit seigneur^ 
pour ce que lors on esperoit que mondit seigneur deust 
avoir la bataille contre ses ennemis. 

« Audit aumosnier, xy fr., pour faire dire et célébrer des 
messes du Saint Esprit et de Nostre Dame, durant le temps 
que mondit seigneur fn à Tassant du pont de Saint-^oud * . » 



Jean sans Peur fait parvenir à la cour sa réponse au 
manifeste du duc a Orléans; dii^rs autres messages. 

1412. — Le duc de Bourgogne envole, le 19 mai, 
« M* Jehan de Reythulle, son secrétaire, d'Hesdin à Paris, 
par devers le conte de Saint Pol et messire Jehan de Nielle, 
chancelier de Guienne, pour aucunes choses secrètes, dont 
ledict seigneur n^a voulu autre déclaration estre faite, et y 
demeura jusquez au xxix* jour d'icellui mois, quHl retourna 
devers yoellni seigneur en sa ville de Saint-Omer, le viii* 
jour du mois de juing ensieuvant, quil s*en party pour 
tenir les lettres que ledict seigneur escripsi lors au roy, à la 
royne, à monseigneur de Guienne et plusieurs antres, sur 
celles que le duc d'Orléans leur avoit (reschement escriptes 
paravant, à la grant charge de mon dit seigneur et de plu- 
seuTS tant du conseil comme des antres serviteurs du roy, 
bons amis d'icellui mon seigneur le duc, adfin de les estre 
esloingiez et déboutez du roy et de son service, avoir advis 
aveeques aucuns des gens du conseil de mondit seigneur et 
autres'. » 

1413. — « Au roy d* Artois, herault de mondit seigneur, 
pour' porter lettres de par lui, de la ville de Saint-Denis 
en France, au roy, à la royne, à monseigneur de Guienne 
et à la ville de Paris et pour son retour le viii^ de février, 
XXI s. VI d. 

« Pour le droit des seaulx de xlv vidimus, que mondit 

1 . Jrehipes généraiet du Nord, — • 3. Ibid, 



170 soatsA 

seigneur iivoit bit faire de certaines lettres i loi enyoiiéef de 
par monseigiieur le duc de Guienne, le \if jour de mars, 
cix s. VIII oT 

« A Guillaume de Fenin, tabelion royal en la prevosté de 
Beauauesne, qae mondit seigneur lui fist délivrer comptant, 
pour la peine et travail d'avoir fait et grosse l vidimns de 
trois lettres closes par lesquelles monsei^eur de Goienne 
mandoit mondit seigneur aler devers lui à Paris, lesquelx 
vidimus mondit seigneur envoia à plusieurs bonnes villes et 
lieux de ce royaume, le v* jour de mars viii 1. xv s.*. 

« A Huguenin du Bois, escuier d^escuierie de mond. 
seigneur, que cellui seigneur fist délivrer pour porter lettres 
de par lui de sa ville ae Gand à Paris, par devers le roj, 
la royne, monseigneur de Guyenne, les cnancellier et gens 
de son grant conseil, ceulx de l'université, ceulx de parle- 
ment, ceulx de Paris, et à l'evesque et clergié dudict hen de 
Paris, et pour le retour dudict Huguenin devers mondit 
seigneur, le xv* jour de novembre mu ccco xiii, xx 1.*. » 

VI 

Le sire de Bosquiaulx et le château de Plerrefonds^ 

en 1413. 

Un «avoye du duc Jean-&ms-PeQr porte « finanees pour 
paier feu mess. Loys de Ghistell et autres des gens de mon 
dit seigneur pour leurs gaiges du voyage à Saint-Denis, ea 
Fiance, laquelle finance yl porta à grant péril de son corp» 
parmy les pays des adversaires de mon dit seigneur, et ea 
revenant par Nevers, Lille, fut pris par le sirs de Bosquiaulx 
et autres robeurs du pays, près de CcHnpi^ae, et mené 
prisonnier ou chastel de Pierrefonds, que le dict sire de 
Bosquiaulx gardoit de par le duc d'Orléans, auquel lieu yl 

1. Ces documents Tiennent compléter ceux qu'a publiés M. Bourque- 
lot, t. II, 2* série de la BibViothèque de f École des Chartes^ septembre- 
ootobre 18^5, sot» ce titre : Correspcndance mtre le eotfs muHiehal de 
Paris et celui de Noyon^ et la lettre insérée en I8(|6 dans le Bulletin de 
la Société de THistoire de France, p. 306. — Nous voyons en effet 
ailleurs que, le 2(t avril 1413, Jean sans Peur faisoit compter c six livres 
neuf sols à messire lliiébaut Grevin, prestre, pour aler devers lui, à 
Noyon, faire ceriainei choses secrètes qu*il lui encbargea. » 

2. Jrchives générales du Nonf, 



DE L'BDESTIHRE DE FRANCE. 171 

fm deteutt par aucun temps, à grant mûère et pouretéi et 
esté gehnée très-péniblement^. » 

vn 

Débat entre la cille de Lille et rofficial de Tournai au 

sujet du « fait de senne. » 

1439. — « Pom* despens de bouche, fa» le xvii* jour de 
novembre, que lors Ven fu occnppé oultre heure, les 
baillj, prevost, procureur de ms. le duc et autres officiers, 
pour cause du fait de senne que vouloit élever et mettre sus 
en la ville de lille mons. rofficial du Toumay, lviii s. » 

Ou lit ailleurs qu'on sommait Tofficial « de plus citer par 
fourme de sane les bourgeois manans de ceste ville, comme 
il estoil efforcés de faire. » 

On envoya à Paris « poiter lettres closes devers les ad- 
vocas et procureurs de la ville, pour et adfin d*avoir conseil, 
sur ce crue mons. de Tournay pretendoit mettre senne en 
icelle vule^. » 

Vin 

Guillaume Fillizstre^ abbé de Saint-Bertin^ arrêté à Paris 

par les gens du parlement, 

1450. — « A Hennequin de Gourtray, chevaucheur d'es- 
cuierye de mon dit seigneur, pour, le derrenier jour de 
juing et de la ville de Bruxelles, porter lettres closes de par 
mon dit seigneur à monseigneur TevesquedeThou', abbé 
de Saint'Bertin, estant à Paris, et de là porter autres let- 
tres au roy et à monseigneur de Groy, estant devers luy, 
touchant 1 arrest que les gens de Parlement ont fait de la 
personne dudict evesque de Thou et de ses gens et che- 
vaulx à Paris, vu, il.*. » 

IX 

Nourriture des pauvres de la Maison^Dieu de Valencien^ 
nés; primeurs, poissons^ pâtisseries^ fruits qui leur 
étaient accordés aux principales fêtes de tannée. 

1456. — « Ordonnance de le gouverne et administracion 

1. Archives générales du Nord. — 2. Ibid, — 3. Toul. 
d. Archives générales du Nord. 



I7Î SOCIÉTÉ 

de le bome nmison de rhostelerie du eastiel Saint-Jehan, 
en Yalenchiennes. 

« Le naît Saim^Hartin, on donne i ceulx du dortoir, 
halons, halonnes, le portier, foumier et monnier, ossi les 
mesquines , pitance de m costes de hastea, et fait-on pron- 
vendes de chaacnne haste. S'il esquiet es jonr de pisson, à 
deux une carpe, iiii poires danghuisses', etxiii nepples'; 
an maistre, le moitiet d*une haste et ii los de vin; sen 
dercq^le moitiet d*one haste et i lot de vin ; Tadministresse, 
I lot, avecq se pronvende de haste. 

« Item à cenlx du dortoir, Tadministresse, portier et mes- 
kine, le premier venredi des vi dimances devant Noël, à 
chascun ii craquelins, ou ii* '• 

« Item, en décembre, on donne à chascun halon, ha- 
lonne et le portier ung demy quartier de poix. 

« Item, la nuit du NoéP as halons, hadonne, le portier, 
monnier et foumier, une chocque et une cuignole*. 

« Item, à chascun d^iceulx du dortoir une cuîgnolle, sans 
chocque, et le jour du Noël, à ceux du dortoir, halons et 
halonnes, portier et meskines, à chascun, ou lieu d*une 
andomlle, une pièce de lari brûlée, qui couste environ x"* ; 
et à tous ceutx du dortoir, halons et 1 adminîstresse, à chas- 
cun une pinte de vin, et au maistre et sen clercq, chascun 
I lot, et au portier et mesquines, otel comme ceulx du 
dortoir. 

« A ceulx du dortoir, halons et halonnes, foumier, mon- 
nier, le maistre, sen clercq et le portier, le nuit des Rois, à 
chascun i vastiel et une tarte, une candeille de cire, et rost 
et vin. 

« Ont lesdis du dortoir et le portier, le venredy devant le 
quaresme, chascun une foice en pain enviziet, que on leur 



1. Les lépreaz de Yalencienikes reeevaient des c poires d*aiigoniBie i 
(Toy. le Grand d^Aussy, la Vie privée des Français^ t. I, p. 279, éd.* Ro« 
quefort. ; tov. aussi le Ménagier de Par'uy t. II, p. 267), et des nèfles le 
nuit Saint-Blartin. 

2. Nèfles. 

3. Les échaudés sont encore nommés c craquelins i à la Bassée et ail- 
leurs. (La Viêprwée des Français, t. Il, p. 297.) 

4. 1365. c Pour le kukelin des meskines (Udres) an Noël, XXIII s, 
I d. 1 

5* Sorte de gâteau. 



DE L'HISTOIRB lœ FRANGE. 173 

fiftit de leurs oe& et bure decedit jouTi et paraUement as 
mesquines. 

« Donne-on as dis poures du dortoir et au porder, à chas^ 
cun, m saussiers, une fois devant quaresme, (et n'ont point 
celi jour de char], ou yi^ pour les lu aaussies, et as mes- 
quines pareillement. 

« Le cras lundi, ont chascun dudit dortoir, faalons, halon- 
nes et le portier, et ossi le maistreetclercq, i vastiel, et oeulx 
dUceluy dortoir n*ont pour celi sepmaine point de fromaige 
englès; mais ont en ce lieu fighes et roizin. 

« Doit-on livrer pour le pain enviziet, rasions ek pastes, 
que yl ont le ci-as lundj auvecq les oefz que on retient de' 
ceulx du dortoir, et ung cent d'oefx. 

« A l'entrée du quaresme donne-on à chascun de ceulx 
du dortoir et les mesquines m livres de fighes, une livre et 
demie de roisin et en doit Tadministresse avoir pour luy et 

t»our faire les ruyssielles^ en quaresme, une quantité, etosn 
es faalons, halonnes et le portier, chascun u lib. de fighes 
et une livre de roisin, et lesdis halons, halonnes et le portier, 
chascun i quartron de herenz. 

« Gudit quaresme ont chacun de ceulx du dortoir, comme 
le dimence, le lundy, le mardy, le joedy et le venredy, en 
chascun jour, ii herens ; le merquedi, ung hierencg et ung 
doret ; le semedi, ung herencg et i tartron, et lesdis dimence, 
mardy et joedy, au vespre, à ceux dudit dortoir une es- 
cuyelle de grummel* pour humer. 

« Le dimence de oehourdich', à ceulx du dortoir, au 
disner, à chascun, i herenc §i poix frazés, et en bezongne, 
demy wilel. 

« Item, au souper, à eulx halons, halonnes, portier et 
meskines, le maistre, son clercq, cappelains et clerc de Te- 
glise, III tourteaulx, ii roissoelles et ii roces^. 

m Donne-on à ceulx dudit dortoir et le portier, à chas- 
cun, i rimtrée dudit quaresoie, un puns {pommes) et ung 
qoartron de ghancgues** 

« An my quaresme et Pasques Flories doivent avoir le por- 
tier et halons et halonnes, chascun iiii tourteaux et une ruis- 
soUe, etc. 

1 . KÎMoles. — 2. AToine perlée, potage fait avec cette avoloe. 
3. Le premier dimanche de Cai^me. — k. Roches. — 5. Noix. 



174 90CIË11Î '' 

« En nuirst M poum de dorloir et le portier^ ung pastet 
d'oignons el de la moitié d'une carpe, chascmi, et ait 
maistre et aen clero double. 

« Doitron livrer à TégUse le jour du joedy absolut, demi 
lot de irin blanoq, tant pour eeulx de leditte boine maison 
que on acumenie, conmie pour laveries autels d'iceDe ^Use* 

« Donne-on à chaseun de ceubt du dortoir, halons, ha* 
Ions, halonnes, portier, presbitres et clerc de Tëglise, le 
maistre, sen dercq, Fadounistresse et mesquines, la nuit de 
grans Pasques, m flans, i pastet et iiii oefs. 

« Le jour de Pasques, on fait poix firazés, et ont une lecque 
de lart et une pinte de vin, et panny tant yl n'ont cedit jour 
point de cervoise, mais ont ceubt dudit dortoir, au vespre, 
chaseun une pinte de lait. 

« Le merquedi de Pasques ont chaseun i quartier de veel, 
dont on en ùàt asdts du dortoir chaseun i plat de carpite, 
et prent-on leurs oefs du lundi pour faire lesdettes carpites, 
et si leur livra-on adont leur fromaig englès. 

« Quant il esquiet feste de commandement le merquedi 
et le samedi, yl n'ont point de compenaige (légumes), mab 
€mt mi oefs et une pinte de lait. 

« Doivent les poures du dortoir avoir tous les dimences, 
depuis le Pentecouste jusques à le pourcession de Yalen- 
chiennes, craime boulie au lieu de lait. 

« Et donne-on, après le my may à chaseun de ceulx du 
dortoir et le portier une pinte de nrezes, ou vi'. 

« Ausdis du dortoir I cent de cerises, plain une mande de 
vers poix en cossiel^ que on leur partit, et au portier avoec 
eulx, et un fois verdes fèves, dont les ii sont au lart, et à 
chascune fois vi los. 

« Le jour saint Jehan ont chaseun halon, halonne, une 
pinte de vin, m costes de haste, se c'est en jour de char, ou 
xviii'*, et se c'est en jour depisson, yl doivent avoir le moi- 
tiet d'une carpe, le maistre une carpe, ii los de vin et sen 
clercq, et l'administresse une carpe et i lot de vin. 

« Le jour saint Christophle, on doit acater ii^ et demy de 

1>uns' et les départir as personnes de laditte maison à le vo- 
onté de la administresse. 

1 . Ainsi les pauvres ayaient des fraises, des cerises, des pois, dès la 
mi-mai. 

2. Pommes. 



DfB L'HlSTOniB DR FRANGE. ITH 

« En sêpteiid>ra, domie*oii à chascim de cmAx éa dortoir 
et au portier ii orappex de bkncque vendenge et une erape 
de noire ^ » 

[La suite prochainement») 



m. 



BIBUOO&APHIE. 



236.— BakoAs. Examen d*une nouvelle inscription phéni- 
cienne découverte rëcemment dans les raines de Garthage, 
et analogue à celle de Marseille ; par Tabbé J. J. L. Bnigès^ 
professeur d'hébreu à la Sorbonne. In-4, 31 p. et 1 pL Pa- 
ris, impr. Goupy. 

236. •— Bebriât Saint-Prix. La justice révolutionnaire k 
Paris et dans les départements, d'après des documents ori- 
ginaux, la plupart inédits: par M. Ch. Berriat Saint-Prix, 
conseiller à la cour impénale de Paris. N^' 16 et 16. In-S, 
54 p. Paris, impr. PiUet fils atné. 

(Extrait du Cabinet historique.) 

237. — BoxDiBH. Rectifications à Terrata publié par 
M. Jal, pour tous les dictionnaires histori({ues ; par Henri 
Bordier. In-8, 15 p. Paris, impr. Meyrueis. 

(Extrait du BoUetîn de la Société de ThUtoûpe du Protestantisme fran- 

238. — GàRLOKs. Vestiges épigraphiques de la domina-* 
tion gréco-massaliote et de la domination romaine dans les 
Alpes-Maritimes ; par M. A. Carlone, membre de Tlnstitut 
des provinces. In-8, 168 p. Caen, impr. et libr. de Le 
Blanc-Hardel. 

( Extrait du Compte rendu des séances du congrès archéologique de 
France, session de 18S7.) 

1 . Arcblyes des hospices de Valenciennes. 



176 SOCIÉTÉ DB L^HISIOaiE DE FRANCE. 

S39. — CnuG-MoNCAOT. littérature popolam de la Gas- 
cogne, oonies, mystères, chansons hîstor¥|ues, satiriaoest 
sentimentales, rondeaux, recueillis dans TAstarac, le Par- 
diac, le Béarn et le Bigorre. Texte patois avec la traduction 
en regard et la musique des principaux chants; par Génac- 
Moncaut. In«18 jésus, xviii-515 pages. Paris, Dentu. 

240. — Gaidoz. La commission de la topographie des 
Gaules et ses travaux ; par M. H. Gaidoz. In-8, 15 p. Paris, 
impri Lahure. 

Extrait de la Renie de rinttmclioii piiblic[aey da 14 mai 1868.) 

241 . — HuNOLSTBiN (d*) .Correspondance inédite de Ma- 
rie-Antoinette publiée siu: les documents originaux ; par le 
comte Paul Yogt d^Hunolstein, ancien député de la Moselle. 
4* édition, revue et augmentée d'un portrait authentique 
gravé par Flameng, d'une pré&ce nouvelle et de nombreux 
fao^imile. In-8, gxvi-333 p. Paris, Dentu. 

242. — Journal de Jean Bauchez, greffier de Ilappeville 
au dix -septième siècle, publié pour la première fois a après 
le manuscrit original, aux frais et sous les auspices de la So- 
ciété d'histoire et d'archéologie du département de la Mo- 
selle, par MM. Ch. Abel et E. de Bouteiller, membres de 
cette Société. In-8, xxiii*546 p. Metz, Rousseau-Pallez. 

243. — JuLLiBic. La Chasse, son histoire et sa législation; 
par Hmest JuUien, juge au tribunal dvil de Reims. In-8, 
viâ-462p. Reims, impr. Dubois et C*; Paris, Didier et C®. 

244. — Li. Croix (Mgr). Mémoire historique sm-les insti- 
tutions de France à Rome, puisé dans les archives et autres 
documents, la plupart inédits ; par Mgr Pierre La Croix, 
protonotaire apostolique, etc. In- 8, vi-3ô6 p. Paris, impr. 
Goupy. 



Imprimerie générale de C3i. Lahure, rue de Fleurui, 9, à Paris. 






ANNUAIRE-BULLETIN 

DE LA 

SOCIÉTÉ DE L'HISTOIRE DE FRANGE 



PREMIÈRE PARTIE. 



I. 

PROCES-VERBAUX. 



SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION, 

TBirtm LB 4 AOVT 1868, 
«m Archites de TEmpire, à trois lienrM et demiiey 

SOOS LA. FKÉSXDENCB DS M. DE LA TILLEGILUI. 

(Procèft-Terbal adopté dana la séance du 3 noTembre 1868.) 

Le procès-Verbal de la précédente séance est lu par le 
secrétaire, M. J. Desnoyers; la rédaction en est adoptée. 

M* le président proclame membres de la Société, après 
leur adnûssion par le Conseil : 

1560. M. Du Lac (Jules), juge suppléant au tribunal de 
Compiègne. 

1561. M. BoNiTSAU (Albert), 79, rue de Richelieu. 

Ces deux Sociétaires sont présentés par MM. Egger et 
Alfred Gerardin. 

T. VI, i868, i" FART». il 



i78 SOCIÉTÉ 

Ouvrages offerts. 

Société de F Histoire du Protestantisme français. Balletm 
historique et littéraire, 2* série, 3* année, n^ 7. 15 juil- 
let 1868. Paris, in-8. 

Bulletin de la Société archéologique de F Orléanais. 2«, 3* 
et 4"" trimestres de 1867, n"^ 56, 57, 58. Orléans, 1867, 
in-8. 

Société des antiquaires de la Morinie. Bulletin historique, 
17* année, 65* et 66* livraisons. Janvier à juin 1868. 
Saint-Omer, 1868, in-8. 

Reifue des questions historiques j 3* année, 9* livraison. 
1*' juillet. Paris, 1868, in-8. 

Discours prononcés par S. Exe. M. Duruy, ministre de 
rinstruction publique, et M. Charles Robert, conseiller 
d^État, etc., au sujet d*une pétition relative à l^enseigne- 
ment supérieur. Paris, 1868. 1 brochure de 103 p., 
in-8. (Sénat. — Séances du 22 et 23 mai 1868.) 

OEuvres de Froissart^ publiées par M. Kervyn de Letten* 
hove (pour FAcadémie des sciences de Belgique.) Chro- 
niques^ tome Y, 1346-1356. Bruxelles, 1868, in-8. 

Mémoire pour serpir à M. le comte P. J, Th. F. de Par^ 
daillan^ par M. J. Noulens, directeur de la Reçue d'Aqui- 
taine^ à Condom (Gers). 1867, in-8. 

Correspondance. — Travaux de la Société. 

M. le ministre de Tlnstniction publique adresse une lettre 
d'invitation pour la distribution des prix du Concours géné- 
ral qui doit avoir lieu le 10 août. 

— Plusieurs nouveaux Sociétaires offrent des remer- 
ciments de leur admission. 

— M. H. Martin et M. le marquis de Gk>de{roy-Menil- 



DE L'HISTOIRE DE FRANCE. 179 

glaise expriment leurs regrets d'être empêchés par lem* éloi- 
gnement momentané d'assister à la séance. 

— M. L. Delisle, absent aussi passagèrement, adresse la 
lettre suivante de Mlle Dupont : 

« Occupée depuis longtemps du soin de recueillir toutes 
les lettres de Louis XI que j'ai trouvées soit dans les ou- 
vrages imprimés, soit dans les collections manuscrites de la 
Bibliothèque impériale, des Archives de l'Empire et de quel- 
ques départements, j'ai réussi à rassembler environ sept 
cents pièces dont la publication serait, ce me semble, un 
véritable service rendu à l'histoire* 

« A l'aide d'un itinéraire que j'ai dressé aussi complète- 
ment qu'il m'a été possible de le faire, ces différentes lettres 
ont été classées dans leur ordre chronologique souvent dif- 
ficile à établir, et je les ai annotées, lorsqu'il en a été 
besoin. 

« Le bon accueil fait jusqu'à présent par la Société de 
l'histoire de France aux diverses publications qu'elle a bien 
voulu me permettre de publier sous ses auspices m'encou- 
rage à lui demander la même et nouvelle faveur pour ce 
dernier travail que je me suis efforcée à en rendre digne. 

« Autant que j en puis juger, il serait facilement compris 
en deux volumes, si ce n'est même en un seul. 

« Yeuillez agréer, etc. 

Em. Dupont. » 

Cette lettre, accueillie favorablement par le Conseil, est 
renvoyée à l'examen du Comité de publication. 

Traçaux de la Société. 

Le secrétaire présente l'état des impressions : 

Annuaire-Bulletin, année 1868, tome VI, Impartie : les 
feuilles 1 à 9 tirées; la lO^'estmise en pages. 

Le procès-verbal de la dernière assemblée générale est 
distribué aux sociétaires. 



i 80 SOaÉTÉ 

Mémoires et Correspondance de Mme de Mornay : le 
tome I, eatièrement achevé, est en distributioii ; tome II : 
les feuUleft 1 k 7 sont tirées. 

Chroniques i Anjou tome II [Chroniques monastiques)^ 
feuilles 1 à 27 tirées. La table de ce volume est en compo- 
sition; on attend la copie de la table du 1*' volume et de 
Fintroduction de Tun et de Tautre volumes. 

Froissartj tome I : feuilles 1 à 8 tirées; feuilles 9 à 13 
chez Tautenr, ainsi que les placards 28 à 31 . 

H. S. Luce annonce au Conseil que tout le texte du 
1*** volume de Froissart est imprimé, mais avant de donner 
le bon à tirer des dernières feuilles et d'ajouter à la fin du 
volume les variantes des manuscrits^ il va retourner en An- 
gleterre et en Belgique, à Tefiet d'examiner et de collation- 
ner plusieurs manuscrits qu'il n*a point encore suffisamment 
étudiés. Aussitôt après son retour en octobre, il s'occupera 
sans interruption de terminer le 1**^ volume et de commen- 
cer le second. 

Brantôme y tome IV : feuilles 1 à 13 tirées; placards 24 à 
28 chez l'auteur. 

La séance est levée à quatre heures et demie. 



DE L'HISTOIRE DE FRANGE. i8i 



II 



VARIETES. 



DoCmiBlITS INEDITS POUR SERVIR ▲ l'HiSTOIRB DBS U8AG18 
XT DBS MOEURS AUX QUATORZIÂM B , QUINZIlkMB ET SBI- 
ZIÂMB SIÈCLES. 



(SUITB.) 



Sommes allouées par Philippe le Bon pour la maison 
du dauphin et de la aauphine à Geneppe. 

1456-57. — Après avoir dit que Philippe le Bon fit 
agréer an dauphin une pension annuelle de 36000 francs 
on florins, pour le défrayer, ainsi que la dauphine, au châ- 
teau de Geneppe, M. Vallet de Viriville ajoute en note : 
« Les auteurs varient sur Testimation^. » 

L'argentier du prince nous fournit le chiffre exact. 

Le duc de Bourgogne fait porter au dauphin et à la dan- 

Ï^hine, alors à Geneppe, la somme de 1333 francs « pour 
'entretenement de leur estât de maison des mois de sep- 
tembre, octobre et novembre ; x™ 1. de xl gros, pour la 
dépense des mois de décembre, Janvier et février; 

« A monseigneur le dauphin, la somme de \i^ frans, de 
XXXVI grosy monn. de Flandres, le franc, à cause de la somme 
de 11°* fr. que mondit seigneur a ordonné pour chascun mois, 
pour lui aidier à conduire son estât et despense, et ce, pour 
tes mois de mars, avril et may. Tan lvii; 

« A lui, la somme de mil escus d*or, de xlviii £dos, 
monn. de Flandres, pièce, pour lui aidier à soustenir lez 
friûz et despens qu'U lui a convenu faire à la venue de ma- 



1. Hisi. de Charles rU, t. III, p. 368. 



i82 SOaÉTÉ 

dame la daulphine, sa compaigne, en la tille de Namur. » 
Jjd dauphin continue à recevoir du duc 2000 fr. par mois. 

« 111°^ fr. > sont remis « au bastard Jehan d'Armagnac, 
conseiller et chambellan du daulphiui pour les despenses 
de laditte dame, durant trois mois. » (Elle reçoit mille 
francs par moik.) 

Les seigneurs de la cour du dauphin reçoiTent, à di- 
verses reprises, « xv^ 1. escusd'or, de xlviii gros; mille escus 
d*or; xii^ 1. de xl gros; xii^ L de xl gros*. » 

XI 

Canons envoyés par Philipoe le Bon à Jacques //, 

roi iTEcosse. 

1457. — « Pour une bombarde de fer, achetée à Jehan 
Vand Veld, à Bruges, pes. viii°' ix^ I., que monseigneur a 
envoyée au roy d'Escosse avec autres parties d'artillerie, in^ 
LX 1.* ». 

xn 

Enifoyés de Philippe le Bon auprès du dauphin à Geneope. 

1460. — « A maistre Gondsalve, conseiller et phisicien de 
mondit seigneur, pour avoir esté de Bruxelles en la ville de 
Bruges, pour parler et savoir du fait des marchans de la na- 
tion d'Espaigne, qu'ilz s'estoient renduz fîigitifz, pour ce 
qu'ilz avoient esté famez du pechié d'eresie, en quoy il a 
vacqué duxxviii* de février mi*^ lix jusques au xiii* jour de 
mars ensieuvant, où sont xv jours, et pour estre allé et venu 
par trois fois, dudit lieu de Bruxelles à Geneppe, par de- 
vers madame la daulphine, veoir son filz, qui estoit mal 
disposé, en quoy yl a vacqué du m* jour de juillet uif 
soixante jusques au xviii* jour d'icellui, où sont quinze 
jours, à xviii' de ii gros le soit par jour'. » 

1. Jrcldves générales du^ord, 

2. c En 1457, dit M. Vallet de Yiriville, Philippe le Bon entretenait 
avec les Anglais des intelligences, et une entrevue eut lieu k Calais. » 
{Hist, de Charles VU, t. III, p. 390 et suiv.) Le 20 avril 14 57, Texpé- 
dition de Sandwich par P. de Brezé eut Ueu en faveur du roi d'Ecosse. 

3. jérchives du Nord, ^ 



DE L'HISTOIRE DE FRANCE. i83 

xm 

yinsde courtoisie offerts par la cille de Lille aux ambas- 
sadeurs des princes d'Orient; Jeux par personnages. 

1461. — « A mons. frère Loys, patriarche d'Antioche, 
sire Miquielt conte palatin de Alletièrei orateur de mess. 
David, empereur de Trapesonde, Nicolas, consil en la citité 
de Desix, orateur de Jorge Alixandres, roy de Perse, Ma- 
tommer, tucq, orateur de Asem Boch,infidel, Mesopotamer 
Coslodain, orateur de Jeorge, duc de Jergraves, et Mora, 
orateur de Baudeboch, seigneur de la Basse Hermenye, 
XXXVI los de vin de Beaune, du command d^eschevins, pré- 
sentez le XV* jour de juing dari^ain passé, pour honneur 
de ce qu'ilz estoient venus en ceste ville de Lille, par Tor- 
donnance de monseigneur, qui les faisoit mener et conduire 
par ses villes, pour veoir le pays de par decha, considéré 
qu^ils estoient venus devers luy ae bien lointaines marches. 
Ledict vin, au pris de vu s. le lot, monte, parmy vi s. de 
portaîge, xii 1. xviii s. 

« Pour aucuns menus (rais soustenus au command d*es- 
chevins par ceulx de la place St Martin, lesmielz, pour fes- 
toyer et prendre soûlas pour ambassadeurs de lointain païs 
qui estoient logié à Tostel du Heaume en laditte place, 
nrent et publièrent plusieurs esbatemens, à les faire par 
ceulx des places de laditte ville pourgaignier pris, desquelles 
places il y eubt grand nombre, et desquelles les vu qm riens 
ne gaignèrent eubrent chascune une quesne de vin, de 
VI s. le lot, et tout aux despens de laditte ville, qui monte, 
comprins le vin et laigne à faire le feu de laditte place, ix 1. 
VIII s *. » 

XIV 

Ambassade envoyée par Philippe le Bon en Angleterre* 

1466-67. — Andrieu Colins est envoyé « en ambassade 
en Engleterre, devers le roy Edouarl, pour le fait de Tentre- 
cours de la marchandise. » 

1, Jrehhes du Nord. — Voy. Vallet de Viriyille, Hist. de Cfutr- 

Us yji^u ni, p. 441. 



i 84 SOCIETE 

Son Toyage dure du 15 décembre 1466 au 23 juillet 
1467. Les autres ambassadeurs étaient « messire Joosse de 
Halewin, chevalier, seigneur de Piennes et de Ungghenout, 
chambellan et souverain bailly de Flandres; messire Alart 
de Rabodenghes, messire Pierre de Miramont, chevalier; 
maistre Louis du Ghesnei et George Baet, » secrétaire du 
duc*. 

XV 

Individus condamnés à faire un pèlerinage pour rCai^oir pas 
mis de paille à leurs maisons en temps de peste. 

1480. — « De Gottin Wulpart et Ogier Dourliel, nagaire 
condempnez par eschevins à faire certain voiaige ou pelle- 
rinaige, pour avoir desobéy à certaines ordonnances faites 
par eschevins, touchant mettre estrain à leurs maisons, 
pourtant oue Ton y estoit mort de maladie contagieuse; 
lequel voiaige ilz ont racheté, comme faire povoient, chescun 
de ung miUier de bricques, qui, à xl s. le millier, monte 
im 1.^. » 

XVI 

Deux meurtriers sont saisis dans V église de Saint-Nicolas 
de Kalenciennes^ bien quils se fussent réfugiés sur 
Pautel, 

l481.-^L*anonyme qui nous a laissé le manuscrit 526 
de la bibliothèque de Vaienciennes nous apprend que deux 
meurtriers, s étant réfugiés dans Téglise de Saint-Nicolas 
« à le cousture, » et voyant « qu^ilz n'estoient pas bien en 
Teglise, tellement poursuivy, montèrent sups le grant autel, 
dont l'ung accoUoit le ymage de saint Nicolas et le aultre 
aainte Barbe, quy sont à deux lez du grant autel; » mais 
« rien n'y valut, » ils furent justiciés'. 



1 Archives du Aord, 

2. Ihid. 

3. Bibliothèque de Vaienciennes, manuscrit 526, fol. 82, v«. — Sur le 
droit d*asile, voyez les n<« II et XXI. 



DE L'mSTOIKE DE FRANCE. 185 

XVII 

Monastères ou régnent les diables. 

1490. — « L'an mil iiii** iiii°x regaoîent les deables en 
une abbaye des nonnains en la ville du Quesnoys le Conte, 
où les dames estoient fort travelliés, etcouroit la voix qu'yl 
avoit le semblable des deables en ung couvent des corde* 
liers, en Allemaigne * » . 

XVIII 

Louis XII excommunié par le pape, 

1510. —* « L'an mil cinq cens et dix le pape excommunia 
le Toy de France, la cause que yl ne tenoit pas la paix ratif- 
fiée en la cité de Gambray, et aussy que il obéissoit au car- 
dinal de Rouan, comme se yl estoit le pape de Rome^. » 

XIX 

Sorciers poursuivis . 

1529. — « A Pierre Hochart, procureur de la ville, 

Îii^il a payé à ung messagier, pour avoir esté en la ville de 
oumay porter lettres à l'official dudit lieu pour le fait de 
aucuns manans de la ville, qui avoient esté citez pour avoir 
commis aucune espèce de supersticion, affînque ledit officiai 
sedeportast, et avoir rapporté responced'icellui, pour toutes 
lesdites dilligences, xvi s. >» 

1538. — On présente « vi los de vîn, à vin s. le lot, à 
m* Charles de Lattre, escuier, licentié es loix, s*^ Destombes, 

Sue lors il vint en halle pour consulter une matière de crime 
e sortilège. » 

On en présente six, à x s. le lot, à Tex-doyen « de chre- 
tienneté,» et autant à m* Maximilien de Mol, licencié es lois, 
aussi venu à ladite consultation; à m^ Pol de Hennin, 
licencié es lois, au gardien des frères mineurs, et au prieur 
des jacobins, même courtoisie'. 

1. Bibliothèque de Valenciennes, manuscrit 526, fol. 88, Terto. 

2. Bféffie manuscrit, fol. 99, verso. 

3. Ibid. 



186 SOCIÉTÉ 



XX 

Luthériens brûlés ou enfouis 

1544. — « Vint en Yalenchienes ving prédicateur de la 
ville de Strassebonrg, en Allemaigne, appeliez m* Pierre, le- 
quel fit plusieurs sermons en aucunes maisons de jour et de 
nuit secrètement contre les edict de la Magesté impe- 
rialle, desquelz plusieurs des auditeurs furent fugitiiz et 
notez de Lutherie, et en y eult de ceulx quy furent bmslex. 
Si en rencontra on au Bois-le-Dnc, quy fut prins et mo- 
rut. » 

M* Pierre alla à Toumay, où il fut pris et brûlé le 
20 février « avecq d'autres. » Quant aux religionnaires de 
Valenciennes, Fun d'eux eut la tête coupée, et la femme qui 
avait « soutenu M* Pierre en sa maison, faisant ses prédica- 
tions, fut enfouy' ». 

XXI 

Deux joueurs de guitare^ saisis dans V église Saint^acques 

de F^aJenciennes pour meurtre. 

1509. — « En cest an, en la ville de Valenciennes advint 
que deux frères germains, Tung appeliez Jehan Lyon et 
1 aultre Damyens, ghuisterneux, avoient occhisung homme 
sur le pont oaint-Jacques, devant la brasserie du Peront. 
Lesquelz, [après] avoir se fiait, entrèrent en Tattre de Saint- 
Jacques, où ilz furent prins, pour ce qu'ilz le avoient oo 
chis sur deffence du prevost, et aussi que le corps du 
mort y avoit este portés, parquoy ne pooient estre francq 
audict attre : se y furent prins eulx deux, et jugiés inconti- 
nent à prendre et de traynner sur ledict pont, et de là au 
roUeur, où ils furent nus à mort'. » 

Le manuscrit 527 (fol. 56-70) ajoute le renseignement 
suivant au sujet de ces deux musiciens : 

« Et aulcunes gens avoient trainé Thomme mort dedans 

1 . Bibliothèqae de Valenciennes, manuscrit 526> fol. 159, v^, 160, r«. 

2. /W.,fol. 99,ro. 



DE L'HISTOIRE DE FRAT9CE. 187 

Tattre, pour laquel cause les ghuitemeux ne pouYoient estre 
franq en ce lieu, puisque le mort y estoit. » 

De La Fous-Mïlicocq. 

{La suite prochainement.) 



III. 



BIBLIOGRAPHIE. 

245« — DuNOYBR DE NoiRMONT. Histoire de la chasse en 
France, depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolu- 
tion ; par le baron Dunoyer ae Noirmont. T. I. Chroniques 
de la chasse. In-8, yiii-494 p. Paris, Y* Bouchard-Huzard. 

(L'ouTrage formera 3 volumes.) 

246. — Fanien. Histoire du chapitre d*Arras ; par M. Tabbé 
Fanien, vicaire de Saint-Jean-Baptiste. Gr» in-18, 536 p. 
Arras, Rousseau-Leroy. 

247. — Feillet. La misère au temps de la Fronde et saint 
Vincent de Paul ; par Alphonse Feillet. 4* édition, corrigée 
et augmentée, ln-12, viii-576 p. Paris, Didier et Cie. 

248. — Ferry. Les Francs-Tireurs des Vosges. Origine. 
Arbalétriers; (î*ancs-archers ; craniquiers; couleuvriniers ; 
bombardiers; arquebusiers ; volontaires et firancs-chasseurs. 
539-1867; par Ch. Ferry» archiviste de la ville d*Épinal. 
In-12, 173 p. Mirecourt, Humbert. 

249. — FiRDousi. Le livre des rois, par Aboiil-Kasim 
Firdousi, publié, traduit et commenté par M. Jules Mohl. 
T. 6. In-folio, vi-711 p. Paris, Impr. impériale. 

(Collection orientale, manuscrite inédits de la Bibliothèque im- 
périale.) 



i88 SOCIÉTÉ 

250. — Gâbsounst. Port-Royal et la médecme aliéniste ; 
par E. Garsonnet, ancien élève de Técole normale. In-8f 
32 p. Paris, Dentu. 

251 . — Généalogie de la maison de Vëlard (Vélard, Vel- 
lard ou Vellar) en Bourbonnais, en Auvergne, en Berri et 
en Orléanais, portant pour armes : d^azur semé de croisettes 
d'or, au chef de même. In-8, 207 p. Orléans, Chenu. 

252. — GouRDOH DE Genouillac. Les Ordres religieux, 
depuis les premiers temps du christianisme jusqu'à nos jours. 
Histoire, constitution, costumes, etc. (Ordres d'hommes); 

Sar H. Gourdon de Genouillac. In-18 jésus, 401 p. Paris, 
[artin-Beaupré frères. 

253. — Hbrliiison. Recherches sur les imprimeurs et 
libraires d'Orléans; recueil des documents pour servir à 
l'histoire de la typographie et de la librairie orléanaise, de- 
puis le quatoraieme siècle jusqu'à nos jours; par H. Herlai- 
son. In-8, 162 p. Orléans, Herluison. 

254. — Jàrry. Essai sur les œuvres dramatiques de Jean 
Rotrou. Thèse présentée à la Faculté des lettres de Douai ; 
par J. Jarry. In-8, 327 p. Lille, Quarré; Paris, Durand. 

255. — - JussiEV (de). La Sainte-Chapelle du château de 
Chambéry ; par A. de Jussieu, archiviste de la Savoie. Li-8, 
260 p. et 11 pi. Chambéry, Pemn. 

( Extrait des Mémoires de rAcadémie impériale de Saroie, 2' série, 

t. X.) 

256. — La Rochefoucauld. Réflexions, ou sentences et 
maximes morales de La Rochefoucauld. Edition Louis La- 
cour. In-8, xxxii-230 p. Paris, Ub. de l'Académie des biblio- 
philes. 

257. — Legrjlnd. Sénac de Meilhan et Tintendance du 
Hainaut et du Cambrésis sous Louis XVI ; par Louis Le- 

Srand, avocat. In-8, 490 p. Paris, Thorin; Valenciennes, 
iard. 



DE L'HISTOIRE DE FRANGE. i 89 

258. — Lbjbal. Recherches historiques sur les manufac- 
tures de feïence et de porcelaine de T arrondissement de 
Valenciennes ; parle docteur Alfred Lejeal. Gr. in-8, xii- 
152 p. et 7 pi. Valenciennes, Lemaître. 

259. — LsNORHANT. Manucl dliistoire ancienne de TO- 
rient îusqu^aux guerres médiques ; par François Lenormant, 
sous-bibliothécaire de Tlnstitut. T. U: Babyloniens, Mèdes, 
Perses, Phéniciens, Carthaginois. Gr. in-18, 454 p. Paris, 
A. Lévy fils. 

260. — Le Roi. Histoire de Versailles, de ses rues, places 
et avenues, depuis Torigine de cette ville jusqu'à nos jours ; 
par J. A. Le Roi, conservateur de la bibliothèque de la ville 
de Versailles. 2 vol. In-8, xii-958 p. Versailles, Oswald. 

261 . — Notes et documents pour servira Thistoire de Ven- 
dôme et du Vendomois; publiés parM. A. de Rochampeau. 
In-3, 10 p. Vendôme, imp. Lemercier. 

(Extrait du Bulletin de la Société archéologique, etc., du Vendo- 
mois.) 

262. — < Pbigné-Delagourt. — Les Normands dans le 
Noyonnais, neuvième et dixième siècles; par M. Peigné- 
Defaoourt, membre correspondant de la Société des anti- 
quaires de France. Li-8, vi-114 p. et une carte. Noyon, 
impr. Andrieux. 

263. — PsTrr. AvallonetrAvallonnais, étude historique; 
par Ernest Petit, membre de la Société des sdences histori- 
ques de l'Yonne. Li-8, 620 p. Auxerre, Gallot. 

284. — PioLiN. L'Église du Mans durant la Révolution. 
Hémoires sur la persécution religieuse à la fin du dix-hui- 
tième siècle, complément de F histoire de l'Église du Mans; 
par le R. P. dom Paul Piolin, bénédictin de la congré- 
gation de France. T. L In-8, xxrv-520 p. Le Mans, Legui- 
chenx-Gallienne . 

265. — Procès criminel de Jehan de Poytiers, sei^eur 
de Saint- Vallier, publié d'après les manuscriu origmaux 



190 SOCIÉTÉ 

de la Bibliothèque impériale, avec une introdoctîoii et 
des notes par Georges Gai£Erey. In-8, cxix-233 pages. 
** ' I, Lemerre. 



266. — Progrès des études classiques et du moyen Age, 
philologie celtique, numismatique. Grand in-8, viu-l59p. 
Paris, Imprimerie impériale ; Hachette et Ge. 

. (Recueil de Rapports sur Tétai des lettres et les progrès des scienoes 
en France. Sciences historiques et philologiques.) 

267. •— Râvbnèx. Histoire du cardinal François de Sour- 
dis, du titre de Sainte-Praxède, archevêque de Bordeaux, 

E rimât d'Aquitaine, abbé de Mauléon et d'Ojmraux ; par 
. W. Ravenez. In-8, xi-569 p. Bordeaux, Gounouilhon; 
Paris, Bray. 

268. — Recueil de documents sur Thistoire de Lorraine. 
In-8, iv-376 p. Nancy, Wiener. 

(La Guerre de trente ans en Lorraine. 3* partie. Chroaiqnes lorraines. 
•— Publication de la Société d'archéologie lorraine.) 

269. —-Recueil des cahiers de 1789, clergé, noblesse, 
tiers état, publié par M. Louis de La Roque, l'^ livraison. 
Dauphiné, Forez, Lyonnais, Beaujolais. Grand in-8 à 2 col., 
63 p. Paris, imp. Dubuisson etCie. 

(L'ouvrage sera pnhlié en 30 ou 35 livraisons. Chaque lirraison com- 
prendra le cahier aune ou de plusieurs provinces.) 

270. — Régnibr. OEuvres complètes de Régnier, revues 
sur les éditions originales, par M. P. Jannet, in-32, 264 P' 
Paris, Picard. 

271. — Régnier. Œuvres de Régnier. Édition Louis 
Lacour. In-8, xyin-315 p. Paris, Académie des biblio- 
philes. 

272. — Sainte-Beuve. Port-Royal j par C. A Sainte- 
Beuve. 3* édition. 6 vol. in-18 jésus, iv-8421 p. Paris Ha- 
chette. 

273.-^ÀCZÀT. Musée de la Renaissance. Série F. Notice 



DC L'mSTOmE DE FRANCE. i9i 

de la verrerie et des vitraux ; par A. Sauzay, conservateur- 
adjoint du musée des souverains. In-12, 148 p. Paris, imp. 
de Mourgues frères. 

â74. — Sàuxat. Histoire de la persécution révolution- 
naire dans le département du Doubsde 1789 à 1801, d'après 
les documents originaux inédits; par Jules Sauzay, membre 
deTÀcadémie de Besançon. T. L Le Schisme. In-8, xvi- 
758 p.; t. U, xx*679p. Besançon, Tubergue. 

275. — Savy. Etude historique sur les impôts en France 
jusqu'en 1789; par A. Camille Savj. In-12, 271 p. Paris, 
Ledoyen. 

276. — SiLVESTRB (de). Renseignements sur quelques 
peintres et graveurs des dix-septième et dix-huitième siè- 
cles. Israël Silvestre et ses descendants, par E. de Silvestre. 
In-8, 172 p. Paris, V* Bouchard-Huzard. 

277. — Stebnàckers. L'invasion de 1814 dans la Haute- 
Hame; par F. F. Steenackers, membre du conseil général 
de la Haute-Marne. In-8, xvi-384 p. et une carte. Paris, 
Didier et Gie. 

278. — Stoffel. Dictionnaire topographique du dépar- 
tement du Haut-Rhin, comprenant les noms de lieu an- 
ciens et modernes, rédigé sous les auspices de la Société in- 
dustrielle de Mulhouse; par M. Georges Stoffel, membre de 
cette Société. Li-4, xxrv-265 p. Paris, Lnpr. impériale. 

279. — ToLRA DE Bordas. Tableau des études histori- 
oues en France au dix-neuvième siècle ; par Tabbé J. Tolra 
de Bordas, professeur de philosophie (Académie des jeux 
floraux, concours de 1866). In-8, 143 p. Toulouse, Delboy ; 
Paris, Le Clère et Gie. 



492 SOaÉTÉ DE L'HISTOIRE DE FRANGE. 

281. — - TouETouLON (de). Étude sur ]a maison de Bar- 
celone. Jayme P** le conquérant, roi d'Aragon, comte 
de Barcelone, seigneur de Montpellier, d'après les chro- 
niques et les documents inédits ; par Ch. de Tourtoulon, 
T partie (1238 à 1276). In-8, xii-692 p. Montpellier, 
Gras. 

282. • — Yalentin. Notice historique et chronologicpie sur 
l'ancien palais royal et l'ancien hôtel de Tille de Yitry-le- 
François; par le docteur Valentin, adjoint au maire. In-8, 
77 p. Vitry-le-François, imp. Bitsch. 

283. — ^Vàtin. Siéee de Senlis, 1418. Combat sous Senlis, 
entre Charles VU et les Anglais, 1429 ; par M. Vatin, vice- 
président du comité archéologique de Senlis. In-8, 55 p. 
Senlis, Duriez. 

284. — VfiRMESSB. Dictionnaire du patois de la Flandre 
française ou "wallonne; par Louis Yermesse. Précédé d'une 
notice sur l'auteur, suivie d une préface et de la liste des au- 
teurs et des ouvrages cités dans le Dictionnaire. In-8; xxix- 
510 p. Douai, Crepin. 

285. — YiBiG. Curieux détails sur le siège de la Réole, 
en 1562; par D. A Virac. In-8, 21 p. Bordeaux, V* Dupuj 
et Cie« 

286. • — YiLLOT. Hall, célèbre miniaturiste du dix-hui- 
tième siècle, sa vie, ses œuvres, sa correspondance, obser- 
vations sur la technique de la miniature en France et en An- 
gleterre ; par Frédéric Yillot, Sjecrétaire général des musées 
impériaux. Gr. in-8, 130 p. Paris, Lib. française et étran- 
gère. 



Imprimerie générale de Ch. Lahure, rue de Fleums, 9, à Pftris. 



ANNUAIRE-BULLETIN 

DB LA 



m ^ 



SOCIETE DE L'HISTOIRE DE FRANCK 



PREMIERE PARTIE. 



PROCfiS-VERBAUX . 



SÉANCE DU CONSEIL D'ADMNISTRATION, 

TSNITB LB 3 HOVEMBRB 1868, 

anx ArchiTes de IXmpire, à^trois heures et demie, 

sous LA PRISIDEHCB DB M. DB GODEVROT DB MBlflLOLAISB , l'uN DES DEUX 

▼IGE-F&ÉSIOEim . 

(Procès-Terbal adopté dans la séance du 4*' décembre 1868.) 

Le procès-verbal de la précédente séance est lu par le 
secrétaire, M. J. Desnoyers; la rédaction en est adoptée. 

M. le président annonce la perte que la Société vient de 
faire de trois de ses membres : M. Darricau, conseiller 
d^Etat, intendant général, directeur au ministère de la 

Faerre; M. François Delessert, ancien député, membre de 
Institut ; M. Dovergne, maire et bibliothécaire honoraire 
d^Hesdin. 

M. le président proclame membres de la Société, après 
avoir soumis leur nomination à l'approbation du Conseil : 

1562. M. Octave Noël, attaché au secrétariat du Conseil 

T. VI, 1868, l'* PAETIE. i3 



1 94 SOCIÉTÉ 

général de la Banque de France, demeurant à Poîssj (Seine- 
et-Oise); présenté par IVIM. Patrice Salin et de Sainle-Foy. 

1563. M. Edouard Desponts, docteur-médecin à Fleu- 
rance (Gers); présenté par MM. Henry Denjoy, secrétaire 
du Conseil général du (^ers, et J. Desnoyers. 

1Ô64. M. Louis Poumbàu de Lâfforbst, secrétaire du 
préfet de THérault, rue Boussairolles, n"* 7, à Montpellier ; 
présenté par MM. de Ruble et Gaffarel. 

1565. M. Léonce Pingâud, professeur agrégé d'histoire 
an lycée de Nancy, rue des Quatre-Eglises, n* 53; présenté 
par les mêmes membres. 

1566. M. Gabriel Monod, agrégé d'histoire, au Havre, 
rue Escarpée, n^ 1 1 ; présenté par les mêmes membres. 

1567. M. Paul Lesieur, rue de Magenta, 148, à Paris ; 
présenté par MM. Henri Lemonnier et de Marsy. 

1568. M. Arthur RoHNÀ Y, rue de Rivoli, au coin de la 
place des Pyramides; présenté par MM. Anatole de 
Barthélémy et Chardin. 

1569. M. François Morand, ju^e au tribunal de 
Boulogne, présenté par MM. L. Delisle et Le Roux de 
Lincy. 

1570. M. Emile Chàsles, professeur à la Faculté des 
lettres de Nancy, demeurant à Paris, passage Sainte- 
Marie, 2 ter (rue du Bac, 60); présenté par MM. de Watte- 
ville et Jourdain. 

Ouvrages offerts à la Société. 

Revue des Sociétés savantes des départements. 4* série, 
t. VII, mai-juin 1868. — T. VIII, juillet 1868. Paris, 
imprimerie impériale, 2 br. in-8. 

Distribution des récompenses accordées aux Sociétés sa^ 
vantes^ le 18 avril 1868. Paris, in-8. 



DE L'mSTOIRE DE FRAJ^CE. 195 

Bulletin de la Société des Antiquaires de France. 1®' tri- 
mestre de 1868.. Paris, m-8. 

Bulletin de la Société des Antiquaires de Picardie. 
A. 1868, n^' 1 et 2. Amiens, in-8. 

Bulletin de la Société archéologique de ^Orléanais, 
T. V, n^ 59, 1'^ trimestre de 1868. Orléans, in-8. 

Bulletin de la Société archéologique^ scientifique et litté- 
raire de Béziers. 2® série, t. IV, 3® livraison. Béziers, 
1868, in-8. 

Mémoires de la Société académique de Maine-et-Loire, 
Tomes 17 à 22, 1865-1868. Angers, 6 vol. in-8». 

Bulletin de la Société du protestantisme français. 2** série, 
3" année, n®' 8, 9 et 10, août-octobre 1868. Paris, in-8. 

Rei^ue des questions historiques. 3* année, 10^ livraison, 
l«' octobre 1868, in-8. 

Les six publications suivantes de l'Académie des sciences 
de Munich : 

Abhandlungen der historischen Classe der kon. bajreris- 
chen Akademie der JVissensch. X" Band. 3* Abtheil. 
Munich, 1867, in-4. 

Abhandlungen der philosophisch-philologischen Clause. 
XP Band, 2*^ Abtheil. Munich, 1867, in.4. 

H. Brunn : Veber die sogenannte Leukothea in der Glyp- 
tothek S. Majest. Kon. Ludmgs /... (25 juillet 1867). 
Munich, br. in-4. 

C. F'oit: Ueber die Theorien der Ernahrung der thieris" 
chen Organismen... (28 mars 1868). Munich, br. in-4. 

A. F'ogel : Denkrede auf H, A. iH>n Fogel... (28 mars 
1868). Munich, br. in-8^ 

Almanaçh der kon. bajrerischen Akademie.... 1867, 
Munich, 1 vol. in-12. 



196 • SOCIÉTÉ 

Schriften der Univer sitôt zu Kiel aus dem Jahre 1867. 
BandXIV. Kiel, 1868, in-4. 

Analectes pour servir à thistoire ecclésiastique de la 
Belgique^ publiëfi par MM. Reusens, Kuyl et de 
Ridder. Tome Y, 1868, 1^, 2" et S"" livraisons. Louvaia, 
3br. in-8. 

yenise et le Bas^Empira Histoire des relations de f^e» 
nise avec F empire d Orient^ depuis la fondation de la 
République jusquà la prise de Constantinople au 
treizième siècle^ par M. J. Armingaud, ancien élève de 
Técole française d'Athènes, professeur d'histoire au 
collège Rollin. Paris, Imp. impériale, 1868, br. io-S. 

Recueil de chartes originales de Joinville en langue vul- 
gaire^ publié par M. N. de Wailly, membre de Tin- 
stitut. Paris, Franck, 1868, in-8. 

Mémoire sur la langue de Joinville^ par le même. Paris, 
Franck, 1868, in-8. 

Inventaire des manuscrits de Saint'GermainrdeS''Prés^ 
conservés à la Bibliothèque impériale sous les n^ 1 1 504 
à 14231 du fonds latin, par M!^ L. Delisle, membre de 
rinstitut. Paris, Durand, 1868, in-8. 

Notice sur Chilly-Mazarin. Le Château^ l'Eglise^ le 
Fillage^ le maréchal d^Effiat^ par M. Patrice Salin, 
chef de bureau au Conseil d*État. Notice accompagnée 
d^appendices et notes biographiques, historiques et 
géographiques et de dessins. Paris, 1867, 1 vol. in-8. 

Un Village de Gascogne pendant les guerres de la 
Frondcy par M. le D** Ed. Desponts. Extrait de la Ae- 
vue de Gascogne. Auch, 1868, br. in-8. 

Correspondance. — Travaux de la Société. 

MM. A. de Barthélémy, P. Salin, H. Denjoy, de Marsy, 
P. Graffarel écrivent pour proposer l'admission de plusieurs 



DE L'HISTOIRE DE FRANCE. 197 

nouveaux sociétaires dont les noms sont énoncés précédem- 
ment, ou pour offrir des ouvrages ci-dessus indiqués. 

MM. les secrétaires de T Académie des sciences de Ba- 
vière, de rUniversilé de Kiei et de la Société académique 
de Maine-et-Loire font hommage de volumes des mémoires 
de leurs Sociétés. Ce dernier demande, au nom de la So- 
ciété qu'il représente, rechange de ses publications avec les 
mémoires de la Société de Thistoire de France. Renvoi au 
Comité des fonds. 

M. Ristdhuber (de Strasbourg) exprime son opinion sur 
le mot allemand anrittgelt qui se trouve à la page 201 du 
l*"" volume àes Mémoires de Mme de Mornay. Il en propose 
une explication très-peu différente de celle donnée par 
l'éditeur, Mme de Witt : gratification accordée aux troupes 
allemandes avant Tentrée en campagne. 

M. L. Delisle, président du Comité de publication, rend 
compte d'une détermination dont les membres de ce Co- 
mité ont cru devoir, depuis la dernière réunipn du Conseil 
au mois d'août, prendre d^urgence la responsabilité, d^ac- 
cord avec les membres du Comité des fonds et du bureau, 
présents alors à Paris. 

Il rappelle au Conseil qu'un seul des quatre volumes des- 
tinés à représenter la souscription des sociétaires pour 
Tannée 1868 venait d'être distribué, savoir le tome I^ des 
Mémoires de Mme de Mornay. Quant au tome IV de Bran^ 
tome et au V^ de Froissart^ il était évident qu'ils ne seraient 

s terminés avant la fin de l'année, et que la distribution 

i tome II des Chroniques (F Anjou ne pourrait avoir lieu 

3ue dans le courant de Tannée 1869. Il était donc urgent 
e remédier à un état de choses préjudiciable aux socié- 
taires et dont beaucoup d'entre eux se sont plaints.Plusieurs 
membres du Comité de publication sachant que M. N. de 
Wailly, membre de T Institut, dont les travaux récents sur 
Joinville ont, à bon droit, obtenu Tassentiment unanime 
des érudits, avait préparé et était à la veille de mettre 
sous presse une nouvelle édition de cet historien, lui ont 

fToposé d'en disposer inunédiatement pour la Société de 
liistoire de France. Depuis longtemps déjà le Conseil avait 



z 



i98 SOCIÉTÉ 

décidé la publication de la Chronique de Joinville^ et ran 
de ses membres, M. Marion, avait accepté d*en être Tédi- 
teur. Mais les travaux publiés ou propoeés par M. N. de 
Wailly lui inspiraient des scrupules an sujet de la nouvelle 
édition qu il devait préparer pour la Société, et il a accepté 
avec le plus grand empressement la proposition qui lui a été 
faite d'y renoncer et cle confier le travail à M. N. de Wailly. 
Le Comité de publication s*est fait un devoir de consulter 
sur ce point les membres du Conseil présents à Paris pen- 
dant les vacances; leur adhésion a été unanime et le prési- 
dent de la Société, M. Guizot, dès qu*il en a été informé, 
s'est empressé de l'approuver dans les termes suivants, 
par une lettre que le secrétaire lit au Conseil : 

«( Je suis charmé que M. de Wailly donne à notre Société 
« une nouvelle édition de Joinville, Ce sera certainement un 
« excellent travail aussi bien exécuté que bien conçu. M. de 
« Wailly tiendra certainement ses promesses pour le mo- 
« ment de la publication comme pour le mérite de l'ouvrage. 
« J'y donne donc mon plein assentiment. » 

Cette espérance n'a point été trompée, car l'impression 
du volume est déjà assez avancée pour qu'elle puisse être 
infailliblement achevée avant la fin de Tannée. 

M. L. Delisle présente en outre quelques détails au Con- 
seil sur la méthode suivie par M, de Wailly à l'égard du 
texte de Joinville rétabli a après les meilleurs manuscrits 
et ramené à Toithographe des chartes et autres documents 
authentiques de la chancellerie du sénéchal de Champagne. 
Ces restitutions ont été faites conformément aux règles que 
M. de Wailly a exposées dans un mémoire lu à l'Académie 
des inscriptions et qu'il vient de publier sur la Langue de 
Joinçille, 

M. de la Villegille, empêché d'assister à la séance, informe 
le Conseil de la part qu'il a dû prendre, comme président 
du Comité des fonds, à la détermination du Comité de pu- 
blication au sujet de la Chronique de Joinville. Persuadé de 
l'urgence d'une décision qui permettait à la Société de tenir, 
sans plus de retard, ses engagements vis-à-vis de ses mem- 
bres, il n'a pas hésité à signer l'autorisation de cette dé- 



DE L'HISTOIRE DE FRANCE. 199 

pense et à fixer le tirage du nouveau volume à 900 exem- 
plaires. M. de la Yillegille rappelle au Conseil que, le nombre 
des membres s'élèvant aujourd'hui à 760, il était nécessaire 
de réserver quelques exemplaires pour la vente et pour 
d'autres destinations obligées. Il s'est basé sur des de'cisions 
antérieures du Conseil qui a fixé le tirage de Froîssart à 
1000 et celui des Mémoires et Lettres de Mme de Mor- 
nay à 1200 exemplaires. 

Après ces communications, le Conseil approuve et sanc- 
tionne unanimement la détermination prise parles Comités, 
comme un service rendu à la Société. Il remercie pareille- 
ment M. de Wailly de Taide qu'il lui a apportée dans cette 
circonstance. 

Le secrétaire présente Fétat des impressions : 

Joinvilley feuilles 1 à 10 tirées, 11 à 14 sous presse; le 
texte et les éclaircissements sont entièrement composés ; les 
placards 1 à 6 du glossaire sont chez Fauteur. Le volume 
sera terminé pour le mois de décembre. 

Brantôme j t. IV, feuilles 1 à 20 tirées; placards 35 à 42 
chez Fauteur. Il ne reste plus à composer que Fappendice ; 
ce volume sera aussi terminé vers la fin de décembre. 

Froissartj 1. 1". Les feuilles 1 à 12 sont tirées, la 13« est 
sous presse. On compose les variantes. M. Luce s^occupe 
très-activement d'en achever la copie et de corriger les 
épreuves. Il espère aussi avoir terminé ce volume pour le 
commencement de Fannée 1869. Il sera alors en mesure de 
mettre immédiatement sous presse, conformément à Fauto» 
risation du Conseil , le second volume dont la copie est 
prête en grande partie. 

Chroniques d^jinjou^ t. II [Chroniques monastiques)^ 
feuilles 1 à 27 tirées; la composition des tables et des mtro- 
ductions n'a pas fait de progrès depuis trois mois. 

Annuaire-Bulletin^ t. VI. 1868, 2* partie. Documents 
originaux. 4 feuilles sont composées et comprennent des 
extraits d'un journal manuscnt de 1700 à 1706, rédigé 
en France à cette époque, conservé au British Muséum et 
communiqué par M. IMLasson. 



200 soaÉTÉ 

M. Servois (ait connattre plusieurs autres documents 
li doivent com] 
Ira place, entre 



3ui doivent compléter ce volume et parmi lesquels pren- 
ra place , entre autres , une lettre familière, écrite par un 
témoin oculaire, donnant les détails de Tentrée en Espagne 



de Marie-Louise d'Orléans, allant épouser le roi Charles II 
(1679). Cette pièce est signalée au Conseil par M. de Gode- 
froy-Ménilglaise . 

Le président du Comité de publication auquel a été ren- 
voyé 1 examen de la proposition de Mlle Dupont, de pu- 
blier un recueil des Lettres de Louis JT/, annonce qu'il fera 
son rapport dans la prochaine séance. 

Plusieurs membres du Conseil rappellent la nécessité de 
mettre très-prochainement et à la fois sous presse plusieurs 
des volumes destinés à composer la livraison de 1869. Les 
volumes dont la publication a été précédemment autorisée 

Sour cet exercice sont le 2* des Mémoires et lettres de Mme de 
lornay^ le 2* de Froissart^ le 6* de Brantôme^ le 4« de 
Monluc^ auxquels il faudra ajouter le 2* des Chroniques 
d^ Anjou. 

En outre, le ConseQ aura à décider s'il ne conviendrait 
pas de commencer aussi, sous de brefs délais, l'impression 
de quelqu'un des ouvrages suivants, déjà autorisés en prin- 
cipe : Chroniques de S, Martial de Limoges; — Choix de 
Testaments au quatorzième et du quinzième siècle; — 
Etablissements de S, Louis; — Chronique de Bernard 
le Trésorier'^ — Mémoires de Bassompierre et, s'il y a lieu. 
Lettres de Louis XI , dont le manuscrit paraît être fort 
avancé pour l'impression et qui sera sans nul doute admis 
en principe par le Conseil dans une de ses plus prochaines 
séances. 

Le Conseil autorise le don d'un exemplaire de Monluc à 
M. Benoit, professeur à la faculté de Nancy, par la com- 
munication qu'il a bien voulu faire à M. de Ruble, par l'in- 
termédiaire de M. Gaffarel, de la copie de plusieurs lettres 
de cet historien transcrites par lui dans des archives d'Italie. 

^o^La séance est levée à cinq heures. 



DE L'HISTOIRE DE FRANGE. 20i 



II 



VARIÉTÉS. 

Documents inédits pour servir ▲ l^Histoire des usages 
et dbs moeurs aux quatorzieme, quinzième et sei- 
zième siècles. 

(fin.) 

XXI. 

Zr. Talbot et autres demandent à Marguerite d^ Autriche 
r autorisation d^ acheter dans ses Etats des métaux pour 
C artillerie de la ifille de Calais. 

1512. — « Très-haute et très-excellente princesse, tant 
et si très-humblement que faire povons, à vostre bonne grâce- 
nous recommandons, à laquelle plaise savoir que nous en- 
voyous présentement es païs de Ms. vostre nepveu le prince 
de CasuUe % nostre bien aimé comparaon Thomas Bote, 
recepveur de Mark, pour et affin de acnepter certaines es- 
pèces de metaulx esdis païs pour estre emploiez en certaine? 
pièces d'artillerie pour ceste ville *, vous priant et requé- 
rant, irès-haulte et très-excellente princesse, qu'il vous plaise 
lui octroyer vos lettres de congie et de licence de povoir 
achaptev* les dis metaulx, et, ce fait, les faire conduyre par 
deçà, par mer ou par terre, sans aucun destourbier ou em- 
pêchement luy estre fais, mis ou donné par vos oificiers et 
subjets ; ainsi en ce l'aider et assister, se besoing et mesti^r 
en est. En quoy faisant nous obligerez grandement envers 
vostre bonne grâce, nostre créateur le congnoist, auquel 
nous supphons vous octroyer, très-haulte et très-excellente 
princesse, bonne et longue vie. Escript à Calais le vu* jour 



1. Charles d'Eipagne, depuis Charles-Quint. 

2. Calais. 



202 SOCIÉTÉ 

de février. Vos très-humbles serviteurs. L. Talbot, H. Coq- 
wey, Joh. Witshcer, Robert Wotton, Waltier G>lepepyr. 

« Au dos estoit escript : Très-haulte et très«excellenfe 
princesse, madame Marguerite d'Autriche et deBoui^ongne, 
etc., duchesse douagière de Savoye, régente et gouver- 
nante *• » 



xxm 

Exécution hâtée par crainte cTune grâce, 

1532, 2 décembre. — « Fut décapité ung nommé Gros 
Yeux ou Ganderin, homme de mauvaise vie, et ce fut da 
matin; lequel morut estrangement, car il saultoit et se 
couchoit le ventre deseur, ne voulant permettre qu'il se- 
roit exécuté : après aussi plusieurs juremens, il fut com- 
mandé de la part du magistrat à Tofficier de le prendre à sa 
plus belle et passer oultre. La cause qui fut à ceste heure 
exécuté, estoit que ce jour arrivoit en la ville madame de 
Hongrye, gouvernant, et craindant quelle le délivreroit^. » 



XXIV. 

Ordre aux maîtres (T école de Lille de reniH)yer leurs élèves^ 

à cause de la peste. 

1533. — « Pour éviter aux dangiers apparensde la peste, 
présentement régnant, qui se prent principalement à josnes 
enffans, eschevins et conseil font commandement et deffen- 
ces à tous maistres d'escoUe de ceste ville de plus tenir es- 
coUe ne assemblée de josnes enffans, et aussi aux manans et 
habitans d'icelle ville retirer leursdis enffans desdittes esool- 
les et les tenir coyement en leurs maisons, jusques à tant 

Ju'on verra comment le temps se portera, à peru de LX s. 
'amende, le tiers à l'accusateur, et pugny d'eschevin'. » 

1. Archives générales du Nord. 

2. Bibliothèque de Valenciennes, ms. 527, fol. 36 verso. 

3. Archives deThôtel de \ille de Lille. 



DE L'HISTOIRE DE FRANCE. 203 

XXXVI. 

Les gueux des Pays-Bas en 1 566. 

1566. — « Sous les aisles de cette ligue (vulgairement ap- 
pelée la Ligue desgheux)^ plusieurs manières de hérétiques 
se assemblèrent de tous pais en cestuy pays d'embas : sj 
comme les huguenos, ou calvinistes de France, luthériens 
d'Alemaigne, anabaptistes et autres de semblables vocations 
et à tous costez commencèrent à faire sermons publiques, 
qu'ils appellent prêches, en gardinages, prairies et champai- 
gnes, esquelles se trouvoit grand multitude de peuple : et, 
en bref temps, tellement multiplièrent et augmentèrent qu'ils 
dressèrent sumptueux temples, à la mode de leur nouvelle 
religion, en villes et bourgades, pour faire librement leurs 
dites prêches et dampnables cérémonies, su jvant la doctrine 
de leur chef, le diable et son disciple Calvin. Et durant la 
saison d'esté de cest an susdit, se firent les maistres, pour 
estre en plus grand nombre, de plusieurs vUles et bourga- 
des, et à rentrée du mois d'aoust commencèrent à produire 
le fruit de leurs dites prêches et religion, et entrèrent à main 
armée es églises, monastères, et en tous autres lieux de reli- 
gion crestienne, où ilz profanèrent les saintz lieux et brisè- 
rent autelz,ymages de Dieu et des saintz, tables et paremens 
d'hostelz, fons de baptesme, et généralement tout ce qui ser- 
voit à la décoration desditz lieux, n'ayant horreur de pessun- 
der et mettre en diverses pièces la sainte hostie et corps de 
Jésus-Christ.... Ils desgectèrent le ciboire de Watenes sur 
le pavé, le mettans en plusieurs pièces, à force de petites ha- 
petles*. » 

XXVII. 

Relation de la défaite , près de Mons^ des protestants fran- 
çais sous la charge de Monsieur de Genlis, 

1572. — <£ Les françois huguenots, sous la charge de 
Mons. Jenlis* vindrent pour ravitailler et secourir la ville de 

1. Mb. de labibU deValenciennes, n» 520, fol. 84, r^. 

2. FraDÇois de Hangest. 



204 SOQETE 

M 0118 ayec vu cornettes de gens de chevaux et xvii enseignes 
de pietonSf pensantaller à la ducasse, comme à Yalentiennes ; 
mai$ les paysans leur copèrent chemin auprès de Hauteraige, 
où que messieurs les françois et gueux, que le roy d^Espai- 
gne, à les ouyr, n*estoit leur page, laissèrent armes et bagage 
et plusieurs la vie, à Tayde de quelque gendarmerie du camp 
de Mous, qui survint avec ces paysans. Monsieur de Jenlis, 
leur chef, fut prins et son beau cheval aussi. Il y en eut mol * 
prisonniers, tous c^eux françois et wallons, fort courtcMse- 
ment accoustrez, lesquels furent menez à Ath en Haynau. 
On en mena aussi au camp devant Mons iii^, où qu'ilz furent 
contrains de pendre et d'estrangler Tung Tautre, sans ceux 
qui furent ramenez à Yalentiennes, et sans mettre en nombre 
ceux qui se sauvèrent tous nudz : qui at esté cause qu'on a 
tousjours appelé ceste defTaicte la deffaicte des culz tous 
nudz,\jd,s autres rappellent la deffaicte du pont à la Hayne, 
Les françois, depuis lors, n oyentï^aires volontiers parler du 
pont à la Hayne. Cette deffaicte fut faicte le dix-septième 
de juillet.... 

Le dix-huitième jour de juillet le sommeillierde monsieur 
de Jenlis fut pendu et estranglé devant le chasteau de Ya- 
lentiennes; lequel cognent en son dernier que, eux venuz 
à leurs desseins de ravitailler la ville de Mons, yls avoient 
proposé et arresté de faire mourir tous les prestres et les 
catholiques qu'ils pourroient trouver aux Pays-Bas.... 

« Le 1 8 aoust, environ les huit heures au soir, furent noyez 
par m*Grard,boureau de Yalentiennes, le nombre de liv fran- 
çois gheux, qui avoient esté prins à la deffaicte de Hautraige, 
à Tarcques à le Salle, loyez ix à la fois, dont c'estoit grand 

[>itié de les ouyr lamenter, etmaudissoient monsieur de Jen- 
is et les autres seigneurs, qui les avoient enlevez de leur 
pays de France » *. 

1. Plus de 1200, suivant de Thou (livre LIV). 

2. Bibliothèque de ValeDcieunes, manuscrit 539, fol. 102-106. — On 
trouve dans Touvntge intitulé: Les diverses leçons^ de Louys Gujon, 
S' de laManche (t. I, p. 411-417), Thistoire d'un enfant pris et élevé par 
les loup» dans la forêt des Ardennes, et qui, ayant été retrouvé, devint 
successivement berger, puis soldat, et fut tué en 1572 par les gens dn 
duc d*Albe, « esunt es compagnie de Genlis (Jean de Hangest), qu'il 
suivit en Flandres, contre le roi d'Espagne. » 



DE L'HISTOIRE DE FRANCE. 205 



xxvni. 

Châtiment infligé à des jeunes filles qui avaient assité aux 

prêches, 

1581. — Le 19* jour de décembre 1581, «le boureau ame- 
na de la prison sur ung hourdement, faict sur le marché» 
publicquement, plusieurs femmes et jeunes filles, ayans tous 
la hart au col , pour ayoir assisté aus prêches et assemblées, 
et illeca pryèrent merchi à Dieu et à la justice, puis furent 
bannis de ceste ville et banlieue et de tous les pays du Hay- 
nau ^. » 

XXIX. 

Protestant de Saint-'Q/tentin forcé de faire baptiser son 

enfant à V église catholique. 

1592, 14 août. — « Messieurs, sur la remonstrance faicte 
par hoporable homme m* Loys Dorig^ny, licentié es loys, 
maieur de la ville, que plusieurs habitans de la rue Saint- 
Jehan lui avoient faict plaintte que, dès mercredy dernier, 
la femme d'ung nommé Vatin, mulquignier, demourant en 
laditte rue, estant a^enté d*ung filz, voUoit icelli Vatin le 
faire baptizer à la religion nouvelle et non à Teglise catholi- 
que, qui porroit apporter tumulte et sédition , chose quy 
tourneroit au préjudice du service du roy, occasion pour 
quoy il avoit envoyé vers ledict Yattin , par deux diverses 
loys, des sergens et officiers de laditte ville, Fadmonester 
qu*il eut à faire baptiser son dict enffant à Teglise Saint- Jean, 
heu de sa paroisse, mesme luy auroit faict faire commande- 
ment de ce faire par les dis sergens, et envoyé en sa maison 
la saige femme pour le porter en laditte egUse, ce qu*il n'a- 
voit voUu permettre, et auroit dit qu il attendoit des parins 
et marines de Prémont, et qu'il n avoit envye de le faire 
baptzier à Teglise romaine, et que pour ce il estoit besoing 
de pourveoir à telle chose pour éviter que le peuple se mu- 
tina, et n^y advint aulcune sédition, ont ordonné que itératif 
comnuindement sera fait audit Vatin, en peine de banisse- 

1. Archives de l'hôtel de ville de Saint-Quentin. 



206 SOCIÉTÉ 



ment de la ville, de faire baptiser son enffiint à Teglise catho- 
licque, apostolicque et romaine, et ce pour éviter à tumulte 
et sédition populaire ^. » 



XXX. 

Madame de Longueçille fait demander au maire de Sainte 
Quentin des meubles pour sa maison cCHomblières, 

1593. — « Le mardy troiziesme jour d'aoust mil cinq cens 

3uatre vingt et treize , assemblée s'est faicte en la chambre 
u conseil de la ville, où ont assisté mss. les eschevins et jurés 
de laditte ville et ceulx du résidu du conseil, ausquelsa esté 
remonstré par honorable homme m^ Loys Pierre Dorigny, 
licentië es les droits, maieur de laditte ville, que le jour 
d^hyer le sieur de Yillemaigue Tauroit esté trouvé en sa mai- 
son et luy auroit faict entendre qu'il estoit envoyé vers luy 
de la part de madame de Longueville, pour le prier de ut 
faire acomoder par les habitans de ceste ville de quelque 
table, buffet, challis, escabeaux et aultres meubles de bois 
pour garnir les chambres de la maison de Homblières *, où 
elle entend demeurer et soy y loger, attendant qu elle auroit 
comodité de faire venir ses meubles en laditte ville. Le fait 
mis en délibération et après avoir esté prias par ledit maieur 
advis desdis eschevins et jurez, a esté par eux advisé qu'il 
sera faict réponse par ledict sieur audict de Yillemaigne qu'il 
n'y avoit point de moyen que les habitans peussent fournir 
desdits ustencilles de bois ny aultres meubles, d'aultant 



1. Archiyes de Thôtel de ville de Saint-QuentÎD. 

2. Le 23 avril précédent, messieurs avaient ordonné c qu'il seroit loaé 
du linge et de l'estaing pour fournir à Ms. le vicomte d'Auchy, envoyé 
par Sa Majesté pour commander en ceste ville, pour quinze jours ou trois 
sepmaines, attendant que ses meubles soient venuz, et que le prix de louage 
sera payé par la ville, et qu'il luy sera fourny par sepmaine sept dou- 
zaines de serviettes et sept nappes, sans le linge qu*il luv faudra pour sa 
cuisine. » — Voyez V Annuaire''Bidlctin de 1864, l""* partie, p. 99 et suiv. 
— A Noyon, en 1554, on fournissait à la garnison, moyennant XL VI. 

Sar mois pour Thomme d*armes et XXX s. pour l'archer, les ustensiles 
ont les soldats avaient besoin. — Suivant 1 ordonnance, on devait leur 
fournir bois, chandelles, verjus, vinaigre ; puis on ne leur fournit plus 
que la moitié du bois et de la chandelle en argent. L'homme d'armes re- 



DE L'HISTOIRE DE FRANCE. 207 

qu*ilz en estoient très-mal pourveuz, et que tant peu de co- 
modité qu'ilz avoient, ils avoient esté contrainctz les bailler 
aux gens de guerre tenant garnison en ceste ville, partant 
qu'ilz supplioient madame les en yoUoir descharger et tenir 
pour excusés *. » 

Db La Fons-Melicocq. 



m. 



BIBLIOGRAPHIE. 



287. — AGurièRES (d'). Nouvelle notice sur Féglise du 
Gailar (Gard) et sur son ancien seispieur le marquis de Bas- 
chi d'Aubais; par Aimé, baron d Agnières (de THérault), 
membre de la Société française d'archéologie, etc., à Mont- 
pellier. In-8, 14 p. Paris, imp. Pillet atné. 

288. — AuBERT. Histoire de la déportation à Cayenne, 
de M. Tabbé Aubert, cure de Fromontières, suivie de là 
liste de tous les prêtres déportés à Gayenne, éditée par 
M. Tabbé Boitel, cnanoine titulaire de la cathédrale de Ghâ- 
lons-sur-Mame. In- 8, xi-136 p. Chàlons- sur -Marne, 
Le Roy. 

289. — BoNNÀSSiES. Comédie-Française. Notice histo- 
rique sur les anciens bâtiments n^ 14 de la rue de T Ancienne- 
Comédie (rue des Fossés-Saint^Gennain-des-Prés), et n"" 17 



cevait dix à douze sous par semaine, et rarcher la moitié. {Arch. de 
Nojon^ registre, fol. 139 recto.) 
1. Arcmyes de l'hôtel de TÎUe de Saint-. Quentin. 



208 SOCIÉTÉ DE ^HISTOIRE DE FRANCE. 

et 19 de la rue Grégoire-de-Tours (rue des Mauvais-Gar- 
çons); par Jules Bonnassîes. In-8, 32 p. Paris, A. Aubry. 

« 

290. — CoLLOT. Chronique de Fabbaye de Notre-Dame 
de Longuay (diocèse de Langres) ; par M. Tabbé E. Gollot, 
précepteur à Longuay. In -18 jésus, xn-276 p. Paris, 
Maillet. 

291. — Herluison. Plan d'une bibliothèque orléanaise, 
ou Essai de bibliographie locale; par H. Herluison. In-8, 
Tiii-44 p. Orléans, Herluison. 

292. — HipPBÀU. Le Gouvernement de Normadie auxxvii* 
et xviii* siècles. Documents inédits tirés des archives du 
château d'Harcourt; par G. Hippeau, professeur à la Faculté 
des lettres de Caen, 2* partie. Événements politiques. Nou- 
velles de la cour, parlement de Rouen, assemblées provin- 
ciales, convocation des états généraux. T. 5. In-8, 577 p. 
Caen, impr. Gossiaume de Laporte, 

293. — Notices et extraits des manuscrits de la BibUo- 
thèque impériale et autres bibliothèques^ publiés par l'Insti- 
tut impérial de France , faisant suite aux notices et extraits 
lus au comité établi dans l'Académie des inscriptions et 
belles-lettres. T. 21. Impartie. In 4, 577 p. Paris, V«B. 
Duprat. 

294. — Perrault. L'Oublieux, petite comédie en trois 
actes, deCh. Perrault, de TAcadémie française (1691), pu- 
bliée pour la première fois par M. Hippolyte LÀicas, de la 
Bibliothèque derArseual. Id>8, 128 p. et grav. Paris, librai- 
rie de r Académie des bibliophiles. 

295. — Tairturier. Recherches sur les anciennes ma- 
nufactures de porcelaine et de faïence (Alsace et Lorraine); 
par A. Tainturier. Avec 55 monogrammes et gravures. 
ln-8, xv-95 p. Strasbourg, imprim. v* Berger-Levrault. 



Imprimerie générale de Gh. Lahure, rue de Fleunu, 9, à Paris. 



ANNUAIRE-BULLETIN 

DE LÀ 

SOCIÉTÉ DE L'HISTOIRE DE FRANGE. 



PREMIÈRE PARTIE. 



I. 

PaOCÈS-VERRAUX. 



SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION, 

TWMUE LE l^ DiCBKBBB 1868, 

Ans ArchiTes de TEmpire, à trois beores et demie, 

ftOUS LA FBitIDBlICB DB M. OB GOOBF&or-BÛnLOLAieB, 

l'un des dbux TicB-paiflioBins. 
(Prooèt-Teibal adopté dmt h séance da 6 janvier 4869.) 

Le procès-yerbal de la précédente séance est lu par le 
secrétaire, M. J. Desnojers; la rédaction en est adoptée 
par le Conseil. 

M. le président annonce les nouvelles pertes que la 
Société Tient de faire, par la mort de M. Berryer et de 
M. le baron James de Rothschild. 

Sont admis au nombre des membres de la Société, avec 
l'approbation du Conseil : 

M. Natalis de Wailly, membre de Tlostitut, rue 
Basse, n« 30, à Passy, présenté par MM. L. Delisle et 
J. Desnoyers. M. N. de Wailly, qui a pendant très-longtemps 

T. VI, 1868, 1" FARTIB. 14 



210 SOCIÉTÉ 

fait partie de la Société, reprendra son précédent numéro 
d'inscriptioD, 326. 

Mme la baronne de Nbufuzk qui a demandé à être du 
nombre des membres de la Société sera inscrite sous le 
même numéro que feu M. de Neuûize et Mme la baronne 
Ddbois, qui a rait la même demande, remplacera sur les 
listes feu M. le baron Dubois. 

1571. M. Sâllé (Charles), ayocat, à Castel-Sarrazîn 
(Tarn) ; présenté par MM. Alex. Sord et Dupont. 

Ouifrages offerts. 

Mémoires de V Académie impériale des sciences^ lettres 
et arts d^Arras. 2* série, tome II. Ârras, 1868, in-8. 

Bulletin de la Commission historique du département du 
Nord. Tome X. lille, 1868, in-8. 

Bulletin de la Société de rhistoire du protestantisme 
français. 2* série, 3^ année, n* 11, novembre 1868. 
Faris, in-8. 

Sitzungsberichte der KonisL Bayer. Akadémie der 
fVissenschafien zu Mûncken. 1867, U* Heft. In-8. 
— Id. 1868, P' Heft, 1, 2, 3, 4. — U* Heft, 4. In-8. 

Les antiquités de Castres^ de mcdstre Pierre Borel, pu- 
bliées par M. Ch. Pradel. Paris, 1868. 1 vol. in-8 
(Académie des Bibliophiles). 

Histoire de France populaire^ depuis les temps les plus 
reculés jusqu à nosjourSy par M. Henri Martin. T. I, 
jusqu'à 1493. Paris, Fume, 1868. 1 vol. grand in-S, 
avec de nombreux dessins. 

Notice biographique sur Pierre Corneille^ par M. Marty- 
Laveaux. Paris, 1868, in-8. 

Le meurtre de Montereau^ par M. Ch. de Beaucourt 
(Extrait de la Revue des questions historiques^. Paris, 
1868, in-8. 



DE L'HISTOIRE DE FRANGE. 111 



Correspondance» — Trwaux de la Société, 

M. le président présente au Conseil le volume de Joinville^ 
dont rimpression, commencée au mois de septembre dernier, 
a été achevée en moins de trois mois, avec une exactitude 
rigoureusement conforme à la promesse de Téditeur, M. IL 
de Wailly. 

Le Secrétaire fait connaître Tétat des impressions. 

Brantôme^ tome lY. Feuilles 1 à 24 tirées; 25 à 28 chez 
l'auteur ; composition terminée. 

Froissarty tome L Feuilles 1 à 14 tirées; IS, 16 et j^- 
card 38 chez Fauteur. 

Chroniques d^Anjou^ tome II. Même état que le mois 
précédent. 

Annuaire-Bulletin^ tome YI, 1868. I^ partie. Feuille 12 
sous presse. 2' partie : Documents originaux^ feuilles 1 i 6 
chez l'auteur. 

— M. L. Delisle, au nom du G>mité de publication, fait 
un rapport favorable sur la proposition de Mlle Dupont, 
communiquée au G>nseil dans sa dernière séance et tendant 
à publier un recueil des Lettres du roi Jjouis XI. Mlle Du- 
pont, qui est fort avancée dans ses recherches et copies 
Eréparatoires des 700 lettres qu'elle est parvenue à rassem- 
1er, a fait espérer qu'elle pourrait avoir achevé et déposer 
la copie du travail définitif avant trois mois. L'ouvrage 
devra former au plus deux volumes. 

Le Conseil , conformément aux conclusions du Comité, 
adopte en principe cette publication. 

Le même membre communique au Conseil un autre pro- 
jet de publication présenté par M. Tabbé Chevalier, membre 
de la Société à Romans, auteur de plusieurs ouvrages histo- 
riques estimés. 



212 SOCIETE 

M. Chevalier propose une édition nouvelle des OEw^res 
de saint jivit {Alcimus Ecdicius Avitus)^ mort archevêque 
de Vienne en 518. Sédition, donnée par le père ^rmond ea 
1643, des lettres, homélies et poésies de saint Avil, édition 
qui est la meilleure, est susceptible de notables amélioratioDs 
que permettent la découverte récente de plusieurs fragments 
inédits et Tétude d^un manuscrit de la bibliothèque de 
Lyon demeuré inconnu à Sirmond. La proposition et la note 
développée de M. Tabbé Chevalier sont renvoyées à Texa- 
men du Comité de publication. 

— M. de Mas-Latrie informe le Conseil qu'il a terminé la 
copie de la Chronique de Bernard le Trésorier^ dont la pu- 
blication lui avait été confiée précédemment. Il ne lui reste 
plus, pour que son travail soit en état d'être imprimé, qu'à 
coUationner le manuscrit de Berne dont la communicatioo a 
été demandée par M. le ministre de Tinstruction publique. 
Il espère être en mesure, si le Conseil le juge convenable, de 
commencer l'impression vers le mois de mai prochain, an 
plus tard. 

Plusieurs membres du Conseil insistent sur la nécessité de 
mettre désormais sous presse, en même temps, un plus grand 
nombre de volumes qu on ne Ta fait dans les deux précé- 
dentes années. Il serait très-convenable de distribuer pour 
chaque exercice, deux volumes au mois de janvier et aeux 
autres volumes au mois de juin, au plus tard. 

Un seul volume, le tome P' des œuvres de Mme de Mor- 
nay, a été distribué pour l'exercice de 1868. Deux autres, 
Joinville et Brantôme^ tome IV, le seront dans le cou- 
rant de janvier. Quant au quatrième, soit le premier vo- 
lume de Froissarty soit le deuxième des Chroniques d'An- 
jou^ il ne pourra l'être (ju'un peu plus tard. Pour la livrai- 
son de 1869, le secrétaire est invité à écrire aux éditeurs 
des principaux ouvrages admis en principe, et à les préve- 
nir que le Conseil décidera la mise sous presse immédiate 
de ceux de ces ouvrages dont les manuscrits auront été 
déposés le plus prochainement. De ce nombre sont le 
deuxième volume des Mémoires et Lettres de Mme de Mor-^ 
nay; — le cinquième volume de Brantôme; — le deuxième 
de Froissart; le quatrième de Monluc: — le premier de 



\ 



DE L'HISTOIRE DE FRANCE. 213 

Bassompierre; — les Chroniques de saint Martial de Li" 
moges; — la Chronique dAlhéric de Trois^Fontaines ; — 
le Choix de Testaments du quatorzième et du quinzième 
siècle; — les Etablissements de saint Louis. 

Le Conseil se réserve, en conséquence, le choix définitif 
des volumes qui représenteront les livraisons de 1869 
et de 1 870. 

La séance est levée à cinq heures. 



BIBLIOGRAPHIE. 



296. — Bach. Histoire d*un interrègne à Metz (1652- 
1669); par le R. P. Bach. In-8% 12 p. Metz, Rousseau- 
Pallez. 

(Extrait des Mémoires de la Société d*histoire et d'archéologie de la 
Moselle, 1867.) 

297. — Berseaux. L'ordre des chartreux et la Chartreuse 
lie Bosserville, avec portraits et gravure ; par Tabbé Ber- 
seaux, ancien professeur de théologie. In-8^, 607 p. A la 
Chartreuse (Meurthe) : Paris, Tolra et Haton. 

298. — Castagne. Mémoire sur la découverte d*un oppi- 
dum avec muraille et emplacements d'habitations gauloises 
à Mursens, commune de Cras, département du Lot, adressé 
à M. de Pebeyre, préfet du Lot, par M. Castagne, agent 
voyer d'arrondissement. In-f*, 16 p. et 7 pi. CaKcs, imp. 
Laytou. 

299. — Catalogue du musée d'antiquités de Rouen. In-S"", 
xvi-169 p. Dieppe, imp. Delevoye. 



SI 4 SOCIÉTÉ 

300. — Causse. Les Ruines du couvent de Psalmodî; par 
Kmile Causse. In-8®, 68 p. Nîmes, imp. Roger et La- 
porte. 

301. — Chevalier. Notice littéraire et bibliographique 
sur Letbert, abbé de Sainl-Ruf (1100-1110); suivie du texte 
inédit d'une hymne à la sainte Vierge tirée d'un manuscrit 
de la Bibliothèque impériale; par C. U. J. Chevalier, prêtre. 
In-S"*, 24 p. Versailles, imp. Beau. 

(Extrait des Annales de philosophie chrétienne, septembre 1867.) 

302. — Choribr. Mémoires de Nicolas Chorier, de 
Vienne, sur sa vie et ses affaires ; traduits des trois livres en 
texte latin insérés dans le 4* vol. du Bulletin de la Société 
statistique du département de Tlsère, p. 145 et suivantes 
(année 1848); par F. Crozet, ancien avocat. In-8% 194 p. 
Grenoble, Pi-udhomme. 

303. — CoHEif. Description historique des monnaies 
frappées sous Tempire romain, communément appelées mé- 
dailles impériales; par Henri Cohen. T. VU. Supplément. 
In-8^, xix-504 pages et 10 planches. Paris, RoUin et Feuar- 
dent. 

304. — CoLBERT. Lettres, instructions et mémoires de 
Colbert, publiés d'après les ordres de l'Empereur sur la 
proposition de S. Exe. M. Magne, ministre des finances, 
par Pierre Clément, membre de Tlnstitut. T. L Fortifica- 
tions, sciences, lettres, beaux-arts, bâtiments. 6r. in-8% 
€•711 p. Paris, imp. Impériale. 

305. *— DuGAT. Histoire des Orientalistes de TEurope du 
XII* au XIX* siècle, précédée d'une esquisse des études orien- 
tales; par Dugat. T. I. In-18 jésus, li-236 p. ; Paris, Mai- 
son neuve et C*. 

306. *- Garraud. Antiquités pérîgourdines, ou Thistoire 
généalogique et archéologique de Villamblard et de Gri- 
gnols, accompagnée de notes sur les environs; suivie d'un 
précis historique sur les comtes du Périgord; par Emmanuel 
Garraud. In-8% 112 pages. Paris, Dumoulin. 



DE L'fflSTOIRE DE FRANCE. 215 

307. — Gaudon. Histoire du Blanc et des environs; par 
M. le docteur Gaudon. In-S*", 319 p. Le Blanc, Aupetit. 

308. — GoirconRT(de). Les vignettistes Gravelot-Cochin ; 
por Edmond et Jules de Concourt. Étude contenant 
deux dessins gravés à Feau -forte. In-^'^, 44 pages. Paris, 
Dentu. 

300. — Journal de Jehan Glaumeau, Bourges, 1541-1562, 
publié pour la première fois avec une introduction et des 
notes parle président Hiver. In-8®, xx-185 p. Bourges, 
Jnst-Bernard; Paris, Âubry. 

310. — Lacour. La louange des vieux soudards esquis- 
sée; par Louis Lacour. In-32, 60 pages. Paris, Libraiiie de 
FAcadémie des bibliophiles. 

311. — Lâfforgub. Recherche sur les arts et les artistes 
en Gascogne au xvi* siècle; par M. Prosper Laflbrgue, 
conservateur du Musée d'Auch. In-8*, 70 p . Paris, Y* J. Re- 
nouard. 

312. — Là. NicoLLiÈRE (de). Armoriai des évéques de 
Nantes; par Stéphane de La NicoUière, inspecteur de la So- 
ciété française a archéologie. In-8^, 116 p. avec blasons. 
Nantes, imp. Charpentier. 

313. — Lecoy de La Marche. La Chaire française au 
moyen âge, spécialement au xiii* siècle, diaprés les manus- 
crits contemporains; par A. Lecoy de la Marche, archiviste 
aux Archives de l'empire. In-8*, xiy-504 p. Paris, Di- 
dier et C*. 

314. — Lebeurier. Recherche de la noblesse de Télection 
d^Évreux, en 1523, avant le démembrement des élections 
de Couche et de Pont-de-rArche. Publiée pour la première 
fois et annotée par Fabbé P. F. Lebeurier, archiviste de 
l'Eure. In-12, 72 p. Évreux, Huet. 

315. ^- Merlbt. Inventaire-Sommaire des archives hos- 
pitalières antérieures à 1790; rédigé par M. Lucien Merlet, 



116 SOCIÉTÉ DE L'HISTOIRE DE FRANCE. 

archÎTÎste du département d'Eure-et-Loir. Hospice de Chà- 
teaudun. In -4, xxxii*175 p. Chàteaudun, imp. Lecesoe. 

316. — Nàmpon. Histoire de Notre-Dame de France tar 
des documents la plupart inédits; par le P. Nampon, delà 
compagnie de Jésus. Grand in-18, viii-315 p. Le Pajr^ 
Mlle Audiard. 

317. — Perraud. De rimpartialité historique, surtout en 
matière d'histoire religieuse ; par le P. Adolphe Perraud, 
prêtre de TOratoire. In-S'', 16 p. Paris, imp. Raçon et C\ 

• 

318. — Sauzat. Histoire de la persécution révolution- 
naire dans le département du Doubs, de 1789 à 1801, 
d'après les documents originaux inédits ; par Jules Sauzay, 
membre de l'Académie de Besançon. Tome 4. La Terreur. 
In-8, 766 p. Besançon, Tubergue. 

319. — Sévigné (Mme de}. Lettres de Mme deSévignét 
de sa famille et de ses amis, recueillies et annotées par 
M. Monmerqué, membre de Tlnstitat. Album. In-8^, 80 p. 
avec légendes. Paris, L. Hachette et C*; pour les souscrip- 
teurs, 15 fr., petit papier, et 40 fr., grand papier, pour les 
non-souscripteurs. 

320. ^- Tàilliar. Essai sur les origines et les dévelop- 
pements du christianisme dans les Gaules; par M. Taitliar, 
membre de la Société française d'archéologie. In-8, 917 p« 
Caen, LeBlanc-Hardel. 



TABLE DES MATIÈRES 

CONTEPnJES 

DANS LA PREMIÈRE PARTIE 

DE LANNUAIRE-BULLETIN 

DE l'année 1868. 



Calendrier pour l'année 1868, III. 

Décret reccmnaiuant la Société de THistoire de France comme établisse- 
ment d'utilité publique, XI. 

Règlement de la Société, XI. 

Liste des membres de la Société, XIV. 

Liste des membres du Conseil d'administration, XLII. 

Bureau nommé en 1867, XLII. 

Comité de publication, XLIII. 

Comité des fonds, XLIII. 

Agent de la Société, XLIII. 

litte des ouTrages publiés par la Société depuis sa fondation, XLIV . 

Ordre de publication des ouvrages édités par la Société depuis 1855 , 
XLVI. 

« 

1. — Analyse des procès^verbaux , 

Aisemblée générale,66, 68. 81-137. 

Bureau de la Société, U9. 

Censeurs, MM. A. de Babthjulbmy, E. Aubbrt, 81, 82, 130; O. de 

Watetiz.lb, 82. — Rapport des censeurs sur le mouTement des 

fonds de la Société, 81, 130-134. 
Comité de publication, 23, 24, 36, 68, 149, 197-199, 211. 
Comité des fonds, 8, 23,36, 54, 55, 149, 163, 198. 
Communications de documents, 5, 6,20, 52, 55, 82, 134, 163, 164. 
DiusLB (M. L.), président du Comité de publication, 149. — Ses rapports, 

9oyez Comité de publication* 
DisHOTmis (M. J.), secrétaire, 149. — Rapport sur les travaux de la 

Société, 88-130. 
DurosT (M. £.), archiviste- trésorier, 81, 149. 
Echange de publications, 35, 197. 
Elections, 8, 82, 149. 
GoDDBOT-BiiiriLGLAisB (M. de), vice-président, 149. 



218 TABLK DES MATIÈRES. 

GirazoT (M.)y président» 149. — Difoonn prononoé à rAstemblée géoé- 

rale, 83, 88. 
Lien des réunions de la Société, 66, 148. 
lik ViujtGizxB (M. de), président du Cmnité des fonds, 149. — Ses 

rapports, voyez G)mité des fonds. 
IfABTur (M. Henri), Tioe-président, 8, 149. 
Mode de distribution desTolumes, 21. 
Nécrologie: MM. T. Barras, 129; Berryer, 209; le duc de Castxies, 

129; A. Ghasles, 17, 114, 119-122; Darricau, F. Delesseit, Dovergne, 

193; Drion, 129; comte Dubois, 128; le comte Duchfttel, 114-119; 

le duc de Fezensac, 85 ; Hallays, 128; de Lafons, baron de Méliooeq, 

122-125 ; Ph. Lamac, 126-128 ; le duc de Luynes, 3, 83-85; Matfaon, 

17, 129; Maurenay, 129; Nadaud, 128; le baron de Neuflize, 49, 

129; le marquis de Saint-Seine, 125; E. Souqnet, 129; Taillandier, 

86; J. Thieury, 129; Vallet de Viriville, 33,86-88; Mmes du Mit- 
noir, 130 ; la princesse de la Cisteme, 33, 130. 
Ouvrages offerts à la Société, 4, 18, 19, 34, 3Ç, 50-52, 65, 83, 146, 147, 

161, 178, 194-196, 210. 
Présentation de membres nouveaux, 34, 17, 18, 33, 34, 49, 50, 66, 8S, 

83,144, 145, 177, 193, 194,209, 210. 
Prix d*bistoire au concours général, 55. 
Procès-yerbaux des séances, 7 janTÎer, 3; 4 férrier, 17; 8 mars, 33; 

7 avril, 49 ; 28 avril, 65; 5 mai (assemblée générale), 81 ; 8 juin, 145; 

7 juillet, 161 ; 4 août, 177 ; 3 novembre, 193; l** décembre, 209. 
Publications de laSociété, 23, 24,36, 90-113, 200. 

Albéric de Trois-FonUines, 113, 213. 

Annuaire-Bulletin, 5-7, 22, 35, 111-113, 148, 162, 163, 164, 179, 
199, 200, 211. 

Argenson (d*), 90. 

Astronome (1'), 7, 24, 111. 

Bassompierre, 21, 113, 200, 212. 

Bernard le Trésorier, 113, 200, 212. 

Brantôme, 20, 25, 36, 54, 67, 91, 148, 162, 180, 199, 200, 211. 
212. 

CartulairedeBetbel,39, 112, 137, 150. 

Chronique de Maillezais, 25. 

Chroniques des comtes d* Anjou, 24. 

Chronicfues monastiques d* Anjou, 7, 22, 24, 25, 35, 54, 67, 91, 96-98, 
148, 162,180,199, 200, 211. 

Chrom'cpies de saint Martial de Limoges, 25, 91, 113, 200, 312. 

Dnpiessis-Momay (Mémoires de Mme), 22, 23, 25, 34, 36, 54, 67, 
68, 91, 98-102, 148,162, 180, 197-199, 200, 212. 

Etablissements de saint Loui8,54, 66, 68, 108-111, 200, 213. 

Froissart, 20, 25, 35, 36,52-54, 67, 91, 102-106, 148, 162, 165, 
180, 199, 211. 

Gnibert de Nogent, 113. 

Joinville, 197, 199, 211, 212. 

Lettres de Louis XI, 179, 200. 

Moulue, 25,54, 68, 91,92-96» 200, 212. 

Nithard, 7, 24, 111. 

Perceval de Caigny, 111 . 



TABLE DES MATIÈRES. 



219 



Registre da Parlement de la Ligue, 21, 22, 36, 111. 

Registre du Parlement, de 1400 à 1461» 7. 

Richard de Sennones, 113. 

Saint Avit, 165,211,212. 

Sager,91, 92. 

Testaments des ZlVet XV« siècles, 8, 24, 106-108, 162, 200, 213. 

II. — Variétés^ Notes ^ Documents^ etc. 

Article de M. d'Arbois de Jnbainville sur le Cartulaire du comté de 

Rethel, publié par M. L. Delisle, 39. 
I>ocuments inédits pour servir à l'histoire des usages et des mœurs aux 

XIV», XV« et XVI* siècles, par M. de Lafons-Mélicocq, 166, 181, 201. 
Liettres du maréchal de Tessé, extraites d*un ms. du British Muséum 

et communiquées par M. G. Masson, 26, 37. 
Observations sur la hste des provinces et pays de France, de M. Guérard, 

par M. Aug. Longnon (suite et fin) , 9. 
Notice sur un pamphlet politique du XVI* siècle {le Tigre) y par M. Ch. 

Read, 134. 
Supplément à la Table des noms contenus dans le cartulaire du comté 

deRethel, par M. Aug. Longnon, 137, 150. 



III. — Bibliographie. 



Abbayes, 15, 16, 34, 56, 59, 71, 

73, 208, 214. 
AbbeviUe, 45, 64, 79. 
Afirique, 76. 
Aganne, 34. 
Afinèa Sorel, 80. 
Aune, 14. 
Aix, 13. 
Albigeois, 60. 
Alen (pays de T), 44. 
Alpes-Maritimes, 175. 
Amadis, 78. 
Anglo-Saxons, 63. 
Angoumois, 57, 160. 
Année (conmiencement de T), 57. 
Archéologie, 13, 15, 47, 58, 59, 

60, 62. 214. — Foy^ez Statistique. 
Archers, 73, 187. 
ArcheTéchés, 15. 
Architecture, 71. 
Archives, 13, 46, 61. 
Armoriaux, 15, 64, 72, 76, 215. 
Amay-le-Duc, 56. 
Arras, 16, 58, 62, 64, 78, 187. 
Artois, 47. 
Arts et métiers, 78. 



Arts, 215. 

Asnières-sur-Oise, 44. 
Antrey, 159. 
Autun, 72. 
Auvergne, 74. 
Avallon, 189. 
Aveyron, 59. 
Avignon, 62. 
Avocats, 57. 
Avouerie impériale, 51, 
Avoués, 51, 57. 
Avranchin, 13, 64. 

Bade, 79. 
Bapaume, 69. 
Baptisés, 157. 
Bas-Santerre, 73* 
Bastille, 79. 
Bauchez, 176. 
Baugier (Edme), 47. 
Beaucaire, 158. 
Belgique, 196. 
Belléoie, 63. 
BeJley, 70. 
Bénéfices, 72. 
Besançon, 78. 



220 



TABLE DES MATIÈRES. 



Bibliographie, 14, 32, 69, 70, 74, 

80, 206. 
Bibliothèques, 59, 69, 73, 74, 196, 

208. 
Blagnac, 57. 
BUdc (Le;, 215. 
Bordeaux, 32, 74. 
BoMuet, 45. 
Boulainvilliers, 31. 
Boalle(Andi^), 14. 
Bourbonnait, 31. 
Bourgogne (duchesse de), 32. 
Bretagne, 75, 158. 
Bretigny (traité de), 31. 
Bretons insulaires, 63. 
Brou, 44. 
Bugey, 48. 
Burgondes, 57. 
Butte-ronde, 46. 

Cailar (le), 207. 
Cambrai, 76 • 
Cambresis, 188* 
Canada, 59. 
Carcasaonne, 75. > 
Cartier (J.), 59. 
Castres, 60, 210. 
Cartulaires, 56, 70, 75. 
Cayenne, 207. 
César, 61. 
Chaire (la), 215. 
Chalon-sur-Saône, 57. 
Chambér^, 188. 
Champagne, 32, 48, 69. 
Chapitre d*Arras, 187. 
Charles-Quint, 13. 
Charles VI, 74. 
Charles VII, 80. 
Chasse, 176, 187. ^ 
Chaumont en Vexin, 45. 
Chenonceau, 70. 
Chevalerie, 34. 
Cbilly Mazarin, 159. 
Chorier, 214. 
Clergé, 70, 188. 
Clermont (comte de), 44. 
Cirrai, 58. 
Colbert, 214. 
Collectionneurs, 44, 60. 
Commerce, 76. 
Commines, 19. 



Communes, 13, 14, 46, 48, 75, 157. 

Comtat Venaiasin, 6S. 

CouTers, 157. 

Cordes, 60. 

Corneille (P.), 210. 

Cour des Comptes, 44. 

Crépy, 58, 156. 

Creuse, 57. 

Guriositcs judieiaires, 60. 

Danphiné, 15. 

Dauphins de Viennois, 157. 

Descartes, 48, 77. 

Dictionnaire topographique, 191* 

Dijon, 45, 158. 

Dolmen, 59. 

Doubs, 191. 

Droit, 63. 

Drôme, 66, 74. 

Du Cange, 52. 

EcbeTinage, 16. 
Ecoles de Paris, 14. 
Ecuyers (grands), 156. 
Egli'ses, 15, 32, 44, 196. 
Eguilles (président d'), 13. 
Enquêteurs, 157. 
Epigraphie, 175. 
Eure, 157. 
ETéchés, 15. 
Erreux, 215. 

Faïence, 189, 208. 

Favre (René), 62. 

Feurs, 32. 

Ferrure, 44. 

Filigranes des papiers, 77. 

Flandre, 61, 76, 192. 

Floride (reprise de la), 15. 

France (histoire de), 14, 210. 

Franche-Comté, 78. 

Francs, 57. 

Fréart de Chantelou, 60. 

Froissari, 147, 178. 

Fronde, 31, 61, 187. 

Garde-scel, 45. 

Gascogne, 61, 176, 196, 215. 
Gaule, 12, 16, 44, 61. 176, 216. 
Généalogies, 46, 188, 214. 
Gerbert, 48, 156. 



TABLE DES MATIERES. 



221 



Gerdil (cardinan, 72. 
Gerold, comté de Genèye, 51. 
Gen, 80. 
Gison, 159. 
Glaumeau (J.), 51 . 
Grandfl-Joun, 32. 
Grégoire (abbé), 73. 
Goerres de religion, 31. 
Gaillaume de Champeaux, Ik. 
Gu jeune (duc de), 32. 

Hainant, 61, 188. 

Hall, 192. 

Hames, 47. 

Haut-Rbin, 191. 

Hante -Marne, 191. 

HérouTal (Yvon d»), 157. 

Henri de Valois, 19, 77. 

Histoire ecclésiastique, 70, 76, 78, 

188,189,214,216. 
Hnet, 57. 
HngleviUe-en-Caux, 60. 

Impôts, 158, 190. 

Imprimerie, 188. 

Inbumations, 62. 

Inqoisition, 13. 

Inscriptions, 175. 

Institutions fran^sesà Rome, 176. 

Institutions judiciaires, 61, 62. 

InTentaires et catalogues, 59, 69, 

74, 190, 213, 215. 
Isabelle , arcbiduchesse d*Autri« 

cbe, 16. 

Jayme I, 192. 

Jean des Prés d'Outremeuse, 147. 

Jeanne d*Arc, 159. 

Jérusalem, 52. 

Jésuites, 13^ 32. 

Jeux d*espnt, 157. 

JodeUe, 159. 

JoinyiUe, 63, 79, 196. 

Journaux, 32. 

Juilly (collège de), 73. 

Languedoc, 60. 
Laonnais, 13. 

La Rocbefoucauld, 159, 188. 
Lebeuf (abbé), 63. 
Libonme, 59. 



Lille, 69. 

Limousin, 162. 

LoDgaay (N.-D. dej, 208. 

Lorraine, 14, 190, 208. 

Louis le iPieux, 72. 

Louis IX, 34. 

Louis XI, 58. 

Louis XIV, 16,35,51,80. 

Louis XV, 19. 

Lund (université de), 34. 

Lnsignan-Grand, 44. 

Lyon, 70. 

Maine, 162, 189. 

Marennes, 31. 

Marie- Antoinette, 176. 

Marine, 46. 

Martigues, 70. 

Médecine, 32, 46, 47, 188. 

Metz, 213. 

Messay, 46. 

Miramion (Mme de),<69. 

Molière, 14, 158. 

Montereau (meurtre de), 210. 

Montpellier, 48. 

Monuments mégalithiques, 147. 

Morbiban, 60. 

Musiciens, 158. 

Nantes, 59, 215. 

Navigations, 47. 

Nesle, 46. 

Nice, 191. 

Niebeiungen, 51. 

Noms, 74, 79. 

Nord, 15, 61. 

Normandie, 45, 206. 

Normands, 189. 

Notaires, 45. 

Noyonnais, 189. 

Numismatique, 12, 46,75, Ï14. 

Oppidum, 213. 
Orbec, 74. 

Ordres religieux, 188. 
Orientalistes, 214. 
Orléans, 31, 188,208. 
Orthographe, 71. 
OuUius, 79. 
Outre-mer (pays d*), 47 , 

Palinods, 73. 



222 



TABLE DES MÀHÈftES. 



PftricmeDU, 13, 32, 58, 7(i, 76. 

Paris, 13, 75, 83. 

Particule nobiliairei 51 . 

Perche, Ik. 

Périgord, 214. 

Perrault (Ch.), 208. 

PhUologie, 44, 70, 192. 

Poitiers (seigoeors de), 157. 

Pologne, 77. 

Pompadonr (Mme de), 59. 

Pomponne, 79. 

PonUiieu, 58. 

Pércien, 13. 

Port-Royal, 71, 188, 190. 

Prêt à intérêt, 43. 

Procès criminels, 31, 51, 189. 

Procoreurs, 51. 

Pxt>testantisme, 62. 

Psalmodi, 214. 

Puellemontier, 71. 

Pyrénées, 63. 

Rabelais, 57. 

Registres consulaires, 162. 

Regnard, 14. 

Relier, 190. 

Remis, 32. 

Reliquaires, 34. 

Réole (la), 192. 

Révolution, 15, 46, 47, 57, 60, 64, 

70, 71, 73, 175, 189, 190, 191, 

207, 216. 
Richelieu, 64, 160. 
Roche (laV 45. 

Romans ae la Table ronde, 78. 
Rome, 13, 44, 176. 
Roubaix, 64. 

Rouen, 61, 71, 76, 80, 213. 
Royaumont, 44. 
Rozoy «sur-Serre, 13. 

Saint-Bertin (abbaye de), 56. 
Saint-Denis (abbaye de), 63 
Saint-Etienne (abnaye de), diocèse 

de Mende, 56. 
Saint-Etienne de Baigne, 70. 



SaintJeaB de Jénualeai, 75. 
Saint-Pétersboarg, 13. 
Saint-Riquier, 48. 
Saint-Robert de GomiBon, 157. 
Saint-Rnf de Valence, 157, 214. 
Saint-Vaast (abbaye de), 16. 
Saint-Vallier (Drôme), 59. 
Saint-Vallier (J. de Poytiersde), 

189. 
Saroie (cbapdUe des ducs de), 19. 
Sedan, 48. 

Seine (sources de la), 46. 
Senac de Meilhan, 188. 
Senlis, 192. 

SérignéÔtfmede), 15, 216. 
Sigillographie, 62. 
SilTestre(Isaac), 191. 
Soissons, 78. 

Sourdis (cardinal de), 190. 
Statistique archéologiqne, 15, 74, 

80. 
Suède, 158. 
Su^er, 77. 

Suisse romande, 51. 
Superstitions, 57. 

Tailles, 75. 
Tavernes, 80. 
Thiérache, 13. 
Traités de paix, 76. 
Triboulet, 45. 

Valenciennes, 189« 
Vallage, 32. 
Vassalité, 72. 
Vélard, 188. 
Vendômois, 189. 
Venise, 196. 
Versailles, 189. 
Victorial (le), 62. 
Vitey-le-François, 16, 192. 
Voies de communication, 31. 
Voltaire, 13, 47, 61. 
Vosges, 187. 

Walpole (lord), 19. 



FIN DE LA ÏAULE DES MATIEHSS. 



ERRATA. 



P. 152, ligne 3, au lieu de Petra pons, lisez Petra fons. 

C'est à tort que, dans la même page, Quamay a été traduit par Cer- 
nay-en-Dormois : son nom moderne est Cornay (Ardennes, arrondisse- 
ment de Vouziers, canton de Grandpré) . 

A. L. 



2166. — Imprimerie générale de Glu Lahore, me de Flearas, 9, & Paris. 



ANNUAIRE-BULLETIN 



DE LA. SOCIETE 



DE rHISTOIRE DE FRANCE 



Deuxième Partie 



T. VI, 1868, t" PARTIE 



EXTRAITS 



D'UN JOURNAL MANUSCRIT 



CONSERVÉ AU BRITISH MUSEUM 



EXTRAITS 



D'UN JOURNAL MANUSCRIT 



CONSERVÉ AU BRITISH MUSEUM 

(roHDs KGBUTOir, n^ 1915 m 1916). 

AimÉES 1700-1706. 

Les extraits suivants sont tirés d'un journal fort curieux, 
en deux gros volumes in-f", faisant partie de la collection 
Egerton, et contenant des détails assez piquants sur six 
des années les plus intéressantes du règne de Louis XIV : 
anecdotes de la cour et de la ville^ nouvelles politiques, 
bruits divers, tout est enregistré dans cette gazette manu- 
scrite. J'y ai fait un choix des passages les plus saillants, et 
je présente au lecteur le résultat de mon travail. 

Gustave Masson. 



A Versailles, ce 13 février 1700. — M. de Barbe- 
zieux' a fait remettre au Trésor deux millions des re- 
venants bons de rexiraordinaire sans que le Roi s'y 
attendit. 

On croit qu*il y aura encore une réforme de quatre 
compagnies de cavalerie dans les régiments bleus, et 

I . Ministre de la guerre. 



^ I 



6 EXTRAITS DUN JOURNAL MANUSCRIT 

de deux dans les autres. On dit aussi qu'on mettra à 
pied quelques régiments de dragons. 

La mode de faire des mascarades et de jouer des 
opéras a tellement gagné tout le monde, que le comte 
d Albret va jouer, avec quelques autres seigneurs de 
la cour, un opéra dans une des salles de TArsenal. 

Mme la chancelière^ se trouva mal et a craché 
le sang le iour qu'elle a donné bal. Le Roi nV alla 
point* M. le chancelier reçut Mme la duchesse de 
Bourgogne à la descente de son carrosse, la conduisit 
dans la salle et se retira. La foule fut extrême. M. le 
duc de Berry pensa être étouffé ; et après que Madame 
l'eût sauvé delà pi*esse, il se réfugia oans une boutique 
de chocolat et de glace. On avertit Monseigneur, qui 
prit grand plaisir a le voir boire et manger. Enfin on 
ne put danser, et la confusion troubla le plaisir*. M. le 
Prince* parut fort occupé de conserver Mme la Du- 
chesse*, qui est grosse. M. d'Ântin en donnera un lundi; 
Monseigneur, un dans son appartement, et il y eu 
aura un chez le Roi pour finir le carnaval . Monsieur 
n'en donnera ni en cette ville ni à Versailles^ disant 
que les années précédentes on gâta tous ses apparte- 
ments et les meubles du Palais-Royal. 

Paris, le 20 février 1700. — On dit que Mme de 
Montespan a renvoyé au Roi tous les bijoux et pierre- 

i . Mme de Pontchartrain. 

2. Sur ce bal, voyez Saint-Simon, édition de M. Ghémel, t.n, 
p. 382. 

3. Henri-luIes de Bourbon, que l'on nommait ainsi depuis la 
mort du grand Condé, son père. 

4. Mme la duchesse de Bourbon^ belle-fille de M» le Prince. 
Elle avait été nommée Mme la duchesse de Bourbon, et son mari 
(Louis III de Bourbon) M. le duc de Bourbon, tant qu'avait vécu 
le grand Condé. Ils étaient à sa mort devenus M. le Duc et Mme la 
Duchesse, de même qu'Henri Jules de Bc»urbon et sa femme, jns- 
que-Ià nommés M. le Duc et Mme la Duchesse, étaient devenus 
M. le Prince et Mme la Princesse. 






CONSERVÉ AU BRITISH MUSEUM. 7 

riesqu'il lui avoit donnés ci-devant^ et que Sa Majesté les 
a distribués à Mme la princesse de Conty, douairière^ 
à M. le duc du Maine et à M. le comte de Toulouse. 
Jeudi dernier, M. le duc de Chartres donna un bal à 
Marly, où le roi et la reine d'Angleterre se troublè- 
rent ^; et Mme de Maintenon donna un bal vendredi. 

A Paris, le 27 février 1 700. — Il doit parotû*e au 
premier jour un arrêt du Conseil pour aéfendre de 
porter aucun galon ni dentelle d'or et d'argent dans 
ce royaume, ni même d'avoir aucun carrosse ni meu- 
bles dorés, à commencer au i^ janvier prochain*. 

M. le marquis de Valence mourut avant-bier d'une 
pleurésie qu'il a gagnée à la chasse du loup. Il n'avoit 
que vingt-quatre ans; il est fort regretté* On écrit à 
M. le chevalier, son frère, qui est à Malte, de ne pas 
faire ses vœux, afin de venir jouir de plus de 40000 li- 
vres de rente. 

Mme de Maintenon a eu quelques accès de fièvre. 

Il y a une nouvelle ordonnance qui intrigue fort les 
officiers ; car, après avoir servi les six mois de semes- 
tre^ on les obligera de rester encore longtemps pour 
connoitre ceux qui les relèveront, parce qu'il y a plu- 
sieurs réformés qui n'ont jamais servi ensemble. 

I^ chambre des finances cherche des moyens de 
trouver de l'argent pour payer les troupes qui ont été 
congédiées; mais la plupart entreront dans des corps 
qui ont besoin de recrues, et les officiers y serviront, 
mais seulement avec la demi-paye. 



A Paris, le 3 avril 1700. — On assure que sur les 




i . Yoj. le Journal de Dangeau, t. VU, p. 260. 
2. Voy. Dangeau, t. VII, p. 265. 



8 EXTRAITS D'UN JOURNAL MAHUSCRIT 

A Paris, le 6 avril 1700. — Il est à présumer qu'il 
y a de grandes affaires entre les trois puissances de 
France, d'Angleterre et de Hollande, car leurs cour- 
riers marchent fréquemment. 

■ 

A Paris, le 20 avril 1 700. — Toute TEurope est at- 
tentive d'apprendre la vérité de la succession d'Espa- 
gne, et les lettres de Hollande du 15 de ce mois, en tai- 
sant connoitre ouvertement les inquiétudes des État»- 
Généraux sur cette aflaire, assurent que le cardinal 
Portocarrero a eu plusieurs conférences avec le Roi et 
avec le comte d'Harach, ambassadeur de rEmpereur, 
ensuite desquelles le ministre de Sa Majesté Impériale, 

aui en a eu aussi de secrètes avec le duc de Moles, a 
épéché divers courriers à Vienne. 
Le cardinal Portocarrero, voulant fortifier son parti 
de personnes de crédit, demande, avec de grandes in- 
stances, le rappel des comtes d'Oropeza et de Moo- 
terey; et la Reine^ qui de son c6té travaille aussi à 
soutenir le sien, presse Sa Majesté Catholique de faire 
revenir l' AmirantedeCastille ; si jamais ou voit ces deux 
factions unies, on pourra croire' que le conseil d'Es- 
pagne aura pris quelque résolution qui, nonobstant 
tout le secret qu'elle demande, sera peut^re décou- 
verte par quelques-uns du conseil dont les avis n'au- 
ront pas été suivis. Ces lettres confirment les avis ve- 
nus de Madrid par l'ordinaire précédent touchant le 
retour du marquis d'Harcourt. 

A Paris, le 24 avril 1 700. — 11 court un bruit que le 
roi d'Angleterre a permis au Roi de faire arrêter le 
P. le Vassor à Londres ^ 

A Paris, le 1 1 mai 1 700. — M. le chancelier a eu, 
sans le demander^ le cordon de l'Ordre et la charge, 

1 . Voy. Saint-Simon, t. XII, p. 433. 



CONSERVE AU BRITISH MUSEUM. 9 

avec Tordre d'en prendre les marques, et delà donner 
à M. de [la Vriilière], le tout du propre mouvement de 
SaMajestëy laquelle n'a pu lui faire accepter que Féclat 
qui convient àla dignité dontil est revêtu. Sa générosité 
lui fera plus d'honneur que la cliarge n'auroit fait de 
plaisir à sa famille; ayant prié le Roi avec beaucoup 
d'instances de la donner à M. de la Vrillière^ ce que 
que Sa Majesté lui a accordé. Il prêta, hier au matin, 
serment dans le cabinet, reçut le cordon et donna 
300 louis à la Chambre ^ 

A Paris, le 1" juin 1700. — Le Roi n'a pas seule- 
ment fait déclarer aux ministres étrangers le traité 
que Sa Majesté a fait avec les États-Généraux et le roi 
d'Angleterre pour le règlement de la succession du roi 
d'Espagne, mais il leur en a fait donner copie. On dit 
qu'une des conditions est qu'en cas que, dans trois 
mois» l'Empereur ne ratifie pas ce traité, par lequel 
l'archiduc, son second fils, est fait roi des Espagnes 
et des Indes, on élira un autre prince, le plus proche, 
et que cette élection regarderoit le duc de Savoie. La 
Sardaigne n'est pas du partage de la France, ni la Na- 
varre, mais bien les places toscanes comme Final, et 
une grande étendue de pays^ et les passages pour te 
Roussillon. 

A Paris^ le 8 juin 1 700. — On assure que M. le mar- 
quis de Villars a dépéché un courrier qui donne avis 
que l'Empereur demandoit huit jours pour s'aviser s'il 
accepteroit ou non la déclaration que Sa Majesté lui a 
fait faire touchant le traité d'entre la France, l'Angle- 
terre et la Hollande, pour régler la succession d'Es- 
pagne, 

A Paris, le <2 juin 1700. — Les Pères de la con- 
grégation de Saint-Maur ont gagné leur procès à Rome 

i . Voy. Dangeau, t. Il, p. 303, 304, et 306. 



10 EXimAITS D'UN JOURNAL MANUSCRIT 

contre ceux qui les avoient attaqués sur leur édition 
de saint Augustin ^ 

Les missions étrangères ont présenté à messieurs du 
clei^é de France leur lettre écrite au Pape sur les ido- 
latries et superstitions chinoises^ 

Quelques lettres particulières de Madrid assurent 
que^ depuis la déclaration qu'on a faite à cette cour- 
la du traité entre la France^ l'Angleterre et la Hollande 
pour le règlement de la succession en cas du décès de 
Sa Majesté Catholique , on avoit donné ordre aux 
François de sortir incessamment de la ville, et qu'on 
ne leur avoit donné que très-peu de temps pour dis- 
poser de leurs eiïets. 

M« le marquis de Puisieux, ambassadeur du Roi en 
Suisse, a mandé que les cantons ont témoigné beau- 
coup de joie du traité fait pour la succession d'Espa- 
gne^ et déclaré qu'ils y entreraient volontiers. 

A Paris, le 15 juin 1700. — M. le marquis d'Har- 
court a rapporté au Roi qu'il avoit laissé le roi d'Es- 
pagne à Aranjuezi dans une assez bonne santé et au- 
tant que sa foible complexion pouvoit le permettre. 

On ne confirme pas que les François établis à Ma- 
drid aient ordre d'en sortir et de disposer de leurs ef- 
fets, comme on le publia la semaine dernière sur ce 
que les lettres particulières en disoient. 

A Paris, le 3 juillet 1700. — Le traité conclu pour 
le partage de la succession doit être notifié à toutes 
les cours de l'Europe. M. deTorcy le dit hier aux étran- 
gers, qui croient que ce sera par les ministres du Roi 
qui y sont. Ils prétendent avoir une nouvelle d'Espa- 
gne par le Portugal, qui porte que les grands de ce 
royaume ont tenu un conseil eu particulier, séparément 

i. Voyez V Histoire de la nouvelle édition de saint Augustin^ 
par D. Vincent Thuillier. Paris, 1736, in-/|. 
2. Voy. Saint-Simon, t. II, p. 417. 



CONSERVÉ AU BRITISH MUSEUM. H 

du Roi, où il a été proposé de demander M. le duc 
d'Anjou sans démembrement de la monarchie. 

A Paris, le 10 juillet 1700. — Le P. Le Comte, 
jésuite et confesseur de Mme la duchesse de Bour- 
gogne, auteur de cette lettre dédiée à M, le duc <lu 
Maine, à laquelle les missions étrangères ont si forte- 
ment répondu, est exilé*. On assure que ce Père de- 
mande d'aller à Rome solliciter cette affaire, et qu'il 
en a obtenu la permission. 

Toutes les lettres d'Espagne conBrment les résolu- 
tions qui ont été prises d'un commun consentement, 
d'appeler M. le duc d'Anjou à la monarchie espa- 
gnole, afin de n'en pas démembrer les royaumes de 
Naples et de Sicile, et qu'on a approuvé l'échange du 
Milanais contre la Lorraine, et la réunion à perpétuité 
de ce duché à la couronne de France ; on dit même 
que le conseil d'Espagne est d'avis de donner les Pays- 
Bas à M. le Dauphin. Toutes ces résolutions ont si 
fort mortifié la Reine qu'aussitôt qu'elle les eut ap- 
prises, elle se rendit tout éplorée dans l'appartement 
du Roi; mais ses larmes ni ses remontrances n'ont 
pu faire changer le conseil. 

A Paris, le 13 juillet 1700. — La Faculté ne pro- 
noncera rien sur l'affaire de Confucius, mais sur quel- 
ques propositions du P. Le Comte, indépendantes de 
cette affaire. 11 partit avant-hier par la diligence pour 
Rome, où il va défendre leur cause, et il ira de là à 
la Chine. Il a eu une audience du Roi, et a écrit une 
fort belle lettre à Sa Majesté. Il doit donner un éclair- 
cissement sur sa proposition. Il dit qu'il n'a parlé 
que comme historien, et qu'il n'en est pas garant. 

i. Voy. Saint-Simon, t. II, p. 418 : « .... Pour un sauve-rhon- 
neor, les jésuites l'envoyèrent à Rome, et publièrent que de là, 
après s'être justifié, il retoumeroit à la Chine. La yérité fut qu'il 
alla à Rome, mais qu'il ne s*y justifia ni ne retourna aux mis- 
sions. — Voy. aussi le Journal de Dangeau, t. VII, p, 335, 



12 EXTRAITS D'UN JOURNAL MANUSCRIT 

11 est constant que le P. Le Comte a demandé son 
congé. On dit que le Roi a dit au Rév. P. de la ChaLse 
qu'il souhaitoit un confesseur pour Mme de Bour- 
gogne , qui n'eût point été ici, et qui fût un saiul 
homme sans avoir tant d'esprit. 

A Paris, le 10 août 1700. — M. Gualtiery*, nonce 
du Pape, arriva le 8 au soir. Il a pris l'hôtel doii 
M. le prince de Soubise est sorti. Il est dans la Place 
Royale. 

Le 2 octobre f samedi. — Lorsque le roi et la 
reine d'Espagne apprirent que le roi de Portugal 
avoit signé le partage, ils se laissèrent emporter à une 
colère si violente qu'on croyoit que le Roi en mour- 
roit, ayant ressenti plus de douleur de la démarche 
de Sa Majesté Portugaise que de tout ce qui se passe 
en Europe. On a chassé de Madrid l'envoyé du Por- 
tugal , pour montrer qu'on sentoit vivement cet af- 
front. 

Le 12 octobre. — On assure que M. le duc du 
Maine a acheté Sceaux 500 000 livres, et que les bou- 
chers en donnent autant pour remener les bœufs à 
Poissy. 

Le 13 octobre 1700, mercredi. — Enfin le roi 
d'Espagne, après avoir combattu longtemps contre la 
mort, est parti de* ce monde. Le Roi en reçut hier la 
nouvelle à Fontainebleau '. 

M. le marquis d'Harcourt est parti ce matin. Sa 
Majesté a nommé quatre officiers généraux pour com- 
mander sous lui. 



i. Philippe-Antoine Gualterîo (4600-1728), vice-légat à Avi- 
gnon, puis nonce à Paris, cardinal, évèque d'Imola. 

2. Cette fausse nouvelle est aussi rapportée par Dangeau, t. Vil, 
p. 393. 



CONSERVE AU BRITISH MUSEUM. 13 

Du 16 octobre 1700, samedi. — M. le marquis 
d'Harcourt vint lundi en cette ville. 11 devoit s'en re- 
tourner hier au plus tard à Fontainebleau, pour en- 
suite prendre la route de Bayonne. Son armée sera 
composée d'abord de 1 5 000 hommes d'infanterie et 
de 3000 chevaux. On a expédié et fait partir des or- 
dres pour faire marcher en Guyenne les troupes qui 
doivent composer cette armée, et qui sont dans le 
Roussillon, Languedoc, la Rochelle et au pays d'Au- 
nis. On a aussi envoyé des ordres pour faire partir 
du Poitou et de l'Auvergne les régiments de dragons 
d'Estrade, d'Albert et de Vérac. Le marquis com- 
mande en chef; il aura des lieutenants généraux et 
des maréchaux de camp sous lui, train d'artillerie, et 
des vivres pour lesquels le sieur Pléneuf part. On em- 
barque des tentes sur la Seine jusqu'à Rouen, de là à 
Bayonne par mer, parce qu'il n'y a pas de quoi faire 
des baraques en ce pays là« 

La mort du roi d'Espagne fut publiée le 12 à 
Fontainebleau sur le courrier de l'Electeur Palatin, 
qui vint chercher ici de l'argent auprès de l'envoyé 
de Toscane. Sur quoi le Roi n'alla point à la chasse 
et entra dans son cabinet, où il fit appeler ses minis- 
tres l'un après l'autre. M. le marquis Salviati^ qui est 
renvoyé de Toscane, produisit ses lettres du 2 portant 
*;ue Sa Majesté Catholique étoit encore vivante, et' 
que le médecin Napolitain avoit 6té les rafraîchisse- 
ments des Espagnols, et donné des cordiaux et restau- 
rants qui l'avoient fait revenir, donnant encore quel- 
3 ue lueur d'espérance, le pouls se soutenant. Ainsi, on 
it à six heures la mort, et la résurrection à jàix heures ; 
mais comme il n'est pas arrivé de courrier du Roi de- 
puis le 28 du passé, on ne laisse pas de croire que, pou- 
vant être retardé, il y a du mystère afin de gagner quel- 
ques moments pour avertir l'Empereur aussitôt que 
nous. On ne peut le croire autrement, le courrier étant 
dépéché parla Reine d'Espagne à F Électeur son frère. 



ik EXTRAITS D'UN JOURNAL MANUSCRIT 

Du 1 9 octobre, mardi. *— M. l'ambassadeur d'Es- 
pagne dit avoir reçu des nouvelles du 6, de Madrid^ 
du secrétaire des dëpécbes universelles^ qui lui mande 
que le roi d'Espagne se portoit un peu mieux ^ que 
néanmoins Sa Majesté Catholique eut ce jour-là son 
dévoiement; mais on n'ajoute pas autrement de foi à 
ces nouvelles. 

Les lettres de Fontainebleau confirment que 
M. l'ambassadeur d'Espagne a reçu le 14 de ce mois, 
sur les trois heures après midi, un courrier dépéché de 
Madrid du 6, par lequel il a appris que Sa Majesté Ca- 
tholique se portoit mieux ; et on dit que M. le comte 
de Zinzendorf, envoyé extraordinaire de l'Empereur, a 
assuré le Roi, sur sa parole d'honneur, que cette nou- 
velle étoit véritable, ce qui fait croire qu'il avoit 
aussi reçu des lettres du même courrier. Cependant 
ces assurances ne persuadent pas Sa Majesté, et au 
contraire elles la jettent dans une espèce de défiance, 
d'autant plus qu'elle ne reçoit pas de courriers de 
M. de Blecourt, son envoyé extraordinaire à Madrid, 

3ui mande au Roi expressément par ses dernières 
épeches que si Sa Majesté ne recevoit pas de ses 
nouvelles, elle pourroit compter que le roi d'Es- 

i)agne étoit mort, parce qu'il ne doutoit pas qu*on ne 
ui ôtàt les moyens d'en donner avis. 

Du 23 octobre 1700, samedi. — Enfin le Roi 
reçut dimanche un courrier de M. de Blécourt, qui 
lui écrit du 2 que le roi d'Espagne étoit beaucoup 
mieux, ayant vidé un abcès, mais que son dévoie- 
ment continuoit toujours. La plus saine partie du 
conseil d'Espagne va toujours à soutenir qu'il n'y a de . 
salut pour eux qu'à avou* un fils de France pour leur 
roi. Sa Majesté Catholique, dans sa plus grande extré- 
mité, fit assembler le conseil pour récommander l'exé- 
cution de son testament, et ne pas souffrir le démem- 
brement de la monarchie. 



CONSERVE AU BRITISH MUSEUM. 15 

Les lettres venues par Tordinaire de Madrid sont 
du 8. Elles portent que le dévoiement du Roi avoit 
commencé le 21 septembre, et continué d'une telle 
violence jusqu'au 30 et 1 •' de ce mois, qu'on Tavoit 
cru mort ; mais que depuis, ayant diminué et cessé, 
il se portoit beaucoup mieux et donnoit toute espé- 
rance de guérison, dormant, mangeant et les forces 
revenant ; que c'étoit une joie extraordinaire à cette 
cour. Il avoit fait brûler le testament qu'il avoit fait 
en faveur du prince électoral de Bavière, auquel l'ar- 
chiduc étoit substitué. Il en a fait un autre en pré- 
sence des cardinaux de Tolède, Borgîa, et de plusieurs 
grands du conseil, que Ton a cacheté; mais on ne sait 
ce qu'il contient. Le bruit couroit que le testament ne 
peut regarder que M. le duc d'Anjou, à cause de la 
puissance du Roi pour soutenir la monarchie en 
son entier. L'ambassadeur d'Espagne paraissoit le 
craindre *. 

A Paris, le 8 novembre 1700. — C'est le 27 du 
mois dernier* que l'abbé de la Trappe est mort. Il 
étoit âgé de soixante-seize ans ; c'est lui qui y a porté 
depuis vingt-sept ans la réforme et l'austérité. Il se 
nommaitJean le Bouthilier de Rancé. 

M. le marquis d'Antin ayant assuré le Roi qu'il ne 
joueroit plus son jeu, Mme deMontespan a augmenté 
sa pension de deux mille écus ^ 

Du 13 novembre 1700. — Le roi d'Espagne est 
mort le l*' de ce mois. Voici la substance de la dis- 
position de son testament* Il a reconnu que la renon- 
ciation que la feue Reine a faite par son contrat de 
mariage étant nulle et ne pouvant valider, il croyoit 
devoir appeler légitimement à la succession de la mo- 

i. Voy. Saint-Simon, t. III, p. 16-18. 

2. Saint-Simon dit le â6. 

3. Voy. Saint-Simon, t. II, p. 445. 



i6 EXTRAITS D'UN JOURNAL MANUSCRIT 

narchie entière et de tous ses États M. le duc d'Anjou 
(M. le Dauphin qui seul y a droit naturellement et 
directement avec M. le duc de Bourgogne^ son fils 
atné , étant trop proche de la couronne de France 
pour Tabandonner}. Il substitue à M* le duc d'Anjou 
M. le duc de Berry, et en cas que lun ni l'autre de 
ces princes n'aient point d'enfants, il fait son héritier 
universel Tarchiduc Charles, et à son défaut le duc de 
Savoie. Il souhaite aussi que M. le duc d'\njou 
épouse l'archiduchesse. Deux courriers sont arrivés à 
là cour le 10, qui ont confirmé cette nouvelle, et la 
disposition du testament en faveur de M. le duc 
d'Anjou. A l'égard de la régence^ dont le cardinal Por- 
tocarrero est à la tête, elle est composée de la Reine, 
dudit cardinal , du grand Inquisiteur ^ du duc de 
Montalto, du comte d*Orpeza, du comte d'Aguilao, et 
du comte de fienavente, faisant en tout sept personnes. 
Quelques-uns prétendent que la Reine peut seulement 
assister à ce conseil sans y aAroir voix oiélibérative. 

On a assuré que le cardinal Portocarrero avoit re- 
fusé l'absolution au roi dlEspagne s'il déshéritoit ses 
héritiers naturels. 

Du 16 novembre 1700, mardi. — Le Roi a donné 
l'abbaye de Montirandé' à M. l'abbé d'Armagnac, qui 
n'avoit point encore de bénéfice. Elle vaut 20 000 li- 
vres de rente. Sa Majesté, en la donnant à M. d'Arma- 
gnac, grand écuyer, lui dit publiquement : t< Vous 

êtes mon ami, et je vous estime '. i> 

• 

Du 20 novembre, samedi. — C'est 12000 livres, 
au lieu de 6, que madame de Montespan donne à 
M. d'Antin tous les ans, pour ne point jouer, outre 
qu'elle paye toutes les dettes ^ 

i. Montier-en«I>er^ chef-lieu de canton da département de la 
Haute-Mame. 
2. L'abbé d^Armagnac mourut en 1712. — 3. Voy. p. 15. 



œNSERVË AU fiRITISH MUSEUM. 17 

Il y a eu partage dans ie conseil au sujet de la suc- 
cession d'Espagne : M. le chancelier pour le testament, 
et par un beau discours en donnant son avis, contre 
M. de Beauvilliers et M. de Torcy pour le traité. Mais 
le Roi et Monseigneur ont été du sentiment du premier, 
et tout le monde, tant François qu'étrangers, ont ap- 
plaudi à ce parti, disant que c'est la paix et le repos 
de l'Europe *. 

Le Roi ayant demandé, le 1 6 au matin, après son 
lever, dans son cabinet M. le duc d'Anjou, ce prince 
se présenta devant lui, et aussitôt Sa Majesté lui dit : 
a Vous êtes roi d'Espagne, Dieu vous y conserve! » Un 
moment après, il fit ouvrir les portes de son cabinet, 
afin que tous les grands vinssent lui faire la révérence, 
et en présence de l'ambassadeur d'Espagne qui y étoit 
entré avec la plus grande partie des courtisans, il lui 
répéta la même chose : « Vous êtes roi d' Espagne, Dieu 
vous y conserve'! » L'ambassadeur de cette couronne, 
son fils, avec quelques Espagnols qui étoient avec lui, 
les larmes aux yeux de joie^ se jetèrent aussitôt aux 

Î;enoux de Sa Majesté Catholique et lui baisèrent 
es mains. Ensuite ils embrassèrent le Roi avec une 
joie extrême de leur avoir donné pour maître M. le 
duc d'Anjou. Ce prince, qui savoit sa destinée depuis 
vendredi, ne put s'empêcher de s'attendrir et de jeter 
quelques larmes à la pensée de quitter Sa Majesté. 
Peu de temps après, le Roi donna audience à l'envoyé 
de l'Empereur, et fit une espèce d'excuse au roi 
d'Espagne de ce qu'il en agissoit encore sans façon. 
Durant ces entrefaites, la tendresse qu'il y a entre ce 
prince et MM. les ducs de Bourgogne et de Berry pro- 
duisit beaucoup de larmes aux yeux des trois princes 
dans Tarrière-cabinet. Sa Majesté n'a point attendu la 
réponse du roi d'Angleterre pour accepter le testa - 

i. Voy. Saint-Simon, t. III, p. 22. 
2. Voy. Saint-Simon, t. III, p. 3k. 

T. VI, 1S68. 2« PABTIE. 2 



18 EXTRAITS D'UN JOURNAL MANUSCRIT 

ment, ayant dès vendredi répondu à la régence d'Es- 
pagne qu'elle Tacceptoit avec plaisir. Tous les grands 
seigneurs de la cour et courtisans témoignèrent au Roi 
la joie qu'ils sentoient d un événement aussi grand; 
après quoi Sa Majesté prit le roi d'Espagne par la main 
et le mena a la messe avec elle, lui donnant la droite. 
Elle le fit mettre sur son prie-dieu et 6ta son carreau, 

f)arce qu'il n'y en avoit point pour Sa Majesté Catho- 
ique, laquelle au retour de la messe, a quitté le Roi 
dans sa chambre d'audience du grand appartement, où 
elle est demeuréci et y a reçu les compliments de tous 
ceux qui se sont trouvés à Versailles. Le Roi lui a 
cédé son grand appartement, et lui a laissé son petit 
cabinet, par le moyen duquel il aura communication 
chez le Roi. On a aussitôt dressé un lit dans le grand 
appartement. Sa Majesté Catholique y dina seule, 
servie par M. le duc de Beauviliiers ; on crioit : « A 
boire pour le roi d'Espagne ! » Après le diner, le prince 
fut voir monseigneur le Dauphin à Meudon, qui fut 
le recevoir au bas de l'escalier. Il devoit souper le 
soir avec Sa Majesté en public, assis à sa droite. 
MM. les ducs de Bourgogne et de Berry^ fondant en 
larmes, demandèrent au Roi la permission d*aller 
conduire le Roi, leur frère, à l'entrée de ses États, ce 

3ue Sa Majesté a trouvé bon de leur accorder. M. le duc 
e Beauviliiers et M. le maréchal de Noaiiles doivent 
suivre le roi d'Espagne et MM. les princes, lesquels 
après avoir conduit Sa Majesté Catholique jusqu'à la 
frontière d'Espagne, doivent traverser le Languedoc, 
aller à Marseille et à Toulon, et passer ensuite par 
Lyon pour s'en revenir près du Roi. Sa Majesté Catho- 
lique doit partir le 1*' de décembre. Dès vendredi 
dernier l'ambassadeur d'Espagne a dépéché un cour- 
rier pour donner part que le Roi avoit accepté le 
testament fait en faveur de ses petits-fils. On compte 
que le voyage des princes sera de quatre mois. 
Le Roi , entrant avant-hier dans l'appartement du 



CONSERVE AU BRITISH MUSEUM. 49 

roi d'Espagne avant que d'aller à la messe, dit à Sa 
Majesté Catholique : oc Monseigneur, vous êtes ici chez 
vous, c'est à vous à en faire les honneurs, » et il prit la 
droite sur lui en traversant ; mais au bout de la gale- 
rie, le Roi prit la gauche en lui disant : « Me voici 
chez moi, il faut rendre à Votre Majesté ce qui lui 
est du ; » et ainsi de même en s'en retournant. 

23 novembre 1700, mardi. — M, d'Aguesseau fit 
comme avocat général mercredi dernier la harangue 

?[u'on appelle au Palais la mercuriale, et vendredi il 
ut reçu procureur général. M. Lenain fut aussi reçu 
avocat général en sa place. 

A Paris, le 27 novembre 1700, samedi. — Si l'ac- 
ceptation est un surcroit de gloire pour le Roi , c'est 
aussi de Thonneur pour la nation Françoise. On compte 
sur la paix^ et que nous n'aurons pas de guerre ; l'Em- 
pereur ne la sauroit faire seul, la Hollande de même. 
Quant à T Angleterre, le Parlement étoit fort animé 
contre leur roi du traité, qu'on ne doute pas qu'il ne 
soit fort aise du parti que le Roi a pris, et le roi Jac- 
quesa dit quele roi Guillaume se raccommoderoitparlà. 

M. de Chamillart, contrôleur général des finances, a 
été déclaré mardi ministre d'État au sortir du conseiP. 

Le Roi a dit que, comme il ne donneroit point d*ab- 
baye aux abbés qui portoient la perruque, les pre- 
neurs de tabac n'auroient point de part à ses grâces. 

A Paris, le 30 novembre 1 700. — Le jour que le roi 
d'Espagne reçut les respects du Parlement, ce fut dans 
sa chambre \ 11 étoit en manteau long^ porté par M. de 
Beauvilliers, en qualité de premier gentilhomme de 
la chambre, qui étoit lui-même en long manteau, aussi 



i. Voj. Dangeau, t. VII^. 431. 
2. Voy. Saint-Simon, t. m, p. 40. 



ÎO EXTRAITS D'UN JOURNAL MANUSCRIT 

bien que M. de Saumery, le sous- gouverneur, ayant 
tous des crêpes pendants. Sa Majesté Catholique s'é- 
tant assise dans un fauteuil, M. le premier Président 
dit que le Parlement en ayant reçu Tordre du Roi, 
leur souverain seigneur, il venoit féliciter Sa Majesté 
sur son heureux avènement à la couronne d'Espagne. 
Et après avoir demandé qui auroît osé espérer que le 
règne du Roi, glorieux par tant de merveilles^ eût dû 
être couronné a un si grand événement, il recommanda 
au jeune Roi de ne jamais oublier qu*il devoit 
tant de couronnes à la générosité du Roi qui les lui 
avoit cédées, et à la bonté de Monseigneur et de M. le 
duc de Bourgogne qui, préférant la douceur de régner 
un jour sur les sujets que Dieu leur destinoient, avoient 
renoncé à leurs droits et à la gloire de régner dès à pré- 
sent. Après quoi, M. le premier Président flt un por- 
trait très-avantageux du cardinal Portocarrero , le 
grand ministre, sur Tesprit duquel Dieu avoit répandu 
un rayon de sa sagesse, pour reunir les grands et por- 
ter Tesprit du Roi à laisser la monarchie à ses légiti- 
mes héritiers. 11 Texhoita à suivre ses conseils, et à 
se ressouvenir que l'ambassadeur si zélé pour Sa Ma- 
jesté l'avoit salué pour son Roi le premier. Ensuite 
ayant parlé quelque temps à Thonneurde la nation es- 
pagnole, il s'étendit sur les avantages que l'union des 
deux nations alloit porter à TEurope. 11 finit par lui 
remettre devant les yeux les grands exemples du Roi 
son ai'eul, et lui dire, comme au commencement, que 
le Roi, leur seigneur, leur avoit ordonné de lui venir 
présenter leurs très-humbles respects. I^e roi d'Es* 
pagne répondit que les sentiments du Parlement lui 
étoient agréables, qu'il se souviendroit toujours avec 
plaisir de leur corps, et qu'il feroit une attention 
particulière sur le mérite de sa personne» Mme la 
duchesse de Bourgogne étoit dans la chambre inco- 
gnito. 

M. de Verthamond, premier président du grand 



CONSERVÉ AU BRITISH MUSEUM. Si 

Conseil, harangua» fit des merveilles, et remporta 
même par-dessus TAcadëmie françoise. 

Sa Majesté Catholique mène un confesseur qui s'ap- 
pelle le P. Daubenton^ jésuite ^ Ou lui a fort recom- 
mandé de choisir un frère pour laccompagner qui 
fût fort sage. 

A Paris, le 4 décembre 1700, samedi. — Le Roi, 
durant le séjour de Marly, s'étant le matin, comme à 
son ordinaire, promené dans les jardins, et remar- 
quant que M. le marquis de Bedmar et les autres sei- 
gneurs qui étoient venus saluer le roi d'Espagne, 
étoient surpris de Tordre que Sa Majesté donna de se 
couvrir, le prévint et lui dit qu ayant beaucoup de 
considération pour les personnes de sa cour, elle ne 
vouloit pas les incommoder ni les mettre en danger 
de s'enrhumer. Ensuite, la conversation s'étant éten- 
due sur la noblesse des grands d'Espagne et sur jes 
bonnes qualités de la nation, le marquis de Bedmar 
dit qu'il recevoit de bon cœur ces compliments de- 
puis que les Espagnols avoient fait leur devoir. En 
revenant de la promenade, passant par Tendroit de 
l'escarpolette, le Roi d'Espagne vouloit y monter, 
mais le Roi lui dit tout haut que son autorité alloit 
encore à le lui défendre, attendu les risques; mais 
qu'en toute autre occasion, il ne lui donneroit que 
des avis. 

A Paris, le 7 décembre 1700, mardi. — Samedi 
dernier, à dix heures du matin, après avoir diné. Sa 
Majesté Catholique partit de Versailles. Le Roi lui 
donna la droite à l'ordinaire; Mme la duchesse de 
Bourgogne étoit au milieu des deux rois, M. le duc de 
fierry sur le devant, entre Monseigneur et M. le duc de 
Bourgogne, Monsieur à la portière du côté du roi 

1. Voy. Saint-Simon, t. 11!, p. 23. 



SS EXTRAITS D'UIf JOURNAL MAIfUSGRIT 

d'Espagne, et madame du c6të du Roi. On entra dans 
Sceaux où Leurs Majestés mirent pied à terre, les 
yeux bien gros de larmes. Les Rois avec Monseigneur 
entrèrent dans un cabinet où, peu de temps après, ils 
appellèrent Tambassadeur d'Espagne, et peu après 
MM. les ducs de Bourgogne et de Berry, et Monsieur 
et Madame, où tous pleurèrent vivement; après quoi le 
Roi prit le roi d'Espagne sous les bras pour le mener 
au carrosse. Sa Majesté Catholique se mordoit les 
lèvres à force pour ne pas éclater, et pour se retenir 
un peu. Monseigneur, qui étoit pénétré de douleur, fit 

aueiques pas en avant pour suivre le Roi; mais sa 
ouleur et ses larmes ne lui permettant pas de voir 
monter le Roi son fils en carrosse, il retourna sur ses 
pas et entra dans le cabinet, d'où il sortit après le dë^ 
part du roi d'Espagne pour monter en carrosse et 
s'en aller à Meudon ; et le Roi revint se renfermer un 
peu seul, après quoi il se rassit un peu, et alla se pro- 
mener deux heures dans les jardins de Sceaux, qu^il 
trouva très-beaux. 

A Paris, le 7 décembre 1700. — Le cardinal Al- 
bani fut élu pape le 23 du mois dernier, jour de Saint- 
Clément, dont il a pris le nom, de sorte qu'il s'appelle 
Clément XL Le cardinal Oltoboni n'en est pas content, 
quoiqu'il soit créature de son oncle. Il est âgé de cin- 
quante-un ans et huit mois. Il est fort ami de M. le cardi- 
nal de Bouillon, des Jésuites, et a été fort favorable à 
M. deCambraiV Le Roi y a consenti, et nos cardinaux y 
ont beaucoup contribué, les Allemands et les Espagnols 
n'ayant pas fait grande figure. On étoit pressé de faire 
un pape dans les conjonctures présentes, et celui-là 
avoit moins d'exclusion. On a été fort content de 
M. le cardinal de Noailles, et le Pape l'a traité avec 

i. C'est-à-dire à Fénelon. Il s'agit de l'aiTaire dn livre des 
Maximes des saints^ tournis à la cour de Rome et condamné par 
elle en i 699. 



CONSERVÉ AU BRITISH MUSEUM. 23 

beaucoup de distinction. Le sacré Collège a témoigné 
dans cette élection une grande déférence pour le Roi, 
ayant envoyé demander à San Quirico ^ le consentement 
de M. de Monaco. C'est ce qui est d'autant plus re- 
marqué qu'on ne savoit pas encore à Rome que le Roi 
eût acceplé le testament du feu roi d'Espagne. Le Roi 
reçut jeudi fort tard la nouvelle de cette élection; 
Sa Majesté ne la publia que le lendemain matin à son 
lever. Le Saint-Père se nomme François Àlbani, gen- 
tilhomme de Pesaro dans l'État d'ilrbin. 11 a été fait 
cardinal par Alexandre VIII, de la promotion du 
13 février 1690, et alors il étoit secrétaire des Brefs. 
La détermination du choix de ce pontife a été tenue 
secrète durant trois jours, jusqu'à ce qu'on reçut le 
consentement du prince de Monaco, et il na fut pro- 
clamé que le 23, et porté dans l'église de Saint-Pierre 
pour le faire voir au peuple. Il ne s'est pas vu de 
pape si jeune depuis Léon X '. On prétend que ce 
choix s'est fait assez tumultuairement : le conclave, 
las et épouvanté de la mort du roi d'Espagne , les 
cardinaux françois ne voulant plus y retourner, et les 
zélés l'ayant emporté. Le désordre du prince Valni 
y a contribué, comme l'absence de M. Monaco. Le 
nouveau pape a été deux jours sans vouloir accepter 
le pouti(jcat, et il ne s'est rendu qu'à la force des 
avis des théologiens et casuistes. On dit que sa santé 
n'est pas trop bonne» Il a eu toutes les voix du con- 
clave, excepté la sienne qu'il avoit donnée au cardinal 
SacripantiV 

i . En Toscane. Sux raffaire qui avait décidé M. de Monaco, 
ambassadeur en France, à quitter Rome, et sur ce qui est appelé 
plus bas < le désordre du prince Vaïni, » voyez Saint- Simon, 
t. III, p. 44 et 45. 

2. Voyez ci-après , parmi les Lettres extraites de la Collection 
Gualterio^ la lettre du cardinal de Bouillon. 

3. Il Pavait donnée au cardinal Panciatici, suivant Tabbé Phi- 
lippeaux, qui était alors à Rome : voyez sa Relation de f origine^ 
du progrès et de la condamnation du quiétismej p. 277. 



Î4 EXTRAITS D'UN JOURNAL MANUSCRIT 

A Paris, le 22 janvier 1701, samedi. — M. Bon- 
temps est fort regretlé de tout le monde. Le Roi a dit 
qu'il ne lui avoit jamais rien demandé pour lui, ni 
' parlé mal de personne; au contraire, qu'il cherchoit à 
faire plaisir à un chacun. Il laisse peu de bien à ses 
deux fils. Sa Majesté donne à Tainé une pension de 
6000 livres et une de 4000 livres au cadet, avec leur 
logement au Louvre \ 

Du 29 janvier 1 701 . — Malgré toutes les apparen* 
ces de guerre, bien des gens n'en croient point ; M. le 
prince de Gonti veut parier 300 louis qu'il n'y en 
aura point. M. de Vendôme et M. de Gatinatnele 
croient pas davantage. 

La Reine d'Espagne a eu peine de quitter le palais, 
et les conseils de M. d'Harcourt ne lui ont pas été 
agréables. On prétend qu'elle voudroit bien donner 
dans la vue du jeune monarque^ et qu'elle lui garde 
ou envoie un habit à l'espagnole, chargé de pierreries 
considérables. 

Du 1*' février 1701, mardi. — On dit que le roi 
d'Espagne mène un des carrosses du Roi jusqu'à Ma* 
dridy les siens étant horribles à voir et rudes comme 
des charrettes. On dit encore que la Régence ayant ap- 
pris que la Reine vouloit envoyer à Sa Majesté Catho- 
lique sur la frontière un habit à la wallonne tout garni 
oe pierreries , lui avoit dépéché un courrier pour l'en 
avertir, et le prier de ne pas le recevoir. 

Ou tient pour conclu le mariage de M. Trudaine, 
maître des requêtes^ avec Mlle de La Sablière. 

A Paris, le 5 février 1701» samedi. — On scella sa- 
medi une patente pour conserver à M. le duc d'Anjou 
et à ses fils ses droits sur la couronne de France. La 

i. Saint-Simon, t. III, p. 64-66. -* Dangeau, t. VIII, 
p. 15-17. 



CONSERVÉ AU BRinSH MUSEUM. 25 

patente a été dressée sur celle qui fut donnée à 
Henri III lorsqu'il fîit en Pologne. 

A Paris, le 19 mars 1701. — Le P. Massillon fait 
merveille, et l'on en est très-content à la cour. Il fit 
dimanche une conférence à Saint-Cyr. 

On assure que M. le duc de Bourgogne ira com- 
mander en Flandres Tarmée du Roi eu qualité de gé- 
néralissime, et qu'il aura sous lui les maréchaux de 
Boufflerset de Choiseul.On destine toujours M. le ma- 
réchal de Villeroy pour TAUemagne, M. de Catinat 
pour ritalie. On parle aussi qu'il y aura dans peu un 
nouveau maréchal de France. 

La négociation se continue à La Haye^ mais chacun 
se prépare. Il est passé en Hollande dix mille An- 
glois \ 

A Paris, ce 22 mars 1701 , mardi. — Le 19 au soir, 
sur les onze heures et demie, Monseigneur, après 
avoir prié Dieu, étendant les bras pour se faire tirer 
son justaucorps, son valet de chambre s'aperçut 
que ses yeux changeoient. Il lui dit : « Monseigneur, 
Monseigneur, qu'avez-vous? » Monseigneur ne ré- 
pondit qu'en bégayant. Un officier lui donna de l'eau 
de la reine de Hongrie, et le tourmenta beaucoup^ 
mais inutilement. On fut chez le Roi, qui s'alloit cou- 
cher, où M. Félix, feon premier chirurgien, étoit encore. 
On dit que Monseigneur se trouvoil mal. M. Félix ac- 
court^ saigne Monseigneur, qui avoit perdu la parole; 
comme il ne se trouvoit rien pour recevoir le sang, 
on le laissa couler par terre, et on le reçut à la fin 
dans le dessous d'un flambeau. Le Roi arriva; en 
voyant Monseigneur étendu sans mouvement sur un 
lit de ville, et sa chambre pleine de sang, il fut touché 
jusqu'à verser beaucoup de larmes. La première chose 

i . Voy. les Mémoires relatifs à la succession d Espagne^ par 
le général Pelet, t. I, p. 53. 



Î6 EXTRAITS D'UN JOURNAL MANUSCRIT 

que dit Monseigneur après être revenu à lui, fut : 
i< Ah! mon Dieu! je vous remercie! » On lui donna 
ensuite une potion et un lavement d'émétique^ qui cau- 
sèrent deux heures après une grande évacuation par 
le haut et par le bas. Le 20 au matin, il dormit et fut 
saigne pour la seconde fois, sur les dix heures ; ensuite 
il mangea du potage, et vouloit même aller à rofBce. 
Le Roi s*écrioit de temps en temps : « Ah I mon fils ! 
mon cher fils! » Toutes les princesses ont été chez 
Monseigneur jusqu'à six heures du matin. M. le curé 
de Versailles y a passé la nuit ; toutes les personnes du 
premier rang y ont été d'ici. Le Roi y a été quatre 
fois, et M. Fagon sans cesse lui en vient dire des nou- 
velles. Un demi quart d'heure plus tard^ Monseigneur 
étoit au lit et y auroit sans doute été trouvé morU U 
n'avoit pris ce jour-là que du chocolat, et à son retour, 
de Meudon, il avoit beaucoup soupe. 

Le jour de l'accident de Monseigneur, il étoit parti le 
matin de Marly après avoir entendu la messe selon 
sa coutume ; et comme ce prince jeûne régulièrement, 
et qu'il avoit fait ce jour une partie de chasse, il 
mangea seulement une croûte et but une prise de cho- 
colat. Il chassa tout le jour, et s' étant rendu à Ver- 
sailles le soir, il soupa avec le Roi ; et comme il n'a- 
voit rien pris de la journée, on remarqua qu'il man- 
gea beaucoup. Après le souper, il demeura dans le 
cabinet du Roi jusqu'à onze ueures et derpie, et s'é*- 
tant retiré dans son appartement, son aumônier dit 
les prières, et reçut Tordre pour le lendemain. Etant 
revenu de son accident, il demanda de lui-même à se 
confesser ^ 

A Paris , le 26 mars 1 701 , samedi. — Tous les am- 
bassadeurs furent le 20 à Versailles, à cause de l'ac- 
cident de Monseigneur. I^e Roi dit à celui d'Angleterre 

i. Saint-Simon, t. III, p. ^37, 138. Sur cette indisposition, 
voyez aussi Dangeau, t. VIII, p. 59. 



CONSERVÉ AU BRITISH MUSEUAf » S7 

qu'il ëtoit persuadé que le Roi son maître y seroit 
sensible^ et l'ambassadeur répondit qu'il en étoit as- 
suréy et qu'il alloit lui mander qu'il n'y avoit rien à 
craindre. Monseigneur se confessa le même jour au 
P. de la Chaise^ et le lendemain il fut saigné pour la 
troisième fois par M. Félix. Il est entièrement rétabli. 
Le Prince a été fort sensible à l'affection des Parisiens, 
comme à celle de la cour. On dépécba lundi un cour- 
rier au roi d'Espagne, pour lui porter la nouvelle de 
la guérison. Le Parlement envoya le même jour au 
matin M. Dongois, un de ses greffiers, pour s'infor- 
mer de sa santé. Monseigneur reçut bien le compli- 
ment, et il le chargea de remercier ces messieurs, et 
de leur dire qu'il se portoit bien. C'est M. l'abbé de 
Maulevrier qui étoit au prie- Dieu quand l'accident 
arriva. Le Roi n'approcha pas de Monseigneur, 

au'après la connoissance revenue, et on lui fit pren- 
re un siège, tout le monde se mettant devant lui, et 
Mme la princesse de Conti douairière faisant les allées 
et les venues. 

Monseigneur est résolu d'avoir à l'avenir attention 
à sa santé. Il sera saigné deux fois Tannée, et purgé 
tous les deux mois. Ce prince entendit jeudi la messe 
à la tribune, après avoir donné audience à quatre 
femmes de la Halle, autrement quatre vendeuses de 
poisson en gros, qui étoient allées à Versailles de la 
part de leurs compagnes, pour savoir des nouvelles de 
sa santé, et pour lui témoigner la joie qu'elles avoient 
de son parfait rétablissement. 11 y en eut une qui lui 
sauta au col, l'autre qui lui prit les bras, et l'autre qui 
lui embrassa les genoux. Elles virent aussi le Roi, qui 
les reçut avec la même bonté, et qui les mena à la 
cène, où elles furent fort bien placées. M. Bonteraps, 
qui les introduisit^ eut ordre de leur donner à diner, 
et de les renvoyer à Paris dans son carrosse. Le Roi 
et Monseigneur leur firent donner 40 louis d'or, 
qu'elles ne vouloient pas prendre. 



Î8 EJfRAITS D*UN JOURNAL MANUSCRIT 

A Paris, le 29 mars 1701. — M. de Catinat a dft 
partir hier. 

L'assemblée du clergé est convoquée pour le 1 5 de 
juin prochain, aux Augustins. 

Les quatre vendeuses de poisson de la Halie qui 
ont été en ambassade à Versailles, doivent Faire chan- 
ter un Te Deum mercredi, à Saint-Eustache, en actions 
de grâces pour le recouvrement de la santé de Mon- 
seigneur. 

L'Empereur demande aux Anglois et aux HoUan- 
dois un subside de 300 000 livres sterling pendant six 
ans, moyennant quoi il promet de mettre sur pied 
deux armées de 80 000 hommes chacune, Tune en 
Italie, et l'autre sur le Rhin ; mais ces promesses pa- 
roissent frivoles. 

A Paris, le 19 juillet 1701, mardi. — Le Roi vînt 
le 14 après-midi de Meudon aux Invalides, et y or- 
donna une colonnade aux deux côtés de la porte de 
l'église dans le goût de celles de la place de Saint- 
Pierre de Rome. Sa Majesté y demeura iusques à 
huit heures du soir. Elle visita Tinfirmerie, ou on lui fit 
voir un soldat qui a 1 04 ans. Il y arriva un courrier 
qu'on dit être d'Italie. Sa Majesté s'enferma avec Mon- 
seigneur et M. de (Ihamillart pour lire les dépêches qu'il 
avoit apportées. Mme de Bourgogne vint pendant ce 
temps là se promener au cours de la Reine. La veille, 
M. Mansart, surintendant des bâtiments, fut attaqué 
d'une colique néphrétique qui l'obligea à se confesser 
et à envoyer quérir son fils et sa bru, avec lesquels il 
étoit brouillé. Il va mieux à présent. 

Il arriva le 17 à midi ici un convoi de l'armée 
d'Italie par lequel le Roi a appris les choses sui- 
vantes : 

Que le 9 de ce mois les Impériaux étoient venus 
attaquer la porte de Baruchela, sur le Canal Blanc, qui 
étoit gardée par un fort petit détachement; qu'ils 



CONSERVE AU BRITISH MUSEUM. 29 

Tavoient d'abord emporlée, et jeté un pont sur ledit 
canal; qu'ils l'avoient passé , et avoient attaqué le 
corps de troupes que commandoit M. de Saint-Fré- 
montàCarpiy au nombre de 3 régiments de dragons, 
2 de cavaliers et 1 50 grenadiers ; ledit corps s'étoit 
avancé sur le chemin de Baruchela, sur la nouvelle du 
passage des ennemis; qu'il y avoit eu un fort grand 
combat, qui avoit duré plus de trois heures, pendant 
lequel les troupes du Roi avoient fait merveille, et le 
régiment de aragons d'Albert avoit chargé trois ou 
quatre fois l'épée à la main les cuirassiers de l'Empe- 
reur, et les avoit enFoncés chaque fois. Qu'enfin les 
ennemis, ayant porté sur la digue qui est le long du 
Canal Ulanc un grand corps d'infanterie, qui voyoit 
en flanc le corps de troupes des François, et du canon 
de l'autre côte de l'Adige, qui voyoit les corps à dos, 
les François avoient été obligés de se retirer, et 
avoient fait cette retraite en bon ordre du côté de 
Legnago sans être suivis. Que les ennemis avoient dans 
ce combat plus de 1 5 000 hommes, et les François 
seulement le nombre de troupes marqué ci-dessus, 
c'est*à-dire 3 régiments de dragons, 2 régiments de 
cavalerie et 150 grenadiers. Enfin qu'on ne peut pas 
faire plus bravement que les troupes du Roi ont fait. 
Que le régiment de dragons d'Albert a été fort mal- 
traité dans cette occasion ; que M. le chevalier d'Al- 
bert, colonel, les capitaines et lieutenants dudit régi- 
ment ont été tués, et environ 100 ou 120 dragons 
tués ou blessés ; et que dans tout le corps des François 
qui a combattu, il y a eu 30 ou 35 odiciers tués ou 
blessés, entre lesquels est M. le marquis du Cambout, 
brigadier des armées du Roi, mort de ses blessures ; 
que M, le comte de Tessé et M. son frère se sont 
trouvés dans cette action, et y ont bien fait, aussi bien 
que M. de Saint-Frémont ; que les Impériaux éloient 
campés à Carpi, près de l'Adige et du Canal Blanc; 
que les dragons de France ont mis leurs fusils en 



30 EXTRAITS D'UN JOURNAL MANUSCRIT 

écharpe^ et ont chargé plusieurs fois les cuirassiers de 
l'Empereur Tépée à la main ; que M. le prince Eugène 
a été blessé légèrement au genou, le général Palfi 
tué. On ne sait point la perte de leurs autres officiers 
et soldats. 

A Paris^ le 26 juillet 1701^ mardi. — Du temps 
de M. Colberty il y avoit une petite académie, com- 
posée seulement de quatre personnes, et on Tappeloit 
rAcadémie des médailles. Elle a été augmentée sous 
M. de Louvois de quatre autres personnes, et chacun 
de ces huit académiciens a une pension^ les uns de 
500 écus, et les autres de 2000 livres. Le Roî vient 
d'en faire une compagnie réglée de quarante person- 
nes, savoir : dix honoraires, dix pensionnaires, dix 
associés et dix élèves. Les honoraires sont M. Tévéque 
de Soissons^^ M. le coadjuteur de Strasbourg', M. le 
ducd'Àumont^ M. le Premier'., le P. de la Chaise, le 
P. Mabillon , M. le Pelelier de Souzy, M. d'Agues- 
seau, procureur général, M. Tabbé fiignon, et M. Tabbé 
de Caumartin. Le Roi a ajouté aux huit pensionnaires 
deux autres personnes, qui avoient d'ailleurs pension 
sans élre de l'Académie. Les dix pensionnaires sont : 
M. Charpentier, doyen de l'Académie Françoise, 
M. l'abbé Tallemant, M. Boileau-Despréaux, M. l'abbé 
Benaudot, M. de Toureil, M. Dacier, M. de la Lou- 
bère, M. Pavillon, M. Félibien et M. Tabbé Boutard. 
On a fait dix associés, qui succéderont aux pensions 
des pensionnaires à mesure qu'ils mourront. Ces asso- 
ciés sont : M. l'abbé Beaujeu, M. l'abbé Tilladet, 
M. l'abbé de Vertot, M. Vaillant, fameux par la con- 
noissance des médailles, M. Oudinet, garde des mé- 
dailles du Roi, M. Pouchard, M. RoUin, qui a été 
recteur de l'Université, M. Couture, qui a aussi été 

1 • Fabio Brulart de Sillery. 

2. L'abbé de Soabise. 

3. M. de Berioghen, premier écuyer da roi* 



CONSERVÉ AU BRITISH MUSEUM. 31 

recteur de TUniversité^ M, de Fontenelle et M. Cot^ 
neille. 

On n'a point encore nommé les élèves. Chaque 
académicien pensionnaire en doit choisir un^ pour en 
tirer des lumières sur le travail particulier qu'il entre- 
prendra. Tous ces trente académiciens ont droit de 
donner leur avis sur tout ce que Ton proposera. Les 
élèves ne parleront point s'il ne sont interrogés. On 
distribue des jetons à chaque assemblée, et ils sont 
distribués entre les pensionnaires et les associés qui 
sont présents. On s^assemblera tous les mardis et ven- 
dredis. Ils ont dix jetons. 

Dimanche dernier, M. l'abbé d\4ubigné fut sacré 
dans la maison de Saint*Cyr évéque de Noyon ^ 

« A Crémone, le 12 juin 1702*. — M. le prince Eu- 
gène, ayant formé le dessein de surprendre Crémone, 
où étoit M. le duc de Villeroy, tous les officiers supé- 
rieurs et, pour ainsi dire, une armée, s'y prit de cette 
manière. Les bourgeois, ayant fait demander au gou- 
verneur de nettoyer l'aqueduc, se plaignant de sa 
mauvaise odeur, 300 Allemands entrèrent par cet en- 
droit la nuit dans la ville, où il en étoit entré quelques 
jours auparavant plusieurs déguisés en prêtres, paysans 
et bourgeois. M. le prince Eugène et M. le prince de 
Commercy vinrent, pendant la nuit, pour les soute- 
nir, ayant avec eux 3000 cuirassiers qui avoient en 
croiipe autant de fantassins et 300 lanciers. Les Alle- 
mands qui étoient dans la ville, ayant rompu à coups 
de hache la porte murée, le prince Eugène et ses 
troupes entrèrent et se mirent en bataille dans la 
grande place. A la pointe du jour, M. le maréchal de 
Villeroy, ayant aperçu qu'il y avoit du bruit causé par 



i. Saiot-Simon, t. III, p. 76 et 77. - 

2. Voy. sur cette affaire les Mémoires militaires du général 
Pelet, U II, p. 155 et suiv., et p. 658 et suir. 



32 EXTRAITS D'UN JOURNAL MANUSCRIT 

quelques Allemands qui commençoient à sabrer les 
gens qui passoieut dans les rues, monta à cheval et 
alla dans la place suivi seulement d'un page et d un de 
ses aides de camp. Au détour d'une rue^ un officier 
allemand se présenta à lui avec sa troupe le pistolet 
à la main y et Tarréta prisonnier. Le maréchal, se 
voyant pris, dit à l'oreille de cet officier son nom» et 
que s'il voiiloit le mener à la citadelle, il lui promet- 
toit 1 000 louis et de le faire colonel dans les troupes 
de France, ce que cet officier refusa. Dans ce temps, 
les Impériaux s'étant saisis de deux autres portes et 
d'une batterie de quatre pièces de canon sur le rempart, 
le prince Eugène envoya chercher les magistrats, et leur 
dit de prêter serment de fidélité au nom de l'Empe- 
reur, ce qu'ils refusèrent, disant que les François 
étoient dans la place. Le prince monta sur un clocher 
pour examiner ce qui se passoit dans la ville , en re- 
descendit peu de temps après, ayant remarqué que ses 
troupes plioient partout, afm de les rallier. M. le prince 
de Com m ercy^ se croyant maître de la ville, étoit chez 
M. de Crevant, qu'il avoit fait prisonnier, et qui étoit 
dangereusement blessé, ayant l*épaule cassée. Oo lui 
vint dire de se retirer au plus tôt, ce qu'il fit, laissant 
M. de Crevant prisonnier sur sa parole. M. de Praslin 
a fait un coup de partie. U vit^ d'un poste qu'il gar- 
doit, 8 à 9000 Allemands qui approchoient de la ri- 
vière; il fit rompre une partie du pont^ et empêcha par 
là ces troupes de vehir joindre leur général. M. de 
Revel, voyant que la place d'Armes étoit occupée par 
les ennemis, marcha droit aux remparts^ fut à eux et 
les mit en fuite Cette affaire a duré onze heures. L'in- 
fanterie des ennemis s'est laissé égorger comme des 
moutons. On croit la perte des ennemis de plus de 
2500 hommes, outre 400 prisonniers. Nous y avons 
perdu environ 400 hommes. MM. de Vaubecourt^ 
d'Entragues, deMontandreetde Presles sont dangereu- 
sement blessés. Le premières! mort. Le prince Eugène, 



CONSERVE AU BRITISH MUSEUM. 33 

en se retirant, dit qu'il avoit manqué son coup d'un 
quart d'heure. I^ carnage a été si grand que le sang 
et les corps morts combloient les rues. Cette action 
s'est passée la nuit du 30 au 31 du mois de mai. » 

A Paris, le 29 août 1 702. — « Au camp de Luzzara, 
le 1 7*. — M. de Vendôme décampa la nuit du 1 4 au 1 5 
de son camp de la Ferta, pour se rendre le 1 5 à Luzzara; 
après avoir passé la Parmegiana sans bruit, il arriva 
dans ce camp \ers les huit heures. Le roi d'Espagne 
marcha par la gauche, et M. de VendômCy avec vingt- 
quatre compagnies de grenadiers, les gardes ordinaires 
des régiments de dragons, suivi des officiers de jour. 
Les ennemis, qui n'avoient que 1 00 hommes le jour 
d'auparavant dans Luzzara^ envoyèrent, la nuit, une 
garnison plus considérable, qui s'y trouva enfermée 
par une diligence incroyable de notre général. Il y 
avoit apparence que c'étoit pour retirer de gros maga- 
sins qu'ils avoient dans cette place. M. de Sézane, qui 
commandoit les grenadiers, y reçut un coup de mous- 

3uet au bras^ qui n'est point dangereux. A. l'approche 
e la ville , on trouva quatre chariots chargés de selles 
neuves et de tentes, que 100 cavaliers escortoient. Le 
tout fut pris^ et la ville de même en très-peu de temps, 
«c M. de Vendôme ordonna son camp, que Ton mar- 
quoit à mesure que les troupes arrivoient ; mais^ sur le 
midi, on vit paroitre les ennemis en plaine, et leur ca- 
non à leur tête. Il paroissoit qu'ils en vouloientà notre 
gauche qui tenoit les bords du Pô, où l'on devoit faire le 
pont de communication. M. de Vendôme envoya les 
brigades de Piémont, les Vaisseaux, l'Ile-de-France, les 
Irlandois, Perche, la brigade de Grancey et de Saux. 
M« d'Albergotti plaça cette gauche, qui se retrancha 
diligemment à la faveur d'un bois et d'un petit rideau 

i> ^^fcîr, sur la bataille de Luzzara, les Mémoires militaires^ 
t. II, p. 24S Cl Miiw., et aussi p. 732 et suiv. 

T. VI, 1868, 2» PARTIR. 3 



34 EXTRAITS D*UN JOURNAL MANLSCRIT 

au bord du P6. Le tout soutenu des régiments de ca- 
valerie du colonel général, de Montpéroux, d'Usez^ du 
Bordage, de Bourbon, d'Anjou, de Canillac, des dra- 
gons de Savoie et de quelques autres régiments, placés 
par M. de Bezons à mesure qu'ils arrivoient. Les dra- 
gons de Senneterre et im escadron des dragons d'Es- 
pagne joignirent Piémont. M. de Vendôme envoya en 
diligence du canon, que nous n'eûmes pas le temps de 
mener à notre gauche. Le roi d'Espagne et M. c|e Ven- 
dôme alloient et venoient, donnant leurs ordres par- 
tout. La gendarmerie, les carabiniers et d'autres régi- 
ments, que M. de Créqui, qui étoit de jour avec le 
comte d'Estain, plaçoient comme ils pouvoient, for- 
moient notre droite. Cependant les ennemis grossis- 
soient au point qu'il fut aisé de connoitre que c'étoit 
toute leur armée. Celle du Roi, qui marchoit par deux 
colonnes, n'étoit pas encore toute arrivée. Depuis 
midi jusqu'à trois neures, chacun se prépara à se bien 
défendre. Sur les quatre heures, les ennemis se déter- 
minèrent à marcher à nous. Je ne parle que de notre 
gauche, quoique notre droite fût vivement attaquée 
en même temps. Ils vinrent en bataille^ l'infanterie à 
leur tête, soutenue de la cavalerie, marchant à nous 
avec la plus belle contenance du monde. Nous n'a- 
vions point de seconde ligne d'infanterie, n'ayant pu 
toute arriver, le terrain qu'il falloit occuper ne l'ayant 
pu permettre. On laissa venir les ennemis^ que l'on 
attendit de pied ferme, à moitié portée du mousquet. 
La disposition du terrain vbuloit qu'en marchant ils 
prétoient le flanc à Piémont et à la brigade des Vais- 
seaux, qui ne les épargnèrent pas. 

« Le premier effort des ennemis devint inutile, au 
point que Senneterre les poussa si vivement que la 
terre demeura couverte de leurs morts. Unedemi-heure 
après, ils reconunencèrent le même manège, qui ne 
leur réussit pas mieux; mais ils augmentèrent -^?ur 
feu par le nombre des bataillons qu'ils fir^xH avancer ; 



CONSERVE AU BRITISH MUSEUM. 35 

et jusqu'à trois fois^ ils firent inutilement la même 
chose avec une perte incroyable. Enfin la quatrième^ 
ils firent perdre un peu de terrain aux Irlandois^ à 
Perche et à Saux, qui avoit beaucoup perdu de 
monde. 

tt M. le marquis de Lignerac y reçut un coup qui lui 
perça Tépaule, aussi bien que M. le marquis de Revel^ 
et le lieutenant-colonel de Piémont. M. le duc de Les- 
diguières, qui y fit des merveilles, reçut un coup au 
haut du nez qui n'est pas dangereux. M. le marquis 
de Montandre fut tué sur la place. La colonelle géné- 
rale, d'Ourches, Montperroux et Bourbon chargèrent 
les ennemis avec beaucoup de vigueur. M. de Bezons 
les mena plusieurs fois à la charge. M. de Montpéroux 
fut blessé de deux coups ; Saint-Miceaux, colonel de 
Bourbon , se distingua très-fort. Mais, dans tout cela, 
on oe put jamais trouver lieu de charger leur cavale- 
rie, qui se lenoit toujours derrière leur infanterie. M. le 
marquis de Grancey y reçut un coup de mousquet, qui 
lui fracassa la main. Et comme son régiment^ qui 
souilroit beaucoup, ne pouvoit plus soutenir le feu 
des ennemis^ il retourna, dès que sa main fut bandée, 
se mettre à la tête, les encourager par son exemple. 
M. de Vendeuil eut la main emportée d'un coup de 
canon. 11 mourut de ses blessures. M. d'Ourches y fut 
aussi blessé. Le peu de. terrain perdu nous sépara de 
la brigade de Piémont, des Vaisseaux, de 1 Ile-de- 
France, commandée par le comte de Broglio, dont 
on ne peut dire assez de bien. Nous ne pûmes les re- 
joindre, les ennemis étant entre eux et nous, et Hé- 
mont, malgré les efforts des ennemis, se soutint dans 
son poste; et Ton étoit si près d'eux, qu'ils prièrent 
qu'on leur laissât la liberté de retirer le corps d'un 
homme de considération qui venoit d'être tué, ce qu'on 
leur accorda. Tout cela ne fut que des charges d'in- 
f«aaterie effroyables, qui durèrent depuis quatre heu- 
res et daoïie jusqu'à une heure de nuit; et ceux qui 



36 EXTRAITS D'UN JOURNAL MANUSCRIT 

ont vu la bataille de INervingue^ assurent qu'elle n'en 
approchoit point. La nuit commença à nous prendre, 
et on y \oyoit si peu, que M. de Pracontal pensa se 
jeter dans les ennemis, pensant que c'étoient les régi- 
ments d'Uzès et de Vienne qui \ouloient faire repas- 
ser un fossé, qu'en eifet ils repassèrent. 11 se fit à la 
droite des actions étonnantes. M. le comte d'Estrade 
y prit un étendard des ennemis; les dragons-Dauphin, 
ceux de Lautrec et de Languedoc y firent des mer- 
veilles et prirent deux pièces de canon aux ennemis. 
M. le marquis de Créqui fut blessé, et mourut le len- 
demain, après avoir agi partout en officier et soldat. 
C'est une chose étonnante ({ue M. de Vendôme soit 
en vie, après les peines incroyables qu'il a eues et le 
feu qu'il a essuyé. M. de Montgon, M. le comte de 
Rouny et Murçay étoient de ce côté là avec les mar- 
quis de Praslin et de Villeroy, qui se distingua très- 
fort. Une action vigoureuse ne peut se passer sans 
perte : je ne saurois vous mander présentement le 
nombre des officiers tués, mais nous y avons bien 
perdu 2000 hommes, tant tués que blessés. Les dé- 
serteurs des ennemis nous assurent qu'ils ont perdu 
près de la moitié de leur infanterie; mais, au moins, 
ils ont perdu 6000 hommes. Le lendemain, on com- 
mença a se recanonner ; les ennemis se retranchèrent 
le jour, et nous aussi. On croit que le principal objet 
du prince Eugène étoit de tout risquer pour retirer la 
garnison de Luzzara, où il y avoit des magasins con- 
sidérables, ou pour se saisir d'abord du Pô, à la hau- 
teur d'une île, seul endroit où nous puissions faire le 
pont que nous attendons, que dorénavant ils ne peu- 
vent nous empêcher de faire, ce qui fera la jonction 
des troupes. M. d'Albergotti a fait mettre cette gauche 
au bord du Pô, qui ne craint rien. Voilà où nous en 
sommes^ le 1 7 au soir. Après cela, on s'est rendu mai- 

1. Nerwinde. 



CONSERVÉ AU BRITISH MUSEUM. 37 

tre de Luzzara, que le comte de Massin, qui étoit de 
jour, a fait rendre. On leur a fait 600 prisonniers et 
pris toutes les provinces dont on a parlé. » 

a Au camp de Luzzara, le 21 août 1 702. — Il ne s'est 
rien passé de considérable depuis le 17. M. de Vau- 
demont arriva hier à notre armée, suivi du duc d'Ay- 
tonne et autres généraux espagnols, avec un détache- 
ment de 20 bataillons, 8 escadrons, qui passèrent le 
Pô sur un pont que M. de Vendôme avoit ordonné la 
nuit du 19 au 20. 11 nous étoit arrivé quelques jours 
auparavant de la même armée un renfort de 10 ba- 
taillons. On a fait une batterie de canon dans une 
tle, dont on espère incommoder la droite des ennemis, 
et les obliger à faire quelques mouvements dont nous 
profiterons. M. de Barbezières avoit été commandé, 
avec 20 bataillons et 37 escadrons du reste de l'armée de 
M. de Vaudemont, pour faire le siège de Borgoforte; 
mais M. de Vendôme a changé de sentiment, et envoyé 
ordre à toutes ces troupes la de venir le joindre, ne 
laissant dans le camp de M. de Vaudemont que ce 
qui est nécessaire pour la sûreté de Mantoue et du 
pont que nous avons sur l'Oglio à IMarcaria, où nous 
avons nos pains et farines. M. de Vendôme ne jugeant 
pas que les ennemis osent passer le Pô devant toute 
son armée, ainsi ils seront contraints eux-mêmes 
d'abandonner Borgoforte, dont on pourra s'emparer 
sans faire le siège ; de plus, les troupes qui restoient 
dans le camp de M. de Vaudemont n'étoient pas suf- 
fisantes pour l'entreprendre. Notre supériorité et la 
bonne disposition de nos troupes doivent embarrasser 
les ennemis. Leur situation est trouvée fort délicate, 
car il est sûr qu'ils n'ont que 35 bataillons et 36 es- 
cadrons, suivant leur ordre de bataille trouvé dans la 
poche d'un de leurs officiers tué ; mais c'est sur le 
pied complet, car ils ont doublé et reformé leurs es- 
cadrons depuis la perte de Santa-Victoria. 



38 EXTRAITS D'UN JOURNAL MANUSCRIT 

a Nous flmes, le 1 8, un fourrage que les ennemis ont 
inquiété ; 1 6 gens d'armes et 60 maîtres ont été pous- 
sés par 300 chevaux des ennemis, qu*ils ont repoussé 
autant de fois. Le terrain nous est resté, mais nous 
avons perdu M« le marquis de Flamarens, guidon des 
gens d armes anglois, dont le cheval est revenu ; on 
ne sait s'il est tué ou pris. Trois maréchaux des logis 
ont été tués, et M. de la Messelière a été blessé à la 
tête d'un coup de sabre. Les ennemis ont perdu 
50 hommes. y> 

A Paris, le 16 septembre 1702, samedi. — Le Roi 
partira mardi prochain pour Fontainebleau. 

Les lettres reçues hier par un exprès de H» de 
Boudlers, portent que la tranchée fut ouverte devant 
Yenloo, le 6 de ce mois ^ ; qu'il y a cinq bataillons 
dans la place, et 500 convalescents. On a jeté quel- 
ques troupes dans Ruremonde. L'armée des ennemis 
est vers Tongres, et la nôtre vers Saint-Tron. 

Le Roi a appris, par un aide de camp de M. de 
Mélac, que Landau avoit capitulé le 1 1 , et la garnison 
conduite à Strasboui^. On attend le détail de la capi- 
tulation • 

A Paris, le 15 septembre 1702. -— On a fait tout 
ce qu'on a pu pour sauver Landau. On tint pour cet 
cet effet, le 2 de ce mois, un conseil d'officiers généraux 
chez M. de Catinat, pour décider si l'on tenteroit de 
forcer les passages de la Lauter pour le secourir. Tous 
les officiers, à la réserve de M. le marquis de Villars, 
furent d'avis de ne le point entreprendre; M. de Ca- 
tinat envoya le résultat au Roi. Sa Majesté vouloit 
qu'on suivit l'avis de M. de Villars; on tint un nou- 
veau conseil, où l'on fit convenir au marquis que la 
chose étoit impossible. 

1. Le 11, suivant les Mémoires militaires. Voy. t. II, p- '^'S. 



CONSERVÉ AU BRITISH MUSEUM. 39 

Le Roi a dit que M. de Mëlac avoit bien fait de 
capituler, et que si les Allemands avoient donne un 
assaut, ils auroient emporté la place, dont tous les ou- 
vrages étoient presque ruinés. Voici l'extrait de la 
capitulation. M. de Mélac avoit demandé quatre jours 
pour attendre le secours ; on ne lui en a accorde que 
deux. La garnison est sortie tambour battant^ mèche 
allumée, balle en bouche, mousquet sur Tépaule, dra- 
peaux déployés. On lui a accordé quatre pièces de 
canons, et deux mortiers, trente-six coups à tirer, 
des vivres pour quatre jours, quatre cents chariots, 
dont six couverts. U a obtenu que les blessés et les 
malades seroient pansés et entretenus aux dépens de 
l'Empereur. 

A Paris, le 2 décembre 1 702. — On parle du ma- 
riage de M. Durasfort avec Mlle de Nesmond, fille du 
feu lieutenant général de la marine, qui a plus d'un 
million de biens. 

On mande de Montpellier, que sur quelques ravages 
que les religionnaires faisoient dans ces quartiers là, 
M. de Bàviile, intendant, avoit quitté les États pour 
aller les châtier et arrêter leurs désordres. Le Roi 
y envoie quatre régiments. 

A Paris, le 9 décembre 1702. — Sa Majesté an- 
nonça à M. le duc de Bourgogne le 4, à la sortie du 
conseil des dépêches, qu'il Tadmettoit dans tous les 
conseils, et qu il vouloit se servir de lui dans le mi- 
nistériat \ 

A Paris, le 12 décembre 1702. — Les fanatiques 
des Cévennes ont mis à prix la tête de M. de Bâville, 
intendant du Languedoc, qui en a déjà fait pendre 
huit ou dix. On lève des troupes dans cette province 
pour les détruire entièrement. 

1. Saint-Simon, t. U, p. 335. 



40 EXTRAITS D'UN JOURNAL MANUSCRIT 

On écrit que Mme la duchesse de Bourgogne est 
grosse ; on l'oblige à faire gras et à se coucher de 
bonne heure. Cette princesse a lieu d*étre bien con- 
tente des bontés du Roi^ des soins de Monseigneur, 
et des galanteries assidues de M. le duc son époux. 

A Paris, le 16 décembre 1702. — M. le maréchal 
de Catinat ne servira plus. Il a Fait connottre au Roi 
que sa santé ne le lui permettoit pas. Sa Majesté est 
Âchée de sa retraite. Le maréchal n'a rien demandé, 
et a dit qu il avoit assez de biens pour vivre à Saint- 
Gratien^ où il se retire, auprès de Saint-Denis ^ 

A Paris, le 23 décembre 1702. — Le Roi envoie 
300 miquelets contre les fanatiques du Languedoc* 
qui continuent leurs désordres. 

On s'étoit flatté de la grossesse de Mme de Bour- 
gogne, mais elle n*est pas vraie. Mme la duchesse 
de Quintin s'est présentée samedi au Roi. Ensuite elle 

{>rit possession au tabouret au souper du Roi, et le 
endemain elle reçut chez Mme de Chamillart, sa mère, 
toutes les visites de la cour. 

A Paris, le 26 décembre 1702. — Le Roi a donné 
au duc de La Feuillade le justaucorps à brevet qu'a- 
voit feu le maréchal de Lorges '. 



A Paris, le 5 janvier 1703. — Le Roi a fait dire par 
le duc de Gèvres aux comédiens francois qu'il étoit 




i. Saint-Simon, t. IV, p. 28. 

2. Voy. Court, Histoire de la guerre des Cévennes et des trou- 
bles des camisardsy Alais, d8i9, 3 vol. in-8. 

3. Le jastaucoq)s, vacant par la mort du chevalier de Lor- 
ine, fut donné à Ck>artenvaux : voy. Dangeau, t. IX, p. 76. 



raine 



CONSERVÉ AU BRITISH MUSEUM. 41 

A Paris, le 9 janvier 1703. — M. Julien est parti 
ce matin pour le I^nguedoc^, d'où l'on mande que les 
fanatiques se sont emparés de la petite ville de Sauve, 
ayant fait accroire aux habitants qu'ils étoient de la 
milice. Le Roi y envoie 2 bataillons de 600 hommes 
chacun, et les régiments qu'on a levés dans celte pro- 
vince y restent. S. M. a envoyé ordre à quelques ga- 
lères et petits vaisseaux d'y venir aussi; ainsi on espère 
qu'ils seront bientôt détruits. 

A Paris, le 3 février 1703. — M. le maréchal de 
Montrevel est parti pour aller en Languedoc " com- 
mander les troupes qui doivent agir contre les fana- 
tiques. On dit que M. de Broglio en revient. Tout ce 
pays là est fort alarmé. Ils ont ruiné plusieurs vil- 
lages, où ils ont commis de grands excès de cruauté. 
Ils crient partout où ils vont : n Liberté sans im- 
pôts. » Le Roi a fait à M. de Montrevel 12000 livres 
pour ses équipages. 

Quatre bataillons, un régiment de dragons, un de 
cavalerie et 800 miquelets de Catalogne sont en mar- 
che pour se rendre en Languedoc. On mande de 
Marseille, du 25, qu'il étoit parti de cette ville trois ba- 
taillons de 400 hommes chacun, savoir un des Galères 

1 . Julien avait été nommé maréchal de camp le 23 décembre 
i702. c Né dans la religion protestante, il passa dans les pays 
étrangers à la révocation de Tédit de Nantes. Le prince d'O- 
range le reçut auprès de lui eu qualité de page. Dans la suite, 
ce prince, devenu roi d'Angleterre, lui donna un régiment, et 
l'envoya en Piémont pour servir dans Tarmée du duc de Savoie. 
Julien s'y acquit de la réputation, surtout à la défense de Goni; 
mais, après la levée du siège de cette place, quelque méconten- 
tement lui fie prendre le parti de quitter le service, et de retourner 
en France, où il embrassa la religion catholique. Il n'oublia rien 
pour persuader au roi qu'il Vavoit embrassée de bonne foi. Son 
zèle, amer et bigot, ne laissoit rien à désirer à cet égard. Les pro- 
testants n'eurent point d'ennemi plus redoutable. > Court, t. I, 
p. i 53, 194. 

2. Il arriva à Ntmes le 15 juin. 



42 EXTRAITS D'UN JOURNAL MANUSCRIT 

et deux des Vaisseaux, pour cette province. Toutes ces 
troupes composeront ensemble, avec les milices du 
Languedoc, une armée au moins de 12000 hommes, 
qui sera plus que suffisante. 

A Paris, le 6 février 1703. — M. le maréchal de 
Montrevel est parti en poste. Il a ordre, lorsqu'il sera 
arrivé, d'offrir une amnistie générale aux relîgionnai- 
res, afin de tâcher de les mettras à leur devoir par la 
douceur, et, en cas de refus, d'en user en toutes sor- 
tes de rigueurs. 

A Paris, le 13 février 1703. — w Au Pont-Saint-Es- 

Î>rit, le 4 février. Les fanatiques continuent toujours 
eurs ravages dans les Communes. On compte qu'ils 
ont déjà brûlé plus de 60 villages , 80 églises , tué 
50 prieurs, curés ou prêtres, sans compter plus de 
1 000 hommes qu'ils ont martyrisés \ Ils violent les 
filles, et leur coupent après les mamelles, leur arra- 
chent la langue, et en scient même en deux. Enfin, 
ils ont inventé des tourments dont les plus cruels ty- 
rans ne se sont jamais avisés. 700 de ces malheureux 
sont présentement dans un bois près de Meîage, et 
l'on appréhende fort qu'ils ne mettent le feu au vil- 
lage. Il y a encore trois autres bandes, l'une du côté 
d'Alais, l'autre du côté d'Anduze, et la troisième du 
côté de Genouillac, dont partie de la bourgeoisie s'est 
battue contre eux. On ne sait pas encore le détail de 
cette action, mais seulement qu'il en est resté 200 de 
part et d'autre sur la place. On a mis 1 200 hommes 
autour d'Ardèche, pour les empêcher de se sauver 
dans le Vivarois, car on espère bientôt les mettre à 
Ja raison. Nous sommes ici gardés par 200 hommes 
nuit et jour. On vient d'afficher de la part du Roi, 
qu'aussitôt qu'on entendra tirer 3 coups de canon de 

i. Court, 1. 1, p. 172. 



CONSERVÉ AU BRITISH MUSEUM. 43 

la citadelle, tout le monde ait à se retirer dans la 
ville, et de se mettre sous les armes. Nous venons 
d'arrêter un ministre qui s'enfuyoit portant un voile 
de calice, un purificatoire et des balles d'étain. » 

A Paris, le 20 février 1703. — Copie d'une lettre 
de M. Julien, brigadier, écrite de Barjac, le 1 février, 
à 8 heures du soir, à M. le baron de Guines, au Saint- 
Esprit*. 

« Monsieur, 

« Nous avons battu la bande, des fanatiques, entre midi et 
une heure, au bord du bois de Barjac. Ils ont bien osé 
attendre les troupes du Roi et faire une décharge à demi- 
portée de fusil; mais cette bonne contenance n'a pas été 
soutenue, et le détachement que j'avois mené de 400 sol- 
dats du régiment de Hainault les a chargés et poussés si 
vivement dans le fort du bois pendant deux heures, que Ton 
en a tué un grand nombre^, et cette bande est toute dis- 
persée dans le bois. Je compte de me mettre demain en 
campagne pour achever de les détruire, s'ils sortent de leur 
fort. J'ai donné les ordres nécessaires pour garder les pas- 
sages d'Ardèche etpartie de ceux de Ceze jusqu'à Feresole. 
Je vous prie, Monsieur, sitôt la mienne reçue, de rassembler 
votre bourgeoisie pour garder le pont de la Roque et le 
bateau de Gourdagues-Saint-André, ainsi que Monclar, le 
faisant auparavant couler à fond, et garder tous les autres. » 

<r Au Saint-Esprit, le 13 février 1703. — Nous ve- 
nons d'apprendre tout présentement, par une seconde 
lettre de M. Julien à M. le baron de Guines, que les 
fanatiques ont été entièrement défaits. Nos dragons 
arrivent actuellement, et M. le maréchal de Montrevel 
est ici depuis hier au soir. Nous saurons par le pre- 
mier ordinaire le détail de cette seconde action. j> 

i. Voy. Court, t. I, p. 179. 

2. Julien avait en outre avec lui le régiment de Toumon, 
250 hoinmes de troupes de la marine, et 50 hommes commandés 
par le comte de Florac. (Court.) 



44 EXTRAITS D'UN JOURNAL MANUSCRIT 

« A Ntraes, le 1 1 février. — Les dernières nouvelles 

^uel'on a publiées sont que les fanatiques, au nombre 
e plus de 1000, ont tenté le passage de la rivière 
d'Ârdècbe, et quoique les troupes de bourgeoisie qui 
la défendirent, aient été repoussées avec perte de 
plusieurs gentilsbommes, néanmoins ils ne font pas 
passée, et cela parce que M. Julien arriva au bruit 
des coups de fusil. On ne sait pas encore TefTet de son 
approche. 

ce Hier ces malheureux furent désarmés au bois tout 
proche de cette ville, et à leur retour ils firent mourir 
trois pauvres valets catholiques d'une métairie qui 
étoit sur le chemin. Notre messager de Nimes à 
Mende les rencontra dernièrement sur la route; il en 
fut quitte pour la peur. Ils lui dirent qu'ils ne lui fe- 
roient rien, attendu qu'il servoit leurs frères aussi bien 
(]ue leurs ennemis. 

ce II n'est pas vrai que M. de Bàville ait demandé à se 
retirer; au contraire^ on prétend que le Roi a ordonné 
à M. le maréchal de Monlrevel d'agir de concert avec 
lui. On ne sait point encore si M. de Broglio revien- 
dra, ayant la permission de rester sous ce maréchal^ 
avec les mêmes appointements de 40 000 livres 
qu'il a. 

« On assure que l'amnistie pour les fanatiques a été 
publiée, mais que les chefs sont exceptés. » 

A Paris, le 1 mars 1 703. — w A Alais, le 28 février. — 
Depuis la dernière action où M. le maréchal de Mont- 
trevel a tué cent ou six vingt hommes sur la place, de 
600 fanatiques qu'il attaqua à deux lieues de Nîmes, 
le maréchal.s'est transporté dans les Cévennes,oii plu- 
sieurs troupes de ces canaillesqui n'avoient pas encore 
paru font des désordres inouïs. Pendant que ce maré- 
chal s'est rendu à Anduze pour se rendre dans les 
hautes Cévennes, M. de Marcilly, qui commandoit un 
détachement, a attaqué trois corps de ces malheu- 



CONSERVÉ AU BRITISH MUSEUM. 45 

reux, qu'il a mis entièrement en déroute^ après leur 
avoir tué 60 ou 80 hommes, et pris 40 chevaux ou 
mulets qu'ils avoient enlevés aux voiiuriers qui ser- 
vent pour le commerce général » desquels ils en 
avoient égorgé sept. M. de Marcilly les poussa tout au 
travers de Genouillac, où il trouva à son retour un 
grand diner tout préparé pour eux, et l'église dont ils 
avoient fait un prêche, tapissée avec beaucoup de soin. 
Il fit piller ce lieu ^ D'un autre côté, M. de Montre- 
vel^ pendant sa marche, a fait brûler et entièrement 
détruire un lieu où l'on avoit recelé et caché une 
troupe nombreuse de ces coquins, qui^ avant son ar- 
rivée, y avoient égorgé un petit détachement que 
M. Julien envoyoit dans ses quartiers après son expé- 
dition; et comme M. de Montrevel apprit avant lui 
qu'il y avoit plusieurs de ces troupes rassemblées dans 
le même canton où M. de Marcilly les a battues, il a 
fait de nouveaux détachements pour les mettre entre 
plusieurs feux. On est persuadé que s'ils ne se dissi- 
pent avant l'arrivée de ces détachements, ils auront à 
souffrir entre 1 9 et 24 heures. Après quoi le maréchal 
est résolu d'aller dans les hautes Céveunes, afin de tom- 
ber de toutes parts sur ces malheureux. M. le comte 
de Broglio reste pendant ce temps-là à Ntmes, avec 
deux bataillons et trois compagnies de dragons, pour 
conserver ce canton-là et ses environs. » 

A Paris, le 13 mars 1703. — M. le maréchal de 
Montrevel a harangué la noblesse de Languedoc, et 
les a exhortés de faire voir leur courage, les assurant 
qu'il auroit soin de faire valoir leurs services auprès 
du Roi, qui les en récompenseroit. Ce discours a 
tellement animé tous ces gentilshommes, qu'ils ont 
pris les armes, et presque tous les catholiques de la 
campagne, surtout ceux des villages qui ont éprouvé 
la fureur de ces fanatiques. 

i. Court, 1. 1, p. i8i. 



46 EXTRAITS D'UN JOURNAL MANUSCRIT 

< A Nimes, le 4 mars. — Nous apprenons d'Alais 
que plusieurs troupes de fanatiques^ au nombre de 
1000 à 1200, s'assembloient près de Genouillac, et 
que M. Julien l'ayant su, marcha à eux avec des 
troupes réglées* 11 fut joint par le marquis de Ge- 
nouulac, avec 400 paysans armés, et par d'autres 
gentilshommes, qui en amenèrent aussi un grand 
nombre. 11 trouva une troupe de ces scélérats, qu'il 
tailla en pièces, et est en marche pour joindre les au- 
tres. Les miquelets que nous avons, en ayant décou- 
Yert une troupe de plus de 80 qai se sauvoient, les 
poursuivirent si rudement qu'ils furent obligés de 
gagner une maison sur une hauteur, qui fut sur-le- 
champ attaquée et brûlée avec tous ces bandits, ex- 
cepté quelques-uns qui furent pris et fusillés sur-le- 
champ. 

«r La nuit du samedi 3 au dimanche, M. de la Jon- 
quière, commandant du 1 ^' bataillon des Vaisseaux, 
attaqua et battit, à Saint^Mamet, à une lieue de Nî- 
mes, une petite troupe de fanatiques; il en tua 150 
et fit quelques prisonniers ^ Nous n'avons eu dans 
cette action que 4 soldats de tués et 2 de blessés. 
Tous les officiers et soldats de ce bataillon ont donné 
dans cette occasion des marques de leur valeur, 
ayant poursuivi ces malheureux plus d'une grosse 
lieue ; mais la nuit étant survenue a empêché qu'on 
ait fait im plus grand carnage, » 

A Paris, le 17 mars 1703. — « A Montpellier, le 
6 mars. — La rage et le nombre des fanatiques augmen- 
tent tous les jours. Us se sont séparés en sept ou huit 
troupes, qui ne sont pas assez téméraires pour at- 
tendre les troupes du R.oi. Elles les évitent autant 
qu'elles peuvent, et lorsque nos troupes sont d'un 

i . Il n*est pas \rai que La Jonquière défît les camîsards à Saint- 
Mamet. Il fut au contraire obligé de se retirer , laissant plusieurs 
morts sur la place (Court, 1. 1, p* 228). 



CONSERVÉ AU BRITISH MUSEUM. 47 

côté, ceux-ci se jettent d'un autre et conunettent une 
infinité de cruautés. La semaine dernière, ils brûlè- 
rent les églises de Montdardier et quelques autres au- 
près de Vigan. Ils ont été dans Teglise de Saint-Ma- 
mety près Sommières, où ils se saisirent d'abord du 
prêtre qui étoit à l'autel ; ils le lièrent et égorgèrent en 
sa présence quatorze anciens catholiques, et puis ils le 
massacrèrent. Avant-hier, à six heures du matin, ils 
furent, au nombre de 1400, commandés par Rolland, 
leur général, attaquer Sumènes, où il y avoit environ 
400 habitants, moitié catholiques et moitié protes- 
tants, qui étoient la plupart armés. Il y avoit aussi 
dans ce lieu là deux compagnies de fusiliers. On y fit 
une si vigoureuse résistance, qu'ils furent obligés de 
prendre la fuite, en laissant une vingtaine des leurs 
sur la place ^ Ensuite, ces malheureux furent à Ganges, 
où leur prédicant leur fit deux sermons à diverses re- 
prises. Ils chantèrent des psaumes par les rues, se 
firent donner à manger et les choses qui leur étoient 
le plus nécessaires, comme du linge. Sur les cinq heu- 
res du soir, une sentinelle les avertit qu'il paraissoit 
un petit détachement de 25 soldats sur le chemin ; ils 
y furent conune des enragés, et en tuèrent 21 , dont 
ils jetèrent les corps dans la rivière ; les autres s'en- 
fuirent avec l'officier et le curé de Vigan, qu'ils eg- 
cortoient. Ils furent ensuite à Saint- Laurent, qui n'est 
qu'à demi- lieue, où leur chef fit lui-même le loge- 
ment, et, après avoir fait bonne chère, le lendemain 
en partant ils brûlèrent l'église et abattirent le clo- 
cher. Le soir même, ils furent à Saint-Martin-de- 
Locle, où ils brûlèrent aussi l'église. On compte que ces 
sept ou huit troupes ramassées ensemble composoient 
environ 6000 hommes. Us ne sont pas à présent à 
phis de trois lieues d'ici, où il se réfugie plusieurs 
paysans, femmes, enfants et bagages. Nous espérons, 

1. Voy. Court, 1. 1, p. 234. 



48 EXTRAITS D'UN JOIRNAL MANUSCRIT 

lorsque les troupes de renfort qu'on nous envoie se- 
ront arrivées, de réduire ces malheureux. » 

 Paris, le 20 mars 1703. — « A Nîmes, le 10 mars 
1 703. — M. le maréchal de Monlrevel ayant appris que 
1 5 ou 1 600 fanatiques étoient assemblés vers Saint* 
Hippolyte, et s'étoient ensuite divisés en deux pour 
exiger des contributions dans le plat pays, on résolut 
de les surprendre. 11 fit passer dans le bois par der- 
rière quelques compagnies de miquelets, et les fit 
attaquer par trois petits corps de front et en flanc. 
M. de Parale, brigadier, avec les dragons de Fimar- 
con, perça à la droite, et tua 400 de ces malheureux, 
parmi lesquels se trouve le prétendu comte Rolland^ 
qu'ils appeloient le colonel de TÉtemel *. Cette opi- 
nion étoit fondée sur sa taille, ses habits, une mé- 
daille avec le cordon blanc entre le justaucorps et la 
veste y AOO louis d'or dans ses poches et plusieurs 
lettres de change. M. Trichard, à la gauche, en a mis 
150 sur le carreau; M. de Bombel, avec le bataillon 
des Galères, en assomma autant, et leur déroute fut 
générale. Quelques-uns vouloient se sauver dans les 
bois où étoient nos miquelets, qui en tuèrent 60 ou 
80. Le nommé Ratelet, qui se faisoit appeler major 
général de TÉtemel, a été fait prisonnier et roué à 
Âlais. On prétend qu'on a bien tiré des lumières de 
leurs intrigues. Les paysans en arrêtèrent sept, qui fu- 
rent pendus, et on a détaché quelques troupes pour 
les suivre. M. le maréchal, en passant à Ganges, filan- 
dre sur la place quatre de ces scélérats qui avoient été 
pris quelques jours auparavant, lesquels ont avoué 
qu'il y avoit 50 habitants de cette ville avec ces mal- 
heureux dans la dernière action*. » 

A dix lieues de Marsal , du côté de Sarrebourg, un 

i. Voy. l'article La Porte dans La France protestante de 
MM. Haag. 

2. Voy. Court, t. I, p. 276 et 227. 



CONSERVÉ AU BRITISH MUSEUM. 49 

houssard trouva une fille qui s'en alloit audit MarsaL 
A rapproche du houssard , cette fille jeta dans un 
fossé un paquet qu'elle tenoit sous son bras. Ce hous- 
sardy qui l'avoit aperçue, après l'avoir dépouillée, lui 
donna son cheval à garder, pendant qu il descendit 
dans le fossé pour y chercher le paquet. La fille, le 
croyant un peu éloigné, monta sur le cheval, 
et se sauva à Sarrebourg. Le lendemain , le 
houssard lui envoya dire que, puisqu'elle avoit eu 
Tesprit de se sauver avec son cheval, duquel il ne se 
soucioit pas^ il la prioit du moins de lui envoyer la 
selle, qui lui étoit d'une grande nécessité, ce qui 
donna envie à la fille de fouiller dedans. Elle y trouva 
60 louis qu'il y avoit cachés, et lui fit dire qu'elle 
s'habilleroit à ses dépens, et, quant à la selle, qu'elle 
n'en vouloit pas priver le cheval. 

A Paris, le 24 mars 1703. — «A Nîmes, le 1A mars. 
— M. le maréchal de Montrevel ayant appris, depuis 
son départ deGanges, que les fanatiques y étoientbien 
reçus, et que la dame de ce lieu, bonne huguenote à 
l'insu de son mari, leur faisoit donner toutes choses^ 
même des armes, a envoyé des troupes pour s'empa-* 
rer de ce poste. On s'est saisi des traîtres, et même de 
la dame, qu'on a mise dans un couvent. Tous les 
avantages que nous avons sur ces scélérats ne les em- 
pêchent pas de surprendre quelques villages, où ils 
exercent encore leurs cruautés; il ne les quittent 
point qu'ils n'aient brûlé les églises. Us trouvèrent, il 
y a quelques jours, un curé avec douze de ses parois- 
siens qui retournoient à leur village, auprès de Mont- 
pezat, pour faire le service du dimanche ; ils les con- 
duisirent tous dans le bois voisin et les égorgèrent. 
Une mère qui se trouva du nombre de ces généreux 
catholiques avec sa fille, lui dit qu'étant sa mère, il 
ëtoit juste qu'elle lui donnât l'exemple de la fermeté 
qu'il falloit avoir pour notre sainte foi, et voulut 

T. VI, i868, 2« PARTIE. k 



50 EXTRAITS D'UN JOURNAL MANUSCRIT 

mourir la première. Deux valets^ pris dans Fabbaye 
de Franquevaux, près de cette ville^ en allant au lieu 
de leur sacrifice, s*excitoient Tun Tautre et disoient 
en chemin les litanies de la sainte Vierge pour se pré- 
parer à une mort chrétienne. » 

M. Du Pin', docteur de Sorbonne^ a eu une lettre 
de cachet du Roi pour s'en aller en exil. On croit 
que plusieurs autres docteurs auront le même sort. 

 Paris, le 3 avril 1 703. — La marquise de Riche- 
lieu s'est sauvée du couvent des Angloises, d'où elle 
s'est jetée par-dessus les murs. 

A Paris, le 1 7 avril 1 703. — « A Nîmes, le 8 avril. 
— M. le maréchal ayant ordonné à M. Julien d'enlever 
les habitants de Soumèue et d'y mettre le feu, ses or- 
dres furent exécutés ; mais, dans le temps qu^on y 
travailloit, les fanatiques y marchèrent au nombre de 
1200. M. Julien, les voyant venir, mit ses prisonniers 
sous la garde de 50 honmiesy et, avec 450 qui lui 
restoient, attaqua ces bandits, leur tua 60 hommes et 
mit le reste en fuite. Il n'a perdu que 4 soldats, 8 de 
blessés et un capitaine. 

<c Les fanatiques eurent plus de 80 personnes de 
tuées dans leur dernière assemblée, qu'Us firent dans 
le moulin à blé près de cette ville. Cette exécution 
étoit nécessaire. Ils commencent à se ralentir de leur 
grande fureur ; depuis ce temps-là, ils n'ont rien en- 
trepris de considérable. Ils ont seulement désarmé le 
château de Lecques, près de Lunel, et égorgé cinq ou 
six personnes. 

« On vient d'amener trois charretées de femmes pri- 
ses dans une assemblée faite dans le Varnage. Les 
fanatiques appellent M. le maréchal m le maréchal de 
courte vie. » 

i . Louis Ellies du Pin, auteur de la Bibliothèque universelle des 
auteurs ecclésiastiques. 



œNSERVÉ AU BRITISH MUSEUM. 51 

A Paris^ le 5 mai 1 703. — Le Roi a déclaré à M. de 
Chamillart qu'il ne vouloit plus voir ici un homme de 
guerre. Tous les officiers généraux d'Allemagne par- 
tenty et ceux de Flandre ont ordre d'en faire de 
même K 

A Paris^ le 8 mars 1 703. — Mlle de Langeay^ qui 
étoit auprès de feu Mme de Guise, épouse M. Houel, 
capitaine aux gardes. Le Roi donne à cette demoiselle 
4000 livres de pension, outre 1000 livres qu'elle avoit 
déjà. 

On a défendu ici les jeux publics, et quelques per- 
sonnes qui les soutenoient ont eu des lettres de ca- 
chet de sortir de cette ville^ et de n'en approcher de 
trois lieues. 

Le Roi a donné au jardinier des Tuileries le jardin 
de Versailles, qui vaut 20 000 livres de rente. 

a De Montpellier, le 29 avril 1703. — M. le ma- 
réchal de Montrevel a assemblé un corps d'armée de 
4 5 000 hommes, avec 1 2 petites pièces de campagne, 
et marcha aux fanatiques^ qu'on veut tâcher d'entou- 
rer. Si on réussit dans ce dessein, ils seront bientôt 
détruits. On formera le long de la côte un camp pour 
empêcher ces malheureux de descendre dans le pays. 
Us ont voulu enlever le trésor, escorté par 200 hom- 
mes. Nos gens , les voyant venir^ se jetèrent dans un 
château où ils se retranchèrent; mais quoique les fa- 
natiques fussent au nombre de 1200^ ils n'osèrent 
néanmoins les y attaquer, et s'en retournèrent. On 
continue d'enlever les habitants du village qui leur 
fournissoit des vivres, ce qui les déconcerte beau- 
coup. 3» 

A Paris, le 1 2 mai 1 703. — a  Alais, le 1 "^ mars. 
— 11 y a quelques jours que 50 fanatiques de la 

1 . Ici s^arrètent les» extraits tirés du premier volome« 



Il EXTRAITS D'UN JOURNAL MANUSCRIT 

troupe de Cavalier se détachèrent et allèrent au Collet 
de Dèzes\ Us a voient des cocardes blanches, et de- 
mandèrent à loger sous les ordres de M. le maréchal 
de Montrevel. Us ajoutèrent qu'ils étoient détachés 
du régiment de Houergue pour chercher une petite 
troupe de fanatiques qui étoient aux environs. Us per- 
suadèrent les anciens catholiques de s'armer et de 
les suivre dans un bois, où ils en égorgèrent 32. 
Cinq se sauvèrent , qui se retirèrent auprès de 
M. Planque*. Un jour avant ce massacre, ils avoient 
été au Pradel , d'où ils furent repoussés. En se reti- 
rant, ils prirent et poignardèrent 14 anciens ca- 
tholiques, femmes, entants et vieillards. Us ont tâché 
de passer ensuite dans les hautes Cévennes, mais les 
neiges, et M. Julien qui gardoit les avenues, les obli- 
gèrent de gagner de ce côté-ci. Us descendirent vers 
Saint-Cristol et Bagaros, qui ne sont qu'à trois lieues 
de cette ville et à cinq d Anduze, et qui est un pays 
de plaines qui ne vaut rien pour eux. Aussi M. le 
maréchal de Montrevel, qui est ici, ayant su avant- 
hier par M. de Planque , qui avoit promis 50 pistoles 
à un espion en cas qu'il pût le faire tomber sur ces 
scélérats, qu'il y en avoit une troupe fort nombreuse 
à une métairie à une lieue d'ici, envoya ledit sieur 
Planque avec un détachement du régiment de Rouer- 
gue^ et détacha un autre détachement du régiment de 
Terneau pour le soutenir. Il partit à huit heures du 
soir, et arriva à onze à la métairie qu'on lui avoit in- 
diquée. U y trouva plus de 800 de ces malheureux en 
bataille; il les chargea, et se contenta de repousser 
vivement ces rebelles, qui l'attaquèrent plusieurs fois, 
et qui prirent enfin la fuite. Le détachement de Ter- 
neau étant survenu, M. Planque fit attaquer la métai- 
rie, qui étoit entourée d'une oonne muraiUe, où il y 

i. Voy. la France Protestante, 6« partie, p. 286 et 287. 

2. U fut fait brigadier en 1 71 1 . Yoj. Saint-Simon, t. IX, p. 70. 



CONSERVE AU BRÏTISH MUSEUM. -ul 

avoit une tour défendue assez vigoureusement par 
300 de ces scélérats; aussj c'étoit l'élite de la troupe; 
mais enfin ils furent forcés par le bon ordre que 
M. Planque donna à cette attaque, et tous passés au 
fil de répée, excepté quatre, qui furent pendus à la 
porte, M. le maréchal de Montrevel y envoya encore 
un détachement de dragons^ qui en ont tué plusieurs 
dans la plaine en s'eufuyant. On les suit encore, et 
par le nombre des corps morts on a reconnu qu'ils 
*ont perdu plus de 400 hommes, sans compter un 
nomore considérable de blessés. M. de Temeau s'est 
fort distingué dans cette action, ayant attaqué par 
une brèche qu'il fit à la métairie, dans le temps que 
M. Planque entroit par la porte qu'il avoit fait enfon- 
cer. Les révoltés se sont défendus de chambre en 
chambre. 11 y a eu 2 capitaines de Rouergue, 50 of- 
ficiers subalternes des deux régiments, 7 Irlandois 
et 12 ou 15 soldats de blessés^ et 6 de tués. M. Plan- 
que a conduit cette affaire avec toute la vigueur 
et toute la prudence possible. On suit vivement et 
de toutes parts ces rebelles, à qui M. le maréchal ne 
veut donner aucun relâche, par la disposition qu'il a 
faite de ses troupes. Il a été à cinq heures du matin à 
cette métairie , d'où il a donné tous les ordres néces- 
saires pour profiter de cette défaite , qui est impor- 
tante dans cette conjoncture, v 

A Paris, ce 26 mai 1 703. — « Au camp de Meramin- 
gen*, le 15. — M. le maréchal, avec plusieurs autres 
officiers généraux, partit le 1 2 du courant du camp de 
Kirk pour aller voir M. de Bavière, qui est campé à 
Rudelinguen*, à 10 lieues d'ici. Le jour précédent, 
nous reçûmes le convoi que cet Électeur nous avoit 
envoyé. Hier M. le maréchal revint avec M. de Blain- 

i. Plutôt Mehringen. Voy. \es' Mémoires militaires du général 
Pelet, t. III. 
2. Riedlingen. 



54 EXTRAITS DTJN JOURNAL MANUSCRIT 

ville. Voici les circonstances de la réception qu'on lui 
a faite. M. l'Électeur envoya une escorte considérable^ 
avec 1 ou 1 2 chevaux de main et de bons rafraichis- 
sementSy au-devant de nos généraux. Ce prince Tal- 
tendoit avec une si grande impatience, quoique le 
maréchal ne dût s'y rendre qu'a midi, et qu'il ftt^ ce 
jour-là, une fort grande pluie S qu'il se leva de grand 
matin, s'avança de hauteur en hauteur pour décou- 
vrir les premières troupes de M. de Villars, et si tôt 
qu'il les eut aperçues^ il s'approcha au grand galop, et 
ayant reconnu M. le marécnal, il alla à lui à toutes 
jambes, se jeta à son cou et l'embrassa de manière 

a ne peu s'en fallut que l'un et l'autre ne tombassent 
e cneval. Cet Électeur se servit des expressions les 
plus tendres du monde, pour marquer la reconnois- 
sance qu'il lui devoit de son salut, de celui de ses 
états et de sa famille, que rien n'étoit au-dessus d'un 
si important service* A peine M. le maréchal trouva- 
t-il le temps de lui dire que les ordres étoient précis 
de faire plutôt périr l'armée, que de ne le pas secou- 
rir ; le maréchal ajouta que rien ne lui avoit paru im- 
possible, puisqu'il avoit le bonheur de mener des trou- 
pes toujours prêtes à se sacrifier, pour satisfaire le 
désir et la gloire de leur maître ; que d'ailleurs son 
respectueux attachement pour Son Altesse Impériale 
lui avoit donné toute l'ardeur nécessaire pour exécuter 
un tel dessein. M. l'Électeur reprit que ce qui avoit 
donné de plus vives inquiétudes, étoit une lettre qu'il 
avoit vue de M. de Bade au cardinal de Lemberg, 

i . c L* impatience de M. TÉlectear étoit telle de me voir, que 
quoiqu'il ne m'attendît qu'à midi, et qu'il fît un temps horrible, il 
monta à cheval à sept heures du matin, gagnant les hauteurs d'où 
il pouYoit découvrir ma marche, envoyant courrier sur courrier 
au-devant de moi; et enfin, dès qu'il sut que j'approchois, il vint 
lui-même au grand galop, et, dès qu'il put m'apercevoir, poussa 
à toutes jambes. » {Lettre du maréchal de Fillars au roi» Pelet, 
t. III, p. 583.) 



CONSERVE AU BRITISH MUSEUM. 55 

principal commissaire de l'Empereur à ladiète, par la-* 
quelle ce prince mandoit que M. de Villars, après avoir 
attaqué pendant six jours en retranchements, s*étoit 
retiré y et qu'il pouvoit s'assurer que toute autre voie 
pour pénétrer en Bavière^ étoit impossible ; que cette 
lettre lui avoit fait une telle impression, qu'il avoit 
tout à fait désespéré de son salut. 

« M» rÉIecteur embrassa tous nos officiers généraux, 
et à leur entrée dans son quartier, ils trouvèrent l'ar- 
mée en bataille, qui leur nt tous les honneurs possi- 
bles. Ils furent salués de trois salves de Tartillerie et 
de la mousqueterie. A chaque fois, M. l'Électeur cria 
i^ii^e le Roi] ]eXaLïïl son chapeau en l'air, et versant des 
larmes de joie. Ensuite M. l'Électeur leur donna un 
repas magnifique, où tout ce qu'il y a d'exquis se 
trouva. Le reste de la journée se passa en conférences. 
I-e lendemain', M. l'Électeur leur fit voir l'armée,, 
qu'ils trouvèrent en très-bon état et d'un très-grand 
lestCé On y observe une exacte discipline. Son Altesse 
a dît qu'elle n'avoit que 25000 hommes de très-bon- 
nes troupes réglées, mais que dans un besoin, en peu 
de temps, elle en pouvoit mettre encore 20 000 sur 
pied^ j> 

« A Nîmes, le 1 5 mai 1 703 . — Comme les fanatiques 
n'osent plus paroître en grand nombre, ils s'assem- 
blent par petites troupes, et il ne se passe guère de 
temps qu'on ne trouve d'anciens catholiques égorgés 
dans les bois et dans les chemins. La semaine der- 
nière, ils enlevèrent 20 catholiques dans un village 
au-dessus de Saint-Jean de Gardonenques. Le nommé 
Mortier, un des principaux chefs de ces scélérats^ a 
été pris à Apt en Provence, d'où l'on le conduit en 
cette ville. On ne sait pas encore s'il les avoit aban- 
donnés. On a aussi pris le nommé Monogier, fils du 

1. Voy. Saint-Simon, t. IV, p. 115 et H C. 



5C EXTRAITS D'UN JOURNAL MANUSCRIT 

mattre d'ëcole de Vauvert. On a trouvé une cache 
dans sa maison^ bâtie en chaux et à sable, dans la- 
quelle il y avoit de la poudre, des balles et des armes. 
On y a reconnu le justaucorps du juge de M. le 
comte de Calvisson, qui fut assassiné^ il Y ^ quelque 
temps^ auprès de Franquevaux, et celui du capitaine 
Poulie. Ce scélérat a avoué qu'il avoit massacré 32 an- 
ciens catholiques. M. le maréchal et M. de Bâ ville 
sont allés aujourd'hui à Saint-Hippolyte, pour faire 
faire le procès au sieur Saïgas. » 

A Paris, le 29 mai 1703. — « A Nîmes, le 19 mai. 
On a voulu attenter par le poison à la vie de M. le 
maréchal. Il y a eu quatre de ses domestiques empoi- 
sonnés, que l'orviétan a préservés. 

ce Le nommé Du Plan, natif de Brignon, âgé de dix- 
neuf ans, fut condamné mardi dernier par les officiers 
du présidial de cette ville, à être rompu vif, et à expi- 
rer sur la roue. 

« Comme il étoit convaincu de plusieurs meurtres 
et incendies, il fut appliqué à la question ordinaire 
et extraordinaire pour déclarer ses complices, dont il 
nomma plusieurs. Il 6t une sincère conversion entre 
les mains du curé ; il exhorta hautement les peuples à 
se faire catholiques et être fidèles au Roi. Ces bons 
sentiments engagèrent M. de Toumon, qui comman- 
doit les troupes, d'aller demander aux officiers du 
présidial la permission qu'on donnât le coup de grâce 
a ce malheureux, ce qu'il obtint. Le criminel redou- 
bla ses exhortations, et après avoir baisé le crucifix, 
on le fit mourir. Cet exemple a fort touché les nou- 
veaux convertis. Les officiers du présidial travaillent 
actuellement à l'instruction du procès du nommé 
Sansquartier et de deux autres scélérats. Une troupe 
de 4 a 500 de ces malheureux ayant paru vers Saint- 
Laurent, nos troupes les suivent de près. M. le maré- 
chal, pour les détruire entièrement, a fait saisir tous 



G0I9SERVE AU BRITISH MUSEUM. 87 

les moulins à blë^ tous les fours à cuire du pain, et a 
ordonné qu'on ne laissât aux habitants des villes et des 
villages que ce qu'il leur faut de pain, de vin et de 
viande pour leur subsistance et celle de leurs fa- 
milles. » 

A Paris, le 1 6 juin 1 703. — Le vieux M. de Gourville 
est mort subitement. Il a dicté des mémoires sur sa 
vie« qui sont très-curieux ^ 

M. Mareschal a été nommé premier chirurgien du 
Roi*. 

A Paris, le 19 juin 1703. — M. Doujeat, maître des 
requêtes, a été nommé pour être premier président du 
parlement de Bordeaux, en donnant 50000 écus à la 
veuve et aux enfants du défunt. 

Sa Majesté nommera dorénavant les dames qui de- 
vront manger à sa table dans les voyages ; c*éloit les 
princesses qui les nommoieut auparavant. Mme la 
duchesse de Ventadour a écrit au Roi pour avoir la 
permission de se retirer de chez Madame. Elle a aussi 
écrit à M. le duc d'Orléans pour le prier de lui con- 
server son appartement au Palais-Royal * . 

M. de Gourville a fait des legs dans sa famille et aux 
pauvres pour 80 000 livres. M. Marest, son neveu, 
intendant de M. le Duc, est légataire universel; cette 
succession lui sera peu avantageuse parce qu'une 
boune partie des biens de M. de Gourville éloient à 
fonds perdu. Il avoit assuré^ plusieurs années avant 
sa mort, 20 000 livres de rente à M. de Gourville son 
neveu . 

A Paris, le 23 juin 1703. — « A Rome le 29 mai. 

î. Voy. Saint-Simon, t. IV, p. 129. 

2. Voy. Saint-Simon, t. IV, p. 121. 

3. Saint-Simon (t. IV, p. Ii9) prétend que la duchesse de 
Ventadour \isait dès lors à avoir la survivance de gouvernante 
des enfants de France. 



88 EXTRAnS D'UN JOURNAL MANUSCRIT 

Jeudi dernier il y eut un petit tremblement de terre 
qui n'eut aucune suite. Il est survenu un différend 
entre cette cour et celle d'Espagne, à Toccasion d*un 
évéque et d'un prêtre du royaume de Naples. L'évéque 
est celui de Surrento, homme inquiet et mal inten- 
tionné, qui dès le commencement a fomenté larébellion 
et protégé les rebelles. Le conseil de Maples, informé 
de ses mauvais desseins, lui envoya un officier bien 
accompagné, pour lui intimer l'ordre de sortir du 
royaume. L'ofncier arriva à Surrento, laissa sa troupe, 
et^ par respect pour la dignité épiscopale^ alla lui seul 
lui porter cet ordre de la part du Roi. L'évéque ré- 
pondit qu'il ne connaissoit dans le royaume d'autre 
supérieur que le Pape ; l'officier lui répliqua que 
puisqu'il ne vouloit pas obéir de gré, il le feroit de 
force. Il fut joindre sa troupe ; mais pendant cet inter- 
valle, révéque alla à l'église, prit le saint sacrement, 
et excommunia à la porte de Téglise, non-seulement 
cet officier et ses gens, mais aussi tous les officiers du 
royaume , et mit la ville en interdit. Le nonce du 
Pape à Naples a pris le parti de l'évéque, qui arriva 
ici la veille de la Pentecôte. On dit que le Pape prend 
aussi son parti. A l'égard du prêtre qu'on observoit, 
on le surprit à la poste avec des lettres de Vienne, et 
entre autres du prince de Caserte, qu'il venoît de reti- 
rer. On alla d'abord fouiller chez lui , et on trouva 
d'autres lettres de conséquence. Il a été mis en pri- 
son, et le Pape le répète. 

«rll est arrivé^ il y a quatre jours, un étrange malheur 
à la fille de Charles Maratti*, le plus célèbre peintre d'I- 
talie. Cette fille venant de la messe avec sa mère, deux 
jeunes gens voulant l'enlever, la jetèrent dans un car- 
rosse ; mais n'en pouvant venir à bout, un de ces 
malheureux lui fendit la tète d'un coup.de sabre, et 
blessa fort la mère d'un autre coup, r» 

i. Carlo Maratta oa Maratti (1625-1713) excellait dans les ta* 
bleaux d'autel. 



CONSERVÉ AU BRITISH I^roSEUM. 59 

Le Roi a donné à M. de Sabine Tagrément pour la 
cbarge de gentilhomme de sa maison , qu'il a achetée 
50 000 livres du comte de Crusin. Sa Majesté a aussi 
donné à M. Desportes l'agrément pour un régiment de 
dragons^ qu'il a acheté 85 000 livres de M. le colonel 
de Poitiers. 

M. de Lamoignon avoit été élu par l'Académie fran« 
çoise à la place de M. Perrault, mais on dit qu'il a re- 
mercié. 

On prétend que dans l'entrevue faitç à Âranjuez du 
Roi et de la Reine d'Espagne avec la Reine douairière, 
il s'est tenu une conférence avec le cardinal d'Estrées 
et la princesse des Ursins , et que cette éminence a 
beaucoup insisté, et a porté les choses à donner satis- 
faction aux officiers espiaignols au sujet des François qui 
sont auprès de Sa Majesté Catholique, contre lesquels 
ils ont de la jalousie ; ce qui donne quelque fonde- 
ment au bruit qui court qu'on les renverra les uns 
après les autres. • 

A Paris, le 26 juin 1703. — M. le grand prieur, 
qui est venu s'aboucher avec M. de Vendôme, a porté 
une lettre de M. d'Albergotti^ par laquelle il parott 
que, pendant que nous étions devant Qstiglia, il 
s'étoit avancé du côté de la Mirandolle avec 800 che- 
vaux et 1 000 hommes à pied, auxquels M. de Murcey * 
s'étoit joint de l'armée de M. le prince de Vaude- 
mont , avec pareil nombre de cavalerie et 1 com- 
pagnies de grenadiers; que notre départ d'Ostiglia 
ayant obligé M. de Vaudemont à rappeler M. de 
Murcey et son détachement , les ennemis avoient été 
si bien avertis de cette séparation, qu'ils vinrent avec 
plus de 6000 hommes tant d'infanterie que cava- 
lerie, et du canon, attaquer les postes d'infanterie^ 
et les gardes du camp de M. d'Àlnergotti , ce qui lui 

2. Sar Murcey on Miircé,oa plutôt Murçay, voy. Saint-Simon, 
t. y, p. 349. Il était père de Mme de Gaylus. 



60 EXTRAITS D'UN JOURNAL MANUSCRIT 

donna le temps de faire retirer ses bagages et deux 
pièces de canon qu'il avoit^ et de faire entrer sa ca- 
valerie dans une petite plaine^ mais fort coupée de 
fossés. Les ennemis y tournèrent toutes leurs forces 
dans le temps que la première ligne passoit dans les 
intervalles de la seconde pour se retirer; ils tombèrent 
sur sa gauche et l'enfoncèrent; mais sa droite, ayant 
en même temps chargé, sans pourtant les rompre ou 
les faire plier, et s'étant ensuite ralliée ^ empêcha les 
ennemis de profiter^ autant qu'ils le pouvoient, du 
désordre où étoit la gauche. Pendant ce temps, M. de 
Murcey fut aussi attaqué dans sa marche , et ayant 
appris que M. d*Albergotti Tétoit, il voulut remarcher 
pour se joindre à lui; mais, n'ayant pu forcer un 
village que les ennemis occupoient , il prit le parti de 
marcher au corps qui se présentoit devant lui. Cette 
démarche hardie leur en imposa, et les contint. 
M. de Murcey, ayant reconnu qu'ils étoient beau- 
coup plus forts que lui, se remit en marche devant 
eux, et gagna Bastia sans qu'ils osassent jamais l'at- 
taquer. La manière dont il s'est conduit dans cette 
affaire, a été fort louée de M. de Vendôme . et géné- 
ralement de tout le monde. U a été blessé l^ère- 
ment au pied au commencement de l'action , et n'en 
a rien dit jusqu'à la fin. On croit M. de Locmaria 
dangereusement blessé; M. d'Espinchal a été tué, 
et ces actions nous coûtent 150 cavaliers tués ou 
blessés. Les ennemis en ont perdu au moins autant ^ 
et Ton est surpris qu'ils aient si mal profité de leur 
supériorité *. 

On croit le général Cohorn mort. On dit qu'il 
a été empoisonné par de la ciguë que son cuisinier 
lui a donnée pour au persil*. 

M. Dalon, premier président au Parlement de Pau, 

i. Voir sur cette affaire, Pelet, Mémoires miiitaires^ t. III^ 
p. 819 et 820. 

2. Cohorn mourut en 1704. 



CONSERVÉ AU BRITISH MUSEUM. 6i 

a été nommé premier président de celui de Bordeaux^ 
11 paye 1 50 000 livres pour le droit de retenue qu'il 
y avoit sur cette charge, et le Roi lui en accorde un 
de 90 000 livres. 

A Paris, le 3 juillet 1703. — S. k. R. Madame a 
choisi pour sa première dame d'honneur Mme la du- 
chesse de Brancas, à la place de Mme de Ventadour*. 

M. Tabbé de Soubise^ coadjuteur de Strasbourg, a 
été nommé pour remplir la place dans l'Académie 
Françoise, vacante par la mort de M- Perrault'. 

A Paris, le 7 juillet 1703. — On dit qu'on a volé 
tous les bijoux de la princesse de Galles. 

« Au camp de Duerin *, le 2 juillet. — Le 29 du 
passé à neuf heures du matin, M. de BoufHers partit 
de l'armée de M. de Villeroy avec 35 compagnies de 
grenadiers et 30 escadrons. Il arriva le même jour à 
dix heures du soir chez M. le prince de Cerclas*. 
M. le marquis de Bedmar, général des Espagnols, 
s^y rendit, et ils passèrent la nuit à disposer la marche 
et l'ordre de bataille. Le 30, à trois heures du matin, 
la cavalerie et les dragons arrivèrent à notre camp ; 
à cinq heures, les grenadiers arrivèrent aussi, et à 
sept heures, toute l'armée marcha sur trois colonnes* 
Comme l'intention de M. le maréchal était de couper 
les ennemis, nous (Imes un grand tour, et notre avant- 

1. Dalon fat obligé de donner, en 1713, sa démission de cette 
place, pour folies et friponneries insignes^ dit Saint-Simon, t. XI^ 
p. 18. 

2. « Madame .... chercha qnelqae dnchesse sans pain, et 
brouillée avec son mari .... Elle fot quelque temps à trouver cette 
misérable duchesse. A la Un, la duchesse de Brancas se présenta, 
et fut acceptée avec une grande joie. > (Saint-Simon, IV, il 9). 

3. Saint-Simon parle fort au long de l'abbé de Soubise, 
tomes II, III et Y, passim» 

4. Denme. — 5. Tserclaes. 



62 EXTRAITS D'UN JOURNAL BIANUSCRU 

garde arriva à deux heures après midi à un village^ 
derrière celui d'Ekren^^ où étoit le quartier général 
des ennemis. Notre marche ëtoit si secrète que les 
ennemis ne la surent que par quelques dragons qui 
s'enfuirent d'un de leurs détachements que notre 
avant-garde tailla en pièces. M. d'Obdan , qui corn- 
mandoit les ennemis, et M. le comte de Tilly, général 
des Hollandois, ne songèrent qu'à se retirer, et comme 
leur cavalerie et la nôtre ne pouvoient agir, ils firent 
défiler la leur le long de la chaussée de Tllloy daos 
l'intention de s'y sauver. lueurs équipages filoient par 
un chemin qui est le long de la chaussée, du côté des 
marais de TEscaut; et leur infanterie, pour favoriser 
leur retraite, se mit en bataille le long de la chaussée, 
du côté de notre attaque. A mesure que Tinfanterie 
sortit du village^ elle se mit en bataille en présence de 
celle des ennemis. M. le maréchal , qui croyoit ne trou- 
ver que 1 2 bataillons^ et qui vouloit qu'il ne s'en sauvât 
Eas un seul^ envoya M. le comte de Guiscard, avec la 
rigade de Mortemart et deux régiments de dragons, 
se saisir d'un village sur le bord de la chaussée, et 
qui coupoit absolument la retraite des ennemis. 11 
força ceux qui y étoient déjà, et leur prit quatre pièces 
de canon ; mais comme les ennemis avoient plus de 
20 bataillons^ ils se mirent en bataille , comme on l'a 
déjà dit , le long de la chaussée. Il y a trente pas de 
ladite chaussée à un fossé qui règne tout le long, de 
2 toises^ dans lequel il y avoit plus de 3 pieds d*eau* 
Les ennemis s'étoient donc mis en bataille entre la 
chaussée et le ruisseau, et nous attendirent avec assez 
de fermeté, comptant que notre infanterie n'auroit 
pas la hardiesse de passer le ruisseau devant eux. Pen« 
dant que nous nous formions dans la plaine, les gre- 
nadiers de notre armée forcèrent le village d'Ebren 
et gagnèrent la tête de la chaussée, de sorte que tout 

i. £eckeren« 



CONSERVE AU BRITISH MUSEUM. 63 

d'un coup ih furent attaqués par la téte^ la queue et 
le flanc. Notre première ligne d'infanterie se mit donc 
en marcbe pour aller joindre celle des ennemis; nous 
marchâmes à eux en bataille dans une plaine plantée 
de grosseis fèves aussi hautes que les soldats, ce qui 
BOUS fatigua fort. Par-dessus cela, nous trouvâmes 
dans cette plaine plus de six fossés creux de la hauteur 
d'un homme, et assez larges pour qu'on ne les pût 
sauter. M. le prince d'Épinoy et M. de Roy^ qui com- 
mandoient cette première ligne, la conduisirent jus- 
qu'au ruisseau qui étoit bordé de l'infanterie des en- 
nemis. En approchant d'eux y ils nous firent un feu 
terrible, et malgré tous ces obstacles, nous nous je- 
tâmes dans le ruisseau, que nous passâmes presque à 
la nage ; nous joignîmes ceux qui avoient gagné le 
haut de la digue^ et nous poursuivîmes les ennemb 
depuis quatre heures jusqu à dix. Nous gagnâmes en 
deux heures plus d'une demi-lieue de terrain, et nous 
les aurions poursuivis jusqu'à lillo, si M. de Guiscard 
ne les avoit pas coupés; mais ces gens-là^ se trou- 
vant dans la nécessite de vaincre ou de mourir, firent 
avancer celles de leurs troupes qui n'a voient pas en- 
core chargé sur notre tète, qu'il y avoit trois heures 
qui combattoit. Il leur arriva deux bonheurs en même 
temps qui les a {sic) sauvés. Le premier, c'est que nous 
ne pûmes si bien contenir nos soldats qu'il n'y en eût 
beaucoup qui descendirent la chaussée pour piller 
leurs équipages, quifîloient le long du chemin. L'autre 
bonheur est qu'à l'endroit où nous fûmes obligés de 
nous arrêter^ notre ruisseau fait un coude , et donna 
assez de terrain aux ennemis pour former deux esca- 
drons qui nous chargèrent avec beaucoup d'audace, 
et qui mirent notre tête un peu en désordre; mais 
ces deux escadrons furent bien punis, car ils furent 
passés par les armes par le régunent des gardes de ' 
M. l'Électeur de Cologne, qui n'avoit pas passé le 
ruisseau, et qui n'^voit par conséquent pas chaîné. 



64 EXTRAITS D'UN JOURNAL MANUSCRIT 

Enfin, la Duit étant venue , M. le maréchal envoya 
ordre à M. de Guiscard de se retirer, parce qu'il auroit 
pu être forcé dans son village par des troupes déses- 
pérées, et qu'on ne pouvoit soutenir. Dès que les en- 
nemis eurent le chemin libre^ ils se retirèrent à Lillo 
avec beaucoup de précipitation, et s'embarquèreni 
pour passer en Hollande, à mesure qu'ils arrivoient. 
Nos soldats passèrent la nuit à piller leurs équipages 
le long de la chaussée et sur le champ de bataille. Le 
lendemain, à la pointe du jour^ M. le maréchal re- 
tourna à la tête d un détachement de cavalerie jusqu'à 
l'endroit de la chaussée où nous avions quitté les en- 
nemis ; il n'y en trouva que ceux qui avoient été tués 
ou blessés. Il fit charger tous les nôtres sur des cha- 
riots qu'on a conduits jusqu'à Anvers, et fit amener 
50 chariots chargés de bombes, de grenades et d'au- 
tres munitions. On a pris 7 pièces de canon , 42 pe- 
tits mortiers, quelques drapeaux et étendards et tous 
leurs équipages et bagages. M. le maréchal se retira 
hier soir dans nos lignes, d'où il va partir avec les 
troupes qu'il a amenées, pour joindre l'armée de 
M. de Villeroy. Les ennemis ont bien perdu dans ce 
combat 2500 hommes sans les blessés. On leur a fait 
8 à 900 prisonniers. On a pris aussi la comtesse de 
Tilly^ avec plusieurs dames qui étoient habillées en 
amazones, qui étoit venue voir son mari le comte de 
Tilly, pour faire une partie de chasse. On les a remises 
à M. le prince de Cerclas, père du comte de Tilly, 
qui les a bien régalées et ensuite renvoyées. Nous 
avons eu 600 hommes tués et autant de blessés. M. le 
maréchal de BoufHers s'est trouvé partout. MM. les 
ducs de Guiche et de Villeroy, le prince d'Épinoy , 
de Roy et de Grimaldi , maréchal de camp des troupes 
d'Espagne, se sont fort distingués. Tout le monde a 
fait des merveilles. Nous n'avons perdu aucun officier 
général. M. de Séguyran, colonel du régiment du 
Maine, a été tué sur le champ de bataille. Il avoit été 



CONSERVE AU BRITISH MUSEUM. 65 

blessé deux fois auparavant. M. de Courvilley colonel 
réformé y tué; M. le duc de Morteinart» M. de Sans- 
beuf y colonel de Blaisois, blessés légèrement. Les oIlB- 
ciers espagnols, aussi bien que les soldats de cette 
Dation, ont fait des merveilles^ et ont perdu beaucoup 
de monde. Les régiments qui ont le plus souffert sont 
du Maine, de Mortemart, Blaisois, des gardes de 
l'Électeur de Cologne, et Sugères*(?). 

k Paris, le 14 juillet 1703. — Il est arrivé, il y a 
quelques jours, un aide de camp de M. le maréchal 
de BoufUers, qui a apporté la liste des morts et des 
blessés, 4 drapeaux et 2 étendards. Outre cela, les 
troupes de TElecteur de Cologne et celles d'Espagne 
en ont eu. 

Le Roi a témoigné qu'il étoit fort content de la con- 
duite de M. le maréchal de Villeroy. 

On assure que le Roi a donné, depuis quelques 
jours, à M. de Chamillart, un brevet de retenue de 
300 000 livres sur sa charge de secrétaire d'État, outre 
celui de pareille somme qu'il avoit déjà*. 

La reine d'Angleterre a retrouvé une grande partie 
de ses pierreries : il ne lui manque plus ^ue ses pen- 
deloques, estimées 1 000 écus, et un tableau dont la 
bordure est remplie de beaux diamants. 

M. le duc de Gesvres, gouverneur de Paris, s*est 
démis de son duché en faveur de son fils^ avec l'agré- 
ment du Roi', à condition qu'il portera le nom de duc 
de Tresmes, et de payer les créanciers. 

A Paris, le 21 juillet 1703. -^ M. le duc de la Ro- 

1. Sor le combat d'Eeckeren, voyez Pelet, Mémoires mili'- 
taira ^ t. III, p, 65-79. 

2. Chamillart obtint de plus, en 1708, nn brevet de retenue de 
i50 000 livres sur sa charge de grand trésorier de Tordre. 

3. Voir Saint-Simon, t. IV, p. 419. 

T. VI, 1868. 2* rABTra 5 



66 EXTRAITS D*UN JOURNAL MANUSCUlT 

chefoucauld a obtenu du Roi uo brevet de retenue 
de 1 000 écus sur sa chaîne de grand maître de la 
garde-robe*. 

11 a été résolu au dernier conseil de lever 35 nou- 
veaux régimentsl; on croit qu'on lèvera cette année 
jusqu'à 40 000 hommes. 

Le 17 de ce mois, on apprit la mort de H. le 
cardinal de Bonzi, qui fait vaquer l'archevêché de 
Narbonne et l'abbaye de Valmagne, diocèse d'Agde^ 
de 15 000 livres de i«nte« On ne sait encore qui 
remplira ce gros bénéfice* On met sur les rangs 
pour l'archevêché MM. de Toul , de Bourges, d'A.lby 
et d'Arles. La voix publique est pour M. d'Alby '. 

Le Roi a envoyé au cardinal de Portocarrero le cor- 
don de l'ordre vacant par la mort de M. le cardinal de 
Bonzi. 

A Paris, le 31 juiUet 1703. ^- Madame la princesse 
de Conti est accouchée d'un garçon qui s'appellera 
M. le comte d'Alais. H. le duc et Mme la pnncesse 
Font tenu sur les fonts. 

On assure qu'il reviendra au Roi^ de la vente des 
chaires de l'artillerie, 5 à 6 millions \ 

k Paris, le 4 août 1703. — M. le duc de la Ferté 
est mort. Le duché est éteint si le chevalier son frère, 
qui partit pour Malte, il y a deux ans, et dont on n'a 
point de nouvelles, l'est aussi *^ ce duc ne laissant 



1 . c Bientôt après, M. de la Rochefoucauld eut 300 000 
de brevet sur ses charges. » (Saint-Simon, t. IV, p. 109.) 

2. Sur Bonzi, voy. Saint-Simon, t. IV, p. 433 et suiv. 

3. c Le Roi fit. quelques jours après, un règlement sur l'ardlle- 
lerie, dont il Tendit les charges. G'étoit un objet de cinq milions. > 
(Saint-Simon, t. IV, p. 146.) 

4. c On ne sayoit ce qu'étoit devenu son frère, le cheyalier de 
la Ferté, qu*on a cru péri et dont on n*a jamais oui parler, qui 
étoit un étrange garnement. » (Saint-Simon, t. IV, p. 138») 



CONSERVE AU BRITISH MUSEUM. 67 

qu'uue fille. Il fait vaquer le gouvernement du pays 
Messin, qui vaut 20 000 livres. 

Le Roi a déclaré que M. le maréchal de Villeroy lui 
faisoit plus de plaisir par sa conduite que s'il avoit 
gagné trois batailles. 

A Paris, le 11 août 1 703. — Le prince dont Mme la 
duchesse d'Orléans est accouchée se nommera le duc 
de Chartres. Le Roi lui donne 50 000 écus de pension. 

> 
A Paris, le 14 août 1703. — On mande de Nimes, 
du 4, que l'on a donné, pour la troisième fois, am- 
nistie aux camisards, à condition que dix jours après 
ils quitteront les armes, ou les porteront pour le service 
du Roi, faute de quoi on agira contre eux avec la der- 
nière rigueur, ce qu*on n'a pas voulu faire jusqu'à 
f resent. On ne croit pourtant pas que ces scélérats 
acceptent. 

A Paris, le 2 octobre 1703*. — Il arriva, le 29, un 
courrier à Fontainebleau, dépêché du camp de Dil- 
linguen par M. le comte d'Usson, parti le 21 de ce 
mois, par lequel on a appris que, la veille, l'armée du 
Roi, commandée par M. de Villars et M. de Bavière 
d'un côté et par M. d'Usson de l'autre, a gagné une 
bataille complète dans la plaine d'Ochstedt contre 
l'armée impériale, commandée par le comte de Stirum, 
qui avoit 1 4 000 hommes de pied et 64 escadrons. 
Voici un extrait de cette action : 

«r M. de Bavière et M. de Villars étoient à NorendorfF 
à la hauteur deDonauwert entre le Danube et le Leck. 
Ils avoient laissé M. d'Usson dans le camp de Dillin- 
guen avec 18 bataillons et 16 escadrons. M. l'Électeur 
et M. le maréchal ayant pris la résolution de repasser 



i . Sur la bataille d'Hochstett, voir Pelet, Mémoires militaires^ 
l. m, p. 467-9. 



68 EXTRAITS D'UN JOURNAL MANUSCRIT 

le Danube à Donauwert^ pour attaquer le comte de 
Stirum dans son camp retranché, avoient donné l'or- 
dre à M. d'Usson de se tenir prêt à la pointe du jour, 
pour marcher aux ennemis sitôt qu'il entendroit tirer 
trois coups de canon qui dévoient lui servir de signal. 
M. d'Usson ne manqua pas de s'avancer entre Dillin- 
guen et Ochstedt, où étant arrivé, il entendit tirer 
trois coups de canon, qu'il prit pour le signal. Cepen- 
dant c'étoit les ennemis qui les tirèrent. En effet, le 
comte de Stirum^ informé du peu de troupes qu'avoit 
M. d'Usson, s etoit mis en marche pour venir l'atta- 
quer, et avoit fait apporter quantité d'échelles pour 
escalader son camp. M. d'Usson, averti de sa marche, 
jugea qu'il lui seroit plus avantageux de gagner le vil- 
lage d'Ochstedt. Il fit occuper le village d'Onderlau. 
Les brigades de Yivans et de Bourbonnois, qui s'étoient 
avancées, furent coupées par les ennemis; mais elles 
se défendirent si vaillamment qu elles n'ont pas peu 
contribué à la victoire. M. d'Dsson envoya quelques 
troupes pour arriver aux retranchements avant les en- 
nemis, qui furent arrêtés et poussés par M. de Cheladet, 
maréchal de camp, avec toute la bravoure possible. 
Ses deux fils étoient auprès de lui, qui lui servoient 
d'aides de camp. L'un fut fait prisonnier, et Tautre 
blessé. M. le comte de Mailly la Houssaye^ à la tête de 
Quelque infanterie, se jeta dans les retranchements, et 
nt des actions incroyables, aussi bien que les brigades 
de Vivans et de Péry, qui repoussèrent 30 escadrons 
des ennemis qui les attaquoient. 

(( M. d'Usson étoit fort inquiet de n'avoir point de 
nouvelles de M. de Bavière ni de M. de Villars, lors- 
qu'un de ses aides de camp vint lui dire que leur ar- 
mée paraissoit, et dans le même temps il entendit un 
grand bruit de canons et de mousqueterie^ ce qui lui 
fit prendre le parti de faire sortir les troupes qui 
étoient rentrées dans les retranchements, et de passer 
les défilés pour s'avancer vers Ochstedt; ce qu'U exe- 



CONSERVE AU BRITISH MUSEUM. 69 

cuta si heureusement qu'il se trouva à la tête de Tannée 
qui poussoit les ennemis, qui plièrent et se retirèrent en 
assez bon ordre vers un bois qui étoit à leur gauche 
sur le grand chemin de Norlinguen. L'infanterie du 
Roi pénétra dans ce bois, et y fit un carnage horrible 
des ennemis, qui se dissipèrent et prirent la fuite. On 
les poursuivit pendant plus de deux lieues Tépée dans 
les reins. Tous les prisonniers, qui sont à présent au 
nombre de 4000, assurent qu'il y a eu plus de 
5000 hommes de tués et un très-grand nombre de 
blessés. On prend à tous moments des prisonniers, et 
nous avons dans ce nombre plus de 60 officiers ; 
33 pièces de canons, beaucoup ue drapeaux et d'éten- 
dards, tous les bagages de l'armée ennemie nous sont 
restés. Nos troupes et les officiers ont fait merveilles. 
Nous n'avons perdu que 1000 à 1200 hommes, et 
point d'officiers de marque. » 

On attend une relation de M. de Yillars. 

A Paris, le 13 octobre 1703. — M. le maréchal de 
Montrevel a donné ordre à tous les habitants des lieux 
d'où sortent les fanatiques^ qu'ils eussent à se trans- 
porter, eux et leurs familles, leurs meubles et effets 
dans les villes qui leur seroient marquées, où Sa Ma- 
jesté avoit envoyé des ordres pour les y faire subsister^ 
et qu'aussitôt qu'ils y seroient, on brûleroit leurs habi- 
tations. Le Boi, selon sa bonté ordinaire, a eu beau- 
coup de peine d'envoyer ces ordres à M. de Montrevel: 
mais comme c'est le seul moyen qui reste pour réduire 
ces malheureux à leur devoir, Sa Majesté en a pris la 
résolution. 

be Roi redouble ses amitiés à Mme de Bourgogne 
pour la consoler. Il traite bien l'ambassadeur de Sa^ 
voie. 

On croit que ce sera M. le maréchal de Tessé qui 
commandera en Dauphiné, en Provence, et même en 
Savoie, en cas de besoin. 



70 EXTRAITS D*UN JOURNAL MAïaJSGRIT 

A Paris, le 16 octobre 1703. — M. Desmarets a été 
fait directeur gcqéral des finances* à la place de 
M. Rouillé Ducoudray qui remboursera les 800 000 li- 
vres qu*il a payées pour cette charge ; et pour récom- 
pense, le Roi a fait M. Ducoudray conseiller d'État, et 
quoiquUl n'y ait pas de place vacante, il entrera dans 
le conseil dès à présent. 

Le fils aîné de M. de Chastillon est mort revenant 
de Barèges. Le Roi a donné à son cadel le régiment 
de dragons qu'il avoit, quoiqu'il n'ait que quinze ans. 

A Paris, le 20 octobre 1703. — Il est arrivé un 
courrier de Modène, qui a rapporté que M. le duc de 
Lesdiguières y étoit mort de maladie le 6 de ce mois, 
après douze jours de fièvre continue. Le Roi en a fort 
parlé et l'a très-regretlé , étant un des meilleurs offi- 
ciers de France et le plus riche seigneur du royaume*. 
Comme il ne laisse pas d'enfants, M. de Canaple est 
son héritier et devient duc*. M. le maréchal de Ville- 
roi héritera seul après la mort de Mme la duchesse 
de Lesdiguières, la douairière, de tous les biens de la 
maison de Retz, qui, en deux seules terres, montent 
à plus de 50 000 écus de rente. 

A Paris, le 4 décembre 1703. — Le Roi déclara, le 
30 au matin , qu'il donnoit la charge de capitaine- 
lieutenant des gendarmes à M. le prince de Rohan, va- 
cante par la démission qu'en a faite M. de Soubise, son 
père, qui avoit un brevet de retenue de 1 00 000 écus 
sur cette charge. Sa Majesté en donne un de 400 000 li- 
vres à M. le prince de Rohan, qui donne 200 000 écus 
à monsieur son père, qui les destine pour ses deux 

1. Sur Desmarets, voy. Saint-Simon, t. IV, p. 182 et 183. 

2. Voy. Saint-Simon, t. IV, p. 184. 

3. « Le vieux Ganaples se sut bon gré alors de n'avoir jamais 
voulu renoncer à cette succession, qui le fit duc de Lesdiguières. » 
(Saint-Simon, t. IV, p. 184.) 



CONSERVÉ AU BRITISH MUSEUM. 71 

cadets. Le duc d'Arcos, grand d'Espagne de la pre- 
mière classe, accompagné de deux valets» étant allé 
voir une femme, a été tué avec ses gens par son 
mari. 

A Paris, le 1" avril 1704. — I^e 29, M. le maréchal 
de Villars eut une longue audience du Roi, où M. de 
Chamillart étoit. On croit qu'il ira commander dans 
les Cévennes à la place de M. le maréchal de Montre- 
vel, qui ira en Guyenne ou en Savoie, M. de Sourdis 
étant fort âgé et infirme, et M. le maréchal de Tessé 
obligé d'aller aux eaux minérales. 

Le sieur Colasse, mattre de quartier de la chapelle 
du Roi, se retire. Sa Majesté lui donne 1000 écus de 
pension et 1 000 écus pour payer ses dettes S II a 
encore d'autres bienfaits, dont il jouira. Le Roi a 
donné sa charge à M. de la Lande, qui en a déjà 
deux« 



A Paris, le 3 mai 1 704. — M. le duc de Grammont 




princesse des Ursms et de n avoir point 
commerce avec elle. On parle d'une dame de la mai- 
son de Gonzague, veuve d'un grand d'Espagne, pour 
remplir sa place. Le Roi a accordé à M. le duc de 
Beauvilliers, le 1 " de ce mois, un brevet de retenue de 
500 000 livres sur la charge de premier gentilhomme 
de la chambre*. 

A Paris , le 24 mai 1 704. — Cavalier a eu une con- 
férence d'une heure avec M. de Villars, où se sont 

1. Pascal Collasse (1649-1709). Voy. le Dictionnaire critique 
de biographie et d histoire de M. Jal. 

2. Voir Toavrage de M. Combes sur la Princesse des CJrsins^ 
p. iôOetsuiy. 

3. Le 16 mai : voy. la France Protestante, vi* partie, p. Î90. 



72 EXTRAITS lyUN JOURNAL MANUSCRIT 

trouvés MM. de fiasville» de la Lande et de Saudrî- 
court, dans le jardin des Récollets. Il n'a rien de- 
mandé pour lui y et se remet à la clémence du Roi et 
à ]a discrétion de M. le maréchal. U devoit aller le 8 
de ce mois à Calvisson, où tous les fanatiques dévoient 
se trouver pour sortir du royaume au commence- 
ment du prochain, ou pour servir le Roi où il lui 
plaira. Cavalier est petit, simple et sans aucune mar- 
que d'esprit. On regarde comme un songe que cet 
homme , fils d'un paysan , garçon boulanger, sans 
étude ni service, ait conduit à l'âge de vingt-deux ans, 
une telle révolte. Il a , comme il avoit promis, fait savoir 
la suspension d'armes , et à présent ses troupes vont 
et viennent par petites bandes sans qu'on leur dise 
rien. Le Roi a envoyé ses ordres pour qu'on les fasse 
sortir du royaume , moitié par Genève et l'autre par 
le Rhin; mais comme, depuis leur première de- 
mande, ils veulent rester, on croit que le Roi enverra 
d'autres ordres. 

À Paris, le 27 mai 4704. — Mme la duchesse de 
Yentadour a eu les provisions de gouvernante des en- 
fants de France, pour aider à la maréchale de la Mothe, 
sa mère, à laquelle elle succédera en cas de décès. Le 
Roi lui donne une pension de 4 2 000 livres : elle en 
reçoit déjà une de 8000 ^ 

On assure que M. le maréchal de Yillars est d'avis 
qu'on fasse trois régiments des fanatiques qui veulent 
servir, et qu'on en donne le commandement à Cava- 
lier, à Roland et à Catinat. On ne sait ce que le Roi 
ordonnera sur ce sujet*. 

M. le prince Charles de Vaudemont mourut le 42, 
de maladie, à Ostiglia. 

1. Voy. Saint-Simon, t. IV, p. 251 et 254. 

2. La France Protestante (vi« partie, p. 290) parle d'un seul 
régiment de 734 hommes, composé de seize compagnies. 



CONSERVÉ AU BRITISH MUSEUM. 73 

A Paris, le 1 juin 1 704 . — Les fanatiques n'avoient 
que jusqu'au 6 pour accepter les conditions imposées 
par le Roi. S'ils n'acceptent ce parti, M. le maréchal 
d'un côté, et M. de la Lande de l'autre, iront brûler 
les villages qui leur fournissent des vivres, dont les 
habitants seront passés au fil de Tépée. On envoie, de 
la cour, une commission de lieutenant-<;olonel pour 
Cavalier, et de pareilles à Roland et à Catinat, en cas 
qu'ils rentrent dans le devoir. Cavalier, avant que de 
se soumettre au Roi, avoit reçu 1 00 000 écus des Hol- 
landois. 

Le 5 de ce mois^ dame Charlotte Séguier mourut 
dans cette ville, âgée de quatre-vingt-deux ans. Elle 
étoit fille du chevalier Séguier, et avoit épousé en 
premières noces le duc de Sully, en secondes Henri 
de fiourbon, duc de Nemours, légitimé de France. Le 
Roi en prit le deuil le 8 pour quinze jours. Elle a nommé 
pour exécuteur de son testament M. Âmelot, conseiller 
d'État. 

A Paris, le 14 juin 1704. — On dit que milord Mal- 
borough a dit à l'Électeur de Trêves qu'il alloit ap- 
prendre aux Allemands à battre les François. 

A Paris, le 1 7 juin 1 704 . — « A Anduze^ le 6. — Ca- 
valier, mécontent, avec raison, de ses gens, n'a pas 
voulu les joindre, quoiqu'ils l'en aient prié et fait 
prier par Moïse, leur premier prophète. M. le maré- 
chal de Villars l'a envoyé, avec sa prise et 50 de sa 
troupe, à Vallabrègues^ village catholique, situé près 
du Rhône, qui a été choisi pour leur quartier d'as- 
semblée, en attendant les autres, à qui M. le maréchal 
avoit prolongé l'amnistie jusqu'à aujourd'hui, dans 
l'espérance qu'il en viendroit beaucoup. M. le marquis 
de la liande a fait consentir qu'on envoyât quelques- 
uns des principaux habitants d'Alais, Saint-Hippolyte, 
Sauve, Ânduze et autres lieux, pour exhorter Roland, 



74 EXTRAITS DTJW JOURNAL MANUSCRIT 

Ravanel, Joigny et autres chefs^ à accepter le pardon 
du Roi et à ne pas continuer à ruiner la province. 
Jusque-là, cela n'a produit que des demandes inso- 
lentes : comme l'exécution de l'ëdit de Nantes; liberté 
à tous les nouveaux convertis du royaume de revenir 

I'ouir en paix de tous leurs biens, et de Texercice de 
a religion ; la décharge des impôts ; et d'autres propo- 
sitions qui ont paru si impertinentes que M. le maré- 
chal devoit^ ce matin , faire fiiire un mouvement gé- 
néral de 3000 hommes choisis^ partagés en 5 corps, 
pour aller à la poursuite des rebelles par cinq difle- 
rents endroits; mais Roland^ en ayant eu avis, écrivit 
à M. le maréchal une lettre pleine de soumission , et 
l'envova par deux de ses gens, qui demandèrent un 
mois de temps afin de traiter et faire un accommode- 
ment. M. le maréchal répondit qu'il ne donneroitpas 
un jour ; cependant il leur en accorda deux pendant 
lesquels il y auroit suspension d'armes. On envoya en 
même temps des otages de part et d'autre. Ceux de 
M. le maréchal sont M. de Bombel, major des galères, 
et un capitaine du régiment de Froulay; et ceux de - 
Roland sont quatre de ses principaux officiers^ qui, en 
arrivant, se jetèrent aux pieds de M. le maréchal, lui 
demandant grâce pour Roland, pour eux et pour leurs 
frères. 

(c Cavalier, qui jusque ici, a agi de bonne foi, est allé 
trouver Roland, et a beaucoup contribué à le faire 
rentrer dans son devoir ^ Ce dernier s'est approché de 
cette ville avec sa troupe, où il restera jusqu'à ce que 
ceux qui sont dispersés aient joint; après quoi on les 
conduira à Vallabrègues^ où est Cavalier et les siens* 
Ils y resteront jusqu'à leur départ de cette province. 
Cette troupe est de 1 000 hommes. Il ne reste [dus que 
celle de Ravanel, qui sera bientôt soumise, n'étant 
que de 200 hommes. En sorte que dans peu cette 
province sera en paix. » 

i . Voy. la France protestante^ ubi supra. 



CONSERVÉ AU BRITISH MUSEUM. 75 

On dit qu'après raocouchement de Mme la duchesse 
de Bourgogne, on fera un carrousel pour M. le duc 
de Mantoue. 

A Paris, le 21 juin 1704. — La princesse des Ursins 
arriva le 8 au soir à Bayonne. Elle doit bientôt partir 
pour l'Italie. 

 Paris, le 28 juin 4 704. — Mme la duchesse de 
Bourgogne accoucha le 25, à cinq heures un quart, d'un 
prince que le roi a nommé duc de Bretagne. On Ta 
ondoyé. C'est M. le cardinal de Coislin , en présence 
de M. le curé de la paroisse^ de M. le chancelier et de 
M. de Pontehartrain^ qui a fait son procès-verbal , à 
la vue de tous les princes et princesses^ et de tous les 
grands officiers de la couronne. Le roi a donné des 
preuves éclatantes de sa piété ; car, en sortant de chez 
Mme la duchesse de Bourgogne^ où il avoit vu ondoyer 
le prince, il est allé à la chapelle remercier Dieu du 
présent qu'il lui a fait. 

A Paris, le 1*' juillet 1704. — « Au camp de Lau- 
terbourg, le 4 4 juin. — MM. de Villeroy et de Tallard 
se sont assemblés hier au matin avec les officiers gé- 
néraux de leurs armées. On ne doute pas que ce ne 
soit pour exécuter quelque grande entreprise. Toutes 
les troupes meurent d'envie d'en venir aux mains. Nos 
places sont garnies de tout. Nous avons dans Landau 
40 gros canons, 30000 boulets, 22 mortiers, des 
bombes et de la poudre à propoition , et des vivres 
pour quatre à cinq mois. Nous en avons autant dans 
Brissac, sans compter qu'à Strasbourg nous avons 
nos principaux magasins, avec de quoi faire quatre 
ponts de bateaux armés et plusieurs radeaux, avec 
un pont coulant de nouvelle fabrique, lequel est à 
Landau pour jeter au-dessous de Philisbourg , en cas 
qu'on en ait besoin. Le bruit continue toujours que 



76 EXTRAITS D'UN JOURNAL MANUSCRIT 

les ennemis en veulent à M. de Bavière, et que milord 
Marlborough marchera à lui. Sicelaarrive, nous mar- 
cherons à M. rÉlecteur pour le secourir, quelques dif- 
ficultés que nous y trouvions. Nous avons ici 98 ba* 
taillons et 1 35 escadrons, et M. de Bavière a en cam- 
pagne 46 000 chevaux et 36 000 hommes de pied. Il 
n'y a que deux choses que nous attendons pour nous 
déterminer, qui sont la marche des ennemis de ce 
côté, et l'arrivée d'un courrier de la cour. » 

A Paris, le 1 5 juillet 1704*. — On apprend par les 
lettres d'Hollande, que milord Marlborough y avoit 
dépéché un exprès pour faire savoir aux États que son 
armée, jointe à celle des Impériaux, avoit forcé les 
Bavarois dans leurs retranchements de Donauwert, 
après une heure d'une vigoureuse résistance, pris tout 
le canon et beaucoup de bagage, mais qu'il avoit perdu 
un grand nombre d officiers, et des officiers généraux 
tués ou blessés, et 2500 soldats tués, et qu'ensuite il 
s'étoit emparé de Donauwert. Ces lettres ajoutent 
que quoique les États aient témoigné beaucoup de 
joie cle celte nouvelle, qu'ils ont débitée le plus avan- 
tageusement qu'ils ont pu pour réjouir le peuple, 
néanmoins elle n'a causé aucune joie, attendu la perte 
considérable que les alliés ont faite. On en attend 
une relation de M. de Bavière; et en attendant voici 
ce qu'on en a appris par les lettres de Suisse. 

Le 2 de ce mois, les alliés attaquèrent les retran- 
chements que M. de Bavière avoit fait faire près de 
Donauwert, dans lesquels il y avoit 16 bataillons 
bavarois et 4 régiments de cavalerie françoise, com- 
mandés par le comte d'Arcos. Les Impériaux avoient 

1 . Sur la seconde bataille d'Hochstett, voy . Saint-Simon, t. IV, 
p. 308-307 ; Alison, The life of John^ Duke of Marlborough^ 
t. I, p. 149-156; Goxe, Memoirs of John^ Duhe of Marlborough^ 
t. ly chap. 26. 



CONSERVÉ AU BRITISH MUSEUM. 77 

la droite, et les Anglois la gauche. L'attaque com- 
mença à 5 heures du soir. Ils furent repoussés quatre 
fois avec un grand carnage, ce qui obligea les géné- 
raux de se mettre chacun à la tête de ses troupes et 
de les mener à l'assaut , qui fut soutenu par les Ba- 
varois avec une bravoure extraordinaire. Mais le 
nombre des Allemands grossissant toujours, ils fu- 
rent obligés d'abandonner ces retranchements, dont 
les alliés s'emparèrent, prirent 9 pièces de canons 
et quelques bagages. Cette action coûte environ 
1 800 hommes aux Bavarois. Les alliés ont eu plus de 
4000 hommes tués , parmi lesquels grand nombre 
d'officiers, entre autres les généraux Gow et Beveren, 
et le major général nommé Beheim, et plus de 
2000 blessés, au nombre desquels sont le général 
Stirum, dont la blessure est mortelle, les princes de 
Bade et de Hesse-Cassel , le comte de Frise et plu- 
sieurs colonels. Après cette action les alliés s'emparè- 
rent de Donauwert^ que la garnison bavaroise avoit 
abandonné. 

A Paris, le 26 août 1704. — Toutes les relations 
venues au sujet de la bataille en Bavière sont si diffé- 
rentes, qu'on ne peut rien dire de positif là-dessus. 
Elles viennent toutes des ennemis , qui grossissent 
toujours les objets. En attendant un détail exacte on 
peut assurer que c'est notre aile droite, où étoit M. de 
Tallard^ qui a été battue, et où les ennemis ont fait un 
si grand nombre de prisonniers. Mais notre gauche, 
où étoit M. de Bavière, a fait des merveilles contre la 
droite des ennemis, que commandoit le prince Eu- 
gène. M. l'Électeur s y est distingué d'une manière 
extraordinaire; il a mis les ennemis en un très-grand 
désordre, et sur le point de prendre la fuite, lorsque 
milord Marlborough lui envoya un renfort considéra- 
ble; ce qui obligea M. TÉlecteur à se retirer en bon 
ordre, avec l'armée, près d'Augsbourg, et avec M. de 



78 EXTRAITS D'UN JOURNAL MANUSCRIT 

filarsin, qui a aussi fait tout ce qu'un brave peut 
faire; en sorte qu'il n'y a eu que notre droite où nous 
avons eu du dessous, ce qu'on attribue aux régiments 
deZurlauben, Greder, Surbeck-allemands, qui mirent 
les armes bas. L'affaire a été longue et très-longtemps 
balancée. M. de Tallard , avant de se rendre prison- 
nier avec 26 bataillons, a capitule, à condition que ses 
troupes ne seroient point dépouillées, et que l'échange 
seroit de soldat pour soldat et d'officier pour officier. 
Les ennemis y ont fait une perte très<x>nsidérable. 
Les lettres de Suisse la font monter à 20 000 hommes 
tant tués que blessés, parmi lesquels il y a 80 colo- 
nels tant de cavalerie que d'infanterie , et 200 autres 
officiers. 

A Paris, le 9 septembre 4704. — « A Alais, le 
30 août. — Le nommé Jacques de Lessac , qui com- 
mandpit une des plus grosses troupes de fanatiques 
dans le diocèse d Usez, est venu se rendre à M. le 
maréchal de Villars^ auquel il a demandé la permis- 
sion de servir le Roi. Depuis le traitement qu'on a 
fait à Roland et à toule sa troupe, les fanatiques sont 
très-déconcertés. Ils viennent par bandes lui de- 
mander pardon. M. le maréchal poursuit vigoureuse- 
ment les autres, et comme ils se retirent pour la plu- 
part dans les hautes Cévennes, il a fait des provisions 
pour ses troupes, afin de les suivre dans les monta- 
gnes, d'où il en échappera peu. 

« Il vient d'arriver en ce moment à M. le maréchal 
plusieurs chefs des fanatiques avec une lettre signée 
des principaux, qui assurent qu'ils veulent implorer la 
clémence du Roi. 

« M. le maréchal ne perdra pas de temps à les y 
contraindre. 11 promet le pardon à tous ceux qui vou- 
dront se rendre, avec menaces de ne faire aucun 
quartier à ceux qui attendront qu'on les aille cher- 
cher. 






CONSERVÉ AU BïOTISH MUSEUM. 79 

c M. de Planque fit investir, il y a trois jours, le vil* 
lage appelé Canaules. Il arrêta 5 camisards et 3 pro 

f>riétaires, auxquels il fit casser la tête d'un jour à 
'autre. Il les surprit assez finement. Sa troupe ne 
trouva personne à son arrivée au village; il ordonna 
qu'elle s'en retournât à deux lieues et qu'elle revint 
ensuite, ce qui lui réussit , les camisards étant retour- 
nés dans leurs maisons. On a trouvé deux magasins 
dans ce village, dont les provisions ont été abandon- 
nées aux soldats et les grains enlevés. ^ 

On mande de Londres qu'on a nommé des com- 
missaires pour traiter avec des députés du parlement 
d'Ecosse sur le commerce et sur les autres aflaires qui 
concernent ces deux nations, les États d'Ecosse ayant 
résolu de ne pas nommer un successeur à la couronne, 
que les Anglois leur aient donné satisfaction. Ces let- 
tres ajoutent qu'on ne croyoit pas que cette afTaire 
pût se terminer sitôt^ les Écossois étant irrités des 
'procédures que la Chambre des seigneurs d'Angle- 
terre a faites dans la prétendue conspiration d'E- 
cosse^. 

A Paris, le 20 septembre 1 704. — Le Roi a donné 
à M. le vidame d'Amiens la charge de capitaine-lieu* 
tenant des chevau-légers, vacante par la mort de 
M. le duc de Montfort, son frère. M. le vidame donne 
200 000 livres aux enfants de ce défunt , et la jouis- 
sance du revenu à la duchesse, leur mère. Sa Majesté 
s'est réservé de choisir un homme de condition et bon 
officier pour exercer la charge de son lieutenant, 
qu'avoit M. le vidante d'Amiens dans ladite compa- 
gnie. 

A Paris, le 47 janvier 1705. — Le 41, la princesse 
des Ursins fut à Versailles*; le 12, elle eut audience 

i . Voy. V Histoire dt Angleterre de Smollett, liv. I, chap. viii. 
2. Saint-Simon dit le 10; voy. le t. IV, p. 412. 



80 EXTRAITS D'UN JOURNAL MANUSCRIT 

du Roi dans son cabinet, laquelle dura deux heures et 
demie; elle fut ensuite voir M. le Dauphin, et faire ses 
visites chez les princes et chez les princesses ; après 
quoi elle fut au souper de Sa Majesté et prit son rang 
comme les dames de la cour. Lundi dernier, elle fut 
chez Mme de Maintenou, où elle fut très-longtemps, et 
le lendemain elle eut encore audience du Roi. On ne 
peut rien ajouter à Testime avec laquelle elle a été 
reçue de tout le monde. 

On dit qu'on va imposer le sol pour livre sur le 
loyer des maisons. 

M. le chevalier de Seignelay est mort à Strasbourg 
d'une fièvre maligne. 

A Paris, le 20 janvier 4705. — Mme la princesse 
des Ursins est revenue dans cette ville, où elle restera 
du temps, ayant loué Thôtel de Yentadour. Tous les 
ministres Tout traitée; les maréchaux de France et les 
autres seigneurs Tout visitée^ et Mme la duchesse de 
Bourgogne a tenu pour elle grande toilette, grand 
concert, cercle et jeu. 

Mme la comtesse d'Âulnoy est morte en cette ville. 
Elle a fait plusieurs voyages eu Espagne, dont elle a 
donné des relations au public^ et travaillé journelle- 
ment à des contes de fées et autres ouvrages de cette 
espèce. 

On parle de MM. lés ducs d'Aumont et de Tresmes 
pour le cordon bleu. 

La reine Anne a donné à milord Marlborough la 
croix de Saint-Georges, enrichie de diamants, valant 
8000 livres sterling \ Ce général repassera en Hollande 
au mois prochain pour y faire presser les préparatifs 
de la campagne, que les alliés prétendent de com- 
mencer à bonne heure, afin de nous prévenir. 

i. Sur les honDeurs conférés au duc de Marlborough, voj. 
Coxe, t. 11, p. 71-74. 



CONSERVÉ AU BRITISH MUSEUM. 81 

A Paris, le 24 janvier 1705. — M. le maréchal de 
Tallard a fait proposer de faire régler sa rançon^ mais 
on ne lui a point encore fait de réponse. 

 Paris, le 31 janvier 1705. — La mère de Mme la 
marquise de Dangeau est morte. Elle étoit propre 
sœur de M. le cardinal de Fustemberg. 

M. révéque de Soissons^ a été choisi pour remplir la 

Place de M. Pavillon à TÂcadémie françoise. Celle dans 
académie des médailles ne l'est pas encore. 

A Paris, le 7 février 1705. — La ville de Londres a 
gratifié milord Marlborough de la patente de haute 
bourgeoisie, qui lui a été présentée dans une boite de 
1800 louis. 

A Paris, le 10 février 1705. — Mme la princesse des 
Ursins retournera en Espagne au mois de mars pro- 
chain, pour reprendre la place qu elle avoit auprès de 
la Reine. 

M. le comte de Toulouse a fait une générosité digne 
de lui. Il a donné 1 00 000 livres à M. le comte d'Auver- 
gne, pour sa charge de colonel général de la cavalerie 
légère, pour le comte d'Evreux son neveu ; et outre 
cela , il a acheté la terre et le duché de Montfort, ce 
qui fera payer les dettes du feu duc de ce nom. 

A Paris, le 21 mars 1705. — M. le maréchal de 
Villars a pris congé du Roi, et se dispose à partir pour 
Metz. 

Les gardes françoises et suisses doivent partir dans 
trois jours. 

' On a arrêté dans les Cévennes le chef des fanati- 
ques, et 30 scélérats qui vouloient recommencer leurs 
désordres. 



i . Bruslart de Sillery. 

T. VI, 4868. 2« PARTIE. 6 



82 EXTRAITS D'UN JOURNAlL MANUSCRIT 

Le Roi a nommé M. le marquis d^Usson pour coiii- 
mander dans le comté de Nice. 

A Paris, le 24 mars 1705. — On va travailler inces- 
samment à fondre une nouvelle artillerie. Un entre- 
Î)reneur en a promis 55 pièces à M. de Vendôme pour 
e mois de mai. 

A Paris, le 4 avril 1 705. — La fille de M. le mar- 
quis d'O, chef d'escadre, épouse M. le marquis d'Epi* 
nay, de la maison de Saint-Luc, pour lequel on a 
obtenu déjà l'agrément du Roi pour acheter son régi- 
ment. M. le comte de Toulouse donne à la mariée une 
pension de 1 000 écus , et 1 000 louis pour les habits 
de noce. Elle aura de M. son père 20 000 écus. En 
attendant le paiement, il lui fera 4000 livres de 
rente. 

M. le cardinal de Bouillon a gagné le procès qu'il 
avoit au grand Conseil contre les grands officiers de 
l'ordre de Cluny*. 

Notre armement naval sera de 67 vaisseaux de Ugne, 
outre les.,.. 

A Paris, le 2 mai 1705. — « A Nîmes, le 22. — Au- 
jourd'hui, MM. du Présidial, où présidoit M. de 
fiàville, ont jugé Ravanel et Jonquet. Ravanel a été 
condamné à être brûlé vif, et lonquet et Villas ont été 
rompus vifs. Pendant qu'on étoit assemblé pour les 
jug^, M. le duc de Berwick fît publier que si quelqu'un 
avoit retiré Catinat, que l'on savoit sûrement être dans 
Nimes, en venant le déclarer, il en seroit bien récom- 
pensé; et que faute de cela, s'il étoit trouvé chez 
quelqu'un, il serait roué et sa maison rasée ^. 

i. Ge&iperdu qa'il aurait fallu dire. Voy. Saint-Simon, t. IV, 
p. 206. 

2. Voy. sur Ravanel /a JF>a/2c^/?r(?rej/ii/i/^, XVI* partie, p. 391 et 
392. 



CONSERVE AU BRITISH MUSEUM. 83 

« Cet après-diner, Catinat, étant bien rasé et poudré 
pour tacher de se sauver, a été reconnu auprès d'un 
corps de garde qui est à la place, et d'abord a été 
mené au palais, où il a été juge à être brûlé vif. 

«t M. de Berwick lui demanda pourquoi il étoit re- 
venu dans le royaume: il répondit que c'étoit par ordre 
de la. reine d'Angleterre, et que si on vouloit le laisser 
écrire, on l'échangeroit avec le maréchal de Tallard. 
Sur cela, M. de Basville, prenant la parole, lui dit : 
rc N'as-tu rien autre à me dire? » Et lui ayant répondu 
qOe non, il lui répartit : « Et moi, je te dis que dans 
trois heures tu ne seras pas en vie. » On dressa l'écha- 
faud sous le château, et il étoit près de neuf heures 
quand on mena ces scélérats pour les faire mourir ^ » 

ic Au camp sous Louvain, le 30 juillet 1705. — 
MM. les comtes de la Mothe et de Gassé nous joignirent 
le 28 avec leurs camps volants, ainsi que 7 bataillons 
qui étoient dans Anvers. Notre armée doit encore être 
jointe par des troupes qu on tire des garnisons. Les 
ennemis en font de même. Hier 29 ils commencèrent 
à faire marcher leur artillerie et leur gros bagage^ à 
A heures du soir. Depuis cette heure notre armée fut 
toujours au bivac. Leur dessein étoit de passer la ri- 
vière dans trois endroits, et de nous attaquer; mais 
tous trois leur ont manqué. La nuit, leur armée se mit 
en marche sans tambours ni trompettes ; ils envoyè- 
rent un gros de leurs troupes au bout de notre gauche ; 
mais à peine eurent-ils passé un gué qu'ils furent re- 
pousses avec perte. Cette action s'est passée aujour- 



1. Le récit donné par ia France protestante offre quelqaes 
légères différences. Il y est dit, par exemple, que Catînat fut arrêté 
dans la campagne. « Le pauvre Catinat s'était follement imaginé 
quUl obtiendrait son échange avec le maréchal de Tallard, prison- 
nier en Angleterre, et il osa le proposer : « Tu n'as rien de meil- 
leur à m'apprendre ? lui répondit Berwick, Et moi je te dis que 
dans quatre on cinq heures tu auras les os rompus. » {La Fr, Prot,^ 
partie XIV, p. 499.) 



84 EXTRAITS D'UN JOURNAL MANUSCRIT 

d'huiàSheuresdumatin.Ladeuxièrooaétésurlaqueiie 
de notre droite avec un pareil succès ; enfin la troisième, 
qui étoit la véritable attaque, a été au village de Corbé^ 
quartier de M. TÉlecteur. Ils avoient dressé pendant 
la nuit 40 pièces de canon sur une hauteur qui com- 
mande ledit village et les prairies qui FenviroDiient. 
Depuis 3 heures du matin jusqu'à 7, ce canon a tiré 
comme de la mousqueterie, et à sa faveur, 2000 hom- 
mes d'infanterie avec de la cavalerie ont passé la 
rivière et pris parti dans ledit village, tout le gros de 
leur armée étant sur les hauteurs dudit village, au- 
delà de la rivière. Quatre de nos régiments de dragons, 
qui étoient vis-à-vis de ce village, ont soutenu jusqu'à 
l'arrivée de la brigade d'infanterie de Liège et de Ba- 
vière, qui, malgré leurs ofBciers et les généraux même, 
qui vouloient laisser passer 1 à 1 2 000 hommes, ont 
chargé les ennemis si vigoureusement, qu'ilsles ont 
obligés de repasser la rivière^ malgré la grêle de leurs 
canons, en très grand désordre- Partie a été tuée ou 
noyée; le reste, qui étoit repassé, se croyoit en sûreté; 
mais 1 pièces de notre canon à trois coups, qui avoient 
été dressées sans qu'ils s'en aperçussent, et chargées à 
cartouche, les obligèrent de s enfuir. Toute leur armée 
se retira aussi en grand désordre. Pendant ce temps-là, 
M. le maréchal de Villeroy, à la tête de 10 000 nom- 
mes, fut s*emparer de leur dernier camp, où leur 
avant-garde commençoit déjà à rentrer ; il Tobligea à se 
retirer et à repasser une petite rivière qui étoit derrière 
leur camp, et«qui fait à présent la tête du nôtre, ayant 
la Dille et Louvain derrière nous ; et ce camp de 
i 000 hommes fait la gauche de notre armée. Le 
centre est à Corbé, quartier de M. l'Électeur, et à Néry, 
quartier de M. Villeroy; et la droite appuyée sur 
Vavre. Le quartier des ennemis est à une heue de 
cette ville, toujours la rivière entre eux et nous. Par 

1. Corbeecke. 



CONSERVE AU BRITISH MUSEUM. 85 

cette retraite il paroit que le milord renonce au Bra- 
banty et qu*il a dessein sur Namur. On ne sait pas au 
juste leur perte; mais cette action a bien animé nos 
soldats^ et fort rebuté les leurs. Les ennemis, pour 
pouvoir mieux nous surprendre, avoient tous du blanc 
a leurs drapeaux. Cette ruse leur a épargné quelques 
centaines d hommes. Nous n'avons eu que 60 tués ou 
blessés ^ » 

i. Les dernières nouvelles qui figurent dans ce journal portent 
la date du 13 ayril 1706 On aura remarqué sans doute Texacti- 
tade des détails, et de plus la clarté et, je puis le dire, l'entrain 
avec lesquels les opérations stratégiques sont racontées. Les cor- 
respondants qui, de divers côtés, envoyaient lenrs rapports au 
compilateur de ce jouma:!, étaient très-bien informés, et le con- 
trôle auquel j*ai soumis leurs appréciations en les mettant en re- 
gard de l'ouvrage du général Pelet, m'a surabondamment prouvé 
qu'ils méritent toute confiance. G. M. 



LETTRES 



EXTRAITES DES MANUSCRITS 



DU CARDINAL GUALTERIO 



LETTRES 



EXTRAITES DES MANUSCRITS 



DU CARDINAL GUALTERIO 



Parmi les collections si riches et si variées oue possède le 
Musée Britannique, il en est peu de plus intéressantes que 
celle des manuscrits Gualterio. On sait que le cardinal de 
ce nom * exerça de 1700 en 1706 les fonctions de nonce 
près de la cour de Versailles, et qu^il s'acquit en cette qualité 
une réputation justement méritée, non-seulement d'habileté 
diplomatique, mais d'énergie et de droiture. Rappelé en 
Italie par suite d'influences contraires à la politique française, 
le cardinal Gualterio ne cessa jamais de déclarer hautement 
ses sympathies pour notre pays. 

Les goûts littéraires et scientifiques du cardinal Gualterio 
rayaient mis, aussi bien que ses fonctions diplomatiques, 
en relation avec les personnages les plus influents de son épo- 
que ; de là une correspondance extrêmement étendue, qui, 
précieusement conservée, fut vendue en 1854 aux adminis- 
trateurs du British Muséum par M. le marquis Gualterio. 
Elle ne forme pas moins de deux cents volumes, tant in- 
folio qu*in-quarto , pleins de détails fort piquants sur les 
événements des dernières années du règne de Louis XIV, 
et de la régence du duc d'Orléans. 

De cette vaste collection, où il est difficile de faire un 
choix, j'extrais treize lettres du marquis de Torcy; une 

1. Philippe-ADtoine Gualterio, né en 1660, mort en 1728. Il a été 
nommé tardinal en 1706. 



90 LETTRES EXTRAITES DES MAIVUSCRITS 

lettre du cardinal de Bouillon, au sujet de l'élection du pape 
Clément XI; deux lettres de la princesse de Ursins; deux 
lettres de Tabbé d*Estrées; et enfin un billet de Mme de 
Maintenon. 

Ces documents suffiront pour appeler l'attendon sur cette 
importante collection, que je me propose d'ailleurs de mieux 
faire connaître plus tard. 

Gustave Màsson. 



I 



LETTRES DU MARQITIS DE TORCT AU CARDINAL GUALTERIO*. 



I 

Je prends la liberté de vous adresser, monsieur, la 
lettre que j'écris à milord Lowat, avec une autre lettre 
pour M. BoDJeault, intendant de Bourges. Je supplie 
Voire Seigneurie Illustrissime de vouloir bien les lui 
remettre toutes, et de lui faire comprendre que c'est 
pour son bien qu'on le fait sortir de Paris. Je crois 
que vous ne souhaitez pas mçins que moi qu'il en 

1 . Les lettres qui suivent, toutes adressées an cardinal Gual- 
terio, moins la troisième, sont tirées de deux yoI urnes cotés : 
Additionnai mss.^ 20 318 et 20 319, qui comprennent la correspon- 
dance du marquis de Torcy. Cette correspondance, où l'on trouve 
des renseignements précieux sur la guerre de la succession d'Es- 
pagne, s'étend de 1700 à 1727. — Les signatures et un alinéa 
exceptés, ces lettres sont entièrement de la main d'an secrétaire. 
La troisième n'est qu'une copie. 



DU CARDINAL GUALTERIO. 91 

Sirte promptement^ et il le faut. On pourroit, s'il 
fTéroit trop, prendre d'autres résolutions. Votre Sei- 
gneurie Illustrissime sait les sentiments que j'aurai 
toute ma vie pour eUe, et à quel point je suis, 
Monsieur^ 

De votre Seigneurie Illustrissime, 
Le très-humble et très-obéissant serviteur, 

DB TORCT. 

A Versailles, le 4 de mai 1704. 

II 

J'ai fait remettre à U. d'Argenson, monsieur, les or- 
donnances de milord Lowat, et il m'a promis de 
prendre des mesures avec ses créanciers, en sorte 
qu'ils ne l'empêcheront point de sortir de Paris. Je 
crois que le plus tôt sera le mieux. Je supplie Votre 
Seigneurie Illustrissime de vouloir bien envoyer quérir 
milord Lowat, et de lui dire d'aller voir M. d' Ai^en$on. 
Il ne le doit pas craindre. Je vous demande pardon, 
monsieur, des peines que je vous donne, mais il faut 
bien que cette affaire finisse par le moyen de Votre 
Seigneurie Illustrissime, etc. 

deTorcy. 

A Marly, le 15 mai 1704. 

IQ 

A Milord Middleton • . 

A Versailles, le 13 juin 1704. 

Monsieur, 

Je vous supplie d'assurer la Reine que les disposi- 
tions du Roi en faveur des fidèles sujets du roi d'An-* 

1. Nous laissons cette lettre à sa date parmi celles de Torcy, 
bien qu'elle ne soit pas adressée au cardînal Gualterio, comme 
les précédentes et les suivantes. 



9^ LETTRES EXTRAITES DES MANUSCRITS 

gleterre en Ecosse sont aussi bonnes que j*ai eu Thon- 
neur de le dire à Sa Majesté Britannique. Us en auroient 
pu recevoir des marques dès cette année, si Ton avoit 
été plus promptement et plus sûrement informé du 
véritable état au royaume d'Ecosse et du fondement 
que l'on peut faire sur le zèle et sur les forces des bien 
intentionnés; mais vous savez^ monsieur, que lorsque 
le sieur Jean Murray est arrivé, les projets pour la 
campagne étoient non-seulement faits, mais exécuta 
en partie. Les troupes du Roi sont présentement ré- 
pandues en tant d'endroits différents et si éloignés, 
qu'il seroit impossible que Sa Majesté pût donner au« 
cun secours d'hommes pour TÉcosse avant la fin de 
la campagne, quelque désir qu'elle ait de pouvoir 
soutenir cette affaire. 

Cet intervalle donnera de nouveaux moyens de 
prendre encore de plus justes mesures, comme il seroit 
difficile d'en prendre de bien certaines sur le simple 
rapport du sieur Jean Murray. Le Roi croit, monsieur, 
qu'il est nécessaire que la Reine écrive à ceux de son 
parti en Ecosse d'envoyer ici un homme autorisé 
parmi eux et dans le pays, avec qui l'on puisse con- 
venir des moyens d'employer utilement les secours 
que le Roi voudroit donner; il faut aussi qu'il ait des 
instructions et des pouvoirs assez amples de la part de 
ceux dont il sera député, pour être en état de changer 
les articles des commissions qu'on lui donnera, selon 
ce qu'il verra ici de l'état des affaires, dont il est 

t)resque impossible qu'on soit assez instruit en Ecosse, 
orsqu'il partira, pour lui donner des ordres précis. 

Comme le Roi a toujours désiré les avantages du 
roi d'Angleterre, et le Lien de la nation écossaise, Sa 
Majesté sera très-aLse de donner des marques effec- 
tives de ses véritables sentiments, lorsqu'il viendra ici 
quelqu'un assez autorisé pour conférer et pour trai- 
ter avec lui sur des matières aussi importantes. 
C'est ce que Sa Majesté m'ordonne de vous écrire 



DU CAROraAL GUALTERIO. 93 

pour en informer la Reine, et je profite avec beaucoup 
de plaisir de cette occasion de \ous assurer, etc. 

DE TORCT. 

[Copie,) 

IV 

A Vei'sailles, le 27 septembre 1706. 

J'ai appris avec beaucoup de plaisir, monseigneur, 
par votre lettre du 21 de ce mois, votre heureuse ar- 
rivée à Lyon. Elle me seroit beaucoup plus sensible, 
si Votre Excellence, au lieu de partir le lendemain 
pour Avignon, ertt dû prendre sa route du côté de 
Paris; mais c'est un bonheur que je ne dois attendre 
qu'en des temps bien éloignés, et qui me paroîtroient 
toujours bien longs à passer, quand même le terme 
en seroit plus prochain. M. le cardinal Âquaviva étoit 
arrivé à Rayonne le 1 8 de ce mois ; ainsi je ne doute 
pas que Votre Excellence ne le trouve à Marseille lors- 
qu'elle y arrivera. 

Je n'ai pas manqué de dire à M. le maréchal de 
Villeroy combien elle s'est louée du traitement qu'elle 
a reçu à Lyon par les ordres qu'il avoit donnés. Il 
m'a paru très -sensible à la satisfaction que Votre Ex- 
cellence en a bien voulu témoigner. 

Je voudroisbien ne me point mettre en colère contre 
elle en lui écrivant, c'est assez de l'avoir fait trop sou- 
vent malgré moi dans nos conférences. Cette raison 
m'empêchera de vous répondre sur ce que vous me 
marquez des ordres que Votre Excellence avoit reçus 
de Rome au sujet des affaires de Naples. Je ne puis 
cependant m'empécher de lui dire qu il semble que le 
Pape cherche avec soin toutes les occasions de faire 
voir à l'Empereur que Sa Sainteté, bien loin d'être 
attachée au Roi et au roi d'Espagne, veut paroitre con- 
traire à leurs intérêts. Elle vient encore de faire une 



94 LETTRES EXTRAITES DES MANUSCRITS 

démarche à ]*égard des religieux de Saint-François, 
dont l'éclat [contre le roi d'Espagne sera bien plus 
considérable que TafTaire ne Test en elle-même. Il n'y 
a personne qui ne dise que les malheureux événe- 
ments d'Italie nous rendront Rome contraire, et je 
suis bien fâché de voir que la conduite du Pape con- 
firme ce jugement. 

Je suis bien persuadé de Taffliction que Votre Excel- 
lence aura ressentie du malheur arrivé devant Turin . 
Je ne sais pas si l'entrée du roi de Suède en Allemagne 
pourra servir de contrepoids aux avantages des alUés; 
Votre Excellence voit mieux que personne, et parle de 
même de tous les partis qu'il y auroit à prendre dans 
cette triste conjoncture. 

Je lui demande pardon d'avoir difieré si longtemps 
à lui envoyer le mémoire qu'elle m'avoit demandé; 
elle l'aura présentement reçu, 

M. rÉlecteur de Cologne vit hier le Roi incognito; il 
compte de partir incessamment pour Rome; mais 
comme il fera peut-être encore quelques réflexions sur 
un aussi grand voyage, je doute qu'il trouve Votre 
Excellence en chemin .... 

DE TORCT. 



J'ai reçu, monseigneur, les deux lettres de Votre 
Excellence du 4 décembre, et je profite de l'occasion 
d'un courrier que le Roi dépêche à Rome, pour vous 
apprendre en même temps l'heureuse naissance d'un 
nouveau prince, que Mme la duchesse de Bourgogne a 
donné à la France, le 8 de ce mois, et que le Roi fait 
appeler duc de Bretagne. Je sais que Votre Excellence 
ne ressentira pas moins la joie de cette nouvelle que 
tous les bons François. 

J'ai beaucoup d'impatience d'apprendre que Votre 
Excellence soit arrivée à Ravenue ; mais j'aimerois en- 



DU CARDINAL GUALTERIO. 95 

core mieux qu'elle fût ici. II y a bien des affaires où 
j'aurois souvent besoin de raisonner avec elle, et d'é- 
couter ses sages avis. . . • 

Ce 10 janvier [1707]. 



VI 

A Marly, le 7 mars 1707. 

Rien ne me fait plus de peine, monseigneur, du 
dérangement des courriers d'Italie, que d'être aussi 
longtemps privé des nouvelles de Votre Excellence. J'ai 
reçu en même temps ses lettres du 12, du 30 janvier 
et du 16 février, et quoiqu'elle croie ne me rien ap- 

E rendre d'un pays aussi reculé que celui qu'elle ha- 
ite, c'est beaucoup pour moi que de recevoir de 
nouvelles marques de l'honneur de son amitié; je 
voudrois bien qu'elle y eût joint des nouvelles de sa 
santé, j'en suis fort en peine après avoir lu les der- 
nières lettres de l'abbé de Pomponne. Il m'a fort af- 
fligé en me confirmant la perte que Votre Excellence 
a laîte de ia barque chargée de ses équipages. Je vou- 
drois bien qu'il fût possible d'y remédier. L'abbé de 
Pomponne me fournit le moyen de suppléer à une très- 
petite partie; j'en ai déjà fait usage, et j'ai rendu 
compte au Roi des livres que Votre Excellence sou- 
faaiteroit avoir de l'Imprimerie Royale. Les ordres 
sont donnés pour les mettre à part ; la difficulté sera 
de les envoyer. Vous savez que je ne suis pas heureux 
à trouver des expédients pour faire passer à Votre 
Excellence ce qu elle désire : j'attendrai ses ordres au 
sujet de ces livres*. 

c< Je lui écrirois au sujet du malheureux état des af- 



1. Cette lettre et les suivantes sont en partie écrites en chiffres. 
Nous avons placé entre guillemets, ici et plus loin, ce qui est en 
chififres. 



96 LETTRES EXTRAITES DES MANUSCRITS 

foires d'Italie, » si je pouvois lui annoDcer quelque 
bonne nouvelle capable de relever le courage de ceux 
qui ne désirent que le bien public et la paix; a mais 
il seroit inutile de parler de choses dont Votre Excel* 
lence sera plus tôt instruite qu'elle ne recevra cette 
lettre. » Je plains les États du Pape et ceux d'Italie, 
mais j'avoue que je ne puis plaindre la Sicile (?), « et 
les autres qui auroient évité leur commune ruine à 
beaucoup moins de frais qu'il ne leur en coûtera pour 
satisfaire aux exactions des Allemands. » 

« Nos conférences auroient été longues sur les affai- 
res présentes; votre successeur se renferme plus : il se 
contente de parler suivant les lettres qu'il reçoit de 
Rome ou d'Avignon. » Elles ne donnent pas toujours 
lieu d'être d'accord; nous sommes même à la veille 
de traiter un sujet fort désagréable, que Votre Excel- 
lence a évité dans la fin de sa nonciature : il s'agit du 
bref que le Pape a adressé au sujet de ce qui s*est 
passé dans l'assemblée du clergé. M. le Nonce a sa- 
gement évité jusqu'à présent de le remettre au Roi, 
niais le public en sait le contenu et murmure déjà, 
comme vous savez qu'il fera toujours en France contre 
la cour de Rome, lorsqu'il sera question de pareille 
matière. Ce sera bien pis encore si l'on est obligé de 
laisser agir les Parlements. Il seroit bien à souhaiter 
que quelqu'un pût un jour faire connoitre au Pape 
Timportance dont il est de susciter de pareilles affai- 
res, n Personne n'est plus capnble que Votre Excel- 
lence de rinstruire de la vérité, et c'est peut-être une 
des raisons qui empêchent qu'on ne vous permette 
d'aller à Rome. Si le Pape continue de trop refuser à 
Votre Excellence, le Roi sera pour lors engagé de lui 
làire parler plus fortement; car votre éloignement ne 
pourroit être considéré que comme une punition, et 
il est de l'honneur de Sa Majesté que le public ne 
puisse croire que vous ayez contrevenu aux ordres du 
Pape dans l'afTaire des visites. j> 



DU CARDINAL GUALTERIO. 97 

a Puisque Votre Excellence veut bien que je lui dise 
mon avis, je crois qu'elle doit agir avec prudence, et 
De point prendre d'engagement qui puisse nuire ni à 
elle ni à sa Famille, mais continuer ses instances, et 
laisser agir le Roi pour les soutenir. » 

Je joindrai, puisqu'elle me l'ordonné, mes remer- 
ciements aux siens en écrivant à Mme des Ursins, 
au sujet de la grâce accordée à M. votre frère; je 
souhaite de plus grandes fortunes à toute la maison 
de Votre Excellence, et prendrai toujours un sensible 
intérêt à ce qui regarde ceux qui la composent. 

J'ai rerois au Roi la lettre de Votre Excellence sur la 
naissance de M. le duc de Bretagne; je vous en enver- 
rai incessamment la réponse. Sa Majesté est bien per- 
suadée de la vérité de vos sentimenis et de votre atta- 
chement pour elle. 

Je ne puis croire que le Pape voulût causer aux 
couronnes un préjudice tel que celui de vouloir faire 
encore une promotion particulière avant que d'élever 
à la pourpre les sujets qu'elles ont nommés. Les ordres 
sont donnés à M. le cardinal de la Trémoille de pres- 
ser la promotion , Sa Sainteté ayant promis à M. le 
cardinal de Sanson de la faire, lorsqu'il y auroit cinq 
chapeaux vacants.... 

De Torct. 

VU 

A Versailles, le 14 mars 1707. 

J'ai reçu, monseigneur, par le service ordinaire, la 
lettre que Votre Excellence m'a fait l'honneur de m'é- 
crire le 9 février; je puis l'assurer que « si elle re- 
grette ({uelquefois la France, Votre Excellence n'est 
pas moins regrettée. Je ne parle pas de moi, vous en 
étiez assuré avant que de partir. Ceux qui vous re- 
grettent sont |>lus considérables, et il s'est déjà pré- 
senté plusieurs occasions où on auroit souhaite de 

t. VI. ifc* PABTU. 7 



98 LErrjTRES EXTRAITES DES MANUSCRITS 

VOUS avoir encore ici. En vérité le Pape ne pouvoit 
mieux faire pour son servicequede laisser Votre Excel- 
lence au moins jusques à la paix. Je ne sais pas en- 
core quand le temps en arrivera ; on prétend que les 
dispositions sont plus grandes en Hollande qu'elles ne 
Tont été, et que l'aflaire de Munster aigrit fort les Hol- 
landois contre l'Empereur. La cour de Rome^ en dif- 
férant de prononcer, ne croit pas servir la France 
aussi utilement qu'elle le fait. » Il seroit à souhaiter 
que ces délais fussent aussi utiles pour la religion, qui 
paroit fort exposée en Allemagne. 

flc 11 y a tout lieu de croire que le roi de Suède prend 
des liaisons avec plusieurs princes protestants, au pré- 
judice des Catholiques; on assure même, et d'une nota- 
nière qui paroit certaine, que ce prince a véritable- 
ment formé le projet dont on a tant parlé, » de rendre 
l'empire alternatif entre les Catholiques et les Protes- 
tants. Ce seront un jour de grands sujets de guerre en 
Allemagne, après que la paix générale aura été faite. 
Il sera bien difficile que le reste de l'Europe ne s'y in- 
téresse aussi. 

a Quoique la cour de Rome dût être sensible à ce 
qui se prépare pour l'avenir, et songer de loin aux 
moyens de préserver la religion du péril dont elle est 
menacée, » il me paroit qu'elle est fort indifférente à 
ces malheurs éloignés, et beaucoup plus occupée d'un 
point de cérémonial ou d'immunités ecclésiastiques 
« que des intérêts véritables de l'Eglise. Votre Excel- 
lence lui rendroit un grand service si elle pouvoit, en 
allant à Rome, » faire changer cette manière de pen- 
ser. Quoique je ne Tespère pas, je n'en souhaite pas 
moins que « la permission de faire ce voyage vous soit 
accordée bientôt; un plus long retardement donne 
lieu » à des discours désagréables, qu'il est bon de faire 
cesser au plus tôt. 

(c Le Pape continue de menacer d'excommunication 
le vice-roi de Naples, parce qu'il ne peut envoyer une 



DU CAJaDINAX GUALTEMO. 99 

armée dans l'État ecclésiastique. Le prince Eugène, au 
contraire^ va passer pour un fils obéissant de TEglise, » 
parce qu'il a fait subsister jusques à présent une partie 
des troupes de T Empereur aux dépens des sujets de Sa 
Sainteté, et qu'il retire ces troupes lorsqu'il croit avoir 
exigé suffisamment de TÉtat ecclésiastique, ce On écrit 
que le Pape, pour sauver un peu son honneur, est con- 
venu secrètement de recevoir des billets des généraux 
de l'Empereur, promettant le payement des provi- 
sions fournies aux troupes de ce prince^ et que ces 
billets seront donnés à condition de n'être jamais 
payés. » Voilà, noonseigneur, ce que l'on écrit de bon 
lieu de la belle négociation de l'abbé Riviera. 
Je ne négligerai rien, etc. 

DE TORCY, 

VIll 

A Versailles, le 8 mars 1708. 

J'ai à répondre, monseigneur, à plusieurs lettres de 
Votre Excellence, datées du 2, du 9, du 16, du 23 et 
du 30 janvier ; mais les grandes choses dont j'ai à lui 
écrire par ce courrier m'empêcheront de lui faire une 
réponse aussi exacte que je le devrois à tous les arti- 
cles de ses lettres. J' espère que la mienne trouvera 
enfin Votre Excellence à Rome ; et c'est dans cette 
opinion, fondée sur ce que M. le cardinal de 
la Trémoille en a mandé au Roi, que j'adresse aujour- 
d'hui à Votre Excellence une lettre de Sa Majesté pour 
le Pape. « L'affaire d'Ecosse, que vous avez tant dé- 
sirée, s'accomplit. Le roi d'Angleterre est parti de 
Saint-Germain hier au matin ; le Roi lui donne des 
troupes et des vaisseaux pour son passage. Votre Excel- 
lence sait les bonnes dispositions de la nation ; elles 
ont encore été confirmées depuis votre départ. Il s'a- 
git d'avoir des secours du Pape. Ils porteront bonheur 
a l'entreprise. Sa Majesté ne veut pas les faire de- 



iOO LETTRES EXTRAITES DES MANUSCRITS 

mander par M. le cardinal delà Trémoille, m car 
elle se plaindroit peut-être que le secret n'a pas été 
assez oDservé. « L'affaire ayant été commencée par 
votre ministère, il est juste que vous Tacheviez ; » 
ainsi ce sera vous qui présenterez^ s'il vous platt^ au 
Pape la lettre de la main du Roi contenue dans ce 
paquet. J'ai l'honneur d'en écrire une à Sa Sainteté^ 
parce qu'elle m'honora d'un href sur le même sujet, 
il y a sept ans, « que Votre Excellence voulut bien me 
remettre alors. J'ajouterai un autre secret. Les cent 
mille écus sont de retour à Paris^ et je le sais certai- 
nement. Ainsi voilà un grand avantage pour obtenir 
la confirmation de la libéralité du Pape. » 

Je crois, monseigneur, par la nouvelle d'Ecosse, 
satisfaire pleinement à vos lettres. [Le reste de Calinéa 
ri est pas déchiffre. ) 

Votre Excellence me fera beaucoup de plaisir de me 

i procurer la correspondance de l'abbé Albicini (?) en 
a place de feu Pighini. Le zèle du dernier étoil si grand 
que, croyant les aiïaires de Rome trop médiocres 
pour mériter la curiosité du Roi, il ne m'écrivoit or- 
dinairement que des nouvelles d'Allemagne et du roi 
de Suède, dont il étoit assez mal informé. L'abbé Al- 
bicini me fera plaisir de se renfermer dans une sphère 
moins étendue. 

Je ne parle point à Votre Excellence du changement 
arrivé ici dans l'administration des finances. Je sais la 
bonne opinion qu'elle avoit de M. Desmaretz; j'espère 
que je pourrai trouver de sa part des facilités pour le 
service du Roi dans les pays étrangers. Je suis, avec 
autant d'attachement que de respect^ monseigneur, 
de Votre Excellence, etc. 

DE TORCT. 

L'abbé de Pompone m^écrit les égards de Votre 
Excellence pour un particulier de Bayonne, qui abuse 
de l'honneur qu'il a d avoir sur sa porte les armes du 



DU CARDINAL GUALTERIO. iOi 

Roi. Vous savez bien que Sa Majesté est bien éloiguee 
de vouloir qu'elles servent à autoriser des violences, 
el, d'ailleurs, je ne sais quel titre a cet homme pour 
avoir ces armes. Il faudroit les lui faire ôter. Il n'y a 
point de concessions pour cet effets et, quand il y en 
auroity elles ne doivent pas empêcher Votre Excellence 
de faire ce qu'elle croira être de la justice et du 
bon ordre, 

IX 

A Versailles, le 15 mars 1708. 

J'ai reçu presque en même temps, monseigneur, 
deux lettres de Votre Excellence, dont la dernière est 
datée du 13' de février; la date de la première a été 
oubliée, mais il me suffît de voir par I une et par l'au- 
tre que « votre v(»yage à Rome est présentement as- 
suré, et que les mauvais offices n'ont pas été capables 
d'empêcher le Pape de vous rendre toute la justice 
qui vous étoii due. » Je ne dirai point à Votre Excel- 
lence combien je m'y intéresse pour elle-même, et 
j'ose dire aussi pour Sa Sainteté. <f Je ne sais si elle 
vous permettra de retourner dans uneprovince^ quand 
elle vous aura vu de près, et qu'elle aura connu par 
elle-même l'utilité qu'elle trouveroit à vous attacner 
auprès d'elle -, mais comme le mérite ne décide pas 
toujours de ces sortes de distinctions, » je crois que 
Votre Excellence ne peut rien faire de plus sage u que 
de s'arrêter peu dans une cour où sa présence lui at- 
tireroit de nouveaux envieux. « 

a J'adressai^ il y a quel(|ues jours^ à Votre Excel- 
lence un paquet à Rome, par un courrier que le Roi y 
dépêcha, yt Le départ de l'escadre de Sa Majesté pour 
l'Ecosse a souffert depuis des contre -temps. Les vais- 
seaux anglois ont papu à la vue de Dunkerque en as- 
sez grand nombre, et le roi d'Angleterre est tombé 
malade dans cette ville. L'espérance de son passage 



102 LETTRES EXTRAITES DES MANUSCRITS 

subsiste cependant. « Votre Excellence a donné le 
premier mouvement à cette affaire ; je souhaite que la 
fin réponde à ses désirs. » Ce seroit certainement la 
voie la plus prompte pour le rétablissement de la 
paix y et pour la conclure de manière que « la religion 
fût assurée contre les desseins dangereux des puissan- 
ces hérétiques. » 

J'attends avec beaucoup d'impatience des nouvelles 
de l'arrivée de Votre Excellence à Rome. Je la supplie 
de croire qu'on ne peut être, etc. 

DE TORCY. 

M. le duc de Barwik, arrivé ici depuis deux jours, 
m'a dit aujourd'hui, monseigneur, qu'il avoil perdu 
son chiffre avec Votre Excellence, et qu'ayant depuis 
reçu quelques lettres d'elle, il lui a voit été impossible 
de les lire, et par conséquent d'y répondre. Je me suis 
chargé de vous le faire savoir. Nous avons célébré les 
louanges de Votre Excellence, et je crois que nos accla* 
mations sont au moins aussi sincères que celles que 
vous avez reçues à Rome, où il me semble qu*on vous 
préparoit les honneurs du triomphe^ ou tout au moins 
ceux de l'ovation, les autres vous étant réservés quand 
vous aurez entièrement fini la guerre*. 

Le Roi a su ce matin que les vaisseaux ennemis s'é- 
toient éloignés de la vue de Dunkerque, et qu'ils 
lêtoient devant Calais; ainsi on compte que ceux du 
Roi pourront profiter de la première marée pour 
sortir. 



A Versailles, le 12 avril i708. 

La dernière lettre que j'ai reçue de Votre Excellence 
étoit datée du 20 février ; elle se disposoit à faire le 
voyage de Rome, et j'ai depuis appris qu'elle y étoit 

1 . Cet alinéa est de récriture de Torcy. 



DU CARDINAL GUALTERTO. 103 

heureusement arrivée. Ainsi elle aura été en état de 
juger par elle-même des dispositions de la cour où elle 
se trouve à son égard; et si elle y fait aussi peu de sé- 
jour qu'elle le prévoyoit , je suis bien persuadé qu'elle 
sera regrettée, et qu'elle en remportera l'estime cju'elle 
mérite si justement. 

Je voudrois bien, monseigneur, avoir de bonnes 
nouvelles à vous mander a de l'entreprise du roi d'An- 
gleterre sur l'Ecosse. La part que vous avez eue en ce 
projet et vos sentiments ne permettent pas de douter 
que vous ne ressentiez vivement le mauvais succès de 
cette entreprise. » Les vaisseaux du Roi ont été suivis 
de si près par la flotte angloise qu'il ne leur a pas été 
possible de débarquer le roi d'Angleterre, ni les trou- 
pes qu'il couduisoit avec lui. Ainsi il n'a plus été 
auestion que d'assurer leur retour, qui étoit devenu 
iflicile, par suite de la supériorité considérable des 
forces des ennemis. Ils ont plusieurs fois tenté inutile- 
ment d'attaquer l'escadre du Roi commandée par 
M. le chevalier deFourbin ; il s'est conduit de manière, 
et les officiers qui servent sous lui ont si bien fait leur 
devoir, qu'après quelques canonnades, où les enne- 
mis n'ont remporté aucun avantage, les vaisseaux du 
Roi sont rentres dans le port de Dunkerque, sans autre 
perte qu'un vaisseau nommé le Salisbur y j^ris depuis 
quelques années sur les Anglois, et qui n'est demeuré 
en leur pouvoir que parce qu'il s'est trouvé au milieu 
de ceux des ennemis. 

J'espère, monseigneur^ que j'aurai de meilleures 
nouvelles à mander à Votre Excellence pendant le cours 
de la campagne.... 

XI 

A Marly, le 27 avril 1711. 

J'ai reçu, monseigneur, par le courrier ordinaire, 
la lettre que Votre Excellence m'a fait l'honneur de 



104 LETTEUSS EXTRAITES DES MANUSCRITS 

m'ëcrire le 31 du mois passé. Avant que de recevoir 
la mienne, elle apprendra la mort de l'Empereur, et 
par conséquent le plus grand changement qui pou- 
voit arriver à l'état général des affaires de l'Europe. 
« Voilà bien des ménagements -de la part du Pape de- 
venus inutiles ; Sa Sainteté sera obligée à faire des 
démarches toutes différentes, si elle veut réparer à 
regard du Roi ce qu'elle a fait en Faveur de ses enne- 
mis. J'espère que Votre Excellence sera désormais 
plus recherchée, et je crois qu'il est très-nécessaire 
qu'elle se rende à Rome dans une conjoncture aussi 
impoi^ante. Il parott visiblement que Dieu veut affer- 
mir le roi d'Espagne sur son trône^ et que ce n'est 
que pour mieux faire connoitre que c'est unique- 
ment à lui que ce prince doit son établissement, qu'il 
a permis tes malheurs arrivés pendant le cours de 
cette guerre. Toutes les résolutions de chaque prince 
de l'Europe vont présentement exciter la curiosité, 
indépendamment même de l'intérêt général que 
chaque particulier pourra prendre aux événements 
qui vont arriver. 

ce La conjoncture est belle pour l'Italie^ si ses princes 
ont encore assez de courage pour se tirer de l'oppres- 
sion où ils s'étoient laissé réduire; et cette conjonc- 
ture n'est pas moins favorable pour l'Allemagne, où 
l'autorité ae l'Empereur éloit devenue despotique. 
Enfin, voilà de tous c6tés une nouvelle scène si diffé- 
rente de ce qu'on a vu depuis un grand nombre 
d'années, que les maximes de l'ancienne politique 
changeront absolument^ et doivent présentement 
faire place à des règles nouvelles qu'on ne peut pas 
même établir ; car il n'y a personne qui puisse dire 
quel sera le sort de l'archiduc^ ce que deviendra la 
maison d'Autriche réduite présentement à la seule 
personne de ce prince, en quelle main passera l'Em- 
pire si les catholiques ou les protestants en disposent. 
A peine même pourroit-on aire si ce seroit un bien 



DU CARDINAL GUALTERIO. 405 

OU un mal pour la religion que TEmpereur fût ca- 
tholique ou protestant, les exemples précédents ayant 
fait voir que la piété des princes de la maison d Au- 
triche n'a pas été fort utile au Saint-Siège ni aux 
Églises d'Allemagne. » 

Voilà bien des sujets de réflexion, et je suis per- 
suadé que Votre Excellence en fera de plus justes que 
personne sur une matière aussi importante. 

Je suis honteux des remerciements que j'ai trouvés 
dans la dernière lettre sur le payement de la pension 
de Tannée 1709. Une chose acquise ne mérite pas de 
reconnoissancCy et je craindrois plutôt des reproches 
sur le retardement; mais Votre Excellence veut bien 
se contenter de la bonne volonté, et avoir égard à 
rétat des affaires. Je souhaite que l'événement dont 
j*ai l'honneur de lui écrire ramène la paix générale, 
et qu'elle me fournisse de nouvelles occasions de vous 
faire connoitre que je suis, etc. , 

DE TORCT. 

XII 

Je suis accoutumé, monseigneur, à recevoir en 
toute occasion des marques de bonté de Votre Excel- 
lence, et de l'amitié dont elle veut bien m'honorer. 
Je la supplie de croire qu'elles me sont toujours 
très-précieuses, et que je ne souhaite rien avec plus 
d'ardeur que d'en mériter la continuation. Ce sont les 
principales, et les seules nouvelles que je demande à 
Votre Excellence. Les autres viennent encore me trou- 
ver, quoique je les désire encore moins que vous, 
monseigneur, connoissant depuis longtemps qu'elles 
sont au moins inutiles pour la tranquillité de Sa vie. 
Votre Excellence sait mieux que personne combien 
j'ai désiré le repos, qui m'est enfin venu trouver, et 
je l'assure que le prix m'en paroit plus grand chaque 
jour. Jel'estimerois encore bien davantage, si je pou- 



106 LETTRES EXTRAITES DES MANUSCRITS 

vois espérer de revoir ici Votre ExceUence et de pou- 
voir lui rendre mes devoirs plus assidûment que la 
dernière fois qu'elle y est venue. J'ose l'assurer que 
je n^envierois pas la fortune de M. Tabbé Alberoni, 
qu'on dit avoir été parfaitement bien servi par M. ÂlI- 
drovandi. Si T Espagne devient la fille chérie du 
Pape, on aura lieu de croire que Sa Sainteté aura 
fait réflexion sur le conseil que le maréchal de Tessé 
lui avoit donnée de ménager la plus grasse de ses 
ouailles. Dieu veuille qu'elle étende sur la France ses 
réflexions paternelles ! Mais j'oublie que je ne veux 
parler à Votre Excellence que de ma reconnoissance 
et de mes sentiments pour elle. Je la supplie donc de 
croire que je suis avec autant d'attachement que de 
respect, monseigneur, de Votre Excellence, etc. 

TORCT. 

A Paris, le 19 noyenobre i716. 

XUI 

A Paris, le 4 mars 1720. 

J'ai reçu, monseigneur, la lellre que Votre Excel- 
lence m'a fait l'honneur de m'écrire de sa main le 
13 du mois dernier. La circonstance qu'elle m'ap- 
prend de la mort de M. le cardinal de la Trémoille, 
causée en partie par le chagrin d'avoir été trompé 
dans la dernière promotion, fait bien voir que le 
poids des affaires publiques est dangereux pour les 
gens d'honneur qui prennent à cœur les affaires dont 
ils sont chargés, et regardent préférablement à leurs 
propres intérêts le service et la gloire de ceux qui les 
emploient. C'étoit une justice que je crois qu'on ne 
pou voit nier au cardinal de la Trémoille. Il a été la 
victime de son zèle. Son exemple n'auroit pas corrigé 
Votre Excellence, si elle lui avoit succédé dans le 
soin des affaires du Roi. Peut-être même auriez-vous 



DU CARDINAL GUALTERIO. 107 

été encore plus peiné que lui des commissions 
qu'on vous auroit données. Je pense quelquefois que 
Votre Excellence est bien persuadée de mon attache- 
ment pour elle, et du désir que j'aurois de conlribuer 
à sa satisfaction; mais quoiqu'elle soit bien sûre de 
mes sentiments, je pense aussi qu'elle ne laisseroit 
pas d'être fort fâchée de se trouver chargée des af- 
faires du Roi à Rome, si j'avois encore les affaires 
étrangères entre les mains^ et que, profitant d'une 
conjoncture que je croirois favorable, je voulusse, 
sans croire en Dieu, sans religion, sans la moindre 
ombre de probité, sans mœurs, connu pour tel des 
François et des étrangers, me faire archevêque, et 
devenir cardinal par le moyen de l'Empereur et du 
Roi d'Angleterre*. Votre Excellence, vivant tranquil- 
lement, ne se trouvera dans cet embarras de la part 
de personne; ainsi je la félicite d'être exempte du 
poids dont je la croyois menacée, autant que je suis 
fâché, pour le service du Roi et pour le bien des af- 
faires, que ce poids ne soit pas tombé sur elle, sur- 
tout dans ces conjonctures difficiles où l'intérêt du 
Prince seroit'de rechercher et d'employer les per- 
sonnages capables de bien servir, comme il arrive- 
roit si l'intérêt des particuliers subalternes n'étoit 
d'empêcher qu'il ne fût instruit de la vérité.... 

1 . Il s'agit de Tabbé Dubois, tout récemment nommé à l'ar- 
chevêché de Cambrai, et pour lequel on demandait à Rome l'in- 
duit et les balles nécessaires. 



108 LITTRES EXTR4ITES DES MANUSCRITS 



II 



LETTRE DU CARDINAL DE BOUILLON A GUALTERIG'. 



A Rome, le 30 noTembre 1700. 

Apprenant que le courrier qu'on m'avoit assuré de- 
voir être dépêché à Voire Excellence dès avant-hier 
n'est pas encore parti, j'en profiterai pour vous dire, 
monsieur, que je viens de recevoir la lettre dont vous 
nr<avez honoré le 20' de ce mois. J'avois déjà su par 
Sa Sainteté même avec quel excès de justice, de bonté et 
de considération pour le Sacré Collège, Sa Majesté avoit 
pris ses résolutions sur le fâcheux accident arrivé dans 
ta maison du prince Vaini. Sa Sainteté, parlant sur la 
personne du Roi d'une manière digne d'un des plus 
grands pontifes qu'ait eus l'Église, et digne du plus 
grand roi du monde et du plus méritant, nous a ré- 
galé, après avoir eu l'honneur de diner avec elle, des 
lettres de Votre Excellence, écrites au Sacré Collège, 
tant au sujet de ce funeste accident que de ce qui s'est 
passé à Versailles au sujet de facceptation de la dis- 
position du testament du feu roi d'Espagne en faveur 
des enfants de France, pour conserver toute la mo- 
narchie d'Espagne dans son entier, sans aucun dé- 
membrement. 

Quoique, par les livres des maîtres des cérémonies 
des temps passés, il parût que les Papes n'avoient fait 

1. Cette lettre, relative à TélectioD du pape Clément XI, est tirée 
du manuS'.Tit n** âO 355 du Fonds additionnel. La signature et les 
deux derniers alinéas sont autographes. 



DU CARDINAL GUALTERIO. 109 

qu'au seul cardinal doyen consacrant l'honneur de le 
recevoir à diner avec lui, Sa Sainteté a voulu, sur ce 
que je pris la liberté de lui représenter dans l'audience 
qu'elle eut la bonté de ni'accorder le 27® de ce mois^ 
pour faire ce même honneur aux autres cardinaux, 
retenir à diner, outre celui qui a eu l'honneur de le 
consacrer ce matin, les six autres cardinaux qui ont 
eu l'honneur de l'assister et de le servir à cette au- 
guste cérémonie, qui n'avoit pas été faite depuis Clé- 
ment VIII, c'est-à-dire depuis plus de cent ans. 

Ces six cardinaux sont MM. les cardinaux Acciaioli 
et Carpagno, qui ont été les deux évéques assistants^ 
M. le cardinal Barberin, qui, comme premier cardi- 
nal de l'ordre des prêtres, a servi à Sa Sainteté de 
prêtre assistant ; et MM. les cardinaux Pamphili, As- 
iate et Bichi, qui sont les trois premiers cardinaux de 
Tordre des diacres engagés dans les ordres sacrés : ce 
qui fait que MM. les cardinaux de Médicis et Otto- 
boni, quoique plus anciens que M. le cardinal Bichi, 
n'ont pas pu avoir l'honneur de servir le Pape à cette 
grande cérémonie, qui s'est faite dans Saint-Pierre 
en présence d'un monde inHni, avec tout Tordre, 
toute la dignité et la piété possible. 

Dans la crainte que M. le cardinal Pamphili^ qui 
a été un des plus zélés promoteurs de l'élection de 
Sa Sainteté, par modestie omette d'envoyer à Votre 
Excellence ce sonnet qu'il a fait sur l'élection de ce 
grand Pape, je prends la liberté de vous l'envoyer, 
vous suppliant, monsieur, de le vouloir faire voir à 
M. le marquis de Torcy, en lui présentant les res- 
pects de celui (]ui vous l'envoie, sans le nommer, de 
peur qu'en le nommant vous le missiez dans quelque 
embarras, causé d'une pan par son exactitude à rem- 

1>lir ses devoirs et ce ({ui lui peut être ordonné par 
e Roi, et de l'autre par les bontés dont je me flatte 
toujours qu'il m'honore dans son cœur. 

Sa Sainteté a ordonné que la lecture se fît au corn- 



iiO LETTRES EXTRAITES DES MANUSCRITS 

mencement du repas, qui a été des plus grands et des 
plus magnifiques, et a choisi elle-même les deux cha- 
pitres les plus forts et les plus instructifs du livre de 
Con^ideratione de saint Bernard, adressés à Eugène, 
qui avoit été son disciple, et dans lesquels ce grand 
Saint lui parle avec le respect qui est dû à sa dignité, 
mais en même temps avec toute la sainte liberté et 
hardiesse d'un maître à son disciple, qui lui repré- 
sente ses devoirs et les fautes dans lesquelles il doit 
craindre de tomber. 

Âpres cette lecture durant le dtner, il y a eu une 
très-belle musique, qui a chanté des motets de piété, 
et au sortir de table, Sa Sainteté, qui donne toujours 
de plus en plus des preuves de ses grandes lumières, 
de ses saintes intentions et dispositions, et d'une bonté 
et affabilité qui charment tout le monde, nous a re- 
tenus, après être sorti de table, une bonne heure et de- 
mie, et je ne doute pas que M. le cardinal Pamphili 
ne fasse savoir à Votre Excellence la satisfaction que 
Sa Sainteté a fait parottre, et les louanges qu'elle a 
données à vos dépêches. 

Je supplie Votre Excellence d'être persuadée qu'on 
ne peut l'honorer plus véritablement que je fais, et de 
me croire très-absolument à elle. 

LE CARDINAL DE BoUILLON. 

Je la supplie de vouloir faire rendre ce paquet à 
celui à qui il est adressé, et de vouloir bien, lorsqu'elle 
m'écrira, m'écrire par billet, afin que je puisse con- 
tinuer de lui écrire sans cérémonie. 



DU CARDINAL GUALTERIO. 111 



III 



rjBTTRES DE LA. PRINCESSE DES URSINS A GUALTERIO \ 



A Madrid, le 20 mars 1703. 
I. 

Je suis si éloignée, monsieur, d'embarrasser mes amis, 
dans mes peines, que j'ai encore été plus retenue à me 
donner l'honneur d'écrire à Votre Excellence, depuis 
l'outrage que MM. d'Estrées ont tâché de me faire. Je 
dois croire que cette malheureuse affaire vous aura 
touché vivement, par l'amitié sincère que vous avez 
pour toutes les personnes qu'elle regarde ; mais je 
suis persuadée aussi, que sans vouloir condamner 
M. le cardinal d'Estrées, vous n'aurez pas laissé de 
reconnoitre, sur ce que des gens de ^intéressés auront 

Ï>u vous écrire, que je ne me suis nullement attiré les 
ausselés qu'il a avancées contre moi. Cette mésintelli- 
gence finira enfin par ma retraite ; j'ai déjà commencé 
a faire mes visites, et je compte de partir immédiate- 
ment après Pâques, suivant la permission que le Roi a 
eu la bonté de m'accorder. Je ne resterai que trois ou 
quatre mois à Paris, mon dessein étant de me rendre 

i • Ces lettres, tirées d*mi recueil de lettres de la princesse des 
Ursins, qui est coté : additionnai ms,y n^20 532, trouveraient leur 
place dans le volume de M. Geffroy [Lettres inédites de la prin^ 
cesse des Ursins ^ in-8% Paris, Didier, 1859), la première avant la 
lettre cotée n^ 46, la seconde après la lettre cotée n°78. he post~ 
scriptum de la seconde lettre est autographe, ainsi que les signa- 
tures. 



1 n LETTRES EXTRAITES DES MANUSCRITS 

à Rome après les chaleurs, où je compte de finir 
mes jours dans le plus grand repos que je pourrai 
me procurer. Comme il est impossible qu'à la longue 
on ne me rende en France la même justice qu'on me 
fait en Espagne, et que le Roi ne.se désabuse sur les 
fausses impressions qu'on lui a données, la bourrasque 
que je souffre présentement ne m'épouvante point du 
tout ; au contraire, je partirai très-contente de moi- 
même, et je vous assure que je serai ravie de me revoir 
dans le palais de Pasquin avec mes anciens amis. Je 
n'en ai point que j estime plus que vous, monsieur, et 
le mauvais exemple de M. le cardinal d'Elstrées ne 
me fait jamais craindre que Votre Excellence, que 
j'honore plus que personne du monde^ puisse cesser 
de m'aimer comme la plus sincère de ses amies. 

LA PRIIfCBSSE DES UrSINS 

 Son Excellence Monsieur le Nonce. 



II 

A Madrid, le 28 février 1 706. 

Votre Excellence ne sauroit m'obliger davantage, 
monsieur, qu'en me donnant quelque occasion de lui 
rendre service. Dès que j'ai su le dessein que vous 
avez de faire passer M. votre frère dans les troupes 
d'Espagne, j'en ai parlé au Roi, qui m'a témoigné 
beaucoup de bonté pour vous, et toute l'envie possi- 
ble de vous faire plaisir. Je suppose que M. votre 
frère veut servir dans l'infanterie; mais il faut, s'il vous 
plaît, que vous me marquiez si c'est en Espagne ou en 
Italie qu'il demande de l'emploi, et ce qui peut lui 
convenir davantage. 

Je n'ai pas été si heureuse dans rafTaire que vous 
m'avez recommandée de la part de M. Don Annibal 
AJbani. Comme le sujet que l'on proposoit n'a nuls 



DU CARDINAL GUALTERIO. 113 

services, et que la charge qu'il demande est considé- 
rable dans le royaume de Naples^ on a voulu une in- 
formation des vice-rois, qui ont trouvé beaucoup d'in- 
convénients à la lui donner, au préjudice de tant 
d'autres qui la prétendent, ou par les postes qu'ils 
occupent déjà, ou par l'ancienneté de leurs ser- 
vices. 

Pour ce qui est dès autres vues que nous avons, 
vous et moi^ les conjonctures présentes ne me per* 
mettent point de rien tenter. Faites-moi l'honneur, je 
vous supplie, d'assurer les personnes intéressées 
qu'elles doivent solidement compter sur tout ce qui 
peut dépendre de mes soins et de mes bons offices. Je 
ne perdrai, je vous assure, monsieur^ aucune occa- 
sion de celles qui me parottront favorables pour avan- 
cer leur satisfaction. Mais le temps seul peut me 
donner les moyens d'y réussir. 

Continuez-moi, s'il vous plait, l'honneur de votre 
amitié, et soyez persuadé, monsieur, que personne 
n'est plus sincèrement que moi, 

De Votre Excellence, 
La très-humble et très- obéissante servante, 

La. princesse des Ursuts. 

Si vous aviez quelque chose à me faire savoir, vous 
pourriez me le mander par le retour du courrier de 
M. Amelot, qui aura l'honneur de vous rendre cette 
lettre-ci, car l'occasion est très-sûre. Notre union entre 
cet ambassadeur et moi s'affermit tous les jours, 
comme vous l'aura pu écrire M. de Bourk. Je crois 
aussi être fort bien avec M. le maréchal deTessé, quoi- 
que nous soyons plus éloignés l'un de l'autre. Je ne 
l'avois que trop prévu, monseigneur, la situation où 
je me trouve est cruelle. Il ne faut pourtant pas se 
décourager. Notre cause est celle de Dieu , et il la 
protégera sans doute. 



T. VI. 1868, 2< PABTIE 8 



114 LETTRES EXTRAITES DES HANUSdUTS 



IV 



LETTRES DE l'aBBÉ d'eSTRÉES Jl GUàLTERIO\ 

I 

Ce 2i janvier [4703], à Madrid. 

J'ai reçu 9 monsieur, ia lettre que Votre Excellence 
m'a fait l'honneur de m'écrire par son courrier. J'au- 
rois déjà souhaité avoir pu trouver l'occasion de la re- 
mercier ; ce ne pourra pas être si tôt. M. le cardinal 
fait partir cette nuit un courrier qui doit nous rap- 
porter des ordres, et il y en a encore un de M. de Torcy, 
qui attend des ordres pour s'en aller. Vous devez être 
cependant persuadé que dans les g;randes choses et 
dans les petites, vous me trouverez toujours très- 
attentif pour tout ce qui vous regarde. 

Nous avons essuyé une Hère tempête en arrivant. 
Les cabales étoient bien disposées, et votre ami 
Médina Cœli avec Mme des Ursins^ avoit pris des me- 
sures en apparence assez justes pour se rendre maîtres 
du gouvernement et des affaires. Mme des Ursins de- 
voit tenir le Roi et la Reine enfermés, pendant que 
Médina Cœli seroit dans le Despacho^ ce qu'il croyoit 

i . Jean d'Estrées (1 666-1 718), envoyé en Espagne par Lonis XIY 
auprès de Philippe V. — Ces lettres , extraites au recueil des 
lettres de l'abbé d'Estrées, qui est coté : Additionnai mss. 
n* 20 359, sont autographes. — Sur les démêlés de la princesse 
des Ursins et des d'Estrées, voyez le livre de M* Combes {la pnn^ 
cesse des Ursins^ essai sur sa vie et sa carrière politique^ in-8*, 
Paris, Didier, 1858}» p. 133 et suivantes. 



DU CARDmAL GUALTERIO. ii5 

assuré après le refus du cardinal Porto Carrero. Par 
bonheur la mèche a été découverte, et je ne crois pas 
que cette conduite soit approuvée à la cour. Je vous 
demande le secret sur ce que j'ai l'honneur de vous 
écrire comme à mon ami de confiance; et, croyez- 
moi^ retirez-vous peu à peu du commerce avec Meaina 
Cœli^ qui ne peut être ni glorieux ni sûr. Ces contre*^ 
temps là ont apporté du retardement aux affaires, 
qu'on ne laisse pas de conduire le mieux qu*on 
peut^ jusqu'à ce qu on ait mis quelque ordre aux 
affaires. 

J'ai été si occupé de toutes ces tracasseries que je 
n*ai pu voir qu'une seule fois M. le Nonce. Je lui ai 
parle en amitié et avec sincérité, de la part de 
M. le cardinal d'Estrées, sur ce qui le regarde. On 
lui avoit déjà rendu de mauvais offices, qu'on tâchera 
de détruire. Il peut compter sur le peu que valent 
mes bons offices, et que servirai en lui mons' Gual- 
tieri, le meilleur et le plus fidèle de mes amis^ 

On n'a pris encore aucune résolution sur la flotte. 
Les levées se font fort lentement. Je vous demande la 
continuation de vos bonnes grâces pour le plus fidèle 
et le plus respectueux de vos serviteurs et amis, 

l'abbé d'ëstrées. 

n 

Ce 3 mars 1703, à Madrid. 

J'espéroisqueM. le cardinal renverroit cette semaine 
le valet de chambre de Votre Excellence ; il l'avoit 
jugé à propos, et il y avoit même assez de matière 
pour l'expédition d'un courrier : le roi d'Espagne ne 
l'a pas voulu, et comme les choses qu'on avoit à man- 
der n'étoient pas d'une nature à insister davantage, il 
n'a pas cru devoir répliquer, quoique Son Excellence 
eût représenté au Roi que le courrier ne coûteroit rien 
et qu'il étoit de Votre Excellence. Mme des Ursins 



«16 LETTRES EXTRAITES DES MANUSCRITS 

craint les courriers, et elle a mis apparemment le roi 
d'Espagne en garde contre leur départ. 

Quoiqu elle ait publié son départ avec une affecta- 
tion que l'on pourroit qualifier mal, personne ne croit 
ici qu'elle veuille s'en aller : elle fait sous main toot 
ce qu'elle peut pour se faire retenir. Sa présence pro- 
duit un très-mauvais effet pour les affaires. Vous jugez 
bien, monseigneur, qu'elle ne rend pas de bons offices 
à M. le cardinal d'Estrées^ qui se dévoue pour le 
service de Sa Majesté, et qu'elle n'oublie rien pour 
aigrir l'esprit du Roi et de la Reine contre un homnie 
recomitiandable par tant de titres. J'espère qu'avec 
du temps et de la patience leurs jeunes Majestés re- 
connoitront la vérité, et qui est dans leur véritable 
intérêt, de Mme des Ursins, ou de M. le cardinal d'Es- 
trées, et qui pense mieux pour le bien de leur service. 

L'Amirauté a enfin été condamné, mais si douce- 
ment, que tous ses parents et amis ont lieu d'eu être 
contents. On travaille toujours à la levée des troupes 
et aux autres préparatifs pour se mettre en état de dé- 
fense. On envoie de l'argent dans les différentes par- 
ties de la monarchie, comme Naples, Milan, Flandres. 
Il me paroit qu'on en fait beaucoup, avec toutes les 
tracasseries et traverses qu'on nous fait essuyer. 

J'aurai l'honneur d'écrire plus amplement à Votre 
Excellence par le premier courrier, et de lui renou- 
veler les assurances du respect avec lequel je suis^ 

De Votre Excellence, 
Le très-humble et très-obéissant serviteur, 

l'abbé d'Estrées. 

J'avertis Votre Excellence de ne pas se fier à toutes 
les relations qu'on lui enverra d'ici. 



DU CARDINAL GUALTERIO. 447 



LFTTRE DE MMB DE MA.INTEWON AD CARDINAL GUALTERIO. 

A Versailles, 30 novembre 4713. 

Monseigneur^ 

J'ai été ravie de recevoir des marques de votre sou- 
venir, car je conserverai toute ma vie pour vous une 
estime et une inclination que toute la cour partagie 
avec moiy mais qui ne laisse pas d'avoir son prix. J'ai été 
bien sensible à l'honneur que me fait Madame Royale, 
de se souvenir encore de moi. Je ne dois avoir de 
mérite auprès d'elle que celui de l'attachement que 
j'avois pour la personne du monde qu'elle aimoit le 
mieux, et dont vous avez vu qu'on ne se console point 
en France. Vous savez, monseigneur, la négociation 
du prince Eugène avec le maréchal de Yillars^ et les 
apparences que nous voyons d'une prochaine paix. 
Dieu veuille qu'elle prolonge la vie du Roi ! Je sais que 
vous le souhaitez jutant que moi, et que vous seriez 
très-ingrat si vous ne l'aimiez tendrement, car vous 
en avez des raisons très-particulières. Sa santé est 
telle que vous le pouvez désirer. Il est très-occupé de 
ce qui se passe à l'assemblée, et pense là- dessus en 
roi très-chrétien. J'espère que tout fmira heureuse- 
ment,- et que vous me ferez toujours la grâce de me 
croire, 

Monseigneur, 

Votre très-humble et très -obéissante servante, 

MAiirrEWON. 



CHOIX 



DE PIÈCES INÉDITES 



LETTRE 

D'ENGUERRÀND DE MARIGOT, 



bcikisths de Philippe le bel, 



A SIMON DE PISE, 



GHAPBLAlir DIT CARDIITAL ICAPOLBOIT DES UR8IHS 



AU SUJET DES AFFAIRES DE FLANDRE. 



Avant le quinzième siècle, nous ne possédons guère en 
fait de diplomatie que des actes officiels. Les lettres en style 
fiimilier, les dépêches, instruments des négociations, man- 
quent pour celte époque. On s'écrivait peu ; on traitait ora- 
lement. 

J'ai recueilli dans le dépôt des archives départementales 
du Nord, une pièce qui, à ce point de vue, ne manque point 
de singularité et de piquant. Il s'agit d'une lettre adressée 
le 25 juillet 1312 par le ministre favori de Philippe le Bel, 
le célèbre et malheureux Enguerrand de Marigny, à un 
chapelain du cardinal Napoléon des Ursins. 

C'était au milieu des querelles interminables entre Phi- 
lippe le Bel et les Flamands. Le comte Robert III, dit de 
Bethune, d'une capacité médiocre, affaibli par l'âge et le 
naalheur, n'était guère à la hauteur des énormes difficultés 
qui embarrassaient son gouvernement. Il avait accepté le 
traité d'Athies conclu en 1305, un an après la bataille de 
Mons-en-Puelle, traité qui imposait à la Flandre des condi- 
tions très-dures. Les puissantes et remuantes communes fia- 



422 LETTRE 

mandes, orraeilleuses de leurs précédents succès contre la 
chevalerie françaîsef en redisaient Telécation complète. 
Ballotté entre les exigences du roi et le mécontentement de 
ses redoutables sujets, il essayait de nouvelles négociations, 
où il se heurtait à l'habile et fier Marigny. En 1311, des 
conférences eurent lieu à Toumay, dont le procès-verbal 
nous est resté ^. 

Quelques-unes des exigences pécuniaires du roi furent 
adoucies; mais Robert consentit derechef la cession des cha- 
tellenies de Lille, Douay et Orchies, démembrement que les 
communes réprouvaient de toutes leurs forces. L'agitation 
recommença et contre le roi et contre le comte, à qui les 
communes, surtout Bruges et Gand, imputaient de trahir 
le pays. Robert, de son côté, prétendait avoir été circonvenu 
' par M arigny^ qui lui aurait astucieusement assuré que la ces- 
sion n'aurait point d'efiTet définitif. 

La position de Tinfortuné Robert était encore compliquée 
par le caractère peu mesuré de son fils Louis, comte de Ne- 
vers et de Rhetel. Celui-ci, violent, indocile, ambitieux, et 
dont les querelles avec son père eurent, peu après, un scan- 
daleux retentissement, haïssait le roi, dont il avait été mal- 
mené, et lui suscitait partout des ennemis. Il allait en cher- 
cher jusqu'en Allemagne, où des seigneurs mécontents et 
besogneux lui montraient en perspective la couronne im- 
périale. 

Marigny avait rencontré Louis à Hellechin, près Tour- 
nay, et là dans une explication fort vive, il lui avait parlé 
avec hauteur et dureté, 

La lettre que nous allons reproduire y fait allusion, ainsi 
qu'à la fermentation qui régnait alors en Flandre. 

Elle est adressée à Simon de Pise, chapelain du cardinal 
Napoléon des Ursins. Celui-ci, neveu du pape Nicolas III, 
créé en 1235 cardinal du titre de Saint-Adrien, était en ou- 
tre investi de la dignité de sous-diacre de l'Eglise Romaine 
et d*un canonicat de Paris. Il figure dans plusieurs pièces 
qu'a imprimées Baluze'. Fleury * cite Tépître qu'il écrivait à 



1. M. le baron Kervyn de Lettenhove Ta publié dans le troisième 
'volume de sa belle Histoire de Flatidre, 

2. Vltm Paparum Avenioneusium ^ t. II. 

3. Histoire ecclésiastique, l. XIV, livre XLii. 



D'ENGUERRAND DE MAfaGNT. i23 

Philippe le Bel en 1314, après la mort de Clément V, épttre 
qui charge la mémoire de ce pape, et montre le profond an- 
l^onisme qui existait entre les cardinaux italiens et fran- 
çais, depuis la translation de la cour de Rome à Avignon. 

Les termes dont se sert Marigny impliquent que le car- 
dinal aurait rempli quelque mission en Allemagne, dans un 
esprit peu favorable aux vues du monarque français. Il était 
rature! que, créature de Boniface VIII et italien, il n'eût 
point de sympathie pour les entreprises de Philippe le Bel, 
et cherchât à les détourner, en faisant valoir les moyens 
de ses adversaires. Son chapelain, sur lequel je n'ai rien 
trouvé d'ailleurs, en correspondant avec Marigny s'était 
fait l'interprète des impressions recueillies en ces parages, 
et avait donné à entendre que Louis de Nevers y pouvait 
recruter, moyennant finances, de puissants auxiliaires. 

Marigny lui répond d'un ton moitié badin, moitié sé- 
rieux, avec une ironie hautaine. Il se sent supérieur à ses 
antagonistes, en forces et en habileté ; il le dit ouvertement, 
et son dédain descend à des plaisanteries d'un goût dou- 
teux. Son accent exprime bien cette politique altière et dure, 
qui caractérisa le règne de son maître. 

De Godefroy Ménilc^làise. 



Très chiers amis, frère Symon. J'ai receu vos lettres 
et veu ce que vous m'avez escrit, comme ces gens de 
Flandres, nobles et non nobles, sont ardans et esmeus 
et ont guernieur désir de la guerre que il n'orent on- 
ques^ et especiaumont pour les bonnes nouvelles que 
il ont oy d Âlemagne par mons. Loys vostre mestre. 
Si vous faiz assavoir, frère Symon, que se vos mestres 
et celé gent de Flandres ont esté si ardans, je ne me 
merveil pas pour les chaus que il a fait si grans^ et que 
la saison le devoit; mais j'ai espérance à ce que la 



1 



iU LETTRE 

mi-aoust sera partens que le temps comence volontiers 
à refroidir, que leur chaleur s*en abaissera plustost, ne 
ne seront mie si ardans d'avoir guerre corne il sont 
maintenant D'endroit de ce que vous n*avés pas osé 
avoir encore touchié sur les paroles que vous et moi 
eusmes ensembles à Arras^ pour ce que vous les avez 
ainsi trouvés esmeus et ardans ; aussi vraiement, frère 
Symon, n'en ai je point parlé pardeça, car en tele ma- 
nière ai je trouvé nos seigneurs tous ardans et espris 
de la guerre, par quoi je ne veoie mie qu'il fust profit 
aus besoignes de en parlé ou point que je veoie nos 
seigneurs et les gens de pardeça. Et ce sont ij ma- 
tières qui ne se pueent pas bien soufrir longuement 
ensemble : ains en convient l'une cheoir et refroidir 
avant. Et vraiement, frère Symon, il faurroit autres 
fontaines à estaindre ces chaleurs qui vourroit que les 
beoignes venissent à bien que par les voies qui sont 
commenciés. Et soies certains, frère Symon, que en- 
core connoistramessire de Nevers les Flamens et eus ii, 
et quant il sera bien connoissant et remembrant des 

Earoles que je 11 dis à Heliechin, il sara que je l'aroi 
ien et loyalement conseillié pour le bien de sa per- 
sonne. Et toutes voies je ne pense pas à li tolir si 
grans biens, que pour cause de moi il soit destourbé 
ne empeechie d'avoir le royaume d'Alemaigne et le 
royaume de France. Et sachiés, frère Symon, que vous 
verres bien se nous sommes si souspris, car nous estions 
plus apareiliiez de nos gens qui venooient de loins que 
de ceux que nous avions près. Et ne me créés jamais 
fors de ce que vous verres à TueiK Et je serai assez 
tost ou pais pardelày et parlerons vous et moi ensem- 
bles sur ces besoignes, car selon ce que je les voi or- 
denées à aler, je ne vous en sai autrement à respondre. 
Et vralemenl, frère Syraon, on nepourroit pas bien le 
royaume de France depecier par parole, ains y con- 
vienroit assés d'autre œuvre ; et aussitost aroit le conte 
de Flandres et mons. Loys son fis le royaume de 



D'ENGUERRAND DE MARIGPÎY. 125 

France bien et en pais comme il aroit recouvre Lille et 
Douay. Et d'endroit de ce que vous m'avez escrlt qu'il 
li est raporté de par les nobles d'Âlemaigne» que s*ii 
veut tenir et acomplir les convenances en la manière 
que vous les avez traitiées, qu'il ne demourra pas pour 
argent qu'il ne soit roys d'Alemaigne^ mes qu'il paie la 
quantité que vous avez prinse , laquelle vous estes cer- 
tains qu'il paiera bien, sachiez, frère Symon, qu'il est 
grant pechié de tiex choses dire et ammoter; et ceuz en 
emporteront le loyer qui les emprennent, car vraie- 
ment tel est commenceeur des besoignes qui n'est mie 
mestre de les apaisier. Et à autres gens que moi pour- 
ries vous dire et mander tiex merveilles, car à moi ne 
les fériés vous jamais entendant : car sachiez, frère 
Symon , que je sai aussi bien le pooir de Flandres, 
et de combien ils pueent Bner d'argent, comme home 
qui soit en leur pais, et si sai aussi bien que les nobles 
d'Alemaigne ont traitié et qu'il font et ont en pensè^ 
comme vousmesmes qui y avez esté savez. Si que vous 
vous entremêlés de nient d'escrire moi tiex frivoles 
comme vous avez fet. Dieu vous gart. Donné à Paris 
le mardi devant li saint Pierre aus liens. 

De par le seigneur de Marregnî. 

Au dos : à Religieus home honneste frère Symon 
de Pise, chapelain mons. le cardinal Neapoleon. 



(Transcrit d'après l'original en parchemin , conservé aux Ar- 
chives départementales du Nord. Au dos était un cachet en cire, 
qoi manque. Le bas du parchemin a été rogné.) 



ÉTAT 



DEB 



BIJOUX ET JOYAUX 



ACHETES A PARI5 



POUR 



MARGUERITE ET JEANNE DE HAINAUT 

BM 1323. 



Guillaume P% dit le Bon^ qui fut comte de Hainaut, de 
Hollande, de Zélande, de Frise, depuis 1304 jusqu'en 1337, 
fait assez bonne figure parmi les princes ses contemporains. 
Les historiens vantent sa sagesse, sa bravoure, sa générosité. 
Nous devons à Froissart un récit intéressant de la noble et 
touchante hospitalité que recurent chez lui la reine Isabelle 
d'Angleterre et son fils (depuis le célèbre Edouard lU), 
alors fuG[itifs et se dérobant à Tinimitié des favoris d'E- 
douard II. 

Marié à la sœur du roi de France Philippe de Valois, 
Guillaume établit magnifiquement trois de ses filles. Margue- 
rite fut la seconde femme de Louis Y, dit de Bavière, empe- 
reur d'Allemagne; Jeanne épousa Guillaume, héritier pré- 
somptif du comté de Juliers ; Philippine donna sa main au 
roi d'Angleterre Edouard III ; c'est celle que Froissart a 
tant célébrée. Ces grandes alliances procurèrent une réelle 



BIJOUX DE MARGUERITE ET JEANNE DE HAINAUT. 127 

importance politique, et même le titre de vicaire de TEmpire, 
au comte de Hainaut, qui, d^ ailleurs, avait de bonnes finan- 
ces et une nombreuse et vaillante chevalerie. 

Mon intention, aujourd'hui, n'est pas de traiter son his- 
toire; mais j'ai pensé qu'on verrait peut-être avec intérêt 
un document qui s'y rattache et nous fournit quelques don- 
nées sur les habitudes domestiques des princes du quator- 
zième siècle. 

Un cartulaire de Hainaut, déposé aux archives départe- 
mentales du Nord , contient deux pièces relatives aux 
mariages de Marguerite et de Jeanne. Elles sont datées 
de 1323. 

La première, rédigée en latin, et que je me contente 
d'analyser, règle la dot de Marguerite. Gérard, comte de 
Jnliers, et Adolphe, comte de Berg, déclarent qu'en leur 
présence et celle de seize chevaliers y nommés et d'autres 
nobles en grand nombre, le comte Guillaume de Hainaut, 
traitant avec deux fondés de procuration spéciale de Louis, 
toi des Romains toujours auguste, savoir, Conrad de Ghon- 
doldinghen, commandeur provincial de l'ordre Teutonique 
en Franconie , et noble Lauleraw de Lichtenberg, est con- 
venu d'accorder en mariage audit roi des Romains sa fille 
atnée Marguerite, avec une dot de 47 000 livres, monnaie 
de Hallcy le gros compté pour seize deniers, payable moitié 
après le mariage consommé, moitié au bout de l'an. D^autre 
part, le roi des Romains constitue à la future épouse un 
revenu annuel de 11 000 livres même monnaye, assis sur 

Suatre châteaux, leurs droits, honneurs, appartenances et 
épendances. Et quant à la dot de 47 000 livres, il s'engage 
à en servir une rente de 6000 livres, représentée par des 
assignations dont une expertise constatera la valeur et la 
sûreté. En outre, il devra fournir préalablement caution de 
la restitution de ladite dot au comte ou à ses héritiers pour 
le cas où, durant le manage, Marguerite décéderait sans 
enfants. (Cet acte a été rédigé à Cologne, en la maison des 
chevaliers Teutoniques, le 15 août 1323.) 

Par des actes subséquents, l'empereur affecta subsidiaire- 
ment d'autres châteaux pour la garantie du revenu de 
1 1 000 livres. 

La dot de 47 000 livres, le comte de Hainaut ne la tirait 
pas tout entière de son épargne ; l'usage voulait que ses 



128 ÉTAT DES BIJOUX ET JOYAUX ACHETES 

villes y contribuassent, et j'ai lu quelque part que Dor- 
drecht en cette occcasion fut taxée à 500 livres. 

La dot est stipulée en monnaie de Halle {Librarum Mal- 
iens ium^ grosso pro sexdecim denariis computato). Halle 
était une ville impériale de Souabe, qui eut de bonne heure 
le privilège de battre monnaie. Elle a donné son nom à de 
petites pièces dites HaeHerj qui ont eu longtemps cours en 
Allemagne. Mais notre document ne fournit point de com- 
paraison avec la monnaie de France, par conséquent de 
moyen d'en fixer la valeur. Entre les anciennes pièces dé- 
criées en Belgique par une ordonnance de 1627, je vois un 
rixdaler de Halle au nom de Tempereur Cfaarles-Quint, à 
Tavers duquel est écrit : Mone, nova Refpub. Halle Suevice. 
1646. 

La seconde pièce, rédigée en français, et dont nous don- 
nons le texte entier, est faite pour piquer la curiosité, même 
hors du cercle des érudits. Il s'agit de corbeille de mariage 
et de trousseau pour deux princesses, dont Tune devait 
monter immédiatement sur le trône impérial. Ici, contraire- 
ment à nos habitudes, les mariées apportent leur corbeille 
comme leur trousseau. Du moins, nous ne voyons nulle 
offrande des épouseurs. 

Donc, le cartulaire nous produit un compte minutieuse- 
ment détaillé des emplettes faites à Paris et à Lille, avec les 
i)rix en regard et les noms des fournisseurs. Il y joint les 
rais de voyage et de transport qu'elles occasionneient. A la 
date du compte, la fille cadette, Jeanne, était déjà mariée; 
Fainée, Marguerite, ne Tétait pas encore. Il n*est pas tou- 
jours dit à laquelle des deux tel article est destiné : je vois 
seulement que la ceinture de mariée de Jeanne coûte 
180 livres, et celle de Marguerite 260; que Marraerite aura 

?our la cérémonie nuptiale un drap d^or de dix aunes de 
aris, au prix de 28 livres. 

Rubis, émeraudes, perles d'Orient forment principale- 
ment Tornement des parures; il est une fois question de 
saphir, deux fois de diamants, cotés à un prix peu élevé. 
Les parures consistent en couronnes, chapeaux, ceintures, 
agrafes. Il y a ensuite des pièces d'orfèvrerie, toute une 
chapelle richement pourvue; puis des étoffes plus ou moins 

I>récieuseB, quatre nts complètement garnis, des tapis, du 
inge, et même un roman fort connu, les Lolierains. 



POUR MARGUERITE ET JEANNE DE HAEVAUT 129 

En groupant les articles de même nature et comptant par 
lÎTres tournois, nous voyons que les bi- 
joux ont coûté 74191. 3s.4d. 

Les étoffes pour vêtements et tentures. 1 698 10 8 

Le linge 105 9 3 

Quelques meubles précieux, hanaps, 
bassins, etc 90 3 9 

Mobilier de chapelle 72 7 6 

Etoffes pour vêtements sacrés 218 5 6 

Draps cle la livrée faite à Paris. ... 83 68 

Le roman des Loherains 16 5 » 

Les acquisitions ont nécessité plu- 
sieurs voyages et séjours, dont les frais 
montent à 1211. 15 s. id. 

Cheval de transport 9 7 6 

Frais de courtage et 226 iû o 

de commission. ... 36 5 » / 

Frais de change 
pour envoyer à Paris. 51 *» 6 

Menus frais pour 
expédition et transport 7 10 8 



Total 99291. lOs.Sd. 



(Je laisse en dehors une dette de 125 livres payée à Guyot- 
Millons, dette arriérée, et dont Torigine n est pas indi- 
quée.) 

Maître Jehan de Florence a été Thomme de confiance 
des parents pour toutes ces acquisitions ; elles ont nécessité 
deux voyages à Paris : le premier, qui dura un mois ; le se- 
cond, quatorze jours. Jehan Bouvet lui était adjoint. 

L'orfèvre Symon de Lille a fourni la plupart des bijoux ; 
deux marchands italiens les étoffes ; dame Péronelle Leva- 
che la lingerie. Ce Symon de Lille était un orfèvre impor- 
tant. Son nom apparaît dans plusieurs comptes. Je le pré- 
sume père de Jehan de Lille qui figure parmi les syndics 
de la corporation en 1337, et fournit, en 1352, pour le 
mariage de Blanche de Bourbon avec Pierre, dit le Cruel, 
roi de Castille, une couronne d'or garnie de pierreries, va- 

T. VI, 1868, 2* PART». 9 



130 ETAT DES BIJOUX ET JOYAUX ACHETÉS 

lant 3200 écus d'or ^ : c'était le cadeau da roi de France. 
On possède déjà un document tout à fait contemporain 
de celui-ci, c'est l inventaire estimatif des bijoux, meubles 
et autres objets enlevés a la comtesse Mahaud d'Artois par 
la Ligue des nobles qui, en 1316, pilla son château d'Hesoin 
et plusieurs de ses domaines; inventaire dressé en exécution 
d'un arrêt du Parlement, qui condanma les délinquants à 
réparer tout le dommage par eux causé. M. Le Roux de 
Lincy Ta publié dans la Bibliothèque de F Ecole des Chartes 
en 1852. Selon son calcul, la livre tournois d'alors représen- 
terait 90 francs d'aujourd'hui. Si nous l'adoptons, il faudra 
dire que les objets formant la corbeille et le trousseau de 
nos deux princesses seraient payés à présent 873 325 fr. 
et que les frais faits à cette occasion s'élève- 
raient à 20 383 



Total 893 708 fr. 

L'inventaire estimatif de la comtesse d'Artois n'est pas 
rédigé au même point de vue que notre compte, puisque 
les prix, au lieu de s'appliquer à des objets neu& et acquis 
exprès, s'appliquent après coup à des objets ayant servi et 
la plupart disparus. Néanmoins, on peut utilement les met- 
tre en regard. Notre compte a l'avantage d'indiquer la va- 
leur du marc et de comparer les monnaies : le tournois au 
parisis, à l'estrelin, au florin de Florence et de Brabant. 

Les inventaires de Louis, duc d'Anjou, et du roi Char- 
les Y, auxquels M. Léon de Laborde a joint un si docte 
commentaire, nous reportent à un demi-siècle plus tard. 
D'ailleurs, ils ne sont pas accompagnés d'estimation. 

Nos lecteurs désireront sans doute savoir quelque chose 
des deux princesses qui entraient si brillamment dans la vie. 
E)les eurent une existence accidentée. 

Marguerite, couronnée impératrice à Rome, en 1327, 
partagea les vicissitudes du long règne de son époux, tou- 
jours en lutte contre le Saint-Siège et contre des rivaux à la 
possession de l'Empire. Elle lui donna quatre fils et deux 
filles. En 1346, par la mort de son frère Guillaume II, tué 

1. Comptes de C argenterie ^ etc., publiés pour la Société de l'His* 
toire de France en 1851, par M. Doùet d'Aroq, p. 300. 



POUR MARGUERITE ET JEANNE DE HAINAUT. i3i 

dans uae expédition contre les Frisons et ne laissant point 
d'enfants, elle se vit inopinément appelée au titre de com- 
tesse de Hainaut et de Hollande. L'année d'après, un acci- 
dent de chasse lui enlevait son époux, dont le rival, Charles 
de Luxembourg, montait sur le trône impérial. Elle revint 
alors dans ses États héréditaires, qu'elle partagea avec son 
fils Guillaume IIL II ne tint pas les conditions du partage. 
De là rupture et guerre sanglante de quatre années entre la 
mère et le fils. D'abord victorieuse, la mère fut définitive- 
ment vaincue et obligée de fuir en Angleterre. Des média- 
tears ménagèrent , en 1 354 , un accommodement qui lui 

(>ermit de revenir en Hainaut. Elle ne goûta pas longteqips 
e repos qui lui était enfin rendu, et mourut à Yalenciennes 
eu 1356. Cette mort prématurée lui épargna du moins une 
dernière douleur maternelle. Dès l'année suivante, Guil- 
laume in donnait des signes de démence furieuse, et l'on 
était obligé de l'enfermer jusqu'à la fin de ses jours. 

Jeanne, mariée à Guillaume qui, en 1329, succéda au 
comté de Juliers, eut aussi l'angoisse de voir son mari en 
guerre avec ses fils et leur captif pendant quelque temps. 
Du reste, Guillaume eut des jours brillants, se distingua 
comme guerrier, et conduisit avec habileté des négociations 
importantes. Attaché naturellement à la fortune de ses 
beaux-frères l'empereur d'Allemagne et le roi d'Angleterre, 
il en tira honneurs et profits. Ses possessions furent aug- 
mentées. 11 obtint le droit de battre monnaie et la préroga- 
tive d'être porteur du sceptre impérial dans les cérémonies 
d'investiture. L'an 1336, son comté fut érigé en marquisat, 
et Fan 1357 en duché. Il finit ses jours en 1361. Jeanne, 
qui lui avait donné deux fils et cinq filles, vécut encore 
treize ans, assez pour voir son fils remporter, en 1372^ sur 
les Brabauçons, les Namurois et les Luxembourgeois réunis, 
la grande victoire de Basweiler, demeurée célèbre dans les 
annales des Pays-Bas. 

DE GODEFROY MeNILGLAISE. 



i32 ÉTAT DES BUOUX ET JOYAUX ACHETÉS 



Che sont les parties desjuyalz 'torfaverie et de toutes 
les pourveances ki furent accotées à Paris à le Saint 
Remy, Fan XXIII ^ par Maistre Jehan de Florenee^ 
pour Medemisielle [ Aimnée et pour Medame de 
JuJers^. 



L'an mil trois cens vtngt trois, quinze jours en 
aoust, se parli maislre Jehan de Florence de Mons, 
dou conimant IVjons' et Medame, et s'en ala à Paris, 
et avoekes lui Jehan Boui^et^ pour accater les pour* 
veances ki faloient pour Medemisielle l'ainsnée et 
pour Medame de Julers le jouenne, filles Mons'^ si 
comme de couronnes, de capiaus^ de fermaus, de 
chaintures d*or, dedoroirs', de lys, de tapis, de dras 
de soie, de capielles , et de plusieurs autres coses ki 
chi après s ensuivent. 

Premiers, accata maistre Jehan une grande cou- 
ronne d'or à gros safirs, à fins rubis, à fines esme- 
raudes, et à grosses fines nielles' d'Orient, lequele cou- 
ronne fist Semons de Lille, et accatèrent les eslofTes ^ 
de le dicte couronne li dis maistre Jehan et Symons 
de Lille, et les prist dou tout Symons de Lille sour 
luy et en fina. Si cousta li dicte couronne toute faite, 
deux mille libvres parisis. 

Item, accata li dis maistre Jehan une autre cou- 
ronne d'or à fins rubis et à fines esmeraudes et à fines 

1. Archives du Nord^ pièce 132« du troisième cartulaire de 
Hainaat. 

2. Je n'ai trouvé dans aucun lexique le mot doroir^ qui indi- 
que un objet d'orfèvrerie. 

3. Piellesy perles. 

4. C'est-à-dire : Jehan et Symons achetèrent les matéiiaux, 
tout ce qui devait entrer dans ladite couronne; Symons s'en 
chargea, les prit à son compte et les paya. 



POUR MARGUERITE ET JEANNE DE HAINAUT. 133 

pieUes grosses d'Orient. Si Tu accatée li dicte couronne 
a Symon de Lille et cousta mille libvres parisis. 

Item^ accata li dis maistre Jehan audit Symon un 
grant capiel d'or à gros baies* et à grosse pielie d'O- 
rient , lequel Medame de Haynnau avoit bargheniet' 
quant elle fu à Paris à le fieste le Royne'; si cousta 
raille libvres parisis. 

Item, accata maistre Jehan au dit Symon un autre 
capiel d'or à rubis et esmeraudes et pielles d'Orient ; 
si cousta li dis capiaus, deux cens libvres. 

Item, accata il au dit Symon un autre capiel d'or 
à fines esmeraudes, à rubis et pielles d'Orient; si 
cousta huit vingt libvres. 

Item, accata H dis maistres Jehans au dit Symon un 
autre capiel d'or à fins rubis, esmeraudes et pielles 
d'Orient ; si cousta cent libvres parisis. 

Item, accata il une chainture d'or à rubis, esme- 
raudes, et pielles d'Orient, lequele ot Medame de 
Julers quant elle espousa; neuf vingt libvres parisis. 

Item, accata il au dit Symon de Lille une chainture 
en lequele il avoit quatre vingt quatre dyamans, es- 
meraudes et rubis et or^ et esloit li tissus de Busetl^ : 
de coi Mesire meismes fist le marchiet quand il fu à 
Paris à le fieste le Hoyne; si cousta quatre vingt 
libvres. 

I^adite chainture et Mes' meismes'. 

i . Rubis dit balais. 

2. Bargheniety marchaudé. 

3. La comtesse de Hainant était scenr de Philippe de Valois, 
par conséquent cousine germaine du roi de France Charles IV^ 
lors régnant. 

4. J ignore ce que pouvait être le tissu de Busett. Quant aux 
quatre-vingt-quatre diamants, il fallait qu'ils fussent bien pe- 
tits, puisqu'en 1316, suivant le compte de GeofTroi de Fleuri, un 
diamant était payé par le roi 90 livres tournois. 

5. Ladite chainture et Mes*' meismes : pour que cela ait un 
sens, il faut lire o/, c*est-à-dire que la ceinture fut livrée direc- 
tement au comte de Hainaut. 



134 ÉTAT DES BIJOUX ET JOYAUX ACHETES 

Item, accata maistre Jehan au dit Symon un grant 
fremail * ki estoit en une fleur de lis d'or à gros rubis 
d'Orient et à grosses esmeraudes et à grosses pielles 
d'Orient, de coi Mesire meismes fist le marchiet ; si 
cousta six cens libvres. 

Item , accata il à un orfèvre dessus le pont une 
grande chainture d'or à fines esmeraudes, fius rubis, 
et pielles d'Orient; et fu li ditte chainture pour Me 
demisielle l'ainsnée; si cousta douze vingt dix libvres. 

Item, accata il à un orfèvre dessus le pont, et en 
fina Symons de Lille, un doroir d'orofavril * à rubis, 
esmeraudes, et pielles d'Orient, et fu pour Medemi- 
sielle l'ainsnëe; si cousta deux cens libvres. 

Item, prist Medame à maistre P. à Binch, deux 
fremals de quarante huit libvres, deux dyamans et une 
esmeraude de vingt livres; c'est en somme soixante 
huit libvres. 

Somme de toutes les coses devant dictes, cinq mille 
huit cens trente huit libvres parisis ; valent à tournois 
sept mille deux cens quatre vingt dix sept libvres dix 
sols tournois. 

De che a payet maistre Jehan de Florence au dit 
Symon sept cens florins à ras;niel '; valent cinq cens 
quarante huit libvres six sols nuit deniers. 

Item, a encore payet li dis maistre Jehan au dit 
Symon , ki furent donnet pour erres ^ pour le chain- 
ture d'or, cent sols parisis. 

Item, payet à Symon de Lille, que Mâche li paya, 
cent libvres parisis. 

Che sont h veluyel ', li drap de soie, 11 drap d'or, 

1. Fermail, agrafe, boucle. 

2. Orfèvrerie, auro f abrite, 

3. On frappait à cette époque, en France et en Belgique, des 
monnaies ayant l'empreinte d'an agneau avec la croix , et pour 
légende : Christus vincit^ Christ us régnât^ Christus impcrat. On les 
appelait aussi moutons. 

4. Pour arrhes. — 5. Feluyel^ velours. 



POUR MARGUERITE ET JEANNE DE HAINAUT. 135 

li cendal^ et pluiseurs autres coses accatées pour Me- 
demisielle Tainsnée et pour Medame de Julers le 
jone par les dessus dis maistre Jehan et Jehau fiouvet, 
à Paris. 

Premiers, accatèrent il d'un marchant de Lombar- 
die vingt quatre veluyals, dont il en y ot neuf rouges, 
et li autres furent violeit, vert et bleu; si cousta li 
uns parmi neuf libvres tournois, montent en somme 
deux cens seize libvres tournois. 

Item, accatèrent il à Bernard de l'Esclav de Luke 
vingt une pièce de veluyalz vermaus grans, que on 
dist de cremechi ' ; si cousta li une pièce l'autre seize 
libvres tournois, valent en somme trois cens trente 
six libvres tournois. 

Item, accatèrent il au dit Bernard sept veluyalz 
vermaus petis; si cousta Tune pièche parmi l'autre 
neuf libvres tournois, valent en somme soixante trois 
libvres tournois. 

Item, accatèrent il deux blans veluyaus et deux 
violeis ; si coustèrent trente six iibvres tournois. 

Item, accatèrent il au dit Bernard vingt quatre 
pièces de tartaires' vers; si cousta li pièce huit libvres 
tournois, montent en somme cent quatre vingt douze 
libvres tournois. 

Item, vingt huit cendelz coustèrent cent dix neuf 
libvres dix sols. 

Item^ accatèrent il bleu tartaires pour faire les 
compas*; si coustèrent dix libvres huit sols tournois- 
Item, accatèrent il au dit Bernard huit pièces de 



i . On sait qae c'était une étoffe de soie unie, se rapprochant 
de notre taffetas. 

2. Seraient-ce des étoffes fabriquées à Crème en Lombardie? 
Bemarquer que ces fournitures sont faites par des marchands 
italiens. — Cremechi répond-ii à cramoisi? Du Gange dit que le 
cramoisi se fabriquait à Crémone. 

3. Etoffe riche venant de Tartarie, c*est-à-dire d'Orient. 
(i. Compartiment, garniture, ornement en ron<i. 



136 ÉTAT DES BUOUX ET JOYAUX ACHETÉS 

vert cendal fort ; vingt deux libvres quatorze sols huit 
deniers. 

Item^ accatèrent il au dit Bernard vingt six pièces 
de toile ynde ^ et vert^ et pour aucunes estoffes aune 
et demie de veluyel rouge; vingt neuf libvres dix neuf 
sols trois deuiei*s. 

Item, deux blans cendalz pour estofes de compas; 
cent sept sols deux deniers. 

Toutes ces coses furent délivrées à Jehan Bouvet 
pour faire les quatre lis pour nos demisieiles, horsmîs 
douze veluyaus violez ke Medame ot pour faire robes 
à nos demisielles. 

Item, accatèrent il au dit Bernard sept dras d*or ke 
on appielle niarremas^^ etcoustali uns parmi Tautre 
onze libvres tournois; valent en somme soixante dix 
sept libvres tournois. 

Item, accatèrent i( au dit Bernard quatre pièches de 
dras de soie dyaprés pour faire robes a nos demi- 
sielles ; si coustèrent quarante libvres tournois. 

Item, accatèrent il au dit Bernard trois cendalz ver- 
maus de graine * pour faire pelichons ^ à nos demi- 
sielles, quarante libvres dix sept sols trois deniers. 

Item^ trois libvres de soie de plusieurs couleurs 
et un vert cendal, treize libvres huit sols quatre 
deniers. 

Toutes ces coses ot Medame. 

Item, trois flassars' pour loyer ^ toutes les coses 
dessus dictes, vingt deux sols six deniers. 

Item, pour une karette ki mena toutes les coses 
dessus dictes de Paris en Havnnau , cent douze sols 
six deniers. 

Somme de ces coses dessus dictes, onze cent soixante 

i. Azuré, bleu de ciel. 

2. Marremas ou marramas^ ou encore mattahas^ sorte de drap 
d*or mentionné par du Canf;e au mot mattabas, 

3. Rouge écarlate. -*- 4. Petite pelisse, vêtement fourré. 
5. Couvertures, enveloppes. —6. Loyer ^ lier. 



POUR MARGUERITE ET JEANNE DE HAINAUT. 437 

dix huit libvres dix neuf sols huit deniers; si les a 
tous raaistre Jehans payés. 

Item, à maistre Jehan fait faire pour les deux lis 
de nos demisielles, pour cascun lit quatorze tapis; 
si a pour les deux lis douze tapis cascun de six aunes 
de lonc et deux aunes de lei. 

Item, y a il pour les deux lis seize tapis cascuns de 
quatre aunes de lonc et de deux aunes de lei à Taune 
de Paris, et sont tout chil tapit rouge et armoyet; 
chil ki sont pour Medemisielle de Haynnau des 
armes d'Alemagne, des armes Mons% et des armes de 
Valoys ' ; si montent en somme li vingt huit tapit 
deux cens soixante douze, aunes Faune de Paris % 
si couste cascune aune seize sols parisis; c'est eu 
somme que coustent li dit tapit, deux cens soixante 
douze libvres. 

Item, à maistre Jehans fait faire pour Medemisielle 
de Haynnau et pour Medame de Julers le jouene pour 
deux lis vers, seize tapis; si en y a quatre ki tienent 
cascuns six aunes de lonc et deux aunes de lei, et 
douze qui tienent cascuns quatre aunes de lonc et 
deux aunes de lei, somme des dis tapis cent quarante 
quatre aunes quarrées à Taune de Paris; si couste 
cascune aune dix sols parisis, c'est en somme qu'il 
coustent quatre vingt onze libvres. 

Parmi vingt sols tournois payet as vallés pour vin, 
à deux fies ^. 

Somme ke tout chil tapit coustent, trois cens 
soixante trois libvres tournois. 

De ce a payet maistre Jehan cent libvres tournois. 

i . D^ Alemagne^ à cause de son mariage avec l'empereur ; — de 
Mon^^ c'est-à-dire du comte de Hainaut, son père ; — de Valoys^ 
à cause de Jeanne de Valois, sa mère. 

â. L'aune de Paris équivalant à i mètre 19 cenlim. à peu 
prèsy 272 aunes représentent 323 mètres et uue fraction; ce 
qui donne des lits amplement étoffés. 

3. A deux fois. 



138 ÉTAT DES BUOUX ET JOYAUX ACHETÉS 

Item, payet deux cens soixante trois libvres; et 
ensi tout payet. 

Item, accata li dis maistre Jehan un doroir d'orfa- 
vril à doubles* rouges et bleus poar Medame de Ju- 
1ers le jouene; si cousta quarante deux libvres parisis, 
valenta tournois cinquante deux libvres dix sols. 

Item y accata il une crois pour mettre sour Vautel 
Medemisielle ; si cousta quarante cinq libvres parisis, 
valent tournois cinquante six libvres cinq sols. 

Item, accata il un encensier d'argent et deux bui- 
rettes d'argent pour l'autel ; si coustèrent douze libvres 
dix huit sols parisis^ valent tournois seize libvres deux 
sols six deniers. 

Item, accata il deux bachins d'argent, et cousta li 
marc trois libvres seize sols parisis, et pesèrent quatre 
mars et demi une once deux deniers, esterlins ; somme 
qu'ils coustèrent, treize libvres seize sols six deniers 
parisis, valent à tournois dix sept libvres cinq sols 
sept deniers tournois. 

Item, pour deux coupes de madré' pour nos de- 
misielles, six libvres parisis, valent tournois sept lib- 
vres dix sols. 

Item, accata maistre Jehan un pot et un henap 
doreit pour Medemisielle , et poisent dix mars et 
demi cinq esterlins mains, le marc cent sols pa- 
rasis"; valent en somme cinquante deux libvres sept 
sols parasis, valent à tournois soixante cinq libvres 
huit sols neuf deniers. 

Item, accata il cinq cens et quarante pielles pour 
faire doroir, si coustèrent deux esterlins la pielle; 



1 . Il paraît que c'étaient de petites pierres fines qu'on dispo- 
sait de manière à être vues des deux faces. 

2. Madré : on a beaucoup disserté sur cette substance; les 
uns en ont fait un bois particulier, les autres un composé imi- 
tant l'agathe. 

3. Dans les tables de Leblanc, le marc est indiqué pour cette 
époque à 80 sols; il n'est porté à cent sols qu'en janvier 1326. 



POUR MARGUERITE ET JEANNE DE HAINAUT. 439 

montent en somme quatre libvres dix sols d'estrelîns, 
valent vingt deux libvi'es dix sols tournois. 

Item, accata il quatre cens doubles bleus et quatre 
censvermaus*, si coustèrenl six libvres tournois. 

Item, deux cens boutons d'or à doubles rouges, les 
quelz fist faire Symons de Lille ; si coustèrent quatre 
estrelins li pièce, ' montent en somme seize libvres 
treize sols quatre deniers*. 

Item, accata il deux cens boutons de vers doubles 
et deux cens bleus, si coustèrent cent sols tournois. 

Item, accata il* dras d'or pour faire une capielle ' ; 
sy y a trois capes, tunike, dalmatique, et casule*, si 
a trois estoles et trois fanons ' et parement d'amitj et 
d'aube; cinquante quatre libvres tournois. 

Item, accata il dras de soie dyasprés pour faire 
deux casules, deux tunikes et deux dalmatiques^ esto- 
les et fanons et paremens d'aubes; si coustèrent 
soixante dix libvres. 

Item, akata il un drap d'or pour Medemisielle le 
jour qu'elle espousera, tenant dix aimes de Paris, et 
cousta vingt huit libvres. 

Item, neuf candalz pour fourrer® les paremens des 
capielles dessus dittes; si coustèrent vingt quatre 
libvres huit sols. 

Si demorèrent deux cendal qui furent rendut Ma- 
dame. 

Item, accata il cinq pièces de veluyel vyolei pour 
Medame , sept libvres dix sols le pièce ; valent 
trente sept libvres dix sols. 

1 . Est-ce de la graine de kermès ? 

â. Le sterling, monnaie anglaise, obtint grand cours en 
France à cause des provinces de l'ouest et du sud-ouest possé- 
dées par les rois d^Angleterre. En 1290, il équivalait h 4 de- 
niers tournois. En 1323, cette proportion était un peu modifiée j 
car i6 livres 13 sous 3 deniers font 3880 deniers, qui, divisés 
par 800, donnent pour un sterling 4 deniers J7/20. 

3. C'est-à-dire pour monter et garnir une chapelle. 

4. Chasuble. — 5. Manipules. — 6. Garnir. 



1^0 ETAT DES BUOUX ET JOYAUX ACHETES 

Uem^ deux lartaires pour couvrir le car* me 
sielle dedens; si coustèreot treize lîbvres quatre sols. 

Item, dix sept pièces de fustane'^ coustèrent dix 
sept libvres tournois. 

Item, huit sarges' d'Ëngleterre pour damoisielles, 
trente deux libvres. 

Item, trois rouges veluyaux pour border le couver- 
toire de Medemisielle, vingt sept libvres. 

Item, huit pièces de toile verde et ynde, huit li- 
bvres. 

Item, [tour trois flassars pour tourser^ ces darraines 
coses ke maistres Jehans accata à le seconde fois qu'il 
Tu a Paris, vingt-deux sols six deniers. 

Item, prist maistre Jehans à dame Perenelle le Va- 
che, pour Medame et pour nos demisielles vingt 
quatre pièces de cuevrechiés ' de Valence, cousta la 
pièce ciouze sols parisls ; item vingt-quatre pièces 
d'Àlemagnes dix sols le pièce ; item douze pièces de 
moles doubles renforchies vingt sols le pièce; item 
douze douzaines de huves*, douze sols le douzaine; 
item quatre dousaines de huves de Laon, douze sols 
le dousaiue ; item douze dousaines de huves, huit 
sols le douzaine; somme cinquante quatre libvres 
huit sols parisis, valent tournois soixante sept libvres 
dix sols. 

Item, pour les orfrois de neurgamimens de capielle, 
trois capes, deux tunikes, deux dalmatikes et deux ca- 
suies ; vingt-huit libvres deux sols parisis, valent 
tournois^ trente-cinq libvres deux sols six deniers. 

Item, pour le fachon des dictes capielles parmi les 
frienges, six libvres cinq sols. 

Item, accata maistre Jehan un aniel à un rubis 
d'Orient pour Medame, vingt libvres. 



1. CoTy char, chariot. — 2. Futaine. — 3, Serges. 

4. Empaqueter, charger. — 5. Toile, étoffe poar couvrir la lète. 

6. Bonnets, coiffures. 



POUR MARGUERITE ET JEANNE DE HAINAUT. 441 

Item, paya maistre Jehan, qu'il avoit empruntei 
pour payer à Jehan de Kievreuse ke Mesire li devoit 
d'une plus grant dette pour le dras de le livrée ke il 
iisl à Paris, cent florins de Florence, ki montent 
soixante six libvres treize sols quatre deniers parisis, 
valent tournois quatre-vingt-trois libvres six sols huit 
deniers. 

Item, accata il un cheval pour porter les coses de- 
vant dictes pour chou qu'il ne trouvoit nulle voiture 
ki ne fust trop chiere; sept libvres dix sols parisis, va* 
lent tournois neuf libvres sept sols six deniers. 

Item, pour une somme et sengles% douze sols six 
deniers. 

Item, pour une maison de cuir boulit à une crois, 
vingt*cinq solstournois. 

Item, payet à Guyot Millour par une lettre dont il 
estoit assenés' à ce ke li roys devoit à Monsieur pour 
le terme de Pâques passées, si les a maistre Jehan comp- 
tés sour luy et reprises les lettres, cent vingt-cinq 
libvres tournois. 

Item, payet à Aubert Poisson de Plaisence, pour 
racater une lettre de trois cens vingt-quatre libvres 
parisis, par le quele lettre Symons de Lille et Jehan 
Hanekins estoient obligiet pour M. le Conte au Chaste- 
let à Paris, et rent le lettre ; vingt-deux libvres quinze 
sols. 

Item^ donna maistre Jehan à pluiseurs couretiers et 

f)luiseurs personnes dont il avoitbesong pour querre * 
es coses dessus dictes, dix libvres seize sols parisis, 
valent tournois treize libvres dix sols. 

Item, pour les despens maistre Jehan et Jehan Bou- 
vet alans à Paris , demorans et revenans en Haynnau, 

\ m Coffre pour placer sur une bète de somme. 

2. Dont il estoit assenés h ce ke li Rojrs devoit à Monsieur^ 
c'est-à-dire |)ar laquelle il avait assiguatioa sur la somme due par 
le Roi à Monsieur. 

3. Pour quérir. 



142 ÉTAT DES BIJOUX ET JOYAUX ACHETÉS 

si revinrent le nuit de l'Exaltation sainte -Crois; ce fu 
parcbi vingt cinq jours et parmi les despens de ud 
jour pour le sii>ueur de Boussoy*, ki fu à Paris, et 
parmi les despens M. Florent de Biaumont, maistre 
P». et le fil Svmon de IJlle, ki \inrent de Paris en 
Haynnau avoec lui, trente sept libvres quatorze sols 
parisis, valent toiirnoit (]uarante-sept libvres dix sols. 

Iteni^ a Fontaine pour ses despens pour aller à Pa- 
ris, P. Remy à Prouvins pour avoir l'argent ki faloit 
dou payement de Pâques; dix-neuf sols cinq deniers. 

Item, se parti maistre Jehan de Mons le merkedi 
devant le saint Reniy pour venir à Paris le seconde 
fois(]u'il i vint, pouf accaterjoy ans; si demora jusques 
au mardi après les octaves de le saint Remy et le 
mardi tout le jour à Paris ; si dependi pour lui et 
pour cens ki furent avoec lui, ce fu parmi quatorze 
jours vingî-cinq libvres dix-neuf sols neuf deniers pa- 
risis, valent tournois trente-deux libvres neuf sols 
huit deniers. 

Item, pour les deux sommiers' ki rapportèrent les 
coses en Haynnau et pour un cheval qui ala avoec 
eus, pour lor despens de Paris en Haynnau et pour les 
payages, soixante quinze sols tournois. 

1. Boussoit est un village à deux lieues de Mons, sur la ri- 
vière de Haine. Les sires de Boussoit étaient des seigneurs im- 
portants en Ilainaut. Jean Sausse ou Sausset, sire de Boussoit» 
possesseur de (iefs considérables, fut honoré de la conQance et 
chargé des intérêts d'Isabelle de Villehardouin, princesse d'A- 
chaïe et de Morée, feuime de Florent de Uainaut, l'un des on- 
cles du comte Guillaume l. Son nom figure dans le traité conclu, 
le 2 août 1305, entre les comtes de Flandre et de Hainaut et le 
duc de Brabant. Froîssart le cite parmi les chevaliers qui, à la 
suite de Jean de Hainaut, sire de Beaumont, frère puîné du 
comte, firent deux expéditions en Angleterre : la première, afin 
de rétablir la reine Isabelle; la seconde, contre les Ëct)ssais 
(1326 et 1327). 

2. Maistre P. doit être Torfévre de Binch qui a vendu t deux 
fremals, deux dyamans et une esroeraude, » cité plus haut. 

3. Bétes de sonuue. 



POUR MARGUERITE ET JEANNE DE HAINAUT. 443 

Item, pour les despeos de maistre Jehan de revenir 
de Paris en Haynnau, cent dix sols. 

Item, pour parchemin et pour loyer le fardiel * et 
pour cordes, douze sols six deniers. 

Despens fais pour pourcachier le prière Monsieur. 

Le venredi devant le saint Pière aoust entrant, fu 
maistre Jehan au Caisnoit pour les besougnesdesbour- 
gois alforains'; si despendi treize sols. 

Item, le diemence devant le saint Leurent fu mais- 
tre Jehan à Valenchiennes et demora trois jours ; si 
avoit on ajournés les abbés de Haynnau, si despendi 
vingt neuf sols. 

Item, le mardi après le mi aoust fu maistre Jehan à 
Valenchiennes avoec le bailliu pour oyr le response 
de pluiseurs abbés, si despendi trente sols. 

Le dioes' devant le sainte Crois en septembre fu 
maistre Jehan à Valenchiennes ; si despendi quinze sols. 

Item, p^^yet à maistre Thumas de Malbeuge , que 
mesire li devoit pour un rommanch des Lorehens^ 

1. Le fardiel^ la charge, le bagage, 
â. Même sens que m forains, m 

3. Un acte émané des échevins de Vâlenciennes , qui repose 
aux archives du Nord, est daté du diwes après le jour de Pâ- 
ques 4296; c'est évidemment le même mot: Bréquigny et dom 
Clément le traduisent ^idit jeudi {dies Jovis) , L'interprétation de 
du Cange, suivant lequel Diocs est dimanche (voye^ son Glossaire 
au mot dominica), est bien préférable, et ce passage suffirait peut- 
être pour démontrer V invraisemblance de la traduction de Bréqui- 
gny et de Clément. Ainsi je remar.jUîî que le jeudi avant la Sainte- 
Croix de septembre tombe précisément en 1H2:^ le 8 septembre, 
jour de la fête solennelle de la Nativité de la Vierge; et je me de- 
mande comment on aurait passé souà silence cette grande fête, 
si Dioes était ici le 8 septembre, pour y substituer une désigna- 
tion beaucoup moins frappante. Si n us suivons Topinion de du 
Cange, notre Dioes répond au 1 1 septembre. 

4. On ne dit point si ce volume des Loherains était destiné à 
l'une des princesses, ou s'il s'agit d'une ancienne emplette du 
comte de Hainaut. On remarquera que le prix est presque double 
de oeloî du cheval acheté pour le voyage de Paris en Ûainaut. 



144 ÉTAT DES BIJOUX ET JOYAUX ACHETES 

treize libvres parisis, valent tournois seize libvn^ 
cinq sols. 

Somme de ces darraines parties, mille soixaute- 
ti^eize libvres douze sols cinq deniers tournois. 

Item, envoya maistre Jehan Grehetsen vallet à Pa- 
ris le samedi devant le Toussains pour faire venir tous 
les tapis et les capielles; si despendi partni neuf jours, 
cinquaute deux sols six deniers. 

Item^ pour le wisnage' des dictes coses à Torotte, six 
sols trois deniers*. 

Item, pour cordes et pour loyer le fardîel, et pour 
un vallet ki vint avoec de Paris au Flimet, vingt cinq 
sols huit deniers. 

Item , pour canevach' pour les dictes coses enve- 
leper, vingt trois sols neuf deniers. 

Item y pour amener le fardiel des dictes coses en 
Haynnau, six libvres treize sols parisis, valent tour* 
sois huit libvres six sols trois deniers. 

Item y délivra maistre Jehan à Medame pour me- 
nues coses ki li faloient six libvres penans% valent a 
gros pour quinze deniers tournois, trente six libvres 
onze sols trois deniers. 

Somme , cinquante libvres cinq sols huit deniers. 
Somme de toutes les coses dessus dictes, neuf mille 
neuf cens soixante trois libvres sept sols neuf denier^ 
tournois, monnoie de France. 

De chou doit Mesire à Symon de Lille dont il doit 
avoir lettres de Mons'. et des pièges ki sont contenut 
es lettres rabatut', chou ke mai^^tre Jehan de Florence 
li a payety si qu'il appert chi deseure, cinq mille cens 

1 . Péage , droit de douane. 

2. Torotte est à présent un petit village du canton de Ribe- 
coorty arrondissement de Compiègne (Oise). 

3. Toile de chanvre. 

d. Cette expression, ce nous semble, n'a pas encore été nette- 
ment expliquée. 

5. Lettres annulées, biffées, parce que M* Jehan les a sol- 
dées y et est créancier d'autant vis-à-vis du comte. 



POUR MARGUERITE ET JEANNE DE HAINAUT. 145 

quatre vingt quatre libvres treize sols quatre deniers 
parisis, valent tournois, six mille quatre cens quatre 
vingt libvres seize sols huit deniers. 

Item, doit Mesire à dame Pieronnelle à le Vache, 
s^en est assenée à Fargent ke li Roys doit à le Tous- 
sains l'an vingt trois, soixante sept libvres dix sols 
tournois. 

Toutes les autres coses dessus dictes a maistre Jehan 
payet, hors mis ces deux dettes chi devant, se monte 
en somme chou qu'il a payet, trois miUe quatre cens 
quinze libvres treize deniers tournois. 

De chou a maistre Jehan rechut : 

Premiers, as testamenteurs mons'. Àrnoul d*Ain- 
ghien, cui Diex absoille, les quelz il rechut à Saint 
Sépulcre à Cambray et li délivra Jakes li Lombars et 
Gitlemans en le présence de Tabbeit de Saint Sépulcre, 
deux mille deux cens libvres monnoie de France, gros 
pour quinze deniers. 

Item^ a maistre Jehan rechut de Frankin de le 
monnoie deux cens florins de Florence, valent à mon- 
noie de France cent soixante six libvres treize sols 
quatre deniers tournois. 

Item^ a maistre Jehan rechut des trésoriers le Roy 
de France, ki estoit deu à Mons', dou remanant dou 
terme de Pasques l'an vingt trois comptet ens^ cent 
livres parisis, des quelz Guyos Millour estoit sus asse- 
nés par lettres Mons', trois cens dix huit libvres 
quatre sols parisis, valent tournois, trois cens quatre 
vingt dix sept libvres quinze sols. 

Somme de ces parties ke maistre Jehan a rechut 
de le monnoie de France, deux mille sept cens 
soixante quatre libvres huit sols quatre deniers 
tournois. 

Item, a maistre Jehan rechut de l'argent de le prière 
ke li Lombart donnèrent Mons' : 

1. Y compris. 

T. VI, 1868. 2« Paetib. 10 



446 1ÉTAT DES BIJOUX ET JOYAUX. ACHETÉS 

Premièrement, de Salehadin pour le taule* de Ba- 
vay, cent libvres tournois; item des compagnons de 
le taule de Brayne, soixante dix libyres; item des 
compagnons de le taule de Haspre, quatre vingt lib- 
Très ; item des compagnons de le taule de Chirve , 
cent libvres ; item pour le taule d'Ëstruen^ soixante 

3uinze libvres; item des compaignons de le taule 
*Atby trente livres et rabatirent de leur don cinquante 
livres tournois que mesire leur devoit^ dont il avoient 
lettres, et les rechut Mesire Jehan de Leyde : si n'en 
fait maistre Jehan nul compte ; item des compain- 
gnons de le taule de Songnies, quatre vingt dix lib- 
vres ; item des compaignons de le taule dou Caisnoit, 
deux cens libvres. Somme de le recepte des Lombars 
dessus dis 9 sept cens quarante cinq libvres tournois 
monnoie de Haynnau trestous en penans pour six 
deniers e. {ester Uns?) maille. Si les fist maistre Jehan 
cangier pour envoyer à Paris, et cousta cinquante 
une libvres six deniers a cangier ; si monta 11 canges 
dix huit libvres douze sols six deniers : ensi demeure 
sept cens vingt six libvres sept sols six deniers, le gros 
pour seize deniers, valent gros pour quinze deniers 
six cens quatre vingt dix neuf libvres six deniers tour- 
nois. 

Toute somme ke maistre Jehan a rechut par ces 
deux parties, trois mille quatre cens quarante cinq 
libvres sept sols dix deniers. 

Et maistre Jehan a payet ensi qu'il appert chi 
deseure, pour les coses devant dictes, trois mille 
quatre cens quinze libvres treize deniers tournois. 

Ensi demeure ke maistre Jehan a plus rechut qu'il 
n'a rendut, trente libvres six sols neuf deniers tour- 
nois. 

De chou despendi maistre Jehan pour aler de Hayn- 

\, Le taule ^ bureau du domaine ou du chauge. Ici il est ques- 
tion de bureaux de change tenus par les Lombards. 



POUR MARGUERITE ET JEANNE DE HAINAUT. i47 

uau à Midelbourc, quant il fii revenus de Paris, parmi 
cÎDq jours ke si cheval séjournèrent à Berghes neuf 
sols sept deniers gros, valent sept libvres trois sols 
neuf deniers tournois, gros pour quinze deniers. 

Ensi demeure ke maistre Jehans doit vingt trois 
libvres trois sols toumoisy gros pour quinze deniers. 



ENTRÉE EN ESPAGNE 



DE 



MAME- LOUISE D'ORLEANS 



F£MM£ DU ROI CHARLES II. 



Voici un document dopt le style et les détails sont peut- 
être bien familiers pour nos graves publications. Toutefois 
rhistoire ne néglige pas certaines minuties ; souvent elles 
apportent un trait à la physionomie d*une époque. Il est non- 
seulement amusant, mais instructif, de saisir les usages et 
les façons des temps qui ont précédé le nôtre. 

L'auteur de cette lettre ^ est un tout jeune homme en- 
voyant à son père ses impressions de voyage tracées au cou- 
rant de la plume, sans souci de la négligence avec laquelle 
il les exprime. Nous lui laissons ses incorrections et son 
orthographe telle quelle. 

Se trouvant à Bayoïme lorsque Marie-Louise de France, 
fille de Monsieur, duc d'Orléans, et nièce de Louis XTV, y passa 
pour aller en Espagne épouser le roi Charles II, il fut témoin 
oculaire des circonstances de sa remise aux Espagnols. C'est 
là Pobjet de son récit, dont quelques parties fout penser au 
tableau si curieux des misères de la cour d'Espagne donné 
par Louville vingt-cinq ans plus tard. 

1: L'un des fils du saTunt Denis Godefroy, historiographe de France 
et conseiller du roi, directeur de la Chambre des comptes de Lille. La 
lettre est transcrite dans un des portefeuilles de la collection Godelroy, 
à la bibliothèque de l'Institut. 



ENTRÉE EN ESPAGNE DE MARIE-LOUISE D'ORLÉANS. 449 

On sait que cette princesse, alors âgée de dix-sept ans 
seulement, et remarquable par sa beauté, quittait Versailles 
avec désespoir. Les ' contemporains ont dit qu'elle aimait 
le grand Dauphin son cousin germain, ou du moins la 
splendide couronne que celui-ci était destiné à porter. Elle 
n ignorait probablement pas combien était un pauvre per- 
sonnage ce roi de dix-huit ans, auquel la politique enchaî- 
nait son sort, et pesante l'atmosphère où elle allait s'étioler. 
Ses répugnances et ses pressentiments ne la trompaient 
point. Si Ton en croit les mémoires du temps, elle eut la 
même triste fin que sa mère, la brillante Madame célébrée 
par Bossuet, et, victime d'une intrigue de cour, mourut em- 
poisonnée en 1689. 

DE GODEFROY MÉNILGLAISS. 



A Bordeaux, le li novembre 1679. 

Je n^ay peu vous escrire de Bayonne la relation de 
la cérémonie de la délivrance de la Reyne parce que 
nous n'y avons point séjourné : aiusy je profite du 
jour que nous demeurons icy pour réparer ma faute. 
Je ne vous la feray que succinctement, parce qu'il 
faudroit trop de papier pour mettre toutes les cir- 
constances que je vous diray de bouche lorsque j'au- 
ray l'honneur de vous veoir. 

Nous deraeurasmes huit jours à Saint-Jean-du^Luz, 
tant à cause des contestations d'entre le marquis d'As- 
torga et le duc d'Ossone, qu'à cause de la Teste, et à 
cause de la Reyne, qui se trouva un jour fort travaillée 
d'une grande migraine et de vomissemens. Le troi- 
sième du courant qui estoit un vendredy, la Reyne, 
après avoir disné à Saint-Jean-du-Luz^ partit au bruit 
de tous les canons pour se rendre à la maison de bois. 



150 ENTRÉE EN ESPAGNE 

dressée exprès pour la cërëmonie. Elle y arriva entre 
deux et trois, et eutra dans cette maison qui estoit par- 
tagée en deux par une cloison, et fesoit une chambre 
et un antichambre sur le bord de la rivière de Bidas- 
soa qui sépare la France d'avec l'Espagne. Il y avoit 
dans cette chambre une magnifique collation, que la 
maison du Roy avoit fait aprester pour la dernière fois . 
Aussytost que la Reyne fut arrivée dans la chambre et 
s'estre fait friser, elle vint se mettre à table en présence 
de tous les Espagnols^ qui estoient charmez de la beauté 
de la Reyne et de la profusion de cette collation, sur 
laquelle ils se jettèrent aussitost que la Reyne se leva 
de table, et n'en laissèrent aucune chose. 

Sa Majesté rentra dans sa chambre, qui estoit tendue 
d'un damas rouge à crespine d'or avec un dais de la 
mesme manière, sous lequel estoit un fauteuil où elle 
se mit; M. le prince d'Harcour à sa droite debout, et 
Mme la princesse d'Harcour à sa gauche assise. Elle 
ordonna à M. de Saintot d'aller advertir le marquis 
d'Astorga de venir, tout estant prest. Je vous diray 
par parenthèse que la Reyne estoit belle comme un 
ange, parée superbement de tous les dy amans que le 
Roy, le roy d'Espagne et Monsieur luy ont donnés : 
ils estoient sur un habit à fonds d'or brodé d'or, 
d'une magnificence extraordinaire. 

M. le marquis d'Astorga entra avec une gravité es- 
pagnoUe, habillé d'une moire à fond verdastre, brodée 
d'or de ces fines broderies d'Espagne. Il avoit trente 
pages et cinquante valets de pied, tous habillez de drap 
d'Angleterre rouge chamarré de galon d'or. Il fit trois 
génuflexions, se mit à genoux pour baiser la main de 
fa Reyne, puis se releva, se rx)uvrit, luy fit son com- 
pliment et lui rendit des lettres du Roy d'Espagne. Il 
fist ensuitte les complimens du Roy sou maistre et les 
siens au prince et à la princesse d'Harcour, en présence 
de la Reyne, dont plusieurs Espagnols de sa suite bai- 
sèrent aussy la main à genoux, à la réserve de Tévesque 



DE MARIE-LOUISE D'ORLÉANS. ISl 

de Pampelune qui la baisa debout, en camail de cor- 
<lelier et eu bonnet carré. La Reyne se leva, et au 
mesme instant son grand ausmonier tira trois ou 
quatre poignées de patacons au nombre de trente ou 
quarante, et les jetta indiscrètement dans la chambre, 
d'une force qu'il blessa à la teste le lieutenant du grand 
prévost , qui alloit s'en vanger sur la sienne avec des 
cscus blancs, s'il n'en eust esté empesché. En jettant 
ces prétendues médailles^ il crioit d'une voix espou- 
ventable : i^n^a la Reyna noestra Senora ! La Reyne 
n'eut plus d'escuyer, mais elle commença de s'appuyer 
sur le bras d'un jeune homme (ils d'un Grand, aagé 
de douze ans, qu'on appelle Menin. 

Le marquis a'Âstorga marcha devant, la robe de Sa 
Majesté portée par nostre lieutenant des gardes au 
deflTaut de la duchesse de Terra-nova, qui ne se trouva 
à cette première cérémonie qu'au milieu de nostre 
pont qui conduisoit de la maison de bois sur le bord 
de l'eau, parce que le marquis d'Astorga ne voulut pas 
souflrir qu'elle partageast ses premiers honneurs avec 
luy. Estant arrivée au-devant de la Reyne elle se mit 
à genoux avec les filles d'honneur pour luy baiser la 
main, et le lieutenant des gardes luy céda la robe. 
N'ayant pas la force de la porter, et craignant qu'en 
la levant elle ne fîst veoir les souliers de la Reyne, qui 
est une fort grande indécence en Espagne, elle rendit 
la robe au lieutenant des gardes. La Reyne entra dans 
un bateau assez magnifique remorqué par deux bar- 
ques à douze rameurs chacune, vestus à l'espagnoUe 
de velours noir. La duchesse de Terra-nova^ la mar- 
quise de Mortare, ses filles d'honneur habillées fort 
grotesquement et en bénédictines, le marquis d'As- 
torga, son menin et son escuyer françois nommé 
Bailly, avec quatre gardes vestus d'une manière ex- 
traordinaire et qui ne servent qu'aux cérémonies, en-* 
trèrent dans le mesme bateau. Les gardes du corps, 
l'épée à la main, formoient un petit escadron, avec 



in ENTREE EN ESPAGNE 

leurs trompettes qui jouoieot des fanfares pour res- 
pondre à celles des Espagnols, qui faisoient de Tautre 
coslé trois escadrons^de méchante cavalerie, ramassée 
de ça et de là, et habillés de différentes façons. Il y 
avoit aussy de l'autre costé le carrosse de la Reyne, sa 
litière, et d'autres équipages assez nombreux dont je 
vous feray une description de bouche. 

Dès que la Reyne commença à voguer, ces cava- 
liers espagnols firent des descharges de leurs mous- 
Ïuetons et pistolets, et toule l'artillerie de Fontarabie 
t grand feu sur le bord de l'eau pendant tout le temps 
que le passage dura. Plus de vingt ou trente barques 
assez propres furent remplies à mesme temps des prin- 
cipaux Espagnols et François, ceux-cy fort touchez de 
ce spectacle et de cette séparation, qui tira des larmes 
des yeux de bien des gens. 

La Reyne avoit tesmoigné qu'elle estoit bien aize 
qu'on la vit souper à Iron pour la première fois : ainsy 
tous ceux qui purent y aller v furent devant la Reyne^ 
et on les arresta à la porte ae l'antichambre jusques 
à ce qu'elle fut arrivée, pour sçavoir ses ordres. 
En débarquant à Iron, on présemta une chaise et des 

gorteurs à la Reyne; elle se mit dedans. Deux flam- 
eaux précédoient, et douze ou quinze Suisses, qui 
crioient : Guarda! Guarda! Longal Longalcest-h-diTe^ 
ce Prenez garde! Faites place 1 » 

Elle fut conduitte à l'église d'abord. A l'entrée de 
la porte il y avoit un prie-dieu couvert d'un tapis de 
velours rouge, sur lequel il y avoit deux carreaux. Sur 
ce prie-dieu estoient une croix et deux chandeliers. 
Elle se mit à genoux, et l'évesque de Pampelune en 
habits pontificaux luy faisant baiser la croix, luy jetta 
de l'eau béniste avec une si grande abondance que 
la Reyne fut toute mouillée; et voulant donner un 
deuxième coup de goupillon, la Reyne baissa la teste 
tout bas. Elle entra ensuitte dans l'église, où l'on en- 
tonna le Te Deurrij qu'elle entendit à genoux sur. un 



DE MARIE-LOUISE D'ORLÉAI^S. 483 

autre prie-dieu qu'on.luy avoitaccpmmodé. Cette cé- 
rémonie faite, la Reyne rentra dans sa chaise, et ces 
mesme cavaliers firent tout d'uD coup pareilles des- 
charges que cy dessus. Elle fut conduitte au palais, et 
j'eus soin de la précéder avec les autres officiers ; et 
comme on nous arresta dans Tantichambre, la Reyne 
ordonna qu'on nous fîst tous entrer: ainsy je fus 
Grand. d'Espagne cette soirée. La Reyne s'attacha 
à examiner les habits ridicules de ses filles d'honneur. 
J'observay que dans l'antichambre où nous estions 
avec toutte la Cour d'Espagne et la Reyne, il n'y avoit 
que deux chandelles, parce qu'on ne sçavoit ce que 
c'estoit; elles estoient plus noires que la cheminée. 
Nous nous approchasmes pour les toucher, pour 
sçavoir ce que c'estoit. Il y avoit au milieu de cet 
antichambre un flambeau de mesme (et comme on 
en porte en France par les rues ) , sur un guéridon 
d'argent destiné exprez pour cette incommode lumière, 
qui fait plus de fumée puante que de lumière. Une 
heure après que la Reyne fut entrée, on apporta sept 
ou huit plats de prunes sèches euvelopées dans de 

Eetits papiers chacune, des amandes et dés petits 
iscuits que la Reyne ordonna de distribuer aux 
François. Ensuitte la Reyne demanda à souper. On 
apporta une table longue et carrée^ couverte d'un 
tapis de velours, un fauteuil de bois sur lequel il n'y 
avoit que du velours sans bourre ny crin ; les bras du 
fauteuil estoient de bois simple, point couverts^ et 
carrés ; le dossier de mesme. Une fille d'honneur ap- 

Eorta un bassin d'or rond, dans lequel estoit une fort 
elle nappe, de ces linges de Flandre figurez. Deux 
autres filles d'honneur déplièrent cette nappe^ mirent 
ces deux chandelles cy-dessus sur cette table, et une 
autre apporta l'assiette de la Reyne, qui est comme le 
cadenas du Roy^ quarrée, une petite salière au bout, 
et le reste de la garniture , la serviete pardessus, qui 
couvroit trois morceaux de pain coupez en forme de 



154 ENTRÉE EN ESPAGNE 

soupe. La Reyne qui regardoit mettre ce couvert fort 
attentivement, et comme si ce n'eust pas esté pour 
elle, trouva que ce siège estoit trop bas ; ou plus tost 
je crus qu'elle le trouvoit trop dur, et avoit raison. 
On fut prendre un carreau dans la chambre de la 
Reyne, que le marquis d'Âstoi^a baisa, et en faisant 
une génuflexion le mit sur le siège de la Reyne. Elle 
se mit à table, sa fille d'honneur luy servit un plat 
d'œufs ; elle en mangea un qu'elle cassa sur son assiette, 
et comme son assiette estoit salle, elle la rendit croyant 
qu'on alloitluy en rendre une autre; on prit l'assiette, 
et on ne luy en donna point d'autre, et elle demeura 
le reste du souper sans assiette. Après les œufs enlevez, 
on apporta un hachis fort malpropre : la Reyne n'en 
mangea point : le tout plat à plat fort mal faits, c'est-à- 
dire creux et à petits bords; ensuitte deux petites carpes 
mal rosties, avec trois morceaux de citron ; deux petits 
mulets à la seiche avec force persil dessus, dont la 
Reyne ne mangea point, non plus que des carpes; un 
plat de congres en tranches comme le saumon frais, 
et accommodé à l'huilie, que la Reyne ne regarda pas ; 
un plat de solles grandes comme la main, frites sans 
testes , et qui n'avoient que l'arreste : la Reyne en 
gousta ne sçachant ce que c'estoit, disant tout haut 
qu'elle croyoit que c'estoit de la raye ; et n'en pou- 
vant manger, rejetta ce qu'elle avoit pris dans le plat, 
n'ayant pas d'assiette, comme je vous ay fait remar- 
quer. On apporta ensuitte un gasteau i(euilleté dans 
lequel il y avoit un hachis avec de l'escorce de citron, 
qui ne valoit rien ; dans un autre plat quatre poignées 
d'asnis ; et ensuitte l'ausmonier qui avoit dit le Benedi- 
citeyml dire les grâces. On luy servit la serviete mouil- 
lée ; et vous observerez, s'il vous plaist, mon cher père, 
que le maistre d'hostel qui précedoit les plats avoit un 
baston de fagot fendu comme celuy d'Harlequin, dont 
il frapoit sur le plancher, criant : Longa! Longa! La 
Reyne demanda à boire : le maistre d nostel avec un 



DE MARIE-LOUISE D'0BLÉAI9S. 155 

baston de cérémonie précédoit un menin qui tenoit 
une assiette, sur laqueUe estoit un grand verre tenant 
chopine, en forme de calice^ dans lequel estoit du 
yin aux trois quarts. Ce menin présenta ce verre à une 
fille d'honneur, qui en versa sur cette assiette en forme 
d'essay, en goûta, puis se mit à genoux et présenta ce 
verre a la Reyne, qui se fit une grande violence pour 
en taster^ et aussitost le rendit, disant à M. d'Âstorga 
qu'il fallait luy apporter deux carafFes d'eau et de vin. 
Au deuxième coup on luy apporta deux petits pots de 
cristail qui avoient des ances, où il y avoit de l'eau et 
du vin. Il y a encore une fort grande incivilité à re- 
marquer, c'est que la fille d'honneur qui servoit avoit 
un morceau de pain qui luy servoit d'essay pour tous 
les plats : quand elle avoit mordu dedans, il servoit 
encor aux autres plats jusques à ce qu'il fust fîny. 

LaReyne sortant de table^ tous les François l'entou- 
rèrent comme s'ils avoient voulu lui faire connoistre 
qu'on compatissoit à cette manière de traiter. Elle se 
mit à sourire, et elle pria le maistre d'hostel qui estoit 
avec nous de lui envoyer du vin, s'il y en avoit, et 
qu'elle ne pouvoit boire celuy des Espagnols; on 
luy en envoya vingt-quatre bouteilles qu'elle receut 
avec plaisir. Elle a amené avec elle des cuisiniers et 
des fruitiers, mais on ne leur donna pas de quoy tra- 
vailler : c'est ce qui l'obligea d'envoyer encor un Cou- 
rier après la maison du Hoy pour avoir quelques 
provisions, et entre autres ses caraffes et son verre, 

au'on lui envoya avec les estuis de maroquin rouge à 
eurs de lys d'or; dix ou douze livres de truffes 
seiches et mousserons, avec un service entier de pe- 
tites différentes pourcelines pour dresser un dessert. 
Le roy d'Espagne envoya à Saint-Jean-du-Luz un Cou- 
rier à M. Los Balbazes, avec ordre exprès qu'on ne 
contraignit la Reyne en nulle chose, qu'elle s'habillast 
à la françoise, qu'elle chassast et qu'elle montast à 
cheval tant qu'il luy plairoit, et de satisfaire à tout ce 



156 ENTRÉE EN ESPAGNE DE MARIE-LOUISE D'ORLÉANS. 

qu'elle souhailteroit. Cela rejouit la Revue, et tesmoi- 
gna estre fort contente de cette liberté qui ne venoit 
que d'une galanterie du Roy, que nous avons appris à 
Rayonne eslre malade, par des vaisseaux portuguais; 
ce qui fesoit qu'on retardoit le passage et la marche 
autant qu*on pouvoit. Âpres y avoir fait réflexion 
nous nous en sommes aperceus. On n'a pas este con- 
tens des présens. 11 n'y a que de certains officiers qui 
ont esté plus que paies; le maistre des cérémonies, le 
lieutenant des gardes et le maistre d'hostel ont eu 
chacun 6000 livres; les deux exempts 4000 livres 
chacun; les deux huissiers de chambre 1000 livres 
chacun; les valets de chambre autant; les controol- 
leurs 500 livres chacun, dont ils n'ont point voulu ; 
tous les offîciers de la bouche 3000 livres; le plus 
haut officier n'avoit que huit pistoUes : ils n'en ont 
point voulu. Les gardes du corps, au nombre de qua- 
rante, ont eu 7000 livres; M. Perrînet 500 livres; le 
commis du controoUeur général 500 livres; le lieu- 
tenant du grand prevost 650 livres; les mareschaux 
du logis 50 pistoUes, qu'ils ont refusées; les gentils 
hommes servans n'avoient en trois que 1500 livres, 
mais ils ont esté à Iron et on leur a donné 3000 livres ; 
il y a du bruit là-desus de conséquence. J'auray le 
plaisir de vous dire ce qui ne se peut mander, lorsque 
^ 'auray l'honneur de vous embrasser. Ce voyage a esté 
brt joly, et on y apprend beaucoup à vivre, particu- 
lièrement les manières de cour qui sont fort délicates ; 
et hormis le plaisir de vous voir, mon cher père, et 
d'eslre auprès de vous, je ne voy rien de plus agréable 
ny de plus utile pour un jeune homme dans une con- 
joncture favorable comme celle-là. 



LETTRE 

DE L^ABBÉ RENAUDOT 

 JÉROHE PHÉLYPËAUX DE PONTGHÀRTRAIN. 



M. G. B. Depping, M. Â. Jal et M. Âd. Régnier ont pu- 
blié, le premier en 1850 dans le Bulletin du comité histo- 
rique des monuments écrits de l'histoire de France^ ^ le 
second en 1867 dans son Dictionnaire critique de biographie 
et d histoire^ ^ le troisième dans son excellente édition des 
Lettres de Madame de Séçigné ', plusieurs des lettres que Jé- 
rôme Phélypeaux de Pontcbartrain écrivit pendant ses voya- 
ges dans les ports de France, de 1694 à 1696, aux amis qui le 
tenaient au courant de ce qui se passait ou se disait en son 
absence, à Paris et à Versailles. La copie d'un certain nom- 
bre de ces lettres se trouve au milieu des lettres d'affaires 
dont la transcription est conservée aux archives du minis- 
tère de la Marine. 

Saint-Simon a fait du jeune et vaniteux secrétaire d'État 
un portrait peu flatté, et sans aucun doute il nous le pré- 

1. Tome Ily p. 50 et suivantes. 

2. Articles Médailles, Pontehartrain ^ Renaudot, Valincour, Il a échappé 
à Tattention de M. Jal que plusieurs des lettres qu'il donne comme iné- 
dites avaient déjà été imprimées par M. Depping. 

3. Voyez V Appendice du tome XII, p. 184 191. Il est sans doute su- 

rrflu de noter que nous parlons de Téaition de Sévigné qui fait partie de 
collection des Grands Ecrivains de la France^ publiée par la librairie 
Hachette, sous la direction de M. Ad. Régnier, membre de l'Institut. L'édi- 
teur nommé sur le titre de cette édition est, comme l'on sait, M. Monmer- 
qué, qui avait commencé à en recueillir et à en préparer les éléments, 
|Orsque la mort interrompit ses travaux. 



158 LETTRE DE L'ABBÉ RENAUDOT 

sente sous de trop noires couleurs. Mais les prétentieuses 
lettres de ce pédant gourmé nous le montrent bien tel, sur 
divers points, que Ta jugé Saint-Simon *. 

« Il avoit de 1 esprit, ditSaint-Simon, mais parfaitement de 
travers, et avec quelques lettres et quelques teintures d'his- 
toire; appliqué, sachant bien la marine; assez travailleur, et 

le vouloit parottre beaucoup plus qu'il ne Tétoit ^ Pédant 

et régent de collège avec tous les défauts et le dégoût d'an 
homme né dans le ministère, et gâté à l'excès. Son commerce 
étoit insupportable par l'autorité brutale qu'il y usurpoit et 
par ses infatigables questions. U se croyoit tout dû, et il 
exigeoit tout avec Tinsolence d'un maître dur. Il s'établissoit 
le gouverneur de la conduite de chacun, et il en exigeoit le 

compte Un air de supériorité d'état et d'esprit qui &i- 

soit vomir et qui révoltoit en même temps Il disoit aux 

gens les choses les plus désagréables avec volupté, et réprî- 
mandoit durement, enmattre d'école, sous prétexte d'amitié 
et en forme d'avis. » 

Adoucissez quelques traits, et vous retrouverez ce person- 
nage dans les lettres de Phéljpeaux. M. Depping exprime 
le regret que celles de ses correspondants se soient garées. 
Nous nous associons à ce regret. D eût été particulièrement 
précieux de retrouver les lettres où la Bruyère se montre si 
plaisant et si gai que Phélypeaux, habitué qu'il est à repro- 
cher à ses amis de n'avoir pas « le sens commun » , le me* 
nace de le faire enfermer aux Petites-Maisons'. Le moindre 
billet de la Bruyère, ou même de Fontenelle, eût été sans 
doute plus intéressant que la plus longue lettre de Phé- 
lypeaux. 

1. Voyez les Mémoires de Saint-Siinon, édition de M. Ghémel, t. IV, 
p. 340-342; et de plus une Note de Saint-Simon dans le Journal de 
Dangeau, tome V, p. 248. 

2. La Yolumineuse correspondance qui est conservée de loi au minis- 
tère delà Marine suffirait à témoigner de ses habitudes laborieuses ; mais, 
comme Tindique Saint-Simon, il aimait à en faire montre. Vojez parti'- 
cnlièrement la lettre qu*il écrivait à Fontenelle, le 8 avril 1694 {BulietU 
du comité^ tome II, et Dictionnaire critique^ p. 988). 

3. Les lettres de Phélypeaux à la Bmyère ont été publiées par M. Dep- 
ping dans U Bulletin du Comité historique ^ etc.; par M. Jal dans son Die- 
tionntdre, au nom de la Bruyère ; et enîBn, un peu plus exactement, «dans 
l'édition de la Bruyère de la collection des Grands Écrivains j tome II, 
p. 517 et suiyantes. 



A JÉRÔME DE PONTCHARTRAIN. i59 

Ses autres correspondants étaient Tabbé Renaudot, Ya- 
lincour, Charles de Sévigné. Voici une lettre de Tun d'eux, 
Fabbé Renaudot, qui nous a été obligeamment signalée 
par M. E. Boutaric, comme l'un des rares documents où 
il est question de la Bruyère. La copie s'en trouve dans 
un registre des Archives ^« 

Eusèbe Renaudot, petit-fils du fondateur de la Gazette de 
France j et directeur ou plutôt rédacteur de ce journal depuis 
1680, était un ami de la Bruyère, avec lequel il avait pu 
lier connaissance soit cbez le prince de Gondé, soit chez 
Bossuet, soit chez Pontchartrain ou son fils Phélypeaux. Il 
avait sans doute prêté son appu^ à Fauteur des Caractères 
quand ce dernier s'était présenté à TAcadémie, tant en 1691 
<{u'en 1693, et il fut l'un des académiciens que la Bruyère 
loua dans son discours de réception. Il est surprenant que la 
Gazette n'ait pas même mentionné la mort de la Bruyère ; 
mais une lettre que M. Depping a publiée et celle que nous 
imprimons ici montrent que l'abbé Renaudot n'avait pas été 
insensible à la perte de son ami. 

Membre de l'Académie firancaise et de l'Académie des 
Inscriptions, rédacteur de la Gazette^ l'abbé Renaudot était 
un correspondant bien informé, sachant toutes les nouvelles 
littéraires, et toujours au courant des nouvelles de l'étran- 
ger : on ne s'étonnera point que Phélypeaux tînt à rece- 
voir souvent des lettres de lui^. M. Deppiog a donné huit 



1. ReeuêU sut la pairie^ conservé aux ArclÛTes de l'empire, tome X, 
KK 601, folio 237. La tîible de ce registre désigne c le comte de Pont- 
chartrain 1 comme le destinataire de la lettre ; mais Jérôme Phélypeanx, 
à crai elle est certainement adressée, ne devint comte de Pontchartrain 
qn après la mort de son père (1727). Re^uau Parlement en 1692, il n'a- 
vait pas encore vingt ans quand il obtint, le 27 décembre 1693 y la sur- 
vivance de la charge de secrétaire d'Etat de la marine qu'occupait son 
père , Louis de Pontchartrain ; ce dernier était alors contrôleur général 
et devint chancelier en 1699. 

2. Phélypeaux écrivait à Renaudot le 9 juin, dans la lettre même à 
laquelle Renaudot répondait par celle qui est publiée ci-après : c J'ai 
reçu, Monsieur, votre lettre et vos nouvelles du 28 du mois dernier, et 
TOUS ne sauriez croire à quel point je suis reconnaissant de votre exacti- 
tude. Elle est d'auîant plus édifiante qu'elle ne vous est point naturelle, 
et que c'est un effet de votre vertu plutôt que de votre tempérament. Ne 
vous relâchez point, je vous prici et que les louanges que je vous donne 
ne vous éblouissent pas. s 



160 LETTRE DE L'AIBÉ RENAUDOT 

■ 

lettres de Phélypeaux à Renaudot : la demièrey dont il n^a 
imprime ouWe partie, est da 9 juin 1696, et c'est cette 
lettre, écrite de la Rochelle, qui a provoqué la réponse que 
nous publions. Un article de la Gazette de France avait 
piqué la curiosité du ministre, et il avait demandé un éclair- 
cissement au rédacteur. Nous transcrivons le passage de la 
Gazette sur lequel il réclamait une explication. Il s^agitd^nne 
lettre datée de Rome, et sans nul doute rédigée à Paris, qai 
avait paru dans le numéro du 2 juin 1696 (page 256). 

c De Rome, le 8 mai 1696. 

« Le pape s'est enfin déterminé à aller à Civita-Vecchia pour 
visiter les travaux qu'il y fait faire. Les cardinaux , les ministres 
étrangers et les principaux prélatsallèrent, le 3 de ce mois, loi sou- 
haiter un heureux voyage, parce qu'il n'a pas voulu que personne le 
suivit. Le 4, il monta en chaire à Montecavallo : il alla faire ses 
prières à l'église de Saint-Pierre; puis il partit accompagné du 
gouverneur de Rome à cheval , qui étoit suivi de ses officiers, 
s'arrêta à la poste des chevan-légers, où il reçut la bénédiction^ 
et s'en retourna. Sa Sainteté est accompagnée des cardinaux 
Spada et Panciatici , du majordome , du maître de chambre , de 
deux camériers secrets, du confesseur, du sacristam, du méde- 
cin , des maîtres d'hôtel , de trois chapelains secrets , dont l'un 
porte la croix, de deux capitaines de la garde des chevau 'légers, 
et d'un de la garde Suisse, de deux cornettes, de soixante-dix che- 
vau-légers, de vingt-cinq Suisses, de douze estafiers, douze por- 
teurs, et d'autres officiers nécessaires qui composent sa suite. On 
Wa pas porté te Snint-Sacrement selon la coutume^ parce que cette 
cérémonie ancienne ne se pratique que qttand les pupes s^ éloignent 
de plus de quarante milles. Le pape a dessein de demeurer deux, 
jours à Civita-Vecchia pour visiter les ouvrages qu'on y fait, et 
donner ses ordres pour les achever le plus tôt qu'il sera pos- 
sible.... » 

La phrase que nous imprimons en italique parut étrange 
à Phélypeaux, et il écrivit à Renaudot : « J'ai ju dans votre 
dernière Gazette que le saint sacrement * n'avait point ac- 
compagné le Pape dans le voyage qu'il vient de faire. Je 
vous avoue mon ignorance, et que je ne comprends pas bien 

1. Le copiste n a pu lire le mot sacrement, et Ta laissé en blanc. 



r, 



A JÉRÔME DE PONTGHARTRAIN. i6i 

cette cérémonie. Est-ce que Sa Sainteté s'en sert comme de 
son camérier ou de son capitaine des gardes ^ ? » 

A voir le ton badin, sinon léger, avec lequel le modeste 
et savant Renaudot explique et conunente son article de la 
Gazette, on pourrait être tenté de le prendre pour un es- 
rit fort. Il ne faut pas s'y tromper cependant. Il détestait 
es esprits forts, et on Teût véritablement . offensé en le 
soupçonnant d'être ce qu'on appelait alors un libertin. Ses 
biographes vantent sa piété, et lorsqu'il accompagna, en 
1700, le cardinal de Noailles à Rome, il trouva le meilleur 
accueil auprès de Clément XL 

Le rédacteur de la Gazette de France, on le remarquera, 
est un publiciste plein de prudence. Quand il écrit à Phé- 
lypeaux, il accuse nettement le pape d'avoir transgressé une 
loi du cérémonial , en s'éloignant de plus de trente milles 
sans emporter le saint sacrement; quand il écrit pour les 
lecteurs de la Gazette, il aufi;mente de dix milles le rayon de 
la circonférence dans laquelle le pape peut se mouvoir sans 
prendre le saint sacrement avec lui. 

G. Seryois. 



14 juin 1696. 

Votre lettre du 9 de ce mois, Monseigneur, a achevé 
de me guérir de ce mal d'yeux dont je me plaignois à 
vous avant-hier, afin que vous ne vous plaignissiez 
pas de moi. Pour vous parler de ce qu'elle contient^ 
vous saurez d'abord que la cérémonie dont vous me 
demandez éclaircissement est une des plus anciennes 
dans son origine, en ce qu'autrefois les papes por- 

U Ce passage vient à la suite des phrases qae nous ayons publiées 
ci-dessos page 159» note 2. Cette première partie de la lettre est iné- 
dite. Nous en avons pris copie aux Archiyes du ministère de la Ma- 
rine, où M. Gallet de Kuiture, oonserrateur des Archives, a bien 
Tonln nous communiquer le registre qui en contient la transoription. 
Le reste de la lettre a paru dans le Bulleiin du comité, 

T. VI, 1868. !• paith. H 



162 LEITRE DE L'ABBÉ RENAUDOT 

toient avec eux le saint sacrement quand ils sortoiene 
de leur presbytère pour aller dire la messe dans une 
autre église de Rome ; et que celle* qu'on portoit ser- 
voit à faire le mélange qu on fait encore avec l'hostie 
lorsqu'on en rompt une particule qu*oa met dans le 
calice, lorsqu'on dit : Pax Dominisit semper uobiscum ! 
C'étoit un signe de communion ecclésiastique avec 
ces mêmes églises, et on en envoyoit des particules à 
celles de la campagne. Ainsi les papes, quand ils 
étoient gens de bien, n'y entendoient autre malice et 
faisoient cette cérémonie fort dévotement, un car- 
dinal diacre portant une espèce de caisse ou petit 
tabernacle où étoit l'eucharistie. Quand ils ont été un 
peu moins dévots, et qu'ils ont commencé à ne pas 
dire si souvent la messe, alors, par respect pour l'an- 
tiquité, ils ont conservé lusage de la cérémonie ; mais 
quand ils ont fait de leurs cardinaux de vrais enfants 

gâtés et des ', ils ont trouvé qu'ils [n 'étoient*] plus 

en état de faire cette fonction. Amsi on leur a sub- 
stitué une haquenée blanche et belle, qui n'a non plus 
offensé Dieu [que] la chienne d'une des dévotes de saint 
François de Sales, qui [lui] promit de l'aimer bien pour 
cette raison. On met sur cette haquenée la boîte où est 
le saint sacrement, et elle est conduite [avec] respect^ 
plus que l'âne qui porta Notre Seigneur en Jérusalem. 

1. Nous ne savons s'il faut accuser ici l'inattention du secré- 
aire qui a transcrit la lettre, ou celle même de Renaudot^ mais tel 
est le texte de la copie. Du moins est-il certain que le copiste n'a 
pas toujours compris ce qu'il écrivait : un peu plus loin, il a 
inexactement transcrit un mot italien; plus loin encore, il n'a 
pu lire : « aux Nostres », et s'est contenté de figurer à peu près 
ce dernier mot sans savoir ce qu'il représentait. 

S. Le copiste, ce semble, a écrit sieratelli : quel mot faut-il 
lire? Nous ne savons. Serait-ce frittelle? Les dictionnaires tra- 
duisent frittella [beignet) par freluquet^ homme frivole^ léger. 

3. La reliure du volume ne permet pas de lire toutes les lignes 
jusqu'au bout. Les mots qu'il a fallu suppléer dans notre trans- 
cription sont placés entre crochets^ 



A JÉRÔME DE PONTCHARTRAIN. 163 

Cela [s'est] ainsi toujours pratiqué depuis plus de 
quatre cents ans , et quand Jules II alloit faire le dia- 
ble à quatre , quand Clément [VIII] alla prendre pos- 
session du Ferrarois, le saint sacrement fut de [la] 
partie. Or ce bon Père-ci*, quoiqu'il soit plus homme 
de [bien] que le premier, pour quoy faire il ne falloit 
pas se lever de grand matin, et qu'il n'ait pas tant de 
lumières que le second, il a cru néanmoins que pour 
parler à ses maçons de Civita-Vecchia , aux Mansards 
et aux Nostres de son pays, il n'[avoit] pas besoin de 
leur porter le saint sacrement. Ainsi nonobstant que 
Tusage fût que quand les papes sortoient à trente 
[milles] de distance, la cérémonie se pratiquât, il s'en 
est dispensé : habet in scrinio pectoris omnia jura^ et 
potest dispensare de jure in jus et contra jus. Comme 
la chose est indécise , on ne sait pas comment cela 
sera enregistré dans le cérémonial, [et?] ce n'est pas 
une petite affaire d'y déroger. Pour les canons [des] 
conciles œcuméniques , de la loi de Dieu^ etc., ce 
n'est pas une affaire, comme vous savez ; sans cela, à 
quoi serviroit-il [d'être] infaillible? Mais des cérémo- 
nies, cela est tout autre chose. De sorte que les plus 
habiles canonistes ont décidé que le moyen le plus 
sûr et le plus canoniaue sera de déclarer par une 
bulle ex cathedra qu'il n'y a pas plus de trente milles 
de Rome à Civita-Vecchia. Si guis dixerit qu'il y en a 
trente*-deux , il dira vrai, mais anathema sit. Gardez- 
vous en donc bien. Monseigneur, car m'intéressant à 
vostre salut comme je fais^ hélas ! si sur les calculs de 
M. l'abbé de Dangeau' vous alliez dire le contraire, 
quelle affliction pour la perte d'une si bonne âme ! 

Puisque rien n'échappe à votre curiosité et à votre 
désir de ne rien ignorer, j'ajouterai qu'il y a un traité 

i. Innocent XII. 

2. L'abbé de Dangeau préparait alors sa Nouvelle méthode de 
géographie ^ publiée en 1697. Il était l'un des amis de Phélypeaux, 
auquel il ayait dédié en 1693 sa Lettre sur f orthographe. 



i64 LETfRE DE L'ABBÉ RENAUDOÏ 

assez curieux sur cette cérémonie, où on la voit repré- 
sentée en taille-douce. 

Pour notre Académie^, elle me parott dans le des- 
sein de remplacer le pauvre la Bruyère, que je regrette 
fort*, par M. Tabbé Fleury'. Le seul prétendant au 
contraire dont j'aie ouï parler, et qui a retiré ses trou- 
pes^ est M. Besongne, en latin Besongnus^ crié* dans 
Ymhoff et dans la chapelle du Roi dont il est digne 
membre depuis trente-cinq ans , auteur de VEtat de 
France ', et d'un fameux sermon qu'il fit devant Mon- 
seigneur*, il y a environ vingt ans, joyeux s'il en fut 
jamais^ où on rit plus qu'à comédie la plus risible, où 
il eut une grosse querelle avec son souffleur ; du reste 
très- bon homme, mais qui ne nous convient pas. A. 
l'égard du successeur, il n'est pas tout à fait du carac- 
tère du défunt : s'il falloit du sel à remplacer , soa 
synonyme aumônier du Roi^ en a plus de minots 

1 . L'Académie française. — < J'ai grande envie, avait écrit 
Phélypeaux le 9 juin, de savoir qui vons avez choisi pour rem- 
plir la place du pauvre la Bruyère. Avez-vous pu en choisir un 
autre que M. Tabbé de Fleury ? Plût à Dieu qu'une grande par- 
tie de vos confrères lui ressemblassent 1 Vous ne seriez pas tom- 
bés dans les ridicules que vous vous êtes donnés... > 

2. Jean de la Bruyère , auteur des Caractères^ était mort dans 
la nuit du 10 au 11 mai 1696« 

3. Claude Fleury, auteur de V Histoire ecclésiastique^ sous-pré- 
cepteur du duc de Bourgogue, Il remplaça en effet la Bruyère. 
Dangeau note prématurément sa nomination à la date du 9 juin^ 
cinq jours avant celui où Renaudot annonce cette nomination 
comme probable. L'abbé Fleury fut reçu le 16 juillet. 

4. Faut- il lire cité? 

5. Nicolas Besogne, clerc de la chapelle du Roi, puis chapelain 
du Roi. Il a publié, de 1661 à 1697, dix-neuf éditions de V£tai 
de la France, — Imhof avait déjà fait paraître une partie de ses 
ouvrages ^ et entreautres celui qui a pour titre : Excellentium in 
Gallia familiarum genealogia (Nuremberg, 1687). Le généalo- 
giste allemand n'a cité nulle part, je crois, le nom de Besogne, 
bien qu'il ait dû mettre à profit son État de la France, 

6. Le grand Dauphin. 

7 . V homonyme dont il s'agit est le P. André Hercule de Fleurj, 



A JÉRÔME DE PONTCHARTRAIN. 165 

3\ie lui de litrons, mais il n'est pas question de cela « 
y a cependant plus de conformité qu'on le pense, 
car le P. Fleury n'aime guère plus son procham que 
le défunt ; mais l'un aimoit les amis : l'autre les dilige 
tranquillement; il hait moins, mais il n'aime pas tant. 
L'Académie des Inscriptions persiste toujours dans 
une très-exacte observance de ses règlements. Et 
comme un des plus fondamentaux est celui des va- 
cances ou campos *, elle commença celle de la Pente- 
côte avec respect et dévotion samedi passé ', et les a 
continuées, s'appliquant à prier Dieu tant pour ceux 
qui les ont établies avec de justice que pour ceux qui, 
par une trop grande ferveur pour la discipline^ n'en 
Youloient pas entendre parler. Elles finiront mardi pro- 
chain ', et je ne manquerai pas d'y rendre compte de 
rhonneur que vous lui faites de vous souvenir [a'elle]. 
Elle remporta^ il y a quelques jours, une grande vic- 
toire surVillustre M* Thomé*. Il avoit résisté rigoureu- 

qui devait être plus tard le cardinal Fleury. Il entra à l'Acadé- 
mic en 1717. 

i. « Et votre Académie des Inscriptions, avait écrit Phély- 
peaux à Renaudot dans la lettre du 9 juin, comment va-t-elle? 
Étes-vous toujours bien assidu ? J'ai vu qu'autrefois vous aimiez 
assez le campos^ et je doute même que vous ayez changé d'hu- 
meur, car 

Naturam expellas furca^ tamen usque ret^rtei. » 

C'est, comme on voit, un vers d'Horace {Épures^ livre I, 
épitre X, vers 24), avec une variante : rofertet pour recurrei. — 
Il y avait un motif particulier pour que Phélypeaux s'intéres- 
sftt à l'Académie des Inscriptions. Pontchartrain, son père , qui 
avait cette Académie dans son département, lui en avait confié la 
direction pendant quelques années. Phélypeaux cessa de la diri- 
ger quand il devint secrétaire d'État, c'est-à-dire en 1697. Ce 
fut l'abbé Bignon, son neveu , que Pontchartrain chargea du soin 
de l'Académie^ quand son fils en abandonna la direction. 

2. 9 juin. 

3. 1 9 juin. — L'Académie se composait alors de Charpentier, 
Tallemant, Dacîer, Racine, Boileau, de Tourreii et Renaudot. 

4. Pierre Thomé, trésorier général des Galères de France, et 
de plus, si je ne me trompe, trésorier des Ecuries du Roi. 



166 LETTRE DE L'ABBÉ HENAUDOT 

sèment à tous messages , exhortations , même à des 
ordres assez positifs pour donner une bourse de 

{'etons, de son dép[artelment. Après s^étre défenda 
ongterops en général dans la ville, il se retira dans la 
citadelle, mandant à notre secrétaire* qu'il ne nioit 

pas la dette de la bourse^ mais que lui, [^^^1 vous 
connaissez, lui en devoit une, et assez forte. Cette 
énigme supposoit une avance faite m minoribus à 
M. le [secrétaire sur] le revenu de ses bénéfices, dont 
il prétendoit intérêt, et ce fut la bourse dont il voulut 
payer : l'autre, en galant homme, partage les autres, 
et prend celle là pour lui. 

Par malheur M. TabbéBignon*, occupé à convertir 
des pécheurs moins endurcis , abandonnoit cette àme 
qui s'en alloit droit en enfer la bourse au col, sans 
Mgr de Pontchartrain, qui, ayant su ce qui se passoit, 
le guérit d'une seule parole : et la bourse est revenue. 
Voilà une des plus grandes affaires qui se soit passée 
(jlepuis votre départ. M. le Doyen* est un peulangou* 
reux, sed cruda il H viridisque senecius, au tonnerre 
près^ . Les autres sont comme vous les avez laissés. Oi 
travaille au passé, faute de matières présentes : quand 
il nous en viendra, il faudra s'évertuer. Par exemple, je 
proposerai qu'on fasse une médaille sur la défaite de 
M. le prince de Darmstat'. 

i. L*ahbé Tallemant {Paul Tallemant)^ qui fat secrétaire de 
TAcadémie des Inscriptions de 1694 à 1706. 

2. Jean-Paul Bignon, membre de l'Académie française depuis 
1693. 11 était, comme nous Tavons dit, chargé de la direction de 
l'Académie des Inscriptions. 

3. Charpentier, doyen de F Académie française et de l'Académie 
des Inscriptions. 

4. Ce vers de Virgile {Enéide^ livre VI, vers 304) : 

Jam senior^ sed cruda deo viridisque senectus^ 

s'applique à Charon. Les mots: c au lonneiTe prés, > font sans 
doute allusion à la voix tonnante de Charpentier, que Tâge avait 
rendue moins retentissante. 

5. La cavalerie espagnole , coramHndée par le prince de 



3 



A JÉRÔME DE PONTCHARTRAIN. 167 

Je vous envoie le peu que j*ai d'Angleterre. Si Cook 
a prêché * , comme on en assure de tous côtés ^ voilà 
tous les acteurs du parti Melfort ^ abîmés à n*eD reve- 
nir jamais, et le pauvre mylord Aylesbury ' est perdu 
s'il n'avoue, car l'autre écrivoit toutes ses lettres. Il est 
vrai que tous les autres qui n'ont point eu de com- 
merce avec Porter*, etc., sont en repos; et non-seule- 
ment aucun n'a été découvert , mais tel est sorti de 
prison sans caution, sans serment et sans association*^^ 
ui en avoit plus fait que ceux qui ont eu la couronne 
u martyre. Mais il est bien difficile que les affaires se 
remettent sur le pied où elles étoient. 

Parmi ceux qui on été à la Trappe *, vous savez que 
le quaker Bromfeild s'est signalé. Cet extravagant a 
voulu faire le voyage, et il en est revenu fort édifié, di- 
sant qu'il avoit trouvé là de véritables quakers, et qui 



Darmstadt, venait d'être battue en Catalogne par le duc de Ven- 
dôme. 

i. Est-ce bien prêché qu*il faut lire? Quoi qu'il en soit, il s'a- 
git des aveux et des révélations qu'a pu faire Cook. Le person- 
nage dont il est question n'est pas le ministre de l'église anglicane 
qui fut emprisonné vers la même époque, pour avoir donné Tab- 
solution à Friend et à Perkins au moment de leur exécution ; mais 
Peter Cook, qui fut jugé le 23 mai , et condamné à mort comme 
ayant participé à des complots en faveur de Jacques II. La Gazette 
de France du 29 juin (p. 293) annonce qu'il devait être exécuté 
le 15 juin; mais qu'il s'était déclaré prêt à révéler tout ce qn'O 
savait sur les complots des jacobites , et que l'on pensait qu'à la 
suite de ses révélations il obtiendrait sa grâce. 

2. Lord Melfort {John Drummond Melfort) ^ ancien ministre de 
Jacques II. 

3. Le comte d^ Aylesbury, accusé de complots, venait d'être 
emprisonné» Il sortit d'Angleterre en 1698. 

4. Georges Porter, accusé de conspiration jacobite, avait ga- 
gné la liberté par des révélations. 

5. C'est-à-dire sans adhésion à l'association qu'avaient formée 
et jurée les membres du Parlement. 

6. Le roi et la reine d'Angleterre avaient fait tout récemment 
un voyage à la Trappe. Voyez le Journal de Dangeau, tome V, 
p. 418, 419 et 426. 



i68 LETTRE DE L'ABBÉ RENAUDOT. 

ëtoient remplis du même esprit que lui. Ah ! que s'il 
en avoit dit autant [des] jansénistes , cela ne tombe- 
roit pas à terre 1 

M. le baron Ricasoli m*a écrit depuis peu^ et me 
charge fort de vous faire les compliments et de vous 
assurer de la continuation de ses respects. 

Voici une lettre qui n'est que trop longue, et il faut 
enBn finir de peur de vous ennuyer. 

Je vous salue, Monseigneur, avec tout le respect 
possible. 



VIN DE LA DBUXlàMI PiJlT». 



TABLE DES MATIÈRES 



GONTERUBS 



DANS LA DEUXIEME PARTIE 



DE L'ANNUAIRE -BULLETIN 



DB l'ànniêb 1868. 



Piget. 
Extraits d*uh Joubitax manusceit conserré au Britlsh Muséum ^ 
publiés par M. Gustave Masson • 3 

Lbttris xxTBAms DB LA ooiJuBCTioir GuALTERio, coDsenréc an Bri- 
tîsk Muséum^ publiées par M. GnstaTe Masson • • . • • 87 

Choix de piègbs nriDiTBS • 119 

Lettre d'Enguerrand de Marigny, ministre de Philippe le Bel, à 
Simon de Pise, chapelain du cardinal Napoléon des Ursint, 
au sujet des affaires de Flandre, publiée par M. le marquis dx 

GoDBFBOT-MiinLGLAISX 121 

État des bijoux et joyaux achetés à Paris pour Marguerite et 
Jeanne de Hainant en 1323, publié par M. le marquis de Go- 

DXFBOT-MiiriLGLAISB 127 

Entrée en Espagne de Marie-Louise d'Orléans, femme du roi 
Charles II, publiée par M. le marquis db GoDsrsoT-MiHnL- 
GLAISB 148 

Lettre de l'abbé Renaudot à Jérôme Phélypeaux de Pontohar- 
train, publiée par M. Gustave Sbhtois 157 



PIM DB Ul TABLB DBS MATlitBBS. 



2166. — IMPRIMERIE GÉNÉRALE DE CH. LAHURE 

Rue de Flearus, 9, à Paris 



* n 






B 10 1944