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ANNUAIRE^:..
HISTORIQUE
DU DÉPARTEMENT DE L'ÏO
27* ANNÉE.
ÂUXERRE
PERBIQUET ET ROUILLÉ, ÉDITEURS, RUE DE l'AUlS, 31.
1863
m3
Le volume de XAnnuairt hiitarique et statistique de C Yonne pour 1862
contenait dans sa 3* partie les travaux suivants :
i* Les BourguigBons et les Champenois à Constant! nople et en Morée, par
M. Félicien Thierry.
2* Les Orry de Fulvy, par M« Ernest Petit, de Vausse.
3* [iéonde Bastard, notice biographique par M. Aimé Ghérest.
W Les transports sur Tembranchement d'Auxerre à Laroche, en 1859 et
1860.
5<> Le tableau des mercuriales du département de 1850 à 1860.
6^ Un résumé analytique de ces tableaux.
V Les mercuriales par quinzaine des principaux marchés du départe-
ment.
8« Population comparée de TAvallonnais sous Louis XVr et sous Napoléon
I[[, par M. Baudot.
9* La Puisaye, par M. B. Duranton.
IQo Recherches sur la vie moyenne comparée dans les 37 cantons du dé-
partement de TTonne, par M. Emile Duché.
11* Mouvement de la popuiaiion du département de rïonne pendant les
années 1852 à 1860 inclusivement.
ISo Le \A^ voyage pittoresque dans TYoune, par MM. G. Gotteau et Petit.
IS"" Le sommaire des travaux du Conseil G^^.néral, session de 1861*
Les dessins publiés dans V Annuaire 1862 sont :
Panorama de la ville d'Avalloo, vue prise de la montagne des Alleux.
GhÂteai de Cbamplgnelles, façade sur le jardin, d'après un ancien dessin.
Château de Cbasiellox, Tue prise de la route d'arriTéc.
Gbitean de Kailly, vue de la vallée.
Tombes de Quarré les-Tombes.
Portrait de M. le comte Léon de Bastard, d'après une photographie.
Voir à la fin du volume le classement des dessins de \\4nnuaire pour 1863.
TABLE PAR ORDRE DES MATIERES.
Comité général de l'Annuaire 1
Commission permanente . id. —
Correspondants. . . . id. —
PREMIÈRE PARTIE. — calendrier.
Kres et supputations chronologiques 3
Cimput ecclésiastique —
Quatre-(en)ps —
l'êtes mobiles —
Commencement des quatre saisons 4
Eclipsés —
Position géographique du département —
Population totale — —
Calendrier civil 5
Lever et coucher du soleil —
Cours de la lune ~
Foires de l'Yonne —
Agenda municipal 17
DEUXIÈME PARTIE.
criAP I•^ Documents généraux.
Puissances 27
Liste des souverains et des princes —
Républiques 29
Villes libres —
Ambassadeurs et ministres français
près les puissances étrangères 30
Maison civ. de l'Empereur des Français —
Maison militaire 32
Cent-Gardes —
Maison de l'impcratrice —
•— des enfants de France 33
Conseil des Ministres —
Ministres sans portefeuilles —
Sénat _
Corps législatif 34
Conseil d'Etat :J6
Cour de cassation 37
Haute-Cour de justice 38
Cour des comptes —
Cour impériale de Paris 39
Cours impériales des départements 40
Archevêques et Evèques français 41
DÎTision de la France en départements 42
Conservations forestières 45
Service forestier en Algérie —
Nouvelles circon«criptions académiques 46
Armée. — Maréchfmx de France 47
Divisions nr.ilitaircs 47
— — A literie —
aup. 2. Dépjtrlement de l'Yonne,
SECTION T'. AnMIMSTliATIO.N CIVILE.
Préfecture de l'Yonne 49
Conseil d(? prélecture
Cabinet du Préfet
Bureaux «^O
Archives) 53
Sous-Préfectures «.
Communes composant chaque canton 5i
Conseil général de l'Yonne 56
Conseils d'arrondissement par canton 57
Commissions dUnspect. des pharmacies 58
Médecins des enfants assiistes —
Conseils d'hygiène.— Vaccine
Comités de patronage des enfants assistés 59
Tableau, par ordre alphabétique, des
483 communes du département de
r Yonne, avec le chiffre de la su-
pcrticie , celui du revenu foncier,
les distances Judiciaires, le nom du
canton et du bureau de poste aux-
Sneis chaque commune appartient 60
leau des communes par arrondisse-
ment et I ar ordre alphabétique, po-
pulation, noms des maires, adjoints,
curés, desservants et instituteurs du
département 69
Administrations municipales des prin-
cipales villes du département 78
Architectes départementaux 80
Conseil dép. des bâtiments civils —
Asile départemental des aliénés —
Hospices. Comités gratuits de consul t. 82
Hospices communaux. Comm. adm. —
Service des enfants assistés 83
Prisons du département 84
Pénitencier départemental —
Maison d'arrêt d'Auxerrc —
Comm do surveillance des prisons —
SECTION il. ADMINISTRATION ECCLÉSIASTIQUE.
Diocèse de Sens 85
Chapitre métropolitain —
Maison des prêtres auxiliaires, à Pon-
tigny, et succursale de Sens —
Grand séminaire diocésain 86
SECTION m. AOv;I IbTRATION DE LA JUSTICE.
Cour d'Assises ^:6
Tribunaux de première instance —
Avoués, avocats, etc. 87
Tribunaux de commerce 88
Justices de paix 89
Suppléants 90
Notaires —
Commissaires-priseurs 92
Huissiers 93
Bureaux d'assistance judiciaire 9 S
SECTION IV. INSTRUCTION PUBLIQUE.
Académie de Dijon 93
Inspection de T Yonne —
Conseil départemental —
Inspecteurs de flnslruction primaire 96
Délégués cantonaux —
Comm. d'examen (instruc. second.) —
Comm. d'examen (ini^truc. primaire) —
Etablissements d'instruction —
SECTION V. ADXINISTnATIOX MILITAIRE.
±" dirision militaire 101
GarnisoDs —
Gttes d'étapes 102
Gendarmerie —
Commissaires de police cantonaax 103
SECTION VI. ADHIiMSTRATION FINANClèBE.
Recette générale 104
Trésor —
Direction des contributions directes et
du cadastre —
Vérificateurs des poids et mesures 105
Percepteurs et perceptions 106
Direction générale des douanes et con-
tributions indirectes 111
Direction départementale, idem —
Inspeciions et sous-inspections —
Enregistrement et domaines 113
Eaui et forêts 114
Administration des Postes —
Maîtres de poste 117
SECTION VU. PONTS ET CHAUSSÉES.
118
119
Service ordinaire
Routes impériales
— départementales
Service hydraulique
Bureaux de Tingenieur en chef
Service des ingénieurs ordinaires —
Chemin de fer de Paris à Lyon 121
Embranch. de La Roche à Auierre 122
Chemin de fer d'Auxe^re à Clamecy 123
Adminisir. des lignes télégraphiques —
Canal du Nivernais et rivière d*Yonne 124
Canal de Bourgogne —
Service vicinal — Personnel 126
Chemins de grande communication 127
— de moyenne communication 129
SECTION VIII. KTABLISSEMENTS DIVERS
D*UTILITÉ PUBLIQUE.
Bibliotbëqves publiques 131
Inspection des monuments historiques 132
Arcnitectes id. —
Monuments classés —
Sociétés et établissements scientifiques
et artistiques —
Sociétés médicales 131
Sociétés et établissements agricoles et
industriels 135
Sociétés et établissements charitables
et de bienfaisance 138
Société i de Secours-mutuels 141
ThéAtres et sociétés m usicales 1 43
Compagnies de sapent s-poropiers 144
Changements survenus depuis le tirage —
TROISIÈME PARTIE.
SlalUtique, Sciences et ArU.
Notice biographique sur le docteur
Robinead-Desvoidy, par M. Emile
DucnÉ, membre du Conseil général
de l'Yonne 3
Vezinnes, par M. Lk Maistre, cheva-
lier de ta Légion-d'Honneur. ... 33
Notice historique sur le pont de Joi-
gny. par M. L, Desmaisoks .... 103
Le peintre Etienne Jkauhat, de Ver-
menton, par M. Sylvain PUYCIIEVIKR 159
Histoire de l'abbaye de Quincy (1"
partie), par M. Eue. Lambert . 189
Documents inédits sur les sièges de
Lezinnes, Pacy et Avallon,en 1433,
par M. ËRNEST Petit, de Vausse. 225
Dix - septième Voyage pittoresque
dans l'Yonne, par MM. Gustave
Cotteau et Victor Petit 235
Jacques Amyot, par M. Flandin,
membre du Conseil général de
l'Yonne .280
Commerce et Industrie dans le dé-
partement de l'Yonne, statistique. 309
Transfjorts sur le chemin de fer
d'Auxerre à Laroche en 1861, sta-
tistique 316
Mouvement de la population dans
l'Yonne en 1861, statistique. . . . 321
Objets soumis aux droits d'octroi
dans l'Yonne en 1861 et 1862, sta-
tistique 325
Navigation de TYonne et canaux en
1861 et 1862, sUtistique 328
Sommaire des travaux du Conseil
général, session de 1862 331
^lÉLANGES.
Faits généraux.
Faits départementaux.
Voituriers, messagers et commissionnaires*
Voitures publiques
ANNUAIRE
STATISTIQUE
DU DÉPARTEMENT DE LTONNE
COMITÉ GÉNÉRAL DE L'ANNUAIRE.
M. le PuÉFET, Président; — MM. Badin-d'hurterise, Barry, Baudoin,
BoNNEviLLK, Ic cointe DE Bressieux , Brinquart, Ghalle, GOUTURAT/
Deligand, Dhumez, Camille Doucet, Duché, Dupont-Delporte, Andoche
Fkbvre, Fuxoin, Foacier, Frémy, Glérin de Vaux, Guillot, baron
DU Havelt, Holdaille, Larabit, Eugène Le Comte, Le Cohte aioé,
Eugène Lemaire, Martenot aîné, le baron Martineau des Ghesnez,
Rampont-Lechin, le comte Rodolphe d'Ornano, Précy, Rabé, Rétif, le
marquis de Tanlay, Textoris, de Virieu et Vuitry.
COMMISSION PERMANENTE.
M. le Préfet, Président; MM. BADm-D'HuBTEBiss, Ghalle, Quantin,
N., membres,
CORRESPONDANTS.
MM. BrLGUAniD, ingénieur en chef, à Paris.
Ghalle, président de la Société scientifique de TYonne, membre
du Gonseil général, à Auxerre.
Ghebest, avocat, à Auxerre.
Dey, directeur de TËnregistrement et des Domaines, à Vesoul
(Haute-Saône).
Duché, dr en médecine, membre du Gonseil générai de l'Yonne,
à Ouanne.
Gotteau, juge au tribunal civil d'Auxerre.
Desmaisons, conducteur principal des ponts et chaussées, à
Auxerre.
DuBANTON, juge de paix, ù Bléneau.
2
MM. Flahïdiii, conseiller à la Cour impériale de Paris, membre du
Conseil général de ITonne, à Paris.
Fbançois-Chaslin, inspecteur du Crédit agricole, à Paris.
GiMEL, directeur des Contributions directes, à Auxerre.
HoTTOT, ancien sous-préfet, à Avallon.
Lambebt, régisseur, à Tanlay.
Lechat. chef de division à la Préfecture de TYonne.
Leglerc, juge de paix, à Auxerre.
Leclebc de Fourolles, président du Tribunal civil de Joigny.
Le Maistbe, ancien percepteur, à Tonnerre.
Boo Mabtineau des Chesnez, ancien sous-secrétaire dTtat, et
secrétaire général au Ministère de la guerre, maire d'Auxerre .
Petit (Ernest), propriétaire à Vausse, près Châtel-Gérard.
Petit (Victor), dessinateur, à Paris.
PiNABD, conseiller à la Cour impériale de Paris, à Paris.
QuANTinr, archiviste du département de TYonne, à Auxerre.
Raudot, ancien représentant, à Orbigny.
Ravin, ancien professeur de logique, à Auxerre.
RozE, propriétaire, à Tonnerre.
Salomon, ancien avoué, à Saint-Florentin.
Savatieb-Laboghe, ancien représentant, h Auxerre.
SoiiNiÉ-MoBBT, à Clamecy.
Thiebby (Félicien), au château de la Vieilie-Ferté.
ToNNELiEB, président du Tribunal civil d'Auxerre.
Verbollot-d'Ambly, propriétaire, à Migennes.
PREMIÈRE PARTIE.
CALENDRIER.
ÈRES ET SUPPUTATIONS CHRONOLOGIQUES*
POUR l'année 1863.
Année 6576 de la période Julienne.
2616 de la fondation de Rome, selon Yarron.
2640 depuis Tère de Nabonassar, fixée au mercredi 26 février
de Tan 3967 de la période Julienne, ou 747 ans avant
J.-C. selon les chronoiogistes , et 746 suivant les
astronomes.
2639 des Olympiades, ou la 3* année de la 660e Olympiade,
commence en juillet 4863, en fixant Tère des Olym-
piades 775 4/2 ans avant J. -G. ou vers le 4®' Juillet de
l'an 3938 de la période Julienne.
1279 de l'Hégyre ou ère des Turcs, commence le 9 juillet
4862, et finit le 28 juin 4863, selon l'usage de Cons-
tantinople, d'après VArt de vérifier les Dates.
4863 du Calendrier Grégorien établi en 4582, depuis 280 ans;
elle commence le 4"' janvier. L'année 4863 du Calen-
drier Julien commence 42 jours plus tard, le 4 3 janvier.
Comput ecclésiastique.
Nombre d'or en 4863.
Epacte ....
Cycle solaire. . .
Indiction romaine.
Lettre dominicale.
2
XI
24
6
D
Quatre-Temps.
Février . . . . 25, 27 et 28.
Mai 27, 29 et 30.
Septembre . . . 46, 48 et 49.
Décembre. . . . 46, 18 et 49.
Fêtes mobiles.
Septuagésime, 4»' février.
Les Cendres, 48 février.
Pâques, 5 avril.
Les Rogations, 4 1, 42 et 43 mai.
Ascension, 14 mai.
Pentecôte, 24 mai.
La Trinité, 34 mai.
La Fêtf-Dieu, 4 juin.
Premier Dimancbe de l'Avent, 29
novembre.
* Ces différentes ères et supputations chronologiques ont été expliquées dans le
tome I de la première série de l'Annuaire (année 4837).
COMMENCEMENT DES QUATRE SAISONS.
Printemps.
. le 24 mars à 2^ 44 °>
du mat.
\
Été. . .
. le 24 juin à 44 43
du soir.
/ Temps taoyen
Automne.
. le 23 septem. à 4 27
du soir.
L de Paris.
HiVEB.
. le 22 décem. à 7 7
ECLIPSES.
du mat. ^
Le 47 mai. éclipse partielle de soleil, visible à Paris.
Commencemeq^ de Téclipse, à 5 h. 58 m. du soir.
Piu^ grande pbase, à 6 h. 36 m, id.
Fin de l'édipse, à 7 h. 22 m. id.
Le 4«'' juin, éclipse totale de lune, visible à Paris.
Commenrement de l'éclipse tulale, à H h. «"îS m. du soir.
Milieu de IVciip^e, à 11 h. 36 m. id.
Fin de l'éciipse totale, à 12 h. 9 m. id.
Le 40 novembre, éclipse annulaire de soleil, invisible à Paris.
Le 24 novembre, éclipse partielle de lune, en partie visible à Paris.
POSITION GÉOGRAPHIQUE.
Le département de l'Yonne est situé entre O» 30* et \o 56* de lon-
gitude est et entre 47o 49* et 48» 22* de latitude nord,
POSITION EXACTE DES CINQ VILLES PRINCIPALES DE l' YONNE.
NOMS.
LONGITUDE.
LATITUDE
septentrionale.
HAUTEUR
au dessus du niveau
de la mer.
Auxerre (cathédrale)
Avallon (église) . .
Joigny (St.- Je;in). .
Sens (catliédrale). .
Tonnerre (St- Pierre)
1' 14' 10" E.
1* 34' 17" id
!• 3' 43"
0* 56' 49"
!• 38' 6 '
47* 47* 54'
47- 29' 12"
47' 59' 0'
48- 11' 54"
47' 51* 23 '
122 "
263 ■
117 ■
76 -
179 ■
Population totale du département de l'Yonne d'après le dernier
recensement quinquennal df 4864 : 370,305 habitants.
* Voir aus^i, dans le tome I de la première série de l'Annuaire (année 1837), les
rapports entre le temps vrai et le temps moyen et des indications sur la conversion
du temps vrai en temps moyen.
JANVIER.
Les Jours croissent pendant ce mois de i lieure 7 minutes.
B
sa
' r Ci
! « «•
o
S
a
FÊTES.
Lever
du soleil.
Coucher
du soleil.
c
te
Lever
de la lune.
Coucher
de la lune.
FOIRES.
du département,
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30
31
Circoncision,
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sle Gt'nevièvc.
s Titr, puntife.
s Htinobert, p.
Epiphanie.
s Vaierilin, év.
9 Lucien, m.
s Adrien, ab.
s Fulbert, p.
9 H\gin. m.
sle Prisque. v.
s Léonce, p.
s IJilaire, p.
s Paul, 1" er.
s Marcel, p.
s Antoine, ab.
Cb. de s. P.
S.nom de Jésus
•f Sébastien, m.
ste Agnès, v.
s Vincont, m
Finnçaill. s* V.
H ''biiDothée. p
Conv. de s. P.
ste Paule.
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s Raymond.
s F. de Sales, p
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4 35 30
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K. L. le 47, à 4 h. 58 m. du soir.
P. Q. le 25, à 8 h. 56 m. du soir.
10
JUIN.
Les jours croissent de 48 minutes jusqu'au 24 et décroissent ensuite
de 4 minutes jusqu'au 30.
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6 s Norbert, p.
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9 s Félicien, m.
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13 s Antoine deP
14 s Basile>le-Gr.
15 s Modeste
16 s Censure, p.
17 s Agrice, p.
18 s Marc, m.
19 ste Julienne
20 s Silvère, m.
21 Sacre Cœur J.
22 8 Paulin, p.
'23 ste Christine
24 Naliv. s J.-Bap
25 8 Guillaume
26 ss Jean et Paul
27 s Ladislas, roi
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D. Q. le 8, à 2 h. 4 m. dasoir. P. Q. le 24, à 10 h. 44 m. du mat.
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Les Jours décroissent pendant ce mois de 'l heure.
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D. Q. le 7, à 40 h. 38 m. du soir. P. L. le 30, à 4 b. 42 m. du soir.
N. L. le 4 5, à 4 4 h. 3 m. du soir.
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Les jours décroissent pendant ce mois de 4 heure 40 minutes.
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P. Q. le 22, à 6 h. 29 m. du mat.
P. L. le 28, à 9 h. 4 m. du soir.
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SEPTEMBRE.
Les jours décroissent pendant ce mois de 'I heure 43 minutes.
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25 Les. Rédempt.
26 s Aunaire, p.
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D. Q. le 5, à 4 h. 48 m. du matin.
N. L. le 43, à 4 h. 54 m. du mat.
P. Q. le 20, à 4 h. 42 m. du soir.
P. L. le 27, à 6 h. 4 1 m. du matin.
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OCTOBRE.
Les jours décroissent pendant ce mois de -1 lieure 47 minutes.
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8 Rémi, p.
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8 Denis Aréop.
s Franc. d'Ass.
s Firmat
8 Brunot
8 Marc, pape
8te Brigitte
s Rustique, m.
s François B.
s Romain
Maternité S. V.
8 Edouard, roi
8 Calixte, p.
sle Thérèse, ▼
8 Florentin, p.
ste A^oie
s Luc, évang.
s Savinien
sJeandeKanty
s Pierre d*Alc.
s Mellon, p.
s Tbéodorit
8 Raphaël arc.
<< Grépin
Patronage s. Y.
8 Didier, p.
ss Simon et Jades
ste Eusébie, ▼.
saintes reliques
YigilB et jeûne.
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5. Montréal, PruDoy, Toucy
5. Auxerre, Flogny. Qaarrë
8. Fainte-Pallaye
9. Druyes, Graudchamp, L*ltle
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i5. Appoigny, Cerisiers, Teal-
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19. Cbétoy. Si-JuliiD. Sdgnela>
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•5. Ligny, Ponl-sur-Y, Quarré
•6. Gravant
18. Bu««y-«n-Olhe, Cliarny 4 j.
Bavipris, Sl-Cyr-le»-Colonr
19. Avallon, Saint -Florentiu
.Vï. Aiicy- le- Franc, Trcigny
Si. Chablis, Sain l-Sauveur, Ver
menton
D. Q. le 4, à 7 h. 3\ m. du soir. P. Q. le 49, à 8 h. 5 m. du soir.
N. L. le 42, à 6 h. 51 m. du soir. P. L. le 2G, à 6 h. 5 m. du soir.
15
NOVEMBRE.
Les Jours décroissent pendant ce mois de i heure 24 minutes,
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FÊTES.
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du soleil.
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du soleil.
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s Hubert, p.
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s Ernest, ab.
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s Martin, p.
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s Didace
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fo. Aillant, Cussy le«-Forgec
II. Aux^rre
11. St-Hartin-det'Gb., Sé))aax,
I ooDerrr
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16. Ferreux
18 Avallon, Sougcri-s
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«5. BrieuoD, CouUngrs-Iu'Vin
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So. Champignelles . Maligny .
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D. Q. le 3, à 3 h. 43 m. du soir. P. Q. le ^8, à 3 h. iA m. du matin
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DÉCEMBRE.
Les jours décroissent de 20 minutes jusqu'au 24 et croissent ensuite
de 5 minutes jusqu'au 34 .
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s François-Xav 7
s Pierre-Chris. 7
s Sabbas, jibbé 7
« Nirola», p. 7
s Ambroise, p. 7
/mm. Concepl. 7
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s Melchidde 7
s Damas, p. 7
s Valeri, abbé 7
bie Lucie, v. 7
s Spiridion 7
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du Département.
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N. L. le >I0, à 8 h. .33 m. du soir.
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N tilt-nruvc-r Archevêque
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«6. Chailley
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5i. Chablis Courson
P. Q. Iel7, à H h. 55 m. du mat.
P. L. le 25, à 3 h. 0 m. du matin.
47
AGENDA MUNICIPAL.
JAIVIER.
Dans les premiers jours, publication des rôles des contributions directes.
Le 1" Dimanche, séance des conseils de fabriques. (Décret du 30 déc. 1809).
Dans le mois qui suit la publication des rôles de prestations pour les chemins
vicinaux, les contribuables aoivent déclarer au maire s'ils entendent s'acquitter en
nature, faute de quoi ils seront obligés de payer en argent. (Loi du 21 mai 1836).
Première dixaine.
Le maire reçoit du receveur municipal et vise le bordereau détaillé présentant la
situation de la caisse municipale à la fin du trimestre précédent.
Délivrance du mandat de traitement de l'instituteur, ae l'institutrice et des autres
employés communaux.
Présentation du répertoire des actes administratifs au receveur de l'enregistre-
ment. (Loi du 22 frimaire an vii, et 15 mai 1818).
Envoi par le Maire, au receveur de l'enregistrement, de la notice des décès éarrivés
dans la commune pendant le dernier trimestre. (Loi du 22 frimaire an vu).
Délivrance des certificats de vie des enfants trouvés et abandonnés.
Envoi par le maire, au Préfet et aux Sous-Préfets, des actes de décès survenus
pendant le trimestre précédent parmi les membres de la Légion<d'Honneur, les dé-
corés de la médaille militaire et les pensionnaires de l'État.
Envoi, au Préfet et aux Sous-Préfets, de la liste nominative des condamnés libérés
assujettis à la surveillance, décédés pendant le trimestre précédent.
Révision des listes électorales.
Le maire envoie à la Sous- Préfecture le certificat d'exercice de l'insUtuteur pour
le semestre écoulé.
Première quinxaine.
Dépôt à la mairie des listes électorales révisées ; publication par Toie d'affiches
de ce dépôt.
Envoi au sous-préfet des listes et des certificats constatant le dépôt et la publi-
cation.
Expiration du délai fixé pour la déclaration à faire par les possesseurs de
chien».
Les percepteurs rédigent et déposent, à la sous-préfecture, les listes, en triple
expédition, des plus imposés de chaque commune.
Les administrations des établissements de bienfaisance envoient an Préfet les
états trimestriels de la population des hospices et du nombie desindigentfi secourus.
(Instr. 8 février 1823).
Recensement, par les maires, des jeunes gens qui ont accompli leur vingtième
année, dans le courant de l'année précédente. (Loi 21 mars 1832).
Envoi au Sous-Préfet de l'un des doubles du tableau de recensement dressé par
le maire. Publication et affiches dans la commune du tableau de recensement.
Dans le mois.
Du 15 au 31 janvier, les maires et les répartiteurs, assistés du percepteur des con-
tributions directes, rédigent un état-matrice des personnes imposables pour les chiens.
Le 20 janvier publication de la loi pre<(crivant 1 echenillage.
Les maires] '
de l'état civil
greffe du ti
double aux
vementde , _
18
Les maires des chefs4ieux de canton déposent au greffe un double du registre des
engagements volontaires pendant l'année expirée ; l'autre double est déposé aux
archives de la mairie. (Loi du 21 mars 1832). Ils envoient à l'intendant militaire un
état nominatif des engagements volontaires qu'ils ont reçus pendant Tannée précé-
dente.
Les greffiers des tribunaux de police envoient aux Receveurs de Tearegistrement
l'extrait des jugements de police rendus dans le trimestre précédent (Ordonnance
du 30 décembre 1823), et portant comdamnation à l'amende seulement.
Le^ [greffiers des tribunaux de police correctionnelle et de simple police envoient
au Préfet les extraits de.s jugements rendus pendant le semestre précédent. (Idem).
Enlèvement des neiges et glaces.
Confeclion du tableau des mercuriales. — Cbaipie quinzaine, il doit être envoyé
un de ces états au Préfet. — MM. les Maires doivent aussi, chaque mois, réunir et
'annoter tous les documents propres à éclairer la Commission de statistique per-
manente.
Réunion et conservation en volumes des cahiers du Bulletin des lois et des divers
recueils administratifs appartenant à la commune.
Convocation individuelle pour la session de février ; l'époque en est fixée par le
Préfet.
Envoi au Sous-Préfet des tableaux du mouvement de la population pendant l'an-
née précédente.
Remise aux instituteurs communaux, des imprimés sur lesquels doivent être dressés
les r&les de la rétribution scolaire. Pareille remise est faite aux institutrices et aux
directrices des salles d'asile pour les rétributions qui leur sont propres.
Envoi au Sous- Préfet de la liste des répartiteurs.
Le maire annote sur le tableau de recensement les décisions du conseil de révi-
sion insérées dans la liste d'émargement, concernant les jeunes gens de la classe
de 1862. puis il affiche cette même liste.
Arrête prescrivant l'élagage et le récepage des arbres et des haies.
Envoi de l'état certifié de vaccine pour Tannée écoulée.
Publication d*un avis faisant connaître le jour fixé par le Préfet pour la vérification
des -poids et mesures.
Le maire visite les prisons qui existent dans sa commune. Cette visite se renou-
velle tous les mois au moins une fois.
Le facteur rural est tenu de prendre, au moins deux fois par an, en présence
du maire, l'empreinte du timbre qui est fixé à demeure dans la botte aux lettres de
chaque commune.
FÉVRIER.
Première quinzaine.
Première session ordinaire des conseils municipaux. (Loi du 15 mai 1855).
Les conseils municipaux doivent délibérer pendant cette session sur le taux de la
rétribution à percevoir pendant l'année suivante, dans les écoles publiques mixtes
et de garçons et les salles d'asile, et sur chacune des opérations financières relatives
à rinstruction primaire. Le conseil fixe en même temps, s'il y a lieu, le taux de la
rétribution pour les écoles publique^ de filles.
Dans les nuit premiers jours, rapport du maire au Sous» Préfet sur le service ad-
ministratif et la surveillance des prisons, s'il en existe dans la ville.
Le maire doit recevoir du receveur municipal le bordereau récapitulatif des re-
cettes et des dépenses effectuées pendant le mois expiré. Cet envoi se renouvelle
dans les dix premiers jours de chaque mois pour celui qui vient de finir.
Dans cette ouinzaine doit se faire l'échenillage des arbres, conformément à la
loi du 26 ventôse an iv.
Du l"*" au 15 février, le percepteur adresse au directeur des contributions les
états-matrices, pour servir ae base à la confection des rAles.
49
Dans le mois.
Les maire.^ publient l'arrêté de clôture de la chasse, dès qu*il leur est parvenu.
Les percepteurs remettent au receveur des finances :
I" Les états, en double expédition, des cotes irrécouvrables et les états des restes
à recouvrer sur les contributions directes et sur les frais de poursuites de l'année ^
qui vient de s écouler ;
2» Les comptes de gestion des recettes et dépenses municipales de l'année pré-
cédente, pour ôtre vérifiés.
Envoi au préfet, chaque quinzaine, du tableau des mercuriales.
Arrêté prescrivant l'élagage des arbres et haies vives et le curage des fossés qui
bordent les chemins vicinaux. Il est utile que cet arrêté ne soit pas pris à une date
postérieure.
Avant le 28, les percepteurs déposent aux archives de la préfecture les rôles et les
états de frais de poursuites qui ont plus de trois ans.
Envoi par le maire au préfet ou sous préfet, des résultats des travaux de la session
trimestrielle.
Les maires prescrivent les mesures convenables dans l'intérêt des mœurs et de
la sûreté publique pendant les divertissements du carnaval.
Visite générale des fours et cheminées. Cette opération doit être faite avec le
plus grand snin.
Dernier délai pour le paiement de la taxe d'affouage de l'année précédente, préa-
lablement ù la remise, par le receveur municipal, de la liste des habitants en retard
de se libérer.
lARS.
Envoi par le receveur municipal au maire du bordereau récapitulatif des recettes
et des dépenses pour le mois précédent.
Le 15, clôture de l'ordonnancement des dépenses de Texercice 1862, pour les com-
munes et les établissements de bienfaisance (Ordonnance du 24 janvier 1843).
Le 31 , clôture du paiement des dépenses de l'exercice 1862, pour les communes et
les établi-^sements de bienfaisance {Ordonnance du 24 janvier 1843).
Le percepteur dresse immédiatement, de concert avec le maire, l'état de situation
devant servir de compte administratif de l'exercice clos. Dans les communes impor-
tantes, le compte administratif du maire est présenté sttparément (td.). Ils établis-
sent en même temps l'état des restes à recouvrer et des restes à payer, qui doivent
figurer à la première section des recettes et des dépenses du budget supplémentaire
de l'exercice courant.
Pendant le mois.
Trois mois après la publication des rôles, le> percepteurss remettent an receveur
des finances les états des cotes indôment imposées aux rôles de l'exercice courant.
Echenillage. Les maires visitent le territoire et font procéder d'alfice à l'échenil-
lage aux dépens de ceux qui l'ont négligé (Loi ventôse an vu), et prescrivent les
mesures nécessaires pour favoriser, s'il y a heu, l'écoulement des grandes eaux.
Les percepteurs déposent aux sous-préfectures les rôles de iSbI.
Clôture définitive des listes électorales et envoi à la préfecture des tableaux de
rectification.
Remise à l'instituteur, au garde champêtre et aux divers agents salariés de la
commune, de leur mandat de traitement pour le trimestre écoulé.
Envoi au préfet, chaque quinzaine, du tableau des mercuriales.
Le tableau des vaccinations pratiquées dans la commune pendant Tannée der-
nière est envoyé à la préfecture.
Publication de l'époque du travail des prestations.
Envoi par les maires au sous-prétet, des mercuriales relatives aux fourrages, de
liste des contribuables les plus imposés et des propositions pour le choix des cav.
missaires- répartiteurs.
20
AVRIL.
Le dimanche de la Quasimodo, session annuelle des conseils de fabrique. Les
réunions ont lieu à Tissue de la messe ou des vêpres, dans l'église ou dans un lieu
attenant à Téglise, ou dans le presbytère. Renouyetlement triennal des conseils de
fabrique. (Décret du 30 décembre 18(i9, art. yii). Nomination du président et du se-
crétaire du conseil {idem, ix). Règlement des comptes de gestion de 18Q2, budget
de 1864. Envoi de ces documents à la mairie et à l'archevêché.
Terme de toute demande en décharges, réductions, remises et modérations, sur
les contributions directes.
Envoi au maire, par le receveur municipal du bordereau trimestriel de la situation
de la caisse.
Première dixatM.
Présentation du répertoire des actes administratifs au receveur de l'enregistrement.
Envoi au receveur de l'enregistrement de la notice des décès survenus pendant
le trimestre précédent.
Délivrance des certificats de vie des enfants trouvés on abandonnés. (Instruction
du 8 février 1823).
Envoi à la préfecture et dans les mairies, par les receveurs, d*un exemplaire de
rétat de situation et de l'état des restes à recouvrer et des restes à payer de l'exer-
cice clos. Ce dernier document est dressé de concert entre le receveur et le maire.
Envoi, sur papier libre, par le maire au Préfet et aux Sous-Préfets, des actes des
décès survenus parmi les membres de la Légion-d'Honneur pendant le dernier tri-
mestre.
Envoi au Préfet et aux Sous-Préfets, de la liste nominative des condamnés libérés
assujettis à la surveillance, décédés pendant le trimestre.
Les commissions administratives des établissements de bienfaisance doivent se
réunir dans les premiers jours d'avril dans une session annuelle qui a pour objet,
en ce qui concerne les hospices et bureaux de bienfaisance :
1* L'examen du compte a ordre et d'administration rendu par l'ordonnateur des
dépenses pour l'exercice précédent, clos le 31 mars de cette année.
2" L'examen du compte en deniers, rendu par le receveur de l'établissement pour
le même exercice.
3* La formation du budget de l'année prochaine.
Deuxième dixaine.
Convocation des conseils municipaux pour la session de mai.
Remise par le percepteur du compte de gestion de 1862.
Avant le 15, appréciation par le maire ou par l'agent-voyer des dépenses à faire sur
les chemins vicinaux de la commune. L'agent-voyer remet le tarif de conversion des
prestations en tâches au maire, qui doit le communiquer ou conseil municipal.
Troiiième dixaine.
Préparation du budget de 1864 et des chapitres additionnels au budget de 1863.
Convocation (lorsqiril y a lieu) des plus imposés pour la fin de la session de mai.
Avis de l'époque du travail des mutations.
Pendant le mois.
Les greffiers des tribunaux de police envoient aux receveurs de l'enregistrement
l'extrait des jugements rendus pendant le trimestre précédent et prononçant des
amendes, pour qu'ils en fassent le recouvrement. (Ordonnance du 30 décembre 1823).
Réunions du printemps des comités de vaccine. (Arrêté du Préfet du 23 oct. 1824).
État trimestriel du mouvement de la population des hospices et des indigents
secourus par les bureaux de bienfaisance.
Envoi a la mairie du travail des commissions hospitalières et de bienfaisance pen-
dant la session de ce mois.
Les bacs et bateaux de passage existant dans la commune sont visités par le
maire, de concert avec l'ingénieur des ponts-et-chaussées.
Nomination des cinq commissaires-répartiteurs dans chaque commune.
Envoi au Préfet, chaque quinzaine, du tableau des mercuriales.
21
Ouvertore de la session de mai, aux époques déterminées par M. le Prétet. La
session dure 10 jours.
Le premier jour, règlement du compte de gestion du percepteur pour 1862. Au-
dition du compte administratif de l'exercice 1862. Règlement des chapitres addi-
tionnels au budget de 1863. ExpOvSé du budget de 1864. Eiamens p«r les conseils
municipaux, s'il y a lieu, des comptes et budgets de fabriques, hospices et bureaux
de bienfaisance.
Le deuxième jour, continuation de la session. Formation du budget de 1863.
Fixation de la taxe affoua^ère et des autres taxes communales ou de police. Vote
des prestations et des centimes pour les chemins. Vote de centemes pour Tinstruc-
lion primaire.
Le troisième jour, fin de la session, vote d'impdts pour les dépenses ordinaires
ou extraordinaires de 1864, etc. Clôture de la session.
Le maire renvoie au conseil de fabrique un double des budgets de rétablisse-
ment religieux pour 1864 et des comptes de 1862, ainsi que les pièces à l'appui de
ces comptes. Le conseil de fabrique les adresse à rarchevèque.
Envoi au Préfet et aux Sous- Préfets des budgets et de toutes les pièces qui s'y
rattachent ainsi que des votes d impôts, faute de quoi il ne sera pas donne suite
à ceux-ci. Cet envoi doit être fait avant le 20.
Les percepteurs reprennent leurs comptes de gestion qu'ils avaient déposés à la
mairie.
Publication du règlement pour les mesures à prendre contre les chiens errants.
Le receveur municipal adresse au maire l'état récapitulatif sommaire de ses
opérations pendant le mois écoulé.
Pendant le moit.
Tournée des contrôleurs des contributions directes pour les mutations.
Les maires doivent avoir soin d'en publier l'avis, sitôt qu'il leur est parvenu.
Les maires des communes rurales dressent l'état des individus à vacciner.
Les créanciers du département sont prévenus que c'est le 31 mai qu'expire le
délai d'ordonnancement des dépenses de l'exercice 1862, et que celui des paiements
expire au 30 juin (Ordonn. du 4 juin 1843).
Envoi au Préfet, chaque quinzaine, du tableau des mercuriales.
JUII.
Première quinxaine,
La récapitulation sommaire des opérations financières du mois écoulé est remise
au maire par le receveur municipal.
Les maires des communes et les administrateurs des établissements propriétaires
de bois, doivent envoyer au Préfet les propositions de coupes extraordinaires. Si
cet envoi n'est pas fait avant le 15 juin, la proposition et le décret, qui peut en
être la suite, sont reculés d'une année.
Prendre toutes les mesures de sûreté pour qu'il n'arrive point d'accident aux
baigneurs.
Surveiller la récolte des foins et prendre aussi à cet effet toutes les mesures de
police jugées nécessaires.
Dans le mois.
Les receveurs municipaux envoient à la préfecture leur compte de gestion et les
pièces à l'appui.
Rédaction, par MM. les maires, de la liste des affouages.
Les maires font connaître au Préfet le nombre des feuilles de papier présumées
nécessaires pour les registres de l'état civil de l'année suivante. *
s»
Les maires doivent prendre les arrêtés nécessaires pour que les habitants fassent
arroser le devant de leurs maisons, et pour que les chiens soient muselés ou tenus
en laisse pendant la durée des grandes chaleurs. Autres mesures de salubrité et
de sûreté, quand elles sont jugées nécessaires.
Remise des mandats de traitement à tous les agents salariés de la commune.
dans
ce mois et dans les mois suivants, à Tarfoseinent des rues et places pu' "
Publication du règlement concernant les baigneurs en pleine rivière.
JUILLET.
Le premier dimanche, session trimestrielle des conseils de fabrique. (Décret du
38 décembre 1809.)
Ordonnancement des traitements des employés communaux pour le trimestre expiré.
Première dizaine.
Les receveurs des communes et des hospices dressent l'état trimestriel de situa-
tion de caisse. Ils doivent en remettre une copie aux maires ou ordonnateurs.
Envoi au receveur de Tenregistrement de la notice des décès survenus pendant
le trimestre.
Visa du répertoire des actes soumis à l'enregistrement.
Envoi sur papier libre, par le maire, aux Préfets et aux Sous- Préfets, des actes
des décès survenus parmi les membres de la Légion-d'Honneur et les décorés de
la médaille militaire pendant le dernier trimestre.
Le maire envoie à la sous-préfecture le certificat d'exercice de l'instituteur pour
le trimestre écoulé.
Pendant le mois»
Les maires envoient aux Sous-Préfets les certificats de vie dès enfants trouvés
et abandonnés placés dans leur commune, et l'extrait des jugements de police por-
tant peine d'emprisonnement et rendus dans le trimestre précédent.
Les greffiers des tribunaux de police envoient aux receveurs de l'enregistrement
l'état trimestriel des jugements rendus en matière de police municipale, et portant
condamnation à des amendes.
Les ffreffiers des tribunaux de police correctionnelle et de simple police envoient
au Préfet l'extrait des jugements rendus pendant le semestre précédent.
Les jeunes gens, qui veulent entrer à rEcole normale primaire, doivent se faire
inscrire au secrétariat de Tlnspection, aux époques déterminées par l'arrêté du
Préfet.
Envoi au Préfet et aux Sous-Préfets de la liste nominative des condamnés libé-
rés assujettis à la surveillance, décédés pendant le trimestre.
Envoi du rapport sur l'état des récoltes.
Convocation, par lettres individuelles, des membres du conseil muniri[)al pour
la session d*août, dès que Tépoque en est fixée par le Préfet.
Envoi au Préfet, chaque quinzaine, du tableau des mercuriales.
Prise, par les facteurs ruraux, de 1 empreinte da timbre qui est fixée à demeure
dans la botte aux lettres de chaque commune. Le maire doit être présent à cette
opération.
Publication de la liste des habitants ayant droit à l'affouage.
23
AOUT
Première quinzaine.
Session trimestrielle et légale des conseils municipaux.
Les crédits restant à voter pour (862 doivent l'être dans cette session.
Les conseils municioaux arrêtent la liste des enfants qui doivent être reçus
(gratuitement dans les écoles communales. Sur cette liste doivent figurer tous les
indigents en âge de fréquenter les écoles. Elle doit, par conséquent, comprendre
les enfants trouvés ou abandonnés placés dans la commune. La même opération
doit avoir lieu pour les salles d'asile publiques, dans les communes où existent
ces établissements.
Approbation de la liste d'affouage et examen des réclamations.
Remise au maire, par le receveur municipal, de la récapitulation mensuelle.
Pendant le moii.
DépOt à la mairie de l'état nominatif de tous les contribuables, habitants assu-
jettis à la patente. Cet état, où doivent être consignées toutes les réclamations
faites pendant les 10 jours de son dépôt, doit, à respiration de ce délai, être ren-
voyé au contrôleur.
Publication de larrêté du Préfet fixant Touverture de la chasse et des prescrip-
tions locales. Les maires doivent prendre, de leur côté, et faire exécuter sur leur
territoire respectif, toutes mesures propres à assurer la sécurité publique et la
conservation dc^ récoltes sur pied.
Envoi au Préfet, chaque qumzaine, du tableau des mercuriales.
Envoi à la sous-préfecture de la liste des affouagistes.
SEPTEIBRE.
Première quinzaine.
Le bordereau mensuel de la situation de la caisse est remis au maire par le
percepteur.
Avant le 10, le maire reçoit de la préfecture les procès- verbaux d'estimation
des coupes affouagères de Texercice.
Pendant le mois.
Ban de vendanges. Les maires, après avoir consulté les prud'hommes, prennent
un arrêté pour fixer l'époque avant laquelle il ne sera pas permis de vendanger.
Envoi au Préfet, chaque quinzaine, du tableau des mercuriales.
Remise à Tinstituteur, au garde champêtre et aux autres agents salariés de la
commune, de leur mandat de traitement pendant le trimestre.
Soumettre à Tapprobation du Sous-Prefet le projet d'adjudication de la coupe
affouagère.
Fixer par un arrêté le jour où commencera le gra})pillage.
Les maires rappelleront que le concours d'admission à Técole impériale d'agri'
culture ouvre le 1"^ octobre, et que les demandes d'inscription doivent être adres-
sées à la préfecture avant le 15 septembre.
Avant le 90, les observations des conseils municinaux et des commissions admi
nistratives sor réanimation de la coupe affouagère doivent parvenir à la préfedurc.
Si
OCTOBRE.
L'état trimestriel des recouvrements du perceptenr est visé et l'encaisse constaté
par le maire du chef- Heu de perception.
Le premier dimanche, session trimestrielle des conseils de fabrique. (Décret du
50 décembre 1809).
Première dizaine.
Le bordereau trimestriel de la situation de la caisse est remis par le receveur
municipal au maire. Ordonnancement des traitements des employés communaux.
Le répertoire des actes soumis à l'enregistreroent est présenté au visa du receveur.
Envoi sur papier libre, par le maire, au Préfet et aux Sous- Préfets, des actes de
décès survenus parmi les membres de la Légion -d'Honneur et des décorés de la
médaille militaire pendant le dernier trimestre.
Délivrance des certificats de vie des enfants trouvés.
Pendant le motf.
Du î^ octobre de ehagne année an 15 janvier de Tannée suivante, les posses-
seurs de chiens devront uire à la mairie une déclaration indiquant le nombre de
chiens et les usages auxquels ils sont destinés, en se conformant aux distinctions
établies en rarticle premier du décret.
Convocation des conseils municipaux pour la session de novembre.
Les maires adjugent, s'ils ne l'ont déjà fait, l'entreprise de l'exploitation de la
coupe aflbuagère, et envoient à Tinspectenr des forêts copie du procès- verbal d'ad-
judication.
Les greffiers des tribunaux de simple police envoient aux receveurs de l'enregis-
trement l'état des jugements rendus pendant le trimestre précédent, et portant con-
damnation à l'amende.
La notice des décès survenus pendant le trimestre est envoyée par les maires
aux receveurs de l'enregistrement.
Les percepteurs envoient au Préfet le compte des impressions fournies aux
communes, et au receveur général leurs demandes d'imprimés pour l'année suivante.
Envoi au Préfet et aux Sous-Préfets de la li%te nominative des condamnés libérés
assujettis à la surveillance, décédés pendant le trimestre.
Envoi au Préfet, chaque quinzaine, du tableau des mercuriales.
Le maire se prépare pour prendre part aux travaux de la commission, qui, sur
la convocation du juge de paix, doit se réunir au chef-lieu de canton, dans la
première huitaine du mois de novembre.
Pendant le mots.
Le maire reçoit du percepteur la récapitulation sommaire des opérations finan-
cières efTectuées pendant le mois d'octobre.
Le premier, terme de rigueur pour l'envoi au Sou s- Préfet on an Préfet des
«liions, de travaux à faire aux édifices diocésains, et portant demandes de
secours à l'État. (Inst. min. du 10 juin 1853).
proposi lions.
(ion trimestrielle et légale des conseils municipaux. Cette session étant la
ire de l'année, c'est l'occasion de jeter un coup d'œil en arrière et de songer
Session
dernière
à régulariser les parties du service communal dont 'on n'aurait pu s'occuper pré*
cédemment.
Vote sur la vente ou la distribution des coupes ordinaires des bois communaux
de l'exercice suivant et sur la fixation du vingtième revenant au trésor sur le
produit des coupes de bois délivrées en affouages.
EénnioQS d'automne des comités de vaccine.
85
Les maires ]>rocèdent an renouvellement des baux qni sont près d'expirer. Ils
doivent faire viser les actes de vente on de location par le receveur de renregis-
trement, dans les vingt jours de l'approbation préfectorale.
Les percepteurs prMsèdent au recouvrement des rôles d'affouages qui leur ont
été envoyés approuvés, Ils font parvenir des avertissements individuels à toutes
les personnes inscrites sur les rôles, et, lorsque le délai de recouvrement est ex-
pire, ils remettent au maire un état général des contribuables qui ont payé la taxe.
Les états de situation des caisses d'épargne doivent être envoyés au Préfet, au
plus tard» dans la première dizaine de novembre.
Visite générale des fours et cbeminées |>our s'assurer que le ramonage a été
effectué et que toutes les précautions ont été prises pour éviter les incendies.
Envoi au Préfet, chaque quinzaine, du tableau de^ mercuriales.
Publication des rôles de prestation en nature pour les chemins vicinaux. Le
maire certifie cette publication sur le rôle même.
Adjudication de l'entreprise de la coupe affbuagère, dernier délai.
Avant le 90, envoi à la sous- préfecture des demandes de secours snr les fonda
de l'État, formées en faveur des établissements de bienfaisance.
DÉCEIBRE.
Dans la première dizaine la situation mensnelle de la caisse municipale est
remise au maire.
Le 31, clôture des registres de l'état civil (Code Napoléon, 43), et des engage-
ments volontaires reçus par MM. les Maires des chef-Iieax de canton.
Clôture, par le maire du chef-lieu de la perception, des livres des percepteurs
et des receveurs municipaux pour Tannée qui finit. Vérification par le même
maire de la caisse du percepteur.
Pendant le mois.
Les percepteurs préparent les registres nécessaires pour l'année qui va commencer,
et les font coter el parapher par le maire du cheMieu de la perception.
Les maires préparent la révision des listes des électeurs communaux.
Présentation des candidats pour la nomination de^ commissaires répartiteurs.
Les maires signalent les changements qui surviennent dans la liste des vétéri-
naires brevetés.
Les maires des communes où se tiennent des marchés publics, assistés d'une
commission spéciale, font procéder au pesage des grains de la dernière récolte
amenés aux derniers marches de ce mois, pour déterminer le poids légal de l'hec-
tolitre de chacun d'eux, et ils en dressent procès-verbal.
Convocation des électeurs appelés à nommer les juges des tribunaux de commerce.
Expiration du mois de délai accordé aux contribuables pour opter entre le paye-
ment en nature ou en argent de leur cote de prestation. Communication au rece-
veur municipal du registre des déclarations des contribuables. Avis aux contri-
buables qulis ont jusqu'au premier mars pour réclamer contre leurs cotisations.
Enlèvement, sïl y a lieu, des glaces et neiges.
Avant le 31, les maires sont tenus de faire les quêtes au profit de la caisse des
incendiés, et d'en assurer le versement avant cette époque entre les mains du receveur
général ou des receveurs particuliers d'arrondissement.
Envoi au Préfet, chaque quinzaine, du tableau des mercuriales.
DEUXIÈME PARTIE.
l_ L.
DOCUMENTS GENERAUX.
CHAPITRE PREIIER.
PUISSANCES.
FRANGE.
Napoléon III, Charles-Louis, empereur des Français, né le 20 avril 1808, du ma-
riage de Louis-Napoléon, roi de Hollande, et de Hortense- Eugénie, reine de Hol-
lande; marié le 29 janvier 1853, à
EUGÉNIE Ma/ie de uuzman, comtesse de Téba, impératrice des Français, né le 5
mai 1826. De ce mariage:
doff dcr San-Donato.
Napoléon-Joseph-Charles-Paul, fils de Jérôme Napoléon , né le 9 septembre 1822,
marié le 30 janvier 1859 à
Louise-Thérèse-Marie- Clotilde, fille de Victor-Emmanuel II, roi de Saidaigne, née
le 3 mars 1843.
AUTRICHE.
FRANÇois-Joseph I? Charles, empereur d'Autriche, roi de Hongrie et de Bohême,
etc., né le 18 août 1830, marie à Elisabeth-Marie- Eugénie, née le 24 décembre
1037, fille de Maximilien -Joseph , duc de Bavière.
BADE.
Frédéric Guillaume-Louis, né le 9 septembre 1826, grand duc de Bade, dac de
Zaehringhein, marié à Louise-Marie- Elisabeth, princesse de Prusse.
BAVIÈRE.
Maximilien II Joseph, roi de Bavière, né le 28 novembre 1811, marié à Frédérique
Françoise-Auguste-Marie Heduvige, ûlle du feu prince Frédéric -Guillaume, oncle
du roi de Prusse.
BELGIQUE.
Lkopold !•' Georges-Chrétien-Frédéric, né le 16 décembre 1790, duc de Saxe-Co-
bourg-Gotha, roi des Belges le 21 juillet 1831, veuf le 6 décembre 1817deChar-
lotte-Augusta, tille de feu George^i IV, et le 11 novembre 1850 de Louise-Marie*
Thérèse-Charlotle-Isabelie d'Orléans, fille de feu Louis-Philippe, roi des Fran •
çois, mort comte de Neuilly.
BRÉSIL.
D. PEDRO II DE Alcantara Jeau-Charles-Léopold-Salvador-Ribiano Xavier-da-Paula
Leocadio-Michel-GabrieIRaphaél-Gonzaga, né le 2 décembre 1825, empereur du
Brésil 7 avril 1831, prend lui-môme les rênes du gouvernement le 23 juillet 1840,
marié le 30 mai 1843 à
Thérèse-Christine-Marie, fille de feu Ferdinand V\ roi des deux-Siciles, née f4
mars 1822.
28
DÀNSMARCK.
FuÉDÙiic VII Chaiiet'Chrétieii. né le 6 octobre 1806, roi de DaBemarck.
ESPAGNE.
Isabelle n Marie-Louise, né à Mailrid le 10 octobre 1830, reine d'Espagne, mariée
le 10 octobre 1846 à
Dom FrançoiA-d'Ashise- Marie-Ferdinand, né le 13 mai 1822, infant d'Espagne.
Marie-Chnstine, née le 27 avril 1806. fille de fen François I*', roi des Deax-Siciles,
▼euTe du roi Ferdinand VU le 29 septembre 1833, mère de la reine, reine douairière.
ÉTATS-ROMAINS.
Pie IX Mastai'Ferretti, né à Sinigaglia le 13 mai l792,éTéque dlmola le 17 décem-
bre 1832, cardinal le 23 décembre 1839, élu pape à Rome le 16 juin 1846.
GRANDE-BRETAGNE ET IRLANDE.
VicTOBiA !'• Alexandrine, née le 24 mal 1810, reine de la Grande-Bretagne et de
rirlande le 20 inin 1837, veuve de Albert-François-Auguste-Cbarles-Emmanuel,
doc de Saxe-CoDoniig- Gotha.
GRÈCE.
N
HANOVRE.
Georges V, Frédéric-Alexandre-Charles-Emest-Augnste, né le 27 mai 1819, roi de
Hanovre, marié le 18 février 1843, i
llarie-Alexandrine-Wilbelmine-Gatherine, née le 14 avril 1818, flile de Joseph, duc
de Saxe-Altenbourg.
HESSB-GRAND DUCALE.
Louis HI, né le 9 juin 1816, grand-duc co-régent le 5 mars 1818, marié le 26 dé-
cembre 1833, à
MathildeCaroline-Frédérique-l^ilhelmine-Charlotto, née le 30 août 1813, fille de
Louis, roi de Bavière, abdicataire.
HESSE- ÉLECTORALE.
FRÉBéaio^DiLLAUME I", né le 20 août 1802, électeur, succède a son père Guillau-
me II, le 20 novembre 1847.
ITALIE.
Victoii-Ehvanuel II Marie-Albert-Eugèoe-Ferdinand-Thomas, né le 14 mars 1820, roi
de Sardaigne le 23 mars 1849 roi d'IUlie le 25 février 1861 ; veuf le 20 janvier 1855
de Marie-Adélaide-Françoise-Reinière-Elisabeth-Clotilde, archiduchesse d'Autriche.
PATS-BAS.
Guillaume III, Alexandre -Paul-Frédéric-Louis, né le 19 février 1817, roi des Pays-
Bas, le 12 mai 1849 marié le 18 juin 1839. à
Sophie-Frédérique-Matnilde, née le 17 juin 1818, fille de Guillaume I'', roi de Wur-
temberg.
PERSE.
NAssER-ED-DiPf-ScHAn, né le 10 du mois de sefer 1247 de l'hégire (1829), monté sur
le trône le 21 du mois de zil-ka*adé 1264 de l'hégire (1848).
PORTUGAL.
DoM Luiz I**, fils de feue la reine Dona Maria II, et de Dom Femando-Augnsto-
Antonio, roi de Portugal et des Algarves le 14 novembre 1861, marié le 25 sep-
tembre 1862, à
liarie-Piei fille de Victor-Emmanuel, roi d'Italie.
29
PRUSSE.
Fb^dùhc-Guilladme- Louis V, né le 12 mars 1797, roi de Prusse le 2 janvier 1861,
marié le 16 novembre 1823, à
Elisabeth-Louise de Bavière, née le 13 novembre 1801.
RUSSIE.
Alexandre II NrcoLAiEvirscn, né le 29 avril 1818, empereur de toutes les Russies:
marié le 28 avril 1841 à
Marie-Alexandrowna Maximilienne-Wilhelmine- Auguste-Sophie-Marie, née le 8 août
1824, lîlle de feu Louis II, grand'duc, duc de Uesse.
8AIfi (RoTaume de).
Jean Népomucène-MarieJoseph, né le 12 décembre 1801, roi de Saxe, marié le 21
novembre 1822, à
Amélie- Auguste, née le 13 nov. 1801, fille du feu roi de Bavière Maximilien Joseph.
SUÈDE ET NORWÉGE.
Charles XV Louis-Eugène, né le 3 mai 1826, roi de Suède et de Norwége le 8
juillet 1850. marié le 19 juin 1850, à
'Wilhelmine-Frédérique-Alexandrine-Anne-Louise, née le 5 août 1828.
TURQUIE.
Aboul-Aziz, né le 9 février 1830,sultan le 25 juin 1861.
WURTEMBERG.
Guillalhb I Frédéric-Charles, né le 27 septembre 1781, roi de Wurtemberg le 30
oct. 1816, veuf le 9 janv. 1819 de Catherme Pawlowna. remarié le 15 avril 1820, à
Pauiine-Thérèse-Louise, née le 4 septembre 1800, fille de feu Louis-Frédéric-
Alexandre, duc de Wurtemberg.
RÉPUBLIQUES.
BoLiviA. — Le général Jorgb Cordova, président constitutionnel.
Chili. — Manuel Montt, président.
CoNKÉDÉHATio.N ARGENTINE. — M. Ic général MiTRE, président.
Confédération grenadine. -— Le docteur Mariano Ospina, président.
CosTA-RiCA. — M. Jose-Maria Montealegrb, président.
Buénos-Ayres. — Le docteur Valeotin Alsina, gouverneur de TEtat
RÉPURLiQUE DoviNiCAi.NE. — B. Baez, président.
EQUATEUR. — M. le général F. Rorlbs, président.
Etats-Unis d'Amérique. ^ Lincoln, président,
GoÉTÉMALA. — Le capitaine-général Raphaël Carrera, président.
Haïti. — Le général Geffrard, président.
HoNDUBAs. — Le général Santos Guardiola, président.
Libéria. — Roberts \J*'J-)^ président.
Mexique. — S. Excellence le comte Bbnito Juarès, président.
Nicaragua. — M. le général Thomas Martinbz, président.
Paraguay. — E. Exe. Dom Carlos Antonio Lofez, président.
Pérou. — S. Exe. le général don Ramon Castilla, président.
Saint- Marin. — MM. Ginseppe Filippi et Pietro Rigui, cap. rég. de la république.
San-Salvador. — M. le général Barr os, président.
Suisse. ~ M. Stoempfli, urésident du Conseil fédéral.
Uruguay. — Don Bemarao Berro, président de la république.
Yeneruela. — José Antonio P/EZ, président.
VILLES LIBRES.
Brème Mlle libre et anséatique). — M. Smidt, sénateur, chargé du département
des affaires étrangères; M. Mohr, bourguemestre.
Francfort (ville libre). -* M. Muiler^ docteur en droit, bonrguemestre-président.
30
Hamboubc brille libre et anséatique). ^ M. KeHinghusen (H), bonrguemestre.
LuBECK (Tille libre et anséatique). —M. Roeck, sénateur, bourguemestre-f résident.
AMBASSADEURS ET MINISTRES FRANÇAIS
R^IDANT PRÈS LBS POISSAIfCBS BTRANGÈRBS.
AiTRiCBx. — S. Exc. M. le duc de Grammont, ambassadeur à Vienne.
Bade. — M. le vicomte des Méloize^Fresnoy, env. extr. et min. plén,, à Carlsruhe.
Bavières. — M, le comte de Beculot, min. plén., à Munich.
Belgique. — M. le baron de Malaret, env. extr. et min. plén., à Bruxelles.
Brésil. — M. le cbev. de Saint-Georges, env. extr. et min. plén., à RioJaneiro.
Brlnswick. — M. le marouis de Perrière le Vayer^ ministre plén., à Hanovre.
Chine. — M. de Bonrboulon, ministre plénipotentiaire, à ShangHaï.
COi^FÉDéRATioN ARGF.NTKNE. — M. Lefèvre de Bécour, min. plén., à Parana.
Co.NPÉDéRATioK GERMANIQUE. — M. Ic comte Saliguac-Fénelon , envoyé extraordi-
naire et ministre plénipotentiaire, à Francrort.
DanjiMarck. — M. Baudin, envoyé extr. et ministre plénip., à Copenhague.
EsPAG:ve. — S. E. M. Barrot (Adolpbe), ambassadeur, à Madrid.
Etats-Romains. — S. Exc. M. le prince de La Tour d'Auvergne, amb., à Rome.
Etats-Unis (Amérique septentr.). — M. Mercier» envoyé extraordinaire et minis-
tre plénipotentiaire, à %asington.
Grande-Bretagne et Irlande. — S. £. M. le baron Gros, sénateur, ambassa-
deur à Londres.
Grèce. — M. Bourée, envoyé extraordinaire et ministre plénip., à Athènes.
Hanovre. — M. le marquis de Perrière le Yayer, env. extr. et min. plén., à Hanovre.
Hesse-Electotalk. — M. Sampayo, envoyé extr. et ministre plénip., à Cassel.
Hesse (Grand Duché). — M. le comte Reiset, min. plénipotentiaire, à Darmstadt.
Mecillenbourg et villes lieres. — M. Cintrât (Ed.), envoyé exlraordinaire et
ministre plénipotentiaire, à Hambourg.
Mexique. — M. Dubois Saligny, envoyé extraordinaire et min. plénip., à Mexico.
Nassau. — M. le comte de Reiset, ministre plénipotentiaire, à Darmstadt.
Nouvelle-Grenade. — M. le baron Goury de Roslan, envoyé extraordinaire et
ministre plénipotentiaire, à Bogota.
Pays-Bas. — M. Baudin, envoyé extraordinaire et ministre plén., à La Haye.
Perse. — M. le baron Pichon, minif^tre plénipotentiaire, à Téhéran.
Portugal. — M. le comte de Comminges-Guitaud, envoyé extraordinaire, et min.
plénipotentiaire, à Lisbonne.
Prusse. — M. le baron de Talleyrand-Périgord, env. extr. et min. plén., à Berlin.
Russie. — S. Exc. le duc de Mootebcllo, ambassadeur à Saint-Pétersbourg.
Italie. — M. le comte de Sartiges, envoyé extraordinaire cl min. pléni,»., a Turin.
Saxe (Royale). — M. le baron Forlh-Rouen. envové extr. et minj plén., à Dresde.
Saxe (Grand -Ducale). — M. le baron de Belcastcî, ministre plénip., à Weimar.
Suède cINorwège. — M. Pournier, envoyé extraord. et min. plén., à Stockolm.
Suisse. — S. Exc. le marr{uis de Turgot, sénateur, ambassadeur près la confédé-
ration helvétique, à Berne.
Turquie. — S. Éxc. le marquis de Moustier, sénat., ambassadeur à Constantinople.
"Wurtemberg. — M. le comte de Damrémont, env. extr. et min. plénip., à Stuttgard.
MAISON DE L'EMPEREUR.
maison civile.
Grande Àumônerie,
S. Em. Mgr. le cardinal Morlot, archev.
de Pari'^, sénateur, mcmb. du Conseil
privé, grand-aumAnier.
Mgr. Menjaud, arche vi^quc de Bourges,
premier aumAnier.
Mgr. Tirroarche, évêque d'Arras, deu-
xième aumônier.
MM. l'abbé Deveze, vicaire général.
l'abbé MuUois, pr. chapelain.
MM. l'abbé Versini, chapelain.
l'abbé Liâbeur, id.
Tabbé Laine, id. chargé des
fonctions curîales.
l'abbé de Cattoii, maître des céré-
monies de la chapelle.
Tabbé Allain, prêtre-sacristain, maî-
tre des cérémonies de la chapelle.
3f
Service du grand maréchal du Palais,
S. E. M. le maréchal Vaillant^ sénateur, membre du Conseil priyé, grand-maréchal
du |>alais^ ministre de la maison de TEmpereur.
MM. le général de division Roiin, adjudant général du Palais.
le baron de Monlbrun, baron de Yaraigne, de Valabrègue, de Lawœstlne, le
baron Motio de l'Ile, préfets du palais.
le comte I^epic, premier maréchal-des-logis du palais, surintendant des palais
impériaux.
le baron Eroil^Tascher de la Pagerie, Oppermann. maréch.-des-log. du palais.
le général de division Lechesne, gouv. des palais des Tuileries et du Louvre.
le colonel Thiérion, député, gouverneur du palais de Saint-Clond.
Sertiee du grand-chambellan,
S. E. M. le duc de Bassano, sénateur, grand-chambellan.
MM. le comte Baciocchi, premier chambellan, surintendant des spectacles de la
cour, de la musique oe la chapelle et de la chambre.
le duc <ie Tarente, le comte de d'Arjuzon, le comte Olivier de Walsh, le mar-
quis de Gricourt, le marquis de Chaumont-Quitry, le comte de Li<bédoyère,
le marquis de Conegliano, le baron de Bulach, le vicomte de Laferrière, le
comte de Villeneuve deChenonceaux, vicomte Georges d'Arjuzon, chambellans,
le marquis de Latonr-Maubourg, le comte de Nieuwerkerke, le comte de
Champagny, le comte de Las Cases, le comte Henri de la Bourdonnaye-
Coetcondec, le comte de la Poeze, Thoinnet, le marquis Visconti Ajimi, le
baron de Soiignac, chambellans honoraires.
M. Mocquard, secrétaire de TEmperenr, chef du cabinet.
M. Alfred Maury, membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, biblio-
thécaire du palais des Tuileries.
M. le docteur Conneau, directeur du service des dons et secours.
Service du grand écuyer.
S. E. N., grand-écuyer.
MM. le général Fleury, ai'!e-de-camp de l'Empereur, premier écuyer.
Bachon, le baron Bourgoing, le comte Auguste aAyguesvives, de Grammont,
le baron Lejeune, le comte de Castelbajac, Daviifier, le marquis de Caux,
le marquis de la Tour du Pin Montauban, écuyers.
De Burgh, écuyer honoraire,
le comte d'Aure, écuyer, inspecteur des écuries impériales.
Service du grand veneur,
S. E. M. le maréchal Magnan, sénateur, grand-veneur.
MM. le prince de la Moscowa, aide-de-camp de TEmpereur, premier veneur.
le marqnis de Toulongeon, commandant des chasses à tir.
le baron Lambert et le marquis de Latour-Maubourg, député, lieu** de Ténerie.
le baron Delage, lieutenant des chasses à tir.
Service du grand-maître des eirémoniet-
S. E. M. le duc de Cambacérès, sénateur, grand- mattre des cérémonies.
M. le comte Rodolphe d'Ornano, député, premier maître des cérémonies.
MM. Feuillet de Couches et le baron de Lajus, introducteurs des ambassadeurs,
mattres des cérémonies.
Jules Lecocq et le baron Sibuet, aides des cérémonies, secrétaires à l'intro-
duction des ambassadeurs.
Services divers»
MM. Bure, trésorier général de la couronne.
Charles Thélin, trésorier de la cassette.
Auber, memb. de l'Institut, dir. de la musique de la chap. et de la chambre,
le docteur Conneau, premier médecin de l'Empereur.
Andral, Rayer, Darralde, Jobert de Lamballe, le baron Hippolyte Larrey et
Corvisart, médecins et chirurgiens ordinaires.
32
le baron Paul Dubois, chirarsien accoucheur.
Levy^ Bouillaud, Cloquet, Yeipeau, Yernois, Mèlier, Alqulé, Tardieu et Lhe-
ritier, médecins et chirurgiens consultants.
Delaro<{ue fils, Tenain, Looguet, Boulu, Arnal, de Pietra Santa, Maffei et
Da vaine, médecins et chirurgiens par quartier.
Barthez, médecin ordinaire du prince impérial.
Acar, premier pharmacien.
Evans, chirurgien-dentiste.
Talma, médecin-dentiste honoraire.
MAISON MILlTAinB.
s. £• M. le Maréchal Vaillant, commandant la maison militaire de l'Empereur.
M. le général de division Rolin, adjudant général du palais.
de brigade, aide de camp de l'Em-
pereur.
Aides de camp de VEmpereur.
MM. le comte Roguet, sénateur, général
de division,
le comte de Goyon, gén. de divis.
de Failly, id.
le comte de Montebello, id.
Le Bœuf, id.
Frossard, id.
MoUard, id.
le bar. Yvelin de Béville, gén. de br.
le prince de la Moskowa, id.
Fleury, id.
de Wanbert de Genlis, colonel
d'état-major,
le marquis de Toulongeon, id.
le comte Lepic, id.
le comte Reilie. id.
Favé, calonel d^artillerie.
Gastelnau, colonel d'état-mijor.
Chef du cabinet topographique
de l'Empereur.
le baron Yvelin de Béville, général
Officiert d^of donnante,
MM. le baron de Meneval, lieutenant-
colonel d'artillerie.
de Vassart, chef d'escadron d'artil.
Klein de Kleinenberg, cap. d'état-m.
Lebon-Desmottes, cap. de cavalerie.
le vicomte Friant, id.
de Jouffroy d'Albans, cap. d'inf.
Beaupoil de Saint-Aulaire, capitaine
d'artillerie.
le comte de Clermont- Tonnerre,
capitaine d'état-major.
Masnier de Mauroy, cap. d*infant.
Rolin, capitaine d état-msyor.
Hulot, capitaine d'infanterie.
de Quélen, capitaine de cavalerie.
S. A. le prince Murât, id.
le marguis de Galifet, id.
Havelin, lieutenant de vaisseau.
Stoffel, chef d'escadron d'artillerie.
ESCADRON DBS CENT-GARDES A CHBVAL.
MM. Yerly, lieut. -colonel, commandant.
Hannot, capitaine-major.
Clairin, capitaine adjudant-major.
MM. Comte Despetits de la Salle, capi-
taine commandant.
Innocenti, id.
MAISON DE LIMPÉRATRICE.
M"** la princesse d*Essling, grande maîtresse de la maison,
la duchesse de Bassano, dame d'honneur.
la comtesse de Montebello, la comtesse de Lezay-Mamezia, la baronne de
Pierres, la baronne de Malaret, la marcjuise de Las Marismas, la marauise de
Latour-Maubourc, la comtesse de Labedoyëre, la comtesse de Poeze, fa com-
tesse de Lourmel, la comtesse de Rayneval, de Sancy, de Saulcy. la baronne
de Yiry-Cohendier, dames du palais,
la comtesse de Pons de NVagner, dame lectrice.
S. E. M. le comte Max. de Tascher de la Pagerie, duc de Dalbert, sénateur, grand-
mattre de la Maison.
MM. le comte i'h de Tascher de la Pagerie, député, premier chambellan,
le comte de Lezay-Mamezia, marquis d'iJavrincourt, chambellan,
le baron de Pierres, premier écuyer.
le marquis de la Grange, écuyer.
Damas-Hinard, secrétaire des commandements.
De Saint-Albin, bibliothécaire particulier.
33
MAISON DBS ENFANTS DS FBANCB.
Mme Tamirale Bruat, gouvernante.
Mesdames Bizot et de Brancion, sous-gouvernantes.
CONSEIL DES MINISTRES.
S. E. M. le comte Waleski, sénateur, membre du Conseil privé, ministre d'Etat.
— Delangle, sénateur, Garde des Sceaux, ministre de la Justice.
— Drouyn de Lhuys, ministre des Affaires étrangères,
— le comte de Persigny, sén., mem. du Conseil privé, ministre de Tlntérieur.
— Fould, ministre d&s Finances.
— le maréchal comte Randon, sénateur^ ministre de la Guerre.
— le comte de Chasseloup-Laubat, ministre de la Marine et des Colonies.
— Rouland, sénateur^ ministre de llnstruction publique et des Cultes.
— Rouber, sén., ministre de l'Agricult., du Comm. et des Travaux publics.
MINISTRES SANS P0BTBFEI7ILLBS.
S. E. M. Billaut, sénateur.
~ Magne, sénateur.
» Baroche, membre du Conseil privé, président du Conseil d'Etat. .
SENAT.
S. B. M. Troplong, premier président de la Cour de cassation, membre du Gonsei
privé, président au Sénat.
M. de Royer, premier vice- président.
MM. le maréchal comte Bara^ay d'Hilliers, le maréchal comte Regnault de Saint-
Jean d'Angely et le maréchal Pélissier duc de Malakoff, membres du Conseil
privé, vice-présidents,
le eénéral marquis d'HautpouI, grand-référendairé.
le oaron de Lacrosse, secrétaire.
Sénateun de droit :
S. A. I. le général prince Napoléon, S. A. le prince Louis-Lucien Bonaparte,
S. A. le prince Lucien Murât.
LL. EËm. les cardinaux de Bonald, Mathieu, Gousset, Donnet, Billet et Morlot.
LL. EE. les maréchaux Vaillant, Magnan, comte Baraguey d'Hilliers, Pélissier
duc de Malakoff, comte Randon, Certain Canrobert, de Mac-Manon, duc de Magenta,
comte Regnault de Saint-Jean d'Angely, Niel, d'Ornano.
LL. EE. les amiraux Hamelin et Romain-Desfossés.
Sénateurs nommés par VEmpereur, par ordre alphabétique :
MM. général baron Achard, marquis d'Audiffret, marquis de Barbançois,
Barbaroux, vicomte de Braral, Ferd. Barrot, Barthe, duc de Bassano, comte de
Béarn, comte de Beaumont, prince de Beauvau, marquis de Belbœur, Billaut,
marquis de Boissy, Bonjean, comte Joseph Boulay de la Meurthe, baron de Bour-
soin général de BourjoIIy, comte de Bourquencv, Baron Brénier, comte de Breteuil,
Caignart de Sdulcy, duc de Cambacérès, général Carrelet, comte X. de Casablanca,
gén? marq. de Castelbajac, vice-am. comte Cécillc, baron de Chapuys-Montlaville,
vicê«m. Chamer, gén. de Chasseloup -Laubat, Charon^ baron de Cnassiron, Che-
valier (Michel), comte Clary, comte Colonna Walewski, gén. Couhin-Montauban,
comte de Palikao, gén. marquis de Cramayel, marq de Croix, Daristc, gén.
Daumas Delangle, comte Delamarre, Doret, Dumas, Dupin aîné, baron Ch. Dupin,
Elle de beaumont, marq. d'Espeuilles, Favre, gén. comte de Flahaut, Forcade de
La Roquette, Forey, général, Ach. Fould. baron de Fourment, marquis de Gabriac,
gén. Gémeau, marq. Ernest de Girardin, de Goulhot de Saint-Germain, gén.
comte de La Grange, de La marquis Grande, vice-amiral baron Grivel, baron
Gros, comte de Grossolles - Flamarcns, général ' marquis de Grouchy, général
34
GnesTîller, baron Hanssmann, gén.marq. d'Hanlponl, baron de Heeckeren, Herman,
Hubert-Delisle, yice^m. baron Hugon, gén. Hnsson, Ingres, comte de Labédovère,
baron de Lacrosse, baron de Ladoucette, duc de La Force, vicomte de La Gueron-
nière, général vicomte de Lahitte, Laity, gén. marq. de Laplace, Larabit, comte de
la Riboissière, marq. de La Roche- Jacquclein, marquis de Laroche-Lambert, gén.
comte de La Rue, marquis de Lavalette, gén. marquis de Lawestine, Lebrun,
Lefebvre-Duruflé, comte Lemarois, comte Louis Lemercier, vice-amiral Le Pré-
dour, baron Leroy, Ernest Le Roy de Saint-Arnaud, comte de Lesseps, général
l'Etang, eén. Levasseur^ Le Verrier, gén. Lyautey, Magne, Mallet, Mérimée,
Maupas de Mésonan, Mimerel, générai de Montréal, duc de Mortemart, général
S rince de la Moskowa, prince Murât, gen. comte Ordener, gén. comte d'Ornano,
uc de Padoue, comte de Persigny, Piétri, prince Poniatowski, gén. baron
Renault, baron de Richemont (Paul), vice-am. Rigault de Genouilly. gén. comte
Roguet, gén. de Rostolan, Ronner, Rouland, de Royer, gén. duc de Saint-Simon,
gén. comte de Scbramm. comte de Ségur d'Aguesseau, comte Siméon, Stourm,
vicomte de Suleau. gén. duc de Tascher de la Pagerie, Thayer (Amédéej, Thierry
(Amédée), ||[én. Thiry de Thorigny, Thouvenel, Tourangin, vir>e-amiral ThéouarcT,
duc de Trevise, marquis de Turgot, Vaisse, baron de Varenne, duc de Yicence,
comte Villeneave de Cbenonceauz, baron de Vincent, prince de Vagram.
CORPS LÉGISLATIF.
S. E. M. le duc de Morrt, Président, membre da Conseil privé.
MM. ScBifBioER et Réveil, Vice-Présidents.
Comte de Gambacérès, comte Léopold Lehon, comte Murât (Joachim),
secrétaires.
HÉBERT, gén. dediv. Perrot, questeurs.
DÉPUnîS MM.
AIN. Comte Léopold Lehon, comte de Jonage, Bodin. — AISNE. Hébert,
c. de Cambacerès, Baudelot, Geoffroy de Villeneuve.— ALLIER. Baron de
Veauce, Desmaroux de Gaulmin, Rambourg, de Commentry. — ALPES (Bas-
ses), col. Réguis. — ALPES (H.). Faure. — ALPES (Maritimes). Lubonis.
— ARDÈCHE. général DauthevUle, comte de Rochemure, comte Boissy
d'Anglas. — ARDENNES. De Montagoac, bar. de Ladoucette. •— ARIÈGE.
Didier, Busson.— AUBE. Général vicomte de Rambourgt, —AUDE. Roques-
Salvaza, N... — AVEYRON. Girou de Buzareingues, Calvet-Rogniat, Au-
guste Chevalier.
BOUCHES-DU-RHONE. Canaple, Rigaud. bar. Laugier de Chartreuse.
CALVADOS. Vautier, Douesnel-Dubosq, comte de Colbert-Chabannais, mar-
quis de Caulaincourt — CANTAL. De Parieu, Creuzet. — CHARENTE.
Ernest Gellibert des Séguins, Tesnière, André. —CHARENTE-INFERIEURE,
baron Vast-Vimeux, Roy-Bi7, baron Eschassériaux, vicomte Lemercier
(Anatole). — CHER. Comte de Nesle, Guillaumin. — CORRÈZE. Lafon,
b«n de Jouvenel. — CORSE. Abbatucci (Séverin), baron Mariani. — COTE-
D'OR. Vemler, Louis Bazile, Marrey-Monge. — COTES-DU-NORD. Le
Gorrec, Comte Paul de Champagny, comte de Latour, de Cuverville. —
CREUSE. Delamarre, Sallandrouze de Lamornaix.
DORDOGNE. Dupont (Paul), de Belleyme (Adolphe), Dusollier, Taillefer.
— DOUBS. Marquis de Conegliano, Latour-Dumoulin. — DROME. de
Lacheisserie, Monier de la Sizerane, Morin.
EURE. Duc d'Albufera, marquis de Blosseville, comte d'Arjuzon. •— EURE-
ET-LOIR, vicomte Rellle, Colonel Normand.
FINISTÈRE, Comte Du Gouêdic,Gonseil,comte de Tromelin, Bois de Mouzilly.
35
GARD. Pérouse, André. — GARONNE (Haute). Comte de Tanriac, de Per-
pessac, Massabiau, Doplan. — GERS. Belliard, comte de Lagrange (Fré-
déric), Granier de Cassagnac. — GIRONDE. Curé, baron Travot, colonel
ThiérioD, baron David, Arman.
HERAULT.Doumet, RouUeaux-Dugage, Gazelles.
ILE-ET-VILAINE. Marquis de Pire, comte Gaffarelli, de Dalmas, Duclos. -^
INDRE. Gliarlemagne (Raoul), Delavau. — INDRe-ET-LOIRE. Gouin, comte
de Flavigny, Mame.— ISÈRE. Arnaud,de Voize, Flocard de Mépieu,Faugier.
JURA. Dalloz (Ed.), comte de Toulongeon.
LANDES. Marrast (François), Corta.— LOIR-ET-CHER. Vicomte Clary, Cros-
nier. —LOIRE. Balay de la Bertrandiëre, comte de Cbarpin-Feugerolles,
Bouchetal-Laroche, colonel Dumarais. — LOIRE (Haute). Marquis de Fay
de Latour-Maubourg, de Romeuf. — LOIRE-INFËRIEURE. Thoinet, Voruz
Simon, Fleury. — LOIRET. Nogent-Saint-Laurens, duc de Tarente,
vicomte de Groucby. — LOT. Comte Murât, Deltheil. — LOT-ET-GA-
RONNE. Noubel, Laffite (Charles), vicomte de Richement. — LOZÈRE.
Vicomte de Chambrun.
MAINE-ET-LOIRE. Segris, Bûcher de Chauvigné, Louvet, comte de Las-Gazes.
— MANCHE. Comte de Kergoray, de Saint-Germain, Brohyer de Lit-
tiniëre, général Meslin. — MARNE. Haudos, général Parchappe, V^er-
let. — MARNE (Haute-). Baron de Lespérut, Chauchard. — MAYENNE.
Leclerc-d'Osmonville, baron Mercier, Halligon. — MEURTHE. Drouot,
baron Buquet, Eugène Clievandier, — MEUSE. N..., baron de Benoist,
comte de Ségur. — MORBIHAN, général Boullé, Le Melorel delà Haichois,
comte de Champagny. — MOSELLE. Le colonel Hennocque, de Wendel,
baron de Geiger.
NIÈVRE. Rlcharl de Montjoyeux, c. Lepeletier-d'Aunay. — NORD. Kolb-Ber-
nard. Brame, Lemaire, Plichon, de Clebsattel, Choque, Seydoux, Godard-
Desmarets.
OISE. Baron de Corberon, vicomte de Plancy, Lemaire. -— ORNE. De Ghasot^
David-Deschamp, comte de Torcy.
PAS-DE-CALAIS. Baron d'Herlincourt, Lequien, d'Hérambault, Le Sergeant
de Monnecove, V^attebled. — PUY-DE-DOME. De Chazelles (Léon),comtc
de Morny, N..., Dumiral, marquis de Pierre. — PYRÉNÉES (B.). O'quin,
Larrabure, Etcheverry. — PYRÉNÉES (Hautes-), Dauzat-Dembarrère,
Achille Jubinal. — PYRENEES-ORIENTALES. Durand (Justin).
RHIN (Bas-). Baron de Bussierre, Coulaux, comte Hallez-Claparède, baron de
Cœhorn. RHIN (Haut-). Lefébure, baron de Reinach, Kellers-Haas.
RHONE. Réveil, Henon, Laurent Descours, marquis de Mortemart
SAONE (Haute-). Marquis d*Andelarre, marquis de Grammont, Lélut —
SAONE -ET -LOIRE. Comte de Barbantane, Schneider, général baron
Brunet Denon, comte de Chabrillan. — SARTHE. marquis de Chaumont-
Quitry, Leret-d'Aubigny, marquis de Talhouet, prince deBeauvau (Marc).
— SAVOIE : de Boigne. — SAVOIE-HAUTE. Barlheloni, Pissard. —SEINE.
Guyard-Delalain, Devinclc, général, Perrot, OUivier, Ernest Picard,
Favre, Darimon, Fouché-Lepelletier, Kœnigswarter, Véron. — SEINE-
INFERIEURE. Pouyer-Quertier, Quesné, de Corneille, Lédier, Reiset,
Ancel. — SEINE-ET-MARNE. Baron De Beauverger, Gareau, Josseau. —
SEINE-ET-OISE. Baron Caruel de St-Martin,Darblay Q'eune), Dambry,
Brochant de Villiers. —SÈVRES(Deux).David(Ferdinand), comte Du Hamel,
Leroux (Charles) — SOMME. Cosserat, Conneau, De Morgan, Randoing.
TARN. Gisclard, baron de Carayon-Latour , général baron Gorsse. —
TARN-ET-GARONNE. comte Janvier-Delamotte, Belmontet.
VAR. Lescuyer-d'Attainville, bar. Portails (Jules), vie de Kervéguen. —
36
VAUGLUSE. MiUety Pamard. — VENDÉE, marquis de Ste-Hermine, Leroux
(Alfred), général Lebreton. — VIENNE. Bourlon, Robert de Beauchamp. —
VIENNE (Haute-) Noualhler (Armand), CaUey de Salnt-PauL — VOSGES.
Comte de Bourcier de Villers, Aymé, baron de Ravinel.
TONNE. Comte d'Ornano (Rodolphe), Jayal (Léopold), Le Comte (Eugène).
CONSEIL IVÉTAT.
L'EHPBRfiUR,
S. A. I. le Prince Napoléon.
8. E. M. BAROCHE^membredu Conseil privé, ministre sans poriefeuille, Président.
MM. de Pariecj, Vice- Président, président de la section de législation, justice et
affaires étrangères.
BouDBT, président de la section dn contentieux.
Vl'illbfroy, président de la section des travaux publics, de Tagriculture et
dn commerce,
le général de division Allard, président de la section de la guerre, de la
marine, de l'Algérie et des colonies.
VuiTRT, préiident de la section des finances.
BomriLLiERs. président de' la section de rintérieur, de l'instruction publique
et des cultes.
Conseilkn SBUU m iervice ordinaire.
MM. Villemain,Snin, Lacaze, Armand Lefebvre, Cuvier (Fréd.), Marchand, Flandîn,
Godelle, Bonlatignier, Bauchart, Conti, baron de Sibert de Comillon, Heurtier,
Persil, vicomte de Cormenin, Maigne, Comudet, baron de Butenval, comte
Eugène Dubois, baron Quinette, Blondel, comte de Chaotérac, vicomte de la
Guéronnière, baron Léon de fiussière, vicomte de Rougé, Gasc, Duvergier,
Lestiboudols, Blanche^ vicomte dn Martroy. Le Play, Brénier, Manceaux, Lan-
glais, Bavoux. Chassénau, Abbatucci, Bataille, Gomel, de Lavenay, Riche, Loyer,
Besson, Merruau, Gandin.
Conseillers tTEtat en service ordinaire, hors sections.
MM. Stourm, Darricau, Vaîsse, de Boureuille, de Franqueville, baron de Rou-
joux, Alphonse Gauthier, Serveux, Lascoux, Herbet, Marchand (Eugène), Ba-
roche (Ernest, Thuillier, Barbier, vanda], Pelletier, Cordoèn, Blanchot, Anselme
Petétin.
Searétaire-géfiéral du Conseil d*Etat.
M. Boilay, ayant titre et rang de conseiller d'Etat.
MaUres des Requêtes de première classe.
vicomte
vicomte
de Bernon, Grignbn-de-Montigny, Berihiér, Chamblain, Âubernon.
Maîtres des Requêtes de deuxième classe.
MM. De Maupas, vie. de Missiessy, baron de Montour. baron de Gardon de San-
dran8,Leblanc?Erne8t), Charles Robert, vicomte de Casaoianca, Mesnard, Fouquier,
Fortoul, Hudault, THopital, Boinvilliers, Faré, de Bosredon, Marbeau, Bordet,
comte de Belbeuf, Aucoc, Bauchart.
Auditeurs. -^ \^ classe.
MM. Dufau, Cottin, Le Roy, Le Chanteur, Vieyra-Molina, des Michels, Bartholony,
comte de Renepont, Boivin, Rolle. Taihny, Bouard, Paixbans (Jules), Bayard,
de Ravignan (Gustave). Bessièrcs, Mégard de Bourjolly, Dubodan, de Salverte,
37
Walkenaer, Chadenet, Perret, baron de Lacoste dn Vivier, d'Hauteserve, baron
de MackaUf Tarbé des Sablons, Godard de Rivocet, Brincard, David, Flandin,
Braun, 6. Rouher, de Lncay, Hély-d'Oissel, de Meynard, vicomte Dubois, Legrand
(Artbur), Alcock.
2* classe.
MM. Comte de Grévecœnr, Sauvage, Cohen, comte de Satnt-Gilles, Ginoux, Kratz,
de Villeneuve, Lacave-Laplagne, Danyau, de Bonnecbose, Bégé, Pétiet, Jacquet,
de Barthélémy, de Baulny, baron de Verneaux, Lecomte Gustave, Réalier, Dumas,
de Vaufreland, Vionnier, comte de Reverseaux, Roussigné, vicomte des Roys, Cordier
(Edgard), de Guisné, Chauchat, Savoye, Plantier, Lombard de Buffièrés, Jonglez
de Ligne, Grandidier, de Veyer-d'Argenson, Charner (Victor), JoUy de BamevRle,
Raynal, de Franqueville, Lézaud, de L'Aigle, Vicaire.
Service extraordinaire.
>.
MM. Charlemagne, Frémy. Chevreau Cornuan, Conseillers d'Etat.
MM. Chadenet, Ghaissaigne-Goyon, Dabeaux, Gavini, Leviez, Benedelti, MdUites
des requêtes.
MM. Duvergier, comte de Guernon-Ranville (Ch.), vicomte de Narcillac, Mouton-
Duvernet, vicomte de Vernhette, de Behr, baron Fabvier, Plichon, vicomte
Malher, Crétet, Cabarrus, baron de Barrât, Leclerc, Vidal deLéry. baron Randouin,
Berthier, vie, de Loverdo, Chaucbard, Picquart) Paul Lenglé, Lézaud, AudUeurs.
COUR DE CASSATION.
Premier Président .
S. Ex. M. Troplong, président du Sénat membre du Conseil privé.
Présidents.
Nicias-Gailiard, Vaîsse, Pascalis.
Président honoraire :
M. Bércnger.
Conseillers.
MM. Rive<^, Renouard, Hardoin, Lavielle, Delapalme, Legagneur, Pécourt,
de Boissieux, Taillandier, Moreau (Auguste), Laborie, Alcock, Glandaz, Moreau
(delà Meurthe), Nachet, Faustin-Hélie, Quenault, Leroux de Bretagne, Fou cher
(Victor), Bayle- Mouillard, Nouguier, d'Oms, Aylîès, Sénéca, Plougoulm, Caussin
de Perceval, Bresson, Leserurier, Nicolas, Férey, Quenoble, de Belleyme, d'Es-
parbès de Lussan, Renaud -d'Ubexi. baron Zangiâcomi. Meynard de Franc, Dn
Bodan, Galmètes, Mercier, de Verges, Demolombe, Pouillaude de Carnières, Lamy,
Fauconneau Dufresnes, de Peyramont, 'Woirhaye, Perrot de Chezelles,
Conseillers honoraires.
MM. Baron de Crouzeilhes sénateur, Barennes, Rocher, baron Meyronne; de
Saint-Marc, de Glos, FeuiUade- Chauvin, Jaubert, Dehaussy de Robécourt, Syl-
vestre, Gaultier.
Procureur général impérial :
M. Dnpin aîné, sénateur.
Avocats généraux,
MM. De Marnas, de Raynal, Blanche, Guyho, Savary, Gharrins.
Greffier en chef :
M. Bernard.
58
HAUTE-COUR DE JUSTICE.
ConseiUert à la Cour de Cassation composant la Haute-Cour,
CHAMBRB DE MUE EH ACCUSATION.
Juges.
MM. Legagneur, Foucher, D'Oms, Laborie.
Juges-suppléants
MM. Delapalme, Quinault.
CHJOIBEE DE JUGEMENT DE LA HAUTE-COUR.
Juges.
MM. Pécoart, de Boissieux, Moreau(4e laMearthe),LeroaX'de-Bretagne, Sénéca.
JugeS'SuppUants.
MM. Bresson, Plongonlm.
COUR DES COMPTES.
Premier Président
M. Barthe, sénateur.
Présidents.
MM. Savin de Surgy, baron Rodier, de Gombert.
Présidents honoraires.
MM. De Gasc, marquis d*Audriffet, sénateur.
Conseillers-maîtres,
MM.. Savalèle, Rihouet, Barada, GauJthierde Lizoles, Bignon, GauLbicr d'Haute-
serve, Passy (FélixJ, Adam, Musnier de Pleinges, Lavollée» Montauier, Martin,
Thomas, de Cliabner, Grandet, Esquirol, Serveuz, Pctitjean.
Conseillers-maîtres honoraires.
Vial de llachurin, Picard, de Latena, Lebas de Courniont.
Conseillers référendaires de première classe.
MM. Luzier Amault, Colleau, Constant d^auville, Reynaud de Barbarin, Morisol,
Hunout, David, Dumez, Barré, comte Ogier d'Ivry, Paris, Briatte, Goussard, Dubois
de l'Estang, baron Bartholdi. Ficot-Lepage, le comte de Mony-colchcn, Le Rat de
Magnitot, faîaron Malooet, vicomte CD onnell, Poinsinet de Sivry, Persil, Bei^er,
de Montbean, Huart de la Marre.
Conseillers référendaires de deuxième classe.
MM. De Montheau, comte de Mony-Colchen, Bartouilh, de Taillac, Dosseur,
Damainxille, Salet de Chastanet, Le Brun de Sessavalle, Dauchez, Peyre, de Loynes,
Trubert, Boucher, Huard de la Marre, baron De Guilhermy» Marcel, Rcceveau,
Bougrain, Thierry, de SenDe\ille. Derville-Maléchard, Kousset, Denis de Uansy,
baron Jard-Panvfllier, de Coral, (le Saint-PauILaroche,Desiles-Bénard,rEscalopier,
Halloy, Doyen, Picard (Adolphe), Gauthier d'Hauleserve, Bouchard, de Latena
i Gustave), Pécour, Colmet-Dâage, Hennet de Bernoville, Dufresne, Lambert,
lamelin de Riberolles, Picher de Grendchamps, Duseuil, Lafond de Laduye,
Ducret, Picjuet de Courtin, Bœsse, Le Prieurde Blainvilliers, Lebas de Courmont,
(A.-C), Paixhans, Lessori de Sainte-Foy, Sylvestre de Sacy, Jaillet de Saint-Cer-
gues Delattre, Chevalier, A. de Guerny Costa, Toutain, Haincque de Saint-Senoch.
Conseillei'S' Référendaires honoraires .
MM. Fossé'Darcosse, Hubert, Maurice, Dubois de TEstang (Alexandre), Lambot de
39
Fougères, Blondel, Odier, Guignon, Dulac de Fogâres. Delabarre-Duparc, Davy de
Casse, Bouchard (Auguste), Michelin, de Vienne, boron Le Prieur de BlainTîl-
liers, Abraham Dubois, Lefebvre, baron Fréteau de Pény, comte de Guerny, Trianon.
Auditeurs des Comptes de première classe.
MM. Biollay Parent du Chatelet, Bouland, Gosset, Razy, Rihonet, Nolleval, Hé-
mard, de Finfe, Pichault de Lamartinière.
Auditeurs des Comptes de deuxième classe.
MM. Roger, de Berthois, Reboul, de Roquefeuil, de Sénarmont, Pégoût, Féry
d'Esclands.
Procureur général impérial.
M. DutillenU.
Greffier en chef.
M. le vicomte Harmand d'Abancourt.
COUR IMPÉRIALE DE PARIS.
Premier Président.
M. Devienne, sénateur.
Présidents de Chambre.
MM. Gasenave, baron de Gaujal, Hely d'Oissel, Lamy, Partier, Lafos8e,Anspach,
Henriot, Barbier.
Présidents de Chambre honoraires,
MM, Rigal, Lassis, Delahaye, Berville.
Conseillers.
MM. Lechanteur, Faure, De Freiderond, Le Gorrec, Mourre, Jurien. marquis de
Maleville, vicomte Terray. Salvaing de Boissieu, Monsarrat, Faget de Baure,
Perrotde Chezelles (Claude), de Saint-Albin, Carré, Tardif, Pinard, Filhon, Lenain,
:« J)Tr^«««»r>m«^ TTn^i^M lUT^^I ! M 1>>«nM«.#vf Aa Ottirrw%n.M T*l«AvTAnân 1>AnnA«TÎllA Atk
Pont, L'Evesque, Puissan, Portier, Picot, Bertbelin, Gallois, de Beausire, Mongis,
Genreau, Gouêet, Gislain de Bontin, Mollot, BusseroUes. Guillemard, Puget, Faico-
net, Bretons de Lasserre, Henriot, BouUoche, Anspacn, Fraissynaud (THerbelot,
Thoillard.
Conseillers honoraires.
Boisnet, Courboriea.
PARQUET.
Procureur-Général impérial.
M. Cordoën, conseiller d'Etat.
Avocats-Généraux.
MM. Charrins, Moreau, De Vallée, Roussel, Salle, Dupré-Lasale, Moignon.
Substituts du Procureur-Général impérial.
MM. Sapey, Hello, Marie, Descoutures, Brière-Valigny, Sallentin, Genreau, La-
fanlotte, Bonaurand, Dumas.
Greffer en chef : H: Lot.
40
COURS IMPÉRIALES DES DÉPARTEMENTS.
AcEîf . Gers, Lgt, Lot-et-Garonne.
M. Sorbier, premier président.
M. Léo-Dupré, procureur-général impé-
rial.
Aix. Bass. Alpes, Bouch'.-du-Rhdne, Var.
M. Poulie, premier président.
M. Sigaudy, procureur-général impérial.
Amiens. Aisne, Oise, Somme.
M. deThongny, sén. premier président.
M. Dufour, procur.-général impér.
AîfCEhs. Maine-et-Loire, Mayenne, Sarlhe.
M. Métivier, premier président.
M. Damis,^ procur-général impér.
Bastia. Corse.
M. Germanes,premier président.
M. Bedarrides, procureur-gén. imp.
Besançon. Doubs, Jura, Haute-Saône.
M. Loiseau, premier président.
M. Blanc, procureur-général impérial.
Bordeaux. Charente, Dordogne. Gironde.
M.Raoul Durai, premier président.
M. Du Beux, procur.-géner. impér.
Bourges. Cher, Indre, Nièvre.
M. Corbin, premier président.
M. Robert de Chêne vière, proc.-gén. imp.
Caen. Calvados, Manche, Orne.
M. Dagallier, premier président.
M. Rabou, proc.-gén. impérial.
Chambéry. Savoie, Haute-Savoie.
M. Girod, premier pré}^ident.
M. Jolibois, proc.-gén. impérial.
CoLHAR. Bas-Rhin, Haut-Rhin.
M.Rief, premier président.
M. de Bigorie de Laschamps, pr.-gén. imp.
Dijon. Côte-d'Or, Saône-et-Loire,
Haute-Marne.
M Muteau, premier président.
M. Lenormant, proc.-gén. impérial.
Douai. Nord, Pas-de-Calais.
M. Salneuve de Moulon, prem. présid.
M. Pinard, proc.-gén. impér.
Grenoble. Hautes-Alpes. Drôme, Isère.
M. Bonafoux, premier président.
M. Moisson, procur.-genéral impér.
Limoges. Corrèze, Creuse, Haute-Vienne.
M. Tixier la Chassagnc, premier pr.
M. St-Luc-Courboricu, proc.-général imp.
Lyon. Ain, Loire. Rhône.
M. Gilardin, premier président.
M. Gaulot, proc.-général impér.
Metz. Ardennes, Moselle
M. le baron Alméras-Latour, premier pr.
M. le baron de Gérando, proc.-gén. imp.
Montpellier. Aude, Aveyron, Hérault,
Pyrénées-Orientales.
M. Goirand de Ja Baume, premier pr.
M. Dessaurct, proc.-gén. impér.
Nancy. Meurthe, Meuse, Vosges.
M. Lézaud, premier président.
M. Lemaire, proc.-genéral impér.
Nîmes. Ardèche, Gard, Lozère,
Vaucluse.
M. Teulon, premier président.
M. Thourel, procureur-général impérial.
Orléans. Indre-et-Loire, Loir-et-Cher,
Loiret.
M. Duboys (Ernest), premier présid.
M. Grandperret, proc.-général impér.
Paris. Aube, Eure-et-Loire, Marne,
Seine, Seine-et-Marne, Seine-et-
Oise, Yonne.
M. Devienne, premier président, sénateur.
M. Cordoen, procureur-gén. imp.
Pau. Landes, Basses-Pyrén., Hautes-
Pyrénées.
M. de Romeuf, premier président.
M. Durand- Fornas, procureur-gén. imp.
Poitiers. Charente-Inférieure, Deux-
Sèvres, Vendée. Vienne.
M. de Sèze, premier président.
M. Damay, procur.-genéral impérial.
Rennes. Côtes-du-Nord, Finistère, Ile-
et-Vilaine, Loirc-Infér., Morbihan.
M. Boucly, premier président.
M. Camescasse, procur.-général impér.
RioM. Allier, Cantal, Haute-Loire,
Puy-de-Dôme.
M. Lagrange, premier présid.
M. Salneuve, procur.-genéral impér.
Rouen. Seine-Inférieure, Eure.
M. Massot-Regnier, premier présid.
M. Millevoye, proc.-gén. impér.
Toulouse. Ariége, Haute-Garonne,
Tarn, Tarn-et-Garonne.
M. Piou, premier président.
M. Gastambide, proc.-gén. impérial.
Algek. Bône, Oran, Philippeville,
Blidah^ Constantine.
M. Devaulx, président.
M. N..., procur.-général impérial,
chef du service judiciaire en Algérie
41
ARCHEVÊQUES ET ÉVÊQUES.
MÉTROPOLES
et
DIOCÈSES.
ARCHEVÊQUES
et
lÊYÊQtJES.
^0m0^0^0m0m0^0m0*^t^m0t
Paris
Chartres
Meaax
Orléans
Dlois
Versailles
Cambrai
Arras
MMQTi,
Le cardinal Morlot, ar.
Regnault
AUou
Oupanloup
Pallu Duparc
Mabile
Régnier, arch.
Pari sis
Lyon et Vienne le card. de Bonald, ar.
Autun
Langres
Dijon
SaintrClaude
Grenoble
Chambéry
Annecy
Rouen
Bayeux
Evreax
Séez
Coutances
De Margaerye
Guérrin
Rivet
Nogret
Ginoulhiac
cardinal Billiet
Rendu
de Bonnecho8e,arch.
Didiot
DevoDConx
Rousselet (h.-Frédér.)
Bravard
Sens et Auxsbre Jolly-Mellon, arch.
Troyes Ravinet
NcTers Forcade
Moulins de Dreux-Brézé
Reims
Le card. Gous
Soissons
Christophe
Châlons
Bara
Beauyais
Gignoux
Amiens
Boudinet
Tours
GuiBERT.arch
Le Mans
Fillion
Angers
Angebault
Nantes
Jacquemet
Laval
Wicart
Bourges
Clermont
Limoges
Le Puy
Tulle
Saint-Flour
Alby
Rodez
Cahors
Mende
Perpignan
Bordeaux
Agen
Menjaud, arch.
Féron
Fruchand
N.
Berteand
De Pompignae
De Jerpoanion, arch.
Delalle
Bardou
Foulquier
Gerbet
le card. Donnbt, arch.
Le Levezcqde Vesins.
METROPOLES
et
diocèses.
ARCHEVÊQUES
et
ÈTÊQUBS.
MMMMMMMMMa
Angoulôme Gousseav
Poitiers Pie
Périgueux Baudry
La Rochelle Landriot
Luçon Colet
Saint-Denis (La
Réunion). Maupoint
Basse-Terre (Guadeloupe). Bontonnet
S-Pierre et Fort
de France Monniq.
AUCH
Aire
Tarbes
Bayonne
Toulouse et
Nabbonb
Montauban
Pamiers
Carcassonne
Delamabe, arch.
Epivent
Laurence
Lacroix
Dbspbez, arch.
Doney
Bélaval
RouUet de la Bouillene
Aix, Arles et
Embrun Ciialandon, arch.
Marseille Cruice
Fréjus et Toulon Jordany
Digne
Gap
Ajaccio
Alger
Bezançon
Strasbourg
Metz
Verdun
Belley
SaintrDié
Nancy
Avignon
Nîmes
Valence
Viviers
Montpellier
Rennes
Quimper
Vannes
Saint-Brieuc
CuAMSiBY
Nice
Annecy
1
Meirieu
Bernadon
CasaneUi d'Istria
Sarrebayrouse
Pavy
le card. Mathieu, arch.
ROBSS
Dupont des Loges
Rossât
Géraudde Langalerie
Caverot
Darboy
Debelay, arch.
Plantier
Lyonnet
Delcusy
Le Courtier
Bbossays de ST-MABC,ar .
Sergent
Dubreuil
David
le card. BiUIST, Arcb.
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45
CONSERVATIONS FORESTIERES.
I'* conserTation. — Oise, Seine, Seine-
et-Oise, Seine-et>Marne.
M. Becquet, conseryateur à Paris.
2. conservation. — Eure, Seine-Infér.
M. de Suzanne, cons. à Rouen.
3. conservation. — Côte-d'Or.
M. Lerouyei^Lafosse, cons. à Dijon.
4. conservation. — Meurthe.
M. Fliche, conservateur à Nancy.
5. conservation. >- Bas-Rtiin.
M. Barte de Ste-Fare, c, à Strasbourg.
6. conservation. — HautrRhin.
M. Zœpfiel, cons. à Colmar.
7. conservation. — Aisne, Nord, Pas-de
Calais, Somme.
M. Thiéry, conservateur à Douai.
8. conservation. — Aube, Yonne.
M. Suremain de Missery , cons. à Troyes.
9. conservation. — Vosges.
M. Dubouays de la Begassière, con8er<
vatenr à ÉpinaL
f 0. conservation. — Ardennes, Marne.
M. Martin, conservateur à Chalons.
11. conservation. — Moselle.
M. de Mecquenem, cons. à Metz.
12. conservation. — Doubs.
M. Vouzeau, cons. à Bezançon.
1 3. conservation. — Jura.
M. Antbeaulme de NouviUe, conservateur
à Lons-le-Saulnier.
f 4. conservation.— Hautes-Alpes, Drdme,
Isère.
M. Thévenin, cons. à Grenoble.
15. conservation. — Calvados, Manche,
Mayenne, Orne, Sarthe, £ure-et-Loire,
M. Barbereux, cons. à Alençon.
16. conservation. — Meuse.
M. Hun, cons. à Bar-le-Duc.
17. conservation.— Ain, Rhône, Saôneet-
Loire.
M. Fourmont-Touma^ . cons. à Mâcon.
18. conservation. — Ariége, Lot, Haute-
Garonne, Tarn-et-Garonne.
M. Soubirane, cons. à Toulouse.
19. conservation. — Indre • et - Loire,
Loir-et-Cher, Loiret.
M. Trumeau, conserv. à Tours.
20. conservation. — Cher, Indre, Nièvre.
M. Des Méloizes, conserv. à Bourges.
21 . conservation. — Allier, Creuse. Loire,
Puy-de-Dôme.
M. d'Entraigues, conserv. à Moulins.
22. conservation. — Gers, Basses-Pyré-
nées, Hautes-Pyrénées.
M. Houdouart, conservateur à Pau.
23. conservation. — Côtes-du-Nord, Fi-
nistère, Ille-et- Vilaine, Loire -Infé-
rieure, Morbihan, Maine-et-Loire.
M. de Bruchard, conserv. à Rennes.
24. conservation. — Charente, Ghar.-In-
iér, Deux- Sèvres, Vendée, Vienne.
M. Desmercières, conserv. à Niort.
25. conservation. — Aade, Pyrénées-
Orientales, Tarn.
M. Tallotte, cons. à Carcassonne.
26. conservation. —Basses -Alpes, Bou-
ches-du-Rhône, Var, Vaucluse.
M. Labussière, cons. à Aix.
27. conservation. — Ardèche, Gard, Hé-
rault, Lozère.
M. Jacquot, conserv. à Ntmes.
28. conservation. — Aveyron, Cantal,
Corrèze, Haute-Loire, Haute-Vienne.
M. Laurenceau, conservateur à An-
riUac.
29. conservation. — Dordogne, Gironde,
Landes, Lot-et-Garonne.
M. Dutemps du Grlc, conservateur à
Bordeaux.
30. conservation. ^ Corse.
M. Baudrillart, conservateur à Ajaccio.
31. conservation. — Haute-Marne.
M. Bigeon de Coursy, conservateur à
Chaumont.
32. conservation. — Haute-Saône.
M. de Coucy, conservateur à Vesoul.
33. conservation. — Savoie.
M Bramand- Boucheron, conservateur
à Chambéry.
34. conservation. — Alpes Maritimes.
M. Viney, conservateur à Nice.
SERVICE FORESTIER EN ALGÉRIE.
Province d'Alger. — M. Monnier, inspecteur, chef du service.
— d'Oran. — M. Cherrierj id. id.
— de Constantine. — M. LichUin, id. id.
NOU^'ELLES CIRCONSCRIPTIONS ACADÉMIQUES.
D^BUflKBBS PAR LE DÉCRET OKGAIflQDB DV 22 AOUT 1864.
Àcadimie d'Ali , compMDaal lei déptriemenli des Buiei-Alpef, det Boa-
chea-do-Rhdne, de la Corse, do Var et de VtDclaH CM.
DMclozeani, recteur).
— de BeUDCDD, compreDini le» dépirlemenU dn Donbi, dnJBra et de
U Haole-Sidne [U. Cirsgine, reeUar).
— de BordoDi, compreuiiit les dépirtemenl* de U Dordogoe, de la Gi-
ronde, dei Landes, de Loi et Garonne, des Basses-Piré-
nées (M. de Waill;, recleur}.
— deCaen, comprenaDt les départemeoli dn Calradoi, de I'Eotw, de la
Hancbe, de l'Orne, de la Saribe et de la Seloe-Inférifliire
(H. Tbér;, recteurj.
— de Ciermout. comprenant le* dépirlemeofi de l'Allier, du Caolal, de
la Corréze, de la Crease, de la Haola-Loire et du Pav-de-
Ddine !U l'abbâ Juste, recleur),
— de Dijon, oomprenaul les départemenls de l'Aube, de la Cdte-d'Or, de
la Daute-Uarne, de la NiéTre et de l'Yonne [U. Montj,
recleuTj.
— de Donal, comprenant lea déparlemenU dn Nord, de l'Aisne, des
Ardennes, du Pai-de-Cilais et de la Somme (U. GniltemJD,
reclear).
_ de Grenoble, comprenant les départemenls des Hantes-Alpes, de l'Ar.
déche, de la m-dme, de l'iùre et de la SsToie ;U. Quet. rentenr)
■- de LjoD, comprensDl les déparlemenls de l'Aia, de la Loire, dn BhAoe
et de Si0iie-H-Loire(U. de laSaasM\e, membre de l'int-
litnl, recteur}.
— de Montpellier, comprenant les département de l'Aude, do Gard, de
■'Béranlt , de la Loiéra et des Pj rénées -Orientale* fM.
Donné, recteur). ^
— de Nancy, comprrnant les déparlements de la Meurlho. de la Sleaso, de
la Moselle et des Vosges (U Duoojer, recleur).
— de Paris, comprenant les départements du Cher, d'Eure-el-Loir , de
Loir-et-Cber, du Loire), de la Marne, de l'Oise, de la
Seioc, de Seine-el-Msnie et de Seine-et-Oise [Son Eic,
le ministre de l'inilruclion publique, recleur ; H. Hourier
vice-recleur).
-- de Poitiers, comprenant les dëparlemenis de la Charente, de la Cha-
rente-Inférieure, de l'Indre. d'Indre-et-Loire, des Deui-
Sèvres, de la Vendre, de la Vienne, de la Uaule-Ttenne
(U. DesTDïieri, recleurj.
Bennes, comprenant les déparlem. des Câlei-du-Nord, du Finis-
tère. d'Ille-el-VllsIne , de U Loire-Inférieure, de Maine -
et Loire, de la Majenne et du Morbihan (M. Moorier,
recteur).
'oulonse, comprenant les départements de rAriége, de l'Arefron,
de la liaule-Garoone, du Gers, dn Lot, des Hautei-Py-
rénées, da Tarn, de Tarn-el-Garoone (M. Rocher,
docteur en droit, conseiller honoraire h la Cour de Cassa-
tion, recleur}.
47
ARMÉE.
ÉTAT-MAJOR GÉNÉRAL DE L'ARUÉE.
MARÉCHAUX DB FRAIfCB.
Leurs Excellences : MM.
Vaillant, membre da Conseil privé, graod-maréclial da palais, ministre de la
maison de TEmpereor.
Magnan, commandant da !•' corps d*armée, à Paris, grand veneur.
Comte Baraguey-d*Hilliers, vice-président da Sénat, commandant da 5* corps
d*armée, à Tours.
Pélissier, dac de Malakoff, vice-président du Sénat, membre da conseil privé,
gooverneor général de l'Algérie.
Comte Randon, ministre de la gaerre.
Canrobert (François- Certain), commandant da 4* corps d^armée, à Lyon.
Regnaad-de Saint*Jean d'Angely, Tice- président da sénat, commandant en chef
Il garde impériale.
De Mac-Mahon, dac de Magenta, commandant da 3* corps d'armée^ à Nancy.
Niel, commandant da 6* corps d*armée, à Toulouse.
Comte d'Ornano, goaTemenr de Thôtel impérial des invalides.
DIVISIONS MILITAIRES.
i^ division : Seine, Seine-et-Oise, Oise,
Seine-et-Marne, Aube, Yonne, Loiret,
Eure -et -Loire. — Général, Soumain,
commandant à Paris.
2^ div. : Seine- inférieure , Eure, Calva-
Orne. — Général, baron RegnauU, com-
mandant à Rouen.
3* div. : Nord, Pas-de-Calais, Somme.—
Général, Maissiat, comm. à Lille.
4« div. : Marne, Aisne, Ardennes. — Gé-
néral, baron Richepance, comm. à
Chàlons-sur-Marne.
5» div. : Moselle, Meuse, Meurthe, Vosges.
— Général, Bourbaki, commandant à
Metz.
6* div. : Bas-Rhin, Haut-Rhin. — Gén.
d'Autemarre d'Hervillé, c. à Strasbourg.
7* div. : Doubs, Jura, Côte-d'Or, Haute-
Marne, Haute-Saône.— Gén. Faucheux,
comm. à Besançon.
8* div. : RhÔne« Loire, Saône-et-Loire,
Ain, Drôme, Ardèche. — Gén. Douay,
comm. à Lyon.
9° div. : Bouches-da-Rhône, Var^ Basses-
Alpes, Vaucluse, Alpes-Maritimes. —
Gen. d'Aurelle de Paladines, comm. à
Marseille.
10" div. : Hérault, Aveyron, Lozère. Gard.
Gén. Picard, comm. à Montpellier.
H* div. : Pyrénées-Orientales, Ariège,
Aude.— Gén. Dnrieu, corn, à Perpignan.
12* div. : Hante-Garonne, Tarn-et-Ga-
ronne, Lot, Tarn. — Gén. Cassai-
gnoiles, comm. à Toulouse.
13* div. : Basses- Pyrénées, Landes, Gers.
— Gén. Decaen, comm. à Bayonne.
14* div. Gironde, Charente- Inférieure,
Charente, Dordogne, Lot-et-Garonne.
— Gén. Daumas, comm. à Bordeaux.
15* div. : Loire • Inférieure. Maine-et-
Loire, Deux-Sèvres, Vendée. — Gén,
de la Motterouge, comm. à Nantes.
16* div. : Ille-el-Vilaine, Morbihan, Finis-
tère, Côles-du-Nord, Manche, Mayenne.
— Gén. Uhrich, comm. k Rennes.
17* div. : Corse. — Gén. comte de Noue,
comm. à Bastia.
18* div. : Indre-et-Loire, Sarthe, Loir-
et-Cher. Vienne. — Gén. de Gérandon,
comm. a Tours.
10* div. : Cher, Nièvre, Allier, Indre. —
Gén. Sol, comm. à Bourges.
20* div. : Puy-de-Dôme^ Haute-Loire,
Cantal. —Gén. De Martiroprey, comm.
à Clermont-Ferrand.
21* div. : Haute- Vienne, Creuse, Corrèze.
— Gén. Lafont de Villiers, comm. à
Limoges.
22^ div. : Isère, Hautes-Alpes. Savoie,
Haute-Savoie. — Gén, comte de Monet,
corn, à Grenoble,
ALGÉRIE,
1'* div. : Province d'Alger (quarlier-gé-
général à Blidah), — Gen, Yusuf,
comm. à Alger,
2* div. : Province d'Oran. —Gén. Deligny,
comm. à Oran.
3* div. : Province de Constantine. — Gén.
Desvaux, comm. à Constantine.
CHAPITRE IL
DEPARTEMENT DE L'YONNE.
^re
SECTION r% — ADMINISTRÂTIOPI CIVILE.
PMÉFECTIJKE 9B L^YOVIiB.
M. H. SOHIER, 0. ^, Préfet.
CONSEIL DE PRÉFECTURE.
AL Le PRÉFET, Président.
MM. LESCUTER ejf^, avocat, BERT », ancien avoué, VILLEMilN.
Secrétaire général de la Préfecture : M. LE8GUYER.
Joun de réception du Préfet et d'entrée dant let ïmreaux,
M. le Préfet reçoit tous les jours, de une heure à trois heures de rapràs-roidi.
Le public est admis dans les bureaux ies lundi et vendredi de midi à trois
heures.
Les bureaux sont fermés au public tous les autres jours, à Texception dn bureau
chargé spécialement des légahsations, du visa des passeports, des récépissés, des
états de contrainte, du colportage des imprimés et des permissions exigées par les
lois et règlements de police.
CABINET DU PRÉFET.
MM. N..., chef du cabinet, secrétaire particulier.
CuARiÉ, attaché.
Réception, ouverture, classement, timbre et distribution des dépèches. — Notes
sur le personnel des fonctionnaires de tout ordre. — Légion-d'honneur : Présentation,
mouvement du personnel.— Questions politiques. — Rapports périodiques.— Rapports
des commissaires de police. — Congés. — Imprimerie. — Librairie. — Journaux. —
Théâtres. — Bureaux de tabac (nominations). — Postes : Bureaux de direction et de
distribution, facteurs, courriers, service rural (nominations). — Percepteurs surnu-
méraires (nominations). —Cérémonies publicrues. — Demandes d'audience hors des
jours et heures indiqués. — Aflaircs conliaentielles et réservées. — Archives du
département. — Bibliothèque administrative : Achat et entretien des livres. — Con-
grégations religieuses.
Peremmel adnUnUtratif, — Maires, adjoints, commissaires de police, gardes,
champêtres. — Personnel des receveurs, percepteurs, agents et employés des
diverses administrations flnancières.
&
50
<« DIVISION.
M. MICHELON, chef.
MM. Caoot, chef de bureau.
Kfx>BU&owsKi, BOus-chef.
Blin, Bouchot, Montre, Boullé, employés.
Oliye, expédilionnaire.
SBCR^TARUT GElfiRAL ET AFFAIRES MILITAIRES.
Police ipéeiaU et adminUirative. — Crimes et délits. Morts accidentelles. —
Suicides. — Incendies et sinistres de toute nature. — Actes de déTOuement. -^
Récompenses honorifiques et autres. — Chasse : ouverture et clôture, permis. —
Destruction des animaux nuisibles. » LouTeterie. ~ Loteries. — Passeports et
Sermis de séjour. — Réfugiés politicjues. — Secours de route. — SurTeillance
es forçats et des condamnés libères.
Commerce et industrie. — Tribunaux de commerce. — Chambres consultatiyes
des arts et manufactures. — Brevets d'invention. — Comptoirs d'escompte. — Foires
t marchés. — Mercuriales.
Elections. — Elections législatives, départementales et municipales. — Listes élec-
torales. — Jury : Formation des listes, Assises. — Pensions — Naturalisation.
Instruction publique. — Supérieure et secondaire. ^ Bourses dans les lycées. —
Sociétés savantes.
Beaux-arts. — Antiquités. •» Musées.
Postes. — Bureaux de direction et de^distribution. — Courriers. — Service rural
(instruction). Vérification des caisses.
Domaines. — Propriétés de l'Etat, Iles et tlots.-— Domaines engagés.— Aliénations.
— Concessions. — Contentieux. — Vente d'objets appartenant à l'Etat.
Baux et forêts. — Pèche fluviale. — Bois domaniaux et particuliers. — Défri
chôment.
vo-
troupes
pour le compte
du ministère de la guerre. — - Ecole polytechnique. — Écoles militaires. — Ecole
navale. — Invalides.^ Pensionnaires de rÉlal et de la marine. — Secours à d'anciens
militaires.
Garde nationale. —Organisation et administration, conseils de recensement, jurys
de révision. — Tableaux annuels des citoyens mobilisables. — Inspection de rarme-
ment. — Conseils de discipline. — Sapeurs-pompiers.
Affaires diverses. — Recueil des actes administratifs. — Procès- verbal des déli-
bérations du Conseil Général. — Dépôt du sceau de la Préfecture. — Enregistre-
ment spécial des affaires soumises au Conseil de Préfecture cl notamment des
réclamations en matière de contributions directes. — Réception des déclarations de
mémoires et pièces déposées dans les divers cas indiques par les lois et règle-
ments, et délivrance de récépissés. — Légalisations et visas ue pièces. — Contrôles
des récépissés délivrés par les Receveurs des Finances. — Tenue des registres des
arrêtés du Préfet et du Conseil de Préfecture. — Répertoire des actes soumis à Ten-
registrement.
COMPTABILITE.
Budgets et comptes départementaux. Vérification et visas des pièces de dépense'
— Inipositionn extraordinaires et réalisation des emprunts. — Menues^ dépenses de^
tribunaux et des justices de paix. — Dépenses relatives au casernement de la gendar-
i budget du département
et pièces préalablement visés. — Rédactions des situations, états et comptes d'ordon-
nancement ù envoyer aux ministres. «*t«w
Poids et mesures. — Personnel, vérification annuelle et inventaire.
Contributions directes. — Répartement et sous-répartement entre les arrondisse-
ments et les communes. — Nominations des commissaires répartiteurs. — Cadastre :
51
confection et conserration des plans et matrices. — Recensement des valeurs mobi-
lières et des portes et fenêtres. — Patentes : mise en recouvrement des rôles. — Pour-
suites, remises et modérations. — Secours pour pertes diverses.
CofUribulioru indirecteê, — Inventaires, exercices, abonnements. — Bureaux de
tabacs et de poudre à feu.
EnregistremerU, — Attributions diverses sur les amendes de police.
2« DIVISION.
M. LECHAT, cbef.
Manigot, sons-chef.
GuÉRiN, André, Rousseau, Tardivon, employés.
SALVAms, inspecteur du service des enfants assistés.
administration GÏNiRALE ET D^PARTEMENTÀLB.
SUUistUiw générale de France. — Dénombrement quinquennal et renouvelle-
ment annuel de la population. — Commissions cantonales permanentes de statistique.
PoUce administrative, — Ateliers dangereux, insalubres ou incommodes. — Ma-
chines à vapeur.— Voitures publiques, roulage.
Police sanitaire. — Jury médical. — Médecins.— Herboristes.— Sages-femmes. —
Pharmacies et drogueries. — Epidémies et épizooties. — Vaccine.
Prisons et dépôts de sûreté. — Administration : ]^ersonuel de tous les services,
régime disciplinaire, moral et religieux ; instruction élémentaire ; gardeet surveillance;
état sanitaire, service médical. — Service économique : en entreprise ou en ré^ie :
cahiers des charges, marchés et adjudications; service des transfèrements ; mobilier
et matériel. — Travaux industriels : règlement des tarifs. —Budgets et comptes.—
Jeunes détenus.
AgricuUure. — Secours et encouragements. — Institut national agronomique. —
Fermes régionales et fermes écoles. — Sociétés d'agriculture. — Comices agricoles.—
Commissions hippiques. — Dépôts d'étalons.
Affaires ecclésiastiques. — Edifices diocésahis. — Mobilier de Tarchevèché. —
Maîtrise de la cathédrale. — Séminaire.
Bâtiments départementaux. — Hôtels de Préfecture et de Sous-Préfectures. —
Académie. — Tribunaux. — Casernes de gendarmerie. — Prisons et dépôts de sûreté.
— Asile des aliénés. — Travaux d'entretien de grosses réparations et de construc-
tions neuves. — Acquisitions, échanges. — Baux à loyer. — Assurance contre l'in-
cendie.
Casernement de la gendarmerie. — Baux à loyer.
HoMUers départementaux. — Achat et entretien.
Architectes de département et d'arrondissements.
Aliénés. — Asile public d'Auxerre : commission de surveillance et personnel de
l'asile; fixation du prix de pension; admission et sortie de pensionnaires; séques-
trations d'office des aliénés dangereux; places gratuites créées en faveur des aliénés
indigents non dangereux; répartition des dépenses entre le département et les
communes; recours à exercer contre les familles et les départements étrangers :
frais de transport et de séjour dans les établissements du dehors d'aliénés appar-
tenant au département. — Administration et régime intérieur de l'asile ; budgets et
comptes.
Enfants trouvés ou abandonnés ou orphelins pauvres. — Bureaux d'admission.
— Secours aux enfants nouveaux-nés. — Inspection et service médical. — Dépenses
extérieures de toute nature. — Orphelinat départemental.
Dépôt de mendicité. — Administration et régime intérieur ; budgets et comptes.
Secours et encouragements de toute nature sur les fonds départementaux. —
Caisse de retraites et pensions des employés de Tadministration départementale.
Affaires diverses.— Sourds-muets.— Jeunes aveugles.— Ecole des arts et métiers.
— Ecoles vétérinaires. —Caisses d'épargnes. — Sociétés de secours mutuels. —
Compagnies d'assurances. — Caisse des incendiés.
5^
TRAVAUX PUBLICS ET TlCIlfALIT^.
Voies fuwiqablei. — Rivières d'Yonne, de Cure et d'Annancon; canaux de Bour-
gogne et du Nivernais ; entretien; amélioration; navigation; flottage.
Ports. — Classement. — Bacs et bateaux.
Service hydrauUqtie. — Moulins et usines. — Irrigations. — Desséclienient de
marais. — Drainage.
Cours d'eau non navig<Utles ni flottables. — Curage; redressement et élargisae-
truction ; entretien ; ment. — Associations syndicales.
Chemins deier.^ Achats de terrain s; travaux de construction et d'entretien.
Ponts et chaussées. Routes impériales et départementales. — Classement; cons-
truction, entretien, plantations.
Grande voirie. — Alignements; anticipations; contraventions.
Vicinalité. — Chemins de grande, de moyenne et de petite communication;
classement; fixation des limites; abomement; déclassement; aliénations. —Travaux
de construction, de réparation et d'entretien. — Création et répartition des res-
sources spéciales et des subventions du département; règlement des dépenses. —
Chemins ruraux.
Mines et carrières.
Forges et hauts-fourneaux.
3« DIVISION.
M. BRODIER, chef.
MM. Brun, chef de bureau.
Soudais, sous-chef.
Stempzinski^ Burat, Valot, employés.
ADMINISTRATION ET CONTENTIEUX DES COMMUNES ET DES ETABLISSEMENTS COMMUNAUX.
Questions diverses relatives à l'administration municipale. — Circonscriptions
territoriales des communes. —Etablissement et suppression d'octrois; personnel,
tarifs, amendes et transactions. — Abattoirs, personnel, tarifs, règlements. — Tarifs
des droits de placage aux halles et marchés, de pesage et de mesurage publics.
— Fixation des dépenses obligatoires; cotisations municipales; autorisations des
dépenses facultatives. — Gestion des propriétés immobilières ; baux à ferme et
à loyer ; acquisitions, aliénations, échanges et partages, constructions. — Actions
ludiciaires et à transactions sur procès. — Expropriations pour cause d'utilité pu-
blique. — Dons et legs.
Police municipale et rurale. — Règlements locaux : parcours et vaines pâtures. —
Boulangerie : approvisionnements, taxe du pain.
Voirie urbatne. — Alignements, plans généraux d'alignements ; établissement de
trottoirs ; contraventions ; démolition des oâtimcnts menaçant ruines.
Instruction secondaire et primaire. — Collèges communaux : subventions muni-
cipales, traités, bourses communales. — Ecole normale primaire, personnel; cons-
tructions, administration; distribution de bourses. — Ecoles communales : maisons
et mobiliers d'école; instituteurs communaux; fixation du traitement des institu-
teurset du taux de la rétribution scolaire ; subventions départementales; listes des
élèves gratuits. — Salles d'asiles, ouvroirs, classes d'adultes, écoles libres, etc.
Affaires diverses.— Questions diverses spéciales à l'administration hospitalière.
— Création et suppression d'hospices, d'hôpitaux et de bureaux de bienfaisance. —
Services intérieur et extérieur ; traités avec les congrégations hospitalières. — Ad-
mission de vieillards indigents. — Recours contre les communes et les membres des
familles des indigents pour prix de journées . — Dons et legs. — Cession de biens.
— Remboursement de rentes et remplois de capitaux. — Conversion d'une partie
les revenus en secours annuels à domicile. — Nominations de commissions adminis-
Iratives ; médecins, receveurs et économes. — Crèches. — Associations charitables
de toute nature.
53
munes, .
établissemeiits, , ^ , _
terrains destinés à des sépultures privées.
Monuments historiques.
tier
d'an , ,„ ,
— Personnel des gardes; formation et fusion de triage.
COUPTABILIT]^ DES COMHDIlBa, DBS HOSPICES ET HÔPITAUX GOMMUlfAUX ET DBS
BUREAUX DE BIElfF AISANCE .
Règlements des budgets des communes, des tiospices et hôpitaux et des bureaux
de bienfaisance. — Comptes administratifs. — Recettes ordinaires et extraordinaires.
— Placements de tonds. — Répartitions des amendes de police. — Revenus des
propriétés immobilières, taxes locales de toute nature; impositions spéciales et ex-
traordinaires; emprunts. ~ Comptes annuels des impositions.— Situation financière
des communes, des hospices et hôpitaux et des bureaux de bienfaisance. — Trai-
tement des gardes champêtres. — Remboursement à l'Etat des frais d'administration
des bois soumis au régime forentier.
Budgets des collèges communaux.
Budgets des dépenses de l'instruction primaire à la charge du département; budget
de l'école normale primaire, budget économique du môme établissement.
ARCHIVES.
M. QUANTIN i^, archiviste.
Les archives de la Préfecture se com]>osent : 4* de tous les titres des établissements
religieux supprimés en 1790 dans le département, savoir : des anciens archevêchés
de Sens et de l'évêché d'Auxerre, des chapitres, abbayes et prieurés d'hommes et de
femmes des deux diocèses; des titres et biens des émigrés, des cures et fabriques du dé-
Sartement, des tribunaux consulaires, etc. Parmi ces nombreux documents, il en est
ediffé^ntes valeurs : les uns sontprécieux pour rintérêthistorique qu'ils présentent;
les autres pour les droits de propriété, servitude, etc., sur les biens devenus natio-
naux en u90 et vendus comme tels.
2" De tous les actes de l'administration depuis 1790 dans ses diverses parties, telles
que les communes, la guerre, les finances, les élections, les biens nationaux, les
contributions, l'état civil, le clergé, les travaux publics.
SOUS-PRÉFECTURES.
Le département de l'Yonne comprend cinq arrondissements ou sous-préfectures.
Le Préfet remplit les fonctions de Sous-Préfet pour l'arrondissement d'Auxerre.
MM. Blanc, sous-préfet à Avallon. — Secrétaire : M. Maurice.
Larreguy de Civrieux *, sous-préfet à Joigny. — Secrétaire : M. Manchet.
Baron de Farincourt ^, sous-préfet à Sens. — Secrétaire : M. Desbuissons.
Vicomte de Montferrier, sous-préfet à Tonnerre. — Secrétaire: M. Sou-
PAULT.
54
Indication de$ commune$ campoiani cha^ cantavu
ABR0NDI8SEHBRT d'aDXBRBB.
Ànaem (eiQ. — Augy, Champi , Qnenne, Saint-Bris, Yenoy.
Auxerre (oaett).— Appoi^ny, Auxerre, Charbay, OieraiiiMs, Moiiétoaa, Perrign,
Saint- Geoff et, Tallan, Vaox, ViUefargeao.
Chablis. -- Aigremoui , Beine, Cliablis, Chemilly-rar-Serein , Ghichée, Gliitry,
Coorfii, FoDlenai prés Cliablis, Fyé, Lichéres, Milly,Poînchy, Préliy, SaintrCyr-
kt-ColoDf.
CouUmgeS'Ui-Vineuse, — Gharantenay , Conlangefl-la-YiDeiue , Goulangeron , Es-
eampt, Eieolifes, Gy-rEvèqoe, Irancy, Jossy, Higé , Yal-de-Mercy, YiDcellea,
Yincelotlea.
Coulangei'iur'Tonne, — Andryes, Coalanges-sur-Tonne , Grain, Etala, Festigny,
Fontenay-MOf-Fonronnea, Lacy-iur- Yonne, Mailly-Gltâteau , Uerry-aur- Yonne,
Troey-fur'- Yonne.
Caution. — Gliaaienay, Counon, Drayes, Fontenailles, Fonronnes. Lain, Iferry*
6ee, Holeimet, HoufTy, Ouanoe. Sementron, Taingy.
Ligny» — Bleigny-le-Garreaa. La Chapelle- Yaupelleteigne, Llgnorelles, Ligny-Ie-
Cbilel, Maligny, Mérey, Montigny-leRoi, Pontigny, Roayray, Yarennea, Ye-
noufe, Villeneure-Saint-Salve, Villy.
Saini-Flarentin, — Avrolles , Booilly , Ghëa, Geitnigny , Jaolges . Rebonroeaoz ,
Saint Florentin, Yergigny.
Saint'Sauveur. — Fonlenoy. Lainsecq , Moulîen, Perreoae, Sainpaita, Sainte-
Golombe, Saints, Saint-Sauyear, Sougéres, T)iary, Treigny.
Seignelay. — Beaaniont. Chemilly prés Seignelay, Cheny, Chîcby, Gorgy, Hante-
rire» Héry, Mont-Saint Sulpice, Ormoy, Seignelay.
Towy, — BeauToir, Diges, Dracy, Eglény. Lalande, Leogny, Léyis, Lindry, Mou-
lins-snr-Ouanne, Parly, Pourrain, Toucy.
Termenlon. — Accolay, Arcy-sur-Gure, Bazarnes, Bessy, Bois-d*Arcy, Gravant^
Essert, Lnoy-sor-Gure, Mailly-la-Ville, Prégilbert, Sainte-Pallaye, Sacy, Sery,
Yermenton.
ARRONDISSEMENT d'aVALLON.
Àvallon* — - Annay-la-Gdte , Annéot, Avallon, Domecy-snr-le-Yanlt , Etanles, Gi-
rolles, Island, Levault, Lucy-le-Bois^ Magny, Menades, Pontanbert, Sauyigny-
le-Bois, Sermizelles, Tharot.
Guillon* — Austrude, Cisery ^ Gnssy-les-Forges , Gaillon, Marmeanz, Montréal ,
Play, Saint-André. Santigny, Sanylgny ie-Benréal, SanvIgny-en-Terre-Pieine ,
Sceau, Tizy, Tréyilly , Vassy, YIgnes.
L'hU-iur-le-Serein, — Angely, Annoax, Athie, Blacy, Givry, Gontarnonx , Dis-
sangla, Jonx, Flsle, Massangis, Précy-leSec, Proyency, Sainte-Golombe, Talcy<
Quatre 'lei'Tomhes — Beauyillers, Bnssiéres, Cbastellax, Quarré-les-Tombes, Saint-
Brancber, Sainte- Magnance, Saint- Germaîn*des-Champs, Saint-Léger.
fVif <ay. — Asniéres, Asqains, Blannay, Brosses, Chamoax. Ghâtel-Gensoir , Do*
meoy sur-Gure, Foissy-les-Yézelay, Fontenay prés Yézelay, Giyry, Lichéres.
Montillot^ Pierre-Perthuis, St.-Moré, St.-Pérc, Tharoiseau, Yéielay, Youtenay.
ARRONDISSEMENT DE JOIGNT.
aillant, — Aillant, Branches, Cbampyallon, Gbassy, Fleary, Gaerchy, Ladax, La
Villotte, les Ormes, Merry- la- Yallée, Neuilly, Poilly, Saint-Aubin-Châtean-
Neuf, Saint-Martin-sur-Ocre, Saint-Maurice-le-Vieil, Saint-Maurice-Tizouaille,
Senan, Sommecaise, Yillemer, Yilliers-Saint Benoit, ViUiers-sar-Tolon, Yolgrér
lll(f neau. — Bléneau , Champcerrais, Champignellee, Loaesmes^ Rogoy, Saint*
Priyé. Tannerre, Villeneuye-les Genêts.
55
Diieiwn — fielie-Chaome, BlIgny-eo-Olhe, Brienon, Bassy en-Olhe Chailley,
Champlost, Esoon. Mercy, Paroy-en Olhe, Tarny, Yénizy.
Ofin'eri. — Arces. Bœun, C»riiiy, Cerisien, Gouloan DiUot, Fournaudin, Vaa< .
deurs, Ville-ChétiTe. ^
CViamy. — ChambeQ|çle,Charny, Ghéne-Ârnoult, Cbevillon. Dicy» Fontenouille,
Grand-Champ. La Ferté-Lonpiére, La Motbe-aaz-Aalnais, Malicome, Marchais-
Béton, Peireoz, Pronoy, f rint-Denia-sar-OoaDne , SaiDt-Martin-sur-OuaDDet
Villefranche. ^
Joigny. — Bagioa, Béon. Bonnard, Brion, Cëzy, Champlay, Chaiurres, Gharmoy
Chichery,Epineau-les-yoYefl, Joigny, Looze , Migennes . Paroy-Bur-Tholon
Sainl-Aubin-sor-Yonne, Saint-Cydroine, Villecien, VillevalUer.
Saint'Fargeau, — Fontaine§, Layau, MéziUea, Ronchéres, Saint-Fargeaa , Saint-»
Alarlin-des-Champa, Sept-Fonds.
Saint-Julien-dU'SauU. •— Cudot. La Celle- Saint-Cyr, Précy, Saint-Julien>du-
Saull, Saint- Loup- d'Ordon, Saint-Martin-d'OrdoD , Samt-Romain-le-Preuz ,
Sépauz, Yerlin.
Villeneuve- le- Boi. — Anneau, Bussy-le-Repof^ Chaamot, Dizmont, Les Bordes
Piiïonds. Rousson, Villeneoye-le-Roi.
âHROIVDIASItnTiT DB «XKi«
Chéroy. — Brannay, Chéroy, Courtoin, Dollot, Domats, Fonchêres, Jeu y, La
BellioUe, Monlachep. Saînl-Valérien, Savîgny, Subligny.Vallery, Vernoy, Ville-
bottgis, Villegardin, Villeneave-Ia-Dondagre Villeroy.
Pont-sur-Yonne, — Ghampigny. Chaumonl, Guy, E?ry, Gisy-les-Nobles. Lîxyi
Micbery. Poat-sar-Youae, Saiot-Agnan, Saint-Serotin, Yilleblevin, Villemanoche
YillcnavoUe. Villeneu?e-la-Guyard, Viileperpoi, Villelhierry.
Àetu (nord). — FoDUine-la-Gaillarde, Maillot, Malay-Ie-Roi, Malay-le-Yicomte
i^uc, faasy, ttosoy, ftaini ueiueut, ^allgoy, 5oucy. ^>€us. vaumort, vcron.
Sens (sud;. — Colleinicrs , Cornant, Courlols, Egriselles-le-Bocage , Eligny, Gron,
]Marsangi8,Nailly, Paron, Saint-Denis, Saint-Marlin-du-Terlre.
Sergines,-- Gompigny, Courceaux. Gourion , Fleurigny . Gran^^o Ic-Bocage, La
Gbapelle-Bur-Orcusc. Pailly, Plessis-Dumée, Plessis-Sainl Jean , Saiiil-Martin-
Kur-Oreuse. Sainl-Mauricc-aux-Ricbes-Hommes, Serbonnes , Sergines, Sogues,
Vcrtilly. Yillicrs-Uonneux , Yinneuf.
nUttneuve l'Archevêque. — Bagneaux, Ghigy, Gourgenay. Flacy, Foissy, Lailly,
La Po-lolfi, Les Sièges, Molinons, Pont-sur -Vannes, Tbell, Thorigny, Yarcilles,
YiUeaeuve-rArchevêque, Yilliers-Louis, Yoisines.
ARRONDISSEMENT DB TONNERRE.
ilfU»-te-FyflfMî.— Atey, Ancy-le-Franc, Ancy-le-Serveux, Argentenay. Argenleuil.
Cbassignellea, Gry.Gusy, FuWy, JuUy, Lézinnes, Nuits, Passy. Perrigny. Ra-
Tiéres, Sambourg, Stigny, Yilliers- les -Hauts. Yireaux.
O-ttZtf. - Artonnay, Baon, Gommissey. Gruzy, Gigny, Gland, Mélifey^Piinelles.
Quinccrol. Rugny, Saint-Martin, Saint-Yinnemer, Sennevoi-le-Bts, Sennevoi-
le-Uaut. Tanlay, Thorey, Trichey, Villon.
Floany — Bcrnouil, Beugnon, Butteaux, Garisey, Dié, Flogny, U' Ghapelle-
VieiUe-ForéL Lasson, Neuyy Sauteur, Percey, RolTey, Sormery, Sounaintrain,
Tronchoy, Villiers-Vineux.
Noyers, — Annay, Censy. Ghâtel-Gérard, Etivey, Fresnes. Grimault, .'ouaiicy,
Môiay, Moulins, Nitry, Noyers. Passilly, Poilly, Sainte- Vertu. Sarry.
Tonnerre.— Béru, Cbeney. Gollan. Dannemoine, Epineuil, Fley, Junay. MûlasBf<
Serrigny, Tissé, Tonnerre, Vezannes, Yezinnes, Viviers, Yrouerre.
56
CONSEIL GÉNÉRAL DE L'YONNE (*).
NOMS.
QUALIFICATIONS
RÉSIDENCES.
CANTONS
que représentent
les Conseillers.
Baudoir atné
Baron Martineau dbs Chbsnez
G 0. 4(
CrfâlN-DEVAUX *
I-AEAIIT G. 0. ^
BADiR-D'HuaTKatu
DOCHi
F*tfiiT C. ^
Comte D'Ornano 0. *
Baron du Hayblt ^
Rampont-Lbchiic
Eog. Lrmairb
Pbbvrb (Plerre-Andoche)
N.
Comte db'Virieu
HouDAiLLB Achille *
Flanbiii ^
PliCT
BuroilT-DELPORTR
GOILLOT
Brircart
Challr ^
Codtdrat
Dbdhez
Barry
BORlfBTlLLE DB MAUSANGY ^
ARRONDISSEMENT D^ADXERRB.
Auxerre
propriétaire
maire
procureur impérial
sénateur.
juge de paix
docteur-médecin
juge de paix
gouY.duCréditfonc.
!« m.des oérém. de l'Bm.
propr. et maire
propriéuire
Auxerre
Versailles
Paris
Grain
Ouaine
Maligny
Paris
Paris
lâux Barres,c. de St-Paits
iLeugoy
I propriét. et maire 1 Vermenton
ARRONDISSEMENT D'AVAILON.
Auxerre (est)
Auxerre (ouest)
Chablis
Coulanges-la-Vin.
Coulanges-s-ToB
Courson
Ligny
Seignelay
Saint-Florentin
ISaini-Sau?ear
iToucy
1 Vermenton
maire
N.
propriétaire
maire
C. à la CI. de Paris! Paris
Avallon
N.
Annoux
St-<jermaîn-des-Ch.
ARRONDISSEMENT DE
anc. not. et maire
propriétaire
propriétaire
aud. auCons.d*Btat
avocat
maire
maire
maire
C. à la CI. de Paris
lOIGNT.
Chassy
Saint-Privé
Brienon
Paris
Auxerre
Joigny
Ronchères
Précy
Paris.
Comte DB Brbssibux ^
Lecomtr atné ^
Dbligand êk
Ad. VUITRY C 9^
FOACIBR Jt^
Camille Doucrt 0. ^
IIaatbnot atnédfe
jUarqais de Tanlat 0. >£
Xbxtoris *
Le Comte Eugène ^
rbtif ^
arrondissement de sens.
propr et maire
maire
maire
conseiller d'Eut
propriéuire
Savigny
Villeneuve-la-Guy.
Sens
Paris '
Serbonnes
eh. dodlv.aumin.d*ÊtatlParis
arrondissement de tonnerre.
propriétaire
maire
maire
député
prés.hon.dutr. civ.
Ancy-le-Franc
Tanlay
Cheney
Paris
Tonnerre
Avallon
Guillon
L'Isle-sur-Serein
Quarré-l.-Tombes
Vézelay
Aillant-s.-Tholon
Biéneau
Brienon
Cerisiers
Charny
Joigny
Saint Fargeau
St-Julien-d.-SauIt
Villen.-sur-Yonne
Chéroy
Pont-sur-Tonne
Sens (nord)
Sens (sud)
Sergines
Villen-rArchev.
Ancy-le-Franc
Cruzy
Flogny
Noyers
Tonner ra
/•> Les élections pour le renouvellement du tiers des membres du Conseil général ont eu
ieiiie6l5etl6juiiiI86l.
57
CONSEILS D'ARRONDISSEMENT (♦).
NOMS
QUALIFICATIONS.
RÉSIDENCES.
CANTONS
que représentent
les Conseillers
Flocard.
Saratier-Laroche fils.
Jacauillat.
Bardout Eug.
De Mangin.
Prudent.
Thérèse.
Hermelin-
Barrey.
N.
Ribière.
De Bonnaire.
Conturat-Royer.
Bierge.
Délavant.
Bidault.
Delétang.
Tripier.
Pétitier-Chomaille.
Gotteau -Montauré.
Regnanlt.
Moussu.
Houette.
Moreau.
Drugé.
Lavollée.
Levert.
Lavollée.
Pophilat.
Blanquet du Chayla.
Poussard.
Esprit-Roch.
Vacher.
Cornisset Auguste.
De Fontaine.
Comîsset-Lamotte.
Pléau.
Legendre.
Lorne.
Martenot (Auguste.)
Bourçuignat.
Boguier.
Costel.
Quisnard.
Darïev.
Mariglier.
Montreuil.
Belnet.
ARROIfDISSIMEDIT
adjoint au maire.
avocat.
maire.
maire.
propriétaire.
docteur-médecin.
^reflicr.
juge de paix.
notaire honoraire
N.
avocat.
maire.
ARRONDISSBHBNT
banquier.
propriétaire.
maure.
juge d'instruction.
notaire.
propriét. et maire.
maire.
propriétaire et maire.
juge de paix.
ARRONOISSBMBNT
maire.
propriétaire.
négociant.
propriétaire.
anc. juge de paix.
propr. et maire.
propriétaire.
maire.
propriétaire.
ARRONDISSEMENT
notaire et maire.
notaire.
notaire.
négoc., anc. mai .
propr. et maire.
juffe de paix.
presid. du tr. de corn.
anc. not. et maire.
maire.
ARRONDISSBMSNT
maire.
propr. et maire.
adjoint au maire.
anc. juge de paix.
propriétaire et maire.
propriétaire.
maire.
maire.
avoué honoraire.
d'auxbrrb.
Auxerre.
Auxerre.
Chemilly-s-Serein
Vincelottes
Andryes.
Conrson.
Ligny.
St-Floreniin.
Saint-Sauveur.
N.
Auxerre.
Sainte-Pallaye.
d'avallon.
Avallon.
Avallon.
Montréal.
Avallon.
Joux-laVilie.
Saint-L'éger.
Quarré.
Châtel-Censoir.
Vézelay.
OB JOIGNT.
Senan.
Bléneau.
Brienon.
Arces.
Charny.
Cézy.
MézilIcH.
La Celle-St-Cyr.
Villeneuve-s.-x.
DE SENS.
Chéroy.
Pont-sur-Yonne.
Pont-sur-Yonne.
Sens.
Fontaine-la-Gail.
Sens.
Sens
Sereines.
Lailly.
DB TONNBRRB.
Ancy-le-Franc.
Argenteuil.
Tanlay.
Cruzy.
Tronchoy.
Meaux.
Noyers.
Tonnerre.
Tonnerre.
Auxerre (est).
Auxerre (ouest).
Chablis.
Coul.4a-Vincuse.
Coul.-sur-Yonne.
Courson.
St.-Florentin.
St-Sauveur.
Seignelay.
Toucy.
Vermenton.
I Avallon.
—GuilloB.
I Liste.
I Quar.-l. -Tombes.
I Vézelay.
Aillant.
Bléneau.
Brienon.
Cerisiers
Charny.
Joigny.
S^Fargeau.
St-Julien.
Villen.-sur-Yonne.
Chéroy.
Pont-sur-Yonno.
^ Sens (nord).
I Sens (sud}.
I Sergines.
I Vilten.-l'Archev.
lAncy-lfrFranc.
I Cruzy.
iFlogny.
i Noyers.
Tonnerre.
(*) Les élections pour le renouvellement de la moitié des membres des GMiseils d'arrondittemeat
ont en lien les 15 et 16 juin 1861.
58
COMMISSIONS DINSPECTION DES PHARMACIES.
Les jurys médicaux sont remplacés par une ou plusieurs Commissions de trois
membres pris dans les Conseils d'hygiène d'arrondissement, et composés d'un mé-
decin et de deux pharmaciens, ou d^'un médecin, d'un pharmacien et d'un chimiste,
sous le titre de : Commisiions d'inspection des Pharmacies,
ARRONDISSEU. D'AUXBRRR.
MM. Courot, doct. méd. et
Marie, méd. chim., Salle,
pharmacien, à Auxerre.
ARRONDISSEH. D*AYALLON.
MM. QuatroTaux, méd. chi-
miste. Vildieu, doct méd,.
à AvalloUj Thierry, phar-
macien, a Avallon.
ARR0ND1S8KM DE JOICNT.
MM. Courtois, doct. en mé*
decine, à Joigny, Bridou,
pharm., à Villeneuve-sur-
Yonne et Putois, pharm.,
à Joigny.
ARRONDISSEM, DB SENS.
chimiste, à Sens, et Aude*
bert, pharm. à Sens.
ARRONDISS. DE TONNERRE.
MM. Marquis, d' médecin, à
Tonnerre, Thierry, d.-m.
à Ancy-le-Franc et Legris
pharm. à Tonnerre.
MM. Morean, médecin, à
Sens, Rolland, médecin-
Aux termes de la loi du 21 germinal an XI. une visite générale des officines de
pharmacie et des magasins des épiciers et droguistes a lieu annuellement. L'époque
en est fixée par le Préfet.
MÉDECINS DES ENFANTS ASSISTÉS.
ARRONDISSEM. D*AUXBRRE.
MM. Marie, à Auxerre.
Marie-Lesseré, à Appoigny.
Rathier, à Chablis.
Tournier, à Druyes.
Morache. id.
Guiard, à Gy-l'Evéque.
De Jonchère, à Héry.
Navères, à Irancy.
Tassin, à Leugny.
Vesperini , à Mailly-la-Yille.
Bernardin^ à Ouanne.
Marquet, a Parly.
Hélie, à Saint-Florentin.
Pommier, à St-Sauveur.
N., àVermenton.
ARRONDISSEM. D*AVALLON.
Bert, à Ayallon.
Petit, à Châtel-Censoir.
Leriche, à Cussy.
Pruneau, à L'Isle.
Guij^not, à Pizy.
Colhn, à Rouvray p. Quarré
Maillard, à Sermizelles.
Seureau, à Yézelay.
ARRONDISSEM. DE JOIGNY.
Courtois, à Joigny.
Laurence, à Aillant.
Baudoin , à Arces.
Fontaine, à Brienon.
Molieveaux, à Ghailley.
Villepique, àChampignelles
Renault, à La Ferté-Loup.
Larchet, à Mézilles.
Bazot, à St-Julien-du-Sault.
Beulard, à Villefranche.
Bally, à Villencttves.-Y.
ARRONDISSEMENT DB SENS.
De Brouard, à Sens.
Fillemin, id.
Roche, à Pont-sur- Yonne.
Giaisse, à St-Yalérien
Leberton^ à Ser|;ines.
Colomb, a Thorigny.
Deville, à Yillen.-l Archev.
ARRONDISS. DE TONNERRE.
Harçiuis, à Tonnerre.
N., à Ancy-le-Franc.
Boubet, à Etivey
N., p. le canton de Flogny.
Léiaié, à Noyers.
Thierry, à Raviëres.
N., à Tanlay.
Gagniard, médecin de la contre-visite des enfants assistés, à Avallon.
CONSEILS D'HYGIÈNE. — VACCINE.
Créés pour chaque arrondissement en vertu d'un arrêté du chef du pouvoir exé*
cutif du 18 décembre 1848.
AUXERRE.
Marie^^'^' ' ] docteurs méd. h
Dionis des Carrières, i ^^^^
Sallé-Fremy, pharmacien , Auxerre
Poubeau, id. id.
Yigreux, méd. vétér.JAuxerre.
Badin d'Hurteb., J. de p. Coul.-s-Yon.
Duché, doct.-médecin, Ouanne
Hélie. id. Saint-Florentin
Duchéne, id. Yermenlon.
Rampont-Lechio, cous, génér., Toucy.
AVALLON.
Yildieu, médecin, Avallon
Quatrevaux, doct. méd. Avallon.
Febvre, conseiller gén., Avallon.
Thierry, pharmacien, Avallon.
Renaud, vétérinaire, Avallon.
Leriche, doct. -méd. Cussy.
Pruneau, id. Llsle.
Jouneau, pharmacien, Yézelay.
Voisenet, médecin, Quarré-les-Tombes.
Reuchey Yézelay
59
Jforainr.
Coorlois, docteor médecio, Joig^ny.
LefebTre-ArraoIt, médecin, Joigny.
Picard, docteor médecio, Joigny.
Benoit, pharmacien, Joigny.
Robîllard.méd. fétérinaire, loigny.
Simonneau, doot. méd. Aillant.
Yerrollot d'Ambly, k Migennet .
B^B Segoier.àHaotereuille. c. Malicorne.
Bally, docteor médecin, W.-sar-Tonne.
Bridoo, pharmac, à Yillen. -sur-Tonne.
S1N8.
Moreao^ \
Hédiird^, 1
Rolland, > med.^ Sens.
Be Chaoyeao, 1
Be Brooard, /
AadeberC, pharm.. Sens.
Martinet, Tétérinalre, Sens.
Pille, ingéniear» Sens.
Touauikb»
JUarquis, doct.,méd.,
Legris, pharmacien,
Roy Charlen^
Hérogoer,
Thierry, doct., méd.,
Roaby,
Mariglier, doot. méd.
Mooton,
Rogaier Félix,
Tonnerre.
Tonnerre.
Tonnerre.
Tonnerre.
Anoy-le-Fr.
Garisey.
Noyers.
Tanlay.
Tanlay.
COMITÉS BE PATRONAGE DES ENFANTS ASSISTÉS.
Par arrêté de M. le préfet de l'Yonne, en date du 22 octobre 1802, des comités
de patronage ont été institué en faveur des enfants assistés,
CTes comités se composent : dans les communes chefs- lieux de canton, l"" du
maire, pfésident; 2° du curé; 3* du juge de paix.
Et, dans les communes rurales : 1* du maire, président ; 2" du curé ou desser-
Tant ; 3^ de Tinstituteur ou de Tiustitutrice. Font partie, de droit, des comités, les
médecins chargés dans la commune du service des Enfants assîtes. Le comité
entre de plein droit en fonctions dès qu'il existe dans la commune un élève de
rhospice ou un enfant secouru temporairement. Sa mission est d'exercer une sur-
Teillance constante sur les mères, nourriciers ou patrons, ainsi (pie sur les en-
fants; de donner aux uns et aux autres des conseils et des avertissements, et de
porter à la connaissance de l'autorité supérieure, tout ce qui importe au bien -Être
moral et physique des enfants de tout âge. Le comité s assemble tous les trois
mois ou plus souvent, s'il en est besoin, et. autant que possible, à l'époque du
Sassage de l'inspecteur. Il est convoqué par le président, soit d'office, soit sur la
emande motivée d'un de ses membres. 11 pourra s'adjoindre des dames patronesses,
qui seront chargées notamment de visiter les nourrices, de les surveiller et de
s assurer qu'elles accordent à l'enfant tous les soins nécessaires.
TAMLBAV PAR IMIDmE AI^PHABÉVI^VB
DBS 483 COMMUNES DU DÉPARTEMENT DE LTONNE
Avec le chiffre^ de la superficie^ celui du rex>enu foncier^ les distances judiciaires, le
nom du canton et au bureau de poste auxquels chaque commune appartient.
Ce tableaa est dressé, quant aux distances, sur celui de M. le Préfet de TYoniie,
du i*' décembre 1843, avec les modifications résultant d'arrêtés successifs.
(Nota. — Les distances judiciaires sont exprimées en kilomètres.
COMMUNES.
fius
CD ^
a M •■ C
^ ■-• M s
PB o .."O
§•23
es
CANTONS.
BUREAUX
de
POSTE.
DISTANCB
de la commune
au I il I as
eant.lrarr. cb. I.
Accolay
Aigrement
AiUant
Aisy
Ancy-ie-Franc
Ancy-le-Libre
Andries
Angeiy
Annay-la-Cute
Annay-fi-Serein
Annéot
Annoux
Anstrudes
Appoigny
Arces
Arcy-sur-Cure
Argenlcnay
Argenleuil
Armeau
Arthonay
Asnièreà
Asqnins
Athie
Augy
Auxerre
ATaiion
Avrolles
Bagneaux
Baon
Bassou
Bazarnes
Beaumont
BeauTilliers
Beauvoir
Beine
Bellechaumc
Béon
Bemouil
Béru
Bessy
Beugnon
Blacy
Blannay
Bleigny-Ie-Carreau
Bléneau
927
21981
681
4607
1820
31515
1797
37565
1471
58760
2165
34363
2979
28581
799
21939
1292
37490
2700
24895
2612
18136
613
8653
2678
31688
2208
83254
2351
18939
2632
33815
507
15576
3046
67191
1017
16265
3223
15302
1795
20308
2351
24183
490
10312
505
15898
4503
534781
2675
107033
1695
76501
1623
22029
857
7160
409
11169
1939
25509
654
15456
621
6775
672
10514
2517
17267
2452
32010
1540
21141
456
4542
516
5135
1053
13892
770
1670
790
7033
3726
7098
029
12667
1943
50570
Vermcnton
Chablis
Aillant
Ancy-le-Franc
Id.
Id.
Coul.-8ur.-y.
L'Isle-sur-le-S.
Avallon
Noyers
Avallon
L'IsIe-sur-le-S.
Guillon
Auxerre
Cerisiers
Vermcnton
Ancy-le-Franc
Id.
W«.-8ur-Yonne
Cruzy
Vezelay
Id.
L'Isle-sur-le-S.
Auxerre
Id.
Avallon
St-Florentin
W'.-l'Archev.
Cruzy
Joigny
Vermcnton
Seignelay
Quarré
Toucy
Chablis
Brienon
Joigny
Flogny
Tonnerre
Vermcnton
Flogny
L'Isle-sur-le-S.
Vezelay
Liçny
Bléneau
Vermcnton
Chablis
Aillant
Nuits
Ancy-le-Franc
Id.
Coul.-8ur-Y.
L'Isle
Avallon
Noyers
Avallon
L'Isle
Guillon
Appoigny
Arces.
Arcy-sur-Cure
Ancy-le-Franc
id.
Vilievallier
Cruzv
Vezelay
Id.
Lisle
Auxerre
Id.
Avallon
St-Florentin
W.-FArchev.
Tanlay
Bassou
Cravan
Seignelay
Quarré
l'ourrain
Chablis
Brienon
Joigny
Flogny
Tonnerre
Arcy-sur-Cure
Neuvy
L'Isle
Avallon
Ligny
iBleneau
3
22
14
28
»
13
16
34
»
18
5
15
6
37
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14
6
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5
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6
21
14
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10
10
10
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10
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22
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«
3
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12
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10
16
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6
22
7
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11
11
5
27
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27
4
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11
11
11
•
14
22
28
20
58
53
50
37
48
43
33
44
46
57
10
33
29
49
52
46
60
38
42
50
6
49
29
55
48
20
19
15
66
16
13
31
40
29
27
27
34
48
39
11
55
COMMUNES.
« « a <•
1-33
61
CANTONS.
BTJREAUX
de
POSTE
Bligny-en-Othe
Bœurs
Boi»4'Arcy
BoDnard
Bouillv
Branches
Brannay
BrienoB
Brion
Brosses
Bossières
Bussy-en-Othe
Bussy-Je-Repos
Butleaux
Carisey
Censy
Céridy
Cerisiers
Césy
Chablis '
Chaflley
Chamonx
Champbeogle
Champcerrais
CliampigneUes
Champigny
Champlay
Champlost
Champs
Champyalloa
ChamYfes
Cbarbuy
Charentenay
Charraoy
Cbarn^
Chassignelies
Chasay
Chaslellux
Chastenay
Châlel-Censoir
Châtel-Gérard
Chaiimcnl
Chaumot
Chemilly p. Sei^.
ChemiUy*8.-SereiD
Cbéne-Amoult
Cbeney
Chcny
Chéroy
Chêu
Clievannes
CheTilion
Chichée
Chichery
Chichy
Chitry
Cisery
CiTry
DISTANCE
de la commune
ao I Si I an
cantJrarr. ch.-l.
2563
13238
230
9442
348
9179
404
7774
1606
19151
f908
18166
2125
14269
t023
11969
1650
26720
1997
31906
5162
14001
26 «9
96124
379
24961
755
17953
1129
21013
486
3805
729
6380
2578
20491
1603
47527
2033
42512
1125
11942
694
8400
728
5557
3272
23148
4292
28798
2188
85715
2108
36018
2336
69982
439
14349
683
11490
558
21774
2310
54672
1464
19056
698
16204
1762
29243
1300
37997
1645
21401
1055
8722
903
11344
2463
39306
3066
12902
861
29139
1486
24207
572
12091
1291
9745
911
9707
595
7978
973
22058
1052
23320
748
26690
2350
91150
1306
15904
1870
33275
678
16604
232
4202
1554
19481
1520
15034
469
18812
1671
15050
Brienun
Cerisiers
Vermeaton
Joigny
St-Florentin
Aillant
Chéroy
Bricnon
Joigny
Vézelay
Qnarré-l.-T.
Brienon
W. -sur-Yonne.
Flogny
îd.
Noyers
Cerisiers
Cerisiers
Joigny
Chablis
Brienon
Vézelay
Chamy
Bléneau
Id.
Pont-sur-Y.
Joigny
Brienon
Auxerre
Aillant
Joigny
Auxerre
Coul.Ia-Vin.
Joigny
Charny
Ancy-le-Franc
Aillant
Quarré
Courson
Vézelay
Noyers
Ponl-s. -Yonne
W.-s.-Yonne
Seignelay
Chablis
Charny
Tonnerre
Seignelay
Chéroy
St-Florentin
Auxerre
Charny
Chablis
Joigny
Seignelay
W..rArchev.
OhabUs
Gnilion
Llsle-sur-Ber.
Brienon
Cerisiers
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Vcrmenton
Coulanges-s-Y.
Avallon
Sens
ArcY-sur-Curc
Coulanges-s-Y.
Sens
Id.
Charny
Ligny
Charny
Guillon
Sens
L'Isle
Tanlay
Vézelay
Brienon
Ligny
Aillant
Courson
Coulanges-s.-Y.
Mézilles
Pont
Ooulanges-la-V.
Laroche
Chablis
Noyers
Courson
W.-l'Archev.
Tonnerre
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Ligny
Vézelay
Guillon
Brienon
Courson
Noyers
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Sens
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65
COMMUNES.
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Paroy-en-Othe
Paroy-sur-Tholon
Pasilly
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Perrease
Perreux
Pcrrigny
Peirigny-s.-Arm.
Pierrc-Perthuis
Piffonds
Pimelles
Pizy
Plessift-du-Mée
Plessis-Sain t-J ean
Poilïy
Poilly-s.-ic-8erein
PoinckT
Pontauoert
Pontigny
PoBt-sur-Yaime
Pont-sar-Yonne
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Précy
Précy-le^Sec
Prégilbert
Préhy
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Pninoy
Quarre-les-Tomb.
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Roncnères
Rousson
Ronvray
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Saintpuits
Saint'Agnan
Saint-André
St-Aubin-Ch.-Neuf
St-Aubin-s.-Yonoe
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Saint-Bris
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1192
22457
1047
18640
1389
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2585
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1674
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13179
1418
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1188
27353
2489
42060
4605
37524
872
14592
991
6813
2185
59699
479
13691
854
12293
5258
25290
1136
7321
561
76655
759
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594
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1389
11552
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29175
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Brienon
Joigny
Noyers
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Saint-Sauveur
Charny
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Cruzy
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Chablis
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Lucy-le-Bois
Vermenton
Chablis
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Saint^Glément
St-Cyr-les-Coloni
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St-Denis-s-Ouanne
Saini-Pargeau
Saint-Florentin
Saint-Georges
St-Germain-d.-Gh.
St-Julien-du-Saull
Saint-Léger
St-Loup-(rOrdon
St-Martin-des-Ch.
St-Martin-d'Ordon
St-Marlin-du-Tert.
St-Martin-s.-Arm.
St-Martin-s.-Ocre
StrMartin-s-Oreuse
St-Martin-s.-Ouan.
St-Haurice^.R.-H.
St-Haurice-le-Vicl
St-Maurice-ThijE.
Saint-Moré
SaintrPère
Saint-Privé
St-Romain-le-Pr.
SaintrSauTenr
Saint^erotin
Saint-Valérien
Saint-Vinnemer
Ste-Colombe
St&Colombe-s.-L.
Ste-Magnance
Sainte-Pailaye
Sainte-Vertu
Saints
Saiieny
Sambourg
Santigny
Sarry
Sauvignyle-Beur.
Sauvigny-le-Bois
Savigny
Savigny-en-T.-Pl.
Sceaux
Seignelay
Sementron
Senan
Sennevoy-le-Bas
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Sens
Sépeaux
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Serbonnes
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Chablis
Sens
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Sens
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Charny
Sergines
Aillant
Aillant
Vézelay
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Saint-Julien
Saint-Sauveur
Pont-sur- Yonne
Chéroy
Cruzy
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Saint-Sauveur
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Samt-Sauveur
Sens
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Chéroy
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Cruzy
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Sens
Saint-Julien
Saint-Fargeau
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Vermenton
Sergines
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Sens
Chablis
Sens
Charny
Saint-Fargeau
Saint -Florentin
Auxerre
Chaslellux
Saint-Julien
Quarré
Saint-Julien
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Saint-Julien
Sens
Tanlay
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Thorigny
Charny
Thorigny
Aillant
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Bléneau
Sépeaux
Samt-Sauveur
Pont-su^Yonne
Saint-Valérien
Tanlay
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Saint-Sauveur
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Vermenton
Nojers
Saint-Sauveur
Sens
Ancy-le-Franc
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Avallon
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CussT-les-F.
Guillon
Seignelay
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Sens
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Saint-Fargeau
Serbonnes
Sergines
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•
17
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12
12
37
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26
15
24
70
10
23
30
COMMUNES.
9>
•«a
Revena
cier selon
matrice
idastrale.
5§
j-M
67
CANTONS.
BUREAUX
de
POSTB.
DISTANCE
de la commune
au I II I an
cant. Irarr. lch-1.
Sormery
SoucT
Sougères
SoomaicitraiD
Stigny
Subligny
Taingy
Talcy
Tanlay
Tannerre
Tharoiseau
Tharot
Theil
Thizy
Thorey
Thorigny
Thury
Tissé
Tonnerre
Toucy
Treigny
TréTilly
Trichey
Tronchoy
Trocy-sur-Yonne
Turay
Val-de-Mercy
Yallan
Vallcry
VareQie
Varennes
VassT
Vaiioeurs
Vanlt de Lngny
Vaumort
Vaux
Venizy
Yenouse
Veno^
Vcreigny
Verlin
Yermenton
Vcrnoy
Yéron
VertiUy
Vezannes
Yézelay
Yézinnes
Vignes
YillebleTin
Villeboo^is
Viilechélive
ViUecien
Viliefargeau
Villerranche
Yillegardin
YiQemanoche
ViUemer
VillenaTotte
3160
2f62
2650
1061
1786
2061
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1296
2883
343
235
HS5
554
603
1795
2322
596
5827
3186
4606
688
661
649
830
2487
1545
If 66
1242
1041
1005
74*
2744
1519
1452
423
4893
792
2274
2725
1410
2564
1433
1591
561
900
1983
630
1177
716
1181
942
760
1378
2327
1454
1439
426
219
45328
31976
14348
23633
41120
9683
22166
9541
38830
27822
6321
8630
19897
12176
8319
18375
19280
6756
165112
52276
54089
27477
10425
13516
11039
66100
11292
29198
17636
15583
9941
17353
21052
33512
9858
14330
111103
12069
48007
29218
25182
84172
20845
24983
4470
9521
27382
6508
33851
45348
16853
7401
13995
48579
22789
26314
45411
10778
4883
Flogny
Sens
Saint-Sauveur
Flogny
Ancy-le-Franc
Chéroy
Courson
L'Isle-sur-le-S.
Cruzy
Bléneau
Vézelay
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Guillon
Cruzy
W.-l'Archev.
Saint-Sauveur
Tonnerre
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Toucy
Saint-Sauveur
Guillon
Cruzy
Flogny
Coulanges-s.-Y.
Bricnon
Coolanges-la-V.
Auxerre
Chéroy
W.-l'Archev.
Ligny
Guillon
Cerisiers
Avallon
Sens
Auxerre
Brienon
Ligny
Auxerre
Saint-Florentin
Saint-Julien
Ver menton
Chéroy
Sens
Sergines
Tonnerre
Vézelay
Tonnerre
Guillon
Pont-sur-Yonne
Chéroy
Cerisiers
Joigny
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Chamy
Pont-sur-Yonne
Ponl-s,-Yonne
Aillant
Pont-sur-Yonne
Neuvy-Sautour ;
Sens
Saint-Sauveur
Neuvy
Ancy-le-Franc
Sens
Courson
L'Isle-sur-le-S.
Tanlay
Mézilles
Vézelay
Avallon
Theil
L'Isle-s- Serein.
Cruzy
Thorigny
Samt-Sauveur
Tonnerre
Id.
Toucy
Treigny
Guillon
Cruzy
Tonnerre
Vermenton
Saint^Florentin
Coulange-la-V.
Auxerre
V^allery
Theil
Ligny
Guillon
Cerisiers
Avallon
Theil
Auxerre
Saint-Florentin
Ligny
Auxerre
Saint-Florentin
SainWulien
Vermenton
Egriselles
Sens
Sergines
Tonnerre
Vézelay
Tonnerre
Guillon
W.-la-Guyard.
St-Valérien
Arces
Villevallier
Auxerre
Chamy
Chéroy
Pont
Basson
Pont
19
33
7
7
14
36
9
24
7
25
15
8
7
28
6
16
10
9
16
38
7
9
6
6
14
13
7
15
11
17
16
15
9
35
6
6
a
•
•
23
9
45
• 9
13
12
20
7
8
15
23
16
33
4
16
6
6
^6
19
11
17
2
23
10
23
16
28
7
7
15
15
6
6
10
17
7
17
6
6
4
27
5
15
•
23
16
18
9
9
10
20
10
10
»
15
5
5
5
18
10
21
11
12
5
20
6
6
6
6
7
25
4
21
2
14
13
11
6
6
39
63
36
34
60
58
28
50
44
38
46
41
48
49
52
65
35
35
33
23
45
55
53
43
23
37
16
6
70
50
23
67
40
48
46
6
32
17
6
27
42
23
53
49
77
28
45
37
56
78
64
38
41
6
44
66
70
12
68
68
COMMUNES.
Superficie
en hect.
Reyenn
foncier selon
la matrice
cadastrale.
CANTONS.
BUREAUX
de
POSTE.
DISTANCE
de la commune
an I k I an
cant. lrarr.lch-1.
VilleneuTC-Ia-Don.
1074
24295
VilleneuTe-la-Guy.
1658
99088
VliieneuYe-l.-Gen.
2468
17738
Vilïen. St-Salvc
704
12520
Viileneuve-rArch.
695
46433
Villeneuve -sur- Y.
4014
853
Villepenrot
916
373
Villeroy
Villelhierry
710
08724
2088
37402
YilleTallier
837
998
Villiers-Bonneiix
1454
16761
Yilliers-lesHauts
1911
44465
Villiers-Louis
1107
20590
Yilliers-St-Benott
290
16629
Villiers-s.-Thoion
1550
17440
Yilliers-Yineux
1118
13561
Yillon
943
10553
Yilly
585
12774
Yincelles
1253
17980
Yincelottes
185
11016
Yinneut'
1526
35945
Yireaux
1458
22404
Yiviers
918
7553
Yoisines
2715
26893
Volgré
954
12725
Youtenay
1004
12982
Yrouerre
4428
10101
Chéroy
Pont-sur-Yonne
Bléneau
Ligny
W.-l'Archev.
Viilen.-8ur-Y.
Pont-sur-Yonne
Chéroy
Id.
Joigny
Sergines
Xncy-Ie-Franc
W.-f'Archev.
Aillant
Id.
Flogny
Cruzy
Ligny
Coulanges-la-Y.
Id.
Sergines
Ancy-le-Franc
Tonnerre
W.-FArchey.
Aillant
Vézelay
Tonnerre
St-Valérien
W.-Ia-Guyard
Hézillcs
Ligny
W.-rAichev.
Villen.-sur-Y.
Pont
Sens
Yallery
VilleTallier
Thorigny
Ancy-le-Franc
Sens
Villiers-St-Ben.
Aillant
Flogny
Cruzy
Ligny
Yincelles
Id.
Serbonnes
Ancyle-Franc
Tonnerre
Thorigny
Senan
Arcy
Tonnerre
12
14
12
24
13
41
11
11
>
24
»
17
4
8
3
9
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19
9
9
1
19
6
24
0
11
7
30
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6
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12
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5
1
6
10
3
5
8
8
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81
41
11
49
97
19
45
41
45
36
59
53
34
27
39
57
19
13
14
73
40
63
23
73
13
17
Nota. La commune de Saint-Serotin a été créée par la loi du 3 juillet 1861.
Elle a été formée des hameaux, fermes, etc., ci«après :
Saint-Serotin, les Terriers, la Friperie, la Colletorie et la Yallée des Ronces,
distraits de la commune de Nailly, 260 habitante, 618 hect. 30 ares 70 cent.
La Brigaille, les Baillis et Chemiteau, distraits de la commune de Lixy, 62 hab.
255 hect. 79 ares 40 cent.
La Bretille et les Gitris, distraits de la commune de Pont-sur- Yonne, 58 hab. —
268 hect. 78 ares 60 cent.
52 hect. 34 ares 10 cent., distraits de la commune de Yilleperrot, 0 hab.
La Cave et la Sécherie, distraits de la commune de Brannay, 96 hab. • 131 hect.
ares 89 cent.
TABUBAii nwm comnnii»
PAR ARRONDISSEMENT ET PAR ORDRE ALPHABBTIQOB.
Population*, Noms des Maires, Adj oints. Curés**, Desservants et Instituteurs,
COMMUNES.
Popnla-
tion.
MAIRES.
ADJOINTS.
CURÉS.
INSTITU-
TEURS.
ARRONDISSEMENT D'AUXERRR.
Aecoby.
1077
Aigrement
155
Andries.
1146
Appoigny.
1834
Arcy-sur-Core.
1554
Augy.
432
AnxEaRE
15081
Avrolles.
649
Baiarnes.
613
Beaumonl.
427
BeanYoir.
395
Beine.
683
Bessy.
563
lUeigny-ie- Carreaa.
394
Bois-d'Arcy.
133
Bonilly.
356
Chablis.
2335
Champs.
615
Charbny.
4352
Charentenay.
668
Chastenay.
394
Chemilly, p. Seign,
583
Chcmilly-8-Serein.
352
Cbeny.
800
Chéu.
668
CheTannes.
1393
Chichée.
688
Cbicby.
75
Chilry.
667
Conlanges-la-Yin.
1353
CoulaDgeron.
428
Cou langes-sur- Y.
1639
Courgis.
631
Courson.
1418
Crain.
822
CraTan.
1294
Diges.
1599
Dracy.
650
Druyes.
931
Egleny.
568
Escamps.
1067
Escolives.
476
Essert.
176
Etais4a-Saavin.
1832
Momon Louis
Duchàtel.
Lapert.
Jeannetfuin.
Lemaire Ch.
Drouhin.
B""Martineau
des Chesnez
G. 0. *.
Regnard.
C»« de Boury.
ChaTance.
Connal.
Hardy.
Grégoire.
Truchy.
Poulin.
Moreau.
Gounot.
Regnauldin.
Mocquot.
Foudriat.
Gauthier J.
Doré.
Jacquillat.
Albaoel.
Fromonot.
Gauchot.
Picq.
Sourdillat.
Raoul Alex"»".
Livras.
Sonnet.
PoulinOud.
Forçeot.
Bouillie.
Vincent.
Jochèr.
Poulin.
Gauthier.
Feuilly.
Bercier.
Guinant.
Briffaut.
Rétif.
Fabre.
Momon Félix.
Conrseault.
André Alban.
Bertrand.
Lecointe.
Guyard.
Laurent -Les-
seré ^ et
Flocard^.
DelécoUe.
Melon Bem'.
Vern assier.
Malhié.
Sageat Hub.
Bureau.
Potherat.
Thomas.
Létan^.
Charher.
Belleyeaux-B
Bétagon.
Paris
Gauthier F.T
Gaillard.
Villain.
Jacob.
Quignard.
Butté.
Notton.
Mangin.
Hamelin.
Dupuis.
Durand.
Poulin Aug.
Foulley.
Loury.
Télard.
BoiHsard.
Lechiche.
Bertrand.
Montassier.
Simonneau.
Montarçnot.
Renaudin.
Barrault.
Mercier.
Leblanc.
N.
Gibier.
Plait.
Chauvin.
Picq.
Fortin.
Bernard.
Larfeuil.
Courtois.
Pradenc.
Chauvois.
Verdier,
Jarrand.
Amoult.
Roux.
Colard.
Roidot.
Thomas.
Regnard.
Petiot.
Laurant,
Fortin.
Soupey.
Th&rnai.
Rousseau.
Husson.
HUCHARD.
Guierry.
CoUin.
HOOT.
Suisse.
DONDAINE.
Bruley.
QUERQCELIN.
Grandjean.
NiCOLLE (G.).
Fouinât.
Re^nault.
Tridon.
Verdier.
Dumont.
Foussat.
Adam.
Raveneau.
Tachy.
Gautrot.
Duchàtel fils.
Laurant.
Béthery.
Joflrain fils.
Pellier,
Lasnier,
et Jussot
Cornu.
Camus.
Niel.
Barlou.
Ménétrier.
Leblanc.
Thiébault.
Millot.
Descaves.
Plain.
Huffot.
Godard.
Roche.
Godard Ern.
Moret.
Vilain.
Creveau.
Robin.
Dessignolle.
Filleux.
N.
Rémond.
Poulain.
Bellot.
Leseur.
Noirot.
Del igné.
Gourliaa.
Espéron.
Rouillié.
Billeau.
Rallu.
Vigreux.
Dumont.
Bourdillat.
Chalmeau.
Dufort.
(*} La population est indiquée d'après le dernier recensement quinquennal de 1861.
(*') Les noms des curés sont en lettres petites capitales, ceux des desservants en let-
tres romaines, et ceux des desservants bineurs en lettres italiques. Un — indique les
communes réunies à une autre pour le culte.
70
COMMUNES.
Popula-
tion.
MAIRES.
ADJOINTS.
CURÉS.
INSTITU-
TEURS.
Festignj.
Fontenailles.
Fontenay p. Chablis
Fonlenay-8.-Four".
Fontenoy.
Fouroimes.
Fyé.
Germigny.
Gurcy.
Gy-rEvôquc.
Hanterive.
Héry..
Irancy.
Jaulges.
Jussy.
La Chapelle-Vaup.
Lain.
Lainsecq.
Lalande.
Leu^ny.
Levis.
Lichèresp. Aigrem.
Lignorelles.
Ligny.
Lindry.
Lucy-sar-Care.
Lucy-sur-Yonne.
Mailly-Ia-Ville.
Mailly-le-Châte .
Maiigny.
Méré.
Merry-Sec.
Meiry-sur- Yonne.
Migé.
Milly.
Molesme.
Monétean.
Montignj.
Mont-S&int-Sulpice.
Mouffy.
Moulins-8.-Ouanne .
Moutiers.
Ormoy.
Ouanne.
parly-les-Robins.
Ferreuse.
Perriffny.
poinchy.
Pontigny.
Pourrain.
Présilbert.
Prény.
Quenne.
Rebourseanx.
Ronvray.
Sacy.
Sainpuits.
269 Poirson.
255 Cormier
317 Rousseau.
237 BourclUat.
872 Bréchot.
468 Droin.
130 Lasnier.
617 Foumier.
1073 Naillet fils.
635 Gnyard.
352 Guillot.
1657 Bernard.
1023 Main ferme.
501 Cordier.
504 Brunet.
247 Papavoine.
491 Dcpieyres.
987 Merlot.
423 Cf de la Celle.
761 Chastellet.
508 Front.
355 Gounot.
382 Lécullier.
1544 Houzelot.
1199 Joly.
255 Moreau.
480 Tayon.
1007 Vespérini.
1016 Badin-d'Hur.
1214 Rabé.
386 Renard.
516 Foudriat.
643 Mou ion.
1031 Manigot.
243 FoulIeyJean.
394 Jarry.
988 Boursin.
740 Potherat.
1503 Gérand.
240 Bruand.
366 Ducrot.
965 Grossier.
705 Couturat.
1 1S2 Duché.
1061 Dejust.
338 Morisset.
499 de Bourste.
237 DauTissat.
770 Cambuzat.
1596 Baudoin.
360 Guilly P.
232 Marceau.
47^ Guyard.
32^ B.deRebour-
Guillé. [seaux
Rouard.
B" du Ha-
Ivelt ^.
33"
701
899
Courte!.
Godard.
Fèvre Claud.
Gautherot.
Aliard père.
Savouret.
Dau vissât.
Cretté.
Deschamps.
Petit.
Girard.
Fèvre.
Chapt Etien.
Bury.
V igreux.
Hugot.
Dwglas.
Montassier.
Simonnet
Saussier
Morienne.
Gros.
Joly.
Blonde.
Barbe.
Poinsot.
Robineau.
Amiot.
Boizanté.
Roblot.
Léger.
Lordonnois.
Millereau.
Mathé.
Vocoret.
Millot.
Petitjean.
Lamas.
Chauvin.
Godard.
Robiin.
Billaut.
Bey.
Giflon.
Buzigny.
Petiot.
Merat.
Coquard.
Rabé.
Bougault.
Guilly V.
Taboue.
Troillé.
Lapoix.
Laoille.
Corne vin.
Roux.
Jové.
QuerquHin.
fiover.
Marcq.
Cazés.
Gnmaldi.
Boyer.
PaUIet.
Roblot.
Galabert.
Rossignol.
Pélissier.
Ducrot,
Boucheron.
Foussat
N
Marsal.
Blondel.
Berlin.
Riboulean.
Caies.
Pothin.
Raoul.
GOCRLOT.
Dupuis.
N.
Lefranc.
Beau.
Jojot
Putois.
Bardout.
Suisse.
Lemasson.
Guénn.
Gautherin.
Querquelin.
Cartaut.
Villiers.
Petit.
laurant.
Durand.
Millot.
Laroche.
Fortin.
Verlot.
Soisson.
Duru.
Gautherin.
Boyer.
Gâteau.
Pradene.
BruUy.
Monot.
Gourmand.
Laur.
Bo>er.
Bertrand.
Larootte fils.
Renard.
Tanière.
Michant.
GiUet.
Robiin.
Train.
Jay.
Benoit» Denis.
Perreau.
Martin.
Foumols.
Perreau fils.
Vallel.
Lemoine.
Mérat.
Fèvre
Lhoste.
Godard père.
Gaulon.
Barbier.
Perreau.
Jouby.
Fillieux.
Thevenot.
Foin.
Hospied.
Foin.
Paillot.
Viel.
Reille
Louzon.
Morin.
Laurent père
Demogé.
Badin £.
Hugot.
Massé.
Thibault.
Badin A.
Paulvé
Bizard.
Goudon.
Dejust.
Dhivert.
PichoD.
Lasnier.
Cholat.
Devillat.
Vosgien.
Amelln.
Motheré.
Viault.
Perrin.
Renard.
Mitaine.
Houard.
1\
COMMUNES.
Popala-
tion.
MAIRES.
ADJOINTS.
CURÉS.
INSTITU-
TEURS.
Saint-Bris.
4851
Guenier.
Charpillon.
Gutgnepied.
Mathieu.
Prot.
Saint-Cvr-les-CoI.
2»7
Jacquinet.
Griflfe. (N)
Chéreau.
Saiiite>(^olombe.
695
Huiard.
Laurent.
Blandel.
Cbérest.
Sainte- Pallaye.
276
de Bonnaire.
Guiilemeau.
Pradene^
Bathereau.
Saint-FlorenUn.
2589
Hélie.
Biron.
VOIRIN.
Perdijon.
Saint-Georges.
639
Tungnaud.
Denis.
Giifard.
Mereau.
Saints
1320
de Bontin.
Tbillière.
Méaume.
Soupey.
SaiDt-Saa?eur.
f846
Morisset.
Jarry.
SiCARD.
Dezervilie.
Seignelay.
f556
Froltier.
Brette.
Vallot.
Borain.
Sementron.
434
G.deMontou
Magny.
Desoôuez.
Lucas.
Poulin.
Sery.
2S4
Boidequin.
Grilletde Se-
N.
Sougères.
1432
Millot.
Caguat.
Drot. (ry
Godard,GisIain.
Taittgy.
995
Goudron.
Moreau.
Vie.
Droin.
Thury.
IH7
Pascault.
Angilbert.
Gabcn.
Raoul.
Toucy.
2839
Paqueau.
Sonnet.
N.
MOREL.
Poitout.
Treigny.
2600
de Guerchy.
Régnier.
Mercier.
Montassier.
Humbert.
Trucy-8ur-Yonne.
401
Guilly.
Dufour.
Vesperini.
Paumier.
Val-de-Mercy.
515
Joliy.
Dupont.
SerTolles.
Goussot.
Vallan.
709
Guy on.
Rocard.
Ladrée.
Berlin.
Varennes.
475
Vueilliotte A.
Courtaut.
Poyard.
Flaget.
Vaux.
401
Courtet.
Dujon.
Troué.
Breuillard.
Venouse.
282
Perrignon.
Chardon.
Bernard.
Bricard.
Venoy.
i220
Naudet.
Paulvé.
Moreau.
' Givaudin.
joffrainpère.
Yergigny.
469
Matry.
Rousseau.
Régnier.
Pourreau .
Vermenton.
2509
LeroaireEug.
Grisou.
Juventy.
JOURDE.
Berauit.
Villefargeau.
452
Flandin.
Roy.
RoDin.
Joachim.
DocbAtei père.
VilleneuTe-S'-SatTe
2U
Rimbert.
N.
Hès.
Villy.
Yincelles.
177
863
Pbiiippon.
de Badereau.
Lécullier.
Petit.
Raoul.
Fabier.
N.
Mouchotto.
Vinceioties.
469
Bardout.
Bardout Hug.
Fabler,
Lhérilier.
ARRONDISSXMBNT D^AVALLON.
Angely.
Annay-la-Côie.
AnnéoL
Annonx.
Anstnides.
Asnières.
Asquins
Aihie.
Ayallon.
BeauTilliers.
Biaey.
Blànnay.
Brosses.
Bnssières.
Chamottx.
Chastellnx.
Châtel-Oensoir.
Cisery-les -G.-Ormes
Cirry.
Coutamoux.
Cassy-ies-Forgei.
312
455
57
355
736
910
225
5538
223
274
272
1108
421
411
617
1311
160
354
319
619
Joudner.
Guettard.
Goupilieau.
d'Avoust.
d'Anstrudes.
Forestier.
Guillin.
Piffoux.
Fèbvre.
Morot de Grésl'
Verrier. | py.
deCbâleaaviem
Berthoux.
Michel.
Cambuzat.
Augueux.
Cotleaa - Mont.
Barbier J.
Bonnaire.
Gagneau.
Pelletier.
Gros.
Baudot.
Guyot.
Bonnetat.
Labour.
Bellanger.
Defert.
Lardery.
t Caillât.
{ Leclerc.
Léger.
Mithouard.
T&uillier.
Régobis.
CoTlin J".
Cambuzat.
Ferrey.
Carouge.
Barbier Ed.
Rioite.
Josserand.
Millot.
Grossetéte.
Frénia],atné.
Frénial, j.
Gourlet.
Rémond L.
Voisinot.
Couard.
Grossetéte.
Darcy.
Gally.
Moreau.
Compare!.
Plagnard.
GautheronN.
Naudin.
Gally J.-B.
Lairot, F.
AUYRAY.
Vosgien.
RaTereau.
Baudot.
Cartault.
Breuillé.
Benoist.
N.
Adine.
Bierry.
Guecnot.
Droin.
Nicolas.
Laporte.
Lebas.
N.
Bessy.
Minard.
Chatteau.
Perreau.
Sonnois.
Tanière.
Olivier.
Carré. Cj
Yeaulln.
Riboullot.
Peltier.
72
COMMUNES.
Popula-
tion.
MAIRES.
ADJOINTS.
CURÉS.
INSTITU-
TEURS.
Dissangis.
Domecy-gur-Care.
Doroecy -846- Vao li.
Elaules.
Foissy-leS'VezelaT.
Fontenay p. Vézel.
Girolles.
Givry.
GaiUon.
Island.
Joux-la-Ville.
Lichères.
L'Isle-sor-Serein.
Lucy4e-Bois.
Magny.
Marmeaux.
Massangis.
Menades.
Moniillot.
Montréal.
Pierre-Perlhuis.
Pizy.
Pontanbert.
Précy-le Sec.
ProTency.
Quarré-le»-Tombe8.
Saint-André.
SaintrBrancher.
Sainte-Colombe.
Sainte-Magnance.
St-Germdin-des-Çh.
Saint-Léger.
Sain^Mo^é.
Saint-Père.
Santî^y.
SauTigny-le-Beuréal
Sauvigny-le-Bois.
Savigny-en-terrc-P.
Sceaux.
Sermizelles.
Talcy.
Tharoiseau.
Tharot.
Tbizy.
TréviUy.
Yassy.
YaultdeLngny.
Vézelay.
Vignes
Youtenay.
Aillant.
Arces.
Armeau.
Basson.
Bellechaume.
B4on.
289
832
382
641
489
578
343
420
809
451
1182
223
854
937
Millot.
Gontard.
De Domecy.
Gariel.
Monnot.
Rousset.
Cunault.
Ratât.
Bécard.
Marioux.
Cballan.
Salé.
Chéru.
Chauyelot.
1 105 Dizien.
271 Halley.
588 Guenean.
225 Pannetrat.
911 De Lenfema.
550 Délavant.
235 Roglet.
376 Garnier.
482 Ghevy.
688 T. Ronsset.
451 Tbibault.
2098 Petitier-Cho.
370 Teurreau.
780 Santigny.
436 Montandon.
800 Leduc.
1271 Houdaille >X(.
1276 Tripier.
386 Lefeb.-Nailly.
1069 Lairot.
319 Boisselat.
177 Lame.
735 Cordior.
377 Morvand.
302 Guillier.
349 Maillard.
284 Dion Pierre.
347 d'Estattd'Assay
201 Voillereau.
280 MonUrlot.
178 Santigny.
349 Legast.
756 Ravisy.
1162 Borot.
272 Rarrault.
318 Bourgeois.
Rongeot.
Thouard.
Guignot.
Seurre.
Villiers.
Rétif.
Barillot.
Gourlot.
Lambert.
Meunier.
Rétif.
Boisseau.
Foumier.
Poyard.
Goujon.
Garnier.
Tavoilldt.
Deffert.
Trémeau.
Labbé.
Durand.
Goureau.
Rolley.
Renault.
Carillon.
Guyard.
Verrier.
Che?illotte
Paris.
Simon.
Gaudin.
Truchol
Joublin.
Soliveau.
Tupin.
Colas.
Bailly.
Soisson.
Bécard.
Gourdanlt.
Riotte.
Robot.
Minard.
Champenois.
Gauthier.
Hobert.
Santigny.
Girardot.
Cunault.
Trempé.
Candras.
GadreL
Morlet.
Hilaire.
Charles.
Dessignolles.
Evrard.
Troncin.
Marquot.
Droit.
Lairot.
N.
Sekeqdier.
Fauvet.
Gally.
Bidault.
Taquenet.
Logerot.
Gautheron i.
Paris.
Crochet.
C:ourtot.
Minard.
Bourrey.
Virally.
Henry.
Durlot.
Mathieu Ch.
Lebome.
Delacoste.
Cullin.
Legast.
Bouchot.
Compère.
N.
BreuiUard.
Cunault.
Breuillard.
Paris.
Plagnard.
PiUHs.
Barré.
Mathieu.
Pitois.
Voêgien,
Pensée.
Girard .
Sergent.
Dutartre.
Balës.
ARRONDISSBMBNT DE JOIGNY.
1468
1003
867
677
647
569
Bachclet.
Beaudoin.
CtedeStoeville
Tissier.
Dubois.
Dupont.
I Lenoble.
I Fournier.
Simonnet.
Guérard.
Basset.
Bourderon.
VlALA.
Durand.
Prêtre.
Lapierre.
Bochot.
Mocquot.
Dondenne.
Dizien.
Darlct.
Rouard.
Cavenel.
GaiUot.
Mairry.
JacobJ
Roy.
Meunier.
Caussard.
Henry.
Bureau.
( Cunault.
iLabelIe.
Hénrdot, Gaet-
Gézant. (Urd.
(iamus
Fouchard.
Labalte.
Anceau.
Bessonnat.
Breuillard.
Bourgeot.
Maisonneuve
Perdu.
Chanlin.
Thibault.
Garnier.
Tissier.
Tavoillot.
Garnier.
Colas.
Gaumont p.
Peltier.
Chevreau.
Roubier.
Courtois.
Riotte.
Guechot, filF.
Bernasse.
Prévost.
Gerbfiux.
Bourdillat.
Chaplost.
Boivin.
Boulotte.
Lhuillier.
Sommet.
Barbier.
Renaud.
Michaut.
ThoUois.
Gougenot.
Ficaticr.
Guesnu.
Courtin.
75
COMICUNES.
PopaU-
tion.
MAIRES.
ADJOINTS.
CURES.
INSTITU-
TEURS.
Bléneao.
Bligny-en-Othe.
Bœurs.
Bonnard.
Branches.
Brienon.
Brion.
Bussy-en-Otbe.
Bussy-le-Repo6.
Cerilly.
Cerisiers.
Césy.
Chailley.
Chambeogie.
Champcerrais.
Champignelles.
Champlay.
Champlost.
ChampTallon.
CbamTres.
Charmoy.
Chamy.
Chassy.
Chaumot.
Ghène-AmoulL
Che Villon.
Chiehery.
Coulours.
Cudot.
Dicy.
Dillo.
Dixmont.
Epineao-ies-Vosves.
Esnon
Fleury.
Fontaines.
Fontenouilles.
Foiimaudin.
Grandcbamp.
Gnercby.
JOICHY.
La Celle-Saint-Cyr.
Ladnz.
La Ferté-Lonpière.
La Motbe^ux-Anin.
Lavau.
La ViUotle.
Les Bordes.
Les Ormes.
Looze.
Louesme.
Halicome.
Harcbais- Béton.
Mercy.
Merry-la-Vallée.
1892
154
918
186
587
2604
890
1230
654
211
1435
f305
1238
218
1000
1566
901
1447
536
620
406
1472
947
795
312
580
587
550
690
579
157
1816
470
491
1395
1022
574
438
1081
811
5971
1314
414
1406
87
1257
262
744
523
430
236
544
342
145
1000
Convert.
Delagneau.
Guerrey.
Carré.
Du val.
N.
Saflroy. 1
Grandvilliers
Valtat.
Mizelle.
Moreau.
Leverl.
Baudoin.
Berlbei.
Durand.
Pellegrin.
Garreau.
Bartbelemy.
BuretdeS.A.
Chollet.|Oi^
SaulnierM.
Perdu.
Precy aîné.
Landrier.
Kosse.
Garnier.
Capet.
Foiry.
Mery.
Du Châtelel.
Gousse.
Soutin.
PaiUot.
Grand d'Esn.
Dubois.
Breuillé.
Rosse
FroUier.
Berthet.
Kavin.
Gouturat.
Popbilat.
Thourigny.
Thomas.
Buisson.
Ct'deLeslra-
Cotfre. |de>)i(
Jubin-Mond.
De Bontin.
Droit,
Noiot.
Lagoguey.
Quatresois.
Moreau.
Bonjour.
Marliat.
Plumet.
Bouillancy.
Sourdiliat.
Jeannet.
N.
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Brillant.
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Pathier.
Verrier.
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Nicaise.
Appert.
Baratin fils.
Béguine.
Vicard
Faucberot
Paris.
Colson.
Messager.
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Mouchon.
Renon.
Delidais.
Montigoy.
Saulin.
Sapin Noël.
Legros.
Baudoin.
Moreau Alex.
Boulley.
Gaujard.
Gagnier.
Hunot
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Gruet.
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Siriot.
Delétaug.
Poupard.
Chcziean.
Lavollée.
Maquaire.
Barbe.
Moisson.
Jublot.
Frotlier.
Laliier.
Devoves.
Ribière.
Paillot.
Bourgoin.
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Viliermé.
Gras.
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Vivien.
Brelet.
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Larbodillat.
Laurent.
Garnier.
Villain.
Roy.
BOISSELIER.
Langin.
Julien.
HoUette.
Morel.
Girauit.
, Bernard Jnv.
, Tremblay,
Créneau.
Fournicr.
Créneau.
Tri DON.
Rodriguez.
Deligand.
ÙNeiU.
N.
Ilariot.
Roy.
Boulet.
Roussel.
Marcantoni.
N.
Nicole.
Ricordean.
Bichet.
O'Neill.
Jublin,
Barré.
Niel.
Calmus, Jay,
Damien.
Petit-Jean.
NUI.
Corail i.
Pegorier.
Morel.
Kune.
Delaçneau.
Marliac.
Heurky.
Demersay.
Devinât.
Tremblay,
Moulin.
Bertbelot.
N.
Gerberon.
Cassemiche.
Guillon.
Pouillot.
Mossot.
Perdijon.
Hugnot.
Petit.
Dubé.
Millet.
Gâteau,GiIlet
N.
Malicorne.
Forgeron.
Capet.
Michault.
Bornât.
Balzac(|.
Bourgoin.
Bernot.
Seguin.
Girard.
Roux.
Trélat.
Champroux.
Huot.
Viault.
Loitron.
Gaumontfils.
Dosnon.
Huot.
Jay.
Gamard.
Jeannest.
Godard.
Muzard.
Veau
N lin.
Leclerc
Jeubert.
Nasse.
Blanc.
Coupinot.
N.
Berry.
N.
Guillemain.
Coillier.
Largeot
Lesourd.
Bornât.
Bourgeois.
N.
Grimard.
74
COMMUNES.
tioo.
MAIRES.
ADJOINTS.
CURES.
INSTITU-
TEURS.
Mézilles.
Migennes.
Neuiily.
Paroy-en-Othe.
Paroy-8ui>Tholon.
Perreux-le8-Boi6.
Piffonds.
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Précy.
Pmnoy.
Rognv.
Roacnères.
Roosson.
St-Aubin-Ch.-Neuf.
St-Aubiii-8- Yonne.
St-Cydroine-la-Roch
StrDenis-s-Ouaiine.
St-Fargeau.
St-Julien-du-Sault
8t-LouiHl*Ordon.
St-Marlin-des-ch.
St-Martin-d'Ordon.
8trMartin-8-Ocre.
St-Martia-»-Ouan.
St-Maarice le-Vieil.
St-Maurice-This.
StrPrivé.
StrRomain-Ie-Prenx.
Senan.
Sépeaux.
SeptrFonds.
Sommecaiae.
Tannerre.
Turoy.
Vaadeurs.
Venisy.
Verlin.
Yillechetiye.
Yillecien.
Yillefranche.
Yillemer.
Yiileneuye-les-Gen.
Yilleneaye-8-Yonn.
YiHeyalIier.
Yilliers-st-Benott.
YilUers-fr-Tholon.
yolgré.
Bagneanx.
Brannay.
Champlgny.
Chaumont.
Chéroy.
Col&mien.
Conipigny.
(•ornant.
Colirceaux.
1505
720
880
46«
401
852
1075
1054
951
730
1460
285
454
1171
411
920
403
2587
2531
5921
668
572
123
865
590
327
1165
478
880
833
373
597
979
1217
981
1515
649
313
443
1058
466
641
5018
485
1042
852
438
562
519
1620
564
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540
509
218
354
230
ILedroit.
Cloche.
Piat Ed.-Et.
Bernard.
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Franchis.
Poisson.
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Mouchon.
Théveny.
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L^er.
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Chantemille.
Lebeau.
Barre de L.^
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Grossier.
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Girard.
Delaunay.
Hurlot.
Gallet.
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Desraoilhier.
Montachet.
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Delarue.
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Martin.
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Leckien.
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Desfoux.
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Lagoguey.
Ribière.
Mathieu.
Torchebœuf.
Jaluzot
Lesire.
Caire.
Filliout.
Rosse.
Carriot.
Bedoisean.
Chrétien.
Gardembois.
Barbe.
Griachc.
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Noël.
Charbny.
Fourrey.
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Fourrey.
Moury.
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Yeillot.
Moreau.
Vaché.
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Méreau.
Coffre.
Guibert.
Roy.
▲BRONDISSBMBNT DB 8BN8.
Foucher.
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Esprit-Roch.
Piesse.
Poussard.
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Brissot.
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Fouet.
Doubiot.
Marteau.
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Tonnelier..
Colson.
Duboi»-B.
Irobert.
Cochard.
Ducard.
Thuiilard.
Poollain.
Stéphani.
Pinet.
Huré.
Bouttier J.
Foumier.
Froquières.
Rémond.
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Oudot.
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Vedel.
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Lenief.
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Lenief.
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Heurley.
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Guillet.
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JoUy.
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Denisot.
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Cormier.
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Delmas.
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Rellief.
Remy.
Delaage.
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Bassery.
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Jorlin^ père.
Jeanniot.
Tercy.
Malluile.
Paris.
Boucherat.
Milachon.
Boulme^n.
Sommet.
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Gauthier.
Dansin.
Grégoire.
Peraijon.
Pelletier.
Barré.
Notlet.
Bérillon.
Colson.
Corne bise.
Meriet.
Jolibois.
N.
Fourrey.
Carré.
Courtault.
Brisedoux.
Toulot.
Robincau.
Montagne.
Larue.
Lorin.
Beaujean.
Berlbelln.Vean.
Huchara.
TanièreQ aillant
Simonnet.
Gatouillat.
Tissier.
Chaineau.
Girard.
Jorlin fils.
Duflot.
Buchotte.
Faussé.
Paillot
Delp).
Letumier.
Finot
Bonsset, Vivien
Hérisson.
Musset.
Fauvel.
Henry.
Veau.
Despradelie.
Cavenel.
75
COMMUNES.
Courgenay.
Conrlon.
Courtoin.
Courtois.
Cuy
Dollot.
Domate.
E^iselles-le-Bocage
Etigny.
Evry.
Flacy.
Flenrigny.
Foissy.
Fontaine-la-Gailiar.
Fouchères.
Gtsy-les-Nobles.
Grange-l^Bocage.
Gron.
Jouy.
La Belliole.
La Chapelle-sur-Or.
LaiUy.
La Postolle.
Les Sièges
Lixy.
Maillot.
Màlay-le Roi.
MAlay-le- Vicomte.
Marsangis.
Michery.
Molinons.
Montacher.
Nailly.
Noé.
PaiUy.
ParoD.
Passer.
Plessis-dn-Mée.
Plessis-SlJean.
PoDt-sar-Vannes.
PoDtr«ur-YoDne.
Rozoy.
Saint-Aenan.
Saint-Gléinent.
Saint-Denis.
St-Martin- du-Tertre
St-Marlin-s-Oreuse.
St-Maurice^iix-R.-H
Saint-Sefotin.
Saint-Vaiérien.
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SaTigny.
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Serbonne^.
Sergines.
Sognes.
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Popula-
tion.
MAIRES.
ADJOINTS.
CURÉS.
INSTITU-
TEURS.
806
1185
98
202
960
522
917
1304
5H
266
357
574
7«2
405
433
588
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Z\l
558
523
966
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50i
415
193
949
789
1067
325
730
972
404
404
469
536
259
476
318
1903
270
358
712
194
633
745
1066
446
1059
392
398
11098
585
1317
347
730
Simonnet.
Acier J.-B.
Louismet
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Marteau.
Nezondet.
Loriilon.
i^rimauit.
Ctiamillard.
Viart.
GaudiQ.
Prin.
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Baudoin.
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Poulain.
Fouet J.-C.
Régnier.
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CoUard[yii]o
Lorne.
Saviniat.
Chevreau.
Potin.
Mathieu.
Thomas.
Godard.
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Tarlois.
Petit.
Bavard.
Laissiau.
Hodry.
Bourcier.
Lefort.
Goupillon.
Chesnault.
Lalande.
Hesnault.
LamydeBeanJ.
Berlhelot.
Masson.
Poutean.
Gâteau.
Gagé.
Payen.
Mousard.
Legendre.
Claisse.
Leriche.
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[sieux
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Hardy. Fouard.
Acier L. F. Gervais.
Trabot.
Denizot.
Driat.
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Severat.
Duport.
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Savignat.
Loison^ad.sp. .
FayolieetOa-) Guillerat.
Riche, (mien
Ponce.
Gouyer.
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Febvre.
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Lesendre.
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Roze.
Thenard.
Fouet, Jacq.
Timbert.
Delajon.
Legrand.
Savignat.
Chenault.
Gassot.
Corjon.
Clément.
Pineau.
Delécolle.
Moutardier.
Coppé.
Siriau.
Ancelot.
Devove.
Motus.
Rondeau.
Harly-Perrau
Dechambre.
Besnard.
Bourgoin.
Rolland.
Antheaume.
Rousseau.
Blondot.
Goujon d'Or.
Lepagnol.
Bouy.
Evrat.
Chrétien.
Vincent.
Berlin.
Cothias.
VaUiant.
Dubois.
Vaudoux.
Masson.
Leroux.
Pilon.
Viard.
Deny.
Diiban.
Denavarre.
Maître,
BouUé.
Maekéonê p.
dEzerville.
Fouqueau.
ThAeneU
Maître.
Perreau.
Lagrange.
Grandjean.
Ponce.
Boisson.
Douine.
Duranton.
Salmon.
Mackéone.
Jean.
Picquùin.
Viault.
BùulU,
Robert.
ViauU.
Pégorier.
Moreau.
N.
Chenot.
Renault.
Crété.
Brullée.
Gouyer.
Marchand.
Michaut.
Boucheron.
DCBAN.
Gibier.
I Martin.
(Vaodott, PiCBi-
iiot.Gassbiiichi
Barbier.BausoT
Boudard.
DVRAIITON.
Favre.
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Boulogne.
Rameau.
N.
N.
Devinai.
Heurtefeu.
Péreladas.
Mouturat.
Vérot.
Fontaine.
Lethumier
i Denisot.
( Cbiganne,Remy
Ducamige.
Maugis.
Relief.
Aubert.
Viault, Guyot
Besson.
Vallet.
Carré.
Roger.
Albaut fils.
Ansault.
Boudard.
N.
Bernard.
Fournerat.
Bosserelle.
Paris.
Jarry.
Higot.
Jays.
Lespagnol.
Planson.
Chassonneau
Denisot.
Dechambre.
Leblanc.
Poinsot.
Fortin.
Longuet.
Cambuzat.
Peut.
Berlin.
Renard.
Bisson.
Constant.
Boudard.
Parisot.
Vissuzaine.
Beau.
Jutigoy.
Rieard.
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Régoby.
Maille.
Jatigny.
76
\
COMMUNES.
Popula-
tion.
Maires.
ADJOINTS.
CURÉS.
INSTITU-
TEURS.
Sabligny.
584
Letoffé.
Notté.
Poldevin.
Heurtefeu.
Theil.
410
Haudry.
Agoust.
Picquoin.
Bonueau.
Thorigny.
856
Vaillant, [de
Simonnet.
Laproste.
CoUin.
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Yareilles.
833
deRocfcechoaart.
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Bruakd.
Brûlé.
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Bourdon Th.
Rigoureau.
Perreau.
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Yaumort.
315
Roche.
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Poullain.
Huchard.
Yernoy.
415
Dumant.
Yarennes.
Rémond.
Point.
Yéron.
1254
Grenet.
Bordelot.
Chenot.
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Verlilly.
228
Juillet.
Plean.
Martin.
Denizot.
Yilleblevin.
906
Descourtis.
Dumant.
Croquet.
Houpin.
Yillebonffis.
Yillegarain.
624
Terrasse.
Bonneau.
Champagne.
Calié.
289
Duyeau.
Charpentier.
N.
Lejarre.
Yillemanocbe.
836
Sadron.
Bourgoin.
Person.
Lamarre fih
YillenaYOtte.
142
Tesson.
Fer rien.
N.
N.
Yilleneuve-rArch.
1857
Villiers.
Geoffroy.
Mazuc.
Crédé.
Yilleneuve-la-Dond.
334
Bezançon.
Vallon.
Dupire.
Robinet.
YilleneuTe- la-Guy.
1881
Lecomte.
Regnoul.
Sylvestre.
Séguin
Vivien.
Yilleperrot.
198
Mondemé.
Guérin
Denis.
Yilleroy.
Yillelhierry.
246
N.
Tourlier.
Champagne
N.
710
Foucber.
Navarre.
Labodr
Cholat.
Yilliers-Bonueax.
274
Poyau-CoU.
Prin.
Martin.
Horsin.
Yilliers-Louis.
553
Cotbias.
Burté.
Garlin.
Thierry.
Yinneuf.
1464
Chéreau.
Cajon.
Ballacey.
Lallement.
Yoisines.
801
Maria.
Boulot.
Oalmeau
Malécot.
ARHOIfDlSSEMBf
fT DE TONNERB
B.
Aisy.
461
Thierry Ant.
Gallien.
Plisson.
Caillien.
Ancy-le-Frand
1839
Martenot A.
Rémond L.
Labour.
Montandon.
Ancy-le-Libre.
373
Reddé Jean.
Larpin.
Forgeot.
Egeley.
Annay-s-Serein.
625
Gautherin.
Poitout.
Fontanez.
Regnault.
Argentenay.
232
Marmignat.
Houdot
N.
Rigolley.
Argenteuil.
628
Bourguignat.
Portier.
Tranchant.
Chouet.
Arthonnay.
668
Léonard.
Baillot.
Guichard.
Arbinet.
Baon.
187
Ménétrier.
Courtaux.
Ferrand.
Déon.
Bernouil.
211
Truflfot.
Forgeot.
Bègue,
Naudin.
Béru.
268
Garnier.
Heurley.
Maget.
Michaut.
Rov.
Leoas.
Beugnon.
368
Gillot.
Michaut.
Butteaux.
440
Robert.
Rousseau.
Mailly.
Jacanemier
Brillé.
Carisey.
435
Chapoulade.
N.
Labosse.
Censy.
104
JuUien.
Lagoutte
N...
Poitout.
Chassignelles.
406
Chavance.
Déon.
Dcmonperrenx.
Bussy.
Châtel-Gérard.
560
Philipot.
Houzard
Pussin.
Lemaire.
Cheney.
293
Teitoris.
Hélie
Champenois.
Monniot.
CoUan.
408
Plait.
Rousseau.
Berthaut.
Chatais.
Commissey.
1376
Vaudeau
Nancluse.
Georges.
Paris.
Cruzy.
1009
Martenot.
Prunier.
Gourmand.
Dupas.
Yalléc.
Cry.
321
Manlelet.
Gautherin.
Chausfoin.
Casy.
312
Martenot J.B
VeuiUot.
^ —
Montandon.
Dannemoine.
611
Cosson.
Fontaine.
Gouley.
Bonnin.
Dyé.
427
Rossignol.
Blonde.
Bègue.
Cornât.
Epineuii.
Etivey.
581
Clémendot.
Tranchant.
Devinât.
Sagourin.
590
l'etit.
Sainte-Croix.
Monnot.
Chevalier.
Fléy
371
Moine.
Lemoine.
Maget.
Cordier.
Flogny.
418
Mary.
Paris.
Serré.
Noèl.
Fresnes.
227
Voisinot.
CoUin.
Guyot.
Yiardot.
Fulvy.
190
Beau. ,
Paris jeune.
Labour (c.)
Brigodiot.
Gigny.
Gland
450
Roy.
Flomy.
Perrot.
Lambert.
31 11 Camus.
BatiUat.
Fèvre.
Noirot.
Grimault.
406
iBarbier.
Bruiey.
Guyot.
Malapris.
*'
77
COMMUNES.
Pop nia-
tion.
MAIRES.
ADJOINTS.
CURÉS.
INSTITU-
TEURS.
Jouancy.
JuUy.
Junay.
La Chap -Yieille-F.
Lasson.
Lézinnes.
Melisey.
Môlay.
MolosniéB.
Moulins.
Neuyy-Sautour.
Nitry.
Noyers.
Nmt&sur-AnnançoD
Pacy.
Pasilly.
Percey.
Perrieny-sur-AriD.
Pimelles.
Poilly-sar>Serein.
Qnincerol.
Ravièrefl.
Roffey.
Rugny.
Sainte- Vertu.
Saint-Martin-s-Arro .
Saint-Vinnemer.
Sambonrg.
Sanry.
Senne?oy-le-Ba9.
Sennevoy-le-Haat.
Seirigny.
Sonnery.
Soumaintrain.
Sligny.
Tanlay.
Thorey.
Tissey.
TONKBRRB.
Trichey.
Tronch<Ty.
Yezannes.
Vezinnes.
Villiers4es-Hant8.
Villiers-Vinenx.
YiUon.
Yireaux.
ViTicrs. -
Yronerre.
123
540
«94
673
385
649
576
359
605
329
1462
848
1607
457
478
«03
407
«93
2t5
635
3«8
«283
384
459
244
339
562
212
486
312
335
360
370
421
565
665
231
Pnssin.
Marcoult.
Coqaard.
Arnoult.
Massin.
Maupas.
Fournier.
Blot-Boyer.
Moreau.
Delalevée.
Fournier
Gautherin.
Mariglier.
Berthon.
Langin.
Lardin.
YiauJt.
Mignot.
Saget Louis.
Hoppenot.
Lanier.
Rizier.
Babeuille.
Guenin.
Boucherat.
Vaudeau.
Guyard.
PAris Charl.
Bidault.
Heurtefeu.
Sebiilaut.
Devaux.
Chaume.
Viault.
Lemoine ^.
deTanlayOi^
Arbelot.
256 Gueniot.
4789
2«1
3«0
206
350
545
375
467
540
420
390
MontreoiL
Peut.
Quignard.
Matnieu.
Carre.
Gougenot.
Boucheron.
Bertrand.
Queau.
B. de Viviers.
Dumet.
Bethery.
ChauYot
Verdeau,
Bcugnon.
Courtin.
Détolle.
Godin.
PreUt.
Bacot.
Marlot.
Viault.
Mion.
Pichenot.
Chevalier.
Détolle.
Pain.
Bouton.
Gelez.
Saget Louis.
Boudré.
Richebourg.
Gauthier.
Truffot.
Perreau.
Lemoine.
Brain.
Roy.
PAris Et.
Manceaux.
Comuelle.
Bouzard.
Saussay.
Paget.
Villaio.
Poitou.
Roguier.
Menegaut.
Yvois.
Moucelot.
Legris.
Coquet.
Cavenet.
Malaquin.
Pacot.
Boucley.
Genêt.
Fays.
Jouault.
Rayer.
Paquot.
\
Coupechoux.
Adam.
N.
Roux.
Michel.
Guinot.
Jominy,
Jobin.
Golandin.
Pillon.
Lemoyne.
Guillemeaa.
Mbrlot.
Millot.
Gallien.
Denit.
Lelteron.
Chausfoin.
Ferrand.
Tbierriat.
Chayance.
Hardy.
Huchard.
Vachez.
Billiault.
Zominy.
Collin.
Renaud.
Denis.
Déon.
Déùn.
Rayera t.
Porte.
BO.NNETAT,
Lombard.
Marquot.
Gogois,
Lbttbron.
Flort.
Huchard.
Berthaut.
Vautrin.
Thibaut.
Guerbert.
Alépée.
Cheryaux.
N.
Ferrand.
Montenotfils.
Montenot père.
Patou.
Lambert.
Gibier.
Nodiot.
Perruchon.
Fournerat.
Renault.
Mattrat
Crantin.
Senrre.
ChamoiOi Joi-
Nientin. [eherie
Quillaut.
N.
Prolat.
Paupy.
Seurre.
Quillaut.
Landres.
Braley.
Picard.
Tayoillot.
Quillaut.
Perrot.
Séffuin.
Ballacey.
Farcy.
Sebiliant.
Fougeat.
Guérin.
Lesire, Lespa-
Couturotrgaol
Bernasse.
Mouillot.
Gaze.
Berault.
Gauthier.
Nottet.
Carouzat.
Robin.
Humbert.
Barbenoire.
Charton.
Landre.
Heurtefeu
PaiUot.
Ghassin.
Babeuille.
78
ADMINISTRATIONS MUNICIPALES DES PRINCIPALES VILLES.
VILLE D'AUXERRE.
M. le baron Mapitinbau dbs Chbsnbz. G. 0. ^ , ancien conseiller d*Éut et sous
secrétaire d'État au départemenl de la guerre, Maire.
MM. LAUBBIfT-LESSBIli è|[(. ) Aj' ' M
Plocaiid *, 1 ^^JotnU.
Mmbtei du Cwueil municipal.
Courot, docteur- médecin.
Lallemand. greffier en chef du trib. civ.
Gouifier, commissionnaire en vins.
Escallier aîné, propriétaire.
Flocard, propriétaire.
RaYault, avoué.
Louxoii, propriétaire.
Laurent-Lesseré, négociant, adjoint.
Salle atné, négociant.
Baron de Madières, juge.
Thiolas (Valentin}^ propriétaire.
Charié ^, juge.
Remy, docteur-médecin.
Piétresson (Léon), notaire.
Marie ^^ docteur médecin.
Tambour, ancien avoué, juge supp.
Legage, propriétaire.
Baucher, propriétaire.
Milliauz, notaire.
Roblot, propriétaire.
Bazot, avocat.
Robin, greffier de lajnitlce de ptiz.
Larfeoil ^^ capitaine en retraite.
Plait-Amiet, commissionnaire en vins.
Tonera, notaire.
Lpfévre, géomètre.
M. Joly, receveur municipal, rue Martineau.
Personnel de la Mairie «TAuxerre.
MM. Nodot, secrétaire en chef. |MM. Clerseau, chefdebur.de Tétat civil.
Trico. chargé de la comptabilité. I ZincK, chef du bureau militaire, des
Frontier, employé. | contributions et des subsistances.
M. Métrai, architecte-voycr, conducteur des travaux communaux.
Police administratm, municipale et judiciaire,
M. Gabriel (Léon-François), commissaire cantonal de police.
Agents de police.
MH. Renard, sec. du bureau de police.
Huot, planton en permanence.
Foumouz, chargé de la sect. de TK.
Potenot, — — N.-E.
Rémond, — — S.-E.
Le bureau de police, à la mairie, est ouvert au public, tous les Jours, depuis
heures du matin jusqu'à l'heure de la retraite.
Babnlaud, appariteur des pompes funèbres.
Gardes champêtres.
IfM. Cadot, brigadier.
MM. Jousseau,
Filloux,
Lemain,
)
gardes.
Abattoir puJbUc: MM. Réméré, inspecteur; Irr, receveur, et Dyé, concierge.
VILLE D'AVALLON.
MM. Febyue, Maire.
MM.
Membres du Conseil municipal.
Febvre, membre du conseil général.
Bethery de La Brosse, anc. prés, du tr. c.
Tircuit, architecte.
Conturat, banquier.
Quatreyaux, médecin.
Caillât, ancien négociant.
Desnoyers, conduct. faisant fonct. d'ing.
Richard, propriétaire.
79
Rousseau, juge de paix.
Gally Gis, marchand de bois.
Camus, cultivateur.
Nageotte, tanneur.
Bierge, propriétaire.
Artbault, propriétaire.
Thibault, juge.
Ricard, procureur impérial.
Bidault, juge d'instruction.
Thébault, propriétaire.
Vigoureux, négociant.
Rameau, ancien notaire.
Leclerc, avoué.
Thierry, pharmacien.
Radot, receveur municipal.
N..., commissaire de police
Burlot, archilecte-voyer.
YILLE DE JOIGNY.
HM. CouTVRAT, membre du
N. Chbzjban.
Lavollkb,
MM. Membres du
Feneux-Gailliout, entrepreneur.
Lerebvre-Devaux, ancien juge de paix.
Bertin, confiseur.
Berlhe-Havard, ferblantier.
Durand-Gailliont, rentier.
Bouriaoes, rentier.
Perrier-Crodeau, propriétaire.
Petit-Moreau, entrepr. de bâtiments.
Benoit-Courtois, pharmacien.
Sévenat Paul, propriétaire.
Ghaudot, notaire.
LavoUée-Jubin, a4joint.
Picard^rèné, propriétaire.
Epoigny, notaire.
conseil général, Maire.
Comeil municipal,
I Coqoard, employé de l'enregistrement.
I Bouron, ancien maire.
Roblot. architecte.
Frécauh-Edme, propriétaire.
Meignen Amédée, propriétaire.
Peyron, rentier, anc. carrossier.
Vaasse, docteur médecin.
N.
Ricard, secrétaire.
Cochet, receveur municipal.
Roffemond, commissaire de police.
Letort, architecte.
MM.
VILLE DE SENS.
MU. DBUGAim ^^ Maire,
Membres du Conseil municipal.
Deligand, avocat.
Pleau, md de bois, prés, du trib. de com.
Parent ^, architecte.
Dubois, avocat, ancien notaire.
Gomisset Auguste, négociant.
Açdenier, propriétaire.
Giguet, propriétaire.
Petipas, notaire.
Boncrand-Comperat, propriétaire.
Délions-Dufour, propriétaire.
De Ghauveau, docteur-médecin.
Mancel, propriétaire.
I^ovent, avocat-avoué.
Vaudoux, négociant.
Tourneur, architecte.
Picnon ^, ancien avoué, jage supp.
Pille «fif, mgénieur de la navigation.
Mortier, oéeociant.
Querelle, fabricant de rasoirs.
Lallier, président du tribunal civil.
Berthelin, ancien avoué, juge supp.
Laude, receveur municipal.
Louvet, commissaire de police.
Lasnier^ secrétaire en chef de la mairie
Darmesin, architecte-voyer.
TILLE DE TONNERRE.
MM. MoNTRBuiL. Maire.
moucelot,
Legris,
I AdjoifUs.
MM. Membres du Conseil municipal.
Rathier, avoué. Bazile Auguste ^, officier en retraite.
Dormois Camille, économe de lliospiee. Colin, inspecteur des écoles.
Diard Albert, mécanicien. | Roy-Viara, propriétaire.
80
Lemaire-Prieur, fabricant de tan.
Roze, juge d'instruction.
Heroguer, ju^e de paix.
Hardy, propriétaire.
Delorme-Bourgeois.
Thoroas-Ctiapput, propriétaire.
Rétif, président honoraire.
Saintot, propriétaire.
Vébre, confifseur.
Munier-Portier, vigneron.
Prévôt, bananier.
Thierry, vétérinaire.
Perruchon, filatcur.
Garrel, receveur municipal.
Loreuil, commissaire de police.
Ravaux, secrétaire de la mairie.
VILLE DE VILLËNEUVE-SUR-YONNE.
MM. BlSSONNlER,
Bridou,
SADVEGRAUf,
Benoist,
Main.
\ AdjainU.
Secrétaire
MM.
Bally, médecin.
Bridou, pharmacien.
Sanvegrain, marchand tanneur.
Bacheiet, maître tanneur.
Bondoux, marchand de bois.
Fontaine, maréchal.
Bridou. directeur des coches.
Duru, commissionnaire en vins.
Pichot, propriétaire.
Beiançon, propriétaire.
Valoitin, cultivateur.
Lenfant, propriétaire.
Gillet, docteur en médecine.
Membra du Conteil munieipal.
Boudet. directeur des postes.
I Richard, commissionnaire en vins.
, Fontaine-Vergelot, maitre bottier.
. Guillet, marchand de bois.
; Gallon, propriétaire.
Putois, propriétaire.
1 Barde- Ver^elot, propriétaire.
i C baudet père, propnétaire.
1 Pathier, commissionnaire en vins.
IN.
Benotft, secrétaire delà mairie.
Poirier, commissaire de police.
ARCHITECTES DÉPARTEMENTAUX.
Piépln, à Auxerre.
Tircuit, à Avallon.
Grégoire Roux, à Joigny.
Tourneur, à Sens.
Perruchon, à Tonnerre.
CONSEIL DÉPARTEMENTAL DES BATIMENTS CIVILS.
Réorganisé par délibération du conseil général de l'Yonne, dans sa session do 1857.
MM. Mondotde Lagorce, ingénieur en chef des ponts et chaussées en retraite, pré-
sident. — N., secrétaire. — Dondenne, architecte, anc. professeur au collège
d'Auxerre. — Piéplu, architecte du département. — Boucheron, agent-voyer
central. — Desmaisons, conducteur principal des ponts et chaussées. —
Dantin, serrurier mécanicien.
ASILE DÉPARTEMENTAL DES ALIÉNÉS.
L'Asile départemental de PYonne, destiné au traitement des malades des deux
sexes atteints d'affections mentales, nerveuses ou convulsives, est construit sur un
plan et dans des proportions répondant aux principales indications de la science.
Ce qui en fait un type modèle, c'est qu'en donnant satisfaction aux exigences du
moment, il peut facilement se prêter aux progrès dont Texpérience pourra plus
tard faire sentir la nécessité. Si l'harmonie des conslnictions en rend l'habitaiion
agréable et exerce sur les malades l'influence la plus favorable, l'administration ne
néglige rien pour que l'organisation du service intérieur réponde à tous les besoins.
Cet établissement renferme environ 400 malades, dont la plus grande partie
appartient au département de l'Yonne aux frais duquel il a été construit.
Des pavillons spéciaux offrant tout le confortable possible sont destinés aux pen-
sionnaires qui, entièrement isolés des malades au régime commun, rencontrent
les avantsges des meilleures maisons de santé de la capitale unis aux sérieuses
garanties légales d'une administration régulière.
81
Commùiion de turveillanee.
MM. le Baron de Madières, juge d'instruction, président,
le Baron Martineau des Ghesnez, maire drAuzerre.
Mathieu, ancien avoué, administrateur provisoire des Aliénés
Laurent-Lesseré, adjoint au maire d'Auxerre.
Bonneville, ancien conseiller de préfecture, secrétaire.
Administration.
Directeur, médecin en chef : MM. Poret, doct. en médecine.
Médecin-adjoint : Pirouz, doct. en médecine.
Chirurgien : A. J.-B. Marie, docteur en médecine.
Interne en médecine : Prévost.
Interne en pharmacie : Designolle fils.
Pharmacien honoraire: Sallé-Frémy.
Receveur : Dautun aîné, rue Gochois, n* 19.
Econome : Designolle, à TAsile.
Secrétaire : Langiade, rue Gochois, n** 16.
Chapelain : M. Duru, rue de Paris, n<* 129.
Commis d'économat . Chevallier,
Surveillant en chef : Allons ; surveillante en chef : Mlle Brevelet.
Garde-magasins: Fonmier.
Le service intérieur et les soins personnels à donner aux malades sont confiés i
des employés éprouvés qui, sous rimpulsion des chefs de service, assurent nne
surveillance permanente, active et intelligente en même temps qu'exclusive de
toute coercition irritante. Une décision préfectorale du 5 novembre 1861 a fixé le
cadre de ce personnel de manière à satisfaire à toutes les indications du service.
Un rè^ement approuvé par S. E. M. le Ministre de l'intérieur régit et détermine
tous les détails du service administratif et médical.
Placementi d^offlee.
Les malades qui, dangereux pour la sécurité publique, ne peuvent pas payer le
prix de pension fixé par le règlement, sont admis dans l'Asile sur un ordre dn
Préfet qui détermine les conditions de cette admission. Il en est de môme des indi-
gents qui, sans être immédiatement dangereux, réclament cependant un traitement
spécial. (Art. 18 et 25 de la loi du 30 juin 1838.) Dans les deux cas, la demande de
la famille ou du maire adressée au Préfet doit être accompagnée :
1" De l'extrait de naissance.
2* D'un certificat de médecin constatant l'opportunité ou la nécessité du pla-
cement.
Placementi volontaires.
Les malades dont le placement est demandé par les fiimilles, à la condition de
payer directement le prix de leur pension, sont admis par le Directeur de l'Asile
auquel doivent être préalablement remises les pièces ci-après indiquées, conformé-
ment à l'article 8 de la loi du 30 juin (838 :
I* Une demande d'admission contenant les noms, prénoms, âge, profession et
domicile tant de la personne qui la forme que de celle dont le placement est ré-
clamé et l'indication du degré de parenté, eu à défaut, de la nature des relations
qui existent entre elles. La demande sera écrite et signée par celui qui la formera
et visée par le Maire. S'il ne sait pas écrire, elle sera reçue par le Maire qui en
donnera acte.
Si la demande d'admission est formée par le tuteur d'un interdit, il devra joindre
à l'appui un extrait du jugement d'interdiction.
Cette demande, écrite sur papier timbré, contiendra en outre rengagement de
payer la pension au taux fixé par le règlement pour la classe dont la famille aura
fait choix et d'acquitter tous autres frais en dehors du régiiie ordinaire, tels que
tabac, fournitures diverses, chauffage et éclairage particuliers, entretien du trous-
seau.
. 2* Un passeport on tonte autre pièce destinée à constater l'identité tant du malade
que de la personne qui le place.
d* L'extrait de naissance.
83
4* Un certiflcat d'un docteur en médecine consUtanl l'état mental de la personne
à placer, indiquant les particularités de sa maladie et la nécessité de faire traiter
la personne designée dans un établissement d'aliénés et de l'y tenir renfermée.
Ce certificat, écrit sur papier timbré, doit contenir tous les renseignements pro-
pres à éclairer sur l'urigine, la marche et la nature de la maladie.
Classes di pensum.
L*Asile d'aliénés de rvonne admet quatre classes de pensionnaires, dont le prix
de journée est fixé ainsi qu'il suit : Première, 6fr. 60 c; Seconde» 3 fr.30c.; Troi-
sième, 2 fr.; Quatrième, 1 fr. 15 c.
Le pensionnaire de première classe a constamment une personne spécialement
chargée de tuus les soins que réclament son état et les indications du traitement.
Dans la 2* classe, les malades ont également une chambre particulière, mais sans
ser\ice spécial (un surveillant pour quatre malades.)
Le résime alimentaire sain, varié et approprié aux besoins de chacun, varie
suivant les classes de pension.
La pension se paie a'avance par trimestre ou par mois entre les mains du Rece-
veur de l'Asile auquel on peut en faire parvenir le montant soit en un mandat sur
la poste, soit en effets non sujets à l'escompte.
Les malades peuvent être visités par leurs parents on tuteurs, en présence d'un
employé de la maison, si toutefois cette visite a été autorisée par le médecin.
Les visites ont lieu au parloir. Les personnes qui ne seraient pas connues dans
l'établissement, ne seront admises à visiter les malades qu'après avoir représenté
l'autorisation des parents on tuteurs qui ont réclamé le placement dans la maison
ou une attestation régolière des autontés locales constatant leur identité et leurs
rapports de parenté avec les malades.
HOSPICES.
Comités graiuits de eonsuUatimis
Créés en exécution du décret du 7 messidor, an IX, pour les cinq arrondissements*
i Gcetschy.
Arrondissement
d'Auxerre,
Chérest.
Lepère.
N.
d'Avallon,
{
de Joigny,
de Sens,
de Tonnerre,
(
{
Delamontagne.
Beaujard.
Pignon.
Provent.
Landrv.
Moucelot.
Rathier.
Hamelin.
Houdaille.
Malot.
Guillier.
HOSPICES COMMUNAUX.
L'oraanisation et l'administration des hospices ont été réglées par la loi dn 7 août
1851 et le décret du 23 mars 1852. Les commissions administratives sont composées
de 5 membres nommés par le Préfet, non compris le Maire, qui est président de droit.
COMMISSIONS ADMllflSTEATlVItS.
Dondenne, architecte.
A VALLON.
Béthery de la Brosse, )
Robert-Baudenet, 1
Rousseau, > administrateurs.
Darcy, curé. I
Ricard, /
BiUardbn, secrétaire.
Radot, receveur.
JOIGM'.
Damien c. de St-André, <
Chaudot,
Grost Jean-Bantlstei } administFiteurs.
Lefebvre Charles,
Colomb, avoué,
AUXEERE.
Le Maire, président.
Charié,
Mondot de Lagorce,
Sauvalle, atné,
Larf'euil.
Tambour.
LeMuel, économe.
Barbier, secrétaire.
Puissant, receveur.
Paradis et Courot, médecins.
Marie, chirurgien.
Rémj, chirurgien-adjoint.
Salle-Frémv, phannacien.
Boutraia, chapelain.
administrateurs.
83
LefebTre, économe et secrétaire,
Rosapelly, receTcnr.
SENS.
Leclair Simoa,
Carlier,
Vérot Léonard,
Laude,
Darnay,
Petjpas.
Gamjer, chapelain.
Drouin, économe et secrétaire.
Lederc, receveur.
▼BimfeifTdN.
administrateurs.
TOIfNKBBE.
Hardy,
Belnei,
Rétif,
Siraodin,
Colin Charles,
Camille Dormois, économe.
RoUand, recereur.
administrateurs.
CHABLIS.
Dncbé,
DaTid,
Albanel Constantin,
Mottot,
Miaulant,
Regnault, receveur.
administrateurs.
conisoN.
administrateurs.
Taupin,
Carré,
Louzon,
Petit,
Qoerquelin, curé,
Cliquet, receveur.
caAVAN.
NicoUe,
Quillaut,
Poogny,
Nioré,
Rehoors,
Regnard, receveur.
SAINT-FLOaBNTlN.
Leelere de Chaopf oberti
Espinas,
Roxé, j administrateurs.
Voirm, curé.
Bonnet,
Jozon, receveur.
administrateurs.
Chevallier,
Mignot,
Duchène,
Bourdiilat,
RigoUet Augustin,
Regnard, receveur.
VtfzXLAT.
Sergent, curé,
Regnault,
Fourneron,
Roglet,
Deroay,
Cardinal, receveur,
BEiniow.
Grandvilliers,
Guillot,
Hervey,
PouiUot.
Larboaillat, ouré,
Chardon, receveur.
sAiirr-FARGsatr.
Dhumez,
Jacquemier,
Toutée,
ITarquis de Boisgeliil,
Rémond,
Dorliac, receveur.
SADIT-JULIlIlf.
Billaultj curé,
Bourgom Robillard,
GiUet Claude,
Cassemiche,
Bezançon Jules,
Larcena, receveur.
VILLBNBUVB-Sna-TOimE.
Denizot, curé, ^
Guyon Alexandre. I
Hesme, >
Piat, (
Jubin, J
Giraud, receveur.
IfOTBBS.
Maison,
Dupêcbé,
Merlot, curé doyen,
Challan Stanislas,
Millot Marcel,
Petit, receveur.
administrateur»
> administrateurs.
administrateurs
administrateurs.
administrateurs.
administrateurs.
itdmittistratemrs.
SERVICE DES ENFANTS ASSISTÉS.
S„*îroi*i*^^^^î?i*-^**'* ?**"" d'exposition, à Auxerre, Joigny, Sens et Tonnerre.
i«li i^ ^^^' ^^«"<>npnf.Par le Conseil Général de l'Yonne, dans sa session de
«w, M. le ministre de intérieur a ordonné la fermeture des tours de Sens, Joitfny
et Tonnerre, et la surveillance de celui d'Auxerrc. Le même Conseil a décidé en 1851
que des bureaux d admission seraient créés dans tous les chefs-lieux de sous-préfec-
84
tures. Dans sa session de I8£^, le Conseil Général a demandé la suppression du tour
surveillé d'Auxerre, le seul qui restât, à partir du 1*' janvier 1858, et son remplace-
ment par un bureau d'admission.
M. Salvaire, inspecteur du service pour le département.
Bureaux d'admission,
AuxERRE. — MM. le baron Martineau des Chesnez, président: Mondot de Lagorce,
vice-pr.; le Procureur Impérial, le chapelain de l'Hôtel-Dieu; Bazot, avocat;
l'Inspecteur départemental; Barbier, secrétaire.
Ce bureau propose les admissions pour les arrondissements d'Auxerre, Avallon
et Tonnerre.
JoiGMT. — Le Sous-Préfet, président ; Lefebvre-Arrault, vice-président; le Procureur
Impérial; Calmus, curé doyen de St-Jean; Ragobertj Lefebvre-Mocquot, secrétaire.
Sens.— Le Sous-Préfet, président; le Procureur Impérial, vice-pr.; l'aumônier de Thos-
pice ; Beliière-Lamotte, Cretté, MemJsres du bureau de bienfaisance ; Ribault, sec.
PRISONS DU DÉPARTEMENT.
M. Dufresne ^^ ancien commandant de gendarmerie, directeur.
PÉNITENCIER DÉPARTEMENTAL.
MM. Hélène Victor Ed., gardien chef.
Lemoine et Lanne, gardiens ordinaires.
Raysié, gardien-portier.
Femmes Hélène et Lemoine, surveillantes.
MM l'abbé Duru, aumônier.
Paradis et Courot, médecins.
MAISON D'ARRÊT D'AUIERRE (Cour du Prétoire).
MM Schilling, gardien chef | Courtois, gardien-portier.
Mme Schilling, surveillante du quartier des femmes.
M. Dionis des Carrières, médecin.
M. Fortin, aumônier.
COMMISSIONS DE SURVEILLANCE DES PRISONS
Créées par ordonnances royales des 9 avril 1810 et 25 juin 1823.
MM. ÀUXRRRB. I Emery, père.
Le Préfet, président. Rivaille, receveur parliculier.
Le Maire oe la ville d'Auxerre,
Le Président du Tribunal civil.
Le Procureur impérial.
Challe, avocat, membre du Cons. Général.
Fortin, curé de Saint-Etienne.
Flocard^ propriétaire, adjoint au maire
Bonneville, propriétaire.
Bon Demadières, juge d'instruction.
Chérest, avocat.
AVALLON.
Le Sous-Préfet.
Le Président du Tribunal civil.
Le Procureur impérial.
Darcy, curé doyen.
Rousseau, juge de paix.
Malot, avocat.
JOIGNT.
Le Sous-Préfet.
Le Président du Tribunal civil.
Le Procureur impérial.
Caimus, curé arcniprêtre.
N...
SEKS.
Le Sous-Préfet.
Le Président du Tribunal civil.
Le Procureur impérial.
L'abbé Cariier.
Délions-Dufour.
Deligand.
Hermann.
Dubois.
Laroche.
liellière-Lamotte.
TONNSRRR.
Le Sous-Préfet.
Le Président du Tribunal civil.
Le Procureur impérial.
Letteron, curé doyen.
Rendu, propriétaire.
Siraudin, propriétaire.
Roze, juge d'instruction.
Marquis, médecin.
Champenois, aumônier.
85
SECTION 11-
ADMINISTRATION ECCLÉSIASTIQUE.
DIOCESE DE SENS.
Ce diocèse a été formé d'une partie des anciens diocèses de Sens, Auxerre,
Langres et Autnn.
L\ArcheYéqne de Sens porte le titre d'Evèqne d'Auxerre, primat des Gaules et de
Gennaoie.
La métropole de Sens compte, depuis Samt-Savinien, III prélats, dont 19 sont
réTérés comme saints, 10 ont été cardinaux, et un, Pierre Roger, a été Pape, sous
le nom de Clément VI.
L'Archevêque de Sens a pour suifragants les éTèqoes de Troyes, Neters et
Moulins.
Mgr Mellon Jolly^^, archevêque de Sens, évêque d'Auxerre.
Vieairet généraux, MM. Lacroix, clerc consist. de France à Rome.
Titulaires : Roger, Sicardy, N.
Honoraires : Lallier, Grapinet, Pichenot>
£oyer,Mourrut, sup. du gr, séminaire.
Secrétariat général, MH.
Sicard^, vicaire général, secret, général
Grandjean, pro- secrétaire.
CHAPITRE MÉTROPOLITAIN.
CHAHOINIS TITULàlHBS.
MM.
Petitier, Grapinet, Aubert, Lallier >
Carlier j((, Picnenot, Morel, Michaut,
Yidot, Hunot.
CHAHOINES HOXORAIBKS^
David, anc. curé de Fontenay-aux-Roses.
Lalment, prêtre sacristain.
Cas8eD)iche, doyen de Saint Maurice.
Bernard, curé doyen de St-Eus. d'Auxerre.
Sergent, doyen de Vézelay.
Fortin, archiprétre d'Auxerre.
Calmus, archiprétre de Joigny.
Grossot, doyen de Saint-Fargeau.
Millon, auper.du petit sémin. d'Auxerre.
Henrion, curé doyen de Bléneau.
Sicard, curé doyen de Saint-Sauveur.
Robin, ancien curé doyen de Vill.-l'Arch.
Gonrmant, curé doyen de Cruzy.
Dondaîne,curé doyen de Coul.-s.-Yonne.
Darcy, archiprétre de St. -Lazare d'Aval.
Lidove, dess. de Cosnac (diocèse de Tulle) I
Lacroix, clerc consistorial de France à
Rome.
Lebâcheur, vicaire général de Séez.
Desloges, ancien curé de Notre-Dame de
Melun, diocèse de Meaux.
Denizot, doyen de Villeneuve-sur-Yonne.
Soulbieu, secret, gén. de l'évêché de Séez.
Filleul, vicaire général de Séez.
Baugé, ancien vicaire général de Séez.
Henry- Vaast, doyen de Quarré-les-Tombes
Larfeuil, curé de St-Pierre à Auxerre.
Boisselier, doyen de Cerisiers.
Delaagc, doyen de Chéroy.
Jay, curé de Saint-Thibault (Joip^).
Laureau, directeur du petit-sémmaire.
Ferrey, professeur au j^tit-séminaire.
Duni, aumônier de l'Asile des aliénés.
Letleron, archiprétre de Tonnerre.
Brissot, curé de Saint-Pierre de Sens.
Brullée, aumûnier de Sainte-Colombe.
Choudev, aumônier du Lvcée.
Voirin, 'doyen de Saint-Fiôrentin.
Sennequier, doyen de llsle.
Huot, id. de Couianges-la-VIn.
MAISON DES PRÊTRES AUXILIAIRES,
A .POIITIGNT.
. Boyer, supérieur. lOf. Potherat.
Massé. Robert.
Bernard (Albert). Labour.
Danjou. Bernard (Théobald).
Bourbon. | Laproste.
Succursale de Sens : MM. Cornât, Barbier.
86
GRAND SiHINÂIRE MOGÉSAIN.
mrigépar MM» dé SaintrLaxare.
MM. Mourrnt, supérieur,
Valette, professeur de morale.
d'Addosio, professeur de dogme.
Tagliany, professeur de philosophie.
Bessières, prof, d'hist. et d'éloq. sacrée.
Berge, économe et prof. d'Ecrit, sainte.
SECTION m.
ADMINISTRATION DE LA JUSTICE.
COUR D'ASSISES DE L*YONNE.
La Cour d'assises de IToane^ ainsi que eella de chaque département, est com-
posée : V d*on Conseiller à la Cour Impériale de Paris, délégué pour la pré-
sider ; 2<* de deux Juges désignés parmi les présidents et juges du Tribunal d*Au-
xerre ; 3« du Procureur impérial prés le Tribunal civil ; 4» du Greffier du même
Tribunal.
Les sessions de la Cour d'assises sont trimestrielles.
TRIBUNAUX DE PREMIÈRE INSTANCE.
TRIBUNAL D AUXBRRB.
MM. Tonnellier^, président
Leblanc-Do Yernoj, vice-président.
Baron Demadiéres^ Juge d'instrnct.
Marie
Gharié ^
Cotteau
MéUiHe
Tambour
Chariot
juges.
I juges suppléants.
ParquH.
MM. Courant, procureur impérial.
Berard des Glajtuz ) •nk.iiinu
Blanqnari des Salines i"'*''»'*^"*''
Greffe.
MM. Lallemand, greffier en chef.
Ce tribunal se divise en deux Chambres
qui se renoaTelient chaque année.
DIYISIONDBS CHAMBRES POURL ANNEE
1862-1863.
Première chambre.
(Affaires civiles, ordres et contribatioss.)
Mardi et Mercredi à midi.
ATaudienoe du mercredi, expédition
des affaires sommaires.
Les affaires de renregistrement et
toutes autres dites de bureau ouvert sont
jugées de quinxaine en quinzaine à Tau-
dience du msrdi.
MM. Tonnellier, président.
Baron de Madières, juged*instruc.
Tambour, juge-suppléant.
Lallemand, greffier en chef.
Deuxième chambre.
(Affaires de police corr.; appels de simple police;
affaires civiles renvoyées par le président.)
87
Jeodi et vendredi à midi.
Le jeadi : eodietice de police leorree-
tionnelie pour les affaires à la requête
do procureur impérial, et des administra-
tions publiques ; appels de simple police.
Le vendredi : affaires civiles renvoyéet .
Audiences des criées et affaires de po-
lice correctionnelle à requête de parties
civiles.
MM. Leblano-Dovernoy, vice-président.
Métairie, ) .
Cotteau. ) J"^®**
Chariot, Juge suppléant
Ythier^ commis-grei&er.
Àvoeais,
Lescnyer Lepére
Ribiére Berthelot
Chérest Savatier-Laroehe fils.
Michelon L. Remacle, stagiaire.
CONSEIL DE L'OEDEB.
Ribiére, bâtonnier
Lepére, secrétaire
Letcayer
Chérest
Micheloo.
Avoués,
Gniblin, rue Neuve
Challe J., rue Soufflot
Martin, rue de la Monnaie
Mocquot, rue SouiBot
Ravault> rue du Temple
Ledoux, rue de la Monnaie
Cabasson, rue Neuve
Momon, me Fromenteau
Marmottant, rue de Paris.
CHAMBRE DES AVOUES.
Ravault, président
Momon, sjndic
Challe, rapporteur
Marmottant, secrétaire.
TBIBUNAL d'aTALLON.
De Roys, président
Bidault, juge d'instruction
Thibault, juge
Dodoz, juge suppléant.
Parquet.
Ricard, procureur impérial
Faalqtiier, substitut.
Grtffe.
Carmagnol, greffier
De Porcade, commis greffier
jown d'audience. Mardi, mercredi, jeudi.
Aooeaii,
MM. Brunet, bâton. Guillfer
Malot Hoitdaille-Anbert
Lottin, père Houdaille Paul
Avcués,
Hérardot Pînon
Leclerc Poulin
Lottin Fèvre
Febvre, avoué honoraire.
CHAMBRE DES AYOUÏS.
Leclerc, président
Poulin, syndic
Lottin, rapporteur
Pinon, secrétaire,
TBIBUNAL DB JOIGNY.
Leclerc, président
Baron, juge d'instruction
Gauné, juge
Poinsot, juge suppléant.
Parquet,
Brissout de Barneville, proc. imp.
Bernard, substitut
Greffe,
Hesme, greffier,
Labaisse et Gey, commis greffiers,
/ours itaudienee. Le Tribunal civil, le
mercredi et jsudi, âmidi.
Le Tribunal de police correctionnelle, le
vendredi^ â II heures du matin.
Avouée.
Delaroontagne Fonrier
Beaujard Saulîn
Colomb Goestchy .
CHAMBRE DES AVOUÉS.
ndamoniagoe, président
Reauiard, syndic
Saulin^ rapporteur
GcBstcfay, trésorier secrétaire.
TBIBUNAL DE SENS.
Lallier, président
Perrin, juge
Desroziers, juge d'instruction
Batier, juge honoraire
Berlhelin Desbirons )
Libéra [juges suppl.
Pignon if^ J
Parquet.
Jules Jaadin, proctireur Impérial.
Rétif, substitut.
88
Greffe.
MM. Tonnellier, greffier^
Mot, commis greffier.
Jtmrs d'audience. Tribunal civil, les jeudi
et vendredi ^criées).
Tribunal de police correct., le mercredi.
Deligand
Provent
Landry
Mollet
AoocaU
Avoués.
Lorain
Pliilippon
TonnelUer.
CHAMBRE DES AVOUES.
Mollet, rapporteur
Provent, président
Landry, syndic
Philippon, secrétaire.
TRIBUNAL DE TOIfinnilB
Prou, président
Roze, juge d'instruction
Hue, juge
Montreuil | juges suppléants.
I
Parquet.
MM. Mourré, procureur impérial
Bonnet, substitut.
Greffe.
Guillemot, greffier
Ménétrier, commis greffier.
Jourt d'audience.
Référés le mercredi.
Affaires commerciales et sommaires, le
mercredi, 11 h du matin.
Affaires ordinaires, le jeudi» 11 h. du m.
Affaires correctionnelles, le vendredi, 11
h. du matin.
Affaires de domaine, de régie et de criée
le samedi, à nidi.
Aooués.
Denis Navéres
Hamelin Grenon.
Caillot
Avocat stagiaire,
Moucelot.
CHAMBRE BBS AVOUES.
Hamelin, président Caillot, syndic
Navères, rapporteur Grenon, secr.-
tréàorier.
TRIBUNAUX DE COMMERCE.
AUXBRBB.
MM. Laurent-LesferéeJi^, président.
Mérat-Beugnon \
Legueux ( ^^^
N. )
MM. Bardout-Gaitlard \
A. Rouillé f .„„^ annWt
Challe Jules > J«««8SuppL
Chailley ;
Félix Lethorre, greffier.
Zinck, commis greffier.
Audience^ le samedi k midi.
iOiGinr.
MM. Bouron, président.
Mersier nls
Durand-Gaillout
Martineau, banquier
k W*-sur- Yonne.
Emery fils
Boilot-Bourianes
ier )
juges
juges.
] juges
sup.
Pouillot, greffier
Ablon, commis greffier.
Audience, le mardi de chaque semaine, à
midi.
8BHS.
MM. Pléau, président.
Mancel
Yaudoux
Cornipset Aug.
Gaignette
Perrin
Bonjean
Clément
Dupuis /
Laroche, greffier.
Audience^ le mardi, à midi.
(Les Tribunaux civils de Tonnerre
ET d'avallon font les fonctions de Tri-
bunaux de commeru).
juges suppL
Le Tribunal de commerce d'Avallon a été supprimé par décret impérial du 35
Janvier 1860.
89
JUSTICES DE PAIX.
JUSTICES
JOURS
POPULA-
de
JUGES.
GREFFIERS.
TiON
par
CANTON.
PAIX.
d'audibncb.
Arrondissement d'Atàxerre.
Anxerre (E.)
GheTiUot.
Albanel.
yend. à 11 h.
12004
Auxem (0.)
Leclerc.
Robin.
yend. à 11
15935
Chablis.
Seurat.
Foliiot.
jeudi à 11.
jeudi à 11.
7802
Coul.-ia-Vin.
Coindreau.
Moreau.
9032
Coul.-sui^Y.
Badin d'Uortebise.
Bossu.
samedi à 10.
8485
i^ourson.
Dejust.
Rabé ik'
Boileau.
samedi à midi.
7718
St.-Frorentiii.
Thérèse.
samedi à 11.
7188
Hermelin.
Cosson.
jeudi à 11.
6170
St-Saoyeur.
Crançon.
Bertrand.
mère, à 11.
15071
Sdgnelay.
N...
Frottier.
jeudi à 11.
8750
Toucy.
LayoUée-Parquin.
Chartier.
yend. 411.
11965
|Vennenton.
Cheyalier.
Sourdeau.
yend. à 11.
10802
Arrondissement d'Amllon.
ATallon.
Rousseau. (Pinard.
sam. et lundi.
12651
iGuillon.
Renoult. Angibout.
lundi à 11 h.
6145
iL'Isle-s.-ie-S.
]>emorillon.
Destutt.
lundi à 11.
6609
Quarré-les-T.
Montariot.
Léger.
merc. à 11.
7586
Vézelay.
Regnault.
Brenot.
lundi à 11.
11681
Arrondissement de Joigny.
AUUnt-s-Th.
Allais.
Félix.
mardi à 10 h.
16363
jBléneau.
Dnranton.
Trouyain.
lundi à 10.
8939
BrieDon.
Salmon
DelécoUe.
mardi à 10.
11172
Cerisiers.
Bertrand.
Besnard.
jeudi à midi,
jeudi à 11.
6036
Chamy.
Durville.
Suard.
11103
Joiguy.
Si.-Fargeaa.
Landry.
Préau.
merc. à 9.
16392
Jacquemier.
Roche.
merc. à 11.
7697
S-Juiien-du-S.
Cassemiche.
Gerbeau.
mardi à midi.
8410
W»-«.-yonne.
Brissaud.
Fenard.
me.etye. à11.
11423
Arrondissement de Sens.
Chéroy.
Laurent.
Fenin.
m. et m. à 10.
9399
Pont-snr-Y.
Michel.
Jacquesson.
j. etd. à midi.
12346
Sens (nord.)
Lande.
Lebel.
samedi à H.
12030
Sens (sud.)
Cornisset-Lamoite.
Baudoin.
1. et y. à midi.
12316
Sergines.
W-FArch.
Bruoel de Serbonnes. ^
Guillon.
mardi à midi.
10369
Cheyanne.
Moreau.
merc. à 10.
10187
Arrondissement de Tonnerre
*
Ancy-le-Fr.
Simonard.
Baudier.
jeudi à 10 h.
lundi à 10
9624
Cruzy.
Costel.
Martin.
7671
Flogny.
Perrin.
Oevouges.
mardi à 11.
7886
Noyers.
Challan.
Millot.
lun. ety. à 11.
7246
Tonnerre.
Heroguier.
Prunier.
mardi à 11.
10102
«0
SUPPLÉANTS.
ARaONDISSBVBNT D'AUXBRRB.
MM.
Auxcrre ( Q^^^ Ravault, Chèresl.
Chablis. Charlier à Chablis , Raoul à
Chilry.
Coalanges-la-V. Mainfenne à Irancy, La-
pert à Charentenay.
Coolanges- sur- Yonne. Prudot et Barrey.
Courson. Depieyre à Lain, Petit à Cour-
son.
Ligny. Perrocfae à Montigny^ Paimbet à
Ligny.
Saint-Florentin, Denis et Espinas.
Saint-Sauveur. Barrey et Jarry père.
Seignelay. Brette à Seignelay, Creusillat
à Héry.
Toucy. Ansault à Beauvoir, Sonnet à
Toucy.
Vermenton Fosseyeux à Cravant. de
Bonnaire à Sainte-Pallaye.
ARRONDISSBMBNT D*AVALLOIf.
MM.
Avallon. Paul Hondaille et Pinon.
Guillon. Guillier Charles et N...
L'Isle. Delétauç Calixte et Monlandon.
Quarré. Régnier Vincent et Tripier
Pierre Edme.
Vézelay. Roglet C. J. et Fourneron Fr -
Ph. Gab.
ARRONDISSBVBNT DB JOIGIIT.
MM.
Aillant. N... et Ravin.
Bléneau. Tenain et Couvert.
Brienon. F^ouillot et Darnay.
Charny. Mouchon et Lebret.
Cerisiers. Paris et Largeot.
Joigny. Ragobert et Chaudot.
Saint -Julien. Protat et Pophilat.
Saint-Fargeau. Gaudet et Mathieu.
Villeneuve-sur- Yonne. Lenfant et Piat.
ARRONDISSBIIBNT DE SENS,
MM.
Chéroy. Claisse et Dubois.
Pont-sur-Yonne. Brossard et Mou.
Sens (Nord). Peti})as et Landry.
Sens (Sud). Poulain ef Darnay.
Sergines. Charpentier et N...
Villeneuve-rArchevêque. Bègue et Sony*
ARRONDISSEMBIIT DB TONNBRRB.
MM*
Tonnerre. Rendu Ad. et Dormois Camil.
Ancy-Ie-Franc. Gourée à Ravières et
MoUion à Ancy le-Franc.
Cruzy. Goulley à Tanlay et Bertrand à
Villon.
Flogny Millon à Carisey et Lespagnol à
Sormery.
Noyers. Rigout à Annay-sur-Sereio et
Royer à Ëtivey.
NOTAIRES.
ARRONDISSEMENT D'aUXERRE.
CantoM d'Àuxerre.
Milliaux, %
Limosin, i
Piétresson, y à Auxerre.
Tortera, \
Esmelin, /
Gharpillon, à Saint-Bris.
Danet, à Chevannes.
Bonvoust, à Charbuy.
Chasteliet, à Appoigny.
Canton de Chablis.
Charlier, à Chablis.
Raveneau, à Chablis.
Jacquinet, à Saint-Cyr-les-CoIons.
Canton de Coulanget-la-Tmeute.
Petit, k Coulanges.
Thévenot, à Migé.
Cretté, à Irancy.
HM. Canton de Coulanges-sur-Yonne*
Fabvre, à Etais.
Barrey, à Coulanges-sur- Yonne.
Gillet, à Mailiy-Château.
Canton de Courson,
Petit, à Courson.
Montagne, à Druyes.
Thérèse, à Ouanne.
Canton de Ligny.
Houzelot, à Ligny
Chanvin, à Maligny.
Perroche, à Montigny.
Canton de Saint-Florentin,
Julien, à Saint-Florentin.
Hermelin, id.
Guy, id.
Canton de Sain^Sauoeur,
Jarry, à Saint-Sauveur.
9i
Roslin de Fonrolles, à Saint-Sanvenr.
Perreau, à Treigny.
GonneaU) à Thury.
Canton de Seignelay.
Dejust. à Seignelay.
Greasillat, à Héry.
Descourtis, au Mont*Saint-Sulpice.
Canton de Toucy.
Théroade, à Toucy.
Carreau, id.
Ansanlt, à Beauyoir.
Percheron, à Leugny.
Barrey, à Pourrain.
Canton de Vermenton,
Ifarqnet, à YermenUMi.
JuTenty, id.
Lecoiote, à Arcy-sur-Cure.
Fosseyeux, à Cravan.
GOAMBRB DES NOTAIBES.
Grensillat, président.
Ansault, syndic.
Chanyin, rapporteur.
Charpillon, trésorier.
Piétresson, (secrétaire.
Limosin et Gonneau, membres.
KOTAIRES HONORAIRES.
Barrey, à Saint-Sauyeur.
Cbarie, à Auxerre.
Poulin, à Goulanges-sur-Yonne.
Prudot, à Mailly-Cliâteau.
JanTPère, à Saint-Sauveur.
Rocne, à Ouaine.
Rique ment, àSaint- Florentin.
ARRONDISSEMENT D'AyALLQN.
Canton d^Àvallon,
Desmolins, \
Duchaillut, ^
Canton de GuiUon,
Lespaçnol, à Guillon.
Raudom, à Montréal.
Boussard, à Santigny.
Canton de VIsle.
Gautherin, à Tlsle.
Cottat, id.
Delétang, à Joux-la-Ville.
Canton de Quarré-les-Tombes.
Droin, à Quarré.
N., à Saint-Léger.
Canton de Vézelay,
Chrétien, à Vézelay.
Destntt de Blaimay id.
Gauthier, À Chfttel-CeaBoir.
Sadon, à Voutenay.
CHAIIBRE DES NOTAIRES.
Morio^ président.
Baudoin, syndic.
Delétang, rapporteur.
Oenogent, secrétaire et trésorier.
Cottat, membre.
IfOTAIliBS HONOaAIEBS.
Perrèye Jean-Bap.-Alphonse, à Ayallon.
Régnier Vincent, à Quarré.
AERONDISSIMBirr DB lOIGNT.
Canton d^ÀiUant,
Grenet, à Aillant.
Boulangé, àChassy.
Florent, à Senan.
Ravin fils, à Guerchy.
Ravin, à Villiers-Samt-Benolt.
Canton de Bléneau,
N...»àBléneau.
Belacq père, à Tannerre.
Quatresols, à Champignelles.
Canton de Brienon,
Brillié, à Brienon.
Pouillot, id.
Descroix, à Bussy-en-Othe.
Viault, à Venizy.
Canton de Ceritien.
Gallet, à Cerisiers.
Lachapelle, à Fournaudin.
Canton de Chamy.
Pélegrinjeune, à Chamy\
Sacette, à La Ferté-Loupière.
Leoret, à Villefranche.
Fresneau, à Grandchamp.
Canton de Joigny.
Chaudot, à Joigny.
Epoigny, id.
Pelletier, id.
Loiseau, à Cézy.
Deschamps, à Champlay.
Canton de Saint^Fargeau,
Mathieu, à Saint-Fargeau.
Gbouppe, id.
Bègue, à Mézilles.
Canton de Saint-Julien-du^Sault,
Besançon, à Saint-Julien-du-Sault.
Manieux, id.
Montaigu, à La Geile^Saint-Cyr.
92
CcMion de Ftlietieuee-fur-ronne.
Frécault, à Villeneuve-sur-Tonne.
Lemoce de Vaudouard, id.
LafTrat, id.
Filliau, à Dixmont.
GHAMBRB DBS NOTAIRES.
Pelletier, président.
Chaudoti syndic.
Brilliéf rapporteur.
Epoigny, secrétaire.
Pelegrin, trésorier.
N... et Lemoce de Yaudouard, membres.
NOTAIRES HONORAIRES.
Courtillier, à Césv.
Genty, à Saint-Julien-du-SauIt.
Lenfant, à Vilieneuve-sur-Yonne.
RaTin, a Gaerchy.
Gilbert, à Brienon.
Pophilat, à Lacelle-Saint-Gyr.
Tbomas, à La Ferté-Loupière.
Lacroix, à Fournaudin.
Peiegrin aîné, à Champignelles.
ARRONDISSBHElfT DE SENS.
Canton de Chéroy.
Ponssard^ à Chéroy.
Ancelot, a Montacher.
Canton de Pont-ewr-Tonne,
Vacher, à Pont-sur- Yonne.
Brossard, k Villeblevin.
Jolibois, à Villeneuve-la-Guyard.
Canton de Sens,
RoUin,
Chardon,
Cornaille, » . ^^^^
Boudard, > * »®'^«-
Froment,
Prou.
Boulin jeune, à Egriselle-le-Bocage.
Baudouard, a Véron.
Canton de Sergines,
Ancelot, k Sergines.
Perrot, id.
Charpentier, à Courlon.
Dromain, à St-Manrice-aui-Riches-Hom
Canton de Villeneuve- fArehevéque.
Noguet, à YilleneuTe.
Bègue, id.
Souy^ à Thorigny.
Régnier, à Theil.
CHAMBRE DBS NOTAIRES.
Brossard, président.
Régnier, syndic.
Souy, rapporteur,
Prou, secrétaire.
Jolibois, trésorier.
Vacher et N..., membres.
NOTAIRES HONOBAIRBS.
Mou Pierre-Théodore, à Pont-sur Yonne.
Longuet, à Provins.
Bègue, à Villeneuve-rArchevèque.
Leclair, à Sens.
ARRONDISSEMENT DE TONNERRE.
Canton d'Àney-le-Franc.
Genetet, à Ancy4e-Franc.
Joigny, id.
iJacquemin, à Ravières.
I Canton de Cruxy,
Prunier, à Cruzy.
Gouiley^ à Tanlay.
Desramee, à Villon.
• Canton de Flogny.
Afary , à Flogny.
Gaspard, à Oarisey.
Dionnet, à Neuvy-Sautour.
Canton de Noyers,
Rabasse, à Noyers.
Bize, id.
Rigout, à Annay.
Canton de Tonnerre.
Paupert, à Tonnerre.
Constant, à Tonnerre.
Buchotte, à Dannemoine.
Bernard, à Viviers.
CHAMBRE DBS NOTAIRES.
Prunier, président.
Dionnet, syndic.
Joigny, rapporteur. '
Constant, secrétaire.
Rigout, trésorier.
GouUey et Genetet, membres.
NOTAIRES HONORAIRES.
Cosson . à Dannemoine.
Biron, a Tanlay.
COHMISSÀIRES-PRISBORS.
A Auxerre, MH. Dachemin et Escallier.
A AvailoD, Robinet.
A Joigny, Dajon.
A Sens, Cretté.
A Tonnerre, Gérard.
93
HUISSIERS.
ARIONDISSBMBfIT D'AIJXBARB.
Cantons d^Àuxerre*
Gaillard Adolphe, aodiencier au tribunal
ciyil et à la justice de paii (est).
Chocat, audiencier au triounal civil et au
tribunal de commerce.
Berlin , audiencier au tribunal civil.
Haiseau, audiencier au tribunal civil et
à la justice de paix (ouest).
Yillot, audiencier au trib. civil et an trib.
de commerce.
Roy Charles.
Boileau Pro8pe^Hubert.
Puissant Gustave, audiencier à la jastice
de paix (est).
Mosnier, aud. à la justice de paix (0.) et
simple police.
Tons résidant à Anxerre
Rigoreau, à Saint-Bris.
Canttm de Coulangeâ-Ui-Yineute.
Lachambre, à Conlanges-la- Vineuse.
CHÀMBEB DB D18C1PLINB.
Korot,
Canton de Courson,
Qnioiard, à Courson.
Foudriat , à Onanne.
Canton de Coulanges-iur-Yonne*
Denis, à Couianges-sui^Tonne.
Droin, id.
Canton de ChahUs,
N..., à Chablis.
Devanx, id.
Canton deltjjmy*
Féret, à Li^y.
Pijory id.
Canton de Saint- FhrenHn.
Dauphin, à Saint-Florentin.
Barat, id.
Canton de Saint-Sauveur.
Morisset, à Saint-Sauveur.
Labbé, à Saint-Sauveur.
Canton de Seigneli^/,
Chérest, à Seignelay.
Morean, io.
Canton de Touq/.
Dobignie, à Toucy.
Dejust, id.
Memain, à Pourrain.
Canton de Yermenton,
MM.
Robin, à Vennenton.
Corbay, id.
Moain, id.
Maiseau, syndic-président.
Chocat, trésorier.
Rigoreau, rapporteur.
Bertin, secrétaire.
Lachambre, )
Quignard, > membres.
Dejust, )
ARBONDISSBHBlfT D'AVàLLOII.
Canton d^Àvallon.
à Avallon.
Canton de Gyilkm.
Noailles
Seure
Rousseau
Rolley
1
l
Gascard, à^Gnillon.
Candras, ' id.
Canton de title.
Rétif, â risle.
Quarré-Us - Tombée,
Bussy, à Quarré-les-Tombes.
Véxela/^.
Morand et Gagneux, à Vézelay.
Père, à Châtel-Censoir.
CHAMBEB DB AISCIPLINB.
Seure, syndic.
Candras, rapporteur.
RoUey, trésorier.
Rousseau, secrétaire.
Morand, membre.
AHaONDISSBMBNT DB JOIGNT.
Canton d*AiUant,
Paty et Léger, à Aillant.
Ribière, à Samt-Aubin-Château-Neuf.
Bléneau.
Saulnier. à Bléneau.
Gagniard, à Champignelles.
Brienon,
Rozéûls et Moreau, à Brienon.
Tonrneile, à Venisy.
Cerisiers.
Uocqaoi et Cotty, à Cerisiers.
Chamy.
Grenet etDarbois.à Chamy.
Griache, à la Ferté-Loupière.
Joigny,
Grenet, Garcet, Tirot, Chantereau, Tail-
lefer, à Joigny.
94
Saint'Fargêau.
Senret et Cheminant, à Saint-Fargeaii.
Saint' Julien- du-Sault,
Fourrier et Renard, à SaintrJulien.
VilUneuve-mr- Tonne.
Bidault, Gharmeux, Darde, à VilleneuTe-
8ur-Yonne.
CBAMBHB DB DUCIPUlfC
Grenet, syndic.
Fourier, rapporteur.
Chantereau. trésorier.
Grenet aine, secrétaire.
Cheminant, membre.
A&R0RDI8SSMBNT DB 8B1C8.
Canton de Chéroif,
Fauvillon, à Chéroy.
Pont'Sur-Tonne.
Lhuiiiier, à Pont«ur-Yonne.
Delaporte, à Vilieneuve-la-Guyard
Seng,
Rancrae , Baudoin, MouzeJle , Martin,
Gnot, Crou, à Sens .
Sergines.
Moret, Protin, à Sergines.
ViHeneuve-V Archevêque,
Bègue, Darde, à VilieneuTe-rArcheyèque.
CHAIIBIIB DB DISCIPUNB.
MM.
Baudoin, syndic.
Mouzelle, rapporteur.
Moret, secrétaire.
Crou ^trésorier.
FauciUon, membre.
AnnoRDissBinniT db tontherbi.
Canton d^Àncy-le-Frane,
Boucheron et Renard, à Ancy-le-Franc.
Cruxy.
Anceau et Callabre, à Cruzy.
Flogny.
Quincerot, à Flogny.
Jay, à Neuvy-Sautour.
Noyers.
Bouron et Boiyin, à Noyers.
Tonnerre.
Bègue
Fontaine
Yvert
Raver
Letteron
à Tonnerre.
OHAMBRB DB DISGIPUNC.
Fontaine, syndic.
Anceau. rapporteur.
Yvert, trésorier.
Letteron, secrétaire.
Quincerot, membre.
BUREAUX D'ASSISTANCE JUDICIAIRE
Créés par la loi du 22 janvier 1851.
Un bureau d'assistance judiciaire est établi près chaque tribunal. Il est chargé de
statuer sur les demandes qui lui sont soumises par les personnes auxquelles leurs
moyens ne permettent pas de faire les frais des procès dans lesquels elles peuvent être
engagées. Des officiers ministériels sont désignés pour faire eratuitement les actes
nécessaires et soutenir les intérêts des assistés devant les triounaux. Le personnel
de ces bureaux est pour partie rééligible tous les ans.
▲UXBRBB.
IIIU.
Paeart d'Hermensart, direc. de Fenreg. et
des domaines, président.
C halle père \
N. )
Lallemand, greflier du tribunal civil, se-
crétaire.
▲VALLON.
Malot, avocat, président.
Thébault, ancien avoué
Febvre, maire
Rameau, ancien notaire
Destenave, rec. de Tenrej;. ^
Çarmagnol, greflier du tribun.,
JoiGinr.
Bpoigny, notaire, président.
)
i
membres.
secrétaire.
MangeiSf receveur de l'enreg. ;
Uesme, greffier du Irilmaal, secrétaire.
88118.
Landry, ancien aTOué, président
Poullaln, avocat \
Bouchage, reccv. de l'enreg. f ,«p-„hHK
DoboisTancien notaire ^ memftres.
Leclercde Champgobert
95
TonneUier, greffier, secrétaire.
TONNBRRl.
Belnet, avocat, président
Bavoil, ancien contrôleur
Rétif, ancien président
Rendu, suppl. du juge de paix
Fournerat, receveur de l'enregistrement.
SECTION IV.
INSTRUCTION PUBLIQUE.
L*lR8traction publique a été organisée par les lois des 15 mars ISHOi
9 mars, 10 avril 18l{2, 14 juin et 22 août 1854.
ACADÉMIE DE DIJON.
L'académie de Dijon comprend les départements de PAobe, de la Côte-
d'Or, de la Haute-Marne, de la Nièvre et de ITonne.
MM. MoNTT 0. ^» rectear.
RucK, inspecteur à Anxerre.
Tachbt db Barnbtal, id. à Dijon.
RàTiBB, id. à Troyes.
Callisti, id. à Nevers.
Fatbt, id. à ChamnoDt.
G. Batlb, secrétaire.
INSPECTION DE TTONNE.
M. Rock, inspecteur, en résidence à Auxerre.
M. Martin, secrétaire.
Contnl départemental de V Instruction publique.
Ce conseil eierce, en ce qui concerne les affaires de rinstruction primaire et les
affaires disciplinaires et contentieuses relatives aux établissements particuliers d'in-
stmctiott secondaire, les attributions déférées au conseil académique par la loi du
15 mars 1850. Le Préfet exerce sous l'autorité du ministre et sur le rapport de Tlns-
pecteur de Tacadémie les attributions déférées au recteur par la loi du 15 mars 1850
et par le décret organique du 9 mars 1852, en ce qui concerne l'instruction primaire,
publique ou libre.
MM. Le Préfet, président
Baron Martinbao dbs Chesnbz, maire d' Auxerre^ vice-président ;
Bock, inspecteur d'académie ;
Le Procureur Impérial ;
ToNNELLiER, président dutrib. civil d'Auxerre ;
Beaujban, inspecteur des écoles primaires ;
MiLLON, supérieur du petit séminaire, délégué de Tarchevéque ;
DDBU,aumônier de Tasile des aliénés et du pénitencier départemental^
désigné par Tarchevêque ;
GouTURAT, membre du Conseil Général;
Challb, membre da conseil général, secrétaire.
Cbbbbst, avocat.
96
Inspedeufi de tifutruetion primaire.
IIH. FossBTBUx, ^, inspecteur de 1** classe .à Sens, officier de TiDstrac-
tion puolique;
Colin, inspecteur de i^ classe pour les arrondissements de Ton-
nerre et d'Avallon^ officier de i'inslruction publique;
BBAunAFf, inspecteur de V* classe pour rarrondissement d'Au-
lerre, officier d'académie ;
HuisoT, inspecteur de 3« classe pour Tarrondissement de Joigny«
Mlle Geib, déléguée spéciale des salles d'asile, de rAcadémie de Dgon) à D^on.
oéLÉCCËS CANTONi^TAUX.
Le Conseil départemental désigne un ou plusieurs délégués résidant dans chaque
canton pour surveiller les éèoles publiques et libres du canton; ils sont nommés pour
trois ans, rééligibles et révocables.
Instruction sbcondaim. — Commiuion d'examen des oMpiranU aux bourses
dans les Lycées et Collèges ei au Prytanée impérial.
MM. rinspecteur d'Académie, président; Blin, Dondenne, Ravin, Vidal, professeurs
au collège.
Commission éPexamen pour ^instruction primaire.
MH. Leclerc, juge de paii^
Bonnotle, professeur an collège,
Monceaui, professeur, id.
Lanreau (rabbé), directeur du petit
séminaire,
Fossejenx, Hugot et Beaujean,
inspecteurs de« écoles,
N.,.., membre adjoint, pour Texa-
men du chant.
ÉTABLISSEMENTS D'INSTRUCTION.
Arrondissement d^Auxerre.
COLLÈGE COMMUNAL D'AUIERRE.
Collège de plein exercice, comprenant la Division supérieure, la Division de
Grammaire et la Division élémentaire, et, de plus, une Division spéciale d'Elèves de
Mathématiques et de Français, recevant, dans les classes du matin, l'enseignement
scientifique donné aux quatre sections des sciences ; et, dans les classes du soir, un
enseignement littéraire donné par les quatre professeurs de Tordre supérieur des
lettres. — Enseignement en tous points semblable à celui des Lycées. Application
rigoureuse et complète du nouveau plan d'études ministériel.
BUBBAU d'administration DU COLLtGB D^AUXBBBB.
MM. le Maire, président 1 MM. Letcuyer, avocat
ChalU père, avocat | Mondot de Lagorce; Tambour, anc. av.
Administration, — Principal : M Ifunter, licencié ès-Iettres, oflBc. de Tlnst. pub*
Suus-principal : M P'idal
Aumônier : M l'abbé Thoré.
Maltres-d'études : MM. Huet^ Berger, de Lésardière, Grignard et Salmon.
Maître de dessin et des travaux gra-
Professeurs de l'ordre des sciences.
Physione et chimie, M. Guineault, licen-
cié es-sc. phyi.
Préparateur de physique et de chimie,
M. Alexandre Zabkotoskt.
MathëmaUques (!'• chaire). M. Bonnofie,
licencié et-ftc. math.
Mathématiques {!• chaire), M. Hwnbert
Mathématiques (ô' chaire) et histoire na-
turelle, M. Regnard.
phiques^ M. Passepont.
Musique, MM. Chalmeau^ Hermann,
Lyon et Oberti.
Escrime, M. Loubier»
Professeurs de l'ordre des lettres.
Histoire, M. Blin
Logique, M. Fouillée^ licencié és-lettres.
Rhétorique, M. Monceaux, id.
Seconde^ M. Marchand* id.
97
Troifitaey M. Gardienneu id.
LaDgD# anglaise, M Mîlne.
I aaaroe allemande, M. Rlobukowski.
Quatrième M. Vidal.
Septième, M. Haret.
Huitième, M. Salmon»
Classe préparatoire, M. Grignard.
Cours supérieur de français, M Berger
CiDouiènae, Il Verrier. et les quatre Profefseors de l*ordre
Sixième, M. Rousseau. 1 supérieur des lettres.
PETIT SÉMfNÂIRE D*AUXERR£.
. MilloD, sopérienr.
Lanrean, directeur.
Ferrey, économe
LBTTRBS.
Ferrey, rhétorique.
Leduc, seconde.
Labaisse, troisième.
Gnyot, quatrième.
Paotrat, cinquième.
Ranoe, sixième.
Régnier, septième.
Lordereao, liuitième.
Gaillard, classe préparatoire.
Milne, langue anglaise.
SCIENCES,
Poulin, physique et chimie.
Pouiln, mathématiques (!•' et i* eoora)*
Pautrat, arithmétique (Secours).
Geillard, arithmétique (4" cours).
Passepont, cours de dessin.
Grapin, cours de musique.
Maîtres d'études : MM. Sivanne, Ifartin
et Simon.
ÉTABLISSEMENTS LIBRES D'INSTRUCTION SECONDAIRE :
MM. Breoillard, Fort, Gaulon, i Auxerre ; Pimbet, à Ligny.
ÉCOLE PRIMAIRE SUPÉRIEURE :
tf. Petit-SIgault, oflBcierd'académie, iiAnxerre, rue Martineaa.
ÉCOLE PRIMAIRE AVEC PENSIONNAT :
M. Gohan- Vincent, à Auxerre, rue de Paris.
ÉCOLE PRIMAIRE SUPÉRIEURE AVEC PENSIONNAT :
M. Michon, gendre et successeur de M. Richard, à Saintp-Fl(»enlin.
ÉCOLE NORMALE PRIMAIRE.
Véoole normale primaire du département de l'Yonne a été fondée en 1834, et
ouverte le 1*' féTrier 1835. Le prix de la pension est de 400 fr.
Les frais de trousseau sont à la charge des éleves-maitres .
Les admissions s'effectuent conformément anx prescriptions du décret du 24
mars 1851 et de la circulaire ministérielle du 2 février 185o.
L'enseignement donné à l'Ecole normale comprend toutes les notions indiquées
dans l'art. 23 de la loi du 13 mai 1850.
Une école primaire annexée à l'Ecole sert à exercer les élèves-mattres dans Tap-
plication des principes d'éducation et des méthodes d'enseignement qui leur sont
enseignes théoriquement à l'école normale. Les exercices de ces écoles sont diri-
§és par des élèves de deuxième et de troisième année, sous la surveillance du
irecteur de l'école normale et d'un maltre-adjoinl spécialement nommé à cet effet
Directeur-économe, M. Dorlhac, of&cier d'académie.
MM. COlfllISSION DE SURVEILLANCE.
Bazot, avocat, président.
Quantin^ ordonnateur des dépenses.
Tamhoar, ancien avoué, membre.
Cbarié. juge, membre.
Goupilleaa. ing. des ponts et ch., secret.
Dorlhac, directeur de Técole.
L'enseignement des diverses parties est confié à MM.
Borlgac, officier d*Acad. dir. de l'école. I la surveillance du directeur de l'école
L'abbé Roguier, aumônier. I normale.
Moreaa, ) maîtres-adiointa \^' Moreau, professeur d'agriculture et
Robin, i maiires-aajoinis. d'horticulture pratiques.
Gillet, directear des écoles annexes sous | H. Robin est chargé du cours de chant.
7
98
PENSIONNATS POUR LES DEMOTSËLLES.
A AUXERRE : Mmes les Àugustines — les Sceurs de la Providence — les Ursulines '•
Mme Nicout'BourdoiSt -— Mlles Mêlante Colin — Collin — Fèvre — Ralet —
Virally. — A CHABLIS : Mlle Ravaire. — COURSON : Mlle Boussard. —
COULANGES-LA-VINEUSK : Mlle PerroteL — SAINT-FLORENTIN : Sœurs
de la Présentation — Mlle i)«Aerlogf/i. — SAINT SAUVEUR: MlleDeileou. —
A SEIGNËLAY : Dames de la Congrégation de Nevers. — JiTOVCY: Dames
de Portteux. — VERMENTON : Mlle Lucie Bouché; Dames UrsuUnet,
ÉCOLES COMMUNALES DE FILLES D'AUXERRE.
M>' > Mani^ot, directrice, Cour Saint-Pierre. (Qnartier Saint- Pierre),
Angèlc testeur, directrice, rae de Paris. (Quartier Saint-Etienne).
Léonie Ferrand, directrice, rue Haute-Perrière, 25. (Quartier Saint-Eusèbe).
ÉCOLES CHRÉTIENNES GRATUITES.
Pour les garçons : Frères desécoles chrétiennes^ rue des Lombards.
Société Saint-Antoine f dite Saint-Charles, rue Haute-Perrière.
Pour les filles : Sceurs de Saint-Vincent-de-Paul, place Lebeuf.
SoBurs de la Présentation de Tours, Cour Saint-Pierre.
Arrondissement d'Avalhn.
COLLÈGE COMMUNAL D'AVALLON.
Collège de plein exercice : cours préparatoire aux écoles spéciales, classe supé-
rieure de français -, cabinet de pby^-que et de cbimie ; gymnase.
MM.
Janin, principal.
Pearoux, sous-prlncipal.
Michel Gally, aumônier.
Professeurs^ mm.
Mathématiques, physique el chimie,
Moreau, Thierry et Janin.
Rhétorique et seconde,. Schmitt.
Troisième Laboureau.
Quatrième, Rardin.
Cinquième, Peslier.
ieptSe. ) Pe"-«-
Huitième, BCrthier
Français, Péchinez.
Langues vivantes : Anglais, Berthier.
Allemand. Janin.
Musique, Raynaud.
PENSIONNATS POUR LES DEMOISELLES.
M««» Railly,
Bourgeot.
Lefêvre,
à Avallon.
id.
id.
M»' Morizot,
les Ursulines,
à Avallon.
id.
Arrondissement de Joigny,
COLLÈGE COMMUNAL DE JOIGNY.
Cours supplémentaire fait par le principal; cours de dessin; école primaire supé-
rieure annexée au collège; école primaire élémentaire préparatoire aux classes
de latin.
M Bastard, principal.
Professeurs, mm.
Science : mchématiques, M. Geoffroy.
Quairit*me et tinquième, M. Cuisin.
Sixième cl septième, M. Sirol.
Huitième, M. Thuillier.
Maîtres d'études : M. Thuillier.
Ecole primaire supérieure : directeur,
M. Geoffroy.
Ecole primaire élémentaire : M. Jarrotr.
Dessin . M. Savy.
99
liTABLISSEMBNT LIBRE D'INSTRUCTION SECONDAIRE.
N. Joiielle, à Brienon.
PENSIONNATS POUR LES DEMOISELLES.
M™» Les Sœurs de Tours, à Joigny.
M"« Decombard, à Joigny.
Tiollet, à St-Julien-dn-Sault.
Piris, k Brienon.
Mmes les Sœurs de la Porvid., k Bassou.
id. de la Présentât , k St.-Fargeau.
M^^* Decourtive, à Villeneuve-s-Yonne.
M"»« yeuTe Boalird^ id.
Afrondisienyntt de Sens.
LYCÉE IMPÉRIAL DE SENS.
Proviseur : HM. E. Genouilie, agrégé, ofGcicr de l'instruction publique.
Censeur : Bocouené, licencié ès-leltres, officier d'aca<U'mie.
Aumônier : Taobé Choudey, chanoine honoraire.
Econome : Tourelle, premier commis d'économat, Malus.
Maîtres répétiteurs: Deshays, Stoumel, Jouffroy, Collilieax, Prost, Darin, Ronge,
Bergère, Gindre, Petit, Adler-Menard, Drouot.
raoPKSSBURS :
Dtvtfion supérieure. » EnseignemeM littéraire.
XiO^îque : MM. Brémond, a^égé, officier d académie.
Rhétorique : Montigny, agrégé.
Seconde : des Essarta, a^réçé.
Troisième . Piaot, liceneié es-lettres.
Histoire : Mallet, bacnelier ès-lettres.
Allemand : Diez, docteur ès-lettres.
Anglais : Fallel.
Enseignement scientifique.
Mathématiques pures et appliqtiées : MM. Gibol, agrégé ; Arnaud, licencié ès-
sciences et Sommier, licencié ès-sciences.
Physique, chimie, histoire naturelle : MM. Raovlt, licencié ès-sciences et JuIIiot,
bachelier ès-sciences et ès-lettres.
Division de grammaire.
Quatrième : Buzy, licencié ès-Iettrcs, officier d'académie.
Cinquième; Jamont, agrégé.
Sixième: Martel, agrégé.
Dtotnon élémentaire.
Septième : Deshays, bachelier ès-lettres.
Huitième: Collilieux, bachelier ès-lettres.
Classe préparatoire : MM. Etoumel. — Dessin d'imitation, Pigal. — Dessin li-
néaire, Jalliot. — Ecriture, Luqiiet. — Musique vocale, Len^arié. — Musique
instrumentale, Lemarié, Morizot, Cacan, Machuel.
Médecins : MM. Hédiard et de Brouard. — Dentiste : M. Goupil.
ÏCOLB PROFESSIOIINELLB ANNBXis AU LYCILk.
Cours préparatoires aux professions eommerdales^ industrielles et agricoles.
Grammaire française, littérature, tenue des livres : M. Jouffroy.
Arithmétique, géométrie, mécanique, cosmographie : M. Arnaud.
Physique, chimie, histoire naturelle, agriculture : M. Raoult.
Histoire de France, géographie, droit rural et commercial . M. Mallot.
Langue anglaise : M. Fallet. — Dessin d'imitation : M. Pigal. — Dessin linéaire :
M. Jnlliot. — Écriture : M. Luuuet. — Conférences religieuses : M. Tabbé
Choudey. — Cours élémentaire : M. Luquet.
iOO
ÉTABLISSEMENTS LIBRES D'INSTRUCTION SECONDAIRE.
M. Roy, à Sens. I M. Benoist, à TilleoenTe-la-Gayard
PENSIONNATS POUR LES DEMOISELLES.
Dames de NeTcre, i Sens. i M"«' Huet. à S«is.
Sœurs de Ta Sainte Enfance, id. I Chominot, id.
\ Boncrand, id.
Sœurs de la ProTidence, à Ponl-sur-Yonne.
Sœurs de la Sainre Enjance, à YiUeneuTe-rArcbeveque.
ÉCOLE COMMUNALE DE GARÇONS.
M. Ricard, directeur, assistée de trois maîtres adjoinU.
ÉCOLE COMMUNALE DE FILLES.
Mme Leclerc; directrice, assistés de cinq maîtresses.
SALLE D'ASILE COMMUNALE.
Mlle Dautel, directrice. c= Mlle Moret, sous-directrice.
SALLE D'ASILE LIBRE.
Les sœurs de la Sainte-En£ince.
ÉCOLES PRIMAIRES LIBRES.
n t n I Les Frères de la doctrine chrétienne.
Pour les Garçons : j Q^inon (pensionnat primaire).
ÀrrandissemmU de Tonnerre.
COLLÈGE COMMUNAL DE TONNERRE.
Collège de plein exercice: cours de dessin et de musique ; cours spécial de français.
MM. Duchés principal; — N.., sous-principal.
Profetseurt, mm.
Logique et histoire, N....
Rhétorique et seconde, Hariot.
Troisième et quatrième, Melouxay.
Cinquième et sixième, Lafont.
Septième et huitième, Cestre.
Mathématiques, Mîlaine.
Langue anglaise et cours spécial de
fiançais, Majy.
Classes élémentaires, Litschgy.
Langue allemandes, id.
Maîtres d'études, d*Héruel, Escary.
ÉTABLISSEMENTS LIBRES D'INSTRUCTION SECONDAIRE.
M. Leiarge, à Tonnerre.
PENSIONNATS POUR LES DEMOISELLES.
Les Ursulines, à Tonnerre. | Mme Adine, k Tonnerre.
101
SECTION V.
ADMINISTRATION MILITAIRE.
i^ DIVISION. — Quartier général : Paris.
IIM. Magnàn g. g. ^ maréchal de France, commandant le i"* corps
d*année.
Marquis de Lawoestine G. G. ^, général de divisioni commandant
supérieur des gardes nationales de la Seine.
BLiGNY-BoNDURANOy G. ^, intendant militaire de la 1** division.
Sixième subdivision,
MM. Arbbllot ^, général de brigade, commandant l'Yonne, à Anxerre ;
Dbstebman, capitaine d'état- major, aide de camp;
Mallbt j^, sous-intendant militaire, à Auxerre;
LniARCHAiCD» officier d'administration de l'intendance militaire, chef
du bareau de la sous-intendance à Auxerre.
Dépôt de ReeruUmenU
MH. Lbtors de Grécy ^.capitaine commandant le dépôt de recrutement
de ITonne, rue Française, à Auxerre ;
Daoez, lieutenant attaché au même dépôt ;
Damuigue, servent id.
AuTHELOT, iof. id.
Corps du Génie.
MM. HuAET, ijli, chef de bataillon, chef du génie en chef du départe-
ment, à Melon;
DiDiBE, garde du génie de 1'* classe à Joigny.
GARNISONS.
Les villes de garnisons du département sont Auxerre et Joigny.
Auxerre a une caserne d'infanterie ; Joigny, deux quartiers de cavalerie.
GAENISOIf d' AUXERRE.
Le dépôt du 89* de ligne est à Auxerre, le 1*' bataillon actif à Paris.
Etat-major, -s» MM. Richard, major ;
Mothu, capitaine4ré.sorier ;
SaTariau^ capitaine d'habillement;
Du Portail, capitaine commandant la place, à Auxerre.
CapUaines : MM. Olivier, Texcier, Houssin, Carlier, Boniface, Méda.
l4e»t€tianU : MM. Rouchon, Quilichini. Boue.
^mê-IÀeuUnanit : MM. Pallé, Gondard, Guiot, Gerbaux, Adam.
GARNISON DE JOIGNT.
7* CUIRASSIERS.
Boucher d'Argis de Guillerville >
chef d'escadron, corn, le dépôt.
Caase, major.
Dombrat, capit. instructeur.
Macdermott, capit. adjudant-major.
Battet, capitaine trésorier.
Philippe, capit. d'habillement.
8' LANCIERS.
MM. Monestier, major, corn, le dépôt.
Daniel La^anerie, cap. instructeur.
Janis, capit. adjudant-major.
Bernard, capitaine trésorier «
Genot, capit. d'habillement.
102
GITES D*ÉTÀPES
COlHBflPONDANT A LA PLAGE D*AUttBRSy DANS LA DIBKGTION DES CHBFSLIBDX
DE SUBOinSlOlfS FOBMANT LA 1^ DITISION M1LITAIBE.
OblAans (6 gilet). — Toucy, Saint- Fargeau, Bonny, Gien, Ghàleauneaf,
Orléans.
Blois (8 qiH/ti). — Les mêmes, Beaagency, Biois.
Ghabtbes (8 giui\. — Joigny, Gourtenay, Monlargis, Beaune, PithiWers,
Augerrtlle, OatarTilIe, Chartres.
EvBEux (9 aitei). — JoignVy Sens, Montereau, Melun, Lonjumeau, Saint-
Germain-en-Laye, Mantes, Passy, Évreux.
Rouen (10 giu£), — Joigny, Sens, Montereau, Melun, Villeneuve-Saînt-
Georges, Saint-Denis, Pontotse, Magny, Ecooen, Rouen.
Beauvais (8 giui), — Les mêmes jusqu'à Saint-Denis, et Beaumont-snr-
Oise et BeauTais.
Vebsailles (6 giui), — Les mêmes que pour Rouen jusqu'à Lonjumeau»
et Versailles.
Pabis (6 giJi^i^, — Joigny, Sens, Montereau, Melun, Gorbeil, Paris.
Melun (4 giiti), — Voir ci-dessus l'itinéraire pour Paris.
Teotes (3 giUi\. — Saint-Florentin, Ervy, Troyes.
GITES d'étapes correspondant A LA PLACE d'aUXEBBB, DANS LES DIRECTIONS
CI-APBÈS :
DuoN (5 gitei). — Tonnerre, Ancy-le Franc, Montbard, Ghanceaux, Dijon.
Nevebs (4 giUi), — Coulanges-sur-Yonne, Variy, La Gharitc, Nerers.
Macon (8 giUs). — Vermenton, Avallon, Saulieu, Arnay-le-Duc, Ghagny
Ghalon, Tournus, Mâcon.
GITES QUI NE C0BRB8P0NDBNT PAS A LA PLACE d'AUXBBRB.
D'Orléam à Troyet. — Sens, Villeneuve-l' Archevêque.
De Chartres à Troyes. — Chéroy, Sens, Villeneuve -l'Archevêque.
GENDARMERIE.
La gendarmerie da dôpartemeot de TTonnc fait partie do la 20* léi^^ioii de cette
arme. Cette légion comprend, en ootro, les départements de la Côlc-d*Or et de
l'Aobe.
MM. Bbnoist db la GrandiBre ^ colonel, chef de légion à Dijon.
Gbrard db CharbonniBrb jjî, chef d'escadron, coinmnfidant la compa-
((nie de l'ITontie.
y^LAT ^, capilaioe.
Ladrbao, soui lieutenant-trésorier de la compagnie de rVoniie.
Houdaillb. brigadier, adjoint au trésorier.
Lieutenance d*Anxerre,
M. Velay, capitaine.
i03
MM.
Auxerre. Ircbrig.» André, m.-cl.-Io^.-cher
— 2e — Simon, brigadier.
— 3e — Vauthier, id.
Saint-Florentin, Boohier id.
Saint-Saaveur, Mennerel, id.
Vermenton, Coûtant, brifradier.
Tooey, Horsot, id.
MM
Courson, Poinsot, brigadier.
Chablis, Reslif, —
Yincellos, Bégné, —
Seignelay, Viardol, —
Couianges 8.-Y. Rifanx, —
Ligoy, Taupenot. —
Lieutenance d'Àvallon,
MM. Yanivaqub, lieutenant.
Avallon, Paban. mar.-d.-Iog.
VëzeUy, Péché, brigadier.
L*I»le-<ar-Serein, Denis, --
Guillon, Brouin, brigadier.
Quarré-l-T. (à pied), Boudrol, —
Lieutenance de Joigny,
MM. DB CiLLÀHT Di Kbhjuingut, Capitaine à Joigny.
Cerisiers (à pied), Le Laing^ brigadier.
Aillant-s-Tholon, Judrin, —
Brienon, Aubin, —
Sl-Jnl.-du-Sault, Adine, —
Joigny^ Front ier, mar.-d.-log.
Bléoeau, Collenot, roar. - des-log.
Saint-Fargeau, Pemot. brigadier.
Vllleueo?o-8-T., Voisenat, mar.-d.-log.
Charny, Moossot, ^
Lieutenance de Sent,
MM. Gdbrribr, capitaine.
Sens-ior- Tonne, Lamv, mar.-des-log. 1 VilIenenvc-rArc. Têtard, mar. m. brig.
à cheval.
Vaillant brig. à pied.
Pont-9nr-Youne,Chalmeaii, m. d.-l.àch.
Chéroy,
Sergines
N.
Martin,
brigadier.
Lieutenance de Tonnerre.
MM. TiTBRCHBR, lieutenant.
Tonnerre, Euvrard, mar.-d- log. Tanlay,
Noyers (à pied), Bordet, — ; Flogny,
Ancy-le-Franc, Blondot, brigadier.
Poiterey,
Bosnon,
brigadier.
COMMISSAIRES DE POLICE CANTONAUX.
Canton d^AiHant, Jonan.
— Bléneau, Fiers.
— Brienon, Gros ^.
— Chablis, Krempf.
— CoolangeS'S-YonneBourgoin.
— Crnzy, Bourgeois
— Ligny, Marais.
— Pont-sur Yonne, Malapert.
— > Yermenton, de Prinsac.
Baqué ^.
Mulot.
Canton d(* Toucy,
— Saint -Sauveur,
— Saint-Julien-do-S. Blond.
— Saint-Fargeau Cunault.
— Vézelay, Legris.
— Seigoelay, Brillic.
— Saint-Florentin, Bourgogne.
— Villeneuve-sur Y. Poirier.
104
SECTION VI.
ADMINISTRATION FINANCIÈRE.
RECETTE GÉNÉRALE.
M. JoumDAiN ^, iDoien Préfet, Recereur général.
MM. Chamoin et Glatblou, fondés de pooToirs.
RECEVEURS PARTICULIERS.
Chamoin, caiuier. De Potier, à Avallon.
Ga88elin,chargé de la recelte particulière Riyaille« à Joigny.
de rarrondissement d'Aaxerre. Colle, à Sens.
GlaTelou, chef de comptabilité. iDe Forcefille à Tonnerre.
Fereepteurs swniumérairei.
MM. Paillot, à Anxerre.
Mailly, à Joigny. — n
TRÉSOR.
M. RossiGifBUXfpayenr du département. | M. Rocher, chef de comptabilité.
DIRECTION DES CONTRIBUTIONS DIRECTES ET DU CADASTRE.
Directeur, M. Gimel, rue de la Monnaie. 4.
Inspecteur, M. Herbin, rue de la Monnaie, 14.
CONTRÔLEURS.
1^'' diyision. — MM. Courtois, contrôleur principal, à Auxerre.
Perceptions d' Auxerre, Appoigny, Lindry, Mont-Saint-Sulpice,
Seignelay et Viilefargeau.
Larfeuil, contrôleur de 3* classe, à Auxerre.
Perceptions de Chablis, Coulanges-la- Vineuse, Ligny, Monti-
gny, Saint-Cyr, Saint-Bris et Saint-Florentin.
Dubois, contrôleur de Ire classe, à Auxerre.
Perceptions de Coulanges-sur-Yonne , Courson, Gravant,
Mailly4e-Ghâteau Migé, Ouaine et V^ermenton.
JojoT, contrôleur de 2e classe, à Saint-Fargeau.
Perceptions de Bléneau, Ghampignelles, Lainsecq, Saint-
Sauvenr, Toucy et Villiers- Saint-Benoit.
PerlOiNGue, contrôleur de de classe, à Joigny.
Perceptions d'Aillant. Cé7y,Gbarny, La Ferté-Loupière, Saint-
Julien-du-Sault et Villcneuve-sur-Yonne.
Bacot, contrôleur de Ire classe, à Joigny.
Perceptions de Joigny, Bassou, Brienon, Cerisiers, Guerchy
et Venizy.
Champacne, contrôleur de 2e classe, à Sens.
Perceptions de Sens, Domats, Mâlay-le-Grand, Paron, Tbeil
et Villeneuve-rArchevéque.
Dessus, contrôleur de 2e classe, à Sens.
Perceptions de Cbéroy, Grange le-Bocage , Pont-sur- Yonne,
Sergines, Thorigny et Villeneuve-la-Guyard.
Penard, contrôleur de Ire classe, à Tonnerre.
Perceptions de Tonnerre, Gruzy, Fleys, Flogny, Neuvy-
Saulour, Rugny et Tanlay.
RouYER, contrôleur de 2e classe, à A?allon.
Perceptions d'Aisy^ Ancy-le-Franc, J ou x-la- Ville, Lézinnes,
L'Isle-sur-le-Serem, Molay, Noyers et Santigny.
2* division. —
3* division. —
4« division. —
5* division. —
6* division. —
7« division. —
8* division. —
9« division. —
10* division. —
(*) Voir les Pereepteon , page 106.
105
1 1* dIviâiOD. o GoTTEAu, contrMeiir de S« daBM, à ATallon.
Perceptions d'Ayallon, ChAtel-Censoir, Guillon, Levanlt,
Quarré-les-Tombes et Yézelay.
ICBf. Lestang et Belin, surnuméraires.
BUBEAUX DB LA OIBBCTION.
M. Hartyj contrôleur premier commis, rue de Paris.
BIIPLOTÏS.
MM. Guimont, Allard, Bourgeois, Parigot et Marchand.
Les bureaux sont ouverts, rue de la Monnaie, de 9 h. du matin à 4 heures du soir.
CADASTRE.
Les plans-minutes de tout le département sontdép osés à la Direction des contribu*
lions airectes; ils se composent de 6,745 plans par cellaires et de 465 tableaux d'as-
semblage.
La Direction délivre des extraits de ces plans aux personnes qui en font la demande.
Le prix de ces extraits est réglé ainsi qu'il suit :
Pour dix parcelles et an-dessous, réunies sur une mime feuille. . . . 2 fr. »
Pour tout nombre de parcelles excédant dix, réunies sur une même feuille,
par parcelle 0 20
Pour chaque parcelle sur une feuille séparée, avec indication des tenants
et aboutisNants 0 50
Pour copie d'une section entière, par parcelle 0 10
Pour copie du plan entier d'une commune, par parcelle ... <» 05
Dans le cas ou le plan délivré ne présente pas une demi.parcelle par hectare, le
prix des extraits est fixé à 5 centimes par hectare en sus des prix nxés ci-dessus,
mais alors le prix par parcelle est de 15 centimes au lieu de 20.
Les mêmes copies, en trait colorié, moitié en sus du prix précédent.
La Direction délivre ésaleinent des extraits des matrices cadastrales et des états
de section, d'après le tarif suivant :
Pour extrait de une à quinze lignes 75 centimes.
Pour chaque ligne en sus .... 03
Quand ils sont demandes, ces extraits sont délivrés immédiatement sur des for-
mules fournies par la Direction.
VÉRIFICATEURS DES POIDS ET MESURES.
Le système métrique décimal des poids et mesures posé en principe par l'Assem-
blée constituante (lois des 8 mai et 8 octobre 1790), organisé par décrets de la Con-
vention des ter août 1793, 18 germinal et 1er vendémiaire an iv, par les lois des
i9 brumaire an viii, 13 brumaire an ix, par le décret impérial du 12 février 1822, a
été consacré en dernier lieu par la loi du 4 juillet 1837 qui abrogea le décret de 1822,
Srescnvit la stricte exécution des lois de Tan m, de Fan viii, et défendit d'insérer
ans les actes publics toutes dénominations de poids et mesures autres que celles
exprimées dans ces lois. Une ordonnance du 1er mai 1839 a constitué définitivement
tout le service.
Arroodt d'Auxerre, MH. Claude fils.
— d'Avallon, G agneau.
— de Joigny, Ghoin.
Arrond' de Sens, MM. Chenal.
— de Tonnerre, Maynet.
106
PERCEPTEURS ET COMMDNES DE IKURS PERCEPTIONS.
U première commune indiquée est le cheMiea de le perception et la résidence dn percepteur.
NOMS
des
PERCEPTEURS.
COMMUNES.
IRRONDISSBMtNT D'AUXBRRE.
Langlade
Goulet.
COMMUNES.
Bransiet
I Auxerre
\ Appoigny
< Monéteau.
1 Chablis
Beine
Chichée
FoDtenay p. Chablis
JFyé
fMil
ji»y
\ Poinchy
Coulanges-la-Vineuse
Esrolives
Gy-l'Ëvêque
Messein )Ju»sy
Viocelles
Irancy
'Vinceloltes
iCouIaDges-sur-Yoïin.
Andryes
CraiD
Maison Blanche^ Etais
I Festigoy
(Lucy- sur -Yonne
{(^ourson
Druyes
Fontenailies
Fouronnes
Molesmes
Mouffy
iCravant
Accolay
Bazarnes
Prégilbert
Sainte-Pallaye
Ligny
La Chapelle- Vaup.
Louzon /Maligny
Mère
Yarennes
Villy
iMaillyle-Cbftteau
Fontenay-sur-Foup.
Mailly- la-Ville
Merry sur-Yonne
Sery
Trucy-sup-Yonne
Gaillard
Dorotle
Michaut
Migé
Cbarenlenay
Coula ogeron
Escamps
Val-de-Mercy
Montigny
Bleigny-le-Carreau
jLignorelles
Pontigny
iRouvray
'Venouze
Villeneuve-St-Salve
/ Mont-S-Sulpice
\ Cheny
sChichy
' TT91ltAI*îl
\
Noirot
Gousseau - Pa
quiée
Begoard fils
Lechère
Cosle
Doussel
Hautertve
Ormoy
Ouanne
Chaslenay
Lain
Merry-Sec
Sementron
Taingy
/Lindry
Beauvoir
Diges
Eglény
Pourrai n
St-Cyr-lcs-CoIons
Préby
Aigremonl
Chemilly-sur-SerciB
iChitpy
Courgis
Lichères
Saint-Bris
(Augy
^ Champs
I Quenne
\Venoy
LaiDsecq
Sainte-Colombe
Ferreux
Sainpuils
Sougèpe
Thury
107
NOMS
raKCBPTBURS.
Jozon
Coletle ^
Defrancc
Tnitey
Regoan) père
DestaltdeBlaa
nay,
(à Auxerre.)
Saint-Florentin
Avrolles
Boailly
Cbéu
Germigny
Jaulges
Rebourceaax
\Vergigny
Saiot-Sauvear
FoDtenoy
Moutiers
SaiQts
Treigny
ÎSeignelay
Beaumont
Chemilly p. Seignel.
Gurgy
Héry
Toacy
Dracy
Lalande
Leugny ,
LeTîs
Moulins
Parly
SVermenton
Arcy-sur-Cure
Bessy
Bois-d*Arcy
JEssert
/ Lucy-sur-Cure
' Sacy
/ Villefargeau
l Charbuy
- 1 Chevannes
^Perrlgny
/ Saint-Georges
[ Vallan
\Vaux
Piétresson
Robort^
ABRONDISBBMBNT D'AVÀLLON.
Ayallon.
Annay-la-Côte.
Annéot.
Etanles.
Lncy-le-Bois.
Magny.
Sauvigny-Ie-Bois.
Châtel-Gensoir.
Asnières.
Brosses.
Blannay.
Lichères.
MonUllot.
SaiBt-Noré.
Voutenay.
Monnot
Bidot
Pineand
l'oulio fils
Dujon
JuUien
(à A val Ion.)
COMMUNES.
Gui lion.
Cisery.
Cussy-Ies-Forges.
Sl-André-en-T.-PI.
Sauvigny-le-Benréal.
Savigny-en-T.-Plaine
Sceaux.
Trevilly.
Vignes.
Joijx laVile.
DisbaAgis.
Massangis
CButafnoux
^'ftô-le-Sec
L'IsIc-sur-Serein
Angely
Annoux
Atbie
Blacy
Civry
Pfovency
Sainte- Colombe
Talcy
Q narré
Saint-Germain
Chastellux
Saint- Brancher
Bussières
Beauvilliers
Saint-Léger.
Sainte-Magnance
Santigny
Anstrudes
Maniieaux
Montréal
Pisy
ïhisy.
vVassy-sous-Pizy
Tault de Lugny.
Domecy-sur-le-Vaalt
Girolles.
Island.
Menades.
Pontaubert.
Sermizelles.
.Thtrot.
108
NOMS
PBKCKPTBUBS
NOMS
des
PIECBPTKURS.
Cardinal
rVézelay.
Asquins.
Chamoax.
j Domecy-sor-Cnre.
iFoissy.
iFootenay.
fGIvry.
Pieire-Perlhuîs.
Saint-Père.
Tharoiseau.
AIEONDISSBHSIIT Dl JOIGIfT.
^Atllant
Cbampyalloii
Cl^wy
COMMUNES.
Damas
Michon
Lacam
(à Joigoy.)
Joaohim
Chardon
Daollé
Gallois
(à Joigny.)
Ghampignelles
Grand-Champ
Lonesme
Malicorne
St-Denis s.-Oaanne
Tannerre
Villen.-les-€renets
raorioe-le- Vieil
St-IMaorice-This.
Senan
Yilliers-sar-Tholon
Yolgré
Basson
Bonnard
Champlay
Charmoy
Chichery
Epioean-les-YosTes
Blénean
CbampceTrais
Bogny
Saint-PriTé
Brienon
Bellechanme
Bligny-en-Othe
Bu8sy-en-0(he
Esnon
Mercy
Paroy-en-0(he
Cerisiers
Ârces
Bœnrs
Cérilly
Cooloars
IBillo
Fonmaudin
Vandenrs
TillechéUTe
Césy
Béon
Chambres
Paroy-snr-Tholon
SUAnhin-sur-Tonoe
Yilloden
^YUlefiUerl
Charny
Chambengle
Chêne -Ârnonlt
jCheTillon
picy
Odoart de Bois- JFoDtenoailles
milon A La Motbe-anx-Àahi
Marcha is-Beton
[Perreox
Prnnoy
S t-Martin-s-Oaanne
YiUefranche
Beaoist
Dnchemin
(à Joigny)
Martin
Hès
Dorliao
Guerchy
Flenry
Branches
Laduz
Neuilly
Yillemer
Joigny
Brion
Looxe
Migennes
.Saint-Cydrotoe
Yilliers-StrBenott
La Yillotte
|Les Ormes
Merry-Yanx
{ St-Martin-snr-Ocre
Sommecaise
St-Âabin-Chât.-N.
( La Ferlé-Loapiéro
ICodot
jLa Celle-SaintCyr
S Précy
(St-Romain-le- Preux
Sépanx
Saint-Fargeaa
Laran
Ronchéres
St-Martin-des-Cha.
MésiUes
Fontaines
.Septibnds
i09
NOMS
PKECBPTEURS.
COMMUNES.
NOMS
des
PBRGBFTIUIS.
Larcena
Berntrdjjj^
St-Jalien-da-Saolt
St-Loup-d*OrdoD
I St-Martin-d^Ordon
Terlin
Yenigy
GhaiUey
Champlotl
Jorny
YilleoenTe-f.-TonDê
Àrmeau
BuMj-le-Repof
GIraad <Chaomot
IDizmoot
Les Bordes
Piffonds
Ronison
▲mKONDlSSBlIKNT Dl SUIS,
'Ghéroy
Brannay
Dollot
Jjoay
Pioon < Mon tacher
I Saint- Valérien
Vallery
YiHeboofis
^Yttlegar&i
'Domats
Courtoin
Fouchéres
|La Belliole
Savigny
ISablJ^y
VefDoy
Yillen.-la-Dondagre
Villeroy
Grange-le-Bocage.
St-Maurice-a.-R.-H.
Sogoes
Yertilly
I Yilliers-Bonneoz
Coarceaax
Plessis-Damée
Mâtay-le-Grand
Maillot
Mâiay-le-Petit
GhandeDier fil»lFonlaine.Ia-GailUr,
(è Sens) <p^„y
Rosoy
Saligny
Yaamort
Percheron
Berthelin
Berlin aîné
(à Sens)
LhermlUe
Mira (à Sens)
BroUée
Chartre
Légier ^
Beaufallet
COMMUNES.
Paron
CoUemiers
Cornant
Coartois
' Bgr iselles-le-Bocage
,Eligny
Gron
IMarsangis
Nailly
St-Martin-dn-Tertre
Pont-snr-Tonne
C«y
E?ry
iGisy-les-Nobles
Xixy
iMichery
SaintrSerotin
Yillemanoche
YillenaTOtte
Yilleperrot
Sens
Saint-Clément
Saint-Dénis
,Soucy
Sergines
Compigny
|Pailly
Plefsîs-SainVJean
I Coorlon
Serbonnes
Yinneuf
Theii
Pont-snr-Yanne
Chigy
Les Siégea
Yareilles
Yilliers-Loois
;^Thorigny
ÎFIenrigoy
La Ghapelle-8.-0r.
La Postolle
St-Martin-s.-Oreoie
Yoisines
YiUen.-la-Guyvd
Champigny
Chanmont
Saint-Agnand
lYiUebleTin
YilletUein
110
PiaCBPTBUBS.
COMMUNES
NOMS
des
PERCEPTEURS.
COMMUNES.
. Villen.-rArchev.
l Bagfneaux
iCourgenay
Nioré /Flacy
jLaiUy
fMolinoDS
VFoissy
ARRONDISSEMENT DE TONNERRE.
Aiicy-le-Fraoc
Argenteuil
IChassigoelles
Soopey ^Cufiy
jFaivy
'Sligny
Villers-les-HauU
Cruzy
Lepenne ; Gland
Pimelles
Senoevoy-Ie-Bas
Sennevoy-le-Ha at
Fley
^ ^ . Béra
Goyboa \ Collan
de MoDileTeaui 1 Serrigoy
(à Tonnerre) ^Tissey
/ Vézannes
f Vi fiers
\YroDerre
(Flogny
BoUeaax
La Cbap.-Vieille-F.
Percey
Tronchoy
^ Bernouil
I Carisey
f Dié
I RofTey
\ViUJers-yineai
Lézinnes
Àncy-le-Libre
Argenlenay
Pacy
Samboorg
Yireauz
Nicolle
Gommerj
Petit
/ Molay
i Aonay
} Fresnes
i Nilry
I Poilly
^ Sainte-Vertu
Neuvy
Sormery
Beugnon
Lasson
Soumaintrain
Noyers
Gensy
Ghâtel-Gérard
lElivey
Grimault
jjoaancy
) Moulins
Pasilly
Sarry
(I
Aisy
I Nuits
Challw-Belval^^^y^**'^"
Perriguy
JoWy
'Rngny
Artbonnay
. Mél isey
Roguier { Quiocerot
Tborey
Tricbey
Villon
Dorotte
Daopbin
Bofianté
Garrel
(Tanlay
Baon
Commissey
Saint-Martin
Saiiit-Vinnemer
/Tonnerre
l Cbeney
1 Dannemoine
< Epineuil
i Molosraes
[Junay
VVézinnos
111
DIRECTION GÉNÉRALE DES DOUANES
ET CONTRIBUTIONS INDIRECTES.
M. Bavbikb C. ^, conseiller 'rËtnr, directeur général, hôtel du Miaistére des
Finances, rue de Rivoli.
DIRECTION DÉPARTEMENTALE.
MM. Cabrol ^, directeur da département, rue de la Belle-Pierre, 4.
Lapayre de Cru moI, contrôleur, 1*' commit de direction, rue des LombArdi,6,
Lem;heTin. 2* commit de direction, roe de Paris, 127.
Bureani : rue det Templiers, n. 2.
INSPECTION D'AUXERliE.
M. George, intpectear dUitionnaire, chef de service de la principalité d*Aii-
lerrc, i]uaj Bourbon, ii.
ramciPALiTi d'auxbrrb.
Boréaux et entrepôt des tabacs : rae GhaDteplnot, 8.
MM.
Darand. recereor prineipal, cntrep., rae
Chantepinot, 8.
Besnard, commis de recette principale,
roe VaJentin.
Service Actif.
Bureaux d'ordre : rue Chantepinot, 8.
MM.
Granchcr, contrôleur à Auxerre, roe
de rArquebose. 8,
Poulet, Cliardon« Agan, Martin, com-
mis à Auxerre.
Gommard, receveur à cheval de la
banlieue d'Auxerre.
NoUe, commis principal à eheval à Au-
xerre.
Albert, receveur à cheval à Chablis.
Ballot, com. princip. à cheval id.
Vidal, rec. à ch. à Coorton
Céty, com. princ. à cheval id.
Prince, receveur à cheval & St-Florentin.
Deléfolle. com. principale cheval id.
Girard, receveur à cheval i Toucy.
Bonnet, commis principal à cheval id.
Hupel, rec. à eheval à Vermenton.
Rouard, commis principal à cheval id.
Service de la Navigation.
Bureau : Quai Coudé.
MM
Marion, surveillant de navigation, roo
de la Marine.
Service de la garantie dci matiéra dPor
et d^argent.
Bureau : rue des Lombards n* 6.
MM.
Lapayre de Crnssol, contrôlenr do garan-
tie, rue des Lombards, 6.
Mérat, essayeur, Place-anx-Lîens, 5.
Durand, receveur, rue Chantepinot, 8.
Service des Ociroii.
Bureau central, rue Chantepinot, 8.
MM.
Martin, préposé en chef de l'octroi d' Au-
xerre, rue du Saulce, 7.
Bretin, brigadier.
Caillaux, s.-brig.
Irr, receveur à raballoir.
Courtois, receveur à la Porte du Pont.
Yiault, id. du Temple.
Cotte, id. de Paris.
Jojol, id. Chantepinot.
Gérard, id. d'Eglény.
Tribaudeau, receveur du Port.
Bertrand. I'** surveillant ambulant.
Leblanc, 2« id.
Pont, 3» id.
Boudin, 4* id.
Barré, surveillant à la Nouyelle Porte.
Duuzeaa, rec. de nar., place St-Nicolai.lChattp, W. porte Saint-Vigile.
^
1
112
INSPECTION DE JOIGNT.
BI. Rbt, inipeetear diTisioD.» chef de service delà principauté de Joigny.
VRINCIPALITÉ DR JOIGNT.
MM
Lemaiftre. rec. princ. eotrep., k Joigny.
Hérisé) 1er coin; de rec. princ. à Joigny.
Service Actif»
MM.
Lonot, receTenr à cheval à Aillant.
Fanyillon, com. princip. à cheval id.
Duiaassoy, rec. à ch. à Brienon.
MarqaeC, com. princ. id.
Anére, recevear à cheval à Charny.
BooKio, commis principal à cheral id.
Ma5seli5, recev. à cbeyal è St.-Fargean.
Demetz, commis princ. ich. à St-Fargeaa.
Maigne de Sarrazac, r. à ch. à V.-le-Rol.
Laillet, commis princ. à cheral id,
Sérodin-Bertin, com. principal i Joigny^
Marchand, commis id.
Sermce de la Navigation,
MM.
Dndos, recevear de narig. k Laroche.
Thirard, yérificat. de navig. à Laroche
SOUS-INSPECTION DE SENS.
M. GoBBBO, souf-insp. divis., chef de serv. de la prinoipalUé de Sens.
PUNCIPALITÉ DB 8B58.
Rodvy recerenr principal entrep. à Sens.
Waillaime, !•' commis de recette princi-
pale à Sens. ^
MM. Service Actif.
Gavan, contrôleur de 2e classe, i Sens.
Feltin, Përosé, Bastide, Eocaait, com-
mis à Sens.
Osmon, surnuméraire.
Baillot, receveur à cheval de la banl. de
Sens.
Thomas, com. princ. i cheval à Sens.
Lhermitte,rec. kchCTal. àPont-s-Tonne.
Aubry, commis princip. achevai, id.
Julien, rec. à cheval A Villen.-rArcher.
Cloutier, commis princ. à cheval id.
Service des Octrois.
Boudrot, prép. en chef de Toct. de Sens ;
Yië, Domont, Thévenin, Fontaine,
Dagnot, Troué, y. Leooir, Perrault ;
recev. d*octroi, à Sens.
Gromard, Troué, Heurton, Bos Jean.
Blanchet, Ménard, surv. amb. A Sens.
SOUS-INSPECTION DE TONNERRE.
MM. Db GiSLAiN, sous -inspecteur divisionnaire, chef de service des principautés
d'Avallon et de Tonnerre, résidant à Tonnerre.
PRUVCIPALlTi D'AYALLON.
Bralé, receveur i cheval à Vézelay.
Mootsaingeon, commis princ. à chev. id.
Bessette, commis principal à Avallon.
Soubra, commis de 3* classe, id.
Service des Octrois,
M. Fèvre, receveur de Toctroi d'Aval»
Ion.
Berger, rec. princ. entrep. à Avallon.
George, 1er commis de recette princ. id.
Service Actif.
MM.
Gamier, rec. ichev. A risle-s.-le-Serein.
FaveroUe, commis princ. A cheval id.
Reysset, rec. A ch. A Quarré-l.-Tombes.
Pons, commis princ. A cheval id.
PRINCIPAUTÉ DB TONNBBRB.
MM. I Reysset, commis de recette principale»
Qoatreveaux, recevear princ. entrepos.A^ A Tonnerre.
Tonnerre. l
415
MM
Service Actif.
La bouille, rec. achevai à Ancy-Ie-Franc
Caillol, commis prine. à cheval id.
Jaillet, receveur à cheval à Flogny.
Trouble, commis principal à cheval id.
Jac4{uelin, receveur à cheyal à Noyers.
Valcn. commis princ. à cheval id.
Bachelol-Sou ligné, commis chef de poste
â Tonnerre.
Foarric, commis à Tonnerre
Service de ta Navigation.
MM*
Bicbery, recey. de nayig. à Tonnerre.
Vaochez, surveillant â Tonnerre.
Bane, receveur de navig. à Rayiéres.
Surnuméraires.
MM.
Boyer, surnuméraire de direction à
Auzerre-
Besnard, surnuméraire de recelte princi-
pale, i Auxerre.
Jacquelin, >urn. de recette principale k
Joigny.
Didier. Gatu^$e, Osmon, Jaume, Simon,
Loicheiiiol, somuméraires dn service
actif du de'partemenl.
ADMINISTRATION DE L'ENREGISTREMENT
ET DES DOMAINES.
M. PAGART D'HERMANSART, directear.
UISPKCTEUR.
M. Reckalxt de PaÉHESKiL, à Auxerre.
VÉAIFK^ATEURS.
BIM. Letahneur, à Auxerre.
Lafont, à Avallon.
Piétresflon, à Joigny.
Feis, à Sens.
< Lacroix, à Tonnerre.
Courtaut, 1er commis de direction, à
Auierre.
Gassaigne, garde-magasin, contrôleur
dn timbre.
Mauricart, timbrenr.
EMPLOYÉS DE LA OIRECTION.
Balbon, chef de la comptabilité.
Adam, commis d*ordre.
Gaillou et Sauterean, expédition.
CONSERVATEURS DES HYPOTHEQUES
Auxerre, Boullay.
Avallon, Esbrayat.
Joigny, Bouygues.
Seiis, de Langle de Cary.
Tonnerre, Gudlaume.
RECEVEURS.
Arrondissement d^ Auxerre.
Auxerre, Bredoux, receveur de Teoreg. des
actes civils, s.-s. privés et suc.
— Vidal, rec. de l'enregistrement des
actes jodiciairel et des domaines.
Chablis, Gounot.
Coulanges- la -Vineuse, Maréchal
Coulanges-sur- Yonne, Creuzot.
Courson, L icordaire.
ijgny, Dédémy.
Saint-Florentin,Pancbart.
Saint-Sauveur, Dulac.
Seignelay, ToUin
Toucy, Konzel.
Vermenton, Mareschal.
Arrondissement d^Avalhn.
Avallon, Destenave.
L'IsIe, Hermary.
Guillon, Malo.
Quarré-les-Tombes, Dudouigt.
Vézelay, Designorio.
Arrondissement de Joigny.
Aillant, Jacquin.
Bléneau, Cet tance.
Brienon, Itérât.
Cerisiers, Prévost
Charny, ('hevalier.
Joigny, MaugGis.
Saint- Farçeau, Fouraut.
Saint- Julien du Sault, Pâtenôtre 4).
Villeneuve-sur- Yonne, Golfier.
Arrondissement de Sens.
Chéroy, Tisserand.
Pont-sur- Yonne, Pertrizol.
Sens, Mouchet, receveur de Tenreg. des
arles civils, s.-s. p. et suce.
Bouchage, receveur de Tenregistrem. des
actes judiciaires et des domaines.
Sergines, Jeanniard..
Villeneuve-rArchevèque,Justaniond.
Arrondissement de Tonnerre,
Ancy-lt-Franc, Roy.
Cruzy, Ginalhac.
Flogny, Destable.
Noyers, Maison.
Tonnerre, Fournerat (enreg^ et domaines).
(I) Le bureau de Saint- Julien du Sault a été créé en 1862 et sera ouvert le 1*
janvier 1863.
8
114
SURNUMERAIRES.
Aa\erre, Pagart d'HermanBart.
ÀTallon, Farradesche, Laveissière.
Joigny, Hnnot.
Sens, Couf'amy.
Tonnerre, Vouthier.
EAUX ET FORÊTS.
La France est divisée en 34 conseryatious forestières. Les déparlemenU de l'Aube et
de r Yonne forment la 8' dont Troyes est le cbef-lieu.
Le département de l'Yonne a 739,521 hect. d'étendue territoriale ; les forêts en
occupent 172,096 hectares, c'est-è-dire le quart environ. Celles qui sont soumises «a
régime forestier et appartiennent aux communes et aux établissements publics sont
d'une étendue de 15),927 bect. Celles de l'Etat ont une superficie de 17,769 beet.
MM. Sdremain de Missery ^y conservateur, à Troyes.
Châales des Etangs, sous-ins^ecteur sédentaire, à Troyes.
Durey, garde général, cbarge des travaux d'art.
INSPECTION D*AUXERRE.
MM. Gallot, inspecteur, à Auxerre, rue Joubert.
Rambourgt, sous-inspecleur à Auxerre. Petit, brigadier sédenUire, attacbé à Him-
Cbanvin, brigadier sédentaire, et Mauvl- 1 pection d'Avallon.
___j_. .,-_._, ^.- , de Montricbard, garde général, à AvalloD.
INSPECTION DE SENS.
gnan, garde sédentaire, attachés an bu
reau de l'inspecteur.
Mariel, garde*généra1, à Courson.
Fortier, garde-général, à Tonnerre.
Clément, garde général, à Ancy-le-Franc.
INSPECTION D'AVALLON.
Gnérard, inspecteur à Avallon.
Gand, soos-ms( ectenr, à Avallon.
Mai cotte, inspecteur, à Sens.
Tonnellier s.-inspecteur, à Sens.
Abbat, commis a'inspect. g. sédentaire.
Marland, garde-géneral, à Joigny.
Bonnet, garde général, à Arees.
ADMINISTRATION DES POSTES.
Taxes depuis le i" janvier 1862.
Les lettres échangées entre les bureaux de poste de l'intérieur de l'Empire, de la
Corse et de 1 Algérie et les lettres des et pour les militaires et marins en garnison
ou en station dans les colonies françaises ou présents sous les drapeaux ou pavillons
à l'étranger, paient jusqu'à 10 gram. inclus., 20 ou 30 c, selon qu'elles sont affran-
chies ou non: au-dessus dp. 10 Omm incrru'à 9n ov iii/>liio An mi AO n • on^Aeani. ^A
-1 — 0-- .— w-.-»,. , . ... vw w. via A n. .fv ^. Cl ainsi uc ouiic, cil ajuuuiui. uni iwv fçr.
ou fraction de 100 gr. excédant, 80 c. en cas d'affranchissement, et 1 fr. 20 c. en
cas de non-afîranchissement. — Les lettres de la ville pour la môme ville (Paris
excepté), quelles soient affranchies ou non, jusqu'à 15 gr. excl., 10 c; de (5 gr.
à30gr.,20c.:de 30gr. à 60 gr., 30 c; de 60 cr. à 90 gr., 40 c; Je 90 à 120 gr.,
oOc.j et ainsi de suite, en ajoutant 10 c. par chaque 30 gr. ou fractionde 30 gr,
— Les lettres de la ville, siège du bureau, pour les autres localités de l'arron-
dissement postal, les lettres d'un bureau de poste pour une distribution dépendant
de ce bureau et réciproquement, affranchies, jusqu'à lOgram. inclus., 10 c, de 10
gram. a 20 gr., 20 c. j de 20 gr. à 100 gr., 40 c. ; de 100 gr. à 200 gr., 80 c; non af-
tranchies jusqu'à 10 êr. inclus., 15 c; de 10 gr. à 20 gr. inclus., 30 c.: de20 gr. à
100 gr. incl., 60 c; de 100 er. à 200 gr. incl., Ifr. 20 c. et ainsi de suite, en ajou-
tant par chaque 100 gr. ou fraction de 100 gr. excédant, 40 c.,en cas d'affranchis-
sement et 60 c, en cas de non affranchissement.
TAXE DES IMPRIMÉS, ÉCHANTILLONS, PAPIERS DE COMMERCE OU D'AFFAIRES.
(Loi du 25 juin 1856;.
La taxe de ces objets est réglée à prix réduits, moyennant affranchissement en
numéraire ou en timbres portes. Le poids des imprimés ne doit pas dépasser 3 kilog.
et leur dimension 45 centimètres. Ils ne doivent renfermer aucune lettre ou note ma-
nuscrite pouvant tenir lieu de correspondances, sous peine d'une amende de 150
francs à 300 francs, et, en cas de récidive, de 300 francs à 3,000 fr. — Les imprimés
115
sont expédiés soas bandes mobiles conTnnt an pins le tien de h sorlkoe. Us sont de
trois classes : 1* Lu jimmaux poUUquei^ taxe 4 centimes par exemplaire de 40 gr.
et aa-dessons ; au-dessous de 40 grammes^augmentation de I cent, parchaoue 10 gr.
ou fraction de 10 gr. excédant; moitié des prix ci-dessus, lorsque le journal est pour
Imtérieur du département où il est publie ou pour les départements limitrophes.
(Les journaux publiés dans les départements de la Seine et de Seine-et-Oise ne
jouissent pas de la réduction pour les départements limitrophes). — 2* Leê pubH"
cations périodiquei unimiement eonsaeréet aux leilreif aux scieneei^ aux arU,
à VagrieuUure et à Vinduitrie, taxe 2 cent, par exemplaire de 20 mmmes et au-
dessous; au-dessus de 20 gammes, augmentation de 1 c. par chaque 10 gr. ou fraction
de 10 gr. excédant; moitié de ces prix dans lescas indiqués au paragraphe ci-dessus.
3* lAs eireulaires, prospectus, catalogua ^ avis divers et prix courants, livres^
i/ravmres, lithoaraphies en feuilles, troches ou reliés, taxe 1 cent, par paquet ou
exemplaire isolé de 5 grammes et au-dessous pour tout TEmpire; 1 cent, en plus par
chaque 5 grammes on traction de 5 grammes excédant jusque M grammes; de 50 gr.
à 100 gr., 10 c. unirormément; au-dessus de 100 gr., 1 c. en sus par chaque 10 gr. on
fraction de 10 gr. — Les acis de naissance^ mariage et décès, ïesprospeetui, cota*
logues, circulaires, prix courants et aois divers sont reçus sous forme de lettres ou
sons enveloppes ouvertes d'un côté : taxe 5 centimes par exemplaire de 10 grammes
et an-dessous, pour Tarrondissement du bureau, et 10 cent, pour le reste de 1 Empire,
augmentation : 5 c. ou 10 c. par chaque 10 gr. ou fraction de 10 grammes excédant. —
Les cartes de visite sont reçues sous enveloppes non fermées aux conditions ci-dessus,
La même enveloppe peut renfermer deux cartes sans augmentation de prix. — Les
échantillons sont affranchis aux prix des imprimés de la 3* classe. Ils ne devront pas
dépasser un poids de 300 grammes. — Ils ne devront avoir, sur aucune de leurs faces»
(longueur , hauteur on largeur), une dimension supérieure à 25 centimètres.— Ils de*
vront, au moment où ils seront présentés à l'affranchissement dans un bureau de
poste, porter une marque imprimée du fabricant ou du marchand expéditeur. —
Quant a la confection des paquets, il est permis de leur donner les formes les plat
variées, pourvu qu'ils soient disposés de manière à ce que leur contenu puisse tou-
jours être facilement et promptcment vérifié. Sont exclus comme échantillons les
objets de nature à détériorer ou à salir les correspondances ou à en compromettre la
sûreté. — Le port des papiers de commerce ou ^affaires est de 50 c. par paquet
de 500 grammes et au-dessous. Au-dessus de 500 grammes, 1 c. en sus par chaque
10 grammes ou fraction de 10 grammes.
Lettres chargées en généf al, — Lettres chargées contenant des vaHeurs dMarées,
Les lettres auxquelles le public attache une importance particulière peuvent être
chargées. Les lettres à charger sont présentées au bureau de poste et affranchies.
L'administration en donne reçu aux déposants et ne les livre oue sur reçu aux desti*
nataires. Elles payent une surtaxe fixe de 20 centimes outre fa taxe fixée ainsi qu'il
suit : Jusqu'à lO grammes inclusivement, 20 centimes; au-dessus de 10 grammes
jusqu'à 2(1 grammes inclusivement, 40 centimes; au-dessus de 20 grammes jusqu'à
10O grammes inclusivement, 80 centimes; au-dessus de 400 grammes et pour chaque
100 grammes ou fraction de 100 grammes, 80 centimes en sus.
Eues sont revêtues d'une enveloppe fermée au moins de deux cachets en cire fine
et de même couleur, portant une empreinte spéciale à l'expéditeur, et placés de
manière à réunir tous les plis de l'enveloppe.
Le tarif des lettres chargées contenant aes valeurs déclarées est le même que celui
des lettres chargées en général, si ce n'est qu'elles sont passibles d'un droit de 10
centimes par 100 francs ou fraction de 100 francs déclarés.
La déclaration ne doit pas excéder 2.000 f. Elle est portée en toutes lettres à l'angle
gauche supérieur de la suscription de l'enveloppe, et énonce en francs et centimes le
montant des valeurs insérées.
L'expéditeur s'assure ainsi, en cas de perte, sauf le cas de force miy^tire, le rem-
boursement des valeurs insérées.
Valeurs cotées.
Les valeurs cotées sont des objets précieux de petite dimension qui payent 2 *|. de
la valeur estimée. L'estimation ne peut être inférieure à 30 francs ni supérieure à
1,000 francs. Elles sont renfermées, en présence des directeurs, dans des boites ou
11G
étuis ayant au plus 10 centimètres de longueur, 8 centimètres de largeur et 5 centi-
mètres d'épaisseur.
Les objets réunis à la botte ne peuvent pas dépasser 3(K) grammes.
A Auxerre le bureau est ouvert, du 1er ayril au 31 octobre^ de 7 heures du matin à
7 heures du soir^ et du 1er novembre au 31 mars, de 8 heures du matin à 7 heures du
soir, pour les dépôts d'argent, paiements, lettres chargées , poste restante et vente
des timbres-postes.
Les dimanches et jours fériés, le bureau ferme de 10 heures à midi et à 5 heures
pour dore la journée.
ARTICLKS D*ABGBNT.
La poste se charge, moyennant un droit de 1 0/0, du transport des sommes d ar-
gent déposées à découvert dans ses bureaux. En échange, 11 est remis aux dépo-
vsants des mandats qui peuvent être çayés aux ayants droit dans tous les bureaux
de TEmpire cl de l'Algérie. Les envois d'argent sont encore reçus pour Iss armées
françaises en pays étrangers, pour les militaires et marins employés dans les co-
lonies françaises ou sur les bâtiments de l'Etat, et pour les transportés à Cayenne.
11 n'est pas reçu de dépôt d'argent au-dessous de 50 c. Au-dessus de 10 fr., les
mandats supportent, en outre, un droit de timbre de 50 c.
TIMBRBS-POSTBS. — DE LEUR VALEUR. — DB LEUR EMPLOI.
A dater du 1*"' janvier 1862, les timbres- postes seront de six valeurs différentes;
1 c, 5 c, 10 c, 20 c, 40 c. et 80 c. Les timbres-postes de valeurs différentes sont
différenciés entre eux par leur couleur ou par leur forme. Ils sont vendus dans les
bureaux de poste, dans les débits de tabac et par les facteurs et les bottiers des
postes.
Les particuliers doivent coller eux-mêmes les timbres-postes sur les objets à
affranchir.
Toute lettre pour l'intérieur revêtue d*un timbre-poste insuffisant est considérée
comme non affranchie et taxée comme telle, sauf déduction du prix du timbre.
Ainsi, par exempte, lorsqu'une lettre pesant plus de 10 gr. est affranchie avec un
timbre-poste de 20 c, elle est considérée comme non affranchie; elle doit 60 c. :
en déduisant 20 c. que représente le timbre , il reste à payer 40 c.
Le poids des timbres -postes est compris dans le poids des lettres sur lesquelles
ils sont apposés.
Des bottes supplémentaires sont établies rue Chante-Pinot (ancien H<Uel-Dieu).
hôtel du Léopard, bureau d'octroi du port, porte du Temple, à la Mairie, porte de
Paris (bureau de tabac) et rue d'Ëgleny.
INSPECTION DE L'YONNE.
MM. Berault, insprcteur des postes du département, rue Cauchois.
Doé, sous-inspecteur du département.
Dre)[fuss, premier commis d'inspection du département.
Rertin, brigadier-facteur du département.
BUREAUX.
Arrondissement d'Àuxerre,
Appoigny, M. Porée, distributeur.
Arcy-sur-Cure, M"* Pesme, directrice.
MM. Deinongeot de Conlevron, direc.
Miellé, premier commis.
Lefèbure, second commis.
Delahaye, troisième commis.
Pravas, 4^= commis.
Chablis, Mlle Gautier, directrice.
Chailley, Mlle Ployer, distribulrice.
Coulanges-la-Vinou»*c, Mme Lamidé, direc.
Coulange^-s.-Y , Mlle Q'iain tenue, direct.
Courson, Mlle Carré, directrice.
Ligny, Mlle Pn-cy, direclric^.
Pourraiu, M. Tamponnet, distributeur.
H
S
Saint-Bris, Mme Hadery, directrice.
St-Florentin, Mme Dubois, directrice.
St-Sauveur, Mlle Brunot, directrice.
Seignelay, Mlle Pouçy, directrice.
Toucy, Mme v Batbedat, directrice.
Treigny, Mme Mousset, distributrice.
Vermenton, Mlle Barbier, directrice.
Vincelles, Mme Mouchot, distributrice.
Arrondissement d^Avallon,
A vallon, M. Mansel, directeur.
Châtcl-Censoir, Mme Lamy, distribut.
Lucy-le*Bois, M. Berlhelof , directeur.
Quarré-les-Tombes, Mlle Kagon.directr.
Vé^elay, Mme Laederich. directrice.
L'Islc-s-l-Serein.Mlle Baroottc, directrice.
Chastellux, Mlle Augueux, distributrice.
m
Gusfty-les-ForgeS} Mlle Forestier, id.
Guillon, Mme Soissoa, directrice.
Arrondiuement de Joigny.
AiUant, Mile Thomas, directrice.
Arces, Mme Mortier, distributrice.
Bassou, Mme v* Loisel, directrice.
Bléneau, Mlle Chastanet, directrice.
BrieDon, Mlle Bonnard, directrice.
Cerisiers, Mlle Chardon, directrice.
Cesy, N.,., distributeur,
Cbampignelles, Mme Boisseau, distr.
Coaroy, M. Chabassol, directeur.
Fleury, M. Moreau, distributeur.
Joigny, M. Bougaad, directeur.
Laroche (Saint-Cydroine), Mme Viltard,
directrice.
Mézilles, Mlle Boudanlt. distributrice.
RogDY, Mme Crapeau, distributrice.
S.-Fargeau, Mme Cla/eux, directrice.
S.-Jalien-dtt-S., M-' v* Michel, directr.
Villeneuve-sur- Yonne, M. Boudel, direct.
VlUevallier, M. Fortin, directeur.
Vîlliers-S.-Benolt, Mme Godeau, distr.
Art ondissement de SeM»
Chéroy, Mlle Dubos, directrice.
Egriselle-le-B. , Mme Cosset, distributrice.
Pont-ftur-Yonne, M"" Mantelet, direc.
. i MM. Labarre, directeur.
g ) Saulnier, premier commis.
^ )Déon, 2* commis.
De Clok, 3< commis.
Serbonnes, Mme Morin, distributrice.
Sergines, M. Piaux, directeur.
Saiiit-Valérien, Mme Fortin, distributrice
Theil, Mme Mirauchaux, distributrice.
WM' Archevêque, Mme Peyrol. directr.
WMa-Guyard, Mme v" Sud), directrice.
Thorigny-s.-Oreuse, Mlle Leroux, direct.
Ârrondisnment de Tonnerre,
Ancy-le-Fr., Mme Bethfort, directrice.
Cruzy, Mme Vezien, directrice.
Flogny, Mme Gitlara, directrice.
Neuvy-Sautour, Mme Huchard, distr.
Noyers, Mme v* Pichot, directrice.
Nuits, Mme Paupert, directrice.
Tanlay, Mlle Trubert, directrice.
Tonnerre, M. Boissaux, directeur.
BOREAUX CRKÉS ES 1862.
Gravant, M. Duraont, facteur-bottier.
Senan, M. Robineau, id.
Vallery, M. Lamy, distributeur.
MOUTE ir 4 DE PARIS A GBNÂYB.
Villeneuve-Ia-Guyard, Lecomle.
Pont-sur- Yonne, Délions Henri.
Sens. Délions Auguste.
Tbeit, Brice-Foin.
Arces, Gâtelier.
St-Florentin, N.
Flogny, Mme Flogny.
Tonnerre, Bemard-Crevaut.
Ancy-le-Franc, Passier.
Aisy, Ligeret.
ROUTE AUXIL. N« 5 DE SENS A ST.-FLOR,
Villeneuve-sur- Yonne, Picard.
Villevaliier, Picard.
Joigny, Arrault fils.
Esnon, Gâtelier.
ROUTE n* 6 DK PARIS A CHAHbMrT.
De W«-Ia-Gnyard à Joign/, v. plus haut.
Bassou, Paysant.
Auxerre, Pinard.
Vincelles, Petit.
Vermenton, Rousselet.
Lucv-le-Bois, Bertheiot.
Avaflon, Barban.
Sainte-Magnance, Bizouard.
MÊME ROUTE PAR SBRHIZELLES.
Sermizelles, Bertheiot.
RELAIS ET MAITRES DE POSTES.
ROUTE y 60, DE NANCY A ORLÉANS OU DE
TROTES A SENS,
Villeneuve-l'Archevéque, N.
ROUTE N* 77 DE NEVERS A SEDAN, OU DE
TROTES A SENS.
Courson, Paysant.
ROUTE DÉPART. N*' I, DE SENS A NEMOURS.
Chéroy, Pierre.
ROUTE DE TROYES A AUXERRE PAR AUXON,
ST-FLORENTIN, HONTIGNY ET AUXERRE.
Montigny, Jacquillat.
ROUTE DE CLAMECT A AYALLON PAR YEZELAY.
Vézelay, Fosseyeux.
ROUTE DE BRIARE A AUXERRE.
Saint-Fargeau, Perron.
Toucy, Coulon.
ROUTE D* AUXERRE A MONTARGIS.
Toucy, Coulon,
Charny, Chantereau.
ROUTE d' AUXERRE A TONNERRE.
Chablis, David-Gallereux.
ROUTE DE PARIS A BESANÇON.
Pimelles, Uugot.
ROUTE DE TONNERRE A AYALLON.
Nitr y, Bertheiot.
118
SECTION VII.
PONTS ET CHAUSSÉES.
M . HERNOUX 4(i, Ingéoiear en chef da Département , à Aaxerre.
§ i^\ SBRVICB ORDINAIRE COMPRENANT :
i<> Les routes impériales dont voici la nomenclature et l'itinéraire :
N« 5. De Paris à Genèee par Montereao,
VillenenTe-la-Gayard , Champigoy ,
Villemanoche, Pont-sar -Yonne» Saint*
Denis, Sens, MAlay-le-Eoy, Theil,
Yaumort, Arces, Avrolles, Saint-Fio-
rentin , Germigny, Percey , Flogny,
TronchoY, Glieney, Dannemoine, Ton-
nerre, Lezinnes, Ancy ie-Franc, Ful-
yy, Nuits, Aisy, Montbard et Dijon.
fi"* 5 bû. De Sens à Saini-Florentin par
Eosoy,yilleneave-Bnr- Yonne, Armeaa,
YilleTallier, YiHecicn, Saint-Aubin,
J^oigny, Laroche. Bsnon et Brienon.
N* 6. De Paris à Chambéry par Joigny,
Epineau -les-YoTes , Bassou , Ap -
poigoy, Auxerre, Champs, Yincelles,
Gravan, Vermenton, Reigny, Luoy-s.-
Cure, Arcy-sur-Cure, Youtenay, Ser-
mizelles. Ayallon, Gussy-les-Forges,
Sainte Magnance et Ronvray.
N« 60. De Nancy à Orléans par Troyes,
y illenenve- l'Archevêque, Molinoiu,
Foissy, Sens. Paron et Goorlenay.
N« 65. De Neufehàteau à Bonny-sur-Loire
par Chitillon-sur Seine, Laignei , Pi-
melles, Tanlay. Tonnerre, Fléy, Gha*
blis, Poinchy, Reines, Auxerre, Yille-
fargoau, Pourrain, Toncy, MéxiUes,
Saint-Fargeau et Lavau.
N*" 77. De Nevers à Sedan par Glamecy,
Coulanges-sur-Yonne, Courson, Gy-
Lévéque, Vaiian, Auxerre^Yiiieneufe,
Saint-Salves, Montigny , Pontigny,
Saint- Florentin , Neuvy-Santonr et
Troyes.
N« 1 51 . De Poitiers à Àvallon par Glamecy,
Dornecy, Chamoux, Vézélay, St.-i'ére
et Pontaubert. (Par suite de la reclifl-
cation en cours d*exécution, on aban-
donnerait Saint-Pére et Pontaubert
pour rejoindre la route impériale u9 6,
par Asquins et Blannay.
S<> Les routes départementales dont voici les dénominations et Vitinéraire :
No I. De Sens à Nemours par Saint- Vaié-
rien et Ghéroy.
No I bis. De Subiigny à Villeroy,
No 2. De Chéroy à Bray-sur - Seine par
Dollot, Brannay, Pont sur- Yonne.
No 3. De Joigny à Toucy par Paroy, Se-
nan, Aillant-s.-Ttiolon et Saint- Aubin.
No 4. D\Auxerre à Nogent -sur -Seine par
Monéteau, Seignelay, Hauterive, Brie-
non , Bligny , Bellechaume , Arces .
Yaudeurs, Les Sièges et YiUeneuve-
PArchevéque.
No 5. De Saint Fargeau à Vineelles par
Saint-Sauveur, Ouaine, Merry-Sec et
Goula nges •la-Vireuse.
N* 6. De Tonnerre à Àvallon par Yrouerre.
Noyers, Massangis. Dissangis, l'ile-sur-
Serein, Provency et Sauvigny-le-Bois,
No 7. D' Avallon à Lormes par Chastellnx.
N* 8. De Cuisy-let-Forges à Semur par
St-André-en-Terre-Pleiiie et Epoisses.
N" 9. D'Àisy à Montargis, par Etivey,
Sanvigny, Pasilly, Ceiisy, Noyer», Ai-
ffremont, Lichérei. Saint-Cyr-les-Oo-
loof, Saint -Bris, Aaxerre, Saint- Geor-
ges, Aillant-sur-Tholon, Senan.Yol^é,
Saint-Romain-Ie-Preux, Villefranche,
Dicy et Château-Renard.
N*" 9 bis. De la porte (TEglény à la porte de
Paris autour d'Àuxerre.
N" 10. De Saint-Fargeau à Uontargis
par Saint-Privé. Bleneau et Rogny.
No 1 1 . De Joigny à Avallon par la Belle-
Idée, Cheny, Hauterive, Ligny-le-Châ-
tel, Maligny. Chablis, Lichéres, Nitry,
Joux la-Ville, Lucy-le-Bois.
N<> 12. De Joigny à Montargis par Béon.
N** 13 De Sens à Nogent-sur-Seine par
Saint-Clément, Thorigny et Sognes.
No 14. De Germigny aux Croûtes.
N** 15. D' Avallon à Montbard par Sanvi-
gny, Santigiiy, Vassy-sous-Pizy, Aof-
(rudes et Aisy.
N» 16. De Tonnerre à Bar-sur Seine par
Saint-Martin, Rugny, Villon, Arlhon-
nay et les Riceys.
N* 17. De Courson à Dicy pir Fon tenail-
les. Ouaine. Moulins, Toucy, Yilliers-
Saint-Benoit et Gharny.
119
If* 18. De NuiU à Laignes, par Raviéres, • N« S3. De Courtenay à Misy par DomaU,
Montacher, Chéroy, Vallery, Ville-
Thierry et Saint-Agnan.
N» i4. D'Àuxerre à Donzy par Courson,
Druve« et Etais.
No 25. De Luey-le Bois à Cussy -les Forges
par Saiivigny-le-Boi§.
N* 56. De Tonnerre à Chaouree par
GoasHcgrey.
N* 27. De Joigny à Courtenay par Ville-
yallier. Saiut-ialien-du Saalt, Verlio»
et Saint Martin a'OrdoD.
No 28. De Saint-Bris à lucy-le-Bois par
Yermenton.
Jolly, SenneTOyet Gigny.
N« 19. De Saint'Autnn'ChdteaU'Neuf à
MéxilUs par Yilliers-SaintBenott.
No2o. DUmerreà F^i«by par Vincelles,
Bazarncs, Irucy-sor-YonDe, Mailly-
la-Yille, Obâtet -Ccnsoir et Asnière§.
N<» 20 Annexe de Chamoux à la limite
de la Nièvre.
N*" 21. D'Àuscerre à Semur par Noyers,
Soalaogis, Sarry, Châtel-Gérard.Yassy-
sons-Pizy et Mou tiers Saint -Jean.
N* 22. De Cosneà Auxerre par St-Amand,
Saint- Sauveur, Fontaines et Toucy.
§ 2. SERYICB HYDRAULIQUE COUPRENANT :
1* La tarreillance et la réglementation des rivières, ruisseaux et tons antres coars
d'eau non navigables ni flottables. ^ 2'' La surveillance et la réglementation de
tontes les usines établies sur ces cours d*eau. — 3" Les irrigations et les drainages.
— 4* Les études pourrassainisscmcnt des terrains comniunaui i mettre en valeur.
(La polire, le curage et rarnélioratiou des cours d e.iu non navigables, ni flotta-
bles, ont été pl&ce's par décret impérial du 8 mai 1861 dans les attributions spé-
ciale.t du Ministère de Tagriculturo, du commerce et des travaux publics.)
Un décret du 29 avril 1862 place également la sur\'eillance et la police de la
pèche dans les attributions du service ordinaire pour ce qui concerne les cours
d'eau non navigables ni flottables.
S 3.
Service des appareils i vapeur, des établissements insalubres ou dangereux, et
enfin des usines métallurgiques, hauts- fourneau i, patouillets, fonderies, etc.
MM. les ingénieurs des Ponts et Chaussées du service ordinaire remplissent,
dans le département, les fonctions d'ingénieurs des mines.
BURSAUZ DB L'ilfGlftNIBUR Blf CHBF.
MM Ficaiier Yirgile, conducteur embrigadé, chef de bureau.
Petit Charles, conducteur embrigadé.
Challley, Petit Emile et Château Alfred, employés secondaires.
Le département est partagé en quatre arrondissements dlngénieurs ordinaires
ainsi qn*i1 soit :
ARBONDISSBHBNT d'AUXBRBB.
M. Dboiaisoks ^, condncleor principal faisant fonctions d'Ingénieur ordinaire,
j^ Anxerre.
Bureau,
. Frontier alné^ conducteur embri-
gadé.
Ansault. Sanglé, Petit Emi!e et Mo-
reau, employés secondaires.
Service actif.
. Berlin, conducteur embrigadé, k
Auxerre.
Sncbey,cond acteur embrigadé déta-
ché à Saint-Fargeaii.
Jalouzot, conducteur embrigadé , à
Auxerre.
Goqnard, conducteur embrigadé à
Auxerre.
Bobowicz, employé secondaire dé
taché à Toucy.
Cet arrondissement comprend :
I*" Les routes impériales^
N«6, depuis Joigny Jusqu'à la borne kilo-
métrique n» 168, prés la gare de
Pembranchement d'Auxerre.
Pî» 65. Du pont (I* Auxerre à la limite du
département du Loiret.
N« 77. De la limite du département de
la Nièvre à la route impériale n« 65, à
Auxerre.
2« Les routes départementales^
No* 5,5,9 bis,10,17,i9,22 et 24 entières.
120
N» 9. D'Anzerre k la limito da Loiret.
3<* Service hydraulique.
Démareaiion da côté de Tarroodisse-
ment do Sens :
Du point d^interfection des cantons de
Charoy et de Saint-Jolien-da-Siolt
avec le département du Loiret, li la
rencontre du 8aint-Yrain, par la route
départementale n« 9.
Le Saint -Vrain depuis la roule n<* 9 Jus-
qu'à son emboaelinre dans l'Tonne
excInsiTement.
ARRONDISSBMBNT D*AYALL0N.
M. Cbinotbrs, conducteur embrigadé de i^ classe, faisant (onctions d'ingé-
nieur ordinaire i A Talion.
LTonne Juiqa'ii Laroche exc1asi?«ment.
Démarcation du côté de Tarrondiisement
de Tonnerre.
L'Yonne de Laroche à Anxerre inclusi-
▼ement.
Démarcation de l'arrondissement d'ATal>
Ion.
L'Yonne etaes affluents de gaaohe depnia
Aoxerre jusqu'à Goolanges- sur-Yonne
Inclusivement.
Bureau,
. Communaudat, conducteur embri-
gadé
Lebalte, employé secondaire.
Farcy, id.
Service actif.
• Brevet, conducteur embrigadé, dé-
taché à Yermentoii.
Arbouin , conducteur embrig.,
détaché à Noyers.
Levalloiv, employé secondaire^ à
Ayallon.
Gaulon, conducteur auxiliaire, à
AvaUon.
Cet arrondissement comprend :
1« Let routes impérialei
N* 6. De la borne 0 k. 5 au-delà du
pont d' Anxerre à la limite de la Gôte-
d'Or.
N* 151 . De Poitiers à AvaUon, entière.
2« Les routes départementales.
N*« 7, 8, 15, 20, 20 annexe, 24, t5 et 28
entières.
N» 6. De la borne kilométri<|ue n» 23, k
la route impériale n" 6, près AvaUon.
N« 9. De la route d'Aisy à la route im-
périale n** 6, prés l'auberge neuve
N« 1 1 . De la route départementale n" 9,
près Lichères, à la route impériale
n*> 6, prés AvaUon.
3" Service hydraulique.
Démarcation du côté de Tarrondissemenl
d'Auxerre :
La rive droite de TYonne, depuis Cou-
ianges-sur- Yonne jusqu'à Auierre.
Démarcation du côté de l'arrondissement
de Tonnerre:
Ligne parallèle à la toute départemen-
tale n** 9, et passant par Anxerre,
Quennes, Chitry, Préhy, Noyera et
Aisy.
ARRONDISflBlIBIlT DB SB1C8.
M. HuMBLOT, ingénieur ordinaire, à Sens.
Bureau.
[. Demboswki, conducteur auxiliaire.
H illard, id.
Lespagnol, employé secondaire.
Dessigoollect Bonueau, id.
Service actif.
i. GierzyDski, conduct.embrig.,àSens.
Vincent, id.
Smrocxewski, id.
Fioatier Anicet , conducteur em-
brigadé, détaché à Joigiiy.
Cet arrondissement comprend :
V Les routes impériales,
N. 5 De la limite de Seine-et-Marne à la
borne kilométrique n^ 150 , prés
AvroUes.
N. 5. bis. De Sens à St-Florentin, entière
N. 60. De Nancy à Orléans, entière.
2« Les routes départementales,
Nom, 1 bis, 2, 12, 13 et 23 entières, n« 4,
partie comprise entre Urienon et
Villeneuve-rArchevéquc, el 27 de Joi-
gny à Courienay.
3" Service hydraulique.
Démarcation du côté de l'airoudissement
d*Auxerro :
Du point d'intt>rsccUon des cantons de
Charny et de Saiot-JuU(*n-du-Sault
avec le dopai tement du Loiret, à la
121
raaeontra do Satet-Vrain tTeela route
départementale d* 9, préf St-Romain.
Le Saint-Vrain jusqu'à son embouchure
dans TTonne inclusivement.
La rivière dTon ne, depuis l'embouchure
du Saint-Vrain Jusqu'à Laroche exclu-
sivement.
Démarcation du côté de l'arrondistement
de Tonnerre :
L*Armançon, depuis son embouchure
dans l'Yonne jusqu'à l'embouchure du
Créanton eiclusivement.
Le Créanton et ses alfluents exclusive-
ment.
AaRONDlSSEMBHT DB TONKBEHB.
M. Rbhisb, ingénieur ordinaire, à Tonnerre.
Bureau.
Courtine, conducteur embrigadé.
Giraud jeune, employé secondaire.
Marache. id.
N. id.
Service actif.
Hoot. conduct. embrig. à Tonnerre.
Dnjardin , conducteur embrigadé
détaché à Auxerre.
Piuard, conducteur embrigadé déta-
ché à Fulvy.
Hiilon, conducteur embrigadé, dé-
taché à Saint-Florentin.
Cet arrondissement comprend :
io Let routes impériales,
N^ 5. De la borne itilométrique n» 150 à
la limite de la Côle-d'Or.
N. 65. De la limite de la Côte-d'Or à la
route imp. n° 6, prés Auxerre.
N. 77. Du Pont d' Auxerre, à la limite du
département de i*Aube.
2» Les routes départementales,
N<«14, 16, 17 et 18. entières.
N. 4, Partie comprise entre la route im-
périale n« 77, prés d'Auxerre, et la
route impériale n** 5 bis à Urienon.
N") t>. De la route impériale n^ 65, à la
borne kilométrique n^ 23 , prés
Noyers.
N. 11, De la route impériale n» 5 bis, (à
la Belle-Idée^ à la ferme de Vauohar-
mes, près Lichéres.
Service hydraulique.
Démarcation du côté de l'arrondissement
de Sens :
L'Armançon depuis Laroche jusqu'à
Tembouchure du Créanton inclusive.
ment.
Le Oéanlou et ses affluents inclusive-
ment.
Cémarcaliou do côté de l'arrondissement
d'Auxerre.
L*Youne, de Laroche à Auxerro exclus!
vement.
Démarcation do côté de l'arrondissement
d'Avallon :
Ligne parallèle à la route départem. n. 9
et passant par Auxerre. Quennes^ Chi-
iry, Préhy, Noyers et Aisy.
CHEMIN DE FER DE PARIS A LYON ET A LA .MÉDITERRANÉE.
Ministère des Travaux publics.
CONTROLE ET SUBVSILLANCB ADMINISTRATIVE.
MM. Tboyot, ingénieur en chef des Ponts-et-Chaussées, ingénieur en chef
du Contrôle, rue d'Amsterdam, 21, à Paris,
comte de Vassart d'Hozier, ingénieur ordinaire des Mines, chargé du
Contrôle, rue de Grenelie-Saint-Germain, 128, à Paris.
Mouestier, ingénieur ordinaire des Ponts-et-Chaussées* chargé du
contrôle, rue de PUniversité, 7, à Paris.
Moussette, inspecteur principal de Texploitatlon commerciale du
3"* arrondissement des chemins de fer, rue de la Chaussée-d'An*
tin, 26, à Paris.
Ladislas Ghodckiewicz, rue du Diuphin, 6, i Paris.
Jame, inspecteur particulier de rExploltation commerciale du m^me
arroadissement.
122
Daformanoir et Gombey, commiEBaires de sarveiUance administrative
(section de Moret à Sens) en résidence à Montereau.
BertroUy commissaire de surveillance administrative (section de Sens
à Laroctie et embrancliement d*Auxerre) en résidence à Âuxerre.
Dillon, commissaire de surveillance administrative (section de La-
roche à Nuits-sous-Ravière) en résidence à Tonnerre.
Directeur de la Compagnie : M. Talabot, inspecteur gôoéral des Ponts-
et-Ghausséos.
Directeur général des travaux de construction et d'entretien : M. Chape-
ron .ingénieur en chef des l\)nts-et-Chaussées, rue de la Chaussée-d'^Antin»
7, à Paris.
Chef d'Exploitation générale : M. Audibert, ingénieur en chef.
Chef d'Exploitation (nord) : M. Bidermann/.ingénieur ordinaire des Ponts-
et-Ghaussées, & la Gare.
Chef du service commercial : M. Pfeiffer, rue de Bercy Saint- Antoine, k ;
M. Boulanger, chef du contrôle de comptabilité, rue de Bercy St. -Antoine, h\
H. Morel, chef du contentieux, id.
Agent général du mouvement : M. Dennery, à la gare de Paris.
Agent principal du mouvement (2* section) : M. Violle^ à la gare de
Tonnerre.
Ministère de l'Intérieur.
«
Commissariat spécial de police du chemin de fer pour les départements de
l'Aube, l'Yonne en Seine-et-Marne : MM. Th. Vincent, commissaire, à Montereau ;
Gosset, inspecteur spécial à Montereau.
EMBRANCHEMENT DE LAROCHE A AUXERRE.
GARE D'AUXBRRB.
Chef de gare : M. Mallard. j Souscbof : BI . Michtut.
Bureau de la grande vitesse. — Facteur-chef : M. Ballot.
Bureau de la petite vitesse. — Chef de bureau : M. Piochard.
Bureau de ville. — Chef: H. Thadée-Jaczinski ; Sont chef : H. N
8BRTICB MÉDICAL.
Médecin de V embranchement de Laroche à Auxerre : M. le docteur Dionif des
Carrières.
pharmacien : M. Sallë-Frémy et Glaiie.
BIITRBTIBIC BT 8URTBILLAHCB DB LA TOIB.
BIM. Delerue ^, ingénieur en chef des Ponts-eIrChaussée), ingénieur en chef,
à Paris, rue de Bercy-Saint-Antoine, 4.
Du Boys, ingénieur ordinaire des Ponts-et-Chaussées, chargé du service de
la première section, rue de Lyon, 71, à Paris.
CHBF8 DB SBCTION.
MM. Chandenier, conducteur des ponls-et-chaussées, à Sens.
Jacquelin, id. id. Auxerre.
Durlot, id. id. Tonnerre
Giraud, id. id. Blontbard.
PIQUEURB :
YilieneuTe-la-Gayard, MM. Ferré; Sens, Grillet; Villeneuve-sur- Yonne, Bille-
beau; Joigny, Merlet; Auxerre, Jacquelin; Brieoon, Gauthier; Tonnerre, Morin et
Jeannin.
CHBFS DB GARES DANS LA TRAVERSÉS DB l'TONNE.
Villeneuve-la-Guyard, MM. Yirotj Pont-sur- Yonne, Raimbaud; Sens, Dubois;
Yilleneuve-sur- Yonne , Langlet ; Saint - Julien - du - Sault, Grillot ; Cézy, Thomas ;
i23
Joigny, Pommeau ^jff; Laroche, Berthelemot; Bonnard, Gâteau; ChemiUy, Lam-
bmon : Monéteau, Hosdez ; Aoxerre, Mallard ; Brienon, Deeharme: Saint^Floren-
tin, Robert; Flogny, Bentayoux ; Tonnerre^ Hotrinal; Tanlay, Le Gay; Lézinnes,
Rotlanger; Ancy- le -Franc, Bigarroe; Naits-soas-Ravières, Truet; Aisy, Gaillard
de Laroche.
Emplùfféi eomptàbUê : MM. Yollet, à Villeneuve -sur -Yonne; N... à Joigny ;
Bonnet, a Brienon; Rouhier, à Saint-Florentin ; Gullat, à Nuits; Dorât de Sainte
Hilaire, à Aisy,
Chefs de Imreau (petite vUeae) : MM. Perron, à Sens; Piochardj à Auxerre;
Bez, à Tonnerre.
GARE DE TONNEREE.
Agent principal: MM. Violle; — chef de gare: Hotrinal; — sous-chefs: Bonis
et lîarécoal; — chef de dép^t : Robert; — sous-chef: Pellerin.
CHEMIN DE FER D*AUXERRE A CLAMECY.
M. MAhiNi ^^ ingénieur ordinaire à Auxerre.
MM. Bossuat, Goquillon, Deveault, Si- i MM. David, Privé. Renault, employés
monin, conducteurs auxiliaires. I secondaires.
ADMINISTRATION DES LIGNES TÉLÉGRAPHIQUES.
BDiEAU CBHTRAL : Rue de Grenelle-Saint-Germain, 103, à Paris.
DIRECTION DiPARTEMBiTTALE : Rue Nouvo. 43, à Auxerro
M. DE SACHY, directeur.
Direction éPÀuxerrej nu Cochoit^ 3.
MM. La», directeur des transmissions.
Ratboii et Pbbbtti, stationnaires.
Cbarollab, facteur ; Thibault, Habert, surveillants.
Les bureaux sont ouverts au public, pour la correspondance des dépêches privées,
tous les jours, y compris fêtes et dimanches, de 7 neures du matin à 9 heures du
soir^ depuis le ier avnl jusqu'au ter octobre, et de 8 heures du matin à 9 heures du
soir depuis le 1er octobre jusqu'au ier avril.
N. B. Le bureau d' Auxerre n'accepte pas les dépêches de nuit.
AVALLON.
M. Leduc, employé chargé du service.
SERS.
MM. Coltet, employé chargé du service; Leduc, surveillant de 1'* classe.
TONNERRE.
MM. Bert]r, employé chargé du service. Berthier, surveillant. *
Desvigne, contrôleur. Boivin, facteur.
Yalette,Carillon, Dion, stationnaires.
En vertu de la loi du 3 juillet 1861.
Les dépêches télégraphiques de i à 20 mots^ adresse et signature comprises,
sont soumises aux tiaes suivantes perçues au département, savoir :
Les dépêches échangées entre deux bureaux d'un même département, à une
taxe fixe d'un franc, ainsi on percevra pour :
Avallon, f fr. — Sens. 1 fr. — Tonnerre; 1 tr. — Laroche, I fr.
N. B. Pour le village de Laroche, éloigné de 3 kilomètres de la gare, qui porte
Je même nom, on perçoit 2 francs pour exprès.
Les dépêches échangées entre deux bureaux quelcooqueâ du lerritoire de Tem-
pire« hors le casprécedent, à une taxe fixe de aeux francs.
Au-dessus de 20 mots, ces taxes sont augmentées de moitié pour chaqne dizaine
des mots ou fraction de dizaine excédante.
L'indication de la date, de l'heure de dépôt et du lieu de départ est transmise
d'office : sauf ces indications tous les mots inscrits par rex[)éditeur sur la minute
de sa dépêche sont comptés et taxes.
Le port des dépt^ches à domicilo ou au bureau de la poste dans le liev d'arri-
vée est sratuit.
L'expéditeur peut comprendre dans sa dépèche la demande de coUationnement
ou l'accusé de réception par le bureau de destination.
La taxe du coUationnement est égale à celle de la dépêche. Copie de la dépèche
collationnée est remise, sans frais, au domicile de Texpéditeur.
La taxe de l'accusé de réception, avec mention de l'heure de la remise à domi-
cile, est égale à celle d'une dépêche simple pour le même parconrs télégraphique.
SERVICE DU CANAL DU NIVERNAIS ET DE LA RIVIÈRE D*TONNE.
Ce service comprend les travaux d^entretien, de réparation et de perfec-
tionnement des rivières dTonne, de Cure et d'Armançon et du canal du Ni-
vernais, tout ce qui concerne le mouvement de la navigation et du flottage
sur ces cours d'eau, la police des ports qui en dépendent et l'instruction des
affaires concernant les usines gui y sont situées. Il a aussi pour objet les tra-
vaux d'amélioration de la navigation de TYonne au-dessous d'Auxerre.
Il s'étend, dans son ensemble, depuis l'origine du canal du Nivernais dans
la Loire à Decize (Nièvre] jusqu^au confluent de l'Yonne et de la Seine à
Montereau (Seine-et-Marne), et pour les affluents de l'Yonne depuis leur
source jusqu'à leur confluent.
M. Gambuzat ii, ingénieur en chef à Auierre.
Bureau de Vingénieur en chef.
MM. Ficatier Henri, conduc. embrig., MM. Lin Emile, Raoul E., Finat,
Motheré et Comte, employés
chef de bureau.
A. Raoul et Klein, conducteurs
auxiliaires.
secondaires.
I* ARtONDlSSElRNT D'AUXBBBB.
M. DE Dabtbin, ingénieur ordinaire à Auxerre.
Cet ingénieur est chargé du service :
10 De la partie de la rivière d'Yonne, comprise entre Coulanges-aor-
Tonne et le rossé Renard, 16 kilom. environ , en aval d'Auxerre.
2« De la rivière de Cure, depuisle pont du tunnel d'Arcy ;
3» Du canal du Nivernais, depuis la limite du département de l'Yonne,
jusqu'à sou embouchure dans l'Yonne à Auxerre.
Bureau de M. de Dartein
MM. Prévost, conducteur emhrig., chef
de bureau.
Gauche, conducteur embrigadé.
MM. Léger, Azière, Ménisselle et Boivin,
employés secondaires.
Prévost, empl. temporaire.
sbbvicb actif.
M. Petit, conducteur embrigadé à Mailly-la-Ville, surveillance des rivières
d'Yonne de Cure et canal du Nivernais, entre Coulanges-sur-Yonne et
le pont de Cravant.
Mf Millon, conducteur principal à Auxerre, surveillance du canal du ^i-
1Î5
vernait et de k rivière d'Yonne, entre le pont de Gravant et le fossé
Renard, 16 kilomètres environ, en aval d'Anierre. *
2* ARRONDISSEMENT DK SENS.
M. HcTiiBLOT, ingénieur ordinaire à Sens.
Cet ingénieur est chargé du service de la rivière dTonne, depuis le fossé
Renard (16 kilom, en aval d'Auxerre) jusqu'à 500 mètres en aval du bar-
rage de Saint-Martin, et de TArmançon au-dessous de Brienon.
Bureau de M, Humblot,
MM. Roulier Jean Martin, conducteur auxiliaire.
Roolier Jean, Cornu, Terrier et Gourdon, employés secondaires.
SERVICE ACTIF.
MM. LoRiLLOT, conducteur embrigadé, résidante Bonnard, surveillance des
travaux du barrage à Bassou.
Desmouèrbs père, cond. embrig., résidant à Sens, surv. à St-Martin.
Salmon, conduct. embrig., résidant à Willeneuve-sur-Yonne, surv. à
Willeneu ve-sur- Yon ne.
BoinoT, conduct. auxiliaire, résidant à Sens, surv. à Rosoy.
Marchand, id. à Willeneuve-sur-Yonne, surv. à Armeau.
Bernasse, id. au Péchoir, sarv. au Péchoir.
PnoncKi, conducteur embrig., résidant à Joigny.
Roulier Martin, conducteur auxil., résidant à Sens.
3* ARRONDISSEMENT DE MONTERBAU.
M. Pille ^, ingénieur ordinaire à Montereau.
Cet ingénieur esl chargé du service de la rivière d'Yonne, partie comprise
entre le barrage de Saint-Martin et le pont de Montereau.
Bureau de M. Pille.
MM. Picard, conducteur embrigadé.
Courtois, Desmoiières tils, Oudin et Moreau, empl. secondaires.
SERVICE ACTIF.
MM. Girard, conduct. embrig., résidant à Sens, surv. à Villeperrot.
Leau, id. résidant à Cannes, surv. à Labrosse.
Maitre-Regnaolt, id. résidantàChampOeury, surv. àChampflenry.
Daugdet, conduct. principal, résidant à Cannes, surv. à Cannes.
CANAL DE BOURGOGNE.
PARTIE COMPRISE ENTRE LA ROCHE- SUR-TONNE ET LA LIMITE DE LA CÔTB-D*OR.
MM. Rolland de Ravel %, ingénieur en chef, à Dijon.
Remise, ingénieur ordinaire, à Tonnerre.
BUREAU
MM. Naudin, conducteur embrig.
Blondeau, Yaldant, agents secon-
daires.
C0?îDUCTEURS SUBDITISIONNAIRES.
MM. Yaldant, cond. auxiliaire, à Brienon.
Gotierot, cond. embr., à Tonnerre.
Carillon, cond. embr., à Ancy-le*Fr.
Ce canal commence à Laroche-sur- Yonne, s'élève par les vallées de rArmançon et
de la Brème, en passant à Brienon, Saint-Florentin, Tonnerre, Taulay, Ancy-le-Franc,
Bavière», Montbard, Venarrey, arrive à Pouiily-en-Auxois et débouche dans la Saône,
à Saint-Jean-de-Losne. Sa longueur totale est de 252,044 mètres; sa longueur dans le
département est de 91 kilomètres 036 m. Il a été commencé en 1775. Les travaux
interrompus pendant la Révolution ont été repris en l'an ix.
Les écluses sont au nombre de 191, savoir : 115 sur le versant de l'Yonne et 76 sur
celui de la Saône. Chaque écluse a une chute moyenne de 2 m. 6k
4S6
Le biez culminaiit est composé de deux parties en tranchées et d'an souterrain de
8,335 mètres de lonjniear. Ce biez culminant est plus élevé que la 8a(yne, à Saint-
Jean 4e-Losne de 199 mètres; que l'Yonne, à Laroche, de 900 mètres.
SERVICE VICINAL.
PERSONNEL. — 1* skrvicb centrai..
MM. Boucheron, agent-voyer en chef, à Auxerre, quai Condé, 16.
Micbaut, agent-voyer de 1« classe, détaché à la Préfecture.
Guyard, id. de 2* classe, comptable.
Bertrand atné, Bertrand jeune, Mansoa, Defosse et Quignard,
agents secondaires.
3^ arrondissement o'auisrre*
MM. Montarlot, agent-voyer principal, à Auierre.
Labosse, agent-voyer de S* classe, à Chablis.
Loury, id. id. à Gravant.
Neveux, id. de k^ classe, à Gourson.
Mathieu, id. de 5« classe, à Saint-Sauveur.
Moine, agentrvoyer, de b^ classe, à Saint-Florentin.
Blond, id. id. à Toucy.
Michaut et Sonnet, agents secondaires de 2« classe, à Auxerre.
3* arrondissement d'avallon.
MM. Ragon, agent-voyer de Isolasse, à Avallon.
Garnier, id. de i* classe, à Montréal.
Dessignolle, id. id. à Vézelay.
Letur, agent secondaire de 3* classe, à Avallon.
Golas, id. id. id.
GhampeauXt id. 3* id.
Àfi ARRONDISSEMENT DE JOIGNT.
MM. Gibier, agent-voyer principal, à Joigiiy.
Viault, Id. de 4* classe, à Saint-Fargeau.
Charles Er. id. de 4* classe, à Villeneuv&4ur- Yonne.
Vallel, id. de 5* classe à Arces.
Barbier, id. id. à Gharny.
Saint-André, agent-voy., 4* classe à Aillant.
Loury, agent secondaire de 1" classe, à Joigny.
Mignard, id. de 3* classe, id.
S<* ARRONDISSEMENT DE SENS.
MM. Carré, agent-voyer principal, à Sens.
Cbaries, id. de ^ classe, à Pont-sur- Yonne.
Hucbard, id. de 3* classe, à Villencuve-rArchevèque.
Puteau, id. de 4* classe, à Sens.
Renard, id. de tt* classe, à SaintrValérien.
Leconte, agent secondaire de 1^ classe, à Sens.
O"* ARRONDISSEMENT DE TONNERRE.
MM. Chenal, agent-voyer de l'® classe, à Tonnerre.
Roy, id. de 4* classe, à Flogny.
Boussard, id. id. à Ancy-le-Franc.
Gautier, id. de 4* classe, à Noyers.
Grandnip, agent secondaire de l*** classe, à Tonnerre.
Lhuillier, id. de 2* classe, id.
127
CHEMINS BB GRANDE COMMUNICATION.
Ce service comprend les chemins donl voici la désignalion et ViUnéraire :
No 1*% d'Aoxerre à Cosne, par Che-
Tannes, Escamps, Volvant, Leu-
goy, la Bruyère, Levis, Fontenoy,
les GaiUorés, les Robineaux, les
Caeiilis, Saints, Sainte-Coiombe,
TreigOYy La Folie et les Ghailloux.
% de Oiablis à Yermenton, par Préby
et Saint-Gyr-les-Golons.
3, de Salnt-julien-da-Saoltà Entrains
par Thèmes, la petite Celle, Précy,
Sépaux> Saint-Romain. La Perte,
Sommecaisse, La Villolte, Toucy,
Fontenoy, Le Deffand, Thury, Lain-
secq, Sainpuits.
4, d* Aillant a Entrains, par Chassy,
Saint- M aarice-le- Jeune , Egleny,
BeaoToir, Nantou, Poorrain,I)iges,
Leagny, Sementron, Lain, Thury.
8, de Ligny au port du Crot-aux-Moi-
nes, par la Rue-Feuillée, Pontigny,
Venouse, Rouvray, Héry, Seignelay
et Beaumont.
6, de Saint-Sauveur à Clamecy, par le
Jarlois, Lainsecq, le Vaurimbert,
Champ-Martin, le Galois, Etais, la
Fontaine et le Tremblay,
I, de Chàtillon à Entrains par Cbam-
pignelle8,Tannerre, Béon, Mézilles,
les Matignous, Saint-Sauveur, les
Renards, TOrme-dn-Pont, les Tho-
mas, Sainte-Colombe^ la Breuille et
Sainpuits.
8, de la route impériale if 77 àMai-
zières, par la Houillère, Ligny, Va-
rennes, Carisey, Flogny.
9, de Saint-Sauveur à TlsIe-s.-Serein,
I)ar le Deffand, Lain, Taingy, Mo-
esmes, Courson, Fouronnes, Fon-
tenay,Mailly-le-Ghâleau, Mailly-la-
Ville, Avigny, Voutenay, Lucy-le-
Bois et Provency .
10, d'Avallon k Quarré-les-Tombes,
par Cousin-la-Roche, Marault, Au-
xon, Villers, la Gorge et les Breuil-
lottes.
II, deVermenton à Guillon,parSacy,
Joux-la- Ville , Dissangis , Tlsle ,
Pancy, les moulins Cbouard etSalé^
les fermes de Chérisy, Saint-Ber-
nard , Perrigny, Courterolles et
Guillon.
12, de risle à Chaource, par Annoux,
Sarry , Villiers-Ies-Hauts , Fulvy,
Cusy , Ancyle-Franc , Pimelles ,
Cruzy, Maulnes et Arthonnay.
13, de Montréal à Sainte-Magnance,
par Tréviselot, Trévilly, Cisery, Sa-
vigny, Chevannes et Sainte-Ma-
gnance.
14, de Bassou à Briare, par Basson,
Villemer, Neuilly, Champloiseau,
Lalaye, Aillant, Lamotte, les Or-
mes, le château de Bontin, les petits
bois de Courgoin, la Mouillère, les
petits et les grands Brossards. Bel-
Air, le Singe-Vert, Grandcnamp,
les fermes de la tuilerie Saint- Val,
la Bonde et la Gilbardière, Champi-
gielles, la Vellerie, la ferme oes
osses, Champcevrais, la ferme de
Prix, de la Maison-Tardive, les Pe-
tites-Maisons, Rogny , passe près de
recluse et du pont du Rondeau.
Itt, de Cerisiers à Courtenay, par Dix-
mont, les Bordes, Tallouan, Ville-
neuve-le-Roi, Bussy-le-Repos, les
Fourneaux, la âerse, les ChétiGs,
PifTonds et les Guimbault.
16, de la route départementale m 9 à
Chàtillon, par Laborde, Chevillon,
Prunov , Lafontaine , Charny, le
Clos, la Haute-Cave, les Simeons,
les Journets, les Roseaux, Cham^
beugle.
17, d'Ancy-le Franc à la route dépar-
tementale n« 18, par Stigny et Jully.
18, de Saint-Amand à Saint-Julien au
Sault et Villeneuve-sur-Yonne, par
Saint-Martin-sur-Ouanne, Malicor-
ne, ferme de Janvier, Champi^nel-
les , château et ferme de CrosiUes,
Villenenve-les-Genets, Septfonds,
les Nan tiers, Saint-Fargeau, les Gi-
rauds et Breuillambert.
19, de Senan à Appoigny, par Lalaye,
Champloiseau, Guercny et Bran-
ches.
20, de Joigny à Noçenl-sur-Seine et à
Chigy, par les Sièges, Cerisiers, la
Grange-Bertin, Dixmont, la Tuile^
rie. Beauregard.
21, d Avallon a Coulange-sur-Yonne,
128
s'^nbranche sur la roate impériale
n» 151, vis-à-vis le moalin dit le
Goé-Pavé, passe sous le hameau du
VaudonjoD, traverse Monlilloty le
hameau de Footenilles, passe près
de la ferme de la Forêt et de la
Maison-Rouge, Châtel-Censoir,Lu-
cy-sur-Yonne.
22, d'Auxerre à Briare, par Saint-
Georges, Lindry, Beauvoir, £glenv,
Merry-la-Vallée, La Villotte, Vil-
liers-Saint-Benolt, les Usages, les
fiéatrix, les François, Tannerre,
Yilleneuve-Ies-Genets, la Falquerie,
le Grand-Chemin, le Gharme-Hond,
Bléneau,
23, de Sens k Montereau et à Bray,
Î>ar Saint-Clément, Cuy, Evry, Gisy-
es-Nobles, Michery, Serbonnes,
Gourion, Vinneuf, Sergines et Com-
pîgny-
24, de la route impériale n^ 60 à
Villeneuve-sur-Yonne, par Serbois,
les Brins, Egriselle-le-Boc, Bracy,
le bas de Marsangis et Rousson.
25 , de Saint-Maurice-aux-Riches-
Hommes à Pontsur-Yonne , par
Mauny, Thorigny, Fleurigny, Saint
Martin-sur-Oreuse , la Chapelle-
surOreuse et Gisy-les-Nohles.
26, de Sens à Voulx, part du pont de
Sens, passe près Saint-Martin-du-
Tertre, k Nailiy, Brannay, Lixy et
Vallery.
27, de Theil à Villeneuve-sur-Yonne,
par la Folie, les Bordes.
28,deVilleneuve-rArchevéqueàBray,
Ëar Lailly, La PostoUe, Tborigny,
larreaux, Servins,PaiiIy et Plessis-
Saint-Jean, etCompigny.
29, de Sergines à Montereau, et à
Saint-Maurice par Serbonnes, Gour-
ion et Vinneuf.
30, de Saint-Florentin à Rigny-le-
rerron, par Venizy, le Rué, Chail-
ley, la grande Jaronnée, les Gai-
beaux, Fournaudin, les Cormiers et
les Vallées.
31, d'Auxerre k Champlay, par Perri-
gny, le Buisson-Pouilleux, Fleury,
Guerchy, Champloiseau, Neuilly, la
ferme d'Arblay.
32, de Tonnerre à Gorbi^ny, par
Yrouerre, Sainte- Vertu, Nitry, Joux-
la- Ville , Précy-le-Sec, Vontenay,
emprunte la route impériale n. 6
jusqu'à la courbe de Givrer, puis
la route impériale n. 151 jusqu'à
Vézelay, passe à St-Pére, Asquins
et Pierre-Pertuis.
33, de Cussy-les-Forges à Quarré-les-
Tombes, par Villers-Nonains.
34, de Ligny à Saint-Mards-en-Othe,
par Ligny, Chén, Germigny, Beu-
gnon, Meuvy-Sautour et Sormery.
35, de Tonnerre à Montfort, par Tis-
sey, CoUan, Maligny, Villy, Ligno-
relies et Souilly.
36, de Quarré-les-Tombes à Ch&tel-
Gensoir, par Velars, Latreville,
Saint-Germain- des-Cbamps, ^rée-
le-Château, Usy, Saint-Père, les bois
de la Madeleine, les Tremblats et
Asnièresoù il s'embranche sur la
route départementale n* 20.
37, de Villeneuve-la-Guyard à Voalx,
par Saint-Al^nan.
38, de Courson à Chablis, par Gharea-
tenay, Val-de-Mery, Vincelles, Vin-
celottes, Irancy, St-Cyr et Préby.
39, de Vermeaton à Entrains « par
Accolay,Sainte-Pailaye, Pr^lbert,
Sery, Mailly-la-Ville , Mailly-Chft-
teau-le-Bas, le Paumier, Misery,
Coulanges-sur-Yonne, Andries, Fer-
rières. Etais.
ÛO, de Thell à Thorigny,par Voisines,
Fontaines et Villiers-Louls.
Al, de Chéroy à Ferrière, par les
Morteaux, les Jacquins, Jouy et les
Bordes.
à2, de Saint-Valérien à Jouy , par
Montacher et Villegardin.
ii3^ de Laroche à Tonnerre, parChe-
ny , Ormoy, Mont-Salnt-Sulpice ,
Bouilly, Bas-Rebourseaux,Vergigny
Ghéu, Jaulges, Villiers-Vlneux,Rof-
fev, Vézinnes et Junay.
lilij de Savigny à Anstrudes, par Guil*
ion, Vignes, Pisy et Vassy.
Û5, de Chablis à Noyers parChichée,
Chemilly,Poilly, Molay et Perrigny.
/i6,de Sens à Villeneuve-rArchevô-
que» par Saligny , Fontaines, les
Clérimoiset Foissy.
1x7 f deJoigny à Fournaudin, par Brion,
Bussy-en-Othe et Arces.
/ii8, de Toucy à Seignelay par Parly,
429
Lindry, Gharbuy, Appofgny etche-
milly.
â9» de Vermeotoa à Noyers, par Sacy,
Nitry.
0, d'Avallon k Gailloa par Maison-
Diea.
51, de Saint-Florentin à Noyers par
Villien-Vineux, Carisey, i>yé, Ve-
sannes» Senigny et Yrouerre.
52, de Leogny à Bléneau par Lalande
Fontaines, Môsilles, Septfonds et
Saint-Privé.
53, d*A vallon & Tannay par Pontau-
btirt, Island, Meoades et Foissy.
56» de Cerisiers k Rigny-le^Feron,
par Yaudeurs, Couleurs et Gérilly.
55» de Qoarré-les-Toaibesà Rouvray,
par Saint-l/ger.
56, de Tonnerre à Uignes, par Com-
miasey, Tanlay, Baon et Crusy.
57, d*Aaxerre à GbâtlIloB-sar-LôIng et
et à Satnt-Aubfn-Cbâteau-Neur» par
Cbassy, Saint-Maurice-Thisouailles,
Los Ormes, Saint-Aubin-Cbàtoao-
Neuf, Bleury.Sommecaise, Perreux,
SainMfartin-sur-Ouanne et ilar-
cbais- Béton.
68, de Sens à Pont-sar-Tonnev par
Courtois et Vllleperrot.
59, d*Auxerre à Pontigny, par Ville-
neuve-Saint-Salve, Venoase et Mon-
tigoy.
60, deCussy-les-Forses à St- Léger,
par Beauvilllers.
01, do Saint-Florentin à Efvy, par
Soumaintrain et Beognon.
63, de Champs à Chablis, par Saint-
Bris, Chicry, Goorgiset Chablis.
CHEMINS DE MOYENNE COMMUNICATION.
Ce service comprend les i^mins dont voici la désignation ei itinéraire :
!!• !•, d'Ancy-le-Franc à Noyers, par
Gasy , Argenteuil et Moulins.
3, de Bonny-sur-Loire à Courtenay
par Bléneau, Cbampccvrais, Mar-
chais-Beton, Champbeugle et Fon-
tenooflles.
3« d^Aillaot i Vermenton, par Pour-
raln, E^^campH, les Huiliers, Avi-
goeaa, la Grilletière, MIgé, val de
Mercy, Basâmes et Accolay
A, de Domats à DoUot, par Saint-Va-
lérien, la Beliolle et Domats.
5, d^Aroes à Ervy, par tbailley, le
Rné, Courcharop, Boullay, Nenvy-
Saotour et la Vallée.
6, de Vermenton à Joux -la-Ville, par
Essert.
7, de Cézy anx Ormes, par Béon, la
route departemi' n* 9, Saint-Romain-
le-Preux et la Ferté-Loupière.
8, de risle à Talcy, par Blacy et
Thtey.
9, de Mont-Réal à Nufts-fl.-RavIères,
par les moulins de Taley, Mon-
triant et Marmeaux , Etivey et
Nuits.
16. deRouvrayàLormes,parQuarré-
les-Tombes.
Il, de SalnVFargeau à Clamecy, par
les hameaux de la Chaux, de la Mar-
cinerie et du Ghesneau, Trelgny,
Dianoy, Ferreuse, Salnpuits el
Etals.
13, de Tonnerre à GIgny, par Gon»
missey, Baon, Glani et Gigny.
13, de Sarry à Yrouerre, par MoullBs,
Fresnes, Yrouerre.
iâ, de l'isie à Chaource, par Argen-
leuil, Pacy, Lésinnes, Saint-Vinne*
mer, Tanlay, St-Martin et Mélisey*
15, de Saint-Fargeau à Château-Re-
nard, par Ghampignelles et Mar-
chais-Beton
16, de Charny à Ferreux.
17, de Seignelay à Ervy, par Ponti-
gny et les Prés-du-Bois.
18, de Rogny à Glen.
19, de Saint-Julien à Cerisiers, par
Anneau et les Brûleries.
30, de Véselay à Mailly-la-Ville, par
Awi*iin et Brosses.
31, d'Auxerre à Ervy, par Venoy , Bleî-
gny-le-Carreau, Lignorelles, Ugny,
Jaulges, B*Jtteaux et Percey.
33, do J.iigny îl Laferté-Loupfère, par
Chamvres, Champvallon, Volgré el
les Tuileries.
28, de Tcucy à Cbamplémy, par Sou-
gères et Etais.
2â, de Vaudeurs ^ Villc^cht^tfve.
35, 00 risle à Aisy, par Anneaux,
Chfttel G<!rard et Vausse.
9
130
26, d'Avallon à GorbfgQy, par les
Grandes-Châtelaines, le hameau de
Cure et Domecy-sur-Cure.
27, do Vézelay à L'Isle, par Pontau-
bert, Le Vault de Lugny, Annéot
Vassy et Provency.
28, de Brienon àTroyes.par Chatton,
Champlost, Venizy, Turny et Neuvy-
Sautour.
29, de Courson à Vézelay, par Anus et
Malliy-le-Cbftteaa-le-Bas.
30, de Toucy à Eglény, par Parly et
PEpine, commune de Beauvoir.
31, de Saint-Florentin à Cerisiers,
par Champlost, Mercy, Belle-
chaume, Dillo et Villechétive.
82,dePoinchyà Vîlty, par Lachapelle.
33, de Villier»-$'-Benott à Louesme,
parles hameaux des Trlcottetset
des Bergers.
34, de Cussy-ies-Forges à Montréal,
f)2LT les hameaux de Maison-Dieu,
e Velîerot et Sceaux.
3tf, de Saint-Sérotin à Villeroy, par
Villebougis.
36, de Saint-Aubin-sur- Yonne à Tou-
cy, par Gézy et le hameau de la Pe-
tite Celle, 8'embranchant sur le
chemin n» 32.
37, de Lixy k VlUethierry, par les
Buissons et le hameau deTros.
38, de Soucy à Foissy, par Voisines et
la Chappelle-Saint-Léonard.
39, de Chaiiley à St.-Mards-en-Othe,
par Chaiiley et les hameaux de
Bœurs et Sormery.
/io, de Lailly à Pouy, par Vauluisant.
hi, de Sermizellcs à la route imp(^-
riale n» 151, par Givry et Domecy-
sur-le-Vault.
^2, de la route impériale n* 5 à Cour-
taoultparSoumaintrain etBeugnon.
43, de Paron à Marsangis, par Gron et
Etigny.
tiliy de Vo'jlx à Champigny, par Saiut-
Agnan, Villeblevin, Chaumont et
Champigny.
45, de Saint-Denis à Marchais-Beton,
par Malicorne.
46, de Gravant à Tonnerre, par Che-
milly, le Puits de Courson, la croix
Pilate,Chemilly-F-Serein et Viviers.
47, de Saint-Sauveur h Druyes, par le
hameau de la Malerue, (commune
de Saints), Thury, Sougères, le ha-
meau des Billards et les fermes de
Maupertuis et des Martins.
48, de Sens à Brienon, par Veron, La
Grange-au-Doyen, Les Bordes, Dix-
mont, Bussy-en-Othc, Vorvigny et
Brienon.
49, d'Arquian (Nièvre) à Aillant-sur-
Milleron (Loiret), par Lavau, Blé-
neau et Champcevrais.
50, de Villeneuve-rArchevôque à Ar-
ces, par le hameau des Hauts-de-
Flacy et Coulours.
51, d*Usy à la route impériale n' 6,
par Monades, Island, Pont-Aubert*
Le Vault.
52, de Pont-sur-Yonne à Nemours,
par Villothierry.
53, de Vermenton à Tonnerre, par la
ferme do la Loge, Lichères, Poilly
et Yrouerre.
54, de Chastellux à Villiers-Nonains,
par la Kivière (hameau de Chastel-
lux), Saint-Germain. Le Meix, har
meau deSaint-GermainetMarrault,
hameau de Magny.
55, d'Aillant à Charny, par VillierSh
sur-Tholon, la Tuilerie, la Ferté-
Loupière,laGaulerie, les Carterons,
Chopinot et le hameau de la Borde.
56, de Theil à Fournaudin. par Va-
reilles, Vaudeurs, Les Loges et
Villofroide.
57, de Sergines à Nogent-sur-Seine,
par Pailly, Plessis-du-Mée et Cour,
ceaux.
59, de Saint-Julien à Chéroy, part de
St.- Julien, passe hBussy, à PifTonds,
traverse le climat du chemin de
Gourtenay et entre sur le territoire
de Savigny, puis aboutit sur la rou-
te impériale n" 60 au point de jonc-
tion de l'ancien chemm de Piffonds
à Savigny.
60, de Cerisiers à Laroche, part de
la route impériale n^* 5 à la sortie de
Cerisiers, traverse le village de
Villechétive, pais se dirige sur le
territoire de Bussy-en-Othe, traver-
se les bois de M. Lebrun de Plai-
sance, puis ceux de cette dernière
commune et aboutit sur le chemin
de moyenne communication n* 25
au rond point de la Ramée.
431
61, de Ghéroy h Bazoches, par les ha-
meaux des Jacqoins et des Broutes.
63, de Chablis à Tonnerre, par Fyé et
CoUan.
6A, de la Mancharde à Meugnes, par
Treigny.
65, de Rlgny-le-Ferron à Ervy, par
Bœursy Sorooery et LassoD.
66, d'Egriselles-le-Bocage à Cour-
toin, par le Bâtardeao.
Le senrîce général comprend en ou-
tre tous les chemins vicinaux ordi-
naires du département, an nombre de
2,060, désignés ordinairement sous le
titre de chemins de petite communica-
tion.
SECTION VIII.
ÉTABLISSEMENTS DIVERS d'uTILITÉ PUBUQUE.
BIBLIOTHÈQUES PUBLIQUES.
Biblioihéqxte (TAuxerre {bdliments de Vanctenne gendarmerie.)
La bibliothèque d' Anxerre, fondée en 1796, par le P. Laire, savant Minime,
pour le service de Técole Centrale^ échut à la ville par un arrêté du
premier Consul, du 8 pluviôse an XI. Elle renferme 150 manuscrits dont
gndqaes-unssont très-précieux pour rhistoire, et environ 33,000 volumes.
On y remarque beaucoup de bonnes éditions: — musée et collection de
géologie, d*hi8toire naturelle et d'antiques du département
M. QuAifTiif ^, archiviste du département, bibliothécaire.
COMJIISSlOIf DB SURTIILLAnCB.
HM. le Mairb d*Auxerre, président;
le Principal du Collège ,
Lbclbbc, Jage de paix ;
GHALLBpére, avocat:
Bazot, avocat;
L'abbé Dobc, aumônier de l'asile départemental des aliénés;
Ghbbbst, avocat;
QoANTiif, bibliothécaire.
Bibliotkique d:Avallon,àVB6tel'de^VMe.
La bibliothèque d'Avallon, composée de 3,000 à 4.000 volumes, provient
surtout de l'ancienne maison des Doctrinaires du collège.
M. Chausson, bibliothécaire.
Bibliothèque de Joigny^ à l'Hôtel-^e- Ville.
La bibliothèque de Joigny se compose surtout d'ouvrages de littérature et
de voyages. Elfe compteenviron 6,800 volumes.
MM. Cbbzjbaii bt DussAussoT,bibliothécaires.
Bibliothèque de Sens, à F Hôtel- de- Ville.
Ce dépôt renferme 10,500 volumes et quelques manuscrits, parmi lesquels
est le célèbre Missel original de la Messe de TAne. Cabinet d'histoire
naturelle et curiosités, musée de sculptures et d'antiques dans la cour de la
mairie.
M. Gâteau, bibliothécaire.
Bibliothèque de Tonnerre.
M. Uariot, bibliothécaire.
Gabinei d'antiquités et d'histoire naturelle.
M. Camille Dormois, conservateur.
132
INSPECTION DES MONUMENTS HISTORIQUES DU DÉPARTEMENT
Ce service comprend la surveillance des monuments importants que ren-
ferme noire département et qui sont classés comme historiques par décision
du Ministre deVtntérieur. La reconnaissance d'un édiGce comme historique
n*entraine pas de droit l'allocation de fonds de la part du gouvernement; ce
n'est qu^une appréciation scientifîaue oui, cependant, est prise en considé-
ration dans les distributions annuelles aes secours.
ARCHITECTES DES MONUMENTS HISTORIQUES.
«MM. Viollel-Leduc, à Pari<(, rue des Saints-Pères.
PiéplUy architecte du département, à Auxerre.
Monuments classés :
Nota. ~~ Iiet attériaqoet mdi^vcat q«c le» —«— to a la «aitc do^aela at tro«tc eeiiiae ««t reçs été
■ lIoeatioBS.
ÀRBONDISSBBIElfT D AUXBEKB.
Eglise de Saint-Etienne, à Auxerre/
Eglise Saint-Germaitt^ cryptes et tours,
à Auxerre.
Ancien palais épisoopal servant de
préfecture, à Auxerre.*
EglbedePontignv.
Eglise de St-Eusèbe, tour, à Auxerre.
Eglise de Chablis.*
Eglise de Saint-Bris.
Eglise deVermenton*
ARROlfDISSBMBNT D*ÂVALLON.
Eglise d'Avallon.
Eglise de Saint-Père-sous-Vézelay.*
Comité des travaux historiques et des Sociétés savantes au Ministère
de l Instruction publique.
MM. Colteaa, membre de la Société des sciences historiques et naturelles de
l'Yonne; Quantin, archiviste do département de F Yonne; Salmon Philippe,
avocat, et N... membres corre^ipondanls nommés par arrêté de S. Exe.
M. le Ministre de Tlnstruclion publique, en date du 26 août t858.
Eglise de Yézelay/
Eglise de Montréal.*
Eglise de Givry.*
Tombeau de Saînte-Magnance.
▲RHONDISSBMBNT DB JOIGIIT.
Eglise de Saint- Jean de Joigny.
Eglise deSaint-Julien-du-Sault.
Eglise de Willeneuve-sur- Yonne.
ARROlfDISSBlIBlCT DB 8BN8.
Cathédrale de Sens et bAlim. synodaL
Fragments de monuments romains.
ARRONniSSBllElifT DE TONNBHRB.
Eglise de Thospice de Tonnerre.*
SOCIÉTÉS ET ÉTABLISSEMENTS SCIENTIFIQUES
ET ARTISTIQUES.
SOCIÉTÉ DES SCIENCES HISTORIQUES ET NATURELLES DE L'YONNE.
Fondée au mois de janvier 1847, la Société, a son siège à Auxerre Elle étend son
action sur tout le déparlement. Elle se compose de membres litalaires, de raem -
bres libres ayant domicile dans le département et dé membres correipondanta.
Le but de la société embrasse Télode de l'archéologie ot de rhistoire propremeul
dite du département, ainsi que celle de rhistoiro ualurello dans toutes ses branches.
Elle publie chaque trimestre un bulletin de ses travaux. Ses léanions sont
meuiuelles.
Cette Société a été déclarée éublissement d'utilité publique par déeret impéria
du 14 janvier 1861.
Son bureau est composé de la mauiére suivante :
133
Prétidenl : M. Challb père.
Vice-PrétidenU : MM. Quantin et ChAibst.
Secrétaires .MM. LBPfcRB et Moucbauz.
Arcbivitte : M. Lob m.
Tréiorier : M. Pbtit-Sigault.
CUfsiflcalcDri : MM. Ravin (Botanique), Moncbaux (Entomologie); Bbrt fils
(Zoologie); N. (Archéologie).
M. le baron Chaillou des Barres qui fut Tun dos fondateurs de la Société et qui
Ta présidée jusqu'à sa mort, a légué à la Société une rente de deui cents francs
affectée par le testateur à la fondation d'an prix bUannuel de quatre cents francs,
pour les meilleurs travaux statistiques sur le départeinentt oa les pins Impor-
Unles recherches sur Thlstoire locale.
SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE DB SENS.
La Société archéologique de Sens a été instituée par arrêté de M. le Ministre de
rintérieur en date da ï4 juin i844.
L*archéologie, les sciences et les arts sont Tobjet de ses (ravaaz.
Membres d'honneur : Mgr l*Archevéqne, M. le Préfet, MM. le Sons-préfet
et le Maire de Sens.
Président : M. l'abbé Cablibr ^ ; Tloe-président : M. Bnzv, professeur aa
Lycée 9 Secrétaire : M. JuLUOT, professeur au Lycée ; Yice-secrétaire :
M. Phillippor; Archiviste : M. Daddin ; Archiviste-adjoint : M. Jacob,
professeur an Lycée ; Trésorier : M. Jacqubmiis.
SOCIÉTÉ D'ÉTUDES A AVALLON.
Celte so.'*iété, fondée le 5 avril 1859, a pour but de faire des recherches snr ce
3 ni concerne l'histoire, les sciences, les arts, spécialement dans l'arroddissement
'Availon.
Président d'honneur : M. le Sous- Préfet.
Président: M. Gally Michel; \1ce-pré8ident, M. Moreau François; secré-
taires, MM. Ga^niard et Jordan; trésorier, M. Baudenet*Robcrt ; archi-
viste, M. Bandom.
Membre.^ de la commission d'examen : MM. Poulin Frédéric, GonUft-d Joseph,
Schmitt Stanislas.
SOCIÉTÉ DES AMIS DBS ARTS DU DÉPARTEMENT DE L'YONNE.
Cette société, fondée en 1858, a pour but de favoriser dans le département le pro-
grès de^ beaux-art^ et d'en propager le goût par de» expositions publiques de pein-
ture, sculpture, architecture, gravure, lithographie et photographie.
Cette Société est établie sous le patronage de M. le Préfet de l'Yonne et de M. le
Maire de la ville d'Auxerre, qui en sont les membre> fondateurs honoraires.
Tons IcH ans, cette société organii^era une exposition publique d'ouvrages d'art.
La Société a Kon siège à Auxerre ; elle se compose de membres fondateurs, de
membres titulaires, de membres correspondants et de souscripteurs.
La Commi-i^ion administrative organise les expo.sitions, traite avec les artistes
pour rachat de leurs ouvrages, procède au tirage des objcU d'art acquis par la So-
ciété, et s'occupe de tous les détails de l'administrât ion.
La commission administrative, dans le but de faciliter ses travaux, se divise en
plnsieurs comités, savoir :
l« Comité d'Exposition, chargé des détails matériels de l'exposition, du placement
des tableaux, etc.
2* Comité de souscripti. n pour ce qui concerne le a souscriptions d'actions, le pla-
cement des billets, Torganisalion des tirages, etc.
d* Comité du Jury d'Examen, chargé de statuer sur le rejet ou l'admission des
ouvrages adressés à la Société pour être exposés.
154
M. le PréfetderYonnc, président honoraire.
MEMBRES DE LA COMMISSION ADMINISTRATIVE:
MM. le baron Martineaudes Chesnez, président; Larabit, vice-président; Marquis
de Tanlay^ vice<président ; Passepont, secrétaire ; Baron au Havelt, Cballe,
Lanrent-Lesseré, Chérest, Victor Petit.
MEMRRE CORRESPONDANT A PARIS : M. A. Dauzat^, rue OHvier, 14.
TaésoRiEE : M. C. Dallemagne.
Les statuts de cette Société ont été approuvés par M. le Préfet de l'Yonne, le 28
juiUet 1858.
JARDIN DES PLANTES DÉPARTEMENTAL.
Ce Jardin est formé spécialement pour Téta Je de la Flore du département de
r Yonne.
Dans ce jardin situé à Anierre, rue du Champ, on voii la statue de Jean Jofeph
Fourler, secrétaire perpétuel «le Tacadômle des scionres, membre de Tacadéiiiie
française, ancien préfet de Tlsère, né à Auxerre le ti mars 1768, décédé à
Paris le 16 mai 1830.
Directeur: M. Eug. Ravui, k Auxerre.
COURS GRATUIT DE DESSIN D'AUXERRE.
Ce cours, dont Torganisation détinitive remonte à 1881, est professé
par M. Passbpont, peintre d*bistoire à Auxerre.
11 a pour objet renseignement: 1* du dessin linéaire appliqué aux arts in-
dustriels et aux beaux-arts; 2*de la figure, du dessin d'après la bosse, da
paysage et de Tornement.
Les jeunes gens qui désirent suivre le cours de dessin, doivent se faire
inscrire à la mairie; justifier qu'ils sont âgés d'au moins 14 ans; qu'ils sont
domiciliés à Auxerre; qu'ils ont des parents on, à défaut de parents, des per-
sonnes honorables pour répondants.
Le cours est ouvert pendant dix mois, depuis le premier novembre de
chaque année jusqueset y compris le 31 août de Tannée suivante.
H a lieu, à Texception aes jours fériés, tous les lundi, mercredi et vendredi
de chaque semaine, de 7 heures 1/2 à 9 heures 1/2 du soir.
A la fin de chaque année scolaire, des prix sont décernés aux élèves qui se
sentie plus distingués dans chaque spécialité, ainsi qu'un prix d'honneur fon-
dé par M. le baron Martineau-des-Chesnez, maire d'Auxerre.
Les œuvres des élèves du cours sont exposées publiquement, pendant toute
la durée des vacances, dans une des salles de la bibliothèque de la ville.
COURS GRATUIT DE DESSIN DE SENS.
Ce cours, fondé en 1861, a pour objet l'enseignement gratuit et public du
dessin linéaire et d'ornement.
MM. RîcARD, directeur de l'école des garçons et Chalard, professeur
de dessin, sont chargés de ce cours.
SOCIETES MÉDICALES.
SOCIÉTÉ MÉDICALE DE L'YONNE.
ASSOCIATION SCIENTIFIQUE ET I)E BIENFAISANCE DES MEDECINS, PHAIV«AC1ENS
ET VÉTÉRINAIRES DU DEPARTEMENT. — FONDÉE EN 1858.
Président : M. le docteur Bally, médecin des hôpitaux, membre de Tacadémie de
médecine : yice-président:$ : MxM. Paradis et Marie; secrétaire-général : M. Du-
ché; secrétaires des séances: MM. Rémy et Courtois; trésorier : M. Salle; ar-
chiviste : M. Vigreux.
135
Associaii<m générale des Médecins de France,
SOCIÉTÉ DE PRÉVOYANCE ET DE SECOURS MUTUELS
DBS MÉDBCINS OU DEPARTEMENT DE L*YONNR.
Cette Société, qui compte 50 membres, a été autorisée par décret impérial du
31 mars 1860.
Président : M. Rolland , à Sens ; Vice-président^^ : MM. Ricordeau, médecin à Sei-
f^nelay, et Toutéc, médecin à Saint-Farf^eau ; Secrétaire : M. Dioni<t des Carriè-
res; Secrétaire-adjoint: M. Lefeyre ; Trésorier: M. Cliavance, docteur-méde-
cin, à Appoigny.
Membres a arrondi Gisement ponr faire partie du bureau :
Auxerre, MM. Rathier et Uellsle; — Avallon, M. Héiie: — Joigny, MM. Fontaine
et TrooTé; — Sens, MM. Moreau et Regnoult fils; — Tonnerre, MM. Royer et
Andigé.
SOCIÉTÉS ET ÉTABLISSEMENTS AGRICOLES ET INDUSTRIELS.
CHAMBRES CONSULTATIVES D'AGRICULTURE.
Un décret du ^ mars 1852 a créé, dans chaque département, une chambre
consultative d'agriculture par arrondissement, dont les membres sont nom-
més par le Préfet.
Ils sont nommés pour trois ans ; ils sont totyours rèéligibles.
Un arrêté préfectoral fixe, chaqueannée, Tépoque delà session des cham-
bres d'agriculture du département. Il en détermine la durée et arrête le
programme des travaux.
Les chambres consultatives d'agriculture présentent leurs vues sur les
questions qui intéressent l'agriculture. Leur avis peut être demandé sur les
changements à opérer dans la législation, en ce qui touche les intérêts agri-
coles, et notamment en ce qui concerne les contributions indirectes, les
douanes, les octrois, la police et l'emploi des eaux.
Elles peuvent aussi être consultées sur l'établissement des foires et mar-
chés, sur la destination à donner aux subventions de l'état et du départe-
ment, enfin sur l'établissement des écoles régionales et des fermes-écolos.
Voici la composition de ces chambres pour les cinq arrondissements du
département :
Arrondissement d^Âuxerre.
Canton de : Auxerre (est), M. N
' Aoxerre (ouest), M. Baudoin af né^ propriétaire à Auxerre ;
— Chablis, M. Gabriel Maret, propriétaire à Chablis ;
— Coulanges-la-Vineuse, M. Larabit, sénateur, propriétaire à Iranc^ ;
— Coulanges-sur- Yonne, M. Badin d'Hurtebise, juge de paix, propriétaire
à Crain;
— Courson, M. N...
— Li^ny, M. Rabé, juge de paix, propriétaire à Maligny ;
— Seignelay, M. Frottier, propriétaire à Seignelay ;
— Saint-Florenlin. M. Hermeiin ;
— Saint-Sauveur, M. le baron du Havelt ;
— Verraenton, M. Rousselet, maître de poste à Vermenton ;
— Toucy, M. N...
Arrondissement d'Avallon,
Canton de : Avallon, M.Cordier, propriétaire à Montjalin ;
— Guillon, M. Charles de La Brosse, prop'« à Guillon.
— L'Isle-sur-Serein, M. Guillier, propriétaire à Vassy, com. d'Etaules ;
— Quarré-les-Tombes, M. Houdaille, maire de St-Gefmain-deftOhamps ;
— Vézelay, M. Gontard, maire de Domecy-sur-Cure.
136
ArrtmdisiemefU de Joiçny.
Canton de : Aillant, M. Précy, propriétaire et maire à Chassy ;
— Bléneau, M. Convert, propriétaire à Bléneau ;
— Brienon, M. Yerrollot d'Ambly. propriétaire à Brienon ;
— Cerisiers, M. Bertrand, ju|;e de paix du canton de Cerisiers ;
)pt-Fonds ;
— Saint-Julien-du-Sault, M. Protat, maire.
— Villeneuve-sur-Yonne, M. Brissaud, juge de paix du canton de Ville,
neuve-sur- Yonne.
Arrondissement de Sens.
Canton de : Chéroy, M. Claisse, médecin à Saint-Valérien ;
— Pon^sur- Yonne , M. Le Comte , propriétaire et roattre de |K>ste à
Villeneuve-la-Guyard ;
— Sens (nord), M. Leriche, propriétaire à Saligny ;
-* Sens (sud), M. Harly-Perraud, propriétaire et maire à Paron;
~ Sergines, M. Cébert, propriétaire et maire à Serbonnes;
— Villeneuve-l'Àrchevèque, M. Javal, député, propriétaire à Vanluisant.
Arrondissement de Tonnerre,
Canton de : Ancy-le-Franc, M. Martenot;
— Cruzy, M. de Tanlay, propriétaire et maire à Tanlay ;
— Fiogny, M. Brivois;
— Noyers, M. Challanj
— Tonnerre, M. Tcxtoris , propriétaire à Cheney.
COMMISSIONS CANTONALES DE STATISTIQUE
AGRICOLE ET INDUSTRIELLE.
Ces CommisMons ont été iostiluées par décret du 10 juillet 1852. 11 en existe une
par chef-lieu de canton. Elles ont pour mission de réunir leà éléments de statistique
agricole et industrielle que le gouvernement peut avoir iutérôl à connaître. Ces
commissions ont comme:icé à fonctionner le 1'^ janvier 1853, elle ^ présentent un étal
trimestriel de leur.^ travaux. Les membres en sont nommés par le Préfet.
SOCIÉTÉ CENTRALE DU DÉPARTEMENT DE L*YONNE
pom l'bncovrageme.'vt de l'agricllture.
Cette société a pour objet d'encourager et de perfectionner les diverses branches
de la culture du sol dan^i le département, et en même temps d'encourager et
développer Tindustrid et le commerce de cette contrée, dans leurs rapports avec
Tagricuiture.
La fondation de cette société, qui remonte à 1856. est due à l'initiative d'un
comité composé de MM. le baron Chaillou des Barres, Challe, Cordier, Lecomte,
Précy et le marquis de Tanlay.
Cette société publie chaque année un Bulletin. Ses réunions sont trimcstriellea,
elle a chaque année une session publique et un concours dans un de^ cinq arron-
dissements.
Président d'honneur : M. le Préfet de l'Yonxe.
Président: M. le marquis de Clermont- Tonnerre; — vice - présidents, MM.
Challe et Précy, membres du Conseil général ; — secrétaire, M. A. Rouillé;
— secrétaire-adjoint, M. Rlbière, avocat ; — trésorier, 31. Ch. Dallemagnc.
MEMBRES DU CONSEIL D' ADMINISTRATION :
Pour tarrondisiêment d'Àuxerre, MM. Rampont-Lechin et David Gallerbux.
— d'ÀvcUlotit Cordier et Raodot.
— de Joignit Pr^ct atné et Ra\;in, de Goereby.
— de Si/u, DELIONS père et dbFontaine père
~ de Totmerre, - le marquis db Loovou et Tbxtoris 4t-
137
SOCIÉTÉS D*À6RICULTtJRB ET COMICES AGRICOLES
l>*ARH0ND18SEMBin-S RT DS CAlfTOlVS.
Angt lbFbarc. — MM. de La Salle-Loavois, président; Bourgai^rnai flt«, Wce-
président ; Monian'Ioti , secréiairo ; Marlenol Aug^uste, Tice-tecréUire ; Rave-
iiean, trétorier.
AuiERRE. — MM. Rampont-Lechin, président; Laurent «Lesseré ^ et Saignes,
\ice- président; Lepère, secrétaire; Savatier-Laroche, secrétaire-adjoint, Yver, tré-
sorier.
AvALLOff. —MM Cordier, prë«ident; Raudot, Tice-présid. ; Gontard, secréuire.
Goillier Charles, Ticc-secrétaire ; Cooturat-Royer , trésorier.
Chablis — MM. Jacquillat, président ; Gaulberin-Ranipout, vica-présidenl ;
Plain, secrétaire ; Mollefeaiii, trésor ier.
FLO«ifr. — MM. N... , président ; Perrin, Yice-président; Conrad de Malessye,
secrétaire ; Bazile, Tlce«secrétiire ; Fournier, trésorier.
JoicKY. — MM. Précy, président; Ravin atné et Beaovais, vice-présidents ; Benoit
fils, secrétaire- archiviste j Camille Sanlin, vice- secrétaire; Vigreux, trésorier;
Sirot, secrétaire-adjoint; Picard, Baudelocque, Prnneau, Roche, Ponpard et Grenet,
scrntatenrs.
IVoTBBS. — MM. MarigUer, président; Lccourt vice-président; Chauioin. se-
créCaire; Finelle» trésorier.
Sbns. — M.>I. Délions Isidore, président ; Guichard , f ice-président ; de Fon-
Uine, secréuire ; Délions Aoisunte, trésorier
ToNHUEB. -^ MM. de Tanlay, président ; Jacques PaloUe et Rélif, vice-pré*
sidenis ; Hamelin , secrél ^ire ; Rathier et Roguier vice-secrétaires ; Camille
Dormois, trésorier.
Les sociétés de Saint-Fargeau et de Bléneau se sont réunis à la Société de Joigny.
FERME-ÉCOLE DÉPARTEMENTALE.
La ferme-école du département de l'Yonne est située à L'Orme-du-Pont/ près
Saint- San veuren-Puisaye. Propriété de M. le Gouverneur du Crédit Foncier.
M9I. Lefour, O ^, inspecteur général de ragricnlture, insj>ecteur de l'Ecole ;
Jalnzot, directeur.
Membres du Jury d'Examen nommés par S, E. M, te Ministre de Vagricut-
ture^ du commerce et des travaux pMics.
MM. baron du Havelt ^^ membre du Conseil général de l'Yonne, prési-
dent;
Dupont Delporte, ancien député, membre du Conseil général de l'Yonne,
secrétaire ;
Petit, président du comice agricole d'Auxerre;
Eugène de Vathairo, maire de Sept-Fonds:
Le Directeur de la Ferme-Ecole, membre ae droit.
Préodot, surveillant -comptable; Cavoix, chef de pratique; Marlot, pro-
fesseur, vétérinaire; GuiUat, jardinier; M. l'abbé N., aumônier.
Pour ^tre admis à la Ferme-Ecole, il faut savoir lire, écrire et connaliro les qua-
tre premières règles.
au
préfecture,
naissance constatant que le candidat a 16' ans accomplis; 2" Un certificat de vac-
cine. La durée des études est de 3 ans.
Trois médailles d argent grand module sont accordées par MM. les membres du
Conseil général aux trois premiers élèves sortants, obtenant leur brevet de capacité,
et en outre une prime d'honneur de 4(10 francs est décernée à l'élève obtenant le
1" rang au Concours de la 3* année.
L'apprentissage est gratuit. L'élève apporte les linges et les hardes à son osa^e
personnel; le linge est blanchi et entretenu aux frais de l'établissement
138
Haras.
Le département de T Yonne et les départements de la Uaute-Maroe, de
TAube et de la Côte-d*Or forment la circonscription d*un Haras dont le chef-
lieu est à Montiers-en-Der (Haute-Marne).
M. N., membre, désigné pour le département (Je l'Yonne.
Une société hippique est établie à Blciieau, au moyen d'actions prises par
plusieurs propriétaires.
COMMISSIONS HIPPIQUES.
Il y a pour le département de T Yonne cinq commissions hippiques cbar^éet
d'examiner les étalons qui se prcsenleraienl à l'autorisation . Ces commissions
sont composées de six membres et se renouvellent chaque année par tiers.
Les réunions ont lieu ordinairement en mars.
Àuxerre, mm.
N...9 membre du conseil {général.
G. de (IbarbonDiéres, coin, lagenlarm.
Pinard, maître de poste, ii Auxerre,
Bourgeon, fermier, àV Uefargeau.iuppl.
Yigreux, Joynon, Boulet, vétérinaires.
ÀvaUon^ MM.
Cordier, propriétaire, Montjalin.
Gaillier, id. Vassy.
Picard. ca|)it. te»raiié. Provency.
DeYirieu, conseiller général, Annoiix.
Berthelol, maître de poste, Lucy-le-B.
Renaud, vétérinaire, Avallon.
Joigny, mm.
Vérollol d*Ambly, proprtét. Migenne^.
Arrauli fils, Joigny.
Leblanc, propriétaire, W.-s.-Yon.
Saulnier-Montmarin, maire de Charmoy.
Robillard, méd. vélér., Joigny.
Duguyot, vétérinaire , Cbampignellei.
Sens, MM.
Délions, m. de poste. Sens.
Viollot, véléiinain*, ^ens.
De Sade, propriétaire, St.-Valérien.
[j. de Foniainc, prop. àFoolaine-la-Gail.
Le Comte, m. de poste, W.-la-Guyard.
Délions (Isidore}, m. de poste, Pont-s-T.
Tonnerre,
Quignard, maire*
Roze Alfred, agric.
De Viviers, pr. et maire,
Textoris, i 1. id.
Finelle, méd. vétér.
Guyard, vétérinaire.
Tronchoy.
Vireaux.
Viviers.
Cbeney.
Noyers.
Tanlay.
CHAMBRE CONSULTATIVE DES ARTS ET MANUFACTURES, A SENS.
MM. Aucher, marchand de nouveautés); Tiby (Hercule), ancien maître maçon |
Mortier, march. de fer; Clément, anc meunier; Cornisset (Au?.)» président'
Ducbemin, imprimeur ; Pollet, pharmacien ; Loyeux, ancito orfèvre ; Forest*
marchand de nouveautés, Maillot, fabricant de boulons; Lefort, architecte 6
Querelle, fabricant de rasoirs.
SOCIÉTÉS ET ÉTABLISSEMENTS CHARITABLES
ET DE BIENFAISANCE.
SOCIÉTÉ DU PRINCE IM1>ÉRIAL
Prêts de l'Enfance au trvaaiL
Celte association, fondée le 26 avril 1862. a pour bnl soit de faire des prêts des-
tinés à faciliter Tachât des instruments, outils, ustensiles et autres objets mobi-
liers ou matières premières nécessaires au travail, soit de venir en aide pour des
besoi *s accidentels et temporaires à des familles laborieuses.
L'administration eu est contiée : 1<* à un conseil supérieur de 20 membres; 2* à
des comités locaux; 3" et à des dames palroncsses.
ORPHELINAT DÉPARTEMENTAL ÉTABLI A SENS.
Le conseil d'administration et de patronage de Tœuvrc des enfants trouvés
et de l'Orphelinat départemental de Sens est ainsi composé , par arrêté
préfectoral^ sur la présentation de Mgr TArchevéque :
139
• le baron de Farinconrt, sous- préfet do Sens, président ; Hédiard Albert,
pro|)riétaire, trésorier; Perrin, et Lambert, médecin, secrétaires;
Lallier, président du tribunal civil ; Darnay, anc. nég.; Tonnelliery
greffier ; dTauville, ancien maire, et Deligand, mair*;. MM. les fon-
datcurs-directeurs de TOrpbelinat, Grapinet et Vaudois, font partie
du conseil.
DÉPÔT DÉPARTEMENTAL DE MENDICITÉ.
(ancien Hôtel-Dieu de la Madeleine^ à Auxerre.)
Personnel : MM. Pinard O.ij^, chef d*escad. de gend. en retraite, directeur.
Noiot, agent comptable : Marie, médecin ; Pons, aumônier; Trois sœurs de la
congrégation de St-Vincent de Paul; Gusin, gardien-portier ; Perrin, gardien-
jardinier.
COMMISSION DB SDRYBILLANCB :
MM. le Préfet, président ; Cbalie père, vice-président ; Bonne?ille, secré-
taire; Baudoin, Flocard et Thamas-Malvin, membres.
Le dépôt, qui a été ouvert le l*'juin 1853, renrerme des individus divisés en
deux catégories distinctes : les mendiants et les indigents.
La première comprend les individus arrêtés en flagrant délit de vagabon-
cage et séquestrés par jugement du tribunal de police correctionnelle; la
seconde se compose des indigents invalides domiciliés dans le département,
secourus précédemment par la charité publique et admis au dépôt par irréte
de M. le Préfet de ITonne.
BUREAUX DB BIENFAISANCE.
AUXKBRB.
MM. le Maire, président: IMarie, juge au iribonal civil; Fortin, archipréire,
caré de la cathédrale Sainl-Elienne; Larfeofl, curé de Saint-Plorre ;
Bazot, avocat, Lepère liU, avoc.«l,admini8traleurA ; Puissant Auj^iiit**,
' receveur; Auge Charles, secrétaire.
Ce boreau lient ses séances ^ rHôleUde-Yille, le deruier jeudi de ehaqae mois ,
à deux heures.
AVALLON,
MM. le Maire, président; Thibaut, de La Brosse, Baudenet, Darcy curé, et
Qoatrevaux.
JOIGIIY.
MM. le Maire, président; Ibled, Lefebvre-Par'sut, Lcclerc, Dusiaussoy St.,
Dussaussoy-Denoiih, Eméry flls, Crost.
SRNS.
MM. le Maire, président; Pichenot, curé de la cathédrale, Oppenot, Lomé,
Bellière-Lamotte. Pompon.
TONNRRRB.
MM. Siraodin, Rendu, Gérard-Maldan, Bazlle, Campenoii, administrateurs;
Holland, receveur.
CAISSE D*ÉPAAGNE D'AUXERBE.
La Caisse d'Epargne d' Auxerre a été fondée en 1835. Elle est administrée, sous
la présidence du maire, par nn conseil composé de neuf membres, dont six sont
élus par rassemblée des fondateurs et trois par le conseil muuicipal. Ils sont nom-
més pour iroi^ans et peuvent Otre réélus inciéfiniment.
L'inlérôt des fonds qui y sont versés est, à partir du 1*" juillet 1853, de trois et
demi pour cent, la caisse faisant une retenue de demi pour cent pour les frais d'ad-
ministration.
Les dépôts peuvent être de 1 franc jusqu'à 300 francs par semaine, sans fraction
uo
de franc, et anean déposant ne peut avoir à son compte une somme supérieure i
l|500 francs ou 2,000 francs car la capitalisation des intérêts. Les demande^ de
remboursement doivent ôtre déposées miinze jours d'avance et peuvent être faites
par la personne elle-même ou par un fondé de pouvoirs muni d'une procuration
sous-seing privé légalisée par le maire de sa commune et visée par le sous-préfet.
Les dépots sont reçues à la mairie, le dimanche et le lundi de chaque semaine
de i I heures du matin à 2 heures après-midi.
Administrateurs : MM. le Maire, président; Bcraut, Piétressou, Martinet, Ravin,
Gouffîer, Roblot, de Bourste, Mondot de L?igorce, Rubigni, Desmaisons, Milon.
Caissier : M. Quéru, à Auxerrc.
CAISSES d'épargnes DES ARRONDISSEMENTS.
Mil. Perreau, contrôleur, et Chausson, caissier à Avallon; — Courcier, caissier
à Joigny; — Gâteau, caissier à Sens; — Ravaux, caissier à Tonnerre.
La caisse de Sens a des succursales à Chéroy, Pont-sur- Yonne. Villenenve-l'Ar-
chevOque et Villeneuve-Ia-Guyard.
La caisse de Joi[;ny a une succursale à Brienon-l'Archevêque.
Sergines est en mstance pour obtenir une succursale.
CAISSES d'épargnes DES CANTONS.
Saint-Florentin, caissier: M. Dubois et à Villeneuve -sur- Yonne.
ASSOCIATION POUR L'EXTINCTION DE LA MENDICITÉ A AUXERRE.
Cette institution, fondée en 18/ii, a pour but la distribution de secours à
domicile aux familles indigentes.
Indépendamment des revenus du bureau de bienfaisance, ses ressources
consistent dans une allocation municipale qui s'est élevée quelquefois jus-
qu'à 6,000 fr., et surtout dans les souscriptions annuelles consenties volon-
tairement par les habitants qui veulent bien s'associer à cette œuvre chari*
table. Les souscripteurs sont au nombre d'environ sept cents, et les sous-
criptions se montent, année moyenne, à près de 9,000 fr.
L'association est dirigée par un comité composé de membres du bureau de
bienfaisance et de plusieurs des principaux souscripteurs. Il se réunit une
fois par mois, sous la présidence du maire, et appelle tour à tour à ses séances
un certain nombre des associés de l'œuvre, à l'elTet de s'entourer de tous les
renseignements possibles sur la situation des pauvres.
Les secours sont donnés à domicile, et le plus ordinairement en nature,
par des Dames de charité, au nombre de quinze. Le comité détermine la quo-
tité du secours alloué à chaque indigent
Comité : le Maire, président; MM. Marie, Bazof, Blln, Sauvalle atné, Lar-
feoil, trésorier, Debourste, secrétaire.
Ce comité tient ses séances le dernier Jeudi de chaque mois, à l'Hôtel do
ville.
Cet établissement, qui a déjà 20 années d'existence, a produit jusqu'ici
les résultats les plus satisfaisants. Son organisation, qui est très-simple, pour-
rait conséquemment être facilement imitée dans beaucoup de localités. Elle
oflflre le moyen le plus sûr de distribuer les secours avec discernement et sou-
vent d'aller en porter au pauvre honteux, qui cache sa misère et reste ainsi
exposé aux plus cruelles privations.
ATELIER DE CHARITÉ D'AUXERRE.
Cet établissement, fondé il y a quelques années, est dû à la générosité de
M. Laurent-Lesseré, qui a fait don, pour sa création, d'une somme de 2,000 f.
U est destiné à donner, pendant la mauvaise saison, du travail aux ouvriers
de certaines professions qui peuvent en manquer à cet'e époque de l'année,
ou à de pauvres femmes âgées et môme iafirmes qui n'eu trouveraient pas
^eurs.
444
On y confectionne du fil, des toiles, des sonliers. des bas de laine et des
chaussons de tresse. La plus grande partie de ces objets est rendue à THÔtel-
Dieu et à TAsile des aliénés , l'administration supérieure ayant sagement
autorisé ces deux établissements à traiter, à cet eiTet, à l*amiable avec la
commission de Talelier de charité.
L^établissement est dirigé par une commission composée de :
MM. Sauvalle, président ; | Blin, professeur au collège ;
Larfeuil; I N...
SALLES D'ASILE,
Une salle d^asile est établie à Auxerre dans les bfttiments de Tancienne
gendarmerie, sur la paroisse de Saint-Etienne, et reçoit environ IttO enfants
des deux sexes. La direction en est confiée à une des sœurs de la Présentation
de Tours.
U existe aussi une salle d^asile sur la paroisse Saint-Eusèbe, rue Basse-
Perrière, et une autre saile d'asile, cour Saint-Pierre, tenues toutes deux
par les sœurs de la présentation de Tours.
Ces établissements sont sous le patronage d i Conseil municipaL
A Sens, salle d'asile communale et salie d'asile tenue par les dames de
Saint-Vinceot de Paul.
A Joigny, — les sœurs Saint-Aude et Saint-Mesmln*
A Tonnerre, — les sœurs de la Présentation.
ORPHELINATS D'AUXERRR.
Orphelinat sur la paroisse Saint-Pierre« tenu par les sœurs de la Présen-
tation de Tours.
Cet Orphelinat estpatroné par M. le curé de cette paroisse et par une ré-
union de demoiselles, dont Mlle L. de Billy est présidente, et Mlle M. de
Bourste vice-présidente. Dans cet établissement sont placées à Tâge de neuf
ans les enfants abandonnées et les orphelines. Ces enfants suivent les cours
de récole gratuite et sont exercées aux travaux à raiguliie.
Orphelinat tenu par les dames religieuses deSaint-Vincent-de-Paule, place
Lebeuf , ayant le même but.
SOCIÉTÉ DE CHARITÉ MATERNELLE D'AUXERRE.
GetteSociétéapourbut de fournir des secours aux femmes en couches
dans rindigence.
Madame Sohier, présidente de Tœuvre, hôtel de préfecture.
Membres de droit du Comité : M. le Curé de la cathédrale et M. le Maire.
Conseit d'administration : Mmes Sauvalle, Chérest, Ribière, Fleutelot et
Marey, et Mlles Duché et Lefèvre.
Trésorier-secretaire : M. Jourdain, receveur général.
CONFÉRENCES DE SAINT VINCENT DE. PAUL.
Il existe plusieurs de ces Sociétés de bienfaisance tant aux chefs-lieux d'arrondis-
sement que dans quelques chefs-lieux des cantons. Ces sociétés ont été approu-
\ées par arrêtés préfectoraux en exécution de la Circulaire ministérielle du 16 oc-
tobre 4861.
SOCIÉTÉS DE SECOURS MUTUELS.
SOCIÉTÉ DE PRÉVOYANCE ET DE SECOURS MUTDELS D' AUXERRE.
Cette Société, fondée le \" mars I85f , a été autorisée par arrêté préfectoral du 22
mars 1853, et instituée légalement par décret impérial au 27 mai 1857.
Elle a pour but : 1* d'assurer à chacun de ses membres, en échange des cotisations
mensuelles qu'il dépose à sa caisse et qu'elle se charge de faire fructifier, soit des
ressources iM>ttr la Yieillesse ou un fonds de premier établissement, soit des moyens
suffisants d^existence; 2* de répandre des habitudes d'ordre et d'économie; 3* et de
procurer des secoure à chacun de ^es membres en cas de maladie.
Pour être admis dans ladite Société, il faut ôtre âgé de seize ans au moins et de
cinquante ans au plus, èlre valide, d une conduile ré{,ulière et domicilié depuis six
mois au moins dans la commune d'Auxerre.
Ses statuts ont été modifiés le 22 juin 1861, en harmonie avec le décret du 26
mars 1862, et approuvés par M. le Prétet de l'Yonne, le 23 septembre suivant.
Cette Société est administrée par un conseil d'administration composé comme il
suit :
Membres d'honneur : MM. le Prélet, le Maire, rArchiprètre:
Président : MM. Laurent- Lesseré j \" vice-président : baron de Madières ; 2* vice-
président : Bader; i^' secrétaire : Limosin, 2' secrétaire : Rouillé; trésorier : Aug.
Puissant.
Et MM. Barat, entrepreneur ;Durandj receveur principal; Lallemand, grefSer en
chef ; Marie, juge; Salle aîné, négociant; San valle atné, ancien contrôleur ;
Jules Challe, négociant ; Bader fils, typographe ; Petit-Jotras, bottier; Raffin,
Bemage, Chatte, Visse, Robert, et Lin, typographe, membres.
AvALLON. — M. Bethery de la Brosse, président;
Sens. — Société dite caisse d'Union : M Cornisset-Lamotte, président.
— Société de Saint-François Xavier ; M. Duchemin, président»
ToNNBBRB.—' Sociétés de Secours mutuels des ouvriers réunis : M. Ra vaux, président;
— — des sapeurs-pompiers : M. Pemicnon, id.
— — des \ignerons : M. Lemaire-Berthon ;
Accolap. — M. MomoD, président
BrienoTL — M. Delécolle, président.
Cézy, — M. Benoît, président
Sauvigny-le-Bois, M. le comte Berthier de Sauvigny, président.
Vermentan, — M. Eugène Lemaire, président.
Villeneuve-sur- Yonne. — M. Bissonnier, président
SOCIÉTÉ DE SECOURS MUTUELS ENTRE LES INSTITUTEURS PUBLICS
DU DÉPIRTBMBIIT.
autorisée te 25 novembre 18&3.
Président, M. Ruck, Inspecteur de TAcadémie ; trésorier, M. Peltier, insti-
tuteur communal; secrétaire, M. Dorihac de Borne, directeur de TE-
cole normeie. — La commiasion se compose, en outre, de MM. Colin
et Beaigean, Inspecteurs d'arrondissement, et de cinq instituteurs dé«
l^ués.
ASSOCIATION FRATERNELLE DES ANCIENS ÉLÈVES
ùil COLLEGE D*AinUIRRE.
Fondée en 1859, celte association a pour but d'établir, entre les anciens élèves
du collège d'Auxerre, un centre commun de relations amicales et d'assistance fra-
lemelle et de coopérer en même temps, dans la mesure des ressources de la so-
ciété, au maintien de la haute réputation du vieux collège fondé par Jacques Amyot.
Membres du Comité : MM. le docteur Flandio, à Paris, président : Salle, avocat
général à la Cour imfériale de Paris; Thouard, notaire, secrétaire -tréso-
rier: Tambour, avocat ; Duplan, négociant ; Challo, membre du Conseil
général de l'Yonne, délégué général de l'association ; Dondenne, délégué de
trésurier;
ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES DU COLLÈGE DE SENS.
Président . M. Petit fj(, chef de division au ministère de l'instruction publique,
à Paris;
443
Trésorier - M. Pinard 0. ^, directeur da comptoir d'escompte, rue Bergère, 14,
à Paris;
Membres : MM. Lacave ^Frédéric), clerc de notaire, me Saint-Martin, 6, à Paris;
Doucet r Camille) O ^, chef de la diTision des théâtres au minis-
tère d'Etat, à Paris j Leroux (Edouard), sous-chef an ministère
des finances, rue de Vaugirard, 62, à Paris ; Deligand ^, avocat,
maire à Sens; Dubois (Ambroise) ancien notaire, adjoint au maire
à Sens.
ÀSSOCTATION DES DEMOISELLES ÉCONOMES À SENS.
Celte association, fondée à Sen«, a pour but de secourir les jeunes filles
pauvres, de leur apprendre à travailler et de les placer convenablemeot.
Elle est placée sous la surveillan'!e des sœurs de l.i Sninte-Enfance.
I..es moyens d^action de cette Société sont dus k la charité publique
et aux versements réguliers des associés. Cette association, toute philanthro-
pique, a été fondée en 1827 par Mlle Chalambert. Les demandes doivent
être adressées aux demoiselles conseillères de l'œuvre, MM"** Legueux,
Coroisset, Giguet, Julliot, Roze, Rolland, Deligand, Prieur, Guyot, Dulphy,
Vignon, Perrol, Chardon, Perrin, Auch^r, Chaney.de Bonnaire, deSéréville,
Sicardy, Rody, Jalleton sœurs et Sotticr. -* Honoraire : Mlle Manteau.
THEATRES ET SOCIÉTÉS MUSICALES.
THÉiTRES.
Le département de T Yonne est compris dans Ie4« arrondissement théAtraly
arec ceux de TAube et de la Haute-Marne. Il est desservi par deux troupes
ambulantes : MM. Bruneton et Besombes sont les directeurs désignés pour
Tannée l862-i86:(.
Il y a une salle de spectacle dans chaque chef-lieu d'arrondissement, ainsi
qu'à Saint-Florentin et à Villeneuve-sur-lTonne.
SOCIÉTÉS MUSICALES.
y^uxefre,
SOCtil^ PHILHARMONIOCB.
Cette société se compose de membres exécutants et de membres auditeurs.
Les répétitions ordinaires ont lieu le vendredi de chaque semaine.
Président: M. Lescuyer ^; chef d'orchestre : M. Th. Vincent; chefs de
pupitre : MM. Herman, Bonamy.
Cette Société est encouragée par une subvention de Tadministration mu-
nicipale.
SOCI^T^ D'BARVONIE.
MM. Bertron, président; Grapin, directeur.
SOCIÉTÉ DE SAINTB-CÉCIIS.
MM. Viollet, président; Chalmeau« directeur.
SOCIÉTÉ CHORALE.
MM. Méry, président honoraire; Emile Bouché, directeur.
^vallon,
SOCIÉTÉ MUSICALE ET ORPHÉO^T.
M. ftaynaud, directeur.
Ui
Sens,
SOCliri CBOIALB.
MM. Cacan, directeur; Jeandel, secrétaire trésorier.
sociMtb PHILHlEMOmonV.
MM. Lionne, présideot ; Jeandel, secrétaire-trésorier.
FANPAEE.
M. tloussety chef.
Tonnerre.
SOCIlfT^ D*HARIIOmK.
M. Goniet, directeur.
OKPBÉOV.
M. Richert, directeur.
Saint- Florentin.
OnPB^ON.
Président: M. DeT^uges ; — Directeur : M. Guérin.
A VermentOD, eiiste une Société sous le nom d'Union Muslcoie. Direc-
teur, M. Boucheron 4(.
Plusieurs communes, entr'autres Irancy, Bazarnes, Gravant, Chablis, Cou-
langes-la- Vineuse, Saint-Bris, Mailly-la- Ville, Noyers, Ancy-le-Franc, Ra-
pières, etc. ont aussi des sociétés d'barmonio et des orphéons.
COMPAGNIES DE SAPEURS-POMPIERS.
Il existe k Auierre une compagnie de sapeurs-pompiers do 100 hommes.
MM.Larfeuil^, eapilaine*coromandanl ; Métrai, agent-voyer, lieutenant;
Lorin, sous-lif utenant. Une subvention municipale est destinée à former
une caisse de secours.
lOIONT.
M. Lefèvre, capitaine.
TOmiBBRB
MM. Perruchon, capitaine ; Ravaux, lieutenant. Chenal, sous-lieutenant.
NOYBRS.
M. Petit, capitaine.
ERRATA ET CHANGEMENTS SURVENUS DEPUIS LE TIRAGE.
M. Charles Guillier, d'A vallon, est membre du conseil d'arrondissement pour le
canton de Guillon.
M. Belffrand #, inj^énieur on chef des travaux de la ville de Paris, a été élu
membre du Conseil général de TYonne pour le canton de Guillon, en remplace-
ment de M. de La Brosse, démissionnaire
. M. Cussol est nommé commissaire de police à Avallon.
TROISIÈME PARTIE.
STATISTIQUE. SCIENCES ET ARTS.
4
TROISIÈME PARTIE.
HTATISTI^IJE, mClKmCB» ET ARTM.
NOTICE BIOGRAPHIQUE
SUR
LE DOCTEUR ROBINEAU-DESVOIDY (1).
Jean-Baptiste Robiaeau-Desvoidy est né à Saiat-Sauveur
en Puisaye, le 4**^ janvier 1799, de Jean-Bapliste Robineau
et d*Âdélaîde Bourgoin. Il appartenait, comme il se plaisait à
le dire, à Tune des plus anciennes familles de la contrée, et
(1) La Biographie de tous les hommes célèbres par leurs vertus,
leur savoir, leurs talents et leurs services, qui appartiennent au dé-
partement de TYonne, a sa place marquée dans VAnntuiire historique
de ce département
C*est une galerie que les éditeurs de ce recueil ont à cœur de com-
pléter, et qui fournira une des sources les plus intéressantes de
l'histoire de ces contrées.
Le savant Robineau-Desvoidy ne pouvait être oublié, et les édi-
teurs de TAnnuaire, en publiant un portrait de notre célèbre compa-
triote, n'ont cru pouvoir mieux faire que de détacher du frontispice
de son grand ouvrage posthume : Les Diptères des Environs de Paris^
dont l'impression se poursuit et sera prochainement terminée, la
notice biographique due à la plume élégante et correcte de M. le
docteur Emile Duché, membre du Conseil général de l'Yonne.
N. d. Ed.
il prétendait qu'elle s*était conservée, malgré les influences
meurtrières du sol natal, par son habitude de contracter des
alliances hors de la commune de Saint-Sauveur.
Il faisait remonter son origine aux temps celtiques, et pre-
nait soin de noter que les actes latins du Martyre de saint
Prix, rédigés sous le règne de Charles-le-Chauve , sont
contresignés par le prêtre de Saints-en-Puisaye appelé Roby-
naldtis.
« Par mon père et par ma mère, dit-il, j'appartiens à une
« race éminemment Poyaudine et qui se perd dans les siècles.
<( Hâtons-nous d'observer que la médiocrité fut toujours son
« partage; elle n'a encore fourni que des prêtres, des prati-
« ciens, des procureurs, des cultivateurs et des commerçants.
« Elle n*est jamais sortie de son pays ; elle n'a pas fait grand
« bruit; elle s'est faufilée tranquillement à travers les revo-
ie lutions; elle n'a brillé ni par les armes, ni par le luxe;
« aussi a-t-elle survécu aux diverses générations de nos sei-
« gneurs qui s'éteignaient rapidement, soit dans les combats,
« soit dans les désordres des villes, i» [Essai statistique sur
le canton de Saint-Sauveur, p. 85).
Robineau fit ses premières études au collège d'Auxerre.
Il avait une grande aptitude pour le travail, une imagination
vive, et il s'initia promptement à la science des langues
anciennes et des littératures grecque et romaine. Il avait
conservé un touchant souvenir de ses premiers maîtres et des
premiers loisirs de son enfance : « J'étais bien jeune, écrit-
« il, lorsque les derniers enfants de Saint-Germain et de
« Saint-Benott nous menaient passer quelques heures d'hiver
X sous Cfcs cloîtres déserts et silencieux qui alors retenlis-
« saientdu son de nos pas comme d'un bruit inaccoutumé.
« Nous égayions de nos jeux d'écoliers la solitude de ces
« arcades dallées où des générations de cénobites prome-
« nèreni si longtemps leur froide gravité, leurs tristes médi-
« tations et trop souvent les taciturnes déchirements de leurs
« cœurs. Ces contrastes des temps passés avec le jour du
« moment ne s'ofl'raient pas encore à mon esprit. Je n'éprou-
ve vais en ces lieux que ce saisissement involontaire, cette
« sorte de respect mystérieux qui nous domine secrètement
« et malgré nous à l'aspect des antiques et vénérables ruines
« des diverses religions. Lorsque juillet ramenait périodique-
« nient les jours consacrés à saint Germain, nos pieux mai-
« ires nous introduisaient dans le chœur de ce vaste temple
« élevé par la multitude des fidèles... Le cœur gros de sou-
« pirs et dévorant leurs larmes au souvenir de tant de gloire
« éclipsée, nos maîtres nous commandaient d'invoquer le
« grand, le puissant patron de la ville, du diocèse et des
« Gaules, et nos voix enfantines n'étaient accompagnées
« dans le débit des litanies que par un de ces instruments
« sonores qui se replient sur eux-mêmes et qui furent inventés
« dans Auxerre à des époques pleines de croyances. Sur ces
« degrés où le roi Charles-le-Chauve s'abîmait dans l'humilité,
« on nous faisait respectueusement embrasser les châsses
« qui gardaient quelques reliques du saint. Mais notre seule
« imagination nous transportait dans ces grottes sacrées,
« dans les obscurs corridors de ce temple souterrain où le
« ciel prit tant de fois plaisir à se manifester. On se conten-
ue tait de nous raconter la plupart des merveilles opérées ; on
« nous trouvait trop jeunes pour nous soumettre à l'épreuve
« d'une visite. » [Description et explication raisonnées des
grottes de Saint-Germain, p. 17).
Au sortir du collège, Robineau se promit d'effectuer par
lui-même cette visite ajournée ; nous verrons bientôt quelles
en furent les conséquences.
En 1817, il se rendit à Paris pour y suivre les cours de la
faculté de médecine; c'était l'époque où Dupuytren, Béclard,
Pinel et Broussais jetaient un si beau lustre sur l'école de
Paris. En dehors de cet enseignement pratique, il fréquentair
avec ardeur les leçons si palpitantes de Cuvier, de Geoffroy-
Saint-Hilaire, de Blainville^ de Latreille et de cette pléiade
de savants illustres qui venaient de révéler tout un monde
éblouissant de nouveaux horizons. Ce magique panorama de
la nature, que l'on venait d'étaler à ses yeux, décida de sa
vocation; sa route lui fut désormais tracée; l'histoire natu-
relle fut le culte exclusif auquel il voua toute son exis-
tenee.
Il fut reçu docteur en médecine vers la fin de 1822. Un
incident signala sa réception. « L'école de médecine de
« Paris venait d'être cassée (c'est lui-même qui raconte ces
« détails) en vertu de l'ordonnance royale et d'une licence de
« rUniversité, j'étais allé soutenir mes examens et ma thèse
« à la faculté de Montpellier. Cette thèse, composée à la
« hâte et copiée dans les différents chapitres de Thénard et
6
« de Thompson, énuméraii les éléments chimiques du corps
« humain. Le professeur Anglada eut le loisir de la conserver
« et de la disséquer à son aise. Sa signature le rendit eau-
« tion de la pureté de mes principes, he doyen Lordat, si
« chatouilleux en ces matières, si prompt même à soupçonner
« au-delà de Tintention, y apposa Tautorité de son nom ; il
« l'envoya lui-même à l'imprimeur. Déjà la robe du candidat
« flottait sur mes épaules, déjà j'avais traversé la salle de
« réception, et je montais les degrés de la tribune; Thaissier
« s'approcha tout-à-coup et me dit de passer dans la salle
« du Conseil, où l'on me signifia que celte thèse, qui légale-
« ment n'était pas la mienne, éveillait enfin les soupçons de
« la faculté, et qu'on en appelait à une assemblée générale
« des professeurs pour décider sur son sort. » (Introduction
à son ami Raspail, p. v. De ^organisation veriébrale des
crustacés) .
Sur la requête du procureur du roi, les exemplaires soumis
au tirage venaient d'être arrêtés. On avait placé ce travail de
pure analyse à la hauteur d'une question politique. La faculté
réunie décida que Robineau soutiendrait une seconde thèse,
ce qu'il fit à ses frais. Contrairement aux usages de l'école,
on refusa de Tindemniser.
De retour dans son pays natal, notre jeune docteur se livra
pendant quelques années à l'exercice de la médecine. C'était
un rude labeur que la visite quotidienne aux nombreux ma-
lades de la Puisaye. Ce pays, il y a quarante ans, offrait un
aspect plus sauvage et plus sombre qu'aujourd'hui ; il n'était
pas encore sillonné par les routes nouvelles qui ont fait cii-
culer l'air et la vie dans ses replis fangeux; il semblait
mystérieusement enveloppé dans ses brumes qui le couvraient
comme d'un manteau funèbre ; des prairies, des forêts, des
marécages multipliaient sans cesse les obstacles sous les pas
du voyageur; la fièvre minait et dégradait sans relâche la
population étiolée ; les habitants étaient pauvres et dépourvus
de l'énergie nécessaire pour marcher spontanément à la con-
quête d'une existence meilleure.
Il fallait tout le dévouement et tout le courage dont ont fait
preuve partout et toujours les membre du corps médical pour
braver tant de fatigues unies à tant de dangers. On ne viendra
pas nous objecter ici la perspective des honneurs et de la ri-
chesse qui, dans les grandes cités, parait aux yeux du vul-
gaire ud stimulant et ane compensation suflSsantc. Le médecin
de campagne vit et meurt ignoré dans Thumble sphère ou la
nécessité Tenchatne; il vit et meurt, comme le rustique
habitant des chaumières, sans rien demander à la gloire ni à
la fortune; il trouve dans son éducation supérieure, dans le
milieu où il dépense ses forces et sa pensée, de quoi le
mettre à l'abri des vertiges et des entraînements du monde.
Rendons une éclatante justice à Kobineau-Desvoidy : son
désintéressement fut égal à son zèle dans Texercice de son
art ; il en reste encore de vivants témoignages. Placé par les
ressources de son patrimoine dans une assez confortable
indépendance, il ne chercha jamais les moyens d'augmenter
son bien-être. Peu soucieux de ses intérêts matériels, il ne
savait pas ce que c'était que de réclamer des honoraires. Ici le
hasard lui avait permis de ne pas trahir la générosité de son
coeur.
Les soins d'une clientèle étendue n'absorbaient pas exclu-
sivement ses loisirs; il avait plus largement conçu la mission
du médecin, du véritable philosophe. Pour lui, l'art de guérir
n'était qu'une faible branche de l'histoire naturelle ; il voulut
cultiver l'arbre dans tout son ensemble, noble ambition qu'il
n'est pas donné à toutes les intelligences de satisfaire ; son
âpre nature le disposait peu aux conventions et à la diplo-
matie de la vie sociale ; il se tourna vers un monde plus
approprié à ses tendances ; il s'y posa en dominateur absolu.
Ses amis, ses commensaux, les compagnons de ses veilles,
il les choisit dans les plantes, dans les animaux, dans les
rochers qui peuplaient les solitudes de son pays natal ; il en
fit le but de ses promenades silencieuses; il s'initia à leur
évolution, à leurs mœurs, à leurs transformations incessantes;
chaque soir il rentrait chargé du buiin de la journée; à la
lueur de sa lampe il étudiait l'insecte, la fleur ou la pierre
qui avaient mérité sa préférence; il en décrivait les caractères,
puis leur donnait une place méthodique dans ses précieuses
collections.
Malgré son Isolement extrême et son éloignement pour le
commerce des hommes, il rêvait cependant à la gloire. Quel
était ce rêve? C'était une réminiscence de ces grandes re-
nommées qui planaient alors sur la science. Cuvier, Geoffroy-
Saint-Hilaire, Latreille avaient jeté dans son âme les germes
d'une passion qui ne devait s'éteindre qu'avec lui. Sous le
8
flambeau de ces puissants génies, il enlrevoyait toute une
carrière de travaux, de conquêtes et de divinations inatten-
dues. Aussi, quand il se vit relégué au fond des sombres
vallées de la Puisaye, en face de cette végétation luxuriante,
de ces organisations merveilleuses et sans nombre où la vie
se multiplie sous toutes les formes et sous toutes les couleurs,
frappé d*ex(ase et osant mesurer ses forces avec cette œuvre
sublime, il s'était écrié avec Tinspiration de Tartiste : Ed io
anche son pittore I
La vie de Robineau-Desvoidy est simplement Thistoire de
ses travaux intellectuels ; tout s*est concentré pour lui dans
cette sphère élevée; il y trouva ses plus douces jouissances
comme ses plus amers chagrins ; plus d'un orage vint trou-
bler ses heures de travail et de méditations; il n'eut pas la
prudence de tenir sa porte close aux bruits et aux passions
du dehors; trop souvent, son cabinet d'étude devint une
arène où sa fougueuse nature l'emportait au-delà des limites
d'une sage modération.
Suivons-le dans les nombreuses étapes de sa carrière
scientifique; elles sont toutes marquées par des publications
successives ; nous allons en tracer un rapide aperçu.
Il avait vingt ans à peine qu'il s'occupait sérieusement de
travaux entomologiques. En 4820, il découvrait l'appareil
d'olfaction des crustacés ; un an plus tard, il constatait l'or-
ganisation spéciale de la trompe des diptères; en 1822, il
démontrait publiquement que les animaux articulés ont des
appareils solides, comparables aux vertèbres des animaux
supérieurs ; en 4823, il s'assurait que les coléoptères ont pri-
mitivement cinq articles tarsiens et que ces organes sont
identiques aux appendices de la locomotion aérienne. Il fit,
les années suivantes, un grand nombre d'obser\'ations sur
l'organisaiion générale des animaux articulés, sur les diverses
pièces solides qui constituent le test de beaucoup de crus-
tacés, sur les usages des balanciers des diptères ; et, de tous
ces matériaux épars, il composait un livre hardi, qui fut lancé
dans la science, comme ces ballons d'essai livrés au hasard
des commentaires et des jugements des hommes.
Ce fut en 4828 qu'il publia ses Recherchée sur forgani-
sation vertébrale dés Crustacés, des Arachnides et des
InsecteSf avec cette épigraphe : Animal, natura setnper con-
simili^ organis semper diversis, in semetipso solo totum
continetur. Elles sont dédiées à Etienne Geoffroy-Saint-
Hilaire. Ce livre naquit en effet sous l'inspiration de l'illustre
anleur de l'Anatomie philosophique; il est comme une con-
sécration déjà plus large des principes posés par le maître,
et à ce titre on nous permettra de nous y arrêter un instant.
On se rappelle quels orages suscitèrent les idées de cette
nouvelle école dans les hautes régions de la science ; le tra-
vail de Desvoidy n'était pas tait pour apaiser la tempête; il
brisait les derniers retranchements de l'anatomie classique.
Dans une introduction adressée à son ami Raspail^ il ra-
conte longuement ses tribulations académiques; une com-
mission avait été nommée par l'Institut pour faire un rapport
sur son ouvrage. Quelques observations» émanées de cer-
tains membres présents à la séance, éveillèrent l'ombrageuse
susceptibilité du jeune homme; il retira son manuscrit des
mains de la Commission et le fit imprimer.
Le pamphlet qui précède l'exposition de son étude anato-
mique indisposa gravement TAcadémie; on y vit une attaque
directe et injurieuse et une marque d'ingratitude envers un
corps savant qui venait de lui donner des gages d'encoura-
gement et de sympathie. On nous a conservé une lettre qu'il
écrivait àCuvier pour justifier cette boutade extra-parlemen-
taire ; il y fait profession d'une grande indépendance de
caractère, mais en même temps d'un profond respect pour la
personne de l'illustre académicien. Nous ne croyons pas
cependant que cette tentative ait eu le bonheur de lui gagner
nn pardon.
Essayons de donner une idée générale de ces Recherches
sur r organisation vertébrale des Crustacés^ des Arachnides
et des insectes.
Ainsi que le titœ l'indique, il reconnaît aux animaux arti-
culés les mêmes lois d'organisation qu'aux animaux supé-
rieurs. Il s'appuie sur une élude de plus de quatre mille
espèces pour venir proclamer qu'un insecte est un animal
vertébré.
Hais la vertèbre, comme il l'entend, n'est plus cet organe
purement osseux que nous connaissons chez les animaux
supérieurs et qui est destiné surtout à la protection des cen-
tres nerveux. On a eu tort, selon lui, de prendre pour prin-
cipal point de la division zoologique un organe ou un système
susceptible de ne pas être produit : il voudrait que l'on ne
<0
reconnût au préalable que trois grandes classes : 4° celle des
animaux osseux à Tintérieur; 2^ celle des animaux osseux à
rextérieur; 3^ celle des animaux sans pièces osseuses.
Pour Robineau-Desvoidy, la vertèbre est un organe spécial
composé d'éléments nerveux, vasculaires, musculeux et
osseux; elle constitue à elle seule un animal qui peut avoir
sa vie à part, et qui, par son association à d'autres vertèbres,
tend à former un ensemble parfait par Tharmonie qui résulte
de leurs fonctions réciproques (1). Elle peut être considérée
comR)^ le moyen le plus propre à nous diriger vers Testima-
tioD précise du degré de perfection dans la série zoologique;
elle fournira même le mode le plus sûr d'asseoir une bonne
classification.
« Tous les animaux dont je traite en ce travail, dit Tau-
« teur, sont formés sur le type d'un même animal. Us sont
i< tous identiques; ils ne diffèrent entre eux que par le
« nombre et la nature de leurs vertèbres. Ajoutez vingt-deux
« vertèbres à une araignée, vous aurez une écrevisse ; ajoutez
« seulement huit vertèbres à catte araignée; elle vous donnera
« un insecte. »
Il reconnut six organes des sens, qui sont : la vue, Tolfac-
tion, Taudition, le goût, le bruissement et la motilité, ou les
six vertèbres optique, olfactive^ auditive, gustale, sonore et
motile...
Chez rhomme ces six organes des sens se réunissent pour
former Tencéphale et le spéroîde crânien.
En poursuivant les modifications de ces six vertèbres sen-
soriales dans la série des animaux, Desvoidy nous montre
leur dégradation successive, leurs métamorphoses, leur chan-
gement de domicile pour les animaux inférieurs. Il nous fait
voir la distribution de tous ces petits cerveaux aux diverses
régions du corps des articulés. C'est le démembrement du
cerveau de l'animal supérieur, au même titre que la respira-
(I) On a reproché avec raison à Robineau la largeur un peu vague
de cette dénnltlon. Il s'en est excusé en rappelant que pour lui la
vertèbre n'est pas seulement Tappareil calcaire d'un organe, mais un
organe complet, il eût peut-être été mieux compris, s'il se fût appuyé
sur une autre dénomination que celle de vertèbre^ qui rappelle tou-
jours involontairement Torgane osseux qui fait partie de la colonne
épinière. — Il ne faut pas oublier qu'il s'était voué à la grande théorie
des Analogies.
tion, répartie dans chaque vertèbre des insectes, est la dissé-
mination de l'organe central de la respiration chez Thomme.
« Le mérite et la nouveauté de son travail, comme il le dit
« lui-même, sont d'avoir compté les segments des animaux
« articulés, d*en avoir analysé toutes les pièces, d'avoir
« trouvé leur identité pour le nombre, la position et souvent
« la fonction avec les pièces vertébrales des animaux supé-
« rieurs, d'avoir enfin classé ces êtres d'après ces aperçus
« nouveaux. »
Nous ne suivrons pas notre anatomiste dans l'application
qu'il fait de sa méthode aux diverses classes d'animaux,
malgré l'immense intérêt de ces études; nous le laisserons
poursuivre ses vertèbres sensoriales sur les différentes por-
tions du test des crustacés, sur les différentes régions du
corps des arachnides et des myriapodes, reconnaissant dans
les ailes antérieures des insectes ses vertèbres sonores, dans
leurs ailes postérieures ses vertèbres motiles, et jusque dans
les balanciers des diptères les équivalents de l'organe céré-
belleux des animaux supérieurs (1). Il termine son travail par
un tableau synoptique des animaux articulés, d'après leur
respiration, leur circulation et surtout d'après le nombre et
la nature de leurs vertèbres. Une planche est jointe au texte
pour l'intelligence de la théorie ; elle représente l'analyse des
vertèbres du lest de deux crustacés, l'appareil buccal interne
du Palmurus vulgaris, la vertèbre maxillaire de VAstacus
marinus, et la vertèbre motile d'une grande espèce de
Blatte.
Ce livre, qui lui a coûté bien des veilles, n'a pas été jusqu'à
ce jour intégralement accepté par la science; beaucoup de
ses aperçus sont marqués au cachet de la justesse et de la
profondeur Plus d'un naturaliste y a puisé des renseigne-
ments dont la source n'a pas toujours été loyalement con-
fessée ; il en a eu le pressentiment en publiant son œuvre et
(1) Robineau avait démontré que, si l'on coupe un des balaucicrs,
l'insecte perd Fusage de Taife du même côté, et flnlt pur tomber en
tourbillonnant sur lui-même, et que, si on les coupe tous deux, il se
trouve dans Timpossibilite de voler. M. Lacordaire, dans son Intro*'
duclion à Centomologie^ nie d'abord ce fait; puis plus tard il avoue
qu'il s'est trompé, mais que cotte découverte avait été signalée avant
Desvoidy. Avouez au moins que notre naturaliste a eu ce mérite de
signaler une vérité que vous n'avez pas reconnue.
<2
ce n*a pas été la moindre amertume de son existence. Nous
nous récusons entièrement pour porter un jugement sur cet
ouvrage, qui ne peut trouver d'appréciatenrs compétents que
parmi les anatomistes comparateurs, et ils ne sont pas encore
très-nombreux dans la science. Il nous semble néanmoins
que, malgré ses formes insolites, et par cela même qu'il a
été violemment contesté, ce livre n'est pas condamné à l'ou-
bli ; peut-être aura-t-il le sort de tant d'œuvres humaines
qui, après de longues vicissitudes, ont eu enfin le triste
bonheur de faire tomber une couronne sur un tombeau.
Il n'était fixé dans sa chère Puisaye que depuis quatre ans
à peine, partageant ses loisirs entre les pauvres malades et
l'étude de la nature, lorsqu'il adressait à l'Académie des
sciences son Essai sur les Myodaires du canton de Saint-
Sauveur. Ce fut un succès bien propre à enflammer l'orgueil
et l'émulation du jeune homme que l'accueil fait à ce travail
par la docte assemblée. Sur le rapport de M deBlainville, on
en vota l'impression et Tinsertion parmi les Mémoires des
savants étrangers. Cette décision avait été prise le 2 octo-
bre 1826; la publication n'eut lieu qu'en 1830. Robineau
employa ce délai à revoir son œuvre, à l'assurer sur de plus
larges bases et à profiter des critiques et des conseils de la
commission académique. Il donne aux insectes qu'il décrit
le nom de Myodaires, parce qu'ils ont tous des points de
contact plus ou moins directs avec la mouche domestique.
Il prend pour fondement de sa classification divers caractères
tirés des caillerons, des antennes, de la forme et de la dis-
position du pe'ristome, et il combine ces caractères avec les
mœurs, les instincts et la nourriture des insectes qu'il veut
décrire.
On se ferait une fausse idée de ce travail si on le considé-
rait comme un froid catalogue des 3,000 espèces de mouches
qui le composent. Notre naturaliste a envisagé sa lâche de
plus haut: il sait répandre un souffle de chaleur et de vie sur
toutes ces organisations dont la mort a peuplé ses vitrines ; il
a versé à pleines mains sur elle des trésors de science, d'ob-
servation et de poésie ; il les suit dans les airs, sur les fleurs,
dans les lacs de ses sombres; vallées il pénètre avec elles
dans les nids des hyménoptères qui vont devenir un théâtre
de guerre et de carnage ; il nous fait voir ses Entomobies
qui déposent leurs larves dans le corps des autres insectes
13
où elles vivent et se développent aux dépens de tissus palpi-
tants. Puis viennent ces générations sans nombre dont l'exis-
tence, inconnue du vulgaire, se nourrit dans les racines et
dans les liges de toutes les plantes, de telle sorte que chaque
race a sa fleur préférée, et que chaque fleur est Tàme et la
substance de ces myriades d'insectes d'espèces différentes ;
puis encore, ces prodigieuses légions qui surgissent inopiné-
ment de la vase des marécages et qui font croire que chaque
molécule de terre vient de recevoir le mouvement et la vie ;
il nous fait assister aux danses aériennes et aux chansons de
ces frêles créatures qu'un rayon de soleil semble tirer de leur
léthargie et qu'un nuage fait rentrer dans le repos et dans le
silence; il nous signale enfin ces cohortes féroces et sauvages
qui ont suivi la piste des sociétés humaines, qui se repaissent
de débris animalisés, qui vivent au préjudice de la vie, se
multiplient dans la corruption et dans la fange, et qui ren-
dent à une circulation incessante la matière que Dieu a vouée
au mouvement éternel. Après ces tableaux d'une vérité sai-
sissante, il jette un regard plein de mélancolie sur l'homme,
ce roi des êtres, qui s'avance impassible et dédaigneux au
milieu de toutes ces mouches qu'il méprise, mais qui va
bientôt lui-même devenir leur proie et leur pâture, pour obéir
à la loi suprême.
VEssai sur les Myodaires ne fut que le prélude de publi-
cations incessantes. Il serait trop long d'analyser tous ces
mémoires qui sont comme la sanction de sa pensée première
et qui complètent toutes ses éludes antérieures. Ils sont épar-
pillés dans les Comptes-rendus de l'Académie des sciences,
dans les Annales de la Société entomologique, dans les
Annales des sciences d'observation, dans la Revue zoologique,
dans le Bulletin de la Société des sciences historiques et na-
turelles de l'Yonne et plusieurs autres feuilles périodiques.
Contentons-nous de citer, parmi les plus remarquables, la
suite de ses recherches sur les Entomobies, travail immense
qui a dévoré les plus belles années de sa vie et qui a porté si
loin la connaissance de cette tribu interminable; son Essai
sur la tribu des Culicides^ inséré au Bulletin universel des
sciences naturelles et qui a été regardé comme le dernier mot
de la science sur celle classe de diptères ; une série d'obser-
vations sur les OsmieSy les Sapyges, les Insectes parasites
du blaireau, VAsylus diadema, l'Herbinia Narcissi, etc..
u
qui fureni présentés à Flnstitut par M. de Biainville et furent
Tobjet d'un rapport très-flatleur du savant Duméril.
M'oublions pas son mémoire sur l'éclosion de plusieurs
espèces de diptères appartenant aux genres Carcelia, Hubne"
ria, Tachina Bombylius, publié dans le Bulletin de la Société
des sciences historiques et naturelles de TYonne, qui s'enor-
gueillit aussi d'avoir reproduit son travail sur les diptères des
environs de Paris, famille des Myopaires.
L'entomologie appliquée lui doit encore un travail fort
curieux sur la maladie de la vigne et sur celle de la pomme
de terre, attribuée à un acarus (1); puis une série d'observa-
tions sur les Galle-insectes de l'olivier, du citronnier, de
l'oranger et du laurier rose et sur les maladies qu'ils ont
occasionnées dans la province de Nice, et en France dans le
département du Yar, en 1851 et 1852. Ces recherches, dignes
du plus haut intérêt, sont accompagnées d'inductions prati-
ques, fécondes pour l'avenir.
Nous terminerons cette énumération très-incomplète par la
mention d'une lecture qu'il fit à la Société entomologique de
France, en 18i6, et qui a pour titre : Coup-cTœil rétrospectif
sur quelques points de l* entomologie actuelle.
C'est un acte de courageuse revendication que Robineau
ne craignit pas de faire solennellement devant ses pairs. Après
avoir exposé les difficultés immenses qui surgissent à chaque
f^as devant le travailleur qui se dévoue à l'étude d'une seule
àmille, qui en fait l'objet de ses prédilections, de son culte,
il demande si l'on ne doit pas quelque reconnaissance k à tant
« de veilles, à une si forte et si longue tension d'esprit, à
« tant d'opiniâtreté, dépensées à la recherche d'un résultat
« qu'on n est pas toujours certain d'obtenir, qui recule tou-
« jours devant la main prête à le saisir et qui peut vous être
« ravi au moment oii vous croyez en être le légitime pro-
ie priétaire. »
C'est par la classification que l'on peut faire la lumière
(1) Robineau-Desvoidy, le premier, a annoncé que TOîdium est le
résultat de la piqûre d'un acarus décrit par Linné; il fit part de celte
découverte au Congrès scientifique d'Orléans. II fit la mênrie observa-
tion pour la maladie de la pomme de terre. — Voir son mémoire dans
la Revue de zoologie^ tome 3, pages 154 et suiv. On lui doit aussi un
travail intéressant sur la maladie des blés {Revue entomologique).
15
dans cet immense chaos que Ton appelle la Famille des dip-
tères. 4( La classification I s*écrie-t-ii, voilà le but nécessaire
« de tout effort actuel de Tenlomologie. Disons mieux : c'est
« Tentomologie en personne dans tout ce qui concerne ses
« spécialités et ses généralités... Uestdonnéàtout le monde
« de la désirer, à peu de personnes de la chercher et de la
« soupçonner, et il y a trop souvent de l'imprudence à la ré-
« diger et à la produire.
a Je ne m'arrêtai point devant cette imprudence, continue-
« t-il, lorsqu'il y a vingt ans je soumis à la section de
« zoologie de l'Académie des sciences mon premier travail
« sur les mouches de Linné et de Fabricius. J'étais jeune
« alors, les obstacles n'avaient pas pour moi la même valeur
« qu'aujourd'hui. Je souriais dédaigneusement au péril et à
« l'idée du péril ; je me le rappelle, il ne m'en coûta pas le
« plus petit effort pour proposer le brusque et l'entier ren-
« versement de l'édifice construit par mes devanciers. A Tâge
« de vingt-six ans, j'avais imprimé les innovations les plus
<i hardies et les plus inattendues, dont quelques-unes sont
« maintenant propriétés reconnues et avouées de la science,
« quoiqu'on ait à diverses reprises essayé de les attribuer à
a d'autres auteurs. Mais le temps, qui a commencé à me
« rendre justice, finira par me la rendre complète. Les diffi-
« cultes les plus sérieuses sont franchies. »
Ici notre docteur accuse les naturalistes, qui, depuis vingt
ans, ont écrit sur les mouches, d'avoir feint d'ignorer ses tra-
vaux ou de ne les citer qu'avec des expressions de malveil-
lance et de mépris. On a fait table rase des dénominations
nouvelles qu'il avait attribuées à certaines classes et à cer-
tains genres, ou bien on a transporté ces mêmes noms à
d'autres genres que ceux qu'il avait désignés. Il demande
justice, il s'adresse surtout à ces hommes dont une des plus
précieuses qualités est de revenir sur les travaux oubliés ou
négligés, et de faire rendre gorge à ceux qui ne furent que des
copistes plus ou moins adroits.
Il termine son réquisitoire par un exposé scientifique des
raisons qui ne lui permettent pas de resserrer le cadre de ses
myodaires, les dernières découvertes tendant plutôt à l'a-
grandir. Il réclame l'attention des entomologistes sur les
Entoroobies, objet de sa prédilection et de sa persévérance,
et donne, dans un but de priorité, la division de cette tribu
16
en quatre grandes classes» suivant que leurs larves vivent
aux dépens des chenilles, des coléoptères, des hyménoptères
et des némiptères.
Ce factum, présenté avec une effusion pleine de dignité et
de conrage, fut accueilli favorablement par les véritables
amis de lu science; il contribuera certainement à réveiller la
considération et le respect qui étaient dus aux efforts de
RobineauDesvoidy.
La géologie lui doit quelques travaux importants : il publia
successivement dans le Bulletin de la Société des sciences de
l'Yonne, un mémoire sur l'origine des blocs quartzeux et
siliceux de Magny; sur les sables et les grès ferrugineux
de la haute Puisage; sur les grès ferrugineux tertiaires de
la commune de Tannerre; sur un gisement calcaire d'eau
douce à Saint'Martin-sur-Ouanne.
En paléontologie, une élude remarquable sur les crustacés
fossiles trouvés dans le terrain néocomien de Saint-Sauveur
attira l'attention des savants : c*est encore un monument irré-
cusable de la patience, de la sagacité, de la consciencieuse
méthode investigatrice de l'auteur. Après avoir restitué à
leurs véritables mattres tous ces débris informes récoltés çà
et là dans la craie inférieure, il s'élève à des considérations
générales sur l'évolution du règne animal dans les temps
primitifs du globe. « Notre surprise s'accrotira, dit-il, si l'on
« vient à démontrer que chacune des formations du globe
« ne contient que des dépouilles d'animaux d'une forme qui
« lui est propre ; pour m'exprimer d'une manière plus pré-
« cise, si l'on arrive à celte démonstration, qu'aucune espèce
« de crustacé d'une période donnée n'a vécu durant une
« autre période. Ici le domaine de la zoologie recherche les
« lois qu'elle ose à peine soupçonner. Le plan de la nature
« dans la production de certaines races apparaît donc sous
« de nouveaux horizons; notre esprit s'élève à des considè-
re rations inconnues de nos devanciers, et notre infatigable
« activité se risque dans le dédale sans cesse renaissant d'or-
« ganisations qui se transmettent, se modifient, se compli-
ce quent et se diversifient à l'infini. »
Nous ne citerons que pour mémoires ses notices sur les
Sauriens du Kimméridge-Clay de Saint'Sau>veur et sur un
Ichtyosaure trouvé dans la craie du même pays, travaux
intéressants pour les paléontologistes.
47
Dans le courant de Thiver de 1852, des oavriers ayant
enlevé une quantité de terre de la Grotte-aux-Fées, près
d'Arcy-sur-Cure, Robineau apprit que des ossements de qua-
drupèdes avaient été mis au jour. Convaincu par les antécé-
dents de la science que ces débris amoncelés représentaient
la faune de la contrée dans les temps antérieurs, il s'y rendit
et fit une ample récolte de ces antiques vestiges. Il lut bientôt
après, à la Société des sciences de TYonne, puis à Flnstitut,
une notice sur la caverne ossifère d'Arcy. Outre des morceaux
de poterie grossière, des cendres, du charbon et plusieurs
objets travaillés trouvés à la surface, il reconnut parmi ces
ossements ceux de Téléphant, du rhinocéros, du cneval, de
l'âne, du bœuf, du renne, du cerf, du daim> du chevreuil, de
rhyène et de Tours des cavernes. Nous regrettons que ce tra-
vail n'ait pas été publié en entier. Nous savons que le ma-
nuscrit existe encore et qu'il pourra plus tard être mis au
jour.
Sa portée dans les sciences naturelles a été plus grande
que l'on ne le croit communément.
Disciple de Bacon, il semble avoir pris pour devise cet
aphorisme, qui est devenu le drapeau de la science moderne :
a L'homme, interprète et ministre de la nature, n'étend ses
4c connaissances et son action qu'à mesure qu'il découvre
« l'ordre naturel des choses, soit par l'observation, soit par
« la réflexion ; il ne sait et ne peut rien de plus. »
C'est par la méthode de l'observation pure que Robineau
est arrivé à lire dans les ouvrages de la nature et qu'il a pris
un rang supérieur parmi les zoologistes. Il a tracé de main
de maître les conditions qu'il faut apporter dans Tétude des
êtres qui composent la série animale; nous ne pouvons ré-
sister au plaisir de reproduire ici l'une de ses plus belles
pages :
€ L'esprit satisfait, dit-il, aime à pénétrer dans chacun
« des détails de toutes ces organisations, diversifiées à l'in-
« fini et pourtant formées d'après un type unique. Alors on
« acquiert des notions certaines, soit sur l'existence, soit sur
« la cause de l'existence des êtres; on arrive à la vérité que
K ne trouvèrent et ne trouveront jamais ni les abstractions
« de la métaphysique, ni les spéculations plus ou moins té-
« méraires de l'homme livré au délire de son seul raisonne-
« ment. L'arbre si longtemps cultivé des entités et des idéa-
2.
18
<c lités n'a pu produire aucun fruit, car il entrait dans son
« essence d'être plutôt nuisible qu'utile. L'étude de la seule
« nature a inventé les arts, fourni au besoin et au bien-être
« de la société ; elle dicta à Aristote le traité d'anatomie dont
« la gloire grandit avec les siècles, puisqu'il repose sur des
« faits. Le besoin de la science des choses naturelles est le
« caractère distinctif de notre époque. Que de travaux opérés
« dans cette direction I Mais notre impatience nous porte
« malheureusement à devancer les événements : nous vou-
« Ions moissonner sans avoir arrosé le champ de nos sueurs.
« De là cette foule de théories prématurées qui encombrent
« le vestibule de la science et qui, semblables aux végétaux
« parasites, connus sous les noms de lichens et de mousses,
« amaigrissent l'arbre, leur support et leur nourriture. Notre
4( esprit, irrité des difficultés, croit les avoir surmontées en
« refusant de les aborder avec franchise. Swammerdam,
« Réaumur et Spallanzani n'épuisèrent pas leurs talents à
« inventer des systèmes ; ils observèrent, et leur éloge est
« resté intact. Nous ne devons pas craindre l'erreur sur les
« pas de ces illustres maîtres. Amassons des faits et des
« individus sans nombre ; un jour ces matériaux entreront
« nécessairement dans la construction de l'édifice. Des spé-
« cialiiés bien rédigées seront dans l'ensemble de la science
« ce que des tableaux sont dans une vaste galerie. Le nom
« de l'auteur se fera lire en tête de chaque traité spécial,
« ainsi qu'au bas de chaque tableau. Passer sa vie dans des
« travaux illimités, dans une tension continuelle d'esprit;
« revenir cent fois sur des objets cent fois observés ; ne s'en
« laisser imposer ni par la petitesse ni par le nombre des
^^ êtres, ni par les obstacles de l'étude ; ne voir que la nature
« même des faits ; croire qu'on est déjà utile précisément
« parce qu'on cherche le vrai ; mépriser le sarcasme de Ti-
<( gnorance stupide et stérile, et souvent lutter contre la per-
« fidie des rivalités, telles sont les conditions de la gloire
« pour le zoologiste. Rien ne sera perdu dans l'observation
« des animaux ; le fait en apparence le plus simple conduira
« aux plus solides principes, et le fait le plus isolé servira à
« rapprocher des distances éloignées. Mais, ne ferait-on que
« donner le signalement positif d'un individu ou de ses habi-
« tudes, on rendrait déjà un grand service : c'est précisé-
« ment en quoi la science consiste. Je m'appuie sur ces
49
« solides raisons contre les personnes qui ne savent employer
« leur vie à rien, et qui croient jeler du ridicule en ine re-
€ prochant de me consumer sur des mouches et des cbaran-
€ çons. Ces personnes sont certaines de tomber tout entières
« dans le néant de la tombe. Puissent mes mouches et mes
« charançons me survivre I Je serai assez vengé. > (Essai
sur les Myodaires, p. 61 1 et suivantes].
Robineau n*avait pas trente ans lorsqu'il traçait cette
esquisse pleine d'une sévère grandeur; elle nous montre où
en était déjà la maturité de son génie.
En dehors des sciences naturelles, Desvoidy exerça son
infatigable esprit de recherches sur divers sujets d'histoire
locale et d'archéologie. En 1849, il présenta à la Société de
FYonne une statue de Vénus Anadyomène découverte dans
les ferriers de Mézilles, et fit suivre cette exhibition de consi-
dérations élevées sur les mœurs de la décadence romaine.
En 1853, à propos de médailles trouvées à Briare et à
Rogny, il fait observer que l'histoire des Gaulois Yictorinus
et Tctricus est en réalité celle de nos pères. A l'exemple de
notre vénérable et très -regretté président H. Chaillou des
Barres, qui, dans un compte-rendu de ce travail, ne craignait
pas de rapprocher la profondeur de ses aperçus de la grande
école de Bossuet, nous citerons ce magnifique passage :
« Les médailles trouvées à Briare et à Rogny sont, pour
« ainsi dire, l'expression de la génération de cette époque,
« qui offrit en outre la grande figure d'une de ces femmes
« qui, dans des âges différents, étaient destinées à jouer des
« rôles si considérables dans nos annales. Je parle de cette
« Aurélia Victorlna, que ses contemporains surnommèrent
« l'héroine de l'Occident, et que les légions d'alors appelaient
« la mère des armées, parce qu'elle les conduisait aux
« batailles avec une intelligence et un sangfroid qui les
« remplissaient d'admiration, et parce qu'elle avait nommé
« quatre empereurs. Spectacle singulier I A la même date,
« Zénobie éblouissait l'Orient de l'éclat de sa gloire, tandis
« que, plus modeste, mais non moins courageuse, Salonine
« s'efforçait de voiler les souillures du trône par la pratique
4( des vertus de son sexe et la consolante culture des belles-
« lettres et de la philosophie. La femme Gauloi.ie, la femme
« Grecque, la femme Latine, ces trois types divers d'hé-
^ roisme, ennoblissaient à l'envi les dernières heures de la
« société expirante du panthéisme. »
20
En 4838 parut son Essai statistiqw sur le canton de
Saint-Sautieur. Ce travail, destiné à Y Annuaire de t Yonne,
fut l'objet, de la part du comité de publication, de quelques
observations très-légitimes : il s'agissait de faire disparaître
certains passages inacceptables pour un recueil officiel, où
le sentiment des convenances et le respect dû à l'opinion
publique ne sauraient être impunément bravés. Robineau,
comme toujours, se révolta contre la censure ; il défendit de
continuer l'impression, et publia lui-même son mémoire, en
y joignant une dédicace Durlesque et injurieuse pour les
membres permanents du comité de Y Annuaire. Laissons de
côté la boutade pour examiner l'œuvre sérieuse.
L'auteur commence par proclamer la condition d'airain
qui, sous le nom de fatalité, pèse sur les générations de la
Puisaye. Il déclare que jamais l'homme ne domptera cette
nature climatérique, ne fera disparaître cette coucne d'argile
imperméable sur laquelle reposent les sables ferrugineux ; il
condamne cette terre à une numidité constante, à une atmos-
phère saturée de brouillards et de miasmes empoisonnés.
Pour lui, l'homme de la Puisaye se trouve donc placé sous la
pression d'une loi fatale en ce qui concerne les chances et la
durée de son existence; il est voué à une mort prématurée,
et il reste désarmé devant la certitude de son sort.
C'était presque le Lasciate ogni speranza du poète, que
ce funèbre anathème lancé contre le sol natal. Par bonheur
cet arrêt n'est pas sans appel ; les opérations exécutées dans
ces dernières années au sein des pays les plus marécageux
viennent donner à notre docteur un éclatant démenti. La
Puisaye aura son tour ; elle a déjà commencé sa métamor-
phose; le drainage, le forage des couches imperméables,
l'application des travaux hydrauliques les plus intelligents
transformeront totalement cette contrée; la richesse, le bien-
être, la longévité viendront s'y asseoir, il n'en faut plus
douter.
Ce qui nous semble le plus di|;ne d'intérêt dans cette
publication, ce sont les résultats statistiques sur la population
envisagée dans ses rapports avec la constitution géologiaue
du sol. Ainsi, les lieux humides paraissent beaucoup plus
favorables à la génération des m&les, tandis que les localités
privées d'eau produisent plus de femelles ; les accouchements
doubles sont plus fréquents de moitié en Puisaye qu'en
24
Forterre. Quant à la vie moyenne, elle se développe sar des
bases différentes suivant le sol des communes qui composent
le canton : elle s'abaisse au chiffre de 30 ans pour la Puisaye,
monte à 36 ans pour les communes mixtes, et atteint le
chiffre de 41 ans pour la Forterre (1).
Ce travail devait être continué; Robineau promettait, dans
sa seconde partie, d'exposer la constitution géologique et
minéralogique du canton, la flore et la faune de la Puisaye,
ainsi que les arts, les industries, les exploitations et l'hygiène
du pays. Ces matériaux se retrouvent en effet dans ses ma-
nuscrits; mais ils remontent à une date déjà éloignée et ne
paraissent plus en harmonie avec l'état actuel de la science.
Le premier chapitre de son Essai statistique sur le canton
de Saint-Sauveur donne un aperçu rapide sur Vaneien culte
auxerrois; c'est un extrait d'un grand ouvrage inédit sur
Vaneien diocèse d*Auaerre, qui existe encore dans ses
papiers.
J'avoue ici que mon embarras esl extrême. En parcourant
cette volumineuse élucubration, on se rappelle involontaire-
ment les rêveries d'un célèbre jésuite, le père Hardoin, qui
soutenait que la plupart des chefs-d'œuvre de la littérature
latine étaient faussement attribués à Virgile, à Horace, à
Juvénal et à tant d'autres; de pauvres moines du xiii« siècle
avaient, selon lui, enfanté ces prodiges dans le silence du
cloître. Et quand on voulait le faire expliquer sur la singu-
larité de ses idées : « Croyez-vous donc, répondait-il, que je
me serai levé toute ma vie à quatre heures du matin pour ne
dire que ce que d'autres auraient déjà dit avant moi I »
Robineau, pour justifier l'excentricité de sa nouvelle doc-
trine, se sert d'un argument plus péremptoire ; il a écrit,
parce qu'il croit avoir trouvé la vérité. « Si mes recherches,
« dit-il, ne m'ont conduit qu'à l'erreur, on n'en devra accuser
(1) Ces chiffres, d*aprës Desvoidy, n'offrent que des apparences
trompeuses en ce qui concerne la Puisaye. C'est aiusi que les décès
de Moutiers et de Saint-Sauveur, d'après l'état civil, sont fournis, pour
les deux tiers, par des étrangers qui arrivent à une époque de la vie
où ils ont déjà franchi la moitié des mauvaises chances de l'existence.
Le contingent quMls fournissent au calcul delà vie moyenne en impose
sur le chiffre qui appartient aux indigènes. Il en résulterait qu'à
Saint-Sauveur la moyenne vraie aes indigènes est de Sa ans, et qu'elle
n'est que de 46 à 18 pour Moutiers.
22
« ni mon zèle, ni ma franchise. Toutes mes peines auront
« été en pure perte : puisse cette seule idée être mon plus
« cruel tourment I »
L'idiome celtique est Tâme de cet ouvrage, et c*est peut-
être un des reproches les plus graves que Ton puisse lui
adresser. Ne chercher la réalité que dans une voie exclusive,
c'est s'exposer à des mécomptes; saper une théogonie tout
entière avec les débris incertains d'une langue qui se perd
dans la nuit des temps, c'est travailler dans les nuages. Il
nous est impossible de suivre l'auteur dans ses curieuses
investigations ; exposons seulement en quelques mots ses
conclusions les plus intelligibles. .
Il s'était promis, nous l'avons vu en commençant, de faire
une visite aux catacombes de Saint-Germain d'Auxerre ; il y
descendit armé du scepticisme le plus complet. Après avoir
parcouru ces galeries vénérées, avoir noté la disposition de
toutes ces tombes^ de toutes ces chapelles, de toutes ces
images, il se crut appelé par une voix intérieure à lever le
voile de ces ténèbres, à lire dans ce livre mystérieux de ses
ancêtres. Ce fut une révélation bien inattendue que celle au'il
osa publier sur les cryptes de notre antique abbaye, aont
l'authenticité historique n'avait jamais été suspectée par
personne. Pour lui saint Germain n'est plus ce majestueux
personnage tenant d'une main l'étendard du christianisme
dans les Gaules, de l'autre l'épée mandataire de la domination
romaine; ce n'est plus un saint, ce n'est plus même un
homme, c'est la personnification de l'Auxerrois. Saint Alode,
saint Urce, saint Fraterne et saint Censure, dont les tombeaux
entourent celui de saint Germain, ne sont que les quatre
points cardinaux du diocèse ; les villes et les villages ont
Urbain et Tiburce pour symboles ; Horé et Innocent expri-
ment la périphérie. Il assigne aux autres sarcophages des
significations tout aussi incroyables.
Ainsi, les crvptes de Saint-Germain ne sont en définitive
pour notre archéologue que le plan cadastral du diocèse
d'Auxerre I Toutes nos légendes sont des fables énigmatiques
arrangées pour exercer la sagacité des esprits supérieurs t
L'histoire n'est plus dans l'histoire; il faut la poursuivre à
travers les rêveries de notre moderne hiérophante I
Robineau n'a pas appliqué sa méthode analytique aux
seules catacombes de Saint-Germain ; il a impitoyablement
23
disséqué la totalité du diocèse. Villes, bourgs et simples
paroisses, patrons et patronnes des églises et abbayes, ruis-
seaux et rivières, montagnes et vallées, tout a subi la pierre
de touche du dictionnaire de Bullet. En vérité, la langue
celtique, cette langue de nos aïeux, joue ici admirablement le
rôle de nos vieilles grand*roères; elle se plie avec une
complaisance sans bornes à nos caprices les plus effrontés !
Cette œuvre est regrettable au point de vue religieux,
inacceptable au point de vue de la science. On doit déplorer
la dépense d'une érudition immense et d'une imagination
merveilleuse au profit d'une idée qui n'est rien moins que
féconde.
Cependant^ soyons juste après avoir été sévère : V Essai
sur Vorigint du culte de l'Auxerrois contient des recher-
ches d'une haute valeur. Au milieu de ce cahos d'étymologies^
d'interprétations aventurées, de légendes mises à la torture,
00 trouve de précieux matériaux pour Thistoire. Cet homme
avait le talent de faire jaillir des étincelles de la moindre
pierre qu'il osait remuer ; de magnifiques pensées» revêtues
d'un style plein d'éclat et de puissance, indemnisent suffisam-
ment le lecteur; ce travail ne périra pas tout entier.
Parlerons-nous de quelques articles de polémique générale
qui furent insérés dans certains journaux politiques à l'époque
de la révolution de 1830? Ces productions éphémères ont
perdu pour nous l'intérêt de l'actualité; on y reconnaît
néanmoins la verve mordante et passionnée d'un écrivain
libéral dont les aspirations se révoltent contre tout ce qui
semble dévier de son idéal absolu. Comme citoyen, Robineau
professa toujours la plus grande indépendance ; sa devise fut
progrès et liberté, et, c'est un hommage qu'il faut rendre à
sa mémoire, il resta jusqu'au dernier jour de sa vie fidèle à
ses principes. Homme de partie il ne le fut jamais ; il ne put
jamais l'être, parce que sa nature indisciplinable l'éloignait
de la servitude du mot d'ordre et de la consigne ; il ne fut
donc d'aucune coterie politique. Soldat volontaire, il fit la
guerre de partisan, au gré de ses caprices bizarres et de la
fougueuse impulsion de son cœur.
Doué d'une organisation pour ainsi dire électrique, Robi-
neau fut livré aux moindres sensations des courants, sa fibre
mobile et irritable percevait de cuisantes douleurs là où
d'autres n'auraient pas témoigné de souffrance ; de là ces
24
réactions convulsives, ces emportements, ces orages qui
venaient à chaque instant porter le trouble dans son exis*
tence. Les natures les plus inoffensives ne pouvaient se flatter
de vivre sympathiquement avec lui : un choc imprévu,
involontaire, venait trop souvent briser des liens, des habi-
tudes, des amitiés qu'il eût été plus heureux de respecter. Il
avait eu parfois légitimement à se plaindre de l'injustice des
hommes ; il avait subi les passe-droits, les calomnies, les
injures de la haine ou de la prévention, et il croyait à chaque
pas rencontrer le fantôme de la malveillance et de l'envie.
Pour fuir la société des hommes, il s'était bâti ce qu'il
nommait son Ermitage dans une vallée froide et humide, à
peu de distance de Saint-Sauveur. Il avait décoré cette villa
selon ses goûts pour la belle nature ; de l'eau, des arbustes,
des fleurs, disposés avec un art intelligent, en faisaient un
séjour d'un aspect plein de charmes. Ses collections d'his-
toire naturelle étaient symétriquement rangées dans son
cabinet d'étude ; il dominait par la vue les bois et les prairies
de sa chère Puisaye ; ce panorama délicieux semblait prêter
plus d*ardeur et de poésie à ses aspirations. C'était comme le
testament de sa vie, comme l'abdication de ses luttes puis-
santes, il le déclarait lui-mémée dans ces quatrains qu'il
avait fait graver au-dessus de l'entrée de sa maison :
Adieu, rêves de ma jeunesse.
Gloire, ambition des grands cœurs;
Adieu, je préfère les fleurs
A la plus généreuse ivresse.
Assez de bruit, de mouvement,
Vienne la paix ; de ce moment
Je veux dans mon humble ermitage
Savourer le bonheur du sage.
Amis de choix, modestes soins.
Plaisirs purs, études sans veilles,
Doux sommeil et dives bouteilles,
Sont désormais mes seuls besoins.
Ces vers, d'une facture peu relevée, semblaient le fonds de
la philosophie de ses dernières années; c'était l'oubli du
Eassé et l'insouciance de l'avenir. — Il manque, on le sent
ien, quelque chose à cet épicuréisme iout personnel; l'indi-
vidualisme s'y fait sentir d'une manière trop grossière ; c'est
une absence, une erreur de Desvoidy. Sa vie de recherches et
36
de méditations, ces invocations incessantes à tout ce qui est
vrai et juste, à tout ce qui peut faire monter Thumanité vers
un niveau supérieur, méritent un couronnement plus digne.
Le matérialisme seul peut conduire à cet oubli de soi-même»
et cette doctrine décourageante n*a pas dû être celle de notre
fougeux travailleur. Nous n'avons pas le droit de chercher ici
au fond de sa conscience, mais s'il est permis de tirer une
conclusion générale des œuvres qu'il a publiées, nous pen-
sons qu'il s'est calomnié dans ses derniers jours. Il peut avoir
protesté énergiquement contre certaines formules, contre
certaines individualités en matière religieuse, mais nous
croyons que sa philosophie avait plus de grandeur, avait une
plus large portée qu'il ne semblait vouloir le dire. Lisez
toutes ses exclamations, tous ses cris d'admiration et de
surprise à l'aspect des merveilles infinies de la nature; lisez
les magnifiques hommages qu'il rend à la cause créatrice de
toutes choses, et vous finirez par convenir que Robineau
n'était pas un athée, qu'il se faisait au contraire l'idée la plus
sublime de la divinité.
Le séjour qu'il fit dans sa nouvelle demeure, s'il lut une
satisfaction pour son amour de la solitude et des frais
paysages, fut aussi une cause lente de détérioration pour sa
santé. Sa robuste constitution ne put impunément braver les
émanations marécageuses qui s'élevaient sans cesse de la
prairie. Il eut lui-même conscience de ce triste acheminement
vers une catastrophe qui devenait de plus en plus imminente.
Nous devons à l'obligeance extrême de son ami, M. Lemercier,
bibliothécaire au Muséum, la communication d'une lettre qui
porte la trace de cette lutte navrante d'un esprit encore plein
de vigueur dans un corps désorganisé :
« Maladie et infirmité m'accablent, écrivait-il. Enfin me
« voici livré aux formations géologiques : je viens de rendre
« deux calculs. Et vite l'eau de Yichy I Moi qui n'avais bu
« d'eau qu'au collège I Cet état est assez triste. Encore si je
a pouvais respirer; mais ce maudit asthme me laisse peu de
« repos.
4c Au milieu de cette misère, continuation d'amour pour
« le travail. Plus je sens la vie qui me quittte, plus mon
« ardeur pour l'étude semble prendre des forces nouvelles.
« Expliquez cela. Je crois que je mourrai en loupant un
« diptère 1 »
26
Malgré les avertissements de quelques amis et les accidents
graves qui se développaient dans sa poitrine, il persista à
subir les influences délétères de son pays natal. Un voyage
qu'il fit à Nice et dans la Provence semblait avoir amélioré sa
(position ; mais les mêmes causes eurent bientôt raison de ses
orces profondément affaiblies. Il s'était fait transporter dans
une maison de santé à Paris, pour y recevoir des soins plus
assidus, lorsqu'il succomba, le 25 juin 1857, dans sa cin-
quante-neuvième année.
La nouvelle de sa mort fut un deuil pour la Société
entomologique de France. Un de ses membres distingués,
H. Bigot, annonça lui-même cette triste nouvelle en ces
termes : « Un vide à jamais regrettable vient de s'opérer dans
nos rangs, le docteur Robineau-Desvoidy n'est plus. Depuis
longtemps la santé profondément altérée, de notre savant
collègue, nous inspirait de légitimes inquiétudes ; mais rien
ne présageait aue nous dussions avoir à déplorer si tôt un
aussi grand malheur. Malheur bien grand I car avec lui vient
de s'éteindre une des lumières de la science entomologique,
avec lui nous perdons le dernier des diptéristes français I »
Et, plus loin : « Vous regretterez d*autant plus, Messieurs,
notre ancien confrère, que votre cœur ardent pour les pro-
grès de Tentomologie ressentira chaque jour davantage
Tabandon ob va désormais languir l'une de ses parties les moins
connues, les plus dédaignées, malgré sa richesse et son
étendue. Désormais la France ne pourra plus se glorifier de
posséder un diptériste de quelque valeur, car les derniers,
j'ose le dire, furent Macquart et Robineau-Desvoidy. »
Nous n'avons pas besoin de rappeler quels furent les re-
grets de la Société des sciences historiques et naturelles de
l'Tonne ; nous perdions en lui non seulement un naturaliste
de la plus grande valeur, mais encore un géologue distingué,
un archéologue d'une érudition immense, qui apportait sou-
vent à nos séances l'originalité de ses vues et la verve
émouvante de sa parole. Il avait pour notre Société une
prédilection dont elle sera toujours fière, et il a voulu en
mourant lui donner des gages éclatants de sympathie. Il lui a
légué ses collections d'histoire naturelle et tous ses livres qui
ont trait à la science qu'il cultivait avec tant de succès. Ces
dons ont un prix inestimable, si l'on considère que sa collec-
tion des diptères est peut-être unique en Europe par le
27
nombre et par la variété des espèces. C'est le fruit de qua-
rante années de travaux.
Ses manuscrits furent généreusement remis par sa famille
aux archives de la Société. Ils se composent de ses Etudes
sur la Puisaye ; d'une dissertation sur le nom d*Auxerre ; de
notes sur le livre d'Héric, de Miraculis sancti Germani;
de son travail complet sur Torigine du culte auxerrois, dont
quelques parties ont été publiées. En histoire naturelle, on y
trouve une grande quantité de notes inédites sur différents
sujets de la science entomologique et la description des
ossements fossiles trouvés dans les grottes d'Arcy-sur-Curc.
Enfin le plus important de tout ce recueil précieux est
assurément son grand ouvrage sur les Myodaires. Il en pré-
parait une seconde édition enrichie de toutes les nouvelles
découvertes de la science; ce fut Tunique préoccupation de
ses dernières années. La préface de cette œuvre colossale
était déjà imprimée quand il s'éteignit dans de cruelles
douleurs. Celte préface, où son âme semblait déjà s*exhaler
tout entière, nous initie trop bien à ses angoisses et à ses
espérances ponr que nous ne cédions pas au désir d'en
reproduire ici quelques fragments :
« L'histoire des mouches dit-il, est immense ; leur étude
« est diflScile; de plus, la vie de Thomme est courte et ses
« moyens d'investigation sont bornés. Au temps seul on doit
« demander la perfection, soit dans Texposé des généralités,
« soit dans l'analyse des détails. Ce travail m'a déjà dévoré
« trente-six années de recherches poursuivies sans relâche
« et sans interruption. Chaque jour apporta son tribut et
« fournit sa goutte de sueur. Aucun effort n'a coûté pour
« approcher du but désiré. Sans doute il eût été préférable
« d'en retarder encore la publication de quelques années,
« puisque des matériaux nouveaux viennent quotidiennement
« s'ajouter aux matériaux de la veille ; puisaue le sujet dans
« ses agrandissements successifs tend à s'élargir d'un hori-
^ zon presque illimité.
« Ces réflexions sont excellentes. Hais l'existence aussi
« commence à me faire défaut. Les jours ajoutés aux jours
« ont agi sur moi comme sur le reste des hommes : et la
€ Mort, puisqu'il faut l'appeler par son nom, peut me revendi-
« ouer d'une heure à l'autre. Ne m'a-t-elle donc pas donné
« déjà des avertissements assez répétés et assez significatifs ?
28
« Chaque jour la maladie, comme une fiaocée inséparable,
« s'allonge côte à côte avec moi sous les rideaux de ma
« couche.
« Mon œuvre rester inachevée I Que de fois, en proie aux
« frissons de la fièvre, à la défaillance ou à la surexcitation
« de mes divers organes, et surtout aux angoisses de
« l'intelligence, n'ai-je pas frémi sous l'idée que la journée
« présente n'aurait peut-être point de lendemain, et qu'alors
« peines, travaux, veilles, analyses, synthèses allaient dis-
« paraître avec moi. Eh quoi I tout serait donc perdu I II
« faut avoir passé par cette épreuve cruelle pour soupçonner
€ ce qu'elle comporte d'amer et de navrant. Avec cela, ne
« pouvoir épancher mes chagrins dans le sein d'aucun
4 ami capable de me comprendre; être obligé de cacher mes
« larmes et de dissimuler stoïquement mon désespoir au
« milieu d'une société indiflTérenle, dédaigneuse, et qui peut-
« être n'eût jeté qu'une stupide risée sur chacune de mes
« plaintes I
a Hais les Myodaires seront publiées I Je ne vois pas
« quels obstacles sérieux cette publication pourait rencon-
« trer. J'espère donc la mener à bonne fin. »
Après avoir expliqué les modifications qui caractérisent
cette œuvre nouvelle, Robineau-Desvoidy, s'élançant vers les
régions de l'avenir, lègue le soin de sa gloire aux frêles
créatures qui ont fait Tincessanie préoccupation de sa vie,
et termine par cette allocution pleine de grandeur et de
poésie :
« Il ne m'appartient pas de rien préjuger sur le sort
« réservé à ces mouches, objets de tant de veilles et de tant
« de travail. Je les livre à la publicité. Puissent-elles se
« défendre assez par elles-mêmes pour mériter le suffrage
« des juges compétents! Leur longue étude m'a procuré de
€ bien douces jocissances, elle a épanché le baume de solides
« consolations sur les blessures qui firent saigner par tous
« les pores notre génération si ardente aux tourmentes
« politiques, et que tant de convulsions, soit physiques, soit
« morales, vinrent déchirer de façons si cruelles. Trois fois
« digne et grand le citoyen qui au bout de ces naufrages
« peut hardiment se frapper la poitrine et dire : Je suis resté
« pur; aucun mauvais contact ne m'a souillé, de même
« qu'aucun^ hypocrisie ne m'en a imposé I
29
« Assez de vaine conversation ; je reviens à vous, Mouches,
« qui avez toujours fait mes plus chères délices. Je vous ai
« suivies dans presque toutes les conditions de vos e^Listences
« si diverses; vous pouvez me considérer comme votre
« homme-lige. Inscrivez seulement mon nom sur le talc
« diaphane de vos ailes ; emportez-le sous les mystères de
« la nue, et dites : Ce nom nous appartient en propre ; c*est
« à nous de le protéger et de le conserver I »
La Société entomologiaue de France, sur la demande de
notre jeune et savant collègue, M. Monceaux, nomma une
commission pour examiner le mauuscrit des Myodaires des
environs de Paris. Un rapport de M. Fairmaire, à la date
do 9 juin dernier, vint faire connaître de quel prix était à ses
yeux le travail de Robineau-Desvoidy. « Le parasitisme des
entomobies, y est-il dit, étudié avec plus de soin depuis
quelques années, est maintenant constaté dans presque
tous les ordres d'insectes et a augmenté considérablement le
nombre des espèces inconnues des diptères. Grâce à Tobli-
geance de nos collègues, notamment de MM. Berce et Bellier
de la Chavignerie, Robineau-Desvoidy a pu réunir des maté-
riaux nombreux et extrêmement intéressants, et la publication
de son travail serait un véritable service rendu à la science,
en constatant Tétat actuel de nos connaissances dans une
' question dont l'horizon s'agrandit tous les jours, et dont la
solution nous montrera peut-être une espèce d'entomobie
attachée à chaque espèce, ou du moins à chaque genre
d'insecte.
« Nous espérons donc, Messieurs, dit en terminant le rappor-
teur, que vous vous associerez pleinement au vœu que votre
commission exprime, celui de voir imprimer prochainement
le mémoire de Robineau-Desvoidy sur les Mvodaires des
environs de Paris, et de voir s'accomplir ainsi les dernières
volontés d'un savant dont les idées hardies peuvent être
discutées, mais dont le dévouement à la science et le talent
d'observation ne sauraient être méconnus.
« La commission manifeste en outre le désir que la sur-
veillance de cette publication soit confiée à un naturaliste
connaissant les diptères, et elle désigne M. Monceaux, qui
est mieux que personne en position de s'acquitter de cette
pieuse mission. »
Et nous, Messieurs, membres de la Société des sciences de
30
TYonne, nous tous, membres actuels du Congrès scientifique
de France (1) associons-nous à cette prière d'un mourant,
associons-nous au vœu si puissamment formulé par la
Société entomologique, et demandons aussi la prompte
publication de eBt ouvrage. L'infortuné Swammerdam suc-
combait dans un état voisin de la misère, léguant à la
postérité son admirable Bible de la Nature; un ami se
chargea d'en recueillir les débris épars et le vengea des
injures du sort en rendant son nom immortel. Ici nous avons
plus qu'un ami, nous avons la sœur de Robineau-Desvoidy ;
nous savons quel est son culte pour la mémoire de son frère,
nous savons avec quelle religion elle a voulu exécuter
jusqu'ici ses volontés dernières. Noblesse oblige I Le manus-
crit sera publié I
En traversant son ermitage et ses jardins abandonnés, au
détour d'un massif de frais ombrage, on découvre au loin, à
l'extrémité de l'enclos, une tombe murée, inaccessible. C'est
la dernière demeure de Desvoidy... — On éprouve quelque
chose de plus que de la tristesse à l'aspect de cet exil
volontaire. Il séparait sa cendre de la foule des morts comme
il s'était séparé lui-même de la foule des vivants. Logique
sombre et malheureuse I Etait-ce un avertissement suprême
de laisser en paix sa mémoire? Nul ne le sait. La pénible
agitation de son existence, la lente et douloureuse agonie de
ses derniers jours lui donnaient peut-être le droit d'aspirer à
une quiétude entière. Hais, d'un autre côté, il invoquait la
gloire ; il confiait à ses mouches, n'osant compter sur les
hommes, le soin de redire son nom à la postérité. Or, si la
gloire est la synthèse des œuvres de l'homme, elle doit aussi
résulter de leur analyse. Et alors, il faut que le triomphateur,
comme aux apothéoses de l'ancien monde, entende vibrer,
sous son auréole, quelques vérités cruelles qui le fassent
souvenir des faiblesses et des imperfections de sa nature.
Robineau-Desvoidy a payé un large tribut à l'entratnement
des passions humaines; l'exubérance de ses facultés le
poussait trop souvent à des excès de colère, d'orgueil ou de
ressentiment qu'il avait à déplorer bientôt lui-même. S'il
(1) La biograpliie de Robioeau-Desvoidy, dont la rédacUon a été
conflée à M. Duclié par la Société des sciences historiques et natu-
relles de l'Yonne, a été écrite lors de la session à Auxerre du Con-
cret sctetui/ique.
31
savait frapper avec rage, convenons aassi qu'il savait oublier
ou se repentir.
Mais il est temps de le dégager de ce fâcheux parasitisme
qui s'attache à notre nature vivante et en flétrit les formes
les plus pures ; secouons enfin le voile qui nous dérobe sa
véritable figure dans l'avenir, et nous ne verrons plus en lui
qu'un des courageux travailleurs de cette noble phalange qui
dresse sans relâche, à la sueur de son front, à la lueur de son
génie, le merveilleux inventaire du monde.
Emile Duché.
VEZINNES.
I.
Vezinnes, assez joli village des environs de Tonnerre, est à
5 kilomètres de la ville. Incliné à Taspect du levant, il se
trouve en face de Dannemoine, autre bel et grand village,
dont il est séparé par une vallée ombreuse, fertile et pleine
de charmes.
L'Armançon, qui maintenant coule près de Dannemoine, a
longtemps arrosé remplacement des murs de Vezinnes. Des
traces indubitables de son passage se voient dans toute la
largeur de la vallée; elles semblent indiquer un cours d*eau
bien plus considérable autrefois. Au pied même du château,
le long des anciens fossés, gisent à une certaine profondeur,
les sables, les cailloux roulés, les coquilles bivalves de la
rivière. Un mètre au moins de détritus de toute espèce les
recouvre ; il forme une couche végétale excellente. Cet ancien
passage de TArmançon est peut-être antérieur et au village
et à la construction du château. Alors n'existaient ni Tétang
de Junay, qi les sources nombreuses oui viennent l'alimenter,
ni le ruisseau charmant qui s'en échappe. Qui pourrait en
préciser l'origine? Que de choses, en effet, que d'événements
anciens, maintenant inconnus, et probablement à jamais
introuvables ! Nous en aurons trop souvent la preuve dans le
cours de cette notice. Ainsi, depuis la découverte précieuse
de rimprimerie, même depuis qu'une administration régu-
lière étend son réseau bienfaisant sur toute la France, que
de faits incompris, oubliés, ignorés tout-à-fait. Telle est la
volonté de la Providence, pour rappeler à l'homme et son
imperfection et le but auquel doivent tendre ses efforts ici bas 1
3.
\
34
Depuis ces temps reculés, combien de chaugements I Une
grande route, le canal, le chemin de fer, une voie départe-
mentale, ajoutés à TArmançon et au ruisseau de Junay, sont
venus couper, il est vrai, mais animer, vivifier, enrichir cette
vallée et sa population laborieuse.
Yezinnes forme une ellipse irrégulière dont le grand axe
s'étend du nord-ouest au sud-est. Le château s'élevait sur un
gracieux monticule ; il dominait la vallée, qui offrait une
délicieuse perspective. Il était lui-même un point de vue
curieux pour le voyageur qui parcourait l'ancienne route soit
à pied, ce qui arrivait alors plus fréquemment que de nos
jours, soit dans le coche paresseux du xvii** siècle, soit même
dans les diligences qu'a rait disparaître la rapidité du chemin
de fer.
Le village et le château étaient fermés de murs épais de
1 mètre 30 c, hauts de 5 mètres, défendus par des tours,
protégés par des fossés de 6 à 7 mètres, dont toute la partie
orientale pouvait être inondée, ou autrefois par la rivière, ou
plus tard par une source abondante, qui prend naissance dans
le village même. A l'intérieur, sauf peut-être dans le châ-
teau, était un chemin de ronde; à l'extérieur un chemin de
circonvallation longeait les bords des fossés. Quelle était
l'origine, quelle était l'ancienneté de ces murs? nul ne le
sait. A-t-on eu, en les construisant, l'intention de se défendre
contre des troupes nombreuses? C'est fort douteux; développés
d'une manière irrégulière, sans être couronnés par le chemin
de ronde du guetteur, sans créneaux, sans mâchicoulis,
eussent-ils résisté à une attaque un peu vive, à un siège de
quelque durée? Nous n'y voyons qu'un moyen de protection
dans les rivalités de village à village, de seigneur à seigneur.
Puis, ils mettaient à Tabri d'une surprise et d'un coup de
main de la part de ces bandes multipliées sous tant de déno-
minations diverses, comme brigands, bandits, cantadours,
écorcheurs, éperviers de Bourgogne, fendeurs, lansqiienets,
malandoins, malfaiteurs, paillers, pillards, routiers, reitres,
rustres, soudoyers, soudards, tards-venus, tondeurs, vaga-
bonds, et autres aventuriers, qui vivaient d*audace et de
rapine. La chronique manuscrite de Bertrand du Guesclin,
citée par Ducange, prouve tout à la fois et qu'elles étaient un
mélange de toutes les nations, et le mal qu'elles faisaient.
Qu'il nous soit permis de citer ces quelques vers :
35
« Gens de maint f>ay8 et de mainte nation,
» L^un Anglois, l'autre Escot, si avoit maint Breton,
« Hannuyers et Normands y avoit maint foison ;
« Par le pais alloient prendre leur mansion
« Et prenoient partout les gens à rainçon.
« Et n'y demeuroit bœf, vache, ne mouton,
« Ne pain, ne char, ne vin, ne oye, ne chapon,
« Tant pillards, meurtriers, traiteur et félon
■ Eioient dans la route dont je fais mension. »
Mais revenons à notre village.
Trois portes lui donnaient accès. Toutes trois étaient sous
une tour carrée; toutes trois avaient pont-Ievis, herse, et
autres fortifications, moyens de défense à peu près illusoires
à notre époque si perfectionnée pour Tattaque et la défense
des places. Hais, la journée finie, on rentrait récoltes, four-
rages, moissons ou raisins. On levait le pont, on fermait les
portes et Ton se croyait à peu près en sûreté.
La porte de Dannemoine (1) était la principale. Un des
piliers avait été embelli de sculptures. On y voyait limage
de la sainte Vierge et de Tange Gabriel. Ce pilier, menaçant
ruine, fut restauré le 10 août 1788. Puis la démolition en-
tière de la porte fut ordonnée le 2 mai 1791. Les matériaux
furent employés au piédestal d'une croix de fer placée sur le
chemin de Dannemoine. Le 22 juin 1792, il est ordonné que
les deux images seront placées de chaque côté de ce piédes-
tal. Les habitants avaient instamment demandé l'érection de
ce monument religieux « pour faire preuve de leur dévotion
comme chrétiens. » La croix avait 11 pieds (2 m. 92 c] au-
dessus de Tauiel ; elle était ornée de ueurs de lys et portait
un beau Christ. Elle fut bénie le 18 juillet et reçut le nom
de Croix da l'Ange gardien. Cet ange, hélas t ne devait pas
garder longtemps le village. Mais n'anticipons pas sur les
événements (2). — Au-dessus de la voûte d'entrée s'est tenu
l'auditoire. Quelques anciens assurent que la justice s'est
rendue autrefois au-dessus de la porte Rougeot.
(1) Voir le plan et la légende.
(â) Le trésorier avait payé 142 livres 15 sous pour rérection de
cette croix. Le 35 décembre 1793, le conseil général conteste la vali-
dité de cette dépense. On discute, on s'échaufTe, on s'injurie presque^
puis on se sépare sans rien décider. Le maire est obligé d*en référer
au district. (Î7 janvier 1795).
36
En effet, à quelques pas de cette porte s'élevaient les signes
patibulaires, tout près du climat de la Justice, champ de
sépulture des suppliciés, si jamais il en fut! Cette porte de
Rougeot est à l'ouest, à l'entrée du chemin montueux qui se
dirige vers la voie romaine, connue sous le nom de Chemin
de César,
Une troisième porte, au nord, est celle de Roffey^ dans la
direction de ce dernier village.
Une simple poterne se trouvait au midi, derrière le chft-
teau. On rappelait la Porte de Cep, sortie maintenant
supprimée. Il existait trois autres poternes. Toutes étaient
protégées par des tours rondes. Une seule, à l'est, est connue
sous le nom à'Anthonay,
Un carrefour irrégulier, au milieu du village, près de
l'église, était le point de centre des principales rues, dési-
gnées par le nom même des portes. La rue Brouâs montait
au château qu'elle contournait pour aboutir à la Porte de
Cep. Nommons encore les rues de la Fontaine, de Cham-
pars (1), de Fromentelle et de Saint-Jacques, dans laquelle
se trouvait une chapelle à saint Jacques le Mineur, cet apôtre
longtemps connu sous le nom de Juste, fils d'Alphée et de
Marie, sœur de la sainte Vierge, et par conséquent, selon les
hommes, proche parents du Sauveur du monde.
Entre l'église et le château était la place des Tilleuls,
beaucoup plus grande autrefois. Là, sans doute, s'ébattait la
jeunesse, chantant, dansant, s'amusant sous les yeux de leurs
parents, et récréant les seigneurs. Par un contraste assez
étrange; les meurtrières du château donnaient sur cette place.
Elles pouvaient empêcher les rassemblements tumultueux et
même une attaque à main armée.
A gauche de la Porte de Roffey, dans la fermeture même,
sur une pente quelque peu rapide, est un petit climat appelé
la Ville détruite. Quelle est l'origine de ce nom? Rappelle-
t-il quelque incendie? Est-ce le résultat d'un fait de guerre?
La tradition est muette. L'oubli semble devoir à jamais cacher
les causes que nous recherchons. De nombreuses substruc-
tions prouvent que là était jadis une certaine quantité de
maisons, qui n'ont point été rebâties.
({) Campipars. Dans cette rue étaient sans doute les granges où le
seigneur recevait son droit de dîme ou de ctiampart.
37
Une source abondante prend naissance dans le milieu du
village, au pied du mamelon qui couronne la rue Champars.
Elle fournit abondamment aux besoins des habitants, coule
vers l'est et se décharge dans les anciens fossés. Elle fut
réparée en 1788. — Il existe encore des puits et une autre
petite source moins abondante.
Les fours banaux étaient dans la partie supérieure du
village, vers Touest.
Quelques habitations ont existé et existent encore au
dehors de la porte de Dannemoine. C'était un petit fau-
bourg.
Il est certains jioms à peu près étymologiques, qui révèlent
leur origine. Celui de Yezinnes ne nous apprend rien par
lui-même. Remonte-t-il au temps des Celtes? Certes, il ne
paraît pas sortir de la langue romaine. Vient-il des Francs,
des Germains, des Goths, des Sarrazins, ou des autres peu-
plades qui ont traversé la Gaule? Appartient-il à quelques-uns
de ces idiomes nombreux qui se sont formés par la fusion de
nations diverses? Toute conjecture est permise. On trouve
successivement, en latin: Visigniœ (4101), VisinieB, Vesi-
nim; et en français: VisigneSt Vizimes (1298), Vizines
(même année), Vézinnes, Visines (1299), Vesignes (1326,
1333, 1340, 1402, 1513), Vezines 1321, 1401), Vezines
(1394, 1567, 1710), Vesinesei Yezinnes, nom actuel.
II.
§ I. — ÉGLISE.
Sous le rapport religieux, Vezinnes, simple cure, à laquelle
était souvent annexée la petite commune de Junay, dépendait
du doyenné de Tonnerre et ressortait de Tévéché de Langres.
Jamais l'antique abbaye de Saint-Michel, appelée parfois
l'église de Tonnerre, ecelesia Temoirensis, n*a eu de droits,
ni de juridiction, sur cette paroisse. Quant à Téglise même,
comme monument, elle était une des plus anciennes du.
Tonnerrois.
Un petit porche sans valeur abrite un portail de style
roman. Deux colonnes enclavées, avec chapiteaux à cros-
38
sette, soutiennent le tympan, sculpté d'un jugement dernier
assez mal exécuté, mais que rend précieux sa haule ancien-
neté (xu* siècle au plus). Les morts, à l'appel du Dieu de
toute justice placé sur une draperie fleuronnée, soulèvent
avec crainte leur tombes, découvrent leurs linceuls, et joignent
les mains. Un arrêt sans appel se prononce. D'un côté est le
ciel; au-dessous les flammes éternelles. Plusieurs saints, un
évëque (celui-ci pourrait bien être saint Nicolas, patron de la
paroisse) prient et invoquent la clémence de Dieu. Dans cette
facture grossière ne pourrait-on pas reconnaître le ciseau qui
a sculpté la porte romane de Saint-Pierre, à Tonnerre? Ce
portail a, sans aucun doute, fait partie d'une, ancienne église,
tombée comme la plupart des monuments religieux des va^ et
x'' siècles, tous construits avec précipitation, économie et peu
de solidité.
Au-dessus du portail est une jolie rose à meneaux de pierre
qui dessine une croix pattée, cantonnée de quatre cercles,
coupés chacun par un arc excentrique.
Entrons dans ce temple. Devant nous est une belle nef de
quatre travées, dont une pour le chœur, et une autre pour le
sanctuaire (1). Elle date au plus tôt de la fin du xiii» siècle,
au plus tard du commencement du x4v«. Elle est d*une bonne
exécution. Cette construction ne répondrait^elle pas à l'époque
de l'afifranchissement de la commune (4 SU ) ? Les habitants
ne l'auraient-ils pas élevée dans le double but de prier et de
se défendre? De grandes entailles placées derrière la porte
d'entrée n'indiquent-elles pas qu'on la soutenait intérieure-
ment par de fortes traverses? L'abside carrée n'est-elle pas
plutôt le mur d'une citadelle que celui d'une église? Là
n'était-il pas aussi le beffroi municipal?
Les voûtes en pierre, couvertes de plâtre, sont soutenues
par des nervures plein-cintre croisées et à clef sculptée. Trois
arcs doubleaux sont d'un bel appareil, un peu lourd, et en
ogive. Les formerets sont à peu près nuls. Six piliers, com-
posés d'une grosse colonne, flanquée de quatre petites avec
chapiteaux à crossettes, s*élèvent sur des bases massives.
L'abside est éclairée par trois fenêtres inégales, lancéolées et
(1) Longueur de chaque travée, 5 mètres 85 ; longueur totale, S2
mètres 2K) ; largeur, 6 mètres 85.
39
à ogive (1). Une quatrième ouverture est dans le mur latéral
du côté de Tépftre. Dans la nef sont, à droite, deux fenêtres
étroites, longues et à ogive.
A gauche, à quelques centimètres en contre-bas, est une
petite nef de trois travées, agrandissement nécessité par les
besoins probables d'une population plus nombreuse, ou
peut-être pour la consolidation de la nef principale (2). Trois
arcades, deux à ogive et une à plein-cintre, établissent une
communication entre ces deux parties de l'église. Comme dans
la nef principale, les voûtes en pierre reposent sur des ner-
vures croisées à clef sculptée. Au fond, la chapelle de la
Vierge est récemment établie. Le retable est d'un style
classique irrégulier. L*autel, en forme de tombeau, a pour
soubassement une pierre tombale (3) qui porte en belle gothi-
que cette inscription : « Cy gist honneste personne Estienne,
« fils de lehan lubelin, lequel trespassa le premier iour du
« mois de mai m. b. Ibij (4) (4557). Priés Dieu pour luy et
« pour tous les trespassés. » Cet Etienne Jubelin était un
prêtre, et peut-être le curé de Yezinnes. Il paraît avoir pris
une large part aux divers actes d'affranchissement. Un mau-
solée lui avait été élevé dans Tancienne chapelle seigneuriale.
Voilà ce qui en reste I Ce monument a été détruit par une
révolution qui ne voulait rien conserver. Les cendres de ce
bienfaiteur ont peut-être été jetées au venti Cette pensée
soulève le cœur et fait frémir d'indignation.
Une fenêtre, qui est ogivale, à meneaux, avec des vitraux
modernes, peints et d'un bon effet, éclaire chacune de ces
trois travées. — Dans la chapelle de la Vierge, le Père Eternel
bénit du haut du firmament. Au-dessous est Marie, les pieds
sur un croissant, au milieu des nuages. — La fenêtre du
milieu était accostée de deux peintures murales, assez dété-
riorées, que recouvre un épais et ignoble badigeon. On
(i) Elles sont maintenant revêtues de stores en toile, qui jamais,
quoique l'on fasse, ne pourront remplacer les verrières coloriées.
(2) Il parait y avoir eu poussée sur les buttes. La longueur de cette
nef latérale est de 45 mètres 78; la largeur de 4 mètres 88.
(5) C*est une pierre de la carrière d^Angis. Une entaille» destinée à
recevoir une pierre sacrée, prouve qu'elle a dû servir de pierre d'au-
tel avant â*ètre employée comme soubassement. On ne la voit plus
maintenant.
(4) Omission du G (cent). Cela est très fréquent.
40
reconnaît, à gauche, un cavalier monté, armé de toutes pièces,
la lance à la main, le casque en tête. Ne serait-ce pas Tirnage
du fondateur? La clef de voûte de celte travée est ornée d*un
blason qui pourrait bien être le sien. Les émaux ne sont pas
indiqués. Il porte en chef deux étoiles à six pointes, soute*
m^s d*un croissant. Nous aurons occasion de revenir sur ce
blason. — A droite de cette fenêtre a été peint un saint
Lupien. On lit en tête cette inscription en gothique : « Lan
<i m. b.® ix, fut acheue' etfaict, le x de iw/Zel.» Une espèce
de lune tient lieu de la lettre c. (cent) (1).
La sacristie, derrière la chapelle de la Vierge, complète le
parallélogramme régulier, formé par Tensemble des deux
nefs. Elle est voûtée en pierre, avec nervures croisées. Deux
petites fenêtres carrées Téclairent. Cette pièce communique
avec le sanctuaire. La sacristie et la chapelle de la Vierge
sont d'une construction un peu plus ancienne qne les deux
travées inférieures. Disons de suite que dans cette sacristie
existait, il y a peu d'années encore, renfermé dans une botte
de plomb, le cœur de Nicolas Félix, Il a été trouvé en rele-
vant le pavé en 1852. Sur le couvercle on lit cette inscrip-
tion :
GY EST LE GOEVR (2) DE DEFVNCT NICOLAS FELIX,
LEQVEL EST DÉGÉDÉ A MELVN, LE 23 FR 1632,
ET EST INHVMÉ DANS LA CHAPELLE DE LA GÎTÉ
ET PAROISSE DE ST AMBROISE.
A sa suite on croit voir en caractère très-frustres : « Priez
Dieu pour son âme. » Ne serait-ce pas un des ancêtres de Louis-
Nicolas-Victor de Félix, comte de Muy, gouverneur et ami
du Dauphin, fils de Louis XV, né en 1711, ministre de la
guerre le 6 juin 1774, maréchal de France le 24 mars 1775,
mort dans cette même année à 63 ans? Il avait refusé d'être
ministre sous Louis XV. On trouve dans les notes manus-
crites du savant Baillot d'Ervy (3) : « 18 janvier 1597,
(1} Voir le fac-similé de cette date.
(2) Le mot cœur est indiqué par un cœur figuré, surmonté d'une
croix.
(3) Etienne-Catherine Baillot, né à Ervy (Aube), le 35 novembre
1759, fut élu député du Tiers aux Etats généraux pour le baillage
d'Ervy. Nommé membre du tribunal de cassation, que créait la loi du
1*' décembre 4790, il ne voulut pas y rester au-delà des quau*e
années de droit. Rendu à sa famille, il cultiva les lettres, fit une tra-
44
« Claude Félix, marchand à Vezinnes. On prétend à Tonnerre
« que les comtes du Muy sont de cette famille et originaires
« de Vezinnes (1). »
A droite de la nef principale, à hauteur du chœur, est
Tancienne chapelle seigneuriale, construite dans le xvi« siècle,
un peu après la nef latérale. D'abord plus élevée que le sol,
elle a été abaissée à son niveau vers le milieu du xix'' siècle.
Elle est sous le vocable de saint Nicolas (3). Un nouvel et
gracieux autel, dans le style du xvie siècle (3), a été substitué
à l'ancien. Une double arcature avec pendentif ouvre le
devant de cet autel. Le vide du milieu est occupé par un ange
aux ailes éployées. Dans la main droite, il porte une cou-
ronne royale, dans la gauche une couronne d'épines. Aux
angles de cette remarquable devanture sont des anges oui
encensent. Les deux côtés sont également ornés d'une belle
arcature, et de deux anges. Sous la table est le Christ de M.
Dagan (4). On voit encore au-dessus de l'aulel un ancien
entablement orné d'une frise parfaitement fouillée, mais en
mauvais état. On doit exécuter dans ce retable une niche
destinée à la statue de saint Vincent. L'abside, au midi, est
à trois pans ; elle est éclairée luxueusement par trois fenêtres
ogivales à meneaux flamboyants. Dans la partie la plus voi-
sine de l'autel on admire une piscine gothique richement
travaillée. Trop élevée pour le service par suite de l'abaisse-
ment du sol, on y a placé un ancien ecce homo, qui malgré
duction de Junéval, imprimée en 4823, et colligea énormément de
chartes surtout sur le Tonnerrols. Cet homme, aussi modeste qu'ins-
truit, est mort dans son pays natal, le 15 février 4835.
(4) La biographie universelle dit que le comte Félix du Muy était
d'une origine piémontaire et qu'il était né à Marseille. Son neveu Jean-
Baptiste-Louis-Philippe de Félix du Muy a été nommé pair de France»
le 47 août 4845. Né en 4751, il est mort en 4890.
(2) Sa largeur est de 6 mètres sur 4 mètres 34.
(3) Ce travail est dû au ciseau de M. Pierre Petit, entrepreneur à
Cbeney, né à Vezinnes Cet artiste devrait s*essayer sur une plus
grande échelle. Nous lui devons plusieurs dessins du village, du châ-
teau, de réglise, etc., e( nombre de renseignements historiques.
(4) Michel Dagandestnéeenl812 à St-Victor-de-laMotte-en-Bauge,
près de Chambéry. Le 42 novembre 4837, il a épousé Mademoiselle
Grou, fille du maire de Vezinnes, de là son affection pour le pays. 11
est auteur de plusieurs statues, bustes, camées et autres pièces. Sa
descente au tombeau a été exécutée en marbre et exposée à Dijon,
au mois d*août 4858. 11 en existe deux copies en plâtre, fune à Saint-
Pierre de Tonnerre, l'autre à Vezinnes.
42
ses défauts nombreux n'est pas sans valeur. Au milieu de
cette abside latérale se voit Tancienne porte carrée qui
communiquait au château. Sur le linteau extérieur sont deux
écussons brisés, ainsi que leurs supports devenus indéchif-
frables. Une petite porte moderne occupe le troisième côté.
Dans cette chapelle avait été placé le mausolée d*Etienne
Jubelin. Au-dessous est encore le caveau sépulcral des
seigneurs. On n'y a trouvé, en 1 852, que deux cercueils en
plomb, l'un vide, l'autre de Tabbé de Saint-Quentin, seigneur
de Vezinnes.
En démolissant la voûte, on a recueilli un assez grand
nombre de monnaies. Ce sont des pièces de Henri II (4551),
François II, Henri, roi de Navarre, duc de Beaumont;
de Charles II, duc de Lorraine; de l'évéque d*Hidelsheim, en
Hanovre; des ducs de Savoie, de Charles-Quiot (1568), dix
ans après sa mort (1) ; plusieurs médailles de Dauphin, etc.
Il y en avait de fort belles, presque à fleur de coin. Cette
trouvaille s'explique difficilement. Y a-t-il eu intention de
placer ces monnaies? Etaient-elles là par un pur effet du
nasard? Henri IV, n'ayant hérité du royaume de Navarre
qu'en 4572, on peut, avec raison, conclure que ce caveau
n'a été construit ou au moins réparé que dans le dernier quart
du XVI* siècle.
§ II. — MEUBLES, PEINTURES, ETC.
La chaire est simple. Chaque panneau porte, selon l'usage,
un des quatre évangélistes avec son tétramorphe. Sur le
dossier est un saint Jean-Baptiste.
Au second pilier à gaucne, au-dessous d'une statue de
sainte Magdeleine, est une console ornée d'un écusson sculpté
qui aurait bien pu appartenir à une confrérie de tonneliers.
Quoi de plus naturel dans un pays vignoble? Cet écu porte
six des principaux instruments de la tonnellerie. C'est un
compas de tonnelier y que soutient un maillet ; il est adex-
tré d'un chien posé au-dessus d'un sergent; et sénés tré d'un
tirefond soutenu d'une doloir. Quant aux émaux, ils restent
complètement inconnus.
(I) On trouve souvent des monnaies frappées après le décès des
souverains. Nous en avons vu plusieurs de Charles X, de ce cardinal
^e Bour)}on, roi de la LiguCt
43
Le bénitier, d'un très beaa métal de cloche, en forme de
cuve, porte le millésime de 4596. Il est orné de deux petits
sujets deux fois répétés ; c'est le crucifiement, la croix entre
deux personnages qui doivent être la Vierge et saint Jean, le
disciple bien-aimé. Le second sujet est l'évéque de Hyre,
saint Nicolas, tenant dans la main gauche un livre, que l'on
dit être le menologium grœcorum (4), et bénissant de la
droite les trois filles qu'il a dotées et sauvées du libertinage.
Trois cordons ornent ce précieux vase ; c'est une broderie
de bronze. En bas, des fleurs de lys ; au milieu, un dessin de
fantaisie, dans le haut, une légère guirlande de fleurs et de
fruits. Ce bénitier est élevé sur un socle de pierre du pays,
d'assez mauvaise qualité, et qui n'a été que plus difiicile à
travailler (3).
Ne quittons pas l'église sans dire quelques mots des pein-
tures murales qui se révèlent, malgré la triple couche de
badigeon dont elles sont couvertes.
On constate dans la nef quatorze personnages isolés. Les
versets du Credo, que l'on croit apercevoir, ne permettent
pas de douter qu'il ne s'agisse des douze apôtres (3). Il est da
tradition que, après la descente du Saint-Esprit, et avant de
se séparer, les apôtres composèrent le symbole, chacun d'eux
donnant son article de foi.
Ainsi, on attribue à saint Pierre, l'article premier : Credo
in unum Deum;...
A saint André : Et in Jesum Christum;,..
A saint Jacques le Mineur : Qui conceptiés est;..,
A saint Jean : Passus sub Pontio Pilato;.,,
A saint Philippe : Descendit ad inferos (4);...
A saint Barthélémy : Ascendit ad cœlos (5) ; ...
A saint Thomas : inde venturus est;...
A saint Mathieu : Credo in spiritum;...
A saint Jacques le Majeur : Sanctam ecclesiam (6) ;...
A saint Simon : Remissionempeccatorum;...
A saint Thaddée: Carnis ressurectionem ; . . .
(I) Calendrier des Grecs.
(3) Il est l'ouvrage de M. Pierre PeUt.
(5) L'inscription de ces articles n'est pas douteuse à Epineqilt
. (4) AUaSy le neuvième article : Sanctam ecclesiam...
(5) Alias, le huiUème : Credo in spiritum sanctum..^
(6) AUae : Teriiâ die resurrexit à mortuiSf elc,
44
A saint Mathieu, enfin, le remplaçant du traître Judas :
Et f)itam œtemam.
Loin de nous la pensée de discuter ici le nombre, les noms
et le rang des apôtres I Qu'un certain manuscrit de la biblio-
thèaue d*Amiens en cite dix-sept; que le nom de saint
Mathias soit remplacé dans le canon de la messe par celui de
saint Paul, qui, en fait, n'a jamais été apôtre avant la Passion,
ni même avant TAscension; que les grandes litanies des
Rogations citent seize évangélistes et apôtres (1); que d'au-
tres ajoutent Barnabe, le disciple et le compagnon de saint
Paul, Simon le Cananéen, même les évangélistes Luc et Marc,
et saint Jude, parfois confondu avec saint Thaddée, qui
n'aurait été que l'un des soixante-douze disciples; nous
n'avons à examiner ici que ce qui a été fait dans l'église de
Yezinnes.
Il existe quatorze sujets. On reconnaît saint Jude, deux
saint-Jehan. Le second saint-Jehan est-il une répétition du
disciple bien-aimé de Jésus-Christ? A-t-on voulu représenter
son précurseur? Les douze auteurs du symbole, un second
«aint-Jean et saint-Jude, voilà donc ce qui se trouve dans
l'église.
Saint Pierre, le prince des apôtres, a la place d'honneur,
dans l'abside, au-dessus de l'Evangile. Saint André est vers
l'épttre. Puis, viennent en descendant, à droite, dans le
sanctuaire, saint Jean ; dans le chœur, saint Philippe et
saint Thomas ; dans la nef, saint Barthélémy (?) ; saint
Thaddée (?), saint Jude et saint Mathias. A gauche, dans le
sanctuaire, saint Jacques le Mineur; dans la nef, saint Jean,
saint Jacques le Majeur, saint Simon et saint Mathieu (?) .
Si nous avions pu découvrir ou les attributs, ou les philac-
tères, le moindre doute eut été levé. Au bas de la nef, on
aperçoit encore les restes d'une grande fresque, complètement
indéchiffrable.
Des peintures murales, à peu près pareilles, existaient dans
les églises de Baon, Epineuil, Môlay, Roffey, Yilliers-Vineux
(i) Ce sont les onze apôtres fidèles et de plus saint Matbias, saint
Paul, saint Barnabe et les deux évangélistes Luc et Marc. Sur les
anciennes portes de bronze de Saint-Paul-Hors- Ville, à Rome, comme
au Vatican dans les peintures du Guide, Jacques-le-Mineur, Thaddée
et Mathias, font place à Paul, Luc et Marc. A Téglise de Saint-Pierre
de Rome, Thaddée est remplacé par Paul.
45
et Trouer. Partout le badigeon les a couvertes. Le plus sou-
vent les apôtres avec les articles du symbole sont placés aux
points de consécration où l'évéque a répandu Thuile sainte.
Quelle est Tépoque de ces peintures? cela semble diflScile
à préciser. Pourtant elles sont évidemment du xvi« siècle. Il
est probable qu'elles ont été faites en même temps que celles
du bas-côté. Or, nous le savons, saint Lupien est daté du
mois de juillet 4509. Or, à cette épogue, la chapelle seigneu-
riale n'existait pas. Le mur de la nef se prolongeait jusqu'au
sanctuaire et donnait place à deux autres peintures, sans
doute saint Paul, que Ton s'étonne à bon droit de ne pas voir
au nombre des quatorze, et saint Barnabe, que les pères de
l'église et saint Luc, lui-même, ont qualifié du titre d'apô-
tre (1).
Les armoiries des Beauvarlet, maison de Picardie, sont
ainsi décrites : De sable à une fasce d'argent^ accompagnée
en chef (Tune étoile d'or et en pointe d'un croissant d'ar-
gent (2). Qui ne reconnaît, à la fasce près, les armoiries d'une
des clés de voûte de la nef latérale? Or, le 14 novembre 1502^
Marie de Beauvarlet, veuve de Jehan Raguier, seigneur en
son vivant de Vezinnes et de Fontaine-Géry, fait offre d'hom-
mage au comte de Tonnerre. Cette dame existait encore en
4509, quand a été faite la peinture de saint Lupien. C'est
donc à elle que sont dues les peintures murales de l'église et
peut-être même la construction, au moins partielle, de ce bas
côté. Quant au chevalier, s'il n'est pas Jehan Raguier, il
pourrait bien être mattre Antoine de Léviste, conseiller du
roi, rapporteur et correcteur de la chancellerie du roi à Paris,
cité comme seigneur de Vezinnes et de Fontaine-Géry dans
une procuration du 22 septembre 1505. Il aurait épousé la
veuve de Jehan Raguier (3).
La date de 1509 se rapporte au moment où Lous XII faisait
la guerre en Italie ; au moment où tant d'Italiens sont venus
(1) LenomdecetapotreetaItJoseouJoseph.il reçut après TAs-
cenaion le surnom de Barnabe, flis de la consolation, parce qu'il était
admirable dans les consolations qu'il savait multiplier aux affligés.
(2) Dictionnaire héraldique de Mignes, au mot fasce ; science du
blason de M. de Magny et autres.
(3) Actes de Michel Armand» notaire à Auxerre. (Communiqué par
M. QuanUn).
46
en France. Ces peintures ont pent'^tre été l'objet de quelque
vœu. Toute supposition est permise.
§ 3. — EXTÉRIEUR.
Sous le porche, à gauche de la porte d'entrée, est un j oli
monument funèbre en marbre blanc, où l'on remarque un
christ fort bien sculpté. On lit cette inscription religieuse (1):
Beati mortui qui in Domino moriuntur; opéra enim t//o-
rum sequuntur illos. Là, repose Dominique Grosjean, né à
Tonnerre le 6 avril 1782, mort à Paris le 4«>^ septembre 4 852.
Il fut le bienfaiteur de l'église.
Au-dessus de la toiture du chœur s'élève un petit clocher
hexagonal, couvert en ardoise, surmonté d'un campanile
assez étroit et aigu. Il contenait autrefois trois cloches. Deux
furent descendues en 1789, et envoyées à la Monnaie de
Paris (2). Il n'en resta plus qu'une, mais sa mission sainte
avait cessé. Elle ne devait plus appeler les fidèles à la prière ;
elle ne devait plus annoncer les solennités de la religion. Elle
n'avait trouvé grâce que pour faire un appel aux citoyens en
cas d'accident, d'incendie, de calamités publiques et d'élec-
tions. Cette cloche portait ce nom : Martine X P M 1596. Par
un étrange abus, ou au moins par un caprice fort original,
ces trois majuscules grecques indiquaient le nom de Martine
de Christom ou Christon, veuve de Guillaume Laing, seigneur
de Vezinnes et de Fontaine-Géry; c'était donc une espèce
de monogramme. En 4 596 Martine de Christon devait être
fort &gée. La cloche, sa filleule, a été cassée en 1857. Les
débris ont servi l'année suivante à en faire deux autres, dont
les parrains ont été M. Hippolyte Textoris, et M. Léon Gros-
jean; les marraines MM""*' Quignard et Marie Grosjean.
Ce clocher, décoré du nom de Beffroy, a été restauré en
1735 par délibération expresse des habitants. Quarante-quatre
personnes ont comparu, et en formaient la plus saine et
grande partie. On attachait une telle importance à cette
assemblée qu'une amende de dix livres devait être prononcée
(i) Tiré de I^Apocalypse, ch. xiv, v 43.
(^) Avec ces deux cloches du poids de 9,100 livres, (I0S8 kilog.),
ont été envoyés, le 4 mai 1789, provenant de Téglise, 13 marcs 10
oncea (3 k. Si) d'argent et 97 livres (47 k. 50) de cuivre.
47
eontre les défaillants. II y a lien de croire qn*un grand Booibre
a fait défaut (1). L'amende a-l-elle été payée?
§ 4. — CULTE, ETC.
Comme administration, Téglise ou fabrique de Yezinnes
Ggure dès le mois d'août 4 241 dans le testament d'un certain
Thomas, clerc de Tonnerre, qui appelle au partage de ses
largesses les pauvres du Saint-Esprit de Tonnerre, la maison
des lépreux, les abbayes de Saint-Michel, de Molosmes, de
Fontenay et autres, le prieur de Saint-Aignan, le curé et la
fabrique de NolrcrDame de Tonnerre, nombre de fabriques
des environs, entr'autres celle de Yezinnes et de Junay. Il
s'agissait pour chaque établissement de cent sols une fois
acquités, pour acheter cinq sols é* une rente annuelle destinée
à payer son anniversaire (3). Ces cinq livres ne représente-
raient pas moins de six cents francs.
Yezinnes, nous l'avons dit, était une simple paroisse à
laquelle, le plus souvent, était annexée celle de Junay, où le
curé allait oiner. Plusieurs réclamations se sont élevées à
diverses époques contre ce binage. Le 17 avril 1791^ les oflS*
ciers municipaux prennent en considération le mauvais état
des chemins, les infirmités du curé, Tirrégularité des oflSces,
et renouvellent avec instance les demandes antérieures pour
que les deux communes soient desservies séparément (3).
Il existe une délibération du 1» novembre 17S)3, qui fait
honneur aux sentiments religieux des habitants. 11 avait été
décidé, le "27 octobre, par le district de Tonnerre, qu'il ne
(1) Assemblée générale des habitants en date du 13 Juillet 1735,
pour la réparation de la bafroirie du clocher, et pour un procès contre
le sieur Boudrée, qui avait anticipé sur la grande commune.
(3] Cartulaire de Fontenay.
(5) Le curé Nicolas Molard était né en 172K). Il desservait les deux
communes. Le 6 février 1791, en présence des officiers municipaux,
de la garde natiqnale et des fidèles réunis, étant au bas de Tautel, il
avait prêté le serment civique, à haute et intelligible voix et en ces
termes ; « Je Jure de veiller sur les fidèles qui me sont et me seront
« confiés avec exactitude; d'être fidèle à la nation, à la loi et au roi;
« de maintenir de tout mon pouvoir la constitution décrétée par
« l'assemblée nationale et acceptée par le roi. » Ce prêtre était fort
aimé dans la commune. Il prit une assez grande part à Tadministra-
48
serait plus célébré de grand'messes le dimanche. Le conseil
générai et les habitants s'assemblent devant la porte de l'é-
glise. L'arrêté des administrateurs leur paraît contraire aux
droits de l'homme. L'article 7 de la constitution n'accorde-
t-il pas la liberté des cultes? « Nous sommes chrétiens,
a disent-ils. Nous tenons cette sainte religion de nos pères ;
« nous voulons la suivre comme eux, nous voulons y vivre et
« y mourir. Ne craignons pas d'en faire profession publiaue
a et constante I Continuons à remplir avec exactitude les
« devoirs qu'elle nous impose, et surtout sanctifions le di-
« manche ainsi que les fêtes. » Le conseil général, entraîné
et par ses convictions particulières, et par le désir des habi-
tants, décide que les dimanches et fêtes seront à l'avenir
chômés comme par le passé. Le citoyen Nicolas Holard est
en conséquence sommé de célébrer la messe et les ofiices les
dimanches et fêtes, d'enterrer les morts comme à l'ordinaire.
<( sans déroger aux 10, 20 et 30 de chaque mois, suivant le
« nouveau calendrier, étant jours de repos, se soumettant à
« les regarder comme tels, ainsi que la Convention l'a ordon-
« né. » Une quarantaine de signatures suivent cette délibéra-
tion.
Ce bon vouloir ne devait pas avoir un long effet. Mais,
faut-il s'en prendre aux habitants? Non. La loi leur fait une
obligation de convertir leur église en temple de la Raison.
Ceci se passe le lundi 46 floréal de l'an deuxième de la répu-
blique (5 mai 1794]. II n'y a pas lieu de croire que jamais
une vile créature ait pris la place du créateur et reçu les
adorations dues à Dieu seul. Déjà, dès le 12 avril, les deux
croix, l'une à la porte de Dannemoine, l'autre « au semé-
tière [sic], » celle du clocher; les fers et les vitres de l'église
avaient été adjugés au nom delà nation. Que dire? Le con-
cordat permettra de rouvrir l'église. Les offices y seront cé-
lébrés. Puis nous verrons au milieu d'une population catho-
lique, en plein xix« siècle, l'église dite française et les pro-
testants s'emparer tour à tour de ce monument, y établir
momentanément leur culte. Hàtons-nous de détourner nos
regards de ces tristes et fâcheux souvenirs f Pensons que
tion. S'il interrompit forcément le service religieux de la paroisse, il
le reprit dès que les circonstances le permirent 11 mourut à Vezinnes
en 1810.
49
quelquefois, trop souveDl même, les plus beaux jours ont leurs
nuages (I).
Nous venons de citer la croix du semelière. Examinons ce
gracieux monument dû à la foi de nos pères.
Il était autrefois sur la place, où il gênait la circulation ;
il fut transféré sur le mur du cimetière, au-dessus, d'une
espèce d'autel placé dans le mur même. Sur la base est ins-
crite en gothique carrée, mais fatiguée par le jet des pierres,
rhistoire de son érection :
a L'an mil b cens xxx bij\ le xx iij iour décembre fut
« dressée ces te croix par elle esrons (espérons) miséri-
corde. » Puis, suit en majuscules romaines : « Geste croix
fut rétablie le XXIII mars 1581. » Sur le piédestal, dans
un encadrement en forme de lozange, est une espèce de ser-
pette, au milieu de deux raisins. Sont-ce les armoiries du
donateur, ou de la donatrice, car le iozange indiquerait une
femme? ne serait-ce pas plutôt un signe symbolique, rappe-
lant sans cesse à une population viticole que sa fortune est
en Dieu et dans une bonne taille de la vigne? Sur chacune
des deux faces latérales est aussi un lozange. Dans Tuu on
voit le monogramme grec de Jésus, en gothique fleuronnée;
dans l'autre, un A soutenu d'un M oncial rappelle la salu-
tation angélique.
A la partie inférieure du fût, une Magdeleine repentante
embrasse la croix avec amour. Elle devait fixer sur le Christ
des regards pleins d*amour ; la tête a été enlevée par les ico-
noclastes révolutionnaires. Ce fût est semé d'étoiles, de co-
quilles, de raisins et de roses.
La (!omicbe appartient à Tordre ionique. Sur le dé des
croisillons on lit en majuscules ordinaires : « Cette croix a
« été restaurée le 9 f M8o, »
Les montants et les bras de la croix sont octogones. Ils se ter-
minaient ou par des fleurons ou par des fleurs de lys qui ont
disparu.
(i) En 4830, la secte des catholiques français s'établit à Vezinnes,
accueillie par un certain nombre d'habitants. Le culte est célébré dans
la cage d'un ancien pressoir; un cuvier renversé sert d'autel. Ces
schismatiques avaient promis gratuité complète pour toutes les céré-
monies religieuses et pour l'administration des sacrements. Mais leur
exigence en dehors du service religieux fut telle que, entln, on ouvrit
les yeux. Au bout de quelques mois ils durent partir de la commune.
4.
50
Le christ est de bonne faciure. Si sa léte a échappé au
vandalisme, ses jambes ont été brisées. Au dos de la croix
est la Vierge portant son divin fils. La mère de Dieu a eu la
tête enlevée]; ses pieds reposent sur une téie de chérubin.
La hauteur totale de cette croix est de cinq mètres trente-
cinq centimètres; moins belle que celle de Neuvy, elle est d'un
travail supérieur à celui des croix que l'on remarque à Corn-
missey, à Tanlay, et dans les autres communes des envi-
rons.
III.
TEMPS FEODAUX.
§ 4«r. — ANCIENS SBIONeURS.
Vezinnes a toujours fait partie du comté de Tonnerre. Le
seigneur était tenu à foi envers le comte auquel il rendait un
hommage qualifié, à tort, dans quelques actes, de nu à nu^
distinction qui appartenait seulement aux fiefs relevant immé-
diatement du roi. II y avait justice, maison ou château nota-
ble, motte, fossés, avec insignes de noblesse et d'ancienneté,
transmissibles par succession, donation ou vente.
Quels ont été les premiers seigneurs? soulever le voile
épais qui nous dérobe l'origine de la féodalité est désormais
impossible. Nos plus anciens renseignements remontent à
peine à la fin du xiii« siècle. Les voici : « Je, Gauchiers de
« Noyers, escuier, faiz asçavoir à touz ceulz qui ces pré-
« pentes lectres verront, que je tiens de Monsieur le conte
« d'Auxerre et de Tournerre, nu à nu, tout ce que je hai à
« Poli (Poilly-sur-Serain) et tout ce que Ton y lient de moi en
« fié et rièrefié, et vingt cinq livrées de terre que je hai, Tes-
« taige de Tournerre en partie.... de rechief : le fié de Querrisé
« (Carisey), et le fié de Visines (Vezines), et le fié de Chais-
« signèles (Chassinelles), etc.... et en tesmoing de ce, hai
« mis mon séel, à ces présentes lectres, données en Tan de
« grâce mil deux cens quatre vins et dix huict» le vendredi
« après Pasques closes (1 1 avril) 4 298 (1 ] »
(!) Cartuiairo de Tonnerre, n« lxvi, aux archives départementales
de la Côte-d'Or et à celles de l'Yonne.
51
Quel était ce Gauchiers de Noyers ? Comment le fief de
Vezinnes lui était-il advenu ?
D*abord quel était ce Gauchiers ? Le P. Anselme donne au
maréchal Miles VI de Noyers un second fils du nom de Gau-
cher» seigneur d'Escla von, marié à Marie de Pecquigny, veuve
de Jean de Roucy, seigneur de Pierre-Pont. Ce Gaucher tran-
sige, en 1329, avec les héritiers de Jean de Roucy, qui don-
nent à Marie de Pecquigny, à titre de douaire, six mille livres
de rente, somme énorme pour Tépoque. Il meurt sans enfants
en 1334; sa veuve convole en troisièmes noces avec Raoul
de Rainneval. Evidemment ce Gaucher n'est pas celui qui
nous occupe. Que Miles VI soit mort fort âgé en 1350, ce
n'est pas un motif pour qu'il ait eu un fils écuyer dès 1298.
Puis, Miles VI est devenu veuf en 1303 de Jeanne de Rumi-
gny, dame de Montcornet, dont le P. Anselme ne fait pas
mention. Ce n'est qu'en 1304 qu'il a épousé Jeanne de Flan-
dres-Dampière, mère de son second fils Gauchiers. Celui-ci
n'est donc pas le seigneur de Vezinnes faisant acte de foi et
hommage en 1298.
Au mois de mars 1292, dans une charte donnée aux reli-
gieux de Pontigny, Marie de Crécy, ou plutôt de Châtillon,
veuve de Miles V, de Noyers, et Miles VI, son fils atné, men-
tionnent un autre Gauchiers de Noyers, omis encore par le
P. Anselme. Ce Gauchiers est fils de Miles V et frère de
Miles VI, qui se porte fort pour lui, parce que très-probable-
ment il est mineur. Voilà notre seigneur inconnu I II est de-
venu majeur, il acte en 1298 (1).
Quelle est l'origine féodale de Noyers ? Pourquoi n'est-il
pas donné de pouvoir répondre? Il ne serait pas sans fonde-
uieut d'admettre que Vezinnes et Carisey étaient arrivés à
Gaucher par Marie de Crécy, sa mère, et par Isabeau de Ville-
hardoin deLisignies(Lezinnes), son aïeule maternelle, mariée
à Gaucher de Châtillon. Cela n'est pas clairement démontré.
Nous pourrons trouver des hypothèses plus plausibles.
Suivons l'ordre chronologique.
Au mois d'octobre 1321, la commune de Vezinnes est affran-
chie par lettre de Jean, seigneur de Thil en Auxois, de Mari-
(1) Tout ce qui tient aux rectifications à Taire au P. Anselme est du
aux gracieuses communications de M. Chalant de Bel val, qui possède
des chartes en grand nombre sur rtiistoire de Noyers.
52
goy, la seconde baronnie de la Champaigne^ et de Vezine-
leS'Toumerre, avec le consentement de « Madame Agnès de
« Froslois, sa famme, dame des dits lenx. » Noos parlerons
plus loin de cet acte important. Il était la récompense de ser-
vices rendus par leurs vassaux (1).
JeandeThiletaitconnetabledeBourgogne.il fut en 1346,
avec Jean de Frolois, Tun des exécuteurs testamentaires du
duc Eudes de Bourgogne. Il avait épousé en secondes noces
Jeanne de Cbàteauvilain, fille de Jean III de Châteauvilain
et de Marguerite de Noyers» celle-ci fille de Milles YI. Agnès
de Froslois était fille de Jean de Frolois et d*Agnès de Saint-
Verain, qui s*était alliée en premières noces avec Guillaume
de Mello. Comment reconnaître dans ce dédale généalogique
si Yezinnes appartenait à Jean de Thil ou à sa première
femme.^ Leur union était antérieure à 4308.
Les droits de Jean de Thil n'auraient-il pas pu remonter a
Sybille, fille de Clérambaut de Noyers et d'Alix de Brienne (3]?
Sybille avait épousé Ponce de Hont-Saint-Jean, seigneur de
Cbarny et en partie de Cbâtel-Censoir ; tous deux vivaient
en 1228. Enfin, leur fille Elisabeth de Charny s'était mariée
en premières noces avec le seigneur de Thil en Auxois, d'où
Jean de Thil, et en seconde noces avec Gaucher de Saint-
Florentin, seigneur de Pacy, dans le Tonnerrois.
Cependant l'acte de 1321 semble indiquer que Agnès de
Frolois était dame de Yezinnes, Dame de ces leux, est-il dit.
A quel titre? Nous n'avons pas le moyen d'établir même une
hypothèse.
Puis, comment expliquer ces droits féodaux en présence
de l'acte qui suit :
Gaucher de Noyers, le fils de Miles Y, parait être mort, soit
en 1321, soit au commencement de 1322. A cette époque, sa
fille Marguerite était mariée à Thomas de St-Séverin. Le 15
avril 1322, six mois après Taffranchissement de Jean de Thil,
ce seigneur rend cette foi et hommage : «A honorable homme
« noble et poissant Robert de Bourgogne, conte de Tour-
« nerre, Thomas de Saint-Séverin, conte de Marcice, sire de
« Saint-Séverin et la Roche-Chelon, salut et accroissement
« d'onneur ; nous signifions à votre hauteté que pour cause
(1) Courtépée, vi, 331.
(2) Clérambault de Noyers, croisé en ii08.
53
a de Marguerite de Noihiers, notre chière moictlier, fille de
« Gauchiers de Noihiers, chevalier, que nous tenons de excel'
« lent prince Robert parla grâce de Dieu, roy de Jérusalhem
« et de Sezile, etc...., la ville de Poli, la moicttierdu paage
« de Visanes, vint et chitine libres de tournois ou festage
« de Tournerre, es octaves de Toussains...., les arriers fié
« des villes de Quaresy et de Visanes, que le comte de Joigny
« tient de nous, etc. etc., la ville de Chasinelles que messire
« Erard des Arceys tient de nous,. etc. etc. (4). »
Il suffit de rapprocher cette charte de la précédente pour
voir que Visanes est bien Yezinnes. Ainsi, Marguerite de
Noyers a hérité de son père, s*e$t mariée à Thomas de Saint-
Séverin,et a transmis à titre d'arriëre-fief Yezinnes et Carisey
à son cousin Jean de Noyers, comte de Joigny.
Plus de soixante-dix ans s'écoulent sans rencontrer le nom
d'uu seul seigneur de Yezinnes.
Dans la nommée de Tonnerre au bailli de Langres, faite le
17 avril f393 (2), Jehannin La Hure, procureur de Loys de
Chalon, comte de Tonnerre, s'exprime ainsi : « Item, le fié
« que tient de nous es villes et finaiges de Yezinnes et Qua-
« risy Jean de Buxiëres à cause de sa femme. » De quelle
maison était cette noble dame de Yezinnes? n'aurait-elle pas
été la représentante des maisons de Thil et de Froslois ?
Yoici qu'au l^r juin nous retrouvons un des héritiers de la
maison de Noyers. C'est Amé de Choiseul, chevalier, seigneur
de Chancenay, qui fait hommage et aveu pour les fiefs de
Carisey et de Yezinnes.
« Premiers : la ville de Quarisey, ensemble les justices
« haulte, moyenne et basse, ycelle justice admoisonnée par
« an cent dix sols tournois, etc. etc.
« Item. La ville de Yezinnes, ensemble la justice haulte,
« moyenne et basse, laquelle justice puet valoir par an
« environ dix livres tournois, etc., etc. »
« Item. Il y a aud. Yezinnes vingt sept boui*geois qui paient
(I) Cartulaire de Tonnerre.
(3) 11 faut se rappeler ici que l'année commençait à Pâques. Ainsi,
en 4393, Pâques était le d avril, et en 1394, Pâques n'arrivait que le
49 avril. Il y a donc eu dans cette année deux 47 avril, correspondant,
suivant Tusâge actuel, Tun au jeudi après Quasimodo de 4393, l'autre
au vendredi saint de 4394, deux jours avant la fin de Tannée.
54
« chascun deux sols el croient et apetisent pour ce (1), pour
« les vingt sept hommes que y sont cinquante quatre sols
« tournois. »
« Item. Y a aux Yezines sez hommes qui chascun pour
« leurs héritaiges qu'il ont hors de la dicte ville de Yezines
« doit un bichet froment; pour ce deux septiers froment,
« eic, etc. (2).
Chose remarquable, il n'est rien dit du Castel, n'existaii-
il pas?
Amé ou Aymé était fils de Guy de Choiseul et de Jeanne
de Noyers-Joigny (3). Il était arrière -petit fils du maréchal
Miles VI, de Noyers. Ce sire de Choiseul possédait un tiers
de Noyers, puis Chassenay, Montaiguillon (4], Carisey et
Yezines. Ces deux derniers fiefs lui étaient-ils arrivés par re-
présentation de sa mère et de Gaucher de Noyers, son grand
oncle? Il était un haut, grand et noble personnage, conseiller
et chambellan de Jean de Bourgogne, qu'il accompagnait dans
presque toutes les guerres. En 1406, il se trouvait sous la
conduite de Guillaume de Vienne pour défendre les frontières
de la Picardie contre les Anglais. Cette précaution du duc eut
tout le succès désirable. Les ennemis ne purent rien entre*
prendre sur la France. Toutefois, le seigneur de Choiseul
n'avait pas été heureux. Il fut fait prisonnier devant Calais.
Le duc lui fit donner deux mille francs pour se racheter et
pour le dédommager de ce qu'il avait souffert. Quelque temps
avant le mois de juin 1416, Aymé de Choiseul et neuf autres
gentilshommes furent mis en garnison à Noyers, pour défen-
dre cette ville contre les gendarmes du château de Tonnerre.
(i) Augmentent et diminuent
(â) Carlulaire de Tonnerre. Nous n^avons pas cru devoir repro-
duire le détail des propriétés rurales déclarées par Amé de Clioiseul.
(3) Jeanne de Noyers, morte le 13 octobre 4375, était fille de Jean
de Noyers et de Jeanne de Joinville (le P. Anselme, Moreri, Annuaire
de l*Yonne 4856). Agnès de Noyers, dame de Rimaucourt et de Noyers
pour un sixième, nièce de Jeanne, avait épousé Jean de Ctioiseul,
seigneur d'Aigremont (iiommage en lioi). Son flis Jean de Choiseul,
avait épousé Marguerite de Ctiauvirey, dame de la Bussières, veuve de
Jean de Rougemont. Jean de Choiseul affranchit avec elle les habitants
de Bussières (34 juillet 1420).
(4) Montaiguillon est un vieux château ruiné, au milieu de la forêt
deLoan ou Louan,.dans la Brie-Champenoise, a environ 56 kilomè-
tres de Troyes.
B5
Choiseul avait le titre de gouverneur. Le 5 octobre 14(9, il
vend à la duchesse de Bourgogne tout ce qui lui appartient
dans la terre de Noyers (1). Son nom figure encore dans
« la visite et assiette du comté de Tonnerre, » faite en 1424
par ordre du duc. Il avait épousé Claude de Grancey, fille de
Robert, seigneur de Chassenay, et de Jeanne de Beaujeu,
veuve de Philippe de Chauvirey, seigneur de Bussières (2.)
Elle épousa en troisièmes noces, vers 1439, Jean de Mello,
chevalier, et mourut le 31 octobre 1439. Dans cette alliance
nous retrouvons les noms de Bussières, Chauvirey, Beaujeu
qui peuvent faire supposer qu'Aymé de Choiseul fut seigneur
de Yezinnes et de Carisey par sa femme. Il sufiirait pour cela
que Jeanne de Beaujeu, mère de Claude de Grancy, fût fille
ou petite-fille du maréchal Edouard de Beaujeu, ce qui la fe-
rait descendre de Jean de Thil et d'Agnès de Frolois. Sub
judice lis est.
Jeanne de Choiseul, fille unique d'Aymé, dame de Montai-
guillon, porta en 1410 les terres de Yezinnes et de Carisey à
Etienne, sire d'Anglure, chevalier, chambellan de Henri V,
roi Angleterre. Il vivait encore en 1440. Jeanne épousa en
secondes noces Jean de Blaisy, dont elle était veuve en 1453.
Elle contracta enfin une troisième union avec Jacques de
Louan, son voisin dans la Brie champenoise. Elle vivait
encore en 1474. Alors elle transigeait avec Guillaume de
Choiseul, seigneur de Saint-Clément, petit-neveu de son père.
Elle est la dernière de la branche ainée des Choiseul.
La succession des seigneurs de Yezinnes nous est inconnue
pendant plusieurs années.
Comment ce fief advient-il à Jean Guisdebert (3) qui rend
hommage à Jean de Husson, comte de Tonnerre, le 6 août
(1) Cette vente fut faite au prix de neuf mille écus d'or et deux cents
francs de monnaie courante. Y étaient compris les revenus depuis le
premier octobre, tous les biens meubles, ornements de cbapeHet
joyaux* vaisselle d^argent et autres, linges, etc., qui étaient dans le
château.
(3) La succession de Philippe de Chauvirey advint à Isabelle ou
Odette, sa sœur, mariés en premières noces à Erard du Chastelet, et
en secondes noces à Jean de Montjustin. Il était ûls de Vaulhiers de
Chauvirey et d'Elisabeth d'Oiselet.
(3) Guiesdebert, Guisbert ou Guiedobert, nom que nous n'avons
rencontré que dans une seule charte. Repréâenlait-ll Jeanne de Cboi*
seul et l'un de ses trois maris ?
56
1 l8i ? Il parait avoir agi fort libéralement envers les habitants
et leur avoir concédé diverses propriétés. La charte du 16
novembre 1513 semble indiquer que Yezinnes appartenait à
Jeanne de Convainson de ConnanSj sa femme (l).
Le \y^ siècle n'est pas terminé que déjà nous trouvons un
autre nom, une autre famille, La seigneurie appartient à
Marie de Beauvarlet, dame d'Esternay (3). Elle avait épousé
Jehan Raguier, maître des comptes, puis trésorier des guer-
res, seigneur de la Motte-Tilly et de Fontaine-Géry, sur Ton-
nerre, d'une ancienne maison venue d'Allemagne en France,
avec Isabeau de Bavière, fixée en Champagne et maintenant
éteinte; sa famille était haut placée. Parmi ses membres on
trouve des conseillers au parlement, maîtres des requêtes,
conseillers d'Etat, etc. Elle s'est alliée aux Dinteville, Béthume,
Briçonnet,Chastellux,Moyencourt,etc. — On a de lui un hom-
mage du 23 mai 1493 à Antoinette de la Trémouille, dame
de Tonnerre. Marie de Beauvarlet devint veuve en 1 502, si
l'on en juge par l'offre d'hommage au comte de Tonnerre, le
14 novembre. Elle a dû se remarier en 1505, avec Antoine
de Leviste, dont la famille nous est inconnue. Il était rap-
Eorteur et correcteur de la chancellerie du roi. Le 22 septem-
re 1505, il donne pouvoir et procuration à un chanoine
d'Auxerre d'amodier les bois de sa seigneurie (3).
Quoique Marie de Beauvarlet ait laissé de son premier
mariage un fils, Louis Raguier, seigneur de la Motte-Tilly et
d'Esternay, marié à Charlotte Dinteville, fille du bailli de
Troyes, quoique plusieurs de ses filles se soient établies,
Yezinnes, après cette dame, change encore de propriétaire et
de famille.
§ 2. — LES ÉCOSSAIS.
Au xi« siècle, un roi de France avait établi une garde écos-
saise. Charles-le-Gros voulut que vingt-quatre genjjshommes
de l'Ecosse aient la garde de son corps, nuit et jour, h la
guerre, pendant la paix, dans ses conseils, comme à table, à
la messe, à la chasse et même pendant le repos du lit. Saint
(4) II existait en Normandie une famille noble de Couvains, et une
autre de Conan.
(2) Département de la Marne, à 40 kit. d*Epernay.
(3) Noie de M. Quantin, archiviste de l'Yonne.
57
Louis reprit ou continua ce service. Ces gentilshommes furent
appelés archers du corps. Leur présence continue près du roi
les fit dénommer gardes de la manche. On les retrouve jus-
qu'en 1830. Charles V ajouta soixante-quinze archers pour la
garde du logis, les corvées, vedettes et sentinelles. Charles VI
maintint cette institution. Telle était la réputation de bra-
voure et d'uiiliié des archers que Henri VIII, roi d'Angle-
terre, avait pris pour corps de sa devise un archer bandant
son arc et pour dme ces mots français : Qui je défends est
maistre.
Quand les Anglais envahirent la France, Jean Stuart, comte
de Boucan et de Douglas, fils du duc d'Albanie, vint avec
sept mille Ecossais aider le dauphin à chasser les ennemis
et à raflermir le trône ébranlé de son père. On sait Técla-
tante victoire remportée par les Français et les Ecossais réunis
à Beaugé. Jean Stuart fui connétable Tannée suivante ; une
compagnie de gens d'armes écossais fut créée, un premier
homme d'armes fut ajouté aux vingt-quatre gardes de la
manche.
Les archers écossais étaient somptueusement armés, équi-
pés, montés. Chacun d'eux avait un écuyer, un valet, un page,
deux serviteurs dont l'un s'appelait le coutelier, à cause du
grand coutelas qui lui était confié.
Charles VII, Louis XI, Louis XII créèrent chacun une
compagnie d*archers, mais toute française. Du temps de Fran-
çois P^ les vingt-cinq gardes de la manche étaient armés de
brigandines, gorgery f salades chargées d'orfèvrerie, ^forde-
bras avec acier, arcs, trousses, espées, dagues, et hocque-
tons d'orfèvrerie moult riche. Ces hommes, de haute stature,
firent l'admiration des dames italiennes lors de l'entrée du
roi à Milan. La garde écossaise avait le pas. Elle se distingua
à Montlliéry, au siège de Fontoise, à Fernoue, Agnadel, Ba-
vennes, Pavie; elle sauva Henri IV allant reconnaître l'armée
du duc de Parme; elle arrêta le poignard des Seize levé sur
sa tête.
Si plus tard cette compagnie ne fut plus écossaise que de
nom, elle n'était pas moins la première en 4791, heure
suprême de la monarchie, comme elle le fut encore en 1814.
On sait que cette compagnie, composée de gentilshommes,
avaient pour valets des jeunes nobles de quinze à dix-sept
ans, qui faisaient ainsi leur apprentissage comme plus tards
les cadets.
58
Parmi les capitaines de cette garde écossaise nous trouvons :
Vers 1 428, Archambaud de Douglas, beau-père du conné-
table Robert Stuard ;
1473, Robert Coningham;
4480, Jean Coningham ;
4493, Beraud Stuart, seigneur d'Aubigny, comte de Terre-
neuve, connétable du royaume de Naples, chevalier de Tordre
de Saint-Hicbel, mort en 1508;
4508, Jean Stuard, seigneur d*Aubigny;
4513, Robert Siuart, connu sous le nom de maréchal d'An-
bigny (1515), qui avait épousé Anne Stuart, sa cousine, fille
de Beraud, sus-nommé, et d'Anne de Maumont, fille naturelle
du duc d'Alençon, prince de la maison royale:
1514, Jean Stuart, frère du maréchal d*Aubigny;
1544, Jacques de Lorges, comte de Montgommery (1).
La formation de la garde écossaise, les hauts emplois des
Stuarts, des Douglas, et autres seigneurs, avaient amené en
France un grand nombre d*Ecossais. Sans sortir des environs
de Tonnerre nous pouvons citer les :
1. Ansthruttbk (d'Anstrude), seigneur de Tronchoy en
1685, de Bierry les Belles-Fontaines, qui prend le nom du
seigneur. Robert et David d'Anstrude viennent en France
vers 1 51 4 ; ils servent dans la garde écossaise sous Robert
Stuard, maréchal d'Aubigny.
8. Bar ou de Bard, famille éteinte à Tonnerre. Le der-
nier est mort capitaine de gendarmerie et chevalier de Saint-
Louis à Saint-Flour. Il était allié à la famille Viard.
3. De Christom à Fontaine-Géry et à Vezinnes (1518).
4. CooKBORN, à Villeneuve-au-chemin (Aube), à Jaulges
(Yonne).
5. CoNiGHAM ou CONINGHAM , scigocur dc Yillemorien ,
d'Avirey, etc. On cite deux capitaines des archers écossais.
6. Damster, Dambster ou Damestel, écuyer, demeurant
à Coussegrey (1507); marié à Julienne de Harcenay; a le fief
de Harnay-sur-Cry (1 540) .
7. Despensbr (d'EspencedePomblain, de Billy, etc.), sei-
gneur de Lignières, etc.
(4) Histoire des troupes étrangères par Eugène Fieffé, commis
principal au ministère de la guerre. Paris, 9 vol. in*S^, i, passim.
59
8. D'Hedouhart ( d'Edoqard ), seigneur de Grimault,
Jonancy, etc., bailli de Noyers (1536).
9. Drowas (Drouas), à Jaulges, etc.
10. Fautheringham, Foulthrinuham,Fautrin6An (Alexan-
dre), écuyer, archer de la garde écossaise du corps du roi,
mariée Jeanne Dousroie; a le fief de la Bergerie et de Villecien
à Ancy-le-Franc (1540).
1 1 . Fitz-Jean, seigneur de Chemilly et de Viviers.
12. D'HÉRiOT Thomas, lieutenant des gardes écossaises,
épouse Huguette Le Bascle. Son fils, Patrice d'Hériot, est
aussi lieutenant des gardes écossaises. Il épouse Barbe de
Cbastenay.
13. De Humes (Georges), archer sous François K, sei-
gneur de Pimelles et de Villecien.
14. Jackson.
15. Karendefex, à Sancy.
16. Laing^ à Fontaine-Géry, à Vezinnes, à Ligniëres.
17. De Lenfernat, dans un très grand nombre de rési-
dences, Vergigny, Avroles, Saint-Florentin, etc.
18. LiviNGSTON ou de Léviston, archer de la garde écos-
saise, gouverneur de Montfort, seigneur de Duchy.
19. Ramsay, seigneur deSerrigny.
20. Stratum ou d'EsTRATON (Thomas), écuyer, lieutenant
général du maréchal d'Aubigny, seigneur de Moulins, près
Noyers (1540), par son mariage avec Huguette Le Bascle,
veuve de Thomas d'Hériot.
21. Stdart, à Fontaine-Géry, Vezinnes, Tronchoy (Yonne),
Ligniëres (Aube).
22. De TouTTEPAiRE, seigneur de Prilly.
23. De Vathers (Vathaire).
24. De VoARLAT (Jean), écuyer, demeurant à Coussegrey,
où il avait épousé Guillemette de Damestel.
Et beaucoup d'autres dont les noms nous ont échappé.
A cette mémeépoqne vinrent aussi dans leTonnerrois plu-
sieurs Grecs ou Argoulets et Stadiots, cavaliers Albanois,
qui avaient, dit Brantftme, « la coustume de porter les testes
«de leurs ennemis à Tarçon de leur selle (1) ; » ainsi, Andry,
seigneur de Tronchoy; Cénami ou Cénomani, Arquier, tous
(1) Histoires des troupes étrangères, par Eug. Fieffé, I, S,
60
trois furem baillis de Tonnerre ; et Diomède de Narcin, che-
valier, lieutenant de M. de Guise, grec, mort à DaDoemoine.
§ 3. — MAISONS LAING ET STUART.
Guillaume Laing avait été d'abord archer de la garde écos-
saise, où il s'était fait remarquer par son zèle et par son dé-
vouement. Sa première récompense avait été d'être armé che-
valier, puis il était devenu lieutenant de cette noble compa-
gnie. En 1518. il est seigneur de Fonlaine-Géry et de Vezin-
nes. Huit ans après (15^6), il a ajouté Lignières à ses pro-
priétés féodales. Nous voyons ce guerrier de mérite assister
le 16 septembre 1527 aux assises de Tonnerre, où avaient été
convoqués tous les posesseurs de fiefs dans le comté (1). Selon
toute probalité, il est mort à la fin de cette année. Il avait
épousé Martine de Chrislom qui, pour Fontaine-Géry comme
pour Vezinnes, était aux droits de Jean Raguier. Celui-ci avait
laissé plusieurs enfants. Ce devait donc être une acquisition.
Martine de Chrislom fait hommage au comte de Tonnerre à
la fin de 1527. Cet acte a été solennellement brûlé en 1793,
aulo-dafé ridicule, qui n'a eu d'autre efl'et que d'occasionner
nombre de lacunes dans l'histoire, surtout pour les commu-
nes. Martine existait encore en 1 596, si l'on on croit le bronze
de la cloche dont elle fut probablement la marraine ; elle de-
vait être fort âgée, presque centenaire.
Elle avait marié, vers 1530, Claude de Laing, sa tîlle uni-
que, ù Jean Stuarl, l'un des membres de celte maison ancienne,
immense, dont la souche anglo-normande remonte au-delà
du xir siècle (2). Walters (3) Fitz-Alain, seigneur de Don-
dondal, occupait près du roi David la charge de Steward,
c'est-à-dire d'intendant, sénéchal ou maître de la maison
royale. Celle dignité devint héréditaire. Le nom s'en substitua
tout naturellement à celui de la famille. Tels ont été en France
les Bouieiller de Senlis, les Le Séneschal de l'Orléanais, et
tant d'autres.
Le septième Stuart, du nom de Robert, épousa Majory
(4) Archives de M. le marquis de Louvois.
(2) Hommage du iU mai 1330. Il a eu aussi l'honneur de Tauto-daré
républicain.
(3) Waulhicr ou Gauthier.
61
Bruce, fille du roi Robert Bruce, le plus grand homme sorti
des luttes de TEcosse contre TAngleterre. Cette princesse était
sœur du roi David II qui mourut sans enfants. Robert Stuart
était un général brave ; il succéda à son beau-frère, et fut
couronné à Soone, le 27 mars 1 371 , sous le nom de Robert II.
Telle a été la branche ainée. Marie Stuart, en épousant Henri
Stuart, baron Darniey, son parent éloigné de la branche ca-
dette, lui a transporté ses droits sur les couronnes d'Ecosse
et d'Angleterre. Jacques I^ fut leur fils.
Mous avons déjà cité Robert Stuart, maréchal d*Aubigny,
mort glorieusement au service de la France. Il était arrière-
grand-oncle de Darniey. Le mari de Claude Laing , Jean
Stuart, ce fier et brave écossais, cet homme d'armes de la
maison du roi, était frère du maréchal, d'abord son lieute-
nant dans la garde de Sa Majesté, puis vers 1514 capitaine
et chef de ce corps important ; c'est par cette alliance qu'il
devint seigneur de Fontaine-Géry, de Vezinnesetde Lignières.
A ces fiefs, il ajouta celui de Tronchoy.
François I«r doit passer dix jours à Tonnerre, lors des fêles
de Pâques, en 1542. II vient avec toute sa cour. Les autori-
tés» les habitants en grande foule, attendaient le roi à la porte
Saint-Jacques ou de Vaucorbe. Claude Abram, recteur des
écoles, a fait préparer un théâtre devant le portail nouvelle-
ment construit de l'église Notre-Dame (1). Les écoliers doi-
vent y jouer une pièce de circonstance à la louange de S. M.
Mais la prévoyance administrative est déjouée ; ces prépara-
tifs, auxquels on attache tant de prix^ deviennent inutiles.
Le roi arrive parla porte des Champs depuis la porte Saint-
Pierre; il descend la rue des Forges, le Perron, et va mettre
pied à terre à l'hôpital où il prend gîte. Son séjour à Tonnerre
est marqué par un événement grave. Un ambassadeur de
Charles-Quint vient lui déclarer la guerre; la réception a lieu
dans la grande salle. Il est regrettable qu'il ne nous ait été
conservé aucun des détails de cette curieuse cérémonie (i).
Jehan Stuart accompagne le roi. Il vient de terminer la
construction du château de Fontaine-Géry. Le roi veut le con-
(1) La date précise de cette jolie construction est 1536.
(3) Histoire manuscrite de Cerveau, mémoire du notaire Petitjean
(4592). Annuaire de 1830, p. 225.
6Î
nattre, le visiter. Le capitaine des gardes a ThooDeor de le
recevoir, et de lui offrir à dtner.
Un huitain fort naif, rapporté par le notaire Petitjean,
l'historien de la ville, a conservé le souvenir du passage de
François T«r, événement mémorable pour Tonnerre, le voici :
Un autre alors disoit
Les beaux jours de cette ville ;
Qu'avant le feu on jouoit (I)
Au lieu de Fontenille.
Lors de la venue du roy
Tout était en bon arroy.
Chacun vlvoit sans murmure
Et en bonne nourriture.
Citons une requête du palais du 7 novembre 1543, qui re-
connaît à Jean Stuari, comme aux autres habitants de Ton-
nerre, droit aux usages, afin de faire merrain et mener bois
« en son hostel seigneurial de Fontaine-Géry » pour son
chauffage et autres nécessités.
Jean Stuart dut cesser les fonctions de capitaine des gar-
des. Son âge, ses longs et honorables services devaient mettre
fin à sa carrière militaire. Il fut remplacé par Jacques de
Lorges, comte de Monlgommery, père de Gabriel de Mont-
gommery, son successeur, le dernier capitaine d*origine écos-
saise. On sait que ce fut lui qui eut le malheur de tuer Henri II
dans un tournois, en 4559.
Le 20 juin 4551, Louise de Clermont, comtesse de Ton-
nerre, alors madame du Bellay, fait don à Jean Stuart et à
Claude Laing, sa femme, de quatre arpents attenant le bois
des Brosses. La cause de cette libéralité demeure inconnue.
Le procès-verbal de la coutume de Sens, rédigé le 4 novem-
bre 1555, indique comme seigneur de Vezinnes Grégoire du
Chastelet et Damoiselle Claude de Laing. Jean Stuart était
donc mort. Il est de tradition que ce brave seigneur a fini son
honorable carrière à Vezinnes, que sa dépouille mortelle y est
restée. N'aurait-elle pas été confiée au cercueil vide qui est
encore dans le caveau seigneurial? Pourquoi a-t-elle disparu?
Quelle main profane Ta enlevée? C'est une énigme.
Sa veuve contracte une troisième alliance avec Jean d*Hériot,
(1) L^incendie général de Tonnerre eut lieu en 1556, quatorze ans
après le passage du roi.
63
Hariot ou Henriot, d'une origine écossaise (1). Ces nouveaux
liens ne sont pas heureux. Le 5 naai 1567 Claude de Laing,
femme séparée de Jean Hériot, soutient contre le comte de
Tonnerre que sa terre est en franc aleu, sauf la justice haute,
moyenne et basse, qui est de la mouvance du comte. Il s'agit
probablement de Fontaine-Géry. L'arrêt n'est pas connu.
Le portrait de Jean Stuart existe au château de Béru. C*est
an homme mâle et vigoureux, ayant force et taille en partage.
Il parait digne des commandements auxquels il a été appelé.
Ce seigneur a laissé de sa première compagne plusieurs
enfants. Nous pouvons citer entr'autres :
Guillaume l'atné, qui hérite des terres de Yezinnres, Fon-
taine-Géry, etc.
Claudine, qui, le 11 mars 1556, épouse Hervé du Pé,
écuyer, lieutenant de la garde écossaise, veuf en premières
noces d'une demoiselle de Courtenay, issue du roi Louis YIU.
Nous retrouverons sa descendance. Elle est désignée comme
dame de Yezinnes et de Fontaine-Géry, et comme nièce du
maréchal d'Aubigny.
On trouve, à la date du 25 juin 1 544, un Jean Stuart qui se
qualifie du titre de seigneur de Yezinnes et de Fontaine-Géry.
Sa femme était Colette de Mussy, sœur de Claude, qui avait
épousé David d'Ansthrutter. Ces deux sœurs étaient filles de
Nicolas de Mussy, seigneur de l'Ile-sur-Serain, etdeJeoffrine
Cbaillot. Ce Jean Stuart n'était-il pas fils de Jean Stuart et de
Claude de Laing? — II a peut-être eu un autre fils ou petit-fils
da nom de Thibaut?
Château, — C'est à Jean Stuart que l'on doit le château de
Yezinnes, jolie construction dans le genre écossais. La révo-
lution Ta fait disparaître en très grande partie. Grâce aux re-
cherches, aux sondages, aux rapprochements de MU. Pierre
Petit et Jacques Barbenoire, il a été possible, au milieu de
ses ruines, de reconstruire ce manoir et de le fi.\er sur le pa-
pier. Quelles tristes réflexions fait naître ce travail, qui nous
prouve uue fois de plus une la surface de la terre est cou-
vertes de ruines qui en cacnent déplus anciennes, et qui sem-
blent en appeler d'autresl
Situé sur le penchant d'une colline, ce château dominait
toute la vallée. Aussi, offrait*il autrefois au voyageur un ra-
(i) Voir plus haut. Ce mariage était antérieur au 36 avril 4564,
64
vissant coup d'œil. C'était un gracieux point de vue que ces
trois arceaux de la double galerie qui masquaient le corps
principal et réunissaient deux pavillons élégants ornés de
quatre tourelles, ajourés chacun de quatre baies à meneaux.
Les deux pavillons, voilà tout ce qui reste I
Au pied du château régnaient de spacieuses terrasses. Au-
dessous et jusqu'à la route se trouvait le jardin potager; à
gauche, vers le midi, le parc, étage de trois massifs divers,
la plupart en chêne et en charmilles. Une vaste cour séparait
le logis des bâtiments de service. Adroite, du côté du village,
près de la chapelle seigneuriale, était l'entrée principale, avec
tour, herse, pont-levis, fossés, qui la séparaient d'une place
d'armes ou boulevard couvert de tilleuls.
LÉGENDE DU PLAN.
A. Porte d'entrée, depuis surmontée d*un colombier. — B. Entrée
du corps de logis principal. — C. Vestibule. — D. Salle des gardes*
depuis salle à manger avec une vaste cheminée. — E. Salon avec
une cheminée de même dimension, mais plus ornée. — F. Grand ca-
binet avec sortie sur la cour.— G. Chambre à four.— H. Fruitier. Entre
les deux, un escalier dérobé qui conduit au premier étage; au-dessous
une salle étroite qui a pu servir de prison. Des meurtrières donnent sur
laplace. — I. Pavillon nord. Il existeetservaitde cuisine; il a sortie sur la
grande galerie,— K. Galerie formée de trois arcades. — L. Première
terrasse avec escalier qui descend aux caves et aux terrasses infé-
rieures. — M. Cabinet derrière Tescalier d^honneur en voûte d'arête,
sans nervure. — N. Pavillon du midi, conservé. — 0. Descente de la
cour dans les caves. — P. Petite pièce, au-dessus d^une salle voûtée,
dans laquelle on n'entre que par une trappe. Sont-ce d'anciennes
oubliettes?
L*escalier d*honneurconduit au premier, dont la distribution était pa-
reille. La galerie facilitait la communication avec toutes les pièces .De lu
on avait unevuemagniGque sur toute la vallée et les villages environ-
nants. Le cabinet adossé à l'escalier est également voûté, mais avec
nervures. A la clef de voûte sont les armoiries du seigneur : Ecartelè
1-4 d'or au lion de gueules dans un double treschcur, lleuronné et
contre-fleuronné de gueules (Ecosse) (1). S d'or à la fasce échiquetée
(i) Le trescheur fleuronné manque au premier quartier, et le dou-
ble trescheur au quatrième. G^est évidemment la faute du scuplteur.
Le lion de gueules dans un champ d'or était porté, assure-t-on, par
Fergus. roi d'Irlande, qui fonda le royaume d'Ecosse, vers l'an 232.
Ce serait Charlemagnequi, en signe d'alliance offensive et défensive,
aurait permis au roi Achains, en 809 environ, d'enfermer le lion dans
un double trescheur. Cela semble fort problématique. (Un vieux chro-
niqueur. Histoire du Btason^ par Eysemback).
65
d'argent et d^azur de trois traits (Stuart d'Aubigny), brisé, comme pour
les puînés, d'un lambel de... à trois pendanls. 4d'ar|fent au sautoir
de gueules, accompagné de quatre quinte-feuilles du même. (Stuart ou
Estuerl de Bretagne). Une bordure générale sur les quatre quartiers,
composée de... et de...
Que 1*00 rapproche ces riches armoiries de celles du ma-
réchal d'Aubigny, on ne pourra douter de l'identité de la fa-
mille. Les voici : Ecartelé: 1-4 de France, brisé (Tune bor-
dure de gueules chargée de huit fermeaux d'or (Urgel).
3-3 Stuart-d'Aubigny, comme ci-dessus, moins le lambel, le
maréchal étant Taîné. Celui-ci ajoutait une bordure engrelée
de gueules. Sur le tout : le sautoir de geules et les quatre
quinte- feuilles,
Jean Stuart, duc d'Albanie, connétable de France, potrait
comme le maréchal d'Aubigny, à Texception du sur le tout^
qui était les anciennes et assez bizarres armes des Stuart : de
gueules à trois houssetles (jambes armées) cantonnées, ar-
mées d'hermine^ éperonnées d'or^ réunies au point d^hon--
neur.
Si le doute avait pu être permis, ces rapprochements héral-
diques le feraient disparaître. Jean Stuart était bien de Tan-
cienne et grande famille royale ; il était le frère putné du
maréchal d'Aubigny, qui toutefois n'était que le second de
cette branche, delà cette bordure engrelée de gueules qui en-
tourait le blason des Stuart d'Aubigny.
Les anciens du village rapportent que le château apparte-
nait au roi François P', qu'il y a demeuré, et même qu il y a
fait battre monnaie. Cette tradition est tout à fait erronée.
Que François 1^ ait aidé son fidèle capitaine des gardes dans
la construction de son gentil manoir, qu'il y soit allé comme
à Fontaine-Géry, qu'il y soit resté plus longtemps même, c'est
possible. Mais dans aucun temps Vezinnes n'a été une habi-
tation royale ; j'amais aucun souverain n'y a fait battre mon-
naie. Ce village ne se trouve ni sur la liste des résidences
royales, ni sur celle des hôtels de monnaie ({). Il existe à
l'entrée du village, du côté de Roffey, une pièce de vigne de
deux hectares environ, dite la Grande-Pièce. Elle produit un
(1) Liste de M. de Longperier. Palais des rois de France par M. J.
Guadet.
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67
§ 4. — MAISON DU PÉ (1).
Dès le 19 avril 1641, on voit Edme-François da Pé, baron
de Tannerre et de Louesmes, agir an nom de Marthe Stuart,
absente, et stipuler bail pour la terre de Yezinnes moyennant
mille livres. Ce seigneur, son proche parent, était petit-fils
d'Hervé du Pé et de Claudine Stuart; il éuit le fils d'Edme
du Pé, de ce célèbre et vaillant capitaine de Tannerre, si actif,
si remuant, si entreprenant, Thomme dévoué de Henri IV,
qui fut assassiné étant bailli d'Auxerre de par le roi (2).
Le 22 septembre 1650, Marthe Stuart, devenue veuve, vend
au baron de Tonnerre et de Louesmes les terres et seigneu-
ries de Yezinnes et Fontaine-Géry en Champagne. Elle meurt
peu de temps après. Claude de Villiers, femme d'Hector-
Pierre, seigneur de Narcey (3), était donateur de Marthe.
Jeanne de Villiers était héritière bénéficiaire. Un procès s'en-
gage. Il est suivi d'un concordat (24 janvier 1651). François
du Pé garde la terre de Vezinnes. Fontaine-Géry reste au sei-
gneur de Narcey.
Une affaire non moins grave et désagréable avait dû préoc-
cuper le nouveau seigneur de Vezinnes. Débiteur d'une
somme de 3,800 livres à un sieur de Hothron, Vezinnes et
Fontaine-Géry sont saisis le 27 septembre 1651 (4). L'acte
de saisie donne du château de Vezinnes une description con-
forme à la nôtre : trois corps de bâtiments, quatre chambres
par le bas, autant par le haut, caves, combles, cours, éta-
bles, granges et vergers, le tout clos de murailles. Le seigneur
avait droit de justice haute, moyenne et basse, défaut, profils
et lods à raison de vingt deniers par livre ; droit d^ajutage,
geôlage, langage, rouage, courtage; un moulin, pressoir et
fours banaux; soixante journées de terre (17 hectares envi-
ron], quatorze arpents de pré (6 hectares), cinquante ouvrées
de vigne (2 à 3 hectares), etc.
(I) On trouve souvent le nom de Pé, employé pour Pierre, ainsi :
seigneur de Saint-Pé de Générés, <anc(u« Pelrus de Generoso ; Pé
Fournier pour Pierre Fournier, etc«
(3) Histoire de Saint-Fargeau par M. Déy. (Annuaire de TYonne).
(3) Ne serait-ce pas Narcy ?
(4) On doit être étonné que Fontaine-Géry soit compris dans la
saisie. Les arrangements du mois de janvier n*avaient-ils pas eu
d'effet?
68
Pontaine-Gëry consistait en maison seigneuriale avec deux
chambres basses, autant dans le haut ; portail en forme de
pavillon, colombier, cour, granges et étables, le tout renfermé
dans des murailles fort épaisses (environ 2 mètres], ayant
pont-levis; sept cents arpents (296 hectares) de terre et bois
et 1i arpents de pré (6 hectares). Cette terre était régie en
franc-aleu. La justice seigneuriale ressortissait au bailliage de
Tonnerre. Le 27 novembre les aflSches pour la vente sont
apposées, à Vezinnes, au poteau du roi et à la porte du châ-
teau, à Tonnerre, à Fontaine-Géry, et autres lieux. Sans doute
il y eut transaction, la vente ne se réalisa pas.
Edrae-François du Pé meurt vers 1654. Saisie féodale du
comté de Tonnerre sur Marthe de Humes, dame de Piroelles,
sa veuve (1), et sur François du Pé, son fils. Hommage est
rendu le l*** septembre 1654.
François du Pé, marquis de Louesmes, seigneur de Vezin-
nes, était en outre seigneur de Sancy en Bourgogne, et de
Saint-Aubin en Touraine. Capitaine de cavalerie au régiment
de royal-Piémont, il était arrivé au grade de brigadier des
armées du roi (2). Ce vaillant guerrier fut choisi pour com-
mander la noblesse de la généralité d'Orléans. En 1679, il
avait épousé Claude Bouchard ou Bauchard, dame de Parc*le-
Vieil, fille de Jacques Bauchard, écuyer, conseiller du roi et
couronne de France et des Finances de S. M. Cette dame,
morte avant 1702, avait eu beaucoup d'enfants ; les registres
de naissance de Vezinnes n'en indiquent pas moins de onze (3).
Y sont-ils tous ?
A la fin du xvii« siècle, Pierre du Pé, l'un d'eux et sans
doute Tatné, est le dernier seigneur de Vezinnes de ce nom.
II meurt en 1766. Il fait enregistrer par d'Hozier ses armoi-
ries qui sont de gueules à trois lions d* argent ^ couronnés,
(1) Le mariage avait eu lieu Ie3i octobre 1644. Le 16 mai 1619,
Edme-François du Pé et Marthe de Humes avaient vendu à François
Viart la terre et seigneurie de Pimelles, et le quart d'Ancy-le-Serveox
qu'ils tenaient de Jean de Nicey et d'Anne Roy, sa femme.
(3) Almanach de Sens, de 1788.
(3) Parmi les parrains et marraines on trouve Jeanne Dorrigny»
femme de Louis d'Humés, chevalier, seigneur de Gerisy, Ville-Dieu,
etc.; Marianne Bouchard, mariée à Pierre Jouard, seigneur de Boullay»
à Tours; M. de Saucière, seigneur de Serrigny; madame de Vi-
viers, etc.
69
armés et lampassés d'or. Il les fait accoler de celles de sa
femme, d'azur au chevron d'or, accompagné de trois ca-
nettes d'argent. Cette dame était Françoise-Marguerite de
La Verne, dame de Gamache.
La maison du Pé s'était distinguée dans la carrière des
armes. On cite plusieurs exploits militaires. Longtemps on a
vu dans la chapelle seigneuriale de Louesmes un guidon que
l'un des membres avait enlevé aux ennemis. Le titre de mar-
quis, le gouvernement d'une partie de la Bourgogne et de
l'Orléanais, furent la récompense des bons et loyaux services
de François du Pé. Disons encore que Pierre-Edme du Pé,
comte de Louesmes, le dernier de cette noble maison, à la tête
de cent hommes, défendra un convoi de trente chariots contre
quinze cents hussards. Cette mémorable action lui méritera
une compagnie (1).
(I) Eludes sur Ghampîgnelles, Tannerre et Saint-Fargeau, par
M. Déy (Bullet. hisU de TYonne, t. ir, m et xn). Voici ce que nous
avons trouvé de la généalogie des du Pé :
L Hervé du Pé, seigneur de Launoy et d'Orvaux, près de Nantes,
laisse entr'autres :
11. Jean (oHàs Jacques) du Pé, deuxième fils, mort en 4830, marié
le 45 septembre 4514, avec Antoinette de Ghoisy, dame de Châtiilon
et de Tannerre, qui paraît à la rédaction de la coutume de Lorris, en
1531. Il laisse deux enfants : Pierre du Pé, Tun des cent genUlshommes
de la maison du roi, qui n'a pas d'enfants de ses deux femmes Jeanne
d'Ârpagon, sa cousine, qu'il avait épousée, en 4 5A9; l'autre, Melchiotte
de la Châtre-Nancay. Le second :
IIL Hervé du Pé, écuyer, seigneur de la Bruyère, lieutenant de la
garde écossaise, marié d'abord à une demoiselle de Courtenay, morte
sans postérité; puis, le 44 mai 4556, à Claudine Stuart, nièce du maré^
cbal d'Aubigny.
IV. Leur fils unique, Edme du Pé, baron de Tannerre, capitaine
redouté, tué en 1504, étant bailli d'Auxerre. Il avait épousé Madeleine
d'Orléans, qui se remarie à Jean de Gourtenay. Il laisse plusieurs
enfants, entr'autres : 1* Eustacbe du Pé, chevalier, enseigne des
gardes de Monsieur (1643), marié en 4620 à Anne Haiwin, dont il n'a
eu que deux filles ; ^ Bdme-François du Pé.
V. Edme-Françols du Pé, baron de Tonnerre et de Louesmes,
marié le 21 octobre 4644, avec Marthe de Humes, dame de Pimelles.
Il achète Vezinnes et Fontaine- Géry.
VI. François du Pé, seigneur de Louesmes, Sancy, Saint-Aubin,
Vexinnes, eic, marié en 1679 à Claude Baucbard, dame de Parc-le-
Vieil.
VU. Pierre du Pé, marquis de Louesmes, seigneur de Vezinnes,
70
§ 5. — MAISONS BAZARD ET DE BOUCHER.
Le 88 avril 1740 (1), la terre de Vezinnes est vendue aux
requêtes du palais. L'acquéreur est Nicolas Bazard, ancien
marchand de vin en gros. Il avait fait fortune, était devenu
conseiller du roi, contrôleur général des rentes de Thôtel de
ville de Paris (1706). Son père, Nicolas Bazard, probablement
ancien tanneur, se qualifiait bourgeois de Tonnerre. Sa mère,
Suzanne Milon, était d'une famille nombreuse et considérée
dans la ville. Enfin son oncle Daniel Bazard, allié à une
demoiselle Luyt, d'une très ancienne famille, exerçait conime
ses ancêtres l'honorable profession de tanneur. Il a laissé
une nombreuse postérité. Parmi les échevins de Tonnerre,
on trouve Etienne Bazard, en 1 573 ; Nicolas Bazard, son aïeul,
en 1600 ; et Jean Bazard, en 1702. .
Le 28 juin, il rend foi et hommage à la comtesse de Ton-
nerre, Anne de Souvré, veuve du marquis deLouvois. Cet acte
de soumission constate le très mauvais état du château de
Vezinnes et de ses dépendances, presque ruinés, surtout de l'un
des pavillons. Dans la chapelle seigneuriale est un mausolée,
sans nul doute celui du prêtre Etienne Jubelin. La terre est
amodiée 753 livres à Claude Pion, messager connu de Ton-
nerre à Paris. Les vignes, la maison seigneuriale, le clos, la
garenne, le jardin et les dépendances ne sont point compris
dans le bail.
Le greffe rend dix livres ;
Les défauts et amendes, six livres ;
Le droit de cens est d'un denier par arpent, et de quatre
deniers pour les forains ;
Le droit de feu est de trois deniers ;
Le droit de bourgeoisie d'un sol par habitant ;
Le droit de lots (sic) de vingt deniers par livre, selon la
coutume.
Le seigneur a le droit de langues des grosses bêtes abat-
Sancy, Parole- Vieil, etc., épouse Françoise- Marguerite de La Verne.
Vezinnes est vendu en 1710.
VIH. Pierre du Pé, comte de Louesmes, capitaine de cavalerie,
épouse Marie-Françoise-Constance de Villemen, veuve du colonel
baron de IleldorCf. N'ayant pas d'enfants, il donne Louesmes à son
beau-fils, Maurice de Heldorff. Ainsi s'éteint cette ancienne maison.
(i) Arctiives du dcpartemenL Annuaire de 1859, p. 174.
74
taes au rnarlio (merlin) par les bouchers et autres débitants
de grosses viandes.
Le moulin banal, qui est à refaire, produit quatre cent
vingt livres.
Le grand four banal est en ruine.
Le grand pressoir banal est aussi en mauvais état. On paye
pour les raisins à crû sur le pressoir, le vingt-et-uniëme
seau (le seau à raison de six pintes, mesure de Vezinnes) ;
pour le vin provenant de raisins cuvés, le onzième seau; et
pour les boissons, le cinquième.
Nicolas Bazard habite le plus souvent Paris (4). Toutefois,
il ne laisse pas de venir à Vezinnes ; il fait restaurer le châ-
teau, rebâtir celui des pavillons qui tombe de vétusté. Sa
sœur Marguerite y vit avec lui. Elle meurt au château le
5 juin 4743 (â). Selon le vœu qu'elle a manifesté, elle est
enterrée aux Ursulines de Tonnerre. Nicolas Bazard termine
lui-même sa longue carrière le 40 avril 4744 (3). Ses restes
sont déposés dans le chœur de l'église. Entr'autres notabilités
se trouve h son convoi funèbre François de Boucher, comte de
Serain, seigneur de Carisey, capitaine de cavalerie, lieutenant
des maréchaux de France et chevalier de Saint-Louis. Sa
tombe, fort petite, a été retrouvée en 4852. En voici la très-
modeste inscription : « Ci-g!t Nicolas Bazard, écuyer, sei-
a gneur de Vezinnes (ces mots ont été grattés), ancien
« contrôleur de Thôtel-de-ville de Paris, décédé le 4 4 avril
« 4744, âgé de 79 ans. » Il avait épousé Suzanne Le Bellec,
qui n'est citée dans aucun acte relatif à Vezinnes. Elle survé-
cut à son mari, et mourut à Flogny, le 4^'* avril 4754.
Leur fille unique, Suzanne Bazard, riche héritière, avait
épousé, le 6 juin 4706, Charles-Nicolas de Boucher, écuyer,
comte de Flogny, baron de La Chapelle, seigneur de Poilly,
de La Bue d'EuBas, de Marcey, d*Argenteuil. Il est mort le
25 novembre 4740.
Leur second fils, Edme-Antoine de Boucher, chanoine de
la collégiale de Saint-Quentin, devient seigneur de Vezinnes,
après son aïeul. Il est connu dans le monde sous le nom de
l'abbé de Flogny.
(i) Rue des Deux-Porte9, Ile Saint-Louis.
(2) Reg. de l'état-civil.
(3) Reg. de I*état civil.
72
Le marquis de Courtanvaux, comle et seigneur de Ton-
nerre, avait obtenu, en chancellerie, le 13 octobre 4759, des
lettres de terrier, confirmées par sentence de la prévôté royale
de Chablis, le 23 juin 4766. Ces sortes de lettres étaient
presque toujours la source de mille difiScultés, mille procès.
Le dénombrement de Tabbé de Flogny est blâmé. Il est
renouvelé le 44 avril 4767. On y remarque la moitié du droit
de pêche sur la rivière, deux sous pour chaque bêle tirante,
deux pressoirs banaux au lieu d'un, etc.
L'abbé de Flogny meurt à Saint-Quentin, le 15 juillet 4779.
Ses restes sont apportés à Yezinnes et déposés dans le caveau
seigneurial (1) avec pompe et grande cérémonie par l'archi-
prêtre de Tonnerre accompagné d'un très-nombreux clergé.
Ses héritiers sont Pierre de Boucher, chevalier, comte et
seigneur de Carisey, ancien mousquetaire noir, dont nous
avons déjà parlé, c'était son frère; et Alexandre-Louis-
Nicolas de Boucher, chevalier, comte et seigneur de Flogny,
baron de La Chapelle, page du roi de Pologne, lieutenant des
maréchaux de France (1782), né le 17 mai 1749, mort
subitement en juin 1801. Un partage fait le 3 mars 178b
donne à M. le comte de Flogny la terre de Vezinnes. Dans ce
lot se trouve un procès contre M. de Clermont, seigneur de
Dannemoine. Les événements permettront-ils de le juger?
En 1793, une discussion s'établit entre les habitants et
l'ex-seigneur sur la propriété des îles de l'Armançon, que
l'ex-seigneur de Dannemoine, M. de La Ferté-Mehun, reven-
diquait aussi au nom de son prédécesseur. C'était le vieux
procès de la féodalité. Quelques autres propriétés, comme le
Pâtis, Vaucherosmes, s'y trouvaient engagées. Il fut tranché
en faveur de la communauté.
Le 13 novembre de cette même année, le citoyen Viard,
agent seigneurial, remet à la nouvelle administration quel-
ques actes d'hommage, les dénombrements de la seigneurie
et autres titres féodaux. Un solennel et joyeux auto-da-fé en
fait justice aux acclamations publiques.
(I) L'acte dressé par le curé dit dans le caveau de ses ancêtres. Il
est à observer que ni les Boucher, ni les Bazard ne se trouvaient dans
cette sépulture. Parmi les nombreux assistants figurent le comte de
Carisey, naguère comte de Serain; M. de Lespinasse, brigadier des
armées, chevalier de Saint-Louis, et de Tordre de Saint -Lazare,
commandant du Pont-Saint-Esprit, etc., etc.
73
Le comte de Flogny fat le dernier des seigneurs de Vezinnes.
Malgré quelques difficultés causées par l'exaltation de l'époque,
quoique près de quinze lustres se soient écoulés depuis la
suppression de la féodalité, son souvenir ne s'est pas éteint.
C'est qu'il était homme juste, bon, charitable, toujours prêt
à rendre service. Sa pieuse compagne, Henriette- Simone
Anjorrant, aj/^utait à ses libéralités. L'hospice qu'elle a fondé
à Flogny sera l'éternel témoignage de sa oharité, de son
amour pour les pauvres. Elle est morte le 48 mai 4847.
IV.
HABITANTS. — LEUR HISTOIRE.
Il est complètement inutile de rechercher ce que furent les
anciens habitants de Vezinnes. Le nom même du pays ne
peut rien faire préjuger sur cette question. Le village existait-
il du temps des Gaulois et lors de l'invasion romaine?
Existait-il sous les deux premières dynasties françaises?
Celtes, Romains, ou Francs, le sort des habitants dut être
celui de toute population agricole. Libres sous le régime
druidique, ils furent sans doute colons au temps des Romains,
partageant le travail de la terre avec quelques esclaves.
L'invasion modifia, aggrava leur position d'une manière
fâcheuse ; les propriétaires du sol devinrent les maîtres ; le
seigneur du fief imposa seul ses colons, ou plutôt les serfs,
régla les impôts en remplacement de l'ancienne capitation
romaine. Ceux-ci étaient donc taillables et corvéables à vo-
lonté. Pourtant ils n'étaient point absolument esclaves. On
naissait, on mourait sur la terre du seigneur; le métayer
transmettait sa charrue à ses fils ; la fixité des professions
semblait un bonheur. A partir du xi® siècle, il y a tendance à
l'amélioration. \)n assez grand nombre de colons fait fortune ;
ces hommes Aepoote (de potesiate) traitent souvent avec les
seigneurs laïques. Dans les pays soumis soit à l'autorité
royale, soit à l'autorité ecclésiastique, la marche vers le
bien-être est plus caractérisée, plus rapide. Vezinnes n'a donc
pas dû profiter aussi promptement des avantages qui se
développaient ailleurs.
C'est ainsi que nous arrivons aux précieuses lettres d'af-
franchissement données par « Jehan, sire de Thil en Auiois,
74
f( de Harigoy en Champaigne, de Visines ou contel de Tour-
« nerre, chevaliers, et de Madame Agnès de Froslois sa
« femme dame desdicts leux. » Elles sont du mois d'octobre
1321. Ces seigneurs avaient en la ville de Fmne^ et es-
« appartenances » la taille, la main-morte, les corvées pour
recueillir et ramener les foins, moissons, vendanges et
récoltes de toute nature du seigneur, enfin une « géline de
cbascun homme en chascun an. « Nous tendons au profictde
« ladicte ville, des appartenances et habitants, et à ramen-
ée dément dou fié d*icelle, hostons... toutes les servitudes
« dessus dictes, etc. Volons et octroions que tuit les habi-
te tans de la dicte ville présens et advenir soient des oires à
« touz jours mais frainches personnes, ainsaint comme ilz
« fuissent nez et descendus de personnes frainches de
« ancienneté; et que ils soient maistres de touz leurs biens
« moubles et non meubles, debtes, droiz et de toutes leurs
« obligacions, actions quelque ils soient, et que ils puissent
« aliesner à leurs plaisirs; demander et par signe à touz et
« centre touz en touz leux en jeuigemcnt et de fors juigement
« comme frainches personnes; et volons et leur octreions
a que leurs successions et échouettes de eulx et leurs hors
<( perpétuellement vegnient et apparteignient à leurs plus
«, prochains hors, quelque part que il soient et que il les
« haient, et parignient paisiblement et senz contredict de
m nos hors ou de nos successiours. »
Par ces concessions on voit l'état passé de ces pauvres
colons ou vilains. Voici les conditions de l'affranchissement :
la somme de « trois cens livres tornois petits » qui n'aurait
pas représenté moins de 5,156 francs au commencement de
ce siècle^ et depuis quelle augmentation de valeur (1) I « Des
« quelx nous nous tenons pour bien contentz et aggréez
a des habitans dessus dictz... » Ces concessions « devront
«. s'accomplir saulves toutes voies et retenues à nous, à nos
« hors et à nos successours, nostre justice graut et petite,
« nos criz, nos amandes grantz et petites, si comme nous
m les havoient avant ceste frainchise, nos espaves, notre
4( estraille (2) et rapt, et se il ravenoit touz nos droiz de jus-
Ci) Tables de Leber.
(2) Estraille, droit de succession sur les habitants morts sans héri-
tiers eo ligne directe et sur les bâtards.
75
« tice grans et petits saus (sauf) au dis habitants la fraiuchise
« dessus dicte. ))
Les habitants devront, pour chaque arpent de terre, vigne
ou pré, en une ou plusieurs pièces, le lendemain de la Tous-
saint, « ung bichet de bled froment, marcbeant, à la mesure
4c de Tournerre, et deux solz de la monnoie corrant par le
« temps communément. » Cette charge est réduite à deux
sous pour ceux qui auront moins d*un arpent. « Mais li clert
« qui ne vivent et vivront chargamment paieront en leu au
« terme dessus dict chascun an tant seulement deux sobs en
<( la monnoie dessus dicte. »
Agnès, avec Tautorisation de son mari, confirme ces con-
cessions. Jehan et Agnès engagent, en garantie, leurs meu-
bles, immeubles présents et à venir, leurs droits, rentes,
émoluments, héritages, justice et appartenances que les habi-
tans pourront saisir, vendre et exploiier « jusques à pleigne
satisfaction. » lis se soumettent à cet effet et soumettent leurs
hoirs, successeurs et ayants-cause « à la jurisdiction dou roi
« ou don conte de Tournerre par laquelle il leur plaira
4( mieulx les contraindre. Ils renoncent en conséquence à
« toute auction de exceptun, de fraude, de barat; à touz
« privilleiges et ajournement de autre court; à toutes grâces
« empistrées et à empestrer, à toute exception de déception
« et circumvantion, à touz bénéfices de restitution, à touz
« droiz establis en faveur des fammes, à toutes oppositions
« de dire les choses dessus dictes non estre faictes en la
« manière dessus dicte, à toutes costumes, usaiges et statuz
4C contraires, an disant généraul renonciation, non valoir, et
« toutes aides defaict et de droict escript ou non escript qui
« pourroit estre dictes ou opposées contre les choses dessus
« dictes ou contre aucune d'icelles, ou contre ces présentes
« lectres. Données Tan de grâces mil trois cent vint et ung
H ou mois d'octenbre. »
Ce n'est pas encore chose finie. L'affranchissement n'est
pas complet. Il faut le consentement de la comtesse de Ton-
nerre : on l'attendra bien des années.' Enfin « le sabmedi
« après les bordes de l'an de grâces 4339 » (3 mars 1340),
Jehanne de Chalon « en ce qu'elle peut tinchir et appartenir
<c comme dame et contesse de Tournerre et souveraine de
« Vesignesy mect et interpose son autorité et pour la somme
a de quatre cens livres tournois (c'est encore 6|875 francs)
76
« doDt elle se lient bien payée et agréekée, les habitans de
« Yeziones demenreront et lears hors perpélnellement selon
« l'os et Goostume de la contel de Toqrnerre. Elle promet en
« bone foix et sur l'obligacion de toaz ses biens que nul n1ra
€ en contre de ces lectres et que au contraire ils en garantiront
« l'exécotion. Ces lectres forent faicles et données en Haut ne,
€ noslre chasteU etc. (1).
La comtesse a encore soin de réserver a ses bourgeois da
€ giste de Crozy, qui y demeurens soobs la coostome de la
« cité de Toomerre (2).
1 343. — Dans on compte-rendo i cette même comtesse par
Jeban de Jonay, son receveur, le vendredi après la fête de
l'Ascension de Notre-Seigneor, l'an mil trois cent qoarante-
trois (23 mai), on lit : t Sont ressortissant à la dicte prévosté
« (de Tonnerre).... Vesines, etc.; ly dymes doo vin de la
« ville de Toomerre et dou villois (des villages), c'est
« assanoir d'Epineul, de Vesignes.... et est tels qoas toit li
« boorgeois Madame qui doivent doo dict dyme paient pour
€ X mois de leor vin un moy et dou plus plus, et dou moins
« moins, selon ce que chascun en ha, et sont franches les
« églises, li bourgeois du roi, li bourgeois de Sainct-Hichiel
« demeurans à Toumerre (3). »
Sont soumis à la dîme du vin à Vezinnes : — la famé Chî-
non, — Herbelin Chinon, — Bille, famé Ravioul, — Guiot
le filaslre, — Hemaol Broie, — la famé Guillaume Labbé,
— li enfent Baudouys, — Guiot fil ou Perrinchet, — Parizot
fil 00 Perrinchet, — Perrin fil oo Perrinchet, — Guiot fils à
l'Abbé et sa mère, — Parizot, coiffant.
A ces douze noms s'ajoute un supplément de trente-et-un :
— Thiébaut Bérole, — Jehannote, lame Parizot, coiffaut, —
Guillaume Solle biaut, — Colin Chanay, — Estienne Goo-
dart, — Robert Malaquin, — Colin Goepelier, — Goillaome
Goobèle, — Girard le Martinet, — Colas fils Odot Jop, —
Perrinot fils fiUolle, — Goyot Chaney, — Jehannot fil Girart
(i) Carlulaire de TooDerre.
Ci) Même cartulaire. M. de Pierre Pitbou; Bulletin de la Société,
v,9ie.
(3) Carlulaire de Tonnerre. Sur le produit de ces dîmes, la com-
tesse devait à rbèpital de Tonnerre 6 muids; au chapiuvde Saint-
Pierre, 10 ; aux nonaines de Lexines, 14 ; à la chapelle de Cruxy, SO ;
à l'abbaye de Quincy, 20.
77
Labbé, — Guillaume le Béguant, Guillaume fils Âliot, —
Henriot le Bernardel, — Colas Foigny, — Colas fils Guiot
Crète, — Jehannin fils Robert Perrinchet, — Anniote, famé
Guodart, — Guiot Chie en four, — Guillaume fils Thierriot
Beîgnebeuf, — Jehaunote famme Jehannot d'EpioeuI, —
Guillaume Larinet, — Jehannot Ciquaut, — Henriot Ciquaut,
— Guillaume le Vîveusel, — Colas fils Guiot d'Alcre, —
Droynot Marmitel, — Guillaume li Bard, — Perrinot Crète.
Cette double liste d'une charge assez lourde nous fait con-
naître les noms de quarante-trois habitants, vers le milieu du
XIV* siècle.
On sait, et ici on en trouve la preuve, que alors les noms
n'étaient point héréditaires. Chaque individu était désigné
par un nom spécial auquel on ajoutait, comme encore en
Russie, celui de son père, ou un sobriquet provenant soit de
ses qualités, soit de ses défauts physiques et moraux. Ce
n'est que plus tard que chaque famille a choisi, adopté un
nom qui lui était propre, qui appartenait à tous les membres,
et les distinguait des autres familles. L'époque de cette adop-
tion est difficile à préciser. Puis, pourquoi un nom plutôt
qu'un antre ? La signification de ces premiers noms, mélange
altéré de toutes les langues qui se sont fusionnées pour for-
mer la nôtre, est bien difficile à reconnaître. On peut retrouver
des noms de métiers et de lieux, des sobriquets burlesques,
des vertus comme des vices, des noms d'animaux, de plantes,
de consanguinité, d'amitié, et des prénoms continués des
ascendans à leurs descendans.
Dans ces quarante-trois désipations qui ne sont point
encore des noms propres de famille, on pourrait reconnaître :
quatre prénoms, dont deux sont accompagnés d'un nom de
pays, — Baudoin, Aliot, Jehannot d'Epineul, Guiot d'Alcre;
deux rapports de famille, — le fiUolle, le filastre (beau-fils).
Les autres ne sont que des surnoms ou sobriquets qui ne
sont pas encore passés à l'état de noms, — le Béguant
(bègue), — Bernardet, qui s'occupe de bagatelles, (de Bernas-
ser), ou receveur du droit de Brenage (1), — Bérole ou Broie,
qui travaille au bois (de Broolium, oois), — Chanay, qui
(i) Brennage, mot d'unô origine germanique (Uren), droit du sei-
gneur sur le son pour la nourriture des chiens. Souvent il est converti
en redevance d'argent ou de grains.
78
travaille au chanvre ; — Ciquaut, qui vaut peu, du nom d'une
petite monnaie ; — Coiffaut, fabriquant de coiffes ; — Crète
ou Crétin, petit panier; ou Creste, chevreau; — Foigny,
petite fouine, marchand de peaux de fouines; — Gobèle,
lutin familier, ou démon; — Guépelier, déguerpisseur; —
Guodart, courte piaue (de godardus, godendardus) ; — Lab-
bé, serviteur d'un abbé ; — Malaquin, monnaie de Maure ; —
Marmitel, fabricant de marmites; — Martinel, le petit mar-
teau; — Odot, peut-être le prénom latin d'Eudes; —
Perrinchet, ouvrier de carrières, ou le retardataire ; — Ra-
viout, le roux ou l'enroué; — Suile Biaut, le beau porc; —
Viveuset, le viveur.
Les qualifications Beigne-Beuf, Ghie--en-Four et le Barde
ne demandent aucune explication. — Onze individus sont
désignés comme fils de... ; cinq femmes ajoutent à un prénom
celui du mari et son surnom. Cet usage se continuera jusqu'à
la fin du xvi** siècle. Malgré l'adoption des noms de famille,
une fille en se mariant quittera le sien, elle ne conservera que
son prénom auquel elle ajoutera le nom de son mari.
Jean de Chalon, comte de Tonnerre, grand Bouteiller de
France (1), homme de haute considération, l'un des témoins
de la mémorable donation du Dauphiné ; Jean de Chalon est
fait prisonnier des Anglais avec le roi de France. Pendant
leur captivité, les Anglais continuent leurs ravages. Ils assiè-
gent d'abord Saint-Florentin (1359). Rudement repoussés par
Odard de Rency, après sept semaines d'inutiles efforts, ils se
retirent la rage dans le cœur, et viennent devant Tonnerre.
« La ville se défendit bien, dit Froissart, et là fut la ville de
« Tonnerre prise par force. » L'armée anglaise s'y repose
cinq jours, fait grande chère, tant que durent trois mille
pièces de vin qu'elle y trouve. Edouard III profite de l'occa-
sion pour donner plusieurs assauts au château, qui, de même
que Saint-Florentin, résiste, défendu qu'il est par le brave
messire Baudoin d'Annequins, capitaine et grand-maître des
arbalétriers (2).
(1) Le grand bouteiller était l'un des cinq grands officiers. Il signait
les patentes du roi, avait séance entre les princes, disputait le pas au
connétable, avait assistance et opinion au parlement pour le Jugement
des pairs.
(2) L'office de grand maître des arbalétriers était considérable dès
le temps de Saint-Louis. Il donnait la surveillance sur tous les officiera
79
Ce double échec les rend furieux. La ville basse est sacca-
gée, pillée, brûlée, réduite en un monceau de ruines. Yezinnes
aussi avait du bon vin. Les Anglais ne durent pas le respec-
ter plus que celui de Tonnerre. Notre petit fief n*est-il pas
près de la ville, et sur Tune des voies de communication de
Saint-Florentin à Tonnerre ; d'où il est à présumer que
notre village eut beaucoup à souffrir.
En 140t, les habitants de Tonnerre, inquiétés sur certaines
franchises et immunités, veulent plaider. Cinq témoins sont
appelés des villages voisins. Yezinnes en fournit un. Les quatre
autres sont de Dannemoine, Epineuil, Tissey et Yrouer. Le
comte renonce à ses prétentions.
Quelques années s'écoulent à peine ; de grands malheurs
vont fondre sur le Tonnerrois. Le duc de Bourgogne, irrité,
fait la guerre au comte de Tonnerre, qui s'est déclaré en
faveur du duc d'Orléans. La ville haute est prise, détruite de
fond en comble (4414). Le Tonnerrois est ravagé.
En 1433, le duc de Bourgogne envoie de nouveau des
troupes. Philibert de Yaudrey, gouverneur du Tonnerrois et
de l'Auxerrois, assiège et prend Brieuon. Le duc en personne
attaque et se fait rendre Mussy. Lezinnes, Passy, Danne-
moine, Courson, Haligny, Saint-Phal, Chitry et autres au
nombre de vingt-quatre forteresses sont obligées de se rendre
après un siège et une défense plus ou moins longue. Yezinnes
était-il une des vingt-quatre forteresses? Dut-il subir un
siège? Quelle perte éprouva-t-il ? Sur ce, comme sur bien des
événements, silence absolu.
Yers la fin du xv'' siècle, Jean de Guesdebert, chevalier, et
sa femme, Jeanne de Couvans ou Couvains, dame de Yezinnes,
font aux habitants d'assez larges concessions. La charte ne
se retrouve plus. Elle n'est pas moins l'objet de graves dis-
cussions avec Guillaume de Laing, leur successeur. Un
procès s'élève. Quatre-vingt-dix personnes « tant en leurs
« noms que comme procureurs des dits habitants et eulx
« portants forts pour les autres absents, » se présentent en
défendeurs contre les prétentions seigneuriales. Il était
chargés des machines de guerre avant TinvenUon de la poudre. Beau*
doin de Sens, sire d'Annequins, chevalier, chambellan du roi, fut Je
onzième grand maître. Il était aussi capitaine et gouverneur de Ton-
nerre. Il est mort le 25 mai 1304.
80
réclamé les accrues, terres vacantes, censives sur les maisons,
« grainches, » prés, terres, chèneviëres, jardins, couriils,
vignes et autres néritages. Après avoir plaidé devant le bailli
de Tonnerre, peut-être même à Sens, appel a lieu aux requêtes
du palais, à Paris. On est donc en voie « de faire grans frais,
« missions et despens, pour lesquels éviter et aussi pour
« nourrir paix et que les habitants soient en bonne amour
« avec leur dit seigneur, » on vient à un traité, le 22
juillet 1513. Mieux vaut, en effet, un mauvais arrangement
qu'un bon procès I N'eut-il pas été plus convenable de com-
mencer par là. Le 16 novembre, un arrêt approuve et confirme
ce traité que nous allons analyser.
Les haoitants paieront au seigneur un denier de censive
par année, le jour de la Saint-Remy, pour leurs terres tant
anciennes que nouvelles, pour « leurs maisons, grainges,
« jardins, courtils, aisances, chenevières, prez, terres, vignes
« et autres héritages assis aux finages, territoires, justice et
« seigneurie. » Le seigneur jouira de toutes les terres non
baillées (aux habitants] et vacantes. En cas de vente de pro-
f>riétés, il sera dû vingt deniers par livre, à la charge de
'acquéreur. Le retard de paiement sera frappé d'une amende
de cinq sous, qui, à la fin de l'année s'accroftra de soixante
autres sous. Les forains seront tenus « es défauts et amendes
« selon la coustume de Tonnerre, toutes et quantes fois le
« cas y escherra. » Le seigneur se réserve une place près du
moulin, et tout droit sur le rû de Junay et sur la rivière ;
mais il concède les terres à défricher en Vauckerôme, la
Grant' Commune près la rivière, la Commime près du
Sont de Dannemoine, la Baie-du-Clozeau, la Léenère, le
lurdtt-Mort^ la Molosmes, et deux Perriires. Il reconnaît
« leur usage pour pescher à tous engins, mettre auger et
« rozer (rouir) (1) leur chainvre » dans le rû à partir du
chemin de la Croix-de-Pierre, jusqu'au confluent de rÂrman-
çon. Les fruits de toutes ces concessions pourront être
baillés tous les ans « à l'enchère et au plus offrant, au proufit
« de la fabrice de Yesignes », sans rintervenlion du seigneur
ni de son procureur. Les habitants paieront en compensation
trois deniers tournois « pour chascun feu ; lad. somme exé-
(1) Roser, du laUn ras, rosée, parce que dans certain pays on n'im-
merge pas le chanvre, on Texpose seulement à la rosée.
81
« cutable comme les autres droiz seigneuriaulx. » Le droit
de bourgeoisie est fixé à douze deniers tournois par an et par
habitant, et « s'ils ont bestes trayans la somme de deux sols
€ tournois. » Les clercs tonsurés seront francs et quittes du
droit de bourgeoisie. Le seigneur fait réserve expresse à son
profit de tous autres droits, notamment de la justice haute,
moyenne et basse « pour en joir ainsi qu'il est accoustumé
« d'ancienneté, en suivant la coustume du bailliage de Ton-
a nerre. » Le premier paiement des charges est fixé à la
saint Remy prochaine [1*^ octobre 1513]. Des procureurs
spéciaux sont nommés pour arrêter toutes procédures com-
mencées en tous lieux et notamment au Parlement.
Jean Damester, archer de la garde écossaise, est l'un des
témoins de ce traité ; il semble en avoir été un des médiateurs,
sans doute comme compatriote, ami, et frère d'armes de
Guillaume Laing.
Jetons un coup-d'œil rapide sur les quatre-vingt-dix habi-
tants qui ont fait comparution. Nous voyons d'abord des noms
patronymiques bien constitués; ils appartiennent à trente-
neuf familles.
Voici ces noms. L'astérique indique les familles qui existent
encore :
Asselme^ soit un prénom, soit un défaul physique (mauvaise odeur).
Beau *, qualité physique.
Benard, ou le prénom Bernard modiflé, ou faiseur de paniers (de
Benna, corbeille).
Bonne-Prinse, sobriquet (bonne prise).
Bossarlt, peut-être de Bossa, tumeur, ou de Bossu.
Boyn, sobriquet moral (de fioyna, borne).
Canneron^ très incertain (soit de caneVj manquer de courage ;
cnnere, chanter; ehannir^ blanchir).
Càasnée % Pancien Ghannay, profession.
Colutnàaty peut-être tiré de la colombe, homme doux.
Coquard \ du vieux mot Cokart, Jaseur.
Com%Uat,SQ\i de Coronula, petite couronne; soit de Cornu/a^tf«,
qui annonce avec une petite corne.
Colhan *, Coilariy fabricant de veste ou de vêtements laïques (Cota,
tunique).
Coiheline^ peut-être de Gotelie, ancien vêtement.
Crespin^ ancien prénom.
Crus!/, ou de la petite ville de ce nom, ou du mot écru, ou de Cru-
siiia^ petite croix.
Droinonl*^ navire fin voilier, ou plutôt de Drôme, grosse pièce
au-dessus d'un marteau de forge.
(L
82
Fagot % PagolariuSy faiseur de faisceaux, bourrées, etc.
Fleury *, qualiflcation physique.
Gralol, peut-être de Gratteron, graine piquante.
Grespin, peut-être le même que Crespin. — li y a aussi Grespia^
paraphe ; ou Grépi, terrain aride.
Guenin*^ ancien prénom, corruption de Gué Noëlf d'où aussi
Guenau,
Guerin*^ ancien prénom, Varintts^ Garinus,
Guydon*, très ancien prénom.
Jubelin *, ancien prénom ; maintenant Jublin.
Lamoureux, sobriquet.
Lofinot, laineux. — On trouve aussi Lannu*
Le Granl *, \
Le Maigre*, > simples sobriquets.
De la Maison *, J
Mangouyn, boucher, profession.
Mathieu*, prénom très répandu.
Morisol *, viendrait-il de Moriscus, sarrazin nouvellement con-
verli ?
PajauU petit page, sobriquet.
PascauU*^ ancien prénom, Paschalis.
Pâturier, pâtre, profession.
Ralfart*^ prénom venant de Farchange Raphaël nommé dans Tan-
cien langage Rafau, — On trouve aussi Rafar, vieux radoteur.
Rouart *, Phomme de la place, Roaria. — Le vieux mot Rouarlz se
traduit aussi par Camifcx.
Véron *, prénom.
Vincent *j prénom.
Dans ces irenle-ncuf noms on trouverait : douze prénoms, — cinq
défauts physiques, — quatre qualités, — sept professions, — et quinze
sobriquets. — Il y aurait quatre appréciations douteuses.
Que Ton veuille bien nous pardonner cet essai étymolo-
gique des noms. Nous ne dissimulons pas qu'il doit y avoir
bien des erreurs (1).
Une dernière observation. Trois prêtres figurent en léie
des zélés défenseurs des libertés et privilèges. L'un d'eux est
Etienne Jubelin, qui a mérité l'honneur d'un mausolée,
respecté jusqu'à la révolution. C'est au nom de la liberté qu'il
a été renversé et détruit !
Nous avons déjà cité un droit assez onéreux qui pesait sur
les habitants de Vezinnes. Nous voulons parler du gîte de
(!) Au nombre des ouvrage consultés citons : le Dictionnaire du vieux
langage, par Lacombe ; Glossaire du centre de la France ; Du cange,
Trévoux, etc.
83
Cruzy, auquel étaient soumis tous les habitants du comté.
Le dénombrement du 18 avril 1539 définit ainsi ce droit :
« Nos droictz de bourgeoisie sur tous ceulx et celles qui
« allent, varlets et pucelles, le premier jour de leurs nopces
« au giste à nostre ville de Cruzy et en pregnenl certification
« de nostre prévost (1) pour estre et demeurer francs et
« exempts de tous dixièmes, main-morte^ et serves-condi-
« lions, à quoy tous natifs et atlraictz de nostre conté sont
« tenus tant envers nous que envers nos vassaulx s'ils ne
« acquièrent les préviléges de bourgeoisie. Pour jouyr dud.
4( prévilége nous doibvent chascun bourgeois ayans bestes
« trayans par chascun deux sols tournois et deux bichets
a d'âvoyne, et ceulx qui n'ont point de bestes trayans nous
« doibvent douze deniers tournoys en chascun mariage, et la
« vefve chacune six deniers tournois (2). An moyen desd.
« préviléges nos bourgeois peuvent décliner toute cour et
a jurisdiction de no^ vassaulx et demander leur renvoy par
« devant nos juges tout aussi comme bourgeois du roy en la
4i prévosté de Villenefve-le-Roy, et par ainsy à nous et nous
« appartient la jurisdiction et cognoissance de tous cas sur
« nos bourgeois. »
Ce droit était régi en ferme. Le petit nombre d'habitanls
soumis à la dime du vin s'explique par l'affranchissement de
ce gite bizarre de Cruzy. En nous reportant à la déclaration
du comte de Tonnerre dans le mois de décembre 1573, nous
y remarquons cet appendice : « Maintenant les seigneurs
« vassaulx se sont accordés avec eulx tellement qu'il ne se
« fait plus aucuns nouveaux bourgeois. L'on double que les
« seigneurs l'ayent pu faire au préjudice du féodal, et est
« d'iotérest au seigneur conte de plus de six cents livres
4( tournois. » D'autres bourgeoisies s'étaient en effet créées
sur divers points du comté. La charte de 1513 en établit une
(1) L*assielte du comté de Tonnerre, en l/iâi, dit que le gîte de
Cruzy « soûlait valoir un moult grant argent, » le droit de bourgeoisie
étant accordé aux nouveaux époux qui viennent gésir [jacere^ reposer)
la première nuit de leurs noces à Crusy.
(2) Par une charte de Charles de Husson (1492), les habitants de
Tonnerre avaient un abonnnement annuel et spécial de vingt deniers
pour un ménage entier et dix deniers pour un demi ménage. La pre-
mière année, il était dû dix sous huit deniers. Cette charge a subsisté
Jusqu'à la révolution.
84
à Vezinnes ; la bourgeoisie de Rochefort était assez considé-
rable; il y avait sur cette question procès entre la duchesse
d'Uzès et les habitants de Stigny, etc.
On a conservé jusqu'à la révolution dans les archives du
château d'Ancy-le-Franc les comptes de 1520 à 4542 « pour
a la bourgeoisie et giste de Cruzyle-Chastel sur les habitants
« et bourgeois de Vezinnes » et autres seigneuries du comté.
Que de précieux renseignements nous eussent donnés ces
vieux registres si on ne les eût pas brûlés I
Charles VIII et Louis XII avaient ordonné la révision ou
plutôt la rédaction de toutes les coutumes par les trois Etats
dans chacun des bailliages et sénéchaussées du royaume. Le
procès-verbal de Tancienne coutume de Sens avait été perdu
et adiré, de telle sorte que, pour certaines affaires, il lallait
vérifier par turbes de témoins, ce qui était cause de grands
frais. Le 17 août 1555, Henri II ordonne une réunion géné-
rale des délégués de la noblesse, du clergé et du tiers-état
pour opérer une nouvelle rédaction et discuter les droits de
chacun. Damoiselle Claude de Laing, dame de Vezinnes, est
représentée par un sieur Humbelot, chargé d*un certain
nombre de procurations (1). Quant aux « manans ethabitans
« de la ville de Vezinnes, )> ils ont pour mandataire un
avocat, » maistre Pierre le Grec ou le Grec » qui devait être
un fameux grec en droit coutumier, si Ton en juge par le
nombre de ses mandats. Jean Beau, le jeune, Tun des manans,
lui était adjoint pour la forme sans doute.
Auxerre vient d'être surpris par les protestants qui s'y
rendent coupables de désordres affreux (octobre 1567). Les
huguenots font ensuite le siège de Gravant. Les habitants de
Tonnerre craignent pour eux; ils envoient des exprès sur
divers points, Auxerre, Gravant, Troyes, Ravières, etc.
Vezinnes est un des points surveillés. Au commencement
de 1568, les Tonnerrois cherchent à se rendre favorables
tous les hauts personnages des environs. Des présents leur
sont faits : six feuillettes de vin sont envoyées à Tanlay
pour M. Dandelot; onze feuillettes, dont sept de clairet (2),
(1) Le procès-verbal donne comme seigneur de Vezinnes Grégoire
du Cliasteict.
(2) C'était un vin rouge paillet ou une espèce d'iiypocras compose
de vin et dV»pices. On ne fait plus de ces vins dans le Tonnerrois.
85
deux brochets, deux grosses carpes, uoe douzaine d'orauges
et une truite sont donnés à la duchesse d'Uzès, dame de
Tonnerre. Monsieur, madame et mademoiselle de Vezinnes
ne sont pas oubliés (1). Le 6 février 1568, sur l'avis de plu-
sieurs notables, les échevins, députés à M. le prince deCondé,
rachètent la ville moyennant cinq mille livres. Cent huit
habitants, des plus aisés sans doute, se cotisent. On ne
trouve que 4,491 liv. 16 sous 6 deniers. Parfaire le reste
devient impossible. Nos édiles s'adressent à maître de Céna-
mi, agent de la duchesse, qui leur fournit 1,500 liv.,
moyennant une obligation de 2,000 liv. — 500 liv. étaient pour
les intérêts et pour les peines de ce grec. Que Ton était alors
peu scrupuleux sur l'usure ! Les temps, il est vrai, étaient
difficiles. On fit en outre présent à cet agent de six feuillettes
de vin clairet qui coûtèrent 36 livres. La ville eut des sauve-
gardes ; il fallut leur compter 70 livres ; leur dépense de
bouche, pour huit jours, s'éleva à 93 liv. 1 s. 6 d.
CHAPELLE SAiNT-ROGH. Nous emprutttODs à la tradition
quelques détails sur les circonstances qui ont donné lieu à
la construction de cette chapelle.
C'est vers 1 668. Un pâtre garde le troupeau communal com-
posé de bœufs et de vaches en assez grand nombre. Le chien
de ce berger est mordu par un chien étranger et hydrophobe.
Les mesures de prudence sont mises de côté ; bientôt cet aide
fidèle est atteint de cette terrible maladie, qui semble encore
rebelle à la science ; il attaque, il mord les animaux confiés
à sa garde; le syndic les fait tous abattre et enfouir à quel-
que distance de Vezinnes. Un certain individu se permet
d'exhumer quelques peaux et de les livrer au commerce.
Procès-verbal et même procès est fait au nom de la commu-
nauté. Le cupide délinquant est traduit devant le juge sei-
gneurial. L'affaire estplâidée; il y a condamnation. Toutefois,
il n'en reste aucune trace écrite. Peu après une chapelle
s'élève sur le terrain communal du pâtis. Elle est dédiée à
saint Roch; les bestiaux sont mis sous la protection de cet
élu qui a soigné avec tant d'affection les pestiférés pendant
sa vie. Tous les ans, le 16 août, on va processionnellemenl à
cette chapelle; on y conduit exactement tous les troupeaux.
Le curé les bénit ainsi que le pain qui leur est destiné.
(1) N'était-ce pas Guillaume Siuart? Alors existaient encore Claude
de Laing, sa mère et Martine de Ghristom, son aïeule.
86
Cette chapelle, sans aucune espèce de style, est voûtée eo
pierre à plein-ciutre. On lit sur le fronton intérieur :
FAICT MOI DIGNE DE TE LOVER DOVLCE
VIERGE SACRÉE, NOSTRE DAME DE LIESSE.
SAINTE ANNE. SAINT ROCH.
Le retable est un mauvais bas-relief représentant une par-
tie de la légende de Notre-Dame de Liesse. Saint Nicolas, à
genoux comme un pénitent, semble demander grâce pour ceux
qu*il protège.
Cette chapelle avait été construite sur la demande expresse
des habitants et aux frais de la communauté. Aucun bénéfice
n*y est attaché. On vote, le 28 décembre 1791, la construc-
tion d*un plafond, et une décoration convenable qui permette
d'y célébrer Toffice divin.
INCENDIES. Une inscription placée sous le porche de Tégiisc
rappelle de graves et tristes événements. La voici mot pour
mot. Elle est gravée en majuscules :
LE iO AVRIL 1668, VEZINNE
FVT BRVLÉ JVSOVES AV
NOMBRE DE 114
BATIMENT, ET LE 1 1
DE MAY DE LA MESME
ANNÉE LES
VIGNES FVRENT
GELEE.
Les détails manquent.
Un incendie moins grave eut lieu le 12 novembre 1821.
La promptitude des secours venus de toutes parts sauva le
pays menacé d'une perte presque totale. Huit ou neuf mai-
sons furent brûlées auprès de la fontaine.
FAMINES. Nous u'avous rencontré aucun souvenir de la
longue disette de 1693 à 1695. Pour celle de 1709, des
détails assez étendus se trouvent dans l'ancien registre de
Tétat-civil; ils sont dus à la plume du curé Campenon. Dès
novembre 1708 avait commencé un vent froid, auquel succède
la basse-bise appelée vent de Ligncnj. La pluie tombe tous
les jours sans la moindre intermittence, pas même vingt-
quatre heures. Le 23 décembre, une gelée blanche est suivie
87
d'une pluie torrentielle. Le 28, le vent reprend et se joint à
l'eau. La 6 janvier, accroissement de froid. La terre, les
chemins même se durcissent en moins d'un quart d'heure ;
le lendemain, neige abondante; blés et vignes sont gelés. La
neige continue, augmente; pendant trente-cinq jours le froid
est des plus intenses. Aucun arbre, aucune plante ne résis-
tent. Le gibier de toute espèce se laisse prendre à la main par
celui qui ose quitter sa maison et le coin du feu. Des cormo-
rans, chose à peine croyable I se montrent dans le pays et se
laissent tirer au pistolet. Les animaux sauvages ne peuvent
plus trouver à vivre et se rapprochent des habitations.
Le 10 février, grand dégel ; mais le froid reprend avec plus
de violence le 22. FI dure jusqu'au 19 mars, pendant vingt-
cinq longues et terribles journées. Une pluie constante et
froide suit le dégel et ne cesse que sur la fin de mai. Le pain
est d'une rareté extrême; il devient un mets de luxe. Le prix
du blé s'élève à 18 livres 5 sous le bichet (à peu près 36 fr.
50 c. l'hectolitre, ce qui équivaut à au moins 75 fr. de notre
monnaie). Le pain se vend 5 sous 6 deniers la livre. Le curé
lui-même ne peut pas s'en procurer. Le 4 juin, il passe une
journée entière sansla moindre nourriture. L'orge coûte 10 fr.
le bichet. Les pauvres ne vivent que d'herbes I II a fallu
semer du blé de deux années. Il a bien levé.
Malgré les doctrines des économistes, preneurs à bon droit,
les uns de l'agriculture, les autres du travail, tous les deux
si indispensables, l'année 1789 fut bien malheureuse. Il y
eut encore une grande famine. Le curé de Vezinnes nous a
laissé cette note succincte. L'hiver de 1788 à 1789 a été des
plus froids. Presque tous les noyers ont été gelés ainsi que
TArmançon et le petit ruisseau de Junay. On a été embarrassé
pour moudre; le grain se fendait au lieu de se triturer. Au
mois de juin le blé se vendait 110 sous la mesure de Ton-
nerre (22 fr. rhect.). Encore ne pouvait-on pas s'en procurer
avec de l'argent. Il y avait eu semblable disette il y a vingt
ans; mais si le blé était cher, il ne faisait pas défaut à ceux
3 ni pouvaient y mettre le prix. Tel fut l'effet des gelées
'hiver, que les vignes produisirent h peine une demi-feuillette
par arpent, et les meilleures terres tout au plus deux bichets.
« Il n'y a, ajoute une délibération du 7 novembre 1789, ni
« industrie en cette paroisse, ni commerce. Une partie des
4c chemins de déblave est en mauvais état. On se plaint
88
« beaucoup du chemin de Vezinnes à Tonnerre (1). » Ceci
n'était point l'effet de la disette.
ORAGES. Nous avons trouvé, à la date de Tannée 1779, une
liste curieuse « des habitants qui doivent sonner les cloches
« en temps d'orage, fSit dixaine, à la manière accoutu-
a mée. »
C'était donc un ancien usage bien établi dans la paroisse
de mettre les cloches en branle au moment de la tempête et
quand la foudre fait entendre ses majestueux roulements.
Notre liste est de huit dizaines dont deux seulement sont de
dix personnes, cinq de onze^ et la dernière de quatorze, ce
qui fait un total de quatre-vingt-neuf habitants (2). Nous ne
rappellerons pas combien était dangereuse cette vieille cou-
tume. Il suffit de dire qu'elle n'existe plus. Un simple
tintement de la cloche annonce que le prêtre est à l'autel
priant Dieu d'éloigner Torage et d'en détourner le danger.
ÉTATS GÉNÉRAUX. Eu 1555, Ic scigueur et les manants de
Vezinnes s'étaient fait représenter pour la rédaction de la
coutume, ce code de l'époque. Un acte bien autrement
important se projeté. Il s'agit de renouveler l'administration
vieillie de la France; il s'agit de nommer des mandataires aux
Etats généraux. Les délégués des trois Etats doivent être
porteurs des cahiers de doléances de leurs mandants. Un
premier projet en 32 articles est rejeté par l'assemblée com-
munale du 6 mars 1789. Un autre, en 23 articles, lui
est substitué.
Les habitants demandent le retour périodique et quin-
quennal des Etats généraux. Le tiers-état aura autant de
représentants que le clergé et la noblesse réunis. Ces députés
seront choisis par leurs pairs; les nobles, fonctionnaires du
roi et du seigneur, les seigneurs, les gens de justice, ne
(1) Le chemin de grande communication, n* 43, va remplacer cet
ancien et exécrable chemin ; rien de pire ne s'est peut-être rencontre
dans la Bretagne ni dans le Morvan. Inabordable dans Thiver à cause
de Teau et de la boue, il fallait franchir les haies, marcher avec peine
sur le terrain escarpé des vignes, rompre les échalas, briser les ceps,
se fatiguer beaucoup et perdre énormément do temps. On a dit que
le mauvais état des chemins protégeait les villages contre les aventu-
riers et les surprises armées. Vezinnes devait être mieux défendu par
ses chemins que par ses muraUles.
(2) Cette liste nous a été communiquée par M. CamUle Dormois.
89
pourront être élus par le Tiers-Etat. Celui-ci s'assemblera
séparément, aura son président, votera par tête. Des sup-
pléants remplaceront les membres absents. Il n'y aura plus
qu'un seul impôt territorial supporté par tous, et réparti dans
chaque paroisse par une commission spéciale. On supprimera
les lettres de cachet, révisera les lois criminelles, activera
l'action de la justice, qui sera partout rendue au nom du roi.
Les charges de la magistrature ne seront plus vénales. Plus
de privilèges, de droits féodaux. Dans toute la France seront
étaolies des mesures uniformes ; les militaires seront subor-
donnés aux lois civiles ; le sel se vendra partout au même
prix. Il n'y aura plus que des notaires royaux ; les recettes et
les dépenses de chaque département s'équilibreront. Le
tiers-ordre, enfin, participera comme les deux autres aux
grâces, aux emplois militaires et à toutes les charges. Telles
sont les principales idées qui furent développées, rédigées,
et arrêtées en assemblée générale par devant W Nicolas-
Pierre-Germain Roze, avocat au Parlement, juge de Vezin-
nes (1).
Le 6 mars, Nicolas Lemaigre, tonnelier, et EdmeBelland,
notaire, reçoivent mandat pour se rendre à l'assemblée de
Sens. Le lendemain, il est arrêté que leur dépense sera
remboursée et payée sur la présentation des mémoires par le
receveur des deniers cdmmuns. Le 8 décembre 1791, le
Conseil général leur alloue trois livres par jour, conformé-
ment à leur demande, « qui paraît assez modique à cause de
« la cherté des vivres et de la dureté des temps lors du
« voyage. » N'est-ce pas une allusion à la disette? Ce voyage
coûte à la commune 81 livres.
Le comte de Flogny, seigneur de Vezinnes, assistait à la
(1) M. Roze, avocat au parlement, Tut successivement jugn a Vezin-
nes, lieutenant général de l'élection de Tonnerre, conseiller assesseur
de la ville (1789), notable le â décembre 17iKi. président de l'admi-
nistration cantonale en 1794 et 1797, membre du conseil municipal
de 1800 à 1830, membre du collège électoral du département, du bu-
reau de bienfaisance, de l'administration de Thospice, du bureau du
collège, juge suppléant au tribunal de première Instance, juge de paix
de Tonnerre jusqu'à son décès, et membre du conseil d'arrondisse-
ment le 15 janvier 1851. Partout il a été l'homme d'ordre et de travail,
se multipliant dans Pintérêt de la chose publique. Il est né le 30 sep-
tembre 1753 et mort le 19 juin 1844.
90
réunion générale de Sens, le 10 mars. II y représentait le
seigneur de Carisey, son oncle, et M. Saucière de Tenance,
seigneur de Fontaine-Géry. Dans cette asseùiblée, qui procé-
dait avec tant d'enthousiasme, furent élus :
Député du Clergé : M. Costel (Claude-Marie), curé de
Foissy, doyen de la Vanne.
Suppléant : N...
Député de la Noblesse : M. Mortemart {Victurnien-J.-B.
de la Rocbefoucaultduc de), pair de France, président de ras-
semblée, maréchal des camps et armées du roi ,etc.
Suppléant : M. Planelli-Masgraisi de la Valette, mar-
quis deMAUBEG, Tun des quatre premiers barons du Dauphiné,
capitaine en second des gardes-françaises, chevalier de Saint-
Louis.
Députés du Tiers : <° M. Jaillant (Jacques- Jérôme), lieu-
tenant criminel au baillage de Sens.
S'' M. Menu de Cbomorceau (Jean- Etienne), lieutenant-
général au baillage.
Suppléant : M. Deschamps (Charles-Antoine), président
de Télection de Tonnerre, maire, etc.
Le curé, qui annotait les registres d'après les événements,
marque ainsi 1789 : « Tenue des Etats généraux; fameuse
« assemblée. »
Le mercredi 14 juillet 1790, les habitants sont réunis, a
Yinvitation de la commune de Paris. La tête découverte, la
main levée, ils prêtent le serment fédératif de maintenir la
Constitution, d'être fidèles à la nation, h la loi, et au roi. Le
registre porte seulement cinquatre-quatre signatures.
Dans un élan généreux une souscription de 882 livres
49 sous est faite à litre de don patriotique. Cent treize
individus figurent sur la liste ; quatre-vingt-dix-huit seule-
ment ont signé. Le curé Molard est en tête et donne 150 liv.
Puis, par un de ces revirements qui ne sont pas rares, la
municipalité déclare, le 30 mai 1790, que, ayant fait
abandon de la remise des ci-devant privilèges pour les six
derniers mois, elle casse et annule le don patriotique.
Le 20 février 1791, dix jeunes enrôlés pour la défense de
la patrie n'avaient pas un rouge liard pour se rendre à Joigny.
La commune leur accorde 18 livres sur les deniers et revenus
de la communauté.
A la fin de Tannée (12 décembre) les maires du canton
9i
sont réunis. Un des administrateurs du district (1) vient faire
un discours pathétique dans le but de stimuler les jeunes
gens à voler au secours de la patrie. Il ne se présente per-
sonne. Le 43 avril suivant, il y a recrudescence d*ardeur
martiale. Trente-cinq jeunes gens veulent partir. L'adminis-
tration s'oppose à ce départ général. Cinq seulement sont
désignés parle tirage au sort. Deux autres volontaires partent
au mois d'août 1792.
La république est proclamée le 26 septembre. Lecture est
faite du procès-verbal de la Convention du 2i de ce mois.
« Le Conseil général de Vezinnes et les citoyens présents
« témoignent une joie universelle et relative aux sentiments
a républicains qu'ils renfermaient dans leurs ceeurs, et
4( qu'ils ne voulaient manifester que quand leurs augustes
<( représentants leur auraient fait connaître le vœu de la
« nation. » Ceiie joie universelle, si longtemps concentrée,
se traduit pas six signatures qui closent le procès-verbal.
Les armes manquent. Quatre jours après est ordonnée la
fabrication de cent cinquante piques. Le devis de ces piques
est des plus curieux. Chacune sera marquée des lettres A. N.,
qui signifient ; armée nationale. Le paiement est à la charge
du Trésor public. Deux maréchanx-ferrants, Tun de Vezinnes,
l'autre de Roffey, sont adjudicataires au prix de cinq livres
l'une. Quelques jours après vingt fusils sont remis et confiés
à la garde nationale.
Les communes d*Epineuil, de Molosme, de Dannemoine,
de Tronchoy, de Cheney, de Vezinnes et de Junay sont
appelées à s'associer à la confection d'un champ de fédération
a Tonnerre. Tel a été le peu de zèle, qu'il a fallu marchander
cet ouvrage (23 mai 1792).
V.
ADMINISTRATION.
Vezinnes, nous l'avons déjà dit, était un iief du comté de
Tonnerre, mouvant du château de Montbelliant, au-dessus
de la ville. Le comte prétendait avoir la souveraineté; le sei-
gneur avait en sa possession les trois justices haute, moyenne
(i) M. Roycr. •
92
et basse. Ce droit remontait à uo temps immémorial. N'était-
il pas une usurpation de la féodalité? Un juge seigneurial
pouvait statuer sur toutes les causes civiles et criminelles,
sauf les cas royaux. Il avait le droit de prononcer la mutila-
tion et même la peine capitale. Des fourches patibulaires
s'élevaient au lieu de l'exécution. Nous aimons à croire qu'il
n'y a pas eu lieu d'user de cette terrible puissance. Aucun
souvenir n'est resté dans le pays à ce sujet. Les intérêts de
la justice moyenne comme les débals sur les propriétés
appartenaient à la justice basse, appelée aussi justice fon-
cière. Le juge unique qui exerçait ces diverses prérogatives
portait le titre de prévôt. Le plus souvent, ce magistrat était
un avocat du barreau de Tonnerre. Le procureur fiscal
assistait à toutes les audiences : il tenait lieu du ministère
public. Appel de ces jugements avait lieu soit à la baronie,
soit au bailliage de Tonnerre. Les causes pouvaient ensuite
être portées au baillage de Sens (siège de Villeneuve-le-Roi)
et au Parlement de Paris.
Jusqu'à répoque de l'affranchissement, l'administra tion
était le droit et le fait du seigneur. Plus tard, il y eut un
syndic du droit commun ; il gérait les propriétés commu-
nales, il pouvait s'engager au nom des habitants, que l'on
consultait sur toutes les affaires graves, en présence du juge
seigneurial.
Les assemblées provinciales (édit du mois de juin 1787)
créent une autre existence aux communes. L'assemblée
municipale de chaque paroisse est composée du seigneur ou
de son délégué, du curé et de trois, six ou neuf habitants,
selon la population (six à Vezinnes), d'un syndic chargé de
l'exécution des délibérations, et d'un greflBer, qui n'a que
voix consultative. Cette assemblée fonctionne utilement dans
la commune et montre plus de zèle que les habitants mêmes ;
car au renouvellement partiel de 1788 (22 mai), il ne se
présente que trente-cinq électeurs. Ne pourrait-on pas de-
mander par quelle bizarrerie les noms de Vezinnes, Carisey,
Yireaux, Viviers, etc, sont omis dans la formation du premier
bureau intermédiaire. Il est incontestable que ces communes
en firent partie.
Désormais l'administration prend dans toute la France une
marche uniforme. Nous n'avons donc plus que peu de choses
à dire.
93
L'établissement des cantons est dû à la loi da 22 mai
<789. Le 26 janvier 4790 est arrêté le procès-verbal de la
division du département de TYonne. Yezinnes est chef-lieu
d'un canton, qui se compose de :
Population.
i40
208
Yezinnes . .
Junay. . . .
Roffey . . .
fieroouii . ,
CoUan . . .
Rameau (1).
Vezannes. .
Tissey . . .
Serrigoy . .
370
188
327
81
239
306
372
Assistance
Fenx.
des individns.
422
62
51
36
70
44
47
19
81
25
18
4
56
20
80
. <7
81
25
Totaux 2,531 606 252
N'est-on pas effrayé de voir un dixième de la population
appelée à l'assistance publique? Hâtons-nous de dire que, au
mois d'octobre suivant on ne constate à Yezinnes que trente-
trois indigents : six indigents habituels; 16 malades; huit
femmes en couches.
Lors de la réorganisation administrative de l'an viii, cette
quatrième refonte de l'ordre social en moins de dix années,
Yezinnes fut réuni au canton de Tonnerre avec une partie de
ses annexes.
Le 2 novembre 1792, l'administration municipale doit être
renouvelée par une élection générale. Afin de faciliter l'exé-
cution de cette mesure, et pour réunir le plus grand nombre
de citoyens, la séance se tient dans l'église. Il ne se présente
que 34 électeurs; le maire réunit 22 suffrages I On se serait
f>laint si on n'eût pas fait un appel à tous les habitants. Avec
e droit de choisir leurs administrateurs, il ne veulent même
pas se donner la peine de voter. Plus tard viendront les
récriminations. Yoilà bien les hommes I
Qu'on nous permette de citer un seul des maires, homme
d'une haute réputation comme médecin.
M. Paul Carre, né à Tonnerre, le 29 mai 1 741 , fut nommé
à l'édilitéle 5 mai 1810, et donna sa démission en 1814. Il
(1) Rameau est un hameau dépendant de Collan.
94
fut Tami des habitants, le bienfaiteur d'un pays auquel sa
famille doit son origine. Quelques anciens prétendent que le
premier il y a fait planter le gamct. Lui en doit-on de la re-
connaissance? Les avis sont partagés. Les amis de la quan-
tité disent que oui. Les gourmets amateurs de la qualité Tim-
prouvent. Tous ont peut-être raison. Ne perdons pas de vue
que le sol qui convient a Texcellent plant du pineau convient
peu au gamet. — Avant tout, M. Carre était médecin de talent,
il excellait surtout dans le traitement des yeux. C'étaient chez
lui des connaissances spéciales et presque héréditaires. Son
père, en effet, né à Vezinnes, chirurgien juré royal, et tout
à la fois lieutenant de la justice de Junay, était un oculiste
remarqué et Télève de Nicolas Callot, son beau-père, opéra-
teur du roi et chirurgien de Thôpital de Tonnerre (1).
M. Paul Carre fut pendant de nombreuses années médecin
en chef de cet hôpital, où il mourut fort âgé, le 29 mai 1826.
— Pour les finances royales, comme pour l'administration
supérieure, Vezinnes avait appartenu à la généralité de Paris,
et par suite ressortait de l'élection de Tonnerre où étaient ré-
partis les tailles et impôts de l'Etat. Là aussi étaient jugées les
réclamations et contestations sur cette matière par fois épi-
neuse. Vezinnes avait été une des villes closes de l'élection.
Au xvi« siècle elle fut comprise au bail des subsides de cinq
sous par muids de vin entrant en icelle. Il y a lieu de croire
que cet impôt a eu longue durée.
Pour la première fois paraît en 1793 un rôle régulièrement
assis sur la contribution foncière. En voici le résumé :
Principal 4152 1.13 s.
Deux sous par livre pour non-valeurs. . 415 5
Dépense à la charge du département . . 677 17
Dépense à la charge du district .... 575 15
Total 5819 10
(1) Nicolas Callot est mort à Tonnerre, le 20 juin 1731, àgéde66ans.
Son épilaphe que l'on voit encore sur les murs de l'hôpital, atteste
ses talents et son origine.
Cselando functi patruus slupefeccral orbem ;
.Eternùm vivet splendida faina viri.
Utiliore nepos sanando cxcelluerat arte ;
Omne malum valuit docta Icvare manus.
Il était en effet fils de François Callot, le plus fameux oculiste et
95
La contribution noobilièrc avait un rôle à part. Voici le
montant des quatre contributions pour 1862. On peut com-
parer :
PourTEtat 2625 25 ) ç.r..^ç ..^^
Non-valeurs 177 07 } 258l::i.d2c.
Pour le département 1032 16
Pour la commune 1671 38
5515 86
Prestations 804 »
Total 6319 86
En Tan xi, Yezinnes fut chef-lieu d'une perception qui
comprenait les sept communes de Bernouil, Carisey, Dyé,
Junay, Roffey, Vezinnes et Villiers-Vineux. Le percepteur était
comme aujourd'hui chargé du recouvrement des rôles de
TEtat, des recettes et dépenses des communes. Il résidait
presque toujours à la ville. Cette perception fut supprimée en
4855. L'administration financière de Vezinnes fut alors réunie
à la perception de Tonnerre.
Le grenier à sel de Tonnerre statuait sur les malversations
de Gabelle.
Population. L'importance d'une commune s'établit ordi-
nairement par la population. Quelle était autrefois celle de
Yezinnes? Il est bien difficile de la connaître. L'acte d'affran-
chissement de 1321 fait mention de quatre-vingt-dix hommes
ou chefs de famille formant la plus saine et notable partie
des habitants. Portons à cent le nombre de ceux qui avaient
le droit de voter. En prenant le chiffre cinq comme moyenne
des individus de chaque ménage, et il n'est pas élevé pour
Tcpoque, nous aurons cinq cents habitants.
L'inventaire du comté de Tonnerre, dressé un siècle après,
en 1424, n'indique plus que vingt-cinq ménages. Est-ce une
erreur? Quelque sinistre affreux avait-il frappé cette petite
ville? Ne serait-ce pas une réduction effrayante?
Le registre de 1788 indique 117 feux, c'est-à-dire, à peu
près 480 habitants.
lilhomothiste de son temps. li habitait Auxerre, où on venait le consul-
ter de loin. Son oncle était Jacques Callot, le célèbre graveur du dix-
septième siècle.
96
Le premier recensement officiel connu de 1790 accuse 440
habitants répartis en 122 feux. C'est de trois à quatre indi-
vidus par feu. La moyenne des feux surtout le canton est de
quatre individus 17 centièmes.
Depuis lors, la population éprouve de grandes variations,
presque toujours en diminuant.
C'est en 1800 419 hab.
— 1814 425
— 1827 424
— 1836 381
— 1841 380
— 1846 390
— 1851 397
— 1856 352
— 1861 350
De 1827 à 1836, il y a une diminution de 43 individus.
Cependant le choléra de 1832 n'a enlevé que 14 personnes.
En 1849, répidémie régnante n'a point fait de victimes. Entre
1851 et 1856, il y a une diminution de 45 personnes. Enfin,
de 1790 à 1861, il y a une diminution de 90 ; —2 neuvièmes,
près du quart. Quelles en sont les causes? Ne faut-il pas
l'attribuer et à l'émigration sur les grands centres de popu-
lation, notamment sur Paris, et à la réduction du nombre des
enfants dans chaque famille. En 1846, on comptait 85 habi-
tants de Yezinnes fixés à Paris, où les avaient appelés le com-
merce, l'industrie, l'espoir de la réussite et les chances heu-
reuses arrivées à quelques-uns. Le placement des vins semble
avoir été leur principale spéculation.
Cadastre, Le finage de Yezinnes contient 615 hectares
42 ares, savoir :
Terres, dont les trois quarts sur la montagne sont de qua-
trième et cinquième classes 402h. » c.
Vignes 122 60
Prés 11 10
Pâtures 2 30
Bois 1 78
Jardins 2 07
Vergers » 92
Broussailles, friches, etc 72 65
Total. 615 42
97
Les terres arables forment les deux tiers de la culture.
« Vezinnes et Junay, disent MM. Coiteau et Victor Petit,
« sont situés sur le terrain jurassique supérieur. Les collines,
« au pied desquelles s'embossent ces deux villages, sont for-
« mées par les couches argileuses et calcaires de Tétage
« kimméridgien et couronnées par les calcaires compactes et
« sans fossiles du portland. Sur certains points les argiles
« sont très développées. Lorsque un ravin, une tranchée et
« même un fossé mettent le sous sol à découvert, on les re-
« connaît facilement à leur couleur grise, quelque fois bleuâ-
« tre, et aux nombreux ostrea virgula qu'elles renfer-
« ment. »
Cette conformation du sol donne lieu à de très nombreuses
sources, qui, dans les- temps pluvieux, couvrent les chemins
et donnent beaucoup d'humidité au village. La fontaine du
pays n'a pas une autre origine.
Ce terrain des montagnes et son exposition presque cons-
tante au levant conviennent parfaitement bien à la vigne, qui
donne d'excellents produits, et un vin ordinaire de premier
choix. Il est même quelques vignes privilégiées où Ton ré-
colle un vin de dessert excellent et très fin. Tel est entr'autres
le climat des Quinze-Hommes. Malheureusement, depuis
quelques années, le choix du plant laisse trop à désirer. La
plupart des propriétaires visent à l'abondance des produits, ce
qui nuit à la qualité. En général, le vin rouge est supérieur
au blanc, dans lequel il y a cependant des choix fort heureux.
Rappelons que tout près de Vezinnes, mais sur le territoire
de Junay, se trouve la côte du Vau-Morillon, heureuse rivale
de Chablis, et le premier vin blanc du Tonnerrois, comme
les Olivolles de Dannemoine, les Perrières et la Corne-
d'Echaudé de Tonnerre en sont les premiers vins rouges.
Terminons cette esquisse par quelques souvenirs de bien-
faisance. Peut-être parailront-ils rares! Mais, qu'il soit pré-
sent à notre mémoire combien le temps a détruit I Aussi,
nous ne pouvons en citer qu'un seul antérieur à la révolution.
Nous le devons à une pierre tumulaire retrouvée en 1852.
En voici l'inscription : « Cy gisl soubs cette tombe Jaen (Jean)
« Trébuchet, prévôt de Junay, lieutenant de Vezinnes et de
« Roffey, qui de son vivant a donné conjoinlement avec sou
« épouse, Jeanne Mandrot, la lampe d'argent qui est devant
7.
98
« le grand autel, et décédé le 25 février 1733, âgé de 70 ans.
« priez Dieu pour le repos de son âme (1). »
La famille Grosjean, originaire de Yezinnes parles femmes,
a constitué au profit de la fabrique une rente de cent francs
[Décret imp. duh2 fiv. 4853). On lui doit la réparation de la
chapelle de la Vierge, les vitraux du bas-côté, etc.
La seigneurie de Junay appartenait avant la révolution à la
maison deBerbis. En 4843, cette généreuse et pieuse famille
lègue une rente de trois cents francs applicable aux besoins
des deux églises de Yezinnes et de Junay. Les donateurs sont
Henri-Jules deBerbis, commandeur de la Légion-d'honneur;
Adélaïde de Berbis, femme de M. Charles Jussieu de Saint-
Julien ; et Antoine de Berbis , comme héritier de Charles-
Théodore de Berbis, son père, chevalier de la Légion-d'hon-
neur, mort le 10 juin 1843.
Nous ne déposerons pas la plume sans adresser nos re-
merciements à toutes les personnes qui ont bien voulu nous
aider dans nos recherches. Qu'il nous soit permis de citer
entr'autres les noms de MM. Quantin, archiviste du départe-
ment; Jacques Barbenoire, ancien instituteur; et Pierre Petit,
entrepreneur. C'est grâce aux soins de MM. Barbenoire et
Petit que nous avons pu donner des renseignements précis
sur l'ancien et curieux état du château, dont il reste si peu,
et sur les diverses époques de construction de l'église. Nous
acquittons avec plaisir une dette de reconnaissance parfaite-
ment sentie.
L. LE MAISTRE,
Chevalier de la Léfion-d'honneor.
(1) Sur la fin du xvi* siècle Jean Trébuchât était notaire à
Yezinnes. En ifî90 est mort Jacques Trébuchet, curé de Yezinnes.
Enfin, nous nous sommes demandé, mais en vain, si l'astronome
auxerrois, Claude-Etienne Trébuchet, savant du xviii* siècle, était de
la même souche. 11 existe à Paris une famille de ce nom.
99
Armoiries de quelques personnes citées dans cette notice :
Akdry, d'origine grecque, seigneur de l'Isle et de Tronchoy : — d'azur
au sautoir d'or, accompagné de 4 croissants d'argent.
D'Anglorb» seigneur de Vezinnes par son alliance avec Jeanne de
Ghoiseul : — d'or, semé de croissants d'argent soutenant des grillots
d'argent.
Anjorraiit (Henriette-Simonne), dame de Vezinnes par son alliance
avec M. de Boucher, comte de Flogny : — d'azur à 3 lys de jardin
au naturel. — Devise : Angeli orantes,
Ansthrutter, d'AnstrudeSf d'origine écossaise, seigneur de Tlsle,
Troncboy, etc. : — coupé emmanché de 3 pointes de sable, sur
deux et demi d'argent. — Devise: Periissiem ni periUsem.
Arquier, grec, bailli de Tonnerre : — d'or au lion de sable couronné,
à 3 fasces d'argent ondées, alésées et brochant.
Bailleul : — parti d'hermines et de gueules.
Bard (De), ancienne famille écossaise, habitant à Tonnerre, éteinte
à Saint-Flour sur la fin duxviii* siècle: — d'azur à 3 bars d'or,
posés en fasce, à la bordure componée d'or et de sable.
Baucuard ou Bouchard (Claude), dame de Vezinnes par son alliance
avec M. du Pé: — d'argent à la croix de gueules, cantonnée de
4 coquilles de même.
Bazard (Nicolas), seigneur de Vezinnes
Beaujeu : — de gueules à cinq fasces d'argent. — Devise : A tout
venant beavjeu*
Beauvarlet (Marie de) dame de Vezinnes : — de sable à la fasce
d'argent, accompagnée en chef de 2 étoiles d*or et en pointe d'un
croissant d'argent.
— Une clé de voûte dans les bas-côtés de l'église de Vezinnes
porte .... à 3 étoiles à 6 pointes de • • . soutenues d'un crois-
sant de en pointe.
Bellec (Suzanne Le), dame de Vezinnes, mariée à Nicolas Bazard
Blaisy, seigneur de Vezinnes par son alliance avec Jeanne de Ghoi-
seul : — d'or à la bande d'azur, accostée de 6 coquilles du même.
Boucher de Floont, seigneur de Vezinnes : — écartelé 1 de Montmo-
rency, 2 de Glermoni, 3 d'azur à 3 roses d'argent, au chef d'or
chargé de 3 quinte-feuilles de gueules (Longueil); 4 d'azur à la
gerbe d'or (Braque) ; sur le tout : d'argent à 3 écrevisses de
gueules 2-1 posées en pal (Boucher). — Devise: Honor et rex.
Buxiêres: — d'azur à la bande d'argent, accompagnée de 2 vols du
même en chef, et en pointe de deux molettes d or 7
CÉNAMi : — d'or au lion de gueules (Lucques).
Chalo:i (Jeanne de), dame souveraine de Vezinnes : — de gueules k
la bande d'or.
Champs (Des) seigneur de Vezinnes par alliance avec Marlhe Stuart :
— d'azur à 5 chardons d'or (?) (Champagne).
Chastelet (Du), second mari de Claude de Laing, dame de Vezinnes :
— d'or ù la bande de gueules chargée de 3 fleurs de lys d*argent,
dans le sens de la bande. — Cri : PrinyX priny. Ce cri est celui
400
de presque toutes les familles de Lorraine, qui portent des croix
dans leurs armes.
Chaumont (Judith de), dame de Vezinnes : — parti 1 de gueules à la
demi-escarboucle pommelée et florée d'or, mouvante du flanc se-
nestre de la partie ; 2 d'azur à la bande d'argent accostée de quatre
cotices, 2 à dextre, 3 à sénestre , potencées et contre-potencées
d'or ; au chef de France.
Chauvirey (Philippe de] : — d'azur à la bande d'or, accompagnée de
7 billettes du même, 4-5 au-dessus et 3 au-dessous. — Il était le
premier mari de Blanche de Grancey, dame de Vezinnes, par son
mariage avec Aimé de Choiseul.
Gboisecl, seigneur de Vezinnes, Garisey, Yrouerre : — d'azur à la
croix d'or, cantonnée de 18 billettes de même, i dans chaque can-
ton du chef, et 5 en sautoir dans chaque canton de la pointe.
Cbristom (Martine de), dame de Vezinnes, Fontaine-Géry, Lignères,
etc.: — d'azur à trois glands d'or surmontés d'une coquille d'argent.
GocKBORNB (origine écossaise) : — d'argent à 3 coqs de gueules.
GoMiGBAM «m GoMNGBAM (origine écossaise) : — écartelé 1-4 au pairie
de sable ; â-3 d'azur à 3 fermeaux d'argent.
GoDVAiNS, autrefois SoMer^ dame de Vezinnes : — d'argent au lion de
gueules, tenant on la patte gauche une branche de laurier de sino-
pie, accompagné de 3 croissants d'azur, â en chef, 1 en pointe.
GouRTENAY, alliance avec les du Pé : — d'or à 3 tourteaux de gueules.
— Devise: Ubi lapsus, quidfecif
Danester, famille écossaise, seigneur de Marnay
Despencer, d'Espence, famille écossaise : — d'azur à une gerbe de blé
d'or en pointe, surmonté d'un lévrier couronné de même, que sur-
monte en chef un croissant d'argent
D'HÉDOUBARD, d'Edooard, écossals, seigneurs de Grimaud, Jouancy :
— d'or à 2 jumelles d'azur, surmontées chacune d'un lionléopardé
de gueules. — Devise : Garde la foi, — Gri : Rich t
Drowas, de Drouas, origine écossaise : — d'azur au chevron d'or,
accompagné de 3 fers de lance d'argent; au chef d'or, chargé de 3
molettes de sable à 6 pointes.
Faultueringham, Foutringham , origine écossaise , seigneur de Nuits,
Villecien, etc. : — d'azur à 3 faux emmanchées d'or (?).
Fitz-Jean, famille écossaise, seigneur deGhemilly, Viviers : —d'azur
au chevron d'or, accompagné de 3 étoiles de même; au chef d'ar-
gent chargé de 3 croix pattées de gueules.
Frolois (Agnès de), dame de Vezinnes : — bandé d'or et d'azur de six
pièces, à la bordure engrêlée de gueules.
Grancey (Glaude de), dame de Vezinnes : — d'or au lion d'azur, ar-
mé, lampasséet couronné de gueules. — Epouse Aymé de Ghoiseul.
GuiSDBDERT, selgncur de Vezinnes : — d'argent à une fascede gueules
chargée d'une étoile d'or, accompagnée de 3 perroquets de sinople
en chef et d'un croissant de gueules en pointes (?).
IlivRioT, origine écossaise, seigneurs de Vezinnes, Argenteuil, Mou-
lins » — d'argent au coq de sinople.
llUMBB (Do), origine écossaise, seigneur de Pimelles, Villedieu, Ve*
101
zinnes : de Sinople au lion d^argent, armé, lampassé de gueules.
— Devise : Fidèle jusqu'au bout.
Jackson, origine écossaise : — de gueules à une coquille d'or.
Karendefex, origine écossaise, dame de Censy : ~ d'azur à 6 besans
d'argent, 3-2-i.
Laing (De), origine écossaise, seigneur de Fontaine-Géry, Vézinnes,
Tronchoy : — Coupé emmanché de gueules de trois pièces sur
deux et demi d'argent.
La Vbrne (de), dame de Vézinnes par son alliance avec la maison du
Pé : — d'azur au chevron d'or, accompagné de trois canettes d^ar-
gent.
Le Mestat, origine écossaise, seigneur de Ville-Dieu : — de gueules
à 3 crampons émoussés d'or (?}.
Lenfernat : — d'azur à 3 lozanges d'or. — Devise : Qui bien fait,
l'enfer rCa; qui mal fait, l'enfer a.
Le VisTE, seigneur de Vézinnes par son alliance avec Anne de Beau-
varlet : — de gueules à la bande cousue d'azur, accompagnée de
3 croissants d'argent.
Leviston, Levjngston, origine écossaise : — de sable à 3 quinte-
feuilles ou giroflées d'argent. — Devise : Levislon forlis eques.
LouAN (Jacques de) : — Alliance avec les seigneurs de Vézinnes, sei-
gneurs dePlancy
Mello, allié à Jeanne deChoiseul, dame de Vézinnes : — d'or à deux
fasces de gueules, accompagné de six merlettes de même, 3-2-1.
— Cri ; Mfillo ou merlo.
MussY ; alliance avec les Stuart et les d'Anstrude : — de gueules au
lion d'or,
Marcey (De) ; alliance avec les seigneurs de Vézinnes... — Devise :
Pour soutenir loyauté.
Narcin (Diomèdes de], grec : — à une flamme de surmontée
d'une étoile de
NoTERs; anciens seigneurs de Noyers, Joigny, Vézinnes^ Carlsey, etc.:
— d*azur à l'aigle d'or. — Cri : Noyers,
PÉ (Du), seigneurs de Louesme, Tannerre, Vézinnes, etc.; — de
gueules à 3 lions d'argent, couronnés, armés, lampassés d'or.
Raguier Jean, seigneur de Vézinnes : — d'argent au sautoir engrelé
de sable, accompagné de quatre perdrix rouges au naturel.
Ramsay, famille écossaise, seigneurs de Serrigny : — d'argent à l'aigle
éployée de sable, chargée sur l'aile droite d'une fleur de lys d'or.
— Devise : Ora et labora. — Cri : Âspiro.
Saint-Séverin, seigneur de Vézinnes : — d'argent à la fasce de
gueules.
Stratom, Straton, Straten, écossais, seigneur de Moulins : — fascé
d'azur et d'argent de huit pièces, au chef d'or chargé de trois pieds
d'aigles de sable arrachés de gueules (?). — Devise : Preux et loyal.
Stcart. Les armoiries primitives sont : de gueules à trois houssettes
cantonnées, armées d'hermines, éperonnées d'or, réunies au point
d'honneur. — Les Stuart d'Aubigny ont porté : d'or à la face échi-
quetée d'or et d'azur de trois traits. — Les Stuart de Vézinnes por-
taient : écartelé 1 et 4 d'Ecosse ; 3 Stuart d'Aubigny, brisé d'un
lambel ; 4 d'argent au sautoir de gueules, accompagné do4(uatre
103
quinte-feuilles de même (Siuart de Bretagne). — Une bordure gé-
nérale composée de..... etc.... etc.. Les Stuart ont porté diverses
devises, entr'autres : Avilo trirel honore. — M duce Iriumphum T —
Sûiue per CkrUium reiempiorem, — Quelle a été celle des Stuart
de Véiinnes ?
TuL (Jean de), seigneur de Vesinnes : — d^or à S lions de gueules.
TouTTiFAiiB, écossais, seigneur de Poilly
Vatiaole, origîoe écossaise : — d'azur au chevron d*or, accompagné
de S roses de même.
ViLuias vCl^ode de) ......•.•
VflUkftLàT, éoomis, demeurant i Coussegrey
NOTICE HISTORIQUE
SUR LE PONT DE JOIGNY.
Les ponts sont des monuments qui tiennent dans l'histoire
des peuples une place assez importante pour qu'on leur
consacre soit une description détaillée à leur naissance,
soit une notice biographique quand ils viennent à recevoir
quelque modification radicale dans le cours de leur existence,
soit un souvenir enfin quand ils disparaissent sous le mar-
teau des démolisseurs.
N'est-ce pas à Faide des ponts, quelque primitif qu'ait été
d'ailleurs leur mode de construction, que les grandes sections
de la famille humaine ont pu communiquer entre elles ? Les
ponts ne sont-ils pas les traits-d'union jelés d'une rive à
l'autre pour faciliter les relations politiques, religieuses ou
commerciales, pour permettre à la civilisation d'étendre ses
conquêtes?
Si les rivières sont des chemins qui marchent, comme l'a
dit Pascal, les planchers des navires ne sont eux-mêmes
autre chose que des ponts mobiles sei*\ant à relier maté-
riellement et moralement des contrées qui semblaient à
jamais isolées dans l'immensité des océans.
Bien que le mérite d'une construction ne croisse pas
toujours en raison directe de son antiquité, on peut cependant
juger de l'utilité des ponts par l'époque reculée à laquelle
remonte leur invention.
10&
Les ChiDois, qui peuvent revendiquer la priorité dans Tes-
pèce, en construisaient dès l'an 2600 avant Jésus-Christ (1).
Les Etrusques et les Romains, nos maîtres dans l'art de
bâtir, dotaient plus tard leur pays de ponts nombreux et
relativement admirables, si l'on se reporte par la pensée aux
moyens mécaniques dont ils pouvaient disposer alors pour
accomplir les œuvres gigantesques qui font encore l'étonné-
ment de notre siècle.
C'est, après l'aqueduc voûté de Tarquin l'ancien (615 ans
avant J.-C], le pont militaire en bois que César jette en dix
jours sur le Rhin, pour poursuivre les Germains et leur ôter
l'envie d'envahir les Gaules (2), ce sont les ponts de Ce sur
la Loire qui avec leurs chaussées intermédiaires n'ont pas
moins de 3 kilomètres de développement, le pont sur le
Danube, dont la colonne Trajane nous a conservé l'image, et
qui se composait, d'après Thistorien Dion-Cassius, de piles
en maçonnerie de 20 mètres de longueur et de travées en
charpente de 55 mètres de portée.
Puis les majestueux ponts de la ville éternelle, puis ceux
dont les maîtres du monde parsemèrent l'Europe ; celui du
Tage, qui a donné son nom à la ville d'Alcantara (3), le pont
du Gard éclipsé depuis par le splendide aqueduc de Roque-
favour, sur le canal qui joint la Durance à Marseille, et qui
avec ses trois étages d'arceaux s'élance à 265 pieds au-dessus
de là vallée de l'Arc i
Parmi les principaux ouvrages du moyen-âge apparaît en
750 le pont de Cordoue, qu'élève un roi maure sur le Guadal-
quivir. Au commencement du xn* siècle, la société dite des
Frères du Pont, établit sur le Rhône et sur la Durance le
pont de Bonpas, le pont Saint-Bénézet d'Avignon et le pont
Saint-Esprit affectant avec ses vingt-six arches la forme d'un
chevron composé de trois alignements sur 1 ,000 mètres de
développement.
Dans le même temps surgissent le vieux pont de Londres,
le pont de la Guillotière à Lyon, les ponts de Céret sur la
Tech (4) et de Vieille-Brioude sur l'Allier, avec leurs arches
de 45 à 54 mètres d'ouverture.
(I) Manuel des dates de de Chantai, 4839, p. 307.
(i) Commentaires de César (guerre des Gaules, liv. iv).
(3) Al cantara en arabe veut dire ponu
(4) Pyrénées orientales.
105
Entre 4000 et 1500 se construisent les célèbres ponts de
Pavie sur le Tessin, de Florence sur l'Arno, avec Michel-Ânge
pour architecte et des marbres pour éléments; le Ponte-Corvo
du frère Joconde sur le torrent de la Meiza ; le pont de Vérone
sur TAdige, avec une arche de 68 m. 73 c. d*ouverture, la
plus grande de l'Italie.
De 1500 à 1 700 la plupart des ponts de Paris s'édifient. En
1578, Henri III, le jour même de 1 inhumation de ses mignons
Quéius et Maugiron, pose la première pierre du Pont-Neuf,
que le journal de TEtoile qualifiait de merveilleuxj que chan-
tait le poète Ronsard et auquel le sculpteur Germain Pilon
consacrait son habile ciseau.
C'est à partir de 1720, après la création par le régent d'un
corps d'ingénieurs des ponts et chaussées (1), que se multi-
plient à l'infini les constructions remarquables qui font
l'orgueil des villes qui les possèdent, et qui, en France
surtout, atteignent un très haut degré de solidité, d'élégance
et de perfection.
Il serait superflu de citer ici des monuments restés dans
la mémoire de tous ceux qui ont un peu lu ou voyagé. Qui ne
connaît les ponts de Tours, defilois, de Bordeaux, de Cubzac,
de Fribourg, etc., et les immenses viaducs jetés à travers des
vallées profondes pour le passage des chemins de fer I Aussi
nous nous hâtons de terminer un prologue déjà trop étendu.
Encouragé par l'opinion de M. de Caumont, l'éminent
fondateur de l'Institut des provinces, au sujet de l'histoire
des ponts qui reste encore à faire, et dont nous venons d'es-
quisser fort imparfaitement les périodes principales, nous
avons essayé de rappeler l'intérêt que pourrait offrir une
classification méthodique et la relation des faits spéciaux à la
construction de ces monuments ou des événements impor-
tants dont ils ont été le théâtre.
Nous réclamons d'ailleurs une très grande indulgence pour
l'obscur chroniqueur qui n'a d'autre prétention que celle de
fournir son grain de sable à l'édifice que d'habiles mains
élèveront saus doute dans l'avenir.
(I) Quelques auteurs, et M. de Magnitot entr'autres, dans son Die*
tionnaire de droit public et administratif, font remonter jusqu^à
Louis Xni KorganisaUon du corps des ponts-et-chaussées (4690 envi-
ron).
106
CHAPITRE I*'. — (De 400 à 1530).
Par application des principes exposés pins haut, nous
avons publié, en 1 857, sur le pont d'Auxerre et à Toccasion de
sa restauration et de son élargissement, une notice historique
faisant remonter cet ouvrage d'art au temps d'Auguste et
établissant qu'il donnait passage à la grande voie d'Agrippa
d'Autun à Troyes.
Le pont de Joigny, récemment élargi, restauré et modifié
dans le double intérêt de la circulation sur la route impériale
n"* 6 de Paris à Chambéry et de la navigation sur la rivière
d'Yonne, bien qu'il ne puisse revendiquer une origine aussi
reculée, nous a paru cependant mériter l'attention des
archéologues et nous transcrivons ci-après le résultat de nos
investigations à son sujet.
Le capitaine rémois Flavius Jovinus, homme consulaire et
grand pourfendeur d'Allemands, à qui on attribue généra-
lement, à tort ou à raison, la fondation de Joignv, au
iv« siècle, avait-il, en la créant, doté la cité d'un pont qui la mit
en relation avec la voie gallo-romaine d'Autun à Tours passant
à proximité et suivant la rive droite de l'Yonne? les historiens
n'en disent rien.
Ammien-Harcellin, qui se trouvait dans les Gaules en 353,
ne s'explique point à cet égard, et les tables de Peutinger ne
fournissent pas d'indications concluantes.
On n'est pas mieux renseigné par le géographe Pasumot,
qui veut que Bandritum ait occupé l'emplacement actuel du
village de Basson, tandis que Lebeuf, Davier (t) et MM. Le-
blanc, Chardon, Jollois et Tarbé assignent au contraire cette
dénomination à l'ancien Joigny.
Il faut se résigner, quant à présent, à ignorer si les habi-
tants de Joviniacum, du w^ au xii« siècle, c'est-à-dire pendant
800 ans, eurent autre chose qu'un gué ou qu'un simple bac
pour leurs communications de Tricasses à Senones du midi
et pour assurer le passage de Champagne en Bourgogne.
(1) Davierémetropinion, dans son manuscrit (chap, T', p. 4), que
Jovinus ne serait que le restaurateur de Joigny et qu*il ne pourrait
passer comme fondateur que parce qu'il aurait donné son nom aux
édifices nouveaux qu'il fil construire.
<07
En compulsant les archives locales si obligeamment ou-
vertes par H. le maire de Joigny, et notamment celles de
rhôtel-îde-ville et de Thôpital, on arrive toutefois à dissiper
en partie l'obscurité qui enveloppe le passé du monument
qui va nous occuper.
Jeanne, dame de Hercœur et fille de Jean III, comte de
Joigny, fut la seule et unique héritière de son père, décédé le
24 septembre idH (1). Elle avait été placée sous la tutelle
de Bérard, évéque de Chartres, son oncle, qui la maria, deux
ans après, avec Charles de Valois, comte d'Alençon et du
Perche, second fils de Charles de France, lequel était comte
de Valois, petit-fils de saint Louis, fils de Philippe-le-Hardi
et frère de Philippe-le-Bel.
Ce mariage eut lieu en septembre 1 33ti, et à son occasion
furent renouvelés les privilèges et franchiftes de tailles,
servages et servitudes accordés aux habitants de Joigny en
Tan 1300 par Jean III et Agnès sa femme, « pour les cour-
« toisie^ les bonté et agréables services que lesdits habi-
« tants ont faits à lui et à ses prédécesseurs ^ et pour 4850
« livres qu'ils ont payées de finance. »
La princesse Jeanne, après quatre ans d'attente, ayant
perdu l'espoir d'avoir des enfants, s'adonna d'une manière
absolue à la prière et à la dévotion. Suivant l'exemple tracé
dans le siècle précédent par la reine de Sicile, veuve de
Charles d'Anjou, fondatrice du bel hospice de Tonnerre, elle
fit bâtir « à thonneur de Jésus-Christ, de sa sainte mère
« et de tous les saints, pour y exercer les sept œuvres de
« miséricorde, » le grand hôpital du faubourg auquel elle
donne alternativement, dans sa charte de fondation du mois
de septembre 1 330, le nom de « VHospital de tous les saints
« et de VHospital-lez'-Ponts (2). »
(1) Nécrologe de THôpilal-lez-Ponts.
(2) L'établissement de cet hôpital se fit avec u Tagrément de Guii-
« laume de Possia, archevêque de Sens, du mercredi de la fête de
« Saint-Marsien, de 4328, et le vidimus de Pierre, aussi archevêque
« de 1330. 11 a été approuvé par Clément VI, pape, par sa bulle de
tt Tannée 1369, et ses successeurs Jean XXII, Alexandre VI et Clé-
H ment VII Tont confirmé. (Davier, cbap. vu, p. 140). n
Dans les pièces que nous avons consultées aux archives de l'hôpital
cet établissement est appelé alternativement « Hâpital-lez Ponts et
u Hôpital de TouS'leS'Saints. n
108
Elle y plaça six frères, dont « cinq prêtres et un bon
« enfant clerc, » et six sœurs de la règle de Saint-Augustin ;
se réservant le droit, pour la première fois seulement, de nom-
mer le supérieur de la maison.
Les religieux et leur prieur furent exemptés de la juridic-
tion de Joigny et de celles de rarchevéque de Sens, de
Tarchidiacre et autres officiers, moyennant une rente annuelle
payable le jour de saint Etienne, le lendemain de Noël,
savoir : iO livres à Tarchevêque, 5 livres au grand vicaire,
et 60 sols au curé de Saint-Jean, de Joigny.
Entr*autres immunités, et outre de grands biens dont le
revenu atteignait 650 livres 3 sous 8 deniers, la fondatrice
accorda audit hôpital les moulins à blé existant « sur les
« ponts de Joigny, les minages de ladite ville qui étaient de
« chacun bichet de tout grain, vendu au marché, une écuelle
« sur bichet, dont les 48 faisaient le bichet, etc. »
La charte de cette excellente princesse Jeanne, oui mou-
rut le 21 novembre 1336 et fut inhumée devant le grand
autel de l'église de son hôpital (1), est donc jusqu'ici le plus
ancien document oii il soit fait officiellement mention des
« ponts de Joigny, » Elle prouve d'une manière irrécusable
qu'il existait avant 1 330 des ponts (2) ou tout au moins un pont
sur la rivière d'Yonne à Joigny.
Ce serait peut-être s'aventurer un peu, que de faire remon-
ter sa construction au x® siècle, à la veille de ce fameux
an 1000 qui devait voir la fin du monde, et à l'époque où
Rainard-le-Vieux, comte de Sens et seigneur de Joigny,
fondateur de la ville de Chasteau-Rainard (3), bâtissait un
(4) Quanta Charles de Valois, il se remaria, et fut tué à la malheu-
reuse journée de Crécy, sous le règne du roi Philippe de Valois (Phi-
lippe VI, dit le Fortuné), son frère, le 26 août 1346.
Il est à remarquer que les habitants de Joigny sont redevables d'un
des plus beaux établissements de leur ville à la stérilité de la com-
tesse Jeanne; car cette pieuse Temme eût été moins /^conde en bonnes
œuvres si son mariage avec Charles de Valois eût été suivi d'une
nombreuse progéniture. MM. Cotteau et Petit ne sont pas d'accord
avec Davier sur la date du mariage de la princesse Jeanne qu'ils rap-
portent à 1309. Cette princesse n'était pas veuve d'ailleurs quand
elle fonda l'Hôpilallez-Ponts, puisque son mari n'est mort qu'en 1346
et qu'elle l'a précédé de dix ans dans la tombe.
(â) Nous expliquerons plus tard le motif qui justifie l'expression :
leZ' Ponts,
(3) Château-Renard, département du Loiret.
409
cbâteau-fort sur des terrains dépendant du prieuré de Sainte-
Marie, qui n*était lui-même qu'une succursale de Notre-Dame-
du-Charnier, située dans le faubourg oriental de Sens (1).
Rainard, d'un caractère peu commode, d'après les chroni-
ques, était en guerre avec le roi Robert, et avait a se défendre
même contre ses propres vassaux, auxquels il opposait, en
4001, la grosse tour de Sens.
Ce comte devait naturellement chercher à isoler sa forte-
resse dominant, comme un nid d'aigle et de plus de 350 pieds,
le niveau de l'Yonne. Il semble rationnel, dès lors,* de penser
que la rivière aura été conservée comme ligne de défense,
car elle n'avait pas moins de 200 mètres de largeur, puis-
qu'elle baignait remplacement actuel des rives, des quais et
même d'une partie des rues basses.
D'après Davier, l'opinion la plus recevable et la plus
certaine est que les habitations recouvraient dans le principe
la surface occupée aujourd'hui par la paroisse Saint-Jean, et
qu'elles élaieni renfermées dans des murailles percées de
trois portes : celle du Poisson au couchant, celle du Pont au
midi, et celle de Gonthier-le-Bossu, correspondant à la plate-
forme du château. Cette disposition est celle qu'indiquent
MM. Cotteau et Petit sur le plan archéologique joint à leur
notice de 1 860 et se rapporte à la ville du xi® siècle.
C'est donc plutôt entre 4400 et 1200 qu'il convient de
fixer la date de l'établissement du pont de Joigny, car la ville
prit alors un accroissement assez notable, et le besoin de
communiquer facilement d'une rive à l'autre dut se faire
sentir plus impérieusement.
En effet, Louis VU étant en guerre avec le comte de Cham-
pagne en 4450, les habitants de plusieurs hameaux du
plat-pays se retirèrent vers Joigny, et vinrent s'abriter sous
la protection du château qu'ils entourèrent de constructions
nombreuses s'étageant sur les flancs du coteau et descendant
même jusqu'au rivage.
Joigny atteignit, à peu de chose près, le développement qu'il
présente aujourd'hui sur le versant droit de l'Yonne. Des
(1) Le château du x* siècle était placé sur un point compris entre le
palais de justice actuel et Téglise Saint- Jean. Il ne reste plus de cette
forteresse que quelques pans de murs isolés dans des jardins ou en-
clavés dans des constructions modernes.
440
fossés profonds furent creusés, les murailles s'étendirent et
l'enceinte fortifiée par des tours fut percée de trois portes
nouvelles dites : porte Persil du côté du levant ; porte du
Bois au nord ; et porte aux Malades ou de Saint-Jacques au
couchant sur l'avenue de Paris. Cette dernière était extrême-
ment remarquable d'après ce que rapporte Davier. « Elle a
« été, dit-il, rebastie sous le règne de François premier, avec
« tant d'art, et d'une si belle symétrie, qu'elle ne le cède en
« magnificence à aucune porte du royaume. ^
Une gravure sur bois, intercalée dans le texte de la notice
de HH. Cotteau et Petit en 4860, donne une idée de l'har-
monieux ensemble de ce monument.
Nous devons à l'obligeance d'un de nos honorables collè-
gues de la Société des sciences historiques et naturelles de
l'Yonne (1), la communication d'un plan, sans date, mais
fort ancien selon toute apparence, retrouvé aux archives de
l'Hôpital-lez-Ponts (2), et sur lequel sont représentés: le
pont avec sa porte flanquée de deux tours, les moulins dont
il est question dans la charte de fondation, l'hôpital lui-même
avec ses églises, jardins, charmilles et fossés.
Ce respectable document nous parait correspondre à une
époque notablement postérieure à 4 330, où l'HôpitaMes-Ponts
avait déjà subi des modifications et reçu des auditions, mais
où le pont semble, précisément à cause de l'imperfection de
ses dispositions de détail, avoir conservé la forme que lui
donnèrent des constructeurs encore peu expérimentés.
Sa longueur, mesurée entre les faces extérieures des culées,
était approximativement de 70 toises ou 4 36°* 433, et sa lar-
geur entre les têtes, extrêmement irrégulière, variait de 3 à
5 toises (de 5°> 847 à 9"> 745), soit entre parapets de
4m 847 à 8« 745. Comme conséquence de cette dernière
circonstance, la tête amont seule, à l'exception d'un angle
rentrant vers la culée gauche, était à peu près droite, tandis
que la tête aval se composait d'une série d'alignements situés
dans des plans différents et devait produire un assez fâ-
cheux effet. Le pont formait trois sections bien distinctes (3) :
(i) M. Quanlin, archiviste du déparlement.
(3) Un faosimile de ce pian est Joint à notre notice. Les élévations
des têtes d'aval à différentes époques ont été reconstruites par nous
d'après ies documents liistoriques.
(3) C'est sans doute ù cause de sa construction hybride que le sys^s
111
La première, en partant de la ville, comprenant deux
petites arches de 3 toises (5>° 847) séparées par des piles
avec avant et arrière-becs triangulaires.
La deuxième, se composant de trois travées en charpente
de 5 toises (9« 745) de portée environ.
La troisième de sept arches en pierre de 3 à 5 toises (de
5n> 847 à 9^^ 745) d'ouverture, séparées aussi par des piles
avec avant et arrière-becs triangulaires.
Soit donc en somme : neuf arches en pierre et trois travées
en charpente
La première arche s'appuyait d*un côté sur le massif de
fondation de la'porte de ville, au-delà de laquelle le chemin
de Seignelay prenait son origine entre les murailles et la rive
droite de TYonne. Tout près se trouvait un large escalier
servant aux habitants pour aller puiser de Teau. Cette arche,
qui existe encore (I) et qui sert de magasin et de bureau au
syndic des ouvriers du port, était, sans aucun doute, disposée
de manière à recevoir les tabliers des ponts-levis (2), Les
dessins qui nous ont été conservés font voir que la porte du
[»ont avait aussi deux baies en rapport avec ces mêmes ponts-
evis, l'une destinée spécialement aux piétons, et l'autre aux
charrettes.
Cette dernière était probablement munie d'une herse, et
quelques-uns des Anglais qui vinrent assiéger Joigny en
1 429, périrent peut-être sous les dents ou entre les barreaux
de ce terrible engin (3).
tème avait reçu la dénomination de : lez- Ponts, Il y avait là, à la ri-
gueur, deux ponts en pierre et un pont en bois. Peut-être avait-on
adopté cette disposition dans un but de défense pour la place et afln
de pouvoir plus facilement interrompre le passage en cas d'attaque.
(i) Le pied des tours qui flanquaient la porte est parfaitement con-
servé ; la maçonnerie en grés de la forêt d'Othe n'a subi jusqu'à ce
jour aucune altération.
(2) Nous avons parfaitement reconnu sur l'intrados les joints con-
tinus correspondant aux vides anciennement ménagés au droit des
ponts-levis, et qui ont été postérieurement remplis lors de la sup-
pression des tabliers de ces mêmes ponts.
(3) On raconte, dit Davier (chap. !«', p. 8], que sous le règne de
« Charles VII les Anglais ayant été obligés de lever le siège d'Orléans,
« le i% de mai 1439, vinrent camper sous Joigny et voulurent Tesca-
« lader. Mais la ville fut préservée par la protection particulière de la
u Vierge, qui opéra un miracle, dont la mémoire se conserve encore
c aujourd'hui au prieuré de joigny ; on y voit une inscription qui
4f2
La porte du Pont est très-certainement celle par laquelle
les Anglais durent commencer leur assaut, après avoir sacca-
gé l'hôpital de Tous-les-Saints; elle constituait le point le plus
important de Tenceinte fortifiée, placée qu'elle se trouvait à
l'origine du trait d'union qui reliait la Champagne à la Bour-
gogne. Il nous serait donc permis de supposer que c'est celle
qui est représentée sur l'écusson de la ville de Joigny et qui
donne abri à l'historique maillet (arme parlante ou plutôt
frappante) au moyen duquel les Maillotins assommèrent,
dit-on, après 1409, Guy de la Trémoille, un de leurs comtes,
qui soutenait une cause antipathique à la contrée.
Espérons que l'emblème héraldique n'est pas une épée de
Damoclès suspendue sur la tête de l'édilité joviniacienne,
mais qu'il est passé maintenant à l'état modeste de symbole
professionnel de la tonnellerie dans un pays essentiellement
vilicole t
Le petit moulin et le grand moulin donnés par la princesse
Jeanne à son hôpital correspondaient, le premier à la
deuxième arche à partir de la ville, et le second à la cin-
3uième arche à partir de la rive gauche; ils s'appuyaient tous
eux sur les arrière-becs.
Le lit de la rivière, dans l'emplacement du pont, était divisé
en quatre cours d'eau spéciaux, formés au moyen d'ilôts
artificiels et d'un attérissement naturel. Deux de ces cours
d'eau n'étaient autre chose que les biefs des moulins.
Le pertuis, destiné au passage des marchandises, avait la
même largeur que la travée centrale du pont de bois; il se
trouvait compris entre les deux îlots qu'on appelait l'Ecluse-
•f contient toute Tbistoire de cette merveilleuse aventure avec les
« fragments d'une des échelles des Anglais. »
Le prieuré dont il est question est celui de Notre-Dame du Charnier
sur les ruines duquel a été élevée Téglise Saint*André. On trouve
scellée dans le mur de la troisième travée du bas-côté du nord, Tins-
cription suivante au-dessous de laquelle est attaché le fragment d'une
échelle en bois (3 échelons) :
Régnante Carolo septimo, Ângli, Anno Domini millesimo, quadra
gintesimo vigesimo nono, die mail duodecimo, Aureliee urbis oppugna-
tionem dimittere coacti, paulo post Joviniacum obsederunt, sed cives
hujusce urbis, protecUone Mariœ Deiparœ muniti, et acri animo for-
tes, scalas ad muros admatas dejecerunt et hostibus fugatis, monu-
roenium virtulis in beilo posteris relinquere cupientes, istarum sca-
larum hoc fragmentum servaverunt.
143
Neave et T Ecluse-Vieille et par-dessus lesquels passaient les
eaux des crues.
Sa position justifie le nom qu'on lui donnait anciennement,
« le Deslroy, » c'était» en effet, un véritable détroit (le
Gibraltar de l'endroit) que devaient forcément franchir les
bateaux naviguant sur la rivière d'Yonne, et devant lesquels
ne s'abaissait la chaîne de fermeture qu'après le paiement
du droit que la ville était autorisée à percevoir.
Trois lettres-patentes données par François P' le 23 février
4515, première année de son règne, en 4524, et le 5 mars
4528 (4) établissent que ce roi (galanêuomo, diraient les
Piémontais] prenant en considération « l'humble supplication
« de ses chers et bien amés les bourgeois, mananls et habitans
« de la ville de Joigny, y^ leur avait octroyé « certain ayde
« pour ycelui être par eux ou leur procureur et receveur
« cueuilly et levé en la manière qui suit, c'est à savoir : pour
a l'appétissement de la pinte de vin vendue en détail en la
« dite ville et qu'on appelle le quint denier; et sur chaque
« cent d'œuvre poids passant par-dessus le pont dudit Joi-
« gny, tant en montant qu'avallant, douze deniers tournois;
« sur chacun letz de harengs passant par-dessous les ponts
« et destroy dudit Joigny, douze deniers tournois, qui est un
« denier tournois pour chacune caque; sur chacun muyd de
« vin passant par-dessous les dits ponts, par la justice et
« destroys de ladite ville, cinq deniers tournois ; pour, les
« deniers qui en viendront et y seraient, estre convertis et
« employez aux dites fortifications, réparations, empave*
« ments, ponts, pavez, chaussées et autres affaires de la dite
« ville et non ailleurs. Ce qu'ils ont par cy devant fait et font
« encore en vertu de la continuation du dit ayde, à eux faite
«( par feu notre très cher seigneur et beau-père le roy Louis
« dernier décédé que Dieu absolve (2).... »
L'attérissement qui formait la berge gauche du bief du
grand moulin (probablement submersible) s'étendait en amont
sur une longueur de 460 à 480 mètres, et une largeur de 30
à 35 mètres.
(1) Ces trois lettres sont aux archives de la ville de Joigny, dans
la 1'* liasse du 9« carton.
(3) Louis XII. On voit que les habitants de Joigny étaient dans de
fort bons termes avec le nére du peuple d'abord, et plus tard avec le
père des lettres.
8.
414
Un déversoir de 80 mètres de développement, partant de
la pointe sud de Tattérissement, se dirigeait vers remplace-
ment actuel de Tabattoir et se trouvait en tête du canal de
décharge fonctionnant toutes les fois que les usines et le
pertuis ne dépensaient pas le produit total de la rivière
d'Yonne.
L'hôpital exerçait un droit de pêche avec brayes et f?er-
volles dans toute retendue du remous ou tc gord)> des moulins
qui se faisait sentir à 600 mètres en amont jusqu'au partais
Robert situé à peu près à la hauteur du mail « au-dessus du
« saulcisJean de Guerchy. »
A Textrémité ouest du pont s'embranchaient trois voies,
Tune à peu près dans le prolongement de son axe, était le
grand chemin d'Aillant à Toucy; la seconde, remontant le
cours de l'Yonne, s'appelait le grand chemin d'Auxerre; la
troisième enfin, se dirigeant en aval, prenait le nom dé grand
chemin de Montargis. C'est aujourd'hui la route départemen-
tale n^ 42 de Joigny à Montargis.
La dérivation du Tholon (ToUon) qui part du moulin de
Chemineau, augmentée du produit des canaux de décharge
du moulin des Boulangers, qui s'appelait anciennement
moulin de Pampelle, avait été donnée à l'HôpitaHez-Ponts
par une charte du mois de juillet 1336, que la fondatrice
signait quelques mois avant sa mort. Ce petit cours d'eau,
après avoir longé la fameuse chaussée dont il est question
dès 1280 dans une lettre au comte Jean 1", et que Davier
nomme « la mère nourrice de Joigny » [\] pénétrait dans
le fauboug naissant et débouchait, comme aujourd'hui, par
deux issues méuagées on amont et en aval du pont, après
s'être bifurqué à la hauteur de l'hôpital dont il arrosait les
(t) C'est celle qu'on appelle encore aujourd'hui la chaussée de
Sully, eu égard sans doute aux travaux ordonnés par Tilluslre mi-
nistre de Henri IV. Elle avait une demi-lieue de long et dix gués
ou passages ménagés de distance en distance permettaient aux
eaux , lorsque TYonne débordait , de s'écouler sans rompre le
remblai. Les comtes Tentretenaient avec grand soin, parce que, en
cas d'inondation, c'était la seule avenue qui put conduire à Joigny.
Une lettre de Jean 111, du 50 avril 1598, permettait aux habitants « de
« planter et édifier saules le long de la chaussée de Joigny, d'un costé
i\ et d'autre, et d'en appliquer le revenu au profit de la communau-
« té. » Les dix gués furent remplacés par des arches en pierre au com-
mencement du xvii« siècle.
445
jardins et dont il défendait raccès du côté de la campagne.
Le grand prieur de France avait le droit de se servir de la
dérivalion ci-dessus pour abreuver les prés des comman-
deries de la Magdeleine et de Saint-Thomas, deux fois par
semaine, les mardis et samedis, depuis le 25 mars jusqu'à la
fenaison. Les chroniques ne disent pas si, dans le xiv» siècle,
l'usage des eaux du Tholon ou Tolton donnait déjà lieu aux
discussions qui se sont élevées depuis entre les usiniers, les
propriétaires de prés et les habitants de Senan. Peut-être
faudrait-il remonter jusqu'à cette époque, pour retrouver les
racines d'un antagonisme encore très vivace de nos jours.
Après avoir cherché à rétablir la physionomie du pont de
Joigny, de ses . dépendances et de ses abords avant i 530,
nous allons assister aux modifications profondes survenues à
la suite du terrible incendie qui réduisit en cendres la plus
grande partie de la ville.
CHAPITRE II. — (De 1530 à 1677).
Le mardi 42 juillet 4530, fête de saint Nabor, entre quatre
et cinq heures de l'après-midi, les vignerons, restaurés et
rafraîchis, venaient de reprendre leurs travaux sur les riches
coteaux de Saint-Jacques; le maillet des tonneliers retentis-*
sait dans les nombreux ateliers delà paroisse Saint-André,
sur les fûts destinés à recevoir la récolte prochaine ; les habi-
tants du Château-Fort, bâti par Baynard-le-Vieil, et les riches
bourgeois de la ville, commençaient à se hasarder hors des
murailles pour respirer la brise du rivage; sur les eaux
tranquilles de l'Yonne se balançaient paresseusement les
nacelles des pécheurs, et les moulins de l'Hôpital-lez-Ponts
faisaient entendre leur tic-tac joyeux. C'était l'approche d'une
calme et douce soirée après un jour sans nuages.
Tout-à-coup du sommet des portes de la ville, oii veillaient
les guetteurs, part un signal d'alarme ; une immense clameur
lui répond, et bientôt les cris : Au feu I... mêlés aux lugu-
bres volées du tocsin, portent la terreur dans tous les quar-
tiers. C'est l'incendie qui s'allume sur vingt points à la fois I...
Les habitants des rues hautes, ceux qui de la montagne
ont aperçu le voile funèbre qui s'étend sur la cité, se préci-
416
pilent hors d'haleine, la tête perdue, sans direction, et ne
savent au milieu du tumulte où porter leurs secours. Quelques
chaînes prolongées jusqu'à la rivière tendent à s'organiser,
des échelles se dressent contre les maisons envahies et une
lutte bien inégale, hélas I commence à s'engager (1). Mais
l'élément destructeur s'avance avec tant de rapidité et de
furie, qu'il force bientôt à rétrograder jusqu^à la ligne des
fortifications ceux qui voudraient l'arrêter dans sa marche.
Une mer de feu, qu'alimentent des constructions en bois,
pour la plupart [2], recouvre, pour ainsi dire, les deux pa-
roisses de Saint-Jean et de Saint-Thibault. De gigantesques
spirales s'élèvent autour des églises de Saint-Thibault et de
Saint-Antoine, enveloppant l'Hôiel-Dieu, les portes au Pois-
son et du Bois, la sptendide porte de Sens ou de Saint-Jac-
ques et enfin celle du Pont (3).
C'est alors que les détonations produites par l'explosion
des munitions de guerre, viennent ajouter aux horreurs du
désastre.
On espère un instant que la rivière va opposer une
infranchissable barrière aux ravages de l'incendie, et que le
faubourgau moins sera préservé. II n'en est rien, des serpents
de fou qui s'élancent des quartiers bas de la Poissonnerie et
de la Mortellerie, viennent enlacer le petit moulin, les pilotis
qui le supportent, et les travées du pont de bois qui surmonte
le pertuis. Les flammes dévorent, avec les bateaux amarrés,
jusqu'aux batardeaux d'enceinte des écluses ; elles gagnent
{{) Los moyens dont on disposait alors étaient forts restreints; la
(H)mpe ù Incendie n'existait pas encore puisque'lle n*a été inventée
qiren 1699 par le hollandais Van-der-Leyden.
^i) Trois maisons seulement furent épargnées sur les deux parois-
ses. Elles sont extrêmement remarquables par leurs sculptures et pré-
sentent de curieux spécimen du style de la renaissance des derniers
temps de Louis XII et des premières années de François T'. L'une
sur la place du Pilor>', à l'angle de la rue des Boucheries, a été horri-
blement badigeonnée en vert; la seconde, au haut de la Grande-Rue,
forme Tangle d'une petite place, elle est fort connue sous le nom de:
Maison de Tarbre do Jessé ; la troisième est dans la rue Montant-au-
Palais, à la rencontre de la ruelle de Saint-Jean. Elle a subi de re-
grettables remaniements, et son pignon qui a sans doute été détruit
par Tinccndie, est remplacé par une bâtisse qui ne s'harmonise en
aucune façon avec le reste de Tédiflce.
(3) Dont la toiture seulement fut brûlée.
117
de proche en proche, et finissent par atteindre THôpital-lez-
Ponts et les tanneries installées sur la dérivation du Tholon.
Le terrible incendie dura toute la nuit du 12 au 13 juillet
et toute la journé du 13. Dans la matinée du 14 seulement,
les habitants, forcés de rester inactifs et impuissants à cet
épouvantable drame, purent mesurer toute retendue de leur
malheur et reconnaître Timmensité de Tabîme où venait de
s*engloutir la plus grande partie de leur avoir.
Des procès-verbaux existant aux archives de Joigny (1), et
dressés, l'un le 28 juillet 1530, par treize marchands et bour-
geois d'Auxerre, et par-devant Nicolas Jousselet, licencié en
lois et lieutenant au baillage ; l'autre, du 29 juillet de la même
année, par plusieurs bourgeois, mariniers et marchands de
Joigny et plusieurs prêtres des environs, peuvent donner
l'idée d'un désastre dont la ville de Tonnerre devait, vingt-six
ans plus tard, fournir le sinistre pendant.
Nous transcrivons ci-après un extrait du procès-verbal du
29 juillet 1530 (2).
« A tous ceux qui ces présentes lettres verront, Germain
« Tribote, seigneur de la Mothe, et Claude Tribote, gardes
« de par le roy notre sire, du scel de la prévosté d'Auxerre
€ salut; savoir faisons, que par devant Jehan Guillon et
« Tthier Le Roy, notaires royaulx sous le scel de la dicte
« prévosté d'Auxerre au lieu de Joigny, par congé et licence
« à eux données par les officiers d'ycelui lieu, sont compa-
re rus : Messires Jehan Gugnot, prêtre, demeurant à Senan,
4i aaigé de 60 ans ou environ.... Thévenin Herry, vigneron,
« demeurant à Joigny, aaigé de 90 ans environ.... Pierre
« Marsault, demeurant à Guerchy, aaigé de 80 ans ou en-
« viron, etc.... lesquels ont dit attesté, certifié, affirmé pour
*« vérité et en leurs consciences, qu'ils savent la situation
« de la ville de Joigny, qui estoit belle ville, ancienne et de
« grande estendue, située et assise sur la rivière d'Yonne, au
a pays et conté de Champaigne, entre les villes d'Auxerre et
« Sens. Laquelle estoit forte de deffense, bien murée et tou-
(1) Cahier n^ A du 7* carton. M. Jossier, ancien secrétaire de la
mairie de Joigny, a publié dans le Bulletin de la Société des sciences
historiques e( naturelles de TYonne, en iSIK), une relation qui est tirée
de ces deux procès-verbaux.
(2) Nous avons scrupuleusement conservé les termes et l'orthogra-
phe de ce document.
H8
« rée et de grand passaige, ville de frontière, la plus près du
« cODsté de Paris, des duché de Bourgougne et consté d'Au-
« xerre, tellement que durant les guerres ennemies et avant
« la redduction du dict pays de Bourgougne, icelle ville de
« Joigny estoit ville de frontière et de deffence, faisant
< guerres ordinaires contre les dits Bourguignons qui jour-
« nellement coaraient devant. La dite ville qui toujours a
« esté munye et garnie de bonne artillerie, pouldres et aullres
« munitions de guerre, et en ycelle se sont les habitants bien
« et honneslement conduits, y ont esdifié et vescu en bonne
« paix, prêtz à servir au roy notre sire et obéir aux ordon-
« nances et commendemens du dict seigneur jusques an
« mardy dcuziësme de ce présent mois de juillet, environ
« l'heure de quatre à cinq heures du soir, que par inconvé-
« nient de feu ycelle ville fut toutallement brusiée, destruite
« et ruycée h la réservation d'un quanton d'ycelle où se
« tenoient les mécaniques et vignerons d'ycelle ville qu'on
« appelle la paraisse Saint-André, au haut d'ycelle, et telle-
« ment que tous marchands, gens de pratiques et aullres,
« ont esté non seullement leurs maisons, mais aussy leurs
« meubles toutallement ruynés et bruslés. Qu'a esté bruslée,
« niynée et destruitte l'Eglise paroissialle Monsieur Sainct
« Thibault, l'une des ésglises sur la dicte rivière, la mieux
« édifflée et plus excellente, qui puis peu de temps avait esté
« parchevée puis ung an en ça; laquelle quarante ans a et
« plus qu'elle estoit commencée à édtffier; de laquelle sont
a loutles fondues les douches belles et cxcellenles, brûlées
« et fondues les orgues et aultres choses nécessaires à la
« décoration de Dieu le créateur et de son divin service.
« Avec ce a esté brusié l'Hôtel-Dieu, fondé en l'honneur de
«. Monsieur sainct Antboine, étant en ycelle ville, et tonte
« l'èsglise du dict Hostel-Dieu, et les basliments licts et
« aultres choses nécessaires à recevoir les poovres de Dieu
« te créateur, qui journellement y abourdoient etvenoient de
« touttes parts et auquel ils estoient bénignement recens.
« Aussi fut le dict feu de si grand ardeur et tellement véhé-
« ment, que. traversa la rivière d'Yonne, brusla lespons
JUS et ung molin estant sur ieeulx qui appartenait
Religieux et Religieuses de l'ospital estant oultre le
pont de Joigny.
Il brusié le dict hospital oîi se recepvoient lou.s
419
« poovres de quelque lieu qu'ils viasissent, feussent sains
« ou mallades, qui y estoient nourris et pensés par les dittes
« religieuses, et ouquel pourladévollion d'icelluy, plusieurs
« gens de bien avoient donné et aulmosné plusieurs licts et
« aultres meubles et ustancilles d'hostel, du quel seuUement
« a esté bruslé la grange, porte de Tesglise, maisons et
« édiflSces où logeoient les dicts poovres. Et semblablement
« ont esté bruslées, ruynées et destruicles les tanneries
« estans en la dicte ville de Joigny et de ça de la dicte rivière
« d*Tonne, près le dict Hostel-Dieu. Ont aussi esté bruslées
« et ruynées les portes d'ycelle ville, le dessus d*icellès, où
« estoient les lieux de guetz et deffences, qui estoient la plus
« part couvertes d'ardoyses et bien plombées, les murs, mu-
« railles et en icelles estoient les munitions de guerres,
« comme artilleries, pouldres et aultres qui semblablement
« ont esté bruslées et ruynées en grand quantité. Et comme
« ils dient se trouva le dict feu si véhément et en si grande
« ardeur, que brusioitet ruynoit au rebours du vent, dedans
« Teau et rivière d'Yonne, les pieux du dict pont etbapteaux
« flottans en ycelle estans dessoutz. Et touttes les choses
« dessus dictes et ainsi qu'ils dient, y avoit tel feu qu'il fut
« impossible Testaindre, tant au moyen que le feu leur bou-
« cha les passaiges de l'eau, la venue des gens des villages
« oui y abourdoient que aultrement. Et au moyen d'icelluy
« feu et ruyne, et depuis icelluy, la plus part des habitants
« du dict lieu se sont absentés et s'en sont allés louger aux
« villes et villaiges près le dict lieu et ont esté contrainciz à
« abandonner le dict lieu de Joigny. Savent les choses des-
« sus dictes, tant au moyen de la continuelle fréquentation
« qu'ils faisoient auparavant le dict feu en la dicte ville,
« qu'ils ont vu courir les dicts Bourguignons jusques devant
« icelluy feu; que aussi qu'ils estoient présens au dict feu,
« qui commença à l'heure dessus dicte, dura toutte la nuict
« et le lendemain treiziesme du dict moys. Par ainsi a esté
« dict, attesté, etc.... Signé Guillon. »
Davier a consigné dans son manuscrit quatre vers latins
qui furent composés à l'occasion de la ruine de Joigny:
Ânno millesimo quinginto, cumque (rigenta.
Versa est in cineres Juniacensis humus.
Julius h»c vidit, celebrans sacrala Nuboris,
Pesta, gerens nostris tristia fata viris.
120
L'histoire ne dit rien des causes probables de Tincendie
de 4530. Doit-on l'attribuer au ressentiment de Charles de
de Sainte-Maure, ou plutôt de sa mère et tutrice Anne d'Hu-
mières, qui était alors en discussion avec les habitants de
Joigny et dont le comté fut mis en séquestre pendant quelque
temps? On a malheureusement des exemples de semblables
vengeances, et Louise de Clermont est accusée d'avoir fait
incendier par des gueux soudoyés, le 8 juillet 1556, la ville
de Tonnerre contre laquelle elle venait de perdre un procès,
au sujet de droits de gourmetage rapportant 5 sols par muid
de vin et qu'elle prétendait lui être dus.
En lisant la description de cet incendie par un sieur
Petitjean (Pierre), nous ne pouvons nous empêcher de remar-
quer que le style de cet écrivain est infiniment plus élégant
et plus imagé que celui des honorables notaires royaulx
Guillon et Le Roy. Qu'il nous soit permis de citer un seul
passage qui se rapporte aux églises paroissiales de Saint-
Pierre et de Notre-Dame.
« Ce désastre de feu commença à se manifester sur les
« t heures 1/2 du soir, lequel dura en sa grande force et
« violence, jusqu'à 9 heures du soir, qui fut lorsque la dite
« Eglise de Saint-Pierre s*étant toute embrasée de feu, l'hor-
« loge flamboyant et brûlant sonna pour sa dernière fois neuf
« heures, avec un son si lent et mélancholique qu'il sem-
<( blait que les timbres et appeaux, contre le naturel de leur
<( insensible matière, fissent un deuil et lamentation de la
« prochaine et soudaine consommation de leur dernière
« essence.
« Si ce son fut pitoyable et lamentable à entendre, encore
4( était-il plusde voirun desplus beaux clochers de France tout
« couvert de plomb, d'un magnifique ouvrage dressé sur la
« croisée (le transepts) de la dite Eglise de Notre-Dame,
« lequel de la véhémente flambe dont il était environné et
« oppressé de sa dernière fin, déplorant la ruine de son
« éminent édifice, jettait, pleurait et dégouttait tout à l'en-
<i tour de soi, grosses larmes en si grande abondance, que
« se mêlant avec la matière des cloches, les voûtes delà dite
a église en furent rejointées. ^
Nous espérons qu'on voudra bien pardonner à un Tonner-
rois la petite digression qui précède.
Il est facile d'imaginer quelle dut être la détresse des
121
habitants de Joigny après le désastre de 1530 et l'empresse-
ment qu'ils mirent à solliciter l'assistance d'un monarque dont
la bienveillance leur était acquise depuis longtemps déjà. Les
procès-verbaux de l'incendie furent donc adressés à Fran-
çois P' qui, par lettres-patentes datées d'Amboise et du
45 octobre de la même année 1530, ordonna aux baillis et
prévôts de Troyes, de Sens, Saint-Pierre-le-Moustier, Auxerre
et Villeneuve-le-Roy, de prendre les informations nécessaires
pour constater les faits d'une manière officielle et de les
porter à la connaissance du Conseil d'Etat.
L'avis de cette assemblée, du 7 février 1531, et celui des
généraux des finances, du 15 janvier précédent^ fut : 1^ que
le roi devait exempter les habitants de Joigny de toutes tailles
et criées pendant dix ans, et que pendant ce temps ils se-
raient autorisés à prélever quarante sols tournois sur chaque
muid de sel vendu au grenier de la dite ville « outre et par
« dessus des quarante sols qu'ils percevaient ancienne-
« ment »
« 2!^ Qu'en ce qui concerne les aydes et autres impositions,
a ils continueront à les payer, excepté le vingtième denier
« du vin qui sera vendu en gros par les habitants de la
a ville et des faubourgs seulement; et que la dite ferme du
« vingtième sera criée et adjugée comme à l'ordinaire pour
« ce qui touche les forains. »
La décision du Conseil d'Etat fut sanctionnée le 13 mars
1531 par lettres-patentes de François P' (aux trois quarts
mangées par les rats, dit l'archiviste de la mairie, dans une
note inscrite au i« cahier du 7<^ carton).
Les exemptions ci-dessus et les aydes déjà accordées en
1515, furent prorogées d'abord de quatre ans au-delà des dix
années dont il vient d'être question, par de nouvelles lettres-
patentes du 9 janvier 1538, et ensuite de trois ans encore
par des lettres du 11 mars 1544. C'est la dernière faveur que
dut octroyer François P' à sa bonne ville de Joigny, et il
donne lui-même les motifs d'une immunité tout-à-fait excep-
tionnelle (1).
(4) Par lettres patentes datées de La Fère, du 4 juillet i53K, Fran-
çois 1*' accorda encore la somme de 4,900 livres tournois à prélever
sur les deniers communs, aydes et octrois pour être employées aux
foriiflcations, empavements, pont, chaussées et portes de la ville.
422
«c Nous auroient requis nos chers et bien aroés manans et
« habitans de Joigny, leur vouloir continuer et prorouger les
« dicts affranchissemens et dernier octroy, nous remontrant:
« que durant la dernière année, ils ont été compris et cottisés
« à l'impost des cinquante mil hommes de pié que nous
« avons fait lever sur les villes closes de notre royaume, et
« pour la soulde d'yceux fourny la somme de cinq mille sept
« cent soixante livres tournois pour deux années, et oultre,
« la somme de seize cent livres tournoys qu'ils ont payé à
« emprunt et les fournitures de vivres et de pionniers à quoy
« ils ont contribué, tant en nos camps et armées, que pour
« les fortiffications des villes de Saint-Dizier et Troyes, et
« encore les nourritures et contributions des garnisons étant
<( en ycelles villes qu'ils ont ja pas longtemps fourny et four-
be nissent encore journellement, qui leur reviennent à gran-
de des et grosses sommes de deniers ; et oultre ce que dessus,
« en accroissement et multiplication des susdites charges,
« puis deux ans en ça, les grands ponts de pierre de leur
« dite ville sont par l'impétuosité, ravyne et inondation
« des eaux, entièrement tombées; de sorte qu'ils ne la
« scauroient réparer ni rédifier pour trois ou quatre mi7
« livres, qui sont toutes charges très grandes et excessives,
« que les dits pauvres supplians, sans recevoir quelque
<( grâce de nous ne pourraient aucunement y satisfaire,
« et seroient en danger d'abandonner leur ville et de la
« délaisser en la ruyne comme elle est encore à pré-
« sent (1).... »
Il ressort de ce qui précède que le pont fut rétabli à la
hâte, et tant bien que mal, après l'incendie, pour assurer
les communications de la ville avec le faubourg, avec la val-
lée du Tholon et la rive gauche de l'Yonne. On reconstruisit
les travées en charpente au-dessus du pertuis, mais la répa*
ration des écluses et de leurs batardeaux d'enceinte dut
exiger plus de temps et de dépense. Les arches en pierre,
quoique restées debout, avaient été calcinées en partie par la
violence du feu, et leur solidité se trouvait probablement fort
compromise. En effet, les glaces charriées par la rivière
pendant l'hiver de 1 542, venant heurter les piles qui n'étaient
plus suffisamment protégées, finirent par déterminer leur
(i) GC3 lettres patentes sont datées du château de Ghambord.
123
chate 61 oe laissèrent debout que quelques arches de la rive
gauche et peut-être le grand moulin deVhôpital.
Les malheureux habitants virent de nouvelles ruines s'a-
jouter à celles quMls n'avaient encore eu ni le temps ni les
moyens de relever.
Une telle succession de calamités était bien de nature à
porter le découragement dans les esprits, et il est indubitable
que les secours accordés par François V^ contribuèrent
énormément à remonter le moral d'une population aussi
terriblement éprouvée.
Le roi Henri II, suivant les traditions de son père, vint en
aide à la ville, dès la première année de son règne. Par
lettres-patentes datées de Fontainebleau et du 6 décembre
1547, il prorogea d'abord de trois ans les exemptions et
immunités dont le terme était arrivé le 13 juillet précédent ;
plus tard, le 18 mars 1553, il prolongea de quatre années
encore commençant le 1 3 janvier 1 552, la permission de per-
cevoir différents octrois destinés à faire disparaître les der-
nières traces de l'incendie de 1530.
Le pont, emporté par les glaces en 1542, dut être néces-
sairement reconstruit d'une manière quelconque, mais, à
coup sûr, dans des conditions de stabilité très-imparfaites,
car il tombe encore vers 1 583. Cette circonstance paraît
ressortir de lettres-patentes datées de Paris, du 8 janvier
1584, par lesquelles le roi Henri III donne l'ordre « aux
« présidents et trésoriers de France, établis à Paris, et aux
« présidents et eslus en l'élection de Joigny, de lever sur les'
« nabitans du dict Joigny les deniers nécessaires pour la
« réédification du pont, selon le procès-verbal qui a été
« dressé et présenté au Conseil (1). »
Un procès-verbal de visite dressé par M. Ferrand, conseil-
ler au bailliage de Sens, le 20 avril 1 596 (en présence de
toutes les autorités de Joigny assemblées au pied de la croix
de pierre qui existait alors à l'à-plomb de la deuxième pile
en venant de la rive droite), nous apprend en outre que le
petit moulin, brûlé en 1530, avait été reconstruit, pour la
seconde fois sans doute, « à proximité du pont-levis de la
« porte du Pont » et s'appelait le Moulin-Neuf; ce qui porte
(1) Nous n'avons pas retrouvé ce procès-verbal dans les arctiives
de la ville.
124
à croire que le grand moulin, appelé aussi Moulin-Notre-
Dame, avait résisté, avec quelques arches de la rive gauche,
à rincendie de 1530 et aux glaces de 1542.
A partir de 1556, et comme le prouve Tordre de Henri III,
la position financière des habitants dut aller en s*améliorant,
sous les comtes : Louis de Sainte-Maure, fondateur du châ-
teau qu*on voit encore aujourd'hui, et qui, peu de temps
après la Saint-Barthélémy, mourut du déplaisir que lui
causèrent quelques paroles disgracieuses de Charles IX
(1572), Charles de Sainte-Maure (1575), Jean de Laval (1578)
et Guy de Laval, qui mourut, en 1 590, des vingt-quatre coups
de pistolet qu'il avait reçus à la célèbre bataille d*Ivry.
La ville de Joigny, qui sur la fin du xvr siècle avait pris
chaudement le parti de la Ligue, tandis que son comte, René
de Laval, se battait pour Henri IV, put réunir sans trop de
peine une somme de 5,000 écus pour se racheter du pillage,
quand elle fut prise le 26 mars 1594, après un siège de trois
semaines, parle maréchal deBiron et le sieur deGivry. Elle
avait, trois ans auparavant, eu 1 591 , repoussé victorieuse-
ment une tentative de surprise par le sire de Tannerre (1) et
le duc de Sully. Ce dernier devait noblement se venger plus
tard d'une cité momentanément rebelle, en apportant tous
ses soins à conserver et à entretenir la fameuse chaussée
construite par le comte Jean P^ Il est vrai de dire que les
Joviniaciens témoignèrent leur reconnaissance posthume, et
un peu tardive peut-être, en attachant à cette chaussée, si
indispensable alors, le nom de l'illustre ministre de Henri IV.
Pendant tout le temps que le comté de Joigny appartint à
la maison de Gondi, sous les règnes de Henri IV et de
Louis XIII et sous la moitié de celui de Louis XIV (de 1590
à 1677 environ), le pont, réédifié au moyen de la contribution
frappée par Henri III, ne parait pas avoir éprouvé de très
graves avaries. Les documents dans lesquels il est question
de cet ouvrage, et que nous avons pu consulter, soit aux
archives municipales, soit à celles de l'hôpital, se rapportent
exclusivement à des enquêtes et à des procès-verbaux de
visite des moulins accolés aux arrière-becs.
(i) MM. Gotteau et Petit, Annuaire de 1860, p. Â^L
D'après les mémoires de Sully, publiés à Londres en 1747, p. 187,
1. 1, la tentative aurait eu lieu de concert avec le comte de Clerroont
et de Tonnerre, François- Henri.
425
La location de ces usines donnait lieu à de fréquentes
discussions entre les détenteurs et les religieux de l'hôpital
de Tous-les-Saints. C'était de la part des premiers des récla-
mations continuelles au sujet soit d'ensablements par suite
d'inondation, soit de mécanismes brisés par les glaces et
dont ils demandaient l'enlèvement ou la réparation aux frais
des bailleurs.
Ceux-ci, au contraire, contestaient le cas de force majeure
et cherchaient naturellement à exonérer l'établissement dont
ils avaient la direction, de frais qui ne semblaient pas devoir
lui incomber.
Des circonstances semblables divisent encore aujourd'hui
les meuniers et les propriétaires auxquels ils ont affaire; on
voit que, de tout temps, les moulins ont été de véritables
nids à procès, et des sources d'ennui et de désagrément pour
ceux qui les possèdent.
La solidité du pont inspirait toutefois quelques craintes
dès 1635 (cinquante-deux ans après la troisième recons-
truction) et l'administration locale veillait avec une grande
sollicitude à son entretien et aux réparations continuelles
qu'il exigeait.
Aussi avait-elle, après de vives sollicitations, obtenu, le
20 novembre de cette même année, des lettres-patentes du
roi Louis XIII, qui consacraient, pour neuf années, « à corn-
ac mencer du jour de l'expiration des dernières lettres
« d'octroy, m le droit dont nous avons déjà parlé (chap. i,
p. 113], dont l'exercice, successivement autorisé par tous les
souverains, remontait à 1515, et qui consistait à prélever,
savoir :
« L'appétissement du vin qui se vend en deslail es taver-
« nés de la ditte ville et paroisses d'ycelle: le quint denier
« sur chacun cent d'œuvres de poids passant par dessus et
« dessous les ponts de la dite ville et ses destroits, soit en
« montant, soit en descendant, i sols sur chacun lez de
a Haran, qui est de 2 deniers par caque passant dessou^t les
« dits ponts et destroits ; et 10 deniers par muyd de vin, etc.,
« pour être les deniers qui en proviendront employés à la
a réparation et entretènement des ponts, pavés, chaussées et
« autres réparations, etc. »
Un arrêt du Conseil d'Etat du 16 juillet 1642, permettait
aux syndics et échevins de la ville de Joigny, d'emprunter
126
jusqu'à la somme de 12,550 livres pour subvenir aux répa-
rations les plus urgentes ; et Sa Majesté Louis XIII autorisait
le prélèvement de 12 deniers au lieu de 10 « sur chacun
« muyd de vin et autres vaisseaux à Téquipollent passant
« au-dessus et au-dessous du pont de la ditle ville ; pour estre
« les premiers deniers en provenant, employés à Tacquit des
« dites 12,550 livres et intérest par préférence, et après aux
« autres susdittes réparations. »
De nouvelles lettres-patentes données à Compiègne le 14
juillet 1649, par le roi Louis XIY, continuaient et confir-
maient à la ville, pendant neuf années, le droit de percevoir
les octrois ci-dessus rappelés, pour en employer le produit aux
réparations des ponts et pavés.
Une ordonnance de MM. les trésoriers de France, du 28
avril 1650, prorogeait en faveur des habitants la faculté de
lever 1 2 deniers sur chaque muid de vin passant dessus et
dessous les ponts, durant trois années, à commencer du
1«r novembre 1648.
Le 10 décembre 1659, enfin, des lettres -patentes du roi
ont continué et confirmé aux habitants les droits d'octroi et
d'œuvrede poids (1).
A la suite d'une contestation entre le maire et les échevins
de Joigny, et les sieurs Nigot et Therriat, maitres des coches
et voitures, tant par terre que par eau, de Paris à Lyon et de
Lyon à Paris par la Bourgogne, qui refusaient de payer les
droits, un arrêt de la Cour des aydes, du 4 mars 1667, sus-
pendit brusquement la perception de Toeuvre de poids sur les
marchandises passant dessus et dessous les ponts de la ville.
<i La surcéance » portée par cet arrêt devait durer jusqu'à
ce qu'il eût été établi un tarif destiné à régulariser la dite
perception, dont l'exercice donnait probablement lieu, de la
part des préposés, à quelques interprétations arbitraires.
Les baux des fermiers chargés de recueillir l'impôt stipu-
laient simplement, en effet, que: Toutes les marchandises
d'œuvre de poids passant dessus et dessous les ponts de
Joigny seront frappés d'un droit de 20 sols par millier
pesant (2).
(1) Le droit du quint denier était partagé par moitié entre le roi et
la ville. Cette dernière percevait 2 deniers 1/2 par cent livres pesant
de marchandises se vendant au poids.
(S) Bail du 27 septembre 1659.
«27
Il était important, dans Tespèce, puisqu'on s'adressait à
toutes les marchandises se vendant au poids, de spécifier la
qualité de celles qui devaient être atteintes et la quotité du
droit par cent livres pesant, eu égard à l'impossibilité de
fractionner les deniers. Le tarif régulateur devenait donc
indispensable.
MM. les maire, échevins et procureur du roi, procédant
avec trop de mesure, il faut bien le dire, mirent trente-trois
ansl.... à préparer un travail qui aurait pu, avec un peu de
bonne volouté, être terminé dans le délai d'un mois (1).
Aussi, les meneurs de Topposition^ il y en a eu de tout
temps, ne se faisaient pas faute de crier.
La ville a droit, disaient-ils, à 10 deniers oboles par mil-
lier pesant de marchandises ;
A 5 deniers par chaque baril de harengs ;
A 2 sols 6 deniers par chaque hambourg de saumon ;
Enfin à 2 sols par cnaque tonne de morue ;
On veut ménager, d'ailleurs, quelques intérêts particu-
liers, ajoutaient-ils.
(1) Le tarif et Cœuvre de poids qui fait parUe de la 3« Uasse du 9«
carton des archives de la commune, a été terminé en 4700. Il est con-
tenu dans un peUt cahier du format in-8, de 44 pages, et n*est pas
complet selon nous, puisqu'il se rapporte uniquement et d^une ma-
nière absolue aux sommes à payer, depuis cent livres jusqu'à cent
milliers, de livres et qu'il n^établil pas la nomenclature des marchan-
dises qui sont considérées comme se vendant au poids.
Voici le Utre de ce tarif :
c Tarif des droits d'œuvre de poids sur toutes sortes de miarcban-
» dises qui se vendent au poids, soit en gros, soit en détail, et qui
« passent dessus ou dessous Je pont de Joigny, tant en montant qu'en
a descendant; à raison de deux sols un denier par millier, qui revient
M à deux deniers et demy par cent pesant, avec cette observation
0 qu'il est deub pour vingt six livres comme pour un cent. »
Suivent les tables de perception calculées par cent livres jusqu'à
dix milliers seulement, et par mille livres depuis 40 milliers Jusqu'à
cent milliers.
livres ao\i deo.
4 cent %i » 3
2 cents ' . . . . » » S
10 cents (mil) «i 2 4
3 milliers « 4 »
4 milliers » 8 4
6 milliers n 42 6
40 milliers 4 n 40
50 milliers 5 4 3
100 milliers 40 8 4
128
Us exagéraient, il est vrai, Timportance des droits mo-
mentanément supprimés, mais ils taxaient de négligence et
de lenteur, avec quelque raison peut-être, Tadministration
municipale, qui, par son inaction, privait la ville de revenus
dont elle devait bientôt regretter Tabsence, et dont une
prudente mise en réserve aurait créé de précieuses ressources
pour l'avenir.
CHAPITRE III. (1677 à 4762).
Reconstruit pour la troisième fois, en 1583, le pont, comme
nous Tavons dit au chapitre précédent, donnait déjà des
inquiétudes dès 1635. C'était un monument très malade, qui
ne se soutenait qu'au moyen de fréquentes restaurations, et
encore à la condition de n'avoir pas à supporter des épreuves
un peu rudes.
On le voit, tout au commencement de l'année 1677 (le 15
janvier), s'ébranler sous le choc des glaces charriées par la
rivière d'Yonne et s'écrouler en très grande partie (1).
Les deux moulins ne furent point emportés toutefois et
protégés sans doute, soit par les massifs des piles qui subsis-
tèrent jusqu'au niveau des naissances, soit par la résistance
des pieux qui les supportaient et qui s'enfonçaient peut-être
t'usqu'à la rencontre du calcaire crayeux, ils restèrent de-
lout quoique considérablement avariés, comme le constate
un procès-verbal de visite du 9 février 1677 (2).
On agita sérieusement alors la question de savoir si le roi
ne devait pas contribuer au rétablissement des ouvrages ré-
gulateurs des eaux. Les administrateurs de l'hospice som-
mèrent le procureur fiscal de nommer des experts pour éva-
luer les dommages; celui-ci s'y refusa et il fallut procéder à
une désignation d'office. La mission fut confiée aux sieurs
Dupuis, bourgeois de Joigny, Ratton, Guyot, et Baddeuil,
qui estimèrent à plus de 6,000 livres les dépenses à faire pour
tout réparer.
(i) Davier, mémoires manuscrits, p. 40.
(3) Le petit mouUn était à moitié renversé et le grand se trouvait
dans Timpossibilité de moudre parce que ses vannages et écluses
étaient emportés ou ruinés.
139
Ces usines qui se cramponnaient, comme deux parasites,
après les massifs du pont, formaient la principale ressource
de l'hôpital, il était donc urgent de les remettre promptement
en état de fonctionner. Un bail de 9 ans fut passé dès le 6
avril 1677 entre « les dévotes et relligieuses personnes frère
« Eusèbe Chastellain prestre, maistre, gouverneur et admi-
« nistrateur au spirituel et au temporel du dit hospital-lez-
« Ponts ; frère Pierre Méat Louis, prestre relligieux, Claude
« Hay, prestre, lesquels assemblés capitulairement au son de
« la cloche, etc., ont baillé et délaissé à titre de ferme et
« dellivrance de grains, pour le temps et aux charges ci-
« après déclarées à Léon Ratton, charpentier et musnier,
« demeurant au dict joigny :
« Les deux moullins appartenant auxdicts sieurs Bailleurs,
« dépendant de la maison du dict hospital, assis sur les
« grans ponts de cette ville, construits et bastis sur des
« pieuds ; Tun appelé le grand moulin et l'autre le petit mou-
« lin, etc.
Le preneur devait, d'après le bail, profiter de la dépouille
« des isles et isleaux, dont les cy-devanf fermiers des dicts
« moulins ont joui avec le droit de pèche, agnei, gord, bied
« et aullres engins à pécher dans la rivière d'Yonne aux
« endroits où les dicts sieurs bailleurs ont droit de pèche.
Les charges du bail consistaient à livrera Thôpital : « cha-
« que semaine, sept bichets de bled, scavoir : trois bichets
« de fromant et le surplus de mestel mesuré au boisseau de
« cetle ville raclé jusque au fert, à condition de bailler le
« vingt un pour vingt les grains loyaux et marchans,
« etc. (1). »
Le preneur s'obligeait, en outre, à moudre gratuitement
tous les grains dont rhôpital pourrait avoir besoin. Il devait
donner chaque année aux bailleurs, le jour de la fête de
Saint-Augustin, deux gâteaux de la valeur de 6 livres ou payer
ladite somme. Il était tenu enfin, pour le cas oii, pendant son
bail, il viendrait à pécher quelque saumon, « d'en bailler la
(1) Septbichets par semaine produisaient par année 364 bichets qui,
à 3 livres l'un en moyenne, représentent un revenu de 1,092 livres.
Le prix de 3 livres est consigné dans un mémoire présenté en 1758 à
l'intendant des finances par les administrateurs de Kliôpital.
9.
130
« hur6 et la darne (1) d'après » aux administrateurs de l'hô-
pital.
Il parait d'après cela, que le saumon a toujours joui d'une
très grande considération dans notre département, car les
administrateurs actuels des hospices de l'Yonne, sans doute
aussi par respect pour la mémoire de leurs prédécesseurs,
partagent encore aujourd'hui, enmatière d'ichtyologie et même
d'icbtyophagie, la manière de voir des révérends pères de
l'HôpitaHez-Poots.
Le bail du 29 novembre 4698, passé avec les descendants
du sieur Ratton, reproduisent à peu près les stipulations
contenues dans celui de 1677. Il met en outre à la charge du
meunier le rétablissement et l'entretien « du perthuis qui sert
« à faire moudre lesdits moulins, par où montent ou descen-
de dent les batteaux, flottes et autres choses, » l'entretien des
barres, pivots, aiguilles, grands et petits vannages, pieux,
fascines, etc.
La description donnée dans le préambule du bail fait con-
naître qu'il existait alors un corps de garde sur le pont :
« C'est asscavoir, les deux moulins au dict hôpital appar-
« tenant, assis et situés sur les grands ponts de cette ville,
« construicts et bastis et soutenus de grands pieux. L'un
a appelé le grand moulin proche le corps de garde qui est
« sur le dict pont, et l'autre le petit moulin proche et atte-
« nant à la grande porte du dict pont, et consistant en halles
« où sont les moullages des dicts moulins, chambres atte-
« nant, grenier par dessus yceux, ainsy qu'ils s'étendent et
« comportent, etc. »
Les baux du 10 septembre 1700, 12 août 1710, 21 avril
1 727, font voir néanmoins que l'importance des moulins allait
toujours en décroissant, soit parce que des concurrences s'é-
tablissaient sur la rivière du Tholon, soit parce que les répa-
rations des constructions devenaient de plus en plus onéreu-
ses. En effet, la redevance de 7 bichets par semaine est ré-
duite à 5 en 1700, à 4 en 1715 et enfin à 3 en 1727.
On ignore dans quelle conditions fut reconstruit partielle-
ment et pour la quatrième fois le pont en 1677, mais il sem-
ble résulter des divers documents que nous avons consultés,
(i) Darne a pour synonymes les mots : rouelle ou tranche de pois-
son.
131
qu*à celte époque les travées en charpente correspondant au
pertuis durent être supprimées et remplacées par des arches
en maçonnerie qui portèrent alors à dix le nombre de celles
qui composaient le pont (1), non compris Tarchesur laquelle
reposaient les tabliers des ponts-levis qui fut murée lorsque la
porte du pont fut démolie et ses tours arasées au niveau de la
chaussée.
Il est à croire dans tous les cas que ces travaux offraient
peu de garanties, car des pièces de dépense existant aux
archives de l'hôpital établissent que, dès le 5 septembre 171 9,
une adjudication était passée moyennant 4,200 livres au profit
du sieur Jean Larivière, pour diverses réparations. On exécu-
tait en outre, vers 1720, d'autres ouvrages s'élevant à 3,700
livres et parmi lesquels figure un escalier en amont de la
culée droite.
La partie du pont attenant à la rive gauche semble avoir
de tout temps mieux résisté aux chances de destruction que
celle qui se rattache à la rive opposée. Cela peut s'expliquer
jusques à un certain point par la disposition du lit de la ri*
vière, qui affecte en amont du pont une courbure très pro-
noncée, dont la convexité, qui s'avance sur la ville, jointe à
la présence d'un attérissement considérable parallèle au grand
chemin d'Auxerre, avait pour effet de diriger tout l'effort des
eaux sur la rive droite.
Des corrosions de berges et des affouillements profonds se
manifestaient à chaque crue, et comme à cette époque l'expé-
rience des fondations en rivière n'était pas encore très déve-
loppée, on conçoit la facilité avec laquelle étaient détruits des
ouvrages dont la base ne reposait pas immédiatement sur le
terrain solide.
Aussi, nonobstant tous les efforts de l'administration mu-
nicipale et des agents préposés à l'entretien du pont, voit-on
trois arches de la rive droite emportées le 25 mars 1725 à la
suite de trois inondations successives survenues dans l'espace
de six semaines.
Ce malheur arrivant au milieu des vagues inquiétudes qui
(i) Cette supposition est corroborée par la note marginale du ma-
nuscrit de Davier où il est fait mention du rétablissement des trois
arches de la rive droite qui furent emportées en 1735. Or quand les
travées en charpente existaient il n'y avait que deux arches en pierre
attenant à la porte de la ville sur la rive droite.
13Î
Sesaient sur la France, épuisée d'ailleurs par les prodigalités
u dernier règne, et lorsqu'on se croyait à la veille d'une
guerre avec rAutricbe et l'Espagne, était d'autant plus regret-
table qu'on n'osait espérer l'aide du gouvernement pour une
coûteuse reconstruction. U causa donc dans Joigny une véri*-
table consternation.
Toutes les communications d'une rive à l'autre furent
interrompues faute de bac. Les habitants des pays voisins et
ceux de la riche vallée du Thôlon, rebutés par les difficultés
qu'ils éprouvaient pour le passage des denrées qu'ils ame*
naient sur le marché, cessèrent d'approvisionner la ville. La
disette fut inévitable et le 22 juin le maire et les échevins,
effrayés des conséquences que pouvait entraîner la prolon-
gation du statu quo, réunirent les électeurs et les principaux
habitants en assemblée pour aviser.
Après délibération, dit le procès-verbal, il fut décidé :
« qu'en attendant le rétablissement du pont (instamment ré-
« clamé près du roi), et pour faire cesser les calamités publi-
« ques souffertes depuis trois mois, il sera construit inces-
te samment^ aux dépens de la communauté, un petit pont de
« bois provisionnel sur les vestiges de l'ancien, suivant le
« devis dressé par l'architecte Chambon, pour rendre libre
« gratuitement aux gens de pied et de cheval le passage de
« la rivière en cette ville, et afin d'y retenir les habitants qui,
« à cause de l'interruption de leur commerce et de l'extrême
« disette de vivres, ne sont plus en état d'y rester. »
On ne trouve pas de traces du projet de l'architecte Cham-
bon, pour rétablissement du pont « provisionnel » et on ne
connaît rien de précis sur le mode adopté pour cet aménage-
ment tout de circonstance.
Le roi Louis XY, prenant en considération la position
malheureuse de la ville, ordonna, par arrêt du conseil du 1 4
décembre 1725, la construction d'un nouveau pont (1). M. de
Boffrand, inspecteur des ponts-et-chaussées, qui fut chargé
de rédiger le projet, jugea nécessaire de démolir le petit
moulin dont la présence était incompatible avec les nouvelles
dispositions à adopter (2).
(i) Il ne s'agissait que de la parUe attenante à la rive droite, et
d'après Davier, p. 10, de ses mémoires, de trois arches seuiemeni.
(2) D'après M. de Boffrand, les matériaux du peUt moulin étaient
133
Les administrateurs de THÔpitaMez-Ponts s'opposèrent
vivement à la destruction d'une usine dont le revenu leur
était nécessaire. Le sieur Larivière, entrepreneur des ouvrages
à exécuter^ fut obligé d'en référer à Monsieur l'intendant
d'Angervilliers, pour se faire autoriser à abattre le petit mou-
lin qui s'appuyait sur l'une des piles à supprimer.
Il fallut employer les moyens de rigueur, et les maître et
religieux chanoines réguliers de l'ordre de Saint-Augustin
furent sommés par le sergent immatriculé Robert, de com-
farattre par-devant M. Hardoin, conseiller du roi, sub-délégué
l'intendance de Joigny, pour s'entendre ordonner une dé-
molition qui leur répugnait fort.
La manière dont fut reçue la sommation indique assez la
mauvaise humeur des administrateurs. Aussi^ dit le sergent
Robert, m'étant rendu le 2 juillet 1727 au domicile « de
« HM. les administrateurs de l'hôpital, après avoir sonné la
« cloche trois fois et parlant à un de leurs domestiques qui
« n'a pas voulu me dire son nom, de ce interpellé, j'ai laissé
« audit domestique la présente coppie, pour répondre et pro-
« cedder aux tins de la dite oraonnance du 26 juin 1727,
« dont coppie, etc. »
Nonobstant une résistance momentanée assez énergique,
les administrateurs prévoyaient bien qu'ils ne pourraient
lutter longtemps et qu'il leur faudrait céder enfin, sauf à
obtenir plus tard une raisonnable et suffisante indemnité.
En effet, dès le 25 avril 1727, ils passent avec le sieur
Nicolas Bondoux, meunier, demeurant à Appoigny, un bail
se rapportant exclusivement au grand moulin situé sur la
partie du pont qui devait être conservée. La redevance est ré-
duite à deux bichets 1/2 de blé froment par semaine, et il
n'est plus question [hélas I), ni des friands gâteaux de la
Saint-Augustin, ni des tranches éventuelles de saumon I
Il y a lieu de supposer 4ue ce bail resta à l'état de lettre
morte, car, lors de la construction des trois arches du côté
de la ville, l'entrepreneur Larivière occupa une partie de l'em-
placement de l'ancien pertuis, démolit, pour assurer le passage
estimés 800 livres et les frais de démoliUon 200 livres, de sorte qu'il
devait revenir à rtiôpital 600 livres nettes. Le procès-verbal dressé par
ce fonctionnaire constate qu'au moment de sa destrucUon le petit
moulin était en ruines et ne travaillait plus depuis 6 à 7 ans.
134
des bateaux, le massif qui se trouvait entre ledit pertuis et le
grand moulin ; il se servit même des matériaux provenant de
la démolition pour l'exécution des batardeaux d enceinte.
Le canal d'amenée des eaux et la retenue du grand moulin
se trouvèrent supprimés de fait ; l'usine fut abandonnée et, par
suite du défaut d'entretien, tomba en ruines le 48 mai 1743,
comnse le constate un procès-verbal qui fut rédigé à cette
occasion.
La demande d'indemnité adressée au Roi par les adminis-
trateurs en 1728, limitée d'abord à 500 livres par an, attendu
qu'elle ne s'appliquait qu'au petit moulin, fut élevée à 1 ,224
livres quand le grand moulin se trouva dans l'impossibilité
de fonctionner.
Les formalités d'expropriation pour cause d'utilité publi-
que et la réparation de dommages directs et matériels résul-
tant de l'exécution de travaux d'intérêt général, se traitaient
d'une manière fort sommaire sous le règne de Sa Majesté
Louis XV et les fins de non recevoir qu'on opposait aux do-
léances des réclamants, seraient difficilement admises aujour-
d'hui.
« Ils demandent 1 ,224 livres (disait M. de Harlay, dans
« une lettre adressée le 19 septembre 1728, au sub-délé-
« gué de l'intendance), en supposant qu'ils ont également
« perdu la jouissance du second moulin auquel il n'a pour-
« tant pas été touché! (1} mais ce n'est pas le plus ou le
« moins qui fait aujourd'hui l'objet à examiner, il s'agit pre-
« mièrement de scavoir sur quel fondement ils prétendent
« faire payer au roy l'indemnité d'une perte qui n'a pas été
« causée par le fait de Sa Majesté, etc. »
Un M. de Yildary, jurisconsulte, qui défendait à Paris les
intérêts de l'hôpital, modérait à grand peine le zèle des admi-
nistrateurs qui, forts de leur bon droit, insistaient pour une
solution prochaine. On trouve le passage suivant dans un
de ses titres du 22 septembre 1728, contenant demande de
titres et de transactions dont il avait besoin pour appuyer les
prétentions de ses clients :
« Sitost que j'auray ces pièces, je ne manqueray pas de
(4) On n'avait pas touché au moulin, il est vrai, mais on l'avait
placé dans rimpossibilitè de fonctionner; et on soutenait que malgré
cette circonstance il n'y avait pas dommage direct et matériel.
*~m- 0, * JW^^-
135
« les remettre à H. de Gaamont (alors chargé du département
« des ponts et chaussées). Jusque là ne faites poursuivre ni
« solliciter votre affaire par personne, par ce que, croyant
« aller en avant, Ton serait cause que le ministre déciderait
« sans connaissance de cause, et, au lieu de vous faire du
« bien^ vous couperait bras et jambes s'il vous liquidait avec
« Tordonnance de M. d'Angervilliers, etc. »
La destruction du petit moulin fut donc consommée à la
fin du mois de juillet 4727 et le 6 août suivant fut posée la
première pierre des trois arches emportées le 25 mars 1725.
Le sieur Larivière conduisit les travaux si activement que le
16 août 1728, c'est-à-dire un an après, ils étaient achevés et
furent livrés au public le 7 octobre suivant.
Les matériaux employés dans cette reconstruction sont des
pottdingues qui se trouvent encore sur le bord de TTonne,
dans les environs de Laroche-Saint-Cydroine, à la limite géo-
logique des sables verts et de la craie inférieure. On a pu se
rendre compte, lors de la démolition de deux de ces arches,
parle service de la navigation» en 1861, de Texcellente ma-
çonnerie qui s'obtient avec les pierres de cette espèce. Le
mortier était tellement adhérent aux parements rugueux des
joints, qu il fallait souvent briser les voussoirs pour les arra-
cher et qu'on fut sur le point de recourir à l'action de la
mine pour avoir raison de massifs passés à l'état de mono-
lithes.
Les trois arches neuves de la rive droite construites en
plein-cinire ayant respectivement des diamètres de 9m 60,
10"" 35 et 11m 50, avec de très beaux matériaux et suivant un
appareil régulier, formaient avec les neuf arches inégales de
la rive gauche rétablies tant bien que mal en 1677, un con-
traste tellement frappant que les habitants désiraient vivement
un remaniement radical ayant pour but de donner une phy-
sionomie un peu homogène à leur pont.
Les dispositions adoptées par H. de Boffrand faisaient
d'ailleurs prévoir des projets ultérieurs et la précaution qu'il
avait prise, en donnant aux piles extrêmes des dimensions
de nature à leur permettre de fonctionner comme culées et
de résister à une poussée considérable, indiquaient claire-
ment l'intention d'une reconstruction prochaine des arches
de la rive gauche et de modifications profondes dans leur
forme et dans leur nombre.
136
On parlait vaguement déjà du redressement de l'ancien
chemin d'Aillant à Toucy, dont la direction n'était pas dans
l'axe du pont, et qui se trouvait resserré entre les construc-
tions et dépendances de l'hôpital et les tanneries établies sur
la dérivation du Thôlon. Mais il fallait, pour obtenir cette
amélioration , trancher dans le vif et prendre à ce même
hôpital, déjà si cruellement éprouvé par la perte de ses mou-
lins, deux maisons qu'il donnait à loyer, son église et son
clocher à quatre cloches, l'infirmerie, la grange, les étables
et une partie précieuse et considérable de ses jardins.
La situation financière de la communauté de Joigny ne
permettait pas la réalisation immédiate de tous les désirs
exprimés et 28 ans se passèrent sans qu'on pût mettre la
main à l'œuvre.
Dans l'intervalle, et comme nous l'avons dit plus haut, le
grand moulin, qui ne fonctionnait plus depuis 1727, tomba
en ruines le 18 mai 1743 et entraîna probablement dans sa
chute le corps de garde qui y était accolé.
En 1 756 et presque en même temps que la malheureuse
guerre de sept ans, commencèrent, d'après les ordres de
M. Bertier de Sauvigny, intendant de la généralité de Paris,
les importants travaux qui devaient transformer toute la par-
tie basse de la ville de Joigny et remettre en état la plupart
des ouvrages les plus saillants de son enceinte fortifiée.
En efiet, on entreprit la réparation des portes du Bois,
de Saint-Jacques et Persil, la modification de l'abreuvoir qui
se trouvait vis-à-vis la porte Saint-Micolas, la construction
du grand quartier de cavalerie, l'établissement des quais et
de leurs murs de soutènement, auxquels fut rattachée la
culée droite du pont, par une courbe gracieuse à l'aval et par
un pan coupé d'assez mauvais goût à l'amont. Ce dernier tra-
vail avait pour but de remplacer par une route pavée la plage
malpropre déjà bordée de nombreuses maisons et d'établis-
sements publics qui s'étaient élevés sur les anciennes mu-
railles.
D'après le projet dressé par M. Hupeau, premier ingénieur
des ponts-et-chaussées (comme le qualifie un plan déposé à
l'hôpital de Joigny), la partie du pont attenant à la rive gau-
che fut démolie et reconstruite avec la largeur de 9°* 00 envi-
ron, adoptée pour celle qui avait été relevée en 1727.
Aux sept arches inégales, en plein ceintre et fortement
137
dégradées, furent substituées quatre arches en anse dé panier
à 3 centres, ayant des ouvertures respectives de 16» 50,
17» 50, 18" 45 et 19» 40. Les têtes d'amont et d'aval, cou-
ronnées de plintlies et de parapets en belle pierre de taille
provenant des carrières de grès de la forêt d'Othe et des bois
de Joigny, furent reliées à la rive gauche parde solides murs
en aile, dont les raccordements, angulaires à la base, deve-
naient circulaires à la partie supérieure par l'intermédiaire de
deux trompes ou artifices d'appareil d'une remarquable exécu-
tion.
Il nous a été raconté que, pendant la construction des
arches de la rive gauche, on avait mis le faubourg et la rive
droite en communication au moyen d'une passerelle en char-
pente construite d'une manière très légère, eu égard à son
caractère essentiellement provisoire. Or, par une obscure
soirée d'hiver de l'année 1760, après une crue subite qui
avait emporté la plupart des madriers formant le tablier de la
dite passerelle, un M. Rousselle, de Charny, arriva, à moitié
endormi sur son cheval, dans la cour d'un hôtel (celui du
Duc-de-Bourgogne peut-être).
— Eh I d'où venez-vous? lui demanda-t-on, aussitôt qu'on
l'eût aperçu.
— De Charny, parbleu I répond le voyageur en s' éveillant.
— Mais par où êtes-vous entré en ville?
— Par le pont, j'imagine, répond encore M. Rousselle, qui
croyait.les travaux terminés depuis quelque temps déjà.
Un cri d'étonnement et de frayeur accueillit sa réponse.
On voulut, malgré l'heure avancée, lui faire toucher du doigt
le danger auquel il venait d'échapper, et on le conduisit avec
une lanterne près de l'échaffaudage fragile que, grâce à l'ins-
tinct merveilleux de son cheval, il venait de parcourir sur
une longueur de 140 mètres.
En voyant le gouffre sur lequel il était passé, et en se ren-
dant compte du péril qu'il avait affronté sans le savoir, M. Rous-
selle fut saisi d'une telle crainte rétrospective, qu'au lieu de
se restaurer comme il comptait d'abord le faire, il alla bien
vite se mettre au lit et fut pendant quelques jours assez gra-
vement malade.
Enfin, dans le prolongement du nouveau pont, et à travers
les bâtiments et jardins de l'hôpital, fut ouvert, sur une lar-
geur de plus de 20 mètres, le faubourg qui prit naturelle-
438
ment le nom du monumeDt auquel il devait servir d'avenue.
Tous les travaux entrepris par le sieur Vasserot Philibert,
ffendre du sieur Larivière» furent terminés vers 4764, et il
àut croire qu'à cette époque la commune était fort obérée,
car elle se trouva dans l'impossibilité de payer audit sieur
Vasserot la somme de 7,093 liv. 43 s. 2 d. dont elle lui res-
tait redevable.
M. l'intendant Bertier de Sauvigny décida, le 4 5 janvier
4763, que les travaux ayant été bien et dûment exécutés, con-
formément aux conditions du devis, il y avait lieu de tenir
compte à l'entrepreneur des intérêts de la somme due, à rai-
son de 5 p. 0/0 par année et jusqu'à parfait rembourse-
ment.
Après la mort du sieur Vasserot, qui ne jouit pas long-
temps de la belle habitation qu'il s'était construite à proximité
du pont et sur l'emplacement qu'occupe aujourd'hui la gen-
darmerie, les officiers municipaux de Joigny actionnèrent ses
héritiers. Ils réclamèrent une très forte indemnité et des
dommages et intérêts, eu égard à des excavations qui avaient
été faites dans les bois de la commune pour extraire les
pierres employées à la reconstruction du pont, et à l'occupa-
tion momentanée, par des dépôts* de matériaux, de plus de
deux arpents de prés servant de pàtis aux habitants.
Il fut même question de retenir comme à-compte les inté-
rêts de la somme restant due au dit entrepreneur, mais
M. Bertier dit qu'on devait, pour agir légalement, recourir à
une expertise qui établirait les droits respectifs des parties.
Les héritiers Vasserot n'étaient pas les seuls créanciers de
la communauté, et plusieurs suppliques avaient été adressées
à nouveau par les prieurs-maîtres de l'hôpital, soit à M. le
prince de Conti, soit à H. le duc de Villeroy, dans le but
d'obtenir, à raison de la destruction des moulins qui exis-
taient antérieurement sur le pont, des indemnités sur la quo-
tité desquelles il n'avait pas encore été statué.
Le révérend Père Le Franc, dans un mémoire du 2i juillet
4758, pour M. le prince de Conti, fait un exposé fidèle de
tous les dommages successivement soufferts par la fondation
de la comtesse Jeanne.
« On présenta, dit-il, plusieurs requêtes à M. de Gaumont,
« alors chargé du département des ponts-et-chaussées ; ce mi-
f( nistre promit sans rien effectuer. On s'adressa ensuite à
439
« H. de Trudaioe qui lui avait succédé, mais toujours iuuti-
« leinent, H. de Trudaine ayant répondu que cette indemnité
« n'était pas de son bail. Cependant les deux moulins, sui-
« vant le dernier bail qui en fut fait devant Chaudot, notaire
« à Joigny, le 41 octobre 4718, rendaient à l'hôpital toutes
« réparations faites, 4 bichets de grain par semaine, moitié
« froment et méteil, ce qui ne peut être moins évalué qu'à
« 500 livres de revenu annuel.
« Pour comble d'infortune, actuellement que Ton travaille
« à reconstruire l'autre partie du pont qu'on laissa subsister
« en 1727, en allignant la chaussée et le grand chemin avec
« le dit pont, on détruit une partie des dépendances de l'hô-
« pital.... etc.
« Si le généreux et magnanime prince, grand prieur, dai-
« gnait jeter un regard de compassion et de pitié sur une
« maison si pauvre et néanmoins si utile, on peut même
« ajouter si nécessaire, il lui serait aisé d'en être le restau-
« rateur. Je proposerai au conseil de son Altesse un moyen
« d'indemnité juste et équitable, qui ne coûterait rien au
« roy et ne blesserait l'intérêt de personne.
Après avoir indiqué ce moyen et exprimé ses craintes au
sujet d'un mode de paiement qui pourrait être défavorable à
l'hôpital, le prieur termine ainsi :
« Peut-être en résulterait-il des contestations qui
« feraient mon supplice par la dure alternative de plaider
« contre un si grand prince, ou d'abandonner lâchement l'in-
« térét des pauvres qui m'est confié. »
Le même prieur défendait énergiquement, quelque» années
plus tard, en 17K6, contre les prétentions du duc de Villeroy,
le droit de pêche qui avait été accordé à l'hôpital par le sei-
gneur comte Jean de Noyers, dans sa charte de 1352, où il
donne d'une manière irrévocable :
« 1o Les tles et accrues qui sont et qui seront d'une parc
« et d'autre, depuis le pont jusqu'au pertuis Robert*
« 2° La pêcherie à orayes et à vervolles, pour y tendre
« et faire tendre, montant et avallant, comme en leur propre
« droit, ainsi qu'aux lancières faites et à faire depuis le même
« pont jusqu'aux vannes, etc.... »
« Ainsi, dit le prieur, la chute des moulins et la mutation
« de la rivière, au lieu d'avoir anéanti la pêcherie de l'hôpi-'
« ta], n'a pu qu'en changer les instruments.
140
« La pêcherie avait l'eau pour théâlre et le poisson pour
« objet ; Teau et le poisson existent, le droit ae pêche doit
« donc exister pareillement ...»
< M. Saulnier fait sa charge en soutenant M. le doc de
« Villeroy, Tadministrateur de l'hôpital fait la sienne en dé-
« fendant les droits de sa maison. Il ne le fera jamais qu'avec
« la décence et les égards qu'il doit à l'illustre et digne sne-
« cesseur des comtes fondateurs de l'hôpital de Joigny. »
Il est à présumer que la juste cause aura triomphé, mais
nous nous abstiendrons à cet égard de recherches qui nous
éloigneraient de notre sujet. D*autres, plus habiles, raconte-
ront un jour les luttes que n'ont pas craint d'engager avec de
puissants personnages les modestes administrateurs du pa-
trimoine des pauvres et des malades.
CHAPITRE IV.
[du droit du pont de joigny).
Le droit désigné vulgairement sous le titre à'Ecî^du^
Pont (1) a exercé une influence assez considérable sur le
commerce de Joigny, depuis la moitié du xvu" siècle jusqu'à
la révolution, pour qu'il ne soit pas hors de propos de recher-
cher son origine et de faire connaître quelques-uns des épi-
sodes auxquels a donné lieu sa perception.
Le roi Louis XIV^ par son édit du mois de décembre 4652»
rétablit le droit de subvention appelé Maubouge (8) de 20 sols
sur chaque muid de vin à rentrée des villes et bourgs du
royaume.
Or, en 1655, les nommés Pierre Martin, voiturier par ean
demeurant à Auxerre, et Jacques Griffe, deChitry, se fondant
sur la lettre de l'édit, prétendirent que le vin passant en ba-
(1) D'après Davier le produit a été de 300,000 livres pour certaines
années, tandis que les appointements du receveur et du contrôleur
qui en faisaient la régie, ne dépassaient pas 1,000 livres. Ce droit
était levé par le roi et non par les comtes comme le dit M. Aristide
Guilbert dans son histoire des Villes do France (t. III, p. 123).
(â) Maubouge (droit coutumier), impôt sur les boissons qui entraient
ou que l'on brassait dans les lieux où il y avait foire ou marchô.
441
teaux sous le pont de Joigny n'était sujet à aucun droit et ils
commencèrent leurs transports par un convoi de 156 muids.
Mais ils furent arrêtés et saisis à la chaîne du pertuis par
Charles Fleury, adjudicataire général du droit de subvention
par bail le 21 mai 1654; et, dans l'instance qui fut soulevée
à cette occasion en Télection de Joigny, Fleury obtint gain de
cause contre Martin et Griffe. Non seulement la saisie fut va-
lidée, mais les délinquants furent condamnés à payer : le
premier 1 02 livres et le deuxième 54 livres proportionnelle-
ment au nombre de muids qui leur appartenait.
On leur fit grftce pour cette fois de l'amende et de la con«
fiscation, mais avec défense expresse pour l'avenir de faire
passer aucun convoi de vin : 1® sous le pont de Joigny sans
justifier préalablement du payement du droit au point de dé-
part; 2» par-dessus le même pont, avant d'en avoir fait la
déclaration et payé le droit au bureau établi en la dite ville
de Joigny.
Cette sentence rendue par les sieurs Ledoux, président,
Yeillot, lieutenant, Gaulthier et Chéreau, élus, établit un pré-
cédent au moyen duquel la ville et l'élection de Joigny furent
soumises au payement du droit de double subvention à raison
de 53 sols 9 d. pour chaque muid de vin, réduit à 40 sols
par la déclaration du roi du 3 juillet 1656.
La perception en fut donnée à bail au sieur Jacques Saclet
à partir du 1» juillet 1656.
Bien que le droit de double subventioi. fût uniquement
applicable aux vins provenant de la Bourgogne, à cause de'
son exemption des droits d'aydes, le fermier se crut fondé à
en étendre le prélèvement sur les vius provenant de l'élection
de Joigny, sous le prétexte spécieux qu'une partie des vins de
Bourgogne se chargeait sur quelques points de la dite élec-
tion de Joigny et notamment au port du Follet, sis à peu de
distance en aval du pont.
On comprend comoien de plaintes dut soulever l'applica-
tion de cette mesure, de la part des producteurs et des com-
merçants.
En effet, l'injustice était criante, puisque la ville et l'élec-
tion de Joigny étaient de la province de Champagne et par
suite sujettes a tous les droits d'aydes du ressort de la cour
des aydes de Paris.
D'un autre côté, le droit de double subvention n'étant dû
143
qae par les vins transportés des pays affranchis d'aydes, pour
être consommés dans ceux ou les aydes sont exigés, la ville
et l'élection de Joigny ne pouvait ni ne devait y être sou-
mise pour les vins de son cru destinés à Talimentation de
Paris.
Le préjudice était d'ailleurs immense pour un pays dont le
commerce consiste presqu'exclusivementdans le débit de ses
vins, car les marchands de Paris, qui avaient l'habitude de
faire leurs achats à Joigny, ne dépassaient plus Sens et Ville-
neuve-le-Roy, où ils trouvaient des vins de bonne qualité et
en abondance, sans être astreints à un droit onéreux.
Ce fut vainement que Joigny sollicita l'exonération d'une
charge qu'il ne devait qu'à sa position limitrophe des pro*
vince de Champagne et de Bourgogne, vainement qu'il offrit
de payer à Sa Majesté le droit de simple subvention de S7
sols par muid, comme les autres élections du ressort de la
cour des aydes de Paris, à la condition que le bureau de per-
ception serait transféré à Basson ; toutes ses réclamations et
suppliques demeurèrent sans effet.
Dans les baux qui furent passés le 28 juillet 4660 an profit
du sieur Jean Caron, et dans Tordonnance du roi Louis XIY,
du 9 juin 1680, rétablissant l'ancien taux de 53 sols 9 de-
niers, il est dit en substance que le droit sera prélevé sur
chaque muid, mesure de Paris, même sur celui qui sera
chargé au port du Follet, encore qu'il ne passe point dessus
ni dessous le pont de Joigny.
« Comme aussi, rapporte Davier, sur chaque muid de vin
« qui sera enlevé des élections de Joigny, Tonnerre, Yézelay,
« Auxerre, Màcon, Bar-sur-Seine, pour être conduit par eau
« en la ville de Paris, ou qui sera destiné pour les villes de
« Joigny, YilIeneuve-le-Roi, Sens, Pont-sur-Yonne, Monte-
« reau, Moret, Helun et Coiteil, encore qu'il ne passe point
« dessus ni dessous le pont de Joigny, et qu'il soit voiture
« par eau ou par terre. Que les droits seront payés par les
« ecclésiastiques, nobles, officiers des cours, secrétaires du
« du roi, commensaux et tous autres, de quelque qualité et
« condition qu'ils soient, soit que le vin soit du cru ou d'à-
« chat. 1» Il fallut bien se soumettre, et les choses allèrent
ainsi pendant fort longtemps. C'était néanmoins une lutte
continuelle entre les adjudicataires des fermes et les expédi-
teurs de vins ou les voituriers qui cherchaient par tous les
U3
moyens et sous tous les prétextes possibles à éluder le droit.
Il vint toutefois un moment où les produits furent tellement
restreints, eu égard aux fraudes et exemptions, et surtout à
l'appui que trouvaient les délinquants parmi les membres de
Tadministration locale, qu'une révision radicale de l'ordon-
nance de 4680 devint indispensable.
Voici à quelle occasion intervinrent l'arrêté du conseil
d'Etat et les lettres patentes datées de Versailles, le 21 no-
vembre 1752, qui devaient frapper si fatalement le commerce
des vins de Télection de Joigny.
Nicolas Nion, voiturier par terre, transportant avec un
charriot, attelé de 7 chevaux, 18 feuillettes de vin provenant
de l'élection d'Auxerre et destinées à un sieur Chandellier,
de Dieppe, arriva au bout du pont de Joigny, le 3 juin 1762.
Il coucha dans un cabaret voisin et le lendemain, au lieu
de passer sur le pont, d'y acquitter le droit de l'écu et de ga-
gner ensuite la route de Paris, il prit un chemin oblique le
long de la rivière d'Yonne dans l'intention de la franchir au
premier gué qu'il rencontrerait.
Les commis de la ferme, devinant son intention, le suivirent
jusqu'à Césy oii ils l'arrêtèrent avant qu'il exécutât sa tra-
versée. Us firent la saisie des 18 feuillettes de vin et les lais-
sèrent à la garde du voiturier, sous la responsabilité du des-
tinataire, le sieur Chandellier, qui fut, par le texte même du
procès-verbal, sommé de comparaître par devant les élus de
Joigny pour s'entendre condamner en la confiscation des
choses saisies, à l'amende de 100 livres et aux dépens.
Le sieur Chandellier soutint devant l'élection que le droit
du pont de Joigny n'était dû que pour les vins destinés aux
villes mentionnées à l'ordonnance du mois de juin 1680, et
que la ville de Dieppe n'étant pas comprise dans cette nomen-
clature, le sieur Nion aurait pu traverser le pont sans rien
payer ; que s'il lui avait paru convenable de prendre un che-
min détourné, le fisc ne devait pas s'en préoccuper et avait
dépassé ses pouvoirs en opérant la saisie du 4 juin 1752.
Les raisons du sieur Chandellier étaient irréfutables et les
élus de Joigny, heureux d'ailleurs de battre en brèche un
impôt détesté, admirent ses moyens de défense, lui donnèrent
main-levée de la saisie et condamnèrent le fermier aux dé-
pens, le 19 août 1752.
Hais ce dernier (Jean-<Baptiste Bocquillon, adjudicataire
U4
des fermes générales unies) ne se tint pas pour battu et il
présenta au roi, en son conseil, une requête dans laquelle il
exposa longuement les. faits et fit ressortir les conséquences
{probables de la sentence précitée si elle venait à être homo-
oguée.
« Si l'interprétation qu'ils ont donnée à Tordonnance de
« 1680 est admise, disait Bocquillon, dont le style ne man-
« que pas d'énergie, et si leur sentence est exécutée, il s'en
« suivra que les voituriers seront maîtres de n'acquitter le
« droit du pont de Joigny que quand ils le voudront, puis-
« qu'ifs peuvent éviter le passage du pont. On voit par le
« bail fait à Gabriel Cordiez le 1 5 octobre 1 661 , de plusieurs
« droits qui font aujourd'hui partie de la ferme générale,
« que celui du nont de Joigny y est entré pour 184,000
« livres, il a produit pendant un grand nombre d'années qui
« se sont suivies jusqu'à 80,050 livres ; le produit est aujour-
« d'hui au-dessous de 1 ,000 livres, et si Sa Majesté n'y apporte
« remède, il ne produira par la suite presque plus rien. Tous
« les voituriers par terre, au lieu de passer sur le pont, sui-
« vront les chemins obliques qu'ils ont pratiqués le long de
« la rivière, et la passeront à gué. La cupidité des commis-
se sionnaires va si loin et l'abus est si grand, qu'ils font
« mention dans leurs lettres de voiture que les voituriers ne
« passeront point sur le pont, et que s'ils y passent le droit ne
« leur sera pas remboursé. On a vu des voituriers, pour éviter
a le payement du droit, risquer le passage à gué dans des
« temps où la rivière n'est pas guéable. Il en est arrivé plu-
« sieurs naufrages où les hommes, chevaux, voitures et vins
« ont péri; les juges de police en ont dressé des procès-
« verbaux, etc.. »
Bocquillon, après avoir invoqué à l'appui de ses dires, des
déclarations antérieures, des arrêts du conseil plus ou moins
applicables dans l'espèce, et notamment Tordonnance des
aydes de juin 1680, conclut à ce qu'il plaise à Sa Majesté :
casser et annuler la sentence des élus de Joigny, du 19 août
1762, condamner Nion et Chandellier au payement du droit
du pont de Joigny, pour les 1 8 feuillettes de vin saisies par
les commis, et aux dépens faits en la dite élection, enfin
pourvoira la nécessité de faire cesser un abus si préjudiciable
à ses fermes.
C'est à la suite de cette requête que fut rendu l'arrêt du
conseil d'Etat dont la teneur suit :
U5
« Le roi en son conseil, sans avoir égard à la sentence
« des élus de Joigny, du 47 août 4752, que Sa Majesté a
« cassée et annulée, condamne les nommés Nion et Chan-
« dellier à payer les droits du pont de Joigny, des vins men-
« tionnés au procès-verbal de saisie; veut, Sa Majesté, par
« grâce et sans tirer a conséquence, qu'en payant par eux les
« dits droits, il leur soit fait main-levée de la saisie des dits
« vins et autres effets, faite par le dit procès-verbal {celui
« du 4 janvier 175S). Ordonne Sa Majesté que les vins qui
« seront transportés des élections d'Auxerre, Mftcon, Bar-
« sur-Seine, Joigny, Tonnerre et Vézelay, par eau et par
« terre, seront tenus de payer les droits du pont de Joigny,
« soit qu'ils passent ou non dessus le dit pont, en sui-
« \ant le cours de la rivière d'Yonne; déclarons chemins
« obliques et faux passages tous autres chemins que celui
« qui passe sur le pont de Joigny; le tout sous les peines
« portées par les règlements, et seront sur le présent arrêté
« toutes lettres nécessaires expédiées.
« Fait en conseil d'Etat du roi, tenu pour les finances
« à Versailles, le 24 novembre 4752 (collalionné).
« Signé : devougy. »
On voit qu'il n'est plus parlé des lieux de destination dé-
taillés dans l'ordonnance de 4680, que le caractère restrictif
de ce document, sur lequel s'appuyait l'opinion des élus de
Joigny, disparait complètement et que la mise à exécution de
l'arrêt ci-dessus devait soumettre indistinctement au droit de
Vécu tous les vins provenant des six élections d'Auxerre,
Mâcon, Bar-sur-Seine, Joigny, Tonnerre et Vézelay.
La décision suprême ne fut connue à Joigny que dans les
premiers jours de février 4753, par un extrait unique et de
petit format, qui fut subrepticement affiché par l'adjudica-
taire des fermes et aperçu par le procureur fiscal qui se hâta
d'en donner avis aux échevins.
Aussitôt, les habitants furent rassemblés au son du tam-
bour, le 4 4 février 4753, et se réunirent à l'hôtel de ville
« en grand nombre (dit le procès-verbal de la séance) et re-
<( présentant la meilleure et la plus saine partie d'yceux. »
Après un rappel succinct des faits qui avaient motivé l'arrêt
du 24 novembre 4752, en considération : 4** de ce que ce
même arrêt pouvait être envoyé à la cour des aydes, pour être
enregistré ainsi que les lettres patentes qui en étaient la con-
40.
U6
séquence ; 2° de ce que Textension qu'il consacrait devait
ruiner le commerce de la ville et élection avec les provinces
de Normandie, de Picardie, de Flandres et d'Artois ; 3^ de ce
que des mesures trop promptes ne pouvaient être prises con-
tre les prétentions des commis du fermier qui arrêtaient déjà
les voituriers pour leur faire payer indistinctement le droit
sans se préoccuper de leur destination, il fut décidé à l'una-
nimité : d'abord, qu'une requête serait adressée par les éche-
vins, au nom de la communauté, pour former opposition à
l'enregistrement de l'arrêt et des lettres patentes ; ensuite,
que pouvoir serait donné à H. du Breuil, procureur au par-
lement, de faire signifier cette opposition à monseigneur le
procureur général de la cour des aydes, et d'en déduire les
causes et moyens ; comme aussi de supplier mondit seigneur
de faire surseoir à l'exécution de l'arrêt fatal.
M. du Breuil s'occupa très activement, sinon très efiScace-
ment de cette affaire, comme il appert d'un mémoire de vaca-
tions et déboursés que nous transcrivons ci-après, in exten-
so (1), à cause de sa physionomie originale, qui ne se retrouve
qu'en partie et bien rarement peut-être, dans les états de frais
des officiers ministériels de notre époque.
Mémoire des vacations et déboursés faits par M. du Brmil^ pro-
cureur au parlement^ pour les maire^ échevins^ habitants et
communauté de la ville de Joigny^ au sujet de Vopposition for-
mée à leur requête, à l'enregistrement d'un arrêt du conseil
obtenu sur requêu par l'adjudicataire des fermes générales de
France, qui tendait à donner une extension aux droits du pont
de ladite ville de Joigny :
Ut. s. à.
Premièrement, pour ladite opposition en date du 14
février 4753 et papier I 10 «>
Pour avoir été le lundi 9 avril 1753 chez M le procu-
reur général de la cour des aydes, rue de Richelieu,
prèz le boullevard pour conférer avec lui au sujet de
la dite opposition, caresse i 16 >
Vacation 8 • »
Pour une copie au net du mémoire envoie par les'
dits maire et échevins pour mettre sous les yeux de M.
le procureur général 5 » >
Pour avoir relu et retouché le dit mémoire avant de
le mettre au net, et en avoir porté les copies chez M. le
(1) Voir carton 9, liasse n* 5 des archives de Thôtel de ville de
Joigny.
447
procureur, vacations 8 «
Garosse % 8
Payé à M. Prault, imprimeur et libraire, pour la re-
cherche et achat de différentes déclarations du roi, et
arrêt du conseil au sujet des droits du pont de Joigny. 2 5
Quart de vacation à la dite recherche % «
Pour avoir été le 47 août i753 chez M. le procureur
général de la cour des aydes luy porter un mémoire
remis à M. du Breuil qui y a ajouté quelques réflexions
par H. Gareillier, vacation 8 n
Garosse 2 41
Pour avoir été le 24 du dit mois, avec M. Boumet
(maire de Joigny)chez MM. Bagnon et Gareillier, avocats,
et chez M. le procureur général. Le 32 chez M. de Guisy
et le dimanche 26 avec MM. Boumet et Ragon chez mon
dit sieur le procureur général pour lui donner un projet
de conclusion, arbitré le tout, trois vacations de 8 livres
chacune ' • • . 2i w »
Pour avoir été par le principal clerc de M. du Breuil
et en son absence chez M. le procureur général sept à
huit fois, tant pour lui porter une copie bur papier com-
mun de l'opposition de la ville de Joigny,que pour savoir
cette opposition serait visée dans l'arrêt d'enregistre-
ment, dire les raisons des maire et échevinspour qu'elle
y fut visée et enfin savoir quand cet arrêt serait rendu,
deux vacations 46 » n
Pour la copie de la dite opposition sur papier commun,
pour avoir été par le même différentes fois, tant chez
M. Hurault, agent des fermes, qu'à l^hôtel de Breton vil -
liers, pour avoir un imprimé de l'arrêt du conseil et de
celui d'enregisurement de la cour des aydes, arbitré une
vacation 8 m »
Pour avoir été par M. du Breuil le matin du 49 juin
47^4, chez M. le procureur général de la cour des aydes
et avoir parlé à son secrétaire. Plus avoir été le dit jour
après midy à l'hôtel de Bretonvilliers pour parler à M.
de Guisy, fermier général où il ne l'a point trouvé, et
ensuite à l'hôtel des Fermes où 11 l'a enfin trouvé et lui
a parlé sur l'affaire assez longtemps. Arbitré deux vaca-
tions 46 n »
Ports de lettres et paquets 3 5 »
Plus payé à M. Gareillier, avocat, pour différents mou-
vements et consultations dans l'affaire 48 6 »
Plus pour autres différents caresses paîéspar M.Bour-
net, maire de la ville de Joigny, mémoire • • . . « mémoire.
Total du présent mémoire cy. 458 2 •
J'ai reçu de M. Boumet, maire de la ville de Joigny, la somme de
cent cinquante-huit livres 2 sols portés au présent mémoire et pour
les causes y énoncées, à Paris le treize avril mil sept cent cinquante-
sept.
Signé: du breuil.
148
Toutes les démarckes faites pendant seize mois par M. Da
Breuil, aussi bien que les différents mouvements de H. Tavo-
cat Careillier, demeurèrent sans résultat, et roppositiou
formée par la ville de Joigny ne fut pas même mentionnée
dans Tacte d'enregistrement de Tarr^t et des lettres-patentes
du 21 novembre 1752.
Il est à remarquer que le digne procureur, qui devait suivre
de près C affaire, s*élait singulièrement laissé distancer, car
il se fait adjuger deux vacations pour avoir été, le 19 juin
1754, conférer avec M. le fermier-général, tandis que Tenre-
gistrement de Tarrét attaqué avait eu lieu à la Cour des
aydes, le 31 mai précédent!...
Le droit de Técu fut donc envers et contre tous maintenu,
et subsista comme les aydes jusqu'à la révolution (1).
CHAPITRE V. (4761 a 1862).
Les grands travaux qui transformèrent la partie basse da
la ville, furent terminés, comme nous l'avons dit précédem-
ment, vers Tannée 1761.
On était à cette époque un peu moins difficile qu'aujour-
d'hui, et les habitants furent non-seulement enchantés de
voir enfin leur pont solidement reconstruit et débarrassé à
l'amont des Iles, ilôts et écluses qui formaient autrefois les
biefs et le pertuis, mais encore ils en devinrent fiers!... Il
n'arrivait pas un étranger^ parent ou ami, qu'on ne le
(1) Indépendamment de ce droit, !evé par le roi, les comtes avaient
possession et jouissance de droits de coutume et de péage (tant par
eau sur la rivière d'Yonne que par terre dans rétendue de leur comté)
dont la perception donnait lieu journellement à des contestations sans
nombre.
Le duc de Villeroy, dernier comte de Joigny, fut obligé de se faire
confirmer dans sa propriété, par un arrêt du conseil d'Etat du 31 jan-
vier 4782, qui consacra un tarif fort curieux (voir aux archives de
l'hôtel de ville). Il fut enjoint au comte de le faire transcrire en ca-
« ractères bien lisibles sur une feuille de fer-Manc, de tôle ou d*airain,
« qui sera à portée d'être lue, à un poteau qui sera planté aux endroits
« où se fera la perception des dits droits, etc.. »
149
conduisit voir le pont (1), considéré comme une des curio-
sités locales, non pas uniquement peut-être à cause de son
caractère monumental, mais probablement aussi parce que,
du sommet de son arche marinière, on pouvait jouir d'un
splendide panorama. (On a trop souvent donné la description
de la riche vallée de l'Yonne, des fertiles coteaux de Saint-
Jacques et du pittoresque entassement qui constitue Joigny,
pour que nous nous permettions de la répéter ici.]
La chaussée pavée, accompagnée de caniveaux plus ou
moins bien entretenus et de deux revers très-inclinés, de
4 m de largeur environ, ne présentait au roulage et à la cir-
culation locale qu'une zone de 5m 89. Les piétons ne trou-
vaient de refuge, en cas d'encombrement momentané, qu'entre
les bornes formant saillie sur les faces intérieures des
parapets.
Nonobstant cet état de choses qui s'aggravait encore en
hiver et par les temps pluvieux, le pont n'en était pas moins
le rendez-vous des oisifs, des hommes politiques, des officiers
de la garnison, des beaux et même des dames élégantes.
Dans les moments d'agitation populaire, il fut souvent
converti en cercle et même en club où tes orateurs, à défaut
d'arguments irréfutables, trouvaient, pour s'appuyer, de mas-
sifs garde-fous susceptibles de résister aux gestes énergiques
et frappants destinés à faire pénétrer la conviction dans l'es-
prit des auditeurs.
C'est probablement dans une de ces réunions et au com-
mencement de 1798 que fut arrêté le projet d'une manifesta-
tion en l'honneur de l'armée d'Italie. Il fallait payer son tribut
d'admiration à ces héroïques phalanges d'Arcole et de Lodi,
et si la municipalité de Paris faisait de la rue Chantereine la
rue de la Victoire, Joigny pouvait bien transformer en arc de
triomphe les paisibles portes de fer jadis installées dans un
but fiscal et au profit de la royauté déchue (2).
Les artistes de la localité, mis en réquisition, ne trouvèrent
(1) ^ Joigny on prononce le panl; dans le langage de la plupart
des babitanis les lettres a et o se livrent à des usurpations et à des
interversions qui ne sont pas toujours en faveur de Teuphonie.
(2) Ces portes, présentant encore des vestiges d'écussons armoriés,
et ne manquant pas d'un certain style, sont celles qui servent aujour-
d'hui de fermeture à la cour de la halle au blé.
150
rien de mieux que des colonnes de bois, bariolées de couleurs
un peu trop criantes (vert et jaune) qu'ils appliquèrent sur
les montants formant la séparation des trois portes. Dne
Inscription : A l'Armée (f Italie, fut disposée au-dessus de la
baie principale et le tout couronné du buste deBrutus.
Le rétrécissement résultant de la transformation opérée
comme nous venons de le dire, fut cause d'un épisode assez
singulier dont le souvenir est encore présent à la mémoire
des anciens du pays.
Par une belle soirée du mois de juillet 1803, le magnifique
régiment du 5* dragons se rendait à la promenade, lorsqu'un
embarras inattendu de la voie vint arrêter sa marche à l'en-
trée du pont, devenue moins facile à franchir depuis l'appo-
sition, contre les grilles, des charpentes de l'arc de triompne.
Le colonel, ne s'expliquant pas ce retard, se porte en
avant et reconnaît que le temps d'arrêt provient d'une ren-
contre.... avec le troupeau de vaches de la commune qui,
très-nombreux alors, était conduit par un nommé Dantard.
Le vacher s'évertuait pour faire prendre le pas à son
troupeau et pour entrer en ville avant que le régiment n'en
sortit. Les ofiSciers, d'autre part, contrariés dans leur
manœuvre, cherchaient à forcer l'obstacle en distribuant aux
vaches force coups de plat de sabre, auxquelles celles-ci
répondaient par de vigoureuses ruades.
Les doléances du vacher, les aboyements de ses chiens,
les jurons des dragons, les beuglements du troupeau et les
hennissements des chevaux formaient un épouvantable va-
carme à l'arrivée du colonel qui se constitue immédiatement
le protecteur de la gent cornue, et, avec cet accent joyeux et
bienveillant qui était dans ses habitudes, s'écrie: Halte I...
Honneur aux dames... passez, général I...
Ces mots furent suivis d'un immense éclat de rire poussé
par la foule qui s'était rapidement amassée, et la dénomina-
tion de « général, » devenue populaire, resta jusqu'à sa mort
au vacher Dantard, homme laid et difforme, mais gai et
spirituel à sa manière.
Ce colonel du 5" dragons était tout simplement le frère du
premier consul, Louis Bonaparte, qui a tenu, comme on le
sait, garnison à Joigny pendant plusieurs années et devait,
trois ans plus tard, monter sur le trône de Hollande.
Napoléon P^ put voir encore à son retour de Tile d'Elbe le
<51
monument, d'un goût fort contestable, improvisé en 4798,
qui subsista jusqu'en juillet 4815 et ne disparut complète-
ment qu'après les Cent-Jours, lors de la rentrée des Bour-
bons.
La présence des grilles et de l'arc de triomphe à l'entrée
du pont constituait pour le hâlage une gène d'autant plus
grande, qu'il fallait changer de voie à la rencontre de cet
ouvrage d'art et passer de la rive droite à la rive gauche.
Les mariniers s'aflranchirent, après 4845^ de l'obligation
de faire remonter les chevaux de trait jusqu'en face du grand
quartier, après être descendus sur le port au vin pour ame-
ner les convois de bateaux en aval de la première pile de la
rive droite.
Ils se bornèrent à suivre le quai de Paris jusqu'au pont,
où ils s'engageaient en marchant obliquement et en laissant
glisser sur le parapet la cincenèle ou corde à l'aide de laquelle
s'opérait la remorque. Il résultait de cette manière de procé-
der, qu'à chaque convoi montant, le passage était intercepté
par une dangereuse diagonale et que la chaussée était occupée
par un nombre de chevaux croissant proportionnellement
avec l'importance du trait.
Malheur aux piétons qui voulaient se hasarder au milieu
des attelages et du va et vient des cordages I II arrivait fré-
quemment que, par une brusque manœuvre, les imprudents
étaient renversés sur le pavé d'oii on ne les relevait que
gravement contusionnés. Plusieurs furent même, d'après la
chronique, lancés violemment à l'eau par-dessus les para-
pets.
Parvenu, en dérivant, au droit de i'avant-dernière arche
(du côté du faubourg) le convoi s'amarrait à la patte-d'oie en
charpente ou aux boucles scellées dans les maçonneries. Le
débillage avait lieu alors et la corde était envoyée au moyen
d'une petite embarcation, aux attelages qui avaient regagné
la rive gauche.
En 4823, les mariniers du port de Joigny, à l'exemple de
leurs confrères de la Haute-îonne, érigèrent à frais communs,
sur la tête d'amont et en un point correspondant au sommet
de la plus grande, une croix de fer qu'ils dédièrent à saint
Nicolas, leur patron. Indépendemment du millésime et de
l'inscription votive, il placèrent en sautoir, à Tintersection
des branches, un croc et une petite rame ou gàche^ attributs
152
de leur profession. Cette croix, comme on Ta disposée, n*est
pas seulement un symbole de foi et un pieux emblème, mais
encore un précieux jalon qui, pendant la nuit, et à moins
d*une obscurité profonde, signale le chenal de Tarche mari-
nière et prévient de nombreux sinistres.
Le halage s'opéra, comme nous l'avons dit plus haut,
pendant plusieurs années, et l'attention de l'administration
supérieure fut sérieusement appelée sur les vices du système,
à l'occasion d'un accident fort grave arrivé à une dame Gauné
qui, de la maison où se trouve aujourd'hui la sous-préfecture,
se rendait à la messe et faillit périr sous les pieds des che-
vaux après avoir été renversée par une corde inopinément
tendue.
Les plaintes formulées dans cette circonstance par l'auto-
rité locale décidèrent le service de la navigation à étudier
une combinaison permettant d'éviter l'interruption si fré-
quente du passage sur le pont et le retour de nouveaux
malheurs. Deux énormes poulies de renvoi, ou tours de hâlage,
en fonte avec armatures en fer, furent scellées en 1839, aux
extrémités du parapet de la tête d'aval. Ce travail fut exécuté
par le sieur Longbois-Jubin, de Joigny, moyennant la somme
de 1,743 fr. 91 c.
La cincenèle d'un convoi, au lieu de traverser le pont en
diagonale, était successivement engagée sur les tours, de
manière que les chevaux pouvaient opérer la traction, tout
en suivant une direction parallèle au parapet d'aval, et de-
vaient laisser constamment la moitié de la chaussée libre
pour la circulation des voitures et des piétons.
Il n'en était pas ainsi cependant, et les passants, soit à
pied, soit en voiture, étaient le plus souvent exposés aux
procédés grossiers et aux injures des charretiers qui refu-
saient péremptoirement et sous le prétexte le plus futile de
se tenir dans leurs limites.
Le 11 novembre 1846, un sieur Chicandard reçut d*uii
cheval de hâlage une ruade si violente qu'il resta sur place et
mourut le lendemain. En 1856, un voyageur fut jeté par
terre, foulé aux pieds des chevaux et relevé avec une cuisse
brisée. On le transporta à Thôpiial où il resta fort longtemps.
Très souvent des personnes pressées d'arriver ou de partir à
heure lixe étaient forcées de stationner d'un côté ou de Tau—
tre du pont jusqu'à ce que la chaussée fût rendue accessible.
153
Il en est à qui ces retards ont été extrêmement préjudiciables.
Tout récemment, un inspecteur de gendarmerie s'est trouvé
dans ce cas et attendit près d'une demi -heure la possibilité
de passer. Son impatience était au comble et il fut sur le
point d'en user avec les chevaux Je hâlage comme les officiers
du 5<^ dragons avec les vaches de Dantard. Nous nous bor-
nons à ces quelques faits qui établissent surabondamment
que l'emploi des poulies, ou tours, était encore loin d'offrir les
conditions de commodité et de sécurité qu'on en avait espéré
d'abord, et qu'il était urgent enfin d'exonérer le pont de
Joigny d'une servitude dont l'exercice était aussi gênant que
dangereux pour le public.
À tout seigneur tout honneur I — On avait commencé la
série des travaux qui s'exécutent aujourd'hui sur la rivière
d'Yonne, par la restauration et l'élargissement du pont d'Au-
xerre. Quand ce vénérable ouvrage d'art fut sorti de ses
ruines, on pensa tout naturellement aux autres ponts, et
l'administration supérieure accueillit favorablement les pro-
jets économiques étudiés pour utiliser et approprier aux
besoins de l'époque un état de choses dont la transformation
radicale eût exigé des dépenses considérables et qu'il aurait
fallu, par conséquent, attendre indéfiniment.
Le projet dressé pour l'élargissement du pont de Joigny et
l'amélioration de ses abords, transmis à Son Excellence
H. le Ministre de l'agriculture, du commerce et des travaux
publics, le 17 mars 1860, fut approuvé par décision du
18 avril suivant et mis en adjudication le 21 mai.
Il n'est pas sans intérêt de rappeler les considérations sur
lesquelles s'appuyait M. Hernoux, ingénieur en chef du
département, pour arriver à un résultat depuis si longtemps
désiré, et nous extrayons quelques passages du rapport qui
accompagnait le projet :
« Le pont de Joigny, par ses antécédents historiques, par
<i sa position au milieu du cours de la rivière d'Yonne, par
« son étendue et son utilité, est incontestablement un des
« ouvrages d'art les plus importants du département.
« Son importance s'augmente encore de la proximité du
« chemin de fer de Paris à Lyon, du voisinage des routes
a impériales et départementales qui viennent y converger ;
« il forme d'ailleurs la tête de la route impériale de première
« classe n° 6, de Paris à Chambéry.
164
« Sa longueur mesurée entre les culées, en y comprenant
« Tarche extrême de droite (convertie en magasin], est de
« 140 mètres et son débouché linéaire de 403*° 80. Il suflSt
« largement à l'écoulement des crues les plus fortes, et son
« arctie marinière, de 19°> 40 d'ouverture, assure à la navi-
« gation par trains ou par bateaux, à la descente, un passage
« facile et exempt de dangers.
« Il n'en est pas de même à la partie supérieure, pour le
« roulage et les piétons. Les plaintes réitérées de Tadminis-
« tration municipale, des habitants et des voyageurs, depuis
« un temps immémorial, les nombreux accidents survenus,
a et dont plusieurs ont été suivis de mort, prouvent d'une
« manière incontestable que l'espace réservé à la circulation
« a toujours été insuffisant...
« Les manœuvres qui s'effectuent au moyen de cordages
a passant par les poulies scellées dans les parapets pour le
« halage des bateaux qui change de rive à Joigny, exigent
« souvent sur le pont la présence de 10, 12, 16 et même
« 24 chevaux, suivant l'importance du convoi remontant.
« La chaussée est complètement interceptée, non seulement
« par les chevaux, mais encore par le va-et-vient des cor-
« dages et des traits auxquels ils sont attelés, etc.. »
La suppression définitive du halage en dessus exigeait que
des dispositions nouvelles et spéciales fussent prises par le
service de la navigation. Aussi, dès le 13 octobre 1860, un
projet était adressé au ministère pour la substitution d'une
arche en anse de panier et à sept centres, de 21 mètres d'ou-
verture, aux deux arches extrêmes de la rive droite, et pour
la démolition de la digue enracinée à l'avant-dernière pile.
La combinaison étudiée avait pour but de créer, parallèle-
ment au chemin de halage de 7 mètres occupant toute la
dernière arche, un espace ou chenal de 14 mètres suffisant
largement au passage des bateaux. On évitait ainsi la ma-
nœuvre toujours assez longue d*un débillage et d'un rebillage
à la rencontre du pont. On pouvait s'avancer sans interrup-
tion jusqu'à hauteur de l'abattoir ou du grand quartier de
cavalerie; le convoi franchissait facilement la rivière au
moyen d'une simple remorque à la rame et les chevaux de
trait revenant sur leurs pas traversaient paisiblement le pont
pour reprendre la cincenèle sur la rive gauche.
Une décision du 6 février 1861 adoptait complètement ces
propositions.
155
Les travaax, exécutés par le service ordinaire da départe-
ment et achevés en mai 4863, ont transformé la chaussée du
pont de Joigny et rendu à l'ensemble du monument un aspect
de propreté et de bon entretien qui lui manquait depuis bien
longtemps.
L'espace de 8» 90 compris entre les plans de tête, sur
lequel il ne restait à la circulation des voitures et des piétons
(eu égard aux causes détaillées plus haut) qu'une largeur de
5» 89, a été plus utilement réparti après le remplacement des
lourds parapets en pierre de taille par un garde-corps en
fonte ouvrée.
Le profil transversal est aujourd'hui ainsi composé :
Chaussée d'empierrement proprement dite . i» 70
Deux caniveaux pavés de 0" 60 chacun « . 1 20
Deux trottoirs de 1 " 50 chacun 3 »»
Largeur totale. . . 8" 90
11 faut déduire :
1® La projection horizontale du fruit
des deux bordures de trottoir. • • • 0"* 08 « /v ^^
2" Les deux demi - épaisseurs des '
garde-corps (1 ) 0 42
La circulation peut donc disposer de . . . 8" 70
Pour les voitures 5" 90
Pour les piétons 2 80
Total pareil. 8" 70 8» 70
Le simple rapprochement des chiffres 8">70 et 5°" 89 dis-
f)ense de tout commentaire et fait apprécier immédiatement
es avantages réalisés.
Les inclinaisons du profil longitudinal ont été ramenées au
moyen d'un abaissement du sommet de l'arche marinière,
savoir : à 0" 027 par mètre du côté de la ville, et à 0» 024
par mètre du côte du faubourg.
Les trottoirs, composés de pierre de taille et d'asphalte, se
raccordent avec les abords au moyen de courbes gracieuses ;
des marches circulaires, convenablement disposées, rachètent
(1) Les axes du garde-corps passent par les plans de tète«
456
d'une manière heureuse les différences de niveau existant
entre les extrémités du pont et les trottoirs de la route impé-
riale n® 5 [bis), les revers de la route départementale n<> 42
et du chemin de halage.
Le mur de soutènement de la rive droite, qui formait
anciennement un angle si fâcheux avec la tête d*amont, a été
remplacé par un mur circulaire élégant, à Textrémité duquel
se dissimule prudemment un établissement dû à la sollicitude
de l'administration municipale et dont le besoin se faisait
vivement sentir.
L'élargissement du pont et l'amélioration des abords, dont
nous venons de donner une description suc-
cincte, ont coûté 30,866 '* 42
Ils avaient été entrepris par le sieur
Dejehansard, d'Âuxerre.
La construction de la grande arche sub-
stituée aux arches extrêmes de la rive
droite (le sieur Léger, de Dornecy, entre-
preneur,] s'est élevée à 42,432 39
On a donc dépensé, pour replacer le
pont dans d'excellentes conditions au dou-
ble point de vue de la circulation des voi-
tures et des piétons et d'une facile naviga-
tion fluviale, une somme totale de . . . 73,298 '' 81
Les matériaux provenant des démolitions de toute nature,
Iiarapets, avant-becs, perrés et murs en aile, ont trouvé
'emploi le plus utile dans la reconstruction des trottoirs du
faubourg, l'établissement d'aqueducs et d'un système complet
d'assainissement.
Une amélioration en appelle une autre; l'habile adminis-
trateur qui préside aujourd'hui aux destinées de la ville,
secondé par un conseil ami du progrès et réunissant ses
ressources à celles du service ordinaire des ponts et chaus-
sée, est parvenu à doter Joigny de la plus belle voie de
communication qui soit peut-être dans le département.
Qui reconnaîtrait aujourd'hui la longue rue alternative-
ment torride ou fangeuse, dans cette avenue splendide,
accompagnée de spacieux trottoirs revêtus d'asphalte, bordée
d'arbres luxueusement protégés et de candélabres élégants,
157
dans ce boulevard qui, passant entre les squares verdoyants
du rond-point, se prolonge en droite ligne et sur 22 mètres
de largeur jusqu'à la gare du chemin de fer?
Après un statu quo de plus d'un siècle, le vieux pont de
Joigny et son faubourg viennent de faire toilette et de se
rajeunir; ils semblent avoir compris la nécessité de se plier
aux exigences de la société actuelle et de répondre à cet
impérieux besoin de luxe et de confortable qui caractérise
notre époque. Nous n'avons pas à les disculper d'un accès
de coquetterie qui leur sera très certainement pardonné en
faveur de leurs bonnes intentions.
L. DESMAISONS.
LA FAMILLE JEAURAT
A VBRMENTON.
LE PEINTRE ETIENNE JEAURAT.
La petite ville de Yermenton a le droit de compter au
nombre de ses enfants Etienne Jeaurat, peintre remarquable
du siècle dernier et dont les œuvres, devenues assez rares,
sont maintenant recherchées des amateurs; ses ancêtres
Jean, François et Claude Jeaurat, sont nés et morts à Ver-
menton; son père, Nicolas Jeaurat, y est également né; il était
fils de Claude Jeaurat, couvreur en tuiles, et de Marie Gue-
neau; il s*y maria le vingt-huitième jour de juillet 1681 avec
Marie, fille de François fiourdillat et de Marie Bouslé ou
Boulé, dont les noms existent encore dans cette ville.
La famille Jeaurat était très-ancienne à Yermenton : les
actes de Tétat-civil et les anciens registres de délibérations
des assemblées générales des habitants et des notables de
cette ville en fournissent souvent la preuve; on doit même
faire observer que leur signatures sont très-remarquables
pour une époque oii peu de personnes savaient signer lisible-
ment; il semblerait qu'ils étaient plus lettrés que beaucoup
de leurs contemporains et cela explique peut-être pourquoi
Nicolas, père de Jeaurat, plus instruit ou plus ambitieux
que les autres, voulut tenter la fortune à Paris ; en effet,
nous le retrouvons dans cette ville, quelques années après
son mariage, exerçant le commerce de vins dans le quartier
Saiiit-Yictor. Il eut plusieurs enfants, l'un, François Jeaurat,
Sui fut également marchand de vins, nous est peu connu ;
vint plusieurs fois à Yermenton, et nous voyons sa signa-
ture sur un acte de 1707; il signa également à l'acte de décès
160
de son frère Edme le graveur ; il niourul sans enfants, ou du
moins il n*en existait pas au décès d'Etienne Jeaurat.
L'autre, Edme Jeaurat, mort en 1738, à Tâge de cinquante
ans, est célèbre comme graveur au burin ; il est le père de
Edme-Sébaslicn Jeaurat, de TAcadémie des Sciences, et de
Nicolas-Henri Jeaurat, dit de Bertry, de l'Académie de pein-
ture ; nous en reparlerons dans la suite.
Nous connaissons également deux filles de Nicolas; Tune,
dont nous ignorons le prénom, épousa un sieur Quatremère
et eut plusieurs enfants que nous retrouverons plus tard; la
seconde, Marguerite Jeaurat, épousa un sieur Nicolas Richer,
négociant à Paris, dont le nls, Nicolas-François Richer,
commis des fenooes du roi, épousa en secondes noces une
demoiselle de yermenton,qui existe encore, et de laquelle
nous tenons quelques-uns de nos renseignements.
Mais le plus célèbre des enfants de Nicolas Jeaurat est
celui sur lequel nous avons fait de nombreuses recherches,
dont le principal mérite sera d'avoir été puisées à des sources
authentiques ; cette notice, nous Tespérons, pourra complé-
ter les études dont ce peintre est l'objet depuis quelque temps
dans beaucoup de revues et de recueils illustrés ; on analyse
ses œuvres, on donne souvent des spécimens de ses ouvrages
ou des fac-similé des gravures faites d'après ses tableaux,
mais les détails biographiques font complètement défaut ;
c*est cette lacune que nous allons essayer de remplir.
Etienne Jaureat naquit à Paris^ le 9 février 1699,
dans une maison qui existe encore au coin des rues Saint-
Victor et des Fossés-Saint-Viclor, où son père, Nicolas Jeau-
rat, et sa mère, Marie Bourdillat, exerçaient leur commerce
de vins à l'enseigne de la Tête-Noire, ainsi que nous l'ap-
prend son acte de baptême extrait des registres de la paroisse
de Saint-Nicolas-du-Chardonnet; il eut pour parrain Etienne
Pion et pour marraine Agnès Pucquehors, femme de Zacharie
Martinet, orlogeur.
Tous les biographes font nattre Jeaurat le 8 février 1699
et quelquefois en 1697; cependant, comme l'indique l'acte
que nous citons, ce serait seulement le 9 février; nous ferons
remarquer en même temps, afin d'appeler l'attention sur un
fait pour lequel nous en sommes réduit aux conjectures, la
naissance d'un autre frère de Jeaurat, baptisé dans la même
église, le 24 février 1697, comme étant né également du
461
mariage de Nicolas Jorat (sic) et de Marie Bourdillat ; il avait
reçu également le prénom d'Estienne de son parrain, Abra-
ham Pion, père de celui déjà nommé ; il mourut probable-
ment avant la naissance du second Etienne Jeaurat auquel on
voulut donner le même prénom; néanmoins, nous devons
ajouter, pour aider aux recherches que Ton serait tenté de
faire, que sur l'acte mortuaire déjà cité de Edme Jeaurat,
figure un nommé Anne-Etienne Jeaurat, frère du défunt.
Est-ce l'un des deux Jeaurat que nous venons de nommer,
qui aurait ajouté le prénom de Anne pour se distinguer de
l'autre, ou un troisième Jeaurat? C'est un fait qui reste à
vérifier, mais c'est bien le peintre oui est né en 1699, ainsi
que le constate un acte de décès aont nous donnerons un
extrait plus loin.
Les premières années de Jeaurat nous sont complètement
inconnues ; qui nous dira comment le fils d'un simple mar-
chand devint un peintre distingué et chancelier de l'Académie
de peinture?
Sans doute Nicolas Jeaurat, dont les affaires prospéraient,
avait fait donner à ses enfants une certaine instruction; nous
devons supposer encore que son frère le graveur, plus âgé
que lui de onze ans et déjà lié avec Nicolas Veughels, fils
d'un peintre d'Anvers, et d'après lequel il a gravé un grand
nombre de planches, le fit admettre dans les ateliers de ce
dernier qui lui reconnut probablement de l'aptitude pour la
peinture et lui donna ses premières leçons. La protection de
ce peintre, le voisinage d'un grand nombre d'artistes habitant
le quartier, et qui y avaient été attirés par le célèbre Charles
Lebrun dont l'hôtel, existant encore, était alors mitoyen avec
la maison de la famille Jeaurat, exercèrent sans doute une
grande influence sur la destinée des deux Jeaurat et décidè-
rent deleur vocation dans la carrière ou ils se sont distingués
l'un et l'autre.
Etienne Jeaurat, plus heureux que beaucoup de ses con-
disciples, fit d'abord avec son mattrc, N. Veughels, nommé
directeur de l'Ecole de peinture à Home en 1724, le voyage
d'Italie, point de mire de tous les élèves de l'Académie et qui
n'était pas toujours la récompense de celui qui remportait le
premier prix aux concours annuels; il fallait encore l'appro-
bation du roi et attendre une vacance qui se faisait toujours
bien désirer et qui souvent n'arrivait pas; cette faveur était
11.
46t
Louis XrV; les peintres, les sculpteurs, les graveurs ont
trouvé presque tous des biographes ; leurs actions, leurs ou-
vrages sont longuement décrits; le xviii« siècle, si riche
cependant à tant de titres, nous a laissé de grandes lacunes
sur la vie de ceux qui se distinguèrent à cette époque; le
nombre en est grand, il est vrai, les principaux nous sont bien
connus, mais combien de peintres, surtout ceux d'un mérite
secondaire, sont demeurés ignorés I
Il a été admis cependant, après un examen plus approfondi
et peut-être aussi à cause des sujets traités par eux, que
leurs travaux ne méritaient pas l'oubli auquel on semblait les
avoir condamnés; les héros de la Fable, les Dieux de
l'Olympe, les Grecs et les Romains avaient fait leur temps;
les Hollandais avaient créé un genre à eux, nous voulûmes
également avoir le nôtre et bientôt nous n'eûmes plus rien à
leur envier. En effet, dans le genre familier où ils excellent
le plus, nous pouvons leur opposer un certain nombre de
E cintres qui, s'ils ne les égalent pas en finesse, leur sont
ien supérieurs par la grâce, l'agencement des compositions
et le choix des sujets ; Chardin et Jeaurat furent de ceux qui
aidèrent le plus à cette rénovation.
Le siècle marche si vite, les transformations se succèdent
si rapidement, que c'est toujours avec un certain plaisir
qu'on fait un retour vers le passé ; les mœurs étaient si
opposées aux nôtres, les costumes si différents, les idées,
surtout en peinture, se traduisaient souvent d'une manière si
poétique, qu'on est toujours heureux de faire une excursion
rétrospective parmi les artistes du siècle dernier.
Etienne Jeaurat avait erré longtemps avant d'adopter le
genre qui convenait le mieux à son talent; il faisait bien encore
de temps en temps des tableaux pour les églises, des allégo-
ries et des dessus de portes pour les salons ; mais c'était là
la partie lucrative de son art, et, d'essais en essais, il arriva
à se faire une manière à lui ; il emprunta aux mœurs popu-
laires ou bourgeoises des compositions dignes de Chardin, le
véritable créateur du genre, et sans copier servilement ce
dernier, il l'égala quelquefois, surtout dans ses petits inté-
rieurs, où l'un et l'autre sont passés maîtres, en consenant
cependant chacun leur inspiration particulière et alors,
comme le dit M. Ch. Blanc dans une étude sur Jeaurat : « Il est
« tout surpris de voir qu'un autre a inventé ce qu'il allait,
165
« lui, découvrir, et sans songer à se faire l'imitateur de
« Chardin, il entre dans la même voie que lui et il prétend
« désormais exploiter son propre talent dont Chardin lui a
« révélé le secret. »
Cependant les critiques du temps, et surtout l'abbé Lau-
gier, dans son jugement d'un amateur, trouvent Jeaurat
froid, languissant, grave, peu gai; il sont en cela d'accord
avec beaucoup de contemporains sans en excepter Diderot,
et il faut bien reconnaître qu'ils ont quelquefois raison : sa
peinture manque de finesse, de transparence, de légèreté, ses
compositions sont souvent gênées, elles n'ont pas la verve de
Chardin; mais elles sont généralement bien étudiées, habile-
ment groupées et d'une bonne couleur. Jeaurat ne semble
pas s'être oublié, comme beaucoup de ses contemporains, à
composer des sujets trop libres et quelquefois obscènes; son
pinceau est toujours chaste comme celui de Chardin, cepen*
dant avec une pointe de malice plus prononcée ; il a puisé
quelquefois dans les scènes burlesques de Vadé, mais en
tempérant ce que celui-ci avait de trop acre, comme les
Citrons de Javotte, une de ses meilleures compositions.
Nous puisons dans Y Art et les Femmes en France, par
M. A. de la Figelière, l'anecdote suivante : Au salon de
4 763* M'"'' de Pompadour désola Yan-Loo. Il l'escortait et
s'empressait de lui expliquer les tableaux ; quand ils arrivè-
rent devant les Grâces enchaînées par r amour, la marquise
passa sans les remarquer. Quelqu'un lui dit : « Quoi, Ma-
dame, ne faites-vous donc pas attention aux Grâces de
H. Yan-Loo? — Ça, des Grâces? fit-elle dédaigneusement ;
ça, des Grâces ! >> et elle pirouetta sur ses talons pour aller
admirer une seconde fois les Citrons de Javotte.
Nous ne ferons pas l'énumération complète des œuvres de
Jeaurat, notamment celles exposées de son temps dans les
galeries du Musée et qu'on retrouve en grande partie dans
les notices déjà publiées. (Yoir Ch. Blanc.) La plupart de ses
tableaux, aujourd'hui dispersés ou perdus, ne nous sont
connus que par les gravures dont le plus grand nombre est
au Cabinet des Estampes à Paris. Les tableaux de chevalet,
les sujets familiers ou populaires sont ceux qui figurent en
plus grand nombre, surtout ceux faisant pendants et accou-
plés par deux ou par quatre, selon l'usage du temps, dont
les graveurs s'emparaient et qu'ils reproduisaient avec plus
• 466
•
OU moins d'habileté ; les plus recherchées parmi ces {gra-
vures sont celles d'Aliamet représentant la Place des Halles
et la Place Maubert; TEnlèvement de Police et le Déménage-
ment d*un Peintre, par Ch. Duflos ; la Coëffeuse, par Sorni-
que; TEplucbeuse de salade, par Beauvarlet; citons encore
TExemple des mères, par Lucas ; les deux jolis sujets de
TAccoucbée et la Relevée, qui sont peut-être les chefs-d'œu-
vre de Jeaurat, gravés par L'Epicié, en 1744; la Jeunesse et
la Vieillesse, ou le Goutteux, parle même, en 1745 ; une suite
de quatre sujets, l'Econome, la Dévote, la Savante, la Coquet-
te, encore gravés par L'Epicié, sont des compositions un peu
froides, mais faites avec art. Ces gravures sont généralement
accompagnées de quatrains ou pièces de vers cgmme presque
toutes celles de ce temps ; elles ne valent guère mieux que
les devises du Fidèle Berger, de célèbre mémoire; le plus
souvent, ces vers étaient commandés à de malheureux poètes
qui avaient cette spécialité ; L'Epicié, qui était graveur, pein-
tre, et même versificateur au besoin, en a composé beaucoup ;
voici un échantillon de lui que nous copions sur la pièce de
l'Econome, déjà citée:
« Une épouse, économe et sage,
« Ne consultant que sa raison,
« Ne s'occupe que du ménage
« Sans quadrille dans sa maison, »
Les vers qui accompagnent la Coquette sont de même
force :
« L'esprit coquet n*est point un vice,
« Quand on le ménage a propos;
« C'est seulement un artifice
« Pour goûter l'amour en repos. »
Il y en a, comme on voit, pour tous les goûts.
L'Amour coquet et l'Amour petit-mattre, gravés par son
frère Edme, en 1732, sont des premiers temps de Jeaurat et
avant sa réception à l'Académie. Ces compositions enfantines
laissent beaucoup à désirer; il n'avait pas encore trouvé son
véritable terrain et nous sommes encore bien loin des Citrons
de Javotte, exposés en 1763. Une autre série de huit estam-
pes, tirées des fables de La Fontaine et gravées par son frère
Edme, de 1732 à 1736, font plutôt ressortir le talent du
graveur que le mérite du peintre. Les grandes compositions
t67
mythologiques et religieuses de Jeaurat n'eurent pas le succès
de ses petits tableaux ; aussi les graveurs ne se sont pas
empressés de nous les transmettre; nous remarquerons, en
passant, que ces derniers, si habiles dans leur art, n'étaient
pas de première force sur l'orthographe, bien que plusieurs*
fussent les auteurs des quatrains qu'il était d'usage de mettre
au-dessous du sujet; en voici un exemple assez singulier:
La Place des Halles, par Aliamet, l'un des meilleurs gra-
veurs de l'époque et déjà cité, est accompagnée de l'adresse
que nous transcrivons textuellement : « à Paris cbés Aliamet
« riie des Mathurins, la 4«"*« porte à gauche dnanlran par la
« riie de la Harpe, h Nos graveurs actuels diraient bien cer-
tainement : en entrant. Voici une autre adresse qui n'est pas
moins curieuse; à la suite de la Petite Jalouse, d'après
Jeaurat, on lit : « à Paris chez Gaillard, riie St-Jacques au-
« dessus des Jacobins, entre un perruquier et wne lin-
« gère. » Nos annonces n'ont plus celte naïveté.
L'Eplucheuse de salade, peinte en 4752, par Jeaurat, et
gravée par Beauvarlet, indique la demeure du peintre, au bas
de la rue des Fossés-Saint-Victor, où il demeurait en effet et
où il avait son atelier qu'il quitta pour aller demeurer à
Versailles, à la surintendance, lorsqu'il fut nommé conserva-
teur des tableaux du roi.
On a dit plusieurs fois que les graveurs avaient rendu de
grands services à Jeaurat, qu'ils avaient été souvent mieux
inspirés que le peintre, en rectifiant ce qu'il y avait de lourd
et de gêné dans son pinceau ; il faut convenir qu'il y a du
vrai dans ce reproche; Jeaurat n'a ni la naïveté, ni l'allure, ni
la grâce de beaucoup de ses contemporains et surtout de
Chardin ; aussi ne peut-on le considérer que comme un pein-
tre de second ordre, ce qui est encore une place assez belle à
côté des maîtres habiles de son temps; mais ses sujets sont
souvent si heureux de composition et sont devenus la plupart
tellement populaires, qu'ils ont été copiés bien des fois et
qu'ils le sont encore journellement.
Nos graveurs modernes le reproduisent encore de temps en
temps; ainsi le Magasin pittoresque du mois d'octobre 1857
répète la gravure des Citrons de Javotte ou le Déjeûner
d'Huitres; le Monde illustré de mars \%&\ nous donne un
tableau de Jeaurat, qui fut exposé à cette époque, à Paris, au
profit de la Caisse de Secours des artistes ; il est intitulé :
468
Un Dtner chez Piron ; c'est une très-jolie composition de son
bon temps. Ces deux spécimens de la manière de Jeaurat,
Îu'il est facile de consulter, sont accompagnés de quelques
étails biographiques et de réflexions sur la peinture à
l'époque où le peintre vivait. Signalons encore, comme
exemple d'une popularité qui augmente de plus en plus, une
publication assez singulière, c'est celle d'un almanach publié
en 4845, répétant plusieurs des tableaux de Jeaurat avec ce
titre: Pariif en 4750. Ces gravures, d'un petit format, sont
assez bien exécutées ; il serait difficile maintenant de se les
procurer ; la bibliothèque qui les a recueillies possède peut-
être les seules qui existent; l'éditeur même n'en a plus.
La notice publiée par H. Ch. Blanc, dans son Histoire des
Peintres^esi la plus étendue qui ait été donnée jusqu'à ce jour,
sans cependant nous révéler aucun fait nouveau ; c'est une
étude très-spirituelle, mais qui ne nous apprend rien sur la
vie de Jeaurat ; elle contient une analyse très-fine sur ce
peintre, sur ses œuvres, son genre et sa ressemblance avec
Chardin ; elle est intéressante à consulter ; le portrait, d'après
Roslin, et plusieurs tableaux de Jeaurat, reproduits par la
gravure, sont parfaitement rendus ; le tout est terminé parla
nomenclature complète des œuvres de Jeaurat, exposées au
musée et que nous ne répéterons pas, ce travail étant très-
exact, puisqu'il est fait d'après les livrets, et tout le monde
pouvant y avoir recours; nous avons préféré nous attacher
aux ouvrages inconnus de notre peintre, afin d'aider plus tard
à la monographie complète de son œuvre.
Il a été fait plusieurs portraits de Jeaurat : le premier est
celui de Roslin, que ce dernier fit en 4755 pour son morceau
de réception à l'Académie (Jeaurat avait alors cinquante-six
ans). Ce portrait présente cette particularité, qu'il fut égale-
ment le morceau de réception de Lempereur en 4777, comme
graveur ; le portrait peint en 4 769 par Greuze, ami de Jeaurat ;
celui-ci le possédait encore à sa mort, puisqu'il figure dans
son inventaire ; il est maintenant au Louvre et a passé sans
doute dans plusieurs mains, puisqu'il a dû échoir en partage
à l'un de ses héritiers ; cependant nous voyons qu'en 4824
il fut acquis moyennant 4 ,800 francs, pour la collection
Charles X, d'une dame veuve Fleury; il avait été estimé 300
francs à la mort du peintre.
Il y a cette différence, entre ces deux portraits, que le pre-
489
mîer est peint en costume officiel avec la perruque, et que
celui de Greuze nous le représente avec plus de simplicité et
de bonhommie : il est assis dans un fauteuil, la tête couverte
d'un bonnet de drap noir, brodé d'or, et vêtu d'un large vê-
tement de couleur violfttre, pardessus un gilet de satin noir.
Le portrait en buste, placé dans le secrétariat de la mairie,
à Vermenton, semble être une copie de celui fait par Roslin ;
seulement il est un peu réduit, c'est-à-dire que les mains
n'existent pas ainsi que le fond de la toile avec l'ébauche d'un
tableau; ce portrait est entouré d'un cercle portant en
exergue: « £. Jeaurat^ recteur de r Académie royale de
peinture et sculpture : » à gauche on lit : Donné par
Jeaurat de Bertry (t) en 1769, et adroite: Restauré par
B... (Bérouard) en 4824; le tout écrit de la main de ce der-
nier, qui a bien maladroitement retouché ce portrait ; au-des-
sous, une couche de peinture a été passée sur un mauvais
quatrain qu'on peut lire encore et que voici :
« Ses talents, ses bienfaits,
« L'ont fait considérer,
a Que son nom à jamais
« Suive la postérité, b
Nous ignorons quel est l'auteur de ces exécrables vers qui
n'étaient pas même du goût de Bérouard, puisqu'il a voulu les
effacer; malgré tout, la figure est bien peinte et n'est pas
altérée; nous supposons que celte copie a été faite par Jeau-
rat de Bertry qui en a fait don à la ville. Nous connaissons
encore deux autres portraits de Jeaurat dont il sera ci-après
parlé. Le cabinet des estampes en possède trois qui sont
gravés ; le premier, dessiné par C.-N. Cocbin fils, est gravé
par P. Hartenasi, en 4759; le second, d'après le beau por-
trait de A. Roslin, gravé, comme nous l'avons déjà dit, par
L. Lempereur; et enfin, le troisième, celui de Greuze, gravé
par Staub.
Aux graveurs déjà nommés qui ont travaillé d'après Jeau-
rat, il faut encore ajouter Baléchou, E. Fessard, Ch. Levas-
seur, Daullé, Tardieu, Aubry, Aubert, etc. Une dame Elisa-
beth-Claire Tournay, deuxième femme de J.-N. Tardieu, a gravé
un tableau de Jeaurat dont le sujet est le Joli Dormir,
Une brochure de quatre pages, imprimée en 4790, porte le
(1) Ce nom est emprunté des Côtes de Bertry, les plus élevées et
des meilleures de Vermenton, où la famille Jeaurat avait des vignes.
470
titre suivant : « Notice de la vie et des ouvrages de M. Etienne
« Jeaurat, doyen de TAcadémie royale de peinture, recteur
n et ancien chancelier de la dite Académie, garde honoraire
« des tableaux du Roi à Versailles; » cette mention Ae garde
honoraire, qui n'est indiquée par aucun biographe, nous
explique pourquoi Durameau, de l'Académie, était déjà en
possession des mêmes fonctions à la mort de Jeaurat; la
notice en question, fautive selon nous en plusieurs endroits,
est cependant utile à consulter, puisqu'elle peut nous mettre
sur la trace de différents tableaux peu connus de Jeaurat ou
qu'elle lui attribue; d'abord, àSaint-Nicolas-du-Chardonnet,
la Décollation de saint Denis, indiquée également par Dar-
genville dans son Voyage pittoresque de Paris , sous le titre
de : Martyre de saint Denis et de ses Compagnons; dans la
chapelle de la Pitié, le tableau de la Bannière de saint Nico-
las, exécute' en tapisserie aux Gohelins ; un tableau dans le
séminaire de Saint-Nicolas (du Chardonnet), sans autre dési-
gnation; ces trois tableaux auraient été peints en 1740;
dans la chapelle paroissiale de l'abbaye Saint-Germain-des-
Prés, à la date de 1744, un tableau de la Conversion de saint
Paul (cité aussi par Dargenville) ; en 1751, à Saint-Jacques-
du-Haut-Pas, dans une chapelle, l'Assomption de la Vierge ;
en 1753, à Saint-André-des-Arts, deux petits tableaux d'autel,
l'un à la chapelle Saint-Pierre, l'autre à la chapelle Sainte-
Geneviève, aux deux côtés de la grille de l'entrée du chœur,
ces deux tableaux, est-il dit, faits du temps de M. Léger,
curé, ont été gâtés en les nettoyant (Dargenville les cite
également). En 1759, dans l'église du séminaire Saint-Louis,
près la place Saint-Michel, cinq grands tableaux. Sur le
roattre-autel. Saint Pierre qui guérit les Boiteux à la porte du
Temple; à droite et à gauche, Saint Charles-Borromée et
Saint Louis ; à deux petits autels, Assomption de la Vierge
et Songe de saint Joseph. En 1761, à Saint-Sulpice, dans la
chapelle de la Vierge, deux tableaux faisant pendants à deux
autres de Carie Van-Loo ; à la même année, le Songe de saint
Joseph, placé dans l'église de Saint-Louis à Versailles et
aussi deux autres, placés dans la même église.
A l'exception du Songe de saint Joseph, et un autre,
l'Adoration du Sacré-Cœur à l'église Saint-Louis de Versailles,
tous ces tableaux, recherchés par nous dans les églises qui
existent encore, n'ont pu être retrouvés; nous les avons cités
171
pour le cas où ils passeraient sous les yeux des amateurs qui
pourraient alors en constater Torigine.
Celte brochure donne quelques indications qui sont inté-
ressantes et que nous répétons à titre de renseignements ;
d'abord le tableau exposé en 1738 sous la désignation Le
Départ d* Achille pour venger la mort de Pairocle, est accom-
pagné de la note que voici : « Ce tableau ayant été désiré par le
« public, fut remis au Salon pour la seconde fois en 1753 et
« fut de nouveau très-accueilli. » En effet, au livret de cette
même année, nous voyons figurer un tableau sous ce titre :
Achille laisse à Thétis^ sa mère, le soin des funérailles de
son ami Patrocle et part pour aller venger sa mort. Est-ce le
même tableau ? Nous le pensons, mais nous soumettons la
question aux investigateurs.
Le tableau de Diogène, brisant son écuelle en voyant un
jeune garçon boire dans le creux de sa main devant le bassin
d'une fontaine, qui fut exposé en 1747 dans la galerie
d'Apollon qui dépendait de l'ancienne académie de peinture,
fut, dit la notice, ordonné extraordinairement par le roi pour
concourir avec dix autres : « Le public accueillit si fort celui
«( de M. Jeaurat^ que le poète Panard en chanta les louanges
« sur le théâtre dans la comédie intitulée: les Tableaux. Alors
a la Peinture ayant changé de discours, pour revenir aux
« tableaux du Concours, le poète fait faire à l'élève la réponse
« que voici : Le nombre en est grand, mais enfin Erigone,
« Europe, Silène et le cynique Diogène sont les morceaux
« les plus chers et ce sont ceux de ce rang-là qui méritent
« le prix. Au contraire, le tableau de feu H. Pierre (1) dé*
« plut; il en recommença un autre et son tableau n'eut pas
« un succès plus heureux vis-à-vis du public. »
Le tableau l'Atelier d'un Peintre est légué, dit la notice,
par testament, à M. Cuvillier, premier commis des bâtiments;
cela est exact, nous Tavons vu sur un ancien testament de
Jeaurat, qu'il a annulé, mais qui a dû être exécuté en ce qui
concerne ce tableau.
Le Carnaval des Rues de Paris et la Conduite des Filles
de Joie à la Salpétrière « léfués à M. Duchesne, son exécu-
(1) Il fut peintre du roi et directeur de l'académie de peinture ; il
est mort peu de temps après Jeaurat, le 15 mai 1789.
«72
teur testamentaire. » En effet, ces tableaux sont mentionnés
dans le testament de Jeaurat.
Le tableau représentant les Chartreux en Méditation,
exposé en 1759. « Sa nièce, Mlle de Beauvais, possède ce
taoleau. » Nous pensons qu'il y a là une erreur, car nous
trouvons daos les archives de VArl français, t. iv, p. 225,
une citation qui viendrait contredire celte assertion. On pro-
céda, en 1790, à un inventaire aux Chartreux de Paris, et
Tarlicle 26 porte : « Le troisième (tableau] du même côté,
« représente des Chartreux en méditation à nombre de six ;
« sur le fond du tableau sont des ruines par Jaura (sic); il a
« 4 pieds de hauteur sur 3 de largeur. » Ces dimensions
sont les mêmes que celles portées au livret de 1759 et nous
persistons à croire, malgré la notice, que Mlle de Beauvais
ne possédait pas alors ce tableau ; ce qui nous confirme dans
cette opinion, c'est cfu*il ne figure pas dans l'inventaire de
Jeaurat et qu'il n'a pu, par conséquent, échoir en partage à
sa nièce.
« M. de Beauvais, son élève et son ami, dit toujours la
notice, possède l'esquisse du tableau le Songe de saint
Joseph, à Versailles. )»
Ensuite des deux tableaux l'Emir conversant avec son Ami
et des Femmes s'occupant dans le Sérail, exposés en 1759 :
« Son neveu, M. Quatremère, possède ces deux tableaux. »
Après le tableau les Citrons de Javotte (exposition de
1753), on lit cette note: « M. Jeaurat, l'aîné, son neveu
(E.-S. Jeaurat), est possesseur de ce dernier. »
Ces dernières indications doivent être exactes, Jeaurat
n'ayant pas voulu par son testament que ses tableaux fussent
vendus, ils furent donc partagés par ses héritiers, mais dis-
persés depuis, à l'exception de ceux échus à M. Richer et
religieusement conservés par sa veuve, ainsi que nous le
verrons ci-après.
Cette notice, sans nom d'auteur, cite textuellement, en
commençant, l'article de la Gazette nationale (Moniteur
universel) du 7 janvier 1790, dont nous parlerons plus loin,
et termine ainsi: « Cette énum^ratioo n'est pas aussi com-
« plète que nous l'aurions désiré ; néanmoins, elle présente
« l'idée de l'immensité des travaux d'un artiste distingué et
« dont on ne saurait trop louer les vertus et les dispositions
« ft obliger tous ceux qu'il connaissait, notamment les jeunes
« artistes qu'il encourageoit le plus qu'il pouvoit. »
<73
Ajoutons que le tableau de Diogèue, dont il a été question
plus haut, est maintenant dans les galeries du Louvre et le
seul de £. Jeaurat que possède le Musée ; ce tableau, exposé
en 1767, avait été commandé pour le roi par M. de Tour-
nehem, directeur général des bâtiments, successeur de
M. Orry; il fut exécuté en tapisserie aux Gobelins d'où il
provient sans doute.
Indépendamment de ce tableau, de ceux décrits dans les
livrets du Musée et dans la brochure que nous venons de
citer, il en existe encore quelques-uns classés dans diffé-
rentes collections.
Au Musée d'Orléans, un Intérieur de Cuisine; une copie
du portrait de Van Dick qui est au Louvre, et le portrait de
François deHoncade, gouverneur des Pays-Bas sous Philippe
IV, d'après le chevalier Lely; ces deux derniers tableaux
sont seulement attribués à Jeaurat.
Au Musée de Rennes, un tableau de nature morte.
A l'Herroitage^ à Saint-Péterbourg, le tableau : Laban
cherchant ses Idoles ou ses Dieux, qui est évideminent celui
qui a élé exposé au Salon de 1737.
Le château de Compiègne possède le tableau de réception
de Jeaurat à l'Académie, représentant la Mort de Pyrame et
Thisbé. Nous avons vu ce tableau, qui nous a paru bien faible
d'exécution et de dessin. Il laisse pressentir déjà que ce n'est
pas dans les grandes compositions que Jeaurat doit se distin-
guer plus tard.
Nous avons dit plus haut que l'église de Versailles avait
deux tableaux de Jeaurat ; celui de l'Adoration du Sacré-
Cœur, dans la chapelle de ce nom, nous a paru bien supé-
rieur au Songe de saint Joseph ; une note qui nous a été
fournie par la fabrique constate que ces deux tableaux ont
été restaurés en 1804 par Bellangeon, artiste-peintre à
Versailles.
Nous avions pensé que Jeaurat, qui était un des
bienfaiteurs de cette église, y avait été inhumé, mais des
renseignements, pris à la même source, nous ont donné la
preuve qu'il avait été enterré au cimetière actuel de la pa-
roisse.
L'église Notre-Dame de Vermenton possède deux tableaux
de Jeaurat dont voici la description : le premier, dans la
chapelle à gauche du mattre-autel, représente l'Institution du
174
Rosaire. Aux pieds de saint Dominiqiie, recevant le Chapelet
des mains de la Vierge, on voit un livre en tr*ouvert et sur un
feuillet on lit écrit de la main du peintre : « En Tannée
« 4753, Etienne Jeaurat, peintre ordinaire du roy, profes-
se seur en son Académie royale de peinture, a peint ce
« tableau ainsi que celui de la chapelle Saint-Nicolas et en
« a fait présent à cette église de Yermenton en mémoire du
« lieu oii ses pères et mères ont pris naissance. » Le
deuxième tableau, qui décore la chapelle à droite du mattre-
autel, représente saint Nicolas revêtu de ses habits pontifi-
caux, accompagné de deux clercs et bénissant des enfants
dans un cuvier; il est signé Steph."^ Jeaurat p."^ 1752. Ces
deux tableaux sont bien conservés et d'une bonne couleur.
La veuve de M. Richer, qui était neveu de Jeaurat, a encore
en sa possession plusieurs tableaux provenant du partage
fait à la mort de ce dernier, notamment deux charmantes
compositions de petite dimension et désignées dans l'inven-
taire que nous verrons ci-après ; représentant, l'un, une jeune
Femme, dans un déshabillé charmant, coiflfée d'un bonnet
orné de rubans roses ; elle est assise et se coupe les ongles.
A ses pieds, un petit griffon déchire une lettre sur laquelle on
voit la signature du peintre: Jeaurat pinxit^ 1769. L'autre
tableau, qui peut faire pendant au précédent, représente éga-
lement une jeune et jolie Femme élégamment vêtue, assise et
endormie dans un fauteuil; un fragment de lettre est placé sur
une table dont l'un des côtés porte la signature suivante : Sté-
phanus Jeawat^ 1741 . Ces tableaux, en parfait état, qui sont
encore dans le même appartement depuis la mort du peintre»
sont de sa meilleure manière; on les croirait de Chardin.
Nous avons encore remarqué une esquisse signée de Jeaurat
en 1753: une villageoise allaite son enfant, une chèvre
broute à ses pieds et deux vaches se désaltèrent dans un
ruisseau qui coule auprès.
Un tableau, Frère Luce, tiré d'un conte de La Fontaine,
attribué à Jeaurat par Mm« veuve Richer, ne porte pas sa
signature; ne serait-ce pas plutôt celui de Veughels, son
maître, et gravé par de Larmessin? C'est un fait à vérifier,
n'ayant pu jusqu'à présent retrouver celle gravure. Quoiqu'il
en soit, cette composition est très-remarquable, mais d'un
ton un peu gris.
Nous devons signaler encore un portrait de Jeaurat que
176
cette dame dit être peint par lui-même; il est représenté de
trois quarts, coiffé d'un bonnet attaché avec un ruban ; il est
vêtu d'une robe de chambre avec un foulard noué négligem-
ment autour du cou; dans ce portrait^ Jeaurat paraît avoir
soixante-dix ans environ ; c'est une ressemblance de plus
qu'il a voulu avoir avec Chardin ; il rappelle d'une manière
frappante, par l'agencement du costume, le portrait de ce
dernier, peint également par lui-même et qu'on peut voir dans
la galerie des pastels au Louvre.
M°>« Richer possède encore différents objetsprovenant du
partage de Jeaurat, notamment des gravures d'après ses
tableaux et deux dessins au crayon noir rehaussés de blanc :
Le Déluge et l'Enlèvement de Proserpine, tous deux signés et
décrits dans son inventaire; ils portent les dates de 1780 et
1781.
Cette dame nous a permis de prendre connaissance de
plusieurs lettres autographes de Jeaurat : l'une d'elles est
datée de Yermenton du 3 octobre 1775; il écrit à son neveu,
M. Richer, vérificateur des foumissemens des sels à l'hôtel
des fermes du roi, àParis, qu'il désirerait que sa nièce vendit
à forfait sa maison et les vignes qu'elle possédait à Yermenton,
que les dépensas sont trop considérables , qu*elle n'en a pas
Cintérit et même les avances qu'elle fait tous les ans. Il
ajoute plus loin qu'on se ruine peu à peu malgré toute
^économie qu*on peut avoir quand on ne sçait pas gérer
son bien par soy-même. Dans une autre lettre d'affaires,
datée de Versailles, janvier 1776, concernant une vente de
biens faite à M. Maujot, il dit que M. Boudard (alors notaire
à Yermenton) viendra à Paris terminer son compte, et qu'en
même temps il accompagnera son vin par le coche d'Aur
xerre quand la rivière sera navigable.
Je ne saurais rendre l'impression dont je fus saisi en pré-
sence de Mme veuve Richer, petite-nièce de Jeaurat, dans la
chambre qu'elle occupe depuis plus de quarante ans, qui
avait été précédemment celle de M. Richer lui-même, peut-
être aussi celle de Jeaurat, qui avait eu ses ateliers au-dessus :
les murs garnis de tableaux peints par ce dernier, différents
objets qui lui ont appartenu, provenant du partage fait à sa
mort ou qu'il a donnés de son vivant, des portraits de famille,
le sien par lui-même, les lettres que je viens de citer et que
je conservai longtemps entre mes mains ; enfin tout ce qui
476
peut rappeler une personne qui n'est plus, mais dont la pré-
sence est partout, à ce point que je croyais avoir rétrogradé
d'un siècle et voir à tout instant apparaître Jeaurat en
personne.
Malgré Ténumération peut-être déjà trop longue des œuvres
de Jeaurat, le catalogue n'en sera jamais complet et sera
toujours à refaire; ce peintre peignait beaucoup et le hasard
fait de temps en temps retrouver quelques tableaux qui ne
sont décrits nulle part; celui qui a écrit ces lignes a fait
Tacquisition, chez un brocanteur de Yincelles, près Yermen-
ton, de deux toiles d'Etienne Jeaurat, signées de lui en 1777,
et provenant d'une vente faite à Auxerre ; ces peintures, de
celles qu'on appelle dessus-de-portes, dans un état parfait
de conservation, avec des bordures du temps, d'où elles ne
sont jamais sorties, n'ont fort heureusement subi aucune
altération.
La première représente deux Naïades; l'une d'elles est
nonchalamment étendue et appuyée sur l'urne d'où s'échappe
une source ou une rivière; dans la seconde on voit une
déesse, peut-être Vénus, à demi-couchée auprès d'un temple
et paraissant attendre que l'Amour ait attaché à son char
deux colombes qu'il retient avec des rubans roses.
Ces deux toiles sont de la vieillesse du peintre, il avait
alors soixante-dix-huit ans, et cependant rien n'accuse dans
le coloris et dans la composition un âge aussi avancé ; du
reste, Jeaurat peignait encore à quatre-vingt-cinq ans et aurait
peint jusqu'à sa mort, sans les infirmités qui le rendirent im-
potent.
Nous avons vu chez M. Ch. Jeannez, à l'ancienne abbaye de
Crisenon, à quelques kilomètres de Yermenton, un bon tableau
de Jeaurat, représentant le feu sous la forme d'un adolescent
jouant avec des charbons ardents, et qui a dû faire partie
d'une série de quatre tableaux (les quatre éléments). M. Jean-
nez a joint à ce tableau une gravure du temps, par Elisabeth
Marlié-Lépicié.
Le Musée de Versailles ne mentionne aucun tableau de
Jeaurat, c'est seulement dans la série des portraits qu'on
aurait pu trouver quelque chose de lui ; mais il ne paraît pas
avoir eu de dispositions pour ce genre de peinture, et sauf le
sien, qui est chez M<°« Richer, et un autre dont il sera ci-après
parlé, on n'en cite aucun autre fait par lui.
477
Nous avons vainement cherché à la manufacture des Gobe-
lins des œuvres de Jeaurat, qui cependant a fait plusieurs
tableaux qui ont été exécutés en tapisserie, notamment la
Noce de Village, exposée en 1753, une suite de sept pièces
tirée des Amours de Daphnis et Chloé; sans doute, tableaux
et tapisseries ont subi le sort de beaucoup d'autres, qui furent
brûlés publiquement le 30 novembre 1793 par les républi-
cains du quartier Mouffelard, assistés d'une députation de la
Convention nationale, au pied de Tarbre de la liberté, et en
rhonneur de la fête des Martyrs.
De 4747 à 1753 Jeaurat n*exposa pas au Salon. Il est
probable qu'il fit dans cet intervalle un assez long séjour à
Yermenlon, car les deux tableaux placés dans l'église de
cette ville ont été peints par lui à cette époque.
Deux des tableaux exposés au Louvre en 4769, un Pres-
soir et une Veillée en Bourgogne, semblent également avoir
été peints à Vermenton, ou nous les retrouverons plus tard.
Ces tableaux sont les derniers au'il exposa ; ils furent ,
comme d'habitude, dans les recueils du temps, loués parles
uns et vivement décriés par les autres, il était alors septua-
génaire et ses travaux devaient se ressentir de son grand âge.
Son ami Diderot ne l'épargna pas non plus, car ce dernier,
qui aimait les boutades autant que le bon vin, écrivait à
Grimm, à propos de ces deux tableaux : « C'est du Jeaurat,
« toujours du Jeaurat.... si ces tableaux ne sont pas trop
« bons on ne peut pas dire qu'ils soient bien mauvais, Tar-
« liste est un bonhomme dont on n'attend pas davantage. Si
« je vous disais qu'il a les meilleures vignes et le meilleur
« vin de Bourgogne, vous me répondriez : Allons à sa cave,
« et laissons là son atelier, et vous auriez raison. Il me
« semble que je vous vois avec l'artiste. — Eh bien, mon-
« sieur Grimm, comment trouvez-vous mon pressoir? — Ah I
m monsieur Jeaurat, vous avez là de bon vin I — D'accord,
« mais mon pressoir? — Buvons d'abord de votre bon vin,
« nous parlerons après de votre tableau. »
Fut-il sensible à ces critiques, ou bien pensant avoir assez
fait pour sa réputation, étant alors recteur de l'Académie, il
n'exposa plus au Louvre, sans cesser de peindre cependant,
puisque nous trouvons encore des tableaux d'une date posté-
rieure. C'est à cette époque qu'il dut peindre dans différents
hôtels et maisons particulières, à Paris et Versailles, un certain
42.
«78
nombre de tableaux, et surtout des allégories qu'on voit de
temps en temps passer dans les ventes.
C'est encore vers ce temps que Jeaurat fut nommé gardien
des tableaux de la couronne à Versailles en remplacement de
J.-B. Massé, habile miniaturiste, mort le 26 septembre 1767,
et dont il exerçait déjà les fonctions par intérim, sans doute
pendant la maladie de ce dernier.
Il fut, comme nous Tavons déjà dit, nommé chancelier de
l'Académie, le 24 février 4781, en remplacement de Dumont
le Romain; il résulte d'une lettre de J.-B. Pierre, peintre du
roi, du 29 décembre 1784^ adressée à la surintendance des
bâtiments du roi, que Jeaurat se démit de ses fonctions de
chancelier, son absence de Paris ne lui permettant pas de les
remplir ; il préférait celle de recteur qu'il conserva. Pigalle,
le sculpteur, prit le sceau de chancelier à sa place le 8 jan-
vier 178B. (A7*chives de Part français).
Indépendamment des titres de Jeaurat, déjà très-nombreux,
il faut encore ajouter, d'après une procuration de sa sœur
Marguerite, depuis M""" Richer, et annexée à son inventaire,
qu'il était en outre peintre ordinaire du roi, conseiller d'hon-
neur, membre de l'Académie royale de peinture, sculpture et
architecture de Toulouse, membre des Académies royales de
Rouen, Reims, etc., etc.
Jeaurat jouit de bonne heure d'une certaine aisance ; indé-
pendamment des pensions qu'il tenait de la générosité du roi,
il avait hérité de Nicolas Jeaurat, son père, qui mourut
probablement à la fin de 1734, car le partage de ses biens
eut lieu le 1 0 janvier 1 735 ; il recueillit de cette succession la
maison rue des Fossés-Saint-Victor, la même dont ses neveux
avaient hérité à sa mort, qu'ils vendirent à M. Richer par
acte du 1 0 février 1 792 et que sa veuve habite encore.
Cette maison, celle formant l'encoignure des deux rues et
celle en retour sur la rue Saint-Victor, semblent avoir appar-
tenu toutes trois à Nicolas Jeaurat et n'avoir formé alors
qu'une propriété avec une seule cour commune et un puits
au milieu ; c'est à sa mort que ces maisons auraient été
divisées comme nous les voyons aujourd'hui, et que celledela
rue des Fossés-Saint-Victor échut à Etienne Jeaurat.
Il avait également hérité de son père d'une maison sise à
Vermenton, place du Marché-de-Jeudi, dont l'acquisition avait
été faite en 1 685 ; il la fit reconstruire en grande partie et placer
<79
son chiffre, un E et un J entrelacés, au milieu d'an médaillon
sculpté qu'on voit encore placé au-dessus de la porte d'en-
trée. Celle maison, très-confortable pour le temps, possédait
un jardin qui fut longtemps le plus beau du pays : il existait
également de nombreuses dépendances, des* écuries, des
remises, un pressoir, une vinée, etc.; il était en outre pro-
priétaire de quarante-deux pièces de terres et vignes dont
Îuelques-unes snr la côte de Beriry, Tune des meilleures du
nage de Yermenton, et il faisait encore, le 15 octobre 1774,
l'acquisition d'une vigne de M. Maujot.
Jeaurat venait presque tous les ans à Yermenton, surtout à
l'époque des vendanges ; mais son grand âge, la difficulté d*un
voyage long et pénible, ainsi que ses fonctions de garde des
tableaux du roi h Versailles, l'obligèrent enfin à se fixer tout
à fait dans cette dernière ville; c'est à cette époque qu'il
vendit à l'abbé Legry, son ami, aumônier des pages du roi
Louis XVI, par acte passé à Paris le 8 juillet 1779, sa maison
du Marché-deJeudi et le bien qu'il possédait à Yermenton. Ce
dernier, qui resta longtemps maire de cette ville, mourut le
15 mars 1814 dans un voyage qu'il fit à Paris pour consulter
sur le rétablissement de sa santé. On procéda quelque temps
après à son inventaire et l'on trouva encore un portrait de
Jeaurat peint, dit-on, par lui-même et que nous n'avons pu
retrouver; quelques tableaux peints par lui, notamment le
Pressoir et une Soirée de Yendangeuses, très-probablemenl
ceux exposés en 1769, rapportés par lui à Yermenton ou par
l'abbé Legry; le tout fut vendu et dispersé, et il ne se trouve
plus à Yermenton, comme provenant de cette vente, qu'un
paysage signé de Jeaurat, aujourd'hui entre les mains de
M. Loury; un Amour peint en grisaille, ayant appartenue
M. Chevallier, présentement entre les mains de M. Eugène
Lemaire, et un trophée de musique non signé, que nous pen-
sons être de Jeaurat de Bertry, son neveu, et aujourd'hui
possédé par M. Henri Jeannez.
La maison de la place du Marché-de-Jeudi existe encore à
Yermenton, à peu près comme du temps de Jeaurat, à l'ex-
ception d*un pavillon qui a été ajouté à droite en. remplace-
ment d'une construction plus ancienne; la distribution
intérieure est en grande partie ce qu'elle était, avec cette
différence que la pièce qui servait de chambre à coucher aux
anciens propriétaires a été divisée et sert maintenant de
180
bureau au receveur de rEnregistrement; le jardin, quoique
réduit, est encore fort beau et rappelle bien par ses allées
régulières et ses perrons ceux du siècle dernier.
La date de la mort de Jeaurat, donnée par tous les biogra-
phes, est exacte; nous possédons une copie de l'extrait
mortuaire délivré le 16 décembre 1789 par Titeux, prêtre de
la Mission» faisant fonctions curiales de la paroisse Saint-
Louis à Versailles, constatant que « Etienne Jeaurat, peintre
« du roi, de son Académie royale de peinture et de sculpture,
« ancien chancelier et recteur en la dite Académie, garde
« des tableaux de Sa Majesté, décédé avant-hier (1 4 décembre
« 1789) âgé d'environ quatre-vingt-onze ans, a été inhumé
« en présence de H. Edme-Sébastien Jeaurat, son neveu,
« pensionnaire de l'Académie royale des sciences, ancien
« professeur royal de mathématiques de l'école royale mili-
« taire, de Julien Hobey, et Pierre Héquet, ses petits-ne-
« veux. »
Cet extrait, légalisé par Joseph-François Froment, écuyer,
conseiller du roi, lieutenant au bailliage de Versailles, a encore
été certifié véritable par François Bouygues, dit Boyer, capo-
ral des chasseurs de ta garde nationale parisienne, demeurant
rue de Bourgogne, à Paris, et remplissant probablement à
cette époque (23 février 1790) des fonctions municipales.
Quelques années avant sa mort, Jeaurat avait fait son
testament ; l'original, que nous avons eu entre les mains,
est écrit d'une main ferme, sans alinéa et signé de lui. En
voici les principales dispositions :
Il donne et lègue à tous ses héritiers et légataires tout ce
que la coutume peut leur accorder; il; rappelle à sa succes-
sion ses deux petites-nièces mariées à Hobey et Héquet,
enfants de feu son neveu Henri Quatremère, pour partager
également par portions comme ses autres héritiers^ a Vou-
« lant, dit-il, qui l'y ait égalité entre eux... Quant à mon
« neveu Jeaurat, surnommé deBertry, je ne luy lègue qu'une
« pension allimentaire de six cens livres de rente viagère qui
« retournera après son décès à tous mes héritiers, pour des
a raisons à moy connues. )> Il lègue à son domestique fidèle,
nommé Jean Perreau, une pension viagère de cinq cents
livres, réversible sur la tête de sa femme sa vie durante; il
leur laisse en outre « toute sa garde-robe, montres dont Tune
« est d'or, épée damasquinée, couteau de chasse à poignée
181
« d'argent, toul son linge. » Il nomme pour son exécuteur
testamentaire M. Duchesne, son petit-neveu, (il avait épousé
une fille de M"*" veuve de Beauvais), « étant, dit-il, plus ins-
« truit d'affaires que mes autres héritiers et dont je me flatte
« qu'ils seront tous contents et fort satisfaits... et je le charge
a au'il ne soit vendu icy aucun de mes tableaux ni desseins,
« désirant qu'ils soient transportés à Paris, pour les partager
« entre eux à l'amiable, et ensuite en disposeront comme
« bon leur plaira. »
Il lègue à son exécuteur testamentaire deux de ses tableaux :
le Carnaval de Paris et F Enlèvement des Filles {de joie),
a Quant à ma sépulture, je le charge de me faire entérer
a sans faste, et le plus sibpleroent possible, préférant plutôt
a donner aux pauvres de ma paroisse la somme de trois
a cens livres, qu'il remettra entre les mains de H. le curé
« de Saint-Louis, qu'il jugera le j)lus dans le besoin; ce sont
« enfin et définitivement mes dernières volontés. — Fait à
« Versailles, ce quatorze juillet mil sept cent quatre-vingt-
« quatre. Signé : Jeaurat. »
Dans un premier codicille à la suite de ce testament, en
date du 18 juin 1789, écrit et signé d'une main tremblante,
il révoque, sans en dire le motif, le legs par lui ci-dessus fait
aux pauvres de sa paroisse.
Dans un deuxième codicille, peu de temps avant sa mort, il
prie M. Cuvillier^ son ami, d'accepter le tableau de sa main,
représentant son attelier avec ses élèves. Il ajoute : « Si
« M. Cuvillier n'acceptait pas, ce tableau retournerait à sa
« famille, ce qu'il ne désire pas, ce tableau étant le meilleur
« qu'il aye fait dans ce genre. Ce sera le comble de ses
« volontés. »
Enfin, dans un troisième codicille, il lègue à son domes-
tique Perreau et à sa femme difl*érents meubles et quatre
couverts d'argent « pour témoigner à ces deux honnêtes gens
« la reconnaissance des bons services qu'ils lui ont rendus
« pendant toute sa vieillesse et ses différentes infirmités,
« voulant qu'ils aient toujours présents [sic] des marques
« sensibles de son attachement pour eux. »
Sauf les quelques fautes d'orthographe que nous avons sou-
lignées et qui sont en grande partie celles de tous les hommes
de son temps, le tout est parfaitement rédigé et d'une excel-
lente écriture.
182
Peu de temps après sa mort, le 7 janvier 1790, la Gazette
nationale (Moniteur universel) publia un article nécrolo-
gique sur E. Jeaurat, qui ne nous apprend que très peu de
chose sur sa vie; après avoir rappelé ses nombreux travaux
et fait l'éloge de ses principaux tableaux, cet article ajoute :
« Nous ne le connaissons plus que comme citoyen ; et à ce
« titre, il n'y a pas d'éloges qui ne lui soient dus. Utile à la
« patrie, utile à la famille, dont rattachement a fait son bon-
<( heur pendant tout le cours de sa vie, il ne s'était privé de
« la douceur d'être père que pour en remplir les fonctions
« envers ses parents, en leur sacrifiant le peu de fortune
« dont il jouissait, et en adoptant spécialement, dès leur
« bas-âge, deux neveux (N.-H. Jeaurat de Berlry et E.-S.
« Jeaurat l'ainé], à qui il a prodigué les marques les plus
« affectueuses de tendresse et de bienfaisance. Il s'était
« entouré, par ses mœurs douces et honnêtes, d'un cercle
« d'amis de tous les états, qu'il a eu la douleur de perdre
« successivement. Privé à l'âge de quatre-vingt-cinq ans de
« l'exercice d'un art qui avait pour lui tant d'attraits, il a
« occupé les loisirs de sa vieillesse à composer des pièces
a fugitives pleines de gaieté, amusantes pour sa société, et
« consolantes pour lui dans des moments de privations et
« de souffrances. II envisagea avec la tranquillité la plus
« philosophique, et en même temps la plus chrétienne, le
« dernier terme d'une vie laborieuse, toute consacrée à faire
« le bien. »
Ainsi aue nous l'avons déjà dit, E. Jeaurat mourut le
4i décemure 1789 à Versailles, dans un appartement faisant
partie des bâtiments de la surintendance et situé dans l'aile
qui fait retour sur la rue du Yieux-Versailles ; la destination
de ces lieux, que nous avons vus, est bien changée; c'est
maintenant le petit séminaire de Versailles ; cependant on y
retrouve à peu près la même disposition que du temps de
Jeaurat : la cuisine est encore employée à cet usage, la salie
à manger est un réfectoire et les pièces au-dessus, qui étaient
la chambre à coucher et le salon, sont maintenant transfor-
mées en dortoirs.
L'inventaire de Jeaurat, comme il est d'usage, eut lieu peu
de jours après sa mort, par M. H. B.., écuyer, avocat au Pa^
lement, conseiller du roi, notaire à Paris, assisté pour la
prisée de G.-S. Habille, huissier vendeur de biens meubles
483
au Châtelet, à la requête et en présence de H. Henri-Gahriel
Duchesne, conseiller du roi, contrôleur des rentes de Thôtel-
de-ville de Paris et garde des archives du clergé de France,
sou exécuteur testamentaire; de Edme-Sébastien Jeaurat
l'afné, membre de TAcadémie des sciences et pensionnaire
de l'Ecole royale et militaire, demeurant à TObservatoire ; de
Micolas-Henri Jeaurat de Bertry, membre de TAcadémie royale
de peinture et pensionnaire de Sa Majesté, frères germains ;
de dame Marguerite Jeaurat, veuve du sieur Nicolas Richer,
demeurant à Paris, rue Saint-Victor, représentée par Nicolas-
François Richer, commis des fermes du roi, son fils ; de dame
Marie-Jeanne Quatremère, veuve de M. Charles-André de
Beauvais, garde des archives et chef du bureau de TAgence
du clergé, nièce de Jeaurat; de Nicolas-Marie Quatremère
Tâiné, membre du collège de pharmacie et Jean -Baptiste-
Gabriel Quatremère le jeune, négociant à Paris, neveux de
Jeaurat et enfants d*une de ses sœurs dont le prénom nous
est inconnu; des sieurs Pierre Héquet, marié à Marie-Angé-
lique Quatremère, et Julien Hobey, époux de Marie-Nicole
Quatremère, ses petites-nièces, par représentation de Henri
Quatremère, son neveu, décédé, le même qui a signé l'acte
de décès de Edme Jeaurat. Ce dernier, qui avait épousé une
fille de Sébastien Leclerc, célèbre graveur, est mort proba-
blement sans enfants; autrement nous les aurions vus figurer
au nombre des héritiers.
Etienne Jeaurat, au moment de sa mort, avait pour domes-
tiques le nommé Jean Perreau, originaire de Vermenion, et
sa femme ; il ne les oublia pas à ses derniers instants, ainsi
que nous l'avons vu par son testament.
L'inventaire fut fait en présence de Louis-Jacques Dura-
meau, professeur de l'Académie de peinture et garde des
tableaux du roi, qui demeurait déjà à la surintendance en
remplacement de E. Jeaurat, qui n'était plus que garde hono-
raire. Cet inventaire nous fournit les indications suivantes :
La cave était peu garnie, elle ne contenait que deux feuil-
lettes de vin rouge de la petite Bourgogne ; mais son apparte-
ment était plus somptueux ; nous y trouvons une console dou-
ble en bois sculpté et doré, des meubles en palissandre et
marqueterie à cadrille (quadrille], un tric-trac en ébène et ses
dames en ivoire, des glaces bizottées^ une pendule en marbre
du nom de Amant à Paris, un feu avec ornement en pyramide,
18i
des bras de cheminée, quatre grands vases en porcelaine du
Japon, un vase d*ambre, monté en forme d'aiguière, des tasses
en laque et jonc des Indes, doublées en argent, des tasses à
café et leurs soucoupes d'écaillé, des coffrets dont un en bois
des Indes, garni de fleurs en ivoire, des petits bronzes, des
éventails, des chinoiseries, des objets en beavr-carreau
(bocaro), des dessins chinois, des bottes contenant des co-
quilles, oiseaux, papillons, insectes, etc. ; une bibliothèque
peu nombreuse et insignifiante, dont les principaux ouvrages
étaient les dictionnaires de Bayle, Moreri et Trévoux ; peu de
linge de ménage, élimé et rapiécé, dit l'inventaire, des
chemises garnies de manchettes et jabots ; quelques hardes,
entr'autres une cotte de prunelle, un habit de drap gris, un
autre en ratine, une robe de chambre d'espagnolette grise et
deux perruques I une montre d'or de Gudin, gravée sur les
bords, un couteau de chasse à poignée d*ébène garnie en
argent, une épée à garde d'acier damasquinée d'or et poignée
de fils d'argent doré. Ce qui nous surprend, c'est la quantité
d'argenterie que l'on trouva et dont le poids était de 76
marcs, consistant en couverts, gobelets, plats, flambeaux, etc.
Jeaurat ayant prescrit par son testament que ses tableaux
et dessins ne fussent pas vendus, mais partagés par ses héri-
tiers, on les transporta au domicile de son exécuteur testamen-
taire, M. Duchesne, rue de l'Eperon à Paris, où ils furent in-
ventoriés le 25 janvier 4790 de l'avis d'un sieur Remy, peintre
de l'Académie de Saiut-Luc, et souvent appelé à cette époque
comme expert.
Parmi ces tableaux, nous en remarquons un de Paul
Yéronèse, représentant l'enlèvement d'Europe, deux esquis-
ses de Yan-der-Heulen, le beau portrait fait par Greuze, les
tableaux peints par Jeaurat, partagés ou légués d'après son
testament; nous y voyons encore deux tableaux faisant pen-
dants avec cette singulière désignation : « L'un, une femme
« qui va orendre un lavement; l'autre, une femme qui vient
« de se laver les pieds ; » nous ignorons à qui ils sont
échus.
Nous trouvons encore des tableaux de fruits et d'architec-
ture, des marines, des dessins « au bas desquels sont des
vers de M. Jeaurat ; » des études : un Homme qui rit, une
jeune Fille qui dort; des gravures de ses tableaux, des por-
traits de Charles P^ roi d'Angleterre, du prince de Galles,
485
de Massé et de Galloche (peintres] ; d'autres, de Jeaurat et de
ses frères, des dessins en portefeuille de Salvator-Rosa,
Berghem, Verdier, etc. ; des estampes, des eaux-fortes, des
études, des calques, figures, paysages et vues de Rome^ faits
m Italie par M, Jeaurat.
Nous nous sommes un peu étendu sur la désignation de
ces objets copiés sur son inventaire, parce que beaucoup peu-
vent servir a caractériser le goût de Jeaurat, ses habitudes
et répoque à laquelle il vivait.
Une partie seulement des effets mobiliers non légués fut
vendue, le 3 février 4790, par Thuissier-priseur Mabille;
les tableaux, les dessins et l'argenterie ayant été partagés
par les héritiers.
Lorsque Jeaurat mourut, on ne le croyait pas aussi riche
qu'il était, on trouva d'abord dans son secrétaire une somme
d'environ 39,000 francs, la plus grande partie en or, somme
considérable pour le temps ; ensuite plusieurs contrats de
rentes à prendre sur les revenus du Roy ^ d'autres sur l'em-
prunt de 4 5 miliions fait par le domaine de la ville de
Paris, ainsi que sur les aides et gabelles, et enfin des créan-
ces sur divers particuliers, le tout pour un chiffre assez rond
représentant environ 4,000 livres de rentes, plus un prêt de
42,000 livres fait antérieurement aux héritiers Quatremère,
ses neveux. En effet, toutes ces sommes capitalisées, les
39,000 francs trouvés en espèces, la vente des objets non
partagés, représentent bien, à quelque chose près, déduction
faite de tous les frais, les 422,445 francs partagés par ses
héritiers et sur lesquels le malheureux Jeaurat de Bertry ne
préleva qu'une modeste rente viagère de 600 francs, confor-
mément au testament, et qu'il eut peut-être bien de la peine à
toucher pendant nos troubles révolutionnaires.
En denors de tous ces renseignements, qui ont bien quel-
qu'intérêt, nous n'avons pu recueillir, malgré de nombreuses
recherches, que très peu de faits sur la vie de Jeaurat et sur
son caractère; il s'est peint, il est vrai, dans plusieurs de ses
lettres et dans son testament; on a vu plus haut que les jour-
naux du temps ont fait l'éloge de ses vertus; il ressort bien de
tout cela que c'était un excellent homme, obligeant avec ses
amis et surtout avec ses parents.
Il a laissé de très-bons souvenirs k Vermenton et faisait
toujours du bien chaque fois qu'il y allait; il vivait grande-
486
ment et recevait sans doute beaucoup» car Iorsqu*il venait
avec sa voiture et ses gens, les habitants, peu habitués à la
bonne chère de la capitale, disaient : « Âh i voilà M. Jeaurat
« arrivé, il nous ramène la chéreniise avec lui ; » ils enten-
daient par là, sans doute, que les dépenses auxquelles il se
livrait faisaient enchérir les vivres. Nous tenons cette anec-
dote de madame veuve Richer, qui nous a encore raconté ce
qui suit : Jeaurat était grand partisan du célibat, au point
que M. Richer, son petit-neveu, qui s'était marié fort jeune,
avait été obligé de dissimuler son premier mariage jusqu'à la
mort de son oncle pour ne pas encourir des remontrances qu'il
redoutait sans doute très-fort et qui auraient pu avoir pour
lui un résultat analogue à celui de son cousin Jeaurat de
Bertry. Ses deux autres neveux ne paraissent pas s'être en-
gagés dans les liens matrimoniaux ; nous n'en trouvons la
trace nulle part ; cependant on serait tenté de supposer que
Jeaurat de Bertry se mit en opposition avec les idées anti-
conjugales de son oncle et que c'est peut-être à une incartade
de cette nature qu'il dut d'être moins favorisé que les autres,
et de n'avoir eu pour sa part que la pension alimentaire lé-
guée par E. Jeaurat, qui dit dans son testament : « pour des
« raisons à moy connues. » Il résulte de tout cela que ce
dernier, étant resté célibataire, et aussi très-probablement
ses deux neveux, que le nom de Jeaurat est complètement
éteint.
Nous citerons encore, comme ayant quelque intérêt, la note
suivante qui a été recueillie dans les papiers de Jeaurat :
c'est un billet daté de 1788, par lequel le sieur Pillon, admi-
nistrateur du bureau de la charité des pauvres, a reconnu
avoir reçu dudit Jeaurat: une somme par lui due à la charité
de Yermenton et échue, dit le billet, à la Saini-André, lors
dernière,
Yermenton a voulu rendre un hommage mérité à la mé-
moire de Jeaurat, en donnant son nom à une rue de la ville,
aboutissant près de la mairie, à la suite d*une délibération
prise en 1842, à l'occasion du plan arrêté par le Conseil mu-
nicipal.
Nous avons fait pour Jeaurat ce que des biographes ont
fait pour Rétif de la Bretonne, né à quelques kilomètres de
Yermenton ; il y a même dans les écrits de l'un et les pein-
tures de l'autre une certaine analogie ; ils sont tous les deux
«87
pénétrés de cet esprit Bourguignon dont Piron est en quelque
sorte le type, et oeaucoup de scènes écrites par Rétif, dans
ses Contemporaines, auraient dû être reproduites sur la toile
par Jeaurat ; on retrouve les mêmes qualités, et souvent la
même incorrection; la comparaison s'arrête là, car sur la
question des mœurs ils ne se ressemblaient nullement. Jeau-
rat était observateur et c'est bien de lui qu'on pourrait dire
qu'il était peintre de mœurs, car c'est un de ceux qui nous
(ait le mieux connattre, par ses tableaux, les usages du siècle
dernier et c'est à cela qu'il devra peut-être de survivre à beau-
coup de ses contemporains plus brillants que lui, mais dont
les compositions ne nous révèlent rien sur le passé et n'ont
pas le piquant qu'on remarque dans Jeaurat. Ses Halles, ses
Carrefours, le Déménagement d'un Peintre, l'Enlèvement des
Filles de joie, et tant d'autres, nous font au moins connattre
Paris à son époque ; plusieurs inscriptions, semées au hasard
dans ses tableaux, sont même curieuses à consulter.
Une note manuscrite, qui existe sur une cote à la Biblio-
thèque Impériale, fait la mention suivante: « Ne pouvant
« plus peindre, il fit (Jeaurat), à 85 ans, une comédie inti-
me tulée VInguiet et quelques pièces fugitives. » Ce renseigne-
ment et celui donné par la Gazette Nationale sont les seuls
indices que nous ayons jusqu'à présent sur ses travaux litté-
raires, etilnous a été impossible, jusqu'à ce jour, d'en trouver
la preuve, autrement que par des vers accompagnant quelques-
uns de ses dessins (ainsi que le constate son inventaire) ; nous
avons vainement consulté Brunet, Barbier, Quérard, Peignot,
et le catalogue de la bibliothèque de Soleinne, nous n'avons
rien trouvé qui puisse justifier le fait ci-dessus énoncé.
Voilà tout ce que nous avons pu jusqu'à présent recueillir
sur Jeaurat et sa famille-, nous bornerons là notre tâche, car
une biographie n'est jamais complète, elle est toujours à re-
faire; chaque jour des faits nouveaux se révèlent, des œuvres
inconnues reviennent au grand jour, des lettres jusqu'alors
inédites nous font connaître des choses ignorées jusque-là ;
on croit tout savoir, ou avoir tout dit et c'est toujours à recom-
mencer ; heureux si le public nous tient compte de nos bonnes
intentions. Mous ne sommes ni un savant, ni un homme de
lettres, mais un curieux qui se plait à révéler le fruit de
ses recherches. Si de nouveaux documents venaient h notro
connaissance ou si des rectificatioqs étaient nécessaires^ nous
188
pourrions plus tard, si on goûte ce travail, faire un supplé-
ment à cette notice en y joignant la monographie complète
des œuvres de Jeaurat, qui reste à faire. Nous profiterons éga*
lement de cette occasion pour donner sur les autres Jeaurat,
ceux qui se sont distingués, bien entendu, et surtout sur
Jeaurat de Bertry, si peu connu, les nouveaux détails que
nous pourrions nous procurer.
Sylvain Puyghevrier.
VermentoD, 90 septembre 1863.
Note (page 460.)— Cette date du 9 février au lieu du 8, qui contredit
celle que tous les biographes ont acceptée jusqu^à présent, sera sans
doute controversée ; nous nous bornerons pour toute réponse à tran-
scrire l'extrait fait sur le registre de la paroisse Saint-Nicolas-du-
Cbardonnet, à Paris, et que nous devons à Fobligeance de M. Bellier
de la Ghavignerie : « Neufviesme febvrier mil six cent quatre-vingt-
H dix-neuf est né un fils du mariage de Nicolas Jeaurat» marchand de
« vin, et de Marie Bourdillat de ceste paroisse, Fossés-Saint-Victor
(t à la Tète-Noire et le lendemain a esté baptisé par moy preslre
« soubsigné et nommé Estienne par Estienne Pion, fils d*Abraham
u Pion, bourgeois de Paris, et de Claire de Boulogne, son parein, et
« par Agnès Jucquebors, femme de Zacharie MarUnet, orlogeur, sa
M marraine, soubsignez avec le père de Tenfant. »
HISTOIRE DE L'ABBAYE DE QUINCY.
Essayer de recomposer un instant par la pensée, de re-
construire, à l'aide de matériaux si rares aujourd'hui, This-
toire de Tabbaye de Quincy, nous a semblé toujours un travail
au-dessus de nos forces. Comment faire revivre en effet la
physionomie austère des pieux cénobites, qui, pendant l'es-
pace de huit siècles, dans l'isolement de cette retraite, loin
du tumulte et des préoccupations du monde, ont su donner
tant de nobles exemples d'un travail opiniâtre, d'une foi si
ardente , quand les plus faibles traces de leur passage ont
disparu d'au milieu de nous ? Comment retracer les efforts
persévérants, les difficultés de toute nature vaincues par ces
dignes fils de Cileaux, quand la plupart des chartes ou des
titres qui pouvaient nous offrirde si précieux renseignements
ont été dispersés ou anéantis par le vandalisme révolution-
naire?
Et cependant quel sujet d'études plus grave et plus fécond
que celui de ces antiaues monastères, dont l'existence se lie
si étroitement à celle ce la société? Ces pieuses maisons n'é-
taient pas seulement, en effet, l'asile tutélaire de l'intelligence,
le sanctuaire des lettres et de la philosophie, c'était encore
une école universelle où se formaient, au sein des fortes études
et des austères méditations du cloître, les chefs illustres qui
présidaient souvent au gouvernement des peuples.
Mais quel triste contraste ne vient pas assombrir plus tard
l'éclat d'un passé si riche en grands souvenirs? A la date
funèbre de 1515, qui nous rappelle ce pacte fameux signé
entre Léon X et François I«r, commence une ère de décadence
qui doit précipiter la plupart des abbayes dans une chute
inévitable. Comme toutes les institutions humaines, arrivées
au faite de la splendeur, nous les voyons alors perdre peu à
490
peu des priucipes sévères qui avaient fait leur force et leur
durée, laisser développer daus leur sein les passions mon-
daines et les désordres d'une vie dépravée. Dans chacune de
ces cellules^ blanches alvéoles où n'avaient pénétré que le
travail et la prière, sous ces longs cloîtres où n'avaient ré-
sonné que les chœurs majestueux du chant grégorien, vont
se glisser désormais Tintrigue, la fainéantise et plus d'une
fois le scandale. En acceptant les richesses et les biens de la
terre, causes inséparables de mollesse et d'oisiveté, la foi
des premiers solitaires se relire du cœur de leurs successeurs
dégénérés.
Bien des fois nous avons visité les ruines de Quincy, inter-
rogé du regard ces grands pans de murailles dont les fortes
assises semblent défier les ravages du temps. En explorant
ces lieux abandonnés, en foulant aux pieds ces tronçons de
colonnes, ces chapiteaux mutilés, il nous semblait entendre
les chucbottements des morts racontant dans une langue
inconnue l'histoire du passé :
Et mille voix pleuraient dans le cloître détruit;
Et tous ces blancs tombeaux, couverts de noirs décon)breSt
Où des lois de la mort le poète s'instruit,
Avec le soir se peuplaient d'ombres.
Et les voix demandaient quels étaient ces débris ;
Ces colonnes roulant leurs fronts couverts d'acanthes
Sous les vastes arceaux, ainsi que les bacchantes,
Ivres des vins romains, roulaient sous les lambris ;
Pourquoi le souterrain aux arches colossales,
Nouvel Herculanum, dormait enseveli
Sous ces herbes sans nom que fait croître l'oubli,
Sous les mosaïques des salles?
Et les vents répondaient aux nocturnes esprits :
u Les révolutions, au souffle incendiaire,
u Sapant ces monuments où vos noms sont inscrits,
M N'en ont laissé que la poussière, n
Hâtons-nous donc, avant que les derniers matériaux aient
disparu, d'arracher à l'oubli qui les menace quelques-uns
des souvenirs de l'antique abbaye ; il est bien tard déjà pour
recueillir çà et là, parmi les parchemins poudreux, des rensei-
gnements sur son passé. Dans quelques jours peut-être, ces
ruines si imposantes, si expressives, auront disparu du sol où
le poète et l'historien les chercheront inutilement.
Dans les premières années du xk siècle, trois religieux de
m
Moléines, saint Robert, saint Albéric et saint Etienne, après
s'être efforcés de réformer leur abbaye qui était tombée dans
le plus grand relâchement, allèrent à Lyon» en compagnie de
quatre frères, trouver Farchevéque Hugues, légat du Saint*-
Siége,et lui exposèrent qu'ils désiraient fonder un monastère
oii la règle de saint Benoit fût suivie avec la plus grande ri-
gueur; le légat loua leur zèle, mais les engagea à n'entre-
prendre cette tâche qu'en compagnie d'un plus grand nombre
de religieux. En effet, bientôt quatorze frères se joignirent à
eux, et ayant reçu l'avis favorable du légat, ils partirent
ensemble de Holéme et allèrent s'établir dans le désert
sauvage de Citeaux, au diocèse de Ghâlons-sur-Saône. Là, à
l'exemple de son glorieux maître saint Benoit, dans sa grotte
de Sulac, saint Robert éleva de ses mains un oratoire con-
sacré à la Vierge et des cellules en feuillage.
Cette vie consacrée à l'humilité, ce sublime renoncement
aux grandeurs de la terre, quand les princes et les seigneurs
n'aspiraient qu'à des jouissances matérielles, ne pouvaient
manquer d'attirer sur saint Robert et ses compagnons les
regards du monde ; d'un autre côté, le mouvement qui entraî-
nait vers l'Orient les peuples et les rois, lors de la Croisade,
n'avait pas peu contribué non plus à raffermir, à développer
même le zèle religieux de l'Occident. Aussi voyons-nous
bientôt une foule de gentilshommes, entraînés par l'exemple,
désabusés des vanités du siècle, venir se ranger aux côtés du
pieux abbé. L'accroissement de la maison de Citeaux devint
tellement rapide, que le successeur de saint Robert, Etienne
Harding, fut obligé de fonder, eu 4413, l'abbaye de La Ferté,
et une année plus tard, celle de Pontigny, au diocèse
d'Auxerre.
Nous touchons déjà à l'établissement de Quincy, car c'est
sous Hugues de Mâcon, premier abbé de Ponligny, que ce
monastère fut fondé. Douze colonies avaient quitté déjà la
maison mère, et comme chacune d'elles comprenait douze
personnes, c'est donc cent quarante-quatre religieux qui sor-
tirent de Pontigny dans l'espace de vingt-cinq ans (i).
(4) Voici les noms des douze colonies sorties de Ponligny avant
rétablissement de Quincy: iil9, Bouras (Nièvre); lilO,Cadouin (Dor-
dogne);llâO, Dalon (Corrèze); il35, Deuil (Elaute-Vienne) ; 4133,
Condom (Lot-et-Garonne) ; 1124, Bonnevauz (Vienne) ; iiâ4» Jouy
192
Mais avant de poursuivre plus loin, jetons un rapide coup
d'œil sur les lieux où va s'établir la nouvelle émigration.
A neuf kilomètres environ de Tonnerre, sur la rive droite
de TArmançon et près du village de Tanlay, s'étend dans la
direction du nord-est, une vallée tortueuse et resserrée, aux
pieds de coteaux couverts de bois qui donnent naissance à
des sources abondantes et limpides. L'aspect doucement mé-
lancolique de ce vallon, traversé par un des ruisseaux les pins
charmants que l'on puisse voir, la fertilité du sol, la beauté
des ombrages, en font aujourd'hui un des sites les plus
agrestes de la contrée. Mais si nous nous reportons en arrière,
si nous remontons au xif siècle, avant le défrichement de ces
terrains vierges et les travaux d'assainissement exécutés par
les moines, quelle nature triste et désolée venait y affliger les
regards I
Tous ces gras pâturages, où bœufs et génisses paissent en
liberté au milieu des hautes herbes, n'étaient que marais
entrecoupés de fondrières. Ce vaste étang, ces belles pièces
d'eau où, pendant la saison d'été, la truite mire au soleil sa
robe nuancée de taches brunes et mordorées, aux reflets mé-
talliques, et poursuit avec la rapidité delà flèche la demoiselle
au corselet lamé de vert et d'azur, ces belles pièces d'eau,
disons-nous, étaient embarrassées dans leurs cours par des
touff'es épaisses de joncs et de glaïeuls, par les détritus orga-
niques des nymphéa et des nénuphars. Toutes ces plantes
aquatiques mouraient aux lieux qui les avaient vues naître,
s'accumulaient les unes sur les autres, puis arrivées à une
rapide décomposition empoisonnaient l'air de miasmes pesti-
lentiels.
A la place de ces superbes jardins, de ces riches labours,
croissaient des roncfes et des broussailles épineuses dont les
pointes aiguës présentaient un obstacle infranchissable à
1 homme et servaient de repaire aux bêtes fauves.
Seule, cette montagne abrupte, si justement appelée le
Mont-Hérissé et qui domine à l'orient tout le vallon de Quincy,
a su conserver la physionomie sévère des vieux jours, la couleur
sombre du temps. Çà et là apparaissent à son sommet, qu'ils
(Seined-Marne) ; 1124, Fontaine-Jean (Loiret); 1128, FontgulUenî
(Gironde); 1130, Saint-Marcel (Lot); 1150, Saint-Sulpice (Ain) ; 115(K
L'Etoile (Vienne).
193
courooneat fièrement comme les créneaux d'une immense
forteresse, les murs d'enceinte de Tabbaye; les orages et les
intempéries des saisons ont pu les entamer par de larges
brèches, mais solides encore et beaux de vétusté, ils ne s'af-
faissent qu'insensiblement sous la main des siècles, qui sem-
ble ne renverser les monuments qu'avec regret.
C'est au milieu de cette profonde solitude appelée autrefois
Arche (Archia), que douze moines sous la conduite d'Albéric,
l'un d'eux, vinrent en 4133, jeter les fondements de l'abbaye
de Quincy.
Nous savons quelles cérémonies touchantes se passaient
dans la maison-mère, au moment du départ de ces saintes
colonies : « la communauté se rendait à l'église ; là, celui
des douze qui devait être revêtu de la dignité abbatiale rece-
vait solennellement la croix des mains de Tabbé, puis il sor*
tait suivi de ses onze compagnons, en chantant des litanies
et des psaumes. Souvent, lorsqu'il fallait franchir le seuil du
monastère oii l'on avait espéré mourir, les chants devenaient
des sanglots, les larmes coulaient de tous les yeux et l'on
avait peine à distinguer ceux qui restaient de ceux qui par-
taient. C'était raffliotion dune famille qui se partage; la
porte s'ouvrait pour laisser passer les ëmigrants et se refer-
mait sur les premiers frères qu'on ne retrouvait plus qu'au
ciel. »
Trois chevaliers du comté de Tonnerre^ Hélie de Rouge-
mont, Royer d'Ancy et Bernard Ambésas, avaient concédé à
nos religieux les premiers terrains nécessaires à leur établis-
sement. L'étendue en était peu considérable, puisqu'ils ne
renfermaient guère que l'espace compris entre la Poterne et
le Mont-Hérissé d'un côté, et de l'autre le bois de la Meose et
la fontaine du Rocher. C'est ce que parairindiquer, en termes
assez vagues, une charte de confirmation des biens de l'ab-
baye accordée par Godefroy, évêque de Langres, entre les
années 113544.
Nous devons mentionner encore, parmi les fondateurs de
Quincy, les trois frères Etienne, Pierre et Boëmond de Meli-
sey, qui cédèrent à Tabbaye naissante le quart du territoire
de Commissey, en reconnaissance de ce que les moines avaient
placé leur sœur à Jully. Etienne de Noyers, dont les deux
filles étaient entrées également par leurs soins, au monastère
de Fussy, leur fit don d'un autre quart du même territoire.
13.
494
Ces différents actes de libéralité furent approuvés par Josbert
du Til, dont ces biens relevaient en fief, et par Hilon, seigneur
de Noyers.
Le premier soin des religieux fut d'élever de modestes
cellules pour s'abriter contre les injures de Tair, et un oratoire
consacré à saint Georges, en souvenir du jour de leur arrivée
à Quincy (23 avril) ; puis le vénérable Albéric, suivi de ses
onze compagnons, s'avança au milieu des landes et des brous-
sailles et y planta la croix pour en prendre possession au
nom du Christ. Alors les frères essarteurs firent résonner, sous
les coups multipliés de la hache, l'écho de la vallée, tandis
que les extirpateurs et les brûleurs déracinèrent les arbres,
arrachèrent les souches et brûlèrent tous ces débris. D'autres
travailleurs dressèrent leurs tentes au milieu des marais, et
armés de la bêche, s'efforcèrent de pratiquer des saignées à
ce sol putride et malade, de réunir les eaux par un habile
système de fossés et de rigoles, afin de les utiliser comme
force motrice ou comme moyens d'irrigation.
Le Saint-Siège ne pouvait manquer d'applaudir à ces nobles
efforts, et d'accorder aux moines de Quincy tous ses encou-
ragements pour une œuvre si laborieusement entreprise,
aussi quelle sollicitude paternelle, quelle douce effusion du
cœur dans celte lettre d'Innocent II : « Combien notre âme
^ est pénétrée de joie par l'admirable religion de votre corn-
ac munauté ; celui-là seul le sait complètement qui est le scru-
« fateur des choses et des cœurs. Car, sortis comme un
« essaim d'abeilles du monastère de Pontigny, vous allez au
« loin, remplissant d'une manne céleste des ruches nom-
« breuses; vous fortifiez les cœurs de beaucoup d'altérés, par
« une doctrine salutaire, en les rafraîchissant de l'eau jail-
<( lissante dans la vie éternelle. C'est pourquoi nous chéris-
« sous de l'affection la plus vive votre communauté et le
^ monastère de la bienheureuse mère de Dieu, dans lequel
« vous vous occupez du service divin. »
Plus loin, le pape confirme aux religieux la propriété de
Quincy, de Fontaines et d'un lieu appelé Baterium.
Grâce aux libéralités du roi Louis-le-Gros, qui portait un
intérêt tout particulier â la prospérité de Tordre de Citeaux, et
dont le troisième fils, Henri, avait été placé à Clairvaux»
Albéric put commencer bientôt la construction d'une vaste
église en rapport avec les besoins croissants du monastère.
195
Six années forent employées à élever ee monument que le
pieux abbé consacra en 1 139 à TAssomption de la Vierge (4).
D'autres travaux considérables, tels que les cloîtres, le
logis abbatial, les bâtiments conventuels étaient encore en
voie d'exécution ; mais la mort du premier abbé de Quincy
vint en retarder l'achèvement.
Son successeur, Urbain P% occupait le siège abbatial dès
^ 1 44, ainsi que nous l'apprend une bulle de protection accor*
dée par le pape Eugène III.
En 1 146, Adélard, que les auteurs de la Gaule chrétienne
citent comme le septième abbé de Holosmest fit don à Urbain
(m manum Urbam abbatis)^ de tout ce qoe son abbaye pos»
sédait au territoire de Semood (2) et de la moitié d'un moulin
situé sur la Seine, sous la réserve de deux sous de cens
annuel, monnaye de Troyes, payables à la Saint-Remy. Au
bas de cette charte, comparaissent Gaudin de firémur, Guy,
son frère et tous ses enfants qui avaient cédé précédemment
le domaine de Semond à l'abbaye de Holosmes ; ils déclarent
consentir à la donation faite par Adelard et accordent
encore aux moines, la faculté de prendre dans les seigneuries
de Brémur et d'Aisey, tout ce qui pourra leur être néces-
saire.
Peu de temps après (4447), Eudes II, duc de Bourgogne»
reconnaît que son père, Hugues le PaciCque, a donné en per*
pétuelle aumône à notre monastère, pour le repos de son ftme
et de celles de ses prédécesseurs, le territoire de Massoult
[territorium quod dicitur Marsul).
Enfin, Godefroy, évéque de Langres, voulant donner une
seconde fois des preuves de son affection a à ceux qui attiraient
« à l'exemple de l'abeille laborieuse, des âmes sans nombre
« dans son évécbé, parle parfum d'un zèle plein de pureté,
« etc., » déclara prendre sous sa protection spéciale toutes
les concessions et les avantages accordés au couvent de
Quincy. ,
Dans la nouvelle liste des lieux du monastère nous remar-
quons Baluvel [Balanum)^ Le Breuil, près Ivry [Brulium),
(1) C'était une règle invariable que tous les monastères de Citeaux
fussent dédiés à la mémoire de la Sainte Vierge.
(3) Semond, anciennement Pseudon, Pscdunum. Hameau de 90
feux, réuni a la paroisse en 1541. Les moines de Quincy y bâtirenl un
monastère dont j*ai vu les ruines. [Caurtépée, p. 390, vol. iv.)
196
une pièce de terre à Saint-ViDnemer, un pré à Dannemoine,
des vignes à Epineuil et en Losmont.
Le dernier document qui se rapporte à Urbain est une
bulle du pape Eugène III, qui comprend deux domaines con-
cédés depuis peu : la grange d-Ervy [de Arviaco, de Arvi) et
la terre de Nesle [Nmllé] 1147.
Dès l'année 1 1 53, Bugues, successeur d'Urbain I»*", com-
parait dans une charte de Tabbaye de Pontigny; il obtient
également un privilège du pape Anastase IV, le 20 avril 1 1 Si.
Trois années plus tard, Aymond d*Aisey et Hugues, son
frère, vendirent aux religieux divers héritages situés au-delà
de la Seine [ultra Sequanam). Gandin de Brémur leur accorda
en même temps le droit de prendre dans sa forêt de Villers
tout le bois nécessaire pour établir un pont sur la Seine, afin
d'y faire passer leurs troupeaux (1).
Ainsi, quelques années à peine s'étaient écoulées depuis la
fondation de Quincy, que déjà ce monastère possédait de
vastes domaines, que les seigneurs les plus puissants de la
contrée s'empressaient à l'envi de le combler de biens et de
faveurs.
A quelle source, mystérieuse pour notre époque, ces pieux
cénobites avaient-ils puisé la force et la persévérance indis-
{^ensables pour s'élever d*une position aussi humble, dans
'origine, à des destinées aussi glorieuses? A leur point de
départ, nous les voyons, comme le collège apostolique, réunis
au nombre de douze personnes, s'établissant sur une terre
inhabitée, ayant à vaincre tout à la fois l'aridité du sol et la
barbarie du siècle, et, à quelque temps de là, ils se pressent
nombreux sous les cloîtres de Tabbaye; leurs richesses, leur
influence ont acquis des proportions inespérées.
Deux motifs peuvent l'expliquer : d'abord cette foi ardente
des premiers pères, qui ne connaissait pas d'obstacles impos-
sibles à surmonter, puis cette règle bénédictine qui se dis-
tinguait entre toutes les autres par son esprit éminemment
laborieux et utile, et qui, en des temps qui ne sont plus, rendit
à la civilisation de si grands services.
(I) En 1157, Hugues, abbé de Quincy, comparait comme témoin
avec Alain, évêque d'Auxerre, et Etienne, abbé de Reigny, dans un
accord entre les abbayes de Pontigny et de Celles, au sujet des dîmes
de la grange d'Aigremont. {Cari, de l'Yonne).
197
Saint Elieone, successeur de saint Robert, avait compris
combien il était important de lier les maisons qui sortiraient
de Citeatix par l'unité des mêmes observances et d'établir
entre elles une sorte de hiérarchie. En Tan 1410, il réunit
tous les abbés de Tordre et rédigea avec eux dette immortelle
constitution appelée la Charte de Charité ou le Pacte de
TAmour, qui établissait un système de visite réciproque entre
toutes les abbayes, et ne faisait de Tordre entier qu'une seule
famille dont Citeaux était la mère commune.
On lisait dans cette règle : « Aucune église, aucune per-
« sonne de Tordre ne s'avisera de demander des privilèges
« contraires aux institutions de cette communauté et, sup-
« posant qu'elle les obtienne, ne s'en servira.
« Une abbaye qui en fonde une autre a le pas sur elle.
« Tous les abbés de Tordre viendront au chapitre général .
a de Citeaux convoqué chaque année, excepté pourtant les
« infirmes ou ceux qui seront trop éloignés.
« Lorsqu'une abbaye se trouvera réduite à une misère
« insupportable, toutes les abbayes lui porteront secours.
« Si par crainte ou par faiblesse, un abbé demande à se
« démettre de ses fonctions, il sera maintenu dans sa charge
« malgré lui. Pour renoncer au gouvernement de l'abbaye, il
<( faut avoir des motifs sérieux et raisonnables. Dès qu'il
« sera reconnu qu'un abbé, au mépris de Tordre, aura enfreint
« sciemment la règle, on fera en sorte qu'il s'amende et on
« le préviendra quatre fois ; mais s'il n'est pas revenu de ses
« erreurs., il sera déposé dans une assemblée générale qui
« s'occupera de pourvoir à son remplacement.
« Les monastères seront construits de telle façon qu'ils
« réunissent dans leur enceinte toutes les choses néces-
« saires; savoir : l'eau, un moulin, un jardin, des ateliers
a pour divers métiers, afin d'éviter que les moines n'aillent
a au dehors.
« Les églises devront être d'une grande simplicité : les
« sculptures et les peintures en seront exclues; les vitraux
« uniquement de couleur blanche, sans croix , ni orne-
« ments.
« Des granges ou métairies seront reparties sur le sol pos-
« sédé par les abbayes ; leur culture confiée aux frères con-
« vers aidés par des valets de ferme. Les troupeaux de grand
« et petit bétail ne s'éloigneront pas à plus d'une journée des
498
« granges^ lesquelles ne seront pas bâties à plus de deux
« lieues de Bourgogne l'une de Tautre.
« L'abbé de Citeaux sera père et supérieur général de
« Tordre ; il convoquera les assemblées et jugera en appel les
« causes déjà portées devant les abbés, ses inférieurs, etc. t^
Celte constitution adnoirable devait assurer un développe-
ment tellement rapide à Citeaux, qu'un abbé général dans
une lettre écrite au xv» siècle, ne craint pas de comparer cet
ordre à un être animé, mais immense, dont le cœur serait à
Citeaux, la tête au fond de l'Italie, les pieds en Angleterre,
dont la droite s'étendrait au-delà des Espagnes, dont la gau-
che toucherait la Pologne, la Hongrie, la Bohême et jusqu'aux
frontières de l'Europe méridionale ; tandis que le reste de ses
membres couvrirait les royaumes et les provinces compris
entre les délimitations d'un si vaste empire.
Hais revenons à Quincy où nous trouvons encore le nom
d'un nouveau bienfaiteur à enregistrer; c'est Pierre, comte
de Nevers, qui confirme avec Mathilde, sa femme, la donation
que ses ancêtres Guillaume et Guy avaient faite à nos religieux
« de deux chars de bois à deux chevaux à prendre dans toute
« la forest de Grancey, » à charge par les moines de prier
Dieu pour le repos de leur âme et de célébrer un anniversaire
pour la dame Agnès et un autre pour Guy, comte de Nevers
(1159).
Peu de temps après. Hugues P', abbé de Quincy, était mort,
car c'est à son successeur Garin que le pape Alexandre III
fit parvenir, le l^^août 1163, une bulle de confirmation.
Nous trouvons dans cette pièce l'indication de domaines qui
jusque-là n'avaient figuré sur aucun des privilèges acccordés
!)ar les souverains pontifes. C'est d'abora la vallée de Brévon
vallem Bevronem) (1), les granges de Chaume, de la Loge,
dix arpents dans les marais de la Vêvre ; puis la pêche de la
Laignes et le bois du Corroy.
En 1167, Henri-le-Libéral, comte de Champagne, fixe, par
une charte revêtue de son sceau, les limites des finages de
Balnod-la-Grange et de Bragelogne, limites qui avaient donné
lieu à quelques difiBcultés entre Thibaut, fils de Guy, comte
de Bar-sur-Seine, et l'abbaye de Quincy (2).
(4) Le Brévon, peUte rivière du GhâUlionnais qui prend sa source
prés d'Ecballot et se Jette dans la Seine, à une lieue d^Aisey.
(3) Garin, absiste comme témoin, avec Milon de Noyers, Renaud de
199
Dans la suite de dos abbés, la Gaule chrétienne indique,
après Garin, Gauthier I*^', mais nous n'avons sur celui-ci
aucun document qui mérite de fixer notre attention, si ce
n'est un titre de Tannée 1171, par lequel Tévéque de Lan-
gres constate que Thierry Chardun, alors défunt, a cédé aux
religieux divers biens à Etourvy ; puis une donation faite par
Girard, abbé de Yézelay, le jour de la fête de saint André
1 172, d*une pièce de vigne à Chablis.
Garmond^ successeur de Gauthier I«% nous est connu au
contraire par des actes nombreux et importants. Par sa nais-
sance illustre, cet abbé jouissait d*un grand crédit à la cour,
car ses deux frères, Robert Clément et Giles Clément, furent
successivement ministres d'Etat sous le règne de Philippe-
Auguste. Henri Clément, maréchal de France, Gauthier Cornut,
archevêque de Sens et Albéric Cornut, évéque de Chartres,
étaient ses neveux. Pendant près de trois siècles, différents
membres de cette famille occupèrent le siège archiépiscopal
de notre diocèse et c'est à eux que nous devons l'achèvement
de la cathédrale, qu'ils avaient richement dotée et la construc-
tion du palais de l'Hôtel-Dieu.
Suivant le témoignage de M. Tabbé Henry, l'un des histo-
riens de Pontigny, Garmond avait été élevé avec soin dans les
lettres humaines, mais il ne tarda pas à préférer aux sciences
du siècle la méditation des livres saints et aux bruits du
monde le silence des cloîtres. Le premier titre qui nous le
signale est une transaction relative à la terre de Feschèle,
située au territoire de Semond. Un seigneur appelé Pierre de
Goé, ayant troublé les religieux dans la possession de ce do-
maine, le duc de Bourgogne, Hugues III, l'obligea à renoncer
à ses prétentions, car il était clairement établi, dit la charte,
que le monastère avait été mis en possession de Feschèle
par deux seigneurs, Rocelin et Girard, et qu'en reconnaissance
de cette libéralité, les moines avaient fait entrer une des filles
de Rocelin dans un couvent de religieuses d'Auxerre (1173).
Un an plus tard, Hugues III constate encore qu'Obert de
Briare a cédé à l'église de Quincy ses droits sur la terre de
Chazerey. Il reçoit pour cette donation dix livres de Provins
et sa femme deux vaches avec leurs veaux [1 174).
Mello et EUenne de Pierreperlliuis à un acte de donation consenti par
Guillaume II, comte de Nevers, à Tabbaye de Saint-Michel de Ton-
nerre. (Cari, de C Yonne).
200
En 4178, Guy, comle de Nevers, d'Auxerreet de Tonnerre,
auquel les habitants de cette dernière ville doivent leur charte
d'affranchissement, confirma au monastère les donations
faites par ses prédécesseurs à Laignes, et qui comprenaient
des droits d'usages et de pâturages, un moulin, des prés, etc.
A la même époque, le pape Alexandre III adressait à
Garmond une bulle dans laquelle il déclarait prendre sous sa
Erotection spéciale l'église deQuincy et les possessions nom-
reuses qui lui étaient advenues depuis sa fondation. Ce pri-
vilège renferme les détails les plus complets sur les biens
de l'abbaye; nous y voyons successivement relatés des droits
d'usage à Saint-Martin, Rugny, Commissey, Tanlay, Baon,
Thorey, Molosmes, Saint-Vinnemer et dans toute la terre du
comte de Nevers [etper iotam terram comitis Nivernensis).
Suit encore l'indication des granges de Beauvoir, de Quin-
cerot, de Bragelogne, de Channes, de La Jesse, de Pargues,
de Chazerey, de Montfé, de Coussegrey, d'Ervy, provenant du
don de noble homme Henri, comte de Champagne; de Milon,
chevalier, et de ses enfants ; des terres de Nesles, Jouancy,
Chamesson, Larrey, Brémur, Marcilly, Vaudron.
Ces longues énumérations de droit,^, de propriétés, de do-
maines de toutes sortes, doivent à notre avis avoir une autre
importance que d'exposer un tableau plus ou moins complet
des richesses de Quincy au xii« siècle; nous devons y trouver
surtout un exemple frappant de l'immense influence que les
monastères surent acquérir dans la contrée par la culture de
la terre et le développement de l'industrie. Tout à la fois
homme de la vie contemplative et du travail, le moine de
Citeaux descendait à chaque heure du jour dans le sillon,
tantôt quitant la bêche pour le psautier, tantôt le psautier
pour les manches de la charrue.
Saint Robert avait parfaitement compris que le travail des
mains devait être la plus heureuse diversion aux efforts de
l'esprit. Aussi conserva-t-il sous ce rapport, dans toute sa
pureté, la règle de saint Benoit qui obligeait les cénobites
à suffire à leurs besoins. Lui-même donna l'exemple d'un cou-
rage opiniâtre pour surmonter les premières fatigues qu'il
voulut s'imposer. « Ses religieux le virent en effet gémir et
« pleurer d'être trop faible pour scier le blé ; aussi aimait-il
« raconter plus lard, avec la joie d'une victoire remportée,
« comment Dieu lui avait fait la grâce de devenir un bon
« moissonneur. »
201
Au moyen-âge, la condition la plus méprisée était celle du
laboureur, eh bien I ce sera précisément cette profession si
humiliante que les enfants de Citeaux embrasseront avec
ardeur; autour de leurs maisons rayonnera l'influence agro-
nomique de véritables fermes-écoles et le ciel favorisera de
ses plus douces influences des terres labourées par des mains
aussi pures.
Les religieux-profës, astreints à tous les devoirs de la plus
stricte conventualité, n'étendront les cultures qu'aux alen-
tours de Tabbaye ; mais les frères convers, enfants de pauvres
laboureurs ou de serfs fuyant le despotisme féodal et venant
respirer à l'ombre des monastères l'air de la liberté, cons-
truiront des granges, des méiairies sur les terres les plus
éloignées. Ces serviteurs de Citeaux, dont les vœux étaient
simples, qui n'étaient obligés qu'à l'obéissance envers l'abbé,
se trouveront sans cesse en contact avec le peuple et lui don-
neront les premières notions de la science agricole.
Ils étaient divisés en plusieurs catégories, suivant les pro-
fessions qu'ils devaient remplir; on distinguait les frères
meuniers,les frères boulangers, les tisserands, les maréchaux,
les charpentiers, etc. Chaque série avait son contre-maître et
suivait librement sa profession. Dans les granges^ les convers
étaient dirigés par un chef appelé le maître [magister con-
versorum), qui avait sous ses ordres le garçon de charrue
(fraier stivaiHus) . Celui-ci était toujours accompagné du frère
bouvier ou pique-bœufs {frater bubuleus), qui aiguillonnait
les bœufs dans le sillon (1).
(i) Un des signes dislinciifs des moines de Citeaux, c'est qu'ils no
portaient pas de barbe. Les anciens usages les obligeaient ù se raser
sept fois l'an. Les convers conservaient au contraire toute leur barbe^
ce qui les fit appeler : Praires barbati.
A l'origine, le costume des religieux que saint Robert avait établi à
Molesmes était noir ; plus tard il fut de laine commune, d'une couleur
grise. Ce n'est qu'en i369 qu'un statut du Chapitre général ordonna
aux moines de porter au chœur des coules blanches et établit, sous ce
point de vue, une distinction entre eux et les convers. Leur vête-
ment consistait en une tunique qui descendait à mi-jambe, une coule
à manches larges et munie d'un capuchon, en une ceinture, en bas et
en souliers. Pour le travail, on remplaçait la coule par un scapulaire
qui couvrait la tète et les épaules.
Quant aux Convers, ils portaient comme les moines la tunique, les
bas et les souliers ; mais la coule était remplacée pour eux par la
202
Chaque grange coinplail environ huit ou dix convers, car
on y trouvait encore invariablement les frères bergers, por-
chers, vachers, suivis chacun d*un compagnon plus jeune
qu'eux. Dans les simples métairies, Thospitalité était ton*
jours assurée au voyageur attardé; et à cet effet une lampe
brûlait toute la nuit au-dessus ou h côté de la porte de ces
bâtiments ruraux, comme un fanal destiné à guider le pèlerin
et à ranimer son courage.
Cette organisation admirable, si habilement conçue dans
son ensemble, si sagement appropriée aux derniers détails
delà vie monastique, ne pouvait manquer de produire les plus
heureux résultats. Aussi, tandis que les religieux de Quincy
établissaient à la porte de leur maison des moulins, des fou-
lons, des forges, des ateliers de charronnage et de marécha-
lerie, ainsi que l'indiquent les débris de mâchefers et de lai-
tiers qui couvrent le sol, tandis que leurs granges pouvaient
être regardées comme des exploitations modèles, que les
frères convers conduisaient des troupeaux au pâturage jus-
qu'au delà de la Seine, à plus de dix lieues de distance de
l'abbaye, les populations voisines restaient misérablement
courbées sous la dure loi du servage; les campagnes couvertes
de chaumes ou de bruyères étaient incultes et les pauvres
habitants venaient implorer Taumône aux portes du monas-
tère.
Après celte courte digression, rentrons dans Tordre chro-
nologique des laits qui intéressent Quincy.
A la date de 1178, nous indiquerons les donations faites
parEtienne dit Calus et Payen de Saint-Parres, de leurs dîmes
de Chazerey ; par Eudes de Toyre et Aymon d'Aisey des droits
auxquels ils pouvaient prétendre sur ce même village.
Nous relaterons encore deux chartes de Tannée 1180 : dans
chappe, sorte de robe de laine. Ils y joiprnaient le capuce qui, en gé-
néral, ne devait leur couvrir que les épaules. Cependant lorsqu'ils
étaient pâtres, charretiers ou bergers, ils pouvaient, avec l'autorisa-
lion de l'abbé, porter des capuces de plus grande dimension.
Ceux qui étaient maçons portaient des gants de cuir; les mitaines
d'étoffe étaient permises aux pêcheurs et aux vendangeurs.
Les moines et les convers n'avaient pour le coucher qu'une pail-
lasse, deux couvertures et un oreiller. Ils se couchaient tout habillés.
Malgré les plus grands froids, il était interdit de chaufler les dor-
toirs. (D'arbois de Julainville).
203
Tuoe, Manassès, évéque de Langres, fait connaître que Giraud»
abbé de Sainte-Marie de Châtillon, a vendu au couvent de
Quincy tout ce qu'il avait à Chablis tant en vignes que prés,
terres, etc.; dans Tautre, Burus de Hélisey abandonne à
nos religieux tout ce qu'il possède à Chazerey.
Le dernier acte où nous voyons figurer Gaumond est la
charte par laquelle Robert, comte de Nevers» confirme aux
habitants de Tonnerre les privilèges qui leur avaient été
accordés par ses prédécesseurs (1180).
C'est à coup sûr à l'administration prudente et éclairée de
ce pieux abbé que nous devons attribuer la plus grande part
de la prospérité croissante oii nous voyons atteindre le mo-
nastère de Quincy sur la fin du xii« siècle. Aussi, frappés de
tant de sagesse et de vertus, les moines de Pontigny le choi-
sirent-ils, en 1181, pour prendre la direction de leur abbaye;
bientôt même le siège épiscopal d'Auxerre étant devenu va-
cant par la mort de Guillaume de Toucy, le chapitre jeta les
yeux sur Garmond, qui obtint la majorité des voix. Malheu-
reusement, plusieurs dignitaires ecclésiastiques, que ce choix
était loin de satisfaire, s'opposèrent à l'élection et suscitèrent
des embarras sérieux au nouvel évéque. Celui-ci, dans le but
de hâter la solution d'une affaire qui compromettait les inté-
rêts du diocèse, se rendit à Rome afin d'obtenir plus facile-
ment justice des prétentions de ses adversaires ; mais atteint
dans la capitale du monde chrétien d'une maladie qui déci-
mait la population, il succomba le 15 novembre 1184.
Garmond est compté parmi les saints de l'ordre de Citeaux.
Sous son successeur Hilon, Renaud dit la Joie, et Sybille,
sa femme, donnèrent en aumône h l'église de Quincy des
droits de pâturage dans tout ce qu'ils possédaient à Chames-
son, sous la réserve de 8 sous de cens annuel (1184). Dans
une charte de Manassès, évéque de Langres, qui atteste les
donations faites par Hugues, Damoiseau et Pierre, son frère;
aux templiers de Nuits (Saint-Marc), de différentes terres et
de deux hommes, figurent comme témoins, Aymon, châtelain
de Brémur, et Milon, abbé de Quincy (1186).
A quelque temps de là, Hugues III, duc de Bourgogne,
accorde également le droit d'usage dans toute l'étendue du
finage d'Ampilly et la faculté de prendre Teau de la Seine
pour les besoins de la grange de Nesie (1187), Cette charte
fut confirmée par le diic Eude III en 1205.
204
Dans presque tous les villages voisins, nos religieux avaient
obtenu de la munificence des évéques ou des seigneurs le
droit si important au moyen-âge, de conduire les bœufs et les
génisses au pâturage et de faire manger par les pourceaux,
le gland et la faine de nos forêts (jtis ad glandem et (agi--
nam).
L'élevage de ces derniers animaux se faisait avec le plus
grand soin et les porcheries étaient disposées avec un ordre
admirable; pour éviter les dangers que pouvait présenter
sous le rapport de Thygiène, la proximité des toits à porcs,
un article exprès de la règle de Citeaux prescrivait de les éta-
blir à deux ou trois lieues des granges et plus loin même s'il
le fallait (1).
En 1190, deux frères, Mathieu et Arnoult de Laignes, con-
cédèrent également aux moines de Quincy le droit de con-
duire leurs troupeaux de gros et menu bétail dans toute Té-
tendue de la forêt de Coulmiers. La même année, Guillaume
de Montigny, seigneur de Ravières, leur accorda la faculté
de pêcher pendant trois jours et trois nuits dans sa rivière
d'Ârmançon, et Etienne, gendre de Guillaume, y ajouta plus
tard un jour et une nuit. Ce droit devait s'exercer seulement
pendant la tenue du chapitre-général de Citeaux.
Nous trouvons encore, à la même date, une charte de Gau-
thier, évêque d'Autun, par laquelle Saveric de Fontaines,
donne en aumône a l'église de Quincy deux septiers de fro-
ment qui lui étaient dûs par les religieux pour la moitié du
finage de Qumigny. Dans cet acte comparaissent Anselle,
seigneur de Duesmes, et Marguerite, sa femme, qui approu-
vent cette donation et renoncent en faveur du monastère à
tous les droits auxquels ils pouvaient prétendre sur les do-
maines de Mursanges, Qumigny, Toutifaut, Saint-Marc, etc.,
(4) Propter porcos autem, liceat domum habere longe ab abbatia,
sive a grangia duabus leucis seu eliain tribus, si ita necesse fuerit et
circa domum illam quantum opus fuerit longe evagentur. — De tous
les animaux de boucherie, les porcs paraissent avoir été de beaucoup
les plus nombreux. L'usage où étaient les Gaulois d'en élever de
grands troupeaux à Tétat presque sauvage, s'était conservé sous la
France féodale. On les laissait vaguer dans les bois, comme le té-
moignent les acles relatifs aux droits de glandée.
Quant aux bœufs, ils étaient avant tout des animaux de travail ; on
les employait exclusivement à la charrue.
205
depuis l'époque de la fondation de Quincy, jusqu'à la troi-
sième année après les croisades (usque ad annum tertium
post sumptionem crucium).
L'année suivante (M 91), les abbayes de Saint-Michel de
Tonnerre et de Quincy établissent une réciprocité de parcours
pour le pâturage, entre les villages de Chazerey et de Gousse-
grey. Pour éviter des contestations fréquentes entre les frères
convers chargés de la garde des troupeaux, contestations qui
ne pouvaient guère manquer de se produire quand les do-
maines étaient morcelés, les seigneurs ou les moines s'accor-
daient par un traité, la faculté réciproque de conduire les
bestiaux dans les terres et vains pâturages des paroisses
qu'ils possédaient en commun (1).
Si les documents qui nous restent sur Quincy ne contien-
nent aucun fait saillant qui se rattache aux grands événements
qui entraînaient les peuples à la conquête des lieux saints,
malgré le calme et la régularité de la vie cénobitique, nous
ne pouvons croire néanmoins que nos religieux fussent de-
meurés tout à fait en dehors de ce mouvement plein d'en-
thousiasme.
A la grande assemblée de Yézelay, l'abbé deCiteaux n'était-
il pas aux côtés du roi Louis VU? Saint Bernard n'avait-il
pas quitté sa cellule de Clairvaux pour embraser les âmes
du feu dont il était dévoré pour le salut des chrétiens de Pa-
lestine? L'ordre entier prenait donc une part des plus vives
à cette entreprise, et, s'il ne lui était permis de braver tous les
périls de la lutte lointaine, il s'associait au moins du fond du
cœur aux douleurs qui frappaient nos coreligionnaires en
Orient, en adressant au ciel les plus ardentes prières pour
les succès de Texpédition. C'est dans cette pensée que les
moines de Saint-Michel promirent au comte de Tonnerre,
(i) Dans une charte de Tannée 1191, où figurent comme témoins
Hugues, abbé de Saint-Jean, Guillaume de Quincy, Hugues de Molos-
mes et Simon de Vézelay, Pierre, abbé de Saint-Benigne de Dijon,
atteste que Mathias, flis du maire de Chablis, étant à Oudun, grange
des moines de Heigny, a renoncé aux deux tiers des dîmes de Joux,
qu'il contestait aux moines de Moulier-Saint-Jean. Pierre de Saint-
Benigne déclare dans cet acte avoir mis Téglise de Saint-Jean en
possession des biens usurpés, par la main de Guillaume de Quincy
(nos igilur, per manum Willelmi de Quinceio, ecclesiam Beati-Joannis
de ipsa eleemosyna Investivimus.
206
Guillaume II, au moment de son départ pour la croisade, de
Îfier Dieu pour lui, chaque jour, pendant tout le temps que
urerait son pèlerinage.
Les religieux de Quincy étaient animés à coup sAr des
mêmes sentiments de reconnaissance envers nos comtes qui,
ù toutes les époques, s'étaient montrés les insignes bienfai-
teurs de leur église. Nous n'aurions à en citer pour preuve
qu'une charte de l'année 1 1 92, par laquelle Pierre de Cour-
tenay, petit-fils de Louis-le-Gros, fonde, à son retour de Pales-
tine, un anniversaire pour la comtesse Agnès, sa femme, qui
était morte pendant son absence, et demande à être associé
aux prières des moines (i ).
A la mort de Milon, Jean I«r fut élu abbé. Les premiers
documents qui le concernent sont d'abord une transaction
faite avec Aymond, chevalier de Saint-Hédard, au sujet des
terres de Semond, de Mursanges et de Ballenot (1195); puis
une charte de Gauthier, évêque deLangres, contenant abandon
par Aymon de Qumigny, d'un moulin appelé le Moulin de la
Roche, à charge par les moines de recevoir chez eux et de
nourrir Odon, fils du donateur.
En 4196, Renault, seigneur de Pougy, leur céda, à peu de
distance de Tanlay, un bois et un étang situés devant le
moulin de la Levrette. Au bas de cet acte figurent comme
témoins Guillaume, abbé de Molosme ; Hugues, seigneur de
Hontmort et noble homme Guidon François de Clarembaud,
seigneur de Noyers.
Dans le même moment, nos religieux étaient en procès
avec l'abbaye de Saint-Michel de Tonnerre, au sujetdu village
de Chazerey. Il est convenu, par une transaction due^k l'in-
tervention de gens sages et amis de la paix, que Saint-Michel
(4) Citons encore, parmi les documents qui concernent Milon, une
transaction de l'année 1191, par laquelle Guillaume, abbé de Saint-
Pierre-de-Celles, déclare que la difficulté qui existait entre son mo-
nastère et celui de Quincy, relativement à la dlme des vignes que
cette dernière maison possédait à Fyé, a été réglée de telle façon que
les moines de Quincy paieront quatre muids de vin au prieur de Fyé
pour les quatorze arpents de vignes qu'ils ont des chanoines de Cbâ-
tillon.
Dans un accord entre les abbayes de Pontigny et de Saint-Germain,
portant la date de 1193, Milon, abbé de Quincy, est un des arblU*es
chargés par les parties de régler une contestation relative aux moulins
et foulons de Revisy. (Cart, de V Yonne),
207
renoncera en faveur de Quincy à toutes ses prétentions sur
les terrains compris entre l'orme de Montfaucher et la grange
de Cliazerey.
Un an plus tard (1197), Garnier II, de la maison de
Rochefont, évêque de Langres, dont les prodigalités épuisè-
rent l'église confiée à ses soins, et furent cause de son inter-
diction tant au temporel qu'au spirituel par le pape Inno-
cent III, déclara, par des lettres revêtues de son sceau, que
Jean, chevalier de Senevoy (iffi/e^ ^e Sanaveo), avait donné
à Quincy, trois mesures de blé, moitié froment, moitié avoine,
renonçant en outre à toutes les contestations qu'il pouvait
élever relativement au moulin de Choisel.
Jean de Senevoy était un des chevaliers les plus importants
de la Bourgogne au xii^ siècle. Nous le voyons en effet lever
des troupes en 1 120 et passer les Alpes avec Aynard de Cler-
mont, pour faire la guerre aux schismatiques qui, soutenus
par l'empereur d'Allemagne, Henri V, voulaient renverser du
trône pontifical Calixte II, frère du comte de Bourgogne.
Grâce à la valeur des seigneurs Français et Bourguignons,
l'anti-pape Burdin fut obligé de prendre la fuite et Calixte II
fut rétabli sur le trône de Saint-Pierre. C'est pour perpétuer
le souvenir de ce service rendu au Saint-^iége, que la maison
de Senevoy, dont la descendance s'est perpétuée avec éclat
jusqu'à nos jours dans le Tonnerrois, reçut du pape Calixte II
là faveur de prendre pour cimier de ses armes la tiare pon-
tificale.
D'autres titres assez nombreux se rapportent à l'abbé de
Quincy, Jean P'', nous citerons les plus importants. C'est
d*abord une bulle du pape Innocent III, confirmant au mo-
nastère la possession de tous ses biens, puis une vente con-
sentie par Radulphe, abbé de Saint-Germain d'Auxerre,
moyennant la somme de cent livres, d'un muid de froment
que nos religieux lui devaient tous les ans à la grange de la
Loge (1 198); ensuite une transaction entre les chevaliers de
Laignes, les abbés de Quincy et de Fontenay, au sujet des
pâturages du territoire de Laignes. Il est convenu que les
moines de Quincy ne pourront envoyer pâturer sur les prés
de cette ville plus dé soixante brebis. Le couvent de Fontenay
jouira des mêmes droits que par le passé (1198).
Enfin, par une charte de 1199, Eustachie de Pacy, femme
de Guillaume de Brienne, fait connaître que son mari étant
208
dangereusement malade, elle a donné vingt-cinq sols de rente
et huit septiers d'avoine à prendre annuellement le jour de
Noël sur la terre de Laignes et sur le péage de celle ville, plus
la faculté d'aller toutes les semaines dans les bois du Loge
« seulement un charroy » pour chauffer les frères qui demeu-
reraient dans la ferme de Lornay.
Peu de temps après Jean h^ était mort, car son successeur
Olivier dirigeait la communauté dès 1203, ainsi que nous
l'apprend un titre par lequel Nicolas, curé de Laignes, dé-
clare se désister au profit des religieux du droit de dîme qu'il
prétendait exercer sur la grange de la Loge. L'abbé de Quincy,
pour justifier du droit qu'il avait d'être exempté d'une charge
aussi onéreuse, n'avait qu'à donner connaissance d'un privi-
lège du pape Alexandre III, adressé aux archevêque de Lyon
et de Sens et à leurs suffragants, qui défendait à toutes per-
sonnes laïques ou ecclésiastiques de leurs diocèses d'exiger
des moines de Citeaux, des dîmes solites ou insolites, des
dtmes novales ou dîmes de suite. Ce privilège fut maintenu
avec tant de vigueur, qu'en 1 303, le monastère de Flavigny
ayant prélevé la dîme sur certaines terres de Quincy, les
évéques de Langres et d'Âutun dénoncèrent aussitôt à cette
communauté la sentence d'excommunication qu'elle venait
d'encourir. Inutile de dire que la réclamation fut immédiate-
ment abandonnée.
Deux bulles d'Innocent III confirmèrent aux moines en
1201 et 1203, les donations faites par Guillaume, comte de
Nevers et Guy, son fils. Nous y trouvons mentionné l'usage
de deux chars de bois à quatre chevaux, à prendre tous les
ans dans la forêt de Cruzy [usum duarum quadrigarum
equis quatuor trahendarum in nemoribus Crusiaco.)
Malgré l'aridité des détails, malgré la sécheresse qu'im-
prime forcément à notre notice l'analyse de toutes les chartes
qui concernent Quincy, c'est un devoir, croyons-nous, de
transmettre à la postérité les noms de ces hommes de bien
qui se sont distingués de la foule par leurs pieuses largesses
par leur généreux attachement à la religion.
En 1303, Eudes III, duc de Bourgogne, constate que
Hugues, seigneur de Nesles, a donné aux moines, du con-
sentement de sa femme, le droit d'usage et de pâturage dans
toutes ses forêts. Marguerite, mère d^Hugues, abandonne
encore ce qui lui appartient dans la pêche et les moulins
d'Argentenay, qui dépendaient de son alleu.
209
A la même époque, Geoffroy de VillehardoîD, partant pour
la Croisade, déclare leur céder une pièce de terre située à Cha-
zerey. Ce seigneur était tils de Guillaume, de Lezinnes, ma-
réchal de Champagne, qui fonda en 1184 Tabbaye de la
Charité.
Geoffroy fit partie de l'expédition commandée par le roi de
France, Philippe-Auguste, avec Clérembaut de Noyers, Pierre
de Courtenay, Thibaut, comte de Champagne ; Louis, comte
de Blois, et les plus vaillants chevaliers du royaume.
II remplaça son père, comme maréchal de Champagne,
puis se démit de cette dignité en faveur de son fils, pour
prendre le titre de maréchal de Romanie.
C'est à lui que nous devons l'histoire de cette mémorable
campagne qui eut pour résultat la prise de Saint-Jean-d'Acre
et la conquête de Constantinople.
Un des descendants du roi Louis-le-Gros, Guillaume de
Courtenay, par suite d'une alliance contractée avec la noble
maison de Noyers, était venu bâtir un château-fort à proxi-
mité de Quincy, sur un des fiefs qui avaient été donnés en
dot à sa femme Adeline, par Clérembaut de Noyers.
Ce puissant seigneur mit tous ses soins à accroître par ses
largesses la splendeur de notre abbaye ; c'est ainsi qu'il
confirma en 1203, aux moines, la possession de différents do-
maines situés à proximité du moulin de la Levrette, ainsi que
la Lamne de Saint-Vinnemer. Plus tard, il fit encore don au
monastère, du consentement de sa femme et de Robert, son
fils, de tout ce qu'il possédait au Hont-tiouffre et déclara
choisir Quincy pour le lieu de sa sépulture {eligimus etiam
ibi sepiùturam). Les témoins de cet acte furent Joduin, abbé
de Molesme ; Olivier, abbé de Quincy, et Pierre, doyen de
Saint-Vinnemer (1207).
Deux ans auparavant (1205], une charte de Dominicus^
doyen de Tonnerre, nous apprend que Nasaric et Pierre de
Chemilly, Reguaud et Jacques, leurs enfants, ont abandonné
aux moines la quatrième partie d'un pré appelé le pré du
Chêne, à charge de rendre tous les ans, le jour de Saint-Remy,
quatre deniers de cens au prieur de Chemilly.
Dans le même moment, Robert II, évêque de Langres,
constate qu'Erard, seigneur de Lezinnes et Habille, sa femme,
ont approuvé la donation consentie par un certain Hugues
pour le repos de son âme et de celle de son frère Pierre.
240
Les différents biens, tant en prés que bois, cédés au cou-
vent, étaient assis au territoire du Mont-Gouffre et s'éten-
daient depuis le moulin Dumez jusqu'au finage de Baon
(usque ad finagium de Baum),
En 1208, des difficultés s'étant élevées entre les chevaliers
du Temple et les religieux de Quincy, relativement à des
droits d'usage dans les bois d'Aisey, le duc de Bourgogne,
pour mettre les parties d'accord, déclara au'ils ne jouiraient
plus à l'avenir des droits en litige, sans leur consentement
réciproque.
La même année, Jean, chapelain de Chichée et Guy-le-Roux
IGuidO'Rufus)^ vendent au couvent une pièce de pré attenant
le pré des moines de Chichée. Pour assurer toute garantie
aux acquéreurs, Jean, chapelain, prend soin de faire publier
au prône de l'église la teneur de l'acte de vente, afin de donner
à ceux qui auraient des droits à faire valoir la faculté de les
exercer.
Un an plus tard nous trouvons nos religieux en différend
avec l'abbé Hugues et le couvent de chanoines de Châtillon,
au sujet des dtmes que ces derniers prétendaient percevoir
sur les finages de Balot et de Coulmiers. Par un traité sur-
venu en 4209, Olivier, abbé de Quincy, consent à payer 25
livres aux chanoines pour leur désistement.
Relatons encore la libéralité d'Haymon, chfttelain de
Bémus qui cède au couvent le pâturage de ses forêts situées
auHielà de la Seine avec la faculté de b&tir un pont pour le
passage des troupeaux et des cabanes pour loger les bergers;
— une charte de Guillaume, préchantre de Tours et prévôt
de Chablis, qui constate la propriété des religieux sur une
maison située à Chablis, et reconnaît que Guy-le-Noir, prêtre
de cette ville, ne peut y prétendre à aucune espèce de servitude
(4209).
L'aflluence des donations ne se ralentit pas, comme nous
le voyons : les seigneurs les plus éloignés s'empressent à
l'envide se dépouiller de leurs biens; les uns ne demandant
que les prières des moines, les autres k charge d'obits, de
commémoraisons funèbres, d'autres enfin à la condition que
leurs enfants seront reçus dans la communauté et nourris
jusqQ*^ ce qu'ils soient en âge de prendre Thabit religieux.
Mais si nous avons i mentionner à chaque instant des actes
de munificence de la part des seigneurs Ch&tillonnais, les
2H
comtes de Tonnerre, comme nous l'avons déjà signalé, ne
restent pas en arrière de ces témoignages d'affection envers
notre monastère. En 1210, Pierre de Courtenay, marquis
de I>)amur, qui à la mort de Henri de Hainaut fut ap-
pelé par les barons à ceindre la couronne impériale, ainsi
que Tôt (Yolande de Flandre), sa seconde femme, déclarèrent
se désister en faveur des religieux du droit de justice qui leur
appartenait sur une maison et un enclos à Epineuil.
A la même date, Milon, seigneur de Noyers, cède aux
moines tout le moulin Dumez et le canton du bois appelé
Moncel-Confroy (1}; il approuve en même temps les dona-
tions faites par Guillaume de Tanlay, son beau-frère et qui
consistaient en pâturages et en terres situés sur le territoire
de Tanlay. Cette ratification était indispensable, car tous les
biens abandonnés par Guillaume relevaient en plein fief de
la châtellenie de Noyers.
Indiquons également d'autres documents qui se rapportent
à l'abbé Olivier. C'est d'abord une charte par laquelle Ber-
nard d'Epoisses ayant acheté de Jean, doyen de Tonnerre et
chanoine de Chablis une terre attenant à celle de Sainte-
Marie d'Auxerre et un pré indivis avec l'abbaye de Pontigny,
moyennant soixante-dix livres, déclare abandonner ces diffé-
rents biens aux moines de Quincy; — puis un titre de Jean,
doyen de Chablis qui constate la donation que Robert et
Adeline de Chablis ont faite au couvent pour le remède de
leur âme, de deux sols de cens annuel à prendre sur leur
maison, s'obligeant en outre d'acquitter ladite rente tant
qn'il vivront ; ensuite un acte par lequel Bernard Pépin de
Marcenay cède à l'abbé Olivier un domaine appelé la terre
de Monleh et tout ce qu'il possédait depuis Larey jusqu'à
Griselles, à charge par le monastère de recevoir son enfant
et de l'élever jusqu'à ce qu'il soit en âge de faire ses vœux.
Mais nous touchons à un fait important de l'histoire de
Champagne auquel se rattache le nom d'Olivier.
Philippote^ fille du comte Henri, II^ du nom et d'Isabelle,
veuve de Conrad, marquis de Montferrat, avait épousé en
(i) Le Moncel-Gouffk'e, Moncel-Gonfroy, Monteau-Confroy, est au-
jourd'hui compris dans les bois du Vau-Couard, appartenant à Mme
V» Roguier. Le plan du xvi* siècle, conservé aux archives de l'Yonne,
dans le fonds de Quincy, en donne Tlndication exacte.
212
1 21 4, Erard de Brienne ou de Ramera auquel elle avait ap-
porté en dot tout le comté de Champagne, malgré les volontés
du roi Philippe-Auguste dont les vues politiques étaient loin
d*étre satisfaites par cette alliance.
Sous le régime féodal, nous le savons, la vassale devait
obtenir au moins le consentement tacite du seigneur suzerain
avant de confier à l'époux de son choix le gouvernement d'un
fief considérable; mais cette fois, la comtesse Isabelle n'avait
voulu suivre que les impulsions du cœur et n'avait pris con-
seil que de son amour. De là, colère du roi de France qui,
désespérant de briser cette union avec ses propres armes, eut
recours à l'autorité ecclésiastique qu'il s'efforça d'attirer à son
parti.
Le légat du pape informé que des liens de parenté unis-
saient avant leur mariage Philippote et Erard, donna aussitôt
mission aux abbés de Clairvaux, de Citeaux et de Quincy
d'informer à ce sujet et de recevoir les dépositions des té-
moins. Il est facile de penser que cette enquête fut complète-
ment défavorable aux jeunes époux ; aussi furent-ils excom-
muniés par le souverain pontife Innocent III et obligés de se
séparer.
En 1 21 i, nous retrouvons Olivier au chapitre général de
Citeaux, et l'année suivante nous le voyons donner un homme
en servage à Blanche, comtesse de Champagne, fille de Dom
Sanche, roi de Navarre, et veuve de Thibaut III ; il lui fit
encore la promesse de ne rien acquérir au-delà de la rivière
de l'Aube sans son consentement ou celui de ses héritiei*s.
Plus tard il assista au traité de paix que Theureuse interven-
tion de Blanche sut provoquer entre Gauthier de Yauluisant
et Godefroy du Plessis.
La haute considération dont jouissait Tabbé Olivier, la
prudence et la sagesse dont il donna tant de preuves dans le
gouvernement de son abbaye, avaient attiré sur lui la faveur
des personnages les plus marquants de l'époque et créé pour
Quincy une véritable source d'influence et de prospérité.
Les seules pièces qui nous rappellent le souvenir des abbés
Pierre et Jean II, ses successeurs, sont : une charte par
laquelle Guillaume, évéque de Langres, approuve l'abanaon
fait à nos moines, par Simon de Rochefort, moyennant une
somme de 220 livres, d'une rente de deux muids de vin qu'ils
lui devaient sur la terre de Mursange (1216); puis une dona-
213
tion d'Hervé de Donzy, comte de Nevers, d'Auxerre et de Ton-
nerre, et de Mahaut ou Mathilde de Courtenay, sa femme. Au
moment de partir pour la Terre-Sainte avec Dreux de Hello,
Ithier de Toucy, Jean de Brienne, etc., ce seigneur avait
abandonné aux monastères une large part de ses biens et
coofié l'exécution de son testament aux abbés de Pontigny,
de Quincy, deRigny et de Bouras, pour le cas où il viendrait
à mourir dans son voyage d'outre-mer. Après la prise de
Damiette, dont ils parvinrent à s'emparer après un long siège
(1219), les croisés durent renoncer à continuer la guerre
contre les infidèles, par suite de la division qui s'était glissée
dans leurs rangs, et le comte Henri se hâta de rentrer en
France, où il recueillit la succession de Pierre de Courtenay,
son beau-père, mort si tristement prisonnier de Théodore
Lascaris.
Avant de continuer, jetons un coup d'œil sur l'ensemble
des domaines qui dépendent de Quincy. Les conditions d'a-
grandissement territorial, si faciles aux abbayes bénédictines
de Saint-Michel de Tonnerre, deMolesmes, ainsi qu'au monas-
tère fondé par Saint-Robert dans la forêt de Holesme ne sont
plus les mêmes pour notre couvent. Dans un rayon assez
étendu autour de Quincy, les évêques et les seigneurs avaient
richement doté les établissements monastiques dont la fon-
dation était plus ancienne ; sous peine de demeurer réduits
à n'exercer leur activité prodigieuse que sur un espace bien
restreint, nos religieux étaient donc obligés de franchir le
cercle dans lequel ils étaient enfermés. En effet, à la porte de
leur maison, Holesmes possédait les villages de Saint-Martin,
de Commissey, de Baon et de Gland ; Saint-Michel avait des
droits importants à Tanlay, Saint-Yinneiner, Pimelles et Cruzy.
Au nord de notre canton, c'était Molesmes dont les vastes
domaines comprenaient Villon, Arthonnay, Trichey et Gigny ;
au midi, c'était Fontenay qui étendait ses possessions jus-
qu'à Senevey et même Tonnerre, où il avait une chapelle et
une ferme considérable (le Petit-Fontenay); l'abbaye Notre-
Dame de Châtillon, les Templiers de la Vêvre, dont les cul-
tures occupaient depuis la petite ville de Laignes, les terri-
toires de Channay et Micey.
Ainsi enveloppés de toutes parts au fond de leur vallon
solitaire, nos moines rencontraient des obstacles vraiment sé-
rieux à surmonter pour faire rayonner autour d'eux l'influence
su
agronomique dont les enfants de Citeaux donnaient partout
l'exemple; mais la force d'expansion que contenait en germe
leur admirable institution, triomphera facilement de toutes
ces difficultés. S'il ne leur est pas permis de créer autour
d*eux des granges et des métairies, ils iront au loin féconder
de leurs sueurs les landes et les marais, persuadés que Dieu
n'a rien fait de stérile et que le plus vil grain de poussière,
avec la bénédiction du ciel, renferme un trésor. Leurs travail-
leurs planteront leurs tentes aux environs de Châtillon, à la
Loge, à Lomay, à Semond, dans la vallée de Brévon ; ils di-
rigeront leurs troupeaux à la glandée ou au pâturage dans les
forêts de Fontaines, de Nesles, d'Ampilly, de Coulmiers, de
Brémur, d'Aisey, de Vilaines, etc. Us s'installeront à Balot,
à Massoult, au milieu des terrains les plus arides, dans les
contrées les pins sauvages. Au nord et à l'ouest, ils s'établi-
ront à Quincerot, Balnod, Chazerey,Etourvy, yanlay,LeBreuil,
Ervy, etc.
Des bords de l'Armance aux rives de la Seine, ils occupe*
ront un espace de plus de soixante kilomètres en longueur.
Arrétons-là ces réflexions, pour nous occuper du person-
nage le plus considérable de la longue suite des abbés de
Quincy, de saint Gauthier dont le nom seul, malgré l'époque
reculée où il honorait le siège abbatial de ses vertus, malgré
les révolutions et les tempêtes qui ont bouleversé les institu-
tions monastiques, a pu trouver grâce devant l'oubli et par-
venir glorieux et vénéré jusqu'à notre génération.
De nos jours encore, une fontaine charmante, cachée dans
un des sites les plus agrestes de la vallée, et dont les eaux
limpides tombent avec un doux murmure au milieu d'un
bassin ombragé par des futaies et des charmilles épaisses,
rappelle au passant le souvenir du vénérable abbé. Parfois le
soleil d'été, glissant ses rayons indiscrets à travers les massifs
du feuillage, vient couronner d'une douce auréole de lumière
le front du saint personnage, debout sur le socle dé pierre
que le propriétaire actuel de Quincy lui . a pieusement
érigé.
Mais que sont devenues les légendes qui pourraient nous
instruire de la charité évangélique, de la foi ardente de saint
Gauthier? Comme la goutte d'eau qui tombe de cette source
consacrée à sa mémoire et qui disparaît en un clin d'œil dans
le courant, ainsi les traditions de Thistoire sont tombées dans
218
Toublî, emportées par la rapidité des temps. Tous ces lieux
où le chant des hymnes montait autrefois au ciel en son hon-
neur^ oii les pèlerins venaient en foule implorer sa protection,
où ses cendres opéraient de nombreux miracles, ne gardent
pas même aujourd'hui la poussière de son tombeau. Au bruit
menaçant de la révolution qui brisait les cellules, qui renver-
sait les clottres, sa dépouille mortelle a dû prendre le cbemin
de Texil, pour échapper à la ruine de l'abbaye et au marteau
des démollisseurs.
Réduit à puiser nos renseignements dans des auteurs qui
consacrent à peine c[uelques lignes sur saint Gauthier, nous
nous ferons un devoir cependant de citer les faits principaux
qu'ils contiennent.
La Gnule chrétienne, cet ouvrage si précieux, que nous
voyons à l'honneur de notre siècle continué par un courageux
historien, ne renferme que ces détails arides : « Dans Tannée
« 424i de l'incarnation du Seigneur, le xvi des calendes
« d'octobre, un homme d'heureuse mémoire, Gauthier, parla
« grâce divine, jadis évéque d'Auxerre, abbé de l'illustre
« abbaye de Quincy, quitta ce siècle, resplendissant d'une
« grande sainteté. 11 mourut dans ce monastère où il repose
« devant le grand autel de cette église remarquable et guérit
« beaucoup de personnes des fièvres. »
Plus loin nous lisons encore : « Il n'existe dans les cata-
« logues ordinaires aucun évéque de ce nom, il fut peut-être
« seulement élu, car nous lisons dans un manuscrit qu*il fut
€ certainement abbé et martyr en 1244, niais non pas
« évéque. »
L'abbé Lebenf, toujours si utile à consulter pour les faits
historiques qui se rattachent à l'ancien diocèse d'Auxerre, ne
pouvait manquer de traiter cette question si controversée et
toujours indécise de l'épiscopat de saint Gauthier. Voici com-
ment s'exprime le docte chanoine : ^ 11 s'est formé parmi les
auteurs récents de Tordre de Citeaux une opinion par laquelle
ils avancent qu'un abbé de Quincy, proche Tonnerre, nommé
Gauthier, avait été évéque d'Auxerre. Or, ce siège se trouve
rempli durant tout le xiu» siècle par des prélats d'un autre
nom que celui de Gauthier; la seule place qu'on pourrait lui
trouver, serait l'intervalle que fournit la démission de Bernard
de Sully. Mais l'écrivain de la vie de nos évéques, qui vivait
alors, marque clairement qu'il n'a eu aucune connaissance
216
de ce fait, et il donne pour successeur à Bernard un nommé
Renaud.
« L*église d'Auxerre tiendrait à honneur de voir augmenter
le nombre de ses saints évéques, s*il y avait un fondement
suflSsant de pouvoir admettre ce Gauthier. On est pleinement
informé qu'il est honoré d*un culte public dans Téglise de
Quincy, qu'il y repose dans le côté gauche de la croisée, sous
une tombe élevée de trois pieds ou environ, qu'il passe même
pour martyr, que son corps a été visité dans le tombeau par
H. Bordes, doyen de Tonnerre, délégué par Mgr l'évéque de
Langres, en 1691. Le nouveau Gallia ehristiana dit que ce
fut une élévation de ses reliques qui se fit alors. Mais ne trou-
vant point de preuves qu'il ait été évéque d'Auxerre, j'aime
mieux en douter avec tous ceux qui ont travaillé avant moi
sur cette histoire. »
Il était difficile, nous devons le reconnaître, de mettre un
soin plus minutieux à s'entourer de renseignements pour
éclaircir un point si obscur de l'histoire du diocèse d'Auxerre
et de critiquer en même temps avec plus de prudence l'opinion
de certains auteurs de l'ordre de Citeaux. Aussi, est-ce à la
rareté des documents, au sens obscur et contradictoire qu'ils
renferment que nous devons attribuer l'erreur dans laquelle
s'est trouvé forcément entraîné le savant chanoine. En effet,
pour prouver qu'il n'y eut pas d'intervalle entre la démission
de Sully et Tavénement de Renaud de Saligny, l'abbé Lebeuf
s'appuie sur un argument sans valeur; il cherche à démon-
trer que la mort du premier de ces évéques ayant eu lieu en
1244, d'après le calcul alors usité en France, de commencer
Tannée à Pâques, cette date devrait être reportée au 6 janvier
1 245, selon le calcul romain qui commence l'année au pre-
mier janvier, qu'ainsi entre cette époque et l'avènement de
Renaud, il ne se trouve aucune interruption où placer l'épis-
copat de saint Gauthier.
La réponse à cet argument nous semble facile : si l'abbé
Lebeuf avait adopté pour la retraite de Bernard et l'avènement
de Renaud, soit l'usage établi en France de commencer l'année
à Pâques, soit le calcul romain, sans intervertir l'une ou l'autre
de ces deux méthodes, il aurait parfaitement vu qu'un inter-
valle de huit mois séparait leur épiscopat et que pendant ces
huit mois de vacance, l'abbé de Quincy avait bien pu être
choisi pour le chapitre d'Auxerre.
217
Claude Ghastelain, chanoine de Téglise de Paris, dont l'é-
ruditian sur les rits et les cérémonies de l'église était appré-
ciée à l'égal de Tabbé Lebeuf par tout le clergé de France, et
auquel les Bollandistes ont dédié un volume de leur savante
collection, s'exprime en ces termes sur saint Gaulthier dans
son martyrologe universel :
« 1 5 octobre, A Quincy, en Champagne, entre Molosme et
<( Molémeest le tombeau du bienheureux Gauthier honoré en
« ce lieu et comme évéque d'Auxerre et comme ayant souf-
re fert la mort pour le maintien de la justice ecclésiastique. »
Citons encore la note suivante du voyage littéraire des deux
bénédictins Dom Martène et Durand : « On montre dans
« l'église de Quincy le tombeau de saint Gauthier, abbé du
a monastère, qu'on fait évéque d'Auxerre et martyr. »
Tels sont, à notre grand regret, les éclaircissements bien
incomplets que nous avons pu puiser dans ces différents au-
teurs, sur la vie du vénérable abbé; mais si les documents
historiques nous font défaut ou demeurent pour nous d'une
aridité désolante, hàtons-nous d'ajouter que les éclatantes
vertus qui ont acquis à saint Gauthierla palme du martyr, lui
ont gardé également ici bas une autre récompense, c'est le
souvenir plein de vénération que les populations conservent
pour sa mémoire.
Pour suivre l'ordre chronologique des faits qui intéressent
notre monastère, indiquons d'abord les donations faites par
Etienne, chevalier de Melisey, de ce qu'il avait à Crusy et à
Coussegrey, et tl'une pièce de terre située sur le chemin qui
va de Melisey à Chazerey ; par Hugues Damoiseau, fils de feue
Blanche, enterrée à Quincy, de deux auches de terre {duos
auchias) données en usufruit par sa mère au curé d'Etourvy
{1220-<230)(<).
Même année, Salon de Bois-Sardin et Béatrix, sa femme»
abandonnent aux religieux le droit d'usage dans la sixième
partie des pâtures de Yanlay.
Les donations en faveur de notre église ne ralentissent pas,
comme nous le voyons, au milieu du xiii« siècle. N'est-ce pas
(1] 4225. Adeline, veuve d'EUenne de Langres, déclare tenir sa vie
durant seulement, des religieux de Quincy, une pièce de vigne située
a Ctiabiis, au climat de Vaulauzant, laquelle retournera aux religieux
après sa mort.
218
à la réputatiou de sainteté, au gouvernement sage et éclairé
de i'aboé Gauthier qu'il convient d*en reporter tout le mérite;
bien des motifs nous engageraient à lecroire.
En 4236, Huguenin d'Etourvy, damoiseau, du consente-
ment de Félicie, sa femme, cède aux moines Tusage de ses
pâtures de Chazerey.
Un an plus tard, Pétronille de Mélisey leur abandonne une
pièce de terre située à Chessy.
Relatons, à la date de 4238, un échange fait entre les reli-
![ieux et noble homme Vital, chevalier de Chablis, et sa
èmme, de différents héritages à Chichée, et une transaction
avec Tabbaye de Saint-Michel, relativement au pâturage d'un
bois situé près de Coussegrey.
En 4239, Apès, dame de Bernon, et Etienne, écuyer, son
fils, assignent au couvent de Quincy des rentes pour diverses
causes, notamment pour le legs de feu Milon, prêtre, fils de
ladite Agnès. Yiier, damoiseau de Bernon, accorde également
un droit d'usage dans ses pâtures.
L'année suivante, Henri de Trie et dame Philippe, sa femme,
déclarent abandonner au monastère tout ce qu'ils possèdent
dans les pâtures d'Etourvy.
Par son testament de l'année 4241, Gaucher, seigneur de
Maligny (Dominus de Merliniaco), avait manifesté le désir
d'être inhumé à Pontigny. Dans le même acte, il donne à
Quincy quarante sous de rente assis sur son pré de Pire,
pour la pitance (4) du couvent, le jour de son anniversaire,
(pro conventu pictaneiando in die anniversarii sui) ; il y
ajoute encore cinquante sous, monnaie de Dijon, à percevoir
sur son pré de Hassengi, pour Tanniversaire de sa défunte
épouse (2).
Les annalistes de Citeaux placent immédiatement â la
(I) La pitance consistait en un plat supplémentaire pour deux et se
senrait le lundi, le mercredi et le samedi. Pour la pitance on avait du
poisson, du fromage et des œufs, tandis que le pvUmenta regularia
n'était composé que de haricots, de lenUlIes et autres légumes.
La générosité des bienfaiteurs qui firent des donations, à charge
de servir aux moines une pitance à des époques déterminées, fut une
cause assez considérable de l'esprit de relâchement
(S) Il y avait procès entre l'abbaye de Quincy et maître EUenne,
curé d'Etourvy, au sujet d^une vigne et d'une maison situées & Etour-
vy et données à l'abbaye de Quincy par Gérard, autrefois curé
219
suite de saint Gauthier, l'abbé Guillaume, sur lequel nous
possédons peu de renseignements.
Les seuls documents qui concernent son abbatial, sont
deux privilèges du pape Innocent lY. Le premier défend à
tout légat du Saint-Siège de prononcer aucune sentence d'in-
terdit ou d*excommunication contre les moines de Quincy,
sans le mandement exprès etpar écrit du souverain pontife
(«247).
Le deuxième règle des contestations qui s'étaient élevées
entre nos religieux et l'abbaye de Saint-Michel, au sujet des
dîmes d'Epineuil. Cette affaire avait pris des proportions
assez graves pour que l'évéque de Langres, Guy de Rochefort,
se vtt obligé d'intervenir. Par les soins du prélat, une tran-
saction vint heureusement apaiser toutes les difficultés
(1250).
Enfin, par une charte de Tannée 4248, Pierre Lacaille,
prêtre de Chablis, reconnaît avoir donné à l'église de Quincy
certain Saulcis situé dans la censive et justice de Guy de
Maligny. Ce seigneur approuve la donation et exempte les
religieux des redevances auxquelles ils étaient tenus.
A la mort de Guillaume, Rainard I" fut élu abbé, ainsi
que l'indique un titre de l'abbaye de Holosmes de 1252.
En 1253, Hilon, seigneur de Noyers, déclare renoncer, en
faveur de Quincy, aux droits qu'il prétendait lui appartenir
sur le moulin du Mal (molendinum Mali), désigné plus tard,
par corruption sans doute, sous le nom de moulin du Mai,
moulin du Mez, situé au territoire de Tanlay.
L'année suivante (1254) Jacob, chevalier de Cruzy, aban-
donne en pure aumône, aux religieux, différents héritages
situé» à Laignes.
A quelque temps de là, Geoffroy de Cussangy, chevalier, et
Jeanne, sa femme, cèdent à Quincy le droit de pâture dans
toutes leurs seigneuries (1255). A la même époque une
charte de Robert de Courtenay, seigneur de Tanlay , et de Mar-
guerite de Mello, sa femme, constate la donation qu'ils ont
d'Etourvy. L'abbaye de Quincy ayant gagné ce procès devant roffl-
cial de Tonnerre, donne cette maison au curé pour sa vie moyennant
vingt sous de rente (4âii).
Transaction entre l'abbaye et Guillaume, curé d'Etourvy, qui garde
la vigne et la maison comme propriété de ^on église^ moyennant dix
sous de rente (1247).
220
faite atix moines, de trois septiers de blé qui leur étaient dus
annuellement sur leur grange des Mursanges, plus un septier
de froment destiné à faire chaque année le pain du couvent, le
jour ob Ton célébrera leur anniversaire (1257).
Parmi les nombreux actes de munificence que contenait le
testament de Hahaut-la-Grande, comtesse d'Auxerre, morte
le 29 juillet 4257, envers les églises et les monastères, se
trouve compris le couvent de Quincy. La fille de Pierre de
Courtenay lègue k nos religieux cent sous pour la célébration
de son anniversaire.
Le dernier document qui se rapporte à Rainard est une
bulle du 15 juillet 1260, par laquelle le pape Alexandre IV
lui accorde la faculté de conférer tous les ordres mineurs
dans l'intérieur de son abbaye et de bénir les ornements
consacrés au culte.
Jean III, qui lui succède sur le siège abbatial, nous a
laissé peu de traces de son passage à Quincy. Continuons de
relater cependant les titres qui le concernent. Par une charte
de Tannée 1261, Ytier de Broces et Agnès, sa femme, aban-
bonnent aux religieux pour Tanniverbaire de leur fils Jean,
une rente d'un demi-muid d'orge. André de Broces, cheva-
lier, fils de Jean, asseoit cette rente sur les tierces d'Etourvy.
Quelques années plus tard, Jean de Courtenay, seigneur
de Tanlay, reconnaît en présence de Jean, doyen de Saint-
Yinnemer, devoir à l'abbé de Quincy douze bichets de froment
et quatre bichets d'avoine, mesure de Tonnerre, à prendre
tous les ans sur le revenu de Pimelles. « Et si les revenus de
« la dite ville ne suffisent pas pour payer la dite quantité, le
« seigneur Jean veut que ce qui manquera soit pris sur les
« greniers de Tanlay. »
jfl est encore expliqué dans cet acte que la cession faite par
le seigneur dé Tanlay a pour cause la remise qu'il a obtenue
des moines d'un moulin appelé le moulin Renaut, situé entre
la ville de Tanlay et le moulin au Lièvre (1270).
Dans le même moment, Jean, chevalier de Lignières et
seigneur de Bernon, donne à l'église de Quincy pour le repos
de l'âme de Hugues, son père, dix sous de rente à prendre
sur le cens de Bernon.
En 1284, nous trouvons l'abbaye en procès avec Simon
de Vanlay, écuyer, au sujet d'une rente d'un setier de fro-
ment assise sur les tierces et le gagnage de Vanlay. Par une
221
transaction due à Tintervention d'amis communs, Simon
déclare qu'il a retenu iddûment cette rente qui avait été
consentie aux religieux par Odin, fils de Guillaume, seigneur
de Vanlay.
Nous n'aurons garde d'oublier parmi les nombreuses dona-
tions que nous avons signalées, l'acte de munificence de
Marguerite de Bourgogne, « cette princesse charitable et
« aumaunière qui se tenoit en l'Hostel-Dieu de Tonnerre
« qu'elle avoit fondé et oii elle servoit et administroit de ses
« propres mains les nécessités des pauvres passants. » Par
une cnarte de l'année 1285, elle amortit aux moines et à
leurs vassaux tous les droits auxquels elle pouvait prétendre
sur leurs biens, les exemptant de toutes redevances, servitudes,
dîmes pour les terres et les vignes qui leur appartenaient
dans les villes et finages de Tonnerre, Epineuil, Chamelard,
Roffey, Rugny, Villon, Argenteuil, Laignes et autres lieux,
se réservant seulement le droit de bonne garde et de bonne
justice (1285).
Au mois de décembre de la même année, le monastère de
Molosmes était en contestation avec l'église de Quincy au
sujet des droits de pêche et de justice sur la rivière d'Arman-
çon, près d'Arthe. Les religieux de Molosmes prétendaient
![ue la rivière d'Arthe leur appartenait de temps immémorial et
imitait directement leurs terres dans sa partie supérieure,
tandis qu'elle touchait dans sa partie inférieure au domaine
de la reine de Sicile, comtesse de Tonnerre. Enfin, les deux
abbayes transigèrent sur cette difiBculté et il fut convenu que
le couvent de Molosmes jouirait seul de la pêche et des droits
de justice qui en dépendaient, mais en quittant toutefois aux
religieux de Quincy une redevance de blé dont ils étaient
chargés envers leur maison.
Au mois de février 1286, nos moines sont de nouveau en
procès avec Agnès, dame d'Ancy-le*Franc. Leur réclamation
Inerte cette fois sur une rente de vingt-cinq sous de cens qui
eur sont dus chacun an, le jour de la Saint-Remy, sur la
ville de Laignes, plus huit setiers d'avoine «pour raison d'un
« assurément perpétuel que feu Hustace [Éustachie], jadis
« dame de Pacy, lor fist en récompensation de cinq muids
« d'avoigne de rente annuelle et perpétuelle que noble che-
« valier Guillaume de Breine, son mari, a donné en aumêne
« auxdits religieux au lit de sa mort, si corne ils montroient
222
< par la lectre de la dicte Hustace qui fust faicte sor seel ei
« parchemin, en mil cent quatre-vingt-dix-neuf. »
Cette affaire, soumise à Bernard du Mex, bailli du Ton
nerrois, fut jugée par lui a en la ville de Lisignes » e;
présence des abbés de Fontenay et de Saint-Martin. La dam
aAncy-le-Franc fut condamnée à amortir les cens das pa
les religieux, à la réserve cependant que ces derniers devroi
payer les rentes auxquelles ils sont assujettis à Laignes (1).
Par des bulles des années 1272 et 1285, les souverain
pontifes Grégoire X et Honoré lY avaient confirmé à Jean II
tes privilèges et immunités de son monastère.
Enfin, après avoir dirigé pendant vingt ans sa commu
nauté avec un soin et une prudence dont nous trouvons
chaque pas les nombreux témoignages, cet abbé mourut et fii
inhumé dans le clottre du monastère.
Âlbéric II, son successeur, prit le gouvernement de Qainc
en 1288 et reçut également des bulles de protection des pape
Nicolas IV et Boniface VIII. A sa mort, arrivée vers la on di
xiu* siècle, Jean Vi fut appelé par Télection des moines à l
remplacer sur le siège abbatial . Issu de la maison de Gourtena}
Tanfay, Jean IV avait élé désigné aux suffrages des religieu
plutôt par le zèle dont il était rempli pour la discipline ecclé
siastique, que par Tillustration de son origine. Il était fils d(
Jean I«-, seigneur de Tanlay, et de Marguerite de Planej,
dame de Saint-Vinnemer.
En 1 301 , cet abbé comparaît dans une transaction faite
entre le couvent de Quincy et Robert II, son frère, seigneur
de Tanlay, au sujet du moulin d'Argentenay et du moalio
Dumez. Il est convenu dans cet arrangement que « la grande
a et haute justice appartiendra aux moines dès les fourches
<i de Tanlay jusqu*au pcmiel du moulin Dumez et dès le pon-
«• telien allant vers Ban par la tête du Moncel-Confroy jusqaes
<( à la baye des vignes de Ban. »
Par le même acte, Robert de Tanlay et Agnès de Rochefort,
(i) Les archives de l'Yonne contiennent encore une autre charte
de donation des seigneurs de Pacy ; mais cette pièce est roalheureo-
sement sans date. Dans cet acte, qui parait remonter au xiu* sièdei
Jacques, sire de Pacy, déclare approuver la dotation faite à QuincT
par son père Jacques et soc aïeul Pliilippe, de cent sous de rente à
prendre annuellement sur les tierces de Pacy. Ce seigneur promet et
s'oblige pour lui et ses hoirs sires dudit Pacy, d^acquitter tous les
233
sa femnie, recoDnaissent encore « qu'ils sont tenus de payer
« chascun an à perpétuité cinquante sols de petits tournois
« le jour de la feste Saint-Remy sur les censives de Tanlay
« et sur les essarts de Valleneuse (Vaulineuse) et douze
« bichets de froment et quatre bichets d'avoyne au portier
« du couvent pendant les octaves de Toussaint sur leurs
« rentes de Pymelles. Lhostellier de Quiocy a droit de tou-
« cher aussi chascun an à Pymelles quatre bichets de froment
« et cinq bichets d'orge (1). »
Quelques années après (4304), Jean IV comparait comme
témoin, dans un traité relatif à une rente de trente*cinq livres
ans ladite rente, au Jour de Saint-André. Pour sûreté dé quoi il oblige
lesdites tierces de Pacy et tous ses autres biens.
(i) Les oflBces de portier et d'hôtelier étaient d'une véritable im-
portance dans les abbayes cisterciennes, tant par la qualité des digni-
taires qui en étaient revêtus, que par les revenus considérables qui
s'y trouvaient souvent attachés. Nous en avons pour exemple l'office
de portier à Clairvaux, qui fut occupé à l'origine par André, frère de
saint Bernard. Quand Humbeline, sœur de l'austère abbé, se présenta
pour voir saint Bernard, André qui gardait la porte, scandalisé par
réclat de son cortège et de sa toilette, traita d'ordures les vêtements
recherchés dont elle était parée. C'est à lui que, très-émue, elle dit
en pleurant : m Si Je suis pécheresse, n'est-ce pas pour les péche-
« resses qu'est mort Jésus-Christ? » On sait que saint Bernard et
André se laissèrent toucher, et qu^Humbeline devint plus tardabbesse
de Juiliy.
L'hôtelier était chargé de recevoir les pauvres et les pèlerins et
d'héberger les barons qui se réunissaient dans les monastères pour
célébrer les grandes fêtes. Ainsi, nous voyons en 4097, Hugues, comte
de Champagne, tenir sa cour à Molème. Les hôtes étaient mieux
nourris que les religieux de la maison -, cependant il était interdit de
leur donner de la viande.
Dans ses études sur l'état intérieur des abbayes cisterciennes,
M. d'Arbois de Jubainville indique les différents offices qui compo-
saient l'administraUon des maisons de l*ordre. C'étaient:
I. Le prieur, prier — 2. le sous-prieur, supprior — 3. le chantre,
cantor — 4. le sous-chantre, succentor — 5. le bibliothécaire, arma-
rius — 6. le sacristain, sacrista — 7. le maître des novices, magister
novitiorum — 8. le portier, portarius — 9. l'infirmier, inflrmarius —
iO. rhôtellier, hospitalarius — 4i. le médecin, medicus — 42. le
cellérier, cellerarius — 13. le boursier, bursarius — 44. le cham-
brier, camerarius — 45.1'aumonier ou pitancier, eieemonisarius pitan-
tiarius — 46 le rentier, renlarlus — 47. le marchand, mercator —
48. l'intendant des eaux, aquarius — 49. le maître des charriots,
magister quardrigarum— 20.1e vestiarius — 24. le maître desconvers,
magister conversorum.
tournois dus par la reine Marguerite de Bourgogne à l'ab-
baye Saint-Michel de Tonnerre.
Par son testament du huitième jour de mai 1305, cetu
pieuse princesse n*a garde d'oublier les monastères de soo^
comté de Tonnerre ; elle accorde aux couvents de Molosmes,
de Pothières, de Pontigny et de Quiocy « à chascun ceut^
« sols pour faire son obsèq. (sic) »
A sa mort, Jean lY fut inhumé dans l'église de Quiocy où.
il était représenté sur son tombeau vêtu de son costumer
d'abbé, tenant le calice dans ses mains, ayant à ses côté^
deux petits religieux psalmodiant et quatre écussons à l'en—
tour, Tun de Courtenay brisé d'un lambel de cinq pièces, le
second de Plancy, le troisième de Mello et le quatrième d^
Noyers. Dans la partie inférieure du monument, on lisais
cette épitaphe : Hic jacet domintts Johannes abbas Au;ii^
cœnobii, frater domini Roberli militis.
Avant de poursuivre plus loin nos recherches historiqui
sur Quincy, il est indispensable, croyons-nous, de jeter m
coup-d'œil sur l'ensemble des grands travaux exécutés pa.K
les moines dans ce monastère, depuis l'époque de sa fonda^-*
tion jusqu'aux premières années du xiv" siècle. La part d^s
abbés qui, pendant cette période, ont eu entre les mains ■. a
direction de Quincy, est assez belle déjà, disons même qi
leur œuvre est assez complète pour nous permettre d'appr
cier combien était admirablement entendue la disposition
bâtiments de l'abbaye, non-seulement au point de vue de Yi
et de la vie religieuse, mais aussi au point de vue de Vi
culture et de l'industrie.
Eugène Lambert .
(La fin à V Annuaire 1864.)
k
\
DOCUMENTS INEDITS
SUR LIS
SIÈGES DE LÉZIiSNES, PACY ET AVALLON
EN 1433.
S
Après avoir parcouru les chroniques du xiv« et du xv*
iècle, on est étonné de rinsuffisance des documents
publiés pendant la période des guerres des Bourguignons et
des Armagnacs, malheureusement si féconde en événements
militaires.
Il existe cependant une mine précieusCi à peine exploitée
par les chercheurs d*or et que les investigateurs du passé
pourraient n'intprroger jamais en vain. Ce sont les arcnives
de la Chambre des Comptes de Dijon. Là se trouve écrite, avec
d'immenses détails, l'histoire, si palpitante d'intérêt, des ducs
de Bourgogne de la seconde race.
Si ces vieux parchemins, où une main contemporaine rap-
pelle les événements du jour, étaient compulsés de toutes parts,
que de faits inconnus, que de détails de mœurs, que de dates
précieuses viendraient éclairer l'histoire I Et combien le récit
de M. de Barante nous semblerait incomplet et pauvre de
faits, abstraction faite de l'élégance de la forme I
On éprouve tout d'abord, il est vrai, de la répugnance à
parcourir ces poudreuses archives ; l'apprentissage de cette
ennuyeuse lecture est long et difficile, mais n'en est-on pas
récompensé par les nombreux documents que l'on y dé-
couvre ?
Pour la période de quatre ou cinq mois qui nous occupe,
nous avons compulsé les comptes des receveurs généraux du
duché en 1433, les comptes de l'Auxois, ceux d'Avallon, de
45.
226
Hont-Réal et de Noyers (1). Nous ne saurions trop remercier
M. Marcel Canat de Chizy, président de la Société archéolo-
gique de Châlons-sur-Saône, pour les renseignements extraits
des archives de Lille en Flandre qu'il a bien voulu nous
communiquer. Nous dirons, une fois pour toutes, que c'est à
un mémoire inédit de ce savant travailleur, que nous avons
emprunté les dates de séjour du duc de Bourgogne dans n^s
pays.
Il ne faut point chercher ici le récit de tous les événements
rapportés par les chroniques. Dans un travail que Ton n'a
point oublié, M. Challe a raconté à ce point de vue, et avec
la tournure de style qui lui est particulière, cette triste épo-
pée de nos annales bourguignonnes.
Au moment où Philippe-le-Bon, entraîné loin de ces Etats
de Bourgogne, défendait en Flandre de graves intérêts, la
frontière ouest du duché était attaquée sur tous les points à
la fois.
En 1432, la plupart des forteresses de l'Auxerrois et du
Tonnerrois étaient au pouvoir des Armagnacs. Un brave
chevalier^ à qui Ton avait recours chaque fois qu'il y avait
des dangers à courir et des horions à échanger, François tde
Surienne, surnommé TArragonais, était parvenu à reprendre
plusieurs places voisines d*Auxerre, mais les garnisons bour-
guignonnes qu'on y avait mises ne laissaient pas d'être fort
incommodées par le mauvais voisinage des Armagnacs, qui,
chaque jour, tenaient la campagne en y commettant d'affrepx
ravages.
Avallon, Mont'Réal et Noyers, qui formaient d'un antre
côlé la ligne de défense du duché, résistaient toujours, mal-
gré les nombreuses tentatives faites sur ces trois villes par
plusieurs chefs de bandes et principalement par Jacques
d'Espailly, surnommé Fort-Epice.
Ce hardi capitaine était, à ce que Ton peut croire, origi-
naire d'Espailly, petit château situé près du Puy (en Vêlai).
La bravoure qu'il avait déployée au service du roi lui avait
valu la charge importante de bailli de Melun avec le titre
d*écuyer d'écurie du roi.
(1) Les comptes de Vieux-Château manquent pour cette années
4435. Ceux des receveurs d'Avallon manquent également aux archi —
ves de cette ville.
287
Son activité et son courage justifiaient assez la terreur
qu'il inspirait au paili bourguignon. Les habitants de Mont-
Real et d'Avallon, prévenus en mai 1432 des projets qu*il
avait formés contre eux, se tinrent sur leurs gardes. Hais au
moment où les Avallonnais, confiants dans la force de leurs
murailles et dans la vigilance de leur guetteur de nuit se
croyaient hors de danger, Fort-Epice s'élançait dans la ville
à Timproviste. Ce téméraire coup de main fut si habilement
ménagé que la garnison chargée de défendre le château eut
à peine le temps d'opposer de la résistance. Il n'y eut pas
grande efi'usion de sang, mais les habitants perdirent tous
leurs biens « sans en sauver aucungs, ançois furent tous
« pillés et butinés » (1).
Celte prise d'Avallon par Fort-Epice n'eut pas lieu en
janvier 1 433, comme l'ont affirmé les chroniqueurs, mais
la dernière sepmaine du moys de décembre 1 432 (2)^ le
mardy avant Noël (3).
L'importance de cet événement jeta le deuil et la conster-
nation dans les pays voisins. Un messager à cheval avait été
envoyé à Hont-Réai, à Châtel-Gérard et à Noyers pour ordon-
ner « de par mon dit seigneur le retrait dans les forteresses
« à cause de la prinse d'Avallon » (4).
Néanmoins plusieurs places fortes du voisinage ne tar-
dèrent pas à succomber : les châteaux de Maraut (6), de
Vieux-Château (6), de Hagny-les-Avallon (7), la ville de
Clamecy sont de ce nombre. On ne put se rendre maître de
Mont-Réal à cause de la vigilance de la garnison.
D'autre part, les ennemis campés à Chablis, Maligny, Cra-
van, Mailly, commettaient d'affreux ravages. Le château de
Châtel-Gérard fut pris par eux ; le pont dormant fut détruit,
le pont levis brûlé et les portes brisées (8). A Sarry et à
Soulengy, les habitants s'étaient retirés dans l'église avec
leurs meubles et s'y défendaient comme dans une forteresse ;
(1) Comptes de rAuxois, 1435.
(2) Id. de Mont-Réal.
(3) Id. de rAuxois, 4433, fol. dernier.
(4) Id. de Mont-Réal ; mandement du bailli d'.\uxois
(5) Archives de Dijon ; recueil Peincedé.
(6) Ck)mpte8 de Vieux-Chftteau.
(7) Hliloire du Morvand^ par Tabbé Baudiau.
(8) Comptes de Mont-Réal.
238
néanmoins leurs biens forent confisqués et les hommes faits
prisonniers allèrent grossir les troupes de Maligny et de
Chablis (1). On mit le feu à Yilliers-Ies-Hauts et treize mé^
nages y périrent (2). Nuits et Méreuil furent ravagés, nuits
ne put échapper aux flammes qu*en payant une forte rançoim
(3). Pacy, Lézinnes, Argenteuil, tous les villages des bords de^
l'Armançon fortifiés ou non fortifiés subirent le même sort.
En janvier 1433, tous les châteaux de TAuxois se prépa
raient donc à la résistance.
Guillaume d'Aligny, capitaine du donjon de Semur, reçu^B
des munitions de guerre (4).
Le 1 0, on envoya douze compaignons pour renforcer 1
garnison de Noyers à raison de quatre livres par mois et pa
homme. Pour plus de sûreté, le bailli de Noyers fit encor
un traité avec deux particuliers à cause du guet de noit. O^hb
établit une haie de cinq pieds de haut afin d'empêcher Tai^ -
proche des échelles d'escalade. Comme les Armagnacs s'a^-
vançaient impunément jusqu'aux pieds de la ville, dont iMs
avaient failli s'emparer, on piqua à Tentour de la place forC<
des pieux reliés entre eux par des cordes, auxquelles oi?
suspendit des sonnailles de vaiches. Les ennemis, en s'ap-
prochanl des murailles, la nuit, s'embarrassaient dans les
cordes et sonnaient eux-mêmes l'alarme (5).
A Mont-lléal on faisait de semblables préparatifs. Les
fortifications étaient défectueuses dans plusieurs parties : le
chancelier et le gouverneur de Bourgogne y ordonnèrent des
travaux dont l'exécution se fit en toute hâte pendant le même
mois de janvier. Le maître des œuvres de maçonnerie, chargé
de visiter les opérations, ne put y venir pour cause dei
enemiz ; il fut remplacé dans cet oSSce par le gouverneur de
l'artillerie du duc, François l'Arragonais, seigneur de Pisy,
chûteau-fort situé à deux petites lieues de là.
Ce singulier personnage, auquel ses compatriotes décer-
nèrent le surnom de Polyorète, et sur lequel nous aurons
peut-être un jour occasion de revenir, reçut les travaux le 3t
(1) Ârch. de Dijon : charte d'affranchissement de Sarry et Soulengy.
(2) Arch. de Dijon ; recueil Peincedé.
(3) Notice sur Nuils, par M. Guérard. (Ann. de TYonnu}»
\i) Comptes de TAuxois.
(5) Id. de Noyers. Comptes de l'Auxois.
229
janvier et fit demander à Dijon toutes les munitions néces-
saires à la défense de Hont-Réal (1).
Si les Armagnacs se livraient dans les campagnes à des
exactions de tout genre, par forme de représailles, les enne-
mis faits prisonniers étaient condamnés au dernier supplice
et l'on sévissait contre les traîtres.
Le châtelain d'A vallon, Jean de Bourges, accusé d'avoir
eu des intelligences secrètes avec les ennemis du dehors pen-
dant l'occupation de la ville par Fort-Epice, fui saisi, garroté
et jeté dans les prisons du cbâtelet de Chàlons ; on le dé-
grada de ses titres : une lettre du lieutenant du bailli de
Châlons, adressée au sire de Charny, lui donne simplement
la qualification de Jean Bourges [2].
Dans l'impossibilité où ils étaient de se défendre, les châ-
telain de Noyers, de Châtel-Gérard, de Uont-Réal, de Yieux-
Château, envoyaient chaque jour des messagers aux officiers
de la Chambre des Comptes de Dijon pour les prévenir des
ravages que les Armagnacs commettaient dans les campagnes
par répée et par le feu et pour les prier de mettre un terme à
cet état de choses.
En conséquence, les Etats du duché députèrent des ambas-
sadeurs en Flandre pour avertir le duc de ce qui se passait
et le supplier de venir en personne rebouter les ennemis hors
de son royaume.
Philippe-le-Bon fit assembler son conseil et résolut de ral-
lier tous les gens d'armes de ses provinces du nord pour
l'accompagner en Bourgogne. Par un mandement adressé à
tous les baillis du duché, il convoqua ses vassaux à se trouver
en armes, le 6 juin, aux environs de Flavigny, pour qu'ils
pussent aller au devant de lui à son retour de Flandres (3).
Il partit d'Arras le 20 juin, arriva le 13 du mois suivant à
Châtillon-sur-Seine et partit de cette ville le 19 en y laissant
la duchesse qui était alors enceinte.
Le 20 juillet, Philippe-le-Bon couchait à Ancy-le-Franc.
Les sièges de Lézinnes et de Pacy, châteaux-forts situés à
deux lieues de là, furent immédiatement commencés et con-
duits avec une grande vigueur.
(4) Comptes de Mont-Réal.
(3) Compte 6« de Janly, receveur général.
(3) Id. 6* de Janly, receveur général.
23a
Le 25, le duc surveilla lui-même les manœuvres de ses
!;eDs d'armes à Lézinnes, dont on pensait s'emparer plus
àcilement et passa la nuit à Ancy-le-Serveux, pour observer
{dus aisément les opérations. Hais soit que le séjour d'Ancy-
e-Serveuxlui déplût, soit qu'il désespér&t de prendre immé-
diatement la place, il revint à Ancy-le-Franc et y séjourna
pendant toute la durée du siège.
La garnison de Lézinnes se rendit le 31 . « La forteresse
« fut si rigoureusement contrainte, dit Houstrelet, que ceux
« qui la tenaient la rendirent au dit duc par telle condition
« qu'ils s'en iraient sauve leur vie, en délaissant leurs
« biens. » Ils s'engageaient de plus à faire rendre Pacy. La
garnison de Pacy demanda un délai de un mois (non de
quinze jours], c'est-à-dire jusqu'au 1^' septembre, époque à
laquelle on devait se rendre si la place n'était secourue et
donna même des otages.
Sur ces garanties, le duc partit d'Ancy-le-Franc le l^^août
et arriva le 3 à Dijon.
Tout le mois fut employé à réunir des troupes et de l'ar-
gent.
Aujourd'hui qu'une petite ville ne saurait arrêter une
armée, rien n'est plus intéressant que de voir les immenses
préparatifs faits par Philippe-le-Bon, Tun des princes les
plus puissants de l'Europe, pour la conquête de quelques
places fortes comme Pacy, qui pouvaient contenir tout au
plus mille à douze cents hommes. Peut-être mit-on dans ces
préparatifs un apparat destiné à jeter la terreur dans le parti
Armagnac.
Aussitôt après l'arrivée de Philippe-le-Bon à Dijon, les
Etats furent réunis, et l'on vota une somme de 40,000 livres
pour lever une armée destinée au siège de Pacy et d'Avallon.
Janly, receveur du duc, fut chargé de percevoir cet impôt,
qui devait être payé en deux termes (1). Nous verrons tout-à-
l'heure comment on en devança l'échéance.
On a l'indication de la plupart des lettres de convocation
qui furent adressées pour l'entretien de cette armée du 7
août au 1«r septembre.
7 août. Les Etats des bailliages d'Aval et d'Amont se
réunirent à Dôle près de la duchesse « pour eulx requérir
(1) Comptes 6* de Janly, receveur général.
231
« faire l'ayde de mon dit seigneur pour renireienement de
« son année qu'il a avecq luy sur les frontières de ses pays
« de Bourgogne pour le reboutement de ses ennemis (1). »
Les Etats du comté accordèrent 23,000 livres. Les Etats
d'Outre-Saône se réunirent à Auxonne ; on ne sait l'aide
qu'ils donnèrent.
10 août. Des lettres furent adressées à tous les seigneurs
des dieux Bourgognes et même de Champagne pour les pré-
venir do se tenir prêts « pour le fait de la jornée que l'on
« attend de avoir au darrain jour de ce présent mois, à l'en-
« contre des ennemis de mon dit seigneur devant le château
4t de Pacy (2). »
1 3 août. Convocation à Dijon des Etats du Charolais pour
y voter un aide destiné à l'entretien de cette armée (3).
23 août. Lettres adressées aux seigneurs de Marigny, de
Noyers, aux habitants de Précy, Sanvigne, Toulon, Artus,
La Friche, Mont-Saint-Vincent, au prieur de laMagdeleine,
etc., pour le même sujet (4).
26 août. Lettre de placart à tous les chevaliers, écuyers,
capitaines et gens d'armes « étant entour Beaune, Chalon,
« Gray et partout ailleurs où trouver les pourrait, pour iceux
« haster à faire venir à la journée prinse devant le dit
« Pacy (5). »
Fin août. Convocation des vassaux de Yerdinj, Cuisery,
Frontenay-sur-Ie-Doubs, Sagy, La Colonne, Brancion « pour
« qu'ils se mettent sus incontinent en armes pour aller
« devers lui à la journée du premier jour de septembre prou-
« chain devant Pacy où mon dit seigneur est disposé d'at-
« tendre ses ennemis pour les combattre (6). »
Le duc partit de Yitteaux le 30 au matin pour assister à
la bataille qui devait se livrer le lendemain ; mais les ennemis
ne paraissant pas, il fit investir le château de Pacy et vint
coucher le l^^* septembre à Noyers, où il établit son quartier
général.
Le 2, il alla reconnaitre quelques places voisines de l'Ar-
(i) Archives de Lille en Flandre ; compte tf« d'Abonnel.
(3) Id. compte 5* d'Abounel» receveur général.
(3) Id. id.
(4) Id. Id.
(8) Id. id.
(6) Archives de Dijon; compte 6* de Janly» receveur général.
232
mancon, pendant que le brave Jean de Groy, avec une partie
de ses troupes, allait assiéger Maligny et Chablis. Au dire de
Saint-Remy (1), Maligny résista trois jours et Chablis ne
succomba qu'après six jours de siège. Grand nombre d'autres
forteresses, « doubtant de la puissance qu'avait le dit duc de
<c Bourgogne, se rendirent à lui (2). »
Nous n'avons malheureusement aucun détail sur cette
petite expédition^ n'ayant pu consulter les comptes de TAu-
xerrois qui pour l'année 1 433 paraissent avoir disparu des
archives de l'ancienne Bourgogne.
On sait seulement que Philippe-le-Bon abandonna Noyers
le 9 septembre ; nous le retrouvons à Epoisses le 4 2, oii il
séjourna longtemps.
Des pourparlers pour la reddition d'Avallon furent immé-
diatement entamés avec Fort-Epice; mais le duc, que les
derniers succès de ses troupes avaient droit de rendre exi-
geant, demanda une trop forte indemnité, et les négociations
furent rompues.
Peu après, le siège d'Avallon fut commencé.
Le 25, les villes de Chalon, Dijon, Beaune, Autun, Nuits
et Saulieu furent invitées à contribuer au ravitaillement des
troupes (3). Et comme le siège menaçait de traîner en lon-
gueur, les Etats de Bourgogne, convoqués à Dijon, consen-
tirent à laisser anticiper le deuxième terme de l'aide des
40,000 livres octroyées en août précédent (4).
Après plusieurs tentatives inutiles, on décida une nouvelle
recrue de soldats dont la réunion devait avoir lieu le 4 5 oc-
tobre à Flavigny, rendez-vous pris par le duc pour aller livrer
à Avallon un assaut définitif (5).
Les chevaliers des bailliages de Dijon, Chàlon, Màcon,
d'Auxois, d'Amont, d'Aval, les nobles des châlellenies de
Cuisery, Brancion, Sagy, etc., y furent convoaués (6).
Philippe-le-Boo, qui avait quitté Epoisses le 3 pour aller
à Dijon, se trouva en effet le 45 à la réunion de Flavigny,
d'où l'on partit pour aller coucher à Mont-Réal.
(i) Lefebvre de Saint-Remy, chevalier de la Toison d'Or.
(2) Chronique de Enguerrand de Monstrelet.
(3) Archives de Lille en Flandre ; compte 5* d'Abonnel.
(4) Archives de Dijon ; compte 6« de Janly.
(5) Archives de Lille ; compte 5* d'Abonnel.
(6) Id. id.
233
Tout avait été préparé pour l'assaut qui devait se livrer
prochainement. La fameuse bombarde de Bourgogne était
arrivée par la route de Cussy-les-Forges. Pierre de Baufre-
ment, seigneurde Charny et gouverneur de la province, avait
envojé dans tous les villages des prévôtés de Mont-Réal et
Châtel-Gérard des courriers « pour faire diligence d'avoir
« quarante manœuvres et des échelles pour mener au sié-
« ge (1). » Il avait en même temps donné ordre « à tous les
a vassaux, féaulx et sujets du duc de se tenir pretz, montez
« et habillez » pour aller en sa compagnie (2).
Le 16, Fort-Epice et ses compagnons turent salués par
les bombardes des Bourguignons ; mais les soldats ne purent
1 pénétrer dans la place, malgré les échelles d'escalade. Dans
a soirée un pan de murailles, sapé par le pied, s'écroula
tou-à'<;oup dans le fossé ; les assaillants y coururent. Les
assiégés, supérieurs par la position sinon par le nombre»
firent des prodiges de valeur et contraignirent leurs adver-
saires à se retirer.
Après un échec aussi sanglant, le duc entra dans une vio-
lente colère et expédia en toute hâte des sergents dans plu-
sieurs directions et principalement aux seigneurs et chevaliers
du bailliage de Chalon « pour leur faire commandement
« d'aller en armes au siège d'Âvallon devers lui, sur tout
« qu'ils doubtent à mesprendre envers lui, ou aultrement de
< mettre les terres et reventis en la main d'iceiui seigneur
« et mettre garnison en leurs maisons (3). »
Ces ordres sévères restèrent sans résultat par suite de la dé-
sertion de Fort-Epice et d'une trentaine de ses gens, d'armes.
La prise d'Avallon par Philippe-Ie-Bon eut donc lieu dans
la nuit du 1 6 au 1 7, et non le 20 octobre, comme Tout aflSrmé
tous les historiens.
On en a la preuve dans la lettre que le duc écrivit, le 17,
c'est-à-dire le jour même de la prise, à ses ambassadeurs au
concile de Bâle, pour leur annoncer cette importante nou-
velle. Il écrivit le 20 au roi pour le même objet.
Le retentissement de la prise d'Avallon fut si grand, que
(i) Compte de Perrenot Julioti châtelain de Mont-Réal.
(3) Id. de Mont-Réal.
(3) Id. 6*deJanly.
234
la ville de Lyon, se croyant menacée, fit des préparatifs de
défense (1).
Les Avallonnais et leurs voisins de Mont-Réal conservèpent
toutefois une crainte salutaire de cet intrépide Fort-Epîee
qui s'était si vaillammeut défendu. On observait toutes ses
actions, et son nom reparait souvent dans les comptes :
Louis Saichet est envoyé à Mont-Réal avec une garnison
pour garder cette place contre les gens d'armes de Fort-Epice
« lesquels on disoit venir devant cette ville, pour i<^lle
« gaigner, s'ils eussent pu (1434) (2). »
François Odebert est envoyé à Nailly-la-Ville « pour
« peur du seigneur Fort-Epice, qui cuida prendre Toussy
« (4433) (3).»
Le châtelain de Mont-Réal fait savoir à celui d'Avallon
que Fort-Epice a fait une entreprise sur Mont-Réal (août
1439) (4).
Le duc séjourna à Avallon jusqu'au 30 octobre ; il alla le
lendemain camper à Vézelay. Le 5 novembre il assista ei
personne au siège de Pierre-Perthuis. Le 6, il signa à Claude
de Beauvoir, son chambellan et vicomte d'Avallon^ une auto*
risation pour réparer les fortifications de cette ville, ainsi que
son hôtel de la vicomte; il lui permit d'employer aux travaux
les habitants des villages voisins qui étaient obligés au droit
de guet. Le sire de Chastellux reçut de plus une allocation
pour la garde de la ville dont il fut chargé.
On voit que Philippe-le-Bon était toujours à Vézelay le 7,
et qu'il partit le lendemain pour Dijon, où nous ne le sui-
vrons pas.
Ernest Petit.
(i) Notes de M. Marcel Canal.
(2) Compte de Jehan Millot, châtelain de Mont-Réal.
(5) Id. d'Avallon, aux archives de cette ville.
(4) Id. id.
DESCRIPTION
DES VILLES ET DES CAMPAGNES
DU DÉPARTEMENT DE L' YONNE.
DIXSEPTIEME VOYAGE PITTORESQUE.
Le bulletin bibliographique que nous plaçons en tête de notre
article fait connaître un certain nombre de notices historiques rela^
tives k la contrée que nous allons décrire. La plupart de ces notices
ont été insérées dans TAnnuaire de l'Tonne, les Bulletins de la
Société historique d'Auxerre et les Almanachs de Sens.
Il n'est pas douteux qu'une foule d'antres notices n'aient été
publiées sur les mêmes sujets, mais nous ne les connaissons pas.
Nous espérons que les lecteurs de l'Annuaire voudront bien nous
aider à compléter notre Bulletin.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Àperau historiques sur la Madeleine de Yéxelay, par M. A Cbïebst. — Bull, de
l'Yonne, 1857.
De la commune de Vézelay^ par M. L. db Bastard. — Bull, de l'Yonne, 1848.
Histoire du Monastère de F^jrelay,par Bugubsdb Poitibhs : traduction de H.GvizoT.
Iconographie de V église de F/^retoy. parM. P Mkunibr, 1862.
Notice historiffue sur Yéxelay. par TarbM — Àlm« de Sens. 18S8-1829.
Précis historique sur la ville et Vaneienne abbaye de Véselay, par M. Tabbé Martin,
1 Tol. 1832.
Restattration de l'église de la Madeleine de Yéxelay, par M. Qvantin. — Ànn. de
l'Yonne. 1851.
Statistique de Sélection de Yéxelay^ par le maréchal de Yauban. ~ Aan. de
TYonne, 1846.
Yéxelay, par M. Flandin. — Ann. de IToDne, 1841, 1843, 1843 et 1845.
L'abbaye de Saint-Martin de Cure, par M. Flandin. — Ann. de TTonne, 1859.
Détails sur la voie romaine d^Àuxerre à Àvallon, par M. Baudouin. *-* Bal. de
l*Yonne, 1848. ^ Ann. de IToone. 1849.
Dissertation sur un Heu nommé Chora^ par Fasukôt. — 18)3 ,
236
Rapport sur Usfouillet deChora^ par N. Baudouin, — Bail, de l'Yonne, 185S.
Domery-fur-Oire, notice par M. Tabbé Baudiau. — Le Monrand, 18^4.
Exposé de la statistique du canton de Vermanton, par M. François -Ghasliii. —
inn. de T Yonne, 1855.
Island le Saulsois. notice par M. l'abbé Baudiau. — Le Morvand, 1854.
Note sur les ruines du château de Bétry-en-Vermanton. par M. Quantin ■ -* BulL de
TYonne, 1849
NoUee sur les châteaux d'Arcy-sur Cure, par M. Bruand — Ann. de TYonne, 1888-
letire sur une excursion dans la vallée de la Cure et le retour à Àvallonpar QiiarWf
par M. Arrault. — Ann. de TYonne, 1837.
Note sur les grottes d'Arcy, par M. Roter » Bull. soc. géol. de France. 1845.
Notice géologique sur la formation des grottes d^Arcy-sur-Cure, par M. Cottbau. -*
Congrès scient, de France, 1858.
Notice sur les vertèbres fossilèi de la caverne éCAreg- sur 'Cure, par M. Mohcbauz. -
Bull, de l'Yonne, 1858.
Excursion aux grottes dÀrcy-sur-Curet par M Paquerjsb. — Soc. Linn. de Bor-
deaux, 1860.
Note sur les ossements fossiles accompagnés dune mâchoire humaine, trouoés dsm
les qrottes d^Arey-sur-Gure, par M. le marquis de Vibrate. « Bail. Soc GéoL
de France, 1860.
Rapport sur les fouilles dirigées en 1859 dans les grottes d'Areg, par M. Morciaiil
Bull, de l'Yonne, 1860.
Pierre- Pertuis, notice par M l'abbé Baudiau. — LeMorrand, 1854.
Mémoires historiques sur la ville de Seignelay, par M. V.-B. Hinrt, <— % vol 18SS.
1853.
Lettre d'un individu né à Seignelay. par M. Noblet. — Auxerre» 1858.
Rapport sur la découverte d'un cimetière romain à Héry, par M. Quantin. — Biu.
de rVonne, 1854. ^ Ann. de TYonne, 1855.
Description du duché de Bourgogne, par l'abbé Courtiîpbe.— Baillages d'Avtfre
et d Avallon.
UOUTE D'AUXERRE A VÉZELAY PAR VERMANTON ET BLANNAY.
Deux routes conduisent d*Auxerre nière localité pour décrire les oom-
à Vézelay. La première route, cla^^sée breux villages de la ricbe et pit-
sous le n* 20, passe par Vincelies, toresoue vallée de la Cure et aoss de
Bazaraes, Trucy-sur-Youne, Cbâtel- la vallée, non moins pittoresquOi do
Censoir, Asnières et Cbamoux, loca- Cousin. A propos du cours de U
lités qui ont été décrites en partie, rivière qui arrose cette curieoseGO-
Ann. 1851-52. trée, quelques détails deecriptifoott
La seconde route, qui est peut-être été donnés dans PAnn. de i86S,to>-
plus directe et plus fréquentée, passe quels seront complétés en 188&.
par Vermenton et Blannay et se com- De môme qu*à l'égard de toosBOi
pose d'une suite d^emprunts à diffé- articles annuels, nous recevronsavee
rentes routes. Nous décrivons ici empressement les notes rectificatliei
cette seconde route. qu'on voudrait bien adresser aaiEdl*
Nous avons donné, dans les Annuai- teurs de TAnnuaire dePYoniie.
res de 1850 et 1852, la description _
des villages situés dans la vallée de
PYonne, entre Cravan et Auxerre. L'aspect général de la contrée que
Nous partirons donc de cette der- nous allons ezplerer» toujours trop
237
rapidement, présente ane très-grande sente qu*Qne valeur médiocre malgré
diversité de sites. Quelques-uns de rancienaeté de la construction de
ceux-ci sont fort remarquables et son abside et d*une partie du clocher ,
Justement célèbres dans FAuzerrois xn* siècle. La façade est de s^le
et l'AvalIonnais.Nous ne pourrons les toscan à peu près,
décrire que très-brièvement. Une La grande nef, voûtée en bols, est
petite carte, des plans, plusieurs des- humide, sal e et rongée par la pour-
slns et diverses petites gravures sur riture. Le maître-autel est en bois,
bois, publiés dans les Ann. précé- style Louis xiii. Il est fait mention de
dents, nous aiderons à simplifier nos la paroisse d*Accolay dès le vi* siècle,
descriptions et même à les remplacer Un bon chemin conduit & Sainte-
presque entièrement. Pallate, village dont nous avons
Après avoir longé les anciens murs parlé, Annuaire de 1852.
d*enceinte de Gravan, la route nou- Nous reprenons la grande route qui
velle d'A vallon s'avance en ligne bientôt, bordant la rive droite de la
directe entre la base d'une haute Cure, longe la base d'une très-haute
colline, couverte de vigne, à gauche, colline rocheuse dont la base a été
et les rives boisées de la Cure à droite; taillée k pic pour le passage de la
puis, décrivant sur la gauche une route. De grands escarpements per-
grande courbe, au-delà du confinent mettent de bien reconnaître la dispo-
de la Cure dans PYonne, elle quitte sition des couches pierreuses qui
la direction du sud pour prendre longent la rivière sur une étendue de
celle de Test, toujours resserrée entre près de 800 mètres. Une petite cha-
la montagne ei la rivière. Celle-ci, pelle dédiée à saint Clément dominait
coulant au milieu de longues prairies Tescarpement principal, élevé de 85
bordées de massifs de verdure, offre mètres au-dessus de la Cure qui,
un cours large et limpide, divisé par tournant brusquement» s'éloigne sur
plusieurs tles. On volt s'éloigner sur la droite.
la droite la grande vallée de TTonne. Cette chapelle dépendait du très-
(Annuaires de 1850 et 1852-53). ancien chftteau-fort de Bétry, dont
On arrive promptement vis-à-vis elle fut détachée en 1213 par Guil-
du chftteau de Bertreau, ancien petit laume de Selgnelay, qui Térigea en
manoir, modernisé complètement église paroissiale ; elle avait été fon-
depuis le passage, le long de son en- dée par Pierre de Courtenay.
clos, de la route que nous suivons et Le terrain qui forme la haute col-
qui fut terminée vers l*année 18/^9. Une dont nous venons de suivre la
base, se prolonge bien au-delà de
AOC91.AY, village du canton de Yermenton, et occupe la plus grande
Vermanton, situé sur la rive gauche partie du vaste plateau qui rejoint
de la Cure et traversé par le grand Lucy-le-Bois. Ce puissant massif» par-
chemin de Vermanton à Entrains, à tout remarquable par Tuniformité de
^2 kil. d'AuAerre. Pop. 1,177 hab. ses caractères, se compose de cou-
Un pont moderne, en pierre, de ches argileuses plus ou moins épals-
quatre arches, traverse la Cure, très- ses, alternant avec des calcaires mar«
large en cet endroit et divisée en neux, compactes, très régulièrement
plusieurs bras au milieu de prairies stratifiés, de couleur grise ou Jau-
ombragées par d'épais rideaux de n&tre. Les fossiles sont rares dans
verdure. Tensemble des couches; quelques
L*ensemble du village, autrefois assises cependant en renferment un
fermé de murs, est sans intérêt pitto- assez grand nombre, parmi lesquels
resque. L'église elle-même, dont la nous citerons des Ammonites, dee
nef est en fort mauvais état, ne pré- P eignes, des Limes, et notammen
S38
46S Pholadomjes, des PAnopées, des Fente un aspect asses plttoresqae.
Oéromyes, des Anatines et autres Les rues sonten général droites, bien
genres qui se plaisent dans les sta- bfttles et tenues avec soin,
tiens vaseuses. La position stati- Ports aux bois importants ; corn-
grapliique de ce terrain, que nous merce de vins considérable ; pla-
avons eu plus d'une fois l'occasion de sieurs hôtels ou auberges,
rencontrer dans nos précédents En ce qui touche Phistoire de Ver-
voyages, a été l'objet de discussions mantoui il n'a rien été publié encore
nombreuses. Pendant longtemps, on de spécial ; nous nous bornerons
Ta considéré comme représentant à copier quelques lignes de Gonr-
dans l'Yonne roxfordclay supérieur» tépée. « Les anciens seigneurs étaient
et cette classification avait pour elle les comtes d*Auxerre et nos rois de-
l'autorité d'un de nos plus illustres puis Charles V. Les Anglais s'en em-
géologues, de M. Elle de Beaumont. parèrent en 1368. Les compagnies
En 1850, la superposition de ces cal- gasconnes du prince de Galles, en
caires aux couches coralliennes de 1367 se rendirent maîtresses du fort
€h&teUGensoir et de Goulanges-sur- et de l'église qui était pleine de
Tonne ayant été. constatée d'une ma- grains. Les habitants obtinrent de
nière positive, nous avons cru devoir Charles Y la t>ermlssion de se fermer
les séparer de l'Oxfordclay et les réu- de murs. Le roi, dans ses lettres dV
nir au coral-rag lui-même. Toutes vril 1368 dit u que cette ville était
lesobservationsquenous avons faites grande, notable, riche, peuplée et
depuis, nous ont paru confirmer cette bien édifiée, située en très^bon pays
manière de voir ; aujourd'hui nous où croit quantité de bons vins qui
allons plus loin encore, et nous avons servent à la provision de Paris et
tout lieu de croire que les calcaires d'autres lieux. » On y fit trois portes,
de Vermenton, plus élevés dans la plusieurs tours et fossés. Sa muraille
série, appartiennent à l'étage séqua- de clôture renfermait la forteresse
nien (palcaires à Astartes) du Jura et qui fut bâtie au milieu du bourg ; il
de la Haute-Saône. Ce n'est point ici en reste une tour oui sert d'auditoire
le lieu de discuter cette question, et de prison ; l'église fut elle-même
l'une des plus importantes de la géo- renfermée dans cette forteresse. On
logie de 1 Tonne ; nous avons voulu croit que cette église, dont le roi est
seulement indiquer, en passant. Tin- protecteur, fut bâtie par la comtesse
térét qui s'atUMshe à l'étude de ce Mathildevers le milieu du xn* siècle:
puissant dépôt. le portail est du xi* ou xii« siècle*
Aux abords de Vermanton la route dans le goût de celui de Saint-Be-
neuve se relie k l'ancienne, qui des- nigne de Dijon. Le clocher, asses
cend par une pente rapide et tortueu- beau, a été b&ti en 1158. »
se le flanc de l'une des plus hautes Ces quelques lignes pourraient ser-
collines de la contrée. vir de sommaire à une description
très-étendue. Nous nous bornerons,
ynaaMÂMTmM, petite ville, chef- quant à présent, k une courte dès-
lieu de canton de l'arrondissement cription.
d'Auxerre, située sur la rive droite La grande et belle église de Ver-
de la Cure, à 23 klL d'Auxerre. Pop. manton présente une agglomération
3j509 hab. presque inextricable de reconstruc-
La position de Vermanton, en avant tiens partielles datant de toute la
d'une lie divisant la Cure en deux période du moyen-àge et même de
branches et à la base de hautes colli- la renaissance. Nous commençons
nés séparées par denombreux vallons par la partie la plus ancienne, c est-
étroits» tortueux et profonds, pré- a-dire la façade. Le portail est célè-
808
bre ; mais les motilatioiis qall a ta- roDne, » dVotfes Ubtoaia proirloii-
bies iul enlèvent une grande partie nent de Tabbayo de Reigoy. De nom-
de aa valeur arohéolo^qiie. On re- breusea tùscriptiona funératnea .ent
eonnatt l'art arcbitectural boorgui- été brisées,
gnon des premières années du xii* Nous bornons Ici, à regret, Ante
siècle dans la beauté de son orne- de plan^ et de dessins, la description
meotatlon ciselée. Plus heureux que provisoire de Vermanton.
le grand portail de Salnt-Lasare La route quitte VemMoton par une
d*Avallon, celui de Vermanton. son montée rapide et longe» à mi*c6te,
contemporain et sa oople réduite» une haute colline couverte de vlgo^
a conservé trois gsandes et curieuses puis descend, pour le traverser, le
statues dont Tannuafre de 1650 a vallon de Sacy. Une petite route s*em-
publié resquisse. Au-dessus de ce branche à .gauche et conduit par
poruil, à droite, a^élève une asses Sacy à Joux-la-Ville (voir TAonualre
belle tour qui rappelle beaucoup dei86A.) Une longue.avenue, à drol-
celle de Saint-fiusèbe d'Auxerre, te, bordée de ^noyers» s*avanoa d^une
mais lourdement terminée et cens- manière directe vers un groupe de
truite, dit Goortépée, en 1158. La bâtiments Importants. et qui constl-
tour de gauche est insignifiante. Si- tuaient en partie Tabbaye de Relgny
gnalons encore, à rextérleur, le pe- où nous allons conduire nos lecteurs,
tit portail sud asses élégant ; fin de L*abbaye de Rigny, ou Reigoy, or-
la renaissance. De grands et lourds dredoGiteaux»fut fondée en Tan USA-
contreforts soutiennent les voûtes de « L*abbaye de Relgoy prit son ori-
la nef et de ses bas côtés ; Téglise est gine dans le territoire appelé Fon-
Iflolée complètement. temol, a fons humidus » commiine
LMntérIeur de l'édifice offre une de Joux. Deux ermites, Gérard et
diversité de style qu'il nous est Im- Guérln, s'étant retirés en ce lieu
possible de décrire. Ici, plus que quMis obtinrent des libéralités d*AQi-
partout, les architectes qui se sont série d'Avallonet deGuy deWoyers,
succédé n'ont^ tenu aucun compte en IIOA, virent bientôt accourir au-
des constructions d^ existantes. Le tour d*eux de nombreux disciples iCt
style ogival de l'Ile de France se fondèrent un monastère qui eut Gé*
heurte irrégulièrement au style rard pour premier abbé,
bourguignon. Tous deux sont bien m VersTan 4430, Guillaume, comte
caractérisés et très-purs de style, de Nevers, ayant donné aux moines
Signalons la chapelle des fonts, à de Fontemoi la terre de Helgi^y qu*ii
droite, fort remarquable par la avait achetée de JosbertGhapel,ceax-
beauté de ses sculptures, notamment ci y transportèrent le siège de leur
une colonnette représentant, avec monastère qui en prit le nom.
une extrême finesse, un tronc d'ar- « il fut, au xii* et au xiii* siècles
bra; xn* siècle, rare. l'objet de la libéralité des comtes et
Le chœur ou sanctuaire, avec ses des évoques d'Auxerre, ainsi que des
bas-côtés nord et sud, sont larges, seigneurs de GhftteUGensoir, de oeu^
très-ouverts, de hauteurs égales et de la maison de Touty, d*ArGy, de
présentent l'ensemble d* une iiqmense Ghastellux, etc. Il fut ruiné par les
salle capltulalre ; belles voûtes à Reltres è la fin du xvi* siècle. « (Ar-
nervures élégantes, style du xiv* siè- chlves de TTonne).
cle de nie de France. On remarque, Vendue comme bien national, Tab-
à défaut de vitraux, de bons tableaux baye fut acquise par M. Lechat, qui
de récole française du zviii* siècle en détruisit régllse,le dottre, etc.,
donnés par Etienne Jeaurat, peintre puis la revendit, ainsi mutilée et rar
du roi, garde des tableaux de la Cou- vagée„à M. Jaannea ; elle appartient
240
toujours à la même famille, qui résl- nervures ogivales de toutes les voûtes,
de a VermantOD. Gettesalle,remarquable àtous égards,
Voici maintenaut quelques mots de malgré les amas de bois, de palUe,
description. de fourrages, qui Tencombreot, pro«
Deux chemins conduisent de Ver- duit le plus bel elTet monumental ;
manton à Reigny : le premier par la style du xv* siècle,
grande route et Tavenue; le second La charpente de la toiture do cette
par les prairies qui bordent la rive vaste salle mérite également dtee
droite de la Cure. Celui-ci est infini- visitée.
ment plus pittoresque et permet de II ne reste plus aucune trace ds
suivre le cours charmant et ombragé Tégllse, qui après avoir été minée eo
de la belle rivière qui coule large, 1567 fut entièrement reconstmite en
calmeet limpide à la base d*une haute 1760.
colline à pente rapide et boisée, Ion- Les Jardins de Reigny^traversis pu
géant la rive gauche. Cest à chaque de magnifiques sources, bordaient ai-
pas un aspect nouveau et très-pitto- trefois la rive droite de la Gare, difi-
resque. On arrive ainsi à un groupe sée en cat endroit par une fie ; 1*»-
de maisons qu'il faut dépasser, puis semble du site devait être délleleox.
on longe les murs d*encpinte du Jar- Un sentier tracé dans les praMi
dinde Reigny en laissant sur la droite bordant la Cure, toujours tres-lane
de grands bâtiments construits ré- et coulant avec lenteur , ou bien m
comment, et qui gfttent le site aux grande route, conduisentdirectemest
yeux des artistes. Lorsqu'on est entré à Lucy-sur-Cure. Si c'est la rosis
dans l'enclos actuel de Tabbaye, le- qu'on a suivie, on laisse se proloqgv
quel est bien amoindri, on voie se à gauche sur les pentes rapides dei
développer sur la gauche un vaste collines la vieille route d'Avalloo,fMr
corps de logis dont la reconstruction Lucy-le-6ots, laquelle parvenue sa
{)artielle, au xvii* siècle, a modifié sommet de la montée, traversées U-
'ensemble primitif datant des der- gne directe un vaste plateau trè^
nières années du xiii« siècle. élevé, nu et triste d'aspect. (Voir
On peut visiter d'abord plusieurs l'Annuaire de i86/!i).
salles voûtées à nervures ogivales d'un
bon style, ne formant autrefois qu'une liVCViiiTm-cvBE, village du cin-
seule salle, datant de la fin du xiii' siè- ton de Vermantoo, situé sur la rive
cle. De large escalier, style Louis xv, droite de la Cure et traversé par U
qui off're un assez bon type de cette route d'Auxerre à Avallon, à &kil. de
époque, conduit à divers apparte- Vermanton. Pop. 255 hab.
ments, sans intérêt architectural.il Lucy n'off're rien de particulier à
faut donc se hâter de visiter ces di- signaler. Son église, b&tlesur lebord
vers bâtiments pour se rendre dans la de la rivière, ne présente qu'un né-
« grange 0 c'est-à-dire le réfectoire diocre intérêt ; elle fut reconstruite
de l'ancienne abbaye. Une exclama- vers la fin du xv* siècle. Elle ert
tion de surprise et d'admiration est en assez mauvais état ; on y voyait
provoquée à la vue de cette magnifique encore, il y a quelque temps, un bai-
salle, l'une des plus belles que nous relief fort remarquable, provenant de
connaissions. Long de 110 pieds, sur Reigny probablement, et qui fait partie
ÙO de large , ce réfectoire, unique maintenant du musée d'Auxerre : Le
maintenant dans notre département, couronnement de la Vierge ; xv* slè-
est divisé en deux nefs et six travées de.
égales par cinq colonnes isolées d'une A quelque distance de Lucy, sur le
légèreté et d'une élégances rares, les- chemin d'Essert, une carrière ot
quelles soutiennent la retombée des ouverte dans les calcaires mameax
344
et compactes et fournit une pierre qui se relient à ceux plot Importants
non gelisse, employée comme moël- d'Avigny.
Ion pour les constructions du pays. Un bon chemin sur la rive gauche
Moins d*un kilomètre de distance de la Cure, ou la grande route sur la
sépare Lucy de rive droite, conduisent directement à
SB00T-0ijm€iFmB, village du can- Amov-suK-c^mB, grand village
ton de Vermanton» situé sur la rive du canton de Vermanton situé sur
gauche de la Cure, à 5 kilomètres de les rives de la Cure, à 5 kil. de Ver-
Vermanton. Pop. 663 hab. mmton. Pop. i,5M hab. Il y aplu-
Bessy est un beau et important vil- sieurs auberges,
lage, bfttl à la base d'une colline cou- La rivière divise en deux parties
verte de vignes. La rue principale^ bien distinctes le bourg d'Arcy: Tune
large, droite et assez bien bfttie, abou- s'étend daos une plaine fertile ; Tau-
tit&unbeau pont de pierre sur la tre est groupée sur les pentes rapides
Cure, divisée par plusieurs fies. On et rocheuses d*une haute colline sil-
commenco à ne plus employer exclu- lonnée par d'étroits et tortueux val-
sivement la lave pour les toitures. Ici, Ions pierreux. Le contraste que pré-
de même que dans toute la contrée sento Taspect des maisons anciennes
que nous allons explorer, on place et des maisons neuves est plustran-
généraloment les escaliers à l'exté- chéencoreque dans les autres villages
rieur, en avant de la façade de la de la vallée. Il n'y^ pas de descrip-
maison, et conduisant au premier tion possible qui puisse donner une
étage ou simplement au grenier. Sous Idée de Tapparence de misère delà
Fescaller, bail en lave, se trouve plupart des vieilles maisons qui sem-
Tentrée de la cave. blent abandonnées depuis longues
L'ensemble extérieur de la petite années.Gommecontrasteencore,mai8
église de Bessy n'a aucune valeur seulement sous le rapport archéoio-
arcblteciurale. La tour carrée du gique, on voit à Arcy deux églises et
clocher est de style toscan à peu près trois chftteaux. Un pont de pierre»
ainsi qu'une partie delà nef; mais reconstruit en 1762,ettrèsmontueux9
le chœur ou sanctuaire qui est voûté relie les deux quartiers,
en pierre à fines nervures ogivales L'église, bâtie dans la partie élevée
des premières années du xvi* siècle, du village, ne présente qu'un intérêt
offre un aspect très-élégant comme secondaire; la nef est voûtée en bois;
construction. le chœur, voûté en pierre, semble
Les calcaires marneux et compac- dater de la fin du xv" siècle ; le do-
tes des environs de Bessy sont remar- cher est de forme carrée et rappelle
quablespar la régularité et l'épaisseur le type de tous les clochers de la val-
de quelques-unes de leurs assises. En lée. N'ayant ni vitraux ni lableaux à
iSliht une carrière a été creusée au décrire, nous signalerons les bancs
sud de l'église, à cinq mètres environ « sans dossiers » qui garnissent la
au-dessus de la prairie. On en a ex- nef ; précaution prise contre le som-
trait des dalles que l'on envoyait à meil sans doute.
Paris pour la lithographie. L'explol- Les châteaux d'Arcy^ tous les trois
tation est depuis longtemps aban* situés dans la partie haute du village,
donnée. C'est dans cette couche que dominent d'une manière pittoresque
M. Rauiin a rencontré, en 18/i7, à la la rive gauche de la Cure Le plus
8urfaced'unedalle,une astérie intéres- important est une construction régu-
sante et probablement nouvelle. Aux Hère datant du xni* siècle ; il est si-
environs de Bessy, se montrent quel- tué au sommet d'une pente escarpée
ques lambeaux de sables tertiaires boisée, descendant Jusqu'à la rivière.
4C.
342
Uoe longue teiTame,Qiie avenue droi ment ^u^eo avançant de qaelqaes
te et qoelqnes massifs de verdore centaines de pas encore, nous allons
diitposés à la frcnçaise accompagnent marcher de surprise en surprise. Afin
cette belle habitation, construite & de faire bien comprendre laconfigu-
côté d*un ancien château féodal dont ration de la vallée dans laquelle nous
les tourelles et une partie des murs entrons, nous rappelons que TAn-
d>ncelnte forment actnellement les nuaire a publié une petite carte to-
dépendances ou bâtiments de service, pographique. On reconnaîtra facile-
Ce vieux cb&teau, b&ti sur le revers ment la disposition générale du sol
d'un vallon, offre encore quelque in- et la situation de trois villages dont
térêt ; la date de construction peut nous avons à parler longuement,
remonter au xv* siècle. Depuis Tannée 1850 seulement.
Sur le revers opposé du môme val- une belle et lai^ route traverse une
Ion, nommé Vaux-Sainte-Marie-lès- contrée qui, jusqu^alors, était restée
Arcy, et qui présente des pentes ra- peu connue, et qui avait gardé un
pides et rocheuses, s'élève un char* caractère de solitude profonde. On
mantpetItmanoir.Nousvoulonsparler savait que la vallée inférieure de 1»
du chftteau deCHASTsiiAT, type élé- Cure offrait des pointa de vue très-
gant d*une résidence seigneuriale aux remarquables, mais c'est & peine si
premières années du xvi* siècle. On quelques étrangers, attirés par la
reconnaît ici, en effet, le caractère célébrité des grottes d'Arey, son-
architectural de répoquede la renais- gealent à explorer les rives de la char-
sance et la distribution habituelle mante rivière que la route nouvelle
des corps de logis et de leur tourelle côtoie et môme tnverse deux fols»
d'escalier.La façade principale forme G^est depuis Arcy jusqu'à Voutenay
Fun des côtés d*une cour carrée , que la vallée présente les sites les
bordée d'ungrand mur au milieu du- plus Inattendus et les plu^ pittores-
que! on remarque une belle et large ques. C'est là que notre récit va cou*-
porte ou grand-portail d'un assez duire nos lecteurs. Mais nous ne vou-
bon style de la renaissance ; une in- Ions pas nous éloigner d'Arcy-sur-
scription indéchiffrable se voit au- Cure sans vous parler de ses grottes,
dessus de Timposte. Nous en avons donné la descriptioii
Des travaux assez importants de dans TAnnualre de 1850 ; cependant
restauration sont commencés. depuis cette époque, elles ont été.
Ce Joli manoir, Tun des plus Inté- au point de vue scientifique, robjet
ressauts du département, n'a pas ces- d'explorations importantes, et on
se d'appartenir à la famille d'Estud, nous saqra gré de revenir ici sur un
ou Destud, originaire d'Ecosse. Gau- sujet qui intéresse à la fols le touriste
thier d'Estud vint en France en 1/|22, et le géologue. Les grottes d'Arey-
et fut officier dans la garde écossaise sur-Cure s'ouvrent à un kilomètre
de Charles VII. environ du village, sur la rive droite
La grande route, aussitôt après de la Cure, à la base d'un escarpe-
avoir dépassé Arcy. traverse sur un ment calcaire qui appartient aux
beau pont de pierre, construit eu couches supérieures de la Grande-
1850, la Cure, vers l'extrémité d'une Oolitbe, et que la rivière contourne
longue Ile et près d'un énorme et par un long circuit. — La grotte
lourd barrage destiné au service d'un principale s'enfonce en ligne près-
chantier et d'un port au bois de char- que droite sous la montagne, sur une
pente et de chauffage, établis sur la longueur de 420 mètres, et atteint le
rive droite. L'industrie, Ici, a gâté bord opposé où un éboulement mas-
tout Paspect pittoresque de l'un des que sa sortie; elle se compose de
plus Jolis aites de la vallée ; heureuse- salles plus ou moins élevées et sépar
843
rées les unes des au très par des étran- sements de mammifères, une mft-
glements fort étroits. cholre humaine. En signalant à la
Cette grotte renferme des stalactites Société géologique de France cette
très belles qui varient à Tinfinl dans importante découverte, M. de Vi-
leur aspect, tantôt s^étaient en dra- braye a insisté tout particulièrement
perles transparentes, tantôt se déta- sur la place que cette mâchoire occu-
chent de la voûte en longs pendàn- pait dans la couche ossifère, et il
tifs, et forment çà et là des groupes nous parait bien difficile que le sa-
souvent bizarres. Le sol, lorsqu'il vaut géologue soit tombé dans Ter-
n'est pas recouvert de stalagmites, reur.
est occupé par des argiles,d&s sablus, Aucun doute ne peut exister sur
des cailloux roulés, granitiques ou Torigine des cavernes d'Arcy-sur-
calcaires, déposés par le courant Cure. Deux causes bien distinctes,
qui, i l'époque quaternaire, a par- successives, et tout à fait indépen-
couru cette caverne profonde. dantes Tune de Tautre ont concouru|à
A cent cinquante pas de la grotte leur formation. A la suite d'une com-
f>rincipale se trouve la grotte des motion intérieure dont on ne saurait»
ées ; elle plonge sous la montagne en Tétat actuel de la science, fixer
dans la même direction, mais bientôt l*époque, le sol a été, dans cet en-
la voûte s'abaisse, se rapproche du droit, déchiré, fracturé: puis plus
sol, et après un parcours de 160 mè- tard, lors de la période quaternaire,
très environ, il devient impossible de les causes qui certainement auraient
pénétrer plus avant. La grotte des été impuissantes à entamer cette
fées ne présente pas de stalactites, roche compacte et siliceuse, ont pro-
mais les ossements qu'on y a trouvés fité de cette fracture qui s'est élargie
dans ces dernières années lui don- peu à peu sous leur action dissol-
nent, sous le rapport géologique, une vante.
grande importance. En 1853, le com- D'Arcyfù $alnt-Moré, la Cure décri-
merce de flottage ayant fait réparer vant de nombreuses sinuosités, coule
im petit chemin sur le bord de la dans une vallée étroite, bordée çà et
Core, le sol fut excavé à l'entrée de là de roches nues, taillées à pic»
la grotte ; les ouvriers rencontrèrent d'une hauteur quelquefois consi-
plusleurs dents de chevaux et d*ours. dérable ; ces roches sont formées à
Ces débris furent présentés à la So- leur base par les calcaires durs, com-
ciété des sciences historiques et natu- pactes et siliceux de la Grande-Oollte,
relies de TTonne, et quelques jours et à leur partie supérieure par les
après, Kobineau-Desvoidy entreprit couches plus tendres, plus oolltiques,
des fouilles qui amenèrent la décou- plus faciles à se désagréger du cal-
verte d'une grande quantité d'osse- caire à chailles ; cette dernière assl-
ments, appartenant à des animaux se, parfaitement caractérisée par les
aujourd'hui disparus. Depuis cette fossiles qu'on y a recueillis, ostrea
époque, la grotte des fées a été foull- dilcUata et ierebralula insignis^ cou-
lée à plusieurs reprises ; on y a re- tient, comme la précédente, des
cueilli des ossements d'ours {ursus rognons siliceux empâtés dans la
spœUus), d'hyène {hyœna spelœa)^ de roche, et au premier aspect le point
rhinocéros (rhinocéros tichorinus), de contact, du reste souvent caché
de bœuf, d'éléphant, de cheval, etc. par les éboulements, û'e^t pas facile
Les plus curieux de ces débris font à saisir. Le sommet du plateau, dans
aujourd'hui partie de la collection de la direction de Mailly-la-Ville, est
la ville d'Auxerre. —En 1859, M. le occupé par les calcaires blancs et
marquis de Vibraye a rencontré dans pisolitlques de coral-rag que caracté-
ceite môme grotte, au milieu des os- risent de nombreux polypiers.
344
A peu de distance des prottesFe le calcaire qu'on exploite est oolitl*
trouve le beau tunnel d*Arcy qui rac- que, disposé en bancs épaiSt decoa*
courcit le parcours de la rout« de leur Jaun&tre, à l'exception da banc
1,704 mètres. Nous n*avons rien à inférieur qui est bleuâtre. Mte
ajouter à la dei>criptlon que nous en carrière fournit du moellon et de la
avons donnée. pierre de taille de petite diniensioa.
Les alluvions anciennes de la Cars
SAINT -Momi:, village du canton atteignent, sur certain? pointa, aoe
de Vézelay, situé près la rive gauche épaisseur assez considérable. 11 y a
de la Cure ; à 15 kil. d'Avallon. Pop. quelques années, en creusant on
385 hab. puits dans un dépôt de cette natare,
Un beau pont de pierre traverse la on a rencontré, à neuf mètres eoTl-
Gure en avant d*un grand massif de ron de profondeur, les ossements
rochers exploités comme carrière, d'un éléphant, sans doute contempo-
Sur le sommet de la montagne on re- rain de ceux dont les débris «ont en-
marque une grande statue de la Vier- fouis dans les cavernes d*Arey.
ge placée là récemment ; de la base Trarersart rapidement Salnt-Mofé,
de ce monument on découvre un re- nous suivrons un chemin qui do-
marquable panorama sujr le cours de mine bientôt la rive gauche de la
la Cure. Cure, et s'élève, par une pente asm
L'église de Saint-Moré présente escarpée, sur le flanc d une liante
peu d'intérêt, à l'extérieur surtout, montagne formée d'un massif de ro-
Le clocher est une tour carrée de ches calcaires dont les bancs, dis-
l'ordre classique toscan ainsi que le posés presque horizontalement, pré-
porche et son fronton. La nef est sentent, le long du chemin que nous
voûtée en pierre à nervures ogivales suivons, TefTet d'un escalier im-
sans beaucoup d'élégance ; fin du mense. Bientôt on suit, entre deux
XVI' siècle. . baies vives, ce même chemin, et,
Les terrains des environs de Saint- après quelques minutes de marche,
More sont intéressants à étudier : au ou s'arrête à la vue de grands massib
sortir du tunnel la route présente, de murailles à demi-cachées sous des
sur la droite, un grand escarpement éboulements ou des ronces. Avan-
qui permet de constater la succès- çons encore de quelques pas et nous
slon dus couches et nous montre la parviendrons à une sorte de terrain
Grande-Oolite plongeant sous le.^ cal- aplani que la mousse et le gazon re-
caires à chailles qui atteignent en cet couvrent. On reconnaît facilement,
endroit une hauteur de plus de 15 aux diverses pentes du terrain que
mètres. Au fur et à mesure qu'on se nous occupons, la crête d'un banc
rapproche de Saint-Moré, les couches de roches se reliant, à l'ouest, ao
oxfordiennes dimlnueni d'épaisseur, grand massif général des montagnes,
et la Grande-Oolite au contraire se et, à Test, à un assez vasto emplace-
développe plus largement ; à peu de meut isolé de toutes parts et formant
distauce du village, toujours sur la le faite d'une montagne dont les
droite, la partie supérieure de b flancs s'abaissent rapidement au nord
Grande-Oolite offre quelques bancs et au sud, et d'une manière plus es-
argileux qui parai^isent correspondre carpée encore vers l'orient jusqu'à
au Bradford-Clay. Nous y avons re- la rive gauche de la Cure,
cueilli des Térébratules (l$reba(ula Le vaste emplacement isolé qne
dîgona)f quelques Polypiers et de nous venons de décrire est celui que
nombreux Briozoaires. En face le les habitants de Saint-Moré désignent
pont de Saint-Moré, une carrière est sous le nom, encore inexpliqué de
ouverte dans les couches moyennes ; m Ville- Auxerre, » emplacement an-
245
quel on s'accorde générileraent à d*an grand massif de rochers doml-
reconnaltre et placer Cbora, lieu an- nant à pic la rive droite de la Care.
tique qui fut Tobjet de très-nom- G*est sur le point culminant de ce ro-
breuses dissertations historiques. On cher, très pittoresque d'ensemble,
suppose aus.«l que ce fut un camp que se trouve Téglise b|&tle isolément
établi lors des Invasions des Nor- le long de la voie romaine d'Auxerre
mands au u* siècle. h A vallon. L'édiAce semble dater du
La muraille dont nous apercevons xv« siècle seulement ; il est bâti pau<
les dôbrls est celle que l'on cens- vrement, ce qui lui donne une appa-
truisit pour défendre et fermer le rence baucoup plus ancienne. La nef,
côté accessible. On creusa, dans le voûtée en berceau ogival avec arcs
faite de la partie étroite du sol, un doubleaux, porte la toiture en lave
fossé large et profond, dont les dé- sans charpente. Le clocher n'offre
biais servirent à élever un long re- rien d'intéressant Un autre clocher,
tranchement sur le sommet duquel celui de la maison communale, attire
on eoDstruisit une épaisse muraille; les yeux.
la base des terres rapportées fut sou- Ce qui attire et captive longtemps
tenue par un mur en pierres sèches l'attention des visiteurs, c'est l'aspect
Sui avait plus de neuf pieds d'éléva- charmant du paysage, qui forme un
on. La grande muraille elle-même délicieux tabieau, et présente une
eut, pour la maintenir, six forts mas- variété de sites qu'on ne se lasse pas
sifs do maçonnerie arrondis en forme d'admirer.
de tour. Bien n'est plus facile. Il reste encore quelques pans de
après un examen attentif des grands murs de l'enceinte fortifiée de Voute-
débris qui gisent encore sur le sol, nay ; xvi* siècle. Nous signalons sur-
que de reconstituer comnlétement tout les ruines d'un ch&teau situé sur
l'ensemble des moyens défénsifs em- la rive gauche de la Cure, près du
ployés vers la période du ix« siècle, grand pont do quatre arches b&il en
Voir le Bull. BibIL i76à.
On remarque sur la rive gauche Une muraille d'enceinte de forme
de la Cure, près du pont, un petit octogonale, entourée d'un large fos-
manoir à tourelles d'un aspect assez se, autrefois plein d'eau, bordé lul-
pittoresque ; xvi* siècle. De beaux même d'un grand remblai circulaire,
ombrage entourent cette résidence renfermait le corps de logis principal
qui appartient à M.Lefebvre de Nallly, dont 11 ne reste que deux pavillons ou
nom du hameau b&tl à la base de l'es- tourelles carrées datant de la fin du
carpement de rochers dont nous xv* siècle, ou même des premières
avons parlé. C'est, croit-on, le long années du xvi«, ainsi que l'indique
du parc que passe la voie romaine l'appareil des fenêtres et les linteaux
dAuxerre à Avallon et dont la chaus- et piliers de plusieurs cheminées. Ce
sée est parfaitement conservée entre vieux manoir, bordé par la Cure,
Saint-Moré et Voutenay. Voir le adossé à la pente escarpée d'une hau-
BuU. Bibil. te colline boisée et dominé également
par la montagne de Choba, qui, du
▼ooTEiiAT, village du canton de côté sud, présente, à TobII de beaux
Vézelay, situé sur la rive droite de la escarpements de rochers à demi-boi-
Gure ; à là kl 1. d' A vallon. Pop. 318 ses, se trouve dans une situation so-
hab. Traversé par les routes de Saint- litaire qui le cache à tous les regards.
Sauveur à L'Isle et de Tonnerre à Nous continuons notre route. Arri-
Corblgny. vée au sommet de la montée, la
Ce village, construit tout en lave, grande route, taillée dans un banc de
est établi à la base et sur le penchant rochers, lalsseàdécouvert, à gauche^
246
les fondations d*une maison gallo-ro- minée par une plate-forme crénelée
malne qui était b&tie sur la voie aoti- au centre de laquelle se trou? e un
que d'Auxerre à Avallon, et dont M. grand piédestal, servant de base à
Baudoin a donné la description, An- une très-grande statue de la Vierge
nuaire de 18/i9.Les fondations mises & tenant TEnfant Jésus. La statue est
nu récemment ne tarderont pas, on désignée sous le nom de Notre-Dame-
doit le regretter, & être détruites par d'Orient, et la tour sous le nom de
les intempéries des saisons. lour-Malakof. Cemonument futérigé
Aux environs de Youtenay, les par M. le curé de Sermtzelles, peu de
couches coralliennes et oxfordiennes temps après la prise de Sébastopol.
ne se montrent plus, et le sol est for- Un sentier tracé en lacets conduit en
mé presque exclusivement par la quelques minutes à la terrasse qui
Grande- Oolite, et les couches mar- précède, du côté de la vallée, ce me-
neuses, si riches en fossiles, qui lui nument commémoratif et ds laquelle
servent de base; près des. bois com- on découvre un remarquable pano-
munaux, s'étend un petit dépôt com- rama.
posé de sables argileux, jaunes-rou- Sermizelles était entouré de murs
gefttres, qui renferment des grains de autrefois et avait deux portes forti-
quartz, des silex identiques à ceux de fiées. Il possédait aussi un petit ma-
la craie, et aussi des fragments de noir seigneurial , qui aujourd'hui
grès ferrugineux. Ce dépôt se ratta- encore, malgré divers remaniements,
che certainement à Tépoque tertiaire, présentecomme habitation bourgeol-
et son origine est la même que celui se un aspect pittoresque ; xvi* siècle,
de Gros-Mont, que nous décrirons un L^église est b&tie très près de la
peu plus loin. rive droite de la Cure, vers le milieu
Après avoir descendu par une Ion- d'une grande rue formée le long de
gue courbe le flanc rapide de la colli- la voie antique, dont nous allons par-
ne de Voutenay, la route s'avance en 1er tout-à-l'heure. C'est un édifice
lignedirecte vers Sermizelles. On dis- assez ancien, mais lourdement coos-
tingue parfaitement à quelques dizai- truit durant la période du xii* au xvi«
nés de mètres sur la droite la levée siècle. On remarque les meurtrières
ou chaussée de la voie antique que la établies dans la tour du clocher et la
routenouvelle finit par rejoindre et tourelle d'escalier. La nef n'est pas
suivre jusqu'aux abords de voûtée. On y voit notamment k petits
bas-reliefs en chêne «vie d'un saint»?
(iBKiuzFxi:.E0(, village du, canton travail très-estimable, ainsi qu'un
d^A vallon, situé en partie le long de autre bas- relief représentant laReli-
la rive droite de la Cure ; à 12 kil. gion et la Justice.
d'A vallon. Pop. 3/^9 hab. Il y a plu- Le prolongement de la vieille rue
sieurs auberges.Traversé par laroute du viilage est un grand chemin, mon-
d'Avallon & Mailly-la-Vllie. tant en ligne directe le versant d'une
Ge village est très-agréablement colline, après avoir longé un groupe
bâti dans une plaine fertile entre la de quatre tilleuls séculaires, ombra-
Cure et une haute colline très-rapide géant une croix de pierre de 1806,
de pente et à-demi boisée, se déta- posée sur une base du xv« siècle. Ge
chant par deux vallons étroits du chemin, qui vient d*être élargi et
grand plateau, lui-même couvert de nivelé, traverse en ligne droite tout
forêts, qui s'étend entre Précy-le-Sec le haut plateau qui domine la vallée
BU nord, et Lucy-le-Bois à l'est. Sur du Cousin. Il ne semble pas douteux
le sommet de cette colline, élevé de que ce chemin occupe l'emplacement
98 mètres au-dessus de la Cure, on de la grande voie romaine d'ÂutUû h
remarque une tourelle & 8 pans, ter- Sens par Avallon et Auxerre. On peut
m
facllementensuivrela direction entre « chemin de dessous le rocher » «st
Sermizelles et Avallon, bien que tout Intéressant h étudier. Long d'une
caractère d'appareil antique ait dis- centaine de pas, nous le croyons uni-
paru. que dans notre département. A la
Sermizelies se trouve, comme Vou- sortie du défilé, on gravit la pente
tenay, au milieu des couches de la de la colline, en restant à mi-côte,
Grande-Oolire. Sur plusieurs points, puis on arrive à Biannay.
les calcaires blancs-jaun&tres soQt& La route d'Auxerre à Vézelay se
découvert et renferment desPhoU- détache de la route d*A vallon à moins
domyes, des Panopées, des Ammo- d'un kilomètre de Sermizelles. Elle
nites. s'avance en ligne droite dans la dlrec-
Avant de nous éloigner de SermI- tion de Touest pour aboutir à un très
zelles, nous dirons quelques mots d'un beau pont de pierre de trois arches,
village peu connu par suite de sa si* construit à quelques pas au-dessous
tuatlon isolée. du confluent du Cousin dans la Cure.
L'ensemble du site est remarquable^
iBOiSB'AmcY, village du canton ment pittoresque et présente tout &
de Vermenton. à 15 kiî. de Vermen- la fois de belles et hautes collines
ton, pop. 3^0 hab. à-demi boisées et rocheuses, et une
Un assez bon chemin conduit de plaine, ou fond de vallée, couverte
Sermizelles à Bols-d'Arcy» petit grou- de riches cultures,
pe d'habitations un peu solitaires au Presqu'aussitôt après avoir dépassé
centre d'une contrée très boisée. le pont on arrive à
L'église est petite et peu ancienne.
Toutefois, nous avons à signaler ici bi^ihiay, village du canton de
une œuvre de bonne construction: vézelay, situé sur la rive gauche delà
c'est le clocher, tour carrée bàtio il cure ; & 8 kil. de Vézelay. Pop. 272
y a peu d'années dans le style de la ||ab.
fin du xiii» siècle. L'ensemble ne ce village était autrefois entouré
manque pas d'élégance; c'est là, en ce murs; il en reste encore quelques
un mot, une bonne imitation que fragments et aussi les côtés d'une
cous signalons avec empressement, porte fortifiée.défendue par deux tou-
Deux chemins conduisent do Ser- reHes rondes ; xvi* siècle. Près de
mizellesàBiannay ;lepremier,parla cette porte s'élève Téglise dont le
rive droite, qui ei»t insignifiant ; le se- clocher, tour carrée moderne, pré-
cond,par la rive gauche, qui est char- sente une bonne imitation de Tarchi-
mant. On passe la Cure sur un beau tecture romane de transition, chose
pont de pierre de trois arches, ser- que nous signalons avec plaisir. L'é-
vant au passage de la route condui- giiae en elle-môme est peu Importan-
sant à Ghâtel-Censoir par fiois-d'Arcy. te ; fin du xv* siècle. Dans le milieu
On laisse sur la droite le hameau de de la nef on lit sur une dalle tuiuu*
la Brosse-Conche, et prenant un sen- laire :
tier longeant la Cure qui est large,
limpide et bordée de massifs d'arbres, cy gît claude db monceaux , fille
on arrive bientôt à la base d'un épais d'antolnb db monceaux, en son vivant
banc de rochers présentant une pente esciyer et sBinMEui de blannay et do
escarpée qui, plus loin, surplombe fief de sermiselle, et épouse de ceorce
môme de beaucoup l'étroit et pitto- mstut, escuyer, seigneur dassay, do-
r^que petit chemfa oui a é.é pr^lon- ^^^L^^»:"^:^ o^L^
gé sous les roches au moyen dun m.d.c.l.v. (1655) en la terre d'obusset
{>etit remblai pris sur la largeur du £n derrt, d'oc son corps put amené en
itde la Cure. Ce passage, nommé le gistte égusb. btc, etc.
S48
Hoiiff avons eo Toccasion de parler de Véielay ; popolatioa 915 habitants,
do château de la famille d'Estnd d'As- L'aDcleo chônin de Téselay à Au-
sayA Tarticle de Tharoiseao, page xerre jMirlIailly-la-Ville, longe le Til-
355. lage de Mootillot sitoé dans une con-
tes coteaax assez efcarpés qui en- trée élevée dépourvue d'ean de sonr-
toureot Blaooay nous moatrent les ce. Un grand nombre de malsons
différentes assises de la Grande-Oolfte« neuves témoigne d'nne certaine ai-
et nofammeot d'assez beaux dévelop- sance locale. L'église elle-même est
pements des calcaires marneux infé- peu ancienne et n'offre que peu d'In-
rieurs. Au nord de Blannay, ces térèt architectural malgré sa façade
calcaire», plus compactes qu'ils ne le d'ordre classique toscan ou dorique,
sont ordinairement, forment un es- La tour carrée du clocher est très
carpement è pic appelé les Roche$; élevée; on remarque empâtées dans
ils sont disposés eo bancs épais, la maçonnerie nouvelle des arcatu-
séparés par des couches plus mar- res et des colonnes semblant dater
neuses et plus tendres, et ces alter- du xiv* siècle. Le sanctuaire est voOl-
nances donnent lieu â des sillons té en berceau ogival : xv« siècle,
horizontaux, semblables à ceux qui La Grande Ooiite et ses différentes
auraient été produits sur une falaise assises occupent à Montillot le fond
battue par la mer à diverses hau- des vallées et la base des collines,
teurs. A un kilomètre à peine de Dans une carrière ouverte près du
Blannay, sur le bord de la route village, on exploite un calcaire plus
d'Avallon, existent, au-dessus des cal- ou moins compacte, accompagné de
caires marneux, les premières assises petits lits d*argile et qui nous parait
de l'Oolite Inférieure : ce sont des appartenir d la partie supérieure de
calcaires Jaunâtres, légèrement fer- la Grande Ooiite. Les fossiles sont
rugineux; les fossiles sont rares, peu abondants; nous citerons cepen-
cependant nous avons nous-mème dant des Peignes, des Huîtres et de
reeuellli, dans l'endroit que nous rares Echinides. Au sommet des
indiquons, quelques exemplaires de collines assez élevées qui entourent
Vj4mmonU€S inierf%iptu8 (A, Parkin- Montillot , se montrent quelques
ioni)f des Térébratules, des Pbolado- afleurements du Coral-rag, si facile-
myes et un magnifique Pleurote- ment reconnaissable non seulement
maire. â sa couleur blanche, â sa texture
la route côtoyant la rive gauche oolitique, mais surtout aux fossiles
de la Cure, passe le long d'une haute qu'il renferme, parmi lesquels do-
colline boisée, très-rapide de pente minent les Polypiers, les Diceras, les
, avant d'arriver au moulin du Gué- Nérinées. Ces lambeaux isolés se rat-
Pavé, situé vis-â-vis de l'embouchure tachent sans aucun doute au puls-
d'un étroit et tortueux vallon, au sant massif de Goulanges-sur-Yonne,
fond duquel est caché le hameau du de Cbâtel-Censoir et de Mailly-la-
Vau-Donjon, établi aux abords d'une Ville.
source. Un assez bon chemin con- A peu de distance au-delà de Mon-
dult de là à Montillot. tillot la route rejoint le grand che-
Nous n'avons rien â signaler avant min venant de Vézelay et longe par
d'arriver â ce village dont nous par- une pente assez rapide, la base d'une
lerons immédiatement ainsi que de haute colline pierreu^^e nommée la
celui de Brosses. Gotterette, d*où la vue s'étend à une
très longue distance, notamment du
iioiini.i.oT, village du canton de côté de la Puisaye.
Vtelay, traversé par la route d'Aval- La route descend au hameau im-
lon à Coalanges-sur-Tonne, à 7 kll. portant de Fontknilli, situé dans le
24»
fond d*un vallon marécageux ; le Le village de Bronef est bàtl aar
vieux chemin se dirige à ml-c6t6, di- la Grande Oollte, qu*on exploite sur
rectement sur plusieurs points et qui fournil une
asses bonne pierre employée pour les
mmammÊm, village du canton de constructions du pays. Les couches
Vézelay, situé sur le penchant d*une supérieures renferment souvent des
colline & 10 kil.de Vézeiay. Pop.i,120 plaquettes calcaréo-siliceuses, d*une
hab. épaisseur variable, et disséminées
Gevillage est divisé en deux parties dans un calcaire sub-oolitique ; ces
séparées par un espace assez consi- couches sont très pauvres en fossiles,
dérable. Dans la partie d*en bas se Nous y avons rencontré cependant
trouve réglise, construite sur le re* une magnifique Astérie que nous
vers d'un pli de terrain, dominant croyons nouvelle. On aperçoit sur
quelques prairies ombragées. Le por- le territoire de la commune et no-
tail, caché heureusement par des ar- tamment sur le sommet des plateaux,
bres, est du Toscan le plus massif; le un très grand nombre de blocs de
clocher est le même que tous ceux grès ferrugineux, appartenant sans
de la contrée que nous visitons. Le aucun doute & l*étage albien du ter-
chœor ou sanctuaire date de la fin du rain crétacé. Comment ces grès, qui
XV* siècle ou des premières années du du reste existent également sur le
XVI*. C'est une construction élégante, territoire des communes voisines,
à nervures bien profilées et agenc<^ se trouvent-ils si loin des grès lerrugi-
d*une manière régulière. Des travaux neux de la Puisale, avec lesquels ils
Intelligents de restauration ont été sont identiques?... Ont-ils été amenés
faits récemment à cette église qui par des courants et répandus çà et là
possède un asses curieux tableau re- dans les lieux ou nous les voyons
présentant TAnnonciation. C'est une aujourd'hui 7... Nous ne le pensons
assez bonne copie d'un tableau de ré- pas. Ces grès ferrugineux nous pa-
cole Italienne du xvi« siècle croyons- ralsseot sor place, et leur présence
nous. Dans le haut du tableau se dé- atteste qu'à l'époque albienne les eaux
veloppe un nombreux chœur d'angfrs se sont étendues Jusque dans nos
musiciens; dans le basse trouvent contrées; les sédiments sablonneux
les prophètes qui ont ont annoncé la qu'elles y ont laissés, beaucoup moins
venue du Messie. Dieu le père domine puissants que ceux de la Puisale, ont
ces différentes scènes. été en grande partie, longtemps après
Le quartier haut de Brosses se pro- leur formation, entraînés par les
longe à la base d'une très haute col- courants, et les blocs de grès que
Une à demi boisée, du sommet delà- nous voyons, plus lourds que les
quelle on Jouit d'une vue remarquable sables, sont seuls restés,
sur la vallée de TTonne entre Chàtel-
Censoir et Mailly-Chàteau. La ligne AmvoïïMm, grand village du canton
d'horizon s'étend à une distance cou- de Vézeiay, situé sur la rive gauche
sidérablesur l'Auxerrois. De grands de la Cure; à 2 kil. de Vézeiay. Pop.
massifsdeboisrecouvrentlessommets 010 hab.
rocheux des hautes collines qui se- Un pont très-long, reconstruit en
parent les vallées de l'Tonne et de la partie récemment, traverse laCRre,di-
Cure coulant toutes deux entre des visée en plusieurs fies très-boisées,
bancs de rochers d'un aspect pitto- L'ensemble du paysage est fort pitto-
resque. Ces diflTérentes massses de resque; la situation même du village,
bois, séparées entre elles par des val- aux abordsd'une magnifique fontaine.
Ions cultivés, ne formaient évidem- et à l'embouchure de divers vallons
ment autrefois qu'une seule forêt. se ramifiant en pentes rapides dans
260
le grâod plateau boisé qof s^étend à siècle. Le bas-côté sad est en plein
Touest, est très-remarquable, Ajou- cintre ; xvi* siècle (?) Le sanctuaire,
tons que du village d^Asquins se dé« voûté en demi coupole, est décoré
▼eloppe snr tonte son étendue la d*un ordre ionique et de nombreux
curieuse silbouettede la célèbre petite tableaux assez bons. On voit aussi,
ville de Vézeiay. C'est même de Tune enveloppant les piliers de la nef, de
des hauteurs qui avoisinent Asquins fort belles l)oiseries sculptées ; ^enre
que nous avons dessiné le panorama Louis XV. Cette église, très-bien te-
qui accompagne la description de nue, ne possède pas de dalles tumu-
vézelay. Voir page 258. laires intéressantes, malgré son an-
De la base de la colline qui nous cienneté ; car il en est fait mention
a servi d'observatoire , sort une dès le ix« siècle. Le village d* Asquins
6onrce , admirable de limpidité , a conservé quelques maisons de la
qui alimente Asquins, village divisé fin du xv* siècle.
en plusieurs groupes d'habitations et Un grand chemin et plusieurs lar-
au centre desquels s'élève Tégllse sur ges sentiers conduisent par une pente
un monticule rocheux et ombragé plus ou moins rapide vers le sommet
par de vieux arbres. Comme effet de la montagne que couronne lit
pittoresque, on remarque surtout le grande et magnifique église de ia
grand mur, recouvert de lierre, qui Madeleine de Vézelay. Nous suivrons
forme terrasse et .'outientTabside.Le Tancien grand chemin aboutissant,
clocher rappelle le type que nous par le côté nord, à la porte Sainte-
avons dessiné planche 3. Il fut coo- Croix, et par prolongement, à celle
stmitil y aun siècleenvironen mô- de Saint-Etienne. La route nouvelle,
me temps qu'on restaura Téglise.L'en- très-douce de pente, contourne toute
semble de l'édifice iPextérieur n'a rien la montagne et aboutit & la môme
de remarquable,mais Tintérieur pré- porte par le côté sud ; de cette
sente beaucoup de grandeur et un route, et au sortir d'Asquins, se déta-
caractère monumental incontestable, cheun embranchement se dirigeant
La nef est voûtée en berceau ogival, sur le village de Saint-Père-sods-
ainsi que le bas-côté nord où Ton Vézelay. Voir page 256.
remarque des colonnettes du xiii* Vézelay ; description, page 257.
ROUTE D'AVALLON A CLAMECY PAR VÉZELAY.
Cette route classée sous le n* 51 habitation bourgeoise, appartenant à
comme route impériale de Poitiers à la famille Raudot, bâtie dans une si-
Avallon, vient d'être rectifiée entre tuation extrêmement pittoresque et
Avallon et Vézelay. Ges deux parties entourée d'un grand parc, lui-même
de la même route seront décrites suc- fort curieux à visiter pour la diversité
cesslvement. des sites agrestes qu'il présente.
La route que nous allons suivre La route descend par une pente
B*embranche sur celle d' Avallon à très-rapide et tortueuse le fond d*uQ
Auxeye à la sortie du faubourg saint- pli de terrain bordé de grands rochers
Nicolas. Elle s'écarte sur la gauche et granitiques, au milieu desquels plu-
longe bientôt le bâtiment très-amoin- sieurs filets d'eau se font jour, et
dri d'un ancien hôpital, nommé la arrivp dans la vallée du Cousin aux
Maladière. Traversant une contrée abords de
très-découverte, la route laisse, à peu
de distance à gauche, le hameau d'Or- pomvavbebt, village du cantoo
bigny, où l'on remarque une belle d' Avallon, situé sur les rives du Cou-
251
8in ; à & k!l. (TA vallon. Pop. &82 hab. temps,us{té dans TAnxerroIs, te Séilo-
Il y a plosleurs auberges. nais et tontes les pro? Inces du nord/
On traverse la rivière sur un pont Nous nous bornerons à signaler le
moderne de trois arches en pierre, portail en plein cintre élégant, à fines
L*ancien pont, qui donna son nom au et nombreuses moulures, mais dont
village, auraitété construit par Au- les sculptures « la Vierge et renfant-
bertou Albert, comte d' A vallon au Jésus» et aussi plusieurs statuettes
ix« siècle, dit Courtépée. « très-mutilées sont d*un style médio-
G'est aux abords du pont qu'aboutit, cre. On remarque les vor^tes du por-
venant d'Avallon, un pittoresque et che (xv* siècle) ; la tour carrée do
délicieux chemin tracé le long de la clocher (xiv* siècle), antée sur une
rive droite de la rivière et passant à tour plus ancienne (xii* siècle) ; le
la base des grandes roches escarpées portail latéral sud, etc. A rintériear
du parc d'Orbigny. Nous avons déjà la nef et ses bas-côtés voûtés en
signalé, Annuairede 1862, cette char- pierre, sans nervures, s*appuient sur
mante promenade. de beaux chapitaux à larges tailloirs.
Le village de Pontaubert, bftti sur L*ensemble est très-monumental et
la pente d*un pli de terrain, possède présente beaucoup de régularité
Tune des plusintéressantes églises de (style du xiii« siècle). DMmportants
TA vallonoais. Cet édifice a été Tobjet travaux de restauration sont com«
d'études archéologiques assez impor- mencés sous la direction de M. Sau-
tantes et le sujet d*une publication doin, auquel on doit la bonne res-
de dessins relevés avec le plus grand tauration de l'église Saint-Lazare
soin par M. Emile Amé. Toutefois, d'Avallon.
c^est plutôt par Tancienneté et Tho- Durant le xvi* siècle, Téglise et le
mogénité de son style architectural, village de Pontaubert furent fortifiés ;
que par la beauté de son ornementa- c'est de cette époque que date la ma«
tion, que Téglise de Pontaubert a mo- raille défensive qui surmonte le côté
tivé Tattention dos archéologues al- latéral-nord do Téglise. On remarque
lant à Vézelay étudier l'un des plus également quelques maisons datant
étonnants édifices religieux de la du moyen-âge.
France. L'église, dont nous voudrions Rn étudiant. Tannée dernière, la
pouvoir ici donner un plan, date géologie des environs d'Avallon, nous
presque tout entière des premières sommes venus h Pontaubert par la
années du XIII* siècle. Très-peu mo- vallée sauvage et pittoresque du Cou*
difiée depuis cette époque si brillante sin : nous avons Insisté alors sur Tin-
de l'architecture française, elle peut térêt que présentent ses arkoses, et
donner une idée exacte de la disposi- nous renvoyons à la description que
tion primitive des toitures, lesquelles nous avons donnée (p. 203).
sont peu inclinées et formées de tuiles Au-delà de Pontaubert, la route
creuses, ainsi qu'elles n'ont pas cessé traverse une vallée fertile arrosée
d'être établies dans toutes nos pro- par un petit cours d'eau allant se
vinces du midi et une partie de celles jeter dans le Gonsin au VauU-de-
de Test et du centre. Nos plus impor- Lugny, village dont nous avons parlé
tantes églises de la haute Bourgogne page 266. On s'uvance ensuite au mi-
étaient recouvertes de toitures plates lieu d'une contrée ondulée, dominée
ainsi qu'elles sont encore d'ailleurs à sur la droite par de hautes collines
Tournuset dans toute la région sud de couronnées par des bois «t dont les
la Bourgogne. Nous aurons bientôt, & versants sont recouverts d'an riche
Vézelay, Toccasion de retrouver, sur vignoble.
une vaste étendue, le môme genre de On aperçoit sur la gaucbe,au som*
toiture qui n'est plus, depuis long- mecd'unpHdeterraioTégliselsolèecM
252
ISLAM»- iA-«Avuioifli, village de Longueville, qui posséda, durant
do canton d'A vallon, situé dans une la seconde moitié du xvi* siècle, la
▼allée. A 7 kil. d*Ava]lon ; pop. /i60 terre d^Island.
hab. A quelque distance, au sud-est de
Ce village , divisé en plusieurs Téglise, on voit un ancien manoir en-
groupes d^babitations très-distants touré de fosfés, c'est aujourd'hui le
les uns des autres, possède un cb&- presbytère.
teau important du xvi* siècle, recons Un sentier tracé au milieu des ter-
truit en partie et appartenant à M. Ves labourables conduit en quelques
Amelin. Dominant de grandes pelous- minutes à la ferme du SaulcEi tres-
ses et une vallée boisée, cette rési- ancienne dépendance de la coroman-
dence est Tune des plus belles de TA- deriede Pontaubert. L^établissement
vallonnals. du Saulce est situé dans le fond d'un
L'église,maintenant isolée d'Island, petit vallon, près d'une fontaine qui
n^offre rien à Textérieur de remar- fut l'objet d*un pèlerinage. A quel-
quable; elle est entourée du cimetière, ques pas de cette source, qui semble
ombragée parquelques vieux noyers, un peu abandonnée maintenant, s*é-
et semble bâtie sur l'emplacement lève isolément Tune des plus Impor-
d^un groupe d'habitations remontant tantes chapelles de TOrdre. Nous en
à répoque gallo-romaine, à en juger signalons Taspect monumental pur et
par lenombredes débris doconstruc- sévère à Textérleur et aussi le bel en-
tlon épars sur la surface du sol ou à sembledesvoûtesogivalesreposantsur
peu de profondeur.Nous aurons bien- des colonnettes portées elles-mêmes
tôt, à propos de la montagne de sur des consoles; xiii* siècle. Cette re-
Montmarte, l'occasion de reparler de marquable chapelle qui, peut-être,
tous ces vestiges du séjour des Ro- sera rendue au culte , est utilisée
mains dans TAvallonnais. comme étable, écurie et grange. Le
Le clocher carré de l'église d*ls- Saulce d'island possède une autre
land, placé au centre de la nef, est construction très-digne d'être visitée,
porté par des arcades ogivales soute- C*est l'immense chaussée d'un étang
nant, en encorbellement, d'autres bfttle avec un luxe de matériaux fort
arcatures ou petites voûtes d'un effet remarquable. Cet étang, à sec maio-
assez monumental ; fin du xiv* siècle, tenant, était établi à la base d'une
Le maître-autel est en bois de chêne haute colline boisée garantissant des
sculpté ; il porte la date de 1610 et ne vents du nord l'établissement des
manque pas d'élégance. Dans la cha- chevaliers du Temple,
pelle de la Vierge, restaurée récem- Notre itinéraire nous ramène & la
ment et avec goût d'après les dessins grande route dont nous ne sommes
de M. Emile Amé, on lit sur marbre éloignés que de 1,500 mètres environ,
noir l'inscription suivante : et à l'embouchure d'un petit vallon
assez fertile,creusé entre deux hautes
LA RESTAURATION DB CETTE CHAPELLE COlliPeS, aU fOUd dUqUCl UU SSSeZ bOtt
EST DUE A LA PIÉTÉ DE MARIE RWAiLLER, chomin uous coudult, après trois kl-
DECÉDEE A isLANo LE i3 SEPTEMBRE i855, lom^trcs do parcours, à
A LA GÉNÉROSITÉ DE SES PARENTS ET DtS »*""«••«» «« j» w ,
HABITANTS DE LA PAROISSE. PRIEZ POUR _. iii..^
B(,x. »oiiE€nr-0ijm-iiB-viii)LT,village
du canton d'Avallon, bâti au fond
Disons enfin qu'on remarque un d'une étroite vallée. A 7 kil. d'Aval-
groupeden l'Annonciation » bonne Ion ; pop. 385 hab.
sculpture du xv* siècle, et aussi dl- Une belle fontaine a motivé la si-
verses traces de peintures murales, tuation de ce village, construit d'une
notamment les écussons de la famille manière très-irrégulièresurlespentes
853
rapides d'un vallon qui. s*élargissant de 357 *. , attirent l'attention , qnl
peu à peu, va se réunir à la vallée da bientôt se concentre exclusivement
Cousin, à quelque distance au-dessus sur le Mont-Marte« but et terme de
de Givry. notre excursion. Le sommet plat et
L'église s'élève près de la source rocheux de cette montagne présente
bienfaisante. C'est un petit édifice, un escarpement assez rapide sur
en voie de restauration, datant du tout son pourtour ; notre dessin, plan-
XV* siècle, reconstruit sur les murs che 8, en montre le profil. On voit
d'une église beaucoup plus ancienne, aussi è la base de ce banc de roches,
On lit sur une dalle tumulaire dans de couleur grise, un petit bouquet
la nef: d'arbres verts. C'est droit à ce massif
de maigre verdure que nous nous di-
iLosGVElviixE VIVANT sEicNEVB DB rigcons.car il futplanté il va environ
DOMEssi-svR-LB-vAVT PREMIER HOMME DAR- quarante sns , sur remplacement,
fœNDÉl'cAm^^^^^^ ''''^^"' alors récemment fouillé, dMn édifice
' ' ' antique. Ces fouilles, qui eurent lien
Dans l'angle d'un tableau médiocre ®? ^f^' amenèrent la décotiverte de
représentant Salnt-Léger, patron de plusieurs débrisde statues et de nom-
réélise on lit • -^ » K« V breux morceaux de sculptures. Des
' amas de débris de tuiles, des fonda-
VEssiRE PHiuppEDE LOKcuEviLLB, ES- tlons étoudues témoignèrent do l'im-
cuTER, sEicNEDR DE DOMBCY ET d'island, portaucc dumonumeutqui fut 1 objet
A DONNÉ CE TABLEAU |bn 1563]. dc plusIcurs publications. Notre in-
tention n'est pas, quant à présent, de
A peu de distance de l'église, tout- décrire ces dilTérents morceaux de
à-fait dans le fond de l'étroite vallée sculptures, mais seulement d'appeler
où s'est blotti le village, on remarque l'attention de nos lecteurs sur les
un chftteau b&ti vers 1780 par Michel- changements considérables qu'a dû
Auguste Denesvre. Cette habitation, subir le sol dénudé que nous explo-
qui appartient toujours à la même fa- rons et qui, cela ne nous semble pas
mille , est entourée de beaux om- douteux, devait, il y a dix-huit slè-
brages. clés, être couvert de forêts.
Les nombreux bouquets de bois
Excursion ad Mokt-Marts. Isolés qui couronnent encore les som-
mets de tout le territoire traversé par
Domecy sera pour nous le point de la Cure et le Cousin, se reliaient cer*
départ d'une excursion intéressante tainement aux grandes forêts des en*
au point de vue archéologique et pit- virons de Vézelay et d'A vallon. Le
toresque tout à la fois. Remontant massif de hautes collines dont le
Tune des rues les plus rapides de Mont-Marte est le point culminant,
Domecy, village dont les maisons loin de présenter l'aspect découvert
semblent peu fortunées, on parvient, et nu d*à-présent, offrait au con-
toujours en montant, à une sorte de traire l'ensemble boisé, fertile et
plateau très élevé, d'où la vue em- pittoresque qu'on rencontre en«
brasse un vaste territoire d'un as- core dans les environs de Saint-
pect nu, sec et un peu aride ; le sol More, de Chastellux et de Saint-
est pierreux et ondulé. Plusieurs André-en-Morvan. L'admirable mo-
grands monticules nommés ; le Gros- saïque découverte dans les bols de
Mont (360*), le Brûle-Gois (324*), le Chastellux, les débris épars sur le sol
Coteau-SaInt-Père (326"), le Roumont, dans tout le territoire enclavé entre
surmonté d'une croix (302*), le Ner- la Cure et le Cousin, notamment à
tre (3dl*),enfln le Mont-Marte, élevé Island, le Vault-de-Lugny, Menades»
854
elo., témoigoeDt que des habitations débris de pentacrinites, et ne parait
nombreuses et d*uDe richesse décora- reufermer aucun autre fossile. Au
tive qui n*est pas égalée aujourd'hui, Gros-MoDt« dans one carrière, ao-
furent construites par les Aomains. jourd'hui à peu près abandonnée, les
L'édifice antique de Mont-Marte, se- bancs supérieurssontremplisde trous
Ion nous, était environné de bois et de coquilles perforantej.Subordooné
abrité des vents du nord par le mon- aux couches à entroques, se montre
ticule u boisé • aujourd'hui tout- u- du calcaire brun, très dur, contenant
fait dénudé et sur le sommet duquel une grande quantité de petites Rhyn-
lecuréue Domecy planta, en 4822, chonelles. Quelques fragments d'ilM-
quaire arbres pour abriter une croix monUes interruptus {A. Parkin$ùiUJt^
de pierre portant inscription suî- que nous avons recueillis près de là,
vante,très-efracée maintenant : nous indiquent que l-'assiae ferrugi-
neuse ciul, à la tour du Pré, près
CETTE CROIX A ÉTÉ KLEVKR A l'ho>>e«r d'Avallou, couronne les calcaires à
ET GLOIRE DE JESUS-CHRIST NOTRE sKiG^KiR outroques, affleure également en ert
ET A LA DÉVOTION DF. R. soN.Noi, PRIERE, eudrolt. Au fur àot mcsuTB Qu'on 8*6-
y.E 22 MARS 1822. AMEN. lèvo sur le flanc du coteau, on re-
connaît successivement les diflR&ren-
Du point culminant où nous som- tes assises de Tétage bathonlen, les
mes, la vue s*étend, bien au-delà de calcaires argileux et schiatoldes, des
tout l'Avallonnais, sur un vaste pano- Lumachelles pétries dé fossiles, pals
rama. des couches marneuses où abondent
Cette situation oui, dans nos con- les Pholadomyes, les Panopées, les
trées, peut sembler bien isolée, se Ammonites, etenfin les calcaires plus
retrouve sans cesse dans les provin- épais, plus compactes et plus ré!^
ces méridionales de ia France, et dans tants de la Grande Oolite, qui forme
lesquelles Tusage de recueillir les le sommet de ces hautes collioea
eaux pluviales dans des citernes est Cette alternance de couches argiltn-
général. Nous verrons également à ses et calcaires imprime à la r^^
Vézelay de nombreuses et belles ci- que nous étudions une physionomie
ternes datant du moyen âge. Ann. de qui lui est propre, et que nous retroo-
l'Yonne de 1850, page 308, et le Bull, vous, avec une remarquable uDifo^
bibl. mité, dans toute la zone qui entoure
Examinons maintenant, au point le massif granitique du Morvan.
de vue géologique, le iiionticulo de Sur le plateau qui recouvre la butte
Gros-Mont et celui plus élevé de de Gros-Mont, du côté de Vézeliyt
Mont-Marte. A la base, sur la route dans une peiiie dépression, entre
d'A vallon ù Vézelay, i>Q développent deux éminencescalcaires,se trouvent
les couches du lias que caractérisent des blocs de grès de sept à huit mè»
les Ostrea cymbium, les Pecten œqui- très cubes, accompagnés desableset
vaicis et disciformis. Cotte ai>slse est de silex, que nous n'hésitons pa^ i
recouverte par des argiles schisteu- classer dans l'étage tertiaire, et qui
ses et un calcaire sub-compacte qui si rattachent aux df^pôts que ooei
correspond au calcaire à ciment de avens déjà mentionnés.
Vassy, et représente le lias supé- Nous reprenons notre route à la
rieur. Au-dessus viennent les pre- côte de la montagne de Mont-Joie
miers affleurements du calcaire à « Mons-Gaudii. » Une très-ancienne
entroques; ce calcaire est compacte, et très-haute croix de pierre qui
trèâ dur, souvent gris, brun ou vient d'être restaurée est placée au
bleuâtre et disposé en bancs épais, sommet de la montée sur une base
Sur certains points, il est pétri de formée de huit gradins circulaires.
S&5
Le point de vue dont on jouit de la tion suivante, gravée sur une tombe
base de cette croix, célèbre dans tonte placée dans la nef:
la contrée, est remarquable et s'étend ^
sur les environs d'Avallon à Test et noble hommb et sage mautre fran-
sur toute la vallée de la Cure , à Cois kavet advocat in pablement, lieu-
Pouest, dominée, ^^^^^^^^^^^ Ta^ sV^^e^a^e ^î!>^^^^^^
et monumentale silhouette de la Ma- ^,^,„ ^^^^^^ ^^^ chapelle en l'a« 1657,
deleiae de VézeUy. La rapidité inat- ,celle dkdikb a la glorieuse assomp-
tendue avec laquelle se découvre ce tion de la salncte vierge marie mère de
côté du panorama produit un grand dieu après l'avoir dotée et y avoir
effet FONDÉ DOVZB MESSES ET DBGX SALUTS PAR
De la croix de Mont-Joic, élevée chacun an, obligé leurs biens a l'entre-
de 270 mètres au-dessus de la Cure à tenement, réparations d iceixe, lb tout
cll^» ha!! .»ri^^r^frr!.J>nHnl»T^^ SUIVANT LA permission A KUX DONNÉE PAR
Saint.Père,un bon chemin conduit en ^^^^^ ^^ puissant seigneur messirb pran-
quelques minutes, par le flanc d un ,^,5 ,>j. kochefort, marquis db la bou-
eoteaudans lequel sont ouvertes de £aie, abbé seigneur du mct viszelay le 3
profondes carrières, à juin 1653. dieu yboille agréer leurs in-
tentions et leur donner la vie étrr-
THAm^uiBAir, village du canton nblle. ainsi soit-il.
de Véielay, situé sur le penchant _ , x *^ j,
d'une haute colline, A 7 kil. d'Aval- , Dans le muron a gravé, autour d'un
Ion ; pop. 350 hab. écusson sur lequel son t sculptées une
Ce village est bâti d'une manière colombe et une fourmi, ces mots :
pittoresque sur le flanc d'une belle
collinedominant la rive droite de la «^-ma. estote simplic.s jtade picfa au
dure; un grand vignoble recouvra formica sicut et columbae.
îflFf '? ^*Jf Jîî Jm.lo*"^!}'^"»2mhi« Autour de la table d'autel on lit :
Vers le centre du village, qui semble
avoir été fermé de murs, s'élève sur ^^^ ^ ^^^^ ^^^^tio, est. vNivEasAE via-
l'emplacement dune ancienne chapel- ^ms. pvlcrvm. qyoddam. p. ravet. j.
le une nouvelle église, terminée vers colon.
4 850 et bâtie dans le style du moyen-
ftge.Get édifice mérite d'être examiné Une statuette de la Vierge porte la
avec soiu au point de vue des études date de 1656. Enfin les mots Sancta
archéologiques (i). Maria ora pro nobis 1657 ; et ceux-ci
A quelques pas au-dessous de l'é- que nous avons déjà vus à Saln-
glise, on remarque le chftteau. Cette puits : « Si l'amour de Marie — en
belle résidence,située admirablement ton cœur est gravé — en passant ne
pour découvrir tout le riche et pitto- roublie — de lui dire un ave », ter-
resque panorama de la vallée, appar- minent cette longue série d'inscrip-
tient à la famille Destud d'Assay. tiens.
De la croix de Mont-Joie, la route a 200 mètres au nord de Tharoi-
descend en ligne directe au petit vil- seau, existent deux vastes carrières à
lage de Fortbtte, annexe do Saint- ciel ouvert, creusées dans le calcaire
Père-sous-Vézelay. On y remarque à entroques; la pierre qu'on extrait
une chapelle couverte en laves, bfttle est employée dans les constructions
en 1657, ainsi que l'indique l'inscrip- comme pierre de taille; elle est dure»
difficile à travailler, et gèle assea fa-
cilement. Certains bancs sont pétris
(1) Nous auroas praçhaineiBent, dans une pu- (|e débris de Pentacrinltes, toiljooni
J>UcaUoa relatiTC aax Eousis «butes du dépar- /i^rtiift- a rcmnnnikHra h loni» «Mnno
tement de rVonne, l'occaiion de reparler de i*SJJ^^ a reconnaître a leur cassuie
l'éguae de Tbiroisesa. Iirlllante eà lamoUense, lea antres foe-
856
tflas foot rares : on a recoeilll ce- déjà en 1813» une description minu-
pendaat, dans nn lit argilo-sablenx tiense en a été donnée. Noos aurons
Terditre, pbcé à la partie inférieure* plus tard Toccasion, à l'aide de plans
quelques Ammonites, des Huîtres et et de dessins nouveaux, de parler de
des Polypiers. ce curieux monument qui est en voie
Une descente assez rapide aboutit de restauration, grâce à Tappui ac-
directement,en laissant le hameau de cordé par le Conseil général de l*Yon*
NAHGHivBE au fond d*un vailon à ne et de quelques autres ressources,
droite, au petit faubourg de Un dessin publié dans TAnnaaire
de 18A3* peut donner une idée de
0 Ai]ra-ri»B-0ei70 - témblat, Tensemble de la façade ou grand por-
viliage du canton de Vézelay, situé tail dominé par une haute et trés-re-
sur la rive gauche de la Cure. A 2 marquable tour ou clocher, l'un des
kil d*A vallon ; pop. 1,070 hab. Tra- plus élégants non-seulement de ITon-
versé par les routes de Tonnerre & ne, mais encore des départements
Corbigoj (Nièvre) et de Quarré-les- voisins. La nef et ses bas-côtés for-
Tombes a Châtel-Censoir. mant cinq travées récemment res-
Ce village est b&ti à la base d*une taurées, présentent un bel ensemble
colline rocheuse, au confluent dans de voûtes ogivales reposant sur des
la Cure d*un cours d*eau alimenté colonnes &chapitaux à feuilles plates,
par de belles fontaines prenant leur style du xiu* siècle. Le chceur ou
source dansun fertile vallon où furent sanctuaire est formé de sept arcades
établis des étangs appartenant à Tab- ogivales de la môme époque, mais qui
baye de Véxelay. furent retaillées et amincies à la fin
Le village de St-Père,dont l'origine du xv« siècle, époque de la recon-
et rhistoire se relient intimement struction d*une partie de Tabside et
aux annales de la célèbre abbaye de des cinq chapelles qui en dépendent,
la Madeleine de Vézelay, était resté Le grand porche est charmant,
Jusqu*à ces dernières années dans un mais dans un état déplorable de dé*
état déplorable d*abandon ; Taspect labrement, de vétusté et de ruine ; il
misérable de la plupart des maisons date du xiv« siècle, nuds fut retouché
toutes couvertes en laves, la saleté à la fin du xv* siècle. Plusieurs tom*
des rues, les tas de décombres amon- beaux intéressants, de nombreuses
celés çè et là, faisaient penser que ce sculptures et quelques inscriptions
village n^avait pas encore pu se rele- devraient être décrits ici. Mous y rê-
ver de l'état de ruine où le laissèrent nonçons dans Tespérance de pouvoir
les guerres du xvi« siècle. Il n'en est prochainement reparler de cette eu*
plus ainsi heureusement et plusieurs rieuse église. Nous ne dirons égale-
maisons neuves ou en construction ment que peu de mots de Tancienne
font espérer que bientôt Saint-Père, église de Saint-Père, située à Pextré-
ainsi que tant d'autres localiiés du mité de la rue principale et dont la
département de TTonne, présentera nef, qui n*a Jamais été voûtée, sert
tous les sigues du u bien être » dési- de cimetière paroissial. Cette nef,
rabie dans les campagnes. terminée par une abside ronde, porte
Après bvoir traversé la Cure sur un tous les caractères des constructions
pontdepierreO'ancien était en bois), des premières années du xi* siècle,
on prend sur la gauche une rue assez Le côté latéral nord date de la période
large, mais tortueuse, qui conduit & suivante ; xii* slèsle.
réglise, édifice important dont nous La muraille d'enceinte du village
voudrions pouvoir parler longuement, longeait l'église, laquelle est en par-
Mais quant à présent nous rappelle- tie enclavée dans des masures. Cette
rons aux lecteurs de l'Amuaire que muraillOi de môme que toutes celles
867
doot il reste quelques vestiges dans bois, foires Importantes , hôtel du
DOS villages, ne semble jamais avoir Lion d*Or.
eu beaucoup de force ou d'impor- Voici provisoirement quelques ren-
tance. geignements géographiques; un résu-
M. Moreau avait Hignalé, en 1836, mé historique sera donné plus tard,
entre boissy et Saint-Père-lès-Vé- Nous admirons encore dans notre
zelay, une source salée quMl suppo- département de nombreux vestiges,
sait provenir de dépôts salifères des des voies antiques qui devaient être,
marnes irrisées ; cette source, com- durant le moyen âge, les seuls grands
blée ou détruite^n'existe plus aujour- chemins traversant nos provinces,
d'hui. Leur magnifique réseau permit à
Du village de Saint-Père, une Ion- saint Bernard de pouvoir Indiquer
gue montée, tracée par le flanc d'un comme lieu général de réunion la
vallon, conduit, après 2 kil. de ville de Vézelay, petite cité qui n*a-
parcours, aux abords de la ville de vUt nulle importance politique ou
Vézelay. petite cité bien célèbre et commerciale, et dont la seule illus-
dont un grand nombre d'historiens tration était de posséder une abbaye
anciens et contemporains se sont oc- considérable. Mais la facilité d*y ar-
cupés avec prédilection. L'Annuaire river dans toutes les directions pos-
de ITonnerenformeii regard de cette sibles dut motiver le choix que fil
même localité plusieurs articles très- saint Bernard pour la tenue du cé-
importants, soit comme résumés his- lèbre « parlement » où devait être
toriques soit comme descriptions ar- décidé le départ pour la seconde
chéologiques. La table bibliographi- croisade.
que placée en tète de notre article Cette petite cité célèbre est située
pourra, k cet égard, guider nos lec- en efifet entre Âutun et Sens, et à
teurs, car il nous est impossiblddans doux heures de distance seulement
Tétroite limite que peut nous accor- de la vole gallo-romaine qui réunis-
der rAnnuaire,d'aborder de nouveau sait les deux cités antiques ; on comp-
un sujet aussi considérable. Nous tait 2li lieues de Vézelay à Autun, et
nous bornerons, de môme que nous 39 de Vézelay à Sens,
l'avons fait toujours, & indiquer très- Ajoutons encore que Vézelay est à
brièvement au voyageur « pressé ti 25 lieues de Nevers, k 26 lieues de
ce qu'on peut voir de plus intéres- D|joo,& il lieues d'Auxerre et enfin à
sant durant quelques minutes d'arrôt. 28 lieues de Troy es. Tontes ces vii-
Toutefois, pour rendre notre descrip- les gallo-romaines placent Vézelay
tlon plus claire, nous publions un au centre réel d'une vaste con-
dossln représentant, du côté faisant trée traversée par de nombreuses
face au nord, le panorama de la ville chaussées antiques dont les m levées «
entière. se reconnalssjBUt encore sur une
longue étendue de leur parcours.
▼éxBuaT, petite ville, chef-lieu Ces voies romaines communiquent
de canton de l'arrondissement d'A- toutes & celle allaat directement de
vallon, située près de la rive gauche Sens à Autun, et qui passe, ainsi que
de la Cure, sur le sommet d'une mon- nous venons de le dire,àdeux heures
tagne; longée par la route impé- de chemin de la ville où saint Ber-
rlale d'Avallon à Poitiers (Vienne), par nard convoqua toute la noblesse de
la route départementale d'Auxerre et France, le 31 mars 1165 ; ce fut éga-
par la route de Tonnerre à Gorbigny lement dans une petite vilie traver-
(Nlèvre). sée par une voie romaine, Etampes,
A 16 kil d'AvalloB ; kB kil. d'Au- que cette même noblesse fut appelée
xerre ; pop. 1,170 hab. Commerce de de nouveau, le 16 février 11&7, pour
47.
21 90
régler la marche des croisés. Enfin, et le développement de cette même
c'est encoro à Vézelay, pour la se- VinraiUedans le quartier haut^occupé
conde fois, que furent réunies en exclusivement par l'abbaye fit ses
1187, pour la troisième croisade, les Jardins devenus aujourd'hui, partie
armées de France et d'Angleterre, promenades publiques, partie jardins
Ces armées suivirent la grande voie ou champs do vigne à divers proprié-
romaine d'Autun par Avallon et Sau- taires, notamment dans le côté fai-
lieu pourgagner les routes de Mar- sant face au nord-ouest, et que notre
seille et de Gênés. panorama laisse reconnaître.
La ville de Vézelay occupe la H* Mous rcoyons devoir donner immé-
gne de faite d*ane haute colline, iso- diatement la description de ce pano-
lée sur Fes versants sud. nord et est, rama pris, ainsi que uons l'avons dit
du grand plateau ondule, couvert de déjà, de l'une des collines qui domi-
forêts et sillonné de vallons profonds nent le village d'Asquins.
qui borde la rive gauche de la Cure Le milieu du dessin est entièrement
et s'étend jusqu'à la rive droite de occupé par la montagne de Véaelay.
ITonne. Le cêtè ouest, le seul facile- Au sommet s'élève la grande église
ment accessible, est formé par une abbatiale cachée en partie par 1 im-
étroite colline s'abaissant. brusque- mense bâtiment, asses laid,du Chapi-
ment au sud et au nord pour se ré- trcAu-dessous un petit chemin trans-
unir aux deux grands vallons qui versalaboutitàlaPorte-Sainte-tSroix,
eux-mêmes se réunissent à la vallée laquelle se rolie à la muraille d'en-
de la Cure : le premier an village ceinte. A Textrémlté de droite de ces
d'Asquins, le second au village de vieux murs se voit la belle Porte-
Saint-Père. Le point culminant de la Neuve. Un peu plus haut, à gauche,
montagne était tout entier occupé s'élève la tour de THorloge qui est
par l'église abbatiale de la Madeleine l'ancien clocher de l'église de Saint-
et toutes ses dépendances qui sem- Père-le-Haut A droite est la vieille
blent avoir été considérables. Une église de Saint-Etienne, placée à la
longue rue, un peu tortueuse et fort grande entrée de la vill^ puis le fan-
rapide de montée, suit la crête de la bourg de Saint-Etienne. De la porte
montagne ; cette rue, dont le pavé Sainte-Croix un chemin, descendant
Irrégulier et raboteux,rendait l'accès sur la gauche, longe l'enclos de Taa-
difficlle, même aux piétons, vient cien couvent de la Cordelle ; le grand
d'être empierrée ou macadamisée et chemin partant de la porte NeuTe
bordée de trottoirs. L'ancien ruisseau descend en ligne à peu près directe
tenaitle milieu du pavé et ressemblait au village d'Asqulns dont l'église et
à un petit torrent durant la saison les principaux groupes d'habitations
des pluies. A Vézelay les eaux plu- se voient en bas de notre dessin. Au-
viales sont soigneusement recueillies dessus de l'église d'Asquins on eotre-
dans trois grandes citernes publl- voit celle de Saint-Père-sous- Vézelay
ques, deux réservoirs et un grand et aussi celle de Pierre-l'ertuls, dans
nombre de citernes particulières. Ici le loinrain. Plus loin on distingue le
les eaux de sources sont à longues petit château de Domecy-sur-Gure et
distances; l'industrie des habitants, le beau cb&teau de Bazoches, situé
guidée par les moines dès les pre sur le penchant d'une montagne bol-
miers temps du moyen-âge, a réussi sée. Les montagnes du haut Morvan,
à mitlger ce grave inconvénient, du cêté de Lormes, terminent l'ho-
Nous donnons ici le plan d'ensem rizon.
ble de la ville ; on remarquera la Remontant à l'église de Vézelay,
forme allongée de la muraille d'en- dont le profil du côté lattéral-nordse
ceinte qui enfermait le quartier bas veloppe entièrement, on reconnaît à
gauche les grands quinconces plantés à la place irrégullère qui précède la
sur remplacement des dépendances grande façade de Téglise de la Made-
de fabbaye ; de cette haute et belle leiocL^Annualre de 4851 a publié un
terrasse, la vue se développe d'une dessin re|>)résentaot cette curieuse et
manière remarquable sur le cours de étrange façade dont la restauration
la Cure. est complète maintenant Notre dès-
Maintenant nous allons visiter ra- sin remplacera une description nou-
pidement les monuments eux-mêmes, velle ; cette description d'ailleurs se
en suivant Tordre d'un itinéraire ou trouve dans le même recueil, années
promenade très-courte. 1861 1842, 1843 et 1845.
D'autres dessins accompagnent
MoRUMBHTS RiuGiEUx. l'hlstoire de l-'abbaye de Yézelay pu-
bliée dans le même recueil; nous y
De la place Saint-EtIenne,ou champ renvoyons le lecteur provisoirement,
de foire, qui était autrefois traversée C'est de même d'une manière pro-
par un large fossé d'enceinte « on visoire, que nous allons indiquer
monte à la porte Salnt-Etlenne, an- brièvement les dates de eonstruc-
clennement porte du Barle (enclos tiens telles que les études archéolo-
fortifié), composée aujourd'hui de giques permettent de les fixer k peu
deux pllsstres carrés, et primitive- près. Les documents écrits man-
ment défendue par un pont-levis et quent ; c'est en lisant avec une at-
deux tourelles. On longe Immédiate- tention minutieuse les annales de
ment à droite les murs défigurés de l'abbaye qu'il est possible de baser
la curieuse ^lise de SàiNT-ETisifirE, quelques observations sur les épo-
servant actuellement de halle. C'est ques où il fut possible aux abbés de
un édifice des premiers temps du xiii* Vézelay de construire un édifice
siècle, d'une grande simplicité el pu- aussi considérable et qui aii^urd'hni
reté de style à l'intérieur. La nef, plus que Jamais provoque un senti-
voûtée d'une manière remarquable, ment profond et durable d'admira-
contraste avec la nudité extérieure tion. En étudiant cette immense
de l'édifice. église sans la connaissance parfaite
On commencée u gravir II la grande des documents historiques qui con*
rue de la ville. Quelques maisons pré- cernent la chronologie des pré-
sentent le caractère du xv siècle miers abbés, on peut fortement
très-modiflé ; on remarque l'entrée s'égarer dans l'appréciation de l'é-
des caves nombreuses et profondes poque des constructions qui, ici,
qui furent établies dès les xiii et xiv«' semblent être antérieures de plusieurs
siècles, à en Juger par la forme de années aux constructions analogues
leurs voûtes d'arête reposant sur des et dont l'ftge archéologique a été gé-
piliers ou des colonnes ; plusieurs de néralement admis pour les écoles
ces caves sont à deux étages. architecturales de la Bourgogne et
La tour carrée de Thorloge est le de l'ile de France ou France centrale,
clocher de l'ancienne église de Saint- Ces deux styles sont en présence è
Père-le-Haut ; l'emplacement de la Vézelay et tous deux possèdent les
nef est transformé en place publique, qualités ou les beautés de leur type.
Dès le xii* siècle il est question de Toutefois c'est le type bourguignon
cette église ; le clocher actuel est peu qui domine ; c'est l'art architectural
ancien. Il semble ne dater que du XVII* de l'ordre de Gluny dans toute sa
siècle ; une inscription porte qu'il a sévérité de forme et sa richesse d'or-
été restauré en 1859. nementatloc.
Après une « raide montée n la pen- Nous ne sommes que dessinateur et
te s^doucit enfin et bientôt on arrive c'est à ce seul titre que nous allons
260
indiquer quelques dates archéolo- gnon est de 27 mètres 50 cent., au*
giques plutôt qu'historiques. dessus du grand escalier. La hauteur
La partie la plus ancienne, évi- de la tour, du sol à la plate-forme,
demment, de l'église de la Madeleine est de 37 mètres 50 cent (Voir la
de Vézelay est la grande nef et ses description donnée par M. Quantin,
bas-côtés. On peut indiquer les pre- Annuaire de 1851.)
mières années du xii* siècle, c*6st«à- L'ensemble grandiose et si sévère-
dire la période de 1110 à 1130. Im- ment monumental de Tintérieur de
médiatement se place la construction la grande nef et ses deux bas-côtés
de la grande façade primitive, celle voûtés en plein-cintre, produit une
qui est enclavée dans Téglise dite des impression profonde sur tous les visi-
Pèlerins, et dont les sculptures, no- teurs, même ceux que leurs travaux
tamment celles du portail central, éloignent des études archélogiques.
sont célèbres. L*Annuaire de 18A2 en Cette nef, qui présente Pun des ex-
a publié^ne esquisse. Selon nous ce emples les plus considérables et les
magnifique portail ne dut pas rester plus imposants de Tarchitecture ro-
plus d'une vingtaine d'années ex- mane,seterminalt primitivement par
posé aux intempéries des saisons. Ce une abside du môme temps, mais qui
serait vers Tépoque de 1150 qu*au- fut démolie pour être agrandie et dé-
rait été construit, à « 12 toises ■ en veloppée telle qu*on la voit mainte-
avant une nouvelle façade qu^on se nan4. Cette reconstruction semble
borna simplement à « appuyer » dater des premiers temps du xm*8iè-
contre la première qui, alors, deve- cle, c'est-à-dire de la période la plus
nait façade intérieure. L'espace com- brillante du style ogival ; 1220 à
pris entre ces deux façades est dé- 1230. Ce n'est plus le style bourgui-
signé sous les divers noms de gnon, mais bien celui du centre de
^llse des Pèlerins, ûes Pénitents, la France et des provinces du nord
des Catéchumènes, etc. C'est une et de l'est. La hauteur des voûtes
construction d'une remarquable ogivales est de 22 mètres 10 cent,
beauté et d'une rare importance et l'Annuaire en a donné *une descrlp-
Jiue nul dessin ou plan ne peut bien tion détaillée,
aire comprendje. La salle du chapitre, qui, elle auasl»
Un dessin au contraire, en ce qui a été restaurée avec le plus grand
concerne la partie extérieure de soin, mérite d*être signalée pour U
cette église, ou grand porche, per- beauté de ses voûtes et l'élégance
met de reconnaître la disposition de ses grands chapiteaux richement
primitive de la façade construite vers sculptés; fin du xii* siècle. La ga-
le milieu du xii* siècle. Ce dessin a lerie nouvelle qui conduit & cette
été donnée par l'Annuaire en 1851. salle et aussi à la sacristie oui lui
U suffira de l'étudier un peu pour se est contiguô, est très-digne d^atten-
rendre compte des nombreuses tion. Nous signalons également les
arcatures plein-cintre qui déco- chapelles souterraines, ou grandes
raient le haut de la façade avant cryptes, établies sous le chœur ; la
qu'on ne les détruisit en partie pour construction repose sur le massif
établir une immense fenêtre ogivale même de roche de ta montagne,
divisée en cinq parties et surmontée ces grands bancs de roches sont mis
d'un grand pignon de forme ogivale à nu et servent de dallage,
également C'est au commencement II nous reste encore à parler des
du XIV* siècle, croyons-nous, que galeries-hautes, vastes et belles salles
cette fenêtre aurait été établie. Une qu'on visite rarement excepté celle
autre opinion l'attribuerait à la fin qui surmonte les arcades de TégUse
du xui*. La hauteur totale de ce pi- des Pénitents et dans laquelle on a
261
réani avec ordre toas les fragments douteax, se reliant anx autres fortl-
un peu importants de sculptures fications, et à laquelle aboutissait la
provenant de Téglise tout entière Grande-Rue de la ville, complétait
C'est une curieuse collection à exa- le système de défende usité durant
miner: mais c*est de là surtout que le moyen-ftge et la renaissance &
les visiteurs aiment à contempler et regard des établissements religieux
admirer toute la perspective de la importants,
grande nef et du cbœur. L'effet si Malgré la nécessité d'abréger notre
imposant de ce magnifique monu* aperçu descriptif 11 est impossible de
ment se développe tout entier. Un ne pas parler des citernes de Tab-
autre point de vue, fort apprécié baye. Ces citernes, d^une utilité in-
également, est celui dont on jouit de contestable, sont toutes creusées
la plate-forma de la grande tour. Le dans le massif rocheux de la mon-
panorama est complet et s'étend sur tagne. Les plus considérables sont
une vaste étendue des départements étiblies au centre de l'ancien préau
de rronne et de la Nièvre. On peut du clottre, c'est-à-dire vers le milieu
facilement découvrir les montagnes de la place nue et déserte qui longe
boisées du haut Morvan et la direct ion le côté sud de la grande nef. Cette
des vallées delà Care, du Cousin, construction, qui datede la fin du xii*
de ITonne, de l'Armançon, etc. Nous siècle, a 16 mètres 85 c. de longueur,
ne songeons nullement à décrire un 6 mètres 30 c de largeur et 3 mètres
semblable panorama malgré l'intérêt 60 cent, de hauteur ou profondeur
qu'il présente comme aspect pitto- et se compose de voûtes d'arêtes en
resque; nous ne pouvons pas môme moellons soutenues par des piliers
indiqnersommairement les noms des en pierre 4o taille de forme carrée,
villages qu'on découvre de tous cô- Les eaux pluviales tombant sur les
tés. Une étude topographique plus toitures plates de l'église, et autre-
intéressante serait celle de la ville fois de tous les bâtiments claustraux,
elle-même et surtout de remplace- sont encore soigneusement recueil-
ment autrefois occupé par les vastes lies dans cette citerne qui n'a Jamais
b&timents qui constituaient l'abbaye cessé d'être utilisée.
de Vézelay. De tous ces bâtiments Remarquons immédiatement que
claustraux il ne reste rien que des dé- les vastes toitures de l'église de la
bris ou des fondations seulement, Madeleine sont à l'italienne, c'est-à-
notamment au côté sud de la nef et dire assez plates de forme et recou-
dans l'emplacement de plusieurs pe- vertes de tuiles creuses. Le pano-
tits jardins et même de champs de rama que nous donnons peut laisser
vigne. Toutefois nous espérons pou* reconnaître cette forme de toiture
voir assez prochainement réunir de qui n'est plus usitée dans nos con*
curieux dessins représentant l'an- trée, laquelle a l'avantage de ne pas
cienne abbaye ; nous en publierons donner prise aux vents violents. Il
une copie. Le petit plan qui accom- est probable que les autres bâtiments
pagne la description provisoire que de rabbaye étaient recouverts de la
nous venons de donner peut, quant même manière, peu coûteuse d'en-
à présent, indiquer l'ensemble gé- tretien et facile à réparer,
néral du tetrain que les bfttiments Provisoirement, nous aimons à le
occupaient autrefois. Le périmètre penser, l'entrée de l'église est inter-
de la muraille d^enceinte est encore dite par le grand portail ou grand
complet ; il ne manque que la grande porche, connu vulgairement sous le
muraille de clôture qui séparait nom de église des pèlerins ou des
l'abbaye du quartier-haut de la ville, catéchumènes. Cette partie si impo-
Une porte fortifiée, cela n'est pas santede l'édifice et en réalité la plus
968
iatérftwante & Tlslter esC femiée au c ment, y pratiqua des promeDades
publie. Les portes sont doses et ne « qui sont aujourd'hui publiques. «
peuvent s*ouvrlr pour le simple eu- Ges promenades, dont notre pane-
rieux, eomme pour Tarchéologue, rama laisse entrevoir le profil et les
qu*avee la permission d^un gardien grands ombrages, sont plantées à la
ou surveillant, seul autorisé à accom- française et dispcKiées en terrasses se
pagner les visiteurs. Nous n'avons communiquant par de larges esca-
jamals rencontré en France, qu*à Uers. Aujourd'hui encore malgré leur
réglise de Véselay, une semblable état de délabrement et la masse con-
rt striction. sidérable de décombres qui les recou-
G'est par une petite porte, établie vrent, on peut en reconnaître la
dans le bas-côté sud de la grande nef, beauté primitive.
qu-'on entre dans la partie de Té- A diverses époques, asses récentes,
gllse laissée au culte ; c'est là, lorsqu'on ouvrit des routes ou des
ouant à présent,ruaique entrée libre chemins publics au travers des an-
de cette vaste et im|N)8ante construc- dens jardins on ne sembla nullement
tien religieuee,l'nne des plus ancien- s'être préoccupé des effets pittores-
nés de rEurope,et bien certainement ques à ménager. Les nombreux et af-
aussl Tune des plus célèbres, enfin freux tas de matériaux de démolition
à la restauration de laquelle l'Etat qui encombrent les anciennes peloa-
vient de dépenser une somme très- ses, éloignent et attristent les vid-
considérable. teurs.
L'un des bfttiments les plus Impor- De la porte Salote-Groix, il suffit de
tantB était assurément le logis ou deux minutes pour descendre au oou-
palais abbatial ; il n'en reste plus vent de la cordbli.b. Nous engageons
trace. Voici, à cet égard, ce qu'en dit les touristes à ne pas se la isser arrêter
l'abbé Martin, dans son histoire de par l'apparence misérable des bftti-
Véxelay, ouvrage écrit un peu naïve- ments qui restent debout et que de
ment, peut-être, mais plein de faits grands noyers ombragent Un souve-
et de recherches locales qu'on trou- nir historique se rattache à Templa-
verait difficilement aillours : cément de ces pauvres bâtiments dont
• Le palais abbatial (dit M. l'abbé l'Annuaire a retracé les diverses eau-
Martin), ou ancien ch&teau des ab- ses de destruction. Le couvent de la
bés, fut détruit par l'abbé Bertler. Gordelle, ruiné et reconstruit plu-
Ge château, tout gothique qu'il aleunifois, offre une série lamentable
était, avait beaucoup plus d'appa- de vicissitudes qui ont été relatées
renée et de majeité que celui par avec détail par MM. Flandin et Bau-
lequel cet abbé le remplaça en diau(voir le Bul. Bibl).
1762. On y admirait particulière- Nous nous bornerons à citer ici un
ment la salle du concile ou parle- document extrait de l'ouvrage de
ment, tenu en ii46,auqttel présida M. Flandin, et qui résume exacte-
saint Bernard. Cette salle, d'une ment les événements historiques dé-
vaste étendue, présentait encore veloppés d'une manière remarquable
des restes de peintures à fresque par M. Cherest Voici ce document :
et de vitraux dans les croisées re- « en l'honneur de laquelle
présentant, disait-on, les princl- u saincte croysée (croisade de IU5),
paux personnages de cette illustre n et en mémoire de cette saincte a^
assemblée. Le nouveau château, « semblée Tévesque de Mersailles
beaucoup plus petit, mais bâti dans « (Marseille), fonda, au lieu et en la
le goût du temps, fut vendu dans la « place ou feust faicte la prédication
révolution et entièrement démoli. « par le glorieux abbé monseigneur
La ville en ayant acheté remplace- m salnct Bernard, une eai^lise de
9«a
salDcte oroU aa pendant du Tertre tion et poortant de bien faire com-
soabs Véxelay, qu*estoit le champ prendre la dUpositioa des différoats
la ou feurent prisent et bailles les moounaents de Véselay nous donnons
sainctes croU,tenant icelluy parle- un petit pîande la ville qui permettra
ment entre Aquien et ledit Vézelay, d*en reconnut tre d'un coup d'œil la
en laquelle es^liso de saincte croix configuration. Cette configuration est
a faict nostre seigneur depuis motivée d'une manière absolue par la
maiotz grands miracles. Laquelle forme môme du sommet de la mon-
esglise print lors son commence- tagne. La muraille d*enceinte suit, à
ment courant Tan de nostre sel- peu près de niveau, le contour du ter-
gneur mil cent quarante et cinq, rain Cette muraille fortifiée qui* du-
et puis après l'espace d'environ oc* rant la période du moyen-ftge et sur-
tante et sept ans, oorant lors mil tout lors des guerres religieuses du
deux cens trente et deux, feust la xvi* siècle, eut si souvent à soutenir
dite esglise ou chapelle de saincte de rudes assauts, ne présente plusque
croix baille aux religieux de mon- des ruines. Ce ne sont plus que de
aeigneur sainct François n longs pans de murailles séparés par
Extrait d'une pièce manuscrite ré- de larges brèches ou quelques trouées
mise en 1775 au comte de Chastellux faites récemment. Du côtd du sud un
par le gardien du couvent. chemin étroit, du côté du nord une
Cette église^déslgnée depuis sous le assez large allée de promenade pian-
nom de chapellesaint Fiacre, subsiste tée en 177/^, permettent de suivre
encore ; elle présente, en plan, une tout le périmètre de la muraille dé-
forme à peu près carrée de 7" 50 de fensivo construite ça et là avec soin,
largeur. La voûte est en berceau ogi- notamment les parties les plus an-
val et s'appuie sur des murs décorés donnes, presque partout à la hftte ou
d'arcatures plein cintre reposant sur sans solidité. Far le fait même de la
des colonnes élégantes ou de simples position des murs au sommet d'une
consoles. Le profil des moulures est pente très forte, on néglieea de les
d'une très grande pureté et habileté établir sur de bonnes fondations ;
d'exécution. Une petite chapelle absi- celles-ci sont à fleur de sol sur une
dale est murée; sa voûte est défoncée, grande partie de leur étendue. Les
Diverses parties de ce curieux édifice murailles n'ont pas été non plus pri-
montrent encore les traces dee incen- mitivement renforcées par des tours,
dies qui, plusieurs fois, ont dévasté Les cinq seules tours qui subsistent
lecouventde la Cordelle. Aujourd'hui ne datent que du temps de Louis XU,
les ronces et les épines remplacent c'est-à-dire de la fin du xv* siècle au
les monceaux de cendres. Tout ici plus tût. S'il y eut d'autres tours 11
n'est que ruines et débris. n'en reste pins de traces et l'examoQ
Au-dessous de la chapelle de Saint- des murailles amène à penser qu'un
Fiacre règne un asseï large caveau simple chemin de ronde bordé d'un
dont l'entrée était de plaln-pled avec parapet a suffi à la défense des murs
le sol primitif modifié dans sa pente qui, du côté de la ville, soutenaient
générale par l'établissement de plu- une masse considérable de terre. Il
sieurs terrasses occupées aujourd'hui ne faut donc pas chercher] dans la
par des plates -bandes potagères, vieille muraille d'enceinte de l'abbaye
D'autres caveaux sont en partie les créneaux, mâchicoulis, merlons,
elTondrâs. archlères, etc., qui couronnent d'une
manière si pittoresque les fortifica-
MoNUMSiTTS MILITAIRES. tlons du moycu-àge.
Nous donnons un dessin représea-
Dans le but d'abréger notre descrip- tant la belle porte MeuFO, coostri^ite
964
dès les premières années da xff slè- débris de Pentacrlniteset radioles de
de, i en Juger par ses détails d'orne- Cidaris Courlaudina^ mais cet en-
Dentatlon;rensemble de cette cens- semble est promptement recouvert
tructioD militaire est imposant et les par les calcaires oolitiques sub-
autres villes de notre département JKrbistoîdes, plus ou moins marneux
n*ont rien conservé de semblable. de \n grande oolite que caractérisent
Quelques minutes feufl9^ent pour se les Ptioladomyes, les Panopées, les
rendre de la Porte-Neuve à la porte llytllus, les Ammonites. Du côtéop-
Sainte-Croix en suivant la promenade po^é, en descendant la route de Vé-
dite de la Tour-Rouge. On passe à la zelay à Clamecy, la succession des
base de deux tourelles du même temps couches oolitiques est plus apparente
en« siècle), avant d*arriver à une encore. Inférieurement aux calcaires
lie et haute muraille habilement compactes et résistant, qui consti-
construite et qui précède la porte tuent le sommet de la montagne, on
Sainte-Croix, ainsi nommée par suite voit se développer des calcaires ar-
du voisinage de réglise Sainte-Croix glleux très-riches en Pholadomyes
dont nous avons parlé précédemment, et qui renferment notamment le Pho-
Cette porte, qui est antérieure à rin- ladomya Vezelatfi. Au pied de la
vention des ponts-levis, semble dater montagne, d'aDcIennes carrières, an-
du xiiJ* siècle ; elle n*a rien conservé Jourd*hui abandonnées, ont été ex-
de son couronnement ; à peine voit- ploltées dans la partie inrérieure de
on les rainures ou les coulisses de la cette assise. Les couches sont plus
herse. compactes,moins marneuses; les Pho-
C'est directement à cette porte, dé- ladomyes n'apparaissent pas encore ;
laissée maintenant, qu'aboutissait le les fossiles, assez rares, se bornent à
grand chemin venant d'Auxerre par quelques Ammonites, à des Pinnes et
Mailly-la-Vllie et Montlllot. Afin d'à- à des moules.A un kilomètre environ
douclr la pente de la montée on fit se pré&ente de nouveau la partie su-
une nouvelle route se dirigeant vers périeure,bien plus riche en fossiles,
la Porte- Neuve. La pente de ce nou- puis au-dessus, en stratification con-
veau chemin fut, à son tour, trouvée cordante, la Grande Oolite propre-
trop forte et tout récemment on traça ment dite, formée d'un calcaire peu
par le flanc méridional de la montagne, résistant, d'apparence schisteuse, et
c'est-à-dire en contournant toute la qulpasseinseosiblementàuncalcaire
ville, une route à pente douce qu'on compacte et fortement oolitique. Ces
pourra monter en « trottant « difTérentes assises affleurent sur le
Des amas considérables de maté- bord de la route de Vézelay à Clame*
riaux provenant de démolitions en- cy, et il est facile d'en étudier la na-
combrent depuis quelque temps les ture et d'en saisir la superposition,
abords de la belle promenade de l'ab- Nous tx)rnerons ici,quant à présent,
baye. De ce côté les murs d'enceinte notre description de Véïelay .
ont disparu pour faire place à de nou-
veaux passages encore peu fréquen- Excursion a la maladerie. On suit,
tés, à en Juger par les mauvaises en sortant de Vézelay, l'ancien grand
herbes qui les recouvrent, chemin conduisant à Lormes par
La butte sur laquelle est bfttiVéze- Neuf-Fontaines (Nièvre). Une pente
lay appartient tout entière aux dif- brusque et rapide descend au fond
férentes assises de la Grande Oolite. d'un étroit et tortueux vallon arrosé
Vers la base, du côté de Saint-Père, par un petit cours d*eau utilisé par
se montrent encore quelques unes Tabbaye de Vézelay pour rétablisse -
des couches du lias et au-dessus les ment de plusieurs étangs assez coq-
oalcaires de l'oolite inférieure avec sidérables. Du hameau et moulin des
966
GUNDS JARDINS On monte le versant traverse le hameau important de
opposé du vallon en laissant le hameau Grat, situé près du ruisseau de Gha-
deTETANG un peu à droite; bientôt monx, sur le versant d'une colline,
on arrive fi:^à-visd^une ferme isolée, Au-delà de Cray, qu^un bon chemin
bâtie sur le penchant d'une colline relie à la route de Glamecy, on longe
couverte de bois, G*est ici la Malade- une colline boisée avant d^arriver à
RiEy fondée au xiii* siècle. On y voit
les ruines d'une grande chapelle, asmuèabs, village du canton de
mais surtout une vaste salle pou- Vézelay, situé dans une vallée et sur
terraine voûtée, soutenue par quatre le sommet d'une coltine. A 9 kil.
belles colonnes isolées à grands cha- de Vézelay ;pop. 670 hab.
pitaux largement profilés. De forme Le ruisseau de Ghamoux et une
carrée cette salie qui a plus de 15 belle fontaine alimentent ce village,
mètres de largeur est taillée à moitié divisé en deux groupes principaux,
dans le massif rocheux delà monta- L'église, construite au sommet
gne. D'autres caves subsistent encore, d*une pente très-rapide, n'est pas an-
mais l'entrée est murée depuis Ion- cienne ; le portail seul date des pre-
gues années. De la Maiaderie on dé- mières années du xiii* siècle ; il est
couvre parfaitement Vézelay. précédé d'un porche au-dessus du-
quel s'élève le clocher. Le chœur et
une chapelle sont voûtés en pierre ;
En quittant le faubourg Sain^Etien- style de la fin du xv« siècle. On re-
né de Vézelay, la route conduisant & marque quelques statues en pierre
Glamecy descend par une longue portant les dates de 1707 et 1709.
pente sinueuse vers le fond d'un val- La petite route de Ghamoux à Ghft-
lon sec, dominé bientôt par les grands telGensoir nous montre, dans la
bols de la Ville et des Ferrières qu'on vallée, un magnifique développement
traverse en ligne ondulée. À la sortie des couches supérieures du calcaire
des bois la route contourne un nou- blanc Jaunâtre. I^es travaux exécutés
veau vallon et bientôt après arrive h pour la confection de la route les
ont mises à découvert sur une Ion-
CHAMoinK, village du canton de gueur de plus de deux kilomètres. En
Vézelay, situé dans une vallée. A 8 quelques heures on peut y faire une
klL de Vézelay ; pop. 616 hab. ample moisson de fossiles : avec le
Ghamoux est bâti aux abords d'une Phoiadomya Vezelayi qui est l'espèce
belle source donnant naissance à un dominante ; on rencontre des Pano-
petit cours d'eau allant se Jeter dans pées, des Anatines, des Céromyes,
ITonne à Gbatbl-Gersoir (Annuaire des Mytilus, des Peignes, des Limes,
de 1851}. des iluf très, des Arches , des Trigonles
L'église , reconstruite récemment des Térébratules,de curieui Gastéro-
dans le style toscan, est adossée à un podes, des Nautiles, des Ammonites,
clocher refait vers 1815. L'ancienne des Grustacés et des Echinides. La
église datait du xii* siècle. A 2 kil.au- plupart des genres de fossiles qu^on
delà de Ghamoux, la route pénètre de trouve dans cette coLche caractéri-
nouveau au milieu des bois et passe sent de nos jours les stations vaseu-
du département de l'Yonne dans celui ses, et leur réunion dans ce terrain
de la Nièvre. Sur cette route, mais s'explique par la nature marneuse des
seulement à 1 kil. de Ghamoux, vient couches qui les renferment : toutes
s'embrancher la route déparc emen- les Pholadomyes et les Panopées, lé-
tale no 20 d'Auxerre à Vézelay. gèrement incl nées, le tube en haut,
Nous allons suivre cette route Ju&- sont encore dans ta position où elles
qu'au village d'Asnière», laquelle ont vécu. Les couches supérieures de
S66
la GriDde Oolite courooneot le^ pla- Une bonne route, très-récemmeQt
teaux qui entourent Asnlères ; cer- construite.conduit directement d^As-
taines assises reo ferment des plaque^ nièresà Vôselay par le hameau des
tes calcaréo - siliceuses très rfcbes Bois-de-la-Madeleine, localité assez
en Ecbinodermes. Noos y avons re- isolée et encore un peu cbétive d'ap*
cueilli des Eeàinoàrissus [EcMn. parenoe, située près d'une petite
clunicularit), des Pygurus {P. Miche- source. A peu de distance de cette
Uni), des Acrosaleoies et plusieurs fontaine on remarque un grand mon-
autres espèces qui nous paraissent ticule formé de scories, ainsi qu*on
nouvelles ; on y rencontre également eu rencontre »! souvent dans le G&tl-
des Astéries et desOpbiures, mais nais et la Puisaie.
elles sont beaucoup plus rares. Ces Le pays est très-boisé et forme la
fossiles sont toujours à l'état de mou* ligne de partage des eaux se rendant,
les internes, seulement ils ont laissé à Test dans la vallée de la Cure , à
dans la siliee qui les empftte Tem- Toaest dans la vallée de TYonne.
preinte délicate de leur test.
ROUTE D*AVALLON A VÉZELAY, PAR BLANNAY.
Excepté durant la longueur de quel- pelle rurale de Saint-EIoy, détruite
ques centaines de mètres, la route égatement,se voyait dans le petit val-
3oe nous allons décrire est celle Ion dont nous venons de parler et qui
*A vallon à Auxerre par les val- nous conduit directement au Vault-
lées du Cousin et de la Cure, décrite de-Lugny, localité importante dans
sommairement dans TAnnuaire de rhistoire locale, durant la période des
1850. L'itinéraire que nous suivons guerres religieuses du xvi* siècle ;
emprunte cette même route sur une elle a été l*obJet de recherches in*
longueur de il kil., c'est-à-dire entre téressantes par M. Ernest Petit, de
Avallon et Blannay, village dont nous Vausse.
parlons, page 247, en décrivant la
route d'Auxerre à Véselay. ▼Ai7i<T-»B-i.ii«inr, beau village
En quittant Avallon, qui a été dé- du canton d* Avallon , situé dans la
crit spécialement en 1862, on traver- vallée du Cîousin , à 7 kll. d*Aval-
se une contrée élevée un peu mon«> Ion, pop. 760 hab.
tone d*aspect, malgré sa fertilité. A Ce village, nommé quelque fois
peu de distance, à gauche, on entre- Vaux-de-Lugny, est entouré à Test,
voit au milieu de massifs d'arbres le an sud et à l'ouest par le Cousin, qui
hameau important de CHAMPiiN.situé par un brusque contour enferme
sur le haut d*un pli de terrain et près et défend la plus grande partie de
da point de départ d'un étroit vallon Tagglomérationdes maisons. L'église
arrosé par un petit cours d'eau allant située en dehors de cette enceinte na«
se Jeter dans le Cousin, rivière forte- turelle s'élève à l'extrémité ouest da
ment encaissée et dominée sur la village près d'un vieux pont de quatre
rive droite par la pente rocheuse arches en pierre, auquel aboutit uo
d'une colline qui décrit une forte bon chemin se reliant à la grande
courbe présentant l'aspect d'un vaste route d'A vallon.
amphithéAtre. L'église,construction du xv« siècle»
Au hamean de Champion, qui fut n'est pas dépourvue d'intérêt. La nef
incendié en 1764, on remarquait, dit est large et bien voûtée ainsi que les
l'abbé Courtépée, les restes d'un bas'côtés. Quelques détails de scalp*
vieax chftteaa sur an tertre. La cha- turesprôsentent de l'élégancCynotam-
S67
ment au grand portail ouest Da cOté quelques détails d'ornementation.Vol-
sud le porche ogival est détruit ; vis- ci Pensemble des distributions inté-
à-vis de cette entrée, dans une petite rieures.Au rez-de-cbaus8ée,un caveau
chapelle dédiée à Saint-Roch, du côté et une salle basse voûtés en berceau,
nord de l'église on lit sur une pierre Un escalier extérieur conduit à la
Tinscription suivapte : grande salb du premier étage voûtée
en ogive et dans laquelle fut établie,
LAN V xxxvm (1538), jehan boley a en 1736, une chapelle dédiée à saint
nt'L^n'î!^"™*^"^"'''''*''''"^''^'"* Pierre. Au dessus une autre salle,
DE DIEU BT DE NOTRE-DAME ET DE SAINT- j^n» Ia nUnnhAi. ^of #A»»«A A^ l^lll!
GERMAIN ET DBS sAiNCT ET 8AINCTES QiTi doot Jo piancheT ost foroié do boltes
SONT DANS CESTE GiupELLE PRIES DIEU «oUjes ; onfin 1 étage dos couibles.au-
pooR LES TRÉPASSÉS. trefols créuclé, et occupé par un co-
lombier.Une tourelle enencorbelle-
La famille Roley ou Rolley dont il ment renferme rescalier.On volt aussi
est ici question, était autrefois l-'une ^o^ barbacanne ou assommoir placée
des plus anciennes et des plus riches au-dessus de rentrée.Une barbacanne
de la contrée. La sœur Salnt-Augus- semblable se voit encore et commsn-
tin, aux Ursulines d'Avallon, est la dalt de Tautre côté le chemin de ron-
dernière descendante, à la treheième de, démoli en grande partie. Ge vaste
génération, de cette famille. château fut démanteié,dit Gourlépée,
Nous parlons de la belle monta- on lû78,par ordre de Louis XL On
gne de Montmarteà Tarticle de Do- n'épargna que la bello tour dont nous
mecy-sur-le-Vault. venons de parler et qui, ainsi que
Un bon chemin côtoyant la rive tout le chftteau, aurait été b&tle par
gauche du Cousin longe bientôt les la famille de Jaucourt, qui posséda
fossés d*encelnte d*un très-ancien pendant quatre siècles la terre du
ch&teaa bâti au confluent, dans le Vault-de-Lugny. Le dernier du nom,
Cousin, d'un petit cours d'eau pre- Jacques-Anne, mort en 1774» la ven*
nant sa source principale dans les dit en 1773 à M. Germain de Mont-
bois d? Cérée, lesquels sont traversés mien qui la revendit au comte de
par la route de Vézelay à Quarré-les- Grillon en 1776. Elle appartient au-
Tombes, dont nous parlons Annuaire Jourd*hui à Mme veuve Jordan,
de 1863. On peut étudier, aux environs du
Le château du VauIt-deLugny est Vault-de-Luguy , de belles roches
encore une importante habitation d'Arkose.C'est près de cette commu*
dont le corps de logis principal date ne, au lieu dit La Chapelle Saint-Eloy ,
de la fin du xvi* siècle. que M.Roset mentionne plusieurs vel-
Une haute muraille, défendue par nés de silex qui semblent passer du
des tours, renfermait une vaste cour, granit dans les roches siliceuses.L'une
aujourd'hui en partie transformée en d'elles a plus d'un mètre d'épaisseur.
Jardin d'agrément, ombragé par de elle se subdivise dans le silex en une
magnifiques platanes et décorés de multitude de veinules et s'y perd in-
massifs de fleurs et d'arbustes. Quel- sensiblement. A leur partie supérleu-
ques travaux de restauration com* re. les roches siliceuses, en contact
mencent à rendre aux tourelles leur avec les Lumachelles, renferment du
ancien caractère, notamment â la calcaire. Au-dessus des arkoses se
grande tour, appelée autrefois Belle* montrent successivement les diffé-
Place, et simplement, le Colombier rents étages du Lias, et enfin les cal-
maintenant. Cette belle construction caires & entroques qu'on exploite,
féodale fut édifiée avec un soin sur plusieurs points, comme pierre à
tout particulier vers le milieu du xv« bâtir,
siècle, à en Juger par l'appareil et 11 existait autrefbis dans la oom*
268
mone de Vault-de-Logny, sur la rive vures ogivales de la fln da xv* siècle,
droite de la rivière, une source salée Le chœur et le sanctuaire voûtés ea
aujourd'hui détruite, et qui, comme berceau ogival renferment deux gran-
celle de Saint-Père, provenait des des dalles tumulaires, sur lesquelles
marnes irrisées. on reconnaît le dessin, au trait, de
Dn bon chemin conduit en quelques deux personnages. Deux longues in-
minutes à Pontaubert, village dont scriptions bordent les pierre9,quimaU
nous parlons plus loin. Nous repre- heureusement sont tellement cou ver-
Dons la grande route qui, à peu de tes de boue et de moisissures, qu^il
distance en avant du hameau de Val- nous a été impossible de les lira
loux, après avoir laissé à gauche le [style du xv* siècle],
hameau important de Vermoiron, où Un bon chemin, venant d^Avallon,
Ton remarque une vieille croix de traverse ce village, qui semble peu
pierre, traverse le ru ou ruisseau de fortuné, et monte par une pente ra-
Bouchain, petit cours d*eau prenant pide le flanc d'une haute ccUIne d'où
sa source près du village d'Etaules et la vue s'étend sur une vaste étendue
venant se Jeter dans le Cousin, entre des environs d*Avallon, puis arrive,
Valloux et Vermoiron. après avoir traversé un territoire oc-
Si on remonte le cours du Bouchain cupé par un riche vignoble, à
ou Bouchât, nom d'un village autre-
fois considérable, mais détruit dès le thabot , assez beau village du
xvi« siècle, on remarque sur la droite canton d'Avallon, situé sur une coUl-
d'assez belles prairies, après avoir ne très-élevée. A 6 kil. d'Avallon.
dépassé l'ancien grand chemin de Ser- Pop. 205 hab.
mlselles à Avallon, Ce village occupe le sommet d'un
pli de terrain dépendant du grand
AiméoT, village du canton d'Aval- plateau ondulé qui s'étend au nord
Ion, situé dans une vallée fertile, à d'Avalion et dont les pentes exposées
5 kil. d'Avallon. Pop. 70 hab. au midi sont recouvertes de vignes.
Annéot, autrefois Agnay ,est un vil- Tharot est un très-ancien village ;
lage fort ancien qui fut donné par la il était autrefois fermé de murs et pos-
relne Bninehaut à l'abbé de Saint- sédait un manoir seigneurial dont II
Martin d'Autun. On y remarque une r*este quelques corps de bâtiments
maison de campagne assez Importan- appuyés à des tourelles rondes da-
te (xvi« siècle) et près de là une mai- tant du xv* siècle. Vis-à-vis s'élève
son datant du xv« siècle dépendant, l'église , petite construction de la
dit-on, d'une léproserie bâtie à la fln même époque, voûtée en pierre, à
du XII* siècle par les paroisses de nervures ogivales. On remarque seu-
Bouchat, d'Annay la-Côte et d'An- lement une piscine de la renaiasan-
néot. ce ; le i^te offre peu d'intérè;.
L'église offre quelqu'intèrêt; on y Au nord du village, près du chemin
voit un portail en plein-cintre à co- conduisant à Girollbs-les-Forges,
lonnettes et dont le tympan renferme on exploite, encore, dans les cou-
un bas relief: le couronnement de la ches schisteuses de la Grande Oolite,
Vierge ; style du milieu du xn* siècle, sur le sommet le plus élevé de la
Au-dessus de Tabslde, qui date de la colline, les bancs de {pierre mince
même époque, s'élève un clocher as- connue sous le nom de laves et
sez rare dans nos contrées. C'est un qu'on utilise comme toiture ou cou-
pignon étroit, très élevé au-dessus verture pour toutes les habitations
du toit et percée de deux arcades qui de la contrée. L'ensemble de ces
renferment les cloches. La nef et ses vastes carrières offire quelques Jolis
bas-oôtés sont voûtés en pierre à ner- effets pittoresques.
S6tt
Un petitohemiiiytriTersant an vaste Monran. La vallée proronde,eBcarpée
et beau vignoble, conduit k et si pittoresque du Cousin» ne peut
pas être soupçonnée. La vue se déve-
AMMAY-iiA-coTE, boau et grand loppe sans obstacle sur un vaste ter-
village du canton d'Avallon,situé sur ritoire qui présente deux aspects bien
le penchant d*une haute colline, ce- tranchés et dont le contraste frappe
lèbre daùs TAvalloonais par la qua- les yeux les moins attentifs : enavant
lité du vignoble qui en recouvre les d*AvaIlon, des vignes, des champs
pentes. PopuL A55 habit. A 6 kil. magnifiques de culture ; au-delà d'A-
d'Avallon. vallon, au contraire,(l'lmmenses bois,
« Ce village ancien, dit Gourtépée, des vallées profondes et de hautes
fermé demurs épais avec trois portes, montagnes . Riche et curieuse contrée
fut attaqué par les Ligueurs à coups où le géologue plutôt que l'archéolo-
de canon, pour s'être moqué ouver- gue peut faire d'Intéressantes excur«
tementde la « Sainte-Union » et mis sions. (Voir l'Ann. de 1862, p. 201).
à feu et à sang par les capitaines —
Jaulges et Villeret de la Bussière en La route au-delà de Vàllodx tra-
1592. V verse un petit vallon qui s'ouvre sur
Quoique situé sur an point très- la droite ; si on remonte le cours du
élevé , Annay-la-Gôte a Tlmmense petit ruisseau qui arrose ce vallon,
avantage d'être alimenté par de bel- assez pittoresque, on traverse bientôt
les eaux vives venant du plateau su- le grand chemin de Sermizelles à
périeur dominant dd 490 mètres le Avallon, lequel, avons-nous dit déjà,
cours du Cousin à Valloux. occupe remplacement, croit-on, de
Il ne reste rien des murs d'encein- la grande voie romaine allant d'Autun
te, mais Téglise présente un aspect à Sens. Un peu au-delà de ce chemin
assez intéressant. Elle date de dilTé- on arrive à l'embranchement d*ua
rentes périodes appartenant au xv* autre vallon,sur la pente duquel s'est
siècle. Voûtée en pierre à nervures établi le village de
ogivales, on y remarque notamment
de belles boiseries, style Louis XV, et «imoi.i.BiKi«B0-Fom«BS, beau
quelques grandes dalles tumulaires. village du canton d'Avallon, situé
Le clocher est une haute tour carrée dans une petite vallée. A 8 kil. d*A-
à larges contreforts. A la base de vallon; pop. 350 hab.
Tun de ceux-ci, on voit une petite ni- Ce village, autrefois considérable
che décorée d'un écusson aux armes et fermé de murs prâ^ente un aspect
de France (xv* siècle). assez satisfaisant ; il est traversé par
Le surnom d'Annay-la-Côte est un cours d'eau alimenté par de belles
parfaitement motivé par la configura- sources. L'une de celles-ci est utilisée
tion du sol. Annay est en effet adossé pour un lavoir public, construction
à une très-haote colline se détachant bien entendue,
du grand plateau ondulé qui domine L'église,bfttle sur le penchant d'un
Avallon au nord et que traverse la coteau, date du xv* siècle ; elle est
vieille route allant à Auxerre, par très* proprement tenue, ce qui est à
Lucr-LE Bois, localité dont nous par- noter. On y remarque l'obliquité des
lerons en décrivant la route de Ton- piliers de la nef dérangés de leur
nerre à Avallon. Du sommet de cette aplomb par la poussée des voûtes,
colline élevée de 338 mètres, on dé- Celles-ci, à nervures ogivales, offrent
couvre tous les environs d'Availon et assez d'élégance.
la ville elle-même, qui semble bâtie Près de l'église se trouve l'habita-
vers l'extrémité d'une vaste plaine tion de la famille Despense de Pom-
à la base des montagnes boisées du blain, agréablement située dans on
270
petit paro à Textrémité duquel s*élève «irmT, village du canton d*Aval-
isolément l'un des côtés d^nne tour Ion situé sur la rive, gauche du Cou-
carrée datant du xvi* siècle et dépen- sin sur le penchant d'une haute col-
dant d^un chftteau très-aDcien tout- line. A 10 klL d^Avallon ; pop. ttO
à-falt détruit maintenant et qui ap- hab.
partenaic à l'abbaye de Saibt-Martin La situation de Givry esttrès-pitto-
d'Autun dès le ix« siècle. resque. Une belle source, sortant de
Les habirations, divisées en plu- la base d'un monticule, a motivé la
sieursgroupes, sont toutes couvertes position de Téglise qu'on éleva an
en laves ; nous ignorons ou étaient centre des habitations, groupées aux
situées les « Forges » qui motivèrent abords de la fontaine. Cette église
le surnom du village. date du xii* siècle, époque de la con-
Au nord de Girolles s^éteud un vaste struction de Pabslde voûtée en demi-
territoire très-ondulé,d'un aspect mo- coupole La nef n*oinre point d'Inté-
notone et triste malgré son élévation, rèt ; la façade et le clocher carrt qui
qui permet,dedi vers points,dedécou- la surmonte sont récents. L^anden
vrir quelques beaux panoramas no- clocher était remarquable et datait
tamment dans la contrée boisée que de la fin du xii* siècle,
domine la butte de Ghamp-Porsin et Le pont de Givry est ancien : 11 est
celle du hameau « perdu » du Champ- étroit et rapide de pente comme tooi
du-Fen, séparées entre elles par les les vieux ponts des vallées de la Cure»
Bols Brûlés, dénominations irèsca- du Cousin et de la Haute-Tonne. Lei
ractéristiques dont nous ignorons ponts modernes construits dans les
Porigine. Le Champ-Porsin domine mêmes vallées présentent un type
de 198 mètres la Cure à Voutenay ; tout opposé ainsi que nous avons ea
son élévation absolue est de 329 mè- roccasion de le constater à Blsnnay,
très an-dessus de la mer. village dont nous avons parlé précé-
On entrevoit à gauche, au milieu demment et aux abords duquel nous
des arbres qui ouibragent le fond de voici de nouveau arrivés,
la vallée, une belle maison bour-
geoise, et bientôt après :
ROUTE DE VÉZELAY A LORMES (NIÈVRE).
On descend la grande côte de Véze- fomsy-sovs téebijlt, village
lay par la route conduisant à Saint- du canton de Vézelay, situé dans une
PÈRE, puis, après avoir longé le beau petite vallée. A 5 klL de Véselay;
portail de l'église dont nous avons pop. 490 hab.
déjà parlé, on contourne la base Un petit cours d'eau prend sa som^
d'une colline couverte de vieux ce aux abords du village et traverse
et nombreux noyers. une sorte de marécage fangeux^com-
A gauche, au milieu d'un champ, blé, sur un de ses côtés, par le rem-
on aperçoit les ruines de Tancienne blai, assez élevé, destiné à servir de
chapelle de Saint-Jean, bâtie à peu de terrasse à l'église, construction toute
distance de la rive gauche de la récente,dans le genre toscan.
Cure ; xvi« siècle ? L'ensemble des habitations est triste
Une route nouvelle allant d'Avallon et misérable; plusieurs d'entre elles
à Tannay (Nièvre) , coupe à angle semblent abandonnées,
droit la route c^ue nous suivrons et Nous reprenons la route de Lormes.
traverse le village de : On remarque sur la gauche de l>eaux
escarpements de rochers dominant
riA
la rive droite de la Cure ; puis on ar- tion, unique dans notre déptftemeBtt
rive bientôt à mais encore son caractère architec-
tural. L*abside eemble dater de la fin
ncmmB-MKvaiTM; village du du xu* siècle; la nef, voûtée avec
canton de Vé2elay,situé dans la vallée assez d*éiégance, n'est que du xv«.
de la Cure; à 6 kil. de Véaelay ; pop. Une portion de cette nef est môme
2Ù0 hab. Traversé par la route de toute récente. Vers rextrémité oppo-
Tonnerre à CorbigDy (Nièvre). sée de Tenoeinte du cb&teau, s^élève
La situation de ce petit village est Un petit corps de logis avec tourelles
Tune des plus pittoresques de toute datant du xv* siècle ; c'est actuelle-
la vallée. Il est bâti au confluent, ment le presbytère,
dans la Cure , d*un cours d*eau Pierre-Perthuis, souvent visité des
assez Important, dont les sources géologues, est une localité des plus
principales sont à Fontenay et à intéressantes pour Tétude des Arko-
Bazoches ; le point de jonction a ses. Les roches siliceuses s*y font re-
lieu à la base de hautes collines ro- marquer par leur abondance et leur
cheuses, au milieu desquelles la Cure variété. On les volt constituer dans
8*est creusé un lit profond, étroit, TArkose granitoîde un lacis de veines
tortueux et escarpé. Mais arrivée au irrégulières, et au-dessus de la roche
massif de rochers que domine actuel- ainsi pénétrée, une véritable assise
lement le village, la Cure ne trouvait de plusieurs mètres d'épaisseur, et
plus d'issue sans une fissure qu'elle formant en quelque sorte corniche
élargit et transforma peu à peu, ou sur le front des escarpements. Cette
violemment, en largo brèche. Cette silice, de texture et de consisunce
brèche, coupée à pic, est large de très variable, est ordinairement blan-
25 mètres environ»sur une hauteur de ch&tre, grise ou rougefttre. Sur quel-
80 mètres Or , sur le sommet de ques points, la roche d'arkose, outre
Tescarpement de la rive gauche, les miuerais habituels,Silice,Barytlne
on construisit, dès le ix* siècle, et Fluorine, renferme des mouches
un ch&teau fort dont les murs d*en- de cuivre carbonate vert et bleu,
ceinte» reb&tls à diverses époques provenant sans doute de la décompo»
et notamment au xii* siècle, subsis- sition des pyrites. On y trouve égale-
tent encore en partie, du côté du sud ment des grains de quarts hyalin,
et de l'est, c*est-à-diresur le versant cristallin. La commune tire son nom
escarpé de la colline. d*une arcade naturelle excavée dans
Le ch&teau de Pierre-Pertuîs, qui Itsarkoseset le granité, située à sept
soutint durant le moyen-ftge de nom- ou huit cents mètresau nord du pont,
breux assauts, fut enfin pris et dé- sur la rive droite delaCure,à 15 m.
mantelé en 1591. C'est de cette épo- environ du niveau de la rivièra Cette
que,où tant de chftteaux furent ruinés arcade atteint cinq mètres dehau-
et mis hors de défense, que date la teur sur six de largeur. Le flanc de la
chute de la forteresse dont il ne reste colline forme un des appuis de la
plus que des pans de murailles isolés, voûte qui n^est elle-même qu^une con-
On remarque les restes de 1« porte se tiouation du plateau d^arkose; lèse*
reliant aux murs d*enceinte de la face cood pilier est en grande partie com-
du nord. posé de filons de quartz qui parais-
Ainsi qu*on le voit souvent, la cha- sent se lier intimement au granile et
pelle fut construite à l'angle le plus le pénétrent de veinules multipliées,
inaitaquable du chftteau, au bord de La roche percée de Pierre-Pertuis
l'esearbemeot plongeant à pic dans la n*est pas seulement un fait géologi*
Cure. G*est un petit édifice que re- que intéressant au point de vue de la
commande non-seulement sa situa» formation des Arkoses, c'est encore
178
une earioiité naturelle que le foya- que la oomamoe de Saint-André eal
gear Tlaitera a?ee iotéréL encla? ée dans celai de l*Toaae.
Noos lalsBons la roatede Lonnes se
prolonger par le fond de la yallée de ••■■W'w nua tuBB, Yillage da
Bazocbea, riche territoire qui toache canton de Vézelay, situé sor le pén-
aux limites des départements de la chant d'une colline. Ail klLdeVé-
Nièvre ei de TTonne ; nous suivrons zelay; pop. 8i0 bab.
en remontant la rive gauche d*nn petit Cette paroisse forme deux groupes
cours d'eau le fond d'un vallon assez bien distincts d'habitations. L'un, le
fertile. Après avoir dépassé le hameau plus ancien comme chef-lieu commu-
important de SoiuvRB,b&ti aux abords nal. occupe le centre d*un terrain
de plusieurs fontaines, notamment très-ondulé faisant face ft la fertile
celle de Sainte-Ghristioe, admirable vallée de Bazoches : l'autre, que Pim-
de force et de limpidité et dont le portance de son église a rendu effec-
nom vient d*une chapelle démolie tivement le chef-lieuyest au contraire
depuis la révolution, le chemin ar- bâti sur la crête assez étroite et fort
rive à rapide de pente qui domine la rive
gauche delà Cure. Nous parlerons de
wmmwmMAT^vmÉsm'WjkMMÊJkY, vil- celui-ci tout d'abord,
lage du canton de Véselay, situé dans Après avoir côtoyé la rive droite de
nn vallon profond. A 7 kil. de Vése- la Cure qui décrit un vaste demi-cer-
lay. Pop. ttdO hab. de bordé de rochers recouverts de
Ce village b&ti tout en laves n'olTre grands bois, on arrive k un pont de
rien de particulier à signaler. La si- pierre de trois arches; presqu'aussi-
tuation de Téglise, sur un terrain tôt après l'avoir traversé, on longe
très incliné, a motivé la construction les murs de clôture d'une belle
au-dessous du chœur d'une sorte de habitation bourgeoise. Aux angles de
chapelle ou salle souterraine. L'en- ce mur d'enceinte s'élèvent plusieurs
semble de Tédiflce ne présente que tourelles semblant dater du xv« siè**
peu d'intérêt. L'ancien grand chemin de. Elles défendaient l'ancienne ab*
de Yézelay à Lormes (Nièvre) passe baye bénédictine de Saint-Martin-de-
près de Fontenay. Cure, fondée vers le milieu du xu*
Nous revenons à Pierre-Perthui& siècle par la famille de Chastellox*
Une excursion « pédestre » entre croit-on, qui eut droit de sépulture
Pierre Perthuis et Chastellux, en sui- dans Téglise de l'abbaye. Cette ^lîse
vaut le sentier tracé par les ou- existe encore, mais très-amoindrie
vrlers flotteurs,est facile et peut don- et dénaturée par des reconstructions
ner une idée exacte de l'ensemble gé- successives; elle est aujourd'hui trans-
néral de la pittoresque contrée que formée en grange etenétable.
traverse la Haute-Cure. Le plan de l'abbaye, dont l'An-
Il faut, à la base de la brèche de nuaire a publié une notice en 1859,
Pierre-Perthuls, traverser la Cure sur peut donner une idée de l'importance
un pont de piene d'une seule arche, des constructions^ encore pittores-
datant du xvii* siècle, puis on arrive, ques d'aspect. Le corps de logis d'ha-
en côtoyant toujours la rivière, au bitation vient d'être restauré. L'en*
Moulin-Gingon,situéau pieddegrands semble du site est délicieux; la haute
rochers escarpés, et ensuite au Mou- colline qui préserve des vents du nord
lln-Nalassis, et enfin après de brus- le food du cirque ou amphithéâtre
âues et rapides contours, au hameau qu'elle décrit, permet d'y Jouir, eo
e Cure, dépendant delà commune hiver, d'une température presque
de DoMBCT-suR-CuRE, enclavéo dans semblable à celles de nos proYincen
le département de laNièvre,de même du midi.
273
A quelques pas au-delà de Tabbaye, Jaunes à l'extérieur, avec petits crls-
aujourd^hui le château, s'élève l'église taux de quartz. Au-dessus des roches
de la paroisse. C'est un édiAce peu siliceuses, vers les dernières maisons
Important au point de vue archéolo- de Domdcy, se développent des cal-
gique. quoique très-ancien, assure-t- caires gris-jaun&ire, grossiers, tor-
on. Les arcatures ogivales do la nef roux, de sept k huit mètres d'épais-
semblent dater de la fin du xv* siècle, seur. On y rencontre les fossiles
style incertain et lourd. La voûte de habituels du Lias moyen : des P^-
la nef, en bois autrefois, vient d'être gnes, des Limes, des Gardlnies, des
établie en briques. Térébratules,quelques Ammonites, et
On quitte à regret le délicieux site un grand nombre d'Osêreacymbium*
de Cure; un bon chemin conduit di- Une avenue, tracée en plein bols,
rectement à l'autre partie du village longue de plus de deux kilomètres,
qui possède également une églian, est parfaitement alignée du château
ancienne mais qui n'offre rien de sur l'église de la Madeleine de Véze-
bien intéressant. On remarque dans lay. Cette avenue, qui aboutit à Pier-
la nef, adossée à un piller, un beau re-Perthuis, fait partie d*un grand
groupe de sculpture en pierre. La chemin, établi vers 1770 entre Véze-
Vierge tenant sur ses genoux le layetlech&(eaudeBazoche,résidence
Christ mort, xvn* siècle. Les maisons habituelle de l'illustre maréchal de
éparpillées sur un sol très-ondulé, Vauban, dont l'Annuaire a souvent
n'offrent pas toutes un aspect satisfai- parlé. Bazoches , qui n'est éloigné
sant de Domecy que de trois kilomètres
Le chftteau de Domecy, situé isolé- environ, fait partie du département
mentsur le sommet de la colline, est de la Nièvre. Nous donnons un
une construction assez importante dessin qui fera reconnattre l'impor-
datant du XV* siècle. Ce vieux manoir, tance dfi cette belle résidence féo-
composé d'un corps de logis carré et dale qui fut acquise en 1670 par no-
de plusieurs tourelles rondes,présente tre célèbre compatriote, Sébastien
dans son ensemble peu d'ornementa- le Prestre, maréchal de Vauban.
tion, mais il peut être signalé comme Louis XIV érigea, vers 1685, la terre
Tun des types les mieux conservés de Bazoches avec celles de Neuffon-
d^unefoule de petits ch&ceaux fortifiés taines,Pierre-Perthuis,Pouilly et Vau-
nommés, durant le moyen-ftge,« mai- ban, en comté sous ce dernier nom.
sons-fortes. » Il vient d'être restauré En 1748, l'un des héritiers du maré-
avec soin par M. Gontard, qui i'ha- chai, qui était mort en 1707, vendit la
bite. terre de Bazoches & M. Angran d'Aï-
Aux environs de Domecy, on peut leray, dont la fille épousa M. le mar-
encore étudier les arkoses. Dans le quis de Vibraya Depuis cette époque
hameau du Crot, au nord-est de la Bazoches n'a pas cessé d'appartenir
commune, elles soi:t remarquables à la même famille.
par leur couleur verd&tre, leur tex- Ajoutons qu'un des appartements
ture grossière et massive; elles for- du chftteau, auquel on a donné le
ment un plateau un peu rocheux, nom de « Chambre du Maréchal, «
recouvert d'une terre rougefttre. Sar renferme un portrait et l'armure
plusieurs points, dans les champs, se complète de l'illustre maréchal,
montrent des argiles sableuses, bru- Nous rentrons maintenant dans
nfttres, qui renferment une grande les limites de notre département,
quantité de silex cariés, grisâtres,
— «8.
ROUTE D'ÂUXERRË Â NOGENT-SUR-SEINE.
Une partie de cette route est déjà Les liois de Seignelay sont divisés
décrite dans les Annuaires précé* en deux parties inégales par la route;
dents ; nous complétons, cette an- à gauche est le Grand-Parc, à droite
née-ci, ta partie du tracé comprise le Petit-Parc. Tous deux ne faisaient
entre Âuxerre et Brienon. auparavant qu*une seule masse boi-
En 1853 on a donné un aperçu du sée traversée par de larges allées
cours de l'ïonne entre Auxerre et ouvertes par le célèbre ministre Colr
Monéteau. Nous n^ ajouterons rien, bert. Un mur de clôture, qui avait
quant & présent, bien que des chaur près de dix liilomèlres de longueur,
geroents trèa-considérables aient mo« entourait ce pare qui fut rempli de
difié i*aspect des rives de l'Yonne, à gibier. L*un des héritiers (tes enfants
Auxerre, par la construction d*un de Golbert divisa le parc, vers 1750,
barrage à écluse ; et de la vallée en deux parts, et ne conserva que
elle-même par suite de rétablisse- les mnrs du Petit-Parc, situé sur la
ment du chemin de fer. droite de la route^ Gdui-ci a disparu
L^inauguratiott de rembraache- à son tour, et rien ne rappelle la
ment de la Roche è Auxerre eut lieu splendeur décorative des grandes
le 11 août 1855. Des stations furent allées bordées d^arbres sur de longs
établies à fionnard» Chemilly et Mo- alignements dirigés vers Auxerre,
néteau. Ghemilly, Brienon, Héry, et partant
Dans deux ou trois ans nous an- du chftteau qui, construit sur un
rons l'inauguration de la ligne en- monticule au sommet d^uae hante
tière» c'est-à-dire d*Auxerre à Nevers. colline, dominait toute la contrée.
Au delà du beau village de Mené- En arrivant à Seignelay la route
teau et après avoir dépassé ta voie que nous suivons contourne la base
ferrée, on s'avance par le flanc d?une de cette colline rocheuse, mais re-
haute colline boisée vers la vallée couverte de terre, et longe les débris
que fertilise le ruisseau de Sinotte, de hautes et épaisses murailles de
petit cours d'eau prenant sa source terrasse faisant partie de l'enceinte
Eres de Venoy. (Ann. de 186/i.) On a fortifiée qui précédait le ob&teau,
dssé & gauche Gurgy (Ann. de 1853} vaste construction féodale dont il ne
et à peu de distance également le reste plus trace,
ch&teau moderno de Guillebaudon»
construit dans le style du temps msâ^nEMJkw^ petite ville,chef-llea
(1813} daqs une magnifique position de canton de l'arrondissement d'Au-
et entouré d'un beau parc, aujour- xerre, situé sur le penchant d'une
d'hui très-amoindri, décoré de grao- colline^dans la vallée du Serain. A 12
des pièces d'eau. kll. d'Auxerre ; pop. 1,550 hab.
Nous arrivons aux grands parcs de L'histoire des seigneurs de Seigne-
Selgnelay dont la route suit l'une lay et de la petite ville que nous ai-
des ancienaes aveaues, tracées à la Ions visiter rapldement,a été publiée,
française sur un plan grandiose, et Cet ouvrage renferme une roule de
occupant tout le faite d'une haute renseignements tort curieux réunis
colline autrefois couverte entière- et mis en ordre par M. l'abbé Henry.
ment d'une forêt se reliant à d'au- Des plans et des dessins accompa«
très grandes parties boisées qui se gnent le texte. Plusieurs de ces des-
rapprochent d'Auxerre et nommées sins montrent le château de Soigne-
Bois du Thureau. (Voir l'Annuairo de lay sous différents aspects et font
186A). bien reconnaître l'importance de
975
cette ffiUDde demeure qui fui» darant chef ésl irte-haute et se termine pur
le moyeD-ftge, l'une des ch&tellenles une toiture arrondie surmontée au-
les plus considérables de notre pro- trefois par un petit clocheton,
▼loce. M. Tabbé Henry raconte avec La grande nef et le bas-côté sud
beaucoup de détails les causes de la sont voûtés en pierre à nerrores
ruine de ce château qui aujourd'hui oglvailes» reposant sur des piKers
serait use des gloires monumentales sans chapiteaux; la hauteur des toû-
du département Nous nous bornerons tes est remarquable; de larges fe-
aujourd'hui à rappeler, d'après l*his- nètres, asses élégantes d'omementa-
torien de Seignelay, les dates de Uon, sont décorées de vitraux prove-
oonstruction et de démolition. nant des ateliers de MM. Valssières,
Le ohftteau de Seignelay fut rebAil établis à Seignelay et dont les ou-
par Charles de Savoisy, vers 14iO« et vrages Jouissent d'une réputation
restauré, ou modifié, par le ministre méritée. D'autres vitraux datent de
Golbert, vers 167d. Il fut mis en l'époque de la construction,
vente» comme bien d'émfgré,en i7iM, Le ma!tre-antel»d'ordre oorinthieny
et vendu bientôt après; la démoli* est asses remarquable; il provient
tlon dura dix-neuf années. Les ma- en partie de la chapelle du ch&teaa
tériaux qui furent extraits de cette et porte encore les armes des Golbert-
immense demeure servirent à la Seignelay. Au-dessous de cet autel se
construction d'une foule d'édifices trouve un caveau dont la construc-
ou de malsons ; d'autres matériaux tion a été motivée par la pente asses
furent utilisés pour le pavage des forte du terrain. Signalons anssl un
routes» etc. oharmant petit bas-reHef ea marbre
« Avec le chftteau disparut toute Uanc représentant un ange tenant
la beauté de Seignelay • dit M. l'abbé une croix ; un Joli cadre borde ce
Henry ; l'emplacement énorme qu'il petit chef-d'œuvre qui provient du
occupait est livré à la culture main- chftteau de Régennes, dit-on ; (école
tenant. du xvin* siècle).
La nécessité d'abréger notre ex- Seignelay possède encore divers
cursion nous force de parler briève- grands bâtiments qui autrefbis dé»
ment de l'église de Seignelay qui est pendaient du château lesquels furent
située.& peu de distance de la grande construits d'après les ordres du mi-
allée iiu chftteau, au centre de la nistre Colbert qui fit établir ft Sei-
ville ft peu près. C'est un asses bel gnelay plusieurs manufactures d'é*
édifice reconstruit tout entier sur tofliss de laines et de soie. Tous ces
Pempiacement d'une ancienne église, bâtiments portent bien l'emprunte
vers la période de 1550, ainsi que du style architectural de leur temps;
l'Indiquent plusieurs dates gravées ils donnent ft la ville une certaine
sur les murs. On en attribue la réé- apparence décorative qui ne manque
diflcation ft Jean de la Rivière, baron pas de grandeur,
de Seignelay. Le type architectural Consacrons quelques instants ft
de la fin du xv* siècle se retrouve l'étude des lorrains qui environnent
dans l'ensemble de la construction ; Seignelay. En montant sur la colline
quelques portiony, notan;ment le pe- du Petit-Parc, au-dessus de la ville,
tit porche du côté sud, donnant sur on volt ro développer un massif
l'ancien cimetière, et le grand por- puissant de sables verts, jaunes et
otae du côté de la façade ouest, ap- rouges, alternant avec des lits d'ar-
partiennent bien à l'époque de la gilo, et montrant sur certains ppints
renaissance: mais il ne reste que des des bancs de grès ferrugineux d'hué
débrisdeoe joli porchequi devaitétre épaisseur de cinq ft huit centimètres,
très-élégant. La tour carrée du clo- exploités pour rentretlen des cbe-
876
mins. Vers la tuilerie du Pont-Galop, Ammooites (^. MtmMU^ tmrtmu H
les sables renferment, dans leur faicalus)^ des Pleurotomaires {pL
partie superficielle, des grès durs, /ormosa). des inocéraines,desHaitrei
verts, nolr&tres. qui emp&tent un {osirea Ricordeana\ des Limes, dsi
grand nombre de fossiles caractéris- Peignes,et quelques Echinides. Nous
tiques de l*étage albien. M. Ricor- ne voulons pas quitter Seignelay sani
deau, qui a exploré ce gisement avec vous engager à visiter la belle coUe&
tant de soin et de patience, y a tion de M. Ricordeau. Eo quelquei
recueilli plus de cinquante espèces heures le géoiogue pourra se rendre
parmi lesquelles nous citerons des compte des richesses paléootologi-
Nautiles, des Ammonites, des Natices, ques que renferme le eaoton de
des Solarium, de curieuses Bellero- Seignelay, ]*un des plus fntérenanti
phines. des Limes , des Gardinies, de notre département poar Tétode
des Trigonies, etc., etc. Le plus sou- de la craie. Depuis plus de Tingi ansi
vent k rétat de moule intérieur, ces M. Ricordeau, avec une persistance
espèces ont laissé leur empreinte et un dévouement dignes des ploi
dans la roche noirâtre qui les enve- grands éloges, s'est attaché à réunir
loppe. — Les sables atteignent, à et à classer tous les fossiles de soi
Seignelay même, une puissance con- canton, et est arrivé à former mie
sidérable. Suivant M. Raulin, an série extrêmement curieuse,
puits creusé sur la place de la corn- L*ane des longues avenues qui
mune , n*a montré , sur une épais- aboutissaient au cb&teau« celle de
seur de plus de 27 mètres, que des Ghemilly, est creusée» au sortir de
sables fins, jaunes, rougeàtres, ou Seignelay, dans un épais banc de
blanchâtres, sans couches de sables sable. Ce chemin conduit en ligne
verts ou d'argile. Vers les dernières directe, après avoir traversé le bois
maisons, sur la route de Chemllly, de Beaumont, couronnant une col-
existe une grande sablière exploitée Une, à Ghemilly, distant de Seignelay
à ciel ouvert et dont !a hauteur est de près de 3 kil. On a laissé sur la
de lu à iô mètres : le sable est plus gauche, au-delà de belles prairies, lei
ou moins argileux, et sa couleur bois du Grand-Parc,
varie du vert au rose et au gris. — Nous aurons Toccasion plus loin
Près du moulin du Haras, et sur le de parler du charmant village de
bord du Serein, depuis le moulin Ghemilly et de sa vieille église. De
d'Héry jusqu'à celui de Seignelay, nombreuses et jolies habitations
afQeurc un grès dur, vert, noirâtre, bourgeoises se montrent çà et là.
très calcaire, renfermant une assez Ghemilly doit à sa position comme
grande quantité de fossiles, et no- station du chemin de fer, pour Sel-
tamment quelques espèces fort belles gnelay, le bien-éure dont il Jouit.
et fort rares d'Echinides (Holaster Notre itinéraire nous ramène à
latissimus et ilemiaster Ricordea- Seignelay dont nous suivons la
nu5). Toutes ces couches appartien- Grande Rue pour nous rendre par
nent à l'étage albien et sont surmon- une excellente petite route [classée
tées par la craie marneuse ou céno- comme chemin allant de Ligny (âo-
manlenne. On Texploite à un kilom. nuaire 1866,) au Port du Grot-aox-
à peine de Seignelay, sur une épais- Moines, sur la rive droite de T Yonne] à
seur de 7 à 8 mètres. G*est une roche
marneuse, fissile, grisâtre, rarement hébt, beau et grand village da
chloritée; elle renferme des silex canton de Seignelay, situé sur la
gris, des Nodules de Limonite, et pente douce d'une colline dans la
un assez grand nombre de fossiles, vallée du Serain ; à 2 kil. de Seigne-
des Nautiles (NauUlm eiegans) , des lay, pop. 1,570 hab.
277
Les malsons de ce village sont di- large place publique, c*est sans doute
visées en deux groupes bien dis- Paocien cimetière,
tincts; on y volt plusieurs belles Le portail date de la renaissance,
habitations et aussi un cbûteau mo- La nef, à Pextôrieur, et ses bas-cOtés
derne dont les Jardins sont remar- sont voûtés en pierre à nervures
quables. Ce cb&teau, qui appartient à ogivales de la fin du xvi* siècle ;
la famille Bernard-d*Héry, renferme style médiocre Une date de 1678 est
une bonne collection de tableaux et Tépoque probable de la reconstruc-
une riche bibliothèque. tion «d'une partie des piliers de la
Héry est un lieu fort ancien, dont ner, alourdis par de laids chapiteaux
11 est fait bien souvent mention dans d^ordre ionique mal sculptés. Une
les annales Auxerroises. « Ce fut là autre partie de la nef présente quel-
que se tint, en 1015, une assemblée ques colonnes à chapiteaux élégants
célèbre dans laquelle se trouvaient le du xni' siècle , mais noyés dans le
roi Kobert et plusieurs grands sel* badigeon ou la maçonnerie nou-
gneurs. On lui donne le nom de con- velle.
elle, « ariacense concilium » à cause « A l*extrémité de la partie du
du nombre des prélats qui y assis- village nommée le u Tertre • et &
tèrent » A diverses époques et tout proximité des bois , sur une émi-
récemment, on y a découvert des nencOt assez élevée pour dominer
tombeaux antiques, des médailles, toute la vallée du Serain, depuis
des débris de sculptures, et& Enfin Pontigny Jusqu'à son embouchure
la vole romaine d'Autum à Troyes dans TTonne ( Ann. de ISfiA), se
passait par Héry ; son itinéraire qui trouve une chapelle dédiée à Notre-
peut être encore asses facilement Dame de Pitié, ou des Septr- Douleurs,
suivi a été Tobjet d'une étude spé* dont l'origine remonte, d(t-on, au
claie. XIII* siècle. Cette chapelle, qui vient
L'église d'Héry est bâtie & l'extré- d'être restaurée, renferme plusieurs
mité nord-ouest du village ; elle sem • statues datant de la renaissance. »
ble avoir été reconstruite à diverses Les argiles aptiennes affluent à
époques à en Juger par les frag- Test, sur le bord du Serein, près du
ments de murailles enclavées les moulin d'Héry ; elles se prolongent
unes dans les autres sans beaucoup sans aucun doute sous le village
de symétrie. même, car il y a quelques années, en
La tour carrée du clocher ne fut creusant un puits, on a rencontré
point terminée ; sa toiture en ar- une argile sableuse grise renfermant
doise s'appuye sur une sorte de ga- de petit& cristaux de gypse et divers
lerie fortifiée nommée « hours » fossiles, notamment TOffreas^nuato,
faite en bois et s'avançant fortement les Ammonites Déhaysii^ et le Nism
en saillie ; xvi* siècle. Un large et et le PUcalula placunœa.
profond fo^sé est creusé à la base Nous revenons sur nos pas h Séi-
de cette tour et se prolonge autour gnelay ; la route, tracée sur un all-
d'un grand corps de logis dépendant gnement de plus de 6 kil. d'étendue,
d'un couvent établi par les religieux se prolonge vers le nord en traver-
de Salnt*Germain d'Auxerre, qui sant, à 3 kil. de Seignelay, la rivière
possédaient la terre d'Airy, ou Héry, du Serain. On laisse à gauche le
dès l'époque la plus reculée. Ces Moulin du Haras, localité où le mi-
bâtiments, encore contigus à Té- nistre Gclbert établit un Haras et
glise, n'oflTrent plus qu un aspect près duquel s'élevait la chapelle de
délabré ; une autre portion est ar- Saint-Martin. On arrive immédiate-
rangée en habitation bourgeoise. Au ment, après avoir traversé le Serain,
sud de PégUse s'étend une asses aux difnrents groupes de maisoner
878
Sol constitoent le village d*Haute- 5 klU de Seignelay : populat. es faabl-
Ive. tantsu
Oa entrevoit Bur la gauche, à une Ce village, adossé à quelques boo-
distance de 3 kil., le village de BiAD- quels de bois, offre peu dMntérét
MOBT, bâti sur la rive gauche du malgré son ancienneté, car il en est
Serain (Ann. de 1858). fait mention d^s le ix* siècle.
La petite église, située an peu iso-
■AinrBMiTB, village du canton lément, fût reb&tie vers la fin du zt*
deSeignelay situé sur la rive droite siècle; elle renferme quelques pou-
du Serain et traversé par la route de très de chêne, finement profiléeis et
Joigny à Avallon ; à 2 kil. de Seigne- ornées de quelques sculptures asseï
lay; pop. 352 hab. habiles, qui ont échappé JusquMci à
Le nom d^Hauterive n'est nulle- toute espèce de peinture ; zvi* siècle,
ment Justifié ; le Serain coule au On remarque, datant de la même
milieu d'Iles basses couvertes d'osé- époque, une belle crofx de procès-
raies et de peupliers. En arrivant au sion, en feuille de cuivre, ornées
hameau de la Croix, nom motivé dans le goût du temps; cette égVt»
par une grande croix de pierre datée est en mauvais état,
de 1672, on tourne k gauche en Ion- Cbicby est b&ti sur le penchant
9eant les b&tiroents insignifiants d'un d'une colline crayeuse. Derrière le
âucien manoir devenu une ferme ; village, du côté d'Ormoy, une car-
Ue ntôt on aboutit à un autre groupe rière est ouverte ; la roche est dispo-
de maisons près de l'église, qui est sée en bancs assez épais, de couleur
nn édifice peu intéressant, rebâti blanch&tre,presque sans silex, et reo-
peut être sur remplacement d*une ferme un assez grand nombre de
très ancienne église. L''<^difice actuel fossiles, des Nautiles, des Ammonites,
ne date que du xvi* siècle et fut des Echinides et de très ^ombreux
pauvrement construit. On remarque Inocérames.
un très-grand bas-relief en plâtre. Un chemin de traverse rejoint la
croyons-nous, peint en gris, repré- route près du grand chemin allant
sentant Tassomption de la Vierge, et d*Ormoy à viontSalnt-Sulpice, loca-
une loule d'attributs; xviii* siècle ; lités dont nous avons parlé Ans.
médiocre. de 1856. De ce point, élevé d'environ
Nous signalons la ferme nouvelle 75 mètres au-dessus de TArmançoa
de Grand Champ, située à peu de & Brienon, la vue s'étend sur un vaste
distance de l'église, comme Tune des espace ; au nord sur la vallée de
excursions les plus intéressantes que l'Armançon, au sud sur celle da
l'on puisse faire aux environs de Sei- Serain ec à l'ouest sur la grande val-
gnelay ; elle appartient à M. Bonnot; lée de l'Yonne,
de vastes bâtiments viennent dètre Après 3 Icil. de parcours en ligne
reconstruits dans le • style agricole directe, la route contourne le flanc
moderne. » d'une colline dans laquelle sont creu-
Arrivé au hameau de la RUE-PEPiif, sées de larges carrières de pierres
bâti au croisement des routts d*Au- d'un effet a<sez pittoresque. On ar-
xerreâNogent sur-Seine et de Joigny rive à la ferme des Graviers; un
â Avallon, le chemin, longeant un brusque contour de la route laisse
autre iiameau nommé la Petite-Ber- sur la droite de longues lies et de
gère, arrive bientôt à larges bancs de sables, recouverts
d'oseraies.
CHiCHY, village du canton de Sei- D'épais massifs d'arbres bordent
gnelay, situé sur le penchant d'une les rives de l'Armançon, jolie rivière
colline dans la vallée du Serain. A que nous traversons sur uo grand
279
pont de bois de quatre arches et qui en-Othe (Aon. de 1866), Belieehaume,
aboutit au faubourg de Brienon, Arces, Vaudeurs (\nn. de iShU), les
petite ville dont nons avons donné la Sièges, et enfin Villeneuve-i^Arclie-
descrlption, Aon. de 1856. Nous ne vôque (Ann. de 1843).
nous y arrêterons pas de nouveau ; Nous publierons dans PAnnus^ire
de même que nous devons nous bor- de 1864 la description de la vallée du
ner à indiquer sommairement la SeraiOn fiche et pittoresque contrée
suite de l'itinéraire de la route que qui mérite d'être longuement ex-
nons suivons et qui passe à Bligny- plorée.
G. CoTTEAU Et V. Petit.
JACQUES AMYOT
ÉVÊQUE ET FONDATEUR DU COLLÈGE d'àUXERRB.
Jacques Âmyot est né à Meluii, dans le département de
et-Maroe,en 1513 (1), le 30 octobre, suivant ses biographes. Mais,
quoique étranger, par sa naissance, à notre département, il a éi
évéque d'Auxcrre et le fondateur de son collège, et nous pouYOOB,
à ce litre, le revendiquer comme un des nôtres.
Issu de parcnls pauvres et d'obscure condition (on ne sait si
son père fut un boucher, un corroyeur, ou un petit marchand
mercier) (2), Amyot est un exemple de ce que peuvent la perse
vérance dans le travail et le désir honnête de parvenir, lorsqu'ils
sont secondés par une vive intelligence. On raconte que, tou
jeune encore, fuyant la maison paternelle pour se soustraire à un
châtiment que son père voulait lui infliger, il fut rencontré, au
milieu des champs, par un cavalier qui, sur sa bonne mine, le
prit en croupe et fut le déposer à Thopital d'Orléans, d'où il
s'achemina vers Paris, en mendiant son pain sur la route.
Quelque chose d'analogue arriva à Sixte -Quint. Pendant qu'il
gardait ses pourceaux, il vit passer un cordelier, qui s'enquit
auprès de lui du chemin qu'il fallait sui>Te pour aller à Ascoli.
Sixte-Quint, qui n'était alors que le pâtre Peretti, s'offrit pour l'y
conduire. Et, tout en causant avec le cordelier, il témoigna d'une
si grande passion pour l'étude qu'on le reçut dans le couvent, où
plus tard il endossa l'habit. On sait quelle fut sa prodigieuse for-
tune, et comment, à l'aide d'une comédie habilement jouée, il
réussit à abuser le Sacré Collège et à se faire élire pape, sous le
(1) Suivant Bayle, Dici. Msl. et crit,, v* Amyot .
(3) Biographie Micbaud, v** Amyot; Feller« eod.
S81
nom de Sixte-Quinl. La destinée d'Amyot eut des commence-
ments aussi humbles; et, si elle ne fut pas aussi brillante que
celle de Sixte-Quint, elle ne laisse pas que d'avoir, comme elle,
son côté romanesque.
Âmyot, qui avait commencé ses études à Helun, les continua à
Paris. Ne recevant de ses parents d'antres secours qu'un pain que
sa mère lui envoyait chaque semaine, il eut le courage (et il faut
lui en savoir gré), pour suppléer aux ressources qui lui man-
quaient, de s'abaisser jusqu'à accepter des fonctions servlles. Une
dame, qui lui trouva une figure agréable, le prit à ses gages pour
conduire ses enfants au collège. Ecolier lui-même, Amyot faisait
voir une telle ardeur pour l'étude qu'il se relevait la nuit pour
travailler, à la lueur de quelques charbons ardents. Le collège de
France venait d'être fondé par François I*^; il était pourvu de
maîtres habiles. Amyot suivit, sous ces maîtres, des cours de
poésie, d'éloquence et de mathématiques, fut reçu maître ès-arts ,
et ensuite se rendit à Bourges pour y étudier le droit civil. L'étude
du droit était alors regardée comme le complément de l'étude des
belles-lettres. Un gentilhomme du Rerry, Jacques Golin, qui avait
la charge de lecteur du roi, reçut Amyot dans sa maison et lui
confia Téducation de ses neveux.
Des historiens ont avancé que, le roi Henri II ayant fiiit un vo-
yage dans le Berry, Amyot lui fit présenter, par ses élèves, une
pièce de vers en grec, dont le chancelier de l'Hospital se montra si
satisfait, qu'il dit au roi que l'auteur lui semblait digne de présider
à l'éducation des enfiamts de France ; et l'on a voulu voir là le
commencement de sa fortune. Mais ce récit parait apocr^n[>he :
Michel de l'Hospital ne fut chancelier que sous François II et
Charles IX.
On a dit encore que la protection de Marguerite de Valois, la
sœur de François I*>', surnommée, de son temps, la dixiènu
Muse^ fit obtenir à Amyot une chaire de grec et de latm à l'Univer-
sité de Bourges. Hais n'a-t-on pas confondu la sœur de François I«r
avec la fille de ce prince, qui portait aussi le nom de Marguerite,
et qui, à l'exemple de sa tante et du roi, son père, aima et cultiva
les lettres, savait le grec et le latin, et protégea les savants?
Amyot était bien jeune (il n'avait pas 14 ans) lorsque Marguerite
de Valois épousa, en janvier 1 527, le roi de Navarre, Henri d'Al-
bret, et il est, par conséquent, assez difficile d'admettre que ce
soit à cette princesse, alors éloignée de la cour de France, et
282
loat entière aux soins de son royaume de Naturre, où elle fainit
fleurir les arts de la paix, qu'Amyot soit redevable de cette hveur,
dont il est plus naturel de bire honneur à l'antre Marguerite, &
celle qu'on appelait Marguerite de France, la fille de Frangoii I«.
Quoi qu'il en soit, Âniyot occupa cette chaire l'espace de dix ou
douze ans, et ce fut pendant ce temps qu'il traduisit le romaa
grec dHéliodore : Us amours de Théagène et de CharicUe^ el pla-
sieurs des Vies des hommes illustres de Plutarque. François K,
à qui il dédia ce dernier ouvrage, l'en récompensa par le don de
l'abbaye de Bellosane, devenue vacante par la mort da savan
Vatable, ou Watebled, célèbre bébralsant et helléniste non inoiDi|
distingué, l'un des professeurs du collège de France. C'élû
l'usage, alors, de donner des prieurés, des abbayee ou dfantrei
bénéfices ecclésiastiques à des laïques qui en percevaient les le-
venus, sans en remplir les charges. C'était une monnaie avec
laquelle les princes honoraient les hommes utiles, ou (Usaient dei
laigesses à leurs fiivoris.
Désireux, pour sa traduction de Plutarque, de conférer entr'eui
les manuscrits que possédaient les bibliothèques de l'Italie, les ploi
riches alors de toute l'Europe, Âmyot passa dans cette contrée, à U
suite de notre ambassadeur à Venise. 11 connut, à Rome, le cardir
ual de Toumon, le même qui présida le Colloque de Poissy, et qui
représentait alors le roi de France, Henri II, auprès du Saint-Siège.
Le concile de Trente , ce concile provoqué par la réforme de
Luther, et qui dura 26 ans (1), allait se réunir de nouveau (en
1551), pour reprendre son œuvre plusieurs fois interrompue par
la guerre que se faisaient, avec acharnement, l'Empereur, le roi
de France, le roi d'Angleterre et les princes protestants de l'Alle-
magne. Le roi de France était mal, en ce moment, avec l'Empe-
reur et avec le Pape. Amyot fut chargé de porter au concile une
protestation de Henri II, dans laquelle le roi exposait aux Pères
la nécessité où le réduisait le pape de prendre les armes, et
l'impossibilité où il était d'envoyer les prélats français à Trente.
Henri H déclarait, en conséquence, qu'il ne pouvait reconnaître le
concile comme oecuménique (2). La protestation, rédigée en latio,
(I) Convoqué, en 1537, par le Pape Paul III,d*abord à Mantoue,
puis à Trente, en 1545, il ne prit fin qu'en décembre 15^, sous
Pie IV.
(9) Henri Martin, HisU deFr.ji. VIII, p. M)5.
S83
était adressée à « l'asBemblée • conventus. Ge mot, qui, dans le
latin du moyen âge, veut dire couvent^ choqua les Pères, qui furent
tout près de refuser le message du roi. Il Aillut qu'Amyot leur
expliquât, non sans sourire de leur méprise, que convéutus^ daus
la laDgue de Gicéron, veut dire réunioD, assemblée, concile, en
un mot. • Je ne sais, dit-il malicieusement dans une lettre où il
rendait compte de sa mission, je ne sais s'ils avaient peur que le
roi ne les prit tous pour des moines. » Le choix qui avait été fait
d'Amyot pour cette mission délicate prouve de quel crédit il jouis-
sait d^à ; et la manière dont il s'en acquitta ne fit que rehausser
encore l'opinion qu'on avait de son mérite. Le cardinal deToumon,
charmé de l'habileté qu'il y avait déployée, le ramena à Paris, et
le fit agréer au roi pour précepteur de ses deux fils, Charles et
Henri, qui auraient été de meilleurs princes peut-être, s'ils eussent
vécu dans un autre temps et s'ils eussent eu une autre mère. C'est
le jugement que porte de l'un d'eux un grand écrivain : • N'y
aura^-t-il pas, dit M. de Chateaubriand, dans ses Etudes historiques^
en parlant de Charles IX, n'y aura-t^il pas quelque pitié pour ce
monarque de 23 ans, né avec des talents heureux, le goût des
lettres et des arts, un caractère naturellement généreux, qu'une
exécrable mère s'était plu à dépraver par les abus de la débauche
et de la puissance ? » Que ne devait-on pas attendre, en effet, de
ce jeune roi, qui exprimait un sentiment si exquis dans ces vers
adressés à Ronsard ?
Tous deux également, nous portons des couronnes ;
Mais roi, je la reçois ; poète, tu la donnes.
Tout en s'occupant, avec dévouement, de l'éducation des deux
princes, Amyot poursuivait sa traduction de Plutarque. Quel meil-
leur livre à mettre sous les yeux de ses élèves que les Vies des
hommes illustres de la Grèce et de Rome? Pour des princes des-
tinés à régner, quels enseignements à puiser dans les fautes des
uns, dans les vertus des autres! Lorsque sa traduction fut ache-
vée, il la dédia à Henri 11, et commença immédiatement celle des
œuvres morales du même auteur, qui ne fut terminée que sous le
règne de Charles IX, à qui il la dédia pareillement.
C'est faire l'éloge des deux princes, en même temps que celui
d'Amyot, que de signaler ici la vive et constante affection que les
deux frères témoignèrent pour celui que, sur le trône même, ils ap-
pelaient leur maître^ et dont ils lui doonèrent les preuves tai plus
284
éclatantes. Charles IX, en effet, dès son avènement au trône (1560)|
le nomma son grand-aumônier. Cette nomination, qui contrariait ki
vues de la reine-mère, dont le choix s'était porté sur un autre on-
didat, mit, s'il faut en croire Saint-Rénal (1), Catherine de HédiciB
en fureur. Elle fil venir Amyot, et lui dit, dans son langage boû-
français et semi-italien : « J'ai fait bouquer les Guise et tel
Ghàtillon, les connétables et les chanceliers, les rois de Nanm
et les princes de Gondé, et je vous ai en tête, petit prestdeti •
Elle lui signifia qu'il ne vivrait pas vingt-quatre heures, s'A De
renonçait à cette charge. Amyot fut effrayé; car il savait qœ la
reine-mère était femme à exécuter sa menace. Il se cadia et M
plusieurs jours sans reparaître à la table du roi. Charles H,
qui soupçonna sa mère d'avoir foit pis que d'éloigner Amyot,
entra en fureur, à son tour, et s'écria : • Quoi ! parce que Je Vi
foit grand-aumônier, on l'a fait disparaître I • La reine, pour apai-
ser son fils, dont elle connaissait la violence, quoi qu'il ne (Ûteocne
âgé que de dix ans, fut obligée de faire chercher Amyot, qui ne w
décida à revenir que sur l'assurance qu'elle lui donna qu'il n'aiait
plus rien à craindre.
Le roi, quelque temps après, donna à Amyot une noayelle
marque de sa munilicence, en ajoutant à l'abbaye de Bellozane,
dont il était déjà titulaire, l'abbaye de Saint-Corneille de Gom-
piègne. La faveur du prince ne s'arrêta pas là, et l'évéché d'Auxenc
élant devenu vacant, en 4570, Amyot y fut nommé. Mais il ne put
prendre possession de son siège que l'année suivante, à cause de
difficultés survenues entre le Souverain Pontife et le roi de France.
On ne nous dit pas quelles étaient ces difficultés ; mais nous
trouvons un éclaircissement, à ce sujet, dans un document que
nous citerons plus loin, et qui est un Mémoire en défense pour le
Chapitre de la cathédrale d'Auxerre, plaidant,en 1589 et années sui-
vantes, contre son évéque, devant la chambre des Requêtes du Palais:
« La cour remarquera, s'il luy plaist, est-il dit dans ce Mé-
moire, que, comme le défunct révérend cardinal de la Bourdaisiëre,
évesque d'Aucerre, son prédécesseur (d'Amyot, le défendeur) , fût
décédé in curia romana^ le pape voulut pourvoir, et, de feict,
pourvut à tous les bénéfices que le dict seigneur cardinal avoit
possédez, et y voulut pourvoir pleno jure^ contra beneplacUum
(i) De l'usage de l'histoire.
385
régis, et même pourvut de Tévesché d'Aucerre un aultre que le
dict deffendeur, dont, en ces entrefaictes, il y eut un grand
longtems altercat entre sa Sainteté et sa Majesté.... »
Par exception à une disposition du concordat conclu, en 1516,
entre le pape Léon X et François P', disposition qui transmettait
au roi la nomination directe à certains bénéfices et aux évêchés,
en ne laissant au pape que la collation ou institution canonique,
Sa Sainteté s'était, en effets révervé le droit de conférer seule ceux
de ces bénéfices qui venaient à vaquer in curta, c'est-à-dire dont
les titulaires décédaient à Rome. C'était ce droit que revendiquait
le pape Pie lY pour Tévéché d'Âuxerre. Peut-être son opposition au
choix que le roi avait fait de la personne de son grand-aumônier,
pour occuper ce siège, tenait-elle à ce qu' Amyot avait été soupçonné,
dans sa jeunesse, d'incliner, comme un grand nombre de savants
et de libres penseurs de cette époque, vers les doctrines nou-
velles. Charles IX, néanmoins, l'emporta.
Amyot, lorsqu'il entra en possession de son évéché, avait 58 ans.
N'ayant étudié, jusque-là, que les lettres profones, il lui Mut,
pour remplir les devoirs de sa nouvelle dignité, se mettre à lire les
Pères, à conférer avec les docteurs et à étudier l'Ecriture sainte.
Avec l'ardeur qu'il apportait en tout, il eut bientôt acquis la science
d'un théologien. Il possédait parfaitement, disent ses biographes,
la Somme de Saint-Thomas. Levé, dès cinq heures du matin, en
toute saison, il travaillait dans son cabinet jusqu'à l'heure de la
messe. Après le repas qui suivait l'office, il conversait une heure
avec les personnes qu'il avait invitées à sa table, puis rentrait dans
son cabinet jusqu'au soir. Une vie ainsi réglée devait lui laisser
bien des loisirs pour l'étude, qui, pour les hommes de la trempe
et du caractère d'Amyot, pour ceux-là surtout à qui manquent les
douces intimités du foyer domestique, forme le principal charme
de l'existence. Mais l'étude ne lui foisait pas négliger les devoirs
de son état. Dévoué à ses nouvelles fonctions, il attirait près de
lui les meilleurs prédicateurs, qu'il envoyait dans les villes et les
autres paroisses de son diocèse, où il savait que la Réforme avait
fait des prosélytes, afin de ramener les dissidents dans le sein de
l'Eglise. Lui-même ne laissait jamais passer une fête solennelle
sans monter en chaire. Familier, comme on l'était au xvi» siècle,
avec la langue latine, il composait ses sermons dans cette langue
et les débitait en français.
Amyot passe pour avoir eu, au sein de sa plus grande opu-
lence, des babitades de parcimonie, ce qui tenait, sans doute, à
sa première éducation. Le trait suiYant, que rapportent ses bio-
graphes, pourrait' le faire accuser d'avidité. Gomme il demandait
à Charles IX une nouyelle abbaye, lui qui en possédait déjà plu-
sieurs : « Ne m'avez- vous pas assuré autrefois, dit le roi, que vous
bcMrneriez votre ambition à mille écus de rente? — Oui, sire, ré-
pondit Âmyot ; mais l'appétit vient en mangeant. •
Cependant, plusieurs actes de sa vie semblent protester contre
ces imputations d'avarice ou de cupidité : ce sont les réparations
ftûtes à sa cathédrale et la fondation du collège d'Auxerre.
Il parait certain qu'il dépensa des sommes assez fortes pour re-
mettre en bon état la belle église de Saint-Etienne, qui, pendant
les guerres rdigieuses, avait été fort endommagée par les Hugue-
nots. Voici une pièce qui le constate. Bile est tirée des archives
de la ville, et se trouve au t. IV, p. 349, n» 452, des Mémoires de
Vabbé Lebeuf^ réédités et contimiés par MM. Ghalle et Quantin (1).
Quoique la pièce soit d' Amyot lui-même, et qu'elle ait été com-
posée pour sa défense, dans le procès mentionné plus haut, elle
mérite confiance, néanaoms, à cause du caractère de l'auteur .|Blle
a pour titre :
« Réplique de l'ivesque Amyot contre le Chapistre d^Aueerre^
énumératiive des trava/ux et embellissemens qu'U a faicts dans la
cathédrale et de la fondation du collège d'Aiàcerre.
« Messire Jacques Amyot, évosque d'Aucerre, grand aulmosnier
de France, defiendeur contre les chanoines et Chapistre de l'esglise
d'Aucerre, demandeurs.... dict, pour deffenses, qu'il a &ict luy
seul, pour la décoration et réparation de l'esglise, plus que n'ont
faict troys ou quattre évesques avant luy, et plus que n'ont feict
tousceulx du Chapistre quattre foys; et, pour le monstrer, dict, en
premier lieu, que, n'ayant trouvé que les murailles toutes nues, il
a faict refoire tout à neuf toutes les chaires du chœur, tant haultes
que basses, qui sont en nombre plus de six vingts, d'ung cousté
et d'aultre du dict chœur, qui sont les plus belles qui soyent en
esglise cathédvale de ce royaulme ;
« Dict oultre qu'il' a faict refiiire la chaire cathédralle et épis-
(I) Mémoires concernant Tbistoire civile et ecclésiasUque d^Auierre
et de son ancien diocèse, par l'abbé Lebeuf, continuée Jusqu'à nos
Jours, avec addiUon de nouvelles preuves et annotaUons, par MM. Cballe
et QuanUn ; Auxerre, Perrlquet et Rouillé, éditeurs^ ISWL
an
copalle, historier tout alleotour des btstoires qui appavtieiment à
l'office del'éyesque; etdaTaotage le baoc qui eâl à eousté droiet de
Faultel pour seoir le prefastre et le diacre et soudiacre, peadaatcjue
la grande messe se dict; qui luy revient à plus de sept mil livres;
• ûict qu'il a Met refaire Tanltel , ayaat iaict venir des reli-
quaires exprès de Rome pour le faire, et eo ayant apporté d'auitrea
de son abbaye de Saint-GomeiUe de Gompienne; foit pollir ei
accoustrer, à grandz fraiz, la table d'aultel qui est dessus, de lon-
gueur de huict piez et quattre poulces, de quattre piez de large,
toute d'uoe pièce de marbre noir, les deux marches de devant
Taultel, l'une de pierre et l'aultre de boys ;
« Dict plus qu'il a faict faire les sept pilliers de bronze qui sont
allentour du diet aiiUel, de belle et élégante façon, à sçavoir troys
de chascun costé de l'aultel, et le septième derrisf l'auitel, en
façon de crosse où repose le corps de Ntotre-Seigneur, et la croix
de dessus, qui lui revient à deux mil cinq cens livres pour le
moingtz;
• Dict d'avantage qu'il a faict fiùre tout de neuf les oigues qui
sont à costé gauche duchosur, avec les venteaiilx qui les fermeniy
peintz dedans et dehors; qui lui reviennent à mil escus et plus;.
« Dict oullre qu'il a donné deux psaultiers, l'ung du eousté
gauche, l'aultre du eousté droict, en grosses lettres et grosses
nettes, de l'impression de Plautin, bien reliez, ei fermans comme
sont ordinairement ès-livres d'esglises ;
t Qu'il a donné une chappelle de toille d'or, consistant en troys
grandes chappes, l'une pour le chantre et les deux aultres pour
les deux escroistes, la chasuble pour le prebstre o£ficiant et les
deux tunicques pour le diacre et soudiacre, paremens d'aultel
hault et bas, avec l'hystoire du martire sainct Bstienne en brode-
rie ; le tout avec or fray ; dont on faict l'ofSce aux jours et festes
solennelles ;
« Oullre a donné une aultre chappelle de damas blanc, consis-
tant en troys grandes chappes, chasuble et deux tunicques avec or
fray de velourz cramoisy figuré, et davantage le parement de l'auitel
hault et bas, et les rideaux quattre en nombre, à l'entour de
l'auitel, de mesme parure ;
« Qu'il a donné deux chandeliers d'argent, haultz et de bdle
façon, pour servir à l'auitel aux festes ;
« Qu'il a donné deux encensoirs d'argent, avec la navette d'ar-
gent massif et de belle £açon ;
888
• Qu'il a donné le benoisUer avec son aspergés d'argent ;
« Qu'il a donné le pavillon de taffetas changeant pour apporter
les sainctes huiiles, avec les vaisseaux pour les mettre au jour du
jeudi-sainct;
« Dict oultre qu'il a faict réimprimer les bréviaires à l'usage
d'Aucerre, réduits à la forme de celluy de Rome, ainsi qu'il est
ordonné par le concile de Trente ; qui lui revient à plus de deux
mil livres;
t Dict plus qu'il a faict réparer la chapelle épiscopalle qui est
dedans l'esglise, laquelle avoit esté toute déchirée par les Hugue-
nots, Taultel desmoly, les moulures de pierres de taille toutes
cassées, et les peintures toutes difihmées et le carreau emporté.
€ Oultre et par-dessus tout le précédent qui appartient à la déco-
ration de l'esglise mathérialle , et pour leur donner quelque insti-
tution, tant en bonnes lettres qu'en philosophie et théologie, il a
fidct bastir ung collège pour y loger des jésuites, ainsy qu'il luy a
esté accordé par leur général, où il y a ung corps de logis de
vingt-cinq toises de long et trente-deux piez de haulteur, à troys
estages, celliers, classes vis-à-vis, de mesme longueur, lequel
collège, tant en achapt de la place qu'en bastimens,tout de neuf et
depuis le fondement, comme aussy en achapt de la maison con-
tiguêeten rentes qu'il a acquises du roy sur le scel pour les....,
luy revient, à jusques aujourd'huy, à 60,000 livres et plus. Et
tontes lesquelles réparations, décorations et enrichissements ledit
deffendeur en croit toute la ville d'Aucerre, depuis le premier de
la justice jusques au plus petit artisan ; et n'est point par jactance
qu'il en ayt faict ce particulier récit, ny par reproche, mais pour
vous monstrer et Êdre paroistre qu'il y a, en vostre demande, plus
d'ingratitude qu'il n'y a de justice. Au moyen de quoy, il requerre
d'en estre renvoyé absoubz, avec dépens (1). •
A ce Mémoire, le Chapitre a répondu :
t Au premier article : que tant s'en fault que luy seul ayt plus
foumy et faict de bien à la décoration de l'esglise cathédrale
d'Aucerre que n'ont pas faict les troys qui ont esté évesques immé-
diatement avant luy, car un seul des troys,sçavoir est le feu evesque
François de Dinteville, a plus faict de biens et employé de déniera
à la décoration de l'esglise d'Aucerre douze fois que n'a pas faict
(1) Cette piècOi qui n'est ni datée ni signée, est présumée avoir été
écrite vers 1589.
289
le deffendeur; desquels biens la plus grande partie a esté spoliée
par les hérétiques, lorsque la ville d'Âucerre fut surprise par eulx,
où il y avait dudict feu sieur Dinteville plusieurs reliquaires en-
châssez en or et argent doré, plusieurs chappelles de diverses
sortes de toilles et draps d'or et d'argent, consistans en parements
d'aultelpar hault et par bas, enhuict chappes à chascune chappelle,
deux tunicques et une chasuble, le tout garni d'or fin, perles, avec
aultres chappelles de velours noir, rouge et violet cramoisi, des
orgues qui contenoient quatorze jeux, et un jubé de pierre de
taille de la plus excellente façon qu'il y en ayt en toute la France.
« Et, comme il plut à Dieu que la dicte ville fust remise en la
puissance des catholiques, les dicts demandeurs, desquels les mai-
sons claustrales avaient esté, au nombre de plus de 70 ou 80,
minées rez de terre, et les plus belles qui fussent en toute la viUe,
ont rétabli et réédifié icelles à leurs propres et particuliers frays, et
celle dudict defTendeur fut entièrement conservée, en laquelle le
dict feu sieur Dinteville a faict laire un portail des plus beaux qui
se puissent voir, avec un grand corps de logis proche d'iceluy où
l'ofiicialité est. Et si, en oultre, les dicts demandeurs ont faict re-
faire tous les aultels, toutes les chappelles, les grandes vitre8,'tant
baultes que basses, qui avoient esté du tout rumées et jetlées par
terre, faict refaire des cloches de même grosseur que les anciennes,
faict recouvrir la grande tour de plomb entièrement et un clocher
qui estoit aussy de plomb, que les soldats hérétiques avoient ravi
et emporté, et faict retenir la grande couverture de l'esglise avec
celles des basses voustes et autres édifices adjacents, comme le
grand chapitre ; qu'ils feront aparoir par les comptes de leurs fa-
briciens, le tout revenant à plus de cent cinquante mil livres, et
ne se trouvera pas, soubs correction, qu'il ayt faict quatre fois plus
que les dicts demandeurs. Recours à ses defienses, ausquelles il
n'a rien obmis, pas seulement jusqu'à deux pseautiers de la valeur
de deux écus au plus.... »
La réplique du Chapitre continue sur ce ton, s'efforçant d'amoin'
drir, de réduire à rien chacune des dépenses faites par Amyot,
exaltant, au rebours, et amplifiant celles laites par les prédéces-
seurs d'Amyot ou par le Chapitre.
« En somme, conclut le Mémoire, les deniers provenans du
temps du siège vacant et régale précontés (lesquels appartiennent
au Chapitre), il ne se Irouverapas que ledict deffendeur, depuis 22
19.
292
avoient mises en la teste, le mercredy de la semaine saincte (1589),
auroit esté si furieusement animé et mutiné à rencontre dudict eyes-
que que, par deux foys, il faillit à estre massacré, luy ayant le
pistolet été apporté, par plusieurs foys, sur l'estomach, à l'entrée
de la ville, et Taultre devant Tesglise de Sainct-Estienne, où il fut
destaché quelques coups d'harquebuze, et n'eust l'evesque moyen
de sauver sa vie que en se retirant en la maison d'ung chanoine,
et de celle-là en une aultre, pour faire perdre sa trace à ceulx qui
le poursuivoient ;
« Que, à l'heure mesme, se trouva frère Jehan Horeau, adhé-
rent dudict Trahy, sur la place devant la grande esglise, tenant une
hallebarde en ses mains, criant, à pleine teste : « Courage, sou-
« dards ! messire Jacques Amyot est un méchant homme, pire que
« Henry de Valois ; il a menacé de faire pendre notre maistre Trahy,
« mais il luy cuira. >
« Que, plusieurs foys, certains jeunes hommes, marchands les
ungs, les aultres vignerons, les aultres mariniers, s'assemblans sous
les piliers delà Feaerie ettumultuans séditieusement, auroientdict
haultement qu'il falloit aller couper la gorge à Tévesque et fadre
ledict Trahy évesque en son lieu, et qu'il le méritoit mieux que
luy ; ce qui ne pouvoit procéder que des calomnieuses impressions
que leur avoit baillé ledict Trahy et ses semblables ;
« Que, sur le commencement du quaresme, ayant, ledict éves-
que, envoyé Tun de ses gens pour sçavoir, au vray, si les rumeurs
qu'il entendoit de la furie de ce peuple étoient véritables, plusieurs
marchandaux et aultres seroient venus au logis de la Fontene, au
fauxbourg sainct Amalre, où ledict serviteur s'étoit arresté, sans
oser entrer en la ville, pensant y trouver ledict sieur évesque pour
luy faire outrage ;
« Que, depuis, ayant envoyé son charretier et son cocher en
ceste ville pour ses affaires, durant le quaresme que ledict Trahy
presdîoit, on les siflloit par la ville et courroit on comme si eus-
sent été chiens fols ;
«« Que plusieurs foys, certains mariniers auroient esté en propos
de venir piller et saccager sa maison épiscopale, et auroient dicl
à son concierge qu'il falloit qu'il en sortit ;
« Ce qui procôdoit de séditieuses prédications dudict Trahy, ne
se passant aulcune journée qu'il ne donnât quelque calomnieuse
atteinte audict évesque pour le mettre toujours de plus en plus
en mauvaise opinion et malegrâce du commun peuple... »
293
« Pour respondre, ditAmyot dans la deuxième des pièces citées,
aux imputations calomnieuses que frère Claude Trahy a mises en
avant à rencontre de Tévesque d'Âucerre, et présentées,, signées
de sa main, tant au bureau du Ghapistre que de Thostel de ville,
par lesquelles il se rend et déclare dénunciateur et délateur à ren-
contre de luy, Tévesque dict qu'il n'a observé pas un tant seul
poinct de la révérence que doibt un ecclésiastique au prélat où il
réside, et moins encore de la modestie et humilité dont son ordre
faict profession, et beaucoup moins de charité fraternelle, qui
requéroit, premier que de l'accuser, difamer et scandaliser envers
ses diocésains, qu'il s'en adressât à luy particulièrement, et lui re-
monstràt privément s'il a aulcune plaincte à faire contre luy, qui
monstre assez que ce qu'il en a faict procède d'une source toute
aullre que celle qui prétend du zèle de l'homme de Dieu, et que
cela vient de la présomptueuse arrogance dont il est plein, ayant
tellement imbu le peuple de séditieuses impressions à rencontre
de son évesque qu'il a esté plusieurs foys en danger de perdre la
vie : ensemble pour le dépit et jalousie qu'il a de ce que l'évesque
a commencé un trez beau collège pour y loger des jésuites, ayant
opinion que cela luy offusquera sa lumière et luy diminuera ses
bribes.
« Premièrement, quant à ce qu'il dict que l'évesque envoya de
Blois un paquet de lettres à' ceulx de la ville d'Âucerre par son
fecteur cordelier, frère lehan Moresin, dedans lequel paquet il y
avoit une feuille de papier imprimé qui contenoit assurance «pie le
massacre de Blois avoit été justement faict, l'évesque maintient que
c'est une chose totalement fausse et par luy calomnieusement con-
trouvée ; car jamais l'évesque n'écrivit à ceulx de la ville, estant
à Blois, ni ne vit oncques mandement aulcun imprimé; et les dé-
putez pour le bailliage d'Âucerre, qui lors estoient aux Etats, à
sçavoir le doyen d'Âucerre, l'advocat du roy, Monsieur Naudet et
Monsieur Lemuet, enquis qui envoya ledict mandement, en pour-
ront faire foy, et ceulx de la ville tesmoigneront que jamais ils ne
reçurent une panse d'Â de leur évesque, lorsqu'il estoit à Blois....
« Quant à ce qu'il dict que l'évesque avoit en horreur Messieurs
de Guyse et du Maine, c'est une diabolique supposition; car il est
certain, au veu et sceu de toute la ville, que, lorsque feu Monsieur
de Guyse fust eu la ville d'Âucerre, durant la grande armée des
Reistres, l'évesque fust tous les jours, soir et matin, au logis du
dict seigneur, le fist recevoir en son esglise à baulte messe, les
39i
grosses cloches sonnans et les orgues jouans, comme si c/eustesléle
jourd'uue messe solemielle, luyfist présent d'ung muid de vin qu'il
trouva. le meilleur qu'il n'eust beu eu toute la Tille, luy fistcet
bomieur de visiter son collège, et alla par toutes les chambres
haultes et basses, disant qu'il estoit plus beau que le sien de la
ville d'Eu. Et les missives qu'il a reçues, depuis troys mois, de
monseigneur du Maine le monstrent assez clairement, que l'ôves-
que a entre ses mains, esquelles sont ces propres paroles : « Vous
• vous pouvez assurer de l'affection que je vous ay portée de
« longue main, condigne à vos mérites, désirant conserver ce qui
« esta vous comme le mien propre... »
• De pareille sugestion de Satan, père du mensonge, procède la
maligne interprétation qu'il a faict, calomniant le sermon que
l'èvesque list le jour de l'Ascension (1588), là oii il dict qu'en tout
Etat et Gouvernement, il falloit qu'il y eust quelques-uns qui com-
mandassent et d'aultres qui obéyssent, et, à ce propos, allégua la
gentille parabole de la teste et de la queue du "serpent, sur ce que
quelques fiactieux de la ville troubloient le maire en son gouver-
nement, dont il seroit depuis advenu que, sur le poinct que M. de
Giiyse estoit pour entrer dedans la ville, aulcuns, avec les armes
en main, se présentèrent à rencontre du maire pour Tempescher,
et peu s'en fallut qu'il n'y arrivât une grande et fort sanglante sédi-
tion
« Le troisième poinct que quotte le délateur est de deux missi-
ves que l'èvesque, estant à Varzy, escrivit au doyen d'Aucerre,
M® Sébastien Le Royer, au mois de febvrier, pensant qu'il fust son
amy, et luy escrivant familièrement comme l'on faict d'amy à amy,
mais il a violé toutes les sainctes loyx d'amitié, car il alla lui-mesme
porter ses lettres en Thostel-de-ville et les lut publiquement à
ceulx qu'il sçavoit pour lors estre ses adversaires ; disant, le dé-
nuncialeur, que lesdictes lettres monstrent évidemment l'aveu du
massacre par ledict évesque. Quand il appelle les prédicateurs
faulx-prophèles, c'est une calomnie manifeste, car il aQégue ce qui
est cscrit au dernier chapistre du 3^ livre des Rois : ero spirilus
mendax in ore omnium prophetarum^ à rencontre de luy et des
aultres ([ui disoient publiquement que ceulx du Conseil du roy, et
l'èvesque entr'aultres, avoient sccu, conseillé, consenti et soubsi-
gnè le massacre, et qu'il 1 cust bien empesché, s'il Teust voulu,
attendu qu'il gouvernoit le roy durant et depuis le faict, et propos
semblables que luy, entr'aultres, a dict en plusieurs lieux, avec
293
telle animosité ei véhémence de colère ou d'aultre chose qu'il
Bembloil que le feu lui sortist des yeux et du visage, tant il estoit
rouge et enflammé ; voire qu'il y en a qui ont dict qu'il luy en
avoit donné absolution, chose qui est manifestement feusse; que,
au contraire, Tévesque mainteint publiquement à Blois que le cas
estoît si énorme qu'il n'y avoit que le pape seul qui le pust absou-
dre, et le dict expressément au chapelin ordinaire, M« Josq^h
Droguin, qui avoit accoustumé de l'ouïr en confession ; de sorte
qu'il ne fust pas confessé le jour de Noël (l'assassinat du duc de
Guise eut lieu le 23 décembre), et de ce portera bon tesmoignage
M. de Sainct-Germain, abbé de Ghalis, qui, pour lors, estoit théolo-
gien domestique du roy, avec lequel l'évesque en conféra. C'est
bien loin d'avouer le massacre, de soutenir que le faict estoit si
exsécrable que nul ecclésiastique, de quelque dignité qu'il ftist,
n'en pouvoit donner absolution que le pape seul ; ce que tesmoi-
gnerofit tous les prélats qui estoient pour lors à Blois pour les
Btats, et le doyen d'Aucerre mesme, à son retour de Blois, le
lesmoigna. Et néanmoins, le peuple, ou, pour mieux dire, les
mutins, séditieux et factieux d'entre le peuple d'Aucerre, imbus
de telles impressions qu'ils enlendoient de leurs prédicateurs, ont
failli, par deux foys, lemercredy de la semaine saincte, de le mas-
sacrer, tant à l'entrée de la ville que devant l'esglise cathédrale de
Sainct-Bstienne, où le pistolet lui fust présenté en l'estomach par
plusieurs foys, et plusieurs coups d'harquebuze tirez.... Voilà que
c'est que a pu l'ignorance m&licieuse de ceulx qui n'ont jamais en-
tendu que c'estoit du Conseil du roy, et de quelles matières on y
traitoit, et qui ont eu si peu de cervelle et de jugement de penser
que le roy, ayant en son cœur de faire une si crudie et si détes-
table vengeance qu'il craignoit estre découverte, de peur d'y faillir,
Teust communiquée à une trentaine de prebstres ou gens de robe
longue qui estoient de son Conseil d'Etat.
« Le quatrième article, c'est que le dénuncialeur dict que, en
sa seconde missive au doyen, l'évesque dict qu'il ne veut pas venir
à Aucerre, craignant d'estre suspect au roy, parcequ'il estime que
ce qu'ont faict ceulx d'Aucerre (en jurant de jamais n'obéyr au
roy, ni le recognoistre pour tel) est un acte de félonie et de lèzc-
majeslé, et qu'il penseroit faire contre ce que dict saint Paul:
subditi estole, non solum propter iram^ sed propier conscien-
tiam.,.. Et est certain que la doctrine des saincls docteurs et de
Tesglise nous enseigne qu'il fault obéyr aux princes et aux roys,
296
encore qu'ils commandent choses dures, pourveu que ce ne soyt
point contra fwnorem et mandaium Dei , neque contra bonos
mores... Mais depuis, silost queTévesque a esté averty que le feu
roy se servoit des Huguenots et avoit faict le roy de Navarre son
lieutenant, et depuis encore qu'il eust entendu qu'il estoit en voye
d'estre condamné à Rome, comme il a esté depuis, il se résolut de
jurer et signer l'union des catholiques, ce que juridiquement il
u'eust pensé pouvoir faire auparavant, obstant le particulier ser«
ment de fidélité que tous évesques ont à luy, à cause du temporel
de leurs bénéfices.
« Le cinquième poinct que remarque, et sur quoy le dénun-
dateur fonde sa dénunciation, c'est qu'il dict que, pour le moins,
l'évesque a communiqué avec le tyran, au jour de la Gircumcision,
quand on faisoit la cérémonie des chevaliers du Sainct-Esprit : à
quoy l'évesque répond qu'il assista à la communion du roy et le
servit à la messe, et durant tout le service, par obligation de son
état et office de grand-aumosnier, duquel le devoir est, comme
chacung sçait qui a un peu hanté la cour, de dire les heures et
l'office avec le roy, et le servir en toutes choses à l'esglise ; et plus,
il estoit commandenr en l'ordre du Saint-Esprit, les statuts duquel
portoient d'assister personnellement à toutes les heures du service.
Ainsy, par l'exception de necessariis, qui n'encourront point ex-
communication mineure pour hanter avec un excommunié, comme
font uccores, liberi, domestici^ servie il prétend que, pour son re-
gard, il n'y a aulcune excommunication, beaucoup moins que
d'une trentaine de prélats et plus d'aultres cinquante ecclésiasti-
ques qui librement et spontanément y assistoient, sans aulcune
contrainte ni obligation ; joiuct que tous les courtisans soavoient,
d'assurance, qu'il avoit esté, le jour de devant, absous par nostre
M« Jacques Coulomb, chanoine et théologal de l'esglise Sainct-Sau-
veur de Blois, docteur ancien en la faculté de théologie de Paris,
qui lui avoit donné absolution sacramentale en vertu d'un bref du
pape, expédié sub annula piscaloris^ par lequel il lui donnoit
pouvoir d'eslire tel confesseur qu'il luy plairoit, avec faculté de
l'absoudre de tous cas réservez au Saint-Siège apostolique, voire
contenus in bulla De cœna Domini^ qui estoit suffisante cause pour
les ester de la mauvaise foy....
« Et néanmoins, pour oster toute occasion de scandale aux
consciences timorées et craintives, il auroit, dès le sixième avril,
envoyé à Rome pour en avoir absolution, de manière que l'on ne
297
pourroit dire qu'il y eust aulcune contumace en lui ; et après tout,
encore qu'il eust encouru et mineure et majeure excommunication,
ce que non, il seroit suffisamment absous par l'absolution ad cau-
telam qu'il auroît prise de son officiai, dès le sixième d'avril, en
bonne et authentique forme (i), suivant la doctrine du chapistre
Eos^ De stnîentia excommunkationis inSexto^ estant l'évesque au
soixante et quinzième an de son âge passé, et estant les chemins si
dangereux que l'on ne sçauroit faire une lieue hors de sa maison
que l'on ne tombe ès-mains des brigands : oultre ce qu'il a esté
spolié de tous les moyens de deniers comptans qu'ils luy ont été
volez par les gens de guerre; et, quant toutes les excommunica-
tions ensemble seroient tombées sur luy, ce qu'à Dieu ne plaise,
encore n'y auroit-il privation ni suspension in his qax sunt or-
dinis, nonjurisdictionis, cum excommunicatio sit solum eocclum
a communione sacramentorwn^ non a possessione et fruUione
bonorum. •
Quelle misère que ces temps d'intolérance où, au nom d'un
Dieu de paix et de charité, on s'enfcr'égorgeait pour des dissidences
sur des points de théologie! Ces temps, hélas! ne seraient-ils pas
près de revenir, à propos d'une question qui menace de passionner
les esprits, presqu'à l'égal du dogme de la présence réelle? Et
allons-nous de nouveau vérifier l'adage : Quo5 Jupiter perdere vult
pritis dementatl Triste vérité l le monde a beau vieillir, il no de-
vient pas plus sage.
L'historien de Thou reproche à Amyot son ingratitude et son
infidélité envers Henri III, qui l'avait comblé de bienfaits (2). Les
Ligueurs, par la haine dont ils l'ont poursuivi, après le meurtre de
Blois, l'ont absous de ce reproche. U eût été, certes, bien permis
à Amyot, après cet abominable guet-à-pens, qui terrifia, non
pas l'âme, mais la politique de la reine-mère ; car elle ne trouva
à y faire d'autre objection que celle-ci : « C'est bien coupé; mais
saurez-vous recoudre? (3) » il lui eût été bien permis, disons-nous,
de se séparer d'un roi qui avait teint ses mains du sang d'un de
ses sujets. L'ambition du duc de Guise, qui se couvrait du pré-
texte religieux pour se frayer un chemin à la royauté, n'est pas une
excuse pour Henri. Il pouvait faire justice, par les voies légales,
(i) Pièce n* U9, p. 343, du U IV. des Mémoires de l'abbé Lebeuf,
dans redit, précitée de MM. Gbaile et QuanUn.
(2) Hisl. univ., t. ï, liv. C, p. 317, éd. 4734.
(3) Henri Martin, t. X, p. 115.
298
d'un sujet rebelle qui en voulait à sa couronue ; mais il ne lui était
pas permis de s'en débarrasser par un assassinat. Amyot, cepen-
daut, resta iidèle à son roi tant qu'il ne crut pas compromis parce
Prince un iatérét que les évéques font toujours passer avant tout :
l'intérêt religieux. Mais il nous le dit lui même : « Sitôt qu'il eust
esté averty que le feu roy se servoit des Huguenots, et avoit (àict
le roy de Navarre son lieutenant, et depuis encore qu'il eust en-
tendu qu'il estoit en voye d'estre condamné à Rome, comme il a
esté depuis, il se résolut de jurer et signer l'union des catholi-
ques. » Ferons-nous un crime à Amyot d'avoir agi comme agis-
saient tous les évoques de ce temps-là; de n'avoir pas su discerner
l'intérêt politique qui se cachait sous le masque religieux, et de
n'avoir pas deviné, dans le Béarnais, le grand prince, le roi mo-
dèle, le véritable élu de la nation, qui devait sauver la France du
joug de l'étranger? A la distance où nous sommes de ces temps de
trouble et de confusion, de pouvoirs mal limités, de partis s'entre-
déchirant, soyons indulgents, soyons justes envers Amyot. Son chef
spirituel était à Rome, et les papes, faisant invasion dans le tem-
porel, s'arrogeaient alors le droit de déposer les princes et de
délier les sujets du serment de fidélité. Sujet du pape autant que du
roi de France, suivant la doctrine ultramontaine, il avait t choisir
entre Rome et un prince excommunié : pour un évêque, le choix
ne pouvait guère être incertain.
Amyot, du reste, rentré dans son diocèse, après le crime de
Blois, ne reparut plus à la cour. 11 avait, à cette époque, soixante-
quinze ans faits, et il consacra le reste de sa vie aux soins de son
troupeau. On a vu que, pour faire cesser l'opposition qu'il avait
rencontrée dans son clergé, à cause de sa position personnelle
auprès d'Henri III, il s'était fait donner, par son oflicial, une abso-
lution provisoire (ad cautelam), et en tant que de besoin {in quan-
tum opus esl)^ pour la communication qu'il avait eue, depuis
l'assassinat du duc de Guise et du cardinal, avec ce roi excom-
munié : « de illa communicatione quam habuit, post cedem ducis
« Guysii et D. cardinalis, fralris ejus, cum Henrico, francorum
« rege, propter dictam cedem, ipso jure, canone : Si quis, sua-
« dente diabolo, excommunicationimajorisubjacenteetobnoxio.*
Cette absolution provisoire fut confirmée, en 1590, parle cardinal-
légat (1). Tout prétexte fut ainsi enlevé aux opposants de continuer
(4) V. la pièce, n^iSS, au t. IV, p. 350, dos Mémoires do l'abbé
Lcbeuf, éd. Chalie et Quantin.
299
leur persécution contre leur évéque. Les dernières années d'Amyot
furent cependant troublées, comme on Ta dit, par le procès que
lui suscita le Chapitre de la cathédrale, au sujet des réparations à
faire à l'église, procès qui n'était pas encore terminé au moment
de sa mort.
Amyot est décédé à Auxerre, le 6 février 1593 , dans sa 80^
année. Par son testament, fait en latin et daté du U^ mai 1588 (1),
il exprime le désir d'être enterré dans sa cathédrale, en lace du
grand autel. 11 fait de sa fortune, qui était considérable, et s'éle-
vait, dit-on, à 200,000 écus (2), cinq parts : dont deux pour Nicolas
Amyot, son neveu, deux autres pour sa sœur, Jeanne Amyot, et k
cinquième pour son frère, Jean Amyot. Il lègue 500 livres tour-
nois au grand hôpital d'Auxerre, 100 Uvres aux Jacobins, et pa-
reille somme aux Franciscains, afin qu'ils prient pour lui. A
chacun de ses domestiques, qui sera encore à son service, au jour
de son décès, il donne dix écus d'or au soleil, un mois de ses
gages et un habit de deuil; à son valet de pied trente écus pour
lui faire apprendre un état; à Jean de Bourneaux, le fils de sa
soeur, ses habits sacerdotaux et les ornements de sa chapelle, et
enfin à ses exécuteurs testamentaires la somme qui sera par eux
jugée nécessaire pour lui iaire des obsèques convenables, en se
conformant, sur ce point, aux usages de la sainte église catholique
romaine, dans la foi de laquelle il déclare vouloir mourir.
Cette profession de foi, déposée dans son testament, dans un
acte nécessairement sincère, puisqu'il est fait en vue de la mort et
en présence de Dieu, ne peut pas laisser de doute sur la croyance
d'Amyot, quoiqu'on ait pu le soupçonner, dans un temps, d'incliner
vers la doctrine protestante (3). Tous les actes de son épiscopat
témoignent de sa piété et de sa foi. Nous en citerons quelques-
uns.
En 157 9 y il éiai^lii des soeurs pour le service du grand hôpital
(1) Pièce n« i47, p. 543, eod.
(2) Bayle, Dict. hist. et crit.^ v» Amyot.
(3) Le cardinal-légat, sur ce point, avait prêté l'oreille aux sugges-
tions de ses ennemis. Dans une lettre qu*il lui écrivait le 33 fév. 1590,
après son al)soluUon, U lui disait : « Reliquum est ut, his periculosis
u temporibus,pastorale tuum offlcium qua decet caritateac zelo exer-
« ceas, te que prestes acerrimum catholice fldei defensorem ; sic
« enim superioriê Umporis offensiones oblilerabis^ et suspiciones
u omnes de iua pieiale ac sincerilale faUas fuisse convinces. » (Mén.
de l'abbé Lebeuf, t. IV„ p. 350, n" 454, éd. Challe et Quantin).
300
de la Madeleine, à Âuxerre; et, dans un règlement admirable, que
nous voudrions pouvoir transcrire en entier, tant il y déploie de
sagesse, de prévoyance et d'ardente charité, il leur trace, en ces
termes, le but, les devoirs et les règles de leur institution :
« Au grand hospital de la Magdelaine d'Âucerre, il y aura conti-
nuellement cinq ou six sœurs religieuses voilées, femmes veufves
ou filles, pourveu qu'elles ayent passé trente ans, alans bon
tesmoignage de leur vie précédente ; lesquelles recevans le voile
de religion des mains de Tévesque ou de son vicaire, feront vûbu
à Dieu et promesse de perpétuelle continence et résidence au dict
hospital pour le service des pauvres malades, de quelque maladie,
contagieuse ou non, qu'ilz soyent atteintcz; depuis lequel vœu
solennellement laict et la bénédiction du voile reçue, ne pourront
plus jamais se repentir, ne sortir du dit hospital, ainsy persévéreront
jusqu'à la tin de leur vie, y exerceans, en toute diligence et
bonne affection de dévotion, tous actes de charité et de miséri*
corde envers les dicts pauvres malades, conmie envers lesmaistres
de la maison, les tenans nettement et proprement le plus qu'il
sera possible, leur administrans à boire et à manger à leurs heures,
les levans et coucbaas à leurs nécessitez, tant le jour que la nuict,
les rcconfortans de doulceurs et gracieuses parolles en leurs afflic-
tions, sans leur user d'aulcune rudesse en faict ni en parolle, et
les ensepvelissans quand ilz viendront à décéder.... (l) •
Dans une autre pièce de Tannée 1588. écrite en latin, non dans
ce latin ludesque qui était le style des greffes et des chancelleries,
mais dans un latin très-pur et qui sent l'homme lettré, il mani-
feste toute son indignation contre les profanations de toute sorte,
commises,en 1567, par les Huguenots dans la ville d'Auxerre, dont
ils s'étaient emparés par surprise, procfitorie : les églises pillées, les
autels renversés, les vases sacrés mis au pilon, les saintes images
foulées aux pieds ou livrées aux flammes, les^reliques des saints
jetées aux vents, et, parmi celles-ci, les restes vénérés de Saint-
Vigile, évoque d'Auxerre et martyr, dont le contact guérissait de la
fièvre. Ces précieuses reliques étaient renfermées dans un reli-
quaire placé sur le grand autel de Téglise paroissiale de Notre-
Dame- la- Dhors, (parochia Sancix Marix ^ vulgo Extra- Muros
(1) Autographe de la main d'Amyot, tiré des Archives do PYonne,
inséré au t. IV des Mémoires do Lebeuf, p. 537, n* 4i5, éd. Challe et
Quantin.
301
nuncupata). Le reliquaire, jeté bas de Taulel, fut mis en pièces,
avec les saints ossements quMl contenait, au grand scandale d'un
certain nombre de fidèles des deux sexes, que la crainte empê-
chait de murmurer, et qui se contentaient d'en gémir, chacun &
part soi (1). Us recueillirent, comme ils purent, les sacrés débris,
les cachèrent dans leur maison, et, quand Touragan fut passé, que
]a ville eût recouvré sa liberté, les déposèrent entre les mains d'un
religieux profès du monastère de Saint-Marien, frère Etienne, qui était
alors curé de la paroisse de Notre-Dame-la-Dhors (2). En 1 588, Amyot
chargea son officiai, l'archidiacre Petitfou, de procéder à une en-
quête pour constater l'authenticité de ces reliques ; et, lorsque
cette authenticité eût été bien démontrée, elles furent replacées
dans un nouveau reliquaire et restituées à Téglise de Notre-Dame-
la-Dhors, afin qu'elle ne fût pas privée de la protection d'un si
grand saint : « Ut glorificetur Deus in sanctis suis, et in ecclesia,
« omni errore, Êtlsitate et abusu repurgata, tanti patronis et
« custodis protectione non destituatur (3) .
Aucun détail n'échappait à Âmyot dans l'administration de son
église. On a de lui un autographe, dans lequel il règle le cérémo-
nial des prières publiques qu'il ordonna de foire, en 1590, pen-
dant l'octave de la fête du Saint-Sacrement, dans toutes les églises
paroissiales d'Âuxerre, pour demander à Dieu la délivrance de
Paris, qu'Henri IV tenait alors assiégé. Cette pièce, fort curieuse,
imprimée sous les n«> 456 et 457, dans le volume déjà cité,
débute ainsi :
• Gum obsessorum parisiensium sains in magno discrimine ver-
« setnr, ne, paucis diebus, ab hœretico principe et éjus fautoribus,
« famé et rerum necessariarum inopia expugnetur, et ex ejus
« obsidionis eventu grave prœjudicium causas et toti catholicorum
(4) u Ea capsa, de superiori altaris parte dejecta,pedibus conculcata,
M confracta et conquassata est a proditoribus illis sicariis, vldentibus
M et intra se gemenUbus aliquot fidelibus personis utriusque sexus. n
(2) uQui, cum mutire non auderent, propter armorum terrorem,
u lamen, quod potuerunt, ossa beata, per totam ecclesiam sparsim
M dejecta, clam collegerunt et studiose occultata domum suam
« detulerunt, atque honorifico secreto apud se habuerunt, donec,
tt procelloso illo sicariorum hereUcorum turbine transacto, reddita
« serenitate et urbe libertati suœ reddita,ad religiosum etprudentem
« virum, fratrem Stephanum, in monasterio Sancti- Mariant profes-
u 8um,parochialis illius ecclesiœ tune rectorem, reportarunt. n
(3) Pièce n* 448, eod.
302
fl eoDrideratioiii impendeat, ad placaDdam Dei ftptîng maTîmî
t iram, joste pro peccatis nostria irritatam, et ejos misericordiam
t implorandam :
« Visam est rerereDdo episcopo Antissiodoiensi, de Tcoera-
« biliom frakrum decani et canonicorum consilio, statuendum, nt
t oialiraes, obsecrationes et postuiationes extraordinaris, per to-
« tam octaTam solemnitatis corporis Qiristi proxime yenturam,
« fiant hoc ordioe (1) :
(SoiTent des détaila dans lesqaels nous ne pouvons entrer id).
Et, à cette occasion, le pieux évéque accorde à tous ceux qui
obserreront deux jours de jeûne, qui s'approcheront de la Sainte-
Table, le jour de TOctave, et feront Fanmône selon leurs dau^ultés,
une indulgaice plénière de quarante jours, afin, dit-fl, que, par
leurs mérites, ils obtiennent de la miséricorde de Dieu que la
sainte Eglise et la religion catholique, apostolique et romaine
n'épronrent aucun dommage de cette funeste guerre civile, et que
rhérésie no vienne jamais à s'afiTermir dans le royaume très chré-
tien : « Ot placabiles et acceptabiles laudis et misericordise hostias
« Deo offerre possint ad promerendam ejos gratiam, et ad impe*
« trandum ne ex hoc misero civili belle Ecclesia sancta Dei et
« religio catholica, apostolica et romana detrimenti quidquam
« patiatur, neve hœresis in regno, quod hactenus christianissimum
« faabitum est, diebus nostris constabiliator. »
En voilà assez, trop peut-être, sur le prélat : il est temps de
revenir à Técrivain. C'est par ses écrits principalement qu'Amyot
s'est hït un nom illustre; c'est par eux qu'il méritera de vivre
dans la postérité. Amyot, pourtant, n'a rien créé, il n'a fiait que
traduire ; mais c'est ub écrivain original par le charme et les grâces
naïves de son style. LaTontaine aussi n'a rien tiré de son propre
fonds, et il est au premier rang des poètes. Il a môme, avec Mo-
lière, la gloire de n'avoir personne, dans aucune littérature, qui
(1) Voici la traduction pour ceux qui ne savent pas le latin :
ft La viile de Paris, assiégée par un prince hérétique, se trouvant
dans un grand danger, et pouvant être prise, sous peu de jours, par
famine, comme il résulterait d*un tei événement un grave dommage
pour la cause catholique, afin d'apaiser la colère de Dieu, justement
irrité par nos péchés, ei d'implorer sa miséricorde,
Nous, éfèque d'Auierre, de Tavis de nos vénérables flrères, le
doyen et les chanoines de notre Chapitre, ordonnons qu'il sera fait,
pendant la prochaine ocUive de la fête du Saint-Sacrement» des prières
publiques» dans l'ordre suivant n
363
puisse, daD9 le genre qalls ont traité, leur être comparé. Amyot,
comme Montaigae, écrit dans une langue qui n'est pas encore
formée; mais ce vieux langage a une souplesse, une abondance,
un naturel, des grâces, qu'on ne trouve pas toujours dans la
langue mieux réglée, mais quelque peu roide et guindée, du xvii«
siècle. Les écrivains de ce grand siècle ont traité la langue, comme
Témondeur les arbres du parc de Versailles : en voulant diriger
la sève, on a privé Tarbre de ce feuillage luxuriant et un peu dé-
sordonné qui faisait sa parure. Aujourd'hui, comme pour punk
notre langue d'avoir été trop grande dame, on veut la faire d^
braillée : excès des deux parts, entre lesquels se placent Amyot et
Montaigne, non pas comme de ces grands noms qui vous tiennent
à distance, et devant lesquels on s'incline avec respect, maîa comme
de ces amis avec lesquels on aime à causer familièrement. N'est-ce
pas là la vérité sur le traducteur de Plutarque? On a &it, des
œuvres du philosophe de Ghéronnée, bien des traductions (1) de-
puis celle d'Âmyot, dans laquelle un savant prétend avoir relevé
jusqu'à deux mille contre-sens; mais on revient toujours, comme
Louis XIV, à la traduction d'Âmyot.
Mais, pour apprécier Amyot comme écrivain, citons des juges
plus compétents que ne nous ne pouvons l'être.
Montaigne, son contemporain, et qui eût pu voir, dans Amyot,
un rival, lui décerne ce bel éloge : « Je donne, avec raison, ce
me semble, la palme à Jacques Amyot sur tous nos écrivains frai»*
çois, non seulement pour la naïveté et pureté du langage, en quoy
il surpasse tous les aultres, ny pour la constance d'un si long tra-
vail (sa traduction de Plutarque), ou pour la profondeur de son
sçavoir, ayant pu desvelopper si heureusement un autheur si espi-
neux et ferré.... Mais surtout je lui sçay bon gré d'avoir sçu trier
et choisir un livre si digne et si à propos, pour en faire un présent
à son pays. Nous aultres ignorants étions perdus, si ce livre ne
nous eust releivez du bourbier : Sa mercy, nous osons, à c^tte
heure, et parler et escrire : les dames en régentent les maislres
d'eschole; c'est notre bréviaure.... (2) »
Vaugelas, le célèbre grammairien, a dit également d'Amyot :
(1) L'abbé Tallemant, le sec traducteur du français tTAmyot^
comme rappelle Boileau, Dacier, Ricard, les deux premiers de l'Aca-
démie fraiçaise.
(â) Essais, t. il, liv. Il, cfa. VS^inprinc
30i
« Quelle obligation ne lui a pas notre langue, n'y ayant jamais eu
personne qui en ait mieux su le génie et le caractère que lui?...
Tous ses magasins et tous ses trésors sont dans les œuyres de ce
grand homme. »
Racine, dans sa préfoce de Hithridate, ayant à citer Plutarque,
ne croit pouYoir mieux faire que d'emprunter à Amyot sa traduc-
tion, t Le lecteur, dit-il, trouvera bon que je rapporte ses paroles
(celles de Plularque) telles qu'Âmyot les a traduites ; car elles ont
une grâce, dans le vieux style de ce traducteur, que je ne crois
point pouvoir égaler dans notre langue moderne, • C'est Racine,
un si bon juge, en fiait de style, qui dit cela !
Laharpe, dans son Cours de littérature (1), ne consacre à Amyot
que quelques lignes ; mais, en l'associant à Harot et à Montaigne,
il marque assez la place élevée qu'il lui donne, dans son estime,
parmi nos vieux écrivains.
Amyot, suivant une remarque ingénieuse de Chàteaubriant, était
le traducteur qui convenait à Plutarque. « L'auteur des Vies des
grands hommes^ dit l'illustre écrivain, a écrit en grec, dans un
idiome complet et vieilli, et il a été traduit en français, dans un
idiome incomplet et naissant ; d'où il est arrivé une chose assez
extraordinaire : le génie de Plutarque était naïf, et sa langue ne
l'était plus ; Amyot est venu, et il a donné à Plutarque la langue
qui manquait à son génie. Hais, ajoute-t-il, Amyot échoue dans
les Morales : le Gaulois, qui s'était si bien prêté aux récits du
biographe, n'a pu rendre les idées complexes et métaphysiques du
philosophe (2). •
Mais il vaut mieux peut-être laisser au lecteur lui-même le soin
d'apprécier, par quelques citations, le mérite littéraire d'Amyot.
En voici une, tirée de la pastorale de Longus :
« Or, estoit-il vers environ le commencement du printemps,
que toutes fleurs sont en vigueur, celles des bois, celles des prez
et celles des montaignes; aussy jà commençoyent les abeilles in
bourdonner, les oyseauxà rossignoler, et lesaigneaux àsaulteler;
les petits moutons bondissoyent par les montaignes, les mouches à
miel murmuroyenl par les prairies, et les oyseaux falsoyeut ré-
sonner les buissons de leurs chants. Ainsy, ces deux jeunes et
délicates personnes (Daphnis et Ghioé), voyant que toutes choses
(1) T. III, p. 171, et t. IV, ïntrod., p. 58 et «9, éd. de l'an vn.
(2) Etudes hist., U II, p. 17, éd. Pourrat frères, 1836.
305
faisoyent bien leur devoir de s'esgayer à la saison nouTelle, se
meireot pareillement à imiter ce qu'ils voyoyent et qu'ils oyoyent
aussy; car, oyant chanter les oyseaux, ils chantoyent; voyant
saulter les aigneaux,ilssaultoyent; et, comme les abeilles^alloyent
cueillant des fleurs, dont ils jeltoyent une partie en leurs seins, et
de Tautre faisoyent de petits chapelets qu'ils portoyent aux
Nymphes, et foisoyent toutes choses ensemble, paissant leiurs trou-
peaux l'un auprès de l'autre.
• Souventefoys Daphnis alloit faire revenir les brebis qui s'es-
toyent un peu trop loing escartées du troupeau ; et souventefoys
Chloé faisoyt descendre les chèvres trop hardies, estant montées
au plus hault de quelques rochers droicls et couppus : quelquefoys
l'un tout seul gardoyt les deux troupeaux ensen^le, pendant que
l'autre vacquoyt à quelque jeu.
» Leurs jeux estoyent jeux de bergers et d'enfans; car elle
alloyt quelque part cueillir des joncs dont elle faisayt un cofm à
mettre des cigales, et, ce pendant, ne se soucyoyt aucunement de
son troupeau; luy, d'autre costé, alloyt couper des rouseaux, et
en pertuysoyt les joinctures, puis les recolloyt ensemble avec de
la cire molle, et apprenoyt à en jouer, bien souvent jusques à la
nuict: quelquefoys ils s'cntre-donnoyent du laict ou du vin, et
s'entre-communiquoycnt les autres vivres qu'ils avoyent apportez
de la maison. Brief, on eust plustost veu les brebis ou les chèvres
toutes escartées les unes des autres que Daphnis esloigné de
Chloé (1). »
Théocrite ou Virgile ne modulent pas sur un ton plus suave une
églogue.
Il y aurait à s'étonner qu'un grave évéque eût choisi pour sujet
de ses joutes littéraires deux romans, dont le dernier surtout,
malgré sa naïveté, contient certains détails trop libres, qui font
qu'on ne peut pas le mettre entre les mains de la jeunesse. Hais
Âmyot n'avait pas encore pris les ordres, lorsqu'il traduisit ces deux
romans. Ce ne serait pourtant pas une excuse, si l'on ne pouvait
ajouter que l'époque de François l^r n'était pas bien scrupuleuse,
puisque la sœur de ce prince, la reine de Navarre, dont les mœurs
ont été pures, au dire de ses biographes, a laissé plusieurs volumes
de contes graveleux, dont quelques-uns ont servi de canevas à
Lafontaine, qui les a ornés des plus étincelanles broderies.
(1) Daphnis et Chloé, Iiv.l«^
20.
Débauches d'esprit, pardonnables dans la jeunesse, mais qu'on
se reproche amèrement, dans un âge plus avancé, parce qu'alors
la réflexion et la science de la vie nous en ont révélé tous les dan-
gers I Pour revenir à Amyot, l'honnête traducteur des œuvres
morales de Plutarque, ce ne fut pas une pensée erotique qui
l'induisit à traduire les romans de Longus et d'Héliodore, mais un
sentiment purement littéraire. On était, alors, dans la fièvre de la
renaissance : les esprits se portaient, avec ardeur, vers les auteurs
grecs et latins; et, dans son voyage d'Italie, un manuscrit de
Longus lui étant tombé sous la main, il eut l'idée de e traduire,
par amour du grec, comme il eût fait, plus tard, d'un Père de
l'Eglise, par esprit de piété.
Voici un autre spécimen du talent littéraire d'Àmyot, puisé dans
sa correspondance. C'est une lettre écrite par lui, en 1577, à
M. Pontus de Tyard, évéque de Ghâlons, et publiée, en 1860, par
M. A. Jeandet, dans un volume intitulé : « Pontus de Tyard, sieur
de Bissy, depuis évoque do Ghàlons. » Cette pièce a, de plus, une
valeur historique, en ce qu'elle nous Eait connaître l'opinion qu'a-
vait Amyot des heureuses dispositions de son élève Henri III,
duquel il dit « qu'il ne mania jamais esprit d'enfant qui lui sem-
blast plus propre subiect pour en faire, quelque jour, un bien
savant homme, s'il eust continué en la ikçon d'estudier qu'il luy
avoit commencée. »
Voici cette lettre :
« Monsieur de Bissy, le fus bien aise, laultre iour que le receu
vostre lettre du 27 d'aoust, d'entendre l'honeste occupation que
prent le Roy de vous ouyr discourir de la constitution et mouve*
ment du ciel, et que vous ayez trouvé, par expérience, ce qu'aultre
fois ie vous en avois dit touchant la capacité de son entendement,
laquelle il tient du Roy Françoys, son grand père, désireux d'ap-
prendre et entendre toutes choses haultes et grandes. Jay eu l'hon-
neur de luy avoir monstre les premières lettres; mais ie ne manié
iatnais esprit d'enfant qui me semblasl plus propre subiect pour en
faire, quelque iour, un bien sçavant homme, s'il eust continué en
la façon d'estudier que ieluy avois coromancée; car, outre les par-
ties de l'entendement qu'il a telles que Ton les sçauroit désirer,
il a la patience d'ouyr, de lire et d'escrire ; ce que son grand
père n*avoit pas. C'est, ù mon advis, le plus méritoire service que
l'on pourroit faire à Dieu premièrement, à sa patrie et à tous ceuix
307
qui ont à vivre soubz sa puissance et protection, que d'cstudier à
enrichir ce noble esprit de toutes sciences lionnestes et vertueuses,
et dignes du lieu auquel nostre seigneur la colloque, afin qu'il soit
de tant plus apte, désormais, à manier ses atlaires luy mesme, et
qu'il ne voyc ny n'oye plus par les yeux et oreilles d'aultrui; car
aïant ainsi lentendement exercité à veoir toutes choses dignes de
luy, il apprendra à commander luy mesme et estre Roy, non pas à
régner à l'appétit d'aultruy; et lors ses subiecls, à lessay, esprou-
veront le dire véritable de celui qui promeltoit que les peuples
seront heureux quand les princes et roys philosoferont, ou quel-
ques philosophes régneront. Dieu nous face la grâce de lexpérimenter
en ce pauvre royaume si grandement affligé véritablement, mais qui
ne fiit, h mon advis ; si près d'estre en bon asseuré repos pour long
temps, depuis que ces troubles et brigandages intestins y ont com-
mencé, c'est-à-dire depuis dix-huict ou vingt ans, qu'il est mainte*
nant, pourveu que Ihaleine ne nous faille au point où elle se devroit
renforcer, afin d'estre une bonne foys délivré, à pur et à plein,
des causes qui nourrissent le mal, et qui lui tiennent sa couronne
en compromis. Jay entendu par ceulx qui vont et viennent à la
court, que les chemins y sont fort dangereux, pour les courses
grandes que font les huguenots iusques en deçà de Poitiers, bien
loing sur la France ; qu'ils ont en certaines maisons de gentils
hommes de leur faction qui les retrayent pour participer au butin
de leur brigandage. Gela me gardera d*aller trouver Sa Maiesté,
tant qu'il sera en Guyenne, me sentant désormais trop pesant pour
me sauver sur ma mule à la course, si iétois poursuivi, mesme-
ment si la guerre prend trait ; et cependant ie mettray peine de
faire un peu d'umbre d'Evesque, veillât Sainct-Rémy commancer à
fabre ma Visitation, au moins si la campagne peut estre deschargée
et vuide de gens de guerre, qui mainten en est toute couverte; et
ce pendant employant mon estude, pour ce peu que ien puis faire,
aux sainctes lettres, comme l'âge et le devoir le me commande. le
seray bien aise, s'il vous plaist en prendre la peine, d'avoir quel-
ques fois de voz bonnes nouvelles. De pardeça ie ne vous en
sçaurois mander de meilleures, sinon que l'on y vit, grâces à
Dieu, en bonne patience, et que l'on se prépare à faire vendanges,
où l'on ne sera pas fort empesché à recueillir le reste de la cou-
leure et de la gresle. Priant le Créateur qu'il vous doint,
« Monsieur, en santé longue et heureuse vie, et me recomman-
dant bien affectueusement à vostre bonne grâce. Et, pour ce que
308
iay entendu que Monsieur le grand PréTost est aussy à la court, ie
désire, sil vous plaist, estre aussi reconunandé à sa bonne grftce.
C'est d'Âuxerre ce douzième septembre 1577.
« Vous ne trouverez pas mauvais si cette lettre est de long
intervalle après la vostre,car c'est cas d'adventure quand il se trouve
quelcun qui aille dicy à la court, et me fault ordinairement envoyer
mes lettres à Paris, pour de là les faire tenir en court.
« Yostre bon et humble amy,
« J. Amyot, B. d'Aucerre. ■
Outre les ouvrages qne nous avons déjà mentionnés, Amyot
a traduit sept livres des Histoires de Diodore de Sicile : ce sont les
livres XI à xvii, commençant au passage deXercèsen Grèce, et finis-
sant à la mort d'Alexandre. Il fit aussi, pour le roi Henri III, un
Prqjet (Téloçiience royale^ qui a été imprimé, pour la première fois,
eu 1805. Mais de ces derniers ouvrages, qu'on ne lit plus, il ne
faut parler que pour mémoire.
Amyot, dit Bayle, s'exerça dans la poésie; mais [il n'y réussit
pas(l). C'est également le jugement qu'en porte un de ses compa-
triotes, l'avocat Rouillard, dans ses ÂntiquiUs de Melun^ p. 614 :
« Quant au poëme latin, dit-il, qu'il fît sur le sacre du roi
Charles IX, on recoonoit par iceluy qu'il s'estoit fort adonné à la
lecture d'Horace, mais auroist esté peu adroict en son génie
poétique. »
La ville de Melun, fière, à juste titre, d'avoir donné le jour à
Amyot, a voulu éterniser sa mémoire en lui érigeant une statue ;
mais, ce qui durera plus encore que le bronze, destiné à trans-
mettre ses traits à la postérité, ce sont ses écrits, empreints d'une
grâce native, et qui, comme ce vieux cécube dont parle Horace,
acquièrent plus de saveur encore en vieillissant.
FLANDIN,
Membre dn Conseil géoéral de rvonoe.
(1) DM. hisU et criLf v« Amyot.
STATISTIQUE.
COMMERCE ET INDUSTRIE
DANS LB DÉPARTEMENT DE L'YONNE.
Les statistiques abondent, les statistiques officielles sur-
tout.
Population, grains, denrées, contributions, récoltes, jus
tice, armée, navigation, etc., en un mot tout ce qui est
soumis d'une manière quelconque à une surveillance, à un
contrôle, à une réglementation, tout ce qui ressortit plus ou
moins immédiatement à une branche d'administration, a sa
statistique.
Si elle n'est pas dressée, au moins les éléments en existent
dans les dossiers ou sur les registres officiels. 11 ne reste qu'à
les réunir. L'analyse est faite, la synthèse n'est plus rien.
II n'en est pas de même des transactions commerciales, du
mouvement industriel d'une contrée.
Ou sont les chiffres qui représentent réellement l'impor-
tance de ces transactions, le résultat de ce mouvement? Us
échappent.
Il ne reste que des traces fugitives, disséminées sur tous
les livres des établissements de commerce et d'industrie, des
affaires qui s'y traitent chaque jour, à chaque heure, à chaque
minute. Il est même beaucoup d'opérations d'achat et de
vente dont il ne reste aucun vestige.
Oii donc aller chercher les éléments de cette statistque?
Ne semblent-ils pas insaisissables?
Aussi, jusqu'à présent cette statistique n'a pas été faite,
n'a pas même été tentée. Le commerce et l'industrie du dé-
310
parlement de l'Yonne, du moins, n'ont pas encore, que dous
sachions, subi les fourches caudines du chiffre dans l'An-
nuaire.
El cependant celte statistique aurait aussi son intérêt, son
utilité.
Nous essaierons, autant que faire se peut, d'y suppléer.
Les documents, qui ont été mis à la disposition des édi-
teurs de l'Annuaire, et qui ne sont autre chose que le résultat
de renseignements fournis par des hommes spéciaux et pra-
tiques^ les principaux négociants de chaque ville, présentent
Tétat, en chiffres ronds, des affaires qui se traitent dans
chacun des arrondissements d'Auxerre, Avallon, Joigny et
Tonnerre, dans chaque branche de commerce et d'industrie,
ainsi que le mouvement de fonds et de valeurs de crédit qui
s'y opère par l'intermédiaire des maisons de banque.
Les renseignements nous manquent pour Tarrondissemenl
de Sens, nous espérons pouvoir un jour combler cette lacune.
Les chiffres réunis dans les tableaux qui suivent, s'ils sont
susceptibles de critique, ont au moins le mérite de ne se
trouver nulle part ailleurs.
A ce titre ils nous ont paru dignes d'être conservés dans
Y Annuaire historique et statistique de l'Yonne, ou ils seront,
f»our ainsi dire, en dépôt jusqu'à ce qu'ils soient utilisés en
eur lieu, et à leur heure, comme toutes les données de la
statistique.
Nous ferons observer que, pour la ville et l'arrondissement
d'Auxerre, nous avons dû adopter une division particulière,
le chiffre d'affaires n'ayant pu être fixé, sur certains produits,
que pour la ville d'Auxerre, sur d'autres que pour Tarrondis-
sement à l'exclusion du chef-lieu, sur d'autres enfin que pour
l'arrondissement et la ville d'Auxerre réunis.
VILLE d'aUXEURÈ.
Bestiaux 200,000
Non compris les affaires de foires.
Bijouterie, orfèvrerie, horlogerie 230,000
Bonneterie, mercerie \ ,900,000
Chandelles (fabrique de) 200,000
Charbon de terre 450,000
Chiffons 200,000
3H
Cimeot 100,000
Colle forte et noir animal * 40,000
Dans ce chiffre entre pour 8,000 fr. environ
ia fabrication des graisses et huiles de pieds
de bœufs.
Cristaux, verrerie, faïencerie 225,000
Cuirs tannés, cuirs verts < ,200,000
Ce dernier chiffre se subdivise ainsi :
Tannés /iOO,000 ; verts 800,000 ; le vert se décom-
pose ainsi :
Moutons /i0O,O0O; chevreau 100,000; fourrures et
peaux de lapins 300,000.
Etoffes et tissus 3,000,000
Ecorces, tan 90,000
II s'agit de tan battu pour Paria,
Fers, fontes, quincaillerie, chaudronnerie 4,600,000
Liqueurs, spiritueux, vins étrangers 985,000
Plâtre < 0,000
Vins 4,400,000
il s'agit des affaires traitées & la commission.
Vinaigres • 250,000
Brasserie 450,600
Crins et soies pour brosses 100,000
Ebénisterie, tapisserie 450,000
Fonderies et mécaniques 200,000
42,580,000
ARRONDISSEMENT d'aUXERRE, NON COMPRIS
LE CHEF-LIEU.
Bestiaux 600,000
Non compris les affaires traitées en foires.
Byouterie, orfèvrerie, horlogerie 70,000
Bonneterie, mercerie 4 ,300,000
Chandelles (fabrique de) 50,000
Charbon de terre 30,000
Chiffons 50,000
Cristaux, verrerie, faïencerie 65,000
Cuirs tannés 400,000
Etoffes et tissus 2,300,000
Fers, fontes, quincaillerie, chaudronnerie 500,000
Liqueurs, spiritueux, vins étrangers 995,000
Plâtre 45,000
3f2
Pierres à bâtir 5<8,000
Tuilerie, briqueterie, poterie 220,000
Vins (aflfaires à la commission) 5,100,000
Vins mousseux 50,000
Brasserie 50,000
Ebénisterie, tapisserie 1 50,000
Laines et filatures • 1,200,000
13,063,000
ViLLÉ d'aUXBRRE ET ARRONDISSEMENT.
Banque, affaires réelles 47,000,000
Il faut entendre par affaires réelles les entrées
d'espèces et d'eflets qui constituent le mouve-
ment des affaires d*une maison de banque.
Bois à brûler et de charpente 2,250,000
Charbon de bois 1 ,350,000
Epicerie, sel, droguerie 3,500,000
Ce dernier chiffre représente les affaires d^mpor-
tation faites dans tout Tarrondlssement.
Grains, farines, meunerie 11 ,845,000
Dans ce chiffre de li,8A5,âOO la meunerie entre
pour 3 mlllioos, la boulangerie et la graineterie
pour 5,745,600 et le commerce de blé pour
3 millions 100 mille.
Merrains, futailles 1 ,200,000
Ocrerie 350,000
Papeterie, librairie, articles de bureau 275,000
Dans ce dernier chiffre entrent pour 50,000 fr.
environ les affaires en papeterie faites par les
merciers et épiciers.
Les trois totaux qui précèdent constituent pour
tout Tarrondlssement d*Âuxerre un chiffe d'af-
faires de 46 millions AÏS mille francs.
20,770,000
ARRONDISSEMENT d'aVALLON.
Banque, affaires réelles 1 3,600,000
Bestiaux 900,000
Non compris les affaires faites en foire.
Bijouterie, orfèvrerie, horlogerie 1 20,000
Bois à brûler et de charpente 1 ,200,000
•
313
Bonneterie, mercerie 300,000
Chandelles (fabrique de] 40,000
Charbon de bois 500,000
Charbon de terre 12,000
Chiffons 100,000
Ciment romain 3,000,000
Cristaux, verrerie, faïencerie 25,000
Cuirs tannés 1 ,200,000 ) . ^^^ ^^^v
Cuirs verts 400.000 J ^'^OO.OOO
Epicerie, sel, droguerie 1 ,200,000
Etoffes et tissus 700,000
Ecorces, tan 150,000
Fers, fontes, quincaillerie, chaudronnerie. . . • 150,000
Grains, farines, meunerie 2,000,000
Liqueurs, spiritueux, vins étrangers 50,000
Merrains, futailles 120,000
Papeterie, librairie 40,000
Plâtre 15,000
Pierres à bâtir 50,000
Ce dernier chiffre représente le produit moyen
des carrières de Coutarnoux et d'Anstrude.
Tuilerie, briqueterie, poterie 1 50,000
Vins 300,000
Les vins de l*Âvallonnais sont pour la presque
totalité employés dans la consommation locale.
Vinaigres 80,000
Brasserie 100,000
Ebénislerie, tapisserie 250,000
Laines et filatures 200,000
13,352,000
ARRONDISSEMENT DE J016NY.
Banque, affaires réelles 16,000,000
Bestiaux 300,000
Non compris les affaires de foires.
Bijouterie, orfèvrerie, horlogerie 200,000
Bois à brûler et de charpente 1 ,200,000
Bonneterie, mercerie 600,000
Chandelles (fabrique de) 80,000
Charbon de bois 2,500,000
»
344
CfiarboD de terre 80,000
Chiffons 50,000
Ciment 200,000
Cristaux, verrerie, faïencerie 200,000
Cuirs tannés 900,000 ) . ^.^ ^^
Cuirs verls 600,000 j ^»wO,uou
Epicerie, sel, droguerie i ,000,000
Etoffes de toutes sortes et tissus 4 ,600,000
Ecorces, tan 4 ,000,000
Fers, fontes, quincaillerie, chaudronnerie 400,000
Grains, farines, metinerie 4,000,000
Liqueurs, spiritueux, vins étrangers 450,000
Merrains, futailles 4 ,000,000
Papeterie, librairie 60,000
Plâtre 40,000
Pierres à bâtir 40,000
Tuilerie, briqueterie, poterie 400,000
Vins • 4,000.000
Vinaigres 40,000
Brasserie 50,000
Ebénisterie, tapisserie 200,000
Fonderies et mécaniques 80,000
Laines et filatures 300,000
24 ,240,000
ARRONDISSEMENT DE TONNERRE.
Ïanque, affaires réelles 4 8,000,000
estiaux 400,000
l(on ppmpris les affaires de foires.
Bijouterie, orfèvrerie, horlogerie 4 50,000
Bois à brûler et de charpente 800,000
Bonneterie, mercerie 200,000
Chandelles (fabiviquç 4e) 4 00,000
Charbon de bois. . . . • 250,000
Charbon de terre 400,000
(:hiffo^s 400,000
Ciment , 400,000
Cristaux, verrerie, faïencerie 70,000
Cuir? tannés 200,000 ) ^^^ ^^^
tuîrsverfs ; 400,000 j ^^^^^
315
Epicerie, sel, droguerie • 4 ,500,000
Etoffes et tissus 700,000
Ecorces, tan 600,000
Fers, fontes, quincaillerie, chaudronnerie. • • . 400,000
Grains, farines, meunerie 45,000,000
Liqueurs, spiritueux, vins étrangers 4,000,000
Uerrains, futailles 500,000
Papeterie 25,000
Plâtre 25,000
Pierres à bâtir 1,500,000
Tuilerie, briqueterie, poterie 400,000
Vins 4,000,000
Vins mousseux 300,000
Vinaigres 50,000
Brasserie 50,000
Ebénisterie, tapisserie 1 00,000
Fonderies et mécaniques 200,000
Laines et filatures 50,000
Menthe et truffes 45,000
Blanc de Troyes et papiers peints 400,000
Limes (fabrique de) 50,000
29,765,000
Il existe encore dans l'arrondissement de Tonnerre des
établissements d'une importance considérable, mais dont
nous n'avons pas cru devoir faire entrer les opérations en
ligne de compte, attendu que les affaires de ces usines, que
Ton évalue à plus de 25 millions de francs, se font toutes à
Paris ou au moins hors de l'arrondissement de Tonnerre.
Ces établissements sont :
Les forges d'Aisy, haut-fourneau, deux feux ;
Les forges d'Ancy-le-Franc, forge anglaise, haut-fourneau,
moulerie ;
Le haut-fourneau de Frangey, commune de Vireaux.
Nous n'avons aucun moyen de vérifier l'exactitude des
chiffres qui précèdent, et il faut reconnaître que le contrôle
n'en est pas facile*
Nous croyons que les sources d'oii ils émanent sont les
meilleures où puiser en cette matière et, parlant, que le mieux
csl de les livrer sans commentaires aux lecteurs. Nous w
316
voulons pas dire que les résultats de cette statistique excep-
tionnelle soient à l'abri de toute objection, loin de là. Les
démonstrations mathématiques seules sont irréfutables^ et
nous ne pensons pas qu'il soit possible de soumettre les
transactions commerciales de toute une contrée à une vérifi-
cation mathématique.
Hais il nous semble que nos données offrent, par leur
origine, quelaues garanties d'une certitude aussi approxima-
tive que pénible, et jusqu'à meilleur avis nous n'hésitons pas
à les accepter.
Si, donc, nous résumons les chiffres qui composent nos
tableaux, nous trouverons :
Que dans les quatre arrondissements d'Auxerre, Avallon,
Joigny et Tonnerre le produit des transactions commerciales
et industrielles atteint le chiffre de 110 millions 770 mille
400 francs ;
Que le mouvement de fonds et de valeurs de crédit qui
s'opère dans ce rayon par l'intermédiaire des maisons de
banque est de 94 millions 600 mille francs.
A l'aide de ces données on peut arriver à une appréciation
aussi exacte que possible de l'importance des affaires com-
merciales et industrielles de tout le département.
Les résultats ci-dessus nous fournissent en chiffres ronds
une moyenne, pour chaque arrondissement, de 27 millions
d'affaires et de 23 millions d'opérations de banque.
Appliquons cette moyenne à l'arrondissement de Sens et
nous arrivons, pour tout le département de l'Yonne, à une
somme d'affaires de près de 1 38 millions et à un mouvement
d'effets et de fonds par les maisons de banque d'environ 147
millions 600 mille francs.
LES TRANSPORTS
SUR LE CHEMIN DE FER d'aUXERRE A LAROCHE EN 1861.
(V. Annuaire 1862, 3* partie, p. 69.)
Nous avons inauguré dans le volume de 1862 une statis-
tique qui nous a paru devoir présenter quelque intérêt, en
raison de la place qu'occupent aujourd'hui les voies ferrée
3n
dans la vie civile et commerciale des nations. C'est celle des
transports effectués par le chemin de fer d'Âuxerre à Laroche
en voyageurs» bagages, bestiaux et marchandises.
Ce travail, en se continuant, permettra des comparaisons
et des rapprochements d'une certaine portée.
Mous avons commencé parles années 4859 et 1860.
Cette statistique aura pour objet dans le présent volume le
mouvement de la gare d'Auxerre pendant le cours de Tannée
1861.
Il sera déjà possible, avec ce groupe de trois années,
d'observer et d*étudier utilement les fluctuations des trans-
ports sur la ligne qui nous occupe.
I. — Voyageurs.
On a compté, au départ, 71 ,065 voyageurs avec billet, qui
ont produit une recette de 402,198 fr. 65 c. . . . 71,065
Environ 600 réquisitions 600
Et autant de permis de circulation 600
C'est donc un total, au départ, de 72,265 voya-
geurs 72,265
Le chiffre des voyageurs avec billets offre un excédant de
2,983 sur Tannée 1859 et de 1 ,440 sur Tannée 1861 ; tandis
que les réquisitions en 1859 excèdent de plus de 2,500 celles
de 1861, différence qui s'explique par les déplacements de
troupes qui ont eu lieu dans la première année.
A Tarrivée on a constaté 79,085 voyageurs, soit 3,115 de
plus qu'en 1860.
Pour 1859 nous n'avions aucune donnée sur le nombre
des voyageurs à Tarrivée. Les changements opérés depuis
dans le mode de contrôle nous ont permis d'ajouter ces ren-
seignements aux autres.
En résumé, les chiffres qui précèdent donnent pour 1861
un mouvement quotidien de 414 voyageurs; il a été en 1860
de 404 et nous l'avions évalué pour 1859, arbitrairement, il
est vrai, puisqu'il nous manquait certains éléments de cal-
cul, mais avec assez de justesse, on le voit, à 400 voya-
geurs.
Il est bien entendu que dans la formation de ces chiffres
entrent les voyageurs amenés à la gare d'Auxerre par les
correspondances de la Nièvre et de TAvallonnais.
318
n. — Transports à grande vitesse.
n a été enregistré :
A l'arrivée : 48,479 colis-bagages et 33,526 colîs-messa-
geries donnant nn poids total de 353,671 kilogrammes.
An départ : 45,309 colis-bagages et 25,066 colis-messa-
geries d'nn poids total de 709,219 kilog.
Soit au total 93,788 colis-bagages et 58,592 colis-messa-
geries formant un poids de 4 million 62 mille 890 kilog.
Le tout se répartissant de la manière suivante entre les
douze mois de l'année :
Mois.
Nouera éecriis
kagafcs.
NoBbra d*eweglt-
treaat
total
Janvier.
Février.
Mars. •
Avril. .
Mai...
Juin.. .
Juillet.
Août. . .
Septembre
Octobre . .
Novembre.
Décembre.
iirafr.
3100
2867
3164
4048
4258
4069
4233
5867
5594
4313
4404
2895
an dép.
2490
2585
3760
3810
i196
3765
3655
4526
4821
6762
3319
2620
kl'UT.
3021
2300
2903
2650
2160
3156
2323
2223
1602
3343
3164
4681
2145
1735
1793
1966
1959
2651
1562
1834
2045
2596
2229
2551
krttr.
30654
25886
50648
26456
28318
26178
21196
25623
36763
23748
33299
34902
a■tf^
35741
32408
26384
20281
19727
351385
36100
24239
36575
36985
51076
38318
38479 54309 33626 25066 353671 709219
Totaux. 93788 68592 1.062890
n va sans dire aussi que dans les chiffres ci-dessus entrent
les colis fournis par les correspondances.
Les colis-messageries de 1 861 , à l'arrivée, sont inférieurs
de 2,036 à ceux de 1859 et supérieurs de 142 à ceux de
1 860 ; au départ ils excèdent de 948 ceux de 1 859 et de là
même quantité ceux de 1860.
Quant aux colis-bagagges de 1861 ils présentent au dé-
part un excédant énorme de 18,875 sur ceux de 1850 et de
22,442 sur ceux de 1860.
349
III. — Transporês à petite vitesse.
Les expéditions en petite vitesse d'objets autres que les
voitures et les bestiaux, dans le cours de Tannée 1861, ont
donné un tonnage de 29,881,743 kilog. au départ et de
18,072,225 kilog. à l'arrivée, soit un tonnage général de
47 millions 953 mille 968 kilog.
Les expéditions, au départ, se répartissent ainsi entre les
douze mois de Tannée :
En ce qui concerne la nature des objets transportés, ces
quantités se décomposent de la manière suivante :
Départ. ArriTée.
4-723.923 4.609.270
Janvier
Février
uiars . ••••••
AtIII •••••■•
juai • •••••••
vIlIU» •••••••
Juillet
AUUva ■••••••
Septembre.. .
Octobre
Novembre.. .
Décembre . . . .
1 .752.044
2.117.249
4.898.996
1.607.699
1.896.580
2.175.636
2.182.776
3.991.704
4. 171. 180
3.680.52d
2.683.457
1.413.385
1.461.571
1.609.661
1.815.082
1.120.820
1 .395.453
1.265.884
1.591.441
1.601.775
1.746.684
1.441.199
Totaux 29.881.743 18.072.225
Vins. 77,154 feuillettes de 136 litres pe-
sant 11,573,100 k.
Charbons. 4,460,230 sacs pesant. . . . 4,450,230
Pierres 854,250
Marchandises diverses 13,004,163
Egal au tonnage général du départ. . . . 29,881 ,743 k.
A quoi il faut ajouter encore 18 voitures et 45,214 têtes
d'animaux, savoir :
692 chevaux.
8,008 bœufs.
2,302 vaches.
320
32 veaux.
11,484 porcs.
22,696 moutons.
Les rapprochemeuts sur ce point avec les années précé-
dentes offrent encore un intérêt plus saisissant et sont d'une
utilité plus immédiate. Ainsi nous remarquons:
Que le tonnage des expéditions en petite vitesse, au départ,
en 1861, présente un déncit sur celui de 1859 de 14 millions
43 mille 500 kilog., et un excédant sur celui de 1860 de
601 mille 866 kilog.
Qu'en 1859 le chemin de fer a transporté en vins un poids
représentant 140 mille hectolitres environ et non 14 mil-
lions comme on nous Ta fait dire par erreur, en 1 860 95
mille hectolitres environ, et en 1861 104 mille.
Qu'il a été expédié de la gare d'Auxerre en 1861 3,618
vaches et bœufs de plus qu'en 1 859 et 3,030 de plus qu'en
1860; 128 veaux et porcs, 5,312 moutons, 1 million 255
mille 355 kilog. de charbons de plus qu'en 1859; 3,377
moutons de plus, 6.524 porcs de moins, 819,555 kilog. de
charbons de plus, 86,390 kilog. de pierres de moins, et
1 million 944 mille 809 kilog. de marchandises diverses de
moins qu'en 1860.
Si nous jetons un coup-d'œil sur le tableau qui précède,
nous constaterons que les six derniers mois (juillet et dé-
cembre) sont ceux qui fournissent les plus fortes expéditions,
et que la moyenne du tonnage mensuel, au départ, est de
2,490,145 kilog.
Quant aux arrivages ils n'ont subi, comme on peut le voir,
pendant ces trois années que des variations insignifiantes.
321
MOUVEMENT DE LA* POPULATION DANS L'YONNE EN <86<
NAISSANCES, MARIAGES, DÉCÈS.
1° Répartition par sexe i
et par état
civil.
i
AUXERRE.
AVALLON.
JOIGNY.
Sens.
TONNEBRE
Totaux. Il
ÉTAT CIVIL.
es
•2 2
s
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C
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CU^
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PU
(Il
NAISSANCES.
1
—
— —
— —
Enf. légili. Garçons.
304
978
64
•
398
296
845
108
621
56
367
828
3209
— Filles....
272
931
49
341
311
782
115
565
55
330
802
2949
Totaux.
576
1909
113
739
607
1627
223
1186
111
697
1630
6158
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1
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....^
■
Enf. nat. rec. Garç..
6
25
a
6
11
19
4
10
2
9
23
69
— — — Filles.
12
28
2
4
4
20
5
19
«
6
23
77
— non rec. Garç..
9
8
1
1
10
25
4
18
7
1
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N.B. Ut qualités icwitciyrniées CM laoeg; la toiBcest Je lOOûtaogn
NAVIGATION DE
DÉSIGNATION DBS MARCHANDISES.
ET ARTICLES SOLTHS AUX DBCHTS.
1. Sucre, café, denrées coloniales et au-
tres, épiceries, comestibles, tabacs.
2. Fruits et l^^om^ ^^^ i fruits secs et
confits, salaisous
3. Huile, fruits oléagineux, beurre, miel,
cire, suif, saindoux ',
4. Soie^ coton, laine, chamvre, Un et crin
ouvres, tissus de toute nature. . . .
5. Quincaillerie, cristaux, glaces, porce-
laines, parfumerie et passementerie. .
6. Lièges ouvrés, ivoire, nacre, écaille,
corne façonnée, papier de tenture et à
écrire, librairie
7. Cuirs et peaux, marbre en caisse . .
8. Autres marchandises de première cl.
9. Vins, eaux-de-vie, esprits, liqueurs, vi-
naigre, cidre, bière, et autres boissons
10. Céréales : graines, farine, légumes secs
pommes de terre riz. betterave. .
If. Menus grains et graines diverses. •
12. Métaux ouvrés .
13. Sels, savons
14. Laines et cotons, papier d'emballage .
15. Métaux non ouvres
13. Bois exotiques d'ébeni^terie et de ten-
ture, substances tinctoriales . . . .
17. Charbon de bois, écorce, tan. . . .
18. Mélasses
19. Droguerie, potasse, soude, produits
chimiques, soufre rafiné ....
20. Favcnce, verre à vitre, Tcrrerie, bou-
teilles, poterie comm. , formes à sucre.
21. Houille et roke
22. Minerais, terre à porcelaine, asphalte
en bloc et en mastic , soufre brut .
23. Bois de toutes espèces autres que les
bois exotiques d'ébénisterie et de tein
ture, fagois, cbarbonnettes, tourbes.
24. Cendres, lumiers, engrais de toute
sorte, noir animal, mi&no
25. Marbres et granits bruts ou dégrossis,
pierres de toute espèce, briques, tuiles,
ardoiies, chaux et autres matériaux de
construction, marne, sable, cailloux,
gravier
26. Fourrages, tourteaux de graines oléa-
gineuses, pulpes de betteraves. . . .
27. Tuyaux de drainage
28. Futailles vides, chiffons, drilles, ver-
cassés, scories, pavés, craie, terre, ocre,
blanc d'Espagne et autres
Total des quantités. . . .
TRAINS ET BAOEAUX.
( Partie flottable (chargés. .
le 9 des rivières. | non charg.
)èce i Canaux et partie | chargés. .
\naT. d. rivières. (non charg.
Quantités trmsportées en 4861 avec ac;
Bnera fkmum.
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Dans le tableau qui précède ne figurent pas les objets qui
ont acquitté les droits dans les bureaux en amont d*Auxerre;
il faut les évaluer au cinquième environ de ceux qui compo-
sent ce tableau.
Pour compléter cette statistique nous donnerons le relevé
des trains de bois h brûler et charpentes qui ont été flottés
sur les rivières d*¥onne et de Cure en 1861 et pendant les
9 premiers mois de 1862.
1861.
BOIS A BRULER.
BOIS DE CHARPENTE.
trains, coop. br. décastères. trains, coap. br. décistères.
Yonne. 1661 1 » 36543 22 172 » » 275200 »»
Cure . 384 11 » 8461 42 4 13 6466 66
Total . 2045 12 » 45004 64 176 1 3 281666 66
1862.
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84 14 1 136600 »»
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SOMMAIRE
DBS
TRAVAUX DU CONSEIL GÉNÉRAL
DU DÉPARTEMENT DE L*YONNE.
Session de 1862.
SÉANCE DU 25 AOUT.
La séance est ouverte à une heure.
Etaient présents :
MM. Badin dMIurtebisb, Barry, Baudoin, Bonneville de Marsanois,
comte DE Bressieux, Brincard, Challe, Coutorat, Deligand, Dhunez,
Camille Doucet, Duché, Dupont-Delporte, Febvre, Flandin, Guérin-
Devaux, Guillot, le baron du Havelt, Houdaillb* Larabit, Lecomte
aine, Eugène Lecomte, Lemaire, Martenot, Précy, Rabé, Rampont-
Lechin, Textoris et le comte de Virieu.
M. le Préfet donne lecture du décret impérial fixant Touverture de
la session des Conseils généraux au 25 août et la clôture au 8 sep-
tembre au plus tard, et du décret qui compose ainsi le bureau du
Conseil général de l'Yonne pendant la session de 1862, savoir :
Président : M. Larabit, sénateur ;
Vice-Présidents : MM. le baron Martinbau des Chesnez, maire
d'Auxerre, et le comte Rodolphe d'Ornano, député ;
Secrétaire : M. Brincard, auditeur au Conseil d'Etat.
M. le Préfet déclare la session ouverte.
M. le Président prend ensuite la parole. Il constate que le Conseil
général, avant de régler les affaires du département et de formuler
ses vœux, se préoccupe de Tétat des récolles et que ses membres ont
soin de faire connaître au gouvernement les espérances ou les inquié-
tudes des cultivateurs.
Il met sous les yeux du Conseil les mesures prises par le f oiiver-
332
nement, averti par les travaux de statistique, afin d'atténuer le déficit
considérable des céréales en 4861, déficit qui aurait pu occasionner
une affreuse disette; et il s'associe à la reconnaissance pour le gou-
vernement de i'Emperenr, auquel le peuple doit son approvisionne-
ment.
Il déplore la situation des affaires commerciales; mais il e^pèreque
Tannée 4863, dont la récolle parait devoir être riche et abondante,
va ramener la prospérité.
Il fait remarquer que si la crise alimentaire a eu une influence mal-
heureuse sur les affaires commerciales, elle n'a point retardé les
grands travaux sur les rivières, les routes, les chemins vicinaux. Le
département, qui est déjà parcouru par des lignes de chemiQ de fer,
est assuré aujourd'hui d'un prolongement direct sur Nevers. L'Em-
pereur a décidé lui-même le tracé : Auxerre, Clamecy^ Guérigny,
Nevers. D'autres lignes en projets augmenteront encore les facilités
de circulation et de commerce, notamment l'embranchement sur
Avallon,donton multiplie les études. On espère qu'il se rattachera
au chef*lieu par ou près Vermenton et Gravant.
M. le Président paie un juste tribut de regrets et d'éloges à la mé-
moire de M. Bertrand, décédé peu de jours après la dernière session,
et à M. G. Mauger, ancien membredu Conseil général, décédé récem-
ment à Paris. Il espère que les deuils qui se succèdent depuis plu-
sieurs années sont fermés pour longtemps.
11 exprime ses regrets du départ de M. Chadenet, que l'âge de la
retraite a enlevé aux fonctions de préfet dans Texercice desquelles il
était justement apprécié par la population.
Il se félicite d'avoir à la tète du département un Préfet jeune, aussi
expérimenté et bienveillant que son prédécesseur, et il espère qu'il
restera plus longtemps pour jouir avec tous de la renaissance de la
prospérité générale.
Il termine en rappelant que c*est le département de l'Yonne qui,
le premier, en 4848, a exprimé un vole électoral qui rappelait l'Em-
pereur de l'exil, et il tient à constater ce fait parce que d'autres dé-
partements cherchent injustement â s'en attribuer l'honneur,
M. le Président présente les excuses de M. le marquis de Tanlay,
empêché par une chute récente, ei de M. le baron Martineau des
Ghesnez, retenu par un deuil de famille.
Un congé de quelques jours est accordé à M. Rétif, et un congé d'un
jour à MM. Vuitry et Foacier.
M. le Préfet Sohier donne lecture de son exposé sur la situation
générale du département. Le peu de temps qui s'est écoulé depuis
son installation, et qu'il a employé à parcourir les localités et à se
faire rendre compte des besoins qui réclamaient une prompte solu-
tion, ne lui a pas permis d'étudier et d'approfondir les affaires admi-
nistratives; mais il espère que parla suite, lorsque le Gonseil, composé
d'hommes éminents et distingués, aura pu apprécier sa sollicitude
pour les intérêts du département, il ne lui refusera pas son approba-
tion. Ge sera la plus douce récompense des efforts qu'il tentera pour
bien remplir sa mission.
Les produits divers perçus dans le déparlement sont en progres-
sion.
333
Les recettes de Tadministration de l^'enregistrement et des domai-
nes, pendant le premier semestre 4862, présentent une augmentation
de 436,231 fr., B8 c. sur le semestre correspondant de Tannée 1861,
et les produits de 1861, sur ceux de 1851, une augmentation de
871,261 fr. 34 c.
Les produits des contributions indirectes sont également en pro-
grès ; ils donnent une augmentation de 102,447 fr. 81 c. pendant le
premier semestre de 1862, sur le semestre correspondant de 1860 ;
elle porte principalement sur les boissons et les tabacs.
Les recouvrements des contributions directes continuent à s'opérer
d'une façon remarquable, en même temps que les frais de poursuites
diminuent. Ces causes sont dues à Taisance et au bon esprit des po-
pulations, et aussi à la bonne direction du service.
La situation financière du département est bonne. Les centimes
extraordinaires vont diminuera partir de 1863 et disparaître en 1867.
En présence de cette situation, il pourrait être possible, dès 1863, de
doter Farrondissemeni de Sens d*un hôtel de sous- préfecture et l''ar-
rondissement de Joigny d'un tribunal de commerce, et de hâter le
prompt achèvement des chemins vicinaux d'intérêt commun, en
continuant, en 1863, les 5 centimes qui finissent en 1862 et 4 centimes
en 1864.
Les routes impériales et départementales sont dans un état satis-
faisant. La situation des chemins vicinaux est propice, grâce au zèle
soutenu de l'agent-voycr en chef et des agents sous sa direction.
Le gouvernement continue à se préoccuper de Tamélioration de
l'Yonne. Déjà six nouveaux barrages sont construits, et les trois autres
seront terminés à la fin de 1862. Des neuf barrages entre Laroche et
Montereau, quatre sont entrepris, trois viennent d'être adjugés, et les
projets des deux autres sont soumis à l'approbation ministérielle. La
situation des canaux de Bourgogne et du Nivernais n'a pas changé
depuis la dernière session
Des craintes manifestées au sujet de Tembranchement d'Avallon,
par suite d'une controverse assez vive, ont nécessité des explications
de S. Esc. le ministre des travaux publics. Ces explications, très dé-
taillées, ont dû rassurer les esprits en leur faisant connaître que le
gouvernement ne perdait pas de vue leurs intérêts, puisqu'il prescrit
des études dont le résultat conciliera les intérêts généraux avec ceux
de l'AvalIonnais. Les paroles prononcées à Nevers par l'Empereur
ont fait faire un grand pas à la question du chemin de fer d'Auxerre à
Nevers.
La marche progressive et persévérante de l'agriculture est principa-
lement due à l'initiative intelligente des comices et sociétés agricoles.
L'instruction primaire est en pleine voie de progrès, et le personnel
enseignant, dont la position a été améliorée, se montre toujours digne
de la bienveillance de l'administration.
La société du Prince Impérial a été bien accueillie dans le départe-
ment, el les Conseils d'arrondissement ont souscrit à cette œuvre.
Le nombre des enfants assistés diminue, ainsi que la mortalité
parmi eux.
Le nombre des aliénés augmente, et les causes n'en sont pas encore
bien expliquées.
33i
Les dépôts aux caisses d'épargne, pendant 1861, se sont augmentés
de 535,930 fr. 45 c. La création de succursales dans les chefs lieux
de canton tend à se propager.
Le nombre des membres des sociétés de secours mutuels s'est aug-
menté de 274 en 1861 ; elles sont en prospérité.
M. le Préfet termine en approuvant vivement la nouvelle mesure
prescrite par M. le ministre de rJnlérieur, d'envoyer les rapports
spéciaux, huit jours avant la première séance, ce qui permet aux
conseillers d'étudier les affaires avant Touverture de la session.
M. le Préfet donne ensuite lecture de ses rapports sur le projet de
construction d*un hôtel de sous- préfecture à Sens et d*un tribunal de
commerce à Joigny, ainsi que sur la répartition des crédits destinés à
l'achèvement des chemins d'intérêt commun, qui n'avaient pu être
distribués en même temps que les autres rapports.
Le Conseil remercie M le Préfet d'avoir fait remettre à chaque
membre un exemplaire des rapports huit jours avant la première
séance.
M. le Président donne connaissance d'une proposition formée par
un membre aûn que la liste des pensions Napoléon soit préalablement
communiquée au Conseil général. II lit également la proposition d'un
autre membre, relative à l'embranchement d'Avallon. Ces deui pro-
positions sont renvoyées aux commissions.
Le Conseil procède à la composition de ses cinq commissions.
M. le Président lit au Conseil diverses propositions, lettres, pro-
jets, qui sont renvoyés à lu cinquième commission et invite ensuite
les commissions à se constituer et à commencer leurs travaux.
La séance est levée à deux heures et demie.
SÉANCE DU 26 AOUT.
La séance est ouverte à trois heures.
M. le Préfet y assiste
Le procès-verbal de la précédente séance, du 25, est lu et adopté.
M. le Président signale au Conseil les bienfaits que la Société du
Prince Impérial est destinée à répandre sur les classes laborieuses.
Les Conseils d'arrondissements du département ont déjà souscrit II
propose de participer par un don à la généreuse pensée de l'Impéra-
trice et de fixer ce don à la somme de 2,000 fr. Cette proposition est
adoptée à l'unanimité.
Le Conseil général donne des avis favorables pour 1® La création
d'un marché aux comestibles à Treigny ; la création d'un second
marché hebdomadaire à Ancy-le-Franc;3<* l'autorisation pour la com-
mune de VSlIeneuve-sur- Yonne, de recevoir des bestiaux à son marché
hebdomadaire; i" la création d'une sixième foire à Joigny, le 26 mai ;
5<> et enfin la création de deux foires à Flogny, le 1*' avril et le lundi
qui suivrait le 2 octobre.
Il décide qu'il n'y a lieu d'accueillir la demande de la commune de
Vil liers- Saint-Benoit, tendant à obtenir une nouvelle délimitation
entre cette commune et celle de Grandchamps.
Le Conseil général entend ensuite la lecture de la proposition de
Tun de ses membres, pour que les pensions Napoléon soient, à l'ave-
335
nir, attribuées par décret rendu sur la proposition du Préfet, commu-
niquée préalablement au Couseil générai. Après Je rapport de la
commission et une discussion entre M. le Préfet et quelques membres,
le Conseil, sous le bénéfice des observations et des promesses de
M. le Préfet, repousse cette proposition.
Le Conseil général remercie M. le Préfet de sa communication ayant
pour objet la taxe municipale sur les chiens.
11 rejette la demande des hameaux de Vachy et de PImelles, ten*
dant à obtenir leur distraction de Champlostet leur érectioa en com*
m une.
Acte est donné à M. le préfet de sou rapport sur les imposilioiis
d'office.
Le Conseil général arrête ainsi quMI suit, d'une manière uniforme
pour tout le département, le tarif des prestations, savoir :
Journée d'homme âfr. nu
— de cheval ou de mulet 3 50
— de bœuf 1 26
— de vache 1 »»»
— d'âne n 80
— de voiture » 50
M. le Préfet annonce que Ton s^occupe en ce moment des fonda-
tions du palais de justice d'Auxerre, et il invite M. le Président à en
poser la première pierre. M. le Président remercie M. le Préfet, et sur
sa proposition, le Conseil décide quMl assistera à cette cérémonie.
Le Conseil renvoie à sa prochaine séance la proposition d'un mem-
bre ayant pour objet le maintien d'une cour derrière les bâtiments du
nouveau palais de justice.
M. le Préfet rappelle que le Conseil général a invité son prédéces-
seur à exam.ner la question des bureaux de Tinspection académique,
et il demande Tac^onction de deux ou trois membres pour visiter, à
cet effet, la maison Gallois. Le Conseil décide que la commission des
bâtiments se réunira demain à M. le Préfet.
Il est donné acte à M. le Préfet de sa communication du compte
d'emploi de fonds de secours et de non- valeurs, et du compte de la
caisse des incendiés.
Le Conseil remercie M. le Préfet de ses renseignements sur la si-
tuation des caisses d'épargne.
La séance est levée à six heures moins un quart.
SÉANCE DU 27 AOUT.
La séance est ouverte à deux heures ; M. le Préfet y assiste.
Lecture est donnée du procès-verbal de la séance d'bler ; il est
adopté.
DifTérentes pièces adressées au conseil sont renvoyées aux com-
missions.
Un membre dépose une proposition relative au vinage dans quel-
ques départements du midi, autorisé par la loi de 4852 : elle est
renvoyée à la commission.
Le Conseil général émet un avis favorable au projet de desséche-
336
ment de l'étang de Gouzillon et remercie M. le Préfet de ses ren-
seignements sur le service hydraulique.
Consulté sur l'extension à donner au réseau des lignes télégra-
phiques dans le département, le Conseil est d^avis de laisser à
l'administration supérieure le soin de décider s'il y a lieu de créer de
nouveaux bureaux de télégraphie dans le département, et il émet le
vœu que le télégraphe électrique établi ou à établir dans chaque gare
de chemin de fer, puisse être employé à la télégraphie privée, sans
que celte innovation impose de nouvelles charges à TEtat.
M. le Préfet rend compte de sa visite, avec la commission des
bâtiments, au local affecté à la direction du télégraphe et aux bu-
reaux de l'inspection académique. 11 demande l'autorisation de
traiter avec l'administration du télégraphe pour la location du pa-
villon et à céder deux grandes pièces à l'inspecteur d'académie.
Après avoir entendu les observations d'un membre, le Conseil auto-
rise M. le Préfet.
Le Conseil, après avoir entendu le rapport de la commission au
sujet d'une dette de 9,528 fr. 52 c, réclamée par l'assistance publique
de Paris, pour dépenses d'aliénés, invite M. le Préfet à en acquitter
le montant, s*ll est possible, dans l'année, ou à faire des propositions
pour la session prochaine.
Le Conseil, reconnaissant la nécessité de l'établissement d'une
nouvelle sous- préfecture à Sens et d'un bâtiment pour le tribunal de
commerce de Joigny, vote 102,000 fr., pour la sous-préfecture de
Sens.
Et 55,000 fr., pour le tribunal de commerce de Joigny.
Il remercie M. le Préfet des recherches qu'il a faites pour trouver
un emplacement pour une nouvelle sous-préfecture à Tonnerre, et
le prie de les continuer afin de présenter un projet à la prochaine
session.
Le Conseil général entend la lecture du rapport de la commission
de viabilité sur le service vicinal.
M. le rapporteur constate l'étendue et le bon état des différentes
voies de grande, de moyenne et de petite communication ; les dé-
penses faites et celles restant à faire, et il sie^nale surtout les amé-
liorations considérables introduits dans ce service depuis 1856. 11
entend ensuite les observations d'un membre au sujet de l'applica-
tion de l'art. 14 de la loi du 21 mai 1856, relatif aux subventions
industrielles, auxquelles répondent M. le rapporteur et M. Préfet. Le
Conseil donne acte à M. le Préfet de ses communications, et exprime
de nouveau sa satisfaction pour le zèle et l'activité des agents-
voycrs; émet le vœu que les formules des budgets communaux
soient modifiés, de manière à présenter distinctement les ressources
affectées à chaque catégorie de chemins, et inscrit au budget de 1863.
Sous-Chapitre XXIV.
Art. 1*'. Subventions pour travaux 73,685 94
Art. 2. Traitements des agents-voyers .... 66,400 •
Art. 5. Dépenses diverses 5,0U) »
Total égal à la subvention départementale. . • 144,083 94
337
Sous-Chapitre XXV. Fonds de subvention u répartir en 4863 :
S 4". Pour travaux neufs 96,800 »»
§2*. Pour indemnité aux agents-voyers. . . . 3,500 n»
S 3«. Pour travaux d'entretien 413,614 47
Total 436,014 47
La somme de 5,300 fr. du § 2« est allouée sur la proposition du
rapporteur, à titre de gratification à l'agent-voyor chef et aux agents-
voyers.
Le Conseil procède à la désignation des membres devant com-
poser, en 4863, le Jury d^expropriation pour cause d'utilité pu-
blique.
Il vote au Sous-Chapitre XXI un crédit de 3,030 fr. 82 &, dû au
sieur fioussaton, pour cession de terrain à la route départementale
n*23.
M. le Préfet quitte la salle des séances.
Le rapporteur de la commission des finances présente son rapport
sur la comptabilité départementale.
Le Conseil général , adoptant les conclusions du rapporteur, ap-
prouve le compte de 4861, tel qu'il est présenté, et duquel il résulte,
sur les quatre sections, des bonis s'élevant à 23,614 fr. 38 c, qui
sont reportés au budget de 1863. Il apprécie les motifs qui ont dé-
terminé M. le Préfet à faire des modifications, bien justifiées, aux
crédits des 4'* et 4* sections.
M. le Président fait connaître qu'il aura l'honneur d'écrire à H. le
Ministre de l'^intérieur que le compte a été approuvé sans obser-
vation.
M» le Préfet rentre dans la salle.
Le Conseil général donne acte à M. le Préfet de la communication
du compte d'emploi en 4861, du fonds d'abonnement de la préfec-
ture et des sous-préfectures.
M. le Préfet propose d'abaisser à 50 centimes le taux moyen de la
journée de travail, mais le Conseil général, conformément aux con-
clusions de la commission des finances, maintient le taux à 0,73.
Le Conseil général reprend le vole du budget départemental
de 1863, et il inscrit au Sous-ChapKre 4*' les crédits suivants.
Art. !«'. Réparations et appropriations à i'hûtel de la préfec-
ture 4,388 30
Art. 2. Sous préfecture d'Avallon, travaux d^appropriation. 477 60
Art. 3. Sous-préfecture de Joigny, travaux d'appropr. . 2,867 62
Art. 4. Sous-préfecture de Tonnerre, travaux d^appropr. . 320 n
Art. 5. Tribunal d'AvnlIon, travaux d'appropriation. . . 337 05
Art. 6. Tribunal de Joigny, travaux d'appropriation. . . 4,470 **
Art. 7. Tribunal de Sens, travaux d'appropriation . . . 323 n
Art. 8. Tribunal de Tonnerre, travaux d'appropriation. . 430 »
Art. 9. Prison de Joigny, travaux d'appropriation. . . . 399 »
Art. 40. Caserne de gendarmerie d'Auxerre, travaux d'appropria-
tion. ? 880 »
Sauf réserve des réclamations ù exercer contre la ville d'^Auxerre.
Art. 41. Caserne de gendarmerie de Tonnerre, travaux d'appro-
priation 1,606 (•
28.
338
Art. 12. Caserne de gendarmerie de Véielay, (ravaax d'appro-
priation. 154 48
Art. 43. Entretien de Tbôtel de préfecture * 4,075 m
Art. 44. Entrelien de Thôtel et des bureaux des sous-préfec-
tures • 2,500 »
Art. 15 Entretien des tribunaux . 4,200 »
Art. 46. Entretien des prisons 4,550 •
Art. 47. Entretien des casernes de gendarmerie d'Auxerre, de
Tonnerre et de Vézelay 4,550 a
Art. 48. Asile départemental d*a!iénés 2,000 »
Art. 19. Frais de vente de matériaux provenant des réparations
ci-dessus 40 «
Art. 20. Traitement fixe alloué à rarchitecte du départ. . 3,000 »
Le conseil général, après avoir entendu M. le Préfet, qui déclare
que la confection d'un atlas des édifices départementaux coûterait
3,690 fr. et que cette dépense ne lui paraît point d'une très grande
utilité, décide qu'il ne sera pas donné suite au vœu de l'année der-
nière.
Il continue par le vote des crédits ci-après :
Sous-Chapitre III. — Loyer des dépôts de sûreté.. . . 4,492 n
— IV. — Art. i'r. Mobilier de la préfecture. 3,450 n
Art. 2. Mobilier des sous-préfectures 3,384 10
Art. 3. Mobilier du service départemental de l'instruction pu-
blique , . 400 »
Art. i. Frais de vente de mobiliers hors de service ... 20 »
Sous*Chapitre V. — Casernement de la gendarmerie, art. 4*^, 2,
3et4. . . . • 37;050 m
Sous-Cbapitre VL — Art. 3. Frais d'entretien de mobilier de la cour
d'assises et des tribunaux. 906 n
— Art 4. Achat du renouvellement du mobilier
pour le tribunal de Sens . 375 n
Art. 5. Achat du renouvellement du mobilier pour le tribunal de
Tonnerre 4,420 •
ArL 6. Mêmes dépenses et frais de parquet de la cour d'assises et
des tribunaux * 9,000 «
Art. 7. Mêmes dépenses des justices de paix. . . , . 4,850 »
Sur la proposition de M. le président, le Conseil décide qu'il assis-
tera demain à la pose de la première pierre du palais de justice.
La séance est levée à six heures.
SÉANCE DU 28 AOUT.
La séance est ouverte a une heure,
M. le Préfet y assiste.
Le secrétaire lit le procès-verbal de la dernière séance, qui est
adopté.
Communication sera donnée sur place aux rédacteurs des journaux
des procès-verbaux des séances, aussitôt après la session.
Un membre dépose une proposition tendant à l'établissement dans
une des villes du département d'une succursale de la banque de
France.
339
M. le Préfet donne lecture d^une nouvelle réclamation de Tinspec-
teur d'académie, après laquelle le Conseil décide quMl n^eiaminera
pas cette question et passe à l'ordre du jour.
Le Conseil général, auquel M. lè rapporteur donne lecture de sou
rapport sur le service des routes impériales, proteste de sa recon-
naissance envers le gouvernement pour la rectification de la route
impériale n« 151; mais, il approuve de tous points, en droit comme
en équité, la résistance du service vicinal au sujet d'une modification
du projet primitif, entraînant le paiement d^une indemnité assez coo-
sidérable sur le territoire d'Asquin^, et il réclame les bons offices de
M. le Préfet pour la solution de cette question ;
Donne acte à M. le Préfet de ses communications et le prie de
solliciter du ministère les crédits nécessaires pour l'adoucissement
des rampes des routes 65 et 77, et payer le terrain pris entre Véze*-
lay et Asquins pour la route n" 151.
Il entend ensuite le rapport de la commission sur le dépôt de
mendicité. Il en approuve le compte des recettes et des dépenses ;
vote Pallocation de 8,000 fr. au budget de 1863, et invite M. le
Préfet à réclamer de M. le Maire d'Auierre quelques travaux d'appro-
priation reconnues nécessaires :
Le Conseil général vote les centimes fucultatifs, spéciaux et extraor-
dinaires pour 1863, comme il suit :
7 centimes 5 0/0, facultatifs, pour dépenses d'utilité départemen-
tale-
5 centimes spéciaux pour chemin vicinaux.
S centimes spéciaux pour l'Instruction primaire.
i centimes extraordinaires pour travaux des routes départemen-
tales (loi du 8 mai 1854). '
I centime extraordinaire pour la construction du palais de justice
d'Auxerre, (loi du 38 juillet 1860).
II répartit entre les cinq arrondissements le contingent eo principal
et centimes additionnels des contributions foncière, personnelle et
mobilière et des portes et fenêtres pour 1863.
Et, par suite des votes émis précédemment pour Tacquisltion et
l'appropriation d'un iiôtel de sous-préfecture à Sens, la construction
d'un tribunal de commerce à Joigny, et l'achèvement des chemins
vicinaux d'intérêt commun, le Conseil décide qu'il y a lieu de solli-
citer une loi qui autorise le département à s'imposer extraordlnai-
rement sur le principal des quatre contributions directes.
Pour l'hôtel de sous- préfecture de Sens et le tribunal de commerce
de Joigny, 3 c. en 4863 et 2 c en 106i.
Et pour l'achèvement des chemins vicinaux d'intérêt commun,
3 c. en 1863 et 3 c. en 1864.
11 vote immédiatement, pour l'exercice 1863, les 3 centimes appli-
cables aux travaux ci-dessus et les 3 centimes applicables aux che-
mins vicinaux, sauf à pourvoir aux frais du rôle supplémentaire, sur
le montant de l'imposition.
Passant aux routes départementales, le Conseil général, après
avoir entendu le rapport de la commission, approuve le virement
de 3,369 fr. 96 c, dans le crédits de la 3* section du budget de
340
4862, et inscrit au budget de 1863, tant pour l'entretien que pour
les travaux neurs.
Au Sous Chapitre VII 189,381 01
— XV 72,483 42
— XXII 156,370 56
Il vote ensuite le détail du Sous-Chapitre Vil. (Entretien des routes)
comprenant 23 articles.
Après la lecture du rapport de la commission sur le service des
enfanis assistés et une discussion entre un membre demandant la
création d'un emploi de sous-inapecteur ou délégué dans chaque
arrondissement, et un autre membre qui combat cette réclamation,
approuve rallocalion de 200 fr. à ajouter à la somme de 400 fr. que
touchait le secrétaire du bureau d'admission de Sens, approuve éga-
lement le compte de 1861 et vote au Sous-Chapitre VIII.
Dépenses des enfants trouvés 49,373 34
Et au S.-Chapitre XIX, pour secours aux enfants légitimes. 1,500 »
Il inscrit ensuite au budget les crédits ci-après :
Sous-Chapitre X :
Art 4*'. Frais d'impression des budgets et des comptes départe-
mentaux. . 800 »
Art. 2. Frais d'impression et de publication des listes d'électeurs
pour la formation des tribunaux de commerce 60 »
Art 5. Frais d'impression des cadres pour la formation des listes
électorales; des listes du jury et des cartes d'électeurs. • 4,000 »
Sous-Chapitre XI.
Art 4". Appointements du conservateur des archives . 3,000 m
Art 2. Dépouillement extraordinaire des archives, achats de car-
tons, etc. . 500 9
Art 3. Frais de vente de papiers de rebut 20 »
Sous-Chapitre XX.
Art 7. Frais de publication de l'inventaire sommaire des archives
départementales 500 «
Sous-Chapitre XXII.
Art 4*'. Chauffiige et éclairage du corps de garde de la préfec-
ture. 500 »
Art. 2. Secours de route aux voyageurs indigents et frais de trans-
port 5,000 •
Art. 3. Portion à la charge du département dans les frais de con-
fection de tables décennales de l'état-civil 2,000 h
Et prie M. le Préfet de produire, en 4863, l'état de la dépense totale.
Art. 4. Mesures contre les épidémies 300 n
Art. 5. Mesures contre les épizooties 450 «
Art. 6. Primes pour la destruct des animaux nuisibles. 4,800 n
Art 9. Frais de bureau d'inspecteur d'académie . . . 4,000 »
Après avoir entendu le rapport de la commission des finauces et ce-
lui de la 5' commission, le Conseil vote les crédits nécessaires pour la
liquidation des dettes départementales ordinaires au Sous-Chapitre
XIII, SS ^*' et 2, suivant détail en 40 articles 9,822 66
Le vote des dépenses ordinaires étant terminé, le conseil procède
à l'examen des recettes de la i'* section et il inscrit au budget, fonds
libres de 4864 :
341
Art. 4"'. Sur les cenlimes ordinaires et le fonds commun. 2,18) 43
Art. 2. Sur les produits éventuels ordinaires 9,003 39
Recettes ordinaires.
Art. i'T. Produit des iO centimes 5/10 ordinaires . . 334,713 7â
Part du département dans le fonds commun. . . . 170,000 »
Art. 2. S 1*'. Produits des propriétés du département. . 2,100 *
— § 2. Droits de péage ou autres, etc. 680 »
— S 4. Remboursements d'avances pour des pensions d'alié-
nés 2,500 n
Passant à la deuxième section des dépenses,
Le Conseil inscrit au Sous-Chapitre XIV :
Art 2. Tribunal civil de Sens.— Construction d'un mur de clôture
et d'un bâtiment pour chambre de témoins. . . . , . 3,000 n
Art. 3. Acquisition d*une parcelle de terrain attenant au tribunal
de Sens 116 19
Art. i. Assurance des bâtiments départementaux contre les risques
de l'incendie 702 »
Sous Chapitre XVI.
Art. l'\ Primes aux communes pour l'acquisition de pompes à
incendie 1,000 «
L'article 2 portait une somme de 300 fr. à titre de subventions
pour les caisses d'épargne.
Le Conseil général n'a point alloué cette somme, destinée à la
caisse d^épargne de Saint-Fiorenttn. A la suite d'observations d'un
membre, combattues par un autre membre, par le motif qu'il ne veut
point créer un précédent fâcheux et entrer dans une voie de dé-
penses trop fréquemment répétées, si tous les cantons du départe-
ment, qui n'ont point de caifse d'épargne, venaient réclamer du
secours, et que, d'un autre côté, la caisse d'épargne de Saint-Flo-
rentin se trouve dans un état prospère.
Art. 3. Reboisement de quelques montagnes . . . . 1,200 »
Sur la demande du motif de la réduction du crédit de l'année der-
nière, M. le Préfet fait connaître que M. le Conservateur des forêts
l'a informé qn'un très petit nombre de communes sont disposées à se
livrer à des reboisements. Un membre ajoute que le département se
trouve dans des conditions géologiques où le reboisement est sans
intérêt.
Art. <4. Subvention aux communes pour travaux et réparation
d'églises ou autres édifices. • . , 3,000 n
Sous Chapitre XVII.
Art. !«' g 1*'. Encourag. pour l'Annuaire départemental. 1,000
Art. 2. § 2. Encouragement pour le dictionnaire topographique du
départemenL 1,000 »
Le Conseil a voté cette somme sur la proposition de la commis-
sion, dont le rapporteur fait connaître que Tauteur, M. Quantin, a
obtenu, pour cet ouvrage, le premier prix au concours ouvert par
M. le Ministre de l'instructioD publique. M. le rapporteur constate en
outre que ce travail, œuvre de longues années de recherches et
d*étud6s, est destiné à rendre de grands services dans le départe-
ment.
Après avoir entendu le rapport de la cinquième commission, le
348
GoDselI général fixe à 5,150 fr. le chiffre de ce qui est dû à M. Gallot
pour le tirage de 6,450 cartes cantonales; la dite somme payable en
deux annuités, et il vote au paragraphe 3 de TarL !«' pour :
Encouragement à la carte routière cantonale 4,2(75 •*
La séance est levée à 5 heures.
SÉANCE DU 29 AOUT.
La séance est ouverte à huit heures.
M. le Préfet y assiste.
Le procès- verbal de la séance du 28 est lu et adopté.
Le Conseil remercie M. le Préfet de ses communications sur la
situation des canaux du Nivernais, de Borurgogne et la rivière
d'Yonne, et exprime le vœu que les travaux projetés ou en cours
d'exécution soient promptement exécutés.
La cinquième commission présente son rapport sur le chemin de
fer d'A vallon. Après la lecture de ce rapport, le Conseil général re-
mercie M. le Ministre des travaux publics des études commencées, et
émet de nouveau le vœu que le chemin de fer d'Avallon à Auxerre
aboutisse à Bazarnes ou Gravant par Vermenion, et prie Son Excel-
lence d'ordonner des éludes dans ce sens. — Un membre demande
que Tembranchement d'A vallon sur Nuits suive la ligne la plus di-
recte.
Le Conseil général, après avoir entendu le rapport de la commis-
sion sur le service des aliénés, donne acte à M. le Préfet de la com-
municadon du compte administratif de 4864 et du budget de 1863, —
approuve l'inscription de 8,341 fr. 64 c, à la dette du budget départe-
meulal; — fixe le concours des communes à 45,000 fr. et celui des
famillesà7,500fr.;— et vote au budget de 4863 un crédit de 67,825 fr.
— Il autorise ensuite M. le Préfet, après une discussion à laquelle
prennent part plusieurs membres, à acquérir, dans rintérêt de l'asile
et aux conditions les plus avantageuses, 4 hectare 5M) ares environ de
terrains enclavés dans les dépendances de cet établissement
M. le rapporteur de la troisième commission lit son rapport sur le
palais de justice, traitant principalement la question des indemnités
è payer aux propriétaires dépossédés. Après cette lecture et les ob-
servations présentées par quelques membres, le Conseil général
autorise M. le Préfet à payer aux divers propriétaires et locataires
désignés une somme de 447,824 fr. 85 c. ; — surseoit à statuer
sur la réclamation de 6,616 fr. 59 & faite par la ville d'Auxerre ; —
prononce, après discussion, l'ajournement pur et simple à la session
prochaine de la réclamation Potherat; — rapporte la décision du
28 août 4864, qui ordonne la suppression de Parrière-cour du palais,
et remercie M. le Préfet des renseignements contenus dans son rap-
port.
A la suite de ce vote un membre propose de substituer la pierre
de taille au moellon pour la construction de la façade du palais.
Après quelques observations présentées par deux membres, cette
proposition est adoptée par le Conseil.
L'assemblée continue l'examen du budget.
Elle vote au Sous-Chapitre XVII :
343
Art.2. Secours à d'anciens ennployés ou à leurs familles, 8,741 f. »
Cette somme comprend : 1** Celle de 663 fr. montant de la pension
viagère à laquelle à droit M. Berrade, ancien inspecteur du service
des enfants trouvés, et un secours de 537 fr., qui lui est alloué à
cause de ses anciens services et de sa position exceptionnelle ; 3« et
celle de 350 fr., qu'il y a lieu d'accorder à titre de pension viagère au
sieur Gauthier, ancien agent-voyer cantonal.
Art. 3. Indemnités aux employés de la préfecture et aux gens de
service * 4,380 »
Art. i. Gratiûcations pour belles actions 300 <•
La séance est suspendue à onze heures.
Elle est reprise à une heure.
M* le Préfet y assiste.
Après avoir voté, à l'unanimité, des renseignements à M. le Préfet,
pour le zèle et l'activité qu'il déploie dans son administration, à
M* le Président et à M. le Secrétaire, le Conseil général reprend
l'examen du budget.
Art. 8. Encouragement à l'agriculture iO,4âO •
Qui seront répartis ainsi : 9,000 fr. pour les sociétés et comices
agricoles; 420 fr. pour médailles aux élèves de la ferme -école de
rOrme-du-Pont, et 4 ,000 fr. pour le drainage* Cette dernière somme
sera répartie : 600 fr. conformément aux indications de la commis-
sion etiOO fr. employés par M. le Préfet.
Art. 6. Encouragement pour l'amélioration de la race cheva-
line , . . . 5,000 n
Art. 7. Elèves sages-femmes envoyées à Thospice de la Maternité
de Paris 1,398 80
Art 8. Emploi du legs Crochot !263 s
Art. 9. Secours pour les dépenses du Conseil de salubrité. 400 »
Art. 40. Entretien d'élèves à l'école des Arts-et^Alétiers de Châ-
lons 4,250 »
Art. 44. Conservation des mouvements historiques. . . 3,000 »
Art. 42, % 4". Subvention à la soc. archéologique de Sens. 800 »
^ 43, § 2. Subvention à la société d'études d'A vallon. . 300 »
— 4<4, § 5. Subvention à la société des secours historiques et
naturelles de l'Yonne. 4,000 n
Le Conseil vote également au § 4, sur la proposition de la commis-
sion, et après discussion sur le chiffre de Tallocation, pour subven-
tion à l'enseignement de la musique. 4,800 »
g 8. Subvention au Jeune Yiardot 800 »
% 6. Subvention au Jeune Ninet, élève sculpteur. . . . 800 »
Le Conseil décide ensuite, sur la proposition de la commission,
que des exemplaires de la carte et de la statistique géologique de
l'Yonne seront distribués, par M. le Préfet, aux bibliothèques com-
munales, à des établissements publics et aux bibliothèques canto-
nales, et il fixe, pour les personnes qui les demanderont, à 7 fr. 80 c. ,
le prix de chacun de ces deux ouvrages.
Il continue le vote du Sous Chapitre XVII du budget.
Art. 13. Souscription en faveur de la colonie de Mettray . 300 »
Art. 44. Pensions Napoléon en faveur d'anciens militaires pau-
vres 3,426 n
3ii
Passant au Sous-Chapitre XIX, le Conseil inscrit, à titre de don, à
la société du Prince Impérial 3,000 »
Art. 2. Subvention aux sociétés de secours mutuels. . . 300 »
Art. 3. Secours aux malades indigents 1,000 »
Et invite M. le Préfet à lui présenter, Tannée prochaine, une pro*
position de secours en faveur des épileptiques.
Art. 4. Entretien des sourds-muets h Paris et à Bordeaux. 2,800 >
Art. 5. Entretien d& jeunes aveugles à Paris 1,S00 m
Sous-Chapitre XX :
Art. i*'. Frais de publication des délibérations du conseil géné-
ral «,400 ■
Art. 3. Achat d'ouvrages d'administration pour la préfecture et les
sous-préfectures 525 »
Art. 3. Vrais d'inspection des pharmacies 6,400 n
Art. U- Frais d'illumination ces édifices départementaux les jours
de fêtes publiques 400 n
Art. 5. Conseil des bâtiments civils. 600 »
Art 6. Avances pour travaux d'intérêt public à la charge des par-
ticuliers 3,000 •
Art. 7. Frais de publication de l'inventaire des archives départe-
mentales 500 •
Art. 8. Réserves pour dépenses diverses et imprévues. . 977 61
Art. 9. Assurance des pièces-minutes du cadastre • . . 193 88
Art, 10. Assurance du mobilier départemental 134 30
ArU 41. Assurance contre les risques locatifs des casernes de gen-
darmerie qui n'appartiennent pas au département. . . . 157 10
Art. 13. Inspection des archives communales 600 »
Art. 13. Intérêts du prix des bâtiments de l'ancien hôpital géné-
ral 3,500 n
Art. 14. Souscription pour l'établissement d'une pompe dans le
puits près du palais de justice de Sens 100 n
ArL 15. Achat de 300 exemplaires du dictionnaire topographique
du département par M. Quentin 367 79
Art. 16. Frais de reliure et de classsemont d'actes de Tétat-ci-
vil 1,313 90
Sous-Chapitre XXI
Art. 1*'. Indemnités de terrains, de dommages et dépenses sur
mémoires 97 68
Art. 3. Indemnités proportionnelles aux ingénieurs. . . . o 98
Art. 3. Frais de transcription, en 1860, dûs au conservateur des
hypothèques d'Auxerre.
Art. 4. Honoraires de l'architecte Grégoire Roux, pour plans fournis
à Pappui des projets concernant la sous-préfecturo et la prison de
Joigny en 186a 50 »
Art. 8. Route départementale n* 33. — Indemnité de terrains au
sieur Boussaton 3,039 82
En votant cette somme le Conseil regrette que les dillicultés aux-
quelles cette affaire a donné lieu aient créé un chiffre de dette aussi
considérable.
ArL 6. Honoraires au sieur Perruchon, architecte de Tonnerre,
pour plans, rapports et projets relatifs aux bâtiments départemeo-
346
taux 412 65
Art. 7. Route départementale n*l5. — Remboursement au domaine
des frais relatirs à une expropriation de terrain en 4831. . 165 75
L'assemblée vote ensuite les crédits qui avaient été réservés
au :
Sous-Chapitre XIX.
Art. i*'. Construction d'un palais de justice à Auxerre. 33,730 n
Et tous ceux composant le Sous Chapitre XV, au nombre de 12
pour le !•' S et de 4 pour le 2« §.
Toutes les dépenses facultatives étant votées, le Conseil général
inscrit aux recettes les sommes suivantes :
Fonds libres de 4861.
Sur les produits spéciaux 8,020 37
Recettes de 1863.
Produit des 7 centimes 5/10 facultatifs 167,653 07
Loyers de terrains et de bâtiments 700 n
Vente de bâtiments ou de terrains provenant des routes dépar-
tementales 3,000 »
Produit des retenues sur les traitements des employés des services
départementaux. 7,500 »
Vente de cartes topographiques 150 n
Droits de visite des pharmacies 5,000 n
Legs Crochot 263 n
Legs de l'empereur Napoléon 1®' 3,137 »
Remboursement d'avances faites par le département pour travaux
d'intérêt public à la charge des particuliers 3,000 u
Le Conseil passe aux dépenses de la 3« section, et il vote.
Sous-Chapitre XXII.
§ 1". Art. unique. Construction d'un palais de justice à Au*
xerre 38,868 74
S 3. Et pour le service des routes départementales, les sommes
proposées par M. le Préfet et réparties en 16 articles.
Sous-Chapitre XXIfl
Art. uniq. Construction d'un palais de justice ù Auxerre. 2,351 42
Les recettes de la même section (3*') sont établies ainsi :
Fonds libres de 1861, sur les centimes extraordinaires 3,940 31
Id. Sur fonds d'emprunU 3,351 43
Produit des centimes extraordinaires de 1863 . . . 141,390 09
Les dépenses de la 4* section ayant été votées précédemment, le
Conseil établit les recettes ainsi qu'il suit :
Fonds libres de 1861, sur centimes spéciaux . . . . 1,917 86
Recettes de 1863.
Produit des 5 centimes spéciaux 143,066 08
Ressources éventuelles 213.614 47
Le Conseil termine le vote du budget en arrêtant la balance géné-
rale des recettes et des dépenses au chiffre égal de. 1,131,940 63
Le Conseil, aprèsavoir été informé par M. le Préfet que la commis-
sion du monument à élever ù Ajaccio, à la mémoire de Napoléon 1*'
et de ses quatre frères, a décidé que les noms des départements
quont souscrit seraient inscrits sur le monument, donne acte de cette
communication et prie M. le Préfet de transmettre ses remerciments
349
respectueux à S. A. le prince Napoléon, président de la comipission.
Le Conseil général, sur le rapport de la commission, arrête le
compte des dépenses de 1864. ainsi quMl suit :
En recettes, à 60,594 iâ
En dépenses, à 58,503 80
En excédant de rentes, disponible /à 3,000 62
Il vote ensuite le budget de 1863, savoir :
Titre !•'. — Recettes.
Restes de 1861. 3,090 63
Produit des 2 centimes de 1863 « . . 56,516 03
Total des recettes , 58,606 65
Titre 2. ^ Dépenses.
Chapitre 1*'. Dépenses ordinaires et obligatoires. . . 39,i80 m
Chapitre â. Dépenses extraordinaires 19,126 65
Somme égale aux recettes 58,606 65
Le Conseil, après avoir remercié M. le Préfet de la communicatioD
qu'il lui a faite d'un ouvrage de M. A. Comte, sur les champignons
et plantes vénéneuses, émet le vœu, tout en reconnaissant rutilitè
de cet ouvrage, que la préférence soit donnée aux traités qui peuvent
le plus moraliser les populations.
Il écoute ensuite le rapport de M. le Préfet sur la suite donnée aux
vœux émis Tannée dernière. Après en avoir renouvelé quelques-uns,
il émet le vœu qu'il soit créé une succursale de la Banque de France
dans le département ; que les droits de la navigation soient com-
plètement supprimés, et, sur la proposition d'un membre, attendu
que le droit de vinage concédé par la loi des 17-20 mars 1852, à
sept départements du midi, constitue un privilège contraire au
principe d'égalité et à l'intérêt du trésor, facilite les fraudes et
fournit les moyens d'écraser les autres vignobles, émet le vœu que
le privilège de vinage avec exemption de droits soit accordé à tous
les vignobles ou qu'il soit complètement supprimé.
L*ordre du jour étant épuisé, M. le Président déclare close la
session de 1802 et lève la séance à six heures.
Clos à Auxerre,en séance, le vingt-neuf août mil huit cent soixante-
deux.
MM. Badin d^Huatebisb, Barry, Baudoin, Bonneville de Marsangis,
corotej)E Bressieux, Brincard, Challe, Coutorat, Deugand, Dbumez,
Duché, Dupont-Delporte, Foacier, Febvre, Flandin, Frémt, Gdérin-
Devaux, Guillot, le baron du Havelt, Houdaillb, Larabit, Eugène
Lecohte, Lehairb, Martbnot, 1^ comte d'Ornano, Rabé, Rampont-
Lecbin, Rétif, Textoris, Vuitry et le comte db Virieu.
FAITS GÉNÉRAUX.
4861. — DÉCEMBRE, 4''. — Le ministre de i'iDstruction
publique adresse aux préfets une circulaire qui a pour but de
rappeler les congrégrations religieuses à la stricte exécution
de la loi en ce qui concerne l'admission des mineurs.
8. — L'expédition espagnole débarque à la Yera-Cruz.
48. — Quelques troubles graves éclatent à Constanti-
nople.
23. — L'inauguration du nouveau roi de Portugal, don
Louis I«>-, se fait à Lisbonne.
26. — Une émeute a lieu à Lisbonne ; le prétexte de cette
échauffourée était les maladies dont plusieurs membres de la
famille royale avaient été successivement atteints.
Un banquet est offert à M. Berryer par le barreau de Paris
à l'occasion de la cinquantième année de son exercice.
4862. — JANVIER, 7. — Le corps expéditionnaire placé
sous le commandement du vice-amiral Jurien de la Graviëre
débarque à la Vera-Cruz.
44. — Un décret impérial dispose que le grand-maître de
Tordre maçonnique français, jusqu'ici élu par Tordre, sera, à
l'avenir, nommé par l'Empereur.
20. — H. Fould, ministre des finances, adresse à l'Empe-
reur un rapport sur la situation financière et sur un plan
nouveau de budget.
27. — Ouverture de la session législative.
FÉVRIER, 8. — Le Corps législatif vote un projet de loi
décrétant la conversion de la rente 4 4/2 O/o et de la rente
4 O/o en 3 O/o, à une majorité de 226 voix contre 49.
43. — Une révolte militaire éclate en Grèce. La ville et la
forteresse de Nauplie tombent entre les mains des émeati^rs.
348
Cet événement a son contre-coup dans plusieurs autres villes
du royaume.
26. — Le cours de M. Renan, au collège de France, est
fermé à la suite de la première séance, M. Renan ayant « expo-
sé des doctrines qui blessent les croyances chrétiennes et qui
peuvent entraîner des agitations regrettables. »
27. — Un avertissement est donné à VOpinion nationale
pour un article qui « déverse Toutrage sur le Sénat. »
MARS, 3. — A la suite de quelques manifestations qui
avaient eu lieu à propos du drame de Gaéiana, le Moniteur
annonce que le ministre de l'instruction publique a décidé
que les étudiants trouvés dans un attroupement quelconque
seraient immédiatement expulsés de l'Académie de Paris.
4. — Le Moniteur annonce que l'autorité, sur les traces
de menées coupables, a fait arrêter les principaux meneurs.
Ratification, à la Vera-Cruz, d'une convention préliminaire
entre les alliés et le président Juarès.
5. — Il est donné lecture, au Corps législatif, d'une lettre
annonçant le retrait d'un projet de loi relatif à un projet de
dotation annuelle de 50,000 francs au comte de Palîkao.
Celte lettre clôt un incident qui s'était élevé à la suite d*an
rapport de la Commission concluant au rejet du projet de
loi,
6. — Une députation du Sénat se rend aux Tuileries pour
présenter à l'Empereur l'Adresse votée dans la séance du 3,
en réponse au discours de Sa Majesté, à l'ouverture de le
session.
7. — Le baron Ricasoli, chef du cabinet italien, aban-
donné par le majorité, donne sa démission.
Les Anglais quittent le Mexique, à la suite de l'arrange-
ment intervenu avec le président Juarès.
8. — M. Rattazzi, chargé par le roi d'Italie de former un
ministère, en annonce la composition à la Chambre.
10. — Un averiissemeni est donné à la Presse pour
« compte-rendu infidèle et injurieux » d'une séance du Corps
législatif.
Le roi de Prusse dissout la Chambre à la suite d'un vote
d'une motion réclamant une plus grande spécialisation dans
le vole du budget.
4 3. — Le Moniteur publie un décret du 26 février, por-
349
tant la promuIgatioD d*an traité d'amitié, de commerce et de
navigation conclu le 9 mars 1861, entre la France et le
Pérou.
23. — Une députation du Corps législatif se rend aux Tui-
leries et présente à l'Empereur TAdresse votée le 20 mars par
244 voix contre 9.
Mort de M. Fromental Halévy.
Les Confédérés sont défaits à Winchester et battent en
retraite.
AVRIL, 2. — Le MonUeur annonce que l'Empereur a
désapprouvé la convention mexicaine conclue avec le prési-
dent Juarès.
5. — Le ministre de l'intérieur informe, par circulaire, les
préfets que le conseil général de la Société de Saint- Vincent-
de Paul reste supprimé.
7. — Une grande bataille est livrée à Pitsburg (Amérique
du Nord] entre les Fédéraux et les Confédérés ; le résultat de
la lutte reste indécis.
9. — A la suite d'une conférence qui dénote une diver-
gence dans les vues des alliés au Mexique, les plénipoten-
tiaires français dénoncent au général Dablado la reprise des
hostilités.
10. — Le Moniteur annonce que le gouvernement a inter-
dit toutes les cérémonies extérieures relatives à la célébration
du jubilé ordonné par l'archevêque de Toulouse du 16 au
23 mai.
13. — L'Empereur reçoit aux Tuileries les ambassadeurs
du Japon.
20. — Les troupes royales, en Grèce, occupent la cita-
delle de Nauplie,
Les Français entrent à Orizaba.
21 . — Un arrêt de la Cour impériale de Douai infirme sur
tous les points le jugement du tribunal de la Seine dans l'af-
faire du banquier Mirés. Ce dernier est mis en liberté. Le
comte Siméon est également renvoyé des fins de la plainte.
26. — La Nouvelle-Orléans tombe entre les mains des
Fédéraux.
28. — Les plénipotentiaires anglais signent une conven-
tion avec les Mexicains, au sujet de leur différend particu-
lier.
350
MAI, 4*^ — Ouverture de 1* Exposition interaationale à
Londres.
5. — Une vive attaque des Français sur Puebla est re-
poussée par les Mexicains. A la suite de ce petit échec am-
plement vengé au bout de quelques jours, les Français se
retranchent à Orizaba pour y attendre des renforts.
17. — Une amnistie est décrétée à Athènes en faveur des
^ insurgés de Nauplie.
Les forces alliées de la France et de l'Angleterre batteni
les rebelles chinois dans les environs de Shang-hai. L* amiral
Protat paie de sa vie le triomphe des Français.
20. — Une décision de TEmpereur réduit le corps d'occu-
pation dans les Etats romains à une seule division composée
de trois brigades.
30. — Le général Mac-Clellan bat les Confédérés devant
Richmond.
JUIN, 3. — Un traité de paix est signé entre la France et
TEmpeur d'Annam.
8. — Une cérémonie imposante a lieu à Rome, à Tocca-
sion de la canonisation des martyrs japonais. Quarante-
quatre cardinaux et deux cent quarante-trois évêques, venas
de tous les points du monde catholique, assistent à cette
solennité.
9. — Le Souverain-Pontife tient un consistoire et pro-
nonce une allocution dans laquelle il traite la question du
pouvoir temporel. Les évéques lui répondent par une Adresse
dans laquelle ils protestent de leur dévouement.
Un incendie épouvantable éclate à Saint-Pétersbourg; le
feu se manifeste simultanément dans plusieurs lieux. Les
incendies se multiplient sur plusieurs points du territoire.
41. — Un décret confère la lieutenance du royaume de
Pologne au grand-duc Constantin.
25. — Le Corps législatif adopte le projet de budget de
1863, à la majorité de 252 voix contre 8.
27. — Un attentat est commis à Varsovie sur la personne
du général Luders qui est légèrement blessé.
28. — La Cour de cassation, dans l'intérêt de la loi, casse
et annule Tarrét de la Cour de Douai, dans Tafifaire Mirés.
30. — Après cinq jours de combat devant Richmond, tes
364
Fédéraux, commandés par Mac-Clellan, sont forcés de battre
en retraite.
JUILLET, 2. — La session da Sénat est déclarée close.
3. — Un coup de pistolet est tiré sur le prince Constantin
à Varsovie ; le prince est blessé légèrement.
4. — Une dépêche officielle est adressée de Prusse à
Turin, pour informer le roi de la reconnaissance de Tltalie.
5. — M. le duc Pasquier, ancien grand chancelier, meurt
à l'âge de 96 ans.
10. — Le ministre des affaires étrangères donne connais*
sance à la Chambre de Turin d'une note arrivée la veille, et
de laquelle il résulte que la Russie est prête à recevoir un
ambassadeur, par suite d*une résolution prise le i^' juillet.
48. — La princesse Harie-Clotilde Piapoléon donne le jour
à un prince.
19. — Le jugement est prononcé dans l'affaire des cin-
quante-trois individus arrêtés à Paris sbus la prévention de
complot; les uns sont acquittés, les autres condamnés à
diverses peines. Parmi ces individus, on remarquait les noms
de MM. Hiot et Greppo.
25. — Un décret impérial supprime le journal YOrléanaiSf
déjà frappé de deux avertissements.
AOUT, 3. — Garibaldi appelle ses compagnons à une en-
treprise dont le but reste secret.
Le roi Victor-Emmanuel déclare tout appel qui n'est pas
le sien un appel à la révolte et à la guerre civile.
6. — Un premier engagement, sans importance, a lieu
entre les troupes royales et les garibaldiens.
7. — Un coup de pistolet est tiré sur le marquis de
Wielopolski à Varsovie.
16. — Un nouvel attentat est commis contre le marquis
Wielopolski.
18. — Publication au Moniteur d'une circulaire annon-
çant Touverture d'un crédit de trois millions pour l'achève-
ment des chemins vicinaux.
Un coup de feu est tiré sur le prince de Monténégro, qui
est légèrement blessé.
19. — Entrée de Garibaldi à Catane.
20. — L'état de siège est proclamé en Sicile.
353
25. — Ouverture en France des conseils généraux pour
une session qui devra être close au 8 septembre.
Garibaldi franchit le détroit et débarque à iMelito, dans
les Calabres.
29. — Cinq vaisseaux français, commandés par ramiral
Rigault de Genouilly, jettent l'ancre dans la baie de Naples.
Garibaldi, retranché à Aspromonle, est fait prisonnier avec
ses compagnons par le colonel Pallavicini. Cet événement est
suivi de manifestations à Milan et dans plusieurs autres villes.
SEPTEMBRE, 14. — Une rencontre importante a lieu à
Hagerstown entre les fédéraux et les confédérés ; le résultat
de la bataille est contesté.
15. — Le comte Zamoiski est enlevé de Varsovie et en-
mené à Saint-Pétersbourg, à la suite d'une réunion politique
tenue chez lui. L'empereur le condamne a l'exil.
17. — La chambre des députés de Berlin repousse les
articles du budget relatifs à des crédits demandés par le gou-
vernement pour la réorganisation de l'armée.
23. — Une crise ministérielle se déclare en Prusse à la
suite du vote de la Chambre. M. de Bismark-Schœnhausen
est chargé de composer un cabinet.
25. — Arrivée du général Forey à la Vera-Cruz ; le général
révoque Almonte qui avait pris le titre de président ; ses or-
donnances sont annulées.
Les insurgés de PHerzégowine, après plusieurs rencontres
malheureuses avec les troupes turques, font une soumission
à la Porte.
Une proclamation du président Lincoln déclare les es-
claves affranchis dans tous états rebelles qui n'auraient pas
fait leur soumission au l»'* janvier 1862.
25. — Le Moniteur publie les pièces diplomatiques rela-
tives à une tentative de conciliation entre le Pape et l'Italie,
faite par le gouvernement Français au mois de mai 1863.
Signature du mariage du roi de Portugal avec la princesse
Marie Pie, tille de Victor-Emmanuel.
26. — Les confédérés remportent une victoire à Hananas-
Junclion.
28. — Un meeting se tient à Hyde-Parc en l'honneur de
Garibaldi. Un conflit violent éclate entre les partisans de
Garibaldi et les Irlandais.
353
OCTOBRE, 4. — Les fédéraux (corps du général Rosencranz)
battent les confédérés qui menaçaient Corinth.
5. — Le roi Victor-Emmanuel signe l'amnistie en faveur
de Garibaldi et de ses compagnons.
Le général Mitre est proclamé président de la République
argentine.
Un nouveau conflit a lieu à Hyde-Parc, entre les partisans
de Garibaldi et les Irlandais.
8. — Les fédéraux (corps du général Buell) remportent un
nouvel avantage sur les confédérés à Perrysville. Les confé-
dérés, d'un autre côté, s'attribuent la victoire.
9. — Un deuxième avertissement est donné au Courrier
du Dimanche, pour un article signé : Prévost>Paradol.
41. — La Chambre des seigneurs de Berlin, vote le bud-
get présenté par le ministère et rejette celui qu'a voté la
Chambre.
43. — La Chambre des députés de Berlin déclare nul le
vote de la Chambre des seigneurs. Le roi, dans son discours
de clôture^ déclare qu'il se croit autorisé par les besoins du
pays à subvenir, malgré le vote de la Chambre, aux besoins du
pays.
Un ukase impérial promulgue les principes fondamentaux
de la nouvelle organisation judiciaire en Russie.
45. — M. Drouin de Lhuys est appelé au ministère des
affaires étrangères en remplacement de H. Thouvenel. Ce
changement est suivi d'un mouvement diplomatique impor-
tant en ce qui concerne l'Italie et les Etats-Romains.
47. — Inauguration à Marseille, par H. Fould, des paque-
bots de l'Indo-Chine.
24 . — Un mouvement insurrectionnel se déclare dans plu-
sieurs villes de la Grèce, entre autres à Patras.
22. — Une rencontre a lieu entre M. le duc de Grammont-
Caderousse et M. Dillon, rédacteur du Sport. Ce dernier est
tué d'un coup d'épée.
23. — Le mouvement insurrectionnel qui s'était rapide-
ment propagé éclate à Athènes ; la déchéance du roi Othon
est prononcée. Un gouvernement provisoire est nommé.
26. — H. Drouin de Lhuys adresse au cabinet de Turin
une note en réponse au général Durando; le ministre fran-
çais y explique l'impossibilité d'une solution actuelle de la
question romaine.
23.
354
27. — Le roi Othon et la reine Amélie, qui se trouvaient
en mer lorsque la révolte a éclaté à Athènes , arrivent à
Carfou.
28. — Le docteur Nélaton appelé par Garibaldi arrive à
la Spezzia, et prend part à la consultation oii sont appelés
dix-sept médecins. Il déclare que la guérison du malade lui
parait assurée.
30. — M. le ministre des affaires étrangères de France,
adresse aux ambassadeurs d'Angleterre et de Russie, une
proposition de médiation en Amérique.
NOVEMBRE, 8. — Le cabinet russe déclare que la Russie
ne croit pas devoir s'associer oflSciellement au projet français
d*une médiation en Amérique.
Le général Berthier entre à Jalapa (Mexique).
41. — Le général Mac-Clellan est remplacé par le général
Burnside.
13. — Le cabinet anglais refuse de s'associer au projet
d'une médiation en Amérique.
Une manifestation a lieu au Pirée en faveur de la candida-
ture du prince Alfred ; cette démonstration est suivie de plu-
sieurs autres manifestations importantes dans le même sens.
46. — Un premier avertissement est donné au Siècle pour
un article intitulé : « de la fixation du nombre des députés, »
suivi d'une consultation et d'une adhésion de plusieurs mem-
bres du barreau de Paris.
48. — M. de Grammont-Caderousse et ses témoins ainsi
que les témoins de M. Dillon, tué en duel le 22 octobre,
poursuivis devant la Cour d'assises de Versailles, sont ac-
quittés.
L'innocence de la femme Doize, condamnée aux travaux
forcés à perpétuité pour crime de parricide, est reconnue par
la Cour d'assises de la somme, en suite d'un arrêt de la Cour
suprême, qui avait cassé le premier jugement.
30. ^ Le Journal de Saint-Pétersbourg déclare que la
Russie n'a jamais songé à s'écarter des principes du proto-
cole de Londres, qui exclut du trône de Grèce les membres
des dynasties régnantes de France, d'Angleterre et de Russie.
DÉCEMBRE, 4<''. — M. Rattazzi annonce à la Chambre de
Turin la démission du cabinet dont il était le président.
355
2. — Le Morning-Post déclare que le gouvernemeDt an-
glais est prêt à se soumettre au protocole de 1820 relative-
ment au trône de Grèce» si le gouvernement russe consent
lui-même à s'y soumettre également.
6. — Inauguration du boulevard du Prince-Eugène par
TEmpereur.
8. — Un deuxième avertissement est donné à V Opinion
nationale.
Le roi d'Italie nomme un nouveau cabinet sous la prési-
dence de H. Farini.
14. — Le général Prim répond, dans le Sénat espagnol^
au discours prononcé par M. Billault sur l'expédition du
Mexique lors de la session législative en France.
14. — Le Morning-Post annonce que l'Angleterre est
décidée à céder les tles Ioniennes à la Grèce.
FAITS DÉPARTEMENTAUX
4861. — DÉCEMBRE, 28. — M. de Forceville, ancien
receveur particulier, à Chiuon, est nommé à la recette parti-
culière des finances de Tonnerre.
M. Petit est nommé notaire à Coulanges-la-Yineuse, en
remplacement de M. Salvain.
4862. — Janvier, 4. — H. Tonnellier Alfred est nommé
avoué à Sens, en remplacement de M. Delmont.
8. — Session extraordinaire du Conseil général de TTonne
pour délibérer sur le projet de construction du Palais de Jus-
tice d'Auxerre.
M. Febvre, membre du Conseil général, maire d'Avallon,
est nommé avoué honoraire.
42. — M. Le Comte aine est élu membre du Conseil géné-
ral, en remplacement de M. Bertrand, décédé.
H. de Gislain est nommé sous-inspecteur des contributions
indirectes à Tonnerre, en remplacement de M. Rétif.
15. — M. Jules Denis est nommé avoué à Tonnerre, en
remplacement de M. Rathier.
47. — M. de Dartein, ingénieur ordinaire, est attaché au
service spécial de la navigation de la rivière d'Yonne et au
service de construction du chemin de fer d'Auxerre à Nevers,
en remplacement de M. Marini.
18. — M. Ragobert, ancien avoué, est nommé suppléant
de la justice de paix du canton de Joigny, en remplacement
de M. Lefèvre, démissionnaire.
24. — Déclaration de faillite de M. Coppin, notaire à
Villeneuve-sur- Yonne, dont la déconfiture et la fuite causent
une vive sensation.
25. — M. Fenin est nommé greffier de la justice de paix
du canton de Cheroy, en remplacement de M. Vian.
367
FÉvRiEB, 2. — Ouvertare de la première session ordinaire
des Conseils municipaux.
Sont élus : président du tribunal de commerce de Joigny,
H. Bouron fils; juges, MM. Martineau, banquier, à Ville-
neuve, Durand-Gailliout, propriétaire, à Joigoy ; juge-sup-
pléant, M. Baillot-Bourianes.
48. — Mort de M. Alexandre Zabko^ski, préparateur de
chimie au collège d*Auxerre; né à Wilna, il avait pris part à
l'insurrection de Varsovie, avait été enfermé six années au
Spiizberg et plus tard avait participé au célèbre complot de
Strasbourg.
M. Monty, recteur de l'Académie de Besançon, est nommé
recteur de l'Académie de Dijon, en remplacement de M. Cour-
not, admis à la retraite.
43. — M.Cillart deKermaingny, capitaine de gendarmerie,
est nommé à la lieutenance de Joigny.
20. — M. Challan est nommé juge de paix du canton de
Noyers, et M. Simonnard juge de paix du canton d'Ancy-Ie-
Franc.
24. — Tirage au sort des jeunes gens de la classe 4864.
Mars, 6. — M. Grancher est nommé receveur principal
des contributions indirectes à Auxerre, en remplacement de
H. Servais.
8. — Le banquet des anciens élèves du collège d'Auxerre
a lieu dans les salons de l'hôtel du Louvre sous la présidence
de M. Hébert.
40. — Ouverture de la deuxième session trimestrielle des
assises de l'Yonne, sous la présidence de H. le conseiller
Goujet.
22. — La ville de Villeneuve-sur-Yonne est autorisée à
organiser une loterie au capital de 400,000 fr. pour la res-
tauration de l'église Notre-Dome.
H. Hainferme, ancien notaire, est nommé suppléant du
juge de paix du canton de Coulanges-la-Vineuse, en rempla-
cement de M. Salvaire ; M. Denis, suppléant du juge de paix
du canton de Saint- Florentin, en remplacement de M. Rique-
ment.
29. — M. Rabasse est nommé notaire à Noyers^ en rem-
placement de M. Pichenot.
30. — M. Montreuil est élu membre du Conseil d'arron*
358
dissement de Tonnerre pour le canton de Tonnerre; M.
Vacher, membre du Conseil d'arrondissement de Sens, pour
le canton de Pont-sur-Yonne.
Avril, 2. — M"* Précy est nommée directrice des postes à
Arcy-sur-Cure, en remplacement de M°>'' Lormier.
13-11. — Dans la nuit du 13 au 14 la gelée cause les
plus grands dégâts dans les vignes de TAuxerrois.
H. Villemain est nommé membre du Conseil de préfecture
de l'Yonne, en remplacement de H. Clémencet.
16. — H. Droin est nommé notaire à Quarré-les-Tombes,
en remplacement de M. Thiercelin.
19. — M. Besançon est nommé notaire à Saint-Julien-du-
Sault, en remplacement de M. Frécault.
Mai, 7. — H. Rétif est nommé substitut du procureur
impérial à Sens, en remplacement de M. Moisson.
10. — M. Martenot est nommé maire de Cruzy, en rem-
placement de M. Bourguignat.
11. — Cérémonie de la bénédiction de l'église restaurée de
Saint-Florentin par H^ l'archevêque de Sens.
15. — Par arrêté du ministre d'Etat une deuxième troupe
ambulante est créée dans le 4« arrondissement théâtral, dont
l'Yonne fait partie.
19. — Mgr l'archevêque de Sens part pour Rome où ont
été convoqués tous les évéques de la catholicité pour la céré-
monie de la canonisation des martys japonais.
H. l'ingénieur Delaperche est chargé des études de l'em-
branchement d'Avallon â la ligne d'Auxerre à Nevers.
M. Sohier, préfet de l'Indre, est nommé préfet de l'Yonne,
en remplacement de M. Chadenet, admis à faire valoir ses
droits à la retraite.
M. Sohier est promu au grade d'oflGicier de la Légion d'hon-
neur: 13 ans de services, chevalier depuis 1850.
Juin, 3. — Par arrêté de M. le préfet de l'Yonne, M. Hip-
polyte Salvaire, ancien notaire à CouIanges-la-Vineuse, est
nommé inspecteur des enfants assistés du département, en
remplacement de M. Berrade.
8-9. — La Société centrale d'agriculture de l'Yonne tient
sa session publique annuelle dans la ville de Sens.
16. — Ouverture de la deuxième session trimestrielle des
3S9
assises de TYonne, soas la présidence de M. le conseiller
Levesque.
M. Henriquet, procureur impérial, est nommé juge au tri-
bunal de première instance de la Seine.
17. — M. Arbeliot, commandant la 4" brigade de la
division de cavalerie du 3» corps, est appelé au commande-
ment de la subdivision de TYonne, en remplacement de
M. de Lamartinière, nommé à la subdivision de TOise.
Juillet, 1". — Un bureau de distribution est ouvert à
Sépeaux, en remplacement de celui de La Ferté-Loupière,
supprimé.
U. Jeannard est nommé receveur de l'enregistrement et des
domaines à Sergines.
M. Pophilat, notaire honoraire, maire de la Celle-Saint-
Cyr, est nommé suppléant du juge de paix du canton de
Saint-Julien.
Plusieurs Sociétés agricoles du département reçoivent des
récompenses à TExposition universelle de Londres pour leurs
produits et notamment pour les vins exposés.
3. — M. Cornaille, nommé notaire à Sens, en remplace-
ment de M. Frottier, entre en fonctions.
M. Corben est nommé sous-inspecteur divisionnaire des
contributions indirectes à Sens.
5. — La Société des sciences historiques et naturelles de
TYonne tient à Joigny sa séance publique, réunie à la Société
archéologique de Sens. A cette occasion la ville de Joigny a
organisé de^ fé^es et notamment des régates, qui y ont attiré
beaucoup de visiteurs.
6. — M. Courant, procureur impérial à Bar-sur-Aube, est
nommé procureur impérial près le tribunal de première
instance d'Auxerre.
M. Frécaull est nommé notaire à Villeneuve-sur-Yonne.
41. — Les Conseils d'arrondissement se réunissent pour
a première partie de leur session.
22. — Sont nommées directrices des postes : à Pont-sur-
Yonne, Mme Mantelet; à Ancy-le-Franc, Mme Bethfort; à
Saint-Sauveur, Mlle Leroux.
28. — H. Bize est nommé notaire à Noyers, en remplace-
ment de M. Desguerrois.
360
Août, 2. — A Tocc asion de la fête d'Auxerre un grand
concert vocal et instrumental a lieu dans la nouvelle halle
aux grains. On y entend, entr*autres artistes, Mlle Cinti-
Damoreau, le violoniste Sarrazate et le flûtiste Demersmann.
La Société centrale d'agriculture de TYonne commence la
formation, dans chacun des cantons du département, d'une
bibliothèque agricole.
3. — Sont nommés : président du tribunal de première
instance d'Avallon, M. de Roys ; juge au tribunal de première
instance d'Auxerre, H. Cotteau; substitut du procureur im-
périal près le tribunal de première instance de Joigny,
M. Bernard ; près le tribunal de première instance d'Avallon,
M. Faulquier.
41. — La distribution des prix^du collège d'Auxerre a lieu
sous la présidence de M. l'inspecteur d'Académie Buck. Le
discours est prononcé par M. Guinault, licencié ès-sciences
physiques, professeur de physique et de chimie.
Ouverture de la troisième session trimestrielle des assises
de l'Yonne, sous la présidence de M. Saillard, conseiller à la
cour impériale de Paris.
Sont nommés : président du Conseil général de l'Yonne,
M. Larabit, sénateur; vice-présidents, M. le baron Martineau
des Chesnez, et M. le comte d'Ornano ; secrétaire, M. Brin-
card.
12. — M. l'abbé Bravard, vicaire-général du diocèse de
Sens, est nommé à l'évéché de Coutances.
16. — M. le baron de Farincourt, sous-préfet de l'arron-
dissement de Sens, M. Marie, docteur en médçcine, à Au-
xerre, et M. Foacier et M. Houdaille, membres du Conseil
général de l'Yonne, sont nommés chevaliers de la Légion
d'honneur.
M. le comte d'Ornano est promu au grade de commandeur,
et M. Buret de Sainte-Anne, maire de Champvallon, au grade
d'officier.
Un grand concours de musiques d'harmonie, de fanfares
et d'orphéons a lieu pour la cinquième fois à Vermenton.
22. — M. Bérard des Glajeux est nommé substitut du
procureur impérial près le tribunal de première instance
d'Auxerre.
25. — La session du Conseil général s'ouvre sous la
présidence de M. le sénateur Larabit.
364
28. — M. le préfet de FTonne, MM. les membres du Con-
seil général, les présidents et juges des tribunaux civil et de
commerce, MM. les membres du parquet, le Conseil muni-
cipal et les fonctionnaires des divers ordres civils et adminis-
tratifs procèdent à la cérémonie de la pose de la première
pierre du palais de justice d'Auxerre.
Septembre, 2. — M. Monin est nommé huissier à Vermen-
ton, en remplacement de M.Loury, et M. Martin, greflSer de
la justice de paix du canton de Cruzy-le-Châtel, en remplace-
ment de M. Coquelu.
6. — M. Rey est nommé inspecteur des contributions
indirectes à Joigny, en remplacement de M. Saussay.
8. — H. Challe, membre du Conseil général, président de
la Société des sciences historiques et naturelles, et vice-pré-
sident de la Société centrale d'agriculture de T Tonne, est
nommé président général du Congrès scientifique de France,
réuni à Saint-Etienne pour sa vingt-neuvième session an-
nuelle.
M. Brissout de Barneville est nommé procureur impérial
à Joigny; M. Bonnet substitut du procureur impérial près le
tribunal de Tonnerre.
25. — Ouverture des vendanges à Auxerre.
29. — Les Conseils d'arrondissement se réunissent pour
la deuxième partie de leur session.
Mme Brunot est nommée directrice des postes à Saint-
Sauveur.
Octobre, 6. — M. Durville est nommé juge de paix du
canton de Charny, en remplacement de M. Lavollée.
22. — Un arrêté préfectoral institue dans les communes
des comités de patronage des enfants assistés.
28. — Le sacre du nouvel évéque de Coutances, Mgr Bra-
vard, auparavant vicaire-général du diocèse de Sens, est
Tobjet dans la cathédrale de cette dernière ville d'une impo-
sante cérémonie.
Novembre, 2 et 3. — Une exposition des vins nouveaux
de la Bourgogne a lieu à Beaune. Les vins de l'Yonne s'y
placent avec honneur à côté de ceux de la Côte-d'Or.
4. — Rentrée des tribunaux. Une messe du Saint-Esprit
est dite dans la grande salle du palais de justice d' Auxerre.
362
La publication des quantités de vin récoltées sur la com-
mune d'Auxerre en 1862, révèle un excédant de 6,685
hectolitres sur Tannée 1861.
15. — M. Mallet est nommé à la sous-intendance d'Au-
xerre, en remplacement de M. deCappe, appelé à la division
d'Alger.
24. — M. Dourneau, juge de paix du canton de Seignelay,
meurt à Auxerre.
M. Edmond Berault est nommé inspecteur des postes à
Auxerre, en remplacement de M. Lemoine.
DÉCEMBRE 6. — Le 20* banquet annuel des anciens élèves
du collège de Sens a lieu à THôtel du Louvre.
15. — La 4e session trimestrielle des asssises de l'Yonne,
sous la présidence de H. Uetzinger.
H. Belgrand, ingénieur en chef des travaux de la ville de
Paris, est nommé membre du Conseil général de TTonne, pour
le canton de Guillon, en remplacement de M. de Labrosse,
démissionnaire.
YOITURIERS, MESSAGERS ET COMMISSIONNAIRES.
1^ Par ordre alphabétique des Hôtels et Auberges à Âuxerre,
Bertheâu, rue Bourneil. Comm. de Lain, Lainsecq et environs, 2 fois par semaine.
BouGHERAT, porle Chantepiuot. Delacour, à Joux-la-YilIe, \ fois par semaine;
Brandin, à Noyers; Gallois, à Mailiy .Château ; Rocher, à Coulanges-sur-Yonne ;
Menassier, à Héry, 2 fois par semaine.
BounARD, rue du Pont. Debriat, à Seignelay, tous les jours.
Bourgeois, avenue de la Gare. Berthelot et Grenan, service régulier d' Auxerre à
Avallon, tous les jours.
CouTURAT, faubourg Saint- Gervais. Service régulier d'Auierre à Yennenton, à 4
heures du soir.
Épée (Hôtel de V). Comm. de Conrson, lundi et vendredi.
Fontaine (Hôtel de la), service d'Auxerre à Aillant par Guerchy, Branches et Ap-
poigny, tous les jours.
GiRACDON, rue Française. Comm. de Saint-Cyr-les-Colons, le jeudi.
Jacquiet, rue de l'Arquebuse. Robineau et Grenan, à Saint-Fargeau et Bléneau,
2 fois])ar semaine; Cheminant, à Toucy, id.; Beausire, à Bonny-sur-Loire, tous
les 15 jours.
LoRiMT^ place Robillard. Lepr^tre, à Appoigny, lundi, mercredi et vendredi ; Fica-
tier, a Basson et Joi^ny^ lundi et vendreai; Duthel, à Cheny, Laroche et Joigny,
lundi et vendreili régulier; Moreau, à Ormoi, Chemilly et Beaumont, lundi;
Guillot. à Brienon, lundi et vendredi; Champeaux, à Chablis et Tonnerre, lundi,
mercredi et vendredi; Lamotte, à Yermenton, lundi, mercredi et vemiredi; De-
faix, à Cravan et Avallon, lundi et vendredi; Rapin, à Coulanges-Ia-Yineuse,
lundi, mercredi et vendredi régulier ; Célestin, à Migé, lundi et vendredi ; Gar-
dier, à Coulanges-sur-Yonne et Clamecy^ lunili et vendredi régulier; Auge, à
Lainsecq^ et environs, mardi; Guilletat^ a Etais et Druyes, 1 fois par semaine;
Roblin, a Leugny, lundi et vendredi resnlier; Malv]^* À Ouaine, lundi et ven-
dredi régulier; Souilard, à Chichery, 2 fois par semaine.
LouRY, rue Bourneil. Yignet, desservant à Toucy, Mézilles, Saint-Fargeau, Bonny
et Orléans, 1 fois le mardi; Billard, d'Auxerre à Nevers, aller et retour, tous les
10 jours; Rollin, à Etais, 1 fois par semaine; Ti grain, à Saint-Sauveur, t fois
par sem.; Fontrier, à Saint-Sauveur, 2 fois par semaine.
Martin, place des Fontaines, à côté de la Halle. Plessis, à Ouaine. 2 fois par sem.;
Duval, à Maligny, I fois par sem.; Poirier, à Mont-Saint-Sulpice.
Marceau, place aux Liens. Breuillé, à Cravant, Yermenton et Avallon, lundi et
vendreai régulier; Patin, à Druyes et Etais, 2 fois par semaine.
Mjzier, porte d'Ëgleny. Julien Baudenay, à Aillant, Charny et environs 2 fois par
semaine régulier.
Naux, rue de l'Arquebuse. Jean, à Joux-la-Yille, lundi et vendredi, régulier.
Petit, porle du temple. Guillaumot, à Cosne, le jeudi.
Putois, faubourg Saint-Martin-lès-Saint-Marien, près le Pont. Yoiiurier de Troyes
par Ncuvy-Sautour. *
RENÉ Melotat, rue Saint- Yigile. Rétif, à Joux-Ia-Yille, 2 fois par semaine; La.
proste, à Ligny, id.; Grosjean, à Ligny, id.; Coquet, à Saint-Cyr-les- Colons, id.
Rigault, porte d'Kgleny. Prévost, à Charny, Yilliers-Saint-Benott et environs, cor-
respondance avec Montargis, 2 f. par sem. régul.; Maréchal, à Egleny et Beau-
voir, id.; Didier et Gremetf pour Aillant, Saint- Maurice, Paris, le vendredi;
Flagneau, à Courson et environs. Coulanges-sur-Yonne et Glamecy, 2 f. par sem.
Sassey, rue du Pont, Tournaire, à Seignelay, tous les jours; Maugras, a Ligny,
3 fois par semaine.
364
SnviN, place du Marché. Comm. de Courson, landi et vendredi; Fleury, 3 fois
par semaine.
T1S8U-C0QUIBUS, faubourg Saint-Cïervais, près le Pont. Maloigne, de Darnecy, pour
Corbigny, Tannay et environ, i fois par semaine; Brûlot, à L'Isle^ur-Serein,
sans époque fixe.
2^ Par ordre alphabétique des localitéi destervies.
Aillant. — Mizier, Rigault, hôtel (!e la
Fontaine.
Appoigny. — > Lorimv. i<I.
Avallon. — Bourgeois, Lorimy, Marceau.
Basson. — Lorim^r.
Beaumont. — Lorimy.
Beauvoir. — Rigault.
Bléneau. — Jacquiet.
Bonny-sur-Loire. — Jacquiet, Loury.
Branches. — Hôtel de la Fontaine.
Brienon. — Lorimy.
Chablis. — Lorimy.
Charoy. ~ Mizier, Rigault.
Chemuly. — Lorimy.
Cheny. — Lorimy.
Chichery. — Lonmy.
Clamecy. — Lorimy, Rigault.
Corbigny. — Tissu.
Cosne. — Petit.
Coulanges-la- Vineuse. — Lorimy.
Coulanges-8ur- Yonne. — Boucherat, Lo-
rimy, Rigault.
Coursôn. — Hôtel de l'Épée, Sirvin, Ri-
gault.
Gravan. — Lorimy, Marceau.
Druyes. — Lorimy, Loury, Marceau.
Egleny. — Rigaull.
Elais. — Loury, Lorimy.
Fleury. — Sirvin.
Guerchy. — Hôtel de la Fontaine.
Hèry. —Boucherai.
Joigny. — Lorimy.
Joux -la- Ville. — Boucherat, Naux, René
Mélotat.
Lain. — Berlheau, Lorimy.
Lainsecq. — Bertheau, Lorimy.
Laroche. — Lorimy.
Leugny. — Lorimy.
Ligiiy. — René Melotat, Sassey.
Lisle-bur-Serein. — Tissu.
Mailly-Château. — Boucherat.
Maligoy. — Martin.
MeziTles. — Loury.
Migé. — Lorimy.
Moutargis. — Rigault.
Mont-Saint- Sulpice. — Martin.
Neuvy-Sautour. — Putois.
Nevers. — Loury,
Noyers, — Boucherat.
Orléans. — Loury.
Ormoi, — Lorimy,
Ouaine. — Lorimy, Martin.
Rogny. — Jacquiet, Loury.
Saint Gyr-les-Colons. — Giraodon, René
Mélotat.
Saint-Fargeau. — Jacquiet, Loury.
Saint-Maurice. — Rigault.
Sainl-Sauveur. — Loury.
Seipnelay. — Boudard, Sassey.
Tannay et environs, — Tissu.
Tonn»Tre. — Lorimy.
Toucy. — Jacquiet, Loury.
Troyes. — Putois.
Vermenlon et environs. — Gouturat, Lo-
rimy, Marceau.
Villiers-Saint-Benott et environs. — Ri-
gault.
VOITURES PUBLIQUES
D^AUXBHEB AUX LOCALITÉS CI-APBÈ8 :
AtLLANTy par Guerchy, Branches et Appoigny, tous les jours^ hôtel de la
Fontaine. Départ à i h. du soir.
AvALLON, à la gare, i h. 20 m. du matin, 13 h. 15 s. — Dép. d'Avallon,
5 h. m., i h. s., B h. âO s.
Chablis, hôtel du Léopard, 5 h. du soir.
Cbatbau-Ghuion, dép. d'Auxerre, 4 b. du m. — De Cbiteau^Gbinon, 40 h.
du matin.
Chatel-Gensoib, hôtel du Léopard, 3 h. du soir.
Clahbcy, à la gare, dép. d'Auxerre, 12 h. 15 du s., 5 h. s. — DeClamecy,
6 h. m., 1 h. s.
La CHABrrÉ, corresp. avec Nevers, à la gare; dép. d'Auxerre, 12 h. 15 du s.
— De la Charité, 7 b. m.
Chatillon-en-Bazois, à la gare, dép. d'Auxerre, 11 b. 50 s. — De Cbâtil-
lon-en-Bazois, 2 h. s.
CosNB, à la gare, dép. d'Auxerre, 5 h. s. « De Gosne, 5 h. m.
Nbvebs, par Giamecy, à la gare, dép. d'Auxerre, 11 h. 50 s. — De Nevers,
7 h. s.
Paris, hôtel du Léopard, bureau des Messageries impériales,
Saint-Bbis, (dépêches) 2 fois par Jour, V. Barré, r. du Temple.
Saint-Sauveub, par Leugny, b. de la Fontaine. Dép. à 5 h. 1|2 du soir.
SAUfT-FABOEAU, corrosp. avec Orléans par Toucy, Briare et Gien. Dépêches,
1 b. du matin, V. Barré, r. du Temple.
Saint-Flobentin, hôtel de TÉpée, dép. à i h. Ii2 du soir.
ToiiNBBBE, voiture David, 7 b. 1(4 matin, corr. avec Ghâtlllon et Troyes.
ToucT, tous les jours, hôtel de FEpée, 5 h. du soir, corr. avec St Sauveur.
Tbotbs, corr. avec Ghaumont et la Lorraine, passant par Chablis, Tonnerre
(corr. avec Châtillon-sur-Seine), et Ervy; départ tous les jours, à 7 h. Ii2 du
soir, hôtel du Léopard.
Vermenion, hôtel du Léopard, entreprise Martin, à 12 h. et à 5 b. du soir.
CHEMIN DE FER DE PARIS A LYON.
ENBBANCHEIIENT D'AUXEBBB A LABOCBE.
ENTREPRISE GÉNÉRALE DES COCHES
DE LA HAUTE-SEINE, DE L'TONNE ET DES CANAUX AFFLUENTS.
Bureaux : Quai Bourbon, à Auxerre; et, à Paris, port Saint-Bernard et port
de Bercy, 45.
Auo. JOSSIER, propriétaire de l'Entreprise générale des Coches.
Deux départs par semaine de Paris et d'Auxerre, mercredi et le dimanche.
TABLE ALPHABÉTIQUE
DES DEUX PREMIÈRES PARTIES DE l'aNNUAIRE.
pages.
A
Abattoir d'Auierre 78
Académie de Dijon 95
Adjoints aux maires 69
Administration civile 49
Administration ecclé-
siastique 85
Admioist. financière 104
Administ. de la justice 86
Administ. militaire 101
Administ. municipales
des principales villes
du département 78
Administ. des postes 114
Administ. des lignes
télégraphiques 123
Affenda municipal 17
Algérie 47
Aliénés (asile dép. des) 80
Ambassadeurs 30
Archevêques et évèques 41
Architectes.départem. 80
Architec.des mon. bist. 132
Archives de TYonne 53
Armée. Eta^m8j. général 47
Assistance judiciaire (bu-
reaux d') 94
Association des demoisel-
les économes, à Sens 143
Association des anciens
élèves du collège
d'Auxerre 142
— du collège de Sens. 142
Atelier de charité d'Aux. 140
Avocats )
Avoués )
V. Tribunaux.
Bâtim. civils (conseil des) 80
Bibliothèques publiques 131
Bureaux de la préfecture 50
— de postes 116
— de bienfaisance 139
C
Caisses d'épargnes 139
Cadastre 105
CabinetdeM. le Préfet 49
Calendrier 5
Canal de Bourgogne 125
— du Nivernais 124
Chambres consultatives
des arts et manufac-
tures à Sens 138
pages
— d*agriculture 135
Chapitre métropolitain 85
Changements survenus
depuis le tirage 144
Chefs-lieux de préfec-
ture 42
Chemin de fer 121
Chemins vicin. (serv.dés) 126
— (nomenclature et
itinéraire des) 127
Circonscrip. académiq. 46
Comices agricoles 1 37
Comité de l'Annuaire 1
Comi tés gratuits de con-
sulta tion des hospices 82
— des travaux hist. 155
— de patronage des en-
fants assises 59
des travaux hist. et
soc. savantes 132
Commissaires de police
cantonaux 103
— priseurs 92
Commission d*examen
pour l'instruction se-
condaire 96
—d'examen pour l'ins-
truction primaire 96
Commission permanente
de l'Annuaire 1
—de surveillance des
prisons départem. 84
Commissions de statist. 136
Commission d'inspect.
des pharmacies 58
Commissions hippiq. 138
Communes du départ,
comp. chaque canton 54
Communes du déparle-
ment ( superiicie, re-
venu, dislances judi •
ciaires, noms des can-
tons et bureaux de
poste 60
(population , maires,
adjoints, curés el ins-
tituteurs par arrond). 69
Comput ecclésiastique 3
Conférences deSt-Vin-
cent de Paul 141
Conseil départemental
d'instruction publique 95
— d'Etal 36
pages.
Conseil de préfectare 49
— généial de TYonne 56
—d'arrondissement 57
— municipaux des prin-
cipales villes 78
Conseils des ministres 33
— d'hygiène 56
Conservateurs des hy-
pothèques 113
Conservations forestières 45
Contributions directes
(personnel) 10|
— indir. (persoo.) ilf
Corps législatif 34
Correspondants de
l'Annuaire l
Cour de cassation 37
— impériale de Paris 39
— impériales de Frmce
et départements qui
en ressortissent 40
— d'assises dePYenne 86
— des comptes 38
Cours de la lune 5
Cours gratuit de dessin
d'Auxerre 134
— de Sens 134
Cours normal d'instita*
trices 144
Curés 69
D
96
Délégués cantonaux
Départements de la
France 42
Dépôt de mendicité 139
Desservants 69
Diocèse de Sens 85
Directions générales des
contributions direc-
rectes 104
— douanes et contrib.
indirectes, etc. 111
Division de la France en
départements 42
Dfvision militaires 43
E
Eaux et forêts 114
Eclipses 4
Ecole normale primaire 97
Embranchement de La-
roche à Auxerre 122
367
pages.
Enfants assistés (service
des) 83
Enregistrement et do-
maines 113
Ères et supputations
chronologiques 3
Etat-maiorTcorpsd'} 47
Eitinction de la mendi-
dicité (assoc. pour I*) 140
Ferme-école
>êtes mobiles
Foires de l*Tonne
Forêts
G
Garnisons
Gendarmer, de ITonne
Génie
Gttes d*éupes
H
Haras
Haute-cour de justice
Hospices
Huissiers
I
Inspecteurs de Tinstruc-
tion primaire
Inspection de TAcadém.
Inspection des monu*
ments historiques
Instituteurs communaux
Instruction publique
— (Etablissements d*)
J
Jardin des plantes dé-
partemental
Jours de la lune
— du mois
— de la semaine
Justices de paix
Lever et coucher du
soleil
Lever et coucher de
la lune
137
3
5
45
101
101
f02
138
38
82
03
96
95
132
95
96
134
5
5
5
89
piges.
Lignes télégraphiques 123
M
Maires 69
Maison d*arrêtd*Âuxerre 84
Maison de l'Empereur 30
—de l'Impératrice 32
— des enfants de France 33
Maisons des prêtres auxi-
liaires, k Pontigny 85
Maréchaux de France 47
Médecins des enfants
assisté* 58
Mendicité (dépôt de) 139
Ministres sans portefeuil. 25
Monuments historiques 132
N
Navigation de TYonne et
du canal du Nivernais 12^
Notaires 90
O
Orphelinats d*Âuxerre 141
Orphelinat départemen-
tal à Sens 138
Payeur dudépartement 104
Pénitencier departem. 84
Percepteurs (personnel
des) 106
Ponts et chaussées 118
Populat. des communes
de la France 42
Population totale du dé-
partement 4
Position géographique
du département 4
Postes aux Iettres(bar). 116
Postes aux chevaux 1 16
Préfecture de l'Yonne 49
Prisons du département 84
Puissances 27
Q
Quatre-temps
R
Recette générale
3
104
pages.
Aecev. de Tenregistr. 133
Routes impériales 118
— départementales 1 18
S
Saisons (commencement
des) 4
Salles d'asile 141
Sapeurs-pompiers ' 144
Séminaire diocésain 80
Sénat 33
Service hydraulique 49
Service vicinal 120
— personnel 126
Société de charité ma-
ternelle d'Auxerre 141
Société des Sciences
historiques et natu-
relles de l'Yonne 132
— archéologiquedeSeni 133
— d'études d^Avallon 131
— des amis des arts 133
— médicale de l'Yonne 184
— de prévoyance et de
secours mutuels des
médecins de l'Yonne 135
— de secours mutuels 141
Sociétés d'agriculture 136
Sociétés musicales 143
Société du prince impé-
riale. Prêts de l'en-
fance au travail 438
Sous-Préfectures 53
Souverains de l'Europe 27
Suppléants des juges de
paix 90
T
Théâtres 143
Trésor 104
Tribunaux civils 8e
~ de commerce 89
V
Vaccine 58
Vérificateurs des poids
et mesures 105
Ville s libres
Yonne (rivière d')
124
TABLE ALPHABÉTIQUE DE LA TROISIÈME PARTIE DE L*ANNVAIRE.
Pagts.
A
Aceolay 236
Albéric (Saint) abbé
de Ouincy 401-193
Albéric il id. 223
Amyot 280
Annay-la-G6te 219
Annéot 268
AsDières 265
Aaxerre 311
Aymé de Cboiseal 58
Arcy-sur-Cure (grot-
tes) 11-241
Asquins 249
Avallon 25-312
B
Baillot (Catherine) 40
Bazardetde Boucher
(maison de) 70
Beaavarlet 45
Bessey-sar-Gure 241
Blannay 247
Bois d'Arcy 247
Bros.es 249
94
265
278
331
Carré (Paul)
Chamoux
Cbichy
Conseil général
D
Bagand 41
Domecy sur le Yanlt 252
Bomecy-sur-Care 272
Doché 31
E
Etienne (Saint) 191
F
Fontenay près Vézelay 272
Poissy-sous-Véaelay 270
Fort-fipice 226
Pages.
6
Garin 199
Garmond 199
Gaucbier de Noyers 50
Gauthier (Saint) 214
Girolles-les -Forges 271
Givry 270
Grosjean (Dominique) 46
Guillaume (abbé de
Quincy) 219
Guisdebert 55
H
Harding (Etienne) 191
Hauteri?e 278
Héry 276
Hugues (de Quincy) 196
I
Island-le Saulsois 252
J
Jean !«' (abbé de
Quincy) 206
Jean III id 230
Jean IV id. 224
JeandeThil-en-Auxois 51
Jeanne de Mercœur 107
Jeaurat 159
Joigny 103-313
Jubelin 39
L
Laing (maison de) 60
Leviste (Antoine) 45
Lezinnes 225
Lucy-sur-Cure 240
I
Millon abbé de Quincy 203
Molard (Nicolas) 47
Montillot 248
Muy (comte de) 40
0
01ivier(abbé de Quincy 208
Pages.
P
Pacy 225
Pé (maison du) 67
Pbilippe-le-Bon 226
Pierre-Perthttia 271
Pontaubert 255
Puisayé 8-20
Q
Quincy (abbé) 189
R
Rainard I (abbaye de
Citeaux) 219
Baguier 45-?i6
Bicher 174
Robert (Saint) 191
Robineau-DesToidy 3
S
8t-Germain (abbaye) S2
St-Moré ' «44
St-Père-s.-Vézelay 256
St-Sauveur S4
Seignelay 274
Sennevoy (maison de) 207
Sermizelles 246
Stuart (maison de) 60
Tanlay
Tharoiseau
Tharot
Tonnerre
Trahy (Claude)
U
Urbain P»
?
Vault-de-Lugny
Vermenton
Vézeiay
Vézinnes
Vouienay
191
255
268
120-314
291
195
266
159-236
257
33
245
PLACEMENT DES DESSINS.
Pages.
Portrait dn docteur Roblncan-Desvoldy, (3* paKie). a
Fac-similé d'un plan de la ville de Joigny avant 1677. i«>
Le Pont de Joigny en 1830. ^^^^, ^ "5
Le Pont de Joigny avant sa restaurati n (1861). *«
— après sa restaoration (1862). ^ . ^ . ,, * j », -» w..#-. J?ê
Plan de la ville de Véwslay, clochers de la Vallée de la Gare et Montogne de Mont Marte. »5
Panorama de Vézelay. ^
Porte Sainte-Croix b Vételay. "^
Le pian de l'Eglise «t dn Château de Véiinnes qui doit accompagner la noUce de M. Umalstic
sera publié avec l'Annuaire 1864.
BMULTDM. - Ajouter, dans la première partie de l'Annuaire, aux étobUsiemenu d'iastraetiQ» da
département : Govrs noimai d'iastitatriees a Aaxem.
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