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Full text of "Annuaire historique du departement de l'Yonne"

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ANNUAIRE^:.. 


HISTORIQUE 

DU  DÉPARTEMENT  DE  L'ÏO 


27*  ANNÉE. 


ÂUXERRE 

PERBIQUET  ET  ROUILLÉ,  ÉDITEURS,  RUE  DE  l'AUlS,  31. 


1863 


m3 


Le  volume  de  XAnnuairt  hiitarique  et  statistique  de  C  Yonne  pour  1862 
contenait  dans  sa  3*  partie  les  travaux  suivants  : 

i*  Les  BourguigBons  et  les  Champenois  à  Constant!  nople  et  en  Morée,  par 
M.  Félicien  Thierry. 

2*  Les  Orry  de  Fulvy,  par  M«  Ernest  Petit,  de  Vausse. 

3*  [iéonde  Bastard,  notice  biographique  par  M.  Aimé  Ghérest. 

W  Les  transports  sur  Tembranchement  d'Auxerre  à  Laroche,  en  1859  et 
1860. 

5<>  Le  tableau  des  mercuriales  du  département  de  1850  à  1860. 

6^  Un  résumé  analytique  de  ces  tableaux. 

V  Les  mercuriales  par  quinzaine  des  principaux  marchés  du  départe- 
ment. 

8«  Population  comparée  de  TAvallonnais  sous  Louis  XVr  et  sous  Napoléon 
I[[,  par  M.  Baudot. 

9*  La  Puisaye,  par  M.  B.  Duranton. 

IQo  Recherches  sur  la  vie  moyenne  comparée  dans  les  37  cantons  du  dé- 
partement de  TTonne,  par  M.  Emile  Duché. 

11*  Mouvement  de  la  popuiaiion  du  département  de  rïonne  pendant  les 
années  1852  à  1860  inclusivement. 

ISo  Le  \A^  voyage  pittoresque  dans  TYoune,  par  MM.  G.  Gotteau  et  Petit. 

IS""  Le  sommaire  des  travaux  du  Conseil  G^^.néral,  session  de  1861* 

Les  dessins  publiés  dans  V Annuaire  1862  sont  : 

Panorama  de  la  ville  d'Avalloo,  vue  prise  de  la  montagne  des  Alleux. 

GhÂteai  de  Cbamplgnelles,  façade  sur  le  jardin,  d'après  un  ancien  dessin. 

Château  de  Cbasiellox,  Tue  prise  de  la  route  d'arriTéc. 

Gbitean  de  Kailly,  vue  de  la  vallée. 

Tombes  de  Quarré  les-Tombes. 

Portrait  de  M.  le  comte  Léon  de  Bastard,  d'après  une  photographie. 

Voir  à  la  fin  du  volume  le  classement  des  dessins  de  \\4nnuaire  pour  1863. 


TABLE  PAR  ORDRE  DES  MATIERES. 


Comité  général  de  l'Annuaire  1 

Commission  permanente .    id.  — 

Correspondants.    .    .    .    id.  — 

PREMIÈRE  PARTIE.  —  calendrier. 

Kres  et  supputations  chronologiques  3 

Cimput  ecclésiastique  — 

Quatre-(en)ps  — 

l'êtes  mobiles  — 

Commencement  des  quatre  saisons  4 

Eclipsés  — 

Position  géographique  du  département  — 

Population  totale                 —  — 

Calendrier  civil  5 

Lever  et  coucher  du  soleil  — 

Cours  de  la  lune  ~ 

Foires  de  l'Yonne  — 

Agenda  municipal  17 

DEUXIÈME  PARTIE. 

criAP  I•^  Documents  généraux. 

Puissances  27 

Liste  des  souverains  et  des  princes  — 

Républiques  29 

Villes  libres  — 
Ambassadeurs  et  ministres    français 

près  les  puissances  étrangères  30 

Maison  civ.  de  l'Empereur  des  Français  — 

Maison  militaire  32 

Cent-Gardes  — 

Maison  de  l'impcratrice  — 

•—       des  enfants  de  France  33 

Conseil  des  Ministres  — 

Ministres  sans  portefeuilles  — 

Sénat  _ 

Corps  législatif  34 

Conseil  d'Etat  :J6 

Cour  de  cassation  37 

Haute-Cour  de  justice  38 

Cour  des  comptes  — 

Cour  impériale  de  Paris  39 

Cours    impériales  des  départements  40 

Archevêques  et  Evèques  français  41 

DÎTision  de  la  France  en  départements  42 

Conservations  forestières  45 

Service  forestier  en  Algérie  — 
Nouvelles  circon«criptions  académiques  46 

Armée.  —  Maréchfmx  de  France  47 

Divisions  nr.ilitaircs  47 

—           —    A  literie  — 

aup.  2.  Dépjtrlement  de  l'Yonne, 

SECTION  T'.  AnMIMSTliATIO.N  CIVILE. 

Préfecture  de  l'Yonne  49 

Conseil  d(?  prélecture  

Cabinet  du  Préfet  

Bureaux  «^O 

Archives)  53 

Sous-Préfectures  «. 


Communes  composant  chaque  canton  5i 
Conseil  général  de  l'Yonne  56 

Conseils  d'arrondissement  par  canton  57 
Commissions  dUnspect.  des  pharmacies  58 
Médecins  des  enfants  assiistes  — 

Conseils  d'hygiène.— Vaccine 
Comités  de  patronage  des  enfants  assistés  59 
Tableau,  par  ordre  alphabétique,  des 
483  communes  du  département  de 
r Yonne,  avec  le  chiffre  de  la  su- 
pcrticie ,  celui  du  revenu  foncier, 
les  distances  Judiciaires,  le  nom  du 
canton  et  du  bureau  de  poste  aux- 

Sneis  chaque  commune  appartient  60 
leau  des  communes  par  arrondisse- 
ment et  I  ar  ordre  alphabétique,  po- 
pulation, noms  des  maires,  adjoints, 
curés,  desservants  et  instituteurs  du 
département  69 

Administrations  municipales  des  prin- 
cipales villes  du  département  78 
Architectes  départementaux  80 
Conseil  dép.  des  bâtiments  civils  — 
Asile  départemental  des  aliénés  — 
Hospices.  Comités  gratuits  de  consul  t.  82 
Hospices  communaux.  Comm.  adm.  — 
Service  des  enfants  assistés  83 
Prisons  du  département  84 
Pénitencier  départemental  — 
Maison  d'arrêt  d'Auxerrc  — 
Comm  do  surveillance  des  prisons         — 

SECTION  il.  ADMINISTRATION  ECCLÉSIASTIQUE. 

Diocèse  de  Sens  85 

Chapitre  métropolitain  — 

Maison  des  prêtres  auxiliaires,  à  Pon- 

tigny,  et  succursale  de  Sens  — 

Grand  séminaire  diocésain  86 

SECTION  m.  AOv;I    IbTRATION  DE  LA  JUSTICE. 

Cour  d'Assises  ^:6 

Tribunaux  de  première  instance  — 

Avoués,  avocats,  etc.  87 

Tribunaux  de  commerce  88 

Justices  de  paix  89 

Suppléants  90 

Notaires  — 

Commissaires-priseurs  92 

Huissiers  93 

Bureaux  d'assistance  judiciaire  9 S 

SECTION  IV.  INSTRUCTION  PUBLIQUE. 

Académie  de  Dijon  93 

Inspection  de  T Yonne  — 

Conseil  départemental  — 

Inspecteurs  de  flnslruction  primaire  96 

Délégués  cantonaux  — 

Comm.  d'examen  (instruc.  second.)  — 

Comm.  d'examen  (ini^truc.  primaire)  — 

Etablissements  d'instruction  — 


SECTION   V.  ADXINISTnATIOX   MILITAIRE. 

±"  dirision  militaire  101 

GarnisoDs  — 

Gttes  d'étapes  102 

Gendarmerie  — 

Commissaires  de  police  cantonaax       103 

SECTION  VI.  ADHIiMSTRATION  FINANClèBE. 

Recette  générale  104 

Trésor  — 
Direction  des  contributions  directes  et 

du  cadastre  — 
Vérificateurs  des  poids  et  mesures  105 
Percepteurs  et  perceptions  106 
Direction  générale  des  douanes  et  con- 
tributions indirectes  111 
Direction  départementale,  idem  — 
Inspeciions  et  sous-inspections  — 
Enregistrement  et  domaines  113 
Eaui  et  forêts  114 
Administration  des  Postes  — 
Maîtres  de  poste  117 


SECTION  VU.  PONTS  ET  CHAUSSÉES. 


118 


119 


Service  ordinaire 
Routes  impériales 

—     départementales 
Service  hydraulique 
Bureaux  de  Tingenieur  en  chef 

Service  des  ingénieurs  ordinaires  — 

Chemin  de  fer  de  Paris  à  Lyon  121 

Embranch.  de  La  Roche  à  Auierre  122 

Chemin  de  fer  d'Auxe^re  à  Clamecy  123 

Adminisir.  des  lignes  télégraphiques  — 

Canal  du  Nivernais  et  rivière  d*Yonne  124 

Canal  de  Bourgogne  — 

Service  vicinal  —  Personnel  126 

Chemins  de  grande  communication  127 

—     de  moyenne  communication  129 

SECTION  VIII.   KTABLISSEMENTS  DIVERS 
D*UTILITÉ  PUBLIQUE. 

Bibliotbëqves  publiques  131 

Inspection  des  monuments  historiques  132 
Arcnitectes  id.  — 

Monuments  classés  — 

Sociétés  et  établissements  scientifiques 

et  artistiques  — 

Sociétés  médicales  131 

Sociétés  et  établissements  agricoles  et 

industriels  135 


Sociétés  et  établissements  charitables 

et  de  bienfaisance  138 

Société  i  de  Secours-mutuels  141 

ThéAtres  et  sociétés  m  usicales  1 43 

Compagnies  de  sapent s-poropiers  144 

Changements  survenus  depuis  le  tirage  — 

TROISIÈME  PARTIE. 

SlalUtique,  Sciences  et  ArU. 

Notice  biographique  sur  le  docteur 
Robinead-Desvoidy,  par  M.  Emile 
DucnÉ,  membre  du  Conseil  général 
de  l'Yonne 3 

Vezinnes,  par  M.  Lk  Maistre,  cheva- 
lier de  ta  Légion-d'Honneur.  ...    33 

Notice  historique  sur  le  pont  de  Joi- 
gny.  par  M.  L,  Desmaisoks  ....  103 

Le  peintre  Etienne  Jkauhat,  de  Ver- 
menton,  par  M.  Sylvain  PUYCIIEVIKR  159 

Histoire  de  l'abbaye  de  Quincy  (1" 
partie),  par  M.  Eue.  Lambert      .  189 

Documents  inédits  sur  les  sièges  de 
Lezinnes,  Pacy  et  Avallon,en  1433, 
par  M.  ËRNEST  Petit,   de  Vausse.  225 

Dix  -  septième  Voyage  pittoresque 
dans  l'Yonne,  par  MM.  Gustave 
Cotteau  et   Victor   Petit 235 

Jacques  Amyot,  par  M.  Flandin, 
membre  du  Conseil  général  de 
l'Yonne .280 

Commerce  et  Industrie  dans  le  dé- 
partement de  l'Yonne,  statistique.  309 

Transfjorts  sur  le  chemin  de  fer 
d'Auxerre  à  Laroche  en  1861,  sta- 
tistique   316 

Mouvement  de  la  population  dans 
l'Yonne  en  1861,  statistique.  .  .  .  321 

Objets  soumis  aux  droits  d'octroi 
dans  l'Yonne  en  1861  et  1862,  sta- 
tistique   325 

Navigation  de  TYonne  et  canaux  en 
1861  et  1862,  sUtistique 328 

Sommaire  des  travaux  du  Conseil 
général,  session  de  1862 331 

^lÉLANGES. 

Faits  généraux. 

Faits  départementaux. 

Voituriers,  messagers  et  commissionnaires* 

Voitures  publiques 


ANNUAIRE 

STATISTIQUE 

DU   DÉPARTEMENT  DE  LTONNE 


COMITÉ  GÉNÉRAL  DE  L'ANNUAIRE. 

M.  le  PuÉFET,  Président;  —  MM.  Badin-d'hurterise,  Barry,  Baudoin, 
BoNNEviLLK,  Ic  cointe  DE  Bressieux  ,  Brinquart,  Ghalle,  GOUTURAT/ 
Deligand,  Dhumez,  Camille  Doucet,  Duché,  Dupont-Delporte,  Andoche 
Fkbvre,  Fuxoin,  Foacier,  Frémy,  Glérin  de  Vaux,  Guillot,  baron 
DU  Havelt,  Holdaille,  Larabit,  Eugène  Le  Comte,  Le  Cohte  aioé, 
Eugène  Lemaire,  Martenot  aîné,  le  baron  Martineau  des  Ghesnez, 
Rampont-Lechin,  le  comte  Rodolphe  d'Ornano,  Précy,  Rabé,  Rétif,  le 
marquis  de  Tanlay,  Textoris,  de  Virieu  et  Vuitry. 

COMMISSION  PERMANENTE. 

M.  le  Préfet,  Président;  MM.  BADm-D'HuBTEBiss,  Ghalle,  Quantin, 

N.,  membres, 

CORRESPONDANTS. 

MM.  BrLGUAniD,  ingénieur  en  chef,  à  Paris. 

Ghalle,  président  de  la  Société  scientifique  de  TYonne,  membre 

du  Gonseil  général,  à  Auxerre. 
Ghebest,  avocat,  à  Auxerre. 
Dey,  directeur  de  TËnregistrement  et  des  Domaines,  à  Vesoul 

(Haute-Saône). 
Duché,  dr  en  médecine,  membre  du  Gonseil  générai  de  l'Yonne, 

à  Ouanne. 
Gotteau,  juge  au  tribunal  civil  d'Auxerre. 
Desmaisons,  conducteur  principal  des  ponts  et  chaussées,   à 

Auxerre. 
DuBANTON,  juge  de  paix,  ù  Bléneau. 


2 

MM.  Flahïdiii,  conseiller  à  la  Cour  impériale  de  Paris,  membre  du 

Conseil  général  de  ITonne,  à  Paris. 
Fbançois-Chaslin,  inspecteur  du  Crédit  agricole,  à  Paris. 
GiMEL,  directeur  des  Contributions  directes,  à  Auxerre. 
HoTTOT,  ancien  sous-préfet,  à  Avallon. 
Lambebt,  régisseur,  à  Tanlay. 
Lechat.  chef  de  division  à  la  Préfecture  de  TYonne. 
Leglerc,  juge  de  paix,  à  Auxerre. 

Leclebc  de  Fourolles,  président  du  Tribunal  civil  de  Joigny. 
Le  Maistbe,  ancien  percepteur,  à  Tonnerre. 
Boo  Mabtineau  des  Chesnez,  ancien  sous-secrétaire  dTtat,  et 

secrétaire  général  au  Ministère  de  la  guerre,  maire  d'Auxerre . 
Petit  (Ernest),  propriétaire  à  Vausse,  près  Châtel-Gérard. 
Petit  (Victor),  dessinateur,  à  Paris. 
PiNABD,  conseiller  à  la  Cour  impériale  de  Paris,  à  Paris. 
QuANTinr,  archiviste  du  département  de  TYonne,  à  Auxerre. 
Raudot,  ancien  représentant,  à  Orbigny. 
Ravin,  ancien  professeur  de  logique,  à  Auxerre. 
RozE,  propriétaire,  à  Tonnerre. 
Salomon,  ancien  avoué,  à  Saint-Florentin. 
Savatieb-Laboghe,  ancien  représentant,  h  Auxerre. 
SoiiNiÉ-MoBBT,  à  Clamecy. 
Thiebby  (Félicien),  au  château  de  la  Vieilie-Ferté. 
ToNNELiEB,  président  du  Tribunal  civil  d'Auxerre. 
Verbollot-d'Ambly,  propriétaire,  à  Migennes. 


PREMIÈRE   PARTIE. 


CALENDRIER. 


ÈRES  ET  SUPPUTATIONS  CHRONOLOGIQUES* 

POUR  l'année  1863. 

Année  6576  de  la  période  Julienne. 

2616  de  la  fondation  de  Rome,  selon  Yarron. 

2640  depuis  Tère  de  Nabonassar,  fixée  au  mercredi  26  février 
de  Tan  3967  de  la  période  Julienne,  ou  747  ans  avant 
J.-C.  selon  les  chronoiogistes ,  et  746  suivant  les 
astronomes. 

2639  des  Olympiades,  ou  la  3*  année  de  la  660e  Olympiade, 
commence  en  juillet  4863,  en  fixant  Tère  des  Olym- 
piades 775  4/2  ans  avant  J. -G.  ou  vers  le  4®'  Juillet  de 
l'an  3938  de  la  période  Julienne. 

1279  de  l'Hégyre  ou  ère  des  Turcs,  commence  le  9  juillet 
4862,  et  finit  le  28  juin  4863,  selon  l'usage  de  Cons- 
tantinople,  d'après  VArt  de  vérifier  les  Dates. 

4863  du  Calendrier  Grégorien  établi  en  4582,  depuis 280  ans; 
elle  commence  le  4"' janvier.  L'année  4863  du  Calen- 
drier Julien  commence  42  jours  plus  tard,  le  4  3  janvier. 


Comput  ecclésiastique. 

Nombre  d'or  en  4863. 
Epacte    .... 
Cycle  solaire.   .     . 
Indiction  romaine. 
Lettre  dominicale. 


2 

XI 

24 

6 

D 


Quatre-Temps. 

Février  .     .     .     .  25,  27  et  28. 

Mai 27,  29  et  30. 

Septembre  .     .     .  46,  48  et  49. 

Décembre.  .     .     .  46,  18  et  49. 


Fêtes  mobiles. 


Septuagésime,  4»'  février. 
Les  Cendres,  48  février. 
Pâques,  5  avril. 

Les  Rogations,  4 1,  42  et  43  mai. 
Ascension,  14  mai. 


Pentecôte,  24  mai. 
La  Trinité,  34  mai. 
La  Fêtf-Dieu,  4  juin. 
Premier  Dimancbe  de  l'Avent,  29 
novembre. 


*  Ces  différentes  ères  et  supputations  chronologiques  ont  été  expliquées  dans  le 
tome  I  de  la  première  série  de  l'Annuaire  (année  4837). 


COMMENCEMENT  DES  QUATRE  SAISONS. 


Printemps. 

.     le  24  mars       à    2^    44 °> 

du  mat. 

\ 

Été.     .     . 

.     le  24  juin        à    44     43 

du  soir. 

/  Temps  taoyen 

Automne. 

.     le  23  septem.  à      4     27 

du  soir. 

L       de  Paris. 

HiVEB. 

.     le  22  décem.  à      7      7 

ECLIPSES. 

du  mat.  ^ 

Le  47  mai.  éclipse  partielle  de  soleil,  visible  à  Paris. 

Commencemeq^  de  Téclipse,  à  5  h.  58  m.  du  soir. 

Piu^  grande  pbase,  à  6  h.  36  m,      id. 

Fin  de  l'édipse,  à  7  h.  22  m.      id. 

Le  4«'' juin,  éclipse  totale  de  lune,  visible  à  Paris. 

Commenrement  de  l'éclipse  tulale,  à  H  h.  «"îS  m.  du  soir. 
Milieu  de  IVciip^e,  à  11  h.  36  m.      id. 

Fin  de  l'éciipse  totale,  à  12  h.    9  m.      id. 

Le  40  novembre,  éclipse  annulaire  de  soleil,  invisible  à  Paris. 

Le  24  novembre,  éclipse  partielle  de  lune,  en  partie  visible  à  Paris. 

POSITION  GÉOGRAPHIQUE. 

Le  département  de  l'Yonne  est  situé  entre  O»  30*  et  \o  56*  de  lon- 
gitude est  et  entre  47o  49*  et  48»  22*  de  latitude  nord, 

POSITION    EXACTE   DES   CINQ   VILLES   PRINCIPALES    DE    l' YONNE. 


NOMS. 

LONGITUDE. 

LATITUDE 

septentrionale. 

HAUTEUR 

au  dessus  du  niveau 
de  la  mer. 

Auxerre  (cathédrale) 
Avallon  (église)  .     . 
Joigny  (St.- Je;in).    . 
Sens  (catliédrale).    . 
Tonnerre  (St- Pierre) 

1'  14'  10"  E. 
1*  34'  17"  id 
!•    3'  43" 
0*  56'  49" 
!•  38'     6  ' 

47*  47*  54' 

47-  29'  12" 
47'  59'     0' 

48-  11'  54" 
47'  51*  23  ' 

122  " 
263  ■ 
117  ■ 
76  - 
179  ■ 

Population  totale  du  département  de  l'Yonne  d'après  le  dernier 
recensement  quinquennal  df  4864  :  370,305  habitants. 


*  Voir  aus^i,  dans  le  tome  I  de  la  première  série  de  l'Annuaire  (année  1837),  les 
rapports  entre  le  temps  vrai  et  le  temps  moyen  et  des  indications  sur  la  conversion 
du  temps  vrai  en  temps  moyen. 


JANVIER. 


Les  Jours  croissent  pendant  ce  mois  de  i  lieure  7  minutes. 


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FÊTES. 


Lever 
du  soleil. 

Coucher 
du  soleil. 

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Lever 
de  la  lune. 

Coucher 
de  la  lune. 

FOIRES. 

du  département, 

tn  nntnii  tiidithe»  d*  \uierre  du 
ii*r  lundi  de  cbaf|U''  moi  a  ei  le> 
in.irch««aui  ïfhi.  de  Foiicy  d 
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1 

2 

3 

4 

5 

6 

7 

8 

9 

10 

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12 

13 

14 

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17 

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20 

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•22 

23 

24 

25 

26 

27 

28 

29 

30 

31 


Circoncision, 
s  Macaire,  ab. 
sle  Gt'nevièvc. 
s  Titr,  puntife. 
s  Htinobert,  p. 
Epiphanie. 
s  Vaierilin,  év. 
9  Lucien,  m. 
s  Adrien,  ab. 
s  Fulbert,  p. 
9  H\gin.  m. 
sle  Prisque.  v. 
s  Léonce,  p. 
s  IJilaire,  p. 
s  Paul,  1"  er. 
s  Marcel,  p. 
s  Antoine,  ab. 
Cb.  de  s.  P. 
S.nom  de  Jésus 
•f  Sébastien,  m. 
ste  Agnès,  v. 
s  Vincont,  m 
Finnçaill.  s*  V. 
H  ''biiDothée.  p 
Conv.  de  s.  P. 
ste  Paule. 
Il  Jean  Ch 
s  Raymond. 
s  F.  de  Sales,  p 
9le  Martine,  v. 
s  Pierre  N. 


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7  56 

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14 

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7  56 

4  15 

15 

3  59 

7  56 

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16 

5  0 

7  55 

4  17 

17 

6   3 

7  55 

4  18 

18 

7   9 

7  55 

4  19  19 

8  15 

7  54 

4  21 120 

9  22 

7  54 

4  '22  21 

10  30 

7  53 

4  23  22 

11  40 

7  53 

4  '>5  23 

—  — 

7  5-2 

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7  52 

4  27  25 

2-  6 

7  51 

4  29  26 

3  32 

7  50 

4  30  27 

4  34 

7  49 

4  3:î  28 

5  40 

7  49 

4  33  29 

6  35 

7  48 

4  35  30 

7  19 

7  47 

4  36*  1 

7  54 

7  46 

4  38  2 

8  23 

7  45 

4  39  3 

8  48 

7  44 

4  41  4 

9  12 

7  43 

4  42  5 

9  34 

7  42 

4  44  6 

9  58 

7  41 

4  45  7 

10  23 

7  39 

4  47  8 

10  55 

7  38 

4  49  9 

11  30 

7  37 

4  50  10 

0  11 

7  36 

4  52  11 

0  58 

7  34 

4  54 

12 

1  53 

h        „ 

4f40 

5,37 

6  27 

7  11 

7  47 

8  17 

8  43 

9  7 
9  28 
9   49 

10  9 
10  32 
10  59 
il  32 
Ool2 
i'  4 


2 
3 
4 


9 
24 
46 


t.  J'Mgny 

5.  Tonnerre,  Toucy 

4-  Saint-Florrnlin 

5.  Auxerre 

6.  I.'lslc, Saint- Brit,  Vermeutoo 

7.  (^)uarr«sles-TonibM 


6    10! 


7 

8 

10 


30 

471 

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11    13 


0 
1 
2 
3 
4 
5 


22 
29 
32 

30 
22 

7, 


Il  Avallon 
i5    Monirérfi 

i5.   Neuilly 

16.  H itiilyl A-Ville 

17.  AtlUilt,  Chéruy,  CouL-i-Y. 
>uyer« 


ti.  Appoigny,  Bléneau,  Guilloi' 

•t.  Champignclles.Coul.-la-Vin, 

Djnnrniutni-,  Maligiiy 
«S.  Lbaniplovi»  Villen.-i.-Yunn 

•5.  Briennn.ClMrny,  Migé,  Sou 

g*"rc«,  \czc|jy 
•S.  Âuicf'C,  Cu*sy-lfs.Fi>rgea 

if.  Cravunt 


19.  Ancy-le-FraAc 

3o.  S.iiul-&iuveur,  VernientoA 


P.  L.  le  5,  à  3  h.  42  m.  du  matin.   N.  L.  le  49,  à  4  h.  U  m.  du  soir. 
D.  Q.  le  13,  à  0 11.  46  m.  du  matin.   P.  Q.  ie  26,  à  5  h.  3  m.  du  soir. 


«H 


FÉVRIER 


Les  joars  croissent  pendant  ce  mois  de  i  heure  33  minutes. 


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§ 


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FÊTES. 


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FOIRES 

du  Département. 


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DlM. 

lundi 

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Ijeudi 

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sam. 

Dui. 

lundi 

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jeudi 

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Oui. 

lundi 

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merc 

jeudi 

vend 

Isam. 


1 

2 

3 

4 

5 

6 

7 

8 

9 

10 

11 

12 

13 

14 

16 

16 

17 

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19 

20 

21 

22 

23 

24 

25 

26 

27 


Septuagisime. 

PORIFICATIOlf. 

S  Polycarpe 
sie  Jeanne  deV. 
sie  Agathe. 
sAndréCorsini 
s  Romnald. 
Sexagésime. 
ste  Appoline,  t 
Hle  Scbolas. 
s  Séverin,  ab. 
8.  Julien. 
8  Valentin,  pr. 
8  Faustin. 
Quinquagéiime. 
8  Onesime 
s  Tbéodule 
Les  Cendres. 
s  Conrad. 
s  Eucher,  p. 
8  Gondebert 
Quadragéiime. 
8  Pierre  Dam. 
s  Malhias. 
Quatre-temps 
8  Léandre. 
«te  Honorine. 
8(e  Aveline,  ab 


h 
i 
4 


h    m 

7  33 
7  32 
7  304 
7  295 
7  27:5 
7  26  5 
7  24  6 
7  23 
7  21 
7  20 
7  18 
7  16 
7  15 
7  13 
7  11 
7    9 


5 
6 
5 
5 
5 
6 
6 
6 
5 


7 
7 
7 

7 


6  50 
6  57 
6  56 
6  53 
6  51 
6  49 
6  47 


86 
66 
46 
26 
0  6 
5 


5 
5 
6 
5 
6 
6 


m 

h        m 

h        m 

56 

13 

22.62 

5?46 

57 

14 

3''55 

6   19 

69 

16 

6     0 

6  48 

0 

16 

6     6 

7   12 

2 

17 

7    13 

7   34 

3 

18 

8   20 

7   56 

6 

19 

9   30 

8   16 

7 

20 

10   42 

8  40 

8 

21 

11   54 

9     6 

10 

22 

—   — 

9   34 

12 

23 

la  7 

10    11 

13 

24 

2M9 

10   66 

1525 

3"25 

11    63 

17  26 

4   22 

1?   1 

18 

27 

5     9 

2M8 

20 

28 

6  48 

3   38 

22 

29 

6  20 

4   59 

23 

1 

6  48 

6   18 

26 

2 

7   12 

7   36 

27 

3 

7   36 

8  60 

28 

4 

8     0 

10     2 

30    5 

8   26 

11   22 

31 

6 

8   64 

—   — 

33 

7 

9   28 

0.18 

35-  8 

10     7 

1^19 

36;  9 

10   52 

2   14 

38  10 

11   44 

3     2 

39 

11 

0.-43 

3   45 

t.  Auierre 

5.  Ravièret,  Test-MiJon  [Sem  [ 

4.  Drujei 

6.  Bu«87-«n-Olhe 
7*  Toucy 

9.  Grandrhamp,  L*f«le,  Treign^ 


ta  St  Fargeaa,  St-Martin-des-C 

14.  ChaOley 
i5.  Leugny 


18    Neuvy,  St*Julieu-do-Sault 

19.  Tonnerre 

ao.  I  af'Tté-f.oupière,  Saint-Cyr 
les.  Colon* 

ta    Cerisiers.  Etais 

aS.  N.  yers,  Sainl-Florciiliii.  Sé- 

pauz 
«4*  Véaciay 

•5.  SHgnelay 

a6    Cliablis 

a8   Cx-iirson,  Ponl-sur  Yonne 


P.  L.  le  3,  à  ^0  h.  34  m.  du  soir.     N.  L.  le  48,  à  3  h.  46  m.  du  matin. 
D.  Q.  le  U,  à  40h.  56  m.  du  mat.  P.  Q.  le  25,  à  Oh.  43  m.  du  soir. 


MARS. 


Les  Jours  croissent  pendant  ce  mois  de  4  heure  53  minutes. 


§S 


§ 

0 


FÊTES. 


Lever 
du  soleil. 

Coucher 
du  soleil. 

• 

« 
•a 
s 

Lever 
de  la  lune. 

Coucher 
de  la  lune. 

FOIRES 
du  Départemenl. 


DlH. 

lundi 

mard 

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ijeudi 

vend 

sa  m 

iDiM. 

lundi 

mard 

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Ijeudi 

vend 

sam. 

DlH 

lundi 
mard 
merc 
ijeudi 
jvend 

Dm. 

lundi 
mard 
merc 
jeudi 
vend 
sam. 

DlM. 

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1 
2 
3 
4 
5 
6 
7 
8 
9 

11 
il 
13 
14 
15 
16 
17 
18 
19 
20 
21 
22 
23 


Reminescere. 
s  Simptice,  p. 
sle  Camille 
s  Casimir 
s  Théophile 
s  Claudien 
s  Thomas  ifA. 

Oeuli* 

81  e  Françoise. 

40  Martyrs. 

s  Vigile. 

s  Grégoire,  M-C 

Lé;iiidre. 

Lubin 
Lœtare 

s  Abraham  er. 
s  Patrice. 
s  Gabriel, 
s  Joseph. 
s  Vuifianc. 


s  Benoit,  ab. 
Passion 
s  Viclorien 
24'sThimolas. 

25  Annonciation. 

26  s  Ludger,  p. 

27  s  Komule 

28  9  Sixte,  p. 

29  Rambadk. 

30  s  Amédée 
Sl'sGuy,  a. 


6  45 
6  43 
6  41 
6  39 
6  37 
6  35 
6  33 
6  31 
6  29 
6  27 
6  25 
6  23 
6  21 
6  19 
6  16 
6  14 
6  I2'6 

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6    8  6 
66 


41 '12 
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7  39 

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2  15 
2    47 


3 
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16 
40 


I.  Jo*>s-U-\  ilU ,  Saint-Martin 
<1*0  .  la  Breaillfl  (Sainpnilt) 
Serginea,  Vàroa 

•.  Aaierre 

4.  Druyes,  Blailly-lc-Ch.,  Quarr^ 


7.  Toucy 
8    Thurjr 

10.  Crarant,    Ravièrea,    Saint 
Germain-des-Gluiinpi 

la.  Salnl-Sativrar 

■4    Véwlay 
i5.  Ouaine 

16.  PcrreuA 

17.  Chéroy 

19.  LalnMscq,  Li^ny 
a9.  Cerisiers 
ai.  Bfonirëal 


aS.  An  terre,  L'IsIe,  Sl-Maurlee- 

aus-RiehM-Hommes 
•5.  Leugny 

a6.  A*a11on,  Cbaumonl,  Gheny. 
Tonnerre 

a8.  Ancy-le-Fr  .  Toucy»  ViUen.- 

l'Archevêque 
ag.  Cbâlel-Censoir 

3o.  ChampignelleijHis^.  Noyerr 

Si.  NeuTy,  Vrrmcnton 


P.  L.  le  5,  à  2  h.  55  m.  du  soir. 
D.  Q.  le  12,  à  7  h.  5  m.  du  soir. 


N.  L.  le  49,  à  2  h.  46  m.  du  soir. 
P.  Q  le  27,  à  9  h.  7  m.  du  matin. 


8 


AVRIL. 


Les  jonrs  croissent  pendant  ce  mois  de  i  heure  42  minutes. 


9  « 
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FÊTES. 


Lever 
du  soleil. 

Coucher 
du  soleil. 

B 
C 

Lever 
de  la  lune. 

Coucher 
dt  la  lune. 

FOIhËS 

du  Département. 


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jeudi 
vend 
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jeudi 
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12 

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20 

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24 

25 

26 

27 

28 

29 

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DlM. 

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DlM. 

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DlM. 

lundi 
mard 
merc 
jeudi 


s  Hugues. 

s  Franc,  de  P. 

yendredi'Saini 

s  Ambroise 

Paqubs. 

s  Prudence. 

s  llégesippe 

s  Ëdèze. 

ste  Marie  Ëgyp 

8  Ezéchiel 

8  Léon,  p.  d. 

QUASIMODO 

h  Herménéglld 
s  Tiburce,  m. 
s  Paterne 
s  Thuribe,  p. 
i  Aiiicet,  p. 
s'Apoltone,  m. 
s  Léon  p. 
s  Marieu,  pr. 
s  Anselme 
8  l^éon,  p. 
s  Georges 
s  Fidèle  de  S. 
s  iUarc,  évang. 
8  Clet,  p.  m. 
s  Soter,  p.  m. 
8  Vilaly  m. 
s  Pierre,  m. 
sleCather.  de  S 


h  m 

5  41 
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10  45 

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0.45 


I.  Plogny 

«.  Aillant 

3.   Hrirnon,  Vilteneave-a-Yonm 

4     Ch.i'wy,  Toncy 

6   Al"  h  n";iy,  AmerfL*.  Joigfi} 
\\*  iii«Guyard 

7.  Sjint  Fargcau 

8.  GraDdch<«mp 
g.  i^aint- Léger 


iS    Ghevillon,  Pranoy 

i5.  I^iusecq 

i6.  Seigiirby,  Vëtcluy 


1 
1 

2 


15 

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4 


2   26 
2   48 


flo,  Matlly -la-N  illc, 

41.  Siiinl-Cyr-lcs-Colons 

tt.  Cu»«y-I. -Forge» 

ô.  I/Isle.   Te-t  ^liloa  (5  ) 

44-  (Juarré-l»-»  TomJHs 

«5    CoulaiigKS  •  Yonne,  (iuill'i 

•6.  Cli.filsilux,  Sépaux. 

tS.  Céri«*er8,  Vinueuf 

§9-  Si  Florrntin.  Villefraiulie 

So.  SeiiSiYcDicy,  Vermenioii 


P.  L.  le  4,  à  4  h.  18  m.  du  matin.   N.  L.  le  48,  î»  3  h.  14  m.  du  mat. 
D.  Q.  le  44,  à  4  h.  32  m.  du  mat.    P.  Q.  le  26,  à  4  h.  47  m.  du  mat. 


9 


MAI. 


Les  jours  croissent  pendant  ce  mois  de  'l  heure  i  8  minutes. 


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DlH. 

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sam. 

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lundi 

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lundi 

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merc 

jeudi 

vend 

sam, 

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FÊTES. 


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1  SS.  Phil.  Jacq 

2  s  A  maire,  p. 

3  Inv.  sie  Croix. 
4'Mte  AJonique 
5|S  Pie  V,  pape 

6  s  Jean  P.  L 

7  s  Stanislas,  p. 

8  A  pp.  s  Micliel 

9  s  (Irégoire 

10  s  Aiitoniri 

1 1  Rogations, 

12! s  Pancrace,  m. 


s  llellade 

Ascension 

ste  Denise,  m. 

s  Pellerin,  p. 

s  Pascal 

s  Vinrent 

s  Pierre  C. 

s  Bernardin 

s  l'halde 

s  Romain 

s  Michf'l 

I'entecôte. 

s  Urbain 
26  s  Pierre  de  N. 
27, Qualie- Temps, 
28|s  Prix,  m. 
29  s  Maximin,  év. 
30 's  Félix 
ZiÏTriniié. 


13 
1i 
15 
16 
17 
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19 
20 
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4  37 
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4  31 
4  29 
4  28 
4  26 
4  25 
4  24 
4  22 
4  21 
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4  17 
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4  15 
4  13 
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4  48 

7  18 

18 

9  59 

5  36 

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10  57 

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0  46 

7  28 

25 

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27 

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4  20 

7  32 

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2  56 

5  29 

7  33 

29 

3  25 

6  36 

7  35 

30 

3  59 

7  39 

7  36 

1 

4  38 

8  36 

7  37 

2 

5  23 

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6  13 

10  10 

7  40 

4 

7  11 

10  46 

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5 

8  10 

11  17 

7  42 

6 

9  12 

11  43 

7  43 

7 

10  14 

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7  44 

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11  18 

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7  46 

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7  47 

10 

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7  48 

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2  41 

1  12 

7  49 

12 

3  54 

1  37 

7  50 

13 

5  9 

2   5 

7  51 

14 

6  26 

2  39 

FOIRES 

du  Département 


I.  (:hub'i«,  Trusy.    Ir    OefTand 

.SjiiiIs-.  N'n»*yf    Ihorigny 
t.  Avvlluii,  j  o'icy 

5.  Al' >-!(?- Kr    Ch;irny.  Pcrreii  i 
)    A  -X'-rn*,  Chaiii|>IoaI 
5    l-hcT  y.  Muntréal 

H.   nifniMU,    Brieiioii,    Courson, 
iVi'uiJiy 

t<.  Dinneniottie 

g.  I  •rrrié'I.o'ipièrcSt-Sauvfur. 

la  II  U  y 
lo    Appuigny 


i5.  Tonncirc 

i5.  Vësday 
i6.  Pirreui 
17.  Scignelay 

18  «uxerrc.  EgrUrIl«s  Ie-Bocag< 

19  t^aviùrct 


ti,  VernKMilou 

|3.  Artboniiay»  Gratidchainp 

•5.   Ch  tl<«*y,     Champîgni'Ile* 
■  diiis<'<-(|,  •  'Ulr.  Sfrgine* 

t6.  Saiol-JuiifU-du-.'^auU 

t8.  '^'alirurne,    Sainli>-Pallay> 

Joigny 
fg.  Ghâtel-G-nsoir 


P.  L.  le  3,  i)  3  h.  1  m.  du  soir. 
I).  Q.  le  40,  à  7  h.  25  m.  du  mat. 


K.  L.  le  47,  à  4  h.  58  m.  du  soir. 
P.  Q.  le  25,  à  8  h.  56  m.  du  soir. 


10 


JUIN. 

Les  jours  croissent  de  48  minutes  jusqu'au  24  et  décroissent  ensuite 

de  4  minutes  jusqu'au  30. 


a 


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S 

a 

73 


FÊTES, 


Lever 
du  soleil. 

Coucher 
du  soleil. 

• 

JS 

•o 
s 

Lever 
de  la  luDe. 

et 

FOIRES 

du  Département. 


lundi 
mard 
merc 
jeudi 
vend 
sam. 
Dm. 
lundi 
mard 
merc 
jeudi 
vend 
sam. 
Diu. 
lundi 
mard 
merc 
Ijeudi 
vend 
sam. 

DlM. 

lundi 
mard 
meic 
jeudi 
vend 
sam. 

DlM. 

lundi 
mard 


1  s  Nicomède 

2  s  Marcrllin,m 

3  sie  Clotilde 

4  FÊTE-DiKU. 

5  s  Goniface,  p. 

6  s  Norbert,  p. 
7|8  Aldéric 

8  8  Médard 

9  s  Félicien,  m. 
lO  ste  Marguerite 
llis  Barnabe 
12 's  Jean  Bac. 

13  s  Antoine  deP 

14  s  Basile>le-Gr. 

15  s  Modeste 

16  s  Censure,  p. 

17  s  Agrice,  p. 

18  s  Marc,  m. 

19  ste  Julienne 

20  s  Silvère,  m. 

21  Sacre  Cœur  J. 

22  8  Paulin,  p. 
'23  ste  Christine 

24  Naliv.  s  J.-Bap 

25  8  Guillaume 

26  ss  Jean  et  Paul 

27  s  Ladislas,  roi 

28  s  Irénée 

29  6  PierrectsP. 

30  Comm .  s  Paul 


Il     m 

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4    3 

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10   54 

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1      2 

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1   27 

3  58 

8    1 

27 

1    59 

3  58 

8    2 

28 

2   36 

3  58 

8    3 

29 

3    19 

3  58 

8    3 

1 

4     7 

3  58 

8    3 

2 

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I    ^ux'-rre.   Pontigny,    Quarré 

Sainl-F^rgi'au 
t.  CUst-llui,  La  Breuille(Sain- 

puiis)  Neuvy, 


6.  Noyers  (fcle;,  Trelgny.  Touc} 

8.  Bua«y-«n.O.,  loyers,  Soagèr«» 

9.  Courgenay 

11.  Cou1an*e-la-Vincute,  LigDy, 
Montréal,  Prunoy 


5  Thury.  Vitday 
fi.  Appoignyp  Pprreux 
7,  MailJ>-la-Vme 

9    Leugny 

0.  Dixmont 

1.  Si-Gyr.les-Golont 

t-  Saint-Florentin,  St-Sauveur 

5.  Avallon,  Cravant,  La  C«lle 

4  Brirnon.  S^ ns 

5  Juiii-ia-VilIr.,St-Marlin-d'0 
Tonnerre.  Villenfuyc-rArcb 

6.  CuKsy-les-ForgRs 

«7.  Gharny,  l/IsJc, 

8    Cbéroy,  Courson 

9.  Chevannrs.  Etais 

5o    Ancy  le-Franc*  Cuillon,  Si- 
Bris,  Toucy 


P.  L.  le  4 ,  à  ^'l  h.  39  m.  da  soir.      N.  L.  le  46,  à  7  h.  46  m.  du  matin. 
D.  Q.  le  8,  à  2  h.  4  m.  dasoir.         P.  Q.  le  24,  à  10  h.  44  m.  du  mat. 


11 


JUILLET. 


Les  Jours  décroissent  pendant  ce  mois  de  'l  heure. 


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sie  Reine 
Visitation  ste  v 
s  Martial,  p. 
s  Ulric,  p. 
s  Zoé 

Précieux  sang 
9le  Pulcbérie 
ste  Elisabeth 
*  Heracle,  p. 
sic  Kufine,m. 
s  Pie,  m. 
s  Gualbcrt,  ab 
s  Anaclet,  p. 
s  fionaventure 
s  Henri,  emp. 
N.  D.  duM.-C. 
s  Alexis 
s  Camille  de  L. 
s  Vincent  de  P. 
s  Jérômf>Em. 
ste  Praxède.  v. 
ste  Marie-Mad 
s  Apollinaire 
s  Urcisin,deS. 


*25  s  Jacques,  ap. 

26  ste  Anne 

27  s  Pantaléon 

28  ste  Colombe,  V 

29  ste  Marthe,  v. 

30  s  Ignace 

31  s  Germain,  év. 


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5   43 

FOIRES 

du  Département. 


•    Sefgoclay. 

5.  I.ai.iserr| 

4.  Aillaot,  Mailly-le-Ch.,  Touc) 

6.  Auirrre.    Ravicrci,    Sépaui. 
VcrmeiituD 

8.  Noyers 

10  RVneau»  ClicvUlon 
II.  Ghallif 

11  Gollan.     Montrai,    Villen. 

1 . -GenêU.  V  Uliert-St- Benoi  > 

14    Ligny 


17.  C>taMeIlu& 

18.  Treigny 


•s.  Auiprre 


•5.  Siiir.î-»='arR»'aii.  N  êzelay 
a6.  Châti>l-G"<isoir 


Si.  Migê 


P.  L.  le  4,  à  6  h.  55  m.  du  matin.  P.  Q.  le  23,  à  9  h.  42  m.  du  soir. 
D.  Q.  le  7,  à  40  h.  38  m.  du  soir.  P.  L.  le  30,  à  4  b.  42  m.  du  soir. 
N.  L.  le  4  5,  à  4  4  h.  3  m.  du  soir. 


42 


AOUT. 


Les  jours  décroissent  pendant  ce  mois  de  4  heure  40  minutes. 


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1  s  Pierre-ès-L. 

2  8  Alphonse  L 

3  Inv.  Si-Eiienne 

4  s  Dominique 

5  Déd  ste  Marie 

6  Transfîgurat. 
7,8  Gaëian 

8  s  Cyriaque,  m. 

9's  Nazaire,  m. 
io's  Laurent,  m. 
11  'r.  sie  cour. 
12slt»  Claire,  V. 

13  sHippoijle,  m. 

14  Vigile  et  Jeûne 

15  Assomption 

16  8  Juachim 

17  s  Nammès,  m. 

18  H  Agapit,  m, 

19  s  Luuis,  p. 

20  8  Bernard,  d. 

21  s(e  Jeanne  Fr. 

22  s  Thimulbée 

23  Cœur  sie  V. 

24  8  Barihélemi 

25  s  Louis,  roi 

26  s  Dleulhère,  p 

27  s  Joseph  C. 

28  s  Augustin,  p. 

29  Dec.  des  J  -B 

30  ste  Uose  d«  L. 

31  s  Ravmond  N 


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7  25  25 
7  23  26 
7  22  27 
7  20  28 
7  18  29 
7  16  30 
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7 


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13 
36 
57 
16 


8  32 


FOIRES 
du  Département. 


I,  No)ers.  Foucj 

5.  Appoignjf,  Auierrc 


7.  Crusj 


10.  Joigny,  Vermenton 

i«-  Pruiioy   Sl-Martin-des-Ch 
i3.  Saini-Florenlin 


i5.  Quarré-l*f-Tonibe« 

16.  Ch'ny,     Coiir»on,    ^niW  y. 

•  frrrHi.    Poiit .    Ra\iei>!>> 
Srignrlay,  Villeni'UTi'-g.-Y. 

17.  Arr.y-^ur  Cure,  ViDcell«* 

18.  Véxelay 

«o.  Ligny 

t*     Hogny 

■4.  l.'Isl*»,  N«uiy.  Prrreu'ff 
«5.  Chàiol-C-,  ixMigny.  Mulign), 
St-Juiten-dti-S..  \illea-U-<. 
t6.   Moulrâil 
«7.  Tonnrrre 

•8.  Chjblis,  Tanlay,  Vinneuf 

•29.  Avullon,  Chertnr. 

3o   Chaniplo«l.l^fiTlé-l  oupièr 

viailly- Château.   Veiiiiy 
3i.  Cu»*y-le»-toige« 


D.  Q.  le  6,  5  40  h.  ^15  m.  du  mat 
IN.  L.  le  44,  à  2  h.  42  m.  du  soir. 


P.  Q.  le  22,  à  6  h.  29  m.  du  mat. 
P.  L.  le  28,  à  9  h.  4  m.  du  soir. 


43 


SEPTEMBRE. 


Les  jours  décroissent  pendant  ce  mois  de  'I  heure  43  minutes. 


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1  8  Loup,  p. 
*2  s  Etienne,  roi 

3  «(e  Sérap'e,  y 

4  ste  Rosalie 

8  s  Laurent-Jusl 

6  s  Eugène,  m. 

7  sleBéate,  V.  m. 
8Na(ivilédelaV. 

9  s  Gorg«»n,  m. 

10  s  Nicolas  de  T. 

11  h  Prote,  m. 

12  s  Juvence,  p. 

13  s  Amat 
14|Ex.d  I.  sleC. 
15  s  Porphjre,  m 
IG  Quatre  Tempt 
17, s  Cyprien,  év. 
18; s  Joseph  de  C. 

19  s  Janvier 

20  s  Ëuslache 

21  N.  D.  de9  7D. 

22  s  Thomas 
'23; s  Lin,  pape 
24|N.  D.  de  la  M. 

25  Les.  Rédempt. 

26  s  Aunaire,  p. 

27  s  Damien,  m. 

28  -^WpncPsIaSïm. 

29  Dédicace  s  M ic. 

30  s  Jérôme,  pr. 


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17 
19 
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26 
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5  28 
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5  41 
5  43 
5  44 
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5  47 
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51 
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6  36 
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6  32 
6  30 
6  27 
6  25 
6  23 
6  21 
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9  25 

8 

1-39 

10  25 

9 

2  28 

11  37 

10 

3  10 

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11 

3  44 

0  52 

12 

4  15 

2  12 

13 

4  42 

3  30 

14 

5  9 

4  48 

15 

5  35 

6  6 

16 

6  4 

7  21 

17 

6  36 

8  34 

18 

7  12 

9  44 

FOIRES 

du  Déparlement. 


I.  Saini-Sauvt'ur,  Sent 
t    firienoo,  Gravant 

4.  VtrmeDion 

5.  Toucy 

H.  l^insrrf|,<Mnnrrêal 

7.  Aui.rr-,    f'oulaDgrs-tur*Y 
Cmsy.  Hifr«iiids 

8.  Bu«jiy-eii-Oihe 

9.  Il  ncy  ■  I*^  Fr  »  ne ,  Le»  OrmM 

10.  M«  ll>  la-V«le  Sl-Cyr-le»-C 

II.  Chaillpy 

it.  Coiilangft-I-Vin. ,  Ravière», 
Tboriguy 

i4-  Jotgny,  Joux  li-V  .  Vëwin) 
16.  Perr«ux 

18    Dannemoine 
19.   Artbonnay 

11.  N'oyers.   .Saint-Fargcm,    SI 
Mttriin-  d'Oidon ,  Seus 


>5.  Perreiue 
»6.  Thury 
t7*  Chdsti'llux 

«9.  Clianfi|)ignHl4'a,  Gnillon,  I  « 
Di-iland  Saint» ^,  N.'u\y-> 
\  flli»iirnve-l*Arrbe>c<jii' 

ôo.  Tonnerre 


D.  Q.  le  5,  à  4  h.  48  m.  du  matin. 
N.  L.  le  43,  à  4  h.  54  m.  du  mat. 


P.  Q.  le  20,  à  4  h.  42  m.  du  soir. 
P.  L.  le  27,  à  6  h.  4 1  m.  du  matin. 


u 


OCTOBRE. 


Les  jours  décroissent  pendant  ce  mois  de  -1  lieure  47  minutes. 


ES 


[jeudi 

▼end 

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mard 

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[jeudi 

vend 

sam 

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sam. 

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mard 

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jeudi 

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lundi 

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vend 

sam. 


«9 

§ 

9 


FÊTES. 


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FOIRES 

du  Département. 


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2 
3 
4 

5 
6 
7 
8 
9 
10 
11 
12 
13 
14 
15 
16 
17 
18 
19 
20 
21 
22 
23 
24 
25 
26 
27 
28 
29 
30 
31 


8  Rémi,  p. 
ss  An|;e8  gard 
8  Denis  Aréop. 
s  Franc.  d'Ass. 
s  Firmat 
8  Brunot 
8  Marc,  pape 
8te  Brigitte 
s  Rustique,  m. 
s  François  B. 
s  Romain 
Maternité  S.  V. 
8  Edouard,  roi 
8  Calixte,  p. 
sle  Thérèse,  ▼ 
8  Florentin,  p. 
ste  A^oie 
s  Luc,  évang. 
s  Savinien 
sJeandeKanty 
s  Pierre  d*Alc. 
s  Mellon,  p. 
s  Tbéodorit 
8  Raphaël  arc. 
<<  Grépin 
Patronage  s. Y. 
8  Didier,  p. 
ss  Simon  et  Jades 
ste  Eusébie,  ▼. 
saintes  reliques 
YigilB  et  jeûne. 


m 


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2 

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6  27 
6  29 
6  30 
6  32 
6  33 
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6  37 
6  38 
6  40 
6  41 
6  43 
6  46 
6  46 


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5  39 
8  37 
5  34 
5  32 
5  30 
5  28 
5  26 
5  24 
5  22 
5  20 
5  18 
5  16 
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5  12 
5  10 
5  8 


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5 
5 
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4  51 
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4  46 
4  44 
4  42 
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25 

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2  51 

26 

1  -  32 

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27 

2  =  37 

3  38 

28 

3  41 

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4  49 

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5  16 

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8  18 

5  51 

3 

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12 

3  35 

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13 

4   3 

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14 

4  33 

6  13 

15 

5  7 

7  24 

16 

5  47 

8  31 

17 

6  31 

9  32 

18 

7  22 

10  26 

19 

8  19 

11  13 

T.  Joigoj,  La  Celle-Saim-Cyr 
5.  Montréal,  PruDoy,  Toucy 
5.  Auxerre,  Flogny.  Qaarrë 


8.  Fainte-Pallaye 

9.  Druyes,  Graudchamp,  L*ltle 

10.  Ouaine. 


i5.   Appoigny,  Cerisiers,  Teal- 
Milon  >SenieDtroD) 

16.  Sjînt-Bris 

17.  Etais 

18.  Kléneau,  Vétclay 

19.  Cbétoy.  Si-JuliiD.  Sdgnela> 
to    CIiàtcl-&;nsotr,  Mcailles 
ti.  L«uguy 

iS.  laÎDsrcf| 

•5.  Ligny,  Ponl-sur-Y,  Quarré 
•6.  Gravant 

18.  Bu««y-«n-Olhe,  Cliarny  4  j. 
Bavipris,  Sl-Cyr-le»-Colonr 

19.  Avallon,  Saint -Florentiu 

.Vï.  Aiicy- le- Franc,  Trcigny 

Si.  Chablis,  Sain l-Sauveur,  Ver 
menton 


D.  Q.  le  4,  à  7  h.  3\  m.  du  soir.      P.  Q.  le  49,  à  8  h.  5  m.  du  soir. 
N.  L.  le  42,  à  6  h.  51  m.  du  soir.       P.  L.  le  2G,  à  6  h.  5  m.  du  soir. 


15 


NOVEMBRE. 


Les  Jours  décroissent  pendant  ce  mois  de  i  heure  24  minutes, 


I 


II- 
§  s  I 


FÊTES. 


Le?er 
du  soleil. 

Coucher 
du  soleil. 

■ 

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Lever 
de  la  lune. 

Coacher 
de  la  lune. 

FOIRES 
duDépaitemeDt. 


DlM. 

lundi 
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merc 
Jeudi 
vend 
sam. 

DlM. 

lundi 

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vend 

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Du. 

lundi 

mard 

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lundi 
mard 
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jeudi 
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isam. 

DlM. 

lundi 


1 
2 

3 

4 

5 

6 

7 

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11 

12 

13 

14 

15 

16 

17 

18 

19 

20 

21 

22 

23 

24 

25 

26 

27 

28 

29 

30 


Toussaint. 
Le$  Morts. 
s  Hubert,  p. 
sGb.  Borromée 
s  Zacharie 
s  Léonard,  er. 
s  Ernest,  ab. 
OcUve  de  la  T. 
Déd.  Basilique 
sAndréAvellin 
s  Martin,  p. 
s  Martin,  m. 
s  Didace 
s  Stanislas  K. 
sie  Gertrude 
s  Edme,  p. 
s  Grégoire  Th. 
Déd.  bas.  St  P. 

itf  Kl  s.tlie'li  «»c  H 

sFélixdeValois 
Prétenialion  V 
ftle  Cécile,  ▼. 
s  Clément,  p. 
s  Jean  de  la  C. 
ste  Catherine 
s  Pierre  d' Alei. 
s  Siffrein 
s  Sostbène 
ÀvenL 
s  André,  ap. 


b    m  h 

6  48  4 
6  49  4 
6  514 
6  53  4 
6  54  4 
6  56  4 
6  57  4 

6  59  4 

7  14 
34 
44 
54 
74 
94 

10  4 

12  4 

13  4 
15  4 

17  4 

18  4 

19  4 
7  214 
7  22  4 
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7254 
7  27  4 
7  28  4 
7  30;4 
7  31  4 
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7 
7 
7 
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7 
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7 
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37 

36 

34 

33 

31 

29 

28 

27 

25 

24 

22 

21 

20 

19 

17 

16 

15 

14 

13 

12 

11 

10 

9 

8 

8 

7 

6 

5 

5 


20 

21 

22 

23 

24 

25 

26 

27 

28 

29 

1 

2 

3 

4 

5 

6 

7 

8 

9 

10 

11 

12 

13 

14 

18 

16 

17 

18 

19 

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11 

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11 

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17 
18 
19 

21 
25 
31 
37 
48 
59 
12 

21 

26 

21 
9 

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26 
14 


6  12 

7  18 

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9  48 
11     4 

0   20 
1:33 

2  46 

3  58 

5  9 

6  17 

7  19 

8  16 

9  6 
9   48 

10   23 
10   53 


I.  Pootigny 

••  Auxrrre,  Neuvy,  VilIen.-s-Y 

S.  Sergiaet 

4    Cou  s.  n 

ff.  L'IsIe,  S(-Fargcau 

7.  Toucy 

9.  Coolange«-iuT-Y.,  Noyers 
fo.  Aillant,  Cussy  le«-Forgec 

II.  Aux^rre 

11.  St-Hartin-det'Gb.,  Sé))aax, 

I  ooDerrr 
iS.  T.aiDBecq 
i4>  Arcy-sur-Cur« 
i5    Véscluy 

16.  Ferreux 

18    Avallon,  Sougcri-s 


•S.  Cbamplott.  Vermrn(on 

«5.  BrieuoD,  CouUngrs-Iu'Vin 
La  Ferlé-Loupière 

•7.  St-FIorentin 

tg.  Chajiellux 

So.  Champignelles  .  Maligny  . 
Sent,  VUleoeuve  laHvuyard 


D.  Q.  le  3,  à  3  h.  43  m.  du  soir.     P.  Q.  le  ^8,  à  3  h.  iA  m.  du  matin 
,N.  L.  le  '11,  à  8  h.  9  m.  du  matin.  P.  L.  le  23,  à  9  h.  {'I  m.  du  mat 

li 


1 


46 


DÉCEMBRE. 

Les  jours  décroissent  de  20  minutes  jusqu'au  24  et  croissent  ensuite 

de  5  minutes  jusqu'au  34 . 


a 

I  s 

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FÊTES. 


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sam. 

Dm. 

lundi 

mard 

merc 

jeudi 


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2 

3 

4 

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7 

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9 

10 

11 

12 

13 

14 

15 

16 

17 

18 

19 

20 

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22 

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24 

25 

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27 

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29 

30 

31 


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35;4 

36  4 

37  4 

39  4 

40  4 

41  4 

42  4 

43  4 

44  4 

45  4 
66  4 

47  4 

48  4 


s  E'oi,  ev.         7 
s  Bibiane  7 

s  François-Xav  7 
s  Pierre-Chris.  7 
s  Sabbas,  jibbé  7 
«  Nirola»,  p.  7 
s  Ambroise,  p.  7 
/mm.  Concepl.  7 
ste  Gorgunie  7 
s  Melchidde  7 
s  Damas,  p.  7 
s  Valeri,  abbé  7 
bie  Lucie,  v.  7 
s  Spiridion  7 
s  Valerien  7  49  4 
Quatre  Temps  7  50  4 

7  50  4 
7  51  4 
7  52  4 
7  52  4 
7  53  4 
7  53  4 
7  54  4 
7  54  4 
7  55  4 
7  65  4 
7  55  4 
7  56  4 
7  56  4 
7  56,4 
7  56i4 


s  Ltzare 
s  Gatien 
8  Grégoire 
s  i^hilogone 
s  Thoruas,  ap. 
s  Maurice 
sle  Vicloire,  v 
Vigile  et  jeûne. 
Noël. 

sElienne,  l"m 
s  Jean,  ap  év. 
S8  Innocents 
s  Ihoinasde  G. 
s  Sabin,  p. 
s  Sylvestre,  p. 


III 

4  21 

4122 

3  23 

3  24 

2i25 

2I26 

2  27 

2 

1 

1 

1 

1 

1 

1 

2 

2 

2 

2 

3 

3 

3 


28 
29 
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1 
2 
3 
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5 
6 
7 
8 
9 
10 
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4,13 

5  14 

6  15 

6  16 

7  17 

8  18 

9  19 
10  20 
10.21 


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11  =  19 

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0  50 

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1  15 

3  35 

1  43 

4  47 

2  18 

5  59 

3   1 

7   8 

3  55 

8  9 

4  59 

9   2 

6  13 

9  45 

7  30 

10  21 

8  49 

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10  7 

11  18 

11  23 

11  43 

—  — 

0.  9 

0:37 

0  36 

1^49 

1   7 

2  59 

1  41 

4  7 

2  21 

5  11 

3   7 

6   9 

3  58 

7   1 

4  55 

7  46 

5  54 

8  22 

6  54 

8  55 

7  56 

9  22 

8  59 

9  46 

10  2 

10   8 

11   4 

10  30 

FOIRES 

du  Département. 


D.  Q.  le  3,  à  0  h.  23  m.  du  soir. 
N.  L.  le  >I0,  à  8  h.  .33  m.  du  soir. 


t.  Criwy,  Montréiil.  Saint-Bm 
N  tilt-nruvc-r Archevêque 

5.  Jotix-Ia-\  il]c 
'4.  MaUly-Châteaa 
5    Toiicy 

6.  Cbattl-Cens..  Ouillon,  Wigc 
\..yer»,  :>t-&iuveur 

;l  Aux«>rre 

8.  Diimoni 

9.  L'isle 


iS.  Ancy-I«-Fr.,   Grandchami 
VëipJay. 

i5.  RavitTM 
16    Gravan 
17.  Avallon 


«o.  St-Cyr-Irs-Culona 

il.  Mg^.y,  S-Fargeaa,  Sl-Marlii 
d'Union 

«3.  Aribonniiy 

•4-  S«!gutilay  Vernienlon 

«6.  Chailley 


^8.  I^rtigny,  Prunoy, 
«9    Chusti  Iliix,  T;inl.iy 
3o.  '  >uaioe 
5i.  Chablis  Courson 


P.  Q.  Iel7,  à  H  h.  55  m.  du  mat. 
P.  L.  le  25,  à  3  h.  0  m.  du  matin. 


47 


AGENDA  MUNICIPAL. 


JAIVIER. 

Dans  les  premiers  jours,  publication  des  rôles  des  contributions  directes. 

Le  1"  Dimanche,  séance  des  conseils  de  fabriques.  (Décret  du  30  déc.  1809). 

Dans  le  mois  qui  suit  la  publication  des  rôles  de  prestations  pour  les  chemins 
vicinaux,  les  contribuables  aoivent  déclarer  au  maire  s'ils  entendent  s'acquitter  en 
nature,  faute  de  quoi  ils  seront  obligés  de  payer  en  argent.  (Loi  du  21  mai  1836). 

Première  dixaine. 

Le  maire  reçoit  du  receveur  municipal  et  vise  le  bordereau  détaillé  présentant  la 
situation  de  la  caisse  municipale  à  la  fin  du  trimestre  précédent. 

Délivrance  du  mandat  de  traitement  de  l'instituteur,  ae  l'institutrice  et  des  autres 
employés  communaux. 

Présentation  du  répertoire  des  actes  administratifs  au  receveur  de  l'enregistre- 
ment. (Loi  du  22  frimaire  an  vii,  et  15  mai  1818). 

Envoi  par  le  Maire,  au  receveur  de  l'enregistrement,  de  la  notice  des  décès  éarrivés 
dans  la  commune  pendant  le  dernier  trimestre.  (Loi  du  22  frimaire  an  vu). 

Délivrance  des  certificats  de  vie  des  enfants  trouvés  et  abandonnés. 

Envoi  par  le  maire,  au  Préfet  et  aux  Sous-Préfets,  des  actes  de  décès  survenus 
pendant  le  trimestre  précédent  parmi  les  membres  de  la  Légion<d'Honneur,  les  dé- 
corés de  la  médaille  militaire  et  les  pensionnaires  de  l'État. 

Envoi,  au  Préfet  et  aux  Sous-Préfets,  de  la  liste  nominative  des  condamnés  libérés 
assujettis  à  la  surveillance,  décédés  pendant  le  trimestre  précédent. 

Révision  des  listes  électorales. 

Le  maire  envoie  à  la  Sous- Préfecture  le  certificat  d'exercice  de  l'insUtuteur  pour 
le  semestre  écoulé. 

Première  quinxaine. 

Dépôt  à  la  mairie  des  listes  électorales  révisées  ;  publication  par  Toie  d'affiches 
de  ce  dépôt. 

Envoi  au  sous-préfet  des  listes  et  des  certificats  constatant  le  dépôt  et  la  publi- 
cation. 

Expiration  du  délai  fixé  pour  la  déclaration  à  faire  par  les  possesseurs  de 
chien». 

Les  percepteurs  rédigent  et  déposent,  à  la  sous-préfecture,  les  listes,  en  triple 
expédition,  des  plus  imposés  de  chaque  commune. 

Les  administrations  des  établissements  de  bienfaisance  envoient  an  Préfet  les 
états  trimestriels  de  la  population  des  hospices  et  du  nombie  desindigentfi  secourus. 
(Instr.  8  février  1823). 

Recensement,  par  les  maires,  des  jeunes  gens  qui  ont  accompli  leur  vingtième 
année,  dans  le  courant  de  l'année  précédente.  (Loi  21  mars  1832). 

Envoi  au  Sous-Préfet  de  l'un  des  doubles  du  tableau  de  recensement  dressé  par 
le  maire.  Publication  et  affiches  dans  la  commune  du  tableau  de  recensement. 

Dans  le  mois. 

Du  15  au  31  janvier,  les  maires  et  les  répartiteurs,  assistés  du  percepteur  des  con- 
tributions directes,  rédigent  un  état-matrice  des  personnes  imposables  pour  les  chiens. 

Le  20  janvier  publication  de  la  loi  pre<(crivant  1  echenillage. 

Les  maires]  ' 

de  l'état  civil 

greffe  du  ti 

double  aux 

vementde     ,  _      


18 


Les  maires  des  chefs4ieux  de  canton  déposent  au  greffe  un  double  du  registre  des 
engagements  volontaires  pendant  l'année  expirée  ;  l'autre  double  est  déposé  aux 
archives  de  la  mairie.  (Loi  du  21  mars  1832).  Ils  envoient  à  l'intendant  militaire  un 
état  nominatif  des  engagements  volontaires  qu'ils  ont  reçus  pendant  Tannée  précé- 
dente. 

Les  greffiers  des  tribunaux  de  police  envoient  aux  Receveurs  de  Tearegistrement 
l'extrait  des  jugements  de  police  rendus  dans  le  trimestre  précédent  (Ordonnance 
du  30  décembre  1823),  et  portant  comdamnation  à  l'amende  seulement. 

Le^  [greffiers  des  tribunaux  de  police  correctionnelle  et  de  simple  police  envoient 
au  Préfet  les  extraits  de.s  jugements  rendus  pendant  le  semestre  précédent.  (Idem). 

Enlèvement  des  neiges  et  glaces. 

Confeclion  du  tableau  des  mercuriales.  —  Cbaipie  quinzaine,  il  doit  être  envoyé 
un  de  ces  états  au  Préfet.  —  MM.  les  Maires  doivent  aussi,  chaque  mois,  réunir  et 
'annoter  tous  les  documents  propres  à  éclairer  la  Commission  de  statistique  per- 
manente. 

Réunion  et  conservation  en  volumes  des  cahiers  du  Bulletin  des  lois  et  des  divers 
recueils  administratifs  appartenant  à  la  commune. 

Convocation  individuelle  pour  la  session  de  février  ;  l'époque  en  est  fixée  par  le 
Préfet. 

Envoi  au  Sous-Préfet  des  tableaux  du  mouvement  de  la  population  pendant  l'an- 
née précédente. 

Remise  aux  instituteurs  communaux,  des  imprimés  sur  lesquels  doivent  être  dressés 
les  r&les  de  la  rétribution  scolaire.  Pareille  remise  est  faite  aux  institutrices  et  aux 
directrices  des  salles  d'asile  pour  les  rétributions  qui  leur  sont  propres. 

Envoi  au  Sous- Préfet  de  la  liste  des  répartiteurs. 

Le  maire  annote  sur  le  tableau  de  recensement  les  décisions  du  conseil  de  révi- 
sion insérées  dans  la  liste  d'émargement,  concernant  les  jeunes  gens  de  la  classe 
de  1862.  puis  il  affiche  cette  même  liste. 

Arrête  prescrivant  l'élagage  et  le  récepage  des  arbres  et  des  haies. 

Envoi  de  l'état  certifié  de  vaccine  pour  Tannée  écoulée. 

Publication  d*un  avis  faisant  connaître  le  jour  fixé  par  le  Préfet  pour  la  vérification 
des -poids  et  mesures. 

Le  maire  visite  les  prisons  qui  existent  dans  sa  commune.  Cette  visite  se  renou- 
velle tous  les  mois  au  moins  une  fois. 

Le  facteur  rural  est  tenu  de  prendre,  au  moins  deux  fois  par  an,  en  présence 
du  maire,  l'empreinte  du  timbre  qui  est  fixé  à  demeure  dans  la  botte  aux  lettres  de 
chaque  commune. 


FÉVRIER. 

Première  quinzaine. 

Première  session  ordinaire  des  conseils  municipaux.  (Loi  du  15  mai  1855). 

Les  conseils  municipaux  doivent  délibérer  pendant  cette  session  sur  le  taux  de  la 
rétribution  à  percevoir  pendant  l'année  suivante,  dans  les  écoles  publiques  mixtes 
et  de  garçons  et  les  salles  d'asile,  et  sur  chacune  des  opérations  financières  relatives 
à  rinstruction  primaire.  Le  conseil  fixe  en  même  temps,  s'il  y  a  lieu,  le  taux  de  la 
rétribution  pour  les  écoles  publique^  de  filles. 

Dans  les  nuit  premiers  jours,  rapport  du  maire  au  Sous»  Préfet  sur  le  service  ad- 
ministratif et  la  surveillance  des  prisons,  s'il  en  existe  dans  la  ville. 

Le  maire  doit  recevoir  du  receveur  municipal  le  bordereau  récapitulatif  des  re- 
cettes et  des  dépenses  effectuées  pendant  le  mois  expiré.  Cet  envoi  se  renouvelle 
dans  les  dix  premiers  jours  de  chaque  mois  pour  celui  qui  vient  de  finir. 

Dans  cette  ouinzaine  doit  se  faire  l'échenillage  des  arbres,  conformément  à  la 
loi  du  26  ventôse  an  iv. 

Du  l"*"  au  15  février,  le  percepteur  adresse  au  directeur  des  contributions  les 
états-matrices,  pour  servir  ae  base  à  la  confection  des  rAles. 


49 

Dans  le  mois. 

Les  maire.^  publient  l'arrêté  de  clôture  de  la  chasse,  dès  qu*il  leur  est  parvenu. 

Les  percepteurs  remettent  au  receveur  des  finances  : 

I"  Les  états,  en  double  expédition,  des  cotes  irrécouvrables  et  les  états  des  restes 
à  recouvrer  sur  les  contributions  directes  et  sur  les  frais  de  poursuites  de  l'année    ^ 
qui  vient  de  s  écouler  ; 

2»  Les  comptes  de  gestion  des  recettes  et  dépenses  municipales  de  l'année  pré- 
cédente, pour  ôtre  vérifiés. 

Envoi  au  préfet,  chaque  quinzaine,  du  tableau  des  mercuriales. 

Arrêté  prescrivant  l'élagage  des  arbres  et  haies  vives  et  le  curage  des  fossés  qui 
bordent  les  chemins  vicinaux.  Il  est  utile  que  cet  arrêté  ne  soit  pas  pris  à  une  date 
postérieure. 

Avant  le  28,  les  percepteurs  déposent  aux  archives  de  la  préfecture  les  rôles  et  les 
états  de  frais  de  poursuites  qui  ont  plus  de  trois  ans. 

Envoi  par  le  maire  au  préfet  ou  sous  préfet,  des  résultats  des  travaux  de  la  session 
trimestrielle. 

Les  maires  prescrivent  les  mesures  convenables  dans  l'intérêt  des  mœurs  et  de 
la  sûreté  publique  pendant  les  divertissements  du  carnaval. 

Visite  générale  des  fours  et  cheminées.  Cette  opération  doit  être  faite  avec  le 
plus  grand  snin. 

Dernier  délai  pour  le  paiement  de  la  taxe  d'affouage  de  l'année  précédente,  préa- 
lablement ù  la  remise,  par  le  receveur  municipal,  de  la  liste  des  habitants  en  retard 
de  se  libérer. 


lARS. 

Envoi  par  le  receveur  municipal  au  maire  du  bordereau  récapitulatif  des  recettes 
et  des  dépenses  pour  le  mois  précédent. 

Le  15,  clôture  de  l'ordonnancement  des  dépenses  de  Texercice  1862,  pour  les  com- 
munes et  les  établissements  de  bienfaisance  (Ordonnance  du  24  janvier  1843). 

Le  31 ,  clôture  du  paiement  des  dépenses  de  l'exercice  1862,  pour  les  communes  et 
les  établi-^sements  de  bienfaisance  {Ordonnance  du  24  janvier  1843). 

Le  percepteur  dresse  immédiatement,  de  concert  avec  le  maire,  l'état  de  situation 
devant  servir  de  compte  administratif  de  l'exercice  clos.  Dans  les  communes  impor- 
tantes, le  compte  administratif  du  maire  est  présenté  sttparément  (td.).  Ils  établis- 
sent en  même  temps  l'état  des  restes  à  recouvrer  et  des  restes  à  payer,  qui  doivent 
figurer  à  la  première  section  des  recettes  et  des  dépenses  du  budget  supplémentaire 
de  l'exercice  courant. 

Pendant  le  mois. 

Trois  mois  après  la  publication  des  rôles,  le>  percepteurss  remettent  an  receveur 
des  finances  les  états  des  cotes  indôment  imposées  aux  rôles  de  l'exercice  courant. 

Echenillage.  Les  maires  visitent  le  territoire  et  font  procéder  d'alfice  à  l'échenil- 
lage  aux  dépens  de  ceux  qui  l'ont  négligé  (Loi  ventôse  an  vu),  et  prescrivent  les 
mesures  nécessaires  pour  favoriser,  s'il  y  a  heu,  l'écoulement  des  grandes  eaux. 

Les  percepteurs  déposent  aux  sous-préfectures  les  rôles  de  iSbI. 

Clôture  définitive  des  listes  électorales  et  envoi  à  la  préfecture  des  tableaux  de 
rectification. 

Remise  à  l'instituteur,  au  garde  champêtre  et  aux  divers  agents  salariés  de  la 
commune,  de  leur  mandat  de  traitement  pour  le  trimestre  écoulé. 

Envoi  au  préfet,  chaque  quinzaine,  du  tableau  des  mercuriales. 

Le  tableau  des  vaccinations  pratiquées  dans  la  commune  pendant  Tannée  der- 
nière est  envoyé  à  la  préfecture. 

Publication  de  l'époque  du  travail  des  prestations. 

Envoi  par  les  maires  au  sous-prétet,  des  mercuriales  relatives  aux  fourrages, de 
liste  des  contribuables  les  plus  imposés  et  des  propositions  pour  le  choix  des  cav. 
missaires- répartiteurs. 


20 
AVRIL. 

Le  dimanche  de  la  Quasimodo,  session  annuelle  des  conseils  de  fabrique.  Les 
réunions  ont  lieu  à  Tissue  de  la  messe  ou  des  vêpres,  dans  l'église  ou  dans  un  lieu 
attenant  à  Téglise,  ou  dans  le  presbytère.  Renouyetlement  triennal  des  conseils  de 
fabrique.  (Décret  du  30  décembre  18(i9,  art.  yii).  Nomination  du  président  et  du  se- 
crétaire du  conseil  {idem,  ix).  Règlement  des  comptes  de  gestion  de  18Q2,  budget 
de  1864.  Envoi  de  ces  documents  à  la  mairie  et  à  l'archevêché. 

Terme  de  toute  demande  en  décharges,  réductions,  remises  et  modérations,  sur 
les  contributions  directes. 

Envoi  au  maire,  par  le  receveur  municipal  du  bordereau  trimestriel  de  la  situation 
de  la  caisse. 

Première  dixatM. 

Présentation  du  répertoire  des  actes  administratifs  au  receveur  de  l'enregistrement. 

Envoi  au  receveur  de  l'enregistrement  de  la  notice  des  décès  survenus  pendant 
le  trimestre  précédent. 

Délivrance  des  certificats  de  vie  des  enfants  trouvés  on  abandonnés.  (Instruction 
du  8  février  1823). 

Envoi  à  la  préfecture  et  dans  les  mairies,  par  les  receveurs,  d*un  exemplaire  de 
rétat  de  situation  et  de  l'état  des  restes  à  recouvrer  et  des  restes  à  payer  de  l'exer- 
cice clos.  Ce  dernier  document  est  dressé  de  concert  entre  le  receveur  et  le  maire. 

Envoi,  sur  papier  libre,  par  le  maire  au  Préfet  et  aux  Sous-Préfets,  des  actes  des 
décès  survenus  parmi  les  membres  de  la  Légion-d'Honneur  pendant  le  dernier  tri- 
mestre. 

Envoi  au  Préfet  et  aux  Sous-Préfets,  de  la  liste  nominative  des  condamnés  libérés 
assujettis  à  la  surveillance,  décédés  pendant  le  trimestre. 

Les  commissions  administratives  des  établissements  de  bienfaisance  doivent  se 
réunir  dans  les  premiers  jours  d'avril  dans  une  session  annuelle  qui  a  pour  objet, 
en  ce  qui  concerne  les  hospices  et  bureaux  de  bienfaisance  : 

1*  L'examen  du  compte  a  ordre  et  d'administration  rendu  par  l'ordonnateur  des 
dépenses  pour  l'exercice  précédent,  clos  le  31  mars  de  cette  année. 

2"  L'examen  du  compte  en  deniers,  rendu  par  le  receveur  de  l'établissement  pour 
le  même  exercice. 

3*  La  formation  du  budget  de  l'année  prochaine. 

Deuxième  dixaine. 

Convocation  des  conseils  municipaux  pour  la  session  de  mai. 

Remise  par  le  percepteur  du  compte  de  gestion  de  1862. 

Avant  le  15,  appréciation  par  le  maire  ou  par  l'agent-voyer  des  dépenses  à  faire  sur 
les  chemins  vicinaux  de  la  commune.  L'agent-voyer  remet  le  tarif  de  conversion  des 
prestations  en  tâches  au  maire,  qui  doit  le  communiquer  ou  conseil  municipal. 

Troiiième  dixaine. 

Préparation  du  budget  de  1864  et  des  chapitres  additionnels  au  budget  de  1863. 
Convocation  (lorsqiril  y  a  lieu)  des  plus  imposés  pour  la  fin  de  la  session  de  mai. 
Avis  de  l'époque  du  travail  des  mutations. 

Pendant  le  mois. 

Les  greffiers  des  tribunaux  de  police  envoient  aux  receveurs  de  l'enregistrement 
l'extrait  des  jugements  rendus  pendant  le  trimestre  précédent  et  prononçant  des 
amendes,  pour  qu'ils  en  fassent  le  recouvrement.  (Ordonnance  du  30  décembre  1823). 

Réunions  du  printemps  des  comités  de  vaccine.  (Arrêté  du  Préfet  du  23  oct.  1824). 

État  trimestriel  du  mouvement  de  la  population  des  hospices  et  des  indigents 
secourus  par  les  bureaux  de  bienfaisance. 

Envoi  a  la  mairie  du  travail  des  commissions  hospitalières  et  de  bienfaisance  pen- 
dant la  session  de  ce  mois. 

Les  bacs  et  bateaux  de  passage  existant  dans  la  commune  sont  visités  par  le 
maire,  de  concert  avec  l'ingénieur  des  ponts-et-chaussées. 

Nomination  des  cinq  commissaires-répartiteurs  dans  chaque  commune. 

Envoi  au  Préfet,  chaque  quinzaine,  du  tableau  des  mercuriales. 


21 


Ouvertore  de  la  session  de  mai,  aux  époques  déterminées  par  M.  le  Prétet.  La 
session  dure  10  jours. 

Le  premier  jour,  règlement  du  compte  de  gestion  du  percepteur  pour  1862.  Au- 
dition du  compte  administratif  de  l'exercice  1862.  Règlement  des  chapitres  addi- 
tionnels au  budget  de  1863.  ExpOvSé  du  budget  de  1864.  Eiamens  p«r  les  conseils 
municipaux,  s'il  y  a  lieu,  des  comptes  et  budgets  de  fabriques,  hospices  et  bureaux 
de  bienfaisance. 

Le  deuxième  jour,  continuation  de  la  session.  Formation  du  budget  de  1863. 
Fixation  de  la  taxe  affoua^ère  et  des  autres  taxes  communales  ou  de  police.  Vote 
des  prestations  et  des  centimes  pour  les  chemins.  Vote  de  centemes  pour  Tinstruc- 
lion  primaire. 

Le  troisième  jour,  fin  de  la  session,  vote  d'impdts  pour  les  dépenses  ordinaires 
ou  extraordinaires  de  1864,  etc.  Clôture  de  la  session. 

Le  maire  renvoie  au  conseil  de  fabrique  un  double  des  budgets  de  rétablisse- 
ment religieux  pour  1864  et  des  comptes  de  1862,  ainsi  que  les  pièces  à  l'appui  de 
ces  comptes.  Le  conseil  de  fabrique  les  adresse  à  rarchevèque. 

Envoi  au  Préfet  et  aux  Sous- Préfets  des  budgets  et  de  toutes  les  pièces  qui  s'y 
rattachent  ainsi  que  des  votes  d  impôts,  faute  de  quoi  il  ne  sera  pas  donne  suite 
à  ceux-ci.  Cet  envoi  doit  être  fait  avant  le  20. 

Les  percepteurs  reprennent  leurs  comptes  de  gestion  qu'ils  avaient  déposés  à  la 
mairie. 

Publication  du  règlement  pour  les  mesures  à  prendre  contre  les  chiens  errants. 

Le  receveur  municipal  adresse  au  maire  l'état  récapitulatif  sommaire  de  ses 
opérations  pendant  le  mois  écoulé. 

Pendant  le  moit. 

Tournée  des  contrôleurs  des  contributions  directes  pour  les  mutations. 

Les  maires  doivent  avoir  soin  d'en  publier  l'avis,  sitôt  qu'il  leur  est  parvenu. 

Les  maires  des  communes  rurales  dressent  l'état  des  individus  à  vacciner. 

Les  créanciers  du  département  sont  prévenus  que  c'est  le  31  mai  qu'expire  le 
délai  d'ordonnancement  des  dépenses  de  l'exercice  1862,  et  que  celui  des  paiements 
expire  au  30  juin  (Ordonn.  du  4  juin  1843). 

Envoi  au  Préfet,  chaque  quinzaine,  du  tableau  des  mercuriales. 


JUII. 

Première  quinxaine, 

La  récapitulation  sommaire  des  opérations  financières  du  mois  écoulé  est  remise 
au  maire  par  le  receveur  municipal. 

Les  maires  des  communes  et  les  administrateurs  des  établissements  propriétaires 
de  bois,  doivent  envoyer  au  Préfet  les  propositions  de  coupes  extraordinaires.  Si 
cet  envoi  n'est  pas  fait  avant  le  15  juin,  la  proposition  et  le  décret,  qui  peut  en 
être  la  suite,  sont  reculés  d'une  année. 

Prendre  toutes  les  mesures  de  sûreté  pour  qu'il  n'arrive  point  d'accident  aux 
baigneurs. 

Surveiller  la  récolte  des  foins  et  prendre  aussi  à  cet  effet  toutes  les  mesures  de 
police  jugées  nécessaires. 

Dans  le  mois. 

Les  receveurs  municipaux  envoient  à  la  préfecture  leur  compte  de  gestion  et  les 
pièces  à  l'appui. 

Rédaction,  par  MM.  les  maires,  de  la  liste  des  affouages. 

Les  maires  font  connaître  au  Préfet  le  nombre  des  feuilles  de  papier  présumées 
nécessaires  pour  les  registres  de  l'état  civil  de  l'année  suivante.  * 


s» 

Les  maires  doivent  prendre  les  arrêtés  nécessaires  pour  que  les  habitants  fassent 
arroser  le  devant  de  leurs  maisons,  et  pour  que  les  chiens  soient  muselés  ou  tenus 
en  laisse  pendant  la  durée  des  grandes  chaleurs.  Autres  mesures  de  salubrité  et 
de  sûreté,  quand  elles  sont  jugées  nécessaires. 

Remise  des  mandats  de  traitement  à  tous  les  agents  salariés  de  la  commune. 


dans 
ce  mois  et  dans  les  mois  suivants,  à  Tarfoseinent  des  rues  et  places  pu'  " 
Publication  du  règlement  concernant  les  baigneurs  en  pleine  rivière. 


JUILLET. 

Le  premier  dimanche,  session  trimestrielle  des  conseils  de  fabrique.  (Décret  du 
38  décembre  1809.) 
Ordonnancement  des  traitements  des  employés  communaux  pour  le  trimestre  expiré. 

Première  dizaine. 

Les  receveurs  des  communes  et  des  hospices  dressent  l'état  trimestriel  de  situa- 
tion de  caisse.  Ils  doivent  en  remettre  une  copie  aux  maires  ou  ordonnateurs. 

Envoi  au  receveur  de  Tenregistrement  de  la  notice  des  décès  survenus  pendant 
le  trimestre. 

Visa  du  répertoire  des  actes  soumis  à  l'enregistrement. 

Envoi  sur  papier  libre,  par  le  maire,  aux  Préfets  et  aux  Sous- Préfets,  des  actes 
des  décès  survenus  parmi  les  membres  de  la  Légion-d'Honneur  et  les  décorés  de 
la  médaille  militaire  pendant  le  dernier  trimestre. 

Le  maire  envoie  à  la  sous-préfecture  le  certificat  d'exercice  de  l'instituteur  pour 
le  trimestre  écoulé. 

Pendant  le  mois» 

Les  maires  envoient  aux  Sous-Préfets  les  certificats  de  vie  dès  enfants  trouvés 
et  abandonnés  placés  dans  leur  commune,  et  l'extrait  des  jugements  de  police  por- 
tant peine  d'emprisonnement  et  rendus  dans  le  trimestre  précédent. 

Les  greffiers  des  tribunaux  de  police  envoient  aux  receveurs  de  l'enregistrement 
l'état  trimestriel  des  jugements  rendus  en  matière  de  police  municipale,  et  portant 
condamnation  à  des  amendes. 

Les  ffreffiers  des  tribunaux  de  police  correctionnelle  et  de  simple  police  envoient 
au  Préfet  l'extrait  des  jugements  rendus  pendant  le  semestre  précédent. 

Les  jeunes  gens,  qui  veulent  entrer  à  rEcole  normale  primaire,  doivent  se  faire 
inscrire  au  secrétariat  de  Tlnspection,  aux  époques  déterminées  par  l'arrêté  du 
Préfet. 

Envoi  au  Préfet  et  aux  Sous-Préfets  de  la  liste  nominative  des  condamnés  libé- 
rés assujettis  à  la  surveillance,  décédés  pendant  le  trimestre. 

Envoi  du  rapport  sur  l'état  des  récoltes. 

Convocation,  par  lettres  individuelles,  des  membres  du  conseil  muniri[)al  pour 
la  session  d*août,  dès  que  Tépoque  en  est  fixée  par  le  Préfet. 

Envoi  au  Préfet,  chaque  quinzaine,  du  tableau  des  mercuriales. 

Prise,  par  les  facteurs  ruraux,  de  1  empreinte  da  timbre  qui  est  fixée  à  demeure 
dans  la  botte  aux  lettres  de  chaque  commune.  Le  maire  doit  être  présent  à  cette 
opération. 

Publication  de  la  liste  des  habitants  ayant  droit  à  l'affouage. 


23 
AOUT 

Première  quinzaine. 

Session  trimestrielle  et  légale  des  conseils  municipaux. 

Les  crédits  restant  à  voter  pour  (862  doivent  l'être  dans  cette  session. 

Les  conseils  municioaux  arrêtent  la  liste  des  enfants  qui  doivent  être  reçus 
(gratuitement  dans  les  écoles  communales.  Sur  cette  liste  doivent  figurer  tous  les 
indigents  en  âge  de  fréquenter  les  écoles.  Elle  doit,  par  conséquent,  comprendre 
les  enfants  trouvés  ou  abandonnés  placés  dans  la  commune.  La  même  opération 
doit  avoir  lieu  pour  les  salles  d'asile  publiques,  dans  les  communes  où  existent 
ces  établissements. 

Approbation  de  la  liste  d'affouage  et  examen  des  réclamations. 

Remise  au  maire,  par  le  receveur  municipal,  de  la  récapitulation  mensuelle. 

Pendant  le  moii. 

DépOt  à  la  mairie  de  l'état  nominatif  de  tous  les  contribuables,  habitants  assu- 
jettis à  la  patente.  Cet  état,  où  doivent  être  consignées  toutes  les  réclamations 
faites  pendant  les  10  jours  de  son  dépôt,  doit,  à  respiration  de  ce  délai,  être  ren- 
voyé au  contrôleur. 

Publication  de  larrêté  du  Préfet  fixant  Touverture  de  la  chasse  et  des  prescrip- 
tions locales.  Les  maires  doivent  prendre,  de  leur  côté,  et  faire  exécuter  sur  leur 
territoire  respectif,  toutes  mesures  propres  à  assurer  la  sécurité  publique  et  la 
conservation  dc^  récoltes  sur  pied. 

Envoi  au  Préfet,  chaque  qumzaine,  du  tableau  des  mercuriales. 

Envoi  à  la  sous-préfecture  de  la  liste  des  affouagistes. 


SEPTEIBRE. 

Première  quinzaine. 

Le  bordereau  mensuel  de  la  situation  de  la  caisse  est  remis  au  maire  par  le 
percepteur. 

Avant  le  10,  le  maire  reçoit  de  la  préfecture  les  procès- verbaux  d'estimation 
des  coupes  affouagères  de  Texercice. 

Pendant  le  mois. 

Ban  de  vendanges.  Les  maires,  après  avoir  consulté  les  prud'hommes,  prennent 
un  arrêté  pour  fixer  l'époque  avant  laquelle  il  ne  sera  pas  permis  de  vendanger. 

Envoi  au  Préfet,  chaque  quinzaine,  du  tableau  des  mercuriales. 

Remise  à  Tinstituteur,  au  garde  champêtre  et  aux  autres  agents  salariés  de  la 
commune,  de  leur  mandat  de  traitement  pendant  le  trimestre. 

Soumettre  à  Tapprobation  du  Sous-Prefet  le  projet  d'adjudication  de  la  coupe 
affouagère. 

Fixer  par  un  arrêté  le  jour  où  commencera  le  gra})pillage. 

Les  maires  rappelleront  que  le  concours  d'admission  à  Técole  impériale  d'agri' 
culture  ouvre  le  1"^  octobre,  et  que  les  demandes  d'inscription  doivent  être  adres- 
sées à  la  préfecture  avant  le  15  septembre. 

Avant  le  90,  les  observations  des  conseils  municinaux  et  des  commissions  admi 
nistratives  sor  réanimation  de  la  coupe  affouagère  doivent  parvenir  à  la  préfedurc. 


Si 
OCTOBRE. 

L'état  trimestriel  des  recouvrements  du  perceptenr  est  visé  et  l'encaisse  constaté 
par  le  maire  du  chef- Heu  de  perception. 

Le  premier  dimanche,  session  trimestrielle  des  conseils  de  fabrique.  (Décret  du 
50  décembre  1809). 

Première  dizaine. 

Le  bordereau  trimestriel  de  la  situation  de  la  caisse  est  remis  par  le  receveur 
municipal  au  maire.  Ordonnancement  des  traitements  des  employés  communaux. 

Le  répertoire  des  actes  soumis  à  l'enregistreroent  est  présenté  au  visa  du  receveur. 

Envoi  sur  papier  libre,  par  le  maire,  au  Préfet  et  aux  Sous- Préfets,  des  actes  de 
décès  survenus  parmi  les  membres  de  la  Légion -d'Honneur  et  des  décorés  de  la 
médaille  militaire  pendant  le  dernier  trimestre. 

Délivrance  des  certificats  de  vie  des  enfants  trouvés. 

Pendant  le  motf. 

Du  î^  octobre  de  ehagne  année  an  15  janvier  de  Tannée  suivante,  les  posses- 
seurs de  chiens  devront  uire  à  la  mairie  une  déclaration  indiquant  le  nombre  de 
chiens  et  les  usages  auxquels  ils  sont  destinés,  en  se  conformant  aux  distinctions 
établies  en  rarticle  premier  du  décret. 

Convocation  des  conseils  municipaux  pour  la  session  de  novembre. 

Les  maires  adjugent,  s'ils  ne  l'ont  déjà  fait,  l'entreprise  de  l'exploitation  de  la 
coupe  aflbuagère,  et  envoient  à  Tinspectenr  des  forêts  copie  du  procès- verbal  d'ad- 
judication. 

Les  greffiers  des  tribunaux  de  simple  police  envoient  aux  receveurs  de  l'enregis- 
trement l'état  des  jugements  rendus  pendant  le  trimestre  précédent,  et  portant  con- 
damnation à  l'amende. 

La  notice  des  décès  survenus  pendant  le  trimestre  est  envoyée  par  les  maires 
aux  receveurs  de  l'enregistrement. 

Les  percepteurs  envoient  au  Préfet  le  compte  des  impressions  fournies  aux 
communes,  et  au  receveur  général  leurs  demandes  d'imprimés  pour  l'année  suivante. 

Envoi  au  Préfet  et  aux  Sous-Préfets  de  la  li%te  nominative  des  condamnés  libérés 
assujettis  à  la  surveillance,  décédés  pendant  le  trimestre. 

Envoi  au  Préfet,  chaque  quinzaine,  du  tableau  des  mercuriales. 

Le  maire  se  prépare  pour  prendre  part  aux  travaux  de  la  commission,  qui,  sur 
la  convocation  du  juge  de  paix,  doit  se  réunir  au  chef-lieu  de  canton,  dans  la 
première  huitaine  du  mois  de  novembre. 


Pendant  le  mots. 

Le  maire  reçoit  du  percepteur  la  récapitulation  sommaire  des  opérations  finan- 
cières efTectuées  pendant  le  mois  d'octobre. 

Le  premier,  terme  de  rigueur  pour  l'envoi  au  Sou  s- Préfet  on  an  Préfet  des 

«liions,  de  travaux  à  faire  aux  édifices  diocésains,  et  portant  demandes  de 

secours  à  l'État.  (Inst.  min.  du  10  juin  1853). 


proposi  lions. 


(ion  trimestrielle  et  légale  des  conseils  municipaux.  Cette  session  étant  la 
ire  de  l'année,  c'est  l'occasion  de  jeter  un  coup  d'œil  en  arrière  et  de  songer 


Session 
dernière 

à  régulariser  les  parties  du  service  communal  dont  'on  n'aurait  pu  s'occuper  pré* 
cédemment. 

Vote  sur  la  vente  ou  la  distribution  des  coupes  ordinaires  des  bois  communaux 
de  l'exercice  suivant  et  sur  la  fixation  du  vingtième  revenant  au  trésor  sur  le 
produit  des  coupes  de  bois  délivrées  en  affouages. 

EénnioQS  d'automne  des  comités  de  vaccine. 


85 

Les  maires  ]>rocèdent  an  renouvellement  des  baux  qni  sont  près  d'expirer.  Ils 
doivent  faire  viser  les  actes  de  vente  on  de  location  par  le  receveur  de  renregis- 
trement,  dans  les  vingt  jours  de  l'approbation  préfectorale. 

Les  percepteurs  prMsèdent  au  recouvrement  des  rôles  d'affouages  qui  leur  ont 
été  envoyés  approuvés,  Ils  font  parvenir  des  avertissements  individuels  à  toutes 
les  personnes  inscrites  sur  les  rôles,  et,  lorsque  le  délai  de  recouvrement  est  ex- 
pire,  ils  remettent  au  maire  un  état  général  des  contribuables  qui  ont  payé  la  taxe. 

Les  états  de  situation  des  caisses  d'épargne  doivent  être  envoyés  au  Préfet,  au 
plus  tard»  dans  la  première  dizaine  de  novembre. 

Visite  générale  des  fours  et  cbeminées  |>our  s'assurer  que  le  ramonage  a  été 
effectué  et  que  toutes  les  précautions  ont  été  prises  pour  éviter  les  incendies. 

Envoi  au  Préfet,  chaque  quinzaine,  du  tableau  de^  mercuriales. 

Publication  des  rôles  de  prestation  en  nature  pour  les  chemins  vicinaux.  Le 
maire  certifie  cette  publication  sur  le  rôle  même. 

Adjudication  de  l'entreprise  de  la  coupe  affbuagère,  dernier  délai. 

Avant  le  90,  envoi  à  la  sous- préfecture  des  demandes  de  secours  snr  les  fonda 
de  l'État,  formées  en  faveur  des  établissements  de  bienfaisance. 


DÉCEIBRE. 

Dans  la  première  dizaine  la  situation  mensnelle  de  la  caisse  municipale  est 
remise  au  maire. 

Le  31,  clôture  des  registres  de  l'état  civil  (Code  Napoléon,  43),  et  des  engage- 
ments volontaires  reçus  par  MM.  les  Maires  des  chef-Iieax  de  canton. 

Clôture,  par  le  maire  du  chef-lieu  de  la  perception,  des  livres  des  percepteurs 
et  des  receveurs  municipaux  pour  Tannée  qui  finit.  Vérification  par  le  même 
maire  de  la  caisse  du  percepteur. 

Pendant  le  mois. 

Les  percepteurs  préparent  les  registres  nécessaires  pour  l'année  qui  va  commencer, 
et  les  font  coter  el  parapher  par  le  maire  du  cheMieu  de  la  perception. 

Les  maires  préparent  la  révision  des  listes  des  électeurs  communaux. 

Présentation  des  candidats  pour  la  nomination  de^  commissaires  répartiteurs. 

Les  maires  signalent  les  changements  qui  surviennent  dans  la  liste  des  vétéri- 
naires brevetés. 

Les  maires  des  communes  où  se  tiennent  des  marchés  publics,  assistés  d'une 
commission  spéciale,  font  procéder  au  pesage  des  grains  de  la  dernière  récolte 
amenés  aux  derniers  marches  de  ce  mois,  pour  déterminer  le  poids  légal  de  l'hec- 
tolitre de  chacun  d'eux,  et  ils  en  dressent  procès-verbal. 

Convocation  des  électeurs  appelés  à  nommer  les  juges  des  tribunaux  de  commerce. 

Expiration  du  mois  de  délai  accordé  aux  contribuables  pour  opter  entre  le  paye- 
ment en  nature  ou  en  argent  de  leur  cote  de  prestation.  Communication  au  rece- 
veur municipal  du  registre  des  déclarations  des  contribuables.  Avis  aux  contri- 
buables qulis  ont  jusqu'au  premier  mars  pour  réclamer  contre  leurs  cotisations. 
Enlèvement,  sïl  y  a  lieu,  des  glaces  et  neiges. 

Avant  le  31,  les  maires  sont  tenus  de  faire  les  quêtes  au  profit  de  la  caisse  des 
incendiés,  et  d'en  assurer  le  versement  avant  cette  époque  entre  les  mains  du  receveur 
général  ou  des  receveurs  particuliers  d'arrondissement. 

Envoi  au  Préfet,  chaque  quinzaine,  du  tableau  des  mercuriales. 


DEUXIÈME  PARTIE. 


l_ L. 


DOCUMENTS  GENERAUX. 


CHAPITRE  PREIIER. 


PUISSANCES. 


FRANGE. 


Napoléon  III,  Charles-Louis,  empereur  des  Français,  né  le  20  avril  1808,  du  ma- 
riage de  Louis-Napoléon,  roi  de  Hollande,  et  de  Hortense- Eugénie,  reine  de  Hol- 
lande; marié  le  29  janvier  1853,  à 

EUGÉNIE  Ma/ie  de  uuzman,  comtesse  de  Téba,  impératrice  des  Français,  né  le  5 
mai  1826.  De  ce  mariage: 


doff  dcr  San-Donato. 
Napoléon-Joseph-Charles-Paul,  fils  de  Jérôme  Napoléon ,  né  le  9  septembre  1822, 

marié  le  30  janvier  1859  à 
Louise-Thérèse-Marie- Clotilde,  fille  de  Victor-Emmanuel  II,  roi  de  Saidaigne,  née 

le  3  mars  1843. 

AUTRICHE. 

FRANÇois-Joseph  I?  Charles,  empereur  d'Autriche,  roi  de  Hongrie  et  de  Bohême, 
etc.,  né  le  18  août  1830,  marie  à  Elisabeth-Marie- Eugénie,  née  le  24  décembre 
1037,  fille  de  Maximilien -Joseph ,  duc  de  Bavière. 

BADE. 

Frédéric  Guillaume-Louis,  né  le  9  septembre  1826,  grand  duc  de  Bade,  dac  de 
Zaehringhein,  marié  à  Louise-Marie- Elisabeth,  princesse  de  Prusse. 

BAVIÈRE. 

Maximilien  II  Joseph,  roi  de  Bavière,  né  le  28  novembre  1811,  marié  à  Frédérique 
Françoise-Auguste-Marie  Heduvige,  ûlle  du  feu  prince  Frédéric -Guillaume,  oncle 
du  roi  de  Prusse. 

BELGIQUE. 

Lkopold  !•'  Georges-Chrétien-Frédéric,  né  le  16  décembre  1790,  duc  de  Saxe-Co- 
bourg-Gotha,  roi  des  Belges  le  21  juillet  1831,  veuf  le  6  décembre  1817deChar- 
lotte-Augusta,  tille  de  feu  George^i  IV,  et  le  11  novembre  1850  de  Louise-Marie* 
Thérèse-Charlotle-Isabelie  d'Orléans,  fille  de  feu  Louis-Philippe,  roi  des  Fran  • 
çois,  mort  comte  de  Neuilly. 

BRÉSIL. 

D.  PEDRO  II  DE  Alcantara  Jeau-Charles-Léopold-Salvador-Ribiano  Xavier-da-Paula 
Leocadio-Michel-GabrieIRaphaél-Gonzaga,  né  le  2  décembre  1825,  empereur  du 
Brésil  7  avril  1831,  prend  lui-môme  les  rênes  du  gouvernement  le  23  juillet  1840, 
marié  le  30  mai  1843  à 

Thérèse-Christine-Marie,  fille  de  feu  Ferdinand  V\  roi  des  deux-Siciles,  née  f4 
mars  1822. 


28 

DÀNSMARCK. 
FuÉDÙiic  VII  Chaiiet'Chrétieii.  né  le  6  octobre  1806,  roi  de  DaBemarck. 

ESPAGNE. 

Isabelle  n  Marie-Louise,  né  à  Mailrid  le  10  octobre  1830,  reine  d'Espagne,  mariée 

le  10  octobre  1846  à 
Dom  FrançoiA-d'Ashise- Marie-Ferdinand,  né  le  13  mai  1822,  infant  d'Espagne. 
Marie-Chnstine,  née  le  27  avril  1806.  fille  de  fen  François  I*',  roi  des  Deax-Siciles, 

▼euTe  du  roi  Ferdinand  VU  le 29  septembre  1833,  mère  de  la  reine,  reine  douairière. 

ÉTATS-ROMAINS. 

Pie  IX  Mastai'Ferretti,  né  à  Sinigaglia  le  13  mai  l792,éTéque  dlmola  le  17  décem- 
bre 1832,  cardinal  le  23  décembre  1839,  élu  pape  à  Rome  le  16  juin  1846. 

GRANDE-BRETAGNE  ET  IRLANDE. 

VicTOBiA  !'•  Alexandrine,  née  le  24  mal  1810,  reine  de  la  Grande-Bretagne  et  de 
rirlande  le  20  inin  1837,  veuve  de  Albert-François-Auguste-Cbarles-Emmanuel, 
doc  de  Saxe-CoDoniig- Gotha. 

GRÈCE. 
N 

HANOVRE. 

Georges  V,  Frédéric-Alexandre-Charles-Emest-Augnste,  né  le  27  mai  1819,  roi  de 

Hanovre,  marié  le  18  février  1843,  i 
llarie-Alexandrine-Wilbelmine-Gatherine,  née  le  14  avril  1818,  flile  de  Joseph,  duc 

de  Saxe-Altenbourg. 

HESSB-GRAND  DUCALE. 

Louis  HI,  né  le  9  juin  1816,  grand-duc  co-régent  le  5  mars  1818,  marié  le  26  dé- 
cembre 1833,  à 

MathildeCaroline-Frédérique-l^ilhelmine-Charlotto,  née  le  30  août  1813,  fille  de 
Louis,  roi  de  Bavière,  abdicataire. 

HESSE- ÉLECTORALE. 

FRÉBéaio^DiLLAUME  I",  né  le  20  août  1802,  électeur,  succède  a  son  père  Guillau- 
me II,  le  20  novembre  1847. 

ITALIE. 

Victoii-Ehvanuel  II  Marie-Albert-Eugèoe-Ferdinand-Thomas,  né  le  14  mars  1820,  roi 
de  Sardaigne  le  23  mars  1849  roi  d'IUlie  le  25  février  1861  ;  veuf  le  20  janvier  1855 
de  Marie-Adélaide-Françoise-Reinière-Elisabeth-Clotilde,  archiduchesse  d'Autriche. 

PATS-BAS. 

Guillaume  III,  Alexandre -Paul-Frédéric-Louis,  né  le  19  février  1817,  roi  des  Pays- 
Bas,  le  12  mai  1849  marié  le  18  juin  1839.  à 

Sophie-Frédérique-Matnilde,  née  le  17  juin  1818,  fille  de  Guillaume  I'',  roi  de  Wur- 
temberg. 

PERSE. 

NAssER-ED-DiPf-ScHAn,  né  le  10  du  mois  de  sefer  1247  de  l'hégire  (1829),  monté  sur 
le  trône  le  21  du  mois  de  zil-ka*adé  1264  de  l'hégire  (1848). 

PORTUGAL. 

DoM  Luiz  I**,  fils  de  feue  la  reine  Dona  Maria  II,  et  de  Dom  Femando-Augnsto- 
Antonio,  roi  de  Portugal  et  des  Algarves  le  14  novembre  1861,  marié  le  25  sep- 
tembre 1862,  à 

liarie-Piei  fille  de  Victor-Emmanuel,  roi  d'Italie. 


29 

PRUSSE. 

Fb^dùhc-Guilladme- Louis  V,  né  le  12  mars  1797,  roi  de  Prusse  le  2  janvier  1861, 

marié  le  16  novembre  1823,  à 
Elisabeth-Louise  de  Bavière,  née  le  13  novembre  1801. 

RUSSIE. 

Alexandre  II  NrcoLAiEvirscn,  né  le  29  avril  1818,  empereur  de  toutes  les  Russies: 

marié  le  28  avril  1841  à 
Marie-Alexandrowna  Maximilienne-Wilhelmine- Auguste-Sophie-Marie,  née  le  8  août 

1824,  lîlle  de  feu  Louis  II,  grand'duc,  duc  de  Uesse. 

8AIfi  (RoTaume  de). 

Jean  Népomucène-MarieJoseph,  né  le  12  décembre  1801,  roi  de  Saxe,  marié  le  21 

novembre  1822,  à 
Amélie- Auguste,  née  le  13  nov.  1801,  fille  du  feu  roi  de  Bavière  Maximilien  Joseph. 

SUÈDE  ET  NORWÉGE. 

Charles  XV  Louis-Eugène,  né  le  3  mai  1826,  roi  de  Suède  et  de  Norwége  le  8 

juillet  1850.  marié  le  19  juin  1850,  à 
'Wilhelmine-Frédérique-Alexandrine-Anne-Louise,  née  le  5  août  1828. 

TURQUIE. 
Aboul-Aziz,  né  le  9  février  1830,sultan  le  25  juin  1861. 

WURTEMBERG. 

Guillalhb  I  Frédéric-Charles,  né  le  27  septembre  1781,  roi  de  Wurtemberg  le  30 
oct.  1816,  veuf  le  9  janv.  1819  de  Catherme  Pawlowna.  remarié  le  15  avril  1820,  à 

Pauiine-Thérèse-Louise,  née  le  4  septembre  1800,  fille  de  feu  Louis-Frédéric- 
Alexandre,  duc  de  Wurtemberg. 


RÉPUBLIQUES. 

BoLiviA.  —  Le  général  Jorgb  Cordova,  président  constitutionnel. 

Chili.  —  Manuel  Montt,  président. 

CoNKÉDÉHATio.N  ARGENTINE.  —  M.  Ic  général  MiTRE,  président. 

Confédération  grenadine.  -—  Le  docteur  Mariano  Ospina,  président. 

CosTA-RiCA.  —  M.  Jose-Maria  Montealegrb,  président. 

Buénos-Ayres.  —  Le  docteur  Valeotin  Alsina,  gouverneur  de  TEtat 

RÉPURLiQUE  DoviNiCAi.NE.  —  B.  Baez,  président. 

EQUATEUR.  —  M.  le  général  F.  Rorlbs,  président. 

Etats-Unis  d'Amérique.  ^  Lincoln,  président, 

GoÉTÉMALA.  —  Le  capitaine-général  Raphaël  Carrera,  président. 

Haïti.  —  Le  général  Geffrard,  président. 

HoNDUBAs.  —  Le  général  Santos  Guardiola,  président. 

Libéria.  —  Roberts  \J*'J-)^  président. 

Mexique.  —  S.  Excellence  le  comte  Bbnito  Juarès,  président. 

Nicaragua.  —  M.  le  général  Thomas  Martinbz,  président. 

Paraguay.  —  E.  Exe.  Dom  Carlos  Antonio  Lofez,  président. 

Pérou.  —  S.  Exe.  le  général  don  Ramon  Castilla,  président. 

Saint- Marin.  —  MM.  Ginseppe  Filippi  et  Pietro  Rigui,  cap.  rég.  de  la  république. 

San-Salvador.  —  M.  le  général  Barr  os,  président. 

Suisse.  ~  M.  Stoempfli,  urésident  du  Conseil  fédéral. 

Uruguay.  —  Don  Bemarao  Berro,  président  de  la  république. 

Yeneruela.  —  José  Antonio  P/EZ,  président. 

VILLES  LIBRES. 

Brème  Mlle  libre  et  anséatique).  —  M.  Smidt,  sénateur,  chargé  du  département 

des  affaires  étrangères;  M.  Mohr,  bourguemestre. 
Francfort  (ville  libre).  -*  M.  Muiler^  docteur  en  droit,  bonrguemestre-président. 


30 

Hamboubc  brille  libre  et  anséatique).  ^  M.  KeHinghusen  (H),  bonrguemestre. 
LuBECK  (Tille  libre  et  anséatique).  —M.  Roeck,  sénateur,  bourguemestre-f résident. 

AMBASSADEURS    ET    MINISTRES    FRANÇAIS 

R^IDANT  PRÈS  LBS  POISSAIfCBS  BTRANGÈRBS. 

AiTRiCBx.  —  S.  Exc.  M.  le  duc  de  Grammont,  ambassadeur  à  Vienne. 

Bade.  —  M.  le  vicomte  des  Méloize^Fresnoy,  env.  extr.  et  min.  plén,,  à  Carlsruhe. 

Bavières.  —  M,  le  comte  de  Beculot,  min.  plén.,  à  Munich. 

Belgique.  —  M.  le  baron  de  Malaret,  env.  extr.  et  min.  plén.,  à  Bruxelles. 

Brésil.  —  M.  le  cbev.  de  Saint-Georges,  env.  extr.  et  min.  plén.,  à  RioJaneiro. 

Brlnswick.  —  M.  le  marouis  de  Perrière  le  Vayer^  ministre  plén.,  à  Hanovre. 

Chine.  —  M.  de  Bonrboulon,  ministre  plénipotentiaire,  à  ShangHaï. 

COi^FÉDéRATioN  ARGF.NTKNE.  —  M.  Lefèvre  de  Bécour,  min.  plén.,  à  Parana. 

Co.NPÉDéRATioK  GERMANIQUE.  —  M.  Ic  comte  Saliguac-Fénelon ,  envoyé  extraordi- 
naire et  ministre  plénipotentiaire,  à  Francrort. 

DanjiMarck.  —  M.  Baudin,  envoyé  extr.  et  ministre  plénip.,  à  Copenhague. 

EsPAG:ve.  —  S.  E.  M.  Barrot  (Adolpbe),  ambassadeur,  à  Madrid. 

Etats-Romains.  —  S.  Exc.  M.  le  prince  de  La  Tour  d'Auvergne,  amb.,  à  Rome. 

Etats-Unis  (Amérique  septentr.).  —  M.  Mercier»  envoyé  extraordinaire  et  minis- 
tre plénipotentiaire,  à  %asington. 

Grande-Bretagne  et  Irlande.  —  S.  £.  M.  le  baron  Gros,  sénateur,  ambassa- 
deur à  Londres. 

Grèce.  —  M.  Bourée,  envoyé  extraordinaire  et  ministre  plénip.,  à  Athènes. 

Hanovre.  —  M.  le  marquis  de  Perrière  le  Yayer,  env.  extr.  et  min.  plén.,  à  Hanovre. 

Hesse-Electotalk.  —  M.  Sampayo,  envoyé  extr.  et  ministre  plénip.,  à  Cassel. 

Hesse  (Grand  Duché).  —  M.  le  comte  Reiset,  min.  plénipotentiaire,  à  Darmstadt. 

Mecillenbourg  et  villes  lieres.  —  M.  Cintrât  (Ed.),  envoyé  exlraordinaire  et 
ministre  plénipotentiaire,  à  Hambourg. 

Mexique.  —  M.  Dubois  Saligny,  envoyé  extraordinaire  et  min.  plénip.,  à  Mexico. 

Nassau.  —  M.  le  comte  de  Reiset,  ministre  plénipotentiaire,  à  Darmstadt. 

Nouvelle-Grenade.  —  M.  le  baron  Goury  de  Roslan,  envoyé  extraordinaire  et 
ministre  plénipotentiaire,  à  Bogota. 

Pays-Bas.  —  M.  Baudin,  envoyé  extraordinaire  et  ministre  plén.,  à  La  Haye. 

Perse.  —  M.  le  baron  Pichon,  minif^tre  plénipotentiaire,  à  Téhéran. 

Portugal.  —  M.  le  comte  de  Comminges-Guitaud,  envoyé  extraordinaire,  et  min. 
plénipotentiaire,  à  Lisbonne. 

Prusse.  —  M.  le  baron  de   Talleyrand-Périgord,  env.  extr.  et  min.  plén.,  à  Berlin. 

Russie.  —  S.  Exc.  le  duc  de  Mootebcllo,  ambassadeur  à  Saint-Pétersbourg. 

Italie.  —  M.  le  comte  de  Sartiges,  envoyé  extraordinaire  cl  min.  pléni,».,  a  Turin. 

Saxe  (Royale).  —  M.  le  baron  Forlh-Rouen.  envové  extr.  et  minj  plén.,  à  Dresde. 

Saxe  (Grand -Ducale).  —  M.  le  baron  de  Belcastcî,  ministre  plénip.,  à  Weimar. 

Suède  cINorwège.  —  M.  Pournier,  envoyé  extraord.  et  min.  plén.,  à  Stockolm. 

Suisse.  —  S.  Exc.  le  marr{uis  de  Turgot,  sénateur,  ambassadeur  près  la  confédé- 
ration helvétique,  à  Berne. 

Turquie.  —  S.  Éxc.  le  marquis  de  Moustier,  sénat.,  ambassadeur  à  Constantinople. 

"Wurtemberg. —  M.  le  comte  de  Damrémont,  env.  extr.  et  min.  plénip.,  à  Stuttgard. 

MAISON  DE  L'EMPEREUR. 


maison  civile. 
Grande  Àumônerie, 

S.  Em.  Mgr.  le  cardinal  Morlot,  archev. 
de  Pari'^,  sénateur,  mcmb.  du  Conseil 
privé,  grand-aumAnier. 

Mgr.  Menjaud,  arche vi^quc  de  Bourges, 
premier  aumAnier. 

Mgr.  Tirroarche,  évêque  d'Arras,  deu- 
xième aumônier. 

MM.  l'abbé  Deveze,  vicaire  général. 
l'abbé  MuUois,  pr.  chapelain. 


MM.  l'abbé  Versini,  chapelain. 

l'abbé  Liâbeur,         id. 

Tabbé  Laine,  id.    chargé  des 

fonctions  curîales. 

l'abbé  de  Cattoii,  maître  des  céré- 
monies de  la  chapelle. 

Tabbé  Allain,  prêtre-sacristain,  maî- 
tre des  cérémonies  de  la  chapelle. 


3f 

Service  du  grand  maréchal  du  Palais, 

S.  E.  M.  le  maréchal  Vaillant^  sénateur,  membre  du  Conseil  priyé,  grand-maréchal 

du  |>alais^  ministre  de  la  maison  de  TEmpereur. 
MM.  le  général  de  division  Roiin,  adjudant  général  du  Palais. 

le  baron  de  Monlbrun,  baron  de  Yaraigne,  de  Valabrègue,  de  Lawœstlne,  le 
baron  Motio  de  l'Ile,  préfets  du  palais. 

le  comte  I^epic,  premier  maréchal-des-logis  du  palais,  surintendant  des  palais 
impériaux. 

le  baron  Eroil^Tascher  de  la  Pagerie,  Oppermann.  maréch.-des-log.  du  palais. 

le  général  de  division  Lechesne,  gouv.  des  palais  des  Tuileries  et  du  Louvre. 

le  colonel  Thiérion,  député,  gouverneur  du  palais  de  Saint-Clond. 

Sertiee  du  grand-chambellan, 

S.  E.  M.  le  duc  de  Bassano,  sénateur,  grand-chambellan. 

MM.  le  comte  Baciocchi,  premier  chambellan,  surintendant  des  spectacles  de  la 
cour,  de  la  musique  oe  la  chapelle  et  de  la  chambre. 

le  duc  <ie  Tarente,  le  comte  de  d'Arjuzon,  le  comte  Olivier  de  Walsh,  le  mar- 
quis de  Gricourt,  le  marquis  de  Chaumont-Quitry,  le  comte  de  Li<bédoyère, 
le  marquis  de  Conegliano,  le  baron  de  Bulach,  le  vicomte  de  Laferrière,  le 
comte  de  Villeneuve  deChenonceaux,  vicomte  Georges  d'Arjuzon,  chambellans, 
le  marquis  de  Latonr-Maubourg,  le  comte  de  Nieuwerkerke,  le  comte  de 
Champagny,  le  comte  de  Las  Cases,  le  comte  Henri  de  la  Bourdonnaye- 
Coetcondec,  le  comte  de  la  Poeze,  Thoinnet,  le  marquis  Visconti  Ajimi,  le 
baron  de  Soiignac,  chambellans  honoraires. 

M.  Mocquard,  secrétaire  de  TEmperenr,  chef  du  cabinet. 

M.  Alfred  Maury,  membre  de  l'Académie  des  inscriptions  et  belles-lettres,  biblio- 
thécaire du  palais  des  Tuileries. 

M.  le  docteur  Conneau,  directeur  du  service  des  dons  et  secours. 

Service  du  grand  écuyer. 

S.  E.  N.,  grand-écuyer. 

MM.  le  général  Fleury,  ai'!e-de-camp  de  l'Empereur,  premier  écuyer. 

Bachon,  le  baron  Bourgoing,  le  comte  Auguste  aAyguesvives,  de  Grammont, 
le  baron  Lejeune,  le  comte  de  Castelbajac,  Daviifier,  le  marquis  de  Caux, 
le  marquis  de  la  Tour  du  Pin  Montauban,  écuyers. 
De  Burgh,  écuyer  honoraire, 
le  comte  d'Aure,  écuyer,  inspecteur  des  écuries  impériales. 

Service  du  grand  veneur, 

S.  E.  M.  le  maréchal  Magnan,  sénateur,  grand-veneur. 

MM.  le  prince  de  la  Moscowa,  aide-de-camp  de  TEmpereur,  premier  veneur. 

le  marqnis  de  Toulongeon,  commandant  des  chasses  à  tir. 

le  baron  Lambert  et  le  marquis  de  Latour-Maubourg,  député,  lieu**  de  Ténerie. 

le  baron  Delage,  lieutenant  des  chasses  à  tir. 

Service  du  grand-maître  des  eirémoniet- 

S.  E.  M.  le  duc  de  Cambacérès,  sénateur,  grand- mattre  des  cérémonies. 

M.  le  comte  Rodolphe  d'Ornano,  député,  premier  maître  des  cérémonies. 
MM.  Feuillet  de  Couches  et  le  baron  de  Lajus,  introducteurs  des  ambassadeurs, 
mattres  des  cérémonies. 
Jules  Lecocq  et  le  baron  Sibuet,  aides  des  cérémonies,  secrétaires  à  l'intro- 
duction des  ambassadeurs. 

Services  divers» 

MM.  Bure,  trésorier  général  de  la  couronne. 
Charles  Thélin,  trésorier  de  la  cassette. 

Auber,  memb.  de  l'Institut,  dir.  de  la  musique  de  la  chap.  et  de  la  chambre, 
le  docteur  Conneau,  premier  médecin  de  l'Empereur. 
Andral,  Rayer,  Darralde,  Jobert  de  Lamballe,  le  baron  Hippolyte  Larrey  et 
Corvisart,  médecins  et  chirurgiens  ordinaires. 


32 

le  baron  Paul  Dubois,  chirarsien  accoucheur. 

Levy^  Bouillaud,  Cloquet,  Yeipeau,  Yernois,  Mèlier,  Alqulé,  Tardieu  et  Lhe- 

ritier,  médecins  et  chirurgiens  consultants. 
Delaro<{ue  fils,  Tenain,  Looguet,  Boulu,  Arnal,  de  Pietra  Santa,  Maffei  et 

Da  vaine,  médecins  et  chirurgiens  par  quartier. 
Barthez,  médecin  ordinaire  du  prince  impérial. 
Acar,  premier  pharmacien. 
Evans,  chirurgien-dentiste. 
Talma,  médecin-dentiste  honoraire. 

MAISON  MILlTAinB. 

s.  £•  M.  le  Maréchal  Vaillant,  commandant  la  maison  militaire  de  l'Empereur. 
M.  le  général  de  division  Rolin,  adjudant  général  du  palais. 

de  brigade,  aide  de  camp  de  l'Em- 
pereur. 


Aides  de  camp  de  VEmpereur. 

MM.  le  comte  Roguet,  sénateur,  général 

de  division, 
le  comte  de  Goyon,  gén.  de  divis. 
de  Failly,  id. 

le  comte  de  Montebello,     id. 
Le  Bœuf,  id. 

Frossard,  id. 

MoUard,  id. 

le  bar.  Yvelin  de  Béville,  gén.  de  br. 
le  prince  de  la  Moskowa,       id. 
Fleury,  id. 

de   Wanbert    de  Genlis,    colonel 

d'état-major, 
le  marquis  de  Toulongeon,     id. 
le  comte  Lepic,  id. 

le  comte  Reilie.  id. 

Favé,  calonel  d^artillerie. 
Gastelnau,  colonel  d'état-mijor. 

Chef  du  cabinet  topographique 
de  l'Empereur. 

le  baron  Yvelin  de  Béville,  général 


Officiert  d^of  donnante, 

MM.  le  baron  de  Meneval,  lieutenant- 
colonel  d'artillerie. 

de  Vassart,  chef  d'escadron  d'artil. 

Klein  de  Kleinenberg,  cap.  d'état-m. 

Lebon-Desmottes,  cap.  de  cavalerie. 

le  vicomte  Friant,  id. 

de  Jouffroy  d'Albans,  cap.  d'inf. 

Beaupoil  de  Saint-Aulaire,  capitaine 
d'artillerie. 

le  comte  de  Clermont- Tonnerre, 
capitaine  d'état-major. 

Masnier  de  Mauroy,  cap.  d*infant. 

Rolin,  capitaine  d  état-msyor. 

Hulot,  capitaine  d'infanterie. 

de  Quélen,  capitaine  de  cavalerie. 

S.  A.  le  prince  Murât,        id. 

le  marguis  de  Galifet,         id. 

Havelin,  lieutenant  de  vaisseau. 

Stoffel,  chef  d'escadron  d'artillerie. 


ESCADRON  DBS  CENT-GARDES  A  CHBVAL. 


MM.  Yerly,  lieut. -colonel,  commandant. 
Hannot,  capitaine-major. 
Clairin,  capitaine  adjudant-major. 


MM.  Comte  Despetits  de  la  Salle,  capi- 
taine commandant. 
Innocenti,         id. 


MAISON  DE  LIMPÉRATRICE. 

M"**  la  princesse  d*Essling,  grande  maîtresse  de  la  maison, 
la  duchesse  de  Bassano,  dame  d'honneur. 

la  comtesse  de  Montebello,  la  comtesse  de  Lezay-Mamezia,  la  baronne  de 
Pierres,  la  baronne  de  Malaret,  la  marcjuise  de  Las  Marismas,  la  marauise  de 
Latour-Maubourc,  la  comtesse  de  Labedoyëre,  la  comtesse  de  Poeze,  fa  com- 
tesse de  Lourmel,  la  comtesse  de  Rayneval,  de  Sancy,  de  Saulcy.  la  baronne 
de  Yiry-Cohendier,  dames  du  palais, 
la  comtesse  de  Pons  de  NVagner,  dame  lectrice. 

S.  E.  M.  le  comte  Max.  de  Tascher  de  la  Pagerie,  duc  de  Dalbert,  sénateur,  grand- 
mattre  de  la  Maison. 

MM.  le  comte  i'h  de  Tascher  de  la  Pagerie,  député,  premier  chambellan, 
le  comte  de  Lezay-Mamezia,  marquis  d'iJavrincourt,  chambellan, 
le  baron  de  Pierres,  premier  écuyer. 
le  marquis  de  la  Grange,  écuyer. 
Damas-Hinard,  secrétaire  des  commandements. 
De  Saint-Albin,  bibliothécaire  particulier. 


33 

MAISON  DBS  ENFANTS  DS  FBANCB. 

Mme  Tamirale  Bruat,  gouvernante. 

Mesdames  Bizot  et  de  Brancion,  sous-gouvernantes. 


CONSEIL  DES  MINISTRES. 

S.  E.  M.  le  comte  Waleski,  sénateur,  membre  du  Conseil  privé,  ministre  d'Etat. 

—  Delangle,  sénateur,  Garde  des  Sceaux,  ministre  de  la  Justice. 

—  Drouyn  de  Lhuys,  ministre  des  Affaires  étrangères, 

—  le  comte  de  Persigny,  sén.,  mem.  du  Conseil  privé,  ministre  de  Tlntérieur. 

—  Fould,  ministre  d&s  Finances. 

—  le  maréchal  comte  Randon,  sénateur^  ministre  de  la  Guerre. 

—  le  comte  de  Chasseloup-Laubat,  ministre  de  la  Marine  et  des  Colonies. 

—  Rouland,  sénateur^  ministre  de  llnstruction  publique  et  des  Cultes. 

—  Rouber,  sén.,  ministre  de  l'Agricult.,  du  Comm.  et  des  Travaux  publics. 

MINISTRES  SANS  P0BTBFEI7ILLBS. 

S.  E.  M.  Billaut,  sénateur. 
~  Magne,  sénateur. 
»       Baroche,  membre  du  Conseil  privé,  président  du  Conseil  d'Etat.  . 


SENAT. 


S.  B.  M.  Troplong,  premier  président  de  la  Cour  de  cassation,  membre  du  Gonsei 

privé,  président  au  Sénat. 
M.  de  Royer,  premier  vice- président. 

MM.  le  maréchal  comte  Bara^ay  d'Hilliers,  le  maréchal  comte  Regnault  de  Saint- 
Jean  d'Angely  et  le  maréchal  Pélissier  duc  de  Malakoff,  membres  du  Conseil 

privé,  vice-présidents, 
le  eénéral  marquis  d'HautpouI,  grand-référendairé. 
le  oaron  de  Lacrosse,  secrétaire. 

Sénateun  de  droit  : 

S.  A.  I.  le  général  prince  Napoléon,  S.  A.  le  prince  Louis-Lucien  Bonaparte, 
S.  A.  le  prince  Lucien  Murât. 

LL.  EËm.  les  cardinaux  de  Bonald,  Mathieu,  Gousset,  Donnet,  Billet  et  Morlot. 

LL.  EE.  les  maréchaux  Vaillant,  Magnan,  comte  Baraguey  d'Hilliers,  Pélissier 
duc  de  Malakoff,  comte  Randon,  Certain Canrobert,  de  Mac-Manon,  duc  de  Magenta, 
comte  Regnault  de  Saint-Jean  d'Angely,  Niel,  d'Ornano. 

LL.  EE.  les  amiraux  Hamelin  et  Romain-Desfossés. 

Sénateurs  nommés  par  VEmpereur,  par  ordre  alphabétique  : 

MM.  général  baron  Achard,  marquis  d'Audiffret,  marquis  de  Barbançois, 
Barbaroux,  vicomte  de  Braral,  Ferd.  Barrot,  Barthe,  duc  de  Bassano,  comte  de 
Béarn,  comte  de  Beaumont,  prince  de  Beauvau,  marquis  de  Belbœur,  Billaut, 
marquis  de  Boissy,  Bonjean,  comte  Joseph  Boulay  de  la  Meurthe,  baron  de  Bour- 
soin  général  de  BourjoIIy,  comte  de  Bourquencv,  Baron  Brénier,  comte  de  Breteuil, 
Caignart  de  Sdulcy,  duc  de  Cambacérès,  général  Carrelet,  comte  X.  de  Casablanca, 
gén?  marq.  de  Castelbajac,  vice-am.  comte  Cécillc,  baron  de  Chapuys-Montlaville, 
vicê«m.  Chamer,  gén.  de  Chasseloup  -Laubat,  Charon^  baron  de  Cnassiron,  Che- 
valier (Michel),  comte  Clary,  comte  Colonna  Walewski,  gén.  Couhin-Montauban, 
comte  de  Palikao,  gén.  marquis  de  Cramayel,  marq  de  Croix,  Daristc,  gén. 
Daumas  Delangle,  comte  Delamarre,  Doret,  Dumas,  Dupin  aîné,  baron  Ch.  Dupin, 
Elle  de  beaumont,  marq.  d'Espeuilles,  Favre,  gén.  comte  de  Flahaut,  Forcade  de 
La  Roquette,  Forey,  général,  Ach.  Fould.  baron  de  Fourment,  marquis  de  Gabriac, 
gén.  Gémeau,  marq.  Ernest  de  Girardin,  de  Goulhot  de  Saint-Germain,  gén. 
comte  de  La  Grange,  de  La  marquis  Grande,  vice-amiral  baron  Grivel,  baron 
Gros,  comte  de  Grossolles  -  Flamarcns,  général  ' marquis  de  Grouchy,  général 


34 

GnesTîller,  baron  Hanssmann,  gén.marq.  d'Hanlponl,  baron  de  Heeckeren,  Herman, 
Hubert-Delisle,  yice^m.  baron  Hugon,  gén.  Hnsson,  Ingres,  comte  de  Labédovère, 
baron  de  Lacrosse,  baron  de  Ladoucette,  duc  de  La  Force,  vicomte  de  La  Gueron- 
nière,  général  vicomte  de  Lahitte,  Laity,  gén.  marq.  de  Laplace,  Larabit,  comte  de 
la  Riboissière,  marq.  de  La  Roche- Jacquclein,  marquis  de  Laroche-Lambert,  gén. 
comte  de  La  Rue,  marquis  de  Lavalette,  gén.  marquis  de  Lawestine,  Lebrun, 
Lefebvre-Duruflé,  comte  Lemarois,  comte  Louis  Lemercier,  vice-amiral  Le  Pré- 
dour,  baron  Leroy,  Ernest  Le  Roy  de  Saint-Arnaud,  comte  de  Lesseps,  général 
l'Etang,  eén.  Levasseur^  Le  Verrier,  gén.  Lyautey,  Magne,  Mallet,  Mérimée, 
Maupas    de  Mésonan,  Mimerel,  générai  de  Montréal,  duc  de  Mortemart,  général 

S  rince  de  la  Moskowa,  prince  Murât,  gen.  comte  Ordener,  gén.  comte  d'Ornano, 
uc  de  Padoue,  comte  de  Persigny,  Piétri,  prince  Poniatowski,  gén.  baron 
Renault,  baron  de  Richemont  (Paul),  vice-am.  Rigault  de  Genouilly.  gén.  comte 
Roguet,  gén.  de  Rostolan,  Ronner,  Rouland,  de  Royer,  gén.  duc  de  Saint-Simon, 
gén.  comte  de  Scbramm.  comte  de  Ségur  d'Aguesseau,  comte  Siméon,  Stourm, 
vicomte  de  Suleau.  gén.  duc  de  Tascher  de  la  Pagerie,  Thayer  (Amédéej,  Thierry 
(Amédée),  ||[én.  Thiry  de  Thorigny,  Thouvenel,  Tourangin,  vir>e-amiral  ThéouarcT, 
duc  de  Trevise,  marquis  de  Turgot,  Vaisse,  baron  de  Varenne,  duc  de  Yicence, 
comte  Villeneave  de  Cbenonceauz,  baron  de  Vincent,  prince  de  Vagram. 


CORPS  LÉGISLATIF. 

S.  E.  M.  le  duc  de  Morrt,  Président,  membre  da  Conseil  privé. 
MM.  ScBifBioER  et  Réveil,  Vice-Présidents. 

Comte  de  Gambacérès,  comte  Léopold  Lehon,  comte  Murât  (Joachim), 

secrétaires. 
HÉBERT,  gén.  dediv.  Perrot,  questeurs. 

DÉPUnîS  MM. 

AIN.  Comte  Léopold  Lehon,  comte  de  Jonage,  Bodin.  —  AISNE.  Hébert, 
c.  de  Cambacerès,  Baudelot,  Geoffroy  de  Villeneuve.—  ALLIER.  Baron  de 

Veauce,  Desmaroux  de  Gaulmin,  Rambourg,  de  Commentry.  —  ALPES  (Bas- 
ses), col.  Réguis.  —  ALPES  (H.).  Faure.  —  ALPES  (Maritimes).  Lubonis. 

—  ARDÈCHE.  général  DauthevUle,  comte  de  Rochemure,  comte  Boissy 
d'Anglas.  —  ARDENNES.  De  Montagoac,  bar.  de  Ladoucette.  •—  ARIÈGE. 
Didier,  Busson.—  AUBE.  Général  vicomte  de  Rambourgt,  —AUDE.  Roques- 
Salvaza,  N...  —  AVEYRON.  Girou  de  Buzareingues,  Calvet-Rogniat,  Au- 
guste Chevalier. 

BOUCHES-DU-RHONE.  Canaple,  Rigaud.  bar.  Laugier  de  Chartreuse. 

CALVADOS.  Vautier,  Douesnel-Dubosq,  comte  de  Colbert-Chabannais,  mar- 
quis de  Caulaincourt  —  CANTAL.  De  Parieu,  Creuzet.  —  CHARENTE. 
Ernest  Gellibert  des  Séguins,  Tesnière,  André.  —CHARENTE-INFERIEURE, 
baron  Vast-Vimeux,  Roy-Bi7,  baron  Eschassériaux,  vicomte  Lemercier 
(Anatole).  —  CHER.  Comte  de  Nesle,  Guillaumin.  —  CORRÈZE.  Lafon, 
b«n  de  Jouvenel.  —  CORSE.  Abbatucci  (Séverin),  baron  Mariani.  —  COTE- 
D'OR.  Vemler,  Louis  Bazile,  Marrey-Monge.  —  COTES-DU-NORD.  Le 
Gorrec,  Comte  Paul  de  Champagny,  comte  de  Latour,  de  Cuverville.  — 
CREUSE.  Delamarre,  Sallandrouze  de  Lamornaix. 

DORDOGNE.  Dupont  (Paul),  de  Belleyme  (Adolphe),  Dusollier,  Taillefer. 

—  DOUBS.  Marquis  de  Conegliano,  Latour-Dumoulin.  —  DROME.  de 
Lacheisserie,  Monier  de  la  Sizerane,  Morin. 

EURE.  Duc  d'Albufera,  marquis  de  Blosseville,  comte  d'Arjuzon.  •—  EURE- 
ET-LOIR,  vicomte  Rellle,  Colonel  Normand. 
FINISTÈRE,  Comte  Du  Gouêdic,Gonseil,comte  de  Tromelin,  Bois  de  Mouzilly. 


35 

GARD.  Pérouse,  André.  —  GARONNE  (Haute).  Comte  de  Tanriac,  de  Per- 
pessac,  Massabiau,  Doplan.  —  GERS.  Belliard,  comte  de  Lagrange  (Fré- 
déric), Granier  de  Cassagnac.  —  GIRONDE.  Curé,  baron  Travot,  colonel 
ThiérioD,  baron  David,  Arman. 

HERAULT.Doumet,  RouUeaux-Dugage,  Gazelles. 

ILE-ET-VILAINE.  Marquis  de  Pire,  comte  Gaffarelli,  de  Dalmas,  Duclos.  -^ 
INDRE.  Gliarlemagne  (Raoul),  Delavau.  —  INDRe-ET-LOIRE.  Gouin,  comte 
de  Flavigny,  Mame.— ISÈRE.  Arnaud,de  Voize,  Flocard  de  Mépieu,Faugier. 

JURA.  Dalloz  (Ed.),  comte  de  Toulongeon. 

LANDES.  Marrast  (François),  Corta.—  LOIR-ET-CHER.  Vicomte  Clary,  Cros- 
nier.  —LOIRE.  Balay  de  la Bertrandiëre,  comte  de  Cbarpin-Feugerolles, 
Bouchetal-Laroche,  colonel  Dumarais.  —  LOIRE  (Haute).  Marquis  de  Fay 
de  Latour-Maubourg,  de  Romeuf.  —  LOIRE-INFËRIEURE.  Thoinet,  Voruz 
Simon,  Fleury.  —  LOIRET.  Nogent-Saint-Laurens,  duc  de  Tarente, 
vicomte  de  Groucby.  —  LOT.  Comte  Murât,  Deltheil.  —  LOT-ET-GA- 
RONNE. Noubel,  Laffite  (Charles),  vicomte  de  Richement.  —  LOZÈRE. 
Vicomte  de  Chambrun. 

MAINE-ET-LOIRE.  Segris,  Bûcher  de  Chauvigné,  Louvet,  comte  de  Las-Gazes. 

—  MANCHE.  Comte  de  Kergoray,  de  Saint-Germain,  Brohyer  de  Lit- 
tiniëre,  général  Meslin.  —  MARNE.  Haudos,  général  Parchappe,  V^er- 
let.  —  MARNE  (Haute-).  Baron  de  Lespérut,  Chauchard.  —  MAYENNE. 
Leclerc-d'Osmonville,  baron  Mercier,  Halligon.  —  MEURTHE.  Drouot, 
baron  Buquet,  Eugène  Clievandier,  —  MEUSE.  N...,  baron  de  Benoist, 
comte  de  Ségur.  —  MORBIHAN,  général  Boullé,  Le  Melorel  delà  Haichois, 
comte  de  Champagny.  —  MOSELLE.  Le  colonel  Hennocque,  de  Wendel, 
baron  de  Geiger. 

NIÈVRE.  Rlcharl  de  Montjoyeux,  c.  Lepeletier-d'Aunay.  —  NORD.  Kolb-Ber- 
nard.  Brame,  Lemaire,  Plichon,  de  Clebsattel,  Choque,  Seydoux,  Godard- 
Desmarets. 

OISE.  Baron  de  Corberon,  vicomte  de  Plancy,  Lemaire.  -—  ORNE.  De  Ghasot^ 
David-Deschamp,  comte  de  Torcy. 

PAS-DE-CALAIS.  Baron  d'Herlincourt,  Lequien,  d'Hérambault,  Le  Sergeant 
de  Monnecove,  V^attebled.  —  PUY-DE-DOME.  De  Chazelles  (Léon),comtc 
de  Morny,  N...,  Dumiral,  marquis  de  Pierre.  —  PYRÉNÉES  (B.).  O'quin, 
Larrabure,  Etcheverry.  — PYRÉNÉES  (Hautes-),  Dauzat-Dembarrère, 
Achille  Jubinal.  —  PYRENEES-ORIENTALES.  Durand  (Justin). 

RHIN  (Bas-).  Baron  de  Bussierre,  Coulaux,  comte Hallez-Claparède,  baron  de 
Cœhorn.  RHIN  (Haut-).  Lefébure,  baron  de  Reinach,  Kellers-Haas. 
RHONE.  Réveil,  Henon,  Laurent  Descours,  marquis  de  Mortemart 

SAONE  (Haute-).  Marquis  d*Andelarre,  marquis  de  Grammont,  Lélut  — 
SAONE -ET -LOIRE.  Comte  de  Barbantane,  Schneider,  général  baron 
Brunet  Denon,  comte  de  Chabrillan.  —  SARTHE.  marquis  de  Chaumont- 
Quitry,  Leret-d'Aubigny,  marquis  de  Talhouet,  prince  deBeauvau  (Marc). 

—  SAVOIE  :  de  Boigne.  —  SAVOIE-HAUTE. Barlheloni,  Pissard.  —SEINE. 
Guyard-Delalain,  Devinclc,  général,  Perrot,  OUivier,  Ernest  Picard, 
Favre,  Darimon,  Fouché-Lepelletier,  Kœnigswarter,  Véron.  —  SEINE- 
INFERIEURE.  Pouyer-Quertier,  Quesné,  de  Corneille,  Lédier,  Reiset, 
Ancel.  —  SEINE-ET-MARNE.  Baron  De  Beauverger,  Gareau,  Josseau.  — 
SEINE-ET-OISE.  Baron  Caruel  de  St-Martin,Darblay  Q'eune),  Dambry, 
Brochant  de  Villiers.  —SÈVRES(Deux).David(Ferdinand), comte  Du  Hamel, 
Leroux  (Charles)  —  SOMME.  Cosserat,  Conneau,  De  Morgan,  Randoing. 

TARN.    Gisclard,  baron  de  Carayon-Latour ,  général    baron   Gorsse.  — 

TARN-ET-GARONNE.  comte  Janvier-Delamotte,  Belmontet. 
VAR.  Lescuyer-d'Attainville,  bar.  Portails  (Jules),  vie  de  Kervéguen.  — 


36 

VAUGLUSE.  MiUety  Pamard.  —  VENDÉE,  marquis  de  Ste-Hermine,  Leroux 
(Alfred),  général  Lebreton.  —  VIENNE.  Bourlon,  Robert  de  Beauchamp.  — 
VIENNE  (Haute-)  Noualhler  (Armand),  CaUey  de  Salnt-PauL  —  VOSGES. 
Comte  de  Bourcier  de  Villers,  Aymé,  baron  de  Ravinel. 
TONNE.  Comte  d'Ornano  (Rodolphe),  Jayal  (Léopold),  Le  Comte  (Eugène). 


CONSEIL  IVÉTAT. 

L'EHPBRfiUR, 

S.  A.  I.  le  Prince  Napoléon. 

8.  E.  M.  BAROCHE^membredu  Conseil  privé,  ministre  sans  poriefeuille, Président. 
MM.  de  Pariecj,  Vice- Président,  président  de  la  section  de  législation,  justice  et 
affaires  étrangères. 
BouDBT,  président  de  la  section  dn  contentieux. 
Vl'illbfroy,  président  de  la  section  des  travaux  publics,  de  Tagriculture  et 

dn  commerce, 
le  général  de  division  Allard,  président  de  la  section  de  la  guerre,  de  la 

marine,  de  l'Algérie  et  des  colonies. 
VuiTRT,  préiident  de  la  section  des  finances. 

BomriLLiERs.  président  de' la  section  de  rintérieur,  de  l'instruction  publique 
et  des  cultes. 

Conseilkn  SBUU  m  iervice  ordinaire. 

MM.  Villemain,Snin,  Lacaze,  Armand  Lefebvre,  Cuvier  (Fréd.),  Marchand,  Flandîn, 
Godelle,  Bonlatignier,  Bauchart,  Conti,  baron  de  Sibert  de  Comillon,  Heurtier, 
Persil,  vicomte  de  Cormenin,  Maigne,  Comudet,  baron  de  Butenval,  comte 
Eugène  Dubois,  baron  Quinette,  Blondel,  comte  de  Chaotérac,  vicomte  de  la 
Guéronnière,  baron  Léon  de  fiussière,  vicomte  de  Rougé,  Gasc,  Duvergier, 
Lestiboudols,  Blanche^  vicomte  dn  Martroy.  Le  Play,  Brénier,  Manceaux,  Lan- 
glais,  Bavoux.  Chassénau,  Abbatucci,  Bataille,  Gomel,  de  Lavenay,  Riche,  Loyer, 
Besson,  Merruau,  Gandin. 

Conseillers  tTEtat  en  service  ordinaire,  hors  sections. 

MM.  Stourm,  Darricau,  Vaîsse,  de  Boureuille,  de  Franqueville,  baron  de  Rou- 
joux,  Alphonse  Gauthier,  Serveux,  Lascoux,  Herbet,  Marchand  (Eugène),  Ba- 
roche  (Ernest,  Thuillier,  Barbier,  vanda],  Pelletier,  Cordoèn,  Blanchot,  Anselme 
Petétin. 

Searétaire-géfiéral  du  Conseil  d*Etat. 
M.  Boilay,  ayant  titre  et  rang  de  conseiller  d'Etat. 

MaUres  des  Requêtes  de  première  classe. 


vicomte 
vicomte 
de  Bernon,  Grignbn-de-Montigny,  Berihiér,  Chamblain,  Âubernon. 

Maîtres  des  Requêtes  de  deuxième  classe. 

MM.  De  Maupas,  vie.  de  Missiessy,  baron  de  Montour.  baron  de  Gardon  de  San- 
dran8,Leblanc?Erne8t),  Charles  Robert,  vicomte  de  Casaoianca,  Mesnard,  Fouquier, 
Fortoul,  Hudault,  THopital,  Boinvilliers,  Faré,  de  Bosredon,  Marbeau,  Bordet, 
comte  de  Belbeuf,  Aucoc,  Bauchart. 

Auditeurs.  -^  \^  classe. 

MM.  Dufau,  Cottin,  Le  Roy,  Le  Chanteur,  Vieyra-Molina,  des  Michels,  Bartholony, 
comte  de  Renepont,  Boivin,  Rolle.  Taihny,  Bouard,  Paixbans  (Jules),  Bayard, 
de  Ravignan  (Gustave).  Bessièrcs,  Mégard  de  Bourjolly,   Dubodan,  de  Salverte, 


37 

Walkenaer,  Chadenet,  Perret,  baron  de  Lacoste  dn  Vivier,  d'Hauteserve,  baron 
de  MackaUf  Tarbé  des  Sablons,  Godard  de  Rivocet,  Brincard,  David,  Flandin, 
Braun,  6.  Rouher,  de  Lncay,  Hély-d'Oissel,  de  Meynard,  vicomte  Dubois,  Legrand 
(Artbur),  Alcock. 

2*  classe. 

MM.  Comte  de  Grévecœnr,  Sauvage,  Cohen,  comte  de  Satnt-Gilles,  Ginoux,  Kratz, 
de  Villeneuve,  Lacave-Laplagne,  Danyau,  de  Bonnecbose,  Bégé,  Pétiet,  Jacquet, 
de  Barthélémy,  de  Baulny,  baron  de  Verneaux,  Lecomte  Gustave,  Réalier,  Dumas, 
de  Vaufreland,  Vionnier,  comte  de  Reverseaux,  Roussigné,  vicomte  des  Roys,  Cordier 
(Edgard),  de  Guisné,  Chauchat,  Savoye,  Plantier,  Lombard  de  Buffièrés,  Jonglez 
de  Ligne,  Grandidier,  de  Veyer-d'Argenson,  Charner  (Victor),  JoUy  de  BamevRle, 
Raynal,  de  Franqueville,  Lézaud,  de  L'Aigle,  Vicaire. 

Service  extraordinaire. 

>. 

MM.  Charlemagne,  Frémy.  Chevreau  Cornuan,  Conseillers  d'Etat. 

MM.  Chadenet,  Ghaissaigne-Goyon,  Dabeaux,  Gavini,  Leviez,  Benedelti,  MdUites 
des  requêtes. 

MM.  Duvergier,  comte  de  Guernon-Ranville  (Ch.), vicomte  de Narcillac,  Mouton- 
Duvernet,  vicomte  de  Vernhette,  de  Behr,  baron  Fabvier,  Plichon,  vicomte 
Malher,  Crétet,  Cabarrus,  baron  de  Barrât,  Leclerc,  Vidal  deLéry.  baron  Randouin, 
Berthier,  vie,  de  Loverdo,  Chaucbard,  Picquart)  Paul  Lenglé,  Lézaud,  AudUeurs. 


COUR  DE  CASSATION. 

Premier  Président . 
S.  Ex.  M.  Troplong,  président  du  Sénat  membre  du  Conseil  privé. 

Présidents. 

Nicias-Gailiard,  Vaîsse,  Pascalis. 

Président  honoraire  : 
M.  Bércnger. 

Conseillers. 

MM.  Rive<^,  Renouard,  Hardoin,  Lavielle,  Delapalme,  Legagneur,  Pécourt, 
de  Boissieux,  Taillandier,  Moreau  (Auguste),  Laborie,  Alcock,  Glandaz,  Moreau 
(delà  Meurthe),  Nachet,  Faustin-Hélie,  Quenault,  Leroux  de  Bretagne,  Fou  cher 
(Victor),  Bayle- Mouillard,  Nouguier,  d'Oms,  Aylîès,  Sénéca,  Plougoulm,  Caussin 
de  Perceval,  Bresson,  Leserurier,  Nicolas,  Férey,  Quenoble,  de  Belleyme,  d'Es- 
parbès  de  Lussan,  Renaud -d'Ubexi.  baron  Zangiâcomi.  Meynard  de  Franc,  Dn 
Bodan,  Galmètes,  Mercier,  de  Verges,  Demolombe,  Pouillaude  de  Carnières,  Lamy, 
Fauconneau  Dufresnes,  de  Peyramont,  'Woirhaye,  Perrot  de  Chezelles, 

Conseillers  honoraires. 

MM.  Baron  de  Crouzeilhes  sénateur,  Barennes,  Rocher,  baron  Meyronne;  de 
Saint-Marc,  de  Glos,  FeuiUade- Chauvin,  Jaubert,  Dehaussy  de  Robécourt,  Syl- 
vestre, Gaultier. 

Procureur  général  impérial  : 
M.  Dnpin  aîné,  sénateur. 

Avocats  généraux, 
MM.  De  Marnas,  de  Raynal,  Blanche,  Guyho,  Savary,  Gharrins. 

Greffier  en  chef  : 
M.  Bernard. 


58 

HAUTE-COUR  DE  JUSTICE. 

ConseiUert  à  la  Cour  de  Cassation  composant  la  Haute-Cour, 

CHAMBRB  DE  MUE  EH  ACCUSATION. 

Juges. 
MM.  Legagneur,  Foucher,  D'Oms,  Laborie. 

Juges-suppléants 
MM.  Delapalme,  Quinault. 

CHJOIBEE  DE  JUGEMENT  DE   LA  HAUTE-COUR. 

Juges. 
MM.  Pécoart,  de  Boissieux,  Moreau(4e  laMearthe),LeroaX'de-Bretagne,  Sénéca. 

JugeS'SuppUants. 
MM.  Bresson,  Plongonlm. 


COUR  DES  COMPTES. 

Premier  Président 
M.  Barthe,  sénateur. 

Présidents. 

MM.  Savin  de  Surgy,  baron  Rodier,  de  Gombert. 

Présidents  honoraires. 
MM.  De  Gasc,  marquis  d*Audriffet,  sénateur. 

Conseillers-maîtres, 

MM..  Savalèle,  Rihouet,  Barada,  GauJthierde  Lizoles,  Bignon,  GauLbicr  d'Haute- 
serve,  Passy  (FélixJ,  Adam,  Musnier  de  Pleinges,  Lavollée»  Montauier,  Martin, 
Thomas,  de  Cliabner,  Grandet,  Esquirol,  Serveuz,  Pctitjean. 

Conseillers-maîtres  honoraires. 

Vial  de  llachurin,  Picard,  de  Latena,  Lebas  de  Courniont. 

Conseillers  référendaires  de  première  classe. 

MM.  Luzier  Amault,  Colleau,  Constant  d^auville,  Reynaud  de  Barbarin,  Morisol, 
Hunout,  David,  Dumez,  Barré,  comte  Ogier  d'Ivry,  Paris,  Briatte,  Goussard,  Dubois 
de  l'Estang,  baron  Bartholdi.  Ficot-Lepage,  le  comte  de  Mony-colchcn,  Le  Rat  de 
Magnitot,  faîaron  Malooet,  vicomte  CD  onnell,  Poinsinet  de  Sivry,  Persil,  Bei^er, 
de  Montbean,  Huart  de  la  Marre. 

Conseillers  référendaires  de  deuxième  classe. 

MM.  De  Montheau,  comte  de  Mony-Colchen,  Bartouilh,  de  Taillac,  Dosseur, 
Damainxille,  Salet  de  Chastanet,  Le  Brun  de  Sessavalle,  Dauchez,  Peyre,  de  Loynes, 
Trubert,  Boucher,  Huard  de  la  Marre,  baron  De  Guilhermy»  Marcel,  Rcceveau, 
Bougrain,  Thierry,  de  SenDe\ille.  Derville-Maléchard,  Kousset,  Denis  de  Uansy, 
baron  Jard-Panvfllier,  de Coral, (le  Saint-PauILaroche,Desiles-Bénard,rEscalopier, 
Halloy,  Doyen,  Picard  (Adolphe),  Gauthier  d'Hauleserve,  Bouchard,    de    Latena 

i Gustave),  Pécour,  Colmet-Dâage,  Hennet  de  Bernoville,  Dufresne,  Lambert, 
lamelin  de  Riberolles,  Picher  de  Grendchamps,  Duseuil,  Lafond  de  Laduye, 
Ducret,  Picjuet  de  Courtin,  Bœsse,  Le  Prieurde  Blainvilliers,  Lebas  de  Courmont, 
(A.-C),  Paixhans,  Lessori  de  Sainte-Foy,  Sylvestre  de  Sacy,  Jaillet  de  Saint-Cer- 
gues  Delattre,  Chevalier,  A.  de  Guerny  Costa,  Toutain,  Haincque  de  Saint-Senoch. 

Conseillei'S' Référendaires  honoraires . 
MM.  Fossé'Darcosse,  Hubert,  Maurice,  Dubois  de  TEstang  (Alexandre),  Lambot  de 


39 

Fougères,  Blondel,  Odier,  Guignon,  Dulac  de  Fogâres.  Delabarre-Duparc,  Davy  de 
Casse,  Bouchard  (Auguste),  Michelin,  de  Vienne,  boron  Le  Prieur  de  BlainTîl- 
liers,  Abraham  Dubois,  Lefebvre,  baron  Fréteau  de  Pény,  comte  de  Guerny,  Trianon. 

Auditeurs  des  Comptes  de  première  classe. 

MM.  Biollay  Parent  du  Chatelet,  Bouland,  Gosset,  Razy,  Rihonet,  Nolleval,  Hé- 
mard,  de  Finfe,  Pichault  de  Lamartinière. 

Auditeurs  des  Comptes  de  deuxième  classe. 

MM.  Roger,  de  Berthois,  Reboul,  de  Roquefeuil,   de  Sénarmont,  Pégoût,  Féry 
d'Esclands. 

Procureur  général  impérial. 
M.  DutillenU. 

Greffier  en  chef. 
M.  le  vicomte  Harmand  d'Abancourt. 


COUR  IMPÉRIALE  DE  PARIS. 

Premier  Président. 
M.  Devienne,  sénateur. 

Présidents  de  Chambre. 

MM.  Gasenave,  baron  de  Gaujal,  Hely  d'Oissel,  Lamy,  Partier,  Lafos8e,Anspach, 
Henriot,  Barbier. 

Présidents  de  Chambre  honoraires, 
MM,  Rigal,  Lassis,  Delahaye,  Berville. 

Conseillers. 

MM.  Lechanteur,  Faure,  De  Freiderond,  Le  Gorrec,  Mourre,  Jurien.  marquis  de 
Maleville,  vicomte  Terray.  Salvaing  de  Boissieu,  Monsarrat,  Faget  de  Baure, 
Perrotde  Chezelles  (Claude),  de  Saint-Albin,  Carré,  Tardif,  Pinard,  Filhon,  Lenain, 

:«        J)Tr^«««»r>m«^        TTn^i^M         lUT^^I  !  M  1>>«nM«.#vf     Aa      Ottirrw%n.M  T*l«AvTAnân  1>AnnA«TÎllA     Atk 


Pont,  L'Evesque,  Puissan,  Portier,  Picot,  Bertbelin,  Gallois,  de  Beausire,  Mongis, 
Genreau,  Gouêet,  Gislain  de  Bontin,  Mollot,  BusseroUes.  Guillemard,  Puget,  Faico- 
net,  Bretons  de  Lasserre,  Henriot,  BouUoche,  Anspacn,  Fraissynaud  (THerbelot, 
Thoillard. 

Conseillers  honoraires. 


Boisnet,  Courboriea. 

PARQUET. 

Procureur-Général  impérial. 
M.  Cordoën,  conseiller  d'Etat. 

Avocats-Généraux. 
MM.  Charrins,  Moreau,  De  Vallée,  Roussel,  Salle,  Dupré-Lasale,  Moignon. 

Substituts  du  Procureur-Général  impérial. 

MM.  Sapey,  Hello,  Marie,  Descoutures,  Brière-Valigny,  Sallentin,  Genreau,  La- 
fanlotte,  Bonaurand,  Dumas. 

Greffer  en  chef  :  H:  Lot. 


40 


COURS  IMPÉRIALES  DES  DÉPARTEMENTS. 


AcEîf .  Gers,  Lgt,  Lot-et-Garonne. 
M.  Sorbier,  premier  président. 
M.  Léo-Dupré,  procureur-général  impé- 
rial. 

Aix.  Bass.  Alpes,  Bouch'.-du-Rhdne,  Var. 

M.  Poulie,  premier  président. 

M.  Sigaudy,  procureur-général  impérial. 

Amiens.  Aisne,  Oise,  Somme. 
M.  deThongny,  sén.  premier  président. 
M.  Dufour,  procur.-général  impér. 

AîfCEhs.  Maine-et-Loire,  Mayenne,  Sarlhe. 
M.  Métivier,  premier  président. 
M.  Damis,^  procur-général  impér. 

Bastia.  Corse. 
M.  Germanes,premier  président. 
M.  Bedarrides,  procureur-gén.  imp. 

Besançon.  Doubs,  Jura,  Haute-Saône. 
M.  Loiseau,  premier  président. 
M.  Blanc,  procureur-général  impérial. 

Bordeaux.  Charente,  Dordogne.  Gironde. 
M.Raoul  Durai,  premier  président. 
M.  Du  Beux,  procur.-géner.  impér. 

Bourges.  Cher,  Indre,  Nièvre. 
M.  Corbin,  premier  président. 
M.  Robert  de  Chêne  vière,  proc.-gén.  imp. 

Caen.  Calvados,  Manche,  Orne. 
M.  Dagallier,  premier  président. 
M.  Rabou,  proc.-gén.  impérial. 

Chambéry.  Savoie,  Haute-Savoie. 
M.  Girod,  premier  pré}^ident. 
M.  Jolibois,  proc.-gén.  impérial. 

CoLHAR.  Bas-Rhin,  Haut-Rhin. 
M.Rief,  premier  président. 
M.  de Bigorie  de  Laschamps, pr.-gén.  imp. 

Dijon.  Côte-d'Or,  Saône-et-Loire, 
Haute-Marne. 
M  Muteau,  premier  président. 
M.  Lenormant,  proc.-gén.  impérial. 

Douai.  Nord,  Pas-de-Calais. 
M.  Salneuve  de  Moulon,  prem.  présid. 
M.  Pinard,  proc.-gén.  impér. 

Grenoble.  Hautes-Alpes.  Drôme,  Isère. 
M.  Bonafoux,  premier  président. 
M.  Moisson,  procur.-genéral  impér. 

Limoges.  Corrèze,  Creuse,  Haute-Vienne. 
M.  Tixier  la  Chassagnc,  premier  pr. 
M.  St-Luc-Courboricu,  proc.-général  imp. 


Lyon.  Ain,  Loire.  Rhône. 
M.  Gilardin,  premier  président. 
M.  Gaulot,  proc.-général  impér. 


Metz.  Ardennes,  Moselle 
M.  le  baron  Alméras-Latour,  premier  pr. 
M.  le  baron  de  Gérando,  proc.-gén.  imp. 

Montpellier.  Aude,  Aveyron,   Hérault, 

Pyrénées-Orientales. 
M.  Goirand  de  Ja  Baume,  premier  pr. 
M.  Dessaurct,  proc.-gén.  impér. 

Nancy.  Meurthe,  Meuse,  Vosges. 
M.  Lézaud,  premier  président. 
M.  Lemaire,  proc.-genéral  impér. 

Nîmes.  Ardèche,  Gard,  Lozère, 
Vaucluse. 
M.  Teulon,  premier  président. 
M.  Thourel,  procureur-général  impérial. 

Orléans.  Indre-et-Loire,  Loir-et-Cher, 

Loiret. 
M.  Duboys (Ernest),  premier  présid. 
M.  Grandperret,  proc.-général  impér. 

Paris.  Aube,  Eure-et-Loire,  Marne, 

Seine,  Seine-et-Marne,  Seine-et- 

Oise,  Yonne. 

M.  Devienne,  premier  président,  sénateur. 

M.  Cordoen,  procureur-gén.  imp. 

Pau.  Landes,  Basses-Pyrén.,  Hautes- 
Pyrénées. 
M.  de  Romeuf,  premier  président. 
M.  Durand- Fornas,  procureur-gén.  imp. 

Poitiers.  Charente-Inférieure,  Deux- 
Sèvres,  Vendée.  Vienne. 
M.  de  Sèze,  premier  président. 
M.  Damay,  procur.-genéral  impérial. 

Rennes.   Côtes-du-Nord,   Finistère,   Ile- 
et-Vilaine,  Loirc-Infér.,  Morbihan. 
M.  Boucly,  premier  président. 
M.  Camescasse,  procur.-général  impér. 

RioM.  Allier,  Cantal,  Haute-Loire, 
Puy-de-Dôme. 
M.  Lagrange,  premier  présid. 
M.  Salneuve,  procur.-genéral  impér. 

Rouen.  Seine-Inférieure,  Eure. 
M.  Massot-Regnier,  premier  présid. 
M.  Millevoye,  proc.-gén.  impér. 

Toulouse.  Ariége,  Haute-Garonne, 
Tarn,  Tarn-et-Garonne. 
M.  Piou,  premier  président. 
M.  Gastambide,  proc.-gén.  impérial. 

Algek.  Bône,  Oran,  Philippeville, 
Blidah^  Constantine. 
M.  Devaulx,  président. 
M.  N...,  procur.-général  impérial, 
chef  du  service  judiciaire  en  Algérie 


41 

ARCHEVÊQUES  ET  ÉVÊQUES. 


MÉTROPOLES 
et 

DIOCÈSES. 


ARCHEVÊQUES 

et 

lÊYÊQtJES. 


^0m0^0^0m0m0^0m0*^t^m0t 


Paris 
Chartres 
Meaax 
Orléans 
Dlois 
Versailles 

Cambrai 
Arras 


MMQTi, 

Le  cardinal  Morlot,  ar. 

Regnault 

AUou 


Oupanloup 
Pallu  Duparc 
Mabile 

Régnier,  arch. 
Pari  sis 


Lyon  et  Vienne  le  card.  de  Bonald,  ar. 


Autun 

Langres 

Dijon 

SaintrClaude 

Grenoble 

Chambéry 

Annecy 

Rouen 
Bayeux 
Evreax 
Séez 
Coutances 


De  Margaerye 

Guérrin 

Rivet 

Nogret 

Ginoulhiac 

cardinal  Billiet 

Rendu 

de  Bonnecho8e,arch. 
Didiot 
DevoDConx 
Rousselet  (h.-Frédér.) 
Bravard 


Sens  et  Auxsbre  Jolly-Mellon,  arch. 
Troyes  Ravinet 

NcTers  Forcade 

Moulins  de  Dreux-Brézé 


Reims 

Le  card.  Gous 

Soissons 

Christophe 

Châlons 

Bara 

Beauyais 

Gignoux 

Amiens 

Boudinet 

Tours 

GuiBERT.arch 

Le  Mans 

Fillion 

Angers 

Angebault 

Nantes 

Jacquemet 

Laval 

Wicart 

Bourges 
Clermont 
Limoges 
Le  Puy 
Tulle 
Saint-Flour 

Alby 
Rodez 
Cahors 
Mende 
Perpignan 

Bordeaux 
Agen 


Menjaud,  arch. 

Féron 

Fruchand 

N. 

Berteand 

De  Pompignae 

De  Jerpoanion,  arch. 
Delalle 
Bardou 
Foulquier 
Gerbet 

le  card.  Donnbt,  arch. 
Le  Levezcqde  Vesins. 


METROPOLES 

et 

diocèses. 


ARCHEVÊQUES 
et 

ÈTÊQUBS. 


MMMMMMMMMa 


Angoulôme  Gousseav 

Poitiers  Pie 

Périgueux  Baudry 
La  Rochelle        Landriot 

Luçon  Colet 
Saint-Denis  (La 

Réunion).  Maupoint 

Basse-Terre  (Guadeloupe).  Bontonnet 
S-Pierre  et  Fort 
de  France        Monniq. 

AUCH 

Aire 
Tarbes 
Bayonne 
Toulouse  et 
Nabbonb 
Montauban 
Pamiers 
Carcassonne 


Delamabe,  arch. 
Epivent 
Laurence 
Lacroix 

Dbspbez,  arch. 
Doney 
Bélaval 
RouUet  de  la  Bouillene 


Aix,    Arles  et 

Embrun  Ciialandon,  arch. 

Marseille  Cruice 

Fréjus  et  Toulon  Jordany 


Digne 
Gap 

Ajaccio 

Alger 

Bezançon 

Strasbourg 

Metz 

Verdun 

Belley 

SaintrDié 

Nancy 

Avignon 
Nîmes 
Valence 
Viviers 
Montpellier 

Rennes 
Quimper 
Vannes 
Saint-Brieuc 

CuAMSiBY 

Nice 
Annecy 


1 


Meirieu 
Bernadon 
CasaneUi  d'Istria 
Sarrebayrouse 
Pavy 

le  card.  Mathieu,  arch. 

ROBSS 

Dupont  des  Loges 

Rossât 

Géraudde  Langalerie 

Caverot 

Darboy 

Debelay,  arch. 
Plantier 
Lyonnet 
Delcusy 
Le  Courtier 

Bbossays  de  ST-MABC,ar . 

Sergent 

Dubreuil 

David 

le  card.  BiUIST,  Arcb. 
Sol2|. 

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45 


CONSERVATIONS  FORESTIERES. 


I'*  conserTation.  —  Oise,  Seine,  Seine- 
et-Oise,  Seine-et>Marne. 
M.  Becquet,  conseryateur  à  Paris. 

2.  conservation.  —  Eure,  Seine-Infér. 
M.  de  Suzanne,  cons.  à  Rouen. 

3.  conservation.  —  Côte-d'Or. 

M.  Lerouyei^Lafosse,  cons.  à  Dijon. 

4.  conservation.  —  Meurthe. 

M.  Fliche,  conservateur  à  Nancy. 

5.  conservation.  >-  Bas-Rtiin. 

M.  Barte  de  Ste-Fare,  c,  à  Strasbourg. 

6.  conservation.  —  HautrRhin. 
M.  Zœpfiel,  cons.  à  Colmar. 

7.  conservation.  —  Aisne,  Nord,  Pas-de 
Calais,  Somme. 

M.  Thiéry,  conservateur  à  Douai. 

8.  conservation.  —  Aube,  Yonne. 

M.  Suremain  de  Missery ,  cons.  à  Troyes. 

9.  conservation.  —  Vosges. 

M.  Dubouays  de  la  Begassière,  con8er< 
vatenr  à  ÉpinaL 
f  0.  conservation.  —  Ardennes,  Marne. 
M.  Martin,  conservateur  à  Chalons. 

11.  conservation.  —  Moselle. 

M.  de  Mecquenem,  cons.  à  Metz. 

12.  conservation.  —  Doubs. 

M.  Vouzeau,  cons.  à  Bezançon. 

1 3.  conservation.  —  Jura. 

M.  Antbeaulme  de  NouviUe,  conservateur 
à  Lons-le-Saulnier. 
f  4.  conservation.—  Hautes-Alpes,  Drdme, 
Isère. 
M.  Thévenin,  cons.  à  Grenoble. 

15.  conservation.  —  Calvados,  Manche, 
Mayenne,  Orne,  Sarthe,  £ure-et-Loire, 
M.  Barbereux,  cons.  à  Alençon. 

16.  conservation.  —  Meuse. 
M.  Hun,  cons.  à  Bar-le-Duc. 

17.  conservation.—  Ain,  Rhône,  Saôneet- 
Loire. 

M.  Fourmont-Touma^ .  cons.  à  Mâcon. 

18.  conservation.  —  Ariége,  Lot,  Haute- 
Garonne,  Tarn-et-Garonne. 

M.  Soubirane,  cons.  à  Toulouse. 

19.  conservation.  —  Indre  •  et  -  Loire, 
Loir-et-Cher,  Loiret. 


M.  Trumeau,  conserv.  à  Tours. 

20.  conservation.  —  Cher,  Indre,  Nièvre. 
M.  Des  Méloizes,  conserv.  à  Bourges. 

21 .  conservation. — Allier,  Creuse.  Loire, 
Puy-de-Dôme. 
M.  d'Entraigues,  conserv.  à  Moulins. 

22.  conservation.  —  Gers,  Basses-Pyré- 
nées, Hautes-Pyrénées. 

M.  Houdouart,  conservateur  à  Pau. 

23.  conservation.  —  Côtes-du-Nord,  Fi- 
nistère, Ille-et- Vilaine,  Loire -Infé- 
rieure, Morbihan,  Maine-et-Loire. 

M.  de  Bruchard,  conserv.  à  Rennes. 

24.  conservation.  —  Charente,  Ghar.-In- 
iér,  Deux- Sèvres,  Vendée,  Vienne. 
M.  Desmercières,  conserv.  à  Niort. 

25.  conservation.  —  Aade,  Pyrénées- 
Orientales,  Tarn. 

M.  Tallotte,  cons.  à  Carcassonne. 

26.  conservation.  —Basses -Alpes,  Bou- 
ches-du-Rhône,  Var,  Vaucluse. 
M.  Labussière,  cons.  à  Aix. 

27.  conservation.  —  Ardèche,  Gard,  Hé- 
rault,  Lozère. 
M.  Jacquot,  conserv.  à  Ntmes. 

28.  conservation.  —  Aveyron,  Cantal, 
Corrèze,  Haute-Loire,  Haute-Vienne. 
M.  Laurenceau,  conservateur  à   An- 
riUac. 

29.  conservation.  —  Dordogne,  Gironde, 
Landes,  Lot-et-Garonne. 
M.  Dutemps  du  Grlc,  conservateur  à 
Bordeaux. 

30.  conservation.  ^  Corse. 
M.  Baudrillart,  conservateur  à  Ajaccio. 

31.  conservation.  —  Haute-Marne. 
M.  Bigeon  de  Coursy,  conservateur  à 
Chaumont. 

32.  conservation.  —  Haute-Saône. 
M.  de  Coucy,  conservateur  à  Vesoul. 

33.  conservation.  —  Savoie. 
M  Bramand- Boucheron,  conservateur 
à  Chambéry. 

34.  conservation.  —  Alpes  Maritimes. 
M.  Viney,  conservateur  à  Nice. 


SERVICE  FORESTIER  EN  ALGÉRIE. 

Province  d'Alger.  —  M.  Monnier,  inspecteur,  chef  du  service. 

—  d'Oran.  —  M.  Cherrierj        id.  id. 

—  de  Constantine.  —  M.  LichUin,  id.  id. 


NOU^'ELLES  CIRCONSCRIPTIONS  ACADÉMIQUES. 

D^BUflKBBS  PAR   LE   DÉCRET  OKGAIflQDB    DV     22   AOUT    1864. 

Àcadimie  d'Ali  ,  compMDaal  lei  déptriemenli  des  Buiei-Alpef,  det  Boa- 
chea-do-Rhdne,  de  la  Corse,  do  Var  et  de  VtDclaH  CM. 
DMclozeani,  recteur). 

—  de  BeUDCDD,  compreDini  le»  dépirlemenU  dn  Donbi,  dnJBra  et  de 

U  Haole-Sidne  [U.  Cirsgine,  reeUar). 

—  de  BordoDi,  compreuiiit  les  dépirtemenl*  de  U  Dordogoe,  de  la  Gi- 

ronde, dei  Landes,  de  Loi  et  Garonne,  des  Basses-Piré- 
nées  (M.  de  Waill;,  recleur}. 

—  deCaen,  comprenaDt  les  départemeoli  dn  Calradoi,  de  I'Eotw,  de  la 

Hancbe,  de  l'Orne,  de  la  Saribe  et  de  la  Seloe-Inférifliire 
(H.  Tbér;,  recteurj. 

—  de  Ciermout.  comprenant  le*  dépirlemeofi  de  l'Allier,  du  Caolal,  de 

la  Corréze,  de  la  Crease,  de  la  Haola-Loire  et  du  Pav-de- 
Ddine  !U  l'abbâ  Juste,  recleur), 

—  de  Dijon,  oomprenaul  les  départemenls  de  l'Aube,  de  la  Cdte-d'Or,  de 

la  Daute-Uarne,  de  la  NiéTre  et  de  l'Yonne  [U.  Montj, 
recleuTj. 

—  de  Donal,  comprenant  lea  déparlemenU  dn  Nord,  de   l'Aisne,    des 

Ardennes,  du  Pai-de-Cilais  et  de  la  Somme  (U.  GniltemJD, 

reclear). 
_  de  Grenoble,  comprenant  les  départemenls  des  Hantes-Alpes,  de  l'Ar. 
déche,  de  la  m-dme,  de  l'iùre  et  de  la  SsToie  ;U.  Quet.  rentenr) 
■-  de  LjoD,  comprensDl  les  déparlemenls  de  l'Aia,  de  la  Loire,  dn  BhAoe 

et  de  Si0iie-H-Loire(U.  de  laSaasM\e,  membre  de  l'int- 

litnl,  recteur}. 

—  de  Montpellier,  comprenant  les  département  de  l'Aude,  do  Gard,  de 

■'Béranlt ,  de  la  Loiéra  et  des  Pj  rénées -Orientale*  fM. 
Donné,  recteur).  ^ 

—  de  Nancy,  comprrnant  les  déparlements  de  la  Meurlho.  de  la  Sleaso,  de 

la  Moselle  et  des  Vosges  (U  Duoojer,  recleur). 

—  de  Paris,  comprenant  les  départements  du  Cher,   d'Eure-el-Loir  ,  de 

Loir-et-Cber,  du  Loire),  de  la  Marne,  de  l'Oise,  de  la 
Seioc,  de  Seine-el-Msnie  et  de  Seine-et-Oise  [Son  Eic, 
le  ministre  de  l'inilruclion  publique,  recleur  ;  H.  Hourier 
vice-recleur). 
-- de  Poitiers,  comprenant  les  dëparlemenis  de  la  Charente,  de  la  Cha- 
rente-Inférieure, de  l'Indre.  d'Indre-et-Loire,  des  Deui- 
Sèvres,  de  la  Vendre,  de  la  Vienne,  de  la  Uaule-Ttenne 
(U.  DesTDïieri,  recleurj. 
Bennes,  comprenant  les  déparlem.  des  Câlei-du-Nord,  du  Finis- 
tère. d'Ille-el-VllsIne  ,  de  U  Loire-Inférieure,  de  Maine - 
et  Loire,  de  la  Majenne  et  du  Morbihan  (M.  Moorier, 
recteur). 


'oulonse,  comprenant  les  départements  de  rAriége,  de  l'Arefron, 
de  la  liaule-Garoone,  du  Gers,  dn  Lot,  des  Hautei-Py- 
rénées,  da  Tarn,  de  Tarn-el-Garoone  (M.  Rocher, 
docteur  en  droit,  conseiller  honoraire  h  la  Cour  de  Cassa- 
tion, recleur}. 


47 
ARMÉE. 

ÉTAT-MAJOR  GÉNÉRAL  DE  L'ARUÉE. 

MARÉCHAUX  DB  FRAIfCB. 

Leurs  Excellences  :  MM. 

Vaillant,  membre  da  Conseil  privé,  graod-maréclial  da  palais,  ministre  de  la 
maison  de  TEmpereor. 

Magnan,  commandant  da  !•'  corps  d*armée,  à  Paris,  grand  veneur. 

Comte  Baraguey-d*Hilliers,  vice-président  da  Sénat,  commandant  da  5*  corps 
d*armée,  à  Tours. 

Pélissier,  dac  de  Malakoff,  vice-président  du  Sénat,  membre  da  conseil  privé, 
gooverneor  général  de  l'Algérie. 

Comte  Randon,  ministre  de  la  gaerre. 

Canrobert  (François- Certain),  commandant  da  4*  corps  d^armée,  à  Lyon. 

Regnaad-de  Saint*Jean  d'Angely,  Tice- président  da  sénat,  commandant  en  chef 
Il  garde  impériale. 

De  Mac-Mahon,  dac  de  Magenta,  commandant  da  3*  corps  d'armée^  à  Nancy. 

Niel,  commandant  da  6*  corps  d*armée,  à  Toulouse. 

Comte  d'Ornano,  goaTemenr  de  Thôtel  impérial  des  invalides. 


DIVISIONS  MILITAIRES. 


i^  division  :  Seine,  Seine-et-Oise,  Oise, 
Seine-et-Marne,  Aube,  Yonne,  Loiret, 
Eure -et -Loire.  —  Général,  Soumain, 
commandant  à  Paris. 

2^  div.  :  Seine- inférieure ,  Eure,  Calva- 
Orne.  —  Général,  baron  RegnauU,  com- 
mandant à  Rouen. 

3*  div.  :  Nord,  Pas-de-Calais,  Somme.— 
Général,  Maissiat,  comm.  à  Lille. 

4«  div.  :  Marne,  Aisne,  Ardennes.  —  Gé- 
néral, baron  Richepance,  comm.  à 
Chàlons-sur-Marne. 

5»  div.  :  Moselle,  Meuse, Meurthe,  Vosges. 
—  Général,  Bourbaki,  commandant  à 
Metz. 

6*  div.  :  Bas-Rhin,  Haut-Rhin.  —  Gén. 
d'Autemarre  d'Hervillé,  c.  à  Strasbourg. 

7*  div.  :  Doubs,  Jura,  Côte-d'Or,  Haute- 
Marne,  Haute-Saône.— Gén.  Faucheux, 
comm.  à  Besançon. 

8*  div.  :  RhÔne«  Loire,  Saône-et-Loire, 
Ain,  Drôme,  Ardèche.  —  Gén.  Douay, 
comm.  à  Lyon. 

9°  div.  :  Bouches-da-Rhône,  Var^  Basses- 
Alpes,  Vaucluse,  Alpes-Maritimes.  — 
Gen.  d'Aurelle  de  Paladines,  comm.  à 
Marseille. 

10"  div.  :  Hérault,  Aveyron,  Lozère.  Gard. 
Gén.  Picard,  comm.  à  Montpellier. 

H*  div.  :  Pyrénées-Orientales,  Ariège, 
Aude.— Gén.  Dnrieu,  corn,  à  Perpignan. 


12*  div.  :  Hante-Garonne,  Tarn-et-Ga- 
ronne,  Lot,  Tarn.  —  Gén.  Cassai- 
gnoiles,  comm.  à  Toulouse. 

13*  div.  :  Basses- Pyrénées,  Landes,  Gers. 

—  Gén.  Decaen,  comm.  à  Bayonne. 
14*  div.     Gironde,  Charente- Inférieure, 

Charente,  Dordogne,  Lot-et-Garonne. 

—  Gén.  Daumas,  comm.  à  Bordeaux. 
15*  div.  :  Loire •  Inférieure.  Maine-et- 
Loire,  Deux-Sèvres,  Vendée.  —  Gén, 
de  la  Motterouge,  comm.  à  Nantes. 

16*  div.  :  Ille-el-Vilaine,  Morbihan,  Finis- 
tère, Côles-du-Nord,  Manche,  Mayenne. 

—  Gén.  Uhrich,  comm.  k  Rennes. 
17*  div.  :  Corse.  —  Gén.  comte  de  Noue, 

comm.  à  Bastia. 

18*  div.  :  Indre-et-Loire,  Sarthe,  Loir- 
et-Cher.  Vienne.  —  Gén.  de  Gérandon, 
comm.  a  Tours. 

10*  div.  :  Cher,  Nièvre,  Allier,  Indre.  — 
Gén.  Sol,  comm.  à  Bourges. 

20*  div.  :  Puy-de-Dôme^  Haute-Loire, 
Cantal.  —Gén.  De  Martiroprey,  comm. 
à  Clermont-Ferrand. 

21*  div.  :  Haute- Vienne,  Creuse,  Corrèze. 

—  Gén.  Lafont  de  Villiers,  comm.  à 
Limoges. 

22^  div.  :  Isère,  Hautes-Alpes.  Savoie, 
Haute-Savoie.  —  Gén,  comte  de  Monet, 
corn,  à  Grenoble, 


ALGÉRIE, 


1'*  div.  :  Province  d'Alger  (quarlier-gé- 
général  à  Blidah),  —  Gen,  Yusuf, 
comm.  à  Alger, 


2*  div.  :  Province d'Oran.  —Gén.  Deligny, 

comm.  à  Oran. 
3*  div.  :  Province  de  Constantine.  —  Gén. 

Desvaux,  comm.  à  Constantine. 


CHAPITRE  IL 


DEPARTEMENT  DE  L'YONNE. 


^re 


SECTION  r%   —  ADMINISTRÂTIOPI   CIVILE. 


PMÉFECTIJKE   9B    L^YOVIiB. 

M.  H.  SOHIER,  0.  ^,  Préfet. 

CONSEIL   DE   PRÉFECTURE. 

AL  Le  PRÉFET,  Président. 

MM.  LESCUTER  ejf^,  avocat,  BERT  »,  ancien  avoué,  VILLEMilN. 

Secrétaire  général  de  la  Préfecture  :  M.  LE8GUYER. 

Joun  de  réception  du  Préfet  et  d'entrée  dant  let  ïmreaux, 

M.  le  Préfet  reçoit  tous  les  jours,  de  une  heure  à  trois  heures  de  rapràs-roidi. 

Le  public  est  admis  dans  les  bureaux  ies  lundi  et  vendredi  de  midi  à  trois 
heures. 

Les  bureaux  sont  fermés  au  public  tous  les  autres  jours,  à  Texception  dn  bureau 
chargé  spécialement  des  légahsations,  du  visa  des  passeports,  des  récépissés,  des 
états  de  contrainte,  du  colportage  des  imprimés  et  des  permissions  exigées  par  les 
lois  et  règlements  de  police. 

CABINET  DU  PRÉFET. 

MM.  N...,  chef  du  cabinet,  secrétaire  particulier. 
CuARiÉ,  attaché. 

Réception,  ouverture,  classement,  timbre  et  distribution  des  dépèches.  —  Notes 
sur  le  personnel  des  fonctionnaires  de  tout  ordre.  —  Légion-d'honneur  :  Présentation, 
mouvement  du  personnel.— Questions  politiques. — Rapports  périodiques.—  Rapports 
des  commissaires  de  police.  —  Congés.  —  Imprimerie.  —  Librairie.  —  Journaux.  — 
Théâtres.  —  Bureaux  de  tabac  (nominations).  —  Postes  :  Bureaux  de  direction  et  de 
distribution,  facteurs,  courriers,  service  rural  (nominations).  —  Percepteurs  surnu- 
méraires (nominations).  —Cérémonies  publicrues.  —  Demandes  d'audience  hors  des 
jours  et  heures  indiqués.  —  Aflaircs  conliaentielles  et  réservées.  —  Archives  du 
département.  —  Bibliothèque  administrative  :  Achat  et  entretien  des  livres.  —  Con- 
grégations religieuses. 

Peremmel  adnUnUtratif,  —  Maires,  adjoints,  commissaires  de  police,  gardes, 
champêtres.  —  Personnel  des  receveurs,  percepteurs,  agents  et  employés  des 
diverses  administrations  flnancières. 

& 


50 
<«  DIVISION. 

M.  MICHELON,  chef. 

MM.  Caoot,  chef  de  bureau. 
Kfx>BU&owsKi,  BOus-chef. 
Blin,  Bouchot,  Montre,  Boullé,  employés. 
Oliye,  expédilionnaire. 

SBCR^TARUT  GElfiRAL  ET  AFFAIRES  MILITAIRES. 

Police  ipéeiaU  et  adminUirative.  — Crimes  et  délits.  Morts  accidentelles.  — 
Suicides.  —  Incendies  et  sinistres  de  toute  nature.  —  Actes  de  déTOuement.  -^ 
Récompenses  honorifiques  et  autres.  —  Chasse  :  ouverture  et  clôture,  permis.  — 
Destruction  des  animaux  nuisibles.  »  LouTeterie.  ~  Loteries.  —  Passeports  et 

Sermis  de  séjour.  —  Réfugiés  politicjues.  —  Secours  de   route.  —   SurTeillance 
es  forçats  et  des  condamnés  libères. 

Commerce  et  industrie.  —  Tribunaux  de  commerce.  —  Chambres  consultatiyes 
des  arts  et  manufactures.  —  Brevets  d'invention.  —  Comptoirs  d'escompte.  —  Foires 
t  marchés.  —  Mercuriales. 

Elections.  —  Elections  législatives,  départementales  et  municipales.  —  Listes  élec- 
torales. —  Jury  :  Formation  des  listes,  Assises.  —  Pensions  —  Naturalisation. 

Instruction  publique.  —  Supérieure  et  secondaire.  ^  Bourses  dans  les  lycées.  — 
Sociétés  savantes. 
Beaux-arts.  —  Antiquités.  •»  Musées. 

Postes.  —  Bureaux  de  direction  et  de^distribution.  —  Courriers.  —  Service  rural 
(instruction). Vérification  des  caisses. 

Domaines.  —  Propriétés  de  l'Etat,  Iles  et  tlots.-— Domaines  engagés.— Aliénations. 
—  Concessions.  —  Contentieux.  —  Vente  d'objets  appartenant  à  l'Etat. 

Baux  et  forêts.  —  Pèche  fluviale.  —  Bois  domaniaux  et  particuliers.  —  Défri 
chôment. 

vo- 

troupes 

pour  le  compte 

du  ministère  de  la  guerre.  — -  Ecole  polytechnique.  —  Écoles  militaires.  —  Ecole 
navale.  —  Invalides.^  Pensionnaires  de  rÉlal  et  de  la  marine.  —  Secours  à  d'anciens 
militaires. 

Garde  nationale.  —Organisation  et  administration,  conseils  de  recensement,  jurys 
de  révision.  —  Tableaux  annuels  des  citoyens  mobilisables.  —  Inspection  de  rarme- 
ment.  —  Conseils  de  discipline.  —  Sapeurs-pompiers. 

Affaires  diverses.  —  Recueil  des  actes  administratifs.  —  Procès- verbal  des  déli- 
bérations du  Conseil  Général.  —  Dépôt  du  sceau  de  la  Préfecture.  —  Enregistre- 
ment spécial  des  affaires  soumises  au  Conseil  de  Préfecture  cl  notamment  des 
réclamations  en  matière  de  contributions  directes.  —  Réception  des  déclarations  de 
mémoires  et  pièces  déposées  dans  les  divers  cas  indiques  par  les  lois  et  règle- 
ments, et  délivrance  de  récépissés.  —  Légalisations  et  visas  ue  pièces.  —  Contrôles 
des  récépissés  délivrés  par  les  Receveurs  des  Finances.  —  Tenue  des  registres  des 
arrêtés  du  Préfet  et  du  Conseil  de  Préfecture.  —  Répertoire  des  actes  soumis  à  Ten- 
registrement. 

COMPTABILITE. 

Budgets  et  comptes  départementaux.  Vérification  et  visas  des  pièces  de  dépense' 
—  Inipositionn  extraordinaires  et  réalisation  des  emprunts.  —  Menues^  dépenses  de^ 
tribunaux  et  des  justices  de  paix.  —  Dépenses  relatives  au  casernement  de  la  gendar- 


i  budget  du  département 
et  pièces  préalablement  visés.  —  Rédactions  des  situations,  états  et  comptes  d'ordon- 
nancement ù  envoyer  aux  ministres.  «*t«w 

Poids  et  mesures.  —  Personnel,  vérification  annuelle  et  inventaire. 

Contributions  directes.  —  Répartement  et  sous-répartement  entre  les  arrondisse- 
ments et  les  communes.  —  Nominations  des  commissaires  répartiteurs.  —  Cadastre  : 


51 

confection  et  conserration  des  plans  et  matrices.  —  Recensement  des  valeurs  mobi- 
lières et  des  portes  et  fenêtres.  —  Patentes  :  mise  en  recouvrement  des  rôles.  —  Pour- 
suites, remises  et  modérations.  —  Secours  pour  pertes  diverses. 

CofUribulioru  indirecteê,  —  Inventaires,  exercices,  abonnements.  —  Bureaux  de 
tabacs  et  de  poudre  à  feu. 

EnregistremerU,  —  Attributions  diverses  sur  les  amendes  de  police. 

2«  DIVISION. 

M.  LECHAT,  cbef. 

Manigot,  sons-chef. 

GuÉRiN,  André,  Rousseau,  Tardivon,  employés. 

SALVAms,  inspecteur  du  service  des  enfants  assistés. 

administration  GÏNiRALE  ET  D^PARTEMENTÀLB. 

SUUistUiw  générale  de  France.  —  Dénombrement  quinquennal  et  renouvelle- 
ment annuel  de  la  population.  —  Commissions  cantonales  permanentes  de  statistique. 

PoUce  administrative,  —  Ateliers  dangereux,  insalubres  ou  incommodes.  —  Ma- 
chines à  vapeur.—  Voitures  publiques,  roulage. 

Police  sanitaire.  —  Jury  médical.  —  Médecins.— Herboristes.—  Sages-femmes.  — 
Pharmacies  et  drogueries.  —  Epidémies  et  épizooties.  —  Vaccine. 

Prisons  et  dépôts  de  sûreté.  —  Administration  :  ]^ersonuel  de  tous  les  services, 
régime  disciplinaire,  moral  et  religieux  ;  instruction  élémentaire  ;  gardeet  surveillance; 
état  sanitaire,  service  médical.  —  Service  économique  :  en  entreprise  ou  en  ré^ie  : 
cahiers  des  charges,  marchés  et  adjudications;  service  des  transfèrements  ;  mobilier 
et  matériel.  —  Travaux  industriels  :  règlement  des  tarifs. —Budgets  et  comptes.— 
Jeunes  détenus. 

AgricuUure.  —  Secours  et  encouragements.  —  Institut  national  agronomique.  — 
Fermes  régionales  et  fermes  écoles.  —  Sociétés  d'agriculture.  —  Comices  agricoles.— 
Commissions  hippiques.  —  Dépôts  d'étalons. 

Affaires  ecclésiastiques.  —  Edifices  diocésahis.  —  Mobilier  de  Tarchevèché.  — 
Maîtrise  de  la  cathédrale.  —  Séminaire. 

Bâtiments  départementaux.  —  Hôtels  de  Préfecture  et  de  Sous-Préfectures.  — 
Académie.  —  Tribunaux.  —  Casernes  de  gendarmerie.  —  Prisons  et  dépôts  de  sûreté. 

—  Asile  des  aliénés.  —  Travaux  d'entretien  de  grosses  réparations  et  de  construc- 
tions neuves.  —  Acquisitions,  échanges.  —  Baux  à  loyer.  —  Assurance  contre  l'in- 
cendie. 

Casernement  de  la  gendarmerie.  —  Baux  à  loyer. 

HoMUers  départementaux.  —  Achat  et  entretien. 

Architectes  de  département  et  d'arrondissements. 

Aliénés.  —  Asile  public  d'Auxerre  :  commission  de  surveillance  et  personnel  de 
l'asile;  fixation  du  prix  de  pension;  admission  et  sortie  de  pensionnaires;  séques- 
trations d'office  des  aliénés  dangereux;  places  gratuites  créées  en  faveur  des  aliénés 
indigents  non  dangereux;  répartition  des  dépenses  entre  le  département  et  les 
communes;  recours  à  exercer  contre  les  familles  et  les  départements  étrangers  : 
frais  de  transport  et  de  séjour  dans  les  établissements  du  dehors  d'aliénés  appar- 
tenant au  département.  —  Administration  et  régime  intérieur  de  l'asile  ;  budgets  et 
comptes. 

Enfants  trouvés  ou  abandonnés  ou  orphelins  pauvres.  —  Bureaux  d'admission. 

—  Secours  aux  enfants  nouveaux-nés.  —  Inspection  et  service  médical.  —  Dépenses 
extérieures  de  toute  nature.  —  Orphelinat  départemental. 

Dépôt  de  mendicité.  —  Administration  et  régime  intérieur  ;  budgets  et  comptes. 

Secours  et  encouragements  de  toute  nature  sur  les  fonds  départementaux.  — 
Caisse  de  retraites  et  pensions  des  employés  de  Tadministration  départementale. 

Affaires  diverses.—  Sourds-muets.—  Jeunes  aveugles.—  Ecole  des  arts  et  métiers. 
— Ecoles  vétérinaires.  —Caisses  d'épargnes.  —  Sociétés  de  secours  mutuels.  — 
Compagnies  d'assurances.  —  Caisse  des  incendiés. 


5^ 

TRAVAUX  PUBLICS  ET  TlCIlfALIT^. 

Voies  fuwiqablei.  —  Rivières  d'Yonne,  de  Cure  et  d'Annancon;  canaux  de  Bour- 
gogne et  du  Nivernais  ;  entretien;  amélioration;  navigation;  flottage. 

Ports.  —  Classement.  —  Bacs  et  bateaux. 

Service  hydrauUqtie.  —  Moulins  et  usines.  —  Irrigations.  —  Desséclienient  de 
marais.  —  Drainage. 

Cours  d'eau  non  navig<Utles  ni  flottables.  —  Curage;  redressement  et  élargisae- 
truction  ;  entretien  ;  ment.  —  Associations  syndicales. 

Chemins  deier.^  Achats  de  terrain  s;  travaux  de  construction  et  d'entretien. 

Ponts  et  chaussées.  Routes  impériales  et  départementales.  —  Classement;  cons- 
truction, entretien,  plantations. 

Grande  voirie.  —  Alignements;  anticipations;  contraventions. 

Vicinalité.  —  Chemins  de  grande,  de  moyenne  et  de  petite  communication; 
classement;  fixation  des  limites;  abomement;  déclassement;  aliénations.  —Travaux 
de  construction,  de  réparation  et  d'entretien.  —  Création  et  répartition  des  res- 
sources spéciales  et  des  subventions  du  département;  règlement  des  dépenses.  — 
Chemins  ruraux. 

Mines  et  carrières. 

Forges  et  hauts-fourneaux. 

3«  DIVISION. 


M.  BRODIER,  chef. 

MM.  Brun,  chef  de  bureau. 
Soudais,  sous-chef. 
Stempzinski^  Burat,  Valot,  employés. 

ADMINISTRATION  ET  CONTENTIEUX  DES  COMMUNES  ET  DES  ETABLISSEMENTS  COMMUNAUX. 

Questions  diverses  relatives  à  l'administration  municipale.  —  Circonscriptions 
territoriales  des  communes.  —Etablissement  et  suppression  d'octrois;  personnel, 
tarifs,  amendes  et  transactions.  —  Abattoirs,  personnel,  tarifs,  règlements.  —  Tarifs 
des  droits  de  placage  aux  halles  et  marchés,  de  pesage  et  de  mesurage  publics. 

—  Fixation  des  dépenses  obligatoires;  cotisations  municipales;  autorisations  des 
dépenses  facultatives.  —  Gestion  des  propriétés  immobilières  ;  baux  à  ferme  et 
à  loyer  ;  acquisitions,  aliénations,  échanges  et  partages,  constructions.  —  Actions 
ludiciaires  et  à  transactions  sur  procès.  —  Expropriations  pour  cause  d'utilité  pu- 
blique. —  Dons  et  legs. 

Police  municipale  et  rurale.  —  Règlements  locaux  :  parcours  et  vaines  pâtures.  — 
Boulangerie  :  approvisionnements,  taxe  du  pain. 

Voirie  urbatne.  —  Alignements,  plans  généraux  d'alignements  ;  établissement  de 
trottoirs  ;  contraventions  ;  démolition  des  oâtimcnts  menaçant  ruines. 

Instruction  secondaire  et  primaire.  —  Collèges  communaux  :  subventions  muni- 
cipales, traités,  bourses  communales.  —  Ecole  normale  primaire,  personnel;  cons- 
tructions, administration;  distribution  de  bourses.  —  Ecoles  communales  :  maisons 
et  mobiliers  d'école;  instituteurs  communaux;  fixation  du  traitement  des  institu- 
teurset  du  taux  de  la  rétribution  scolaire  ;  subventions  départementales;  listes  des 
élèves  gratuits.  —  Salles  d'asiles,  ouvroirs,  classes  d'adultes,  écoles  libres,  etc. 

Affaires  diverses.—  Questions  diverses  spéciales  à  l'administration  hospitalière. 

—  Création  et  suppression  d'hospices,  d'hôpitaux  et  de  bureaux  de  bienfaisance.  — 
Services  intérieur  et  extérieur  ;  traités  avec  les  congrégations  hospitalières.  —  Ad- 
mission de  vieillards  indigents.  —  Recours  contre  les  communes  et  les  membres  des 
familles  des  indigents  pour  prix  de  journées .  —  Dons  et  legs.  —  Cession  de  biens. 

—  Remboursement  de  rentes  et  remplois  de  capitaux.  —  Conversion  d'une  partie 
les  revenus  en  secours  annuels  à  domicile.  —  Nominations  de  commissions  adminis- 
Iratives  ;  médecins,  receveurs  et  économes.  —  Crèches.  —  Associations  charitables 
de  toute  nature. 


53 


munes,  . 

établissemeiits, , ^ ,  _ 

terrains  destinés  à  des  sépultures  privées. 
Monuments  historiques. 


tier 

d'an  ,  ,„  , 

—  Personnel  des  gardes;  formation  et  fusion  de  triage. 

COUPTABILIT]^   DES    COMHDIlBa,    DBS    HOSPICES    ET    HÔPITAUX    GOMMUlfAUX    ET    DBS 

BUREAUX  DE  BIElfF AISANCE . 

Règlements  des  budgets  des  communes,  des  tiospices  et  hôpitaux  et  des  bureaux 
de  bienfaisance.  —  Comptes  administratifs.  —  Recettes  ordinaires  et  extraordinaires. 

—  Placements  de  tonds.  —  Répartitions  des  amendes  de  police.  —  Revenus  des 
propriétés  immobilières,  taxes  locales  de  toute  nature;  impositions  spéciales  et  ex- 
traordinaires; emprunts.  ~  Comptes  annuels  des  impositions.—  Situation  financière 
des  communes,  des  hospices  et  hôpitaux  et  des  bureaux  de  bienfaisance.  —  Trai- 
tement des  gardes  champêtres. — Remboursement  à  l'Etat  des  frais  d'administration 
des  bois  soumis  au  régime  forentier. 

Budgets  des  collèges  communaux. 

Budgets  des  dépenses  de  l'instruction  primaire  à  la  charge  du  département;  budget 
de  l'école  normale  primaire,  budget  économique  du  môme  établissement. 


ARCHIVES. 

M.  QUANTIN  i^,  archiviste. 

Les  archives  de  la  Préfecture  se  com]>osent  :  4*  de  tous  les  titres  des  établissements 
religieux  supprimés  en  1790  dans  le  département,  savoir  :  des  anciens  archevêchés 
de  Sens  et  de  l'évêché  d'Auxerre,  des  chapitres,  abbayes  et  prieurés  d'hommes  et  de 
femmes  des  deux  diocèses;  des  titres  et  biens  des  émigrés,  des  cures  et  fabriques  du  dé- 

Sartement,  des  tribunaux  consulaires,  etc.  Parmi  ces  nombreux  documents,  il  en  est 
ediffé^ntes  valeurs  :  les  uns  sontprécieux  pour  rintérêthistorique  qu'ils  présentent; 
les  autres  pour  les  droits  de  propriété,  servitude,  etc.,  sur  les  biens  devenus  natio- 
naux en  u90  et  vendus  comme  tels. 

2"  De  tous  les  actes  de  l'administration  depuis  1790  dans  ses  diverses  parties,  telles 
que  les  communes,  la  guerre,  les  finances,  les  élections,  les  biens  nationaux,  les 
contributions,  l'état  civil,  le  clergé,  les  travaux  publics. 


SOUS-PRÉFECTURES. 

Le  département  de  l'Yonne  comprend  cinq  arrondissements  ou  sous-préfectures. 
Le  Préfet  remplit  les  fonctions  de  Sous-Préfet  pour  l'arrondissement  d'Auxerre. 
MM.  Blanc,  sous-préfet  à  Avallon.  —  Secrétaire  :  M.  Maurice. 

Larreguy  de  Civrieux  *,  sous-préfet  à  Joigny.  —  Secrétaire  :  M.  Manchet. 

Baron  de  Farincourt  ^,  sous-préfet  à  Sens.  —  Secrétaire  :  M.  Desbuissons. 

Vicomte  de  Montferrier,  sous-préfet  à  Tonnerre.  —  Secrétaire:  M.  Sou- 

PAULT. 


54 

Indication  de$  commune$  campoiani  cha^  cantavu 

ABR0NDI8SEHBRT  d'aDXBRBB. 

Ànaem  (eiQ.  —  Augy,  Champi ,  Qnenne,  Saint-Bris,  Yenoy. 

Auxerre  (oaett).— Appoi^ny,  Auxerre,  Charbay,  OieraiiiMs,  Moiiétoaa,  Perrign, 
Saint- Geoff et,  Tallan,  Vaox,  ViUefargeao. 

Chablis. -- Aigremoui ,  Beine,  Cliablis,  Chemilly-rar-Serein ,  Ghichée,  Gliitry, 
Coorfii,  FoDlenai  prés  Cliablis,  Fyé,  Lichéres,  Milly,Poînchy,  Préliy,  SaintrCyr- 
kt-ColoDf. 

CouUmgeS'Ui-Vineuse,  —  Gharantenay ,  Conlangefl-la-YiDeiue ,  Goulangeron ,  Es- 
eampt,  Eieolifes,  Gy-rEvèqoe,  Irancy,  Jossy,  Higé ,  Yal-de-Mercy,  YiDcellea, 
Yincelotlea. 

Coulangei'iur'Tonne,  —  Andryes,  Coalanges-sur-Tonne ,  Grain,  Etala,  Festigny, 
Fontenay-MOf-Fonronnea,  Lacy-iur- Yonne,  Mailly-Gltâteau ,  Uerry-aur- Yonne, 
Troey-fur'- Yonne. 

Caution.  — Gliaaienay,  Counon,  Drayes,  Fontenailles,  Fonronnes.  Lain,  Iferry* 
6ee,  Holeimet,  HoufTy,  Ouanoe.  Sementron,  Taingy. 

Ligny»  —  Bleigny-le-Garreaa.  La  Chapelle- Yaupelleteigne,  Llgnorelles,  Ligny-Ie- 
Cbilel,  Maligny,  Mérey,  Montigny-leRoi,  Pontigny,  Roayray,  Yarennea,  Ye- 
noufe,  Villeneure-Saint-Salve,  Villy. 

Saini-Flarentin,  —  Avrolles ,  Booilly ,  Ghëa,  Geitnigny ,  Jaolges .  Rebonroeaoz , 

Saint  Florentin,  Yergigny. 
Saint'Sauveur.  —  Fonlenoy.  Lainsecq ,  Moulîen,  Perreoae,  Sainpaita,  Sainte- 

Golombe,  Saints,  Saint-Sauyear,  Sougéres,  T)iary,  Treigny. 

Seignelay.  —  Beaaniont.  Chemilly  prés  Seignelay,  Cheny,  Chîcby,  Gorgy,  Hante- 
rire»  Héry,  Mont-Saint  Sulpice,  Ormoy,  Seignelay. 

Towy,  —  BeauToir,  Diges,  Dracy,  Eglény.  Lalande,  Leogny,  Léyis,  Lindry,  Mou- 
lins-snr-Ouanne,  Parly,  Pourrain,  Toucy. 

Termenlon.  —  Accolay,  Arcy-sur-Gure,  Bazarnes,  Bessy,  Bois-d*Arcy,  Gravant^ 
Essert,  Lnoy-sor-Gure,  Mailly-la-Ville,  Prégilbert,  Sainte-Pallaye,  Sacy,  Sery, 
Yermenton. 

ARRONDISSEMENT   d'aVALLON. 

Àvallon*  — -  Annay-la-Gdte ,  Annéot,  Avallon,  Domecy-snr-le-Yanlt ,  Etanles,  Gi- 
rolles, Island,  Levault,  Lucy-le-Bois^  Magny,  Menades,  Pontanbert,  Sauyigny- 
le-Bois,  Sermizelles,  Tharot. 

Guillon*  —  Austrude,  Cisery  ^  Gnssy-les-Forges ,  Gaillon,  Marmeanz,  Montréal , 
Play,  Saint-André.  Santigny,  Sanylgny  ie-Benréal,  SanvIgny-en-Terre-Pieine , 
Sceau,  Tizy,  Tréyilly ,  Vassy,  YIgnes. 

L'hU-iur-le-Serein,  —  Angely,  Annoax,  Athie,  Blacy,  Givry,  Gontarnonx ,  Dis- 
sangla,  Jonx,  Flsle,  Massangis,  Précy-leSec,  Proyency,  Sainte-Golombe,  Talcy< 

Quatre 'lei'Tomhes  — Beauyillers,  Bnssiéres,  Cbastellax,  Quarré-les-Tombes,  Saint- 
Brancber,  Sainte- Magnance,  Saint- Germaîn*des-Champs,  Saint-Léger. 

fVif <ay.  —  Asniéres,  Asqains,  Blannay,  Brosses,  Chamoax.  Ghâtel-Gensoir ,  Do* 
meoy  sur-Gure,  Foissy-les-Yézelay,  Fontenay  prés  Yézelay,  Giyry,  Lichéres. 
Montillot^  Pierre-Perthuis,  St.-Moré,  St.-Pérc,  Tharoiseau,  Yéielay,  Youtenay. 

ARRONDISSEMENT  DE  JOIGNT. 

aillant,  —  Aillant,  Branches,  Cbampyallon,  Gbassy,  Fleary,  Gaerchy,  Ladax,  La 
Villotte,  les  Ormes,  Merry- la- Yallée,  Neuilly,  Poilly,  Saint-Aubin-Châtean- 
Neuf,  Saint-Martin-sur-Ocre,  Saint-Maurice-le-Vieil,  Saint-Maurice-Tizouaille, 
Senan,  Sommecaise,  Yillemer,  Yilliers-Saint  Benoit,  ViUiers-sar-Tolon,  Yolgrér 

lll(f neau.  —  Bléneau ,  Champcerrais,  Champignellee,  Loaesmes^  Rogoy,  Saint* 
Priyé.  Tannerre,  Villeneuye-les  Genêts. 


55 

Diieiwn  —  fielie-Chaome,  BlIgny-eo-Olhe,  Brienon,  Bassy  en-Olhe    Chailley, 

Champlost,  Esoon.  Mercy,  Paroy-en  Olhe,  Tarny,  Yénizy. 
Ofin'eri.  — Arces.  Bœun,  C»riiiy,  Cerisien,  Gouloan  DiUot,  Fournaudin,  Vaa<  . 

deurs,  Ville-ChétiTe.  ^ 

CViamy.  — ChambeQ|çle,Charny,  Ghéne-Ârnoult,  Cbevillon.  Dicy»  Fontenouille, 

Grand-Champ.  La  Ferté-Lonpiére,  La  Motbe-aaz-Aalnais,  Malicome,  Marchais- 

Béton,  Peireoz,  Pronoy,  f rint-Denia-sar-OoaDne ,  SaiDt-Martin-sur-OuaDDet 

Villefranche.  ^ 

Joigny.  —  Bagioa,  Béon.  Bonnard,  Brion,  Cëzy,  Champlay,  Chaiurres,  Gharmoy 

Chichery,Epineau-les-yoYefl,  Joigny,  Looze ,  Migennes .  Paroy-Bur-Tholon 

Sainl-Aubin-sor-Yonne,  Saint-Cydroine,  Villecien,  VillevalUer. 
Saint'Fargeau,  —  Fontaine§,  Layau,  MéziUea,  Ronchéres,  Saint-Fargeaa ,  Saint-» 

Alarlin-des-Champa,  Sept-Fonds. 

Saint-Julien-dU'SauU.  •—  Cudot.  La  Celle- Saint-Cyr,  Précy,  Saint-Julien>du- 
Saull,  Saint- Loup- d'Ordon,  Saint-Martin-d'OrdoD ,  Samt-Romain-le-Preuz , 
Sépauz,  Yerlin. 

Villeneuve- le- Boi.  —  Anneau,  Bussy-le-Repof^  Chaamot,  Dizmont,  Les  Bordes 
Piiïonds.  Rousson,  Villeneoye-le-Roi. 

âHROIVDIASItnTiT   DB   «XKi« 

Chéroy.  —  Brannay,  Chéroy,  Courtoin,  Dollot,  Domats,  Fonchêres,  Jeu  y,  La 
BellioUe,  Monlachep.  Saînl-Valérien,  Savîgny,  Subligny.Vallery,  Vernoy,  Ville- 
bottgis,  Villegardin,  Villeneave-Ia-Dondagre  Villeroy. 

Pont-sur-Yonne,  —  Ghampigny.    Chaumonl,  Guy,  E?ry,  Gisy-les-Nobles.  Lîxyi 
Micbery.  Poat-sar-Youae,  Saiot-Agnan,  Saint-Serotin,  Yilleblevin,  Villemanoche 
YillcnavoUe.  Villeneu?e-la-Guyard,  Viileperpoi,  Villelhierry. 

Àetu  (nord).   —  FoDUine-la-Gaillarde,  Maillot,  Malay-Ie-Roi,  Malay-le-Yicomte 

i^uc,  faasy,  ttosoy,  ftaini  ueiueut,  ^allgoy,  5oucy.  ^>€us.  vaumort,  vcron. 
Sens  (sud;.  —  Colleinicrs ,  Cornant,  Courlols,  Egriselles-le-Bocage ,  Eligny,  Gron, 

]Marsangi8,Nailly,  Paron,  Saint-Denis,  Saint-Marlin-du-Terlre. 
Sergines,--  Gompigny,  Courceaux.  Gourion  ,  Fleurigny  .  Gran^^o  Ic-Bocage,  La 

Gbapelle-Bur-Orcusc.  Pailly,  Plessis-Dumée,  Plessis-Sainl  Jean ,  Saiiil-Martin- 

Kur-Oreuse.  Sainl-Mauricc-aux-Ricbes-Hommes,  Serbonnes ,  Sergines,  Sogues, 

Vcrtilly.  Yillicrs-Uonneux ,  Yinneuf. 
nUttneuve  l'Archevêque.  —  Bagneaux,  Ghigy,  Gourgenay.  Flacy,  Foissy,  Lailly, 

La  Po-lolfi,  Les  Sièges,  Molinons,  Pont-sur -Vannes,  Tbell,  Thorigny,  Yarcilles, 

YiUeaeuve-rArchevêque,  Yilliers-Louis,  Yoisines. 

ARRONDISSEMENT  DB   TONNERRE. 

ilfU»-te-FyflfMî.— Atey,  Ancy-le-Franc,  Ancy-le-Serveux,  Argentenay.  Argenleuil. 

Cbassignellea,  Gry.Gusy,  FuWy,  JuUy,  Lézinnes,  Nuits,  Passy.  Perrigny.  Ra- 

Tiéres,  Sambourg,  Stigny,  Yilliers- les -Hauts.  Yireaux. 
O-ttZtf.  -  Artonnay,  Baon,  Gommissey.  Gruzy,  Gigny,  Gland,  Mélifey^Piinelles. 

Quinccrol.  Rugny,  Saint-Martin,  Saint-Yinnemer,  Sennevoi-le-Bts,  Sennevoi- 

le-Uaut.  Tanlay,  Thorey,  Trichey,  Villon. 
Floany  —  Bcrnouil,  Beugnon,  Butteaux,  Garisey,  Dié,  Flogny,  U'  Ghapelle- 

VieiUe-ForéL  Lasson,  Neuyy  Sauteur,  Percey,  RolTey,  Sormery,  Sounaintrain, 

Tronchoy,  Villiers-Vineux. 
Noyers,  —  Annay,  Censy.  Ghâtel-Gérard,  Etivey,  Fresnes.  Grimault,  .'ouaiicy, 

Môiay,  Moulins,  Nitry,  Noyers.  Passilly,  Poilly,  Sainte- Vertu.  Sarry. 
Tonnerre.— Béru,  Cbeney.  Gollan.  Dannemoine,  Epineuil,  Fley,  Junay.  MûlasBf< 

Serrigny,  Tissé,  Tonnerre,  Vezannes,  Yezinnes,  Viviers,  Yrouerre. 


56 
CONSEIL  GÉNÉRAL  DE  L'YONNE  (*). 


NOMS. 


QUALIFICATIONS 


RÉSIDENCES. 


CANTONS 
que  représentent 
les  Conseillers. 


Baudoir  atné 

Baron  Martineau  dbs  Chbsnez 
G  0.  4( 

CrfâlN-DEVAUX  * 
I-AEAIIT  G.  0.  ^ 

BADiR-D'HuaTKatu 

DOCHi 

F*tfiiT  C.  ^ 
Comte  D'Ornano  0.  * 
Baron  du  Hayblt  ^ 
Rampont-Lbchiic 
Eog.  Lrmairb 

Pbbvrb  (Plerre-Andoche) 

N. 

Comte  db'Virieu 
HouDAiLLB  Achille  * 
Flanbiii  ^ 

PliCT 

BuroilT-DELPORTR 
GOILLOT 

Brircart 
Challr  ^ 

Codtdrat 
Dbdhez 

Barry 

BORlfBTlLLE  DB  MAUSANGY  ^ 


ARRONDISSEMENT  D^ADXERRB. 

Auxerre 


propriétaire 

maire 

procureur  impérial 

sénateur. 

juge  de  paix 

docteur-médecin 

juge  de  paix 
gouY.duCréditfonc. 
!«  m.des  oérém.  de  l'Bm. 

propr.  et  maire 
propriéuire 


Auxerre 
Versailles 
Paris 
Grain 
Ouaine 
Maligny 
Paris 
Paris 
lâux  Barres,c.  de  St-Paits 

iLeugoy 


I  propriét.  et  maire    1  Vermenton 

ARRONDISSEMENT  D'AVAILON. 


Auxerre  (est) 

Auxerre  (ouest) 

Chablis 

Coulanges-la-Vin. 

Coulanges-s-ToB 

Courson 

Ligny 

Seignelay 

Saint-Florentin 

ISaini-Sau?ear 

iToucy 

1  Vermenton 


maire 
N. 

propriétaire 
maire 


C.  à  la  CI.  de  Paris! Paris 


Avallon 

N. 

Annoux 

St-<jermaîn-des-Ch. 


ARRONDISSEMENT  DE 

anc.  not.  et  maire 

propriétaire 

propriétaire 

aud.  auCons.d*Btat 

avocat 

maire 

maire 

maire 

C.  à  la  CI.  de  Paris 


lOIGNT. 

Chassy 

Saint-Privé 

Brienon 

Paris 

Auxerre 

Joigny 

Ronchères 

Précy 

Paris. 


Comte  DB  Brbssibux  ^ 
Lecomtr  atné  ^ 
Dbligand  êk 

Ad.  VUITRY  C  9^ 
FOACIBR  Jt^ 

Camille  Doucrt  0.  ^ 

IIaatbnot  atnédfe 
jUarqais  de  Tanlat  0.  >£ 
Xbxtoris  * 
Le  Comte  Eugène  ^ 
rbtif  ^ 


arrondissement  de  sens. 

propr  et  maire 
maire 
maire 

conseiller  d'Eut 
propriéuire 


Savigny 

Villeneuve-la-Guy. 

Sens 

Paris  ' 

Serbonnes 


eh.  dodlv.aumin.d*ÊtatlParis 
arrondissement  de  tonnerre. 


propriétaire 

maire 

maire 

député 

prés.hon.dutr.  civ. 


Ancy-le-Franc 

Tanlay 

Cheney 

Paris 

Tonnerre 


Avallon 

Guillon 

L'Isle-sur-Serein 

Quarré-l.-Tombes 

Vézelay 

Aillant-s.-Tholon 

Biéneau 

Brienon 

Cerisiers 

Charny 

Joigny 

Saint  Fargeau 

St-Julien-d.-SauIt 

Villen.-sur-Yonne 


Chéroy 

Pont-sur-Tonne 
Sens  (nord) 
Sens  (sud) 
Sergines 
Villen-rArchev. 


Ancy-le-Franc 
Cruzy 
Flogny 
Noyers 
Tonner  ra 


/•>  Les  élections  pour  le  renouvellement  du  tiers  des  membres  du  Conseil  général  ont  eu 
ieiiie6l5etl6juiiiI86l. 


57 


CONSEILS  D'ARRONDISSEMENT  (♦). 


NOMS 


QUALIFICATIONS. 


RÉSIDENCES. 


CANTONS 

que  représentent 

les  Conseillers 


Flocard. 

Saratier-Laroche  fils. 

Jacauillat. 

Bardout  Eug. 

De  Mangin. 

Prudent. 

Thérèse. 

Hermelin- 

Barrey. 

N. 

Ribière. 

De  Bonnaire. 

Conturat-Royer. 

Bierge. 

Délavant. 

Bidault. 

Delétang. 

Tripier. 

Pétitier-Chomaille. 

Gotteau  -Montauré. 

Regnanlt. 

Moussu. 

Houette. 

Moreau. 

Drugé. 

Lavollée. 

Levert. 

Lavollée. 

Pophilat. 

Blanquet  du  Chayla. 

Poussard. 

Esprit-Roch. 

Vacher. 

Cornisset  Auguste. 

De  Fontaine. 

Comîsset-Lamotte. 

Pléau. 

Legendre. 

Lorne. 

Martenot  (Auguste.) 

Bourçuignat. 

Boguier. 

Costel. 

Quisnard. 

Darïev. 
Mariglier. 
Montreuil. 
Belnet. 


ARROIfDISSIMEDIT 

adjoint  au  maire. 

avocat. 

maire. 

maire. 

propriétaire. 

docteur-médecin. 

^reflicr. 

juge  de  paix. 

notaire  honoraire 

N. 

avocat. 

maire. 

ARRONDISSBHBNT 

banquier. 

propriétaire. 

maure. 

juge  d'instruction. 

notaire. 

propriét.  et  maire. 

maire. 

propriétaire  et  maire. 

juge  de  paix. 

ARRONOISSBMBNT 

maire. 

propriétaire. 

négociant. 

propriétaire. 

anc.  juge  de  paix. 

propr.  et  maire. 

propriétaire. 

maire. 

propriétaire. 

ARRONDISSEMENT 

notaire  et  maire. 

notaire. 

notaire. 

négoc.,  anc.  mai    . 

propr.  et  maire. 

juffe  de  paix. 

presid.  du  tr.  de  corn. 

anc.  not.  et  maire. 

maire. 

ARRONDISSBMSNT 

maire. 

propr.  et  maire. 

adjoint  au  maire. 

anc.  juge  de  paix. 

propriétaire  et  maire. 

propriétaire. 

maire. 

maire. 

avoué  honoraire. 


d'auxbrrb. 

Auxerre. 

Auxerre. 

Chemilly-s-Serein 

Vincelottes 

Andryes. 

Conrson. 

Ligny. 

St-Floreniin. 

Saint-Sauveur. 

N. 

Auxerre. 

Sainte-Pallaye. 

d'avallon. 

Avallon. 

Avallon. 

Montréal. 

Avallon. 

Joux-laVilie. 

Saint-L'éger. 

Quarré. 
Châtel-Censoir. 

Vézelay. 

OB    JOIGNT. 

Senan. 

Bléneau. 

Brienon. 

Arces. 

Charny. 

Cézy. 

MézilIcH. 

La  Celle-St-Cyr. 

Villeneuve-s.-x. 

DE    SENS. 

Chéroy. 

Pont-sur-Yonne. 
Pont-sur-Yonne. 
Sens. 

Fontaine-la-Gail. 
Sens. 
Sens 
Sereines. 
Lailly. 
DB    TONNBRRB. 

Ancy-le-Franc. 

Argenteuil. 

Tanlay. 

Cruzy. 

Tronchoy. 

Meaux. 

Noyers. 

Tonnerre. 

Tonnerre. 


Auxerre  (est). 

Auxerre  (ouest). 

Chablis. 

Coul.4a-Vincuse. 

Coul.-sur-Yonne. 

Courson. 

St.-Florentin. 

St-Sauveur. 

Seignelay. 

Toucy. 

Vermenton. 

I  Avallon. 
—GuilloB. 
I  Liste. 

I  Quar.-l. -Tombes. 

I  Vézelay. 

Aillant. 

Bléneau. 

Brienon. 

Cerisiers 

Charny. 

Joigny. 

S^Fargeau. 

St-Julien. 

Villen.-sur-Yonne. 

Chéroy. 
Pont-sur-Yonno. 

^  Sens  (nord). 

I  Sens  (sud}. 

I  Sergines. 

I  Vilten.-l'Archev. 

lAncy-lfrFranc. 
I  Cruzy. 

iFlogny. 

i  Noyers. 
Tonnerre. 


(*)  Les  élections  pour  le  renouvellement  de  la  moitié  des  membres  des  GMiseils  d'arrondittemeat 
ont  en  lien  les  15  et  16  juin  1861. 


58 


COMMISSIONS  DINSPECTION  DES  PHARMACIES. 

Les  jurys  médicaux  sont  remplacés  par  une  ou  plusieurs  Commissions  de  trois 
membres  pris  dans  les  Conseils  d'hygiène  d'arrondissement,  et  composés  d'un  mé- 
decin et  de  deux  pharmaciens,  ou  d^'un  médecin,  d'un  pharmacien  et  d'un  chimiste, 
sous  le  titre  de  :  Commisiions  d'inspection  des  Pharmacies, 


ARRONDISSEU.  D'AUXBRRR. 

MM.  Courot,  doct.  méd.  et 
Marie,  méd.  chim.,  Salle, 
pharmacien,  à  Auxerre. 

ARRONDISSEH.  D*AYALLON. 

MM.  QuatroTaux,  méd.  chi- 
miste. Vildieu, doct  méd,. 
à  AvalloUj  Thierry,  phar- 
macien, a  Avallon. 


ARR0ND1S8KM    DE  JOICNT. 

MM.  Courtois,  doct.  en  mé* 
decine,  à  Joigny,  Bridou, 
pharm.,  à  Villeneuve-sur- 
Yonne  et  Putois,  pharm., 
à  Joigny. 

ARRONDISSEM,   DB   SENS. 


chimiste,  à  Sens,  et  Aude* 
bert,  pharm.  à  Sens. 

ARRONDISS.  DE  TONNERRE. 

MM.  Marquis,  d' médecin,  à 
Tonnerre,  Thierry,  d.-m. 
à  Ancy-le-Franc  et  Legris 
pharm.  à  Tonnerre. 


MM.  Morean,  médecin,  à 
Sens,  Rolland,  médecin- 

Aux  termes  de  la  loi  du  21  germinal  an  XI.  une  visite  générale  des  officines  de 
pharmacie  et  des  magasins  des  épiciers  et  droguistes  a  lieu  annuellement.  L'époque 
en  est  fixée  par  le  Préfet. 


MÉDECINS  DES  ENFANTS  ASSISTÉS. 


ARRONDISSEM.    D*AUXBRRE. 

MM.  Marie,  à  Auxerre. 
Marie-Lesseré,  à  Appoigny. 
Rathier,  à  Chablis. 
Tournier,  à  Druyes. 
Morache.      id. 
Guiard,  à  Gy-l'Evéque. 
De  Jonchère,  à  Héry. 
Navères,  à  Irancy. 
Tassin,  à  Leugny. 
Vesperini ,  à  Mailly-la-Yille. 
Bernardin^  à  Ouanne. 
Marquet,  a  Parly. 
Hélie,  à  Saint-Florentin. 
Pommier,  à  St-Sauveur. 
N.,  àVermenton. 

ARRONDISSEM.  D*AVALLON. 

Bert,  à  Ayallon. 


Petit,  à  Châtel-Censoir. 
Leriche,  à  Cussy. 
Pruneau,  à  L'Isle. 
Guij^not,  à  Pizy. 
Colhn,  à  Rouvray  p.  Quarré 
Maillard,  à  Sermizelles. 
Seureau,  à  Yézelay. 

ARRONDISSEM.  DE  JOIGNY. 

Courtois,  à  Joigny. 
Laurence,  à  Aillant. 
Baudoin ,  à  Arces. 
Fontaine,  à  Brienon. 
Molieveaux,  à  Ghailley. 
Villepique,  àChampignelles 
Renault,  à  La  Ferté-Loup. 
Larchet,  à  Mézilles. 
Bazot,  à  St-Julien-du-Sault. 
Beulard,  à  Villefranche. 


Bally,  à  Villencttves.-Y. 

ARRONDISSEMENT  DB  SENS. 

De  Brouard,  à  Sens. 
Fillemin,  id. 

Roche,  à  Pont-sur- Yonne. 
Giaisse,  à  St-Yalérien 
Leberton^  à  Ser|;ines. 
Colomb,  a  Thorigny. 
Deville,  à  Yillen.-l  Archev. 

ARRONDISS.  DE  TONNERRE. 

Harçiuis,  à  Tonnerre. 
N.,  à  Ancy-le-Franc. 
Boubet,  à  Etivey 
N.,  p.  le  canton  de  Flogny. 
Léiaié,  à  Noyers. 
Thierry,  à  Raviëres. 
N.,  à  Tanlay. 


Gagniard,  médecin  de  la  contre-visite  des  enfants  assistés,  à  Avallon. 

CONSEILS  D'HYGIÈNE.  —  VACCINE. 

Créés  pour  chaque  arrondissement  en  vertu  d'un  arrêté  du  chef  du  pouvoir  exé* 
cutif  du  18  décembre  1848. 


AUXERRE. 

Marie^^'^'  '  ]  docteurs  méd.  h 

Dionis  des  Carrières,  i    ^^^^ 
Sallé-Fremy,  pharmacien ,  Auxerre 
Poubeau,  id.  id. 

Yigreux,  méd.  vétér.JAuxerre. 
Badin  d'Hurteb.,  J.  de  p.  Coul.-s-Yon. 
Duché,  doct.-médecin,  Ouanne 
Hélie.  id.  Saint-Florentin 
Duchéne,  id.  Yermenlon. 
Rampont-Lechio,  cous,  génér.,  Toucy. 


AVALLON. 

Yildieu,  médecin,  Avallon 

Quatrevaux,  doct.  méd.  Avallon. 

Febvre,  conseiller  gén.,  Avallon. 

Thierry,  pharmacien,  Avallon. 

Renaud,  vétérinaire,  Avallon. 

Leriche,  doct. -méd.  Cussy. 

Pruneau,       id.  Llsle. 

Jouneau,  pharmacien,  Yézelay. 
Voisenet,  médecin,    Quarré-les-Tombes. 

Reuchey  Yézelay 


59 


Jforainr. 
Coorlois,  docteor  médecio,  Joig^ny. 
LefebTre-ArraoIt,  médecin,  Joigny. 
Picard,  docteor  médecio,  Joigny. 
Benoit,  pharmacien,       Joigny. 
Robîllard.méd.  fétérinaire,  loigny. 
Simonneau,  doot.  méd.  Aillant. 
Yerrollot  d'Ambly,  k  Migennet . 
B^B  Segoier.àHaotereuille.  c.  Malicorne. 
Bally,  docteor  médecin,  W.-sar-Tonne. 
Bridoo,  pharmac,  à  Yillen. -sur-Tonne. 

S1N8. 
Moreao^        \ 
Hédiird^,     1 

Rolland,         >  med.^      Sens. 
Be  Chaoyeao,  1 
Be  Brooard,  / 


AadeberC,  pharm..  Sens. 
Martinet,  Tétérinalre,  Sens. 
Pille,  ingéniear»  Sens. 


Touauikb» 


JUarquis,   doct.,méd., 

Legris,       pharmacien, 

Roy  Charlen^ 

Hérogoer, 

Thierry,  doct.,  méd., 

Roaby, 

Mariglier,  doot.  méd. 

Mooton, 

Rogaier  Félix, 


Tonnerre. 

Tonnerre. 

Tonnerre. 

Tonnerre. 

Anoy-le-Fr. 

Garisey. 

Noyers. 

Tanlay. 

Tanlay. 


COMITÉS  BE  PATRONAGE  DES  ENFANTS  ASSISTÉS. 

Par  arrêté  de  M.  le  préfet  de  l'Yonne,  en  date  du  22  octobre  1802,  des  comités 
de  patronage  ont  été  institué  en  faveur  des  enfants  assistés, 

CTes  comités  se  composent  :  dans  les  communes  chefs- lieux  de  canton,  l""  du 
maire,  pfésident;  2°  du  curé;  3*  du  juge  de  paix. 

Et,  dans  les  communes  rurales  :  1*  du  maire,  président  ;  2"  du  curé  ou  desser- 
Tant  ;  3^  de  Tinstituteur  ou  de  Tiustitutrice.  Font  partie,  de  droit,  des  comités,  les 
médecins  chargés  dans  la  commune  du  service  des  Enfants  assîtes.  Le  comité 
entre  de  plein  droit  en  fonctions  dès  qu'il  existe  dans  la  commune  un  élève  de 
rhospice  ou  un  enfant  secouru  temporairement.  Sa  mission  est  d'exercer  une  sur- 
Teillance  constante  sur  les  mères,  nourriciers  ou  patrons,  ainsi  (pie  sur  les  en- 
fants; de  donner  aux  uns  et  aux  autres  des  conseils  et  des  avertissements,  et  de 
porter  à  la  connaissance  de  l'autorité  supérieure,  tout  ce  qui  importe  au  bien -Être 
moral  et  physique  des  enfants  de  tout  âge.  Le  comité  s  assemble  tous  les  trois 
mois  ou  plus  souvent,  s'il  en  est  besoin,  et.  autant  que  possible,  à  l'époque  du 

Sassage  de  l'inspecteur.  Il  est  convoqué  par  le  président,  soit  d'office,  soit  sur  la 
emande  motivée  d'un  de  ses  membres.  11  pourra  s'adjoindre  des  dames  patronesses, 
qui  seront  chargées  notamment  de  visiter  les  nourrices,  de  les  surveiller  et  de 
s  assurer  qu'elles  accordent  à  l'enfant  tous  les  soins  nécessaires. 


TAMLBAV  PAR  IMIDmE  AI^PHABÉVI^VB 

DBS  483  COMMUNES  DU  DÉPARTEMENT  DE  LTONNE 

Avec  le  chiffre^  de  la  superficie^  celui  du  rex>enu  foncier^  les  distances  judiciaires,  le 
nom  du  canton  et  au  bureau  de  poste  auxquels  chaque  commune  appartient. 

Ce  tableaa  est  dressé,  quant  aux  distances,  sur  celui  de  M.  le  Préfet  de  TYoniie, 
du  i*'  décembre  1843,  avec  les  modifications  résultant  d'arrêtés  successifs. 
(Nota.  —  Les  distances  judiciaires  sont  exprimées  en  kilomètres. 


COMMUNES. 


fius 

CD  ^ 


a  M  •■  C 
^  ■-•  M  s 

PB  o  .."O 

§•23 

es 


CANTONS. 


BUREAUX 
de 

POSTE. 


DISTANCB 

de  la  commune 

au  I   il    I  as 
eant.lrarr.  cb.  I. 


Accolay 

Aigrement 

AiUant 

Aisy 

Ancy-ie-Franc 

Ancy-le-Libre 

Andries 

Angeiy 

Annay-la-Cute 

Annay-fi-Serein 

Annéot 

Annoux 

Anstrudes 

Appoigny 

Arces 

Arcy-sur-Cure 

Argenlcnay 

Argenleuil 

Armeau 

Arthonay 

Asnièreà 

Asqnins 

Athie 

Augy 

Auxerre 

ATaiion 

Avrolles 

Bagneaux 

Baon 

Bassou 

Bazarnes 

Beaumont 

BeauTilliers 

Beauvoir 

Beine 

Bellechaumc 

Béon 

Bemouil 

Béru 

Bessy 

Beugnon 

Blacy 

Blannay 

Bleigny-Ie-Carreau 

Bléneau 


927 

21981 

681 

4607 

1820 

31515 

1797 

37565 

1471 

58760 

2165 

34363 

2979 

28581 

799 

21939 

1292 

37490 

2700 

24895 

2612 

18136 

613 

8653 

2678 

31688 

2208 

83254 

2351 

18939 

2632 

33815 

507 

15576 

3046 

67191 

1017 

16265 

3223 

15302 

1795 

20308 

2351 

24183 

490 

10312 

505 

15898 

4503 

534781 

2675 

107033 

1695 

76501 

1623 

22029 

857 

7160 

409 

11169 

1939 

25509 

654 

15456 

621 

6775 

672 

10514 

2517 

17267 

2452 

32010 

1540 

21141 

456 

4542 

516 

5135 

1053 

13892 

770 

1670 

790 

7033 

3726 

7098 

029 

12667 

1943 

50570 

Vermcnton 
Chablis 
Aillant 
Ancy-le-Franc 

Id. 

Id. 
Coul.-8ur.-y. 
L'Isle-sur-le-S. 
Avallon 
Noyers 
Avallon 
L'IsIe-sur-le-S. 
Guillon 
Auxerre 
Cerisiers 
Vermcnton 
Ancy-le-Franc 

Id. 
W«.-8ur-Yonne 
Cruzy 
Vezelay 

Id. 
L'Isle-sur-le-S. 
Auxerre 

Id. 
Avallon 
St-Florentin 
W'.-l'Archev. 
Cruzy 
Joigny 
Vermcnton 
Seignelay 
Quarré 
Toucy 
Chablis 
Brienon 
Joigny 
Flogny 
Tonnerre 
Vermcnton 
Flogny 

L'Isle-sur-le-S. 
Vezelay 
Liçny 
Bléneau 


Vermcnton 

Chablis 

Aillant 

Nuits 

Ancy-le-Franc 

Id. 
Coul.-8ur-Y. 
L'Isle 
Avallon 
Noyers 
Avallon 
L'Isle 
Guillon 
Appoigny 
Arces. 

Arcy-sur-Cure 
Ancy-le-Franc 

id. 
Vilievallier 
Cruzv 
Vezelay 

Id. 
Lisle 
Auxerre 

Id. 
Avallon 
St-Florentin 
W.-FArchev. 
Tanlay 
Bassou 
Cravan 
Seignelay 
Quarré 
l'ourrain 
Chablis 
Brienon 
Joigny 
Flogny 
Tonnerre 
Arcy-sur-Cure 
Neuvy 
L'Isle 
Avallon 
Ligny 
iBleneau 


3 

22 

14 

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13 

16 

34 

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5 

15 

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6 

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15 

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10 

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22 

7 

7 

6 

9 

11 

11 

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11 

27 

4 

15 

8 

11 

11 

11 

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14 

22 
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20 

58 
53 
50 
37 
48 
43 
33 
44 
46 
57 
10 
33 
29 
49 
52 
46 
60 
38 
42 
50 
6 

49 
29 
55 
48 
20 
19 
15 
66 
16 
13 
31 
40 
29 
27 
27 
34 
48 
39 
11 
55 


COMMUNES. 


«  «  a  <• 

1-33 


61 


CANTONS. 


BTJREAUX 
de 

POSTE 


Bligny-en-Othe 

Bœurs 

Boi»4'Arcy 

BoDnard 

Bouillv 

Branches 

Brannay 

BrienoB 

Brion 

Brosses 

Bossières 

Bussy-en-Othe 

Bussy-Je-Repos 

Butleaux 

Carisey 

Censy 

Céridy 

Cerisiers 

Césy 

Chablis  ' 

Chaflley 

Chamonx 

Champbeogle 

Champcerrais 

CliampigneUes 

Champigny 

Champlay 

Champlost 

Champs 

Champyalloa 

ChamYfes 

Cbarbuy 

Charentenay 

Charraoy 

Cbarn^ 

Chassignelies 

Chasay 

Chaslellux 

Chastenay 

Châlel-Censoir 

Châtel-Gérard 

Chaiimcnl 

Chaumot 

Chemilly  p.  Sei^. 

ChemiUy*8.-SereiD 

Cbéne-Amoult 

Cbeney 

Chcny 

Chéroy 

Chêu 

Clievannes 

CheTilion 

Chichée 

Chichery 

Chichy 

Chitry 
Cisery 
CiTry 


DISTANCE 

de  la  commune 

ao  I    Si    I  an 
cantJrarr.  ch.-l. 


2563 

13238 

230 

9442 

348 

9179 

404 

7774 

1606 

19151 

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18166 

2125 

14269 

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11969 

1650 

26720 

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31906 

5162 

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26  «9 

96124 

379 

24961 

755 

17953 

1129 

21013 

486 

3805 

729 

6380 

2578 

20491 

1603 

47527 

2033 

42512 

1125 

11942 

694 

8400 

728 

5557 

3272 

23148 

4292 

28798 

2188 

85715 

2108 

36018 

2336 

69982 

439 

14349 

683 

11490 

558 

21774 

2310 

54672 

1464 

19056 

698 

16204 

1762 

29243 

1300 

37997 

1645 

21401 

1055 

8722 

903 

11344 

2463 

39306 

3066 

12902 

861 

29139 

1486 

24207 

572 

12091 

1291 

9745 

911 

9707 

595 

7978 

973 

22058 

1052 

23320 

748 

26690 

2350 

91150 

1306 

15904 

1870 

33275 

678 

16604 

232 

4202 

1554 

19481 

1520 

15034 

469 

18812 

1671 

15050 

Brienun 

Cerisiers 

Vermeaton 

Joigny 

St-Florentin 

Aillant 

Chéroy 

Bricnon 

Joigny 

Vézelay 

Qnarré-l.-T. 

Brienon 

W. -sur-Yonne. 

Flogny 

îd. 
Noyers 
Cerisiers 
Cerisiers 
Joigny 
Chablis 
Brienon 
Vézelay 
Chamy 
Bléneau 

Id. 
Pont-sur-Y. 
Joigny 
Brienon 
Auxerre 
Aillant 
Joigny 
Auxerre 
Coul.Ia-Vin. 
Joigny 
Charny 
Ancy-le-Franc 
Aillant 
Quarré 
Courson 
Vézelay 
Noyers 
Ponl-s. -Yonne 
W.-s.-Yonne 
Seignelay 
Chablis 
Charny 
Tonnerre 
Seignelay 
Chéroy 
St-Florentin 
Auxerre 
Charny 
Chablis 
Joigny 
Seignelay 
W..rArchev. 
OhabUs 
Gnilion 
Llsle-sur-Ber. 


Brienon 

Cerisiers 

Arcy-s.-Cure 

Bassou 

St.-Fiorentin 

Fieury-Vallée 

Pont-s.-Yonne 

Brienon 

Laroche 

Vézelay 

Cussy-I  .-Forges 

Laroche 

W.-s.-Yonne 

Flogny 

Flogny 

Noyers 

Arces. 

Cerisiers. 


Joigny 
Chabrif 


Chablis 
Chailley 
Vézelay 
Charny 
Bléneau 
Champignelles 
W.-la-Guyard 
Bassou 
Brienon 
Coulang.-l.-V. 
Joigny 
Id. 
Auxerre 
Courson 
Bassou 
Charny 
Ancy-ie-Franc 
Aillant 
Chastellnx 
Courson 
Ch.-Censoir 
Noyers 
W.-la-Guyard 
W.-s.-Yonne 
Seignelay 
Chablis 
Charny 
Tonnerre 
Laroche 
Chéroy 
St-Florentin 
Auxerre 
Charny 
Chablis 
Bassou 
Brienon 
W.-rArchev. 
SainUBris 
Ouillon 
Llsle 


3 

20 

22 

14 

15 

35 

13 

13 

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23 

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18 

10 

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17 

7 

7 

10 

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6 

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7 

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25 

10 

10 

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9 

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20 

10 

10 

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21 

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7 

7 

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22 

6 

30 

8 

8 

8 

22 

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15 

15 

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13 

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16 
23 
15 
69 


27 
33 
66 
28 
50 
30 


42 
45 
44 
32 
90 
38 
42 
46 
54 
45 
75 
24 
30 
10 
29 
31 

9 
90 
23 
48 
56 
20 
57 
24 
31 
51 
76 
51 
12 
28 
49 
42 
22 
69 
30 

8 
44 
24 
14 
18 
18 
13 
M 
42 


:;OMMUNES. 


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62 


CANTONS. 


BUREAUX 
de 

POSTE. 


DISTANCE 

de  la  commune 

an  I    ^    I  an 
cant.  IraiT.lch.-l. 


Collan 

Collemiers 

Commissey 

Compigny 

Cornant 

Coulangeron 

Coulanges-la-Vin. 

Coulanges-sur-Y. 

Coulours 

Courceaux 

Courgenay 

Courgy 

Courlon 

Cour  son 

Courioin 

Courtois 

Coutamoux 

Cnûn 

CraTan 

Cruïy 

Cry 

Cudot 

Cussy4es-Forge8 

Cusy 

Cuy 

Dannemoine 

Dicy 

Diges 

DiUo 

Dissangis 

Dixmont 

Dollot 

Domats 

Domecy-8.-Cure 

Domecy-8.-le-V. 

Dracy 

Druyes 

Dyé 

Eglény 

Egriselles-le-Boe. 

Epineau-les-Voyes 

Epineutl 

Escamps 

EscoliTes 

Esnon 

Essert 

Etais 

Etaules 

Etigny 

Etiyey 

Evry 

Festigny 

Flacy 

Fleurigny 

Fleury 

Fléy 

Flogny 

Foissy 

Foissy-les-Veselay 


1316 

9872 

1074 

40944 

idùÂ 

44244 

778 

44479 

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34852 

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1739 

42300 

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24647 

2989 

29947 

4004 

9063 

4673 

37959 

3449 

35604 

645 

42598 

429 

9200 

868 

44551 

989 

6582 

2254 

39497 

595? 

46923 

1446 

52439 

4872 

29223 

4362 

34303 

493 

23009 

697 

27234 

4029 

13857 

4024 

42575 

3596 

45927 

304 

2560 

733 

i  46599 

4248 

36994 

4528 

25660 

2445 

53459 

2057 

22674 

624 

8046 

2484 

22700 

3948 

29404 

4700 

45245 

802 

40788 

2369 

20431 

704 

42906 

624 

47982 

2294 

37023 

750 

49706 

4205 

29878 

540 

8774 

4479 

24354 

889 

15496 

685 

44802 

2803 

48449 

454 

49548 

556 

9974 

1250 

20546 

4628 

20933 

4505 

28489 

847 

40342 

4266 

22858 

2458 

35774 

553 

6537 

Tonnerre 

Sens 

Cruzy 

Sergines 

Sens 

Coulanges-la-V. 

Coulanges-ia-y. 

Coul.-sur-Yon. 

Cerisiers 

Sereines 

W.-l'Archev. 

Chablis 

Sergines 

Courson 

Chéroy 

Sens 

L'Isle-sur-le-S. 

Coul.-sur-Yon. 

Vermenton 

Cruzy 

Ancy-le-Franc 

Saint-Julien 

Guillon 

Ancy-le-Franc 

Ponl-sur-Yon. 

Tonnerre 

Cbarny 

Toucy 

Cerisiers 

Llsle-sur-le-S 

W. -sur- Yonne 

Chéroy     . 

Id. 
Vézelay 
Ayallon 
Toucy 
Courson 
Flogny 
Toucy 
Sens 
Joigny 
Tonnerre 
Coulanges-la-V. 
Coulanges-la-V. 
Brienon 
Vermenton 
Coulange-s.-Y. 
Ayallon 
Sens 
Noyers 

Pont-sur-Yonn. 
Coul.-sur-Yon. 
W.-l'Archev. 
Sergines 
Aillant 
Tonnerre 
Flogny 
W.-l'Archev. 
Vézeiay 


Tonnerre 

Sens 

Tanlay 

Serves 

Egnselles-le-B . 

Coulanges-la-V. 

Coul.-la-Vin. 

Coulanges-s.-Y. 

Cerisiers 

Sereines 

W.-ÎArchev. 

Chablis 

Serbonnes 

Courson 

St-Valérien 

Sens 

L'Isle-s.-le-S. 

Coulanges-s.-Y. 

Cravan 

Cruzy 

Nuits 

SaintJulien 

Cussy-les-F. 

Ancy-le-Franc 

Pont 

Tonnerre 

Chamy 

Pourrain 

Arces. 

L'Isle 

W.-s.-Yonne 

Chéroy 

St-Valerien 

Vézeiay 

Avallon 

Toucy. 

Coul.-sur-Yon. 

Flogny. 

Pourrain 

Egriselles-le-B . 

Bassou 

Tonnerre 

Coulanges-la  V 

Coulanges-la-V. 

Brienon 

Vermenton 

Coul.-s.-Yonne 

Avallon 

Sens 

Noyers 

Pont 

Coul.-sur-Y. 

W.-lArchev. 

Thorigny 

Fleury 

Chablis 

Flogny 

W.-l'Archev. 

Vézeiay 


8 
7 
2 
3 
42 
49 


44 

44 
8 
6 
7 
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42 
4 
4 
4 
5 
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45 
2 
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6 
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6 

14 

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6 
4 

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6 

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6 
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6 

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4 
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5 
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4 

41 

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41 

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5 
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17 
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23 
27 
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49 
22 
46 
4 
44 
33 
49 
32 
20 
22 
40 
49 
8 
5 
25 
48 
19 
45 
45 
46 
49 
45 
9 
27 
34 
40 
47 
42 
8 
3 

12 
40 
45 
28 
43 
4 
8 

52 
78 
30 
20 
44 
47 
40 
45 
20 
45 


26 

57 

44 

76 

55 

47 

45 

32 

42 

80 

70 

45 

75 

22 

58 

60 

43 

33 

49 

55 

62 

49 

59 

54 

61 

40 

41 

48 

35 

42 

42 

65 

58 

54 

42 

27 

34 

28 

47 

54 

32 

28 

42 

40 

45 

28 

43 

46 

49 

58 

64 

30 

56 

78 

45 

25 

34 

53 

49 


1  «  . 

COMMUNES. 

Superficj 
en  bect 

FonUine-Ia-6aiJ. 

1061 

Fontaines 

2516 

Fon  tenailles 

275 

Fontenay  p.  Véz. 

1548 

Fontenay  p.  Chab. 

509 

Fontenay-s.-Four. 

1234 

FontenouiUes 

1646 

Fontenoy 

1590 

Foàchères 

1472 

Fournaudin 

917 

Fouronnes 

1779 

Fresnes 

497 

FulTy 

383 

Fyé   , 

695 

Germigny 

1167 

Gigny 
Girolles 

1077 

1634 

Givry 

Gisy-les-Nobles 

843 

1092 

Gland 

1667 

Grandchamp 

2829 

Grange-le-Bocage 

1290 

Griinaalt 

2376 

Gron 

1173 

Guerchy 

1186 

Guillon 

1194 

Gnrgy 
Gy4lSv(^que 

2001 

1499 

HauteriTe 

725 

Héry 

2119 

Irancy 
Islana 

1198 

2066 

Jaulges 

1214 

Joigny 

4667 

Joiianry 

594 

Jouy 

4379 

Joux-la-Ville 

1761 

Jiilly 

1976 

Junay 

363 

Jnssy 

728 

La  Belliole 

849 

La  Cclle-Sl-Cyr 

1857 

La  Cbapeile-s.-Or. 

1792 

LaCbapelle-Vaup. 
La  Cbapeiie-V.-F. 

504 

409 

Laduz 

754 

La  Ferté-Lonp. 

3048 

Lailly 

2248 

Lain 

1018 

Lainsecq 

2500 

Lalande 

1013 

La  Motbe  aux-Aul. 

1137 

La  Postole 

1160 

Lasson 

707 

LaTau 

5506 

La  Villotte 

1217 

Left  Bordes 

1868 

LesOnnes 

855 

Les  Sièges 

2360 

.1.1» 

«.sas 

es 


63 


CANTONS. 


8009 
89422 

3194 
12152 

3655 
11133 
13635 
19061 
a0850 

15357 

4876 
13777 

6827 
52695 
15692 
30527 
13824 
37683 
10200 
31491 

7158 
17208 
17836 
27542 
36697 
27949 
12058 
13045 
48942 
33062 
33520 
42554 
179855 
23838 
83313 
66595 
50679 

8133 
14227 
15025 
51965 
25718 
11550 
21379 

9527 
28679 
24546 

0691 
76680 
16750 

2967 
14233 
13806 
45365 
11075 
17567 

8083 
29070 


Sens. 

Saint-Fargeau 
Courson 
Vézclay 
Cbablis 

Coulanges-s-Y. 
Charny 

Saint-Sauyeur 
Cbéroy 

Cerisiers 

Courson 

Noyers 

Ancy-le-Franc 

Cbablis 

St-Florentin 

Cruzy 

Avallon 

Vézelay 

Pont-s.-Yonne 

Crazy 

Cbarny 

Sergines 

Noyers 

Sens 

Aillant 

Guillon 

Seignelay 

Coulanges-Ia-V. 

Seignelay 

Coulanges-la-y. 

Avallou 

Sl-Fiorentin 

Joigny 

No][ers 

Cbéroy 

Llsle-s.-le-S. 

Ancy-le-Franc 

Tonnerre 

Coulanges-Ia-V. 

Cbéroy 

Saint-Julien 

Sergines 

Ligny 

Flogny 

Aillant 

Cbarny 

W.  l'Arcbey. 

Courson 

Sl-Sau?eur 

Toucy 

Cbarny 

W.-l'Arcbev. 


Saint-Fargeau 
Aillant 

W.-sur-Yonne 
Aillant 

W.-r  Archer. 


BUREAUX 
de 

DISTANCE 

de  la  commune 

POSTE. 

an       k      ao 

cant.  rarr. 

eh.-l 

Sens 

9  ,     9 

55 

Toucy 

18 

55 

30 

Courson 

3 

22 

22 

Vézelay 

7 

16 

49 

Cbablis 

5 

23 

23 

Courson 

10 

24 

24 

Cbarny 

4 

33 

48 

Toucy 

10 

30 

30 

St-Valérien 

10 

13 

59 

Cerisiers 

13 

31 

41 

Courson 

5 

22 

22 

Noyers 

7 

13 

34 

Ancy-le-Franc 
Cbablis 

4 

23 

54 

2 

21 

21 

St-FlorenUn    ' 

4 

35 

35 

Cruzy 

7 

27 

62 

ATallon 

8 

7 

23 

Id 

8 

10 

38 

Pont-sur-Y. 

4 

10 

68 

Cruzy 

7 

22 

57 

Charny 

11 

30 

31 

Tborigny 

14 

20 

67 

Noyers 

6 

26 

42 

Sens 

6 

6 

54 

Fleury 

8 

14 

18 

Guillon 

» 

15 

56 

Seignelay 

6 

10 

10 

Coulanges-Ia-V. 

6 

10 

10 

Seignelay 

3 

16 

16 

Id. 

2 

14 

14 

Vincelles 

8 

14 

14 

Avallon 

7 

7 

44 

St-Florentin 

7 

30 

30 

Joigny 

■ 

B 

20 

Noyers 

3 

23 

47 

Cbéroy 

14 

18 

30 

Luey-le-Bois 

5 

24 

68 

Ancy-le-Franc 

12 

30 

6' 

Tonnerre 

4 

4 

é* 

Coulanges-la-V. 

3 

10 

.0 

Saint-Valérien 

9 

16      38 

Joigny 

9 

9     36 

Tborigny 

7 

11 

61 

Ligny 

7 

21 

21 

Flogny 
Aillant 

2 

13 

39 

6 

15 

10 

Sépeaux 

12 

18 

39 

W.-l'Arcbev, 

4 

23 

50 

Courson 

12 

30 

30 

St-Sauveur 

10 

40 

40 

Toucy 

7 

26 

26 

Cbarny 

3 

30 

54 

Tborigny 

12 

14 

69 

Neuvy 

13 

28 

32 

St-Fargeau 

8 

55 

50 

Villiers-St-B. 

17 

32 

35 

W.-sui^Yonne 

8 

18 

48 

AiUant 

7 

20 

29 

W.-l'Arcbev. 

8 

19 

42 

COMMUNES. 


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6i 


GANTONS. 


BUREAUX 
de 

POSTE. 


Leupy 

Levis 

Lézinnes 

Lichèresp.iAï^. 

Lichères  p.  C^-C* 

Lignorelles 

Ligny 

Lindry 

L'Isle-sar-le^rein 

Lixy 

Looze 

Louesme 

Lucy-le-Bois 

Lucy-8urCure 

Lucy-sur-Yonno 

Mamy 

Maillot 

MailW-la-Ville 

Mailly-le^hAteaa 

MAIay-le-Grand 

Mâlay-le-Petit 

Malicorne 

Maligny 

Marcbais-Beton 

Marmeaux 

Marsangis 

Massattgis 

Melisey 

Menades 

Mercy 

Méré 

Merry-la-Vallée 

Merry-^c 

Méry-sur-Yonne 

MéziUes 

Michery 

Migé 

Migennes 

Milly 

Môiay 

Molesmes 

Molinons 

MolosDies 

Monéteau 

Montacher 

Montigny 

Monlitlot 

MoAiréal 

Mont-Saint-Sulp. 

Mouffy 

Moulins,  p.  iVoy. 

Moulins-s.-Ouanne 

Moutiers 

Nailly 

Neailly 

Ncuvy 

Nîtry 

Noé 

Noyers 


1334 

30178 

1209 

15814 

1596 

40599 

1635 

14811 

1431 

20895 

1155 

14435 

2714 

52433 

1522 

15152 

400 

9401 

1221 

21355 

636 

19889 

1057 

11002 

1884 

38817 

521 

10731 

819 

13525 

3075 

51833 

616 

11509 

2378 

31060 

3717 

22086 

2181 

13410 

1104 

31439 

1592 

11163 

2228 

38136 

1123 

8755 

1076 

14918 

1468 

32699 

2708 

35032 

2217 

14585 

571 

11996 

266 

9188 

1186 

84805 

1832 

18696 

1419 

17290 

2363 

16835 

5245 

53594 

1705 

53003 

1462 

23789 

1656 

31852 

549 

11813 

1200 

13896 

950 

5638 

1191 

27316 

2451 

19594 

1130 

33140 

1847 

33090 

1619 

21146 

2245 

26358 

742 

30687 

1962 

51585 

489 

14539 

1513 

10246 

1091 

15151 

3142 

29394 

2173 

32405 

1339 

38905 

1906 

47308 

3470 

34424 

854 

8580 

^  1566 

34443 

Toucy 

Toucy 

Ancy-le-Franc 

ChabUs 

Vézelay 

Ligny 

]d. 
Toucy 

Llsle-s.-le-S. 
Ponl-g.-Yonne. 
Joigny 
Bléneau 
Avallon 
Vermenlon 
Coulanges-B.-Y. 
Avallon 
Sens 

Vennenton 
Coulanges-s.-Y. 
Sens 

Id. 
Oharny 
Ligny 
Charny 
Guillon 
Sens 

L'l8le-8.-le-Ser. 
Cruzy 
Ayallon 
Brienon 
Ligny 
Aillant 
Courson 
Coulanges-s-Y. 
Saint-Fargeau 
Pont-s.-Yonne 
Coulanges-la-V. 
Joigny 
Chablis 
Noyers 
Courson 
W.-l'Archey. 
Tonnerre 
Auxerre 
Chéroy 
Ligny 
Vézelay 
Guillon 
Seignelay 
Courson 
Noyers 
Toucy 

Saint-SauTeur 
Sens 
Aillant 
Flogny 
Noyers 
Sens 
Noyers 


Toucy 

Toucy 

Tanlay 

Chablis 

Châlel-Censoir 

Ligny 

Id. 
Pourrain 
L'Isle 
Vallery 
Joigny 
Villiers-St-B. 
Lucy-le-Bois 
Vcrmenton 
Coulanges-s-Y. 
Avallon 
Sens 

ArcY-sur-Curc 
Coulanges-s-Y. 
Sens 

Id. 
Charny 
Ligny 
Charny 
Guillon 
Sens 
L'Isle 
Tanlay 
Vézelay 
Brienon 
Ligny 
Aillant 
Courson 
Coulanges-s.-Y. 
Mézilles 
Pont 

Ooulanges-la-V. 
Laroche 
Chablis 
Noyers 
Courson 
W.-l'Archev. 
Tonnerre 
Auxerre 
Chéroy 
Ligny 
Vézelay 
Guillon 
Brienon 
Courson 
Noyers 
Toiicy 

Saint-Sauveur 
Sens 
Basson 
Neuvy 
Noyers 
Tbeil 
Noyers 


DISTANCE 

de  la  commune 

an  I    k    j  ai 
caot.|rarr.ich.4. 

22 

28 
45 
25 
37 

n 

21 

13 

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58 
31 
46 
26 
35 
54 
57 
27 
27 
51 
58 
30 
20 
42 
59 
40 
47 
47 
49 
26 
26 
20 
18 
32 
33 
69 
16 
22 
16 
33 
24 
54 
42 
6 
65 
12 
38 
50 
21 
19 
43 
23 
42 
62 
21 
35 
30 
42 
38 


8 

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11 

28 

7 

10 

11 

25 

14 

29 

5 

17 

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21 

14 

13 

• 

14 

12 

16 

5 

5 

19 

36 

9 

9 

4 

26 

4 

55 

7 

7 

3 

3 

10 

27 

11 

27 

8 

8 

6 

6 

8 

52 

4 

20 

8 

37 

10 

20 

10 

10 

7 

20 

15 

14 

11 

9 

5 

22 

6 

26 

11 

24 

5 

18 

9 

32 

10 

35 

4 

13 

6 

16 

10 

9 

2 

16 

6 

15 

3 

24 

2 

12 

7 

7 

6 

6 

4 

19 

8 

12 

7 

17 

6 

13 

7 

21 

5 

19 

6 

18 

5 

23 

2 

42 

6 

6 

10 

11 

13 

28 

11 

23 

II 

H 

• 

20  1 

65 


COMMUNES. 


Noits 

Onnoy 

ÛDanne 

Pacy-siir-Arm. 

Pailly 

Pari  y 

Paron 

Paroy-en-Othe 

Paroy-sur-Tholon 

Pasilly 

Passy 

Percey 

Perrease 

Perreux 

Pcrrigny 

Peirigny-s.-Arm. 

Pierrc-Perthuis 

Piffonds 

Pimelles 

Pizy 

Plessift-du-Mée 

Plessis-Sain  t-J  ean 

Poilïy 

Poilly-s.-ic-8erein 

PoinckT 

Pontauoert 

Pontigny 

PoBt-sur-Yaime 

Pont-sar-Yonne 

Pourrain 

Précy 

Précy-le^Sec 

Prégilbert 

Préhy 

Provèncy 

Pninoy 

Quarre-les-Tomb. 

Qaenne 

QttÎDcerot 

Rayièrea 

Rebonrceaux 

Roffey 

RognYetSt-Eusoge 

Roncnères 

Rousson 

Ronvray 

Rozoy 

Rogny 

Sacy 

Saintpuits 

Saint'Agnan 

Saint-André 

St-Aubin-Ch.-Neuf 

St-Aubin-s.-Yonoe 

Saint-Brancher 

Saint-Bris 

Saint-Cydroine 


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CANTONS. 


BUREAUX 

de 

POSTE. 


DISTANCE 

de  la  commune 


ao 
caat 


198 

35003 

1332 

26342 

2916 

37737 

1335 

31219 

1489 

25297 

2077 

28591 

1050 

17854 

532 

11914 

421 

12540 

999 

6007 

574 

9308 

957 

19243 

574 

5544 

2657 

19461 

1265 

42453 

1581 

28836 

734 

7853 

^56 

39187 

991 

11251 

1208 

31873 

777 

16459 

1103 

20672 

1256 

32983 

2128 

18953 

506 

11663 

391 

11907 

1192 

22457 

1047 

18640 

1389 

59281 

2585 

34256 

2116 

13484 

1674 

41113 

680 

13179 

1418 

7703 

1188 

27353 

2489 

42060 

4605 

37524 

872 

14592 

991 

6813 

2185 

59699 

479 

13691 

854 

12293 

5258 

25290 

1136 

7321 

561 

76655 

759 

13552 

594 

8285 

1389 

11552 

2771 

29175 

2283 

17771 

13U 

25014 

1434 

43183 

2190 

25909 

887 

27203 

2202 

13272 

3124 

107145 

895 

32215 

Ancy-le-Franc 

Seignelay 

Courson 

Ancy-le-Franc 

Sergines 

Toucy 

Sens 

Brienon 

Joigny 

Noyers 

Sens 

Flogny 

St-SauTCur 

Charny 

Auxerre 

Ancy-le-Franc 

Vézelay 

W.-b. -Yonne 

Cruzy 

Guillon 

Sergines 

Aillant 

Noyers 

Chablis 

Ayallon 

Ligny 

W.-l'Archev. 

Pont-s. -Yonne 

Toucy 

Saint-Julien 

L'Isle-8.-le-Ser. 

Vermenton 

Chablis 

L'Isle-s.-le-Ser. 

Charny 

Quarre 

Auxerre 

Cruzy 

Ancy-le-Franc 

St-Florentin 

Flogny 

Biéneau 

Saint-Fargeau 

W. -sur- Yonne 

Ligny 

Sens 

Cruzy 

Vermenton 

Saint-Sauveur 

l'ont-s.-Yonne 

Guillon 

Aillant 

Joigny 

Quarré 

Auxerre 

Joigny 


Nuits 

Brienon 

Courson 

Ancy-le-Franc 

Sergines 

Toucy 

Sens 

Brienon 

Joigny 

Noyers 

W.-sur-Yonne 

Flogny 

Saint-Sauveur 

Charny 

Auxerre 

Nuits 

Vezelay 

Villen.-sur-Y. 

Cruzy 

Guillon 

Sergines 

Aillant 

Chablis 

Chablis 

Avallon 

Ligny 

Theil 

Pont 

Pourrain 

Sépeaux 

Lucy-le-Bois 

Vermenton 

Chablis 

Llsle-suMe-Ser. 

Charny 

Quarre 

Auxerre 

Cruzy 

Nuits 

St-Florentin 

Flogny 

Rogny 

Saint-Fargeau 

Villen.-«ur-Y. 

Ligny 

Sens 

Cruzy 

Vermenton 

Entrains  (Nièv) 

W.-la-Guyard 

Cussy-lcvF. 

Aillant 

Villevalier 

Cussy-les-F. 

Saint-Bris 

Laroche 


1  U    I   aa 
.Irarr.l  ch-I. 


58 
20 
24 
49 
72 
19 
57 
29 
31 
45 
47 
30 
45 
54 

4 

59 
52 
57 
52 
57 
76 
74 
17 
28 
17 
52 
20 
49 
68 
15 
41 
33 
23 
16 
45 
40 
64 

7 

55 
59 
24 
32 
60 
40 
47 
17 
50 

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8 

27 

7 

20 

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6 

14 

6 

18 

6 

19 

4 

4 

7 

19 

4 

4 

6 

26 

10 

10 

4 

19 

10 

45 

7 

26 

4 

4 

14 

32 

6 

13 

3 

30 

4 

17 

6 

21 

9 

19 

4 

18 

6 

17 

« 

13 

2 

17 

4 

14 

4 

20 

12 

14 

» 

12 

40 

15 

10 

13 

18 

14 

7 

23 

8 

16 

7 

8 

4 

26 

• 

20 

7 

7 

12 

20 

10 

2 

8 

24 

6 

9 

8 

53 

5 

39 

3 

20 

8 

17 

7 

7 

8 

17 

7 

29 

15 

45 

15 

22 

4 

13 

8 

21 

5 

5 

7 

10 

9 

9 

6 

6 

29 
45 
79 
58 
25 
40 
58 
9 
25 


66 


COMMUNES. 


S'A 
CO 


a 
>•  Sî  2  «* 

J-3 


CANTONS. 


BUREAUX 
de 

POSTE. 


DISTANCE 

de  la  commune 


aa 
cant. 


l'arr. 


an 
ch-I. 


Saint^Glément 

St-Cyr-les-Coloni 

Si-Denis  p.  Sens 

St-Denis-s-Ouanne 

Saini-Pargeau 

Saint-Florentin 

Saint-Georges 

St-Germain-d.-Gh. 

St-Julien-du-Saull 

Saint-Léger 

St-Loup-(rOrdon 

St-Martin-des-Ch. 

St-Martin-d'Ordon 

St-Marlin-du-Tert. 

St-Martin-s.-Arm. 

St-Martin-s.-Ocre 

StrMartin-s-Oreuse 

St-Martin-s.-Ouan. 

St-Haurice^.R.-H. 

St-Haurice-le-Vicl 

St-Maurice-ThijE. 

Saint-Moré 

SaintrPère 

Saint-Privé 

St-Romain-le-Pr. 

SaintrSauTenr 

Saint^erotin 

Saint-Valérien 

Saint-Vinnemer 

Ste-Colombe 

St&Colombe-s.-L. 

Ste-Magnance 

Sainte-Pailaye 

Sainte-Vertu 

Saints 

Saiieny 

Sambourg 

Santigny 

Sarry 

Sauvignyle-Beur. 

Sauvigny-le-Bois 

Savigny 

Savigny-en-T.-Pl. 

Sceaux 

Seignelay 

Sementron 

Senan 

Sennevoy-le-Bas 

SenneToy-ie*Haut 

Sens 

Sépeaux 

Seplfonds 

Serbonnes 

Sergines 

Sermizelles 

Serrigny 

Sery 

Sognes 

Sommecaise 


847 

18174 

3459 

37228 

674 

13021 

i02« 

7421 

5080 

58208 

H02 

89043 

960 

35603 

3592 

39327 

2381 

84489 

3381 

33528 

I7«7 

83539 

3422 

83438 

1017 

17892 

692 

9561 

1412 

25749 

458 

6205 

1591 

19320 

1536 

10171 

3317 

33546 

493 

9894 

195 

4785 

1198 

14999 

1560 

20990 

4141 

35935 

1036 

16276 

3087 

41035 

1326 

» 

2232 

47131 

1262 

25156 

18^18 

41389 

1476 

16879 

1937 

24''30 

407 

11479 

1435 

16192 

2771 

33692 

999 

15037 

1244 

16351 

935 

21150 

2564 

10047 

483 

15672 

1531 

26823 

1644 

23628 

869 

35691 

1323 

36992 

13«6 

45189 

1169 

11616 

1754 

34490 

869 

18790 

884 

14835 

2166 

287774 

1991 

40714 

1801 

8413 

993 

26504 

1896 

53786 

701 

9466 

750 

7594 

425 

4869 

1043 

5648 

1552 

18109 

Sens 

Chablis 

Sens 

Charny 

St-Fargeau 

St-Florentin 

Auxerre 

Quarré 

Saint-Julien 

Quarré 

Saint-Julien 

Saint-Fargeau 

Saint-Julien 

Sens 

Cruzy 

Aillant 

Sergines 

Charny 

Sergines 

Aillant 

Aillant 

Vézelay 

Id. 
Bléneaa 
Saint-Julien 
Saint-Sauveur 
Pont-sur- Yonne 
Chéroy 
Cruzy 

L'IsIe-sur-le-S. 
Saint-Sauveur 
Quarré 
Vermenton 
Nojers 

Samt-Sauveur 
Sens 

Ancy-le-Franc 
Guiilon 
Noyers 
GuiUon 
Avallon 
Chéroy 
Guillon 

Id. 
Seignelay 
Courson 
Aillant 
Cruzy 

Id. 
Sens 

Saint-Julien 
Saint-Fargeau 
Sergines 

Avallon 

Tonnerre 

Vermenton 

Sergines 

AiUant 


Sens 
Chablis 
Sens 
Charny 
Saint-Fargeau 
Saint -Florentin 
Auxerre 
Chaslellux 
Saint-Julien 
Quarré 
Saint-Julien 
iSaint-Farjgeau 
Saint-Julien 
Sens 
Tanlay 
Aillant 
Thorigny 
Charny 
Thorigny 
Aillant 

Id. 
Arcy 
Vézelay 
Bléneau 
Sépeaux 
Samt-Sauveur 
Pont-su^Yonne 
Saint-Valérien 
Tanlay 

Llsle-sur-le-S. 
Saint-Sauveur 
Cussy-ies-F. 
Vermenton 
Nojers 

Saint-Sauveur 
Sens 

Ancy-le-Franc 
Guillon 
Noyers 
Cussy-lcs-F. 
Avallon 
Egriselles-le>B. 
CussT-les-F. 
Guillon 
Seignelay 
Courson 
Senan 
Cruzy 

Id. 
Sens 
Sépaux 
Saint-Fargeau 
Serbonnes 
Sergines 
Avallon 
Tonnerre 
Arcy-sur-Cur6 
Thorigny 
Aillant 


3 

3 

59 

10 

18 

18 

4 

4 

60 

9 

29 

38 

s 

48 

44 

» 

31 

31 

4 

4 

4 

9 

10 

57 

« 

10 

37 

5 

21 

63 

11 

21 

48 

4 

47 

48 

10 

20 

47 

3 

3 

59 

15 

9 

44 

9 

21 

20 

9 

12 

64 

6 

30 

40 

19 

24 

68 

7 

20 

29 

7 

18 

22 

15 

17 

32 

2 

13 

46 

5 

51 

51 

14 

15 

33 

» 

38 

38 

6 

18 

75 

8 

15 

62 

13 

11 

46 

5 

11 

45 

7 

41 

41 

14 

14 

64 

7 

22 

22 

9 

14 

35 

5 

35 

35 

5 

5 

57 

12 

13 

42 

9 

21 

55 

7 

27 

45 

4 

16 

59 

4 

4 

48 

17 

20 

S4 

2 

14 

57 

8 

11 

50 

> 

13 

13 

12 

30 

30 

6 

10 

25 

9 

28 

63 

9 

28 

64 

» 

9 

57 

14 

15 

34 

7 

39 

49 

5 

15 

71 

• 

17 

73 

12 

12 

37 

5 

5 

31 

8 

26 

26 

15 

24 

70 

10 

23 

30 

COMMUNES. 


9> 

•«a 

Revena 
cier  selon 
matrice 
idastrale. 

5§ 

j-M 

67 


CANTONS. 


BUREAUX 

de 

POSTB. 


DISTANCE 

de  la  commune 

au  I    II    I  an 

cant.  Irarr.  lch-1. 


Sormery 

SoucT 

Sougères 

SoomaicitraiD 

Stigny 

Subligny 

Taingy 

Talcy 

Tanlay 

Tannerre 

Tharoiseau 

Tharot 

Theil 

Thizy 

Thorey 

Thorigny 

Thury 

Tissé 

Tonnerre 

Toucy 

Treigny 

TréTilly 

Trichey 

Tronchoy 

Trocy-sur-Yonne 

Turay 

Val-de-Mercy 

Yallan 

Vallcry 

VareQie 

Varennes 

VassT 

Vaiioeurs 

Vanlt  de  Lngny 

Vaumort 

Vaux 

Venizy 

Yenouse 

Veno^ 

Vcreigny 

Verlin 

Yermenton 

Vcrnoy 

Yéron 

VertiUy 

Vezannes 

Yézelay 

Yézinnes 

Vignes 

YillebleTin 

Villeboo^is 

Viilechélive 

ViUecien 

Viliefargeau 

Villerranche 

Yillegardin 

YiQemanoche 

ViUemer 

VillenaTotte 


3160 
2f62 
2650 
1061 
1786 

2061 

688 

1296 

2883 

343 

235 

HS5 

554 

603 

1795 

2322 

596 

5827 

3186 

4606 

688 

661 

649 

830 

2487 

1545 

If  66 

1242 

1041 

1005 

74* 

2744 

1519 

1452 

423 

4893 

792 

2274 

2725 

1410 

2564 

1433 

1591 

561 

900 

1983 

630 

1177 

716 

1181 

942 

760 

1378 

2327 

1454 

1439 

426 

219 


45328 
31976 
14348 
23633 
41120 

9683 
22166 

9541 
38830 
27822 

6321 

8630 
19897 
12176 

8319 
18375 
19280 

6756 
165112 
52276 
54089 
27477 
10425 
13516 
11039 
66100 
11292 
29198 
17636 
15583 

9941 
17353 
21052 
33512 

9858 
14330 
111103 
12069 
48007 
29218 
25182 
84172 
20845 
24983 

4470 

9521 
27382 

6508 
33851 
45348 
16853 

7401 
13995 
48579 
22789 
26314 
45411 
10778 

4883 


Flogny 

Sens 

Saint-Sauveur 

Flogny 

Ancy-le-Franc 

Chéroy 

Courson 

L'Isle-sur-le-S. 

Cruzy 

Bléneau 

Vézelay 

Avallon    • 

W.-l'Archev. 

Guillon 

Cruzy 

W.-l'Archev. 

Saint-Sauveur 

Tonnerre 

Id. 
Toucy 

Saint-Sauveur 
Guillon 
Cruzy 
Flogny 

Coulanges-s.-Y. 
Bricnon 
Coolanges-la-V. 
Auxerre 
Chéroy 
W.-l'Archev. 
Ligny 
Guillon 
Cerisiers 
Avallon 
Sens 
Auxerre 
Brienon 
Ligny 
Auxerre 
Saint-Florentin 
Saint-Julien 
Ver  menton 
Chéroy 
Sens 
Sergines 
Tonnerre 
Vézelay 
Tonnerre 
Guillon 

Pont-sur-Yonne 
Chéroy 
Cerisiers 
Joigny 
Auxerre 
Chamy 

Pont-sur-Yonne 
Ponl-s,-Yonne 
Aillant 
Pont-sur-Yonne 


Neuvy-Sautour  ; 

Sens 

Saint-Sauveur 

Neuvy 

Ancy-le-Franc 

Sens 

Courson 

L'Isle-sur-le-S. 

Tanlay 

Mézilles 

Vézelay 

Avallon 

Theil 

L'Isle-s- Serein. 

Cruzy 

Thorigny 

Samt-Sauveur 

Tonnerre 

Id. 
Toucy 
Treigny 
Guillon 
Cruzy 
Tonnerre 
Vermenton 
Saint^Florentin 
Coulange-la-V. 
Auxerre 
V^allery 
Theil 
Ligny 
Guillon 
Cerisiers 
Avallon 
Theil 
Auxerre 
Saint-Florentin 
Ligny 
Auxerre 
Saint-Florentin 
SainWulien 
Vermenton 
Egriselles 
Sens 
Sergines 
Tonnerre 
Vézelay 
Tonnerre 
Guillon 
W.-la-Guyard. 
St-Valérien 
Arces 

Villevallier 
Auxerre 
Chamy 
Chéroy 
Pont 
Basson 
Pont 


19 

33 

7 

7 

14 

36 

9 

24 

7 

25 

15 

8 

7 

28 

6 

16 

10 

9 

16 

38 

7 

9 

6 

6 

14 

13 

7 

15 

11 

17 

16 

15 

9 

35 

6 

6 

a 

• 

• 

23 

9 

45 

•  9 

13 

12 

20 

7 

8 

15 

23 

16 

33 

4 

16 

6 

6 

^6 

19 

11 

17 

2 

23 

10 

23 

16 

28 

7 

7 

15 

15 

6 

6 

10 

17 

7 

17 

6 

6 

4 

27 

5 

15 

• 

23 

16 

18 

9 

9 

10 

20 

10 

10 

» 

15 

5 

5 

5 

18 

10 

21 

11 

12 

5 

20 

6 

6 

6 

6 

7 

25 

4 

21 

2 

14 

13 

11 

6 

6 

39 
63 
36 
34 
60 
58 
28 
50 
44 
38 
46 
41 
48 
49 
52 
65 
35 
35 
33 
23 
45 
55 
53 
43 
23 
37 
16 

6 
70 
50 
23 
67 
40 
48 
46 

6 
32 
17 

6 
27 
42 
23 
53 
49 
77 
28 
45 
37 
56 
78 
64 
38 
41 

6 
44 
66 
70 
12 
68 


68 


COMMUNES. 


Superficie 
en  hect. 

Reyenn 

foncier  selon 

la  matrice 

cadastrale. 

CANTONS. 


BUREAUX 
de 

POSTE. 


DISTANCE 

de  la  commune 

an  I    k    I  an 
cant.  lrarr.lch-1. 


VilleneuTC-Ia-Don. 

1074 

24295 

VilleneuTe-la-Guy. 

1658 

99088 

VliieneuYe-l.-Gen. 

2468 

17738 

Vilïen.  St-Salvc 

704 

12520 

Viileneuve-rArch. 

695 

46433 

Villeneuve -sur- Y. 

4014 

853 

Villepenrot 

916 

373 

Villeroy 
Villelhierry 

710 

08724 

2088 

37402 

YilleTallier 

837 

998 

Villiers-Bonneiix 

1454 

16761 

Yilliers-lesHauts 

1911 

44465 

Villiers-Louis 

1107 

20590 

Yilliers-St-Benott 

290 

16629 

Villiers-s.-Thoion 

1550 

17440 

Yilliers-Yineux 

1118 

13561 

Yillon 

943 

10553 

Yilly 

585 

12774 

Yincelles 

1253 

17980 

Yincelottes 

185 

11016 

Yinneut' 

1526 

35945 

Yireaux 

1458 

22404 

Yiviers 

918 

7553 

Yoisines 

2715 

26893 

Volgré 

954 

12725 

Youtenay 

1004 

12982 

Yrouerre 

4428 

10101 

Chéroy 

Pont-sur-Yonne 

Bléneau 

Ligny 

W.-l'Archev. 

Viilen.-8ur-Y. 

Pont-sur-Yonne 

Chéroy 

Id. 
Joigny 
Sergines 
Xncy-Ie-Franc 
W.-f'Archev. 
Aillant 

Id. 
Flogny 
Cruzy 
Ligny 
Coulanges-la-Y. 

Id. 
Sergines 
Ancy-le-Franc 
Tonnerre 
W.-FArchey. 
Aillant 
Vézelay 
Tonnerre 


St-Valérien 

W.-Ia-Guyard 

Hézillcs 

Ligny 

W.-rAichev. 

Villen.-sur-Y. 

Pont 

Sens 

Yallery 

VilleTallier 

Thorigny 

Ancy-le-Franc 

Sens 

Villiers-St-Ben. 

Aillant 

Flogny 

Cruzy 

Ligny 

Yincelles 

Id. 
Serbonnes 
Ancyle-Franc 
Tonnerre 
Thorigny 
Senan 
Arcy 
Tonnerre 


12 

14 

12 

24 

13 

41 

11 

11 

> 

24 

» 

17 

4 

8 

3 

9 

42 

19 

9 

9 

1 

19 

6 

24 

0 

11 

7 

30 

2 

13 

4 

16 

8 

21 

4 

19 

6 

13 

6 

14 

0 

20 

0 

12 

7 

7 

5 

1 

6 

10 

3 

5 

8 

8 

50 
81 
41 
11 

49 
97 
19 
45 
41 
45 
36 
59 
53 
34 
27 
39 
57 
19 
13 
14 
73 
40 
63 
23 
73 
13 
17 


Nota.  La  commune  de  Saint-Serotin  a  été  créée  par  la  loi  du  3  juillet  1861. 
Elle  a  été  formée  des  hameaux,  fermes,  etc.,  ci«après  : 

Saint-Serotin,  les  Terriers,  la  Friperie,  la  Colletorie  et  la  Yallée  des  Ronces, 
distraits  de  la  commune  de  Nailly,  260  habitante,  618  hect.  30  ares  70  cent. 

La  Brigaille,  les  Baillis  et  Chemiteau,  distraits  de  la  commune  de  Lixy,  62  hab. 
255  hect.  79  ares  40  cent. 

La  Bretille  et  les  Gitris,  distraits  de  la  commune  de  Pont-sur- Yonne,  58  hab.  — 
268  hect.  78  ares  60  cent. 

52  hect.  34  ares  10  cent.,  distraits  de  la  commune  de  Yilleperrot,  0  hab. 

La  Cave  et  la  Sécherie,  distraits  de  la  commune  de  Brannay,  96  hab.  •  131  hect. 
ares  89  cent. 


TABUBAii  nwm  comnnii» 


PAR  ARRONDISSEMENT  ET  PAR  ORDRE  ALPHABBTIQOB. 

Population*,  Noms  des  Maires,  Adj oints.  Curés**,  Desservants  et  Instituteurs, 


COMMUNES. 


Popnla- 
tion. 


MAIRES. 


ADJOINTS. 


CURÉS. 


INSTITU- 
TEURS. 


ARRONDISSEMENT   D'AUXERRR. 


Aecoby. 

1077 

Aigrement 

155 

Andries. 

1146 

Appoigny. 

1834 

Arcy-sur-Core. 

1554 

Augy. 

432 

AnxEaRE 

15081 

Avrolles. 

649 

Baiarnes. 

613 

Beaumonl. 

427 

BeanYoir. 

395 

Beine. 

683 

Bessy. 

563 

lUeigny-ie-  Carreaa. 

394 

Bois-d'Arcy. 

133 

Bonilly. 

356 

Chablis. 

2335 

Champs. 

615 

Charbny. 

4352 

Charentenay. 

668 

Chastenay. 

394 

Chemilly,  p.  Seign, 

583 

Chcmilly-8-Serein. 

352 

Cbeny. 

800 

Chéu. 

668 

CheTannes. 

1393 

Chichée. 

688 

Cbicby. 

75 

Chilry. 

667 

Conlanges-la-Yin. 

1353 

CoulaDgeron. 

428 

Cou  langes-sur- Y. 

1639 

Courgis. 

631 

Courson. 

1418 

Crain. 

822 

CraTan. 

1294 

Diges. 

1599 

Dracy. 

650 

Druyes. 

931 

Egleny. 

568 

Escamps. 

1067 

Escolives. 

476 

Essert. 

176 

Etais4a-Saavin. 

1832 

Momon  Louis 

Duchàtel. 

Lapert. 

Jeannetfuin. 

Lemaire  Ch. 

Drouhin. 

B""Martineau 
des  Chesnez 
G.  0.  *. 

Regnard. 

C»«  de  Boury. 

ChaTance. 

Connal. 

Hardy. 

Grégoire. 

Truchy. 

Poulin. 

Moreau. 

Gounot. 

Regnauldin. 

Mocquot. 

Foudriat. 

Gauthier  J. 

Doré. 

Jacquillat. 

Albaoel. 

Fromonot. 

Gauchot. 

Picq. 

Sourdillat. 

Raoul  Alex"»". 

Livras. 

Sonnet. 

PoulinOud. 

Forçeot. 

Bouillie. 

Vincent. 

Jochèr. 

Poulin. 

Gauthier. 

Feuilly. 

Bercier. 

Guinant. 

Briffaut. 

Rétif. 

Fabre. 


Momon  Félix. 

Conrseault. 

André  Alban. 

Bertrand. 

Lecointe. 

Guyard. 

Laurent -Les- 
seré  ^  et 
Flocard^. 

DelécoUe. 

Melon  Bem'. 

Vern  assier. 

Malhié. 

Sageat  Hub. 

Bureau. 

Potherat. 

Thomas. 

Létan^. 

Charher. 

Belleyeaux-B 

Bétagon. 

Paris 

Gauthier  F.T 

Gaillard. 

Villain. 

Jacob. 

Quignard. 

Butté. 

Notton. 

Mangin. 

Hamelin. 

Dupuis. 

Durand. 

Poulin  Aug. 

Foulley. 

Loury. 

Télard. 

BoiHsard. 

Lechiche. 

Bertrand. 

Montassier. 

Simonneau. 

Montarçnot. 

Renaudin. 

Barrault. 

Mercier. 


Leblanc. 

N. 

Gibier. 

Plait. 

Chauvin. 

Picq. 

Fortin. 

Bernard. 

Larfeuil. 

Courtois. 

Pradenc. 

Chauvois. 

Verdier, 

Jarrand. 

Amoult. 

Roux. 

Colard. 

Roidot. 

Thomas. 

Regnard. 

Petiot. 

Laurant, 

Fortin. 

Soupey. 

Th&rnai. 

Rousseau. 

Husson. 

HUCHARD. 

Guierry. 
CoUin. 

HOOT. 

Suisse. 

DONDAINE. 

Bruley. 

QUERQCELIN. 

Grandjean. 

NiCOLLE  (G.). 

Fouinât. 

Re^nault. 

Tridon. 

Verdier. 

Dumont. 

Foussat. 

Adam. 

Raveneau. 


Tachy. 

Gautrot. 

Duchàtel  fils. 

Laurant. 

Béthery. 

Joflrain  fils. 

Pellier, 

Lasnier, 

et  Jussot 

Cornu. 

Camus. 

Niel. 

Barlou. 

Ménétrier. 

Leblanc. 

Thiébault. 

Millot. 

Descaves. 

Plain. 

Huffot. 

Godard. 

Roche. 

Godard  Ern. 

Moret. 

Vilain. 

Creveau. 

Robin. 

Dessignolle. 

Filleux. 

N. 

Rémond. 

Poulain. 

Bellot. 

Leseur. 

Noirot. 

Del  igné. 

Gourliaa. 

Espéron. 

Rouillié. 

Billeau. 

Rallu. 

Vigreux. 

Dumont. 

Bourdillat. 

Chalmeau. 

Dufort. 


(*}  La  population  est  indiquée  d'après  le  dernier  recensement  quinquennal  de  1861. 

(*')  Les  noms  des  curés  sont  en  lettres  petites  capitales,  ceux  des  desservants  en  let- 
tres romaines,  et  ceux  des  desservants  bineurs  en  lettres  italiques.  Un  —  indique  les 
communes  réunies  à  une  autre  pour  le  culte. 


70 


COMMUNES. 


Popula- 
tion. 


MAIRES. 


ADJOINTS. 


CURÉS. 


INSTITU- 
TEURS. 


Festignj. 

Fontenailles. 

Fontenay  p.  Chablis 

Fonlenay-8.-Four". 

Fontenoy. 

Fouroimes. 

Fyé. 

Germigny. 

Gurcy. 

Gy-rEvôquc. 

Hanterive. 

Héry.. 

Irancy. 

Jaulges. 

Jussy. 

La  Chapelle-Vaup. 

Lain. 

Lainsecq. 

Lalande. 

Leu^ny. 

Levis. 

Lichèresp.  Aigrem. 

Lignorelles. 

Ligny. 

Lindry. 

Lucy-sar-Care. 

Lucy-sur-Yonne. 

Mailly-Ia-Ville. 

Mailly-le-Châte    . 

Maiigny. 

Méré. 

Merry-Sec. 

Meiry-sur- Yonne. 

Migé. 

Milly. 

Molesme. 

Monétean. 

Montignj. 

Mont-S&int-Sulpice. 

Mouffy. 

Moulins-8.-Ouanne . 

Moutiers. 

Ormoy. 

Ouanne. 

parly-les-Robins. 

Ferreuse. 

Perriffny. 

poinchy. 

Pontigny. 

Pourrain. 

Présilbert. 

Prény. 

Quenne. 

Rebourseanx. 

Ronvray. 

Sacy. 

Sainpuits. 


269  Poirson. 

255  Cormier 

317  Rousseau. 

237  BourclUat. 

872  Bréchot. 

468  Droin. 

130  Lasnier. 

617  Foumier. 
1073  Naillet  fils. 

635  Gnyard. 

352  Guillot. 
1657  Bernard. 
1023  Main  ferme. 

501  Cordier. 

504  Brunet. 

247  Papavoine. 

491  Dcpieyres. 

987  Merlot. 

423  Cf  de  la  Celle. 

761  Chastellet. 

508  Front. 

355  Gounot. 

382  Lécullier. 
1544  Houzelot. 
1199  Joly. 

255  Moreau. 

480  Tayon. 
1007  Vespérini. 
1016  Badin-d'Hur. 
1214  Rabé. 

386  Renard. 

516  Foudriat. 

643  Mou  ion. 
1031  Manigot. 

243  FoulIeyJean. 

394  Jarry. 

988  Boursin. 
740  Potherat. 

1503  Gérand. 

240  Bruand. 

366  Ducrot. 

965  Grossier. 

705  Couturat. 
1 1S2  Duché. 
1061  Dejust. 

338  Morisset. 

499  de  Bourste. 

237  DauTissat. 

770  Cambuzat. 
1596  Baudoin. 

360  Guilly  P. 

232  Marceau. 

47^  Guyard. 

32^  B.deRebour- 
Guillé.  [seaux 
Rouard. 
B"   du    Ha- 
Ivelt  ^. 


33" 
701 
899 


Courte!. 

Godard. 

Fèvre  Claud. 

Gautherot. 

Aliard  père. 

Savouret. 

Dau  vissât. 

Cretté. 

Deschamps. 

Petit. 

Girard. 

Fèvre. 

Chapt  Etien. 

Bury. 

V  igreux. 

Hugot. 

Dwglas. 

Montassier. 

Simonnet 

Saussier 

Morienne. 

Gros. 

Joly. 

Blonde. 

Barbe. 

Poinsot. 

Robineau. 

Amiot. 

Boizanté. 

Roblot. 

Léger. 

Lordonnois. 

Millereau. 

Mathé. 

Vocoret. 

Millot. 

Petitjean. 

Lamas. 

Chauvin. 

Godard. 

Robiin. 

Billaut. 

Bey. 

Giflon. 

Buzigny. 

Petiot. 

Merat. 

Coquard. 

Rabé. 

Bougault. 

Guilly  V. 

Taboue. 

Troillé. 

Lapoix. 

Laoille. 

Corne  vin. 

Roux. 


Jové. 

QuerquHin. 

fiover. 

Marcq. 

Cazés. 

Gnmaldi. 

Boyer. 

PaUIet. 

Roblot. 

Galabert. 

Rossignol. 

Pélissier. 

Ducrot, 

Boucheron. 

Foussat 

N 

Marsal. 

Blondel. 

Berlin. 

Riboulean. 

Caies. 

Pothin. 

Raoul. 

GOCRLOT. 

Dupuis. 

N. 

Lefranc. 

Beau. 

Jojot 

Putois. 

Bardout. 

Suisse. 

Lemasson. 

Guénn. 

Gautherin. 

Querquelin. 

Cartaut. 

Villiers. 

Petit. 

laurant. 

Durand. 

Millot. 

Laroche. 

Fortin. 

Verlot. 

Soisson. 

Duru. 

Gautherin. 

Boyer. 

Gâteau. 

Pradene. 

BruUy. 

Monot. 

Gourmand. 

Laur. 

Bo>er. 

Bertrand. 


Larootte  fils. 

Renard. 

Tanière. 

Michant. 

GiUet. 

Robiin. 

Train. 

Jay. 

Benoit»  Denis. 

Perreau. 

Martin. 

Foumols. 

Perreau  fils. 

Vallel. 

Lemoine. 

Mérat. 

Fèvre 

Lhoste. 

Godard  père. 

Gaulon. 

Barbier. 

Perreau. 

Jouby. 

Fillieux. 

Thevenot. 

Foin. 

Hospied. 

Foin. 

Paillot. 

Viel. 

Reille 

Louzon. 

Morin. 

Laurent  père 

Demogé. 

Badin  £. 

Hugot. 

Massé. 

Thibault. 

Badin  A. 

Paulvé 

Bizard. 

Goudon. 

Dejust. 

Dhivert. 

PichoD. 

Lasnier. 

Cholat. 

Devillat. 

Vosgien. 

Amelln. 

Motheré. 

Viault. 

Perrin. 

Renard. 

Mitaine. 

Houard. 


1\ 


COMMUNES. 

Popala- 
tion. 

MAIRES. 

ADJOINTS. 

CURÉS. 

INSTITU- 
TEURS. 

Saint-Bris. 

4851 

Guenier. 

Charpillon. 

Gutgnepied. 
Mathieu. 

Prot. 

Saint-Cvr-les-CoI. 

2»7 

Jacquinet. 

Griflfe.  (N) 

Chéreau. 

Saiiite>(^olombe. 

695 

Huiard. 

Laurent. 

Blandel. 

Cbérest. 

Sainte- Pallaye. 

276 

de  Bonnaire. 

Guiilemeau. 

Pradene^ 

Bathereau. 

Saint-FlorenUn. 

2589 

Hélie. 

Biron. 

VOIRIN. 

Perdijon. 

Saint-Georges. 

639 

Tungnaud. 

Denis. 

Giifard. 

Mereau. 

Saints 

1320 

de  Bontin. 

Tbillière. 

Méaume. 

Soupey. 

SaiDt-Saa?eur. 

f846 

Morisset. 

Jarry. 

SiCARD. 

Dezervilie. 

Seignelay. 

f556 

Froltier. 

Brette. 

Vallot. 

Borain. 

Sementron. 

434 

G.deMontou 

Magny. 
Desoôuez. 

Lucas. 

Poulin. 

Sery. 

2S4 

Boidequin. 

Grilletde  Se- 

N. 

Sougères. 

1432 

Millot. 

Caguat. 

Drot.        (ry 

Godard,GisIain. 

Taittgy. 

995 

Goudron. 

Moreau. 

Vie. 

Droin. 

Thury. 

IH7 

Pascault. 

Angilbert. 

Gabcn. 

Raoul. 

Toucy. 

2839 

Paqueau. 

Sonnet. 

N. 

MOREL. 

Poitout. 

Treigny. 

2600 

de  Guerchy. 

Régnier. 
Mercier. 

Montassier. 

Humbert. 

Trucy-8ur-Yonne. 

401 

Guilly. 

Dufour. 

Vesperini. 

Paumier. 

Val-de-Mercy. 

515 

Joliy. 

Dupont. 

SerTolles. 

Goussot. 

Vallan. 

709 

Guy  on. 

Rocard. 

Ladrée. 

Berlin. 

Varennes. 

475 

Vueilliotte  A. 

Courtaut. 

Poyard. 

Flaget. 

Vaux. 

401 

Courtet. 

Dujon. 

Troué. 

Breuillard. 

Venouse. 

282 

Perrignon. 

Chardon. 

Bernard. 

Bricard. 

Venoy. 

i220 

Naudet. 

Paulvé. 

Moreau. 

'  Givaudin. 
joffrainpère. 

Yergigny. 

469 

Matry. 

Rousseau. 

Régnier. 

Pourreau . 

Vermenton. 

2509 

LeroaireEug. 

Grisou. 
Juventy. 

JOURDE. 

Berauit. 

Villefargeau. 

452 

Flandin. 

Roy. 
RoDin. 

Joachim. 

DocbAtei  père. 

VilleneuTe-S'-SatTe 

2U 

Rimbert. 

N. 

Hès. 

Villy. 
Yincelles. 

177 
863 

Pbiiippon. 
de  Badereau. 

Lécullier. 
Petit. 

Raoul. 
Fabier. 

N. 
Mouchotto. 

Vinceioties. 

469 

Bardout. 

Bardout  Hug. 

Fabler, 

Lhérilier. 

ARRONDISSXMBNT  D^AVALLON. 


Angely. 

Annay-la-Côie. 

AnnéoL 

Annonx. 

Anstnides. 

Asnières. 

Asquins 

Aihie. 

Ayallon. 

BeauTilliers. 

Biaey. 

Blànnay. 

Brosses. 

Bnssières. 

Chamottx. 

Chastellnx. 

Châtel-Oensoir. 

Cisery-les  -G.-Ormes 

Cirry. 

Coutamoux. 

Cassy-ies-Forgei. 


312 

455 

57 

355 

736 

910 
225 

5538 

223 
274 
272 

1108 
421 
411 
617 

1311 
160 
354 
319 
619 


Joudner. 

Guettard. 

Goupilieau. 

d'Avoust. 

d'Anstrudes. 

Forestier. 

Guillin. 

Piffoux. 

Fèbvre. 

Morot  de  Grésl' 

Verrier.    |  py. 

deCbâleaaviem 

Berthoux. 

Michel. 

Cambuzat. 

Augueux. 

Cotleaa  -  Mont. 

Barbier  J. 

Bonnaire. 

Gagneau. 

Pelletier. 


Gros. 

Baudot. 

Guyot. 

Bonnetat. 

Labour. 

Bellanger. 

Defert. 

Lardery. 
t  Caillât. 
{ Leclerc. 

Léger. 

Mithouard. 

T&uillier. 

Régobis. 

CoTlin  J". 

Cambuzat. 

Ferrey. 

Carouge. 

Barbier  Ed. 

Rioite. 

Josserand. 

Millot. 


Grossetéte. 

Frénia],atné. 

Frénial,  j. 

Gourlet. 

Rémond  L. 

Voisinot. 

Couard. 

Grossetéte. 

Darcy. 

Gally. 

Moreau. 

Compare!. 

Plagnard. 

GautheronN. 

Naudin. 

Gally  J.-B. 

Lairot,  F. 

AUYRAY. 

Vosgien. 
RaTereau. 
Baudot. 
Cartault. 


Breuillé. 

Benoist. 

N. 

Adine. 

Bierry. 

Guecnot. 

Droin. 

Nicolas. 

Laporte. 

Lebas. 

N. 

Bessy. 

Minard. 

Chatteau. 

Perreau. 

Sonnois. 

Tanière. 

Olivier. 

Carré.  Cj 

Yeaulln. 

Riboullot. 

Peltier. 


72 


COMMUNES. 


Popula- 
tion. 


MAIRES. 


ADJOINTS. 


CURÉS. 


INSTITU- 
TEURS. 


Dissangis. 

Domecy-gur-Care. 

Doroecy -846- Vao  li. 

Elaules. 

Foissy-leS'VezelaT. 

Fontenay  p.  Vézel. 

Girolles. 

Givry. 

GaiUon. 

Island. 

Joux-la-Ville. 

Lichères. 

L'Isle-sor-Serein. 

Lucy4e-Bois. 

Magny. 

Marmeaux. 

Massangis. 

Menades. 

Moniillot. 

Montréal. 

Pierre-Perlhuis. 

Pizy. 

Pontanbert. 

Précy-le  Sec. 

ProTency. 

Quarré-le»-Tombe8. 

Saint-André. 

SaintrBrancher. 

Sainte-Colombe. 

Sainte-Magnance. 

St-Germdin-des-Çh. 

Saint-Léger. 

Sain^Mo^é. 

Saint-Père. 

Santî^y. 

SauTigny-le-Beuréal 

Sauvigny-le-Bois. 

Savigny-en-terrc-P. 

Sceaux. 

Sermizelles. 

Talcy. 

Tharoiseau. 

Tharot. 

Tbizy. 

TréviUy. 

Yassy. 

YaultdeLngny. 

Vézelay. 

Vignes 

Youtenay. 

Aillant. 

Arces. 

Armeau. 

Basson. 

Bellechaume. 

B4on. 


289 
832 
382 
641 
489 
578 
343 
420 
809 
451 
1182 
223 
854 

937 


Millot. 

Gontard. 

De   Domecy. 

Gariel. 

Monnot. 

Rousset. 

Cunault. 

Ratât. 

Bécard. 

Marioux. 

Cballan. 

Salé. 

Chéru. 

Chauyelot. 

1 105  Dizien. 
271  Halley. 
588  Guenean. 
225  Pannetrat. 
911  De  Lenfema. 
550  Délavant. 
235  Roglet. 

376  Garnier. 
482  Ghevy. 
688  T.  Ronsset. 
451  Tbibault. 

2098  Petitier-Cho. 

370  Teurreau. 

780  Santigny. 

436  Montandon. 

800  Leduc. 
1271  Houdaille  >X(. 
1276  Tripier. 

386  Lefeb.-Nailly. 
1069  Lairot. 

319  Boisselat. 

177  Lame. 
735  Cordior. 

377  Morvand. 
302  Guillier. 
349  Maillard. 
284  Dion  Pierre. 
347  d'Estattd'Assay 
201  Voillereau. 
280  MonUrlot. 

178  Santigny. 
349  Legast. 
756  Ravisy. 

1162  Borot. 
272  Rarrault. 
318  Bourgeois. 


Rongeot. 

Thouard. 

Guignot. 

Seurre. 

Villiers. 

Rétif. 

Barillot. 

Gourlot. 

Lambert. 

Meunier. 

Rétif. 

Boisseau. 

Foumier. 

Poyard. 

Goujon. 

Garnier. 

Tavoilldt. 

Deffert. 

Trémeau. 

Labbé. 

Durand. 

Goureau. 

Rolley. 

Renault. 

Carillon. 

Guyard. 

Verrier. 

Che?illotte 

Paris. 

Simon. 

Gaudin. 

Truchol 

Joublin. 

Soliveau. 

Tupin. 

Colas. 

Bailly. 

Soisson. 

Bécard. 

Gourdanlt. 

Riotte. 

Robot. 

Minard. 

Champenois. 

Gauthier. 

Hobert. 

Santigny. 

Girardot. 

Cunault. 

Trempé. 


Candras. 

GadreL 

Morlet. 

Hilaire. 

Charles. 

Dessignolles. 

Evrard. 

Troncin. 

Marquot. 

Droit. 

Lairot. 

N. 

Sekeqdier. 

Fauvet. 

Gally. 

Bidault. 

Taquenet. 

Logerot. 

Gautheron  i. 

Paris. 

Crochet. 

C:ourtot. 

Minard. 

Bourrey. 

Virally. 

Henry. 

Durlot. 

Mathieu  Ch. 

Lebome. 

Delacoste. 

Cullin. 

Legast. 

Bouchot. 

Compère. 

N. 

BreuiUard. 

Cunault. 

Breuillard. 

Paris. 

Plagnard. 

PiUHs. 

Barré. 

Mathieu. 

Pitois. 

Voêgien, 

Pensée. 

Girard . 

Sergent. 

Dutartre. 

Balës. 


ARRONDISSBMBNT    DE    JOIGNY. 


1468 
1003 
867 
677 
647 
569 


Bachclet. 

Beaudoin. 

CtedeStoeville 

Tissier. 

Dubois. 

Dupont. 


I  Lenoble. 
I  Fournier. 

Simonnet. 

Guérard. 

Basset. 

Bourderon. 


VlALA. 

Durand. 

Prêtre. 

Lapierre. 

Bochot. 

Mocquot. 


Dondenne. 
Dizien. 
Darlct. 
Rouard. 
Cavenel. 
GaiUot. 
Mairry. 
JacobJ 
Roy. 
Meunier. 
Caussard. 
Henry. 
Bureau. 
(  Cunault. 
iLabelIe. 
Hénrdot,  Gaet- 
Gézant.  (Urd. 
(iamus 
Fouchard. 
Labalte. 
Anceau. 
Bessonnat. 
Breuillard. 
Bourgeot. 
Maisonneuve 
Perdu. 
Chanlin. 
Thibault. 
Garnier. 
Tissier. 
Tavoillot. 
Garnier. 
Colas. 

Gaumont  p. 
Peltier. 
Chevreau. 
Roubier. 
Courtois. 
Riotte. 

Guechot,  filF. 
Bernasse. 
Prévost. 
Gerbfiux. 
Bourdillat. 
Chaplost. 
Boivin. 
Boulotte. 
Lhuillier. 
Sommet. 
Barbier. 
Renaud. 

Michaut. 

ThoUois. 

Gougenot. 

Ficaticr. 

Guesnu. 

Courtin. 


75 


COMICUNES. 


PopaU- 
tion. 


MAIRES. 


ADJOINTS. 


CURES. 


INSTITU- 
TEURS. 


Bléneao. 

Bligny-en-Othe. 

Bœurs. 

Bonnard. 

Branches. 

Brienon. 

Brion. 

Bussy-en-Otbe. 

Bussy-le-Repo6. 

Cerilly. 

Cerisiers. 

Césy. 

Chailley. 

Chambeogie. 

Champcerrais. 

Champignelles. 

Champlay. 

Champlost. 

ChampTallon. 

CbamTres. 

Charmoy. 

Chamy. 

Chassy. 

Chaumot. 

Ghène-AmoulL 

Che  Villon. 

Chiehery. 

Coulours. 

Cudot. 

Dicy. 

Dillo. 

Dixmont. 

Epineao-ies-Vosves. 

Esnon 

Fleury. 

Fontaines. 

Fontenouilles. 

Foiimaudin. 

Grandcbamp. 

Gnercby. 

JOICHY. 

La  Celle-Saint-Cyr. 

Ladnz. 

La  Ferté-Lonpière. 

La  Motbe^ux-Anin. 

Lavau. 

La  ViUotle. 

Les  Bordes. 

Les  Ormes. 

Looze. 

Louesme. 

Halicome. 

Harcbais- Béton. 

Mercy. 

Merry-la-Vallée. 


1892 
154 
918 
186 
587 

2604 

890 
1230 

654 

211 
1435 
f305 
1238 

218 
1000 
1566 

901 

1447 

536 
620 
406 

1472 
947 
795 
312 
580 
587 
550 
690 
579 
157 

1816 
470 
491 

1395 

1022 
574 
438 

1081 
811 

5971 

1314 
414 

1406 
87 

1257 
262 
744 
523 
430 
236 
544 
342 
145 

1000 


Convert. 
Delagneau. 
Guerrey. 
Carré. 
Du  val. 

N. 

Saflroy.  1 

Grandvilliers 

Valtat. 

Mizelle. 

Moreau. 

Leverl. 

Baudoin. 

Berlbei. 

Durand. 

Pellegrin. 

Garreau. 

Bartbelemy. 

BuretdeS.A. 

Chollet.|Oi^ 

SaulnierM. 

Perdu. 

Precy  aîné. 

Landrier. 

Kosse. 

Garnier. 

Capet. 

Foiry. 

Mery. 

Du  Châtelel. 

Gousse. 

Soutin. 

PaiUot. 

Grand  d'Esn. 

Dubois. 

Breuillé. 

Rosse 

FroUier. 

Berthet. 

Kavin. 

Gouturat. 

Popbilat. 

Thourigny. 

Thomas. 

Buisson. 

Ct'deLeslra- 

Cotfre.  |de>)i( 

Jubin-Mond. 

De  Bontin. 

Droit, 

Noiot. 

Lagoguey. 

Quatresois. 

Moreau. 

Bonjour. 


Marliat. 

Plumet. 

Bouillancy. 

Sourdiliat. 

Jeannet. 

N. 

Aozé. 

Brillant. 

Forgeot. 

Pathier. 

Verrier. 

Audebert. 

Nicaise. 

Appert. 

Baratin  fils. 

Béguine. 

Vicard 

Faucberot 

Paris. 

Colson. 

Messager. 

firunean. 

Mouchon. 

Renon. 

Delidais. 

Montigoy. 

Saulin. 

Sapin  Noël. 

Legros. 

Baudoin. 

Moreau  Alex. 

Boulley. 

Gaujard. 

Gagnier. 

Hunot 

Souftlard. 

Gruet. 

(oUon. 

Siriot. 

Delétaug. 

Poupard. 

Chcziean. 

Lavollée. 

Maquaire. 

Barbe. 

Moisson. 

Jublot. 

Frotlier. 

Laliier. 

Devoves. 

Ribière. 

Paillot. 

Bourgoin. 

Get. 

Viliermé. 

Gras. 

DaToize. 


TnoHAS. 

Vivien. 

Brelet. 

MiUet. 

Larbodillat. 

Laurent. 
Garnier. 
Villain. 
Roy. 

BOISSELIER. 

Langin. 
Julien. 

HoUette. 

Morel. 

Girauit. 
,  Bernard  Jnv. 
,  Tremblay, 

Créneau. 

Fournicr. 

Créneau. 

Tri  DON. 

Rodriguez. 

Deligand. 

ÙNeiU. 

N. 

Ilariot. 

Roy. 

Boulet. 

Roussel. 

Marcantoni. 

N. 

Nicole. 

Ricordean. 

Bichet. 

O'Neill. 

Jublin, 

Barré. 

Niel. 

Calmus,  Jay, 

Damien. 

Petit-Jean. 

NUI. 

Corail  i. 

Pegorier. 

Morel. 

Kune. 

Delaçneau. 

Marliac. 

Heurky. 

Demersay. 

Devinât. 

Tremblay, 

Moulin. 


Bertbelot. 

N. 

Gerberon. 

Cassemiche. 

Guillon. 

Pouillot. 

Mossot. 

Perdijon. 

Hugnot. 

Petit. 

Dubé. 

Millet. 

Gâteau,GiIlet 

N. 

Malicorne. 

Forgeron. 

Capet. 

Michault. 

Bornât. 

Balzac(|. 

Bourgoin. 

Bernot. 

Seguin. 

Girard. 

Roux. 

Trélat. 

Champroux. 

Huot. 

Viault. 

Loitron. 

Gaumontfils. 

Dosnon. 

Huot. 

Jay. 

Gamard. 

Jeannest. 

Godard. 

Muzard. 

Veau 

N  lin. 

Leclerc 

Jeubert. 

Nasse. 

Blanc. 

Coupinot. 

N. 

Berry. 

N. 

Guillemain. 

Coillier. 

Largeot 

Lesourd. 

Bornât. 

Bourgeois. 

N. 

Grimard. 


74 


COMMUNES. 


tioo. 


MAIRES. 


ADJOINTS. 


CURES. 


INSTITU- 
TEURS. 


Mézilles. 

Migennes. 

Neuiily. 

Paroy-en-Othe. 

Paroy-8ui>Tholon. 

Perreux-le8-Boi6. 

Piffonds. 

PoiUy. 

Précy. 

Pmnoy. 

Rognv. 

Roacnères. 

Roosson. 

St-Aubin-Ch.-Neuf. 

St-Aubiii-8- Yonne. 

St-Cydroine-la-Roch 

StrDenis-s-Ouaiine. 

St-Fargeau. 

St-Julien-du-Sault 

8t-LouiHl*Ordon. 

St-Marlin-des-ch. 

St-Martin-d'Ordon. 

8trMartin-8-Ocre. 

St-Martia-»-Ouan. 

St-Maarice  le-Vieil. 

St-Maurice-This. 

StrPrivé. 

StrRomain-Ie-Prenx. 

Senan. 

Sépeaux. 

SeptrFonds. 

Sommecaiae. 

Tannerre. 

Turoy. 

Vaadeurs. 

Venisy. 

Verlin. 

Yillechetiye. 

Yillecien. 

Yillefranche. 

Yillemer. 

Yiileneuye-les-Gen. 

Yilleneaye-8-Yonn. 

YiHeyalIier. 
Yilliers-st-Benott. 
YilUers-fr-Tholon. 
yolgré. 

Bagneanx. 

Brannay. 

Champlgny. 

Chaumont. 

Chéroy. 

Col&mien. 
Conipigny. 
(•ornant. 
Colirceaux. 


1505 
720 
880 
46« 
401 

852 

1075 

1054 

951 

730 

1460 

285 

454 

1171 

411 

920 

403 

2587 

2531 

5921 

668 

572 

123 

865 

590 

327 

1165 

478 

880 

833 

373 

597 

979 

1217 

981 

1515 

649 

313 

443 

1058 

466 

641 

5018 

485 

1042 

852 

438 

562 
519 
1620 
564 
844 
540 
509 
218 
354 
230 


ILedroit. 

Cloche. 

Piat   Ed.-Et. 

Bernard. 

Perreau. 

Franchis. 

Poisson. 

Marje. 

Barry. 

Mouchon. 

Théveny. 

Dhumez. 

Vaudoux. 

L^er. 

Fleury. 

Chantemille. 

Lebeau. 

Barre  de  L.^ 

ProUt. 

Barrière. 

Grossier. 

Collas. 

Girard. 

Delaunay. 

Hurlot. 

Gallet. 

Mouillot. 

Laurin. 

Moussu. 

Robert. 

de  Vathaire. 

Dayid. 

Desraoilhier. 

Montachet. 

Luco. 

Martin. 

Robinard. 

Uswald. 

bar.delfeyBard 

Delarue. 

Houchot. 

deTierceyille 

Bissonnier. 

Picard 
B.deRebeyal 
Renon. 
BiUiault. 


Larchcr. 
Ratiyeau. 
Martin. 
Coq. 
Chollei. 
Perreau. 
Yelard. 
Broué. 
Rougemont. 
Bezançon. 
Jaupitre. 
Leckien. 
Labbé. 
Desfoux. 
Coquibus. 
Lagoguey. 
Ribière. 
Mathieu. 
Torchebœuf. 
Jaluzot 
Lesire. 
Caire. 
Filliout. 
Rosse. 
Carriot. 
Bedoisean. 
Chrétien. 
Gardembois. 
Barbe. 
Griachc. 
Botté. 
Noël. 
Charbny. 
Fourrey. 
BoiL 
Fourrey. 
Moury. 
Leyasseur. 
Yeillot. 
Moreau. 
Vaché. 
Roblin. 
j  Bridou. 
Sauyegrain. 
Méreau. 
Coffre. 
Guibert. 
Roy. 


▲BRONDISSBMBNT  DB  8BN8. 


Foucher. 

Deyove. 

Esprit-Roch. 

Piesse. 

Poussard. 

Lhoste. 

Brissot. 

Laurain. 

Fouet. 

Doubiot. 


Marteau. 

Derondet. 

Tonnelier.. 

Colson. 

Duboi»-B. 

Irobert. 

Cochard. 

Ducard. 

Thuiilard. 

Poollain. 


Stéphani. 

Pinet. 

Huré. 

Bouttier  J. 

Foumier. 

Froquières. 

Rémond. 

MouchoU 

Oudot. 

Layy. 

Vedel. 

PalIiT. 

Domine. 

Cazes  m. 

Brûlé  (R.) 

Chupiet. 

Hilaire. 

Grossot. 

BiLLAUT. 

Emery. 

Darlay. 

Emery. 

N. 

Demersay. 

N. 

Cailler. 

Lenief. 

Crocliot. 

Lenief. 

Brujas. 

Heurley. 
Barbier  (L.) 
Chavy. 
Manquest. 
Lemoine. 
Guillet. 
Gaudet. 
JoUy. 
Baraet. 
,  Brujas. 

Denisot. 

Pigé. 
Morel. 
Cormier. 
Crochet. 

Delmas. 

Mackéonem. 

Rellief. 

Remy. 

Delaage. 

Gumard, 

Potdeyin. 

Bassery. 

Fibvn, 

ProflU, 


Jorlin^  père. 

Jeanniot. 

Tercy. 

Malluile. 

Paris. 

Boucherat. 

Milachon. 

Boulme^n. 

Sommet. 

Imbert. 

Gauthier. 

Dansin. 

Grégoire. 

Peraijon. 

Pelletier. 

Barré. 

Notlet. 

Bérillon. 

Colson. 

Corne  bise. 

Meriet. 

Jolibois. 

N. 

Fourrey. 

Carré. 

Courtault. 

Brisedoux. 

Toulot. 

Robincau. 

Montagne. 

Larue. 

Lorin. 

Beaujean. 

Berlbelln.Vean. 
Huchara. 

TanièreQ  aillant 

Simonnet. 

Gatouillat. 

Tissier. 

Chaineau. 

Girard. 

Jorlin  fils. 

Duflot. 

Buchotte. 
Faussé. 
Paillot 
Delp). 

Letumier. 

Finot 

Bonsset,  Vivien 

Hérisson. 

Musset. 

Fauvel. 

Henry. 

Veau. 

Despradelie. 

Cavenel. 


75 


COMMUNES. 


Courgenay. 

Conrlon. 

Courtoin. 

Courtois. 

Cuy 

Dollot. 

Domate. 

E^iselles-le-Bocage 

Etigny. 

Evry. 

Flacy. 

Flenrigny. 

Foissy. 

Fontaine-la-Gailiar. 

Fouchères. 

Gtsy-les-Nobles. 

Grange-l^Bocage. 

Gron. 

Jouy. 

La  Belliole. 

La  Chapelle-sur-Or. 

LaiUy. 

La  Postolle. 

Les  Sièges 

Lixy. 

Maillot. 

Màlay-le  Roi. 

MAlay-le- Vicomte. 

Marsangis. 

Michery. 

Molinons. 

Montacher. 

Nailly. 

Noé. 

PaiUy. 

ParoD. 

Passer. 

Plessis-dn-Mée. 

Plessis-SlJean. 

PoDt-sar-Vannes. 

PoDtr«ur-YoDne. 

Rozoy. 

Saint-Aenan. 

Saint-Gléinent. 

Saint-Denis. 

St-Martin-  du-Tertre 

St-Marlin-s-Oreuse. 

St-Maurice^iix-R.-H 

Saint-Sefotin. 

Saint-Vaiérien. 

Sali^ny. 

SaTigny. 

SE3fS. 

Serbonne^. 
Sergines. 
Sognes. 
Soocy. 


Popula- 
tion. 


MAIRES. 


ADJOINTS. 


CURÉS. 


INSTITU- 
TEURS. 


806 

1185 

98 

202 

960 

522 

917 

1304 

5H 

266 

357 

574 

7«2 
405 
433 
588 
439 
736 
455 
Z\l 
558 
523 
966 
836 
50i 
415 
193 
949 
789 

1067 
325 
730 
972 
404 
404 
469 
536 
259 
476 
318 

1903 
270 
358 
712 
194 
633 
745 

1066 
446 

1059 
392 
398 

11098 

585 

1317 

347 

730 


Simonnet. 

Acier  J.-B. 

Louismet 

Naison. 

Marteau. 

Nezondet. 

Loriilon. 

i^rimauit. 

Ctiamillard. 

Viart. 

GaudiQ. 

Prin. 

Vajou. 

de  Fontaine. 

Baudoin. 

Viard. 

Poulain. 

Fouet  J.-C. 

Régnier. 

B"  de  Sere- 

CoUard[yii]o 

Lorne. 

Saviniat. 

Chevreau. 

Potin. 

Mathieu. 

Thomas. 

Godard. 

Martinean. 

Tarlois. 

Petit. 

Bavard. 

Laissiau. 

Hodry. 

Bourcier. 

Lefort. 

Goupillon. 

Chesnault. 

Lalande. 

Hesnault. 

LamydeBeanJ. 

Berlhelot. 

Masson. 

Poutean. 

Gâteau. 

Gagé. 

Payen. 

Mousard. 

Legendre. 

Claisse. 

Leriche. 

O*  de  Bres- 

[sieux 
Deligand 


Hardy.  Fouard. 

Acier  L.  F.       Gervais. 

Trabot. 

Denizot. 

Driat. 

Prieux. 

Prouteau. 

Severat. 

Duport. 

Paulard. 

Nioré. 

Savignat. 

Loison^ad.sp. . 

FayolieetOa-)  Guillerat. 

Riche,  (mien 

Ponce. 


Gouyer. 

Rivrain. 

Rémond  (m  g) 

Febvre. 

Paoli. 

Nadot. 

Neveu. 

Darlot. 


Cébert. 
Lesendre. 
Goory. 
Guénn. 


•es- 


Roze. 

Thenard. 

Fouet,  Jacq. 

Timbert. 

Delajon. 

Legrand. 

Savignat. 

Chenault. 

Gassot. 

Corjon. 

Clément. 

Pineau. 

Delécolle. 

Moutardier. 

Coppé. 

Siriau. 

Ancelot. 

Devove. 

Motus. 

Rondeau. 

Harly-Perrau 

Dechambre. 

Besnard. 

Bourgoin. 

Rolland. 

Antheaume. 

Rousseau. 

Blondot. 

Goujon  d'Or. 

Lepagnol. 

Bouy. 

Evrat. 

Chrétien. 

Vincent. 

Berlin. 

Cothias. 

VaUiant. 

Dubois. 
Vaudoux. 


Masson. 
Leroux. 
Pilon. 
Viard. 


Deny. 

Diiban. 

Denavarre. 

Maître, 

BouUé. 

Maekéonê  p. 

dEzerville. 

Fouqueau. 

ThAeneU 

Maître. 

Perreau. 

Lagrange. 

Grandjean. 

Ponce. 

Boisson. 

Douine. 

Duranton. 

Salmon. 

Mackéone. 

Jean. 

Picquùin. 

Viault. 

BùulU, 

Robert. 

ViauU. 

Pégorier. 

Moreau. 

N. 

Chenot. 

Renault. 

Crété. 

Brullée. 

Gouyer. 

Marchand. 

Michaut. 

Boucheron. 

DCBAN. 

Gibier. 
I  Martin. 

(Vaodott,  PiCBi- 
iiot.Gassbiiichi 
Barbier.BausoT 

Boudard. 

DVRAIITON. 

Favre. 
Pmnier. 


Boulogne. 

Rameau. 

N. 

N. 

Devinai. 

Heurtefeu. 

Péreladas. 

Mouturat. 

Vérot. 

Fontaine. 

Lethumier 
i  Denisot. 
(  Cbiganne,Remy 

Ducamige. 

Maugis. 

Relief. 

Aubert. 

Viault,  Guyot 

Besson. 

Vallet. 

Carré. 

Roger. 

Albaut  fils. 

Ansault. 

Boudard. 

N. 

Bernard. 

Fournerat. 

Bosserelle. 

Paris. 

Jarry. 

Higot. 

Jays. 

Lespagnol. 

Planson. 

Chassonneau 

Denisot. 

Dechambre. 

Leblanc. 

Poinsot. 

Fortin. 

Longuet. 

Cambuzat. 

Peut. 

Berlin. 

Renard. 

Bisson. 

Constant. 

Boudard. 

Parisot. 

Vissuzaine. 

Beau. 

Jutigoy. 

Rieard. 

f  Cothias. 
Régoby. 
Maille. 
Jatigny. 


76 


\ 


COMMUNES. 


Popula- 
tion. 


Maires. 


ADJOINTS. 


CURÉS. 


INSTITU- 
TEURS. 


Sabligny. 

584 

Letoffé. 

Notté. 

Poldevin. 

Heurtefeu. 

Theil. 

410 

Haudry. 

Agoust. 

Picquoin. 

Bonueau. 

Thorigny. 

856 

Vaillant,    [de 

Simonnet. 

Laproste. 

CoUin. 

Vallery. 
Yareilles. 

833 

deRocfcechoaart. 

Cahours. 

Bruakd. 

Brûlé. 

a65 

Bourdon  Th. 

Rigoureau. 

Perreau. 

Raliu. 

Yaumort. 

315 

Roche. 

Lambert. 

Poullain. 

Huchard. 

Yernoy. 

415 

Dumant. 

Yarennes. 

Rémond. 

Point. 

Yéron. 

1254 

Grenet. 

Bordelot. 

Chenot. 

Prot. 

Verlilly. 

228 

Juillet. 

Plean. 

Martin. 

Denizot. 

Yilleblevin. 

906 

Descourtis. 

Dumant. 

Croquet. 

Houpin. 

Yillebonffis. 
Yillegarain. 

624 

Terrasse. 

Bonneau. 

Champagne. 

Calié. 

289 

Duyeau. 

Charpentier. 

N. 

Lejarre. 

Yillemanocbe. 

836 

Sadron. 

Bourgoin. 

Person. 

Lamarre  fih 

YillenaYOtte. 

142 

Tesson. 

Fer  rien. 

N. 

N. 

Yilleneuve-rArch. 

1857 

Villiers. 

Geoffroy. 

Mazuc. 

Crédé. 

Yilleneuve-la-Dond. 

334 

Bezançon. 

Vallon. 

Dupire. 

Robinet. 

YilleneuTe- la-Guy. 

1881 

Lecomte. 

Regnoul. 
Sylvestre. 

Séguin 

Vivien. 

Yilleperrot. 

198 

Mondemé. 

Guérin 

Denis. 

Yilleroy. 
Yillelhierry. 

246 

N. 

Tourlier. 

Champagne 

N. 

710 

Foucber. 

Navarre. 

Labodr 

Cholat. 

Yilliers-Bonueax. 

274 

Poyau-CoU. 

Prin. 

Martin. 

Horsin. 

Yilliers-Louis. 

553 

Cotbias. 

Burté. 

Garlin. 

Thierry. 

Yinneuf. 

1464 

Chéreau. 

Cajon. 

Ballacey. 

Lallement. 

Yoisines. 

801 

Maria. 

Boulot. 

Oalmeau 

Malécot. 

ARHOIfDlSSEMBf 

fT  DE  TONNERB 

B. 

Aisy. 

461 

Thierry  Ant. 

Gallien. 

Plisson. 

Caillien. 

Ancy-le-Frand 

1839 

Martenot  A. 

Rémond  L. 

Labour. 

Montandon. 

Ancy-le-Libre. 

373 

Reddé  Jean. 

Larpin. 

Forgeot. 

Egeley. 

Annay-s-Serein. 

625 

Gautherin. 

Poitout. 

Fontanez. 

Regnault. 

Argentenay. 

232 

Marmignat. 

Houdot 

N. 

Rigolley. 

Argenteuil. 

628 

Bourguignat. 

Portier. 

Tranchant. 

Chouet. 

Arthonnay. 

668 

Léonard. 

Baillot. 

Guichard. 

Arbinet. 

Baon. 

187 

Ménétrier. 

Courtaux. 

Ferrand. 

Déon. 

Bernouil. 

211 

Truflfot. 

Forgeot. 

Bègue, 

Naudin. 

Béru. 

268 

Garnier. 

Heurley. 

Maget. 
Michaut. 

Rov. 
Leoas. 

Beugnon. 

368 

Gillot. 

Michaut. 

Butteaux. 

440 

Robert. 

Rousseau. 

Mailly. 

Jacanemier 
Brillé. 

Carisey. 

435 

Chapoulade. 

N. 

Labosse. 

Censy. 

104 

JuUien. 

Lagoutte 

N... 

Poitout. 

Chassignelles. 

406 

Chavance. 

Déon. 

Dcmonperrenx. 

Bussy. 

Châtel-Gérard. 

560 

Philipot. 

Houzard 

Pussin. 

Lemaire. 

Cheney. 

293 

Teitoris. 

Hélie 

Champenois. 

Monniot. 

CoUan. 

408 

Plait. 

Rousseau. 

Berthaut. 

Chatais. 

Commissey. 

1376 

Vaudeau 

Nancluse. 

Georges. 

Paris. 

Cruzy. 

1009 

Martenot. 

Prunier. 

Gourmand. 

Dupas. 
Yalléc. 

Cry. 

321 

Manlelet. 

Gautherin. 

Chausfoin. 

Casy. 

312 

Martenot  J.B 

VeuiUot. 

^ — 

Montandon. 

Dannemoine. 

611 

Cosson. 

Fontaine. 

Gouley. 

Bonnin. 

Dyé. 

427 

Rossignol. 

Blonde. 

Bègue. 

Cornât. 

Epineuii. 
Etivey. 

581 

Clémendot. 

Tranchant. 

Devinât. 

Sagourin. 

590 

l'etit. 

Sainte-Croix. 

Monnot. 

Chevalier. 

Fléy 

371 

Moine. 

Lemoine. 

Maget. 

Cordier. 

Flogny. 

418 

Mary. 

Paris. 

Serré. 

Noèl. 

Fresnes. 

227 

Voisinot. 

CoUin. 

Guyot. 

Yiardot. 

Fulvy. 

190 

Beau.   , 

Paris  jeune. 

Labour  (c.) 

Brigodiot. 

Gigny. 
Gland 

450 

Roy. 

Flomy. 

Perrot. 

Lambert. 

31  11  Camus. 

BatiUat. 

Fèvre. 

Noirot. 

Grimault. 

406 

iBarbier. 

Bruiey. 

Guyot. 

Malapris. 

*' 


77 


COMMUNES. 


Pop  nia- 
tion. 


MAIRES. 


ADJOINTS. 


CURÉS. 


INSTITU- 
TEURS. 


Jouancy. 

JuUy. 

Junay. 

La  Chap  -Yieille-F. 

Lasson. 

Lézinnes. 

Melisey. 

Môlay. 

MolosniéB. 

Moulins. 

Neuyy-Sautour. 

Nitry. 

Noyers. 

Nmt&sur-AnnançoD 

Pacy. 

Pasilly. 

Percey. 

Perrieny-sur-AriD. 

Pimelles. 

Poilly-sar>Serein. 

Qnincerol. 

Ravièrefl. 

Roffey. 

Rugny. 

Sainte- Vertu. 

Saint-Martin-s-Arro . 

Saint-Vinnemer. 

Sambonrg. 

Sanry. 

Senne?oy-le-Ba9. 

Sennevoy-le-Haat. 

Seirigny. 

Sonnery. 

Soumaintrain. 

Sligny. 

Tanlay. 

Thorey. 

Tissey. 

TONKBRRB. 

Trichey. 

Tronch<Ty. 

Yezannes. 

Vezinnes. 

Villiers4es-Hant8. 

Villiers-Vinenx. 

YiUon. 

Yireaux. 

ViTicrs.  - 

Yronerre. 


123 
540 
«94 
673 
385 
649 
576 
359 
605 
329 
1462 
848 
1607 
457 
478 
«03 
407 
«93 
2t5 
635 
3«8 
«283 
384 
459 
244 
339 
562 
212 
486 
312 
335 
360 
370 
421 
565 
665 
231 


Pnssin. 

Marcoult. 

Coqaard. 

Arnoult. 

Massin. 

Maupas. 

Fournier. 

Blot-Boyer. 

Moreau. 

Delalevée. 

Fournier 

Gautherin. 

Mariglier. 

Berthon. 

Langin. 

Lardin. 

YiauJt. 

Mignot. 

Saget  Louis. 

Hoppenot. 

Lanier. 

Rizier. 

Babeuille. 

Guenin. 

Boucherat. 

Vaudeau. 

Guyard. 

PAris  Charl. 

Bidault. 

Heurtefeu. 

Sebiilaut. 

Devaux. 

Chaume. 

Viault. 

Lemoine  ^. 

deTanlayOi^ 

Arbelot. 


256  Gueniot. 


4789 

2«1 
3«0 
206 
350 
545 
375 
467 
540 
420 
390 


MontreoiL 

Peut. 

Quignard. 

Matnieu. 

Carre. 

Gougenot. 

Boucheron. 

Bertrand. 

Queau. 

B.  de  Viviers. 

Dumet. 


Bethery. 

ChauYot 

Verdeau, 

Bcugnon. 

Courtin. 

Détolle. 

Godin. 

PreUt. 

Bacot. 

Marlot. 

Viault. 

Mion. 

Pichenot. 

Chevalier. 

Détolle. 

Pain. 

Bouton. 

Gelez. 

Saget  Louis. 

Boudré. 

Richebourg. 

Gauthier. 

Truffot. 

Perreau. 

Lemoine. 

Brain. 

Roy. 

PAris  Et. 

Manceaux. 

Comuelle. 

Bouzard. 

Saussay. 

Paget. 

Villaio. 

Poitou. 

Roguier. 

Menegaut. 

Yvois. 

Moucelot. 

Legris. 

Coquet. 

Cavenet. 

Malaquin. 

Pacot. 

Boucley. 

Genêt. 

Fays. 

Jouault. 

Rayer. 

Paquot. 


\ 


Coupechoux. 

Adam. 

N. 

Roux. 

Michel. 

Guinot. 

Jominy, 

Jobin. 

Golandin. 

Pillon. 

Lemoyne. 

Guillemeaa. 

Mbrlot. 

Millot. 

Gallien. 

Denit. 

Lelteron. 

Chausfoin. 

Ferrand. 

Tbierriat. 

Chayance. 

Hardy. 

Huchard. 

Vachez. 

Billiault. 

Zominy. 

Collin. 

Renaud. 

Denis. 

Déon. 

Déùn. 

Rayera  t. 

Porte. 

BO.NNETAT, 

Lombard. 
Marquot. 
Gogois, 

Lbttbron. 
Flort. 

Huchard. 

Berthaut. 

Vautrin. 

Thibaut. 

Guerbert. 

Alépée. 

Cheryaux. 

N. 

Ferrand. 


Montenotfils. 
Montenot  père. 

Patou. 

Lambert. 

Gibier. 

Nodiot. 

Perruchon. 

Fournerat. 

Renault. 

Mattrat 

Crantin. 

Senrre. 

ChamoiOi  Joi- 

Nientin.  [eherie 

Quillaut. 

N. 

Prolat. 

Paupy. 

Seurre. 

Quillaut. 

Landres. 

Braley. 

Picard. 

Tayoillot. 

Quillaut. 

Perrot. 

Séffuin. 

Ballacey. 

Farcy. 

Sebiliant. 

Fougeat. 

Guérin. 

Lesire,    Lespa- 

Couturotrgaol 

Bernasse. 

Mouillot. 

Gaze. 

Berault. 

Gauthier. 

Nottet. 

Carouzat. 

Robin. 

Humbert. 

Barbenoire. 

Charton. 

Landre. 

Heurtefeu 

PaiUot. 

Ghassin. 

Babeuille. 


78 


ADMINISTRATIONS  MUNICIPALES  DES  PRINCIPALES  VILLES. 


VILLE  D'AUXERRE. 

M.  le  baron  Mapitinbau  dbs  Chbsnbz.  G.  0.  ^ ,  ancien  conseiller  d*Éut  et  sous 
secrétaire  d'État  au  départemenl  de  la  guerre,  Maire. 

MM.  LAUBBIfT-LESSBIli  è|[(.        )  Aj'   '  M 

Plocaiid  *,  1      ^^JotnU. 

Mmbtei  du  Cwueil  municipal. 


Courot,  docteur- médecin. 
Lallemand.  greffier  en  chef  du  trib.  civ. 
Gouifier,  commissionnaire  en  vins. 
Escallier  aîné,  propriétaire. 
Flocard,  propriétaire. 
RaYault,  avoué. 
Louxoii,  propriétaire. 
Laurent-Lesseré,  négociant,  adjoint. 
Salle  atné,  négociant. 
Baron  de  Madières,  juge. 
Thiolas  (Valentin}^  propriétaire. 
Charié  ^,  juge. 
Remy,  docteur-médecin. 


Piétresson  (Léon),  notaire. 

Marie  ^^  docteur  médecin. 

Tambour,  ancien  avoué,  juge  supp. 

Legage,  propriétaire. 

Baucher,  propriétaire. 

Milliauz,  notaire. 

Roblot,  propriétaire. 

Bazot,  avocat. 

Robin,  greffier  de  lajnitlce  de  ptiz. 

Larfeoil  ^^  capitaine  en  retraite. 

Plait-Amiet,  commissionnaire  en  vins. 

Tonera,  notaire. 

Lpfévre,  géomètre. 


M.  Joly,  receveur  municipal,  rue  Martineau. 

Personnel  de  la  Mairie  «TAuxerre. 

MM.  Nodot,  secrétaire  en  chef.  |MM.  Clerseau,  chefdebur.de  Tétat  civil. 

Trico.  chargé  de  la  comptabilité.     I  ZincK,  chef  du  bureau  militaire,  des 

Frontier,  employé.  |  contributions  et  des  subsistances. 

M.  Métrai,  architecte-voycr,  conducteur  des  travaux  communaux. 
Police  administratm,  municipale  et  judiciaire, 
M.  Gabriel  (Léon-François),  commissaire  cantonal  de  police. 

Agents  de  police. 


MH.  Renard,  sec.  du  bureau  de  police. 
Huot,  planton  en  permanence. 


Foumouz,  chargé  de  la  sect.  de  TK. 
Potenot,       —  —     N.-E. 

Rémond,       —  —     S.-E. 


Le  bureau  de  police,  à  la  mairie,  est  ouvert  au  public,  tous  les  Jours,  depuis 
heures  du  matin  jusqu'à  l'heure  de  la  retraite. 

Babnlaud,  appariteur  des  pompes  funèbres. 
Gardes  champêtres. 


IfM.  Cadot,  brigadier. 


MM.  Jousseau, 
Filloux, 
Lemain, 


) 


gardes. 


Abattoir  puJbUc:  MM.  Réméré,  inspecteur;  Irr,  receveur,  et  Dyé,  concierge. 

VILLE  D'AVALLON. 
MM.  Febyue,  Maire. 


MM. 


Membres  du  Conseil  municipal. 


Febvre,  membre  du  conseil  général. 
Bethery  de  La  Brosse,  anc.  prés,  du  tr.  c. 
Tircuit,  architecte. 
Conturat,  banquier. 


Quatreyaux,  médecin. 
Caillât,  ancien  négociant. 
Desnoyers,  conduct.  faisant  fonct.  d'ing. 
Richard,  propriétaire. 


79 


Rousseau,  juge  de  paix. 
Gally  Gis,  marchand  de  bois. 
Camus,  cultivateur. 
Nageotte,  tanneur. 
Bierge,  propriétaire. 
Artbault,  propriétaire. 
Thibault,  juge. 
Ricard,  procureur  impérial. 
Bidault,  juge  d'instruction. 


Thébault,  propriétaire. 

Vigoureux,  négociant. 
Rameau,  ancien  notaire. 
Leclerc,  avoué. 
Thierry,  pharmacien. 

Radot,  receveur  municipal. 
N...,  commissaire  de  police 
Burlot,  archilecte-voyer. 


YILLE  DE  JOIGNY. 


HM.  CouTVRAT,  membre  du 
N.  Chbzjban. 
Lavollkb, 

MM.  Membres  du 

Feneux-Gailliout,  entrepreneur. 
Lerebvre-Devaux,  ancien  juge  de  paix. 
Bertin,  confiseur. 
Berlhe-Havard,  ferblantier. 
Durand-Gailliont,  rentier. 
Bouriaoes,  rentier. 
Perrier-Crodeau,  propriétaire. 
Petit-Moreau,  entrepr.  de  bâtiments. 
Benoit-Courtois,  pharmacien. 
Sévenat  Paul,  propriétaire. 
Ghaudot,  notaire. 
LavoUée-Jubin,  a4joint. 
Picard^rèné,  propriétaire. 
Epoigny,  notaire. 


conseil  général,  Maire. 

Comeil  municipal, 

I  Coqoard,  employé  de  l'enregistrement. 
I  Bouron,  ancien  maire. 

Roblot.  architecte. 

Frécauh-Edme,  propriétaire. 

Meignen  Amédée,  propriétaire. 

Peyron,  rentier,  anc.  carrossier. 

Vaasse,  docteur  médecin. 

N. 

Ricard,  secrétaire. 
Cochet,  receveur  municipal. 
Roffemond,  commissaire  de  police. 
Letort,  architecte. 


MM. 


VILLE  DE  SENS. 
MU.  DBUGAim  ^^    Maire, 

Membres  du  Conseil  municipal. 


Deligand,  avocat. 

Pleau,  md  de  bois,  prés,  du  trib.  de  com. 

Parent  ^,  architecte. 

Dubois,  avocat,  ancien  notaire. 

Gomisset  Auguste,  négociant. 

Açdenier,  propriétaire. 

Giguet,  propriétaire. 

Petipas,  notaire. 

Boncrand-Comperat,  propriétaire. 

Délions-Dufour,  propriétaire. 

De  Ghauveau,  docteur-médecin. 

Mancel,  propriétaire. 

I^ovent,  avocat-avoué. 


Vaudoux,  négociant. 
Tourneur,  architecte. 
Picnon  ^,  ancien  avoué,  jage  supp. 
Pille  «fif,  mgénieur  de  la  navigation. 
Mortier,  oéeociant. 
Querelle,  fabricant  de  rasoirs. 
Lallier,  président  du  tribunal  civil. 
Berthelin,  ancien  avoué,  juge  supp. 

Laude,  receveur  municipal. 
Louvet,  commissaire  de  police. 
Lasnier^  secrétaire  en  chef  de  la  mairie 
Darmesin,  architecte-voyer. 


TILLE  DE  TONNERRE. 

MM.  MoNTRBuiL.  Maire. 

moucelot, 
Legris, 


I  AdjoifUs. 


MM.  Membres  du  Conseil  municipal. 

Rathier,  avoué.  Bazile  Auguste  ^,  officier  en  retraite. 

Dormois  Camille,  économe  de  lliospiee.       Colin,  inspecteur  des  écoles. 
Diard  Albert,  mécanicien.  |  Roy-Viara,  propriétaire. 


80 


Lemaire-Prieur,  fabricant  de  tan. 
Roze,  juge  d'instruction. 
Heroguer,  ju^e  de  paix. 
Hardy,  propriétaire. 
Delorme-Bourgeois. 
Thoroas-Ctiapput,  propriétaire. 
Rétif,  président  honoraire. 
Saintot,  propriétaire. 
Vébre,  confifseur. 


Munier-Portier,  vigneron. 
Prévôt,  bananier. 
Thierry,  vétérinaire. 
Perruchon,  filatcur. 

Garrel,  receveur  municipal. 
Loreuil,  commissaire  de  police. 
Ravaux,  secrétaire  de  la  mairie. 


VILLE  DE  VILLËNEUVE-SUR-YONNE. 


MM.  BlSSONNlER, 

Bridou, 

SADVEGRAUf, 

Benoist, 


Main. 
\  AdjainU. 
Secrétaire 


MM. 

Bally,  médecin. 
Bridou,  pharmacien. 
Sanvegrain,  marchand  tanneur. 
Bacheiet,  maître  tanneur. 
Bondoux,  marchand  de  bois. 
Fontaine,  maréchal. 
Bridou.  directeur  des  coches. 
Duru,  commissionnaire  en  vins. 
Pichot,  propriétaire. 
Beiançon,  propriétaire. 
Valoitin,  cultivateur. 
Lenfant,  propriétaire. 
Gillet,  docteur  en  médecine. 


Membra  du  Conteil  munieipal. 

Boudet.  directeur  des  postes. 
I  Richard,  commissionnaire  en  vins. 
,  Fontaine-Vergelot,  maitre  bottier. 
.  Guillet,  marchand  de  bois. 
;  Gallon,  propriétaire. 

Putois,  propriétaire. 
1  Barde- Ver^elot,  propriétaire. 
i  C  baudet  père,  propnétaire. 
1  Pathier,  commissionnaire  en  vins. 
IN. 

Benotft,  secrétaire  delà  mairie. 
Poirier,  commissaire  de  police. 

ARCHITECTES  DÉPARTEMENTAUX. 


Piépln,  à  Auxerre. 
Tircuit,  à  Avallon. 
Grégoire  Roux,  à  Joigny. 


Tourneur,  à  Sens. 
Perruchon,  à  Tonnerre. 


CONSEIL  DÉPARTEMENTAL  DES  BATIMENTS  CIVILS. 

Réorganisé  par  délibération  du  conseil  général  de  l'Yonne,  dans  sa  session  do  1857. 

MM.  Mondotde  Lagorce,  ingénieur  en  chef  des  ponts  et  chaussées  en  retraite,  pré- 
sident. —  N.,  secrétaire.  —  Dondenne,  architecte,  anc.  professeur  au  collège 
d'Auxerre.  —  Piéplu,  architecte  du  département.  —  Boucheron,  agent-voyer 
central.  —  Desmaisons,  conducteur  principal  des  ponts  et  chaussées.  — 
Dantin,  serrurier  mécanicien. 


ASILE  DÉPARTEMENTAL  DES  ALIÉNÉS. 

L'Asile  départemental  de  PYonne,  destiné  au  traitement  des  malades  des  deux 
sexes  atteints  d'affections  mentales,  nerveuses  ou  convulsives,  est  construit  sur  un 
plan  et  dans  des  proportions  répondant  aux  principales  indications  de  la  science. 
Ce  qui  en  fait  un  type  modèle,  c'est  qu'en  donnant  satisfaction  aux  exigences  du 
moment,  il  peut  facilement  se  prêter  aux  progrès  dont  Texpérience  pourra  plus 
tard  faire  sentir  la  nécessité.  Si  l'harmonie  des  conslnictions  en  rend  l'habitaiion 
agréable  et  exerce  sur  les  malades  l'influence  la  plus  favorable,  l'administration  ne 
néglige  rien  pour  que  l'organisation  du  service  intérieur  réponde  à  tous  les  besoins. 

Cet  établissement  renferme  environ  400  malades,  dont  la  plus  grande  partie 
appartient  au  département  de  l'Yonne  aux  frais  duquel  il  a  été  construit. 

Des  pavillons  spéciaux  offrant  tout  le  confortable  possible  sont  destinés  aux  pen- 
sionnaires qui,  entièrement  isolés  des  malades  au  régime  commun,  rencontrent 
les  avantsges  des  meilleures  maisons  de  santé  de  la  capitale  unis  aux  sérieuses 
garanties  légales  d'une  administration  régulière. 


81 

Commùiion  de  turveillanee. 

MM.  le  Baron  de  Madières,  juge  d'instruction,  président, 
le  Baron  Martineau  des  Ghesnez,  maire  drAuzerre. 
Mathieu,  ancien  avoué,  administrateur  provisoire  des  Aliénés 
Laurent-Lesseré,  adjoint  au  maire  d'Auxerre. 
Bonneville,  ancien  conseiller  de  préfecture,  secrétaire. 

Administration. 

Directeur,  médecin  en  chef  :  MM.  Poret,  doct.  en  médecine. 

Médecin-adjoint  :  Pirouz,  doct.  en  médecine. 

Chirurgien  :  A.  J.-B.  Marie,  docteur  en  médecine. 

Interne  en  médecine  :  Prévost. 

Interne  en  pharmacie  :  Designolle  fils. 

Pharmacien  honoraire:  Sallé-Frémy. 

Receveur  :  Dautun  aîné,  rue  Gochois,  n*  19. 

Econome  :  Designolle,  à  TAsile. 

Secrétaire  :  Langiade,  rue  Gochois,  n**  16. 

Chapelain  :  M.  Duru,  rue  de  Paris,  n<*  129. 

Commis  d'économat .  Chevallier, 

Surveillant  en  chef  :  Allons  ;  surveillante  en  chef  :  Mlle  Brevelet. 

Garde-magasins:  Fonmier. 

Le  service  intérieur  et  les  soins  personnels  à  donner  aux  malades  sont  confiés  i 
des  employés  éprouvés  qui,  sous  rimpulsion  des  chefs  de  service,  assurent  nne 
surveillance  permanente,  active  et  intelligente  en  même  temps  qu'exclusive  de 
toute  coercition  irritante.  Une  décision  préfectorale  du  5  novembre  1861  a  fixé  le 
cadre  de  ce  personnel  de  manière  à  satisfaire  à  toutes  les  indications  du  service. 

Un  rè^ement  approuvé  par  S.  E.  M.  le  Ministre  de  l'intérieur  régit  et  détermine 
tous  les  détails  du  service  administratif  et  médical. 

Placementi  d^offlee. 

Les  malades  qui,  dangereux  pour  la  sécurité  publique,  ne  peuvent  pas  payer  le 
prix  de  pension  fixé  par  le  règlement,  sont  admis  dans  l'Asile  sur  un  ordre  dn 
Préfet  qui  détermine  les  conditions  de  cette  admission.  Il  en  est  de  môme  des  indi- 
gents qui,  sans  être  immédiatement  dangereux,  réclament  cependant  un  traitement 
spécial.  (Art.  18  et  25  de  la  loi  du  30  juin  1838.)  Dans  les  deux  cas,  la  demande  de 
la  famille  ou  du  maire  adressée  au  Préfet  doit  être  accompagnée  : 

1"  De  l'extrait  de  naissance. 

2*  D'un  certificat  de  médecin  constatant  l'opportunité  ou  la  nécessité  du  pla- 
cement. 

Placementi  volontaires. 

Les  malades  dont  le  placement  est  demandé  par  les  fiimilles,  à  la  condition  de 
payer  directement  le  prix  de  leur  pension,  sont  admis  par  le  Directeur  de  l'Asile 
auquel  doivent  être  préalablement  remises  les  pièces  ci-après  indiquées,  conformé- 
ment à  l'article  8  de  la  loi  du  30  juin  (838  : 

I*  Une  demande  d'admission  contenant  les  noms,  prénoms,  âge,  profession  et 
domicile  tant  de  la  personne  qui  la  forme  que  de  celle  dont  le  placement  est  ré- 
clamé et  l'indication  du  degré  de  parenté,  eu  à  défaut,  de  la  nature  des  relations 
qui  existent  entre  elles.  La  demande  sera  écrite  et  signée  par  celui  qui  la  formera 
et  visée  par  le  Maire.  S'il  ne  sait  pas  écrire,  elle  sera  reçue  par  le  Maire  qui  en 
donnera  acte. 

Si  la  demande  d'admission  est  formée  par  le  tuteur  d'un  interdit,  il  devra  joindre 
à  l'appui  un  extrait  du  jugement  d'interdiction. 

Cette  demande,  écrite  sur  papier  timbré,  contiendra  en  outre  rengagement  de 
payer  la  pension  au  taux  fixé  par  le  règlement  pour  la  classe  dont  la  famille  aura 
fait  choix  et  d'acquitter  tous  autres  frais  en  dehors  du  régiiie  ordinaire,  tels  que 
tabac,  fournitures  diverses,  chauffage  et  éclairage  particuliers,  entretien  du  trous- 
seau. 

.  2*  Un  passeport  on  tonte  autre  pièce  destinée  à  constater  l'identité  tant  du  malade 
que  de  la  personne  qui  le  place. 

d*  L'extrait  de  naissance. 


83 


4*  Un  certiflcat  d'un  docteur  en  médecine  consUtanl  l'état  mental  de  la  personne 
à  placer,  indiquant  les  particularités  de  sa  maladie  et  la  nécessité  de  faire  traiter 
la  personne  designée  dans  un  établissement  d'aliénés  et  de  l'y  tenir  renfermée. 

Ce  certificat,  écrit  sur  papier  timbré,  doit  contenir  tous  les  renseignements  pro- 
pres à  éclairer  sur  l'urigine,  la  marche  et  la  nature  de  la  maladie. 

Classes  di  pensum. 

L*Asile  d'aliénés  de  rvonne  admet  quatre  classes  de  pensionnaires,  dont  le  prix 
de  journée  est  fixé  ainsi  qu'il  suit  :  Première,  6fr.  60  c;  Seconde»  3  fr.30c.;  Troi- 
sième, 2  fr.;  Quatrième,  1  fr.  15  c. 

Le  pensionnaire  de  première  classe  a  constamment  une  personne  spécialement 
chargée  de  tuus  les  soins  que  réclament  son  état  et  les  indications  du  traitement. 
Dans  la  2*  classe,  les  malades  ont  également  une  chambre  particulière,  mais  sans 
ser\ice  spécial  (un  surveillant  pour  quatre  malades.) 

Le  résime  alimentaire  sain,  varié  et  approprié  aux  besoins  de  chacun,  varie 
suivant  les  classes  de  pension. 

La  pension  se  paie  a'avance  par  trimestre  ou  par  mois  entre  les  mains  du  Rece- 
veur de  l'Asile  auquel  on  peut  en  faire  parvenir  le  montant  soit  en  un  mandat  sur 
la  poste,  soit  en  effets  non  sujets  à  l'escompte. 

Les  malades  peuvent  être  visités  par  leurs  parents  on  tuteurs,  en  présence  d'un 
employé  de  la  maison,  si  toutefois  cette  visite  a  été  autorisée  par  le  médecin. 

Les  visites  ont  lieu  au  parloir.  Les  personnes  qui  ne  seraient  pas  connues  dans 
l'établissement,  ne  seront  admises  à  visiter  les  malades  qu'après  avoir  représenté 
l'autorisation  des  parents  on  tuteurs  qui  ont  réclamé  le  placement  dans  la  maison 
ou  une  attestation  régolière  des  autontés  locales  constatant  leur  identité  et  leurs 
rapports  de  parenté  avec  les  malades. 

HOSPICES. 

Comités  graiuits  de  eonsuUatimis 

Créés  en  exécution  du  décret  du  7  messidor,  an  IX,  pour  les  cinq  arrondissements* 

i  Gcetschy. 


Arrondissement 
d'Auxerre, 


Chérest. 
Lepère. 

N. 


d'Avallon, 


{ 


de  Joigny, 


de  Sens, 


de  Tonnerre, 


( 

{ 


Delamontagne. 

Beaujard. 

Pignon. 

Provent. 

Landrv. 

Moucelot. 

Rathier. 

Hamelin. 


Houdaille. 

Malot. 

Guillier. 

HOSPICES  COMMUNAUX. 
L'oraanisation  et  l'administration  des  hospices  ont  été  réglées  par  la  loi  dn  7  août 
1851  et  le  décret  du  23  mars  1852.  Les  commissions  administratives  sont  composées 
de  5  membres  nommés  par  le  Préfet,  non  compris  le  Maire,  qui  est  président  de  droit. 

COMMISSIONS  ADMllflSTEATlVItS. 

Dondenne,  architecte. 

A VALLON. 

Béthery  de  la  Brosse,  ) 

Robert-Baudenet,  1 

Rousseau,  >  administrateurs. 

Darcy,  curé.  I 

Ricard,  / 

BiUardbn,  secrétaire. 

Radot,  receveur. 

JOIGM'. 

Damien  c.  de  St-André,  < 

Chaudot, 

Grost  Jean-Bantlstei    }  administFiteurs. 

Lefebvre  Charles, 

Colomb,  avoué, 


AUXEERE. 

Le  Maire,  président. 

Charié, 

Mondot  de  Lagorce, 

Sauvalle,  atné, 

Larf'euil. 

Tambour. 

LeMuel,  économe. 

Barbier,  secrétaire. 

Puissant,  receveur. 

Paradis  et  Courot,  médecins. 

Marie,  chirurgien. 

Rémj,  chirurgien-adjoint. 

Salle-Frémv,  phannacien. 

Boutraia,  chapelain. 


administrateurs. 


83 


LefebTre,  économe  et  secrétaire, 
Rosapelly,  receTcnr. 


SENS. 

Leclair  Simoa, 

Carlier, 

Vérot  Léonard, 

Laude, 

Darnay, 

Petjpas. 

Gamjer,  chapelain. 

Drouin,  économe  et  secrétaire. 

Lederc,  receveur. 


▼BimfeifTdN. 


administrateurs. 


TOIfNKBBE. 

Hardy, 

Belnei, 

Rétif, 

Siraodin, 

Colin  Charles, 

Camille  Dormois,  économe. 

RoUand,  recereur. 


administrateurs. 


CHABLIS. 


Dncbé, 

DaTid, 

Albanel  Constantin, 

Mottot, 

Miaulant, 

Regnault,  receveur. 


administrateurs. 


conisoN. 


administrateurs. 


Taupin, 
Carré, 
Louzon, 
Petit, 

Qoerquelin,  curé, 
Cliquet,  receveur. 

caAVAN. 

NicoUe, 

Quillaut, 

Poogny, 

Nioré, 

Rehoors, 

Regnard,  receveur. 

SAINT-FLOaBNTlN. 

Leelere  de  Chaopf  oberti 
Espinas, 

Roxé,  j  administrateurs. 

Voirm,  curé. 
Bonnet, 
Jozon,  receveur. 


administrateurs. 


Chevallier, 
Mignot, 
Duchène, 
Bourdiilat, 
RigoUet  Augustin, 
Regnard,  receveur. 

VtfzXLAT. 

Sergent,  curé, 

Regnault, 

Fourneron, 

Roglet, 

Deroay, 

Cardinal,  receveur, 

BEiniow. 

Grandvilliers, 
Guillot, 
Hervey, 
PouiUot. 

Larboaillat,  ouré, 
Chardon,  receveur. 

sAiirr-FARGsatr. 

Dhumez, 

Jacquemier, 

Toutée, 

ITarquis  de  Boisgeliil, 

Rémond, 

Dorliac,  receveur. 

SADIT-JULIlIlf. 

Billaultj  curé, 
Bourgom  Robillard, 
GiUet  Claude, 
Cassemiche, 
Bezançon  Jules, 
Larcena,  receveur. 

VILLBNBUVB-Sna-TOimE. 

Denizot,  curé,  ^ 

Guyon  Alexandre.  I 

Hesme,  > 

Piat,  ( 

Jubin,  J 
Giraud,  receveur. 

IfOTBBS. 

Maison, 
Dupêcbé, 

Merlot,  curé  doyen, 
Challan  Stanislas, 
Millot  Marcel, 
Petit,  receveur. 


administrateur» 


>  administrateurs. 


administrateurs 


administrateurs. 


administrateurs. 


administrateurs. 


itdmittistratemrs. 


SERVICE  DES  ENFANTS  ASSISTÉS. 

S„*îroi*i*^^^^î?i*-^**'*  ?**""  d'exposition,  à  Auxerre,  Joigny,  Sens  et  Tonnerre. 
i«li  i^  ^^^'  ^^«"<>npnf.Par  le  Conseil  Général  de  l'Yonne,  dans  sa  session  de 
«w,  M.  le  ministre  de  intérieur  a  ordonné  la  fermeture  des  tours  de  Sens,  Joitfny 
et  Tonnerre,  et  la  surveillance  de  celui  d'Auxerrc.  Le  même  Conseil  a  décidé  en  1851 
que  des  bureaux  d  admission  seraient  créés  dans  tous  les  chefs-lieux  de  sous-préfec- 


84 


tures.  Dans  sa  session  de  I8£^,  le  Conseil  Général  a  demandé  la  suppression  du  tour 
surveillé  d'Auxerre,  le  seul  qui  restât,  à  partir  du  1*' janvier  1858,  et  son  remplace- 
ment par  un  bureau  d'admission. 

M.  Salvaire,  inspecteur  du  service  pour  le  département. 

Bureaux  d'admission, 

AuxERRE.  —  MM.  le  baron  Martineau  des  Chesnez,  président:  Mondot  de  Lagorce, 
vice-pr.;  le  Procureur  Impérial,  le  chapelain  de  l'Hôtel-Dieu;  Bazot,  avocat; 
l'Inspecteur  départemental;  Barbier,  secrétaire. 

Ce  bureau  propose  les  admissions  pour  les  arrondissements  d'Auxerre,  Avallon 
et  Tonnerre. 
JoiGMT.  —  Le  Sous-Préfet,  président  ;  Lefebvre-Arrault,  vice-président;  le  Procureur 

Impérial;  Calmus,  curé  doyen  de  St-Jean;  Ragobertj  Lefebvre-Mocquot,  secrétaire. 
Sens.— Le  Sous-Préfet,  président;  le  Procureur  Impérial,  vice-pr.;  l'aumônier  de  Thos- 

pice  ;  Beliière-Lamotte,  Cretté,  MemJsres  du  bureau  de  bienfaisance  ;  Ribault,  sec. 

PRISONS  DU  DÉPARTEMENT. 

M.  Dufresne  ^^  ancien  commandant  de  gendarmerie,  directeur. 

PÉNITENCIER  DÉPARTEMENTAL. 

MM.  Hélène  Victor  Ed.,  gardien  chef. 

Lemoine  et  Lanne,  gardiens  ordinaires. 

Raysié,  gardien-portier. 

Femmes  Hélène  et  Lemoine,  surveillantes. 
MM  l'abbé  Duru,  aumônier. 

Paradis  et  Courot,  médecins. 

MAISON  D'ARRÊT  D'AUIERRE  (Cour  du  Prétoire). 

MM   Schilling,  gardien  chef  |  Courtois,  gardien-portier. 

Mme  Schilling,  surveillante  du  quartier  des  femmes. 
M.  Dionis  des  Carrières,  médecin. 
M.  Fortin,  aumônier. 

COMMISSIONS  DE  SURVEILLANCE  DES  PRISONS 

Créées  par  ordonnances  royales  des  9  avril  1810  et  25  juin  1823. 

MM.  ÀUXRRRB.  I  Emery,  père. 

Le  Préfet,  président.  Rivaille,  receveur  parliculier. 

Le  Maire  oe  la  ville  d'Auxerre, 
Le  Président  du  Tribunal  civil. 
Le  Procureur  impérial. 
Challe,  avocat,  membre  du  Cons.  Général. 
Fortin,  curé  de  Saint-Etienne. 
Flocard^  propriétaire,  adjoint  au  maire 
Bonneville,  propriétaire. 
Bon  Demadières,  juge  d'instruction. 


Chérest,  avocat. 

AVALLON. 

Le  Sous-Préfet. 

Le  Président  du  Tribunal  civil. 
Le  Procureur  impérial. 
Darcy,  curé  doyen. 
Rousseau,  juge  de  paix. 
Malot,  avocat. 

JOIGNT. 

Le  Sous-Préfet. 

Le  Président  du  Tribunal  civil. 
Le  Procureur  impérial. 
Caimus,  curé  arcniprêtre. 

N... 


SEKS. 

Le  Sous-Préfet. 

Le  Président  du  Tribunal  civil. 

Le  Procureur  impérial. 

L'abbé  Cariier. 

Délions-Dufour. 

Deligand. 

Hermann. 

Dubois. 

Laroche. 

liellière-Lamotte. 

TONNSRRR. 

Le  Sous-Préfet. 

Le  Président  du  Tribunal  civil. 
Le  Procureur  impérial. 
Letteron,  curé  doyen. 
Rendu,  propriétaire. 
Siraudin,  propriétaire. 
Roze,  juge  d'instruction. 
Marquis,  médecin. 
Champenois,  aumônier. 


85 
SECTION  11- 

ADMINISTRATION   ECCLÉSIASTIQUE. 


DIOCESE  DE  SENS. 

Ce  diocèse  a  été  formé  d'une  partie  des  anciens  diocèses  de  Sens,  Auxerre, 
Langres  et  Autnn. 

L\ArcheYéqne  de  Sens  porte  le  titre  d'Evèqne  d'Auxerre,  primat  des  Gaules  et  de 
Gennaoie. 

La  métropole  de  Sens  compte,  depuis  Samt-Savinien,  III  prélats,  dont  19  sont 
réTérés  comme  saints,  10  ont  été  cardinaux,  et  un,  Pierre  Roger,  a  été  Pape,  sous 
le  nom  de  Clément  VI. 

L'Archevêque  de  Sens  a  pour  suifragants  les  éTèqoes  de  Troyes,  Neters  et 
Moulins. 

Mgr  Mellon  Jolly^^,  archevêque  de  Sens,  évêque  d'Auxerre. 

Vieairet  généraux,  MM.  Lacroix,  clerc  consist.  de  France  à  Rome. 


Titulaires  :  Roger,  Sicardy,  N. 

Honoraires  :  Lallier,  Grapinet,  Pichenot> 
£oyer,Mourrut,  sup.  du  gr,  séminaire. 


Secrétariat  général,  MH. 

Sicard^,  vicaire  général,  secret,  général 
Grandjean,  pro- secrétaire. 


CHAPITRE  MÉTROPOLITAIN. 


CHAHOINIS  TITULàlHBS. 

MM. 

Petitier,  Grapinet,  Aubert,  Lallier  > 
Carlier  j((,  Picnenot,  Morel,  Michaut, 
Yidot,  Hunot. 

CHAHOINES  HOXORAIBKS^ 

David,  anc.  curé  de  Fontenay-aux-Roses. 
Lalment,  prêtre  sacristain. 
Cas8eD)iche,  doyen  de  Saint  Maurice. 
Bernard,  curé  doyen  de  St-Eus.  d'Auxerre. 
Sergent,  doyen  de  Vézelay. 
Fortin,  archiprétre  d'Auxerre. 
Calmus,  archiprétre  de  Joigny. 
Grossot,  doyen  de  Saint-Fargeau. 
Millon,  auper.du  petit  sémin.  d'Auxerre. 
Henrion,  curé  doyen  de  Bléneau. 
Sicard,  curé  doyen  de  Saint-Sauveur. 
Robin,  ancien  curé  doyen  de  Vill.-l'Arch. 
Gonrmant,  curé  doyen  de  Cruzy. 
Dondaîne,curé  doyen  de  Coul.-s.-Yonne. 
Darcy,  archiprétre  de  St. -Lazare  d'Aval. 
Lidove,  dess.  de  Cosnac  (diocèse  de  Tulle)  I 


Lacroix,  clerc  consistorial  de  France  à 

Rome. 
Lebâcheur,  vicaire  général  de  Séez. 
Desloges,  ancien  curé  de  Notre-Dame  de 

Melun,  diocèse  de  Meaux. 
Denizot,  doyen  de  Villeneuve-sur-Yonne. 
Soulbieu,  secret,  gén.  de  l'évêché  de  Séez. 
Filleul,  vicaire  général  de  Séez. 
Baugé,  ancien  vicaire  général  de  Séez. 
Henry- Vaast,  doyen  de  Quarré-les-Tombes 
Larfeuil,  curé  de  St-Pierre  à  Auxerre. 
Boisselier,  doyen  de  Cerisiers. 
Delaagc,  doyen  de  Chéroy. 
Jay,  curé  de  Saint-Thibault  (Joip^). 
Laureau,  directeur  du  petit-sémmaire. 
Ferrey,  professeur  au  j^tit-séminaire. 
Duni,  aumônier  de  l'Asile  des  aliénés. 
Letleron,  archiprétre  de  Tonnerre. 
Brissot,  curé  de  Saint-Pierre  de  Sens. 
Brullée,  aumûnier  de  Sainte-Colombe. 
Choudev,  aumônier  du  Lvcée. 
Voirin,  'doyen  de  Saint-Fiôrentin. 
Sennequier,  doyen  de  llsle. 
Huot,  id.     de  Couianges-la-VIn. 


MAISON  DES  PRÊTRES  AUXILIAIRES, 

A  .POIITIGNT. 

.  Boyer,  supérieur.  lOf.  Potherat. 

Massé.  Robert. 

Bernard  (Albert).  Labour. 

Danjou.  Bernard  (Théobald). 

Bourbon.  |         Laproste. 

Succursale  de  Sens  :  MM.  Cornât,  Barbier. 


86 


GRAND  SiHINÂIRE   MOGÉSAIN. 
mrigépar  MM»  dé  SaintrLaxare. 


MM.  Mourrnt,  supérieur, 

Valette,  professeur  de  morale. 
d'Addosio,  professeur  de  dogme. 


Tagliany,  professeur  de  philosophie. 
Bessières,  prof,  d'hist.  et  d'éloq.  sacrée. 
Berge,  économe  et  prof.  d'Ecrit,  sainte. 


SECTION  m. 


ADMINISTRATION   DE  LA  JUSTICE. 


COUR  D'ASSISES  DE  L*YONNE. 

La  Cour  d'assises  de  IToane^  ainsi  que  eella  de  chaque  département,  est  com- 
posée :  V  d*on  Conseiller  à  la  Cour  Impériale  de  Paris,  délégué  pour  la  pré- 
sider ;  2<*  de  deux  Juges  désignés  parmi  les  présidents  et  juges  du  Tribunal  d*Au- 
xerre  ;  3«  du  Procureur  impérial  prés  le  Tribunal  civil  ;  4»  du  Greffier  du  même 
Tribunal. 

Les  sessions  de  la  Cour  d'assises  sont  trimestrielles. 


TRIBUNAUX  DE  PREMIÈRE  INSTANCE. 


TRIBUNAL  D  AUXBRRB. 

MM.  Tonnellier^,  président 

Leblanc-Do  Yernoj,  vice-président. 
Baron  Demadiéres^  Juge  d'instrnct. 
Marie 


Gharié  ^ 

Cotteau 

MéUiHe 

Tambour 

Chariot 


juges. 


I  juges  suppléants. 


ParquH. 

MM.  Courant,  procureur  impérial. 

Berard  des  Glajtuz     )  •nk.iiinu 
Blanqnari  des  Salines  i"'*''»'*^"*'' 

Greffe. 

MM.  Lallemand,  greffier  en  chef. 

Ce  tribunal  se  divise  en  deux  Chambres 
qui  se  renoaTelient  chaque  année. 


DIYISIONDBS  CHAMBRES  POURL  ANNEE 

1862-1863. 

Première  chambre. 
(Affaires  civiles,  ordres  et  contribatioss.) 

Mardi  et  Mercredi  à  midi. 
ATaudienoe  du  mercredi,  expédition 
des  affaires  sommaires. 

Les  affaires  de  renregistrement  et 
toutes  autres  dites  de  bureau  ouvert  sont 
jugées  de  quinxaine  en  quinzaine  à  Tau- 
dience  du  msrdi. 

MM.  Tonnellier,  président. 

Baron  de  Madières,  juged*instruc. 

Tambour,  juge-suppléant. 
Lallemand,  greffier  en  chef. 

Deuxième  chambre. 

(Affaires  de  police  corr.;  appels  de  simple  police; 
affaires  civiles  renvoyées  par  le  président.) 


87 


Jeodi  et  vendredi  à  midi. 

Le  jeadi  :  eodietice  de  police  leorree- 
tionnelie  pour  les  affaires  à  la  requête 
do  procureur  impérial, et  des  administra- 
tions publiques  ;  appels  de  simple  police. 

Le  vendredi  :  affaires  civiles  renvoyéet . 
Audiences  des  criées  et  affaires  de  po- 
lice correctionnelle  à  requête  de  parties 
civiles. 

MM.  Leblano-Dovernoy,  vice-président. 
Métairie,  )  . 
Cotteau.  )  J"^®** 
Chariot,  Juge  suppléant 
Ythier^  commis-grei&er. 

Àvoeais, 

Lescnyer      Lepére 

Ribiére  Berthelot 

Chérest  Savatier-Laroehe  fils. 

Michelon  L.  Remacle,  stagiaire. 

CONSEIL   DE    L'OEDEB. 

Ribiére,  bâtonnier 
Lepére,  secrétaire 
Letcayer 
Chérest 

Micheloo. 

Avoués, 

Gniblin,  rue  Neuve 
Challe  J.,  rue  Soufflot 
Martin,  rue  de  la  Monnaie 
Mocquot,  rue  SouiBot 
Ravault>  rue  du  Temple 
Ledoux,  rue  de  la  Monnaie 
Cabasson,  rue  Neuve 
Momon,  me  Fromenteau 
Marmottant,  rue  de  Paris. 

CHAMBRE   DES  AVOUES. 

Ravault,  président 
Momon,  sjndic 
Challe,  rapporteur 
Marmottant,  secrétaire. 

TBIBUNAL  d'aTALLON. 

De  Roys,  président 
Bidault,  juge  d'instruction 
Thibault,  juge 
Dodoz,  juge  suppléant. 

Parquet. 

Ricard,  procureur  impérial 
Faalqtiier,  substitut. 

Grtffe. 
Carmagnol,  greffier 
De  Porcade,  commis  greffier 
jown  d'audience.  Mardi,  mercredi,  jeudi. 


Aooeaii, 
MM.  Brunet,  bâton.     Guillfer 

Malot  Hoitdaille-Anbert 

Lottin,  père         Houdaille  Paul 

Avcués, 

Hérardot  Pînon 

Leclerc  Poulin 

Lottin  Fèvre 

Febvre,  avoué  honoraire. 

CHAMBRE    DES  AYOUÏS. 

Leclerc,  président 
Poulin,  syndic 
Lottin,  rapporteur 
Pinon,  secrétaire, 

TBIBUNAL  DB  JOIGNY. 

Leclerc,  président 
Baron,  juge  d'instruction 
Gauné,  juge 
Poinsot,  juge  suppléant. 

Parquet, 

Brissout  de  Barneville,  proc.  imp. 
Bernard,  substitut 

Greffe, 

Hesme,  greffier, 

Labaisse  et  Gey,  commis  greffiers, 
/ours  itaudienee.   Le  Tribunal  civil,  le 

mercredi  et  jsudi,  âmidi. 
Le  Tribunal  de  police  correctionnelle,  le 
vendredi^  â  II  heures  du  matin. 

Avouée. 

Delaroontagne        Fonrier 
Beaujard  Saulîn 

Colomb  Goestchy . 

CHAMBRE  DES  AVOUÉS. 

ndamoniagoe,  président 
Reauiard,  syndic 
Saulin^  rapporteur 
GcBstcfay,  trésorier  secrétaire. 

TBIBUNAL  DE  SENS. 

Lallier,  président 

Perrin,  juge 

Desroziers,  juge  d'instruction 

Batier,  juge  honoraire 

Berlhelin  Desbirons  ) 

Libéra  [juges  suppl. 

Pignon  if^  J 

Parquet. 
Jules  Jaadin,  proctireur  Impérial. 
Rétif,  substitut. 


88 


Greffe. 

MM.  Tonnellier,  greffier^ 
Mot,  commis  greffier. 

Jtmrs  d'audience.  Tribunal  civil,  les  jeudi 

et  vendredi  ^criées). 
Tribunal  de  police  correct.,  le  mercredi. 


Deligand 


Provent 

Landry 

Mollet 


AoocaU 


Avoués. 

Lorain 

Pliilippon 

TonnelUer. 


CHAMBRE  DES  AVOUES. 

Mollet,  rapporteur 
Provent,  président 
Landry,  syndic 
Philippon,  secrétaire. 

TRIBUNAL  DE  TOIfinnilB 

Prou,  président 

Roze,  juge  d'instruction 

Hue,  juge 

Montreuil  |  juges  suppléants. 


I 


Parquet. 

MM.  Mourré,  procureur  impérial 
Bonnet,  substitut. 

Greffe. 

Guillemot,  greffier 
Ménétrier,  commis  greffier. 

Jourt  d'audience. 

Référés  le  mercredi. 

Affaires  commerciales  et  sommaires,  le 

mercredi,  11  h  du  matin. 
Affaires  ordinaires,  le  jeudi»  11  h.  du  m. 
Affaires  correctionnelles,  le  vendredi,  11 

h.  du  matin. 
Affaires  de  domaine,  de  régie  et  de  criée 

le  samedi,  à  nidi. 

Aooués. 

Denis  Navéres 

Hamelin  Grenon. 

Caillot 

Avocat  stagiaire, 
Moucelot. 

CHAMBRE  BBS  AVOUES. 

Hamelin,  président    Caillot,  syndic 
Navères,  rapporteur  Grenon,  secr.- 

tréàorier. 


TRIBUNAUX  DE  COMMERCE. 

AUXBRBB. 


MM.  Laurent-LesferéeJi^,  président. 
Mérat-Beugnon  \ 

Legueux  (  ^^^ 

N.  ) 

MM.  Bardout-Gaitlard  \ 

A.  Rouillé  f     .„„^  annWt 

Challe  Jules       >  J«««8SuppL 

Chailley  ; 

Félix  Lethorre,  greffier. 
Zinck,  commis  greffier. 
Audience^  le  samedi  k  midi. 

iOiGinr. 

MM.  Bouron,  président. 
Mersier  nls 
Durand-Gaillout 
Martineau,  banquier 

k  W*-sur- Yonne. 
Emery  fils 
Boilot-Bourianes 


ier  ) 


juges 


juges. 


]  juges 


sup. 


Pouillot,  greffier 
Ablon,  commis  greffier. 

Audience,  le  mardi  de  chaque  semaine,  à 
midi. 

8BHS. 

MM.  Pléau,  président. 
Mancel 
Yaudoux 
Cornipset  Aug. 
Gaignette 

Perrin 

Bonjean 

Clément 

Dupuis  / 

Laroche,  greffier. 

Audience^  le  mardi,  à  midi. 

(Les  Tribunaux  civils  de  Tonnerre 
ET  d'avallon  font  les  fonctions  de  Tri- 
bunaux de  commeru). 


juges  suppL 


Le  Tribunal  de  commerce  d'Avallon  a  été  supprimé  par  décret  impérial  du  35 
Janvier  1860. 


89 


JUSTICES  DE  PAIX. 


JUSTICES 

JOURS 

POPULA- 

de 

JUGES. 

GREFFIERS. 

TiON 

par 

CANTON. 

PAIX. 

d'audibncb. 

Arrondissement  d'Atàxerre. 

Anxerre  (E.) 

GheTiUot. 

Albanel. 

yend.  à  11  h. 

12004 

Auxem  (0.) 

Leclerc. 

Robin. 

yend.  à  11 

15935 

Chablis. 

Seurat. 

Foliiot. 

jeudi  à  11. 
jeudi  à  11. 

7802 

Coul.-ia-Vin. 

Coindreau. 

Moreau. 

9032 

Coul.-sui^Y. 

Badin  d'Uortebise. 

Bossu. 

samedi  à  10. 

8485 

i^ourson. 

Dejust. 
Rabé  ik' 

Boileau. 

samedi  à  midi. 

7718 

St.-Frorentiii. 

Thérèse. 

samedi  à  11. 

7188 

Hermelin. 

Cosson. 

jeudi  à  11. 

6170 

St-Saoyeur. 

Crançon. 

Bertrand. 

mère,  à  11. 

15071 

Sdgnelay. 

N... 

Frottier. 

jeudi  à  11. 

8750 

Toucy. 

LayoUée-Parquin. 

Chartier. 

yend.  411. 

11965 

|Vennenton. 

Cheyalier. 

Sourdeau. 

yend.  à  11. 

10802 

Arrondissement  d'Amllon. 

ATallon. 

Rousseau.                 (Pinard. 

sam.  et  lundi. 

12651 

iGuillon. 

Renoult.                     Angibout. 

lundi  à  11  h. 

6145 

iL'Isle-s.-ie-S. 

]>emorillon. 

Destutt. 

lundi  à  11. 

6609 

Quarré-les-T. 

Montariot. 

Léger. 

merc.  à  11. 

7586 

Vézelay. 

Regnault. 

Brenot. 

lundi  à  11. 

11681 

Arrondissement  de  Joigny. 

AUUnt-s-Th. 

Allais. 

Félix. 

mardi  à  10  h. 

16363 

jBléneau. 

Dnranton. 

Trouyain. 

lundi   à  10. 

8939 

BrieDon. 

Salmon 

DelécoUe. 

mardi  à  10. 

11172 

Cerisiers. 

Bertrand. 

Besnard. 

jeudi  à  midi, 
jeudi   à  11. 

6036 

Chamy. 

Durville. 

Suard. 

11103 

Joiguy. 
Si.-Fargeaa. 

Landry. 

Préau. 

merc.   à   9. 

16392 

Jacquemier. 

Roche. 

merc.  à  11. 

7697 

S-Juiien-du-S. 

Cassemiche. 

Gerbeau. 

mardi  à  midi. 

8410 

W»-«.-yonne. 

Brissaud. 

Fenard. 

me.etye.  à11. 

11423 

Arrondissement  de  Sens. 

Chéroy. 

Laurent. 

Fenin. 

m.  et  m.  à  10. 

9399 

Pont-snr-Y. 

Michel. 

Jacquesson. 

j.  etd.  à  midi. 

12346 

Sens  (nord.) 

Lande. 

Lebel. 

samedi  à  H. 

12030 

Sens  (sud.) 

Cornisset-Lamoite. 

Baudoin. 

1.  et  y.  à  midi. 

12316 

Sergines. 
W-FArch. 

Bruoel  de  Serbonnes.  ^ 

Guillon. 

mardi  à  midi. 

10369 

Cheyanne. 

Moreau. 

merc.  à  10. 

10187 

Arrondissement  de  Tonnerre 

* 

Ancy-le-Fr. 

Simonard. 

Baudier. 

jeudi  à  10  h. 
lundi  à  10 

9624 

Cruzy. 

Costel. 

Martin. 

7671 

Flogny. 

Perrin. 

Oevouges. 

mardi  à  11. 

7886 

Noyers. 

Challan. 

Millot. 

lun.  ety.  à  11. 

7246 

Tonnerre. 

Heroguier. 

Prunier. 

mardi  à  11. 

10102 

«0 


SUPPLÉANTS. 


ARaONDISSBVBNT  D'AUXBRRB. 

MM. 

Auxcrre  (  Q^^^     Ravault,  Chèresl. 
Chablis.      Charlier  à  Chablis ,  Raoul  à 

Chilry. 
Coalanges-la-V.  Mainfenne  à  Irancy,  La- 

pert  à  Charentenay. 
Coolanges- sur- Yonne.  Prudot  et  Barrey. 
Courson.  Depieyre  à  Lain,  Petit  à  Cour- 
son. 
Ligny.  Perrocfae  à  Montigny^  Paimbet  à 

Ligny. 
Saint-Florentin,  Denis  et  Espinas. 
Saint-Sauveur.  Barrey  et  Jarry  père. 
Seignelay.  Brette  à  Seignelay,  Creusillat 

à  Héry. 
Toucy.  Ansault  à    Beauvoir,   Sonnet   à 

Toucy. 
Vermenton    Fosseyeux   à    Cravant.   de 

Bonnaire  à  Sainte-Pallaye. 

ARRONDISSBMBNT  D*AVALLOIf. 

MM. 

Avallon.  Paul  Hondaille  et  Pinon. 
Guillon.  Guillier  Charles  et  N... 
L'Isle.  Delétauç  Calixte  et  Monlandon. 
Quarré.    Régnier    Vincent    et    Tripier 

Pierre  Edme. 
Vézelay.  Roglet  C.  J.  et  Fourneron  Fr  - 

Ph.  Gab. 


ARRONDISSBVBNT   DB  JOIGIIT. 

MM. 
Aillant.  N...  et  Ravin. 
Bléneau.  Tenain  et  Couvert. 
Brienon.  F^ouillot  et  Darnay. 
Charny.  Mouchon  et  Lebret. 
Cerisiers.  Paris  et  Largeot. 
Joigny.  Ragobert  et  Chaudot. 
Saint -Julien.  Protat  et  Pophilat. 
Saint-Fargeau.  Gaudet  et  Mathieu. 
Villeneuve-sur- Yonne.  Lenfant  et  Piat. 

ARRONDISSBIIBNT  DE  SENS, 

MM. 

Chéroy.  Claisse  et  Dubois. 
Pont-sur-Yonne.  Brossard  et  Mou. 
Sens  (Nord).  Peti})as  et  Landry. 
Sens  (Sud).  Poulain  ef  Darnay. 
Sergines.  Charpentier  et  N... 
Villeneuve-rArchevêque.  Bègue  et  Sony* 

ARRONDISSEMBIIT  DB  TONNBRRB. 

MM* 

Tonnerre.  Rendu  Ad.  et  Dormois  Camil. 
Ancy-Ie-Franc.      Gourée    à    Ravières  et 

MoUion  à  Ancy  le-Franc. 
Cruzy.  Goulley  à  Tanlay  et  Bertrand  à 

Villon. 
Flogny   Millon  à  Carisey  et  Lespagnol  à 

Sormery. 
Noyers.    Rigout  à  Annay-sur-Sereio  et 

Royer  à  Ëtivey. 


NOTAIRES. 


ARRONDISSEMENT  D'aUXERRE. 

CantoM  d'Àuxerre. 

Milliaux,  % 

Limosin,  i 

Piétresson,  y  à  Auxerre. 

Tortera,  \ 

Esmelin,  / 

Gharpillon,  à  Saint-Bris. 
Danet,  à  Chevannes. 
Bonvoust,  à  Charbuy. 
Chasteliet,  à  Appoigny. 

Canton  de  Chablis. 

Charlier,  à  Chablis. 

Raveneau,  à  Chablis. 

Jacquinet,  à  Saint-Cyr-les-CoIons. 

Canton  de  Coulanget-la-Tmeute. 

Petit,  k  Coulanges. 
Thévenot,  à  Migé. 
Cretté,  à  Irancy. 


HM.    Canton  de  Coulanges-sur-Yonne* 

Fabvre,  à  Etais. 

Barrey,  à  Coulanges-sur- Yonne. 

Gillet,  à  Mailiy-Château. 

Canton  de  Courson, 

Petit,  à  Courson. 
Montagne,  à  Druyes. 
Thérèse,  à  Ouanne. 

Canton  de  Ligny. 

Houzelot,  à  Ligny 
Chanvin,  à  Maligny. 
Perroche,  à  Montigny. 

Canton  de  Saint-Florentin, 

Julien,  à  Saint-Florentin. 
Hermelin,  id. 

Guy,  id. 

Canton  de  Sain^Sauoeur, 

Jarry,  à  Saint-Sauveur. 


9i 


Roslin  de  Fonrolles,  à  Saint-Sanvenr. 
Perreau,  à  Treigny. 
GonneaU)  à  Thury. 

Canton  de  Seignelay. 

Dejust.  à  Seignelay. 

Greasillat,  à  Héry. 

Descourtis,  au  Mont*Saint-Sulpice. 

Canton  de  Toucy. 

Théroade,  à  Toucy. 
Carreau,       id. 
Ansanlt,  à  Beauyoir. 
Percheron,  à  Leugny. 
Barrey,  à  Pourrain. 

Canton  de  Vermenton, 


Ifarqnet,  à  YermenUMi. 
JuTenty,         id. 
Lecoiote,  à  Arcy-sur-Cure. 
Fosseyeux,  à  Cravan. 

GOAMBRB  DES  NOTAIBES. 

Grensillat,  président. 
Ansault,  syndic. 
Chanyin,  rapporteur. 
Charpillon,  trésorier. 
Piétresson,  (secrétaire. 
Limosin  et  Gonneau,  membres. 

KOTAIRES  HONORAIRES. 

Barrey,  à  Saint-Sauyeur. 

Cbarie,  à  Auxerre. 

Poulin,  à  Goulanges-sur-Yonne. 

Prudot,  à  Mailly-Cliâteau. 

JanTPère,  à  Saint-Sauveur. 

Rocne,  à  Ouaine. 

Rique  ment,  àSaint- Florentin. 

ARRONDISSEMENT  D'AyALLQN. 

Canton  d^Àvallon, 
Desmolins,  \ 

Duchaillut,  ^ 

Canton  de  GuiUon, 

Lespaçnol,  à  Guillon. 
Raudom,  à  Montréal. 
Boussard,  à  Santigny. 

Canton  de  VIsle. 

Gautherin,  à  Tlsle. 
Cottat,  id. 

Delétang,  à  Joux-la-Ville. 

Canton  de  Quarré-les-Tombes. 

Droin,  à  Quarré. 
N.,  à  Saint-Léger. 

Canton  de  Vézelay, 

Chrétien,  à  Vézelay. 


Destntt  de  Blaimay     id. 
Gauthier,  À  Chfttel-CeaBoir. 
Sadon,  à  Voutenay. 

CHAIIBRE   DES   NOTAIRES. 

Morio^  président. 
Baudoin,  syndic. 
Delétang,  rapporteur. 
Oenogent,  secrétaire  et  trésorier. 
Cottat,  membre. 

IfOTAIliBS  HONOaAIEBS. 

Perrèye  Jean-Bap.-Alphonse,  à  Ayallon. 
Régnier  Vincent,  à  Quarré. 

AERONDISSIMBirr  DB  lOIGNT. 

Canton  d^ÀiUant, 

Grenet,  à  Aillant. 
Boulangé,  àChassy. 
Florent,  à  Senan. 
Ravin  fils,  à  Guerchy. 
Ravin,  à  Villiers-Samt-Benolt. 

Canton  de  Bléneau, 

N...»àBléneau. 
Belacq  père,  à  Tannerre. 
Quatresols,  à  Champignelles. 

Canton  de  Brienon, 

Brillié,  à  Brienon. 
Pouillot,      id. 
Descroix,  à  Bussy-en-Othe. 
Viault,  à  Venizy. 

Canton  de  Ceritien. 

Gallet,  à  Cerisiers. 
Lachapelle,  à  Fournaudin. 

Canton  de  Chamy. 

Pélegrinjeune,  à  Chamy\ 
Sacette,  à  La  Ferté-Loupière. 
Leoret,  à  Villefranche. 
Fresneau,  à  Grandchamp. 

Canton  de  Joigny. 

Chaudot,  à  Joigny. 
Epoigny,        id. 
Pelletier,       id. 
Loiseau,  à  Cézy. 
Deschamps,  à  Champlay. 

Canton  de  Saint^Fargeau, 

Mathieu,  à  Saint-Fargeau. 
Gbouppe,  id. 

Bègue,  à  Mézilles. 

Canton  de  Saint-Julien-du^Sault, 

Besançon,  à  Saint-Julien-du-Sault. 
Manieux,  id. 

Montaigu,  à  La  Geile^Saint-Cyr. 


92 


CcMion  de  Ftlietieuee-fur-ronne. 

Frécault,  à  Villeneuve-sur-Tonne. 
Lemoce  de  Vaudouard,    id. 
LafTrat,  id. 

Filliau,  à  Dixmont. 

GHAMBRB  DBS  NOTAIRES. 

Pelletier,  président. 

Chaudoti  syndic. 

Brilliéf  rapporteur. 

Epoigny,  secrétaire. 

Pelegrin,  trésorier. 

N...  et  Lemoce  de  Yaudouard,  membres. 

NOTAIRES  HONORAIRES. 

Courtillier,  à  Césv. 

Genty,  à  Saint-Julien-du-SauIt. 

Lenfant,  à  Vilieneuve-sur-Yonne. 

RaTin,  a  Gaerchy. 

Gilbert,  à  Brienon. 

Pophilat,  à  Lacelle-Saint-Gyr. 

Tbomas,  à  La  Ferté-Loupière. 

Lacroix,  à  Fournaudin. 

Peiegrin  aîné,  à  Champignelles. 

ARRONDISSBHElfT  DE  SENS. 

Canton  de  Chéroy. 

Ponssard^  à  Chéroy. 
Ancelot,  a  Montacher. 

Canton  de  Pont-ewr-Tonne, 

Vacher,  à  Pont-sur- Yonne. 
Brossard,  k  Villeblevin. 
Jolibois,  à  Villeneuve-la-Guyard. 

Canton  de  Sens, 

RoUin, 

Chardon, 

Cornaille,  »     .  ^^^^ 

Boudard,  >    *  »®'^«- 

Froment, 

Prou. 

Boulin  jeune,  à  Egriselle-le-Bocage. 

Baudouard,  a  Véron. 

Canton  de  Sergines, 

Ancelot,  k  Sergines. 

Perrot,         id. 

Charpentier,  à  Courlon. 

Dromain,  à  St-Manrice-aui-Riches-Hom 

Canton  de  Villeneuve- fArehevéque. 

Noguet,  à  YilleneuTe. 
Bègue,     id. 


Souy^  à  Thorigny. 
Régnier,  à  Theil. 

CHAMBRE  DBS  NOTAIRES. 

Brossard,  président. 
Régnier,  syndic. 
Souy,  rapporteur, 
Prou,  secrétaire. 
Jolibois,  trésorier. 
Vacher  et  N...,  membres. 

NOTAIRES  HONOBAIRBS. 

Mou  Pierre-Théodore,  à  Pont-sur  Yonne. 
Longuet,  à  Provins. 
Bègue,  à  Villeneuve-rArchevèque. 
Leclair,  à  Sens. 

ARRONDISSEMENT  DE   TONNERRE. 

Canton  d'Àney-le-Franc. 
Genetet,  à  Ancy4e-Franc. 
Joigny,  id. 

iJacquemin,  à  Ravières. 

I  Canton  de  Cruxy, 

Prunier,  à  Cruzy. 
Gouiley^  à  Tanlay. 
Desramee,  à  Villon. 

•  Canton  de  Flogny. 
Afary ,  à  Flogny. 
Gaspard,  à  Oarisey. 
Dionnet,  à  Neuvy-Sautour. 

Canton  de  Noyers, 

Rabasse,  à  Noyers. 
Bize,  id. 

Rigout,  à  Annay. 

Canton  de  Tonnerre. 
Paupert,  à  Tonnerre. 
Constant,  à  Tonnerre. 
Buchotte,  à  Dannemoine. 
Bernard,  à  Viviers. 

CHAMBRE  DBS  NOTAIRES. 

Prunier,  président. 
Dionnet,   syndic. 
Joigny,  rapporteur.  ' 
Constant,  secrétaire. 
Rigout,  trésorier. 
GouUey  et  Genetet,  membres. 

NOTAIRES  HONORAIRES. 

Cosson .  à  Dannemoine. 
Biron,  a  Tanlay. 


COHMISSÀIRES-PRISBORS. 

A  Auxerre,    MH.  Dachemin  et  Escallier. 
A  AvailoD,  Robinet. 

A  Joigny,  Dajon. 

A  Sens,  Cretté. 

A  Tonnerre,  Gérard. 


93 

HUISSIERS. 


ARIONDISSBMBfIT  D'AIJXBARB. 

Cantons  d^Àuxerre* 

Gaillard  Adolphe,  aodiencier  au  tribunal 

ciyil  et  à  la  justice  de  paii  (est). 
Chocat,  audiencier  au  triounal  civil  et  au 

tribunal  de  commerce. 
Berlin ,  audiencier  au  tribunal  civil. 
Haiseau,  audiencier  au  tribunal  civil  et 

à  la  justice  de  paix  (ouest). 
Yillot,  audiencier  au  trib.  civil  et  an  trib. 

de  commerce. 
Roy  Charles. 
Boileau  Pro8pe^Hubert. 
Puissant  Gustave,  audiencier  à  la  jastice 

de  paix  (est). 
Mosnier,  aud.  à  la  justice  de  paix  (0.)  et 

simple  police. 

Tons  résidant  à  Anxerre 
Rigoreau,  à  Saint-Bris. 

Canttm  de  Coulangeâ-Ui-Yineute. 
Lachambre,  à  Conlanges-la- Vineuse. 


CHÀMBEB  DB  D18C1PLINB. 


Korot, 


Canton  de  Courson, 


Qnioiard,  à  Courson. 
Foudriat ,  à  Onanne. 

Canton  de  Coulanges-iur-Yonne* 

Denis,  à  Couianges-sui^Tonne. 
Droin,  id. 

Canton  de  ChahUs, 

N...,  à  Chablis. 
Devanx,    id. 

Canton  deltjjmy* 
Féret,  à  Li^y. 
Pijory         id. 

Canton  de  Saint- FhrenHn. 

Dauphin,  à  Saint-Florentin. 
Barat,  id. 

Canton  de  Saint-Sauveur. 

Morisset,  à  Saint-Sauveur. 
Labbé,  à  Saint-Sauveur. 

Canton  de  Seigneli^/, 

Chérest,  à  Seignelay. 
Morean,       io. 

Canton  de  Touq/. 

Dobignie,  à  Toucy. 
Dejust,  id. 

Memain,  à  Pourrain. 

Canton  de  Yermenton, 
MM. 
Robin,  à  Vennenton. 
Corbay,  id. 

Moain,  id. 


Maiseau,  syndic-président. 
Chocat,  trésorier. 
Rigoreau,  rapporteur. 
Bertin,  secrétaire. 
Lachambre,     ) 
Quignard,        >  membres. 
Dejust,  ) 

ARBONDISSBHBlfT  D'AVàLLOII. 

Canton  d^Àvallon. 

à  Avallon. 

Canton  de  Gyilkm. 


Noailles 
Seure 
Rousseau 
Rolley 


1 


l 


Gascard,  à^Gnillon. 
Candras,   '   id. 

Canton  de  title. 

Rétif,  â  risle. 

Quarré-Us  -  Tombée, 

Bussy,  à  Quarré-les-Tombes. 

Véxela/^. 

Morand  et  Gagneux,  à  Vézelay. 
Père,  à  Châtel-Censoir. 

CHAMBEB  DB  AISCIPLINB. 

Seure,  syndic. 
Candras,  rapporteur. 
RoUey,  trésorier. 
Rousseau,  secrétaire. 
Morand,  membre. 

AHaONDISSBMBNT  DB  JOIGNT. 

Canton  d*AiUant, 

Paty  et  Léger,  à  Aillant. 

Ribière,  à  Samt-Aubin-Château-Neuf. 

Bléneau. 

Saulnier.  à  Bléneau. 
Gagniard,  à  Champignelles. 

Brienon, 

Rozéûls  et  Moreau,  à  Brienon. 
Tonrneile,  à  Venisy. 

Cerisiers. 

Uocqaoi  et  Cotty,  à  Cerisiers. 

Chamy. 

Grenet  etDarbois.à  Chamy. 
Griache,  à  la  Ferté-Loupière. 

Joigny, 

Grenet,  Garcet,  Tirot,  Chantereau,  Tail- 
lefer,  à  Joigny. 


94 


Saint'Fargêau. 

Senret  et  Cheminant,  à  Saint-Fargeaii. 

Saint' Julien-  du-Sault, 

Fourrier  et  Renard,  à  SaintrJulien. 

VilUneuve-mr-  Tonne. 

Bidault,  Gharmeux,  Darde,  à  VilleneuTe- 
8ur-Yonne. 

CBAMBHB  DB  DUCIPUlfC 

Grenet,  syndic. 
Fourier,  rapporteur. 
Chantereau.  trésorier. 
Grenet  aine,  secrétaire. 
Cheminant,  membre. 

A&R0RDI8SSMBNT  DB  8B1C8. 

Canton  de  Chéroif, 

Fauvillon,  à  Chéroy. 

Pont'Sur-Tonne. 

Lhuiiiier,  à  Pont«ur-Yonne. 
Delaporte,  à  Vilieneuve-la-Guyard 

Seng, 

Rancrae  ,   Baudoin,  MouzeJle  ,  Martin, 
Gnot,  Crou,  à  Sens . 

Sergines. 
Moret,  Protin,  à  Sergines. 

ViHeneuve-V  Archevêque, 
Bègue,  Darde,  à  VilieneuTe-rArcheyèque. 


CHAIIBIIB  DB  DISCIPUNB. 

MM. 

Baudoin,  syndic. 
Mouzelle,  rapporteur. 
Moret,  secrétaire. 
Crou  ^trésorier. 
FauciUon,  membre. 

AnnoRDissBinniT  db  tontherbi. 

Canton  d^Àncy-le-Frane, 
Boucheron  et  Renard,  à  Ancy-le-Franc. 

Cruxy. 
Anceau  et  Callabre,  à  Cruzy. 

Flogny. 

Quincerot,  à  Flogny. 
Jay,  à  Neuvy-Sautour. 

Noyers. 

Bouron  et  Boiyin,  à  Noyers. 

Tonnerre. 

Bègue 

Fontaine 

Yvert 

Raver 

Letteron 


à  Tonnerre. 


OHAMBRB  DB  DISGIPUNC. 


Fontaine,  syndic. 
Anceau.  rapporteur. 
Yvert,  trésorier. 
Letteron,  secrétaire. 
Quincerot,  membre. 


BUREAUX  D'ASSISTANCE  JUDICIAIRE 

Créés  par  la  loi  du  22  janvier  1851. 

Un  bureau  d'assistance  judiciaire  est  établi  près  chaque  tribunal.  Il  est  chargé  de 
statuer  sur  les  demandes  qui  lui  sont  soumises  par  les  personnes  auxquelles  leurs 
moyens  ne  permettent  pas  de  faire  les  frais  des  procès  dans  lesquels  elles  peuvent  être 
engagées.  Des  officiers  ministériels  sont  désignés  pour  faire  eratuitement  les  actes 
nécessaires  et  soutenir  les  intérêts  des  assistés  devant  les  triounaux.  Le  personnel 
de  ces  bureaux  est  pour  partie  rééligible  tous  les  ans. 


▲UXBRBB. 


IIIU. 


Paeart  d'Hermensart,  direc.  de  Fenreg.  et 

des  domaines,  président. 
C  halle  père  \ 

N.  ) 

Lallemand,  greflier  du  tribunal  civil,  se- 
crétaire. 


▲VALLON. 

Malot,  avocat,  président. 
Thébault,  ancien  avoué 
Febvre,  maire 
Rameau,  ancien  notaire 
Destenave,  rec.  de  Tenrej;.     ^ 
Çarmagnol, greflier  du  tribun., 

JoiGinr. 
Bpoigny,  notaire,  président. 


) 
i 


membres. 


secrétaire. 


MangeiSf  receveur  de  l'enreg.  ; 
Uesme,  greffier  du  Irilmaal,  secrétaire. 

88118. 

Landry,  ancien  aTOué,  président 
Poullaln,  avocat  \ 

Bouchage,  reccv.  de  l'enreg.  f  ,«p-„hHK 
DoboisTancien  notaire  ^  memftres. 

Leclercde  Champgobert 


95 

TonneUier,  greffier,  secrétaire. 


TONNBRRl. 


Belnet,  avocat,  président 
Bavoil,  ancien  contrôleur 
Rétif,  ancien  président 
Rendu,  suppl.  du  juge  de  paix 
Fournerat,  receveur  de  l'enregistrement. 


SECTION  IV. 

INSTRUCTION   PUBLIQUE. 

L*lR8traction  publique  a  été  organisée  par  les  lois  des  15  mars  ISHOi 
9  mars,  10  avril  18l{2, 14  juin  et  22  août  1854. 

ACADÉMIE  DE  DIJON. 

L'académie  de  Dijon  comprend  les  départements  de  PAobe,  de  la  Côte- 
d'Or,  de  la  Haute-Marne,  de  la  Nièvre  et  de  ITonne. 

MM.  MoNTT  0.  ^»  rectear. 

RucK,  inspecteur  à  Anxerre. 
Tachbt  db  Barnbtal,      id.      à  Dijon. 
RàTiBB,  id.       à  Troyes. 

Callisti,        id.       à  Nevers. 
Fatbt,  id.       à  ChamnoDt. 

G.  Batlb,  secrétaire. 

INSPECTION  DE  TTONNE. 

M.  Rock,  inspecteur,  en  résidence  à  Auxerre. 
M.  Martin,  secrétaire. 

Contnl  départemental  de  V Instruction  publique. 

Ce  conseil  eierce,  en  ce  qui  concerne  les  affaires  de  rinstruction  primaire  et  les 
affaires  disciplinaires  et  contentieuses  relatives  aux  établissements  particuliers  d'in- 
stmctiott  secondaire,  les  attributions  déférées  au  conseil  académique  par  la  loi  du 
15  mars  1850.  Le  Préfet  exerce  sous  l'autorité  du  ministre  et  sur  le  rapport  de  Tlns- 
pecteur  de  Tacadémie  les  attributions  déférées  au  recteur  par  la  loi  du  15  mars  1850 
et  par  le  décret  organique  du  9  mars  1852,  en  ce  qui  concerne  l'instruction  primaire, 
publique  ou  libre. 

MM.  Le  Préfet,  président 

Baron  Martinbao  dbs  Chesnbz,  maire  d' Auxerre^  vice-président  ; 

Bock,  inspecteur  d'académie  ; 

Le  Procureur  Impérial  ; 

ToNNELLiER,  président  dutrib.  civil  d'Auxerre  ; 

Beaujban,  inspecteur  des  écoles  primaires  ; 

MiLLON,  supérieur  du  petit  séminaire,  délégué  de  Tarchevéque  ; 

DDBU,aumônier  de  Tasile  des  aliénés  et  du  pénitencier  départemental^ 

désigné  par  Tarchevêque  ; 
GouTURAT,  membre  du  Conseil  Général; 
Challb,  membre  da  conseil  général,  secrétaire. 
Cbbbbst,  avocat. 


96 

Inspedeufi  de  tifutruetion  primaire. 

IIH.  FossBTBUx,  ^,  inspecteur  de  1**  classe  .à  Sens,  officier  de  TiDstrac- 
tion  puolique; 
Colin,  inspecteur  de  i^  classe  pour  les  arrondissements  de  Ton- 
nerre et  d'Avallon^  officier  de  i'inslruction  publique; 
BBAunAFf,  inspecteur  de  V*  classe  pour  rarrondissement  d'Au- 

lerre,  officier  d'académie  ; 
HuisoT,  inspecteur  de  3«  classe  pour  Tarrondissement  de  Joigny« 
Mlle  Geib,  déléguée  spéciale  des  salles  d'asile,  de  rAcadémie  de  Dgon)  à  D^on. 

oéLÉCCËS  CANTONi^TAUX. 

Le  Conseil  départemental  désigne  un  ou  plusieurs  délégués  résidant  dans  chaque 
canton  pour  surveiller  les  éèoles  publiques  et  libres  du  canton;  ils  sont  nommés  pour 
trois  ans,  rééligibles  et  révocables. 

Instruction  sbcondaim.  —  Commiuion  d'examen  des  oMpiranU  aux  bourses 
dans  les  Lycées  et  Collèges  ei  au  Prytanée  impérial. 

MM.  rinspecteur  d'Académie,  président;  Blin,  Dondenne,  Ravin,  Vidal,  professeurs 
au  collège. 

Commission  éPexamen  pour  ^instruction  primaire. 


MH.  Leclerc,  juge  de  paii^ 

Bonnotle,  professeur  an  collège, 
Monceaui,  professeur,    id. 
Lanreau  (rabbé),  directeur  du  petit 
séminaire, 


Fossejenx,  Hugot  et  Beaujean, 

inspecteurs  de«  écoles, 
N.,.., membre  adjoint,  pour  Texa- 

men  du  chant. 


ÉTABLISSEMENTS  D'INSTRUCTION. 

Arrondissement  d^Auxerre. 

COLLÈGE  COMMUNAL  D'AUIERRE. 

Collège  de  plein  exercice,  comprenant  la  Division  supérieure,  la  Division  de 
Grammaire  et  la  Division  élémentaire,  et,  de  plus,  une  Division  spéciale  d'Elèves  de 
Mathématiques  et  de  Français,  recevant,  dans  les  classes  du  matin,  l'enseignement 
scientifique  donné  aux  quatre  sections  des  sciences  ;  et,  dans  les  classes  du  soir,  un 
enseignement  littéraire  donné  par  les  quatre  professeurs  de  Tordre  supérieur  des 
lettres.  —  Enseignement  en  tous  points  semblable  à  celui  des  Lycées.  Application 
rigoureuse  et  complète  du  nouveau  plan  d'études  ministériel. 

BUBBAU  d'administration  DU  COLLtGB  D^AUXBBBB. 

MM.  le  Maire,  président  1  MM.  Letcuyer,  avocat 

ChalU  père,  avocat  |     Mondot  de  Lagorce;  Tambour,  anc.  av. 

Administration,  —  Principal  :  M  Ifunter,  licencié  ès-Iettres,  oflBc.  de  Tlnst.  pub* 

Suus-principal  :  M  P'idal 

Aumônier  :  M   l'abbé  Thoré. 

Maltres-d'études  :  MM.  Huet^  Berger,  de  Lésardière,  Grignard  et  Salmon. 

Maître  de  dessin  et    des  travaux  gra- 


Professeurs  de  l'ordre  des  sciences. 

Physione  et  chimie,  M.  Guineault,  licen- 
cié es-sc.  phyi. 

Préparateur  de  physique  et  de  chimie, 
M.  Alexandre  Zabkotoskt. 

MathëmaUques  (!'•  chaire). M.  Bonnofie, 
licencié  et-ftc.  math. 

Mathématiques  {!•  chaire),  M.  Hwnbert 

Mathématiques  (ô' chaire)  et  histoire  na- 
turelle, M.  Regnard. 


phiques^  M.  Passepont. 

Musique,    MM.    Chalmeau^   Hermann, 

Lyon  et  Oberti. 
Escrime,  M.  Loubier» 

Professeurs  de  l'ordre  des  lettres. 

Histoire,  M.  Blin 

Logique,  M.  Fouillée^  licencié  és-lettres. 
Rhétorique,  M.  Monceaux,    id. 
Seconde^  M.  Marchand*         id. 


97 


Troifitaey  M.  Gardienneu     id. 
LaDgD#  anglaise,  M  Mîlne. 
I  aaaroe  allemande,  M.  Rlobukowski. 
Quatrième  M.  Vidal. 


Septième,  M.  Haret. 

Huitième,  M.  Salmon» 

Classe  préparatoire,  M.  Grignard. 

Cours  supérieur  de  français,  M   Berger 


CiDouiènae,  Il    Verrier.  et  les   quatre  Profefseors  de  l*ordre 

Sixième,  M.  Rousseau.  1     supérieur  des  lettres. 


PETIT  SÉMfNÂIRE  D*AUXERR£. 
.  MilloD,  sopérienr. 
Lanrean,  directeur. 
Ferrey,  économe 

LBTTRBS. 

Ferrey,  rhétorique. 
Leduc,  seconde. 
Labaisse,  troisième. 
Gnyot,  quatrième. 
Paotrat,  cinquième. 
Ranoe,  sixième. 
Régnier,  septième. 
Lordereao,  liuitième. 


Gaillard,  classe  préparatoire. 
Milne,  langue  anglaise. 

SCIENCES, 

Poulin,  physique  et  chimie. 
Pouiln,  mathématiques  (!•'  et  i*  eoora)* 
Pautrat,  arithmétique  (Secours). 
Geillard,  arithmétique  (4"  cours). 
Passepont,  cours  de  dessin. 
Grapin,  cours  de  musique. 
Maîtres  d'études  :  MM.  Sivanne,  Ifartin 
et  Simon. 


ÉTABLISSEMENTS  LIBRES  D'INSTRUCTION  SECONDAIRE  : 
MM.  Breoillard,  Fort,  Gaulon,  i  Auxerre  ;  Pimbet,  à  Ligny. 

ÉCOLE  PRIMAIRE  SUPÉRIEURE  : 
tf.  Petit-SIgault,  oflBcierd'académie,  iiAnxerre,  rue  Martineaa. 

ÉCOLE  PRIMAIRE  AVEC  PENSIONNAT  : 
M.  Gohan- Vincent,  à  Auxerre,  rue  de  Paris. 

ÉCOLE  PRIMAIRE  SUPÉRIEURE  AVEC  PENSIONNAT  : 
M.  Michon,  gendre  et  successeur  de  M.  Richard,  à  Saintp-Fl(»enlin. 

ÉCOLE  NORMALE  PRIMAIRE. 

Véoole  normale  primaire  du  département  de  l'Yonne  a  été  fondée  en  1834,  et 
ouverte  le  1*'  féTrier  1835.  Le  prix  de  la  pension  est  de  400  fr. 

Les  frais  de  trousseau  sont  à  la  charge  des  éleves-maitres . 

Les  admissions  s'effectuent  conformément  anx  prescriptions  du  décret  du  24 
mars  1851  et  de  la  circulaire  ministérielle  du  2  février  185o. 

L'enseignement  donné  à  l'Ecole  normale  comprend  toutes  les  notions  indiquées 
dans  l'art.  23  de  la  loi  du  13  mai  1850. 

Une  école  primaire  annexée  à  l'Ecole  sert  à  exercer  les  élèves-mattres  dans  Tap- 
plication  des  principes  d'éducation  et  des  méthodes  d'enseignement  qui  leur  sont 
enseignes  théoriquement  à  l'école  normale.  Les  exercices  de  ces  écoles  sont  diri- 

§és  par  des  élèves  de  deuxième  et  de  troisième  année,  sous  la  surveillance  du 
irecteur  de  l'école  normale  et  d'un  maltre-adjoinl  spécialement  nommé  à  cet  effet 

Directeur-économe,  M.  Dorlhac,  of&cier  d'académie. 

MM.  COlfllISSION  DE   SURVEILLANCE. 


Bazot,  avocat,  président. 

Quantin^  ordonnateur  des  dépenses. 

Tamhoar,  ancien  avoué,  membre. 


Cbarié.  juge,  membre. 

Goupilleaa.  ing.  des  ponts  et  ch.,  secret. 

Dorlhac,  directeur  de  Técole. 


L'enseignement  des  diverses  parties  est  confié  à  MM. 

Borlgac,  officier  d*Acad.  dir.  de  l'école.  I     la  surveillance  du  directeur  de  l'école 
L'abbé  Roguier,  aumônier.  I     normale. 

Moreaa,  )  maîtres-adiointa      \^'  Moreau,  professeur  d'agriculture  et 

Robin,  i  maiires-aajoinis.  d'horticulture  pratiques. 

Gillet,  directear  des  écoles  annexes  sous  |  H.  Robin  est  chargé  du  cours  de  chant. 

7 


98 


PENSIONNATS  POUR  LES  DEMOTSËLLES. 

A  AUXERRE  :  Mmes  les  Àugustines  —  les  Sceurs  de  la  Providence  —  les  Ursulines  '• 
Mme  Nicout'BourdoiSt  -—  Mlles  Mêlante  Colin  —  Collin  —  Fèvre  —  Ralet  — 
Virally.  —  A  CHABLIS  :  Mlle  Ravaire.  —  COURSON  :  Mlle  Boussard.  — 
COULANGES-LA-VINEUSK  :  Mlle  PerroteL  —  SAINT-FLORENTIN  :  Sœurs 
de  la  Présentation  —  Mlle  i)«Aerlogf/i.  —  SAINT  SAUVEUR:  MlleDeileou.  — 
A  SEIGNËLAY  :  Dames  de  la  Congrégation  de  Nevers.  —  JiTOVCY:  Dames 
de  Portteux.  —  VERMENTON  :  Mlle  Lucie  Bouché;  Dames  UrsuUnet, 

ÉCOLES  COMMUNALES  DE  FILLES  D'AUXERRE. 

M>'  >  Mani^ot,  directrice,  Cour  Saint-Pierre.  (Qnartier  Saint- Pierre), 
Angèlc  testeur,  directrice,  rae  de  Paris.  (Quartier  Saint-Etienne). 
Léonie  Ferrand,  directrice,  rue  Haute-Perrière,  25.  (Quartier  Saint-Eusèbe). 

ÉCOLES  CHRÉTIENNES  GRATUITES. 

Pour  les  garçons  :  Frères  desécoles  chrétiennes^  rue  des  Lombards. 

Société  Saint-Antoine f  dite  Saint-Charles,  rue  Haute-Perrière. 

Pour   les  filles  :  Sceurs  de  Saint-Vincent-de-Paul,  place  Lebeuf. 

SoBurs  de  la  Présentation  de  Tours,  Cour  Saint-Pierre. 


Arrondissement  d'Avalhn. 
COLLÈGE  COMMUNAL  D'AVALLON. 

Collège  de  plein  exercice  :  cours  préparatoire  aux  écoles  spéciales,  classe  supé- 
rieure  de  français  -,  cabinet  de  pby^-que  et  de  cbimie  ;  gymnase. 

MM. 

Janin,  principal. 
Pearoux,  sous-prlncipal. 
Michel  Gally,  aumônier. 

Professeurs^  mm. 

Mathématiques,    physique    el    chimie, 

Moreau,  Thierry  et  Janin. 
Rhétorique  et  seconde,.  Schmitt. 
Troisième  Laboureau. 


Quatrième,  Rardin. 
Cinquième,  Peslier. 

ieptSe.     )   Pe"-«- 

Huitième,  BCrthier 

Français,  Péchinez. 

Langues  vivantes  :  Anglais,  Berthier. 

Allemand.  Janin. 

Musique,  Raynaud. 


PENSIONNATS  POUR  LES  DEMOISELLES. 


M««»  Railly, 
Bourgeot. 
Lefêvre, 


à  Avallon. 
id. 
id. 


M»'  Morizot, 
les  Ursulines, 


à  Avallon. 
id. 


Arrondissement  de  Joigny, 

COLLÈGE  COMMUNAL  DE  JOIGNY. 

Cours  supplémentaire  fait  par  le  principal;  cours  de  dessin;  école  primaire  supé- 
rieure annexée  au  collège;  école  primaire  élémentaire  préparatoire  aux  classes 
de  latin. 


M    Bastard,  principal. 

Professeurs,  mm. 
Science  :  mchématiques,  M.  Geoffroy. 
Quairit*me  et  tinquième,  M.  Cuisin. 
Sixième  cl  septième,  M.  Sirol. 
Huitième,  M.  Thuillier. 


Maîtres  d'études  :  M.  Thuillier. 

Ecole  primaire  supérieure  :  directeur, 

M.  Geoffroy. 
Ecole  primaire  élémentaire  :  M.  Jarrotr. 
Dessin  .  M.  Savy. 


99 

liTABLISSEMBNT  LIBRE  D'INSTRUCTION  SECONDAIRE. 

N.  Joiielle,  à  Brienon. 

PENSIONNATS  POUR  LES  DEMOISELLES. 


M™»  Les  Sœurs  de  Tours,  à  Joigny. 
M"«  Decombard,  à  Joigny. 

Tiollet,  à  St-Julien-dn-Sault. 

Piris,  k  Brienon. 


Mmes  les  Sœurs  de  la  Porvid.,  k  Bassou. 
id.    de  la  Présentât ,  k  St.-Fargeau. 
M^^*  Decourtive,  à  Villeneuve-s-Yonne. 
M"»«  yeuTe  Boalird^        id. 


Afrondisienyntt  de  Sens. 

LYCÉE  IMPÉRIAL  DE  SENS. 

Proviseur  :  HM.  E.  Genouilie,  agrégé,  ofGcicr  de  l'instruction  publique. 
Censeur  :  Bocouené,  licencié  ès-leltres,  officier  d'aca<U'mie. 
Aumônier  :  Taobé  Choudey,  chanoine  honoraire. 
Econome  :  Tourelle,  premier  commis  d'économat,  Malus. 

Maîtres  répétiteurs:  Deshays,  Stoumel,  Jouffroy,  Collilieax,  Prost,  Darin,  Ronge, 
Bergère,  Gindre,  Petit,  Adler-Menard,  Drouot. 

raoPKSSBURS  : 

Dtvtfion  supérieure.  »  EnseignemeM  littéraire. 

XiO^îque  :  MM.  Brémond,  a^égé,  officier  d  académie. 

Rhétorique  :  Montigny,  agrégé. 

Seconde  :  des  Essarta,  a^réçé. 

Troisième  .  Piaot,  liceneié  es-lettres. 

Histoire  :  Mallet,  bacnelier  ès-lettres. 

Allemand  :  Diez,  docteur  ès-lettres. 

Anglais  :  Fallel. 

Enseignement  scientifique. 

Mathématiques  pures  et  appliqtiées  :  MM.  Gibol,   agrégé  ;  Arnaud,  licencié  ès- 

sciences  et  Sommier,  licencié  ès-sciences. 
Physique,  chimie,  histoire  naturelle  :  MM.  Raovlt,  licencié  ès-sciences  et  JuIIiot, 

bachelier  ès-sciences  et  ès-lettres. 

Division  de  grammaire. 

Quatrième  :  Buzy,  licencié  ès-Iettrcs,  officier  d'académie. 
Cinquième;  Jamont,  agrégé. 
Sixième:  Martel,  agrégé. 

Dtotnon  élémentaire. 

Septième  :  Deshays,  bachelier  ès-lettres. 

Huitième:  Collilieux,  bachelier  ès-lettres. 

Classe  préparatoire  :  MM.  Etoumel.  —  Dessin  d'imitation,  Pigal.  —  Dessin  li- 
néaire, Jalliot.  —  Ecriture,  Luqiiet.  —  Musique  vocale,  Len^arié.  —  Musique 
instrumentale,  Lemarié,  Morizot,  Cacan,  Machuel. 

Médecins  :  MM.  Hédiard  et  de  Brouard.  —  Dentiste  :  M.  Goupil. 

ÏCOLB  PROFESSIOIINELLB  ANNBXis  AU  LYCILk. 

Cours  préparatoires  aux  professions  eommerdales^  industrielles  et  agricoles. 

Grammaire  française,  littérature,  tenue  des  livres  :  M.  Jouffroy. 

Arithmétique,  géométrie,  mécanique,  cosmographie  :  M.  Arnaud. 

Physique,  chimie,  histoire  naturelle,  agriculture  :  M.  Raoult. 

Histoire  de  France,  géographie,  droit  rural  et  commercial .  M.  Mallot. 

Langue  anglaise  :  M.  Fallet.  —  Dessin  d'imitation  :  M.  Pigal.  —  Dessin  linéaire  : 

M.  Jnlliot.    —    Écriture  :  M.  Luuuet.  —    Conférences  religieuses  :  M.  Tabbé 

Choudey.  —  Cours  élémentaire  :  M.  Luquet. 


iOO 

ÉTABLISSEMENTS  LIBRES  D'INSTRUCTION  SECONDAIRE. 
M.  Roy,  à  Sens.  I    M.  Benoist,  à  TilleoenTe-la-Gayard 

PENSIONNATS  POUR  LES  DEMOISELLES. 

Dames  de  NeTcre,  i  Sens.       i  M"«'  Huet.  à  S«is. 

Sœurs  de  Ta  Sainte  Enfance,      id.         I  Chominot,  id. 

\         Boncrand,  id. 

Sœurs  de  la  ProTidence,  à  Ponl-sur-Yonne. 

Sœurs  de  la  Sainre  Enjance,  à  YiUeneuTe-rArcbeveque. 

ÉCOLE  COMMUNALE  DE  GARÇONS. 
M.  Ricard,  directeur,  assistée  de  trois  maîtres  adjoinU. 

ÉCOLE  COMMUNALE  DE  FILLES. 
Mme  Leclerc;  directrice,  assistés  de  cinq  maîtresses. 

SALLE  D'ASILE  COMMUNALE. 
Mlle  Dautel,  directrice.  c=  Mlle  Moret,  sous-directrice. 

SALLE  D'ASILE  LIBRE. 
Les  sœurs  de  la  Sainte-En£ince. 

ÉCOLES  PRIMAIRES  LIBRES. 

n       t     n  I     Les  Frères  de  la  doctrine  chrétienne. 

Pour  les  Garçons  :      j     Q^inon  (pensionnat  primaire). 


ÀrrandissemmU  de  Tonnerre. 

COLLÈGE  COMMUNAL  DE  TONNERRE. 

Collège  de  plein  exercice:  cours  de  dessin  et  de  musique  ;  cours  spécial  de  français. 
MM.  Duchés  principal;  —  N..,  sous-principal. 


Profetseurt,  mm. 
Logique  et  histoire,  N.... 
Rhétorique  et  seconde,  Hariot. 
Troisième  et  quatrième,  Melouxay. 
Cinquième  et  sixième,  Lafont. 
Septième  et  huitième,  Cestre. 


Mathématiques,   Mîlaine. 

Langue  anglaise  et  cours  spécial    de 

fiançais,  Majy. 
Classes  élémentaires,  Litschgy. 
Langue  allemandes,       id. 
Maîtres  d'études,  d*Héruel,  Escary. 


ÉTABLISSEMENTS  LIBRES  D'INSTRUCTION  SECONDAIRE. 
M.  Leiarge,  à  Tonnerre. 

PENSIONNATS  POUR  LES  DEMOISELLES. 
Les  Ursulines,  à  Tonnerre.  |     Mme  Adine,  k  Tonnerre. 


101 
SECTION  V. 

ADMINISTRATION    MILITAIRE. 


i^  DIVISION.  —  Quartier  général  :  Paris. 

IIM.  Magnàn  g.  g.  ^  maréchal  de  France,   commandant  le  i"*  corps 

d*année. 
Marquis  de  Lawoestine  G. G.  ^,  général  de  divisioni  commandant 

supérieur  des  gardes  nationales  de  la  Seine. 
BLiGNY-BoNDURANOy  G.  ^,  intendant  militaire  de  la  1**  division. 

Sixième  subdivision, 

MM.  Arbbllot  ^,  général  de  brigade,  commandant  l'Yonne,  à  Anxerre  ; 
Dbstebman,  capitaine  d'état- major,  aide  de  camp; 
Mallbt  j^,  sous-intendant  militaire,  à  Auxerre; 
LniARCHAiCD»  officier  d'administration  de  l'intendance  militaire,  chef 
du  bareau  de  la  sous-intendance  à  Auxerre. 

Dépôt  de  ReeruUmenU 

MH.  Lbtors  de  Grécy  ^.capitaine  commandant  le  dépôt  de  recrutement 
de  ITonne,  rue  Française,  à  Auxerre  ; 
Daoez,  lieutenant  attaché  au  même  dépôt  ; 
Damuigue,  servent  id. 

AuTHELOT,  iof.  id. 

Corps  du  Génie. 

MM.  HuAET,  ijli,  chef  de  bataillon,  chef  du  génie  en  chef  du  départe- 
ment, à  Melon; 
DiDiBE,  garde  du  génie  de  1'*  classe  à  Joigny. 

GARNISONS. 

Les  villes  de  garnisons  du  département  sont  Auxerre  et  Joigny. 
Auxerre  a  une  caserne  d'infanterie  ;  Joigny,  deux  quartiers  de  cavalerie. 

GAENISOIf  d' AUXERRE. 

Le  dépôt  du  89*  de  ligne  est  à  Auxerre,  le  1*'  bataillon  actif  à  Paris. 

Etat-major,  -s»  MM.  Richard,  major  ; 

Mothu,  capitaine4ré.sorier  ; 

SaTariau^  capitaine  d'habillement; 

Du  Portail,  capitaine  commandant  la  place,  à  Auxerre. 
CapUaines  :  MM.  Olivier,  Texcier,  Houssin,  Carlier,  Boniface,  Méda. 
l4e»t€tianU  :  MM.  Rouchon,  Quilichini.  Boue. 
^mê-IÀeuUnanit  :  MM.  Pallé,  Gondard,  Guiot,  Gerbaux,  Adam. 


GARNISON  DE  JOIGNT. 


7*  CUIRASSIERS. 


Boucher  d'Argis  de   Guillerville  > 
chef  d'escadron,  corn,  le  dépôt. 
Caase,  major. 

Dombrat,  capit.  instructeur. 
Macdermott,  capit.  adjudant-major. 
Battet,  capitaine  trésorier. 
Philippe,  capit.  d'habillement. 


8'  LANCIERS. 

MM.  Monestier,  major,  corn,  le  dépôt. 
Daniel  La^anerie,  cap.  instructeur. 
Janis,  capit.  adjudant-major. 
Bernard,  capitaine  trésorier  « 
Genot,  capit.  d'habillement. 


102 

GITES  D*ÉTÀPES 

COlHBflPONDANT  A  LA  PLAGE  D*AUttBRSy  DANS  LA  DIBKGTION  DES  CHBFSLIBDX 
DE  SUBOinSlOlfS  FOBMANT  LA  1^  DITISION  M1LITAIBE. 

OblAans  (6  gilet).  —  Toucy,  Saint- Fargeau,  Bonny,  Gien,  Ghàleauneaf, 
Orléans. 

Blois  (8  qiH/ti).  —  Les  mêmes,  Beaagency,  Biois. 

Ghabtbes  (8  giui\.  —  Joigny,  Gourtenay,  Monlargis,  Beaune,  PithiWers, 
Augerrtlle,  OatarTilIe,  Chartres. 

EvBEux  (9  aitei).  —  JoignVy  Sens,  Montereau,  Melun,  Lonjumeau,  Saint- 
Germain-en-Laye,  Mantes,  Passy,  Évreux. 

Rouen  (10  giu£),  —  Joigny,  Sens,  Montereau,  Melun,  Villeneuve-Saînt- 
Georges,  Saint-Denis,  Pontotse,  Magny,  Ecooen,  Rouen. 

Beauvais  (8  giui),  —  Les  mêmes  jusqu'à  Saint-Denis,  et  Beaumont-snr- 
Oise  et  BeauTais. 

Vebsailles  (6  giui),  —  Les  mêmes  que  pour  Rouen  jusqu'à  Lonjumeau» 
et  Versailles. 

Pabis  (6  giJi^i^,  —  Joigny,  Sens,  Montereau,  Melun,  Gorbeil,  Paris. 

Melun  (4  giiti),  —  Voir  ci-dessus  l'itinéraire  pour  Paris. 

Teotes  (3  giUi\.  —  Saint-Florentin,  Ervy,  Troyes. 

GITES  d'étapes  correspondant  A  LA  PLACE  d'aUXEBBB,  DANS  LES  DIRECTIONS 

CI-APBÈS   : 

DuoN  (5  gitei).  —  Tonnerre,  Ancy-le  Franc,  Montbard,  Ghanceaux,  Dijon. 

Nevebs  (4  giUi),  —  Coulanges-sur-Yonne,  Variy,  La  Gharitc,  Nerers. 

Macon  (8  giUs).  —  Vermenton,  Avallon,  Saulieu,  Arnay-le-Duc,  Ghagny 
Ghalon,  Tournus,  Mâcon. 

GITES  QUI  NE  C0BRB8P0NDBNT  PAS  A  LA  PLACE  d'AUXBBRB. 

D'Orléam  à  Troyet.  —  Sens,  Villeneuve-l' Archevêque. 

De  Chartres  à  Troyes.  —  Chéroy,  Sens,  Villeneuve -l'Archevêque. 

GENDARMERIE. 

La  gendarmerie  da  dôpartemeot  de  TTonnc  fait  partie  do  la  20*  léi^^ioii  de  cette 
arme.  Cette  légion  comprend,  en  ootro,  les  départements  de  la  Côlc-d*Or  et  de 
l'Aobe. 

MM.  Bbnoist  db  la  GrandiBre  ^  colonel,  chef  de  légion  à  Dijon. 

Gbrard  db  CharbonniBrb  jjî,  chef  d'escadron,  coinmnfidant  la  compa- 

((nie  de  l'ITontie. 
y^LAT  ^,  capilaioe. 

Ladrbao,  soui  lieutenant-trésorier  de  la  compagnie  de  rVoniie. 
Houdaillb.  brigadier,  adjoint  au  trésorier. 

Lieutenance  d*Anxerre, 
M.  Velay,  capitaine. 


i03 


MM. 
Auxerre.  Ircbrig.»  André,  m.-cl.-Io^.-cher 

—  2e    —    Simon,  brigadier. 

—  3e    —    Vauthier,  id. 
Saint-Florentin,    Boohier  id. 
Saint-Saaveur,      Mennerel,         id. 
Vermenton,           Coûtant,      brifradier. 
Tooey,                   Horsot,             id. 


MM 

Courson,  Poinsot,  brigadier. 

Chablis,  Reslif,  — 

Yincellos,  Bégné,  — 

Seignelay,  Viardol,  — 

Couianges  8.-Y.  Rifanx,  — 

Ligoy,  Taupenot.  — 


Lieutenance  d'Àvallon, 

MM.  Yanivaqub,  lieutenant. 
Avallon,  Paban.  mar.-d.-Iog. 

VëzeUy,  Péché,  brigadier. 

L*I»le-<ar-Serein,  Denis,       -- 


Guillon,  Brouin,    brigadier. 

Quarré-l-T.  (à  pied),  Boudrol,        — 


Lieutenance  de  Joigny, 
MM.  DB  CiLLÀHT  Di  Kbhjuingut,  Capitaine  à  Joigny. 


Cerisiers  (à  pied),  Le  Laing^  brigadier. 

Aillant-s-Tholon,  Judrin,  — 

Brienon,  Aubin,  — 

Sl-Jnl.-du-Sault,  Adine,  — 


Joigny^  Front ier,  mar.-d.-log. 

Bléoeau,  Collenot,  roar.  -  des-log. 

Saint-Fargeau,    Pemot.  brigadier. 
Vllleueo?o-8-T.,  Voisenat,  mar.-d.-log. 
Charny,  Moossot,         ^ 

Lieutenance  de  Sent, 

MM.  Gdbrribr,  capitaine. 
Sens-ior- Tonne,  Lamv,  mar.-des-log.    1  VilIenenvc-rArc.  Têtard,  mar.  m.  brig. 


à  cheval. 
Vaillant  brig.  à  pied. 
Pont-9nr-Youne,Chalmeaii,  m.  d.-l.àch. 


Chéroy, 
Sergines 


N. 
Martin, 


brigadier. 


Lieutenance  de  Tonnerre. 

MM.  TiTBRCHBR,  lieutenant. 
Tonnerre,  Euvrard,  mar.-d-  log.   Tanlay, 

Noyers  (à  pied),     Bordet,  —         ;  Flogny, 

Ancy-le-Franc,     Blondot,  brigadier. 


Poiterey, 
Bosnon, 


brigadier. 


COMMISSAIRES  DE  POLICE  CANTONAUX. 


Canton  d^AiHant,  Jonan. 

—  Bléneau,  Fiers. 

—  Brienon,  Gros  ^. 

—  Chablis,  Krempf. 

—  CoolangeS'S-YonneBourgoin. 

—  Crnzy,  Bourgeois 

—  Ligny,  Marais. 

—  Pont-sur  Yonne,  Malapert. 
— >  Yermenton,  de  Prinsac. 


Baqué  ^. 
Mulot. 


Canton  d(*  Toucy, 

—  Saint -Sauveur, 

—  Saint-Julien-do-S.  Blond. 

—  Saint-Fargeau        Cunault. 

—  Vézelay,  Legris. 

—  Seigoelay,  Brillic. 

—  Saint-Florentin,     Bourgogne. 

—  Villeneuve-sur  Y.  Poirier. 


104 
SECTION  VI. 

ADMINISTRATION    FINANCIÈRE. 


RECETTE  GÉNÉRALE. 

M.  JoumDAiN  ^,  iDoien  Préfet,  Recereur  général. 
MM.  Chamoin  et  Glatblou,  fondés  de  pooToirs. 

RECEVEURS  PARTICULIERS. 

Chamoin,  caiuier.  De  Potier,  à  Avallon. 

Ga88elin,chargé  de  la  recelte  particulière  Riyaille«  à  Joigny. 

de  rarrondissement  d'Aaxerre.  Colle,  à  Sens. 

GlaTelou,  chef  de  comptabilité.  iDe  Forcefille  à  Tonnerre. 

Fereepteurs  swniumérairei. 

MM.  Paillot,  à  Anxerre. 
Mailly,  à  Joigny.  —  n 

TRÉSOR. 
M.  RossiGifBUXfpayenr  du  département.  |  M.  Rocher,  chef  de  comptabilité. 

DIRECTION  DES  CONTRIBUTIONS  DIRECTES  ET  DU  CADASTRE. 

Directeur,  M.  Gimel,  rue  de  la  Monnaie.  4. 
Inspecteur,  M.  Herbin,  rue  de  la  Monnaie,  14. 

CONTRÔLEURS. 

1^''  diyision.  —  MM.  Courtois,  contrôleur  principal,  à  Auxerre. 

Perceptions  d' Auxerre,  Appoigny,  Lindry,  Mont-Saint-Sulpice, 
Seignelay  et  Viilefargeau. 
Larfeuil,  contrôleur  de  3*  classe,  à  Auxerre. 
Perceptions  de  Chablis,  Coulanges-la- Vineuse,  Ligny,  Monti- 
gny,  Saint-Cyr,  Saint-Bris  et  Saint-Florentin. 
Dubois,  contrôleur  de  Ire  classe,  à  Auxerre. 
Perceptions    de  Coulanges-sur-Yonne ,    Courson,    Gravant, 
Mailly4e-Ghâteau  Migé,  Ouaine  et  V^ermenton. 
JojoT,  contrôleur  de  2e  classe,  à  Saint-Fargeau. 

Perceptions  de  Bléneau,  Ghampignelles,   Lainsecq,    Saint- 
Sauvenr,  Toucy  et  Villiers-  Saint-Benoit. 
PerlOiNGue,  contrôleur  de  de  classe,  à  Joigny. 
Perceptions  d'Aillant.  Cé7y,Gbarny,  La  Ferté-Loupière,  Saint- 
Julien-du-Sault  et  Villcneuve-sur-Yonne. 
Bacot,  contrôleur  de  Ire  classe,  à  Joigny. 
Perceptions  de  Joigny,  Bassou,  Brienon,  Cerisiers,  Guerchy 
et  Venizy. 
Champacne,  contrôleur  de  2e  classe,  à  Sens. 
Perceptions  de  Sens,  Domats,  Mâlay-le-Grand,  Paron,  Tbeil 
et  Villeneuve-rArchevéque. 
Dessus,  contrôleur  de  2e  classe,  à  Sens. 
Perceptions  de  Cbéroy,  Grange  le-Bocage ,  Pont-sur- Yonne, 
Sergines,  Thorigny  et  Villeneuve-la-Guyard. 
Penard,  contrôleur  de  Ire  classe,  à  Tonnerre. 
Perceptions   de  Tonnerre,    Gruzy,   Fleys,   Flogny,    Neuvy- 
Saulour,  Rugny  et  Tanlay. 
RouYER,  contrôleur  de  2e  classe,  à  A?allon. 
Perceptions  d'Aisy^  Ancy-le-Franc,  J ou x-la- Ville,  Lézinnes, 
L'Isle-sur-le-Serem,  Molay,  Noyers  et  Santigny. 


2*  division.  — 


3*  division.  — 


4«  division.  — 


5*  division.  — 


6*  division.  — 


7«  division.  — 


8*  division.  — 


9«  division.  — 


10*  division.  — 


(*)  Voir  les  Pereepteon ,  page  106. 


105 

1 1*  dIviâiOD.  o        GoTTEAu,  contrMeiir  de  S«  daBM,  à  ATallon. 

Perceptions  d'Ayallon,   ChAtel-Censoir,  Guillon,   Levanlt, 
Quarré-les-Tombes  et  Yézelay. 

ICBf.  Lestang  et  Belin,  surnuméraires. 

BUBEAUX  DB  LA  OIBBCTION. 

M.  Hartyj  contrôleur  premier  commis,  rue  de  Paris. 

BIIPLOTÏS. 

MM.  Guimont,  Allard,  Bourgeois,  Parigot  et  Marchand. 
Les  bureaux  sont  ouverts,  rue  de  la  Monnaie,  de  9  h.  du  matin  à 4  heures  du  soir. 

CADASTRE. 

Les  plans-minutes  de  tout  le  département  sontdép  osés  à  la  Direction  des  contribu* 
lions  airectes;  ils  se  composent  de  6,745  plans  par  cellaires  et  de  465  tableaux  d'as- 
semblage. 

La  Direction  délivre  des  extraits  de  ces  plans  aux  personnes  qui  en  font  la  demande. 
Le  prix  de  ces  extraits  est  réglé  ainsi  qu'il  suit  : 

Pour  dix  parcelles  et  an-dessous,  réunies  sur  une  mime  feuille.    .    .    .    2  fr.    » 

Pour  tout  nombre  de  parcelles  excédant  dix,  réunies  sur  une  même  feuille, 
par  parcelle 0       20 

Pour  chaque  parcelle  sur  une  feuille  séparée,  avec  indication  des  tenants 
et  aboutisNants 0       50 

Pour  copie  d'une  section  entière,  par  parcelle 0       10 

Pour  copie  du  plan  entier  d'une  commune,  par  parcelle  ...  <»       05 

Dans  le  cas  ou  le  plan  délivré  ne  présente  pas  une  demi.parcelle  par  hectare,  le 
prix  des  extraits  est  fixé  à  5  centimes  par  hectare  en  sus  des  prix  nxés  ci-dessus, 
mais  alors  le  prix  par  parcelle  est  de  15  centimes  au  lieu  de  20. 

Les  mêmes  copies,  en  trait  colorié,  moitié  en  sus  du  prix  précédent. 

La  Direction  délivre  ésaleinent  des  extraits  des  matrices  cadastrales  et  des  états 
de  section,  d'après  le  tarif  suivant  : 

Pour  extrait  de  une  à  quinze  lignes    75  centimes. 
Pour  chaque  ligne  en  sus  ....    03 

Quand  ils  sont  demandes,  ces  extraits  sont  délivrés  immédiatement  sur  des  for- 
mules fournies  par  la  Direction. 


VÉRIFICATEURS  DES  POIDS  ET  MESURES. 

Le  système  métrique  décimal  des  poids  et  mesures  posé  en  principe  par  l'Assem- 
blée constituante  (lois  des  8  mai  et  8  octobre  1790),  organisé  par  décrets  de  la  Con- 
vention des  ter  août  1793,  18  germinal  et  1er  vendémiaire  an  iv,  par  les  lois  des 
i9  brumaire  an  viii,  13  brumaire  an  ix,  par  le  décret  impérial  du  12  février  1822,  a 
été  consacré  en  dernier  lieu  par  la  loi  du  4  juillet  1837  qui  abrogea  le  décret  de  1822, 

Srescnvit  la  stricte  exécution  des  lois  de  Tan  m,  de  Fan  viii,  et  défendit  d'insérer 
ans  les  actes  publics  toutes  dénominations  de  poids  et  mesures  autres  que  celles 
exprimées  dans  ces  lois.  Une  ordonnance  du  1er  mai  1839  a  constitué  définitivement 
tout  le  service. 


Arroodt  d'Auxerre,     MH.  Claude  fils. 

—  d'Avallon,  G  agneau. 

—  de  Joigny,  Ghoin. 


Arrond'  de  Sens,  MM.  Chenal. 

—     de  Tonnerre,  Maynet. 


106 


PERCEPTEURS  ET  COMMDNES  DE  IKURS  PERCEPTIONS. 

U  première  commune  indiquée  est  le  cheMiea  de  le  perception  et  la  résidence  dn  percepteur. 


NOMS 
des 

PERCEPTEURS. 


COMMUNES. 


IRRONDISSBMtNT  D'AUXBRRE. 

Langlade 
Goulet. 


COMMUNES. 


Bransiet 


I  Auxerre 
\  Appoigny 
<  Monéteau. 

1  Chablis 
Beine 
Chichée 
FoDtenay  p.  Chablis 


JFyé 

fMil 


ji»y 

\  Poinchy 

Coulanges-la-Vineuse 

Esrolives 

Gy-l'Ëvêque 

Messein  )Ju»sy 

Viocelles 
Irancy 
'Vinceloltes 

iCouIaDges-sur-Yoïin. 
Andryes 
CraiD 
Maison  Blanche^  Etais 

I  Festigoy 
(Lucy- sur -Yonne 

{(^ourson 
Druyes 
Fontenailies 
Fouronnes 
Molesmes 
Mouffy 

iCravant 
Accolay 
Bazarnes 
Prégilbert 
Sainte-Pallaye 
Ligny 
La  Chapelle- Vaup. 

Louzon  /Maligny 

Mère 
Yarennes 
Villy 

iMaillyle-Cbftteau 
Fontenay-sur-Foup. 
Mailly- la-Ville 
Merry  sur-Yonne 
Sery 
Trucy-sup-Yonne 


Gaillard 


Dorotle 


Michaut 


Migé 

Cbarenlenay 
Coula  ogeron 
Escamps 
Val-de-Mercy 

Montigny 

Bleigny-le-Carreau 
jLignorelles 

Pontigny 
iRouvray 
'Venouze 

Villeneuve-St-Salve 

/  Mont-S-Sulpice 
\  Cheny 
sChichy 

'   TT91ltAI*îl 


\ 


Noirot 


Gousseau  -  Pa 
quiée 


Begoard  fils 


Lechère 


Cosle 


Doussel 


Hautertve 
Ormoy 

Ouanne 

Chaslenay 

Lain 

Merry-Sec 

Sementron 

Taingy 

/Lindry 
Beauvoir 
Diges 
Eglény 
Pourrai  n 

St-Cyr-lcs-CoIons 

Préby 

Aigremonl 

Chemilly-sur-SerciB 

iChitpy 

Courgis 

Lichères 

Saint-Bris 
(Augy 
^  Champs 
I  Quenne 
\Venoy 

LaiDsecq 

Sainte-Colombe 

Ferreux 

Sainpuils 

Sougèpe 

Thury 


107 


NOMS 

raKCBPTBURS. 


Jozon 


Coletle  ^ 


Defrancc 


Tnitey 


Regoan)  père 


DestaltdeBlaa 

nay, 

(à  Auxerre.) 


Saint-Florentin 
Avrolles 
Boailly 
Cbéu 
Germigny 
Jaulges 
Rebourceaax 
\Vergigny 
Saiot-Sauvear 
FoDtenoy 
Moutiers 
SaiQts 
Treigny 

ÎSeignelay 
Beaumont 
Chemilly  p.  Seignel. 
Gurgy 
Héry 
Toacy 
Dracy 
Lalande 
Leugny  , 
LeTîs 
Moulins 
Parly 

SVermenton 
Arcy-sur-Cure 
Bessy 
Bois-d*Arcy 
JEssert 

/  Lucy-sur-Cure 
'  Sacy 

/  Villefargeau 
l  Charbuy 
- 1 Chevannes 
^Perrlgny 
/  Saint-Georges 
[  Vallan 
\Vaux 


Piétresson 


Robort^ 


ABRONDISBBMBNT  D'AVÀLLON. 

Ayallon. 

Annay-la-Côte. 

Annéot. 

Etanles. 

Lncy-le-Bois. 

Magny. 

Sauvigny-Ie-Bois. 

Châtel-Gensoir. 

Asnières. 

Brosses. 

Blannay. 

Lichères. 

MonUllot. 

SaiBt-Noré. 

Voutenay. 


Monnot 


Bidot 


Pineand 


l'oulio  fils 


Dujon 


JuUien 
(à  A  val  Ion.) 


COMMUNES. 


Gui  lion. 

Cisery. 

Cussy-Ies-Forges. 

Sl-André-en-T.-PI. 

Sauvigny-le-Benréal. 

Savigny-en-T.-Plaine 

Sceaux. 

Trevilly. 

Vignes. 

Joijx  laVile. 

DisbaAgis. 

Massangis 

CButafnoux 

^'ftô-le-Sec 


L'IsIc-sur-Serein 

Angely 

Annoux 

Atbie 

Blacy 

Civry 

Pfovency 

Sainte- Colombe 

Talcy 

Q narré 

Saint-Germain 

Chastellux 

Saint- Brancher 

Bussières 

Beauvilliers 

Saint-Léger. 

Sainte-Magnance 

Santigny 

Anstrudes 

Maniieaux 

Montréal 

Pisy 

ïhisy. 

vVassy-sous-Pizy 

Tault  de  Lugny. 

Domecy-sur-le-Vaalt 

Girolles. 

Island. 

Menades. 

Pontaubert. 

Sermizelles. 

.Thtrot. 


108 


NOMS 

PBKCKPTBUBS 


NOMS 
des 

PIECBPTKURS. 


Cardinal 


rVézelay. 

Asquins. 

Chamoax. 

j  Domecy-sor-Cnre. 

iFoissy. 

iFootenay. 

fGIvry. 

Pieire-Perlhuîs. 

Saint-Père. 

Tharoiseau. 

AIEONDISSBHSIIT  Dl  JOIGIfT. 

^Atllant 

Cbampyalloii 

Cl^wy 


COMMUNES. 


Damas 


Michon 


Lacam 
(à  Joigoy.) 


Joaohim 


Chardon 


Daollé 


Gallois 
(à  Joigny.) 


Ghampignelles 

Grand-Champ 

Lonesme 

Malicorne 

St-Denis  s.-Oaanne 

Tannerre 

Villen.-les-€renets 


raorioe-le- Vieil 
St-IMaorice-This. 
Senan 

Yilliers-sar-Tholon 
Yolgré 

Basson 

Bonnard 

Champlay 

Charmoy 

Chichery 

Epioean-les-YosTes 

Blénean 

CbampceTrais 

Bogny 

Saint-PriTé 

Brienon 

Bellechanme 

Bligny-en-Othe 

Bu8sy-en-0(he 

Esnon 

Mercy 

Paroy-en-0(he 

Cerisiers 
Ârces 
Bœnrs 
Cérilly 

Cooloars 

IBillo 

Fonmaudin 

Vandenrs 

TillechéUTe 

Césy 

Béon 

Chambres 

Paroy-snr-Tholon 

SUAnhin-sur-Tonoe 

Yilloden 

^YUlefiUerl 


Charny 
Chambengle 
Chêne -Ârnonlt 
jCheTillon 
picy 
Odoart  de  Bois- JFoDtenoailles 

milon     A  La  Motbe-anx-Àahi 
Marcha  is-Beton 
[Perreox 
Prnnoy 

S  t-Martin-s-Oaanne 
YiUefranche 


Beaoist 


Dnchemin 
(à  Joigny) 


Martin 


Hès 


Dorliao 


Guerchy 

Flenry 

Branches 

Laduz 

Neuilly 

Yillemer 

Joigny 

Brion 

Looxe 

Migennes 

.Saint-Cydrotoe 

Yilliers-StrBenott 

La  Yillotte 

|Les  Ormes 

Merry-Yanx 

{ St-Martin-snr-Ocre 

Sommecaise 

St-Âabin-Chât.-N. 

(  La  Ferlé-Loapiéro 

ICodot 

jLa  Celle-SaintCyr 

S  Précy 

(St-Romain-le-  Preux 
Sépanx 

Saint-Fargeaa 

Laran 

Ronchéres 

St-Martin-des-Cha. 
MésiUes 
Fontaines 
.Septibnds 


i09 


NOMS 

PKECBPTEURS. 


COMMUNES. 


NOMS 
des 

PBRGBFTIUIS. 


Larcena 


Berntrdjjj^ 


St-Jalien-da-Saolt 
St-Loup-d*OrdoD 

I  St-Martin-d^Ordon 

Terlin 

Yenigy 
GhaiUey 
Champlotl 
Jorny 

YilleoenTe-f.-TonDê 
Àrmeau 
BuMj-le-Repof 
GIraad  <Chaomot 

IDizmoot 
Les  Bordes 
Piffonds 
Ronison 

▲mKONDlSSBlIKNT  Dl  SUIS, 

'Ghéroy 

Brannay 

Dollot 
Jjoay 
Pioon  <  Mon  tacher 

I  Saint- Valérien 

Vallery 

YiHeboofis 
^Yttlegar&i 

'Domats 
Courtoin 
Fouchéres 
|La  Belliole 
Savigny 
ISablJ^y 
VefDoy 

Yillen.-la-Dondagre 
Villeroy 

Grange-le-Bocage. 
St-Maurice-a.-R.-H. 
Sogoes 
Yertilly 

I  Yilliers-Bonneoz 
Coarceaax 
Plessis-Damée 

Mâtay-le-Grand 

Maillot 

Mâiay-le-Petit 

GhandeDier  fil»lFonlaine.Ia-GailUr, 
(è  Sens)       <p^„y 

Rosoy 

Saligny 

Yaamort 


Percheron 


Berthelin 


Berlin  aîné 

(à  Sens) 


LhermlUe 


Mira  (à  Sens) 


BroUée 


Chartre 


Légier  ^ 


Beaufallet 


COMMUNES. 


Paron 

CoUemiers 

Cornant 

Coartois 

'  Bgr  iselles-le-Bocage 

,Eligny 

Gron 

IMarsangis 

Nailly 

St-Martin-dn-Tertre 

Pont-snr-Tonne 

C«y 

E?ry 

iGisy-les-Nobles 

Xixy 

iMichery 
SaintrSerotin 
Yillemanoche 
YillenaTOtte 
Yilleperrot 

Sens 

Saint-Clément 
Saint-Dénis 
,Soucy 

Sergines 

Compigny 

|Pailly 

Plefsîs-SainVJean 

I  Coorlon 

Serbonnes 

Yinneuf 

Theii 

Pont-snr-Yanne 

Chigy 

Les  Siégea 

Yareilles 

Yilliers-Loois 

;^Thorigny 

ÎFIenrigoy 
La  Ghapelle-8.-0r. 
La  Postolle 
St-Martin-s.-Oreoie 
Yoisines 

YiUen.-la-Guyvd 

Champigny 

Chanmont 

Saint-Agnand 

lYiUebleTin 

YilletUein 


110 


PiaCBPTBUBS. 


COMMUNES 


NOMS 
des 

PERCEPTEURS. 


COMMUNES. 


.  Villen.-rArchev. 
l  Bagfneaux 
iCourgenay 
Nioré  /Flacy 

jLaiUy 
fMolinoDS 
VFoissy 

ARRONDISSEMENT  DE  TONNERRE. 

Aiicy-le-Fraoc 
Argenteuil 
IChassigoelles 
Soopey  ^Cufiy 

jFaivy 
'Sligny 
Villers-les-HauU 

Cruzy 

Lepenne  ;  Gland 

Pimelles 
Senoevoy-Ie-Bas 
Sennevoy-le-Ha  at 

Fley 
^     ^  .  Béra 

Goyboa      \  Collan 
de  MoDileTeaui  1  Serrigoy 
(à Tonnerre)  ^Tissey 

/  Vézannes 
f  Vi fiers 
\YroDerre 

(Flogny 
BoUeaax 
La  Cbap.-Vieille-F. 
Percey 
Tronchoy 
^  Bernouil 
I  Carisey 
f  Dié 
I  RofTey 
\ViUJers-yineai 

Lézinnes 

Àncy-le-Libre 

Argenlenay 

Pacy 

Samboorg 

Yireauz 


Nicolle 


Gommerj 


Petit 


/  Molay 
i  Aonay 
}  Fresnes 
i  Nilry 
I  Poilly 
^  Sainte-Vertu 

Neuvy 

Sormery 

Beugnon 

Lasson 

Soumaintrain 

Noyers 

Gensy 

Ghâtel-Gérard 

lElivey 

Grimault 

jjoaancy 

)  Moulins 

Pasilly 

Sarry 


(I 


Aisy 
I  Nuits 

Challw-Belval^^^y^**'^" 

Perriguy 
JoWy 

'Rngny 
Artbonnay 
.  Mél  isey 
Roguier  { Quiocerot 

Tborey 
Tricbey 
Villon 


Dorotte 


Daopbin 


Bofianté 


Garrel 


(Tanlay 
Baon 
Commissey 
Saint-Martin 
Saiiit-Vinnemer 

/Tonnerre 

l  Cbeney 

1  Dannemoine 

<  Epineuil 

i  Molosraes 

[Junay 

VVézinnos 


111 


DIRECTION  GÉNÉRALE  DES  DOUANES 

ET  CONTRIBUTIONS  INDIRECTES. 


M.  Bavbikb  C.  ^,  conseiller  'rËtnr,  directeur  général,  hôtel   du  Miaistére  des 

Finances,  rue  de  Rivoli. 

DIRECTION     DÉPARTEMENTALE. 

MM.  Cabrol  ^,  directeur  da  département,  rue  de  la  Belle-Pierre,  4. 

Lapayre  de  Cru moI, contrôleur,  1*'  commit  de  direction,  rue  des  LombArdi,6, 
Lem;heTin.  2*  commit  de  direction,  roe  de  Paris,  127. 

Bureani  :  rue  det  Templiers,  n.  2. 


INSPECTION  D'AUXERliE. 

M.  George,  intpectear  dUitionnaire,  chef  de  service  de  la  principalité  d*Aii- 
lerrc,  i]uaj  Bourbon,  ii. 

ramciPALiTi  d'auxbrrb. 
Boréaux  et  entrepôt  des  tabacs  :  rae  GhaDteplnot,  8. 


MM. 
Darand.  recereor  prineipal,  cntrep.,  rae 

Chantepinot,  8. 
Besnard,  commis  de  recette  principale, 

roe  VaJentin. 

Service  Actif. 
Bureaux  d'ordre  :  rue  Chantepinot,  8. 

MM. 

Granchcr,  contrôleur  à  Auxerre,  roe 
de  rArquebose.  8, 

Poulet,  Cliardon«  Agan,  Martin,  com- 
mis à  Auxerre. 

Gommard,  receveur  à  cheval  de  la 
banlieue  d'Auxerre. 

NoUe,  commis  principal  à  eheval  à  Au- 
xerre. 

Albert,  receveur  à  cheval  à  Chablis. 

Ballot,  com.  princip.  à  cheval     id. 

Vidal,  rec.  à  ch.  à  Coorton 

Céty,  com.  princ.  à  cheval    id. 

Prince,  receveur  à  cheval  &  St-Florentin. 

Deléfolle.  com.  principale  cheval  id. 

Girard,  receveur  à  cheval  i  Toucy. 

Bonnet,  commis  principal  à  cheval  id. 

Hupel,  rec.  à  eheval  à  Vermenton. 

Rouard,  commis  principal  à  cheval  id. 

Service  de  la  Navigation. 

Bureau  :  Quai  Coudé. 
MM 


Marion,  surveillant  de  navigation,  roo 
de  la  Marine. 

Service  de  la  garantie  dci  matiéra  dPor 
et  d^argent. 

Bureau  :  rue  des  Lombards  n*  6. 

MM. 

Lapayre  de  Crnssol,  contrôlenr  do  garan- 
tie, rue  des  Lombards,  6. 

Mérat,  essayeur,  Place-anx-Lîens,  5. 

Durand,  receveur,  rue  Chantepinot,  8. 

Service  des  Ociroii. 
Bureau  central,  rue  Chantepinot,  8. 

MM. 

Martin,  préposé  en  chef  de  l'octroi  d' Au- 
xerre, rue  du  Saulce,  7. 
Bretin,  brigadier. 
Caillaux,  s.-brig. 
Irr,  receveur  à  raballoir. 
Courtois,  receveur  à  la  Porte  du  Pont. 
Yiault,  id.  du  Temple. 

Cotte,  id.  de  Paris. 

Jojol,  id.  Chantepinot. 

Gérard,  id.  d'Eglény. 

Tribaudeau,  receveur  du  Port. 
Bertrand.  I'**  surveillant  ambulant. 
Leblanc,  2«  id. 

Pont,  3»  id. 

Boudin,  4*  id. 

Barré,  surveillant  à  la  Nouyelle  Porte. 


Duuzeaa,  rec.  de  nar.,  place  St-Nicolai.lChattp,       W.       porte  Saint-Vigile. 


^ 


1 


112 

INSPECTION  DE  JOIGNT. 
BI.  Rbt,  inipeetear  diTisioD.»  chef  de  service  delà  principauté  de  Joigny. 

VRINCIPALITÉ  DR  JOIGNT. 


MM 

Lemaiftre.  rec.  princ.  eotrep.,  k  Joigny. 
Hérisé)  1er  coin;  de  rec.  princ.  à  Joigny. 

Service  Actif» 

MM. 
Lonot,  receTenr  à  cheval  à  Aillant. 
Fanyillon,  com.  princip.  à  cheval  id. 
Duiaassoy,  rec.  à  ch.  à  Brienon. 
MarqaeC,  com.  princ.      id. 
Anére,  recevear  à  cheval  à  Charny. 
BooKio,  commis  principal  à  cheral  id. 


Ma5seli5,  recev.  à  cbeyal  è  St.-Fargean. 
Demetz,  commis  princ.  ich.  à  St-Fargeaa. 
Maigne  de  Sarrazac,  r.  à  ch.  à  V.-le-Rol. 
Laillet,  commis  princ.  à  cheral    id, 
Sérodin-Bertin,  com.  principal  i  Joigny^ 
Marchand,  commis  id. 

Sermce  de  la  Navigation, 

MM. 
Dndos,  recevear  de  narig.  k  Laroche. 
Thirard,  yérificat.  de  navig.  à  Laroche 


SOUS-INSPECTION  DE  SENS. 
M.  GoBBBO,  souf-insp.  divis.,  chef  de  serv.  de  la  prinoipalUé  de  Sens. 

PUNCIPALITÉ  DB  8B58. 


Rodvy  recerenr  principal  entrep.  à  Sens. 
Waillaime,  !•'  commis  de  recette  princi- 
pale à  Sens.  ^ 

MM.        Service  Actif. 

Gavan,  contrôleur  de  2e  classe,  i  Sens. 

Feltin,  Përosé,  Bastide,  Eocaait,  com- 
mis à  Sens. 

Osmon,  surnuméraire. 

Baillot,  receveur  à  cheval  de  la  banl.  de 
Sens. 

Thomas,  com.  princ.  i  cheval  à  Sens. 


Lhermitte,rec.  kchCTal.  àPont-s-Tonne. 
Aubry,  commis  princip.  achevai,  id. 
Julien,  rec.  à  cheval  A  Villen.-rArcher. 
Cloutier,  commis  princ.  à  cheval  id. 

Service  des  Octrois. 

Boudrot,  prép.  en  chef  de  Toct.  de  Sens  ; 

Yië,  Domont,    Thévenin,    Fontaine, 

Dagnot,  Troué,  y.  Leooir,  Perrault  ; 

recev.  d*octroi,  à  Sens. 
Gromard,    Troué,    Heurton,  Bos   Jean. 

Blanchet,  Ménard,  surv.  amb.  A  Sens. 


SOUS-INSPECTION  DE  TONNERRE. 

MM.  Db  GiSLAiN,  sous -inspecteur  divisionnaire,  chef  de  service  des  principautés 

d'Avallon  et  de  Tonnerre,  résidant  à  Tonnerre. 


PRUVCIPALlTi  D'AYALLON. 

Bralé,  receveur  i  cheval  à  Vézelay. 
Mootsaingeon,  commis  princ.  à  chev.  id. 
Bessette,  commis  principal  à  Avallon. 
Soubra,  commis  de  3*  classe,       id. 

Service  des  Octrois, 

M.  Fèvre,  receveur  de  Toctroi  d'Aval» 
Ion. 


Berger,  rec.  princ.  entrep.  à  Avallon. 
George,  1er  commis  de  recette  princ.  id. 

Service  Actif. 
MM. 
Gamier,  rec.  ichev.  A  risle-s.-le-Serein. 
FaveroUe,  commis  princ.  A  cheval    id. 
Reysset,  rec.  A  ch.  A  Quarré-l.-Tombes. 
Pons,  commis  princ.  A  cheval  id. 

PRINCIPAUTÉ  DB  TONNBBRB. 

MM.  I  Reysset,  commis  de  recette  principale» 

Qoatreveaux,  recevear  princ.  entrepos.A^    A  Tonnerre. 
Tonnerre.  l 


415 


MM 


Service  Actif. 


La  bouille,  rec.  achevai  à  Ancy-Ie-Franc 
Caillol,  commis  prine.  à  cheval  id. 
Jaillet,    receveur  à  cheval   à  Flogny. 
Trouble,  commis  principal  à  cheval  id. 
Jac4{uelin,  receveur  à  cheyal  à  Noyers. 
Valcn.  commis  princ.  à  cheval         id. 
Bachelol-Sou  ligné,  commis  chef  de  poste 

â  Tonnerre. 
Foarric,  commis  à  Tonnerre 

Service  de  ta  Navigation. 
MM* 
Bicbery,  recey.  de  nayig.  à  Tonnerre. 


Vaochez,  surveillant  â  Tonnerre. 
Bane,  receveur  de  navig.  à  Rayiéres. 


Surnuméraires. 


MM. 


Boyer,  surnuméraire  de  direction  à 
Auzerre- 

Besnard,  surnuméraire  de  recelte  princi- 
pale, i  Auxerre. 

Jacquelin,  >urn.  de  recette  principale  k 
Joigny. 

Didier.  Gatu^$e,  Osmon,  Jaume,  Simon, 
Loicheiiiol,  somuméraires  dn  service 
actif  du  de'partemenl. 


ADMINISTRATION  DE  L'ENREGISTREMENT 

ET  DES  DOMAINES. 
M.  PAGART  D'HERMANSART,  directear. 


UISPKCTEUR. 
M.  Reckalxt  de  PaÉHESKiL,  à  Auxerre. 

VÉAIFK^ATEURS. 

BIM.  Letahneur,  à  Auxerre. 
Lafont,  à  Avallon. 
Piétresflon,  à  Joigny. 
Feis,  à  Sens. 
<  Lacroix,  à  Tonnerre. 

Courtaut,  1er  commis  de  direction,  à 

Auierre. 
Gassaigne,  garde-magasin,  contrôleur 

dn  timbre. 
Mauricart,  timbrenr. 

EMPLOYÉS  DE  LA  OIRECTION. 

Balbon,  chef  de  la  comptabilité. 

Adam,  commis  d*ordre. 

Gaillou  et  Sauterean,  expédition. 

CONSERVATEURS  DES  HYPOTHEQUES 

Auxerre,  Boullay. 
Avallon,  Esbrayat. 
Joigny,  Bouygues. 
Seiis,  de  Langle  de  Cary. 
Tonnerre,  Gudlaume. 

RECEVEURS. 
Arrondissement  d^ Auxerre. 

Auxerre,  Bredoux,  receveur  de  Teoreg.  des 
actes  civils,  s.-s.  privés  et  suc. 
—  Vidal,  rec.  de  l'enregistrement  des 
actes  jodiciairel  et  des  domaines. 

Chablis,  Gounot. 

Coulanges- la -Vineuse,  Maréchal 

Coulanges-sur- Yonne,  Creuzot. 

Courson,  L  icordaire. 

ijgny,  Dédémy. 


Saint-Florentin,Pancbart. 
Saint-Sauveur,  Dulac. 
Seignelay,  ToUin 
Toucy,  Konzel. 
Vermenton,  Mareschal. 

Arrondissement  d^Avalhn. 
Avallon,  Destenave. 
L'IsIe,  Hermary. 
Guillon,  Malo. 

Quarré-les-Tombes,  Dudouigt. 
Vézelay,  Designorio. 

Arrondissement  de  Joigny. 
Aillant,  Jacquin. 
Bléneau,  Cet  tance. 
Brienon,  Itérât. 
Cerisiers,  Prévost 
Charny,  ('hevalier. 
Joigny,  MaugGis. 
Saint- Farçeau,  Fouraut. 
Saint- Julien  du  Sault,  Pâtenôtre   4). 
Villeneuve-sur- Yonne,  Golfier. 

Arrondissement  de  Sens. 
Chéroy,  Tisserand. 
Pont-sur- Yonne,  Pertrizol. 
Sens,   Mouchet,  receveur  de  Tenreg.  des 

arles  civils,  s.-s.  p.  et  suce. 
Bouchage,  receveur  de  Tenregistrem.  des 

actes  judiciaires  et  des  domaines. 
Sergines,  Jeanniard.. 
Villeneuve-rArchevèque,Justaniond. 

Arrondissement  de  Tonnerre, 
Ancy-lt-Franc,  Roy. 
Cruzy,  Ginalhac. 
Flogny,  Destable. 
Noyers,  Maison. 
Tonnerre,  Fournerat  (enreg^  et  domaines). 


(I)  Le  bureau  de  Saint- Julien  du  Sault  a  été  créé  en  1862  et  sera  ouvert  le  1* 
janvier  1863. 

8 


114 


SURNUMERAIRES. 

Aa\erre,  Pagart  d'HermanBart. 
ÀTallon,  Farradesche,  Laveissière. 


Joigny,  Hnnot. 
Sens,  Couf'amy. 
Tonnerre,  Vouthier. 


EAUX  ET  FORÊTS. 

La  France  est  divisée  en  34  conseryatious  forestières.  Les  déparlemenU  de  l'Aube  et 
de  r Yonne  forment  la  8'  dont  Troyes  est  le  cbef-lieu. 

Le  département  de  l'Yonne  a  739,521  hect.  d'étendue  territoriale  ;  les  forêts  en 
occupent  172,096  hectares,  c'est-è-dire  le  quart  environ.  Celles  qui  sont  soumises  «a 
régime  forestier  et  appartiennent  aux  communes  et  aux  établissements  publics  sont 
d'une  étendue  de  15),927  bect.  Celles  de  l'Etat  ont  une  superficie  de  17,769  beet. 
MM.  Sdremain  de  Missery  ^y  conservateur,  à  Troyes. 

Châales  des  Etangs,  sous-ins^ecteur  sédentaire,  à  Troyes. 
Durey,  garde  général,  cbarge  des  travaux  d'art. 

INSPECTION  D*AUXERRE. 
MM.  Gallot,  inspecteur,  à  Auxerre,  rue  Joubert. 
Rambourgt,  sous-inspecleur  à  Auxerre.       Petit,  brigadier  sédenUire,  attacbé  à  Him- 
Cbanvin,  brigadier  sédentaire,  et  Mauvl- 1     pection  d'Avallon. 

___j_. .,-_._,  ^.-        ,       de  Montricbard,  garde  général,  à  AvalloD. 

INSPECTION  DE  SENS. 


gnan,  garde  sédentaire,  attachés  an  bu 

reau  de  l'inspecteur. 
Mariel,  garde*généra1,  à  Courson. 
Fortier,  garde-général,  à  Tonnerre. 
Clément,  garde  général,  à  Ancy-le-Franc. 

INSPECTION  D'AVALLON. 
Gnérard,  inspecteur  à  Avallon. 
Gand,  soos-ms(  ectenr,  à  Avallon. 


Mai  cotte,  inspecteur,  à  Sens. 
Tonnellier  s.-inspecteur,  à  Sens. 
Abbat,  commis  a'inspect.  g.  sédentaire. 
Marland,  garde-géneral,  à  Joigny. 
Bonnet,  garde  général,  à  Arees. 


ADMINISTRATION  DES  POSTES. 

Taxes  depuis  le  i"  janvier  1862. 
Les  lettres  échangées  entre  les  bureaux  de  poste  de  l'intérieur  de  l'Empire,  de  la 
Corse  et  de  1  Algérie  et  les  lettres  des  et  pour  les  militaires  et  marins  en  garnison 
ou  en  station  dans  les  colonies  françaises  ou  présents  sous  les  drapeaux  ou  pavillons 
à  l'étranger,  paient  jusqu'à  10  gram.  inclus.,  20  ou  30  c,  selon  qu'elles  sont  affran- 
chies ou  non:     au-dessus  dp.  10  Omm    incrru'à  9n  ov     iii/>liio      An  mi  AO  n    •  on^Aeani.  ^A 


-1 — 0--  .— w-.-»,. ,  .  ...  vw  w.  via  A  n.  .fv  ^.  Cl  ainsi  uc  ouiic,   cil  ajuuuiui.  uni   iwv  fçr. 

ou  fraction  de  100  gr.  excédant,  80  c.  en  cas  d'affranchissement,  et  1  fr.  20  c.  en 
cas  de  non-afîranchissement.  —  Les  lettres  de  la  ville  pour  la  môme  ville  (Paris 
excepté),  quelles  soient  affranchies  ou  non,  jusqu'à  15  gr.  excl.,  10  c;  de  (5  gr. 
à30gr.,20c.:de  30gr.  à  60  gr.,  30  c;  de  60  cr.  à  90  gr.,  40  c;  Je  90  à  120  gr., 
oOc.j  et  ainsi  de  suite,  en  ajoutant  10  c.  par  chaque  30  gr.  ou  fractionde  30  gr, 
—  Les  lettres  de  la  ville,  siège  du  bureau,  pour  les  autres  localités  de  l'arron- 
dissement postal,  les  lettres  d'un  bureau  de  poste  pour  une  distribution  dépendant 
de  ce  bureau  et  réciproquement,  affranchies,  jusqu'à  lOgram.  inclus.,  10 c,  de  10 
gram.  a  20  gr.,  20  c.  j  de  20  gr.  à  100  gr.,  40  c.  ;  de  100 gr.  à  200  gr.,  80  c;  non  af- 
tranchies  jusqu'à  10  êr.  inclus.,  15  c;  de  10  gr.  à  20  gr.  inclus.,  30  c.:  de20  gr.  à 
100  gr.  incl.,  60  c;  de  100  er.  à  200  gr.  incl.,  Ifr.  20  c.  et  ainsi  de  suite,  en  ajou- 
tant par  chaque  100  gr.  ou  fraction  de  100  gr.  excédant,  40  c.,en  cas  d'affranchis- 
sement et  60  c,  en  cas  de  non  affranchissement. 

TAXE  DES  IMPRIMÉS,  ÉCHANTILLONS,  PAPIERS  DE  COMMERCE  OU  D'AFFAIRES. 

(Loi  du  25  juin  1856;. 
La  taxe  de  ces  objets  est  réglée  à  prix  réduits,  moyennant  affranchissement  en 
numéraire  ou  en  timbres  portes.  Le  poids  des  imprimés  ne  doit  pas  dépasser  3  kilog. 
et  leur  dimension  45  centimètres.  Ils  ne  doivent  renfermer  aucune  lettre  ou  note  ma- 
nuscrite pouvant  tenir  lieu  de  correspondances,  sous  peine  d'une  amende  de  150 
francs  à  300  francs,  et,  en  cas  de  récidive,  de  300  francs  à  3,000  fr.  —  Les  imprimés 


115 

sont  expédiés  soas  bandes  mobiles  conTnnt  an  pins  le  tien  de  h  sorlkoe.  Us  sont  de 
trois  classes  :  1*  Lu  jimmaux  poUUquei^  taxe  4  centimes  par  exemplaire  de  40  gr. 
et  aa-dessons  ;  au-dessous  de  40  grammes^augmentation  de  I  cent,  parchaoue  10  gr. 
ou  fraction  de  10  gr.  excédant;  moitié  des  prix  ci-dessus,  lorsque  le  journal  est  pour 
Imtérieur  du  département  où  il  est  publie  ou  pour  les  départements  limitrophes. 
(Les  journaux  publiés  dans  les  départements  de  la  Seine  et  de  Seine-et-Oise  ne 
jouissent  pas  de  la  réduction  pour  les  départements  limitrophes).  —  2*  Leê  pubH" 
cations  périodiquei  unimiement  eonsaeréet  aux  leilreif  aux  scieneei^  aux  arU, 
à  VagrieuUure  et  à  Vinduitrie,  taxe  2  cent,  par  exemplaire  de  20  mmmes  et  au- 
dessous;  au-dessus  de  20  gammes,  augmentation  de  1  c.  par  chaque  10  gr.  ou  fraction 
de  10  gr.  excédant;  moitié  de  ces  prix  dans  lescas  indiqués  au  paragraphe  ci-dessus. 
3*  lAs  eireulaires,  prospectus,  catalogua ^  avis  divers  et  prix  courants,  livres^ 
i/ravmres,  lithoaraphies  en  feuilles,  troches  ou  reliés,  taxe  1  cent,  par  paquet  ou 
exemplaire  isolé  de  5  grammes  et  au-dessous  pour  tout  TEmpire;  1  cent,  en  plus  par 
chaque  5  grammes  on  traction  de  5  grammes  excédant  jusque  M  grammes;  de  50  gr. 
à  100  gr.,  10  c.  unirormément;  au-dessus  de  100  gr.,  1  c.  en  sus  par  chaque  10  gr.  on 
fraction  de  10  gr.  —  Les  acis  de  naissance^  mariage  et  décès,  ïesprospeetui,  cota* 
logues,  circulaires,  prix  courants  et  aois  divers  sont  reçus  sous  forme  de  lettres  ou 
sons  enveloppes  ouvertes  d'un  côté  :  taxe  5  centimes  par  exemplaire  de  10  grammes 
et  an-dessous,  pour  Tarrondissement  du  bureau,  et  10  cent,  pour  le  reste  de  1  Empire, 
augmentation  :  5  c.  ou  10  c.  par  chaque  10  gr.  ou  fraction  de  10  grammes  excédant.  — 
Les  cartes  de  visite  sont  reçues  sous  enveloppes  non  fermées  aux  conditions  ci-dessus, 
La  même  enveloppe  peut  renfermer  deux  cartes  sans  augmentation  de  prix.  —  Les 
échantillons  sont  affranchis  aux  prix  des  imprimés  de  la  3*  classe.  Ils  ne  devront  pas 
dépasser  un  poids  de  300  grammes.  —  Ils  ne  devront  avoir,  sur  aucune  de  leurs  faces» 
(longueur ,  hauteur  on  largeur),  une  dimension  supérieure  à  25  centimètres.— Ils  de* 
vront,  au  moment  où  ils  seront  présentés  à  l'affranchissement  dans  un  bureau  de 
poste,  porter  une  marque  imprimée  du  fabricant  ou  du  marchand  expéditeur.  — 
Quant  a  la  confection  des  paquets,  il  est  permis  de  leur  donner  les  formes  les  plat 
variées,  pourvu  qu'ils  soient  disposés  de  manière  à  ce  que  leur  contenu  puisse  tou- 
jours être  facilement  et  promptcment  vérifié.  Sont  exclus  comme  échantillons  les 
objets  de  nature  à  détériorer  ou  à  salir  les  correspondances  ou  à  en  compromettre  la 
sûreté.  —  Le  port  des  papiers  de  commerce  ou  ^affaires  est  de  50  c.  par  paquet 
de  500  grammes  et  au-dessous.  Au-dessus  de  500  grammes,  1  c.  en  sus  par  chaque 
10  grammes  ou  fraction  de  10  grammes. 

Lettres  chargées  en  généf  al,  —  Lettres  chargées  contenant  des  vaHeurs  dMarées, 

Les  lettres  auxquelles  le  public  attache  une  importance  particulière  peuvent  être 
chargées.  Les  lettres  à  charger  sont  présentées  au  bureau  de  poste  et  affranchies. 
L'administration  en  donne  reçu  aux  déposants  et  ne  les  livre  oue  sur  reçu  aux  desti* 
nataires.  Elles  payent  une  surtaxe  fixe  de  20  centimes  outre  fa  taxe  fixée  ainsi  qu'il 
suit  :  Jusqu'à  lO  grammes  inclusivement,  20  centimes;  au-dessus  de  10  grammes 
jusqu'à  2(1  grammes  inclusivement,  40  centimes;  au-dessus  de  20  grammes  jusqu'à 
10O  grammes  inclusivement,  80  centimes;  au-dessus  de  400  grammes  et  pour  chaque 
100  grammes  ou  fraction  de  100  grammes,  80  centimes  en  sus. 

Eues  sont  revêtues  d'une  enveloppe  fermée  au  moins  de  deux  cachets  en  cire  fine 
et  de  même  couleur,  portant  une  empreinte  spéciale  à  l'expéditeur,  et  placés  de 
manière  à  réunir  tous  les  plis  de  l'enveloppe. 

Le  tarif  des  lettres  chargées  contenant  aes  valeurs  déclarées  est  le  même  que  celui 
des  lettres  chargées  en  général,  si  ce  n'est  qu'elles  sont  passibles  d'un  droit  de  10 
centimes  par  100  francs  ou  fraction  de  100  francs  déclarés. 

La  déclaration  ne  doit  pas  excéder  2.000  f.  Elle  est  portée  en  toutes  lettres  à  l'angle 
gauche  supérieur  de  la  suscription  de  l'enveloppe,  et  énonce  en  francs  et  centimes  le 
montant  des  valeurs  insérées. 

L'expéditeur  s'assure  ainsi,  en  cas  de  perte,  sauf  le  cas  de  force  miy^tire,  le  rem- 
boursement des  valeurs  insérées. 

Valeurs  cotées. 

Les  valeurs  cotées  sont  des  objets  précieux  de  petite  dimension  qui  payent  2  *|.  de 
la  valeur  estimée.  L'estimation  ne  peut  être  inférieure  à  30  francs  ni  supérieure  à 
1,000  francs.  Elles  sont  renfermées,  en  présence  des  directeurs,  dans  des  boites  ou 


11G 

étuis  ayant  au  plus  10  centimètres  de  longueur,  8  centimètres  de  largeur  et  5  centi- 
mètres d'épaisseur. 

Les  objets  réunis  à  la  botte  ne  peuvent  pas  dépasser  3(K)  grammes. 

A  Auxerre  le  bureau  est  ouvert,  du  1er  ayril  au  31  octobre^  de  7  heures  du  matin  à 
7  heures  du  soir^  et  du  1er  novembre  au  31  mars,  de  8  heures  du  matin  à  7  heures  du 
soir,  pour  les  dépôts  d'argent,  paiements,  lettres  chargées ,  poste  restante  et  vente 
des  timbres-postes. 

Les  dimanches  et  jours  fériés,  le  bureau  ferme  de  10  heures  à  midi  et  à  5  heures 
pour  dore  la  journée. 

ARTICLKS  D*ABGBNT. 

La  poste  se  charge,  moyennant  un  droit  de  1  0/0,  du  transport  des  sommes  d  ar- 
gent déposées  à  découvert  dans  ses  bureaux.  En  échange,  11  est  remis  aux  dépo- 
vsants  des  mandats  qui  peuvent  être  çayés  aux  ayants  droit  dans  tous  les  bureaux 
de  TEmpire  cl  de  l'Algérie.  Les  envois  d'argent  sont  encore  reçus  pour  Iss  armées 
françaises  en  pays  étrangers,  pour  les  militaires  et  marins  employés  dans  les  co- 
lonies françaises  ou  sur  les  bâtiments  de  l'Etat,  et  pour  les  transportés  à  Cayenne. 
11  n'est  pas  reçu  de  dépôt  d'argent  au-dessous  de  50  c.  Au-dessus  de  10  fr.,  les 
mandats  supportent,  en  outre,  un  droit  de  timbre  de  50  c. 

TIMBRBS-POSTBS.  —    DE    LEUR  VALEUR.    —  DB  LEUR  EMPLOI. 

A  dater  du  1*"'  janvier  1862,  les  timbres- postes  seront  de  six  valeurs  différentes; 
1  c,  5  c,  10  c,  20  c,  40  c.  et  80  c.  Les  timbres-postes  de  valeurs  différentes  sont 
différenciés  entre  eux  par  leur  couleur  ou  par  leur  forme.  Ils  sont  vendus  dans  les 
bureaux  de  poste,  dans  les  débits  de  tabac  et  par  les  facteurs  et  les  bottiers  des 
postes. 

Les  particuliers  doivent  coller  eux-mêmes  les  timbres-postes  sur  les  objets  à 
affranchir. 

Toute  lettre  pour  l'intérieur  revêtue  d*un  timbre-poste  insuffisant  est  considérée 
comme  non  affranchie  et  taxée  comme  telle,  sauf  déduction  du  prix  du  timbre. 
Ainsi,  par  exempte,  lorsqu'une  lettre  pesant  plus  de  10  gr.  est  affranchie  avec  un 
timbre-poste  de  20  c,  elle  est  considérée  comme  non  affranchie;  elle  doit  60  c.  : 
en  déduisant  20  c.  que  représente  le  timbre ,  il  reste  à  payer  40  c. 

Le  poids  des  timbres -postes  est  compris  dans  le  poids  des  lettres  sur  lesquelles 
ils  sont  apposés. 

Des  bottes  supplémentaires  sont  établies  rue  Chante-Pinot  (ancien  H<Uel-Dieu). 
hôtel  du  Léopard,  bureau  d'octroi  du  port,  porte  du  Temple,  à  la  Mairie,  porte  de 
Paris  (bureau  de  tabac)  et  rue  d'Ëgleny. 

INSPECTION  DE  L'YONNE. 

MM.  Berault,  insprcteur  des  postes  du  département,  rue  Cauchois. 
Doé,  sous-inspecteur  du  département. 
Dre)[fuss,  premier  commis  d'inspection  du  département. 
Rertin,  brigadier-facteur  du  département. 


BUREAUX. 

Arrondissement  d'Àuxerre, 

Appoigny,  M.  Porée,  distributeur. 
Arcy-sur-Cure,  M"*  Pesme,  directrice. 

MM.  Deinongeot  de  Conlevron,  direc. 

Miellé,  premier  commis. 

Lefèbure,  second  commis. 

Delahaye,  troisième  commis. 

Pravas,  4^=  commis. 
Chablis,  Mlle  Gautier,  directrice. 
Chailley,  Mlle  Ployer,  distribulrice. 
Coulanges-la-Vinou»*c,  Mme  Lamidé,  direc. 
Coulange^-s.-Y  ,  Mlle  Q'iain tenue,  direct. 
Courson,  Mlle  Carré,  directrice. 
Ligny,  Mlle  Pn-cy,  direclric^. 
Pourraiu,  M.  Tamponnet,  distributeur. 


H 

S 


Saint-Bris,  Mme  Hadery,  directrice. 
St-Florentin,  Mme  Dubois,  directrice. 
St-Sauveur,  Mlle  Brunot,  directrice. 
Seignelay,  Mlle  Pouçy,  directrice. 
Toucy,  Mme  v  Batbedat,  directrice. 
Treigny,  Mme  Mousset,  distributrice. 
Vermenton,  Mlle  Barbier,  directrice. 
Vincelles,  Mme  Mouchot,  distributrice. 

Arrondissement  d^Avallon, 
A  vallon,  M.  Mansel,  directeur. 
Châtcl-Censoir,  Mme  Lamy,  distribut. 
Lucy-le*Bois,  M.  Berlhelof ,  directeur. 
Quarré-les-Tombes,  Mlle  Kagon.directr. 
Vé^elay,  Mme  Laederich.  directrice. 
L'Islc-s-l-Serein.Mlle  Baroottc,  directrice. 
Chastellux,  Mlle  Augueux,  distributrice. 


m 


Gusfty-les-ForgeS}  Mlle  Forestier,  id. 
Guillon,  Mme  Soissoa,  directrice. 

Arrondiuement  de  Joigny. 
AiUant,  Mile  Thomas,  directrice. 
Arces,  Mme  Mortier,  distributrice. 
Bassou,  Mme  v*  Loisel,  directrice. 
Bléneau,  Mlle  Chastanet,  directrice. 
BrieDon,  Mlle  Bonnard,  directrice. 
Cerisiers,  Mlle  Chardon,  directrice. 
Cesy,  N.,.,  distributeur, 
Cbampignelles,  Mme  Boisseau,  distr. 
Coaroy,  M.  Chabassol,  directeur. 
Fleury,  M.  Moreau,  distributeur. 
Joigny,  M.  Bougaad,  directeur. 
Laroche  (Saint-Cydroine),  Mme  Viltard, 

directrice. 
Mézilles,  Mlle  Boudanlt.  distributrice. 
RogDY,  Mme  Crapeau,  distributrice. 
S.-Fargeau,  Mme  Cla/eux,  directrice. 
S.-Jalien-dtt-S.,  M-'  v*  Michel,  directr. 
Villeneuve-sur- Yonne,  M.  Boudel,  direct. 
VlUevallier,  M.  Fortin,  directeur. 
Vîlliers-S.-Benolt,  Mme  Godeau,  distr. 

Art  ondissement  de  SeM» 

Chéroy,  Mlle  Dubos,  directrice. 
Egriselle-le-B. ,  Mme  Cosset,  distributrice. 


Pont-ftur-Yonne,  M""  Mantelet,  direc. 
.  i  MM.  Labarre,  directeur. 
g  )  Saulnier,  premier  commis. 
^  )Déon,  2*  commis. 

De  Clok,  3<  commis. 
Serbonnes,  Mme  Morin,  distributrice. 
Sergines,  M.  Piaux,  directeur. 
Saiiit-Valérien,  Mme  Fortin,  distributrice 
Theil,  Mme  Mirauchaux,  distributrice. 
WM' Archevêque,  Mme  Peyrol.  directr. 
WMa-Guyard,  Mme  v"  Sud),  directrice. 
Thorigny-s.-Oreuse,  Mlle  Leroux,  direct. 

Ârrondisnment  de  Tonnerre, 

Ancy-le-Fr.,  Mme  Bethfort,  directrice. 
Cruzy,  Mme  Vezien,  directrice. 
Flogny,  Mme  Gitlara,  directrice. 
Neuvy-Sautour,  Mme  Huchard,  distr. 
Noyers,  Mme  v*  Pichot,  directrice. 
Nuits,  Mme  Paupert,  directrice. 
Tanlay,  Mlle  Trubert,  directrice. 
Tonnerre,  M.  Boissaux,  directeur. 

BOREAUX  CRKÉS  ES  1862. 

Gravant,  M.  Duraont,  facteur-bottier. 
Senan,  M.  Robineau,         id. 
Vallery,  M.  Lamy,  distributeur. 


MOUTE  ir  4  DE  PARIS  A  GBNÂYB. 

Villeneuve-Ia-Guyard,  Lecomle. 
Pont-sur- Yonne,  Délions  Henri. 
Sens.  Délions  Auguste. 
Tbeit,  Brice-Foin. 
Arces,  Gâtelier. 
St-Florentin,  N. 
Flogny,  Mme  Flogny. 
Tonnerre,  Bemard-Crevaut. 
Ancy-le-Franc,  Passier. 
Aisy,  Ligeret. 

ROUTE  AUXIL.  N«  5  DE  SENS  A  ST.-FLOR, 

Villeneuve-sur- Yonne,  Picard. 
Villevaliier,  Picard. 
Joigny,  Arrault  fils. 
Esnon,  Gâtelier. 

ROUTE  n*  6  DK  PARIS  A  CHAHbMrT. 

De  W«-Ia-Gnyard  à  Joign/,  v.  plus  haut. 

Bassou,  Paysant. 

Auxerre,  Pinard. 

Vincelles,  Petit. 

Vermenton,  Rousselet. 

Lucv-le-Bois,  Bertheiot. 

Avaflon,  Barban. 

Sainte-Magnance,  Bizouard. 

MÊME  ROUTE  PAR  SBRHIZELLES. 

Sermizelles,  Bertheiot. 


RELAIS  ET  MAITRES  DE  POSTES. 

ROUTE  y  60,  DE  NANCY  A  ORLÉANS  OU  DE 
TROTES  A  SENS, 

Villeneuve-l'Archevéque,  N. 

ROUTE  N*  77  DE  NEVERS  A  SEDAN,  OU  DE 
TROTES  A  SENS. 

Courson,  Paysant. 

ROUTE  DÉPART.   N*'  I,  DE  SENS  A  NEMOURS. 

Chéroy,  Pierre. 

ROUTE  DE  TROYES  A  AUXERRE  PAR  AUXON, 
ST-FLORENTIN,  HONTIGNY  ET  AUXERRE. 

Montigny,  Jacquillat. 

ROUTE  DE  CLAMECT  A  AYALLON  PAR  YEZELAY. 

Vézelay,  Fosseyeux. 

ROUTE  DE  BRIARE  A  AUXERRE. 

Saint-Fargeau,  Perron. 
Toucy,  Coulon. 

ROUTE  D* AUXERRE  A  MONTARGIS. 

Toucy,  Coulon, 
Charny,  Chantereau. 

ROUTE  d' AUXERRE  A  TONNERRE. 

Chablis,  David-Gallereux. 

ROUTE   DE  PARIS  A    BESANÇON. 

Pimelles,  Uugot. 

ROUTE  DE  TONNERRE  A  AYALLON. 

Nitr  y,  Bertheiot. 


118 

SECTION  VII. 

PONTS   ET    CHAUSSÉES. 
M .  HERNOUX  4(i,  Ingéoiear  en  chef  da  Département ,  à  Aaxerre. 

§  i^\  SBRVICB  ORDINAIRE  COMPRENANT  : 

i<>  Les  routes  impériales  dont  voici  la  nomenclature  et  l'itinéraire  : 


N«  5.  De  Paris  à  Genèee  par  Montereao, 
VillenenTe-la-Gayard ,  Champigoy , 
Villemanoche,  Pont-sar -Yonne»  Saint* 
Denis,  Sens,  MAlay-le-Eoy,  Theil, 
Yaumort,  Arces,  Avrolles,  Saint-Fio- 
rentin ,  Germigny,  Percey ,  Flogny, 
TronchoY,  Glieney,  Dannemoine,  Ton- 
nerre, Lezinnes,  Ancy  ie-Franc,  Ful- 
yy,  Nuits,  Aisy,  Montbard  et  Dijon. 

fi"*  5  bû.  De  Sens  à  Saini-Florentin  par 
Eosoy,yilleneave-Bnr- Yonne,  Armeaa, 
YilleTallier,  YiHecicn,  Saint-Aubin, 
J^oigny,  Laroche.  Bsnon  et  Brienon. 

N*  6.  De  Paris  à  Chambéry  par  Joigny, 
Epineau  -les-YoTes  ,  Bassou ,  Ap  - 
poigoy,  Auxerre,  Champs,  Yincelles, 
Gravan,  Vermenton,  Reigny,  Luoy-s.- 
Cure,  Arcy-sur-Cure,  Youtenay,  Ser- 
mizelles.  Ayallon,  Gussy-les-Forges, 
Sainte  Magnance  et  Ronvray. 

N«  60.  De  Nancy  à  Orléans  par  Troyes, 


y illenenve- l'Archevêque,  Molinoiu, 
Foissy,  Sens.  Paron  et  Goorlenay. 

N«  65.  De  Neufehàteau  à  Bonny-sur-Loire 
par  Chitillon-sur  Seine,  Laignei ,  Pi- 
melles,  Tanlay.  Tonnerre,  Fléy,  Gha* 
blis,  Poinchy,  Reines,  Auxerre,  Yille- 
fargoau,  Pourrain,  Toncy,  MéxiUes, 
Saint-Fargeau  et  Lavau. 

N*"  77.  De  Nevers  à  Sedan  par  Glamecy, 
Coulanges-sur-Yonne,  Courson,  Gy- 
Lévéque,  Vaiian,  Auxerre^Yiiieneufe, 
Saint-Salves,  Montigny ,  Pontigny, 
Saint- Florentin  ,  Neuvy-Santonr  et 
Troyes. 

N«  1 51 .  De  Poitiers  à  Àvallon  par  Glamecy, 
Dornecy,  Chamoux,  Vézélay,  St.-i'ére 
et  Pontaubert.  (Par  suite  de  la  reclifl- 
cation  en  cours  d*exécution,  on  aban- 
donnerait Saint-Pére  et  Pontaubert 
pour  rejoindre  la  route  impériale  u9  6, 
par  Asquins  et  Blannay. 


S<>  Les  routes  départementales  dont  voici  les  dénominations  et  Vitinéraire  : 


No  I.  De  Sens  à  Nemours  par  Saint- Vaié- 
rien  et  Ghéroy. 

No  I  bis.  De  Subiigny  à  Villeroy, 

No  2.  De  Chéroy  à  Bray-sur  -  Seine  par 
Dollot,  Brannay,  Pont  sur- Yonne. 

No  3.  De  Joigny  à  Toucy  par  Paroy,  Se- 
nan,  Aillant-s.-Ttiolon  et  Saint- Aubin. 

No  4.  D\Auxerre  à  Nogent  -sur -Seine  par 
Monéteau,  Seignelay,  Hauterive,  Brie- 
non ,  Bligny ,  Bellechaume  ,  Arces  . 
Yaudeurs,  Les  Sièges  et  YiUeneuve- 
PArchevéque. 

No  5.  De  Saint  Fargeau  à  Vineelles  par 
Saint-Sauveur,  Ouaine,  Merry-Sec  et 
Goula  nges  •la-Vireuse. 

N*  6.  De  Tonnerre  à  Àvallon  par  Yrouerre. 
Noyers,  Massangis.  Dissangis,  l'ile-sur- 
Serein,  Provency  et  Sauvigny-le-Bois, 

No  7.  D' Avallon  à  Lormes  par  Chastellnx. 

N*  8.  De  Cuisy-let-Forges  à  Semur  par 
St-André-en-Terre-Pleiiie  et  Epoisses. 

N"  9.  D'Àisy  à  Montargis,  par  Etivey, 
Sanvigny,  Pasilly,  Ceiisy,  Noyer»,  Ai- 
ffremont,  Lichérei.  Saint-Cyr-les-Oo- 
loof,  Saint -Bris,  Aaxerre,  Saint- Geor- 


ges, Aillant-sur-Tholon,  Senan.Yol^é, 
Saint-Romain-Ie-Preux,   Villefranche, 
Dicy  et  Château-Renard. 
N*"  9  bis.  De  la  porte  (TEglény  à  la  porte  de 
Paris  autour  d'Àuxerre. 

N"  10.  De  Saint-Fargeau  à  Uontargis 
par  Saint-Privé.  Bleneau  et  Rogny. 

No  1 1 .  De  Joigny  à  Avallon  par  la  Belle- 
Idée,  Cheny,  Hauterive,  Ligny-le-Châ- 
tel,  Maligny.  Chablis,  Lichéres,  Nitry, 
Joux  la-Ville,  Lucy-le-Bois. 

N<>  12.  De  Joigny  à  Montargis  par  Béon. 

N**  13    De  Sens  à  Nogent-sur-Seine  par 

Saint-Clément,  Thorigny  et  Sognes. 
No  14.  De  Germigny  aux  Croûtes. 

N**  15.  D' Avallon  à  Montbard  par  Sanvi- 
gny, Santigiiy,  Vassy-sous-Pizy,  Aof- 
(rudes  et  Aisy. 

N»  16.  De  Tonnerre  à  Bar-sur  Seine  par 
Saint-Martin,  Rugny,  Villon,  Arlhon- 
nay  et  les  Riceys. 

N*  17.  De  Courson  à  Dicy  pir  Fon tenail- 
les. Ouaine.  Moulins,  Toucy,  Yilliers- 
Saint-Benoit  et  Gharny. 


119 


If*  18.  De  NuiU  à  Laignes,  par  Raviéres,  •  N«  S3.  De  Courtenay  à  Misy  par  DomaU, 


Montacher,  Chéroy,  Vallery,  Ville- 
Thierry  et  Saint-Agnan. 
N»  i4.  D'Àuxerre  à  Donzy  par  Courson, 

Druve«  et  Etais. 
No  25.  De  Luey-le  Bois  à  Cussy -les  Forges 

par  Saiivigny-le-Boi§. 
N*  56.    De   Tonnerre  à  Chaouree   par 

GoasHcgrey. 
N*  27.  De  Joigny  à  Courtenay  par  Ville- 

yallier.  Saiut-ialien-du  Saalt,  Verlio» 

et  Saint  Martin  a'OrdoD. 
No  28.  De  Saint-Bris  à  lucy-le-Bois  par 

Yermenton. 


Jolly,  SenneTOyet  Gigny. 
N«  19.    De  Saint'Autnn'ChdteaU'Neuf  à 

MéxilUs  par  Yilliers-SaintBenott. 
No2o.  DUmerreà  F^i«by  par  Vincelles, 

Bazarncs,   Irucy-sor-YonDe,  Mailly- 

la-Yille,  Obâtet -Ccnsoir  et  Asnière§. 
N<»  20  Annexe  de  Chamoux  à  la  limite 

de  la  Nièvre. 
N*"  21.  D'Àuscerre  à  Semur  par  Noyers, 

Soalaogis,  Sarry,  Châtel-Gérard.Yassy- 

sons-Pizy  et  Mou  tiers  Saint -Jean. 
N*  22.  De  Cosneà  Auxerre  par  St-Amand, 

Saint- Sauveur,  Fontaines  et  Toucy. 

§  2.   SERYICB  HYDRAULIQUE  COUPRENANT  : 

1*  La  tarreillance  et  la  réglementation  des  rivières,  ruisseaux  et  tons  antres  coars 
d'eau  non  navigables  ni  flottables.  ^  2''  La  surveillance  et  la  réglementation  de 
tontes  les  usines  établies  sur  ces  cours  d*eau.  — 3"  Les  irrigations  et  les  drainages. 
—  4* Les  études  pourrassainisscmcnt  des  terrains  comniunaui  i  mettre  en  valeur. 
(La  polire,  le  curage  et  rarnélioratiou  des  cours  d  e.iu  non  navigables,  ni  flotta- 
bles, ont  été  pl&ce's  par  décret  impérial  du  8  mai  1861  dans  les  attributions  spé- 
ciale.t  du  Ministère  de  Tagriculturo,  du  commerce  et  des  travaux  publics.) 

Un  décret  du  29  avril  1862  place  également  la  sur\'eillance  et  la  police  de  la 
pèche  dans  les  attributions  du  service  ordinaire  pour  ce  qui  concerne  les  cours 
d'eau  non  navigables  ni  flottables. 

S  3. 

Service  des  appareils  i  vapeur,  des  établissements  insalubres  ou  dangereux,  et 

enfin  des  usines  métallurgiques,  hauts- fourneau i,  patouillets,  fonderies,  etc. 

MM.  les  ingénieurs  des  Ponts  et  Chaussées  du  service  ordinaire  remplissent, 
dans  le  département,  les  fonctions  d'ingénieurs  des  mines. 

BURSAUZ  DB  L'ilfGlftNIBUR  Blf  CHBF. 

MM  Ficaiier  Yirgile,  conducteur  embrigadé,  chef  de  bureau. 
Petit  Charles,  conducteur  embrigadé. 
Challley,  Petit  Emile  et  Château  Alfred,  employés  secondaires. 

Le  département  est  partagé  en  quatre  arrondissements  dlngénieurs  ordinaires 
ainsi  qn*i1  soit  : 

ARBONDISSBHBNT    d'AUXBRBB. 

M.  Dboiaisoks  ^,  condncleor  principal  faisant  fonctions  d'Ingénieur  ordinaire, 

j^  Anxerre. 


Bureau, 

.  Frontier  alné^   conducteur  embri- 
gadé. 
Ansault.  Sanglé,  Petit  Emi!e  et  Mo- 
reau,  employés  secondaires. 

Service  actif. 

.  Berlin,  conducteur  embrigadé,  k 
Auxerre. 

Sncbey,cond acteur  embrigadé  déta- 
ché à  Saint-Fargeaii. 

Jalouzot,  conducteur  embrigadé ,  à 
Auxerre. 

Goqnard,  conducteur  embrigadé  à 
Auxerre. 


Bobowicz,  employé  secondaire  dé 
taché  à  Toucy. 
Cet  arrondissement  comprend  : 

I*"  Les  routes  impériales^ 

N«6,  depuis  Joigny  Jusqu'à  la  borne  kilo- 
métrique n»  168,  prés  la  gare  de 
Pembranchement  d'Auxerre. 

Pî»  65.  Du  pont  (I* Auxerre  à  la  limite  du 
département  du  Loiret. 

N«  77.  De  la  limite  du  département  de 
la  Nièvre  à  la  route  impériale  n«  65,  à 
Auxerre. 

2«  Les  routes  départementales^ 
No*  5,5,9  bis,10,17,i9,22  et  24  entières. 


120 


N»  9.  D'Anzerre  k  la  limito  da  Loiret. 

3<*  Service  hydraulique. 
Démareaiion  da  côté  de  Tarroodisse- 

ment  do  Sens  : 
Du  point  d^interfection  des  cantons  de 

Charoy  et  de   Saint-Jolien-da-Siolt 

avec  le  département  du  Loiret,  li  la 

rencontre  du  8aint-Yrain,  par  la  route 

départementale  n«  9. 
Le  Saint -Vrain  depuis  la  roule  n<*  9  Jus- 
qu'à son  emboaelinre  dans  l'Tonne 

excInsiTement. 

ARRONDISSBMBNT  D*AYALL0N. 

M.  Cbinotbrs,  conducteur  embrigadé  de  i^  classe,  faisant  (onctions  d'ingé- 
nieur ordinaire  i  A  Talion. 


LTonne  Juiqa'ii  Laroche  exc1asi?«ment. 
Démarcation  du  côté  de  Tarrondiisement 

de  Tonnerre. 
L'Yonne  de  Laroche  à  Anxerre  inclusi- 

▼ement. 
Démarcation  de  l'arrondissement  d'ATal> 

Ion. 
L'Yonne  etaes  affluents  de  gaaohe  depnia 

Aoxerre  jusqu'à  Goolanges- sur-Yonne 

Inclusivement. 


Bureau, 

.  Communaudat,  conducteur  embri- 
gadé 
Lebalte,  employé  secondaire. 
Farcy,  id. 

Service  actif. 

•  Brevet,  conducteur  embrigadé,  dé- 
taché à  Yermentoii. 
Arbouin  ,   conducteur    embrig., 

détaché  à  Noyers. 
Levalloiv,  employé  secondaire^  à 

Ayallon. 
Gaulon,  conducteur  auxiliaire,  à 
AvaUon. 
Cet  arrondissement  comprend  : 

1«  Let  routes  impérialei 

N*  6.  De  la  borne  0  k.  5  au-delà  du 
pont  d' Anxerre  à  la  limite  de  la  Gôte- 
d'Or. 

N*  151 .  De  Poitiers  à  AvaUon,  entière. 


2«  Les  routes  départementales. 

N*«  7, 8, 15,  20,  20  annexe,  24,  t5  et  28 
entières. 

N»  6.  De  la  borne  kilométri<|ue  n»  23,  k 
la  route  impériale  n"  6,  près  AvaUon. 

N«  9.  De  la  route  d'Aisy  à  la  route  im- 
périale n**  6,  prés  l'auberge  neuve 

N«  1 1 .  De  la  route  départementale  n"  9, 
près  Lichères,  à  la  route  impériale 
n*>  6,  prés  AvaUon. 

3"  Service  hydraulique. 

Démarcation  du  côté  de  Tarrondissemenl 
d'Auxerre  : 

La  rive  droite  de  TYonne,  depuis  Cou- 
ianges-sur- Yonne  jusqu'à  Auierre. 

Démarcation  du  côté  de  l'arrondissement 
de  Tonnerre: 

Ligne  parallèle  à  la  toute  départemen- 
tale n**  9,  et  passant  par  Anxerre, 
Quennes,  Chitry,  Préhy,  Noyera  et 
Aisy. 


ARRONDISflBlIBIlT  DB  SB1C8. 

M.  HuMBLOT,  ingénieur  ordinaire,  à  Sens. 


Bureau. 

[.  Demboswki,  conducteur  auxiliaire. 
H  illard,  id. 

Lespagnol,  employé  secondaire. 
Dessigoollect  Bonueau,  id. 

Service  actif. 

i.  GierzyDski,  conduct.embrig.,àSens. 

Vincent,  id. 

Smrocxewski,         id. 

Fioatier  Anicet ,    conducteur  em- 
brigadé, détaché  à  Joigiiy. 
Cet  arrondissement  comprend  : 

V  Les  routes  impériales, 
N.  5  De  la  limite  de  Seine-et-Marne  à  la 


borne   kilométrique    n^    150 ,    prés 

AvroUes. 
N.  5.  bis.  De  Sens  à  St-Florentin,  entière 
N.  60.  De  Nancy  à  Orléans,  entière. 

2«  Les  routes  départementales, 

Nom,  1  bis,  2, 12, 13  et  23  entières,  n«  4, 
partie  comprise  entre  Urienon  et 
Villeneuve-rArchevéquc,  el  27  de  Joi- 
gny  à  Courienay. 

3"  Service  hydraulique. 

Démarcation  du  côté  de  l'airoudissement 
d*Auxerro  : 

Du  point  d'intt>rsccUon  des  cantons  de 
Charny  et  de  Saiot-JuU(*n-du-Sault 
avec  le  dopai  tement  du  Loiret,  à  la 


121 


raaeontra  do  Satet-Vrain  tTeela  route 
départementale  d*  9,  préf  St-Romain. 

Le  Saint-Vrain  jusqu'à  son  embouchure 
dans  TTonne  inclusivement. 

La  rivière dTon ne,  depuis  l'embouchure 
du  Saint-Vrain  Jusqu'à  Laroche  exclu- 
sivement. 


Démarcation  du  côté  de  l'arrondistement 
de  Tonnerre  : 

L*Armançon,  depuis  son  embouchure 
dans  l'Yonne  jusqu'à  l'embouchure  du 
Créanton  eiclusivement. 

Le  Créanton  et  ses  alfluents  exclusive- 
ment. 


AaRONDlSSEMBHT  DB  TONKBEHB. 

M.  Rbhisb,  ingénieur  ordinaire,  à  Tonnerre. 


Bureau. 

Courtine,  conducteur  embrigadé. 
Giraud  jeune,  employé  secondaire. 
Marache.  id. 

N.  id. 

Service  actif. 
Hoot.  conduct.  embrig.  à  Tonnerre. 
Dnjardin ,    conducteur   embrigadé 

détaché  à  Auxerre. 
Piuard,  conducteur  embrigadé  déta- 
ché à  Fulvy. 
Hiilon,  conducteur  embrigadé,  dé- 
taché à  Saint-Florentin. 
Cet  arrondissement  comprend  : 

io  Let  routes  impériales, 

N^  5.  De  la  borne  itilométrique  n»  150  à 

la  limite  de  la  Côle-d'Or. 
N.  65.  De  la  limite  de  la  Côte-d'Or  à  la 

route  imp.  n°  6,  prés  Auxerre. 
N.  77.  Du  Pont  d' Auxerre,  à  la  limite  du 

département  de  i*Aube. 

2»  Les  routes  départementales, 
N<«14,  16, 17  et  18.  entières. 
N.  4,  Partie  comprise  entre  la  route  im- 


périale   n«  77,  prés  d'Auxerre,  et  la 

route  impériale  n**  5  bis  à  Urienon. 
N")  t>.  De  la  route  impériale  n^  65,  à  la 

borne     kilométrique     n^    23 ,   prés 

Noyers. 
N.  11,  De  la  route  impériale  n»  5  bis,  (à 

la  Belle-Idée^  à  la  ferme  de  Vauohar- 

mes,  près  Lichéres. 

Service  hydraulique. 

Démarcation  du  côté  de  l'arrondissement 

de  Sens  : 
L'Armançon    depuis    Laroche   jusqu'à 

Tembouchure  du  Créanton  inclusive. 

ment. 
Le  Oéanlou  et  ses  affluents  inclusive- 
ment. 
Cémarcaliou  do  côté  de  l'arrondissement 

d'Auxerre. 
L*Youne,  de  Laroche  à  Auxerro  exclus! 

vement. 
Démarcation  do  côté  de  l'arrondissement 

d'Avallon  : 
Ligne  parallèle  à  la  route  départem.  n.  9 

et  passant  par  Auxerre.  Quennes^  Chi- 

iry,  Préhy,  Noyers  et  Aisy. 


CHEMIN  DE  FER  DE  PARIS  A  LYON  ET  A  LA  .MÉDITERRANÉE. 


Ministère  des  Travaux  publics. 

CONTROLE  ET  SUBVSILLANCB  ADMINISTRATIVE. 

MM.  Tboyot,  ingénieur  en  chef  des  Ponts-et-Chaussées,  ingénieur  en  chef 

du  Contrôle,  rue  d'Amsterdam,  21,  à  Paris, 
comte  de  Vassart  d'Hozier,  ingénieur  ordinaire  des  Mines,  chargé  du 

Contrôle,  rue  de  Grenelie-Saint-Germain,  128,  à  Paris. 
Mouestier,  ingénieur  ordinaire  des  Ponts-et-Chaussées*  chargé  du 

contrôle,  rue  de  PUniversité,  7,  à  Paris. 
Moussette,   inspecteur   principal   de  Texploitatlon  commerciale  du 

3"*  arrondissement  des  chemins  de  fer,  rue  de  la  Chaussée-d'An* 

tin,  26,  à  Paris. 
Ladislas  Ghodckiewicz,  rue  du  Diuphin,  6,  i  Paris. 
Jame,  inspecteur  particulier  de  rExploltation  commerciale  du  m^me 

arroadissement. 


122 

Daformanoir  et  Gombey,  commiEBaires  de  sarveiUance  administrative 

(section  de  Moret  à  Sens)  en  résidence  à  Montereau. 
BertroUy  commissaire  de  surveillance  administrative  (section  de  Sens 

à  Laroctie  et  embrancliement  d*Auxerre)  en  résidence  à  Âuxerre. 
Dillon,  commissaire  de  surveillance  administrative  (section  de  La- 
roche à  Nuits-sous-Ravière)  en  résidence  à  Tonnerre. 
Directeur  de  la  Compagnie  :  M.  Talabot,  inspecteur  gôoéral  des  Ponts- 
et-Ghausséos. 

Directeur  général  des  travaux  de  construction  et  d'entretien  :  M.  Chape- 
ron .ingénieur  en  chef  des  l\)nts-et-Chaussées,  rue  de  la  Chaussée-d'^Antin» 
7,  à  Paris. 
Chef  d'Exploitation  générale  :  M.  Audibert,  ingénieur  en  chef. 
Chef  d'Exploitation  (nord)  :  M.  Bidermann/.ingénieur  ordinaire  des  Ponts- 
et-Ghaussées,  &  la  Gare. 

Chef  du  service  commercial  :  M.  Pfeiffer,  rue  de  Bercy  Saint- Antoine,  k  ; 
M.  Boulanger,  chef  du  contrôle  de  comptabilité,  rue  de  Bercy  St. -Antoine,  h\ 
H.  Morel,  chef  du  contentieux,  id. 

Agent  général  du  mouvement  :  M.  Dennery,  à  la  gare  de  Paris. 
Agent  principal  du  mouvement  (2*  section)  :   M.  Violle^  à  la  gare  de 
Tonnerre. 

Ministère  de  l'Intérieur. 

« 

Commissariat  spécial  de  police  du  chemin  de  fer  pour  les  départements  de 
l'Aube,  l'Yonne  en  Seine-et-Marne  :  MM.  Th.  Vincent,  commissaire,  à  Montereau  ; 
Gosset,  inspecteur  spécial  à  Montereau. 

EMBRANCHEMENT  DE  LAROCHE  A  AUXERRE. 

GARE  D'AUXBRRB. 

Chef  de  gare  :  M.  Mallard.  j  Souscbof  :  BI .  Michtut. 

Bureau  de  la  grande  vitesse.  —  Facteur-chef  :  M.  Ballot. 
Bureau  de  la  petite  vitesse.  —  Chef  de  bureau  :  M.  Piochard. 
Bureau  de  ville.  —  Chef:  H.  Thadée-Jaczinski  ;  Sont  chef  :  H.  N 

8BRTICB  MÉDICAL. 

Médecin  de  V embranchement  de  Laroche  à  Auxerre  :  M.  le  docteur  Dionif  des 

Carrières. 
pharmacien  :  M.  Sallë-Frémy  et  Glaiie. 

BIITRBTIBIC  BT  8URTBILLAHCB  DB  LA  TOIB. 

BIM.  Delerue  ^,  ingénieur  en  chef  des  Ponts-eIrChaussée),  ingénieur  en  chef, 
à  Paris,  rue  de  Bercy-Saint-Antoine,  4. 
Du  Boys,  ingénieur  ordinaire  des  Ponts-et-Chaussées,  chargé  du  service  de 
la  première  section,  rue  de  Lyon,  71,  à  Paris. 

CHBF8  DB  SBCTION. 

MM.  Chandenier,  conducteur  des  ponls-et-chaussées,  à  Sens. 

Jacquelin,      id.  id.  Auxerre. 

Durlot,  id.  id.  Tonnerre 

Giraud,  id.  id.  Blontbard. 

PIQUEURB  : 

YilieneuTe-la-Gayard,  MM.  Ferré;  Sens,  Grillet;  Villeneuve-sur- Yonne,  Bille- 
beau;  Joigny,  Merlet;  Auxerre,  Jacquelin;  Brieoon,  Gauthier;  Tonnerre,  Morin  et 
Jeannin. 

CHBFS  DB  GARES  DANS  LA  TRAVERSÉS  DB  l'TONNE. 

Villeneuve-la-Guyard,  MM.  Yirotj  Pont-sur- Yonne,  Raimbaud;  Sens,  Dubois; 
Yilleneuve-sur- Yonne ,  Langlet  ;  Saint  -  Julien  -  du  -  Sault,  Grillot  ;  Cézy,  Thomas  ; 


i23 

Joigny,  Pommeau  ^jff;  Laroche,  Berthelemot;  Bonnard,  Gâteau;  ChemiUy,  Lam- 
bmon  :  Monéteau,  Hosdez ;  Aoxerre,  Mallard  ;  Brienon,  Deeharme:  Saint^Floren- 
tin,  Robert;  Flogny,  Bentayoux  ;  Tonnerre^  Hotrinal;  Tanlay,  Le  Gay;  Lézinnes, 
Rotlanger;  Ancy- le -Franc,  Bigarroe;  Naits-soas-Ravières,  Truet;  Aisy,  Gaillard 
de  Laroche. 

Emplùfféi  eomptàbUê  :  MM.  Yollet,  à  Villeneuve -sur -Yonne;  N...  à  Joigny  ; 
Bonnet,  a  Brienon;  Rouhier,  à  Saint-Florentin  ;  Gullat,  à  Nuits;  Dorât  de  Sainte 
Hilaire,  à  Aisy, 

Chefs  de  Imreau  (petite  vUeae)  :  MM.  Perron,  à  Sens;  Piochardj  à  Auxerre; 
Bez,  à  Tonnerre. 

GARE  DE  TONNEREE. 

Agent  principal:  MM.  Violle;  —  chef  de  gare:  Hotrinal;  —  sous-chefs:  Bonis 
et  lîarécoal;  —  chef  de  dép^t  :  Robert;  —  sous-chef:  Pellerin. 

CHEMIN  DE  FER  D*AUXERRE  A  CLAMECY. 

M.  MAhiNi  ^^  ingénieur  ordinaire  à  Auxerre. 

MM.  Bossuat,   Goquillon,  Deveault,  Si-  i  MM.  David,  Privé.  Renault,   employés 
monin,  conducteurs  auxiliaires.    I  secondaires. 


ADMINISTRATION  DES  LIGNES  TÉLÉGRAPHIQUES. 
BDiEAU  CBHTRAL  :  Rue  de  Grenelle-Saint-Germain,  103,  à  Paris. 
DIRECTION  DiPARTEMBiTTALE  :  Rue  Nouvo.  43,  à  Auxerro 

M.  DE  SACHY,  directeur. 

Direction  éPÀuxerrej  nu  Cochoit^  3. 

MM.  La»,  directeur  des  transmissions. 
Ratboii  et  Pbbbtti,  stationnaires. 
Cbarollab,  facteur  ;  Thibault,  Habert,  surveillants. 

Les  bureaux  sont  ouverts  au  public,  pour  la  correspondance  des  dépêches  privées, 
tous  les  jours,  y  compris  fêtes  et  dimanches,  de  7  neures  du  matin  à  9  heures  du 
soir^  depuis  le  ier  avnl  jusqu'au  ter  octobre,  et  de  8  heures  du  matin  à  9  heures  du 
soir  depuis  le  1er  octobre  jusqu'au  ier  avril. 

N.  B.  Le  bureau  d' Auxerre  n'accepte  pas  les  dépêches  de  nuit. 

AVALLON. 

M.  Leduc,  employé  chargé  du  service. 

SERS. 

MM.  Coltet,  employé  chargé  du  service;  Leduc,  surveillant  de  1'*  classe. 

TONNERRE. 

MM.  Bert]r,  employé  chargé  du  service.  Berthier,  surveillant.  * 

Desvigne,  contrôleur.  Boivin,  facteur. 

Yalette,Carillon,  Dion,  stationnaires. 

En  vertu  de  la  loi  du  3  juillet  1861. 

Les  dépêches  télégraphiques  de  i  à  20  mots^  adresse  et  signature  comprises, 
sont  soumises  aux  tiaes  suivantes  perçues  au  département,  savoir  : 

Les  dépêches  échangées  entre  deux  bureaux  d'un  même  département,  à  une 
taxe  fixe  d'un  franc,  ainsi  on  percevra  pour  : 

Avallon,  f  fr.  —  Sens.  1  fr.  —  Tonnerre;  1  tr.  —  Laroche,  I  fr. 

N.  B.  Pour  le  village  de  Laroche,  éloigné  de  3  kilomètres  de  la  gare,  qui  porte 
Je  même  nom,  on  perçoit  2  francs  pour  exprès. 


Les  dépêches  échangées  entre  deux  bureaux  quelcooqueâ  du  lerritoire  de  Tem- 
pire«  hors  le  casprécedent,  à  une  taxe  fixe  de  aeux  francs. 

Au-dessus  de  20  mots,  ces  taxes  sont  augmentées  de  moitié  pour  chaqne  dizaine 
des  mots  ou  fraction  de  dizaine  excédante. 

L'indication  de  la  date,  de  l'heure  de  dépôt  et  du  lieu  de  départ  est  transmise 
d'office  :  sauf  ces  indications  tous  les  mots  inscrits  par  rex[)éditeur  sur  la  minute 
de  sa  dépêche  sont  comptés  et  taxes. 

Le  port  des  dépt^ches  à  domicilo  ou  au  bureau  de  la  poste  dans  le  liev  d'arri- 
vée est  sratuit. 

L'expéditeur  peut  comprendre  dans  sa  dépèche  la  demande  de  coUationnement 
ou  l'accusé  de  réception  par  le  bureau  de  destination. 

La  taxe  du  coUationnement  est  égale  à  celle  de  la  dépêche.  Copie  de  la  dépèche 
collationnée  est  remise,  sans  frais,  au  domicile  de  Texpéditeur. 

La  taxe  de  l'accusé  de  réception,  avec  mention  de  l'heure  de  la  remise  à  domi- 
cile, est  égale  à  celle  d'une  dépêche  simple  pour  le  même  parconrs  télégraphique. 


SERVICE  DU  CANAL  DU  NIVERNAIS  ET  DE  LA  RIVIÈRE  D*TONNE. 

Ce  service  comprend  les  travaux  d^entretien,  de  réparation  et  de  perfec- 
tionnement des  rivières  dTonne,  de  Cure  et  d'Armançon  et  du  canal  du  Ni- 
vernais, tout  ce  qui  concerne  le  mouvement  de  la  navigation  et  du  flottage 
sur  ces  cours  d'eau,  la  police  des  ports  qui  en  dépendent  et  l'instruction  des 
affaires  concernant  les  usines  gui  y  sont  situées.  Il  a  aussi  pour  objet  les  tra- 
vaux d'amélioration  de  la  navigation  de  TYonne  au-dessous  d'Auxerre. 

Il  s'étend,  dans  son  ensemble,  depuis  l'origine  du  canal  du  Nivernais  dans 
la  Loire  à  Decize  (Nièvre]  jusqu^au  confluent  de  l'Yonne  et  de  la  Seine  à 
Montereau  (Seine-et-Marne),  et  pour  les  affluents  de  l'Yonne  depuis  leur 
source  jusqu'à  leur  confluent. 

M.  Gambuzat  ii,  ingénieur  en  chef  à  Auierre. 

Bureau  de  Vingénieur  en  chef. 

MM.  Ficatier  Henri, conduc.  embrig.,  MM.  Lin  Emile,    Raoul  E.,  Finat, 

Motheré  et  Comte,  employés 


chef  de  bureau. 
A.  Raoul  et  Klein,  conducteurs 
auxiliaires. 


secondaires. 


I*  ARtONDlSSElRNT  D'AUXBBBB. 

M.  DE  Dabtbin,  ingénieur  ordinaire  à  Auxerre. 
Cet  ingénieur  est  chargé  du  service  : 

10  De  la  partie  de  la  rivière  d'Yonne,  comprise  entre  Coulanges-aor- 
Tonne  et  le  rossé  Renard,  16   kilom.  environ ,  en  aval  d'Auxerre. 

2«  De  la  rivière  de  Cure,  depuisle  pont  du  tunnel  d'Arcy  ; 

3»  Du  canal  du  Nivernais,  depuis  la  limite  du  département  de  l'Yonne, 
jusqu'à  sou  embouchure  dans  l'Yonne  à  Auxerre. 

Bureau  de  M.  de  Dartein 


MM.  Prévost,  conducteur  emhrig.,  chef 
de  bureau. 
Gauche,  conducteur  embrigadé. 


MM.  Léger,  Azière,  Ménisselle  et  Boivin, 
employés  secondaires. 
Prévost,  empl.  temporaire. 


sbbvicb  actif. 

M.  Petit,  conducteur  embrigadé  à  Mailly-la-Ville,  surveillance  des  rivières 
d'Yonne  de  Cure  et  canal  du  Nivernais,  entre  Coulanges-sur-Yonne  et 
le  pont  de  Cravant. 

Mf  Millon,  conducteur  principal  à  Auxerre,  surveillance  du  canal  du  ^i- 


1Î5 

vernait  et  de  k  rivière  d'Yonne,  entre  le  pont  de  Gravant  et  le  fossé 
Renard,  16  kilomètres  environ,  en  aval  d'Anierre.     * 

2*  ARRONDISSEMENT  DK  SENS. 

M.  HcTiiBLOT,  ingénieur  ordinaire  à  Sens. 

Cet  ingénieur  est  chargé  du  service  de  la  rivière  dTonne,  depuis  le  fossé 
Renard  (16  kilom,  en  aval  d'Auxerre)  jusqu'à  500  mètres  en  aval  du  bar- 
rage de  Saint-Martin,  et  de  TArmançon  au-dessous  de  Brienon. 

Bureau  de  M,  Humblot, 
MM.  Roulier  Jean  Martin,  conducteur  auxiliaire. 

Roolier  Jean,  Cornu,  Terrier  et  Gourdon,  employés  secondaires. 

SERVICE  ACTIF. 

MM.  LoRiLLOT, conducteur  embrigadé,  résidante  Bonnard,  surveillance  des 

travaux  du  barrage  à  Bassou. 
Desmouèrbs  père,  cond.  embrig.,  résidant  à  Sens,  surv.  à  St-Martin. 
Salmon,  conduct.  embrig.,  résidant  à  Willeneuve-sur-Yonne,  surv.  à 

Willeneu  ve-sur-  Yon  ne. 
BoinoT,  conduct.  auxiliaire,  résidant  à  Sens,  surv.  à  Rosoy. 
Marchand,       id.        à  Willeneuve-sur-Yonne,  surv.  à  Armeau. 
Bernasse,         id.        au  Péchoir,  sarv.  au  Péchoir. 
PnoncKi,  conducteur  embrig.,  résidant  à  Joigny. 
Roulier  Martin,  conducteur  auxil.,  résidant  à  Sens. 

3*  ARRONDISSEMENT  DE  MONTERBAU. 

M.  Pille  ^,  ingénieur  ordinaire  à  Montereau. 

Cet  ingénieur  esl  chargé  du  service  de  la  rivière  d'Yonne,  partie  comprise 
entre  le  barrage  de  Saint-Martin  et  le  pont  de  Montereau. 

Bureau  de  M.  Pille. 
MM.  Picard,  conducteur  embrigadé. 

Courtois,  Desmoiières  tils,  Oudin  et  Moreau,  empl.  secondaires. 

SERVICE  ACTIF. 

MM.  Girard,  conduct.  embrig.,  résidant  à  Sens,  surv.  à  Villeperrot. 
Leau,  id.  résidant  à  Cannes,  surv.  à  Labrosse. 

Maitre-Regnaolt,    id.    résidantàChampOeury,  surv.  àChampflenry. 
Daugdet,  conduct.  principal,  résidant  à  Cannes,  surv.  à  Cannes. 

CANAL  DE  BOURGOGNE. 

PARTIE  COMPRISE  ENTRE  LA  ROCHE- SUR-TONNE  ET  LA  LIMITE  DE  LA  CÔTB-D*OR. 

MM.  Rolland  de  Ravel  %,  ingénieur  en  chef,  à  Dijon. 
Remise,  ingénieur  ordinaire,  à  Tonnerre. 


BUREAU 

MM.  Naudin,  conducteur  embrig. 

Blondeau,   Yaldant,  agents   secon- 
daires. 


C0?îDUCTEURS  SUBDITISIONNAIRES. 

MM.  Yaldant,  cond.  auxiliaire,  à  Brienon. 
Gotierot,  cond.  embr.,  à  Tonnerre. 
Carillon,  cond.  embr.,  à  Ancy-le*Fr. 

Ce  canal  commence  à  Laroche-sur- Yonne,  s'élève  par  les  vallées  de  rArmançon  et 
de  la  Brème,  en  passant  à  Brienon,  Saint-Florentin,  Tonnerre,  Taulay,  Ancy-le-Franc, 
Bavière»,  Montbard,  Venarrey,  arrive  à  Pouiily-en-Auxois  et  débouche  dans  la  Saône, 
à  Saint-Jean-de-Losne.  Sa  longueur  totale  est  de  252,044  mètres;  sa  longueur  dans  le 
département  est  de  91  kilomètres  036  m.  Il  a  été  commencé  en  1775.  Les  travaux 
interrompus  pendant  la  Révolution  ont  été  repris  en  l'an  ix. 

Les  écluses  sont  au  nombre  de  191,  savoir  :  115  sur  le  versant  de  l'Yonne  et  76  sur 
celui  de  la  Saône.  Chaque  écluse  a  une  chute  moyenne  de  2  m.  6k 


4S6 

Le  biez  culminaiit  est  composé  de  deux  parties  en  tranchées  et  d'an  souterrain  de 
8,335  mètres  de  lonjniear.  Ce  biez  culminant  est  plus  élevé  que  la  8a(yne,  à  Saint- 
Jean  4e-Losne  de  199  mètres;  que  l'Yonne,  à  Laroche,  de  900  mètres. 


SERVICE  VICINAL. 

PERSONNEL.  —  1*  skrvicb  centrai.. 

MM.  Boucheron,  agent-voyer  en  chef,  à  Auxerre,  quai  Condé,  16. 
Micbaut,  agent-voyer  de  1«  classe,  détaché  à  la  Préfecture. 
Guyard,        id.  de  2*  classe,  comptable. 

Bertrand  atné,  Bertrand  jeune,  Mansoa,  Defosse  et  Quignard, 
agents  secondaires. 

3^  arrondissement  o'auisrre* 
MM.  Montarlot,  agent-voyer  principal,  à  Auierre. 
Labosse,  agent-voyer  de  S*  classe,  à  Chablis. 
Loury,  id.  id.  à  Gravant. 

Neveux,  id.       de  k^  classe,  à  Gourson. 

Mathieu,  id.  de  5«  classe,  à  Saint-Sauveur. 
Moine,  agentrvoyer,  de  b^  classe,  à  Saint-Florentin. 
Blond,        id.  id.  à  Toucy. 

Michaut  et  Sonnet,  agents  secondaires  de  2«  classe,  à  Auxerre. 

3*  arrondissement  d'avallon. 
MM.  Ragon,  agent-voyer  de  Isolasse,  à  Avallon. 
Garnier,        id.        de  i*  classe,  à  Montréal. 
Dessignolle,  id.  id.  à  Vézelay. 

Letur,  agent  secondaire  de  3*  classe,  à  Avallon. 
Golas,  id.  id.  id. 

GhampeauXt       id.  3*  id. 

Àfi  ARRONDISSEMENT  DE  JOIGNT. 

MM.  Gibier,  agent-voyer  principal,        à  Joigiiy. 

Viault,        Id.  de  4*  classe,  à  Saint-Fargeau. 

Charles  Er.  id.  de  4*  classe,  à  Villeneuv&4ur- Yonne. 

Vallel,       id.  de  5*  classe    à  Arces. 

Barbier,      id.  id.         à  Gharny. 

Saint-André,  agent-voy.,  4*  classe  à  Aillant. 
Loury,  agent  secondaire  de  1"  classe,  à  Joigny. 
Mignard,    id.  de  3*  classe,  id. 

S<*  ARRONDISSEMENT  DE  SENS. 

MM.  Carré,  agent-voyer  principal,         à  Sens. 

Cbaries,        id.      de  ^  classe,      à  Pont-sur- Yonne. 
Hucbard,      id.      de  3*  classe,      à  Villencuve-rArchevèque. 
Puteau,         id.      de  4*  classe,      à  Sens. 
Renard,        id.      de  tt*  classe,      à  SaintrValérien. 
Leconte,  agent  secondaire  de  1^  classe,  à  Sens. 

O"*  ARRONDISSEMENT  DE  TONNERRE. 

MM.  Chenal,  agent-voyer  de  l'®  classe,  à  Tonnerre. 
Roy,  id.        de  4*  classe,  à  Flogny. 

Boussard,      id.  id.  à  Ancy-le-Franc. 

Gautier,         id.        de  4*  classe,  à  Noyers. 
Grandnip,  agent  secondaire  de  l***  classe,  à  Tonnerre. 
Lhuillier,       id.  de  2*  classe,         id. 


127 


CHEMINS  BB  GRANDE  COMMUNICATION. 

Ce  service  comprend  les  chemins  donl  voici  la  désignalion  et  ViUnéraire  : 


No  1*%  d'Aoxerre  à  Cosne,  par  Che- 
Tannes,  Escamps,  Volvant,  Leu- 
goy,  la  Bruyère,  Levis,  Fontenoy, 
les  GaiUorés,  les  Robineaux,  les 
Caeiilis,  Saints,  Sainte-Coiombe, 
TreigOYy  La  Folie  et  les  Ghailloux. 

%  de  Oiablis  à  Yermenton,  par  Préby 
et  Saint-Gyr-les-Golons. 

3,  de  Salnt-julien-da-Saoltà  Entrains 
par  Thèmes,  la  petite  Celle,  Précy, 
Sépaux>  Saint-Romain.  La  Perte, 
Sommecaisse,  La  Villolte,  Toucy, 
Fontenoy,  Le  Deffand,  Thury,  Lain- 
secq,  Sainpuits. 

4,  d* Aillant  a  Entrains,  par  Chassy, 
Saint- M  aarice-le- Jeune  ,  Egleny, 
BeaoToir,  Nantou,  Poorrain,I)iges, 
Leagny,  Sementron,  Lain,  Thury. 

8,  de  Ligny  au  port  du  Crot-aux-Moi- 
nes,  par  la  Rue-Feuillée,  Pontigny, 
Venouse,  Rouvray,  Héry,  Seignelay 
et  Beaumont. 

6,  de  Saint-Sauveur  à  Clamecy,  par  le 
Jarlois,  Lainsecq,  le  Vaurimbert, 
Champ-Martin,  le  Galois,  Etais,  la 
Fontaine  et  le  Tremblay, 

I,  de  Chàtillon  à  Entrains  par  Cbam- 
pignelle8,Tannerre,  Béon,  Mézilles, 
les  Matignous,  Saint-Sauveur,  les 
Renards,  TOrme-dn-Pont,  les  Tho- 
mas, Sainte-Colombe^  la  Breuille  et 
Sainpuits. 

8,  de  la  route  impériale  if  77  àMai- 
zières,  par  la  Houillère,  Ligny,  Va- 
rennes,  Carisey,  Flogny. 

9,  de  Saint-Sauveur  à  TlsIe-s.-Serein, 

I)ar  le  Deffand,  Lain,  Taingy,  Mo- 
esmes,  Courson,  Fouronnes,  Fon- 
tenay,Mailly-le-Ghâleau,  Mailly-la- 
Ville,  Avigny,  Voutenay,  Lucy-le- 
Bois  et  Provency . 

10,  d'Avallon  k  Quarré-les-Tombes, 
par  Cousin-la-Roche,  Marault,  Au- 
xon,  Villers,  la  Gorge  et  les  Breuil- 
lottes. 

II,  deVermenton  à  Guillon,parSacy, 
Joux-la- Ville  ,  Dissangis  ,  Tlsle  , 
Pancy,  les  moulins  Cbouard  etSalé^ 
les  fermes  de  Chérisy,  Saint-Ber- 
nard ,  Perrigny,  Courterolles  et 
Guillon. 


12,  de  risle  à  Chaource,  par  Annoux, 
Sarry ,  Villiers-Ies-Hauts  ,  Fulvy, 
Cusy  ,  Ancyle-Franc ,  Pimelles , 
Cruzy,  Maulnes  et  Arthonnay. 

13,  de  Montréal  à  Sainte-Magnance, 
par  Tréviselot,  Trévilly,  Cisery,  Sa- 
vigny,  Chevannes  et  Sainte-Ma- 
gnance. 

14,  de  Bassou  à  Briare,  par  Basson, 
Villemer,  Neuilly,  Champloiseau, 
Lalaye,  Aillant,  Lamotte,  les  Or- 
mes, le  château  de  Bontin,  les  petits 
bois  de  Courgoin,  la  Mouillère,  les 
petits  et  les  grands  Brossards.  Bel- 
Air,  le  Singe-Vert,  Grandcnamp, 
les  fermes  de  la  tuilerie  Saint- Val, 
la  Bonde  et  la  Gilbardière,  Champi- 

gielles,  la  Vellerie,  la  ferme  oes 
osses,  Champcevrais,  la  ferme  de 
Prix,  de  la  Maison-Tardive,  les  Pe- 
tites-Maisons, Rogny ,  passe  près  de 
recluse  et  du  pont  du  Rondeau. 
Itt,  de  Cerisiers  à  Courtenay,  par  Dix- 
mont,  les  Bordes,  Tallouan,  Ville- 
neuve-le-Roi,  Bussy-le-Repos,  les 
Fourneaux,  la  âerse,  les  ChétiGs, 
PifTonds  et  les  Guimbault. 

16,  de  la  route  départementale  m  9  à 
Chàtillon,  par  Laborde,  Chevillon, 
Prunov ,  Lafontaine  ,  Charny,  le 
Clos,  la  Haute-Cave,  les  Simeons, 
les  Journets,  les  Roseaux,  Cham^ 
beugle. 

17,  d'Ancy-le  Franc  à  la  route  dépar- 
tementale n«  18,  par  Stigny  et  Jully. 

18,  de  Saint-Amand  à  Saint-Julien  au 
Sault  et  Villeneuve-sur-Yonne,  par 
Saint-Martin-sur-Ouanne,  Malicor- 
ne,  ferme  de  Janvier,  Champi^nel- 
les  ,  château  et  ferme  de  CrosiUes, 
Villenenve-les-Genets,  Septfonds, 
les  Nan tiers,  Saint-Fargeau,  les  Gi- 
rauds  et  Breuillambert. 

19,  de  Senan  à  Appoigny,  par  Lalaye, 
Champloiseau,  Guercny  et  Bran- 
ches. 

20,  de  Joigny  à  Noçenl-sur-Seine  et  à 
Chigy,  par  les  Sièges,  Cerisiers,  la 
Grange-Bertin,  Dixmont,  la  Tuile^ 
rie.  Beauregard. 

21,  d  Avallon  a  Coulange-sur-Yonne, 


128 


s'^nbranche  sur  la  roate  impériale 
n»  151,  vis-à-vis  le  moalin  dit  le 
Goé-Pavé,  passe  sous  le  hameau  du 
VaudonjoD,  traverse  Monlilloty  le 
hameau  de  Footenilles,  passe  près 
de  la  ferme  de  la  Forêt  et  de  la 
Maison-Rouge,  Châtel-Censoir,Lu- 
cy-sur-Yonne. 

22,  d'Auxerre  à  Briare,  par  Saint- 
Georges,  Lindry,  Beauvoir,  £glenv, 
Merry-la-Vallée,  La  Villotte,  Vil- 
liers-Saint-Benolt,  les  Usages,  les 
fiéatrix,  les  François,  Tannerre, 
Yilleneuve-Ies-Genets,  la  Falquerie, 
le  Grand-Chemin,  le  Gharme-Hond, 
Bléneau, 

23,  de  Sens  k  Montereau  et  à  Bray, 

Î>ar  Saint-Clément,  Cuy,  Evry,  Gisy- 
es-Nobles,  Michery,  Serbonnes, 
Gourion,  Vinneuf,  Sergines  et  Com- 

pîgny- 

24,  de  la  route  impériale  n^  60  à 
Villeneuve-sur-Yonne,  par  Serbois, 
les  Brins,  Egriselle-le-Boc,  Bracy, 
le  bas  de  Marsangis  et  Rousson. 

25 ,  de  Saint-Maurice-aux-Riches- 
Hommes  à  Pontsur-Yonne ,  par 
Mauny,  Thorigny,  Fleurigny,  Saint 
Martin-sur-Oreuse ,  la  Chapelle- 
surOreuse  et  Gisy-les-Nohles. 

26,  de  Sens  à  Voulx,  part  du  pont  de 
Sens,  passe  près  Saint-Martin-du- 
Tertre,  k  Nailiy,  Brannay,  Lixy  et 
Vallery. 

27,  de  Theil  à  Villeneuve-sur-Yonne, 
par  la  Folie,  les  Bordes. 

28,deVilleneuve-rArchevéqueàBray, 

Ëar  Lailly,  La  PostoUe,  Tborigny, 
larreaux,  Servins,PaiiIy  et  Plessis- 
Saint-Jean,  etCompigny. 

29,  de  Sergines  à  Montereau,  et  à 
Saint-Maurice  par  Serbonnes,  Gour- 
ion et  Vinneuf. 

30,  de  Saint-Florentin  à  Rigny-le- 
rerron,  par  Venizy,  le  Rué,  Chail- 
ley,  la  grande  Jaronnée,  les  Gai- 
beaux,  Fournaudin,  les  Cormiers  et 
les  Vallées. 

31,  d'Auxerre  k  Champlay,  par  Perri- 
gny,  le  Buisson-Pouilleux,  Fleury, 
Guerchy,  Champloiseau,  Neuilly,  la 
ferme  d'Arblay. 

32,  de  Tonnerre  à  Gorbi^ny,  par 
Yrouerre,  Sainte- Vertu,  Nitry,  Joux- 


la- Ville ,  Précy-le-Sec,  Vontenay, 
emprunte  la  route  impériale  n.  6 
jusqu'à  la  courbe  de  Givrer,  puis 
la  route  impériale  n.  151  jusqu'à 
Vézelay,  passe  à  St-Pére,  Asquins 
et  Pierre-Pertuis. 

33,  de  Cussy-les-Forges  à  Quarré-les- 
Tombes,  par  Villers-Nonains. 

34,  de  Ligny  à  Saint-Mards-en-Othe, 
par  Ligny,  Chén,  Germigny,  Beu- 
gnon,  Meuvy-Sautour  et  Sormery. 

35,  de  Tonnerre  à  Montfort,  par  Tis- 
sey,  CoUan,  Maligny,  Villy,  Ligno- 
relies  et  Souilly. 

36,  de  Quarré-les-Tombes  à  Ch&tel- 
Gensoir,  par  Velars,  Latreville, 
Saint-Germain-  des-Cbamps,  ^rée- 
le-Château,  Usy,  Saint-Père,  les  bois 
de  la  Madeleine,  les  Tremblats  et 
Asnièresoù  il  s'embranche  sur  la 
route  départementale  n*  20. 

37,  de  Villeneuve-la-Guyard  à  Voalx, 
par  Saint-Al^nan. 

38,  de  Courson  à  Chablis,  par  Gharea- 
tenay,  Val-de-Mery,  Vincelles,  Vin- 
celottes,  Irancy,  St-Cyr  et  Préby. 

39,  de  Vermeaton  à  Entrains  «  par 
Accolay,Sainte-Pailaye,  Pr^lbert, 
Sery,  Mailly-la-Ville ,  Mailly-Chft- 
teau-le-Bas,  le  Paumier,  Misery, 
Coulanges-sur-Yonne,  Andries,  Fer- 
rières.  Etais. 

ÛO,  de  Thell  à  Thorigny,par  Voisines, 

Fontaines  et  Villiers-Louls. 
Al,  de  Chéroy   à   Ferrière,   par  les 

Morteaux,  les  Jacquins,  Jouy  et  les 

Bordes. 
à2,   de  Saint-Valérien  à  Jouy ,  par 

Montacher  et  Villegardin. 
ii3^  de  Laroche  à  Tonnerre,  parChe- 

ny  ,  Ormoy,   Mont-Salnt-Sulpice  , 

Bouilly,  Bas-Rebourseaux,Vergigny 

Ghéu,  Jaulges,  Villiers-Vlneux,Rof- 

fev,  Vézinnes  et  Junay. 
lilij  de  Savigny  à  Anstrudes,  par  Guil* 

ion,  Vignes,  Pisy  et  Vassy. 
Û5,  de  Chablis  à  Noyers  parChichée, 

Chemilly,Poilly,  Molay  et  Perrigny. 
/i6,de  Sens  à  Villeneuve-rArchevô- 

que»  par  Saligny ,  Fontaines,  les 

Clérimoiset  Foissy. 
1x7  f  deJoigny  à  Fournaudin,  par  Brion, 

Bussy-en-Othe  et  Arces. 
/ii8,  de  Toucy  à  Seignelay  par  Parly, 


429 


Lindry,  Gharbuy,  Appofgny  etche- 
milly. 
â9»  de  Vermeotoa  à  Noyers,  par  Sacy, 
Nitry. 

0,  d'Avallon  k  Gailloa  par  Maison- 
Diea. 

51,  de  Saint-Florentin  à  Noyers  par 
Villien-Vineux,  Carisey,  i>yé,  Ve- 
sannes»  Senigny  et  Yrouerre. 

52,  de  Leogny  à  Bléneau  par  Lalande 
Fontaines,  Môsilles,  Septfonds  et 
Saint-Privé. 

53,  d*A vallon  &  Tannay  par  Pontau- 
btirt,  Island,  Meoades  et  Foissy. 

56»  de  Cerisiers  k  Rigny-le^Feron, 
par  Yaudeurs,  Couleurs  et  Gérilly. 

55»  de  Qoarré-les-Toaibesà  Rouvray, 
par  Saint-l/ger. 

56,  de  Tonnerre  à  Uignes,  par  Com- 
miasey,  Tanlay,  Baon  et  Crusy. 


57,  d*Aaxerre  à  GbâtlIloB-sar-LôIng  et 
et  à  Satnt-Aubfn-Cbâteau-Neur»  par 
Cbassy,  Saint-Maurice-Thisouailles, 
Los  Ormes,  Saint-Aubin-Cbàtoao- 
Neuf,  Bleury.Sommecaise,  Perreux, 
SainMfartin-sur-Ouanne  et  ilar- 
cbais- Béton. 

68,  de  Sens  à  Pont-sar-Tonnev  par 
Courtois  et  Vllleperrot. 

59,  d*Auxerre  à  Pontigny,  par  Ville- 

neuve-Saint-Salve, Venoase  et  Mon- 
tigoy. 

60,  deCussy-les-Forses  à  St- Léger, 
par  Beauvilllers. 

01,  do  Saint-Florentin  à  Efvy,  par 
Soumaintrain  et  Beognon. 

63,  de  Champs  à  Chablis,  par  Saint- 
Bris,  Chicry,  Goorgiset  Chablis. 


CHEMINS  DE  MOYENNE  COMMUNICATION. 
Ce  service  comprend  les  i^mins  dont  voici  la  désignation  ei  itinéraire  : 


!!•  !•,  d'Ancy-le-Franc  à  Noyers,  par 
Gasy ,  Argenteuil  et  Moulins. 

3,  de  Bonny-sur-Loire  à  Courtenay 
par  Bléneau,  Cbampccvrais,  Mar- 
chais-Beton,  Champbeugle  et  Fon- 
tenooflles. 

3«  d^Aillaot  i  Vermenton,  par  Pour- 
raln,  E^^campH,  les  Huiliers,  Avi- 
goeaa,  la  Grilletière,  MIgé,  val  de 
Mercy,  Basâmes  et  Accolay 

A,  de  Domats  à  DoUot,  par  Saint-Va- 
lérien,  la  Beliolle  et  Domats. 

5,  d^Aroes  à  Ervy,  par  tbailley,  le 
Rné,  Courcharop,  Boullay,  Nenvy- 
Saotour  et  la  Vallée. 

6,  de  Vermenton  à  Joux -la-Ville,  par 
Essert. 

7,  de  Cézy  anx  Ormes,  par  Béon,  la 
route  departemi'  n*  9,  Saint-Romain- 
le-Preux  et  la  Ferté-Loupière. 

8,  de  risle  à  Talcy,  par  Blacy  et 
Thtey. 

9,  de  Mont-Réal  à  Nufts-fl.-RavIères, 
par  les  moulins  de  Taley,  Mon- 
triant  et  Marmeaux  ,  Etivey  et 
Nuits. 

16.  deRouvrayàLormes,parQuarré- 
les-Tombes. 

Il,  de  SalnVFargeau  à  Clamecy,  par 
les  hameaux  de  la  Chaux,  de  la  Mar- 
cinerie  et  du  Ghesneau,  Trelgny, 


Dianoy,   Ferreuse,   Salnpuits  el 

Etals. 
13,  de  Tonnerre  à  GIgny,  par  Gon» 

missey,  Baon,  Glani  et  Gigny. 
13,  de  Sarry  à  Yrouerre,  par  MoullBs, 

Fresnes,  Yrouerre. 
iâ,  de  l'isie  à  Chaource,  par  Argen- 

leuil,  Pacy,  Lésinnes,  Saint-Vinne* 

mer,  Tanlay,  St-Martin  et  Mélisey* 

15,  de  Saint-Fargeau  à  Château-Re- 
nard, par  Ghampignelles  et  Mar- 
chais-Beton 

16,  de  Charny  à  Ferreux. 

17,  de  Seignelay  à  Ervy,  par  Ponti- 
gny et  les  Prés-du-Bois. 

18,  de  Rogny  à  Glen. 

19,  de  Saint-Julien  à  Cerisiers,  par 
Anneau  et  les  Brûleries. 

30,  de  Véselay  à  Mailly-la-Ville,  par 
Awi*iin  et  Brosses. 

31,  d'Auxerre  à  Ervy,  par  Venoy ,  Bleî- 
gny-le-Carreau,  Lignorelles,  Ugny, 
Jaulges,  B*Jtteaux  et  Percey. 

33,  do  J.iigny  îl  Laferté-Loupfère,  par 

Chamvres,  Champvallon,  Volgré  el 

les  Tuileries. 
28,  de  Tcucy  à  Cbamplémy,  par  Sou- 

gères  et  Etais. 
2â,  de  Vaudeurs  ^  Villc^cht^tfve. 
35,  00  risle  à  Aisy,  par  Anneaux, 

Chfttel  G<!rard  et  Vausse. 

9 


130 


26,  d'Avallon  à  GorbfgQy,  par  les 
Grandes-Châtelaines,  le  hameau  de 
Cure  et  Domecy-sur-Cure. 

27,  do  Vézelay  à  L'Isle,  par  Pontau- 
bert,  Le  Vault  de  Lugny,  Annéot 
Vassy  et  Provency. 

28,  de  Brienon  àTroyes.par  Chatton, 
Champlost,  Venizy,  Turny  et  Neuvy- 
Sautour. 

29,  de  Courson  à  Vézelay,  par  Anus  et 
Malliy-le-Cbftteaa-le-Bas. 

30,  de  Toucy  à  Eglény,  par  Parly  et 
PEpine,  commune  de  Beauvoir. 

31,  de  Saint-Florentin  à  Cerisiers, 
par  Champlost,  Mercy,  Belle- 
chaume,  Dillo  et  Villechétive. 

82,dePoinchyà  Vîlty,  par  Lachapelle. 

33,  de  Villier»-$'-Benott  à  Louesme, 
parles  hameaux  des  Trlcottetset 
des  Bergers. 

34,  de  Cussy-ies-Forges  à  Montréal, 

f)2LT  les  hameaux  de  Maison-Dieu, 
e  Velîerot  et  Sceaux. 
3tf,  de  Saint-Sérotin  à  Villeroy,  par 
Villebougis. 

36,  de  Saint-Aubin-sur- Yonne  à  Tou- 
cy, par  Gézy  et  le  hameau  de  la  Pe- 
tite Celle,  8'embranchant  sur  le 
chemin  n»  32. 

37,  de  Lixy  k  VlUethierry,  par  les 
Buissons  et  le  hameau  deTros. 

38,  de  Soucy  à  Foissy,  par  Voisines  et 
la  Chappelle-Saint-Léonard. 

39,  de  Chaiiley  à  St.-Mards-en-Othe, 
par  Chaiiley  et  les  hameaux  de 
Bœurs  et  Sormery. 

/io,  de  Lailly  à  Pouy,  par  Vauluisant. 
hi,  de  Sermizellcs  à  la  route  imp(^- 

riale  n»  151,  par  Givry  et  Domecy- 

sur-le-Vault. 
^2,  de  la  route  impériale  n*  5  à  Cour- 

taoultparSoumaintrain  etBeugnon. 
43,  de  Paron  à  Marsangis,  par  Gron  et 

Etigny. 
tiliy  de  Vo'jlx  à  Champigny,  par  Saiut- 

Agnan,  Villeblevin,  Chaumont  et 

Champigny. 

45,  de  Saint-Denis  à  Marchais-Beton, 
par  Malicorne. 

46,  de  Gravant  à  Tonnerre,  par  Che- 
milly,  le  Puits  de  Courson,  la  croix 
Pilate,Chemilly-F-Serein  et  Viviers. 

47,  de  Saint-Sauveur  h  Druyes,  par  le 
hameau  de  la  Malerue,  (commune 


de  Saints),  Thury,  Sougères,  le  ha- 
meau des  Billards  et  les  fermes  de 
Maupertuis  et  des  Martins. 

48,  de  Sens  à  Brienon,  par  Veron,  La 
Grange-au-Doyen,  Les  Bordes,  Dix- 
mont,  Bussy-en-Othc,  Vorvigny  et 
Brienon. 

49,  d'Arquian  (Nièvre)  à  Aillant-sur- 
Milleron  (Loiret),  par  Lavau,  Blé- 
neau  et  Champcevrais. 

50,  de  Villeneuve-rArchevôque  à  Ar- 
ces,  par  le  hameau  des  Hauts-de- 
Flacy  et  Coulours. 

51,  d*Usy  à  la  route  impériale  n'  6, 
par  Monades,  Island,  Pont-Aubert* 
Le  Vault. 

52,  de  Pont-sur-Yonne  à  Nemours, 
par  Villothierry. 

53,  de  Vermenton  à  Tonnerre,  par  la 
ferme  do  la  Loge,  Lichères,  Poilly 
et  Yrouerre. 

54,  de  Chastellux  à  Villiers-Nonains, 
par  la  Kivière  (hameau  de  Chastel- 
lux), Saint-Germain.  Le  Meix,  har 
meau  deSaint-GermainetMarrault, 
hameau  de  Magny. 

55,  d'Aillant  à  Charny,  par  VillierSh 
sur-Tholon,  la  Tuilerie,  la  Ferté- 
Loupière,laGaulerie,  les  Carterons, 
Chopinot  et  le  hameau  de  la  Borde. 

56,  de  Theil  à  Fournaudin.  par  Va- 
reilles,  Vaudeurs,  Les  Loges  et 
Villofroide. 

57,  de  Sergines  à  Nogent-sur-Seine, 
par  Pailly,  Plessis-du-Mée  et  Cour, 
ceaux. 

59,  de  Saint-Julien  à  Chéroy,  part  de 
St.- Julien,  passe  hBussy,  à  PifTonds, 
traverse  le  climat  du  chemin  de 
Gourtenay  et  entre  sur  le  territoire 
de  Savigny,  puis  aboutit  sur  la  rou- 
te impériale  n"  60  au  point  de  jonc- 
tion de  l'ancien  chemm  de  Piffonds 
à  Savigny. 

60,  de  Cerisiers  à  Laroche,  part  de 
la  route  impériale  n^*  5  à  la  sortie  de 
Cerisiers,  traverse  le  village  de 
Villechétive,  pais  se  dirige  sur  le 
territoire  de  Bussy-en-Othe,  traver- 
se les  bois  de  M.  Lebrun  de  Plai- 
sance, puis  ceux  de  cette  dernière 
commune  et  aboutit  sur  le  chemin 
de  moyenne  communication  n*  25 
au  rond  point  de  la  Ramée. 


431 


61,  de  Ghéroy  h  Bazoches,  par  les  ha- 
meaux des  Jacqoins  et  des  Broutes. 

63,  de  Chablis  à  Tonnerre,  par  Fyé  et 
CoUan. 

6A,  de  la  Mancharde  à  Meugnes,  par 
Treigny. 

65,  de  Rlgny-le-Ferron  à  Ervy,  par 
Bœursy  Sorooery  et  LassoD. 


66,  d'Egriselles-le-Bocage  à   Cour- 

toin,  par  le  Bâtardeao. 

Le  senrîce  général  comprend  en  ou- 
tre tous  les  chemins  vicinaux  ordi- 
naires du  département,  an  nombre  de 
2,060,  désignés  ordinairement  sous  le 
titre  de  chemins  de  petite  communica- 
tion. 


SECTION  VIII. 


ÉTABLISSEMENTS   DIVERS   d'uTILITÉ   PUBUQUE. 

BIBLIOTHÈQUES  PUBLIQUES. 

Biblioihéqxte  (TAuxerre  {bdliments  de  Vanctenne  gendarmerie.) 

La  bibliothèque  d' Anxerre,  fondée  en  1796,  par  le  P.  Laire,  savant  Minime, 
pour  le  service  de  Técole  Centrale^  échut  à  la  ville  par  un  arrêté  du 
premier  Consul,  du  8  pluviôse  an  XI.  Elle  renferme  150  manuscrits  dont 
gndqaes-unssont  très-précieux  pour  rhistoire,  et  environ  33,000  volumes. 
On  y  remarque  beaucoup  de  bonnes  éditions:  —  musée  et  collection  de 
géologie,  d*hi8toire  naturelle  et  d'antiques  du  département 

M.  QuAifTiif  ^,  archiviste  du  département,  bibliothécaire. 

COMJIISSlOIf  DB  SURTIILLAnCB. 

HM.  le  Mairb d*Auxerre,  président; 
le  Principal  du  Collège , 
Lbclbbc,  Jage  de  paix  ; 
GHALLBpére,  avocat: 
Bazot,  avocat; 

L'abbé  Dobc,  aumônier  de  l'asile  départemental  des  aliénés; 
Ghbbbst,  avocat; 
QoANTiif,  bibliothécaire. 

Bibliotkique  d:Avallon,àVB6tel'de^VMe. 

La  bibliothèque  d'Avallon,  composée  de  3,000  à  4.000  volumes,  provient 
surtout  de  l'ancienne  maison  des  Doctrinaires  du  collège. 
M.  Chausson,  bibliothécaire. 

Bibliothèque  de  Joigny^  à  l'Hôtel-^e- Ville. 

La  bibliothèque  de  Joigny  se  compose  surtout  d'ouvrages  de  littérature  et 
de  voyages.  Elfe  compteenviron  6,800  volumes. 

MM.  Cbbzjbaii  bt  DussAussoT,bibliothécaires. 

Bibliothèque  de  Sens,  à  F  Hôtel- de- Ville. 

Ce  dépôt  renferme  10,500  volumes  et  quelques  manuscrits,  parmi  lesquels 
est  le  célèbre  Missel  original  de  la  Messe  de  TAne.  Cabinet  d'histoire 
naturelle  et  curiosités,  musée  de  sculptures  et  d'antiques  dans  la  cour  de  la 
mairie. 

M.  Gâteau,  bibliothécaire. 

Bibliothèque  de  Tonnerre. 

M.  Uariot,  bibliothécaire. 

Gabinei  d'antiquités  et  d'histoire  naturelle. 

M.  Camille  Dormois,  conservateur. 


132 

INSPECTION  DES  MONUMENTS  HISTORIQUES  DU  DÉPARTEMENT 

Ce  service  comprend  la  surveillance  des  monuments  importants  que  ren- 
ferme noire  département  et  qui  sont  classés  comme  historiques  par  décision 
du  Ministre  deVtntérieur.  La  reconnaissance  d'un  édiGce  comme  historique 
n*entraine  pas  de  droit  l'allocation  de  fonds  de  la  part  du  gouvernement;  ce 
n'est  qu^une  appréciation  scientifîaue  oui,  cependant,  est  prise  en  considé- 
ration dans  les  distributions  annuelles  aes  secours. 

ARCHITECTES  DES  MONUMENTS  HISTORIQUES. 

«MM.  Viollel-Leduc,  à  Pari<(,  rue  des  Saints-Pères. 
PiéplUy  architecte  du  département,  à  Auxerre. 

Monuments  classés  : 

Nota.  ~~  Iiet  attériaqoet  mdi^vcat  q«c  le»  —«— to  a  la  «aitc  do^aela  at  tro«tc  eeiiiae  ««t  reçs  été 
■  lIoeatioBS. 


ÀRBONDISSBBIElfT   D  AUXBEKB. 

Eglise  de  Saint-Etienne,  à  Auxerre/ 
Eglise Saint-Germaitt^  cryptes  et  tours, 

à  Auxerre. 
Ancien  palais  épisoopal  servant  de 

préfecture,  à  Auxerre.* 
EglbedePontignv. 
Eglise  de  St-Eusèbe,  tour,  à  Auxerre. 
Eglise  de  Chablis.* 
Eglise  de  Saint-Bris. 
Eglise  deVermenton* 

ARROlfDISSBMBNT    D*ÂVALLON. 

Eglise  d'Avallon. 

Eglise  de  Saint-Père-sous-Vézelay.* 

Comité  des  travaux  historiques  et  des  Sociétés  savantes  au  Ministère 

de  l  Instruction  publique. 

MM.  Colteaa,  membre  de  la  Société  des  sciences  historiques  et  naturelles  de 
l'Yonne;  Quantin,  archiviste  do  département  de  F  Yonne;  Salmon  Philippe, 
avocat,  et  N...  membres  corre^ipondanls  nommés  par  arrêté  de  S.  Exe. 
M.  le  Ministre  de  Tlnstruclion  publique,  en  date  du  26  août  t858. 


Eglise  de  Yézelay/ 

Eglise  de  Montréal.* 

Eglise  de  Givry.* 

Tombeau  de  Saînte-Magnance. 

▲RHONDISSBMBNT    DB  JOIGIIT. 

Eglise  de  Saint- Jean  de  Joigny. 
Eglise  deSaint-Julien-du-Sault. 
Eglise  de  Willeneuve-sur- Yonne. 

ARROlfDISSBlIBlCT    DB   8BN8. 

Cathédrale  de  Sens  et  bAlim.  synodaL 
Fragments  de  monuments  romains. 

ARRONniSSBllElifT  DE  TONNBHRB. 

Eglise  de  Thospice  de  Tonnerre.* 


SOCIÉTÉS    ET  ÉTABLISSEMENTS   SCIENTIFIQUES 

ET   ARTISTIQUES. 
SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES  HISTORIQUES  ET  NATURELLES  DE  L'YONNE. 

Fondée  au  mois  de  janvier  1847,  la  Société,  a  son  siège  à  Auxerre  Elle  étend  son 
action  sur  tout  le  déparlement.  Elle  se  compose  de  membres  litalaires,  de  raem  - 
bres  libres  ayant  domicile  dans  le  département  et  dé  membres  correipondanta. 

Le  but  de  la  société  embrasse  Télode  de  l'archéologie  ot  de  rhistoire  propremeul 
dite  du  département,  ainsi  que  celle  de  rhistoiro  ualurello  dans  toutes  ses  branches. 

Elle  publie  chaque  trimestre  un  bulletin  de  ses  travaux.  Ses  léanions  sont 
meuiuelles. 

Cette  Société  a  été  déclarée  éublissement  d'utilité  publique  par  déeret  impéria 
du  14  janvier  1861. 

Son  bureau  est  composé  de  la  mauiére  suivante  : 


133 

Prétidenl  :  M.  Challb  père. 
Vice-PrétidenU  :  MM.  Quantin  et  ChAibst. 
Secrétaires  .MM.  LBPfcRB  et  Moucbauz. 
Arcbivitte  :  M.  Lob  m. 
Tréiorier  :  M.  Pbtit-Sigault. 

CUfsiflcalcDri  :  MM.  Ravin  (Botanique),  Moncbaux  (Entomologie);  Bbrt  fils 
(Zoologie);  N.  (Archéologie). 

M.  le  baron  Chaillou  des  Barres  qui  fut  Tun  dos  fondateurs  de  la  Société  et  qui 
Ta  présidée  jusqu'à  sa  mort,  a  légué  à  la  Société  une  rente  de  deui  cents  francs 
affectée  par  le  testateur  à  la  fondation  d'an  prix  bUannuel  de  quatre  cents  francs, 
pour  les  meilleurs  travaux  statistiques  sur  le  départeinentt  oa  les  pins  Impor- 
Unles  recherches  sur  Thlstoire  locale. 

SOCIÉTÉ  ARCHÉOLOGIQUE  DB  SENS. 

La  Société  archéologique  de  Sens  a  été  instituée  par  arrêté  de  M.  le  Ministre  de 
rintérieur  en  date  da  ï4  juin  i844. 
L*archéologie,  les  sciences  et  les  arts  sont  Tobjet  de  ses  (ravaaz. 

Membres  d'honneur  :  Mgr  l*Archevéqne,  M.  le  Préfet,  MM.  le  Sons-préfet 
et  le  Maire  de  Sens. 

Président  :  M.  l'abbé  Cablibr  ^  ;  Tloe-président  :  M.  Bnzv,  professeur  aa 
Lycée  9  Secrétaire  :  M.  JuLUOT,  professeur  au  Lycée  ;  Yice-secrétaire  : 
M.  Phillippor;  Archiviste  :  M.  Daddin  ;  Archiviste-adjoint  :  M.  Jacob, 
professeur  an  Lycée  ;  Trésorier  :  M.  Jacqubmiis. 

SOCIÉTÉ  D'ÉTUDES  A  AVALLON. 

Celte  so.'*iété,  fondée  le  5  avril  1859,  a  pour  but  de  faire  des  recherches  snr  ce 

3 ni  concerne  l'histoire,  les  sciences,  les  arts,  spécialement  dans  l'arroddissement 
'Availon. 

Président  d'honneur  :  M.  le  Sous- Préfet. 

Président:  M.  Gally  Michel;  \1ce-pré8ident,  M.  Moreau  François;  secré- 
taires, MM.  Ga^niard  et  Jordan;  trésorier,  M.  Baudenet*Robcrt ;  archi- 
viste, M.  Bandom. 

Membre.^  de  la  commission  d'examen  :  MM.  Poulin  Frédéric,  GonUft-d  Joseph, 
Schmitt  Stanislas. 

SOCIÉTÉ  DES  AMIS  DBS  ARTS  DU  DÉPARTEMENT  DE  L'YONNE. 

Cette  société,  fondée  en  1858,  a  pour  but  de  favoriser  dans  le  département  le  pro- 
grès de^  beaux-art^  et  d'en  propager  le  goût  par  de»  expositions  publiques  de  pein- 
ture, sculpture,  architecture,  gravure,  lithographie  et  photographie. 

Cette  Société  est  établie  sous  le  patronage  de  M.  le  Préfet  de  l'Yonne  et  de  M.  le 
Maire  de  la  ville  d'Auxerre,  qui  en  sont  les  membre>  fondateurs  honoraires. 

Tons  IcH  ans,  cette  société  organii^era  une  exposition  publique  d'ouvrages  d'art. 

La  Société  a  Kon  siège  à  Auxerre  ;  elle  se  compose  de  membres  fondateurs,  de 
membres  titulaires,  de  membres  correspondants  et  de  souscripteurs. 

La  Commi-i^ion  administrative  organise  les  expo.sitions,  traite  avec  les  artistes 
pour  rachat  de  leurs  ouvrages,  procède  au  tirage  des  objcU  d'art  acquis  par  la  So- 
ciété, et  s'occupe  de  tous  les  détails  de  l'administrât  ion. 

La  commission  administrative,  dans  le  but  de  faciliter  ses  travaux,  se  divise  en 
plnsieurs  comités,  savoir  : 

l«  Comité  d'Exposition,  chargé  des  détails  matériels  de  l'exposition, du  placement 
des  tableaux,  etc. 

2*  Comité  de  souscripti.  n  pour  ce  qui  concerne  le  a  souscriptions  d'actions,  le  pla- 
cement des  billets,  Torganisalion  des  tirages,  etc. 

d*  Comité  du  Jury  d'Examen,  chargé  de  statuer  sur  le  rejet  ou  l'admission  des 
ouvrages  adressés  à  la  Société  pour  être  exposés. 


154 

M.  le  PréfetderYonnc,  président  honoraire. 

MEMBRES  DE  LA  COMMISSION  ADMINISTRATIVE: 

MM.  le  baron  Martineaudes  Chesnez,  président;  Larabit,  vice-président;  Marquis 
de  Tanlay^  vice<président  ;  Passepont,  secrétaire  ;  Baron  au  Havelt,  Cballe, 
Lanrent-Lesseré,  Chérest,  Victor  Petit. 

MEMRRE  CORRESPONDANT  A  PARIS  :  M.  A.  Dauzat^,  rue  OHvier,  14. 

TaésoRiEE  :  M.  C.  Dallemagne. 

Les  statuts  de  cette  Société  ont  été  approuvés  par  M.  le  Préfet  de  l'Yonne,  le  28 
juiUet  1858. 

JARDIN  DES  PLANTES  DÉPARTEMENTAL. 

Ce  Jardin  est  formé  spécialement  pour  Téta  Je  de  la  Flore  du  département  de 
r  Yonne. 

Dans  ce  jardin  situé  à  Anierre,  rue  du  Champ,  on  voii  la  statue  de  Jean  Jofeph 
Fourler,  secrétaire  perpétuel  «le  Tacadômle  des  scionres,  membre  de  Tacadéiiiie 
française,  ancien  préfet  de  Tlsère,  né  à  Auxerre  le  ti  mars  1768,  décédé  à 
Paris  le  16  mai  1830. 

Directeur:  M.  Eug.  Ravui,  k  Auxerre. 

COURS  GRATUIT  DE  DESSIN  D'AUXERRE. 

Ce  cours,  dont  Torganisation  détinitive  remonte  à  1881,  est  professé 
par  M.  Passbpont,  peintre  d*bistoire  à  Auxerre. 

11  a  pour  objet  renseignement:  1*  du  dessin  linéaire  appliqué  aux  arts  in- 
dustriels et  aux  beaux-arts;  2*de  la  figure,  du  dessin  d'après  la  bosse,  da 
paysage  et  de  Tornement. 

Les  jeunes  gens  qui  désirent  suivre  le  cours  de  dessin,  doivent  se  faire 
inscrire  à  la  mairie;  justifier  qu'ils  sont  âgés  d'au  moins  14  ans;  qu'ils  sont 
domiciliés  à  Auxerre;  qu'ils  ont  des  parents  on,  à  défaut  de  parents,  des  per- 
sonnes honorables  pour  répondants. 

Le  cours  est  ouvert  pendant  dix  mois,  depuis  le  premier  novembre  de 
chaque  année  jusqueset  y  compris  le  31  août  de  Tannée  suivante. 

H  a  lieu,  à  Texception  aes  jours  fériés,  tous  les  lundi,  mercredi  et  vendredi 
de  chaque  semaine,  de  7  heures  1/2  à  9  heures  1/2  du  soir. 

A  la  fin  de  chaque  année  scolaire,  des  prix  sont  décernés  aux  élèves  qui  se 
sentie  plus  distingués  dans  chaque  spécialité,  ainsi  qu'un  prix  d'honneur  fon- 
dé par  M.  le  baron  Martineau-des-Chesnez,  maire  d'Auxerre. 

Les  œuvres  des  élèves  du  cours  sont  exposées  publiquement,  pendant  toute 
la  durée  des  vacances,  dans  une  des  salles  de  la  bibliothèque  de  la  ville. 

COURS  GRATUIT  DE  DESSIN  DE  SENS. 

Ce  cours,  fondé  en  1861,  a  pour  objet  l'enseignement  gratuit  et  public  du 
dessin  linéaire  et  d'ornement. 

MM.  RîcARD,  directeur  de  l'école  des  garçons  et  Chalard,  professeur 
de  dessin,  sont  chargés  de  ce  cours. 


SOCIETES  MÉDICALES. 

SOCIÉTÉ  MÉDICALE  DE  L'YONNE. 

ASSOCIATION   SCIENTIFIQUE    ET   I)E   BIENFAISANCE   DES   MEDECINS,   PHAIV«AC1ENS 
ET  VÉTÉRINAIRES   DU   DEPARTEMENT.    —    FONDÉE   EN   1858. 

Président  :  M.  le  docteur  Bally,  médecin  des  hôpitaux,  membre  de  Tacadémie  de 
médecine  :  yice-président:$  :  MxM.  Paradis  et  Marie;  secrétaire-général  :  M.  Du- 
ché; secrétaires  des  séances:  MM.  Rémy  et  Courtois;  trésorier  :  M.  Salle;  ar- 
chiviste  :  M.  Vigreux. 


135 

Associaii<m  générale  des  Médecins  de  France, 
SOCIÉTÉ  DE  PRÉVOYANCE  ET  DE  SECOURS  MUTUELS 

DBS  MÉDBCINS  OU  DEPARTEMENT   DE   L*YONNR. 

Cette  Société,  qui  compte  50  membres,  a  été  autorisée  par  décret  impérial  du 
31  mars  1860. 

Président  :  M.  Rolland ,  à  Sens  ;  Vice-président^^  :  MM.  Ricordeau,  médecin  à  Sei- 
f^nelay,  et  Toutéc,  médecin  à  Saint-Farf^eau  ;  Secrétaire  :  M.  Dioni<t  des  Carriè- 
res; Secrétaire-adjoint:  M.  Lefeyre ;  Trésorier:  M.  Cliavance,  docteur-méde- 
cin, à  Appoigny. 

Membres  a  arrondi  Gisement  ponr  faire  partie  du  bureau  : 
Auxerre,  MM.  Rathier  et  Uellsle;  —  Avallon,  M.  Héiie:  —  Joigny,  MM.  Fontaine 
et  TrooTé;  —  Sens,  MM.  Moreau  et  Regnoult  fils;  —  Tonnerre,  MM.  Royer  et 
Andigé. 

SOCIÉTÉS  ET  ÉTABLISSEMENTS  AGRICOLES  ET  INDUSTRIELS. 

CHAMBRES  CONSULTATIVES  D'AGRICULTURE. 

Un  décret  du  ^  mars  1852  a  créé,  dans  chaque  département,  une  chambre 
consultative  d'agriculture  par  arrondissement,  dont  les  membres  sont  nom- 
més par  le  Préfet. 

Ils  sont  nommés  pour  trois  ans  ;  ils  sont  totyours  rèéligibles. 

Un  arrêté  préfectoral  fixe,  chaqueannée,  Tépoque  delà  session  des  cham- 
bres d'agriculture  du  département.  Il  en  détermine  la  durée  et  arrête  le 
programme  des  travaux. 

Les  chambres  consultatives  d'agriculture  présentent  leurs  vues  sur  les 
questions  qui  intéressent  l'agriculture.  Leur  avis  peut  être  demandé  sur  les 
changements  à  opérer  dans  la  législation,  en  ce  qui  touche  les  intérêts  agri- 
coles, et  notamment  en  ce  qui  concerne  les  contributions  indirectes,  les 
douanes,  les  octrois,  la  police  et  l'emploi  des  eaux. 

Elles  peuvent  aussi  être  consultées  sur  l'établissement  des  foires  et  mar- 
chés, sur  la  destination  à  donner  aux  subventions  de  l'état  et  du  départe- 
ment, enfin  sur  l'établissement  des  écoles  régionales  et  des  fermes-écolos. 

Voici  la  composition  de  ces  chambres  pour  les  cinq  arrondissements  du 
département  : 

Arrondissement  d^Âuxerre. 

Canton  de  :  Auxerre  (est),  M.  N 

'      Aoxerre  (ouest),  M.  Baudoin  af né^  propriétaire  à  Auxerre  ; 

—  Chablis,  M.  Gabriel  Maret,  propriétaire  à  Chablis  ; 

—  Coulanges-la-Vineuse,  M.  Larabit,  sénateur,  propriétaire  à  Iranc^  ; 

—  Coulanges-sur- Yonne,  M.  Badin  d'Hurtebise,  juge  de  paix,  propriétaire 

à  Crain; 

—  Courson,  M.  N... 

—  Li^ny,  M.  Rabé,  juge  de  paix,  propriétaire  à  Maligny  ; 

—  Seignelay,  M.  Frottier,  propriétaire  à  Seignelay  ; 

—  Saint-Florenlin.  M.  Hermeiin  ; 

—  Saint-Sauveur,  M.  le  baron  du  Havelt  ; 

—  Verraenton,  M.  Rousselet,  maître  de  poste  à  Vermenton  ; 

—  Toucy,  M.  N... 

Arrondissement  d'Avallon, 

Canton  de  :  Avallon,  M.Cordier,  propriétaire  à  Montjalin  ; 

—  Guillon,  M.  Charles  de  La  Brosse,  prop'«  à  Guillon. 

—  L'Isle-sur-Serein,  M.  Guillier,  propriétaire  à  Vassy,  com.  d'Etaules  ; 

—  Quarré-les-Tombes,  M.  Houdaille,  maire  de  St-Gefmain-deftOhamps  ; 

—  Vézelay,  M.  Gontard,  maire  de  Domecy-sur-Cure. 


136 

ArrtmdisiemefU  de  Joiçny. 

Canton  de  :  Aillant,  M.  Précy,  propriétaire  et  maire  à  Chassy  ; 

—  Bléneau,  M.  Convert,  propriétaire  à  Bléneau  ; 

—  Brienon,  M.  Yerrollot  d'Ambly.  propriétaire  à  Brienon  ; 

—  Cerisiers,  M.  Bertrand,  ju|;e  de  paix  du  canton  de  Cerisiers  ; 


)pt-Fonds  ; 

—  Saint-Julien-du-Sault,  M.  Protat,  maire. 

—  Villeneuve-sur-Yonne,  M.  Brissaud,  juge  de  paix  du  canton  de  Ville, 

neuve-sur- Yonne. 

Arrondissement  de  Sens. 

Canton  de  :  Chéroy,  M.  Claisse,  médecin  à  Saint-Valérien  ; 

—  Pon^sur- Yonne ,  M.  Le  Comte  ,  propriétaire  et   roattre  de  |K>ste  à 

Villeneuve-la-Guyard  ; 

—  Sens  (nord),  M.  Leriche,  propriétaire  à  Saligny  ; 

-*     Sens  (sud),  M.  Harly-Perraud,  propriétaire  et  maire  à  Paron; 
~     Sergines,  M.  Cébert,  propriétaire  et  maire  à  Serbonnes; 

—  Villeneuve-l'Àrchevèque,  M.  Javal,  député,  propriétaire  à  Vanluisant. 

Arrondissement  de  Tonnerre, 

Canton  de  :  Ancy-le-Franc,  M.  Martenot; 

—  Cruzy,  M.  de  Tanlay,  propriétaire  et  maire  à  Tanlay  ; 

—  Fiogny,  M.  Brivois; 

—  Noyers,  M.  Challanj 

—  Tonnerre,  M.  Tcxtoris  ,  propriétaire  à  Cheney. 

COMMISSIONS  CANTONALES  DE  STATISTIQUE 

AGRICOLE  ET  INDUSTRIELLE. 

Ces  CommisMons  ont  été  iostiluées  par  décret  du  10  juillet  1852. 11  en  existe  une 
par  chef-lieu  de  canton.  Elles  ont  pour  mission  de  réunir  leà  éléments  de  statistique 
agricole  et  industrielle  que  le  gouvernement  peut  avoir  iutérôl  à  connaître.  Ces 
commissions  ont  comme:icé  à  fonctionner  le  1'^  janvier  1853,  elle ^ présentent  un  étal 
trimestriel  de  leur.^  travaux.  Les  membres  en  sont  nommés  par  le  Préfet. 

SOCIÉTÉ  CENTRALE  DU  DÉPARTEMENT  DE  L*YONNE 
pom  l'bncovrageme.'vt  de  l'agricllture. 

Cette  société  a  pour  objet  d'encourager  et  de  perfectionner  les  diverses  branches 
de  la  culture  du  sol  dan^i  le  département,  et  en  même  temps  d'encourager  et 
développer  Tindustrid  et  le  commerce  de  cette  contrée,  dans  leurs  rapports  avec 
Tagricuiture. 

La  fondation  de  cette  société,  qui  remonte  à  1856.  est  due  à  l'initiative  d'un 
comité  composé  de  MM.  le  baron  Chaillou  des  Barres,  Challe,  Cordier,  Lecomte, 
Précy  et  le  marquis  de  Tanlay. 

Cette  société  publie  chaque  année  un  Bulletin.  Ses  réunions  sont  trimcstriellea, 
elle  a  chaque  année  une  session  publique  et  un  concours  dans  un  de^  cinq  arron- 
dissements. 

Président  d'honneur  :  M.  le  Préfet  de  l'Yonxe. 

Président:  M.  le  marquis  de  Clermont- Tonnerre;  —  vice  -  présidents,  MM. 
Challe  et  Précy,  membres  du  Conseil  général  ;  —  secrétaire,  M.  A.  Rouillé; 

—  secrétaire-adjoint,  M.  Rlbière,  avocat  ;  —  trésorier,  31.  Ch.  Dallemagnc. 

MEMBRES   DU   CONSEIL  D' ADMINISTRATION  : 

Pour  tarrondisiêment  d'Àuxerre,  MM.  Rampont-Lechin  et  David  Gallerbux. 

—  d'ÀvcUlotit  Cordier  et  Raodot. 

—  de  Joignit  Pr^ct  atné  et  Ra\;in,  de  Goereby. 

—  de  Si/u,  DELIONS  père  et  dbFontaine  père 

~  de  Totmerre,      -  le  marquis  db  Loovou  et  Tbxtoris  4t- 


137 

SOCIÉTÉS  D*À6RICULTtJRB  ET  COMICES  AGRICOLES 

l>*ARH0ND18SEMBin-S  RT  DS  CAlfTOlVS. 

Angt  lbFbarc.  —  MM.  de  La  Salle-Loavois,  président;  Bourgai^rnai  flt«,  Wce- 
président  ;  Monian'Ioti ,  secréiairo  ;  Marlenol  Aug^uste,  Tice-tecréUire  ;  Rave- 
iiean,  trétorier. 

AuiERRE.  —  MM.  Rampont-Lechin,  président;  Laurent «Lesseré  ^  et  Saignes, 
\ice- président;  Lepère,  secrétaire;  Savatier-Laroche,  secrétaire-adjoint,  Yver,  tré- 
sorier. 

AvALLOff.  —MM  Cordier,  prë«ident;  Raudot,  Tice-présid.  ;  Gontard,  secréuire. 
Goillier  Charles,  Ticc-secrétaire  ;  Cooturat-Royer ,  trésorier. 

Chablis  —  MM.  Jacquillat,  président  ;  Gaulberin-Ranipout,  vica-présidenl  ; 
Plain,  secrétaire  ;  Mollefeaiii,  trésor ier. 

FLO«ifr.  —  MM.  N... ,  président  ;  Perrin,  Yice-président;  Conrad  de  Malessye, 
secrétaire  ;  Bazile,  Tlce«secrétiire  ;  Fournier,  trésorier. 

JoicKY.  —  MM.  Précy,  président;  Ravin  atné  et  Beaovais,  vice-présidents  ;  Benoit 
fils,  secrétaire- archiviste j  Camille  Sanlin,  vice- secrétaire;  Vigreux,  trésorier; 
Sirot,  secrétaire-adjoint;  Picard,  Baudelocque,  Prnneau,  Roche,  Ponpard  et  Grenet, 
scrntatenrs. 

IVoTBBS.  —  MM.  MarigUer,  président;  Lccourt  vice-président;  Chauioin.  se- 
créCaire;  Finelle»  trésorier. 

Sbns.  —  M.>I.  Délions  Isidore,  président  ;  Guichard  ,  f  ice-président  ;  de  Fon- 
Uine,  secréuire  ;  Délions  Aoisunte,  trésorier 

ToNHUEB.  -^  MM.  de  Tanlay,  président  ;  Jacques  PaloUe  et  Rélif,  vice-pré* 
sidenis  ;  Hamelin  ,  secrél  ^ire  ;  Rathier  et  Roguier  vice-secrétaires  ;  Camille 
Dormois,  trésorier. 

Les  sociétés  de  Saint-Fargeau  et  de  Bléneau  se  sont  réunis  à  la  Société  de  Joigny. 

FERME-ÉCOLE  DÉPARTEMENTALE. 

La  ferme-école  du  département  de  l'Yonne  est  située  à  L'Orme-du-Pont/ près 
Saint- San veuren-Puisaye.  Propriété  de  M.  le  Gouverneur  du  Crédit  Foncier. 

M9I.  Lefour,  O  ^,  inspecteur  général  de  ragricnlture,  insj>ecteur  de  l'Ecole  ; 
Jalnzot,  directeur. 

Membres  du  Jury  d'Examen  nommés  par  S,  E.  M,  te  Ministre  de  Vagricut- 
ture^  du  commerce  et  des  travaux  pMics. 

MM.  baron  du  Havelt  ^^  membre  du  Conseil  général  de  l'Yonne,  prési- 
dent; 
Dupont  Delporte,  ancien  député,  membre  du  Conseil  général  de  l'Yonne, 
secrétaire  ; 

Petit,  président  du  comice  agricole  d'Auxerre; 
Eugène  de  Vathairo,  maire  de  Sept-Fonds: 
Le  Directeur  de  la  Ferme-Ecole,  membre  ae  droit. 
Préodot,  surveillant -comptable;  Cavoix,  chef  de  pratique;  Marlot,  pro- 
fesseur, vétérinaire;  GuiUat,  jardinier;  M.  l'abbé  N.,  aumônier. 

Pour  ^tre  admis  à  la  Ferme-Ecole,  il  faut  savoir  lire,  écrire  et  connaliro  les  qua- 
tre premières  règles. 

au 

préfecture, 

naissance  constatant  que  le  candidat  a  16' ans  accomplis;  2"  Un  certificat  de  vac- 
cine. La  durée  des  études  est  de  3  ans. 

Trois  médailles  d  argent  grand  module  sont  accordées  par  MM.  les  membres  du 
Conseil  général  aux  trois  premiers  élèves  sortants,  obtenant  leur  brevet  de  capacité, 
et  en  outre  une  prime  d'honneur  de  4(10  francs  est  décernée  à  l'élève  obtenant  le 
1"  rang  au  Concours  de  la  3*  année. 

L'apprentissage  est  gratuit.  L'élève  apporte  les  linges  et  les  hardes  à  son  osa^e 
personnel;  le  linge  est  blanchi  et  entretenu  aux  frais  de  l'établissement 


138 


Haras. 

Le  département  de  T Yonne  et  les  départements  de  la  Uaute-Maroe,  de 
TAube  et  de  la  Côte-d*Or  forment  la  circonscription  d*un  Haras  dont  le  chef- 
lieu  est  à  Montiers-en-Der  (Haute-Marne). 

M.  N.,  membre,  désigné  pour  le  département  (Je  l'Yonne. 

Une  société  hippique  est  établie  à  Blciieau,  au  moyen  d'actions  prises  par 
plusieurs  propriétaires. 

COMMISSIONS  HIPPIQUES. 

Il  y  a  pour  le  département  de  T  Yonne  cinq  commissions  hippiques  cbar^éet 
d'examiner  les  étalons  qui  se  prcsenleraienl  à  l'autorisation .  Ces  commissions 
sont  composées  de  six  membres  et  se  renouvellent  chaque  année  par  tiers. 
Les  réunions  ont  lieu  ordinairement  en  mars. 


Àuxerre,  mm. 
N...9  membre  du  conseil  {général. 
G.  de  (IbarbonDiéres,  coin,  lagenlarm. 
Pinard,  maître  de  poste,  ii  Auxerre, 
Bourgeon,  fermier,  àV  Uefargeau.iuppl. 
Yigreux,  Joynon,  Boulet,  vétérinaires. 

ÀvaUon^  MM. 

Cordier,  propriétaire,  Montjalin. 

Gaillier,        id.  Vassy. 

Picard.  ca|)it.  te»raiié.  Provency. 
DeYirieu,  conseiller  général,  Annoiix. 

Berthelol,  maître  de  poste,  Lucy-le-B. 
Renaud,  vétérinaire,  Avallon. 

Joigny,  mm. 
Vérollol  d*Ambly,  proprtét.    Migenne^. 
Arrauli  fils,  Joigny. 

Leblanc,  propriétaire,  W.-s.-Yon. 


Saulnier-Montmarin,  maire  de  Charmoy. 
Robillard,  méd.  vélér.,  Joigny. 
Duguyot,  vétérinaire ,     Cbampignellei. 

Sens,  MM. 
Délions,  m.  de  poste.  Sens. 
Viollot,  véléiinain*,  ^ens. 
De  Sade,  propriétaire,     St.-Valérien. 
[j.  de  Foniainc,  prop.  àFoolaine-la-Gail. 
Le  Comte,  m.  de  poste,  W.-la-Guyard. 
Délions  (Isidore},  m.  de  poste,  Pont-s-T. 

Tonnerre, 
Quignard,  maire* 
Roze  Alfred,  agric. 
De  Viviers,  pr.  et  maire, 
Textoris,      i  1.         id. 
Finelle,   méd.  vétér. 
Guyard,  vétérinaire. 


Tronchoy. 

Vireaux. 

Viviers. 

Cbeney. 

Noyers. 

Tanlay. 


CHAMBRE  CONSULTATIVE  DES  ARTS  ET  MANUFACTURES,  A  SENS. 

MM.  Aucher,  marchand  de  nouveautés);  Tiby  (Hercule),  ancien  maître  maçon | 
Mortier,  march.  de  fer; Clément,  anc  meunier;  Cornisset (Au?.)»  président' 
Ducbemin,  imprimeur  ;  Pollet,  pharmacien  ;  Loyeux,  ancito  orfèvre  ;  Forest* 
marchand  de  nouveautés,  Maillot,  fabricant  de  boulons;  Lefort,  architecte 6 
Querelle,  fabricant  de  rasoirs. 


SOCIÉTÉS  ET   ÉTABLISSEMENTS  CHARITABLES 

ET    DE    BIENFAISANCE. 

SOCIÉTÉ  DU  PRINCE  IM1>ÉRIAL 

Prêts  de  l'Enfance  au  trvaaiL 

Celte  association,  fondée  le  26  avril  1862.  a  pour  bnl  soit  de  faire  des  prêts  des- 
tinés à  faciliter  Tachât  des  instruments,  outils,  ustensiles  et  autres  objets  mobi- 
liers ou  matières  premières  nécessaires  au  travail,  soit  de  venir  en  aide  pour  des 
besoi  *s  accidentels  et  temporaires  à  des  familles  laborieuses. 

L'administration  eu  est  contiée  :  1<*  à  un  conseil  supérieur  de  20  membres;  2*  à 
des  comités  locaux;  3"  et  à  des  dames  palroncsses. 

ORPHELINAT  DÉPARTEMENTAL  ÉTABLI  A  SENS. 

Le  conseil  d'administration  et  de  patronage  de  Tœuvrc  des  enfants  trouvés 
et  de  l'Orphelinat  départemental  de  Sens  est  ainsi  composé  ,  par  arrêté 
préfectoral^  sur  la  présentation  de  Mgr  TArchevéque  : 


139 

•  le  baron  de  Farinconrt,  sous- préfet  do  Sens,  président  ;  Hédiard  Albert, 
pro|)riétaire,  trésorier;  Perrin,  et  Lambert,  médecin,  secrétaires; 
Lallier,  président  du  tribunal  civil  ;  Darnay,  anc.  nég.;  Tonnelliery 
greffier  ;  dTauville,  ancien  maire,  et  Deligand,  mair*;.  MM.  les  fon- 
datcurs-directeurs  de  TOrpbelinat,  Grapinet  et  Vaudois,  font  partie 
du  conseil. 

DÉPÔT  DÉPARTEMENTAL  DE  MENDICITÉ. 

(ancien  Hôtel-Dieu  de  la  Madeleine^  à  Auxerre.) 

Personnel  :  MM.  Pinard  O.ij^,  chef  d*escad.  de  gend.  en  retraite,  directeur. 
Noiot,  agent  comptable  :  Marie,  médecin  ;  Pons,  aumônier;  Trois  sœurs  de  la 
congrégation  de  St-Vincent  de  Paul;  Gusin, gardien-portier  ;  Perrin,  gardien- 
jardinier. 

COMMISSION  DB  SDRYBILLANCB  : 

MM.  le  Préfet,  président  ;  Cbalie  père,  vice-président  ;  Bonne?ille,  secré- 
taire; Baudoin,  Flocard  et  Thamas-Malvin,  membres. 

Le  dépôt,  qui  a  été  ouvert  le  l*'juin  1853,  renrerme  des  individus  divisés  en 
deux  catégories  distinctes  :  les  mendiants  et  les  indigents. 

La  première  comprend  les  individus  arrêtés  en  flagrant  délit  de  vagabon- 
cage  et  séquestrés  par  jugement  du  tribunal  de  police  correctionnelle;  la 
seconde  se  compose  des  indigents  invalides  domiciliés  dans  le  département, 
secourus  précédemment  par  la  charité  publique  et  admis  au  dépôt  par  irréte 
de  M.  le  Préfet  de  ITonne. 

BUREAUX  DB  BIENFAISANCE. 

AUXKBRB. 

MM.  le  Maire,  président:  IMarie,  juge  au  iribonal  civil;  Fortin,  archipréire, 
caré  de  la  cathédrale  Sainl-Elienne;  Larfeofl,  curé  de  Saint-Plorre  ; 
Bazot,  avocat,  Lepère  liU,  avoc.«l,admini8traleurA  ;  Puissant  Auj^iiit**, 
'  receveur;  Auge  Charles,  secrétaire. 

Ce  boreau  lient  ses  séances  ^  rHôleUde-Yille,  le  deruier  jeudi  de  ehaqae  mois , 
à  deux  heures. 

AVALLON, 

MM.  le  Maire,  président;  Thibaut,  de  La  Brosse,  Baudenet,  Darcy  curé,  et 
Qoatrevaux. 

JOIGIIY. 

MM.  le  Maire,  président;  Ibled,  Lefebvre-Par'sut,  Lcclerc,  Dusiaussoy  St., 
Dussaussoy-Denoiih,  Eméry  flls,  Crost. 

SRNS. 

MM.  le  Maire,  président;  Pichenot,  curé  de  la  cathédrale,  Oppenot,  Lomé, 
Bellière-Lamotte.  Pompon. 

TONNRRRB. 

MM.  Siraodin,  Rendu,  Gérard-Maldan,  Bazlle,  Campenoii,  administrateurs; 
Holland,  receveur. 

CAISSE  D*ÉPAAGNE  D'AUXERBE. 

La  Caisse  d'Epargne  d' Auxerre  a  été  fondée  en  1835.  Elle  est  administrée,  sous 
la  présidence  du  maire,  par  nn  conseil  composé  de  neuf  membres,  dont  six  sont 
élus  par  rassemblée  des  fondateurs  et  trois  par  le  conseil  muuicipal.  Ils  sont  nom- 
més pour  iroi^ans  et  peuvent  Otre  réélus  inciéfiniment. 

L'inlérôt  des  fonds  qui  y  sont  versés  est,  à  partir  du  1*"  juillet  1853,  de  trois  et 
demi  pour  cent,  la  caisse  faisant  une  retenue  de  demi  pour  cent  pour  les  frais  d'ad- 
ministration. 

Les  dépôts  peuvent  être  de  1  franc  jusqu'à  300  francs  par  semaine,  sans  fraction 


uo 

de  franc,  et  anean  déposant  ne  peut  avoir  à  son  compte  une  somme  supérieure  i 
l|500  francs  ou  2,000  francs  car  la  capitalisation  des  intérêts.  Les  demande^  de 
remboursement  doivent  ôtre  déposées  miinze  jours  d'avance  et  peuvent  être  faites 
par  la  personne  elle-même  ou  par  un  fondé  de  pouvoirs  muni  d'une  procuration 
sous-seing privé  légalisée  par  le  maire  de  sa  commune  et  visée  par  le  sous-préfet. 

Les  dépots  sont  reçues  à  la  mairie,  le  dimanche  et  le  lundi  de  chaque  semaine 
de  i  I  heures  du  matin  à  2  heures  après-midi. 

Administrateurs  :  MM.  le  Maire,  président;  Bcraut,  Piétressou,  Martinet,  Ravin, 
Gouffîer,  Roblot,  de  Bourste,  Mondot  de  L?igorce,  Rubigni,  Desmaisons,  Milon. 

Caissier  :  M.  Quéru,  à  Auxerrc. 

CAISSES  d'épargnes   DES   ARRONDISSEMENTS. 

Mil.  Perreau,  contrôleur,  et  Chausson,  caissier  à  Avallon;  —  Courcier,  caissier 

à  Joigny;  —  Gâteau,  caissier  à  Sens;  —  Ravaux,  caissier  à  Tonnerre. 
La  caisse  de  Sens  a  des  succursales  à  Chéroy,  Pont-sur- Yonne. Villenenve-l'Ar- 
chevOque  et  Villeneuve-Ia-Guyard. 
La  caisse  de  Joi[;ny  a  une  succursale  à  Brienon-l'Archevêque. 
Sergines  est  en  mstance  pour  obtenir  une  succursale. 


CAISSES  d'épargnes  DES  CANTONS. 


Saint-Florentin,  caissier:  M.  Dubois  et  à  Villeneuve -sur- Yonne. 
ASSOCIATION  POUR  L'EXTINCTION  DE  LA  MENDICITÉ  A  AUXERRE. 

Cette  institution,  fondée  en  18/ii,  a  pour  but  la  distribution  de  secours  à 
domicile  aux  familles  indigentes. 

Indépendamment  des  revenus  du  bureau  de  bienfaisance,  ses  ressources 
consistent  dans  une  allocation  municipale  qui  s'est  élevée  quelquefois  jus- 
qu'à 6,000  fr.,  et  surtout  dans  les  souscriptions  annuelles  consenties  volon- 
tairement par  les  habitants  qui  veulent  bien  s'associer  à  cette  œuvre  chari* 
table.  Les  souscripteurs  sont  au  nombre  d'environ  sept  cents,  et  les  sous- 
criptions se  montent,  année  moyenne,  à  près  de  9,000  fr. 

L'association  est  dirigée  par  un  comité  composé  de  membres  du  bureau  de 
bienfaisance  et  de  plusieurs  des  principaux  souscripteurs.  Il  se  réunit  une 
fois  par  mois,  sous  la  présidence  du  maire,  et  appelle  tour  à  tour  à  ses  séances 
un  certain  nombre  des  associés  de  l'œuvre,  à  l'elTet  de  s'entourer  de  tous  les 
renseignements  possibles  sur  la  situation  des  pauvres. 

Les  secours  sont  donnés  à  domicile,  et  le  plus  ordinairement  en  nature, 
par  des  Dames  de  charité,  au  nombre  de  quinze.  Le  comité  détermine  la  quo- 
tité du  secours  alloué  à  chaque  indigent 

Comité  :  le  Maire,  président;  MM.  Marie,  Bazof,  Blln,  Sauvalle  atné,  Lar- 
feoil,  trésorier,  Debourste,  secrétaire. 

Ce  comité  tient  ses  séances  le  dernier  Jeudi  de  chaque  mois,  à  l'Hôtel  do 
ville. 

Cet  établissement,  qui  a  déjà  20  années  d'existence,  a  produit  jusqu'ici 
les  résultats  les  plus  satisfaisants.  Son  organisation,  qui  est  très-simple,  pour- 
rait conséquemment  être  facilement  imitée  dans  beaucoup  de  localités.  Elle 
oflflre  le  moyen  le  plus  sûr  de  distribuer  les  secours  avec  discernement  et  sou- 
vent d'aller  en  porter  au  pauvre  honteux,  qui  cache  sa  misère  et  reste  ainsi 
exposé  aux  plus  cruelles  privations. 

ATELIER  DE  CHARITÉ  D'AUXERRE. 

Cet  établissement,  fondé  il  y  a  quelques  années,  est  dû  à  la  générosité  de 
M.  Laurent-Lesseré,  qui  a  fait  don,  pour  sa  création,  d'une  somme  de  2,000  f. 

U  est  destiné  à  donner,  pendant  la  mauvaise  saison,  du  travail  aux  ouvriers 
de  certaines  professions  qui  peuvent  en  manquer  à  cet'e  époque  de  l'année, 
ou  à  de  pauvres  femmes  âgées  et  môme  iafirmes  qui  n'eu  trouveraient  pas 
^eurs. 


444 

On  y  confectionne  du  fil,  des  toiles,  des  sonliers.  des  bas  de  laine  et  des 
chaussons  de  tresse.  La  plus  grande  partie  de  ces  objets  est  rendue  à  THÔtel- 
Dieu  et  à  TAsile  des  aliénés ,  l'administration  supérieure  ayant  sagement 
autorisé  ces  deux  établissements  à  traiter,  à  cet  eiTet,  à  l*amiable  avec  la 
commission  de  Talelier  de  charité. 

L^établissement  est  dirigé  par  une  commission  composée  de  : 

MM.  Sauvalle,  président  ;        |         Blin,  professeur  au  collège  ; 
Larfeuil;  I  N... 

SALLES  D'ASILE, 

Une  salle  d^asile  est  établie  à  Auxerre  dans  les  bfttiments  de  Tancienne 
gendarmerie,  sur  la  paroisse  de  Saint-Etienne,  et  reçoit  environ  IttO  enfants 
des  deux  sexes.  La  direction  en  est  confiée  à  une  des  sœurs  de  la  Présentation 
de  Tours. 

U  existe  aussi  une  salle  d^asile  sur  la  paroisse  Saint-Eusèbe,  rue  Basse- 
Perrière,  et  une  autre  saile  d'asile,  cour  Saint-Pierre,  tenues  toutes  deux 
par  les  sœurs  de  la  présentation  de  Tours. 

Ces  établissements  sont  sous  le  patronage  d  i  Conseil  municipaL 

A  Sens,  salle  d'asile  communale  et  salie  d'asile  tenue  par  les  dames  de 

Saint-Vinceot  de  Paul. 
A  Joigny,  —  les  sœurs  Saint-Aude  et  Saint-Mesmln* 

A  Tonnerre,        —  les  sœurs  de  la  Présentation. 

ORPHELINATS  D'AUXERRR. 

Orphelinat  sur  la  paroisse  Saint-Pierre«  tenu  par  les  sœurs  de  la  Présen- 
tation de  Tours. 

Cet  Orphelinat  estpatroné  par  M.  le  curé  de  cette  paroisse  et  par  une  ré- 
union de  demoiselles,  dont  Mlle  L.  de  Billy  est  présidente,  et  Mlle  M.  de 
Bourste  vice-présidente.  Dans  cet  établissement  sont  placées  à  Tâge  de  neuf 
ans  les  enfants  abandonnées  et  les  orphelines.  Ces  enfants  suivent  les  cours 
de  récole  gratuite  et  sont  exercées  aux  travaux  à  raiguliie. 

Orphelinat  tenu  par  les  dames  religieuses  deSaint-Vincent-de-Paule,  place 
Lebeuf ,  ayant  le  même  but. 

SOCIÉTÉ  DE  CHARITÉ  MATERNELLE  D'AUXERRE. 

GetteSociétéapourbut  de  fournir  des  secours  aux  femmes  en  couches 
dans  rindigence. 

Madame  Sohier,  présidente  de  Tœuvre,  hôtel  de  préfecture. 

Membres  de  droit  du  Comité  :  M.  le  Curé  de  la  cathédrale  et  M.  le  Maire. 

Conseit  d'administration  :  Mmes  Sauvalle,  Chérest,  Ribière,  Fleutelot  et 
Marey,  et  Mlles  Duché  et  Lefèvre. 

Trésorier-secretaire  :  M.  Jourdain,  receveur  général. 

CONFÉRENCES  DE  SAINT  VINCENT  DE.  PAUL. 

Il  existe  plusieurs  de  ces  Sociétés  de  bienfaisance  tant  aux  chefs-lieux  d'arrondis- 
sement que  dans  quelques  chefs-lieux  des  cantons.  Ces  sociétés  ont  été  approu- 
\ées  par  arrêtés  préfectoraux  en  exécution  de  la  Circulaire  ministérielle  du  16  oc- 
tobre 4861. 


SOCIÉTÉS  DE  SECOURS  MUTUELS. 

SOCIÉTÉ  DE  PRÉVOYANCE  ET  DE  SECOURS  MUTDELS  D' AUXERRE. 

Cette  Société,  fondée  le  \"  mars  I85f ,  a  été  autorisée  par  arrêté  préfectoral  du  22 
mars  1853,  et  instituée  légalement  par  décret  impérial  au  27  mai  1857. 


Elle  a  pour  but  :  1*  d'assurer  à  chacun  de  ses  membres,  en  échange  des  cotisations 
mensuelles  qu'il  dépose  à  sa  caisse  et  qu'elle  se  charge  de  faire  fructifier,  soit  des 
ressources  iM>ttr  la  Yieillesse  ou  un  fonds  de  premier  établissement,  soit  des  moyens 
suffisants  d^existence;  2*  de  répandre  des  habitudes  d'ordre  et  d'économie;  3*  et  de 
procurer  des  secoure  à  chacun  de  ^es  membres  en  cas  de  maladie. 

Pour  être  admis  dans  ladite  Société,  il  faut  ôtre  âgé  de  seize  ans  au  moins  et  de 
cinquante  ans  au  plus,  èlre  valide,  d  une  conduile  ré{,ulière  et  domicilié  depuis  six 
mois  au  moins  dans  la  commune  d'Auxerre. 

Ses  statuts  ont  été  modifiés  le  22  juin  1861,  en  harmonie  avec  le  décret  du  26 
mars  1862,  et  approuvés  par  M.  le  Prétet  de  l'Yonne,  le  23  septembre  suivant. 

Cette  Société  est  administrée  par  un  conseil  d'administration  composé  comme  il 
suit  : 

Membres  d'honneur  :  MM.  le  Prélet,  le  Maire,  rArchiprètre: 
Président  :  MM.  Laurent- Lesseré  j  \"  vice-président  :  baron  de  Madières  ;  2*  vice- 
président  :  Bader;  i^'  secrétaire  :  Limosin,  2'  secrétaire  :  Rouillé;  trésorier  :  Aug. 
Puissant. 

Et  MM.  Barat,  entrepreneur ;Durandj  receveur  principal;  Lallemand,  grefSer  en 
chef  ;  Marie,  juge;  Salle  aîné,  négociant;  San  valle  atné,  ancien  contrôleur  ; 
Jules  Challe,  négociant  ;  Bader  fils,  typographe  ;  Petit-Jotras,  bottier;  Raffin, 
Bemage,  Chatte,  Visse,  Robert,  et  Lin,  typographe,  membres. 

AvALLON.  —  M.  Bethery  de  la  Brosse,  président; 
Sens.  —  Société  dite  caisse  d'Union  :  M  Cornisset-Lamotte,  président. 
—       Société  de  Saint-François  Xavier  ;  M.  Duchemin,  président» 
ToNNBBRB.—' Sociétés  de  Secours  mutuels  des  ouvriers  réunis  :  M.  Ra vaux,  président; 

—  —  des  sapeurs-pompiers  :  M.  Pemicnon,  id. 

—  —  des  \ignerons  :  M.  Lemaire-Berthon  ; 
Accolap.  —  M.  MomoD,  président 

BrienoTL  —  M.  Delécolle,  président. 

Cézy,  —  M.  Benoît,  président 

Sauvigny-le-Bois,  M.  le  comte  Berthier  de  Sauvigny,  président. 

Vermentan,  —  M.  Eugène  Lemaire,  président. 

Villeneuve-sur- Yonne.  —  M.  Bissonnier,  président 

SOCIÉTÉ  DE  SECOURS  MUTUELS  ENTRE  LES  INSTITUTEURS  PUBLICS 

DU  DÉPIRTBMBIIT. 

autorisée  te  25  novembre  18&3. 
Président,  M.  Ruck,  Inspecteur  de  TAcadémie  ;  trésorier,  M.  Peltier,  insti- 
tuteur communal;  secrétaire,  M.  Dorihac  de  Borne,  directeur  de  TE- 
cole  normeie.  —  La  commiasion  se  compose,  en  outre,  de  MM.  Colin 
et  Beaigean,  Inspecteurs  d'arrondissement,  et  de  cinq  instituteurs  dé« 
l^ués. 

ASSOCIATION  FRATERNELLE  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

ùil  COLLEGE  D*AinUIRRE. 

Fondée  en  1859,  celte  association  a  pour  but  d'établir,  entre  les  anciens  élèves 
du  collège  d'Auxerre,  un  centre  commun  de  relations  amicales  et  d'assistance  fra- 
lemelle  et  de  coopérer  en  même  temps,  dans  la  mesure  des  ressources  de  la  so- 
ciété, au  maintien  de  la  haute  réputation  du  vieux  collège  fondé  par  Jacques  Amyot. 

Membres  du  Comité  :  MM.  le  docteur  Flandio,  à  Paris,  président  :  Salle,  avocat 
général  à  la  Cour  imfériale  de  Paris;  Thouard,  notaire,  secrétaire -tréso- 
rier: Tambour,  avocat  ;  Duplan,  négociant  ;  Challo,  membre  du  Conseil 
général  de  l'Yonne,  délégué  général  de  l'association  ;  Dondenne,  délégué  de 
trésurier; 

ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES  DU  COLLÈGE  DE  SENS. 

Président .  M.  Petit  fj(,  chef  de  division  au  ministère  de  l'instruction  publique, 
à  Paris; 


443 

Trésorier  -  M.  Pinard  0.  ^,  directeur  da  comptoir  d'escompte,  rue  Bergère,  14, 
à  Paris; 

Membres  :  MM.  Lacave  ^Frédéric),  clerc  de  notaire,  me  Saint-Martin, 6,  à  Paris; 

Doucet  r Camille)  O  ^,  chef  de  la  diTision  des  théâtres  au  minis- 
tère d'Etat,  à  Paris  j  Leroux  (Edouard),  sous-chef  an  ministère 
des  finances,  rue  de  Vaugirard,  62,  à  Paris  ;  Deligand  ^,  avocat, 
maire  à  Sens;  Dubois  (Ambroise)  ancien  notaire,  adjoint  au  maire 
à  Sens. 

ÀSSOCTATION  DES  DEMOISELLES  ÉCONOMES  À  SENS. 

Celte  association,  fondée  à  Sen«,  a  pour  but  de  secourir  les  jeunes  filles 
pauvres,  de  leur  apprendre  à  travailler  et  de  les  placer  convenablemeot. 

Elle  est  placée  sous  la  surveillan'!e  des  sœurs  de  l.i  Sninte-Enfance. 

I..es  moyens  d^action  de  cette  Société  sont  dus  k  la  charité  publique 
et  aux  versements  réguliers  des  associés.  Cette  association,  toute  philanthro- 
pique, a  été  fondée  en  1827  par  Mlle  Chalambert.  Les  demandes  doivent 
être  adressées  aux  demoiselles  conseillères  de  l'œuvre,  MM"**  Legueux, 
Coroisset,  Giguet,  Julliot,  Roze,  Rolland,  Deligand,  Prieur,  Guyot,  Dulphy, 
Vignon,  Perrol,  Chardon,  Perrin,  Auch^r,  Chaney.de  Bonnaire,  deSéréville, 
Sicardy,  Rody,  Jalleton  sœurs  et  Sotticr.  -*  Honoraire  :  Mlle  Manteau. 


THEATRES  ET  SOCIÉTÉS  MUSICALES. 

THÉiTRES. 

Le  département  de  T Yonne  est  compris  dans  Ie4«  arrondissement  théAtraly 
arec  ceux  de  TAube  et  de  la  Haute-Marne.  Il  est  desservi  par  deux  troupes 
ambulantes  :  MM.  Bruneton  et  Besombes  sont  les  directeurs  désignés  pour 
Tannée  l862-i86:(. 

Il  y  a  une  salle  de  spectacle  dans  chaque  chef-lieu  d'arrondissement,  ainsi 
qu'à  Saint-Florentin  et  à  Villeneuve-sur-lTonne. 

SOCIÉTÉS  MUSICALES. 
y^uxefre, 

SOCtil^  PHILHARMONIOCB. 

Cette  société  se  compose  de  membres  exécutants  et  de  membres  auditeurs. 

Les  répétitions  ordinaires  ont  lieu  le  vendredi  de  chaque  semaine. 
Président:  M.  Lescuyer  ^;  chef  d'orchestre  :  M.  Th.  Vincent;  chefs  de 
pupitre  :  MM.  Herman,  Bonamy. 

Cette  Société  est  encouragée  par  une  subvention  de  Tadministration  mu- 
nicipale. 

SOCI^T^   D'BARVONIE. 

MM.  Bertron,  président;  Grapin,  directeur. 

SOCIÉTÉ  DE  SAINTB-CÉCIIS. 

MM.  Viollet,  président;  Chalmeau«  directeur. 

SOCIÉTÉ   CHORALE. 

MM.  Méry,  président  honoraire;  Emile  Bouché,  directeur. 

^vallon, 

SOCIÉTÉ  MUSICALE  ET  ORPHÉO^T. 

M.  ftaynaud,  directeur. 


Ui 

Sens, 

SOCliri  CBOIALB. 

MM.  Cacan,  directeur;  Jeandel,  secrétaire  trésorier. 

sociMtb  PHILHlEMOmonV. 

MM.  Lionne,  présideot  ;  Jeandel,  secrétaire-trésorier. 

FANPAEE. 

M.  tloussety  chef. 

Tonnerre. 

SOCIlfT^  D*HARIIOmK. 

M.  Goniet,  directeur. 

OKPBÉOV. 

M.  Richert,  directeur. 

Saint- Florentin. 

OnPB^ON. 

Président:  M.  DeT^uges  ;  —  Directeur  :  M.  Guérin. 

A  VermentOD,  eiiste  une  Société  sous  le  nom  d'Union  Muslcoie.  Direc- 
teur, M.  Boucheron  4(. 

Plusieurs  communes,  entr'autres  Irancy,  Bazarnes,  Gravant,  Chablis,  Cou- 
langes-la- Vineuse,  Saint-Bris,  Mailly-la- Ville,  Noyers,  Ancy-le-Franc,  Ra- 
pières, etc.  ont  aussi  des  sociétés  d'barmonio  et  des  orphéons. 


COMPAGNIES  DE  SAPEURS-POMPIERS. 

Il  existe  k  Auierre  une  compagnie  de  sapeurs-pompiers  do  100  hommes. 

MM.Larfeuil^,  eapilaine*coromandanl ;  Métrai,  agent-voyer,  lieutenant; 
Lorin,  sous-lif  utenant.  Une  subvention  municipale  est  destinée  à  former 
une  caisse  de  secours. 

lOIONT. 

M.  Lefèvre,  capitaine. 

TOmiBBRB 

MM.  Perruchon,  capitaine  ;  Ravaux,  lieutenant.  Chenal,  sous-lieutenant. 

NOYBRS. 

M.  Petit,  capitaine. 


ERRATA  ET  CHANGEMENTS  SURVENUS  DEPUIS  LE  TIRAGE. 

M.  Charles  Guillier,  d'A vallon,  est  membre  du  conseil  d'arrondissement  pour  le 
canton  de  Guillon. 

M.  Belffrand  #,  inj^énieur  on  chef  des  travaux  de  la  ville  de  Paris,  a  été  élu 
membre  du  Conseil  général  de  TYonne  pour  le  canton  de  Guillon,  en  remplace- 
ment de  M.  de  La  Brosse,  démissionnaire 

.   M.  Cussol  est  nommé  commissaire  de  police  à  Avallon. 


TROISIÈME  PARTIE. 


STATISTIQUE.  SCIENCES  ET  ARTS. 


4 


TROISIÈME  PARTIE. 


HTATISTI^IJE,    mClKmCB»    ET    ARTM. 


NOTICE  BIOGRAPHIQUE 


SUR 


LE  DOCTEUR  ROBINEAU-DESVOIDY  (1). 


Jean-Baptiste  Robiaeau-Desvoidy  est  né  à  Saiat-Sauveur 
en  Puisaye,  le  4**^  janvier  1799,  de  Jean-Bapliste  Robineau 
et  d*Âdélaîde  Bourgoin.  Il  appartenait,  comme  il  se  plaisait  à 
le  dire,  à  Tune  des  plus  anciennes  familles  de  la  contrée,  et 


(1)  La  Biographie  de  tous  les  hommes  célèbres  par  leurs  vertus, 
leur  savoir,  leurs  talents  et  leurs  services,  qui  appartiennent  au  dé- 
partement de  TYonne,  a  sa  place  marquée  dans  VAnntuiire  historique 
de  ce  département 

C*est  une  galerie  que  les  éditeurs  de  ce  recueil  ont  à  cœur  de  com- 
pléter, et  qui  fournira  une  des  sources  les  plus  intéressantes  de 
l'histoire  de  ces  contrées. 

Le  savant  Robineau-Desvoidy  ne  pouvait  être  oublié,  et  les  édi- 
teurs de  TAnnuaire,  en  publiant  un  portrait  de  notre  célèbre  compa- 
triote, n'ont  cru  pouvoir  mieux  faire  que  de  détacher  du  frontispice 
de  son  grand  ouvrage  posthume  :  Les  Diptères  des  Environs  de  Paris^ 
dont  l'impression  se  poursuit  et  sera  prochainement  terminée,  la 
notice  biographique  due  à  la  plume  élégante  et  correcte  de  M.  le 
docteur  Emile  Duché,  membre  du  Conseil  général  de  l'Yonne. 

N.  d.  Ed. 


il  prétendait  qu'elle  s*était  conservée,  malgré  les  influences 
meurtrières  du  sol  natal,  par  son  habitude  de  contracter  des 
alliances  hors  de  la  commune  de  Saint-Sauveur. 

Il  faisait  remonter  son  origine  aux  temps  celtiques,  et  pre- 
nait soin  de  noter  que  les  actes  latins  du  Martyre  de  saint 
Prix,  rédigés  sous  le  règne  de  Charles-le-Chauve ,  sont 
contresignés  par  le  prêtre  de  Saints-en-Puisaye  appelé  Roby- 
naldtis. 

«  Par  mon  père  et  par  ma  mère,  dit-il,  j'appartiens  à  une 
«  race  éminemment  Poyaudine  et  qui  se  perd  dans  les  siècles. 
<(  Hâtons-nous  d'observer  que  la  médiocrité  fut  toujours  son 
«  partage;  elle  n'a  encore  fourni  que  des  prêtres,  des  prati- 
«  ciens,  des  procureurs,  des  cultivateurs  et  des  commerçants. 
«  Elle  n*est  jamais  sortie  de  son  pays  ;  elle  n'a  pas  fait  grand 
«  bruit;  elle  s'est  faufilée  tranquillement  à  travers  les  revo- 
ie lutions;  elle  n'a  brillé  ni  par  les  armes,  ni  par  le  luxe; 
«  aussi  a-t-elle  survécu  aux  diverses  générations  de  nos  sei- 
«  gneurs  qui  s'éteignaient  rapidement,  soit  dans  les  combats, 
«  soit  dans  les  désordres  des  villes,  i»  [Essai  statistique  sur 
le  canton  de  Saint-Sauveur,  p.  85). 

Robineau  fit  ses  premières  études  au  collège  d'Auxerre. 
Il  avait  une  grande  aptitude  pour  le  travail,  une  imagination 
vive,  et  il  s'initia  promptement  à  la  science  des  langues 
anciennes  et  des  littératures  grecque  et  romaine.  Il  avait 
conservé  un  touchant  souvenir  de  ses  premiers  maîtres  et  des 
premiers  loisirs  de  son  enfance  :  «  J'étais  bien  jeune,  écrit- 
«  il,  lorsque  les  derniers  enfants  de  Saint-Germain  et  de 
«  Saint-Benott  nous  menaient  passer  quelques  heures  d'hiver 
X  sous  Cfcs  cloîtres  déserts  et  silencieux  qui  alors  retenlis- 
«  saientdu  son  de  nos  pas  comme  d'un  bruit  inaccoutumé. 
«  Nous  égayions  de  nos  jeux  d'écoliers  la  solitude  de  ces 
«  arcades  dallées  où  des  générations  de  cénobites  prome- 
«  nèreni  si  longtemps  leur  froide  gravité,  leurs  tristes  médi- 
«  tations  et  trop  souvent  les  taciturnes  déchirements  de  leurs 
«  cœurs.  Ces  contrastes  des  temps  passés  avec  le  jour  du 
«  moment  ne  s'ofl'raient  pas  encore  à  mon  esprit.  Je  n'éprou- 
ve vais  en  ces  lieux  que  ce  saisissement  involontaire,  cette 
«  sorte  de  respect  mystérieux  qui  nous  domine  secrètement 
«  et  malgré  nous  à  l'aspect  des  antiques  et  vénérables  ruines 
«  des  diverses  religions.  Lorsque  juillet  ramenait  périodique- 
«  nient  les  jours  consacrés  à  saint  Germain,  nos  pieux  mai- 


«  ires  nous  introduisaient  dans  le  chœur  de  ce  vaste  temple 
«  élevé  par  la  multitude  des  fidèles...  Le  cœur  gros  de  sou- 
«  pirs  et  dévorant  leurs  larmes  au  souvenir  de  tant  de  gloire 
«  éclipsée,  nos  maîtres  nous  commandaient  d'invoquer  le 
«  grand,  le  puissant  patron  de  la  ville,  du  diocèse  et  des 
«  Gaules,  et  nos  voix  enfantines  n'étaient  accompagnées 
«  dans  le  débit  des  litanies  que  par  un  de  ces  instruments 
«  sonores  qui  se  replient  sur  eux-mêmes  et  qui  furent  inventés 
«  dans  Auxerre  à  des  époques  pleines  de  croyances.  Sur  ces 
«  degrés  où  le  roi  Charles-le-Chauve  s'abîmait  dans  l'humilité, 
«  on  nous  faisait  respectueusement  embrasser  les  châsses 
«  qui  gardaient  quelques  reliques  du  saint.  Mais  notre  seule 
«  imagination  nous  transportait  dans  ces  grottes  sacrées, 
«  dans  les  obscurs  corridors  de  ce  temple  souterrain  où  le 
«  ciel  prit  tant  de  fois  plaisir  à  se  manifester.  On  se  conten- 
ue tait  de  nous  raconter  la  plupart  des  merveilles  opérées  ;  on 
«  nous  trouvait  trop  jeunes  pour  nous  soumettre  à  l'épreuve 
«  d'une  visite.  »  [Description  et  explication  raisonnées  des 
grottes  de  Saint-Germain,  p.  17). 

Au  sortir  du  collège,  Robineau  se  promit  d'effectuer  par 
lui-même  cette  visite  ajournée  ;  nous  verrons  bientôt  quelles 
en  furent  les  conséquences. 

En  1817,  il  se  rendit  à  Paris  pour  y  suivre  les  cours  de  la 
faculté  de  médecine;  c'était  l'époque  où  Dupuytren,  Béclard, 
Pinel  et  Broussais  jetaient  un  si  beau  lustre  sur  l'école  de 
Paris.  En  dehors  de  cet  enseignement  pratique,  il  fréquentair 
avec  ardeur  les  leçons  si  palpitantes  de  Cuvier,  de  Geoffroy- 
Saint-Hilaire,  de  Blainville^  de  Latreille  et  de  cette  pléiade 
de  savants  illustres  qui  venaient  de  révéler  tout  un  monde 
éblouissant  de  nouveaux  horizons.  Ce  magique  panorama  de 
la  nature,  que  l'on  venait  d'étaler  à  ses  yeux,  décida  de  sa 
vocation;  sa  route  lui  fut  désormais  tracée;  l'histoire  natu- 
relle fut  le  culte  exclusif  auquel  il  voua  toute  son  exis- 
tenee. 

Il  fut  reçu  docteur  en  médecine  vers  la  fin  de  1822.  Un 
incident  signala  sa  réception.  «  L'école  de  médecine  de 
«  Paris  venait  d'être  cassée  (c'est  lui-même  qui  raconte  ces 
«  détails)  en  vertu  de  l'ordonnance  royale  et  d'une  licence  de 
«  rUniversité,  j'étais  allé  soutenir  mes  examens  et  ma  thèse 
«  à  la  faculté  de  Montpellier.  Cette  thèse,  composée  à  la 
«  hâte  et  copiée  dans  les  différents  chapitres  de  Thénard  et 


6 

«  de  Thompson,  énuméraii  les  éléments  chimiques  du  corps 
«  humain.  Le  professeur  Anglada  eut  le  loisir  de  la  conserver 
«  et  de  la  disséquer  à  son  aise.  Sa  signature  le  rendit  eau- 
«  tion  de  la  pureté  de  mes  principes,  he  doyen  Lordat,  si 
«  chatouilleux  en  ces  matières,  si  prompt  même  à  soupçonner 
«  au-delà  de  Tintention,  y  apposa  Tautorité  de  son  nom  ;  il 
«  l'envoya  lui-même  à  l'imprimeur.  Déjà  la  robe  du  candidat 
«  flottait  sur  mes  épaules,  déjà  j'avais  traversé  la  salle  de 
«  réception,  et  je  montais  les  degrés  de  la  tribune;  Thaissier 
«  s'approcha  tout-à-coup  et  me  dit  de  passer  dans  la  salle 
«  du  Conseil,  où  l'on  me  signifia  que  celte  thèse,  qui  légale- 
«  ment  n'était  pas  la  mienne,  éveillait  enfin  les  soupçons  de 
«  la  faculté,  et  qu'on  en  appelait  à  une  assemblée  générale 
«  des  professeurs  pour  décider  sur  son  sort.  »  (Introduction 
à  son  ami  Raspail,  p.  v.  De  ^organisation  veriébrale  des 
crustacés) . 

Sur  la  requête  du  procureur  du  roi,  les  exemplaires  soumis 
au  tirage  venaient  d'être  arrêtés.  On  avait  placé  ce  travail  de 
pure  analyse  à  la  hauteur  d'une  question  politique.  La  faculté 
réunie  décida  que  Robineau  soutiendrait  une  seconde  thèse, 
ce  qu'il  fit  à  ses  frais.  Contrairement  aux  usages  de  l'école, 
on  refusa  de  Tindemniser. 

De  retour  dans  son  pays  natal,  notre  jeune  docteur  se  livra 
pendant  quelques  années  à  l'exercice  de  la  médecine.  C'était 
un  rude  labeur  que  la  visite  quotidienne  aux  nombreux  ma- 
lades de  la  Puisaye.  Ce  pays,  il  y  a  quarante  ans,  offrait  un 
aspect  plus  sauvage  et  plus  sombre  qu'aujourd'hui  ;  il  n'était 
pas  encore  sillonné  par  les  routes  nouvelles  qui  ont  fait  cii- 
culer  l'air  et  la  vie  dans  ses  replis  fangeux;  il  semblait 
mystérieusement  enveloppé  dans  ses  brumes  qui  le  couvraient 
comme  d'un  manteau  funèbre  ;  des  prairies,  des  forêts,  des 
marécages  multipliaient  sans  cesse  les  obstacles  sous  les  pas 
du  voyageur;  la  fièvre  minait  et  dégradait  sans  relâche  la 
population  étiolée  ;  les  habitants  étaient  pauvres  et  dépourvus 
de  l'énergie  nécessaire  pour  marcher  spontanément  à  la  con- 
quête d'une  existence  meilleure. 

Il  fallait  tout  le  dévouement  et  tout  le  courage  dont  ont  fait 
preuve  partout  et  toujours  les  membre  du  corps  médical  pour 
braver  tant  de  fatigues  unies  à  tant  de  dangers.  On  ne  viendra 
pas  nous  objecter  ici  la  perspective  des  honneurs  et  de  la  ri- 
chesse qui,  dans  les  grandes  cités,  parait  aux  yeux  du  vul- 


gaire  ud  stimulant  et  ane  compensation  suflSsantc.  Le  médecin 
de  campagne  vit  et  meurt  ignoré  dans  Thumble  sphère  ou  la 
nécessité  Tenchatne;  il  vit  et  meurt,  comme  le  rustique 
habitant  des  chaumières,  sans  rien  demander  à  la  gloire  ni  à 
la  fortune;  il  trouve  dans  son  éducation  supérieure,  dans  le 
milieu  où  il  dépense  ses  forces  et  sa  pensée,  de  quoi  le 
mettre  à  l'abri  des  vertiges  et  des  entraînements  du  monde. 

Rendons  une  éclatante  justice  à  Kobineau-Desvoidy  :  son 
désintéressement  fut  égal  à  son  zèle  dans  Texercice  de  son 
art  ;  il  en  reste  encore  de  vivants  témoignages.  Placé  par  les 
ressources  de  son  patrimoine  dans  une  assez  confortable 
indépendance,  il  ne  chercha  jamais  les  moyens  d'augmenter 
son  bien-être.  Peu  soucieux  de  ses  intérêts  matériels,  il  ne 
savait  pas  ce  que  c'était  que  de  réclamer  des  honoraires.  Ici  le 
hasard  lui  avait  permis  de  ne  pas  trahir  la  générosité  de  son 
coeur. 

Les  soins  d'une  clientèle  étendue  n'absorbaient  pas  exclu- 
sivement ses  loisirs;  il  avait  plus  largement  conçu  la  mission 
du  médecin,  du  véritable  philosophe.  Pour  lui,  l'art  de  guérir 
n'était  qu'une  faible  branche  de  l'histoire  naturelle  ;  il  voulut 
cultiver  l'arbre  dans  tout  son  ensemble,  noble  ambition  qu'il 
n'est  pas  donné  à  toutes  les  intelligences  de  satisfaire  ;  son 
âpre  nature  le  disposait  peu  aux  conventions  et  à  la  diplo- 
matie de  la  vie  sociale  ;  il  se  tourna  vers  un  monde  plus 
approprié  à  ses  tendances  ;  il  s'y  posa  en  dominateur  absolu. 
Ses  amis,  ses  commensaux,  les  compagnons  de  ses  veilles, 
il  les  choisit  dans  les  plantes,  dans  les  animaux,  dans  les 
rochers  qui  peuplaient  les  solitudes  de  son  pays  natal  ;  il  en 
fit  le  but  de  ses  promenades  silencieuses;  il  s'initia  à  leur 
évolution,  à  leurs  mœurs,  à  leurs  transformations  incessantes; 
chaque  soir  il  rentrait  chargé  du  buiin  de  la  journée;  à  la 
lueur  de  sa  lampe  il  étudiait  l'insecte,  la  fleur  ou  la  pierre 
qui  avaient  mérité  sa  préférence;  il  en  décrivait  les  caractères, 
puis  leur  donnait  une  place  méthodique  dans  ses  précieuses 
collections. 

Malgré  son  Isolement  extrême  et  son  éloignement  pour  le 
commerce  des  hommes,  il  rêvait  cependant  à  la  gloire.  Quel 
était  ce  rêve?  C'était  une  réminiscence  de  ces  grandes  re- 
nommées qui  planaient  alors  sur  la  science.  Cuvier,  Geoffroy- 
Saint-Hilaire,  Latreille  avaient  jeté  dans  son  âme  les  germes 
d'une  passion  qui  ne  devait  s'éteindre  qu'avec  lui.  Sous  le 


8 

flambeau  de  ces  puissants  génies,  il  enlrevoyait  toute  une 
carrière  de  travaux,  de  conquêtes  et  de  divinations  inatten- 
dues. Aussi,  quand  il  se  vit  relégué  au  fond  des  sombres 
vallées  de  la  Puisaye,  en  face  de  cette  végétation  luxuriante, 
de  ces  organisations  merveilleuses  et  sans  nombre  où  la  vie 
se  multiplie  sous  toutes  les  formes  et  sous  toutes  les  couleurs, 
frappé  d*ex(ase  et  osant  mesurer  ses  forces  avec  cette  œuvre 
sublime,  il  s'était  écrié  avec  Tinspiration  de  Tartiste  :  Ed  io 
anche  son  pittore  I 

La  vie  de  Robineau-Desvoidy  est  simplement  Thistoire  de 
ses  travaux  intellectuels  ;  tout  s*est  concentré  pour  lui  dans 
cette  sphère  élevée;  il  y  trouva  ses  plus  douces  jouissances 
comme  ses  plus  amers  chagrins  ;  plus  d'un  orage  vint  trou- 
bler ses  heures  de  travail  et  de  méditations;  il  n'eut  pas  la 
prudence  de  tenir  sa  porte  close  aux  bruits  et  aux  passions 
du  dehors;  trop  souvent,  son  cabinet  d'étude  devint  une 
arène  où  sa  fougueuse  nature  l'emportait  au-delà  des  limites 
d'une  sage  modération. 

Suivons-le  dans  les  nombreuses  étapes  de  sa  carrière 
scientifique;  elles  sont  toutes  marquées  par  des  publications 
successives  ;  nous  allons  en  tracer  un  rapide  aperçu. 

Il  avait  vingt  ans  à  peine  qu'il  s'occupait  sérieusement  de 
travaux  entomologiques.  En  4820,  il  découvrait  l'appareil 
d'olfaction  des  crustacés  ;  un  an  plus  tard,  il  constatait  l'or- 
ganisation spéciale  de  la  trompe  des  diptères;  en  1822,  il 
démontrait  publiquement  que  les  animaux  articulés  ont  des 
appareils  solides,  comparables  aux  vertèbres  des  animaux 
supérieurs  ;  en  4823,  il  s'assurait  que  les  coléoptères  ont  pri- 
mitivement cinq  articles  tarsiens  et  que  ces  organes  sont 
identiques  aux  appendices  de  la  locomotion  aérienne.  Il  fit, 
les  années  suivantes,  un  grand  nombre  d'obser\'ations  sur 
l'organisaiion  générale  des  animaux  articulés,  sur  les  diverses 
pièces  solides  qui  constituent  le  test  de  beaucoup  de  crus- 
tacés, sur  les  usages  des  balanciers  des  diptères  ;  et,  de  tous 
ces  matériaux  épars,  il  composait  un  livre  hardi,  qui  fut  lancé 
dans  la  science,  comme  ces  ballons  d'essai  livrés  au  hasard 
des  commentaires  et  des  jugements  des  hommes. 

Ce  fut  en  4828  qu'il  publia  ses  Recherchée  sur  forgani- 
sation  vertébrale  dés  Crustacés,  des  Arachnides  et  des 
InsecteSf  avec  cette  épigraphe  :  Animal,  natura  setnper  con- 
simili^  organis  semper  diversis,  in  semetipso  solo  totum 


continetur.  Elles  sont  dédiées  à  Etienne  Geoffroy-Saint- 
Hilaire.  Ce  livre  naquit  en  effet  sous  l'inspiration  de  l'illustre 
anleur  de  l'Anatomie  philosophique;  il  est  comme  une  con- 
sécration déjà  plus  large  des  principes  posés  par  le  maître, 
et  à  ce  titre  on  nous  permettra  de  nous  y  arrêter  un  instant. 

On  se  rappelle  quels  orages  suscitèrent  les  idées  de  cette 
nouvelle  école  dans  les  hautes  régions  de  la  science  ;  le  tra- 
vail de  Desvoidy  n'était  pas  tait  pour  apaiser  la  tempête;  il 
brisait  les  derniers  retranchements  de  l'anatomie  classique. 

Dans  une  introduction  adressée  à  son  ami  Raspail^  il  ra- 
conte longuement  ses  tribulations  académiques;  une  com- 
mission avait  été  nommée  par  l'Institut  pour  faire  un  rapport 
sur  son  ouvrage.  Quelques  observations»  émanées  de  cer- 
tains membres  présents  à  la  séance,  éveillèrent  l'ombrageuse 
susceptibilité  du  jeune  homme;  il  retira  son  manuscrit  des 
mains  de  la  Commission  et  le  fit  imprimer. 

Le  pamphlet  qui  précède  l'exposition  de  son  étude  anato- 
mique  indisposa  gravement  TAcadémie;  on  y  vit  une  attaque 
directe  et  injurieuse  et  une  marque  d'ingratitude  envers  un 
corps  savant  qui  venait  de  lui  donner  des  gages  d'encoura- 
gement et  de  sympathie.  On  nous  a  conservé  une  lettre  qu'il 
écrivait  àCuvier  pour  justifier  cette  boutade  extra-parlemen- 
taire ;  il  y  fait  profession  d'une  grande  indépendance  de 
caractère,  mais  en  même  temps  d'un  profond  respect  pour  la 
personne  de  l'illustre  académicien.  Nous  ne  croyons  pas 
cependant  que  cette  tentative  ait  eu  le  bonheur  de  lui  gagner 
nn  pardon. 

Essayons  de  donner  une  idée  générale  de  ces  Recherches 
sur  r organisation  vertébrale  des  Crustacés^  des  Arachnides 
et  des  insectes. 

Ainsi  que  le  titœ  l'indique,  il  reconnaît  aux  animaux  arti- 
culés les  mêmes  lois  d'organisation  qu'aux  animaux  supé- 
rieurs. Il  s'appuie  sur  une  élude  de  plus  de  quatre  mille 
espèces  pour  venir  proclamer  qu'un  insecte  est  un  animal 
vertébré. 

Hais  la  vertèbre,  comme  il  l'entend,  n'est  plus  cet  organe 
purement  osseux  que  nous  connaissons  chez  les  animaux 
supérieurs  et  qui  est  destiné  surtout  à  la  protection  des  cen- 
tres nerveux.  On  a  eu  tort,  selon  lui,  de  prendre  pour  prin- 
cipal point  de  la  division  zoologique  un  organe  ou  un  système 
susceptible  de  ne  pas  être  produit  :  il  voudrait  que  l'on  ne 


<0 

reconnût  au  préalable  que  trois  grandes  classes  :  4°  celle  des 
animaux  osseux  à  Tintérieur;  2^  celle  des  animaux  osseux  à 
rextérieur;  3^  celle  des  animaux  sans  pièces  osseuses. 

Pour  Robineau-Desvoidy,  la  vertèbre  est  un  organe  spécial 
composé  d'éléments  nerveux,  vasculaires,  musculeux  et 
osseux;  elle  constitue  à  elle  seule  un  animal  qui  peut  avoir 
sa  vie  à  part,  et  qui,  par  son  association  à  d'autres  vertèbres, 
tend  à  former  un  ensemble  parfait  par  Tharmonie  qui  résulte 
de  leurs  fonctions  réciproques  (1).  Elle  peut  être  considérée 
comR)^  le  moyen  le  plus  propre  à  nous  diriger  vers  Testima- 
tioD  précise  du  degré  de  perfection  dans  la  série  zoologique; 
elle  fournira  même  le  mode  le  plus  sûr  d'asseoir  une  bonne 
classification. 

«  Tous  les  animaux  dont  je  traite  en  ce  travail,  dit  Tau- 
«  teur,  sont  formés  sur  le  type  d'un  même  animal.  Us  sont 
i<  tous  identiques;  ils  ne  diffèrent  entre  eux  que  par  le 
«  nombre  et  la  nature  de  leurs  vertèbres.  Ajoutez  vingt-deux 
«  vertèbres  à  une  araignée,  vous  aurez  une  écrevisse  ;  ajoutez 
«  seulement  huit  vertèbres  à  catte  araignée;  elle  vous  donnera 
«  un  insecte.  » 

Il  reconnut  six  organes  des  sens,  qui  sont  :  la  vue,  Tolfac- 
tion,  Taudition,  le  goût,  le  bruissement  et  la  motilité,  ou  les 
six  vertèbres  optique,  olfactive^  auditive,  gustale,  sonore  et 
motile... 

Chez  rhomme  ces  six  organes  des  sens  se  réunissent  pour 
former  Tencéphale  et  le  spéroîde  crânien. 

En  poursuivant  les  modifications  de  ces  six  vertèbres  sen- 
soriales  dans  la  série  des  animaux,  Desvoidy  nous  montre 
leur  dégradation  successive,  leurs  métamorphoses,  leur  chan- 
gement de  domicile  pour  les  animaux  inférieurs.  Il  nous  fait 
voir  la  distribution  de  tous  ces  petits  cerveaux  aux  diverses 
régions  du  corps  des  articulés.  C'est  le  démembrement  du 
cerveau  de  l'animal  supérieur,  au  même  titre  que  la  respira- 

(I)  On  a  reproché  avec  raison  à  Robineau  la  largeur  un  peu  vague 
de  cette  dénnltlon.  Il  s'en  est  excusé  en  rappelant  que  pour  lui  la 
vertèbre  n'est  pas  seulement  Tappareil  calcaire  d'un  organe,  mais  un 
organe  complet,  il  eût  peut-être  été  mieux  compris,  s'il  se  fût  appuyé 
sur  une  autre  dénomination  que  celle  de  vertèbre^  qui  rappelle  tou- 
jours involontairement  Torgane  osseux  qui  fait  partie  de  la  colonne 
épinière.  —  Il  ne  faut  pas  oublier  qu'il  s'était  voué  à  la  grande  théorie 
des  Analogies. 


tion,  répartie  dans  chaque  vertèbre  des  insectes,  est  la  dissé- 
mination de  l'organe  central  de  la  respiration  chez  Thomme. 

«  Le  mérite  et  la  nouveauté  de  son  travail,  comme  il  le  dit 
«  lui-même,  sont  d'avoir  compté  les  segments  des  animaux 
«  articulés,  d*en  avoir  analysé  toutes  les  pièces,  d'avoir 
«  trouvé  leur  identité  pour  le  nombre,  la  position  et  souvent 
«  la  fonction  avec  les  pièces  vertébrales  des  animaux  supé- 
«  rieurs,  d'avoir  enfin  classé  ces  êtres  d'après  ces  aperçus 
«  nouveaux.  » 

Nous  ne  suivrons  pas  notre  anatomiste  dans  l'application 
qu'il  fait  de  sa  méthode  aux  diverses  classes  d'animaux, 
malgré  l'immense  intérêt  de  ces  études;  nous  le  laisserons 
poursuivre  ses  vertèbres  sensoriales  sur  les  différentes  por- 
tions du  test  des  crustacés,  sur  les  différentes  régions  du 
corps  des  arachnides  et  des  myriapodes,  reconnaissant  dans 
les  ailes  antérieures  des  insectes  ses  vertèbres  sonores,  dans 
leurs  ailes  postérieures  ses  vertèbres  motiles,  et  jusque  dans 
les  balanciers  des  diptères  les  équivalents  de  l'organe  céré- 
belleux des  animaux  supérieurs  (1).  Il  termine  son  travail  par 
un  tableau  synoptique  des  animaux  articulés,  d'après  leur 
respiration,  leur  circulation  et  surtout  d'après  le  nombre  et 
la  nature  de  leurs  vertèbres.  Une  planche  est  jointe  au  texte 
pour  l'intelligence  de  la  théorie  ;  elle  représente  l'analyse  des 
vertèbres  du  lest  de  deux  crustacés,  l'appareil  buccal  interne 
du  Palmurus  vulgaris,  la  vertèbre  maxillaire  de  VAstacus 
marinus,  et  la  vertèbre  motile  d'une  grande  espèce  de 
Blatte. 

Ce  livre,  qui  lui  a  coûté  bien  des  veilles,  n'a  pas  été  jusqu'à 
ce  jour  intégralement  accepté  par  la  science;  beaucoup  de 
ses  aperçus  sont  marqués  au  cachet  de  la  justesse  et  de  la 
profondeur  Plus  d'un  naturaliste  y  a  puisé  des  renseigne- 
ments dont  la  source  n'a  pas  toujours  été  loyalement  con- 
fessée ;  il  en  a  eu  le  pressentiment  en  publiant  son  œuvre  et 


(1)  Robineau  avait  démontré  que,  si  l'on  coupe  un  des  balaucicrs, 
l'insecte  perd  Fusage  de  Taife  du  même  côté,  et  flnlt  pur  tomber  en 
tourbillonnant  sur  lui-même,  et  que,  si  on  les  coupe  tous  deux,  il  se 
trouve  dans  Timpossibilite  de  voler.  M.  Lacordaire,  dans  son  Intro*' 
duclion  à  Centomologie^  nie  d'abord  ce  fait;  puis  plus  tard  il  avoue 
qu'il  s'est  trompé,  mais  que  cotte  découverte  avait  été  signalée  avant 
Desvoidy.  Avouez  au  moins  que  notre  naturaliste  a  eu  ce  mérite  de 
signaler  une  vérité  que  vous  n'avez  pas  reconnue. 


<2 

ce  n*a  pas  été  la  moindre  amertume  de  son  existence.  Nous 
nous  récusons  entièrement  pour  porter  un  jugement  sur  cet 
ouvrage,  qui  ne  peut  trouver  d'appréciatenrs  compétents  que 
parmi  les  anatomistes  comparateurs,  et  ils  ne  sont  pas  encore 
très-nombreux  dans  la  science.  Il  nous  semble  néanmoins 
que,  malgré  ses  formes  insolites,  et  par  cela  même  qu'il  a 
été  violemment  contesté,  ce  livre  n'est  pas  condamné  à  l'ou- 
bli ;  peut-être  aura-t-il  le  sort  de  tant  d'œuvres  humaines 
qui,  après  de  longues  vicissitudes,  ont  eu  enfin  le  triste 
bonheur  de  faire  tomber  une  couronne  sur  un  tombeau. 

Il  n'était  fixé  dans  sa  chère  Puisaye  que  depuis  quatre  ans 
à  peine,  partageant  ses  loisirs  entre  les  pauvres  malades  et 
l'étude  de  la  nature,  lorsqu'il  adressait  à  l'Académie  des 
sciences  son  Essai  sur  les  Myodaires  du  canton  de  Saint- 
Sauveur.  Ce  fut  un  succès  bien  propre  à  enflammer  l'orgueil 
et  l'émulation  du  jeune  homme  que  l'accueil  fait  à  ce  travail 
par  la  docte  assemblée.  Sur  le  rapport  de  M  deBlainville,  on 
en  vota  l'impression  et  Tinsertion  parmi  les  Mémoires  des 
savants  étrangers.  Cette  décision  avait  été  prise  le  2  octo- 
bre 1826;  la  publication  n'eut  lieu  qu'en  1830.  Robineau 
employa  ce  délai  à  revoir  son  œuvre,  à  l'assurer  sur  de  plus 
larges  bases  et  à  profiter  des  critiques  et  des  conseils  de  la 
commission  académique.  Il  donne  aux  insectes  qu'il  décrit 
le  nom  de  Myodaires,  parce  qu'ils  ont  tous  des  points  de 
contact  plus  ou  moins  directs  avec  la  mouche  domestique. 
Il  prend  pour  fondement  de  sa  classification  divers  caractères 
tirés  des  caillerons,  des  antennes,  de  la  forme  et  de  la  dis- 
position du  pe'ristome,  et  il  combine  ces  caractères  avec  les 
mœurs,  les  instincts  et  la  nourriture  des  insectes  qu'il  veut 
décrire. 

On  se  ferait  une  fausse  idée  de  ce  travail  si  on  le  considé- 
rait comme  un  froid  catalogue  des  3,000  espèces  de  mouches 
qui  le  composent.  Notre  naturaliste  a  envisagé  sa  lâche  de 
plus  haut:  il  sait  répandre  un  souffle  de  chaleur  et  de  vie  sur 
toutes  ces  organisations  dont  la  mort  a  peuplé  ses  vitrines  ;  il 
a  versé  à  pleines  mains  sur  elle  des  trésors  de  science,  d'ob- 
servation et  de  poésie  ;  il  les  suit  dans  les  airs,  sur  les  fleurs, 
dans  les  lacs  de  ses  sombres;  vallées  il  pénètre  avec  elles 
dans  les  nids  des  hyménoptères  qui  vont  devenir  un  théâtre 
de  guerre  et  de  carnage  ;  il  nous  fait  voir  ses  Entomobies 
qui  déposent  leurs  larves  dans  le  corps  des  autres  insectes 


13 

où  elles  vivent  et  se  développent  aux  dépens  de  tissus  palpi- 
tants. Puis  viennent  ces  générations  sans  nombre  dont  l'exis- 
tence, inconnue  du  vulgaire,  se  nourrit  dans  les  racines  et 
dans  les  liges  de  toutes  les  plantes,  de  telle  sorte  que  chaque 
race  a  sa  fleur  préférée,  et  que  chaque  fleur  est  Tàme  et  la 
substance  de  ces  myriades  d'insectes  d'espèces  différentes  ; 
puis  encore,  ces  prodigieuses  légions  qui  surgissent  inopiné- 
ment de  la  vase  des  marécages  et  qui  font  croire  que  chaque 
molécule  de  terre  vient  de  recevoir  le  mouvement  et  la  vie  ; 
il  nous  fait  assister  aux  danses  aériennes  et  aux  chansons  de 
ces  frêles  créatures  qu'un  rayon  de  soleil  semble  tirer  de  leur 
léthargie  et  qu'un  nuage  fait  rentrer  dans  le  repos  et  dans  le 
silence;  il  nous  signale  enfin  ces  cohortes  féroces  et  sauvages 
qui  ont  suivi  la  piste  des  sociétés  humaines,  qui  se  repaissent 
de  débris  animalisés,  qui  vivent  au  préjudice  de  la  vie,  se 
multiplient  dans  la  corruption  et  dans  la  fange,  et  qui  ren- 
dent à  une  circulation  incessante  la  matière  que  Dieu  a  vouée 
au  mouvement  éternel.  Après  ces  tableaux  d'une  vérité  sai- 
sissante, il  jette  un  regard  plein  de  mélancolie  sur  l'homme, 
ce  roi  des  êtres,  qui  s'avance  impassible  et  dédaigneux  au 
milieu  de  toutes  ces  mouches  qu'il  méprise,  mais  qui  va 
bientôt  lui-même  devenir  leur  proie  et  leur  pâture,  pour  obéir 
à  la  loi  suprême. 

VEssai  sur  les  Myodaires  ne  fut  que  le  prélude  de  publi- 
cations incessantes.  Il  serait  trop  long  d'analyser  tous  ces 
mémoires  qui  sont  comme  la  sanction  de  sa  pensée  première 
et  qui  complètent  toutes  ses  éludes  antérieures.  Ils  sont  épar- 
pillés dans  les  Comptes-rendus  de  l'Académie  des  sciences, 
dans  les  Annales  de  la  Société  entomologique,  dans  les 
Annales  des  sciences  d'observation,  dans  la  Revue  zoologique, 
dans  le  Bulletin  de  la  Société  des  sciences  historiques  et  na- 
turelles de  l'Yonne  et  plusieurs  autres  feuilles  périodiques. 
Contentons-nous  de  citer,  parmi  les  plus  remarquables,  la 
suite  de  ses  recherches  sur  les  Entomobies,  travail  immense 
qui  a  dévoré  les  plus  belles  années  de  sa  vie  et  qui  a  porté  si 
loin  la  connaissance  de  cette  tribu  interminable;  son  Essai 
sur  la  tribu  des  Culicides^  inséré  au  Bulletin  universel  des 
sciences  naturelles  et  qui  a  été  regardé  comme  le  dernier  mot 
de  la  science  sur  celle  classe  de  diptères  ;  une  série  d'obser- 
vations sur  les  OsmieSy  les  Sapyges,  les  Insectes  parasites 
du  blaireau,  VAsylus  diadema,  l'Herbinia  Narcissi,  etc.. 


u 

qui  fureni  présentés  à  Flnstitut  par  M.  de  Biainville  et  furent 
Tobjet  d'un  rapport  très-flatleur  du  savant  Duméril. 

M'oublions  pas  son  mémoire  sur  l'éclosion  de  plusieurs 
espèces  de  diptères  appartenant  aux  genres  Carcelia,  Hubne" 
ria,  Tachina  Bombylius,  publié  dans  le  Bulletin  de  la  Société 
des  sciences  historiques  et  naturelles  de  TYonne,  qui  s'enor- 
gueillit aussi  d'avoir  reproduit  son  travail  sur  les  diptères  des 
environs  de  Paris,  famille  des  Myopaires. 

L'entomologie  appliquée  lui  doit  encore  un  travail  fort 
curieux  sur  la  maladie  de  la  vigne  et  sur  celle  de  la  pomme 
de  terre,  attribuée  à  un  acarus  (1);  puis  une  série  d'observa- 
tions sur  les  Galle-insectes  de  l'olivier,  du  citronnier,  de 
l'oranger  et  du  laurier  rose  et  sur  les  maladies  qu'ils  ont 
occasionnées  dans  la  province  de  Nice,  et  en  France  dans  le 
département  du  Yar,  en  1851  et  1852.  Ces  recherches,  dignes 
du  plus  haut  intérêt,  sont  accompagnées  d'inductions  prati- 
ques, fécondes  pour  l'avenir. 

Nous  terminerons  cette  énumération  très-incomplète  par  la 
mention  d'une  lecture  qu'il  fit  à  la  Société  entomologique  de 
France,  en  18i6,  et  qui  a  pour  titre  :  Coup-cTœil  rétrospectif 
sur  quelques  points  de  l* entomologie  actuelle. 

C'est  un  acte  de  courageuse  revendication  que  Robineau 
ne  craignit  pas  de  faire  solennellement  devant  ses  pairs.  Après 
avoir  exposé  les  difficultés  immenses  qui  surgissent  à  chaque 

f^as  devant  le  travailleur  qui  se  dévoue  à  l'étude  d'une  seule 
àmille,  qui  en  fait  l'objet  de  ses  prédilections,  de  son  culte, 
il  demande  si  l'on  ne  doit  pas  quelque  reconnaissance  k  à  tant 
«  de  veilles,  à  une  si  forte  et  si  longue  tension  d'esprit,  à 
«  tant  d'opiniâtreté,  dépensées  à  la  recherche  d'un  résultat 
«  qu'on  n  est  pas  toujours  certain  d'obtenir,  qui  recule  tou- 
«  jours  devant  la  main  prête  à  le  saisir  et  qui  peut  vous  être 
«  ravi  au  moment  oii  vous  croyez  en  être  le  légitime  pro- 
ie priétaire.  » 
C'est  par  la  classification  que  l'on  peut  faire  la  lumière 


(1)  Robineau-Desvoidy,  le  premier,  a  annoncé  que  TOîdium  est  le 
résultat  de  la  piqûre  d'un  acarus  décrit  par  Linné;  il  fit  part  de  celte 
découverte  au  Congrès  scientifique  d'Orléans.  II  fit  la  mênrie  observa- 
tion pour  la  maladie  de  la  pomme  de  terre.  —  Voir  son  mémoire  dans 
la  Revue  de  zoologie^  tome  3,  pages  154  et  suiv.  On  lui  doit  aussi  un 
travail  intéressant  sur  la  maladie  des  blés  {Revue  entomologique). 


15 

dans  cet  immense  chaos  que  Ton  appelle  la  Famille  des  dip- 
tères. 4(  La  classification  I  s*écrie-t-ii,  voilà  le  but  nécessaire 
«  de  tout  effort  actuel  de  Tenlomologie.  Disons  mieux  :  c'est 
«  Tentomologie  en  personne  dans  tout  ce  qui  concerne  ses 
«  spécialités  et  ses  généralités...  Uestdonnéàtout  le  monde 
«  de  la  désirer,  à  peu  de  personnes  de  la  chercher  et  de  la 
«  soupçonner,  et  il  y  a  trop  souvent  de  l'imprudence  à  la  ré- 
«  diger  et  à  la  produire. 

a  Je  ne  m'arrêtai  point  devant  cette  imprudence,  continue- 
«  t-il,  lorsqu'il  y  a  vingt  ans  je  soumis  à  la  section  de 
«  zoologie  de  l'Académie  des  sciences  mon  premier  travail 
«  sur  les  mouches  de  Linné  et  de  Fabricius.  J'étais  jeune 
«  alors,  les  obstacles  n'avaient  pas  pour  moi  la  même  valeur 
«  qu'aujourd'hui.  Je  souriais  dédaigneusement  au  péril  et  à 
«  l'idée  du  péril  ;  je  me  le  rappelle,  il  ne  m'en  coûta  pas  le 
«  plus  petit  effort  pour  proposer  le  brusque  et  l'entier  ren- 
«  versement  de  l'édifice  construit  par  mes  devanciers.  A  Tâge 
«  de  vingt-six  ans,  j'avais  imprimé  les  innovations  les  plus 
<i  hardies  et  les  plus  inattendues,  dont  quelques-unes  sont 
«  maintenant  propriétés  reconnues  et  avouées  de  la  science, 
«  quoiqu'on  ait  à  diverses  reprises  essayé  de  les  attribuer  à 
a  d'autres  auteurs.  Mais  le  temps,  qui  a  commencé  à  me 
«  rendre  justice,  finira  par  me  la  rendre  complète.  Les  diffi- 
«  cultes  les  plus  sérieuses  sont  franchies.  » 

Ici  notre  docteur  accuse  les  naturalistes,  qui,  depuis  vingt 
ans,  ont  écrit  sur  les  mouches,  d'avoir  feint  d'ignorer  ses  tra- 
vaux ou  de  ne  les  citer  qu'avec  des  expressions  de  malveil- 
lance et  de  mépris.  On  a  fait  table  rase  des  dénominations 
nouvelles  qu'il  avait  attribuées  à  certaines  classes  et  à  cer- 
tains genres,  ou  bien  on  a  transporté  ces  mêmes  noms  à 
d'autres  genres  que  ceux  qu'il  avait  désignés.  Il  demande 
justice,  il  s'adresse  surtout  à  ces  hommes  dont  une  des  plus 
précieuses  qualités  est  de  revenir  sur  les  travaux  oubliés  ou 
négligés,  et  de  faire  rendre  gorge  à  ceux  qui  ne  furent  que  des 
copistes  plus  ou  moins  adroits. 

Il  termine  son  réquisitoire  par  un  exposé  scientifique  des 
raisons  qui  ne  lui  permettent  pas  de  resserrer  le  cadre  de  ses 
myodaires,  les  dernières  découvertes  tendant  plutôt  à  l'a- 
grandir. Il  réclame  l'attention  des  entomologistes  sur  les 
Entoroobies,  objet  de  sa  prédilection  et  de  sa  persévérance, 
et  donne,  dans  un  but  de  priorité,  la  division  de  cette  tribu 


16 

en  quatre  grandes  classes»  suivant  que  leurs  larves  vivent 
aux  dépens  des  chenilles,  des  coléoptères,  des  hyménoptères 
et  des  némiptères. 

Ce  factum,  présenté  avec  une  effusion  pleine  de  dignité  et 
de  conrage,  fut  accueilli  favorablement  par  les  véritables 
amis  de  lu  science;  il  contribuera  certainement  à  réveiller  la 
considération  et  le  respect  qui  étaient  dus  aux  efforts  de 
RobineauDesvoidy. 

La  géologie  lui  doit  quelques  travaux  importants  :  il  publia 
successivement  dans  le  Bulletin  de  la  Société  des  sciences  de 
l'Yonne,  un  mémoire  sur  l'origine  des  blocs  quartzeux  et 
siliceux  de  Magny;  sur  les  sables  et  les  grès  ferrugineux 
de  la  haute  Puisage;  sur  les  grès  ferrugineux  tertiaires  de 
la  commune  de  Tannerre;  sur  un  gisement  calcaire  d'eau 
douce  à  Saint'Martin-sur-Ouanne. 

En  paléontologie,  une  élude  remarquable  sur  les  crustacés 
fossiles  trouvés  dans  le  terrain  néocomien  de  Saint-Sauveur 
attira  l'attention  des  savants  :  c*est  encore  un  monument  irré- 
cusable de  la  patience,  de  la  sagacité,  de  la  consciencieuse 
méthode  investigatrice  de  l'auteur.  Après  avoir  restitué  à 
leurs  véritables  mattres  tous  ces  débris  informes  récoltés  çà 
et  là  dans  la  craie  inférieure,  il  s'élève  à  des  considérations 
générales  sur  l'évolution  du  règne  animal  dans  les  temps 
primitifs  du  globe.  «  Notre  surprise  s'accrotira,  dit-il,  si  l'on 
«  vient  à  démontrer  que  chacune  des  formations  du  globe 
«  ne  contient  que  des  dépouilles  d'animaux  d'une  forme  qui 
«  lui  est  propre  ;  pour  m'exprimer  d'une  manière  plus  pré- 
«  cise,  si  l'on  arrive  à  celte  démonstration,  qu'aucune  espèce 
«  de  crustacé  d'une  période  donnée  n'a  vécu  durant  une 
«  autre  période.  Ici  le  domaine  de  la  zoologie  recherche  les 
«  lois  qu'elle  ose  à  peine  soupçonner.  Le  plan  de  la  nature 
«  dans  la  production  de  certaines  races  apparaît  donc  sous 
«  de  nouveaux  horizons;  notre  esprit  s'élève  à  des  considè- 
re rations  inconnues  de  nos  devanciers,  et  notre  infatigable 
«  activité  se  risque  dans  le  dédale  sans  cesse  renaissant  d'or- 
«  ganisations  qui  se  transmettent,  se  modifient,  se  compli- 
ce quent  et  se  diversifient  à  l'infini.  » 

Nous  ne  citerons  que  pour  mémoires  ses  notices  sur  les 
Sauriens  du  Kimméridge-Clay  de  Saint'Sau>veur  et  sur  un 
Ichtyosaure  trouvé  dans  la  craie  du  même  pays,  travaux 
intéressants  pour  les  paléontologistes. 


47 

Dans  le  courant  de  Thiver  de  1852,  des  oavriers  ayant 
enlevé  une  quantité  de  terre  de  la  Grotte-aux-Fées,  près 
d'Arcy-sur-Cure,  Robineau  apprit  que  des  ossements  de  qua- 
drupèdes avaient  été  mis  au  jour.  Convaincu  par  les  antécé- 
dents de  la  science  que  ces  débris  amoncelés  représentaient 
la  faune  de  la  contrée  dans  les  temps  antérieurs,  il  s'y  rendit 
et  fit  une  ample  récolte  de  ces  antiques  vestiges.  Il  lut  bientôt 
après,  à  la  Société  des  sciences  de  TYonne,  puis  à  Flnstitut, 
une  notice  sur  la  caverne  ossifère  d'Arcy.  Outre  des  morceaux 
de  poterie  grossière,  des  cendres,  du  charbon  et  plusieurs 
objets  travaillés  trouvés  à  la  surface,  il  reconnut  parmi  ces 
ossements  ceux  de  Téléphant,  du  rhinocéros,  du  cneval,  de 
l'âne,  du  bœuf,  du  renne,  du  cerf,  du  daim>  du  chevreuil,  de 
rhyène  et  de  Tours  des  cavernes.  Nous  regrettons  que  ce  tra- 
vail n'ait  pas  été  publié  en  entier.  Nous  savons  que  le  ma- 
nuscrit existe  encore  et  qu'il  pourra  plus  tard  être  mis  au 
jour. 

Sa  portée  dans  les  sciences  naturelles  a  été  plus  grande 
que  l'on  ne  le  croit  communément. 

Disciple  de  Bacon,  il  semble  avoir  pris  pour  devise  cet 
aphorisme,  qui  est  devenu  le  drapeau  de  la  science  moderne  : 
a  L'homme,  interprète  et  ministre  de  la  nature,  n'étend  ses 
4c  connaissances  et  son  action  qu'à  mesure  qu'il  découvre 
«  l'ordre  naturel  des  choses,  soit  par  l'observation,  soit  par 
«  la  réflexion  ;  il  ne  sait  et  ne  peut  rien  de  plus.  » 

C'est  par  la  méthode  de  l'observation  pure  que  Robineau 
est  arrivé  à  lire  dans  les  ouvrages  de  la  nature  et  qu'il  a  pris 
un  rang  supérieur  parmi  les  zoologistes.  Il  a  tracé  de  main 
de  maître  les  conditions  qu'il  faut  apporter  dans  Tétude  des 
êtres  qui  composent  la  série  animale;  nous  ne  pouvons  ré- 
sister au  plaisir  de  reproduire  ici  l'une  de  ses  plus  belles 
pages  : 

€  L'esprit  satisfait,  dit-il,  aime  à  pénétrer  dans  chacun 
«  des  détails  de  toutes  ces  organisations,  diversifiées  à  l'in- 
«  fini  et  pourtant  formées  d'après  un  type  unique.  Alors  on 
«  acquiert  des  notions  certaines,  soit  sur  l'existence,  soit  sur 
«  la  cause  de  l'existence  des  êtres;  on  arrive  à  la  vérité  que 
K  ne  trouvèrent  et  ne  trouveront  jamais  ni  les  abstractions 
«  de  la  métaphysique,  ni  les  spéculations  plus  ou  moins  té- 
«  méraires  de  l'homme  livré  au  délire  de  son  seul  raisonne- 
«  ment.  L'arbre  si  longtemps  cultivé  des  entités  et  des  idéa- 

2. 


18 

<c  lités  n'a  pu  produire  aucun  fruit,  car  il  entrait  dans  son 
«  essence  d'être  plutôt  nuisible  qu'utile.  L'étude  de  la  seule 
«  nature  a  inventé  les  arts,  fourni  au  besoin  et  au  bien-être 
«  de  la  société  ;  elle  dicta  à  Aristote  le  traité  d'anatomie  dont 
«  la  gloire  grandit  avec  les  siècles,  puisqu'il  repose  sur  des 
«  faits.  Le  besoin  de  la  science  des  choses  naturelles  est  le 
«  caractère  distinctif  de  notre  époque.  Que  de  travaux  opérés 
«  dans  cette  direction  I  Mais  notre  impatience  nous  porte 
«  malheureusement  à  devancer  les  événements  :  nous  vou- 
«  Ions  moissonner  sans  avoir  arrosé  le  champ  de  nos  sueurs. 
«  De  là  cette  foule  de  théories  prématurées  qui  encombrent 
«  le  vestibule  de  la  science  et  qui,  semblables  aux  végétaux 
«  parasites,  connus  sous  les  noms  de  lichens  et  de  mousses, 
«  amaigrissent  l'arbre,  leur  support  et  leur  nourriture.  Notre 
4(  esprit,  irrité  des  difficultés,  croit  les  avoir  surmontées  en 
«  refusant  de  les  aborder  avec  franchise.  Swammerdam, 
«  Réaumur  et  Spallanzani  n'épuisèrent  pas  leurs  talents  à 
«  inventer  des  systèmes  ;  ils  observèrent,  et  leur  éloge  est 
«  resté  intact.  Nous  ne  devons  pas  craindre  l'erreur  sur  les 
«  pas  de  ces  illustres  maîtres.  Amassons  des  faits  et  des 
«  individus  sans  nombre  ;  un  jour  ces  matériaux  entreront 
«  nécessairement  dans  la  construction  de  l'édifice.  Des  spé- 
«  cialiiés  bien  rédigées  seront  dans  l'ensemble  de  la  science 
«  ce  que  des  tableaux  sont  dans  une  vaste  galerie.  Le  nom 
«  de  l'auteur  se  fera  lire  en  tête  de  chaque  traité  spécial, 
«  ainsi  qu'au  bas  de  chaque  tableau.  Passer  sa  vie  dans  des 
«  travaux  illimités,  dans  une  tension  continuelle  d'esprit; 
«  revenir  cent  fois  sur  des  objets  cent  fois  observés  ;  ne  s'en 
«  laisser  imposer  ni  par  la  petitesse  ni  par  le  nombre  des 
^^  êtres,  ni  par  les  obstacles  de  l'étude  ;  ne  voir  que  la  nature 
«  même  des  faits  ;  croire  qu'on  est  déjà  utile  précisément 
«  parce  qu'on  cherche  le  vrai  ;  mépriser  le  sarcasme  de  Ti- 
<(  gnorance  stupide  et  stérile,  et  souvent  lutter  contre  la  per- 
«  fidie  des  rivalités,  telles  sont  les  conditions  de  la  gloire 
«  pour  le  zoologiste.  Rien  ne  sera  perdu  dans  l'observation 
«  des  animaux  ;  le  fait  en  apparence  le  plus  simple  conduira 
«  aux  plus  solides  principes,  et  le  fait  le  plus  isolé  servira  à 
«  rapprocher  des  distances  éloignées.  Mais,  ne  ferait-on  que 
«  donner  le  signalement  positif  d'un  individu  ou  de  ses  habi- 
«  tudes,  on  rendrait  déjà  un  grand  service  :  c'est  précisé- 
«  ment  en  quoi  la  science  consiste.  Je  m'appuie  sur  ces 


49 

«  solides  raisons  contre  les  personnes  qui  ne  savent  employer 
«  leur  vie  à  rien,  et  qui  croient  jeler  du  ridicule  en  ine  re- 
€  prochant  de  me  consumer  sur  des  mouches  et  des  cbaran- 
€  çons.  Ces  personnes  sont  certaines  de  tomber  tout  entières 
«  dans  le  néant  de  la  tombe.  Puissent  mes  mouches  et  mes 
«  charançons  me  survivre  I  Je  serai  assez  vengé.  >  (Essai 
sur  les  Myodaires,  p.  61 1  et  suivantes]. 

Robineau  n*avait  pas  trente  ans  lorsqu'il  traçait  cette 
esquisse  pleine  d'une  sévère  grandeur;  elle  nous  montre  où 
en  était  déjà  la  maturité  de  son  génie. 

En  dehors  des  sciences  naturelles,  Desvoidy  exerça  son 
infatigable  esprit  de  recherches  sur  divers  sujets  d'histoire 
locale  et  d'archéologie.  En  1849,  il  présenta  à  la  Société  de 
FYonne  une  statue  de  Vénus  Anadyomène  découverte  dans 
les  ferriers  de  Mézilles,  et  fit  suivre  cette  exhibition  de  consi- 
dérations élevées  sur  les  mœurs  de  la  décadence  romaine. 

En  1853,  à  propos  de  médailles  trouvées  à  Briare  et  à 
Rogny,  il  fait  observer  que  l'histoire  des  Gaulois  Yictorinus 
et  Tctricus  est  en  réalité  celle  de  nos  pères.  A  l'exemple  de 
notre  vénérable  et  très -regretté  président  H.  Chaillou  des 
Barres,  qui,  dans  un  compte-rendu  de  ce  travail,  ne  craignait 
pas  de  rapprocher  la  profondeur  de  ses  aperçus  de  la  grande 
école  de  Bossuet,  nous  citerons  ce  magnifique  passage  : 

«  Les  médailles  trouvées  à  Briare  et  à  Rogny  sont,  pour 
«  ainsi  dire,  l'expression  de  la  génération  de  cette  époque, 
«  qui  offrit  en  outre  la  grande  figure  d'une  de  ces  femmes 
«  qui,  dans  des  âges  différents,  étaient  destinées  à  jouer  des 
«  rôles  si  considérables  dans  nos  annales.  Je  parle  de  cette 
«  Aurélia  Victorlna,  que  ses  contemporains  surnommèrent 
«  l'héroine  de  l'Occident,  et  que  les  légions  d'alors  appelaient 
«  la  mère  des  armées,  parce  qu'elle  les  conduisait  aux 
«  batailles  avec  une  intelligence  et  un  sangfroid  qui  les 
«  remplissaient  d'admiration,  et  parce  qu'elle  avait  nommé 
«  quatre  empereurs.  Spectacle  singulier  I  A  la  même  date, 
«  Zénobie  éblouissait  l'Orient  de  l'éclat  de  sa  gloire,  tandis 
«  que,  plus  modeste,  mais  non  moins  courageuse,  Salonine 
«  s'efforçait  de  voiler  les  souillures  du  trône  par  la  pratique 
4(  des  vertus  de  son  sexe  et  la  consolante  culture  des  belles- 
«  lettres  et  de  la  philosophie.  La  femme  Gauloi.ie,  la  femme 
«  Grecque,  la  femme  Latine,  ces  trois  types  divers  d'hé- 
^  roisme,  ennoblissaient  à  l'envi  les  dernières  heures  de  la 
«  société  expirante  du  panthéisme.  » 


20 

En  4838  parut  son  Essai  statistiqw  sur  le  canton  de 
Saint-Sautieur.  Ce  travail,  destiné  à  Y  Annuaire  de  t  Yonne, 
fut  l'objet,  de  la  part  du  comité  de  publication,  de  quelques 
observations  très-légitimes  :  il  s'agissait  de  faire  disparaître 
certains  passages  inacceptables  pour  un  recueil  officiel,  où 
le  sentiment  des  convenances  et  le  respect  dû  à  l'opinion 
publique  ne  sauraient  être  impunément  bravés.  Robineau, 
comme  toujours,  se  révolta  contre  la  censure  ;  il  défendit  de 
continuer  l'impression,  et  publia  lui-même  son  mémoire,  en 
y  joignant  une  dédicace  Durlesque  et  injurieuse  pour  les 
membres  permanents  du  comité  de  Y  Annuaire.  Laissons  de 
côté  la  boutade  pour  examiner  l'œuvre  sérieuse. 

L'auteur  commence  par  proclamer  la  condition  d'airain 
qui,  sous  le  nom  de  fatalité,  pèse  sur  les  générations  de  la 
Puisaye.  Il  déclare  que  jamais  l'homme  ne  domptera  cette 
nature  climatérique,  ne  fera  disparaître  cette  coucne  d'argile 
imperméable  sur  laquelle  reposent  les  sables  ferrugineux  ;  il 
condamne  cette  terre  à  une  numidité  constante,  à  une  atmos- 
phère saturée  de  brouillards  et  de  miasmes  empoisonnés. 
Pour  lui,  l'homme  de  la  Puisaye  se  trouve  donc  placé  sous  la 
pression  d'une  loi  fatale  en  ce  qui  concerne  les  chances  et  la 
durée  de  son  existence;  il  est  voué  à  une  mort  prématurée, 
et  il  reste  désarmé  devant  la  certitude  de  son  sort. 

C'était  presque  le  Lasciate  ogni  speranza  du  poète,  que 
ce  funèbre  anathème  lancé  contre  le  sol  natal.  Par  bonheur 
cet  arrêt  n'est  pas  sans  appel  ;  les  opérations  exécutées  dans 
ces  dernières  années  au  sein  des  pays  les  plus  marécageux 
viennent  donner  à  notre  docteur  un  éclatant  démenti.  La 
Puisaye  aura  son  tour  ;  elle  a  déjà  commencé  sa  métamor- 
phose; le  drainage,  le  forage  des  couches  imperméables, 
l'application  des  travaux  hydrauliques  les  plus  intelligents 
transformeront  totalement  cette  contrée;  la  richesse,  le  bien- 
être,  la  longévité  viendront  s'y  asseoir,  il  n'en  faut  plus 
douter. 

Ce  qui  nous  semble  le  plus  di|;ne  d'intérêt  dans  cette 
publication,  ce  sont  les  résultats  statistiques  sur  la  population 
envisagée  dans  ses  rapports  avec  la  constitution  géologiaue 
du  sol.  Ainsi,  les  lieux  humides  paraissent  beaucoup  plus 
favorables  à  la  génération  des  m&les,  tandis  que  les  localités 
privées  d'eau  produisent  plus  de  femelles  ;  les  accouchements 
doubles  sont  plus  fréquents  de  moitié  en  Puisaye  qu'en 


24 

Forterre.  Quant  à  la  vie  moyenne,  elle  se  développe  sar  des 
bases  différentes  suivant  le  sol  des  communes  qui  composent 
le  canton  :  elle  s'abaisse  au  chiffre  de  30  ans  pour  la  Puisaye, 
monte  à  36  ans  pour  les  communes  mixtes,  et  atteint  le 
chiffre  de  41  ans  pour  la  Forterre  (1). 

Ce  travail  devait  être  continué;  Robineau  promettait,  dans 
sa  seconde  partie,  d'exposer  la  constitution  géologique  et 
minéralogique  du  canton,  la  flore  et  la  faune  de  la  Puisaye, 
ainsi  que  les  arts,  les  industries,  les  exploitations  et  l'hygiène 
du  pays.  Ces  matériaux  se  retrouvent  en  effet  dans  ses  ma- 
nuscrits; mais  ils  remontent  à  une  date  déjà  éloignée  et  ne 
paraissent  plus  en  harmonie  avec  l'état  actuel  de  la  science. 

Le  premier  chapitre  de  son  Essai  statistique  sur  le  canton 
de  Saint-Sauveur  donne  un  aperçu  rapide  sur  Vaneien  culte 
auxerrois;  c'est  un  extrait  d'un  grand  ouvrage  inédit  sur 
Vaneien  diocèse  d*Auaerre,  qui  existe  encore  dans  ses 
papiers. 

J'avoue  ici  que  mon  embarras  esl  extrême.  En  parcourant 
cette  volumineuse  élucubration,  on  se  rappelle  involontaire- 
ment les  rêveries  d'un  célèbre  jésuite,  le  père  Hardoin,  qui 
soutenait  que  la  plupart  des  chefs-d'œuvre  de  la  littérature 
latine  étaient  faussement  attribués  à  Virgile,  à  Horace,  à 
Juvénal  et  à  tant  d'autres;  de  pauvres  moines  du  xiii«  siècle 
avaient,  selon  lui,  enfanté  ces  prodiges  dans  le  silence  du 
cloître.  Et  quand  on  voulait  le  faire  expliquer  sur  la  singu- 
larité de  ses  idées  :  «  Croyez-vous  donc,  répondait-il,  que  je 
me  serai  levé  toute  ma  vie  à  quatre  heures  du  matin  pour  ne 
dire  que  ce  que  d'autres  auraient  déjà  dit  avant  moi  I  » 

Robineau,  pour  justifier  l'excentricité  de  sa  nouvelle  doc- 
trine, se  sert  d'un  argument  plus  péremptoire  ;  il  a  écrit, 
parce  qu'il  croit  avoir  trouvé  la  vérité.  «  Si  mes  recherches, 
«  dit-il,  ne  m'ont  conduit  qu'à  l'erreur,  on  n'en  devra  accuser 


(1)  Ces  chiffres,  d*aprës  Desvoidy,  n'offrent  que  des  apparences 
trompeuses  en  ce  qui  concerne  la  Puisaye.  C'est  aiusi  que  les  décès 
de  Moutiers  et  de  Saint-Sauveur,  d'après  l'état  civil,  sont  fournis,  pour 
les  deux  tiers,  par  des  étrangers  qui  arrivent  à  une  époque  de  la  vie 
où  ils  ont  déjà  franchi  la  moitié  des  mauvaises  chances  de  l'existence. 
Le  contingent  quMls  fournissent  au  calcul  delà  vie  moyenne  en  impose 
sur  le  chiffre  qui  appartient  aux  indigènes.  Il  en  résulterait  qu'à 
Saint-Sauveur  la  moyenne  vraie  aes  indigènes  est  de  Sa  ans,  et  qu'elle 
n'est  que  de  46  à  18  pour  Moutiers. 


22 

«  ni  mon  zèle,  ni  ma  franchise.  Toutes  mes  peines  auront 
«  été  en  pure  perte  :  puisse  cette  seule  idée  être  mon  plus 
«  cruel  tourment  I  » 

L'idiome  celtique  est  Tâme  de  cet  ouvrage,  et  c*est  peut- 
être  un  des  reproches  les  plus  graves  que  Ton  puisse  lui 
adresser.  Ne  chercher  la  réalité  que  dans  une  voie  exclusive, 
c'est  s'exposer  à  des  mécomptes;  saper  une  théogonie  tout 
entière  avec  les  débris  incertains  d'une  langue  qui  se  perd 
dans  la  nuit  des  temps,  c'est  travailler  dans  les  nuages.  Il 
nous  est  impossible  de  suivre  l'auteur  dans  ses  curieuses 
investigations  ;  exposons  seulement  en  quelques  mots  ses 
conclusions  les  plus  intelligibles.  . 

Il  s'était  promis,  nous  l'avons  vu  en  commençant,  de  faire 
une  visite  aux  catacombes  de  Saint-Germain  d'Auxerre  ;  il  y 
descendit  armé  du  scepticisme  le  plus  complet.  Après  avoir 
parcouru  ces  galeries  vénérées,  avoir  noté  la  disposition  de 
toutes  ces  tombes^  de  toutes  ces  chapelles,  de  toutes  ces 
images,  il  se  crut  appelé  par  une  voix  intérieure  à  lever  le 
voile  de  ces  ténèbres,  à  lire  dans  ce  livre  mystérieux  de  ses 
ancêtres.  Ce  fut  une  révélation  bien  inattendue  que  celle  au'il 
osa  publier  sur  les  cryptes  de  notre  antique  abbaye,  aont 
l'authenticité  historique  n'avait  jamais  été  suspectée  par 
personne.  Pour  lui  saint  Germain  n'est  plus  ce  majestueux 
personnage  tenant  d'une  main  l'étendard  du  christianisme 
dans  les  Gaules,  de  l'autre  l'épée  mandataire  de  la  domination 
romaine;  ce  n'est  plus  un  saint,  ce  n'est  plus  même  un 
homme,  c'est  la  personnification  de  l'Auxerrois.  Saint  Alode, 
saint  Urce,  saint  Fraterne  et  saint  Censure,  dont  les  tombeaux 
entourent  celui  de  saint  Germain,  ne  sont  que  les  quatre 
points  cardinaux  du  diocèse  ;  les  villes  et  les  villages  ont 
Urbain  et  Tiburce  pour  symboles  ;  Horé  et  Innocent  expri- 
ment la  périphérie.  Il  assigne  aux  autres  sarcophages  des 
significations  tout  aussi  incroyables. 

Ainsi,  les  crvptes  de  Saint-Germain  ne  sont  en  définitive 
pour  notre  archéologue  que  le  plan  cadastral  du  diocèse 
d'Auxerre  I  Toutes  nos  légendes  sont  des  fables  énigmatiques 
arrangées  pour  exercer  la  sagacité  des  esprits  supérieurs  t 
L'histoire  n'est  plus  dans  l'histoire;  il  faut  la  poursuivre  à 
travers  les  rêveries  de  notre  moderne  hiérophante  I 

Robineau  n'a  pas  appliqué  sa  méthode  analytique  aux 
seules  catacombes  de  Saint-Germain  ;  il  a  impitoyablement 


23 

disséqué  la  totalité  du  diocèse.  Villes,  bourgs  et  simples 
paroisses,  patrons  et  patronnes  des  églises  et  abbayes,  ruis- 
seaux et  rivières,  montagnes  et  vallées,  tout  a  subi  la  pierre 
de  touche  du  dictionnaire  de  Bullet.  En  vérité,  la  langue 
celtique,  cette  langue  de  nos  aïeux,  joue  ici  admirablement  le 
rôle  de  nos  vieilles  grand*roères;  elle  se  plie  avec  une 
complaisance  sans  bornes  à  nos  caprices  les  plus  effrontés  ! 

Cette  œuvre  est  regrettable  au  point  de  vue  religieux, 
inacceptable  au  point  de  vue  de  la  science.  On  doit  déplorer 
la  dépense  d'une  érudition  immense  et  d'une  imagination 
merveilleuse  au  profit  d'une  idée  qui  n'est  rien  moins  que 
féconde. 

Cependant^  soyons  juste  après  avoir  été  sévère  :  V Essai 
sur  Vorigint  du  culte  de  l'Auxerrois  contient  des  recher- 
ches d'une  haute  valeur.  Au  milieu  de  ce  cahos  d'étymologies^ 
d'interprétations  aventurées,  de  légendes  mises  à  la  torture, 
00  trouve  de  précieux  matériaux  pour  Thistoire.  Cet  homme 
avait  le  talent  de  faire  jaillir  des  étincelles  de  la  moindre 
pierre  qu'il  osait  remuer  ;  de  magnifiques  pensées»  revêtues 
d'un  style  plein  d'éclat  et  de  puissance,  indemnisent  suffisam- 
ment le  lecteur;  ce  travail  ne  périra  pas  tout  entier. 

Parlerons-nous  de  quelques  articles  de  polémique  générale 
qui  furent  insérés  dans  certains  journaux  politiques  à  l'époque 
de  la  révolution  de  1830?  Ces  productions  éphémères  ont 
perdu  pour  nous  l'intérêt  de  l'actualité;  on  y  reconnaît 
néanmoins  la  verve  mordante  et  passionnée  d'un  écrivain 
libéral  dont  les  aspirations  se  révoltent  contre  tout  ce  qui 
semble  dévier  de  son  idéal  absolu.  Comme  citoyen,  Robineau 
professa  toujours  la  plus  grande  indépendance  ;  sa  devise  fut 
progrès  et  liberté,  et,  c'est  un  hommage  qu'il  faut  rendre  à 
sa  mémoire,  il  resta  jusqu'au  dernier  jour  de  sa  vie  fidèle  à 
ses  principes.  Homme  de  partie  il  ne  le  fut  jamais  ;  il  ne  put 
jamais  l'être,  parce  que  sa  nature  indisciplinable  l'éloignait 
de  la  servitude  du  mot  d'ordre  et  de  la  consigne  ;  il  ne  fut 
donc  d'aucune  coterie  politique.  Soldat  volontaire,  il  fit  la 
guerre  de  partisan,  au  gré  de  ses  caprices  bizarres  et  de  la 
fougueuse  impulsion  de  son  cœur. 

Doué  d'une  organisation  pour  ainsi  dire  électrique,  Robi- 
neau fut  livré  aux  moindres  sensations  des  courants,  sa  fibre 
mobile  et  irritable  percevait  de  cuisantes  douleurs  là  où 
d'autres  n'auraient  pas  témoigné  de  souffrance  ;  de  là  ces 


24 

réactions  convulsives,  ces  emportements,  ces  orages  qui 
venaient  à  chaque  instant  porter  le  trouble  dans  son  exis* 
tence.  Les  natures  les  plus  inoffensives  ne  pouvaient  se  flatter 
de  vivre  sympathiquement  avec  lui  :  un  choc  imprévu, 
involontaire,  venait  trop  souvent  briser  des  liens,  des  habi- 
tudes, des  amitiés  qu'il  eût  été  plus  heureux  de  respecter.  Il 
avait  eu  parfois  légitimement  à  se  plaindre  de  l'injustice  des 
hommes  ;  il  avait  subi  les  passe-droits,  les  calomnies,  les 
injures  de  la  haine  ou  de  la  prévention,  et  il  croyait  à  chaque 
pas  rencontrer  le  fantôme  de  la  malveillance  et  de  l'envie. 

Pour  fuir  la  société  des  hommes,  il  s'était  bâti  ce  qu'il 
nommait  son  Ermitage  dans  une  vallée  froide  et  humide,  à 
peu  de  distance  de  Saint-Sauveur.  Il  avait  décoré  cette  villa 
selon  ses  goûts  pour  la  belle  nature  ;  de  l'eau,  des  arbustes, 
des  fleurs,  disposés  avec  un  art  intelligent,  en  faisaient  un 
séjour  d'un  aspect  plein  de  charmes.  Ses  collections  d'his- 
toire naturelle  étaient  symétriquement  rangées  dans  son 
cabinet  d'étude  ;  il  dominait  par  la  vue  les  bois  et  les  prairies 
de  sa  chère  Puisaye  ;  ce  panorama  délicieux  semblait  prêter 
plus  d*ardeur  et  de  poésie  à  ses  aspirations.  C'était  comme  le 
testament  de  sa  vie,  comme  l'abdication  de  ses  luttes  puis- 
santes, il  le  déclarait  lui-mémée  dans  ces  quatrains  qu'il 
avait  fait  graver  au-dessus  de  l'entrée  de  sa  maison  : 

Adieu,  rêves  de  ma  jeunesse. 
Gloire,  ambition  des  grands  cœurs; 
Adieu,  je  préfère  les  fleurs 
A  la  plus  généreuse  ivresse. 

Assez  de  bruit,  de  mouvement, 
Vienne  la  paix  ;  de  ce  moment 
Je  veux  dans  mon  humble  ermitage 
Savourer  le  bonheur  du  sage. 

Amis  de  choix,  modestes  soins. 
Plaisirs  purs,  études  sans  veilles, 
Doux  sommeil  et  dives  bouteilles, 
Sont  désormais  mes  seuls  besoins. 

Ces  vers,  d'une  facture  peu  relevée,  semblaient  le  fonds  de 
la  philosophie  de  ses  dernières  années;  c'était  l'oubli  du 

Eassé  et  l'insouciance  de  l'avenir.  —  Il  manque,  on  le  sent 
ien,  quelque  chose  à  cet  épicuréisme  iout  personnel;  l'indi- 
vidualisme s'y  fait  sentir  d'une  manière  trop  grossière  ;  c'est 
une  absence,  une  erreur  de  Desvoidy.  Sa  vie  de  recherches  et 


36 

de  méditations,  ces  invocations  incessantes  à  tout  ce  qui  est 
vrai  et  juste,  à  tout  ce  qui  peut  faire  monter  Thumanité  vers 
un  niveau  supérieur,  méritent  un  couronnement  plus  digne. 
Le  matérialisme  seul  peut  conduire  à  cet  oubli  de  soi-même» 
et  cette  doctrine  décourageante  n*a  pas  dû  être  celle  de  notre 
fougeux  travailleur.  Nous  n'avons  pas  le  droit  de  chercher  ici 
au  fond  de  sa  conscience,  mais  s'il  est  permis  de  tirer  une 
conclusion  générale  des  œuvres  qu'il  a  publiées,  nous  pen- 
sons qu'il  s'est  calomnié  dans  ses  derniers  jours.  Il  peut  avoir 
protesté  énergiquement  contre  certaines  formules,  contre 
certaines  individualités  en  matière  religieuse,  mais  nous 
croyons  que  sa  philosophie  avait  plus  de  grandeur,  avait  une 
plus  large  portée  qu'il  ne  semblait  vouloir  le  dire.  Lisez 
toutes  ses  exclamations,  tous  ses  cris  d'admiration  et  de 
surprise  à  l'aspect  des  merveilles  infinies  de  la  nature;  lisez 
les  magnifiques  hommages  qu'il  rend  à  la  cause  créatrice  de 
toutes  choses,  et  vous  finirez  par  convenir  que  Robineau 
n'était  pas  un  athée,  qu'il  se  faisait  au  contraire  l'idée  la  plus 
sublime  de  la  divinité. 

Le  séjour  qu'il  fit  dans  sa  nouvelle  demeure,  s'il  lut  une 
satisfaction  pour  son  amour  de  la  solitude  et  des  frais 
paysages,  fut  aussi  une  cause  lente  de  détérioration  pour  sa 
santé.  Sa  robuste  constitution  ne  put  impunément  braver  les 
émanations  marécageuses  qui  s'élevaient  sans  cesse  de  la 
prairie.  Il  eut  lui-même  conscience  de  ce  triste  acheminement 
vers  une  catastrophe  qui  devenait  de  plus  en  plus  imminente. 
Nous  devons  à  l'obligeance  extrême  de  son  ami,  M.  Lemercier, 
bibliothécaire  au  Muséum,  la  communication  d'une  lettre  qui 
porte  la  trace  de  cette  lutte  navrante  d'un  esprit  encore  plein 
de  vigueur  dans  un  corps  désorganisé  : 

«  Maladie  et  infirmité  m'accablent,  écrivait-il.  Enfin  me 
«  voici  livré  aux  formations  géologiques  :  je  viens  de  rendre 
«  deux  calculs.  Et  vite  l'eau  de  Yichy  I  Moi  qui  n'avais  bu 
«  d'eau  qu'au  collège  I  Cet  état  est  assez  triste.  Encore  si  je 
a  pouvais  respirer;  mais  ce  maudit  asthme  me  laisse  peu  de 
«  repos. 

4c  Au  milieu  de  cette  misère,  continuation  d'amour  pour 
«  le  travail.  Plus  je  sens  la  vie  qui  me  quittte,  plus  mon 
«  ardeur  pour  l'étude  semble  prendre  des  forces  nouvelles. 
«  Expliquez  cela.  Je  crois  que  je  mourrai  en  loupant  un 
«  diptère  1  » 


26 

Malgré  les  avertissements  de  quelques  amis  et  les  accidents 
graves  qui  se  développaient  dans  sa  poitrine,  il  persista  à 
subir  les  influences  délétères  de  son  pays  natal.  Un  voyage 
qu'il  fit  à  Nice  et  dans  la  Provence  semblait  avoir  amélioré  sa 

(position  ;  mais  les  mêmes  causes  eurent  bientôt  raison  de  ses 
orces  profondément  affaiblies.  Il  s'était  fait  transporter  dans 
une  maison  de  santé  à  Paris,  pour  y  recevoir  des  soins  plus 
assidus,  lorsqu'il  succomba,  le  25  juin  1857,  dans  sa  cin- 
quante-neuvième année. 

La  nouvelle  de  sa  mort  fut  un  deuil  pour  la  Société 
entomologique  de  France.  Un  de  ses  membres  distingués, 
H.  Bigot,  annonça  lui-même  cette  triste  nouvelle  en  ces 
termes  :  «  Un  vide  à  jamais  regrettable  vient  de  s'opérer  dans 
nos  rangs,  le  docteur  Robineau-Desvoidy  n'est  plus.  Depuis 
longtemps  la  santé  profondément  altérée,  de  notre  savant 
collègue,  nous  inspirait  de  légitimes  inquiétudes  ;  mais  rien 
ne  présageait  aue  nous  dussions  avoir  à  déplorer  si  tôt  un 
aussi  grand  malheur.  Malheur  bien  grand  I  car  avec  lui  vient 
de  s'éteindre  une  des  lumières  de  la  science  entomologique, 
avec  lui  nous  perdons  le  dernier  des  diptéristes  français  I  » 

Et,  plus  loin  :  «  Vous  regretterez  d*autant  plus,  Messieurs, 
notre  ancien  confrère,  que  votre  cœur  ardent  pour  les  pro- 
grès de  Tentomologie  ressentira  chaque  jour  davantage 
Tabandon  ob  va  désormais  languir  l'une  de  ses  parties  les  moins 
connues,  les  plus  dédaignées,  malgré  sa  richesse  et  son 
étendue.  Désormais  la  France  ne  pourra  plus  se  glorifier  de 
posséder  un  diptériste  de  quelque  valeur,  car  les  derniers, 
j'ose  le  dire,  furent  Macquart  et  Robineau-Desvoidy.  » 

Nous  n'avons  pas  besoin  de  rappeler  quels  furent  les  re- 
grets de  la  Société  des  sciences  historiques  et  naturelles  de 
l'Tonne  ;  nous  perdions  en  lui  non  seulement  un  naturaliste 
de  la  plus  grande  valeur,  mais  encore  un  géologue  distingué, 
un  archéologue  d'une  érudition  immense,  qui  apportait  sou- 
vent à  nos  séances  l'originalité  de  ses  vues  et  la  verve 
émouvante  de  sa  parole.  Il  avait  pour  notre  Société  une 
prédilection  dont  elle  sera  toujours  fière,  et  il  a  voulu  en 
mourant  lui  donner  des  gages  éclatants  de  sympathie.  Il  lui  a 
légué  ses  collections  d'histoire  naturelle  et  tous  ses  livres  qui 
ont  trait  à  la  science  qu'il  cultivait  avec  tant  de  succès.  Ces 
dons  ont  un  prix  inestimable,  si  l'on  considère  que  sa  collec- 
tion des  diptères  est  peut-être  unique  en  Europe  par  le 


27 

nombre  et  par  la  variété  des  espèces.  C'est  le  fruit  de  qua- 
rante années  de  travaux. 

Ses  manuscrits  furent  généreusement  remis  par  sa  famille 
aux  archives  de  la  Société.  Ils  se  composent  de  ses  Etudes 
sur  la  Puisaye  ;  d'une  dissertation  sur  le  nom  d*Auxerre  ;  de 
notes  sur  le  livre  d'Héric,  de  Miraculis  sancti  Germani; 
de  son  travail  complet  sur  Torigine  du  culte  auxerrois,  dont 
quelques  parties  ont  été  publiées.  En  histoire  naturelle,  on  y 
trouve  une  grande  quantité  de  notes  inédites  sur  différents 
sujets  de  la  science  entomologique  et  la  description  des 
ossements  fossiles  trouvés  dans  les  grottes  d'Arcy-sur-Curc. 

Enfin  le  plus  important  de  tout  ce  recueil  précieux  est 
assurément  son  grand  ouvrage  sur  les  Myodaires.  Il  en  pré- 
parait une  seconde  édition  enrichie  de  toutes  les  nouvelles 
découvertes  de  la  science;  ce  fut  Tunique  préoccupation  de 
ses  dernières  années.  La  préface  de  cette  œuvre  colossale 
était  déjà  imprimée  quand  il  s'éteignit  dans  de  cruelles 
douleurs.  Celte  préface,  où  son  âme  semblait  déjà  s*exhaler 
tout  entière,  nous  initie  trop  bien  à  ses  angoisses  et  à  ses 
espérances  ponr  que  nous  ne  cédions  pas  au  désir  d'en 
reproduire  ici  quelques  fragments  : 

«  L'histoire  des  mouches  dit-il,  est  immense  ;  leur  étude 
«  est  diflScile;  de  plus,  la  vie  de  Thomme  est  courte  et  ses 
«  moyens  d'investigation  sont  bornés.  Au  temps  seul  on  doit 
«  demander  la  perfection,  soit  dans  Texposé  des  généralités, 
«  soit  dans  l'analyse  des  détails.  Ce  travail  m'a  déjà  dévoré 
«  trente-six  années  de  recherches  poursuivies  sans  relâche 
«  et  sans  interruption.  Chaque  jour  apporta  son  tribut  et 
«  fournit  sa  goutte  de  sueur.  Aucun  effort  n'a  coûté  pour 
«  approcher  du  but  désiré.  Sans  doute  il  eût  été  préférable 
«  d'en  retarder  encore  la  publication  de  quelques  années, 
«  puisque  des  matériaux  nouveaux  viennent  quotidiennement 
«  s'ajouter  aux  matériaux  de  la  veille  ;  puisaue  le  sujet  dans 
«  ses  agrandissements  successifs  tend  à  s'élargir  d'un  hori- 
^  zon  presque  illimité. 

«  Ces  réflexions  sont  excellentes.  Hais  l'existence  aussi 
«  commence  à  me  faire  défaut.  Les  jours  ajoutés  aux  jours 
«  ont  agi  sur  moi  comme  sur  le  reste  des  hommes  :  et  la 
€  Mort,  puisqu'il  faut  l'appeler  par  son  nom,  peut  me  revendi- 
«  ouer  d'une  heure  à  l'autre.  Ne  m'a-t-elle  donc  pas  donné 
«  déjà  des  avertissements  assez  répétés  et  assez  significatifs  ? 


28 

«  Chaque  jour  la  maladie,  comme  une  fiaocée  inséparable, 
«  s'allonge  côte  à  côte  avec  moi  sous  les  rideaux  de  ma 
«  couche. 

«  Mon  œuvre  rester  inachevée  I  Que  de  fois,  en  proie  aux 
«  frissons  de  la  fièvre,  à  la  défaillance  ou  à  la  surexcitation 
«  de  mes  divers  organes,  et  surtout  aux  angoisses  de 
«  l'intelligence,  n'ai-je  pas  frémi  sous  l'idée  que  la  journée 
«  présente  n'aurait  peut-être  point  de  lendemain,  et  qu'alors 
«  peines,  travaux,  veilles,  analyses,  synthèses  allaient  dis- 
«  paraître  avec  moi.  Eh  quoi  I  tout  serait  donc  perdu  I  II 
«  faut  avoir  passé  par  cette  épreuve  cruelle  pour  soupçonner 
€  ce  qu'elle  comporte  d'amer  et  de  navrant.  Avec  cela,  ne 
«  pouvoir  épancher  mes  chagrins  dans  le  sein  d'aucun 
4  ami  capable  de  me  comprendre;  être  obligé  de  cacher  mes 
«  larmes  et  de  dissimuler  stoïquement  mon  désespoir  au 
«  milieu  d'une  société  indiflTérenle,  dédaigneuse,  et  qui  peut- 
«  être  n'eût  jeté  qu'une  stupide  risée  sur  chacune  de  mes 
«  plaintes  I 

a  Hais  les  Myodaires  seront  publiées  I  Je  ne  vois  pas 
«  quels  obstacles  sérieux  cette  publication  pourait  rencon- 
«  trer.  J'espère  donc  la  mener  à  bonne  fin.  » 

Après  avoir  expliqué  les  modifications  qui  caractérisent 
cette  œuvre  nouvelle,  Robineau-Desvoidy,  s'élançant  vers  les 
régions  de  l'avenir,  lègue  le  soin  de  sa  gloire  aux  frêles 
créatures  qui  ont  fait  Tincessanie  préoccupation  de  sa  vie, 
et  termine  par  cette  allocution  pleine  de  grandeur  et  de 
poésie  : 

«  Il  ne  m'appartient  pas  de  rien  préjuger  sur  le  sort 
«  réservé  à  ces  mouches,  objets  de  tant  de  veilles  et  de  tant 
«  de  travail.  Je  les  livre  à  la  publicité.  Puissent-elles  se 
«  défendre  assez  par  elles-mêmes  pour  mériter  le  suffrage 
«  des  juges  compétents!  Leur  longue  étude  m'a  procuré  de 
€  bien  douces  jocissances,  elle  a  épanché  le  baume  de  solides 
«  consolations  sur  les  blessures  qui  firent  saigner  par  tous 
«  les  pores  notre  génération  si  ardente  aux  tourmentes 
«  politiques,  et  que  tant  de  convulsions,  soit  physiques,  soit 
«  morales,  vinrent  déchirer  de  façons  si  cruelles.  Trois  fois 
«  digne  et  grand  le  citoyen  qui  au  bout  de  ces  naufrages 
«  peut  hardiment  se  frapper  la  poitrine  et  dire  :  Je  suis  resté 
«  pur;  aucun  mauvais  contact  ne  m'a  souillé,  de  même 
«  qu'aucun^  hypocrisie  ne  m'en  a  imposé  I 


29 

«  Assez  de  vaine  conversation  ;  je  reviens  à  vous,  Mouches, 
«  qui  avez  toujours  fait  mes  plus  chères  délices.  Je  vous  ai 
«  suivies  dans  presque  toutes  les  conditions  de  vos  e^Listences 
«  si  diverses;  vous  pouvez  me  considérer  comme  votre 
«  homme-lige.  Inscrivez  seulement  mon  nom  sur  le  talc 
«  diaphane  de  vos  ailes  ;  emportez-le  sous  les  mystères  de 
«  la  nue,  et  dites  :  Ce  nom  nous  appartient  en  propre  ;  c*est 
«  à  nous  de  le  protéger  et  de  le  conserver  I  » 

La  Société  entomologiaue  de  France,  sur  la  demande  de 
notre  jeune  et  savant  collègue,  M.  Monceaux,  nomma  une 
commission  pour  examiner  le  mauuscrit  des  Myodaires  des 
environs  de  Paris.  Un  rapport  de  M.  Fairmaire,  à  la  date 
do  9  juin  dernier,  vint  faire  connaître  de  quel  prix  était  à  ses 
yeux  le  travail  de  Robineau-Desvoidy.  «  Le  parasitisme  des 
entomobies,  y  est-il  dit,  étudié  avec  plus  de  soin  depuis 
quelques  années,  est  maintenant  constaté  dans  presque 
tous  les  ordres  d'insectes  et  a  augmenté  considérablement  le 
nombre  des  espèces  inconnues  des  diptères.  Grâce  à  Tobli- 
geance  de  nos  collègues,  notamment  de  MM.  Berce  et  Bellier 
de  la  Chavignerie,  Robineau-Desvoidy  a  pu  réunir  des  maté- 
riaux nombreux  et  extrêmement  intéressants,  et  la  publication 
de  son  travail  serait  un  véritable  service  rendu  à  la  science, 
en  constatant  Tétat  actuel  de  nos  connaissances  dans  une 
'  question  dont  l'horizon  s'agrandit  tous  les  jours,  et  dont  la 
solution  nous  montrera  peut-être  une  espèce  d'entomobie 
attachée  à  chaque  espèce,  ou  du  moins  à  chaque  genre 
d'insecte. 

«  Nous  espérons  donc,  Messieurs,  dit  en  terminant  le  rappor- 
teur, que  vous  vous  associerez  pleinement  au  vœu  que  votre 
commission  exprime,  celui  de  voir  imprimer  prochainement 
le  mémoire  de  Robineau-Desvoidy  sur  les  Mvodaires  des 
environs  de  Paris,  et  de  voir  s'accomplir  ainsi  les  dernières 
volontés  d'un  savant  dont  les  idées  hardies  peuvent  être 
discutées,  mais  dont  le  dévouement  à  la  science  et  le  talent 
d'observation  ne  sauraient  être  méconnus. 

«  La  commission  manifeste  en  outre  le  désir  que  la  sur- 
veillance de  cette  publication  soit  confiée  à  un  naturaliste 
connaissant  les  diptères,  et  elle  désigne  M.  Monceaux,  qui 
est  mieux  que  personne  en  position  de  s'acquitter  de  cette 
pieuse  mission.  » 

Et  nous,  Messieurs,  membres  de  la  Société  des  sciences  de 


30 

TYonne,  nous  tous,  membres  actuels  du  Congrès  scientifique 
de  France  (1)  associons-nous  à  cette  prière  d'un  mourant, 
associons-nous  au  vœu  si  puissamment  formulé  par  la 
Société  entomologique,  et  demandons  aussi  la  prompte 
publication  de  eBt  ouvrage.  L'infortuné  Swammerdam  suc- 
combait dans  un  état  voisin  de  la  misère,  léguant  à  la 
postérité  son  admirable  Bible  de  la  Nature;  un  ami  se 
chargea  d'en  recueillir  les  débris  épars  et  le  vengea  des 
injures  du  sort  en  rendant  son  nom  immortel.  Ici  nous  avons 
plus  qu'un  ami,  nous  avons  la  sœur  de  Robineau-Desvoidy  ; 
nous  savons  quel  est  son  culte  pour  la  mémoire  de  son  frère, 
nous  savons  avec  quelle  religion  elle  a  voulu  exécuter 
jusqu'ici  ses  volontés  dernières.  Noblesse  oblige  I  Le  manus- 
crit sera  publié  I 

En  traversant  son  ermitage  et  ses  jardins  abandonnés,  au 
détour  d'un  massif  de  frais  ombrage,  on  découvre  au  loin,  à 
l'extrémité  de  l'enclos,  une  tombe  murée,  inaccessible.  C'est 
la  dernière  demeure  de  Desvoidy...  —  On  éprouve  quelque 
chose  de  plus  que  de  la  tristesse  à  l'aspect  de  cet  exil 
volontaire.  Il  séparait  sa  cendre  de  la  foule  des  morts  comme 
il  s'était  séparé  lui-même  de  la  foule  des  vivants.  Logique 
sombre  et  malheureuse  I  Etait-ce  un  avertissement  suprême 
de  laisser  en  paix  sa  mémoire?  Nul  ne  le  sait.  La  pénible 
agitation  de  son  existence,  la  lente  et  douloureuse  agonie  de 
ses  derniers  jours  lui  donnaient  peut-être  le  droit  d'aspirer  à 
une  quiétude  entière.  Hais,  d'un  autre  côté,  il  invoquait  la 
gloire  ;  il  confiait  à  ses  mouches,  n'osant  compter  sur  les 
hommes,  le  soin  de  redire  son  nom  à  la  postérité.  Or,  si  la 
gloire  est  la  synthèse  des  œuvres  de  l'homme,  elle  doit  aussi 
résulter  de  leur  analyse.  Et  alors,  il  faut  que  le  triomphateur, 
comme  aux  apothéoses  de  l'ancien  monde,  entende  vibrer, 
sous  son  auréole,  quelques  vérités  cruelles  qui  le  fassent 
souvenir  des  faiblesses  et  des  imperfections  de  sa  nature. 
Robineau-Desvoidy  a  payé  un  large  tribut  à  l'entratnement 
des  passions  humaines;  l'exubérance  de  ses  facultés  le 
poussait  trop  souvent  à  des  excès  de  colère,  d'orgueil  ou  de 
ressentiment  qu'il  avait  à  déplorer  bientôt  lui-même.  S'il 

(1)  La  biograpliie  de  Robioeau-Desvoidy,  dont  la  rédacUon  a  été 
conflée  à  M.  Duclié  par  la  Société  des  sciences  historiques  et  natu- 
relles de  l'Yonne,  a  été  écrite  lors  de  la  session  à  Auxerre  du  Con- 
cret sctetui/ique. 


31 

savait  frapper  avec  rage,  convenons  aassi  qu'il  savait  oublier 
ou  se  repentir. 

Mais  il  est  temps  de  le  dégager  de  ce  fâcheux  parasitisme 
qui  s'attache  à  notre  nature  vivante  et  en  flétrit  les  formes 
les  plus  pures  ;  secouons  enfin  le  voile  qui  nous  dérobe  sa 
véritable  figure  dans  l'avenir,  et  nous  ne  verrons  plus  en  lui 
qu'un  des  courageux  travailleurs  de  cette  noble  phalange  qui 
dresse  sans  relâche,  à  la  sueur  de  son  front,  à  la  lueur  de  son 
génie,  le  merveilleux  inventaire  du  monde. 

Emile  Duché. 


VEZINNES. 


I. 

Vezinnes,  assez  joli  village  des  environs  de  Tonnerre,  est  à 
5  kilomètres  de  la  ville.  Incliné  à  Taspect  du  levant,  il  se 
trouve  en  face  de  Dannemoine,  autre  bel  et  grand  village, 
dont  il  est  séparé  par  une  vallée  ombreuse,  fertile  et  pleine 
de  charmes. 

L'Armançon,  qui  maintenant  coule  près  de  Dannemoine,  a 
longtemps  arrosé  remplacement  des  murs  de  Vezinnes.  Des 
traces  indubitables  de  son  passage  se  voient  dans  toute  la 
largeur  de  la  vallée;  elles  semblent  indiquer  un  cours  d*eau 
bien  plus  considérable  autrefois.  Au  pied  même  du  château, 
le  long  des  anciens  fossés,  gisent  à  une  certaine  profondeur, 
les  sables,  les  cailloux  roulés,  les  coquilles  bivalves  de  la 
rivière.  Un  mètre  au  moins  de  détritus  de  toute  espèce  les 
recouvre  ;  il  forme  une  couche  végétale  excellente.  Cet  ancien 
passage  de  TArmançon  est  peut-être  antérieur  et  au  village 
et  à  la  construction  du  château.  Alors  n'existaient  ni  Tétang 
de  Junay,  qi  les  sources  nombreuses  oui  viennent  l'alimenter, 
ni  le  ruisseau  charmant  qui  s'en  échappe.  Qui  pourrait  en 
préciser  l'origine?  Que  de  choses,  en  effet,  que  d'événements 
anciens,  maintenant  inconnus,  et  probablement  à  jamais 
introuvables  !  Nous  en  aurons  trop  souvent  la  preuve  dans  le 
cours  de  cette  notice.  Ainsi,  depuis  la  découverte  précieuse 
de  rimprimerie,  même  depuis  qu'une  administration  régu- 
lière étend  son  réseau  bienfaisant  sur  toute  la  France,  que 
de  faits  incompris,  oubliés,  ignorés  tout-à-fait.  Telle  est  la 
volonté  de  la  Providence,  pour  rappeler  à  l'homme  et  son 
imperfection  et  le  but  auquel  doivent  tendre  ses  efforts  ici  bas  1 

3. 


\ 


34 

Depuis  ces  temps  reculés,  combien  de  chaugements  I  Une 
grande  route,  le  canal,  le  chemin  de  fer,  une  voie  départe- 
mentale, ajoutés  à  TArmançon  et  au  ruisseau  de  Junay,  sont 
venus  couper,  il  est  vrai,  mais  animer,  vivifier,  enrichir  cette 
vallée  et  sa  population  laborieuse. 

Yezinnes  forme  une  ellipse  irrégulière  dont  le  grand  axe 
s'étend  du  nord-ouest  au  sud-est.  Le  château  s'élevait  sur  un 
gracieux  monticule  ;  il  dominait  la  vallée,  qui  offrait  une 
délicieuse  perspective.  Il  était  lui-même  un  point  de  vue 
curieux  pour  le  voyageur  qui  parcourait  l'ancienne  route  soit 
à  pied,  ce  qui  arrivait  alors  plus  fréquemment  que  de  nos 
jours,  soit  dans  le  coche  paresseux  du  xvii**  siècle,  soit  même 
dans  les  diligences  qu'a  rait  disparaître  la  rapidité  du  chemin 
de  fer. 

Le  village  et  le  château  étaient  fermés  de  murs  épais  de 
1  mètre  30  c,  hauts  de  5  mètres,  défendus  par  des  tours, 
protégés  par  des  fossés  de  6  à  7  mètres,  dont  toute  la  partie 
orientale  pouvait  être  inondée,  ou  autrefois  par  la  rivière,  ou 
plus  tard  par  une  source  abondante,  qui  prend  naissance  dans 
le  village  même.  A  l'intérieur,  sauf  peut-être  dans  le  châ- 
teau, était  un  chemin  de  ronde;  à  l'extérieur  un  chemin  de 
circonvallation  longeait  les  bords  des  fossés.  Quelle  était 
l'origine,  quelle  était  l'ancienneté  de  ces  murs?  nul  ne  le 
sait.  A-t-on  eu,  en  les  construisant,  l'intention  de  se  défendre 
contre  des  troupes  nombreuses?  C'est  fort  douteux;  développés 
d'une  manière  irrégulière,  sans  être  couronnés  par  le  chemin 
de  ronde  du  guetteur,  sans  créneaux,  sans  mâchicoulis, 
eussent-ils  résisté  à  une  attaque  un  peu  vive,  à  un  siège  de 
quelque  durée?  Nous  n'y  voyons  qu'un  moyen  de  protection 
dans  les  rivalités  de  village  à  village,  de  seigneur  à  seigneur. 
Puis,  ils  mettaient  à  Tabri  d'une  surprise  et  d'un  coup  de 
main  de  la  part  de  ces  bandes  multipliées  sous  tant  de  déno- 
minations diverses,  comme  brigands,  bandits,  cantadours, 
écorcheurs,  éperviers  de  Bourgogne,  fendeurs,  lansqiienets, 
malandoins,  malfaiteurs,  paillers,  pillards,  routiers,  reitres, 
rustres,  soudoyers,  soudards,  tards-venus,  tondeurs,  vaga- 
bonds, et  autres  aventuriers,  qui  vivaient  d*audace  et  de 
rapine.  La  chronique  manuscrite  de  Bertrand  du  Guesclin, 
citée  par  Ducange,  prouve  tout  à  la  fois  et  qu'elles  étaient  un 
mélange  de  toutes  les  nations,  et  le  mal  qu'elles  faisaient. 
Qu'il  nous  soit  permis  de  citer  ces  quelques  vers  : 


35 

«  Gens  de  maint  f>ay8  et  de  mainte  nation, 

»  L^un  Anglois,  l'autre  Escot,  si  avoit  maint  Breton, 

«  Hannuyers  et  Normands  y  avoit  maint  foison  ; 

«  Par  le  pais  alloient  prendre  leur  mansion 

«  Et  prenoient  partout  les  gens  à  rainçon. 

«  Et  n'y  demeuroit  bœf,  vache,  ne  mouton, 
«  Ne  pain,  ne  char,  ne  vin,  ne  oye,  ne  chapon, 
«  Tant  pillards,  meurtriers,  traiteur  et  félon 
■  Eioient  dans  la  route  dont  je  fais  mension.  » 

Mais  revenons  à  notre  village. 

Trois  portes  lui  donnaient  accès.  Toutes  trois  étaient  sous 
une  tour  carrée;  toutes  trois  avaient  pont-Ievis,  herse,  et 
autres  fortifications,  moyens  de  défense  à  peu  près  illusoires 
à  notre  époque  si  perfectionnée  pour  Tattaque  et  la  défense 
des  places.  Hais,  la  journée  finie,  on  rentrait  récoltes,  four- 
rages, moissons  ou  raisins.  On  levait  le  pont,  on  fermait  les 
portes  et  Ton  se  croyait  à  peu  près  en  sûreté. 

La  porte  de  Dannemoine  (1)  était  la  principale.  Un  des 
piliers  avait  été  embelli  de  sculptures.  On  y  voyait  limage 
de  la  sainte  Vierge  et  de  Tange  Gabriel.  Ce  pilier,  menaçant 
ruine,  fut  restauré  le  10  août  1788.  Puis  la  démolition  en- 
tière de  la  porte  fut  ordonnée  le  2  mai  1791.  Les  matériaux 
furent  employés  au  piédestal  d'une  croix  de  fer  placée  sur  le 
chemin  de  Dannemoine.  Le  22  juin  1792,  il  est  ordonné  que 
les  deux  images  seront  placées  de  chaque  côté  de  ce  piédes- 
tal. Les  habitants  avaient  instamment  demandé  l'érection  de 
ce  monument  religieux  «  pour  faire  preuve  de  leur  dévotion 
comme  chrétiens.  »  La  croix  avait  11  pieds  (2  m.  92  c]  au- 
dessus  de  Tauiel  ;  elle  était  ornée  de  ueurs  de  lys  et  portait 
un  beau  Christ.  Elle  fut  bénie  le  18  juillet  et  reçut  le  nom 
de  Croix  da  l'Ange  gardien.  Cet  ange,  hélas  t  ne  devait  pas 
garder  longtemps  le  village.  Mais  n'anticipons  pas  sur  les 
événements  (2).  —  Au-dessus  de  la  voûte  d'entrée  s'est  tenu 
l'auditoire.  Quelques  anciens  assurent  que  la  justice  s'est 
rendue  autrefois  au-dessus  de  la  porte  Rougeot. 

(1)  Voir  le  plan  et  la  légende. 

(â)  Le  trésorier  avait  payé  142  livres  15  sous  pour  rérection  de 
cette  croix.  Le  35  décembre  1793,  le  conseil  général  conteste  la  vali- 
dité de  cette  dépense.  On  discute,  on  s'échaufTe,  on  s'injurie  presque^ 
puis  on  se  sépare  sans  rien  décider.  Le  maire  est  obligé  d*en  référer 
au  district.  (Î7  janvier  1795). 


36 

En  effet,  à  quelques  pas  de  cette  porte  s'élevaient  les  signes 
patibulaires,  tout  près  du  climat  de  la  Justice,  champ  de 
sépulture  des  suppliciés,  si  jamais  il  en  fut!  Cette  porte  de 
Rougeot  est  à  l'ouest,  à  l'entrée  du  chemin  montueux  qui  se 
dirige  vers  la  voie  romaine,  connue  sous  le  nom  de  Chemin 
de  César, 

Une  troisième  porte,  au  nord,  est  celle  de  Roffey^  dans  la 
direction  de  ce  dernier  village. 

Une  simple  poterne  se  trouvait  au  midi,  derrière  le  chft- 
teau.  On  rappelait  la  Porte  de  Cep,  sortie  maintenant 
supprimée.  Il  existait  trois  autres  poternes.  Toutes  étaient 
protégées  par  des  tours  rondes.  Une  seule,  à  l'est,  est  connue 
sous  le  nom  à'Anthonay, 

Un  carrefour  irrégulier,  au  milieu  du  village,  près  de 
l'église,  était  le  point  de  centre  des  principales  rues,  dési- 
gnées par  le  nom  même  des  portes.  La  rue  Brouâs  montait 
au  château  qu'elle  contournait  pour  aboutir  à  la  Porte  de 
Cep.  Nommons  encore  les  rues  de  la  Fontaine,  de  Cham- 
pars  (1),  de  Fromentelle  et  de  Saint-Jacques,  dans  laquelle 
se  trouvait  une  chapelle  à  saint  Jacques  le  Mineur,  cet  apôtre 
longtemps  connu  sous  le  nom  de  Juste,  fils  d'Alphée  et  de 
Marie,  sœur  de  la  sainte  Vierge,  et  par  conséquent,  selon  les 
hommes,  proche  parents  du  Sauveur  du  monde. 

Entre  l'église  et  le  château  était  la  place  des  Tilleuls, 
beaucoup  plus  grande  autrefois.  Là,  sans  doute,  s'ébattait  la 
jeunesse,  chantant,  dansant,  s'amusant  sous  les  yeux  de  leurs 
parents,  et  récréant  les  seigneurs.  Par  un  contraste  assez 
étrange;  les  meurtrières  du  château  donnaient  sur  cette  place. 
Elles  pouvaient  empêcher  les  rassemblements  tumultueux  et 
même  une  attaque  à  main  armée. 

A  gauche  de  la  Porte  de  Roffey,  dans  la  fermeture  même, 
sur  une  pente  quelque  peu  rapide,  est  un  petit  climat  appelé 
la  Ville  détruite.  Quelle  est  l'origine  de  ce  nom?  Rappelle- 
t-il  quelque  incendie?  Est-ce  le  résultat  d'un  fait  de  guerre? 
La  tradition  est  muette.  L'oubli  semble  devoir  à  jamais  cacher 
les  causes  que  nous  recherchons.  De  nombreuses  substruc- 
tions  prouvent  que  là  était  jadis  une  certaine  quantité  de 
maisons,  qui  n'ont  point  été  rebâties. 

({)  Campipars.  Dans  cette  rue  étaient  sans  doute  les  granges  où  le 
seigneur  recevait  son  droit  de  dîme  ou  de  ctiampart. 


37 

Une  source  abondante  prend  naissance  dans  le  milieu  du 
village,  au  pied  du  mamelon  qui  couronne  la  rue  Champars. 
Elle  fournit  abondamment  aux  besoins  des  habitants,  coule 
vers  l'est  et  se  décharge  dans  les  anciens  fossés.  Elle  fut 
réparée  en  1788.  —  Il  existe  encore  des  puits  et  une  autre 
petite  source  moins  abondante. 

Les  fours  banaux  étaient  dans  la  partie  supérieure  du 
village,  vers  Touest. 

Quelques  habitations  ont  existé  et  existent  encore  au 
dehors  de  la  porte  de  Dannemoine.  C'était  un  petit  fau- 
bourg. 

Il  est  certains  jioms  à  peu  près  étymologiques,  qui  révèlent 
leur  origine.  Celui  de  Yezinnes  ne  nous  apprend  rien  par 
lui-même.  Remonte-t-il  au  temps  des  Celtes?  Certes,  il  ne 
paraît  pas  sortir  de  la  langue  romaine.  Vient-il  des  Francs, 
des  Germains,  des  Goths,  des  Sarrazins,  ou  des  autres  peu- 
plades qui  ont  traversé  la  Gaule?  Appartient-il  à  quelques-uns 
de  ces  idiomes  nombreux  qui  se  sont  formés  par  la  fusion  de 
nations  diverses?  Toute  conjecture  est  permise.  On  trouve 
successivement,  en  latin:  Visigniœ  (4101),  VisinieB,  Vesi- 
nim;  et  en  français:  VisigneSt  Vizimes  (1298),  Vizines 
(même  année),  Vézinnes,  Visines  (1299),  Vesignes  (1326, 
1333,  1340,  1402,  1513),  Vezines  1321,  1401),  Vezines 
(1394,  1567,  1710),  Vesinesei  Yezinnes,  nom  actuel. 


II. 


§   I.  —  ÉGLISE. 

Sous  le  rapport  religieux,  Vezinnes,  simple  cure,  à  laquelle 
était  souvent  annexée  la  petite  commune  de  Junay,  dépendait 
du  doyenné  de  Tonnerre  et  ressortait  de  Tévéché  de  Langres. 
Jamais  l'antique  abbaye  de  Saint-Michel,  appelée  parfois 
l'église  de  Tonnerre,  ecelesia  Temoirensis,  n*a  eu  de  droits, 
ni  de  juridiction,  sur  cette  paroisse.  Quant  à  Téglise  même, 
comme  monument,  elle  était  une  des  plus  anciennes  du. 
Tonnerrois. 

Un  petit  porche  sans  valeur  abrite  un  portail  de  style 
roman.  Deux  colonnes  enclavées,  avec  chapiteaux  à  cros- 


38 

sette,  soutiennent  le  tympan,  sculpté  d'un  jugement  dernier 
assez  mal  exécuté,  mais  que  rend  précieux  sa  haule  ancien- 
neté (xu*  siècle  au  plus).  Les  morts,  à  l'appel  du  Dieu  de 
toute  justice  placé  sur  une  draperie  fleuronnée,  soulèvent 
avec  crainte  leur  tombes,  découvrent  leurs  linceuls,  et  joignent 
les  mains.  Un  arrêt  sans  appel  se  prononce.  D'un  côté  est  le 
ciel;  au-dessous  les  flammes  éternelles.  Plusieurs  saints,  un 
évëque  (celui-ci  pourrait  bien  être  saint  Nicolas,  patron  de  la 
paroisse)  prient  et  invoquent  la  clémence  de  Dieu.  Dans  cette 
facture  grossière  ne  pourrait-on  pas  reconnaître  le  ciseau  qui 
a  sculpté  la  porte  romane  de  Saint-Pierre,  à  Tonnerre?  Ce 
portail  a,  sans  aucun  doute,  fait  partie  d'une,  ancienne  église, 
tombée  comme  la  plupart  des  monuments  religieux  des  va^  et 
x''  siècles,  tous  construits  avec  précipitation,  économie  et  peu 
de  solidité. 

Au-dessus  du  portail  est  une  jolie  rose  à  meneaux  de  pierre 
qui  dessine  une  croix  pattée,  cantonnée  de  quatre  cercles, 
coupés  chacun  par  un  arc  excentrique. 

Entrons  dans  ce  temple.  Devant  nous  est  une  belle  nef  de 
quatre  travées,  dont  une  pour  le  chœur,  et  une  autre  pour  le 
sanctuaire  (1).  Elle  date  au  plus  tôt  de  la  fin  du  xiii»  siècle, 
au  plus  tard  du  commencement  du  x4v«.  Elle  est  d*une  bonne 
exécution.  Cette  construction  ne  répondrait^elle  pas  à  l'époque 
de  l'afifranchissement  de  la  commune  (4  SU  )  ?  Les  habitants 
ne  l'auraient-ils  pas  élevée  dans  le  double  but  de  prier  et  de 
se  défendre?  De  grandes  entailles  placées  derrière  la  porte 
d'entrée  n'indiquent-elles  pas  qu'on  la  soutenait  intérieure- 
ment par  de  fortes  traverses?  L'abside  carrée  n'est-elle  pas 
plutôt  le  mur  d'une  citadelle  que  celui  d'une  église?  Là 
n'était-il  pas  aussi  le  beffroi  municipal? 

Les  voûtes  en  pierre,  couvertes  de  plâtre,  sont  soutenues 
par  des  nervures  plein-cintre  croisées  et  à  clef  sculptée.  Trois 
arcs  doubleaux  sont  d'un  bel  appareil,  un  peu  lourd,  et  en 
ogive.  Les  formerets  sont  à  peu  près  nuls.  Six  piliers,  com- 
posés d'une  grosse  colonne,  flanquée  de  quatre  petites  avec 
chapiteaux  à  crossettes,  s*élèvent  sur  des  bases  massives. 
L'abside  est  éclairée  par  trois  fenêtres  inégales,  lancéolées  et 


(1)  Longueur  de  chaque  travée,  5  mètres  85  ;  longueur  totale,  S2 
mètres  2K)  ;  largeur,  6  mètres  85. 


39 

à  ogive  (1).  Une  quatrième  ouverture  est  dans  le  mur  latéral 
du  côté  de  Tépftre.  Dans  la  nef  sont,  à  droite,  deux  fenêtres 
étroites,  longues  et  à  ogive. 

A  gauche,  à  quelques  centimètres  en  contre-bas,  est  une 
petite  nef  de  trois  travées,  agrandissement  nécessité  par  les 
besoins  probables  d'une  population  plus  nombreuse,  ou 
peut-être  pour  la  consolidation  de  la  nef  principale  (2).  Trois 
arcades,  deux  à  ogive  et  une  à  plein-cintre,  établissent  une 
communication  entre  ces  deux  parties  de  l'église.  Comme  dans 
la  nef  principale,  les  voûtes  en  pierre  reposent  sur  des  ner- 
vures croisées  à  clef  sculptée.  Au  fond,  la  chapelle  de  la 
Vierge  est  récemment  établie.  Le  retable  est  d'un  style 
classique  irrégulier.  L*autel,  en  forme  de  tombeau,  a  pour 
soubassement  une  pierre  tombale  (3)  qui  porte  en  belle  gothi- 
que cette  inscription  :  «  Cy  gist  honneste  personne  Estienne, 
«  fils  de  lehan  lubelin,  lequel  trespassa  le  premier  iour  du 
«  mois  de  mai  m.  b.  Ibij  (4)  (4557).  Priés  Dieu  pour  luy  et 
«  pour  tous  les  trespassés.  »  Cet  Etienne  Jubelin  était  un 
prêtre,  et  peut-être  le  curé  de  Yezinnes.  Il  paraît  avoir  pris 
une  large  part  aux  divers  actes  d'affranchissement.  Un  mau- 
solée lui  avait  été  élevé  dans  Tancienne  chapelle  seigneuriale. 
Voilà  ce  qui  en  reste  I  Ce  monument  a  été  détruit  par  une 
révolution  qui  ne  voulait  rien  conserver.  Les  cendres  de  ce 
bienfaiteur  ont  peut-être  été  jetées  au  venti  Cette  pensée 
soulève  le  cœur  et  fait  frémir  d'indignation. 

Une  fenêtre,  qui  est  ogivale,  à  meneaux,  avec  des  vitraux 
modernes,  peints  et  d'un  bon  effet,  éclaire  chacune  de  ces 
trois  travées.  —  Dans  la  chapelle  de  la  Vierge,  le  Père  Eternel 
bénit  du  haut  du  firmament.  Au-dessous  est  Marie,  les  pieds 
sur  un  croissant,  au  milieu  des  nuages.  —  La  fenêtre  du 
milieu  était  accostée  de  deux  peintures  murales,  assez  dété- 
riorées, que  recouvre  un  épais  et  ignoble  badigeon.  On 


(i)  Elles  sont  maintenant  revêtues  de  stores  en  toile,  qui  jamais, 
quoique  l'on  fasse,  ne  pourront  remplacer  les  verrières  coloriées. 

(2)  Il  parait  y  avoir  eu  poussée  sur  les  buttes.  La  longueur  de  cette 
nef  latérale  est  de  45  mètres  78;  la  largeur  de  4  mètres  88. 

(5)  C*est  une  pierre  de  la  carrière  d^Angis.  Une  entaille»  destinée  à 
recevoir  une  pierre  sacrée,  prouve  qu'elle  a  dû  servir  de  pierre  d'au- 
tel avant  â*ètre  employée  comme  soubassement.  On  ne  la  voit  plus 
maintenant. 

(4)  Omission  du  G  (cent).  Cela  est  très  fréquent. 


40 

reconnaît,  à  gauche,  un  cavalier  monté,  armé  de  toutes  pièces, 
la  lance  à  la  main,  le  casque  en  tête.  Ne  serait-ce  pas  Tirnage 
du  fondateur?  La  clef  de  voûte  de  celte  travée  est  ornée  d*un 
blason  qui  pourrait  bien  être  le  sien.  Les  émaux  ne  sont  pas 
indiqués.  Il  porte  en  chef  deux  étoiles  à  six  pointes,  soute* 
m^s  d*un  croissant.  Nous  aurons  occasion  de  revenir  sur  ce 
blason.  —  A  droite  de  cette  fenêtre  a  été  peint  un  saint 
Lupien.  On  lit  en  tête  cette  inscription  en  gothique  :  «  Lan 
<i  m.  b.®  ix,  fut  acheue'  etfaict,  le  x  de  iw/Zel.»  Une  espèce 
de  lune  tient  lieu  de  la  lettre  c.  (cent)  (1). 

La  sacristie,  derrière  la  chapelle  de  la  Vierge,  complète  le 
parallélogramme  régulier,  formé  par  Tensemble  des  deux 
nefs.  Elle  est  voûtée  en  pierre,  avec  nervures  croisées.  Deux 
petites  fenêtres  carrées  Téclairent.  Cette  pièce  communique 
avec  le  sanctuaire.  La  sacristie  et  la  chapelle  de  la  Vierge 
sont  d'une  construction  un  peu  plus  ancienne  qne  les  deux 
travées  inférieures.  Disons  de  suite  que  dans  cette  sacristie 
existait,  il  y  a  peu  d'années  encore,  renfermé  dans  une  botte 
de  plomb,  le  cœur  de  Nicolas  Félix,  Il  a  été  trouvé  en  rele- 
vant le  pavé  en  1852.  Sur  le  couvercle  on  lit  cette  inscrip- 
tion : 

GY   EST   LE   GOEVR  (2)    DE   DEFVNCT   NICOLAS    FELIX, 

LEQVEL    EST   DÉGÉDÉ   A    MELVN,    LE   23   FR   1632, 

ET   EST   INHVMÉ   DANS   LA   CHAPELLE   DE   LA   GÎTÉ 

ET    PAROISSE   DE   ST   AMBROISE. 

A  sa  suite  on  croit  voir  en  caractère  très-frustres  :  «  Priez 
Dieu  pour  son  âme.  »  Ne  serait-ce  pas  un  des  ancêtres  de  Louis- 
Nicolas-Victor  de  Félix,  comte  de  Muy,  gouverneur  et  ami 
du  Dauphin,  fils  de  Louis  XV,  né  en  1711,  ministre  de  la 
guerre  le  6  juin  1774,  maréchal  de  France  le  24  mars  1775, 
mort  dans  cette  même  année  à  63  ans?  Il  avait  refusé  d'être 
ministre  sous  Louis  XV.  On  trouve  dans  les  notes  manus- 
crites du  savant  Baillot  d'Ervy  (3)  :   «  18  janvier  1597, 

(1}  Voir  le  fac-similé  de  cette  date. 

(2)  Le  mot  cœur  est  indiqué  par  un  cœur  figuré,  surmonté  d'une 
croix. 

(3)  Etienne-Catherine  Baillot,  né  à  Ervy  (Aube),  le  35  novembre 
1759,  fut  élu  député  du  Tiers  aux  Etats  généraux  pour  le  baillage 
d'Ervy.  Nommé  membre  du  tribunal  de  cassation,  que  créait  la  loi  du 
1*'  décembre  4790,  il  ne  voulut  pas  y  rester  au-delà  des  quau*e 
années  de  droit.  Rendu  à  sa  famille,  il  cultiva  les  lettres,  fit  une  tra- 


44 

«  Claude  Félix,  marchand  à  Vezinnes.  On  prétend  à  Tonnerre 
«  que  les  comtes  du  Muy  sont  de  cette  famille  et  originaires 
«  de  Vezinnes  (1).  » 

A  droite  de  la  nef  principale,  à  hauteur  du  chœur,  est 
Tancienne  chapelle  seigneuriale,  construite  dans  le  xvi«  siècle, 
un  peu  après  la  nef  latérale.  D'abord  plus  élevée  que  le  sol, 
elle  a  été  abaissée  à  son  niveau  vers  le  milieu  du  xix''  siècle. 
Elle  est  sous  le  vocable  de  saint  Nicolas  (3).  Un  nouvel  et 
gracieux  autel,  dans  le  style  du  xvie  siècle  (3),  a  été  substitué 
à  l'ancien.  Une  double  arcature  avec  pendentif  ouvre  le 
devant  de  cet  autel.  Le  vide  du  milieu  est  occupé  par  un  ange 
aux  ailes  éployées.  Dans  la  main  droite,  il  porte  une  cou- 
ronne royale,  dans  la  gauche  une  couronne  d'épines.  Aux 
angles  de  cette  remarquable  devanture  sont  des  anges  oui 
encensent.  Les  deux  côtés  sont  également  ornés  d'une  belle 
arcature,  et  de  deux  anges.  Sous  la  table  est  le  Christ  de  M. 
Dagan  (4).  On  voit  encore  au-dessus  de  l'aulel  un  ancien 
entablement  orné  d'une  frise  parfaitement  fouillée,  mais  en 
mauvais  état.  On  doit  exécuter  dans  ce  retable  une  niche 
destinée  à  la  statue  de  saint  Vincent.  L'abside,  au  midi,  est 
à  trois  pans  ;  elle  est  éclairée  luxueusement  par  trois  fenêtres 
ogivales  à  meneaux  flamboyants.  Dans  la  partie  la  plus  voi- 
sine de  l'autel  on  admire  une  piscine  gothique  richement 
travaillée.  Trop  élevée  pour  le  service  par  suite  de  l'abaisse- 
ment du  sol,  on  y  a  placé  un  ancien  ecce  homo,  qui  malgré 

duction  de  Junéval,  imprimée  en  4823,  et  colligea  énormément  de 
chartes  surtout  sur  le  Tonnerrols.  Cet  homme,  aussi  modeste  qu'ins- 
truit, est  mort  dans  son  pays  natal,  le  15  février  4835. 

(4)  La  biographie  universelle  dit  que  le  comte  Félix  du  Muy  était 
d'une  origine  piémontaire  et  qu'il  était  né  à  Marseille.  Son  neveu  Jean- 
Baptiste-Louis-Philippe  de  Félix  du  Muy  a  été  nommé  pair  de  France» 
le  47  août  4845.  Né  en  4751,  il  est  mort  en  4890. 

(2)  Sa  largeur  est  de  6  mètres  sur  4  mètres  34. 

(3)  Ce  travail  est  dû  au  ciseau  de  M.  Pierre  Petit,  entrepreneur  à 
Cbeney,  né  à  Vezinnes  Cet  artiste  devrait  s*essayer  sur  une  plus 
grande  échelle.  Nous  lui  devons  plusieurs  dessins  du  village,  du  châ- 
teau, de  réglise,  etc.,  e(  nombre  de  renseignements  historiques. 

(4)  Michel  Dagandestnéeenl812  à  St-Victor-de-laMotte-en-Bauge, 
près  de  Chambéry.  Le  42  novembre  4837,  il  a  épousé  Mademoiselle 
Grou,  fille  du  maire  de  Vezinnes,  de  là  son  affection  pour  le  pays.  11 
est  auteur  de  plusieurs  statues,  bustes,  camées  et  autres  pièces.  Sa 
descente  au  tombeau  a  été  exécutée  en  marbre  et  exposée  à  Dijon, 
au  mois  d*août  4858. 11  en  existe  deux  copies  en  plâtre,  fune  à  Saint- 
Pierre  de  Tonnerre,  l'autre  à  Vezinnes. 


42 

ses  défauts  nombreux  n'est  pas  sans  valeur.  Au  milieu  de 
cette  abside  latérale  se  voit  Tancienne  porte  carrée  qui 
communiquait  au  château.  Sur  le  linteau  extérieur  sont  deux 
écussons  brisés,  ainsi  que  leurs  supports  devenus  indéchif- 
frables. Une  petite  porte  moderne  occupe  le  troisième  côté. 
Dans  cette  chapelle  avait  été  placé  le  mausolée  d*Etienne 
Jubelin.  Au-dessous  est  encore  le  caveau  sépulcral  des 
seigneurs.  On  n'y  a  trouvé,  en  1 852,  que  deux  cercueils  en 
plomb,  l'un  vide,  l'autre  de  Tabbé  de  Saint-Quentin,  seigneur 
de  Vezinnes. 

En  démolissant  la  voûte,  on  a  recueilli  un  assez  grand 
nombre  de  monnaies.  Ce  sont  des  pièces  de  Henri  II  (4551), 
François  II,  Henri,  roi  de  Navarre,  duc  de  Beaumont; 
de  Charles  II,  duc  de  Lorraine;  de  l'évéque  d*Hidelsheim,  en 
Hanovre;  des  ducs  de  Savoie,  de  Charles-Quiot  (1568), dix 
ans  après  sa  mort  (1)  ;  plusieurs  médailles  de  Dauphin,  etc. 

Il  y  en  avait  de  fort  belles,  presque  à  fleur  de  coin.  Cette 
trouvaille  s'explique  difficilement.  Y  a-t-il  eu  intention  de 
placer  ces  monnaies?  Etaient-elles  là  par  un  pur  effet  du 
nasard?  Henri  IV,  n'ayant  hérité  du  royaume  de  Navarre 
qu'en  4572,  on  peut,  avec  raison,  conclure  que  ce  caveau 
n'a  été  construit  ou  au  moins  réparé  que  dans  le  dernier  quart 
du  XVI*  siècle. 

§   II.    —   MEUBLES,    PEINTURES,   ETC. 

La  chaire  est  simple.  Chaque  panneau  porte,  selon  l'usage, 
un  des  quatre  évangélistes  avec  son  tétramorphe.  Sur  le 
dossier  est  un  saint  Jean-Baptiste. 

Au  second  pilier  à  gaucne,  au-dessous  d'une  statue  de 
sainte  Magdeleine,  est  une  console  ornée  d'un  écusson  sculpté 
qui  aurait  bien  pu  appartenir  à  une  confrérie  de  tonneliers. 
Quoi  de  plus  naturel  dans  un  pays  vignoble?  Cet  écu  porte 
six  des  principaux  instruments  de  la  tonnellerie.  C'est  un 
compas  de  tonnelier  y  que  soutient  un  maillet  ;  il  est  adex- 
tré  d'un  chien  posé  au-dessus  d'un  sergent;  et  sénés tré  d'un 
tirefond  soutenu  d'une  doloir.  Quant  aux  émaux,  ils  restent 
complètement  inconnus. 

(I)  On  trouve  souvent  des  monnaies  frappées  après  le  décès  des 
souverains.  Nous  en  avons  vu  plusieurs  de  Charles  X,  de  ce  cardinal 
^e  Bour)}on,  roi  de  la  LiguCt 


43 

Le  bénitier,  d'un  très  beaa  métal  de  cloche,  en  forme  de 
cuve,  porte  le  millésime  de  4596.  Il  est  orné  de  deux  petits 
sujets  deux  fois  répétés  ;  c'est  le  crucifiement,  la  croix  entre 
deux  personnages  qui  doivent  être  la  Vierge  et  saint  Jean,  le 
disciple  bien-aimé.  Le  second  sujet  est  l'évéque  de  Hyre, 
saint  Nicolas,  tenant  dans  la  main  gauche  un  livre,  que  l'on 
dit  être  le  menologium  grœcorum  (4),  et  bénissant  de  la 
droite  les  trois  filles  qu'il  a  dotées  et  sauvées  du  libertinage. 
Trois  cordons  ornent  ce  précieux  vase  ;  c'est  une  broderie 
de  bronze.  En  bas,  des  fleurs  de  lys  ;  au  milieu,  un  dessin  de 
fantaisie,  dans  le  haut,  une  légère  guirlande  de  fleurs  et  de 
fruits.  Ce  bénitier  est  élevé  sur  un  socle  de  pierre  du  pays, 
d'assez  mauvaise  qualité,  et  qui  n'a  été  que  plus  difiicile  à 
travailler  (3). 

Ne  quittons  pas  l'église  sans  dire  quelques  mots  des  pein- 
tures murales  qui  se  révèlent,  malgré  la  triple  couche  de 
badigeon  dont  elles  sont  couvertes. 

On  constate  dans  la  nef  quatorze  personnages  isolés.  Les 
versets  du  Credo,  que  l'on  croit  apercevoir,  ne  permettent 
pas  de  douter  qu'il  ne  s'agisse  des  douze  apôtres  (3).  Il  est  da 
tradition  que,  après  la  descente  du  Saint-Esprit,  et  avant  de 
se  séparer,  les  apôtres  composèrent  le  symbole,  chacun  d'eux 
donnant  son  article  de  foi. 

Ainsi,  on  attribue  à  saint  Pierre,  l'article  premier  :  Credo 
in  unum  Deum;... 

A  saint  André  :  Et  in  Jesum  Christum;,.. 

A  saint  Jacques  le  Mineur  :  Qui  conceptiés  est;.., 

A  saint  Jean  :  Passus  sub  Pontio  Pilato;.,, 

A  saint  Philippe  :  Descendit  ad  inferos  (4);... 

A  saint  Barthélémy  :  Ascendit  ad  cœlos  (5)  ; ... 

A  saint  Thomas  :  inde  venturus  est;... 

A  saint  Mathieu  :  Credo  in  spiritum;... 

A  saint  Jacques  le  Majeur  :  Sanctam  ecclesiam  (6)  ;... 

A  saint  Simon  :  Remissionempeccatorum;... 

A  saint  Thaddée:  Carnis  ressurectionem  ; . . . 

(I)  Calendrier  des  Grecs. 
(3)  Il  est  l'ouvrage  de  M.  Pierre  PeUt. 
(5)  L'inscription  de  ces  articles  n'est  pas  douteuse  à  Epineqilt 
.    (4)  AUaSy  le  neuvième  article  :  Sanctam  ecclesiam... 

(5)  Alias,  le  huiUème  :  Credo  in  spiritum  sanctum..^ 

(6)  AUae  :  Teriiâ  die  resurrexit  à  mortuiSf  elc, 


44 

A  saint  Mathieu,  enfin,  le  remplaçant  du  traître  Judas  : 
Et  f)itam  œtemam. 

Loin  de  nous  la  pensée  de  discuter  ici  le  nombre,  les  noms 
et  le  rang  des  apôtres  I  Qu'un  certain  manuscrit  de  la  biblio- 
thèaue  d*Amiens  en  cite  dix-sept;  que  le  nom  de  saint 
Mathias  soit  remplacé  dans  le  canon  de  la  messe  par  celui  de 
saint  Paul,  qui,  en  fait,  n'a  jamais  été  apôtre  avant  la  Passion, 
ni  même  avant  TAscension;  que  les  grandes  litanies  des 
Rogations  citent  seize  évangélistes  et  apôtres  (1);  que  d'au- 
tres ajoutent  Barnabe,  le  disciple  et  le  compagnon  de  saint 
Paul,  Simon  le  Cananéen,  même  les  évangélistes  Luc  et  Marc, 
et  saint  Jude,  parfois  confondu  avec  saint  Thaddée,  qui 
n'aurait  été  que  l'un  des  soixante-douze  disciples;  nous 
n'avons  à  examiner  ici  que  ce  qui  a  été  fait  dans  l'église  de 
Yezinnes. 

Il  existe  quatorze  sujets.  On  reconnaît  saint  Jude,  deux 
saint-Jehan.  Le  second  saint-Jehan  est-il  une  répétition  du 
disciple  bien-aimé  de  Jésus-Christ?  A-t-on  voulu  représenter 
son  précurseur?  Les  douze  auteurs  du  symbole,  un  second 
«aint-Jean  et  saint-Jude,  voilà  donc  ce  qui  se  trouve  dans 
l'église. 

Saint  Pierre,  le  prince  des  apôtres,  a  la  place  d'honneur, 
dans  l'abside,  au-dessus  de  l'Evangile.  Saint  André  est  vers 
l'épttre.  Puis,  viennent  en  descendant,  à  droite,  dans  le 
sanctuaire,  saint  Jean  ;  dans  le  chœur,  saint  Philippe  et 
saint  Thomas  ;  dans  la  nef,  saint  Barthélémy  (?)  ;  saint 
Thaddée  (?),  saint  Jude  et  saint  Mathias.  A  gauche,  dans  le 
sanctuaire,  saint  Jacques  le  Mineur;  dans  la  nef,  saint  Jean, 
saint  Jacques  le  Majeur,  saint  Simon  et  saint  Mathieu  (?) . 
Si  nous  avions  pu  découvrir  ou  les  attributs,  ou  les  philac- 
tères,  le  moindre  doute  eut  été  levé.  Au  bas  de  la  nef,  on 
aperçoit  encore  les  restes  d'une  grande  fresque,  complètement 
indéchiffrable. 

Des  peintures  murales,  à  peu  près  pareilles,  existaient  dans 
les  églises  de  Baon,  Epineuil,  Môlay,  Roffey,  Yilliers-Vineux 

(i)  Ce  sont  les  onze  apôtres  fidèles  et  de  plus  saint  Matbias,  saint 
Paul,  saint  Barnabe  et  les  deux  évangélistes  Luc  et  Marc.  Sur  les 
anciennes  portes  de  bronze  de  Saint-Paul-Hors- Ville,  à  Rome,  comme 
au  Vatican  dans  les  peintures  du  Guide,  Jacques-le-Mineur,  Thaddée 
et  Mathias,  font  place  à  Paul,  Luc  et  Marc.  A  Téglise  de  Saint-Pierre 
de  Rome,  Thaddée  est  remplacé  par  Paul. 


45 

et  Trouer.  Partout  le  badigeon  les  a  couvertes.  Le  plus  sou- 
vent les  apôtres  avec  les  articles  du  symbole  sont  placés  aux 
points  de  consécration  où  l'évéque  a  répandu  Thuile  sainte. 

Quelle  est  Tépoque  de  ces  peintures?  cela  semble  diflScile 
à  préciser.  Pourtant  elles  sont  évidemment  du  xvi«  siècle.  Il 
est  probable  qu'elles  ont  été  faites  en  même  temps  que  celles 
du  bas-côté.  Or,  nous  le  savons,  saint  Lupien  est  daté  du 
mois  de  juillet  4509.  Or,  à  cette  épogue,  la  chapelle  seigneu- 
riale n'existait  pas.  Le  mur  de  la  nef  se  prolongeait  jusqu'au 
sanctuaire  et  donnait  place  à  deux  autres  peintures,  sans 
doute  saint  Paul,  que  Ton  s'étonne  à  bon  droit  de  ne  pas  voir 
au  nombre  des  quatorze,  et  saint  Barnabe,  que  les  pères  de 
l'église  et  saint  Luc,  lui-même,  ont  qualifié  du  titre  d'apô- 
tre (1). 

Les  armoiries  des  Beauvarlet,  maison  de  Picardie,  sont 
ainsi  décrites  :  De  sable  à  une  fasce  d'argent^  accompagnée 
en  chef  (Tune  étoile  d'or  et  en  pointe  d'un  croissant  d'ar- 
gent (2).  Qui  ne  reconnaît,  à  la  fasce  près,  les  armoiries  d'une 
des  clés  de  voûte  de  la  nef  latérale?  Or,  le  14  novembre  1502^ 
Marie  de  Beauvarlet,  veuve  de  Jehan  Raguier,  seigneur  en 
son  vivant  de  Vezinnes  et  de  Fontaine-Géry,  fait  offre  d'hom- 
mage au  comte  de  Tonnerre.  Cette  dame  existait  encore  en 
4509,  quand  a  été  faite  la  peinture  de  saint  Lupien.  C'est 
donc  à  elle  que  sont  dues  les  peintures  murales  de  l'église  et 
peut-être  même  la  construction,  au  moins  partielle,  de  ce  bas 
côté.  Quant  au  chevalier,  s'il  n'est  pas  Jehan  Raguier,  il 
pourrait  bien  être  mattre  Antoine  de  Léviste,  conseiller  du 
roi,  rapporteur  et  correcteur  de  la  chancellerie  du  roi  à  Paris, 
cité  comme  seigneur  de  Vezinnes  et  de  Fontaine-Géry  dans 
une  procuration  du  22  septembre  1505.  Il  aurait  épousé  la 
veuve  de  Jehan  Raguier  (3). 

La  date  de  1509  se  rapporte  au  moment  où  Lous  XII  faisait 
la  guerre  en  Italie  ;  au  moment  où  tant  d'Italiens  sont  venus 


(1)  LenomdecetapotreetaItJoseouJoseph.il  reçut  après  TAs- 
cenaion  le  surnom  de  Barnabe,  flis  de  la  consolation,  parce  qu'il  était 
admirable  dans  les  consolations  qu'il  savait  multiplier  aux  affligés. 

(2)  Dictionnaire  héraldique  de  Mignes,  au  mot  fasce  ;  science  du 
blason  de  M.  de  Magny  et  autres. 

(3)  Actes  de  Michel  Armand»  notaire  à  Auxerre.  (Communiqué  par 
M.  QuanUn). 


46 

en  France.  Ces  peintures  ont  pent'^tre  été  l'objet  de  quelque 
vœu.  Toute  supposition  est  permise. 

§   3.   —  EXTÉRIEUR. 

Sous  le  porche,  à  gauche  de  la  porte  d'entrée,  est  un  j  oli 
monument  funèbre  en  marbre  blanc,  où  l'on  remarque  un 
christ  fort  bien  sculpté.  On  lit  cette  inscription  religieuse  (1): 
Beati  mortui  qui  in  Domino  moriuntur;  opéra  enim  t//o- 
rum  sequuntur  illos.  Là,  repose  Dominique  Grosjean,  né  à 
Tonnerre  le  6  avril  1782,  mort  à  Paris  le  4«>^  septembre  4  852. 
Il  fut  le  bienfaiteur  de  l'église. 

Au-dessus  de  la  toiture  du  chœur  s'élève  un  petit  clocher 
hexagonal,  couvert  en  ardoise,  surmonté  d'un  campanile 
assez  étroit  et  aigu.  Il  contenait  autrefois  trois  cloches.  Deux 
furent  descendues  en  1789,  et  envoyées  à  la  Monnaie  de 
Paris  (2).  Il  n'en  resta  plus  qu'une,  mais  sa  mission  sainte 
avait  cessé.  Elle  ne  devait  plus  appeler  les  fidèles  à  la  prière  ; 
elle  ne  devait  plus  annoncer  les  solennités  de  la  religion.  Elle 
n'avait  trouvé  grâce  que  pour  faire  un  appel  aux  citoyens  en 
cas  d'accident,  d'incendie,  de  calamités  publiques  et  d'élec- 
tions. Cette  cloche  portait  ce  nom  :  Martine  X  P  M  1596.  Par 
un  étrange  abus,  ou  au  moins  par  un  caprice  fort  original, 
ces  trois  majuscules  grecques  indiquaient  le  nom  de  Martine 
de  Christom  ou  Christon,  veuve  de  Guillaume  Laing,  seigneur 
de  Vezinnes  et  de  Fontaine-Géry;  c'était  donc  une  espèce 
de  monogramme.  En  4  596  Martine  de  Christon  devait  être 
fort  &gée.  La  cloche,  sa  filleule,  a  été  cassée  en  1857.  Les 
débris  ont  servi  l'année  suivante  à  en  faire  deux  autres,  dont 
les  parrains  ont  été  M.  Hippolyte  Textoris,  et  M.  Léon  Gros- 
jean; les  marraines  MM""*'  Quignard  et  Marie  Grosjean. 

Ce  clocher,  décoré  du  nom  de  Beffroy,  a  été  restauré  en 
1735  par  délibération  expresse  des  habitants.  Quarante-quatre 
personnes  ont  comparu,  et  en  formaient  la  plus  saine  et 
grande  partie.  On  attachait  une  telle  importance  à  cette 
assemblée  qu'une  amende  de  dix  livres  devait  être  prononcée 


(i)  Tiré  de  I^Apocalypse,  ch.  xiv,  v  43. 

(^)  Avec  ces  deux  cloches  du  poids  de  9,100  livres,  (I0S8  kilog.), 
ont  été  envoyés,  le  4  mai  1789,  provenant  de  Téglise,  13  marcs  10 
oncea  (3  k.  Si)  d'argent  et  97  livres  (47  k.  50)  de  cuivre. 


47 

eontre  les  défaillants.  II  y  a  lien  de  croire  qn*un  grand  Booibre 
a  fait  défaut  (1).  L'amende  a-l-elle  été  payée? 

§   4.    —  CULTE,   ETC. 

Comme  administration,  Téglise  ou  fabrique  de  Yezinnes 
Ggure  dès  le  mois  d'août  4  241  dans  le  testament  d'un  certain 
Thomas,  clerc  de  Tonnerre,  qui  appelle  au  partage  de  ses 
largesses  les  pauvres  du  Saint-Esprit  de  Tonnerre,  la  maison 
des  lépreux,  les  abbayes  de  Saint-Michel,  de  Molosmes,  de 
Fontenay  et  autres,  le  prieur  de  Saint-Aignan,  le  curé  et  la 
fabrique  de  NolrcrDame  de  Tonnerre,  nombre  de  fabriques 
des  environs,  entr'autres  celle  de  Yezinnes  et  de  Junay.  Il 
s'agissait  pour  chaque  établissement  de  cent  sols  une  fois 
acquités,  pour  acheter  cinq  sols  é* une  rente  annuelle  destinée 
à  payer  son  anniversaire  (3).  Ces  cinq  livres  ne  représente- 
raient pas  moins  de  six  cents  francs. 

Yezinnes,  nous  l'avons  dit,  était  une  simple  paroisse  à 
laquelle,  le  plus  souvent,  était  annexée  celle  de  Junay,  où  le 
curé  allait  oiner.  Plusieurs  réclamations  se  sont  élevées  à 
diverses  époques  contre  ce  binage.  Le  17  avril  1791^  les  oflS* 
ciers  municipaux  prennent  en  considération  le  mauvais  état 
des  chemins,  les  infirmités  du  curé,  Tirrégularité  des  oflSces, 
et  renouvellent  avec  instance  les  demandes  antérieures  pour 
que  les  deux  communes  soient  desservies  séparément  (3). 

Il  existe  une  délibération  du  1»  novembre  17S)3,  qui  fait 
honneur  aux  sentiments  religieux  des  habitants.  11  avait  été 
décidé,  le  "27  octobre,  par  le  district  de  Tonnerre,  qu'il  ne 


(1)  Assemblée  générale  des  habitants  en  date  du  13  Juillet  1735, 
pour  la  réparation  de  la  bafroirie  du  clocher,  et  pour  un  procès  contre 
le  sieur  Boudrée,  qui  avait  anticipé  sur  la  grande  commune. 

(3]  Cartulaire  de  Fontenay. 

(5)  Le  curé  Nicolas  Molard  était  né  en  172K).  Il  desservait  les  deux 
communes.  Le  6  février  1791,  en  présence  des  officiers  municipaux, 
de  la  garde  natiqnale  et  des  fidèles  réunis,  étant  au  bas  de  Tautel,  il 
avait  prêté  le  serment  civique,  à  haute  et  intelligible  voix  et  en  ces 
termes  ;  «  Je  Jure  de  veiller  sur  les  fidèles  qui  me  sont  et  me  seront 
«  confiés  avec  exactitude;  d'être  fidèle  à  la  nation,  à  la  loi  et  au  roi; 
«  de  maintenir  de  tout  mon  pouvoir  la  constitution  décrétée  par 
«  l'assemblée  nationale  et  acceptée  par  le  roi.  »  Ce  prêtre  était  fort 
aimé  dans  la  commune.  Il  prit  une  assez  grande  part  à  Tadministra- 


48 

serait  plus  célébré  de  grand'messes  le  dimanche.  Le  conseil 
générai  et  les  habitants  s'assemblent  devant  la  porte  de  l'é- 
glise. L'arrêté  des  administrateurs  leur  paraît  contraire  aux 
droits  de  l'homme.  L'article  7  de  la  constitution  n'accorde- 
t-il  pas  la  liberté  des  cultes?  «  Nous  sommes  chrétiens, 
a  disent-ils.  Nous  tenons  cette  sainte  religion  de  nos  pères  ; 
«  nous  voulons  la  suivre  comme  eux,  nous  voulons  y  vivre  et 
«  y  mourir.  Ne  craignons  pas  d'en  faire  profession  publiaue 
a  et  constante  I  Continuons  à  remplir  avec  exactitude  les 
«  devoirs  qu'elle  nous  impose,  et  surtout  sanctifions  le  di- 
«  manche  ainsi  que  les  fêtes.  »  Le  conseil  général,  entraîné 
et  par  ses  convictions  particulières,  et  par  le  désir  des  habi- 
tants, décide  que  les  dimanches  et  fêtes  seront  à  l'avenir 
chômés  comme  par  le  passé.  Le  citoyen  Nicolas  Holard  est 
en  conséquence  sommé  de  célébrer  la  messe  et  les  ofiices  les 
dimanches  et  fêtes,  d'enterrer  les  morts  comme  à  l'ordinaire. 
<(  sans  déroger  aux  10,  20  et  30  de  chaque  mois,  suivant  le 
«  nouveau  calendrier,  étant  jours  de  repos,  se  soumettant  à 
«  les  regarder  comme  tels,  ainsi  que  la  Convention  l'a  ordon- 
«  né.  »  Une  quarantaine  de  signatures  suivent  cette  délibéra- 
tion. 

Ce  bon  vouloir  ne  devait  pas  avoir  un  long  effet.  Mais, 
faut-il  s'en  prendre  aux  habitants?  Non.  La  loi  leur  fait  une 
obligation  de  convertir  leur  église  en  temple  de  la  Raison. 
Ceci  se  passe  le  lundi  46  floréal  de  l'an  deuxième  de  la  répu- 
blique (5  mai  1794].  II  n'y  a  pas  lieu  de  croire  que  jamais 
une  vile  créature  ait  pris  la  place  du  créateur  et  reçu  les 
adorations  dues  à  Dieu  seul.  Déjà,  dès  le  12  avril,  les  deux 
croix,  l'une  à  la  porte  de  Dannemoine,  l'autre  «  au  semé- 
tière  [sic],  »  celle  du  clocher;  les  fers  et  les  vitres  de  l'église 
avaient  été  adjugés  au  nom  delà  nation.  Que  dire?  Le  con- 
cordat permettra  de  rouvrir  l'église.  Les  offices  y  seront  cé- 
lébrés. Puis  nous  verrons  au  milieu  d'une  population  catho- 
lique, en  plein  xix«  siècle,  l'église  dite  française  et  les  pro- 
testants s'emparer  tour  à  tour  de  ce  monument,  y  établir 
momentanément  leur  culte.  Hàtons-nous  de  détourner  nos 
regards  de  ces  tristes  et  fâcheux  souvenirs  f  Pensons  que 

tion.  S'il  interrompit  forcément  le  service  religieux  de  la  paroisse,  il 
le  reprit  dès  que  les  circonstances  le  permirent  11  mourut  à  Vezinnes 
en  1810. 


49 

quelquefois,  trop  souveDl  même,  les  plus  beaux  jours  ont  leurs 
nuages  (I). 

Nous  venons  de  citer  la  croix  du  semelière.  Examinons  ce 
gracieux  monument  dû  à  la  foi  de  nos  pères. 

Il  était  autrefois  sur  la  place,  où  il  gênait  la  circulation  ; 
il  fut  transféré  sur  le  mur  du  cimetière,  au-dessus,  d'une 
espèce  d'autel  placé  dans  le  mur  même.  Sur  la  base  est  ins- 
crite en  gothique  carrée,  mais  fatiguée  par  le  jet  des  pierres, 
rhistoire  de  son  érection  : 

a  L'an  mil  b  cens  xxx  bij\  le  xx  iij  iour  décembre  fut 
«  dressée  ces  te  croix  par  elle  esrons  (espérons)  miséri- 
corde. »  Puis,  suit  en  majuscules  romaines  :  «  Geste  croix 
fut  rétablie  le  XXIII  mars  1581.  »  Sur  le  piédestal,  dans 
un  encadrement  en  forme  de  lozange,  est  une  espèce  de  ser- 
pette, au  milieu  de  deux  raisins.  Sont-ce  les  armoiries  du 
donateur,  ou  de  la  donatrice,  car  le  iozange  indiquerait  une 
femme?  ne  serait-ce  pas  plutôt  un  signe  symbolique,  rappe- 
lant sans  cesse  à  une  population  viticole  que  sa  fortune  est 
en  Dieu  et  dans  une  bonne  taille  de  la  vigne?  Sur  chacune 
des  deux  faces  latérales  est  aussi  un  lozange.  Dans  Tuu  on 
voit  le  monogramme  grec  de  Jésus,  en  gothique  fleuronnée; 
dans  l'autre,  un  A  soutenu  d'un  M  oncial  rappelle  la  salu- 
tation angélique. 

A  la  partie  inférieure  du  fût,  une  Magdeleine  repentante 
embrasse  la  croix  avec  amour.  Elle  devait  fixer  sur  le  Christ 
des  regards  pleins  d*amour  ;  la  tête  a  été  enlevée  par  les  ico- 
noclastes révolutionnaires.  Ce  fût  est  semé  d'étoiles,  de  co- 
quilles, de  raisins  et  de  roses. 

La  (!omicbe  appartient  à  Tordre  ionique.  Sur  le  dé  des 
croisillons  on  lit  en  majuscules  ordinaires  :  «  Cette  croix  a 
«  été  restaurée  le  9  f  M8o,  » 

Les  montants  et  les  bras  de  la  croix  sont  octogones.  Ils  se  ter- 
minaient ou  par  des  fleurons  ou  par  des  fleurs  de  lys  qui  ont 
disparu. 

(i)  En  4830,  la  secte  des  catholiques  français  s'établit  à  Vezinnes, 
accueillie  par  un  certain  nombre  d'habitants.  Le  culte  est  célébré  dans 
la  cage  d'un  ancien  pressoir;  un  cuvier  renversé  sert  d'autel.  Ces 
schismatiques  avaient  promis  gratuité  complète  pour  toutes  les  céré- 
monies religieuses  et  pour  l'administration  des  sacrements.  Mais  leur 
exigence  en  dehors  du  service  religieux  fut  telle  que,  entln,  on  ouvrit 
les  yeux.  Au  bout  de  quelques  mois  ils  durent  partir  de  la  commune. 

4. 


50 

Le  christ  est  de  bonne  faciure.  Si  sa  léte  a  échappé  au 
vandalisme,  ses  jambes  ont  été  brisées.  Au  dos  de  la  croix 
est  la  Vierge  portant  son  divin  fils.  La  mère  de  Dieu  a  eu  la 
tête  enlevée];  ses  pieds  reposent  sur  une  téie  de  chérubin. 

La  hauteur  totale  de  cette  croix  est  de  cinq  mètres  trente- 
cinq  centimètres;  moins  belle  que  celle  de  Neuvy,  elle  est  d'un 
travail  supérieur  à  celui  des  croix  que  l'on  remarque  à  Corn- 
missey,  à  Tanlay,  et  dans  les  autres  communes  des  envi- 
rons. 


III. 

TEMPS  FEODAUX. 

§   4«r.    — ANCIENS    SBIONeURS. 

Vezinnes  a  toujours  fait  partie  du  comté  de  Tonnerre.  Le 
seigneur  était  tenu  à  foi  envers  le  comte  auquel  il  rendait  un 
hommage  qualifié,  à  tort,  dans  quelques  actes,  de  nu  à  nu^ 
distinction  qui  appartenait  seulement  aux  fiefs  relevant  immé- 
diatement du  roi.  II  y  avait  justice,  maison  ou  château  nota- 
ble, motte,  fossés,  avec  insignes  de  noblesse  et  d'ancienneté, 
transmissibles  par  succession,  donation  ou  vente. 

Quels  ont  été  les  premiers  seigneurs?  soulever  le  voile 
épais  qui  nous  dérobe  l'origine  de  la  féodalité  est  désormais 
impossible.  Nos  plus  anciens  renseignements  remontent  à 
peine  à  la  fin  du  xiii«  siècle.  Les  voici  :  «  Je,  Gauchiers  de 
«  Noyers,  escuier,  faiz  asçavoir  à  touz  ceulz  qui  ces  pré- 
«  pentes  lectres  verront,  que  je  tiens  de  Monsieur  le  conte 
«  d'Auxerre  et  de  Tournerre,  nu  à  nu,  tout  ce  que  je  hai  à 
«  Poli  (Poilly-sur-Serain)  et  tout  ce  que  Ton  y  lient  de  moi  en 
«  fié  et  rièrefié,  et  vingt  cinq  livrées  de  terre  que  je  hai,  Tes- 
«  taige  de  Tournerre  en  partie....  de  rechief  :  le  fié  de  Querrisé 
«  (Carisey),  et  le  fié  de  Visines  (Vezines),  et  le  fié  de  Chais- 
«  signèles  (Chassinelles),  etc....  et  en  tesmoing  de  ce,  hai 
«  mis  mon  séel,  à  ces  présentes  lectres,  données  en  Tan  de 
«  grâce  mil  deux  cens  quatre  vins  et  dix  huict»  le  vendredi 
«  après  Pasques  closes  (1 1  avril)  4  298  (1  ]  » 

(!)  Cartuiairo  de  Tonnerre,  n«  lxvi,  aux  archives  départementales 
de  la  Côte-d'Or  et  à  celles  de  l'Yonne. 


51 

Quel  était  ce  Gauchiers  de  Noyers  ?  Comment  le  fief  de 
Vezinnes  lui  était-il  advenu  ? 

D*abord  quel  était  ce  Gauchiers  ?  Le  P.  Anselme  donne  au 
maréchal  Miles  VI  de  Noyers  un  second  fils  du  nom  de  Gau- 
cher» seigneur  d'Escla von,  marié  à  Marie  de  Pecquigny,  veuve 
de  Jean  de  Roucy,  seigneur  de  Pierre-Pont.  Ce  Gaucher  tran- 
sige, en  1329,  avec  les  héritiers  de  Jean  de  Roucy,  qui  don- 
nent à  Marie  de  Pecquigny,  à  titre  de  douaire,  six  mille  livres 
de  rente,  somme  énorme  pour  Tépoque.  Il  meurt  sans  enfants 
en  1334;  sa  veuve  convole  en  troisièmes  noces  avec  Raoul 
de  Rainneval.  Evidemment  ce  Gaucher  n'est  pas  celui  qui 
nous  occupe.  Que  Miles  VI  soit  mort  fort  âgé  en  1350,  ce 
n'est  pas  un  motif  pour  qu'il  ait  eu  un  fils  écuyer  dès  1298. 
Puis,  Miles  VI  est  devenu  veuf  en  1303  de  Jeanne  de  Rumi- 
gny,  dame  de  Montcornet,  dont  le  P.  Anselme  ne  fait  pas 
mention.  Ce  n'est  qu'en  1304  qu'il  a  épousé  Jeanne  de  Flan- 
dres-Dampière,  mère  de  son  second  fils  Gauchiers.  Celui-ci 
n'est  donc  pas  le  seigneur  de  Vezinnes  faisant  acte  de  foi  et 
hommage  en  1298. 

Au  mois  de  mars  1292,  dans  une  charte  donnée  aux  reli- 
gieux de  Pontigny,  Marie  de  Crécy,  ou  plutôt  de  Châtillon, 
veuve  de  Miles  V,  de  Noyers,  et  Miles  VI,  son  fils  atné,  men- 
tionnent un  autre  Gauchiers  de  Noyers,  omis  encore  par  le 
P.  Anselme.  Ce  Gauchiers  est  fils  de  Miles  V  et  frère  de 
Miles  VI,  qui  se  porte  fort  pour  lui,  parce  que  très-probable- 
ment il  est  mineur.  Voilà  notre  seigneur  inconnu  I  II  est  de- 
venu majeur,  il  acte  en  1298  (1). 

Quelle  est  l'origine  féodale  de  Noyers  ?  Pourquoi  n'est-il 
pas  donné  de  pouvoir  répondre?  Il  ne  serait  pas  sans  fonde- 
uieut  d'admettre  que  Vezinnes  et  Carisey  étaient  arrivés  à 
Gaucher  par  Marie  de  Crécy,  sa  mère,  et  par  Isabeau  de  Ville- 
hardoin  deLisignies(Lezinnes),  son  aïeule  maternelle,  mariée 
à  Gaucher  de  Châtillon.  Cela  n'est  pas  clairement  démontré. 
Nous  pourrons  trouver  des  hypothèses  plus  plausibles. 

Suivons  l'ordre  chronologique. 

Au  mois  d'octobre  1321,  la  commune  de  Vezinnes  est  affran- 
chie par  lettre  de  Jean,  seigneur  de  Thil  en  Auxois,  de  Mari- 


(1)  Tout  ce  qui  tient  aux  rectifications  à  Taire  au  P.  Anselme  est  du 
aux  gracieuses  communications  de  M.  Chalant  de  Bel  val,  qui  possède 
des  chartes  en  grand  nombre  sur  rtiistoire  de  Noyers. 


52 

goy,  la  seconde  baronnie  de  la  Champaigne^  et  de  Vezine- 
leS'Toumerre,  avec  le  consentement  de  «  Madame  Agnès  de 
«  Froslois,  sa  famme,  dame  des  dits  lenx.  »  Noos  parlerons 
plus  loin  de  cet  acte  important.  Il  était  la  récompense  de  ser- 
vices rendus  par  leurs  vassaux  (1). 

JeandeThiletaitconnetabledeBourgogne.il  fut  en  1346, 
avec  Jean  de  Frolois,  Tun  des  exécuteurs  testamentaires  du 
duc  Eudes  de  Bourgogne.  Il  avait  épousé  en  secondes  noces 
Jeanne  de  Cbàteauvilain,  fille  de  Jean  III  de  Châteauvilain 
et  de  Marguerite  de  Noyers»  celle-ci  fille  de  Milles  YI.  Agnès 
de  Froslois  était  fille  de  Jean  de  Frolois  et  d*Agnès  de  Saint- 
Verain,  qui  s*était  alliée  en  premières  noces  avec  Guillaume 
de  Mello.  Comment  reconnaître  dans  ce  dédale  généalogique 
si  Yezinnes  appartenait  à  Jean  de  Thil  ou  à  sa  première 
femme.^  Leur  union  était  antérieure  à  4308. 

Les  droits  de  Jean  de  Thil  n'auraient-il  pas  pu  remonter  a 
Sybille,  fille  de  Clérambaut  de  Noyers  et  d'Alix  de  Brienne  (3]? 
Sybille  avait  épousé  Ponce  de  Hont-Saint-Jean,  seigneur  de 
Cbarny  et  en  partie  de  Cbâtel-Censoir  ;  tous  deux  vivaient 
en  1228.  Enfin,  leur  fille  Elisabeth  de  Charny  s'était  mariée 
en  premières  noces  avec  le  seigneur  de  Thil  en  Auxois,  d'où 
Jean  de  Thil,  et  en  seconde  noces  avec  Gaucher  de  Saint- 
Florentin,  seigneur  de  Pacy,  dans  le  Tonnerrois. 

Cependant  l'acte  de  1321  semble  indiquer  que  Agnès  de 
Frolois  était  dame  de  Yezinnes,  Dame  de  ces  leux,  est-il  dit. 
A  quel  titre?  Nous  n'avons  pas  le  moyen  d'établir  même  une 
hypothèse. 

Puis,  comment  expliquer  ces  droits  féodaux  en  présence 
de  l'acte  qui  suit  : 

Gaucher  de  Noyers,  le  fils  de  Miles  Y,  parait  être  mort,  soit 
en  1321,  soit  au  commencement  de  1322.  A  cette  époque,  sa 
fille  Marguerite  était  mariée  à  Thomas  de  St-Séverin.  Le  15 
avril  1322,  six  mois  après  Taffranchissement  de  Jean  de  Thil, 
ce  seigneur  rend  cette  foi  et  hommage  :  «A  honorable  homme 
«  noble  et  poissant  Robert  de  Bourgogne,  conte  de  Tour- 
«  nerre,  Thomas  de  Saint-Séverin,  conte  de  Marcice,  sire  de 
«  Saint-Séverin  et  la  Roche-Chelon,  salut  et  accroissement 
«  d'onneur  ;  nous  signifions  à  votre  hauteté  que  pour  cause 

(1)  Courtépée,  vi,  331. 

(2)  Clérambault  de  Noyers,  croisé  en  ii08. 


53 

a  de  Marguerite  de  Noihiers,  notre  chière  moictlier,  fille  de 
«  Gauchiers  de  Noihiers,  chevalier,  que  nous  tenons  de  excel' 
«  lent  prince  Robert  parla  grâce  de  Dieu,  roy  de  Jérusalhem 
«  et  de  Sezile,  etc....,  la  ville  de  Poli,  la  moicttierdu  paage 
«  de  Visanes,  vint  et  chitine  libres  de  tournois  ou  festage 
«  de  Tournerre,  es  octaves  de  Toussains....,  les  arriers  fié 
«  des  villes  de  Quaresy  et  de  Visanes,  que  le  comte  de  Joigny 
«  tient  de  nous,  etc.  etc.,  la  ville  de  Chasinelles  que  messire 
«  Erard  des  Arceys  tient  de  nous,. etc.  etc.  (4).  » 

Il  suffit  de  rapprocher  cette  charte  de  la  précédente  pour 
voir  que  Visanes  est  bien  Yezinnes.  Ainsi,  Marguerite  de 
Noyers  a  hérité  de  son  père,  s*e$t  mariée  à  Thomas  de  Saint- 
Séverin,et  a  transmis  à  titre  d'arriëre-fief  Yezinnes  et  Carisey 
à  son  cousin  Jean  de  Noyers,  comte  de  Joigny. 

Plus  de  soixante-dix  ans  s'écoulent  sans  rencontrer  le  nom 
d'uu  seul  seigneur  de  Yezinnes. 

Dans  la  nommée  de  Tonnerre  au  bailli  de  Langres,  faite  le 
17  avril  f393  (2),  Jehannin  La  Hure,  procureur  de  Loys  de 
Chalon,  comte  de  Tonnerre,  s'exprime  ainsi  :  «  Item,  le  fié 
«  que  tient  de  nous  es  villes  et  finaiges  de  Yezinnes  et  Qua- 
«  risy  Jean  de  Buxiëres  à  cause  de  sa  femme.  »  De  quelle 
maison  était  cette  noble  dame  de  Yezinnes?  n'aurait-elle  pas 
été  la  représentante  des  maisons  de  Thil  et  de  Froslois  ? 

Yoici  qu'au  l^r  juin  nous  retrouvons  un  des  héritiers  de  la 
maison  de  Noyers.  C'est  Amé  de  Choiseul,  chevalier,  seigneur 
de  Chancenay,  qui  fait  hommage  et  aveu  pour  les  fiefs  de 
Carisey  et  de  Yezinnes. 

«  Premiers  :  la  ville  de  Quarisey,  ensemble  les  justices 
«  haulte,  moyenne  et  basse,  ycelle  justice  admoisonnée  par 
«  an  cent  dix  sols  tournois,  etc.  etc. 

«  Item.  La  ville  de  Yezinnes,  ensemble  la  justice  haulte, 
«  moyenne  et  basse,  laquelle  justice  puet  valoir  par  an 
«  environ  dix  livres  tournois,  etc.,  etc.  » 

«  Item.  Il  y  a  aud.  Yezinnes  vingt  sept  boui*geois  qui  paient 


(I)  Cartulaire  de  Tonnerre. 

(3)  11  faut  se  rappeler  ici  que  l'année  commençait  à  Pâques.  Ainsi, 
en  4393,  Pâques  était  le  d  avril,  et  en  1394,  Pâques  n'arrivait  que  le 
49  avril.  Il  y  a  donc  eu  dans  cette  année  deux  47  avril,  correspondant, 
suivant  Tusâge  actuel,  Tun  au  jeudi  après  Quasimodo  de  4393,  l'autre 
au  vendredi  saint  de  4394,  deux  jours  avant  la  fin  de  Tannée. 


54 

«  chascun  deux  sols  el  croient  et  apetisent  pour  ce  (1),  pour 
«  les  vingt  sept  hommes  que  y  sont  cinquante  quatre  sols 
«  tournois.  » 

«  Item.  Y  a  aux  Yezines  sez  hommes  qui  chascun  pour 
«  leurs  héritaiges  qu'il  ont  hors  de  la  dicte  ville  de  Yezines 
«  doit  un  bichet  froment;  pour  ce  deux  septiers  froment, 
«  eic,  etc.  (2). 

Chose  remarquable,  il  n'est  rien  dit  du  Castel,  n'existaii- 
il  pas? 

Amé  ou  Aymé  était  fils  de  Guy  de  Choiseul  et  de  Jeanne 
de  Noyers-Joigny  (3).  Il  était  arrière -petit  fils  du  maréchal 
Miles  VI,  de  Noyers.  Ce  sire  de  Choiseul  possédait  un  tiers 
de  Noyers,  puis  Chassenay,  Montaiguillon  (4],  Carisey  et 
Yezines.  Ces  deux  derniers  fiefs  lui  étaient-ils  arrivés  par  re- 
présentation de  sa  mère  et  de  Gaucher  de  Noyers,  son  grand 
oncle?  Il  était  un  haut,  grand  et  noble  personnage,  conseiller 
et  chambellan  de  Jean  de  Bourgogne,  qu'il  accompagnait  dans 
presque  toutes  les  guerres.  En  1406,  il  se  trouvait  sous  la 
conduite  de  Guillaume  de  Vienne  pour  défendre  les  frontières 
de  la  Picardie  contre  les  Anglais.  Cette  précaution  du  duc  eut 
tout  le  succès  désirable.  Les  ennemis  ne  purent  rien  entre* 
prendre  sur  la  France.  Toutefois,  le  seigneur  de  Choiseul 
n'avait  pas  été  heureux.  Il  fut  fait  prisonnier  devant  Calais. 
Le  duc  lui  fit  donner  deux  mille  francs  pour  se  racheter  et 
pour  le  dédommager  de  ce  qu'il  avait  souffert.  Quelque  temps 
avant  le  mois  de  juin  1416,  Aymé  de  Choiseul  et  neuf  autres 
gentilshommes  furent  mis  en  garnison  à  Noyers,  pour  défen- 
dre cette  ville  contre  les  gendarmes  du  château  de  Tonnerre. 


(i)  Augmentent  et  diminuent 

(â)  Carlulaire  de  Tonnerre.  Nous  n^avons  pas  cru  devoir  repro- 
duire le  détail  des  propriétés  rurales  déclarées  par  Amé  de  Clioiseul. 

(3)  Jeanne  de  Noyers,  morte  le  13  octobre  4375,  était  fille  de  Jean 
de  Noyers  et  de  Jeanne  de  Joinville  (le  P.  Anselme,  Moreri,  Annuaire 
de  l*Yonne  4856).  Agnès  de  Noyers,  dame  de  Rimaucourt  et  de  Noyers 
pour  un  sixième,  nièce  de  Jeanne,  avait  épousé  Jean  de  Ctioiseul, 
seigneur  d'Aigremont  (iiommage  en  lioi).  Son  flis  Jean  de  Choiseul, 
avait  épousé  Marguerite  de  Ctiauvirey,  dame  de  la  Bussières,  veuve  de 
Jean  de  Rougemont.  Jean  de  Choiseul  affranchit  avec  elle  les  habitants 
de  Bussières  (34  juillet  1420). 

(4)  Montaiguillon  est  un  vieux  château  ruiné,  au  milieu  de  la  forêt 
deLoan  ou  Louan,.dans  la  Brie-Champenoise,  a  environ  56  kilomè- 
tres de  Troyes. 


B5 

Choiseul  avait  le  titre  de  gouverneur.  Le  5  octobre  14(9,  il 
vend  à  la  duchesse  de  Bourgogne  tout  ce  qui  lui  appartient 
dans  la  terre  de  Noyers  (1).  Son  nom  figure  encore  dans 
«  la  visite  et  assiette  du  comté  de  Tonnerre,  »  faite  en  1424 
par  ordre  du  duc.  Il  avait  épousé  Claude  de  Grancey,  fille  de 
Robert,  seigneur  de  Chassenay,  et  de  Jeanne  de  Beaujeu, 
veuve  de  Philippe  de  Chauvirey,  seigneur  de  Bussières  (2.) 
Elle  épousa  en  troisièmes  noces,  vers  1439,  Jean  de  Mello, 
chevalier,  et  mourut  le  31  octobre  1439.  Dans  cette  alliance 
nous  retrouvons  les  noms  de  Bussières,  Chauvirey,  Beaujeu 
qui  peuvent  faire  supposer  qu'Aymé  de  Choiseul  fut  seigneur 
de  Yezinnes  et  de  Carisey  par  sa  femme.  Il  sufiirait  pour  cela 
que  Jeanne  de  Beaujeu,  mère  de  Claude  de  Grancy,  fût  fille 
ou  petite-fille  du  maréchal  Edouard  de  Beaujeu,  ce  qui  la  fe- 
rait descendre  de  Jean  de  Thil  et  d'Agnès  de  Frolois.  Sub 
judice  lis  est. 

Jeanne  de  Choiseul,  fille  unique  d'Aymé,  dame  de  Montai- 
guillon,  porta  en  1410  les  terres  de  Yezinnes  et  de  Carisey  à 
Etienne,  sire  d'Anglure,  chevalier,  chambellan  de  Henri  V, 
roi  Angleterre.  Il  vivait  encore  en  1440.  Jeanne  épousa  en 
secondes  noces  Jean  de  Blaisy,  dont  elle  était  veuve  en  1453. 
Elle  contracta  enfin  une  troisième  union  avec  Jacques  de 
Louan,  son  voisin  dans  la  Brie  champenoise.  Elle  vivait 
encore  en  1474.  Alors  elle  transigeait  avec  Guillaume  de 
Choiseul,  seigneur  de  Saint-Clément,  petit-neveu  de  son  père. 
Elle  est  la  dernière  de  la  branche  ainée  des  Choiseul. 

La  succession  des  seigneurs  de  Yezinnes  nous  est  inconnue 
pendant  plusieurs  années. 

Comment  ce  fief  advient-il  à  Jean  Guisdebert  (3)  qui  rend 
hommage  à  Jean  de  Husson,  comte  de  Tonnerre,  le  6  août 


(1)  Cette  vente  fut  faite  au  prix  de  neuf  mille  écus  d'or  et  deux  cents 
francs  de  monnaie  courante.  Y  étaient  compris  les  revenus  depuis  le 
premier  octobre,  tous  les  biens  meubles,  ornements  de  cbapeHet 
joyaux*  vaisselle  d^argent  et  autres,  linges,  etc.,  qui  étaient  dans  le 
château. 

(3)  La  succession  de  Philippe  de  Chauvirey  advint  à  Isabelle  ou 
Odette,  sa  sœur,  mariés  en  premières  noces  à  Erard  du  Chastelet,  et 
en  secondes  noces  à  Jean  de  Montjustin.  Il  était  ûls  de  Vaulhiers  de 
Chauvirey  et  d'Elisabeth  d'Oiselet. 

(3)  Guiesdebert,  Guisbert  ou  Guiedobert,  nom  que  nous  n'avons 
rencontré  que  dans  une  seule  charte.  Repréâenlait-ll  Jeanne  de  Cboi* 
seul  et  l'un  de  ses  trois  maris  ? 


56 

1  l8i  ?  Il  parait  avoir  agi  fort  libéralement  envers  les  habitants 
et  leur  avoir  concédé  diverses  propriétés.  La  charte  du  16 
novembre  1513  semble  indiquer  que  Yezinnes  appartenait  à 
Jeanne  de  Convainson  de  ConnanSj  sa  femme  (l). 

Le  \y^  siècle  n'est  pas  terminé  que  déjà  nous  trouvons  un 
autre  nom,  une  autre  famille,  La  seigneurie  appartient  à 
Marie  de  Beauvarlet,  dame  d'Esternay  (3).  Elle  avait  épousé 
Jehan  Raguier,  maître  des  comptes,  puis  trésorier  des  guer- 
res, seigneur  de  la  Motte-Tilly  et  de  Fontaine-Géry,  sur  Ton- 
nerre, d'une  ancienne  maison  venue  d'Allemagne  en  France, 
avec  Isabeau  de  Bavière,  fixée  en  Champagne  et  maintenant 
éteinte;  sa  famille  était  haut  placée.  Parmi  ses  membres  on 
trouve  des  conseillers  au  parlement,  maîtres  des  requêtes, 
conseillers  d'Etat,  etc.  Elle  s'est  alliée  aux  Dinteville,  Béthume, 
Briçonnet,Chastellux,Moyencourt,etc.  —  On  a  de  lui  un  hom- 
mage du  23  mai  1493  à  Antoinette  de  la  Trémouille,  dame 
de  Tonnerre.  Marie  de  Beauvarlet  devint  veuve  en  1 502,  si 
l'on  en  juge  par  l'offre  d'hommage  au  comte  de  Tonnerre,  le 
14  novembre.  Elle  a  dû  se  remarier  en  1505,  avec  Antoine 
de  Leviste,  dont  la  famille  nous  est  inconnue.  Il  était  rap- 

Eorteur  et  correcteur  de  la  chancellerie  du  roi.  Le  22  septem- 
re  1505,  il  donne  pouvoir  et  procuration  à  un  chanoine 
d'Auxerre  d'amodier  les  bois  de  sa  seigneurie  (3). 

Quoique  Marie  de  Beauvarlet  ait  laissé  de  son  premier 
mariage  un  fils,  Louis  Raguier,  seigneur  de  la  Motte-Tilly  et 
d'Esternay,  marié  à  Charlotte  Dinteville,  fille  du  bailli  de 
Troyes,  quoique  plusieurs  de  ses  filles  se  soient  établies, 
Yezinnes,  après  cette  dame,  change  encore  de  propriétaire  et 
de  famille. 

§   2.    —   LES    ÉCOSSAIS. 

Au  xi«  siècle,  un  roi  de  France  avait  établi  une  garde  écos- 
saise. Charles-le-Gros  voulut  que  vingt-quatre  genjjshommes 
de  l'Ecosse  aient  la  garde  de  son  corps,  nuit  et  jour,  h  la 
guerre,  pendant  la  paix,  dans  ses  conseils,  comme  à  table,  à 
la  messe,  à  la  chasse  et  même  pendant  le  repos  du  lit.  Saint 

(4)  II  existait  en  Normandie  une  famille  noble  de  Couvains,  et  une 
autre  de  Conan. 

(2)  Département  de  la  Marne,  à  40  kit.  d*Epernay. 

(3)  Noie  de  M.  Quantin,  archiviste  de  l'Yonne. 


57 

Louis  reprit  ou  continua  ce  service.  Ces  gentilshommes  furent 
appelés  archers  du  corps.  Leur  présence  continue  près  du  roi 
les  fit  dénommer  gardes  de  la  manche.  On  les  retrouve  jus- 
qu'en 1830.  Charles  V  ajouta  soixante-quinze  archers  pour  la 
garde  du  logis,  les  corvées,  vedettes  et  sentinelles.  Charles  VI 
maintint  cette  institution.  Telle  était  la  réputation  de  bra- 
voure et  d'uiiliié  des  archers  que  Henri  VIII,  roi  d'Angle- 
terre, avait  pris  pour  corps  de  sa  devise  un  archer  bandant 
son  arc  et  pour  dme  ces  mots  français  :  Qui  je  défends  est 
maistre. 

Quand  les  Anglais  envahirent  la  France,  Jean  Stuart,  comte 
de  Boucan  et  de  Douglas,  fils  du  duc  d'Albanie,  vint  avec 
sept  mille  Ecossais  aider  le  dauphin  à  chasser  les  ennemis 
et  à  raflermir  le  trône  ébranlé  de  son  père.  On  sait  Técla- 
tante  victoire  remportée  par  les  Français  et  les  Ecossais  réunis 
à  Beaugé.  Jean  Stuart  fui  connétable  Tannée  suivante  ;  une 
compagnie  de  gens  d'armes  écossais  fut  créée,  un  premier 
homme  d'armes  fut  ajouté  aux  vingt-quatre  gardes  de  la 
manche. 

Les  archers  écossais  étaient  somptueusement  armés,  équi- 
pés, montés.  Chacun  d'eux  avait  un  écuyer,  un  valet,  un  page, 
deux  serviteurs  dont  l'un  s'appelait  le  coutelier,  à  cause  du 
grand  coutelas  qui  lui  était  confié. 

Charles  VII,  Louis  XI,  Louis  XII  créèrent  chacun  une 
compagnie  d*archers,  mais  toute  française.  Du  temps  de  Fran- 
çois P^  les  vingt-cinq  gardes  de  la  manche  étaient  armés  de 
brigandines,  gorgery  f  salades  chargées  d'orfèvrerie,  ^forde- 
bras  avec  acier,  arcs,  trousses,  espées,  dagues,  et  hocque- 
tons  d'orfèvrerie  moult  riche.  Ces  hommes,  de  haute  stature, 
firent  l'admiration  des  dames  italiennes  lors  de  l'entrée  du 
roi  à  Milan.  La  garde  écossaise  avait  le  pas.  Elle  se  distingua 
à  Montlliéry,  au  siège  de  Fontoise,  à  Fernoue,  Agnadel,  Ba- 
vennes,  Pavie;  elle  sauva  Henri  IV  allant  reconnaître  l'armée 
du  duc  de  Parme;  elle  arrêta  le  poignard  des  Seize  levé  sur 
sa  tête. 

Si  plus  tard  cette  compagnie  ne  fut  plus  écossaise  que  de 
nom,  elle  n'était  pas  moins  la  première  en  4791,  heure 
suprême  de  la  monarchie,  comme  elle  le  fut  encore  en  1814. 
On  sait  que  cette  compagnie,  composée  de  gentilshommes, 
avaient  pour  valets  des  jeunes  nobles  de  quinze  à  dix-sept 
ans,  qui  faisaient  ainsi  leur  apprentissage  comme  plus  tards 
les  cadets. 


58 

Parmi  les  capitaines  de  cette  garde  écossaise  nous  trouvons  : 

Vers  1 428,  Archambaud  de  Douglas,  beau-père  du  conné- 
table Robert  Stuard  ; 

1473,  Robert  Coningham; 

4480,  Jean  Coningham  ; 

4493,  Beraud  Stuart,  seigneur  d'Aubigny,  comte  de  Terre- 
neuve,  connétable  du  royaume  de  Naples,  chevalier  de  Tordre 
de  Saint-Hicbel,  mort  en  1508; 

4508,  Jean  Stuard,  seigneur  d*Aubigny; 

4513,  Robert  Siuart,  connu  sous  le  nom  de  maréchal  d'An- 
bigny  (1515),  qui  avait  épousé  Anne  Stuart,  sa  cousine,  fille 
de  Beraud,  sus-nommé,  et  d'Anne  de  Maumont,  fille  naturelle 
du  duc  d'Alençon,  prince  de  la  maison  royale: 

1514,  Jean  Stuart,  frère  du  maréchal  d*Aubigny; 

1544,  Jacques  de  Lorges,  comte  de  Montgommery  (1). 

La  formation  de  la  garde  écossaise,  les  hauts  emplois  des 
Stuarts,  des  Douglas,  et  autres  seigneurs,  avaient  amené  en 
France  un  grand  nombre  d*Ecossais.  Sans  sortir  des  environs 
de  Tonnerre  nous  pouvons  citer  les  : 

1.  Ansthruttbk  (d'Anstrude),  seigneur  de  Tronchoy  en 
1685,  de  Bierry  les  Belles-Fontaines,  qui  prend  le  nom  du 
seigneur.  Robert  et  David  d'Anstrude  viennent  en  France 
vers  1 51 4  ;  ils  servent  dans  la  garde  écossaise  sous  Robert 
Stuard,  maréchal  d'Aubigny. 

8.  Bar  ou  de  Bard,  famille  éteinte  à  Tonnerre.  Le  der- 
nier est  mort  capitaine  de  gendarmerie  et  chevalier  de  Saint- 
Louis  à  Saint-Flour.  Il  était  allié  à  la  famille  Viard. 

3.  De  Christom  à  Fontaine-Géry  et  à  Vezinnes  (1518). 

4.  CooKBORN,  à  Villeneuve-au-chemin  (Aube),  à  Jaulges 
(Yonne). 

5.  CoNiGHAM  ou  CONINGHAM ,  scigocur  dc  Yillemorien , 
d'Avirey,  etc.  On  cite  deux  capitaines  des  archers  écossais. 

6.  Damster,  Dambster  ou  Damestel,  écuyer,  demeurant 
à  Coussegrey  (1507);  marié  à  Julienne  de  Harcenay;  a  le  fief 
de  Harnay-sur-Cry  (1 540) . 

7.  Despensbr  (d'EspencedePomblain,  de  Billy,  etc.),  sei- 
gneur de  Lignières,  etc. 


(4)  Histoire  des  troupes  étrangères  par  Eugène  Fieffé,  commis 
principal  au  ministère  de  la  guerre.  Paris,  9  vol.  in*S^,  i,  passim. 


59 

8.  D'Hedouhart  (  d'Edoqard  ),  seigneur  de  Grimault, 
Jonancy,  etc.,  bailli  de  Noyers  (1536). 

9.  Drowas  (Drouas),  à  Jaulges,  etc. 

10.  Fautheringham,  Foulthrinuham,Fautrin6An  (Alexan- 
dre), écuyer,  archer  de  la  garde  écossaise  du  corps  du  roi, 
mariée  Jeanne  Dousroie;  a  le  fief  de  la  Bergerie  et  de  Villecien 
à  Ancy-le-Franc  (1540). 

1 1 .  Fitz-Jean,  seigneur  de  Chemilly  et  de  Viviers. 

12.  D'HÉRiOT  Thomas,  lieutenant  des  gardes  écossaises, 
épouse  Huguette  Le  Bascle.  Son  fils,  Patrice  d'Hériot,  est 
aussi  lieutenant  des  gardes  écossaises.  Il  épouse  Barbe  de 
Cbastenay. 

13.  De  Humes  (Georges),  archer  sous  François  K,  sei- 
gneur de  Pimelles  et  de  Villecien. 

14.  Jackson. 

15.  Karendefex,  à  Sancy. 

16.  Laing^  à  Fontaine-Géry,  à  Vezinnes,  à  Ligniëres. 

17.  De  Lenfernat,  dans  un  très  grand  nombre  de  rési- 
dences, Vergigny,  Avroles,  Saint-Florentin,  etc. 

18.  LiviNGSTON  ou  de  Léviston,  archer  de  la  garde  écos- 
saise, gouverneur  de  Montfort,  seigneur  de  Duchy. 

19.  Ramsay,  seigneur  deSerrigny. 

20.  Stratum  ou  d'EsTRATON  (Thomas),  écuyer,  lieutenant 
général  du  maréchal  d'Aubigny,  seigneur  de  Moulins,  près 
Noyers  (1540),  par  son  mariage  avec  Huguette  Le  Bascle, 
veuve  de  Thomas  d'Hériot. 

21.  Stdart,  à  Fontaine-Géry,  Vezinnes, Tronchoy  (Yonne), 
Ligniëres  (Aube). 

22.  De  TouTTEPAiRE,  seigneur  de  Prilly. 

23.  De  Vathers  (Vathaire). 

24.  De  VoARLAT  (Jean),  écuyer,  demeurant  à  Coussegrey, 
où  il  avait  épousé  Guillemette  de  Damestel. 

Et  beaucoup  d'autres  dont  les  noms  nous  ont  échappé. 

A  cette  mémeépoqne  vinrent  aussi  dans  leTonnerrois  plu- 
sieurs Grecs  ou  Argoulets  et  Stadiots,  cavaliers  Albanois, 
qui  avaient,  dit  Brantftme,  «  la  coustume  de  porter  les  testes 
«de  leurs  ennemis  à  Tarçon  de  leur  selle  (1)  ;  »  ainsi,  Andry, 
seigneur  de  Tronchoy;  Cénami  ou  Cénomani,  Arquier,  tous 

(1)  Histoires  des  troupes  étrangères,  par  Eug.  Fieffé,  I,  S, 


60 

trois  furem  baillis  de  Tonnerre  ;  et  Diomède  de  Narcin,  che- 
valier, lieutenant  de  M.  de  Guise,  grec,  mort  à  DaDoemoine. 

§    3.    —    MAISONS    LAING    ET    STUART. 

Guillaume  Laing  avait  été  d'abord  archer  de  la  garde  écos- 
saise, où  il  s'était  fait  remarquer  par  son  zèle  et  par  son  dé- 
vouement. Sa  première  récompense  avait  été  d'être  armé  che- 
valier, puis  il  était  devenu  lieutenant  de  cette  noble  compa- 
gnie. En  1518.  il  est  seigneur  de  Fonlaine-Géry  et  de  Vezin- 
nes.  Huit  ans  après  (15^6),  il  a  ajouté  Lignières  à  ses  pro- 
priétés féodales.  Nous  voyons  ce  guerrier  de  mérite  assister 
le  16  septembre  1527  aux  assises  de  Tonnerre,  où  avaient  été 
convoqués  tous  les  posesseurs  de  fiefs  dans  le  comté  (1).  Selon 
toute  probalité,  il  est  mort  à  la  fin  de  cette  année.  Il  avait 
épousé  Martine  de  Chrislom  qui,  pour  Fontaine-Géry  comme 
pour  Vezinnes,  était  aux  droits  de  Jean  Raguier.  Celui-ci  avait 
laissé  plusieurs  enfants.  Ce  devait  donc  être  une  acquisition. 
Martine  de  Chrislom  fait  hommage  au  comte  de  Tonnerre  à 
la  fin  de  1527.  Cet  acte  a  été  solennellement  brûlé  en  1793, 
aulo-dafé  ridicule,  qui  n'a  eu  d'autre  efl'et  que  d'occasionner 
nombre  de  lacunes  dans  l'histoire,  surtout  pour  les  commu- 
nes. Martine  existait  encore  en  1 596,  si  l'on  on  croit  le  bronze 
de  la  cloche  dont  elle  fut  probablement  la  marraine  ;  elle  de- 
vait être  fort  âgée,  presque  centenaire. 

Elle  avait  marié,  vers  1530,  Claude  de  Laing,  sa  tîlle  uni- 
que, ù  Jean  Stuarl,  l'un  des  membres  de  celte  maison  ancienne, 
immense,  dont  la  souche  anglo-normande  remonte  au-delà 
du  xir  siècle  (2).  Walters  (3)  Fitz-Alain,  seigneur  de  Don- 
dondal,  occupait  près  du  roi  David  la  charge  de  Steward, 
c'est-à-dire  d'intendant,  sénéchal  ou  maître  de  la  maison 
royale.  Celle  dignité  devint  héréditaire.  Le  nom  s'en  substitua 
tout  naturellement  à  celui  de  la  famille.  Tels  ont  été  en  France 
les  Bouieiller  de  Senlis,  les  Le  Séneschal  de  l'Orléanais,  et 
tant  d'autres. 

Le  septième  Stuart,  du  nom  de  Robert,  épousa  Majory 

(4)  Archives  de  M.  le  marquis  de  Louvois. 

(2)  Hommage  du  iU  mai  1330.  Il  a  eu  aussi  l'honneur  de  Tauto-daré 
républicain. 

(3)  Waulhicr  ou  Gauthier. 


61 

Bruce,  fille  du  roi  Robert  Bruce,  le  plus  grand  homme  sorti 
des  luttes  de  TEcosse  contre  TAngleterre.  Cette  princesse  était 
sœur  du  roi  David  II  qui  mourut  sans  enfants.  Robert  Stuart 
était  un  général  brave  ;  il  succéda  à  son  beau-frère,  et  fut 
couronné  à  Soone,  le  27  mars  1 371 ,  sous  le  nom  de  Robert  II. 
Telle  a  été  la  branche  ainée.  Marie  Stuart,  en  épousant  Henri 
Stuart,  baron  Darniey,  son  parent  éloigné  de  la  branche  ca- 
dette, lui  a  transporté  ses  droits  sur  les  couronnes  d'Ecosse 
et  d'Angleterre.  Jacques  I^  fut  leur  fils. 

Mous  avons  déjà  cité  Robert  Stuart,  maréchal  d*Aubigny, 
mort  glorieusement  au  service  de  la  France.  Il  était  arrière- 
grand-oncle  de  Darniey.  Le  mari  de  Claude  Laing ,  Jean 
Stuart,  ce  fier  et  brave  écossais,  cet  homme  d'armes  de  la 
maison  du  roi,  était  frère  du  maréchal,  d'abord  son  lieute- 
nant dans  la  garde  de  Sa  Majesté,  puis  vers  1514  capitaine 
et  chef  de  ce  corps  important  ;  c'est  par  cette  alliance  qu'il 
devint  seigneur  de  Fontaine-Géry,  de  Vezinnesetde  Lignières. 
A  ces  fiefs,  il  ajouta  celui  de  Tronchoy. 

François  I«r  doit  passer  dix  jours  à  Tonnerre,  lors  des  fêles 
de  Pâques,  en  1542.  II  vient  avec  toute  sa  cour.  Les  autori- 
tés» les  habitants  en  grande  foule,  attendaient  le  roi  à  la  porte 
Saint-Jacques  ou  de  Vaucorbe.  Claude  Abram,  recteur  des 
écoles,  a  fait  préparer  un  théâtre  devant  le  portail  nouvelle- 
ment construit  de  l'église  Notre-Dame  (1).  Les  écoliers  doi- 
vent y  jouer  une  pièce  de  circonstance  à  la  louange  de  S.  M. 
Mais  la  prévoyance  administrative  est  déjouée  ;  ces  prépara- 
tifs, auxquels  on  attache  tant  de  prix^  deviennent  inutiles. 
Le  roi  arrive  parla  porte  des  Champs  depuis  la  porte  Saint- 
Pierre;  il  descend  la  rue  des  Forges,  le  Perron,  et  va  mettre 
pied  à  terre  à  l'hôpital  où  il  prend  gîte.  Son  séjour  à  Tonnerre 
est  marqué  par  un  événement  grave.  Un  ambassadeur  de 
Charles-Quint  vient  lui  déclarer  la  guerre;  la  réception  a  lieu 
dans  la  grande  salle.  Il  est  regrettable  qu'il  ne  nous  ait  été 
conservé  aucun  des  détails  de  cette  curieuse  cérémonie  (i). 

Jehan  Stuart  accompagne  le  roi.  Il  vient  de  terminer  la 
construction  du  château  de  Fontaine-Géry.  Le  roi  veut  le  con- 


(1)  La  date  précise  de  cette  jolie  construction  est  1536. 
(3)  Histoire  manuscrite  de  Cerveau,  mémoire  du  notaire  Petitjean 
(4592).  Annuaire  de  1830,  p.  225. 


6Î 

nattre,  le  visiter.  Le  capitaine  des  gardes  a  ThooDeor  de  le 
recevoir,  et  de  lui  offrir  à  dtner. 

Un  huitain  fort  naif,  rapporté  par  le  notaire  Petitjean, 
l'historien  de  la  ville,  a  conservé  le  souvenir  du  passage  de 
François  T«r,  événement  mémorable  pour  Tonnerre,  le  voici  : 

Un  autre  alors  disoit 
Les  beaux  jours  de  cette  ville  ; 
Qu'avant  le  feu  on  jouoit  (I) 
Au  lieu  de  Fontenille. 
Lors  de  la  venue  du  roy 
Tout  était  en  bon  arroy. 
Chacun  vlvoit  sans  murmure 
Et  en  bonne  nourriture. 

Citons  une  requête  du  palais  du  7  novembre  1543,  qui  re- 
connaît à  Jean  Stuari,  comme  aux  autres  habitants  de  Ton- 
nerre, droit  aux  usages,  afin  de  faire  merrain  et  mener  bois 
«  en  son  hostel  seigneurial  de  Fontaine-Géry  »  pour  son 
chauffage  et  autres  nécessités. 

Jean  Stuart  dut  cesser  les  fonctions  de  capitaine  des  gar- 
des. Son  âge,  ses  longs  et  honorables  services  devaient  mettre 
fin  à  sa  carrière  militaire.  Il  fut  remplacé  par  Jacques  de 
Lorges,  comte  de  Monlgommery,  père  de  Gabriel  de  Mont- 
gommery,  son  successeur,  le  dernier  capitaine  d*origine  écos- 
saise. On  sait  que  ce  fut  lui  qui  eut  le  malheur  de  tuer  Henri  II 
dans  un  tournois,  en  4559. 

Le  20  juin  4551,  Louise  de  Clermont,  comtesse  de  Ton- 
nerre, alors  madame  du  Bellay,  fait  don  à  Jean  Stuart  et  à 
Claude  Laing,  sa  femme,  de  quatre  arpents  attenant  le  bois 
des  Brosses.  La  cause  de  cette  libéralité  demeure  inconnue. 

Le  procès-verbal  de  la  coutume  de  Sens,  rédigé  le  4  novem- 
bre 1555,  indique  comme  seigneur  de  Vezinnes  Grégoire  du 
Chastelet  et  Damoiselle  Claude  de  Laing.  Jean  Stuart  était 
donc  mort.  Il  est  de  tradition  que  ce  brave  seigneur  a  fini  son 
honorable  carrière  à  Vezinnes,  que  sa  dépouille  mortelle  y  est 
restée.  N'aurait-elle  pas  été  confiée  au  cercueil  vide  qui  est 
encore  dans  le  caveau  seigneurial?  Pourquoi  a-t-elle  disparu? 
Quelle  main  profane  Ta  enlevée?  C'est  une  énigme. 

Sa  veuve  contracte  une  troisième  alliance  avec  Jean  d*Hériot, 


(1)  L^incendie  général  de  Tonnerre  eut  lieu  en  1556,  quatorze  ans 
après  le  passage  du  roi. 


63 

Hariot  ou  Henriot,  d'une  origine  écossaise  (1).  Ces  nouveaux 
liens  ne  sont  pas  heureux.  Le  5  naai  1567  Claude  de  Laing, 
femme  séparée  de  Jean  Hériot,  soutient  contre  le  comte  de 
Tonnerre  que  sa  terre  est  en  franc  aleu,  sauf  la  justice  haute, 
moyenne  et  basse,  qui  est  de  la  mouvance  du  comte.  Il  s'agit 
probablement  de  Fontaine-Géry.  L'arrêt  n'est  pas  connu. 

Le  portrait  de  Jean  Stuart  existe  au  château  de  Béru.  C*est 
an  homme  mâle  et  vigoureux,  ayant  force  et  taille  en  partage. 
Il  parait  digne  des  commandements  auxquels  il  a  été  appelé. 
Ce  seigneur  a  laissé  de  sa  première  compagne  plusieurs 
enfants.  Nous  pouvons  citer  entr'autres  : 

Guillaume  l'atné,  qui  hérite  des  terres  de  Yezinnres,  Fon- 
taine-Géry,  etc. 

Claudine,  qui,  le  11  mars  1556,  épouse  Hervé  du  Pé, 
écuyer,  lieutenant  de  la  garde  écossaise,  veuf  en  premières 
noces  d'une  demoiselle  de  Courtenay,  issue  du  roi  Louis  YIU. 

Nous  retrouverons  sa  descendance.  Elle  est  désignée  comme 
dame  de  Yezinnes  et  de  Fontaine-Géry,  et  comme  nièce  du 
maréchal  d'Aubigny. 

On  trouve,  à  la  date  du  25  juin  1 544,  un  Jean  Stuart  qui  se 
qualifie  du  titre  de  seigneur  de  Yezinnes  et  de  Fontaine-Géry. 
Sa  femme  était  Colette  de  Mussy,  sœur  de  Claude,  qui  avait 
épousé  David  d'Ansthrutter.  Ces  deux  sœurs  étaient  filles  de 
Nicolas  de  Mussy,  seigneur  de  l'Ile-sur-Serain,  etdeJeoffrine 
Cbaillot.  Ce  Jean  Stuart  n'était-il  pas  fils  de  Jean  Stuart  et  de 
Claude  de  Laing?  —  II  a  peut-être  eu  un  autre  fils  ou  petit-fils 
da  nom  de  Thibaut? 

Château,  —  C'est  à  Jean  Stuart  que  l'on  doit  le  château  de 
Yezinnes,  jolie  construction  dans  le  genre  écossais.  La  révo- 
lution Ta  fait  disparaître  en  très  grande  partie.  Grâce  aux  re- 
cherches, aux  sondages,  aux  rapprochements  de  MU.  Pierre 
Petit  et  Jacques  Barbenoire,  il  a  été  possible,  au  milieu  de 
ses  ruines,  de  reconstruire  ce  manoir  et  de  le  fi.\er  sur  le  pa- 
pier. Quelles  tristes  réflexions  fait  naître  ce  travail,  qui  nous 
prouve  uue  fois  de  plus  une  la  surface  de  la  terre  est  cou- 
vertes de  ruines  qui  en  cacnent  déplus  anciennes,  et  qui  sem- 
blent  en  appeler  d'autresl 

Situé  sur  le  penchant  d'une  colline,  ce  château  dominait 
toute  la  vallée.  Aussi,  offrait*il  autrefois  au  voyageur  un  ra- 

(i)  Voir  plus  haut.  Ce  mariage  était  antérieur  au  36  avril  4564, 


64 

vissant  coup  d'œil.  C'était  un  gracieux  point  de  vue  que  ces 
trois  arceaux  de  la  double  galerie  qui  masquaient  le  corps 
principal  et  réunissaient  deux  pavillons  élégants  ornés  de 
quatre  tourelles,  ajourés  chacun  de  quatre  baies  à  meneaux. 
Les  deux  pavillons,  voilà  tout  ce  qui  reste  I 

Au  pied  du  château  régnaient  de  spacieuses  terrasses.  Au- 
dessous  et  jusqu'à  la  route  se  trouvait  le  jardin  potager;  à 
gauche,  vers  le  midi,  le  parc,  étage  de  trois  massifs  divers, 
la  plupart  en  chêne  et  en  charmilles.  Une  vaste  cour  séparait 
le  logis  des  bâtiments  de  service.  Adroite,  du  côté  du  village, 
près  de  la  chapelle  seigneuriale,  était  l'entrée  principale,  avec 
tour,  herse,  pont-levis,  fossés,  qui  la  séparaient  d'une  place 
d'armes  ou  boulevard  couvert  de  tilleuls. 

LÉGENDE  DU   PLAN. 

A.  Porte  d'entrée,  depuis  surmontée  d*un  colombier.  —  B.  Entrée 
du  corps  de  logis  principal.  —  C.  Vestibule.  —  D.  Salle  des  gardes* 
depuis  salle  à  manger  avec  une  vaste  cheminée.  —  E.  Salon  avec 
une  cheminée  de  même  dimension,  mais  plus  ornée.  —  F.  Grand  ca- 
binet avec  sortie  sur  la  cour.—  G.  Chambre  à  four.— H.  Fruitier.  Entre 
les  deux,  un  escalier  dérobé  qui  conduit  au  premier  étage;  au-dessous 
une  salle  étroite  qui  a  pu  servir  de  prison.  Des  meurtrières  donnent  sur 
laplace. — I. Pavillon  nord.  Il  existeetservaitde  cuisine;  il  a  sortie  sur  la 
grande  galerie,—  K.  Galerie  formée  de  trois  arcades.  —  L.  Première 
terrasse  avec  escalier  qui  descend  aux  caves  et  aux  terrasses  infé- 
rieures. —  M.  Cabinet  derrière  Tescalier  d^honneur  en  voûte  d'arête, 
sans  nervure. —  N.  Pavillon  du  midi,  conservé.  —  0.  Descente  de  la 
cour  dans  les  caves.  —  P.  Petite  pièce,  au-dessus  d^une  salle  voûtée, 
dans  laquelle  on  n'entre  que  par  une  trappe.  Sont-ce  d'anciennes 
oubliettes? 

L*escalier  d*honneurconduit  au  premier,  dont  la  distribution  était  pa- 
reille. La  galerie  facilitait  la  communication  avec  toutes  les  pièces  .De  lu 
on  avait  unevuemagniGque  sur  toute  la  vallée  et  les  villages  environ- 
nants. Le  cabinet  adossé  à  l'escalier  est  également  voûté,  mais  avec 
nervures.  A  la  clef  de  voûte  sont  les  armoiries  du  seigneur  :  Ecartelè 
1-4  d'or  au  lion  de  gueules  dans  un  double  treschcur,  lleuronné  et 
contre-fleuronné  de  gueules  (Ecosse)  (1).  S  d'or  à  la  fasce  échiquetée 


(i)  Le  trescheur  fleuronné  manque  au  premier  quartier,  et  le  dou- 
ble trescheur  au  quatrième.  G^est  évidemment  la  faute  du  scuplteur. 

Le  lion  de  gueules  dans  un  champ  d'or  était  porté,  assure-t-on,  par 
Fergus.  roi  d'Irlande,  qui  fonda  le  royaume  d'Ecosse,  vers  l'an  232. 
Ce  serait  Charlemagnequi,  en  signe  d'alliance  offensive  et  défensive, 
aurait  permis  au  roi  Achains,  en  809  environ,  d'enfermer  le  lion  dans 
un  double  trescheur.  Cela  semble  fort  problématique.  (Un  vieux  chro- 
niqueur. Histoire  du  Btason^  par  Eysemback). 


65 

d'argent  et  d^azur  de  trois  traits  (Stuart  d'Aubigny),  brisé,  comme  pour 
les  puînés,  d'un  lambel  de...  à  trois  pendanls.  4d'ar|fent  au  sautoir 
de  gueules,  accompagné  de  quatre  quinte-feuilles  du  même.  (Stuart  ou 
Estuerl  de  Bretagne).  Une  bordure  générale  sur  les  quatre  quartiers, 
composée  de...  et  de... 

Que  1*00  rapproche  ces  riches  armoiries  de  celles  du  ma- 
réchal d'Aubigny,  on  ne  pourra  douter  de  l'identité  de  la  fa- 
mille. Les  voici  :  Ecartelé:  1-4  de  France,  brisé  (Tune  bor- 
dure de  gueules  chargée  de  huit  fermeaux  d'or  (Urgel). 
3-3  Stuart-d'Aubigny,  comme  ci-dessus,  moins  le  lambel,  le 
maréchal  étant  Taîné.  Celui-ci  ajoutait  une  bordure  engrelée 
de  gueules.  Sur  le  tout  :  le  sautoir  de  geules  et  les  quatre 
quinte- feuilles, 

Jean  Stuart,  duc  d'Albanie,  connétable  de  France,  potrait 
comme  le  maréchal  d'Aubigny,  à  Texception  du  sur  le  tout^ 
qui  était  les  anciennes  et  assez  bizarres  armes  des  Stuart  :  de 
gueules  à  trois  houssetles  (jambes  armées)  cantonnées,  ar- 
mées d'hermine^  éperonnées  d'or^  réunies  au  point  d^hon-- 
neur. 

Si  le  doute  avait  pu  être  permis,  ces  rapprochements  héral- 
diques le  feraient  disparaître.  Jean  Stuart  était  bien  de  Tan- 
cienne  et  grande  famille  royale  ;  il  était  le  frère  putné  du 
maréchal  d'Aubigny,  qui  toutefois  n'était  que  le  second  de 
cette  branche,  delà  cette  bordure  engrelée  de  gueules  qui  en- 
tourait le  blason  des  Stuart  d'Aubigny. 

Les  anciens  du  village  rapportent  que  le  château  apparte- 
nait au  roi  François  P',  qu'il  y  a  demeuré,  et  même  qu  il  y  a 
fait  battre  monnaie.  Cette  tradition  est  tout  à  fait  erronée. 
Que  François  1^  ait  aidé  son  fidèle  capitaine  des  gardes  dans 
la  construction  de  son  gentil  manoir,  qu'il  y  soit  allé  comme 
à  Fontaine-Géry,  qu'il  y  soit  resté  plus  longtemps  même,  c'est 
possible.  Mais  dans  aucun  temps  Vezinnes  n'a  été  une  habi- 
tation royale  ;  j'amais  aucun  souverain  n'y  a  fait  battre  mon- 
naie. Ce  village  ne  se  trouve  ni  sur  la  liste  des  résidences 
royales,  ni  sur  celle  des  hôtels  de  monnaie  ({).  Il  existe  à 
l'entrée  du  village,  du  côté  de  Roffey,  une  pièce  de  vigne  de 
deux  hectares  environ,  dite  la  Grande-Pièce.  Elle  produit  un 


(1)  Liste  de  M.  de  Longperier.  Palais  des  rois  de  France  par  M.  J. 
Guadet. 

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67 

§   4.    —    MAISON   DU   PÉ    (1). 

Dès  le  19  avril  1641,  on  voit  Edme-François  da  Pé,  baron 
de  Tannerre  et  de  Louesmes,  agir  an  nom  de  Marthe  Stuart, 
absente,  et  stipuler  bail  pour  la  terre  de  Yezinnes  moyennant 
mille  livres.  Ce  seigneur,  son  proche  parent,  était  petit-fils 
d'Hervé  du  Pé  et  de  Claudine  Stuart;  il  éuit  le  fils  d'Edme 
du  Pé,  de  ce  célèbre  et  vaillant  capitaine  de  Tannerre,  si  actif, 
si  remuant,  si  entreprenant,  Thomme  dévoué  de  Henri  IV, 
qui  fut  assassiné  étant  bailli  d'Auxerre  de  par  le  roi  (2). 

Le  22  septembre  1650,  Marthe  Stuart,  devenue  veuve,  vend 
au  baron  de  Tonnerre  et  de  Louesmes  les  terres  et  seigneu- 
ries de  Yezinnes  et  Fontaine-Géry  en  Champagne.  Elle  meurt 
peu  de  temps  après.  Claude  de  Villiers,  femme  d'Hector- 
Pierre,  seigneur  de  Narcey  (3),  était  donateur  de  Marthe. 
Jeanne  de  Villiers  était  héritière  bénéficiaire.  Un  procès  s'en- 
gage. Il  est  suivi  d'un  concordat  (24  janvier  1651).  François 
du  Pé  garde  la  terre  de  Vezinnes.  Fontaine-Géry  reste  au  sei- 
gneur de  Narcey. 

Une  affaire  non  moins  grave  et  désagréable  avait  dû  préoc- 
cuper le  nouveau  seigneur  de  Vezinnes.  Débiteur  d'une 
somme  de  3,800  livres  à  un  sieur  de  Hothron,  Vezinnes  et 
Fontaine-Géry  sont  saisis  le  27  septembre  1651  (4).  L'acte 
de  saisie  donne  du  château  de  Vezinnes  une  description  con- 
forme à  la  nôtre  :  trois  corps  de  bâtiments,  quatre  chambres 
par  le  bas,  autant  par  le  haut,  caves,  combles,  cours,  éta- 
bles,  granges  et  vergers,  le  tout  clos  de  murailles.  Le  seigneur 
avait  droit  de  justice  haute,  moyenne  et  basse,  défaut,  profils 
et  lods  à  raison  de  vingt  deniers  par  livre  ;  droit  d^ajutage, 
geôlage,  langage,  rouage,  courtage;  un  moulin,  pressoir  et 
fours  banaux;  soixante  journées  de  terre  (17  hectares  envi- 
ron], quatorze  arpents  de  pré  (6  hectares),  cinquante  ouvrées 
de  vigne  (2  à  3  hectares),  etc. 

(I)  On  trouve  souvent  le  nom  de  Pé,  employé  pour  Pierre,  ainsi  : 
seigneur  de  Saint-Pé  de  Générés,  <anc(u«  Pelrus  de  Generoso  ;  Pé 
Fournier  pour  Pierre  Fournier,  etc« 

(3)  Histoire  de  Saint-Fargeau  par  M.  Déy.  (Annuaire  de  TYonne). 

(3)  Ne  serait-ce  pas  Narcy  ? 

(4)  On  doit  être  étonné  que  Fontaine-Géry  soit  compris  dans  la 
saisie.  Les  arrangements  du  mois  de  janvier  n*avaient-ils  pas  eu 
d'effet? 


68 

Pontaine-Gëry  consistait  en  maison  seigneuriale  avec  deux 
chambres  basses,  autant  dans  le  haut  ;  portail  en  forme  de 
pavillon,  colombier,  cour,  granges  et  étables,  le  tout  renfermé 
dans  des  murailles  fort  épaisses  (environ  2  mètres],  ayant 
pont-levis;  sept  cents  arpents  (296  hectares)  de  terre  et  bois 
et  1i  arpents  de  pré  (6  hectares).  Cette  terre  était  régie  en 
franc-aleu.  La  justice  seigneuriale  ressortissait  au  bailliage  de 
Tonnerre.  Le  27  novembre  les  aflSches  pour  la  vente  sont 
apposées,  à  Vezinnes,  au  poteau  du  roi  et  à  la  porte  du  châ- 
teau, à  Tonnerre,  à  Fontaine-Géry,  et  autres  lieux.  Sans  doute 
il  y  eut  transaction,  la  vente  ne  se  réalisa  pas. 

Edrae-François  du  Pé  meurt  vers  1654.  Saisie  féodale  du 
comté  de  Tonnerre  sur  Marthe  de  Humes,  dame  de  Piroelles, 
sa  veuve  (1),  et  sur  François  du  Pé,  son  fils.  Hommage  est 
rendu  le  l***  septembre  1654. 

François  du  Pé,  marquis  de  Louesmes,  seigneur  de  Vezin- 
nes, était  en  outre  seigneur  de  Sancy  en  Bourgogne,  et  de 
Saint-Aubin  en  Touraine.  Capitaine  de  cavalerie  au  régiment 
de  royal-Piémont,  il  était  arrivé  au  grade  de  brigadier  des 
armées  du  roi  (2).  Ce  vaillant  guerrier  fut  choisi  pour  com- 
mander la  noblesse  de  la  généralité  d'Orléans.  En  1679,  il 
avait  épousé  Claude  Bouchard  ou  Bauchard,  dame  de  Parc*le- 
Vieil,  fille  de  Jacques  Bauchard,  écuyer,  conseiller  du  roi  et 
couronne  de  France  et  des  Finances  de  S.  M.  Cette  dame, 
morte  avant  1702,  avait  eu  beaucoup  d'enfants  ;  les  registres 
de  naissance  de  Vezinnes  n'en  indiquent  pas  moins  de  onze  (3). 
Y  sont-ils  tous  ? 

A  la  fin  du  xvii«  siècle,  Pierre  du  Pé,  l'un  d'eux  et  sans 
doute  Tatné,  est  le  dernier  seigneur  de  Vezinnes  de  ce  nom. 
II  meurt  en  1766.  Il  fait  enregistrer  par  d'Hozier  ses  armoi- 
ries qui  sont  de  gueules  à  trois  lions  d* argent ^  couronnés, 


(1)  Le  mariage  avait  eu  lieu  Ie3i  octobre  1644.  Le  16  mai  1619, 
Edme-François  du  Pé  et  Marthe  de  Humes  avaient  vendu  à  François 
Viart  la  terre  et  seigneurie  de  Pimelles,  et  le  quart  d'Ancy-le-Serveox 
qu'ils  tenaient  de  Jean  de  Nicey  et  d'Anne  Roy,  sa  femme. 

(3)  Almanach  de  Sens,  de  1788. 

(3)  Parmi  les  parrains  et  marraines  on  trouve  Jeanne  Dorrigny» 
femme  de  Louis  d'Humés,  chevalier,  seigneur  de  Gerisy,  Ville-Dieu, 
etc.;  Marianne  Bouchard,  mariée  à  Pierre  Jouard,  seigneur  de  Boullay» 
à  Tours;  M.  de  Saucière,  seigneur  de  Serrigny;  madame  de  Vi- 
viers, etc. 


69 

armés  et  lampassés  d'or.  Il  les  fait  accoler  de  celles  de  sa 
femme,  d'azur  au  chevron  d'or,  accompagné  de  trois  ca- 
nettes d'argent.  Cette  dame  était  Françoise-Marguerite  de 
La  Verne,  dame  de  Gamache. 

La  maison  du  Pé  s'était  distinguée  dans  la  carrière  des 
armes.  On  cite  plusieurs  exploits  militaires.  Longtemps  on  a 
vu  dans  la  chapelle  seigneuriale  de  Louesmes  un  guidon  que 
l'un  des  membres  avait  enlevé  aux  ennemis.  Le  titre  de  mar- 
quis, le  gouvernement  d'une  partie  de  la  Bourgogne  et  de 
l'Orléanais,  furent  la  récompense  des  bons  et  loyaux  services 
de  François  du  Pé.  Disons  encore  que  Pierre-Edme  du  Pé, 
comte  de  Louesmes,  le  dernier  de  cette  noble  maison,  à  la  tête 
de  cent  hommes,  défendra  un  convoi  de  trente  chariots  contre 
quinze  cents  hussards.  Cette  mémorable  action  lui  méritera 
une  compagnie  (1). 


(I)  Eludes  sur  Ghampîgnelles,  Tannerre  et  Saint-Fargeau,  par 
M.  Déy  (Bullet.  hisU  de  TYonne,  t.  ir,  m  et  xn).  Voici  ce  que  nous 
avons  trouvé  de  la  généalogie  des  du  Pé  : 

L  Hervé  du  Pé,  seigneur  de  Launoy  et  d'Orvaux,  près  de  Nantes, 
laisse  entr'autres  : 

11.  Jean  (oHàs  Jacques)  du  Pé,  deuxième  fils,  mort  en  4830,  marié 
le  45  septembre  4514,  avec  Antoinette  de  Ghoisy,  dame  de  Châtiilon 
et  de  Tannerre,  qui  paraît  à  la  rédaction  de  la  coutume  de  Lorris,  en 
1531.  Il  laisse  deux  enfants  :  Pierre  du  Pé,  Tun  des  cent  genUlshommes 
de  la  maison  du  roi,  qui  n'a  pas  d'enfants  de  ses  deux  femmes  Jeanne 
d'Ârpagon,  sa  cousine,  qu'il  avait  épousée,  en  4  5A9;  l'autre,  Melchiotte 
de  la  Châtre-Nancay.  Le  second  : 

IIL  Hervé  du  Pé,  écuyer,  seigneur  de  la  Bruyère,  lieutenant  de  la 
garde  écossaise,  marié  d'abord  à  une  demoiselle  de  Courtenay,  morte 
sans  postérité;  puis,  le  44  mai  4556,  à  Claudine  Stuart,  nièce  du  maré^ 
cbal  d'Aubigny. 

IV.  Leur  fils  unique,  Edme  du  Pé,  baron  de  Tannerre,  capitaine 
redouté,  tué  en  1504,  étant  bailli  d'Auxerre.  Il  avait  épousé  Madeleine 
d'Orléans,  qui  se  remarie  à  Jean  de  Gourtenay.  Il  laisse  plusieurs 
enfants,  entr'autres  :  1*  Eustacbe  du  Pé,  chevalier,  enseigne  des 
gardes  de  Monsieur  (1643),  marié  en  4620  à  Anne  Haiwin,  dont  il  n'a 
eu  que  deux  filles  ;  ^  Bdme-François  du  Pé. 

V.  Edme-Françols  du  Pé,  baron  de  Tonnerre  et  de  Louesmes, 
marié  le  21  octobre  4644,  avec  Marthe  de  Humes,  dame  de  Pimelles. 
Il  achète  Vezinnes  et  Fontaine- Géry. 

VI.  François  du  Pé,  seigneur  de  Louesmes,  Sancy,  Saint-Aubin, 
Vexinnes,  eic,  marié  en  1679  à  Claude  Baucbard,  dame  de  Parc-le- 
Vieil. 

VU.  Pierre  du  Pé,  marquis  de  Louesmes,  seigneur  de  Vezinnes, 


70 

§    5.   —  MAISONS    BAZARD   ET   DE   BOUCHER. 

Le  88  avril  1740  (1),  la  terre  de  Vezinnes  est  vendue  aux 
requêtes  du  palais.  L'acquéreur  est  Nicolas  Bazard,  ancien 
marchand  de  vin  en  gros.  Il  avait  fait  fortune,  était  devenu 
conseiller  du  roi,  contrôleur  général  des  rentes  de  Thôtel  de 
ville  de  Paris  (1706).  Son  père,  Nicolas  Bazard,  probablement 
ancien  tanneur,  se  qualifiait  bourgeois  de  Tonnerre.  Sa  mère, 
Suzanne  Milon,  était  d'une  famille  nombreuse  et  considérée 
dans  la  ville.  Enfin  son  oncle  Daniel  Bazard,  allié  à  une 
demoiselle  Luyt,  d'une  très  ancienne  famille,  exerçait  conime 
ses  ancêtres  l'honorable  profession  de  tanneur.  Il  a  laissé 
une  nombreuse  postérité.  Parmi  les  échevins  de  Tonnerre, 
on  trouve  Etienne  Bazard,  en  1 573  ;  Nicolas  Bazard,  son  aïeul, 
en  1600  ;  et  Jean  Bazard,  en  1702.     . 

Le  28  juin,  il  rend  foi  et  hommage  à  la  comtesse  de  Ton- 
nerre, Anne  de  Souvré,  veuve  du  marquis  deLouvois.  Cet  acte 
de  soumission  constate  le  très  mauvais  état  du  château  de 
Vezinnes  et  de  ses  dépendances,  presque  ruinés,  surtout  de  l'un 
des  pavillons.  Dans  la  chapelle  seigneuriale  est  un  mausolée, 
sans  nul  doute  celui  du  prêtre  Etienne  Jubelin.  La  terre  est 
amodiée  753  livres  à  Claude  Pion,  messager  connu  de  Ton- 
nerre à  Paris.  Les  vignes,  la  maison  seigneuriale,  le  clos,  la 
garenne,  le  jardin  et  les  dépendances  ne  sont  point  compris 
dans  le  bail. 

Le  greffe  rend  dix  livres  ; 

Les  défauts  et  amendes,  six  livres  ; 

Le  droit  de  cens  est  d'un  denier  par  arpent,  et  de  quatre 
deniers  pour  les  forains  ; 

Le  droit  de  feu  est  de  trois  deniers  ; 

Le  droit  de  bourgeoisie  d'un  sol  par  habitant  ; 

Le  droit  de  lots  (sic)  de  vingt  deniers  par  livre,  selon  la 
coutume. 

Le  seigneur  a  le  droit  de  langues  des  grosses  bêtes  abat- 

Sancy,  Parole- Vieil,  etc.,  épouse  Françoise- Marguerite  de  La  Verne. 
Vezinnes  est  vendu  en  1710. 

VIH.  Pierre  du  Pé,  comte  de  Louesmes,  capitaine  de  cavalerie, 
épouse  Marie-Françoise-Constance  de  Villemen,  veuve  du  colonel 
baron  de  IleldorCf.  N'ayant  pas  d'enfants,  il  donne  Louesmes  à  son 
beau-fils,  Maurice  de  Heldorff.  Ainsi  s'éteint  cette  ancienne  maison. 

(i)  Arctiives  du  dcpartemenL  Annuaire  de  1859,  p.  174. 


74 

taes  au  rnarlio  (merlin)  par  les  bouchers  et  autres  débitants 
de  grosses  viandes. 

Le  moulin  banal,  qui  est  à  refaire,  produit  quatre  cent 
vingt  livres. 

Le  grand  four  banal  est  en  ruine. 

Le  grand  pressoir  banal  est  aussi  en  mauvais  état.  On  paye 
pour  les  raisins  à  crû  sur  le  pressoir,  le  vingt-et-uniëme 
seau  (le  seau  à  raison  de  six  pintes,  mesure  de  Vezinnes)  ; 
pour  le  vin  provenant  de  raisins  cuvés,  le  onzième  seau;  et 
pour  les  boissons,  le  cinquième. 

Nicolas  Bazard  habite  le  plus  souvent  Paris  (4).  Toutefois, 
il  ne  laisse  pas  de  venir  à  Vezinnes  ;  il  fait  restaurer  le  châ- 
teau, rebâtir  celui  des  pavillons  qui  tombe  de  vétusté.  Sa 
sœur  Marguerite  y  vit  avec  lui.  Elle  meurt  au  château  le 
5  juin  4743  (â).  Selon  le  vœu  qu'elle  a  manifesté,  elle  est 
enterrée  aux  Ursulines  de  Tonnerre.  Nicolas  Bazard  termine 
lui-même  sa  longue  carrière  le  40  avril  4744  (3).  Ses  restes 
sont  déposés  dans  le  chœur  de  l'église.  Entr'autres  notabilités 
se  trouve  h  son  convoi  funèbre  François  de  Boucher,  comte  de 
Serain,  seigneur  de  Carisey,  capitaine  de  cavalerie,  lieutenant 
des  maréchaux  de  France  et  chevalier  de  Saint-Louis.  Sa 
tombe,  fort  petite,  a  été  retrouvée  en  4852.  En  voici  la  très- 
modeste  inscription  :  «  Ci-g!t  Nicolas  Bazard,  écuyer,  sei- 
a  gneur  de  Vezinnes  (ces  mots  ont  été  grattés),  ancien 
«  contrôleur  de  Thôtel-de-ville  de  Paris,  décédé  le  4  4  avril 
«  4744,  âgé  de  79  ans.  »  Il  avait  épousé  Suzanne  Le  Bellec, 
qui  n'est  citée  dans  aucun  acte  relatif  à  Vezinnes.  Elle  survé- 
cut à  son  mari,  et  mourut  à  Flogny,  le  4^'*  avril  4754. 

Leur  fille  unique,  Suzanne  Bazard,  riche  héritière,  avait 
épousé,  le  6  juin  4706,  Charles-Nicolas  de  Boucher,  écuyer, 
comte  de  Flogny,  baron  de  La  Chapelle,  seigneur  de  Poilly, 
de  La  Bue  d'EuBas,  de  Marcey,  d*Argenteuil.  Il  est  mort  le 
25  novembre  4740. 

Leur  second  fils,  Edme-Antoine  de  Boucher,  chanoine  de 
la  collégiale  de  Saint-Quentin,  devient  seigneur  de  Vezinnes, 
après  son  aïeul.  Il  est  connu  dans  le  monde  sous  le  nom  de 
l'abbé  de  Flogny. 

(i)  Rue  des  Deux-Porte9,  Ile  Saint-Louis. 

(2)  Reg.  de  l'état-civil. 

(3)  Reg.  de  I*état  civil. 


72 

Le  marquis  de  Courtanvaux,  comle  et  seigneur  de  Ton- 
nerre, avait  obtenu,  en  chancellerie,  le  13  octobre  4759,  des 
lettres  de  terrier,  confirmées  par  sentence  de  la  prévôté  royale 
de  Chablis,  le  23  juin  4766.  Ces  sortes  de  lettres  étaient 
presque  toujours  la  source  de  mille  difiScultés,  mille  procès. 
Le  dénombrement  de  Tabbé  de  Flogny  est  blâmé.  Il  est 
renouvelé  le  44  avril  4767.  On  y  remarque  la  moitié  du  droit 
de  pêche  sur  la  rivière,  deux  sous  pour  chaque  bêle  tirante, 
deux  pressoirs  banaux  au  lieu  d'un,  etc. 

L'abbé  de  Flogny  meurt  à  Saint-Quentin,  le  15  juillet  4779. 
Ses  restes  sont  apportés  à  Yezinnes  et  déposés  dans  le  caveau 
seigneurial  (1)  avec  pompe  et  grande  cérémonie  par  l'archi- 
prêtre  de  Tonnerre  accompagné  d'un  très-nombreux  clergé. 

Ses  héritiers  sont  Pierre  de  Boucher,  chevalier,  comte  et 
seigneur  de  Carisey,  ancien  mousquetaire  noir,  dont  nous 
avons  déjà  parlé,  c'était  son  frère;  et  Alexandre-Louis- 
Nicolas  de  Boucher,  chevalier,  comte  et  seigneur  de  Flogny, 
baron  de  La  Chapelle,  page  du  roi  de  Pologne,  lieutenant  des 
maréchaux  de  France  (1782),  né  le  17  mai  1749,  mort 
subitement  en  juin  1801.  Un  partage  fait  le  3  mars  178b 
donne  à  M.  le  comte  de  Flogny  la  terre  de  Vezinnes.  Dans  ce 
lot  se  trouve  un  procès  contre  M.  de  Clermont,  seigneur  de 
Dannemoine.  Les  événements  permettront-ils  de  le  juger? 

En  1793,  une  discussion  s'établit  entre  les  habitants  et 
l'ex-seigneur  sur  la  propriété  des  îles  de  l'Armançon,  que 
l'ex-seigneur  de  Dannemoine,  M.  de  La  Ferté-Mehun,  reven- 
diquait aussi  au  nom  de  son  prédécesseur.  C'était  le  vieux 
procès  de  la  féodalité.  Quelques  autres  propriétés,  comme  le 
Pâtis,  Vaucherosmes,  s'y  trouvaient  engagées.  Il  fut  tranché 
en  faveur  de  la  communauté. 

Le  13  novembre  de  cette  même  année,  le  citoyen  Viard, 
agent  seigneurial,  remet  à  la  nouvelle  administration  quel- 
ques actes  d'hommage,  les  dénombrements  de  la  seigneurie 
et  autres  titres  féodaux.  Un  solennel  et  joyeux  auto-da-fé  en 
fait  justice  aux  acclamations  publiques. 

(I)  L'acte  dressé  par  le  curé  dit  dans  le  caveau  de  ses  ancêtres.  Il 
est  à  observer  que  ni  les  Boucher,  ni  les  Bazard  ne  se  trouvaient  dans 
cette  sépulture.  Parmi  les  nombreux  assistants  figurent  le  comte  de 
Carisey,  naguère  comte  de  Serain;  M.  de  Lespinasse,  brigadier  des 
armées,  chevalier  de  Saint-Louis,  et  de  Tordre  de  Saint -Lazare, 
commandant  du  Pont-Saint-Esprit,  etc.,  etc. 


73 

Le  comte  de  Flogny  fat  le  dernier  des  seigneurs  de  Vezinnes. 
Malgré  quelques  difficultés  causées  par  l'exaltation  de  l'époque, 
quoique  près  de  quinze  lustres  se  soient  écoulés  depuis  la 
suppression  de  la  féodalité,  son  souvenir  ne  s'est  pas  éteint. 
C'est  qu'il  était  homme  juste,  bon,  charitable,  toujours  prêt 
à  rendre  service.  Sa  pieuse  compagne,  Henriette- Simone 
Anjorrant,  aj/^utait  à  ses  libéralités.  L'hospice  qu'elle  a  fondé 
à  Flogny  sera  l'éternel  témoignage  de  sa  oharité,  de  son 
amour  pour  les  pauvres.  Elle  est  morte  le  48  mai  4847. 

IV. 

HABITANTS.  —  LEUR  HISTOIRE. 

Il  est  complètement  inutile  de  rechercher  ce  que  furent  les 
anciens  habitants  de  Vezinnes.  Le  nom  même  du  pays  ne 
peut  rien  faire  préjuger  sur  cette  question.  Le  village  existait- 
il  du  temps  des  Gaulois  et  lors  de  l'invasion  romaine? 
Existait-il  sous  les  deux  premières  dynasties  françaises? 
Celtes,  Romains,  ou  Francs,  le  sort  des  habitants  dut  être 
celui  de  toute  population  agricole.  Libres  sous  le  régime 
druidique,  ils  furent  sans  doute  colons  au  temps  des  Romains, 
partageant  le  travail  de  la  terre  avec  quelques  esclaves. 
L'invasion  modifia,  aggrava  leur  position  d'une  manière 
fâcheuse  ;  les  propriétaires  du  sol  devinrent  les  maîtres  ;  le 
seigneur  du  fief  imposa  seul  ses  colons,  ou  plutôt  les  serfs, 
régla  les  impôts  en  remplacement  de  l'ancienne  capitation 
romaine.  Ceux-ci  étaient  donc  taillables  et  corvéables  à  vo- 
lonté. Pourtant  ils  n'étaient  point  absolument  esclaves.  On 
naissait,  on  mourait  sur  la  terre  du  seigneur;  le  métayer 
transmettait  sa  charrue  à  ses  fils  ;  la  fixité  des  professions 
semblait  un  bonheur.  A  partir  du  xi®  siècle,  il  y  a  tendance  à 
l'amélioration.  \)n  assez  grand  nombre  de  colons  fait  fortune  ; 
ces  hommes  Aepoote  (de  potesiate)  traitent  souvent  avec  les 
seigneurs  laïques.  Dans  les  pays  soumis  soit  à  l'autorité 
royale,  soit  à  l'autorité  ecclésiastique,  la  marche  vers  le 
bien-être  est  plus  caractérisée,  plus  rapide.  Vezinnes  n'a  donc 
pas  dû  profiter  aussi  promptement  des  avantages  qui  se 
développaient  ailleurs. 

C'est  ainsi  que  nous  arrivons  aux  précieuses  lettres  d'af- 
franchissement données  par  «  Jehan,  sire  de  Thil  en  Auiois, 


74 

f(  de  Harigoy  en  Champaigne,  de  Visines  ou  contel  de  Tour- 
«  nerre,  chevaliers,  et  de  Madame  Agnès  de  Froslois  sa 
«  femme  dame  desdicts  leux.  »  Elles  sont  du  mois  d'octobre 
1321.  Ces  seigneurs  avaient  en  la  ville  de  Fmne^  et  es- 
«  appartenances  »  la  taille,  la  main-morte,  les  corvées  pour 
recueillir  et  ramener  les  foins,  moissons,  vendanges  et 
récoltes  de  toute  nature  du  seigneur,  enfin  une  «  géline  de 
cbascun  homme  en  chascun  an.  «  Nous  tendons  au  profictde 
«  ladicte  ville,  des  appartenances  et  habitants,  et  à  ramen- 
ée dément  dou  fié  d*icelle,  hostons...  toutes  les  servitudes 
«  dessus  dictes,  etc.  Volons  et  octroions  que  tuit  les  habi- 
te tans  de  la  dicte  ville  présens  et  advenir  soient  des  oires  à 
«  touz  jours  mais  frainches  personnes,  ainsaint  comme  ilz 
«  fuissent  nez  et  descendus  de  personnes  frainches  de 
«  ancienneté;  et  que  ils  soient  maistres  de  touz  leurs  biens 
«  moubles  et  non  meubles,  debtes,  droiz  et  de  toutes  leurs 
«  obligacions,  actions  quelque  ils  soient,  et  que  ils  puissent 
«  aliesner  à  leurs  plaisirs;  demander  et  par  signe  à  touz  et 
«  centre  touz  en  touz  leux  en  jeuigemcnt  et  de  fors  juigement 
«  comme  frainches  personnes;  et  volons  et  leur  octreions 
a  que  leurs  successions  et  échouettes  de  eulx  et  leurs  hors 
<(  perpétuellement  vegnient  et  apparteignient  à  leurs  plus 
«,  prochains  hors,  quelque  part  que  il  soient  et  que  il  les 
«  haient,  et  parignient  paisiblement  et  senz  contredict  de 
m  nos  hors  ou  de  nos  successiours.  » 

Par  ces  concessions  on  voit  l'état  passé  de  ces  pauvres 
colons  ou  vilains.  Voici  les  conditions  de  l'affranchissement  : 
la  somme  de  «  trois  cens  livres  tornois  petits  »  qui  n'aurait 
pas  représenté  moins  de  5,156  francs  au  commencement  de 
ce  siècle^  et  depuis  quelle  augmentation  de  valeur  (1)  I  «  Des 
«  quelx  nous  nous  tenons  pour  bien  contentz  et  aggréez 
a  des  habitans  dessus  dictz...  »  Ces  concessions  «  devront 
«.  s'accomplir  saulves  toutes  voies  et  retenues  à  nous,  à  nos 
«  hors  et  à  nos  successours,  nostre  justice  graut  et  petite, 
«  nos  criz,  nos  amandes  grantz  et  petites,  si  comme  nous 
m  les  havoient  avant  ceste  frainchise,  nos  espaves,  notre 
4(  estraille  (2)  et  rapt,  et  se  il  ravenoit  touz  nos  droiz  de  jus- 


Ci)  Tables  de  Leber. 

(2)  Estraille,  droit  de  succession  sur  les  habitants  morts  sans  héri- 
tiers eo  ligne  directe  et  sur  les  bâtards. 


75 

«  tice  grans  et  petits  saus  (sauf)  au  dis  habitants  la  fraiuchise 
«  dessus  dicte.  )) 

Les  habitants  devront,  pour  chaque  arpent  de  terre,  vigne 
ou  pré,  en  une  ou  plusieurs  pièces,  le  lendemain  de  la  Tous- 
saint, «  ung  bichet  de  bled  froment,  marcbeant,  à  la  mesure 
4c  de  Tournerre,  et  deux  solz  de  la  monnoie  corrant  par  le 
«  temps  communément.  »  Cette  charge  est  réduite  à  deux 
sous  pour  ceux  qui  auront  moins  d*un  arpent.  «  Mais  li  clert 
«  qui  ne  vivent  et  vivront  chargamment  paieront  en  leu  au 
«  terme  dessus  dict  chascun  an  tant  seulement  deux  sobs  en 
<(  la  monnoie  dessus  dicte.  » 

Agnès,  avec  Tautorisation  de  son  mari,  confirme  ces  con- 
cessions. Jehan  et  Agnès  engagent,  en  garantie,  leurs  meu- 
bles, immeubles  présents  et  à  venir,  leurs  droits,  rentes, 
émoluments,  héritages,  justice  et  appartenances  que  les  habi- 
tans  pourront  saisir,  vendre  et  exploiier  «  jusques  à  pleigne 
satisfaction.  »  lis  se  soumettent  à  cet  effet  et  soumettent  leurs 
hoirs,  successeurs  et  ayants-cause  «  à  la  jurisdiction  dou  roi 
«  ou  don  conte  de  Tournerre  par  laquelle  il  leur  plaira 
4(  mieulx  les  contraindre.  Ils  renoncent  en  conséquence  à 
«  toute  auction  de  exceptun,  de  fraude,  de  barat;  à  touz 
«  privilleiges  et  ajournement  de  autre  court;  à  toutes  grâces 
«  empistrées  et  à  empestrer,  à  toute  exception  de  déception 
«  et  circumvantion,  à  touz  bénéfices  de  restitution,  à  touz 
«  droiz  establis  en  faveur  des  fammes,  à  toutes  oppositions 
«  de  dire  les  choses  dessus  dictes  non  estre  faictes  en  la 
«  manière  dessus  dicte,  à  toutes  costumes,  usaiges  et  statuz 
4C  contraires,  an  disant  généraul  renonciation,  non  valoir,  et 
«  toutes  aides  defaict  et  de  droict  escript  ou  non  escript  qui 
«  pourroit  estre  dictes  ou  opposées  contre  les  choses  dessus 
«  dictes  ou  contre  aucune  d'icelles,  ou  contre  ces  présentes 
«  lectres.  Données  Tan  de  grâces  mil  trois  cent  vint  et  ung 
H  ou  mois  d'octenbre.  » 

Ce  n'est  pas  encore  chose  finie.  L'affranchissement  n'est 
pas  complet.  Il  faut  le  consentement  de  la  comtesse  de  Ton- 
nerre :  on  l'attendra  bien  des  années.'  Enfin  «  le  sabmedi 
«  après  les  bordes  de  l'an  de  grâces  4339  »  (3  mars  1340), 
Jehanne  de  Chalon  «  en  ce  qu'elle  peut  tinchir  et  appartenir 
<c  comme  dame  et  contesse  de  Tournerre  et  souveraine  de 
«  Vesignesy  mect  et  interpose  son  autorité  et  pour  la  somme 
a  de  quatre  cens  livres  tournois  (c'est  encore  6|875  francs) 


76 

«  doDt  elle  se  lient  bien  payée  et  agréekée,  les  habitans  de 
«  Yeziones  demenreront  et  lears  hors  perpélnellement  selon 
«  l'os  et  Goostume  de  la  contel  de  Toqrnerre.  Elle  promet  en 
«  bone  foix  et  sur  l'obligacion  de  toaz  ses  biens  que  nul  n1ra 
€  en  contre  de  ces  lectres  et  que  au  contraire  ils  en  garantiront 
«  l'exécotion.  Ces  lectres  forent  faicles  et  données  en  Haut  ne, 
€  noslre  chasteU  etc.  (1). 

La  comtesse  a  encore  soin  de  réserver  a  ses  bourgeois  da 
€  giste  de  Crozy,  qui  y  demeurens  soobs  la  coostome  de  la 
«  cité  de  Toomerre  (2). 

1 343.  —  Dans  on  compte-rendo  i  cette  même  comtesse  par 
Jeban  de  Jonay,  son  receveur,  le  vendredi  après  la  fête  de 
l'Ascension  de  Notre-Seigneor,  l'an  mil  trois  cent  qoarante- 
trois  (23  mai),  on  lit  :  t  Sont  ressortissant  à  la  dicte  prévosté 
«  (de  Tonnerre)....  Vesines,  etc.;  ly  dymes  doo  vin  de  la 
«  ville  de  Toomerre  et  dou  villois  (des  villages),  c'est 
«  assanoir  d'Epineul,  de  Vesignes....  et  est  tels  qoas  toit  li 
«  boorgeois  Madame  qui  doivent  doo  dict  dyme  paient  pour 
€  X  mois  de  leor  vin  un  moy  et  dou  plus  plus,  et  dou  moins 
«  moins,  selon  ce  que  chascun  en  ha,  et  sont  franches  les 
«  églises,  li  bourgeois  du  roi,  li  bourgeois  de  Sainct-Hichiel 
«  demeurans  à  Toumerre  (3).  » 

Sont  soumis  à  la  dîme  du  vin  à  Vezinnes  :  —  la  famé  Chî- 
non,  —  Herbelin  Chinon,  —  Bille,  famé  Ravioul,  —  Guiot 
le  filaslre,  —  Hemaol  Broie,  —  la  famé  Guillaume  Labbé, 

—  li  enfent  Baudouys,  —  Guiot  fil  ou  Perrinchet,  —  Parizot 
fil  00  Perrinchet,  —  Perrin  fil  oo  Perrinchet,  —  Guiot  fils  à 
l'Abbé  et  sa  mère,  —  Parizot,  coiffant. 

A  ces  douze  noms  s'ajoute  un  supplément  de  trente-et-un  : 

—  Thiébaut  Bérole,  —  Jehannote,  lame  Parizot,  coiffaut,  — 
Guillaume  Solle  biaut,  —  Colin  Chanay,  —  Estienne  Goo- 
dart,  —  Robert  Malaquin,  —  Colin  Goepelier,  —  Goillaome 
Goobèle,  —  Girard  le  Martinet,  —  Colas  fils  Odot  Jop,  — 
Perrinot  fils  fiUolle,  —  Goyot  Chaney,  —  Jehannot  fil  Girart 


(i)  Carlulaire  de  TooDerre. 

Ci)  Même  cartulaire.  M.  de  Pierre  Pitbou;  Bulletin  de  la  Société, 
v,9ie. 

(3)  Carlulaire  de  Tonnerre.  Sur  le  produit  de  ces  dîmes,  la  com- 
tesse devait  à  rbèpital  de  Tonnerre  6  muids;  au  chapiuvde  Saint- 
Pierre,  10  ;  aux  nonaines  de  Lexines,  14  ;  à  la  chapelle  de  Cruxy,  SO  ; 
à  l'abbaye  de  Quincy,  20. 


77 

Labbé,  —  Guillaume  le  Béguant,  Guillaume  fils  Âliot,  — 
Henriot  le  Bernardel,  —  Colas  Foigny,  —  Colas  fils  Guiot 
Crète,  —  Jehannin  fils  Robert  Perrinchet,  —  Anniote,  famé 
Guodart,  —  Guiot  Chie  en  four,  —  Guillaume  fils  Thierriot 
Beîgnebeuf,  —  Jehaunote  famme  Jehannot  d'EpioeuI,  — 
Guillaume  Larinet,  —  Jehannot  Ciquaut,  —  Henriot  Ciquaut, 
—  Guillaume  le  Vîveusel,  —  Colas  fils  Guiot  d'Alcre,  — 
Droynot  Marmitel,  —  Guillaume  li  Bard,  —  Perrinot  Crète. 

Cette  double  liste  d'une  charge  assez  lourde  nous  fait  con- 
naître les  noms  de  quarante-trois  habitants,  vers  le  milieu  du 
XIV*  siècle. 

On  sait,  et  ici  on  en  trouve  la  preuve,  que  alors  les  noms 
n'étaient  point  héréditaires.  Chaque  individu  était  désigné 
par  un  nom  spécial  auquel  on  ajoutait,  comme  encore  en 
Russie,  celui  de  son  père,  ou  un  sobriquet  provenant  soit  de 
ses  qualités,  soit  de  ses  défauts  physiques  et  moraux.  Ce 
n'est  que  plus  tard  que  chaque  famille  a  choisi,  adopté  un 
nom  qui  lui  était  propre,  qui  appartenait  à  tous  les  membres, 
et  les  distinguait  des  autres  familles.  L'époque  de  cette  adop- 
tion est  difficile  à  préciser.  Puis,  pourquoi  un  nom  plutôt 
qu'un  antre  ?  La  signification  de  ces  premiers  noms,  mélange 
altéré  de  toutes  les  langues  qui  se  sont  fusionnées  pour  for- 
mer la  nôtre,  est  bien  difficile  à  reconnaître.  On  peut  retrouver 
des  noms  de  métiers  et  de  lieux,  des  sobriquets  burlesques, 
des  vertus  comme  des  vices,  des  noms  d'animaux,  de  plantes, 
de  consanguinité,  d'amitié,  et  des  prénoms  continués  des 
ascendans  à  leurs  descendans. 

Dans  ces  quarante-trois  désipations  qui  ne  sont  point 
encore  des  noms  propres  de  famille,  on  pourrait  reconnaître  : 
quatre  prénoms,  dont  deux  sont  accompagnés  d'un  nom  de 
pays,  —  Baudoin,  Aliot,  Jehannot  d'Epineul,  Guiot  d'Alcre; 
deux  rapports  de  famille,  —  le  fiUolle,  le  filastre  (beau-fils). 

Les  autres  ne  sont  que  des  surnoms  ou  sobriquets  qui  ne 
sont  pas  encore  passés  à  l'état  de  noms,  —  le  Béguant 
(bègue),  — Bernardet,  qui  s'occupe  de  bagatelles,  (de  Bernas- 
ser),  ou  receveur  du  droit  de  Brenage  (1),  —  Bérole  ou  Broie, 
qui  travaille  au  bois  (de  Broolium,  oois),  —  Chanay,  qui 


(i)  Brennage,  mot  d'unô  origine  germanique  (Uren),  droit  du  sei- 
gneur sur  le  son  pour  la  nourriture  des  chiens.  Souvent  il  est  converti 
en  redevance  d'argent  ou  de  grains. 


78 

travaille  au  chanvre  ;  —  Ciquaut,  qui  vaut  peu,  du  nom  d'une 
petite  monnaie  ;  —  Coiffaut,  fabriquant  de  coiffes  ;  —  Crète 
ou  Crétin,  petit  panier;  ou  Creste,  chevreau;  —  Foigny, 
petite  fouine,  marchand  de  peaux  de  fouines;  —  Gobèle, 
lutin  familier,  ou  démon;  —  Guépelier,  déguerpisseur;  — 
Guodart,  courte  piaue  (de  godardus,  godendardus)  ;  —  Lab- 
bé,  serviteur  d'un  abbé  ;  —  Malaquin,  monnaie  de  Maure  ;  — 
Marmitel,  fabricant  de  marmites;  —  Martinel,  le  petit  mar- 
teau; —  Odot,  peut-être  le  prénom  latin  d'Eudes;  — 
Perrinchet,  ouvrier  de  carrières,  ou  le  retardataire  ;  —  Ra- 
viout,  le  roux  ou  l'enroué;  —  Suile  Biaut,  le  beau  porc;  — 
Viveuset,  le  viveur. 

Les  qualifications  Beigne-Beuf,  Ghie--en-Four  et  le  Barde 
ne  demandent  aucune  explication.  —  Onze  individus  sont 
désignés  comme  fils  de...  ;  cinq  femmes  ajoutent  à  un  prénom 
celui  du  mari  et  son  surnom.  Cet  usage  se  continuera  jusqu'à 
la  fin  du  xvi**  siècle.  Malgré  l'adoption  des  noms  de  famille, 
une  fille  en  se  mariant  quittera  le  sien,  elle  ne  conservera  que 
son  prénom  auquel  elle  ajoutera  le  nom  de  son  mari. 

Jean  de  Chalon,  comte  de  Tonnerre,  grand  Bouteiller  de 
France  (1),  homme  de  haute  considération,  l'un  des  témoins 
de  la  mémorable  donation  du  Dauphiné  ;  Jean  de  Chalon  est 
fait  prisonnier  des  Anglais  avec  le  roi  de  France.  Pendant 
leur  captivité,  les  Anglais  continuent  leurs  ravages.  Ils  assiè- 
gent d'abord  Saint-Florentin  (1359).  Rudement  repoussés  par 
Odard  de  Rency,  après  sept  semaines  d'inutiles  efforts,  ils  se 
retirent  la  rage  dans  le  cœur,  et  viennent  devant  Tonnerre. 
«  La  ville  se  défendit  bien,  dit  Froissart,  et  là  fut  la  ville  de 
«  Tonnerre  prise  par  force.  »  L'armée  anglaise  s'y  repose 
cinq  jours,  fait  grande  chère,  tant  que  durent  trois  mille 
pièces  de  vin  qu'elle  y  trouve.  Edouard  III  profite  de  l'occa- 
sion pour  donner  plusieurs  assauts  au  château,  qui,  de  même 
que  Saint-Florentin,  résiste,  défendu  qu'il  est  par  le  brave 
messire  Baudoin  d'Annequins,  capitaine  et  grand-maître  des 
arbalétriers  (2). 

(1)  Le  grand  bouteiller  était  l'un  des  cinq  grands  officiers.  Il  signait 
les  patentes  du  roi,  avait  séance  entre  les  princes,  disputait  le  pas  au 
connétable,  avait  assistance  et  opinion  au  parlement  pour  le  Jugement 
des  pairs. 

(2)  L'office  de  grand  maître  des  arbalétriers  était  considérable  dès 
le  temps  de  Saint-Louis.  Il  donnait  la  surveillance  sur  tous  les  officiera 


79 

Ce  double  échec  les  rend  furieux.  La  ville  basse  est  sacca- 
gée, pillée,  brûlée,  réduite  en  un  monceau  de  ruines.  Yezinnes 
aussi  avait  du  bon  vin.  Les  Anglais  ne  durent  pas  le  respec- 
ter plus  que  celui  de  Tonnerre.  Notre  petit  fief  n*est-il  pas 
près  de  la  ville,  et  sur  Tune  des  voies  de  communication  de 
Saint-Florentin  à  Tonnerre  ;  d'où  il  est  à  présumer  que 
notre  village  eut  beaucoup  à  souffrir. 

En  140t,  les  habitants  de  Tonnerre,  inquiétés  sur  certaines 
franchises  et  immunités,  veulent  plaider.  Cinq  témoins  sont 
appelés  des  villages  voisins.  Yezinnes  en  fournit  un.  Les  quatre 
autres  sont  de  Dannemoine,  Epineuil,  Tissey  et  Yrouer.  Le 
comte  renonce  à  ses  prétentions. 

Quelques  années  s'écoulent  à  peine  ;  de  grands  malheurs 
vont  fondre  sur  le  Tonnerrois.  Le  duc  de  Bourgogne,  irrité, 
fait  la  guerre  au  comte  de  Tonnerre,  qui  s'est  déclaré  en 
faveur  du  duc  d'Orléans.  La  ville  haute  est  prise,  détruite  de 
fond  en  comble  (4414).  Le  Tonnerrois  est  ravagé. 

En  1433,  le  duc  de  Bourgogne  envoie  de  nouveau  des 
troupes.  Philibert  de  Yaudrey,  gouverneur  du  Tonnerrois  et 
de  l'Auxerrois,  assiège  et  prend  Brieuon.  Le  duc  en  personne 
attaque  et  se  fait  rendre  Mussy.  Lezinnes,  Passy,  Danne- 
moine,  Courson,  Haligny,  Saint-Phal,  Chitry  et  autres  au 
nombre  de  vingt-quatre  forteresses  sont  obligées  de  se  rendre 
après  un  siège  et  une  défense  plus  ou  moins  longue.  Yezinnes 
était-il  une  des  vingt-quatre  forteresses?  Dut-il  subir  un 
siège?  Quelle  perte  éprouva-t-il ?  Sur  ce,  comme  sur  bien  des 
événements,  silence  absolu. 

Yers  la  fin  du  xv''  siècle,  Jean  de  Guesdebert,  chevalier,  et 
sa  femme,  Jeanne  de  Couvans  ou  Couvains,  dame  de  Yezinnes, 
font  aux  habitants  d'assez  larges  concessions.  La  charte  ne 
se  retrouve  plus.  Elle  n'est  pas  moins  l'objet  de  graves  dis- 
cussions avec  Guillaume  de  Laing,  leur  successeur.  Un 
procès  s'élève.  Quatre-vingt-dix  personnes  «  tant  en  leurs 
«  noms  que  comme  procureurs  des  dits  habitants  et  eulx 
«  portants  forts  pour  les  autres  absents,  »  se  présentent  en 
défendeurs  contre  les  prétentions  seigneuriales.  Il   était 


chargés  des  machines  de  guerre  avant  TinvenUon  de  la  poudre.  Beau* 
doin  de  Sens,  sire  d'Annequins,  chevalier,  chambellan  du  roi,  fut  Je 
onzième  grand  maître.  Il  était  aussi  capitaine  et  gouverneur  de  Ton- 
nerre. Il  est  mort  le  25  mai  1304. 


80 

réclamé  les  accrues,  terres  vacantes,  censives  sur  les  maisons, 
«  grainches,  »  prés,  terres,  chèneviëres,  jardins,  couriils, 
vignes  et  autres  néritages.  Après  avoir  plaidé  devant  le  bailli 
de  Tonnerre,  peut-être  même  à  Sens,  appel  a  lieu  aux  requêtes 
du  palais,  à  Paris.  On  est  donc  en  voie  «  de  faire  grans  frais, 
«  missions  et  despens,  pour  lesquels  éviter  et  aussi  pour 
«  nourrir  paix  et  que  les  habitants  soient  en  bonne  amour 
«  avec  leur  dit  seigneur,  »  on  vient  à  un  traité,  le  22 
juillet  1513.  Mieux  vaut,  en  effet,  un  mauvais  arrangement 
qu'un  bon  procès  I  N'eut-il  pas  été  plus  convenable  de  com- 
mencer par  là.  Le  16  novembre,  un  arrêt  approuve  et  confirme 
ce  traité  que  nous  allons  analyser. 

Les  haoitants  paieront  au  seigneur  un  denier  de  censive 
par  année,  le  jour  de  la  Saint-Remy,  pour  leurs  terres  tant 
anciennes  que  nouvelles,  pour  «  leurs  maisons,  grainges, 
«  jardins,  courtils,  aisances,  chenevières,  prez,  terres,  vignes 
«  et  autres  héritages  assis  aux  finages,  territoires,  justice  et 
«  seigneurie.  »  Le  seigneur  jouira  de  toutes  les  terres  non 
baillées  (aux  habitants]  et  vacantes.  En  cas  de  vente  de  pro- 

f>riétés,  il  sera  dû  vingt  deniers  par  livre,  à  la  charge  de 
'acquéreur.  Le  retard  de  paiement  sera  frappé  d'une  amende 
de  cinq  sous,  qui,  à  la  fin  de  l'année  s'accroftra  de  soixante 
autres  sous.  Les  forains  seront  tenus  «  es  défauts  et  amendes 
«  selon  la  coustume  de  Tonnerre,  toutes  et  quantes  fois  le 
«  cas  y  escherra.  »  Le  seigneur  se  réserve  une  place  près  du 
moulin,  et  tout  droit  sur  le  rû  de  Junay  et  sur  la  rivière  ; 
mais  il  concède  les  terres  à  défricher  en  Vauckerôme,  la 
Grant' Commune  près  la  rivière,  la  Commime  près  du 

Sont  de  Dannemoine,  la  Baie-du-Clozeau,  la  Léenère,  le 
lurdtt-Mort^  la  Molosmes,  et  deux  Perriires.  Il  reconnaît 
«  leur  usage  pour  pescher  à  tous  engins,  mettre  auger  et 
«  rozer  (rouir)  (1)  leur  chainvre  »  dans  le  rû  à  partir  du 
chemin  de  la  Croix-de-Pierre,  jusqu'au  confluent  de  rÂrman- 
çon.  Les  fruits  de  toutes  ces  concessions  pourront  être 
baillés  tous  les  ans  «  à  l'enchère  et  au  plus  offrant,  au  proufit 
«  de  la  fabrice  de  Yesignes  »,  sans  rintervenlion  du  seigneur 
ni  de  son  procureur.  Les  habitants  paieront  en  compensation 
trois  deniers  tournois  «  pour  chascun  feu  ;  lad.  somme  exé- 

(1)  Roser,  du  laUn  ras,  rosée,  parce  que  dans  certain  pays  on  n'im- 
merge pas  le  chanvre,  on  Texpose  seulement  à  la  rosée. 


81 

«  cutable  comme  les  autres  droiz  seigneuriaulx.  »  Le  droit 
de  bourgeoisie  est  fixé  à  douze  deniers  tournois  par  an  et  par 
habitant,  et  «  s'ils  ont  bestes  trayans  la  somme  de  deux  sols 
€  tournois.  »  Les  clercs  tonsurés  seront  francs  et  quittes  du 
droit  de  bourgeoisie.  Le  seigneur  fait  réserve  expresse  à  son 
profit  de  tous  autres  droits,  notamment  de  la  justice  haute, 
moyenne  et  basse  «  pour  en  joir  ainsi  qu'il  est  accoustumé 
«  d'ancienneté,  en  suivant  la  coustume  du  bailliage  de  Ton- 
a  nerre.  »  Le  premier  paiement  des  charges  est  fixé  à  la 
saint  Remy  prochaine  [1*^  octobre  1513].  Des  procureurs 
spéciaux  sont  nommés  pour  arrêter  toutes  procédures  com- 
mencées en  tous  lieux  et  notamment  au  Parlement. 

Jean  Damester,  archer  de  la  garde  écossaise,  est  l'un  des 
témoins  de  ce  traité  ;  il  semble  en  avoir  été  un  des  médiateurs, 
sans  doute  comme  compatriote,  ami,  et  frère  d'armes  de 
Guillaume  Laing. 

Jetons  un  coup-d'œil  rapide  sur  les  quatre-vingt-dix  habi- 
tants qui  ont  fait  comparution.  Nous  voyons  d'abord  des  noms 
patronymiques  bien  constitués;  ils  appartiennent  à  trente- 
neuf  familles. 

Voici  ces  noms.  L'astérique  indique  les  familles  qui  existent 
encore  : 


Asselme^  soit  un  prénom,  soit  un  défaul  physique  (mauvaise  odeur). 

Beau  *,  qualité  physique. 

Benard,  ou  le  prénom  Bernard  modiflé,  ou  faiseur  de  paniers  (de 
Benna,  corbeille). 

Bonne-Prinse,  sobriquet  (bonne  prise). 

Bossarlt,  peut-être  de  Bossa,  tumeur,  ou  de  Bossu. 

Boyn,  sobriquet  moral  (de  fioyna,  borne). 

Canneron^  très  incertain  (soit  de  caneVj  manquer  de  courage  ; 
cnnere,  chanter;  ehannir^  blanchir). 

Càasnée  %  Pancien  Ghannay,  profession. 

Colutnàaty  peut-être  tiré  de  la  colombe,  homme  doux. 

Coquard  \  du  vieux  mot  Cokart,  Jaseur. 

Com%Uat,SQ\i  de  Coronula,  petite  couronne;  soit  de  Cornu/a^tf«, 
qui  annonce  avec  une  petite  corne. 

Colhan  *,  Coilariy  fabricant  de  veste  ou  de  vêtements  laïques  (Cota, 
tunique). 

Coiheline^  peut-être  de  Gotelie,  ancien  vêtement. 

Crespin^  ancien  prénom. 

Crus!/,  ou  de  la  petite  ville  de  ce  nom,  ou  du  mot  écru,  ou  de  Cru- 
siiia^  petite  croix. 

Droinonl*^  navire  fin  voilier,  ou  plutôt  de  Drôme,  grosse  pièce 
au-dessus  d'un  marteau  de  forge. 

(L 


82 

Fagot  %  PagolariuSy  faiseur  de  faisceaux,  bourrées,  etc. 

Fleury  *,  qualiflcation  physique. 

Gralol,  peut-être  de  Gratteron,  graine  piquante. 

Grespin,  peut-être  le  même  que  Crespin.  —  li  y  a  aussi  Grespia^ 
paraphe  ;  ou  Grépi,  terrain  aride. 

Guenin*^  ancien  prénom,  corruption  de  Gué  Noëlf  d'où  aussi 
Guenau, 

Guerin*^  ancien  prénom,  Varintts^  Garinus, 

Guydon*,  très  ancien  prénom. 

Jubelin  *,  ancien  prénom  ;  maintenant  Jublin. 

Lamoureux,  sobriquet. 

Lofinot,  laineux.  —  On  trouve  aussi  Lannu* 

Le  Granl  *,  \ 

Le  Maigre*,  >     simples  sobriquets. 

De  la  Maison  *,       J 

Mangouyn,  boucher,  profession. 

Mathieu*,  prénom  très  répandu. 

Morisol  *,  viendrait-il  de  Moriscus,  sarrazin  nouvellement  con- 
verli  ? 

PajauU  petit  page,  sobriquet. 

PascauU*^  ancien  prénom,  Paschalis. 

Pâturier,  pâtre,  profession. 

Ralfart*^  prénom  venant  de  Farchange  Raphaël  nommé  dans  Tan- 
cien  langage  Rafau,  —  On  trouve  aussi  Rafar,  vieux  radoteur. 

Rouart  *,  Phomme  de  la  place,  Roaria.  —  Le  vieux  mot  Rouarlz  se 
traduit  aussi  par  Camifcx. 

Véron  *,  prénom. 

Vincent  *j  prénom. 

Dans  ces  irenle-ncuf  noms  on  trouverait  :  douze  prénoms,  —  cinq 
défauts  physiques,  —  quatre  qualités,  —  sept  professions, — et  quinze 
sobriquets.  —  Il  y  aurait  quatre  appréciations  douteuses. 

Que  Ton  veuille  bien  nous  pardonner  cet  essai  étymolo- 
gique des  noms.  Nous  ne  dissimulons  pas  qu'il  doit  y  avoir 
bien  des  erreurs  (1). 

Une  dernière  observation.  Trois  prêtres  figurent  en  léie 
des  zélés  défenseurs  des  libertés  et  privilèges.  L'un  d'eux  est 
Etienne  Jubelin,  qui  a  mérité  l'honneur  d'un  mausolée, 
respecté  jusqu'à  la  révolution.  C'est  au  nom  de  la  liberté  qu'il 
a  été  renversé  et  détruit  ! 

Nous  avons  déjà  cité  un  droit  assez  onéreux  qui  pesait  sur 
les  habitants  de  Vezinnes.  Nous  voulons  parler  du  gîte  de 


(!)  Au  nombre  des  ouvrage  consultés  citons  :  le  Dictionnaire  du  vieux 
langage,  par  Lacombe  ;  Glossaire  du  centre  de  la  France  ;  Du  cange, 
Trévoux,  etc. 


83 

Cruzy,  auquel  étaient  soumis  tous  les  habitants  du  comté. 
Le  dénombrement  du  18  avril  1539  définit  ainsi  ce  droit  : 

«  Nos  droictz  de  bourgeoisie  sur  tous  ceulx  et  celles  qui 
«  allent,  varlets  et  pucelles,  le  premier  jour  de  leurs  nopces 
«  au  giste  à  nostre  ville  de  Cruzy  et  en  pregnenl  certification 
«  de  nostre  prévost  (1)  pour  estre  et  demeurer  francs  et 
«  exempts  de  tous  dixièmes,  main-morte^  et  serves-condi- 
«  lions,  à  quoy  tous  natifs  et  atlraictz  de  nostre  conté  sont 
«  tenus  tant  envers  nous  que  envers  nos  vassaulx  s'ils  ne 
«  acquièrent  les  préviléges  de  bourgeoisie.  Pour  jouyr  dud. 
4(  prévilége  nous  doibvent  chascun  bourgeois  ayans  bestes 
«  trayans  par  chascun  deux  sols  tournois  et  deux  bichets 
a  d'âvoyne,  et  ceulx  qui  n'ont  point  de  bestes  trayans  nous 
«  doibvent  douze  deniers  tournoys  en  chascun  mariage,  et  la 
«  vefve  chacune  six  deniers  tournois  (2).  An  moyen  desd. 
«  préviléges  nos  bourgeois  peuvent  décliner  toute  cour  et 
a  jurisdiction  de  no^  vassaulx  et  demander  leur  renvoy  par 
«  devant  nos  juges  tout  aussi  comme  bourgeois  du  roy  en  la 
4i  prévosté  de  Villenefve-le-Roy,  et  par  ainsy  à  nous  et  nous 
«  appartient  la  jurisdiction  et  cognoissance  de  tous  cas  sur 
«  nos  bourgeois.  » 

Ce  droit  était  régi  en  ferme.  Le  petit  nombre  d'habitanls 
soumis  à  la  dime  du  vin  s'explique  par  l'affranchissement  de 
ce  gite  bizarre  de  Cruzy.  En  nous  reportant  à  la  déclaration 
du  comte  de  Tonnerre  dans  le  mois  de  décembre  1573,  nous 
y  remarquons  cet  appendice  :  «  Maintenant  les  seigneurs 
«  vassaulx  se  sont  accordés  avec  eulx  tellement  qu'il  ne  se 
«  fait  plus  aucuns  nouveaux  bourgeois.  L'on  double  que  les 
«  seigneurs  l'ayent  pu  faire  au  préjudice  du  féodal,  et  est 
«  d'iotérest  au  seigneur  conte  de  plus  de  six  cents  livres 
4(  tournois.  »  D'autres  bourgeoisies  s'étaient  en  effet  créées 
sur  divers  points  du  comté.  La  charte  de  1513  en  établit  une 


(1)  L*assielte  du  comté  de  Tonnerre,  en  l/iâi,  dit  que  le  gîte  de 
Cruzy  «  soûlait  valoir  un  moult  grant  argent,  »  le  droit  de  bourgeoisie 
étant  accordé  aux  nouveaux  époux  qui  viennent  gésir  [jacere^  reposer) 
la  première  nuit  de  leurs  noces  à  Crusy. 

(2)  Par  une  charte  de  Charles  de  Husson  (1492),  les  habitants  de 
Tonnerre  avaient  un  abonnnement  annuel  et  spécial  de  vingt  deniers 
pour  un  ménage  entier  et  dix  deniers  pour  un  demi  ménage.  La  pre- 
mière année,  il  était  dû  dix  sous  huit  deniers.  Cette  charge  a  subsisté 
Jusqu'à  la  révolution. 


84 

à  Vezinnes  ;  la  bourgeoisie  de  Rochefort  était  assez  considé- 
rable; il  y  avait  sur  cette  question  procès  entre  la  duchesse 
d'Uzès  et  les  habitants  de  Stigny,  etc. 

On  a  conservé  jusqu'à  la  révolution  dans  les  archives  du 
château  d'Ancy-le-Franc  les  comptes  de  1520  à  4542  «  pour 
a  la  bourgeoisie  et  giste  de  Cruzyle-Chastel  sur  les  habitants 
«  et  bourgeois  de  Vezinnes  »  et  autres  seigneuries  du  comté. 
Que  de  précieux  renseignements  nous  eussent  donnés  ces 
vieux  registres  si  on  ne  les  eût  pas  brûlés  I 

Charles  VIII  et  Louis  XII  avaient  ordonné  la  révision  ou 
plutôt  la  rédaction  de  toutes  les  coutumes  par  les  trois  Etats 
dans  chacun  des  bailliages  et  sénéchaussées  du  royaume.  Le 
procès-verbal  de  Tancienne  coutume  de  Sens  avait  été  perdu 
et  adiré,  de  telle  sorte  que,  pour  certaines  affaires,  il  lallait 
vérifier  par  turbes  de  témoins,  ce  qui  était  cause  de  grands 
frais.  Le  17  août  1555,  Henri  II  ordonne  une  réunion  géné- 
rale des  délégués  de  la  noblesse,  du  clergé  et  du  tiers-état 
pour  opérer  une  nouvelle  rédaction  et  discuter  les  droits  de 
chacun.  Damoiselle  Claude  de  Laing,  dame  de  Vezinnes,  est 
représentée  par  un  sieur  Humbelot,  chargé  d*un  certain 
nombre  de  procurations  (1).  Quant  aux  «  manans  ethabitans 
«  de  la  ville  de  Vezinnes,  )>  ils  ont  pour  mandataire  un 
avocat,  »  maistre  Pierre  le  Grec  ou  le  Grec  »  qui  devait  être 
un  fameux  grec  en  droit  coutumier,  si  Ton  en  juge  par  le 
nombre  de  ses  mandats.  Jean  Beau,  le  jeune,  Tun  des  manans, 
lui  était  adjoint  pour  la  forme  sans  doute. 

Auxerre  vient  d'être  surpris  par  les  protestants  qui  s'y 
rendent  coupables  de  désordres  affreux  (octobre  1567).  Les 
huguenots  font  ensuite  le  siège  de  Gravant.  Les  habitants  de 
Tonnerre  craignent  pour  eux;  ils  envoient  des  exprès  sur 
divers  points,  Auxerre,  Gravant,  Troyes,  Ravières,  etc. 
Vezinnes  est  un  des  points  surveillés.  Au  commencement 
de  1568,  les  Tonnerrois  cherchent  à  se  rendre  favorables 
tous  les  hauts  personnages  des  environs.  Des  présents  leur 
sont  faits  :  six  feuillettes  de  vin  sont  envoyées  à  Tanlay 
pour  M.  Dandelot;  onze  feuillettes,  dont  sept  de  clairet  (2), 


(1)  Le  procès-verbal  donne  comme  seigneur  de  Vezinnes  Grégoire 
du  Cliasteict. 

(2)  C'était  un  vin  rouge  paillet  ou  une  espèce  d'iiypocras  compose 
de  vin  et  dV»pices.  On  ne  fait  plus  de  ces  vins  dans  le  Tonnerrois. 


85 

deux  brochets,  deux  grosses  carpes,  uoe  douzaine  d'orauges 
et  une  truite  sont  donnés  à  la  duchesse  d'Uzès,  dame  de 
Tonnerre.  Monsieur,  madame  et  mademoiselle  de  Vezinnes 
ne  sont  pas  oubliés  (1).  Le  6  février  1568,  sur  l'avis  de  plu- 
sieurs notables,  les  échevins,  députés  à  M.  le  prince  deCondé, 
rachètent  la  ville  moyennant  cinq  mille  livres.  Cent  huit 
habitants,  des  plus  aisés  sans  doute,  se  cotisent.  On  ne 
trouve  que  4,491  liv.  16  sous  6  deniers.  Parfaire  le  reste 
devient  impossible.  Nos  édiles  s'adressent  à  maître  de  Céna- 
mi,  agent  de  la  duchesse,  qui  leur  fournit  1,500  liv., 
moyennant  une  obligation  de  2,000  liv.  —  500  liv.  étaient  pour 
les  intérêts  et  pour  les  peines  de  ce  grec.  Que  Ton  était  alors 
peu  scrupuleux  sur  l'usure  !  Les  temps,  il  est  vrai,  étaient 
difficiles.  On  fit  en  outre  présent  à  cet  agent  de  six  feuillettes 
de  vin  clairet  qui  coûtèrent  36  livres.  La  ville  eut  des  sauve- 
gardes ;  il  fallut  leur  compter  70  livres  ;  leur  dépense  de 
bouche,  pour  huit  jours,  s'éleva  à  93  liv.  1  s.  6  d. 

CHAPELLE  SAiNT-ROGH.  Nous  emprutttODs  à  la  tradition 
quelques  détails  sur  les  circonstances  qui  ont  donné  lieu  à 
la  construction  de  cette  chapelle. 

C'est  vers  1 668.  Un  pâtre  garde  le  troupeau  communal  com- 
posé de  bœufs  et  de  vaches  en  assez  grand  nombre.  Le  chien 
de  ce  berger  est  mordu  par  un  chien  étranger  et  hydrophobe. 
Les  mesures  de  prudence  sont  mises  de  côté  ;  bientôt  cet  aide 
fidèle  est  atteint  de  cette  terrible  maladie,  qui  semble  encore 
rebelle  à  la  science  ;  il  attaque,  il  mord  les  animaux  confiés 
à  sa  garde;  le  syndic  les  fait  tous  abattre  et  enfouir  à  quel- 
que distance  de  Vezinnes.  Un  certain  individu  se  permet 
d'exhumer  quelques  peaux  et  de  les  livrer  au  commerce. 
Procès-verbal  et  même  procès  est  fait  au  nom  de  la  commu- 
nauté. Le  cupide  délinquant  est  traduit  devant  le  juge  sei- 
gneurial. L'affaire  estplâidée;  il  y  a  condamnation.  Toutefois, 
il  n'en  reste  aucune  trace  écrite.  Peu  après  une  chapelle 
s'élève  sur  le  terrain  communal  du  pâtis.  Elle  est  dédiée  à 
saint  Roch;  les  bestiaux  sont  mis  sous  la  protection  de  cet 
élu  qui  a  soigné  avec  tant  d'affection  les  pestiférés  pendant 
sa  vie.  Tous  les  ans,  le  16  août,  on  va  processionnellemenl  à 
cette  chapelle;  on  y  conduit  exactement  tous  les  troupeaux. 
Le  curé  les  bénit  ainsi  que  le  pain  qui  leur  est  destiné. 

(1)  N'était-ce  pas  Guillaume  Siuart?  Alors  existaient  encore  Claude 
de  Laing,  sa  mère  et  Martine  de  Ghristom,  son  aïeule. 


86 

Cette  chapelle,  sans  aucune  espèce  de  style,  est  voûtée  eo 
pierre  à  plein-ciutre.  On  lit  sur  le  fronton  intérieur  : 

FAICT   MOI    DIGNE   DE   TE    LOVER   DOVLCE 
VIERGE   SACRÉE,    NOSTRE    DAME   DE    LIESSE. 

SAINTE  ANNE.  SAINT  ROCH. 

Le  retable  est  un  mauvais  bas-relief  représentant  une  par- 
tie de  la  légende  de  Notre-Dame  de  Liesse.  Saint  Nicolas,  à 
genoux  comme  un  pénitent,  semble  demander  grâce  pour  ceux 
qu*il  protège. 

Cette  chapelle  avait  été  construite  sur  la  demande  expresse 
des  habitants  et  aux  frais  de  la  communauté.  Aucun  bénéfice 
n*y  est  attaché.  On  vote,  le  28  décembre  1791,  la  construc- 
tion d*un  plafond,  et  une  décoration  convenable  qui  permette 
d'y  célébrer  Toffice  divin. 

INCENDIES.  Une  inscription  placée  sous  le  porche  de  Tégiisc 
rappelle  de  graves  et  tristes  événements.  La  voici  mot  pour 
mot.  Elle  est  gravée  en  majuscules  : 

LE    iO    AVRIL    1668,    VEZINNE 
FVT    BRVLÉ   JVSOVES    AV 

NOMBRE   DE    114 

BATIMENT,    ET   LE    1 1 

DE    MAY   DE    LA   MESME 

ANNÉE    LES 

VIGNES    FVRENT 

GELEE. 

Les  détails  manquent. 

Un  incendie  moins  grave  eut  lieu  le  12  novembre  1821. 
La  promptitude  des  secours  venus  de  toutes  parts  sauva  le 
pays  menacé  d'une  perte  presque  totale.  Huit  ou  neuf  mai- 
sons furent  brûlées  auprès  de  la  fontaine. 

FAMINES.  Nous  u'avous  rencontré  aucun  souvenir  de  la 
longue  disette  de  1693  à  1695.  Pour  celle  de  1709,  des 
détails  assez  étendus  se  trouvent  dans  l'ancien  registre  de 
Tétat-civil;  ils  sont  dus  à  la  plume  du  curé  Campenon.  Dès 
novembre  1708  avait  commencé  un  vent  froid,  auquel  succède 
la  basse-bise  appelée  vent  de  Ligncnj.  La  pluie  tombe  tous 
les  jours  sans  la  moindre  intermittence,  pas  même  vingt- 
quatre  heures.  Le  23  décembre,  une  gelée  blanche  est  suivie 


87 

d'une  pluie  torrentielle.  Le  28,  le  vent  reprend  et  se  joint  à 
l'eau.  La  6  janvier,  accroissement  de  froid.  La  terre,  les 
chemins  même  se  durcissent  en  moins  d'un  quart  d'heure  ; 
le  lendemain,  neige  abondante;  blés  et  vignes  sont  gelés.  La 
neige  continue,  augmente;  pendant  trente-cinq  jours  le  froid 
est  des  plus  intenses.  Aucun  arbre,  aucune  plante  ne  résis- 
tent. Le  gibier  de  toute  espèce  se  laisse  prendre  à  la  main  par 
celui  qui  ose  quitter  sa  maison  et  le  coin  du  feu.  Des  cormo- 
rans, chose  à  peine  croyable  I  se  montrent  dans  le  pays  et  se 
laissent  tirer  au  pistolet.  Les  animaux  sauvages  ne  peuvent 
plus  trouver  à  vivre  et  se  rapprochent  des  habitations. 

Le  10  février,  grand  dégel  ;  mais  le  froid  reprend  avec  plus 
de  violence  le  22.  FI  dure  jusqu'au  19  mars,  pendant  vingt- 
cinq  longues  et  terribles  journées.  Une  pluie  constante  et 
froide  suit  le  dégel  et  ne  cesse  que  sur  la  fin  de  mai.  Le  pain 
est  d'une  rareté  extrême;  il  devient  un  mets  de  luxe.  Le  prix 
du  blé  s'élève  à  18  livres  5  sous  le  bichet  (à  peu  près  36  fr. 
50  c.  l'hectolitre,  ce  qui  équivaut  à  au  moins  75  fr.  de  notre 
monnaie).  Le  pain  se  vend  5  sous  6  deniers  la  livre.  Le  curé 
lui-même  ne  peut  pas  s'en  procurer.  Le  4  juin,  il  passe  une 
journée  entière  sansla  moindre  nourriture.  L'orge  coûte  10  fr. 
le  bichet.  Les  pauvres  ne  vivent  que  d'herbes  I  II  a  fallu 
semer  du  blé  de  deux  années.  Il  a  bien  levé. 

Malgré  les  doctrines  des  économistes,  preneurs  à  bon  droit, 
les  uns  de  l'agriculture,  les  autres  du  travail,  tous  les  deux 
si  indispensables,  l'année  1789  fut  bien  malheureuse.  Il  y 
eut  encore  une  grande  famine.  Le  curé  de  Vezinnes  nous  a 
laissé  cette  note  succincte.  L'hiver  de  1788  à  1789  a  été  des 
plus  froids.  Presque  tous  les  noyers  ont  été  gelés  ainsi  que 
TArmançon  et  le  petit  ruisseau  de  Junay.  On  a  été  embarrassé 
pour  moudre;  le  grain  se  fendait  au  lieu  de  se  triturer.  Au 
mois  de  juin  le  blé  se  vendait  110  sous  la  mesure  de  Ton- 
nerre (22  fr.  rhect.).  Encore  ne  pouvait-on  pas  s'en  procurer 
avec  de  l'argent.  Il  y  avait  eu  semblable  disette  il  y  a  vingt 
ans;  mais  si  le  blé  était  cher,  il  ne  faisait  pas  défaut  à  ceux 

3 ni  pouvaient  y  mettre  le  prix.  Tel  fut  l'effet  des  gelées 
'hiver,  que  les  vignes  produisirent  h  peine  une  demi-feuillette 
par  arpent,  et  les  meilleures  terres  tout  au  plus  deux  bichets. 
«  Il  n'y  a,  ajoute  une  délibération  du  7  novembre  1789,  ni 
«  industrie  en  cette  paroisse,  ni  commerce.  Une  partie  des 
4c  chemins  de  déblave  est  en  mauvais  état.  On  se  plaint 


88 

«  beaucoup  du  chemin  de  Vezinnes  à  Tonnerre  (1).  »  Ceci 
n'était  point  l'effet  de  la  disette. 

ORAGES.  Nous  avons  trouvé,  à  la  date  de  Tannée  1779,  une 
liste  curieuse  «  des  habitants  qui  doivent  sonner  les  cloches 
«  en  temps  d'orage,  fSit  dixaine,  à  la  manière  accoutu- 
a  mée.  » 

C'était  donc  un  ancien  usage  bien  établi  dans  la  paroisse 
de  mettre  les  cloches  en  branle  au  moment  de  la  tempête  et 
quand  la  foudre  fait  entendre  ses  majestueux  roulements. 
Notre  liste  est  de  huit  dizaines  dont  deux  seulement  sont  de 
dix  personnes,  cinq  de  onze^  et  la  dernière  de  quatorze,  ce 
qui  fait  un  total  de  quatre-vingt-neuf  habitants  (2).  Nous  ne 
rappellerons  pas  combien  était  dangereuse  cette  vieille  cou- 
tume. Il  suffit  de  dire  qu'elle  n'existe  plus.  Un  simple 
tintement  de  la  cloche  annonce  que  le  prêtre  est  à  l'autel 
priant  Dieu  d'éloigner  Torage  et  d'en  détourner  le  danger. 

ÉTATS  GÉNÉRAUX.  Eu  1555,  Ic  scigueur  et  les  manants  de 
Vezinnes  s'étaient  fait  représenter  pour  la  rédaction  de  la 
coutume,  ce  code  de  l'époque.  Un  acte  bien  autrement 
important  se  projeté.  Il  s'agit  de  renouveler  l'administration 
vieillie  de  la  France;  il  s'agit  de  nommer  des  mandataires  aux 
Etats  généraux.  Les  délégués  des  trois  Etats  doivent  être 
porteurs  des  cahiers  de  doléances  de  leurs  mandants.  Un 
premier  projet  en  32  articles  est  rejeté  par  l'assemblée  com- 
munale du  6  mars  1789.  Un  autre,  en  23  articles,  lui 
est  substitué. 

Les  habitants  demandent  le  retour  périodique  et  quin- 
quennal des  Etats  généraux.  Le  tiers-état  aura  autant  de 
représentants  que  le  clergé  et  la  noblesse  réunis.  Ces  députés 
seront  choisis  par  leurs  pairs;  les  nobles,  fonctionnaires  du 
roi  et  du  seigneur,  les  seigneurs,  les  gens  de  justice,  ne 


(1)  Le  chemin  de  grande  communication,  n*  43,  va  remplacer  cet 
ancien  et  exécrable  chemin  ;  rien  de  pire  ne  s'est  peut-être  rencontre 
dans  la  Bretagne  ni  dans  le  Morvan.  Inabordable  dans  Thiver  à  cause 
de  Teau  et  de  la  boue,  il  fallait  franchir  les  haies,  marcher  avec  peine 
sur  le  terrain  escarpé  des  vignes,  rompre  les  échalas,  briser  les  ceps, 
se  fatiguer  beaucoup  et  perdre  énormément  do  temps.  On  a  dit  que 
le  mauvais  état  des  chemins  protégeait  les  villages  contre  les  aventu- 
riers et  les  surprises  armées.  Vezinnes  devait  être  mieux  défendu  par 
ses  chemins  que  par  ses  muraUles. 

(2)  Cette  liste  nous  a  été  communiquée  par  M.  CamUle  Dormois. 


89 

pourront  être  élus  par  le  Tiers-Etat.  Celui-ci  s'assemblera 
séparément,  aura  son  président,  votera  par  tête.  Des  sup- 
pléants remplaceront  les  membres  absents.  Il  n'y  aura  plus 
qu'un  seul  impôt  territorial  supporté  par  tous,  et  réparti  dans 
chaque  paroisse  par  une  commission  spéciale.  On  supprimera 
les  lettres  de  cachet,  révisera  les  lois  criminelles,  activera 
l'action  de  la  justice,  qui  sera  partout  rendue  au  nom  du  roi. 
Les  charges  de  la  magistrature  ne  seront  plus  vénales.  Plus 
de  privilèges,  de  droits  féodaux.  Dans  toute  la  France  seront 
étaolies  des  mesures  uniformes  ;  les  militaires  seront  subor- 
donnés aux  lois  civiles  ;  le  sel  se  vendra  partout  au  même 
prix.  Il  n'y  aura  plus  que  des  notaires  royaux  ;  les  recettes  et 
les  dépenses  de  chaque  département  s'équilibreront.  Le 
tiers-ordre,  enfin,  participera  comme  les  deux  autres  aux 
grâces,  aux  emplois  militaires  et  à  toutes  les  charges.  Telles 
sont  les  principales  idées  qui  furent  développées,  rédigées, 
et  arrêtées  en  assemblée  générale  par  devant  W  Nicolas- 
Pierre-Germain  Roze,  avocat  au  Parlement,  juge  de  Vezin- 
nes  (1). 

Le  6  mars,  Nicolas  Lemaigre,  tonnelier,  et  EdmeBelland, 
notaire,  reçoivent  mandat  pour  se  rendre  à  l'assemblée  de 
Sens.  Le  lendemain,  il  est  arrêté  que  leur  dépense  sera 
remboursée  et  payée  sur  la  présentation  des  mémoires  par  le 
receveur  des  deniers  cdmmuns.  Le  8  décembre  1791,  le 
Conseil  général  leur  alloue  trois  livres  par  jour,  conformé- 
ment à  leur  demande,  «  qui  paraît  assez  modique  à  cause  de 
«  la  cherté  des  vivres  et  de  la  dureté  des  temps  lors  du 
«  voyage.  »  N'est-ce  pas  une  allusion  à  la  disette?  Ce  voyage 
coûte  à  la  commune  81  livres. 

Le  comte  de  Flogny,  seigneur  de  Vezinnes,  assistait  à  la 


(1)  M.  Roze,  avocat  au  parlement,  Tut  successivement  jugn  a  Vezin- 
nes, lieutenant  général  de  l'élection  de  Tonnerre,  conseiller  assesseur 
de  la  ville  (1789),  notable  le  â  décembre  17iKi.  président  de  l'admi- 
nistration cantonale  en  1794  et  1797,  membre  du  conseil  municipal 
de  1800  à  1830,  membre  du  collège  électoral  du  département,  du  bu- 
reau de  bienfaisance,  de  l'administration  de  Thospice,  du  bureau  du 
collège,  juge  suppléant  au  tribunal  de  première  Instance,  juge  de  paix 
de  Tonnerre  jusqu'à  son  décès,  et  membre  du  conseil  d'arrondisse- 
ment le  15  janvier  1851.  Partout  il  a  été  l'homme  d'ordre  et  de  travail, 
se  multipliant  dans  Pintérêt  de  la  chose  publique.  Il  est  né  le  30  sep- 
tembre 1753  et  mort  le  19  juin  1844. 


90 

réunion  générale  de  Sens,  le  10  mars.  II  y  représentait  le 
seigneur  de  Carisey,  son  oncle,  et  M.  Saucière  de  Tenance, 
seigneur  de  Fontaine-Géry.  Dans  cette  asseùiblée,  qui  procé- 
dait avec  tant  d'enthousiasme,  furent  élus  : 

Député  du  Clergé  :  M.  Costel  (Claude-Marie),  curé  de 
Foissy,  doyen  de  la  Vanne. 

Suppléant  :  N... 

Député  de  la  Noblesse  :  M.  Mortemart  {Victurnien-J.-B. 
de  la  Rocbefoucaultduc  de),  pair  de  France,  président  de  ras- 
semblée, maréchal  des  camps  et  armées  du  roi  ,etc. 

Suppléant  :  M.  Planelli-Masgraisi  de  la  Valette,  mar- 
quis deMAUBEG,  Tun  des  quatre  premiers  barons  du  Dauphiné, 
capitaine  en  second  des  gardes-françaises,  chevalier  de  Saint- 
Louis. 

Députés  du  Tiers  :  <°  M.  Jaillant  (Jacques- Jérôme),  lieu- 
tenant criminel  au  baillage  de  Sens. 

S''  M.  Menu  de  Cbomorceau  (Jean- Etienne),  lieutenant- 
général  au  baillage. 

Suppléant  :  M.  Deschamps  (Charles-Antoine),  président 
de  Télection  de  Tonnerre,  maire,  etc. 

Le  curé,  qui  annotait  les  registres  d'après  les  événements, 
marque  ainsi  1789  :  «  Tenue  des  Etats  généraux;  fameuse 
«  assemblée.  » 

Le  mercredi  14  juillet  1790,  les  habitants  sont  réunis,  a 
Yinvitation  de  la  commune  de  Paris.  La  tête  découverte,  la 
main  levée,  ils  prêtent  le  serment  fédératif  de  maintenir  la 
Constitution,  d'être  fidèles  à  la  nation,  h  la  loi,  et  au  roi.  Le 
registre  porte  seulement  cinquatre-quatre  signatures. 

Dans  un  élan  généreux  une  souscription  de  882  livres 
49  sous  est  faite  à  litre  de  don  patriotique.  Cent  treize 
individus  figurent  sur  la  liste  ;  quatre-vingt-dix-huit  seule- 
ment ont  signé.  Le  curé  Molard  est  en  tête  et  donne  150  liv. 
Puis,  par  un  de  ces  revirements  qui  ne  sont  pas  rares,  la 
municipalité  déclare,  le  30  mai  1790,  que,  ayant  fait 
abandon  de  la  remise  des  ci-devant  privilèges  pour  les  six 
derniers  mois,  elle  casse  et  annule  le  don  patriotique. 

Le  20  février  1791,  dix  jeunes  enrôlés  pour  la  défense  de 
la  patrie  n'avaient  pas  un  rouge  liard  pour  se  rendre  à  Joigny. 
La  commune  leur  accorde  18  livres  sur  les  deniers  et  revenus 
de  la  communauté. 

A  la  fin  de  Tannée  (12  décembre)  les  maires  du  canton 


9i 

sont  réunis.  Un  des  administrateurs  du  district  (1)  vient  faire 
un  discours  pathétique  dans  le  but  de  stimuler  les  jeunes 
gens  à  voler  au  secours  de  la  patrie.  Il  ne  se  présente  per- 
sonne. Le  43  avril  suivant,  il  y  a  recrudescence  d*ardeur 
martiale.  Trente-cinq  jeunes  gens  veulent  partir.  L'adminis- 
tration s'oppose  à  ce  départ  général.  Cinq  seulement  sont 
désignés  parle  tirage  au  sort.  Deux  autres  volontaires  partent 
au  mois  d'août  1792. 

La  république  est  proclamée  le  26  septembre.  Lecture  est 
faite  du  procès-verbal  de  la  Convention  du  2i  de  ce  mois. 
«  Le  Conseil  général  de  Vezinnes  et  les  citoyens  présents 
«  témoignent  une  joie  universelle  et  relative  aux  sentiments 
a  républicains  qu'ils  renfermaient  dans  leurs  ceeurs,  et 
4(  qu'ils  ne  voulaient  manifester  que  quand  leurs  augustes 
<(  représentants  leur  auraient  fait  connaître  le  vœu  de  la 
«  nation.  »  Ceiie  joie  universelle,  si  longtemps  concentrée, 
se  traduit  pas  six  signatures  qui  closent  le  procès-verbal. 

Les  armes  manquent.  Quatre  jours  après  est  ordonnée  la 
fabrication  de  cent  cinquante  piques.  Le  devis  de  ces  piques 
est  des  plus  curieux.  Chacune  sera  marquée  des  lettres  A.  N., 
qui  signifient  ;  armée  nationale.  Le  paiement  est  à  la  charge 
du  Trésor  public.  Deux  maréchanx-ferrants,  Tun  de  Vezinnes, 
l'autre  de  Roffey,  sont  adjudicataires  au  prix  de  cinq  livres 
l'une.  Quelques  jours  après  vingt  fusils  sont  remis  et  confiés 
à  la  garde  nationale. 

Les  communes  d*Epineuil,  de  Molosme,  de  Dannemoine, 
de  Tronchoy,  de  Cheney,  de  Vezinnes  et  de  Junay  sont 
appelées  à  s'associer  à  la  confection  d'un  champ  de  fédération 
a  Tonnerre.  Tel  a  été  le  peu  de  zèle,  qu'il  a  fallu  marchander 
cet  ouvrage  (23  mai  1792). 

V. 

ADMINISTRATION. 

Vezinnes,  nous  l'avons  déjà  dit,  était  un  iief  du  comté  de 
Tonnerre,  mouvant  du  château  de  Montbelliant,  au-dessus 
de  la  ville.  Le  comte  prétendait  avoir  la  souveraineté;  le  sei- 
gneur avait  en  sa  possession  les  trois  justices  haute,  moyenne 

(i)  M.  Roycr.     • 


92 

et  basse.  Ce  droit  remontait  à  uo  temps  immémorial.  N'était- 
il  pas  une  usurpation  de  la  féodalité?  Un  juge  seigneurial 
pouvait  statuer  sur  toutes  les  causes  civiles  et  criminelles, 
sauf  les  cas  royaux.  Il  avait  le  droit  de  prononcer  la  mutila- 
tion et  même  la  peine  capitale.  Des  fourches  patibulaires 
s'élevaient  au  lieu  de  l'exécution.  Nous  aimons  à  croire  qu'il 
n'y  a  pas  eu  lieu  d'user  de  cette  terrible  puissance.  Aucun 
souvenir  n'est  resté  dans  le  pays  à  ce  sujet.  Les  intérêts  de 
la  justice  moyenne  comme  les  débals  sur  les  propriétés 
appartenaient  à  la  justice  basse,  appelée  aussi  justice  fon- 
cière. Le  juge  unique  qui  exerçait  ces  diverses  prérogatives 
portait  le  titre  de  prévôt.  Le  plus  souvent,  ce  magistrat  était 
un  avocat  du  barreau  de  Tonnerre.  Le  procureur  fiscal 
assistait  à  toutes  les  audiences  :  il  tenait  lieu  du  ministère 
public.  Appel  de  ces  jugements  avait  lieu  soit  à  la  baronie, 
soit  au  bailliage  de  Tonnerre.  Les  causes  pouvaient  ensuite 
être  portées  au  baillage  de  Sens  (siège  de  Villeneuve-le-Roi) 
et  au  Parlement  de  Paris. 

Jusqu'à  répoque  de  l'affranchissement,  l'administra tion 
était  le  droit  et  le  fait  du  seigneur.  Plus  tard,  il  y  eut  un 
syndic  du  droit  commun  ;  il  gérait  les  propriétés  commu- 
nales, il  pouvait  s'engager  au  nom  des  habitants,  que  l'on 
consultait  sur  toutes  les  affaires  graves,  en  présence  du  juge 
seigneurial. 

Les  assemblées  provinciales  (édit  du  mois  de  juin  1787) 
créent  une  autre  existence  aux  communes.  L'assemblée 
municipale  de  chaque  paroisse  est  composée  du  seigneur  ou 
de  son  délégué,  du  curé  et  de  trois,  six  ou  neuf  habitants, 
selon  la  population  (six  à  Vezinnes),  d'un  syndic  chargé  de 
l'exécution  des  délibérations,  et  d'un  greflBer,  qui  n'a  que 
voix  consultative.  Cette  assemblée  fonctionne  utilement  dans 
la  commune  et  montre  plus  de  zèle  que  les  habitants  mêmes  ; 
car  au  renouvellement  partiel  de  1788  (22  mai),  il  ne  se 
présente  que  trente-cinq  électeurs.  Ne  pourrait-on  pas  de- 
mander par  quelle  bizarrerie  les  noms  de  Vezinnes,  Carisey, 
Yireaux,  Viviers,  etc,  sont  omis  dans  la  formation  du  premier 
bureau  intermédiaire.  Il  est  incontestable  que  ces  communes 
en  firent  partie. 

Désormais  l'administration  prend  dans  toute  la  France  une 
marche  uniforme.  Nous  n'avons  donc  plus  que  peu  de  choses 
à  dire. 


93 

L'établissement  des  cantons  est  dû  à  la  loi  da  22  mai 
<789.  Le  26  janvier  4790  est  arrêté  le  procès-verbal  de  la 
division  du  département  de  TYonne.  Yezinnes  est  chef-lieu 
d'un  canton,  qui  se  compose  de  : 

Population. 

i40 
208 


Yezinnes  .  . 
Junay.  .  .  . 
Roffey  .  .  . 
fieroouii  .  , 
CoUan  .  .  . 
Rameau  (1). 
Vezannes.  . 
Tissey  .  .  . 
Serrigoy  .  . 


370 
188 
327 
81 
239 
306 
372 


Assistance 

Fenx. 

des  individns. 

422 

62 

51 

36 

70 

44 

47 

19 

81 

25 

18 

4 

56 

20 

80 

.    <7 

81 

25 

Totaux  2,531  606  252 

N'est-on  pas  effrayé  de  voir  un  dixième  de  la  population 
appelée  à  l'assistance  publique?  Hâtons-nous  de  dire  que,  au 
mois  d'octobre  suivant  on  ne  constate  à  Yezinnes  que  trente- 
trois  indigents  :  six  indigents  habituels;  16  malades;  huit 
femmes  en  couches. 

Lors  de  la  réorganisation  administrative  de  l'an  viii,  cette 
quatrième  refonte  de  l'ordre  social  en  moins  de  dix  années, 
Yezinnes  fut  réuni  au  canton  de  Tonnerre  avec  une  partie  de 
ses  annexes. 

Le  2  novembre  1792,  l'administration  municipale  doit  être 
renouvelée  par  une  élection  générale.  Afin  de  faciliter  l'exé- 
cution de  cette  mesure,  et  pour  réunir  le  plus  grand  nombre 
de  citoyens,  la  séance  se  tient  dans  l'église.  Il  ne  se  présente 
que  34  électeurs;  le  maire  réunit  22  suffrages  I  On  se  serait 

f>laint  si  on  n'eût  pas  fait  un  appel  à  tous  les  habitants.  Avec 
e  droit  de  choisir  leurs  administrateurs,  il  ne  veulent  même 
pas  se  donner  la  peine  de  voter.  Plus  tard  viendront  les 
récriminations.  Yoilà  bien  les  hommes  I 

Qu'on  nous  permette  de  citer  un  seul  des  maires,  homme 
d'une  haute  réputation  comme  médecin. 

M.  Paul  Carre,  né  à  Tonnerre,  le  29  mai  1 741 ,  fut  nommé 
à  l'édilitéle  5  mai  1810,  et  donna  sa  démission  en  1814.  Il 


(1)  Rameau  est  un  hameau  dépendant  de  Collan. 


94 

fut  Tami  des  habitants,  le  bienfaiteur  d'un  pays  auquel  sa 
famille  doit  son  origine.  Quelques  anciens  prétendent  que  le 
premier  il  y  a  fait  planter  le  gamct.  Lui  en  doit-on  de  la  re- 
connaissance? Les  avis  sont  partagés.  Les  amis  de  la  quan- 
tité disent  que  oui.  Les  gourmets  amateurs  de  la  qualité  Tim- 
prouvent.  Tous  ont  peut-être  raison.  Ne  perdons  pas  de  vue 
que  le  sol  qui  convient  a  Texcellent  plant  du  pineau  convient 
peu  au  gamet.  —  Avant  tout,  M.  Carre  était  médecin  de  talent, 
il  excellait  surtout  dans  le  traitement  des  yeux.  C'étaient  chez 
lui  des  connaissances  spéciales  et  presque  héréditaires.  Son 
père,  en  effet,  né  à  Vezinnes,  chirurgien  juré  royal,  et  tout 
à  la  fois  lieutenant  de  la  justice  de  Junay,  était  un  oculiste 
remarqué  et  Télève  de  Nicolas  Callot,  son  beau-père,  opéra- 
teur du  roi  et  chirurgien  de  Thôpital  de  Tonnerre  (1). 

M.  Paul  Carre  fut  pendant  de  nombreuses  années  médecin 
en  chef  de  cet  hôpital,  où  il  mourut  fort  âgé,  le  29  mai  1826. 

—  Pour  les  finances  royales,  comme  pour  l'administration 
supérieure,  Vezinnes  avait  appartenu  à  la  généralité  de  Paris, 
et  par  suite  ressortait  de  l'élection  de  Tonnerre  où  étaient  ré- 
partis les  tailles  et  impôts  de  l'Etat.  Là  aussi  étaient  jugées  les 
réclamations  et  contestations  sur  cette  matière  par  fois  épi- 
neuse. Vezinnes  avait  été  une  des  villes  closes  de  l'élection. 
Au  xvi«  siècle  elle  fut  comprise  au  bail  des  subsides  de  cinq 
sous  par  muids  de  vin  entrant  en  icelle.  Il  y  a  lieu  de  croire 
que  cet  impôt  a  eu  longue  durée. 

Pour  la  première  fois  paraît  en  1793  un  rôle  régulièrement 
assis  sur  la  contribution  foncière.  En  voici  le  résumé  : 

Principal 4152  1.13  s. 

Deux  sous  par  livre  pour  non-valeurs.   .  415       5 

Dépense  à  la  charge  du  département  .   .  677     17 

Dépense  à  la  charge  du  district  ....  575     15 

Total 5819     10 


(1)  Nicolas  Callot  est  mort  à  Tonnerre,  le  20  juin  1731,  àgéde66ans. 
Son  épilaphe  que  l'on  voit  encore  sur  les  murs  de  l'hôpital,  atteste 
ses  talents  et  son  origine. 

Cselando  functi  patruus  slupefeccral  orbem  ; 

.Eternùm  vivet  splendida  faina  viri. 
Utiliore  nepos  sanando  cxcelluerat  arte  ; 

Omne  malum  valuit  docta  Icvare  manus. 

Il  était  en  effet  fils  de  François  Callot,  le  plus  fameux  oculiste  et 


95 

La  contribution  noobilièrc  avait  un  rôle  à  part.  Voici  le 
montant  des  quatre  contributions  pour  1862.  On  peut  com- 
parer : 

PourTEtat 2625  25  )        ç.r..^ç  ..^^ 

Non-valeurs 177  07   }        258l::i.d2c. 

Pour  le  département 1032    16 

Pour  la  commune 1671     38 

5515    86 
Prestations 804      » 

Total 6319    86 

En  Tan  xi,  Yezinnes  fut  chef-lieu  d'une  perception  qui 
comprenait  les  sept  communes  de  Bernouil,  Carisey,  Dyé, 
Junay,  Roffey,  Vezinnes  et  Villiers-Vineux.  Le  percepteur  était 
comme  aujourd'hui  chargé  du  recouvrement  des  rôles  de 
TEtat,  des  recettes  et  dépenses  des  communes.  Il  résidait 
presque  toujours  à  la  ville.  Cette  perception  fut  supprimée  en 
4855.  L'administration  financière  de  Vezinnes  fut  alors  réunie 
à  la  perception  de  Tonnerre. 

Le  grenier  à  sel  de  Tonnerre  statuait  sur  les  malversations 
de  Gabelle. 

Population.  L'importance  d'une  commune  s'établit  ordi- 
nairement par  la  population.  Quelle  était  autrefois  celle  de 
Yezinnes?  Il  est  bien  difficile  de  la  connaître.  L'acte  d'affran- 
chissement de  1321  fait  mention  de  quatre-vingt-dix  hommes 
ou  chefs  de  famille  formant  la  plus  saine  et  notable  partie 
des  habitants.  Portons  à  cent  le  nombre  de  ceux  qui  avaient 
le  droit  de  voter.  En  prenant  le  chiffre  cinq  comme  moyenne 
des  individus  de  chaque  ménage,  et  il  n'est  pas  élevé  pour 
Tcpoque,  nous  aurons  cinq  cents  habitants. 

L'inventaire  du  comté  de  Tonnerre,  dressé  un  siècle  après, 
en  1424,  n'indique  plus  que  vingt-cinq  ménages.  Est-ce  une 
erreur?  Quelque  sinistre  affreux  avait-il  frappé  cette  petite 
ville?  Ne  serait-ce  pas  une  réduction  effrayante? 

Le  registre  de  1788  indique  117  feux,  c'est-à-dire,  à  peu 
près  480  habitants. 

lilhomothiste  de  son  temps.  li  habitait  Auxerre,  où  on  venait  le  consul- 
ter de  loin.  Son  oncle  était  Jacques  Callot,  le  célèbre  graveur  du  dix- 
septième  siècle. 


96 

Le  premier  recensement  officiel  connu  de  1790  accuse  440 
habitants  répartis  en  122  feux.  C'est  de  trois  à  quatre  indi- 
vidus par  feu.  La  moyenne  des  feux  surtout  le  canton  est  de 
quatre  individus  17  centièmes. 

Depuis  lors,  la  population  éprouve  de  grandes  variations, 
presque  toujours  en  diminuant. 

C'est  en  1800 419  hab. 

—  1814 425 

—  1827 424 

—  1836 381 

—  1841 380 

—  1846 390 

—  1851 397 

—  1856 352 

—  1861 350 

De  1827  à  1836,  il  y  a  une  diminution  de  43  individus. 
Cependant  le  choléra  de  1832  n'a  enlevé  que  14  personnes. 
En  1849,  répidémie  régnante  n'a  point  fait  de  victimes.  Entre 
1851  et  1856,  il  y  a  une  diminution  de  45  personnes.  Enfin, 
de  1790  à  1861,  il  y  a  une  diminution  de  90  ;  —2  neuvièmes, 
près  du  quart.  Quelles  en  sont  les  causes?  Ne  faut-il  pas 
l'attribuer  et  à  l'émigration  sur  les  grands  centres  de  popu- 
lation, notamment  sur  Paris,  et  à  la  réduction  du  nombre  des 
enfants  dans  chaque  famille.  En  1846,  on  comptait  85  habi- 
tants de  Yezinnes  fixés  à  Paris,  où  les  avaient  appelés  le  com- 
merce, l'industrie,  l'espoir  de  la  réussite  et  les  chances  heu- 
reuses arrivées  à  quelques-uns.  Le  placement  des  vins  semble 
avoir  été  leur  principale  spéculation. 

Cadastre,  Le  finage  de  Yezinnes  contient  615  hectares 
42  ares,  savoir  : 

Terres,  dont  les  trois  quarts  sur  la  montagne  sont  de  qua- 
trième et  cinquième  classes 402h.  »  c. 

Vignes 122    60 

Prés 11     10 

Pâtures 2    30 

Bois 1     78 

Jardins 2    07 

Vergers »    92 

Broussailles,  friches,  etc 72    65 

Total. 615    42 


97 

Les  terres  arables  forment  les  deux  tiers  de  la  culture. 

«  Vezinnes  et  Junay,  disent  MM.  Coiteau  et  Victor  Petit, 
«  sont  situés  sur  le  terrain  jurassique  supérieur.  Les  collines, 
«  au  pied  desquelles  s'embossent  ces  deux  villages,  sont  for- 
«  mées  par  les  couches  argileuses  et  calcaires  de  Tétage 
«  kimméridgien  et  couronnées  par  les  calcaires  compactes  et 
«  sans  fossiles  du  portland.  Sur  certains  points  les  argiles 
«  sont  très  développées.  Lorsque  un  ravin,  une  tranchée  et 
«  même  un  fossé  mettent  le  sous  sol  à  découvert,  on  les  re- 
«  connaît  facilement  à  leur  couleur  grise,  quelque  fois  bleuâ- 
«  tre,  et  aux  nombreux  ostrea  virgula  qu'elles  renfer- 
«  ment.  » 

Cette  conformation  du  sol  donne  lieu  à  de  très  nombreuses 
sources,  qui,  dans  les-  temps  pluvieux,  couvrent  les  chemins 
et  donnent  beaucoup  d'humidité  au  village.  La  fontaine  du 
pays  n'a  pas  une  autre  origine. 

Ce  terrain  des  montagnes  et  son  exposition  presque  cons- 
tante au  levant  conviennent  parfaitement  bien  à  la  vigne,  qui 
donne  d'excellents  produits,  et  un  vin  ordinaire  de  premier 
choix.  Il  est  même  quelques  vignes  privilégiées  où  Ton  ré- 
colle un  vin  de  dessert  excellent  et  très  fin.  Tel  est  entr'autres 
le  climat  des  Quinze-Hommes.  Malheureusement,  depuis 
quelques  années,  le  choix  du  plant  laisse  trop  à  désirer.  La 
plupart  des  propriétaires  visent  à  l'abondance  des  produits,  ce 
qui  nuit  à  la  qualité.  En  général,  le  vin  rouge  est  supérieur 
au  blanc,  dans  lequel  il  y  a  cependant  des  choix  fort  heureux. 
Rappelons  que  tout  près  de  Vezinnes,  mais  sur  le  territoire 
de  Junay,  se  trouve  la  côte  du  Vau-Morillon,  heureuse  rivale 
de  Chablis,  et  le  premier  vin  blanc  du  Tonnerrois,  comme 
les  Olivolles  de  Dannemoine,  les  Perrières  et  la  Corne- 
d'Echaudé  de  Tonnerre  en  sont  les  premiers  vins  rouges. 

Terminons  cette  esquisse  par  quelques  souvenirs  de  bien- 
faisance. Peut-être  parailront-ils  rares!  Mais,  qu'il  soit  pré- 
sent à  notre  mémoire  combien  le  temps  a  détruit  I  Aussi, 
nous  ne  pouvons  en  citer  qu'un  seul  antérieur  à  la  révolution. 
Nous  le  devons  à  une  pierre  tumulaire  retrouvée  en  1852. 
En  voici  l'inscription  :  «  Cy  gisl  soubs  cette  tombe  Jaen  (Jean) 
«  Trébuchet,  prévôt  de  Junay,  lieutenant  de  Vezinnes  et  de 
«  Roffey,  qui  de  son  vivant  a  donné  conjoinlement  avec  sou 
«  épouse,  Jeanne  Mandrot,  la  lampe  d'argent  qui  est  devant 

7. 


98 

«  le  grand  autel,  et  décédé  le  25  février  1733,  âgé  de  70  ans. 
«  priez  Dieu  pour  le  repos  de  son  âme  (1).  » 

La  famille  Grosjean,  originaire  de  Yezinnes  parles  femmes, 
a  constitué  au  profit  de  la  fabrique  une  rente  de  cent  francs 
[Décret  imp.  duh2  fiv.  4853).  On  lui  doit  la  réparation  de  la 
chapelle  de  la  Vierge,  les  vitraux  du  bas-côté,  etc. 

La  seigneurie  de  Junay  appartenait  avant  la  révolution  à  la 
maison  deBerbis.  En  4843,  cette  généreuse  et  pieuse  famille 
lègue  une  rente  de  trois  cents  francs  applicable  aux  besoins 
des  deux  églises  de  Yezinnes  et  de  Junay.  Les  donateurs  sont 
Henri-Jules  deBerbis,  commandeur  de  la  Légion-d'honneur; 
Adélaïde  de  Berbis,  femme  de  M.  Charles  Jussieu  de  Saint- 
Julien  ;  et  Antoine  de  Berbis ,  comme  héritier  de  Charles- 
Théodore  de  Berbis,  son  père,  chevalier  de  la  Légion-d'hon- 
neur, mort  le  10  juin  1843. 

Nous  ne  déposerons  pas  la  plume  sans  adresser  nos  re- 
merciements à  toutes  les  personnes  qui  ont  bien  voulu  nous 
aider  dans  nos  recherches.  Qu'il  nous  soit  permis  de  citer 
entr'autres  les  noms  de  MM.  Quantin,  archiviste  du  départe- 
ment; Jacques  Barbenoire,  ancien  instituteur;  et  Pierre  Petit, 
entrepreneur.  C'est  grâce  aux  soins  de  MM.  Barbenoire  et 
Petit  que  nous  avons  pu  donner  des  renseignements  précis 
sur  l'ancien  et  curieux  état  du  château,  dont  il  reste  si  peu, 
et  sur  les  diverses  époques  de  construction  de  l'église.  Nous 
acquittons  avec  plaisir  une  dette  de  reconnaissance  parfaite- 
ment sentie. 

L.    LE   MAISTRE, 

Chevalier  de  la  Léfion-d'honneor. 


(1)  Sur  la  fin  du  xvi*  siècle  Jean  Trébuchât  était  notaire  à 
Yezinnes.  En  ifî90  est  mort  Jacques  Trébuchet,  curé  de  Yezinnes. 
Enfin,  nous  nous  sommes  demandé,  mais  en  vain,  si  l'astronome 
auxerrois,  Claude-Etienne  Trébuchet,  savant  du  xviii*  siècle,  était  de 
la  même  souche.  11  existe  à  Paris  une  famille  de  ce  nom. 


99 


Armoiries  de  quelques  personnes  citées  dans  cette  notice  : 

Akdry,  d'origine  grecque,  seigneur  de  l'Isle  et  de  Tronchoy  :  —  d'azur 

au  sautoir  d'or,  accompagné  de  4  croissants  d'argent. 
D'Anglorb»  seigneur  de  Vezinnes  par  son  alliance  avec  Jeanne  de 

Ghoiseul  :  —  d'or,  semé  de  croissants  d'argent  soutenant  des  grillots 

d'argent. 
Anjorraiit  (Henriette-Simonne),  dame  de  Vezinnes  par  son  alliance 

avec  M.  de  Boucher,  comte  de  Flogny  :  —  d'azur  à  3  lys  de  jardin 

au  naturel.  —  Devise  :  Angeli  orantes, 
Ansthrutter,  d'AnstrudeSf  d'origine  écossaise,  seigneur  de  Tlsle, 

Troncboy,  etc.  :  —  coupé  emmanché  de  3  pointes  de  sable,  sur 

deux  et  demi  d'argent.  —  Devise:  Periissiem  ni  periUsem. 
Arquier,  grec,  bailli  de  Tonnerre  :  —  d'or  au  lion  de  sable  couronné, 

à  3  fasces  d'argent  ondées,  alésées  et  brochant. 
Bailleul  :  —  parti  d'hermines  et  de  gueules. 
Bard  (De),  ancienne  famille  écossaise,  habitant  à  Tonnerre,  éteinte 

à  Saint-Flour  sur  la  fin  duxviii*  siècle:  —  d'azur  à  3  bars  d'or, 

posés  en  fasce,  à  la  bordure  componée  d'or  et  de  sable. 
Baucuard  ou  Bouchard  (Claude),  dame  de  Vezinnes  par  son  alliance 

avec  M.  du  Pé:  —  d'argent  à  la  croix  de  gueules,  cantonnée  de 

4  coquilles  de  même. 

Bazard  (Nicolas),  seigneur  de  Vezinnes 

Beaujeu  :  —  de  gueules  à  cinq  fasces  d'argent.  —  Devise  :  A  tout 

venant  beavjeu* 

Beauvarlet  (Marie  de)  dame  de  Vezinnes  :  —  de  sable  à  la  fasce 
d'argent,  accompagnée  en  chef  de  2  étoiles  d*or  et  en  pointe  d'un 
croissant  d'argent. 

—  Une  clé  de  voûte  dans  les  bas-côtés  de  l'église  de  Vezinnes 
porte  ....  à  3  étoiles  à  6  pointes  de  •  •  .  soutenues  d'un  crois- 
sant de en  pointe. 

Bellec  (Suzanne  Le),  dame  de  Vezinnes,  mariée  à  Nicolas  Bazard 

Blaisy,  seigneur  de  Vezinnes  par  son  alliance  avec  Jeanne  de  Ghoi- 
seul :  —  d'or  à  la  bande  d'azur,  accostée  de  6  coquilles  du  même. 

Boucher  de  Floont,  seigneur  de  Vezinnes  :  —  écartelé  1  de  Montmo- 
rency, 2  de  Glermoni,  3  d'azur  à  3  roses  d'argent,  au  chef  d'or 
chargé  de  3  quinte-feuilles  de  gueules  (Longueil);  4  d'azur  à  la 
gerbe  d'or  (Braque)  ;  sur  le  tout  :  d'argent  à  3  écrevisses  de 
gueules  2-1  posées  en  pal  (Boucher).  —  Devise:  Honor  et  rex. 

Buxiêres: — d'azur  à  la  bande  d'argent,  accompagnée  de  2  vols  du 
même  en  chef,  et  en  pointe  de  deux  molettes  d  or  7 

CÉNAMi  :  —  d'or  au  lion  de  gueules  (Lucques). 

Chalo:i  (Jeanne  de),  dame  souveraine  de  Vezinnes  :  —  de  gueules  k 
la  bande  d'or. 

Champs  (Des)  seigneur  de  Vezinnes  par  alliance  avec  Marlhe  Stuart  : 

—  d'azur  à  5  chardons  d'or  (?)  (Champagne). 

Chastelet  (Du),  second  mari  de  Claude  de  Laing,  dame  de  Vezinnes  : 

—  d'or  ù  la  bande  de  gueules  chargée  de  3  fleurs  de  lys  d*argent, 
dans  le  sens  de  la  bande.  —  Cri  :  PrinyX  priny.  Ce  cri  est  celui 


400 

de  presque  toutes  les  familles  de  Lorraine,  qui  portent  des  croix 
dans  leurs  armes. 

Chaumont  (Judith  de),  dame  de  Vezinnes  :  —  parti  1  de  gueules  à  la 
demi-escarboucle  pommelée  et  florée  d'or,  mouvante  du  flanc  se- 
nestre  de  la  partie  ;  2  d'azur  à  la  bande  d'argent  accostée  de  quatre 
cotices,  2  à  dextre,  3  à  sénestre ,  potencées  et  contre-potencées 
d'or  ;  au  chef  de  France. 

Chauvirey  (Philippe  de]  :  —  d'azur  à  la  bande  d'or,  accompagnée  de 
7  billettes  du  même,  4-5  au-dessus  et  3  au-dessous.  —  Il  était  le 
premier  mari  de  Blanche  de  Grancey,  dame  de  Vezinnes,  par  son 
mariage  avec  Aimé  de  Choiseul. 

Gboisecl,  seigneur  de  Vezinnes,  Garisey,  Yrouerre  :  —  d'azur  à  la 
croix  d'or,  cantonnée  de  18  billettes  de  même,  i  dans  chaque  can- 
ton du  chef,  et  5  en  sautoir  dans  chaque  canton  de  la  pointe. 

Cbristom  (Martine  de),  dame  de  Vezinnes,  Fontaine-Géry,  Lignères, 
etc.:  —  d'azur  à  trois  glands  d'or  surmontés  d'une  coquille  d'argent. 

GocKBORNB  (origine  écossaise)  :  —  d'argent  à  3  coqs  de  gueules. 

GoMiGBAM  «m  GoMNGBAM  (origine  écossaise)  :  —  écartelé  1-4  au  pairie 
de  sable  ;  â-3  d'azur  à  3  fermeaux  d'argent. 

GoDVAiNS,  autrefois  SoMer^  dame  de  Vezinnes  :  —  d'argent  au  lion  de 
gueules,  tenant  on  la  patte  gauche  une  branche  de  laurier  de  sino- 
pie,  accompagné  de  3  croissants  d'azur,  â  en  chef,  1  en  pointe. 

GouRTENAY,  alliance  avec  les  du  Pé  :  — d'or  à  3  tourteaux  de  gueules. 

—  Devise:  Ubi  lapsus,  quidfecif 

Danester,  famille  écossaise,  seigneur  de  Marnay 

Despencer,  d'Espence,  famille  écossaise  :  — d'azur  à  une  gerbe  de  blé 
d'or  en  pointe,  surmonté  d'un  lévrier  couronné  de  même,  que  sur- 
monte en  chef  un  croissant  d'argent 

D'HÉDOUBARD,  d'Edooard,  écossals,  seigneurs  de  Grimaud,  Jouancy  : 

—  d'or  à  2  jumelles  d'azur,  surmontées  chacune  d'un  lionléopardé 
de  gueules.  —  Devise  :  Garde  la  foi,  —  Gri  :  Rich  t 

Drowas,  de  Drouas,  origine  écossaise  :  —  d'azur  au  chevron  d'or, 
accompagné  de  3  fers  de  lance  d'argent;  au  chef  d'or,  chargé  de  3 
molettes  de  sable  à  6  pointes. 

Faultueringham,  Foutringham  ,  origine  écossaise ,  seigneur  de  Nuits, 
Villecien,  etc.  :  —  d'azur  à  3  faux  emmanchées  d'or  (?). 

Fitz-Jean,  famille  écossaise,  seigneur  deGhemilly,  Viviers  :  —d'azur 
au  chevron  d'or,  accompagné  de  3  étoiles  de  même;  au  chef  d'ar- 
gent chargé  de  3  croix  pattées  de  gueules. 

Frolois  (Agnès  de),  dame  de  Vezinnes  :  —  bandé  d'or  et  d'azur  de  six 
pièces,  à  la  bordure  engrêlée  de  gueules. 

Grancey  (Glaude  de),  dame  de  Vezinnes  :  —  d'or  au  lion  d'azur,  ar- 
mé, lampasséet  couronné  de  gueules.  —  Epouse  Aymé  de  Ghoiseul. 

GuiSDBDERT,  selgncur  de  Vezinnes  :  —  d'argent  à  une  fascede  gueules 
chargée  d'une  étoile  d'or,  accompagnée  de  3  perroquets  de  sinople 
en  chef  et  d'un  croissant  de  gueules  en  pointes  (?). 

IlivRioT,  origine  écossaise,  seigneurs  de  Vezinnes,  Argenteuil,  Mou- 
lins »  —  d'argent  au  coq  de  sinople. 

llUMBB  (Do),  origine  écossaise,  seigneur  de  Pimelles,  Villedieu,  Ve* 


101 

zinnes  :  de  Sinople  au  lion  d^argent,  armé,  lampassé  de  gueules. 

—  Devise  :  Fidèle  jusqu'au  bout. 

Jackson,  origine  écossaise  :  —  de  gueules  à  une  coquille  d'or. 

Karendefex,  origine  écossaise,  dame  de  Censy  :  ~  d'azur  à  6  besans 
d'argent,  3-2-i. 

Laing  (De),  origine  écossaise,  seigneur  de  Fontaine-Géry,  Vézinnes, 
Tronchoy  :  —  Coupé  emmanché  de  gueules  de  trois  pièces  sur 
deux  et  demi  d'argent. 

La  Vbrne  (de),  dame  de  Vézinnes  par  son  alliance  avec  la  maison  du 
Pé  :  —  d'azur  au  chevron  d'or,  accompagné  de  trois  canettes  d^ar- 
gent. 

Le  Mestat,  origine  écossaise,  seigneur  de  Ville-Dieu  :  —  de  gueules 
à  3  crampons  émoussés  d'or  (?}. 

Lenfernat  :  —  d'azur  à  3  lozanges  d'or.  —  Devise  :  Qui  bien  fait, 
l'enfer  rCa;  qui  mal  fait,  l'enfer  a. 

Le  VisTE,  seigneur  de  Vézinnes  par  son  alliance  avec  Anne  de  Beau- 
varlet  :  —  de  gueules  à  la  bande  cousue  d'azur,  accompagnée  de 
3  croissants  d'argent. 

Leviston,  Levjngston,  origine  écossaise  :  —  de  sable  à  3  quinte- 
feuilles  ou  giroflées  d'argent.  —  Devise  :  Levislon  forlis  eques. 

LouAN  (Jacques  de)  :  —  Alliance  avec  les  seigneurs  de  Vézinnes,  sei- 
gneurs dePlancy 

Mello,  allié  à  Jeanne  deChoiseul,  dame  de  Vézinnes  :  —  d'or  à  deux 
fasces  de  gueules,  accompagné  de  six  merlettes  de  même,  3-2-1. 

—  Cri  ;  Mfillo  ou  merlo. 

MussY  ;  alliance  avec  les  Stuart  et  les  d'Anstrude  :  —  de  gueules  au 

lion  d'or, 
Marcey  (De)  ;  alliance  avec  les  seigneurs  de  Vézinnes...  —  Devise  : 

Pour  soutenir  loyauté. 
Narcin  (Diomèdes  de],  grec  :  —  à  une  flamme  de surmontée 

d'une  étoile  de 

NoTERs;  anciens  seigneurs  de  Noyers,  Joigny,  Vézinnes^  Carlsey,  etc.: 

—  d*azur  à  l'aigle  d'or.  —  Cri  :  Noyers, 

PÉ  (Du),  seigneurs  de  Louesme,  Tannerre,  Vézinnes,  etc.;  —  de 
gueules  à  3  lions  d'argent,  couronnés,  armés,  lampassés  d'or. 

Raguier  Jean,  seigneur  de  Vézinnes  :  —  d'argent  au  sautoir  engrelé 
de  sable,  accompagné  de  quatre  perdrix  rouges  au  naturel. 

Ramsay,  famille  écossaise,  seigneurs  de  Serrigny  :  —  d'argent  à  l'aigle 
éployée  de  sable,  chargée  sur  l'aile  droite  d'une  fleur  de  lys  d'or. 

—  Devise  :  Ora  et  labora.  —  Cri  :  Âspiro. 

Saint-Séverin,  seigneur  de  Vézinnes  :  —  d'argent  à  la  fasce  de 
gueules. 

Stratom,  Straton,  Straten,  écossais,  seigneur  de  Moulins  :  — fascé 
d'azur  et  d'argent  de  huit  pièces,  au  chef  d'or  chargé  de  trois  pieds 
d'aigles  de  sable  arrachés  de  gueules  (?).  —  Devise  :  Preux  et  loyal. 

Stcart.  Les  armoiries  primitives  sont  :  de  gueules  à  trois  houssettes 
cantonnées,  armées  d'hermines,  éperonnées  d'or,  réunies  au  point 
d'honneur.  — Les  Stuart  d'Aubigny  ont  porté  :  d'or  à  la  face  échi- 
quetée  d'or  et  d'azur  de  trois  traits.  —  Les  Stuart  de  Vézinnes  por- 
taient :  écartelé  1  et  4  d'Ecosse  ;  3  Stuart  d'Aubigny,  brisé  d'un 
lambel  ;  4  d'argent  au  sautoir  de  gueules,  accompagné  do4(uatre 


103 

quinte-feuilles  de  même  (Siuart  de  Bretagne).  —  Une  bordure  gé- 
nérale composée  de.....  etc....  etc..  Les  Stuart  ont  porté  diverses 
devises,  entr'autres  :  Avilo  trirel  honore.  —  M  duce  Iriumphum  T — 
Sûiue  per  CkrUium  reiempiorem,  —  Quelle  a  été  celle  des  Stuart 
de  Véiinnes  ? 

TuL  (Jean  de),  seigneur  de  Vesinnes  :  —  d^or  à  S  lions  de  gueules. 

TouTTiFAiiB,  écossais,  seigneur  de  Poilly 

Vatiaole,  origîoe  écossaise  :  —  d'azur  au  chevron  d*or,  accompagné 
de  S  roses  de  même. 

ViLuias  vCl^ode  de)  ......•.• 

VflUkftLàT,  éoomis,  demeurant  i  Coussegrey 


NOTICE  HISTORIQUE 


SUR  LE  PONT  DE  JOIGNY. 


Les  ponts  sont  des  monuments  qui  tiennent  dans  l'histoire 
des  peuples  une  place  assez  importante  pour  qu'on  leur 
consacre  soit  une  description  détaillée  à  leur  naissance, 
soit  une  notice  biographique  quand  ils  viennent  à  recevoir 
quelque  modification  radicale  dans  le  cours  de  leur  existence, 
soit  un  souvenir  enfin  quand  ils  disparaissent  sous  le  mar- 
teau des  démolisseurs. 

N'est-ce  pas  à  Faide  des  ponts,  quelque  primitif  qu'ait  été 
d'ailleurs  leur  mode  de  construction,  que  les  grandes  sections 
de  la  famille  humaine  ont  pu  communiquer  entre  elles  ?  Les 
ponts  ne  sont-ils  pas  les  traits-d'union  jelés  d'une  rive  à 
l'autre  pour  faciliter  les  relations  politiques,  religieuses  ou 
commerciales,  pour  permettre  à  la  civilisation  d'étendre  ses 
conquêtes? 

Si  les  rivières  sont  des  chemins  qui  marchent,  comme  l'a 
dit  Pascal,  les  planchers  des  navires  ne  sont  eux-mêmes 
autre  chose  que  des  ponts  mobiles  sei*\ant  à  relier  maté- 
riellement et  moralement  des  contrées  qui  semblaient  à 
jamais  isolées  dans  l'immensité  des  océans. 

Bien  que  le  mérite  d'une  construction  ne  croisse  pas 
toujours  en  raison  directe  de  son  antiquité,  on  peut  cependant 
juger  de  l'utilité  des  ponts  par  l'époque  reculée  à  laquelle 
remonte  leur  invention. 


10& 

Les  ChiDois,  qui  peuvent  revendiquer  la  priorité  dans  Tes- 
pèce,  en  construisaient  dès  l'an  2600  avant  Jésus-Christ  (1). 

Les  Etrusques  et  les  Romains,  nos  maîtres  dans  l'art  de 
bâtir,  dotaient  plus  tard  leur  pays  de  ponts  nombreux  et 
relativement  admirables,  si  l'on  se  reporte  par  la  pensée  aux 
moyens  mécaniques  dont  ils  pouvaient  disposer  alors  pour 
accomplir  les  œuvres  gigantesques  qui  font  encore  l'étonné- 
ment  de  notre  siècle. 

C'est,  après  l'aqueduc  voûté  de  Tarquin  l'ancien  (615  ans 
avant  J.-C],  le  pont  militaire  en  bois  que  César  jette  en  dix 
jours  sur  le  Rhin,  pour  poursuivre  les  Germains  et  leur  ôter 
l'envie  d'envahir  les  Gaules  (2),  ce  sont  les  ponts  de  Ce  sur 
la  Loire  qui  avec  leurs  chaussées  intermédiaires  n'ont  pas 
moins  de  3  kilomètres  de  développement,  le  pont  sur  le 
Danube,  dont  la  colonne  Trajane  nous  a  conservé  l'image,  et 
qui  se  composait,  d'après  Thistorien  Dion-Cassius,  de  piles 
en  maçonnerie  de  20  mètres  de  longueur  et  de  travées  en 
charpente  de  55  mètres  de  portée. 

Puis  les  majestueux  ponts  de  la  ville  éternelle,  puis  ceux 
dont  les  maîtres  du  monde  parsemèrent  l'Europe  ;  celui  du 
Tage,  qui  a  donné  son  nom  à  la  ville  d'Alcantara  (3),  le  pont 
du  Gard  éclipsé  depuis  par  le  splendide  aqueduc  de  Roque- 
favour,  sur  le  canal  qui  joint  la  Durance  à  Marseille,  et  qui 
avec  ses  trois  étages  d'arceaux  s'élance  à  265  pieds  au-dessus 
de  là  vallée  de  l'Arc  i 

Parmi  les  principaux  ouvrages  du  moyen-âge  apparaît  en 
750  le  pont  de  Cordoue,  qu'élève  un  roi  maure  sur  le  Guadal- 
quivir.  Au  commencement  du  xn*  siècle,  la  société  dite  des 
Frères  du  Pont,  établit  sur  le  Rhône  et  sur  la  Durance  le 
pont  de  Bonpas,  le  pont  Saint-Bénézet  d'Avignon  et  le  pont 
Saint-Esprit  affectant  avec  ses  vingt-six  arches  la  forme  d'un 
chevron  composé  de  trois  alignements  sur  1 ,000  mètres  de 
développement. 

Dans  le  même  temps  surgissent  le  vieux  pont  de  Londres, 
le  pont  de  la  Guillotière  à  Lyon,  les  ponts  de  Céret  sur  la 
Tech  (4)  et  de  Vieille-Brioude  sur  l'Allier,  avec  leurs  arches 
de  45  à  54  mètres  d'ouverture. 

(I)  Manuel  des  dates  de  de  Chantai,  4839,  p.  307. 

(i)  Commentaires  de  César  (guerre  des  Gaules,  liv.  iv). 

(3)  Al  cantara  en  arabe  veut  dire  ponu 

(4)  Pyrénées  orientales. 


105 

Entre  4000  et  1500  se  construisent  les  célèbres  ponts  de 
Pavie  sur  le  Tessin,  de  Florence  sur  l'Arno,  avec  Michel-Ânge 
pour  architecte  et  des  marbres  pour  éléments;  le  Ponte-Corvo 
du  frère  Joconde  sur  le  torrent  de  la  Meiza  ;  le  pont  de  Vérone 
sur  TAdige,  avec  une  arche  de  68  m.  73  c.  d*ouverture,  la 
plus  grande  de  l'Italie. 

De  1500  à  1 700  la  plupart  des  ponts  de  Paris  s'édifient.  En 
1578,  Henri  III,  le  jour  même  de  1  inhumation  de  ses  mignons 
Quéius  et  Maugiron,  pose  la  première  pierre  du  Pont-Neuf, 
que  le  journal  de  TEtoile  qualifiait  de  merveilleuxj  que  chan- 
tait le  poète  Ronsard  et  auquel  le  sculpteur  Germain  Pilon 
consacrait  son  habile  ciseau. 

C'est  à  partir  de  1720,  après  la  création  par  le  régent  d'un 
corps  d'ingénieurs  des  ponts  et  chaussées  (1),  que  se  multi- 
plient à  l'infini  les  constructions  remarquables  qui  font 
l'orgueil  des  villes  qui  les  possèdent,  et  qui,  en  France 
surtout,  atteignent  un  très  haut  degré  de  solidité,  d'élégance 
et  de  perfection. 

Il  serait  superflu  de  citer  ici  des  monuments  restés  dans 
la  mémoire  de  tous  ceux  qui  ont  un  peu  lu  ou  voyagé.  Qui  ne 
connaît  les  ponts  de  Tours,  defilois,  de  Bordeaux,  de  Cubzac, 
de  Fribourg,  etc.,  et  les  immenses  viaducs  jetés  à  travers  des 
vallées  profondes  pour  le  passage  des  chemins  de  fer  I  Aussi 
nous  nous  hâtons  de  terminer  un  prologue  déjà  trop  étendu. 

Encouragé  par  l'opinion  de  M.  de  Caumont,  l'éminent 
fondateur  de  l'Institut  des  provinces,  au  sujet  de  l'histoire 
des  ponts  qui  reste  encore  à  faire,  et  dont  nous  venons  d'es- 
quisser fort  imparfaitement  les  périodes  principales,  nous 
avons  essayé  de  rappeler  l'intérêt  que  pourrait  offrir  une 
classification  méthodique  et  la  relation  des  faits  spéciaux  à  la 
construction  de  ces  monuments  ou  des  événements  impor- 
tants dont  ils  ont  été  le  théâtre. 

Nous  réclamons  d'ailleurs  une  très  grande  indulgence  pour 
l'obscur  chroniqueur  qui  n'a  d'autre  prétention  que  celle  de 
fournir  son  grain  de  sable  à  l'édifice  que  d'habiles  mains 
élèveront  saus  doute  dans  l'avenir. 


(I)  Quelques  auteurs,  et  M.  de  Magnitot  entr'autres,  dans  son  Die* 
tionnaire  de  droit  public  et  administratif,  font  remonter  jusqu^à 
Louis  Xni  KorganisaUon  du  corps  des  ponts-et-chaussées  (4690  envi- 
ron). 


106 


CHAPITRE  I*'.  —  (De  400  à  1530). 

Par  application  des  principes  exposés  pins  haut,  nous 
avons  publié,  en  1 857,  sur  le  pont  d'Auxerre  et  à  Toccasion  de 
sa  restauration  et  de  son  élargissement,  une  notice  historique 
faisant  remonter  cet  ouvrage  d'art  au  temps  d'Auguste  et 
établissant  qu'il  donnait  passage  à  la  grande  voie  d'Agrippa 
d'Autun  à  Troyes. 

Le  pont  de  Joigny,  récemment  élargi,  restauré  et  modifié 
dans  le  double  intérêt  de  la  circulation  sur  la  route  impériale 
n"*  6  de  Paris  à  Chambéry  et  de  la  navigation  sur  la  rivière 
d'Yonne,  bien  qu'il  ne  puisse  revendiquer  une  origine  aussi 
reculée,  nous  a  paru  cependant  mériter  l'attention  des 
archéologues  et  nous  transcrivons  ci-après  le  résultat  de  nos 
investigations  à  son  sujet. 

Le  capitaine  rémois  Flavius  Jovinus,  homme  consulaire  et 
grand  pourfendeur  d'Allemands,  à  qui  on  attribue  généra- 
lement, à  tort  ou  à  raison,  la  fondation  de  Joignv,  au 
iv«  siècle,  avait-il,  en  la  créant,  doté  la  cité  d'un  pont  qui  la  mit 
en  relation  avec  la  voie  gallo-romaine  d'Autun  à  Tours  passant 
à  proximité  et  suivant  la  rive  droite  de  l'Yonne?  les  historiens 
n'en  disent  rien. 

Ammien-Harcellin,  qui  se  trouvait  dans  les  Gaules  en  353, 
ne  s'explique  point  à  cet  égard,  et  les  tables  de  Peutinger  ne 
fournissent  pas  d'indications  concluantes. 

On  n'est  pas  mieux  renseigné  par  le  géographe  Pasumot, 
qui  veut  que  Bandritum  ait  occupé  l'emplacement  actuel  du 
village  de  Basson,  tandis  que  Lebeuf,  Davier  (t)  et  MM.  Le- 
blanc, Chardon,  Jollois  et  Tarbé  assignent  au  contraire  cette 
dénomination  à  l'ancien  Joigny. 

Il  faut  se  résigner,  quant  à  présent,  à  ignorer  si  les  habi- 
tants de  Joviniacum,  du  w^  au  xii«  siècle,  c'est-à-dire  pendant 
800  ans,  eurent  autre  chose  qu'un  gué  ou  qu'un  simple  bac 
pour  leurs  communications  de  Tricasses  à  Senones  du  midi 
et  pour  assurer  le  passage  de  Champagne  en  Bourgogne. 


(1)  Davierémetropinion,  dans  son  manuscrit  (chap,  T',  p. 4),  que 
Jovinus  ne  serait  que  le  restaurateur  de  Joigny  et  qu*il  ne  pourrait 
passer  comme  fondateur  que  parce  qu'il  aurait  donné  son  nom  aux 
édifices  nouveaux  qu'il  fil  construire. 


<07 

En  compulsant  les  archives  locales  si  obligeamment  ou- 
vertes par  H.  le  maire  de  Joigny,  et  notamment  celles  de 
rhôtel-îde-ville  et  de  Thôpital,  on  arrive  toutefois  à  dissiper 
en  partie  l'obscurité  qui  enveloppe  le  passé  du  monument 
qui  va  nous  occuper. 

Jeanne,  dame  de  Hercœur  et  fille  de  Jean  III,  comte  de 
Joigny,  fut  la  seule  et  unique  héritière  de  son  père,  décédé  le 
24  septembre  idH  (1).  Elle  avait  été  placée  sous  la  tutelle 
de  Bérard,  évéque  de  Chartres,  son  oncle,  qui  la  maria,  deux 
ans  après,  avec  Charles  de  Valois,  comte  d'Alençon  et  du 
Perche,  second  fils  de  Charles  de  France,  lequel  était  comte 
de  Valois,  petit-fils  de  saint  Louis,  fils  de  Philippe-le-Hardi 
et  frère  de  Philippe-le-Bel. 

Ce  mariage  eut  lieu  en  septembre  1 33ti,  et  à  son  occasion 
furent  renouvelés  les  privilèges  et  franchiftes  de  tailles, 
servages  et  servitudes  accordés  aux  habitants  de  Joigny  en 
Tan  1300  par  Jean  III  et  Agnès  sa  femme,  «  pour  les  cour- 
«  toisie^  les  bonté  et  agréables  services  que  lesdits  habi- 
«  tants  ont  faits  à  lui  et  à  ses  prédécesseurs ^  et  pour  4850 
«  livres  qu'ils  ont  payées  de  finance.  » 

La  princesse  Jeanne,  après  quatre  ans  d'attente,  ayant 
perdu  l'espoir  d'avoir  des  enfants,  s'adonna  d'une  manière 
absolue  à  la  prière  et  à  la  dévotion.  Suivant  l'exemple  tracé 
dans  le  siècle  précédent  par  la  reine  de  Sicile,  veuve  de 
Charles  d'Anjou,  fondatrice  du  bel  hospice  de  Tonnerre,  elle 
fit  bâtir  «  à  thonneur  de  Jésus-Christ,  de  sa  sainte  mère 
«  et  de  tous  les  saints,  pour  y  exercer  les  sept  œuvres  de 
«  miséricorde,  »  le  grand  hôpital  du  faubourg  auquel  elle 
donne  alternativement,  dans  sa  charte  de  fondation  du  mois 
de  septembre  1 330,  le  nom  de  «  VHospital  de  tous  les  saints 
«  et  de  VHospital-lez'-Ponts  (2).  » 


(1)  Nécrologe  de  THôpilal-lez-Ponts. 

(2)  L'établissement  de  cet  hôpital  se  fit  avec  u  Tagrément  de  Guii- 
«  laume  de  Possia,  archevêque  de  Sens,  du  mercredi  de  la  fête  de 
«  Saint-Marsien,  de  4328,  et  le  vidimus  de  Pierre,  aussi  archevêque 
«  de  1330.  11  a  été  approuvé  par  Clément  VI,  pape,  par  sa  bulle  de 
tt  Tannée  1369,  et  ses  successeurs  Jean  XXII,  Alexandre  VI  et  Clé- 
H  ment  VII  Tont  confirmé.  (Davier,  cbap.  vu,  p.  140).  n 

Dans  les  pièces  que  nous  avons  consultées  aux  archives  de  l'hôpital 
cet  établissement  est  appelé  alternativement  «  Hâpital-lez  Ponts  et 
u  Hôpital  de  TouS'leS'Saints.  n 


108 

Elle  y  plaça  six  frères,  dont  «  cinq  prêtres  et  un  bon 
«  enfant  clerc,  »  et  six  sœurs  de  la  règle  de  Saint-Augustin  ; 
se  réservant  le  droit,  pour  la  première  fois  seulement,  de  nom- 
mer le  supérieur  de  la  maison. 

Les  religieux  et  leur  prieur  furent  exemptés  de  la  juridic- 
tion de  Joigny  et  de  celles  de  rarchevéque  de  Sens,  de 
Tarchidiacre  et  autres  officiers,  moyennant  une  rente  annuelle 
payable  le  jour  de  saint  Etienne,  le  lendemain  de  Noël, 
savoir  :  iO  livres  à  Tarchevêque,  5  livres  au  grand  vicaire, 
et  60  sols  au  curé  de  Saint-Jean,  de  Joigny. 

Entr*autres  immunités,  et  outre  de  grands  biens  dont  le 
revenu  atteignait  650  livres  3  sous  8  deniers,  la  fondatrice 
accorda  audit  hôpital  les  moulins  à  blé  existant  «  sur  les 
«  ponts  de  Joigny,  les  minages  de  ladite  ville  qui  étaient  de 
«  chacun  bichet  de  tout  grain,  vendu  au  marché,  une  écuelle 
«  sur  bichet,  dont  les  48  faisaient  le  bichet,  etc.  » 

La  charte  de  cette  excellente  princesse  Jeanne,  oui  mou- 
rut le  21  novembre  1336  et  fut  inhumée  devant  le  grand 
autel  de  l'église  de  son  hôpital  (1),  est  donc  jusqu'ici  le  plus 
ancien  document  oii  il  soit  fait  officiellement  mention  des 
«  ponts  de  Joigny,  »  Elle  prouve  d'une  manière  irrécusable 
qu'il  existait  avant  1 330  des  ponts  (2)  ou  tout  au  moins  un  pont 
sur  la  rivière  d'Yonne  à  Joigny. 

Ce  serait  peut-être  s'aventurer  un  peu,  que  de  faire  remon- 
ter sa  construction  au  x®  siècle,  à  la  veille  de  ce  fameux 
an  1000  qui  devait  voir  la  fin  du  monde,  et  à  l'époque  où 
Rainard-le-Vieux,  comte  de  Sens  et  seigneur  de  Joigny, 
fondateur  de  la  ville  de  Chasteau-Rainard  (3),  bâtissait  un 

(4)  Quanta  Charles  de  Valois,  il  se  remaria,  et  fut  tué  à  la  malheu- 
reuse journée  de  Crécy,  sous  le  règne  du  roi  Philippe  de  Valois  (Phi- 
lippe VI,  dit  le  Fortuné),  son  frère,  le  26  août  1346. 

Il  est  à  remarquer  que  les  habitants  de  Joigny  sont  redevables  d'un 
des  plus  beaux  établissements  de  leur  ville  à  la  stérilité  de  la  com- 
tesse Jeanne;  car  cette  pieuse  Temme  eût  été  moins /^conde  en  bonnes 
œuvres  si  son  mariage  avec  Charles  de  Valois  eût  été  suivi  d'une 
nombreuse  progéniture.  MM.  Cotteau  et  Petit  ne  sont  pas  d'accord 
avec  Davier  sur  la  date  du  mariage  de  la  princesse  Jeanne  qu'ils  rap- 
portent à  1309.  Cette  princesse  n'était  pas  veuve  d'ailleurs  quand 
elle  fonda  l'Hôpilallez-Ponts,  puisque  son  mari  n'est  mort  qu'en  1346 
et  qu'elle  l'a  précédé  de  dix  ans  dans  la  tombe. 

(â)  Nous  expliquerons  plus  tard  le  motif  qui  justifie  l'expression  : 
leZ' Ponts, 

(3)  Château-Renard,  département  du  Loiret. 


409 

cbâteau-fort  sur  des  terrains  dépendant  du  prieuré  de  Sainte- 
Marie,  qui  n*était  lui-même  qu'une  succursale  de  Notre-Dame- 
du-Charnier,  située  dans  le  faubourg  oriental  de  Sens  (1). 

Rainard,  d'un  caractère  peu  commode,  d'après  les  chroni- 
ques, était  en  guerre  avec  le  roi  Robert,  et  avait  a  se  défendre 
même  contre  ses  propres  vassaux,  auxquels  il  opposait,  en 
4001,  la  grosse  tour  de  Sens. 

Ce  comte  devait  naturellement  chercher  à  isoler  sa  forte- 
resse dominant,  comme  un  nid  d'aigle  et  de  plus  de  350  pieds, 
le  niveau  de  l'Yonne.  Il  semble  rationnel,  dès  lors,*  de  penser 
que  la  rivière  aura  été  conservée  comme  ligne  de  défense, 
car  elle  n'avait  pas  moins  de  200  mètres  de  largeur,  puis- 
qu'elle baignait  remplacement  actuel  des  rives,  des  quais  et 
même  d'une  partie  des  rues  basses. 

D'après  Davier,  l'opinion  la  plus  recevable  et  la  plus 
certaine  est  que  les  habitations  recouvraient  dans  le  principe 
la  surface  occupée  aujourd'hui  par  la  paroisse  Saint-Jean,  et 
qu'elles  élaieni  renfermées  dans  des  murailles  percées  de 
trois  portes  :  celle  du  Poisson  au  couchant,  celle  du  Pont  au 
midi,  et  celle  de  Gonthier-le-Bossu,  correspondant  à  la  plate- 
forme du  château.  Cette  disposition  est  celle  qu'indiquent 
MM.  Cotteau  et  Petit  sur  le  plan  archéologique  joint  à  leur 
notice  de  1 860  et  se  rapporte  à  la  ville  du  xi®  siècle. 

C'est  donc  plutôt  entre  4400  et  1200  qu'il  convient  de 
fixer  la  date  de  l'établissement  du  pont  de  Joigny,  car  la  ville 
prit  alors  un  accroissement  assez  notable,  et  le  besoin  de 
communiquer  facilement  d'une  rive  à  l'autre  dut  se  faire 
sentir  plus  impérieusement. 

En  effet,  Louis  VU  étant  en  guerre  avec  le  comte  de  Cham- 
pagne en  4450,  les  habitants  de  plusieurs  hameaux  du 
plat-pays  se  retirèrent  vers  Joigny,  et  vinrent  s'abriter  sous 
la  protection  du  château  qu'ils  entourèrent  de  constructions 
nombreuses  s'étageant  sur  les  flancs  du  coteau  et  descendant 
même  jusqu'au  rivage. 

Joigny  atteignit,  à  peu  de  chose  près,  le  développement  qu'il 
présente  aujourd'hui  sur  le  versant  droit  de  l'Yonne.  Des 


(1)  Le  château  du  x*  siècle  était  placé  sur  un  point  compris  entre  le 
palais  de  justice  actuel  et  Téglise  Saint- Jean.  Il  ne  reste  plus  de  cette 
forteresse  que  quelques  pans  de  murs  isolés  dans  des  jardins  ou  en- 
clavés dans  des  constructions  modernes. 


440 

fossés  profonds  furent  creusés,  les  murailles  s'étendirent  et 
l'enceinte  fortifiée  par  des  tours  fut  percée  de  trois  portes 
nouvelles  dites  :  porte  Persil  du  côté  du  levant  ;  porte  du 
Bois  au  nord  ;  et  porte  aux  Malades  ou  de  Saint-Jacques  au 
couchant  sur  l'avenue  de  Paris.  Cette  dernière  était  extrême- 
ment remarquable  d'après  ce  que  rapporte  Davier.  «  Elle  a 
«  été,  dit-il,  rebastie  sous  le  règne  de  François  premier,  avec 
«  tant  d'art,  et  d'une  si  belle  symétrie,  qu'elle  ne  le  cède  en 
«  magnificence  à  aucune  porte  du  royaume.  ^ 

Une  gravure  sur  bois,  intercalée  dans  le  texte  de  la  notice 
de  HH.  Cotteau  et  Petit  en  4860,  donne  une  idée  de  l'har- 
monieux ensemble  de  ce  monument. 

Nous  devons  à  l'obligeance  d'un  de  nos  honorables  collè- 
gues de  la  Société  des  sciences  historiques  et  naturelles  de 
l'Yonne  (1),  la  communication  d'un  plan,  sans  date,  mais 
fort  ancien  selon  toute  apparence,  retrouvé  aux  archives  de 
l'Hôpital-lez-Ponts  (2),  et  sur  lequel  sont  représentés:  le 
pont  avec  sa  porte  flanquée  de  deux  tours,  les  moulins  dont 
il  est  question  dans  la  charte  de  fondation,  l'hôpital  lui-même 
avec  ses  églises,  jardins,  charmilles  et  fossés. 

Ce  respectable  document  nous  parait  correspondre  à  une 
époque  notablement  postérieure  à  4  330,  où  l'HôpitaMes-Ponts 
avait  déjà  subi  des  modifications  et  reçu  des  auditions,  mais 
où  le  pont  semble,  précisément  à  cause  de  l'imperfection  de 
ses  dispositions  de  détail,  avoir  conservé  la  forme  que  lui 
donnèrent  des  constructeurs  encore  peu  expérimentés. 

Sa  longueur,  mesurée  entre  les  faces  extérieures  des  culées, 
était  approximativement  de  70  toises  ou  4  36°*  433,  et  sa  lar- 
geur entre  les  têtes,  extrêmement  irrégulière,  variait  de  3  à 
5  toises  (de  5°>  847  à  9">  745),  soit  entre  parapets  de 
4m  847  à  8«  745.  Comme  conséquence  de  cette  dernière 
circonstance,  la  tête  amont  seule,  à  l'exception  d'un  angle 
rentrant  vers  la  culée  gauche,  était  à  peu  près  droite,  tandis 
que  la  tête  aval  se  composait  d'une  série  d'alignements  situés 
dans  des  plans  différents  et  devait  produire  un  assez  fâ- 
cheux effet.  Le  pont  formait  trois  sections  bien  distinctes  (3)  : 

(i)  M.  Quanlin,  archiviste  du  déparlement. 

(3)  Un  faosimile  de  ce  pian  est  Joint  à  notre  notice.  Les  élévations 
des  têtes  d'aval  à  différentes  époques  ont  été  reconstruites  par  nous 
d'après  ies  documents  liistoriques. 

(3)  C'est  sans  doute  ù  cause  de  sa  construction  hybride  que  le  sys^s 


111 

La  première,  en  partant  de  la  ville,  comprenant  deux 
petites  arches  de  3  toises  (5>°  847)  séparées  par  des  piles 
avec  avant  et  arrière-becs  triangulaires. 

La  deuxième,  se  composant  de  trois  travées  en  charpente 
de  5  toises  (9«  745)  de  portée  environ. 

La  troisième  de  sept  arches  en  pierre  de  3  à  5  toises  (de 
5n>  847  à  9^^  745)  d'ouverture,  séparées  aussi  par  des  piles 
avec  avant  et  arrière-becs  triangulaires. 

Soit  donc  en  somme  :  neuf  arches  en  pierre  et  trois  travées 
en  charpente 

La  première  arche  s'appuyait  d*un  côté  sur  le  massif  de 
fondation  de  la'porte  de  ville,  au-delà  de  laquelle  le  chemin 
de  Seignelay  prenait  son  origine  entre  les  murailles  et  la  rive 
droite  de  TYonne.  Tout  près  se  trouvait  un  large  escalier 
servant  aux  habitants  pour  aller  puiser  de  Teau.  Cette  arche, 
qui  existe  encore  (I)  et  qui  sert  de  magasin  et  de  bureau  au 
syndic  des  ouvriers  du  port,  était,  sans  aucun  doute,  disposée 
de  manière  à  recevoir  les  tabliers  des  ponts-levis  (2),  Les 
dessins  qui  nous  ont  été  conservés  font  voir  que  la  porte  du 

[»ont  avait  aussi  deux  baies  en  rapport  avec  ces  mêmes  ponts- 
evis,  l'une  destinée  spécialement  aux  piétons,  et  l'autre  aux 
charrettes. 

Cette  dernière  était  probablement  munie  d'une  herse,  et 
quelques-uns  des  Anglais  qui  vinrent  assiéger  Joigny  en 
1 429,  périrent  peut-être  sous  les  dents  ou  entre  les  barreaux 
de  ce  terrible  engin  (3). 

tème  avait  reçu  la  dénomination  de  :  lez- Ponts,  Il  y  avait  là,  à  la  ri- 
gueur, deux  ponts  en  pierre  et  un  pont  en  bois.  Peut-être  avait-on 
adopté  cette  disposition  dans  un  but  de  défense  pour  la  place  et  afln 
de  pouvoir  plus  facilement  interrompre  le  passage  en  cas  d'attaque. 

(i)  Le  pied  des  tours  qui  flanquaient  la  porte  est  parfaitement  con- 
servé ;  la  maçonnerie  en  grés  de  la  forêt  d'Othe  n'a  subi  jusqu'à  ce 
jour  aucune  altération. 

(2)  Nous  avons  parfaitement  reconnu  sur  l'intrados  les  joints  con- 
tinus correspondant  aux  vides  anciennement  ménagés  au  droit  des 
ponts-levis,  et  qui  ont  été  postérieurement  remplis  lors  de  la  sup- 
pression des  tabliers  de  ces  mêmes  ponts. 

(3)  On  raconte,  dit  Davier  (chap.  !«',  p.  8],  que  sous  le  règne  de 
«  Charles  VII  les  Anglais  ayant  été  obligés  de  lever  le  siège  d'Orléans, 
«  le  i%  de  mai  1439,  vinrent  camper  sous  Joigny  et  voulurent  Tesca- 
«  lader.  Mais  la  ville  fut  préservée  par  la  protection  particulière  de  la 
u  Vierge,  qui  opéra  un  miracle,  dont  la  mémoire  se  conserve  encore 
c  aujourd'hui  au  prieuré  de  joigny  ;  on  y  voit  une  inscription  qui 


4f2 

La  porte  du  Pont  est  très-certainement  celle  par  laquelle 
les  Anglais  durent  commencer  leur  assaut,  après  avoir  sacca- 
gé l'hôpital  de  Tous-les-Saints;  elle  constituait  le  point  le  plus 
important  de  Tenceinte  fortifiée,  placée  qu'elle  se  trouvait  à 
l'origine  du  trait  d'union  qui  reliait  la  Champagne  à  la  Bour- 
gogne. Il  nous  serait  donc  permis  de  supposer  que  c'est  celle 
qui  est  représentée  sur  l'écusson  de  la  ville  de  Joigny  et  qui 
donne  abri  à  l'historique  maillet  (arme  parlante  ou  plutôt 
frappante)  au  moyen  duquel  les  Maillotins  assommèrent, 
dit-on,  après  1409,  Guy  de  la  Trémoille,  un  de  leurs  comtes, 
qui  soutenait  une  cause  antipathique  à  la  contrée. 

Espérons  que  l'emblème  héraldique  n'est  pas  une  épée  de 
Damoclès  suspendue  sur  la  tête  de  l'édilité  joviniacienne, 
mais  qu'il  est  passé  maintenant  à  l'état  modeste  de  symbole 
professionnel  de  la  tonnellerie  dans  un  pays  essentiellement 
vilicole  t 

Le  petit  moulin  et  le  grand  moulin  donnés  par  la  princesse 
Jeanne  à  son  hôpital  correspondaient,  le  premier  à  la 
deuxième  arche  à  partir  de  la  ville,  et  le  second  à  la  cin- 

3uième  arche  à  partir  de  la  rive  gauche;  ils  s'appuyaient  tous 
eux  sur  les  arrière-becs. 

Le  lit  de  la  rivière,  dans  l'emplacement  du  pont,  était  divisé 
en  quatre  cours  d'eau  spéciaux,  formés  au  moyen  d'ilôts 
artificiels  et  d'un  attérissement  naturel.  Deux  de  ces  cours 
d'eau  n'étaient  autre  chose  que  les  biefs  des  moulins. 

Le  pertuis,  destiné  au  passage  des  marchandises,  avait  la 
même  largeur  que  la  travée  centrale  du  pont  de  bois;  il  se 
trouvait  compris  entre  les  deux  îlots  qu'on  appelait  l'Ecluse- 


•f  contient  toute  Tbistoire  de  cette  merveilleuse  aventure  avec  les 
«  fragments  d'une  des  échelles  des  Anglais.  » 

Le  prieuré  dont  il  est  question  est  celui  de  Notre-Dame  du  Charnier 
sur  les  ruines  duquel  a  été  élevée  Téglise  Saint*André.  On  trouve 
scellée  dans  le  mur  de  la  troisième  travée  du  bas-côté  du  nord,  Tins- 
cription  suivante  au-dessous  de  laquelle  est  attaché  le  fragment  d'une 
échelle  en  bois  (3  échelons)  : 

Régnante  Carolo  septimo,  Ângli,  Anno  Domini  millesimo,  quadra 
gintesimo  vigesimo  nono,  die  mail  duodecimo,  Aureliee  urbis  oppugna- 
tionem  dimittere  coacti,  paulo  post  Joviniacum  obsederunt,  sed  cives 
hujusce  urbis,  protecUone  Mariœ  Deiparœ  muniti,  et  acri  animo  for- 
tes, scalas  ad  muros  admatas  dejecerunt  et  hostibus  fugatis,  monu- 
roenium  virtulis  in  beilo  posteris  relinquere  cupientes,  istarum  sca- 
larum  hoc  fragmentum  servaverunt. 


143 

Neave  et  T Ecluse-Vieille  et  par-dessus  lesquels  passaient  les 
eaux  des  crues. 

Sa  position  justifie  le  nom  qu'on  lui  donnait  anciennement, 
«  le  Deslroy,  »  c'était»  en  effet,  un  véritable  détroit  (le 
Gibraltar  de  l'endroit)  que  devaient  forcément  franchir  les 
bateaux  naviguant  sur  la  rivière  d'Yonne,  et  devant  lesquels 
ne  s'abaissait  la  chaîne  de  fermeture  qu'après  le  paiement 
du  droit  que  la  ville  était  autorisée  à  percevoir. 

Trois  lettres-patentes  données  par  François  P'  le  23  février 
4515,  première  année  de  son  règne,  en  4524,  et  le  5  mars 
4528  (4)  établissent  que  ce  roi  (galanêuomo,  diraient  les 
Piémontais]  prenant  en  considération  «  l'humble  supplication 
«  de  ses  chers  et  bien  amés  les  bourgeois,  mananls  et  habitans 
«  de  la  ville  de  Joigny,  y^  leur  avait  octroyé  «  certain  ayde 
«  pour  ycelui  être  par  eux  ou  leur  procureur  et  receveur 
«  cueuilly  et  levé  en  la  manière  qui  suit,  c'est  à  savoir  :  pour 
a  l'appétissement  de  la  pinte  de  vin  vendue  en  détail  en  la 
«  dite  ville  et  qu'on  appelle  le  quint  denier;  et  sur  chaque 
«  cent  d'œuvre  poids  passant  par-dessus  le  pont  dudit  Joi- 
«  gny,  tant  en  montant  qu'avallant,  douze  deniers  tournois; 
«  sur  chacun  letz  de  harengs  passant  par-dessous  les  ponts 
«  et  destroy  dudit  Joigny,  douze  deniers  tournois,  qui  est  un 
«  denier  tournois  pour  chacune  caque;  sur  chacun  muyd  de 
«  vin  passant  par-dessous  les  dits  ponts,  par  la  justice  et 
«  destroys  de  ladite  ville,  cinq  deniers  tournois  ;  pour,  les 
«  deniers  qui  en  viendront  et  y  seraient,  estre  convertis  et 
«  employez  aux  dites  fortifications,  réparations,  empave* 
«  ments,  ponts,  pavez,  chaussées  et  autres  affaires  de  la  dite 
«  ville  et  non  ailleurs.  Ce  qu'ils  ont  par  cy  devant  fait  et  font 
«  encore  en  vertu  de  la  continuation  du  dit  ayde,  à  eux  faite 
«(  par  feu  notre  très  cher  seigneur  et  beau-père  le  roy  Louis 
«  dernier  décédé  que  Dieu  absolve  (2)....  » 

L'attérissement  qui  formait  la  berge  gauche  du  bief  du 
grand  moulin  (probablement  submersible)  s'étendait  en  amont 
sur  une  longueur  de  460  à  480  mètres,  et  une  largeur  de  30 
à  35  mètres. 

(1)  Ces  trois  lettres  sont  aux  archives  de  la  ville  de  Joigny,  dans 
la  1'*  liasse  du  9«  carton. 

(3)  Louis  XII.  On  voit  que  les  habitants  de  Joigny  étaient  dans  de 
fort  bons  termes  avec  le  nére  du  peuple  d'abord,  et  plus  tard  avec  le 
père  des  lettres. 

8. 


414 

Un  déversoir  de  80  mètres  de  développement,  partant  de 
la  pointe  sud  de  Tattérissement,  se  dirigeait  vers  remplace- 
ment actuel  de  Tabattoir  et  se  trouvait  en  tête  du  canal  de 
décharge  fonctionnant  toutes  les  fois  que  les  usines  et  le 
pertuis  ne  dépensaient  pas  le  produit  total  de  la  rivière 
d'Yonne. 

L'hôpital  exerçait  un  droit  de  pêche  avec  brayes  et  f?er- 
volles  dans  toute  retendue  du  remous  ou  tc  gord)>  des  moulins 
qui  se  faisait  sentir  à  600  mètres  en  amont  jusqu'au  partais 
Robert  situé  à  peu  près  à  la  hauteur  du  mail  «  au-dessus  du 
«  saulcisJean  de  Guerchy.  » 

A  Textrémité  ouest  du  pont  s'embranchaient  trois  voies, 
Tune  à  peu  près  dans  le  prolongement  de  son  axe,  était  le 
grand  chemin  d'Aillant  à  Toucy;  la  seconde,  remontant  le 
cours  de  l'Yonne,  s'appelait  le  grand  chemin  d'Auxerre;  la 
troisième  enfin,  se  dirigeant  en  aval,  prenait  le  nom  dé  grand 
chemin  de  Montargis.  C'est  aujourd'hui  la  route  départemen- 
tale n^  42  de  Joigny  à  Montargis. 

La  dérivation  du  Tholon  (ToUon)  qui  part  du  moulin  de 
Chemineau,  augmentée  du  produit  des  canaux  de  décharge 
du  moulin  des  Boulangers,  qui  s'appelait  anciennement 
moulin  de  Pampelle,  avait  été  donnée  à  l'HôpitaHez-Ponts 
par  une  charte  du  mois  de  juillet  1336,  que  la  fondatrice 
signait  quelques  mois  avant  sa  mort.  Ce  petit  cours  d'eau, 
après  avoir  longé  la  fameuse  chaussée  dont  il  est  question 
dès  1280  dans  une  lettre  au  comte  Jean  1",  et  que  Davier 
nomme  «  la  mère  nourrice  de  Joigny  »  [\]  pénétrait  dans 
le  fauboug  naissant  et  débouchait,  comme  aujourd'hui,  par 
deux  issues  méuagées  on  amont  et  en  aval  du  pont,  après 
s'être  bifurqué  à  la  hauteur  de  l'hôpital  dont  il  arrosait  les 

(t)  C'est  celle  qu'on  appelle  encore  aujourd'hui  la  chaussée  de 
Sully,  eu  égard  sans  doute  aux  travaux  ordonnés  par  Tilluslre  mi- 
nistre de  Henri  IV.  Elle  avait  une  demi-lieue  de  long  et  dix  gués 
ou  passages  ménagés  de  distance  en  distance  permettaient  aux 
eaux  ,  lorsque  TYonne  débordait ,  de  s'écouler  sans  rompre  le 
remblai.  Les  comtes  Tentretenaient  avec  grand  soin,  parce  que,  en 
cas  d'inondation,  c'était  la  seule  avenue  qui  put  conduire  à  Joigny. 
Une  lettre  de  Jean  111,  du  50  avril  1598,  permettait  aux  habitants  «  de 
«  planter  et  édifier  saules  le  long  de  la  chaussée  de  Joigny,  d'un  costé 
i\  et  d'autre,  et  d'en  appliquer  le  revenu  au  profit  de  la  communau- 
«  té.  »  Les  dix  gués  furent  remplacés  par  des  arches  en  pierre  au  com- 
mencement du  xvii«  siècle. 


445 

jardins  et  dont  il  défendait  raccès  du  côté  de  la  campagne. 

Le  grand  prieur  de  France  avait  le  droit  de  se  servir  de  la 
dérivalion  ci-dessus  pour  abreuver  les  prés  des  comman- 
deries  de  la  Magdeleine  et  de  Saint-Thomas,  deux  fois  par 
semaine,  les  mardis  et  samedis,  depuis  le  25  mars  jusqu'à  la 
fenaison.  Les  chroniques  ne  disent  pas  si,  dans  le  xiv»  siècle, 
l'usage  des  eaux  du  Tholon  ou  Tolton  donnait  déjà  lieu  aux 
discussions  qui  se  sont  élevées  depuis  entre  les  usiniers,  les 
propriétaires  de  prés  et  les  habitants  de  Senan.  Peut-être 
faudrait-il  remonter  jusqu'à  cette  époque,  pour  retrouver  les 
racines  d'un  antagonisme  encore  très  vivace  de  nos  jours. 

Après  avoir  cherché  à  rétablir  la  physionomie  du  pont  de 
Joigny,  de  ses .  dépendances  et  de  ses  abords  avant  i  530, 
nous  allons  assister  aux  modifications  profondes  survenues  à 
la  suite  du  terrible  incendie  qui  réduisit  en  cendres  la  plus 
grande  partie  de  la  ville. 


CHAPITRE  II.  —  (De  1530  à  1677). 

Le  mardi  42  juillet  4530,  fête  de  saint  Nabor,  entre  quatre 
et  cinq  heures  de  l'après-midi,  les  vignerons,  restaurés  et 
rafraîchis,  venaient  de  reprendre  leurs  travaux  sur  les  riches 
coteaux  de  Saint-Jacques;  le  maillet  des  tonneliers  retentis-* 
sait  dans  les  nombreux  ateliers  delà  paroisse  Saint-André, 
sur  les  fûts  destinés  à  recevoir  la  récolte  prochaine  ;  les  habi- 
tants du  Château-Fort,  bâti  par  Baynard-le-Vieil,  et  les  riches 
bourgeois  de  la  ville,  commençaient  à  se  hasarder  hors  des 
murailles  pour  respirer  la  brise  du  rivage;  sur  les  eaux 
tranquilles  de  l'Yonne  se  balançaient  paresseusement  les 
nacelles  des  pécheurs,  et  les  moulins  de  l'Hôpital-lez-Ponts 
faisaient  entendre  leur  tic-tac  joyeux.  C'était  l'approche  d'une 
calme  et  douce  soirée  après  un  jour  sans  nuages. 

Tout-à-coup  du  sommet  des  portes  de  la  ville,  oii  veillaient 
les  guetteurs,  part  un  signal  d'alarme  ;  une  immense  clameur 
lui  répond,  et  bientôt  les  cris  :  Au  feu  I...  mêlés  aux  lugu- 
bres volées  du  tocsin,  portent  la  terreur  dans  tous  les  quar- 
tiers. C'est  l'incendie  qui  s'allume  sur  vingt  points  à  la  fois  I... 

Les  habitants  des  rues  hautes,  ceux  qui  de  la  montagne 
ont  aperçu  le  voile  funèbre  qui  s'étend  sur  la  cité,  se  préci- 


416 

pilent  hors  d'haleine,  la  tête  perdue,  sans  direction,  et  ne 
savent  au  milieu  du  tumulte  où  porter  leurs  secours.  Quelques 
chaînes  prolongées  jusqu'à  la  rivière  tendent  à  s'organiser, 
des  échelles  se  dressent  contre  les  maisons  envahies  et  une 
lutte  bien  inégale,  hélas  I  commence  à  s'engager  (1).  Mais 
l'élément  destructeur  s'avance  avec  tant  de  rapidité  et  de 
furie,  qu'il  force  bientôt  à  rétrograder  jusqu^à  la  ligne  des 
fortifications  ceux  qui  voudraient  l'arrêter  dans  sa  marche. 

Une  mer  de  feu,  qu'alimentent  des  constructions  en  bois, 
pour  la  plupart  [2],  recouvre,  pour  ainsi  dire,  les  deux  pa- 
roisses de  Saint-Jean  et  de  Saint-Thibault.  De  gigantesques 
spirales  s'élèvent  autour  des  églises  de  Saint-Thibault  et  de 
Saint-Antoine,  enveloppant  l'Hôiel-Dieu,  les  portes  au  Pois- 
son et  du  Bois,  la  sptendide  porte  de  Sens  ou  de  Saint-Jac- 
ques et  enfin  celle  du  Pont  (3). 

C'est  alors  que  les  détonations  produites  par  l'explosion 
des  munitions  de  guerre,  viennent  ajouter  aux  horreurs  du 
désastre. 

On  espère  un  instant  que  la  rivière  va  opposer  une 
infranchissable  barrière  aux  ravages  de  l'incendie,  et  que  le 
faubourgau  moins  sera  préservé.  II  n'en  est  rien,  des  serpents 
de  fou  qui  s'élancent  des  quartiers  bas  de  la  Poissonnerie  et 
de  la  Mortellerie,  viennent  enlacer  le  petit  moulin,  les  pilotis 
qui  le  supportent,  et  les  travées  du  pont  de  bois  qui  surmonte 
le  pertuis.  Les  flammes  dévorent,  avec  les  bateaux  amarrés, 
jusqu'aux  batardeaux  d'enceinte  des  écluses  ;  elles  gagnent 


{{)  Los  moyens  dont  on  disposait  alors  étaient  forts  restreints;  la 
(H)mpe  ù  Incendie  n'existait  pas  encore  puisque'lle  n*a  été  inventée 
qiren  1699  par  le  hollandais  Van-der-Leyden. 

^i)  Trois  maisons  seulement  furent  épargnées  sur  les  deux  parois- 
ses. Elles  sont  extrêmement  remarquables  par  leurs  sculptures  et  pré- 
sentent de  curieux  spécimen  du  style  de  la  renaissance  des  derniers 
temps  de  Louis  XII  et  des  premières  années  de  François  T'.  L'une 
sur  la  place  du  Pilor>',  à  l'angle  de  la  rue  des  Boucheries,  a  été  horri- 
blement badigeonnée  en  vert;  la  seconde,  au  haut  de  la  Grande-Rue, 
forme  Tangle  d'une  petite  place,  elle  est  fort  connue  sous  le  nom  de: 
Maison  de  Tarbre  do  Jessé  ;  la  troisième  est  dans  la  rue  Montant-au- 
Palais,  à  la  rencontre  de  la  ruelle  de  Saint-Jean.  Elle  a  subi  de  re- 
grettables remaniements,  et  son  pignon  qui  a  sans  doute  été  détruit 
par  Tinccndie,  est  remplacé  par  une  bâtisse  qui  ne  s'harmonise  en 
aucune  façon  avec  le  reste  de  Tédiflce. 

(3)  Dont  la  toiture  seulement  fut  brûlée. 


117 

de  proche  en  proche,  et  finissent  par  atteindre  THôpital-lez- 
Ponts  et  les  tanneries  installées  sur  la  dérivation  du  Tholon. 

Le  terrible  incendie  dura  toute  la  nuit  du  12  au  13  juillet 
et  toute  la  journé  du  13.  Dans  la  matinée  du  14  seulement, 
les  habitants,  forcés  de  rester  inactifs  et  impuissants  à  cet 
épouvantable  drame,  purent  mesurer  toute  retendue  de  leur 
malheur  et  reconnaître  Timmensité  de  Tabîme  où  venait  de 
s*engloutir  la  plus  grande  partie  de  leur  avoir. 

Des  procès-verbaux  existant  aux  archives  de  Joigny  (1),  et 
dressés,  l'un  le  28  juillet  1530,  par  treize  marchands  et  bour- 
geois d'Auxerre,  et  par-devant  Nicolas  Jousselet,  licencié  en 
lois  et  lieutenant  au  baillage  ;  l'autre,  du  29  juillet  de  la  même 
année,  par  plusieurs  bourgeois,  mariniers  et  marchands  de 
Joigny  et  plusieurs  prêtres  des  environs,  peuvent  donner 
l'idée  d'un  désastre  dont  la  ville  de  Tonnerre  devait,  vingt-six 
ans  plus  tard,  fournir  le  sinistre  pendant. 

Nous  transcrivons  ci-après  un  extrait  du  procès-verbal  du 
29  juillet  1530  (2). 

«  A  tous  ceux  qui  ces  présentes  lettres  verront,  Germain 
«  Tribote,  seigneur  de  la  Mothe,  et  Claude  Tribote,  gardes 
«  de  par  le  roy  notre  sire,  du  scel  de  la  prévosté  d'Auxerre 
€  salut;  savoir  faisons,  que  par  devant  Jehan  Guillon  et 
«  Tthier  Le  Roy,  notaires  royaulx  sous  le  scel  de  la  dicte 
«  prévosté  d'Auxerre  au  lieu  de  Joigny,  par  congé  et  licence 
«  à  eux  données  par  les  officiers  d'ycelui  lieu,  sont  compa- 
re rus  :  Messires  Jehan  Gugnot,  prêtre,  demeurant  à  Senan, 
4i  aaigé  de  60  ans  ou  environ....  Thévenin  Herry,  vigneron, 
«  demeurant  à  Joigny,  aaigé  de  90  ans  environ....  Pierre 
«  Marsault,  demeurant  à  Guerchy,  aaigé  de  80  ans  ou  en- 
«  viron,  etc....  lesquels  ont  dit  attesté,  certifié,  affirmé  pour 
*«  vérité  et  en  leurs  consciences,  qu'ils  savent  la  situation 
«  de  la  ville  de  Joigny,  qui  estoit  belle  ville,  ancienne  et  de 
«  grande  estendue,  située  et  assise  sur  la  rivière  d'Yonne,  au 
a  pays  et  conté  de  Champaigne,  entre  les  villes  d'Auxerre  et 
«  Sens.  Laquelle  estoit  forte  de  deffense,  bien  murée  et  tou- 

(1)  Cahier  n^  A  du  7*  carton.  M.  Jossier,  ancien  secrétaire  de  la 
mairie  de  Joigny,  a  publié  dans  le  Bulletin  de  la  Société  des  sciences 
historiques  e(  naturelles  de  TYonne,  en  iSIK),  une  relation  qui  est  tirée 
de  ces  deux  procès-verbaux. 

(2)  Nous  avons  scrupuleusement  conservé  les  termes  et  l'orthogra- 
phe de  ce  document. 


H8 

«  rée  et  de  grand  passaige,  ville  de  frontière,  la  plus  près  du 
«  cODsté  de  Paris,  des  duché  de  Bourgougne  et  consté  d'Au- 
«  xerre,  tellement  que  durant  les  guerres  ennemies  et  avant 
«  la  redduction  du  dict  pays  de  Bourgougne,  icelle  ville  de 
«  Joigny  estoit  ville  de  frontière  et  de  deffence,  faisant 
<  guerres  ordinaires  contre  les  dits  Bourguignons  qui  jour- 
«  nellement  coaraient  devant.  La  dite  ville  qui  toujours  a 
«  esté  munye  et  garnie  de  bonne  artillerie,  pouldres  et  aullres 
«  munitions  de  guerre,  et  en  ycelle  se  sont  les  habitants  bien 
«  et  honneslement  conduits,  y  ont  esdifié  et  vescu  en  bonne 
«  paix,  prêtz  à  servir  au  roy  notre  sire  et  obéir  aux  ordon- 
«  nances  et  commendemens  du  dict  seigneur  jusques  an 
«  mardy  dcuziësme  de  ce  présent  mois  de  juillet,  environ 
«  l'heure  de  quatre  à  cinq  heures  du  soir,  que  par  inconvé- 
«  nient  de  feu  ycelle  ville  fut  toutallement  brusiée,  destruite 
«  et  ruycée  h  la  réservation  d'un  quanton  d'ycelle  où  se 
«  tenoient  les  mécaniques  et  vignerons  d'ycelle  ville  qu'on 
«  appelle  la  paraisse  Saint-André,  au  haut  d'ycelle,  et  telle- 
«  ment  que  tous  marchands,  gens  de  pratiques  et  aullres, 
«  ont  esté  non  seullement  leurs  maisons,  mais  aussy  leurs 
«  meubles  toutallement  ruynés  et  bruslés.  Qu'a  esté  bruslée, 
«  niynée  et  destruitte  l'Eglise  paroissialle  Monsieur  Sainct 
«  Thibault,  l'une  des  ésglises  sur  la  dicte  rivière,  la  mieux 
«  édifflée  et  plus  excellente,  qui  puis  peu  de  temps  avait  esté 
«  parchevée  puis  ung  an  en  ça;  laquelle  quarante  ans  a  et 
«  plus  qu'elle  estoit  commencée  à  édtffier;  de  laquelle  sont 
a  loutles  fondues  les  douches  belles  et  cxcellenles,  brûlées 
«  et  fondues  les  orgues  et  aultres  choses  nécessaires  à  la 
«  décoration  de  Dieu  le  créateur  et  de  son  divin  service. 
«  Avec  ce  a  esté  brusié  l'Hôtel-Dieu,  fondé  en  l'honneur  de 
«.  Monsieur  sainct  Antboine,  étant  en  ycelle  ville,  et  tonte 
«  l'èsglise  du  dict  Hostel-Dieu,  et  les  basliments  licts  et 
«  aultres  choses  nécessaires  à  recevoir  les  poovres  de  Dieu 
«  te  créateur,  qui  journellement  y  abourdoient  etvenoient  de 
«  touttes  parts  et  auquel  ils  estoient  bénignement  recens. 
«  Aussi  fut  le  dict  feu  de  si  grand  ardeur  et  tellement  véhé- 
«  ment,  que. traversa  la  rivière  d'Yonne,  brusla  lespons 

JUS  et  ung  molin  estant  sur  ieeulx  qui  appartenait 

Religieux  et  Religieuses  de  l'ospital  estant  oultre  le 

pont  de  Joigny. 

Il  brusié  le  dict  hospital  oîi  se  recepvoient   lou.s 


419 

«  poovres  de  quelque  lieu  qu'ils  viasissent,  feussent  sains 
«  ou  mallades,  qui  y  estoient  nourris  et  pensés  par  les  dittes 
«  religieuses,  et  ouquel  pourladévollion  d'icelluy,  plusieurs 
«  gens  de  bien  avoient  donné  et  aulmosné  plusieurs  licts  et 
«  aultres  meubles  et  ustancilles  d'hostel,  du  quel  seuUement 
«  a  esté  bruslé  la  grange,  porte  de  Tesglise,  maisons  et 
«  édiflSces  où  logeoient  les  dicts  poovres.  Et  semblablement 
«  ont  esté  bruslées,  ruynées  et  destruicles  les  tanneries 
«  estans  en  la  dicte  ville  de  Joigny  et  de  ça  de  la  dicte  rivière 
«  d*Tonne,  près  le  dict  Hostel-Dieu.  Ont  aussi  esté  bruslées 
«  et  ruynées  les  portes  d'ycelle  ville,  le  dessus  d*icellès,  où 
«  estoient  les  lieux  de  guetz  et  deffences,  qui  estoient  la  plus 
«  part  couvertes  d'ardoyses  et  bien  plombées,  les  murs,  mu- 
«  railles  et  en  icelles  estoient  les  munitions  de  guerres, 
«  comme  artilleries,  pouldres  et  aultres  qui  semblablement 
«  ont  esté  bruslées  et  ruynées  en  grand  quantité.  Et  comme 
«  ils  dient  se  trouva  le  dict  feu  si  véhément  et  en  si  grande 
«  ardeur,  que  brusioitet  ruynoit  au  rebours  du  vent,  dedans 
«  Teau  et  rivière  d'Yonne,  les  pieux  du  dict  pont  etbapteaux 
«  flottans  en  ycelle  estans  dessoutz.  Et  touttes  les  choses 
«  dessus  dictes  et  ainsi  qu'ils  dient,  y  avoit  tel  feu  qu'il  fut 
«  impossible  Testaindre,  tant  au  moyen  que  le  feu  leur  bou- 
«  cha  les  passaiges  de  l'eau,  la  venue  des  gens  des  villages 
«  oui  y  abourdoient  que  aultrement.  Et  au  moyen  d'icelluy 
«  feu  et  ruyne,  et  depuis  icelluy,  la  plus  part  des  habitants 
«  du  dict  lieu  se  sont  absentés  et  s'en  sont  allés  louger  aux 
«  villes  et  villaiges  près  le  dict  lieu  et  ont  esté  contrainciz  à 
«  abandonner  le  dict  lieu  de  Joigny.  Savent  les  choses  des- 
«  sus  dictes,  tant  au  moyen  de  la  continuelle  fréquentation 
«  qu'ils  faisoient  auparavant  le  dict  feu  en  la  dicte  ville, 
«  qu'ils  ont  vu  courir  les  dicts  Bourguignons  jusques  devant 
«  icelluy  feu;  que  aussi  qu'ils  estoient  présens  au  dict  feu, 
«  qui  commença  à  l'heure  dessus  dicte,  dura  toutte  la  nuict 
«  et  le  lendemain  treiziesme  du  dict  moys.  Par  ainsi  a  esté 
«  dict,  attesté,  etc....  Signé  Guillon.  » 

Davier  a  consigné  dans  son  manuscrit  quatre  vers  latins 
qui  furent  composés  à  l'occasion  de  la  ruine  de  Joigny: 

Ânno  millesimo  quinginto,  cumque  (rigenta. 
Versa  est  in  cineres  Juniacensis  humus. 
Julius  h»c  vidit,  celebrans  sacrala  Nuboris, 
Pesta,  gerens  nostris  tristia  fata  viris. 


120 

L'histoire  ne  dit  rien  des  causes  probables  de  Tincendie 
de  4530.  Doit-on  l'attribuer  au  ressentiment  de  Charles  de 
de  Sainte-Maure,  ou  plutôt  de  sa  mère  et  tutrice  Anne  d'Hu- 
mières,  qui  était  alors  en  discussion  avec  les  habitants  de 
Joigny  et  dont  le  comté  fut  mis  en  séquestre  pendant  quelque 
temps?  On  a  malheureusement  des  exemples  de  semblables 
vengeances,  et  Louise  de  Clermont  est  accusée  d'avoir  fait 
incendier  par  des  gueux  soudoyés,  le  8  juillet  1556,  la  ville 
de  Tonnerre  contre  laquelle  elle  venait  de  perdre  un  procès, 
au  sujet  de  droits  de  gourmetage  rapportant  5  sols  par  muid 
de  vin  et  qu'elle  prétendait  lui  être  dus. 

En  lisant  la  description  de  cet  incendie  par  un  sieur 
Petitjean  (Pierre),  nous  ne  pouvons  nous  empêcher  de  remar- 
quer que  le  style  de  cet  écrivain  est  infiniment  plus  élégant 
et  plus  imagé  que  celui  des  honorables  notaires  royaulx 
Guillon  et  Le  Roy.  Qu'il  nous  soit  permis  de  citer  un  seul 
passage  qui  se  rapporte  aux  églises  paroissiales  de  Saint- 
Pierre  et  de  Notre-Dame. 

«  Ce  désastre  de  feu  commença  à  se  manifester  sur  les 
«  t  heures  1/2  du  soir,  lequel  dura  en  sa  grande  force  et 
«  violence,  jusqu'à  9  heures  du  soir,  qui  fut  lorsque  la  dite 
«  Eglise  de  Saint-Pierre  s*étant  toute  embrasée  de  feu,  l'hor- 
«  loge  flamboyant  et  brûlant  sonna  pour  sa  dernière  fois  neuf 
«  heures,  avec  un  son  si  lent  et  mélancholique  qu'il  sem- 
<(  blait  que  les  timbres  et  appeaux,  contre  le  naturel  de  leur 
<(  insensible  matière,  fissent  un  deuil  et  lamentation  de  la 
«  prochaine  et  soudaine  consommation  de  leur  dernière 
«  essence. 

«  Si  ce  son  fut  pitoyable  et  lamentable  à  entendre,  encore 
4(  était-il  plusde  voirun desplus  beaux  clochers  de  France  tout 
«  couvert  de  plomb,  d'un  magnifique  ouvrage  dressé  sur  la 
«  croisée  (le  transepts)  de  la  dite  Eglise  de  Notre-Dame, 
«  lequel  de  la  véhémente  flambe  dont  il  était  environné  et 
«  oppressé  de  sa  dernière  fin,  déplorant  la  ruine  de  son 
«  éminent  édifice,  jettait,  pleurait  et  dégouttait  tout  à  l'en- 
<i  tour  de  soi,  grosses  larmes  en  si  grande  abondance,  que 
«  se  mêlant  avec  la  matière  des  cloches,  les  voûtes  delà  dite 
a  église  en  furent  rejointées.  ^ 

Nous  espérons  qu'on  voudra  bien  pardonner  à  un  Tonner- 
rois  la  petite  digression  qui  précède. 

Il  est  facile  d'imaginer  quelle  dut  être  la  détresse  des 


121 

habitants  de  Joigny  après  le  désastre  de  1530  et  l'empresse- 
ment qu'ils  mirent  à  solliciter  l'assistance  d'un  monarque  dont 
la  bienveillance  leur  était  acquise  depuis  longtemps  déjà.  Les 
procès-verbaux  de  l'incendie  furent  donc  adressés  à  Fran- 
çois P'  qui,  par  lettres-patentes  datées  d'Amboise  et  du 
45  octobre  de  la  même  année  1530,  ordonna  aux  baillis  et 
prévôts  de  Troyes,  de  Sens,  Saint-Pierre-le-Moustier,  Auxerre 
et  Villeneuve-le-Roy,  de  prendre  les  informations  nécessaires 
pour  constater  les  faits  d'une  manière  officielle  et  de  les 
porter  à  la  connaissance  du  Conseil  d'Etat. 

L'avis  de  cette  assemblée,  du  7  février  1531,  et  celui  des 
généraux  des  finances,  du  15  janvier  précédent^  fut  :  1^  que 
le  roi  devait  exempter  les  habitants  de  Joigny  de  toutes  tailles 
et  criées  pendant  dix  ans,  et  que  pendant  ce  temps  ils  se- 
raient autorisés  à  prélever  quarante  sols  tournois  sur  chaque 
muid  de  sel  vendu  au  grenier  de  la  dite  ville  «  outre  et  par 
«  dessus  des  quarante  sols  qu'ils  percevaient  ancienne- 
«  ment   » 

«  2!^  Qu'en  ce  qui  concerne  les  aydes  et  autres  impositions, 
a  ils  continueront  à  les  payer,  excepté  le  vingtième  denier 
«  du  vin  qui  sera  vendu  en  gros  par  les  habitants  de  la 
a  ville  et  des  faubourgs  seulement;  et  que  la  dite  ferme  du 
«  vingtième  sera  criée  et  adjugée  comme  à  l'ordinaire  pour 
«  ce  qui  touche  les  forains.  » 

La  décision  du  Conseil  d'Etat  fut  sanctionnée  le  13  mars 
1531  par  lettres-patentes  de  François  P'  (aux  trois  quarts 
mangées  par  les  rats,  dit  l'archiviste  de  la  mairie,  dans  une 
note  inscrite  au  i«  cahier  du  7<^  carton). 

Les  exemptions  ci-dessus  et  les  aydes  déjà  accordées  en 
1515,  furent  prorogées  d'abord  de  quatre  ans  au-delà  des  dix 
années  dont  il  vient  d'être  question,  par  de  nouvelles  lettres- 
patentes  du  9  janvier  1538,  et  ensuite  de  trois  ans  encore 
par  des  lettres  du  11  mars  1544.  C'est  la  dernière  faveur  que 
dut  octroyer  François  P'  à  sa  bonne  ville  de  Joigny,  et  il 
donne  lui-même  les  motifs  d'une  immunité  tout-à-fait  excep- 
tionnelle (1). 


(4)  Par  lettres  patentes  datées  de  La  Fère,  du  4  juillet  i53K,  Fran- 
çois 1*'  accorda  encore  la  somme  de  4,900  livres  tournois  à  prélever 
sur  les  deniers  communs,  aydes  et  octrois  pour  être  employées  aux 
foriiflcations,  empavements,  pont,  chaussées  et  portes  de  la  ville. 


422 

«c  Nous  auroient  requis  nos  chers  et  bien  aroés  manans  et 
«  habitans  de  Joigny,  leur  vouloir  continuer  et  prorouger  les 
«  dicts  affranchissemens  et  dernier  octroy,  nous  remontrant: 
«  que  durant  la  dernière  année,  ils  ont  été  compris  et  cottisés 
«  à  l'impost  des  cinquante  mil  hommes  de  pié  que  nous 
«  avons  fait  lever  sur  les  villes  closes  de  notre  royaume,  et 
«  pour  la  soulde  d'yceux  fourny  la  somme  de  cinq  mille  sept 
«  cent  soixante  livres  tournois  pour  deux  années,  et  oultre, 
«  la  somme  de  seize  cent  livres  tournoys  qu'ils  ont  payé  à 
«  emprunt  et  les  fournitures  de  vivres  et  de  pionniers  à  quoy 
«  ils  ont  contribué,  tant  en  nos  camps  et  armées,  que  pour 
«  les  fortiffications  des  villes  de  Saint-Dizier  et  Troyes,  et 
«  encore  les  nourritures  et  contributions  des  garnisons  étant 
<(  en  ycelles  villes  qu'ils  ont  ja  pas  longtemps  fourny  et  four- 
be nissent  encore  journellement,  qui  leur  reviennent  à  gran- 
de des  et  grosses  sommes  de  deniers  ;  et  oultre  ce  que  dessus, 
«  en  accroissement  et  multiplication  des  susdites  charges, 
«  puis  deux  ans  en  ça,  les  grands  ponts  de  pierre  de  leur 
«  dite  ville  sont  par  l'impétuosité,  ravyne  et  inondation 
«  des  eaux,  entièrement  tombées;  de  sorte  qu'ils  ne  la 
«  scauroient  réparer  ni  rédifier  pour  trois  ou  quatre  mi7 
«  livres,  qui  sont  toutes  charges  très  grandes  et  excessives, 
«  que  les  dits  pauvres  supplians,  sans  recevoir  quelque 
<(  grâce  de  nous  ne  pourraient  aucunement  y  satisfaire, 
«  et  seroient  en  danger  d'abandonner  leur  ville  et  de  la 
«  délaisser  en  la  ruyne  comme  elle  est  encore  à  pré- 
«  sent  (1)....  » 

Il  ressort  de  ce  qui  précède  que  le  pont  fut  rétabli  à  la 
hâte,  et  tant  bien  que  mal,  après  l'incendie,  pour  assurer 
les  communications  de  la  ville  avec  le  faubourg,  avec  la  val- 
lée du  Tholon  et  la  rive  gauche  de  l'Yonne.  On  reconstruisit 
les  travées  en  charpente  au-dessus  du  pertuis,  mais  la  répa* 
ration  des  écluses  et  de  leurs  batardeaux  d'enceinte  dut 
exiger  plus  de  temps  et  de  dépense.  Les  arches  en  pierre, 
quoique  restées  debout,  avaient  été  calcinées  en  partie  par  la 
violence  du  feu,  et  leur  solidité  se  trouvait  probablement  fort 
compromise.  En  effet,  les  glaces  charriées  par  la  rivière 
pendant  l'hiver  de  1 542,  venant  heurter  les  piles  qui  n'étaient 
plus  suffisamment  protégées,  finirent  par  déterminer  leur 

(i)  GC3  lettres  patentes  sont  datées  du  château  de  Ghambord. 


123 

chate  61  oe  laissèrent  debout  que  quelques  arches  de  la  rive 
gauche  et  peut-être  le  grand  moulin  deVhôpital. 

Les  malheureux  habitants  virent  de  nouvelles  ruines  s'a- 
jouter à  celles  quMls  n'avaient  encore  eu  ni  le  temps  ni  les 
moyens  de  relever. 

Une  telle  succession  de  calamités  était  bien  de  nature  à 
porter  le  découragement  dans  les  esprits,  et  il  est  indubitable 
que  les  secours  accordés  par  François  V^  contribuèrent 
énormément  à  remonter  le  moral  d'une  population  aussi 
terriblement  éprouvée. 

Le  roi  Henri  II,  suivant  les  traditions  de  son  père,  vint  en 
aide  à  la  ville,  dès  la  première  année  de  son  règne.  Par 
lettres-patentes  datées  de  Fontainebleau  et  du  6  décembre 
1547,  il  prorogea  d'abord  de  trois  ans  les  exemptions  et 
immunités  dont  le  terme  était  arrivé  le  13  juillet  précédent  ; 
plus  tard,  le  18  mars  1553,  il  prolongea  de  quatre  années 
encore  commençant  le  1 3  janvier  1 552,  la  permission  de  per- 
cevoir différents  octrois  destinés  à  faire  disparaître  les  der- 
nières traces  de  l'incendie  de  1530. 

Le  pont,  emporté  par  les  glaces  en  1542,  dut  être  néces- 
sairement reconstruit  d'une  manière  quelconque,  mais,  à 
coup  sûr,  dans  des  conditions  de  stabilité  très-imparfaites, 
car  il  tombe  encore  vers  1 583.  Cette  circonstance  paraît 
ressortir  de  lettres-patentes  datées  de  Paris,  du  8  janvier 
1584,  par  lesquelles  le  roi  Henri  III  donne  l'ordre  «  aux 
«  présidents  et  trésoriers  de  France,  établis  à  Paris,  et  aux 
«  présidents  et  eslus  en  l'élection  de  Joigny,  de  lever  sur  les' 
«  nabitans  du  dict  Joigny  les  deniers  nécessaires  pour  la 
«  réédification  du  pont,  selon  le  procès-verbal  qui  a  été 
«  dressé  et  présenté  au  Conseil  (1).  » 

Un  procès-verbal  de  visite  dressé  par  M.  Ferrand,  conseil- 
ler au  bailliage  de  Sens,  le  20  avril  1 596  (en  présence  de 
toutes  les  autorités  de  Joigny  assemblées  au  pied  de  la  croix 
de  pierre  qui  existait  alors  à  l'à-plomb  de  la  deuxième  pile 
en  venant  de  la  rive  droite),  nous  apprend  en  outre  que  le 
petit  moulin,  brûlé  en  1530,  avait  été  reconstruit,  pour  la 
seconde  fois  sans  doute,  «  à  proximité  du  pont-levis  de  la 
«  porte  du  Pont  »  et  s'appelait  le  Moulin-Neuf;  ce  qui  porte 

(1)  Nous  n'avons  pas  retrouvé  ce  procès-verbal  dans  les  arctiives 
de  la  ville. 


124 

à  croire  que  le  grand  moulin,  appelé  aussi  Moulin-Notre- 
Dame,  avait  résisté,  avec  quelques  arches  de  la  rive  gauche, 
à  rincendie  de  1530  et  aux  glaces  de  1542. 

A  partir  de  1556,  et  comme  le  prouve  Tordre  de  Henri  III, 
la  position  financière  des  habitants  dut  aller  en  s*améliorant, 
sous  les  comtes  :  Louis  de  Sainte-Maure,  fondateur  du  châ- 
teau qu*on  voit  encore  aujourd'hui,  et  qui,  peu  de  temps 
après  la  Saint-Barthélémy,  mourut  du  déplaisir  que  lui 
causèrent  quelques  paroles  disgracieuses  de  Charles  IX 
(1572),  Charles  de  Sainte-Maure  (1575),  Jean  de  Laval  (1578) 
et  Guy  de  Laval,  qui  mourut,  en  1 590,  des  vingt-quatre  coups 
de  pistolet  qu'il  avait  reçus  à  la  célèbre  bataille  d*Ivry. 

La  ville  de  Joigny,  qui  sur  la  fin  du  xvr  siècle  avait  pris 
chaudement  le  parti  de  la  Ligue,  tandis  que  son  comte,  René 
de  Laval,  se  battait  pour  Henri  IV,  put  réunir  sans  trop  de 
peine  une  somme  de  5,000  écus  pour  se  racheter  du  pillage, 
quand  elle  fut  prise  le  26  mars  1594,  après  un  siège  de  trois 
semaines,  parle  maréchal  deBiron  et  le  sieur  deGivry.  Elle 
avait,  trois  ans  auparavant,  eu  1 591 ,  repoussé  victorieuse- 
ment une  tentative  de  surprise  par  le  sire  de  Tannerre  (1)  et 
le  duc  de  Sully.  Ce  dernier  devait  noblement  se  venger  plus 
tard  d'une  cité  momentanément  rebelle,  en  apportant  tous 
ses  soins  à  conserver  et  à  entretenir  la  fameuse  chaussée 
construite  par  le  comte  Jean  P^  Il  est  vrai  de  dire  que  les 
Joviniaciens  témoignèrent  leur  reconnaissance  posthume,  et 
un  peu  tardive  peut-être,  en  attachant  à  cette  chaussée,  si 
indispensable  alors,  le  nom  de  l'illustre  ministre  de  Henri  IV. 

Pendant  tout  le  temps  que  le  comté  de  Joigny  appartint  à 
la  maison  de  Gondi,  sous  les  règnes  de  Henri  IV  et  de 
Louis  XIII  et  sous  la  moitié  de  celui  de  Louis  XIV  (de  1590 
à  1677  environ),  le  pont,  réédifié  au  moyen  de  la  contribution 
frappée  par  Henri  III,  ne  parait  pas  avoir  éprouvé  de  très 
graves  avaries.  Les  documents  dans  lesquels  il  est  question 
de  cet  ouvrage,  et  que  nous  avons  pu  consulter,  soit  aux 
archives  municipales,  soit  à  celles  de  l'hôpital,  se  rapportent 
exclusivement  à  des  enquêtes  et  à  des  procès-verbaux  de 
visite  des  moulins  accolés  aux  arrière-becs. 

(i)  MM.  Gotteau  et  Petit,  Annuaire  de  1860,  p.  Â^L 

D'après  les  mémoires  de  Sully,  publiés  à  Londres  en  1747,  p.  187, 

1. 1,  la  tentative  aurait  eu  lieu  de  concert  avec  le  comte  de  Clerroont 

et  de  Tonnerre,  François- Henri. 


425 

La  location  de  ces  usines  donnait  lieu  à  de  fréquentes 
discussions  entre  les  détenteurs  et  les  religieux  de  l'hôpital 
de  Tous-les-Saints.  C'était  de  la  part  des  premiers  des  récla- 
mations continuelles  au  sujet  soit  d'ensablements  par  suite 
d'inondation,  soit  de  mécanismes  brisés  par  les  glaces  et 
dont  ils  demandaient  l'enlèvement  ou  la  réparation  aux  frais 
des  bailleurs. 

Ceux-ci,  au  contraire,  contestaient  le  cas  de  force  majeure 
et  cherchaient  naturellement  à  exonérer  l'établissement  dont 
ils  avaient  la  direction,  de  frais  qui  ne  semblaient  pas  devoir 
lui  incomber. 

Des  circonstances  semblables  divisent  encore  aujourd'hui 
les  meuniers  et  les  propriétaires  auxquels  ils  ont  affaire;  on 
voit  que,  de  tout  temps,  les  moulins  ont  été  de  véritables 
nids  à  procès,  et  des  sources  d'ennui  et  de  désagrément  pour 
ceux  qui  les  possèdent. 

La  solidité  du  pont  inspirait  toutefois  quelques  craintes 
dès  1635  (cinquante-deux  ans  après  la  troisième  recons- 
truction) et  l'administration  locale  veillait  avec  une  grande 
sollicitude  à  son  entretien  et  aux  réparations  continuelles 
qu'il  exigeait. 

Aussi  avait-elle,  après  de  vives  sollicitations,  obtenu,  le 
20  novembre  de  cette  même  année,  des  lettres-patentes  du 
roi  Louis  XIII,  qui  consacraient,  pour  neuf  années,  «  à  corn- 
ac mencer  du  jour  de  l'expiration  des  dernières  lettres 
«  d'octroy,  m  le  droit  dont  nous  avons  déjà  parlé  (chap.  i, 
p.  113],  dont  l'exercice,  successivement  autorisé  par  tous  les 
souverains,  remontait  à  1515,  et  qui  consistait  à  prélever, 
savoir  : 

«  L'appétissement  du  vin  qui  se  vend  en  deslail  es  taver- 
«  nés  de  la  ditte  ville  et  paroisses  d'ycelle:  le  quint  denier 
«  sur  chacun  cent  d'œuvres  de  poids  passant  par  dessus  et 
«  dessous  les  ponts  de  la  dite  ville  et  ses  destroits,  soit  en 
«  montant,  soit  en  descendant,  i  sols  sur  chacun  lez  de 
a  Haran,  qui  est  de  2  deniers  par  caque  passant  dessou^t  les 
«  dits  ponts  et  destroits  ;  et  10  deniers  par  muyd  de  vin,  etc., 
«  pour  être  les  deniers  qui  en  proviendront  employés  à  la 
a  réparation  et  entretènement  des  ponts,  pavés,  chaussées  et 
«  autres  réparations,  etc.  » 

Un  arrêt  du  Conseil  d'Etat  du  16  juillet  1642,  permettait 
aux  syndics  et  échevins  de  la  ville  de  Joigny,  d'emprunter 


126 

jusqu'à  la  somme  de  12,550  livres  pour  subvenir  aux  répa- 
rations les  plus  urgentes  ;  et  Sa  Majesté  Louis  XIII  autorisait 
le  prélèvement  de  12  deniers  au  lieu  de  10  «  sur  chacun 
«  muyd  de  vin  et  autres  vaisseaux  à  Téquipollent  passant 
«  au-dessus  et  au-dessous  du  pont  de  la  ditle  ville  ;  pour  estre 
«  les  premiers  deniers  en  provenant,  employés  à  Tacquit  des 
«  dites  12,550  livres  et  intérest  par  préférence,  et  après  aux 
«  autres  susdittes  réparations.  » 

De  nouvelles  lettres-patentes  données  à  Compiègne  le  14 
juillet  1649,  par  le  roi  Louis  XIY,  continuaient  et  confir- 
maient à  la  ville,  pendant  neuf  années,  le  droit  de  percevoir 
les  octrois  ci-dessus  rappelés,  pour  en  employer  le  produit  aux 
réparations  des  ponts  et  pavés. 

Une  ordonnance  de  MM.  les  trésoriers  de  France,  du  28 
avril  1650,  prorogeait  en  faveur  des  habitants  la  faculté  de 
lever  1 2  deniers  sur  chaque  muid  de  vin  passant  dessus  et 
dessous  les  ponts,  durant  trois  années,  à  commencer  du 
1«r  novembre  1648. 

Le  10  décembre  1659,  enfin,  des  lettres -patentes  du  roi 
ont  continué  et  confirmé  aux  habitants  les  droits  d'octroi  et 
d'œuvrede  poids  (1). 

A  la  suite  d'une  contestation  entre  le  maire  et  les  échevins 
de  Joigny,  et  les  sieurs  Nigot  et  Therriat,  maitres  des  coches 
et  voitures,  tant  par  terre  que  par  eau,  de  Paris  à  Lyon  et  de 
Lyon  à  Paris  par  la  Bourgogne,  qui  refusaient  de  payer  les 
droits,  un  arrêt  de  la  Cour  des  aydes,  du  4  mars  1667,  sus- 
pendit brusquement  la  perception  de  Toeuvre  de  poids  sur  les 
marchandises  passant  dessus  et  dessous  les  ponts  de  la  ville. 
<i  La  surcéance  »  portée  par  cet  arrêt  devait  durer  jusqu'à 
ce  qu'il  eût  été  établi  un  tarif  destiné  à  régulariser  la  dite 
perception,  dont  l'exercice  donnait  probablement  lieu,  de  la 
part  des  préposés,  à  quelques  interprétations  arbitraires. 

Les  baux  des  fermiers  chargés  de  recueillir  l'impôt  stipu- 
laient simplement,  en  effet,  que:  Toutes  les  marchandises 
d'œuvre  de  poids  passant  dessus  et  dessous  les  ponts  de 
Joigny  seront  frappés  d'un  droit  de  20  sols  par  millier 
pesant  (2). 

(1)  Le  droit  du  quint  denier  était  partagé  par  moitié  entre  le  roi  et 
la  ville.  Cette  dernière  percevait  2  deniers  1/2  par  cent  livres  pesant 
de  marchandises  se  vendant  au  poids. 

(S)  Bail  du  27  septembre  1659. 


«27 

Il  était  important,  dans  Tespèce,  puisqu'on  s'adressait  à 
toutes  les  marchandises  se  vendant  au  poids,  de  spécifier  la 
qualité  de  celles  qui  devaient  être  atteintes  et  la  quotité  du 
droit  par  cent  livres  pesant,  eu  égard  à  l'impossibilité  de 
fractionner  les  deniers.  Le  tarif  régulateur  devenait  donc 
indispensable. 

MM.  les  maire,  échevins  et  procureur  du  roi,  procédant 
avec  trop  de  mesure,  il  faut  bien  le  dire,  mirent  trente-trois 
ansl....  à  préparer  un  travail  qui  aurait  pu,  avec  un  peu  de 
bonne  volouté,  être  terminé  dans  le  délai  d'un  mois  (1). 

Aussi,  les  meneurs  de  Topposition^  il  y  en  a  eu  de  tout 
temps,  ne  se  faisaient  pas  faute  de  crier. 

La  ville  a  droit,  disaient-ils,  à  10  deniers  oboles  par  mil- 
lier pesant  de  marchandises  ; 

A  5  deniers  par  chaque  baril  de  harengs  ; 

A  2  sols  6  deniers  par  chaque  hambourg  de  saumon  ; 

Enfin  à  2  sols  par  cnaque  tonne  de  morue  ; 

On  veut  ménager,  d'ailleurs,  quelques  intérêts  particu- 
liers, ajoutaient-ils. 

(1)  Le  tarif  et  Cœuvre  de  poids  qui  fait  parUe  de  la  3«  Uasse  du  9« 
carton  des  archives  de  la  commune,  a  été  terminé  en  4700.  Il  est  con- 
tenu dans  un  peUt  cahier  du  format  in-8,  de  44  pages,  et  n*est  pas 
complet  selon  nous,  puisqu'il  se  rapporte  uniquement  et  d^une  ma- 
nière absolue  aux  sommes  à  payer,  depuis  cent  livres  jusqu'à  cent 
milliers,  de  livres  et  qu'il  n^établil  pas  la  nomenclature  des  marchan- 
dises qui  sont  considérées  comme  se  vendant  au  poids. 

Voici  le  Utre  de  ce  tarif  : 

c  Tarif  des  droits  d'œuvre  de  poids  sur  toutes  sortes  de  miarcban- 
»  dises  qui  se  vendent  au  poids,  soit  en  gros,  soit  en  détail,  et  qui 
«  passent  dessus  ou  dessous  Je  pont  de  Joigny,  tant  en  montant  qu'en 
a  descendant;  à  raison  de  deux  sols  un  denier  par  millier,  qui  revient 
M  à  deux  deniers  et  demy  par  cent  pesant,  avec  cette  observation 
0  qu'il  est  deub  pour  vingt  six  livres  comme  pour  un  cent.  » 

Suivent  les  tables  de  perception  calculées  par  cent  livres  jusqu'à 
dix  milliers  seulement,  et  par  mille  livres  depuis  40  milliers  Jusqu'à 

cent  milliers. 

livres  ao\i  deo. 

4  cent %i  »  3 

2  cents '    .    .    .     .      »  »  S 

10  cents  (mil) «i  2  4 

3  milliers «  4  » 

4  milliers »      8      4 

6  milliers n    42      6 

40  milliers 4      n    40 

50  milliers 5      4     3 

100  milliers 40      8      4 


128 

Us  exagéraient,  il  est  vrai,  Timportance  des  droits  mo- 
mentanément supprimés,  mais  ils  taxaient  de  négligence  et 
de  lenteur,  avec  quelque  raison  peut-être,  Tadministration 
municipale,  qui,  par  son  inaction,  privait  la  ville  de  revenus 
dont  elle  devait  bientôt  regretter  Tabsence,  et  dont  une 
prudente  mise  en  réserve  aurait  créé  de  précieuses  ressources 
pour  l'avenir. 


CHAPITRE  III.  (1677  à  4762). 

Reconstruit  pour  la  troisième  fois,  en  1583,  le  pont,  comme 
nous  Tavons  dit  au  chapitre  précédent,  donnait  déjà  des 
inquiétudes  dès  1635.  C'était  un  monument  très  malade,  qui 
ne  se  soutenait  qu'au  moyen  de  fréquentes  restaurations,  et 
encore  à  la  condition  de  n'avoir  pas  à  supporter  des  épreuves 
un  peu  rudes. 

On  le  voit,  tout  au  commencement  de  l'année  1677  (le  15 
janvier),  s'ébranler  sous  le  choc  des  glaces  charriées  par  la 
rivière  d'Yonne  et  s'écrouler  en  très  grande  partie  (1). 

Les  deux  moulins  ne  furent  point  emportés  toutefois  et 
protégés  sans  doute,  soit  par  les  massifs  des  piles  qui  subsis- 
tèrent jusqu'au  niveau  des  naissances,  soit  par  la  résistance 
des  pieux  qui  les  supportaient  et  qui  s'enfonçaient  peut-être 

t'usqu'à  la  rencontre  du  calcaire  crayeux,  ils  restèrent  de- 
lout  quoique  considérablement  avariés,  comme  le  constate 
un  procès-verbal  de  visite  du  9  février  1677  (2). 

On  agita  sérieusement  alors  la  question  de  savoir  si  le  roi 
ne  devait  pas  contribuer  au  rétablissement  des  ouvrages  ré- 
gulateurs des  eaux.  Les  administrateurs  de  l'hospice  som- 
mèrent le  procureur  fiscal  de  nommer  des  experts  pour  éva- 
luer les  dommages;  celui-ci  s'y  refusa  et  il  fallut  procéder  à 
une  désignation  d'office.  La  mission  fut  confiée  aux  sieurs 
Dupuis,  bourgeois  de  Joigny,  Ratton,  Guyot,  et  Baddeuil, 
qui  estimèrent  à  plus  de  6,000  livres  les  dépenses  à  faire  pour 
tout  réparer. 

(i)  Davier,  mémoires  manuscrits,  p.  40. 

(3)  Le  petit  mouUn  était  à  moitié  renversé  et  le  grand  se  trouvait 
dans  Timpossibilité  de  moudre  parce  que  ses  vannages  et  écluses 
étaient  emportés  ou  ruinés. 


139 

Ces  usines  qui  se  cramponnaient,  comme  deux  parasites, 
après  les  massifs  du  pont,  formaient  la  principale  ressource 
de  l'hôpital,  il  était  donc  urgent  de  les  remettre  promptement 
en  état  de  fonctionner.  Un  bail  de  9  ans  fut  passé  dès  le  6 
avril  1677  entre  «  les  dévotes  et  relligieuses  personnes  frère 
«  Eusèbe  Chastellain  prestre,  maistre,  gouverneur  et  admi- 
«  nistrateur  au  spirituel  et  au  temporel  du  dit  hospital-lez- 
«  Ponts  ;  frère  Pierre  Méat  Louis,  prestre  relligieux,  Claude 
«  Hay,  prestre,  lesquels  assemblés  capitulairement  au  son  de 
«  la  cloche,  etc.,  ont  baillé  et  délaissé  à  titre  de  ferme  et 
«  dellivrance  de  grains,  pour  le  temps  et  aux  charges  ci- 
«  après  déclarées  à  Léon  Ratton,  charpentier  et  musnier, 
«  demeurant  au  dict  joigny  : 

«  Les  deux  moullins  appartenant  auxdicts  sieurs  Bailleurs, 
«  dépendant  de  la  maison  du  dict  hospital,  assis  sur  les 
«  grans  ponts  de  cette  ville,  construits  et  bastis  sur  des 
«  pieuds  ;  Tun  appelé  le  grand  moulin  et  l'autre  le  petit  mou- 
«  lin,  etc. 

Le  preneur  devait,  d'après  le  bail,  profiter  de  la  dépouille 
«  des  isles  et  isleaux,  dont  les  cy-devanf  fermiers  des  dicts 
«  moulins  ont  joui  avec  le  droit  de  pèche,  agnei,  gord,  bied 
«  et  aullres  engins  à  pécher  dans  la  rivière  d'Yonne  aux 
«  endroits  où  les  dicts  sieurs  bailleurs  ont  droit  de  pèche. 

Les  charges  du  bail  consistaient  à  livrera  Thôpital  :  «  cha- 
«  que  semaine,  sept  bichets  de  bled,  scavoir  :  trois  bichets 
«  de  fromant  et  le  surplus  de  mestel  mesuré  au  boisseau  de 
«  cetle  ville  raclé  jusque  au  fert,  à  condition  de  bailler  le 
«  vingt  un  pour  vingt  les  grains  loyaux  et  marchans, 
«  etc.  (1).  » 

Le  preneur  s'obligeait,  en  outre,  à  moudre  gratuitement 
tous  les  grains  dont  rhôpital  pourrait  avoir  besoin.  Il  devait 
donner  chaque  année  aux  bailleurs,  le  jour  de  la  fête  de 
Saint-Augustin,  deux  gâteaux  de  la  valeur  de  6  livres  ou  payer 
ladite  somme.  Il  était  tenu  enfin,  pour  le  cas  oii,  pendant  son 
bail,  il  viendrait  à  pécher  quelque  saumon,  «  d'en  bailler  la 

(1)  Septbichets  par  semaine  produisaient  par  année  364 bichets  qui, 
à  3  livres  l'un  en  moyenne,  représentent  un  revenu  de  1,092  livres. 
Le  prix  de  3  livres  est  consigné  dans  un  mémoire  présenté  en  1758  à 
l'intendant  des  finances  par  les  administrateurs  de  Kliôpital. 

9. 


130 

«  hur6  et  la  darne  (1)  d'après  »  aux  administrateurs  de  l'hô- 
pital. 

Il  parait  d'après  cela,  que  le  saumon  a  toujours  joui  d'une 
très  grande  considération  dans  notre  département,  car  les 
administrateurs  actuels  des  hospices  de  l'Yonne,  sans  doute 
aussi  par  respect  pour  la  mémoire  de  leurs  prédécesseurs, 
partagent  encore  aujourd'hui,  enmatière  d'ichtyologie  et  même 
d'icbtyophagie,  la  manière  de  voir  des  révérends  pères  de 
l'HôpitaHez-Poots. 

Le  bail  du  29  novembre  4698,  passé  avec  les  descendants 
du  sieur  Ratton,  reproduisent  à  peu  près  les  stipulations 
contenues  dans  celui  de  1677.  Il  met  en  outre  à  la  charge  du 
meunier  le  rétablissement  et  l'entretien  «  du  perthuis  qui  sert 
«  à  faire  moudre  lesdits  moulins,  par  où  montent  ou  descen- 
de dent  les  batteaux,  flottes  et  autres  choses,  »  l'entretien  des 
barres,  pivots,  aiguilles,  grands  et  petits  vannages,  pieux, 
fascines,  etc. 

La  description  donnée  dans  le  préambule  du  bail  fait  con- 
naître qu'il  existait  alors  un  corps  de  garde  sur  le  pont  : 

«  C'est  asscavoir,  les  deux  moulins  au  dict  hôpital  appar- 
«  tenant,  assis  et  situés  sur  les  grands  ponts  de  cette  ville, 
«  construicts  et  bastis  et  soutenus  de  grands  pieux.  L'un 
a  appelé  le  grand  moulin  proche  le  corps  de  garde  qui  est 
«  sur  le  dict  pont,  et  l'autre  le  petit  moulin  proche  et  atte- 
«  nant  à  la  grande  porte  du  dict  pont,  et  consistant  en  halles 
«  où  sont  les  moullages  des  dicts  moulins,  chambres  atte- 
«  nant,  grenier  par  dessus  yceux,  ainsy  qu'ils  s'étendent  et 
«  comportent,  etc.  » 

Les  baux  du  10  septembre  1700,  12  août  1710,  21  avril 
1 727,  font  voir  néanmoins  que  l'importance  des  moulins  allait 
toujours  en  décroissant,  soit  parce  que  des  concurrences  s'é- 
tablissaient sur  la  rivière  du  Tholon,  soit  parce  que  les  répa- 
rations des  constructions  devenaient  de  plus  en  plus  onéreu- 
ses. En  effet,  la  redevance  de  7  bichets  par  semaine  est  ré- 
duite à  5  en  1700,  à  4  en  1715  et  enfin  à  3  en  1727. 

On  ignore  dans  quelle  conditions  fut  reconstruit  partielle- 
ment et  pour  la  quatrième  fois  le  pont  en  1677,  mais  il  sem- 
ble résulter  des  divers  documents  que  nous  avons  consultés, 

(i)  Darne  a  pour  synonymes  les  mots  :  rouelle  ou  tranche  de  pois- 
son. 


131 

qu*à  celte  époque  les  travées  en  charpente  correspondant  au 
pertuis  durent  être  supprimées  et  remplacées  par  des  arches 
en  maçonnerie  qui  portèrent  alors  à  dix  le  nombre  de  celles 
qui  composaient  le  pont  (1),  non  compris  Tarchesur  laquelle 
reposaient  les  tabliers  des  ponts-levis  qui  fut  murée  lorsque  la 
porte  du  pont  fut  démolie  et  ses  tours  arasées  au  niveau  de  la 
chaussée. 

Il  est  à  croire  dans  tous  les  cas  que  ces  travaux  offraient 
peu  de  garanties,  car  des  pièces  de  dépense  existant  aux 
archives  de  l'hôpital  établissent  que,  dès  le  5  septembre  171 9, 
une  adjudication  était  passée  moyennant  4,200  livres  au  profit 
du  sieur  Jean  Larivière,  pour  diverses  réparations.  On  exécu- 
tait en  outre,  vers  1720,  d'autres  ouvrages  s'élevant  à  3,700 
livres  et  parmi  lesquels  figure  un  escalier  en  amont  de  la 
culée  droite. 

La  partie  du  pont  attenant  à  la  rive  gauche  semble  avoir 
de  tout  temps  mieux  résisté  aux  chances  de  destruction  que 
celle  qui  se  rattache  à  la  rive  opposée.  Cela  peut  s'expliquer 
jusques  à  un  certain  point  par  la  disposition  du  lit  de  la  ri* 
vière,  qui  affecte  en  amont  du  pont  une  courbure  très  pro- 
noncée, dont  la  convexité,  qui  s'avance  sur  la  ville,  jointe  à 
la  présence  d'un  attérissement  considérable  parallèle  au  grand 
chemin  d'Auxerre,  avait  pour  effet  de  diriger  tout  l'effort  des 
eaux  sur  la  rive  droite. 

Des  corrosions  de  berges  et  des  affouillements  profonds  se 
manifestaient  à  chaque  crue,  et  comme  à  cette  époque  l'expé- 
rience des  fondations  en  rivière  n'était  pas  encore  très  déve- 
loppée, on  conçoit  la  facilité  avec  laquelle  étaient  détruits  des 
ouvrages  dont  la  base  ne  reposait  pas  immédiatement  sur  le 
terrain  solide. 

Aussi,  nonobstant  tous  les  efforts  de  l'administration  mu- 
nicipale et  des  agents  préposés  à  l'entretien  du  pont,  voit-on 
trois  arches  de  la  rive  droite  emportées  le  25  mars  1725  à  la 
suite  de  trois  inondations  successives  survenues  dans  l'espace 
de  six  semaines. 

Ce  malheur  arrivant  au  milieu  des  vagues  inquiétudes  qui 

(i)  Cette  supposition  est  corroborée  par  la  note  marginale  du  ma- 
nuscrit de  Davier  où  il  est  fait  mention  du  rétablissement  des  trois 
arches  de  la  rive  droite  qui  furent  emportées  en  1735.  Or  quand  les 
travées  en  charpente  existaient  il  n'y  avait  que  deux  arches  en  pierre 
attenant  à  la  porte  de  la  ville  sur  la  rive  droite. 


13Î 

Sesaient  sur  la  France,  épuisée  d'ailleurs  par  les  prodigalités 
u  dernier  règne,  et  lorsqu'on  se  croyait  à  la  veille  d'une 
guerre  avec  rAutricbe  et  l'Espagne,  était  d'autant  plus  regret- 
table qu'on  n'osait  espérer  l'aide  du  gouvernement  pour  une 
coûteuse  reconstruction.  U  causa  donc  dans  Joigny  une  véri*- 
table  consternation. 

Toutes  les  communications  d'une  rive  à  l'autre  furent 
interrompues  faute  de  bac.  Les  habitants  des  pays  voisins  et 
ceux  de  la  riche  vallée  du  Thôlon,  rebutés  par  les  difficultés 
qu'ils  éprouvaient  pour  le  passage  des  denrées  qu'ils  ame* 
naient  sur  le  marché,  cessèrent  d'approvisionner  la  ville.  La 
disette  fut  inévitable  et  le  22  juin  le  maire  et  les  échevins, 
effrayés  des  conséquences  que  pouvait  entraîner  la  prolon- 
gation du  statu  quo,  réunirent  les  électeurs  et  les  principaux 
habitants  en  assemblée  pour  aviser. 

Après  délibération,  dit  le  procès-verbal,  il  fut  décidé  : 
«  qu'en  attendant  le  rétablissement  du  pont  (instamment  ré- 
«  clamé  près  du  roi),  et  pour  faire  cesser  les  calamités  publi- 
«  ques  souffertes  depuis  trois  mois,  il  sera  construit  inces- 
te samment^  aux  dépens  de  la  communauté,  un  petit  pont  de 
«  bois  provisionnel  sur  les  vestiges  de  l'ancien,  suivant  le 
«  devis  dressé  par  l'architecte  Chambon,  pour  rendre  libre 
«  gratuitement  aux  gens  de  pied  et  de  cheval  le  passage  de 
«  la  rivière  en  cette  ville,  et  afin  d'y  retenir  les  habitants  qui, 
«  à  cause  de  l'interruption  de  leur  commerce  et  de  l'extrême 
«  disette  de  vivres,  ne  sont  plus  en  état  d'y  rester.  » 

On  ne  trouve  pas  de  traces  du  projet  de  l'architecte  Cham- 
bon, pour  rétablissement  du  pont  «  provisionnel  »  et  on  ne 
connaît  rien  de  précis  sur  le  mode  adopté  pour  cet  aménage- 
ment tout  de  circonstance. 

Le  roi  Louis  XY,  prenant  en  considération  la  position 
malheureuse  de  la  ville,  ordonna,  par  arrêt  du  conseil  du  1 4 
décembre  1725,  la  construction  d'un  nouveau  pont  (1).  M.  de 
Boffrand,  inspecteur  des  ponts-et-chaussées,  qui  fut  chargé 
de  rédiger  le  projet,  jugea  nécessaire  de  démolir  le  petit 
moulin  dont  la  présence  était  incompatible  avec  les  nouvelles 
dispositions  à  adopter  (2). 

(i)  Il  ne  s'agissait  que  de  la  parUe  attenante  à  la  rive  droite,  et 
d'après  Davier,  p.  10,  de  ses  mémoires,  de  trois  arches  seuiemeni. 
(2)  D'après  M.  de  Boffrand,  les  matériaux  du  peUt  moulin  étaient 


133 

Les  administrateurs  de  THÔpitaMez-Ponts  s'opposèrent 
vivement  à  la  destruction  d'une  usine  dont  le  revenu  leur 
était  nécessaire.  Le  sieur  Larivière,  entrepreneur  des  ouvrages 
à  exécuter^  fut  obligé  d'en  référer  à  Monsieur  l'intendant 
d'Angervilliers,  pour  se  faire  autoriser  à  abattre  le  petit  mou- 
lin qui  s'appuyait  sur  l'une  des  piles  à  supprimer. 

Il  fallut  employer  les  moyens  de  rigueur,  et  les  maître  et 
religieux  chanoines  réguliers  de  l'ordre  de  Saint-Augustin 
furent  sommés  par  le  sergent  immatriculé  Robert,  de  com- 

farattre  par-devant  M.  Hardoin,  conseiller  du  roi,  sub-délégué 
l'intendance  de  Joigny,  pour  s'entendre  ordonner  une  dé- 
molition qui  leur  répugnait  fort. 

La  manière  dont  fut  reçue  la  sommation  indique  assez  la 
mauvaise  humeur  des  administrateurs.  Aussi^  dit  le  sergent 
Robert,  m'étant  rendu  le  2  juillet  1727  au  domicile  «  de 
«  HM.  les  administrateurs  de  l'hôpital,  après  avoir  sonné  la 
«  cloche  trois  fois  et  parlant  à  un  de  leurs  domestiques  qui 
«  n'a  pas  voulu  me  dire  son  nom,  de  ce  interpellé,  j'ai  laissé 
«  audit  domestique  la  présente  coppie,  pour  répondre  et  pro- 
«  cedder  aux  tins  de  la  dite  oraonnance  du  26  juin  1727, 
«  dont  coppie,  etc.  » 

Nonobstant  une  résistance  momentanée  assez  énergique, 
les  administrateurs  prévoyaient  bien  qu'ils  ne  pourraient 
lutter  longtemps  et  qu'il  leur  faudrait  céder  enfin,  sauf  à 
obtenir  plus  tard  une  raisonnable  et  suffisante  indemnité. 

En  effet,  dès  le  25  avril  1727,  ils  passent  avec  le  sieur 
Nicolas  Bondoux,  meunier,  demeurant  à  Appoigny,  un  bail 
se  rapportant  exclusivement  au  grand  moulin  situé  sur  la 
partie  du  pont  qui  devait  être  conservée.  La  redevance  est  ré- 
duite à  deux  bichets  1/2  de  blé  froment  par  semaine,  et  il 
n'est  plus  question  [hélas  I),  ni  des  friands  gâteaux  de  la 
Saint-Augustin,  ni  des  tranches  éventuelles  de  saumon  I 

Il  y  a  lieu  de  supposer  4ue  ce  bail  resta  à  l'état  de  lettre 
morte,  car,  lors  de  la  construction  des  trois  arches  du  côté 
de  la  ville,  l'entrepreneur  Larivière  occupa  une  partie  de  l'em- 
placement de  l'ancien  pertuis,  démolit,  pour  assurer  le  passage 


estimés  800  livres  et  les  frais  de  démoliUon  200  livres,  de  sorte  qu'il 
devait  revenir  à  rtiôpital  600  livres  nettes.  Le  procès-verbal  dressé  par 
ce  fonctionnaire  constate  qu'au  moment  de  sa  destrucUon  le  petit 
moulin  était  en  ruines  et  ne  travaillait  plus  depuis  6  à  7  ans. 


134 

des  bateaux,  le  massif  qui  se  trouvait  entre  ledit  pertuis  et  le 
grand  moulin  ;  il  se  servit  même  des  matériaux  provenant  de 
la  démolition  pour  l'exécution  des  batardeaux  d  enceinte. 

Le  canal  d'amenée  des  eaux  et  la  retenue  du  grand  moulin 
se  trouvèrent  supprimés  de  fait  ;  l'usine  fut  abandonnée  et,  par 
suite  du  défaut  d'entretien,  tomba  en  ruines  le  48  mai  1743, 
comnse  le  constate  un  procès-verbal  qui  fut  rédigé  à  cette 
occasion. 

La  demande  d'indemnité  adressée  au  Roi  par  les  adminis- 
trateurs en  1728,  limitée  d'abord  à  500  livres  par  an,  attendu 
qu'elle  ne  s'appliquait  qu'au  petit  moulin,  fut  élevée  à  1 ,224 
livres  quand  le  grand  moulin  se  trouva  dans  l'impossibilité 
de  fonctionner. 

Les  formalités  d'expropriation  pour  cause  d'utilité  publi- 
que et  la  réparation  de  dommages  directs  et  matériels  résul- 
tant de  l'exécution  de  travaux  d'intérêt  général,  se  traitaient 
d'une  manière  fort  sommaire  sous  le  règne  de  Sa  Majesté 
Louis  XV  et  les  fins  de  non  recevoir  qu'on  opposait  aux  do- 
léances des  réclamants,  seraient  difficilement  admises  aujour- 
d'hui. 

«  Ils  demandent  1 ,224  livres  (disait  M.  de  Harlay,  dans 
«  une  lettre  adressée  le  19  septembre  1728,  au  sub-délé- 
«  gué  de  l'intendance),  en  supposant  qu'ils  ont  également 
«  perdu  la  jouissance  du  second  moulin  auquel  il  n'a  pour- 
«  tant  pas  été  touché!  (1}  mais  ce  n'est  pas  le  plus  ou  le 
«  moins  qui  fait  aujourd'hui  l'objet  à  examiner,  il  s'agit  pre- 
«  mièrement  de  scavoir  sur  quel  fondement  ils  prétendent 
«  faire  payer  au  roy  l'indemnité  d'une  perte  qui  n'a  pas  été 
«  causée  par  le  fait  de  Sa  Majesté,  etc.  » 

Un  M.  de  Yildary,  jurisconsulte,  qui  défendait  à  Paris  les 
intérêts  de  l'hôpital,  modérait  à  grand  peine  le  zèle  des  admi- 
nistrateurs qui,  forts  de  leur  bon  droit,  insistaient  pour  une 
solution  prochaine.  On  trouve  le  passage  suivant  dans  un 
de  ses  titres  du  22  septembre  1728,  contenant  demande  de 
titres  et  de  transactions  dont  il  avait  besoin  pour  appuyer  les 
prétentions  de  ses  clients  : 

«  Sitost  que  j'auray  ces  pièces,  je  ne  manqueray  pas  de 

(4)  On  n'avait  pas  touché  au  moulin,  il  est  vrai,  mais  on  l'avait 
placé  dans  rimpossibilitè  de  fonctionner;  et  on  soutenait  que  malgré 
cette  circonstance  il  n'y  avait  pas  dommage  direct  et  matériel. 


*~m-  0,      *  JW^^- 


135 

«  les  remettre  à  H.  de  Gaamont  (alors  chargé  du  département 
«  des  ponts  et  chaussées).  Jusque  là  ne  faites  poursuivre  ni 
«  solliciter  votre  affaire  par  personne,  par  ce  que,  croyant 
«  aller  en  avant,  Ton  serait  cause  que  le  ministre  déciderait 
«  sans  connaissance  de  cause,  et,  au  lieu  de  vous  faire  du 
«  bien^  vous  couperait  bras  et  jambes  s'il  vous  liquidait  avec 
«  Tordonnance  de  M.  d'Angervilliers,  etc.  » 

La  destruction  du  petit  moulin  fut  donc  consommée  à  la 
fin  du  mois  de  juillet  4727  et  le  6  août  suivant  fut  posée  la 
première  pierre  des  trois  arches  emportées  le  25  mars  1725. 
Le  sieur  Larivière  conduisit  les  travaux  si  activement  que  le 
16  août  1728,  c'est-à-dire  un  an  après,  ils  étaient  achevés  et 
furent  livrés  au  public  le  7  octobre  suivant. 

Les  matériaux  employés  dans  cette  reconstruction  sont  des 
pottdingues  qui  se  trouvent  encore  sur  le  bord  de  TTonne, 
dans  les  environs  de  Laroche-Saint-Cydroine,  à  la  limite  géo- 
logique des  sables  verts  et  de  la  craie  inférieure.  On  a  pu  se 
rendre  compte,  lors  de  la  démolition  de  deux  de  ces  arches, 
parle  service  de  la  navigation»  en  1861,  de  Texcellente  ma- 
çonnerie qui  s'obtient  avec  les  pierres  de  cette  espèce.  Le 
mortier  était  tellement  adhérent  aux  parements  rugueux  des 
joints,  qu  il  fallait  souvent  briser  les  voussoirs  pour  les  arra- 
cher et  qu'on  fut  sur  le  point  de  recourir  à  l'action  de  la 
mine  pour  avoir  raison  de  massifs  passés  à  l'état  de  mono- 
lithes. 

Les  trois  arches  neuves  de  la  rive  droite  construites  en 
plein-cinire  ayant  respectivement  des  diamètres  de  9m  60, 
10""  35  et  11m  50,  avec  de  très  beaux  matériaux  et  suivant  un 
appareil  régulier,  formaient  avec  les  neuf  arches  inégales  de 
la  rive  gauche  rétablies  tant  bien  que  mal  en  1677,  un  con- 
traste tellement  frappant  que  les  habitants  désiraient  vivement 
un  remaniement  radical  ayant  pour  but  de  donner  une  phy- 
sionomie un  peu  homogène  à  leur  pont. 

Les  dispositions  adoptées  par  H.  de  Boffrand  faisaient 
d'ailleurs  prévoir  des  projets  ultérieurs  et  la  précaution  qu'il 
avait  prise,  en  donnant  aux  piles  extrêmes  des  dimensions 
de  nature  à  leur  permettre  de  fonctionner  comme  culées  et 
de  résister  à  une  poussée  considérable,  indiquaient  claire- 
ment l'intention  d'une  reconstruction  prochaine  des  arches 
de  la  rive  gauche  et  de  modifications  profondes  dans  leur 
forme  et  dans  leur  nombre. 


136 

On  parlait  vaguement  déjà  du  redressement  de  l'ancien 
chemin  d'Aillant  à  Toucy,  dont  la  direction  n'était  pas  dans 
l'axe  du  pont,  et  qui  se  trouvait  resserré  entre  les  construc- 
tions et  dépendances  de  l'hôpital  et  les  tanneries  établies  sur 
la  dérivation  du  Thôlon.  Mais  il  fallait,  pour  obtenir  cette 
amélioration ,  trancher  dans  le  vif  et  prendre  à  ce  même 
hôpital,  déjà  si  cruellement  éprouvé  par  la  perte  de  ses  mou- 
lins, deux  maisons  qu'il  donnait  à  loyer,  son  église  et  son 
clocher  à  quatre  cloches,  l'infirmerie,  la  grange,  les  étables 
et  une  partie  précieuse  et  considérable  de  ses  jardins. 

La  situation  financière  de  la  communauté  de  Joigny  ne 
permettait  pas  la  réalisation  immédiate  de  tous  les  désirs 
exprimés  et  28  ans  se  passèrent  sans  qu'on  pût  mettre  la 
main  à  l'œuvre. 

Dans  l'intervalle,  et  comme  nous  l'avons  dit  plus  haut,  le 
grand  moulin,  qui  ne  fonctionnait  plus  depuis  1727,  tomba 
en  ruines  le  18  mai  1743  et  entraîna  probablement  dans  sa 
chute  le  corps  de  garde  qui  y  était  accolé. 

En  1 756  et  presque  en  même  temps  que  la  malheureuse 
guerre  de  sept  ans,  commencèrent,  d'après  les  ordres  de 
M.  Bertier  de  Sauvigny,  intendant  de  la  généralité  de  Paris, 
les  importants  travaux  qui  devaient  transformer  toute  la  par- 
tie basse  de  la  ville  de  Joigny  et  remettre  en  état  la  plupart 
des  ouvrages  les  plus  saillants  de  son  enceinte  fortifiée. 

En  efiet,  on  entreprit  la  réparation  des  portes  du  Bois, 
de  Saint-Jacques  et  Persil,  la  modification  de  l'abreuvoir  qui 
se  trouvait  vis-à-vis  la  porte  Saint-Micolas,  la  construction 
du  grand  quartier  de  cavalerie,  l'établissement  des  quais  et 
de  leurs  murs  de  soutènement,  auxquels  fut  rattachée  la 
culée  droite  du  pont,  par  une  courbe  gracieuse  à  l'aval  et  par 
un  pan  coupé  d'assez  mauvais  goût  à  l'amont.  Ce  dernier  tra- 
vail avait  pour  but  de  remplacer  par  une  route  pavée  la  plage 
malpropre  déjà  bordée  de  nombreuses  maisons  et  d'établis- 
sements publics  qui  s'étaient  élevés  sur  les  anciennes  mu- 
railles. 

D'après  le  projet  dressé  par  M.  Hupeau,  premier  ingénieur 
des  ponts-et-chaussées  (comme  le  qualifie  un  plan  déposé  à 
l'hôpital  de  Joigny),  la  partie  du  pont  attenant  à  la  rive  gau- 
che fut  démolie  et  reconstruite  avec  la  largeur  de  9°*  00  envi- 
ron, adoptée  pour  celle  qui  avait  été  relevée  en  1727. 

Aux  sept  arches  inégales,  en  plein  ceintre  et  fortement 


137 

dégradées,  furent  substituées  quatre  arches  en  anse  dé  panier 
à  3  centres,  ayant  des  ouvertures  respectives  de  16»  50, 
17»  50, 18"  45  et  19»  40.  Les  têtes  d'amont  et  d'aval,  cou- 
ronnées de  plintlies  et  de  parapets  en  belle  pierre  de  taille 
provenant  des  carrières  de  grès  de  la  forêt  d'Othe  et  des  bois 
de  Joigny,  furent  reliées  à  la  rive  gauche  parde  solides  murs 
en  aile,  dont  les  raccordements,  angulaires  à  la  base,  deve- 
naient circulaires  à  la  partie  supérieure  par  l'intermédiaire  de 
deux  trompes  ou  artifices  d'appareil  d'une  remarquable  exécu- 
tion. 

Il  nous  a  été  raconté  que,  pendant  la  construction  des 
arches  de  la  rive  gauche,  on  avait  mis  le  faubourg  et  la  rive 
droite  en  communication  au  moyen  d'une  passerelle  en  char- 
pente construite  d'une  manière  très  légère,  eu  égard  à  son 
caractère  essentiellement  provisoire.  Or,  par  une  obscure 
soirée  d'hiver  de  l'année  1760,  après  une  crue  subite  qui 
avait  emporté  la  plupart  des  madriers  formant  le  tablier  de  la 
dite  passerelle,  un  M.  Rousselle,  de  Charny,  arriva,  à  moitié 
endormi  sur  son  cheval,  dans  la  cour  d'un  hôtel  (celui  du 
Duc-de-Bourgogne  peut-être). 

—  Eh  I  d'où  venez-vous?  lui  demanda-t-on,  aussitôt  qu'on 
l'eût  aperçu. 

—  De  Charny,  parbleu  I  répond  le  voyageur  en  s' éveillant. 

—  Mais  par  où  êtes-vous  entré  en  ville? 

—  Par  le  pont,  j'imagine,  répond  encore  M.  Rousselle,  qui 
croyait.les  travaux  terminés  depuis  quelque  temps  déjà. 

Un  cri  d'étonnement  et  de  frayeur  accueillit  sa  réponse. 
On  voulut,  malgré  l'heure  avancée,  lui  faire  toucher  du  doigt 
le  danger  auquel  il  venait  d'échapper,  et  on  le  conduisit  avec 
une  lanterne  près  de  l'échaffaudage  fragile  que,  grâce  à  l'ins- 
tinct merveilleux  de  son  cheval,  il  venait  de  parcourir  sur 
une  longueur  de  140  mètres. 

En  voyant  le  gouffre  sur  lequel  il  était  passé,  et  en  se  ren- 
dant compte  du  péril  qu'il  avait  affronté  sans  le  savoir,  M.  Rous- 
selle fut  saisi  d'une  telle  crainte  rétrospective,  qu'au  lieu  de 
se  restaurer  comme  il  comptait  d'abord  le  faire,  il  alla  bien 
vite  se  mettre  au  lit  et  fut  pendant  quelques  jours  assez  gra- 
vement malade. 

Enfin,  dans  le  prolongement  du  nouveau  pont,  et  à  travers 
les  bâtiments  et  jardins  de  l'hôpital,  fut  ouvert,  sur  une  lar- 
geur de  plus  de  20  mètres,  le  faubourg  qui  prit  naturelle- 


438 

ment  le  nom  du  monumeDt  auquel  il  devait  servir  d'avenue. 
Tous  les  travaux  entrepris  par  le  sieur  Vasserot  Philibert, 

ffendre  du  sieur  Larivière»  furent  terminés  vers  4764,  et  il 
àut  croire  qu'à  cette  époque  la  commune  était  fort  obérée, 
car  elle  se  trouva  dans  l'impossibilité  de  payer  audit  sieur 
Vasserot  la  somme  de  7,093  liv.  43  s.  2  d.  dont  elle  lui  res- 
tait redevable. 

M.  l'intendant  Bertier  de  Sauvigny  décida,  le  4  5  janvier 
4763,  que  les  travaux  ayant  été  bien  et  dûment  exécutés,  con- 
formément aux  conditions  du  devis,  il  y  avait  lieu  de  tenir 
compte  à  l'entrepreneur  des  intérêts  de  la  somme  due,  à  rai- 
son de  5  p.  0/0  par  année  et  jusqu'à  parfait  rembourse- 
ment. 

Après  la  mort  du  sieur  Vasserot,  qui  ne  jouit  pas  long- 
temps de  la  belle  habitation  qu'il  s'était  construite  à  proximité 
du  pont  et  sur  l'emplacement  qu'occupe  aujourd'hui  la  gen- 
darmerie, les  officiers  municipaux  de  Joigny  actionnèrent  ses 
héritiers.  Ils  réclamèrent  une  très  forte  indemnité  et  des 
dommages  et  intérêts,  eu  égard  à  des  excavations  qui  avaient 
été  faites  dans  les  bois  de  la  commune  pour  extraire  les 
pierres  employées  à  la  reconstruction  du  pont,  et  à  l'occupa- 
tion momentanée,  par  des  dépôts*  de  matériaux,  de  plus  de 
deux  arpents  de  prés  servant  de  pàtis  aux  habitants. 

Il  fut  même  question  de  retenir  comme  à-compte  les  inté- 
rêts de  la  somme  restant  due  au  dit  entrepreneur,  mais 
M.  Bertier  dit  qu'on  devait,  pour  agir  légalement,  recourir  à 
une  expertise  qui  établirait  les  droits  respectifs  des  parties. 

Les  héritiers  Vasserot  n'étaient  pas  les  seuls  créanciers  de 
la  communauté,  et  plusieurs  suppliques  avaient  été  adressées 
à  nouveau  par  les  prieurs-maîtres  de  l'hôpital,  soit  à  M.  le 
prince  de  Conti,  soit  à  H.  le  duc  de  Villeroy,  dans  le  but 
d'obtenir,  à  raison  de  la  destruction  des  moulins  qui  exis- 
taient antérieurement  sur  le  pont,  des  indemnités  sur  la  quo- 
tité desquelles  il  n'avait  pas  encore  été  statué. 

Le  révérend  Père  Le  Franc,  dans  un  mémoire  du  2i  juillet 
4758,  pour  M.  le  prince  de  Conti,  fait  un  exposé  fidèle  de 
tous  les  dommages  successivement  soufferts  par  la  fondation 
de  la  comtesse  Jeanne. 

«  On  présenta,  dit-il,  plusieurs  requêtes  à  M.  de  Gaumont, 
«  alors  chargé  du  département  des  ponts-et-chaussées  ;  ce  mi- 
f(  nistre  promit  sans  rien  effectuer.  On  s'adressa  ensuite  à 


439 

«  H.  de  Trudaioe  qui  lui  avait  succédé,  mais  toujours  iuuti- 
«  leinent,  H.  de  Trudaine  ayant  répondu  que  cette  indemnité 
«  n'était  pas  de  son  bail.  Cependant  les  deux  moulins,  sui- 
«  vant  le  dernier  bail  qui  en  fut  fait  devant  Chaudot,  notaire 
«  à  Joigny,  le  41  octobre  4718,  rendaient  à  l'hôpital  toutes 
«  réparations  faites,  4  bichets  de  grain  par  semaine,  moitié 
«  froment  et  méteil,  ce  qui  ne  peut  être  moins  évalué  qu'à 
«  500  livres  de  revenu  annuel. 

«  Pour  comble  d'infortune,  actuellement  que  Ton  travaille 
«  à  reconstruire  l'autre  partie  du  pont  qu'on  laissa  subsister 
«  en  1727,  en  allignant  la  chaussée  et  le  grand  chemin  avec 
«  le  dit  pont,  on  détruit  une  partie  des  dépendances  de  l'hô- 
«  pital....  etc. 

«  Si  le  généreux  et  magnanime  prince,  grand  prieur,  dai- 
«  gnait  jeter  un  regard  de  compassion  et  de  pitié  sur  une 
«  maison  si  pauvre  et  néanmoins  si  utile,  on  peut  même 
«  ajouter  si  nécessaire,  il  lui  serait  aisé  d'en  être  le  restau- 
«  rateur.  Je  proposerai  au  conseil  de  son  Altesse  un  moyen 
«  d'indemnité  juste  et  équitable,  qui  ne  coûterait  rien  au 
«  roy  et  ne  blesserait  l'intérêt  de  personne. 

Après  avoir  indiqué  ce  moyen  et  exprimé  ses  craintes  au 
sujet  d'un  mode  de  paiement  qui  pourrait  être  défavorable  à 

l'hôpital,  le  prieur  termine  ainsi  : 

«  Peut-être  en  résulterait-il  des  contestations  qui 

«  feraient  mon  supplice  par  la  dure  alternative  de  plaider 
«  contre  un  si  grand  prince,  ou  d'abandonner  lâchement  l'in- 
«  térét  des  pauvres  qui  m'est  confié.  » 

Le  même  prieur  défendait  énergiquement,  quelque»  années 
plus  tard,  en  17K6,  contre  les  prétentions  du  duc  de  Villeroy, 
le  droit  de  pêche  qui  avait  été  accordé  à  l'hôpital  par  le  sei- 
gneur comte  Jean  de  Noyers,  dans  sa  charte  de  1352,  où  il 
donne  d'une  manière  irrévocable  : 

«  1o  Les  tles  et  accrues  qui  sont  et  qui  seront  d'une  parc 
«  et  d'autre,  depuis  le  pont  jusqu'au  pertuis  Robert* 

«  2°  La  pêcherie  à  orayes  et  à  vervolles,  pour  y  tendre 
«  et  faire  tendre,  montant  et  avallant,  comme  en  leur  propre 
«  droit,  ainsi  qu'aux  lancières  faites  et  à  faire  depuis  le  même 
«  pont  jusqu'aux  vannes,  etc....  » 

«  Ainsi,  dit  le  prieur,  la  chute  des  moulins  et  la  mutation 
«  de  la  rivière,  au  lieu  d'avoir  anéanti  la  pêcherie  de  l'hôpi-' 
«  ta],  n'a  pu  qu'en  changer  les  instruments. 


140 

«  La  pêcherie  avait  l'eau  pour  théâlre  et  le  poisson  pour 
«  objet  ;  Teau  et  le  poisson  existent,  le  droit  ae  pêche  doit 
«  donc  exister  pareillement ...» 

<  M.  Saulnier  fait  sa  charge  en  soutenant  M.  le  doc  de 
«  Villeroy,  Tadministrateur  de  l'hôpital  fait  la  sienne  en  dé- 
«  fendant  les  droits  de  sa  maison.  Il  ne  le  fera  jamais  qu'avec 
«  la  décence  et  les  égards  qu'il  doit  à  l'illustre  et  digne  sne- 
«  cesseur  des  comtes  fondateurs  de  l'hôpital  de  Joigny.  » 

Il  est  à  présumer  que  la  juste  cause  aura  triomphé,  mais 
nous  nous  abstiendrons  à  cet  égard  de  recherches  qui  nous 
éloigneraient  de  notre  sujet.  D*autres,  plus  habiles,  raconte- 
ront un  jour  les  luttes  que  n'ont  pas  craint  d'engager  avec  de 
puissants  personnages  les  modestes  administrateurs  du  pa- 
trimoine des  pauvres  et  des  malades. 


CHAPITRE  IV. 

[du  droit  du  pont  de  joigny). 

Le  droit  désigné  vulgairement  sous  le  titre  à'Ecî^du^ 
Pont  (1)  a  exercé  une  influence  assez  considérable  sur  le 
commerce  de  Joigny,  depuis  la  moitié  du  xvu"  siècle  jusqu'à 
la  révolution,  pour  qu'il  ne  soit  pas  hors  de  propos  de  recher- 
cher son  origine  et  de  faire  connaître  quelques-uns  des  épi- 
sodes auxquels  a  donné  lieu  sa  perception. 

Le  roi  Louis  XIV^  par  son  édit  du  mois  de  décembre  4652» 
rétablit  le  droit  de  subvention  appelé  Maubouge  (8)  de  20  sols 
sur  chaque  muid  de  vin  à  rentrée  des  villes  et  bourgs  du 
royaume. 

Or,  en  1655,  les  nommés  Pierre  Martin,  voiturier  par  ean 
demeurant  à  Auxerre,  et  Jacques  Griffe,  deChitry,  se  fondant 
sur  la  lettre  de  l'édit,  prétendirent  que  le  vin  passant  en  ba- 

(1)  D'après  Davier  le  produit  a  été  de  300,000  livres  pour  certaines 
années,  tandis  que  les  appointements  du  receveur  et  du  contrôleur 
qui  en  faisaient  la  régie,  ne  dépassaient  pas  1,000  livres.  Ce  droit 
était  levé  par  le  roi  et  non  par  les  comtes  comme  le  dit  M.  Aristide 
Guilbert  dans  son  histoire  des  Villes  do  France  (t.  III,  p.  123). 

(â)  Maubouge  (droit  coutumier),  impôt  sur  les  boissons  qui  entraient 
ou  que  l'on  brassait  dans  les  lieux  où  il  y  avait  foire  ou  marchô. 


441 

teaux  sous  le  pont  de  Joigny  n'était  sujet  à  aucun  droit  et  ils 
commencèrent  leurs  transports  par  un  convoi  de  156  muids. 

Mais  ils  furent  arrêtés  et  saisis  à  la  chaîne  du  pertuis  par 
Charles  Fleury,  adjudicataire  général  du  droit  de  subvention 
par  bail  le  21  mai  1654;  et,  dans  l'instance  qui  fut  soulevée 
à  cette  occasion  en  Télection  de  Joigny,  Fleury  obtint  gain  de 
cause  contre  Martin  et  Griffe.  Non  seulement  la  saisie  fut  va- 
lidée, mais  les  délinquants  furent  condamnés  à  payer  :  le 
premier  1 02  livres  et  le  deuxième  54  livres  proportionnelle- 
ment au  nombre  de  muids  qui  leur  appartenait. 

On  leur  fit  grftce  pour  cette  fois  de  l'amende  et  de  la  con« 
fiscation,  mais  avec  défense  expresse  pour  l'avenir  de  faire 
passer  aucun  convoi  de  vin  :  1®  sous  le  pont  de  Joigny  sans 
justifier  préalablement  du  payement  du  droit  au  point  de  dé- 
part; 2»  par-dessus  le  même  pont,  avant  d'en  avoir  fait  la 
déclaration  et  payé  le  droit  au  bureau  établi  en  la  dite  ville 
de  Joigny. 

Cette  sentence  rendue  par  les  sieurs  Ledoux,  président, 
Yeillot,  lieutenant,  Gaulthier  et  Chéreau,  élus,  établit  un  pré- 
cédent au  moyen  duquel  la  ville  et  l'élection  de  Joigny  furent 
soumises  au  payement  du  droit  de  double  subvention  à  raison 
de  53  sols  9  d.  pour  chaque  muid  de  vin,  réduit  à  40  sols 
par  la  déclaration  du  roi  du  3  juillet  1656. 

La  perception  en  fut  donnée  à  bail  au  sieur  Jacques  Saclet 
à  partir  du  1»  juillet  1656. 

Bien  que  le  droit  de  double  subventioi.  fût  uniquement 
applicable  aux  vins  provenant  de  la  Bourgogne,  à  cause  de' 
son  exemption  des  droits  d'aydes,  le  fermier  se  crut  fondé  à 
en  étendre  le  prélèvement  sur  les  vius  provenant  de  l'élection 
de  Joigny,  sous  le  prétexte  spécieux  qu'une  partie  des  vins  de 
Bourgogne  se  chargeait  sur  quelques  points  de  la  dite  élec- 
tion de  Joigny  et  notamment  au  port  du  Follet,  sis  à  peu  de 
distance  en  aval  du  pont. 

On  comprend  comoien  de  plaintes  dut  soulever  l'applica- 
tion de  cette  mesure,  de  la  part  des  producteurs  et  des  com- 
merçants. 

En  effet,  l'injustice  était  criante,  puisque  la  ville  et  l'élec- 
tion de  Joigny  étaient  de  la  province  de  Champagne  et  par 
suite  sujettes  a  tous  les  droits  d'aydes  du  ressort  de  la  cour 
des  aydes  de  Paris. 

D'un  autre  côté,  le  droit  de  double  subvention  n'étant  dû 


143 

qae  par  les  vins  transportés  des  pays  affranchis  d'aydes,  pour 
être  consommés  dans  ceux  ou  les  aydes  sont  exigés,  la  ville 
et  l'élection  de  Joigny  ne  pouvait  ni  ne  devait  y  être  sou- 
mise pour  les  vins  de  son  cru  destinés  à  Talimentation  de 
Paris. 

Le  préjudice  était  d'ailleurs  immense  pour  un  pays  dont  le 
commerce  consiste  presqu'exclusivementdans  le  débit  de  ses 
vins,  car  les  marchands  de  Paris,  qui  avaient  l'habitude  de 
faire  leurs  achats  à  Joigny,  ne  dépassaient  plus  Sens  et  Ville- 
neuve-le-Roy,  où  ils  trouvaient  des  vins  de  bonne  qualité  et 
en  abondance,  sans  être  astreints  à  un  droit  onéreux. 

Ce  fut  vainement  que  Joigny  sollicita  l'exonération  d'une 
charge  qu'il  ne  devait  qu'à  sa  position  limitrophe  des  pro* 
vince  de  Champagne  et  de  Bourgogne,  vainement  qu'il  offrit 
de  payer  à  Sa  Majesté  le  droit  de  simple  subvention  de  S7 
sols  par  muid,  comme  les  autres  élections  du  ressort  de  la 
cour  des  aydes  de  Paris,  à  la  condition  que  le  bureau  de  per- 
ception serait  transféré  à  Basson  ;  toutes  ses  réclamations  et 
suppliques  demeurèrent  sans  effet. 

Dans  les  baux  qui  furent  passés  le  28  juillet  4660  an  profit 
du  sieur  Jean  Caron,  et  dans  Tordonnance  du  roi  Louis  XIY, 
du  9  juin  1680,  rétablissant  l'ancien  taux  de  53  sols  9  de- 
niers, il  est  dit  en  substance  que  le  droit  sera  prélevé  sur 
chaque  muid,  mesure  de  Paris,  même  sur  celui  qui  sera 
chargé  au  port  du  Follet,  encore  qu'il  ne  passe  point  dessus 
ni  dessous  le  pont  de  Joigny. 

«  Comme  aussi,  rapporte  Davier,  sur  chaque  muid  de  vin 
«  qui  sera  enlevé  des  élections  de  Joigny,  Tonnerre,  Yézelay, 
«  Auxerre,  Màcon,  Bar-sur-Seine,  pour  être  conduit  par  eau 
«  en  la  ville  de  Paris,  ou  qui  sera  destiné  pour  les  villes  de 
«  Joigny,  YilIeneuve-le-Roi,  Sens,  Pont-sur-Yonne,  Monte- 
«  reau,  Moret,  Helun  et  Coiteil,  encore  qu'il  ne  passe  point 
«  dessus  ni  dessous  le  pont  de  Joigny,  et  qu'il  soit  voiture 
«  par  eau  ou  par  terre.  Que  les  droits  seront  payés  par  les 
«  ecclésiastiques,  nobles,  officiers  des  cours,  secrétaires  du 
«  du  roi,  commensaux  et  tous  autres,  de  quelque  qualité  et 
«  condition  qu'ils  soient,  soit  que  le  vin  soit  du  cru  ou  d'à- 
«  chat.  1»  Il  fallut  bien  se  soumettre,  et  les  choses  allèrent 
ainsi  pendant  fort  longtemps.  C'était  néanmoins  une  lutte 
continuelle  entre  les  adjudicataires  des  fermes  et  les  expédi- 
teurs de  vins  ou  les  voituriers  qui  cherchaient  par  tous  les 


U3 

moyens  et  sous  tous  les  prétextes  possibles  à  éluder  le  droit. 
Il  vint  toutefois  un  moment  où  les  produits  furent  tellement 
restreints,  eu  égard  aux  fraudes  et  exemptions,  et  surtout  à 
l'appui  que  trouvaient  les  délinquants  parmi  les  membres  de 
Tadministration  locale,  qu'une  révision  radicale  de  l'ordon- 
nance de  4680  devint  indispensable. 

Voici  à  quelle  occasion  intervinrent  l'arrêté  du  conseil 
d'Etat  et  les  lettres  patentes  datées  de  Versailles,  le  21  no- 
vembre 1752,  qui  devaient  frapper  si  fatalement  le  commerce 
des  vins  de  Télection  de  Joigny. 

Nicolas  Nion,  voiturier  par  terre,  transportant  avec  un 
charriot,  attelé  de  7  chevaux,  18  feuillettes  de  vin  provenant 
de  l'élection  d'Auxerre  et  destinées  à  un  sieur  Chandellier, 
de  Dieppe,  arriva  au  bout  du  pont  de  Joigny,  le  3  juin  1762. 
Il  coucha  dans  un  cabaret  voisin  et  le  lendemain,  au  lieu 
de  passer  sur  le  pont,  d'y  acquitter  le  droit  de  l'écu  et  de  ga- 
gner ensuite  la  route  de  Paris,  il  prit  un  chemin  oblique  le 
long  de  la  rivière  d'Yonne  dans  l'intention  de  la  franchir  au 
premier  gué  qu'il  rencontrerait. 

Les  commis  de  la  ferme,  devinant  son  intention,  le  suivirent 
jusqu'à  Césy  oii  ils  l'arrêtèrent  avant  qu'il  exécutât  sa  tra- 
versée. Us  firent  la  saisie  des  18  feuillettes  de  vin  et  les  lais- 
sèrent à  la  garde  du  voiturier,  sous  la  responsabilité  du  des- 
tinataire, le  sieur  Chandellier,  qui  fut,  par  le  texte  même  du 
procès-verbal,  sommé  de  comparaître  par  devant  les  élus  de 
Joigny  pour  s'entendre  condamner  en  la  confiscation  des 
choses  saisies,  à  l'amende  de  100  livres  et  aux  dépens. 

Le  sieur  Chandellier  soutint  devant  l'élection  que  le  droit 
du  pont  de  Joigny  n'était  dû  que  pour  les  vins  destinés  aux 
villes  mentionnées  à  l'ordonnance  du  mois  de  juin  1680,  et 
que  la  ville  de  Dieppe  n'étant  pas  comprise  dans  cette  nomen- 
clature, le  sieur  Nion  aurait  pu  traverser  le  pont  sans  rien 
payer  ;  que  s'il  lui  avait  paru  convenable  de  prendre  un  che- 
min détourné,  le  fisc  ne  devait  pas  s'en  préoccuper  et  avait 
dépassé  ses  pouvoirs  en  opérant  la  saisie  du  4  juin  1752. 

Les  raisons  du  sieur  Chandellier  étaient  irréfutables  et  les 
élus  de  Joigny,  heureux  d'ailleurs  de  battre  en  brèche  un 
impôt  détesté,  admirent  ses  moyens  de  défense,  lui  donnèrent 
main-levée  de  la  saisie  et  condamnèrent  le  fermier  aux  dé- 
pens, le  19  août  1752. 

Hais  ce  dernier  (Jean-<Baptiste  Bocquillon,  adjudicataire 


U4 

des  fermes  générales  unies)  ne  se  tint  pas  pour  battu  et  il 
présenta  au  roi,  en  son  conseil,  une  requête  dans  laquelle  il 
exposa  longuement  les.  faits  et  fit  ressortir  les  conséquences 

{probables  de  la  sentence  précitée  si  elle  venait  à  être  homo- 
oguée. 

«  Si  l'interprétation  qu'ils  ont  donnée  à  Tordonnance  de 
«  1680  est  admise,  disait  Bocquillon,  dont  le  style  ne  man- 
«  que  pas  d'énergie,  et  si  leur  sentence  est  exécutée,  il  s'en 
«  suivra  que  les  voituriers  seront  maîtres  de  n'acquitter  le 
«  droit  du  pont  de  Joigny  que  quand  ils  le  voudront,  puis- 
«  qu'ifs  peuvent  éviter  le  passage  du  pont.  On  voit  par  le 
«  bail  fait  à  Gabriel  Cordiez  le  1 5  octobre  1 661 ,  de  plusieurs 
«  droits  qui  font  aujourd'hui  partie  de  la  ferme  générale, 
«  que  celui  du  nont  de  Joigny  y  est  entré  pour  184,000 
«  livres,  il  a  produit  pendant  un  grand  nombre  d'années  qui 
«  se  sont  suivies  jusqu'à  80,050  livres  ;  le  produit  est  aujour- 
«  d'hui  au-dessous  de  1 ,000  livres,  et  si  Sa  Majesté  n'y  apporte 
«  remède,  il  ne  produira  par  la  suite  presque  plus  rien.  Tous 
«  les  voituriers  par  terre,  au  lieu  de  passer  sur  le  pont,  sui- 
«  vront  les  chemins  obliques  qu'ils  ont  pratiqués  le  long  de 
«  la  rivière,  et  la  passeront  à  gué.  La  cupidité  des  commis- 
se sionnaires  va  si  loin  et  l'abus  est  si  grand,  qu'ils  font 
«  mention  dans  leurs  lettres  de  voiture  que  les  voituriers  ne 
«  passeront  point  sur  le  pont,  et  que  s'ils  y  passent  le  droit  ne 
«  leur  sera  pas  remboursé.  On  a  vu  des  voituriers,  pour  éviter 
a  le  payement  du  droit,  risquer  le  passage  à  gué  dans  des 
«  temps  où  la  rivière  n'est  pas  guéable.  Il  en  est  arrivé  plu- 
«  sieurs  naufrages  où  les  hommes,  chevaux,  voitures  et  vins 
«  ont  péri;  les  juges  de  police  en  ont  dressé  des  procès- 
«  verbaux,  etc..  » 

Bocquillon,  après  avoir  invoqué  à  l'appui  de  ses  dires,  des 
déclarations  antérieures,  des  arrêts  du  conseil  plus  ou  moins 
applicables  dans  l'espèce,  et  notamment  Tordonnance  des 
aydes  de  juin  1680,  conclut  à  ce  qu'il  plaise  à  Sa  Majesté  : 
casser  et  annuler  la  sentence  des  élus  de  Joigny,  du  19  août 
1762,  condamner  Nion  et  Chandellier  au  payement  du  droit 
du  pont  de  Joigny,  pour  les  1 8  feuillettes  de  vin  saisies  par 
les  commis,  et  aux  dépens  faits  en  la  dite  élection,  enfin 
pourvoira  la  nécessité  de  faire  cesser  un  abus  si  préjudiciable 
à  ses  fermes. 

C'est  à  la  suite  de  cette  requête  que  fut  rendu  l'arrêt  du 
conseil  d'Etat  dont  la  teneur  suit  : 


U5 

«  Le  roi  en  son  conseil,  sans  avoir  égard  à  la  sentence 
«  des  élus  de  Joigny,  du  47  août  4752,  que  Sa  Majesté  a 
«  cassée  et  annulée,  condamne  les  nommés  Nion  et  Chan- 
«  dellier  à  payer  les  droits  du  pont  de  Joigny,  des  vins  men- 
«  tionnés  au  procès-verbal  de  saisie;  veut,  Sa  Majesté,  par 
«  grâce  et  sans  tirer  a  conséquence,  qu'en  payant  par  eux  les 
«  dits  droits,  il  leur  soit  fait  main-levée  de  la  saisie  des  dits 
«  vins  et  autres  effets,  faite  par  le  dit  procès-verbal  {celui 
«  du  4  janvier  175S).  Ordonne  Sa  Majesté  que  les  vins  qui 
«  seront  transportés  des  élections  d'Auxerre,  Mftcon,  Bar- 
«  sur-Seine,  Joigny,  Tonnerre  et  Vézelay,  par  eau  et  par 
«  terre,  seront  tenus  de  payer  les  droits  du  pont  de  Joigny, 
«  soit  qu'ils  passent  ou  non  dessus  le  dit  pont,  en  sui- 
«  \ant  le  cours  de  la  rivière  d'Yonne;  déclarons  chemins 
«  obliques  et  faux  passages  tous  autres  chemins  que  celui 
«  qui  passe  sur  le  pont  de  Joigny;  le  tout  sous  les  peines 
«  portées  par  les  règlements,  et  seront  sur  le  présent  arrêté 
«  toutes  lettres  nécessaires  expédiées. 

«  Fait  en  conseil  d'Etat  du  roi,  tenu  pour  les  finances 
«  à  Versailles,  le  24  novembre  4752  (collalionné). 

«  Signé  :  devougy.  » 

On  voit  qu'il  n'est  plus  parlé  des  lieux  de  destination  dé- 
taillés dans  l'ordonnance  de  4680,  que  le  caractère  restrictif 
de  ce  document,  sur  lequel  s'appuyait  l'opinion  des  élus  de 
Joigny,  disparait  complètement  et  que  la  mise  à  exécution  de 
l'arrêt  ci-dessus  devait  soumettre  indistinctement  au  droit  de 
Vécu  tous  les  vins  provenant  des  six  élections  d'Auxerre, 
Mâcon,  Bar-sur-Seine,  Joigny,  Tonnerre  et  Vézelay. 

La  décision  suprême  ne  fut  connue  à  Joigny  que  dans  les 
premiers  jours  de  février  4753,  par  un  extrait  unique  et  de 
petit  format,  qui  fut  subrepticement  affiché  par  l'adjudica- 
taire des  fermes  et  aperçu  par  le  procureur  fiscal  qui  se  hâta 
d'en  donner  avis  aux  échevins. 

Aussitôt,  les  habitants  furent  rassemblés  au  son  du  tam- 
bour, le  4  4  février  4753,  et  se  réunirent  à  l'hôtel  de  ville 
«  en  grand  nombre  (dit  le  procès-verbal  de  la  séance)  et  re- 
<(  présentant  la  meilleure  et  la  plus  saine  partie  d'yceux.  » 

Après  un  rappel  succinct  des  faits  qui  avaient  motivé  l'arrêt 
du  24  novembre  4752,  en  considération  :  4**  de  ce  que  ce 
même  arrêt  pouvait  être  envoyé  à  la  cour  des  aydes,  pour  être 
enregistré  ainsi  que  les  lettres  patentes  qui  en  étaient  la  con- 

40. 


U6 

séquence  ;  2°  de  ce  que  Textension  qu'il  consacrait  devait 
ruiner  le  commerce  de  la  ville  et  élection  avec  les  provinces 
de  Normandie,  de  Picardie,  de  Flandres  et  d'Artois  ;  3^  de  ce 
que  des  mesures  trop  promptes  ne  pouvaient  être  prises  con- 
tre les  prétentions  des  commis  du  fermier  qui  arrêtaient  déjà 
les  voituriers  pour  leur  faire  payer  indistinctement  le  droit 
sans  se  préoccuper  de  leur  destination,  il  fut  décidé  à  l'una- 
nimité :  d'abord,  qu'une  requête  serait  adressée  par  les  éche- 
vins,  au  nom  de  la  communauté,  pour  former  opposition  à 
l'enregistrement  de  l'arrêt  et  des  lettres  patentes  ;  ensuite, 
que  pouvoir  serait  donné  à  H.  du  Breuil,  procureur  au  par- 
lement, de  faire  signifier  cette  opposition  à  monseigneur  le 
procureur  général  de  la  cour  des  aydes,  et  d'en  déduire  les 
causes  et  moyens  ;  comme  aussi  de  supplier  mondit  seigneur 
de  faire  surseoir  à  l'exécution  de  l'arrêt  fatal. 

M.  du  Breuil  s'occupa  très  activement,  sinon  très  efiScace- 
ment  de  cette  affaire,  comme  il  appert  d'un  mémoire  de  vaca- 
tions et  déboursés  que  nous  transcrivons  ci-après,  in  exten- 
so (1),  à  cause  de  sa  physionomie  originale,  qui  ne  se  retrouve 
qu'en  partie  et  bien  rarement  peut-être,  dans  les  états  de  frais 
des  officiers  ministériels  de  notre  époque. 

Mémoire  des  vacations  et  déboursés  faits  par  M.  du  Brmil^  pro- 
cureur au  parlement^  pour  les  maire^  échevins^  habitants  et 
communauté  de  la  ville  de  Joigny^  au  sujet  de  Vopposition  for- 
mée  à  leur  requête,  à  l'enregistrement  d'un  arrêt  du  conseil 
obtenu  sur  requêu  par  l'adjudicataire  des  fermes  générales  de 
France,  qui  tendait  à  donner  une  extension  aux  droits  du  pont 
de  ladite  ville  de  Joigny  : 

Ut.     s.      à. 
Premièrement,  pour  ladite  opposition  en  date  du  14 

février  4753  et  papier I    10      «> 

Pour  avoir  été  le  lundi  9  avril  1753  chez  M  le  procu- 
reur général  de  la  cour  des  aydes,  rue  de  Richelieu, 
prèz  le  boullevard  pour  conférer  avec  lui  au  sujet  de 

la  dite  opposition,  caresse i    16      > 

Vacation 8      •      » 

Pour  une  copie  au  net  du  mémoire  envoie  par  les' 
dits  maire  et  échevins  pour  mettre  sous  les  yeux  de  M. 

le  procureur  général 5      »      > 

Pour  avoir  relu  et  retouché  le  dit  mémoire  avant  de 
le  mettre  au  net,  et  en  avoir  porté  les  copies  chez  M.  le 

(1)  Voir  carton  9,  liasse  n*  5  des  archives  de  Thôtel  de  ville  de 
Joigny. 


447 

procureur,  vacations 8     « 

Garosse %     8 

Payé  à  M.  Prault,  imprimeur  et  libraire,  pour  la  re- 
cherche et  achat  de  différentes  déclarations  du  roi,  et 
arrêt  du  conseil  au  sujet  des  droits  du  pont  de  Joigny.      2     5 

Quart  de  vacation  à  la  dite  recherche %     « 

Pour  avoir  été  le  47  août  i753  chez  M.  le  procureur 
général  de  la  cour  des  aydes  luy  porter  un  mémoire 
remis  à  M.  du  Breuil  qui  y  a  ajouté  quelques  réflexions 
par  H.  Gareillier,  vacation 8      n 

Garosse 2    41 

Pour  avoir  été  le  24  du  dit  mois,  avec  M.  Boumet 
(maire  de  Joigny)chez  MM.  Bagnon  et  Gareillier,  avocats, 
et  chez  M.  le  procureur  général.  Le  32  chez  M.  de  Guisy 
et  le  dimanche  26  avec  MM.  Boumet  et  Ragon  chez  mon 
dit  sieur  le  procureur  général  pour  lui  donner  un  projet 
de  conclusion,  arbitré  le  tout,  trois  vacations  de  8  livres 
chacune '    •    •    .    2i      w      » 

Pour  avoir  été  par  le  principal  clerc  de  M.  du  Breuil 
et  en  son  absence  chez  M.  le  procureur  général  sept  à 
huit  fois,  tant  pour  lui  porter  une  copie  bur  papier  com- 
mun de  l'opposition  de  la  ville  de  Joigny,que  pour  savoir 
cette  opposition  serait  visée  dans  l'arrêt  d'enregistre- 
ment, dire  les  raisons  des  maire  et  échevinspour  qu'elle 
y  fut  visée  et  enfin  savoir  quand  cet  arrêt  serait  rendu, 
deux  vacations 46     »      n 

Pour  la  copie  de  la  dite  opposition  sur  papier  commun, 
pour  avoir  été  par  le  même  différentes  fois,  tant  chez 
M.  Hurault,  agent  des  fermes,  qu'à  l^hôtel  de  Breton  vil - 
liers,  pour  avoir  un  imprimé  de  l'arrêt  du  conseil  et  de 
celui  d'enregisurement  de  la  cour  des  aydes,  arbitré  une 
vacation 8      m      » 

Pour  avoir  été  par  M.  du  Breuil  le  matin  du  49  juin 
47^4,  chez  M.  le  procureur  général  de  la  cour  des  aydes 
et  avoir  parlé  à  son  secrétaire.  Plus  avoir  été  le  dit  jour 
après  midy  à  l'hôtel  de  Bretonvilliers  pour  parler  à  M. 
de  Guisy,  fermier  général  où  il  ne  l'a  point  trouvé,  et 
ensuite  à  l'hôtel  des  Fermes  où  11  l'a  enfin  trouvé  et  lui 
a  parlé  sur  l'affaire  assez  longtemps.  Arbitré  deux  vaca- 
tions   46      n      » 

Ports  de  lettres  et  paquets 3      5      » 

Plus  payé  à  M.  Gareillier,  avocat,  pour  différents  mou- 
vements et  consultations  dans  l'affaire 48      6      » 

Plus  pour  autres  différents  caresses  paîéspar  M.Bour- 
net,  maire  de  la  ville  de  Joigny,  mémoire  •    •     .    .    «    mémoire. 

Total  du  présent  mémoire  cy. 458      2      • 

J'ai  reçu  de  M.  Boumet,  maire  de  la  ville  de  Joigny,  la  somme  de 
cent  cinquante-huit  livres  2  sols  portés  au  présent  mémoire  et  pour 
les  causes  y  énoncées,  à  Paris  le  treize  avril  mil  sept  cent  cinquante- 
sept. 

Signé:  du  breuil. 


148 

Toutes  les  démarckes  faites  pendant  seize  mois  par  M.  Da 
Breuil,  aussi  bien  que  les  différents  mouvements  de  H.  Tavo- 
cat  Careillier,  demeurèrent  sans  résultat,  et  roppositiou 
formée  par  la  ville  de  Joigny  ne  fut  pas  même  mentionnée 
dans  Tacte  d'enregistrement  de  Tarr^t  et  des  lettres-patentes 
du  21  novembre  1752. 

Il  est  à  remarquer  que  le  digne  procureur,  qui  devait  suivre 
de  près  C affaire,  s*élait  singulièrement  laissé  distancer,  car 
il  se  fait  adjuger  deux  vacations  pour  avoir  été,  le  19  juin 
1754,  conférer  avec  M.  le  fermier-général,  tandis  que  Tenre- 
gistrement  de  Tarrét  attaqué  avait  eu  lieu  à  la  Cour  des 
aydes,  le  31  mai  précédent!... 

Le  droit  de  Técu  fut  donc  envers  et  contre  tous  maintenu, 
et  subsista  comme  les  aydes  jusqu'à  la  révolution  (1). 


CHAPITRE  V.  (4761  a  1862). 

Les  grands  travaux  qui  transformèrent  la  partie  basse  da 
la  ville,  furent  terminés,  comme  nous  l'avons  dit  précédem- 
ment, vers  Tannée  1761. 

On  était  à  cette  époque  un  peu  moins  difficile  qu'aujour- 
d'hui, et  les  habitants  furent  non-seulement  enchantés  de 
voir  enfin  leur  pont  solidement  reconstruit  et  débarrassé  à 
l'amont  des  Iles,  ilôts  et  écluses  qui  formaient  autrefois  les 
biefs  et  le  pertuis,  mais  encore  ils  en  devinrent  fiers!...  Il 
n'arrivait  pas  un  étranger^   parent  ou  ami,  qu'on  ne  le 


(1)  Indépendamment  de  ce  droit,  !evé  par  le  roi,  les  comtes  avaient 
possession  et  jouissance  de  droits  de  coutume  et  de  péage  (tant  par 
eau  sur  la  rivière  d'Yonne  que  par  terre  dans  rétendue  de  leur  comté) 
dont  la  perception  donnait  lieu  journellement  à  des  contestations  sans 
nombre. 

Le  duc  de  Villeroy,  dernier  comte  de  Joigny,  fut  obligé  de  se  faire 
confirmer  dans  sa  propriété,  par  un  arrêt  du  conseil  d'Etat  du  31  jan- 
vier 4782,  qui  consacra  un  tarif  fort  curieux  (voir  aux  archives  de 
l'hôtel  de  ville).  Il  fut  enjoint  au  comte  de  le  faire  transcrire  en  ca- 
«  ractères  bien  lisibles  sur  une  feuille  de  fer-Manc,  de  tôle  ou  d*airain, 
«  qui  sera  à  portée  d'être  lue,  à  un  poteau  qui  sera  planté  aux  endroits 
«  où  se  fera  la  perception  des  dits  droits,  etc..  » 


149 

conduisit  voir  le  pont  (1),  considéré  comme  une  des  curio- 
sités locales,  non  pas  uniquement  peut-être  à  cause  de  son 
caractère  monumental,  mais  probablement  aussi  parce  que, 
du  sommet  de  son  arche  marinière,  on  pouvait  jouir  d'un 
splendide  panorama.  (On  a  trop  souvent  donné  la  description 
de  la  riche  vallée  de  l'Yonne,  des  fertiles  coteaux  de  Saint- 
Jacques  et  du  pittoresque  entassement  qui  constitue  Joigny, 
pour  que  nous  nous  permettions  de  la  répéter  ici.] 

La  chaussée  pavée,  accompagnée  de  caniveaux  plus  ou 
moins  bien  entretenus  et  de  deux  revers  très-inclinés,  de 
4  m  de  largeur  environ,  ne  présentait  au  roulage  et  à  la  cir- 
culation locale  qu'une  zone  de  5m  89.  Les  piétons  ne  trou- 
vaient de  refuge,  en  cas  d'encombrement  momentané,  qu'entre 
les  bornes  formant  saillie  sur  les  faces  intérieures  des 
parapets. 

Nonobstant  cet  état  de  choses  qui  s'aggravait  encore  en 
hiver  et  par  les  temps  pluvieux,  le  pont  n'en  était  pas  moins 
le  rendez-vous  des  oisifs,  des  hommes  politiques,  des  officiers 
de  la  garnison,  des  beaux  et  même  des  dames  élégantes. 

Dans  les  moments  d'agitation  populaire,  il  fut  souvent 
converti  en  cercle  et  même  en  club  où  tes  orateurs,  à  défaut 
d'arguments  irréfutables,  trouvaient,  pour  s'appuyer,  de  mas- 
sifs garde-fous  susceptibles  de  résister  aux  gestes  énergiques 
et  frappants  destinés  à  faire  pénétrer  la  conviction  dans  l'es- 
prit des  auditeurs. 

C'est  probablement  dans  une  de  ces  réunions  et  au  com- 
mencement de  1798  que  fut  arrêté  le  projet  d'une  manifesta- 
tion en  l'honneur  de  l'armée  d'Italie.  Il  fallait  payer  son  tribut 
d'admiration  à  ces  héroïques  phalanges  d'Arcole  et  de  Lodi, 
et  si  la  municipalité  de  Paris  faisait  de  la  rue  Chantereine  la 
rue  de  la  Victoire,  Joigny  pouvait  bien  transformer  en  arc  de 
triomphe  les  paisibles  portes  de  fer  jadis  installées  dans  un 
but  fiscal  et  au  profit  de  la  royauté  déchue  (2). 

Les  artistes  de  la  localité,  mis  en  réquisition,  ne  trouvèrent 


(1)  ^  Joigny  on  prononce  le  panl;  dans  le  langage  de  la  plupart 
des  babitanis  les  lettres  a  et  o  se  livrent  à  des  usurpations  et  à  des 
interversions  qui  ne  sont  pas  toujours  en  faveur  de  Teuphonie. 

(2)  Ces  portes,  présentant  encore  des  vestiges  d'écussons  armoriés, 
et  ne  manquant  pas  d'un  certain  style,  sont  celles  qui  servent  aujour- 
d'hui de  fermeture  à  la  cour  de  la  halle  au  blé. 


150 

rien  de  mieux  que  des  colonnes  de  bois,  bariolées  de  couleurs 
un  peu  trop  criantes  (vert  et  jaune)  qu'ils  appliquèrent  sur 
les  montants  formant  la  séparation  des  trois  portes.  Dne 
Inscription  :  A  l'Armée  (f  Italie,  fut  disposée  au-dessus  de  la 
baie  principale  et  le  tout  couronné  du  buste  deBrutus. 

Le  rétrécissement  résultant  de  la  transformation  opérée 
comme  nous  venons  de  le  dire,  fut  cause  d'un  épisode  assez 
singulier  dont  le  souvenir  est  encore  présent  à  la  mémoire 
des  anciens  du  pays. 

Par  une  belle  soirée  du  mois  de  juillet  1803,  le  magnifique 
régiment  du  5*  dragons  se  rendait  à  la  promenade,  lorsqu'un 
embarras  inattendu  de  la  voie  vint  arrêter  sa  marche  à  l'en- 
trée du  pont,  devenue  moins  facile  à  franchir  depuis  l'appo- 
sition, contre  les  grilles,  des  charpentes  de  l'arc  de  triompne. 

Le  colonel,  ne  s'expliquant  pas  ce  retard,  se  porte  en 
avant  et  reconnaît  que  le  temps  d'arrêt  provient  d'une  ren- 
contre.... avec  le  troupeau  de  vaches  de  la  commune  qui, 
très-nombreux  alors,  était  conduit  par  un  nommé  Dantard. 

Le  vacher  s'évertuait  pour  faire  prendre  le  pas  à  son 
troupeau  et  pour  entrer  en  ville  avant  que  le  régiment  n'en 
sortit.  Les  ofiSciers,  d'autre  part,  contrariés  dans  leur 
manœuvre,  cherchaient  à  forcer  l'obstacle  en  distribuant  aux 
vaches  force  coups  de  plat  de  sabre,  auxquelles  celles-ci 
répondaient  par  de  vigoureuses  ruades. 

Les  doléances  du  vacher,  les  aboyements  de  ses  chiens, 
les  jurons  des  dragons,  les  beuglements  du  troupeau  et  les 
hennissements  des  chevaux  formaient  un  épouvantable  va- 
carme à  l'arrivée  du  colonel  qui  se  constitue  immédiatement 
le  protecteur  de  la  gent  cornue,  et,  avec  cet  accent  joyeux  et 
bienveillant  qui  était  dans  ses  habitudes,  s'écrie:  Halte I... 
Honneur  aux  dames...  passez,  général  I... 

Ces  mots  furent  suivis  d'un  immense  éclat  de  rire  poussé 
par  la  foule  qui  s'était  rapidement  amassée,  et  la  dénomina- 
tion de  «  général,  »  devenue  populaire,  resta  jusqu'à  sa  mort 
au  vacher  Dantard,  homme  laid  et  difforme,  mais  gai  et 
spirituel  à  sa  manière. 

Ce  colonel  du  5"  dragons  était  tout  simplement  le  frère  du 
premier  consul,  Louis  Bonaparte,  qui  a  tenu,  comme  on  le 
sait,  garnison  à  Joigny  pendant  plusieurs  années  et  devait, 
trois  ans  plus  tard,  monter  sur  le  trône  de  Hollande. 

Napoléon  P^  put  voir  encore  à  son  retour  de  Tile  d'Elbe  le 


<51 

monument,  d'un  goût  fort  contestable,  improvisé  en  4798, 
qui  subsista  jusqu'en  juillet  4815  et  ne  disparut  complète- 
ment qu'après  les  Cent-Jours,  lors  de  la  rentrée  des  Bour- 
bons. 

La  présence  des  grilles  et  de  l'arc  de  triomphe  à  l'entrée 
du  pont  constituait  pour  le  hâlage  une  gène  d'autant  plus 
grande,  qu'il  fallait  changer  de  voie  à  la  rencontre  de  cet 
ouvrage  d'art  et  passer  de  la  rive  droite  à  la  rive  gauche. 

Les  mariniers  s'aflranchirent,  après  4845^  de  l'obligation 
de  faire  remonter  les  chevaux  de  trait  jusqu'en  face  du  grand 
quartier,  après  être  descendus  sur  le  port  au  vin  pour  ame- 
ner les  convois  de  bateaux  en  aval  de  la  première  pile  de  la 
rive  droite. 

Ils  se  bornèrent  à  suivre  le  quai  de  Paris  jusqu'au  pont, 
où  ils  s'engageaient  en  marchant  obliquement  et  en  laissant 
glisser  sur  le  parapet  la  cincenèle  ou  corde  à  l'aide  de  laquelle 
s'opérait  la  remorque.  Il  résultait  de  cette  manière  de  procé- 
der, qu'à  chaque  convoi  montant,  le  passage  était  intercepté 
par  une  dangereuse  diagonale  et  que  la  chaussée  était  occupée 
par  un  nombre  de  chevaux  croissant  proportionnellement 
avec  l'importance  du  trait. 

Malheur  aux  piétons  qui  voulaient  se  hasarder  au  milieu 
des  attelages  et  du  va  et  vient  des  cordages  I  II  arrivait  fré- 
quemment que,  par  une  brusque  manœuvre,  les  imprudents 
étaient  renversés  sur  le  pavé  d'oii  on  ne  les  relevait  que 
gravement  contusionnés.  Plusieurs  furent  même,  d'après  la 
chronique,  lancés  violemment  à  l'eau  par-dessus  les  para- 
pets. 

Parvenu,  en  dérivant,  au  droit  de  i'avant-dernière  arche 
(du  côté  du  faubourg)  le  convoi  s'amarrait  à  la  patte-d'oie  en 
charpente  ou  aux  boucles  scellées  dans  les  maçonneries.  Le 
débillage  avait  lieu  alors  et  la  corde  était  envoyée  au  moyen 
d'une  petite  embarcation,  aux  attelages  qui  avaient  regagné 
la  rive  gauche. 

En  4823,  les  mariniers  du  port  de  Joigny,  à  l'exemple  de 
leurs  confrères  de  la  Haute-îonne,  érigèrent  à  frais  communs, 
sur  la  tête  d'amont  et  en  un  point  correspondant  au  sommet 
de  la  plus  grande,  une  croix  de  fer  qu'ils  dédièrent  à  saint 
Nicolas,  leur  patron.  Indépendemment  du  millésime  et  de 
l'inscription  votive,  il  placèrent  en  sautoir,  à  Tintersection 
des  branches,  un  croc  et  une  petite  rame  ou  gàche^  attributs 


152 

de  leur  profession.  Cette  croix,  comme  on  Ta  disposée,  n*est 
pas  seulement  un  symbole  de  foi  et  un  pieux  emblème,  mais 
encore  un  précieux  jalon  qui,  pendant  la  nuit,  et  à  moins 
d*une  obscurité  profonde,  signale  le  chenal  de  Tarche  mari- 
nière et  prévient  de  nombreux  sinistres. 

Le  halage  s'opéra,  comme  nous  l'avons  dit  plus  haut, 
pendant  plusieurs  années,  et  l'attention  de  l'administration 
supérieure  fut  sérieusement  appelée  sur  les  vices  du  système, 
à  l'occasion  d'un  accident  fort  grave  arrivé  à  une  dame  Gauné 
qui,  de  la  maison  où  se  trouve  aujourd'hui  la  sous-préfecture, 
se  rendait  à  la  messe  et  faillit  périr  sous  les  pieds  des  che- 
vaux après  avoir  été  renversée  par  une  corde  inopinément 
tendue. 

Les  plaintes  formulées  dans  cette  circonstance  par  l'auto- 
rité locale  décidèrent  le  service  de  la  navigation  à  étudier 
une  combinaison  permettant  d'éviter  l'interruption  si  fré- 
quente du  passage  sur  le  pont  et  le  retour  de  nouveaux 
malheurs.  Deux  énormes  poulies  de  renvoi,  ou  tours  de  hâlage, 
en  fonte  avec  armatures  en  fer,  furent  scellées  en  1839,  aux 
extrémités  du  parapet  de  la  tête  d'aval.  Ce  travail  fut  exécuté 
par  le  sieur  Longbois-Jubin,  de  Joigny,  moyennant  la  somme 
de  1,743  fr.  91  c. 

La  cincenèle  d'un  convoi,  au  lieu  de  traverser  le  pont  en 
diagonale,  était  successivement  engagée  sur  les  tours,  de 
manière  que  les  chevaux  pouvaient  opérer  la  traction,  tout 
en  suivant  une  direction  parallèle  au  parapet  d'aval,  et  de- 
vaient laisser  constamment  la  moitié  de  la  chaussée  libre 
pour  la  circulation  des  voitures  et  des  piétons. 

Il  n'en  était  pas  ainsi  cependant,  et  les  passants,  soit  à 
pied,  soit  en  voiture,  étaient  le  plus  souvent  exposés  aux 
procédés  grossiers  et  aux  injures  des  charretiers  qui  refu- 
saient péremptoirement  et  sous  le  prétexte  le  plus  futile  de 
se  tenir  dans  leurs  limites. 

Le  11  novembre  1846,  un  sieur  Chicandard  reçut  d*uii 
cheval  de  hâlage  une  ruade  si  violente  qu'il  resta  sur  place  et 
mourut  le  lendemain.  En  1856,  un  voyageur  fut  jeté  par 
terre,  foulé  aux  pieds  des  chevaux  et  relevé  avec  une  cuisse 
brisée.  On  le  transporta  à  Thôpiial  où  il  resta  fort  longtemps. 
Très  souvent  des  personnes  pressées  d'arriver  ou  de  partir  à 
heure  lixe  étaient  forcées  de  stationner  d'un  côté  ou  de  Tau— 
tre  du  pont  jusqu'à  ce  que  la  chaussée  fût  rendue  accessible. 


153 

Il  en  est  à  qui  ces  retards  ont  été  extrêmement  préjudiciables. 
Tout  récemment,  un  inspecteur  de  gendarmerie  s'est  trouvé 
dans  ce  cas  et  attendit  près  d'une  demi -heure  la  possibilité 
de  passer.  Son  impatience  était  au  comble  et  il  fut  sur  le 
point  d'en  user  avec  les  chevaux  Je  hâlage  comme  les  officiers 
du  5<^  dragons  avec  les  vaches  de  Dantard.  Nous  nous  bor- 
nons à  ces  quelques  faits  qui  établissent  surabondamment 
que  l'emploi  des  poulies,  ou  tours,  était  encore  loin  d'offrir  les 
conditions  de  commodité  et  de  sécurité  qu'on  en  avait  espéré 
d'abord,  et  qu'il  était  urgent  enfin  d'exonérer  le  pont  de 
Joigny  d'une  servitude  dont  l'exercice  était  aussi  gênant  que 
dangereux  pour  le  public. 

À  tout  seigneur  tout  honneur  I  —  On  avait  commencé  la 
série  des  travaux  qui  s'exécutent  aujourd'hui  sur  la  rivière 
d'Yonne,  par  la  restauration  et  l'élargissement  du  pont  d'Au- 
xerre.  Quand  ce  vénérable  ouvrage  d'art  fut  sorti  de  ses 
ruines,  on  pensa  tout  naturellement  aux  autres  ponts,  et 
l'administration  supérieure  accueillit  favorablement  les  pro- 
jets économiques  étudiés  pour  utiliser  et  approprier  aux 
besoins  de  l'époque  un  état  de  choses  dont  la  transformation 
radicale  eût  exigé  des  dépenses  considérables  et  qu'il  aurait 
fallu,  par  conséquent,  attendre  indéfiniment. 

Le  projet  dressé  pour  l'élargissement  du  pont  de  Joigny  et 
l'amélioration  de  ses  abords,  transmis  à  Son  Excellence 
H.  le  Ministre  de  l'agriculture,  du  commerce  et  des  travaux 
publics,  le  17  mars  1860,  fut  approuvé  par  décision  du 
18  avril  suivant  et  mis  en  adjudication  le  21  mai. 

Il  n'est  pas  sans  intérêt  de  rappeler  les  considérations  sur 
lesquelles  s'appuyait  M.  Hernoux,  ingénieur  en  chef  du 
département,  pour  arriver  à  un  résultat  depuis  si  longtemps 
désiré,  et  nous  extrayons  quelques  passages  du  rapport  qui 
accompagnait  le  projet  : 

«  Le  pont  de  Joigny,  par  ses  antécédents  historiques,  par 
<i  sa  position  au  milieu  du  cours  de  la  rivière  d'Yonne,  par 
«  son  étendue  et  son  utilité,  est  incontestablement  un  des 
«  ouvrages  d'art  les  plus  importants  du  département. 

«  Son  importance  s'augmente  encore  de  la  proximité  du 
«  chemin  de  fer  de  Paris  à  Lyon,  du  voisinage  des  routes 
a  impériales  et  départementales  qui  viennent  y  converger  ; 
«  il  forme  d'ailleurs  la  tête  de  la  route  impériale  de  première 
«  classe  n°  6,  de  Paris  à  Chambéry. 


164 

«  Sa  longueur  mesurée  entre  les  culées,  en  y  comprenant 
«  Tarche  extrême  de  droite  (convertie  en  magasin],  est  de 
«  140  mètres  et  son  débouché  linéaire  de  403*°  80.  Il  suflSt 
«  largement  à  l'écoulement  des  crues  les  plus  fortes,  et  son 
«  arctie  marinière,  de  19°>  40  d'ouverture,  assure  à  la  navi- 
«  gation  par  trains  ou  par  bateaux,  à  la  descente,  un  passage 
«  facile  et  exempt  de  dangers. 

«  Il  n'en  est  pas  de  même  à  la  partie  supérieure,  pour  le 
«  roulage  et  les  piétons.  Les  plaintes  réitérées  de  Tadminis- 
«  tration  municipale,  des  habitants  et  des  voyageurs,  depuis 
«  un  temps  immémorial,  les  nombreux  accidents  survenus, 
a  et  dont  plusieurs  ont  été  suivis  de  mort,  prouvent  d'une 
«  manière  incontestable  que  l'espace  réservé  à  la  circulation 
«  a  toujours  été  insuffisant... 

«  Les  manœuvres  qui  s'effectuent  au  moyen  de  cordages 
a  passant  par  les  poulies  scellées  dans  les  parapets  pour  le 
«  halage  des  bateaux  qui  change  de  rive  à  Joigny,  exigent 
«  souvent  sur  le  pont  la  présence  de  10,  12,  16  et  même 
«  24  chevaux,  suivant  l'importance  du  convoi  remontant. 
«  La  chaussée  est  complètement  interceptée,  non  seulement 
«  par  les  chevaux,  mais  encore  par  le  va-et-vient  des  cor- 
«  dages  et  des  traits  auxquels  ils  sont  attelés,  etc..  » 

La  suppression  définitive  du  halage  en  dessus  exigeait  que 
des  dispositions  nouvelles  et  spéciales  fussent  prises  par  le 
service  de  la  navigation.  Aussi,  dès  le  13  octobre  1860,  un 
projet  était  adressé  au  ministère  pour  la  substitution  d'une 
arche  en  anse  de  panier  et  à  sept  centres,  de  21  mètres  d'ou- 
verture, aux  deux  arches  extrêmes  de  la  rive  droite,  et  pour 
la  démolition  de  la  digue  enracinée  à  l'avant-dernière  pile. 
La  combinaison  étudiée  avait  pour  but  de  créer,  parallèle- 
ment au  chemin  de  halage  de  7  mètres  occupant  toute  la 
dernière  arche,  un  espace  ou  chenal  de  14  mètres  suffisant 
largement  au  passage  des  bateaux.  On  évitait  ainsi  la  ma- 
nœuvre toujours  assez  longue  d*un  débillage  et  d'un  rebillage 
à  la  rencontre  du  pont.  On  pouvait  s'avancer  sans  interrup- 
tion jusqu'à  hauteur  de  l'abattoir  ou  du  grand  quartier  de 
cavalerie;  le  convoi  franchissait  facilement  la  rivière  au 
moyen  d'une  simple  remorque  à  la  rame  et  les  chevaux  de 
trait  revenant  sur  leurs  pas  traversaient  paisiblement  le  pont 
pour  reprendre  la  cincenèle  sur  la  rive  gauche. 

Une  décision  du  6  février  1861  adoptait  complètement  ces 
propositions. 


155 

Les  travaax,  exécutés  par  le  service  ordinaire  da  départe- 
ment et  achevés  en  mai  4863,  ont  transformé  la  chaussée  du 
pont  de  Joigny  et  rendu  à  l'ensemble  du  monument  un  aspect 
de  propreté  et  de  bon  entretien  qui  lui  manquait  depuis  bien 
longtemps. 

L'espace  de  8»  90  compris  entre  les  plans  de  tête,  sur 
lequel  il  ne  restait  à  la  circulation  des  voitures  et  des  piétons 
(eu  égard  aux  causes  détaillées  plus  haut)  qu'une  largeur  de 
5»  89,  a  été  plus  utilement  réparti  après  le  remplacement  des 
lourds  parapets  en  pierre  de  taille  par  un  garde-corps  en 
fonte  ouvrée. 
Le  profil  transversal  est  aujourd'hui  ainsi  composé  : 
Chaussée  d'empierrement  proprement  dite    .      i»  70 
Deux  caniveaux  pavés  de  0"  60  chacun    «    .      1     20 
Deux  trottoirs  de  1  "  50  chacun 3    »» 


Largeur  totale.    .    .      8"  90 

11  faut  déduire  : 

1®  La  projection  horizontale  du  fruit 
des  deux  bordures  de  trottoir.    •    •    •    0"*  08  «  /v    ^^ 

2"  Les  deux  demi  -  épaisseurs  des  ' 

garde-corps  (1  ) 0    42 


La  circulation  peut  donc  disposer  de    .    .    .     8"  70 

Pour  les  voitures 5"  90 

Pour  les  piétons 2    80 

Total  pareil.  8"  70      8»  70 


Le  simple  rapprochement  des  chiffres  8">70  et  5°"  89  dis- 

f)ense  de  tout  commentaire  et  fait  apprécier  immédiatement 
es  avantages  réalisés. 

Les  inclinaisons  du  profil  longitudinal  ont  été  ramenées  au 
moyen  d'un  abaissement  du  sommet  de  l'arche  marinière, 
savoir  :  à  0"  027  par  mètre  du  côté  de  la  ville,  et  à  0»  024 
par  mètre  du  côte  du  faubourg. 

Les  trottoirs,  composés  de  pierre  de  taille  et  d'asphalte,  se 
raccordent  avec  les  abords  au  moyen  de  courbes  gracieuses  ; 
des  marches  circulaires,  convenablement  disposées,  rachètent 

(1)  Les  axes  du  garde-corps  passent  par  les  plans  de  tète« 


456 

d'une  manière  heureuse  les  différences  de  niveau  existant 
entre  les  extrémités  du  pont  et  les  trottoirs  de  la  route  impé- 
riale n®  5  [bis),  les  revers  de  la  route  départementale  n<>  42 
et  du  chemin  de  halage. 

Le  mur  de  soutènement  de  la  rive  droite,  qui  formait 
anciennement  un  angle  si  fâcheux  avec  la  tête  d*amont,  a  été 
remplacé  par  un  mur  circulaire  élégant,  à  Textrémité  duquel 
se  dissimule  prudemment  un  établissement  dû  à  la  sollicitude 
de  l'administration  municipale  et  dont  le  besoin  se  faisait 
vivement  sentir. 

L'élargissement  du  pont  et  l'amélioration  des  abords,  dont 
nous  venons  de  donner  une  description  suc- 
cincte, ont  coûté 30,866  '*  42 

Ils  avaient  été  entrepris  par  le  sieur 
Dejehansard,  d'Âuxerre. 

La  construction  de  la  grande  arche  sub- 
stituée aux  arches  extrêmes  de  la  rive 
droite  (le  sieur  Léger,  de  Dornecy,  entre- 
preneur,] s'est  élevée  à 42,432    39 

On  a  donc  dépensé,  pour  replacer  le 
pont  dans  d'excellentes  conditions  au  dou- 
ble point  de  vue  de  la  circulation  des  voi- 
tures et  des  piétons  et  d'une  facile  naviga- 
tion fluviale,  une  somme  totale  de    .    .    .     73,298  ''  81 


Les  matériaux  provenant  des  démolitions  de  toute  nature, 

Iiarapets,  avant-becs,  perrés  et  murs  en  aile,  ont  trouvé 
'emploi  le  plus  utile  dans  la  reconstruction  des  trottoirs  du 
faubourg,  l'établissement  d'aqueducs  et  d'un  système  complet 
d'assainissement. 

Une  amélioration  en  appelle  une  autre;  l'habile  adminis- 
trateur qui  préside  aujourd'hui  aux  destinées  de  la  ville, 
secondé  par  un  conseil  ami  du  progrès  et  réunissant  ses 
ressources  à  celles  du  service  ordinaire  des  ponts  et  chaus- 
sée, est  parvenu  à  doter  Joigny  de  la  plus  belle  voie  de 
communication  qui  soit  peut-être  dans  le  département. 

Qui  reconnaîtrait  aujourd'hui  la  longue  rue  alternative- 
ment torride  ou  fangeuse,  dans  cette  avenue  splendide, 
accompagnée  de  spacieux  trottoirs  revêtus  d'asphalte,  bordée 
d'arbres  luxueusement  protégés  et  de  candélabres  élégants, 


157 

dans  ce  boulevard  qui,  passant  entre  les  squares  verdoyants 
du  rond-point,  se  prolonge  en  droite  ligne  et  sur  22  mètres 
de  largeur  jusqu'à  la  gare  du  chemin  de  fer? 

Après  un  statu  quo  de  plus  d'un  siècle,  le  vieux  pont  de 
Joigny  et  son  faubourg  viennent  de  faire  toilette  et  de  se 
rajeunir;  ils  semblent  avoir  compris  la  nécessité  de  se  plier 
aux  exigences  de  la  société  actuelle  et  de  répondre  à  cet 
impérieux  besoin  de  luxe  et  de  confortable  qui  caractérise 
notre  époque.  Nous  n'avons  pas  à  les  disculper  d'un  accès 
de  coquetterie  qui  leur  sera  très  certainement  pardonné  en 
faveur  de  leurs  bonnes  intentions. 

L.    DESMAISONS. 


LA  FAMILLE  JEAURAT 


A   VBRMENTON. 


LE  PEINTRE  ETIENNE  JEAURAT. 


La  petite  ville  de  Yermenton  a  le  droit  de  compter  au 
nombre  de  ses  enfants  Etienne  Jeaurat,  peintre  remarquable 
du  siècle  dernier  et  dont  les  œuvres,  devenues  assez  rares, 
sont  maintenant  recherchées  des  amateurs;  ses  ancêtres 
Jean,  François  et  Claude  Jeaurat,  sont  nés  et  morts  à  Ver- 
menton;  son  père,  Nicolas  Jeaurat,  y  est  également  né;  il  était 
fils  de  Claude  Jeaurat,  couvreur  en  tuiles,  et  de  Marie  Gue- 
neau;  il  s*y  maria  le  vingt-huitième  jour  de  juillet  1681  avec 
Marie,  fille  de  François  fiourdillat  et  de  Marie  Bouslé  ou 
Boulé,  dont  les  noms  existent  encore  dans  cette  ville. 

La  famille  Jeaurat  était  très-ancienne  à  Yermenton  :  les 
actes  de  Tétat-civil  et  les  anciens  registres  de  délibérations 
des  assemblées  générales  des  habitants  et  des  notables  de 
cette  ville  en  fournissent  souvent  la  preuve;  on  doit  même 
faire  observer  que  leur  signatures  sont  très-remarquables 
pour  une  époque  oii  peu  de  personnes  savaient  signer  lisible- 
ment; il  semblerait  qu'ils  étaient  plus  lettrés  que  beaucoup 
de  leurs  contemporains  et  cela  explique  peut-être  pourquoi 
Nicolas,  père  de  Jeaurat,  plus  instruit  ou  plus  ambitieux 
que  les  autres,  voulut  tenter  la  fortune  à  Paris  ;  en  effet, 
nous  le  retrouvons  dans  cette  ville,  quelques  années  après 
son  mariage,  exerçant  le  commerce  de  vins  dans  le  quartier 
Saiiit-Yictor.  Il  eut  plusieurs  enfants,  l'un,  François  Jeaurat, 

Sui  fut  également  marchand  de  vins,  nous  est  peu  connu  ; 
vint  plusieurs  fois  à  Yermenton,  et  nous  voyons  sa  signa- 
ture sur  un  acte  de  1707;  il  signa  également  à  l'acte  de  décès 


160 

de  son  frère  Edme  le  graveur  ;  il  niourul  sans  enfants,  ou  du 
moins  il  n*en  existait  pas  au  décès  d'Etienne  Jeaurat. 

L'autre,  Edme  Jeaurat,  mort  en  1738,  à  Tâge  de  cinquante 
ans,  est  célèbre  comme  graveur  au  burin  ;  il  est  le  père  de 
Edme-Sébaslicn  Jeaurat,  de  TAcadémie  des  Sciences,  et  de 
Nicolas-Henri  Jeaurat,  dit  de  Bertry,  de  l'Académie  de  pein- 
ture ;  nous  en  reparlerons  dans  la  suite. 

Nous  connaissons  également  deux  filles  de  Nicolas;  Tune, 
dont  nous  ignorons  le  prénom,  épousa  un  sieur  Quatremère 
et  eut  plusieurs  enfants  que  nous  retrouverons  plus  tard;  la 
seconde,  Marguerite  Jeaurat,  épousa  un  sieur  Nicolas  Richer, 
négociant  à  Paris,  dont  le  nls,  Nicolas-François  Richer, 
commis  des  fenooes  du  roi,  épousa  en  secondes  noces  une 
demoiselle  de  yermenton,qui  existe  encore,  et  de  laquelle 
nous  tenons  quelques-uns  de  nos  renseignements. 

Mais  le  plus  célèbre  des  enfants  de  Nicolas  Jeaurat  est 
celui  sur  lequel  nous  avons  fait  de  nombreuses  recherches, 
dont  le  principal  mérite  sera  d'avoir  été  puisées  à  des  sources 
authentiques  ;  cette  notice,  nous  Tespérons,  pourra  complé- 
ter les  études  dont  ce  peintre  est  l'objet  depuis  quelque  temps 
dans  beaucoup  de  revues  et  de  recueils  illustrés  ;  on  analyse 
ses  œuvres,  on  donne  souvent  des  spécimens  de  ses  ouvrages 
ou  des  fac-similé  des  gravures  faites  d'après  ses  tableaux, 
mais  les  détails  biographiques  font  complètement  défaut  ; 
c*est  cette  lacune  que  nous  allons  essayer  de  remplir. 

Etienne  Jaureat  naquit  à  Paris^  le  9  février  1699, 
dans  une  maison  qui  existe  encore  au  coin  des  rues  Saint- 
Victor  et  des  Fossés-Saint-Viclor,  où  son  père,  Nicolas  Jeau- 
rat, et  sa  mère,  Marie  Bourdillat,  exerçaient  leur  commerce 
de  vins  à  l'enseigne  de  la  Tête-Noire,  ainsi  que  nous  l'ap- 
prend son  acte  de  baptême  extrait  des  registres  de  la  paroisse 
de  Saint-Nicolas-du-Chardonnet;  il  eut  pour  parrain  Etienne 
Pion  et  pour  marraine  Agnès  Pucquehors,  femme  de  Zacharie 
Martinet,  orlogeur. 

Tous  les  biographes  font  nattre  Jeaurat  le  8  février  1699 
et  quelquefois  en  1697;  cependant,  comme  l'indique  l'acte 
que  nous  citons,  ce  serait  seulement  le  9  février;  nous  ferons 
remarquer  en  même  temps,  afin  d'appeler  l'attention  sur  un 
fait  pour  lequel  nous  en  sommes  réduit  aux  conjectures,  la 
naissance  d'un  autre  frère  de  Jeaurat,  baptisé  dans  la  même 
église,  le  24  février  1697,  comme  étant  né  également  du 


461 

mariage  de  Nicolas  Jorat  (sic)  et  de  Marie  Bourdillat  ;  il  avait 
reçu  également  le  prénom  d'Estienne  de  son  parrain,  Abra- 
ham Pion,  père  de  celui  déjà  nommé  ;  il  mourut  probable- 
ment avant  la  naissance  du  second  Etienne  Jeaurat  auquel  on 
voulut  donner  le  même  prénom;  néanmoins,  nous  devons 
ajouter,  pour  aider  aux  recherches  que  Ton  serait  tenté  de 
faire,  que  sur  l'acte  mortuaire  déjà  cité  de  Edme  Jeaurat, 
figure  un  nommé  Anne-Etienne  Jeaurat,  frère  du  défunt. 
Est-ce  l'un  des  deux  Jeaurat  que  nous  venons  de  nommer, 
qui  aurait  ajouté  le  prénom  de  Anne  pour  se  distinguer  de 
l'autre,  ou  un  troisième  Jeaurat?  C'est  un  fait  qui  reste  à 
vérifier,  mais  c'est  bien  le  peintre  oui  est  né  en  1699,  ainsi 
que  le  constate  un  acte  de  décès  aont  nous  donnerons  un 
extrait  plus  loin. 

Les  premières  années  de  Jeaurat  nous  sont  complètement 
inconnues  ;  qui  nous  dira  comment  le  fils  d'un  simple  mar- 
chand devint  un  peintre  distingué  et  chancelier  de  l'Académie 
de  peinture? 

Sans  doute  Nicolas  Jeaurat,  dont  les  affaires  prospéraient, 
avait  fait  donner  à  ses  enfants  une  certaine  instruction;  nous 
devons  supposer  encore  que  son  frère  le  graveur,  plus  âgé 
que  lui  de  onze  ans  et  déjà  lié  avec  Nicolas  Veughels,  fils 
d'un  peintre  d'Anvers,  et  d'après  lequel  il  a  gravé  un  grand 
nombre  de  planches,  le  fit  admettre  dans  les  ateliers  de  ce 
dernier  qui  lui  reconnut  probablement  de  l'aptitude  pour  la 
peinture  et  lui  donna  ses  premières  leçons.  La  protection  de 
ce  peintre,  le  voisinage  d'un  grand  nombre  d'artistes  habitant 
le  quartier,  et  qui  y  avaient  été  attirés  par  le  célèbre  Charles 
Lebrun  dont  l'hôtel,  existant  encore,  était  alors  mitoyen  avec 
la  maison  de  la  famille  Jeaurat,  exercèrent  sans  doute  une 
grande  influence  sur  la  destinée  des  deux  Jeaurat  et  décidè- 
rent deleur  vocation  dans  la  carrière  ou  ils  se  sont  distingués 
l'un  et  l'autre. 

Etienne  Jeaurat,  plus  heureux  que  beaucoup  de  ses  con- 
disciples, fit  d'abord  avec  son  mattrc,  N.  Veughels,  nommé 
directeur  de  l'Ecole  de  peinture  à  Home  en  1724,  le  voyage 
d'Italie,  point  de  mire  de  tous  les  élèves  de  l'Académie  et  qui 
n'était  pas  toujours  la  récompense  de  celui  qui  remportait  le 
premier  prix  aux  concours  annuels;  il  fallait  encore  l'appro- 
bation du  roi  et  attendre  une  vacance  qui  se  faisait  toujours 
bien  désirer  et  qui  souvent  n'arrivait  pas;  cette  faveur  était 

11. 


46t 

Louis  XrV;  les  peintres,  les  sculpteurs,  les  graveurs  ont 
trouvé  presque  tous  des  biographes  ;  leurs  actions,  leurs  ou- 
vrages sont  longuement  décrits;  le  xviii«  siècle,  si  riche 
cependant  à  tant  de  titres,  nous  a  laissé  de  grandes  lacunes 
sur  la  vie  de  ceux  qui  se  distinguèrent  à  cette  époque;  le 
nombre  en  est  grand,  il  est  vrai,  les  principaux  nous  sont  bien 
connus,  mais  combien  de  peintres,  surtout  ceux  d'un  mérite 
secondaire,  sont  demeurés  ignorés  I 

Il  a  été  admis  cependant,  après  un  examen  plus  approfondi 
et  peut-être  aussi  à  cause  des  sujets  traités  par  eux,  que 
leurs  travaux  ne  méritaient  pas  l'oubli  auquel  on  semblait  les 
avoir  condamnés;  les  héros  de  la  Fable,  les  Dieux  de 
l'Olympe,  les  Grecs  et  les  Romains  avaient  fait  leur  temps; 
les  Hollandais  avaient  créé  un  genre  à  eux,  nous  voulûmes 
également  avoir  le  nôtre  et  bientôt  nous  n'eûmes  plus  rien  à 
leur  envier.  En  effet,  dans  le  genre  familier  où  ils  excellent 
le  plus,  nous  pouvons  leur  opposer  un  certain  nombre  de 

E cintres  qui,  s'ils  ne  les  égalent  pas  en  finesse,  leur  sont 
ien  supérieurs  par  la  grâce,  l'agencement  des  compositions 
et  le  choix  des  sujets  ;  Chardin  et  Jeaurat  furent  de  ceux  qui 
aidèrent  le  plus  à  cette  rénovation. 

Le  siècle  marche  si  vite,  les  transformations  se  succèdent 
si  rapidement,  que  c'est  toujours  avec  un  certain  plaisir 
qu'on  fait  un  retour  vers  le  passé  ;  les  mœurs  étaient  si 
opposées  aux  nôtres,  les  costumes  si  différents,  les  idées, 
surtout  en  peinture,  se  traduisaient  souvent  d'une  manière  si 
poétique,  qu'on  est  toujours  heureux  de  faire  une  excursion 
rétrospective  parmi  les  artistes  du  siècle  dernier. 

Etienne  Jeaurat  avait  erré  longtemps  avant  d'adopter  le 
genre  qui  convenait  le  mieux  à  son  talent;  il  faisait  bien  encore 
de  temps  en  temps  des  tableaux  pour  les  églises,  des  allégo- 
ries et  des  dessus  de  portes  pour  les  salons  ;  mais  c'était  là 
la  partie  lucrative  de  son  art,  et,  d'essais  en  essais,  il  arriva 
à  se  faire  une  manière  à  lui  ;  il  emprunta  aux  mœurs  popu- 
laires ou  bourgeoises  des  compositions  dignes  de  Chardin,  le 
véritable  créateur  du  genre,  et  sans  copier  servilement  ce 
dernier,  il  l'égala  quelquefois,  surtout  dans  ses  petits  inté- 
rieurs, où  l'un  et  l'autre  sont  passés  maîtres,  en  consenant 
cependant  chacun  leur  inspiration  particulière  et  alors, 
comme  le  dit  M.  Ch.  Blanc  dans  une  étude  sur  Jeaurat  :  «  Il  est 
«  tout  surpris  de  voir  qu'un  autre  a  inventé  ce  qu'il  allait, 


165 

«  lui,  découvrir,  et  sans  songer  à  se  faire  l'imitateur  de 
«  Chardin,  il  entre  dans  la  même  voie  que  lui  et  il  prétend 
«  désormais  exploiter  son  propre  talent  dont  Chardin  lui  a 
«  révélé  le  secret.  » 

Cependant  les  critiques  du  temps,  et  surtout  l'abbé  Lau- 
gier,  dans  son  jugement  d'un  amateur,  trouvent  Jeaurat 
froid,  languissant,  grave,  peu  gai;  il  sont  en  cela  d'accord 
avec  beaucoup  de  contemporains  sans  en  excepter  Diderot, 
et  il  faut  bien  reconnaître  qu'ils  ont  quelquefois  raison  :  sa 
peinture  manque  de  finesse,  de  transparence,  de  légèreté,  ses 
compositions  sont  souvent  gênées,  elles  n'ont  pas  la  verve  de 
Chardin;  mais  elles  sont  généralement  bien  étudiées,  habile- 
ment groupées  et  d'une  bonne  couleur.  Jeaurat  ne  semble 
pas  s'être  oublié,  comme  beaucoup  de  ses  contemporains,  à 
composer  des  sujets  trop  libres  et  quelquefois  obscènes;  son 
pinceau  est  toujours  chaste  comme  celui  de  Chardin,  cepen* 
dant  avec  une  pointe  de  malice  plus  prononcée  ;  il  a  puisé 
quelquefois  dans  les  scènes  burlesques  de  Vadé,  mais  en 
tempérant  ce  que  celui-ci  avait  de  trop  acre,  comme  les 
Citrons  de  Javotte,  une  de  ses  meilleures  compositions. 

Nous  puisons  dans  Y  Art  et  les  Femmes  en  France,  par 
M.  A.  de  la  Figelière,  l'anecdote  suivante  :  Au  salon  de 
4  763*  M'"'' de  Pompadour  désola  Yan-Loo.  Il  l'escortait  et 
s'empressait  de  lui  expliquer  les  tableaux  ;  quand  ils  arrivè- 
rent devant  les  Grâces  enchaînées  par  r amour,  la  marquise 
passa  sans  les  remarquer.  Quelqu'un  lui  dit  :  «  Quoi,  Ma- 
dame, ne  faites-vous  donc  pas  attention  aux  Grâces  de 
H.  Yan-Loo?  —  Ça,  des  Grâces?  fit-elle  dédaigneusement  ; 
ça,  des  Grâces  !  >>  et  elle  pirouetta  sur  ses  talons  pour  aller 
admirer  une  seconde  fois  les  Citrons  de  Javotte. 

Nous  ne  ferons  pas  l'énumération  complète  des  œuvres  de 
Jeaurat,  notamment  celles  exposées  de  son  temps  dans  les 
galeries  du  Musée  et  qu'on  retrouve  en  grande  partie  dans 
les  notices  déjà  publiées.  (Yoir  Ch.  Blanc.)  La  plupart  de  ses 
tableaux,  aujourd'hui  dispersés  ou  perdus,  ne  nous  sont 
connus  que  par  les  gravures  dont  le  plus  grand  nombre  est 
au  Cabinet  des  Estampes  à  Paris.  Les  tableaux  de  chevalet, 
les  sujets  familiers  ou  populaires  sont  ceux  qui  figurent  en 
plus  grand  nombre,  surtout  ceux  faisant  pendants  et  accou- 
plés par  deux  ou  par  quatre,  selon  l'usage  du  temps,  dont 
les  graveurs  s'emparaient  et  qu'ils  reproduisaient  avec  plus 


•     466 

• 

OU  moins  d'habileté  ;  les  plus  recherchées  parmi  ces  {gra- 
vures sont  celles  d'Aliamet  représentant  la  Place  des  Halles 
et  la  Place  Maubert;  TEnlèvement  de  Police  et  le  Déménage- 
ment d*un  Peintre,  par  Ch.  Duflos  ;  la  Coëffeuse,  par  Sorni- 
que;  TEplucbeuse  de  salade,  par  Beauvarlet;  citons  encore 
TExemple  des  mères,  par  Lucas  ;  les  deux  jolis  sujets  de 
TAccoucbée  et  la  Relevée,  qui  sont  peut-être  les  chefs-d'œu- 
vre de  Jeaurat,  gravés  par  L'Epicié,  en  1744;  la  Jeunesse  et 
la  Vieillesse,  ou  le  Goutteux,  parle  même,  en  1745  ;  une  suite 
de  quatre  sujets,  l'Econome,  la  Dévote,  la  Savante,  la  Coquet- 
te, encore  gravés  par  L'Epicié,  sont  des  compositions  un  peu 
froides,  mais  faites  avec  art.  Ces  gravures  sont  généralement 
accompagnées  de  quatrains  ou  pièces  de  vers  cgmme  presque 
toutes  celles  de  ce  temps  ;  elles  ne  valent  guère  mieux  que 
les  devises  du  Fidèle  Berger,  de  célèbre  mémoire;  le  plus 
souvent,  ces  vers  étaient  commandés  à  de  malheureux  poètes 
qui  avaient  cette  spécialité  ;  L'Epicié,  qui  était  graveur,  pein- 
tre, et  même  versificateur  au  besoin,  en  a  composé  beaucoup  ; 
voici  un  échantillon  de  lui  que  nous  copions  sur  la  pièce  de 
l'Econome,  déjà  citée: 

«  Une  épouse,  économe  et  sage, 
«  Ne  consultant  que  sa  raison, 
«  Ne  s'occupe  que  du  ménage 
«  Sans  quadrille  dans  sa  maison,  » 

Les  vers  qui  accompagnent  la  Coquette  sont  de  même 
force  : 

«  L'esprit  coquet  n*est  point  un  vice, 
«  Quand  on  le  ménage  a  propos; 
«  C'est  seulement  un  artifice 
«  Pour  goûter  l'amour  en  repos.  » 

Il  y  en  a,  comme  on  voit,  pour  tous  les  goûts. 

L'Amour  coquet  et  l'Amour  petit-mattre,  gravés  par  son 
frère  Edme,  en  1732,  sont  des  premiers  temps  de  Jeaurat  et 
avant  sa  réception  à  l'Académie.  Ces  compositions  enfantines 
laissent  beaucoup  à  désirer;  il  n'avait  pas  encore  trouvé  son 
véritable  terrain  et  nous  sommes  encore  bien  loin  des  Citrons 
de  Javotte,  exposés  en  1763.  Une  autre  série  de  huit  estam- 
pes, tirées  des  fables  de  La  Fontaine  et  gravées  par  son  frère 
Edme,  de  1732  à  1736,  font  plutôt  ressortir  le  talent  du 
graveur  que  le  mérite  du  peintre.  Les  grandes  compositions 


t67 

mythologiques  et  religieuses  de  Jeaurat  n'eurent  pas  le  succès 
de  ses  petits  tableaux  ;  aussi  les  graveurs  ne  se  sont  pas 
empressés  de  nous  les  transmettre;  nous  remarquerons,  en 
passant,  que  ces  derniers,  si  habiles  dans  leur  art,  n'étaient 
pas  de  première  force  sur  l'orthographe,  bien  que  plusieurs* 
fussent  les  auteurs  des  quatrains  qu'il  était  d'usage  de  mettre 
au-dessous  du  sujet;  en  voici  un  exemple  assez  singulier: 

La  Place  des  Halles,  par  Aliamet,  l'un  des  meilleurs  gra- 
veurs de  l'époque  et  déjà  cité,  est  accompagnée  de  l'adresse 
que  nous  transcrivons  textuellement  :  «  à  Paris  cbés  Aliamet 
«  riie  des  Mathurins,  la  4«"*«  porte  à  gauche  dnanlran  par  la 
«  riie  de  la  Harpe,  h  Nos  graveurs  actuels  diraient  bien  cer- 
tainement :  en  entrant.  Voici  une  autre  adresse  qui  n'est  pas 
moins  curieuse;  à  la  suite  de  la  Petite  Jalouse,  d'après 
Jeaurat,  on  lit  :  «  à  Paris  chez  Gaillard,  riie  St-Jacques  au- 
«  dessus  des  Jacobins,  entre  un  perruquier  et  wne  lin- 
«  gère.  »  Nos  annonces  n'ont  plus  celte  naïveté. 

L'Eplucheuse  de  salade,  peinte  en  4752,  par  Jeaurat,  et 
gravée  par  Beauvarlet,  indique  la  demeure  du  peintre,  au  bas 
de  la  rue  des  Fossés-Saint-Victor,  où  il  demeurait  en  effet  et 
où  il  avait  son  atelier  qu'il  quitta  pour  aller  demeurer  à 
Versailles,  à  la  surintendance,  lorsqu'il  fut  nommé  conserva- 
teur des  tableaux  du  roi. 

On  a  dit  plusieurs  fois  que  les  graveurs  avaient  rendu  de 
grands  services  à  Jeaurat,  qu'ils  avaient  été  souvent  mieux 
inspirés  que  le  peintre,  en  rectifiant  ce  qu'il  y  avait  de  lourd 
et  de  gêné  dans  son  pinceau  ;  il  faut  convenir  qu'il  y  a  du 
vrai  dans  ce  reproche;  Jeaurat  n'a  ni  la  naïveté,  ni  l'allure,  ni 
la  grâce  de  beaucoup  de  ses  contemporains  et  surtout  de 
Chardin  ;  aussi  ne  peut-on  le  considérer  que  comme  un  pein- 
tre de  second  ordre,  ce  qui  est  encore  une  place  assez  belle  à 
côté  des  maîtres  habiles  de  son  temps;  mais  ses  sujets  sont 
souvent  si  heureux  de  composition  et  sont  devenus  la  plupart 
tellement  populaires,  qu'ils  ont  été  copiés  bien  des  fois  et 
qu'ils  le  sont  encore  journellement. 

Nos  graveurs  modernes  le  reproduisent  encore  de  temps  en 
temps;  ainsi  le  Magasin  pittoresque  du  mois  d'octobre  1857 
répète  la  gravure  des  Citrons  de  Javotte  ou  le  Déjeûner 
d'Huitres;  le  Monde  illustré  de  mars  \%&\  nous  donne  un 
tableau  de  Jeaurat,  qui  fut  exposé  à  cette  époque,  à  Paris,  au 
profit  de  la  Caisse  de  Secours  des  artistes  ;  il  est  intitulé  : 


468 

Un  Dtner  chez  Piron  ;  c'est  une  très-jolie  composition  de  son 
bon  temps.  Ces  deux  spécimens  de  la  manière  de  Jeaurat, 

Îu'il  est  facile  de  consulter,  sont  accompagnés  de  quelques 
étails  biographiques  et  de  réflexions  sur  la  peinture  à 
l'époque  où  le  peintre  vivait.  Signalons  encore,  comme 
exemple  d'une  popularité  qui  augmente  de  plus  en  plus,  une 
publication  assez  singulière,  c'est  celle  d'un  almanach  publié 
en  4845,  répétant  plusieurs  des  tableaux  de  Jeaurat  avec  ce 
titre:  Pariif  en  4750.  Ces  gravures,  d'un  petit  format,  sont 
assez  bien  exécutées  ;  il  serait  difficile  maintenant  de  se  les 
procurer  ;  la  bibliothèque  qui  les  a  recueillies  possède  peut- 
être  les  seules  qui  existent;  l'éditeur  même  n'en  a  plus. 

La  notice  publiée  par  H.  Ch.  Blanc,  dans  son  Histoire  des 
Peintres^esi  la  plus  étendue  qui  ait  été  donnée  jusqu'à  ce  jour, 
sans  cependant  nous  révéler  aucun  fait  nouveau  ;  c'est  une 
étude  très-spirituelle,  mais  qui  ne  nous  apprend  rien  sur  la 
vie  de  Jeaurat  ;  elle  contient  une  analyse  très-fine  sur  ce 
peintre,  sur  ses  œuvres,  son  genre  et  sa  ressemblance  avec 
Chardin  ;  elle  est  intéressante  à  consulter  ;  le  portrait,  d'après 
Roslin,  et  plusieurs  tableaux  de  Jeaurat,  reproduits  par  la 
gravure,  sont  parfaitement  rendus  ;  le  tout  est  terminé  parla 
nomenclature  complète  des  œuvres  de  Jeaurat,  exposées  au 
musée  et  que  nous  ne  répéterons  pas,  ce  travail  étant  très- 
exact,  puisqu'il  est  fait  d'après  les  livrets,  et  tout  le  monde 
pouvant  y  avoir  recours;  nous  avons  préféré  nous  attacher 
aux  ouvrages  inconnus  de  notre  peintre,  afin  d'aider  plus  tard 
à  la  monographie  complète  de  son  œuvre. 

Il  a  été  fait  plusieurs  portraits  de  Jeaurat  :  le  premier  est 
celui  de  Roslin,  que  ce  dernier  fit  en  4755  pour  son  morceau 
de  réception  à  l'Académie  (Jeaurat  avait  alors  cinquante-six 
ans).  Ce  portrait  présente  cette  particularité,  qu'il  fut  égale- 
ment le  morceau  de  réception  de  Lempereur  en  4777,  comme 
graveur  ;  le  portrait  peint  en  4  769  par  Greuze,  ami  de  Jeaurat  ; 
celui-ci  le  possédait  encore  à  sa  mort,  puisqu'il  figure  dans 
son  inventaire  ;  il  est  maintenant  au  Louvre  et  a  passé  sans 
doute  dans  plusieurs  mains,  puisqu'il  a  dû  échoir  en  partage 
à  l'un  de  ses  héritiers  ;  cependant  nous  voyons  qu'en  4824 
il  fut  acquis  moyennant  4 ,800  francs,  pour  la  collection 
Charles  X,  d'une  dame  veuve  Fleury;  il  avait  été  estimé  300 
francs  à  la  mort  du  peintre. 

Il  y  a  cette  différence,  entre  ces  deux  portraits,  que  le  pre- 


489 

mîer  est  peint  en  costume  officiel  avec  la  perruque,  et  que 
celui  de  Greuze  nous  le  représente  avec  plus  de  simplicité  et 
de  bonhommie  :  il  est  assis  dans  un  fauteuil,  la  tête  couverte 
d'un  bonnet  de  drap  noir,  brodé  d'or,  et  vêtu  d'un  large  vê- 
tement de  couleur  violfttre,  pardessus  un  gilet  de  satin  noir. 
Le  portrait  en  buste,  placé  dans  le  secrétariat  de  la  mairie, 
à  Vermenton,  semble  être  une  copie  de  celui  fait  par  Roslin  ; 
seulement  il  est  un  peu  réduit,  c'est-à-dire  que  les  mains 
n'existent  pas  ainsi  que  le  fond  de  la  toile  avec  l'ébauche  d'un 
tableau;  ce  portrait  est  entouré  d'un  cercle  portant  en 
exergue:  «  £.  Jeaurat^  recteur  de  r Académie  royale  de 
peinture  et  sculpture  :  »  à  gauche  on  lit  :  Donné  par 
Jeaurat  de  Bertry  (t)  en  1769,  et  adroite:  Restauré  par 
B...  (Bérouard)  en  4824;  le  tout  écrit  de  la  main  de  ce  der- 
nier, qui  a  bien  maladroitement  retouché  ce  portrait  ;  au-des- 
sous, une  couche  de  peinture  a  été  passée  sur  un  mauvais 
quatrain  qu'on  peut  lire  encore  et  que  voici  : 

«  Ses  talents,  ses  bienfaits, 
«  L'ont  fait  considérer, 
a  Que  son  nom  à  jamais 
«  Suive  la  postérité,  b 

Nous  ignorons  quel  est  l'auteur  de  ces  exécrables  vers  qui 
n'étaient  pas  même  du  goût  de  Bérouard,  puisqu'il  a  voulu  les 
effacer;  malgré  tout,  la  figure  est  bien  peinte  et  n'est  pas 
altérée;  nous  supposons  que  celte  copie  a  été  faite  par  Jeau- 
rat de  Bertry  qui  en  a  fait  don  à  la  ville.  Nous  connaissons 
encore  deux  autres  portraits  de  Jeaurat  dont  il  sera  ci-après 
parlé.  Le  cabinet  des  estampes  en  possède  trois  qui  sont 
gravés  ;  le  premier,  dessiné  par  C.-N.  Cocbin  fils,  est  gravé 
par  P.  Hartenasi,  en  4759;  le  second,  d'après  le  beau  por- 
trait de  A.  Roslin,  gravé,  comme  nous  l'avons  déjà  dit,  par 
L.  Lempereur;  et  enfin,  le  troisième,  celui  de  Greuze,  gravé 
par  Staub. 

Aux  graveurs  déjà  nommés  qui  ont  travaillé  d'après  Jeau- 
rat, il  faut  encore  ajouter  Baléchou,  E.  Fessard,  Ch.  Levas- 
seur,  Daullé,  Tardieu,  Aubry,  Aubert,  etc.  Une  dame  Elisa- 
beth-Claire Tournay,  deuxième  femme  de  J.-N.  Tardieu,  a  gravé 
un  tableau  de  Jeaurat  dont  le  sujet  est  le  Joli  Dormir, 

Une  brochure  de  quatre  pages,  imprimée  en  4790,  porte  le 

(1)  Ce  nom  est  emprunté  des  Côtes  de  Bertry,  les  plus  élevées  et 
des  meilleures  de  Vermenton,  où  la  famille  Jeaurat  avait  des  vignes. 


470 

titre  suivant  :  «  Notice  de  la  vie  et  des  ouvrages  de  M.  Etienne 
«  Jeaurat,  doyen  de  TAcadémie  royale  de  peinture,  recteur 
n  et  ancien  chancelier  de  la  dite  Académie,  garde  honoraire 
«  des  tableaux  du  Roi  à  Versailles;  »  cette  mention  Ae garde 
honoraire,  qui  n'est  indiquée  par  aucun  biographe,  nous 
explique  pourquoi  Durameau,  de  l'Académie,  était  déjà  en 
possession  des  mêmes  fonctions  à  la  mort  de  Jeaurat;  la 
notice  en  question,  fautive  selon  nous  en  plusieurs  endroits, 
est  cependant  utile  à  consulter,  puisqu'elle  peut  nous  mettre 
sur  la  trace  de  différents  tableaux  peu  connus  de  Jeaurat  ou 
qu'elle  lui  attribue;  d'abord,  àSaint-Nicolas-du-Chardonnet, 
la  Décollation  de  saint  Denis,  indiquée  également  par  Dar- 
genville  dans  son  Voyage  pittoresque  de  Paris ,  sous  le  titre 
de  :  Martyre  de  saint  Denis  et  de  ses  Compagnons;  dans  la 
chapelle  de  la  Pitié,  le  tableau  de  la  Bannière  de  saint  Nico- 
las, exécute'  en  tapisserie  aux  Gohelins  ;  un  tableau  dans  le 
séminaire  de  Saint-Nicolas  (du  Chardonnet),  sans  autre  dési- 
gnation; ces  trois  tableaux  auraient  été  peints  en  1740; 
dans  la  chapelle  paroissiale  de  l'abbaye  Saint-Germain-des- 
Prés,  à  la  date  de  1744,  un  tableau  de  la  Conversion  de  saint 
Paul  (cité  aussi  par  Dargenville)  ;  en  1751,  à  Saint-Jacques- 
du-Haut-Pas,  dans  une  chapelle,  l'Assomption  de  la  Vierge  ; 
en  1753,  à  Saint-André-des-Arts,  deux  petits  tableaux  d'autel, 
l'un  à  la  chapelle  Saint-Pierre,  l'autre  à  la  chapelle  Sainte- 
Geneviève,  aux  deux  côtés  de  la  grille  de  l'entrée  du  chœur, 
ces  deux  tableaux,  est-il  dit,  faits  du  temps  de  M.  Léger, 
curé,  ont  été  gâtés  en  les  nettoyant  (Dargenville  les  cite 
également).  En  1759,  dans  l'église  du  séminaire  Saint-Louis, 
près  la  place  Saint-Michel,  cinq  grands  tableaux.  Sur  le 
roattre-autel.  Saint  Pierre  qui  guérit  les  Boiteux  à  la  porte  du 
Temple;  à  droite  et  à  gauche,  Saint  Charles-Borromée  et 
Saint  Louis  ;  à  deux  petits  autels,  Assomption  de  la  Vierge 
et  Songe  de  saint  Joseph.  En  1761,  à  Saint-Sulpice,  dans  la 
chapelle  de  la  Vierge,  deux  tableaux  faisant  pendants  à  deux 
autres  de  Carie  Van-Loo  ;  à  la  même  année,  le  Songe  de  saint 
Joseph,  placé  dans  l'église  de  Saint-Louis  à  Versailles  et 
aussi  deux  autres,  placés  dans  la  même  église. 

A  l'exception  du  Songe  de  saint  Joseph,  et  un  autre, 
l'Adoration  du  Sacré-Cœur  à  l'église  Saint-Louis  de  Versailles, 
tous  ces  tableaux,  recherchés  par  nous  dans  les  églises  qui 
existent  encore,  n'ont  pu  être  retrouvés;  nous  les  avons  cités 


171 

pour  le  cas  où  ils  passeraient  sous  les  yeux  des  amateurs  qui 

pourraient  alors  en  constater  Torigine. 

Celte  brochure  donne  quelques  indications  qui  sont  inté- 
ressantes et  que  nous  répétons  à  titre  de  renseignements  ; 
d'abord  le  tableau  exposé  en  1738  sous  la  désignation  Le 
Départ  d*  Achille  pour  venger  la  mort  de  Pairocle,  est  accom- 
pagné de  la  note  que  voici  :  «  Ce  tableau  ayant  été  désiré  par  le 
«  public,  fut  remis  au  Salon  pour  la  seconde  fois  en  1753  et 
«  fut  de  nouveau  très-accueilli.  »  En  effet,  au  livret  de  cette 
même  année,  nous  voyons  figurer  un  tableau  sous  ce  titre  : 
Achille  laisse  à  Thétis^  sa  mère,  le  soin  des  funérailles  de 
son  ami  Patrocle  et  part  pour  aller  venger  sa  mort.  Est-ce  le 
même  tableau  ?  Nous  le  pensons,  mais  nous  soumettons  la 
question  aux  investigateurs. 

Le  tableau  de  Diogène,  brisant  son  écuelle  en  voyant  un 
jeune  garçon  boire  dans  le  creux  de  sa  main  devant  le  bassin 
d'une  fontaine,  qui  fut  exposé  en  1747  dans  la  galerie 
d'Apollon  qui  dépendait  de  l'ancienne  académie  de  peinture, 
fut,  dit  la  notice,  ordonné  extraordinairement  par  le  roi  pour 
concourir  avec  dix  autres  :  «  Le  public  accueillit  si  fort  celui 
«(  de  M.  Jeaurat^  que  le  poète  Panard  en  chanta  les  louanges 
«  sur  le  théâtre  dans  la  comédie  intitulée:  les  Tableaux.  Alors 
a  la  Peinture  ayant  changé  de  discours,  pour  revenir  aux 
«  tableaux  du  Concours,  le  poète  fait  faire  à  l'élève  la  réponse 
«  que  voici  :  Le  nombre  en  est  grand,  mais  enfin  Erigone, 
«  Europe,  Silène  et  le  cynique  Diogène  sont  les  morceaux 
«  les  plus  chers  et  ce  sont  ceux  de  ce  rang-là  qui  méritent 
«  le  prix.  Au  contraire,  le  tableau  de  feu  H.  Pierre  (1)  dé* 
«  plut;  il  en  recommença  un  autre  et  son  tableau  n'eut  pas 
«  un  succès  plus  heureux  vis-à-vis  du  public.  » 

Le  tableau  l'Atelier  d'un  Peintre  est  légué,  dit  la  notice, 
par  testament,  à  M.  Cuvillier,  premier  commis  des  bâtiments; 
cela  est  exact,  nous  Tavons  vu  sur  un  ancien  testament  de 
Jeaurat,  qu'il  a  annulé,  mais  qui  a  dû  être  exécuté  en  ce  qui 
concerne  ce  tableau. 

Le  Carnaval  des  Rues  de  Paris  et  la  Conduite  des  Filles 
de  Joie  à  la  Salpétrière  «  léfués  à  M.  Duchesne,  son  exécu- 


(1)  Il  fut  peintre  du  roi  et  directeur  de  l'académie  de  peinture  ;  il 
est  mort  peu  de  temps  après  Jeaurat,  le  15  mai  1789. 


«72 

teur  testamentaire.  »  En  effet,  ces  tableaux  sont  mentionnés 
dans  le  testament  de  Jeaurat. 

Le  tableau  représentant  les  Chartreux  en  Méditation, 
exposé  en  1759.  «  Sa  nièce,  Mlle  de  Beauvais,  possède  ce 
taoleau.  »  Nous  pensons  qu'il  y  a  là  une  erreur,  car  nous 
trouvons  daos  les  archives  de  VArl  français,  t.  iv,  p.  225, 
une  citation  qui  viendrait  contredire  celte  assertion.  On  pro- 
céda, en  1790,  à  un  inventaire  aux  Chartreux  de  Paris,  et 
Tarlicle  26  porte  :  «  Le  troisième  (tableau]  du  même  côté, 
«  représente  des  Chartreux  en  méditation  à  nombre  de  six  ; 
«  sur  le  fond  du  tableau  sont  des  ruines  par  Jaura  (sic);  il  a 
«  4  pieds  de  hauteur  sur  3  de  largeur.  »  Ces  dimensions 
sont  les  mêmes  que  celles  portées  au  livret  de  1759  et  nous 
persistons  à  croire,  malgré  la  notice,  que  Mlle  de  Beauvais 
ne  possédait  pas  alors  ce  tableau  ;  ce  qui  nous  confirme  dans 
cette  opinion,  c'est  cfu*il  ne  figure  pas  dans  l'inventaire  de 
Jeaurat  et  qu'il  n'a  pu,  par  conséquent,  échoir  en  partage  à 
sa  nièce. 

«  M.  de  Beauvais,  son  élève  et  son  ami,  dit  toujours  la 
notice,  possède  l'esquisse  du  tableau  le  Songe  de  saint 
Joseph,  à  Versailles.  )» 

Ensuite  des  deux  tableaux  l'Emir  conversant  avec  son  Ami 
et  des  Femmes  s'occupant  dans  le  Sérail,  exposés  en  1759  : 
«  Son  neveu,  M.  Quatremère,  possède  ces  deux  tableaux.  » 

Après  le  tableau  les  Citrons  de  Javotte  (exposition  de 
1753),  on  lit  cette  note:  «  M.  Jeaurat,  l'aîné,  son  neveu 
(E.-S.  Jeaurat),  est  possesseur  de  ce  dernier.  » 

Ces  dernières  indications  doivent  être  exactes,  Jeaurat 
n'ayant  pas  voulu  par  son  testament  que  ses  tableaux  fussent 
vendus,  ils  furent  donc  partagés  par  ses  héritiers,  mais  dis- 
persés depuis,  à  l'exception  de  ceux  échus  à  M.  Richer  et 
religieusement  conservés  par  sa  veuve,  ainsi  que  nous  le 
verrons  ci-après. 

Cette  notice,  sans  nom  d'auteur,  cite  textuellement,  en 
commençant,  l'article  de  la  Gazette  nationale  (Moniteur 
universel)  du  7  janvier  1790,  dont  nous  parlerons  plus  loin, 
et  termine  ainsi:  «  Cette  énum^ratioo  n'est  pas  aussi  com- 
«  plète  que  nous  l'aurions  désiré  ;  néanmoins,  elle  présente 
«  l'idée  de  l'immensité  des  travaux  d'un  artiste  distingué  et 
«  dont  on  ne  saurait  trop  louer  les  vertus  et  les  dispositions 
«  ft  obliger  tous  ceux  qu'il  connaissait,  notamment  les  jeunes 
«  artistes  qu'il  encourageoit  le  plus  qu'il  pouvoit.  » 


<73 

Ajoutons  que  le  tableau  de  Diogèue,  dont  il  a  été  question 
plus  haut,  est  maintenant  dans  les  galeries  du  Louvre  et  le 
seul  de  £.  Jeaurat  que  possède  le  Musée  ;  ce  tableau,  exposé 
en  1767,  avait  été  commandé  pour  le  roi  par  M.  de  Tour- 
nehem,  directeur  général  des  bâtiments,  successeur  de 
M.  Orry;  il  fut  exécuté  en  tapisserie  aux  Gobelins  d'où  il 
provient  sans  doute. 

Indépendamment  de  ce  tableau,  de  ceux  décrits  dans  les 
livrets  du  Musée  et  dans  la  brochure  que  nous  venons  de 
citer,  il  en  existe  encore  quelques-uns  classés  dans  diffé- 
rentes collections. 

Au  Musée  d'Orléans,  un  Intérieur  de  Cuisine;  une  copie 
du  portrait  de  Van  Dick  qui  est  au  Louvre,  et  le  portrait  de 
François  deHoncade,  gouverneur  des  Pays-Bas  sous  Philippe 
IV,  d'après  le  chevalier  Lely;  ces  deux  derniers  tableaux 
sont  seulement  attribués  à  Jeaurat. 

Au  Musée  de  Rennes,  un  tableau  de  nature  morte. 

A  l'Herroitage^  à  Saint-Péterbourg,  le  tableau  :  Laban 
cherchant  ses  Idoles  ou  ses  Dieux,  qui  est  évideminent  celui 
qui  a  élé  exposé  au  Salon  de  1737. 

Le  château  de  Compiègne  possède  le  tableau  de  réception 
de  Jeaurat  à  l'Académie,  représentant  la  Mort  de  Pyrame  et 
Thisbé.  Nous  avons  vu  ce  tableau,  qui  nous  a  paru  bien  faible 
d'exécution  et  de  dessin.  Il  laisse  pressentir  déjà  que  ce  n'est 
pas  dans  les  grandes  compositions  que  Jeaurat  doit  se  distin- 
guer plus  tard. 

Nous  avons  dit  plus  haut  que  l'église  de  Versailles  avait 
deux  tableaux  de  Jeaurat  ;  celui  de  l'Adoration  du  Sacré- 
Cœur,  dans  la  chapelle  de  ce  nom,  nous  a  paru  bien  supé- 
rieur au  Songe  de  saint  Joseph  ;  une  note  qui  nous  a  été 
fournie  par  la  fabrique  constate  que  ces  deux  tableaux  ont 
été  restaurés  en  1804  par  Bellangeon,  artiste-peintre  à 
Versailles. 

Nous  avions  pensé  que  Jeaurat,  qui  était  un  des 
bienfaiteurs  de  cette  église,  y  avait  été  inhumé,  mais  des 
renseignements,  pris  à  la  même  source,  nous  ont  donné  la 
preuve  qu'il  avait  été  enterré  au  cimetière  actuel  de  la  pa- 
roisse. 

L'église  Notre-Dame  de  Vermenton  possède  deux  tableaux 
de  Jeaurat  dont  voici  la  description  :  le  premier,  dans  la 
chapelle  à  gauche  du  mattre-autel,  représente  l'Institution  du 


174 

Rosaire.  Aux  pieds  de  saint  Dominiqiie,  recevant  le  Chapelet 
des  mains  de  la  Vierge,  on  voit  un  livre  en tr*ouvert  et  sur  un 
feuillet  on  lit  écrit  de  la  main  du  peintre  :  «  En  Tannée 
«  4753,  Etienne  Jeaurat,  peintre  ordinaire  du  roy,  profes- 
se seur  en  son  Académie  royale  de  peinture,  a  peint  ce 
«  tableau  ainsi  que  celui  de  la  chapelle  Saint-Nicolas  et  en 
«  a  fait  présent  à  cette  église  de  Yermenton  en  mémoire  du 
«  lieu  oii  ses  pères  et  mères  ont  pris  naissance.  »  Le 
deuxième  tableau,  qui  décore  la  chapelle  à  droite  du  mattre- 
autel,  représente  saint  Nicolas  revêtu  de  ses  habits  pontifi- 
caux, accompagné  de  deux  clercs  et  bénissant  des  enfants 
dans  un  cuvier;  il  est  signé  Steph."^  Jeaurat  p."^  1752.  Ces 
deux  tableaux  sont  bien  conservés  et  d'une  bonne  couleur. 

La  veuve  de  M.  Richer,  qui  était  neveu  de  Jeaurat,  a  encore 
en  sa  possession  plusieurs  tableaux  provenant  du  partage 
fait  à  la  mort  de  ce  dernier,  notamment  deux  charmantes 
compositions  de  petite  dimension  et  désignées  dans  l'inven- 
taire que  nous  verrons  ci-après  ;  représentant,  l'un,  une  jeune 
Femme,  dans  un  déshabillé  charmant,  coiflfée  d'un  bonnet 
orné  de  rubans  roses  ;  elle  est  assise  et  se  coupe  les  ongles. 
A  ses  pieds,  un  petit  griffon  déchire  une  lettre  sur  laquelle  on 
voit  la  signature  du  peintre:  Jeaurat  pinxit^  1769. L'autre 
tableau,  qui  peut  faire  pendant  au  précédent,  représente  éga- 
lement une  jeune  et  jolie  Femme  élégamment  vêtue,  assise  et 
endormie  dans  un  fauteuil;  un  fragment  de  lettre  est  placé  sur 
une  table  dont  l'un  des  côtés  porte  la  signature  suivante  :  Sté- 
phanus  Jeawat^  1741 .  Ces  tableaux,  en  parfait  état,  qui  sont 
encore  dans  le  même  appartement  depuis  la  mort  du  peintre» 
sont  de  sa  meilleure  manière;  on  les  croirait  de  Chardin. 
Nous  avons  encore  remarqué  une  esquisse  signée  de  Jeaurat 
en  1753:  une  villageoise  allaite  son  enfant,  une  chèvre 
broute  à  ses  pieds  et  deux  vaches  se  désaltèrent  dans  un 
ruisseau  qui  coule  auprès. 

Un  tableau,  Frère  Luce,  tiré  d'un  conte  de  La  Fontaine, 
attribué  à  Jeaurat  par  Mm«  veuve  Richer,  ne  porte  pas  sa 
signature;  ne  serait-ce  pas  plutôt  celui  de  Veughels,  son 
maître,  et  gravé  par  de  Larmessin?  C'est  un  fait  à  vérifier, 
n'ayant  pu  jusqu'à  présent  retrouver  celle  gravure.  Quoiqu'il 
en  soit,  cette  composition  est  très-remarquable,  mais  d'un 
ton  un  peu  gris. 

Nous  devons  signaler  encore  un  portrait  de  Jeaurat  que 


176 

cette  dame  dit  être  peint  par  lui-même;  il  est  représenté  de 
trois  quarts,  coiffé  d'un  bonnet  attaché  avec  un  ruban  ;  il  est 
vêtu  d'une  robe  de  chambre  avec  un  foulard  noué  négligem- 
ment autour  du  cou;  dans  ce  portrait^  Jeaurat  paraît  avoir 
soixante-dix  ans  environ  ;  c'est  une  ressemblance  de  plus 
qu'il  a  voulu  avoir  avec  Chardin  ;  il  rappelle  d'une  manière 
frappante,  par  l'agencement  du  costume,  le  portrait  de  ce 
dernier,  peint  également  par  lui-même  et  qu'on  peut  voir  dans 
la  galerie  des  pastels  au  Louvre. 

M°>«  Richer  possède  encore  différents  objetsprovenant  du 
partage  de  Jeaurat,  notamment  des  gravures  d'après  ses 
tableaux  et  deux  dessins  au  crayon  noir  rehaussés  de  blanc  : 
Le  Déluge  et  l'Enlèvement  de  Proserpine,  tous  deux  signés  et 
décrits  dans  son  inventaire;  ils  portent  les  dates  de  1780  et 
1781. 

Cette  dame  nous  a  permis  de  prendre  connaissance  de 
plusieurs  lettres  autographes  de  Jeaurat  :  l'une  d'elles  est 
datée  de  Yermenton  du  3  octobre  1775;  il  écrit  à  son  neveu, 
M.  Richer,  vérificateur  des  foumissemens  des  sels  à  l'hôtel 
des  fermes  du  roi,  àParis,  qu'il  désirerait  que  sa  nièce  vendit 
à  forfait  sa  maison  et  les  vignes  qu'elle  possédait  à  Yermenton, 
que  les  dépensas  sont  trop  considérables ,  qu*elle  n'en  a  pas 
Cintérit  et  même  les  avances  qu'elle  fait  tous  les  ans.  Il 
ajoute  plus  loin  qu'on  se  ruine  peu  à  peu  malgré  toute 
^économie  qu*on  peut  avoir  quand  on  ne  sçait  pas  gérer 
son  bien  par  soy-même.  Dans  une  autre  lettre  d'affaires, 
datée  de  Versailles,  janvier  1776,  concernant  une  vente  de 
biens  faite  à  M.  Maujot,  il  dit  que  M.  Boudard  (alors  notaire 
à  Yermenton)  viendra  à  Paris  terminer  son  compte,  et  qu'en 
même  temps  il  accompagnera  son  vin  par  le  coche  d'Aur 
xerre  quand  la  rivière  sera  navigable. 

Je  ne  saurais  rendre  l'impression  dont  je  fus  saisi  en  pré- 
sence de  Mme  veuve  Richer,  petite-nièce  de  Jeaurat,  dans  la 
chambre  qu'elle  occupe  depuis  plus  de  quarante  ans,  qui 
avait  été  précédemment  celle  de  M.  Richer  lui-même,  peut- 
être  aussi  celle  de  Jeaurat,  qui  avait  eu  ses  ateliers  au-dessus  : 
les  murs  garnis  de  tableaux  peints  par  ce  dernier,  différents 
objets  qui  lui  ont  appartenu,  provenant  du  partage  fait  à  sa 
mort  ou  qu'il  a  donnés  de  son  vivant,  des  portraits  de  famille, 
le  sien  par  lui-même,  les  lettres  que  je  viens  de  citer  et  que 
je  conservai  longtemps  entre  mes  mains  ;  enfin  tout  ce  qui 


476 

peut  rappeler  une  personne  qui  n'est  plus,  mais  dont  la  pré- 
sence est  partout,  à  ce  point  que  je  croyais  avoir  rétrogradé 
d'un  siècle  et  voir  à  tout  instant  apparaître  Jeaurat  en 
personne. 

Malgré  Ténumération  peut-être  déjà  trop  longue  des  œuvres 
de  Jeaurat,  le  catalogue  n'en  sera  jamais  complet  et  sera 
toujours  à  refaire;  ce  peintre  peignait  beaucoup  et  le  hasard 
fait  de  temps  en  temps  retrouver  quelques  tableaux  qui  ne 
sont  décrits  nulle  part;  celui  qui  a  écrit  ces  lignes  a  fait 
Tacquisition,  chez  un  brocanteur  de  Yincelles,  près  Yermen- 
ton,  de  deux  toiles  d'Etienne  Jeaurat,  signées  de  lui  en  1777, 
et  provenant  d'une  vente  faite  à  Auxerre  ;  ces  peintures,  de 
celles  qu'on  appelle  dessus-de-portes,  dans  un  état  parfait 
de  conservation,  avec  des  bordures  du  temps,  d'où  elles  ne 
sont  jamais  sorties,  n'ont  fort  heureusement  subi  aucune 
altération. 

La  première  représente  deux  Naïades;  l'une  d'elles  est 
nonchalamment  étendue  et  appuyée  sur  l'urne  d'où  s'échappe 
une  source  ou  une  rivière;  dans  la  seconde  on  voit  une 
déesse,  peut-être  Vénus,  à  demi-couchée  auprès  d'un  temple 
et  paraissant  attendre  que  l'Amour  ait  attaché  à  son  char 
deux  colombes  qu'il  retient  avec  des  rubans  roses. 

Ces  deux  toiles  sont  de  la  vieillesse  du  peintre,  il  avait 
alors  soixante-dix-huit  ans,  et  cependant  rien  n'accuse  dans 
le  coloris  et  dans  la  composition  un  âge  aussi  avancé  ;  du 
reste,  Jeaurat  peignait  encore  à  quatre-vingt-cinq  ans  et  aurait 
peint  jusqu'à  sa  mort,  sans  les  infirmités  qui  le  rendirent  im- 
potent. 

Nous  avons  vu  chez  M.  Ch.  Jeannez,  à  l'ancienne  abbaye  de 
Crisenon,  à  quelques  kilomètres  de  Yermenton,  un  bon  tableau 
de  Jeaurat,  représentant  le  feu  sous  la  forme  d'un  adolescent 
jouant  avec  des  charbons  ardents,  et  qui  a  dû  faire  partie 
d'une  série  de  quatre  tableaux  (les  quatre  éléments).  M.  Jean- 
nez  a  joint  à  ce  tableau  une  gravure  du  temps,  par  Elisabeth 
Marlié-Lépicié. 

Le  Musée  de  Versailles  ne  mentionne  aucun  tableau  de 
Jeaurat,  c'est  seulement  dans  la  série  des  portraits  qu'on 
aurait  pu  trouver  quelque  chose  de  lui  ;  mais  il  ne  paraît  pas 
avoir  eu  de  dispositions  pour  ce  genre  de  peinture,  et  sauf  le 
sien,  qui  est  chez  M<°«  Richer,  et  un  autre  dont  il  sera  ci-après 
parlé,  on  n'en  cite  aucun  autre  fait  par  lui. 


477 

Nous  avons  vainement  cherché  à  la  manufacture  des  Gobe- 
lins  des  œuvres  de  Jeaurat,  qui  cependant  a  fait  plusieurs 
tableaux  qui  ont  été  exécutés  en  tapisserie,  notamment  la 
Noce  de  Village,  exposée  en  1753,  une  suite  de  sept  pièces 
tirée  des  Amours  de  Daphnis  et  Chloé;  sans  doute,  tableaux 
et  tapisseries  ont  subi  le  sort  de  beaucoup  d'autres,  qui  furent 
brûlés  publiquement  le  30  novembre  1793  par  les  républi- 
cains du  quartier  Mouffelard,  assistés  d'une  députation  de  la 
Convention  nationale,  au  pied  de  Tarbre  de  la  liberté,  et  en 
rhonneur  de  la  fête  des  Martyrs. 

De  4747  à  1753  Jeaurat  n*exposa  pas  au  Salon.  Il  est 
probable  qu'il  fit  dans  cet  intervalle  un  assez  long  séjour  à 
Yermenlon,  car  les  deux  tableaux  placés  dans  l'église  de 
cette  ville  ont  été  peints  par  lui  à  cette  époque. 

Deux  des  tableaux  exposés  au  Louvre  en  4769,  un  Pres- 
soir et  une  Veillée  en  Bourgogne,  semblent  également  avoir 
été  peints  à  Vermenton,  ou  nous  les  retrouverons  plus  tard. 
Ces  tableaux  sont  les  derniers  au'il  exposa  ;  ils  furent , 
comme  d'habitude,  dans  les  recueils  du  temps,  loués  parles 
uns  et  vivement  décriés  par  les  autres,  il  était  alors  septua- 
génaire et  ses  travaux  devaient  se  ressentir  de  son  grand  âge. 
Son  ami  Diderot  ne  l'épargna  pas  non  plus,  car  ce  dernier, 
qui  aimait  les  boutades  autant  que  le  bon  vin,  écrivait  à 
Grimm,  à  propos  de  ces  deux  tableaux  :  «  C'est  du  Jeaurat, 
«  toujours  du  Jeaurat....  si  ces  tableaux  ne  sont  pas  trop 
«  bons  on  ne  peut  pas  dire  qu'ils  soient  bien  mauvais,  Tar- 
«  liste  est  un  bonhomme  dont  on  n'attend  pas  davantage.  Si 
«  je  vous  disais  qu'il  a  les  meilleures  vignes  et  le  meilleur 
«  vin  de  Bourgogne,  vous  me  répondriez  :  Allons  à  sa  cave, 
«  et  laissons  là  son  atelier,  et  vous  auriez  raison.  Il  me 
«  semble  que  je  vous  vois  avec  l'artiste.  —  Eh  bien,  mon- 
«  sieur  Grimm,  comment  trouvez-vous  mon  pressoir?  —  Ah  I 
m  monsieur  Jeaurat,  vous  avez  là  de  bon  vin  I  —  D'accord, 
«  mais  mon  pressoir?  —  Buvons  d'abord  de  votre  bon  vin, 
«  nous  parlerons  après  de  votre  tableau.  » 

Fut-il  sensible  à  ces  critiques,  ou  bien  pensant  avoir  assez 
fait  pour  sa  réputation,  étant  alors  recteur  de  l'Académie,  il 
n'exposa  plus  au  Louvre,  sans  cesser  de  peindre  cependant, 
puisque  nous  trouvons  encore  des  tableaux  d'une  date  posté- 
rieure. C'est  à  cette  époque  qu'il  dut  peindre  dans  différents 
hôtels  et  maisons  particulières,  à  Paris  et  Versailles,  un  certain 

42. 


«78 

nombre  de  tableaux,  et  surtout  des  allégories  qu'on  voit  de 
temps  en  temps  passer  dans  les  ventes. 

C'est  encore  vers  ce  temps  que  Jeaurat  fut  nommé  gardien 
des  tableaux  de  la  couronne  à  Versailles  en  remplacement  de 
J.-B.  Massé,  habile  miniaturiste,  mort  le  26  septembre  1767, 
et  dont  il  exerçait  déjà  les  fonctions  par  intérim,  sans  doute 
pendant  la  maladie  de  ce  dernier. 

Il  fut,  comme  nous  Tavons  déjà  dit,  nommé  chancelier  de 
l'Académie,  le  24  février  4781,  en  remplacement  de  Dumont 
le  Romain;  il  résulte  d'une  lettre  de  J.-B.  Pierre,  peintre  du 
roi,  du  29  décembre  1784^  adressée  à  la  surintendance  des 
bâtiments  du  roi,  que  Jeaurat  se  démit  de  ses  fonctions  de 
chancelier,  son  absence  de  Paris  ne  lui  permettant  pas  de  les 
remplir  ;  il  préférait  celle  de  recteur  qu'il  conserva.  Pigalle, 
le  sculpteur,  prit  le  sceau  de  chancelier  à  sa  place  le  8  jan- 
vier 178B.  (A7*chives  de  Part  français). 

Indépendamment  des  titres  de  Jeaurat,  déjà  très-nombreux, 
il  faut  encore  ajouter,  d'après  une  procuration  de  sa  sœur 
Marguerite,  depuis  M"""  Richer,  et  annexée  à  son  inventaire, 
qu'il  était  en  outre  peintre  ordinaire  du  roi,  conseiller  d'hon- 
neur, membre  de  l'Académie  royale  de  peinture,  sculpture  et 
architecture  de  Toulouse,  membre  des  Académies  royales  de 
Rouen,  Reims,  etc.,  etc. 

Jeaurat  jouit  de  bonne  heure  d'une  certaine  aisance  ;  indé- 
pendamment des  pensions  qu'il  tenait  de  la  générosité  du  roi, 
il  avait  hérité  de  Nicolas  Jeaurat,  son  père,  qui  mourut 
probablement  à  la  fin  de  1734,  car  le  partage  de  ses  biens 
eut  lieu  le  1 0  janvier  1 735  ;  il  recueillit  de  cette  succession  la 
maison  rue  des  Fossés-Saint-Victor,  la  même  dont  ses  neveux 
avaient  hérité  à  sa  mort,  qu'ils  vendirent  à  M.  Richer  par 
acte  du  1 0  février  1 792  et  que  sa  veuve  habite  encore. 

Cette  maison,  celle  formant  l'encoignure  des  deux  rues  et 
celle  en  retour  sur  la  rue  Saint-Victor,  semblent  avoir  appar- 
tenu toutes  trois  à  Nicolas  Jeaurat  et  n'avoir  formé  alors 
qu'une  propriété  avec  une  seule  cour  commune  et  un  puits 
au  milieu  ;  c'est  à  sa  mort  que  ces  maisons  auraient  été 
divisées  comme  nous  les  voyons  aujourd'hui,  et  que  celledela 
rue  des  Fossés-Saint-Victor  échut  à  Etienne  Jeaurat. 

Il  avait  également  hérité  de  son  père  d'une  maison  sise  à 
Vermenton,  place  du  Marché-de-Jeudi,  dont  l'acquisition  avait 
été  faite  en  1 685  ;  il  la  fit  reconstruire  en  grande  partie  et  placer 


<79 

son  chiffre,  un  E  et  un  J  entrelacés,  au  milieu  d'an  médaillon 
sculpté  qu'on  voit  encore  placé  au-dessus  de  la  porte  d'en- 
trée. Celle  maison,  très-confortable  pour  le  temps,  possédait 
un  jardin  qui  fut  longtemps  le  plus  beau  du  pays  :  il  existait 
également  de  nombreuses  dépendances,  des*  écuries,  des 
remises,  un  pressoir,  une  vinée,  etc.;  il  était  en  outre  pro- 
priétaire de  quarante-deux  pièces  de  terres  et  vignes  dont 
Îuelques-unes  snr  la  côte  de  Beriry,  Tune  des  meilleures  du 
nage  de  Yermenton,  et  il  faisait  encore,  le  15  octobre  1774, 
l'acquisition  d'une  vigne  de  M.  Maujot. 

Jeaurat  venait  presque  tous  les  ans  à  Yermenton,  surtout  à 
l'époque  des  vendanges  ;  mais  son  grand  âge,  la  difficulté  d*un 
voyage  long  et  pénible,  ainsi  que  ses  fonctions  de  garde  des 
tableaux  du  roi  h  Versailles,  l'obligèrent  enfin  à  se  fixer  tout 
à  fait  dans  cette  dernière  ville;  c'est  à  cette  époque  qu'il 
vendit  à  l'abbé  Legry,  son  ami,  aumônier  des  pages  du  roi 
Louis  XVI,  par  acte  passé  à  Paris  le  8  juillet  1779,  sa  maison 
du  Marché-deJeudi  et  le  bien  qu'il  possédait  à  Yermenton.  Ce 
dernier,  qui  resta  longtemps  maire  de  cette  ville,  mourut  le 
15  mars  1814  dans  un  voyage  qu'il  fit  à  Paris  pour  consulter 
sur  le  rétablissement  de  sa  santé.  On  procéda  quelque  temps 
après  à  son  inventaire  et  l'on  trouva  encore  un  portrait  de 
Jeaurat  peint,  dit-on,  par  lui-même  et  que  nous  n'avons  pu 
retrouver;  quelques  tableaux  peints  par  lui,  notamment  le 
Pressoir  et  une  Soirée  de  Yendangeuses,  très-probablemenl 
ceux  exposés  en  1769,  rapportés  par  lui  à  Yermenton  ou  par 
l'abbé  Legry;  le  tout  fut  vendu  et  dispersé,  et  il  ne  se  trouve 
plus  à  Yermenton,  comme  provenant  de  cette  vente,  qu'un 
paysage  signé  de  Jeaurat,  aujourd'hui  entre  les  mains  de 
M.  Loury;  un  Amour  peint  en  grisaille,  ayant  appartenue 
M.  Chevallier,  présentement  entre  les  mains  de  M.  Eugène 
Lemaire,  et  un  trophée  de  musique  non  signé,  que  nous  pen- 
sons être  de  Jeaurat  de  Bertry,  son  neveu,  et  aujourd'hui 
possédé  par  M.  Henri  Jeannez. 

La  maison  de  la  place  du  Marché-de-Jeudi  existe  encore  à 
Yermenton,  à  peu  près  comme  du  temps  de  Jeaurat,  à  l'ex- 
ception d*un  pavillon  qui  a  été  ajouté  à  droite  en.  remplace- 
ment d'une  construction  plus  ancienne;  la  distribution 
intérieure  est  en  grande  partie  ce  qu'elle  était,  avec  cette 
différence  que  la  pièce  qui  servait  de  chambre  à  coucher  aux 
anciens  propriétaires  a  été  divisée  et  sert  maintenant  de 


180 

bureau  au  receveur  de  rEnregistrement;  le  jardin,  quoique 
réduit,  est  encore  fort  beau  et  rappelle  bien  par  ses  allées 
régulières  et  ses  perrons  ceux  du  siècle  dernier. 

La  date  de  la  mort  de  Jeaurat,  donnée  par  tous  les  biogra- 
phes, est  exacte;  nous  possédons  une  copie  de  l'extrait 
mortuaire  délivré  le  16  décembre  1789  par  Titeux,  prêtre  de 
la  Mission»  faisant  fonctions  curiales  de  la  paroisse  Saint- 
Louis  à  Versailles,  constatant  que  «  Etienne  Jeaurat,  peintre 
«  du  roi,  de  son  Académie  royale  de  peinture  et  de  sculpture, 
«  ancien  chancelier  et  recteur  en  la  dite  Académie,  garde 
«  des  tableaux  de  Sa  Majesté,  décédé  avant-hier  (1 4  décembre 
«  1789)  âgé  d'environ  quatre-vingt-onze  ans,  a  été  inhumé 
«  en  présence  de  H.  Edme-Sébastien  Jeaurat,  son  neveu, 
«  pensionnaire  de  l'Académie  royale  des  sciences,  ancien 
«  professeur  royal  de  mathématiques  de  l'école  royale  mili- 
«  taire,  de  Julien  Hobey,  et  Pierre  Héquet,  ses  petits-ne- 
«  veux.  » 

Cet  extrait,  légalisé  par  Joseph-François  Froment,  écuyer, 
conseiller  du  roi,  lieutenant  au  bailliage  de  Versailles,  a  encore 
été  certifié  véritable  par  François  Bouygues,  dit  Boyer,  capo- 
ral des  chasseurs  de  ta  garde  nationale  parisienne,  demeurant 
rue  de  Bourgogne,  à  Paris,  et  remplissant  probablement  à 
cette  époque  (23  février  1790)  des  fonctions  municipales. 

Quelques  années  avant  sa  mort,  Jeaurat  avait  fait  son 
testament  ;  l'original,  que  nous  avons  eu  entre  les  mains, 
est  écrit  d'une  main  ferme,  sans  alinéa  et  signé  de  lui.  En 
voici  les  principales  dispositions  : 

Il  donne  et  lègue  à  tous  ses  héritiers  et  légataires  tout  ce 
que  la  coutume  peut  leur  accorder;  il;  rappelle  à  sa  succes- 
sion ses  deux  petites-nièces  mariées  à  Hobey  et  Héquet, 
enfants  de  feu  son  neveu  Henri  Quatremère,  pour  partager 
également  par  portions  comme  ses  autres  héritiers^  a  Vou- 
«  lant,  dit-il,  qui  l'y  ait  égalité  entre  eux...  Quant  à  mon 
«  neveu  Jeaurat,  surnommé  deBertry,  je  ne  luy  lègue  qu'une 
«  pension  allimentaire  de  six  cens  livres  de  rente  viagère  qui 
«  retournera  après  son  décès  à  tous  mes  héritiers,  pour  des 
a  raisons  à  moy  connues.  )>  Il  lègue  à  son  domestique  fidèle, 
nommé  Jean  Perreau,  une  pension  viagère  de  cinq  cents 
livres,  réversible  sur  la  tête  de  sa  femme  sa  vie  durante;  il 
leur  laisse  en  outre  «  toute  sa  garde-robe,  montres  dont  Tune 
«  est  d'or,  épée  damasquinée,  couteau  de  chasse  à  poignée 


181 

«  d'argent,  toul  son  linge.  »  Il  nomme  pour  son  exécuteur 
testamentaire  M.  Duchesne,  son  petit-neveu,  (il  avait  épousé 
une  fille  de  M"*"  veuve  de  Beauvais),  «  étant,  dit-il,  plus  ins- 
«  truit  d'affaires  que  mes  autres  héritiers  et  dont  je  me  flatte 
«  qu'ils  seront  tous  contents  et  fort  satisfaits...  et  je  le  charge 
a  au'il  ne  soit  vendu  icy  aucun  de  mes  tableaux  ni  desseins, 
«  désirant  qu'ils  soient  transportés  à  Paris,  pour  les  partager 
«  entre  eux  à  l'amiable,  et  ensuite  en  disposeront  comme 
«  bon  leur  plaira.  » 

Il  lègue  à  son  exécuteur  testamentaire  deux  de  ses  tableaux  : 
le  Carnaval  de  Paris  et  F  Enlèvement  des  Filles  {de  joie), 
a  Quant  à  ma  sépulture,  je  le  charge  de  me  faire  entérer 
a  sans  faste,  et  le  plus  sibpleroent  possible,  préférant  plutôt 
a  donner  aux  pauvres  de  ma  paroisse  la  somme  de  trois 
a  cens  livres,  qu'il  remettra  entre  les  mains  de  H.  le  curé 
«  de  Saint-Louis,  qu'il  jugera  le  j)lus  dans  le  besoin;  ce  sont 
«  enfin  et  définitivement  mes  dernières  volontés.  —  Fait  à 
«  Versailles,  ce  quatorze  juillet  mil  sept  cent  quatre-vingt- 
«  quatre.  Signé  :  Jeaurat.  » 

Dans  un  premier  codicille  à  la  suite  de  ce  testament,  en 
date  du  18  juin  1789,  écrit  et  signé  d'une  main  tremblante, 
il  révoque,  sans  en  dire  le  motif,  le  legs  par  lui  ci-dessus  fait 
aux  pauvres  de  sa  paroisse. 

Dans  un  deuxième  codicille,  peu  de  temps  avant  sa  mort,  il 
prie  M.  Cuvillier^  son  ami,  d'accepter  le  tableau  de  sa  main, 
représentant  son  attelier  avec  ses  élèves.  Il  ajoute  :  «  Si 
«  M.  Cuvillier  n'acceptait  pas,  ce  tableau  retournerait  à  sa 
«  famille,  ce  qu'il  ne  désire  pas,  ce  tableau  étant  le  meilleur 
«  qu'il  aye  fait  dans  ce  genre.  Ce  sera  le  comble  de  ses 
«  volontés.  » 

Enfin,  dans  un  troisième  codicille,  il  lègue  à  son  domes- 
tique Perreau  et  à  sa  femme  difl*érents  meubles  et  quatre 
couverts  d'argent  «  pour  témoigner  à  ces  deux  honnêtes  gens 
«  la  reconnaissance  des  bons  services  qu'ils  lui  ont  rendus 
«  pendant  toute  sa  vieillesse  et  ses  différentes  infirmités, 
«  voulant  qu'ils  aient  toujours  présents  [sic]  des  marques 
«  sensibles  de  son  attachement  pour  eux.  » 

Sauf  les  quelques  fautes  d'orthographe  que  nous  avons  sou- 
lignées et  qui  sont  en  grande  partie  celles  de  tous  les  hommes 
de  son  temps,  le  tout  est  parfaitement  rédigé  et  d'une  excel- 
lente écriture. 


182 

Peu  de  temps  après  sa  mort,  le  7  janvier  1790,  la  Gazette 
nationale  (Moniteur  universel)  publia  un  article  nécrolo- 
gique sur  E.  Jeaurat,  qui  ne  nous  apprend  que  très  peu  de 
chose  sur  sa  vie;  après  avoir  rappelé  ses  nombreux  travaux 
et  fait  l'éloge  de  ses  principaux  tableaux,  cet  article  ajoute  : 
«  Nous  ne  le  connaissons  plus  que  comme  citoyen  ;  et  à  ce 
«  titre,  il  n'y  a  pas  d'éloges  qui  ne  lui  soient  dus.  Utile  à  la 
«  patrie,  utile  à  la  famille,  dont  rattachement  a  fait  son  bon- 
<(  heur  pendant  tout  le  cours  de  sa  vie,  il  ne  s'était  privé  de 
«  la  douceur  d'être  père  que  pour  en  remplir  les  fonctions 
«  envers  ses  parents,  en  leur  sacrifiant  le  peu  de  fortune 
«  dont  il  jouissait,  et  en  adoptant  spécialement,  dès  leur 
«  bas-âge,  deux  neveux  (N.-H.  Jeaurat  de  Berlry  et  E.-S. 
«  Jeaurat  l'ainé],  à  qui  il  a  prodigué  les  marques  les  plus 
«  affectueuses  de  tendresse  et  de  bienfaisance.  Il  s'était 
«  entouré,  par  ses  mœurs  douces  et  honnêtes,  d'un  cercle 
«  d'amis  de  tous  les  états,  qu'il  a  eu  la  douleur  de  perdre 
«  successivement.  Privé  à  l'âge  de  quatre-vingt-cinq  ans  de 
«  l'exercice  d'un  art  qui  avait  pour  lui  tant  d'attraits,  il  a 
«  occupé  les  loisirs  de  sa  vieillesse  à  composer  des  pièces 
a  fugitives  pleines  de  gaieté,  amusantes  pour  sa  société,  et 
«  consolantes  pour  lui  dans  des  moments  de  privations  et 
«  de  souffrances.  II  envisagea  avec  la  tranquillité  la  plus 
«  philosophique,  et  en  même  temps  la  plus  chrétienne,  le 
«  dernier  terme  d'une  vie  laborieuse,  toute  consacrée  à  faire 
«  le  bien.  » 

Ainsi  aue  nous  l'avons  déjà  dit,  E.  Jeaurat  mourut  le 
4i  décemure  1789  à  Versailles,  dans  un  appartement  faisant 
partie  des  bâtiments  de  la  surintendance  et  situé  dans  l'aile 
qui  fait  retour  sur  la  rue  du  Yieux-Versailles  ;  la  destination 
de  ces  lieux,  que  nous  avons  vus,  est  bien  changée;  c'est 
maintenant  le  petit  séminaire  de  Versailles  ;  cependant  on  y 
retrouve  à  peu  près  la  même  disposition  que  du  temps  de 
Jeaurat  :  la  cuisine  est  encore  employée  à  cet  usage,  la  salie 
à  manger  est  un  réfectoire  et  les  pièces  au-dessus,  qui  étaient 
la  chambre  à  coucher  et  le  salon,  sont  maintenant  transfor- 
mées en  dortoirs. 

L'inventaire  de  Jeaurat,  comme  il  est  d'usage,  eut  lieu  peu 
de  jours  après  sa  mort,  par  M.  H.  B..,  écuyer,  avocat  au  Pa^ 
lement,  conseiller  du  roi,  notaire  à  Paris,  assisté  pour  la 
prisée  de  G.-S.  Habille,  huissier  vendeur  de  biens  meubles 


483 

au  Châtelet,  à  la  requête  et  en  présence  de  H.  Henri-Gahriel 
Duchesne,  conseiller  du  roi,  contrôleur  des  rentes  de  Thôtel- 
de-ville  de  Paris  et  garde  des  archives  du  clergé  de  France, 
sou  exécuteur  testamentaire;  de  Edme-Sébastien  Jeaurat 
l'afné,  membre  de  TAcadémie  des  sciences  et  pensionnaire 
de  l'Ecole  royale  et  militaire,  demeurant  à  TObservatoire  ;  de 
Micolas-Henri  Jeaurat  de  Bertry,  membre  de  TAcadémie  royale 
de  peinture  et  pensionnaire  de  Sa  Majesté,  frères  germains  ; 
de  dame  Marguerite  Jeaurat,  veuve  du  sieur  Nicolas  Richer, 
demeurant  à  Paris,  rue  Saint-Victor,  représentée  par  Nicolas- 
François  Richer,  commis  des  fermes  du  roi,  son  fils  ;  de  dame 
Marie-Jeanne  Quatremère,  veuve  de  M.  Charles-André  de 
Beauvais,  garde  des  archives  et  chef  du  bureau  de  TAgence 
du  clergé,  nièce  de  Jeaurat;  de  Nicolas-Marie  Quatremère 
Tâiné,  membre  du  collège  de  pharmacie  et  Jean -Baptiste- 
Gabriel  Quatremère  le  jeune,  négociant  à  Paris,  neveux  de 
Jeaurat  et  enfants  d*une  de  ses  sœurs  dont  le  prénom  nous 
est  inconnu;  des  sieurs  Pierre  Héquet,  marié  à  Marie-Angé- 
lique Quatremère,  et  Julien  Hobey,  époux  de  Marie-Nicole 
Quatremère,  ses  petites-nièces,  par  représentation  de  Henri 
Quatremère,  son  neveu,  décédé,  le  même  qui  a  signé  l'acte 
de  décès  de  Edme  Jeaurat.  Ce  dernier,  qui  avait  épousé  une 
fille  de  Sébastien  Leclerc,  célèbre  graveur,  est  mort  proba- 
blement sans  enfants;  autrement  nous  les  aurions  vus  figurer 
au  nombre  des  héritiers. 

Etienne  Jeaurat,  au  moment  de  sa  mort,  avait  pour  domes- 
tiques le  nommé  Jean  Perreau,  originaire  de  Vermenion,  et 
sa  femme  ;  il  ne  les  oublia  pas  à  ses  derniers  instants,  ainsi 
que  nous  l'avons  vu  par  son  testament. 

L'inventaire  fut  fait  en  présence  de  Louis-Jacques  Dura- 
meau,  professeur  de  l'Académie  de  peinture  et  garde  des 
tableaux  du  roi,  qui  demeurait  déjà  à  la  surintendance  en 
remplacement  de  E.  Jeaurat,  qui  n'était  plus  que  garde  hono- 
raire. Cet  inventaire  nous  fournit  les  indications  suivantes  : 

La  cave  était  peu  garnie,  elle  ne  contenait  que  deux  feuil- 
lettes de  vin  rouge  de  la  petite  Bourgogne  ;  mais  son  apparte- 
ment était  plus  somptueux  ;  nous  y  trouvons  une  console  dou- 
ble en  bois  sculpté  et  doré,  des  meubles  en  palissandre  et 
marqueterie  à  cadrille  (quadrille],  un  tric-trac  en  ébène  et  ses 
dames  en  ivoire,  des  glaces  bizottées^  une  pendule  en  marbre 
du  nom  de  Amant  à  Paris,  un  feu  avec  ornement  en  pyramide, 


18i 

des  bras  de  cheminée,  quatre  grands  vases  en  porcelaine  du 
Japon,  un  vase  d*ambre,  monté  en  forme  d'aiguière,  des  tasses 
en  laque  et  jonc  des  Indes,  doublées  en  argent,  des  tasses  à 
café  et  leurs  soucoupes  d'écaillé,  des  coffrets  dont  un  en  bois 
des  Indes,  garni  de  fleurs  en  ivoire,  des  petits  bronzes,  des 
éventails,  des  chinoiseries,  des  objets  en  beavr-carreau 
(bocaro),  des  dessins  chinois,  des  bottes  contenant  des  co- 
quilles, oiseaux,  papillons,  insectes,  etc.  ;  une  bibliothèque 
peu  nombreuse  et  insignifiante,  dont  les  principaux  ouvrages 
étaient  les  dictionnaires  de  Bayle,  Moreri  et  Trévoux  ;  peu  de 
linge  de  ménage,  élimé  et  rapiécé,  dit  l'inventaire,  des 
chemises  garnies  de  manchettes  et  jabots  ;  quelques  hardes, 
entr'autres  une  cotte  de  prunelle,  un  habit  de  drap  gris,  un 
autre  en  ratine,  une  robe  de  chambre  d'espagnolette  grise  et 
deux  perruques  I  une  montre  d'or  de  Gudin,  gravée  sur  les 
bords,  un  couteau  de  chasse  à  poignée  d*ébène  garnie  en 
argent,  une  épée  à  garde  d'acier  damasquinée  d'or  et  poignée 
de  fils  d'argent  doré.  Ce  qui  nous  surprend,  c'est  la  quantité 
d'argenterie  que  l'on  trouva  et  dont  le  poids  était  de  76 
marcs,  consistant  en  couverts,  gobelets,  plats,  flambeaux,  etc. 

Jeaurat  ayant  prescrit  par  son  testament  que  ses  tableaux 
et  dessins  ne  fussent  pas  vendus,  mais  partagés  par  ses  héri- 
tiers, on  les  transporta  au  domicile  de  son  exécuteur  testamen- 
taire, M.  Duchesne,  rue  de  l'Eperon  à  Paris,  où  ils  furent  in- 
ventoriés le  25  janvier  4790  de  l'avis  d'un  sieur  Remy,  peintre 
de  l'Académie  de  Saiut-Luc,  et  souvent  appelé  à  cette  époque 
comme  expert. 

Parmi  ces  tableaux,  nous  en  remarquons  un  de  Paul 
Yéronèse,  représentant  l'enlèvement  d'Europe,  deux  esquis- 
ses de  Yan-der-Heulen,  le  beau  portrait  fait  par  Greuze,  les 
tableaux  peints  par  Jeaurat,  partagés  ou  légués  d'après  son 
testament;  nous  y  voyons  encore  deux  tableaux  faisant  pen- 
dants avec  cette  singulière  désignation  :  «  L'un,  une  femme 
«  qui  va  orendre  un  lavement;  l'autre,  une  femme  qui  vient 
«  de  se  laver  les  pieds  ;  »  nous  ignorons  à  qui  ils  sont 
échus. 

Nous  trouvons  encore  des  tableaux  de  fruits  et  d'architec- 
ture, des  marines,  des  dessins  «  au  bas  desquels  sont  des 
vers  de  M.  Jeaurat  ;  »  des  études  :  un  Homme  qui  rit,  une 
jeune  Fille  qui  dort;  des  gravures  de  ses  tableaux,  des  por- 
traits de  Charles  P^  roi  d'Angleterre,  du  prince  de  Galles, 


485 

de  Massé  et  de  Galloche  (peintres]  ;  d'autres,  de  Jeaurat  et  de 
ses  frères,  des  dessins  en  portefeuille  de  Salvator-Rosa, 
Berghem,  Verdier,  etc.  ;  des  estampes,  des  eaux-fortes,  des 
études,  des  calques,  figures,  paysages  et  vues  de  Rome^  faits 
m  Italie  par  M,  Jeaurat. 

Nous  nous  sommes  un  peu  étendu  sur  la  désignation  de 
ces  objets  copiés  sur  son  inventaire,  parce  que  beaucoup  peu- 
vent servir  a  caractériser  le  goût  de  Jeaurat,  ses  habitudes 
et  répoque  à  laquelle  il  vivait. 

Une  partie  seulement  des  effets  mobiliers  non  légués  fut 
vendue,  le  3  février  4790,  par  Thuissier-priseur  Mabille; 
les  tableaux,  les  dessins  et  l'argenterie  ayant  été  partagés 
par  les  héritiers. 

Lorsque  Jeaurat  mourut,  on  ne  le  croyait  pas  aussi  riche 
qu'il  était,  on  trouva  d'abord  dans  son  secrétaire  une  somme 
d'environ  39,000  francs,  la  plus  grande  partie  en  or,  somme 
considérable  pour  le  temps  ;  ensuite  plusieurs  contrats  de 
rentes  à  prendre  sur  les  revenus  du  Roy ^  d'autres  sur  l'em- 
prunt de  4  5  miliions  fait  par  le  domaine  de  la  ville  de 
Paris,  ainsi  que  sur  les  aides  et  gabelles,  et  enfin  des  créan- 
ces sur  divers  particuliers,  le  tout  pour  un  chiffre  assez  rond 
représentant  environ  4,000  livres  de  rentes,  plus  un  prêt  de 
42,000  livres  fait  antérieurement  aux  héritiers  Quatremère, 
ses  neveux.  En  effet,  toutes  ces  sommes  capitalisées,  les 
39,000  francs  trouvés  en  espèces,  la  vente  des  objets  non 
partagés,  représentent  bien,  à  quelque  chose  près,  déduction 
faite  de  tous  les  frais,  les  422,445  francs  partagés  par  ses 
héritiers  et  sur  lesquels  le  malheureux  Jeaurat  de  Bertry  ne 
préleva  qu'une  modeste  rente  viagère  de  600  francs,  confor- 
mément au  testament,  et  qu'il  eut  peut-être  bien  de  la  peine  à 
toucher  pendant  nos  troubles  révolutionnaires. 

En  denors  de  tous  ces  renseignements,  qui  ont  bien  quel- 
qu'intérêt,  nous  n'avons  pu  recueillir,  malgré  de  nombreuses 
recherches,  que  très  peu  de  faits  sur  la  vie  de  Jeaurat  et  sur 
son  caractère;  il  s'est  peint,  il  est  vrai,  dans  plusieurs  de  ses 
lettres  et  dans  son  testament;  on  a  vu  plus  haut  que  les  jour- 
naux du  temps  ont  fait  l'éloge  de  ses  vertus;  il  ressort  bien  de 
tout  cela  que  c'était  un  excellent  homme,  obligeant  avec  ses 
amis  et  surtout  avec  ses  parents. 

Il  a  laissé  de  très-bons  souvenirs  k  Vermenton  et  faisait 
toujours  du  bien  chaque  fois  qu'il  y  allait;  il  vivait  grande- 


486 

ment  et  recevait  sans  doute  beaucoup»  car  Iorsqu*il  venait 
avec  sa  voiture  et  ses  gens,  les  habitants,  peu  habitués  à  la 
bonne  chère  de  la  capitale,  disaient  :  «  Âh  i  voilà  M.  Jeaurat 
«  arrivé,  il  nous  ramène  la  chéreniise  avec  lui  ;  »  ils  enten- 
daient par  là,  sans  doute,  que  les  dépenses  auxquelles  il  se 
livrait  faisaient  enchérir  les  vivres.  Nous  tenons  cette  anec- 
dote de  madame  veuve  Richer,  qui  nous  a  encore  raconté  ce 
qui  suit  :  Jeaurat  était  grand  partisan  du  célibat,  au  point 
que  M.  Richer,  son  petit-neveu,  qui  s'était  marié  fort  jeune, 
avait  été  obligé  de  dissimuler  son  premier  mariage  jusqu'à  la 
mort  de  son  oncle  pour  ne  pas  encourir  des  remontrances  qu'il 
redoutait  sans  doute  très-fort  et  qui  auraient  pu  avoir  pour 
lui  un  résultat  analogue  à  celui  de  son  cousin  Jeaurat  de 
Bertry.  Ses  deux  autres  neveux  ne  paraissent  pas  s'être  en- 
gagés dans  les  liens  matrimoniaux  ;  nous  n'en  trouvons  la 
trace  nulle  part  ;  cependant  on  serait  tenté  de  supposer  que 
Jeaurat  de  Bertry  se  mit  en  opposition  avec  les  idées  anti- 
conjugales  de  son  oncle  et  que  c'est  peut-être  à  une  incartade 
de  cette  nature  qu'il  dut  d'être  moins  favorisé  que  les  autres, 
et  de  n'avoir  eu  pour  sa  part  que  la  pension  alimentaire  lé- 
guée par  E.  Jeaurat,  qui  dit  dans  son  testament  :  «  pour  des 
«  raisons  à  moy  connues.  »  Il  résulte  de  tout  cela  que  ce 
dernier,  étant  resté  célibataire,  et  aussi  très-probablement 
ses  deux  neveux,  que  le  nom  de  Jeaurat  est  complètement 
éteint. 

Nous  citerons  encore,  comme  ayant  quelque  intérêt,  la  note 
suivante  qui  a  été  recueillie  dans  les  papiers  de  Jeaurat  : 
c'est  un  billet  daté  de  1788,  par  lequel  le  sieur  Pillon,  admi- 
nistrateur du  bureau  de  la  charité  des  pauvres,  a  reconnu 
avoir  reçu  dudit  Jeaurat:  une  somme  par  lui  due  à  la  charité 
de  Yermenton  et  échue,  dit  le  billet,  à  la  Saini-André,  lors 
dernière, 

Yermenton  a  voulu  rendre  un  hommage  mérité  à  la  mé- 
moire de  Jeaurat,  en  donnant  son  nom  à  une  rue  de  la  ville, 
aboutissant  près  de  la  mairie,  à  la  suite  d*une  délibération 
prise  en  1842,  à  l'occasion  du  plan  arrêté  par  le  Conseil  mu- 
nicipal. 

Nous  avons  fait  pour  Jeaurat  ce  que  des  biographes  ont 
fait  pour  Rétif  de  la  Bretonne,  né  à  quelques  kilomètres  de 
Yermenton  ;  il  y  a  même  dans  les  écrits  de  l'un  et  les  pein- 
tures de  l'autre  une  certaine  analogie  ;  ils  sont  tous  les  deux 


«87 

pénétrés  de  cet  esprit  Bourguignon  dont  Piron  est  en  quelque 
sorte  le  type,  et  oeaucoup  de  scènes  écrites  par  Rétif,  dans 
ses  Contemporaines,  auraient  dû  être  reproduites  sur  la  toile 
par  Jeaurat  ;  on  retrouve  les  mêmes  qualités,  et  souvent  la 
même  incorrection;  la  comparaison  s'arrête  là,  car  sur  la 
question  des  mœurs  ils  ne  se  ressemblaient  nullement.  Jeau- 
rat était  observateur  et  c'est  bien  de  lui  qu'on  pourrait  dire 
qu'il  était  peintre  de  mœurs,  car  c'est  un  de  ceux  qui  nous 
(ait  le  mieux  connattre,  par  ses  tableaux,  les  usages  du  siècle 
dernier  et  c'est  à  cela  qu'il  devra  peut-être  de  survivre  à  beau- 
coup de  ses  contemporains  plus  brillants  que  lui,  mais  dont 
les  compositions  ne  nous  révèlent  rien  sur  le  passé  et  n'ont 
pas  le  piquant  qu'on  remarque  dans  Jeaurat.  Ses  Halles,  ses 
Carrefours,  le  Déménagement  d'un  Peintre,  l'Enlèvement  des 
Filles  de  joie,  et  tant  d'autres,  nous  font  au  moins  connattre 
Paris  à  son  époque  ;  plusieurs  inscriptions,  semées  au  hasard 
dans  ses  tableaux,  sont  même  curieuses  à  consulter. 

Une  note  manuscrite,  qui  existe  sur  une  cote  à  la  Biblio- 
thèque Impériale,  fait  la  mention  suivante:  «  Ne  pouvant 
«  plus  peindre,  il  fit  (Jeaurat),  à  85  ans,  une  comédie  inti- 
me tulée  VInguiet  et  quelques  pièces  fugitives.  »  Ce  renseigne- 
ment et  celui  donné  par  la  Gazette  Nationale  sont  les  seuls 
indices  que  nous  ayons  jusqu'à  présent  sur  ses  travaux  litté- 
raires, etilnous  a  été  impossible,  jusqu'à  ce  jour,  d'en  trouver 
la  preuve,  autrement  que  par  des  vers  accompagnant  quelques- 
uns  de  ses  dessins  (ainsi  que  le  constate  son  inventaire)  ;  nous 
avons  vainement  consulté  Brunet,  Barbier,  Quérard,  Peignot, 
et  le  catalogue  de  la  bibliothèque  de  Soleinne,  nous  n'avons 
rien  trouvé  qui  puisse  justifier  le  fait  ci-dessus  énoncé. 

Voilà  tout  ce  que  nous  avons  pu  jusqu'à  présent  recueillir 
sur  Jeaurat  et  sa  famille-,  nous  bornerons  là  notre  tâche,  car 
une  biographie  n'est  jamais  complète,  elle  est  toujours  à  re- 
faire; chaque  jour  des  faits  nouveaux  se  révèlent,  des  œuvres 
inconnues  reviennent  au  grand  jour,  des  lettres  jusqu'alors 
inédites  nous  font  connaître  des  choses  ignorées  jusque-là  ; 
on  croit  tout  savoir,  ou  avoir  tout  dit  et  c'est  toujours  à  recom- 
mencer ;  heureux  si  le  public  nous  tient  compte  de  nos  bonnes 
intentions.  Mous  ne  sommes  ni  un  savant,  ni  un  homme  de 
lettres,  mais  un  curieux  qui  se  plait  à  révéler  le  fruit  de 
ses  recherches.  Si  de  nouveaux  documents  venaient  h  notro 
connaissance  ou  si  des  rectificatioqs  étaient  nécessaires^  nous 


188 

pourrions  plus  tard,  si  on  goûte  ce  travail,  faire  un  supplé- 
ment à  cette  notice  en  y  joignant  la  monographie  complète 
des  œuvres  de  Jeaurat,  qui  reste  à  faire.  Nous  profiterons  éga* 
lement  de  cette  occasion  pour  donner  sur  les  autres  Jeaurat, 
ceux  qui  se  sont  distingués,  bien  entendu,  et  surtout  sur 
Jeaurat  de  Bertry,  si  peu  connu,  les  nouveaux  détails  que 
nous  pourrions  nous  procurer. 


Sylvain  Puyghevrier. 


VermentoD,  90  septembre  1863. 


Note  (page  460.)— Cette  date  du  9  février  au  lieu  du  8,  qui  contredit 
celle  que  tous  les  biographes  ont  acceptée  jusqu^à  présent,  sera  sans 
doute  controversée  ;  nous  nous  bornerons  pour  toute  réponse  à  tran- 
scrire l'extrait  fait  sur  le  registre  de  la  paroisse  Saint-Nicolas-du- 
Cbardonnet,  à  Paris,  et  que  nous  devons  à  Fobligeance  de  M.  Bellier 
de  la  Ghavignerie  :  «  Neufviesme  febvrier  mil  six  cent  quatre-vingt- 
H  dix-neuf  est  né  un  fils  du  mariage  de  Nicolas  Jeaurat»  marchand  de 
«  vin,  et  de  Marie  Bourdillat  de  ceste  paroisse,  Fossés-Saint-Victor 
(t  à  la  Tète-Noire  et  le  lendemain  a  esté  baptisé  par  moy  preslre 
«  soubsigné  et  nommé  Estienne  par  Estienne  Pion,  fils  d*Abraham 
u  Pion,  bourgeois  de  Paris,  et  de  Claire  de  Boulogne,  son  parein,  et 
«  par  Agnès  Jucquebors,  femme  de  Zacharie  MarUnet,  orlogeur,  sa 
M  marraine,  soubsignez  avec  le  père  de  Tenfant.  » 


HISTOIRE  DE  L'ABBAYE  DE  QUINCY. 


Essayer  de  recomposer  un  instant  par  la  pensée,  de  re- 
construire, à  l'aide  de  matériaux  si  rares  aujourd'hui,  This- 
toire  de  Tabbaye  de  Quincy,  nous  a  semblé  toujours  un  travail 
au-dessus  de  nos  forces.  Comment  faire  revivre  en  effet  la 
physionomie  austère  des  pieux  cénobites,  qui,  pendant  l'es- 
pace de  huit  siècles,  dans  l'isolement  de  cette  retraite,  loin 
du  tumulte  et  des  préoccupations  du  monde,  ont  su  donner 
tant  de  nobles  exemples  d'un  travail  opiniâtre,  d'une  foi  si 
ardente ,  quand  les  plus  faibles  traces  de  leur  passage  ont 
disparu  d'au  milieu  de  nous  ?  Comment  retracer  les  efforts 
persévérants,  les  difficultés  de  toute  nature  vaincues  par  ces 
dignes  fils  de  Cileaux,  quand  la  plupart  des  chartes  ou  des 
titres  qui  pouvaient  nous  offrirde  si  précieux  renseignements 
ont  été  dispersés  ou  anéantis  par  le  vandalisme  révolution- 
naire? 

Et  cependant  quel  sujet  d'études  plus  grave  et  plus  fécond 
que  celui  de  ces  antiaues  monastères,  dont  l'existence  se  lie 
si  étroitement  à  celle  ce  la  société?  Ces  pieuses  maisons  n'é- 
taient pas  seulement,  en  effet,  l'asile  tutélaire  de  l'intelligence, 
le  sanctuaire  des  lettres  et  de  la  philosophie,  c'était  encore 
une  école  universelle  où  se  formaient, au  sein  des  fortes  études 
et  des  austères  méditations  du  cloître,  les  chefs  illustres  qui 
présidaient  souvent  au  gouvernement  des  peuples. 

Mais  quel  triste  contraste  ne  vient  pas  assombrir  plus  tard 
l'éclat  d'un  passé  si  riche  en  grands  souvenirs?  A  la  date 
funèbre  de  1515,  qui  nous  rappelle  ce  pacte  fameux  signé 
entre  Léon  X  et  François  I«r,  commence  une  ère  de  décadence 
qui  doit  précipiter  la  plupart  des  abbayes  dans  une  chute 
inévitable.  Comme  toutes  les  institutions  humaines,  arrivées 
au  faite  de  la  splendeur,  nous  les  voyons  alors  perdre  peu  à 


490 

peu  des  priucipes  sévères  qui  avaient  fait  leur  force  et  leur 
durée,  laisser  développer  daus  leur  sein  les  passions  mon- 
daines et  les  désordres  d'une  vie  dépravée.  Dans  chacune  de 
ces  cellules^  blanches  alvéoles  où  n'avaient  pénétré  que  le 
travail  et  la  prière,  sous  ces  longs  cloîtres  où  n'avaient  ré- 
sonné que  les  chœurs  majestueux  du  chant  grégorien,  vont 
se  glisser  désormais  Tintrigue,  la  fainéantise  et  plus  d'une 
fois  le  scandale.  En  acceptant  les  richesses  et  les  biens  de  la 
terre,  causes  inséparables  de  mollesse  et  d'oisiveté,  la  foi 
des  premiers  solitaires  se  relire  du  cœur  de  leurs  successeurs 
dégénérés. 

Bien  des  fois  nous  avons  visité  les  ruines  de  Quincy,  inter- 
rogé du  regard  ces  grands  pans  de  murailles  dont  les  fortes 
assises  semblent  défier  les  ravages  du  temps.  En  explorant 
ces  lieux  abandonnés,  en  foulant  aux  pieds  ces  tronçons  de 
colonnes,  ces  chapiteaux  mutilés,  il  nous  semblait  entendre 
les  chucbottements  des  morts  racontant  dans  une  langue 
inconnue  l'histoire  du  passé  : 

Et  mille  voix  pleuraient  dans  le  cloître  détruit; 

Et  tous  ces  blancs  tombeaux,  couverts  de  noirs  décon)breSt 

Où  des  lois  de  la  mort  le  poète  s'instruit, 

Avec  le  soir  se  peuplaient  d'ombres. 

Et  les  voix  demandaient  quels  étaient  ces  débris  ; 

Ces  colonnes  roulant  leurs  fronts  couverts  d'acanthes 

Sous  les  vastes  arceaux,  ainsi  que  les  bacchantes, 

Ivres  des  vins  romains,  roulaient  sous  les  lambris  ; 

Pourquoi  le  souterrain  aux  arches  colossales, 

Nouvel  Herculanum,  dormait  enseveli 

Sous  ces  herbes  sans  nom  que  fait  croître  l'oubli, 

Sous  les  mosaïques  des  salles? 

Et  les  vents  répondaient  aux  nocturnes  esprits  : 
u  Les  révolutions,  au  souffle  incendiaire, 
u  Sapant  ces  monuments  où  vos  noms  sont  inscrits, 
M  N'en  ont  laissé  que  la  poussière,  n 

Hâtons-nous  donc,  avant  que  les  derniers  matériaux  aient 
disparu,  d'arracher  à  l'oubli  qui  les  menace  quelques-uns 
des  souvenirs  de  l'antique  abbaye  ;  il  est  bien  tard  déjà  pour 
recueillir  çà  et  là,  parmi  les  parchemins  poudreux,  des  rensei- 
gnements sur  son  passé.  Dans  quelques  jours  peut-être,  ces 
ruines  si  imposantes,  si  expressives,  auront  disparu  du  sol  où 
le  poète  et  l'historien  les  chercheront  inutilement. 

Dans  les  premières  années  du  xk  siècle,  trois  religieux  de 


m 

Moléines,  saint  Robert,  saint  Albéric  et  saint  Etienne,  après 
s'être  efforcés  de  réformer  leur  abbaye  qui  était  tombée  dans 
le  plus  grand  relâchement,  allèrent  à  Lyon»  en  compagnie  de 
quatre  frères,  trouver  Farchevéque  Hugues,  légat  du  Saint*- 
Siége,et  lui  exposèrent  qu'ils  désiraient  fonder  un  monastère 
oii  la  règle  de  saint  Benoit  fût  suivie  avec  la  plus  grande  ri- 
gueur; le  légat  loua  leur  zèle,  mais  les  engagea  à  n'entre- 
prendre cette  tâche  qu'en  compagnie  d'un  plus  grand  nombre 
de  religieux.  En  effet,  bientôt  quatorze  frères  se  joignirent  à 
eux,  et  ayant  reçu  l'avis  favorable  du  légat,  ils  partirent 
ensemble  de  Holéme  et  allèrent  s'établir  dans  le  désert 
sauvage  de  Citeaux,  au  diocèse  de  Ghâlons-sur-Saône.  Là,  à 
l'exemple  de  son  glorieux  maître  saint  Benoit,  dans  sa  grotte 
de  Sulac,  saint  Robert  éleva  de  ses  mains  un  oratoire  con- 
sacré à  la  Vierge  et  des  cellules  en  feuillage. 

Cette  vie  consacrée  à  l'humilité,  ce  sublime  renoncement 
aux  grandeurs  de  la  terre,  quand  les  princes  et  les  seigneurs 
n'aspiraient  qu'à  des  jouissances  matérielles,  ne  pouvaient 
manquer  d'attirer  sur  saint  Robert  et  ses  compagnons  les 
regards  du  monde  ;  d'un  autre  côté,  le  mouvement  qui  entraî- 
nait vers  l'Orient  les  peuples  et  les  rois,  lors  de  la  Croisade, 
n'avait  pas  peu  contribué  non  plus  à  raffermir,  à  développer 
même  le  zèle  religieux  de  l'Occident.  Aussi  voyons-nous 
bientôt  une  foule  de  gentilshommes,  entraînés  par  l'exemple, 
désabusés  des  vanités  du  siècle,  venir  se  ranger  aux  côtés  du 
pieux  abbé.  L'accroissement  de  la  maison  de  Citeaux  devint 
tellement  rapide,  que  le  successeur  de  saint  Robert,  Etienne 
Harding,  fut  obligé  de  fonder,  eu  4413,  l'abbaye  de  La  Ferté, 
et  une  année  plus  tard,  celle  de  Pontigny,  au  diocèse 
d'Auxerre. 

Nous  touchons  déjà  à  l'établissement  de  Quincy,  car  c'est 
sous  Hugues  de  Mâcon,  premier  abbé  de  Ponligny,  que  ce 
monastère  fut  fondé.  Douze  colonies  avaient  quitté  déjà  la 
maison  mère,  et  comme  chacune  d'elles  comprenait  douze 
personnes,  c'est  donc  cent  quarante-quatre  religieux  qui  sor- 
tirent de  Pontigny  dans  l'espace  de  vingt-cinq  ans  (i). 

(4)  Voici  les  noms  des  douze  colonies  sorties  de  Ponligny  avant 
rétablissement  de  Quincy:  iil9,  Bouras  (Nièvre);  lilO,Cadouin  (Dor- 
dogne);llâO,  Dalon  (Corrèze);  il35,  Deuil  (Elaute-Vienne)  ;  4133, 
Condom  (Lot-et-Garonne)  ;  1124,  Bonnevauz  (Vienne)  ;  iiâ4»  Jouy 


192 

Mais  avant  de  poursuivre  plus  loin,  jetons  un  rapide  coup 
d'œil  sur  les  lieux  où  va  s'établir  la  nouvelle  émigration. 

A  neuf  kilomètres  environ  de  Tonnerre,  sur  la  rive  droite 
de  TArmançon  et  près  du  village  de  Tanlay,  s'étend  dans  la 
direction  du  nord-est,  une  vallée  tortueuse  et  resserrée,  aux 
pieds  de  coteaux  couverts  de  bois  qui  donnent  naissance  à 
des  sources  abondantes  et  limpides.  L'aspect  doucement  mé- 
lancolique de  ce  vallon,  traversé  par  un  des  ruisseaux  les  pins 
charmants  que  l'on  puisse  voir,  la  fertilité  du  sol,  la  beauté 
des  ombrages,  en  font  aujourd'hui  un  des  sites  les  plus 
agrestes  de  la  contrée.  Mais  si  nous  nous  reportons  en  arrière, 
si  nous  remontons  au  xif  siècle,  avant  le  défrichement  de  ces 
terrains  vierges  et  les  travaux  d'assainissement  exécutés  par 
les  moines,  quelle  nature  triste  et  désolée  venait  y  affliger  les 
regards  I 

Tous  ces  gras  pâturages,  où  bœufs  et  génisses  paissent  en 
liberté  au  milieu  des  hautes  herbes,  n'étaient  que  marais 
entrecoupés  de  fondrières.  Ce  vaste  étang,  ces  belles  pièces 
d'eau  où,  pendant  la  saison  d'été,  la  truite  mire  au  soleil  sa 
robe  nuancée  de  taches  brunes  et  mordorées,  aux  reflets  mé- 
talliques, et  poursuit  avec  la  rapidité  delà  flèche  la  demoiselle 
au  corselet  lamé  de  vert  et  d'azur,  ces  belles  pièces  d'eau, 
disons-nous,  étaient  embarrassées  dans  leurs  cours  par  des 
touff'es  épaisses  de  joncs  et  de  glaïeuls,  par  les  détritus  orga- 
niques des  nymphéa  et  des  nénuphars.  Toutes  ces  plantes 
aquatiques  mouraient  aux  lieux  qui  les  avaient  vues  naître, 
s'accumulaient  les  unes  sur  les  autres,  puis  arrivées  à  une 
rapide  décomposition  empoisonnaient  l'air  de  miasmes  pesti- 
lentiels. 

A  la  place  de  ces  superbes  jardins,  de  ces  riches  labours, 
croissaient  des  roncfes  et  des  broussailles  épineuses  dont  les 
pointes  aiguës  présentaient  un  obstacle  infranchissable  à 
1  homme  et  servaient  de  repaire  aux  bêtes  fauves. 

Seule,  cette  montagne  abrupte,  si  justement  appelée  le 
Mont-Hérissé  et  qui  domine  à  l'orient  tout  le  vallon  de  Quincy, 
a  su  conserver  la  physionomie  sévère  des  vieux  jours,  la  couleur 
sombre  du  temps.  Çà  et  là  apparaissent  à  son  sommet,  qu'ils 


(Seined-Marne) ;  1124,  Fontaine-Jean  (Loiret);  1128,  FontgulUenî 
(Gironde);  1130,  Saint-Marcel  (Lot);  1150,  Saint-Sulpice  (Ain)  ;  115(K 
L'Etoile  (Vienne). 


193 

courooneat  fièrement  comme  les  créneaux  d'une  immense 
forteresse,  les  murs  d'enceinte  de  Tabbaye;  les  orages  et  les 
intempéries  des  saisons  ont  pu  les  entamer  par  de  larges 
brèches,  mais  solides  encore  et  beaux  de  vétusté,  ils  ne  s'af- 
faissent qu'insensiblement  sous  la  main  des  siècles,  qui  sem- 
ble ne  renverser  les  monuments  qu'avec  regret. 

C'est  au  milieu  de  cette  profonde  solitude  appelée  autrefois 
Arche  (Archia),  que  douze  moines  sous  la  conduite  d'Albéric, 
l'un  d'eux,  vinrent  en  4133,  jeter  les  fondements  de  l'abbaye 
de  Quincy. 

Nous  savons  quelles  cérémonies  touchantes  se  passaient 
dans  la  maison-mère,  au  moment  du  départ  de  ces  saintes 
colonies  :  «  la  communauté  se  rendait  à  l'église  ;  là,  celui 
des  douze  qui  devait  être  revêtu  de  la  dignité  abbatiale  rece- 
vait solennellement  la  croix  des  mains  de  Tabbé,  puis  il  sor* 
tait  suivi  de  ses  onze  compagnons,  en  chantant  des  litanies 
et  des  psaumes.  Souvent,  lorsqu'il  fallait  franchir  le  seuil  du 
monastère  oii  l'on  avait  espéré  mourir,  les  chants  devenaient 
des  sanglots,  les  larmes  coulaient  de  tous  les  yeux  et  l'on 
avait  peine  à  distinguer  ceux  qui  restaient  de  ceux  qui  par- 
taient. C'était  raffliotion  dune  famille  qui  se  partage;  la 
porte  s'ouvrait  pour  laisser  passer  les  ëmigrants  et  se  refer- 
mait sur  les  premiers  frères  qu'on  ne  retrouvait  plus  qu'au 
ciel.  » 

Trois  chevaliers  du  comté  de  Tonnerre^  Hélie  de  Rouge- 
mont,  Royer  d'Ancy  et  Bernard  Ambésas,  avaient  concédé  à 
nos  religieux  les  premiers  terrains  nécessaires  à  leur  établis- 
sement. L'étendue  en  était  peu  considérable,  puisqu'ils  ne 
renfermaient  guère  que  l'espace  compris  entre  la  Poterne  et 
le  Mont-Hérissé  d'un  côté,  et  de  l'autre  le  bois  de  la  Meose  et 
la  fontaine  du  Rocher.  C'est  ce  que  parairindiquer,  en  termes 
assez  vagues,  une  charte  de  confirmation  des  biens  de  l'ab- 
baye accordée  par  Godefroy,  évêque  de  Langres,  entre  les 
années  113544. 

Nous  devons  mentionner  encore,  parmi  les  fondateurs  de 
Quincy,  les  trois  frères  Etienne,  Pierre  et  Boëmond  de  Meli- 
sey,  qui  cédèrent  à  Tabbaye  naissante  le  quart  du  territoire 
de  Commissey,  en  reconnaissance  de  ce  que  les  moines  avaient 
placé  leur  sœur  à  Jully.  Etienne  de  Noyers,  dont  les  deux 
filles  étaient  entrées  également  par  leurs  soins,  au  monastère 
de  Fussy,  leur  fit  don  d'un  autre  quart  du  même  territoire. 

13. 


494 

Ces  différents  actes  de  libéralité  furent  approuvés  par  Josbert 
du  Til,  dont  ces  biens  relevaient  en  fief,  et  par  Hilon,  seigneur 
de  Noyers. 

Le  premier  soin  des  religieux  fut  d'élever  de  modestes 
cellules  pour  s'abriter  contre  les  injures  de  Tair,  et  un  oratoire 
consacré  à  saint  Georges,  en  souvenir  du  jour  de  leur  arrivée 
à  Quincy  (23  avril)  ;  puis  le  vénérable  Albéric,  suivi  de  ses 
onze  compagnons,  s'avança  au  milieu  des  landes  et  des  brous- 
sailles et  y  planta  la  croix  pour  en  prendre  possession  au 
nom  du  Christ.  Alors  les  frères  essarteurs  firent  résonner,  sous 
les  coups  multipliés  de  la  hache,  l'écho  de  la  vallée,  tandis 
que  les  extirpateurs  et  les  brûleurs  déracinèrent  les  arbres, 
arrachèrent  les  souches  et  brûlèrent  tous  ces  débris.  D'autres 
travailleurs  dressèrent  leurs  tentes  au  milieu  des  marais,  et 
armés  de  la  bêche,  s'efforcèrent  de  pratiquer  des  saignées  à 
ce  sol  putride  et  malade,  de  réunir  les  eaux  par  un  habile 
système  de  fossés  et  de  rigoles,  afin  de  les  utiliser  comme 
force  motrice  ou  comme  moyens  d'irrigation. 

Le  Saint-Siège  ne  pouvait  manquer  d'applaudir  à  ces  nobles 
efforts,  et  d'accorder  aux  moines  de  Quincy  tous  ses  encou- 
ragements pour  une  œuvre  si  laborieusement  entreprise, 
aussi  quelle  sollicitude  paternelle,  quelle  douce  effusion  du 
cœur  dans  celte  lettre  d'Innocent  II  :  «  Combien  notre  âme 
^  est  pénétrée  de  joie  par  l'admirable  religion  de  votre  corn- 
ac munauté  ;  celui-là  seul  le  sait  complètement  qui  est  le  scru- 
«  fateur  des  choses  et  des  cœurs.  Car,  sortis  comme  un 
«  essaim  d'abeilles  du  monastère  de  Pontigny,  vous  allez  au 
«  loin,  remplissant  d'une  manne  céleste  des  ruches  nom- 
«  breuses;  vous  fortifiez  les  cœurs  de  beaucoup  d'altérés,  par 
«  une  doctrine  salutaire,  en  les  rafraîchissant  de  l'eau  jail- 
<(  lissante  dans  la  vie  éternelle.  C'est  pourquoi  nous  chéris- 
«  sous  de  l'affection  la  plus  vive  votre  communauté  et  le 
^  monastère  de  la  bienheureuse  mère  de  Dieu,  dans  lequel 
«  vous  vous  occupez  du  service  divin.  » 

Plus  loin,  le  pape  confirme  aux  religieux  la  propriété  de 
Quincy,  de  Fontaines  et  d'un  lieu  appelé  Baterium. 

Grâce  aux  libéralités  du  roi  Louis-le-Gros,  qui  portait  un 
intérêt  tout  particulier  â  la  prospérité  de  Tordre  de  Citeaux,  et 
dont  le  troisième  fils,  Henri,  avait  été  placé  à  Clairvaux» 
Albéric  put  commencer  bientôt  la  construction  d'une  vaste 
église  en  rapport  avec  les  besoins  croissants  du  monastère. 


195 

Six  années  forent  employées  à  élever  ee  monument  que  le 
pieux  abbé  consacra  en  1 139  à  TAssomption  de  la  Vierge  (4). 

D'autres  travaux  considérables,  tels  que  les  cloîtres,  le 
logis  abbatial,  les  bâtiments  conventuels  étaient  encore  en 
voie  d'exécution  ;  mais  la  mort  du  premier  abbé  de  Quincy 
vint  en  retarder  l'achèvement. 

Son  successeur,  Urbain  P%  occupait  le  siège  abbatial  dès 
^  1 44,  ainsi  que  nous  l'apprend  une  bulle  de  protection  accor* 
dée  par  le  pape  Eugène  III. 

En  1 146,  Adélard,  que  les  auteurs  de  la  Gaule  chrétienne 
citent  comme  le  septième  abbé  de  Holosmest  fit  don  à  Urbain 
(m  manum  Urbam  abbatis)^  de  tout  ce  qoe  son  abbaye  pos» 
sédait  au  territoire  de  Semood  (2)  et  de  la  moitié  d'un  moulin 
situé  sur  la  Seine,  sous  la  réserve  de  deux  sous  de  cens 
annuel,  monnaye  de  Troyes,  payables  à  la  Saint-Remy.  Au 
bas  de  cette  charte,  comparaissent  Gaudin  de  firémur,  Guy, 
son  frère  et  tous  ses  enfants  qui  avaient  cédé  précédemment 
le  domaine  de  Semond  à  l'abbaye  de  Holosmes  ;  ils  déclarent 
consentir  à  la  donation  faite  par  Adelard  et  accordent 
encore  aux  moines,  la  faculté  de  prendre  dans  les  seigneuries 
de  Brémur  et  d'Aisey,  tout  ce  qui  pourra  leur  être  néces- 
saire. 

Peu  de  temps  après  (4447),  Eudes  II,  duc  de  Bourgogne» 
reconnaît  que  son  père,  Hugues  le  PaciCque,  a  donné  en  per* 
pétuelle  aumône  à  notre  monastère,  pour  le  repos  de  son  ftme 
et  de  celles  de  ses  prédécesseurs,  le  territoire  de  Massoult 
[territorium  quod  dicitur  Marsul). 

Enfin,  Godefroy,  évéque  de  Langres,  voulant  donner  une 
seconde  fois  des  preuves  de  son  affection  a  à  ceux  qui  attiraient 
«  à  l'exemple  de  l'abeille  laborieuse,  des  âmes  sans  nombre 
«  dans  son  évécbé,  parle  parfum  d'un  zèle  plein  de  pureté, 
«  etc.,  »  déclara  prendre  sous  sa  protection  spéciale  toutes 
les  concessions  et  les  avantages  accordés  au  couvent  de 
Quincy.  , 

Dans  la  nouvelle  liste  des  lieux  du  monastère  nous  remar- 
quons Baluvel  [Balanum)^  Le  Breuil,  près  Ivry  [Brulium), 

(1)  C'était  une  règle  invariable  que  tous  les  monastères  de  Citeaux 
fussent  dédiés  à  la  mémoire  de  la  Sainte  Vierge. 

(3)  Semond,  anciennement  Pseudon,  Pscdunum.  Hameau  de  90 
feux,  réuni  a  la  paroisse  en  1541.  Les  moines  de  Quincy  y  bâtirenl  un 
monastère  dont  j*ai  vu  les  ruines.  [Caurtépée,  p.  390,  vol.  iv.) 


196 

une  pièce  de  terre  à  Saint-ViDnemer,  un  pré  à  Dannemoine, 
des  vignes  à  Epineuil  et  en  Losmont. 

Le  dernier  document  qui  se  rapporte  à  Urbain  est  une 
bulle  du  pape  Eugène  III,  qui  comprend  deux  domaines  con- 
cédés depuis  peu  :  la  grange  d-Ervy  [de  Arviaco,  de  Arvi)  et 
la  terre  de  Nesle  [Nmllé]  1147. 

Dès  l'année  1 1 53,  Bugues,  successeur  d'Urbain  I»*",  com- 
parait dans  une  charte  de  Tabbaye  de  Pontigny;  il  obtient 
également  un  privilège  du  pape  Anastase  IV,  le  20  avril  1 1  Si. 

Trois  années  plus  tard,  Aymond  d*Aisey  et  Hugues,  son 
frère,  vendirent  aux  religieux  divers  héritages  situés  au-delà 
de  la  Seine  [ultra  Sequanam).  Gandin  de  Brémur  leur  accorda 
en  même  temps  le  droit  de  prendre  dans  sa  forêt  de  Villers 
tout  le  bois  nécessaire  pour  établir  un  pont  sur  la  Seine,  afin 
d'y  faire  passer  leurs  troupeaux  (1). 

Ainsi,  quelques  années  à  peine  s'étaient  écoulées  depuis  la 
fondation  de  Quincy,  que  déjà  ce  monastère  possédait  de 
vastes  domaines,  que  les  seigneurs  les  plus  puissants  de  la 
contrée  s'empressaient  à  l'envi  de  le  combler  de  biens  et  de 
faveurs. 

A  quelle  source,  mystérieuse  pour  notre  époque,  ces  pieux 
cénobites  avaient-ils  puisé  la  force  et  la  persévérance  indis- 

{^ensables  pour  s'élever  d*une  position  aussi  humble,  dans 
'origine,  à  des  destinées  aussi  glorieuses?  A  leur  point  de 
départ,  nous  les  voyons,  comme  le  collège  apostolique,  réunis 
au  nombre  de  douze  personnes,  s'établissant  sur  une  terre 
inhabitée,  ayant  à  vaincre  tout  à  la  fois  l'aridité  du  sol  et  la 
barbarie  du  siècle,  et,  à  quelque  temps  de  là,  ils  se  pressent 
nombreux  sous  les  cloîtres  de  Tabbaye;  leurs  richesses,  leur 
influence  ont  acquis  des  proportions  inespérées. 

Deux  motifs  peuvent  l'expliquer  :  d'abord  cette  foi  ardente 
des  premiers  pères,  qui  ne  connaissait  pas  d'obstacles  impos- 
sibles à  surmonter,  puis  cette  règle  bénédictine  qui  se  dis- 
tinguait entre  toutes  les  autres  par  son  esprit  éminemment 
laborieux  et  utile,  et  qui,  en  des  temps  qui  ne  sont  plus,  rendit 
à  la  civilisation  de  si  grands  services. 


(I)  En  1157,  Hugues,  abbé  de  Quincy,  comparait  comme  témoin 
avec  Alain,  évêque  d'Auxerre,  et  Etienne,  abbé  de  Reigny,  dans  un 
accord  entre  les  abbayes  de  Pontigny  et  de  Celles,  au  sujet  des  dîmes 
de  la  grange  d'Aigremont.  {Cari,  de  l'Yonne). 


197 

Saint  Elieone,  successeur  de  saint  Robert,  avait  compris 
combien  il  était  important  de  lier  les  maisons  qui  sortiraient 
de  Citeatix  par  l'unité  des  mêmes  observances  et  d'établir 
entre  elles  une  sorte  de  hiérarchie.  En  Tan  1410,  il  réunit 
tous  les  abbés  de  Tordre  et  rédigea  avec  eux  dette  immortelle 
constitution  appelée  la  Charte  de  Charité  ou  le  Pacte  de 
TAmour,  qui  établissait  un  système  de  visite  réciproque  entre 
toutes  les  abbayes,  et  ne  faisait  de  Tordre  entier  qu'une  seule 
famille  dont  Citeaux  était  la  mère  commune. 

On  lisait  dans  cette  règle  :  «  Aucune  église,  aucune  per- 
«  sonne  de  Tordre  ne  s'avisera  de  demander  des  privilèges 
«  contraires  aux  institutions  de  cette  communauté  et,  sup- 
«  posant  qu'elle  les  obtienne,  ne  s'en  servira. 

«  Une  abbaye  qui  en  fonde  une  autre  a  le  pas  sur  elle. 

«  Tous  les  abbés  de  Tordre  viendront  au  chapitre  général . 
a  de  Citeaux  convoqué  chaque  année,  excepté  pourtant  les 
«  infirmes  ou  ceux  qui  seront  trop  éloignés. 

«  Lorsqu'une  abbaye  se  trouvera  réduite  à  une  misère 
«  insupportable,  toutes  les  abbayes  lui  porteront  secours. 

«  Si  par  crainte  ou  par  faiblesse,  un  abbé  demande  à  se 
«  démettre  de  ses  fonctions,  il  sera  maintenu  dans  sa  charge 
«  malgré  lui.  Pour  renoncer  au  gouvernement  de  l'abbaye,  il 
<(  faut  avoir  des  motifs  sérieux  et  raisonnables.  Dès  qu'il 
«  sera  reconnu  qu'un  abbé,  au  mépris  de  Tordre,  aura  enfreint 
«  sciemment  la  règle,  on  fera  en  sorte  qu'il  s'amende  et  on 
«  le  préviendra  quatre  fois  ;  mais  s'il  n'est  pas  revenu  de  ses 
«  erreurs.,  il  sera  déposé  dans  une  assemblée  générale  qui 
«  s'occupera  de  pourvoir  à  son  remplacement. 

«  Les  monastères  seront  construits  de  telle  façon  qu'ils 
«  réunissent  dans  leur  enceinte  toutes  les  choses  néces- 
«  saires;  savoir  :  l'eau,  un  moulin,  un  jardin,  des  ateliers 
a  pour  divers  métiers,  afin  d'éviter  que  les  moines  n'aillent 
a  au  dehors. 

«  Les  églises  devront  être  d'une  grande  simplicité  :  les 
«  sculptures  et  les  peintures  en  seront  exclues;  les  vitraux 
«  uniquement  de  couleur  blanche,  sans  croix ,  ni  orne- 
«  ments. 

«  Des  granges  ou  métairies  seront  reparties  sur  le  sol  pos- 
«  sédé  par  les  abbayes  ;  leur  culture  confiée  aux  frères  con- 
«  vers  aidés  par  des  valets  de  ferme.  Les  troupeaux  de  grand 
«  et  petit  bétail  ne  s'éloigneront  pas  à  plus  d'une  journée  des 


498 

«  granges^   lesquelles  ne  seront  pas  bâties  à  plus  de  deux 
«  lieues  de  Bourgogne  l'une  de  Tautre. 

«  L'abbé  de  Citeaux  sera  père  et  supérieur  général  de 
«  Tordre  ;  il  convoquera  les  assemblées  et  jugera  en  appel  les 
«  causes  déjà  portées  devant  les  abbés,  ses  inférieurs,  etc.  t^ 

Celte  constitution  adnoirable  devait  assurer  un  développe- 
ment tellement  rapide  à  Citeaux,  qu'un  abbé  général  dans 
une  lettre  écrite  au  xv»  siècle,  ne  craint  pas  de  comparer  cet 
ordre  à  un  être  animé,  mais  immense,  dont  le  cœur  serait  à 
Citeaux,  la  tête  au  fond  de  l'Italie,  les  pieds  en  Angleterre, 
dont  la  droite  s'étendrait  au-delà  des  Espagnes,  dont  la  gau- 
che toucherait  la  Pologne,  la  Hongrie,  la  Bohême  et  jusqu'aux 
frontières  de  l'Europe  méridionale  ;  tandis  que  le  reste  de  ses 
membres  couvrirait  les  royaumes  et  les  provinces  compris 
entre  les  délimitations  d'un  si  vaste  empire. 

Hais  revenons  à  Quincy  où  nous  trouvons  encore  le  nom 
d'un  nouveau  bienfaiteur  à  enregistrer;  c'est  Pierre,  comte 
de  Nevers,  qui  confirme  avec  Mathilde,  sa  femme,  la  donation 
que  ses  ancêtres  Guillaume  et  Guy  avaient  faite  à  nos  religieux 
«  de  deux  chars  de  bois  à  deux  chevaux  à  prendre  dans  toute 
«  la  forest  de  Grancey,  »  à  charge  par  les  moines  de  prier 
Dieu  pour  le  repos  de  leur  âme  et  de  célébrer  un  anniversaire 
pour  la  dame  Agnès  et  un  autre  pour  Guy,  comte  de  Nevers 
(1159). 

Peu  de  temps  après.  Hugues  P',  abbé  de  Quincy,  était  mort, 
car  c'est  à  son  successeur  Garin  que  le  pape  Alexandre  III 
fit  parvenir,  le  l^^août  1163,  une  bulle  de  confirmation. 
Nous  trouvons  dans  cette  pièce  l'indication  de  domaines  qui 
jusque-là  n'avaient  figuré  sur  aucun  des  privilèges  acccordés 

!)ar  les  souverains  pontifes.  C'est  d'abora  la  vallée  de  Brévon 
vallem  Bevronem)  (1),  les  granges  de  Chaume,  de  la  Loge, 
dix  arpents  dans  les  marais  de  la  Vêvre  ;  puis  la  pêche  de  la 
Laignes  et  le  bois  du  Corroy. 

En  1167,  Henri-le-Libéral, comte  de  Champagne,  fixe,  par 
une  charte  revêtue  de  son  sceau,  les  limites  des  finages  de 
Balnod-la-Grange  et  de  Bragelogne,  limites  qui  avaient  donné 
lieu  à  quelques  difiBcultés  entre  Thibaut,  fils  de  Guy,  comte 
de  Bar-sur-Seine,  et  l'abbaye  de  Quincy  (2). 

(4)  Le  Brévon,  peUte  rivière  du  GhâUlionnais  qui  prend  sa  source 
prés  d'Ecballot  et  se  Jette  dans  la  Seine,  à  une  lieue  d^Aisey. 
(3)  Garin,  absiste  comme  témoin,  avec  Milon  de  Noyers,  Renaud  de 


199 

Dans  la  suite  de  dos  abbés,  la  Gaule  chrétienne  indique, 
après  Garin,  Gauthier  I*^',  mais  nous  n'avons  sur  celui-ci 
aucun  document  qui  mérite  de  fixer  notre  attention,  si  ce 
n'est  un  titre  de  Tannée  1171,  par  lequel  Tévéque  de  Lan- 
gres  constate  que  Thierry  Chardun,  alors  défunt,  a  cédé  aux 
religieux  divers  biens  à  Etourvy  ;  puis  une  donation  faite  par 
Girard,  abbé  de  Yézelay,  le  jour  de  la  fête  de  saint  André 
1 172,  d*une  pièce  de  vigne  à  Chablis. 

Garmond^  successeur  de  Gauthier  I«%  nous  est  connu  au 
contraire  par  des  actes  nombreux  et  importants.  Par  sa  nais- 
sance illustre,  cet  abbé  jouissait  d*un  grand  crédit  à  la  cour, 
car  ses  deux  frères,  Robert  Clément  et  Giles  Clément,  furent 
successivement  ministres  d'Etat  sous  le  règne  de  Philippe- 
Auguste.  Henri  Clément,  maréchal  de  France,  Gauthier  Cornut, 
archevêque  de  Sens  et  Albéric  Cornut,  évéque  de  Chartres, 
étaient  ses  neveux.  Pendant  près  de  trois  siècles,  différents 
membres  de  cette  famille  occupèrent  le  siège  archiépiscopal 
de  notre  diocèse  et  c'est  à  eux  que  nous  devons  l'achèvement 
de  la  cathédrale,  qu'ils  avaient  richement  dotée  et  la  construc- 
tion du  palais  de  l'Hôtel-Dieu. 

Suivant  le  témoignage  de  M.  Tabbé  Henry,  l'un  des  histo- 
riens de  Pontigny,  Garmond  avait  été  élevé  avec  soin  dans  les 
lettres  humaines,  mais  il  ne  tarda  pas  à  préférer  aux  sciences 
du  siècle  la  méditation  des  livres  saints  et  aux  bruits  du 
monde  le  silence  des  cloîtres.  Le  premier  titre  qui  nous  le 
signale  est  une  transaction  relative  à  la  terre  de  Feschèle, 
située  au  territoire  de  Semond.  Un  seigneur  appelé  Pierre  de 
Goé,  ayant  troublé  les  religieux  dans  la  possession  de  ce  do- 
maine, le  duc  de  Bourgogne,  Hugues  III,  l'obligea  à  renoncer 
à  ses  prétentions,  car  il  était  clairement  établi,  dit  la  charte, 
que  le  monastère  avait  été  mis  en  possession  de  Feschèle 
par  deux  seigneurs,  Rocelin  et  Girard,  et  qu'en  reconnaissance 
de  cette  libéralité,  les  moines  avaient  fait  entrer  une  des  filles 
de  Rocelin  dans  un  couvent  de  religieuses  d'Auxerre  (1173). 

Un  an  plus  tard,  Hugues  III  constate  encore  qu'Obert  de 
Briare  a  cédé  à  l'église  de  Quincy  ses  droits  sur  la  terre  de 
Chazerey.  Il  reçoit  pour  cette  donation  dix  livres  de  Provins 
et  sa  femme  deux  vaches  avec  leurs  veaux  [1 174). 

Mello  et  EUenne  de  Pierreperlliuis  à  un  acte  de  donation  consenti  par 
Guillaume  II,  comte  de  Nevers,  à  Tabbaye  de  Saint-Michel  de  Ton- 
nerre. (Cari,  de  C  Yonne). 


200 

En  4178,  Guy,  comle  de  Nevers,  d'Auxerreet  de  Tonnerre, 
auquel  les  habitants  de  cette  dernière  ville  doivent  leur  charte 
d'affranchissement,  confirma  au  monastère  les  donations 
faites  par  ses  prédécesseurs  à  Laignes,  et  qui  comprenaient 
des  droits  d'usages  et  de  pâturages,  un  moulin,  des  prés,  etc. 

A  la  même  époque,  le  pape  Alexandre  III  adressait  à 
Garmond  une  bulle  dans  laquelle  il  déclarait  prendre  sous  sa 

Erotection  spéciale  l'église  deQuincy  et  les  possessions  nom- 
reuses  qui  lui  étaient  advenues  depuis  sa  fondation.  Ce  pri- 
vilège renferme  les  détails  les  plus  complets  sur  les  biens 
de  l'abbaye;  nous  y  voyons  successivement  relatés  des  droits 
d'usage  à  Saint-Martin,  Rugny,  Commissey,  Tanlay,  Baon, 
Thorey,  Molosmes,  Saint-Vinnemer  et  dans  toute  la  terre  du 
comte  de  Nevers  [etper  iotam  terram  comitis  Nivernensis). 
Suit  encore  l'indication  des  granges  de  Beauvoir,  de  Quin- 
cerot,  de  Bragelogne,  de  Channes,  de  La  Jesse,  de  Pargues, 
de  Chazerey,  de  Montfé,  de  Coussegrey,  d'Ervy,  provenant  du 
don  de  noble  homme  Henri,  comte  de  Champagne;  de  Milon, 
chevalier,  et  de  ses  enfants  ;  des  terres  de  Nesles,  Jouancy, 
Chamesson,  Larrey,  Brémur,  Marcilly,  Vaudron. 

Ces  longues  énumérations  de  droit,^,  de  propriétés,  de  do- 
maines de  toutes  sortes,  doivent  à  notre  avis  avoir  une  autre 
importance  que  d'exposer  un  tableau  plus  ou  moins  complet 
des  richesses  de  Quincy  au  xii«  siècle;  nous  devons  y  trouver 
surtout  un  exemple  frappant  de  l'immense  influence  que  les 
monastères  surent  acquérir  dans  la  contrée  par  la  culture  de 
la  terre  et  le  développement  de  l'industrie.  Tout  à  la  fois 
homme  de  la  vie  contemplative  et  du  travail,  le  moine  de 
Citeaux  descendait  à  chaque  heure  du  jour  dans  le  sillon, 
tantôt  quitant  la  bêche  pour  le  psautier,  tantôt  le  psautier 
pour  les  manches  de  la  charrue. 

Saint  Robert  avait  parfaitement  compris  que  le  travail  des 
mains  devait  être  la  plus  heureuse  diversion  aux  efforts  de 
l'esprit.  Aussi  conserva-t-il  sous  ce  rapport,  dans  toute  sa 
pureté,  la  règle  de  saint  Benoit  qui  obligeait  les  cénobites 
à  suffire  à  leurs  besoins.  Lui-même  donna  l'exemple  d'un  cou- 
rage opiniâtre  pour  surmonter  les  premières  fatigues  qu'il 
voulut  s'imposer.  «  Ses  religieux  le  virent  en  effet  gémir  et 
«  pleurer  d'être  trop  faible  pour  scier  le  blé  ;  aussi  aimait-il 
«  raconter  plus  lard,  avec  la  joie  d'une  victoire  remportée, 
«  comment  Dieu  lui  avait  fait  la  grâce  de  devenir  un  bon 
«  moissonneur.  » 


201 

Au  moyen-âge,  la  condition  la  plus  méprisée  était  celle  du 
laboureur,  eh  bien  I  ce  sera  précisément  cette  profession  si 
humiliante  que  les  enfants  de  Citeaux  embrasseront  avec 
ardeur;  autour  de  leurs  maisons  rayonnera  l'influence  agro- 
nomique de  véritables  fermes-écoles  et  le  ciel  favorisera  de 
ses  plus  douces  influences  des  terres  labourées  par  des  mains 
aussi  pures. 

Les  religieux-profës,  astreints  à  tous  les  devoirs  de  la  plus 
stricte  conventualité,  n'étendront  les  cultures  qu'aux  alen- 
tours de  Tabbaye  ;  mais  les  frères  convers,  enfants  de  pauvres 
laboureurs  ou  de  serfs  fuyant  le  despotisme  féodal  et  venant 
respirer  à  l'ombre  des  monastères  l'air  de  la  liberté,  cons- 
truiront des  granges,  des  méiairies  sur  les  terres  les  plus 
éloignées.  Ces  serviteurs  de  Citeaux,  dont  les  vœux  étaient 
simples,  qui  n'étaient  obligés  qu'à  l'obéissance  envers  l'abbé, 
se  trouveront  sans  cesse  en  contact  avec  le  peuple  et  lui  don- 
neront les  premières  notions  de  la  science  agricole. 

Ils  étaient  divisés  en  plusieurs  catégories,  suivant  les  pro- 
fessions qu'ils  devaient  remplir;  on  distinguait  les  frères 
meuniers,les  frères  boulangers,  les  tisserands,  les  maréchaux, 
les  charpentiers,  etc.  Chaque  série  avait  son  contre-maître  et 
suivait  librement  sa  profession.  Dans  les  granges^  les  convers 
étaient  dirigés  par  un  chef  appelé  le  maître  [magister  con- 
versorum),  qui  avait  sous  ses  ordres  le  garçon  de  charrue 
(fraier  stivaiHus) .  Celui-ci  était  toujours  accompagné  du  frère 
bouvier  ou  pique-bœufs  {frater  bubuleus),  qui  aiguillonnait 
les  bœufs  dans  le  sillon  (1). 


(i)  Un  des  signes  dislinciifs  des  moines  de  Citeaux,  c'est  qu'ils  no 
portaient  pas  de  barbe.  Les  anciens  usages  les  obligeaient  ù  se  raser 
sept  fois  l'an.  Les  convers  conservaient  au  contraire  toute  leur  barbe^ 
ce  qui  les  fit  appeler  :  Praires  barbati. 

A  l'origine,  le  costume  des  religieux  que  saint  Robert  avait  établi  à 
Molesmes  était  noir  ;  plus  tard  il  fut  de  laine  commune,  d'une  couleur 
grise.  Ce  n'est  qu'en  i369  qu'un  statut  du  Chapitre  général  ordonna 
aux  moines  de  porter  au  chœur  des  coules  blanches  et  établit,  sous  ce 
point  de  vue,  une  distinction  entre  eux  et  les  convers.  Leur  vête- 
ment consistait  en  une  tunique  qui  descendait  à  mi-jambe,  une  coule 
à  manches  larges  et  munie  d'un  capuchon,  en  une  ceinture,  en  bas  et 
en  souliers.  Pour  le  travail,  on  remplaçait  la  coule  par  un  scapulaire 
qui  couvrait  la  tète  et  les  épaules. 

Quant  aux  Convers,  ils  portaient  comme  les  moines  la  tunique,  les 
bas  et  les  souliers  ;  mais  la  coule  était  remplacée  pour  eux  par  la 


202 

Chaque  grange  coinplail  environ  huit  ou  dix  convers,  car 
on  y  trouvait  encore  invariablement  les  frères  bergers,  por- 
chers, vachers,  suivis  chacun  d*un  compagnon  plus  jeune 
qu'eux.  Dans  les  simples  métairies,  Thospitalité  était  ton* 
jours  assurée  au  voyageur  attardé;  et  à  cet  effet  une  lampe 
brûlait  toute  la  nuit  au-dessus  ou  h  côté  de  la  porte  de  ces 
bâtiments  ruraux,  comme  un  fanal  destiné  à  guider  le  pèlerin 
et  à  ranimer  son  courage. 

Cette  organisation  admirable,  si  habilement  conçue  dans 
son  ensemble,  si  sagement  appropriée  aux  derniers  détails 
delà  vie  monastique,  ne  pouvait  manquer  de  produire  les  plus 
heureux  résultats.  Aussi,  tandis  que  les  religieux  de  Quincy 
établissaient  à  la  porte  de  leur  maison  des  moulins,  des  fou- 
lons, des  forges,  des  ateliers  de  charronnage  et  de  marécha- 
lerie,  ainsi  que  l'indiquent  les  débris  de  mâchefers  et  de  lai- 
tiers qui  couvrent  le  sol,  tandis  que  leurs  granges  pouvaient 
être  regardées  comme  des  exploitations  modèles,  que  les 
frères  convers  conduisaient  des  troupeaux  au  pâturage  jus- 
qu'au delà  de  la  Seine,  à  plus  de  dix  lieues  de  distance  de 
l'abbaye,  les  populations  voisines  restaient  misérablement 
courbées  sous  la  dure  loi  du  servage;  les  campagnes  couvertes 
de  chaumes  ou  de  bruyères  étaient  incultes  et  les  pauvres 
habitants  venaient  implorer  Taumône  aux  portes  du  monas- 
tère. 

Après  celte  courte  digression,  rentrons  dans  Tordre  chro- 
nologique des  laits  qui  intéressent  Quincy. 

A  la  date  de  1178,  nous  indiquerons  les  donations  faites 
parEtienne  dit  Calus  et  Payen  de  Saint-Parres,  de  leurs  dîmes 
de  Chazerey  ;  par  Eudes  de  Toyre  et  Aymon  d'Aisey  des  droits 
auxquels  ils  pouvaient  prétendre  sur  ce  même  village. 

Nous  relaterons  encore  deux  chartes  de  Tannée  1180  :  dans 


chappe,  sorte  de  robe  de  laine.  Ils  y  joiprnaient  le  capuce  qui,  en  gé- 
néral, ne  devait  leur  couvrir  que  les  épaules.  Cependant  lorsqu'ils 
étaient  pâtres,  charretiers  ou  bergers,  ils  pouvaient,  avec  l'autorisa- 
lion  de  l'abbé,  porter  des  capuces  de  plus  grande  dimension. 

Ceux  qui  étaient  maçons  portaient  des  gants  de  cuir;  les  mitaines 
d'étoffe  étaient  permises  aux  pêcheurs  et  aux  vendangeurs. 

Les  moines  et  les  convers  n'avaient  pour  le  coucher  qu'une  pail- 
lasse, deux  couvertures  et  un  oreiller.  Ils  se  couchaient  tout  habillés. 

Malgré  les  plus  grands  froids,  il  était  interdit  de  chaufler  les  dor- 
toirs. (D'arbois  de  Julainville). 


203 

Tuoe,  Manassès,  évéque  de  Langres,  fait  connaître  que  Giraud» 
abbé  de  Sainte-Marie  de  Châtillon,  a  vendu  au  couvent  de 
Quincy  tout  ce  qu'il  avait  à  Chablis  tant  en  vignes  que  prés, 
terres,  etc.;  dans  Tautre,  Burus  de  Hélisey  abandonne  à 
nos  religieux  tout  ce  qu'il  possède  à  Chazerey. 

Le  dernier  acte  où  nous  voyons  figurer  Gaumond  est  la 
charte  par  laquelle  Robert,  comte  de  Nevers»  confirme  aux 
habitants  de  Tonnerre  les  privilèges  qui  leur  avaient  été 
accordés  par  ses  prédécesseurs  (1180). 

C'est  à  coup  sûr  à  l'administration  prudente  et  éclairée  de 
ce  pieux  abbé  que  nous  devons  attribuer  la  plus  grande  part 
de  la  prospérité  croissante  oii  nous  voyons  atteindre  le  mo- 
nastère de  Quincy  sur  la  fin  du  xii«  siècle.  Aussi,  frappés  de 
tant  de  sagesse  et  de  vertus,  les  moines  de  Pontigny  le  choi- 
sirent-ils, en  1181,  pour  prendre  la  direction  de  leur  abbaye; 
bientôt  même  le  siège  épiscopal  d'Auxerre  étant  devenu  va- 
cant par  la  mort  de  Guillaume  de  Toucy,  le  chapitre  jeta  les 
yeux  sur  Garmond,  qui  obtint  la  majorité  des  voix.  Malheu- 
reusement, plusieurs  dignitaires  ecclésiastiques,  que  ce  choix 
était  loin  de  satisfaire,  s'opposèrent  à  l'élection  et  suscitèrent 
des  embarras  sérieux  au  nouvel  évéque.  Celui-ci, dans  le  but 
de  hâter  la  solution  d'une  affaire  qui  compromettait  les  inté- 
rêts du  diocèse,  se  rendit  à  Rome  afin  d'obtenir  plus  facile- 
ment justice  des  prétentions  de  ses  adversaires  ;  mais  atteint 
dans  la  capitale  du  monde  chrétien  d'une  maladie  qui  déci- 
mait la  population,  il  succomba  le  15  novembre  1184. 

Garmond  est  compté  parmi  les  saints  de  l'ordre  de  Citeaux. 

Sous  son  successeur  Hilon,  Renaud  dit  la  Joie,  et  Sybille, 
sa  femme,  donnèrent  en  aumône  h  l'église  de  Quincy  des 
droits  de  pâturage  dans  tout  ce  qu'ils  possédaient  à  Chames- 
son,  sous  la  réserve  de  8  sous  de  cens  annuel  (1184).  Dans 
une  charte  de  Manassès,  évéque  de  Langres,  qui  atteste  les 
donations  faites  par  Hugues,  Damoiseau  et  Pierre,  son  frère; 
aux  templiers  de  Nuits  (Saint-Marc),  de  différentes  terres  et 
de  deux  hommes,  figurent  comme  témoins,  Aymon,  châtelain 
de  Brémur,  et  Milon,  abbé  de  Quincy  (1186). 

A  quelque  temps  de  là,  Hugues  III,  duc  de  Bourgogne, 
accorde  également  le  droit  d'usage  dans  toute  l'étendue  du 
finage  d'Ampilly  et  la  faculté  de  prendre  Teau  de  la  Seine 
pour  les  besoins  de  la  grange  de  Nesie  (1187),  Cette  charte 
fut  confirmée  par  le  diic  Eude  III  en  1205. 


204 

Dans  presque  tous  les  villages  voisins,  nos  religieux  avaient 
obtenu  de  la  munificence  des  évéques  ou  des  seigneurs  le 
droit  si  important  au  moyen-âge,  de  conduire  les  bœufs  et  les 
génisses  au  pâturage  et  de  faire  manger  par  les  pourceaux, 
le  gland  et  la  faine  de  nos  forêts  (jtis  ad  glandem  et  (agi-- 
nam). 

L'élevage  de  ces  derniers  animaux  se  faisait  avec  le  plus 
grand  soin  et  les  porcheries  étaient  disposées  avec  un  ordre 
admirable;  pour  éviter  les  dangers  que  pouvait  présenter 
sous  le  rapport  de  Thygiène,  la  proximité  des  toits  à  porcs, 
un  article  exprès  de  la  règle  de  Citeaux  prescrivait  de  les  éta- 
blir à  deux  ou  trois  lieues  des  granges  et  plus  loin  même  s'il 
le  fallait  (1). 

En  1190,  deux  frères,  Mathieu  et  Arnoult  de  Laignes,  con- 
cédèrent également  aux  moines  de  Quincy  le  droit  de  con- 
duire leurs  troupeaux  de  gros  et  menu  bétail  dans  toute  Té- 
tendue  de  la  forêt  de  Coulmiers.  La  même  année,  Guillaume 
de  Montigny,  seigneur  de  Ravières,  leur  accorda  la  faculté 
de  pêcher  pendant  trois  jours  et  trois  nuits  dans  sa  rivière 
d'Ârmançon,  et  Etienne,  gendre  de  Guillaume,  y  ajouta  plus 
tard  un  jour  et  une  nuit.  Ce  droit  devait  s'exercer  seulement 
pendant  la  tenue  du  chapitre-général  de  Citeaux. 

Nous  trouvons  encore,  à  la  même  date,  une  charte  de  Gau- 
thier, évêque  d'Autun,  par  laquelle  Saveric  de  Fontaines, 
donne  en  aumône  a  l'église  de  Quincy  deux  septiers  de  fro- 
ment qui  lui  étaient  dûs  par  les  religieux  pour  la  moitié  du 
finage  de  Qumigny.  Dans  cet  acte  comparaissent  Anselle, 
seigneur  de  Duesmes,  et  Marguerite,  sa  femme,  qui  approu- 
vent cette  donation  et  renoncent  en  faveur  du  monastère  à 
tous  les  droits  auxquels  ils  pouvaient  prétendre  sur  les  do- 
maines de  Mursanges,  Qumigny,  Toutifaut,  Saint-Marc,  etc., 


(4)  Propter  porcos  autem,  liceat  domum  habere  longe  ab  abbatia, 
sive  a  grangia  duabus  leucis  seu  eliain  tribus,  si  ita  necesse  fuerit  et 
circa  domum  illam  quantum  opus  fuerit  longe  evagentur.  —  De  tous 
les  animaux  de  boucherie,  les  porcs  paraissent  avoir  été  de  beaucoup 
les  plus  nombreux.  L'usage  où  étaient  les  Gaulois  d'en  élever  de 
grands  troupeaux  à  Tétat  presque  sauvage,  s'était  conservé  sous  la 
France  féodale.  On  les  laissait  vaguer  dans  les  bois,  comme  le  té- 
moignent les  acles  relatifs  aux  droits  de  glandée. 

Quant  aux  bœufs,  ils  étaient  avant  tout  des  animaux  de  travail  ;  on 
les  employait  exclusivement  à  la  charrue. 


205 

depuis  l'époque  de  la  fondation  de  Quincy,  jusqu'à  la  troi- 
sième année  après  les  croisades  (usque  ad  annum  tertium 
post  sumptionem  crucium). 

L'année  suivante  (M  91),  les  abbayes  de  Saint-Michel  de 
Tonnerre  et  de  Quincy  établissent  une  réciprocité  de  parcours 
pour  le  pâturage,  entre  les  villages  de  Chazerey  et  de  Gousse- 
grey.  Pour  éviter  des  contestations  fréquentes  entre  les  frères 
convers  chargés  de  la  garde  des  troupeaux,  contestations  qui 
ne  pouvaient  guère  manquer  de  se  produire  quand  les  do- 
maines étaient  morcelés,  les  seigneurs  ou  les  moines  s'accor- 
daient par  un  traité,  la  faculté  réciproque  de  conduire  les 
bestiaux  dans  les  terres  et  vains  pâturages  des  paroisses 
qu'ils  possédaient  en  commun  (1). 

Si  les  documents  qui  nous  restent  sur  Quincy  ne  contien- 
nent aucun  fait  saillant  qui  se  rattache  aux  grands  événements 
qui  entraînaient  les  peuples  à  la  conquête  des  lieux  saints, 
malgré  le  calme  et  la  régularité  de  la  vie  cénobitique,  nous 
ne  pouvons  croire  néanmoins  que  nos  religieux  fussent  de- 
meurés tout  à  fait  en  dehors  de  ce  mouvement  plein  d'en- 
thousiasme. 

A  la  grande  assemblée  de  Yézelay,  l'abbé  deCiteaux  n'était- 
il  pas  aux  côtés  du  roi  Louis  VU?  Saint  Bernard  n'avait-il 
pas  quitté  sa  cellule  de  Clairvaux  pour  embraser  les  âmes 
du  feu  dont  il  était  dévoré  pour  le  salut  des  chrétiens  de  Pa- 
lestine? L'ordre  entier  prenait  donc  une  part  des  plus  vives 
à  cette  entreprise,  et,  s'il  ne  lui  était  permis  de  braver  tous  les 
périls  de  la  lutte  lointaine,  il  s'associait  au  moins  du  fond  du 
cœur  aux  douleurs  qui  frappaient  nos  coreligionnaires  en 
Orient,  en  adressant  au  ciel  les  plus  ardentes  prières  pour 
les  succès  de  Texpédition.  C'est  dans  cette  pensée  que  les 
moines  de  Saint-Michel  promirent  au  comte  de  Tonnerre, 


(i)  Dans  une  charte  de  Tannée  1191,  où  figurent  comme  témoins 
Hugues,  abbé  de  Saint-Jean,  Guillaume  de  Quincy,  Hugues  de  Molos- 
mes  et  Simon  de  Vézelay,  Pierre,  abbé  de  Saint-Benigne  de  Dijon, 
atteste  que  Mathias,  flis  du  maire  de  Chablis,  étant  à  Oudun,  grange 
des  moines  de  Heigny,  a  renoncé  aux  deux  tiers  des  dîmes  de  Joux, 
qu'il  contestait  aux  moines  de  Moulier-Saint-Jean.  Pierre  de  Saint- 
Benigne  déclare  dans  cet  acte  avoir  mis  Téglise  de  Saint-Jean  en 
possession  des  biens  usurpés,  par  la  main  de  Guillaume  de  Quincy 
(nos  igilur,  per  manum  Willelmi  de  Quinceio,  ecclesiam  Beati-Joannis 
de  ipsa  eleemosyna  Investivimus. 


206 

Guillaume  II,  au  moment  de  son  départ  pour  la  croisade,  de 

Îfier  Dieu  pour  lui,  chaque  jour,  pendant  tout  le  temps  que 
urerait  son  pèlerinage. 

Les  religieux  de  Quincy  étaient  animés  à  coup  sAr  des 
mêmes  sentiments  de  reconnaissance  envers  nos  comtes  qui, 
ù  toutes  les  époques,  s'étaient  montrés  les  insignes  bienfai- 
teurs de  leur  église.  Nous  n'aurions  à  en  citer  pour  preuve 
qu'une  charte  de  l'année  1 1 92,  par  laquelle  Pierre  de  Cour- 
tenay,  petit-fils  de  Louis-le-Gros,  fonde,  à  son  retour  de  Pales- 
tine, un  anniversaire  pour  la  comtesse  Agnès,  sa  femme,  qui 
était  morte  pendant  son  absence,  et  demande  à  être  associé 
aux  prières  des  moines  (i  ). 

A  la  mort  de  Milon,  Jean  I«r  fut  élu  abbé.  Les  premiers 
documents  qui  le  concernent  sont  d'abord  une  transaction 
faite  avec  Aymond,  chevalier  de  Saint-Hédard,  au  sujet  des 
terres  de  Semond,  de  Mursanges  et  de  Ballenot  (1195);  puis 
une  charte  de  Gauthier,  évêque  deLangres,  contenant  abandon 
par  Aymon  de  Qumigny,  d'un  moulin  appelé  le  Moulin  de  la 
Roche,  à  charge  par  les  moines  de  recevoir  chez  eux  et  de 
nourrir  Odon,  fils  du  donateur. 

En  4196,  Renault,  seigneur  de  Pougy,  leur  céda,  à  peu  de 
distance  de  Tanlay,  un  bois  et  un  étang  situés  devant  le 
moulin  de  la  Levrette.  Au  bas  de  cet  acte  figurent  comme 
témoins  Guillaume,  abbé  de  Molosme  ;  Hugues,  seigneur  de 
Hontmort  et  noble  homme  Guidon  François  de  Clarembaud, 
seigneur  de  Noyers. 

Dans  le  même  moment,  nos  religieux  étaient  en  procès 
avec  l'abbaye  de  Saint-Michel  de  Tonnerre,  au  sujetdu  village 
de  Chazerey.  Il  est  convenu,  par  une  transaction  due^k  l'in- 
tervention de  gens  sages  et  amis  de  la  paix,  que  Saint-Michel 

(4)  Citons  encore,  parmi  les  documents  qui  concernent  Milon,  une 
transaction  de  l'année  1191,  par  laquelle  Guillaume,  abbé  de  Saint- 
Pierre-de-Celles,  déclare  que  la  difficulté  qui  existait  entre  son  mo- 
nastère  et  celui  de  Quincy,  relativement  à  la  dlme  des  vignes  que 
cette  dernière  maison  possédait  à  Fyé,  a  été  réglée  de  telle  façon  que 
les  moines  de  Quincy  paieront  quatre  muids  de  vin  au  prieur  de  Fyé 
pour  les  quatorze  arpents  de  vignes  qu'ils  ont  des  chanoines  de  Cbâ- 
tillon. 

Dans  un  accord  entre  les  abbayes  de  Pontigny  et  de  Saint-Germain, 
portant  la  date  de  1193,  Milon,  abbé  de  Quincy,  est  un  des  arblU*es 
chargés  par  les  parties  de  régler  une  contestation  relative  aux  moulins 
et  foulons  de  Revisy.  (Cart,  de  V  Yonne), 


207 

renoncera  en  faveur  de  Quincy  à  toutes  ses  prétentions  sur 
les  terrains  compris  entre  l'orme  de  Montfaucher  et  la  grange 
de  Cliazerey. 

Un  an  plus  tard  (1197),  Garnier  II,  de  la  maison  de 
Rochefont,  évêque  de  Langres,  dont  les  prodigalités  épuisè- 
rent l'église  confiée  à  ses  soins,  et  furent  cause  de  son  inter- 
diction tant  au  temporel  qu'au  spirituel  par  le  pape  Inno- 
cent III,  déclara,  par  des  lettres  revêtues  de  son  sceau,  que 
Jean,  chevalier  de  Senevoy  (iffi/e^  ^e  Sanaveo),  avait  donné 
à  Quincy,  trois  mesures  de  blé,  moitié  froment,  moitié  avoine, 
renonçant  en  outre  à  toutes  les  contestations  qu'il  pouvait 
élever  relativement  au  moulin  de  Choisel. 

Jean  de  Senevoy  était  un  des  chevaliers  les  plus  importants 
de  la  Bourgogne  au  xii^  siècle.  Nous  le  voyons  en  effet  lever 
des  troupes  en  1 120  et  passer  les  Alpes  avec  Aynard  de  Cler- 
mont,  pour  faire  la  guerre  aux  schismatiques  qui,  soutenus 
par  l'empereur  d'Allemagne,  Henri  V,  voulaient  renverser  du 
trône  pontifical  Calixte  II,  frère  du  comte  de  Bourgogne. 
Grâce  à  la  valeur  des  seigneurs  Français  et  Bourguignons, 
l'anti-pape  Burdin  fut  obligé  de  prendre  la  fuite  et  Calixte  II 
fut  rétabli  sur  le  trône  de  Saint-Pierre.  C'est  pour  perpétuer 
le  souvenir  de  ce  service  rendu  au  Saint-^iége,  que  la  maison 
de  Senevoy,  dont  la  descendance  s'est  perpétuée  avec  éclat 
jusqu'à  nos  jours  dans  le  Tonnerrois,  reçut  du  pape  Calixte  II 
là  faveur  de  prendre  pour  cimier  de  ses  armes  la  tiare  pon- 
tificale. 

D'autres  titres  assez  nombreux  se  rapportent  à  l'abbé  de 
Quincy,  Jean  P'',  nous  citerons  les  plus  importants.  C'est 
d*abord  une  bulle  du  pape  Innocent  III,  confirmant  au  mo- 
nastère la  possession  de  tous  ses  biens,  puis  une  vente  con- 
sentie par  Radulphe,  abbé  de  Saint-Germain  d'Auxerre, 
moyennant  la  somme  de  cent  livres,  d'un  muid  de  froment 
que  nos  religieux  lui  devaient  tous  les  ans  à  la  grange  de  la 
Loge  (1 198);  ensuite  une  transaction  entre  les  chevaliers  de 
Laignes,  les  abbés  de  Quincy  et  de  Fontenay,  au  sujet  des 
pâturages  du  territoire  de  Laignes.  Il  est  convenu  que  les 
moines  de  Quincy  ne  pourront  envoyer  pâturer  sur  les  prés 
de  cette  ville  plus  dé  soixante  brebis.  Le  couvent  de  Fontenay 
jouira  des  mêmes  droits  que  par  le  passé  (1198). 

Enfin,  par  une  charte  de  1199,  Eustachie  de  Pacy,  femme 
de  Guillaume  de  Brienne,  fait  connaître  que  son  mari  étant 


208 

dangereusement  malade,  elle  a  donné  vingt-cinq  sols  de  rente 
et  huit  septiers  d'avoine  à  prendre  annuellement  le  jour  de 
Noël  sur  la  terre  de  Laignes  et  sur  le  péage  de  celle  ville,  plus 
la  faculté  d'aller  toutes  les  semaines  dans  les  bois  du  Loge 
«  seulement  un  charroy  »  pour  chauffer  les  frères  qui  demeu- 
reraient dans  la  ferme  de  Lornay. 

Peu  de  temps  après  Jean  h^  était  mort,  car  son  successeur 
Olivier  dirigeait  la  communauté  dès  1203,  ainsi  que  nous 
l'apprend  un  titre  par  lequel  Nicolas,  curé  de  Laignes,  dé- 
clare se  désister  au  profit  des  religieux  du  droit  de  dîme  qu'il 
prétendait  exercer  sur  la  grange  de  la  Loge.  L'abbé  de  Quincy, 
pour  justifier  du  droit  qu'il  avait  d'être  exempté  d'une  charge 
aussi  onéreuse,  n'avait  qu'à  donner  connaissance  d'un  privi- 
lège du  pape  Alexandre  III,  adressé  aux  archevêque  de  Lyon 
et  de  Sens  et  à  leurs  suffragants,  qui  défendait  à  toutes  per- 
sonnes laïques  ou  ecclésiastiques  de  leurs  diocèses  d'exiger 
des  moines  de  Citeaux,  des  dîmes  solites  ou  insolites,  des 
dtmes  novales  ou  dîmes  de  suite.  Ce  privilège  fut  maintenu 
avec  tant  de  vigueur,  qu'en  1 303,  le  monastère  de  Flavigny 
ayant  prélevé  la  dîme  sur  certaines  terres  de  Quincy,  les 
évéques  de  Langres  et  d'Âutun  dénoncèrent  aussitôt  à  cette 
communauté  la  sentence  d'excommunication  qu'elle  venait 
d'encourir.  Inutile  de  dire  que  la  réclamation  fut  immédiate- 
ment abandonnée. 

Deux  bulles  d'Innocent  III  confirmèrent  aux  moines  en 
1201  et  1203,  les  donations  faites  par  Guillaume,  comte  de 
Nevers  et  Guy,  son  fils.  Nous  y  trouvons  mentionné  l'usage 
de  deux  chars  de  bois  à  quatre  chevaux,  à  prendre  tous  les 
ans  dans  la  forêt  de  Cruzy  [usum  duarum  quadrigarum 
equis  quatuor  trahendarum  in  nemoribus  Crusiaco.) 

Malgré  l'aridité  des  détails,  malgré  la  sécheresse  qu'im- 
prime forcément  à  notre  notice  l'analyse  de  toutes  les  chartes 
qui  concernent  Quincy,  c'est  un  devoir,  croyons-nous,  de 
transmettre  à  la  postérité  les  noms  de  ces  hommes  de  bien 
qui  se  sont  distingués  de  la  foule  par  leurs  pieuses  largesses 
par  leur  généreux  attachement  à  la  religion. 

En  1303,  Eudes  III,  duc  de  Bourgogne,  constate  que 
Hugues,  seigneur  de  Nesles,  a  donné  aux  moines,  du  con- 
sentement de  sa  femme,  le  droit  d'usage  et  de  pâturage  dans 
toutes  ses  forêts.  Marguerite,  mère  d^Hugues,  abandonne 
encore  ce  qui  lui  appartient  dans  la  pêche  et  les  moulins 
d'Argentenay,  qui  dépendaient  de  son  alleu. 


209 

A  la  même  époque,  Geoffroy  de  VillehardoîD,  partant  pour 
la  Croisade,  déclare  leur  céder  une  pièce  de  terre  située  à  Cha- 
zerey.  Ce  seigneur  était  tils  de  Guillaume,  de  Lezinnes,  ma- 
réchal de  Champagne,  qui  fonda  en  1184  Tabbaye  de  la 
Charité. 

Geoffroy  fit  partie  de  l'expédition  commandée  par  le  roi  de 
France,  Philippe-Auguste,  avec  Clérembaut  de  Noyers,  Pierre 
de  Courtenay,  Thibaut,  comte  de  Champagne  ;  Louis,  comte 
de  Blois,  et  les  plus  vaillants  chevaliers  du  royaume. 

II  remplaça  son  père,  comme  maréchal  de  Champagne, 
puis  se  démit  de  cette  dignité  en  faveur  de  son  fils,  pour 
prendre  le  titre  de  maréchal  de  Romanie. 

C'est  à  lui  que  nous  devons  l'histoire  de  cette  mémorable 
campagne  qui  eut  pour  résultat  la  prise  de  Saint-Jean-d'Acre 
et  la  conquête  de  Constantinople. 

Un  des  descendants  du  roi  Louis-le-Gros,  Guillaume  de 
Courtenay,  par  suite  d'une  alliance  contractée  avec  la  noble 
maison  de  Noyers,  était  venu  bâtir  un  château-fort  à  proxi- 
mité de  Quincy,  sur  un  des  fiefs  qui  avaient  été  donnés  en 
dot  à  sa  femme  Adeline,  par  Clérembaut  de  Noyers. 

Ce  puissant  seigneur  mit  tous  ses  soins  à  accroître  par  ses 
largesses  la  splendeur  de  notre  abbaye  ;  c'est  ainsi  qu'il 
confirma  en  1203,  aux  moines,  la  possession  de  différents  do- 
maines situés  à  proximité  du  moulin  de  la  Levrette,  ainsi  que 
la  Lamne  de  Saint-Vinnemer.  Plus  tard,  il  fit  encore  don  au 
monastère,  du  consentement  de  sa  femme  et  de  Robert,  son 
fils,  de  tout  ce  qu'il  possédait  au  Hont-tiouffre  et  déclara 
choisir  Quincy  pour  le  lieu  de  sa  sépulture  {eligimus  etiam 
ibi  sepiùturam).  Les  témoins  de  cet  acte  furent  Joduin,  abbé 
de  Molesme  ;  Olivier,  abbé  de  Quincy,  et  Pierre,  doyen  de 
Saint-Vinnemer  (1207). 

Deux  ans  auparavant  (1205],  une  charte  de  Dominicus^ 
doyen  de  Tonnerre,  nous  apprend  que  Nasaric  et  Pierre  de 
Chemilly,  Reguaud  et  Jacques,  leurs  enfants,  ont  abandonné 
aux  moines  la  quatrième  partie  d'un  pré  appelé  le  pré  du 
Chêne,  à  charge  de  rendre  tous  les  ans,  le  jour  de  Saint-Remy, 
quatre  deniers  de  cens  au  prieur  de  Chemilly. 

Dans  le  même  moment,  Robert  II,  évêque  de  Langres, 
constate  qu'Erard,  seigneur  de  Lezinnes  et  Habille,  sa  femme, 
ont  approuvé  la  donation  consentie  par  un  certain  Hugues 
pour  le  repos  de  son  âme  et  de  celle  de  son  frère  Pierre. 


240 

Les  différents  biens,  tant  en  prés  que  bois,  cédés  au  cou- 
vent, étaient  assis  au  territoire  du  Mont-Gouffre  et  s'éten- 
daient depuis  le  moulin  Dumez  jusqu'au  finage  de  Baon 
(usque  ad  finagium  de  Baum), 

En  1208,  des  difficultés  s'étant  élevées  entre  les  chevaliers 
du  Temple  et  les  religieux  de  Quincy,  relativement  à  des 
droits  d'usage  dans  les  bois  d'Aisey,  le  duc  de  Bourgogne, 
pour  mettre  les  parties  d'accord,  déclara  au'ils  ne  jouiraient 
plus  à  l'avenir  des  droits  en  litige,  sans  leur  consentement 
réciproque. 

La  même  année,  Jean,  chapelain  de  Chichée  et  Guy-le-Roux 
IGuidO'Rufus)^  vendent  au  couvent  une  pièce  de  pré  attenant 
le  pré  des  moines  de  Chichée.  Pour  assurer  toute  garantie 
aux  acquéreurs,  Jean,  chapelain,  prend  soin  de  faire  publier 
au  prône  de  l'église  la  teneur  de  l'acte  de  vente,  afin  de  donner 
à  ceux  qui  auraient  des  droits  à  faire  valoir  la  faculté  de  les 
exercer. 

Un  an  plus  tard  nous  trouvons  nos  religieux  en  différend 
avec  l'abbé  Hugues  et  le  couvent  de  chanoines  de  Châtillon, 
au  sujet  des  dtmes  que  ces  derniers  prétendaient  percevoir 
sur  les  finages  de  Balot  et  de  Coulmiers.  Par  un  traité  sur- 
venu en  4209,  Olivier,  abbé  de  Quincy,  consent  à  payer  25 
livres  aux  chanoines  pour  leur  désistement. 

Relatons  encore  la  libéralité  d'Haymon,  chfttelain  de 
Bémus  qui  cède  au  couvent  le  pâturage  de  ses  forêts  situées 
auHielà  de  la  Seine  avec  la  faculté  de  b&tir  un  pont  pour  le 
passage  des  troupeaux  et  des  cabanes  pour  loger  les  bergers; 
—  une  charte  de  Guillaume,  préchantre  de  Tours  et  prévôt 
de  Chablis,  qui  constate  la  propriété  des  religieux  sur  une 
maison  située  à  Chablis,  et  reconnaît  que  Guy-le-Noir,  prêtre 
de  cette  ville,  ne  peut  y  prétendre  à  aucune  espèce  de  servitude 
(4209). 

L'aflluence  des  donations  ne  se  ralentit  pas,  comme  nous 
le  voyons  :  les  seigneurs  les  plus  éloignés  s'empressent  à 
l'envide  se  dépouiller  de  leurs  biens;  les  uns  ne  demandant 
que  les  prières  des  moines,  les  autres  k  charge  d'obits,  de 
commémoraisons  funèbres,  d'autres  enfin  à  la  condition  que 
leurs  enfants  seront  reçus  dans  la  communauté  et  nourris 
jusqQ*^  ce  qu'ils  soient  en  âge  de  prendre  Thabit  religieux. 

Mais  si  nous  avons  i  mentionner  à  chaque  instant  des  actes 
de  munificence  de  la  part  des  seigneurs  Ch&tillonnais,  les 


2H 

comtes  de  Tonnerre,  comme  nous  l'avons  déjà  signalé,  ne 
restent  pas  en  arrière  de  ces  témoignages  d'affection  envers 
notre  monastère.  En  1210,  Pierre  de  Courtenay,  marquis 
de  I>)amur,  qui  à  la  mort  de  Henri  de  Hainaut  fut  ap- 
pelé par  les  barons  à  ceindre  la  couronne  impériale,  ainsi 
que  Tôt  (Yolande  de  Flandre),  sa  seconde  femme,  déclarèrent 
se  désister  en  faveur  des  religieux  du  droit  de  justice  qui  leur 
appartenait  sur  une  maison  et  un  enclos  à  Epineuil. 

A  la  même  date,  Milon,  seigneur  de  Noyers,  cède  aux 
moines  tout  le  moulin  Dumez  et  le  canton  du  bois  appelé 
Moncel-Confroy  (1};  il  approuve  en  même  temps  les  dona- 
tions faites  par  Guillaume  de  Tanlay,  son  beau-frère  et  qui 
consistaient  en  pâturages  et  en  terres  situés  sur  le  territoire 
de  Tanlay.  Cette  ratification  était  indispensable,  car  tous  les 
biens  abandonnés  par  Guillaume  relevaient  en  plein  fief  de 
la  châtellenie  de  Noyers. 

Indiquons  également  d'autres  documents  qui  se  rapportent 
à  l'abbé  Olivier.  C'est  d'abord  une  charte  par  laquelle  Ber- 
nard d'Epoisses  ayant  acheté  de  Jean,  doyen  de  Tonnerre  et 
chanoine  de  Chablis  une  terre  attenant  à  celle  de  Sainte- 
Marie  d'Auxerre  et  un  pré  indivis  avec  l'abbaye  de  Pontigny, 
moyennant  soixante-dix  livres,  déclare  abandonner  ces  diffé- 
rents biens  aux  moines  de  Quincy;  —  puis  un  titre  de  Jean, 
doyen  de  Chablis  qui  constate  la  donation  que  Robert  et 
Adeline  de  Chablis  ont  faite  au  couvent  pour  le  remède  de 
leur  âme,  de  deux  sols  de  cens  annuel  à  prendre  sur  leur 
maison,  s'obligeant  en  outre  d'acquitter  ladite  rente  tant 
qn'il  vivront  ;  ensuite  un  acte  par  lequel  Bernard  Pépin  de 
Marcenay  cède  à  l'abbé  Olivier  un  domaine  appelé  la  terre 
de  Monleh  et  tout  ce  qu'il  possédait  depuis  Larey  jusqu'à 
Griselles,  à  charge  par  le  monastère  de  recevoir  son  enfant 
et  de  l'élever  jusqu'à  ce  qu'il  soit  en  âge  de  faire  ses  vœux. 

Mais  nous  touchons  à  un  fait  important  de  l'histoire  de 
Champagne  auquel  se  rattache  le  nom  d'Olivier. 

Philippote^  fille  du  comte  Henri,  II^  du  nom  et  d'Isabelle, 
veuve  de  Conrad,  marquis  de  Montferrat,  avait  épousé  en 


(i)  Le  Moncel-Gouffk'e,  Moncel-Gonfroy,  Monteau-Confroy,  est  au- 
jourd'hui compris  dans  les  bois  du  Vau-Couard,  appartenant  à  Mme 
V»  Roguier.  Le  plan  du  xvi*  siècle,  conservé  aux  archives  de  l'Yonne, 
dans  le  fonds  de  Quincy,  en  donne  Tlndication  exacte. 


212 

1 21 4,  Erard  de  Brienne  ou  de  Ramera  auquel  elle  avait  ap- 
porté en  dot  tout  le  comté  de  Champagne,  malgré  les  volontés 
du  roi  Philippe-Auguste  dont  les  vues  politiques  étaient  loin 
d*étre  satisfaites  par  cette  alliance. 

Sous  le  régime  féodal,  nous  le  savons,  la  vassale  devait 
obtenir  au  moins  le  consentement  tacite  du  seigneur  suzerain 
avant  de  confier  à  l'époux  de  son  choix  le  gouvernement  d'un 
fief  considérable;  mais  cette  fois,  la  comtesse  Isabelle  n'avait 
voulu  suivre  que  les  impulsions  du  cœur  et  n'avait  pris  con- 
seil que  de  son  amour.  De  là,  colère  du  roi  de  France  qui, 
désespérant  de  briser  cette  union  avec  ses  propres  armes,  eut 
recours  à  l'autorité  ecclésiastique  qu'il  s'efforça  d'attirer  à  son 
parti. 

Le  légat  du  pape  informé  que  des  liens  de  parenté  unis- 
saient avant  leur  mariage  Philippote  et  Erard,  donna  aussitôt 
mission  aux  abbés  de  Clairvaux,  de  Citeaux  et  de  Quincy 
d'informer  à  ce  sujet  et  de  recevoir  les  dépositions  des  té- 
moins. Il  est  facile  de  penser  que  cette  enquête  fut  complète- 
ment défavorable  aux  jeunes  époux  ;  aussi  furent-ils  excom- 
muniés par  le  souverain  pontife  Innocent  III  et  obligés  de  se 
séparer. 

En  1 21  i,  nous  retrouvons  Olivier  au  chapitre  général  de 
Citeaux,  et  l'année  suivante  nous  le  voyons  donner  un  homme 
en  servage  à  Blanche,  comtesse  de  Champagne,  fille  de  Dom 
Sanche,  roi  de  Navarre,  et  veuve  de  Thibaut  III  ;  il  lui  fit 
encore  la  promesse  de  ne  rien  acquérir  au-delà  de  la  rivière 
de  l'Aube  sans  son  consentement  ou  celui  de  ses  héritiei*s. 
Plus  tard  il  assista  au  traité  de  paix  que  Theureuse  interven- 
tion de  Blanche  sut  provoquer  entre  Gauthier  de  Yauluisant 
et  Godefroy  du  Plessis. 

La  haute  considération  dont  jouissait  Tabbé  Olivier,  la 
prudence  et  la  sagesse  dont  il  donna  tant  de  preuves  dans  le 
gouvernement  de  son  abbaye,  avaient  attiré  sur  lui  la  faveur 
des  personnages  les  plus  marquants  de  l'époque  et  créé  pour 
Quincy  une  véritable  source  d'influence  et  de  prospérité. 

Les  seules  pièces  qui  nous  rappellent  le  souvenir  des  abbés 
Pierre  et  Jean  II,  ses  successeurs,  sont  :  une  charte  par 
laquelle  Guillaume,  évéque  de  Langres,  approuve  l'abanaon 
fait  à  nos  moines,  par  Simon  de  Rochefort,  moyennant  une 
somme  de  220  livres,  d'une  rente  de  deux  muids  de  vin  qu'ils 
lui  devaient  sur  la  terre  de  Mursange  (1216);  puis  une  dona- 


213 

tion  d'Hervé  de  Donzy,  comte  de  Nevers,  d'Auxerre  et  de  Ton- 
nerre, et  de  Mahaut  ou  Mathilde  de  Courtenay,  sa  femme.  Au 
moment  de  partir  pour  la  Terre-Sainte  avec  Dreux  de  Hello, 
Ithier  de  Toucy,  Jean  de  Brienne,  etc.,  ce  seigneur  avait 
abandonné  aux  monastères  une  large  part  de  ses  biens  et 
coofié  l'exécution  de  son  testament  aux  abbés  de  Pontigny, 
de  Quincy,  deRigny  et  de  Bouras,  pour  le  cas  où  il  viendrait 
à  mourir  dans  son  voyage  d'outre-mer.  Après  la  prise  de 
Damiette,  dont  ils  parvinrent  à  s'emparer  après  un  long  siège 
(1219),  les  croisés  durent  renoncer  à  continuer  la  guerre 
contre  les  infidèles,  par  suite  de  la  division  qui  s'était  glissée 
dans  leurs  rangs,  et  le  comte  Henri  se  hâta  de  rentrer  en 
France,  où  il  recueillit  la  succession  de  Pierre  de  Courtenay, 
son  beau-père,  mort  si  tristement  prisonnier  de  Théodore 
Lascaris. 

Avant  de  continuer,  jetons  un  coup  d'œil  sur  l'ensemble 
des  domaines  qui  dépendent  de  Quincy.  Les  conditions  d'a- 
grandissement territorial,  si  faciles  aux  abbayes  bénédictines 
de  Saint-Michel  de  Tonnerre,  deMolesmes,  ainsi  qu'au  monas- 
tère fondé  par  Saint-Robert  dans  la  forêt  de  Holesme  ne  sont 
plus  les  mêmes  pour  notre  couvent.  Dans  un  rayon  assez 
étendu  autour  de  Quincy,  les  évêques  et  les  seigneurs  avaient 
richement  doté  les  établissements  monastiques  dont  la  fon- 
dation était  plus  ancienne  ;  sous  peine  de  demeurer  réduits 
à  n'exercer  leur  activité  prodigieuse  que  sur  un  espace  bien 
restreint,  nos  religieux  étaient  donc  obligés  de  franchir  le 
cercle  dans  lequel  ils  étaient  enfermés.  En  effet,  à  la  porte  de 
leur  maison,  Holesmes  possédait  les  villages  de  Saint-Martin, 
de  Commissey,  de  Baon  et  de  Gland  ;  Saint-Michel  avait  des 
droits  importants  à  Tanlay,  Saint-Yinneiner,  Pimelles  et  Cruzy. 
Au  nord  de  notre  canton,  c'était  Molesmes  dont  les  vastes 
domaines  comprenaient  Villon,  Arthonnay,  Trichey  et  Gigny  ; 
au  midi,  c'était  Fontenay  qui  étendait  ses  possessions  jus- 
qu'à Senevey  et  même  Tonnerre,  où  il  avait  une  chapelle  et 
une  ferme  considérable  (le  Petit-Fontenay);  l'abbaye  Notre- 
Dame  de  Châtillon,  les  Templiers  de  la  Vêvre,  dont  les  cul- 
tures occupaient  depuis  la  petite  ville  de  Laignes,  les  terri- 
toires de  Channay  et  Micey. 

Ainsi  enveloppés  de  toutes  parts  au  fond  de  leur  vallon 
solitaire,  nos  moines  rencontraient  des  obstacles  vraiment  sé- 
rieux à  surmonter  pour  faire  rayonner  autour  d'eux  l'influence 


su 

agronomique  dont  les  enfants  de  Citeaux  donnaient  partout 
l'exemple;  mais  la  force  d'expansion  que  contenait  en  germe 
leur  admirable  institution,  triomphera  facilement  de  toutes 
ces  difficultés.  S'il  ne  leur  est  pas  permis  de  créer  autour 
d*eux  des  granges  et  des  métairies,  ils  iront  au  loin  féconder 
de  leurs  sueurs  les  landes  et  les  marais,  persuadés  que  Dieu 
n'a  rien  fait  de  stérile  et  que  le  plus  vil  grain  de  poussière, 
avec  la  bénédiction  du  ciel,  renferme  un  trésor.  Leurs  travail- 
leurs planteront  leurs  tentes  aux  environs  de  Châtillon,  à  la 
Loge,  à  Lomay,  à  Semond,  dans  la  vallée  de  Brévon  ;  ils  di- 
rigeront leurs  troupeaux  à  la  glandée  ou  au  pâturage  dans  les 
forêts  de  Fontaines,  de  Nesles,  d'Ampilly,  de  Coulmiers,  de 
Brémur,  d'Aisey,  de  Vilaines,  etc.  Us  s'installeront  à  Balot, 
à  Massoult,  au  milieu  des  terrains  les  plus  arides,  dans  les 
contrées  les  pins  sauvages.  Au  nord  et  à  l'ouest,  ils  s'établi- 
ront à  Quincerot,  Balnod,  Chazerey,Etourvy,  yanlay,LeBreuil, 
Ervy,  etc. 

Des  bords  de  l'Armance  aux  rives  de  la  Seine,  ils  occupe* 
ront  un  espace  de  plus  de  soixante  kilomètres  en  longueur. 

Arrétons-là  ces  réflexions,  pour  nous  occuper  du  person- 
nage le  plus  considérable  de  la  longue  suite  des  abbés  de 
Quincy,  de  saint  Gauthier  dont  le  nom  seul,  malgré  l'époque 
reculée  où  il  honorait  le  siège  abbatial  de  ses  vertus,  malgré 
les  révolutions  et  les  tempêtes  qui  ont  bouleversé  les  institu- 
tions monastiques,  a  pu  trouver  grâce  devant  l'oubli  et  par- 
venir glorieux  et  vénéré  jusqu'à  notre  génération. 

De  nos  jours  encore,  une  fontaine  charmante,  cachée  dans 
un  des  sites  les  plus  agrestes  de  la  vallée,  et  dont  les  eaux 
limpides  tombent  avec  un  doux  murmure  au  milieu  d'un 
bassin  ombragé  par  des  futaies  et  des  charmilles  épaisses, 
rappelle  au  passant  le  souvenir  du  vénérable  abbé.  Parfois  le 
soleil  d'été,  glissant  ses  rayons  indiscrets  à  travers  les  massifs 
du  feuillage,  vient  couronner  d'une  douce  auréole  de  lumière 
le  front  du  saint  personnage,  debout  sur  le  socle  dé  pierre 
que  le  propriétaire  actuel  de  Quincy  lui .  a  pieusement 
érigé. 

Mais  que  sont  devenues  les  légendes  qui  pourraient  nous 
instruire  de  la  charité  évangélique,  de  la  foi  ardente  de  saint 
Gauthier?  Comme  la  goutte  d'eau  qui  tombe  de  cette  source 
consacrée  à  sa  mémoire  et  qui  disparaît  en  un  clin  d'œil  dans 
le  courant,  ainsi  les  traditions  de  Thistoire  sont  tombées  dans 


218 

Toublî,  emportées  par  la  rapidité  des  temps.  Tous  ces  lieux 
où  le  chant  des  hymnes  montait  autrefois  au  ciel  en  son  hon- 
neur^ oii  les  pèlerins  venaient  en  foule  implorer  sa  protection, 
où  ses  cendres  opéraient  de  nombreux  miracles,  ne  gardent 
pas  même  aujourd'hui  la  poussière  de  son  tombeau.  Au  bruit 
menaçant  de  la  révolution  qui  brisait  les  cellules,  qui  renver- 
sait les  clottres,  sa  dépouille  mortelle  a  dû  prendre  le  cbemin 
de  Texil,  pour  échapper  à  la  ruine  de  l'abbaye  et  au  marteau 
des  démollisseurs. 

Réduit  à  puiser  nos  renseignements  dans  des  auteurs  qui 
consacrent  à  peine  c[uelques  lignes  sur  saint  Gauthier,  nous 
nous  ferons  un  devoir  cependant  de  citer  les  faits  principaux 
qu'ils  contiennent. 

La  Gnule  chrétienne,  cet  ouvrage  si  précieux,  que  nous 
voyons  à  l'honneur  de  notre  siècle  continué  par  un  courageux 
historien,  ne  renferme  que  ces  détails  arides  :  «  Dans  Tannée 
«  424i  de  l'incarnation  du  Seigneur,  le  xvi  des  calendes 
«  d'octobre,  un  homme  d'heureuse  mémoire,  Gauthier,  parla 
«  grâce  divine,  jadis  évéque  d'Auxerre,  abbé  de  l'illustre 
«  abbaye  de  Quincy,  quitta  ce  siècle,  resplendissant  d'une 
«  grande  sainteté.  11  mourut  dans  ce  monastère  où  il  repose 
«  devant  le  grand  autel  de  cette  église  remarquable  et  guérit 
«  beaucoup  de  personnes  des  fièvres.  » 

Plus  loin  nous  lisons  encore  :  «  Il  n'existe  dans  les  cata- 
«  logues  ordinaires  aucun  évéque  de  ce  nom,  il  fut  peut-être 
«  seulement  élu,  car  nous  lisons  dans  un  manuscrit  qu*il  fut 
€  certainement  abbé  et  martyr  en  1244,  niais  non  pas 
«  évéque.  » 

L'abbé  Lebenf,  toujours  si  utile  à  consulter  pour  les  faits 
historiques  qui  se  rattachent  à  l'ancien  diocèse  d'Auxerre,  ne 
pouvait  manquer  de  traiter  cette  question  si  controversée  et 
toujours  indécise  de  l'épiscopat  de  saint  Gauthier.  Voici  com- 
ment s'exprime  le  docte  chanoine  :  ^  11  s'est  formé  parmi  les 
auteurs  récents  de  Tordre  de  Citeaux  une  opinion  par  laquelle 
ils  avancent  qu'un  abbé  de  Quincy,  proche  Tonnerre,  nommé 
Gauthier,  avait  été  évéque  d'Auxerre.  Or,  ce  siège  se  trouve 
rempli  durant  tout  le  xiu»  siècle  par  des  prélats  d'un  autre 
nom  que  celui  de  Gauthier;  la  seule  place  qu'on  pourrait  lui 
trouver,  serait  l'intervalle  que  fournit  la  démission  de  Bernard 
de  Sully.  Mais  l'écrivain  de  la  vie  de  nos  évéques,  qui  vivait 
alors,  marque  clairement  qu'il  n'a  eu  aucune  connaissance 


216 

de  ce  fait,  et  il  donne  pour  successeur  à  Bernard  un  nommé 
Renaud. 

«  L*église  d'Auxerre  tiendrait  à  honneur  de  voir  augmenter 
le  nombre  de  ses  saints  évéques,  s*il  y  avait  un  fondement 
suflSsant  de  pouvoir  admettre  ce  Gauthier.  On  est  pleinement 
informé  qu'il  est  honoré  d*un  culte  public  dans  Téglise  de 
Quincy,  qu'il  y  repose  dans  le  côté  gauche  de  la  croisée,  sous 
une  tombe  élevée  de  trois  pieds  ou  environ,  qu'il  passe  même 
pour  martyr,  que  son  corps  a  été  visité  dans  le  tombeau  par 
H.  Bordes,  doyen  de  Tonnerre,  délégué  par  Mgr  l'évéque  de 
Langres,  en  1691.  Le  nouveau  Gallia  ehristiana  dit  que  ce 
fut  une  élévation  de  ses  reliques  qui  se  fit  alors.  Mais  ne  trou- 
vant point  de  preuves  qu'il  ait  été  évéque  d'Auxerre,  j'aime 
mieux  en  douter  avec  tous  ceux  qui  ont  travaillé  avant  moi 
sur  cette  histoire.  » 

Il  était  difficile,  nous  devons  le  reconnaître,  de  mettre  un 
soin  plus  minutieux  à  s'entourer  de  renseignements  pour 
éclaircir  un  point  si  obscur  de  l'histoire  du  diocèse  d'Auxerre 
et  de  critiquer  en  même  temps  avec  plus  de  prudence  l'opinion 
de  certains  auteurs  de  l'ordre  de  Citeaux.  Aussi,  est-ce  à  la 
rareté  des  documents,  au  sens  obscur  et  contradictoire  qu'ils 
renferment  que  nous  devons  attribuer  l'erreur  dans  laquelle 
s'est  trouvé  forcément  entraîné  le  savant  chanoine.  En  effet, 
pour  prouver  qu'il  n'y  eut  pas  d'intervalle  entre  la  démission 
de  Sully  et  Tavénement  de  Renaud  de  Saligny,  l'abbé  Lebeuf 
s'appuie  sur  un  argument  sans  valeur;  il  cherche  à  démon- 
trer que  la  mort  du  premier  de  ces  évéques  ayant  eu  lieu  en 

1244,  d'après  le  calcul  alors  usité  en  France,  de  commencer 
Tannée  à  Pâques,  cette  date  devrait  être  reportée  au  6  janvier 

1 245,  selon  le  calcul  romain  qui  commence  l'année  au  pre- 
mier janvier,  qu'ainsi  entre  cette  époque  et  l'avènement  de 
Renaud,  il  ne  se  trouve  aucune  interruption  où  placer  l'épis- 
copat  de  saint  Gauthier. 

La  réponse  à  cet  argument  nous  semble  facile  :  si  l'abbé 
Lebeuf  avait  adopté  pour  la  retraite  de  Bernard  et  l'avènement 
de  Renaud,  soit  l'usage  établi  en  France  de  commencer  l'année 
à  Pâques,  soit  le  calcul  romain,  sans  intervertir  l'une  ou  l'autre 
de  ces  deux  méthodes,  il  aurait  parfaitement  vu  qu'un  inter- 
valle de  huit  mois  séparait  leur  épiscopat  et  que  pendant  ces 
huit  mois  de  vacance,  l'abbé  de  Quincy  avait  bien  pu  être 
choisi  pour  le  chapitre  d'Auxerre. 


217 

Claude  Ghastelain,  chanoine  de  Téglise  de  Paris,  dont  l'é- 
ruditian  sur  les  rits  et  les  cérémonies  de  l'église  était  appré- 
ciée à  l'égal  de  Tabbé  Lebeuf  par  tout  le  clergé  de  France,  et 
auquel  les  Bollandistes  ont  dédié  un  volume  de  leur  savante 
collection,  s'exprime  en  ces  termes  sur  saint  Gaulthier  dans 
son  martyrologe  universel  : 

«  1 5  octobre,  A  Quincy,  en  Champagne,  entre  Molosme  et 
<(  Molémeest  le  tombeau  du  bienheureux  Gauthier  honoré  en 
«  ce  lieu  et  comme  évéque  d'Auxerre  et  comme  ayant  souf- 
re fert  la  mort  pour  le  maintien  de  la  justice  ecclésiastique.  » 

Citons  encore  la  note  suivante  du  voyage  littéraire  des  deux 
bénédictins  Dom  Martène  et  Durand  :  «  On  montre  dans 
«  l'église  de  Quincy  le  tombeau  de  saint  Gauthier,  abbé  du 
a  monastère,  qu'on  fait  évéque  d'Auxerre  et  martyr.  » 

Tels  sont,  à  notre  grand  regret,  les  éclaircissements  bien 
incomplets  que  nous  avons  pu  puiser  dans  ces  différents  au- 
teurs, sur  la  vie  du  vénérable  abbé;  mais  si  les  documents 
historiques  nous  font  défaut  ou  demeurent  pour  nous  d'une 
aridité  désolante,  hàtons-nous  d'ajouter  que  les  éclatantes 
vertus  qui  ont  acquis  à  saint  Gauthierla  palme  du  martyr,  lui 
ont  gardé  également  ici  bas  une  autre  récompense,  c'est  le 
souvenir  plein  de  vénération  que  les  populations  conservent 
pour  sa  mémoire. 

Pour  suivre  l'ordre  chronologique  des  faits  qui  intéressent 
notre  monastère,  indiquons  d'abord  les  donations  faites  par 
Etienne,  chevalier  de  Melisey,  de  ce  qu'il  avait  à  Crusy  et  à 
Coussegrey,  et  tl'une  pièce  de  terre  située  sur  le  chemin  qui 
va  de  Melisey  à  Chazerey  ;  par  Hugues  Damoiseau,  fils  de  feue 
Blanche,  enterrée  à  Quincy,  de  deux  auches  de  terre  {duos 
auchias)  données  en  usufruit  par  sa  mère  au  curé  d'Etourvy 
{1220-<230)(<). 

Même  année,  Salon  de  Bois-Sardin  et  Béatrix,  sa  femme» 
abandonnent  aux  religieux  le  droit  d'usage  dans  la  sixième 
partie  des  pâtures  de  Yanlay. 

Les  donations  en  faveur  de  notre  église  ne  ralentissent  pas, 
comme  nous  le  voyons,  au  milieu  du  xiii«  siècle.  N'est-ce  pas 


(1]  4225.  Adeline,  veuve  d'EUenne  de  Langres,  déclare  tenir  sa  vie 
durant  seulement,  des  religieux  de  Quincy,  une  pièce  de  vigne  située 
a  Ctiabiis,  au  climat  de  Vaulauzant,  laquelle  retournera  aux  religieux 
après  sa  mort. 


218 

à  la  réputatiou  de  sainteté,  au  gouvernement  sage  et  éclairé 
de  i'aboé  Gauthier  qu'il  convient  d*en  reporter  tout  le  mérite; 
bien  des  motifs  nous  engageraient  à  lecroire. 

En  4236,  Huguenin  d'Etourvy,  damoiseau,  du  consente- 
ment de  Félicie,  sa  femme,  cède  aux  moines  Tusage  de  ses 
pâtures  de  Chazerey. 

Un  an  plus  tard,  Pétronille  de  Mélisey  leur  abandonne  une 
pièce  de  terre  située  à  Chessy. 

Relatons,  à  la  date  de  4238,  un  échange  fait  entre  les  reli- 

![ieux  et  noble  homme  Vital,  chevalier  de  Chablis,  et  sa 
èmme,  de  différents  héritages  à  Chichée,  et  une  transaction 
avec  Tabbaye  de  Saint-Michel,  relativement  au  pâturage  d'un 
bois  situé  près  de  Coussegrey. 

En  4239,  Apès,  dame  de  Bernon,  et  Etienne,  écuyer,  son 
fils,  assignent  au  couvent  de  Quincy  des  rentes  pour  diverses 
causes,  notamment  pour  le  legs  de  feu  Milon,  prêtre,  fils  de 
ladite  Agnès.  Yiier,  damoiseau  de  Bernon,  accorde  également 
un  droit  d'usage  dans  ses  pâtures. 

L'année  suivante,  Henri  de  Trie  et  dame  Philippe,  sa  femme, 
déclarent  abandonner  au  monastère  tout  ce  qu'ils  possèdent 
dans  les  pâtures  d'Etourvy. 

Par  son  testament  de  l'année  4241,  Gaucher,  seigneur  de 
Maligny  (Dominus  de  Merliniaco),  avait  manifesté  le  désir 
d'être  inhumé  à  Pontigny.  Dans  le  même  acte,  il  donne  à 
Quincy  quarante  sous  de  rente  assis  sur  son  pré  de  Pire, 
pour  la  pitance  (4)  du  couvent,  le  jour  de  son  anniversaire, 
(pro  conventu  pictaneiando  in  die  anniversarii  sui)  ;  il  y 
ajoute  encore  cinquante  sous,  monnaie  de  Dijon,  à  percevoir 
sur  son  pré  de  Hassengi,  pour  Tanniversaire  de  sa  défunte 
épouse  (2). 

Les  annalistes  de  Citeaux  placent  immédiatement  â  la 


(I)  La  pitance  consistait  en  un  plat  supplémentaire  pour  deux  et  se 
senrait  le  lundi,  le  mercredi  et  le  samedi.  Pour  la  pitance  on  avait  du 
poisson,  du  fromage  et  des  œufs,  tandis  que  le  pvUmenta  regularia 
n'était  composé  que  de  haricots,  de  lenUlIes  et  autres  légumes. 

La  générosité  des  bienfaiteurs  qui  firent  des  donations,  à  charge 
de  servir  aux  moines  une  pitance  à  des  époques  déterminées,  fut  une 
cause  assez  considérable  de  l'esprit  de  relâchement 

(S)  Il  y  avait  procès  entre  l'abbaye  de  Quincy  et  maître  EUenne, 
curé  d'Etourvy,  au  sujet  d^une  vigne  et  d'une  maison  situées  &  Etour- 
vy  et  données  à  l'abbaye  de  Quincy  par  Gérard,  autrefois  curé 


219 

suite  de  saint  Gauthier,  l'abbé  Guillaume,  sur  lequel  nous 
possédons  peu  de  renseignements. 

Les  seuls  documents  qui  concernent  son  abbatial,  sont 
deux  privilèges  du  pape  Innocent  lY.  Le  premier  défend  à 
tout  légat  du  Saint-Siège  de  prononcer  aucune  sentence  d'in- 
terdit ou  d*excommunication  contre  les  moines  de  Quincy, 
sans  le  mandement  exprès  etpar  écrit  du  souverain  pontife 
(«247). 

Le  deuxième  règle  des  contestations  qui  s'étaient  élevées 
entre  nos  religieux  et  l'abbaye  de  Saint-Michel,  au  sujet  des 
dîmes  d'Epineuil.  Cette  affaire  avait  pris  des  proportions 
assez  graves  pour  que  l'évéque  de  Langres,  Guy  de  Rochefort, 
se  vtt  obligé  d'intervenir.  Par  les  soins  du  prélat,  une  tran- 
saction vint  heureusement  apaiser  toutes  les  difficultés 
(1250). 

Enfin,  par  une  charte  de  Tannée  4248,  Pierre  Lacaille, 
prêtre  de  Chablis,  reconnaît  avoir  donné  à  l'église  de  Quincy 
certain  Saulcis  situé  dans  la  censive  et  justice  de  Guy  de 
Maligny.  Ce  seigneur  approuve  la  donation  et  exempte  les 
religieux  des  redevances  auxquelles  ils  étaient  tenus. 

A  la  mort  de  Guillaume,  Rainard  I"  fut  élu  abbé,  ainsi 
que  l'indique  un  titre  de  l'abbaye  de  Holosmes  de  1252. 

En  1253,  Hilon,  seigneur  de  Noyers,  déclare  renoncer,  en 
faveur  de  Quincy,  aux  droits  qu'il  prétendait  lui  appartenir 
sur  le  moulin  du  Mal  (molendinum  Mali),  désigné  plus  tard, 
par  corruption  sans  doute,  sous  le  nom  de  moulin  du  Mai, 
moulin  du  Mez,  situé  au  territoire  de  Tanlay. 

L'année  suivante  (1254)  Jacob,  chevalier  de  Cruzy,  aban- 
donne en  pure  aumône,  aux  religieux,  différents  héritages 
situé»  à  Laignes. 

A  quelque  temps  de  là,  Geoffroy  de  Cussangy,  chevalier,  et 
Jeanne,  sa  femme,  cèdent  à  Quincy  le  droit  de  pâture  dans 
toutes  leurs  seigneuries  (1255).  A  la  même  époque  une 
charte  de  Robert  de  Courtenay,  seigneur  de  Tanlay ,  et  de  Mar- 
guerite de  Mello,  sa  femme,  constate  la  donation  qu'ils  ont 

d'Etourvy.  L'abbaye  de  Quincy  ayant  gagné  ce  procès  devant  roffl- 
cial  de  Tonnerre,  donne  cette  maison  au  curé  pour  sa  vie  moyennant 
vingt  sous  de  rente  (4âii). 

Transaction  entre  l'abbaye  et  Guillaume,  curé  d'Etourvy,  qui  garde 
la  vigne  et  la  maison  comme  propriété  de  ^on  église^  moyennant  dix 
sous  de  rente  (1247). 


220 

faite  atix  moines,  de  trois  septiers  de  blé  qui  leur  étaient  dus 
annuellement  sur  leur  grange  des  Mursanges,  plus  un  septier 
de  froment  destiné  à  faire  chaque  année  le  pain  du  couvent,  le 
jour  ob Ton  célébrera  leur  anniversaire  (1257). 

Parmi  les  nombreux  actes  de  munificence  que  contenait  le 
testament  de  Hahaut-la-Grande,  comtesse  d'Auxerre,  morte 
le  29  juillet  4257,  envers  les  églises  et  les  monastères,  se 
trouve  compris  le  couvent  de  Quincy.  La  fille  de  Pierre  de 
Courtenay  lègue  k  nos  religieux  cent  sous  pour  la  célébration 
de  son  anniversaire. 

Le  dernier  document  qui  se  rapporte  à  Rainard  est  une 
bulle  du  15  juillet  1260,  par  laquelle  le  pape  Alexandre  IV 
lui  accorde  la  faculté  de  conférer  tous  les  ordres  mineurs 
dans  l'intérieur  de  son  abbaye  et  de  bénir  les  ornements 
consacrés  au  culte. 

Jean  III,  qui  lui  succède  sur  le  siège  abbatial,  nous  a 
laissé  peu  de  traces  de  son  passage  à  Quincy.  Continuons  de 
relater  cependant  les  titres  qui  le  concernent.  Par  une  charte 
de  Tannée  1261,  Ytier  de  Broces  et  Agnès,  sa  femme,  aban- 
bonnent  aux  religieux  pour  Tanniverbaire  de  leur  fils  Jean, 
une  rente  d'un  demi-muid  d'orge.  André  de  Broces,  cheva- 
lier, fils  de  Jean,  asseoit  cette  rente  sur  les  tierces  d'Etourvy. 

Quelques  années  plus  tard,  Jean  de  Courtenay,  seigneur 
de  Tanlay,  reconnaît  en  présence  de  Jean,  doyen  de  Saint- 
Yinnemer,  devoir  à  l'abbé  de  Quincy  douze  bichets  de  froment 
et  quatre  bichets  d'avoine,  mesure  de  Tonnerre,  à  prendre 
tous  les  ans  sur  le  revenu  de  Pimelles.  «  Et  si  les  revenus  de 
«  la  dite  ville  ne  suffisent  pas  pour  payer  la  dite  quantité,  le 
«  seigneur  Jean  veut  que  ce  qui  manquera  soit  pris  sur  les 
«  greniers  de  Tanlay.  » 

jfl  est  encore  expliqué  dans  cet  acte  que  la  cession  faite  par 
le  seigneur  dé  Tanlay  a  pour  cause  la  remise  qu'il  a  obtenue 
des  moines  d'un  moulin  appelé  le  moulin  Renaut,  situé  entre 
la  ville  de  Tanlay  et  le  moulin  au  Lièvre  (1270). 

Dans  le  même  moment,  Jean,  chevalier  de  Lignières  et 
seigneur  de  Bernon,  donne  à  l'église  de  Quincy  pour  le  repos 
de  l'âme  de  Hugues,  son  père,  dix  sous  de  rente  à  prendre 
sur  le  cens  de  Bernon. 

En  1284,  nous  trouvons  l'abbaye  en  procès  avec  Simon 
de  Vanlay,  écuyer,  au  sujet  d'une  rente  d'un  setier  de  fro- 
ment assise  sur  les  tierces  et  le  gagnage  de  Vanlay.  Par  une 


221 

transaction  due  à  Tintervention  d'amis  communs,  Simon 
déclare  qu'il  a  retenu  iddûment  cette  rente  qui  avait  été 
consentie  aux  religieux  par  Odin,  fils  de  Guillaume,  seigneur 
de  Vanlay. 

Nous  n'aurons  garde  d'oublier  parmi  les  nombreuses  dona- 
tions que  nous  avons  signalées,  l'acte  de  munificence  de 
Marguerite  de  Bourgogne,  «  cette  princesse  charitable  et 
«  aumaunière  qui  se  tenoit  en  l'Hostel-Dieu  de  Tonnerre 
«  qu'elle  avoit  fondé  et  oii  elle  servoit  et  administroit  de  ses 
«  propres  mains  les  nécessités  des  pauvres  passants.  »  Par 
une  cnarte  de  l'année  1285,  elle  amortit  aux  moines  et  à 
leurs  vassaux  tous  les  droits  auxquels  elle  pouvait  prétendre 
sur  leurs  biens,  les  exemptant  de  toutes  redevances,  servitudes, 
dîmes  pour  les  terres  et  les  vignes  qui  leur  appartenaient 
dans  les  villes  et  finages  de  Tonnerre,  Epineuil,  Chamelard, 
Roffey,  Rugny,  Villon,  Argenteuil,  Laignes  et  autres  lieux, 
se  réservant  seulement  le  droit  de  bonne  garde  et  de  bonne 
justice  (1285). 

Au  mois  de  décembre  de  la  même  année,  le  monastère  de 
Molosmes  était  en  contestation  avec  l'église  de  Quincy  au 
sujet  des  droits  de  pêche  et  de  justice  sur  la  rivière  d'Arman- 
çon,  près  d'Arthe.  Les  religieux  de  Molosmes  prétendaient 

![ue  la  rivière  d'Arthe  leur  appartenait  de  temps  immémorial  et 
imitait  directement  leurs  terres  dans  sa  partie  supérieure, 
tandis  qu'elle  touchait  dans  sa  partie  inférieure  au  domaine 
de  la  reine  de  Sicile,  comtesse  de  Tonnerre.  Enfin,  les  deux 
abbayes  transigèrent  sur  cette  difiBculté  et  il  fut  convenu  que 
le  couvent  de  Molosmes  jouirait  seul  de  la  pêche  et  des  droits 
de  justice  qui  en  dépendaient,  mais  en  quittant  toutefois  aux 
religieux  de  Quincy  une  redevance  de  blé  dont  ils  étaient 
chargés  envers  leur  maison. 

Au  mois  de  février  1286,  nos  moines  sont  de  nouveau  en 
procès  avec  Agnès,  dame  d'Ancy-le*Franc.  Leur  réclamation 

Inerte  cette  fois  sur  une  rente  de  vingt-cinq  sous  de  cens  qui 
eur  sont  dus  chacun  an,  le  jour  de  la  Saint-Remy,  sur  la 
ville  de  Laignes,  plus  huit  setiers  d'avoine  «pour  raison  d'un 
«  assurément  perpétuel  que  feu  Hustace  [Éustachie],  jadis 
«  dame  de  Pacy,  lor  fist  en  récompensation  de  cinq  muids 
«  d'avoigne  de  rente  annuelle  et  perpétuelle  que  noble  che- 
«  valier  Guillaume  de  Breine,  son  mari,  a  donné  en  aumêne 
«  auxdits  religieux  au  lit  de  sa  mort,  si  corne  ils  montroient 


222 

<  par  la  lectre  de  la  dicte  Hustace  qui  fust  faicte  sor  seel  ei 
«  parchemin,  en  mil  cent  quatre-vingt-dix-neuf.  » 

Cette  affaire,  soumise  à  Bernard  du  Mex,  bailli  du  Ton 
nerrois,  fut  jugée  par  lui  a  en  la  ville  de  Lisignes  »  e; 
présence  des  abbés  de  Fontenay  et  de  Saint-Martin.  La  dam 
aAncy-le-Franc  fut  condamnée  à  amortir  les  cens  das  pa 
les  religieux,  à  la  réserve  cependant  que  ces  derniers  devroi 
payer  les  rentes  auxquelles  ils  sont  assujettis  à  Laignes  (1). 

Par  des  bulles  des  années  1272  et  1285,  les  souverain 
pontifes  Grégoire  X  et  Honoré  lY  avaient  confirmé  à  Jean  II 
tes  privilèges  et  immunités  de  son  monastère. 

Enfin,  après  avoir  dirigé  pendant  vingt  ans  sa  commu 
nauté  avec  un  soin  et  une  prudence  dont  nous  trouvons 
chaque  pas  les  nombreux  témoignages,  cet  abbé  mourut  et  fii 
inhumé  dans  le  clottre  du  monastère. 

Âlbéric  II,  son  successeur,  prit  le  gouvernement  de  Qainc 
en  1288  et  reçut  également  des  bulles  de  protection  des  pape 
Nicolas  IV  et  Boniface  VIII.  A  sa  mort,  arrivée  vers  la  on  di 
xiu*  siècle,  Jean  Vi  fut  appelé  par  Télection  des  moines  à  l 
remplacer  sur  le  siège  abbatial .  Issu  de  la  maison  de  Gourtena} 
Tanfay,  Jean  IV  avait  élé  désigné  aux  suffrages  des  religieu 
plutôt  par  le  zèle  dont  il  était  rempli  pour  la  discipline  ecclé 
siastique,  que  par  Tillustration  de  son  origine.  Il  était  fils  d( 
Jean  I«-,  seigneur  de  Tanlay,  et  de  Marguerite  de  Planej, 
dame  de  Saint-Vinnemer. 

En  1 301 ,  cet  abbé  comparaît  dans  une  transaction  faite 
entre  le  couvent  de  Quincy  et  Robert  II,  son  frère,  seigneur 
de  Tanlay,  au  sujet  du  moulin  d'Argentenay  et  du  moalio 
Dumez.  Il  est  convenu  dans  cet  arrangement  que  «  la  grande 
a  et  haute  justice  appartiendra  aux  moines  dès  les  fourches 
<i  de  Tanlay  jusqu*au  pcmiel  du  moulin  Dumez  et  dès  le  pon- 
«•  telien  allant  vers  Ban  par  la  tête  du  Moncel-Confroy  jusqaes 
<(  à  la  baye  des  vignes  de  Ban.  » 

Par  le  même  acte,  Robert  de  Tanlay  et  Agnès  de  Rochefort, 


(i)  Les  archives  de  l'Yonne  contiennent  encore  une  autre  charte 
de  donation  des  seigneurs  de  Pacy  ;  mais  cette  pièce  est  roalheureo- 
sement  sans  date.  Dans  cet  acte,  qui  parait  remonter  au  xiu*  sièdei 
Jacques,  sire  de  Pacy,  déclare  approuver  la  dotation  faite  à  QuincT 
par  son  père  Jacques  et  soc  aïeul  Pliilippe,  de  cent  sous  de  rente  à 
prendre  annuellement  sur  les  tierces  de  Pacy.  Ce  seigneur  promet  et 
s'oblige  pour  lui  et  ses  hoirs  sires  dudit  Pacy,  d^acquitter  tous  les 


233 

sa  femnie,  recoDnaissent  encore  «  qu'ils  sont  tenus  de  payer 
«  chascun  an  à  perpétuité  cinquante  sols  de  petits  tournois 
«  le  jour  de  la  feste  Saint-Remy  sur  les  censives  de  Tanlay 
«  et  sur  les  essarts  de  Valleneuse  (Vaulineuse)  et  douze 
«  bichets  de  froment  et  quatre  bichets  d'avoyne  au  portier 
«  du  couvent  pendant  les  octaves  de  Toussaint  sur  leurs 
«  rentes  de  Pymelles.  Lhostellier  de  Quiocy  a  droit  de  tou- 
«  cher  aussi  chascun  an  à  Pymelles  quatre  bichets  de  froment 
«  et  cinq  bichets  d'orge  (1).  » 

Quelques  années  après  (4304),  Jean  IV  comparait  comme 
témoin,  dans  un  traité  relatif  à  une  rente  de  trente*cinq  livres 


ans  ladite  rente,  au  Jour  de  Saint-André.  Pour  sûreté  dé  quoi  il  oblige 
lesdites  tierces  de  Pacy  et  tous  ses  autres  biens. 

(i)  Les  oflBces  de  portier  et  d'hôtelier  étaient  d'une  véritable  im- 
portance dans  les  abbayes  cisterciennes,  tant  par  la  qualité  des  digni- 
taires qui  en  étaient  revêtus,  que  par  les  revenus  considérables  qui 
s'y  trouvaient  souvent  attachés.  Nous  en  avons  pour  exemple  l'office 
de  portier  à  Clairvaux,  qui  fut  occupé  à  l'origine  par  André,  frère  de 
saint  Bernard.  Quand  Humbeline,  sœur  de  l'austère  abbé,  se  présenta 
pour  voir  saint  Bernard,  André  qui  gardait  la  porte,  scandalisé  par 
réclat  de  son  cortège  et  de  sa  toilette,  traita  d'ordures  les  vêtements 
recherchés  dont  elle  était  parée.  C'est  à  lui  que,  très-émue,  elle  dit 
en  pleurant  :  m  Si  Je  suis  pécheresse,  n'est-ce  pas  pour  les  péche- 
«  resses  qu'est  mort  Jésus-Christ?  »  On  sait  que  saint  Bernard  et 
André  se  laissèrent  toucher,  et  qu^Humbeline  devint  plus  tardabbesse 
de  Juiliy. 

L'hôtelier  était  chargé  de  recevoir  les  pauvres  et  les  pèlerins  et 
d'héberger  les  barons  qui  se  réunissaient  dans  les  monastères  pour 
célébrer  les  grandes  fêtes. Ainsi,  nous  voyons  en  4097,  Hugues,  comte 
de  Champagne,  tenir  sa  cour  à  Molème.  Les  hôtes  étaient  mieux 
nourris  que  les  religieux  de  la  maison  -,  cependant  il  était  interdit  de 
leur  donner  de  la  viande. 

Dans  ses  études  sur  l'état  intérieur  des  abbayes  cisterciennes, 
M.  d'Arbois  de  Jubainville  indique  les  différents  offices  qui  compo- 
saient l'administraUon  des  maisons  de  l*ordre.  C'étaient: 

I.  Le  prieur,  prier  —  2.  le  sous-prieur,  supprior  —  3.  le  chantre, 
cantor  —  4.  le  sous-chantre,  succentor  —  5.  le  bibliothécaire,  arma- 
rius  —  6.  le  sacristain,  sacrista  —  7.  le  maître  des  novices,  magister 
novitiorum  —  8.  le  portier,  portarius  —  9.  l'infirmier,  inflrmarius  — 
iO.  rhôtellier,  hospitalarius  —  4i.  le  médecin,  medicus  —  42.  le 
cellérier,  cellerarius  —  13.  le  boursier,  bursarius  —  44.  le  cham- 
brier,  camerarius  —  45.1'aumonier  ou  pitancier,  eieemonisarius  pitan- 
tiarius  —  46  le  rentier,  renlarlus  —  47.  le  marchand,  mercator  — 
48.  l'intendant  des  eaux,  aquarius  —  49.  le  maître  des  charriots, 
magister  quardrigarum— 20.1e  vestiarius  — 24.  le  maître  desconvers, 
magister  conversorum. 


tournois  dus  par  la  reine  Marguerite  de  Bourgogne  à  l'ab- 
baye Saint-Michel  de  Tonnerre. 

Par  son  testament  du  huitième  jour  de  mai  1305,  cetu 
pieuse  princesse  n*a  garde  d'oublier  les  monastères  de  soo^ 
comté  de  Tonnerre  ;  elle  accorde  aux  couvents  de  Molosmes, 
de  Pothières,  de  Pontigny  et  de  Quiocy  «  à  chascun  ceut^ 
«  sols  pour  faire  son  obsèq.  (sic)  » 

A  sa  mort,  Jean  lY  fut  inhumé  dans  l'église  de  Quiocy  où. 
il  était  représenté  sur  son  tombeau  vêtu  de  son  costumer 
d'abbé,  tenant  le  calice  dans  ses  mains,  ayant  à  ses  côté^ 
deux  petits  religieux  psalmodiant  et  quatre  écussons  à  l'en— 
tour,  Tun  de  Courtenay  brisé  d'un  lambel  de  cinq  pièces,  le 
second  de  Plancy,  le  troisième  de  Mello  et  le  quatrième  d^ 
Noyers.  Dans  la  partie  inférieure  du  monument,  on  lisais 
cette  épitaphe  :  Hic  jacet  domintts  Johannes  abbas  Au;ii^ 
cœnobii,  frater  domini  Roberli  militis. 

Avant  de  poursuivre  plus  loin  nos  recherches  historiqui 
sur  Quincy,  il  est  indispensable,  croyons-nous,  de  jeter  m 
coup-d'œil  sur  l'ensemble  des  grands  travaux  exécutés  pa.K 
les  moines  dans  ce  monastère,  depuis  l'époque  de  sa  fonda^-* 
tion  jusqu'aux  premières  années  du  xiv"  siècle.  La  part  d^s 
abbés  qui,  pendant  cette  période,  ont  eu  entre  les  mains  ■.  a 
direction  de  Quincy,  est  assez  belle  déjà,  disons  même  qi 
leur  œuvre  est  assez  complète  pour  nous  permettre  d'appr 
cier  combien  était  admirablement  entendue  la  disposition 
bâtiments  de  l'abbaye,  non-seulement  au  point  de  vue  de  Yi 
et  de  la  vie  religieuse,  mais  aussi  au  point  de  vue  de  Vi 
culture  et  de  l'industrie. 

Eugène  Lambert  . 

(La  fin  à  V Annuaire  1864.) 


k 


\ 


DOCUMENTS  INEDITS 

SUR  LIS 

SIÈGES  DE  LÉZIiSNES,  PACY  ET  AVALLON 

EN  1433. 


S 


Après  avoir  parcouru  les  chroniques  du  xiv«  et  du  xv* 
iècle,  on  est  étonné  de  rinsuffisance  des  documents 
publiés  pendant  la  période  des  guerres  des  Bourguignons  et 
des  Armagnacs,  malheureusement  si  féconde  en  événements 
militaires. 

Il  existe  cependant  une  mine  précieusCi  à  peine  exploitée 
par  les  chercheurs  d*or  et  que  les  investigateurs  du  passé 
pourraient  n'intprroger  jamais  en  vain.  Ce  sont  les  arcnives 
de  la  Chambre  des  Comptes  de  Dijon.  Là  se  trouve  écrite,  avec 
d'immenses  détails,  l'histoire,  si  palpitante  d'intérêt,  des  ducs 
de  Bourgogne  de  la  seconde  race. 

Si  ces  vieux  parchemins,  où  une  main  contemporaine  rap- 
pelle les  événements  du  jour,  étaient  compulsés  de  toutes  parts, 
que  de  faits  inconnus,  que  de  détails  de  mœurs,  que  de  dates 
précieuses  viendraient  éclairer  l'histoire  I  Et  combien  le  récit 
de  M.  de  Barante  nous  semblerait  incomplet  et  pauvre  de 
faits,  abstraction  faite  de  l'élégance  de  la  forme  I 

On  éprouve  tout  d'abord,  il  est  vrai,  de  la  répugnance  à 
parcourir  ces  poudreuses  archives  ;  l'apprentissage  de  cette 
ennuyeuse  lecture  est  long  et  difficile,  mais  n'en  est-on  pas 
récompensé  par  les  nombreux  documents  que  l'on  y  dé- 
couvre ? 

Pour  la  période  de  quatre  ou  cinq  mois  qui  nous  occupe, 
nous  avons  compulsé  les  comptes  des  receveurs  généraux  du 
duché  en  1433,  les  comptes  de  l'Auxois,  ceux  d'Avallon,  de 

45. 


226 

Hont-Réal  et  de  Noyers  (1).  Nous  ne  saurions  trop  remercier 
M.  Marcel  Canat  de  Chizy,  président  de  la  Société  archéolo- 
gique de  Châlons-sur-Saône,  pour  les  renseignements  extraits 
des  archives  de  Lille  en  Flandre  qu'il  a  bien  voulu  nous 
communiquer.  Nous  dirons,  une  fois  pour  toutes,  que  c'est  à 
un  mémoire  inédit  de  ce  savant  travailleur,  que  nous  avons 
emprunté  les  dates  de  séjour  du  duc  de  Bourgogne  dans  n^s 
pays. 

Il  ne  faut  point  chercher  ici  le  récit  de  tous  les  événements 
rapportés  par  les  chroniques.  Dans  un  travail  que  Ton  n'a 
point  oublié,  M.  Challe  a  raconté  à  ce  point  de  vue,  et  avec 
la  tournure  de  style  qui  lui  est  particulière,  cette  triste  épo- 
pée de  nos  annales  bourguignonnes. 

Au  moment  où  Philippe-le-Bon,  entraîné  loin  de  ces  Etats 
de  Bourgogne,  défendait  en  Flandre  de  graves  intérêts,  la 
frontière  ouest  du  duché  était  attaquée  sur  tous  les  points  à 
la  fois. 

En  1432,  la  plupart  des  forteresses  de  l'Auxerrois  et  du 
Tonnerrois  étaient  au  pouvoir  des  Armagnacs.  Un  brave 
chevalier^  à  qui  Ton  avait  recours  chaque  fois  qu'il  y  avait 
des  dangers  à  courir  et  des  horions  à  échanger,  François  tde 
Surienne,  surnommé  TArragonais,  était  parvenu  à  reprendre 
plusieurs  places  voisines  d*Auxerre,  mais  les  garnisons  bour- 
guignonnes qu'on  y  avait  mises  ne  laissaient  pas  d'être  fort 
incommodées  par  le  mauvais  voisinage  des  Armagnacs,  qui, 
chaque  jour,  tenaient  la  campagne  en  y  commettant  d'affrepx 
ravages. 

Avallon,  Mont'Réal  et  Noyers,  qui  formaient  d'un  antre 
côlé  la  ligne  de  défense  du  duché,  résistaient  toujours,  mal- 
gré les  nombreuses  tentatives  faites  sur  ces  trois  villes  par 
plusieurs  chefs  de  bandes  et  principalement  par  Jacques 
d'Espailly,  surnommé  Fort-Epice. 

Ce  hardi  capitaine  était,  à  ce  que  Ton  peut  croire,  origi- 
naire d'Espailly,  petit  château  situé  près  du  Puy  (en  Vêlai). 
La  bravoure  qu'il  avait  déployée  au  service  du  roi  lui  avait 
valu  la  charge  importante  de  bailli  de  Melun  avec  le  titre 
d*écuyer  d'écurie  du  roi. 

(1)  Les  comptes  de  Vieux-Château  manquent  pour  cette  années 
4435.  Ceux  des  receveurs  d'Avallon  manquent  également  aux  archi — 
ves  de  cette  ville. 


287 

Son  activité  et  son  courage  justifiaient  assez  la  terreur 
qu'il  inspirait  au  paili  bourguignon.  Les  habitants  de  Mont- 
Real  et  d'Avallon,  prévenus  en  mai  1432  des  projets  qu*il 
avait  formés  contre  eux,  se  tinrent  sur  leurs  gardes.  Hais  au 
moment  où  les  Avallonnais,  confiants  dans  la  force  de  leurs 
murailles  et  dans  la  vigilance  de  leur  guetteur  de  nuit  se 
croyaient  hors  de  danger,  Fort-Epice  s'élançait  dans  la  ville 
à  Timproviste.  Ce  téméraire  coup  de  main  fut  si  habilement 
ménagé  que  la  garnison  chargée  de  défendre  le  château  eut 
à  peine  le  temps  d'opposer  de  la  résistance.  Il  n'y  eut  pas 
grande  efi'usion  de  sang,  mais  les  habitants  perdirent  tous 
leurs  biens  «  sans  en  sauver  aucungs,  ançois  furent  tous 
«  pillés  et  butinés  »  (1). 

Celte  prise  d'Avallon  par  Fort-Epice  n'eut  pas  lieu  en 
janvier  1 433,  comme  l'ont  affirmé  les  chroniqueurs,  mais 
la  dernière  sepmaine  du  moys  de  décembre  1 432  (2)^  le 
mardy  avant  Noël  (3). 

L'importance  de  cet  événement  jeta  le  deuil  et  la  conster- 
nation dans  les  pays  voisins.  Un  messager  à  cheval  avait  été 
envoyé  à  Hont-Réai,  à  Châtel-Gérard  et  à  Noyers  pour  ordon- 
ner «  de  par  mon  dit  seigneur  le  retrait  dans  les  forteresses 
«  à  cause  de  la  prinse  d'Avallon  »  (4). 

Néanmoins  plusieurs  places  fortes  du  voisinage  ne  tar- 
dèrent pas  à  succomber  :  les  châteaux  de  Maraut  (6),  de 
Vieux-Château  (6),  de  Hagny-les-Avallon  (7),  la  ville  de 
Clamecy  sont  de  ce  nombre.  On  ne  put  se  rendre  maître  de 
Mont-Réal  à  cause  de  la  vigilance  de  la  garnison. 

D'autre  part,  les  ennemis  campés  à  Chablis,  Maligny,  Cra- 
van,  Mailly,  commettaient  d'affreux  ravages.  Le  château  de 
Châtel-Gérard  fut  pris  par  eux  ;  le  pont  dormant  fut  détruit, 
le  pont  levis  brûlé  et  les  portes  brisées  (8).  A  Sarry  et  à 
Soulengy,  les  habitants  s'étaient  retirés  dans  l'église  avec 
leurs  meubles  et  s'y  défendaient  comme  dans  une  forteresse  ; 


(1)  Comptes  de  rAuxois,  1435. 

(2)  Id.       de  Mont-Réal. 

(3)  Id.       de  rAuxois,  4433,  fol.  dernier. 

(4)  Id.       de  Mont-Réal  ;  mandement  du  bailli  d'.\uxois 

(5)  Archives  de  Dijon  ;  recueil  Peincedé. 

(6)  Ck)mpte8  de  Vieux-Chftteau. 

(7)  Hliloire  du  Morvand^  par  Tabbé  Baudiau. 

(8)  Comptes  de  Mont-Réal. 


238 

néanmoins  leurs  biens  forent  confisqués  et  les  hommes  faits 
prisonniers  allèrent  grossir  les  troupes  de  Maligny  et  de 
Chablis  (1).  On  mit  le  feu  à  Yilliers-Ies-Hauts  et  treize  mé^ 
nages  y  périrent  (2).  Nuits  et  Méreuil  furent  ravagés,  nuits 
ne  put  échapper  aux  flammes  qu*en  payant  une  forte  rançoim 
(3).  Pacy,  Lézinnes,  Argenteuil,  tous  les  villages  des  bords  de^ 
l'Armançon  fortifiés  ou  non  fortifiés  subirent  le  même  sort. 

En  janvier  1433,  tous  les  châteaux  de  TAuxois  se  prépa 

raient  donc  à  la  résistance. 

Guillaume  d'Aligny,  capitaine  du  donjon  de  Semur,  reçu^B 
des  munitions  de  guerre  (4). 

Le  1 0,  on  envoya  douze  compaignons  pour  renforcer  1 
garnison  de  Noyers  à  raison  de  quatre  livres  par  mois  et  pa 
homme.  Pour  plus  de  sûreté,  le  bailli  de  Noyers  fit  encor 
un  traité  avec  deux  particuliers  à  cause  du  guet  de  noit.  O^hb 
établit  une  haie  de  cinq  pieds  de  haut  afin  d'empêcher  Tai^  - 
proche  des  échelles  d'escalade.  Comme  les  Armagnacs  s'a^- 
vançaient  impunément  jusqu'aux  pieds  de  la  ville,  dont  iMs 
avaient  failli  s'emparer,  on  piqua  à  Tentour  de  la  place  forC< 
des  pieux  reliés  entre  eux  par  des  cordes,  auxquelles  oi? 
suspendit  des  sonnailles  de  vaiches.  Les  ennemis,  en  s'ap- 
prochanl  des  murailles,  la  nuit,  s'embarrassaient  dans  les 
cordes  et  sonnaient  eux-mêmes  l'alarme  (5). 

A  Mont-lléal  on  faisait  de  semblables  préparatifs.  Les 
fortifications  étaient  défectueuses  dans  plusieurs  parties  :  le 
chancelier  et  le  gouverneur  de  Bourgogne  y  ordonnèrent  des 
travaux  dont  l'exécution  se  fit  en  toute  hâte  pendant  le  même 
mois  de  janvier.  Le  maître  des  œuvres  de  maçonnerie,  chargé 
de  visiter  les  opérations,  ne  put  y  venir  pour  cause  dei 
enemiz  ;  il  fut  remplacé  dans  cet  oSSce  par  le  gouverneur  de 
l'artillerie  du  duc,  François  l'Arragonais,  seigneur  de  Pisy, 
chûteau-fort  situé  à  deux  petites  lieues  de  là. 

Ce  singulier  personnage,  auquel  ses  compatriotes  décer- 
nèrent le  surnom  de  Polyorète,  et  sur  lequel  nous  aurons 
peut-être  un  jour  occasion  de  revenir,  reçut  les  travaux  le  3t 


(1)  Ârch.  de  Dijon  :  charte  d'affranchissement  de  Sarry  et  Soulengy. 

(2)  Arch.  de  Dijon  ;  recueil  Peincedé. 

(3)  Notice  sur  Nuils,  par  M.  Guérard.  (Ann.  de  TYonnu}» 
\i)  Comptes  de  TAuxois. 

(5)      Id.       de  Noyers.  Comptes  de  l'Auxois. 


229 

janvier  et  fit  demander  à  Dijon  toutes  les  munitions  néces- 
saires à  la  défense  de  Hont-Réal  (1). 

Si  les  Armagnacs  se  livraient  dans  les  campagnes  à  des 
exactions  de  tout  genre,  par  forme  de  représailles,  les  enne- 
mis faits  prisonniers  étaient  condamnés  au  dernier  supplice 
et  l'on  sévissait  contre  les  traîtres. 

Le  châtelain  d'A vallon,  Jean  de  Bourges,  accusé  d'avoir 
eu  des  intelligences  secrètes  avec  les  ennemis  du  dehors  pen- 
dant l'occupation  de  la  ville  par  Fort-Epice,  fui  saisi,  garroté 
et  jeté  dans  les  prisons  du  cbâtelet  de  Chàlons  ;  on  le  dé- 
grada de  ses  titres  :  une  lettre  du  lieutenant  du  bailli  de 
Châlons,  adressée  au  sire  de  Charny,  lui  donne  simplement 
la  qualification  de  Jean  Bourges  [2]. 

Dans  l'impossibilité  où  ils  étaient  de  se  défendre,  les  châ- 
telain de  Noyers,  de  Châtel-Gérard,  de  Uont-Réal,  de  Yieux- 
Château,  envoyaient  chaque  jour  des  messagers  aux  officiers 
de  la  Chambre  des  Comptes  de  Dijon  pour  les  prévenir  des 
ravages  que  les  Armagnacs  commettaient  dans  les  campagnes 
par  répée  et  par  le  feu  et  pour  les  prier  de  mettre  un  terme  à 
cet  état  de  choses. 

En  conséquence,  les  Etats  du  duché  députèrent  des  ambas- 
sadeurs en  Flandre  pour  avertir  le  duc  de  ce  qui  se  passait 
et  le  supplier  de  venir  en  personne  rebouter  les  ennemis  hors 
de  son  royaume. 

Philippe-le-Bon  fit  assembler  son  conseil  et  résolut  de  ral- 
lier tous  les  gens  d'armes  de  ses  provinces  du  nord  pour 
l'accompagner  en  Bourgogne.  Par  un  mandement  adressé  à 
tous  les  baillis  du  duché,  il  convoqua  ses  vassaux  à  se  trouver 
en  armes,  le  6  juin,  aux  environs  de  Flavigny,  pour  qu'ils 
pussent  aller  au  devant  de  lui  à  son  retour  de  Flandres  (3). 

Il  partit  d'Arras  le  20  juin,  arriva  le  13  du  mois  suivant  à 
Châtillon-sur-Seine  et  partit  de  cette  ville  le  19  en  y  laissant 
la  duchesse  qui  était  alors  enceinte. 

Le  20  juillet,  Philippe-le-Bon  couchait  à  Ancy-le-Franc. 
Les  sièges  de  Lézinnes  et  de  Pacy,  châteaux-forts  situés  à 
deux  lieues  de  là,  furent  immédiatement  commencés  et  con- 
duits avec  une  grande  vigueur. 

(4)  Comptes  de  Mont-Réal. 

(3)  Compte  6«  de  Janly,  receveur  général. 

(3)     Id.     6*  de  Janly,  receveur  général. 


23a 

Le  25,  le  duc  surveilla  lui-même  les  manœuvres  de  ses 

!;eDs  d'armes  à  Lézinnes,  dont  on  pensait  s'emparer  plus 
àcilement  et  passa  la  nuit  à  Ancy-le-Serveux,  pour  observer 
{dus  aisément  les  opérations.  Hais  soit  que  le  séjour  d'Ancy- 
e-Serveuxlui  déplût,  soit  qu'il  désespér&t  de  prendre  immé- 
diatement la  place,  il  revint  à  Ancy-le-Franc  et  y  séjourna 
pendant  toute  la  durée  du  siège. 

La  garnison  de  Lézinnes  se  rendit  le  31 .  «  La  forteresse 
«  fut  si  rigoureusement  contrainte,  dit  Houstrelet,  que  ceux 
«  qui  la  tenaient  la  rendirent  au  dit  duc  par  telle  condition 
«  qu'ils  s'en  iraient  sauve  leur  vie,  en  délaissant  leurs 
«  biens.  »  Ils  s'engageaient  de  plus  à  faire  rendre  Pacy.  La 
garnison  de  Pacy  demanda  un  délai  de  un  mois  (non  de 
quinze  jours],  c'est-à-dire  jusqu'au  1^'  septembre,  époque  à 
laquelle  on  devait  se  rendre  si  la  place  n'était  secourue  et 
donna  même  des  otages. 

Sur  ces  garanties,  le  duc  partit  d'Ancy-le-Franc  le  l^^août 
et  arriva  le  3  à  Dijon. 

Tout  le  mois  fut  employé  à  réunir  des  troupes  et  de  l'ar- 
gent. 

Aujourd'hui  qu'une  petite  ville  ne  saurait  arrêter  une 
armée,  rien  n'est  plus  intéressant  que  de  voir  les  immenses 
préparatifs  faits  par  Philippe-le-Bon,  Tun  des  princes  les 
plus  puissants  de  l'Europe,  pour  la  conquête  de  quelques 
places  fortes  comme  Pacy,  qui  pouvaient  contenir  tout  au 
plus  mille  à  douze  cents  hommes.  Peut-être  mit-on  dans  ces 
préparatifs  un  apparat  destiné  à  jeter  la  terreur  dans  le  parti 
Armagnac. 

Aussitôt  après  l'arrivée  de  Philippe-le-Bon  à  Dijon,  les 
Etats  furent  réunis,  et  l'on  vota  une  somme  de  40,000  livres 
pour  lever  une  armée  destinée  au  siège  de  Pacy  et  d'Avallon. 
Janly,  receveur  du  duc,  fut  chargé  de  percevoir  cet  impôt, 
qui  devait  être  payé  en  deux  termes  (1).  Nous  verrons  tout-à- 
l'heure  comment  on  en  devança  l'échéance. 

On  a  l'indication  de  la  plupart  des  lettres  de  convocation 
qui  furent  adressées  pour  l'entretien  de  cette  armée  du  7 
août  au  1«r  septembre. 

7  août.  Les  Etats  des  bailliages  d'Aval  et  d'Amont  se 
réunirent  à  Dôle  près  de  la  duchesse  «  pour  eulx  requérir 

(1)  Comptes  6*  de  Janly,  receveur  général. 


231 

«  faire  l'ayde  de  mon  dit  seigneur  pour  renireienement  de 
«  son  année  qu'il  a  avecq  luy  sur  les  frontières  de  ses  pays 
«  de  Bourgogne  pour  le  reboutement  de  ses  ennemis  (1).  » 

Les  Etats  du  comté  accordèrent  23,000  livres.  Les  Etats 
d'Outre-Saône  se  réunirent  à  Auxonne  ;  on  ne  sait  l'aide 
qu'ils  donnèrent. 

10  août.  Des  lettres  furent  adressées  à  tous  les  seigneurs 
des  dieux  Bourgognes  et  même  de  Champagne  pour  les  pré- 
venir do  se  tenir  prêts  «  pour  le  fait  de  la  jornée  que  l'on 
«  attend  de  avoir  au  darrain  jour  de  ce  présent  mois,  à  l'en- 
«  contre  des  ennemis  de  mon  dit  seigneur  devant  le  château 
4t  de  Pacy  (2).  » 

1 3  août.  Convocation  à  Dijon  des  Etats  du  Charolais  pour 
y  voter  un  aide  destiné  à  l'entretien  de  cette  armée  (3). 

23  août.  Lettres  adressées  aux  seigneurs  de  Marigny,  de 
Noyers,  aux  habitants  de  Précy,  Sanvigne,  Toulon,  Artus, 
La  Friche,  Mont-Saint-Vincent,  au  prieur  de  laMagdeleine, 
etc.,  pour  le  même  sujet  (4). 

26  août.  Lettre  de  placart  à  tous  les  chevaliers,  écuyers, 
capitaines  et  gens  d'armes  «  étant  entour  Beaune,  Chalon, 
«  Gray  et  partout  ailleurs  où  trouver  les  pourrait,  pour  iceux 
«  haster  à  faire  venir  à  la  journée  prinse  devant  le  dit 
«  Pacy  (5).  » 

Fin  août.  Convocation  des  vassaux  de  Yerdinj,  Cuisery, 
Frontenay-sur-Ie-Doubs,  Sagy,  La  Colonne,  Brancion  «  pour 
«  qu'ils  se  mettent  sus  incontinent  en  armes  pour  aller 
«  devers  lui  à  la  journée  du  premier  jour  de  septembre  prou- 
«  chain  devant  Pacy  où  mon  dit  seigneur  est  disposé  d'at- 
«  tendre  ses  ennemis  pour  les  combattre  (6).  » 

Le  duc  partit  de  Yitteaux  le  30  au  matin  pour  assister  à 
la  bataille  qui  devait  se  livrer  le  lendemain  ;  mais  les  ennemis 
ne  paraissant  pas,  il  fit  investir  le  château  de  Pacy  et  vint 
coucher  le  l^^*  septembre  à  Noyers,  où  il  établit  son  quartier 
général. 

Le  2,  il  alla  reconnaitre  quelques  places  voisines  de  l'Ar- 

(i)  Archives  de  Lille  en  Flandre  ;  compte  tf«  d'Abonnel. 
(3)  Id.  compte  5*  d'Abounel»  receveur  général. 

(3)  Id.  id. 

(4)  Id.  Id. 
(8)             Id.                       id. 

(6)  Archives  de  Dijon;  compte 6*  de  Janly»  receveur  général. 


232 

mancon,  pendant  que  le  brave  Jean  de  Groy,  avec  une  partie 
de  ses  troupes,  allait  assiéger  Maligny  et  Chablis.  Au  dire  de 
Saint-Remy  (1),  Maligny  résista  trois  jours  et  Chablis  ne 
succomba  qu'après  six  jours  de  siège.  Grand  nombre  d'autres 
forteresses,  «  doubtant  de  la  puissance  qu'avait  le  dit  duc  de 
<c  Bourgogne,  se  rendirent  à  lui  (2).  » 

Nous  n'avons  malheureusement  aucun  détail  sur  cette 
petite  expédition^  n'ayant  pu  consulter  les  comptes  de  TAu- 
xerrois  qui  pour  l'année  1 433  paraissent  avoir  disparu  des 
archives  de  l'ancienne  Bourgogne. 

On  sait  seulement  que  Philippe-le-Bon  abandonna  Noyers 
le  9  septembre  ;  nous  le  retrouvons  à  Epoisses  le  4  2,  oii  il 
séjourna  longtemps. 

Des  pourparlers  pour  la  reddition  d'Avallon  furent  immé- 
diatement entamés  avec  Fort-Epice;  mais  le  duc,  que  les 
derniers  succès  de  ses  troupes  avaient  droit  de  rendre  exi- 
geant, demanda  une  trop  forte  indemnité,  et  les  négociations 
furent  rompues. 

Peu  après,  le  siège  d'Avallon  fut  commencé. 

Le  25,  les  villes  de  Chalon,  Dijon,  Beaune,  Autun,  Nuits 
et  Saulieu  furent  invitées  à  contribuer  au  ravitaillement  des 
troupes  (3).  Et  comme  le  siège  menaçait  de  traîner  en  lon- 
gueur, les  Etats  de  Bourgogne,  convoqués  à  Dijon,  consen- 
tirent à  laisser  anticiper  le  deuxième  terme  de  l'aide  des 
40,000  livres  octroyées  en  août  précédent  (4). 

Après  plusieurs  tentatives  inutiles,  on  décida  une  nouvelle 
recrue  de  soldats  dont  la  réunion  devait  avoir  lieu  le  4  5  oc- 
tobre à  Flavigny,  rendez-vous  pris  par  le  duc  pour  aller  livrer 
à  Avallon  un  assaut  définitif  (5). 

Les  chevaliers  des  bailliages  de  Dijon,  Chàlon,  Màcon, 
d'Auxois,  d'Amont,  d'Aval,  les  nobles  des  châlellenies  de 
Cuisery,  Brancion,  Sagy,  etc.,  y  furent  convoaués  (6). 

Philippe-le-Boo,  qui  avait  quitté  Epoisses  le  3  pour  aller 
à  Dijon,  se  trouva  en  effet  le  45  à  la  réunion  de  Flavigny, 
d'où  l'on  partit  pour  aller  coucher  à  Mont-Réal. 

(i)  Lefebvre  de  Saint-Remy,  chevalier  de  la  Toison  d'Or. 

(2)  Chronique  de  Enguerrand  de  Monstrelet. 

(3)  Archives  de  Lille  en  Flandre  ;  compte  5*  d'Abonnel. 

(4)  Archives  de  Dijon  ;  compte  6«  de  Janly. 

(5)  Archives  de  Lille  ;  compte  5*  d'Abonnel. 

(6)  Id.  id. 


233 

Tout  avait  été  préparé  pour  l'assaut  qui  devait  se  livrer 
prochainement.  La  fameuse  bombarde  de  Bourgogne  était 
arrivée  par  la  route  de  Cussy-les-Forges.  Pierre  de  Baufre- 
ment,  seigneurde  Charny  et  gouverneur  de  la  province,  avait 
envojé  dans  tous  les  villages  des  prévôtés  de  Mont-Réal  et 
Châtel-Gérard  des  courriers  «  pour  faire  diligence  d'avoir 
«  quarante  manœuvres  et  des  échelles  pour  mener  au  sié- 
«  ge  (1).  »  Il  avait  en  même  temps  donné  ordre  «  à  tous  les 
a  vassaux,  féaulx  et  sujets  du  duc  de  se  tenir  pretz,  montez 
«  et  habillez  »  pour  aller  en  sa  compagnie  (2). 

Le  16,  Fort-Epice  et  ses  compagnons  turent  salués  par 
les  bombardes  des  Bourguignons  ;  mais  les  soldats  ne  purent 

1  pénétrer  dans  la  place,  malgré  les  échelles  d'escalade.  Dans 
a  soirée  un  pan  de  murailles,  sapé  par  le  pied,  s'écroula 
tou-à'<;oup  dans  le  fossé  ;  les  assaillants  y  coururent.  Les 
assiégés,  supérieurs  par  la  position  sinon  par  le  nombre» 
firent  des  prodiges  de  valeur  et  contraignirent  leurs  adver- 
saires à  se  retirer. 

Après  un  échec  aussi  sanglant,  le  duc  entra  dans  une  vio- 
lente colère  et  expédia  en  toute  hâte  des  sergents  dans  plu- 
sieurs directions  et  principalement  aux  seigneurs  et  chevaliers 
du  bailliage  de  Chalon  «  pour  leur  faire  commandement 
«  d'aller  en  armes  au  siège  d'Âvallon  devers  lui,  sur  tout 
«  qu'ils  doubtent  à  mesprendre  envers  lui,  ou  aultrement  de 
<  mettre  les  terres  et  reventis  en  la  main  d'iceiui  seigneur 
«  et  mettre  garnison  en  leurs  maisons  (3).  » 

Ces  ordres  sévères  restèrent  sans  résultat  par  suite  de  la  dé- 
sertion de  Fort-Epice  et  d'une  trentaine  de  ses  gens,  d'armes. 

La  prise  d'Avallon  par  Philippe-Ie-Bon  eut  donc  lieu  dans 
la  nuit  du  1 6  au  1 7,  et  non  le  20  octobre,  comme  Tout  aflSrmé 
tous  les  historiens. 

On  en  a  la  preuve  dans  la  lettre  que  le  duc  écrivit,  le  17, 
c'est-à-dire  le  jour  même  de  la  prise,  à  ses  ambassadeurs  au 
concile  de  Bâle,  pour  leur  annoncer  cette  importante  nou- 
velle. Il  écrivit  le  20  au  roi  pour  le  même  objet. 

Le  retentissement  de  la  prise  d'Avallon  fut  si  grand,  que 


(i)  Compte  de  Perrenot  Julioti  châtelain  de  Mont-Réal. 
(3)      Id.      de  Mont-Réal. 
(3)      Id.      6*deJanly. 


234 

la  ville  de  Lyon,  se  croyant  menacée,  fit  des  préparatifs  de 
défense  (1). 

Les  Avallonnais  et  leurs  voisins  de  Mont-Réal  conservèpent 
toutefois  une  crainte  salutaire  de  cet  intrépide  Fort-Epîee 
qui  s'était  si  vaillammeut  défendu.  On  observait  toutes  ses 
actions,  et  son  nom  reparait  souvent  dans  les  comptes  : 

Louis  Saichet  est  envoyé  à  Mont-Réal  avec  une  garnison 
pour  garder  cette  place  contre  les  gens  d'armes  de  Fort-Epice 
«  lesquels  on  disoit  venir  devant  cette  ville,  pour  i<^lle 
«  gaigner,  s'ils  eussent  pu  (1434)  (2).  » 

François  Odebert  est  envoyé  à  Nailly-la-Ville  «  pour 
«  peur  du  seigneur  Fort-Epice,  qui  cuida  prendre  Toussy 
«  (4433)  (3).» 

Le  châtelain  de  Mont-Réal  fait  savoir  à  celui  d'Avallon 
que  Fort-Epice  a  fait  une  entreprise  sur  Mont-Réal  (août 
1439)  (4). 

Le  duc  séjourna  à  Avallon  jusqu'au  30  octobre  ;  il  alla  le 
lendemain  camper  à  Vézelay.  Le  5  novembre  il  assista  ei 
personne  au  siège  de  Pierre-Perthuis.  Le  6,  il  signa  à  Claude 
de  Beauvoir,  son  chambellan  et  vicomte  d'Avallon^  une  auto* 
risation  pour  réparer  les  fortifications  de  cette  ville,  ainsi  que 
son  hôtel  de  la  vicomte;  il  lui  permit  d'employer  aux  travaux 
les  habitants  des  villages  voisins  qui  étaient  obligés  au  droit 
de  guet.  Le  sire  de  Chastellux  reçut  de  plus  une  allocation 
pour  la  garde  de  la  ville  dont  il  fut  chargé. 

On  voit  que  Philippe-le-Bon  était  toujours  à  Vézelay  le  7, 
et  qu'il  partit  le  lendemain  pour  Dijon,  où  nous  ne  le  sui- 
vrons pas. 

Ernest  Petit. 


(i)  Notes  de  M.  Marcel  Canal. 
(2)  Compte  de  Jehan  Millot,  châtelain  de  Mont-Réal. 
(5)      Id.        d'Avallon,  aux  archives  de  cette  ville. 
(4)      Id.  id. 


DESCRIPTION 


DES  VILLES  ET  DES  CAMPAGNES 


DU   DÉPARTEMENT   DE   L' YONNE. 


DIXSEPTIEME  VOYAGE  PITTORESQUE. 


Le  bulletin  bibliographique  que  nous  plaçons  en  tête  de  notre 
article  fait  connaître  un  certain  nombre  de  notices  historiques  rela^ 
tives  k  la  contrée  que  nous  allons  décrire.  La  plupart  de  ces  notices 
ont  été  insérées  dans  TAnnuaire  de  l'Tonne,  les  Bulletins  de  la 
Société  historique  d'Auxerre  et  les  Almanachs  de  Sens. 

Il  n'est  pas  douteux  qu'une  foule  d'antres  notices  n'aient  été 
publiées  sur  les  mêmes  sujets,  mais  nous  ne  les  connaissons  pas. 
Nous  espérons  que  les  lecteurs  de  l'Annuaire  voudront  bien  nous 
aider  à  compléter  notre  Bulletin. 


BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE. 

Àperau  historiques  sur  la  Madeleine  de  Yéxelay,  par  M.  A  Cbïebst.  —  Bull,  de 

l'Yonne,  1857. 
De  la  commune  de  Vézelay^  par  M.  L.  db  Bastard.  —  Bull,  de  l'Yonne,  1848. 
Histoire  du  Monastère  de  F^jrelay,par  Bugubsdb  Poitibhs  :  traduction  de  H.GvizoT. 
Iconographie  de  V église  de  F/^retoy.  parM.  P  Mkunibr,  1862. 
Notice  historiffue  sur  Yéxelay.  par  TarbM  —  Àlm«  de  Sens.  18S8-1829. 
Précis  historique  sur  la  ville  et  Vaneienne  abbaye  de  Véselay,  par  M.  Tabbé  Martin, 

1  Tol.  1832. 
Restattration  de  l'église  de  la  Madeleine  de  Yéxelay,  par  M.  Qvantin.  —  Ànn.  de 

l'Yonne.  1851. 
Statistique  de  Sélection  de   Yéxelay^  par  le  maréchal  de  Yauban.  ~  Aan.   de 

TYonne,  1846. 
Yéxelay,  par  M.  Flandin.  —  Ann.  de  IToDne,  1841, 1843, 1843  et  1845. 
L'abbaye  de  Saint-Martin  de  Cure,  par  M.  Flandin.  —  Ann.  de  TTonne,  1859. 
Détails  sur  la  voie  romaine  d^Àuxerre  à  Àvallon,  par  M.   Baudouin.  *-*  Bal.  de 

l*Yonne,  1848.  ^  Ann.  de  IToone.  1849. 
Dissertation  sur  un  Heu  nommé  Chora^  par  Fasukôt.  — 18)3 , 


236 

Rapport  sur  Usfouillet  deChora^  par  N.  Baudouin,  —  Bail,  de  l'Yonne,  185S. 

Domery-fur-Oire,  notice  par  M.  Tabbé  Baudiau.  —  Le  Monrand,  18^4. 

Exposé  de  la  statistique  du  canton  de  Vermanton,  par  M.  François -Ghasliii.  — 

inn.  de  T Yonne,  1855. 
Island  le  Saulsois.  notice  par  M.  l'abbé  Baudiau.  —  Le  Morvand,  1854. 
Note  sur  les  ruines  du  château  de  Bétry-en-Vermanton.  par  M.  Quantin ■  -*  BulL  de 

TYonne,  1849 
NoUee  sur  les  châteaux  d'Arcy-sur  Cure,  par  M.  Bruand  —  Ann.  de  TYonne,  1888- 
letire  sur  une  excursion  dans  la  vallée  de  la  Cure  et  le  retour  à  Àvallonpar  QiiarWf 

par  M.  Arrault.  —  Ann.  de  TYonne,  1837. 
Note  sur  les  grottes  d'Arcy,  par  M.  Roter  »  Bull.  soc.  géol.  de  France.  1845. 
Notice  géologique  sur  la  formation  des  grottes  d^Arcy-sur-Cure,  par  M.  Cottbau.  -* 

Congrès  scient,  de  France,  1858. 
Notice  sur  les  vertèbres  fossilèi  de  la  caverne  éCAreg- sur 'Cure,  par  M.  Mohcbauz.  - 

Bull,  de  l'Yonne,  1858. 
Excursion  aux  grottes  dÀrcy-sur-Curet  par  M    Paquerjsb.  —  Soc.  Linn.  de  Bor- 
deaux, 1860. 
Note  sur  les  ossements  fossiles  accompagnés  dune  mâchoire  humaine,  trouoés  dsm 

les  qrottes  d^Arey-sur-Gure,  par  M.  le  marquis  de  Vibrate.  «  Bail.  Soc  GéoL 

de  France,  1860. 
Rapport  sur  les  fouilles  dirigées  en  1859  dans  les  grottes  d'Areg,  par  M.  Morciaiil 

Bull,  de  l'Yonne,  1860. 
Pierre- Pertuis,  notice  par  M  l'abbé  Baudiau.  —  LeMorrand,  1854. 
Mémoires  historiques  sur  la  ville  de  Seignelay,  par  M.  V.-B.  Hinrt,  <—  %  vol  18SS. 

1853. 
Lettre  d'un  individu  né  à  Seignelay.  par  M.  Noblet.  —  Auxerre»  1858. 
Rapport  sur  la  découverte  d'un  cimetière  romain  à  Héry,  par  M.  Quantin.  —  Biu. 

de  rVonne,  1854.  ^  Ann.  de  TYonne,  1855. 
Description  du  duché  de  Bourgogne,  par  l'abbé  Courtiîpbe.—  Baillages  d'Avtfre 

et  d  Avallon. 


UOUTE  D'AUXERRE  A  VÉZELAY  PAR  VERMANTON  ET  BLANNAY. 

Deux  routes  conduisent  d*Auxerre  nière  localité  pour  décrire  les  oom- 
à  Vézelay.  La  première  route,  cla^^sée  breux  villages  de  la  ricbe  et  pit- 
sous  le  n*  20,  passe  par  Vincelies,  toresoue  vallée  de  la  Cure  et  aoss  de 
Bazaraes,  Trucy-sur-Youne,  Cbâtel-  la  vallée,  non  moins  pittoresquOi do 
Censoir,  Asnières  et  Cbamoux,  loca-  Cousin.  A  propos  du  cours  de  U 
lités  qui  ont  été  décrites  en  partie,  rivière  qui  arrose  cette  curieoseGO- 
Ann.  1851-52.  trée,  quelques  détails  deecriptifoott 

La  seconde  route,  qui  est  peut-être  été  donnés  dans  PAnn.  de  i86S,to>- 
plus  directe  et  plus  fréquentée,  passe  quels  seront  complétés  en  188&. 
par  Vermenton  et  Blannay  et  se  com-  De  môme  qu*à  l'égard  de  toosBOi 
pose  d'une  suite  d^emprunts  à  diffé-  articles  annuels,  nous  recevronsavee 
rentes  routes.  Nous  décrivons  ici  empressement  les  notes  rectificatliei 
cette  seconde  route.  qu'on  voudrait  bien  adresser  aaiEdl* 

Nous  avons  donné,  dans  les  Annuai-  teurs  de  TAnnuaire  dePYoniie. 
res  de  1850  et  1852,  la  description  _ 

des  villages  situés  dans  la  vallée  de 

PYonne,   entre  Cravan  et  Auxerre.      L'aspect  général  de  la  contrée  que 
Nous  partirons  donc  de  cette  der-  nous  allons  ezplerer»  toujours  trop 


237 

rapidement,  présente  ane  très-grande  sente  qu*Qne  valeur  médiocre  malgré 
diversité  de  sites.  Quelques-uns  de  rancienaeté  de  la  construction  de 
ceux-ci  sont  fort  remarquables  et  son  abside  et  d*une  partie  du  clocher , 
Justement  célèbres  dans  FAuzerrois  xn*  siècle.  La  façade  est  de  s^le 
et  l'AvalIonnais.Nous  ne  pourrons  les  toscan  à  peu  près, 
décrire  que  très-brièvement.  Une  La  grande  nef,  voûtée  en  bols,  est 
petite  carte,  des  plans,  plusieurs  des-  humide,  sal  e  et  rongée  par  la  pour- 
slns  et  diverses  petites  gravures  sur  riture.  Le  maître-autel  est  en  bois, 
bois,  publiés  dans  les  Ann.  précé-  style  Louis  xiii.  Il  est  fait  mention  de 
dents,  nous  aiderons  à  simplifier  nos  la  paroisse  d*Accolay  dès  le  vi*  siècle, 
descriptions  et  même  à  les  remplacer  Un  bon  chemin  conduit  &  Sainte- 
presque  entièrement.  Pallate,   village  dont  nous  avons 

Après  avoir  longé  les  anciens  murs  parlé,  Annuaire  de  1852. 
d*enceinte  de  Gravan,  la  route  nou-  Nous  reprenons  la  grande  route  qui 
velle  d'A vallon  s'avance  en  ligne  bientôt,  bordant  la  rive  droite  de  la 
directe  entre  la  base  d'une  haute  Cure,  longe  la  base  d'une  très-haute 
colline,  couverte  de  vigne,  à  gauche,  colline  rocheuse  dont  la  base  a  été 
et  les  rives  boisées  de  la  Cure  à  droite;  taillée  k  pic  pour  le  passage  de  la 
puis,  décrivant  sur  la  gauche  une  route.  De  grands  escarpements  per- 
grande  courbe,  au-delà  du  confinent  mettent  de  bien  reconnaître  la  dispo- 
de  la  Cure  dans  PYonne,  elle  quitte  sition  des  couches  pierreuses  qui 
la  direction  du  sud  pour  prendre  longent  la  rivière  sur  une  étendue  de 
celle  de  Test,  toujours  resserrée  entre  près  de  800  mètres.  Une  petite  cha- 
la  montagne  ei  la  rivière.  Celle-ci,  pelle  dédiée  à  saint  Clément  dominait 
coulant  au  milieu  de  longues  prairies  Tescarpement  principal,  élevé  de  85 
bordées  de  massifs  de  verdure,  offre  mètres  au-dessus  de  la  Cure  qui, 
un  cours  large  et  limpide,  divisé  par  tournant  brusquement»  s'éloigne  sur 
plusieurs  tles.  On  volt  s'éloigner  sur  la  droite. 

la  droite  la  grande  vallée  de  TTonne.      Cette  chapelle  dépendait  du  très- 
(Annuaires  de  1850  et  1852-53).  ancien  chftteau-fort  de  Bétry,  dont 

On  arrive  promptement  vis-à-vis  elle  fut  détachée  en  1213  par  Guil- 
du  chftteau  de  Bertreau,  ancien  petit  laume  de  Selgnelay,  qui  Térigea  en 
manoir,  modernisé  complètement  église  paroissiale  ;  elle  avait  été  fon- 
depuis  le  passage,  le  long  de  son  en-  dée  par  Pierre  de  Courtenay. 
clos,  de  la  route  que  nous  suivons  et  Le  terrain  qui  forme  la  haute  col- 
qui  fut  terminée  vers  l*année  18/^9.      Une  dont  nous  venons  de  suivre  la 

base,  se  prolonge  bien  au-delà  de 
AOC91.AY,  village  du  canton  de  Yermenton,  et  occupe  la  plus  grande 
Vermanton,  situé  sur  la  rive  gauche  partie  du  vaste  plateau  qui  rejoint 
de  la  Cure  et  traversé  par  le  grand  Lucy-le-Bois.  Ce  puissant  massif»  par- 
chemin de  Vermanton  à  Entrains,  à  tout  remarquable  par  Tuniformité  de 
^2  kil.  d'AuAerre.  Pop.  1,177  hab.  ses  caractères,  se  compose  de  cou- 
Un  pont  moderne,  en  pierre,  de  ches  argileuses  plus  ou  moins  épals- 
quatre  arches,  traverse  la  Cure,  très-  ses,  alternant  avec  des  calcaires  mar« 
large  en  cet  endroit  et  divisée  en  neux,  compactes,  très  régulièrement 
plusieurs  bras  au  milieu  de  prairies  stratifiés,  de  couleur  grise  ou  Jau- 
ombragées  par  d'épais  rideaux  de  n&tre.  Les  fossiles  sont  rares  dans 
verdure.  Tensemble   des  couches;  quelques 

L*ensemble  du  village,  autrefois  assises  cependant  en  renferment  un 
fermé  de  murs,  est  sans  intérêt  pitto-  assez  grand  nombre,  parmi  lesquels 
resque.  L'église  elle-même,  dont  la  nous  citerons  des  Ammonites,  dee 
nef  est  en  fort  mauvais  état,  ne  pré-  P  eignes,  des  Limes,  et  notammen 


S38 

46S  Pholadomjes,  des  PAnopées,  des  Fente  un  aspect  asses  plttoresqae. 
Oéromyes,  des  Anatines  et  autres  Les  rues  sonten  général  droites,  bien 
genres  qui  se  plaisent  dans  les  sta-  bfttles  et  tenues  avec  soin, 
tiens  vaseuses.  La  position  stati-  Ports  aux  bois  importants  ;  corn- 
grapliique  de  ce  terrain,  que  nous  merce  de  vins  considérable  ;  pla- 
avons  eu  plus  d'une  fois  l'occasion  de  sieurs  hôtels  ou  auberges, 
rencontrer  dans  nos  précédents  En  ce  qui  touche  Phistoire  de  Ver- 
voyages,  a  été  l'objet  de  discussions  mantoui  il  n'a  rien  été  publié  encore 
nombreuses.  Pendant  longtemps,  on  de  spécial  ;  nous  nous  bornerons 
Ta  considéré  comme  représentant  à  copier  quelques  lignes  de  Gonr- 
dans  l'Yonne  roxfordclay  supérieur»  tépée.  «  Les  anciens  seigneurs  étaient 
et  cette  classification  avait  pour  elle  les  comtes  d*Auxerre  et  nos  rois  de- 
l'autorité  d'un  de  nos  plus  illustres  puis  Charles  V.  Les  Anglais  s'en  em- 
géologues,  de  M.  Elle  de  Beaumont.  parèrent  en  1368.  Les  compagnies 
En  1850,  la  superposition  de  ces  cal-  gasconnes  du  prince  de  Galles,  en 
caires  aux  couches  coralliennes  de  1367  se  rendirent  maîtresses  du  fort 
€h&teUGensoir  et  de  Goulanges-sur-  et  de  l'église  qui  était  pleine  de 
Tonne  ayant  été. constatée  d'une  ma-  grains.  Les  habitants  obtinrent  de 
nière  positive,  nous  avons  cru  devoir  Charles  Y  la  t>ermlssion  de  se  fermer 
les  séparer  de  l'Oxfordclay  et  les  réu-  de  murs.  Le  roi,  dans  ses  lettres  dV 
nir  au  coral-rag  lui-même.  Toutes  vril  1368  dit  u  que  cette  ville  était 
lesobservationsquenous  avons  faites  grande,  notable,  riche,  peuplée  et 
depuis,  nous  ont  paru  confirmer  cette  bien  édifiée,  située  en  très^bon  pays 
manière  de  voir  ;  aujourd'hui  nous  où  croit  quantité  de  bons  vins  qui 
allons  plus  loin  encore,  et  nous  avons  servent  à  la  provision  de  Paris  et 
tout  lieu  de  croire  que  les  calcaires  d'autres  lieux.  »  On  y  fit  trois  portes, 
de  Vermenton,  plus  élevés  dans  la  plusieurs  tours  et  fossés.  Sa  muraille 
série,  appartiennent  à  l'étage  séqua-  de  clôture  renfermait  la  forteresse 
nien  (palcaires  à  Astartes)  du  Jura  et  qui  fut  bâtie  au  milieu  du  bourg  ;  il 
de  la  Haute-Saône.  Ce  n'est  point  ici  en  reste  une  tour  oui  sert  d'auditoire 
le  lieu  de  discuter  cette  question,  et  de  prison  ;  l'église  fut  elle-même 
l'une  des  plus  importantes  de  la  géo-  renfermée  dans  cette  forteresse.  On 
logie  de  1  Tonne  ;  nous  avons  voulu  croit  que  cette  église,  dont  le  roi  est 
seulement  indiquer,  en  passant.  Tin-  protecteur,  fut  bâtie  par  la  comtesse 
térét  qui  s'atUMshe  à  l'étude  de  ce  Mathildevers le  milieu  du  xn* siècle: 
puissant  dépôt.  le  portail  est  du  xi*  ou  xii«  siècle* 

Aux  abords  de  Vermanton  la  route  dans  le  goût  de  celui  de  Saint-Be- 
neuve  se  relie  k  l'ancienne,  qui  des-  nigne  de  Dijon.  Le  clocher,  asses 
cend  par  une  pente  rapide  et  tortueu-  beau,  a  été  b&ti  en  1158.  » 
se  le  flanc  de  l'une  des  plus  hautes      Ces  quelques  lignes  pourraient  ser- 
collines  de  la  contrée.  vir  de  sommaire  à  une  description 

très-étendue.  Nous  nous  bornerons, 

ynaaMÂMTmM,  petite  ville,  chef-  quant  à  présent,  k  une  courte  dès- 
lieu  de  canton  de  l'arrondissement  cription. 

d'Auxerre,  située  sur  la  rive  droite  La  grande  et  belle  église  de  Ver- 
de  la  Cure,  à  23  klL  d'Auxerre.  Pop.  manton  présente  une  agglomération 
3j509  hab.  presque  inextricable  de  reconstruc- 

La  position  de  Vermanton,  en  avant  tiens  partielles  datant  de  toute  la 
d'une  lie  divisant  la  Cure  en  deux  période  du  moyen-àge  et  même  de 
branches  et  à  la  base  de  hautes  colli-  la  renaissance.  Nous  commençons 
nés  séparées  par  denombreux  vallons  par  la  partie  la  plus  ancienne,  c  est- 
étroits»  tortueux  et  profonds,  pré-  a-dire  la  façade.  Le  portail  est  célè- 


808 

bre  ;  mais  les  motilatioiis  qall  a  ta-  roDne,  »  dVotfes  Ubtoaia  proirloii- 
bies  iul  enlèvent  une  grande  partie  nent  de  Tabbayo  de  Reigoy.  De  nom- 
de  aa  valeur  arohéolo^qiie.  On  re-  breusea  tùscriptiona  funératnea  .ent 
eonnatt  l'art  arcbitectural  boorgui-  été  brisées, 
gnon  des  premières  années  du  xii*  Nous  bornons  Ici,  à  regret,  Ante 
siècle  dans  la  beauté  de  son  orne-  de  plan^  et  de  dessins,  la  description 
meotatlon  ciselée.  Plus  heureux  que  provisoire  de  Vermanton. 
le  grand  portail  de  Salnt-Lasare  La  route  quitte  VemMoton  par  une 
d*Avallon,  celui  de  Vermanton.  son  montée  rapide  et  longe»  à  mi*c6te, 
contemporain  et  sa  oople  réduite»  une  haute  colline  couverte  de  vlgo^ 
a  conservé  trois  gsandes  et  curieuses  puis  descend,  pour  le  traverser,  le 
statues  dont  Tannuafre  de  1650  a  vallon  de  Sacy.  Une  petite  route  s*em- 
publié  resquisse.  Au-dessus  de  ce  branche  à  .gauche  et  conduit  par 
poruil,  à  droite,  a^élève  une  asses  Sacy  à  Joux-la-Ville  (voir  TAonualre 
belle  tour  qui  rappelle  beaucoup  dei86A.)  Une  longue.avenue,  à  drol- 
celle  de  Saint-fiusèbe  d'Auxerre,  te,  bordée  de  ^noyers»  s*avanoa  d^une 
mais  lourdement  terminée  et  cens-  manière  directe  vers  un  groupe  de 
truite,  dit  Goortépée,  en  1158.  La  bâtiments  Importants. et  qui  constl- 
tour  de  gauche  est  insignifiante.  Si-  tuaient  en  partie  Tabbaye  de  Relgny 
gnalons  encore,  à  rextérleur,  le  pe-  où  nous  allons  conduire  nos  lecteurs, 
tit  portail  sud  asses  élégant  ;  fin  de  L*abbaye  de  Rigny,  ou  Reigoy,  or- 
la  renaissance.  De  grands  et  lourds  dredoGiteaux»fut  fondée  en  Tan  USA- 
contreforts  soutiennent  les  voûtes  de  «  L*abbaye  de  Relgoy  prit  son  ori- 
la  nef  et  de  ses  bas  côtés  ;  Téglise  est  gine  dans  le  territoire  appelé  Fon- 
Iflolée  complètement.  temol,  a  fons  humidus  »  commiine 

LMntérIeur  de  l'édifice  offre  une  de  Joux.  Deux  ermites,  Gérard  et 

diversité  de  style  qu'il  nous  est  Im-  Guérln,  s'étant  retirés  en   ce  lieu 

possible  de  décrire.  Ici,  plus  que  quMis  obtinrent  des  libéralités  d*AQi- 

partout,  les  architectes  qui  se  sont  série  d'Avallonet  deGuy  deWoyers, 

succédé  n'ont^  tenu  aucun  compte  en  IIOA,  virent  bientôt  accourir  au- 

des  constructions  d^  existantes.  Le  tour  d*eux  de  nombreux  disciples  iCt 

style  ogival  de  l'Ile  de  France  se  fondèrent  un  monastère  qui  eut  Gé* 

heurte    irrégulièrement    au     style  rard  pour  premier  abbé, 

bourguignon.  Tous  deux  sont  bien  m  VersTan  4430,  Guillaume,  comte 

caractérisés  et  très-purs  de  style,  de  Nevers,  ayant  donné  aux  moines 

Signalons  la  chapelle   des  fonts,  à  de  Fontemoi  la  terre  de  Helgi^y  qu*ii 

droite,    fort    remarquable  par  la  avait  achetée  de  JosbertGhapel,ceax- 

beauté  de  ses  sculptures,  notamment  ci  y  transportèrent  le  siège  de  leur 

une  colonnette  représentant,  avec  monastère  qui  en  prit  le  nom. 

une  extrême  finesse,  un  tronc  d'ar-  «  il  fut,  au  xii*  et  au  xiii*  siècles 

bra;  xn*  siècle,  rare.  l'objet  de  la  libéralité  des  comtes  et 

Le  chœur  ou  sanctuaire,  avec  ses  des  évoques  d'Auxerre,  ainsi  que  des 

bas-côtés  nord  et  sud,  sont  larges,  seigneurs  de  GhftteUGensoir,  de  oeu^ 

très-ouverts,  de  hauteurs  égales  et  de  la  maison  de  Touty,  d*ArGy,  de 

présentent  l'ensemble  d* une  iiqmense  Ghastellux,  etc.  Il  fut  ruiné  par  les 

salle   capltulalre  ;    belles  voûtes  à  Reltres  è  la  fin  du  xvi*  siècle.  «  (Ar- 

nervures  élégantes,  style  du  xiv*  siè-  chlves  de  TTonne). 

cle  de  nie  de  France.  On  remarque,  Vendue  comme  bien  national,  Tab- 

à  défaut  de  vitraux,  de  bons  tableaux  baye  fut  acquise    par  M.  Lechat,  qui 

de  récole  française  du  zviii*  siècle  en  détruisit  régllse,le  dottre,  etc., 

donnés  par  Etienne  Jeaurat,  peintre  puis  la  revendit,  ainsi  mutilée  et  rar 

du  roi,  garde  des  tableaux  de  la  Cou-  vagée„à  M.  Jaannea  ;  elle  appartient 


240 

toujours  à  la  même  famille,  qui  résl-  nervures  ogivales  de  toutes  les  voûtes, 

de  a  VermantOD.  Gettesalle,remarquable  àtous  égards, 

Voici  maintenaut  quelques  mots  de  malgré  les  amas  de  bois,  de  palUe, 

description.  de  fourrages,  qui  Tencombreot,  pro« 

Deux  chemins  conduisent  de  Ver-  duit  le  plus  bel  elTet  monumental  ; 

manton  à  Reigny  :  le  premier  par  la  style  du  xv*  siècle, 

grande  route  et  Tavenue;  le  second  La  charpente  de  la  toiture  do  cette 

par  les  prairies  qui  bordent  la  rive  vaste  salle  mérite  également  dtee 

droite  de  la  Cure.  Celui-ci  est  infini-  visitée. 

ment  plus  pittoresque  et  permet  de  II  ne  reste  plus  aucune  trace  ds 

suivre  le  cours  charmant  et  ombragé  Tégllse,  qui  après  avoir  été  minée  eo 

de  la  belle  rivière  qui  coule  large,  1567  fut  entièrement  reconstmite  en 

calmeet  limpide  à  la  base  d*une  haute  1760. 

colline  à  pente  rapide  et  boisée,  Ion-  Les  Jardins  de  Reigny^traversis  pu 

géant  la  rive  gauche.  Cest  à  chaque  de  magnifiques  sources,  bordaient  ai- 

pas  un  aspect  nouveau  et  très-pitto-  trefois  la  rive  droite  de  la  Gare,  difi- 

resque.  On  arrive  ainsi  à  un  groupe  sée  en  cat  endroit  par  une  fie  ;  1*»- 

de  maisons  qu'il  faut  dépasser,  puis  semble  du  site  devait  être  délleleox. 

on  longe  les  murs  d*encpinte  du  Jar-  Un  sentier  tracé  dans  les  praMi 

dinde  Reigny  en  laissant  sur  la  droite  bordant  la  Cure,  toujours  tres-lane 

de  grands  bâtiments  construits  ré-  et  coulant  avec  lenteur ,  ou  bien  m 

comment,  et  qui  gfttent  le  site  aux  grande  route,  conduisentdirectemest 

yeux  des  artistes.  Lorsqu'on  est  entré  à  Lucy-sur-Cure.  Si  c'est   la  rosis 

dans  l'enclos  actuel  de  Tabbaye,  le-  qu'on  a  suivie,  on  laisse  se  proloqgv 

quel  est  bien  amoindri,  on  voie  se  à  gauche  sur  les  pentes  rapides  dei 

développer  sur  la  gauche  un  vaste  collines  la  vieille  route  d'Avalloo,fMr 

corps  de  logis  dont  la  reconstruction  Lucy-le-6ots,  laquelle  parvenue  sa 

{)artielle,  au  xvii*  siècle,  a  modifié  sommet  de  la  montée,  traversées  U- 

'ensemble  primitif  datant  des  der-  gne  directe  un  vaste   plateau  trè^ 

nières  années  du  xiii«  siècle.  élevé,  nu    et  triste  d'aspect.  (Voir 

On  peut  visiter  d'abord  plusieurs  l'Annuaire  de  i86/!i). 
salles  voûtées  à  nervures  ogivales  d'un 

bon  style,  ne  formant  autrefois  qu'une  liVCViiiTm-cvBE,  village  du  cin- 
seule  salle, datant  de  la  fin  du  xiii'  siè-  ton  de  Vermantoo,  situé  sur  la  rive 
cle.  De  large  escalier,  style  Louis  xv,  droite  de  la  Cure  et  traversé  par  U 
qui  off're  un  assez  bon  type  de  cette  route  d'Auxerre  à  Avallon,  à  &kil.  de 
époque,  conduit  à  divers  apparte-  Vermanton.  Pop.  255  hab. 
ments,  sans  intérêt  architectural.il  Lucy  n'off're  rien  de  particulier  à 
faut  donc  se  hâter  de  visiter  ces  di-  signaler.  Son  église,  b&tlesur  lebord 
vers  bâtiments  pour  se  rendre  dans  la  de  la  rivière,  ne  présente  qu'un  né- 
«  grange  0  c'est-à-dire  le  réfectoire  diocre  intérêt  ;  elle  fut  reconstruite 
de  l'ancienne  abbaye.  Une  exclama-  vers  la  fin  du  xv*  siècle.  Elle  ert 
tion  de  surprise  et  d'admiration  est  en  assez  mauvais  état  ;  on  y  voyait 
provoquée  à  la  vue  de  cette  magnifique  encore,  il  y  a  quelque  temps,  un  bai- 
salle,  l'une  des  plus  belles  que  nous  relief  fort  remarquable,  provenant  de 
connaissions.  Long  de  110  pieds,  sur  Reigny  probablement, et  qui  fait  partie 
ÙO  de  large ,  ce  réfectoire,  unique  maintenant  du  musée  d'Auxerre  :  Le 
maintenant  dans  notre  département,  couronnement  de  la  Vierge  ;  xv*  slè- 
est  divisé  en  deux  nefs  et  six  travées  de. 

égales  par  cinq  colonnes  isolées  d'une  A  quelque  distance  de  Lucy,  sur  le 

légèreté  et  d'une  élégances  rares,  les-  chemin  d'Essert,   une  carrière  ot 

quelles  soutiennent  la  retombée  des  ouverte  dans  les  calcaires  mameax 


344 

et  compactes  et  fournit  une  pierre  qui  se  relient  à  ceux  plot  Importants 

non  gelisse,  employée  comme  moël-  d'Avigny. 

Ion  pour  les  constructions  du  pays.  Un  bon  chemin  sur  la  rive  gauche 

Moins  d*un  kilomètre  de  distance  de  la  Cure,  ou  la  grande  route  sur  la 

sépare  Lucy  de  rive  droite,  conduisent  directement  à 

SB00T-0ijm€iFmB,  village  du  can-  Amov-suK-c^mB,  grand  village 
ton  de  Vermanton»  situé  sur  la  rive  du  canton  de  Vermanton  situé  sur 
gauche  de  la  Cure,  à  5  kilomètres  de  les  rives  de  la  Cure,  à  5  kil.  de  Ver- 
Vermanton.  Pop.  663  hab.  mmton.  Pop.  i,5M  hab.  Il  y  aplu- 

Bessy  est  un  beau  et  important  vil-  sieurs  auberges, 
lage,  bfttl  à  la  base  d'une  colline  cou-  La  rivière  divise  en  deux  parties 
verte  de  vignes.  La  rue  principale^  bien  distinctes  le  bourg  d'Arcy:  Tune 
large,  droite  et  assez  bien  bfttie,  abou-  s'étend  daos  une  plaine  fertile  ;  Tau- 
tit&unbeau  pont  de  pierre  sur  la  tre  est  groupée  sur  les  pentes  rapides 
Cure,  divisée  par  plusieurs  fies.  On  et  rocheuses  d*une  haute  colline  sil- 
commenco  à  ne  plus  employer  exclu-  lonnée  par  d'étroits  et  tortueux  val- 
sivement  la  lave  pour  les  toitures.  Ici,  Ions  pierreux.  Le  contraste  que  pré- 
de  même  que  dans  toute  la  contrée  sento  Taspect  des  maisons  anciennes 
que  nous  allons  explorer,  on  place  et  des  maisons  neuves  est  plustran- 
généraloment  les  escaliers  à  l'exté-  chéencoreque  dans  les  autres  villages 
rieur,  en  avant  de  la  façade  de  la  de  la  vallée.  Il  n'y^  pas  de  descrip- 
maison,  et  conduisant  au  premier  tion  possible  qui  puisse  donner  une 
étage  ou  simplement  au  grenier.  Sous  Idée  de  Tapparence  de  misère  delà 
Fescaller,  bail  en  lave,  se  trouve  plupart  des  vieilles  maisons  qui  sem- 
Tentrée  de  la  cave.  blent  abandonnées  depuis  longues 

L'ensemble  extérieur  de  la  petite  années.Gommecontrasteencore,mai8 
église  de  Bessy  n'a  aucune  valeur  seulement  sous  le  rapport  archéoio- 
arcblteciurale.  La  tour  carrée  du  gique,  on  voit  à  Arcy  deux  églises  et 
clocher  est  de  style  toscan  à  peu  près  trois  chftteaux.  Un  pont  de  pierre» 
ainsi  qu'une  partie  delà  nef;  mais  reconstruit  en  1762,ettrèsmontueux9 
le  chœur  ou  sanctuaire  qui  est  voûté  relie  les  deux  quartiers, 
en  pierre  à  fines  nervures  ogivales  L'église,  bâtie  dans  la  partie  élevée 
des  premières  années  du  xvi*  siècle,  du  village,  ne  présente  qu'un  intérêt 
offre  un  aspect  très-élégant  comme  secondaire;  la  nef  est  voûtée  en  bois; 
construction.  le  chœur,  voûté  en  pierre,  semble 

Les  calcaires  marneux  et  compac-  dater  de  la  fin  du  xv"  siècle  ;  le  do- 
tes des  environs  de  Bessy  sont  remar-  cher  est  de  forme  carrée  et  rappelle 
quablespar  la  régularité  et  l'épaisseur  le  type  de  tous  les  clochers  de  la  val- 
de  quelques-unes  de  leurs  assises.  En  lée.  N'ayant  ni  vitraux  ni  lableaux  à 
iSliht  une  carrière  a  été  creusée  au  décrire,  nous  signalerons  les  bancs 
sud  de  l'église,  à  cinq  mètres  environ  «  sans  dossiers  »  qui  garnissent  la 
au-dessus  de  la  prairie.  On  en  a  ex-  nef  ;  précaution  prise  contre  le  som- 
trait  des  dalles  que  l'on  envoyait  à  meil  sans  doute. 
Paris  pour  la  lithographie.  L'explol-  Les  châteaux  d'Arcy^  tous  les  trois 
tation  est  depuis  longtemps  aban*  situés  dans  la  partie  haute  du  village, 
donnée.  C'est  dans  cette  couche  que  dominent  d'une  manière  pittoresque 
M.  Rauiin  a  rencontré,  en  18/i7,  à  la  la  rive  gauche  de  la  Cure  Le  plus 
8urfaced'unedalle,une astérie  intéres-  important  est  une  construction  régu- 
sante  et  probablement  nouvelle.  Aux  Hère  datant  du  xni*  siècle  ;  il  est  si- 
environs  de  Bessy,  se  montrent  quel-  tué  au  sommet  d'une  pente  escarpée 
ques  lambeaux  de  sables  tertiaires  boisée,  descendant  Jusqu'à  la  rivière. 

4C. 


342 

Uoe  longue  teiTame,Qiie avenue  droi  ment  ^u^eo  avançant  de  qaelqaes 
te  et  qoelqnes  massifs  de  verdore  centaines  de  pas  encore,  nous  allons 
diitposés  à  la  frcnçaise  accompagnent  marcher  de  surprise  en  surprise.  Afin 
cette  belle  habitation,  construite  &  de  faire  bien  comprendre  laconfigu- 
côté  d*un  ancien  château  féodal  dont  ration  de  la  vallée  dans  laquelle  nous 
les  tourelles  et  une  partie  des  murs  entrons,  nous  rappelons  que  TAn- 
d>ncelnte  forment  actnellement  les  nuaire  a  publié  une  petite  carte  to- 
dépendances  ou  bâtiments  de  service,  pographique.  On  reconnaîtra  facile- 
Ce  vieux  cb&teau,  b&ti  sur  le  revers  ment  la  disposition  générale  du  sol 
d'un  vallon,  offre  encore  quelque  in-  et  la  situation  de  trois  villages  dont 
térêt  ;  la  date  de  construction  peut  nous  avons  à  parler  longuement, 
remonter  au  xv*  siècle.  Depuis  Tannée   1850   seulement. 

Sur  le  revers  opposé  du  môme  val-  une  belle  et  lai^  route  traverse  une 
Ion,  nommé  Vaux-Sainte-Marie-lès-  contrée  qui,  jusqu^alors,  était  restée 
Arcy,  et  qui  présente  des  pentes  ra-  peu  connue,  et  qui  avait  gardé  un 
pides  et  rocheuses,  s'élève  un  char*  caractère  de  solitude  profonde.  On 
mantpetItmanoir.Nousvoulonsparler  savait  que  la  vallée  inférieure  de  1» 
du  chftteau  deCHASTsiiAT,  type  élé-  Cure  offrait  des  pointa  de  vue  très- 
gant  d*une  résidence  seigneuriale  aux  remarquables,  mais  c'est  &  peine  si 
premières  années  du  xvi*  siècle.  On  quelques  étrangers,  attirés  par  la 
reconnaît  ici,  en  effet,  le  caractère  célébrité  des  grottes  d'Arey,  son- 
architectural  de  répoquede  la  renais-  gealent  à  explorer  les  rives  de  la  char- 
sance  et  la  distribution  habituelle  mante  rivière  que  la  route  nouvelle 
des  corps  de  logis  et  de  leur  tourelle  côtoie  et  môme  tnverse  deux  fols» 
d'escalier.La  façade  principale  forme  G^est  depuis  Arcy  jusqu'à  Voutenay 
Fun  des  côtés  d*une  cour  carrée ,  que  la  vallée  présente  les  sites  les 
bordée  d'ungrand  mur  au  milieu  du-  plus  Inattendus  et  les  plu^  pittores- 
que! on  remarque  une  belle  et  large  ques.  C'est  là  que  notre  récit  va  cou*- 
porte  ou  grand-portail  d'un  assez  duire  nos  lecteurs.  Mais  nous  ne  vou- 
bon  style  de  la  renaissance  ;  une  in-  Ions  pas  nous  éloigner  d'Arcy-sur- 
scription  indéchiffrable  se  voit  au-  Cure  sans  vous  parler  de  ses  grottes, 
dessus  de  Timposte.  Nous  en  avons  donné  la  descriptioii 

Des  travaux  assez  importants  de  dans  TAnnualre  de  1850  ;  cependant 
restauration  sont  commencés.  depuis  cette  époque,  elles  ont  été. 

Ce  Joli  manoir,  Tun  des  plus  Inté-  au  point  de  vue  scientifique,  robjet 
ressauts  du  département,  n'a  pas  ces-  d'explorations  importantes,  et  on 
se  d'appartenir  à  la  famille  d'Estud,  nous  saqra  gré  de  revenir  ici  sur  un 
ou  Destud,  originaire  d'Ecosse.  Gau-  sujet  qui  intéresse  à  la  fols  le  touriste 
thier  d'Estud  vint  en  France  en  1/|22,  et  le  géologue.  Les  grottes  d'Arey- 
et  fut  officier  dans  la  garde  écossaise  sur-Cure  s'ouvrent  à  un  kilomètre 
de  Charles  VII.  environ  du  village,  sur  la  rive  droite 

La  grande  route,  aussitôt  après  de  la  Cure,  à  la  base  d'un  escarpe- 
avoir  dépassé  Arcy.  traverse  sur  un  ment  calcaire  qui  appartient  aux 
beau  pont  de  pierre,  construit  eu  couches  supérieures  de  la  Grande- 
1850,  la  Cure,  vers  l'extrémité  d'une  Oolitbe,  et  que  la  rivière  contourne 
longue  Ile  et  près  d'un  énorme  et  par  un  long  circuit.  —  La  grotte 
lourd  barrage  destiné  au  service  d'un  principale  s'enfonce  en  ligne  près- 
chantier  et  d'un  port  au  bois  de  char-  que  droite  sous  la  montagne,  sur  une 
pente  et  de  chauffage,  établis  sur  la  longueur  de  420  mètres,  et  atteint  le 
rive  droite.  L'industrie,  Ici,  a  gâté  bord  opposé  où  un  éboulement  mas- 
tout  Paspect  pittoresque  de  l'un  des  que  sa  sortie;  elle  se  compose  de 
plus  Jolis  aites  de  la  vallée  ;  heureuse-  salles  plus  ou  moins  élevées  et  sépar 


843 

rées  les  unes  des  au  très  par  des  étran-  sements  de  mammifères,  une  mft- 
glements  fort  étroits.  cholre  humaine.  En  signalant  à  la 

Cette  grotte  renferme  des  stalactites  Société  géologique  de  France  cette 
très  belles  qui  varient  à  Tinfinl  dans  importante  découverte,  M.  de  Vi- 
leur  aspect,  tantôt  s^étaient  en  dra-  braye  a  insisté  tout  particulièrement 
perles  transparentes,  tantôt  se  déta-  sur  la  place  que  cette  mâchoire  occu- 
chent  de  la  voûte  en  longs  pendàn-  pait  dans  la  couche  ossifère,  et  il 
tifs,  et  forment  çà  et  là  des  groupes  nous  parait  bien  difficile  que  le  sa- 
souvent  bizarres.  Le  sol,  lorsqu'il  vaut  géologue  soit  tombé  dans  Ter- 
n'est  pas  recouvert  de  stalagmites,  reur. 

est  occupé  par  des  argiles,d&s  sablus,  Aucun  doute  ne  peut  exister  sur 
des  cailloux  roulés,  granitiques  ou  Torigine  des  cavernes  d'Arcy-sur- 
calcaires,  déposés  par  le  courant  Cure.  Deux  causes  bien  distinctes, 
qui,  i  l'époque  quaternaire,  a  par-  successives,  et  tout  à  fait  indépen- 
couru  cette  caverne  profonde.  dantes  Tune  de  Tautre  ont  concouru|à 

A  cent  cinquante  pas  de  la  grotte  leur  formation.  A  la  suite  d'une  com- 

f>rincipale  se  trouve  la  grotte  des  motion  intérieure  dont  on  ne  saurait» 
ées  ;  elle  plonge  sous  la  montagne  en  Tétat  actuel  de  la  science,  fixer 
dans  la  même  direction,  mais  bientôt  l*époque,  le  sol  a  été,  dans  cet  en- 
la  voûte  s'abaisse,  se  rapproche  du  droit,  déchiré,  fracturé:  puis  plus 
sol,  et  après  un  parcours  de  160  mè-  tard,  lors  de  la  période  quaternaire, 
très  environ,  il  devient  impossible  de  les  causes  qui  certainement  auraient 
pénétrer  plus  avant.  La  grotte  des  été  impuissantes  à  entamer  cette 
fées  ne  présente  pas  de  stalactites,  roche  compacte  et  siliceuse,  ont  pro- 
mais  les  ossements  qu'on  y  a  trouvés  fité  de  cette  fracture  qui  s'est  élargie 
dans  ces  dernières  années  lui  don-  peu  à  peu  sous  leur  action  dissol- 
nent,  sous  le  rapport  géologique,  une  vante. 

grande  importance.  En  1853,  le  com-  D'Arcyfù  $alnt-Moré,  la  Cure  décri- 
merce  de  flottage  ayant  fait  réparer  vant  de  nombreuses  sinuosités,  coule 
im  petit  chemin  sur  le  bord  de  la  dans  une  vallée  étroite,  bordée  çà  et 
Core,  le  sol  fut  excavé  à  l'entrée  de  là  de  roches  nues,  taillées  à  pic» 
la  grotte  ;  les  ouvriers  rencontrèrent  d'une  hauteur  quelquefois  consi- 
plusleurs  dents  de  chevaux  et  d*ours.  dérable  ;  ces  roches  sont  formées  à 
Ces  débris  furent  présentés  à  la  So-  leur  base  par  les  calcaires  durs,  com- 
ciété  des  sciences  historiques  et  natu-  pactes  et  siliceux  de  la  Grande-Oollte, 
relies  de  TTonne,  et  quelques  jours  et  à  leur  partie  supérieure  par  les 
après,  Kobineau-Desvoidy  entreprit  couches  plus  tendres,  plus  oolltiques, 
des  fouilles  qui  amenèrent  la  décou-  plus  faciles  à  se  désagréger  du  cal- 
verte  d'une  grande  quantité  d'osse-  caire  à  chailles  ;  cette  dernière  assl- 
ments,  appartenant  à  des  animaux  se,  parfaitement  caractérisée  par  les 
aujourd'hui  disparus.  Depuis  cette  fossiles  qu'on  y  a  recueillis,  ostrea 
époque,  la  grotte  des  fées  a  été  foull-  dilcUata  et  ierebralula  insignis^  cou- 
lée à  plusieurs  reprises  ;  on  y  a  re-  tient,  comme  la  précédente,  des 
cueilli  des  ossements  d'ours  {ursus  rognons  siliceux  empâtés  dans  la 
spœUus),  d'hyène  {hyœna  spelœa)^  de  roche,  et  au  premier  aspect  le  point 
rhinocéros  (rhinocéros  tichorinus),  de  contact,  du  reste  souvent  caché 
de  bœuf,  d'éléphant,  de  cheval,  etc.  par  les  éboulements,  û'e^t  pas  facile 
Les  plus  curieux  de  ces  débris  font  à  saisir.  Le  sommet  du  plateau,  dans 
aujourd'hui  partie  de  la  collection  de  la  direction  de  Mailly-la-Ville,  est 
la  ville  d'Auxerre.  —En  1859,  M.  le  occupé  par  les  calcaires  blancs  et 
marquis  de  Vibraye  a  rencontré  dans  pisolitlques  de  coral-rag  que  caracté- 
ceite  môme  grotte,  au  milieu  des  os-  risent  de  nombreux  polypiers. 


344 

A  peu  de  distance  des  prottesFe  le  calcaire  qu'on  exploite  est  oolitl* 
trouve  le  beau  tunnel  d*Arcy  qui  rac-  que,  disposé  en  bancs  épaiSt  decoa* 
courcit  le  parcours  de  la  rout«  de  leur  Jaun&tre,  à  l'exception  da  banc 
1,704  mètres.  Nous  n*avons  rien  à  inférieur  qui  est  bleuâtre.  Mte 
ajouter  à  la  dei>criptlon  que  nous  en  carrière  fournit  du  moellon  et  de  la 
avons  donnée.  pierre  de  taille  de  petite  diniensioa. 

Les  alluvions  anciennes  de  la  Cars 

SAINT -Momi:,  village  du  canton  atteignent,  sur  certain?  pointa,  aoe 
de  Vézelay,  situé  près  la  rive  gauche  épaisseur  assez  considérable.  11  y  a 
de  la  Cure  ;  à  15  kil.  d'Avallon.  Pop.  quelques  années,  en  creusant  on 
385  hab.  puits  dans  un  dépôt  de  cette  natare, 

Un  beau  pont  de  pierre  traverse  la  on  a  rencontré,  à  neuf  mètres  eoTl- 
Gure  en  avant  d*un  grand  massif  de  ron  de  profondeur,  les  ossements 
rochers  exploités  comme  carrière,  d'un  éléphant,  sans  doute  contempo- 
Sur  le  sommet  de  la  montagne  on  re-  rain  de  ceux  dont  les  débris  «ont  en- 
marque  une  grande  statue  de  la  Vier-  fouis  dans  les  cavernes  d*Arey. 
ge  placée  là  récemment  ;  de  la  base  Trarersart  rapidement  Salnt-Mofé, 
de  ce  monument  on  découvre  un  re-  nous  suivrons  un  chemin  qui  do- 
marquable  panorama  sujr  le  cours  de  mine  bientôt  la  rive  gauche  de  la 
la  Cure.  Cure,  et  s'élève,  par  une  pente  asm 

L'église  de  Saint-Moré  présente  escarpée,  sur  le  flanc  d  une  liante 
peu  d'intérêt,  à  l'extérieur  surtout,  montagne  formée  d'un  massif  de  ro- 
Le  clocher  est  une  tour  carrée  de  ches  calcaires  dont  les  bancs,  dis- 
l'ordre  classique  toscan  ainsi  que  le  posés  presque  horizontalement,  pré- 
porche  et  son  fronton.  La  nef  est  sentent,  le  long  du  chemin  que  nous 
voûtée  en  pierre  à  nervures  ogivales  suivons,  TefTet  d'un  escalier  im- 
sans  beaucoup  d'élégance  ;  fin  du  mense.  Bientôt  on  suit,  entre  deux 
XVI'  siècle.  .  baies  vives,  ce  même  chemin,  et, 

Les  terrains  des  environs  de  Saint-  après  quelques  minutes  de  marche, 
More  sont  intéressants  à  étudier  :  au  ou  s'arrête  à  la  vue  de  grands  massib 
sortir  du  tunnel  la  route  présente,  de  murailles  à  demi-cachées  sous  des 
sur  la  droite,  un  grand  escarpement  éboulements  ou  des  ronces.  Avan- 
qui  permet  de  constater  la  succès-  çons  encore  de  quelques  pas  et  nous 
slon  dus  couches  et  nous  montre  la  parviendrons  à  une  sorte  de  terrain 
Grande-Oolite  plongeant  sous  le.^  cal-  aplani  que  la  mousse  et  le  gazon  re- 
caires  à  chailles  qui  atteignent  en  cet  couvrent.  On  reconnaît  facilement, 
endroit  une  hauteur  de  plus  de  15  aux  diverses  pentes  du  terrain  que 
mètres.  Au  fur  et  à  mesure  qu'on  se  nous  occupons,  la  crête  d'un  banc 
rapproche  de  Saint-Moré,  les  couches  de  roches  se  reliant,  à  l'ouest,  ao 
oxfordiennes  dimlnueni  d'épaisseur,  grand  massif  général  des  montagnes, 
et  la  Grande-Oolite  au  contraire  se  et,  à  Test,  à  un  assez  vasto  emplace- 
développe  plus  largement  ;  à  peu  de  meut  isolé  de  toutes  parts  et  formant 
distauce  du  village,  toujours  sur  la  le  faite  d'une  montagne  dont  les 
droite,  la  partie  supérieure  de  b  flancs  s'abaissent  rapidement  au  nord 
Grande-Oolite  offre  quelques  bancs  et  au  sud,  et  d'une  manière  plus  es- 
argileux  qui  parai^isent  correspondre  carpée  encore  vers  l'orient  jusqu'à 
au  Bradford-Clay.  Nous  y  avons  re-  la  rive  gauche  de  la  Cure, 
cueilli  des  Térébratules  (l$reba(ula  Le  vaste  emplacement  isolé  qne 
dîgona)f  quelques  Polypiers  et  de  nous  venons  de  décrire  est  celui  que 
nombreux  Briozoaires.  En  face  le  les  habitants  de  Saint-Moré  désignent 
pont  de  Saint-Moré,  une  carrière  est  sous  le  nom,  encore  inexpliqué  de 
ouverte  dans  les  couches  moyennes  ;  m  Ville- Auxerre,  »  emplacement  an- 


245 

quel  on  s'accorde  générileraent  à  d*an  grand  massif  de  rochers  doml- 
reconnaltre  et  placer  Cbora,  lieu  an-  nant  à  pic  la  rive  droite  de  la  Care. 
tique  qui  fut  Tobjet  de  très-nom-  G*est  sur  le  point  culminant  de  ce  ro- 
breuses  dissertations  historiques.  On  cher,  très  pittoresque  d'ensemble, 
suppose  aus.«l  que  ce  fut  un  camp  que  se  trouve  Téglise  b|&tle  isolément 
établi  lors  des  Invasions  des  Nor-  le  long  de  la  voie  romaine  d'Auxerre 
mands  au  u*  siècle.  h  A  vallon.  L'édiAce  semble  dater  du 

La  muraille  dont  nous  apercevons  xv«  siècle  seulement  ;  il  est  bâti  pau< 
les  dôbrls  est  celle  que  l'on  cens-  vrement,  ce  qui  lui  donne  une  appa- 
truisit  pour  défendre  et  fermer  le  rence  baucoup  plus  ancienne.  La  nef, 
côté  accessible.  On  creusa,  dans  le  voûtée  en  berceau  ogival  avec  arcs 
faite  de  la  partie  étroite  du  sol,  un  doubleaux,  porte  la  toiture  en  lave 
fossé  large  et  profond,  dont  les  dé-  sans  charpente.  Le  clocher  n'offre 
biais  servirent  à  élever  un  long  re-  rien  d'intéressant  Un  autre  clocher, 
tranchement  sur  le  sommet  duquel  celui  de  la  maison  communale,  attire 
on  eoDstruisit  une  épaisse  muraille;  les  yeux. 

la  base  des  terres  rapportées  fut  sou-  Ce  qui  attire  et  captive  longtemps 
tenue  par  un  mur  en  pierres  sèches  l'attention  des  visiteurs,  c'est  l'aspect 

Sui  avait  plus  de  neuf  pieds  d'éléva-  charmant  du  paysage,  qui  forme  un 
on.  La  grande  muraille  elle-même  délicieux  tabieau,  et  présente  une 
eut,  pour  la  maintenir,  six  forts  mas-  variété  de  sites  qu'on  ne  se  lasse  pas 
sifs  do  maçonnerie  arrondis  en  forme  d'admirer. 

de  tour.  Bien  n'est  plus  facile.  Il  reste  encore  quelques  pans  de 
après  un  examen  attentif  des  grands  murs  de  l'enceinte  fortifiée  de  Voute- 
débris  qui  gisent  encore  sur  le  sol,  nay  ;  xvi*  siècle.  Nous  signalons  sur- 
que  de  reconstituer  comnlétement  tout  les  ruines  d'un  ch&teau  situé  sur 
l'ensemble  des  moyens  défénsifs  em-  la  rive  gauche  de  la  Cure,  près  du 
ployés  vers  la  période  du  ix«  siècle,  grand  pont  do  quatre  arches  b&il  en 
Voir  le  Bull.  BibIL  i76à. 

On  remarque  sur  la  rive  gauche  Une  muraille  d'enceinte  de  forme 
de  la  Cure,  près  du  pont,  un  petit  octogonale,  entourée  d'un  large  fos- 
manoir  à  tourelles  d'un  aspect  assez  se,  autrefois  plein  d'eau,  bordé  lul- 
pittoresque  ;  xvi*  siècle.  De  beaux  même  d'un  grand  remblai  circulaire, 
ombrage  entourent  cette  résidence  renfermait  le  corps  de  logis  principal 
qui  appartient  à  M.Lefebvre  de  Nallly,  dont  11  ne  reste  que  deux  pavillons  ou 
nom  du  hameau  b&tl  à  la  base  de  l'es-  tourelles  carrées  datant  de  la  fin  du 
carpement  de  rochers  dont  nous  xv*  siècle,  ou  même  des  premières 
avons  parlé.  C'est,  croit-on,  le  long  années  du  xvi«,  ainsi  que  l'indique 
du  parc  que  passe  la  voie  romaine  l'appareil  des  fenêtres  et  les  linteaux 
dAuxerre  à  Avallon  et  dont  la  chaus-  et  piliers  de  plusieurs  cheminées.  Ce 
sée  est  parfaitement  conservée  entre  vieux  manoir,  bordé  par  la  Cure, 
Saint-Moré  et  Voutenay.  Voir  le  adossé  à  la  pente  escarpée  d'une  hau- 
BuU.  Bibil.  te  colline  boisée  et  dominé  également 

par  la  montagne  de  Choba,  qui,  du 

▼ooTEiiAT,  village  du  canton  de  côté  sud,  présente,  à  TobII  de  beaux 
Vézelay,  situé  sur  la  rive  droite  de  la  escarpements  de  rochers  à  demi-boi- 
Gure  ;  à  là  kl  1.  d' A  vallon.  Pop.  318  ses,  se  trouve  dans  une  situation  so- 
hab.  Traversé  par  les  routes  de  Saint-  litaire  qui  le  cache  à  tous  les  regards. 
Sauveur  à  L'Isle  et  de  Tonnerre  à  Nous  continuons  notre  route.  Arri- 
Corblgny.  vée  au  sommet  de  la  montée,  la 

Ce  village,  construit  tout  en  lave,  grande  route,  taillée  dans  un  banc  de 
est  établi  à  la  base  et  sur  le  penchant  rochers,  lalsseàdécouvert,  à  gauche^ 


246 

les  fondations  d*une  maison  gallo-ro-  minée  par  une  plate-forme  crénelée 
malne  qui  était  b&tie  sur  la  voie  aoti-  au  centre  de  laquelle  se  trou? e  un 
que  d'Auxerre  à  Avallon,  et  dont  M.  grand  piédestal,  servant  de  base  à 
Baudoin  a  donné  la  description,  An-  une  très-grande  statue  de  la  Vierge 
nuaire  de  18/i9.Les  fondations  mises  &  tenant  TEnfant  Jésus.  La  statue  est 
nu  récemment  ne  tarderont  pas,  on  désignée  sous  le  nom  de  Notre-Dame- 
doit  le  regretter,  &  être  détruites  par  d'Orient,  et  la  tour  sous  le  nom  de 
les  intempéries  des  saisons.  lour-Malakof.  Cemonument  futérigé 

Aux  environs  de  Youtenay,  les  par  M.  le  curé  de  Sermtzelles,  peu  de 
couches  coralliennes  et  oxfordiennes  temps  après  la  prise  de  Sébastopol. 
ne  se  montrent  plus,  et  le  sol  est  for-  Un  sentier  tracé  en  lacets  conduit  en 
mé  presque  exclusivement  par  la  quelques  minutes  à  la  terrasse  qui 
Grande- Oolite,  et  les  couches  mar-  précède,  du  côté  de  la  vallée,  ce  me- 
neuses, si  riches  en  fossiles,  qui  lui  nument  commémoratif  et  ds  laquelle 
servent  de  base;  près  des. bois com-  on  découvre  un  remarquable  pano- 
munaux,  s'étend  un  petit  dépôt  com-  rama. 

posé  de  sables  argileux,  jaunes-rou-  Sermizelles  était  entouré  de  murs 
gefttres,  qui  renferment  des  grains  de  autrefois  et  avait  deux  portes  forti- 
quartz,  des  silex  identiques  à  ceux  de  fiées.  Il  possédait  aussi  un  petit  ma- 
la  craie,  et  aussi  des  fragments  de  noir  seigneurial ,  qui  aujourd'hui 
grès  ferrugineux.  Ce  dépôt  se  ratta-  encore,  malgré  divers  remaniements, 
che  certainement  à  Tépoque  tertiaire,  présentecomme  habitation  bourgeol- 
et  son  origine  est  la  même  que  celui  se  un  aspect  pittoresque  ;  xvi*  siècle, 
de  Gros-Mont,  que  nous  décrirons  un  L^église  est  b&tie  très  près  de  la 
peu  plus  loin.  rive  droite  de  la  Cure,  vers  le  milieu 

Après  avoir  descendu  par  une  Ion-  d'une  grande  rue  formée  le  long  de 
gue  courbe  le  flanc  rapide  de  la  colli-  la  voie  antique,  dont  nous  allons  par- 
ne  de  Voutenay,  la  route  s'avance  en  1er  tout-à-l'heure.  C'est  un  édifice 
lignedirecte  vers  Sermizelles.  On  dis-  assez  ancien,  mais  lourdement  coos- 
tingue  parfaitement  à  quelques  dizai-  truit  durant  la  période  du  xii*  au  xvi« 
nés  de  mètres  sur  la  droite  la  levée  siècle.  On  remarque  les  meurtrières 
ou  chaussée  de  la  voie  antique  que  la  établies  dans  la  tour  du  clocher  et  la 
routenouvelle  finit  par  rejoindre  et  tourelle  d'escalier.  La  nef  n'est  pas 
suivre  jusqu'aux  abords  de  voûtée.  On  y  voit  notamment  k  petits 

bas-reliefs  en  chêne  «vie  d'un  saint»? 

(iBKiuzFxi:.E0(,  village  du,  canton  travail  très-estimable,  ainsi  qu'un 
d^A vallon,  situé  en  partie  le  long  de  autre  bas- relief  représentant  laReli- 
la  rive  droite  de  la  Cure  ;  à  12  kil.  gion  et  la  Justice. 
d'A vallon.  Pop.  3/^9  hab.  Il  y  a  plu-  Le  prolongement  de  la  vieille  rue 
sieurs  auberges.Traversé  par  laroute  du  viilage  est  un  grand  chemin,  mon- 
d'Avallon  &  Mailly-la-Vllie.  tant  en  ligne  directe  le  versant  d'une 

Ge  village  est  très-agréablement  colline,  après  avoir  longé  un  groupe 
bâti  dans  une  plaine  fertile  entre  la  de  quatre  tilleuls  séculaires,  ombra- 
Cure  et  une  haute  colline  très-rapide  géant  une  croix  de  pierre  de  1806, 
de  pente  et  à-demi  boisée,  se  déta-  posée  sur  une  base  du  xv«  siècle.  Ge 
chant  par  deux  vallons  étroits  du  chemin,  qui  vient  d*être  élargi  et 
grand  plateau,  lui-même  couvert  de  nivelé,  traverse  en  ligne  droite  tout 
forêts,  qui  s'étend  entre  Précy-le-Sec  le  haut  plateau  qui  domine  la  vallée 
BU  nord,  et  Lucy-le-Bois  à  l'est.  Sur  du  Cousin.  Il  ne  semble  pas  douteux 
le  sommet  de  cette  colline,  élevé  de  que  ce  chemin  occupe  l'emplacement 
98  mètres  au-dessus  de  la  Cure,  on  de  la  grande  voie  romaine  d'ÂutUû  h 
remarque  une  tourelle  &  8  pans,  ter-  Sens  par  Avallon  et  Auxerre.  On  peut 


m 

facllementensuivrela  direction  entre  «  chemin  de  dessous  le  rocher  »  «st 

Sermizelles  et  Avallon,  bien  que  tout  Intéressant  h  étudier.    Long  d'une 

caractère  d'appareil  antique  ait  dis-  centaine  de  pas,  nous  le  croyons  uni- 

paru.  que  dans  notre  département.  A  la 

Sermizelies  se  trouve,  comme  Vou-  sortie  du  défilé,  on  gravit  la  pente 

tenay,  au  milieu  des  couches  de  la  de  la  colline,  en  restant  à  mi-côte, 

Grande-Oolire.  Sur  plusieurs  points,  puis  on  arrive  à  Biannay. 

les  calcaires  blancs-jaun&tres  soQt&  La  route  d'Auxerre  à  Vézelay  se 

découvert  et  renferment  desPhoU-  détache  de  la  route  d*A vallon  à  moins 

domyes,  des  Panopées,  des  Ammo-  d'un  kilomètre  de  Sermizelles.   Elle 

nites.  s'avance  en  ligne  droite  dans  la  dlrec- 

Avant  de  nous  éloigner  de  SermI-  tion  de  Touest  pour  aboutir  à  un  très 

zelles,  nous  dirons  quelques  mots  d'un  beau  pont  de  pierre  de  trois  arches, 

village  peu  connu  par  suite  de  sa  si*  construit  à  quelques  pas  au-dessous 

tuatlon  isolée.  du  confluent  du  Cousin  dans  la  Cure. 

L'ensemble  du  site  est  remarquable^ 

iBOiSB'AmcY,  village  du  canton  ment  pittoresque  et  présente  tout  & 

de  Vermenton.  à  15  kiî.  de  Vermen-  la  fois  de  belles  et  hautes  collines 

ton,  pop.  3^0  hab.  à-demi  boisées  et  rocheuses,  et  une 

Un  assez  bon  chemin  conduit  de  plaine,  ou  fond  de   vallée,  couverte 

Sermizelles  à  Bols-d'Arcy»  petit  grou-  de  riches  cultures, 

pe  d'habitations  un  peu  solitaires  au  Presqu'aussitôt  après  avoir  dépassé 

centre  d'une  contrée  très  boisée.  le  pont  on  arrive  à 

L'église  est  petite  et  peu  ancienne. 

Toutefois,  nous  avons  à  signaler  ici  bi^ihiay,  village  du  canton  de 

une  œuvre  de  bonne  construction:  vézelay,  situé  sur  la  rive  gauche  delà 

c'est  le  clocher,  tour  carrée  bàtio  il  cure  ;  &  8  kil.  de  Vézelay.  Pop.  272 

y  a  peu  d'années  dans  le  style  de  la  ||ab. 

fin  du  xiii»  siècle.    L'ensemble  ne  ce  village  était  autrefois  entouré 

manque  pas  d'élégance;  c'est  là,  en  ce  murs;  il  en  reste  encore  quelques 

un  mot,   une  bonne  imitation  que  fragments  et  aussi  les  côtés  d'une 

cous  signalons  avec  empressement,  porte  fortifiée.défendue  par  deux  tou- 

Deux  chemins  conduisent  do  Ser-  reHes  rondes  ;    xvi*  siècle.  Près  de 

mizellesàBiannay  ;lepremier,parla  cette  porte   s'élève  Téglise  dont  le 

rive  droite,  qui  ei»t  insignifiant  ;  le  se-  clocher,  tour  carrée  moderne,  pré- 

cond,par  la  rive  gauche,  qui  est  char-  sente  une  bonne  imitation  de  Tarchi- 

mant.  On  passe  la  Cure  sur  un  beau  tecture  romane  de  transition,  chose 

pont  de  pierre  de  trois  arches,  ser-  que  nous  signalons  avec  plaisir.  L'é- 

vant  au  passage  de  la  route  condui-  giiae  en  elle-môme  est  peu  Importan- 

sant  à  Ghâtel-Censoir  par  fiois-d'Arcy.  te  ;  fin  du  xv*  siècle.  Dans  le  milieu 

On  laisse  sur  la  droite  le  hameau  de  de  la  nef  on  lit  sur  une  dalle  tuiuu* 

la  Brosse-Conche,  et  prenant  un  sen-  laire  : 
tier  longeant  la  Cure  qui   est  large, 

limpide  et  bordée  de  massifs  d'arbres,  cy  gît   claude   db  monceaux  ,   fille 

on  arrive  bientôt  à  la  base  d'un  épais  d'antolnb  db  monceaux,  en  son  vivant 

banc  de  rochers  présentant  une  pente  esciyer  et  sBinMEui  de  blannay  et  do 

escarpée  qui,   plus  loin,  surplombe  fief  de  sermiselle,  et  épouse  de  ceorce 

môme  de  beaucoup  l'étroit  et  pitto-  mstut,  escuyer,  seigneur  dassay,  do- 

r^que  petit  chemfa  oui  a  é.é  pr^lon-  ^^^L^^»:"^:^ o^L^ 

gé  sous  les  roches  au  moyen  dun  m.d.c.l.v.  (1655)  en  la  terre  d'obusset 

{>etit  remblai  pris  sur  la  largeur  du  £n  derrt,  d'oc  son  corps  put  amené  en 

itde  la  Cure.  Ce  passage,  nommé  le  gistte  égusb.  btc,  etc. 


S48 

Hoiiff  avons  eo  Toccasion  de  parler  de  Véielay  ;  popolatioa  915  habitants, 
do  château  de  la  famille  d'Estnd  d'As-  L'aDcleo  chônin  de  Téselay  à  Au- 
sayA  Tarticle  de  Tharoiseao,  page  xerre  jMirlIailly-la-Ville,  longe  le  Til- 
355.  lage  de  Mootillot  sitoé  dans  une  con- 

tes coteaax  assez  efcarpés  qui  en-  trée  élevée  dépourvue  d'ean  de  sonr- 
toureot  Blaooay  nous  moatrent  les  ce.  Un  grand  nombre  de  malsons 
différentes  assises  de  la  Grande-Oolfte«  neuves  témoigne  d'nne  certaine  ai- 
et  nofammeot  d'assez  beaux  dévelop-  sance  locale.  L'église  elle-même  est 
pements  des  calcaires  marneux  infé-  peu  ancienne  et  n'offre  que  peu  d'In- 
rieurs.  Au  nord  de  Blannay,  ces  térèt  architectural  malgré  sa  façade 
calcaire»,  plus  compactes  qu'ils  ne  le  d'ordre  classique  toscan  ou  dorique, 
sont  ordinairement,  forment  un  es-  La  tour  carrée  du  clocher  est  très 
carpement  è  pic  appelé  les  Roche$;  élevée;  on  remarque  empâtées  dans 
ils  sont  disposés  eo  bancs  épais,  la  maçonnerie  nouvelle  des  arcatu- 
séparés  par  des  couches  plus  mar-  res  et  des  colonnes  semblant  dater 
neuses  et  plus  tendres,  et  ces  alter-  du  xiv*  siècle.  Le  sanctuaire  est  voOl- 
nances  donnent  lieu  â  des  sillons  té  en  berceau  ogival  :  xv«  siècle, 
horizontaux,  semblables  à  ceux  qui  La  Grande  Ooiite  et  ses  différentes 
auraient  été  produits  sur  une  falaise  assises  occupent  à  Montillot  le  fond 
battue  par  la  mer  à  diverses  hau-  des  vallées  et  la  base  des  collines, 
teurs.  A  un  kilomètre  à  peine  de  Dans  une  carrière  ouverte  près  du 
Blannay,  sur  le  bord  de  la  route  village,  on  exploite  un  calcaire  plus 
d'Avallon,  existent,  au-dessus  des  cal-  ou  moins  compacte,  accompagné  de 
caires  marneux,  les  premières  assises  petits  lits  d*argile  et  qui  nous  parait 
de  l'Oolite  Inférieure  :  ce  sont  des  appartenir  d  la  partie  supérieure  de 
calcaires  Jaunâtres,  légèrement  fer-  la  Grande  Ooiite.  Les  fossiles  sont 
rugineux;  les  fossiles  sont  rares,  peu  abondants;  nous  citerons  cepen- 
cependant  nous  avons  nous-mème  dant  des  Peignes,  des  Huîtres  et  de 
reeuellli,  dans  l'endroit  que  nous  rares  Echinides.  Au  sommet  des 
indiquons,  quelques  exemplaires  de  collines  assez  élevées  qui  entourent 
Vj4mmonU€S  inierf%iptu8  (A,  Parkin-  Montillot ,  se  montrent  quelques 
ioni)f  des  Térébratules,  des  Pbolado-  afleurements  du  Coral-rag,  si  facile- 
myes  et  un  magnifique  Pleurote-  ment  reconnaissable  non  seulement 
maire.  â  sa  couleur  blanche,  â  sa  texture 

la  route  côtoyant  la  rive  gauche  oolitique,  mais  surtout  aux  fossiles 
de  la  Cure,  passe  le  long  d'une  haute  qu'il  renferme,  parmi  lesquels  do- 
colline  boisée,  très-rapide  de  pente  minent  les  Polypiers,  les  Diceras,  les 
,  avant  d'arriver  au  moulin  du  Gué-  Nérinées.  Ces  lambeaux  isolés  se  rat- 
Pavé,  situé  vis-â-vis  de  l'embouchure  tachent  sans  aucun  doute  au  puls- 
d'un  étroit  et  tortueux  vallon,  au  sant  massif  de  Goulanges-sur-Yonne, 
fond  duquel  est  caché  le  hameau  du  de  Cbâtel-Censoir  et  de  Mailly-la- 
Vau-Donjon,  établi  aux  abords  d'une  Ville. 

source.  Un  assez  bon  chemin  con-      A  peu  de  distance  au-delà  de  Mon- 
dult  de  là  à  Montillot.  tillot  la  route  rejoint  le  grand  che- 

Nous  n'avons  rien  â  signaler  avant  min  venant  de  Vézelay  et  longe  par 
d'arriver  â  ce  village  dont  nous  par-  une  pente  assez  rapide,  la  base  d'une 
lerons  immédiatement  ainsi  que  de  haute  colline  pierreu^^e  nommée  la 
celui  de  Brosses.  Gotterette,  d*où  la  vue  s'étend  à  une 

très  longue  distance,  notamment  du 
iioiini.i.oT,  village  du  canton  de  côté  de  la  Puisaye. 
Vtelay,  traversé  par  la  route  d'Aval-      La  route  descend  au  hameau  im- 
lon  à  Coalanges-sur-Tonne,  à  7  kll.  portant  de  Fontknilli,  situé  dans  le 


24» 

fond  d*un  vallon  marécageux  ;  le  Le  village  de  Bronef  est  bàtl  aar 
vieux  chemin  se  dirige  à  ml-c6t6,  di-  la  Grande  Oollte,  qu*on  exploite  sur 
rectement  sur  plusieurs  points  et  qui  fournil  une 

asses  bonne  pierre  employée  pour  les 

mmammÊm,  village  du  canton  de  constructions  du  pays.  Les  couches 
Vézelay,  situé  sur  le  penchant  d*une  supérieures  renferment  souvent  des 
colline  &  10  kil.de  Vézeiay.  Pop.i,120  plaquettes  calcaréo-siliceuses,  d*une 
hab.  épaisseur   variable,  et   disséminées 

Gevillage  est  divisé  en  deux  parties  dans  un  calcaire  sub-oolitique  ;  ces 
séparées  par  un  espace  assez  consi-  couches  sont  très  pauvres  en  fossiles, 
dérable.  Dans  la  partie  d*en  bas  se  Nous  y  avons  rencontré  cependant 
trouve  réglise,  construite  sur  le  re*  une  magnifique  Astérie  que  nous 
vers  d'un  pli  de  terrain,  dominant  croyons  nouvelle.  On  aperçoit  sur 
quelques  prairies  ombragées.  Le  por-  le  territoire  de  la  commune  et  no- 
tail,  caché  heureusement  par  des  ar-  tamment  sur  le  sommet  des  plateaux, 
bres,  est  du  Toscan  le  plus  massif;  le  un  très  grand  nombre  de  blocs  de 
clocher  est  le  même  que  tous  ceux  grès  ferrugineux,  appartenant  sans 
de  la  contrée  que  nous  visitons.  Le  aucun  doute  &  l*étage  albien  du  ter- 
chœor  ou  sanctuaire  date  de  la  fin  du  rain  crétacé.  Comment  ces  grès,  qui 
XV*  siècle  ou  des  premières  années  du  du  reste  existent  également  sur  le 
XVI*.  C'est  une  construction  élégante,  territoire  des  communes  voisines, 
à  nervures  bien  profilées  et  agenc<^  se  trouvent-ils  si  loin  des  grès  lerrugi- 
d*une  manière  régulière.  Des  travaux  neux  de  la  Puisale,  avec  lesquels  ils 
Intelligents  de  restauration  ont  été  sont  identiques?...  Ont-ils  été  amenés 
faits  récemment  à  cette  église  qui  par  des  courants  et  répandus  çà  et  là 
possède  un  asses  curieux  tableau  re-  dans  les  lieux  ou  nous  les  voyons 
présentant  TAnnonciation.  C'est  une  aujourd'hui  7...  Nous  ne  le  pensons 
assez  bonne  copie  d'un  tableau  de  ré-  pas.  Ces  grès  ferrugineux  nous  pa- 
cole  Italienne  du  xvi«  siècle  croyons-  ralsseot  sor  place,  et  leur  présence 
nous.  Dans  le  haut  du  tableau  se  dé-  atteste  qu'à  l'époque  albienne  les  eaux 
veloppe  un  nombreux  chœur  d'angfrs  se  sont  étendues  Jusque  dans  nos 
musiciens;  dans  le  basse  trouvent  contrées;  les  sédiments  sablonneux 
les  prophètes  qui  ont  ont  annoncé  la  qu'elles  y  ont  laissés,  beaucoup  moins 
venue  du  Messie.  Dieu  le  père  domine  puissants  que  ceux  de  la  Puisale,  ont 
ces  différentes  scènes.  été  en  grande  partie,  longtemps  après 

Le  quartier  haut  de  Brosses  se  pro-  leur  formation,  entraînés   par   les 
longe  à  la  base  d'une  très  haute  col-  courants,  et  les  blocs  de  grès   que 
Une  à  demi  boisée,  du  sommet  delà-  nous  voyons,  plus   lourds   que  les 
quelle  on  Jouit  d'une  vue  remarquable  sables,  sont  seuls  restés, 
sur  la  vallée  de  TTonne  entre  Chàtel- 

Censoir  et  Mailly-Chàteau.  La  ligne  AmvoïïMm,  grand  village  du  canton 
d'horizon  s'étend  à  une  distance  cou-  de  Vézeiay,  situé  sur  la  rive  gauche 
sidérablesur  l'Auxerrois.  De  grands  de  la  Cure;  à  2  kil.  de  Vézeiay.  Pop. 
massifsdeboisrecouvrentlessommets  010  hab. 

rocheux  des  hautes  collines  qui  se-  Un  pont  très-long,  reconstruit  en 
parent  les  vallées  de  l'Tonne  et  de  la  partie  récemment, traverse  laCRre,di- 
Cure  coulant  toutes  deux  entre  des  visée  en  plusieurs  fies  très-boisées, 
bancs  de  rochers  d'un  aspect  pitto-  L'ensemble  du  paysage  est  fort  pitto- 
resque. Ces  diflTérentes  massses  de  resque;  la  situation  même  du  village, 
bois,  séparées  entre  elles  par  des  val-  aux  abordsd'une  magnifique  fontaine. 
Ions  cultivés,  ne  formaient  évidem-  et  à  l'embouchure  de  divers  vallons 
ment  autrefois  qu'une  seule  forêt.       se  ramifiant  en  pentes  rapides  dans 


260 

le  grâod  plateau  boisé  qof  s^étend  à  siècle.  Le  bas-côté  sad  est  en  plein 

Touest,  est  très-remarquable,  Ajou-  cintre  ;  xvi*  siècle  (?)  Le  sanctuaire, 

tons  que  du  village  d^Asquins  se  dé«  voûté  en  demi  coupole,  est  décoré 

▼eloppe  snr    tonte  son  étendue  la  d*un  ordre  ionique  et  de  nombreux 

curieuse  silbouettede  la  célèbre  petite  tableaux  assez  bons.  On  voit  aussi, 

ville  de  Vézeiay.  C'est  même  de  Tune  enveloppant  les  piliers  de  la  nef,  de 

des  hauteurs  qui  avoisinent  Asquins  fort  belles  l)oiseries  sculptées  ;  ^enre 

que  nous  avons  dessiné  le  panorama  Louis  XV.  Cette  église,  très-bien  te- 

qui  accompagne  la   description  de  nue,  ne  possède  pas  de  dalles  tumu- 

vézelay.  Voir  page  258.  laires  intéressantes,  malgré  son  an- 

De  la  base  de  la  colline  qui  nous  cienneté  ;  car  il  en  est  fait  mention 

a    servi   d'observatoire ,    sort  une  dès  le  ix«  siècle.  Le  village  d* Asquins 

6onrce ,   admirable    de    limpidité  ,  a  conservé  quelques  maisons  de  la 

qui  alimente  Asquins,  village  divisé  fin  du  xv*  siècle. 

en  plusieurs  groupes  d'habitations  et  Un  grand  chemin  et  plusieurs  lar- 

au  centre  desquels  s'élève  Tégllse  sur  ges  sentiers  conduisent  par  une  pente 

un  monticule  rocheux  et  ombragé  plus  ou  moins  rapide  vers  le  sommet 

par   de  vieux  arbres.  Comme  effet  de  la    montagne    que  couronne  lit 

pittoresque,  on  remarque  surtout  le  grande  et  magnifique  église   de  ia 

grand  mur,  recouvert  de  lierre,  qui  Madeleine  de  Vézelay.  Nous  suivrons 

forme  terrasse  et  .'outientTabside.Le  Tancien  grand  chemin  aboutissant, 

clocher   rappelle  le  type  que  nous  par  le  côté  nord,  à  la  porte  Sainte- 

avons  dessiné  planche  3.  Il  fut  coo-  Croix,  et  par  prolongement,  à  celle 

stmitil  y  aun  siècleenvironen  mô-  de  Saint-Etienne.  La  route  nouvelle, 

me  temps  qu'on  restaura  Téglise.L'en-  très-douce  de  pente,  contourne  toute 

semble  de  l'édifice  iPextérieur  n'a  rien  la  montagne  et  aboutit  &  la  môme 

de  remarquable,mais  Tintérieur  pré-  porte    par  le   côté  sud  ;  de  cette 

sente  beaucoup  de  grandeur  et  un  route,  et  au  sortir  d'Asquins,  se  déta- 

caractère  monumental  incontestable,  cheun  embranchement  se  dirigeant 

La  nef  est  voûtée  en  berceau  ogival,  sur  le  village  de  Saint-Père-sods- 

ainsi  que  le  bas-côté  nord  où  Ton  Vézelay.  Voir  page  256. 

remarque  des   colonnettes  du  xiii*  Vézelay  ;  description,  page  257. 

ROUTE  D'AVALLON  A  CLAMECY  PAR  VÉZELAY. 

Cette  route  classée  sous  le  n*  51  habitation  bourgeoise,  appartenant  à 
comme  route  impériale  de  Poitiers  à  la  famille  Raudot,  bâtie  dans  une  si- 
Avallon,  vient  d'être  rectifiée  entre  tuation  extrêmement  pittoresque  et 
Avallon  et  Vézelay.  Ges  deux  parties  entourée  d'un  grand  parc,  lui-même 
de  la  même  route  seront  décrites  suc-  fort  curieux  à  visiter  pour  la  diversité 
cesslvement.  des  sites  agrestes  qu'il  présente. 

La  route  que  nous  allons  suivre  La  route  descend  par  une  pente 
B*embranche  sur  celle  d' Avallon  à  très-rapide  et  tortueuse  le  fond  d*uQ 
Auxeye  à  la  sortie  du  faubourg  saint-  pli  de  terrain  bordé  de  grands  rochers 
Nicolas.  Elle  s'écarte  sur  la  gauche  et  granitiques,  au  milieu  desquels  plu- 
longe  bientôt  le  bâtiment  très-amoin-  sieurs  filets  d'eau  se  font  jour,  et 
dri  d'un  ancien  hôpital,  nommé  la  arrivp  dans  la  vallée  du  Cousin  aux 
Maladière.  Traversant  une  contrée  abords  de 
très-découverte,  la  route  laisse,  à  peu 

de  distance  à  gauche,  le  hameau  d'Or-      pomvavbebt,  village  du  cantoo 
bigny,  où  l'on  remarque  une  belle  d' Avallon,  situé  sur  les  rives  du  Cou- 


251 

8in  ;  à  &  k!l.  (TA vallon.  Pop.  &82  hab.  temps,us{té  dans  TAnxerroIs,  te  Séilo- 
Il  y  a  plosleurs  auberges.  nais  et  tontes  les  pro? Inces  du  nord/ 

On  traverse  la  rivière  sur  un  pont  Nous  nous  bornerons  à  signaler  le 
moderne  de  trois  arches  en  pierre,  portail  en  plein  cintre  élégant,  à  fines 
L*ancien  pont,  qui  donna  son  nom  au  et  nombreuses  moulures,  mais  dont 
village,  auraitété  construit  par  Au-  les  sculptures  «  la  Vierge  et  renfant- 
bertou  Albert,  comte  d' A  vallon  au  Jésus»  et  aussi  plusieurs  statuettes 
ix«  siècle,  dit  Courtépée.  «  très-mutilées  sont  d*un  style  médio- 

G'est  aux  abords  du  pont  qu'aboutit,  cre.  On  remarque  les  vor^tes  du  por- 
venant  d'Avallon,  un  pittoresque  et  che  (xv*  siècle)  ;  la  tour  carrée  do 
délicieux  chemin  tracé  le  long  de  la  clocher  (xiv*  siècle),  antée  sur  une 
rive  droite  de  la  rivière  et  passant  à  tour  plus  ancienne  (xii*  siècle)  ;  le 
la  base  des  grandes  roches  escarpées  portail  latéral  sud,  etc.  A  rintériear 
du  parc  d'Orbigny.  Nous  avons  déjà  la  nef  et  ses  bas-côtés  voûtés  en 
signalé,  Annuairede  1862,  cette  char-  pierre,  sans  nervures,  s*appuient  sur 
mante  promenade.  de  beaux  chapitaux  à  larges  tailloirs. 

Le  village  de  Pontaubert,  bftti  sur  L*ensemble  est  très-monumental  et 
la  pente  d*un  pli  de  terrain,  possède  présente  beaucoup  de  régularité 
Tune  des  plusintéressantes  églises  de  (style  du  xiii«  siècle).  DMmportants 
TA vallonoais.  Cet  édifice  a  été  Tobjet  travaux  de  restauration  sont  com« 
d'études  archéologiques  assez  impor-  mencés  sous  la  direction  de  M.  Sau- 
tantes et  le  sujet  d*une  publication  doin,  auquel  on  doit  la  bonne  res- 
de  dessins  relevés  avec  le  plus  grand  tauration  de  l'église  Saint-Lazare 
soin  par  M.  Emile  Amé.  Toutefois,    d'Avallon. 

c^est  plutôt  par  Tancienneté  et  Tho-  Durant  le  xvi*  siècle,  Téglise  et  le 
mogénité  de  son  style  architectural,  village  de  Pontaubert  furent  fortifiés  ; 
que  par  la  beauté  de  son  ornementa-  c'est  de  cette  époque  que  date  la  ma« 
tion,  que  Téglise  de  Pontaubert  a  mo-  raille  défensive  qui  surmonte  le  côté 
tivé  Tattention  dos  archéologues  al-  latéral-nord  do  Téglise.  On  remarque 
lant  à  Vézelay  étudier  l'un  des  plus  également  quelques  maisons  datant 
étonnants  édifices  religieux  de  la  du  moyen-âge. 
France.  L'église,  dont  nous  voudrions  Rn  étudiant.  Tannée  dernière,  la 
pouvoir  ici  donner  un  plan,  date  géologie  des  environs  d'Avallon,  nous 
presque  tout  entière  des  premières  sommes  venus  h  Pontaubert  par  la 
années  du  XIII*  siècle.  Très-peu  mo-  vallée  sauvage  et  pittoresque  du  Cou* 
difiée  depuis  cette  époque  si  brillante  sin  :  nous  avons  Insisté  alors  sur  Tin- 
de  l'architecture  française,  elle  peut  térêt  que  présentent  ses  arkoses,  et 
donner  une  idée  exacte  de  la  disposi-  nous  renvoyons  à  la  description  que 
tion  primitive  des  toitures,  lesquelles  nous  avons  donnée  (p.  203). 
sont  peu  inclinées  et  formées  de  tuiles  Au-delà  de  Pontaubert,  la  route 
creuses,  ainsi  qu'elles  n'ont  pas  cessé  traverse  une  vallée  fertile  arrosée 
d'être  établies  dans  toutes  nos  pro-  par  un  petit  cours  d'eau  allant  se 
vinces  du  midi  et  une  partie  de  celles  jeter  dans  le  Gonsin  au  VauU-de- 
de  Test  et  du  centre.  Nos  plus  impor-  Lugny,  village  dont  nous  avons  parlé 
tantes  églises  de  la  haute  Bourgogne  page  266.  On  s'uvance  ensuite  au  mi- 
étaient  recouvertes  de  toitures  plates  lieu  d'une  contrée  ondulée,  dominée 
ainsi  qu'elles  sont  encore  d'ailleurs  à  sur  la  droite  par  de  hautes  collines 
Tournuset  dans  toute  la  région  sud  de  couronnées  par  des  bois  «t  dont  les 
la  Bourgogne.  Nous  aurons  bientôt,  &  versants  sont  recouverts  d'an  riche 
Vézelay,  Toccasion  de  retrouver,  sur   vignoble. 

une  vaste  étendue,  le  môme  genre  de      On  aperçoit  sur  la  gaucbe,au  som* 
toiture  qui  n'est  plus,  depuis  long-  mecd'unpHdeterraioTégliselsolèecM 


252 

ISLAM»- iA-«Avuioifli,   village  de  Longueville,  qui  posséda,  durant 
do  canton  d'A vallon,  situé  dans  une  la  seconde  moitié  du  xvi*  siècle,  la 
▼allée.  A  7  kil.  d*Ava]lon  ;   pop.  /i60  terre  d^Island. 
hab.  A  quelque  distance,  au  sud-est  de 

Ce  village ,  divisé  en  plusieurs  Téglise,  on  voit  un  ancien  manoir  en- 
groupes  d^babitations  très-distants  touré  de  fosfés,  c'est  aujourd'hui  le 
les  uns  des  autres,  possède  un  cb&-  presbytère. 

teau  important  du  xvi*  siècle,  recons  Un  sentier  tracé  au  milieu  des  ter- 
truit  en  partie  et  appartenant  à  M.  Ves  labourables  conduit  en  quelques 
Amelin.  Dominant  de  grandes  pelous-  minutes  à  la  ferme  du  SaulcEi  tres- 
ses et  une  vallée  boisée,  cette  rési-  ancienne  dépendance  de  la  coroman- 
dence  est  Tune  des  plus  belles  de  TA-  deriede  Pontaubert.  L^établissement 
vallonnals.  du  Saulce  est  situé  dans  le  fond  d'un 

L'église,maintenant  isolée  d'Island,  petit  vallon,  près  d'une  fontaine  qui 
n^offre  rien  à  Textérieur  de  remar-  fut  l'objet  d*un  pèlerinage.  A  quel- 
quable;  elle  est  entourée  du  cimetière,  ques  pas  de  cette  source,  qui  semble 
ombragée  parquelques  vieux  noyers,  un  peu  abandonnée  maintenant,  s*é- 
et  semble  bâtie  sur  l'emplacement  lève  isolément  Tune  des  plus  Impor- 
d^un  groupe  d'habitations  remontant  tantes  chapelles  de  TOrdre.  Nous  en 
à  répoque  gallo-romaine,  à  en  juger  signalons  Taspect  monumental  pur  et 
par  lenombredes  débris  doconstruc-  sévère  à  Textérleur  et  aussi  le  bel  en- 
tlon  épars  sur  la  surface  du  sol  ou  à  sembledesvoûtesogivalesreposantsur 
peu  de  profondeur.Nous  aurons  bien-  des  colonnettes  portées  elles-mêmes 
tôt,  à  propos  de  la  montagne  de  sur  des  consoles;  xiii*  siècle.  Cette  re- 
Montmarte,  l'occasion  de  reparler  de  marquable  chapelle  qui,  peut-être, 
tous  ces  vestiges  du  séjour  des  Ro-  sera  rendue  au  culte ,  est  utilisée 
mains  dans  TAvallonnais.  comme  étable,  écurie  et  grange.  Le 

Le  clocher  carré  de  l'église  d*ls-  Saulce  d'island  possède  une  autre 
land,  placé  au  centre  de  la  nef,  est  construction  très-digne  d'être  visitée, 
porté  par  des  arcades  ogivales  soute-  C*est  l'immense  chaussée  d'un  étang 
nant,  en  encorbellement,  d'autres  bfttle  avec  un  luxe  de  matériaux  fort 
arcatures  ou  petites  voûtes  d'un  effet  remarquable.  Cet  étang,  à  sec  maio- 
assez  monumental  ;  fin  du  xiv*  siècle,  tenant,  était  établi  à  la  base  d'une 

Le  maître-autel  est  en  bois  de  chêne  haute  colline  boisée  garantissant  des 
sculpté  ;  il  porte  la  date  de  1610  et  ne  vents  du  nord  l'établissement  des 
manque  pas  d'élégance.  Dans  la  cha-  chevaliers  du  Temple, 
pelle  de  la  Vierge,  restaurée  récem-  Notre  itinéraire  nous  ramène  &  la 
ment  et  avec  goût  d'après  les  dessins  grande  route  dont  nous  ne  sommes 
de  M.  Emile  Amé,  on  lit  sur  marbre  éloignés  que  de  1,500  mètres  environ, 
noir  l'inscription  suivante  :  et  à  l'embouchure  d'un  petit  vallon 

assez  fertile,creusé  entre  deux  hautes 

LA    RESTAURATION    DB    CETTE    CHAPELLE    COlliPeS,  aU  fOUd  dUqUCl  UU  SSSeZ  bOtt 

EST  DUE  A  LA  PIÉTÉ  DE  MARIE  RWAiLLER,  chomin  uous  coudult,  après  trois  kl- 
DECÉDEE  A  isLANo  LE  i3  SEPTEMBRE  i855,  lom^trcs  do  parcours,  à 

A  LA  GÉNÉROSITÉ  DE   SES   PARENTS    ET  DtS    »*""«••«»  ««  j»      w         , 

HABITANTS    DE   LA    PAROISSE.    PRIEZ    POUR _. iii..^ 

B(,x.  »oiiE€nr-0ijm-iiB-viii)LT,village 

du  canton  d'Avallon,  bâti  au  fond 

Disons  enfin  qu'on  remarque  un  d'une  étroite  vallée.  A  7  kil.  d'Aval- 

groupeden  l'Annonciation  »  bonne  Ion  ;  pop.  385  hab. 

sculpture  du  xv*  siècle,  et  aussi  dl-  Une  belle  fontaine  a  motivé  la  si- 

verses  traces  de  peintures  murales,  tuation  de  ce  village,  construit  d'une 

notamment  les  écussons  de  la  famille  manière  très-irrégulièresurlespentes 


853 

rapides  d'un  vallon  qui.  s*élargissant  de  357  *. ,  attirent  l'attention ,  qnl 

peu  à  peu,  va  se  réunir  à  la  vallée  da  bientôt  se  concentre  exclusivement 

Cousin,  à  quelque  distance  au-dessus  sur  le  Mont-Marte«  but  et  terme  de 

de  Givry.  notre  excursion.  Le  sommet  plat  et 

L'église  s'élève  près  de  la  source  rocheux  de  cette  montagne  présente 

bienfaisante.  C'est  un  petit  édifice,  un  escarpement  assez   rapide    sur 

en  voie  de  restauration,  datant  du  tout  son  pourtour  ;  notre  dessin,  plan- 

XV*  siècle,  reconstruit  sur  les  murs  che  8,  en  montre  le  profil.  On  voit 

d'une  église  beaucoup  plus  ancienne,  aussi  è  la  base  de  ce  banc  de  roches, 

On  lit  sur  une  dalle  tumulaire  dans  de  couleur  grise,  un  petit  bouquet 

la  nef:  d'arbres  verts.  C'est  droit  à  ce  massif 

de  maigre  verdure  que  nous  nous  di- 

iLosGVElviixE  VIVANT  sEicNEVB  DB  rigcons.car  il  futplanté  il  va  environ 

DOMEssi-svR-LB-vAVT  PREMIER  HOMME  DAR-  quarante    sns ,  sur  remplacement, 

fœNDÉl'cAm^^^^^^  ''''^^"'  alors  récemment  fouillé,  dMn  édifice 

'    '    '  antique.  Ces  fouilles,  qui  eurent  lien 

Dans  l'angle  d'un  tableau  médiocre  ®?  ^f^'  amenèrent  la  décotiverte  de 

représentant  Salnt-Léger,  patron  de  plusieurs  débrisde  statues  et  de  nom- 

réélise  on  lit  •        -^    »  K«  V         breux  morceaux  de  sculptures.  Des 

'  amas  de  débris  de  tuiles,  des  fonda- 

VEssiRE  PHiuppEDE  LOKcuEviLLB,  ES-  tlons  étoudues  témoignèrent  do  l'im- 
cuTER,  sEicNEDR  DE  DOMBCY  ET  d'island,  portaucc  dumonumeutqui  fut  1  objet 
A  DONNÉ  CE  TABLEAU  |bn  1563].  dc  plusIcurs  publications.  Notre  in- 

tention n'est  pas,  quant  à  présent,  de 

A  peu  de  distance  de  l'église,  tout-  décrire  ces  dilTérents  morceaux  de 
à-fait  dans  le  fond  de  l'étroite  vallée  sculptures,  mais  seulement  d'appeler 
où  s'est  blotti  le  village,  on  remarque  l'attention  de  nos  lecteurs  sur  les 
un  chftteau  b&ti  vers  1780  par  Michel-  changements  considérables  qu'a  dû 
Auguste  Denesvre.  Cette  habitation,  subir  le  sol  dénudé  que  nous  explo- 
qui  appartient  toujours  à  la  même  fa-  rons  et  qui,  cela  ne  nous  semble  pas 
mille ,  est  entourée  de  beaux  om-  douteux,  devait,  il  y  a  dix-huit  slè- 
brages.  clés,  être  couvert  de  forêts. 

Les  nombreux    bouquets  de  bois 
Excursion  ad  Mokt-Marts.  Isolés  qui  couronnent  encore  les  som- 

mets de  tout  le  territoire  traversé  par 

Domecy  sera  pour  nous  le  point  de  la  Cure  et  le  Cousin,  se  reliaient  cer* 
départ  d'une  excursion  intéressante  tainement  aux  grandes  forêts  des  en* 
au  point  de  vue  archéologique  et  pit-  virons  de  Vézelay  et  d'A vallon.  Le 
toresque  tout  à  la  fois.  Remontant  massif  de  hautes  collines  dont  le 
Tune  des  rues  les  plus  rapides  de  Mont-Marte  est  le  point  culminant, 
Domecy,  village  dont  les  maisons  loin  de  présenter  l'aspect  découvert 
semblent  peu  fortunées,  on  parvient,  et  nu  d*à-présent,  offrait  au  con- 
toujours  en  montant,  à  une  sorte  de  traire  l'ensemble  boisé,  fertile  et 
plateau  très  élevé,  d'où  la  vue  em-  pittoresque  qu'on  rencontre  en« 
brasse  un  vaste  territoire  d'un  as-  core  dans  les  environs  de  Saint- 
pect  nu,  sec  et  un  peu  aride  ;  le  sol  More,  de  Chastellux  et  de  Saint- 
est  pierreux  et  ondulé.  Plusieurs  André-en-Morvan.  L'admirable  mo- 
grands  monticules  nommés  ;  le  Gros-  saïque  découverte  dans  les  bols  de 
Mont  (360*),  le  Brûle-Gois  (324*),  le  Chastellux,  les  débris  épars  sur  le  sol 
Coteau-SaInt-Père  (326"), le  Roumont,  dans  tout  le  territoire  enclavé  entre 
surmonté  d'une  croix  (302*),  le  Ner-  la  Cure  et  le  Cousin,  notamment  à 
tre  (3dl*),enfln  le  Mont-Marte,  élevé  Island,  le  Vault-de-Lugny,  Menades» 


854 

elo.,  témoigoeDt  que  des  habitations  débris  de  pentacrinites,  et  ne  parait 

nombreuses  et  d*uDe  richesse  décora-  reufermer   aucun  autre  fossile.  Au 

tive  qui  n*est  pas  égalée  aujourd'hui,  Gros-MoDt«  dans  one  carrière,  ao- 

furent  construites  par  les  Aomains.  jourd'hui  à  peu  près  abandonnée,  les 

L'édifice  antique  de  Mont-Marte,  se-  bancs supérieurssontremplisde trous 

Ion  nous,  était  environné  de  bois  et  de  coquilles  perforantej.Subordooné 

abrité  des  vents  du  nord  par  le  mon-  aux  couches  à  entroques,  se  montre 

ticule  u  boisé  •  aujourd'hui  tout- u-  du  calcaire  brun,  très  dur,  contenant 

fait  dénudé  et  sur  le  sommet  duquel  une  grande  quantité  de  petites  Rhyn- 

lecuréue  Domecy  planta,  en  4822,  chonelles.  Quelques  fragments  d'ilM- 

quaire  arbres  pour  abriter  une  croix  monUes  interruptus  {A.  Parkin$ùiUJt^ 

de  pierre  portant  inscription  suî-  que  nous  avons  recueillis  près  de  là, 

vante,très-efracée  maintenant  :  nous  indiquent  que  l-'assiae  ferrugi- 
neuse ciul,  à  la  tour   du  Pré,  près 

CETTE  CROIX  A  ÉTÉ  KLEVKR  A  l'ho>>e«r  d'Avallou,  couronne  les  calcaires  à 

ET  GLOIRE  DE  JESUS-CHRIST  NOTRE  sKiG^KiR  outroques,  affleure  également  en  ert 

ET  A  LA  DÉVOTION  DF.  R.  soN.Noi,  PRIERE,  eudrolt.  Au  fur  àot  mcsuTB  Qu'on  8*6- 

y.E  22  MARS  1822.  AMEN.  lèvo  sur  le  flanc  du  coteau,  on  re- 
connaît successivement  les  diflR&ren- 

Du  point  culminant  où  nous  som-  tes  assises  de  Tétage  bathonlen,  les 

mes,  la  vue  s*étend,  bien  au-delà  de  calcaires  argileux  et  schiatoldes,  des 

tout  l'Avallonnais,  sur  un  vaste  pano-  Lumachelles  pétries  dé  fossiles,  pals 

rama.  des  couches  marneuses  où  abondent 

Cette  situation  oui,  dans  nos  con-  les  Pholadomyes,  les  Panopées,  les 

trées,  peut  sembler  bien   isolée,  se  Ammonites,  etenfin  les  calcaires  plus 

retrouve  sans  cesse  dans  les  provin-  épais,  plus  compactes  et  plus  ré!^ 

ces  méridionales  de  ia  France, et  dans  tants  de  la  Grande  Oolite,  qui  forme 

lesquelles  Tusage    de  recueillir  les  le  sommet  de  ces  hautes  collioea 

eaux  pluviales  dans  des  citernes  est  Cette  alternance  de  couches  argiltn- 

général.  Nous  verrons  également  à  ses  et  calcaires  imprime  à  la  r^^ 

Vézelay  de  nombreuses  et  belles  ci-  que  nous  étudions  une  physionomie 

ternes  datant  du  moyen  âge.  Ann.  de  qui  lui  est  propre,  et  que  nous  retroo- 

l'Yonne  de  1850,  page  308,  et  le  Bull,  vous,  avec  une  remarquable  uDifo^ 

bibl.  mité,  dans  toute  la  zone  qui  entoure 

Examinons  maintenant,  au  point  le  massif  granitique  du  Morvan. 
de  vue  géologique,  le  iiionticulo  de      Sur  le  plateau  qui  recouvre  la  butte 

Gros-Mont  et   celui    plus  élevé   de  de  Gros-Mont,  du  côté  de  Vézeliyt 

Mont-Marte.   A  la  base,  sur  la  route  dans   une  peiiie  dépression,  entre 

d'A vallon  ù  Vézelay,  i>Q  développent  deux  éminencescalcaires,se  trouvent 

les  couches  du  lias  que  caractérisent  des  blocs  de  grès  de  sept  à  huit  mè» 

les  Ostrea  cymbium,  les  Pecten  œqui-  très  cubes,  accompagnés  desableset 

vaicis  et  disciformis.  Cotte  ai>slse  est  de  silex,  que  nous  n'hésitons  pa^  i 

recouverte  par  des  argiles  schisteu-  classer  dans  l'étage  tertiaire,  et  qui 

ses  et  un  calcaire  sub-compacte  qui  si  rattachent  aux  df^pôts  que  ooei 

correspond  au  calcaire  à  ciment  de  avens  déjà  mentionnés. 
Vassy,  et   représente  le   lias  supé-       Nous  reprenons  notre  route  à  la 

rieur.  Au-dessus  viennent  les   pre-  côte  de  la  montagne  de  Mont-Joie 

miers  affleurements  du  calcaire    à  «  Mons-Gaudii.  »  Une  très-ancienne 

entroques;  ce  calcaire  est  compacte,  et  très-haute  croix  de    pierre  qui 

trèâ   dur,   souvent   gris,   brun    ou  vient  d'être  restaurée  est  placée  au 

bleuâtre  et  disposé  en  bancs  épais,  sommet  de  la  montée  sur  une  base 

Sur  certains  points,  il  est  pétri  de  formée  de  huit  gradins  circulaires. 


S&5 

Le  point  de  vue  dont  on  jouit  de  la  tion  suivante,  gravée  sur  une  tombe 

base  de  cette  croix, célèbre  dans  tonte  placée  dans  la  nef: 

la  contrée,  est  remarquable  et  s'étend  ^ 

sur  les  environs  d'Avallon  à  Test  et  noble  hommb  et  sage  mautre  fran- 

sur  toute  la  vallée   de  la  Cure ,    à  Cois kavet  advocat  in  pablement,  lieu- 

Pouest,  dominée, ^^^^^^^^^^^  Ta^ sV^^e^a^e ^î!>^^^^^^ 

et  monumentale  silhouette  de  la  Ma-  ^,^,„  ^^^^^^  ^^^  chapelle  en  l'a«  1657, 

deleiae  de  VézeUy.  La  rapidité  inat-  ,celle  dkdikb  a  la  glorieuse  assomp- 

tendue  avec  laquelle  se  découvre  ce  tion  de  la  salncte  vierge  marie  mère  de 

côté  du  panorama  produit  un  grand  dieu  après  l'avoir   dotée  et  y  avoir 

effet  FONDÉ  DOVZB  MESSES  ET  DBGX   SALUTS  PAR 

De  la  croix  de  Mont-Joic,  élevée  chacun  an,  obligé  leurs  biens  a  l'entre- 
de  270  mètres  au-dessus  de  la  Cure  à  tenement,  réparations  d  iceixe,  lb  tout 

cll^»   ha!!  .»ri^^r^frr!.J>nHnl»T^^     SUIVANT  LA  permission  A  KUX     DONNÉE  PAR 

Saint.Père,un  bon  chemin  conduit  en  ^^^^^  ^^  puissant  seigneur  messirb  pran- 

quelques  minutes,  par  le  flanc  d  un  ,^,5  ,>j.  kochefort,  marquis  db  la  bou- 

eoteaudans  lequel  sont  ouvertes  de  £aie,  abbé  seigneur  du  mct  viszelay  le  3 

profondes  carrières,  à  juin  1653.  dieu  yboille  agréer  leurs  in- 

tentions  et  leur  donner  la  vie  étrr- 

THAm^uiBAir,  village  du  canton  nblle.  ainsi  soit-il. 

de  Véielay,  situé   sur  le  penchant  _      ,                       x      *^     j, 

d'une  haute  colline,  A  7  kil.  d'Aval-  ,  Dans  le  muron  a  gravé,  autour  d'un 

Ion  ;  pop.  350  hab.  écusson  sur  lequel  son t  sculptées  une 

Ce  village  est  bâti  d'une  manière  colombe  et  une  fourmi,  ces  mots  : 

pittoresque  sur  le  flanc  d'une  belle 

collinedominant  la  rive  droite  de  la   «^-ma.  estote  simplic.s  jtade  picfa  au 

dure;  un  grand  vignoble  recouvra   formica  sicut  et  columbae. 

îflFf '?  ^*Jf  Jîî  Jm.lo*"^!}'^"»2mhi«      Autour  de  la  table  d'autel  on  lit  : 
Vers  le  centre  du  village,  qui  semble 

avoir  été  fermé  de  murs,  s'élève  sur  ^^^  ^  ^^^^  ^^^^tio,  est.  vNivEasAE  via- 

l'emplacement  dune  ancienne  chapel-  ^ms.  pvlcrvm.  qyoddam.    p.  ravet.  j. 

le  une  nouvelle  église,  terminée  vers  colon. 

4  850  et  bâtie  dans  le  style  du  moyen- 

ftge.Get  édifice  mérite  d'être  examiné  Une  statuette  de  la  Vierge  porte  la 

avec  soiu  au  point  de  vue  des  études  date  de  1656.  Enfin  les  mots  Sancta 

archéologiques  (i).  Maria  ora  pro  nobis  1657  ;  et  ceux-ci 

A  quelques  pas  au-dessous  de  l'é-  que  nous  avons   déjà  vus   à  Saln- 

glise,  on  remarque  le  chftteau.  Cette  puits  :  «  Si  l'amour  de  Marie  —  en 

belle  résidence,située  admirablement  ton  cœur  est  gravé  —  en  passant  ne 

pour  découvrir  tout  le  riche  et  pitto-  roublie  —  de  lui  dire  un  ave  »,  ter- 

resque  panorama  de  la  vallée,  appar-  minent  cette  longue  série  d'inscrip- 

tient  à  la  famille  Destud  d'Assay.  tiens. 

De  la  croix  de  Mont-Joie,  la  route  a  200  mètres  au  nord  de  Tharoi- 

descend  en  ligne  directe  au  petit  vil-  seau,  existent  deux  vastes  carrières  à 

lage  de  Fortbtte,  annexe  do  Saint-  ciel  ouvert,  creusées  dans  le  calcaire 

Père-sous-Vézelay.   On  y  remarque  à  entroques;  la  pierre  qu'on  extrait 

une  chapelle  couverte  en  laves,  bfttle  est  employée  dans  les  constructions 

en  1657,  ainsi  que  l'indique  l'inscrip-  comme  pierre  de  taille;  elle  est  dure» 

difficile  à  travailler,  et  gèle  assea  fa- 
cilement. Certains  bancs  sont  pétris 

(1)  Nous  auroas  praçhaineiBent,  dans  une  pu-  (|e  débris  de  Pentacrinltes,  toiljooni 
J>UcaUoa  relatiTC  aax  Eousis  «butes  du  dépar-  /i^rtiift-  a  rcmnnnikHra  h  loni»  «Mnno 
tement  de  rVonne,  l'occaiion  de  reparler  de  i*SJJ^^  a  reconnaître  a  leur  cassuie 

l'éguae  de  Tbiroisesa.  Iirlllante  eà  lamoUense,  lea  antres  foe- 


856 

tflas  foot  rares  :  on  a  recoeilll  ce-  déjà  en  1813»  une  description  minu- 
pendaat,  dans  nn  lit  argilo-sablenx  tiense  en  a  été  donnée.  Noos  aurons 
Terditre,  pbcé  à  la  partie  inférieure*  plus  tard  Toccasion,  à  l'aide  de  plans 
quelques  Ammonites,  des  Huîtres  et  et  de  dessins  nouveaux,  de  parler  de 
des  Polypiers.  ce  curieux  monument  qui  est  en  voie 

Une  descente  assez  rapide  aboutit  de  restauration,  grâce  à  Tappui  ac- 
directement,en  laissant  le  hameau  de  cordé  par  le  Conseil  général  de  l*Yon* 
NAHGHivBE  au  fond  d*un  vailon  à  ne  et  de  quelques  autres  ressources, 
droite,  au  petit  faubourg  de  Un  dessin  publié  dans  TAnnaaire 

de  18A3*  peut  donner  une  idée  de 

0  Ai]ra-ri»B-0ei70  -  témblat,  Tensemble  de  la  façade  ou  grand  por- 
viliage  du  canton  de  Vézelay,  situé  tail  dominé  par  une  haute  et  trés-re- 
sur  la  rive  gauche  de  la  Cure.  A  2  marquable  tour  ou  clocher,  l'un  des 
kil  d*A vallon  ;  pop.  1,070  hab.  Tra-  plus  élégants  non-seulement  de  ITon- 
versé  par  les  routes  de  Tonnerre  &  ne,  mais  encore  des  départements 
Corbigoj  (Nièvre)  et  de  Quarré-les-  voisins.  La  nef  et  ses  bas-côtés  for- 
Tombes  a  Châtel-Censoir.  mant  cinq  travées  récemment  res- 

Ce  village  est  b&ti  à  la  base  d*une  taurées,  présentent  un  bel  ensemble 
colline  rocheuse,  au  confluent  dans  de  voûtes  ogivales  reposant  sur  des 
la  Cure  d*un  cours  d*eau  alimenté  colonnes  &chapitaux  à  feuilles  plates, 
par  de  belles  fontaines  prenant  leur  style  du  xiu*  siècle.  Le  chceur  ou 
source  dansun  fertile  vallon  où  furent  sanctuaire  est  formé  de  sept  arcades 
établis  des  étangs  appartenant  à  Tab-  ogivales  de  la  môme  époque,  mais  qui 
baye  de  Véxelay.  furent  retaillées  et  amincies  à  la  fin 

Le  village  de  St-Père,dont  l'origine  du  xv«  siècle,  époque  de  la  recon- 
et  rhistoire  se  relient  intimement  struction  d*une  partie  de  Tabside  et 
aux  annales  de  la  célèbre  abbaye  de  des  cinq  chapelles  qui  en  dépendent, 
la  Madeleine  de  Vézelay,  était  resté  Le  grand  porche  est  charmant, 
Jusqu*à  ces  dernières  années  dans  un  mais  dans  un  état  déplorable  de  dé* 
état  déplorable  d*abandon  ;  Taspect  labrement,  de  vétusté  et  de  ruine  ;  il 
misérable  de  la  plupart  des  maisons  date  du  xiv«  siècle,  nuds  fut  retouché 
toutes  couvertes  en  laves,  la  saleté  à  la  fin  du  xv*  siècle.  Plusieurs  tom* 
des  rues,  les  tas  de  décombres  amon-  beaux  intéressants,  de  nombreuses 
celés  çè  et  là,  faisaient  penser  que  ce  sculptures  et  quelques  inscriptions 
village  n^avait  pas  encore  pu  se  rele-  devraient  être  décrits  ici.  Mous  y  rê- 
ver de  l'état  de  ruine  où  le  laissèrent  nonçons  dans  Tespérance  de  pouvoir 
les  guerres  du  xvi«  siècle.  Il  n'en  est  prochainement  reparler  de  cette  eu* 
plus  ainsi  heureusement  et  plusieurs  rieuse  église.  Nous  ne  dirons  égale- 
maisons  neuves  ou  en  construction  ment  que  peu  de  mots  de  Tancienne 
font  espérer  que  bientôt  Saint-Père,  église  de  Saint-Père,  située  à  Pextré- 
ainsi  que  tant  d'autres  localiiés  du  mité  de  la  rue  principale  et  dont  la 
département  de  TTonne,  présentera  nef,  qui  n*a  Jamais  été  voûtée,  sert 
tous  les  sigues  du  u  bien  être  »  dési-  de  cimetière  paroissial.  Cette  nef, 
rabie  dans  les  campagnes.  terminée  par  une  abside  ronde,  porte 

Après  bvoir  traversé  la  Cure  sur  un  tous  les  caractères  des  constructions 
pontdepierreO'ancien  était  en  bois),  des  premières  années  du  xi*  siècle, 
on  prend  sur  la  gauche  une  rue  assez  Le  côté  latéral  nord  date  de  la  période 
large,  mais  tortueuse,  qui  conduit  &  suivante  ;  xii*  slèsle. 
réglise,  édifice  important  dont  nous  La  muraille  d'enceinte  du  village 
voudrions  pouvoir  parler  longuement,  longeait  l'église,  laquelle  est  en  par- 
Mais  quant  à  présent  nous  rappelle-  tie  enclavée  dans  des  masures.  Cette 
rons  aux  lecteurs  de  l'Amuaire  que  muraillOi  de  môme  que  toutes  celles 


867 

doot  il  reste  quelques  vestiges  dans  bois,  foires  Importantes ,   hôtel  du 
DOS  villages,  ne  semble  jamais  avoir  Lion  d*Or. 
eu  beaucoup  de  force  ou  d'impor-      Voici  provisoirement  quelques  ren- 
tance.  geignements  géographiques;  un  résu- 

M.  Moreau  avait  Hignalé,  en  1836,  mé  historique  sera  donné  plus  tard, 
entre  boissy  et  Saint-Père-lès-Vé-  Nous  admirons  encore  dans  notre 
zelay,  une  source  salée  quMl  suppo-  département  de  nombreux  vestiges, 
sait  provenir  de  dépôts  salifères  des  des  voies  antiques  qui  devaient  être, 
marnes  irrisées  ;  cette  source,  com-  durant  le  moyen  âge,  les  seuls  grands 
blée  ou  détruite^n'existe  plus  aujour-  chemins  traversant  nos  provinces, 
d'hui.  Leur  magnifique  réseau    permit  à 

Du  village  de  Saint-Père,  une  Ion-  saint  Bernard  de  pouvoir  Indiquer 
gue  montée,  tracée  par  le  flanc  d'un  comme  lieu  général  de  réunion  la 
vallon,  conduit,  après  2  kil.  de  ville  de  Vézelay,  petite  cité  qui  n*a- 
parcours,  aux  abords  de  la  ville  de  vUt  nulle  importance  politique  ou 
Vézelay.  petite  cité  bien  célèbre  et  commerciale,  et  dont  la  seule  illus- 
dont  un  grand  nombre  d'historiens  tration  était  de  posséder  une  abbaye 
anciens  et  contemporains  se  sont  oc-  considérable.  Mais  la  facilité  d*y  ar- 
cupés  avec  prédilection.  L'Annuaire  river  dans  toutes  les  directions  pos- 
de  ITonnerenformeii  regard  de  cette  sibles  dut  motiver  le  choix  que  fil 
même  localité  plusieurs  articles  très-  saint  Bernard  pour  la  tenue  du  cé- 
importants,  soit  comme  résumés  his-  lèbre  «  parlement  »  où  devait  être 
toriques  soit  comme  descriptions  ar-  décidé  le  départ  pour  la  seconde 
chéologiques.  La  table  bibliographi-  croisade. 

que  placée  en  tète  de  notre  article  Cette  petite  cité  célèbre  est  située 
pourra,  k  cet  égard,  guider  nos  lec-  en  efifet  entre  Âutun  et  Sens,  et  à 
teurs,  car  il  nous  est  impossiblddans  doux  heures  de  distance  seulement 
Tétroite  limite  que  peut  nous  accor-  de  la  vole  gallo-romaine  qui  réunis- 
der  rAnnuaire,d'aborder  de  nouveau  sait  les  deux  cités  antiques  ;  on  comp- 
un  sujet  aussi  considérable.  Nous  tait  2li  lieues  de  Vézelay  à  Autun,  et 
nous  bornerons,  de  môme  que  nous  39  de  Vézelay  à  Sens, 
l'avons  fait  toujours,  &  indiquer  très-  Ajoutons  encore  que  Vézelay  est  à 
brièvement  au  voyageur  «  pressé  ti  25  lieues  de  Nevers,  k  26  lieues  de 
ce  qu'on  peut  voir  de  plus  intéres-  D|joo,&  il  lieues  d'Auxerre  et  enfin  à 
sant  durant  quelques  minutes  d'arrôt.  28  lieues  de  Troy es.  Tontes  ces  vii- 
Toutefois,  pour  rendre  notre  descrip-  les  gallo-romaines  placent  Vézelay 
tlon  plus  claire,  nous  publions  un  au  centre  réel  d'une  vaste  con- 
dossln  représentant,  du  côté  faisant  trée  traversée  par  de  nombreuses 
face  au  nord,  le  panorama  de  la  ville  chaussées  antiques  dont  les  m  levées  « 
entière.  se  reconnalssjBUt  encore   sur  une 

longue    étendue  de  leur  parcours. 

▼éxBuaT,  petite  ville,  chef-lieu  Ces  voies  romaines  communiquent 
de  canton  de  l'arrondissement  d'A-  toutes  &  celle  allaat  directement  de 
vallon, située  près  de  la  rive  gauche  Sens  à  Autun,  et  qui  passe,  ainsi  que 
de  la  Cure,  sur  le  sommet  d'une  mon-  nous  venons  de  le  dire,àdeux  heures 
tagne;  longée  par  la  route  impé-  de  chemin  de  la  ville  où  saint  Ber- 
rlale  d'Avallon  à  Poitiers  (Vienne), par  nard  convoqua  toute  la  noblesse  de 
la  route  départementale  d'Auxerre  et  France,  le  31  mars  1165  ;  ce  fut  éga- 
par  la  route  de  Tonnerre  à  Gorbigny  lement  dans  une  petite  vilie  traver- 
(Nlèvre).  sée  par  une  voie  romaine,  Etampes, 

A  16  kil  d'AvalloB  ;  kB  kil.  d'Au-  que  cette  même  noblesse  fut  appelée 
xerre  ;  pop.  1,170  hab.  Commerce  de  de  nouveau,  le  16  février  11&7,  pour 

47. 


21 90 

régler  la  marche  des  croisés.  Enfin,  et  le  développement  de  cette  même 
c'est  encoro  à  Vézelay,  pour  la  se-  VinraiUedans  le  quartier  haut^occupé 
conde  fois,  que  furent  réunies  en  exclusivement  par  l'abbaye  fit  ses 
1187,  pour  la  troisième  croisade,  les  Jardins  devenus  aujourd'hui,  partie 
armées  de  France  et  d'Angleterre,  promenades  publiques,  partie  jardins 
Ces  armées  suivirent  la  grande  voie  ou  champs  do  vigne  à  divers  proprié- 
romaine  d'Autun  par  Avallon  et  Sau-  taires,  notamment  dans  le  côté  fai- 
lieu  pourgagner  les  routes  de  Mar-  sant  face  au  nord-ouest,  et  que  notre 
seille  et  de  Gênés.  panorama  laisse  reconnaître. 

La  ville  de  Vézelay  occupe  la  H*  Mous  rcoyons  devoir  donner  immé- 
gne  de  faite  d*ane  haute  colline,  iso-  diatement  la  description  de  ce  pano- 
lée  sur  Fes  versants  sud.  nord  et  est,  rama  pris,  ainsi  que  uons  l'avons  dit 
du  grand  plateau  ondule,  couvert  de  déjà,  de  l'une  des  collines  qui  domi- 
forêts  et  sillonné  de  vallons  profonds  nent  le  village  d'Asquins. 
qui  borde  la  rive  gauche  de  la  Cure  Le  milieu  du  dessin  est  entièrement 
et  s'étend  jusqu'à  la  rive  droite  de  occupé  par  la  montagne  de  Véaelay. 
ITonne.  Le  cêtè  ouest,  le  seul  facile-  Au  sommet  s'élève  la  grande  église 
ment  accessible,  est  formé  par  une  abbatiale  cachée  en  partie  par  1  im- 
étroite  colline  s'abaissant.  brusque-  mense  bâtiment,  asses  laid,du  Chapi- 
ment  au  sud  et  au  nord  pour  se  ré-  trcAu-dessous  un  petit  chemin  trans- 
unir aux  deux  grands  vallons  qui  versalaboutitàlaPorte-Sainte-tSroix, 
eux-mêmes  se  réunissent  à  la  vallée  laquelle  se  rolie  à  la  muraille  d'en- 
de  la  Cure  :  le  premier  an  village  ceinte.  A  Textrémlté  de  droite  de  ces 
d'Asquins,  le  second  au  village  de  vieux  murs  se  voit  la  belle  Porte- 
Saint-Père.  Le  point  culminant  de  la  Neuve.  Un  peu  plus  haut,  à  gauche, 
montagne  était  tout  entier  occupé  s'élève  la  tour  de  THorloge  qui  est 
par  l'église  abbatiale  de  la  Madeleine  l'ancien  clocher  de  l'église  de  Saint- 
et  toutes  ses  dépendances  qui  sem-  Père-le-Haut  A  droite  est  la  vieille 
blent  avoir  été  considérables.  Une  église  de  Saint-Etienne,  placée  à  la 
longue  rue,  un  peu  tortueuse  et  fort  grande  entrée  de  la  vill^  puis  le  fan- 
rapide  de  montée,  suit  la  crête  de  la  bourg  de  Saint-Etienne.  De  la  porte 
montagne  ;  cette  rue,  dont  le  pavé  Sainte-Croix  un  chemin,  descendant 
Irrégulier  et  raboteux,rendait  l'accès  sur  la  gauche,  longe  l'enclos  de  Taa- 
difficlle,  même  aux  piétons,  vient  cien  couvent  de  la  Cordelle  ;  le  grand 
d'être  empierrée  ou  macadamisée  et  chemin  partant  de  la  porte  NeuTe 
bordée  de  trottoirs.  L'ancien  ruisseau  descend  en  ligne  à  peu  près  directe 
tenaitle  milieu  du  pavé  et  ressemblait  au  village  d'Asqulns  dont  l'église  et 
à  un  petit  torrent  durant  la  saison  les  principaux  groupes  d'habitations 
des  pluies.  A  Vézelay  les  eaux  plu-  se  voient  en  bas  de  notre  dessin.  Au- 
viales  sont  soigneusement  recueillies  dessus  de  l'église  d'Asquins  on  eotre- 
dans  trois  grandes  citernes  publl-  voit  celle  de  Saint-Père-sous- Vézelay 
ques,  deux  réservoirs  et  un  grand  et  aussi  celle  de  Pierre-l'ertuls,  dans 
nombre  de  citernes  particulières.  Ici  le  loinrain.  Plus  loin  on  distingue  le 
les  eaux  de  sources  sont  à  longues  petit  château  de  Domecy-sur-Gure  et 
distances;  l'industrie  des  habitants,  le  beau  cb&teau  de  Bazoches, situé 
guidée  par  les  moines  dès  les  pre  sur  le  penchant  d'une  montagne  bol- 
miers  temps  du  moyen-âge,  a  réussi  sée.  Les  montagnes  du  haut  Morvan, 
à  mitlger  ce  grave  inconvénient,      du  cêté  de  Lormes,  terminent  l'ho- 

Nous  donnons  ici  le  plan  d'ensem    rizon. 
ble  de  la  ville  ;  on  remarquera  la      Remontant  à  l'église  de  Vézelay, 
forme  allongée  de  la  muraille  d'en-  dont  le  profil  du  côté  lattéral-nordse 
ceinte  qui  enfermait  le  quartier  bas  veloppe  entièrement,  on  reconnaît  à 


gauche  les  grands  quinconces  plantés  à  la  place  irrégullère  qui  précède  la 
sur  remplacement  des  dépendances  grande  façade  de  Téglise  de  la  Made- 
de  fabbaye  ;  de  cette  haute  et  belle  leiocL^Annualre  de  4851  a  publié  un 
terrasse,  la  vue  se  développe  d'une  dessin  re|>)résentaot  cette  curieuse  et 
manière  remarquable  sur  le  cours  de  étrange  façade  dont  la  restauration 
la  Cure.  est  complète  maintenant  Notre  dès- 
Maintenant  nous  allons  visiter  ra-  sin  remplacera  une  description  nou- 
pidement  les  monuments  eux-mêmes,  velle  ;  cette  description  d'ailleurs  se 
en  suivant  Tordre  d'un  itinéraire  ou  trouve  dans  le  même  recueil,  années 
promenade  très-courte.  1861 1842, 1843  et  1845. 

D'autres  dessins  accompagnent 
MoRUMBHTS  RiuGiEUx.  l'hlstoire  de  l-'abbaye  de  Yézelay  pu- 
bliée dans  le  même  recueil;  nous  y 
De  la  place  Saint-EtIenne,ou  champ  renvoyons  le  lecteur  provisoirement, 
de  foire,  qui  était  autrefois  traversée  C'est  de  même  d'une  manière  pro- 
par  un  large  fossé  d'enceinte  «  on  visoire,  que  nous  allons  indiquer 
monte  à  la  porte  Salnt-Etlenne,  an-  brièvement  les  dates  de  eonstruc- 
clennement  porte  du  Barle  (enclos  tiens  telles  que  les  études  archéolo- 
fortifié),  composée  aujourd'hui  de  giques  permettent  de  les  fixer  k  peu 
deux  pllsstres  carrés,  et  primitive-  près.  Les  documents  écrits  man- 
ment  défendue  par  un  pont-levis  et  quent  ;  c'est  en  lisant  avec  une  at- 
deux  tourelles.  On  longe  Immédiate-  tention  minutieuse  les  annales  de 
ment  à  droite  les  murs  défigurés  de  l'abbaye  qu'il  est  possible  de  baser 
la  curieuse  ^lise  de  SàiNT-ETisifirE,  quelques  observations  sur  les  épo- 
servant  actuellement  de  halle.  C'est  ques  où  il  fut  possible  aux  abbés  de 
un  édifice  des  premiers  temps  du  xiii*  Vézelay  de  construire  un  édifice 
siècle,  d'une  grande  simplicité  el  pu-  aussi  considérable  et  qui  aii^urd'hni 
reté  de  style  à  l'intérieur.  La  nef,  plus  que  Jamais  provoque  un  senti- 
voûtée  d'une  manière  remarquable,  ment  profond  et  durable  d'admira- 
contraste  avec  la  nudité  extérieure  tion.  En  étudiant  cette  immense 
de  l'édifice.  église  sans  la  connaissance  parfaite 
On  commencée  u  gravir  II  la  grande  des  documents  historiques  qui  con* 
rue  de  la  ville.  Quelques  maisons  pré-  cernent  la  chronologie  des  pré- 
sentent le  caractère  du  xv  siècle  miers  abbés,  on  peut  fortement 
très-modiflé  ;  on  remarque  l'entrée  s'égarer  dans  l'appréciation  de  l'é- 
des  caves  nombreuses  et  profondes  poque  des  constructions  qui,  ici, 
qui  furent  établies  dès  les  xiii  et  xiv«'  semblent  être  antérieures  de  plusieurs 
siècles,  à  en  Juger  par  la  forme  de  années  aux  constructions  analogues 
leurs  voûtes  d'arête  reposant  sur  des  et  dont  l'ftge  archéologique  a  été  gé- 
piliers  ou  des  colonnes  ;  plusieurs  de  néralement  admis  pour  les  écoles 
ces  caves  sont  à  deux  étages.  architecturales  de  la  Bourgogne  et 
La  tour  carrée  de  Thorloge  est  le  de  l'ile  de  France  ou  France  centrale, 
clocher  de  l'ancienne  église  de  Saint-  Ces  deux  styles  sont  en  présence  è 
Père-le-Haut  ;  l'emplacement  de  la  Vézelay  et  tous  deux  possèdent  les 
nef  est  transformé  en  place  publique,  qualités  ou  les  beautés  de  leur  type. 
Dès  le  xii*  siècle  il  est  question  de  Toutefois  c'est  le  type  bourguignon 
cette  église  ;  le  clocher  actuel  est  peu  qui  domine  ;  c'est  l'art  architectural 
ancien.  Il  semble  ne  dater  que  du  XVII*  de  l'ordre  de  Gluny  dans  toute  sa 
siècle  ;  une  inscription  porte  qu'il  a  sévérité  de  forme  et  sa  richesse  d'or- 
été  restauré  en  1859.  nementatloc. 

Après  une  «  raide  montée  n  la  pen-  Nous  ne  sommes  que  dessinateur  et 

te  s^doucit  enfin  et  bientôt  on  arrive  c'est  à  ce  seul  titre  que  nous  allons 


260 

indiquer   quelques  dates  archéolo-  gnon  est  de  27  mètres  50  cent.,  au* 
giques  plutôt  qu'historiques.  dessus  du  grand  escalier.  La  hauteur 

La  partie  la  plus  ancienne,  évi-  de  la  tour,  du  sol  à  la  plate-forme, 
demment,  de  l'église  de  la  Madeleine  est  de  37  mètres  50  cent  (Voir  la 
de  Vézelay  est  la  grande  nef  et  ses  description  donnée  par  M.  Quantin, 
bas-côtés.  On  peut  indiquer  les  pre-  Annuaire  de  1851.) 
mières  années  du  xii*  siècle,  c*6st«à-  L'ensemble  grandiose  et  si  sévère- 
dire  la  période  de  1110  à  1130.  Im-  ment  monumental  de  Tintérieur  de 
médiatement  se  place  la  construction  la  grande  nef  et  ses  deux  bas-côtés 
de  la  grande  façade  primitive,  celle  voûtés  en  plein-cintre,  produit  une 
qui  est  enclavée  dans  Téglise  dite  des  impression  profonde  sur  tous  les  visi- 
Pèlerins,  et  dont  les  sculptures,  no-  teurs,  même  ceux  que  leurs  travaux 
tamment  celles  du  portail  central,  éloignent  des  études  archélogiques. 
sont  célèbres.  L*Annuaire  de  18A2  en  Cette  nef,  qui  présente  Pun  des  ex- 
a  publié^ne  esquisse.  Selon  nous  ce  emples  les  plus  considérables  et  les 
magnifique  portail  ne  dut  pas  rester  plus  imposants  de  Tarchitecture  ro- 
plus  d'une  vingtaine  d'années  ex-  mane,seterminalt  primitivement  par 
posé  aux  intempéries  des  saisons.  Ce  une  abside  du  môme  temps,  mais  qui 
serait  vers  Tépoque  de  1150  qu*au-  fut  démolie  pour  être  agrandie  et  dé- 
rait  été  construit,  à  «  12  toises  ■  en  veloppée  telle  qu*on  la  voit  mainte- 
avant  une  nouvelle  façade  qu^on  se  nan4.  Cette  reconstruction  semble 
borna  simplement  à  «  appuyer  »  dater  des  premiers  temps  du  xm*8iè- 
contre  la  première  qui,  alors,  deve-  cle,  c'est-à-dire  de  la  période  la  plus 
nait  façade  intérieure.  L'espace  com-  brillante  du  style  ogival  ;  1220  à 
pris  entre  ces  deux  façades  est  dé-  1230.  Ce  n'est  plus  le  style  bourgui- 
signé  sous  les  divers  noms  de  gnon,  mais  bien  celui  du  centre  de 
^llse  des  Pèlerins,  ûes  Pénitents,  la  France  et  des  provinces  du  nord 
des  Catéchumènes,  etc.  C'est  une  et  de  l'est.  La  hauteur  des  voûtes 
construction  d'une  remarquable  ogivales  est  de  22  mètres  10  cent, 
beauté  et  d'une  rare  importance  et  l'Annuaire  en  a  donné *une  descrlp- 

Jiue  nul  dessin  ou  plan  ne  peut  bien  tion  détaillée, 
aire  comprendje.  La  salle  du  chapitre,  qui,  elle  auasl» 

Un  dessin  au  contraire,  en  ce  qui  a  été  restaurée  avec  le  plus  grand 
concerne  la  partie  extérieure  de  soin,  mérite  d*être  signalée  pour  U 
cette  église,  ou  grand  porche,  per-  beauté  de  ses  voûtes  et  l'élégance 
met  de  reconnaître  la  disposition  de  ses  grands  chapiteaux  richement 
primitive  de  la  façade  construite  vers  sculptés;  fin  du  xii*  siècle.  La  ga- 
le milieu  du  xii*  siècle.  Ce  dessin  a  lerie  nouvelle  qui  conduit  &  cette 
été  donnée  par  l'Annuaire  en  1851.  salle  et  aussi  à  la  sacristie  oui  lui 
U  suffira  de  l'étudier  un  peu  pour  se  est  contiguô,  est  très-digne  d^atten- 
rendre  compte  des  nombreuses  tion.  Nous  signalons  également  les 
arcatures  plein-cintre  qui  déco-  chapelles  souterraines,  ou  grandes 
raient  le  haut  de  la  façade  avant  cryptes,  établies  sous  le  chœur  ;  la 
qu'on  ne  les  détruisit  en  partie  pour  construction  repose  sur  le  massif 
établir  une  immense  fenêtre  ogivale  même  de  roche  de  ta  montagne, 
divisée  en  cinq  parties  et  surmontée  ces  grands  bancs  de  roches  sont  mis 
d'un  grand  pignon  de  forme  ogivale  à  nu  et  servent  de  dallage, 
également  C'est  au  commencement  II  nous  reste  encore  à  parler  des 
du  XIV*  siècle,  croyons-nous,  que  galeries-hautes,  vastes  et  belles  salles 
cette  fenêtre  aurait  été  établie.  Une  qu'on  visite  rarement  excepté  celle 
autre  opinion  l'attribuerait  à  la  fin  qui  surmonte  les  arcades  de  TégUse 
du  xui*.  La  hauteur  totale  de  ce  pi-  des  Pénitents  et  dans  laquelle  on  a 


261 

réani  avec  ordre  toas  les  fragments  douteax,  se  reliant  anx  autres  fortl- 
un  peu  importants  de  sculptures  fications,  et  à  laquelle  aboutissait  la 
provenant  de  Téglise  tout  entière  Grande-Rue  de  la  ville,  complétait 
C'est  une  curieuse  collection  à  exa-  le  système  de  défende  usité  durant 
miner:  mais  c*est  de  là  surtout  que  le  moyen-ftge  et  la  renaissance  & 
les  visiteurs  aiment  à  contempler  et  regard  des  établissements  religieux 
admirer  toute  la  perspective  de  la  importants, 
grande  nef  et  du  cbœur.  L'effet  si  Malgré  la  nécessité  d'abréger  notre 
imposant  de  ce  magnifique  monu*  aperçu  descriptif  11  est  impossible  de 
ment  se  développe  tout  entier.  Un  ne  pas  parler  des  citernes  de  Tab- 
autre  point  de  vue,  fort  apprécié  baye.  Ces  citernes,  d^une  utilité  in- 
également, est  celui  dont  on  jouit  de  contestable,  sont  toutes  creusées 
la  plate-forma  de  la  grande  tour.  Le  dans  le  massif  rocheux  de  la  mon- 
panorama  est  complet  et  s'étend  sur  tagne.  Les  plus  considérables  sont 
une  vaste  étendue  des  départements  étiblies  au  centre  de  l'ancien  préau 
de  rronne  et  de  la  Nièvre.  On  peut  du  clottre,  c'est-à-dire  vers  le  milieu 
facilement  découvrir  les  montagnes  de  la  place  nue  et  déserte  qui  longe 
boisées  du  haut  Morvan  et  la  direct  ion  le  côté  sud  de  la  grande  nef.  Cette 
des  vallées  delà  Care,  du  Cousin,  construction,  qui  datede  la  fin  du  xii* 
de  ITonne,  de  l'Armançon,  etc.  Nous  siècle,  a  16  mètres  85  c.  de  longueur, 
ne  songeons  nullement  à  décrire  un  6  mètres  30  c  de  largeur  et  3  mètres 
semblable  panorama  malgré  l'intérêt  60  cent,  de  hauteur  ou  profondeur 
qu'il  présente  comme  aspect  pitto-  et  se  compose  de  voûtes  d'arêtes  en 
resque;  nous  ne  pouvons  pas  môme  moellons  soutenues  par  des  piliers 
indiqnersommairement  les  noms  des  en  pierre  4o  taille  de  forme  carrée, 
villages  qu'on  découvre  de  tous  cô-  Les  eaux  pluviales  tombant  sur  les 
tés.  Une  étude  topographique  plus  toitures  plates  de  l'église,  et  autre- 
intéressante  serait  celle  de  la  ville  fois  de  tous  les  bâtiments  claustraux, 
elle-même  et  surtout  de  remplace-  sont  encore  soigneusement  recueil- 
ment  autrefois  occupé  par  les  vastes  lies  dans  cette  citerne  qui  n'a  Jamais 
b&timents  qui  constituaient  l'abbaye  cessé  d'être  utilisée. 
de  Vézelay.  De  tous  ces  bâtiments  Remarquons  immédiatement  que 
claustraux  il  ne  reste  rien  que  des  dé-  les  vastes  toitures  de  l'église  de  la 
bris  ou  des  fondations  seulement,  Madeleine  sont  à  l'italienne,  c'est-à- 
notamment  au  côté  sud  de  la  nef  et  dire  assez  plates  de  forme  et  recou- 
dans  l'emplacement  de  plusieurs  pe-  vertes  de  tuiles  creuses.  Le  pano- 
tits  jardins  et  même  de  champs  de  rama  que  nous  donnons  peut  laisser 
vigne.  Toutefois  nous  espérons  pou*  reconnaître  cette  forme  de  toiture 
voir  assez  prochainement  réunir  de  qui  n'est  plus  usitée  dans  nos  con* 
curieux  dessins  représentant  l'an-  trée,  laquelle  a  l'avantage  de  ne  pas 
cienne  abbaye  ;  nous  en  publierons  donner  prise  aux  vents  violents.  Il 
une  copie.  Le  petit  plan  qui  accom-  est  probable  que  les  autres  bâtiments 
pagne  la  description  provisoire  que  de  rabbaye  étaient  recouverts  de  la 
nous  venons  de  donner  peut,  quant  même  manière,  peu  coûteuse  d'en- 
à  présent,  indiquer  l'ensemble  gé-  tretien  et  facile  à  réparer, 
néral  du  tetrain  que  les  bfttiments  Provisoirement,  nous  aimons  à  le 
occupaient  autrefois.  Le  périmètre  penser,  l'entrée  de  l'église  est  inter- 
de  la  muraille  d^enceinte  est  encore  dite  par  le  grand  portail  ou  grand 
complet  ;  il  ne  manque  que  la  grande  porche,  connu  vulgairement  sous  le 
muraille  de  clôture  qui  séparait  nom  de  église  des  pèlerins  ou  des 
l'abbaye  du  quartier-haut  de  la  ville,  catéchumènes.  Cette  partie  si  impo- 
Une  porte  fortifiée,  cela  n'est  pas  santede  l'édifice  et  en  réalité  la  plus 


968 

iatérftwante  &  Tlslter  esC  femiée  au  c  ment,  y  pratiqua  des  promeDades 
publie.  Les  portes  sont  doses  et  ne  «  qui  sont  aujourd'hui  publiques.  « 
peuvent  s*ouvrlr  pour  le  simple  eu-  Ges  promenades,  dont  notre  pane- 
rieux,  eomme  pour  Tarchéologue,  rama  laisse  entrevoir  le  profil  et  les 
qu*avee  la  permission  d^un  gardien  grands  ombrages,  sont  plantées  à  la 
ou  surveillant,  seul  autorisé  à  accom-  française  et  dispcKiées  en  terrasses  se 
pagner  les  visiteurs.  Nous  n'avons  communiquant  par  de  larges  esca- 
jamals  rencontré  en  France,  qu*à  Uers.  Aujourd'hui  encore  malgré  leur 
réglise  de  Véselay,  une  semblable  état  de  délabrement  et  la  masse  con- 
rt  striction.  sidérable  de  décombres  qui  les  recou- 

G'est  par  une  petite  porte,  établie  vrent,  on  peut  en  reconnaître  la 
dans  le  bas-côté  sud  de  la  grande  nef,  beauté  primitive. 
qu-'on  entre  dans  la  partie  de  Té-  A  diverses  époques,  asses  récentes, 
gllse  laissée  au  culte  ;  c'est  là,  lorsqu'on  ouvrit  des  routes  ou  des 
ouant  à  présent,ruaique  entrée  libre  chemins  publics  au  travers  des  an- 
de  cette  vaste  et  im|N)8ante  construc-  dens  jardins  on  ne  sembla  nullement 
tien  religieuee,l'nne  des  plus  ancien-  s'être  préoccupé  des  effets  pittores- 
nés  de  rEurope,et  bien  certainement  ques  à  ménager.  Les  nombreux  et  af- 
aussl  Tune  des  plus  célèbres,  enfin  freux  tas  de  matériaux  de  démolition 
à  la  restauration  de  laquelle  l'Etat  qui  encombrent  les  anciennes  peloa- 
vient  de  dépenser  une  somme  très-  ses,  éloignent  et  attristent  les  vid- 
considérable.  teurs. 

L'un  des  bfttiments  les  plus  Impor-  De  la  porte  Salote-Groix,  il  suffit  de 
tantB  était  assurément  le  logis  ou  deux  minutes  pour  descendre  au  oou- 
palais  abbatial  ;  il  n'en  reste  plus  vent  de  la  cordbli.b.  Nous  engageons 
trace.  Voici,  à  cet  égard,  ce  qu'en  dit  les  touristes  à  ne  pas  se  la  isser  arrêter 
l'abbé  Martin,  dans  son  histoire  de  par  l'apparence  misérable  des  bftti- 
Véxelay,  ouvrage  écrit  un  peu  naïve-  ments  qui  restent  debout  et  que  de 
ment,  peut-être,  mais  plein  de  faits  grands  noyers  ombragent  Un  souve- 
et  de  recherches  locales  qu'on  trou-  nir  historique  se  rattache  à  Templa- 
verait  difficilement  aillours  :  cément  de  ces  pauvres  bâtiments  dont 

•  Le  palais  abbatial  (dit  M.  l'abbé  l'Annuaire  a  retracé  les  diverses  eau- 
Martin),  ou  ancien  ch&teau  des  ab-  ses  de  destruction.  Le  couvent  de  la 
bés,  fut  détruit  par  l'abbé  Bertler.  Gordelle,  ruiné  et  reconstruit  plu- 
Ge  château,  tout  gothique  qu'il  aleunifois,  offre  une  série  lamentable 
était,  avait  beaucoup  plus  d'appa-  de  vicissitudes  qui  ont  été  relatées 
renée  et  de  majeité  que  celui  par  avec  détail  par  MM.  Flandin  et  Bau- 
lequel  cet  abbé  le  remplaça  en  diau(voir  le  Bul.  Bibl). 
1762.  On  y  admirait  particulière-  Nous  nous  bornerons  à  citer  ici  un 
ment  la  salle  du  concile  ou  parle-  document  extrait  de  l'ouvrage  de 
ment,  tenu  en  ii46,auqttel  présida  M.  Flandin,  et  qui  résume  exacte- 
saint  Bernard.  Cette  salle,  d'une  ment  les  événements  historiques  dé- 
vaste étendue,  présentait  encore  veloppés  d'une  manière  remarquable 
des  restes  de  peintures  à  fresque  par  M.  Cherest  Voici  ce  document  : 

et  de  vitraux  dans  les  croisées  re-      « en   l'honneur  de  laquelle 

présentant,  disait-on,  les  princl-  u  saincte  croysée  (croisade  de  IU5), 
paux  personnages  de  cette  illustre  n  et  en  mémoire  de  cette  saincte  a^ 
assemblée.  Le  nouveau  château,  «  semblée  Tévesque  de  Mersailles 
beaucoup  plus  petit,  mais  bâti  dans  «  (Marseille),  fonda,  au  lieu  et  en  la 
le  goût  du  temps,  fut  vendu  dans  la  «  place  ou  feust  faicte  la  prédication 
révolution  et  entièrement  démoli.  «  par  le  glorieux  abbé  monseigneur 
La  ville  en  ayant  acheté  remplace-  m  salnct  Bernard,  une  eai^lise  de 


9«a 

salDcte  oroU  aa  pendant  du  Tertre  tion  et  poortant  de  bien  faire  com- 
soabs  Véxelay,  qu*estoit  le  champ  prendre  la  dUpositioa  des  différoats 
la  ou  feurent  prisent  et  bailles  les  moounaents  de  Véselay  nous  donnons 
sainctes  croU,tenant  icelluy  parle-  un  petit  pîande  la  ville  qui  permettra 
ment  entre  Aquien  et  ledit  Vézelay,  d*en  reconnut tre  d'un  coup  d'œil  la 
en  laquelle  es^liso  de  saincte  croix  configuration.  Cette  configuration  est 
a  faict  nostre  seigneur  depuis  motivée  d'une  manière  absolue  par  la 
maiotz  grands  miracles.  Laquelle  forme  môme  du  sommet  de  la  mon- 
esglise  print  lors  son  commence-  tagne.  La  muraille  d*enceinte  suit,  à 
ment  courant  Tan  de  nostre  sel-  peu  près  de  niveau,  le  contour  du  ter- 
gneur  mil  cent  quarante  et  cinq,  rain  Cette  muraille  fortifiée  qui*  du- 
et  puis  après  l'espace  d'environ  oc*  rant  la  période  du  moyen-ftge  et  sur- 
tante et  sept  ans,  oorant  lors  mil  tout  lors  des  guerres  religieuses  du 
deux  cens  trente  et  deux,  feust  la  xvi*  siècle,  eut  si  souvent  à  soutenir 
dite  esglise  ou  chapelle  de  saincte  de  rudes  assauts, ne  présente  plusque 
croix  baille  aux  religieux  de  mon-  des  ruines.  Ce  ne  sont  plus  que  de 

aeigneur  sainct  François n        longs  pans  de  murailles  séparés  par 

Extrait  d'une  pièce  manuscrite  ré-  de  larges  brèches  ou  quelques  trouées 
mise  en  1775  au  comte  de  Chastellux  faites  récemment.  Du  côtd  du  sud  un 
par  le  gardien  du  couvent.  chemin  étroit,  du  côté  du  nord  une 

Cette  église^déslgnée  depuis  sous  le  assez  large  allée  de  promenade  pian- 
nom  de  chapellesaint  Fiacre,  subsiste  tée  en  177/^,  permettent  de  suivre 
encore  ;  elle  présente,  en  plan,  une  tout  le  périmètre  de  la  muraille  dé- 
forme à  peu  près  carrée  de  7"  50  de  fensivo  construite  ça  et  là  avec  soin, 
largeur.  La  voûte  est  en  berceau  ogi-  notamment  les  parties  les  plus  an- 
val  et  s'appuie  sur  des  murs  décorés  donnes,  presque  partout  à  la  hftte  ou 
d'arcatures  plein  cintre  reposant  sur  sans  solidité.  Far  le  fait  même  de  la 
des  colonnes  élégantes  ou  de  simples  position  des  murs  au  sommet  d'une 
consoles.  Le  profil  des  moulures  est  pente  très  forte,  on  néglieea  de  les 
d'une  très  grande  pureté  et  habileté  établir  sur  de  bonnes  fondations  ; 
d'exécution.  Une  petite  chapelle  absi-  celles-ci  sont  à  fleur  de  sol  sur  une 
dale  est  murée;  sa  voûte  est  défoncée,  grande  partie  de  leur  étendue.  Les 
Diverses  parties  de  ce  curieux  édifice  murailles  n'ont  pas  été  non  plus  pri- 
montrent  encore  les  traces  dee  incen-  mitivement  renforcées  par  des  tours, 
dies  qui,  plusieurs  fois,  ont  dévasté  Les  cinq  seules  tours  qui  subsistent 
lecouventde  la  Cordelle.  Aujourd'hui  ne  datent  que  du  temps  de  Louis  XU, 
les  ronces  et  les  épines  remplacent  c'est-à-dire  de  la  fin  du  xv*  siècle  au 
les  monceaux  de  cendres.  Tout  ici  plus  tût.  S'il  y  eut  d'autres  tours  11 
n'est  que  ruines  et  débris.  n'en  reste  pins  de  traces  et  l'examoQ 

Au-dessous  de  la  chapelle  de  Saint-  des  murailles  amène  à  penser  qu'un 
Fiacre  règne  un  asseï  large  caveau  simple  chemin  de  ronde  bordé  d'un 
dont  l'entrée  était  de  plaln-pled  avec  parapet  a  suffi  à  la  défense  des  murs 
le  sol  primitif  modifié  dans  sa  pente  qui,  du  côté  de  la  ville,  soutenaient 
générale  par  l'établissement  de  plu-  une  masse  considérable  de  terre.  Il 
sieurs  terrasses  occupées  aujourd'hui  ne  faut  donc  pas  chercher]  dans  la 
par  des  plates -bandes  potagères,  vieille  muraille  d'enceinte  de  l'abbaye 
D'autres  caveaux  sont  en  partie  les  créneaux,  mâchicoulis,  merlons, 
elTondrâs.  archlères,  etc.,  qui  couronnent  d'une 

manière  si  pittoresque  les  fortifica- 
MoNUMSiTTS  MILITAIRES.  tlons  du  moycu-àge. 

Nous  donnons  un  dessin  représea- 
Dans  le  but  d'abréger  notre  descrip-  tant  la  belle  porte  MeuFO,  coostri^ite 


964 

dès  les  premières  années  da  xff  slè-  débris  de  Pentacrlniteset  radioles  de 
de,  i  en  Juger  par  ses  détails  d'orne-  Cidaris  Courlaudina^  mais  cet  en- 
Dentatlon;rensemble  de  cette  cens-  semble  est  promptement  recouvert 
tructioD  militaire  est  imposant  et  les  par  les  calcaires  oolitiques  sub- 
autres villes  de  notre  département  JKrbistoîdes,  plus  ou  moins  marneux 
n*ont  rien  conservé  de  semblable.  de  \n  grande  oolite  que  caractérisent 
Quelques  minutes  feufl9^ent  pour  se  les  Ptioladomyes,  les  Panopées,  les 
rendre  de  la  Porte-Neuve  à  la  porte  llytllus,  les  Ammonites.  Du  côtéop- 
Sainte-Croix  en  suivant  la  promenade  po^é,  en  descendant  la  route  de  Vé- 
dite  de  la  Tour-Rouge.  On  passe  à  la  zelay  à  Clamecy,  la  succession  des 
base  de  deux  tourelles  du  même  temps  couches  oolitiques  est  plus  apparente 

en«  siècle),  avant  d*arriver  à  une  encore.  Inférieurement  aux  calcaires 
lie  et  haute  muraille  habilement  compactes  et  résistant,  qui  consti- 
construite  et  qui  précède  la  porte  tuent  le  sommet  de  la  montagne,  on 
Sainte-Croix,  ainsi  nommée  par  suite  voit  se  développer  des  calcaires  ar- 
du voisinage  de  réglise  Sainte-Croix  glleux  très-riches  en  Pholadomyes 
dont  nous  avons  parlé  précédemment,  et  qui  renferment  notamment  le  Pho- 
Cette  porte,  qui  est  antérieure  à  rin-  ladomya  Vezelatfi.  Au  pied  de  la 
vention  des  ponts-levis,  semble  dater  montagne,  d'aDcIennes  carrières,  an- 
du  xiiJ*  siècle  ;  elle  n*a  rien  conservé  Jourd*hui  abandonnées,  ont  été  ex- 
de  son  couronnement  ;  à  peine  voit-  ploltées  dans  la  partie  inrérieure  de 
on  les  rainures  ou  les  coulisses  de  la  cette  assise.  Les  couches  sont  plus 
herse.  compactes,moins  marneuses;  les  Pho- 

C'est  directement  à  cette  porte,  dé-  ladomyes  n'apparaissent  pas  encore  ; 
laissée  maintenant,  qu'aboutissait  le  les  fossiles,  assez  rares,  se  bornent  à 
grand  chemin  venant  d'Auxerre  par  quelques  Ammonites,  à  des  Pinnes  et 
Mailly-la-Vllie  et  Montlllot.  Afin  d'à-  à  des  moules.A  un  kilomètre  environ 
douclr  la  pente  de  la  montée  on  fit  se  pré&ente  de  nouveau  la  partie  su- 
une  nouvelle  route  se  dirigeant  vers  périeure,bien  plus  riche  en  fossiles, 
la  Porte- Neuve.  La  pente  de  ce  nou-  puis  au-dessus,  en  stratification  con- 
veau  chemin  fut,  à  son  tour,  trouvée  cordante,  la  Grande  Oolite  propre- 
trop  forte  et  tout  récemment  on  traça  ment  dite,  formée  d'un  calcaire  peu 
par  le  flanc  méridional  de  la  montagne,  résistant,  d'apparence  schisteuse,  et 
c'est-à-dire  en  contournant  toute  la  qulpasseinseosiblementàuncalcaire 
ville,  une  route  à  pente  douce  qu'on  compacte  et  fortement  oolitique.  Ces 
pourra  monter  en  «  trottant  «  difTérentes  assises  affleurent  sur  le 

Des  amas  considérables  de  maté-  bord  de  la  route  de  Vézelay  à  Clame* 
riaux  provenant  de  démolitions  en-  cy,  et  il  est  facile  d'en  étudier  la  na- 
combrent  depuis  quelque  temps  les  ture  et  d'en  saisir  la  superposition, 
abords  de  la  belle  promenade  de  l'ab-      Nous  tx)rnerons  ici,quant  à  présent, 
baye.  De  ce  côté  les  murs  d'enceinte  notre  description  de  Véïelay . 
ont  disparu  pour  faire  place  à  de  nou- 
veaux passages  encore  peu  fréquen-      Excursion  a  la  maladerie.  On  suit, 
tés,  à  en  Juger  par  les  mauvaises  en  sortant  de  Vézelay,  l'ancien  grand 
herbes  qui  les  recouvrent,  chemin  conduisant  à   Lormes  par 

La  butte  sur  laquelle  est  bfttiVéze-  Neuf-Fontaines  (Nièvre).  Une  pente 
lay  appartient  tout  entière  aux  dif-  brusque  et  rapide  descend  au  fond 
férentes  assises  de  la  Grande  Oolite.  d'un  étroit  et  tortueux  vallon  arrosé 
Vers  la  base,  du  côté  de  Saint-Père,  par  un  petit  cours  d*eau  utilisé  par 
se  montrent  encore  quelques  unes  Tabbaye  de  Vézelay  pour  rétablisse - 
des  couches  du  lias  et  au-dessus  les  ment  de  plusieurs  étangs  assez  coq- 
oalcaires  de  l'oolite  inférieure  avec  sidérables.  Du  hameau  et  moulin  des 


966 

GUNDS  JARDINS  On  monte  le  versant  traverse  le  hameau  important  de 
opposé  du  vallon  en  laissant  le  hameau  Grat,  situé  près  du  ruisseau  de  Gha- 
deTETANG  un  peu  à  droite;  bientôt  monx,  sur  le  versant  d'une  colline, 
on  arrive  fi:^à-visd^une  ferme  isolée,  Au-delà  de  Cray,  qu^un  bon  chemin 
bâtie  sur  le  penchant  d'une  colline  relie  à  la  route  de  Glamecy,  on  longe 
couverte  de  bois,  G*est  ici  la  Malade-  une  colline  boisée  avant  d^arriver  à 
RiEy  fondée  au  xiii*  siècle.  On  y  voit 

les  ruines  d'une  grande  chapelle,  asmuèabs,  village  du  canton  de 
mais  surtout  une  vaste  salle  pou-  Vézelay,  situé  dans  une  vallée  et  sur 
terraine  voûtée,  soutenue  par  quatre  le  sommet  d'une  coltine.  A  9  kil. 
belles  colonnes  isolées  à  grands  cha-  de  Vézelay  ;pop.  670  hab. 
pitaux  largement  profilés.  De  forme  Le  ruisseau  de  Ghamoux  et  une 
carrée  cette  salie  qui  a  plus  de  15  belle  fontaine  alimentent  ce  village, 
mètres  de  largeur  est  taillée  à  moitié  divisé  en  deux  groupes  principaux, 
dans  le  massif  rocheux  delà  monta-  L'église,  construite  au  sommet 
gne.  D'autres  caves  subsistent  encore,  d*une  pente  très-rapide,  n'est  pas  an- 
mais  l'entrée  est  murée  depuis  Ion-  cienne  ;  le  portail  seul  date  des  pre- 
gues  années.  De  la  Maiaderie  on  dé-  mières  années  du  xiii*  siècle  ;  il  est 
couvre  parfaitement  Vézelay.  précédé  d'un  porche  au-dessus  du- 

quel  s'élève  le  clocher.  Le  chœur  et 

une  chapelle  sont  voûtés  en  pierre  ; 

En  quittant  le  faubourg  Sain^Etien-  style  de  la  fin  du  xv«  siècle.  On  re- 
né de  Vézelay,  la  route  conduisant  &  marque  quelques  statues  en  pierre 
Glamecy  descend  par  une  longue  portant  les  dates  de  1707  et  1709. 
pente  sinueuse  vers  le  fond  d'un  val-  La  petite  route  de  Ghamoux  à  Ghft- 
lon  sec,  dominé  bientôt  par  les  grands  telGensoir  nous  montre,  dans  la 
bols  de  la  Ville  et  des  Ferrières  qu'on  vallée,  un  magnifique  développement 
traverse  en  ligne  ondulée.  À  la  sortie  des  couches  supérieures  du  calcaire 
des  bois  la  route  contourne  un  nou-  blanc  Jaunâtre.  I^es  travaux  exécutés 
veau  vallon  et  bientôt  après  arrive  h  pour  la  confection  de  la  route  les 

ont  mises  à  découvert  sur  une  Ion- 

CHAMoinK,  village  du  canton  de  gueur  de  plus  de  deux  kilomètres.  En 
Vézelay,  situé  dans  une  vallée.  A  8  quelques  heures  on  peut  y  faire  une 
klL  de  Vézelay  ;  pop.  616  hab.  ample  moisson  de  fossiles  :  avec  le 

Ghamoux  est  bâti  aux  abords  d'une  Phoiadomya  Vezelayi  qui  est  l'espèce 
belle  source  donnant  naissance  à  un  dominante  ;  on  rencontre  des  Pano- 
petit  cours  d'eau  allant  se  Jeter  dans  pées,  des  Anatines,  des  Céromyes, 
ITonne  à  Gbatbl-Gersoir  (Annuaire  des  Mytilus,  des  Peignes,  des  Limes, 
de  1851}.  des  iluf très,  des  Arches ,  des  Trigonles 

L'église ,  reconstruite  récemment  des  Térébratules,de  curieui  Gastéro- 
dans  le  style  toscan,  est  adossée  à  un  podes,  des  Nautiles,  des  Ammonites, 
clocher  refait  vers  1815.  L'ancienne  des  Grustacés  et  des  Echinides.  La 
église  datait  du  xii*  siècle.  A  2  kil.au-  plupart  des  genres  de  fossiles  qu^on 
delà  de  Ghamoux,  la  route  pénètre  de  trouve  dans  cette  coLche  caractéri- 
nouveau  au  milieu  des  bois  et  passe  sent  de  nos  jours  les  stations  vaseu- 
du  département  de  l'Yonne  dans  celui  ses,  et  leur  réunion  dans  ce  terrain 
de  la  Nièvre.  Sur  cette  route,  mais  s'explique  par  la  nature  marneuse  des 
seulement  à  1  kil.  de  Ghamoux,  vient  couches  qui  les  renferment  :  toutes 
s'embrancher  la  route  déparc  emen-  les  Pholadomyes  et  les  Panopées,  lé- 
tale no  20  d'Auxerre  à  Vézelay.  gèrement  incl  nées,  le  tube  en  haut, 

Nous  allons  suivre  cette  route  Ju&-  sont  encore  dans  ta  position  où  elles 
qu'au   village   d'Asnière»,   laquelle  ont  vécu.  Les  couches  supérieures  de 


S66 

la  GriDde  Oolite  courooneot  le^  pla-  Une  bonne  route,  très-récemmeQt 

teaux  qui  entourent  Asnlères  ;  cer-  construite.conduit  directement  d^As- 

taines  assises  reo  ferment  des  plaque^  nièresà  Vôselay  par  le  hameau  des 

tes  calcaréo  -  siliceuses  très  rfcbes  Bois-de-la-Madeleine,  localité  assez 

en  Ecbinodermes.  Noos  y  avons  re-  isolée  et  encore  un  peu  cbétive  d'ap* 

cueilli    des  Eeàinoàrissus    [EcMn.  parenoe,    située  près   d'une   petite 

clunicularit),  des  Pygurus  {P.  Miche-  source.  A  peu  de  distance  de  cette 

Uni),  des  Acrosaleoies  et  plusieurs  fontaine  on  remarque  un  grand  mon- 

autres  espèces  qui  nous  paraissent  ticule  formé  de  scories,  ainsi  qu*on 

nouvelles  ;  on  y  rencontre  également  eu  rencontre  »!  souvent  dans  le  G&tl- 

des  Astéries  et  desOpbiures,  mais  nais  et  la  Puisaie. 

elles  sont  beaucoup  plus  rares.  Ces  Le  pays  est  très-boisé  et  forme  la 

fossiles  sont  toujours  à  l'état  de  mou*  ligne  de  partage  des  eaux  se  rendant, 

les  internes,  seulement  ils  ont  laissé  à  Test  dans  la  vallée  de  la  Cure ,  à 

dans  la  siliee  qui  les  empftte  Tem-  Toaest  dans  la  vallée  de  TYonne. 
preinte  délicate  de  leur  test. 

ROUTE  D*AVALLON  A  VÉZELAY,  PAR  BLANNAY. 

Excepté  durant  la  longueur  de  quel-  pelle  rurale  de  Saint-EIoy,  détruite 
ques  centaines  de  mètres,  la  route  égatement,se  voyait  dans  le  petit  val- 

3oe  nous  allons  décrire  est  celle  Ion  dont  nous  venons  de  parler  et  qui 
*A vallon  à  Auxerre  par  les  val-  nous  conduit  directement  au  Vault- 
lées  du  Cousin  et  de  la  Cure,  décrite  de-Lugny,  localité  importante  dans 
sommairement  dans  TAnnuaire  de  rhistoire  locale,  durant  la  période  des 
1850.  L'itinéraire  que  nous  suivons  guerres  religieuses  du  xvi*  siècle  ; 
emprunte  cette  même  route  sur  une  elle  a  été  l*obJet  de  recherches  in* 
longueur  de  il  kil., c'est-à-dire  entre  téressantes  par  M.  Ernest  Petit,  de 
Avallon  et  Blannay,  village  dont  nous  Vausse. 
parlons,  page  247,  en  décrivant  la 

route  d'Auxerre  à  Véselay.  ▼Ai7i<T-»B-i.ii«inr,  beau  village 

En  quittant  Avallon,  qui  a  été  dé-  du  canton  d* Avallon ,  situé  dans  la 
crit  spécialement  en  1862,  on  traver-  vallée  du  Cîousin ,  à  7  kll.  d*Aval- 
se  une  contrée  élevée  un  peu  mon«>  Ion,  pop.  760  hab. 
tone  d*aspect,  malgré  sa  fertilité.  A  Ce  village,  nommé  quelque  fois 
peu  de  distance,  à  gauche,  on  entre-  Vaux-de-Lugny,  est  entouré  à  Test, 
voit  au  milieu  de  massifs  d'arbres  le  an  sud  et  à  l'ouest  par  le  Cousin,  qui 
hameau  important  de  CHAMPiiN.situé  par  un  brusque  contour  enferme 
sur  le  haut  d*un  pli  de  terrain  et  près  et  défend  la  plus  grande  partie  de 
da  point  de  départ  d'un  étroit  vallon  Tagglomérationdes  maisons.  L'église 
arrosé  par  un  petit  cours  d'eau  allant  située  en  dehors  de  cette  enceinte  na« 
se  Jeter  dans  le  Cousin,  rivière  forte-  turelle  s'élève  à  l'extrémité  ouest  da 
ment  encaissée  et  dominée  sur  la  village  près  d'un  vieux  pont  de  quatre 
rive  droite  par  la  pente  rocheuse  arches  en  pierre,  auquel  aboutit  uo 
d'une  colline  qui  décrit  une  forte  bon  chemin  se  reliant  à  la  grande 
courbe  présentant  l'aspect  d'un  vaste  route  d'A vallon. 
amphithéAtre.  L'église,construction  du  xv«  siècle» 

Au  hamean  de  Champion,  qui  fut  n'est  pas  dépourvue  d'intérêt.  La  nef 
incendié  en  1764,  on  remarquait,  dit  est  large  et  bien  voûtée  ainsi  que  les 
l'abbé  Courtépée,  les  restes  d'un  bas'côtés.  Quelques  détails  de  scalp* 
vieax  chftteaa  sur  an  tertre.  La  cha-  turesprôsentent  de  l'élégancCynotam- 


S67 

ment  au  grand  portail  ouest  Da  cOté  quelques  détails  d'ornementation.Vol- 
sud  le  porche  ogival  est  détruit  ;  vis-  ci  Pensemble  des  distributions  inté- 
à-vis  de  cette  entrée,  dans  une  petite  rieures.Au  rez-de-cbaus8ée,un  caveau 
chapelle  dédiée  à  Saint-Roch,  du  côté  et  une  salle  basse  voûtés  en  berceau, 
nord  de  l'église  on  lit  sur  une  pierre  Un  escalier  extérieur  conduit  à  la 
Tinscription  suivapte  :  grande  salb  du  premier  étage  voûtée 

en  ogive  et  dans  laquelle  fut  établie, 

LAN  V  xxxvm  (1538),  jehan  boley  a  en  1736,  une  chapelle  dédiée  à  saint 

nt'L^n'î!^"™*^"^"'''''*''''"^''^'"*  Pierre.  Au  dessus  une  autre   salle, 

DE  DIEU  BT  DE   NOTRE-DAME  ET   DE   SAINT-     j^n»    Ia  nUnnhAi.  ^of  #A»»«A  A^  l^lll! 

GERMAIN  ET  DBS  sAiNCT  ET  8AINCTES  QiTi  doot  Jo  piancheT  ost  foroié  do  boltes 

SONT  DANS  CESTE  GiupELLE    PRIES  DIEU  «oUjes  ;  onfin  1  étage  dos  couibles.au- 

pooR  LES  TRÉPASSÉS.  trefols  créuclé,  et  occupé  par  un  co- 

lombier.Une  tourelle  enencorbelle- 

La  famille  Roley  ou  Rolley  dont  il  ment  renferme  rescalier.On  volt  aussi 

est  ici  question,  était  autrefois  l-'une  ^o^  barbacanne  ou  assommoir  placée 

des  plus  anciennes  et  des  plus  riches  au-dessus  de  rentrée.Une  barbacanne 

de  la  contrée.  La  sœur  Salnt-Augus-  semblable  se  voit  encore  et  commsn- 

tin,  aux  Ursulines  d'Avallon,  est  la  dalt  de  Tautre  côté  le  chemin  de  ron- 
dernière  descendante,  à  la  treheième  de,  démoli  en  grande  partie.  Ge  vaste 

génération,  de  cette  famille.  château  fut  démanteié,dit  Gourlépée, 

Nous  parlons  de  la  belle  monta-  on  lû78,par  ordre  de  Louis  XL  On 

gne  de  Montmarteà  Tarticle  de  Do-  n'épargna  que  la  bello  tour  dont  nous 

mecy-sur-le-Vault.  venons  de  parler  et  qui,  ainsi  que 

Un  bon  chemin  côtoyant  la  rive  tout  le  chftteau,  aurait  été  b&tle  par 

gauche  du  Cousin  longe  bientôt  les  la  famille  de  Jaucourt,  qui  posséda 

fossés   d*encelnte  d*un  très-ancien  pendant  quatre  siècles  la  terre  du 

ch&teaa  bâti  au  confluent,  dans  le  Vault-de-Lugny.  Le  dernier  du  nom, 

Cousin,  d'un  petit  cours  d'eau  pre-  Jacques-Anne,  mort  en  1774»  la  ven* 

nant  sa  source  principale  dans  les  dit  en  1773  à  M.  Germain  de  Mont- 

bois  d?  Cérée,  lesquels  sont  traversés  mien  qui  la  revendit  au  comte  de 

par  la  route  de  Vézelay  à  Quarré-les-  Grillon  en  1776.  Elle  appartient  au- 

Tombes,  dont  nous  parlons  Annuaire  Jourd*hui  à  Mme  veuve  Jordan, 

de  1863.  On  peut  étudier,  aux  environs  du 

Le  château  du  VauIt-deLugny  est  Vault-de-Luguy  ,    de   belles  roches 

encore   une  importante   habitation  d'Arkose.C'est  près  de  cette commu* 

dont  le  corps  de  logis  principal  date  ne,  au  lieu  dit  La  Chapelle  Saint-Eloy , 

de  la  fin  du  xvi*  siècle.  que  M.Roset  mentionne  plusieurs  vel- 

Une  haute  muraille,  défendue  par  nés  de  silex  qui  semblent  passer  du 

des  tours,  renfermait  une  vaste  cour,  granit  dans  les  roches  siliceuses.L'une 

aujourd'hui  en  partie  transformée  en  d'elles  a  plus  d'un  mètre  d'épaisseur. 

Jardin  d'agrément,  ombragé  par  de  elle  se  subdivise  dans  le  silex  en  une 

magnifiques  platanes  et  décorés  de  multitude  de  veinules  et  s'y  perd  in- 

massifs  de  fleurs  et  d'arbustes.  Quel-  sensiblement.  A  leur  partie  supérleu- 

ques  travaux  de  restauration  com*  re.  les  roches  siliceuses,  en  contact 

mencent  à  rendre  aux  tourelles  leur  avec  les  Lumachelles,  renferment  du 

ancien  caractère,  notamment  â  la  calcaire.  Au-dessus  des  arkoses  se 

grande  tour,  appelée  autrefois  Belle*  montrent  successivement  les   diffé- 

Place,  et  simplement,  le  Colombier  rents  étages  du  Lias,  et  enfin  les  cal- 

maintenant.  Cette  belle  construction  caires  &    entroques  qu'on  exploite, 

féodale   fut  édifiée   avec   un   soin  sur  plusieurs  points,  comme  pierre  à 

tout  particulier  vers  le  milieu  du  xv«  bâtir, 

siècle,  à  en  Juger  par  l'appareil  et  11  existait  autrefbis  dans  la  oom* 


268 

mone  de  Vault-de-Logny,  sur  la  rive  vures  ogivales  de  la  fln  da  xv*  siècle, 
droite  de  la  rivière,  une  source  salée  Le  chœur  et  le  sanctuaire  voûtés  ea 
aujourd'hui  détruite,  et  qui,  comme  berceau  ogival  renferment  deux  gran- 
celle  de  Saint-Père,  provenait  des  des  dalles  tumulaires,  sur  lesquelles 
marnes  irrisées.  on  reconnaît  le  dessin,  au  trait,  de 

Dn  bon  chemin  conduit  en  quelques  deux  personnages.  Deux  longues  in- 
minutes  à  Pontaubert,  village  dont  scriptions  bordent  les  pierre9,quimaU 
nous  parlons  plus  loin.  Nous  repre-  heureusement  sont  tellement  cou  ver- 
Dons  la  grande  route  qui,  à  peu  de  tes  de  boue  et  de  moisissures,  qu^il 
distance  en  avant  du  hameau  de  Val-  nous  a  été  impossible  de  les  lira 
loux,  après  avoir  laissé  à  gauche  le  [style  du  xv*  siècle], 
hameau  important  de  Vermoiron,  où  Un  bon  chemin,  venant  d^Avallon, 
Ton  remarque  une  vieille  croix  de  traverse  ce  village,  qui  semble  peu 
pierre,  traverse  le  ru  ou  ruisseau  de  fortuné,  et  monte  par  une  pente  ra- 
Bouchain,  petit  cours  d*eau  prenant  pide  le  flanc  d'une  haute  ccUIne  d'où 
sa  source  près  du  village  d'Etaules  et  la  vue  s'étend  sur  une  vaste  étendue 
venant  se  Jeter  dans  le  Cousin,  entre  des  environs  d*Avallon,  puis  arrive, 
Valloux  et  Vermoiron.  après  avoir  traversé  un  territoire  oc- 

Si  on  remonte  le  cours  du  Bouchain  cupé  par  un  riche  vignoble,  à 
ou  Bouchât,  nom  d'un  village  autre- 
fois considérable,  mais  détruit  dès  le      thabot  ,  assez  beau  village  du 
xvi«  siècle,  on  remarque  sur  la  droite  canton  d'Avallon,  situé  sur  une  coUl- 
d'assez  belles  prairies,  après  avoir  ne  très-élevée.  A  6  kil.  d'Avallon. 
dépassé  l'ancien  grand  chemin  de  Ser-  Pop.  205  hab. 
mlselles  à  Avallon,  Ce  village  occupe  le  sommet  d'un 

pli  de  terrain  dépendant  du  grand 
AiméoT,  village  du  canton  d'Aval-  plateau  ondulé  qui  s'étend  au  nord 
Ion,  situé  dans  une  vallée  fertile,  à  d'Avalion  et  dont  les  pentes  exposées 
5  kil.  d'Avallon.  Pop.  70  hab.  au  midi  sont  recouvertes  de  vignes. 

Annéot,  autrefois  Agnay  ,est  un  vil-  Tharot  est  un  très-ancien  village  ; 
lage  fort  ancien  qui  fut  donné  par  la  il  était  autrefois  fermé  de  murs  et  pos- 
relne  Bninehaut  à  l'abbé  de  Saint-  sédait  un  manoir  seigneurial  dont  II 
Martin  d'Autun.  On  y  remarque  une  r*este  quelques  corps  de  bâtiments 
maison  de  campagne  assez  Importan-  appuyés  à  des  tourelles  rondes  da- 
te (xvi«  siècle)  et  près  de  là  une  mai-  tant  du  xv*  siècle.  Vis-à-vis  s'élève 
son  datant  du  xv«  siècle  dépendant,  l'église ,  petite  construction  de  la 
dit-on,  d'une  léproserie  bâtie  à  la  fln  même  époque,  voûtée  en  pierre,  à 
du  XII*  siècle  par  les  paroisses  de  nervures  ogivales.  On  remarque  seu- 
Bouchat,  d'Annay  la-Côte  et  d'An-  lement  une  piscine  de  la  renaiasan- 
néot.  ce  ;  le  i^te  offre  peu  d'intérè;. 

L'église  offre  quelqu'intèrêt;  on  y  Au  nord  du  village,  près  du  chemin 
voit  un  portail  en  plein-cintre  à  co-  conduisant  à  Girollbs-les-Forges, 
lonnettes  et  dont  le  tympan  renferme  on  exploite,  encore,  dans  les  cou- 
un  bas  relief:  le  couronnement  de  la  ches  schisteuses  de  la  Grande  Oolite, 
Vierge  ;  style  du  milieu  du  xn*  siècle,  sur  le  sommet  le  plus  élevé  de  la 
Au-dessus  de  Tabslde,  qui  date  de  la  colline,  les  bancs  de  {pierre  mince 
même  époque,  s'élève  un  clocher  as-  connue  sous  le  nom  de  laves  et 
sez  rare  dans  nos  contrées.  C'est  un  qu'on  utilise  comme  toiture  ou  cou- 
pignon  étroit,  très  élevé  au-dessus  verture  pour  toutes  les  habitations 
du  toit  et  percée  de  deux  arcades  qui  de  la  contrée.  L'ensemble  de  ces 
renferment  les  cloches.  La  nef  et  ses  vastes  carrières  offire  quelques  Jolis 
bas-oôtés  sont  voûtés  en  pierre  à  ner-  effets  pittoresques. 


S6tt 

Un  petitohemiiiytriTersant  an  vaste  Monran.  La  vallée  proronde,eBcarpée 
et  beau  vignoble,  conduit  k  et  si  pittoresque  du  Cousin»  ne  peut 

pas  être  soupçonnée.  La  vue  se  déve- 

AMMAY-iiA-coTE,  boau  et  grand  loppe  sans  obstacle  sur  un  vaste  ter- 
village  du  canton  d'Avallon,situé  sur  ritoire  qui  présente  deux  aspects  bien 
le  penchant  d*une  haute  colline,  ce-  tranchés  et  dont  le  contraste  frappe 
lèbre  daùs  TAvalloonais  par  la  qua-  les  yeux  les  moins  attentifs  :  enavant 
lité  du  vignoble  qui  en  recouvre  les  d*AvaIlon,  des  vignes,  des  champs 
pentes.  PopuL  A55  habit.  A  6  kil.  magnifiques  de  culture  ;  au-delà  d'A- 
d'Avallon.  vallon,  au  contraire,(l'lmmenses  bois, 

«  Ce  village  ancien,  dit  Gourtépée,  des  vallées  profondes  et  de  hautes 
fermé  demurs  épais  avec  trois  portes,  montagnes .  Riche  et  curieuse  contrée 
fut  attaqué  par  les  Ligueurs  à  coups  où  le  géologue  plutôt  que  l'archéolo- 
de  canon,  pour  s'être  moqué  ouver-  gue  peut  faire  d'Intéressantes  excur« 
tementde  la  «  Sainte-Union  »  et  mis  sions.  (Voir  l'Ann.  de  1862,  p.  201). 
à  feu  et  à  sang  par  les  capitaines  — 

Jaulges  et  Villeret  de  la  Bussière  en      La  route  au-delà  de  Vàllodx  tra- 
1592.  V  verse  un  petit  vallon  qui  s'ouvre  sur 

Quoique  situé  sur  an  point  très-  la  droite  ;  si  on  remonte  le  cours  du 
élevé ,  Annay-la-Gôte  a  Tlmmense  petit  ruisseau  qui  arrose  ce  vallon, 
avantage  d'être  alimenté  par  de  bel-  assez  pittoresque,  on  traverse  bientôt 
les  eaux  vives  venant  du  plateau  su-  le  grand  chemin  de  Sermizelles  à 
périeur  dominant  dd  490  mètres  le  Avallon,  lequel,  avons-nous  dit  déjà, 
cours  du  Cousin  à  Valloux.  occupe  remplacement,  croit-on,  de 

Il  ne  reste  rien  des  murs  d'encein-  la  grande  voie  romaine  allant  d'Autun 
te,  mais  Téglise  présente  un  aspect  à  Sens.  Un  peu  au-delà  de  ce  chemin 
assez  intéressant.  Elle  date  de  dilTé-  on  arrive  à  l'embranchement  d*ua 
rentes  périodes  appartenant  au  xv*  autre  vallon,sur  la  pente  duquel  s'est 
siècle.  Voûtée  en  pierre  à  nervures  établi  le  village  de 
ogivales,  on  y  remarque  notamment 

de  belles  boiseries,  style  Louis  XV,  et  «imoi.i.BiKi«B0-Fom«BS,  beau 
quelques  grandes  dalles  tumulaires.  village  du  canton  d'Avallon,  situé 
Le  clocher  est  une  haute  tour  carrée  dans  une  petite  vallée.  A  8  kil.  d*A- 
à  larges  contreforts.  A  la  base  de  vallon;  pop.  350  hab. 
Tun  de  ceux-ci,  on  voit  une  petite  ni-  Ce  village,  autrefois  considérable 
che  décorée  d'un  écusson  aux  armes  et  fermé  de  murs  prâ^ente  un  aspect 
de  France  (xv*  siècle).  assez  satisfaisant  ;  il  est  traversé  par 

Le  surnom  d'Annay-la-Côte  est  un  cours  d'eau  alimenté  par  de  belles 
parfaitement  motivé  par  la  configura-  sources.  L'une  de  celles-ci  est  utilisée 
tion  du  sol.  Annay  est  en  effet  adossé  pour  un  lavoir  public,  construction 
à  une  très-haote  colline  se  détachant  bien  entendue, 
du  grand  plateau  ondulé  qui  domine  L'église,bfttle  sur  le  penchant  d'un 
Avallon  au  nord  et  que  traverse  la  coteau,  date  du  xv*  siècle  ;  elle  est 
vieille  route  allant  à  Auxerre,  par  très*  proprement  tenue,  ce  qui  est  à 
Lucr-LE  Bois,  localité  dont  nous  par-  noter.  On  y  remarque  l'obliquité  des 
lerons  en  décrivant  la  route  de  Ton-  piliers  de  la  nef  dérangés  de  leur 
nerre  à  Avallon.  Du  sommet  de  cette  aplomb  par  la  poussée  des  voûtes, 
colline  élevée  de  338  mètres,  on  dé-  Celles-ci,  à  nervures  ogivales,  offrent 
couvre  tous  les  environs  d'Availon  et  assez  d'élégance. 
la  ville  elle-même,  qui  semble  bâtie  Près  de  l'église  se  trouve  l'habita- 
vers  l'extrémité  d'une  vaste  plaine  tion  de  la  famille  Despense  de  Pom- 
à  la  base  des  montagnes  boisées  du  blain,  agréablement  située  dans  on 


270 

petit  paro  à  Textrémité  duquel  s*élève  «irmT,  village  du  canton  d*Aval- 
isolément  l'un  des  côtés  d^nne  tour  Ion  situé  sur  la  rive,  gauche  du  Cou- 
carrée  datant  du  xvi*  siècle  et  dépen-  sin  sur  le  penchant  d'une  haute  col- 
dant  d^un  chftteau  très-aDcien  tout-  line.  A  10  klL  d^Avallon  ;  pop.  ttO 
à-falt  détruit  maintenant  et  qui  ap-  hab. 

partenaic  à  l'abbaye  de  Saibt-Martin  La  situation  de  Givry  esttrès-pitto- 

d'Autun  dès  le  ix«  siècle.  resque.  Une  belle  source,  sortant  de 

Les  habirations,  divisées  en  plu-  la  base  d'un  monticule,  a  motivé  la 

sieursgroupes,  sont  toutes  couvertes  position  de  Téglise  qu'on  éleva  an 

en  laves  ;  nous  ignorons  ou  étaient  centre  des  habitations,  groupées  aux 

situées  les  «  Forges  »  qui  motivèrent  abords  de  la  fontaine.  Cette  église 

le  surnom  du  village.  date  du  xii*  siècle,  époque  de  la  con- 

Au  nord  de  Girolles  s^éteud  un  vaste  struction  de  Pabslde  voûtée  en  demi- 

territoire  très-ondulé,d'un  aspect  mo-  coupole  La  nef  n*oinre  point  d'Inté- 

notone  et  triste  malgré  son  élévation,  rèt  ;  la  façade  et  le  clocher  carrt  qui 

qui  permet,dedi vers points,dedécou-  la  surmonte  sont  récents.  L^anden 

vrir  quelques  beaux  panoramas  no-  clocher  était  remarquable  et  datait 

tamment  dans  la  contrée  boisée  que  de  la  fin  du  xii*  siècle, 

domine  la  butte  de  Ghamp-Porsin  et  Le  pont  de  Givry  est  ancien  :  11  est 

celle  du  hameau  «  perdu  »  du  Champ-  étroit  et  rapide  de  pente  comme  tooi 

du-Fen,  séparées  entre  elles  par  les  les  vieux  ponts  des  vallées  de  la  Cure» 

Bols  Brûlés,  dénominations  irèsca-  du  Cousin  et  de  la  Haute-Tonne.  Lei 

ractéristiques   dont  nous   ignorons  ponts  modernes  construits  dans  les 

Porigine.  Le  Champ-Porsin   domine  mêmes  vallées   présentent  un  type 

de  198  mètres  la  Cure  à  Voutenay  ;  tout  opposé  ainsi  que  nous  avons  ea 

son  élévation  absolue  est  de  329  mè-  roccasion  de  le  constater  à  Blsnnay, 

très   an-dessus  de  la  mer.  village  dont  nous  avons  parlé  précé- 

On  entrevoit  à  gauche,  au  milieu  demment  et  aux  abords  duquel  nous 

des  arbres  qui  ouibragent  le  fond  de  voici  de  nouveau  arrivés, 
la  vallée,  une  belle  maison  bour- 
geoise, et  bientôt  après  : 

ROUTE  DE  VÉZELAY  A  LORMES  (NIÈVRE). 

On  descend  la  grande  côte  de  Véze-  fomsy-sovs  téebijlt,  village 
lay  par  la  route  conduisant  à  Saint-  du  canton  de  Vézelay,  situé  dans  une 
PÈRE,  puis,  après  avoir  longé  le  beau  petite  vallée.  A  5  klL  de  Véselay; 
portail  de  l'église  dont  nous  avons  pop.  490  hab. 
déjà  parlé,  on  contourne  la  base  Un  petit  cours  d'eau  prend  sa som^ 
d'une  colline  couverte  de  vieux  ce  aux  abords  du  village  et  traverse 
et  nombreux  noyers.  une  sorte  de  marécage  fangeux^com- 

A  gauche,  au  milieu  d'un  champ,  blé,  sur  un  de  ses  côtés,  par  le  rem- 
on  aperçoit  les  ruines  de  Tancienne  blai,  assez  élevé,  destiné  à  servir  de 
chapelle  de  Saint-Jean, bâtie  à  peu  de   terrasse  à  l'église,  construction  toute 
distance  de   la   rive  gauche  de  la  récente,dans  le  genre  toscan. 
Cure  ;  xvi«  siècle  ?  L'ensemble  des  habitations  est  triste 

Une  route  nouvelle  allant  d'Avallon  et  misérable;  plusieurs  d'entre  elles 
à   Tannay  (Nièvre) ,  coupe   à  angle  semblent  abandonnées, 
droit  la  route  c^ue  nous  suivrons  et      Nous  reprenons  la  route  de  Lormes. 
traverse  le  village  de  :  On  remarque  sur  la  gauche  de  l>eaux 

escarpements  de  rochers  dominant 


riA 

la  rive  droite  de  la  Cure  ;  puis  on  ar-  tion,  unique  dans  notre  déptftemeBtt 
rive  bientôt  à  mais  encore  son  caractère  architec- 

tural. L*abside  eemble  dater  de  la  fin 

ncmmB-MKvaiTM;  village  du  du  xu*  siècle;  la  nef,  voûtée  avec 
canton  de  Vé2elay,situé  dans  la  vallée  assez  d*éiégance,  n'est  que  du  xv«. 
de  la  Cure;  à  6  kil.  de  Véaelay  ;  pop.  Une  portion  de  cette  nef  est  môme 
2Ù0  hab.  Traversé  par  la  route  de  toute  récente.  Vers  rextrémité  oppo- 
Tonnerre  à  CorbigDy  (Nièvre).  sée  de  Tenoeinte  du  cb&teau,  s^élève 

La  situation  de  ce  petit  village  est  Un  petit  corps  de  logis  avec  tourelles 
Tune  des  plus  pittoresques  de  toute  datant  du  xv*  siècle  ;  c'est  actuelle- 
la  vallée.  Il  est  bâti  au  confluent,  ment  le  presbytère, 
dans  la  Cure ,  d*un  cours  d*eau  Pierre-Perthuis,  souvent  visité  des 
assez  Important,  dont  les  sources  géologues,  est  une  localité  des  plus 
principales  sont  à  Fontenay  et  à  intéressantes  pour  Tétude  des  Arko- 
Bazoches  ;  le  point  de  jonction  a  ses.  Les  roches  siliceuses  s*y  font  re- 
lieu à  la  base  de  hautes  collines  ro-  marquer  par  leur  abondance  et  leur 
cheuses,  au  milieu  desquelles  la  Cure  variété.  On  les  volt  constituer  dans 
8*est  creusé  un  lit  profond,  étroit,  TArkose  granitoîde  un  lacis  de  veines 
tortueux  et  escarpé.  Mais  arrivée  au  irrégulières,  et  au-dessus  de  la  roche 
massif  de  rochers  que  domine  actuel-  ainsi  pénétrée,  une  véritable  assise 
lement  le  village,  la  Cure  ne  trouvait  de  plusieurs  mètres  d'épaisseur,  et 
plus  d'issue  sans  une  fissure  qu'elle  formant  en  quelque  sorte  corniche 
élargit  et  transforma  peu  à  peu,  ou  sur  le  front  des  escarpements.  Cette 
violemment,  en  largo  brèche.  Cette  silice,  de  texture  et  de  consisunce 
brèche,  coupée  à  pic,  est  large  de  très  variable,  est  ordinairement  blan- 
25  mètres  environ»sur  une  hauteur  de  ch&tre,  grise  ou  rougefttre.  Sur  quel- 
80  mètres  Or ,  sur  le  sommet  de  ques  points,  la  roche  d'arkose,  outre 
Tescarpement  de  la  rive  gauche,  les  miuerais  habituels,Silice,Barytlne 
on  construisit,  dès  le  ix*  siècle,  et  Fluorine,  renferme  des  mouches 
un  ch&teau  fort  dont  les  murs  d*en-  de  cuivre  carbonate  vert  et  bleu, 
ceinte»  reb&tls  à  diverses  époques  provenant  sans  doute  de  la  décompo» 
et  notamment  au  xii*  siècle,  subsis-  sition  des  pyrites.  On  y  trouve  égale- 
tent  encore  en  partie,  du  côté  du  sud  ment  des  grains  de  quarts  hyalin, 
et  de  l'est,  c*est-à-diresur  le  versant  cristallin.  La  commune  tire  son  nom 
escarpé  de  la  colline.  d*une  arcade  naturelle  excavée  dans 

Le  ch&teau  de  Pierre-Pertuîs,  qui  Itsarkoseset  le  granité,  située  à  sept 
soutint  durant  le  moyen-ftge  de  nom-  ou  huit  cents  mètresau  nord  du  pont, 
breux  assauts,  fut  enfin  pris  et  dé-  sur  la  rive  droite  delaCure,à  15  m. 
mantelé  en  1591.  C'est  de  cette  épo-  environ  du  niveau  de  la  rivièra  Cette 
que,où  tant  de  chftteaux  furent  ruinés  arcade  atteint  cinq  mètres  dehau- 
et  mis  hors  de  défense,  que  date  la  teur  sur  six  de  largeur.  Le  flanc  de  la 
chute  de  la  forteresse  dont  il  ne  reste  colline  forme  un  des  appuis  de  la 
plus  que  des  pans  de  murailles  isolés,  voûte  qui  n^est  elle-même  qu^une  con- 
On  remarque  les  restes  de  1«  porte  se  tiouation  du  plateau  d^arkose;  lèse* 
reliant  aux  murs  d*enceinte  de  la  face  cood  pilier  est  en  grande  partie  com- 
du  nord.  posé  de  filons  de  quartz  qui  parais- 

Ainsi  qu*on  le  voit  souvent,  la  cha-  sent  se  lier  intimement  au  granile  et 
pelle  fut  construite  à  l'angle  le  plus  le  pénétrent  de  veinules  multipliées, 
inaitaquable  du  chftteau,  au  bord  de  La  roche  percée  de  Pierre-Pertuis 
l'esearbemeot  plongeant  à  pic  dans  la  n*est  pas  seulement  un  fait  géologi* 
Cure.  G*est  un  petit  édifice  que  re-  que  intéressant  au  point  de  vue  de  la 
commande  non-seulement  sa  situa»  formation  des  Arkoses,  c'est  encore 


178 

une  earioiité  naturelle  que  le  foya-  que  la  oomamoe  de  Saint-André  eal 
gear  Tlaitera  a?ee  iotéréL  encla? ée  dans  celai  de  l*Toaae. 

Noos  lalsBons  la  roatede  Lonnes  se 
prolonger  par  le  fond  de  la  yallée  de  ••■■W'w  nua  tuBB,  Yillage  da 
Bazocbea,  riche  territoire  qui  toache  canton  de  Vézelay,  situé  sor  le  pén- 
aux limites  des  départements  de  la  chant  d'une  colline.  Ail  klLdeVé- 
Nièvre  ei  de  TTonne  ;  nous  suivrons  zelay;  pop.  8i0  bab. 
en  remontant  la  rive  gauche  d*nn  petit  Cette  paroisse  forme  deux  groupes 
cours  d'eau  le  fond  d'un  vallon  assez  bien  distincts  d'habitations.  L'un,  le 
fertile.  Après  avoir  dépassé  le  hameau  plus  ancien  comme  chef-lieu  commu- 
important  de  SoiuvRB,b&ti  aux  abords  nal.  occupe  le  centre  d*un  terrain 
de  plusieurs  fontaines,  notamment  très-ondulé  faisant  face  ft  la  fertile 
celle  de  Sainte-Ghristioe,  admirable  vallée  de  Bazoches  :  l'autre,  que  Pim- 
de  force  et  de  limpidité  et  dont  le  portance  de  son  église  a  rendu  effec- 
nom  vient  d*une  chapelle  démolie  tivement  le  chef-lieuyest  au  contraire 
depuis  la  révolution,  le  chemin  ar-  bâti  sur  la  crête  assez  étroite  et  fort 
rive  à  rapide  de  pente  qui  domine  la  rive 

gauche  delà  Cure.  Nous  parlerons  de 

wmmwmMAT^vmÉsm'WjkMMÊJkY,  vil-  celui-ci  tout  d'abord, 
lage  du  canton  de  Véselay,  situé  dans      Après  avoir  côtoyé  la  rive  droite  de 
nn  vallon  profond.  A  7  kil.  de  Vése-  la  Cure  qui  décrit  un  vaste  demi-cer- 
lay.  Pop.  ttdO  hab.  de  bordé  de  rochers  recouverts  de 

Ce  village  b&ti  tout  en  laves  n'olTre  grands  bois,  on  arrive  k  un  pont  de 
rien  de  particulier  à  signaler.  La  si-  pierre  de  trois  arches;  presqu'aussi- 
tuation  de  Téglise,  sur  un  terrain  tôt  après  l'avoir  traversé,  on  longe 
très  incliné,  a  motivé  la  construction  les  murs  de  clôture  d'une  belle 
au-dessous  du  chœur  d'une  sorte  de  habitation  bourgeoise.  Aux  angles  de 
chapelle  ou  salle  souterraine.  L'en-  ce  mur  d'enceinte  s'élèvent  plusieurs 
semble  de  Tédiflce  ne  présente  que  tourelles  semblant  dater  du  xv«  siè** 
peu  d'intérêt.  L'ancien  grand  chemin  de.  Elles  défendaient  l'ancienne  ab* 
de  Yézelay  à  Lormes  (Nièvre)  passe  baye  bénédictine  de  Saint-Martin-de- 
près  de  Fontenay.  Cure,  fondée  vers  le  milieu  du  xu* 

Nous  revenons  à  Pierre-Perthui&  siècle  par  la  famille  de  Chastellox* 
Une  excursion  «  pédestre  »  entre  croit-on,  qui  eut  droit  de  sépulture 
Pierre  Perthuis  et  Chastellux,  en  sui-  dans  Téglise  de  l'abbaye.  Cette  ^lîse 
vaut  le  sentier  tracé  par  les  ou-  existe  encore,  mais  très-amoindrie 
vrlers  flotteurs,est  facile  et  peut  don-  et  dénaturée  par  des  reconstructions 
ner  une  idée  exacte  de  l'ensemble  gé-  successives;  elle  est  aujourd'hui  trans- 
néral  de  la  pittoresque  contrée  que  formée  en  grange  etenétable. 
traverse  la  Haute-Cure.  Le  plan  de  l'abbaye,  dont  l'An- 

Il  faut,  à  la  base  de  la  brèche  de  nuaire  a  publié  une  notice  en  1859, 
Pierre-Perthuls,  traverser  la  Cure  sur  peut  donner  une  idée  de  l'importance 
un  pont  de  piene  d'une  seule  arche,  des  constructions^  encore  pittores- 
datant  du  xvii*  siècle,  puis  on  arrive,  ques d'aspect.  Le  corps  de  logis  d'ha- 
en  côtoyant  toujours  la  rivière,  au  bitation  vient  d'être  restauré.  L'en* 
Moulin-Gingon,situéau  pieddegrands  semble  du  site  est  délicieux;  la  haute 
rochers  escarpés,  et  ensuite  au  Mou-  colline  qui  préserve  des  vents  du  nord 
lln-Nalassis,  et  enfin  après  de  brus-  le  food   du  cirque  ou  amphithéâtre 

âues  et  rapides  contours,  au  hameau  qu'elle  décrit,  permet  d'y  Jouir,  eo 
e  Cure, dépendant  delà  commune  hiver,  d'une  température  presque 
de  DoMBCT-suR-CuRE,  enclavéo  dans  semblable  à  celles  de  nos  proYincen 
le  département  de  laNièvre,de  même  du  midi. 


273 

A  quelques  pas  au-delà  de  Tabbaye,  Jaunes  à  l'extérieur,  avec  petits  crls- 
aujourd^hui  le  château,  s'élève  l'église  taux  de  quartz.  Au-dessus  des  roches 
de  la  paroisse.  C'est  un  édiAce  peu  siliceuses,  vers  les  dernières  maisons 
Important  au  point  de  vue  archéolo-  de  Domdcy,  se  développent  des  cal- 
gique.  quoique  très-ancien,  assure-t-  caires  gris-jaun&ire,  grossiers,  tor- 
on. Les  arcatures  ogivales  do  la  nef  roux,  de  sept  k  huit  mètres  d'épais- 
semblent  dater  de  la  fin  du  xv*  siècle,  seur.  On  y  rencontre  les  fossiles 
style  incertain  et  lourd.  La  voûte  de  habituels  du  Lias  moyen  :  des  P^- 
la  nef,  en  bois  autrefois,  vient  d'être  gnes,  des  Limes,  des  Gardlnies,  des 
établie  en  briques.  Térébratules,quelques  Ammonites,  et 

On  quitte  à  regret  le  délicieux  site  un  grand  nombre  d'Osêreacymbium* 
de  Cure;  un  bon  chemin  conduit  di-  Une  avenue,  tracée  en  plein  bols, 
rectement  à  l'autre  partie  du  village  longue  de  plus  de  deux  kilomètres, 
qui  possède  également  une  églian,  est  parfaitement  alignée  du  château 
ancienne  mais  qui  n'offre  rien  de  sur  l'église  de  la  Madeleine  de  Véze- 
bien  intéressant.  On  remarque  dans  lay.  Cette  avenue,  qui  aboutit  à  Pier- 
la  nef,  adossée  à  un  piller,  un  beau  re-Perthuis,  fait  partie  d*un  grand 
groupe  de  sculpture  en  pierre.  La  chemin,  établi  vers  1770  entre  Véze- 
Vierge  tenant  sur  ses  genoux  le  layetlech&(eaudeBazoche,résidence 
Christ  mort,  xvn*  siècle.  Les  maisons  habituelle  de  l'illustre  maréchal  de 
éparpillées  sur  un  sol  très-ondulé,  Vauban,  dont  l'Annuaire  a  souvent 
n'offrent  pas  toutes  un  aspect  satisfai-  parlé.  Bazoches  ,  qui  n'est  éloigné 
sant  de  Domecy  que  de  trois  kilomètres 

Le  chftteau  de  Domecy,  situé  isolé-  environ,  fait  partie  du  département 
mentsur  le  sommet  de  la  colline,  est  de  la  Nièvre.  Nous  donnons  un 
une  construction  assez  importante  dessin  qui  fera  reconnattre  l'impor- 
datant  du  XV*  siècle.  Ce  vieux  manoir,  tance  dfi  cette  belle  résidence  féo- 
composé  d'un  corps  de  logis  carré  et  dale  qui  fut  acquise  en  1670  par  no- 
de  plusieurs  tourelles  rondes,présente  tre  célèbre  compatriote,  Sébastien 
dans  son  ensemble  peu  d'ornementa-  le  Prestre,  maréchal  de  Vauban. 
tion,  mais  il  peut  être  signalé  comme  Louis  XIV  érigea,  vers  1685,  la  terre 
Tun  des  types  les  mieux  conservés  de  Bazoches  avec  celles  de  Neuffon- 
d^unefoule de  petits  ch&ceaux  fortifiés  taines,Pierre-Perthuis,Pouilly  et  Vau- 
nommés,  durant  le  moyen-ftge,«  mai-  ban,  en  comté  sous  ce  dernier  nom. 
sons-fortes.  »  Il  vient  d'être  restauré  En  1748,  l'un  des  héritiers  du  maré- 
avec  soin  par  M.  Gontard,  qui  i'ha-  chai,  qui  était  mort  en  1707,  vendit  la 
bite.  terre  de  Bazoches  &  M.  Angran  d'Aï- 

Aux  environs  de  Domecy,  on  peut  leray,  dont  la  fille  épousa  M.  le  mar- 
encore  étudier  les  arkoses.  Dans  le  quis  de  Vibraya  Depuis  cette  époque 
hameau  du  Crot,  au  nord-est  de  la  Bazoches  n'a  pas  cessé  d'appartenir 
commune,  elles  soi:t  remarquables  à  la  même  famille. 
par  leur  couleur  verd&tre,  leur  tex-      Ajoutons  qu'un  des  appartements 
ture  grossière  et  massive;  elles  for-  du  chftteau,  auquel  on  a  donné  le 
ment  un  plateau  un  peu  rocheux,  nom  de  «  Chambre  du  Maréchal,  « 
recouvert  d'une  terre  rougefttre.  Sar  renferme  un   portrait   et   l'armure 
plusieurs  points,  dans  les  champs,  se  complète  de  l'illustre  maréchal, 
montrent  des  argiles  sableuses,  bru-      Nous   rentrons   maintenant   dans 
nfttres,  qui  renferment  une  grande  les  limites  de  notre  département, 
quantité  de  silex  cariés,  grisâtres, 

—  «8. 


ROUTE  D'ÂUXERRË  Â  NOGENT-SUR-SEINE. 

Une  partie  de  cette  route  est  déjà  Les  liois  de  Seignelay  sont  divisés 
décrite  dans  les  Annuaires  précé*  en  deux  parties  inégales  par  la  route; 
dents  ;  nous  complétons,  cette  an-  à  gauche  est  le  Grand-Parc,  à  droite 
née-ci,  ta  partie  du  tracé  comprise  le  Petit-Parc.  Tous  deux  ne  faisaient 
entre  Âuxerre  et  Brienon.  auparavant  qu*une  seule  masse  boi- 

En  1853  on  a  donné  un  aperçu  du  sée  traversée  par  de  larges  allées 
cours  de  l'ïonne  entre  Auxerre  et  ouvertes  par  le  célèbre  ministre  Colr 
Monéteau.  Nous  n^  ajouterons  rien,  bert.  Un  mur  de  clôture,  qui  avait 
quant  &  présent,  bien  que  des  chaur  près  de  dix  liilomèlres  de  longueur, 
geroents  trèa-considérables  aient  mo«  entourait  ce  pare  qui  fut  rempli  de 
difié  i*aspect  des  rives  de  l'Yonne,  à  gibier.  L*un  des  héritiers  (tes  enfants 
Auxerre,  par  la  construction  d*un  de  Golbert  divisa  le  parc,  vers  1750, 
barrage  à  écluse  ;  et  de  la  vallée  en  deux  parts,  et  ne  conserva  que 
elle-même  par  suite  de  rétablisse-  les  mnrs  du  Petit-Parc,  situé  sur  la 
ment  du  chemin  de  fer.  droite  de  la  route^  Gdui-ci  a  disparu 

L^inauguratiott  de  rembraache-  à  son  tour,  et  rien  ne  rappelle  la 
ment  de  la  Roche  è  Auxerre  eut  lieu  splendeur  décorative  des  grandes 
le  11  août  1855.  Des  stations  furent  allées  bordées  d^arbres  sur  de  longs 
établies  à  fionnard»  Chemilly  et  Mo-  alignements  dirigés  vers  Auxerre, 
néteau.  Ghemilly,  Brienon,  Héry,  et  partant 

Dans  deux  ou  trois  ans  nous  an-  du  chftteau  qui,  construit  sur  un 
rons  l'inauguration  de  la  ligne  en-  monticule  au  sommet  d^uae  hante 
tière»  c'est-à-dire  d*Auxerre  à  Nevers.  colline,  dominait  toute  la  contrée. 

Au  delà  du  beau  village  de  Mené-  En  arrivant  à  Seignelay  la  route 
teau  et  après  avoir  dépassé  ta  voie  que  nous  suivons  contourne  la  base 
ferrée,  on  s'avance  par  le  flanc  d?une  de  cette  colline  rocheuse,  mais  re- 
haute colline  boisée  vers  la  vallée  couverte  de  terre,  et  longe  les  débris 
que  fertilise  le  ruisseau  de  Sinotte,  de  hautes  et  épaisses  murailles  de 
petit  cours  d'eau  prenant  sa  source  terrasse  faisant  partie  de  l'enceinte 

Eres  de  Venoy.  (Ann.  de  186/i.)  On  a  fortifiée  qui  précédait  le  ob&teau, 
dssé  &  gauche  Gurgy  (Ann.  de  1853}  vaste  construction  féodale  dont  il  ne 
et  à  peu  de  distance  également  le  reste  plus  trace, 
ch&teau  moderno  de  Guillebaudon» 

construit  dans  le  style  du  temps  msâ^nEMJkw^  petite  ville,chef-llea 
(1813}  daqs  une  magnifique  position  de  canton  de  l'arrondissement  d'Au- 
et  entouré  d'un  beau  parc,  aujour-  xerre,  situé  sur  le  penchant  d'une 
d'hui  très-amoindri,  décoré  de  grao-  colline^dans  la  vallée  du  Serain.  A 12 
des  pièces  d'eau.  kll.  d'Auxerre  ;  pop.  1,550  hab. 

Nous  arrivons  aux  grands  parcs  de  L'histoire  des  seigneurs  de  Seigne- 
Selgnelay  dont  la  route  suit  l'une  lay  et  de  la  petite  ville  que  nous  ai- 
des ancienaes  aveaues,  tracées  à  la  Ions  visiter  rapldement,a  été  publiée, 
française  sur  un  plan  grandiose,  et  Cet  ouvrage  renferme  une  roule  de 
occupant  tout  le  faite  d'une  haute  renseignements  tort  curieux  réunis 
colline  autrefois  couverte  entière-  et  mis  en  ordre  par  M.  l'abbé  Henry. 
ment  d'une  forêt  se  reliant  à  d'au-  Des  plans  et  des  dessins  accompa« 
très  grandes  parties  boisées  qui  se  gnent  le  texte.  Plusieurs  de  ces  des- 
rapprochent d'Auxerre  et  nommées  sins  montrent  le  château  de  Soigne- 
Bois  du  Thureau.  (Voir  l'Annuairo  de  lay  sous  différents  aspects  et  font 
186A).  bien   reconnaître    l'importance  de 


975 

cette  ffiUDde  demeure  qui  fui»  darant  chef  ésl  irte-haute  et  se  termine  pur 
le  moyeD-ftge,  l'une  des  ch&tellenles  une  toiture  arrondie  surmontée  au- 
les  plus  considérables  de  notre  pro-  trefois  par  un  petit  clocheton, 
▼loce.  M.  Tabbé  Henry  raconte  avec  La  grande  nef  et  le  bas-côté  sud 
beaucoup  de  détails  les  causes  de  la  sont  voûtés  en  pierre  à  nerrores 
ruine  de  ce  château  qui  aujourd'hui  oglvailes»  reposant  sur  des  piKers 
serait  use  des  gloires  monumentales  sans  chapiteaux;  la  hauteur  des  toû- 
du  département  Nous  nous  bornerons  tes  est  remarquable;  de  larges  fe- 
aujourd'hui  à  rappeler,  d'après  l*his-  nètres,  asses  élégantes  d'omementa- 
torien  de  Seignelay,  les  dates  de  Uon,  sont  décorées  de  vitraux  prove- 
oonstruction  et  de  démolition.  nant  des  ateliers  de  MM.  Valssières, 

Le  ohftteau  de  Seignelay  fut  rebAil  établis  à  Seignelay  et  dont  les  ou- 
par  Charles  de  Savoisy,  vers  14iO«  et  vrages  Jouissent  d'une  réputation 
restauré,  ou  modifié,  par  le  ministre  méritée.  D'autres  vitraux  datent  de 
Golbert,  vers  167d.  Il  fut  mis  en  l'époque  de  la  construction, 
vente»  comme  bien  d'émfgré,en  i7iM,  Le  ma!tre-antel»d'ordre  oorinthieny 
et  vendu  bientôt  après;  la  démoli*  est  asses  remarquable;  il  provient 
tlon  dura  dix-neuf  années.  Les  ma-  en  partie  de  la  chapelle  du  ch&teaa 
tériaux  qui  furent  extraits  de  cette  et  porte  encore  les  armes  des  Golbert- 
immense  demeure  servirent  à  la  Seignelay.  Au-dessous  de  cet  autel  se 
construction  d'une  foule  d'édifices  trouve  un  caveau  dont  la  construc- 
ou  de  malsons  ;  d'autres  matériaux  tion  a  été  motivée  par  la  pente  asses 
furent  utilisés  pour  le  pavage  des  forte  du  terrain.  Signalons  anssl  un 
routes»  etc.  oharmant  petit  bas-reHef  ea  marbre 

«  Avec  le  chftteau  disparut  toute  Uanc  représentant  un  ange  tenant 
la  beauté  de  Seignelay  •  dit  M.  l'abbé  une  croix  ;  un  Joli  cadre  borde  ce 
Henry  ;  l'emplacement  énorme  qu'il  petit  chef-d'œuvre  qui  provient  du 
occupait  est  livré  à  la  culture  main-  chftteau  de  Régennes,  dit-on  ;  (école 
tenant.  du  xvin*  siècle). 

La  nécessité  d'abréger  notre  ex-  Seignelay  possède  encore  divers 
cursion  nous  force  de  parler  briève-  grands  bâtiments  qui  autrefbis  dé» 
ment  de  l'église  de  Seignelay  qui  est  pendaient  du  château  lesquels  furent 
située.&  peu  de  distance  de  la  grande  construits  d'après  les  ordres  du  mi- 
allée  iiu  chftteau,  au  centre  de  la  nistre  Colbert  qui  fit  établir  ft  Sei- 
ville  ft  peu  près.  C'est  un  asses  bel  gnelay  plusieurs  manufactures  d'é* 
édifice  reconstruit  tout  entier  sur  tofliss  de  laines  et  de  soie.  Tous  ces 
Pempiacement  d'une  ancienne  église,  bâtiments  portent  bien  l'emprunte 
vers  la  période  de  1550,  ainsi  que  du  style  architectural  de  leur  temps; 
l'Indiquent  plusieurs  dates  gravées  ils  donnent  ft  la  ville  une  certaine 
sur  les  murs.  On  en  attribue  la  réé-  apparence  décorative  qui  ne  manque 
diflcation  ft  Jean  de  la  Rivière,  baron  pas  de  grandeur, 
de  Seignelay.  Le  type  architectural  Consacrons  quelques  instants  ft 
de  la  fin  du  xv*  siècle  se  retrouve  l'étude  des  lorrains  qui  environnent 
dans  l'ensemble  de  la  construction  ;  Seignelay.  En  montant  sur  la  colline 
quelques  portiony,  notan;ment  le  pe-  du  Petit-Parc,  au-dessus  de  la  ville, 
tit  porche  du  côté  sud,  donnant  sur  on  volt  ro  développer  un  massif 
l'ancien  cimetière,  et  le  grand  por-  puissant  de  sables  verts,  jaunes  et 
otae  du  côté  de  la  façade  ouest,  ap-  rouges,  alternant  avec  des  lits  d'ar- 
partiennent  bien  à  l'époque  de  la  gilo,  et  montrant  sur  certains  ppints 
renaissance:  mais  il  ne  reste  que  des  des  bancs  de  grès  ferrugineux  d'hué 
débrisdeoe  joli  porchequi  devaitétre  épaisseur  de  cinq  ft  huit  centimètres, 
très-élégant.  La  tour  carrée  du  clo-  exploités  pour  rentretlen  des  cbe- 


876 

mins.  Vers  la  tuilerie  du  Pont-Galop,  Ammooites  (^.  MtmMU^  tmrtmu  H 
les  sables  renferment,  dans  leur  faicalus)^  des  Pleurotomaires  {pL 
partie  superficielle,  des  grès  durs,  /ormosa).  des  inocéraines,desHaitrei 
verts,  nolr&tres.  qui  emp&tent  un  {osirea  Ricordeana\  des  Limes,  dsi 
grand  nombre  de  fossiles  caractéris-  Peignes,et  quelques  Echinides.  Nous 
tiques  de  l*étage  albien.  M.  Ricor-  ne  voulons  pas  quitter  Seignelay  sani 
deau,  qui  a  exploré  ce  gisement  avec  vous  engager  à  visiter  la  belle  coUe& 
tant  de  soin  et  de  patience,  y  a  tion  de  M.  Ricordeau.  Eo  quelquei 
recueilli  plus  de  cinquante  espèces  heures  le  géoiogue  pourra  se  rendre 
parmi  lesquelles  nous  citerons  des  compte  des  richesses  paléootologi- 
Nautiles,  des  Ammonites,  des  Natices,  ques  que  renferme  le  eaoton  de 
des  Solarium,  de  curieuses  Bellero-  Seignelay,  ]*un  des  plus  fntérenanti 
phines.  des  Limes ,  des  Gardinies,  de  notre  département  poar  Tétode 
des  Trigonies,  etc.,  etc.  Le  plus  sou-  de  la  craie.  Depuis  plus  de  Tingi  ansi 
vent  k  rétat  de  moule  intérieur,  ces  M.  Ricordeau,  avec  une  persistance 
espèces  ont  laissé  leur  empreinte  et  un  dévouement  dignes  des  ploi 
dans  la  roche  noirâtre  qui  les  enve-  grands  éloges,  s'est  attaché  à  réunir 
loppe.  —  Les  sables  atteignent,  à  et  à  classer  tous  les  fossiles  de  soi 
Seignelay  même,  une  puissance  con-  canton,  et  est  arrivé  à  former  mie 
sidérable.  Suivant  M.  Raulin,  an  série  extrêmement  curieuse, 
puits  creusé  sur  la  place  de  la  corn-  L*ane  des  longues  avenues  qui 
mune ,  n*a  montré ,  sur  une  épais-  aboutissaient  au  cb&teau«  celle  de 
seur  de  plus  de  27  mètres,  que  des  Ghemilly,  est  creusée»  au  sortir  de 
sables  fins,  jaunes,  rougeàtres,  ou  Seignelay,  dans  un  épais  banc  de 
blanchâtres,  sans  couches  de  sables  sable.  Ce  chemin  conduit  en  ligne 
verts  ou  d'argile.  Vers  les  dernières  directe,  après  avoir  traversé  le  bois 
maisons,  sur  la  route  de  Chemllly,  de  Beaumont,  couronnant  une  col- 
existe  une  grande  sablière  exploitée  Une,  à  Ghemilly,  distant  de  Seignelay 
à  ciel  ouvert  et  dont  !a  hauteur  est  de  près  de  3  kil.  On  a  laissé  sur  la 
de  lu  à  iô  mètres  :  le  sable  est  plus  gauche,  au-delà  de  belles  prairies,  lei 
ou  moins  argileux,  et  sa  couleur  bois  du  Grand-Parc, 
varie  du  vert  au  rose  et  au  gris.  —  Nous  aurons  Toccasion  plus  loin 
Près  du  moulin  du  Haras,  et  sur  le  de  parler  du  charmant  village  de 
bord  du  Serein,  depuis  le  moulin  Ghemilly  et  de  sa  vieille  église.  De 
d'Héry  jusqu'à  celui  de  Seignelay,  nombreuses  et  jolies  habitations 
afQeurc  un  grès  dur,  vert,  noirâtre,  bourgeoises  se  montrent  çà  et  là. 
très  calcaire,  renfermant  une  assez  Ghemilly  doit  à  sa  position  comme 
grande  quantité  de  fossiles,  et  no-  station  du  chemin  de  fer,  pour  Sel- 
tamment  quelques  espèces  fort  belles  gnelay,  le  bien-éure  dont  il  Jouit. 
et  fort  rares  d'Echinides  (Holaster  Notre  itinéraire  nous  ramène  à 
latissimus  et  ilemiaster  Ricordea-  Seignelay  dont  nous  suivons  la 
nu5).  Toutes  ces  couches  appartien-  Grande  Rue  pour  nous  rendre  par 
nent  à  l'étage  albien  et  sont  surmon-  une  excellente  petite  route  [classée 
tées  par  la  craie  marneuse  ou  céno-  comme  chemin  allant  de  Ligny  (âo- 
manlenne.  On  Texploite  à  un  kilom.  nuaire  1866,)  au  Port  du  Grot-aox- 
à  peine  de  Seignelay,  sur  une  épais-  Moines,  sur  la  rive  droite  de  T Yonne]  à 
seur  de  7  à  8  mètres.  G*est  une  roche 

marneuse,  fissile,  grisâtre,  rarement  hébt,  beau  et  grand  village  da 
chloritée;  elle  renferme  des  silex  canton  de  Seignelay,  situé  sur  la 
gris,  des  Nodules  de  Limonite,  et  pente  douce  d'une  colline  dans  la 
un  assez  grand  nombre  de  fossiles,  vallée  du  Serain  ;  à  2  kil.  de  Seigne- 
des  Nautiles  (NauUlm  eiegans) ,  des  lay,  pop.  1,570  hab. 


277 

Les  malsons  de  ce  village  sont  di-  large  place  publique,  c*est  sans  doute 
visées  en  deux  groupes  bien  dis-  Paocien  cimetière, 
tincts;  on  y  volt  plusieurs  belles  Le  portail  date  de  la  renaissance, 
habitations  et  aussi  un  cbûteau  mo-  La  nef,  à  Pextôrieur,  et  ses  bas-cOtés 
derne  dont  les  Jardins  sont  remar-  sont  voûtés  en  pierre  à  nervures 
quables.  Ce  cb&teau,  qui  appartient  à  ogivales  de  la  fin  du  xvi*  siècle  ; 
la  famille  Bernard-d*Héry,  renferme  style  médiocre  Une  date  de  1678  est 
une  bonne  collection  de  tableaux  et  Tépoque  probable  de  la  reconstruc- 
une  riche  bibliothèque.  tion  «d'une  partie  des  piliers  de  la 

Héry  est  un  lieu  fort  ancien,  dont  ner,  alourdis  par  de  laids  chapiteaux 
11  est  fait  bien  souvent  mention  dans  d^ordre  ionique  mal  sculptés.  Une 
les  annales  Auxerroises.  «  Ce  fut  là  autre  partie  de  la  nef  présente  quel- 
que se  tint,  en  1015,  une  assemblée  ques  colonnes  à  chapiteaux  élégants 
célèbre  dans  laquelle  se  trouvaient  le  du  xni' siècle  ,  mais  noyés  dans  le 
roi  Kobert  et  plusieurs  grands  sel*  badigeon  ou  la  maçonnerie  nou- 
gneurs.  On  lui  donne  le  nom  de  con-  velle. 

elle,  «  ariacense  concilium  »  à  cause  «  A  l*extrémité  de  la  partie  du 
du  nombre  des  prélats  qui  y  assis-  village  nommée  le  u  Tertre  •  et  & 
tèrent  »  A  diverses  époques  et  tout  proximité  des  bois ,  sur  une  émi- 
récemment,  on  y  a  découvert  des  nencOt  assez  élevée  pour  dominer 
tombeaux  antiques,  des  médailles,  toute  la  vallée  du  Serain,  depuis 
des  débris  de  sculptures,  et&  Enfin  Pontigny  Jusqu'à  son  embouchure 
la  vole  romaine  d'Autum  à  Troyes  dans  TTonne  (  Ann.  de  ISfiA),  se 
passait  par  Héry  ;  son  itinéraire  qui  trouve  une  chapelle  dédiée  à  Notre- 
peut  être  encore  asses  facilement  Dame  de  Pitié,  ou  des  Septr- Douleurs, 
suivi  a  été  Tobjet  d'une  étude  spé*  dont  l'origine  remonte,  d(t-on,  au 
claie.  XIII*  siècle.  Cette  chapelle,  qui  vient 

L'église  d'Héry  est  bâtie  &  l'extré-  d'être  restaurée,  renferme  plusieurs 
mité  nord-ouest  du  village  ;  elle  sem  •  statues  datant  de  la  renaissance.  » 
ble  avoir  été  reconstruite  à  diverses  Les  argiles  aptiennes  affluent  à 
époques  à  en  Juger  par  les  frag-  Test,  sur  le  bord  du  Serein,  près  du 
ments  de  murailles  enclavées  les  moulin  d'Héry  ;  elles  se  prolongent 
unes  dans  les  autres  sans  beaucoup  sans  aucun  doute  sous  le  village 
de  symétrie.  même,  car  il  y  a  quelques  années,  en 

La  tour  carrée  du  clocher  ne  fut  creusant  un  puits,  on  a  rencontré 
point  terminée  ;  sa  toiture  en  ar-  une  argile  sableuse  grise  renfermant 
doise  s'appuye  sur  une  sorte  de  ga-  de  petit&  cristaux  de  gypse  et  divers 
lerie  fortifiée  nommée  «  hours  »  fossiles,  notamment  TOffreas^nuato, 
faite  en  bois  et  s'avançant  fortement  les  Ammonites  Déhaysii^  et  le  Nism 
en  saillie  ;  xvi*  siècle.  Un  large  et  et  le  PUcalula  placunœa. 
profond  fo^sé  est  creusé  à  la  base  Nous  revenons  sur  nos  pas  h  Séi- 
de cette  tour  et  se  prolonge  autour  gnelay  ;  la  route,  tracée  sur  un  all- 
d'un  grand  corps  de  logis  dépendant  gnement  de  plus  de  6  kil.  d'étendue, 
d'un  couvent  établi  par  les  religieux  se  prolonge  vers  le  nord  en  traver- 
de  Salnt*Germain  d'Auxerre,  qui  sant,  à  3  kil.  de  Seignelay,  la  rivière 
possédaient  la  terre  d'Airy,  ou  Héry,  du  Serain.  On  laisse  à  gauche  le 
dès  l'époque  la  plus  reculée.  Ces  Moulin  du  Haras,  localité  où  le  mi- 
bâtiments,  encore  contigus  à  Té-  nistre  Gclbert  établit  un  Haras  et 
glise,  n'oflTrent  plus  qu  un  aspect  près  duquel  s'élevait  la  chapelle  de 
délabré  ;  une  autre  portion  est  ar-  Saint-Martin.  On  arrive  immédiate- 
rangée  en  habitation  bourgeoise.  Au  ment,  après  avoir  traversé  le  Serain, 
sud  de  PégUse  s'étend  une  asses  aux  difnrents  groupes  de  maisoner 


878 

Sol  constitoent  le  village  d*Haute-  5  klU  de  Seignelay  :  populat.  es  faabl- 

Ive.  tantsu 

Oa  entrevoit  Bur  la  gauche,  à  une  Ce  village,  adossé  à  quelques  boo- 

distance  de  3  kil.,  le  village  de  BiAD-  quels  de  bois,  offre  peu  dMntérét 

MOBT,  bâti  sur  la  rive  gauche  du  malgré  son  ancienneté,  car  il  en  est 

Serain  (Ann.  de  1858).  fait  mention  d^s  le  ix*  siècle. 

La  petite  église,  située  an  peu  iso- 

■AinrBMiTB,  village  du  canton  lément,  fût  reb&tie  vers  la  fin  du  zt* 

deSeignelay  situé  sur  la  rive  droite  siècle;  elle  renferme  quelques  pou- 

du  Serain  et  traversé  par  la  route  de  très  de  chêne,  finement  profiléeis  et 

Joigny  à  Avallon  ;  à  2  kil.  de  Seigne-  ornées  de  quelques  sculptures  asseï 

lay;  pop.  352  hab.  habiles,  qui  ont  échappé  JusquMci  à 

Le  nom  d^Hauterive  n'est  nulle-  toute  espèce  de  peinture  ;  zvi*  siècle, 
ment  Justifié  ;  le  Serain  coule  au  On  remarque,  datant  de  la  même 
milieu  d'Iles  basses  couvertes  d'osé-  époque,  une  belle  crofx  de  procès- 
raies  et  de  peupliers.  En  arrivant  au  sion,  en  feuille  de  cuivre,  ornées 
hameau  de  la  Croix,  nom  motivé  dans  le  goût  du  temps;  cette  égVt» 
par  une  grande  croix  de  pierre  datée  est  en  mauvais  état, 
de  1672,  on  tourne  k  gauche  en  Ion-  Cbicby  est  b&ti  sur  le  penchant 
9eant  les  b&tiroents  insignifiants  d'un  d'une  colline  crayeuse.  Derrière  le 
âucien  manoir  devenu  une  ferme  ;  village,  du  côté  d'Ormoy,  une  car- 
Ue  ntôt  on  aboutit  à  un  autre  groupe  rière  est  ouverte  ;  la  roche  est  dispo- 
de  maisons  près  de  l'église,  qui  est  sée  en  bancs  assez  épais,  de  couleur 
nn  édifice  peu  intéressant,  rebâti  blanch&tre,presque  sans  silex,  et  reo- 
peut  être  sur  remplacement  d*une  ferme  un  assez  grand  nombre  de 
très  ancienne  église.  L''<^difice  actuel  fossiles,  des  Nautiles,  des  Ammonites, 
ne  date  que  du  xvi*  siècle  et  fut  des  Echinides  et  de  très  ^ombreux 
pauvrement  construit.  On  remarque  Inocérames. 

un   très-grand  bas-relief  en  plâtre.  Un  chemin  de  traverse  rejoint  la 

croyons-nous,  peint  en  gris,  repré-  route  près  du  grand  chemin  allant 

sentant  Tassomption  de  la  Vierge,  et  d*Ormoy  à  viontSalnt-Sulpice,  loca- 

une  loule  d'attributs;  xviii*  siècle  ;  lités  dont  nous  avons    parlé   Ans. 

médiocre.  de  1856.  De  ce  point,  élevé  d'environ 

Nous  signalons  la  ferme  nouvelle  75  mètres  au-dessus  de  TArmançoa 

de  Grand  Champ,   située  à  peu   de  &  Brienon,  la  vue  s'étend  sur  un  vaste 

distance  de  l'église,  comme  Tune  des  espace  ;  au  nord   sur   la  vallée  de 

excursions  les  plus  intéressantes  que  l'Armançon,  au   sud  sur  celle  da 

l'on  puisse  faire  aux  environs  de  Sei-  Serain  ec  à  l'ouest  sur  la  grande  val- 

gnelay  ;  elle  appartient  à  M.  Bonnot;  lée  de  l'Yonne, 

de  vastes  bâtiments  viennent  dètre  Après  3  Icil.  de  parcours  en  ligne 

reconstruits  dans  le  •  style  agricole  directe,  la  route  contourne  le  flanc 

moderne.  »  d'une  colline  dans  laquelle  sont  creu- 

Arrivé  au  hameau  de  la  RUE-PEPiif,  sées  de  larges  carrières  de  pierres 

bâti  au  croisement  des  routts  d*Au-  d'un  effet  a<sez  pittoresque.  On  ar- 

xerreâNogent  sur-Seine  et  de  Joigny  rive  à  la  ferme   des  Graviers;  un 

â  Avallon,  le  chemin,  longeant  un  brusque  contour  de  la  route  laisse 

autre  iiameau  nommé  la  Petite-Ber-  sur  la  droite  de  longues  lies  et  de 

gère,  arrive  bientôt  à  larges  bancs  de  sables,  recouverts 

d'oseraies. 

CHiCHY,  village  du  canton  de  Sei-  D'épais    massifs  d'arbres  bordent 

gnelay,  situé  sur  le  penchant  d'une  les  rives  de  l'Armançon,  jolie  rivière 

colline  dans  la  vallée  du  Serain.  A  que  nous  traversons  sur  uo  grand 


279 

pont  de  bois  de  quatre  arches  et  qui  en-Othe  (Aon.  de  1866),  Belieehaume, 
aboutit  au  faubourg  de  Brienon,  Arces,  Vaudeurs  (\nn.  de  iShU),  les 
petite  ville  dont  nons  avons  donné  la  Sièges,  et  enfin  Villeneuve-i^Arclie- 
descrlption,  Aon.  de  1856.  Nous  ne  vôque  (Ann.  de  1843). 
nous  y  arrêterons  pas  de  nouveau  ;  Nous  publierons  dans  PAnnus^ire 
de  même  que  nous  devons  nous  bor-  de  1864  la  description  de  la  vallée  du 
ner  à  indiquer  sommairement  la  SeraiOn  fiche  et  pittoresque  contrée 
suite  de  l'itinéraire  de  la  route  que  qui  mérite  d'être  longuement  ex- 
nons  suivons  et  qui  passe  à  Bligny-  plorée. 

G.  CoTTEAU  Et  V.  Petit. 


JACQUES  AMYOT 


ÉVÊQUE  ET   FONDATEUR   DU   COLLÈGE   d'àUXERRB. 


Jacques  Âmyot  est  né  à  Meluii,  dans  le  département  de 
et-Maroe,en  1513  (1),  le  30  octobre,  suivant  ses  biographes.  Mais, 
quoique  étranger,  par  sa  naissance,  à  notre  département,  il  a  éi 
évéque  d'Auxcrre  et  le  fondateur  de  son  collège,  et  nous  pouYOOB, 
à  ce  litre,  le  revendiquer  comme  un  des  nôtres. 

Issu  de  parcnls  pauvres  et  d'obscure  condition  (on  ne  sait  si 
son  père  fut  un  boucher,  un  corroyeur,  ou  un  petit  marchand 
mercier)  (2),  Amyot  est  un  exemple  de  ce  que  peuvent  la  perse 
vérance  dans  le  travail  et  le  désir  honnête  de  parvenir,  lorsqu'ils 
sont  secondés  par  une  vive  intelligence.  On  raconte  que,  tou 
jeune  encore,  fuyant  la  maison  paternelle  pour  se  soustraire  à  un 
châtiment  que  son  père  voulait  lui  infliger,  il  fut  rencontré,  au 
milieu  des  champs,  par  un  cavalier  qui,  sur  sa  bonne  mine,  le 
prit  en  croupe  et  fut  le  déposer  à  Thopital  d'Orléans,  d'où  il 
s'achemina  vers  Paris,  en  mendiant  son  pain  sur  la  route. 

Quelque  chose  d'analogue  arriva  à  Sixte -Quint.  Pendant  qu'il 
gardait  ses  pourceaux,  il  vit  passer  un  cordelier,  qui  s'enquit 
auprès  de  lui  du  chemin  qu'il  fallait  sui>Te  pour  aller  à  Ascoli. 
Sixte-Quint,  qui  n'était  alors  que  le  pâtre  Peretti,  s'offrit  pour  l'y 
conduire.  Et,  tout  en  causant  avec  le  cordelier,  il  témoigna  d'une 
si  grande  passion  pour  l'étude  qu'on  le  reçut  dans  le  couvent,  où 
plus  tard  il  endossa  l'habit.  On  sait  quelle  fut  sa  prodigieuse  for- 
tune, et  comment,  à  l'aide  d'une  comédie  habilement  jouée,  il 
réussit  à  abuser  le  Sacré  Collège  et  à  se  faire  élire  pape,  sous  le 


(1)  Suivant  Bayle,  Dici.  Msl.  et  crit,,  v*  Amyot . 
(3)  Biographie  Micbaud,  v**  Amyot;  Feller«  eod. 


S81 

nom  de  Sixte-Quinl.  La  destinée  d'Amyot  eut  des  commence- 
ments aussi  humbles;  et,  si  elle  ne  fut  pas  aussi  brillante  que 
celle  de  Sixte-Quint,  elle  ne  laisse  pas  que  d'avoir,  comme  elle, 
son  côté  romanesque. 

Âmyot,  qui  avait  commencé  ses  études  à  Helun,  les  continua  à 
Paris.  Ne  recevant  de  ses  parents  d'antres  secours  qu'un  pain  que 
sa  mère  lui  envoyait  chaque  semaine,  il  eut  le  courage  (et  il  faut 
lui  en  savoir  gré),  pour  suppléer  aux  ressources  qui  lui  man- 
quaient, de  s'abaisser  jusqu'à  accepter  des  fonctions  servlles.  Une 
dame,  qui  lui  trouva  une  figure  agréable,  le  prit  à  ses  gages  pour 
conduire  ses  enfants  au  collège.  Ecolier  lui-même,  Amyot  faisait 
voir  une  telle  ardeur  pour  l'étude  qu'il  se  relevait  la  nuit  pour 
travailler,  à  la  lueur  de  quelques  charbons  ardents.  Le  collège  de 
France  venait  d'être  fondé  par  François  I*^;  il  était  pourvu  de 
maîtres  habiles.  Amyot  suivit,  sous  ces  maîtres,  des  cours  de 
poésie,  d'éloquence  et  de  mathématiques,  fut  reçu  maître  ès-arts , 
et  ensuite  se  rendit  à  Bourges  pour  y  étudier  le  droit  civil.  L'étude 
du  droit  était  alors  regardée  comme  le  complément  de  l'étude  des 
belles-lettres.  Un  gentilhomme  du  Rerry,  Jacques  Golin,  qui  avait 
la  charge  de  lecteur  du  roi,  reçut  Amyot  dans  sa  maison  et  lui 
confia  Téducation  de  ses  neveux. 

Des  historiens  ont  avancé  que,  le  roi  Henri  II  ayant  fiiit  un  vo- 
yage dans  le  Berry,  Amyot  lui  fit  présenter,  par  ses  élèves,  une 
pièce  de  vers  en  grec,  dont  le  chancelier  de  l'Hospital  se  montra  si 
satisfait,  qu'il  dit  au  roi  que  l'auteur  lui  semblait  digne  de  présider 
à  l'éducation  des  enfiamts  de  France  ;  et  l'on  a  voulu  voir  là  le 
commencement  de  sa  fortune.  Mais  ce  récit  parait  apocr^n[>he  : 
Michel  de  l'Hospital  ne  fut  chancelier  que  sous  François  II  et 
Charles  IX. 

On  a  dit  encore  que  la  protection  de  Marguerite  de  Valois,  la 
sœur  de  François  I*>',  surnommée,  de  son  temps,  la  dixiènu 
Muse^  fit  obtenir  à  Amyot  une  chaire  de  grec  et  de  latm  à  l'Univer- 
sité de  Bourges.  Hais  n'a-t-on  pas  confondu  la  sœur  de  François  I«r 
avec  la  fille  de  ce  prince,  qui  portait  aussi  le  nom  de  Marguerite, 
et  qui,  à  l'exemple  de  sa  tante  et  du  roi,  son  père,  aima  et  cultiva 
les  lettres,  savait  le  grec  et  le  latin,  et  protégea  les  savants? 
Amyot  était  bien  jeune  (il  n'avait  pas  14  ans)  lorsque  Marguerite 
de  Valois  épousa,  en  janvier  1 527,  le  roi  de  Navarre,  Henri  d'Al- 
bret,  et  il  est,  par  conséquent,  assez  difficile  d'admettre  que  ce 
soit  à  cette  princesse,  alors  éloignée  de  la  cour  de  France,  et 


282 

loat  entière  aux  soins  de  son  royaume  de  Naturre,  où  elle  fainit 
fleurir  les  arts  de  la  paix,  qu'Amyot  soit  redevable  de  cette  hveur, 
dont  il  est  plus  naturel  de  bire  honneur  à  l'antre  Marguerite,  & 
celle  qu'on  appelait  Marguerite  de  France,  la  fille  de  Frangoii  I«. 

Quoi  qu'il  en  soit,  Âniyot  occupa  cette  chaire  l'espace  de  dix  ou 
douze  ans,  et  ce  fut  pendant  ce  temps  qu'il  traduisit  le  romaa 
grec  dHéliodore  :  Us  amours  de  Théagène  et  de  CharicUe^  el  pla- 
sieurs  des  Vies  des  hommes  illustres  de  Plutarque.  François  K, 
à  qui  il  dédia  ce  dernier  ouvrage,  l'en  récompensa  par  le  don  de 
l'abbaye  de  Bellosane,  devenue  vacante  par  la  mort  da  savan 
Vatable,  ou  Watebled,  célèbre  bébralsant  et  helléniste  non  inoiDi| 
distingué,  l'un  des  professeurs  du  collège  de  France.  C'élû 
l'usage,  alors,  de  donner  des  prieurés,  des  abbayee  ou  dfantrei 
bénéfices  ecclésiastiques  à  des  laïques  qui  en  percevaient  les  le- 
venus,  sans  en  remplir  les  charges.  C'était  une  monnaie  avec 
laquelle  les  princes  honoraient  les  hommes  utiles,  ou  (Usaient  dei 
laigesses  à  leurs  fiivoris. 

Désireux,  pour  sa  traduction  de  Plutarque,  de  conférer  entr'eui 
les  manuscrits  que  possédaient  les  bibliothèques  de  l'Italie,  les  ploi 
riches  alors  de  toute  l'Europe,  Âmyot  passa  dans  cette  contrée,  à  U 
suite  de  notre  ambassadeur  à  Venise.  11  connut,  à  Rome,  le  cardir 
ual  de  Toumon,  le  même  qui  présida  le  Colloque  de  Poissy,  et  qui 
représentait  alors  le  roi  de  France,  Henri  II,  auprès  du  Saint-Siège. 
Le  concile  de  Trente ,  ce  concile  provoqué  par  la  réforme  de 
Luther,  et  qui  dura  26  ans  (1),  allait  se  réunir  de  nouveau  (en 
1551),  pour  reprendre  son  œuvre  plusieurs  fois  interrompue  par 
la  guerre  que  se  faisaient,  avec  acharnement,  l'Empereur,  le  roi 
de  France,  le  roi  d'Angleterre  et  les  princes  protestants  de  l'Alle- 
magne. Le  roi  de  France  était  mal,  en  ce  moment,  avec  l'Empe- 
reur et  avec  le  Pape.  Amyot  fut  chargé  de  porter  au  concile  une 
protestation  de  Henri  II,  dans  laquelle  le  roi  exposait  aux  Pères 
la  nécessité  où  le  réduisait  le  pape  de  prendre  les  armes,  et 
l'impossibilité  où  il  était  d'envoyer  les  prélats  français  à  Trente. 
Henri  H  déclarait,  en  conséquence,  qu'il  ne  pouvait  reconnaître  le 
concile  comme  oecuménique  (2).  La  protestation,  rédigée  en  latio, 


(I)  Convoqué,  en  1537,  par  le  Pape  Paul  III,d*abord  à  Mantoue, 
puis  à  Trente,  en  1545,  il  ne  prit  fin  qu'en  décembre  15^,  sous 
Pie  IV. 

(9)  Henri  Martin,  HisU  deFr.ji.  VIII,  p.  M)5. 


S83 

était  adressée  à  «  l'asBemblée  •  conventus.  Ge  mot,  qui,  dans  le 
latin  du  moyen  âge,  veut  dire  couvent^  choqua  les  Pères,  qui  furent 
tout  près  de  refuser  le  message  du  roi.  Il  Aillut  qu'Amyot  leur 
expliquât,  non  sans  sourire  de  leur  méprise,  que  convéutus^  daus 
la  laDgue  de  Gicéron,  veut  dire  réunioD,  assemblée,  concile,  en 
un  mot.  •  Je  ne  sais,  dit-il  malicieusement  dans  une  lettre  où  il 
rendait  compte  de  sa  mission,  je  ne  sais  s'ils  avaient  peur  que  le 
roi  ne  les  prit  tous  pour  des  moines.  »  Le  choix  qui  avait  été  fait 
d'Amyot  pour  cette  mission  délicate  prouve  de  quel  crédit  il  jouis- 
sait d^à  ;  et  la  manière  dont  il  s'en  acquitta  ne  fit  que  rehausser 
encore  l'opinion  qu'on  avait  de  son  mérite.  Le  cardinal  deToumon, 
charmé  de  l'habileté  qu'il  y  avait  déployée,  le  ramena  à  Paris,  et 
le  fit  agréer  au  roi  pour  précepteur  de  ses  deux  fils,  Charles  et 
Henri,  qui  auraient  été  de  meilleurs  princes  peut-être,  s'ils  eussent 
vécu  dans  un  autre  temps  et  s'ils  eussent  eu  une  autre  mère.  C'est 
le  jugement  que  porte  de  l'un  d'eux  un  grand  écrivain  :  •  N'y 
aura^-t-il  pas,  dit  M.  de  Chateaubriand,  dans  ses  Etudes  historiques^ 
en  parlant  de  Charles  IX,  n'y  aura-t^il  pas  quelque  pitié  pour  ce 
monarque  de  23  ans,  né  avec  des  talents  heureux,  le  goût  des 
lettres  et  des  arts,  un  caractère  naturellement  généreux,  qu'une 
exécrable  mère  s'était  plu  à  dépraver  par  les  abus  de  la  débauche 
et  de  la  puissance  ?  »  Que  ne  devait-on  pas  attendre,  en  effet,  de 
ce  jeune  roi,  qui  exprimait  un  sentiment  si  exquis  dans  ces  vers 
adressés  à  Ronsard  ? 

Tous  deux  également,  nous  portons  des  couronnes  ; 
Mais  roi,  je  la  reçois  ;  poète,  tu  la  donnes. 

Tout  en  s'occupant,  avec  dévouement,  de  l'éducation  des  deux 
princes,  Amyot  poursuivait  sa  traduction  de  Plutarque.  Quel  meil- 
leur livre  à  mettre  sous  les  yeux  de  ses  élèves  que  les  Vies  des 
hommes  illustres  de  la  Grèce  et  de  Rome?  Pour  des  princes  des- 
tinés à  régner,  quels  enseignements  à  puiser  dans  les  fautes  des 
uns,  dans  les  vertus  des  autres!  Lorsque  sa  traduction  fut  ache- 
vée, il  la  dédia  à  Henri  11,  et  commença  immédiatement  celle  des 
œuvres  morales  du  même  auteur,  qui  ne  fut  terminée  que  sous  le 
règne  de  Charles  IX,  à  qui  il  la  dédia  pareillement. 

C'est  faire  l'éloge  des  deux  princes,  en  même  temps  que  celui 
d'Amyot,  que  de  signaler  ici  la  vive  et  constante  affection  que  les 
deux  frères  témoignèrent  pour  celui  que,  sur  le  trône  même,  ils  ap- 
pelaient leur  maître^  et  dont  ils  lui  doonèrent  les  preuves  tai  plus 


284 

éclatantes.  Charles  IX,  en  effet, dès  son  avènement  au  trône  (1560)| 
le  nomma  son  grand-aumônier.  Cette  nomination,  qui  contrariait  ki 
vues  de  la  reine-mère,  dont  le  choix  s'était  porté  sur  un  autre  on- 
didat,  mit,  s'il  faut  en  croire  Saint-Rénal  (1),  Catherine  de  HédiciB 
en  fureur.  Elle  fil  venir  Amyot,  et  lui  dit,  dans  son  langage  boû- 
français  et  semi-italien  :  «  J'ai  fait  bouquer  les  Guise  et  tel 
Ghàtillon,  les  connétables  et  les  chanceliers,  les  rois  de  Nanm 
et  les  princes  de  Gondé,  et  je  vous  ai  en  tête,  petit  prestdeti  • 
Elle  lui  signifia  qu'il  ne  vivrait  pas  vingt-quatre  heures,  s'A  De 
renonçait  à  cette  charge.  Amyot  fut  effrayé;  car  il  savait  qœ  la 
reine-mère  était  femme  à  exécuter  sa  menace.  Il  se  cadia  et  M 
plusieurs  jours  sans  reparaître  à  la  table  du  roi.  Charles  H, 
qui  soupçonna  sa  mère  d'avoir  foit  pis  que  d'éloigner  Amyot, 
entra  en  fureur,  à  son  tour,  et  s'écria  :  •  Quoi  !  parce  que  Je  Vi 
foit  grand-aumônier,  on  l'a  fait  disparaître  I  •  La  reine,  pour  apai- 
ser son  fils,  dont  elle  connaissait  la  violence,  quoi  qu'il  ne  (Ûteocne 
âgé  que  de  dix  ans,  fut  obligée  de  faire  chercher  Amyot,  qui  ne  w 
décida  à  revenir  que  sur  l'assurance  qu'elle  lui  donna  qu'il  n'aiait 
plus  rien  à  craindre. 

Le  roi,  quelque  temps  après,  donna  à  Amyot  une  noayelle 
marque  de  sa  munilicence,  en  ajoutant  à  l'abbaye  de  Bellozane, 
dont  il  était  déjà  titulaire,  l'abbaye  de  Saint-Corneille  de  Gom- 
piègne.  La  faveur  du  prince  ne  s'arrêta  pas  là,  et  l'évéché  d'Auxenc 
élant  devenu  vacant,  en  4570,  Amyot  y  fut  nommé.  Mais  il  ne  put 
prendre  possession  de  son  siège  que  l'année  suivante,  à  cause  de 
difficultés  survenues  entre  le  Souverain  Pontife  et  le  roi  de  France. 
On  ne  nous  dit  pas  quelles  étaient  ces  difficultés  ;  mais  nous 
trouvons  un  éclaircissement,  à  ce  sujet,  dans  un  document  que 
nous  citerons  plus  loin,  et  qui  est  un  Mémoire  en  défense  pour  le 
Chapitre  de  la  cathédrale  d'Auxerre,  plaidant,en  1589  et  années  sui- 
vantes, contre  son  évéque,  devant  la  chambre  des  Requêtes  du  Palais: 

«  La  cour  remarquera,  s'il  luy  plaist,  est-il  dit  dans  ce  Mé- 
moire, que,  comme  le  défunct  révérend  cardinal  de  la  Bourdaisiëre, 
évesque  d'Aucerre,  son  prédécesseur  (d'Amyot,  le  défendeur) ,  fût 
décédé  in  curia  romana^  le  pape  voulut  pourvoir,  et,  de  feict, 
pourvut  à  tous  les  bénéfices  que  le  dict  seigneur  cardinal  avoit 
possédez,  et  y  voulut  pourvoir  pleno  jure^  contra  beneplacUum 


(i)  De  l'usage  de  l'histoire. 


385 

régis,  et  même  pourvut  de  Tévesché  d'Aucerre  un  aultre  que  le 
dict  deffendeur,  dont,  en  ces  entrefaictes,  il  y  eut  un  grand 
longtems  altercat  entre  sa  Sainteté  et  sa  Majesté....  » 

Par  exception  à  une  disposition  du  concordat  conclu,  en  1516, 
entre  le  pape  Léon  X  et  François  P',  disposition  qui  transmettait 
au  roi  la  nomination  directe  à  certains  bénéfices  et  aux  évêchés, 
en  ne  laissant  au  pape  que  la  collation  ou  institution  canonique, 
Sa  Sainteté  s'était,  en  effets  révervé  le  droit  de  conférer  seule  ceux 
de  ces  bénéfices  qui  venaient  à  vaquer  in  curta,  c'est-à-dire  dont 
les  titulaires  décédaient  à  Rome.  C'était  ce  droit  que  revendiquait 
le  pape  Pie  lY  pour  Tévéché  d'Âuxerre.  Peut-être  son  opposition  au 
choix  que  le  roi  avait  fait  de  la  personne  de  son  grand-aumônier, 
pour  occuper  ce  siège,  tenait-elle  à  ce  qu' Amyot  avait  été  soupçonné, 
dans  sa  jeunesse,  d'incliner,  comme  un  grand  nombre  de  savants 
et  de  libres  penseurs  de  cette  époque,  vers  les  doctrines  nou- 
velles. Charles  IX,  néanmoins,  l'emporta. 

Amyot,  lorsqu'il  entra  en  possession  de  son  évéché,  avait  58  ans. 
N'ayant  étudié,  jusque-là,  que  les  lettres  profones,  il  lui  Mut, 
pour  remplir  les  devoirs  de  sa  nouvelle  dignité,  se  mettre  à  lire  les 
Pères,  à  conférer  avec  les  docteurs  et  à  étudier  l'Ecriture  sainte. 
Avec  l'ardeur  qu'il  apportait  en  tout,  il  eut  bientôt  acquis  la  science 
d'un  théologien.  Il  possédait  parfaitement,  disent  ses  biographes, 
la  Somme  de  Saint-Thomas.  Levé,  dès  cinq  heures  du  matin,  en 
toute  saison,  il  travaillait  dans  son  cabinet  jusqu'à  l'heure  de  la 
messe.  Après  le  repas  qui  suivait  l'office,  il  conversait  une  heure 
avec  les  personnes  qu'il  avait  invitées  à  sa  table,  puis  rentrait  dans 
son  cabinet  jusqu'au  soir.  Une  vie  ainsi  réglée  devait  lui  laisser 
bien  des  loisirs  pour  l'étude,  qui,  pour  les  hommes  de  la  trempe 
et  du  caractère  d'Amyot,  pour  ceux-là  surtout  à  qui  manquent  les 
douces  intimités  du  foyer  domestique,  forme  le  principal  charme 
de  l'existence.  Mais  l'étude  ne  lui  foisait  pas  négliger  les  devoirs 
de  son  état.  Dévoué  à  ses  nouvelles  fonctions,  il  attirait  près  de 
lui  les  meilleurs  prédicateurs,  qu'il  envoyait  dans  les  villes  et  les 
autres  paroisses  de  son  diocèse,  où  il  savait  que  la  Réforme  avait 
fait  des  prosélytes,  afin  de  ramener  les  dissidents  dans  le  sein  de 
l'Eglise.  Lui-même  ne  laissait  jamais  passer  une  fête  solennelle 
sans  monter  en  chaire.  Familier,  comme  on  l'était  au  xvi»  siècle, 
avec  la  langue  latine,  il  composait  ses  sermons  dans  cette  langue 
et  les  débitait  en  français. 

Amyot  passe  pour  avoir  eu,  au  sein  de  sa  plus  grande  opu- 


lence,  des  babitades  de  parcimonie,  ce  qui  tenait,  sans  doute,  à 
sa  première  éducation.  Le  trait  suiYant,  que  rapportent  ses  bio- 
graphes, pourrait'  le  faire  accuser  d'avidité.  Gomme  il  demandait 
à  Charles  IX  une  nouyelle  abbaye,  lui  qui  en  possédait  déjà  plu- 
sieurs :  «  Ne  m'avez- vous  pas  assuré  autrefois,  dit  le  roi,  que  vous 
bcMrneriez  votre  ambition  à  mille  écus  de  rente?  —  Oui,  sire,  ré- 
pondit Âmyot  ;  mais  l'appétit  vient  en  mangeant.  • 

Cependant,  plusieurs  actes  de  sa  vie  semblent  protester  contre 
ces  imputations  d'avarice  ou  de  cupidité  :  ce  sont  les  réparations 
ftûtes  à  sa  cathédrale  et  la  fondation  du  collège  d'Auxerre. 

Il  parait  certain  qu'il  dépensa  des  sommes  assez  fortes  pour  re- 
mettre en  bon  état  la  belle  église  de  Saint-Etienne,  qui,  pendant 
les  guerres  rdigieuses,  avait  été  fort  endommagée  par  les  Hugue- 
nots. Voici  une  pièce  qui  le  constate.  Bile  est  tirée  des  archives 
de  la  ville,  et  se  trouve  au  t.  IV,  p.  349,  n»  452,  des  Mémoires  de 
Vabbé  Lebeuf^  réédités  et  contimiés  par  MM.  Ghalle  et  Quantin  (1). 
Quoique  la  pièce  soit  d' Amyot  lui-même,  et  qu'elle  ait  été  com- 
posée pour  sa  défense,  dans  le  procès  mentionné  plus  haut,  elle 
mérite  confiance,  néanaoms,  à  cause  du  caractère  de  l'auteur .|Blle 
a  pour  titre  : 

«  Réplique  de  l'ivesque  Amyot  contre  le  Chapistre  d^Aueerre^ 
énumératiive  des  trava/ux  et  embellissemens  qu'U  a  faicts  dans  la 
cathédrale  et  de  la  fondation  du  collège  d'Aiàcerre. 

«  Messire  Jacques  Amyot,  évosque  d'Aucerre,  grand  aulmosnier 
de  France,  defiendeur  contre  les  chanoines  et  Chapistre  de  l'esglise 
d'Aucerre,  demandeurs....  dict,  pour  deffenses,  qu'il  a  &ict  luy 
seul,  pour  la  décoration  et  réparation  de  l'esglise,  plus  que  n'ont 
faict  troys  ou  quattre  évesques  avant  luy,  et  plus  que  n'ont  feict 
tousceulx  du  Chapistre  quattre  foys;  et,  pour  le  monstrer,  dict,  en 
premier  lieu,  que,  n'ayant  trouvé  que  les  murailles  toutes  nues,  il 
a  faict  refoire  tout  à  neuf  toutes  les  chaires  du  chœur,  tant  haultes 
que  basses,  qui  sont  en  nombre  plus  de  six  vingts,  d'ung  cousté 
et  d'aultre  du  dict  chœur,  qui  sont  les  plus  belles  qui  soyent  en 
esglise  cathédvale  de  ce  royaulme  ; 

«  Dict  oultre  qu'il' a  faict  refiiire  la  chaire  cathédralle  et  épis- 


(I)  Mémoires  concernant  Tbistoire  civile  et  ecclésiasUque  d^Auierre 
et  de  son  ancien  diocèse,  par  l'abbé  Lebeuf,  continuée  Jusqu'à  nos 
Jours,  avec  addiUon  de  nouvelles  preuves  et  annotaUons,  par  MM.  Cballe 
et  QuanUn  ;  Auxerre,  Perrlquet  et  Rouillé,  éditeurs^  ISWL 


an 

copalle,  historier  tout  alleotour  des  btstoires  qui  appavtieiment  à 
l'office  del'éyesque;  etdaTaotage  le  baoc  qui  eâl  à  eousté  droiet  de 
Faultel  pour  seoir  le  prefastre  et  le  diacre  et  soudiacre,  peadaatcjue 
la  grande  messe  se  dict;  qui  luy  revient  à  plus  de  sept  mil  livres; 

•  ûict  qu'il  a  Met  refaire  Tanltel ,  ayaat  iaict  venir  des  reli- 
quaires exprès  de  Rome  pour  le  faire,  et  eo  ayant  apporté  d'auitrea 
de  son  abbaye  de  Saint-GomeiUe  de  Gompienne;  foit  pollir  ei 
accoustrer,  à  grandz  fraiz,  la  table  d'aultel  qui  est  dessus,  de  lon- 
gueur de  huict  piez  et  quattre  poulces,  de  quattre  piez  de  large, 
toute  d'uoe  pièce  de  marbre  noir,  les  deux  marches  de  devant 
Taultel,  l'une  de  pierre  et  l'aultre  de  boys  ; 

«  Dict  plus  qu'il  a  faict  faire  les  sept  pilliers  de  bronze  qui  sont 
allentour  du  diet  aiiUel,  de  belle  et  élégante  façon,  à  sçavoir  troys 
de  chascun  costé  de  l'aultel,  et  le  septième  derrisf  l'auitel,  en 
façon  de  crosse  où  repose  le  corps  de  Ntotre-Seigneur,  et  la  croix 
de  dessus,  qui  lui  revient  à  deux  mil  cinq  cens  livres  pour  le 
moingtz; 

•  Dict  d'avantage  qu'il  a  faict  fiùre  tout  de  neuf  les  oigues  qui 
sont  à  costé  gauche  duchosur,  avec  les  venteaiilx  qui  les  fermeniy 
peintz  dedans  et  dehors;  qui  lui  reviennent  à  mil  escus  et  plus;. 

«  Dict  oullre  qu'il  a  donné  deux  psaultiers,  l'ung  du  eousté 
gauche,  l'aultre  du  eousté  droict,  en  grosses  lettres  et  grosses 
nettes,  de  l'impression  de  Plautin,  bien  reliez,  ei  fermans  comme 
sont  ordinairement  ès-livres  d'esglises  ; 

t  Qu'il  a  donné  une  chappelle  de  toille  d'or,  consistant  en  troys 
grandes  chappes,  l'une  pour  le  chantre  et  les  deux  aultres  pour 
les  deux  escroistes,  la  chasuble  pour  le  prebstre  o£ficiant  et  les 
deux  tunicques  pour  le  diacre  et  soudiacre,  paremens  d'aultel 
hault  et  bas,  avec  l'hystoire  du  martire  sainct  Bstienne  en  brode- 
rie ;  le  tout  avec  or  fray  ;  dont  on  faict  l'ofSce  aux  jours  et  festes 
solennelles  ; 

«  Oullre  a  donné  une  aultre  chappelle  de  damas  blanc,  consis- 
tant en  troys  grandes  chappes,  chasuble  et  deux  tunicques  avec  or 
fray  de  velourz  cramoisy  figuré,  et  davantage  le  parement  de  l'auitel 
hault  et  bas,  et  les  rideaux  quattre  en  nombre,  à  l'entour  de 
l'auitel,  de  mesme  parure  ; 

«  Qu'il  a  donné  deux  chandeliers  d'argent,  haultz  et  de  bdle 
façon,  pour  servir  à  l'auitel  aux  festes  ; 

«  Qu'il  a  donné  deux  encensoirs  d'argent,  avec  la  navette  d'ar- 
gent massif  et  de  belle  £açon  ; 


888 

•  Qu'il  a  donné  le  benoisUer  avec  son  aspergés  d'argent  ; 

«  Qu'il  a  donné  le  pavillon  de  taffetas  changeant  pour  apporter 
les  sainctes  huiiles,  avec  les  vaisseaux  pour  les  mettre  au  jour  du 
jeudi-sainct; 

«  Dict  oultre  qu'il  a  faict  réimprimer  les  bréviaires  à  l'usage 
d'Aucerre,  réduits  à  la  forme  de  celluy  de  Rome,  ainsi  qu'il  est 
ordonné  par  le  concile  de  Trente  ;  qui  lui  revient  à  plus  de  deux 
mil  livres; 

t  Dict  plus  qu'il  a  faict  réparer  la  chapelle  épiscopalle  qui  est 
dedans  l'esglise,  laquelle  avoit  esté  toute  déchirée  par  les  Hugue- 
nots, Taultel  desmoly,  les  moulures  de  pierres  de  taille  toutes 
cassées,  et  les  peintures  toutes  difihmées  et  le  carreau  emporté. 

€  Oultre  et  par-dessus  tout  le  précédent  qui  appartient  à  la  déco- 
ration de  l'esglise  mathérialle ,  et  pour  leur  donner  quelque  insti- 
tution, tant  en  bonnes  lettres  qu'en  philosophie  et  théologie,  il  a 
fidct  bastir  ung  collège  pour  y  loger  des  jésuites,  ainsy  qu'il  luy  a 
esté  accordé  par  leur  général,  où  il  y  a  ung  corps  de  logis  de 
vingt-cinq  toises  de  long  et  trente-deux  piez  de  haulteur,  à  troys 
estages,  celliers,  classes  vis-à-vis,  de  mesme  longueur,  lequel 
collège,  tant  en  achapt  de  la  place  qu'en  bastimens,tout  de  neuf  et 
depuis  le  fondement,  comme  aussy  en  achapt  de  la  maison  con- 
tiguêeten  rentes  qu'il  a  acquises  du  roy  sur  le  scel  pour  les...., 
luy  revient,  à  jusques  aujourd'huy,  à  60,000  livres  et  plus.  Et 
tontes  lesquelles  réparations,  décorations  et  enrichissements  ledit 
deffendeur  en  croit  toute  la  ville  d'Aucerre,  depuis  le  premier  de 
la  justice  jusques  au  plus  petit  artisan  ;  et  n'est  point  par  jactance 
qu'il  en  ayt  faict  ce  particulier  récit,  ny  par  reproche,  mais  pour 
vous  monstrer  et  Êdre  paroistre  qu'il  y  a,  en  vostre  demande,  plus 
d'ingratitude  qu'il  n'y  a  de  justice.  Au  moyen  de  quoy,  il  requerre 
d'en  estre  renvoyé  absoubz,  avec  dépens  (1).  • 

A  ce  Mémoire,  le  Chapitre  a  répondu  : 

t  Au  premier  article  :  que  tant  s'en  fault  que  luy  seul  ayt  plus 
foumy  et  faict  de  bien  à  la  décoration  de  l'esglise  cathédrale 
d'Aucerre  que  n'ont  pas  faict  les  troys  qui  ont  esté  évesques  immé- 
diatement avant  luy,  car  un  seul  des  troys,sçavoir  est  le  feu  evesque 
François  de  Dinteville,  a  plus  faict  de  biens  et  employé  de  déniera 
à  la  décoration  de  l'esglise  d'Aucerre  douze  fois  que  n'a  pas  faict 


(1)  Cette  piècOi  qui  n'est  ni  datée  ni  signée,  est  présumée  avoir  été 
écrite  vers  1589. 


289 

le  deffendeur;  desquels  biens  la  plus  grande  partie  a  esté  spoliée 
par  les  hérétiques,  lorsque  la  ville  d'Âucerre  fut  surprise  par  eulx, 
où  il  y  avait  dudict  feu  sieur  Dinteville  plusieurs  reliquaires  en- 
châssez en  or  et  argent  doré,  plusieurs  chappelles  de  diverses 
sortes  de  toilles  et  draps  d'or  et  d'argent,  consistans  en  parements 
d'aultelpar  hault  et  par  bas,  enhuict  chappes  à  chascune  chappelle, 
deux  tunicques  et  une  chasuble,  le  tout  garni  d'or  fin,  perles,  avec 
aultres  chappelles  de  velours  noir,  rouge  et  violet  cramoisi,  des 
orgues  qui  contenoient  quatorze  jeux,  et  un  jubé  de  pierre  de 
taille  de  la  plus  excellente  façon  qu'il  y  en  ayt  en  toute  la  France. 
«  Et,  comme  il  plut  à  Dieu  que  la  dicte  ville  fust  remise  en  la 
puissance  des  catholiques,  les  dicts  demandeurs,  desquels  les  mai- 
sons claustrales  avaient  esté,  au  nombre  de  plus  de  70  ou  80, 
minées  rez  de  terre,  et  les  plus  belles  qui  fussent  en  toute  la  viUe, 
ont  rétabli  et  réédifié  icelles  à  leurs  propres  et  particuliers  frays,  et 
celle  dudict  defTendeur  fut  entièrement  conservée,  en  laquelle  le 
dict  feu  sieur  Dinteville  a  faict  laire  un  portail  des  plus  beaux  qui 
se  puissent  voir,  avec  un  grand  corps  de  logis  proche  d'iceluy  où 
l'ofiicialité  est.  Et  si,  en  oultre,  les  dicts  demandeurs  ont  faict  re- 
faire tous  les  aultels,  toutes  les  chappelles,  les  grandes  vitre8,'tant 
baultes  que  basses,  qui  avoient  esté  du  tout  rumées  et  jetlées  par 
terre,  faict  refaire  des  cloches  de  même  grosseur  que  les  anciennes, 
faict  recouvrir  la  grande  tour  de  plomb  entièrement  et  un  clocher 
qui  estoit  aussy  de  plomb,  que  les  soldats  hérétiques  avoient  ravi 
et  emporté,  et  faict  retenir  la  grande  couverture  de  l'esglise  avec 
celles  des  basses  voustes  et  autres  édifices  adjacents,  comme  le 
grand  chapitre  ;  qu'ils  feront  aparoir  par  les  comptes  de  leurs  fa- 
briciens,  le  tout  revenant  à  plus  de  cent  cinquante  mil  livres,  et 
ne  se  trouvera  pas,  soubs  correction,  qu'il  ayt  faict  quatre  fois  plus 
que  les  dicts  demandeurs.  Recours  à  ses  defienses,  ausquelles  il 
n'a  rien  obmis,  pas  seulement  jusqu'à  deux  pseautiers  de  la  valeur 
de  deux  écus  au  plus....  » 

La  réplique  du  Chapitre  continue  sur  ce  ton,  s'efforçant  d'amoin' 
drir,  de  réduire  à  rien  chacune  des  dépenses  faites  par  Amyot, 
exaltant,  au  rebours,  et  amplifiant  celles  laites  par  les  prédéces- 
seurs d'Amyot  ou  par  le  Chapitre. 

«  En  somme,  conclut  le  Mémoire,  les  deniers  provenans  du 
temps  du  siège  vacant  et  régale  précontés  (lesquels  appartiennent 
au  Chapitre),  il  ne  se  Irouverapas  que  ledict  deffendeur,  depuis  22 

19. 


292 

avoient  mises  en  la  teste,  le  mercredy  de  la  semaine  saincte  (1589), 
auroit  esté  si  furieusement  animé  et  mutiné  à  rencontre  dudict  eyes- 
que  que,  par  deux  foys,  il  faillit  à  estre  massacré,  luy  ayant  le 
pistolet  été  apporté,  par  plusieurs  foys,  sur  l'estomach,  à  l'entrée 
de  la  ville,  et  Taultre  devant  Tesglise  de  Sainct-Estienne,  où  il  fut 
destaché  quelques  coups  d'harquebuze,  et  n'eust  l'evesque  moyen 
de  sauver  sa  vie  que  en  se  retirant  en  la  maison  d'ung  chanoine, 
et  de  celle-là  en  une  aultre,  pour  faire  perdre  sa  trace  à  ceulx  qui 
le  poursuivoient  ; 

«  Que,  à  l'heure  mesme,  se  trouva  frère  Jehan  Horeau,  adhé- 
rent dudict  Trahy,  sur  la  place  devant  la  grande  esglise,  tenant  une 
hallebarde  en  ses  mains,  criant,  à  pleine  teste  :  «  Courage,  sou- 
«  dards  !  messire  Jacques  Amyot  est  un  méchant  homme,  pire  que 
«  Henry  de  Valois  ;  il  a  menacé  de  faire  pendre  notre  maistre  Trahy, 
«  mais  il  luy  cuira.  > 

«  Que,  plusieurs  foys,  certains  jeunes  hommes,  marchands  les 
ungs,  les  aultres  vignerons,  les  aultres  mariniers,  s'assemblans  sous 
les  piliers  delà  Feaerie  ettumultuans  séditieusement,  auroientdict 
haultement  qu'il  falloit  aller  couper  la  gorge  à  Tévesque  et  fadre 
ledict  Trahy  évesque  en  son  lieu,  et  qu'il  le  méritoit  mieux  que 
luy  ;  ce  qui  ne  pouvoit  procéder  que  des  calomnieuses  impressions 
que  leur  avoit  baillé  ledict  Trahy  et  ses  semblables  ; 

«  Que,  sur  le  commencement  du  quaresme,  ayant,  ledict  éves- 
que, envoyé  Tun  de  ses  gens  pour  sçavoir,  au  vray,  si  les  rumeurs 
qu'il  entendoit  de  la  furie  de  ce  peuple  étoient  véritables,  plusieurs 
marchandaux  et  aultres  seroient  venus  au  logis  de  la  Fontene,  au 
fauxbourg  sainct  Amalre,  où  ledict  serviteur  s'étoit  arresté,  sans 
oser  entrer  en  la  ville,  pensant  y  trouver  ledict  sieur  évesque  pour 
luy  faire  outrage  ; 

«  Que,  depuis,  ayant  envoyé  son  charretier  et  son  cocher  en 
ceste  ville  pour  ses  affaires,  durant  le  quaresme  que  ledict  Trahy 
presdîoit,  on  les  siflloit  par  la  ville  et  courroit  on  comme  si  eus- 
sent été  chiens  fols  ; 

««  Que  plusieurs  foys,  certains  mariniers  auroient  esté  en  propos 
de  venir  piller  et  saccager  sa  maison  épiscopale,  et  auroient  dicl 
à  son  concierge  qu'il  falloit  qu'il  en  sortit  ; 

«  Ce  qui  procôdoit  de  séditieuses  prédications  dudict  Trahy,  ne 
se  passant  aulcune  journée  qu'il  ne  donnât  quelque  calomnieuse 
atteinte  audict  évesque  pour  le  mettre  toujours  de  plus  en  plus 
en  mauvaise  opinion  et  malegrâce  du  commun  peuple...  » 


293 

«  Pour  respondre,  ditAmyot  dans  la  deuxième  des  pièces  citées, 
aux  imputations  calomnieuses  que  frère  Claude  Trahy  a  mises  en 
avant  à  rencontre  de  Tévesque  d'Âucerre,  et  présentées,,  signées 
de  sa  main,  tant  au  bureau  du  Ghapistre  que  de  Thostel  de  ville, 
par  lesquelles  il  se  rend  et  déclare  dénunciateur  et  délateur  à  ren- 
contre de  luy,  Tévesque  dict  qu'il  n'a  observé  pas  un  tant  seul 
poinct  de  la  révérence  que  doibt  un  ecclésiastique  au  prélat  où  il 
réside,  et  moins  encore  de  la  modestie  et  humilité  dont  son  ordre 
faict  profession,  et  beaucoup  moins  de  charité  fraternelle,  qui 
requéroit,  premier  que  de  l'accuser,  difamer  et  scandaliser  envers 
ses  diocésains,  qu'il  s'en  adressât  à  luy  particulièrement,  et  lui  re- 
monstràt  privément  s'il  a  aulcune  plaincte  à  faire  contre  luy,  qui 
monstre  assez  que  ce  qu'il  en  a  faict  procède  d'une  source  toute 
aullre  que  celle  qui  prétend  du  zèle  de  l'homme  de  Dieu,  et  que 
cela  vient  de  la  présomptueuse  arrogance  dont  il  est  plein,  ayant 
tellement  imbu  le  peuple  de  séditieuses  impressions  à  rencontre 
de  son  évesque  qu'il  a  esté  plusieurs  foys  en  danger  de  perdre  la 
vie  :  ensemble  pour  le  dépit  et  jalousie  qu'il  a  de  ce  que  l'évesque 
a  commencé  un  trez  beau  collège  pour  y  loger  des  jésuites,  ayant 
opinion  que  cela  luy  offusquera  sa  lumière  et  luy  diminuera  ses 
bribes. 

«  Premièrement,  quant  à  ce  qu'il  dict  que  l'évesque  envoya  de 
Blois  un  paquet  de  lettres  à'  ceulx  de  la  ville  d'Âucerre  par  son 
fecteur  cordelier,  frère  lehan  Moresin,  dedans  lequel  paquet  il  y 
avoit  une  feuille  de  papier  imprimé  qui  contenoit  assurance  «pie  le 
massacre  de  Blois  avoit  été  justement  faict,  l'évesque  maintient  que 
c'est  une  chose  totalement  fausse  et  par  luy  calomnieusement  con- 
trouvée  ;  car  jamais  l'évesque  n'écrivit  à  ceulx  de  la  ville,  estant 
à  Blois,  ni  ne  vit  oncques  mandement  aulcun  imprimé;  et  les  dé- 
putez pour  le  bailliage  d'Âucerre,  qui  lors  estoient  aux  Etats,  à 
sçavoir  le  doyen  d'Âucerre,  l'advocat  du  roy,  Monsieur  Naudet  et 
Monsieur  Lemuet,  enquis  qui  envoya  ledict  mandement,  en  pour- 
ront faire  foy,  et  ceulx  de  la  ville  tesmoigneront  que  jamais  ils  ne 
reçurent  une  panse  d'Â  de  leur  évesque,  lorsqu'il  estoit  à  Blois.... 

«  Quant  à  ce  qu'il  dict  que  l'évesque  avoit  en  horreur  Messieurs 
de  Guyse  et  du  Maine,  c'est  une  diabolique  supposition;  car  il  est 
certain,  au  veu  et  sceu  de  toute  la  ville,  que,  lorsque  feu  Monsieur 
de  Guyse  fust  eu  la  ville  d'Âucerre,  durant  la  grande  armée  des 
Reistres,  l'évesque  fust  tous  les  jours,  soir  et  matin,  au  logis  du 
dict  seigneur,  le  fist  recevoir  en  son  esglise  à  baulte  messe,  les 


39i 

grosses  cloches  sonnans  et  les  orgues  jouans,  comme  si  c/eustesléle 
jourd'uue  messe  solemielle,  luyfist  présent  d'ung  muid  de  vin  qu'il 
trouva. le  meilleur  qu'il  n'eust  beu  eu  toute  la  Tille,  luy  fistcet 
bomieur  de  visiter  son  collège,  et  alla  par  toutes  les  chambres 
haultes  et  basses,  disant  qu'il  estoit  plus  beau  que  le  sien  de  la 
ville  d'Eu.  Et  les  missives  qu'il  a  reçues,  depuis  troys  mois,  de 
monseigneur  du  Maine  le  monstrent  assez  clairement,  que  l'ôves- 
que  a  entre  ses  mains,  esquelles  sont  ces  propres  paroles  :  «  Vous 
•  vous  pouvez  assurer  de  l'affection  que  je  vous  ay  portée  de 
«  longue  main,  condigne  à  vos  mérites,  désirant  conserver  ce  qui 
«  esta  vous  comme  le  mien  propre...  » 

•  De  pareille  sugestion  de  Satan,  père  du  mensonge,  procède  la 
maligne  interprétation  qu'il  a  faict,  calomniant  le  sermon  que 
l'èvesque  list  le  jour  de  l'Ascension  (1588),  là  oii  il  dict  qu'en  tout 
Etat  et  Gouvernement,  il  falloit  qu'il  y  eust  quelques-uns  qui  com- 
mandassent et  d'aultres  qui  obéyssent,  et,  à  ce  propos,  allégua  la 
gentille  parabole  de  la  teste  et  de  la  queue  du  "serpent,  sur  ce  que 
quelques  fiactieux  de  la  ville  troubloient  le  maire  en  son  gouver- 
nement, dont  il  seroit  depuis  advenu  que,  sur  le  poinct  que  M.  de 
Giiyse  estoit  pour  entrer  dedans  la  ville,  aulcuns,  avec  les  armes 
en  main,  se  présentèrent  à  rencontre  du  maire  pour  Tempescher, 
et  peu  s'en  fallut  qu'il  n'y  arrivât  une  grande  et  fort  sanglante  sédi- 
tion  

«  Le  troisième  poinct  que  quotte  le  délateur  est  de  deux  missi- 
ves que  l'èvesque,  estant  à  Varzy,  escrivit  au  doyen  d'Aucerre, 
M®  Sébastien  Le  Royer,  au  mois  de  febvrier,  pensant  qu'il  fust  son 
amy,  et  luy  escrivant  familièrement  comme  l'on  faict  d'amy  à  amy, 
mais  il  a  violé  toutes  les  sainctes  loyx  d'amitié,  car  il  alla  lui-mesme 
porter  ses  lettres  en  Thostel-de-ville  et  les  lut  publiquement  à 
ceulx  qu'il  sçavoit  pour  lors  estre  ses  adversaires  ;  disant,  le  dé- 
nuncialeur,  que  lesdictes  lettres  monstrent  évidemment  l'aveu  du 
massacre  par  ledict  évesque.  Quand  il  appelle  les  prédicateurs 
faulx-prophèles,  c'est  une  calomnie  manifeste,  car  il  aQégue  ce  qui 
est  cscrit  au  dernier  chapistre  du  3^  livre  des  Rois  :  ero  spirilus 
mendax  in  ore  omnium  prophetarum^  à  rencontre  de  luy  et  des 
aultres  ([ui  disoient  publiquement  que  ceulx  du  Conseil  du  roy,  et 
l'èvesque  entr'aultres,  avoient  sccu,  conseillé,  consenti  et  soubsi- 
gnè  le  massacre,  et  qu'il  1  cust  bien  empesché,  s'il  Teust  voulu, 
attendu  qu'il  gouvernoit  le  roy  durant  et  depuis  le  faict,  et  propos 
semblables  que  luy,  entr'aultres,  a  dict  en  plusieurs  lieux,  avec 


293 

telle  animosité  ei  véhémence  de  colère  ou  d'aultre  chose  qu'il 
Bembloil  que  le  feu  lui  sortist  des  yeux  et  du  visage,  tant  il  estoit 
rouge  et  enflammé  ;  voire  qu'il  y  en  a  qui  ont  dict  qu'il  luy  en 
avoit  donné  absolution,  chose  qui  est  manifestement  feusse;  que, 
au  contraire,  Tévesque  mainteint  publiquement  à  Blois  que  le  cas 
estoît  si  énorme  qu'il  n'y  avoit  que  le  pape  seul  qui  le  pust  absou- 
dre, et  le  dict  expressément  au  chapelin  ordinaire,  M«  Josq^h 
Droguin,  qui  avoit  accoustumé  de  l'ouïr  en  confession  ;  de  sorte 
qu'il  ne  fust  pas  confessé  le  jour  de  Noël  (l'assassinat  du  duc  de 
Guise  eut  lieu  le  23  décembre),  et  de  ce  portera  bon  tesmoignage 
M.  de  Sainct-Germain,  abbé  de  Ghalis,  qui,  pour  lors,  estoit  théolo- 
gien domestique  du  roy,  avec  lequel  l'évesque  en  conféra.  C'est 
bien  loin  d'avouer  le  massacre,  de  soutenir  que  le  faict  estoit  si 
exsécrable  que  nul  ecclésiastique,  de  quelque  dignité  qu'il  ftist, 
n'en  pouvoit  donner  absolution  que  le  pape  seul  ;  ce  que  tesmoi- 
gnerofit  tous  les  prélats  qui  estoient  pour  lors  à  Blois  pour  les 
Btats,  et  le  doyen  d'Aucerre  mesme,  à  son  retour  de  Blois,  le 
lesmoigna.  Et  néanmoins,  le  peuple,  ou,  pour  mieux  dire,  les 
mutins,  séditieux  et  factieux  d'entre  le  peuple  d'Aucerre,  imbus 
de  telles  impressions  qu'ils  enlendoient  de  leurs  prédicateurs,  ont 
failli,  par  deux  foys,  lemercredy  de  la  semaine  saincte,  de  le  mas- 
sacrer, tant  à  l'entrée  de  la  ville  que  devant  l'esglise  cathédrale  de 
Sainct-Bstienne,  où  le  pistolet  lui  fust  présenté  en  l'estomach  par 
plusieurs  foys,  et  plusieurs  coups  d'harquebuze  tirez....  Voilà  que 
c'est  que  a  pu  l'ignorance  m&licieuse  de  ceulx  qui  n'ont  jamais  en- 
tendu que  c'estoit  du  Conseil  du  roy,  et  de  quelles  matières  on  y 
traitoit,  et  qui  ont  eu  si  peu  de  cervelle  et  de  jugement  de  penser 
que  le  roy,  ayant  en  son  cœur  de  faire  une  si  crudie  et  si  détes- 
table vengeance  qu'il  craignoit  estre  découverte,  de  peur  d'y  faillir, 
Teust  communiquée  à  une  trentaine  de  prebstres  ou  gens  de  robe 
longue  qui  estoient  de  son  Conseil  d'Etat. 

«  Le  quatrième  article,  c'est  que  le  dénuncialeur  dict  que,  en 
sa  seconde  missive  au  doyen,  l'évesque  dict  qu'il  ne  veut  pas  venir 
à  Aucerre,  craignant  d'estre  suspect  au  roy,  parcequ'il  estime  que 
ce  qu'ont  faict  ceulx  d'Aucerre  (en  jurant  de  jamais  n'obéyr  au 
roy,  ni  le  recognoistre  pour  tel)  est  un  acte  de  félonie  et  de  lèzc- 
majeslé,  et  qu'il  penseroit  faire  contre  ce  que  dict  saint  Paul: 
subditi  estole,  non  solum  propter  iram^  sed  propier  conscien- 
tiam.,..  Et  est  certain  que  la  doctrine  des  saincls  docteurs  et  de 
Tesglise  nous  enseigne  qu'il  fault  obéyr  aux  princes  et  aux  roys, 


296 

encore  qu'ils  commandent  choses  dures,  pourveu  que  ce  ne  soyt 
point  contra  fwnorem  et  mandaium  Dei ,  neque  contra  bonos 
mores...  Mais  depuis,  silost  queTévesque  a  esté  averty  que  le  feu 
roy  se  servoit  des  Huguenots  et  avoit  faict  le  roy  de  Navarre  son 
lieutenant,  et  depuis  encore  qu'il  eust  entendu  qu'il  estoit  en  voye 
d'estre  condamné  à  Rome,  comme  il  a  esté  depuis,  il  se  résolut  de 
jurer  et  signer  l'union  des  catholiques,  ce  que  juridiquement  il 
u'eust  pensé  pouvoir  faire  auparavant,  obstant  le  particulier  ser« 
ment  de  fidélité  que  tous  évesques  ont  à  luy,  à  cause  du  temporel 
de  leurs  bénéfices. 

«  Le  cinquième  poinct  que  remarque,  et  sur  quoy  le  dénun- 
dateur  fonde  sa  dénunciation,  c'est  qu'il  dict  que,  pour  le  moins, 
l'évesque  a  communiqué  avec  le  tyran,  au  jour  de  la  Gircumcision, 
quand  on  faisoit  la  cérémonie  des  chevaliers  du  Sainct-Esprit  :  à 
quoy  l'évesque  répond  qu'il  assista  à  la  communion  du  roy  et  le 
servit  à  la  messe,  et  durant  tout  le  service,  par  obligation  de  son 
état  et  office  de  grand-aumosnier,  duquel  le  devoir  est,  comme 
chacung  sçait  qui  a  un  peu  hanté  la  cour,  de  dire  les  heures  et 
l'office  avec  le  roy,  et  le  servir  en  toutes  choses  à  l'esglise  ;  et  plus, 
il  estoit  commandenr  en  l'ordre  du  Saint-Esprit,  les  statuts  duquel 
portoient  d'assister  personnellement  à  toutes  les  heures  du  service. 
Ainsy,  par  l'exception  de  necessariis,  qui  n'encourront  point  ex- 
communication mineure  pour  hanter  avec  un  excommunié,  comme 
font  uccores,  liberi,  domestici^  servie  il  prétend  que,  pour  son  re- 
gard, il  n'y  a  aulcune  excommunication,  beaucoup  moins  que 
d'une  trentaine  de  prélats  et  plus  d'aultres  cinquante  ecclésiasti- 
ques qui  librement  et  spontanément  y  assistoient,  sans  aulcune 
contrainte  ni  obligation  ;  joiuct  que  tous  les  courtisans  soavoient, 
d'assurance,  qu'il  avoit  esté,  le  jour  de  devant,  absous  par  nostre 
M«  Jacques  Coulomb,  chanoine  et  théologal  de  l'esglise  Sainct-Sau- 
veur  de  Blois,  docteur  ancien  en  la  faculté  de  théologie  de  Paris, 
qui  lui  avoit  donné  absolution  sacramentale  en  vertu  d'un  bref  du 
pape,  expédié  sub  annula  piscaloris^  par  lequel  il  lui  donnoit 
pouvoir  d'eslire  tel  confesseur  qu'il  luy  plairoit,  avec  faculté  de 
l'absoudre  de  tous  cas  réservez  au  Saint-Siège  apostolique,  voire 
contenus  in  bulla  De  cœna  Domini^  qui  estoit  suffisante  cause  pour 
les  ester  de  la  mauvaise  foy.... 

«  Et  néanmoins,  pour  oster  toute  occasion  de  scandale  aux 
consciences  timorées  et  craintives,  il  auroit,  dès  le  sixième  avril, 
envoyé  à  Rome  pour  en  avoir  absolution,  de  manière  que  l'on  ne 


297 

pourroit  dire  qu'il  y  eust  aulcune  contumace  en  lui  ;  et  après  tout, 
encore  qu'il  eust  encouru  et  mineure  et  majeure  excommunication, 
ce  que  non,  il  seroit  suffisamment  absous  par  l'absolution  ad  cau- 
telam  qu'il  auroît  prise  de  son  officiai,  dès  le  sixième  d'avril,  en 
bonne  et  authentique  forme  (i),  suivant  la  doctrine  du  chapistre 
Eos^  De  stnîentia  excommunkationis  inSexto^  estant  l'évesque  au 
soixante  et  quinzième  an  de  son  âge  passé,  et  estant  les  chemins  si 
dangereux  que  l'on  ne  sçauroit  faire  une  lieue  hors  de  sa  maison 
que  l'on  ne  tombe  ès-mains  des  brigands  :  oultre  ce  qu'il  a  esté 
spolié  de  tous  les  moyens  de  deniers  comptans  qu'ils  luy  ont  été 
volez  par  les  gens  de  guerre;  et,  quant  toutes  les  excommunica- 
tions ensemble  seroient  tombées  sur  luy,  ce  qu'à  Dieu  ne  plaise, 
encore  n'y  auroit-il  privation  ni  suspension  in  his  qax  sunt  or- 
dinis,  nonjurisdictionis,  cum  excommunicatio  sit  solum  eocclum 
a  communione  sacramentorwn^  non  a  possessione  et  fruUione 
bonorum.  • 

Quelle  misère  que  ces  temps  d'intolérance  où,  au  nom  d'un 
Dieu  de  paix  et  de  charité,  on  s'enfcr'égorgeait  pour  des  dissidences 
sur  des  points  de  théologie!  Ces  temps,  hélas!  ne  seraient-ils  pas 
près  de  revenir,  à  propos  d'une  question  qui  menace  de  passionner 
les  esprits,  presqu'à  l'égal  du  dogme  de  la  présence  réelle?  Et 
allons-nous  de  nouveau  vérifier  l'adage  :  Quo5  Jupiter  perdere  vult 
pritis  dementatl  Triste  vérité  l  le  monde  a  beau  vieillir,  il  no  de- 
vient pas  plus  sage. 

L'historien  de  Thou  reproche  à  Amyot  son  ingratitude  et  son 
infidélité  envers  Henri  III,  qui  l'avait  comblé  de  bienfaits  (2).  Les 
Ligueurs,  par  la  haine  dont  ils  l'ont  poursuivi,  après  le  meurtre  de 
Blois,  l'ont  absous  de  ce  reproche.  U  eût  été,  certes,  bien  permis 
à  Amyot,  après  cet  abominable  guet-à-pens,  qui  terrifia,  non 
pas  l'âme,  mais  la  politique  de  la  reine-mère  ;  car  elle  ne  trouva 
à  y  faire  d'autre  objection  que  celle-ci  :  «  C'est  bien  coupé;  mais 
saurez-vous  recoudre?  (3)  »  il  lui  eût  été  bien  permis,  disons-nous, 
de  se  séparer  d'un  roi  qui  avait  teint  ses  mains  du  sang  d'un  de 
ses  sujets.  L'ambition  du  duc  de  Guise,  qui  se  couvrait  du  pré- 
texte religieux  pour  se  frayer  un  chemin  à  la  royauté,  n'est  pas  une 
excuse  pour  Henri.  Il  pouvait  faire  justice,  par  les  voies  légales, 

(i)  Pièce  n*  U9,  p.  343,  du  U  IV.  des  Mémoires  de  l'abbé  Lebeuf, 
dans  redit,  précitée  de  MM.  Gbaile  et  QuanUn. 

(2)  Hisl.  univ.,  t.  ï,  liv.  C,  p.  317,  éd.  4734. 

(3)  Henri  Martin,  t.  X,  p.  115. 


298 

d'un  sujet  rebelle  qui  en  voulait  à  sa  couronue  ;  mais  il  ne  lui  était 
pas  permis  de  s'en  débarrasser  par  un  assassinat.  Amyot,  cepen- 
daut,  resta  iidèle  à  son  roi  tant  qu'il  ne  crut  pas  compromis  parce 
Prince  un  iatérét  que  les  évéques  font  toujours  passer  avant  tout  : 
l'intérêt  religieux.  Mais  il  nous  le  dit  lui  même  :  «  Sitôt  qu'il  eust 
esté  averty  que  le  feu  roy  se  servoit  des  Huguenots,  et  avoit  (àict 
le  roy  de  Navarre  son  lieutenant,  et  depuis  encore  qu'il  eust  en- 
tendu qu'il  estoit  en  voye  d'estre  condamné  à  Rome,  comme  il  a 
esté  depuis,  il  se  résolut  de  jurer  et  signer  l'union  des  catholi- 
ques. »  Ferons-nous  un  crime  à  Amyot  d'avoir  agi  comme  agis- 
saient tous  les  évoques  de  ce  temps-là;  de  n'avoir  pas  su  discerner 
l'intérêt  politique  qui  se  cachait  sous  le  masque  religieux,  et  de 
n'avoir  pas  deviné,  dans  le  Béarnais,  le  grand  prince,  le  roi  mo- 
dèle, le  véritable  élu  de  la  nation,  qui  devait  sauver  la  France  du 
joug  de  l'étranger?  A  la  distance  où  nous  sommes  de  ces  temps  de 
trouble  et  de  confusion,  de  pouvoirs  mal  limités,  de  partis  s'entre- 
déchirant,  soyons  indulgents,  soyons  justes  envers  Amyot. Son  chef 
spirituel  était  à  Rome,  et  les  papes,  faisant  invasion  dans  le  tem- 
porel, s'arrogeaient  alors  le  droit  de  déposer  les  princes  et  de 
délier  les  sujets  du  serment  de  fidélité.  Sujet  du  pape  autant  que  du 
roi  de  France,  suivant  la  doctrine  ultramontaine,  il  avait  t  choisir 
entre  Rome  et  un  prince  excommunié  :  pour  un  évêque,  le  choix 
ne  pouvait  guère  être  incertain. 

Amyot,  du  reste,  rentré  dans  son  diocèse,  après  le  crime  de 
Blois,  ne  reparut  plus  à  la  cour.  11  avait,  à  cette  époque,  soixante- 
quinze  ans  faits,  et  il  consacra  le  reste  de  sa  vie  aux  soins  de  son 
troupeau.  On  a  vu  que,  pour  faire  cesser  l'opposition  qu'il  avait 
rencontrée  dans  son  clergé,  à  cause  de  sa  position  personnelle 
auprès  d'Henri  III,  il  s'était  fait  donner,  par  son  oflicial,  une  abso- 
lution provisoire  (ad  cautelam),  et  en  tant  que  de  besoin  {in  quan- 
tum opus  esl)^  pour  la  communication  qu'il  avait  eue,  depuis 
l'assassinat  du  duc  de  Guise  et  du  cardinal,  avec  ce  roi  excom- 
munié :  «  de  illa  communicatione  quam  habuit,  post  cedem  ducis 
«  Guysii  et  D.  cardinalis,  fralris  ejus,  cum  Henrico,  francorum 
«  rege,  propter  dictam  cedem,  ipso  jure,  canone  :  Si  quis,  sua- 
«  dente  diabolo,  excommunicationimajorisubjacenteetobnoxio.* 
Cette  absolution  provisoire  fut  confirmée,  en  1590,  parle  cardinal- 
légat  (1).  Tout  prétexte  fut  ainsi  enlevé  aux  opposants  de  continuer 

(4)  V.  la  pièce,  n^iSS,  au  t.  IV,  p.  350,  dos  Mémoires  do  l'abbé 
Lcbeuf,  éd.  Chalie  et  Quantin. 


299 

leur  persécution  contre  leur  évéque.  Les  dernières  années  d'Amyot 
furent  cependant  troublées,  comme  on  Ta  dit,  par  le  procès  que 
lui  suscita  le  Chapitre  de  la  cathédrale,  au  sujet  des  réparations  à 
faire  à  l'église,  procès  qui  n'était  pas  encore  terminé  au  moment 
de  sa  mort. 

Amyot  est  décédé  à  Auxerre,  le  6  février  1593 ,  dans  sa  80^ 
année.  Par  son  testament,  fait  en  latin  et  daté  du  U^  mai  1588  (1), 
il  exprime  le  désir  d'être  enterré  dans  sa  cathédrale,  en  lace  du 
grand  autel.  11  fait  de  sa  fortune,  qui  était  considérable,  et  s'éle- 
vait, dit-on,  à  200,000  écus  (2),  cinq  parts  :  dont  deux  pour  Nicolas 
Amyot,  son  neveu,  deux  autres  pour  sa  sœur,  Jeanne  Amyot,  et  k 
cinquième  pour  son  frère,  Jean  Amyot.  Il  lègue  500  livres  tour- 
nois au  grand  hôpital  d'Auxerre,  100  Uvres  aux  Jacobins,  et  pa- 
reille somme  aux  Franciscains,  afin  qu'ils  prient  pour  lui.  A 
chacun  de  ses  domestiques,  qui  sera  encore  à  son  service,  au  jour 
de  son  décès,  il  donne  dix  écus  d'or  au  soleil,  un  mois  de  ses 
gages  et  un  habit  de  deuil;  à  son  valet  de  pied  trente  écus  pour 
lui  faire  apprendre  un  état;  à  Jean  de  Bourneaux,  le  fils  de  sa 
soeur,  ses  habits  sacerdotaux  et  les  ornements  de  sa  chapelle,  et 
enfin  à  ses  exécuteurs  testamentaires  la  somme  qui  sera  par  eux 
jugée  nécessaire  pour  lui  iaire  des  obsèques  convenables,  en  se 
conformant,  sur  ce  point,  aux  usages  de  la  sainte  église  catholique 
romaine,  dans  la  foi  de  laquelle  il  déclare  vouloir  mourir. 

Cette  profession  de  foi,  déposée  dans  son  testament,  dans  un 
acte  nécessairement  sincère,  puisqu'il  est  fait  en  vue  de  la  mort  et 
en  présence  de  Dieu,  ne  peut  pas  laisser  de  doute  sur  la  croyance 
d'Amyot,  quoiqu'on  ait  pu  le  soupçonner,  dans  un  temps,  d'incliner 
vers  la  doctrine  protestante  (3).  Tous  les  actes  de  son  épiscopat 
témoignent  de  sa  piété  et  de  sa  foi.  Nous  en  citerons  quelques- 
uns. 

En  157 9 y  il  éiai^lii  des  soeurs  pour  le  service  du  grand  hôpital 

(1)  Pièce  n«  i47,  p.  543,  eod. 

(2)  Bayle,  Dict.  hist.  et  crit.^  v»  Amyot. 

(3)  Le  cardinal-légat,  sur  ce  point,  avait  prêté  l'oreille  aux  sugges- 
tions de  ses  ennemis.  Dans  une  lettre  qu*il  lui  écrivait  le  33  fév.  1590, 
après  son  al)soluUon,  U  lui  disait  :  «  Reliquum  est  ut,  his  periculosis 
u  temporibus,pastorale  tuum  offlcium  qua  decet  caritateac  zelo  exer- 
«  ceas,  te  que  prestes  acerrimum  catholice  fldei  defensorem  ;  sic 
«  enim  superioriê  Umporis  offensiones  oblilerabis^  et  suspiciones 
u  omnes  de  iua  pieiale  ac  sincerilale  faUas  fuisse  convinces.  »  (Mén. 
de  l'abbé  Lebeuf,  t.  IV„  p.  350,  n"  454,  éd.  Challe  et  Quantin). 


300 

de  la  Madeleine,  à  Âuxerre;  et,  dans  un  règlement  admirable,  que 
nous  voudrions  pouvoir  transcrire  en  entier,  tant  il  y  déploie  de 
sagesse,  de  prévoyance  et  d'ardente  charité,  il  leur  trace,  en  ces 
termes,  le  but,  les  devoirs  et  les  règles  de  leur  institution  : 

«  Au  grand  hospital  de  la  Magdelaine  d'Âucerre,  il  y  aura  conti- 
nuellement cinq  ou  six  sœurs  religieuses  voilées,  femmes  veufves 
ou  filles,  pourveu  qu'elles  ayent  passé  trente  ans,  alans  bon 
tesmoignage  de  leur  vie  précédente  ;  lesquelles  recevans  le  voile 
de  religion  des  mains  de  Tévesque  ou  de  son  vicaire,  feront  vûbu 
à  Dieu  et  promesse  de  perpétuelle  continence  et  résidence  au  dict 
hospital  pour  le  service  des  pauvres  malades,  de  quelque  maladie, 
contagieuse  ou  non,  qu'ilz  soyent  atteintcz;  depuis  lequel  vœu 
solennellement  laict  et  la  bénédiction  du  voile  reçue,  ne  pourront 
plus  jamais  se  repentir,  ne  sortir  du  dit  hospital,  ainsy  persévéreront 
jusqu'à  la  tin  de  leur  vie,  y  exerceans,  en  toute  diligence  et 
bonne  affection  de  dévotion,  tous  actes  de  charité  et  de  miséri* 
corde  envers  les  dicts  pauvres  malades,  conmie  envers  lesmaistres 
de  la  maison,  les  tenans  nettement  et  proprement  le  plus  qu'il 
sera  possible,  leur  administrans  à  boire  et  à  manger  à  leurs  heures, 
les  levans  et  coucbaas  à  leurs  nécessitez,  tant  le  jour  que  la  nuict, 
les  rcconfortans  de  doulceurs  et  gracieuses  parolles  en  leurs  afflic- 
tions, sans  leur  user  d'aulcune  rudesse  en  faict  ni  en  parolle,  et 
les  ensepvelissans  quand ilz  viendront  à  décéder....  (l)  • 

Dans  une  autre  pièce  de  Tannée  1588.  écrite  en  latin,  non  dans 
ce  latin  ludesque  qui  était  le  style  des  greffes  et  des  chancelleries, 
mais  dans  un  latin  très-pur  et  qui  sent  l'homme  lettré,  il  mani- 
feste toute  son  indignation  contre  les  profanations  de  toute  sorte, 
commises,en  1567,  par  les  Huguenots  dans  la  ville  d'Auxerre,  dont 
ils  s'étaient  emparés  par  surprise,  procfitorie  :  les  églises  pillées,  les 
autels  renversés,  les  vases  sacrés  mis  au  pilon,  les  saintes  images 
foulées  aux  pieds  ou  livrées  aux  flammes,  les^reliques  des  saints 
jetées  aux  vents,  et,  parmi  celles-ci,  les  restes  vénérés  de  Saint- 
Vigile,  évoque  d'Auxerre  et  martyr,  dont  le  contact  guérissait  de  la 
fièvre.  Ces  précieuses  reliques  étaient  renfermées  dans  un  reli- 
quaire placé  sur  le  grand  autel  de  Téglise  paroissiale  de  Notre- 
Dame- la- Dhors,  (parochia  Sancix  Marix  ^  vulgo  Extra- Muros 


(1)  Autographe  de  la  main  d'Amyot,  tiré  des  Archives  do  PYonne, 
inséré  au  t.  IV  des  Mémoires  do  Lebeuf,  p.  537,  n*  4i5,  éd.  Challe  et 
Quantin. 


301 

nuncupata).  Le  reliquaire,  jeté  bas  de  Taulel,  fut  mis  en  pièces, 
avec  les  saints  ossements  quMl  contenait,  au  grand  scandale  d'un 
certain  nombre  de  fidèles  des  deux  sexes,  que  la  crainte  empê- 
chait de  murmurer,  et  qui  se  contentaient  d'en  gémir,  chacun  & 
part  soi  (1).  Us  recueillirent,  comme  ils  purent,  les  sacrés  débris, 
les  cachèrent  dans  leur  maison,  et,  quand  Touragan  fut  passé,  que 
]a  ville  eût  recouvré  sa  liberté,  les  déposèrent  entre  les  mains  d'un 
religieux profès  du  monastère  de  Saint-Marien,  frère  Etienne,  qui  était 
alors  curé  de  la  paroisse  de  Notre-Dame-la-Dhors  (2).  En  1 588,  Amyot 
chargea  son  officiai,  l'archidiacre  Petitfou,  de  procéder  à  une  en- 
quête pour  constater  l'authenticité  de  ces  reliques  ;  et,  lorsque 
cette  authenticité  eût  été  bien  démontrée,  elles  furent  replacées 
dans  un  nouveau  reliquaire  et  restituées  à  Téglise  de  Notre-Dame- 
la-Dhors,  afin  qu'elle  ne  fût  pas  privée  de  la  protection  d'un  si 
grand  saint  :  «  Ut  glorificetur  Deus  in  sanctis  suis,  et  in  ecclesia, 
«  omni  errore,  Êtlsitate  et  abusu  repurgata,  tanti  patronis  et 
«  custodis  protectione  non  destituatur  (3) . 

Aucun  détail  n'échappait  à  Âmyot  dans  l'administration  de  son 
église.  On  a  de  lui  un  autographe,  dans  lequel  il  règle  le  cérémo- 
nial des  prières  publiques  qu'il  ordonna  de  foire,  en  1590,  pen- 
dant l'octave  de  la  fête  du  Saint-Sacrement,  dans  toutes  les  églises 
paroissiales  d'Âuxerre,  pour  demander  à  Dieu  la  délivrance  de 
Paris,  qu'Henri  IV  tenait  alors  assiégé.  Cette  pièce,  fort  curieuse, 
imprimée  sous  les  n«>  456  et  457,  dans  le  volume  déjà  cité, 
débute  ainsi  : 

•  Gum  obsessorum  parisiensium  sains  in  magno  discrimine  ver- 
«  setnr,  ne,  paucis  diebus,  ab  hœretico  principe  et  éjus  fautoribus, 
«  famé  et  rerum  necessariarum  inopia  expugnetur,  et  ex  ejus 
«  obsidionis  eventu  grave  prœjudicium  causas  et  toti  catholicorum 


(4)  u  Ea  capsa,  de  superiori  altaris  parte  dejecta,pedibus  conculcata, 
M  confracta  et  conquassata  est  a  proditoribus  illis  sicariis,  vldentibus 
M  et  intra  se  gemenUbus  aliquot  fidelibus  personis  utriusque  sexus.  n 

(2)  uQui,  cum  mutire  non  auderent,  propter  armorum  terrorem, 
u  lamen,  quod  potuerunt,  ossa  beata,  per  totam  ecclesiam  sparsim 
M  dejecta,  clam  collegerunt  et  studiose  occultata  domum  suam 
«  detulerunt,  atque  honorifico  secreto  apud  se  habuerunt,  donec, 
tt  procelloso  illo  sicariorum  hereUcorum  turbine  transacto,  reddita 
«  serenitate  et  urbe  libertati  suœ  reddita,ad  religiosum  etprudentem 
«  virum,  fratrem  Stephanum,  in  monasterio  Sancti- Mariant  profes- 
u  8um,parochialis  illius  ecclesiœ  tune  rectorem,  reportarunt.  n 

(3)  Pièce  n*  448,  eod. 


302 

fl  eoDrideratioiii  impendeat,  ad  placaDdam  Dei  ftptîng  maTîmî 
t  iram,  joste  pro  peccatis  nostria  irritatam,  et  ejos  misericordiam 
t  implorandam  : 

«  Visam  est  rerereDdo  episcopo  Antissiodoiensi,  de  Tcoera- 
«  biliom  frakrum  decani  et  canonicorum  consilio,  statuendum,  nt 
t  oialiraes,  obsecrationes  et  postuiationes  extraordinaris,  per  to- 
«  tam  octaTam  solemnitatis  corporis  Qiristi  proxime  yenturam, 
«  fiant  hoc  ordioe  (1)  : 

(SoiTent  des  détaila  dans  lesqaels  nous  ne  pouvons  entrer  id). 

Et,  à  cette  occasion,  le  pieux  évéque  accorde  à  tous  ceux  qui 
obserreront  deux  jours  de  jeûne,  qui  s'approcheront  de  la  Sainte- 
Table,  le  jour  de  TOctave,  et  feront  Fanmône  selon  leurs  dau^ultés, 
une  indulgaice  plénière  de  quarante  jours,  afin,  dit-fl,  que,  par 
leurs  mérites,  ils  obtiennent  de  la  miséricorde  de  Dieu  que  la 
sainte  Eglise  et  la  religion  catholique,  apostolique  et  romaine 
n'épronrent  aucun  dommage  de  cette  funeste  guerre  civile,  et  que 
rhérésie  no  vienne  jamais  à  s'afiTermir  dans  le  royaume  très  chré- 
tien :  «  Ot  placabiles  et  acceptabiles  laudis  et  misericordise  hostias 
«  Deo  offerre  possint  ad  promerendam  ejos  gratiam,  et  ad  impe* 
«  trandum  ne  ex  hoc  misero  civili  belle  Ecclesia  sancta  Dei  et 
«  religio  catholica,  apostolica  et  romana  detrimenti  quidquam 
«  patiatur,  neve  hœresis  in  regno,  quod  hactenus  christianissimum 
«  faabitum  est,  diebus  nostris  constabiliator.  » 

En  voilà  assez,  trop  peut-être,  sur  le  prélat  :  il  est  temps  de 
revenir  à  Técrivain.  C'est  par  ses  écrits  principalement  qu'Amyot 
s'est  hït  un  nom  illustre;  c'est  par  eux  qu'il  méritera  de  vivre 
dans  la  postérité.  Amyot,  pourtant,  n'a  rien  créé,  il  n'a  fiait  que 
traduire  ;  mais  c'est  ub  écrivain  original  par  le  charme  et  les  grâces 
naïves  de  son  style.  LaTontaine  aussi  n'a  rien  tiré  de  son  propre 
fonds,  et  il  est  au  premier  rang  des  poètes.  Il  a  môme,  avec  Mo- 
lière, la  gloire  de  n'avoir  personne,  dans  aucune  littérature,  qui 

(1)  Voici  la  traduction  pour  ceux  qui  ne  savent  pas  le  latin  : 
ft  La  viile  de  Paris,  assiégée  par  un  prince  hérétique,  se  trouvant 
dans  un  grand  danger,  et  pouvant  être  prise,  sous  peu  de  jours,  par 
famine,  comme  il  résulterait  d*un  tei  événement  un  grave  dommage 
pour  la  cause  catholique,  afin  d'apaiser  la  colère  de  Dieu,  justement 
irrité  par  nos  péchés,  ei  d'implorer  sa  miséricorde, 

Nous,  éfèque  d'Auierre,  de  Tavis  de  nos  vénérables  flrères,  le 
doyen  et  les  chanoines  de  notre  Chapitre,  ordonnons  qu'il  sera  fait, 
pendant  la  prochaine  ocUive  de  la  fête  du  Saint-Sacrement»  des  prières 
publiques»  dans  l'ordre  suivant  n 


363 

puisse,  daD9  le  genre  qalls  ont  traité,  leur  être  comparé.  Amyot, 
comme  Montaigae,  écrit  dans  une  langue  qui  n'est  pas  encore 
formée;  mais  ce  vieux  langage  a  une  souplesse,  une  abondance, 
un  naturel,  des  grâces,  qu'on  ne  trouve  pas  toujours  dans  la 
langue  mieux  réglée,  mais  quelque  peu  roide  et  guindée,  du  xvii« 
siècle.  Les  écrivains  de  ce  grand  siècle  ont  traité  la  langue,  comme 
Témondeur  les  arbres  du  parc  de  Versailles  :  en  voulant  diriger 
la  sève,  on  a  privé  Tarbre  de  ce  feuillage  luxuriant  et  un  peu  dé- 
sordonné qui  faisait  sa  parure.  Aujourd'hui,  comme  pour  punk 
notre  langue  d'avoir  été  trop  grande  dame,  on  veut  la  faire  d^ 
braillée  :  excès  des  deux  parts,  entre  lesquels  se  placent  Amyot  et 
Montaigne,  non  pas  comme  de  ces  grands  noms  qui  vous  tiennent 
à  distance,  et  devant  lesquels  on  s'incline  avec  respect,  maîa  comme 
de  ces  amis  avec  lesquels  on  aime  à  causer  familièrement.  N'est-ce 
pas  là  la  vérité  sur  le  traducteur  de  Plutarque?  On  a  &it,  des 
œuvres  du  philosophe  de  Ghéronnée,  bien  des  traductions  (1)  de- 
puis celle  d'Âmyot,  dans  laquelle  un  savant  prétend  avoir  relevé 
jusqu'à  deux  mille  contre-sens;  mais  on  revient  toujours,  comme 
Louis  XIV,  à  la  traduction  d'Âmyot. 

Mais,  pour  apprécier  Amyot  comme  écrivain,  citons  des  juges 
plus  compétents  que  ne  nous  ne  pouvons  l'être. 

Montaigne,  son  contemporain,  et  qui  eût  pu  voir,  dans  Amyot, 
un  rival,  lui  décerne  ce  bel  éloge  :  «  Je  donne,  avec  raison,  ce 
me  semble,  la  palme  à  Jacques  Amyot  sur  tous  nos  écrivains  frai»* 
çois,  non  seulement  pour  la  naïveté  et  pureté  du  langage,  en  quoy 
il  surpasse  tous  les  aultres,  ny  pour  la  constance  d'un  si  long  tra- 
vail (sa  traduction  de  Plutarque),  ou  pour  la  profondeur  de  son 
sçavoir,  ayant  pu  desvelopper  si  heureusement  un  autheur  si  espi- 
neux  et  ferré....  Mais  surtout  je  lui  sçay  bon  gré  d'avoir  sçu  trier 
et  choisir  un  livre  si  digne  et  si  à  propos,  pour  en  faire  un  présent 
à  son  pays.  Nous  aultres  ignorants  étions  perdus,  si  ce  livre  ne 
nous  eust  releivez  du  bourbier  :  Sa  mercy,  nous  osons,  à  c^tte 
heure,  et  parler  et  escrire  :  les  dames  en  régentent  les  maislres 
d'eschole;  c'est  notre  bréviaure....  (2)  » 

Vaugelas,  le  célèbre  grammairien,  a  dit  également  d'Amyot  : 

(1)  L'abbé  Tallemant,  le  sec  traducteur  du  français  tTAmyot^ 
comme  rappelle  Boileau,  Dacier,  Ricard,  les  deux  premiers  de  l'Aca- 
démie fraiçaise. 

(â)  Essais,  t.  il,  liv.  Il,  cfa.  VS^inprinc 


30i 

«  Quelle  obligation  ne  lui  a  pas  notre  langue,  n'y  ayant  jamais  eu 
personne  qui  en  ait  mieux  su  le  génie  et  le  caractère  que  lui?... 
Tous  ses  magasins  et  tous  ses  trésors  sont  dans  les  œuyres  de  ce 
grand  homme.  » 

Racine,  dans  sa  préfoce  de  Hithridate,  ayant  à  citer  Plutarque, 
ne  croit  pouYoir  mieux  faire  que  d'emprunter  à  Amyot  sa  traduc- 
tion, t  Le  lecteur,  dit-il,  trouvera  bon  que  je  rapporte  ses  paroles 
(celles  de  Plularque)  telles  qu'Âmyot  les  a  traduites  ;  car  elles  ont 
une  grâce,  dans  le  vieux  style  de  ce  traducteur,  que  je  ne  crois 
point  pouvoir  égaler  dans  notre  langue  moderne,  •  C'est  Racine, 
un  si  bon  juge,  en  fiait  de  style,  qui  dit  cela  ! 

Laharpe,  dans  son  Cours  de  littérature  (1),  ne  consacre  à  Amyot 
que  quelques  lignes  ;  mais,  en  l'associant  à  Harot  et  à  Montaigne, 
il  marque  assez  la  place  élevée  qu'il  lui  donne,  dans  son  estime, 
parmi  nos  vieux  écrivains. 

Amyot,  suivant  une  remarque  ingénieuse  de  Chàteaubriant,  était 
le  traducteur  qui  convenait  à  Plutarque.  «  L'auteur  des  Vies  des 
grands  hommes^  dit  l'illustre  écrivain,  a  écrit  en  grec,  dans  un 
idiome  complet  et  vieilli,  et  il  a  été  traduit  en  français,  dans  un 
idiome  incomplet  et  naissant  ;  d'où  il  est  arrivé  une  chose  assez 
extraordinaire  :  le  génie  de  Plutarque  était  naïf,  et  sa  langue  ne 
l'était  plus  ;  Amyot  est  venu,  et  il  a  donné  à  Plutarque  la  langue 
qui  manquait  à  son  génie.  Hais,  ajoute-t-il,  Amyot  échoue  dans 
les  Morales  :  le  Gaulois,  qui  s'était  si  bien  prêté  aux  récits  du 
biographe,  n'a  pu  rendre  les  idées  complexes  et  métaphysiques  du 
philosophe  (2).  • 

Mais  il  vaut  mieux  peut-être  laisser  au  lecteur  lui-même  le  soin 
d'apprécier,  par  quelques  citations,  le  mérite  littéraire  d'Amyot. 

En  voici  une,  tirée  de  la  pastorale  de  Longus  : 

«  Or,  estoit-il  vers  environ  le  commencement  du  printemps, 
que  toutes  fleurs  sont  en  vigueur,  celles  des  bois,  celles  des  prez 
et  celles  des  montaignes;  aussy  jà  commençoyent  les  abeilles  in 
bourdonner,  les  oyseauxà  rossignoler,  et  lesaigneaux  àsaulteler; 
les  petits  moutons  bondissoyent  par  les  montaignes,  les  mouches  à 
miel  murmuroyenl  par  les  prairies,  et  les  oyseaux  falsoyeut  ré- 
sonner les  buissons  de  leurs  chants.  Ainsy,  ces  deux  jeunes  et 
délicates  personnes  (Daphnis  et  Ghioé),  voyant  que  toutes  choses 

(1)  T.  III,  p.  171,  et  t.  IV,  ïntrod.,  p.  58  et  «9,  éd.  de  l'an  vn. 

(2)  Etudes  hist.,  U  II,  p.  17,  éd.  Pourrat  frères,  1836. 


305 

faisoyent  bien  leur  devoir  de  s'esgayer  à  la  saison  nouTelle,  se 
meireot  pareillement  à  imiter  ce  qu'ils  voyoyent  et  qu'ils  oyoyent 
aussy;  car,  oyant  chanter  les  oyseaux,  ils  chantoyent;  voyant 
saulter  les  aigneaux,ilssaultoyent;  et,  comme  les  abeilles^alloyent 
cueillant  des  fleurs,  dont  ils  jeltoyent  une  partie  en  leurs  seins,  et 
de  Tautre  faisoyent  de  petits  chapelets  qu'ils  portoyent  aux 
Nymphes,  et  foisoyent  toutes  choses  ensemble,  paissant  leiurs  trou- 
peaux l'un  auprès  de  l'autre. 

•  Souventefoys  Daphnis  alloit  faire  revenir  les  brebis  qui  s'es- 
toyent  un  peu  trop  loing  escartées  du  troupeau  ;  et  souventefoys 
Chloé  faisoyt  descendre  les  chèvres  trop  hardies,  estant  montées 
au  plus  hault  de  quelques  rochers  droicls  et  couppus  :  quelquefoys 
l'un  tout  seul  gardoyt  les  deux  troupeaux  ensen^le,  pendant  que 
l'autre  vacquoyt  à  quelque  jeu. 

»  Leurs  jeux  estoyent  jeux  de  bergers  et  d'enfans;  car  elle 
alloyt  quelque  part  cueillir  des  joncs  dont  elle  faisayt  un  cofm  à 
mettre  des  cigales,  et,  ce  pendant,  ne  se  soucyoyt  aucunement  de 
son  troupeau;  luy,  d'autre  costé,  alloyt  couper  des  rouseaux,  et 
en  pertuysoyt  les  joinctures,  puis  les  recolloyt  ensemble  avec  de 
la  cire  molle,  et  apprenoyt  à  en  jouer,  bien  souvent  jusques  à  la 
nuict:  quelquefoys  ils  s'cntre-donnoyent  du  laict  ou  du  vin,  et 
s'entre-communiquoycnt  les  autres  vivres  qu'ils  avoyent  apportez 
de  la  maison.  Brief,  on  eust  plustost  veu  les  brebis  ou  les  chèvres 
toutes  escartées  les  unes  des  autres  que  Daphnis  esloigné  de 
Chloé  (1).  » 

Théocrite  ou  Virgile  ne  modulent  pas  sur  un  ton  plus  suave  une 
églogue. 

Il  y  aurait  à  s'étonner  qu'un  grave  évéque  eût  choisi  pour  sujet 
de  ses  joutes  littéraires  deux  romans,  dont  le  dernier  surtout, 
malgré  sa  naïveté,  contient  certains  détails  trop  libres,  qui  font 
qu'on  ne  peut  pas  le  mettre  entre  les  mains  de  la  jeunesse.  Hais 
Âmyot  n'avait  pas  encore  pris  les  ordres, lorsqu'il  traduisit  ces  deux 
romans.  Ce  ne  serait  pourtant  pas  une  excuse,  si  l'on  ne  pouvait 
ajouter  que  l'époque  de  François  l^r  n'était  pas  bien  scrupuleuse, 
puisque  la  sœur  de  ce  prince,  la  reine  de  Navarre,  dont  les  mœurs 
ont  été  pures,  au  dire  de  ses  biographes,  a  laissé  plusieurs  volumes 
de  contes  graveleux,  dont  quelques-uns  ont  servi  de  canevas  à 
Lafontaine,  qui  les  a  ornés  des  plus   étincelanles  broderies. 

(1)  Daphnis  et  Chloé,  Iiv.l«^ 

20. 


Débauches  d'esprit,  pardonnables  dans  la  jeunesse,  mais  qu'on 
se  reproche  amèrement,  dans  un  âge  plus  avancé,  parce  qu'alors 
la  réflexion  et  la  science  de  la  vie  nous  en  ont  révélé  tous  les  dan- 
gers I  Pour  revenir  à  Amyot,  l'honnête  traducteur  des  œuvres 
morales  de  Plutarque,  ce  ne  fut  pas  une  pensée  erotique  qui 
l'induisit  à  traduire  les  romans  de  Longus  et  d'Héliodore,  mais  un 
sentiment  purement  littéraire.  On  était,  alors,  dans  la  fièvre  de  la 
renaissance  :  les  esprits  se  portaient,  avec  ardeur,  vers  les  auteurs 
grecs  et  latins;  et,  dans  son  voyage  d'Italie,  un  manuscrit  de 
Longus  lui  étant  tombé  sous  la  main,  il  eut  l'idée  de  e  traduire, 
par  amour  du  grec,  comme  il  eût  fait,  plus  tard,  d'un  Père  de 
l'Eglise,  par  esprit  de  piété. 

Voici  un  autre  spécimen  du  talent  littéraire  d'Àmyot,  puisé  dans 
sa  correspondance.  C'est  une  lettre  écrite  par  lui,  en  1577,  à 
M.  Pontus  de  Tyard,  évéque  de  Ghâlons,  et  publiée,  en  1860,  par 
M.  A.  Jeandet,  dans  un  volume  intitulé  :  «  Pontus  de  Tyard,  sieur 
de  Bissy,  depuis  évoque  do  Ghàlons.  »  Cette  pièce  a,  de  plus,  une 
valeur  historique,  en  ce  qu'elle  nous  Eait  connaître  l'opinion  qu'a- 
vait Amyot  des  heureuses  dispositions  de  son  élève  Henri  III, 
duquel  il  dit  «  qu'il  ne  mania  jamais  esprit  d'enfant  qui  lui  sem- 
blast  plus  propre  subiect  pour  en  faire,  quelque  jour,  un  bien 
savant  homme,  s'il  eust  continué  en  la  ikçon  d'estudier  qu'il  luy 
avoit  commencée.  » 

Voici  cette  lettre  : 

«  Monsieur  de  Bissy,  le  fus  bien  aise,  laultre  iour  que  le  receu 
vostre  lettre  du  27  d'aoust,  d'entendre  l'honeste  occupation  que 
prent  le  Roy  de  vous  ouyr  discourir  de  la  constitution  et  mouve* 
ment  du  ciel,  et  que  vous  ayez  trouvé,  par  expérience,  ce  qu'aultre 
fois  ie  vous  en  avois  dit  touchant  la  capacité  de  son  entendement, 
laquelle  il  tient  du  Roy  Françoys,  son  grand  père,  désireux  d'ap- 
prendre et  entendre  toutes  choses  haultes  et  grandes.  Jay  eu  l'hon- 
neur de  luy  avoir  monstre  les  premières  lettres;  mais  ie  ne  manié 
iatnais  esprit  d'enfant  qui  me  semblasl  plus  propre  subiect  pour  en 
faire,  quelque  iour,  un  bien  sçavant  homme,  s'il  eust  continué  en 
la  façon  d'estudier  que  ieluy  avois  coromancée;  car,  outre  les  par- 
ties de  l'entendement  qu'il  a  telles  que  Ton  les  sçauroit  désirer, 
il  a  la  patience  d'ouyr,  de  lire  et  d'escrire  ;  ce  que  son  grand 
père  n*avoit  pas.  C'est,  ù  mon  advis,  le  plus  méritoire  service  que 
l'on  pourroit  faire  à  Dieu  premièrement,  à  sa  patrie  et  à  tous  ceuix 


307 

qui  ont  à  vivre  soubz  sa  puissance  et  protection,  que  d'cstudier  à 
enrichir  ce  noble  esprit  de  toutes  sciences  lionnestes  et  vertueuses, 
et  dignes  du  lieu  auquel  nostre  seigneur  la  colloque,  afin  qu'il  soit 
de  tant  plus  apte,  désormais,  à  manier  ses  atlaires  luy  mesme,  et 
qu'il  ne  voyc  ny  n'oye  plus  par  les  yeux  et  oreilles  d'aultrui;  car 
aïant  ainsi  lentendement  exercité  à  veoir  toutes  choses  dignes  de 
luy,  il  apprendra  à  commander  luy  mesme  et  estre  Roy,  non  pas  à 
régner  à  l'appétit  d'aultruy;  et  lors  ses  subiecls,  à  lessay,  esprou- 
veront  le  dire  véritable  de  celui  qui  promeltoit  que  les  peuples 
seront  heureux  quand  les  princes  et  roys  philosoferont,  ou  quel- 
ques philosophes  régneront.  Dieu  nous  face  la  grâce  de  lexpérimenter 
en  ce  pauvre  royaume  si  grandement  affligé  véritablement,  mais  qui 
ne  fiit,  h  mon  advis  ;  si  près  d'estre  en  bon  asseuré  repos  pour  long 
temps,  depuis  que  ces  troubles  et  brigandages  intestins  y  ont  com- 
mencé, c'est-à-dire  depuis  dix-huict  ou  vingt  ans,  qu'il  est  mainte* 
nant,  pourveu  que  Ihaleine  ne  nous  faille  au  point  où  elle  se  devroit 
renforcer,  afin  d'estre  une  bonne  foys  délivré,  à  pur  et  à  plein, 
des  causes  qui  nourrissent  le  mal,  et  qui  lui  tiennent  sa  couronne 
en  compromis.  Jay  entendu  par  ceulx  qui  vont  et  viennent  à  la 
court,  que  les  chemins  y  sont  fort  dangereux,  pour  les  courses 
grandes  que  font  les  huguenots  iusques  en  deçà  de  Poitiers,  bien 
loing  sur  la  France  ;  qu'ils  ont  en  certaines  maisons  de  gentils 
hommes  de  leur  faction  qui  les  retrayent  pour  participer  au  butin 
de  leur  brigandage.  Gela  me  gardera  d*aller  trouver  Sa  Maiesté, 
tant  qu'il  sera  en  Guyenne,  me  sentant  désormais  trop  pesant  pour 
me  sauver  sur  ma  mule  à  la  course,  si  iétois  poursuivi,  mesme- 
ment  si  la  guerre  prend  trait  ;  et  cependant  ie  mettray  peine  de 
faire  un  peu  d'umbre  d'Evesque,  veillât  Sainct-Rémy  commancer  à 
fabre  ma  Visitation,  au  moins  si  la  campagne  peut  estre  deschargée 
et  vuide  de  gens  de  guerre,  qui  mainten  en  est  toute  couverte;  et 
ce  pendant  employant  mon  estude,  pour  ce  peu  que  ien  puis  faire, 
aux  sainctes  lettres,  comme  l'âge  et  le  devoir  le  me  commande.  le 
seray  bien  aise,  s'il  vous  plaist  en  prendre  la  peine,  d'avoir  quel- 
ques fois  de  voz  bonnes  nouvelles.  De  pardeça  ie  ne  vous  en 
sçaurois  mander  de  meilleures,  sinon  que  l'on  y  vit,  grâces  à 
Dieu,  en  bonne  patience,  et  que  l'on  se  prépare  à  faire  vendanges, 
où  l'on  ne  sera  pas  fort  empesché  à  recueillir  le  reste  de  la  cou- 
leure  et  de  la  gresle.  Priant  le  Créateur  qu'il  vous  doint, 

«  Monsieur,  en  santé  longue  et  heureuse  vie,  et  me  recomman- 
dant bien  affectueusement  à  vostre  bonne  grâce.  Et,  pour  ce  que 


308 

iay  entendu  que  Monsieur  le  grand  PréTost  est  aussy  à  la  court,  ie 
désire,  sil  vous  plaist,  estre  aussi  reconunandé  à  sa  bonne  grftce. 
C'est  d'Âuxerre  ce  douzième  septembre  1577. 

«  Vous  ne  trouverez  pas  mauvais  si  cette  lettre  est  de  long 
intervalle  après  la  vostre,car  c'est  cas  d'adventure  quand  il  se  trouve 
quelcun  qui  aille  dicy  à  la  court,  et  me  fault  ordinairement  envoyer 
mes  lettres  à  Paris,  pour  de  là  les  faire  tenir  en  court. 

«  Yostre  bon  et  humble  amy, 

«  J.  Amyot,  B.  d'Aucerre.  ■ 

Outre  les  ouvrages  qne  nous  avons  déjà  mentionnés,  Amyot 
a  traduit  sept  livres  des  Histoires  de  Diodore  de  Sicile  :  ce  sont  les 
livres XI  à  xvii,  commençant  au  passage  deXercèsen  Grèce,  et  finis- 
sant à  la  mort  d'Alexandre.  Il  fit  aussi,  pour  le  roi  Henri  III,  un 
Prqjet  (Téloçiience  royale^  qui  a  été  imprimé,  pour  la  première  fois, 
eu  1805.  Mais  de  ces  derniers  ouvrages,  qu'on  ne  lit  plus,  il  ne 
faut  parler  que  pour  mémoire. 

Amyot,  dit  Bayle,  s'exerça  dans  la  poésie;  mais  [il  n'y  réussit 
pas(l).  C'est  également  le  jugement  qu'en  porte  un  de  ses  compa- 
triotes, l'avocat  Rouillard,  dans  ses  ÂntiquiUs  de  Melun^  p.  614  : 
«  Quant  au  poëme  latin,  dit-il,  qu'il  fît  sur  le  sacre  du  roi 
Charles  IX,  on  recoonoit  par  iceluy  qu'il  s'estoit  fort  adonné  à  la 
lecture  d'Horace,  mais  auroist  esté  peu  adroict  en  son  génie 
poétique.  » 

La  ville  de  Melun,  fière,  à  juste  titre,  d'avoir  donné  le  jour  à 
Amyot,  a  voulu  éterniser  sa  mémoire  en  lui  érigeant  une  statue  ; 
mais,  ce  qui  durera  plus  encore  que  le  bronze,  destiné  à  trans- 
mettre ses  traits  à  la  postérité,  ce  sont  ses  écrits,  empreints  d'une 
grâce  native,  et  qui,  comme  ce  vieux  cécube  dont  parle  Horace, 
acquièrent  plus  de  saveur  encore  en  vieillissant. 

FLANDIN, 
Membre  dn  Conseil  géoéral  de  rvonoe. 


(1)  DM.  hisU  et  criLf  v«  Amyot. 


STATISTIQUE. 


COMMERCE  ET  INDUSTRIE 


DANS   LB   DÉPARTEMENT   DE    L'YONNE. 


Les  statistiques  abondent,  les  statistiques  officielles  sur- 
tout. 

Population,  grains,  denrées,  contributions,  récoltes,  jus 
tice,  armée,  navigation,  etc.,  en  un  mot  tout  ce  qui  est 
soumis  d'une  manière  quelconque  à  une  surveillance,  à  un 
contrôle,  à  une  réglementation,  tout  ce  qui  ressortit  plus  ou 
moins  immédiatement  à  une  branche  d'administration,  a  sa 
statistique. 

Si  elle  n'est  pas  dressée,  au  moins  les  éléments  en  existent 
dans  les  dossiers  ou  sur  les  registres  officiels.  11  ne  reste  qu'à 
les  réunir.  L'analyse  est  faite,  la  synthèse  n'est  plus  rien. 

II  n'en  est  pas  de  même  des  transactions  commerciales,  du 
mouvement  industriel  d'une  contrée. 

Ou  sont  les  chiffres  qui  représentent  réellement  l'impor- 
tance de  ces  transactions,  le  résultat  de  ce  mouvement?  Us 
échappent. 

Il  ne  reste  que  des  traces  fugitives,  disséminées  sur  tous 
les  livres  des  établissements  de  commerce  et  d'industrie,  des 
affaires  qui  s'y  traitent  chaque  jour,  à  chaque  heure,  à  chaque 
minute.  Il  est  même  beaucoup  d'opérations  d'achat  et  de 
vente  dont  il  ne  reste  aucun  vestige. 

Oii  donc  aller  chercher  les  éléments  de  cette  statistque? 
Ne  semblent-ils  pas  insaisissables? 

Aussi,  jusqu'à  présent  cette  statistique  n'a  pas  été  faite, 
n'a  pas  même  été  tentée.  Le  commerce  et  l'industrie  du  dé- 


310 

parlement  de  l'Yonne,  du  moins,  n'ont  pas  encore,  que  dous 
sachions,  subi  les  fourches  caudines  du  chiffre  dans  l'An- 
nuaire. 

El  cependant  celte  statistique  aurait  aussi  son  intérêt,  son 
utilité. 

Nous  essaierons,  autant  que  faire  se  peut,  d'y  suppléer. 

Les  documents,  qui  ont  été  mis  à  la  disposition  des  édi- 
teurs de  l'Annuaire,  et  qui  ne  sont  autre  chose  que  le  résultat 
de  renseignements  fournis  par  des  hommes  spéciaux  et  pra- 
tiques^ les  principaux  négociants  de  chaque  ville,  présentent 
Tétat,  en  chiffres  ronds,  des  affaires  qui  se  traitent  dans 
chacun  des  arrondissements  d'Auxerre,  Avallon,  Joigny  et 
Tonnerre,  dans  chaque  branche  de  commerce  et  d'industrie, 
ainsi  que  le  mouvement  de  fonds  et  de  valeurs  de  crédit  qui 
s'y  opère  par  l'intermédiaire  des  maisons  de  banque. 

Les  renseignements  nous  manquent  pour  Tarrondissemenl 
de  Sens,  nous  espérons  pouvoir  un  jour  combler  cette  lacune. 

Les  chiffres  réunis  dans  les  tableaux  qui  suivent,  s'ils  sont 
susceptibles  de  critique,  ont  au  moins  le  mérite  de  ne  se 
trouver  nulle  part  ailleurs. 

A  ce  titre  ils  nous  ont  paru  dignes  d'être  conservés  dans 
Y  Annuaire  historique  et  statistique  de  l'Yonne,  ou  ils  seront, 

f»our  ainsi  dire,  en  dépôt  jusqu'à  ce  qu'ils  soient  utilisés  en 
eur  lieu,  et  à  leur  heure,  comme  toutes  les  données  de  la 
statistique. 

Nous  ferons  observer  que,  pour  la  ville  et  l'arrondissement 
d'Auxerre,  nous  avons  dû  adopter  une  division  particulière, 
le  chiffre  d'affaires  n'ayant  pu  être  fixé,  sur  certains  produits, 
que  pour  la  ville  d'Auxerre,  sur  d'autres  que  pour  Tarrondis- 
sement  à  l'exclusion  du  chef-lieu,  sur  d'autres  enfin  que  pour 
l'arrondissement  et  la  ville  d'Auxerre  réunis. 


VILLE  d'aUXEURÈ. 

Bestiaux 200,000 

Non  compris  les  affaires  de  foires. 

Bijouterie,  orfèvrerie,  horlogerie 230,000 

Bonneterie,  mercerie \  ,900,000 

Chandelles  (fabrique  de) 200,000 

Charbon  de  terre 450,000 

Chiffons 200,000 


3H 

Cimeot 100,000 

Colle  forte  et  noir  animal *    40,000 

Dans  ce  chiffre  entre  pour  8,000  fr.  environ 
ia  fabrication  des  graisses  et  huiles  de  pieds 
de  bœufs. 

Cristaux,  verrerie,  faïencerie 225,000 

Cuirs  tannés,  cuirs  verts <  ,200,000 

Ce  dernier  chiffre  se  subdivise  ainsi  : 
Tannés  /iOO,000  ;  verts  800,000  ;  le  vert  se  décom- 
pose ainsi  : 
Moutons /i0O,O0O;  chevreau  100,000;  fourrures  et 
peaux  de  lapins  300,000. 

Etoffes  et  tissus 3,000,000 

Ecorces,  tan 90,000 

II  s'agit  de  tan  battu  pour  Paria, 

Fers,  fontes,  quincaillerie,  chaudronnerie 4,600,000 

Liqueurs,  spiritueux,  vins  étrangers 985,000 

Plâtre <  0,000 

Vins 4,400,000 

il  s'agit  des  affaires  traitées  &  la  commission. 

Vinaigres • 250,000 

Brasserie 450,600 

Crins  et  soies  pour  brosses 100,000 

Ebénisterie,  tapisserie 450,000 

Fonderies  et  mécaniques 200,000 

42,580,000 

ARRONDISSEMENT   d'aUXERRE,   NON   COMPRIS 

LE   CHEF-LIEU. 

Bestiaux 600,000 

Non  compris  les  affaires  traitées  en  foires. 

Byouterie,  orfèvrerie,  horlogerie 70,000 

Bonneterie,  mercerie 4 ,300,000 

Chandelles  (fabrique  de) 50,000 

Charbon  de  terre 30,000 

Chiffons 50,000 

Cristaux,  verrerie,  faïencerie 65,000 

Cuirs  tannés 400,000 

Etoffes  et  tissus 2,300,000 

Fers,  fontes,  quincaillerie,  chaudronnerie 500,000 

Liqueurs,  spiritueux,  vins  étrangers 995,000 

Plâtre 45,000 


3f2 

Pierres  à  bâtir 5<8,000 

Tuilerie,  briqueterie,  poterie 220,000 

Vins  (aflfaires  à  la  commission) 5,100,000 

Vins  mousseux 50,000 

Brasserie 50,000 

Ebénisterie,  tapisserie 1 50,000 

Laines  et  filatures • 1,200,000 

13,063,000 

ViLLÉ   d'aUXBRRE   ET  ARRONDISSEMENT. 

Banque,  affaires  réelles 47,000,000 

Il  faut  entendre  par  affaires  réelles  les  entrées 
d'espèces  et  d'eflets  qui  constituent  le  mouve- 
ment des  affaires  d*une  maison  de  banque. 

Bois  à  brûler  et  de  charpente 2,250,000 

Charbon  de  bois 1 ,350,000 

Epicerie,  sel,  droguerie 3,500,000 

Ce  dernier  chiffre  représente  les  affaires  d^mpor- 
tation  faites  dans  tout  Tarrondlssement. 

Grains,  farines,  meunerie 11 ,845,000 

Dans  ce  chiffre  de  li,8A5,âOO  la  meunerie  entre 
pour  3  mlllioos,  la  boulangerie  et  la  graineterie 
pour  5,745,600  et  le  commerce  de  blé  pour 
3  millions  100  mille. 

Merrains,  futailles 1 ,200,000 

Ocrerie 350,000 

Papeterie,  librairie,  articles  de  bureau 275,000 

Dans  ce  dernier  chiffre  entrent  pour  50,000  fr. 
environ  les  affaires  en  papeterie  faites  par  les 
merciers  et  épiciers. 


Les  trois  totaux  qui  précèdent  constituent  pour 
tout  Tarrondlssement  d*Âuxerre  un  chiffe  d'af- 
faires de  46  millions  AÏS  mille  francs. 


20,770,000 


ARRONDISSEMENT   d'aVALLON. 


Banque,  affaires  réelles 1 3,600,000 

Bestiaux 900,000 

Non  compris  les  affaires  faites  en  foire. 

Bijouterie,  orfèvrerie,  horlogerie 1 20,000 

Bois  à  brûler  et  de  charpente 1 ,200,000 


• 


313 

Bonneterie,  mercerie 300,000 

Chandelles  (fabrique  de] 40,000 

Charbon  de  bois 500,000 

Charbon  de  terre 12,000 

Chiffons 100,000 

Ciment  romain 3,000,000 

Cristaux,  verrerie,  faïencerie 25,000 

Cuirs  tannés 1 ,200,000  )  .  ^^^  ^^^v 

Cuirs  verts 400.000  J  ^'^OO.OOO 

Epicerie,  sel,  droguerie 1 ,200,000 

Etoffes  et  tissus 700,000 

Ecorces,  tan 150,000 

Fers,  fontes,  quincaillerie,  chaudronnerie. . .  •  150,000 

Grains,  farines,  meunerie 2,000,000 

Liqueurs,  spiritueux,  vins  étrangers 50,000 

Merrains,  futailles 120,000 

Papeterie,  librairie 40,000 

Plâtre 15,000 

Pierres  à  bâtir 50,000 

Ce  dernier  chiffre  représente  le  produit  moyen 
des  carrières  de  Coutarnoux  et  d'Anstrude. 

Tuilerie,  briqueterie,  poterie 1 50,000 

Vins 300,000 

Les  vins  de  l*Âvallonnais  sont  pour  la  presque 
totalité  employés  dans  la  consommation  locale. 

Vinaigres 80,000 

Brasserie 100,000 

Ebénislerie,  tapisserie 250,000 

Laines  et  filatures 200,000 

13,352,000 

ARRONDISSEMENT  DE  J016NY. 

Banque,  affaires  réelles 16,000,000 

Bestiaux 300,000 

Non  compris  les  affaires  de  foires. 

Bijouterie,  orfèvrerie,  horlogerie 200,000 

Bois  à  brûler  et  de  charpente 1 ,200,000 

Bonneterie,  mercerie 600,000 

Chandelles  (fabrique  de) 80,000 

Charbon  de  bois 2,500,000 


» 


344 

CfiarboD  de  terre 80,000 

Chiffons 50,000 

Ciment 200,000 

Cristaux,  verrerie,  faïencerie 200,000 

Cuirs  tannés 900,000  )  .  ^.^  ^^ 

Cuirs  verls 600,000  j  ^»wO,uou 

Epicerie,  sel,  droguerie i  ,000,000 

Etoffes  de  toutes  sortes  et  tissus 4 ,600,000 

Ecorces,  tan 4 ,000,000 

Fers,  fontes,  quincaillerie,  chaudronnerie 400,000 

Grains,  farines,  metinerie 4,000,000 

Liqueurs,  spiritueux,  vins  étrangers 450,000 

Merrains,  futailles 4 ,000,000 

Papeterie,  librairie 60,000 

Plâtre 40,000 

Pierres  à  bâtir 40,000 

Tuilerie,  briqueterie,  poterie 400,000 

Vins • 4,000.000 

Vinaigres 40,000 

Brasserie 50,000 

Ebénisterie,  tapisserie 200,000 

Fonderies  et  mécaniques 80,000 

Laines  et  filatures 300,000 

24 ,240,000 

ARRONDISSEMENT   DE  TONNERRE. 

Ïanque,  affaires  réelles 4  8,000,000 

estiaux 400,000 

l(on  ppmpris  les  affaires  de  foires. 

Bijouterie,  orfèvrerie,  horlogerie 4  50,000 

Bois  à  brûler  et  de  charpente 800,000 

Bonneterie,  mercerie 200,000 

Chandelles  (fabiviquç  4e) 4  00,000 

Charbon  de  bois. . . .  • 250,000 

Charbon  de  terre 400,000 

(:hiffo^s 400,000 

Ciment ,  400,000 

Cristaux,  verrerie,  faïencerie 70,000 

Cuir?  tannés 200,000  )  ^^^  ^^^ 

tuîrsverfs ; 400,000  j  ^^^^^ 


315 

Epicerie,  sel,  droguerie •  4 ,500,000 

Etoffes  et  tissus 700,000 

Ecorces,  tan 600,000 

Fers,  fontes,  quincaillerie,  chaudronnerie.  •  • .  400,000 

Grains,  farines,  meunerie 45,000,000 

Liqueurs,  spiritueux,  vins  étrangers 4,000,000 

Uerrains,  futailles 500,000 

Papeterie 25,000 

Plâtre 25,000 

Pierres  à  bâtir 1,500,000 

Tuilerie,  briqueterie,  poterie 400,000 

Vins 4,000,000 

Vins  mousseux 300,000 

Vinaigres 50,000 

Brasserie 50,000 

Ebénisterie,  tapisserie 1 00,000 

Fonderies  et  mécaniques 200,000 

Laines  et  filatures 50,000 

Menthe  et  truffes 45,000 

Blanc  de  Troyes  et  papiers  peints 400,000 

Limes  (fabrique  de) 50,000 

29,765,000 

Il  existe  encore  dans  l'arrondissement  de  Tonnerre  des 
établissements  d'une  importance  considérable,  mais  dont 
nous  n'avons  pas  cru  devoir  faire  entrer  les  opérations  en 
ligne  de  compte,  attendu  que  les  affaires  de  ces  usines,  que 
Ton  évalue  à  plus  de  25  millions  de  francs,  se  font  toutes  à 
Paris  ou  au  moins  hors  de  l'arrondissement  de  Tonnerre. 

Ces  établissements  sont  : 

Les  forges  d'Aisy,  haut-fourneau,  deux  feux  ; 

Les  forges  d'Ancy-le-Franc,  forge  anglaise,  haut-fourneau, 
moulerie  ; 

Le  haut-fourneau  de  Frangey,  commune  de  Vireaux. 

Nous  n'avons  aucun  moyen  de  vérifier  l'exactitude  des 
chiffres  qui  précèdent,  et  il  faut  reconnaître  que  le  contrôle 
n'en  est  pas  facile* 

Nous  croyons  que  les  sources  d'oii  ils  émanent  sont  les 
meilleures  où  puiser  en  cette  matière  et,  parlant,  que  le  mieux 
csl  de  les  livrer  sans  commentaires  aux  lecteurs.  Nous  w 


316 

voulons  pas  dire  que  les  résultats  de  cette  statistique  excep- 
tionnelle soient  à  l'abri  de  toute  objection,  loin  de  là.  Les 
démonstrations  mathématiques  seules  sont  irréfutables^  et 
nous  ne  pensons  pas  qu'il  soit  possible  de  soumettre  les 
transactions  commerciales  de  toute  une  contrée  à  une  vérifi- 
cation mathématique. 

Hais  il  nous  semble  que  nos  données  offrent,  par  leur 
origine,  quelaues  garanties  d'une  certitude  aussi  approxima- 
tive que  pénible,  et  jusqu'à  meilleur  avis  nous  n'hésitons  pas 
à  les  accepter. 

Si,  donc,  nous  résumons  les  chiffres  qui  composent  nos 
tableaux,  nous  trouverons  : 

Que  dans  les  quatre  arrondissements  d'Auxerre,  Avallon, 
Joigny  et  Tonnerre  le  produit  des  transactions  commerciales 
et  industrielles  atteint  le  chiffre  de  110  millions  770  mille 
400  francs  ; 

Que  le  mouvement  de  fonds  et  de  valeurs  de  crédit  qui 
s'opère  dans  ce  rayon  par  l'intermédiaire  des  maisons  de 
banque  est  de  94  millions  600  mille  francs. 

A  l'aide  de  ces  données  on  peut  arriver  à  une  appréciation 
aussi  exacte  que  possible  de  l'importance  des  affaires  com- 
merciales et  industrielles  de  tout  le  département. 

Les  résultats  ci-dessus  nous  fournissent  en  chiffres  ronds 
une  moyenne,  pour  chaque  arrondissement,  de  27  millions 
d'affaires  et  de  23  millions  d'opérations  de  banque. 

Appliquons  cette  moyenne  à  l'arrondissement  de  Sens  et 
nous  arrivons,  pour  tout  le  département  de  l'Yonne,  à  une 
somme  d'affaires  de  près  de  1 38  millions  et  à  un  mouvement 
d'effets  et  de  fonds  par  les  maisons  de  banque  d'environ  147 
millions  600  mille  francs. 


LES  TRANSPORTS 

SUR  LE  CHEMIN  DE  FER  d'aUXERRE  A  LAROCHE  EN  1861. 

(V.  Annuaire  1862, 3*  partie,  p.  69.) 

Nous  avons  inauguré  dans  le  volume  de  1862  une  statis- 
tique qui  nous  a  paru  devoir  présenter  quelque  intérêt,  en 
raison  de  la  place  qu'occupent  aujourd'hui  les  voies  ferrée 


3n 

dans  la  vie  civile  et  commerciale  des  nations.  C'est  celle  des 
transports  effectués  par  le  chemin  de  fer  d'Âuxerre  à  Laroche 
en  voyageurs»  bagages,  bestiaux  et  marchandises. 

Ce  travail,  en  se  continuant,  permettra  des  comparaisons 
et  des  rapprochements  d'une  certaine  portée. 

Mous  avons  commencé  parles  années  4859  et  1860. 

Cette  statistique  aura  pour  objet  dans  le  présent  volume  le 
mouvement  de  la  gare  d'Auxerre  pendant  le  cours  de  Tannée 
1861. 

Il  sera  déjà  possible,  avec  ce  groupe  de  trois  années, 
d'observer  et  d*étudier  utilement  les  fluctuations  des  trans- 
ports sur  la  ligne  qui  nous  occupe. 

I.  —  Voyageurs. 

On  a  compté,  au  départ,  71 ,065  voyageurs  avec  billet,  qui 
ont  produit  une  recette  de  402,198  fr.  65  c.  .  .  .    71,065 

Environ  600  réquisitions 600 

Et  autant  de  permis  de  circulation 600 

C'est  donc  un  total,  au  départ,  de  72,265  voya- 
geurs     72,265 

Le  chiffre  des  voyageurs  avec  billets  offre  un  excédant  de 
2,983  sur  Tannée  1859  et  de  1 ,440  sur  Tannée  1861  ;  tandis 
que  les  réquisitions  en  1859  excèdent  de  plus  de  2,500  celles 
de  1861,  différence  qui  s'explique  par  les  déplacements  de 
troupes  qui  ont  eu  lieu  dans  la  première  année. 

A  Tarrivée  on  a  constaté  79,085  voyageurs,  soit  3,115  de 
plus  qu'en  1860. 

Pour  1859  nous  n'avions  aucune  donnée  sur  le  nombre 
des  voyageurs  à  Tarrivée.  Les  changements  opérés  depuis 
dans  le  mode  de  contrôle  nous  ont  permis  d'ajouter  ces  ren- 
seignements aux  autres. 

En  résumé,  les  chiffres  qui  précèdent  donnent  pour  1861 
un  mouvement  quotidien  de  414  voyageurs;  il  a  été  en  1860 
de  404  et  nous  l'avions  évalué  pour  1859,  arbitrairement,  il 
est  vrai,  puisqu'il  nous  manquait  certains  éléments  de  cal- 
cul, mais  avec  assez  de  justesse,  on  le  voit,  à  400  voya- 
geurs. 

Il  est  bien  entendu  que  dans  la  formation  de  ces  chiffres 
entrent  les  voyageurs  amenés  à  la  gare  d'Auxerre  par  les 
correspondances  de  la  Nièvre  et  de  TAvallonnais. 


318 


n.  —  Transports  à  grande  vitesse. 

n  a  été  enregistré  : 

A  l'arrivée  :  48,479  colis-bagages  et  33,526  colîs-messa- 
geries  donnant  nn  poids  total  de  353,671  kilogrammes. 

An  départ  :  45,309  colis-bagages  et  25,066  colis-messa- 
geries d'nn  poids  total  de  709,219  kilog. 

Soit  au  total  93,788  colis-bagages  et  58,592  colis-messa- 
geries formant  un  poids  de  4  million  62  mille  890  kilog. 

Le  tout  se  répartissant  de  la  manière  suivante  entre  les 
douze  mois  de  l'année  : 


Mois. 


Nouera  éecriis 
kagafcs. 


NoBbra  d*eweglt- 
treaat 


total 


Janvier. 
Février. 
Mars.  • 
Avril.  . 
Mai... 
Juin..  . 
Juillet. 
Août. . . 
Septembre 
Octobre . . 
Novembre. 
Décembre. 


iirafr. 

3100 

2867 

3164 

4048 

4258 

4069 

4233 

5867 

5594 

4313 

4404 

2895 


an  dép. 

2490 

2585 

3760 

3810 

i196 

3765 

3655 

4526 

4821 

6762 

3319 

2620 


kl'UT. 

3021 

2300 

2903 

2650 

2160 

3156 

2323 

2223 

1602 

3343 

3164 

4681 


2145 
1735 
1793 
1966 
1959 
2651 
1562 
1834 
2045 
2596 
2229 
2551 


krttr. 

30654 
25886 
50648 
26456 
28318 
26178 
21196 
25623 
36763 
23748 
33299 
34902 


a■tf^ 

35741 
32408 
26384 
20281 
19727 
351385 
36100 
24239 
36575 
36985 
51076 
38318 


38479  54309  33626  25066  353671  709219 


Totaux.         93788  68592  1.062890 

n  va  sans  dire  aussi  que  dans  les  chiffres  ci-dessus  entrent 
les  colis  fournis  par  les  correspondances. 

Les  colis-messageries  de  1 861 ,  à  l'arrivée,  sont  inférieurs 
de  2,036  à  ceux  de  1859  et  supérieurs  de  142  à  ceux  de 
1 860  ;  au  départ  ils  excèdent  de  948  ceux  de  1 859  et  de  là 
même  quantité  ceux  de  1860. 

Quant  aux  colis-bagagges  de  1861  ils  présentent  au  dé- 
part un  excédant  énorme  de  18,875  sur  ceux  de  1850  et  de 
22,442  sur  ceux  de  1860. 


349 


III.  —  Transporês  à  petite  vitesse. 

Les  expéditions  en  petite  vitesse  d'objets  autres  que  les 
voitures  et  les  bestiaux,  dans  le  cours  de  Tannée  1861,  ont 
donné  un  tonnage  de  29,881,743  kilog.  au  départ  et  de 
18,072,225  kilog.  à  l'arrivée,  soit  un  tonnage  général  de 
47  millions  953  mille  968  kilog. 

Les  expéditions,  au  départ,  se  répartissent  ainsi  entre  les 
douze  mois  de  Tannée  : 

En  ce  qui  concerne  la  nature  des  objets  transportés,  ces 
quantités  se  décomposent  de  la  manière  suivante  : 

Départ.  ArriTée. 

4-723.923        4.609.270 


Janvier 

Février 

uiars .  •••••• 

AtIII  •••••■• 

juai  •  ••••••• 

vIlIU»  ••••••• 

Juillet 

AUUva  ■•••••• 

Septembre.. . 

Octobre 

Novembre..  . 
Décembre . . . . 


1 .752.044 
2.117.249 
4.898.996 
1.607.699 
1.896.580 
2.175.636 
2.182.776 
3.991.704 
4. 171. 180 
3.680.52d 
2.683.457 


1.413.385 
1.461.571 
1.609.661 
1.815.082 
1.120.820 
1 .395.453 
1.265.884 
1.591.441 
1.601.775 
1.746.684 
1.441.199 


Totaux 29.881.743      18.072.225 

Vins.  77,154  feuillettes  de  136  litres  pe- 
sant    11,573,100  k. 

Charbons.  4,460,230  sacs  pesant.  .  .  .  4,450,230 

Pierres 854,250 

Marchandises  diverses 13,004,163 


Egal  au  tonnage  général  du  départ.  .  .  .     29,881 ,743  k. 

A  quoi  il  faut  ajouter  encore  18  voitures  et  45,214  têtes 
d'animaux,  savoir  : 
692  chevaux. 
8,008  bœufs. 
2,302  vaches. 


320 

32  veaux. 

11,484  porcs. 

22,696  moutons. 

Les  rapprochemeuts  sur  ce  point  avec  les  années  précé- 
dentes offrent  encore  un  intérêt  plus  saisissant  et  sont  d'une 
utilité  plus  immédiate.  Ainsi  nous  remarquons: 

Que  le  tonnage  des  expéditions  en  petite  vitesse,  au  départ, 
en  1861,  présente  un  déncit  sur  celui  de  1859  de  14  millions 
43  mille  500  kilog.,  et  un  excédant  sur  celui  de  1860  de 
601  mille  866  kilog. 

Qu'en  1859  le  chemin  de  fer  a  transporté  en  vins  un  poids 
représentant  140  mille  hectolitres  environ  et  non  14  mil- 
lions comme  on  nous  Ta  fait  dire  par  erreur,  en  1 860  95 
mille  hectolitres  environ,  et  en  1861  104  mille. 

Qu'il  a  été  expédié  de  la  gare  d'Auxerre  en  1861  3,618 
vaches  et  bœufs  de  plus  qu'en  1 859  et  3,030  de  plus  qu'en 
1860;  128  veaux  et  porcs,  5,312  moutons,  1  million  255 
mille  355  kilog.  de  charbons  de  plus  qu'en  1859;  3,377 
moutons  de  plus,  6.524  porcs  de  moins,  819,555  kilog.  de 
charbons  de  plus,  86,390  kilog.  de  pierres  de  moins,  et 
1  million  944  mille  809  kilog.  de  marchandises  diverses  de 
moins  qu'en  1860. 

Si  nous  jetons  un  coup-d'œil  sur  le  tableau  qui  précède, 
nous  constaterons  que  les  six  derniers  mois  (juillet  et  dé- 
cembre) sont  ceux  qui  fournissent  les  plus  fortes  expéditions, 
et  que  la  moyenne  du  tonnage  mensuel,  au  départ,  est  de 
2,490,145  kilog. 

Quant  aux  arrivages  ils  n'ont  subi,  comme  on  peut  le  voir, 
pendant  ces  trois  années  que  des  variations  insignifiantes. 


321 


MOUVEMENT  DE  LA*  POPULATION  DANS  L'YONNE  EN  <86< 


NAISSANCES,   MARIAGES,   DÉCÈS. 


1°  Répartition  par  sexe  i 

et  par  état 

civil. 

i 

AUXERRE. 

AVALLON. 

JOIGNY. 

Sens. 

TONNEBRE 

Totaux.  Il 

ÉTAT  CIVIL. 

es 
•2  2 

s 
•2.-. 

C 
O    • 

es 
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(Il 

NAISSANCES. 

1 

— 

— — 







— — 





Enf.  légili.  Garçons. 

304 

978 

64 

• 

398 

296 

845 

108 

621 

56 

367 

828 

3209 

—       Filles.... 

272 

931 

49 

341 

311 

782 

115 

565 

55 

330 

802 

2949 

Totaux. 

576 

1909 

113 

739 

607 

1627 

223 

1186 

111 

697 

1630 

6158 

._... 

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._^ 

_... 

1 

■ 

■  ■ 

....^ 

■ 

Enf.  nat.  rec.  Garç.. 

6 

25 

a 

6 

11 

19 

4 

10 

2 

9 

23 

69 

—    —    —  Filles. 

12 

28 

2 

4 

4 

20 

5 

19 

« 

6 

23 

77 

—  non  rec.  Garç.. 

9 

8 

1 

1 

10 

25 

4 

18 

7 

1 

31 

53; 

—       —      Filles. 

11 

12 

» 

2 

21 

32 

3 

9 

3 

4 

38 

59 

Totaux. 
MARIAGES. 

38 

73 

3 

13 

46 

96 

16 

56 

16 

20 

115 

258 

Entre  garç.  et  rilles. 

170 

631 

38 

254 

178 

500 

55 

405 

25 

235 

466 

2115 

—    garç.  et  veuv. 

0 

14 

p 

10 

10 

15 

2 

18 

> 

9 

18 

66 

—    veufs  et  filles. 

16 

42 

4 

20 

9 

39 

7 

37 

1 

13 

36 

151 

—    veufs  et  veuv. 

8 

36 

1 

14 

8 

33 

5 

22 

» 

19 

22 

124 

Totaux. 
DÉCÈS. 

199 

713 

43 

298 

205 

677 

69 

482 

26 

276 

542 

2456 

Garçons ' 

161 

509 

25 

281 

158 

486 

72 

389 

35 

190 

453 

1852 

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Joigny. 

Sens. 

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N.B.  Ut  qualités icwitciyrniées CM laoeg;  la  toiBcest  Je  lOOûtaogn 


NAVIGATION  DE 


DÉSIGNATION  DBS  MARCHANDISES. 


ET  ARTICLES  SOLTHS  AUX  DBCHTS. 


1.  Sucre,  café,  denrées  coloniales  et  au- 
tres, épiceries,  comestibles,  tabacs. 

2.  Fruits  et  l^^om^  ^^^  i  fruits  secs  et 
confits,  salaisous 

3.  Huile,  fruits  oléagineux,  beurre,  miel, 
cire,  suif,  saindoux ', 

4.  Soie^  coton,  laine,  chamvre,  Un  et  crin 
ouvres,  tissus  de  toute  nature.    .    .    . 

5.  Quincaillerie,  cristaux,  glaces,  porce- 
laines, parfumerie  et  passementerie.   . 

6.  Lièges  ouvrés,  ivoire,  nacre,  écaille, 
corne  façonnée,  papier  de  tenture  et  à 
écrire,  librairie 

7.  Cuirs  et  peaux,  marbre  en  caisse  .    . 

8.  Autres  marchandises  de  première  cl. 

9.  Vins,  eaux-de-vie,  esprits,  liqueurs,  vi- 
naigre, cidre,  bière,  et  autres  boissons 

10.  Céréales  :  graines,  farine,  légumes  secs 

pommes  de  terre   riz.  betterave.    . 
If.  Menus  grains  et  graines  diverses.  • 

12.  Métaux  ouvrés . 

13.  Sels,  savons 


14.  Laines  et  cotons,  papier  d'emballage  . 

15.  Métaux  non  ouvres 

13.  Bois  exotiques  d'ébeni^terie  et  de  ten- 
ture, substances  tinctoriales   .    .    .    . 

17.  Charbon  de  bois,  écorce,  tan.    .    .    . 

18.  Mélasses 

19.  Droguerie,  potasse,  soude,  produits 
chimiques,  soufre  rafiné    .... 

20.  Favcnce,  verre  à  vitre,  Tcrrerie,  bou- 
teilles, poterie  comm. ,  formes  à  sucre. 

21.  Houille  et  roke 

22.  Minerais,  terre  à  porcelaine,  asphalte 
en  bloc  et  en  mastic ,  soufre  brut  . 

23.  Bois  de  toutes  espèces  autres  que  les 
bois  exotiques  d'ébénisterie  et  de  tein 
ture,  fagois,  cbarbonnettes,  tourbes. 

24.  Cendres,  lumiers,  engrais  de  toute 
sorte,  noir  animal,  mi&no 

25.  Marbres  et  granits  bruts  ou  dégrossis, 
pierres  de  toute  espèce,  briques,  tuiles, 
ardoiies,  chaux  et  autres  matériaux  de 
construction,  marne,  sable,  cailloux, 
gravier 

26.  Fourrages,  tourteaux  de  graines  oléa- 
gineuses, pulpes  de  betteraves.   .    .    . 

27.  Tuyaux  de  drainage 

28.  Futailles  vides,  chiffons,  drilles,  ver- 
cassés,  scories,  pavés,  craie,  terre,  ocre, 
blanc  d'Espagne  et  autres 

Total  des  quantités.    .    .    . 

TRAINS  ET  BAOEAUX. 

(  Partie  flottable  (chargés.  . 

le     9    des  rivières.     |  non  charg. 

)èce  i  Canaux  et  partie  |  chargés.    . 

\naT.  d.  rivières. (non  charg. 


Quantités  trmsportées  en  4861  avec  ac; 


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)NNE  ET  CANAUX. 


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Transports 

en  1862  ju.squ  au  1«^  octobre,  avec  acquitt.  des  droits.  | 

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10649 

11053 

4028 

26087 

19515 

127 

479 

49000 

8646 

1003 

• 

3515 

33693 

6052 

16065 

4862 

6 

14 

* 

B 

1 

B 

B 

6 

4 

B 

» 

1 

17 

9 

> 

» 

» 

» 

B 

B 

B 

» 

B 

« 

M 

B 

B 

B 

B 

> 

2543 

64 
2i525 

m.  c. 

1092 
7822 

63 

1 

638 
1715 

m.  c. 

625 

1402 

m.  c. 

3 

77 

475 
3200 

m.c. 

3142 
9057 

m-  e. 

11 

1326 
7755 

m.  e. 

B 

1403 
8086 

m,  t. 

ri292 

47190 

25H28 

m.  c. 

90748 
m.  c. 

37939 
m.  c. 

44331 
m.  c. 

29001 
m.  c. 

m.  c. 

m.c. 

m.  c. 

9 

> 

» 

B 

B 

B 

• 

B 

B 

B 

» 

> 

1109 

» 

5714 

» 

B 

B 

B 

» 

B 

.[ 

» 

> 

> 

B 

B 

B 

> 

B 

B 

» 

* 

• 

» 

> 

6607 

613 

1 

»    : 

17947 

7459 

'    • 

« 

877 

9 

338 

> 

330 

Dans  le  tableau  qui  précède  ne  figurent  pas  les  objets  qui 
ont  acquitté  les  droits  dans  les  bureaux  en  amont  d*Auxerre; 
il  faut  les  évaluer  au  cinquième  environ  de  ceux  qui  compo- 
sent ce  tableau. 

Pour  compléter  cette  statistique  nous  donnerons  le  relevé 
des  trains  de  bois  h  brûler  et  charpentes  qui  ont  été  flottés 
sur  les  rivières  d*¥onne  et  de  Cure  en  1861  et  pendant  les 
9  premiers  mois  de  1862. 


1861. 


BOIS   A   BRULER. 


BOIS    DE   CHARPENTE. 


trains,    coop.    br.       décastères.        trains,  coap.    br.        décistères. 

Yonne.  1661     1     »    36543  22    172    »    »    275200  »» 
Cure  .    384  11     »      8461  42        4    13        6466  66 


Total  .  2045  12    »    45004  64    176    1     3    281666  66 


1862. 

Yonne.  1588 
Cure  .  375 


9  2  34947  59 
1  2   8251  83 


84  14  1  136600  »» 
4  2  1    6850  »» 


Total  .1963  11  »  43199  42   88  16  2  143450  »» 


SOMMAIRE 

DBS 

TRAVAUX  DU  CONSEIL  GÉNÉRAL 

DU    DÉPARTEMENT    DE    L*YONNE. 


Session  de  1862. 


SÉANCE  DU  25  AOUT. 

La  séance  est  ouverte  à  une  heure. 

Etaient  présents  : 

MM.  Badin  dMIurtebisb,  Barry,  Baudoin,  Bonneville  de  Marsanois, 
comte  DE  Bressieux,  Brincard,  Challe,  Coutorat,  Deligand,  Dhunez, 
Camille  Doucet,  Duché,  Dupont-Delporte,  Febvre,  Flandin,  Guérin- 
Devaux,  Guillot,  le  baron  du  Havelt,  Houdaillb*  Larabit,  Lecomte 
aine,  Eugène  Lecomte,  Lemaire,  Martenot,  Précy,  Rabé,  Rampont- 
Lechin,  Textoris  et  le  comte  de  Virieu. 

M.  le  Préfet  donne  lecture  du  décret  impérial  fixant  Touverture  de 
la  session  des  Conseils  généraux  au  25  août  et  la  clôture  au  8  sep- 
tembre au  plus  tard,  et  du  décret  qui  compose  ainsi  le  bureau  du 
Conseil  général  de  l'Yonne  pendant  la  session  de  1862,  savoir  : 

Président  :  M.  Larabit,  sénateur  ; 

Vice-Présidents  :  MM.  le  baron  Martinbau  des  Chesnez,  maire 
d'Auxerre,  et  le  comte  Rodolphe  d'Ornano,  député  ; 

Secrétaire  :  M.  Brincard,  auditeur  au  Conseil  d'Etat. 

M.  le  Préfet  déclare  la  session  ouverte. 

M.  le  Président  prend  ensuite  la  parole.  Il  constate  que  le  Conseil 
général,  avant  de  régler  les  affaires  du  département  et  de  formuler 
ses  vœux,  se  préoccupe  de  Tétat  des  récolles  et  que  ses  membres  ont 
soin  de  faire  connaître  au  gouvernement  les  espérances  ou  les  inquié- 
tudes des  cultivateurs. 

Il  met  sous  les  yeux  du  Conseil  les  mesures  prises  par  le  f  oiiver- 


332 

nement,  averti  par  les  travaux  de  statistique,  afin  d'atténuer  le  déficit 
considérable  des  céréales  en  4861,  déficit  qui  aurait  pu  occasionner 
une  affreuse  disette;  et  il  s'associe  à  la  reconnaissance  pour  le  gou- 
vernement de  i'Emperenr,  auquel  le  peuple  doit  son  approvisionne- 
ment. 

Il  déplore  la  situation  des  affaires  commerciales;  mais  il  e^pèreque 
Tannée  4863,  dont  la  récolle  parait  devoir  être  riche  et  abondante, 
va  ramener  la  prospérité. 

Il  fait  remarquer  que  si  la  crise  alimentaire  a  eu  une  influence  mal- 
heureuse sur  les  affaires  commerciales,  elle  n'a  point  retardé  les 
grands  travaux  sur  les  rivières,  les  routes,  les  chemins  vicinaux.  Le 
département,  qui  est  déjà  parcouru  par  des  lignes  de  chemiQ  de  fer, 
est  assuré  aujourd'hui  d'un  prolongement  direct  sur  Nevers.  L'Em- 
pereur a  décidé  lui-même  le  tracé  :  Auxerre,  Clamecy^  Guérigny, 
Nevers.  D'autres  lignes  en  projets  augmenteront  encore  les  facilités 
de  circulation  et  de  commerce,  notamment  l'embranchement  sur 
Avallon,donton  multiplie  les  études.  On  espère  qu'il  se  rattachera 
au  chef*lieu  par  ou  près  Vermenton  et  Gravant. 

M.  le  Président  paie  un  juste  tribut  de  regrets  et  d'éloges  à  la  mé- 
moire de  M.  Bertrand,  décédé  peu  de  jours  après  la  dernière  session, 
et  à  M.  G.  Mauger,  ancien  membredu  Conseil  général,  décédé  récem- 
ment à  Paris.  Il  espère  que  les  deuils  qui  se  succèdent  depuis  plu- 
sieurs années  sont  fermés  pour  longtemps. 

11  exprime  ses  regrets  du  départ  de  M.  Chadenet,  que  l'âge  de  la 
retraite  a  enlevé  aux  fonctions  de  préfet  dans  Texercice  desquelles  il 
était  justement  apprécié  par  la  population. 

Il  se  félicite  d'avoir  à  la  tète  du  département  un  Préfet  jeune,  aussi 
expérimenté  et  bienveillant  que  son  prédécesseur,  et  il  espère  qu'il 
restera  plus  longtemps  pour  jouir  avec  tous  de  la  renaissance  de  la 
prospérité  générale. 

Il  termine  en  rappelant  que  c*est  le  département  de  l'Yonne  qui, 
le  premier,  en  4848,  a  exprimé  un  vole  électoral  qui  rappelait  l'Em- 
pereur de  l'exil,  et  il  tient  à  constater  ce  fait  parce  que  d'autres  dé- 
partements cherchent  injustement  â  s'en  attribuer  l'honneur, 

M.  le  Président  présente  les  excuses  de  M.  le  marquis  de  Tanlay, 
empêché  par  une  chute  récente,  ei  de  M.  le  baron  Martineau  des 
Ghesnez,  retenu  par  un  deuil  de  famille. 

Un  congé  de  quelques  jours  est  accordé  à  M.  Rétif,  et  un  congé  d'un 
jour  à  MM.  Vuitry  et  Foacier. 

M.  le  Préfet  Sohier  donne  lecture  de  son  exposé  sur  la  situation 
générale  du  département.  Le  peu  de  temps  qui  s'est  écoulé  depuis 
son  installation,  et  qu'il  a  employé  à  parcourir  les  localités  et  à  se 
faire  rendre  compte  des  besoins  qui  réclamaient  une  prompte  solu- 
tion, ne  lui  a  pas  permis  d'étudier  et  d'approfondir  les  affaires  admi- 
nistratives; mais  il  espère  que  parla  suite,  lorsque  le  Gonseil,  composé 
d'hommes  éminents  et  distingués,  aura  pu  apprécier  sa  sollicitude 
pour  les  intérêts  du  département,  il  ne  lui  refusera  pas  son  approba- 
tion. Ge  sera  la  plus  douce  récompense  des  efforts  qu'il  tentera  pour 
bien  remplir  sa  mission. 

Les  produits  divers  perçus  dans  le  déparlement  sont  en  progres- 
sion. 


333 

Les  recettes  de  Tadministration  de  l^'enregistrement  et  des  domai- 
nes, pendant  le  premier  semestre  4862,  présentent  une  augmentation 
de  436,231  fr.,  B8  c.  sur  le  semestre  correspondant  de  Tannée  1861, 
et  les  produits  de  1861,  sur  ceux  de  1851,  une  augmentation  de 
871,261  fr.  34  c. 

Les  produits  des  contributions  indirectes  sont  également  en  pro- 
grès ;  ils  donnent  une  augmentation  de  102,447  fr.  81  c.  pendant  le 
premier  semestre  de  1862,  sur  le  semestre  correspondant  de  1860  ; 
elle  porte  principalement  sur  les  boissons  et  les  tabacs. 

Les  recouvrements  des  contributions  directes  continuent  à  s'opérer 
d'une  façon  remarquable,  en  même  temps  que  les  frais  de  poursuites 
diminuent.  Ces  causes  sont  dues  à  Taisance  et  au  bon  esprit  des  po- 
pulations, et  aussi  à  la  bonne  direction  du  service. 

La  situation  financière  du  département  est  bonne.  Les  centimes 
extraordinaires  vont  diminuera  partir  de  1863  et  disparaître  en  1867. 
En  présence  de  cette  situation,  il  pourrait  être  possible,  dès  1863,  de 
doter  Farrondissemeni  de  Sens  d*un  hôtel  de  sous- préfecture  et  l''ar- 
rondissement  de  Joigny  d'un  tribunal  de  commerce,  et  de  hâter  le 
prompt  achèvement  des  chemins  vicinaux  d'intérêt  commun,  en 
continuant,  en  1863,  les  5  centimes  qui  finissent  en  1862  et  4  centimes 
en  1864. 

Les  routes  impériales  et  départementales  sont  dans  un  état  satis- 
faisant. La  situation  des  chemins  vicinaux  est  propice,  grâce  au  zèle 
soutenu  de  l'agent-voycr  en  chef  et  des  agents  sous  sa  direction. 

Le  gouvernement  continue  à  se  préoccuper  de  Tamélioration  de 
l'Yonne.  Déjà  six  nouveaux  barrages  sont  construits,  et  les  trois  autres 
seront  terminés  à  la  fin  de  1862.  Des  neuf  barrages  entre  Laroche  et 
Montereau,  quatre  sont  entrepris,  trois  viennent  d'être  adjugés,  et  les 
projets  des  deux  autres  sont  soumis  à  l'approbation  ministérielle.  La 
situation  des  canaux  de  Bourgogne  et  du  Nivernais  n'a  pas  changé 
depuis  la  dernière  session 

Des  craintes  manifestées  au  sujet  de  Tembranchement  d'Avallon, 
par  suite  d'une  controverse  assez  vive,  ont  nécessité  des  explications 
de  S.  Esc.  le  ministre  des  travaux  publics.  Ces  explications,  très  dé- 
taillées, ont  dû  rassurer  les  esprits  en  leur  faisant  connaître  que  le 
gouvernement  ne  perdait  pas  de  vue  leurs  intérêts,  puisqu'il  prescrit 
des  études  dont  le  résultat  conciliera  les  intérêts  généraux  avec  ceux 
de  l'AvalIonnais.  Les  paroles  prononcées  à  Nevers  par  l'Empereur 
ont  fait  faire  un  grand  pas  à  la  question  du  chemin  de  fer  d'Auxerre  à 
Nevers. 

La  marche  progressive  et  persévérante  de  l'agriculture  est  principa- 
lement due  à  l'initiative  intelligente  des  comices  et  sociétés  agricoles. 

L'instruction  primaire  est  en  pleine  voie  de  progrès,  et  le  personnel 
enseignant,  dont  la  position  a  été  améliorée,  se  montre  toujours  digne 
de  la  bienveillance  de  l'administration. 

La  société  du  Prince  Impérial  a  été  bien  accueillie  dans  le  départe- 
ment, el  les  Conseils  d'arrondissement  ont  souscrit  à  cette  œuvre. 

Le  nombre  des  enfants  assistés  diminue,  ainsi  que  la  mortalité 
parmi  eux. 

Le  nombre  des  aliénés  augmente,  et  les  causes  n'en  sont  pas  encore 
bien  expliquées. 


33i 

Les  dépôts  aux  caisses  d'épargne,  pendant  1861,  se  sont  augmentés 
de  535,930  fr.  45  c.  La  création  de  succursales  dans  les  chefs  lieux 
de  canton  tend  à  se  propager. 

Le  nombre  des  membres  des  sociétés  de  secours  mutuels  s'est  aug- 
menté de  274  en  1861  ;  elles  sont  en  prospérité. 

M.  le  Préfet  termine  en  approuvant  vivement  la  nouvelle  mesure 
prescrite  par  M.  le  ministre  de  rJnlérieur,  d'envoyer  les  rapports 
spéciaux,  huit  jours  avant  la  première  séance,  ce  qui  permet  aux 
conseillers  d'étudier  les  affaires  avant  Touverture  de  la  session. 

M.  le  Préfet  donne  ensuite  lecture  de  ses  rapports  sur  le  projet  de 
construction  d*un  hôtel  de  sous- préfecture  à  Sens  et  d*un  tribunal  de 
commerce  à  Joigny,  ainsi  que  sur  la  répartition  des  crédits  destinés  à 
l'achèvement  des  chemins  d'intérêt  commun,  qui  n'avaient  pu  être 
distribués  en  même  temps  que  les  autres  rapports. 

Le  Conseil  remercie  M  le  Préfet  d'avoir  fait  remettre  à  chaque 
membre  un  exemplaire  des  rapports  huit  jours  avant  la  première 
séance. 

M.  le  Président  donne  connaissance  d'une  proposition  formée  par 
un  membre  aûn  que  la  liste  des  pensions  Napoléon  soit  préalablement 
communiquée  au  Conseil  général.  II  lit  également  la  proposition  d'un 
autre  membre,  relative  à  l'embranchement  d'Avallon.  Ces  deui  pro- 
positions sont  renvoyées  aux  commissions. 

Le  Conseil  procède  à  la  composition  de  ses  cinq  commissions. 

M.  le  Président  lit  au  Conseil  diverses  propositions,  lettres,  pro- 
jets, qui  sont  renvoyés  à  lu  cinquième  commission  et  invite  ensuite 
les  commissions  à  se  constituer  et  à  commencer  leurs  travaux. 

La  séance  est  levée  à  deux  heures  et  demie. 

SÉANCE  DU  26  AOUT. 

La  séance  est  ouverte  à  trois  heures. 

M.  le  Préfet  y  assiste 

Le  procès-verbal  de  la  précédente  séance,  du  25,  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Président  signale  au  Conseil  les  bienfaits  que  la  Société  du 
Prince  Impérial  est  destinée  à  répandre  sur  les  classes  laborieuses. 
Les  Conseils  d'arrondissements  du  département  ont  déjà  souscrit  II 
propose  de  participer  par  un  don  à  la  généreuse  pensée  de  l'Impéra- 
trice et  de  fixer  ce  don  à  la  somme  de  2,000  fr.  Cette  proposition  est 
adoptée  à  l'unanimité. 

Le  Conseil  général  donne  des  avis  favorables  pour  1®  La  création 
d'un  marché  aux  comestibles  à  Treigny  ;  la  création  d'un  second 
marché  hebdomadaire  à  Ancy-le-Franc;3<*  l'autorisation  pour  la  com- 
mune de  VSlIeneuve-sur- Yonne,  de  recevoir  des  bestiaux  à  son  marché 
hebdomadaire;  i"  la  création  d'une  sixième  foire  à  Joigny,  le  26  mai  ; 
5<>  et  enfin  la  création  de  deux  foires  à  Flogny,  le  1*'  avril  et  le  lundi 
qui  suivrait  le  2  octobre. 

Il  décide  qu'il  n'y  a  lieu  d'accueillir  la  demande  de  la  commune  de 
Vil liers- Saint-Benoit,  tendant  à  obtenir  une  nouvelle  délimitation 
entre  cette  commune  et  celle  de  Grandchamps. 

Le  Conseil  général  entend  ensuite  la  lecture  de  la  proposition  de 
Tun  de  ses  membres,  pour  que  les  pensions  Napoléon  soient,  à  l'ave- 


335 

nir,  attribuées  par  décret  rendu  sur  la  proposition  du  Préfet,  commu- 
niquée préalablement  au  Couseil  générai.  Après  Je  rapport  de  la 
commission  et  une  discussion  entre  M.  le  Préfet  et  quelques  membres, 
le  Conseil,  sous  le  bénéfice  des  observations  et  des  promesses  de 
M.  le  Préfet,  repousse  cette  proposition. 

Le  Conseil  général  remercie  M.  le  Préfet  de  sa  communication  ayant 
pour  objet  la  taxe  municipale  sur  les  chiens. 

11  rejette  la  demande  des  hameaux  de  Vachy  et  de  PImelles,  ten* 
dant  à  obtenir  leur  distraction  de  Champlostet  leur  érectioa  en  com* 
m  une. 

Acte  est  donné  à  M.  le  préfet  de  sou  rapport  sur  les  imposilioiis 
d'office. 

Le  Conseil  général  arrête  ainsi  quMI  suit,  d'une  manière  uniforme 
pour  tout  le  département,  le  tarif  des  prestations,  savoir  : 

Journée  d'homme âfr.  nu 

—  de  cheval  ou  de  mulet 3      50 

—  de  bœuf 1      26 

—  de  vache 1      »»» 

—  d'âne n      80 

—  de  voiture »      50 

M.  le  Préfet  annonce  que  Ton  s^occupe  en  ce  moment  des  fonda- 
tions du  palais  de  justice  d'Auxerre,  et  il  invite  M.  le  Président  à  en 
poser  la  première  pierre.  M.  le  Président  remercie  M.  le  Préfet,  et  sur 
sa  proposition,  le  Conseil  décide  quMl  assistera  à  cette  cérémonie. 

Le  Conseil  renvoie  à  sa  prochaine  séance  la  proposition  d'un  mem- 
bre ayant  pour  objet  le  maintien  d'une  cour  derrière  les  bâtiments  du 
nouveau  palais  de  justice. 

M.  le  Préfet  rappelle  que  le  Conseil  général  a  invité  son  prédéces- 
seur à  exam.ner  la  question  des  bureaux  de  Tinspection  académique, 
et  il  demande  Tac^onction  de  deux  ou  trois  membres  pour  visiter,  à 
cet  effet,  la  maison  Gallois.  Le  Conseil  décide  que  la  commission  des 
bâtiments  se  réunira  demain  à  M.  le  Préfet. 

Il  est  donné  acte  à  M.  le  Préfet  de  sa  communication  du  compte 
d'emploi  de  fonds  de  secours  et  de  non- valeurs,  et  du  compte  de  la 
caisse  des  incendiés. 

Le  Conseil  remercie  M.  le  Préfet  de  ses  renseignements  sur  la  si- 
tuation des  caisses  d'épargne. 

La  séance  est  levée  à  six  heures  moins  un  quart. 

SÉANCE  DU  27  AOUT. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures  ;  M.  le  Préfet  y  assiste. 

Lecture  est  donnée  du  procès-verbal  de  la  séance  d'bler  ;  il  est 
adopté. 

DifTérentes  pièces  adressées  au  conseil  sont  renvoyées  aux  com- 
missions. 

Un  membre  dépose  une  proposition  relative  au  vinage  dans  quel- 
ques départements  du  midi,  autorisé  par  la  loi  de  4852  :  elle  est 
renvoyée  à  la  commission. 

Le  Conseil  général  émet  un  avis  favorable  au  projet  de  desséche- 


336 

ment  de  l'étang  de  Gouzillon  et  remercie  M.  le  Préfet  de  ses  ren- 
seignements sur  le  service  hydraulique. 

Consulté  sur  l'extension  à  donner  au  réseau  des  lignes  télégra- 
phiques dans  le  département,  le  Conseil  est  d^avis  de  laisser  à 
l'administration  supérieure  le  soin  de  décider  s'il  y  a  lieu  de  créer  de 
nouveaux  bureaux  de  télégraphie  dans  le  département,  et  il  émet  le 
vœu  que  le  télégraphe  électrique  établi  ou  à  établir  dans  chaque  gare 
de  chemin  de  fer,  puisse  être  employé  à  la  télégraphie  privée,  sans 
que  celte  innovation  impose  de  nouvelles  charges  à  TEtat. 

M.  le  Préfet  rend  compte  de  sa  visite,  avec  la  commission  des 
bâtiments,  au  local  affecté  à  la  direction  du  télégraphe  et  aux  bu- 
reaux de  l'inspection  académique.  11  demande  l'autorisation  de 
traiter  avec  l'administration  du  télégraphe  pour  la  location  du  pa- 
villon et  à  céder  deux  grandes  pièces  à  l'inspecteur  d'académie. 
Après  avoir  entendu  les  observations  d'un  membre,  le  Conseil  auto- 
rise M.  le  Préfet. 

Le  Conseil,  après  avoir  entendu  le  rapport  de  la  commission  au 
sujet  d'une  dette  de  9,528  fr.  52  c,  réclamée  par  l'assistance  publique 
de  Paris,  pour  dépenses  d'aliénés,  invite  M.  le  Préfet  à  en  acquitter 
le  montant,  s*ll  est  possible,  dans  l'année,  ou  à  faire  des  propositions 
pour  la  session  prochaine. 

Le  Conseil,  reconnaissant  la  nécessité  de  l'établissement  d'une 
nouvelle  sous- préfecture  à  Sens  et  d'un  bâtiment  pour  le  tribunal  de 
commerce  de  Joigny,  vote  102,000  fr.,  pour  la  sous-préfecture  de 
Sens. 

Et  55,000  fr.,  pour  le  tribunal  de  commerce  de  Joigny. 

Il  remercie  M.  le  Préfet  des  recherches  qu'il  a  faites  pour  trouver 
un  emplacement  pour  une  nouvelle  sous-préfecture  à  Tonnerre,  et 
le  prie  de  les  continuer  afin  de  présenter  un  projet  à  la  prochaine 
session. 

Le  Conseil  général  entend  la  lecture  du  rapport  de  la  commission 
de  viabilité  sur  le  service  vicinal. 

M.  le  rapporteur  constate  l'étendue  et  le  bon  état  des  différentes 
voies  de  grande,  de  moyenne  et  de  petite  communication  ;  les  dé- 
penses faites  et  celles  restant  à  faire,  et  il  sie^nale  surtout  les  amé- 
liorations considérables  introduits  dans  ce  service  depuis  1856.  11 
entend  ensuite  les  observations  d'un  membre  au  sujet  de  l'applica- 
tion de  l'art.  14  de  la  loi  du  21  mai  1856,  relatif  aux  subventions 
industrielles,  auxquelles  répondent  M.  le  rapporteur  et  M.  Préfet.  Le 
Conseil  donne  acte  à  M.  le  Préfet  de  ses  communications,  et  exprime 
de  nouveau  sa  satisfaction  pour  le  zèle  et  l'activité  des  agents- 
voycrs;  émet  le  vœu  que  les  formules  des  budgets  communaux 
soient  modifiés,  de  manière  à  présenter  distinctement  les  ressources 
affectées  à  chaque  catégorie  de  chemins,  et  inscrit  au  budget  de  1863. 
Sous-Chapitre  XXIV. 

Art.  1*'.  Subventions  pour  travaux 73,685  94 

Art.  2.  Traitements  des  agents-voyers ....    66,400    • 
Art.  5.  Dépenses  diverses 5,0U)    » 


Total  égal  à  la  subvention  départementale.   .    •  144,083  94 


337 

Sous-Chapitre  XXV.  Fonds  de  subvention  u  répartir  en  4863  : 

S  4".  Pour  travaux  neufs 96,800  »» 

§2*.  Pour  indemnité  aux  agents-voyers.  .     .    .      3,500  n» 
S  3«.  Pour  travaux  d'entretien 413,614  47 

Total 436,014  47 

La  somme  de  5,300  fr.  du  §  2«  est  allouée  sur  la  proposition  du 
rapporteur,  à  titre  de  gratification  à  l'agent-voyor  chef  et  aux  agents- 
voyers. 

Le  Conseil  procède  à  la  désignation  des  membres  devant  com- 
poser, en  4863,  le  Jury  d^expropriation  pour  cause  d'utilité  pu- 
blique. 

Il  vote  au  Sous-Chapitre  XXI  un  crédit  de  3,030  fr.  82  &,  dû  au 
sieur  fioussaton,  pour  cession  de  terrain  à  la  route  départementale 
n*23. 
M.  le  Préfet  quitte  la  salle  des  séances. 

Le  rapporteur  de  la  commission  des  finances  présente  son  rapport 
sur  la  comptabilité  départementale. 

Le  Conseil  général ,  adoptant  les  conclusions  du  rapporteur,  ap- 
prouve le  compte  de  4861,  tel  qu'il  est  présenté,  et  duquel  il  résulte, 
sur  les  quatre  sections,  des  bonis  s'élevant  à  23,614  fr.  38  c,  qui 
sont  reportés  au  budget  de  1863.  Il  apprécie  les  motifs  qui  ont  dé- 
terminé M.  le  Préfet  à  faire  des  modifications,  bien  justifiées,  aux 
crédits  des  4'*  et  4*  sections. 

M.  le  Président  fait  connaître  qu'il  aura  l'honneur  d'écrire  à  H.  le 
Ministre  de  l'^intérieur  que  le  compte  a  été  approuvé  sans  obser- 
vation. 
M»  le  Préfet  rentre  dans  la  salle. 

Le  Conseil  général  donne  acte  à  M.  le  Préfet  de  la  communication 
du  compte  d'emploi  en  4861,  du  fonds  d'abonnement  de  la  préfec- 
ture et  des  sous-préfectures. 

M.  le  Préfet  propose  d'abaisser  à  50  centimes  le  taux  moyen  de  la 
journée  de  travail,  mais  le  Conseil  général,  conformément  aux  con- 
clusions de  la  commission  des  finances,  maintient  le  taux  à  0,73. 

Le  Conseil  général  reprend  le  vole  du  budget  départemental 
de  1863,  et  il  inscrit  au  Sous-ChapKre  4*'  les  crédits  suivants. 

Art.  !«'.  Réparations  et  appropriations  à  i'hûtel  de  la  préfec- 
ture  4,388  30 

Art.  2.  Sous  préfecture  d'Avallon,  travaux  d^appropriation.  477  60 
Art.  3.  Sous-préfecture  de  Joigny,  travaux  d'appropr.  .  2,867  62 
Art.  4.  Sous-préfecture  de  Tonnerre,  travaux  d^appropr.  .  320  n 
Art.  5.  Tribunal  d'AvnlIon,  travaux  d'appropriation.  .  .  337  05 
Art.  6.  Tribunal  de  Joigny,  travaux  d'appropriation.  .  .  4,470  ** 
Art.  7.  Tribunal  de  Sens,  travaux  d'appropriation  .  .  .  323  n 
Art.  8.  Tribunal  de  Tonnerre,  travaux  d'appropriation.  .  430  » 
Art.  9.  Prison  de  Joigny,  travaux  d'appropriation.  .  .  .  399  » 
Art.  40.  Caserne  de  gendarmerie  d'Auxerre,  travaux  d'appropria- 
tion.    ? 880    » 

Sauf  réserve  des  réclamations  ù  exercer  contre  la  ville  d'^Auxerre. 
Art.  41.  Caserne  de  gendarmerie  de  Tonnerre,  travaux  d'appro- 
priation  1,606    (• 

28. 


338 

Art.  12.  Caserne  de  gendarmerie  de  Véielay,  (ravaax  d'appro- 
priation.  154  48 

Art.  43.  Entretien  de  Tbôtel  de  préfecture *  4,075    m 

Art.  44.  Entrelien  de  Thôtel  et  des  bureaux  des  sous-préfec- 
tures  • 2,500    » 

Art.  15  Entretien  des  tribunaux .    4,200    » 

Art.  46.  Entretien  des  prisons 4,550    • 

Art.  47.  Entretien  des  casernes  de  gendarmerie  d'Auxerre,  de 

Tonnerre  et  de  Vézelay 4,550    a 

Art.  48.  Asile  départemental  d*a!iénés 2,000    » 

Art.  19.  Frais  de  vente  de  matériaux  provenant  des  réparations 

ci-dessus 40    « 

Art.  20.  Traitement  fixe  alloué  à  rarchitecte  du  départ.  .  3,000    » 
Le  conseil  général,  après  avoir  entendu  M.  le  Préfet,  qui  déclare 
que  la  confection  d'un  atlas  des  édifices  départementaux  coûterait 
3,690  fr.  et  que  cette  dépense  ne  lui  paraît  point  d'une  très  grande 
utilité,  décide  qu'il  ne  sera  pas  donné  suite  au  vœu  de  l'année  der- 
nière. 
Il  continue  par  le  vote  des  crédits  ci-après  : 
Sous-Chapitre  III.  —  Loyer  des  dépôts  de  sûreté..  .    .    4,492    n 
—         IV.  —  Art.  i'r.  Mobilier  de  la  préfecture.    3,450    n 

Art.  2.  Mobilier  des  sous-préfectures 3,384  10 

Art.  3.  Mobilier  du  service  départemental  de  l'instruction  pu- 
blique   ,    .    400    » 

Art.  i.  Frais  de  vente  de  mobiliers  hors  de  service  ...    20    » 
Sous*Chapitre  V.  —  Casernement  de  la  gendarmerie,  art.  4*^,  2, 

3et4.  .     .    .     • 37;050    m 

Sous-Cbapitre  VL  —  Art.  3.  Frais  d'entretien  de  mobilier  de  la  cour 

d'assises  et  des  tribunaux.    906    n 
—  Art  4.  Achat  du  renouvellement  du  mobilier 

pour  le  tribunal  de  Sens  .    375    n 
Art.  5.  Achat  du  renouvellement  du  mobilier  pour  le  tribunal  de 

Tonnerre 4,420    • 

ArL  6.  Mêmes  dépenses  et  frais  de  parquet  de  la  cour  d'assises  et 

des  tribunaux *    9,000    « 

Art.  7.  Mêmes  dépenses  des  justices  de  paix.  .    .    ,    .    4,850    » 
Sur  la  proposition  de  M.  le  président,  le  Conseil  décide  qu'il  assis- 
tera demain  à  la  pose  de  la  première  pierre  du  palais  de  justice. 
La  séance  est  levée  à  six  heures. 

SÉANCE  DU  28  AOUT. 

La  séance  est  ouverte  a  une  heure, 

M.  le  Préfet  y  assiste. 

Le  secrétaire  lit  le  procès-verbal  de  la  dernière  séance,  qui  est 
adopté. 

Communication  sera  donnée  sur  place  aux  rédacteurs  des  journaux 
des  procès-verbaux  des  séances,  aussitôt  après  la  session. 

Un  membre  dépose  une  proposition  tendant  à  l'établissement  dans 
une  des  villes  du  département  d'une  succursale  de  la  banque  de 
France. 


339 

M.  le  Préfet  donne  lecture  d^une  nouvelle  réclamation  de  Tinspec- 
teur  d'académie,  après  laquelle  le  Conseil  décide  quMl  n^eiaminera 
pas  cette  question  et  passe  à  l'ordre  du  jour. 

Le  Conseil  général,  auquel  M.  lè  rapporteur  donne  lecture  de  sou 
rapport  sur  le  service  des  routes  impériales,  proteste  de  sa  recon- 
naissance envers  le  gouvernement  pour  la  rectification  de  la  route 
impériale  n«  151;  mais,  il  approuve  de  tous  points,  en  droit  comme 
en  équité,  la  résistance  du  service  vicinal  au  sujet  d'une  modification 
du  projet  primitif,  entraînant  le  paiement  d^une  indemnité  assez  coo- 
sidérable  sur  le  territoire  d'Asquin^,  et  il  réclame  les  bons  offices  de 
M.  le  Préfet  pour  la  solution  de  cette  question  ; 

Donne  acte  à  M.  le  Préfet  de  ses  communications  et  le  prie  de 
solliciter  du  ministère  les  crédits  nécessaires  pour  l'adoucissement 
des  rampes  des  routes  65  et  77,  et  payer  le  terrain  pris  entre  Véze*- 
lay  et  Asquins  pour  la  route  n"  151. 

Il  entend  ensuite  le  rapport  de  la  commission  sur  le  dépôt  de 
mendicité.  Il  en  approuve  le  compte  des  recettes  et  des  dépenses  ; 
vote  Pallocation  de  8,000  fr.  au  budget  de  1863,  et  invite  M.  le 
Préfet  à  réclamer  de  M.  le  Maire  d'Auierre  quelques  travaux  d'appro- 
priation reconnues  nécessaires  : 

Le  Conseil  général  vote  les  centimes  fucultatifs,  spéciaux  et  extraor- 
dinaires  pour  1863,  comme  il  suit  : 

7  centimes  5  0/0,  facultatifs,  pour  dépenses  d'utilité  départemen- 
tale- 

5  centimes  spéciaux  pour  chemin  vicinaux. 

S  centimes  spéciaux  pour  l'Instruction  primaire. 

i  centimes  extraordinaires  pour  travaux  des  routes  départemen- 
tales (loi  du  8  mai  1854).  ' 

I  centime  extraordinaire  pour  la  construction  du  palais  de  justice 
d'Auxerre,  (loi  du  38  juillet  1860). 

II  répartit  entre  les  cinq  arrondissements  le  contingent  eo  principal 
et  centimes  additionnels  des  contributions  foncière,  personnelle  et 
mobilière  et  des  portes  et  fenêtres  pour  1863. 

Et,  par  suite  des  votes  émis  précédemment  pour  Tacquisltion  et 
l'appropriation  d'un  iiôtel  de  sous-préfecture  à  Sens,  la  construction 
d'un  tribunal  de  commerce  à  Joigny,  et  l'achèvement  des  chemins 
vicinaux  d'intérêt  commun,  le  Conseil  décide  qu'il  y  a  lieu  de  solli- 
citer une  loi  qui  autorise  le  département  à  s'imposer  extraordlnai- 
rement  sur  le  principal  des  quatre  contributions  directes. 

Pour  l'hôtel  de  sous- préfecture  de  Sens  et  le  tribunal  de  commerce 
de  Joigny,  3  c.  en  4863  et  2  c  en  106i. 
Et  pour  l'achèvement  des  chemins  vicinaux  d'intérêt  commun, 

3  c.  en  1863  et  3  c.  en  1864. 

11  vote  immédiatement,  pour  l'exercice  1863,  les  3  centimes  appli- 
cables aux  travaux  ci-dessus  et  les  3  centimes  applicables  aux  che- 
mins vicinaux,  sauf  à  pourvoir  aux  frais  du  rôle  supplémentaire,  sur 
le  montant  de  l'imposition. 

Passant  aux  routes  départementales,  le  Conseil  général,  après 
avoir  entendu  le  rapport  de  la  commission,  approuve  le  virement 
de  3,369  fr.  96  c,  dans  le  crédits  de  la  3*  section  du  budget  de 


340 

4862,  et  inscrit  au  budget  de  1863,  tant  pour  l'entretien  que  pour 
les  travaux  neurs. 

Au  Sous  Chapitre  VII 189,381  01 

—  XV 72,483  42 

—  XXII 156,370  56 

Il  vote  ensuite  le  détail  du  Sous-Chapitre  Vil.  (Entretien  des  routes) 
comprenant  23  articles. 

Après  la  lecture  du  rapport  de  la  commission  sur  le  service  des 
enfanis  assistés  et  une  discussion  entre  un  membre  demandant  la 
création  d'un  emploi  de  sous-inapecteur  ou  délégué  dans  chaque 
arrondissement,  et  un  autre  membre  qui  combat  cette  réclamation, 
approuve  rallocalion  de  200  fr.  à  ajouter  à  la  somme  de  400  fr.  que 
touchait  le  secrétaire  du  bureau  d'admission  de  Sens,  approuve  éga- 
lement le  compte  de  1861  et  vote  au  Sous-Chapitre  VIII. 

Dépenses  des  enfants  trouvés 49,373  34 

Et  au  S.-Chapitre  XIX,  pour  secours  aux  enfants  légitimes.  1,500    » 

Il  inscrit  ensuite  au  budget  les  crédits  ci-après  : 

Sous-Chapitre  X  : 

Art  4*'.  Frais  d'impression  des  budgets  et  des  comptes  départe- 
mentaux. . 800    » 

Art.  2.  Frais  d'impression  et  de  publication  des  listes  d'électeurs 
pour  la  formation  des  tribunaux  de  commerce 60    » 

Art  5.  Frais  d'impression  des  cadres  pour  la  formation  des  listes 
électorales;  des  listes  du  jury  et  des  cartes  d'électeurs.    •    4,000    » 

Sous-Chapitre  XI. 

Art  4".  Appointements  du  conservateur  des  archives  .    3,000    m 

Art  2.  Dépouillement  extraordinaire  des  archives,  achats  de  car- 
tons, etc.   . 500    9 

Art  3.  Frais  de  vente  de  papiers  de  rebut 20    » 

Sous-Chapitre  XX. 

Art  7.  Frais  de  publication  de  l'inventaire  sommaire  des  archives 

départementales 500    « 

Sous-Chapitre  XXII. 

Art  4*'.  Chauffiige  et  éclairage  du  corps  de  garde  de  la  préfec- 
ture.     500    » 

Art.  2.  Secours  de  route  aux  voyageurs  indigents  et  frais  de  trans- 
port   5,000    • 

Art.  3.  Portion  à  la  charge  du  département  dans  les  frais  de  con- 
fection de  tables  décennales  de  l'état-civil 2,000    h 

Et  prie  M.  le  Préfet  de  produire,  en  4863,  l'état  de  la  dépense  totale. 

Art.  4.  Mesures  contre  les  épidémies 300    n 

Art.  5.  Mesures  contre  les  épizooties 450    « 

Art.  6.  Primes  pour  la  destruct  des  animaux  nuisibles.     4,800    n 

Art  9.  Frais  de  bureau  d'inspecteur  d'académie  .     .    .     4,000    » 

Après  avoir  entendu  le  rapport  de  la  commission  des  finauces  et  ce- 
lui de  la  5'  commission,  le  Conseil  vote  les  crédits  nécessaires  pour  la 
liquidation  des  dettes  départementales  ordinaires  au  Sous-Chapitre 
XIII,  SS  ^*'  et  2,  suivant  détail  en  40  articles 9,822  66 

Le  vote  des  dépenses  ordinaires  étant  terminé,  le  conseil  procède 
à  l'examen  des  recettes  de  la  i'*  section  et  il  inscrit  au  budget,  fonds 
libres  de  4864  : 


341 

Art.  4"'.  Sur  les  cenlimes  ordinaires  et  le  fonds  commun.    2,18)  43 

Art.  2.  Sur  les  produits  éventuels  ordinaires 9,003  39 

Recettes  ordinaires. 
Art.  i'T.  Produit  des  iO  centimes  5/10  ordinaires .     .    334,713  7â 
Part  du  département  dans  le  fonds  commun.   .     .     .     170,000    » 
Art.  2.  S  1*'.  Produits  des  propriétés  du  département.  .    2,100    * 

—  §  2.  Droits  de  péage  ou  autres,  etc. 680    » 

—  S  4.  Remboursements  d'avances  pour  des  pensions  d'alié- 
nés  2,500    n 

Passant  à  la  deuxième  section  des  dépenses, 

Le  Conseil  inscrit  au  Sous-Chapitre  XIV  : 

Art  2.  Tribunal  civil  de  Sens.—  Construction  d'un  mur  de  clôture 
et  d'un  bâtiment  pour  chambre  de  témoins.    .    .    .    ,    .    3,000    n 

Art.  3.  Acquisition  d*une  parcelle  de  terrain  attenant  au  tribunal 
de  Sens 116  19 

Art.  i.  Assurance  des  bâtiments  départementaux  contre  les  risques 

de  l'incendie 702    » 

Sous  Chapitre  XVI. 

Art.  l'\  Primes  aux  communes  pour  l'acquisition  de  pompes  à 
incendie 1,000    « 

L'article  2  portait  une  somme  de  300  fr.  à  titre  de  subventions 
pour  les  caisses  d'épargne. 

Le  Conseil  général  n'a  point  alloué  cette  somme,  destinée  à  la 
caisse  d^épargne  de  Saint-Fiorenttn.  A  la  suite  d'observations  d'un 
membre,  combattues  par  un  autre  membre,  par  le  motif  qu'il  ne  veut 
point  créer  un  précédent  fâcheux  et  entrer  dans  une  voie  de  dé- 
penses trop  fréquemment  répétées,  si  tous  les  cantons  du  départe- 
ment, qui  n'ont  point  de  caifse  d'épargne,  venaient  réclamer  du 
secours,  et  que,  d'un  autre  côté,  la  caisse  d'épargne  de  Saint-Flo- 
rentin se  trouve  dans  un  état  prospère. 

Art.  3.  Reboisement  de  quelques  montagnes .    .    .    .    1,200    » 

Sur  la  demande  du  motif  de  la  réduction  du  crédit  de  l'année  der- 
nière, M.  le  Préfet  fait  connaître  que  M.  le  Conservateur  des  forêts 
l'a  informé  qn'un  très  petit  nombre  de  communes  sont  disposées  à  se 
livrer  à  des  reboisements.  Un  membre  ajoute  que  le  département  se 
trouve  dans  des  conditions  géologiques  où  le  reboisement  est  sans 
intérêt. 

Art.  <4.  Subvention  aux  communes  pour  travaux  et  réparation 

d'églises  ou  autres  édifices.    •     .    , 3,000    n 

Sous  Chapitre  XVII. 

Art.  !«'  g  1*'.  Encourag.  pour  l'Annuaire  départemental.    1,000 

Art.  2.  §  2.  Encouragement  pour  le  dictionnaire  topographique  du 
départemenL 1,000    » 

Le  Conseil  a  voté  cette  somme  sur  la  proposition  de  la  commis- 
sion, dont  le  rapporteur  fait  connaître  que  Tauteur,  M.  Quantin,  a 
obtenu,  pour  cet  ouvrage,  le  premier  prix  au  concours  ouvert  par 
M.  le  Ministre  de  l'instructioD  publique.  M.  le  rapporteur  constate  en 
outre  que  ce  travail,  œuvre  de  longues  années  de  recherches  et 
d*étud6s,  est  destiné  à  rendre  de  grands  services  dans  le  départe- 
ment. 

Après  avoir  entendu  le  rapport  de  la  cinquième  commission,  le 


348 

GoDselI  général  fixe  à  5,150  fr.  le  chiffre  de  ce  qui  est  dû  à  M.  Gallot 
pour  le  tirage  de  6,450  cartes  cantonales;  la  dite  somme  payable  en 
deux  annuités,  et  il  vote  au  paragraphe  3  de  TarL  !«'  pour  : 

Encouragement  à  la  carte  routière  cantonale 4,2(75    •* 

La  séance  est  levée  à  5  heures. 

SÉANCE  DU  29  AOUT. 

La  séance  est  ouverte  à  huit  heures. 

M.  le  Préfet  y  assiste. 

Le  procès- verbal  de  la  séance  du  28  est  lu  et  adopté. 

Le  Conseil  remercie  M.  le  Préfet  de  ses  communications  sur  la 
situation  des  canaux  du  Nivernais,  de  Borurgogne  et  la  rivière 
d'Yonne,  et  exprime  le  vœu  que  les  travaux  projetés  ou  en  cours 
d'exécution  soient  promptement  exécutés. 

La  cinquième  commission  présente  son  rapport  sur  le  chemin  de 
fer  d'A vallon.  Après  la  lecture  de  ce  rapport,  le  Conseil  général  re- 
mercie M.  le  Ministre  des  travaux  publics  des  études  commencées,  et 
émet  de  nouveau  le  vœu  que  le  chemin  de  fer  d'Avallon  à  Auxerre 
aboutisse  à  Bazarnes  ou  Gravant  par  Vermenion,  et  prie  Son  Excel- 
lence d'ordonner  des  éludes  dans  ce  sens.  —  Un  membre  demande 
que  Tembranchement  d'A vallon  sur  Nuits  suive  la  ligne  la  plus  di- 
recte. 

Le  Conseil  général,  après  avoir  entendu  le  rapport  de  la  commis- 
sion sur  le  service  des  aliénés,  donne  acte  à  M.  le  Préfet  de  la  com- 
municadon  du  compte  administratif  de  4864  et  du  budget  de  1863,  — 
approuve  l'inscription  de  8,341  fr.  64  c, à  la  dette  du  budget  départe- 
meulal;  —  fixe  le  concours  des  communes  à  45,000  fr.  et  celui  des 
famillesà7,500fr.;— et  vote  au  budget  de  4863  un  crédit  de  67,825  fr. 
—  Il  autorise  ensuite  M.  le  Préfet,  après  une  discussion  à  laquelle 
prennent  part  plusieurs  membres,  à  acquérir,  dans  rintérêt  de  l'asile 
et  aux  conditions  les  plus  avantageuses,  4  hectare  5M)  ares  environ  de 
terrains  enclavés  dans  les  dépendances  de  cet  établissement 

M.  le  rapporteur  de  la  troisième  commission  lit  son  rapport  sur  le 
palais  de  justice,  traitant  principalement  la  question  des  indemnités 
è  payer  aux  propriétaires  dépossédés.  Après  cette  lecture  et  les  ob- 
servations présentées  par  quelques  membres,  le  Conseil  général 
autorise  M.  le  Préfet  à  payer  aux  divers  propriétaires  et  locataires 
désignés  une  somme  de  447,824  fr.  85  c.  ;  —  surseoit  à  statuer 
sur  la  réclamation  de  6,616  fr.  59  &  faite  par  la  ville  d'Auxerre  ;  — 
prononce,  après  discussion,  l'ajournement  pur  et  simple  à  la  session 
prochaine  de  la  réclamation  Potherat;  —  rapporte  la  décision  du 
28  août  4864,  qui  ordonne  la  suppression  de  Parrière-cour  du  palais, 
et  remercie  M.  le  Préfet  des  renseignements  contenus  dans  son  rap- 
port. 

A  la  suite  de  ce  vote  un  membre  propose  de  substituer  la  pierre 
de  taille  au  moellon  pour  la  construction  de  la  façade  du  palais. 
Après  quelques  observations  présentées  par  deux  membres,  cette 
proposition  est  adoptée  par  le  Conseil. 

L'assemblée  continue  l'examen  du  budget. 

Elle  vote  au  Sous-Chapitre  XVII  : 


343 

Art.2.  Secours  à  d'anciens  ennployés  ou  à  leurs  familles,  8,741  f.  » 
Cette  somme  comprend  :  1**  Celle  de  663  fr.  montant  de  la  pension 
viagère  à  laquelle  à  droit  M.  Berrade,  ancien  inspecteur  du  service 
des  enfants  trouvés,  et  un  secours  de  537  fr.,  qui  lui  est  alloué  à 
cause  de  ses  anciens  services  et  de  sa  position  exceptionnelle  ;  3«  et 
celle  de  350  fr.,  qu'il  y  a  lieu  d'accorder  à  titre  de  pension  viagère  au 
sieur  Gauthier,  ancien  agent-voyer  cantonal. 
Art.  3.  Indemnités  aux  employés  de  la  préfecture  et  aux  gens  de 

service * 4,380    » 

Art.  i.  Gratiûcations  pour  belles  actions 300    <• 

La  séance  est  suspendue  à  onze  heures. 
Elle  est  reprise  à  une  heure. 
M*  le  Préfet  y  assiste. 

Après  avoir  voté,  à  l'unanimité,  des  renseignements  à  M.  le  Préfet, 
pour  le  zèle  et  l'activité  qu'il  déploie  dans  son  administration,  à 
M*  le  Président  et  à  M.  le  Secrétaire,  le  Conseil  général  reprend 
l'examen  du  budget. 

Art.  8.  Encouragement  à  l'agriculture iO,4âO    • 

Qui  seront  répartis  ainsi  :  9,000  fr.  pour  les  sociétés  et  comices 
agricoles;  420  fr.  pour  médailles  aux  élèves  de  la  ferme -école  de 
rOrme-du-Pont,  et  4 ,000  fr.  pour  le  drainage*  Cette  dernière  somme 
sera  répartie  :  600  fr.  conformément  aux  indications  de  la  commis- 
sion etiOO  fr.  employés  par  M.  le  Préfet. 

Art.  6.  Encouragement  pour  l'amélioration  de  la  race  cheva- 
line     ,    .    .    .    5,000    n 

Art.  7.  Elèves  sages-femmes  envoyées  à  Thospice  de  la  Maternité 

de  Paris 1,398  80 

Art  8.  Emploi  du  legs  Crochot !263    s 

Art.  9.  Secours  pour  les  dépenses  du  Conseil  de  salubrité.    400    » 
Art.  40.  Entretien  d'élèves  à  l'école  des  Arts-et^Alétiers  de  Châ- 

lons 4,250    » 

Art.  44.  Conservation  des  mouvements  historiques.  .  .  3,000  » 
Art.  42,  %  4".  Subvention  à  la  soc.  archéologique  de  Sens.  800  » 
^  43,  §  2.  Subvention  à  la  société  d'études  d'A vallon.  .  300  » 
—  4<4,  §  5.  Subvention  à  la  société  des  secours  historiques  et 
naturelles  de  l'Yonne. 4,000    n 

Le  Conseil  vote  également  au  §  4,  sur  la  proposition  de  la  commis- 
sion, et  après  discussion  sur  le  chiffre  de  Tallocation,  pour  subven- 
tion à  l'enseignement  de  la  musique. 4,800    » 

g  8.  Subvention  au  Jeune  Yiardot 800    » 

%  6.  Subvention  au  Jeune  Ninet,  élève  sculpteur.    .    .     .    800    » 
Le  Conseil  décide  ensuite,  sur  la  proposition  de  la  commission, 
que  des  exemplaires  de  la  carte  et  de  la  statistique  géologique  de 
l'Yonne  seront  distribués,  par  M.  le  Préfet,  aux  bibliothèques  com- 
munales, à  des  établissements  publics  et  aux  bibliothèques  canto- 
nales, et  il  fixe,  pour  les  personnes  qui  les  demanderont,  à  7  fr.  80  c. , 
le  prix  de  chacun  de  ces  deux  ouvrages. 
Il  continue  le  vote  du  Sous  Chapitre  XVII  du  budget. 
Art.  13.  Souscription  en  faveur  de  la  colonie  de  Mettray  .    300    » 
Art.  44.  Pensions  Napoléon  en   faveur  d'anciens  militaires  pau- 
vres   3,426    n 


3ii 

Passant  au  Sous-Chapitre  XIX,  le  Conseil  inscrit,  à  titre  de  don,  à 

la  société  du  Prince  Impérial 3,000    » 

Art.  2.  Subvention  aux  sociétés  de  secours  mutuels.     .    .    300    » 

Art.  3.  Secours  aux  malades  indigents 1,000    » 

Et  invite  M.  le  Préfet  à  lui  présenter,  Tannée  prochaine,  une  pro* 
position  de  secours  en  faveur  des  épileptiques. 
Art.  4.  Entretien  des  sourds-muets  h  Paris  et  à  Bordeaux.    2,800    > 

Art.  5.  Entretien  d&  jeunes  aveugles  à  Paris 1,S00    m 

Sous-Chapitre  XX  : 
Art.  i*'.  Frais  de  publication  des  délibérations  du  conseil  géné- 
ral  «,400    ■ 

Art.  3.  Achat  d'ouvrages  d'administration  pour  la  préfecture  et  les 

sous-préfectures 525    » 

Art.  3.  Vrais  d'inspection  des  pharmacies 6,400    n 

Art.  U-  Frais  d'illumination  ces  édifices  départementaux  les  jours 

de  fêtes  publiques       400    n 

Art.  5.  Conseil  des  bâtiments  civils. 600    » 

Art  6.  Avances  pour  travaux  d'intérêt  public  à  la  charge  des  par- 

ticuliers 3,000    • 

Art.  7.  Frais  de  publication  de  l'inventaire  des  archives  départe- 
mentales   500    • 

Art.  8.  Réserves  pour  dépenses  diverses  et  imprévues.    .    977  61 
Art.  9.  Assurance  des  pièces-minutes  du  cadastre  •    .     .    193  88 

Art,  10.  Assurance  du  mobilier  départemental 134  30 

ArU  41.  Assurance  contre  les  risques  locatifs  des  casernes  de  gen- 
darmerie qui  n'appartiennent  pas  au  département.    .    .     .    157  10 

Art.  13.  Inspection  des  archives  communales 600    » 

Art.  13.  Intérêts  du  prix  des  bâtiments  de  l'ancien  hôpital  géné- 
ral  3,500    n 

Art.  14.  Souscription  pour  l'établissement  d'une  pompe  dans  le 

puits  près  du  palais  de  justice  de  Sens 100    n 

ArL  15.  Achat  de  300  exemplaires  du  dictionnaire  topographique 

du  département  par  M.  Quentin 367  79 

Art.  16.  Frais  de  reliure  et  de  classsemont  d'actes  de  Tétat-ci- 
vil 1,313  90 

Sous-Chapitre  XXI 

Art.  1*'.  Indemnités  de  terrains,  de  dommages  et  dépenses  sur 
mémoires 97  68 

Art.  3.  Indemnités  proportionnelles  aux  ingénieurs.  .    .     .    o  98 

Art.  3.  Frais  de  transcription,  en  1860,  dûs  au  conservateur  des 
hypothèques  d'Auxerre. 

Art.  4.  Honoraires  de  l'architecte  Grégoire  Roux,  pour  plans  fournis 
à  Pappui  des  projets  concernant  la  sous-préfecturo  et  la  prison  de 
Joigny  en  186a 50    » 

Art.  8.  Route  départementale  n*  33.  —  Indemnité  de  terrains  au 
sieur  Boussaton 3,039  82 

En  votant  cette  somme  le  Conseil  regrette  que  les  dillicultés  aux- 
quelles cette  affaire  a  donné  lieu  aient  créé  un  chiffre  de  dette  aussi 
considérable. 

ArL  6.  Honoraires  au  sieur  Perruchon,  architecte  de  Tonnerre, 
pour  plans,  rapports  et  projets  relatifs  aux  bâtiments  départemeo- 


346 

taux 412  65 

Art.  7.  Route  départementale  n*l5.  —  Remboursement  au  domaine 

des  frais  relatirs  à  une  expropriation  de  terrain  en  4831.    .    165  75 
L'assemblée  vote  ensuite  les   crédits  qui  avaient  été  réservés 

au  : 

Sous-Chapitre  XIX. 
Art.  i*'.  Construction  d'un  palais  de  justice  à  Auxerre.    33,730    n 
Et  tous  ceux  composant  le  Sous  Chapitre  XV,  au  nombre  de  12 

pour  le  !•'  S  et  de  4  pour  le  2«  §. 
Toutes  les  dépenses  facultatives  étant  votées,  le  Conseil  général 

inscrit  aux  recettes  les  sommes  suivantes  : 

Fonds  libres  de  4861. 

Sur  les  produits  spéciaux 8,020  37 

Recettes  de  1863. 

Produit  des  7  centimes  5/10  facultatifs 167,653  07 

Loyers  de  terrains  et  de  bâtiments 700    n 

Vente  de  bâtiments  ou  de  terrains  provenant  des  routes  dépar- 
tementales  3,000    » 

Produit  des  retenues  sur  les  traitements  des  employés  des  services 

départementaux. 7,500    » 

Vente  de  cartes  topographiques 150    n 

Droits  de  visite  des  pharmacies 5,000    n 

Legs  Crochot 263     n 

Legs  de  l'empereur  Napoléon  1®' 3,137    » 

Remboursement  d'avances  faites  par  le  département  pour  travaux 

d'intérêt  public  à  la  charge  des  particuliers 3,000    u 

Le  Conseil  passe  aux  dépenses  de  la  3«  section,  et  il  vote. 

Sous-Chapitre  XXII. 
§  1".  Art.  unique.  Construction    d'un   palais   de  justice  à  Au* 

xerre 38,868  74 

S  3.  Et  pour  le  service  des  routes  départementales,  les  sommes 
proposées  par  M.  le  Préfet  et  réparties  en  16  articles. 

Sous-Chapitre  XXIfl 
Art.  uniq.  Construction  d'un  palais  de  justice  ù  Auxerre.    2,351  42 
Les  recettes  de  la  même  section  (3*')  sont  établies  ainsi  : 
Fonds  libres  de  1861,  sur  les  centimes  extraordinaires     3,940  31 

Id.    Sur  fonds  d'emprunU 3,351  43 

Produit  des  centimes  extraordinaires  de  1863  .     .     .     141,390  09 
Les  dépenses  de  la  4*  section  ayant  été  votées  précédemment,  le 
Conseil  établit  les  recettes  ainsi  qu'il  suit  : 
Fonds  libres  de  1861,  sur  centimes  spéciaux  .    .     .     .    1,917  86 

Recettes  de  1863. 

Produit  des  5  centimes  spéciaux 143,066  08 

Ressources  éventuelles 213.614  47 

Le  Conseil  termine  le  vote  du  budget  en  arrêtant  la  balance  géné- 
rale des  recettes  et  des  dépenses  au  chiffre  égal  de.  1,131,940  63 
Le  Conseil,  aprèsavoir  été  informé  par  M.  le  Préfet  que  la  commis- 
sion du  monument  à  élever  ù  Ajaccio,  à  la  mémoire  de  Napoléon  1*' 
et  de  ses  quatre  frères,  a  décidé  que  les  noms  des  départements 
quont  souscrit  seraient  inscrits  sur  le  monument,  donne  acte  de  cette 
communication  et  prie  M.  le  Préfet  de  transmettre  ses  remerciments 


349 

respectueux  à  S.  A.  le  prince  Napoléon,  président  de  la  comipission. 
Le  Conseil  général,  sur  le  rapport  de  la  commission,  arrête  le 

compte  des  dépenses  de  1864.  ainsi  quMl  suit  : 

En  recettes,  à 60,594  iâ 

En  dépenses,  à 58,503  80 

En  excédant  de  rentes,  disponible /à 3,000  62 

Il  vote  ensuite  le  budget  de  1863,  savoir  : 

Titre  !•'.  —  Recettes. 

Restes  de  1861. 3,090  63 

Produit  des  2  centimes  de  1863 «    .    .    56,516  03 

Total  des  recettes ,    58,606  65 

Titre  2.  ^  Dépenses. 
Chapitre  1*'.  Dépenses  ordinaires  et  obligatoires.  .    .    39,i80    m 
Chapitre  â.  Dépenses  extraordinaires 19,126  65 

Somme  égale  aux  recettes 58,606  65 

Le  Conseil,  après  avoir  remercié  M.  le  Préfet  de  la  communicatioD 
qu'il  lui  a  faite  d'un  ouvrage  de  M.  A.  Comte,  sur  les  champignons 
et  plantes  vénéneuses,  émet  le  vœu,  tout  en  reconnaissant  rutilitè 
de  cet  ouvrage,  que  la  préférence  soit  donnée  aux  traités  qui  peuvent 
le  plus  moraliser  les  populations. 

Il  écoute  ensuite  le  rapport  de  M.  le  Préfet  sur  la  suite  donnée  aux 
vœux  émis  Tannée  dernière.  Après  en  avoir  renouvelé  quelques-uns, 
il  émet  le  vœu  qu'il  soit  créé  une  succursale  de  la  Banque  de  France 
dans  le  département  ;  que  les  droits  de  la  navigation  soient  com- 
plètement supprimés,  et,  sur  la  proposition  d'un  membre,  attendu 
que  le  droit  de  vinage  concédé  par  la  loi  des  17-20  mars  1852,  à 
sept  départements  du  midi,  constitue  un  privilège  contraire  au 
principe  d'égalité  et  à  l'intérêt  du  trésor,  facilite  les  fraudes  et 
fournit  les  moyens  d'écraser  les  autres  vignobles,  émet  le  vœu  que 
le  privilège  de  vinage  avec  exemption  de  droits  soit  accordé  à  tous 
les  vignobles  ou  qu'il  soit  complètement  supprimé. 

L*ordre  du  jour  étant  épuisé,  M.  le  Président  déclare  close  la 
session  de  1802  et  lève  la  séance  à  six  heures. 

Clos  à  Auxerre,en  séance,  le  vingt-neuf  août  mil  huit  cent  soixante- 
deux. 

MM.  Badin  d^Huatebisb,  Barry,  Baudoin,  Bonneville  de  Marsangis, 
corotej)E  Bressieux,  Brincard,  Challe,  Coutorat,  Deugand,  Dbumez, 
Duché,  Dupont-Delporte,  Foacier,  Febvre,  Flandin,  Frémt,  Gdérin- 
Devaux,  Guillot,  le  baron  du  Havelt,  Houdaillb,  Larabit,  Eugène 
Lecohte,  Lehairb,  Martbnot,  1^  comte  d'Ornano,  Rabé,  Rampont- 
Lecbin,  Rétif,  Textoris,  Vuitry  et  le  comte  db  Virieu. 


FAITS  GÉNÉRAUX. 


4861.  —  DÉCEMBRE,  4''.  —  Le  ministre  de  i'iDstruction 
publique  adresse  aux  préfets  une  circulaire  qui  a  pour  but  de 
rappeler  les  congrégrations  religieuses  à  la  stricte  exécution 
de  la  loi  en  ce  qui  concerne  l'admission  des  mineurs. 

8.  —  L'expédition  espagnole  débarque  à  la  Yera-Cruz. 

48.  —  Quelques  troubles  graves  éclatent  à  Constanti- 
nople. 

23.  —  L'inauguration  du  nouveau  roi  de  Portugal,  don 
Louis  I«>-,  se  fait  à  Lisbonne. 

26.  —  Une  émeute  a  lieu  à  Lisbonne  ;  le  prétexte  de  cette 
échauffourée  était  les  maladies  dont  plusieurs  membres  de  la 
famille  royale  avaient  été  successivement  atteints. 

Un  banquet  est  offert  à  M.  Berryer  par  le  barreau  de  Paris 
à  l'occasion  de  la  cinquantième  année  de  son  exercice. 

4862.  — JANVIER,  7.  —  Le  corps  expéditionnaire  placé 
sous  le  commandement  du  vice-amiral  Jurien  de  la  Graviëre 
débarque  à  la  Vera-Cruz. 

44.  —  Un  décret  impérial  dispose  que  le  grand-maître  de 
Tordre  maçonnique  français,  jusqu'ici  élu  par  Tordre,  sera,  à 
l'avenir,  nommé  par  l'Empereur. 

20.  —  H.  Fould,  ministre  des  finances,  adresse  à  l'Empe- 
reur un  rapport  sur  la  situation  financière  et  sur  un  plan 
nouveau  de  budget. 

27.  —  Ouverture  de  la  session  législative. 

FÉVRIER,  8.  —  Le  Corps  législatif  vote  un  projet  de  loi 
décrétant  la  conversion  de  la  rente  4  4/2  O/o  et  de  la  rente 
4  O/o  en  3  O/o,  à  une  majorité  de  226  voix  contre  49. 

43.  —  Une  révolte  militaire  éclate  en  Grèce.  La  ville  et  la 
forteresse  de  Nauplie  tombent  entre  les  mains  des  émeati^rs. 


348 

Cet  événement  a  son  contre-coup  dans  plusieurs  autres  villes 
du  royaume. 

26.  —  Le  cours  de  M.  Renan,  au  collège  de  France,  est 
fermé  à  la  suite  de  la  première  séance,  M.  Renan  ayant  «  expo- 
sé des  doctrines  qui  blessent  les  croyances  chrétiennes  et  qui 
peuvent  entraîner  des  agitations  regrettables.  » 

27.  —  Un  avertissement  est  donné  à  VOpinion  nationale 
pour  un  article  qui  «  déverse  Toutrage  sur  le  Sénat.  » 

MARS,  3.  —  A  la  suite  de  quelques  manifestations  qui 
avaient  eu  lieu  à  propos  du  drame  de  Gaéiana,  le  Moniteur 
annonce  que  le  ministre  de  l'instruction  publique  a  décidé 
que  les  étudiants  trouvés  dans  un  attroupement  quelconque 
seraient  immédiatement  expulsés  de  l'Académie  de  Paris. 

4.  —  Le  Moniteur  annonce  que  l'autorité,  sur  les  traces 
de  menées  coupables,  a  fait  arrêter  les  principaux  meneurs. 

Ratification,  à  la  Vera-Cruz,  d'une  convention  préliminaire 
entre  les  alliés  et  le  président  Juarès. 

5.  —  Il  est  donné  lecture,  au  Corps  législatif,  d'une  lettre 
annonçant  le  retrait  d'un  projet  de  loi  relatif  à  un  projet  de 
dotation  annuelle  de  50,000  francs  au  comte  de  Palîkao. 
Celte  lettre  clôt  un  incident  qui  s'était  élevé  à  la  suite  d*an 
rapport  de  la  Commission  concluant  au  rejet  du  projet  de 
loi, 

6.  —  Une  députation  du  Sénat  se  rend  aux  Tuileries  pour 
présenter  à  l'Empereur  l'Adresse  votée  dans  la  séance  du  3, 
en  réponse  au  discours  de  Sa  Majesté,  à  l'ouverture  de  le 
session. 

7.  —  Le  baron  Ricasoli,  chef  du  cabinet  italien,  aban- 
donné par  le  majorité,  donne  sa  démission. 

Les  Anglais  quittent  le  Mexique,  à  la  suite  de  l'arrange- 
ment intervenu  avec  le  président  Juarès. 

8.  —  M.  Rattazzi,  chargé  par  le  roi  d'Italie  de  former  un 
ministère,  en  annonce  la  composition  à  la  Chambre. 

10.  —  Un  averiissemeni  est  donné  à  la  Presse  pour 
«  compte-rendu  infidèle  et  injurieux  »  d'une  séance  du  Corps 
législatif. 

Le  roi  de  Prusse  dissout  la  Chambre  à  la  suite  d'un  vote 
d'une  motion  réclamant  une  plus  grande  spécialisation  dans 
le  vole  du  budget. 

4  3.  —  Le  Moniteur  publie  un  décret  du  26  février,  por- 


349 

tant  la  promuIgatioD  d*an  traité  d'amitié,  de  commerce  et  de 
navigation  conclu  le  9  mars  1861,  entre  la  France  et  le 
Pérou. 

23.  —  Une  députation  du  Corps  législatif  se  rend  aux  Tui- 
leries et  présente  à  l'Empereur  TAdresse  votée  le  20  mars  par 
244  voix  contre  9. 

Mort  de  M.  Fromental  Halévy. 

Les  Confédérés  sont  défaits  à  Winchester  et  battent  en 
retraite. 

AVRIL,  2.  —  Le  MonUeur  annonce  que  l'Empereur  a 
désapprouvé  la  convention  mexicaine  conclue  avec  le  prési- 
dent Juarès. 

5.  —  Le  ministre  de  l'intérieur  informe,  par  circulaire,  les 
préfets  que  le  conseil  général  de  la  Société  de  Saint- Vincent- 
de  Paul  reste  supprimé. 

7.  —  Une  grande  bataille  est  livrée  à  Pitsburg  (Amérique 
du  Nord]  entre  les  Fédéraux  et  les  Confédérés  ;  le  résultat  de 
la  lutte  reste  indécis. 

9.  —  A  la  suite  d'une  conférence  qui  dénote  une  diver- 
gence dans  les  vues  des  alliés  au  Mexique,  les  plénipoten- 
tiaires français  dénoncent  au  général  Dablado  la  reprise  des 
hostilités. 

10.  —  Le  Moniteur  annonce  que  le  gouvernement  a  inter- 
dit toutes  les  cérémonies  extérieures  relatives  à  la  célébration 
du  jubilé  ordonné  par  l'archevêque  de  Toulouse  du  16  au 
23  mai. 

13.  —  L'Empereur  reçoit  aux  Tuileries  les  ambassadeurs 
du  Japon. 

20.  —  Les  troupes  royales,  en  Grèce,  occupent  la  cita- 
delle de  Nauplie, 

Les  Français  entrent  à  Orizaba. 

21 .  —  Un  arrêt  de  la  Cour  impériale  de  Douai  infirme  sur 
tous  les  points  le  jugement  du  tribunal  de  la  Seine  dans  l'af- 
faire du  banquier  Mirés.  Ce  dernier  est  mis  en  liberté.  Le 
comte  Siméon  est  également  renvoyé  des  fins  de  la  plainte. 

26.  —  La  Nouvelle-Orléans  tombe  entre  les  mains  des 
Fédéraux. 

28.  —  Les  plénipotentiaires  anglais  signent  une  conven- 
tion avec  les  Mexicains,  au  sujet  de  leur  différend  particu- 
lier. 


350 

MAI,  4*^  —  Ouverture  de  1* Exposition  interaationale  à 
Londres. 

5.  —  Une  vive  attaque  des  Français  sur  Puebla  est  re- 
poussée par  les  Mexicains.  A  la  suite  de  ce  petit  échec  am- 
plement vengé  au  bout  de  quelques  jours,  les  Français  se 
retranchent  à  Orizaba  pour  y  attendre  des  renforts. 

17.  —  Une  amnistie  est  décrétée  à  Athènes  en  faveur  des 
^  insurgés  de  Nauplie. 

Les  forces  alliées  de  la  France  et  de  l'Angleterre  batteni 
les  rebelles  chinois  dans  les  environs  de  Shang-hai.  L* amiral 
Protat  paie  de  sa  vie  le  triomphe  des  Français. 

20.  —  Une  décision  de  TEmpereur  réduit  le  corps  d'occu- 
pation dans  les  Etats  romains  à  une  seule  division  composée 
de  trois  brigades. 

30.  —  Le  général  Mac-Clellan  bat  les  Confédérés  devant 
Richmond. 

JUIN,  3.  —  Un  traité  de  paix  est  signé  entre  la  France  et 
TEmpeur  d'Annam. 

8.  —  Une  cérémonie  imposante  a  lieu  à  Rome,  à  Tocca- 
sion  de  la  canonisation  des  martyrs  japonais.  Quarante- 
quatre  cardinaux  et  deux  cent  quarante-trois  évêques,  venas 
de  tous  les  points  du  monde  catholique,  assistent  à  cette 
solennité. 

9.  —  Le  Souverain-Pontife  tient  un  consistoire  et  pro- 
nonce une  allocution  dans  laquelle  il  traite  la  question  du 
pouvoir  temporel.  Les  évéques  lui  répondent  par  une  Adresse 
dans  laquelle  ils  protestent  de  leur  dévouement. 

Un  incendie  épouvantable  éclate  à  Saint-Pétersbourg;  le 
feu  se  manifeste  simultanément  dans  plusieurs  lieux.  Les 
incendies  se  multiplient  sur  plusieurs  points  du  territoire. 

41.  —  Un  décret  confère  la  lieutenance  du  royaume  de 
Pologne  au  grand-duc  Constantin. 

25.  —  Le  Corps  législatif  adopte  le  projet  de  budget  de 
1863,  à  la  majorité  de  252  voix  contre  8. 

27.  —  Un  attentat  est  commis  à  Varsovie  sur  la  personne 
du  général  Luders  qui  est  légèrement  blessé. 

28.  —  La  Cour  de  cassation,  dans  l'intérêt  de  la  loi,  casse 
et  annule  Tarrét  de  la  Cour  de  Douai,  dans  Tafifaire  Mirés. 

30.  —  Après  cinq  jours  de  combat  devant  Richmond,  tes 


364 

Fédéraux,  commandés  par  Mac-Clellan,  sont  forcés  de  battre 
en  retraite. 

JUILLET,  2.  —  La  session  da  Sénat  est  déclarée  close. 

3.  —  Un  coup  de  pistolet  est  tiré  sur  le  prince  Constantin 
à  Varsovie  ;  le  prince  est  blessé  légèrement. 

4.  —  Une  dépêche  officielle  est  adressée  de  Prusse  à 
Turin,  pour  informer  le  roi  de  la  reconnaissance  de  Tltalie. 

5.  —  M.  le  duc  Pasquier,  ancien  grand  chancelier,  meurt 
à  l'âge  de  96  ans. 

10.  —  Le  ministre  des  affaires  étrangères  donne  connais* 
sance  à  la  Chambre  de  Turin  d'une  note  arrivée  la  veille,  et 
de  laquelle  il  résulte  que  la  Russie  est  prête  à  recevoir  un 
ambassadeur,  par  suite  d*une  résolution  prise  le  i^'  juillet. 

48.  —  La  princesse  Harie-Clotilde  Piapoléon  donne  le  jour 
à  un  prince. 

19.  —  Le  jugement  est  prononcé  dans  l'affaire  des  cin- 
quante-trois individus  arrêtés  à  Paris  sbus  la  prévention  de 
complot;  les  uns  sont  acquittés,  les  autres  condamnés  à 
diverses  peines.  Parmi  ces  individus,  on  remarquait  les  noms 
de  MM.  Hiot  et  Greppo. 

25.  —  Un  décret  impérial  supprime  le  journal  YOrléanaiSf 
déjà  frappé  de  deux  avertissements. 

AOUT,  3.  —  Garibaldi  appelle  ses  compagnons  à  une  en- 
treprise dont  le  but  reste  secret. 

Le  roi  Victor-Emmanuel  déclare  tout  appel  qui  n'est  pas 
le  sien  un  appel  à  la  révolte  et  à  la  guerre  civile. 

6.  —  Un  premier  engagement,  sans  importance,  a  lieu 
entre  les  troupes  royales  et  les  garibaldiens. 

7.  —  Un  coup  de  pistolet  est  tiré  sur  le  marquis  de 
Wielopolski  à  Varsovie. 

16.  —  Un  nouvel  attentat  est  commis  contre  le  marquis 
Wielopolski. 

18.  —  Publication  au  Moniteur  d'une  circulaire  annon- 
çant Touverture  d'un  crédit  de  trois  millions  pour  l'achève- 
ment des  chemins  vicinaux. 

Un  coup  de  feu  est  tiré  sur  le  prince  de  Monténégro,  qui 
est  légèrement  blessé. 

19.  —  Entrée  de  Garibaldi  à  Catane. 

20.  —  L'état  de  siège  est  proclamé  en  Sicile. 


353 

25.  —  Ouverture  en  France  des  conseils  généraux  pour 
une  session  qui  devra  être  close  au  8  septembre. 

Garibaldi  franchit  le  détroit  et  débarque  à  iMelito,  dans 
les  Calabres. 

29.  —  Cinq  vaisseaux  français,  commandés  par  ramiral 
Rigault  de  Genouilly,  jettent  l'ancre  dans  la  baie  de  Naples. 

Garibaldi,  retranché  à  Aspromonle,  est  fait  prisonnier  avec 
ses  compagnons  par  le  colonel  Pallavicini.  Cet  événement  est 
suivi  de  manifestations  à  Milan  et  dans  plusieurs  autres  villes. 

SEPTEMBRE,  14. —  Une  rencontre  importante  a  lieu  à 
Hagerstown  entre  les  fédéraux  et  les  confédérés  ;  le  résultat 
de  la  bataille  est  contesté. 

15.  —  Le  comte  Zamoiski  est  enlevé  de  Varsovie  et  en- 
mené  à  Saint-Pétersbourg,  à  la  suite  d'une  réunion  politique 
tenue  chez  lui.  L'empereur  le  condamne  a  l'exil. 

17.  —  La  chambre  des  députés  de  Berlin  repousse  les 
articles  du  budget  relatifs  à  des  crédits  demandés  par  le  gou- 
vernement pour  la  réorganisation  de  l'armée. 

23.  —  Une  crise  ministérielle  se  déclare  en  Prusse  à  la 
suite  du  vote  de  la  Chambre.  M.  de  Bismark-Schœnhausen 
est  chargé  de  composer  un  cabinet. 

25.  —  Arrivée  du  général  Forey  à  la  Vera-Cruz  ;  le  général 
révoque  Almonte  qui  avait  pris  le  titre  de  président  ;  ses  or- 
donnances sont  annulées. 

Les  insurgés  de  PHerzégowine,  après  plusieurs  rencontres 
malheureuses  avec  les  troupes  turques,  font  une  soumission 
à  la  Porte. 

Une  proclamation  du  président  Lincoln  déclare  les  es- 
claves affranchis  dans  tous  états  rebelles  qui  n'auraient  pas 
fait  leur  soumission  au  l»'*  janvier  1862. 

25.  —  Le  Moniteur  publie  les  pièces  diplomatiques  rela- 
tives à  une  tentative  de  conciliation  entre  le  Pape  et  l'Italie, 
faite  par  le  gouvernement  Français  au  mois  de  mai  1863. 

Signature  du  mariage  du  roi  de  Portugal  avec  la  princesse 
Marie  Pie,  tille  de  Victor-Emmanuel. 

26.  —  Les  confédérés  remportent  une  victoire  à  Hananas- 
Junclion. 

28.  —  Un  meeting  se  tient  à  Hyde-Parc  en  l'honneur  de 
Garibaldi.  Un  conflit  violent  éclate  entre  les  partisans  de 
Garibaldi  et  les  Irlandais. 


353 

OCTOBRE,  4. — Les  fédéraux  (corps  du  général  Rosencranz) 
battent  les  confédérés  qui  menaçaient  Corinth. 

5.  —  Le  roi  Victor-Emmanuel  signe  l'amnistie  en  faveur 
de  Garibaldi  et  de  ses  compagnons. 

Le  général  Mitre  est  proclamé  président  de  la  République 
argentine. 

Un  nouveau  conflit  a  lieu  à  Hyde-Parc,  entre  les  partisans 
de  Garibaldi  et  les  Irlandais. 

8.  —  Les  fédéraux  (corps  du  général  Buell)  remportent  un 
nouvel  avantage  sur  les  confédérés  à  Perrysville.  Les  confé- 
dérés, d'un  autre  côté,  s'attribuent  la  victoire. 

9.  —  Un  deuxième  avertissement  est  donné  au  Courrier 
du  Dimanche,  pour  un  article  signé  :  Prévost>Paradol. 

41.  —  La  Chambre  des  seigneurs  de  Berlin,  vote  le  bud- 
get présenté  par  le  ministère  et  rejette  celui  qu'a  voté  la 
Chambre. 

43.  —  La  Chambre  des  députés  de  Berlin  déclare  nul  le 
vote  de  la  Chambre  des  seigneurs.  Le  roi,  dans  son  discours 
de  clôture^  déclare  qu'il  se  croit  autorisé  par  les  besoins  du 
pays  à  subvenir,  malgré  le  vote  de  la  Chambre,  aux  besoins  du 
pays. 

Un  ukase  impérial  promulgue  les  principes  fondamentaux 
de  la  nouvelle  organisation  judiciaire  en  Russie. 

45. — M.  Drouin  de  Lhuys  est  appelé  au  ministère  des 
affaires  étrangères  en  remplacement  de  H.  Thouvenel.  Ce 
changement  est  suivi  d'un  mouvement  diplomatique  impor- 
tant en  ce  qui  concerne  l'Italie  et  les  Etats-Romains. 

47.  — Inauguration  à  Marseille,  par  H.  Fould,  des  paque- 
bots de  l'Indo-Chine. 

24 .  —  Un  mouvement  insurrectionnel  se  déclare  dans  plu- 
sieurs villes  de  la  Grèce,  entre  autres  à  Patras. 

22.  —  Une  rencontre  a  lieu  entre  M.  le  duc  de  Grammont- 
Caderousse  et  M.  Dillon,  rédacteur  du  Sport.  Ce  dernier  est 
tué  d'un  coup  d'épée. 

23.  —  Le  mouvement  insurrectionnel  qui  s'était  rapide- 
ment propagé  éclate  à  Athènes  ;  la  déchéance  du  roi  Othon 
est  prononcée.  Un  gouvernement  provisoire  est  nommé. 

26.  —  H.  Drouin  de  Lhuys  adresse  au  cabinet  de  Turin 
une  note  en  réponse  au  général  Durando;  le  ministre  fran- 
çais y  explique  l'impossibilité  d'une  solution  actuelle  de  la 
question  romaine. 

23. 


354 

27.  —  Le  roi  Othon  et  la  reine  Amélie,  qui  se  trouvaient 
en  mer  lorsque  la  révolte  a  éclaté  à  Athènes ,  arrivent  à 
Carfou. 

28.  —  Le  docteur  Nélaton  appelé  par  Garibaldi  arrive  à 
la  Spezzia,  et  prend  part  à  la  consultation  oii  sont  appelés 
dix-sept  médecins.  Il  déclare  que  la  guérison  du  malade  lui 
parait  assurée. 

30.  —  M.  le  ministre  des  affaires  étrangères  de  France, 
adresse  aux  ambassadeurs  d'Angleterre  et  de  Russie,  une 
proposition  de  médiation  en  Amérique. 

NOVEMBRE,  8.  —  Le  cabinet  russe  déclare  que  la  Russie 
ne  croit  pas  devoir  s'associer  oflSciellement  au  projet  français 
d*une  médiation  en  Amérique. 

Le  général  Berthier  entre  à  Jalapa  (Mexique). 

41.  —  Le  général  Mac-Clellan  est  remplacé  par  le  général 
Burnside. 

13.  —  Le  cabinet  anglais  refuse  de  s'associer  au  projet 
d'une  médiation  en  Amérique. 

Une  manifestation  a  lieu  au  Pirée  en  faveur  de  la  candida- 
ture du  prince  Alfred  ;  cette  démonstration  est  suivie  de  plu- 
sieurs autres  manifestations  importantes  dans  le  même  sens. 

46.  —  Un  premier  avertissement  est  donné  au  Siècle  pour 
un  article  intitulé  :  «  de  la  fixation  du  nombre  des  députés,  » 
suivi  d'une  consultation  et  d'une  adhésion  de  plusieurs  mem- 
bres du  barreau  de  Paris. 

48.  — M.  de  Grammont-Caderousse  et  ses  témoins  ainsi 
que  les  témoins  de  M.  Dillon,  tué  en  duel  le  22  octobre, 
poursuivis  devant  la  Cour  d'assises  de  Versailles,  sont  ac- 
quittés. 

L'innocence  de  la  femme  Doize,  condamnée  aux  travaux 
forcés  à  perpétuité  pour  crime  de  parricide,  est  reconnue  par 
la  Cour  d'assises  de  la  somme,  en  suite  d'un  arrêt  de  la  Cour 
suprême,  qui  avait  cassé  le  premier  jugement. 

30.  ^  Le  Journal  de  Saint-Pétersbourg  déclare  que  la 
Russie  n'a  jamais  songé  à  s'écarter  des  principes  du  proto- 
cole de  Londres,  qui  exclut  du  trône  de  Grèce  les  membres 
des  dynasties  régnantes  de  France,  d'Angleterre  et  de  Russie. 

DÉCEMBRE,  4<''.  —  M.  Rattazzi  annonce  à  la  Chambre  de 
Turin  la  démission  du  cabinet  dont  il  était  le  président. 


355 

2.  —  Le  Morning-Post  déclare  que  le  gouvernemeDt  an- 
glais est  prêt  à  se  soumettre  au  protocole  de  1820  relative- 
ment au  trône  de  Grèce»  si  le  gouvernement  russe  consent 
lui-même  à  s'y  soumettre  également. 

6.  —  Inauguration  du  boulevard  du  Prince-Eugène  par 
TEmpereur. 

8.  —  Un  deuxième  avertissement  est  donné  à  V  Opinion 
nationale. 

Le  roi  d'Italie  nomme  un  nouveau  cabinet  sous  la  prési- 
dence de  H.  Farini. 

14.  — Le  général  Prim  répond,  dans  le  Sénat  espagnol^ 
au  discours  prononcé  par  M.  Billault  sur  l'expédition  du 
Mexique  lors  de  la  session  législative  en  France. 

14.  —  Le  Morning-Post  annonce  que  l'Angleterre  est 
décidée  à  céder  les  tles  Ioniennes  à  la  Grèce. 


FAITS  DÉPARTEMENTAUX 


4861.  —  DÉCEMBRE,  28.  —  M.  de  Forceville,  ancien 
receveur  particulier,  à  Chiuon,  est  nommé  à  la  recette  parti- 
culière des  finances  de  Tonnerre. 

M.  Petit  est  nommé  notaire  à  Coulanges-la-Yineuse,  en 
remplacement  de  M.  Salvain. 

4862.  —  Janvier,  4.  —  H.  Tonnellier  Alfred  est  nommé 
avoué  à  Sens,  en  remplacement  de  M.  Delmont. 

8.  —  Session  extraordinaire  du  Conseil  général  de  TTonne 
pour  délibérer  sur  le  projet  de  construction  du  Palais  de  Jus- 
tice d'Auxerre. 

M.  Febvre,  membre  du  Conseil  général,  maire  d'Avallon, 
est  nommé  avoué  honoraire. 

42.  —  M.  Le  Comte  aine  est  élu  membre  du  Conseil  géné- 
ral, en  remplacement  de  M.  Bertrand,  décédé. 

H.  de  Gislain  est  nommé  sous-inspecteur  des  contributions 
indirectes  à  Tonnerre,  en  remplacement  de  M.  Rétif. 

15.  —  M.  Jules  Denis  est  nommé  avoué  à  Tonnerre,  en 
remplacement  de  M.  Rathier. 

47.  —  M.  de  Dartein,  ingénieur  ordinaire,  est  attaché  au 
service  spécial  de  la  navigation  de  la  rivière  d'Yonne  et  au 
service  de  construction  du  chemin  de  fer  d'Auxerre  à  Nevers, 
en  remplacement  de  M.  Marini. 

18.  —  M.  Ragobert,  ancien  avoué,  est  nommé  suppléant 
de  la  justice  de  paix  du  canton  de  Joigny,  en  remplacement 
de  M.  Lefèvre,  démissionnaire. 

24.  —  Déclaration  de  faillite  de  M.  Coppin,  notaire  à 
Villeneuve-sur- Yonne,  dont  la  déconfiture  et  la  fuite  causent 
une  vive  sensation. 

25.  —  M.  Fenin  est  nommé  greffier  de  la  justice  de  paix 
du  canton  de  Cheroy,  en  remplacement  de  M.  Vian. 


367 

FÉvRiEB,  2.  —  Ouvertare  de  la  première  session  ordinaire 
des  Conseils  municipaux. 

Sont  élus  :  président  du  tribunal  de  commerce  de  Joigny, 
H.  Bouron  fils;  juges,  MM.  Martineau,  banquier,  à  Ville- 
neuve, Durand-Gailliout,  propriétaire,  à  Joigoy  ;  juge-sup- 
pléant, M.  Baillot-Bourianes. 

48.  —  Mort  de  M.  Alexandre  Zabko^ski,  préparateur  de 
chimie  au  collège  d*Auxerre;  né  à  Wilna,  il  avait  pris  part  à 
l'insurrection  de  Varsovie,  avait  été  enfermé  six  années  au 
Spiizberg  et  plus  tard  avait  participé  au  célèbre  complot  de 
Strasbourg. 

M.  Monty,  recteur  de  l'Académie  de  Besançon,  est  nommé 
recteur  de  l'Académie  de  Dijon,  en  remplacement  de  M.  Cour- 
not,  admis  à  la  retraite. 

43.  — M.Cillart  deKermaingny,  capitaine  de  gendarmerie, 
est  nommé  à  la  lieutenance  de  Joigny. 

20.  —  M.  Challan  est  nommé  juge  de  paix  du  canton  de 
Noyers,  et  M.  Simonnard  juge  de  paix  du  canton  d'Ancy-Ie- 
Franc. 

24.  —  Tirage  au  sort  des  jeunes  gens  de  la  classe  4864. 

Mars,  6.  —  M.  Grancher  est  nommé  receveur  principal 
des  contributions  indirectes  à  Auxerre,  en  remplacement  de 
H.  Servais. 

8.  — Le  banquet  des  anciens  élèves  du  collège  d'Auxerre 
a  lieu  dans  les  salons  de  l'hôtel  du  Louvre  sous  la  présidence 
de  M.  Hébert. 

40.  —  Ouverture  de  la  deuxième  session  trimestrielle  des 
assises  de  l'Yonne,  sous  la  présidence  de  H.  le  conseiller 
Goujet. 

22.  —  La  ville  de  Villeneuve-sur-Yonne  est  autorisée  à 
organiser  une  loterie  au  capital  de  400,000  fr.  pour  la  res- 
tauration de  l'église  Notre-Dome. 

H.  Hainferme,  ancien  notaire,  est  nommé  suppléant  du 
juge  de  paix  du  canton  de  Coulanges-la-Vineuse,  en  rempla- 
cement de  M.  Salvaire  ;  M.  Denis,  suppléant  du  juge  de  paix 
du  canton  de  Saint- Florentin,  en  remplacement  de  M.  Rique- 
ment. 

29.  —  M.  Rabasse  est  nommé  notaire  à  Noyers^  en  rem- 
placement de  M.  Pichenot. 

30.  —  M.  Montreuil  est  élu  membre  du  Conseil  d'arron* 


358 

dissement  de  Tonnerre  pour  le  canton  de  Tonnerre;  M. 
Vacher,  membre  du  Conseil  d'arrondissement  de  Sens,  pour 
le  canton  de  Pont-sur-Yonne. 

Avril,  2.  —  M"*  Précy  est  nommée  directrice  des  postes  à 
Arcy-sur-Cure,  en  remplacement  de  M°>''  Lormier. 

13-11.  —  Dans  la  nuit  du  13  au  14  la  gelée  cause  les 
plus  grands  dégâts  dans  les  vignes  de  TAuxerrois. 

H.  Villemain  est  nommé  membre  du  Conseil  de  préfecture 
de  l'Yonne,  en  remplacement  de  H.  Clémencet. 

16.  —  H.  Droin  est  nommé  notaire  à  Quarré-les-Tombes, 
en  remplacement  de  M.  Thiercelin. 

19.  —  M.  Besançon  est  nommé  notaire  à  Saint-Julien-du- 
Sault,  en  remplacement  de  M.  Frécault. 

Mai,  7.  —  H.  Rétif  est  nommé  substitut  du  procureur 
impérial  à  Sens,  en  remplacement  de  M.  Moisson. 

10.  —  M.  Martenot  est  nommé  maire  de  Cruzy,  en  rem- 
placement de  M.  Bourguignat. 

11.  —  Cérémonie  de  la  bénédiction  de  l'église  restaurée  de 
Saint-Florentin  par  H^  l'archevêque  de  Sens. 

15.  —  Par  arrêté  du  ministre  d'Etat  une  deuxième  troupe 
ambulante  est  créée  dans  le  4«  arrondissement  théâtral,  dont 
l'Yonne  fait  partie. 

19.  —  Mgr  l'archevêque  de  Sens  part  pour  Rome  où  ont 
été  convoqués  tous  les  évéques  de  la  catholicité  pour  la  céré- 
monie de  la  canonisation  des  martys  japonais. 

H.  l'ingénieur  Delaperche  est  chargé  des  études  de  l'em- 
branchement d'Avallon  â  la  ligne  d'Auxerre  à  Nevers. 

M.  Sohier,  préfet  de  l'Indre,  est  nommé  préfet  de  l'Yonne, 
en  remplacement  de  M.  Chadenet,  admis  à  faire  valoir  ses 
droits  à  la  retraite. 

M.  Sohier  est  promu  au  grade  d'oflGicier  de  la  Légion  d'hon- 
neur: 13  ans  de  services,  chevalier  depuis  1850. 

Juin,  3.  —  Par  arrêté  de  M.  le  préfet  de  l'Yonne,  M.  Hip- 
polyte  Salvaire,  ancien  notaire  à  CouIanges-la-Vineuse,  est 
nommé  inspecteur  des  enfants  assistés  du  département,  en 
remplacement  de  M.  Berrade. 

8-9.  —  La  Société  centrale  d'agriculture  de  l'Yonne  tient 
sa  session  publique  annuelle  dans  la  ville  de  Sens. 

16.  —  Ouverture  de  la  deuxième  session  trimestrielle  des 


3S9 

assises  de  TYonne,  soas  la  présidence  de  M.  le  conseiller 
Levesque. 

M.  Henriquet,  procureur  impérial,  est  nommé  juge  au  tri- 
bunal de  première  instance  de  la  Seine. 

17.  —  M.  Arbeliot,  commandant  la  4"  brigade  de  la 
division  de  cavalerie  du  3»  corps,  est  appelé  au  commande- 
ment de  la  subdivision  de  TYonne,  en  remplacement  de 
M.  de  Lamartinière,  nommé  à  la  subdivision  de  TOise. 

Juillet,  1".  —  Un  bureau  de  distribution  est  ouvert  à 
Sépeaux,  en  remplacement  de  celui  de  La  Ferté-Loupière, 
supprimé. 

U.  Jeannard  est  nommé  receveur  de  l'enregistrement  et  des 
domaines  à  Sergines. 

M.  Pophilat,  notaire  honoraire,  maire  de  la  Celle-Saint- 
Cyr,  est  nommé  suppléant  du  juge  de  paix  du  canton  de 
Saint-Julien. 

Plusieurs  Sociétés  agricoles  du  département  reçoivent  des 
récompenses  à  TExposition  universelle  de  Londres  pour  leurs 
produits  et  notamment  pour  les  vins  exposés. 

3.  —  M.  Cornaille,  nommé  notaire  à  Sens,  en  remplace- 
ment de  M.  Frottier,  entre  en  fonctions. 

M.  Corben  est  nommé  sous-inspecteur  divisionnaire  des 
contributions  indirectes  à  Sens. 

5.  —  La  Société  des  sciences  historiques  et  naturelles  de 
TYonne  tient  à  Joigny  sa  séance  publique,  réunie  à  la  Société 
archéologique  de  Sens.  A  cette  occasion  la  ville  de  Joigny  a 
organisé  de^  fé^es  et  notamment  des  régates,  qui  y  ont  attiré 
beaucoup  de  visiteurs. 

6.  —  M.  Courant,  procureur  impérial  à  Bar-sur-Aube,  est 
nommé  procureur  impérial  près  le  tribunal  de  première 
instance  d'Auxerre. 

M.  Frécaull  est  nommé  notaire  à  Villeneuve-sur-Yonne. 

41.  —  Les  Conseils  d'arrondissement  se  réunissent  pour 
a  première  partie  de  leur  session. 

22.  —  Sont  nommées  directrices  des  postes  :  à  Pont-sur- 
Yonne,  Mme  Mantelet;  à  Ancy-le-Franc,  Mme  Bethfort;  à 
Saint-Sauveur,  Mlle  Leroux. 

28.  —  H.  Bize  est  nommé  notaire  à  Noyers,  en  remplace- 
ment de  M.  Desguerrois. 


360 

Août,  2.  —  A  Tocc  asion  de  la  fête  d'Auxerre  un  grand 
concert  vocal  et  instrumental  a  lieu  dans  la  nouvelle  halle 
aux  grains.  On  y  entend,  entr*autres  artistes,  Mlle  Cinti- 
Damoreau,  le  violoniste  Sarrazate  et  le  flûtiste  Demersmann. 

La  Société  centrale  d'agriculture  de  TYonne  commence  la 
formation,  dans  chacun  des  cantons  du  département,  d'une 
bibliothèque  agricole. 

3.  —  Sont  nommés  :  président  du  tribunal  de  première 
instance  d'Avallon,  M.  de  Roys  ;  juge  au  tribunal  de  première 
instance  d'Auxerre,  H.  Cotteau;  substitut  du  procureur  im- 
périal près  le  tribunal  de  première  instance  de  Joigny, 
M.  Bernard  ;  près  le  tribunal  de  première  instance  d'Avallon, 
M.  Faulquier. 

41.  —  La  distribution  des  prix^du  collège  d'Auxerre  a  lieu 
sous  la  présidence  de  M.  l'inspecteur  d'Académie  Buck.  Le 
discours  est  prononcé  par  M.  Guinault,  licencié  ès-sciences 
physiques,  professeur  de  physique  et  de  chimie. 

Ouverture  de  la  troisième  session  trimestrielle  des  assises 
de  l'Yonne,  sous  la  présidence  de  M.  Saillard,  conseiller  à  la 
cour  impériale  de  Paris. 

Sont  nommés  :  président  du  Conseil  général  de  l'Yonne, 
M.  Larabit,  sénateur;  vice-présidents,  M.  le  baron  Martineau 
des  Chesnez,  et  M.  le  comte  d'Ornano  ;  secrétaire,  M.  Brin- 
card. 

12.  —  M.  l'abbé  Bravard,  vicaire-général  du  diocèse  de 
Sens,  est  nommé  à  l'évéché  de  Coutances. 

16.  —  M.  le  baron  de  Farincourt,  sous-préfet  de  l'arron- 
dissement de  Sens,  M.  Marie,  docteur  en  médçcine,  à  Au- 
xerre,  et  M.  Foacier  et  M.  Houdaille,  membres  du  Conseil 
général  de  l'Yonne,  sont  nommés  chevaliers  de  la  Légion 
d'honneur. 

M.  le  comte  d'Ornano  est  promu  au  grade  de  commandeur, 
et  M.  Buret  de  Sainte-Anne,  maire  de  Champvallon,  au  grade 
d'officier. 

Un  grand  concours  de  musiques  d'harmonie,  de  fanfares 
et  d'orphéons  a  lieu  pour  la  cinquième  fois  à  Vermenton. 

22.  —  M.  Bérard  des  Glajeux  est  nommé  substitut  du 
procureur  impérial  près  le  tribunal  de  première  instance 
d'Auxerre. 

25.  —  La  session  du  Conseil  général  s'ouvre  sous  la 
présidence  de  M.  le  sénateur  Larabit. 


364 

28.  —  M.  le  préfet  de  FTonne,  MM.  les  membres  du  Con- 
seil général,  les  présidents  et  juges  des  tribunaux  civil  et  de 
commerce,  MM.  les  membres  du  parquet,  le  Conseil  muni- 
cipal et  les  fonctionnaires  des  divers  ordres  civils  et  adminis- 
tratifs procèdent  à  la  cérémonie  de  la  pose  de  la  première 
pierre  du  palais  de  justice  d'Auxerre. 

Septembre,  2.  —  M.  Monin  est  nommé  huissier  à  Vermen- 
ton,  en  remplacement  de  M.Loury,  et  M.  Martin,  greflSer  de 
la  justice  de  paix  du  canton  de  Cruzy-le-Châtel,  en  remplace- 
ment de  M.  Coquelu. 

6.  —  M.  Rey  est  nommé  inspecteur  des  contributions 
indirectes  à  Joigny,  en  remplacement  de  M.  Saussay. 

8.  —  H.  Challe,  membre  du  Conseil  général,  président  de 
la  Société  des  sciences  historiques  et  naturelles,  et  vice-pré- 
sident de  la  Société  centrale  d'agriculture  de  T  Tonne,  est 
nommé  président  général  du  Congrès  scientifique  de  France, 
réuni  à  Saint-Etienne  pour  sa  vingt-neuvième  session  an- 
nuelle. 

M.  Brissout  de  Barneville  est  nommé  procureur  impérial 
à  Joigny;  M.  Bonnet  substitut  du  procureur  impérial  près  le 
tribunal  de  Tonnerre. 

25.  —  Ouverture  des  vendanges  à  Auxerre. 

29.  —  Les  Conseils  d'arrondissement  se  réunissent  pour 
la  deuxième  partie  de  leur  session. 

Mme  Brunot  est  nommée  directrice  des  postes  à  Saint- 
Sauveur. 

Octobre,  6.  —  M.  Durville  est  nommé  juge  de  paix  du 
canton  de  Charny,  en  remplacement  de  M.  Lavollée. 

22.  —  Un  arrêté  préfectoral  institue  dans  les  communes 
des  comités  de  patronage  des  enfants  assistés. 

28.  —  Le  sacre  du  nouvel  évéque  de  Coutances,  Mgr  Bra- 
vard,  auparavant  vicaire-général  du  diocèse  de  Sens,  est 
Tobjet  dans  la  cathédrale  de  cette  dernière  ville  d'une  impo- 
sante cérémonie. 

Novembre,  2  et  3.  —  Une  exposition  des  vins  nouveaux 
de  la  Bourgogne  a  lieu  à  Beaune.  Les  vins  de  l'Yonne  s'y 
placent  avec  honneur  à  côté  de  ceux  de  la  Côte-d'Or. 

4.  —  Rentrée  des  tribunaux.  Une  messe  du  Saint-Esprit 
est  dite  dans  la  grande  salle  du  palais  de  justice  d' Auxerre. 


362 

La  publication  des  quantités  de  vin  récoltées  sur  la  com- 
mune d'Auxerre  en  1862,  révèle  un  excédant  de  6,685 
hectolitres  sur  Tannée  1861. 

15.  —  M.  Mallet  est  nommé  à  la  sous-intendance  d'Au- 
xerre,  en  remplacement  de  M.  deCappe,  appelé  à  la  division 
d'Alger. 

24.  —  M.  Dourneau,  juge  de  paix  du  canton  de  Seignelay, 
meurt  à  Auxerre. 

M.  Edmond  Berault  est  nommé  inspecteur  des  postes  à 
Auxerre,  en  remplacement  de  M.  Lemoine. 

DÉCEMBRE  6.  —  Le  20*  banquet  annuel  des  anciens  élèves 
du  collège  de  Sens  a  lieu  à  THôtel  du  Louvre. 

15.  — La  4e  session  trimestrielle  des  asssises  de  l'Yonne, 
sous  la  présidence  de  H.  Uetzinger. 

H.  Belgrand,  ingénieur  en  chef  des  travaux  de  la  ville  de 
Paris,  est  nommé  membre  du  Conseil  général  de  TTonne,  pour 
le  canton  de  Guillon,  en  remplacement  de  M.  de  Labrosse, 
démissionnaire. 


YOITURIERS,  MESSAGERS  ET  COMMISSIONNAIRES. 


1^  Par  ordre  alphabétique  des  Hôtels  et  Auberges  à  Âuxerre, 

Bertheâu,  rue  Bourneil.  Comm.  de  Lain,  Lainsecq  et  environs,  2  fois  par  semaine. 
BouGHERAT,  porle  Chantepiuot.  Delacour,  à  Joux-la-YilIe,  \   fois  par  semaine; 

Brandin,  à  Noyers;  Gallois,  à  Mailiy .Château  ;  Rocher,  à  Coulanges-sur-Yonne ; 

Menassier,  à  Héry,  2  fois  par  semaine. 

BounARD,  rue  du  Pont.  Debriat,  à  Seignelay,  tous  les  jours. 

Bourgeois,  avenue  de  la  Gare.  Berthelot  et  Grenan,  service  régulier  d' Auxerre  à 
Avallon,  tous  les  jours. 

CouTURAT,  faubourg  Saint- Gervais.  Service  régulier  d'Auierre  à  Yennenton,  à  4 
heures  du  soir. 

Épée  (Hôtel  de  V).  Comm.  de  Conrson,  lundi  et  vendredi. 

Fontaine  (Hôtel  de  la),  service  d'Auxerre  à  Aillant  par  Guerchy,  Branches  et  Ap- 
poigny,  tous  les  jours. 

GiRACDON,  rue  Française.  Comm.  de  Saint-Cyr-les-Colons,  le  jeudi. 

Jacquiet,  rue  de  l'Arquebuse.  Robineau  et  Grenan,  à  Saint-Fargeau  et  Bléneau, 

2  fois])ar  semaine;  Cheminant,  à  Toucy,  id.;  Beausire,  à  Bonny-sur-Loire,  tous 
les  15  jours. 

LoRiMT^  place  Robillard.  Lepr^tre,  à  Appoigny,  lundi,  mercredi  et  vendredi  ;  Fica- 
tier,  a  Basson  et  Joi^ny^  lundi  et  vendreai;  Duthel,  à  Cheny,  Laroche  et  Joigny, 
lundi  et  vendreili  régulier;  Moreau,  à  Ormoi,  Chemilly  et  Beaumont,  lundi; 
Guillot.  à  Brienon,  lundi  et  vendredi;  Champeaux,  à  Chablis  et  Tonnerre,  lundi, 
mercredi  et  vendredi;  Lamotte,  à  Yermenton,  lundi,  mercredi  et  vemiredi;  De- 
faix,  à  Cravan  et  Avallon,  lundi  et  vendredi;  Rapin,  à  Coulanges-Ia-Yineuse, 
lundi,  mercredi  et  vendredi  régulier  ;  Célestin,  à  Migé,  lundi  et  vendredi  ;  Gar- 
dier,  à  Coulanges-sur-Yonne  et  Clamecy^  lunili  et  vendredi  régulier;  Auge,  à 
Lainsecq^  et  environs,  mardi;  Guilletat^  a  Etais  et  Druyes,  1  fois  par  semaine; 
Roblin,  a  Leugny,  lundi  et  vendredi  resnlier;  Malv]^*  À  Ouaine,  lundi  et  ven- 
dredi régulier;  Souilard,  à  Chichery,  2  fois  par  semaine. 

LouRY,  rue  Bourneil.  Yignet,  desservant  à  Toucy,  Mézilles,  Saint-Fargeau,  Bonny 
et  Orléans,  1  fois  le  mardi;  Billard,  d'Auxerre  à  Nevers,  aller  et  retour,  tous  les 
10  jours;  Rollin,  à  Etais,  1  fois  par  semaine;  Ti grain,  à  Saint-Sauveur,  t  fois 
par  sem.;  Fontrier,  à  Saint-Sauveur,  2  fois  par  semaine. 

Martin,  place  des  Fontaines,  à  côté  de  la  Halle.  Plessis,  à  Ouaine.  2  fois  par  sem.; 
Duval,  à  Maligny,  I  fois  par  sem.;  Poirier,  à  Mont-Saint-Sulpice. 

Marceau,  place  aux  Liens.  Breuillé,  à  Cravant,  Yermenton  et  Avallon,  lundi  et 
vendreai  régulier;  Patin,  à  Druyes  et  Etais,  2  fois  par  semaine. 

Mjzier,  porte  d'Ëgleny.  Julien  Baudenay,  à  Aillant,  Charny  et  environs  2  fois  par 
semaine  régulier. 

Naux,  rue  de  l'Arquebuse.  Jean,  à  Joux-la-Yille,  lundi  et  vendredi,  régulier. 

Petit,  porle  du  temple.  Guillaumot,  à  Cosne,  le  jeudi. 

Putois,  faubourg  Saint-Martin-lès-Saint-Marien,  près  le  Pont.  Yoiiurier  de  Troyes 
par  Ncuvy-Sautour.  * 

RENÉ  Melotat,  rue  Saint- Yigile.  Rétif,  à  Joux-Ia-Yille,  2  fois  par  semaine;  La. 
proste,  à  Ligny,  id.;  Grosjean,  à  Ligny,  id.;  Coquet,  à  Saint-Cyr-les- Colons,  id. 

Rigault,  porte  d'Kgleny.  Prévost,  à  Charny,  Yilliers-Saint-Benott  et  environs,  cor- 
respondance avec  Montargis,  2  f.  par  sem.  régul.;  Maréchal,  à  Egleny  et  Beau- 
voir, id.;  Didier  et  Gremetf  pour  Aillant,  Saint- Maurice,  Paris,  le  vendredi; 
Flagneau,  à  Courson  et  environs.  Coulanges-sur-Yonne  et  Glamecy,  2  f.  par  sem. 

Sassey,  rue  du   Pont,  Tournaire,  à  Seignelay,  tous  les  jours;  Maugras,  a  Ligny, 

3  fois  par  semaine. 


364 

SnviN,  place  du  Marché.  Comm.  de  Courson,  landi  et  vendredi;  Fleury,  3  fois 

par  semaine. 
T1S8U-C0QUIBUS,  faubourg  Saint-Cïervais,  près  le  Pont.  Maloigne,  de  Darnecy,  pour 

Corbigny,   Tannay  et  environ,  i  fois  par  semaine;  Brûlot,  à  L'Isle^ur-Serein, 

sans  époque  fixe. 

2^  Par  ordre  alphabétique  des  localitéi  destervies. 


Aillant.  —  Mizier,  Rigault,  hôtel  (!e  la 
Fontaine. 

Appoigny.  — >  Lorimv.  i<I. 

Avallon.  —  Bourgeois,  Lorimy,  Marceau. 

Basson.  —  Lorim^r. 

Beaumont.  —  Lorimy. 

Beauvoir.  —  Rigault. 

Bléneau.  —  Jacquiet. 

Bonny-sur-Loire.  —  Jacquiet,  Loury. 

Branches.  —  Hôtel  de  la  Fontaine. 

Brienon.  —  Lorimy. 

Chablis.  —  Lorimy. 

Charoy.  ~  Mizier,  Rigault. 

Chemuly.  —  Lorimy. 

Cheny.  —  Lorimy. 

Chichery.  —  Lonmy. 

Clamecy.  —  Lorimy,  Rigault. 

Corbigny.  —  Tissu. 

Cosne.  —  Petit. 

Coulanges-la- Vineuse.  —  Lorimy. 

Coulanges-8ur- Yonne.  —  Boucherat,  Lo- 
rimy, Rigault. 

Coursôn.  —  Hôtel  de  l'Épée,  Sirvin,  Ri- 
gault. 

Gravan.  —  Lorimy,  Marceau. 

Druyes.  —  Lorimy,  Loury,  Marceau. 

Egleny.  —  Rigaull. 

Elais.  —  Loury,  Lorimy. 

Fleury.  —  Sirvin. 

Guerchy.  —  Hôtel  de  la  Fontaine. 

Hèry.  —Boucherai. 

Joigny.  —  Lorimy. 

Joux -la- Ville.  —  Boucherat,  Naux,  René 
Mélotat. 


Lain.  —  Berlheau,  Lorimy. 

Lainsecq.  —  Bertheau,  Lorimy. 

Laroche.  —  Lorimy. 

Leugny.  —  Lorimy. 

Ligiiy.  —  René  Melotat,  Sassey. 

Lisle-bur-Serein.  —  Tissu. 

Mailly-Château.  —  Boucherat. 

Maligoy.  —  Martin. 

MeziTles.  —  Loury. 

Migé.  —  Lorimy. 

Moutargis.  —  Rigault. 

Mont-Saint- Sulpice.  —  Martin. 

Neuvy-Sautour.  —  Putois. 

Nevers.  —  Loury, 

Noyers,  —  Boucherat. 

Orléans.  —  Loury. 

Ormoi,  —  Lorimy, 

Ouaine.  —  Lorimy,  Martin. 

Rogny.  —  Jacquiet,  Loury. 

Saint  Gyr-les-Colons.  —  Giraodon,  René 
Mélotat. 

Saint-Fargeau.  —  Jacquiet,  Loury. 

Saint-Maurice.  —  Rigault. 

Sainl-Sauveur.  —  Loury. 

Seipnelay.  —  Boudard,  Sassey. 

Tannay  et  environs,  —  Tissu. 

Tonn»Tre.  —  Lorimy. 

Toucy.  —  Jacquiet,  Loury. 

Troyes.  —  Putois. 

Vermenlon  et  environs.  —  Gouturat,  Lo- 
rimy, Marceau. 

Villiers-Saint-Benott  et  environs.  —  Ri- 
gault. 


VOITURES  PUBLIQUES 

D^AUXBHEB  AUX  LOCALITÉS  CI-APBÈ8  : 

AtLLANTy  par  Guerchy,  Branches  et  Appoigny,  tous  les  jours^  hôtel  de  la 
Fontaine.  Départ  à  i  h.  du  soir. 

AvALLON,  à  la  gare,  i  h.  20  m.  du  matin,  13  h.  15  s.  —  Dép.  d'Avallon, 

5  h.  m.,  i  h.  s.,  B  h.  âO  s. 

Chablis,  hôtel  du  Léopard,  5  h.  du  soir. 

Cbatbau-Ghuion,  dép.  d'Auxerre,  4  b.  du  m.  —  De  Cbiteau^Gbinon,  40  h. 
du  matin. 

Chatel-Gensoib,  hôtel  du  Léopard,  3  h.  du  soir. 

Clahbcy,  à  la  gare,  dép.  d'Auxerre,  12  h.  15  du  s.,  5  h.  s.  —  DeClamecy, 

6  h.  m.,  1  h.  s. 

La  CHABrrÉ,  corresp.  avec  Nevers,  à  la  gare;  dép.  d'Auxerre,  12  h.  15  du  s. 
—  De  la  Charité,  7  b.  m. 

Chatillon-en-Bazois,  à  la  gare,  dép.  d'Auxerre,  11  b.  50  s.  —  De  Cbâtil- 
lon-en-Bazois,  2  h.  s. 

CosNB,  à  la  gare,  dép.  d'Auxerre,  5  h.  s.  «  De  Gosne,  5  h.  m. 

Nbvebs,  par  Giamecy,  à  la  gare,  dép.  d'Auxerre,  11  h.  50  s.  —  De  Nevers, 

7  h.  s. 

Paris,  hôtel  du  Léopard,  bureau  des  Messageries  impériales, 

Saint-Bbis,  (dépêches)  2  fois  par  Jour,  V.  Barré,  r.  du  Temple. 

Saint-Sauveub,  par  Leugny,  b.  de  la  Fontaine.  Dép.  à  5  h.  1|2  du  soir. 

SAUfT-FABOEAU,  corrosp.  avec  Orléans  par  Toucy,  Briare  et  Gien.  Dépêches, 
1  b.  du  matin,  V.  Barré,  r.  du  Temple. 

Saint-Flobentin,  hôtel  de  TÉpée,  dép.  à  i  h.  Ii2  du  soir. 

ToiiNBBBE,  voiture  David,  7  b.  1(4  matin,  corr.  avec  Ghâtlllon  et  Troyes. 

ToucT,  tous  les  jours,  hôtel  de  FEpée,  5  h.  du  soir,  corr.  avec  St  Sauveur. 

Tbotbs,  corr.  avec  Ghaumont  et  la  Lorraine,  passant  par  Chablis,  Tonnerre 
(corr.  avec  Châtillon-sur-Seine),  et  Ervy;  départ  tous  les  jours,  à  7  h.  Ii2  du 
soir,  hôtel  du  Léopard. 

Vermenion,  hôtel  du  Léopard,  entreprise  Martin,  à  12  h.  et  à  5  b.  du  soir. 
CHEMIN  DE  FER  DE  PARIS  A  LYON. 

ENBBANCHEIIENT  D'AUXEBBB  A  LABOCBE. 

ENTREPRISE  GÉNÉRALE  DES  COCHES 

DE  LA  HAUTE-SEINE,  DE  L'TONNE  ET  DES  CANAUX  AFFLUENTS. 

Bureaux  :  Quai  Bourbon,  à  Auxerre;  et,  à  Paris,  port  Saint-Bernard  et  port 

de  Bercy,  45. 

Auo.  JOSSIER,  propriétaire  de  l'Entreprise  générale  des  Coches. 

Deux  départs  par  semaine  de  Paris  et  d'Auxerre,  mercredi  et  le  dimanche. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 

DES   DEUX    PREMIÈRES    PARTIES   DE   l'aNNUAIRE. 


pages. 
A 
Abattoir  d'Auierre  78 
Académie  de  Dijon  95 
Adjoints  aux  maires  69 
Administration  civile  49 
Administration  ecclé- 
siastique 85 
Admioist.  financière  104 
Administ.  de  la  justice  86 
Administ.  militaire  101 
Administ.  municipales 
des  principales  villes 
du  département  78 
Administ.  des  postes  114 
Administ.  des  lignes 

télégraphiques  123 
Affenda  municipal  17 
Algérie  47 
Aliénés  (asile  dép.  des)  80 
Ambassadeurs  30 
Archevêques  et  évèques  41 
Architectes.départem.  80 
Architec.des  mon.  bist.  132 
Archives  de  TYonne  53 
Armée.  Eta^m8j.  général  47 
Assistance  judiciaire  (bu- 
reaux d')  94 
Association  des  demoisel- 
les économes,  à  Sens  143 
Association  des  anciens 
élèves    du    collège 
d'Auxerre  142 
—  du  collège  de  Sens.  142 
Atelier  de  charité d'Aux.  140 
Avocats   ) 
Avoués    ) 


V.  Tribunaux. 


Bâtim.  civils  (conseil  des)  80 
Bibliothèques  publiques  131 
Bureaux  de  la  préfecture  50 

—  de  postes  116 

—  de  bienfaisance     139 

C 

Caisses  d'épargnes  139 
Cadastre  105 
CabinetdeM.  le  Préfet  49 
Calendrier  5 
Canal  de  Bourgogne  125 
—   du  Nivernais  124 
Chambres  consultatives 
des  arts  et  manufac- 
tures à  Sens  138 


pages 
—  d*agriculture  135 

Chapitre  métropolitain     85 
Changements  survenus 

depuis  le  tirage  144 

Chefs-lieux  de  préfec- 
ture 42 
Chemin  de  fer                121 
Chemins  vicin.  (serv.dés)  126 
—  (nomenclature  et 

itinéraire  des)  127 

Circonscrip.  académiq.      46 
Comices  agricoles  1 37 

Comité  de  l'Annuaire         1 
Comi  tés  gratuits  de  con- 
sulta tion  des  hospices  82 

—  des  travaux  hist.         155 
— de  patronage  des  en- 
fants assises  59 
des  travaux  hist.  et 
soc.  savantes              132 

Commissaires  de  police 
cantonaux  103 

—  priseurs  92 
Commission    d*examen 

pour  l'instruction  se- 
condaire 96 

—d'examen  pour  l'ins- 
truction primaire  96 

Commission  permanente 
de  l'Annuaire  1 

—de  surveillance  des 
prisons  départem.  84 

Commissions  de  statist.    136 

Commission  d'inspect. 
des  pharmacies  58 

Commissions  hippiq.        138 

Communes  du  départ, 
comp.  chaque  canton    54 

Communes  du  déparle- 
ment (  superiicie,  re- 
venu, dislances  judi  • 
ciaires,  noms  des  can- 
tons et  bureaux  de 
poste  60 

(population  ,  maires, 
adjoints,  curés  el  ins- 
tituteurs par  arrond).    69 

Comput  ecclésiastique        3 

Conférences  deSt-Vin- 
cent  de  Paul  141 

Conseil  départemental 
d'instruction  publique    95 

—  d'Etal  36 


pages. 

Conseil  de  préfectare  49 

— généial  de  TYonne  56 

—d'arrondissement  57 

—  municipaux  des  prin- 
cipales villes  78 

Conseils  des  ministres  33 

—  d'hygiène  56 
Conservateurs  des  hy- 
pothèques 113 

Conservations  forestières  45 
Contributions  directes 

(personnel)  10| 

— indir.  (persoo.)  ilf 

Corps  législatif  34 
Correspondants  de 

l'Annuaire  l 

Cour  de  cassation  37 

—  impériale  de  Paris  39 

—  impériales  de  Frmce 
et  départements  qui 
en  ressortissent  40 

—  d'assises  dePYenne  86 
— des  comptes  38 
Cours  de  la  lune  5 
Cours  gratuit  de  dessin 

d'Auxerre  134 

—  de  Sens  134 
Cours  normal  d'instita* 

trices  144 

Curés  69 


D 


96 


Délégués  cantonaux 
Départements   de    la 

France  42 

Dépôt  de  mendicité         139 
Desservants  69 

Diocèse  de  Sens  85 

Directions  générales  des 

contributions    direc- 

rectes  104 

—  douanes  et  contrib. 

indirectes,  etc.  111 

Division  de  la  France  en 

départements  42 

Dfvision  militaires  43 


E 

Eaux  et  forêts  114 

Eclipses  4 

Ecole  normale  primaire      97 
Embranchement  de  La- 
roche à  Auxerre  122 


367 


pages. 

Enfants  assistés  (service 
des)  83 

Enregistrement  et  do- 
maines 113 

Ères    et   supputations 
chronologiques  3 

Etat-maiorTcorpsd'}         47 

Eitinction  de  la  mendi- 
dicité  (assoc.  pour  I*)    140 


Ferme-école 
>êtes  mobiles 
Foires  de  l*Tonne 
Forêts 

G 

Garnisons 

Gendarmer,  de  ITonne 

Génie 

Gttes  d*éupes 

H 

Haras 

Haute-cour  de  justice 

Hospices 

Huissiers 

I 

Inspecteurs  de  Tinstruc- 

tion  primaire 
Inspection  de  TAcadém. 
Inspection  des    monu* 

ments  historiques 
Instituteurs  communaux 
Instruction  publique 

—  (Etablissements  d*) 

J 

Jardin  des  plantes  dé- 
partemental 
Jours  de  la  lune 

—  du  mois 

—  de  la  semaine 
Justices  de  paix 


Lever  et  coucher  du 

soleil 
Lever  et  coucher  de 

la  lune 


137 

3 

5 

45 

101 

101 
f02 

138 
38 
82 
03 


96 
95 

132 


95 
96 


134 
5 
5 
5 

89 


piges. 
Lignes  télégraphiques     123 

M 

Maires  69 

Maison  d*arrêtd*Âuxerre  84 
Maison  de  l'Empereur  30 
—de  l'Impératrice  32 

—  des  enfants  de  France   33 
Maisons  des  prêtres  auxi- 
liaires, k  Pontigny        85 
Maréchaux  de  France       47 
Médecins  des  enfants 
assisté*  58 

Mendicité  (dépôt  de)  139 
Ministres  sans  portefeuil.  25 
Monuments  historiques  132 

N 

Navigation  de  TYonne  et 

du  canal  du  Nivernais  12^ 
Notaires  90 

O 

Orphelinats  d*Âuxerre     141 
Orphelinat  départemen- 
tal à  Sens  138 


Payeur  dudépartement  104 

Pénitencier  departem.  84 
Percepteurs  (personnel 

des)  106 

Ponts  et  chaussées  118 
Populat.  des  communes 

de  la  France  42 
Population  totale  du  dé- 
partement 4 
Position  géographique 

du  département  4 

Postes  aux  Iettres(bar).  116 

Postes  aux  chevaux  1 16 

Préfecture  de  l'Yonne  49 

Prisons  du  département  84 

Puissances  27 


Q 

Quatre-temps 

R 

Recette  générale 


3 
104 


pages. 
Aecev.  de  Tenregistr.  133 
Routes  impériales  118 

— départementales  1 18 

S 

Saisons  (commencement 

des)  4 

Salles  d'asile  141 

Sapeurs-pompiers  '  144 

Séminaire  diocésain  80 

Sénat  33 

Service  hydraulique        49 
Service  vicinal  120 

—  personnel  126 
Société  de  charité  ma- 
ternelle d'Auxerre       141 

Société  des  Sciences 
historiques  et  natu- 
relles de  l'Yonne         132 

—  archéologiquedeSeni  133 

—  d'études  d^Avallon     131 

—  des  amis  des  arts       133 

—  médicale  de  l'Yonne  184 

—  de  prévoyance  et  de 
secours  mutuels  des 
médecins  de  l'Yonne    135 

—  de  secours  mutuels     141 
Sociétés  d'agriculture     136 
Sociétés  musicales  143 
Société  du  prince  impé- 
riale. Prêts  de  l'en- 
fance au  travail         438 

Sous-Préfectures  53 

Souverains  de  l'Europe  27 
Suppléants  des  juges  de 

paix  90 

T 

Théâtres  143 

Trésor  104 

Tribunaux  civils  8e 

~  de  commerce  89 

V 

Vaccine  58 

Vérificateurs  des  poids 

et  mesures  105 

Ville  s  libres 


Yonne  (rivière  d') 


124 


TABLE   ALPHABÉTIQUE  DE   LA  TROISIÈME  PARTIE   DE   L*ANNVAIRE. 


Pagts. 
A 

Aceolay  236 

Albéric  (Saint)  abbé 

de  Ouincy  401-193 

Albéric  il        id.  223 

Amyot  280 

Annay-la-G6te  219 

Annéot  268 

AsDières  265 

Aaxerre  311 

Aymé  de  Cboiseal  58 

Arcy-sur-Cure  (grot- 
tes) 11-241 
Asquins  249 
Avallon                   25-312 

B 

Baillot  (Catherine)  40 
Bazardetde  Boucher 

(maison  de)  70 

Beaavarlet  45 

Bessey-sar-Gure  241 

Blannay  247 

Bois  d'Arcy  247 

Bros.es  249 


94 
265 

278 
331 


Carré  (Paul) 
Chamoux 
Cbichy 
Conseil  général 

D 

Bagand  41 

Domecy  sur  le  Yanlt  252 

Bomecy-sur-Care  272 

Doché  31 

E 

Etienne  (Saint)  191 

F 

Fontenay  près  Vézelay  272 
Poissy-sous-Véaelay  270 
Fort-fipice  226 


Pages. 
6 

Garin  199 

Garmond  199 

Gaucbier  de  Noyers  50 

Gauthier  (Saint)  214 

Girolles-les -Forges  271 

Givry  270 

Grosjean  (Dominique)  46 
Guillaume  (abbé  de 

Quincy)  219 

Guisdebert  55 

H 

Harding  (Etienne)  191 

Hauteri?e  278 

Héry  276 

Hugues  (de  Quincy)  196 

I 

Island-le  Saulsois  252 

J 

Jean  !«'    (abbé  de 

Quincy)  206 

Jean  III        id  230 

Jean  IV         id.  224 
JeandeThil-en-Auxois   51 

Jeanne  de  Mercœur  107 

Jeaurat  159 
Joigny                   103-313 

Jubelin  39 

L 

Laing  (maison  de)  60 

Leviste  (Antoine)  45 

Lezinnes  225 

Lucy-sur-Cure  240 

I 
Millon  abbé  de  Quincy  203 

Molard  (Nicolas)  47 

Montillot  248 

Muy  (comte  de)  40 

0 

01ivier(abbé  de  Quincy  208 


Pages. 
P 

Pacy  225 

Pé  (maison  du)  67 

Pbilippe-le-Bon  226 

Pierre-Perthttia  271 

Pontaubert  255 

Puisayé  8-20 

Q 

Quincy  (abbé)  189 

R 

Rainard  I  (abbaye  de 

Citeaux)  219 

Baguier  45-?i6 

Bicher  174 

Robert  (Saint)  191 

Robineau-DesToidy  3 

S 

8t-Germain  (abbaye)  S2 

St-Moré  '  «44 

St-Père-s.-Vézelay  256 

St-Sauveur  S4 

Seignelay  274 
Sennevoy  (maison  de)  207 

Sermizelles  246 

Stuart  (maison  de)  60 


Tanlay 
Tharoiseau 
Tharot 
Tonnerre 
Trahy  (Claude) 

U 
Urbain  P» 

? 

Vault-de-Lugny 

Vermenton 

Vézeiay 

Vézinnes 

Vouienay 


191 
255 
268 
120-314 
291 

195 

266 

159-236 

257 

33 

245 


PLACEMENT  DES  DESSINS. 

Pages. 

Portrait  dn  docteur  Roblncan-Desvoldy,  (3*  paKie).         a 

Fac-similé  d'un  plan  de  la  ville  de  Joigny  avant  1677.  i«> 

Le  Pont  de  Joigny  en  1830.                   ^^^^,  ^  "5 

Le  Pont  de  Joigny  avant  sa  restaurati  n  (1861).  *« 

—            après  sa  restaoration  (1862).    ^    .   ^  . ,,    *        j   »,  -»  w..#-.      J?ê 
Plan  de  la  ville  de  Véwslay,  clochers  de  la  Vallée  de  la  Gare  et  Montogne  de  Mont  Marte.    »5 

Panorama  de  Vézelay.  ^ 

Porte  Sainte-Croix  b  Vételay.                 "^ 

Le  pian  de  l'Eglise  «t  dn  Château  de  Véiinnes  qui  doit  accompagner  la  noUce  de  M.  Umalstic 
sera  publié  avec  l'Annuaire  1864.  

BMULTDM.  -  Ajouter,  dans  la  première  partie  de  l'Annuaire,  aux  étobUsiemenu  d'iastraetiQ»  da 
département  :  Govrs  noimai  d'iastitatriees  a  Aaxem. 


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DATE  DUE                      1 

1 

1 

1        1