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Full text of "Bulletin de la Société royale de botanique de Belgique"

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I 


BULLETIN 

DE  LA 

SOCIÉTÉ  ROYALE  DE  BOTANIQUE 

DE  BELGIQUE 


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Gand,  imp.  C.  Annoot-Braeckman. 


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BULLETIN 


SOCIÉTÉ  ROYALE  DE  BOTANIQUE 

DE  BELGIQUE 

FONDÉE   LE  I"  JUIN  1862 


TOME  HUITIÈME 


BRUXELLES 

AU  SIÊGK  DE   LA  SOCIÉTÉ 
JARDIN    BOTANIQUE 

18G9 


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Conseil  d'administration  de  la  Société  pour 
Tannée  1869. 


Président  :  M.  B.-C,  Du  Mortier. 
Vice-présidents  : 

MM.  Eue.  COEMANS.  —  J.  PUTZEYS. 


Secrétaire  général. 

M.  J.-E.  BOMMER. 


Secrétaire  des  publicatiom. 
M.  F.  Crépin. 


Trésorier  :  M.  L.  Coomans. 
Conseillers  : 

MM.  A.  Devos.  MM.  F.  Muller. 

J.-B.  Frangqui.  L.  PiRi. 

J.-J.  KiGKX. 


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LISTE  DES    MEMBRES 


LA  SOCIÉTÉ  ROYALE  DE  BOTANIQUE  DE  BELGIQUE. 


MEMBRES  EFFECTIFS. 

ANToiNE  (J.),  jardinier  et  arboriculteur  diplômé,  à  Lede,  près 

Alost. 
Baetens  (E.),  fabricant,  h  Lokeren. 
Baguet  (C),  avocat,  place  du  Peuple,  à  Louvain. 
Bamps  (C),  étudiant,  à  la  Pédagogie,  à  Louvain. 
Bauwens  (L.),  rue  des  Sables,  49,  à  Bruxelles. 
Beaujean  (R.),  directeur  de  TÉcole  moyenne,  à  St-Hubert. 
Beaumariage,  docteur  en  médecine,  à  Bruxelles. 
Belleroche  (J.),  professeur,  rue  de  FÉvêque,  68,  à  Anvers. 
Bellynck  (A.),  de  la  Compagnie  de  Jésus,  professeur  d'histoire 

naturelle  au  Collège  N.-D.  de  la  Paix,  à  Namur. 
Belval,  ancien  professeur  de  botanique,  à  Tournay. 
BivoRT  (A.),  banquier,  à  Fleurus. 
Blondiau,  régent  à  FÉcole  moyenne,  à  Thuin. 
BoDSON  (L.),  pharmacien,  rue  Jonckeu,  9,  à  Liège.. 
Boigelot  (Fabbé),  chapelain,  à  Champion-Cognelée. 


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(  VI"  ) 

BoMMER  (J.-E.),  conservateur  des  collections  de  la  Société 
royale  d'horticulture  de  Belgique  (Jardin  botanique),  mar- 
ché aux  Bois,  5,  à  Bruxelles. 

BoRTiER  (P.),  propriétaire,  à  Ghistelles. 

Broquet  (B,),  commissaire  d'arrondissement,  à  Ath. 

Brutellette  (B.  de),  membre  de  la  Société  botanique  de  France, 
rue  St-.Gilles,  à  Abbeville. 

BuLS  (Gh.),  marché  aux  Herbes,  i05,  à  Bruxelles. 

Gâmpion  (F.),  à  Vilvorde. 

Gandêze,  professeur  à  l'Université,  à  Liège. 

Gannàrt  d'Hamale  (de),  sénateur,  à  Malines. 

Gapouillet  (V.),  rue  aux  Laines,  48,  à  Bruxelles. 

Gardozo  (D.-P.-F.),  étudiant,  à  Bruxelles. 

Garnoy  (l'abbé),  docteur  en  sciences  naturelles,  à  Gelles  près 
Tournay. 

Carron  (G.),  rue  de  l'Arbre,  il,  à  Bruxelles. 

Gerf(H.),  rentière,  rue  des  Ghamps-Élysées,  4i,  à  Ixelles. 

Ghabaut  (Ludg.),  régisseur,  à  Solre-sur-Sambre. 

GuALON  (J.),  docteur  en  sciences  naturelles,  place  du  Tribunal, 
à  Namur. 

GuAPuis,  docteur  en  médecine  et  membre  de  l'Académie,  à 
Verviers. 

Gharlier  (EuG.),  docteur  en  médecine,  faubourg  St-Gilles,  49, 
à  Liège. 

GoEMANS  (l'abbé  Eug.),  professeur  de  paléontologie  à  l'Uni- 
versité de  Louvain,  place  St-Pierre,  à  Gand. 

GoENEN  (Arm.),  à  Heer,  près  de  Maestricht. 

GoGNiAux  (A.),  régent  à  l'École  moyenne,  à  Braine-le-Gomte. 

GoNTRERAs  fîls  (F.  de),  cx-cousul,  ruc  de  Vienne,  45,  à  Ixelles. 

GooMANs  (L.),  pharmacien,  rue  du  Poinçon,  62,  à  Bruxelles. 

GoYON,  professeur  au  collège,  à  Dinant. 

Grépin  (F.),  professeur  de  botanique  à  l'École  d'horticulture, 
place  d'Artevelde,  25,  à  Gand. 


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(IX) 

Dandois  (h.),  agronome,  à  Loupoigne,  près  Genappe. 
Dardenne  (E.),  régent  à  l'École  moyenne,  à  Andenne. 
Daron  (P.),  rentier,  rue  St-Aubaîn,  4,  à  Namur. 
Defacqz  (E.),  premier  président  à  la  Cour  de  cassation,  bou- 
levard de  Waterloo,  49,  à  Bruxelles. 
Defacqz,  capitaine  au  6«  rég.  de  ligne,  rue  de  la  Station,  5, 

à  Malines. 
De  Keyser  (Edg.),  avocat,  rue  de  la  Calandre,  ii,  à  Gand. 
Della  Faille  (R.),   secrétaire   de  la   Société   d'Horticulture 

d'Anvers,  marché  aux  Grains,  7,  à  Anvers. 
Delogne  (C),  professeur  au  collège,  à  Bouillon. 
Demoor  (V.),  médecin  vétérinaire,  à  Alost. 
De  Prêter,  docteur  en  médecine,  à  Uccle. 
De  Ridder  (l'abbé  P.),  directeur  de  l'Hospice  St-Antoine,  à  Gand. 
Determe  (T.),  à  Mariembourg. 
De  Vacht  (Théodule),  étudiant,  rue  des  Récollets,    14,  à 

Louvain. 
Devos  (A.),  directeur  de  l'Orphelinat  des  garçons,  à  Namur. 
Dewael  (J.),  docteur  en  sciences  naturelles,  rue  Ottovenius, 

à  Anvers. 
DiEUDONNÉ  (Ose.  de),  doctcur  en  sciences  naturelles,  rue  des 

Vaches,  7,  à  Louvain. 
DoucET  (H.),  rue  de  la  Loi,  27,  à  Bruxelles. 
Dubois  (E.),  répétiteur  à  l'École  du   génie  civil  annexée  à 

l'Université,  à  Gand. 
DucARME,  régent  à  l'École  moyenne,  à  Mons. 
Du  Mortier  (B.-C),  membre  de  la  Chambre  des  représentants,^ 

à  Tournay,  et  Montagne  du  Parc,  15,  à  Bruxelles. 
Duxortier  (E.),  rue  des  Palais,  75,  à  Bruxelles. 
Dupont    (É.),    directeur    du   Musée    d'histoire   naturelle,    à 

Bruxelles. 
Duvergier  de  Hauranne  (E.),  membre  de  la  Société  botanique 

de  France,  rue  de  Tivoli,  5,  à  Paris. 


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(X) 

FiÉvET,  professeur  à  rAUiénée,  à  Hasselt. 
Fischer  (E.),  médecin  vétérinaire,  à  Luxembourg. 
Fontaine  (A.),  major  au  44">«  rég.  de  ligne,  à  Namur. 
Fontaine  (Th.),    étudiant,   marché    aux    Fromages,   27,   à 

Bruxelles. 
Francqui  (J.-B.),  professeur  de  chimie  à   l'Université,  Mon- 

tagne-des-Quatre-Vents,  à  Bruxelles. 
Frings  (A.),  instituteur,  à  Neer-Hespen  (prov.  de  Liège). 
FuNCK  (N.),  directeur  du  Jardin  zoologique,  à  Bruxelles. 
FusNOT,  chaussée  de  Waterloo,  429,  à  Ixelles. 
Gaujard  (N.),  horticulteur,  à  Ledcberg-lez-Gand. 
GeelhandtQc  baron  A.),  rentier,  rue  du  Pont-Neuf,  à  Bruxelles. 
GiELEN  (J.),  rentier,  à  Maeseyck. 
Gilbert  (Ce.),  rentier,  rue  du  Nord,  29,  à  Anvers. 
GiLLE  (N.),  professeur  à  l'École  de  médecine  vétérinaire,  à 

Cureghem. 
GiLLON  (J.),  consul  de  Costa-Rica,  rue  Godcfroid  de  Bouillon, 

à  St-Josse-ten-Noode. 
GoETz,  régent  à  l'École  moyenne,  à  Gouvin. 
Gravet  (Fréd.),  à  Louette-Saint-Pierre,  près  Gedinnc. 
Griviller  (V.),  instituteur,  à  Tournay. 
Grùn  (K.),  docteur  en  sciences  naturelles,  rue  Lairesse,  424, 

Quartier-Longdoz,  à  Liège. 
GuiLMOT  (l'abbé),  curé,  à  Bourseigne-Neuve. 
Hannon  (J.),  docteur  en  médecine  et  professeur  de  botanique 

à  l'Université,  chaussée  de  Wavre,  54,  à  Ixelles. 
Hanon  (G.),  docteur  en  médecine,  rue  de  Loxum,  à  Bruxelles. 
Hardy  (A.),  régent  à  l'École  moyenne,  à  Visé. 
Heyvaert  (J.),  chimiste  de  la  ville,  boulevard  Barthélémy,  44, 

à  Bruxelles. 
HoBKiRK  (Ch.-P.),  Melville  Place,  Honoria  Street,  à  Huddersfield. 
Houzé  (A.),  docteur  en  sciences  naturelles,  rue  des  Tanneurs, 

66,  à  Bruxelles. 


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(XI    ) 

HouzEAu,  à  Hyon,  près  Mons. 

HowsE ,  membre  de  la  Société  Linnéenne  de  Londres,  St-PauFs 

Church  Yard,  19,  à  Londres. 
Ingels  (R.-C.)'  directeur  de  la  maison  des  aliénés,  hors  la  porte 

de  Bruges,  à  Gand. 
Jacquehin  (G.),  lieutenant  au  rég.  des  chasseurs  à  pied,  attaché 

au  Ministère  de  la  guerre,  à  Bruxelles. 
JoLY  (A.),  chimiste,  rue  du  Conseil,  72,  à  Ixelles. 
Kerchove  (0.  de),  docteur  en  droit,  rue  de  Bruges,  à  Gand. 
KicKX  (J.-J.),   professeur   de  botanique   à   l'Université,   rue 

St-Georges,  28,  à  Gand. 
Knuttel  (S.),  Heerengracht,  169,  à  Amsterdam. 
Laboulle,  inspecteur  des  écoles  communales,  à  Vervier^. 
Lacroix,  géomètre,  rue  Bréderode,  19,  à  Bruxelles. 
Lagasse,  professeur  de  chimie  à  l'École  normale,  à  Nivelles. 
Lebrun,  instituteur  à  l'École  moyenne,  à  Spa. 
Le  Comte  (Théophile),  membre  de  plusieurs  Sociétés  savantes, 

à  Lessines. 
Ledeganck,  docteur  en  médecine,  rue  du  Parchemin,  17,  à 

Bruxelles. 
Lejeune  (Ph.),  directeur  de  l'institut  agricole,  à  Gembloux. 
Lenars  (G.),  capitaine  pensionné,  rue  des  Guillemins,  54,  à 

Liège. 
Léonard,  capitaine  au  rég.  du  génie,  au  Camp  de  Beverloo. 
LiNDEN  (J.),   directeur  honoraire    du  Jardin  zoologique,    à 

Bruxelles. 
Louis  (H.),  horticulteur,  hôtel   d'Arenberg,   Petit-Sablon,  à 

Bruxelles. 
Malaise  (C),  membre  correspondant  de  l'Académie  et  profes- 
seur d'histoire  naturelle  à  l'Institut  agricole,  à  Gembloux. 
JHarchal  (E.),  régent  à  l'École  moyenne,  à  Visé. 
Martens(Éd.),  professeur  de  botanique  à  l'Université,  à  Louvain 
Martinis  (A.),  à  Obourg. 


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(ai) 

Maubert  (le  frère),  directeur  de  TÉcole  normale,  à  MaloDne. 

Meyer  (J.),  chimiste,  à  Eich,  près  Luxembourg. 

MiCHOT  (Fabbé),  à  Mons. 

MiÉGEViLLE  (l'abbé),  à  Notre-Dame-de-Garaison  (dëp*  des  Hautes- 

Pyrénëes). 
Miller  (H.),  professeur,  chaussée  de  Wavre,  à  Ixelles. 
MoRREN  (Éd.),  professeur  de  botanique  à  l'Université,  à  la 

Boverie,  i,  à  Liège. 
MuLLER  (F.),  président  de  la  Société  royale  Linnéenne,  rue  aux 

Laines,  22^  à  Bruxelles. 
NoEFNET,  régent  à  TÉcole  moyenne,  à  Thuin. 
Orbân  (Alph.),  professeur  à  l'Athénée,  à  Arlon. 
Orban  (F.  née  baronne  de  Vivario),  à  Castelalne,  par  Hâve- 

lange  (prov.  de  Namur). 
Parthon-Devon,  ex-consul,  à  Bruxelles. 
Personnat  (V.),  à  Sallanches  (dép*  de  la  Haute-Savoie). 
Péters  (Ém.),  rue  du  Pont-d'Ile,  46,  à  Liège. 
Petit  (E.),  étudiant,  Cour-du-Bailly,  9,  à  Mons. 
Pire  (L.),   professeur    à  l'Athénée,   rue  d'Orléans,    15,  à 

Ixelles. 
Pirenne  (l'abbé  J.),  directeur  de  l'École  normale,  à  Saint-Roch, 

près  Ferrières. 
PoNciN,  professeur  de  sciences  commerciales  à  l'Athénée,  à 

Arlon. 
Prins  (de  a.),  docteur  en  droit,  place  du  Peuple,  à  Louvain. 
Proost  (Alph.),  étudiant,  rue  des  Roses,  76,  faubourg  de 

Laeken,  à  Bruxelles. 
PuTZEYS  (J.),  secrétaire  général  au  Ministère  de  la  Justice,  rue 

de  Naples,  à  Bruxelles. 
Pynaert  (Éd.),  architecte  de  jardins  et  professeur  à  FÉcole 

d'horticulture,  boulevard  Frère-Orban,  12,  à  Gand. 
RoDiGAs  (Ém.),   professeur  à  l'École  d'horticulture,   à  Gend- 

brugge-lez-Gand. 


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(  XIII   ) 

RoNDAY  (H.),  lieutenant  au  â"*  rég.  des  chasseurs  à  pied,  à 

Gond. 
Rossignol  (Alph.),  professeur,  Rempart-ad-Aquam,  à  Namur. 
Sauvage  (l'abbé  V.),  à  Celles,  près  Tournay. 
ScHAMBERGER  (P.),  régeut  à  l'École  moyenne,  à  Boom. 
ScHRAH,  directeur  honoraire  du  Jardin  botanique,  rue  Pota- 
gère, 72,  à  St-Josse-ten-Noode. 
Sélys-Longchamps  (Ed.  de),  sénateur,  à  Longchamps-sur-Geer, 

près  Waremme. 
SiRAux,  directeur  du  parc  d'Ënghien. 
Spring  (A.-F.),  docteur  en  médecine  et  professeur  à  TUniver- 

sité,  à  Liège. 
Staes  (Gél.),  membre  de  plusieurs  Sociétés  savantes,  rue  des 

Deux-Églises,  28,  à  Bruxelles. 
Stephens  (H.),  architecte  de  jardins,  rue  St-Séverin,  à  Liège. 
Strail  (l'abbé  Gh.),  curé,  à  Magnée. 

Thielens  (Arm.),  docteur  en  sciences  naturelles,  à  Tirlemont. 
Tbys  (J.),  jardinier  en  chef,  au  château  de  Dongelberg. 
TosQuiNET  (l'abbé),  curé,  à  Bure,  près  Rochefort. 
TosQuiNET  (J.),  médecin  de  régiment,  rue  de  la  Sauge,  à  Gand. 
Van  Bambeke,  docteur  en  médecine,  rue  Haute,  5,  à  Gand. 
Van  Bastelaer  (D.-A.),  pharmacien,  Ville-Haute,  à  Gharleroy. 
Van  Biervliet,  docteur  en  médecine,  à  Bruges. 
Vandenborn  (l'abbé  H.),  professeur  à  l'École  normale,  à  St-Trond. 
Van  den  Daelen  (F.),  pharmacien,  rue  Haute-Porte,  à  Gand. 
Vanden  Hecre  de  Lembeke  (V.),  président  de  la  Société  royale 

d'agriculture  et  de  botanique,  place  d'Armes,  à  Gand. 
Van  der  Rindere  (L.),  docteur  en  droit,  à  Uccle. 
Van  der  Meersch,  docteur  en  médecine,  Cour-du-Prince,  à 

Gand. 
Van  Haesendoncr  (G.-C.),  docteur  en  médecine,  à  Tongerloo. 
Van  Heurcr  (H.),  professeur   de  botanique  au  Kruidkundig 

Genootschap,  rue  de  la  Santé,  8,  à  Anvers. 


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(  xtv  ) 

Van  Horen  (F.),  docteur  en  sciences  naturelles,  à  St-Trond. 

Van  Meenen,  rue  de  la  Prévoyance,  34,  à  Bruxelles. 

Van  Meerbeeck  (E.),  rue  Vieille-Bourse,  à  Anvers. 

Vanpé,  rëgent  à  FÉcole  moyenne,  à  Bruxelles. 

Van  Rieseghem  (£.),  pharmacien  au  dépôt  de  mendicité  de 
la  Cambre,  à  Ixelles. 

Van  Segvelt  (£dh.),  pharmacien,  rue  du  Serment,  ii,  à 
Malines. 

Van  Volxem  (C),  boulevard  du  Régent,  32,  à  Bruxelles. 

Van  Zuylen  (Alb.),  avocat,  rue  Porte-aux-Vaches,  49,  à  Anvers. 

Verheggen  (H.),  régent  à  l'École  moyenne,  àNeufchateau. 

Verschaffelt  (A.),  horticulteur,  rue  du  Chaume,  50,  à  Gand. 

ViNDEVOGEL,  chcf  dc  culturc  chez  M.  Allard,  à  Uccle. 

Warsage  (W.),  répétiteur  d'histoire  naturelle  et  de  zootechnie 
à  l'Institut  agricole,  à  Gembloux. 

Wesmael  (A.),  directeur  de  la  Société  d'agrément,  d'horticul- 
ture et  de  zoologie  du  Vaux-Hall,  à  Mons. 

Weyers  (J.-L.),  industriel,  rue  du  Persil,  à  Bruxelles. 

WiLLEMS  (A.),  horticulteur  et  architecte  de  jardins,  chaussée  de 
Vleurgat,  97,  à  Ixelles. 

WoELMONT  (H.  de),  rcutièrc,  rue  de  Marnix,  23,  à  Bruxelles. 


MEMBRES  ASSOCIES. 

ALLEMAGNE. 

Braun(A.),  professeur  de  botanique  à  l'Université,  à  Berlin. 
De  Bary  (A.),  professeur  de  botanique  à  l'Université,  à  Halle. 
Fenzl,  professeur  et  directeur  du  Jardin  botanique,  à  Vienne. 
Garcre  (A.),  conservateur  de  l'herbier  royal,  à  Berlin. 
KocH  (K.),  professeur  à  l'Université,  à  Berlin. 
LoHR  (M.-J.),  pharmacien,  à  Cologne. 


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(xv) 

Pringsheim  (N.),  à  FAcadémie  des  Sciences,  à  Berlin. 
Reichenbach  (L.),  ancien  professeur  de  botanique,  à  Leipzig. 
Reichenbach  fils,  professeur  et  directeur  du  Jardin  botanique, 

à  Hambourg. 
Stossich,  secrétaire  de  la  Société  d'horticulture,  à  Trieste. 
WiRTGEN  (Ph.),  professeur,  à  Coblence. 

ANGLETERRE. 

Babington  (Ch.-C),  professeur  de  botanique*  à  l'Université,  à 

Cambridge. 
Baker  (J.-G.),  conservateur  des  collections  du  Jardin  royal, 

à  Kew. 
Benteam  (G.),  président  de  la  Société  Linnéenne,  Wilton-Place, 

25,  S.  W.,  à  Londres. 
MooRE  (D.),  directeur  du  Jardin  botanique,  à  Dublin. 

DANEMARK. 

Lange  (J.),  professeur  et  directeur  du  Jardin  botanique,  à 
Copenhague. 

FRANCE. 

BoREAu  (A.),  professeur  et  directeur  du  Jardin  botanique^  à 

Angers. 
Brongniart  (A),  professeur  au  Muséum  d'histoire  naturelle, 

rue  Cuvier,  57,  à  Paris. 
CoRDiER,  docteur  en  médecine,  quai  St-Michel,  19,  à  Paris. 
CossoN  (E.),  docteur  en  médecine,  rue  du  Grand-Chantier,  12, 

à  Paris. 
Decaisne  (J.),  professeur  au  Muséum  d'histoire  naturelle,  rue 

Cuvier,  55,  à  Paris. 


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(  XVI  ) 

Des  Moulins  (Ch.),  président  de. la  Société  Linnéenne,  rue  de 
Gorgues,  à  Bordeaux. 

DuRiEU  DE  Maisonneuye,  directeur  du  Jardin  des  plantes»  à 
Bordeaux. 

bucHARTRE  (P.),  membre  de  l'Institut,  rue  Grenelle-St-Ger- 
main,  84,  à  Paris. 

DuvAL-JouvE  (J.),  inspecteur  de  l'Académie,  rue  de  l'Argen- 
terie, 20,  à  Montpellier. 

Fée  (A.),  professeur  à  la  Faculté  de  médecine,  à  Strasbourg. 

Germain  de  Saint-Pierre,  docteur  en  médecine,  rue  des  Beaux- 
Arts,  ii,  à  Paris  et  au  château  de  Saint-Pierre-des-Horts, 
près  Hyères  (dép'  du  Var). 

GoDRON  (D.-A.),  doyen  de  la  Faculté  des  sciences,  rue  de  la 
Monnaie,  4,  à  Nancy, 

Grenier  (Ch.),  professeur  à  la  Faculté  des  sciences.  Grand'  rue, 
106,  à  Besançon. 

Jordan  (A.),  rue  de  l'Arbre-Sec,  40,  à  Lyon. 

Lecocq  (H.),  professeur  à  la  Faculté  des  sciences^  à  Clermont- 
Ferrand. 

Le  Jolis  (V.),  président  de  la  Société  impériale  des  sciences 
naturelles,  à  Cherbourg. 

Lestiboudois  (Th.),  conseiller  d'État,  rue  de  la  Victoire,  92. 
à  Paris. 

Nylander,  ancien  professeur,  chez  M.  Triana,  place  St-Victor,  23, 
à  Paris. 

Passy  (A.),  membre  de  l'Institut^  rue  Pigale,  6,  à  Paris. 

Planchon  (J.-E.),  professeur  à  la  Faculté  des  sciences,  à  Mont- 
pellier. 

ScHULTZ  (le  docteur  F.),  membre  de  plusieurs  Académies  et 
Sociétés  savantes,  à  Wissembourg  (dép'  du  Bas-Rhin). 

Tulasne  (L.-R.),  membre  de  l'Institut,  à  Chaville  (dép»  de 
Seine-et-Oise. 


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(   XVII   ) 

HOLLANDE. 

Franquinet,  pharmacien,  à  Maestricht. 

MiQUEL  (F.-A.-W.),  professeur  de  botanique  à  l'Université,  à 
Utrecht. 

OuDEMANS  (C.-A.-J.-A.),  professeur  à  rAthénée  illustre,  à  Am- 
sterdam. 

SuRiNGAR,  professeur  de  botanique  à  TUniversité,  à  Leyde. 

Vandersande-L'acoste,  à  Amsterdam. 

Van  Hall  (H.-C),  professeur  de  botanique,  à  Groningue. 

ITALIE. 

De  Notaris,  professeur  de  botanique,  à  Gènes. 
Parlatore  (F.),  professeur  de  botanique  au  Musée  d'histoire 
naturelle^  à  Florence. 

RUSSIE. 
Regel  (E.),  directeur  des  Jardins  impériaux,  à  SaintrPétersbourg. 

SUÈDE. 

Fries  (El.),  ancien  professeur  de  botanique,  à  Upsal. 

SUISSE. 

De  Candolle  (Alph.),  ancien  professeur  de  botanique,  à  Genève. 
Fischer,  professeur  et  directeur  du  Jardin  botanique,  à  Berne. 


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BULLETIN 


DE  LA 


SOCIÉTÉ   ROYALE  DE  BOTANIQUE 

DE  BELGIQUE. 


1869.  —  NM. 


Séance  du  2  mai  1869. 

M.  Du  Mortier,  président. 

M.  J.-E.  BoMMER,  secrétaire  général. 

Sont  présents  :  MM.  J.  Antoine,  C.  Baguet,  C.  Bamps, 
L.  Bauwens,  F.  Campion,  Carnoy,  G.  Carron,  J.  Chalon, 
F.  Crépin,  H.  Dandois,  P.  Daron,  C.  de  Dieudonné,  de 
Prins,  A.  Devos,  A.  Fontaine,  Th.  Fontaine,  J.-B.  Franc- 
quî,  C.  Gilbert,  N.  Gille,  Jacquemin,  A.-L.  Joly,  C.  Ma- 
laise, L.  Pire,  É.  Rodigas,  P.  Sehamberger,  Edm.  de  Sélys- 
Longchamps,  A.  Thielens,  J.  Thys,  D.-A.  Van  Bastelaer, 
L.  Van  der  Kindere,  G.-C.  Van  Haesendonck,  E.  Van 
Rieseghem,  C.Van  Volxem,  A.  Van  Zuylen,  J.-L.  Weyers, 
A.  Willems. 

Le  secrétaire  général  donne  lecture  du  procès-verbal  de 
la  séance  du  2  décembre  1868. 

Il  fait  ensuite  l'analyse  de  la  correspondance. 

Par  lettre  du  30  avril  1869,  M.  P.  Duchartre,  membre 
de  rinstitut,  exprime  à  la  Société  toute  sa  gratitude  pour 
sa  nomination  de  membre  associé. 


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(2) 

L'ordre  du  jour  appelle  la  lecture  des  travaux  annoncés. 

M.  Alfred  Wesmael  envoie  :  Note  sur  quelques  arbres  de 
l'Himalaya.  (Sont  nommés  commissaires  :  MM.  Martens, 
Kickx  et  Miller.) 

M.  A.  Marlinis  adresse  :  Quelques  mots  sur  TAlsine  pal- 
LiDA  Dmrt.  (Sont  nommés  commissaires  :  MM.  Muller, 
Cogniaux  et  Houzé.) 

M.  Joseph  Antoine  dépose  :  Aperçu  de  la  flore  des  en- 
virons de  Jodoigne.  (Sont  nommés  commissaires  :  MM.  Ba- 
guet,  Dandois  et  Louis.) 

M.  A.  Cogniaux  présente  :  Essai  d'analyse  des  Mousses 
pleurocarpes  de  Belgique  sans  le  secours  des  organes  de 
fructification.  (Sont  nommés  commissaires  :  MM.  Pire, 
Gravet  et  Delogne.) 

M.  Marchai  annonce  :  Note  sur  les  Mousses  des  envi- 
rons de  Visé.  (Sont  nommés  commissaires  :  MM.  Pire, 
Delogne  et  Gravet.) 

M.  A.  Thielens  remet  :  Petites  observations  sur  quelques 
plantes  critiques  et  Acquisitions  de  la  flore  belge  depuis  1 860. 
(Sont  nommés  commissaires  :  MM.  0.  de  Dieudonné,  de 
Prins  et  Baguet.) 

L'assemblée  s  occupe  ensuite  du  projet  de  Therborisa- 
tion  annuelle  j  elle  décide  qu'elle  aura  lieu  dans  le  grand- 
duché  de  Luxembourg.  La  fixation  de  sa  date  donne  lieu 
à  des  discussions.  M.  le  Président  propose  de  la  fixer  au 
20  juin,  afin  qu'elle  ait  lieu  avant  la  fauchaison  dans  la 
vallée  de  la  Moselle;  M.  Thielens  voudrait  en  reculer  la 
date  au  27  du  même  mois.  La  majorité  se  prononce  pour 
la  première  de  ces  dates.  En  conséquence,  l'assemblée 
décide  que  la  séance  d'été  aura  lieu  à  Luxembourg,  le 
dimanche  20  juin  1869. 


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(3) 

Plusieurs  membres  demandent  que  l'herborisation  puisse 
s'étendre  jusqu'aux  localités  françaises  et  prussiennes  avoi- 
sinant  le  grand-duché  de  Luxembourg.  Sur  la  proposition 
de  M.  le  baron  de  Sélys-Longchamps,  il  est  décidé  que  les 
premiers  jours  seront  uniquement  consacrés  à  herboriser 
dans  le  Grand-Duché,  et  qu'ensuite  il  sera  facultatif  à 
chacun  des  membres  de  visiter  quelques  localités  de  la 
France  et  de  la  Prusse. 

Le  secrétaire  général  fait  connaître  que  le  Conseil  a 
reçu  à  titre  de  membres  effectifs  : 
MM.  E.  Fischer,   médecin  vétérinaire,  à  Luxembourg. 
Célestin  Stacs,   membre  de  la  Société  Malacolo- 
gique ,    etc. ,    rue    des    Deux-Églises ,   28 ,   à 
Bruxelles. 
Théodule   De   Vacht,   étudiant,   rue  des   Récol- 
lets, 14,  à  Louvain. 
Alphonse   Orban,    professeur  à   l'Athénée    royal 

d'Arlon. 
André  Frings,  instituteur,  à  Neer-Hespen  (Liège). 
Van  der  Meersch,  docteur  en  médecine,  Cour-du- 
Prince,  à  Gand. 
M.  le  président  annonce  que  le  décès  de  notre  savant 
confrère  M.  le  D'  von  Martius  laisse  vacante  une  place 
de  membre  associé,  et  qu'en  exécution  de  l'article  5  du 
règlement,    le    Conseil  propose  en    son    remplacement 
M.  le  D*^  David  Moore,  directeur  du  Jardin  botanique  de 
Dublin.  Cette  proposition  est  mise  aux  voix  et  adoptée. 
M.  le  président  proclame  M.  David  Moore  membre  associé 
de  la  Société. 

Dans  le  procès-verbal  de  la  séance  du  6  décembre  1868, 


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(4) 

il  s'est  glissé  une  omission  au  sujet  du  scrutin  pour  Télec- 
tion  d'un  deuxième  vice-président.  Au  premier  tour  de 
scrutin,  M.  F.  Muller  demanda  la  parole.  Il  déclara  qu'il 
n'avait  consenti  à  être  porté  à  la  deuxième  vice -présidence 
que  sur  les  pressantes  sollicitations  d'un  grand  nombre 
de  membres  de  la  Société,  et  lorsqu'il  n'était  pas  question 
de  la  candidature  de  M.  Putzeys  pour  ces  fonctions;  mais 
qu'aujourd'hui,  voyant  ce  savant  confrère  porté  avec  lui, 
il  remercie  ceux  qui  ont  voté  pour  lui  au  premier  tour  de 
scrutin,  et  les  engage  à  reporter  leurs  voix  sur  M.  Putzeys 
au  scrutin  qui  va  s'ouvrir. 


COMMUNICATIONS  ET  LECTURES. 


Compte  rendu  de  la  septième  herborisation  (1868)  de  la 
Société  royale  de  Botanique,  par  François  Crépin. 

Messieurs, 

Dans  notre  session  extraordinaire  de  1868,  nous  som- 
mes retournés  sur  les  côtes  maritimes  de  la  Flandre;  seu- 
lement au  lieu  d'explorer  le  midi,  nous  nous  sommes 
portés  au  nord,  afin  de  visiter  le  littoral  entre  Blanken- 
berghe  et  l'embouchure  du  Zwyn.  Le  mois  d'août  avait  été 
choisi  pour  permettre  à  un  plus  grand  nombre  de  confrères 
d'assister  à  l'herborisation. 

Par  son  vote  du  3  mai,  l'assemblée  générale  avait 
nommé  pour  commissaires  MM.  Coemans  et  Crépin. 
Ceux-ci  furent  d'abord  très-embarrassés  au  sujet  du  quar- 
tier général  :  Blankenberghe  et  Heyst,  ville  et  village  de 
bains,  étant  chaque  jour  comme  emportés  d'assaut  par  la 


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(S) 

foule  que  l'excessive  chaleur  de  la  saison  chassait  de  Tinté- . 
rieur  du  pays.  Retenir  d'avance  des  logements  était  chose 
impraticable^  arriver  à  Timproviste,  c'était  se  mettre  dans 
le  cas  de  devoir  revenir  coucher  à  Bruges.  Restait  donc 
Knoçkej  mais  comment  s'y  prendre  pour  installer  une 
vingtaine  de  botanistes  dans  un  village  où  loge  rarement 
un  voyageur  attardé  ?  Cependant  la  perspective  d'un  séjour 
à  Knocke  souriait  aux  commissaires  et  ceux-ci  ne  désespé- 
rèrent pas  de  pouvoir  y  faire  préparer  un  quartier  général 
suffisamment  confortable.  Vers  la  mi-juillet,  ils  se  rendi- 
rent sur  les  lieux  et  grâce  à  la  bienveillante  intervention 
de  l'excellent  abbé  Pollet  et  du  bourgmestre,  M.  Taver- 
nier,  on  put  trouver  les  moyens  pour  loger  et  nourrir  nos 
herborisa  teurs. 

Le  rendez-vous  avait  été  fixé  à  Heyst,  où  nous  devions 
arriver  le  14  août,  par  le  dernier  train  du  chemin  de  fer 
qui  relie  cette  localité  à  Blankenberghe.  Cette  voie  ferrée, 
livrée  depuis  peu  à  la  circulation,  est  fort  curieuse.  Comme 
juchée  sur  la  crête  de  la  digue  du  comte  Jean,  elle  côtoie  la 
mer  que  l'on  aperçoit  souvent  à  travers  les  dunes.  En  passant, 
il  nous  était  facile,  du  haut  des  voitures,  de  juger  de  letat 
de  la  végétation  et  des  ressources  botaniques  que  pouvait 
encore  nous  offrir  la  côte  étendue  entre  Blankenberghe  et 
Heyst.  Malgré  la  saison  très-avancée,  les  herbages  des 
prairies  maritimes  étaient  encore  sur  pied,  et  c'était  chose 
heureuse,  car  ces  prairies  sont  les  plus  intéressantes  de 
tout  le  littoral.  Le  nivellement  et  l'exhaussement  de  la 
digue  ont  nécessité  l'enlèvement  de  masses  considérables 
de  terre  à  la  racine  de  celle-ci  et  fait  creuser  une  longue 
suite  d'excavations,  aujourd'hui  remplies  d'eau.  Déjà  ces 
mares  commencent  à  se  peupler  et  il  n'y  a  nul  doute  que 
dans  peu  d'années  elles  ne  deviennent  bien  riches  au  point 


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(6) 

de  vue  floral.  Mais  ce  que  nous  allons  gagner  d'un  côté, 
nous  sommes  menacés  de  le  perdre  de  l'autre.  Les  bas- 
fonds  et  les  prairies  humides  resserrés  entre  la  digue  et 
les  monticules  sablonneux  qui  les  séparent  de  TOcéan  ont 
été  sillonnés  de  profondes  rigoles  qui  les  assèchent  et  qui 
vont  faire  disparaître  plusieurs  espèces  rares. 

Dans  la  soirée  du  14  août,  nous  arrivions  à  Heyst  au 
nombre  de  dix  seulement.  C'était  là  une  bien  petite  troupe; 
aussi,  pour  faire  notre  entrée  à  Knocke,  on  se  pelotonna  : 
on  aurait  voulu  pouvoir  se  dédoubler.  Mais  il  nous  vint 
bientôt  du  renfort;  car,  sur  le  pas  de  la  porte  du  Lion  de 
Flandre,  nous  aperçûmes  l'un  des  nôtres,  arrivé  du  matin, 
et  qu'il  nous  fut  aisé  de  reconnaître  à  distance,  de  déter- 
minery  pour  se  servir  de  notre  jargon  scientifique,  à  cause 
de  certains  caractères  fort  distinctifs.  Le  confrère  vint  à 
notre  rencontre  et  nous  annonça  que  nous  serions  assez 
commodément  hébergés. 

Il  faut  dire  que,  pour  nous  recevoir,  deux  auberges, 
se  faisant  face ,  s'étaient  associées  :  seulement  nos  repas 
devaient  se  faire  en  commun  dans  l'une  d'elles,  au  Cigne. 
Là,  une  longue  table  avait  été  dressée  dans  une  grande 
salle,  dont  le  fond  avait  été  garni  de  couchettes  pour 
quatre  d'entre  nous.  Avant  de  nous  attabler,  quelques 
confrères  en  retard  arrivaient  de  Blankenberghe.  C'était 
jour  d'abstinence,  veille  d'une  grande  fête  religieuse;  mais 
sur  la  côte,  on  peut  dire  que,  pour  les  gourmets,  le  maigre 
devient  du  gras.  D'excellents  poissons,  des  crevettes  de 
choix,  des  légumes,  cela  arrosé  d'un  vin  mieux  que  pota- 
ble, pour  dessert  des  pâtisseries  de  Bruges,  quelques  bons 
fruits  venus  du  presbytère  et,  couronnant  le  tout,  une 
délicieuse  tasse  de  moka,  tel  fut  notre  souper-dîner.  Ces 
détails  sont  peu  scientifiques,  il  est  vrai,  mais  le  botaniste 


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(7) 

est  un  homme  à  fin  de  compte  et  il  ne  lui  est  pas  interdit 
d'être  parfois  un  peu  sensuel.  Du  reste  un  sentiment  de 
justice  nous  commande  d'appuyer  sur  ce  côté  matériel  : 
nous  avons  été  tellement  bien  soignés  et  à  des  conditions 
si  modérées  que  nos  hôtes  méritent  bien  un  léger  souve- 
nir dans  ce  journal. 

Ce  soir-là,  on  était  sur  le  point  de  se  séparer  quand  l'un 
de  nous  proposa  d'aller  voir  la  mer  qui,  par  suite  de 
l'extrême  chaleur,  devait  être  phosphorescente.  C'était 
une  aventure  à  tenter.  Knocke  est  séparé  de  la  plage  par 
une  demi-lieue  de  dunes  accidentées  et  où,  à  cette  heure, 
nous  ne  pouvions  reconnaître  aucun  chemin.  La  majorité 
accepta  cette  proposition  assez  étrange.  Mais  que  de 
faux-pas  et  de  culbutes,  et  aussi  que  d'exclamations  et  de 
rires,  et  surtout  que  de  piquants  d'argoussier  dans  les 
jambes  !  Il  était  minuit,  ou  à  peu  près,  comme  nous 
atteignions  le  sommet  des  dunes  extérieures  regardant 
rOcéan.  Là,  nous  eûmes  à  contempler  un  spectacle  nouveau 
pour  la  plupart  de  nous.  Au  retour,  les  mêmes  difficultés 
se  présentaient,  compliquées  encore  ;  car,  au  lieu  d'avoir 
suivi  une  ligne  perpendiculaire  à  la  côte,  nous  avions 
décrit  une  longue  diagonale.  Heureusement  qu'au  départ 
on  s'était  plus  ou  moins  orienté.  Une  heure  et  demie 
sonnait  quand  nous  rentrions  de  notre  expédition  noc- 
turne. 

Le  samedi,  15,  nous  eûmes  séance  publique  au  local 
de  l'école  primaire. 

Vers  une  heure,  nous  commencions  notre  première 
course  botanique.  Au  sortir  de  Knocke  et  à  peu  d'éloigne- 
ment  du  village,  on  découvrait  le  Scirpus  Holoschoenus  L., 
espèce  des  plus  rares  de  notre  flore  et  qu'avait  déjà  retrou- 
vée, le  mois  précédent,  notre  confrère  M.  de  Prins.  Cette 


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(8) 

glumacée  est  abondante  par  places  et  dispersée  dans  un 
périmètre  d'un  quart  de  lieue  environ.  Est  moins  répandue, 
mais  également  abondante,  une  autre  espèce  très-rare  et 
que  M.  Du  Mortier  revoyait  là  après  plus  de  quarante 
ans,  nous  voulons  parler  du  Juncus  fusco-ater  Schreb. 
Ces  deux  plantes  vraiment  patriciennes,  jointes  à  trois 
autres  qui  seront  mentionnées,  ont  fait  le  succès  de  notre 
herborisation  générale. 

Bientôt  dispersés  entre  les  dunes,  on  se  trouva  fortuite- 
ment partagés  en  trois  groupes  et  ceux-ci  se  perdirent  de 
vue  sans  pouvoir  se  rallier.  Celui  dont  nous  faisions  partie 
traversa  la  vaste  plaine  qui  s'allonge  jusqu'au  Zwyn.  Par- 
venus aux  bords  de  ce  bras  de  mer  et  à  marée  basse,  nous 
le  passions  sur  le  dos  d'un  pêcheur  de  moules  et  nous 
étions  en  Zélande,  sur  le  territoire  néerlandais.  En  lon- 
geant les  fossés  d'un  ancien  fort,  dans  lequel  se  trouve  le 
petit  hameau  nommé  Retranchement,  l'un  de  nous  souleva 
de  l'eau  une  masse  d'herbe,  prise  d'abord  pour  du  Zan- 
nichellia  et  qui  fut  aussitôt  reconnue  comme  étant  formée 
de  RuppiA  ROSTELLATA  Koch.  Grande  fut  notre  joie  en  face 
de  cette  espèce  rare  et  que  nous  voyions  vivante  pour  la 
première  fois.  On  en  fit  une  ample  récolte  et  puis  l'on 
reprit  la  direction  de  Knocke. 

En  rentrant,  nous  apprenions  que  nos  confrères  avaient 
aussi  découvert  le  même  Ruppia  au  lieu  dit  le  Zoete,  et, 
en  outre,  quelques  pieds  de  YAtriplex  farinosa  Dmrt. 
(A.  arenaria  Woods (*)). 

Ici,  on  voudra  bien  nous  dispenser  de  détailler  les 
diverses  autres  trouvailles  faites  dans  cette  course.  La  flo- 


(1)  Au  mois  de  juillet,  nous  avions  récolté  un  échantillon  de  cette  très- 
rare  espèce  à  Ostende. 


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(9) 

ruie  de  Knocke  étant  à  peu  près  identique  à  celle  de 
Nieuport  qui  est  bien  connue,  nous  pourrons  nous  bor- 
ner à  une  liste  des  plantes  maritimes  et  autres  des  moins 
vulgaires  que  nous  avons  observées. 


Thalictrum  dunense  Dmrt. 

—  flexuosum  Bernh.  ex  Dmrt. 
Silène  nutans  L. 

—  conicaL. 
Spergularia  marginata  DC. 

—  salina  Presl. 
Sagina  nodosa  Bartl. 
Cerastium  tetrandrum  Curt. 
Parnassia  palustris  L. 
Fumaria  littoralis  Dmrt. 
Cochlearia  danica  L. 
Senebiera  Coronopus  L. 
Cakile  maritima  Scop. 
Helianthemum  Chamaecistus  Mill. 
Viola  sabulosa  Dmrt. 

Ononis  maritima  Dmrt. 
Anthyllis  maritima  Schweigg. 
Lotus  tenuis  Kit. 
Trifolium  micranthum  Viv. 

—  scabrum  L. 
Sedum  acre  L. 
Eryngium  campestre  L. 

—  maritimum  L. 
Bupleurmn  tenuissimum  L. 
Apium  graveolens  L. 
Oenanthe  Lachenalii  Gmel. 
Pastinaca  sativa  L. 
Anthriscus  Seandix  Aschs. 
Torilis  nodosa  Gârtn. 
Conium  maculatum  L. 
Glaux  maritima  L. 
Armeria  maritima  Mill. 
Statice  Limonium  L. 


Plantago  maritima  L. 

—  Coronopus  L. 
Gentiana  Amarella  L. 
Erythraea  pulchella  Frics. 

—  lineariifolia  Pers. 
ConvolTulus  Soldanella  L. 
Cynoglossum  officinale  L. 
Orobanche  caryophyllacea  Sm. 
Mentha  viridis  L. 

Cirsium  acaule  Scop. 
Centaurea  Galcitrapa  L. 
Matricaria  maritima  L. 
Artemisia  maritima  L. 
Aster  Tripolium  L. 
Senecio  erucaefolius  L. 
Tussilago  Farfarus  L. 
Petasites  officinalis  Mônch. 
Barkhausia  taraxacifolia  DC. 
Atriplex  farinosa  Dmrt. 

—  littoralis  L. 

Halimus  portulacoides  Wallr. 
Chenopodium  murale  L. 
Blitum  rubrum  Rchb. 
Salicornia  herbacea  L. 
Suaeda  maritima  Dmrt. 
Salsola  Kali  L. 
Hippophaes  rhamnoides  L. 
Asparagus  officinalis  L. 
Zannichellia  palustris  L. 
Ruppia  spiralis  Dmrt. 

—  rostellata  Roch. 
Triglochin  palustris  L. 

—  maritimus  L. 


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(10) 


Juncus  maritimus  Lmk.  Ammophila  arenarîa  Link. 

—  fusco-atcr  Schreb.  Roeleria  arenaria  Dmrt. 

—  Gerardi  Lois.  Glyceria  plicata  Frics. 
Carex  arenaria  L.  —  maritima  M.  et  K. 

—  trinervis  Desgl.  —  distans  L. 

—  extensa  Good.  Bromus  molliformis  Lloyd. 

—  distans  L.  Festuca  oraria  Dmrt. 

—  Pseudo-cyperus  L.  —  arundinacea  Schreb. 
Heleocharis  uniglumis  Link.  Hordeum  maritimum  With. 
Scirpus  pauciflorus  Lightf.  Âgropyrum  junceum  L. 

—  Holoschoenus  L.  —  acutum  DC. 

—  Tabernaemontani  Gmel.  —  pungens  Pers. 
Schoenus  nigricans  L.  Lepturus  filiformis  Roth. 
Phleum  arenarium  L. 


Au  repas  du  soir,  nous  avions  la  compagnie  du  Curé  et 
du  Bourgmestre  :  ces  Messieurs  avaient  bien  voulu  accepter 
rinvitation  que  leur  avait  faite  notre  digne  Président. 

Dans  la  nuit,  nous  fumes  réveillés  à  quatre  par  une  grosse 
pluie  fouettant  nos  fenêtres.  La  même  cause  n'avait  pas 
interrompu  le  sommeil  d'un  cinquième.  M.  W****  n'est  pas 
seulement  amateur  de  botanique,  il  est  surtout  entomolo- 
giste et  à  ce  dernier  titre  nous  devions  assurément  le  croire 
sur  parole.  Or,  cet  excellent  confrère  nous  confiait  que  son 
sommier  était  envahi  par  une  bande  de  carnassiers  qui 
avaient  fini  par  lasser  sa  patience  :  il  s'était  levé  et  atten- 
dait le  jour  en  fumant  la  pipe.  Cette  confidence  nous  fit 
mieux  supporter  un  autre  genre  de  calamité.  Pour  seul  et 
et  unique  substramen,  nous  avions  nous  des  paillasses 
bourrées  de  oyat,  et  les  botanistes  savent  très-bien  que 
cette  herbe  n'a  pas  la  pointe  obtuse  et  que  la  toile  d'un  sac 
ne  l'arrête  pas  toujours.  Mais,  piqûres  pour  piqûres,  nous 
préférions  les  botaniques  aux  entomologiques  et,  dans  ces 
circonstances,  la  paille  valait  certes  le  crin. 


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(  H  ) 

Au  jour^  la  pluie  allait  toujours  son  train;  le  ciel  était 
sombre  et  tout  présageait  un  très-mauvais  temps.  La 
matinée  fut  consacrée  à  la  préparation  des  plantes  recueil- 
lies la  veille,  en  causeries  et  en  sorties  à  courte  distance. 

Vers  onze  heures,  on  put  cependant  se  mettre  en  route. 
Selon  le  programme,  nous  devions  passer  au  Hazegras  et 
visiter  le  Zwyn  jusqu'à  son  embouchure.  Pour  ne  point 
perdre  un  temps  déjà  trop  court,  nous  prîmes  un  guide 
connaissant  bien  les  localités. 

De  Knocke  au  Hazegras,  la  végétation  est  pauvre  et  sans 
caractère.  Près  de  ce  hameau,  nous  visitions  un  bas-fond 
avec  mare,  dans  lequel  se  trouvent  les  espèces  suivantes, 
espèces  qui  existent  çà  et  là  dans  toute  la  zone  poldérienne 
où  le  sol  a  conservé  une  salure  suffisante. 

Spergularia  salina  Presl.  Triglochin  maritimus  L. 

Apium  gravcolens  L.  Glyceria  maritima  M.  et  K. 

Aster  Tripolium  L.  —  distans  L. 
Zannichellia  palustris  L. 

Nous  arrivions  ensuite  au  bord  d'un  canal  dont  les 
eaux  se  jettent  dans  le  Zwyn.  A  gauche,  non  loin  du 
pont,  on  récoltait  le  Bupleurum  tenuissimum  L.  en  assez 
grande  abondance.  Là,  nous  étions  à  la  tète  du  bras  de 
mer  connu  sous  le  nom  de  Zwyn  et  qui  s'étendait  autre- 
fois jusqu'à  la  petite  ville  de  l'Écluse.  Aujourd'hui,  il  est 
fortement  endigué  transversalement  à  environ  trois  quarts 
de  lieue  de  sa  naissance.  Il  continue  à  s'envaSer  et  dans 
un  avenir  assez  proche  il  sera  complètement  fermé  et 
réduit  à  un  étroit  canal  d'écoulement.  On  peut  encore  y 
admirer  une  plantureuse  végétation  formant  des  parterres 
à  perte  de  vue.  Les  deux  espèces  dominantes  sont  le  Sa- 
licornia  herbacea  et  YHalimus  portulacoides  ;  l'une,  d'un 
blanc  argenté,  et  l'autre,  d'un  vert  sombre,  découpent  sur 


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(12) 

le  fond  limoneux  une  broderie  d'étrange  aspect.  D'autres 
espèces  leur  sont  associées,  mais  sans  faire  figure  à  distance. 

La  florule  du  Zwyn  est  à  peu  de  chose  près  celle  du 
chenal  de  Nieuport  :  mêmes  types,  même  groupements, 
mêmes  tapis  de  Statice  et  d'Armeria. 

Notre  intention  était  de  longer  la  rive  gauche,  mais  Ten- 
treprise  était  difficile,  et  notre  guide,  le  brave  garde  cham- 
pêtre de  Knocke,  nous  engagea  à  rebrousser  chemin  pour 
prendre  la  rive  droite. 

En  suivant  celle-ci,  nous  arrivâmes  au  Retranchement, 
dans  Fîle  de  Cassandria.  Comme  nous  l'avons  dit,  le 
Retranchement  se  compose  d'un  petit  fort  en  partie 
démantelé  et  dont  Penceinte  renferme  des  champs  cultivés 
et  peut-être  une  trentaine  d'habitations  groupées  autour 
d'une  chapelle  du  culte  réformé.  L'invasion  de  notre 
troupe,  précédée  de  son  conducteur  à  la  démarche  et 
rhabit  plus  ou  moins  militaires,  mit  presque  en  émoi  la 
population  de  ce  petit  coin  perdu  des  bords  de  l'Océan  ; 
en  un  clin  d'œil  tout  le  monde  fut  aux  fenêtres  ou  dans 
la  rue  pour  nous  voir  défiler.  Le  botaniste  est  observa- 
teur; il  compare  et  juge  volontiers  :  c'est  d'habitude. 
Aussi  nous  remarquions  bientôt  l'extrême  propreté  si 
caractéristique  de  la  Zélande.  Tout  y  est  propret,  reluisant, 
tant  à  l'extérieur  qu'à  l'intérieur  des  habitations.  La  plu- 
part de  nous  et  peut-être  tous,  remarquaient  vite  aussi  la 
belle  santé  qui  se  fait  voir  sur  la  figure  des  Cassan- 
driennes  et  qui  les  rend  presque  toutes  jolies.  Mais , 
d'un  autre  côté,  les  hommes  y  sont  comparativement 
laids.  Cette  différence  pourrait  bien  tenir  un  peu  au 
costume,  qui,  chez  la  femme,  ne  manque  pas  de  coquet- 
terie et  qui,  chez  l'homme,  est  des  plus  disgracieux. 
Pour  raconter  avec   quelque  agrément  notre  passage 


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<  13) 

du  Zwyn,  il  nous  faudrait  la  plume  d^un  Tôpfer.  A 
marée  basse,  le  Zwyn  est  un  très-large  bas-fond,  boueux 
par  places,  à  sables  mouvants  ailleurs,  et  conservant  des 
rigoles  où  Teau  monte  à  mi-jambe.  Jeunes  et  vieux, 
tous  se  débottent^  et  nous  voilà  pataugeant  assez  piteuse- 
ment, la  jambe  nue  jusqu'au  genou,  et  cherchant  de 
notre  mieux  le  terrain  le  moins  mobile.  Plusieurs  pen- 
sèrent, et  nous  fûmes  du  nombre,  rester  ensevelis  dans 
ce  limon  gluant.  Le  spectacle  devait  avoir  quelque  chose 
d'assez  plaisant,  car,  derrière  nous,  les  jeunes  garçons 
et  filles  du  village  qui  nous  avaient  suivis  jusqu  a  la  grève, 
éclataient  de  rire  à  chaque  instant.  Cette  équipée  valait 
bien  celle  de  notre  visite  nocturne  à  la  mer  phospho- 
rescente. 

Rien  de  bien  saillant  ne  marqua  notre  retour,  si  ce  n*est 
le  Ruppia  spiralis  Dmrt.  (R.  maritima  L.  pro  parte),  qui 
abondait  dans  une  mare  au  voisinage  du  Hazegras. 

Le  lendemain  matin,  un  char  rustique  emportait  nos 
plantes  et  nos  valises  pour  Heyst,  d'où  elles  devaient  être 
dirigées  sur  Blankenberghe.  Avant  de  partir,  une  députa- 
tion  des  nôtres  fit  visite  à  MM.  PoUet  et  Tavernier.  Non- 
seulement  ceux-ci  avaient  rendu  possible  notre  installation^ 
mais  ils  avaient  poussé  la  bienveillance  jusqu'à  donner 
l'hospitalité  à  quatre  de  nos  confrères.  Qu'on  nous  accorde 
ici  de  leur  témoigner  publiquement  notre  reconnaissance. 

C'est  presque  à  regret  que  nous  quittions  Knocke,  cet 
agréable  et  tranquille  village,  qui  se  dérobait  bientôt  der- 
rière ses  rideaux  d'arbres.  Quand  un  jour  nous  y  revien- 
drons, peut-être  aura-t-il  beaucoup  changé  et  perdu  sa 
simplicité  champêtre;  car  le  chemin  de  fer  côtier  ne  tar- 
dera sans  doute  pas  à  lui  apporter  le  mouvement  et  avec 
celui-ci  la  vulgarité  bourgeoise. 


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(14) 

Entre  Knocke  et  Heyst,  nous  eûmes  à  traverser  des 
dunes  plus  où  moins  sèches  où  rien  de  neuf  ne  fut  remar- 
qué. Mais  une  fois  au  delà  de  Heyst,  nous  arrivions  aux 
riches  prairies  resserrées  entre  les  dunes  et  la  digue. 
Là,  on  récoltait  un  nombre  d'espèces  assez  considérable. 
Comme  cela  est  connu,  ces  prairies  sont  les  plus  intéressantes 
de  tout  le  littoral;  par  malheur,  depuis  l'établissement  de 
la  nouvelle  voie  ferrée,  elles  ont  perdu  et  perdront  encore 
de  leurs  richesses.  Nous  allons  énumérer  les  bonnes 
espèces  qui  s  y  trouvent  ou  que  Ion  peut  observer  dans  le 
voisinage  immédiat. 


^Ranunculus  Bandotii  Godr.  (1) 
*    —  Lingua  L. 
Arenaria  Lloydii  Jord. 
Cerastium  tetrandrum  Curt. 
Pyrola  rotundifolia  L. 
*Lotus  tenuis  Kit. 
Lalhyrus  tuberosus  L. 
Petroselinum  segetum  Koch. 
^Oenanthe  Lachenalii  Gmcl. 
Torilis  nodosa  Gârtn. 
*Samolus  Valerandi  L. 
^Lithûspermum  officinale  L. 
*Cynoglossum  officinale  L. 
*Orobanche  caryophyllacea  Sm. 
Lamium  incisum  Willd. 
*ScuteIIaria  minor  L. 
Cirsium  eriophorum  Scop. 
^Rumexmaritimus  L. 
^Atriplex  littoralis  L. 
^Alisma  ranunculoides  L. 
Anacamptis  pyramidalis  R.  Br. 


^Epipactis  palustris  Grantz. 
Liparis  Loeselii  Rich. 
*Triglochin  palustris  L. 
*    —  maritimus  L. 
*Potamogeton  plantagineus  Ducroz. 

—  flabellatus  Babingt. 
""Zannichellia  palustris  L. 
Lemna  arrhiza  L. 
*Typha  angustifolia  L. 
^Juncus  Gerardi  Lois. 
Carex  trinervis  Desgl. 

—  extensa  Good. 

—  distans  L. 
^Heleocharis  uniglumis  Link. 

—  multicauiis  Koch. 
Scirpus  Tabernaemontani  Gmel. 
Cladium  Mariscus  R.  Br. 
*Polystichum  Thelypteris  Roth. 
Ophioglossum  vulgare  L. 
^Ghara  hispida  L. 


(1)  Les  espèces  précédées  d^un  astérisque  ont  été  observées  par  les 
membres  de  la  Société. 


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(15) 

A  mi-chemin  de  Blankenberghe,  la  pluie  nous  surprit  et 
ne  cessa  pas  jusqu'au  terme  de  notre  course.  En  arrivant, 
nous  trouvâmes  deux  confrères  qui  n'avaient  pu  être  des 
nôtres  et  qui  allaient  refaire  nos  herborisations.  Après 
leur  avoir  donné  les  indications  nécessaires,  nous  nous 
rendîmes  à  là  gare  de  Blankenberghe  pour  reprendre  nos 
bagages  et  partir. 

Quelques-uns  de  nous,  au  lieu  de  rentrer  chez  eux,  se 
sont  dirigés  sur  Nieuport,  où,  le  lendemain,  ils  découvraient 
un  Ruppia  dont  parle  notre  honorable  Président,  dans  son 
Bouquet  du  littoral  Belge,  travail  dans  lequel  vous  aurez 
pu,  Messieurs,  apprécier  tout  ce  que  notre  dernière  herbo- 
risation a  produit  de  neuf  pour  la  flore  indigène. 


Observations  sur  la  physiologie  des  Lemnacées,  par 
François  Van  Horen. 

Depuis  le  commencement  de  ce  siècle,  la  petite  famille 
des  Lemnacées  a  été  étudiée  par  plusieurs  botanistes  de 
grand  mérite,  parmi  lesquels  Richard,  Brongniart,  Schlei- 
den,  Hoffmann  et  Weddell  ont  droit  à  une  mention  spé- 
ciale. Malgré  les  travaux  d'observateurs  si  distingués,  la 
connaissance  de  cette  famille  était  encore  très-imparfaite, 
lorsque  parut,  à  la  fin  de  l'année  dernière,  une  monogra- 
phie dressée  avec  une  supériorité  de  méthode,  une  profon- 
deur de  recherche  et  une  exactitude  d'observation  aux- 
quelles nous  ne  saurions  trop  rendre  hommage  (*).  L'au- 


(1)  Die  Lemnacem.  Eine  monographisclte' Untersuchung ,  in-i®;  Leip- 
zig, 1868. 


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•(  16  ) 

leur  en  est  M.  Hegelmaier.  Nous  avions  nous-méme 
préparé  une  description  des  Lemnacées  de  Belgique, 
lorsque  la  publication  du  savant  professeur  de  Tûbin- 
gen,  dont  les  investigations  furent  dirigées  en  grande 
partie  dans  le  même  sens  que  les  nôtres,  vint  nous  déli- 
vrer de  ce  souci,  sans  que  la  science  y  eut  rien  perdu. 
Nous  croyons  toutefois  devoir  détacher  de  notre  travail 
quelques  pages  ayant  trait  à  la  conservation  des  Lemnacées 
belges,  pendant  Thiver;  et  nous  espérons  qu'aujourd'hui 
encore  elles  seront  accueillies  avec  intérêt. 

Avant  d'aborder  ce  sujet  spécial,  il  nous  est  néces- 
saire d'acquérir  des  moyens  de  comparaison  convenables^ 
en  jetant  un  coup  d'œil  sur  la  forme  et  la  structure  que 
présentent  nos  Lemnacées,  pendant  la  belle  saison. 

Avec  M.  Hegelmaier,  nous  diviserons  la  famille  des  Lem- 
nacées en  deux  tribus  :  les  Lemnées  et  les  Wolffiées.  La 
tribu  des  Wolffiées  n'est  représentée  en  Belgique  que  par  le 
Wolffia  arrhîza  L.  Celle  des  Lemnées  comprend  chez  nous 
quatre  espèces  qui  nous  semblent  devoir  se  grouper  en  trois 
genres  :  Spirodela  Schl.  (Spec.  polyrrhiza  L.),  Lemna  L. 
(Spec.  gibba  L.  et  minor  L.)  et  Staurogeton  Rchb.  (Spec. 
trisulca  L.).  Le  £.  gibba  L.  fut  élevé  également  au  rang  de 
genre  (Telmatophacé)  par  M.  Schleiden,  mais  les  caractères 
qui  le  distinguent  des  autres  espèces  du  genre  Lemna 
nous  semblent  insuffisants  pour  légitimer  une  séparation 
si  marquée,  et  nous  croyons  plutôt,  avec  M.  Hegelmaier, 
que  cette  espèce  ne  doit  constituer  qu'un  sous-genre  parmi 
les  Lemna.  En  revanche,  les  différences  importantes  qui 
séparent  les  organes  végétatifs  du  Lemna  trisulca  L.  de 
ceux  des  autres  Lemnées  nous  engagent  à  donner,  à  cette 
espèce,  une  place  plus  distincte  que  MM.  Schleiden  et 
Hegelmaier,  et  nous  font  considérer  comme  utile  le  main- 
tien du  genre  Staurogeton. 


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(  17  ) 

Les  Lemnacées  sont  des  plantes  libres,  consistant  en 
petites  frondes,  nageant  ou  flottant  à  la  surface  de  Teau. 
Les  frondes  de  nos  Lemna,  Spirodela  et  Wolffia  ne  sont  en 
contact  avec  l'eau  que  par  leur  face  inférieure  :  leur  face 
supérieure  étant  entièrement  émergée.  Dans  le  St.  trisukay 
les  frondes  non  florifères  ont,  au  contraire,  les  deux  faces 
baignées  par  l'eau  ;  tandis  que  les  frondes  florifères  mon- 
trent la  plus  grande  partie  de  leur  face  supérieure  en 
contact  avec  l'air  :  leur  extrémité  antérieure  seule  étant, 
par  suite  de  sa  courbure,  entièrement  immergée. 

Les  frondes  des  L,  gibba  et  minor  et  Sp.  polyrrhiza 
ont  une  forme  plus  ou  moins  obovée.  Celte  forme  est 
ordinairement  assez  régulière  chez  le  X.  gibba.  Elle  l'est 
moins  dans  le  X.  minor  où  les  frondes  sont  assez  sou- 
vent irrégulièrement  ellipsoïdes.  Les  frondes  du  Sp.  po- 
lyrrhiza sont  toujours  asymétriques,  l'une  de  leurs  deux 
parties  latérales  étant  plus  développée  que  l'autre.  Cette 
asymétrie  existe  de  même,  assez  fréquemment,  bien  qu'à 
un  moindre  degré,  dans  le  L.  minor;  et  plus  rarement 
chez  le  L.  gibba^  dont  les  frondes  se  font  en  général 
remarquer  par  une  symétrie  relativement  assez  parfaite. 
Dans  les  trois  espèces  dont  nous  parlons,  le  bord  est  entier. 
Le  sommet  de  la  fronde  du  Sp.  polyrrhiza  est  marqué  par 
une  pointe,  ordinairement  très-surbaissée.  Cette  pointe 
s'observe  fréquemment  aussi  chez  le  L.  minor.  Elle  est 
plus  rare  dans  le  L.  gibba,  où  le  sommet  de  la  fronde 
est  le  plus  souvent  arrondi  d'une  manière  sensiblement 
régulière. 

Les   frondes  du  St.   trisulca  sont  lancéolées,  et  leur 
partie  antérieure  est  finement  dentée. 

Le  L.  minor  et  surtout  le  St.  trisulca  sont  de  forme 
aplatie.  La  face  inférieure  du  Sp.  polyrrhiza  est  notable- 


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(18) 

ment  tuméfiée;  celle  du  L,  gibba  présente  ordinairement 
une  gibbosité  très-prononcée. 

Le  W.  arrhiza  a  la  forme  d'un  bateau  dont  le  pont 
serait  représenté  par  la  face  supérieure.  Celle-ci  est  obo- 
vale  ou  subcirculaire,  et  légèrement  tronquée  à  sa  base. 
Elle  est  séparée  des  faces  latéro-inférieures  par  un  bord 
saillant.  En  dessous  de  ce  bord,  la  fronde  est  légèrement 
étranglée.  Le  plan  où  elle  atteint  sa  largeur  maxima  est  plus 
rapproché  de  la  face  inférieure  que  de  la  face  supérieure. 

Les  dimensions  que  nous  avons  observées  le  plus  com- 
munément, chez  nos  Lemnacées,   ont  été  en  moyenne  : 

Pour  le  5/).  po/j/rrAijra  :  une  longueur  de  8,5  millimè- 
tres, sur  une  largeur  de  8  mm.  et  une  épaisseur  de 
1,5  mm.  Dans  cette  espèce,  la  largeur  égale  souvent  la 
longueur. 

Pour  le  L.  gibba  :  une  longueur  de  4,5  mm.,  sur  une 
largeur  de  3,5  mm.  et  une  épaisseur  de  3  à  3,5  mm. 
L'épaisseur  est  souvent  supérieure  à   la  largeur. 

Pour  le  L.  minor  :  une  longueur  de  4  mm.,  sur  une 
largeur  de  3  mm.  et  une  épaisseur  de  0,82  mm. 

Pour  le  St.  trisulca  :  une  longueur  de  8  mm.,  sur  une 
largeur  de  3,5  mm.  et  une  épaisseur  d'environ  0,4  mm. 

Pour  le  W,  arrhiza  :  une  longueur  de  0,9  mm.,  sur  une 
largeur  de  0,55  mm.  et  une  épaisseur  d'environ  0,6  mm. 

Les  dimensions  les  plus  considérables  que  nous  ayons 
rencontrées,  chez  ces  espèces,  ont  été  : 


Longueur. 

Largeur. 

Épaisseur. 

Sp.  polyrrhiza. 

9,5    mm. 

9     mm. 

1,83  mm 

L.  gibba. 

6       » 

4,5    » 

4,5       » 

L.  minor. 

5,7       » 

4    »  , 

1,04     » 

St.  trisulca. 

12          » 

4,5    » 

0,7       » 

W.  arrhiza. 

1,32     » 

1,25  » 

1,35     » 

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(19) 

Les  trois  dimensions  de  cette  valeur  ne  se  trouvaient  pas 
toujours  réunies  dans  la  même  fronde. 

D'autre  part,  la  taille  des  frondes  adultes  des  L,  gibba 
et  minor^  et  même  du  Sp,  polyrrhiza,  peut^  dans  certaines 
circonstances,  tellement  se  réduire  qu'elle  ne  dépasse 
guère  celle  des  grandes  frondes  du  W.  arrhiza.  Le  St.  tri- 
sulca  ne  se  rapetisse  jamais  à  ce  point.  Les  dimensions 
les  plus  faibles  que  nous  ayons  rencontrées  chez  cette 
espèce  ont  été  :  une  longueur  de  i  mm.,  sur  une  largeur 
de  1,75  mm.  et  une  épaisseur  de  0,26.  Les  plus  petits 
W.  arrhiza  que  nous  ayons  mesurés  étaient  longs  de 
0,33  mm.,  larges  de  0,30  mm.  et  épais  de  0,32  mm. 

Les  frondes  de  toutes  nos  Lemnacées  sont  pourvues 
d'un  pétiole. 

Celui  des  L.  gibba  et  minor  et  5p.  polyrrhiza  est  étroit, 
large  d'environ  1/4  mm.,  et  conserve  à  peu  près  la  même 
largeur  sur  tout  son  trajet,  sauf  à  son  extrémité  posté- 
rieure où  il  se  montre  rétréci.  Il  est  incolore,  mais  paraît 
blanchâtre  et  satiné  à  cause  de  l'air  qu'il  contient.  Ce 
pétiole  ne  s'arrête  pas  à  la  base  de  la  fronde,  mais  se 
continue,  le  long  de  la  ligne  médiane  de  celle-ci,  à  une 
certaine  distance,  dans  l'intérieur  de  son  tissu.  Par  suite, 
nous  distinguons  au  pétiole  deux  parties.  Nous  désignerons 
la  partie  libre  sous  le  nom  de  pétiole  externe  (fig.  1 .  a) 
et  nous  appellerons  pétiole  prolongé  (fig.  1.  6)  celle  qui 
s'étend  dans  le  tissu  de  la  fronde. 

Le  pétiole  externe  est  ordinairement  presque  nul,  mais 
il  peut  acquérir  une  longueur  mesurant,  chez  les  L.  minor 
et  gibba,  environ  les  2/3  de  celle  de  la  fronde,  et  en  éga- 
lant parfois  la  totalité  dans  le  Sp.  polyrrhiza.  Il  est  ordi- 
nairement très-bref  dans  les  eaux  courantes,  mais,  dans 
Ie3  eaux  stagnantes,  il  s'allonge  d'avantage. 


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(20) 

La  longueur  du  pétiole  prolongé  représente,  chez  les 
L.  minor  et  gibba^  ordinairement  plus  du  tiers  de  celle 
de  la  fronde  totale.  Dans  le  Sp,  polyrrhiza^  elle  en  égale 
environ  le  quart  ou  le  cinquième. 

La  face  inférieure  de  la  fronde  se  continue  directement, 
en  niveau,  avec  celle  du  pétiole  externe  ;  mais  la  face 
supérieure  se  relève  au-dessus  de  lui,  ou  même  le 
recouvre  par  un  bourrelet  saillant. 

Le  pétiole  externe  du  5^  trisuka  est  de  couleur  verte 
et  d'une  forme  moins  linéaire  que  celle  des  autres  Lem- 
nées.  Il  gagne  peu  à  peu,  en  largeur,  à  partir  de  son 
origine,  et  finit  par  s'élargir  assez  brusquement  au  point 
de  son  insertion.  Ses  deux  faces  se  continuent  insensi- 
blement avec  celles  de  la  fronde,  sans  changement  de 
niveau.  Ses  rapports  avec  la  fronde  présentent  encore 
d'autres  caractères  spéciaux  sur  lesquels  nous  ne  pouvons 
insister.  Bornons-nous  à  constater  que  sa  partie  centrale 
se  continue  également  dans  le  tissu  de  cette  dernière, 
le  long  de  sa  ligne  médiane,  et  répond,  par  sa  constitution 
anatomique  et  par  son  rôle  physiologique,  au  pétiole 
prolongé  des  autres  Lemnées. 

Chez  les  St.  trisuka  que  nous  avons  examinés,  la  lon- 
gueur du  pétiole  externe  variait  entre  i  mm.  et  22,5  mm. 
Elle  mesure  ordinairement  1  centimètre.  Celle  du  pétiole 
prolongé  égale  environ  les  deux  cinquièmes  de  la  longueur 
totale  de  la  fronde  (*). 

Le  pétiole  du  W.  arrhiza  est  entièrement  externe.  Il  ne 
se  prolonge,  par  aucune  de  ses  parties,  à  travers  le  tissu  de 
la  fronde,  mais  se  continue  et  se  confond  avec  lui,  dès 


(1)  Nous  ne  comprenons  pas,  dans  la  longueur  de  la  fronde,  celle  du 
pétiole  externe,  dont  la  valeur  est  trop  variable. 


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(21  ) 

son  point  d'insertion^  par  la  totalité  de  ses  éléments.  Une 
fronde  de  cette  espèce  peut  donc  être  considérée  comme 
ne  constituant  qu'une  dilatation  de  son  pétiole.  Ce  dernier 
est  incolore.  Lorsque  la  fronde  à  laquelle  il  appartient  se 
détache  de  la  fronde  mère,  il  reste  d'ordinaire  entière- 
ment attaché  à  celle-ci,  vu  qu'il  lui  est  adhérent  par  près 
de  la  moitié  postérieure  de  sa  face  inférieure.  Assez  rare- 
ment une  fronde  parvient  à  emporter  la  partie  libre  de  son 
pétiole. 

Le  pétiole  des  Lemnées  se  dilate,  à  son  extrémité  anté- 
rieure, en  un  renflement  elaviforme  (fig.  1 .  c)  qui  émet 
latéralement  les  bourgeons,  en  bas  les  racines,  et  en  avant 
les  nervures.  Ce  pétiole  possède  en  conséquence  les  carac- 
tères d'une  véritable  tige.  Son  extrémité  antérieure  repré- 
sente le  nœud  ;  les  bourgeons  ont  la  disposition  de  bour- 
geons axillaires;  les  racines  sont  des  racines  adventives. 

Dans  le  W.  arrhiza,  les  bourgeons  naissent,  par  l'inter- 
médiaire de  leur  pétiole,  du  parenchyme  même  de  la 
fronde.  Celle-ci  remplit  donc  en  entier  le  rôle  qui,  chez 
les  Lemnées,  est  spécialement  dévolu  au  pétiole  et,  par 
cette  fonction,  elle  tend  à  se  faire  considérer  comme  une 
tige  renflée.  La  partie  adhérente  du  pétiole  est,  dans  cette 
espèce,  commune  à  tous  les  bourgeons  qui  naissent  d'une 
même  fronde.  Elle  court  le  long  de  la  paroi  inférieure 
d'une  fossette  ouverte  dans  la  fronde  mère,  à  la  base  de 
celle-ci,  en  dessous  de  la  face  supérieure  et  à  une  certaine 
distance  au-dessus  du  point  où  cette  fronde  recevait  l'inser- 
tion de  son  propre  pétiole. 

Chez  les  Lemnées,  la  partie  de  la  fronde  qui  est  située  en 
avant  du  nœud  du  pétiole,  et  que  nous  désignerons  plus 
brièvement  sous  le  nom  de  partie  prénodale,  est  indivise, 
dans  toutes  les  espèces.  Sur  les  côtés  du  pétiole,  la  fronde 


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(  22  ) 

est,  au  contraire,  partagée  en  deux  feuillets.  Chez  les 
L.  gibba  et  minor  et  St.  trisulca,  les  feuillets  supérieurs 
sont  d'une  étendue  égale  ou  un  peu  inférieure  à  celle  des 
feuillets  inférieurs,  et  se  soudent  au  pétiole  prolongé,  sur 
toute  la  longueur  où  ils  sont  en  contact  avec  lui.  Dans  le 
Sp.  polyrrhiza,  le  plan  constitué  par  les  deux  feuillets 
supérieurs  finit,  dans  le  cours  du  développement,  par  dé- 
border les  feuillets  inférieurs;  sa  partie  excédante  s'avance 
alors,  à  la  base  de  la  fronde,  au-dessus  du  pétiole,  sans  lui 
adhérer.  Il  en  résulte  que,  chez  cette  espèce,  le  pétiole 
externe  semble  s'insérer  au  commencement  de  la  face 
inférieure  de  la  fronde,  bien  que  tel  ne  soit  pas  le  cas. 

Les  deux  feuillets  de  chaque  côté  se  réunissent  en  avant 
suivant  une  ligne  (fig.  1.  d)  faisant  ordinairement  un 
angle  obtus  avec  la  direction  du  pétiole  prolongé.  La 
connexion  des  feuillets  présente,  dans  chacun  des  trois 
genres,  des  particularités  sur  lesquelles  nous  ne  pouvons 
nous  étendre. 

De  chaque  côté,  les  deux  feuillets  laissent  entre  eux 
une  fente  dans  laquelle  les  bourgeons  (fig.  1.  c)  sont 
protégés  pendant  leur  jeune  âge.  Ces  fentes  n'ont  pas 
existé  chez  la  fronde,  dès  le  début.  Les  bourgeons,  au 
moment  de  leur  apparition,  semblent  naître  sur  la  face 
supérieure  :  les  feuillets  antérieurs  n'étant  pas  encore 
formés.  Ceux-ci  se  développent  ensuite,  dépassent  les 
bourgeons,  et  finissent  bientôt  par  atteindre  une  dimension 
à  peu  près  égale  à  celle  des  feuillets  inférieurs.  Ce  mode  de 
développement  tend  à  faire  assigner  aux  feuillets  inférieurs 
une  signification  morphologique  plus  haute  qu'aux  feuillets 
supérieurs.  Tandis  que  les  premiers  semblent  appartenir 
au  type  même  de  la  fronde,  ces  derniers  paraissent  n'être 
apparus  que  plus  tard,   lorsque  les  conditions  nouvelles 


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(23) 

auxquelles  Tespèce  était  soumise  réclamaient,  pour  les 
bourgeons,  des  organes  protecteurs  d'un  genre  nouveau. 

Les  frondes  des  Lcmnacées  sont  opaques,  sur  une 
étendue  variable,  à  cause  de  Tair  que  renferme  leur 
tissu.  Les  L.  gibba  et  minor  et  Sp.  polyrrhiza  ne  sont 
translucides  que  sur  le  bord  latéro-postérieur  de  leurs 
feuillets;  le  St.  trisulca  lest  sur  une  assez  grande  lar- 
geur, le  long  de  toute  sa  périphérie.  Dordinaire,  dans 
aucun  de  ces  genres,  les  nervures  ne  sont  distinctement 
visibles  par  transparence.  Le  St.  trisulca  fait  parfois  excep- 
tion à  cette  règle.  La  face  supérieure  des  L.  gibba  et 
minory  St.  trisulca  et  W,  arrhiza  est  d'un  vert  gai.  Sa 
couleur  dans  le  Sp.  polyrrhiza  est  également  verte,  mais 
d'une  teinte  plus  foncée.  Exposée  à  une  vive  insolation, 
cette  face  peut  se  maculer  de  rouge  chez  nos  Lemna  et 
Spirodela,  et  même  devenir  entièrement  violacée  dans  le 
X.  gibba.  En  même  temps,  la  couleur  verte  des  frondes 
maculées  tourne  au  jaunâtre.  Soumis  à  la  même  condition, 
le  St.  trisulca  devient  grisâtre.  Jamais  les  frondes  de  cette 
espèce,  ni  celles  du  W.  arrhiza,  ne  nous  ont  offert  des 
taches  rouges. 

On  remarque  sur  la  face  supérieure  des  Lemnées  un 
certain  nombre  de  petits  tubercules  dont  la  signification 
est  douteuse,  et  qu'il  faut  peut-être  considérer  comme  des 
poils  rudimentaires.  Ils  sont,  chez  le  St.  trisulca,  ré- 
pandus irrégulièrement  sur  toute  la  face.  Dans  nos  Lemna 
et  Spirodela,  ils  offrent  en  partie  cette  disposition,  mais 
forment  en  outre,  le  long  de  la  ligne  médiane  de  la  fronde, 
depuis  le  nœud  jusqu'au  sommet,  une  série  ou  crête  par- 
ticulière, ordinairement  très-accusée  chez  le  5p.  polyr- 
rhiza,  moins  nette  déjà  dans  le  L.  minor  et  souvent 
indistincte  chez  le  L.  gibba. 


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(24) 

La  face  supérieure  du  Sp.  polyrrhiza  montre  en  outre 
des  sillons  assez  fins  qui,  partant  du  nœud,  décrivent  un 
arc  à  convexité  externe,  et  tendent  à  rejoindre  le  sommet 
de  la  fronde.  Les  sillons  les  plus  voisins  de  la  ligne  mé- 
diane fournissent  toutefois  seules  la  plus  grande  partie  de 
ce  trajet;  les  autres  s'arrêtent  à  une  distance  de  plus  en 
plus  considérable  du  sommet,  et  se  perdent  le  long  du 
bord. 

L'anatomie  démontre  que  ces  sillons  correspondent  à 
des  nervures  curvinerves  comme  eux,  et  cachées  dans  le 
tissu  de  la  fronde.  La  série  médiane  des  tubercules  est 
parfois  incomplète  et,  dans  ce  cas,  le  long  de  la  partie  où 
elle  fait  défaut,  règne  également  un  fin  sillon,  correspon- 
dant à  une  nervure  que  sa  direction  rectiligne  et  sa  posi- 
tion doivent  faire  considérer  comme  nervure  médiane. 

Les  sillons,  comme  les  nervures,  sont  toujours  plus 
nombreux  d'un  côté  que  de  l'autre  de  la  nervure  mé- 
diane. Le  nombre  prédominant  se  trouve,  tantôt  à  droite, 
tantôt  à  gauche.  Quelques  sillons  §ont  souvent  trop  peu 
marqués  pour  permettre  de  déterminer,  avec  une  certi- 
tude suffisante,  le  nombre  et  la  disposition  des  nervures. 
On  y  parvient  plus  sûrement  en  rendant  les  frondes  trans- 
lucides, soit  par  les  réactifs,  soit  par  l'exposition  à  la  gelée. 
La  dernière  méthode  est  celle  que  nous  avons  employée 
de  préférence.  Nous  avons  ainsi  trouvé  que  chez  le  5p.  po- 
lyrrhiza le  nombre  des  nervures  varie,  à  l'âge  adulte, 
entre  dix  et  vingt- trois. 

Dans  les  £.  gibba  et  minor  et  5^  trisulca,  les  nervures 
ne  sont  pas  accusées  par  des  sillons,  à  la  face  supérieure 
de  la  fronde.  Leur  nombre  est  ordinairement  de  trois  chez 
les  L.  minor  (fig.  l.  f)  et  St.  trisulca;  de  cinq  dans  le 
i.  gibba.  Elles  sont  symétriquement  disposées,  c'est-à-dire 


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(25) 

que  le  nombre  des  nervures  latérales  est  identique  des 
deux  côtés  de  la  nervure  médiane.  M.  Hegelmaier  affirme 
avoir  rencontré,  dans  quelques  cas,  chez  le  L,  minorj 
quatre  ou  cinq  nervures,  mais  ce  nombre  doit  se  présenter 
très-rarement,  car  sur  des  centaines  de  frondes  translu- 
cides que  nous  avons  examinées,  le  nombre  a  été  réguliè-  . 
rement  de  trois. 

La  disposition  des  nervures  chez  le  Sp.  polyrrhiza  a 
été  complètement  méconnue  par  M.  Schleiden,  et  ce  savant 
ne  mentionne  pas  même  leur  existence  dans  les  autres 
Lemnées.  Un  point  si  important  de  Fanatomie  ne  pouvait 
échapper  à  un  observateur  aussi  scrupuleux  que  M.  Hegel- 
maier qui  en  a  tiré,  pour  la  classification,  un  excellent 
parti. 

La  face  supérieure  des  frondes  du  W.  arrhiza  présente 
également  des  traces  de  tubercules  analogues  à  ceux  des 
Lemnées  (papillôseZellentle^,);  mais  elle  est  dépourvue  de 
sillons,  et  le  tissu  de  la  fronde  ne  contient  pas  de  nervures. 

Dans  le  Sp.  polyrrhiza  et  nos  Lemna,  un  sillon  indique 
également,  à  la  face  supérieure  de  la  fronde,  le  trajet  du 
pétiole  prolongé. 

La  face  inférieure  des  Lemnacées  varie  de  coloration, 
suivant  les  espèces.  Celle  du  i.  gibba  est  d'un  blanc  ver- 
dàtre;  celle  du  L  minor  d'un  vert  blanchâtre.  Dans  le 
St.  trisulctty  elle  est  colorée  comme  la  face  supérieure. 
Chez  le  Sp.  polyrrhiza,  elle  présente  une  coloration  car- 
minée, d'autant  plus  foncée  que  l'insolation  de  la  colonie  a 
été  plus  vive.  A  la  suite  d'une  insolation  insuffisante,  cette 
couleur  peut  disparaître  presque  entièrement  pour  faire 
place  à  une  teinte  d'un  blanc  verdàtre,  d'ordinaire  légère- 
ment lavé  de  rose.  Quand  les  frondes  du  L.  gibba  végè- 
tent dans  uq  endroit  exposé  à  tous  les  rayons  du  soleil, 


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(26) 

leur  face  inférieure  peut  également  être  envahie,  d'une 
manière  plus  ou  moins  complète,  par  la  coloration  rouge; 
et,  dans  ce  cas,  les  bourgeons  auxquels  elles  donnent  nais- 
sance présentent  semblable  particularité,  même  quand 
ils  viennent  au  jour  au  milieu  de  l'hiver.  Cette  coloration 
finit  toutefois  par  disparaître,  dans  le  cours  de  peu  de 
générations,  quand  la  plante  est  transportée  dans  une 
station  ombragée. 

Les  faces  latéro-inférieures  du  W.  arrhiza,  plus  trans- 
lucides que  la  face  supérieure,  parce  que  Tair  est  plus 
rare  dans  le  tissu  avoisinant,  semblent,  par  incidence, 
d'une  couleur  plus  foncée  que  cette  dernière,  et,  par 
transparence,  d'une  teinte  plus  claire. 

La  partie  prénodale  de  la  face  inférieure  est  gibbeuse 
chez  le  L,  gibba;  tuméfiée  à  un  moindre  degré  dans  le 
Sp.  polyrrhiza;  plus  ou  moins  convexe,  mais  jamais 
gibbeuse,  chez  les  Z.  minor  et  5p.  trisulca.  La  lisière 
antérieure  des  feuillets  postérieurs  du  L.  gibba  et  du 
Sp.  polyrrhiza  est  elle-même  envahie  par  la  tuméfaction. 
Chez  le  L.  gibba,  la  partie  gibbeuse  est  couverte  de  bosse- 
lures, séparées  par  des  sillons  qui  les  circonscrivent  par 
un  contour  polygonal.  Des  sillons  de  forme  et  de  direction 
assez  irrégulières,  mais  généralement  longitudinaux,  peu 
profonds,  se  voient  également  sur  la  partie  tuméfiée  du 
Sp.  polyrrhiza  et  lui  donnent  un  aspect  chagriné.  La 
face  inférieure  des  L.  minor  et  5^.  trisulca  est  lisse.  On 
y  distingue  par  transparence  un  fin  réseau  dont  la  trame 
est  d'une  couleur  un  peu  plus  foncée  que  l'espace  compris 
dans  les  mailles.  Los  faces  latéro-inférieures  du  W.  ar- 
rhiza sont  lisses  et  convexes. 

La  gibbosité  du  i.  gibba  varie  considérablement,  en 
degré,  suivant  les  conditions  dans  lesquelles  les  frondes 


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(27) 

se  sont  développées.  Les  circonstances  les  plus  favorables 
à  sa  production  semblent  être  une  eau  courante  et  une 
insolation  suffisante,  mais  non  excessive.  Les  frondes  que 
nous  avons  rencontrées  dans  les  eaux  stagnantes,  et  celles 
qui  naissaient  dans  les  vases  où  nous  avons  cultivé  cette 
espèce  restaient  plates,  à  face  inférieure  lisse,  quelle  que 
fut  l'insolation  à  laquelle  elles  étaient  soumises  (1).  Une 
digue  établie,  au  milieu  de  Tété,  à  travers  un  fossé 
où  croissaient  des  i.  gibba  normaux,  eut  pour  effet,  en 
interrompant,  pendant  quelques  jours,  le  courant  de  Peau, 
d'empêcher  les  frondes  d'acquérir  une  gibbosité  com- 
plète. Nous  vîmes  celle-ci  rester  également  imparfaite  sur 
des  frondes  nées  dans  une  eau  courante,  mais  ombragée, 
même  pendant  les  chaleurs  exceptionnelles  de  l'été  de 
1868.  En  revanche,  nous  verrons,  plus  loin,  les  frondes 
produites,  à  la  fin  de  l'hiver,  dans  une  localité  quelconque, 
rester  plates,  aussi  longtemps  que  les  premières  chaleurs 
du  printemps  ne  se  sont  pas  fait  sentir.  L'eau  courante, 
la  lumière  et  la  chaleur  sont  donc  trois  facteurs  essentiels 
de  la  production  de  la  gibbosité.  L'insolation  toutefois  ne 
peut  devenir  excessive  sans  diminuer  également  cette 
dernière,  en  même  temps  que  les  autres  dimensions. 
Dans  nos  environs,  la  station  la  plus  favorable  à  la  végé- 
tation du  L.  gibba  offre  une  eau  assez  pure,  légèrement 
courante  et  jouissant  d'une  insolation  assez  modérée. 
Les  frondes  y  acquéraient  la  gibbosité  et  la  taille  les  plus 


(1)  Dans  la  nature,  ces  frondes  plates  semblent  toutefois  bien  portantes 
et  ne  le  cèdent  pas,  en  grandeur,  aux  frondes  ordinaires.  Nous  en  avons 
mesuré  de  6  i/s  mm.  de  long,  sur  5  i/e  de  large,  Tépaisseur  étant  d'environ 
i  i/i  mm.  La  culture  donne  ordinairement,  à  cette  espèce,  un  état 
maladif.  « 


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(28) 

considérables  qu'il  nous  ait  été  donné  d'observer  chez  la 
forme  normale,  et  y  fleurissaient  chaque  année  plus 
abondamment  que»  dans  les  autres  localités  où  se  montre 
cette  espèce. 

Le  L.  minor  supporte,  mieux  que  le  £.  gibba,  l'eau 
stagnante  et  l'insolation.  Néanmoins,  les  frondes  les  plus 
épaisses  que  nous  ayons  rencontrées  chez  cette  espèce 
croissaient  dans  une  eau  courante.  Dans  une  localité  où 
cette  condition  se  joignait  à  une  insolation  assez  vive,  les 
L.  minor  fleurissaient  chaque  année  par  milliers  (*). 

La  production  de  la  tuméfaction  du  Sp.  polyrrhiza  est 
l|ée  à  des  conditions  à  peu  près  identiques  à  celles  qui 
provoquent  la  gibbosité  du  L.  gîbba.  Les  Sp*  polyrrhiza 
les  plus  gibbeux  se  rencontrent  sur  des  eaux  légèrement 
courantes  et  jouissant  d'une  insolation  tempérée  pendant 
une  partie  de  la  journée.  Une  exposition  trop  ombragée 
est  suivie  d'une  diminution,  non  dans  la  taille,  mais  dans 
la  gibbosité.  Des  frondes  ayant  végété  sous  l'ombrage, 
dans  une  eau  légèrement  courante,  présentaient,  même 
au  milieu  de  l'été  de  1868,  dans  la  grande  majorité  des 
cas,  une  épaisseur  inférieure  à  1/2  mm.,  bien  que  leur 
longueur  atteignît  fréquemment  1  centimètre.  D'autre 
part,  des  générations  successives,  brûlées  par  le  soleil  à 
la    surface    d'eaux    stagnantes,    devinrent    d'une    taille 


(1)  Les  fleurs  des  Lemnées  ne  méritent  pas  la  réputation  de  rareté 
qu*on  leur  a  faite.  Le  Sp.  polyrrhiza  seul  justifie,  sous  ce  rapport,  sa 
renommée.  Les  fleurs  des  L.  gihba  et  minor  et  St.  trimka  sont  assez 
communes.  On  les  trouve  aisément,  quand  on  les  cherche  en  temps  et 
lieu  convenables.  Aussi  n*est-ce  pas  sans  étonnement  que  nous  avons 
vu,  au  congrès  de  botanique  de  Paris,  en  1867,  présenter,  comme  une 
rareté,  quelques  L.  gihba  en  fleurs. 


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(29) 

de  plus  en  plus  restreinte;  mais  leur  épaisseur,  bien 
qu^assez  réduite,  resta,  relativement  aux  autres  dimensions, 
plus  considérable  que  chez  les  frondes  précédentes.  Une 
insolation  plus  appropriée  donna  de  même,  à  des  frondes 
cultivées  dans  un  aquarium,  une  gibbosite  assez  faible,  il 
est  vrai,  mais  non  insignifiante  :  les  autres  dimensions  restant 
normales.  De  ces  faits,  on  peut  conclure  que,  chez  le 
5p.  polyrrhiza-y  l'eau  courante,  tout  en  favorisant  la  pro- 
duction de  la  gibbosite,  lui  est  un  peu  moins  indispensable 
que  dans  le  i.  gibba;  mais  que  les  frondes  qui  jouissent 
de  cette  condition  résistent  mieux  aux  ardeurs  du  soleil 
que  celles  qui  flottent  à  la  surface  d'une  eau  stagnante. 

On  peut  considérer  comme  vraisemblable  que  le  rôle 
joué  par  Teau  courante,  dans  la  vie  du  £.  gibba  et  du 
5p.  polyrrhiza^  consiste  à  rafraîchir,  en  été,  le  tissu  de  la 
fronde,  et  à  empêcher  la  température  de  ce  dernier  de 
s'élever  à  un  degré  excessif. 

Nous  n'insisterons  pas  sur  les  particularités  moins  inté- 
ressantes que  l'on  observe  chez  les  5^  trisulca.ei  W.  ar- 
rhiza,  quand  ces  espèces  sont  également  placées  dans  des 
conditions  de  nature  variée. 

La  face  inférieure  des  Lemnacées  présente  encore  quel- 
ques particularités  sur  lesquelles  nous  devons  appeler  l'at- 
tention. 

Dans  les  £.  gibba  et  minor  et  St.  trisulca,  on  remarque, 
sous  le  nœud  et  le  commencement  de  la  nervure  médiane, 
un  court  sillon  dirigé  dans  le  sens  de  la  longueur  de  la 
fronde.  Chez  le  L.  gibba,  où  il  est  le  plus  développé,  il 
atteint  1  1/2  mm.  de  long  sur  2/3  mm.  de  large.  Chez  le 
5^  trisulca,  ses  dimensions  peuvent  tomber  à  une  longueur 
de  1/2  mm.,  sur  une  largeur  de  1/3  mm.  La  racine  unique 
de  ces  espèces  s'insère  dans  l'angle  postérieur  de  ce  sillon. 


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(30) 

Celui-ci  la  contenait  en  entier  pendant  le  jeune  âge  de  la 
fronde,  avant  que  celle-ci  fût  assez  sortie  de  la  fente  de  la 
fronde  mèrcj  pour  que  la  racine  pût  prendre  librement  sa 
direction  verticale.  Chez  le  Sp.  polyrrhiza,  se  voient  éga- 
lement, antérieurement  et  latéralement  au  nœud,  quel- 
ques sillons  dont  chacun  a  logé  primitivement  la  racine 
qu'il  émet  à  son  angle  postérieur. 

Les  Lemnées  ne  naissent  jamais  arrhizes.  Les  frondes 
que  l'on  rencontre  dépourvues  de  racines  montrent  tou- 
jours les  sillons  où  celles-ci  furent  contenues,  et  la  cica- 
tricule  qui  résulte  de  leur  séparation. 

Les  racines  des  Lemnées  sont  capillaires  et  terminées 
par  une  piléorhize.  Les  L.  gibba  et  minor  et  St.  trisulca 
n'en  possèdent  qu'une;  il  y  en  a  ordinairement  10  à  16, 
dans  le  Sp.  polyrrhiza. 

Chez  les  £.  minor  et  gibba,  leur  longueur  varie  beau- 
coup avec  les  conditions  dans  lesquelles  croissent  les 
frondes.  La  racine  des  L.  gibba  normaux  nous  a  pré- 
senté, en  moyenne,  40  à  50  mm.  de  longueur,  chiffre 
sujet  à  des  écarts  considérables.  La  longueur  moyenne 
de  celle  des  L.  minor  qui  nagent  sur  les  eaux  courantes 
semble  être  un  peu  moindre.  Les  eaux  stagnantes  pro- 
voquent l'allongement  des  racines,  comme  elles  déter- 
minent celui  du  pétiole.  Sous  leur  influence,  la  lon- 
gueur des  racines  égale  parfois  le  triple  de  la  moyenne 
indiquée. 

La  même  longueur  varie  également  chez  le  5^  trisulca, 
mais  entre  des  limites  plus  restreintes.  Nous  l'avons 
trouvée,  en  moyenne,  de  25  à  30  mm.  Cette  moyenne 
n'est  souvent  pas  atteinte  parmi  les  frondes  vivement 
insolées  ;  elle  est  fréquemment  dépassée  par  celles  qui 
vivent  dans  des  endroits  plus  ombragés. 


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(31  ) 

Chez  le  Sp.  polyrrhiza,  la  longueur  des  racines  que  nous 
avons  mesurées  ne  dépassait  par  4  centimètres.  Elle  était 
en  moyenne  de  25  mm.  Dans  les  individus  étiolés,  cultivés 
dans  des  vases,  elle  restait,  en  général,  en  dessous  de 
22  mm.,  et  aucune  des  racines  de  quelques  individus 
rapetisses  par  une  violente  insolation,  au-dessus  d'une 
eau  stagnante,  ne  parvenait  à  atteindre  16  mm. 

Nous  n'avons  pas  observé  que,  chez  cette  espèce,  la 
longueur  des  racines  fût  accrue  par  letat  stagnant  de 
Teau. 

Le  W.  arrhiza  est  dépourvu  de  racines. 

La  piléorhize  des  Lemnées  présente,  suivant  les  espèces, 
des  différences  de  forme  sur  lesquelles  M.  Gulliver  (^)  a, 
dans  ces  derniers  temps,  appelé  l'attention.  Pointue  et 
recourbée  dans  les  Sp.  polyrrhiza  et  5^  trisulca,  elle 
est  droite  et  ordinairement  émoussée  chez  les  £.  minor 
et  gibba.  Dans  cette  dernière  espèce,  elle  se  termine 
souvent  par  une  sorte  de  petit  tubercule. 

Outre  les  organes  principaux  que  nous  venons  de 
décrire,  quelques  Lemnées  offrent  encore  des  parties 
rudimentaires  que  nous  ne  pouvons  passer  sous  silence. 

Chez  le  Sp.  polyrrhiza,  on  remarque,  sur  la  base  de 
chacune  des  faces  de  la  fronde,  une  pellicule  blanchâtre, 
de  la  forme  d'une  lunule,  ayant  le  bord  convexe  tourné 
vers  le  sommet.  Ces  pellicules  sont  insérées,  par  leur  bord 
opposé,  au  pétiole  externe,  au  point  où  celui-ci  devient 
pétiole  prolongé.  Elles  ont  sensiblement  la  même  dimen- 
sion :  1  à  1,5  mm.  de  large,  sur  3/4  mm.  de  long.  Elles 
sont  connées,  au  jeune  âge,  et  forment  ainsi  autour  du 


(1)  In  The  Journal  of  Botany,  British  and  Foreign,  December  1866 
and  January  1S67. 


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(52) 

pétiole,  une  sorle  de  collerette.  Cette  disposition  tend  à 
les  faire  considérer  comme  des  feuilles  rudimentaires. 
La  foliole  antérieure  est  entièrement  détachée  de  la  face 
antérieure  de  la  fronde:  mais  la  foliole  postérieure  se  soude 
à  la  face  correspondante,  sur  toute  la  longueur  de  sa  ligne 
médiane,  depuis  sa  naissance  jusqu*au  point  d'insertion 
des  racines.  Par  d'autres  parties  encore  de  son  étendue, 
elle  peut  se  confondre  avec  la  même  face  ;  sa  grandeur 
et  sa  forme  se  trouvent  alors  remarquablement  altérées. 
Elle  passe  au-dessus  du  point  d'où  jaillissent  les  racines. 
La  plupart  de  celles-ci  sont  obligées  de  la  percer  pour  se 
faire  jour,  tandis  que  quelques-unes  passent  au-devant 
d'elle  en  la  repoussant.  A  la  suite  de  l'extension  subie  par 
la  base  de  la  fronde,  en  coïncidence  avec  le  développement 
des  bourgeons  que  celle-ci  protège,  les  folioles  se  déplacent 
et  finissent  par  se  détruire.  La  foliole  antérieure,  repoussée 
par  le  bourrelet  libre  du  feuillet  correspondant  des  fentes 
gemmifères,  se  détache  de  la  face  supérieure,  se  recoquille 
et  se  perd.  Les  parties  libres  de  la  foliole  postérieure  dis- 
paraissent par  le  même  procédé  :  celle  qui  est  percée  par 
les  racines,  persistant  la  dernière. 

Chez  les  £.  gibba  et  minor,  la  foliole  postérieure 
est  absente.  On  doit  peut-être  considérer,  comme  homo- 
logue à  la  foliole  antérieure,  un  repli  microscopique 
inséré  au  même  point  que  celle-ci,  très-aisément  visible 
dans  le  jeune  âge,  mais  que  les  coupes  transversales 
peuvent  seules  mettre  en  évidence,  à  l'âge  adulte. 

Le  St.  trisulca  n'offre  rien  d'analogue  aux  deux  folioles. 

Il  en  est  de  même  du  W.  arrhiza. 

Les  frondes  des  Lemnacées  se  présentent,  tantôt  isolées, 
tantôt  groupées  en  nombre  variable.  Dans  les  frondes 
gibbeuses  du  £.  gibba  et  chez   le  Sp.  polyrrhiza^  les 


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(33) 

groupements  comprennent  le  plus  fréquemment  un  seul 
individu  adulte.  Assez  communément  encore,  ils  en  pré- 
sentent 2,  rarement  3  ou  4.  Dans  les  eaux  courantes, 
les  groupements  du  L.  minor  comportent  la  plupart  une 
seule  fronde  prolifère.  Chez  ces  espèces,  la  cause  qui 
empêche  un  nombre  plus  considérable  d'individus  de 
rester  unis  semble  résider  dans  la  brièveté  du  pétiole  : 
celui-ci  ne  s'allongeant  pas  suffisamment  pour  permettre 
le  développement  des  bourgeons  qui  se  produisent  inces- 
samment. Dans  le  £.  gibbay  où  le  pétiole  est  assez  tenace 
pour  résister^  pendant  quelque  temps,  à  la  traction 
exercée  sur  lui,  les  groupements  composés  de  plus  d'une 
fronde  adulte  prennent  un  aspect  forcé  :  leurs  frondes  se 
repoussant  mutuellement  par  le  bord  de  leur  face  supé- 
rieure, et  affectant  une  position  inclinée. 

L'allongement  du  pétiole,  tel  qu'il  se  produit  dans  les 
eaux  stagnantes,  a  pour  effet  d'accroître  le  nombre  des 
individus  qui  peuvent  rester  unis  en  un  même  groupe- 
ment. 

Les  frondes  du  St.  trisulca,  dont  le  pétiole  est  toujours 
de  longueur  suffisante  pour  n'entraver,  en  rien,  le  dévelopr 
pement,  restent  assez  souvent  groupées  en  nombre  consi- 
dérable. Néanmoins,  tel  n'est  fréquemment  point  le  cas  ; 
le  nombre  des  individus  adhérents  est  d'ordinaire  limité 
par  des  causes  diverses  au  nombre  desquelles  on  peut 
citer  :  la  séparation  spontanée  des  frondes  florifères,  l'en- 
trelacement de  groupements  divers  et  les  tractions  qui  en 
résultent,  la  décomposition  des  frondes  anciennes,  etc. 

Quant  au  W.  arrhiza,  l'opposition  des  pores  gemmiparcs 
empêche  que,  chez  cette  espèce,  les  groupements  soient 
jamais  composés  de  plus  de  deux  frondes. 

Après   avoir   ainsi   brièvement  esquissé   l'organisation 


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(34) 

microscopique  des  Lemnacées,  il  nous  reste  à  jeter  un 
rapide  coup  d*œil  sur  leur  constitution  intime. 

Les  Lemnées^  bien  que  plantes  nageantes  ou  submer- 
gées, sont  pourvues  d'un  épiderme  sur  les  deux  faces  (0, 
Les  cellules  de  celui-ci  sont  bordées,  chez  les  £.  gibba 
et  minor  et  5^  trisulca,  par  un  contour  frisé  à  un 
degré  qui  varie  avec  l'espèce  et  la  face  de  la  fronde. 
Dans  le  Sp.  polyrrhiza,  les  mêmes  cellules  ont,  à  la 
face  supérieure,  des  contours  ondulés,  offrant  très-rare- 
ment un  peu  de  frisure;  et,  à  la  face  inférieure,  elles 
montrent,  la  plupart,  des  contours  entièrement  ou  presque 
rectilignes.  Ces  caractères  ont  trouvé  leur  application  en 
taxonomie. 

Les  folioles  accessoires  du  Sp.  polyrrhiza  se  composent 
exclusivement  de  cellules  épidermiques.  Ces  cellules  ne 
sont  disposées  que  sur  un  seul  plan,  le  long  de  tout  le 
bord  libre  de  la  fronde,  sur  une  largeur  qui  égale  le  tiers 
environ  de  celle  de  la  foliole.  Dans  cette  partie,  les  cellules 
renferment  un  contenu  incolore  et  ne  sont  pas  entremê- 
lées de  cellules  à  raphides.  Le  reste  de  la  foliole  est  formé 
d'un  double  plan  de  cellules  épidermiques,  à  contenu 


{i)  Les  plantes  immergées  sont  en  général  dépourvues  d*un  véritable 
épiderme.  L^exception  qu'on  observe,  sous  ce  rapport,  chez  les  Lemnées, 
pourrait  s'expliquer,  dans  la  théorie  de  la  transmutation,  en  supposant 
que  la  souche  de  cette  tribu  était  primitivement  terrestre  ou  amphibie,  et 
ne  s'est  adaptée  que  plus  tard  aux  conditions  oii  vivent  actuellement  ses 
descendants. 

L'existence  de  cet  épiderme  est  connue  depuis  longtemps  et  s'observe 
avec  tant  de  facilité  que  nous  ne  comprenons  point  la  nécessité  des  témoi- 
gnages dont  M.  Gulliver  a  entouré  dernièrement  ses  investigations  à  ce 
sujet. 


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(35) 

également  incolore (0.  Cette  partie  montre  des  cellules 
à  raphides  dans  Tune  et  Tautre  folioles. 

Le  repli  des  Lemna,  que  nous  avons  supposé  corres- 
pondre à  la  foliole  supérieure,  se  compose  également, 
à  sa  périphérie,  d'un  plan  simple  de  cellules  épidermiques 
et,  à  sa  base,  d'un  double  plan.  M.  Hegelmaier  lui  a 
dessiné  un  double  plan  sur  toute  son  étendue,  mais  nous 
ne  savons  si  ce  dessin  est  conforme  à  la  nature. 

Une  partie  des  cellules  des  folioles  accessoires  du  Sp. 
polyrrhiza  présentent  des  contours  assez  frisés  pour 
pouvoir  être  comparées  aux  cellules  épidermiques  de  la 
face  inférieure  du  i.  gibba. 

Dans  le  W.  arrhiza,  la  face  supérieure  possède  seule 
de  véritables  cellules  épidermiques.  Elles  sont  tabulaires 
et  nous  ont  semblé  être  dépourvues  de  chlorophylle  (2).  Les 


(1)  La  spathe  des  Lemnëcs  présente  une  structure  analogue,  ce  qui  tend 
à  la  faire  considérer  comme  homologue  à  deux  feuilles  connées.  La  répar- 
tition des  deux  plans  a  ici  des  résultats  physiologiques  très-intéressants. 

(2)  D'après  M.  Hegelmaier,  ces  cellules  renfermeraient  toutes  de  la. 
fécule,  entourée  de  chlorophylle,  en  quantité  plus  ou  moins  considérable. 
Comme  il  y  aura  bientôt  près  d*un  an  que  nous  n'avons  plus  eu  le  loisir 
de  nous  occuper  des  Lemnacées,  nous  nous  sommes  trouvé  dans  Timpos- 
sibilité  de  revoir  ce  sujet.  Toutefois,  les  observations  consignées  dans  nos 
notes  nous  semblent  contredire,  sur  ce  point,  les  allégations  de  M.  Hegel- 
maier. Nous  y  lisons,  entre  autres,  que  lorsque  les  cellules  dont  il  s'agit 
sont  immergées  dans  Teau,  leur  protoplasma  se  contracte  sous  forme 
d'une  petite  masse  de  la  grandeur  d'un  noyau  ou  même  d'un  nucléole. 
Dans  ce  protoplasma  ainsi  isolé  et  écarté  des  parois,  ne  se  voient  ni 
fécule,  ni  chlorophylle.  La  fécule  chlorophylleuse  dont  parle  M.  Hegel- 
maier pourrait  être  comprise  entre  les  parois  des  cellules  au  lieu  d'être 
contenue  dans  leur  intérieur.  Cet  état  intercellulaire  de  la  chlorophylle 
s'explique  par  le  développement  des  cellules  épidermiques,  tel  qu'il  nous 
nous  a  été  donné  de  l'observer  chez  le  IV,  arrhiza.  Au  premier  âge  des 


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(36) 

cellules  des  faces  latéro-inférieures,  bien  qu'identiques, 
en  forme,  à  celles  de  la  face  supérieure,  sont  riches  en 
chlorophylle  et  renferment,  en  outre,  un  noyau.  Ce  contenu 
leur  enlève  la  signification  de  cellules  épidermiques. 

Les  parois  des  cellules  épidermiques  sont  légèrement 
épaissies,  chez  les  Lemnées,  et  ne  le  sont  pas,  dans  le 
W.  arrhiza. 

On  rencontre  des  stomates  à  la  face  supérieure  de 
toutes  nos  Lemnacées,  sauf  chez  les  frondes  immergées  du 
St.  trisulca,  qui  en  sont  complètement  dépourvues. 

Le  parenchyme  de  la  fronde  présente,  entre  ses  cellules, 
un  système  pneumatique  et  natatoire  dont  il  convient  de 
donner  la  description,  avant  de  passer  à  celle  des  cellules 
elles-mêmes. 

Dans  la  tribu  des  Lemnées,  ce  système  consiste  en 
chambres  pneumatiques,  lacunes  et  méats. 

Le  pétiole  et  les  racines,  dans  cette  tribu,  contiennent 


frondes  de  cette  espèce,  les  cellules  de  la  face  supérieure  sont  en  grande 
partie  remplies  de  protoplasma  verdâtre.  Dans  leur  intérieur,  naissent 
des  cellules  nouvelles,  dépourvues  de  chlorophylle,  qui  grandissent,  se 
joignent  par  leurs  parois,  et  présentent  naturellement  d^abord  entre 
celles-ci,  comme  substance  intercellulaire,  le  protoplasma  chlorophylleux 
de  la  cellule  mère.  La  fécule  peut  apparaître  postérieurement  dans  ce 
dernier.  La  formation  du  stomate  est  différente.  Les  cellules  du  sphinter 
naissent,  non  à  Tintérieur  de  la  cellule  primitive,  mais  par  division  de 
celle-ci,  de  sorte  que  chacune  d'elles  englobe  une  portion  du  protoplasma 
maternel.  Ce  mode  de  développement  explique  aisément  la  présence  de  la 
chlorophylle  dans  les  stomates  d'une  part,  et,  d'un  autre  côté,  son  absence 
dans  les  autres  cellules  de  Tépidermc. 

La  chlorophylle  s'observe  très-clairement,  à  l'état  intercellulaire,  dans 
les  folioles  accessoires  du  Sp.  polyrrhiza,  et  y  offre  également,  par  places, 
des  renflements  contenant  un  grain  de  fécule. 


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(  37) 

des  méats  allongés,  tubuliformes,  anastomosés,  s'étendant 
d'une  manière  continue  dans  tout  Forgane  et  se  perdant 
près  du  nœud.  Celui-ci  ne  renferme  que  des  méats  anasto- 
mosés, de  grandeur  variable  et  de  forme  souvent  étoilée. 
Ces  méats  passent  aux  canaux  aérifères  du  pétiole  et  des 
racines,  et  sont  en  communication  avec  eux. 

Dans  les  autres  parties  de  la  fronde,  le  système  aérifère 
présente  les  caractères  suivants. 

Les  chambres  pneumatiques  ont,  en  général,  une  cel- 
lule de  hauteur,  sur  une  largeur  ordinairement  un  peu 
supérieure,  et  sont  situées  immédiatement  sous  Tépi- 
derme.  Les  frondes  immergées  du  Si.  trisulca  n^ont  point 
de  chambres  pneumatiques,  comme  elles  n'ont  point  de 
stomates. 

Chez  les  £.  gibba  et  mùior  et  Sp.  polyrrhiza,  les 
lacunes  sont  répandues  dans  la  presque  totalité  de  la 
fronde.  Au  point  de  l'épaisseur  maxima  de  la  partie  pré- 
nodale,  elles  sont  disposées  sur  plusieurs  plans.  Deux  de 
ces  plans  se  font  remarquer  par  leur  développement  et 
leur  constance.  Le  premier  se  compose  des  lacunes  adja- 
centes à  la  face  supérieure  j  le  second  comprend  celles 
qui  touchent  à  la  face  inférieure.  Un  plan  moyen  s'intercale 
entre  les  deux  précédents  dans  l'intervalle  qui  sépare  les 
nervures.  Dans  le  L.  gibba,  on  voit,  par  places,  au  point 
indiqué,  deux  rangées  de  chambres  moyennes. 

Le  nombre  des  lacunes  s'accroît  à  mesure  qu'on  s'ap- 
proche du  nœud  et,  sur  les  côtés  de  celui-ci,  il  peut  aller 
jusque  sept,  chiffre  qu'il  atteint  chez  le  Sp.  polyrrhiza. 
Dans  les  plans  médian  et  inférieur  de  la  fronde,  les 
lacunes  s'amoindrissent,  en  même  temps  qu'elles  se  mivlti- 
phent  ainsi,  et  finissent  par  passer  aux  méats  du  nœud. 
Leur  nombre  diminue  au  contraire  en  allant  vers  le  bord 


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(38) 

de  la  fronde;  les  lacunes  moyennes  disparaissent  les  pre- 
mières; puis  les  autres  se  rapetissent  et  finissent  par  se 
réduire  à  des  méats. 

.  Les  lacunes  supérieures  et  inférieures  ont  en  général 
une  forme  pyramidale,  tronquée  ou  non  :  leur  base  s'ap- 
puyantsur  la  face  correspondante  de  la  fronde. 

Les  lacunes  du  5^.  trisulca  offrent  un  arrangement  par- 
ticulier. Elles  sont  disposées  sur  un  seul  plan  dans  la  plus 
grande  partie  de  la  section  prénodale.  Près  du  nœud,  leur 
nombre  s'accroît  et  elles  peuvent  se  disposer  jusque  sur 
quatre  rangs  superposés.  En  même  temps,  leur  grandeur 
diminue  et  elles  passent  aux  méats  du  nœud.  Elles  s'amoin- 
drissent également  et  finissent  par  se  convertir  en  méats, 
en  se  rapprochant  de  la  bordure  translucide  de  la  fronde. 
Chez  les  L.  gibba  et  minor  et  Sp.  polyrrhiza,  le  feuillet 
antérieur  reçoit  les  lacunes  supérieures  et  moyennes;  le 
plan  inférieur  des  lacunes  passe  seul  dans  le  feuillet  posté- 
rieur. Dans  le  5^  trisulca,  chaque  feuillet  reçoit  un  plan 
des  lacunes.  Près  du  nœud,  les  lacunes  se  partagent,  de 
manière  à  ce  que  le  feuillet  inférieur  reçoive  souvent  1  ou 
2  plans  de  plus  que  le  feuillet  supérieur. 

Au  niveau  de  la  plus  grande  épaisseur  de  la  partie  pré- 
nodale, les  lacunes  inférieures  dépassent  les  autres  en 
dimension,  à  un  degré  d'autant  plus  considérable  que  la 
fronde  est  plus  épaisse.  Ainsi,  dans  une  coupe  du  L.  gibba, 
la  hauteur  de  la  plus  grande  lacune  supérieure  mesurait 
0,6  mm.,  celle  d'une  lacune  moyenne-supérieure  étant  de 
0,27;  d'une  lacune  moyenne-inférieure  de  0,37;  et  d'une 
lacune  inférieure  de  2,4.  Les  lacunes  supérieures  atteignent 
une  longueur  relative  et  absolue  plus  considérable  au- 
dessus  du  nœud. 

Dans  le  L.  minor,  l'inégalité  des  chambres  est  moins 
marquée  que  chez  les  autres  espèces. 


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(59) 

La  hauteur  des  lacunes  inférieures  égale  environ  1  1/2 
à  2  fois  leur  diamètre  transversal.  Nous  l'avons  trouvée 
mesurant  jusque  3,73  mm.  chez  le  i.  gibba.  Dans  cette 
espèce  et  le  Sp.  polyrrhiza,  ce  grand  développement  des 
lacunes  inférieures  est  la  cause  de  la  gibbosité  que  montre 
la  face  inférieure  de  la  partie  prénodale.  La  largeur 
absolue  de  ces  lacunes  est  moins  considérable  chez  le 
i.  minor  que  dans  le  £.  gibba. 

Un  trait,  par  lequel  se  caractérisent  essentiellement  les 
lacunes  des  Lemnées,  consiste  en  ce  que  la  cloison  paren- 
chymateuse  qui  les  sépare  n'est  épaisse  que  d'un  seul 
plan  de  cellules  (fig.  2).  Lorsque  les  lacunes  supérieures 
sont  bien  développées,  elles  sont  séparées  de  l'épiderme, 
chez  les  Lemna,  par  un  seul  plan  dq  cellules  parenchyma- 
teuses  et,  chez  le  Sp.  polyrrhiza^  par  deux  plans.  Aux 
points  où  les  cloisons  qui  séparent  ces  chambres  rejoignent 
le  parenchyme  sous-épidermique,  elles  acquièrent  souvent 
une  épaisseur  de  plusieurs  cellules.  Les  chambres  infé- 
rieures sont,  dans  les  deux  genres  cités,  séparées  de  l'épi- 
derme inférieur  par  un  seul  plan  de  cellules  parenchyma- 
teuses.  Un  seul  plan  de  ces  cellules  sépare  également 
les  lacunes  du  5^  trisulca,  de  l'épiderme  adjacent. 

La  base  des  cloisons  intermédiaires  aux  lacunes,  vue 
par  transparence  à  travers  l'épiderme,  donne  lieu  à  l'appa- 
rence de  réseau  dont  il  a  été  antérieurement  question. 
Chez  le  L.  gibba^  chaque  bosselure  de  la  face  inférieure 
correspond  à  la  base  d'une  lacune. 

Dans  les  L.  gibba  et  minor  et  Sp,  polyrrhiza,  des 
lacunes  semblables  régnent  sous  toute  l'étendue  de  la  face 
supérieure  de  la  fronde,  et  lui  donnent  un  niveau  plus 
élevé  que  celui  de  la  face  supérieure  du  pétiole.  Les  fron- 
des du  St.  trisuica  ne  montrejit  point  de  lacunes  régulières, 


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(40) 

SOUS  la  face  supérieure,  au-dessus  du  pétiole  prolongé, 
d'où  il  résulte  que,  chez  cette  espèce,  la  fronde  se  continue, 
à  niveau  égal,  avec  le  pétiole  externe.  Sous  la  face  dont 
nous  parlons,  les  canaux  aérifères  du  pétiole  externe  se 
prolongent  dans  le  parenchyme  supérieur  du  pétiole  al- 
longé en  s*élargissant  et,  un  peu  en  arrière  du  nœud,  ils 
se  subdivisent  en  cavités  de  grandeur  variable,  ayant  la 
plupart  une  largeur  de  1  1/2  cellules,  plus  petites  que  les 
lacunes  ordinaires  et  de  forme  moins  régulière.  Ce  sont 
plutôt  des  méats  que  des  lacunes;  ce  n'est  qu'en  avant  du 
nœud  que  ces  méats  sont  remplacés  par  de  véritables 
lacunes,  d'abord  très-allongées  et  rayonnant  du  nœud  vers 
la  partie  antérieure  de  la  fronde,  puis  finissant  par  prendre 
la  forme  ordinaire. 

A  la  face  inférieure,  les  lacunes  de  la  partie  prénodale 
se  rapetissent,  ainsi  que  nous  l'avons  établi  antérieure- 
ment, en  se  rapprochant  du  nœud  et  passent  aux  méats 
qu'il  contient. 

Le  système  des  méats  règne  principalement,  chez  nos 
Lemna  et  le  Sp.  polyrrhiza,  entre  les  cellules  parenchyma- 
teuses  adjacentes  à  l'épiderme  de  la  face  supérieure.  Ces 
cellules  s'écartent  à  leurs  angles  pour  laisser  place  à  des 
méats  étoiles,  aérifères,  que  des  anastomoses  relient  entre 
eux.  L'ensemble  de  ce  système  forme  réseau  sous  la  face 
supérieure.  Les  chambres  pneumatiques  sont  en  commu- 
nication avec  lui.  Elles  communiquent  également  avec  les 
lacunes  supérieures  qui  deviennent,  par  ce  moyen,  une 
partie  du  système  respiratoire. 

La  face  supérieure  du  5^  trisulca  ne  présente  de  réseau 
sous-épidermique  que  dans  les  parties  de  sa  périphérie  où 
son  épiderme  n'est  séparé  de  celui  de  la  face  inférieure 
que  par  un  seul  plan  de  cellules  parenchymateuses.  Dès 


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(  41  ) 

que  celles-ci  se  posent  sur  plusieurs  rangs,  les  méats  quit- 
tent répiderme  pour  venir  s'intercaler  entre  ces  derniers. 

Aucune  Lemnée  ne  présente  un  réseau  de  méats  en 
contact  avec  1  epiderme  de  la  face  inférieure. 

Les  lacunes  incomplètement  formées  qu'on  rencontre 
ordinairement  au  bord  de  la  fronde  sont  reliées  entre  elles 
par  des  anastomoses.  Au  contraire,  celles  qui  ont  atteint 
leur  développement  parfait  sont  toujours  entièrement 
isolées  les  unes  des  autres.  En  cet  état,  celles  des  plans 
moyen  et  inférieur  sont  exclues  du  système  respiratoire, 
et  ne  servent  plus  qu'à  accroître  la  légèreté  de  la  fronde. 

De  toutes  les  Lemnées,  le  L.  gibba  est  l'espèce  dont  le 
système  aérifère  présente  le  développement  le  plus  com- 
plet. Après  lui,  viennent  les  L.  minor  et  Sp.  polyrrhiza, 
et  enfin  le  St.  trisuka.  Les  frondes  plates  des  L.  gibba  et 
Sp,  polyrrhiza  se  distinguent  par  l'imperfection  de  ce 
développement.  Les  lacunes  inférieures  notamment  sont 
frappées  d'un  état  d'arrêt.  Au  niveau  de  l'épaisseur  maxima 
de  la  partie  prénodale,  leur  grandeur  ne  dépasse  ordinai- 
rement guère  celle  des  autres  lacunes,  et  peut  même 
l'égaler  ou  lui  être  inférieure.  Cette  diminution  apportée 
dans  les  dimensions  du  système  des  lacunes  est  accompa- 
gnée d'une  extension  plus  considérable  de  celui  des  méats. 
Dans  le  cas  où  les  frondes  du  L.  minor  sont  également 
d'une  minceur  anomale,  elles  montrent  les  mêmes  chan- 
gements dans  le  développement  relatif  des  deux  systèmes 
précédents. 

Chez  toutes  les  Lemnées,  la  formation  du  système 
aérifère  débute  par  l'apparition  de  méats  entre  les  cellules 
du  parenchyme,  méats  qui  se  relient  ensuite  par  des 
anastomoses.  Celles-ci  s'élargissent,  les  méats  deviennent 
confluents  et  finissent  par  se  réunir  en  un  certain  nombre 


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(42) 

de  lacunes  que  séparent  les  cloisons  décrites.  Les  cellules 
de  celles-ci  sont  encore  en  voie  de  prolification  pendant 
que  se  produisent  les  premiers  linéaments  du  système 
aérifère;  elles  ont  atteint  leur  nombre  définitif,  lorsqu'il 
parcourt  les  dernières  phases  de  son  développement. 

Le  système  acrifère  des  Wolffiées  correspond  à  une 
période  embryonnaire  de  celui  des  Lemnées.  Il  consiste 
en  méats  étoiles,  situés  aux  angles  des  cellules  et  reliés 
par  des  anastomoses  courant  le  long  des  arêtes  de  ces 
dernières.  Les  dimensions  de  ces  méats  et  de  leurs  anas- 
tomoses varient  avec  Tâge  de  la  fronde  et  l'insolation  à 
laquelle  elle  a  été  exposée.  Le  système  anastomotique  est 
principalement  développé  sous  la  face  supérieure,  et 
forme,  avec  les  méats,  un  réseau  sous  Tépiderme  de  cette 
face.  Celui-ci  présente  des  stomates  sous  lesquels  se 
remarquent  des  chambres  pneumatiques  semblables,  en 
forme  et  en  disposition,  à  celles  des  autres  Lemnacées 
et  communiquant  avec  le  reste  du  système  aérifère. 

La  description  que  nous  venons  de  donner  du  système 
aérifère  nous  facilitera  beaucoup  celle  des  cellules  du 
parenchyme. 

La  forme  et  les  dimensions  de  celles-ci  varient  beaucoup 
avec  les  parties  de  la  fronde,  le  développement  de  celle-ci 
et  l'espèce  à  laquelle  elle  appartient. 

Les  diverses  dimensions  d'une  cellule  sont  d'autant 
plus  égales  que  la  forme  du  système  aérifère,  avec  laquelle 
celle-ci  se  trouve  en  contact,  est  moins  avancée,  et  s'éloigne 
moins  de  celle  du  méat.  Elles  sont  d'autant  plus  inégales 
que  cette  forme  est  plus  parfaite  et  se  rapproche  d'avan- 
tage de  la  lacune  arrivée  à  son  maximum  d'extension. 
Dans  ce  dernier  cas,  les  cellules  deviennent  ordinairement 
tabulaires. 


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(43) 

Aux  points  où  les  lacunes  supérieures  sont  de  grandeur 
normale,  les  cellules  qui  les  tapissent  sont  en  général  de 
forme  assez  régulière,  et,  de  préférence,  quadrilatérale 
chez  les  L.  minor  et  gibba.  Elles  peuvent  devenir  tor- 
tueuses dans  le  Sp.  polyrrhiza.  En  général  ces  cellules 
sont  plus  longues  que  larges,  et  la  prédominance  de  leur 
longueur  est  d'autant  plus  considérable  que  la  lacune, 
entourée  par  elles,  est  plus  allongée.  Chez  les  L.  gibba 
et  Sp.  polyrrhiza,  leur  longueur  égale  très-souvent  2,  3 
ou  4  fois  leur  largeur.  Dans  le  X.  minor,  elles  sont  en 
moyenne  1  à  2  i/a  fois  aussi  longues  que  larges. 

Au  niveau  de  l'épaisseur  maxima  de  la  partie  préno- 
dale,  lorsque  les  lacunes  inférieures  sont  bien  développées, 
la  forme  de  leurs  cellules  est  toujours  tortueuse  (fig.  5). 
Chez  les  L,  gibba  et  Sp.  polyrrhiza,  la  prédominance  de 
la  longueur  de  ces  cellules  sur  leurs  autres  dimensions 
est  en  même  temps  très  considérable.  Elle  égale  1  1/2  à  5 
fois  la  largeur  chez  ces  espèces  (fig.  3).  Dans  le  L.  minor, 
les  formes  tortueuses  des  cellules  sont  moins  communes  et 
moins  accusées,  et  leur  contour  est  maintes  fois  assez  régu- 
lier. Leur  longueur  égale  ordinairement  1  à  3  fois,  plus 
rarement  4  fois  la  largeur.  Quand  les  frondes  de  cette 
espèce  sont  d'une  minceur  exceptionnelle,  les  lacunes  infé- 
rieures sont,  le  plus  fréquemment,  tapissées  de  cellules 
peu  allongées,  affectant  de  préférence  une  forme  régulière, 
même  au  point  de  l'épaisseur  maxima  de  la  fronde  (fig.  2). 

Les  cellules  des  lacunes  moyennes  sont  intermédiaires, 
par  leurs  caractères,  entre  celles  des  deux  autres  systèmes 
de  chambres.  La  prédominance  de  la  longueur  est  chez  elles 
moins  considérable.  Dans  le  L.  gibba,  les  cellules  des 
lacunes  moyennes-supérieures  sont  plus  régulières  que 
celles  des  lacunes  moyennes-inférieures.  Les  premières 


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(  44  ) 

sont  souvent  encore  polygonales,  les  secondes  sont  la  plu- 
part tortueuses,  sans  qu'il  y  ait  dans  la  distribution  de  ces 
deux  formes  une  ligne  de  démarcation  tranchée.  Les  cel- 
lules des  lacunes  moyennes  du  Sp.  polyrrhiza  sont  en 
général  tortueuses.  Chez  le  i.  minora  ces  cellules  sont 
allongées,  tantôt  dans  un  sens,  tantôt  dans  un  autre;  tantôt 
à  contours  polygonaux  et  plus  ou  moins  réguliers,  tantôt 
tortueuses,  mais  moins  que  les  chambres  inférieures. 

Dans  les  frondes  plates  des  i.  gibba  et  Sp.  polyrrhiza, 
les  cellules  décrites  ont  des  dimensions  moins  inégales  et 
leur  forme  est  plus  régulière.  Des  frondes  de  ces  deux 
espèces  nous  ont  même  montré,  au  niveau  de  l'épaisseur 
maxima  de  la  partie  prénodale,  les  parois  des  lacunes 
inférieures,  comme  celles  des  lacunes  supérieures,  compo- 
sées de  cellules  très-faiblement  allongées,  dans  le  sens  de 
l'épaisseur  de  la  fronde,  et  n'ayant  pas  encore,  la  plupart, 
une  forme  décidément  tortueuse.  Les  mêmes  cellules,  dans 
les  frondes  très-minces  du  i.  minora  conservent  également 
une  régularité  plus  grande  que  dans  le  cas  ordinaire. 

Les  cellules  comprises  entre  Tépiderme  et  les  lacunes 
supérieures  affectent  la  forme  ordinaire  aux  cellules  en 
palissade.  Elles  ont  conservé,  en  partie,  leurs  contours 
arrondis,  laissant  ainsi  entre  elles  des  méats  qui  entrent 
dans  la  constitution  du  système  aérifère. 

Les  cellules  de  la  base  des  lacunes  inférieures  sont  de 
forme  polygonale,  le  plus  fréquemment  hexagonale  ou 
pentagonale,  à  contours  rectilignes  ou  courbés  ou  légè- 
rement sinueux.  La  plupart  sont  légèrement  allongées 
dans  le  sens  de  la  longueur  de  la  fronde.  D'après  nous, 
c'est  le  développement  de  ces  cellules  qui  donne  lieu  à 
la  convexité  de  la  base  des  lacunes  inférieures,  chez  le 
L,  gibba. 


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(45) 

Contrairement  a(ux  cellules  des  lacunes,  celles  qui 
avoisinent  le  bord  et  surtout  celles  qui  composent  le  nœud 
conservent  en  grande  partie  leurs  contours  arrondis  et 
des  dimensions  à  peu  près  égales  dans  tous  les  sens. 
Le  long  des  méats  allongés  du  pétiole  et  des  racines,  les 
cellules  parenchymateuses  présentent  également  une  forme 
allongée,  quoique  régulière. 

Dans  le  St.  trisulca,  les  cellules  qui  forment  la  paroi 
des  lacunes  sont  polygonales,  mais  non  tortueuses  et  non 
particulièrement  allongées  dans  le  sens  de  l'épaisseur  de 
la  fronde.  Comme,  dans  cette  espèce,  le  système  des  méats 
envahit  une  assez  grande  partie  de  la  fronde,  les  cellules 
y  conservent  partiellement,  en  assez  grand  nombre,  leurs 
contours  arrondis. 

Dans  les  frondes  du  W.  arrhiza^  toutes  les  cellules 
affectent,  en  partie,  des  contours  arrondis  et  donnent 
ainsi  lieu  aux  intervalles  aérifères  dont  il  a  été  question. 
Celles  qui  sont  sous-jacentes  à  la  face  supérieure  présen- 
tent la  disposition  en  palissade  ;  et,  dans  ce  cas,  leur  forme 
est,  comme  à  l'ordinaire,  ellipsoïde  et  allongée  dans  le 
sens  de  l'épaisseur  de  la  fronde.  Ces  dernières  cellules 
forment  des  rangs  superposés  dont  le  nombre  s'accroît 
depuis  le  bord  jusque  sous  la  ligne  médiane  de  la  face. 
Le  reste  du  parenchyme  n'offre  de  remarquable  que  la 
grandeur  de  quelques  cellules,  parmi  lesquelles  nous  en 
avons  mesuré  de  2/7  mm.  de  long,  sur  près  de  1/4  mm. 
de  large  (*). 


(1)  H.  Franchet  (1864)  a  donné  de  rorganisation  interne  du  W.  arrhizin 
une  description  complètement  différente.  Les  frondes  de  cette  espèce 
seraient,  d'après  lui,  des  coques  creuses,  remplies  d'un  liquide  où  nagent 


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(46) 

Les  cellules  du  parenchyme  des  Lemnacées  renferment 
un  contenu  assez  varié.  La  chlorophylle  mérite  en  pre- 
mier lieu  d'être  mentionnée.  Elle  se  présente  sous  divers 
états  dont  il  importe,  en  vue  de  notre  sujet,  de  rechercher 
la  signification. 

Les  cellules  parenchymateuses  se  montrent  primitive- 
ment remplies,  en  entier,  de  protoplasma  verdàtre.  Leurs 
dimensions  se  développant,  ce  protoplasma  finit  par  ne  plus 
remplir  complètement  la  cellule,  et  forme  des  traînées,  à 
contours  irréguliers,  appliquées  principalement  le  long  des 
parois.  En  même  temps,  on  voit  apparaître  dans  toute 
rétendue  de  sa  masse  une  grande  quantité  de  granulations 
de  fécule  tellement  petites  que,  mises  en  liberté,  elles 
subissent  le  mouvement  brownien.  Le  protoplasma  se  di- 
vise ensuite  en  un  grand  nombre  de  segments  (fig.  4),  à 
peu  près  polygonaux  et  dont  chacun  englobe  un  nombre 
variable  de  granulations.  Ces  segments  acquièrent  des  con- 
tours plus  tranchés,  en  même  temps  qu'un  certain  nom- 
bre (1,  2,  3,  4  ou  plus)  de  leurs  granulations  amylacées 
grandissent  (fig.  5.  a,  6,  c,  d).  Ils  finissent  ainsi  par  se 
composer  d'un  ou  de  plusieurs  grains  de  fécule,  enveloppés 
d'une  masse  commune  de  protoplasma  verdàtre,  et  consti- 
tuent alors  ce  que  l'on  désigne  d'ordinaire  sous  le  nom  de 
grain  de  chlorophylle  (fig.  5.  e,  /",  g).  Les  grains  de  fécule 
grossissant  encore  d'avantage  finissent  par  se  séparer  les 
uns  des  autres  (fig.  5.  h,  ^),  emportant  chacun  un  mince 
revêtement  de  protoplasma  chlorophylleux(l).  Le  grain  de 


des  germes.  Il  nous  parait  évident  que  les  observations  de  M.  Franchet 
ont  élé  faites  sans  dissection,  et  sa  description,  pourrait  être  le  résultat 
d'une  illusion  d  optique. 
(1)  Ces  observations  ont  été  faites  chez  le  W,  arrhiza. 


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(47) 

chlorophylle  primitif  se  trouve  ainsi  remplacé  par  autant  de 
grains  nouveaux  qu'il  contenait  de  grains  de  fécule.  Ces 
derniers  peuvent  à  leur  tour  se  subdiviser,  et  leurs  parties 
rester  réunies,  ou  se  séparer  de  rechef,  en  offrant  chacune 
un  revêtement  de  protoplasma  chlorophylleux,  et  ac- 
croître encore  de  cette  manière  le  nombre  des  grains  de 
chlorophylle.  Toutefois,  quand  la  fécule  se  produit  en 
grande  quaatité,  une  partie  des  grains. qui  la  composent 
quittent  ordinairement  le  protoplasma.  Cette  prolification 
se  produit  ainsi  pendant  une  époque  plus  ou  moins  longue 
du  premier  âge  de  la  fronde.  Elle  est  suivie  d'une  période 
marquée  par  la  résorption  graduelle  de  la  fécule.  Les 
segments  du  protoplasma  chlorophylleux  atteignent  alors 
leur  état  le  plus  parfait.  Ils  deviennent  aplatis  (fig.  5. 
Tèiy  n)y  discoïdes  et  de  forme  circulaire  ou  elliptique. 
La  fécule  qu'ils  contiennent  encore  se  présente  en  granu- 
lations extrêmement  fines  qui  souvent  ne  deviennent  bien 
perceptibles  que  par  l'immersion  dans  l'eaù;  alors  elles  se 
gonflent  et,  mises  en  liberté,  elles  éprouvent,  comme  au 
point  de  départ,  le  mouvement  moléculaire  (^). 

En  général,  les  cellules  du  parenchyme  des  Lemnacées 
adultes  sont  d'autant  plus  riches  en  protoplasma  choloro- 
phylleux,  et  celui-ci  présente  une  forme  d'autant  plus 
avancée  que  la  fronde  est  plus  développée  et  que  l'on  se 
rapproche  d'avantage  de  la  face  supérieure.  Tous  les  seg- 


(\)  Par  Pimmcrsion  dans  Teau,  les  disques,  comme  les  grains  de 
chlorophylle,  se  gonflent,  en  même  temps  que  leur  contour  prend  un 
aspect  irrégulier,  déchiqueté.  Ils  finissent  par  se  réduire  en  une  masse  nua- 
geuse, sans  que  Ton  observe  la  rupture  d^une  membrane  quelconque.  Il 
en  résulte  que,  dans  cette  famille  encore,  les  segments  de  protoplasma 
vert  semblent  devoir  être  considérés  comme  des  cellules  sans  membrane. 


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(48) 

ments  de  la  forme  typique  du  £.  gibba  sont  à  Tétat  de 
disques,  dans  lesquels  on  trouve  encore,  près  de  la  face 
inférieure,  un  ou  plusieurs  petits  grains  amylacés.  Chez 
les  L.  minor  et  Sp.  polyrrhiza,  la  chlorophylle  est  égale- 
ment discoïde  dans  les  cellules  qui  entourent  les  lacunes 
supérieures.  Dans  le  reste  de  la  fronde,  elle  montre  des 
grains  de  fécule  d'autant  plus  grands  et  plus  nombreux 
que  Ton  se  rapproche  d'avantage  de  la  face  inférieure. 
Chez  le  5/.  trisulca,  elle  se  présente  également  sous  ces 
deux  états*  Chez  le  W.  arrhiza,  elle  a  la  forme  discoïde 
dans  les  cellules  disposées  en  palissade  et  dans  celles  qui 
constituent  les  faces  latéro-inférieures.  Dans  le  reste  de  la 
fronde,  elle  contient  de  la  fécule  en  quantité  variable. 

Quant  au  pétiole,  les  cellules  parenchymateuses  qui  en 
font  partie  sont  dépourvues  de  chlorophylle,  dans  les 
Lemna  et  le  Sp.  polyrrhiza,  et  en  renferment  chez  le 
St.  trisulca. 

Nous  avons  dit  antérieurement  que  la  face  inférieure 
du  Sp.  polyrrhiza  est  colorée  en  rouge  plus  ou  moins 
intense;  que,  chez  le  L.  gibba,  la  même  couleur  enva- 
hissait souvent  la  face  supérieure  et  plus  rarement  la 
face  inférieure,  et  qu'elle  formait  parfois  des  taches  sur 
la  face  supérieure  des  L.  minor  et  Sp.  polyrrhiza.  La 
raison  de  cette  coloration  consiste  en  ce  que  les  cel- 
lules adjacentes  à  la  face  ou  aux  taches  rougeàtres  se 
remplissent,  en  nombre  plus  ou  moins  considérable, 
d'un  liquide  de  cette  couleur.  Ce  liquide  est  ordinaire- 
ment carminé  et  l'est  exclusivement  dans  les  frondes  ordi- 
naires du  Sp.  polyrrhiza.  Chez  les  L.  minor  et  gibba, 
il  est  souvent  violacé,  mais  il  présente  aussi  toutes  les 
nuances  intermédiaires  entre  cette  couleur  et  la  première. 
Les  cellules  à  liquide  violet  contiennent  de  la  chlorophylle 


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(49) 

et  de  la  fécule  en  quantité  normale.  Celles  à  liquide 
carminé  du  Sp.  polyrrhiza  renferment  peu  de  ces  sub- 
stances ou  n'en  contiennent  point.  Quant  à  celles  qui 
présentent  des  nuances  intermédiaires,  elles  rentrent  dans 
le  premier  groupe;  et  même  dans  les  espèces  autres 
que  le  Sp.  polyrrhiza,  des  cellules  carminées  peuvent 
contenir  de  la  fécule  chlorophylleuse  en  quantité  normale. 
M.  Hegelmaier  n'a  pas  établi  cette  distinction,  bien  qu'elle 
paraisse  avoir  son  importance,  ainsi  que  nous  le  verrons 
plus  loin. 

Quelques  cellules  disséminées  dans  le  parenchyme 
sont  également  remplies  d'un  liquide  rougeàlre,  et  s'ob- 
servent notamment  et  sur  le  côté  des  lacunes  supérieures 
du  L.  gibba  et  le  long  des  nervures  de  cette  espèce. 

Les  St,  trisulca  et  W,  arrhiza  ne  nous  ont  jamais  offert 
de  cellules  rouges. 

Les  matières  colorantes  dont  nous  venons  de  parler 
sont  remplacées,  dans  quelques  cellules  du  parenchyme 
des  Lemnées,  par  un  faisceau  de  raphides.  Le  tissu  des 
frondes  adultes  du  Sp.  polyrrhiza  contient,  en  outre,  des 
cystolithes.  La  présence  de  ces  derniers  organes  a  été 
considérée,  par  M.  Hegelmaier,  comme  un  caractère 
appartenant  exclusivement  au  genre  Spirodela;  mais  nous 
verrons  plus  loin  que  le  i.  gibba  n'en  est  pas  toujours 
dépourvu. 

Le  W.  arrhiza  ne  présente  ni  raphides,  ni  cystolithes. 

Il  nous  reste  à  dire  quelques  mots  d'une  dernière 
forme  de  tissu  qui  se  rencontre  dans  l'axe  du  pétiole, 
des  racines  et  des  nervures. 

Cet  axe  se  compose  principalement  de  cellules  baculi- 
formes,  tronquées  obliquement  à  leurs  extrémités.  Dans 
une  partie  des  nervures  et  des  racines  du  5p.  polyrrhiza 


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(80) 

adulte^  quelques-unes  de  ces  cellules,  placées  à  la  file 
Tune  de  l'autre,  sur  un  ou  deux  rangs  contigus,  con- 
tiennent des  anneaux  ou  une  spire  et,  assez  souvent,  une 
alternance  de  Tune  et  des  autres.  La  largeur  de  ces 
vaisseaux  est  d'environ  i/i40  mm.  Chez  les  autres  Lemnées, 
les  racines  sont  dépourvues  de  vaisseaux,  et  les  nervures 
n'en  contiennent  qu'à  l'âge  embryonnaire  de  la  fronde.  Par 
leur  structure,  ces  vaisseaux  sont  semblables  à  ceux  du 
Sp,  polyrrhiza.  Pendant  la  croissance  de  la  fronde,  ils 
s'allongent,  sans  que  les  anneaux  ou  la  spire  qu'ils  ren- 
ferment participent  à  cette  extension.  Il  en  résulte  qu'à 
l'âge  adulte,  ils  ne  présentent  plus  que  des  fragments 
d'anneaux  ou  de  spire,  rarement  un  anneau  complet  ou 
une  partie  de  spire  assez  longue  pour  faire  un  tour  entier. 

Le  pétiole  de  toutes  les  Lemnées  ne  possède  également 
de  vaisseaux  qu'au  premier  âge.  Celui  du  W.  arrhiza  se 
compose  exclusivement  de  cellules  baculiformes. 

An  point  où  nous  sommes  arrivé,  nous  ne  pouvons 
nous  abstenir  d'émettre  notre  opinion  sur  la  signification 
morphologique  des  frondes  que  nous  venons  de  décrire. 
La  grande  majorité  des  auteurs  qui  se  sont  occupés  de 
ce  sujet  et  M.  Hegelmaier  lui-même  considèrent  la 
fronde  de  toutes  les  Lemnacées  comme  n'étant  qu'un  axe 
dilaté.  Nous  regardons  cette  interprétation  comme  vraie, 
pour  ce  qui  concerne  le  W.  arrhiza;  mais  la  fronde 
des  Lemnées  nous  semble  mériter  une  explication  toute 
différente.  Dans  cette  tribu,  le  pétiole  remplit  seul  les 
fonctions  d'une  tige  et  les  remplit  complètement.  Il 
porte,  chez  le  Sp.  polyrrhiza,  la  collerette  des  folioles 
accessoires (*)   et  son  nœud  terminal  émet,   dans  toutes 

(1)  M.  Hegelmaier  a  émis,  sur  le  point  d^insertion  de  la  foliole  postë- 


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(  SI  ) 

les  espèces,  les  bourgeons  et  les  racines.  Le  reste  de  la 
fronde  ne  produit;  au  contraire,  aucun  organe,  ni  axil- 
laire,  ni  appendiculaire.  La  partie  prénodale  montre 
une  constitution  identique  à  celle  d'une  feuille  ordinaire 
de  Monocotylédone ,  feuille  qui  serait  pourvue  d'ailes 
décurrentes,  représentées  par  les  feuillets  postérieurs. 
Les  feuillets  antérieurs  peuvent  être  considérés,  grâce  à 
leur  développement,  comme  un  autre  prolongement  de  la 
feuille,  créé  exceptionnellement  pour  la  protection  des 
jeunes  bourgeons.  Si  Ton  se  reporte  à  la  période  embryon 
naire  où  ils  ne  sont  pas  encore  formés,  la  fronde  des 
Lemnées  se  présente  comme  composée  d'une  lige  (le  pé- 
tiole), terminée  par  deux  bourgeons  axillaires  ;  elle  émet, 
sous  le  nœud,  une  ou  plusieurs  racines  adventives,  et 
porte,  à  son  extrémité,  une  feuille  sessile  et  décurrenie 
d'où  se  prolonge  une  aile,  le  long  de  chaque  côté  de  la 
partie  de  la  tige,  que  nous  avons  appelée  pétiole  prolongé. 
Cette  signification  serait  plus  apparente,  si  la  partie  préno- 
dale, au  lieu  de  se  trouver  dans  le  même  plan  que  le 
pétiole,  faisait  angle  avec  lui,  comme  on  le  remarque 
d'ordinaire  au  point  de  jonction  d'une  feuille  avec  la  tige. 
Ces  idées  sont  représentées  par  la  fig.  6,  où  les  feuil- 
lets décurrents  ont  été  en  partie  laissés  de  côté.  Elle 
montre  le  pétiole  (a),  terminé  par  deux  bourgeons  axil- 
laires (d)  et  portant  à  son  extrémité  la  feuille  (6)  d'où  il 
reçoit  les  ailes  (c).  Du  nœud  descendent  les  racines  (e). 
Nous  terminons  ici  la  description  de  la  forme  sous 


rieure,  un  avis  différent  du  nôtre.  Nous  croyons  devoir  maintenir  notre 
appréciation  qui  est  beaucoup  plus  simple  et  nous  semble,  en  outre,  plus 
vraie. 


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(52) 

laquelle  se  présentent  les  Lemnacées  pendant  la  belle 
saison.  Nous  passons  à  Tinvestigation  des  changements 
que  celte  forme  éprouve  en  hiver,  et  des  moyens  de  con- 
servation  qui  en  résultent  pour  Tespèce. 

M.  SchleidenO  est  le  premier  auteur  qui  se  soit  occupé 
de  ce  sujet.  D'après  lui,  toutes  les  Lemnacées  passent  la 
mauvaise  saison  au  moyen  de  bourgeons  spéciaux  qui 
gagnent  en  automne  le  fond  des  fossés,  et  reviennent  à  la 
surface  au  printemps  suivant.  Ces  bourgeons  seraient 
dépourvus  de  racines,  présenJeraient  un  tissu  plus  charnu 
et  plus  serré  que  celui  des  frondes  d'été,  et  se  détache- 
raient spontanément  de  la  fronde  mère.  Chez  le  5p.  polyr- 
rhizay  celle-ci  resterait  à  la  surface  de  Teau;  dans  les  autres 
Lemnacées,  elle  serait  entraînée  au  fond  avec  son  produit. 

Les  recherches  de  M.  Schleiden  furent  reprises  par  Hoff- 
mann (^),  dont  l'attention  se  porta  principalement  sur  le 
W.  arrhiza.  Il  indiqua  également  chez  cette  espèce  des 
frondes  spécialement  affectées  à  la  mauvaise  saison.  Il 
décrivit  ces  frondes  comme  étant  de  couleur  jaunâtre,  de 
forme  presque  triangulaire  et  analogue  à  celle  des  bour- 
geons non  développés,  et  de  dimensions  inférieures  à 
celles  des  frondes  ordinaires.  Ses  observations  touchèrent 
également  les  Lemnées.  Influencé,  sans  doute,  par  les. 
vues  de  M.  Schleiden,  il  confirma  en  grande  partie,  dans 
cette  tribu,  les  assertions  de  cet  auteur,  et  les  développa  à 
l'aide  des  faits  qu'il  avait  acquis  lui-même.  Il  résuma 
comme  suit  les  conclusions  auxquelles  il  était  arrivé. 


(1)  Dans  le  «  Linnaeaj  ein  Journal  fui  die  Botanik;  1859.  »  Son  travail 
fut  réimprimé,  avec  quelques  notes  additionnelles,  dans  ses  «  Beitràge  zur 
Botanik;  iSU.  » 

(2)  Annales  des  Se.  Nal.,  2«  sér.,  t.  14. 


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(53) 

1"  Dans  les  LemnaWy  les  bourgeons  hibernaux  soat 
dépourvus  de  racines,  ce  que  l'on  voit  aussi  fréquemment 
sur  les  bourgeons  du  L.  minor  nés  en  été. 

2"  Les  bourgeons  hibernaux  coulent  au  fond  en  au- 
tomne, passent  l'hiver  enfoncés  dans  la  vase,  et  remontent 
au  printemps. 

3*  Dans  le  L.  polyrrhiza,  les  bourgeons  d'hiver  sont 
très-différents  de  ceux  qui  naissent  en  été;  tandis  que, 
dans  le  L.  arrhiza,  la  différence  entre  ces  deux  espèces 
de  bourgeons  n'est  pas  très-considérable,  mais  toutefois 
Irès-caractérislique. 

4°  Dans  le  L.  minor  et  le  L.  gibba  qui  passent  fré- 
quemment l'hiver  en  surnageant,  la  forme  des  bourgeons 
offre  à  peine  une  différence. 

5°  Enfin,  pour  ce  qui  concerne  le  t.  trisulca^  Hoffmann 
r  affirme  que  «  les  rapports  (entre  les  frondes  des  deux 

è  saisons)  sont  plus  difficiles  à  observer,  parce  que  la 
i.i  réunion  des  feuilles  y  est  plus  intime,  et  que  les  échan- 
,i        tillons  fleuris  surnagent  seuls.  » 

oui  Le  même  sujet  a  été  abordé,  en  dernier  lieu,  par 

esi        M.   Hegelmaier.   Les  recherches  de  ce  savant  ont  été 

rf-        entreprises  en  même  temps  que  les  nôtres,  et  il  nous  a 

•le        fait  l'honneur   de    citer   nos    observations   afin    de   les 

te       opposer,  avec  Ijes  siennes,  aux  assertions  des  deux  auteurs 

f*       dont  nous  venons  d'exposer  les  idées.  Dans  le  L.  minor, 

0       comme  chez  le  5^  trisuica,  il  ne  constata  pas  plus  que 

nous  la  production  d'une  forme  spécialement  affectée  à 

l'hiver.  Il   confirma,   avec   raison,   les   observations  de 

M.  Schleiden  relative3  au  5p.  polyrrhiza;  il  décrivit  avec 

\f  ^ 

(i)  Hoffmann  comprit  dans  ce  genre  toutes  les  espèces  de  la  famille. 


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(U) 

soin    les    frondes    hibernales  de  cette  espèce,   indiqua 

I  absence  des  lacunes  dans  leur  tissu,  et  considéra  la 
quantité  énorme  de  fécule  qu'elles  renferment  comme 
la  raison  principale  qui  leur  donne  une  densité  supérieure 
à  celle  de  Teau.  Il  décrivit  aussi,  avec  plus  d^exactitude 
et  de  détail  que  Hoffmann,  Thibernation  du  W.  arrhiza. 
Le  L.  gibba  fut  la  seule  espèce  dont  il  n'eut  point 
Toccasion  de  poursuivre,  en  nature,  la  végétation  hiber- 
nale, et  les  essais  de  culture,  auxquels  il  soumit  cette 
espèce,  ne  lui  permirent  point  de  reconnaître,  aux  frondes 
produites  pendant  Thiver,  des  caractères  d'une  nature 
spéciale. 

Nos  propres  recherches  ont  été  entreprises  exclusive- 
ment aux  environs  de  St-Trond.  Sauf  le  W.  arrhiza^ 
toutes  les  espèces  de  la  famille  s'y  rencontrent  en  abon- 
dance, et  y  végètent  dans  les  conditions  les  plus  variées. 

II  nous  a  été  ainsi  permis  d'étudier  la  physiologie  des 
Lemnées  dans  des  circonstances  très-favorables.  Pour  le 
W.  arrhiza,  au  contraire,  nous  avons  été  obligé  de  nous 
contenter  des  observations  que  la  culture  a  pu  nous 
fournir!*).  L'évolution  de  quelques  espèces  de  Lemnées 
ne  s'étant  pas  produite  d'une  manière  identique  à  l'état 
cultivé  et  dans  la  nature,  il  nous  parait  convenable  de 
l'étudier  chez  elles  dans  l'une  et  l'autre  conditions. 


(1)  Les  W.  arrhiza  qui  ont  servi  à  nos  recherches  ont  été  récoltés,  à 
Gand,  par  notre  zélé  secrétaire  de  rédaction,  M.  Crépin.  Nous  ne  pouvons 
nous  dispenser  de  lui  témoigner  ici  notre  vive  reconnaissance  pour  Tem- 
pressement  avec  lequel  il  a  mis  a  notre  disposition  tout  ce  qui  pouvait  nous 
être  utile.  —  M"»  Cerf,  qui  a  bien  voulu  nous  communiquer  quelques 
publications  scientifiques,  a  également  droit  à  nos  remercîments. 


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(55) 

Spirodela  polyrrhlza. 

Frondes  croissant  dans  la  nature.  —  A  l'approche 
de  la  morte  saison,  les  individus  de  cette  espèce  produi- 
sent en  général  des  frondes  de  forme  nouvelle,  que  nous 
désignerons  sous  le  nom  dé  frondes  d'hiver.  La  date  de 
celte  production  varie  avec  les  localités.  Pour  la  plupart 
des  frondes  qui  végètent  dans  des  conditions  très-favora- 
bles, elle  se  présente  vers  la  dernière  moitié  du  mois 
d'août  et  au  mois  de  septembre.  Elle  a  lieu  beaucoup  plus 
tôt  dans  les  endroits  exposés  à  une  insolation  très-vive, 
surtout  quand  les  eaux  y  sont  stagnantes.  Pendant  Tété 
brûlant  de  1868,  l'émission  des  frondes  d'hiver  com- 
mença, dans  ces  conditions,  dès  le  mois  de  juin  et  elle 
était  achevée,  pour  la  moitié  des  individus,  au  commen- 
cement de  juillet.  En  revanche,  dans  les  lieux  ombragés, 
elle  peut  se  trouver  retardée  jusqu'au  cœur  de  l'hiver  ou 
même  être  complètement  supprimée.  Il  résulte  de  ces 
données  que  la  production  des  frondes  d'hiver  est  d'autant 
plus  rapide  et  plus  assurée  que  la  somme  de  chaleur, 
reçue  par  la  colonie,  est  plus  considérable, et  nous  croyons 
devoir  en  conclure,  contrairement  à  l'avis  de  M.  Hegel- 
maier,  que,  dans  les  régions  chaudes,  des  frondes  sembla- 
bles prennent  également  naissance. 

Ces  frondes  sont  le  plus  souvent  à  peu  près  réniformes 
(fîg.  7)  :  le  bile  du  rein  étant  représenté  par  le  point 
d'insertion  du  pétiole  externe.  Parfois  elles  sont  ellip- 
soïdes :  l'axe  de  l'ellipse  étant  dirigé  dans  le  sens  de  la 
largeur.  Leur  sommet  est  indiqué  par  une  pointe  très- 
obtuse,  ordinairement  asymétrîquement  placée  et  corres- 
pondant à  la  terminaison  de  la  nervure  médiane.  Cette 
pointe  est  souvent  imperceptible. 


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(56) 

La  gibbosité  leur  fait  défaut^  elles  sont  plates  et  de 
^rès-pelite  taille.  Au  moment  de  leur  séparation,  elles 
offrent  la  plupart  une  longueur  de  1/2  à  2  mm.,  sur  une 
largeur  de  5/4  à  2,5  mm.  et  une  épaisseur  de  1/4  à  2/5  mm. 
Leur  couleur  est  Tolive  brunâtre  sur  les  deux  faces. 

A  rinsertion  du  pétiole,  elles  présentent,  sur  Tune  et 
Tautre  faces,  une  lunule  jaune  brunâtre,  montrant,  sous 
l'eau,  un  éclat  doré  qui  attire  Tattention.  Ces  lunules 
ne  sont  autre  chose  que  les  folioles  accessoires.  Leur 
apparence  brillante  provient  de  ce  qu'elles  sont  plissées 
en  rides  serrées,  dirigées  la  plupart  dans  le  sens  de  la 
largeur.  Elles  ont  avec  la  fronde  d'hiver  les  mêmes 
relations  d'adhérence  et  d'insertion  que  les  organes 
analogues  offrent  avec  les  frondes  d'été,  et  sont  quel- 
quefois encore  connées  entre  elles.  Leur  longueur  est 
d'environ  1/3  à  1/2  mm.  et  leur  largeur  de  2/5  à  5/4  mm, 

La  face  supérieure  de  la  fronde  est  marquée  de  sillons 
extrêmement  fins,  correspondant,  en  nombre  et  en 
direction,  aux  nervures  que  contient  le  tissu.  Celles-ci 
affectent  le  même  trajet  que  dans  les  frondes  ordinaires, 
mais  sont  en  nombre  moins  considérable.  On  les  met  le 
plus  aisément  en  relief  en  rendant  le  tissu  translucide 
par  quelques  moments  d'ébullition  dans  la  potasse  caus- 
tique. Cette  méthode  nous  a  montré  que  le  nombre  des 
nervures  est  ordinairement  de  8,  7  et  6,  et  rarement 
de  9  ou  de  5.  Quand  ce  nombre  est  pair,  l'une  des  deux 
parties  dans  lesquelles  la  fronde  est  divisée  par  la  nervure 
médiane  présente  toujours  une  nervure  de  plus  que 
l'autre.  Quand  il  est  impair,  la  disposition  des  nervures 
est  encore  parfois  asymétrique,  et  alors  on  compte  deux 
nervures  latérales  de  plus,  d'un  côté  que  de  l'autre, 
de  la  nervure  médiane.  Mais,  dans  ce  cas,  le  nombre  des 


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(57) 

nervures  latérales  est  le  plus  souvent  égal  des  deux  côtés. 
Malgré  cette  disposition,  l'asymétrie  des  nervures  est 
encore  souvent  indiquée  par  la  hauteur  différente  à 
laquelle  s'effectue  le  trajet  des  nervures  latérales  de  même 
rang.  De  rares  frondes  seulement,  à  nervures  peu  nom- 
breuses, montrent  une  symétrie  parfaite  et  se  rapprochent, 
par  ce  caractère,  et  de  Tàge  embryonnaire  du  5p.  polyr- 
rhiza,  et  de  la  structure  des  autres  Lemnées. 

Sous  la  face  postérieure,  on  ne  voit  pas  encore  jailh'r 
les  racines.  Celles-ci  existent  néanmoins,  bien  qu'en  petit 
nombre,  mais  elles  n'ont  pas  encore  percé  la  foliole  posté- 
rieure qui  les  dérobe  à  la  vue. 

Les  cellules  de  Tépiderme  ont  déjà  pris  la  forme 
décrite  chez  les  frondes  d'été,  mais  leur  paroi  est  plus 
épaisse  que  dans  ces  dernières.  Elle  mesure  i/iioo  à 
i/i400  mm.  La  cuticule  possède  à  peu  près  la  même 
épaisseur.  L'apparence  de  tubes  ou  de  rubans,  qu'on 
observe  d'ordinaire  entre  les  cellules  épidermiques  à 
parois  épaisses,  est  ici  très-marquée  (fîg.  8)  et  Test  beau- 
coup plus  que  chez  les  frondes  ordinaires  (*).  L'épidermc 
ne  présente  de  stomates  que  sur  la  face  supérieure. 


(1)  Pour  la  plupart  des  plantes,  la  largeur  de  ces  rubans  ne  repond 
pas  exactement  à  Tépaisseur  de  la  paroi  intercellulairc.  Cette  longueur, 
ainsi  que  la  netteté  de  leurs  contours,  semblent  devoir  être  attribuées, 
en  grande  partie,  à  un  effet  d'optique.  Chez  les  frondes  d'hiver  du 
Sp.  polyrrhiza,  cette  largeur  paraît  la  plus  grande  et  les  contours  sont 
les  plus  nets  (fig.  8  a),  avec  un  objectif  de  force  moyenne  à  grand  angle 
d'ouverture.  Les  forts  oculaires,  accouplés  à  un  objectif  semblable,  ne 
font  que  grossir  l'illusion  au  lieu  de  la  corriger.  Examinés  à  un  grossisse- 
ment assez  fort,  les  contours  sont  moins  nets  et  la  largeur  parait  moindre, 
quand  ce  grossissement  est  obtenu  par  la  combinaison  d'un  objectif  fort 
(surtout  à  immersion)  avec  un  oculaire  faible,  que,  lorsqu'il  est  produit 


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(38) 

A  travers  l'épiderme,  se  montrent,  disposées  en  mo- 
saïque, les  cellules  de  la  couche  superficielle  du  paren- 
chyme. Sur  l'une  et  Tautre  faces,  ces  cellules  se  font 
remarquer  toutes  par  le  liquide  colorant  dont  elles  sont 
remplies.  Ce  liquide  est  ou  violet,  ou  carminé.  Ces 
couleurs  sont  ici  nettement  tranchées.  Les  cellules  vio- 
lettes sont  de  beaucoup  les  plus  nombreuses  et  forment 
le  fond  de  la  coloration.  Entre  elles,  sont  disséminées, 
sur  la  face  supérieure,  des  chambres  pneumatiques  de 
la  largeur  d'une  cellule,  les  cellules  carminées  et  quel- 
ques cellules  à  raphides.  Les  cellules  rouges  et  les  méats 
sont  assez  régulièrement  espacés,  et  constituent  par 
suite  comme  les  mailles  d'un  réseau  dont  les  cellules 
violettes  seraient  la  trame.  Cette  trame  est  large,  tantôt 
d'une  rangée  de  cellules,  tantôt  de  plusieurs;  et  cette 
largeur  varie  suivant  les  frondes,  et,  pour  la  même 
fronde,  suivant  des  endroits  déterminés.  Aux  angles  du 
réseau,  les  cellules  violettes  sont  ordinairement  assem- 
blées en  groupes  de  forme  irrégulière.  A  la  face  infé- 
rieure, la  disposition  relative  des  cellules  violettes  et 
carminées  est  la  même.  Toutefois,  par  suite  de  l'ab- 
sence des  chambres  pneumatiques,  le  fond  des  cel- 
lules violettes  n'est  plus  interrompu  que  par  les  cellules 
carminées  et  par  de  rares  cellules  à  raphides.  Aussi  for- 
ment-elles une  trame  large,  dans  la  plupart  des  cas,  de 
plusieurs  cellules.  Il  en  résulte  que,  sur  cette  face,  l'ap- 
parence de  réseau  est  moins  marquée. 

Souvent  les  cellules  situées  à  la  partie  du  bord  qui  est 


par  l^union  d*un  objectif  faible  avec  un  oculaire  fort.  Aux  angles  du 
réseau  des  rubans,  se  voient  fréquemment  des  sortes  d^anneaux  (fig.  8,  b) 
qui  ne  répondent  également  à  aucun  objet  réel. 


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(59) 

opposée  à  la  base  contiennent  un  liquide  moins  foncé 
que  celles  du  reste  de  la  surface  ;  cette  partie  présente 
alors  une  couleur  verdâtre.  Mais  telle  n'en  était  pas  primi- 
tivement la  teinte.  Pendant  le  cours  du  développement, 
les  cellules  situées  vers  le  sommet  sont  les  premières  dont 
le  contenu  se  colore.  Celles  du  reste  de  la  face  ne  pren- 
nent leur  coloration  que  postérieurement.  En  revanche, 
les  cellules  du  bord  antérieur  se  décolorent  également  les 
premières.  Elles  ont  commencé  plus  tôt  cette  phase  de 
leur  végétation,  et  la  finissent  de  même  plus  tôt.  Pendant 
la  croissance  consécutive  de  la  fronde,  le  liquide  colorant 
pâlit  dans  la  totalité  des  cellules  adjacentes  aux  deux  faces, 
d'où  il  résulte  qu'au  printemps  la  fronde  devient  verdâtre. 

Les  cellules  carminées  sont  pauvres  en  fécule  et  en 
chlorophylle,  ou  n'en  renferment  point;  les  cellules  vio- 
lettes en  contiennent,  au  contraire,  une  quantité  consi- 
dérable et  en  sont  même  parfois  complètement  remplies. 
L'emploi  de  l'iode  fait  vivement  ressortir  cette  diffé- 
rence. Lorsqu'on  traite  une  coupe  par  ce  réactif,  les 
cellules  violettes  deviennent  d'une  opacité  complète  et 
contrastant  avec  la  translucidité  que  conservent  les  cel- 
lules carminées. 

Le  système  aérifère  est  d'une  grande  simplicité.  Par  sa 
structure  essentielle,  il  est  analogue  à  celui  du  TT.  arrhiza, 
et  tend  à  faire  considérer  les  frondes  d'hiver  comme 
représentant,  jusqu'à  un  certain  point,  un  bourgeon  ordi- 
naire arrêté  dans  son  développement.  Des  lacunes,  sem- 
blables à  celles  des  frondes  d  été,  n'existent  pas  dans  ce 
système;  il  se  compose  uniquement  de  méats  étoiles, 
situés  aux  points  de  rencontre  des  cellules,  et  reliés  entre 
eux  par  des  anastomoses.  Le  plus  grand  diamètre  de  ces 
méats  égale  rarement  là  longueur  d'une  cellule;  le  plus 


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(60) 

fréquemment^  il  n'en  mesure  que  le  tiers  ou  la  moitié.  Le 
réseau  des  méats  est  en  communication  avec  les  chambres 
pneumatiques. 

Malgré  cet  étal  rudimentaire  du  système  aérifère,  le 
nombre  des  cellules  parenchymateuses  a  déjà  atteint  son 
chiffre  définitif.  Ces  cellules  sont  de  forme  assez  régu- 
lière, jamais  tortueuse.  Leurs  contours  sont  mi-polygo- 
naux, mi-arrondis  (Gg.  9).  Elles  sont,  tantôt  de  même 
dimension  dans  tous  les  sens,  tantôt  un  peu  allongées 
dans  une  direction  variable.  Par  suite  de  leur  conforma- 
tion, elles  ne  se  touchent  point  par  toute  retendue  de 
leur  surface,  mais  laissent  entre  elles  des  intervalles  qui 
constituent  les  méats  aérifères.  Leur  diamètre  moyen  est 
d'environ  1/19  mm. 

Ces  cellules  sont  remplies  de  grains  de  fécule.  Mise  en 
liberté,  celle-ci  est  ordinairement  dépourvue  d'enveloppe 
chlorophylleuse.  Dans  les  cellules,  une  partie  des  grains 
dont  elle  se  compose  sont  encore  entourés  de  protoplasma 
vert.  Celui-ci  n'a  pas  encore  pris  la  forme  discoïde;  il 
semble  constituer  des  masses  de  forme  irrégulière  et, 
lorsqu'il  s'échappe  des  cellules,  il  vient  souvent  flotter, 
dans  la  préparation,  sous  forme  de  membranes.  Cette 
forme  de  la  chlorophylle  et,  peut-être,  l'abondance  de  la 
fécule,  peuvent  encore  être  considérées  comme  des  carac- 
tères embryonnaires. 

Des  cellules  à  liquide  rougeàtre  ou  à  raphides  se  ren- 
contrent également  disséminées  dans  le  parenchyme. 
Celles  à  cystolithes  y  sont  rares. 

Comme  dans  les  frondes  d'été,  les  nervures  des 
frondes  d'hiver  se  composent,  soit  exclusivement,  soit 
en  majeure  partie,  de  cellules  baculîformes.  Une  partie 
de  celles-ci  contiennent  souvent  des  anneaux,   ou  une 


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(61  ) 

spire,  ou  une  alternance  de  Tune  et  des  autres.  La  largeur 
de  ces  vaisseaux  est  moindre  que  chez  les  frondes  ordi- 
naires. Elle  est  d'environ  1/26O  mm. 

Les  folioles  accessoires  présentent  la  même  structure 
fondamentale  que  celles  des  frondes  d'été.  Elles  offrent  en 
outre  les  particularités  suivantes.  La  plupart  des  cellules 
disposées  en  plan  simple  sont  remplies  d'un  contenu  bru- 
nâtre, et  régulièrement  entremêlées  de  cellules  incolores, 
beaucoup  plus  rares.  Dans  le  double  plan,  le  plan  anté- 
rieur(*)  présente  également  quelques  cellules  brunâtres, 
mais  les  cellules  incolores  y  constituent  la  très-grande 
majorité.  C'est  à  la  présence  des  cellules  brunâtres  que 
les  folioles  des  frondes  d'hiver  doivent  leur  coloration 
spéciale.  Ajoutons  à  ce  caractère  que,  chez  ces  frondes, 
la  foliole  postérieure  contient  seule  des  cellules  à  raphides; 
la  foliole  antérieure  en  est  dépourvue. 

Les  frondes  d'hiver  sont  plus  denses  que  l'eau  et  en 
gagnent  le  fond  aussitôt  qu'une  cause  mécanique  quel- 
conque, telle  que  la  pluie,  l'agitation  de  l'eau,  vient  à  les 
détacher  de  la  fronde  mère.  Dans  quelques  circonstances, 
elles  entraînent  celle-ci  dans  leur  descente.  Elles  passent 
l'hiver  sur  la  vase,  à  l'abri  des  gelées,  et  ne  regagnent 
la  surface  qu'à  l'époque  du  réveil  général  de  la  végétation. 
Le  premier  phénomène  qui  indique  leur  ascension  future 
consiste  dans  l'apparition  d'une  bulle  d'oxygène  sur  leur 
face  supérieure.  Ce  phénomène  est  vraisemblablement 
le  signal  de  l'entrée  en  activité  de  leur  système  pneu- 
matique. Allégées  par  l'adhérence  de  la  bulle  gazeuse,  les 


(1)  Pour  la  foliole  postérieure,  nous  considérons  comme  plan  antérieur 
celui  qui  est  appliqué  contre  le  dos  de  la  fionde. 


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(62) 

frondes  gagnent  la  surface.  Souvent  alors  la  bulle  se  dé- 
tache, et  les  frondes  redescendent  pour  recommencer 
ensuite  les  mêmes  mouvements.  D'autres  fois,  elles  par- 
viennent à  se  maintenir  à  la  surface  jusqu'après  le  dessè- 
chement complet  de  leur  face  supérieure.  La  plante  est 
alors  devenue  provisoirement  nageante.  Si,  dans  cet  état, 
une  cause  quelconque  d'humidité,  telle  que  la  gelée,  la 
neige  ou  la  pluie,  vient  à  mouiller  sa  face  supérieure,  la 
fronde  redescend  au  fond,  en  vertu  de  sa  densité,  et  s'y 
retrouve  en  sûreté,  dans  l'attente  de  temps  plus  propices. 
Dans  un  local  chauffé  et  à  une  exposition  convenable,  la 
phase  décrite  débute  dès  le  commencement  de  janvier; 
dans  la  nature,  elle  semble  se  produire  vers  le  même 
mois  et  en  février. 

Bientôt,  grâce  au  développement  du  système  aérifère, 
les  frondes  finissent  par  diminuer  suffisamment  de  den- 
sité pour  rester  définilivement  au-dessus  de  l'eau,  même 
quand  elles  sont  mouillées  sur  les  deux  faces.  Tel  est  l'état 
de  la  plupart  d'entre  elles  vers  la  fin  de  février  et  au 
commencement  de  mars.  On  trouve  toutefois,  dans  la 
nature,  de  considérables  écarts  aux  dates  citées.  Déjà 
avant  l'hiver,  quelques  frondes  arrivent  à  un  degré  de 
légèreté  suffisant  pour  pouvoir  garder  la  surface.  D'autres, 
au  contraire,  ne  remontent  que  vers  le  milieu  de  l'été, 
lorsqu'une  partie  des  frondes,  destinées  à  l'hiver  suivant, 
ont  déjà  été  produites.  La  cause  de  cette  ascension  semble 
consister  uniquement  dans  l'accroissement  du  système 
aérifère,  et  être  ordinairement  indépendante  de  la  dispari- 
lion  de  la  fécule,  contrairement  à  une  opinion  émise. 
Lorsqu'en  février  les  frondes  viennent  flotter  à  la  surface, 
leur  fécule  est  encore  dans  la  même  abondance  qu'avant 
l'hiver. 


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(63) 

Pendant  le  printemps,  les  frondes  d'hiver  subissent  des 
modifications  dans  toutes  leurs  parties.  Leurs  dimensions 
grandissent;  leur  largeur  devient  souvent  de  4  à  5  mm., 
et  leur  épaisseur  peut  atteindre  environ  0,7  mm.  Les 
racines,  peu  nombreuses,  percent  la  foliole  postérieure  et 
arrivent  au  jour.  La  face  supérieure  verdit  et  s*éclaircit, 
en  même  temps  que  la  coloration,  violette  ou  carminée, 
des  cellules  perd  son  intensité.  Les  cellules  du  paren- 
chyme grandissent  et  s'allongent  la  plupart  dans  le  ^ens 
de  répaisseur  de  la  fronde,  tout  en  conservant  la  régula- 
rité relative  de  leur  forme.  Le  système  aérifère  se  déve- 
loppe d'avantage,  principalement  sous  la  face  supérieure. 
Les  méats  atteignent,  en  général,  une  longueur  de  1  à 
1  1/2  cellules,  et  leurs  anastomoses  s'élargissent.  Parmi 
ces  dernières,  celles  qui  continuent  inférieurement  les 
chambres  pneumatiques  se  font  surtout  remarquer  par 
leur  accroissement.  Enfin,  de  véritables  lacunes  peuvent  se 
former,  principalement  dans  les  feuillets  antérieurs  des 
fentes,  ainsi  qu'aux  points  où  la  fronde  atteint  sa  plus 
grande  épaisseur.  Toutefois,  ces  lacunes  ne  présentent  ni 
la  taille,  ni  la  régularité  ordinaires,  et  les  cellules  qui  les 
tapissent  ne  sont  pas  tortueuses.  Elles  sont,  en  outre,  sou- 
vent séparées  les  unes  des  autres  par  une  épaisseur  de 
plusieurs  cellules.  La  fécule  diminue  considérablement, 
soit  pendant  le  bourgeonnement  de  la  fronde,  soit  anté- 
rieurement, quand  celui-ci  se  produit  à  une  date  tardive; 
et  la  chlorophylle  s'organise  et  acquiert  une  forme  d'au- 
tant plus  parfaite  qu'on  se  rapproche  d'avantage  de  la 
face  supérieure,  près  de  laquelle  elle  affecte  la  forme  dis- 
coïdale.  Enfin  les  folioles  accessoires  éprouvent  les  dépla- 
cements et  les  altérations  ordinaires. 

Peu  de  temps  après  que  les  frondes  d'hiver  ont  pris 


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(64) 

définitivement  leur  place  à  la  surface  de  l'eau,  elles  com- 
mencent à  émettre  les  bourgeons  contenus  dans  leurs 
fentes.  Dans  la  nature,  les  bourgeons  de  quelques  frondes 
font  leur  apparition  dès  le  milieu  de  février,  et  au  premier 
mars,  i!s  font  saillie,  chez  la  plupart  d'entre  elles.  Les 
deux  bourgeons  de  chaque  fronde  n'apparaissent  pas  en 
même  temps.  D'ordinaire  l'un  d'eux,  placé,  tantôt  à  droite, 
tantôt  à  gauche,  a  déjà  acquis  une  taille  à  peu  près  égale 
à  celle  de  la  fronde  mère,  lorsque  l'autre  commence  à  se 
montrer. 

Les  frondes  produites  au  printemps  par  les  frondes 
d'hiver  sont  primitivement  d'une  couleur  moins  foncée 
que  les  frondes  d'été,  auxquelles  elles  sont  inférieures 
sous  le  rapport  de  la  taille  et  de  l'épaisseur.  Leur  système 
aérifère  est  également  moins  développé,  bien  que  de 
forme  typique,  et  les  cellules  qui  tapissent  les  lacunes 
moyennes  et  inférieures  sont  moins  allongées  dans  le  sens 
de  l'épaisseur  de  la  fronde  et  présentent  une  forme  plus 
régulière. 

La  chaleur  et  l'insolation  des  beaux  jours  du  printemps 
donnent  à  ces  frondes  les  caractères  normaux.  Leur  cou- 
leur se  fonce  rapidement,  leur  structure  se  perfectionne 
et,  dès  le  commencement  de  juin,  leur  taille  et  leur  gib- 
bosité  ont  pris  les  proportions  ordinaires. 

Le  procédé  de  végétation  que  nous  venons  de  décrire 
est  celui  auquel  sont  soumis  la  plupart  des  individus  qui 
représentent  l'espèce  pendant  l'hiver.  Son  application 
rencontre  toutefois  quelques  exceptions. 

La  production  des  frondes  d'hiver  est  toujours  suivie 
de  la  flétrissure  de  la  fronde  qui  les  a  procréées.  Aussi  la 
plupart  des  frondes  ordinaires  sont  mortes  vers  la  fin  du 
mois  de  novembre.  Quelques-unes  d'entre  elles,  en  petit 


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(65) 

nombre,  persistent  toutefois  durant  Thiver,  et  nous  en 
avons  observé  qui  n'ont  émis  qu'en  février  les  frondes 
spécialement  destinées  à  cette  saison.  Quand  les  frondes 
ordinaires  atteignent  cette  date,  elles  peuvent  donner 
naissance,  directement  et  sans  l'intermédiaire  des  frondes 
d'hiver,  à  des  frondes  semblables  à  celles  que  produisent 
celles-ci,  vers  l'approche  du  printemps.  Parmi  quelques 
frondes  recueillies  à  la  fin  de  février  1868,  une  seule,  sur 
six,  produisait  encore  des  frondes  d'hiver;  les  autres 
émettaient  des  frondes  de  printemps.  Quelques  généra- 
lions  du  Sp.  polyrrhha  parcourent  en  conséquence,  sous 
la  forme  ordinaire,  le  cycle  entier  de  la  végétation. 

Les  frondes  ordinaires  ne  présentent  point,  en  hiver, 
d'autres  particularités  qu'une  taille  et  une  épaisseur 
moyennes  un  peu  réduites.  Leur  longueur  est  comprise 
entre  9  et  4,5  mm. 

La  gelée  leur  est  fatale.  Sous  son  action,  la  face  supé- 
rieure se  marque  d'abord  de  taches  foncées  et  transluci- 
des, indiquant  que  l'eau  a  envahi  les  parties  sous-jacentes 
du  système  aérifère.  Celui-ci  s'en  emplit  davantage  à 
chaque  reprise  de  la  gelée,  et,  en  même  temps,  la  trans- 
lucidité s'étend  sur  une  fraction  de  plus  en  plus  considé- 
rable de  la  fronde,  et  finit  par  gagner  celle-ci  d'une 
manière  complète.  Les  nervures  deviennent  alors  visibles 
et  se  montrent,  par  translucidité,  sous  forme  de  lignes 
foncées.  En  cet  état,  la  fronde  a  pris  une  densité  supérieure 
à  celle  de  l'eau,  dont  elle  gagne  le  fond.  Dans  sa  des- 
cente, elle  entraîne  avec  elle  les  bourgeons  dont  elle  peut 
encore  être  garnie.  Nous  étudierons  ces  phénomènes, 
avec  plus  de  détails  chez  le  Z.  minor,  espèce  qui  offre, 
pendant  l'hiver,  des  moyens  d'expérimentation  plus  favo- 
rables. Grâce  au  procédé  décrit,  la  gelée  fait  disparaître 


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(66) 

la  plupart  des  frondes  ordinaires  dont  Tétat  permettait 
une  carrière  plus  longue.  Elle  doit  être  considérée  comme 
Tune  des  causes  de  la  rareté  de  ces  frondes  pendant  la 
morte  saison. 

Le  5p.  polyrrhiza  est  encore  représenté,  en  hiver,  par 
une  autre  sorte  de  frondes  qui  se  distinguent  par  des 
caractères  peu  constants  et  intermédiaires  entre  ceux  des 
deux  autres  formes.  Elles  sont  nageantes.  Leur  forme  est 
ordinairement  intermédiaire  entre  la  forme  réniforme  et 
Tobovée ;  parfois  elle  est  elliptique  :  Taxe  de  lellipse étant 
placé  dans  le  sens  de  la  largeur.  Leur  longueur  varie 
entre  2,5  et  4,8  mm.  et  leur  largeur,  entre  3  et  4,S  mm.; 
leur  épaisseur  est  d'environ  0,4S  à  0,55  mm.  Leur  face 
supérieure  est  de  couleur  verte  ;  l'inférieure  est  rougeâtre. 
Les  lacunes  sont  peu  développées  et  parfois  remplacées, 
en  partie,  par  un  système  de  méats  anastomosés.  Les 
cellules  qui  les  tapissent  sont  peu  ou  point  allongées  dans 
le  sens  de  Tépaisseur  de  la  fronde  et,  dans  quelques  cas 
seulement,  elles  montrent  un  commencement  de  contours 
tortueux  dans  Tendroit  le  plus  épais  de  la  partie  prénodale. 

Par  ces  divers  traits  de  leur  organisation,  les  frondes 
précédentes  se  montrent  intermédiaires  entre  la  forme  de 
l'été  et  celle  de  l'hiver.  Moins  nombreuses  que  les  frondes 
ordinaires  au  commencement  de  la  mauvaise  saison,  elles 
les  dépassent,  en  fréquence,  à  la  fin  de  celle-ci.  Comme 
ces  frondes,  elles  émettent  jusque  vers  la  fin  de  février 
des  frondes  d'hiver,  et  produisent  de  préférence,  après 
cette  date,  des  frondes  de  printemps. 

Elles  sont  reliées  par  quelques  intermédiaires  à  la  forme 
ordinaire  d'une  part,  aux  bourgeons  d'hiver  de  l'autre,  et 
ne  semblent  pas  constituer  un  type  défini,  dans  l'évolu- 
tion de  l'espèce. 


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(67) 

Frondes  cultivées.  —  Les  expériences  de  culture  du 
Sp.  polyrrhiza  nous  ont  fourni,  relativement  à  la  conser- 
vation hibernale,  des  résultats  très-différents,  suivant  les 
conditions  auxquelles  les  frondes  se  trouvaient  exposées, 
et  le  laps  de  temps  qui  s'était  écoulé  depuis  leur  récolte. 

Les  frondes  mises  en  culture,  dans  des  vases,  immé- 
diatement avant  la  mauvaise  saison,  donnèrent  lieu  aux 
mêmes  observations  que  celles  de  la  nature.  D'autres  re- 
cueillies en  été,  placées  dans  une  eau  azotée,  et  exposées  à 
une  insolation  suffisante,  émirent  également,  avec  beaucoup 
d'ensemble,  leurs  frondes  d'hiver.  En  1866,  nous  n'avons 
observé  cfU'une  exception  sur  30  frondes  et,  en  1867,  une 
sur  40.  Les  frondes  exceptionnelles  produisaient  des 
bourgeons  ordinaires.  II  en  fut  tout  autrement  pour  d'au- 
tres frondes  récoltées  à  la  même  époque,  mais  cultivées 
dans  un  vase  non  exposé  au  soleil.  A  l'entrée  de  l'hiver, 
les  trois  onzièmes  d'entre  elles  n^étaient  pas  encore  flé- 
tries. Les  sept  neuvièmes  environ  produisirent  des  fron- 
des d'hiver,  soit  directement,  soit  par  l'intermédiaire  de 
frondes  à  caractères  moyens;  le  cinquième  à  peu  près 
donna  naissance,  en  partie  par  le  même  intermédiaire,  à 
des  frondes  ordinaires,  mais  présentant  la  pâleur  et  la 
minceur  qu'affectent  les  5p.  polyrrhiza  qui  croissent  sous 
l'ombrage. 

Les  frondes  à  caractères  moyens  ressemblaient  à  celles 
du  même  genre  que  nous  avons  rencontrées  dans  la  na- 
ture. Elles  se  trouvèrent  au  nombre  de  17  parmi  le 
produit  de  112  frondes  qui  servirent  d'objet  à  nos  expé- 
riences. Elles  produisirent,  comme  nous  venons  de  le 
dire,  les  unes  des  frondes  d'hiver,  les  autres  des  frondes 
ordinaires.  L'exposition  au  soleil  du  printemps  les  tua, 
sans  modifier  leur  structure.  Vers  le  commencement  de 
mai,  elles  étaient  toutes  flétries. 


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(68) 

Les  individus  du  type  ordinaire,  que  nous  avons  com- 
parés aux  frondes  à  demi  étiolées  de  la  nature,  renchéris- 
saient sur  celles-ci  par  un  développement  moindre  encore. 
Leur  forme  était  normale;  leur  longueur  allait  de  2,S  à 
3  mm.  et  leur  épaisseur  était  inférieure  à  1/4  mm.  Elles 
étaient  d'un  vert  pâle  ou  jaunâtre  sur  la  face  supérieure, 
et  sur  la  face  inférieure,  d'un  blanc  satiné  et  plus  ou 
moins  rosé.  Leurs  lacunes  étaient  petites.  Les  cellules  des 
chambres  inférieures  avaient  conservé  une  forme  régu- 
lière et  n'étaient  pas  encore  allongées  dans  un  sens  déter- 
miné. Rarement  l'on  voit  naître,  de  ces  frondes,  un 
bourgeon  d'hiver.  D'ordinaire  elles  donnent  naissance  à 
des  frondes  qui  leur  ressemblent  par  les  caractères  prin- 
cipaux, mais  qui  sont  d'une  taille  moindre  encore,  et 
dont  la  coloration  est  un  peu  plus  foncée,  quand  elles  sont 
nées  sous  les  rayons  du  soleil  printanier.  Exposées  à  une 
vive  insolation,  ces  frondes  plates,  tant  mères  que  filles, 
périssent,  sans  acquérir,  ni  une  épaisseur  plus  considé- 
rable, ni  une  structure  plus  parfaite. 

Les  frondes  émises  au  printemps  par  les  frondes  d'hiver 
et  par  celles  à  caractères  moyens  ressemblaient  à  la  forme 
produite,  à  la  même  époque,  dans  la  nature,  mais  étaient 
d'une  couleur  un  peu  moins  foncée  que  ces  dernières.  Bien 
qu'elles  eussent  acquis  une  taille  et  une  épaisseur  supé- 
rieures à  celles  des  frondes  minces  dont  nous  venons  de 
parier,  elles  ne  parvinrent  pas  à  atteindre  la  gibbosité 
normale  :  leur  système  aérifère  ne  se  développant  pas  au 
degré  ordinaire. 

Lenina  g^ibba. 

Frondes  croissant  dans  la  nature.  —  Le  L.  gibba, 
comme  le   Sp,  polyrrhiza,    possède,   pour  l'hiver,  des 


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(69) 

frondes  spéciales.  Dans  les  endroits  favorablement  expo- 
sés, celles-ci  apparaissent  vers  la  fin  de  1  été,  principa- 
lement aux  mois  de  septembre  et  d'octobre.  Ces  frondes 
sont  nageantes,  plates  (fig.  10),  de  forme  obovée  et  assez 
remarquablement  symétrique.  Elles  mesurent,  comme 
^dimensions  ordinaires,  une  longueur  de  2,S  à  3,5  mm., 
sur  une  largeur  de  2  à  3  mm.  et  une  épaisseur  de  0,5  à 
0,75  mm.  La  couleur  de  leur  face  supérieure  est  le  vert 
violacé.  La  face  inférieure  est  lisse  et  dépourvue  de  bosse- 
lures. Sa  coloration  consiste  en  un  fond  d'un  vert  très- 
foncé  sur  lequel  tranchent  des  ponctuations  blanchâtres 
(fig.  11),  rapprochées  les  unes  des  autres,  assez  également 
disséminées  et  d'un  diamètre  croissant  à  partir  du  bord 
de  la  face  jusque  vers  le  milieu  de  la  partie  prénodale. 
Ce  contraste  et  cette  disposition  donnent  à  la  coloration  de 
celte  face  une  apparence  réticulée  très-frappante. 

La  fronde  est  munie  d'une  racine,  pendant  librement, 
mais  un  peu  moins  longue  qu'à  l'ordinaire.  Les  cellules 
de  l'épiderme  ont  déjà  pris  leurs  contours  frisés.  Leur 
paroi  ne  présente  pas  d  epaississement  notable. 

La  teinte  rougeâtre  de  la  face  supérieure  provient  de 
ce  qu'une  partie  des  cellules  de  la  couche  supérieure  du 
parenchyme  sont  entièrement  remplies  d'un  liquide  car- 
miné ou  violacé.  Ces  cellules  renferment  néanmoins  une 
quantité  de  fécule  et  de  chlorophylle  non  moins  considé- 
rable que  les  autres  cellules  parenchymateuses.  La  face 
inférieure  ne  présente  pas  de  cellules  rouges. 

Le  système  aérifère  se  fait  remarquer  par  l'imperfec- 
tion de  son  développement  et  les  caractères  nouveaux  de 
ses  cavités.  Les  lacunes  inférieures,  les  plus  considérables 
de  toutes,  sont  réduites  à  des  vacuoles  d'une  forme  varia- 
ble, dont  le  type  est  la  sphère  (fig.  12).  Cette  forme 


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(70) 

sphérique  est  toutefois  rarement  régulière;  d'ordinaire 
elle  est  déformée,  suivant  un  ou  plusieurs  sens,  et  le  plus 
souvent  déprimée.  Leur  diamètre  moyen  est  parfois  pres- 
que nul.  Dans  quelques  frondes,  il  ne  dépassait  pas  1/12  à 
i/i3  mm.;  d'autres  fois  il  atteignait  près  de  1/4  mm. 

Ces  lacunes  se  voient  par  transparence,  sur  la  face 
inférieure,  sous  l'aspect  des  ponctuations  blanchâtres  que 
nous  avons  mentionnées. 

Les  cellules  qui  en  forment  la  paroi  sont  la  plupart 
allongées  dans  un  sens  perpendiculaire  à  la  surface  de  la 
lacune,  et  semblent  rayonner  de  celle-ci  vers  l'extérieur 
(fig.  12),  Leur  longueur  égale  en  général  l  1/2  à  2  fois 
leur  largeur,  mais  cette  proportion  n'est  pas  constante. 
Une  partie  d'entre  elles  font  irrégulièrement  saillie,  dans 
la  lacune,  et  contribuent  ainsi  à  l'oblitérer  et  à  lui  donner 
une  forme  irrégulière. 

Les  lacunes  moyennes  et  supérieures  sont  le  plus  sou- 
vent absentes  ou  réduites  à  de  simples  méats,  dans  la  plus 
grande  partie  de  la  fronde.  Elles  sont  ordinairement 
présentes  au-dessus  du  nœud.  Quand  elles  existent,  leur 
forme  et  la  disposition  de  leurs  cellules  (fig.  13)  se  rap- 
prochent de  celles  des  lacunes  inférieures,  mais  leurs 
dimensions  sont  en  général  beaucoup  moindres. 

La  plupart  des  lacunes,  surtout  celles  qui  appartien- 
nent au  même  plan,  sont  séparées  entre  elles  par  une 
épaisseur  de  plusieurs  cellules.  Le  nombre  de  celles-ci  est 
souvent  de  quatre  ou  de  cinq  entre  les  lacunes  inférieures. 
Cette  structure  différencie  essentiellement  les  frondes 
d'hiver  de  toutes  les  autres  formes  du  L.  gibba. 

Les  cellules,  relativement  assez  petites,  qui  sont  com- 
prises entre  les  lacunes  forment  un  tissu  assez  serré  et 
présentant  de  Panalogie  avec  celui  des  frondes  d'hiver  du 


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(71  ) 

Sp.  polyrrhiza.  Souvent,  à  leurs  angles,  on  voit  appa- 
raître des  méats  aérifères  dont  une  partie  sont  reliés  par 
des  anastomoses.  Ces  méats  sont  surtout  nombreux  sous  la 
face  supérieure;  ils  y  sont  généralement  anastomosés  et  for- 
ment, sous  Tépiderme,  le  réseau  ordinaire.  Ils  sont  moins 
constants  près  de  la  face  inférieure;  les  anastomoses  y 
sont  également  plus  rares,  et  le  système  entier  des  méats 
y  est  plus  interrompu  et  plus  irrégulier. 

Gomme  chez  les  frondes  d'hiver  du  Sp,  polyrrhiza,  les 
cellules  parenchymateuses  sont  gorgées  de  fécule,  et  la 
chlorophylle  semble  y  affecter  un  état  peu  formé.  Quel- 
ques-unes d'entre  elles  renferment  assez  communément 
des  cystolithes  analogues  à  ceux  du  Sp.  polyrrhiza. 

Les  nervures  des  frondes  d'hiver  du  L.gibba  sont,  comme 
dans  les  frondes  estivales,  au  nombre  de  cinq.  Elles  sont  de 
même  principalement  composées  de  cellules  baculiformes, 
dont  Pune  ou  l'autre  présente  souvent  quelques  anneaux 
ou  fragments  d'anneaux,  ou  un  fragment  de  spire  auquel 
nous  n'avons  jamais  vu  faire  un  tour  entier.  L'état  de  dé- 
veloppement de  ces  vaisseaux  est  par  conséquent  presque 
aussi  avancé  qu'à  l'état  adulte  des  frondes  ordinaires(*). 


(1)  La  production  des  frondes  d^hiver  a  été  découverte  par  notre  savant 
ami,  M.  Tabbé  Vandenborn.  Notre  confrère  concluait  de  la  minceur  de  ces 
frondes  que  le  L.  gibba  ne  constituait  qu'une  forme  particulière  du  L,  mi- 
nor,  forme  qui  prendrait  naissance  dans  des  circonstances  peu  connues. 
La  structure  intime  que  nous  venons  de  décrire  ne  nous  permet  pas  de 
partager  cette  opinion.  M.  Hegelmaier,  auquel  nous  avions  eu  Thonneur 
de  conmiuniquer  nos  observations,  avant  la  publication  de  sa  monographie, 
se  demande  si  les  frondes  d'hiver  que  nous  avons  étudiées  ne  sont  pas 
identiques  à  la  sorte  de  frondes  plates  que  nous  avons  vues  se  produire  sous 
Tombrage,  en  toute  saison.  L'on  a  pu  conclure,  par  ce  qui  précède,  que 
celles-ci  en  sont,  au  contraire,  profondément  différentes. 


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(72) 

Les  frondes  décrites  conservent,  jusqu'à  la  mort,  leur 
forme  aplatie,  la  coloration  spéciale  de  leur  face  inférieure 
et  leurs  caractères  anatomiques.  Tout  le  changement 
qu'elles  éprouvent  au  printemps  consiste  dans  un  léger 
accroissement  du  système  aérifère.  Dans  une  seule  fronde, 
recueillie  en  juin  1868,  les  lacunes  n  étaient  plus  sépa- 
rées, aux  points  de  leur  plus  grand  développement,  que 
par  une  cloison  épaisse  d'un  seul  plan  de  cellules.  Ces 
cellules  étaient  toutefois  d'une  forme  très-régulière,  et 
remarquablement  allongées  dans  un  sens  perpendiculaire 
à  la  paroi  des  lacunes  :  disposition  très-différente  de  celle 
qu'on  remarque  chez  la  forme  ordinaire  du  L.  gibba. 

Dans  les  eaux  bien  insolées,  les  frondes  d'hiver  se  flétris- 
sent vers  la  fin  de  mai,  après  les  premières  chaleurs  du 
printemps.  Dans  des  endroits  plus  ombragés,  elles  se  mon- 
trent encore  pendant  le  mois  de  juin. 

La  forme,  la  coloration  et  les  caractères  de  ces  frondes 
sont  très-caractéristiques  et  permettent  de  les  distinguer 
aisément  tant  des  frondes  plates  que  des  frondes  gibbeuses 
de  la  même  espèce. 

Les  frondes  d'hiver  produisent  assez  rarement  des 
bourgeons  qui  leur  ressemblent.  D'ordinaire,  elles  donnent 
le  jour  à  des  frondes  de  forme  nouvelle,  également 
aplaties,  mais  se  rapprochant,  par  leurs  caractères,  des 
frondes  plates  qui  sont  nées  à  la  surface  d'une  eau 
stagnante  ou  sous  une  insolation  trop  faible.  L'époque  de 
la  naissance  de  ces  nouvelles  frondes  est  naturellement  en 
rapport  avec  celle  des  frondes  d'hiver  elles-mêmes.  Celles 
qui,  parmi  ces  dernières,  ont  été  produites  à  l'entrée  de 
l'automne  se  montrent,  en  règle,  flanquées,  dès  le  mois 
de  février,  de  deux  frondes  filles  déjà  prolifères. 

Celles-ci,  que  nous  désignerons  sous  le  nom  de  frondes 


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(73) 

de  printemps^  ont  une  forme  moins  régulière  que  les 
frondes  gibbeuses  ou  hibernales.  Elles  ressemblent  davan- 
tage aux  L,  minor,  en  devenant  un  peu  asymétriques, 
anguleuses  et  plutôt  ellipsoïdes  qu'ovales.  Leur  taille  est, 
en  moyenne,  de  3,5  mm.  de  long,  sur  2,3  mm.  de  large. 
Leur  épaisseur  atteint  1/3  à  2/3  mm.  La  face  supérieure  est 
ordinairement  verte;   la  série  de  tubercules  qui  court 
au-dessus  de  la  nervure  médiane  est,  en  général,  aussi 
bien  marquée  que  chez  le  L.  minor.  La  face  inférieure  ne 
présente  ni  la  coloration  foncée  à  ponctuations  blanchâtres 
des  frondes  d'hiver,   ni  les  bosselures  des  frondes  gib- 
beuses. Sa  couleur  est  finement  réticulée  et  d'un  vert 
blanchâtre.  Les  cellules  épidermiques  ne  possèdent  point 
de  caractères  spéciaux.  Le  système  aérifère  est  dans  un 
état  de  développement  bien  plus  avancé  que  chez  les 
frondes  d'hiver,  mais  bien  inférieur  à  celui  des  frondes 
gibbeuses.  Les  lacunes  inférieures  ne  montrent,  dans  la 
plupart  des   points,  aucune  prédominance  constante  et 
marquée  sur  celles  d'un  autre  plan.  Les  cellules  qui  les 
tapissent  n'ont  pas  encore  pris  la  forme  tortueuse  et  sont 
peu  allongées  dans  le  sens  de  l'épaisseur  de  la  fronde.  Les 
nervures  sont  normalement  constituées  ;  le  plus  souvent 
elles  sont  au  nombre  de  5,  mais  parfois  la  dissection  ne 
nous  en  a  montré  que  3.  Les  frondes  de  printemps,  chez 
lesquelles  le  nombre  des  nervures  est  tombé  à  ce  dernier 
chiffre,  ressemblent  tellement  à  la  forme  ordinaire  du 
£.  minor  qu'il  devient  presque  impossible  de  les  en  dis- 
tinguer. Toutefois,  leurs  lacunes  sont,  pour  une  même 
épaisseur  de  fronde,  un  peu  plus  grandes  et  moins  nom- 
breuses que  dans  celte  espèce. 

Les  frondes  de  printemps  se  font  remarquer  par  le 
grand  nombre  des  individus  qui  entrent  dans  leurs  grou- 


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(74) 

pements.  Vers  la  fin  d'avril  et  au  commencement  de 
mai  1868,  ceux-ci  se  composaient,  en  général,  de  3  à 
6  individus  adultes,  encore  adhérents  à  la  fronde  d'hiver. 
Les  groupements  de  4,  5  et  6  individus  étaient  nombreux. 
Ces  chiffres  sont  d'autant  plus  remarquables  que,  dans 
les  mêmes  eaux,  les  frondes  du  L,  minor  n'étaient  réunies 
au  maximum  que  par  2  ou  3.  Ils  affirment  encore  l'an- 
tagonisme que  nous  avons  constaté  antérieurement  chez 
le  L.  gibba  entre  l'adhérence  des  frondes  et  leur  crois- 
sance. 

Les  frondes  de  printemps  ne  conservent  pas  longtemps 
leurs  caractères  primitifs.  Les  premières  chaleurs  de  la 
belle  saison  les  transforment  peu  à  peu  en  frondes  gib- 
beuses  et  finissent  par  leur  donner  la  taille  ordinaire. 
Déjà,  dès  la  dernière  moitié  d'avril  1868,  quelques-unes 
des  frondes  avaient  acquis  une  épaisseur  un  peu  supé- 
rieure à  celle  du  L.  minor.  Au  commencement  de  mai, 
elles  commencèrent,  en  général,  à  montrer  de  la  gibbosité 
en  même  temps  qu'une  grandeur  plus  considérable.  Le 
23  de  ce  mois,  elles  étaient  toutes  décidément  gibbeuses; 
mais,  dans  la  plupart  des  cas,  leur  longueur  n'atteignait 
pas  encore  4  mm.  :  leur  gibbosité  égalant  la  moitié  de  leur 
longueur.  A  cette  époque,  on  peut  voir  des  groupements, 
composés  d'un  grand  nombre  de  frondes  déjà  tuméfiées, 
adhérer  encore  à  une  fronde  d'hiver  restée  plate  et  en 
voie  de  flétrissure.  Enfin,  le  30  mai,  les  frondes  de 
printemps  atteignaient  une  longueur  de  4,5  mm.,  sur  une 
épaisseur  de  2,5  mm.,  et,  dès  le  début  de  juin,  leurs 
dimensions  étaient  devenues  normales.  Le  cycle  de  la 
végétation  du  L.  gibba  se  trouvait  ainsi  fermé. 

Le  procédé  de  végétation  hibernale  que  nous  venons  de 
décrire  s'observe  dans  la   presque  totalité  des  frondes 


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(78) 

favorablement  exposées.  En  novembre  1867,  on  pouvait 
récolter,  dans  la  localité  la  plus  avantageuse  des  environs 
de  St-Trond,  plus  de  cent  frondes  gibbeuses,  sans  ren- 
contrer une  seule  qui  ne  fût  flanquée  de  frondes  d'hiver. 
La  généralité  de  la  production  de  ces  dernières  frondes, 
la  constance,  la  régularité  et  la  particularité  de  leur  struc- 
ture tendent  à  les  faire  considérer,  non  comme  un  simple 
accident  de  la  végétation,  mais  comme  une  forme  spé- 
ciale, répondant  aux  bourgeons  d'hiver  du  5p.  polyrrhiza 
et  destinée,  comme  ceux-ci,  à  la  conservation  de  Tespèce 
pendant  la  mauvaise  saison.  Le  liquide  rougeâtr.e  qui  rem- 
plit les  cellules  de  la  surface  des  frondes  d'hiver,  dans 
Tune  et  l'autre  espèces,  a  vraisemblablement  pour  but  de 
modérer,  dans  ces  frondes,  la  rapidité  de  l'évolution  en 
absorbant  une  partie  des  rayons  lumineux  qui  viennent 
les  frapper.  D'autre  part,  la  fécule  dont  les  cellules  sont 
remplies  ne  saurait  avoir  pour  objet,  chez  le  L.  gibba^ 
d'accroître  la  densité  de  la  fronde  et  de  faire  descendre 
celle-ci  au  fond  de  l'eau.  Les  frondes  d'hiver  de  cette 
espèce  sont  destinées  à  surnager  pendant  toute  la  froide 
saison  ;  elles  résistent  mieux  que  les  frondes  gibbeuses  à 
l'action  de  la  gelée,  sous  l'influence  de  laquelle  leurs  cavi- 
tés aériféres  sont  moins  rapidement  envahies  par  l'eau. 

Les  frondes  du  L.  gibba  qui  végètent  dans  des  condi- 
tions peu  favorables  présentent  beaucoup  d'irrégularité 
dans  les  phénomènes  de  l'hibernation.  Des  frondes 
plates,  nées  sur  une  eau  stagnante,  ne  présentaient 
encore,  à  la  fin  d'octobre,  qu'une  progéniture  semblable 
à  elles-mêmes.  Des  frondes  analogues  ayant  végété  sous 
l'ombrage  ne  produisirent  leurs  frondes  d'hiver  que 
longtemps  après  la  date  normale,  et  ces  dernières  restent 
en  vie  jusqu'aux  mois  de  juin  et  juillet.  Contrairement 


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(76) 

aux  faits  précédents^  des  frondes  de  la  variété  rouge  qui, 
pendant  Fêté  brûlant  de  1868,  avaient  vécu  exposées  à 
une  vive  insolation,  émirent  dès  le  mois  d*aoùt,  et  des 
frondes  d'hiver  de  très-petite  taille,  et  un  grand  nombre 
de  frondes,  petites  aussi,  mais  pourvues  de  gibbosité. 
Ces  dernières  donnèrent  naissance  à  des  frondes  présen- 
tant une  structure  à  peu  près  semblable  à  celle  des 
frondes  de  printemps,  mais  colorées  en  rouge,  soit  sur  la 
face  supérieure  seulement,  soit  sur  Tune  et  l'autre  faces. 
Les  frondes  d'hiver  elles-mêmes  donnèrent  en  partie 
naissance  a  un  produit  analogue  au  précédent,  en  partie 
à  des  frondes  semblables  à  elles-mêmes  ou  moins  déve- 
loppées encore-  La  marche  ordinaire  de  la  végétation 
était  donc  complètement  déviée  ;  et  cette  observation 
prouve  encore  qu'une  insolation  trop  vive  n'entre  pas 
dans  les  conditions  normales  de  la  végétation  du  L.  gibba. 
Pendant  l'hiver  de  1867-68,  après  un  été  plus  modéré, 
la  variété  rouge  de  la  même  localité  s'était  comportée 
d'une  manière  beaucoup  plus  régulière. 

La  presque  totalité  des  frondes  gibbeuses  de  la  nature 
périssent  à  l'entrée  de  l'hiver,  après  l'émission  des  frondes 
destinées  à  cette  saison.  Vers  le  mois  de  novembre,  les 
unes  sont  décolorées,  les  autres  en  voie  de  flétrissure,  et, 
en  décembre,  la  plupart  ont  gagné  le  fond  de  l'eau. 
Toutefois,  l'on  rencontre  pendant  tout  l'hiver,  à  la  surface 
de  celle-ci,  quelques  frondes  gibbeuses  bien  portantes 
dont  la  naissance  date  de  l'arrière-saison.  Leur  taille  et 
leur  gibbosité  moyennes  sont  inférieures  à  celles  des 
frondes  d'été.  Celles  de  ces  frondes  qui  se  reproduisent 
dès  l'entrée  de  l'hiver  émettent  normalement  la  forme 
spéciale  à  cette  saison.  Parmi  celles  qui  ne  se  multiplient 
qu'à  l'approche  du  printemps,  les  unes  donnent  encore 


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(77) 

naissance  à  des  frondes  d'hiver,  les  autres  émettent  des 
frondes  de  printemps  ou  des  formes  intermédiaires  entre 
les  deux  précédentes  et  comme  les  frondes  du  printemps 
prennent,  en  mai,  la  forme  de  I  été,  nous  constatons  que, 
pour  le  L.  gibba,  comme  pour  le  5p.  polyrrhiza,  le  cycle 
de  la  végétation  s'accomplit,  à  Tégard  quelques  lignées, 
sans  interposition  de  la  forme  d'hiver. 

La  gelée  produit,  sur  les  frondes  gibbeuses  du  L.  gibba, 
le  même  effet  que  sur  celles  du  Sp.  polyrrhiza.  A  la  suite 
de  gelées  répétées,  ces  frondes  finissent  par  devenir 
translucides  sur  toute  leur  étendue,  en  même  temps 
que  leurs  cavités  aériennes  sont  envahies  par  Teau.  Elles 
vont  alors  au  fond,  en  entraînant  avec  elles  les  bourgeons 
dont  elles  sont  munies.  En  ce  moment,  elles  conservent 
encore  leur  coloration  verte  et  ne  laissent  deviner  que 
vaguement  le  trajet  de  leurs  nervures.  L'envahissement 
des  lacunes  par  l'eau  n'a  cependant  pas  toujours  pour 
résultat  de  faire  descendre  les  frondes.  Parmi  celles-ci, 
quelques-unes,  dont  le  tissu  présente  cette  altération, 
restent  flottantes  à  la  surface  jusqu'après  leur  décolo- 
ration complète. 

Grâce  à  l'action  des  gelées,  le  nombre  déjà  restreint 
des  frondes  gibbeuses  bien  portantes  diminue  encore  en 
proportion  considérable.  Quelques-unes  cependant  échap- 
pent à  cette  action  d'une  manière  plus  ou  moins  com- 
plète et  parviennent  à  prolonger  leur  vie  jusqu'à  la  belle 
saison. 

Les  frondes  gibbeuses  hibernales  et  printanières  sont 
reliées,  les  unes  aux  autres,  par  quelques  formes  inter- 
médiaires. Celles-ci  sont  d'autant  plus  nombreuses  que 
les  conditions  de  l'existence  ont  été  moins  favorables. 
Elles  ne  sauraient  être  considérées  comme  constituant 
un  type  spécial  de  la  végétation  de  l'espèce. 


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(78) 

Frondes  cultivées.  —  Soumis  à  la  culture,  le  L.  gibba 
montre  des  phénomènes  analogues  à  ceux  que  nous  avons 
observés. chez  le  Sp.  polyrrhiza.  Les  frondes  gibbeuses 
récoltées  au  milieu  de  1  été  sont  remplacées,  à  la  fin  de 
l'automne,  par  un  produit  morbide  incapable  de  pro- 
duire une  fronde  d'hiver.  Recueillies  immédiatement 
avant  l'hiver,  les  mêmes  frondes  donnèrent,  avec  beau- 
coup d'ensemble,  naissance  aux  frondes  spécialement 
affectées  à  cette  saison  j  et  celles-ci  produisirent,  à  leur 
tour,  des  frondes  de  printemps.  Après  l'émission  de 
leur  produit  d'hiver,  les  frondes  gibbeuses  dépérirent  et, 
au  mois  d'avril,  toutes  sans  exception  étaient  flétries. 

Les  frondes  de  printemps  produites  dans  nos  vases 
étaient  moins  saines  que  celles  de  la  nature,  bien  qu'elles 
fussent  abritées  contre  la  gelée  et  traitées  avec  beaucoup 
de  soins.  Leur  taille  était  moindre  (fig.  14)  et  leur 
épaisseur  moyenne  n'était  que  d'environ  1/2  mm.  ou 
restait  en  dessous  de  cette  mesure.  Une  partie  d'entre  elles 
ne  nous  ont  offert  que  3  nervures.  Le  degré  de  dévelop- 
pement de  leur  système  aérifère  et  de  leurs  cellules  était 
à  peu  près  égal  à  celui  des  frondes  de  printemps  qui  nais- 
sent dans  la  nature.  Gomme  celles-ci,  elles  se  faisaient 
remarquer  par  le  nombre  des  individus  qui  restaient  réu- 
nis en  groupements.  Vers  la  fin  d'avril,  ces  groupements 
.se  composaient  la  plupart  de  5  à  9  frondes  à  peu  près 
adultes  et,  dans  des  cas  plus  rares,  ils  en  présentaient  jus- 
que 12. 

Une  partie  de  ces  frondes  furent  exposées,  dans  nos 
vases,  à  tous  les  rayons  du  soleil  printanier.  Dans  ces 
conditions,  elles  ne  se  transformèrent  pas  en  frpndes  gib- 
beuses, mais  se  décolorèrent  tout  en  conservant  leur  min- 
ceur; à  la  fin  de  mai,  elles  étaient  toutes  flétries.  L'autre 


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(79) 

partie  de  ces  frondes^  placées  également  dans  ces  vases, 
mais  jouissant  d'une  demi-ombre^  prolongèrent  plus  long- 
temps leur  existence^  mais,  pas  plus  que  les  premières, 
elles  n'acquirent  de  la  gibbosité. 

Dans  Tun  et  l'autre  cas,  la  minceur  persistante  de  ces 
frondes  doit  être  attribuée,  non  à  leur  nature  particulière, 
mais  aux  conditions  anomales  auxquelles  elles  étaient 
soumises,  et  parmi  lesquelles  1  état  stagnant  de  Teau  de 
nos  vases  se  place  vraisemblablement  au  premier  rang. 
Il  nous  a  été  facile  de  nous  en  assurer  par  une  contre- 
épreuve.  A  cet  effet,  nous  recueillîmes,  dans  la  nature,  au 
commencement  de  mai  1868,  des  frondes  de  printemps 
dont  la  surface  inférieure  présentait  déjà  une  demi  gibbo- 
sité; nous  les  plaçâmes  également  dans  un  vase  et  furent 
exposées  à  une  insolation  convenable.  Leur  épaisseur  cessa 
aussitôt  de  s'accroitre,  et  les  frondes  nouvelles  qu  elles 
produisirent,  étaient  plates,  ne  s'enflèrent  point  et  finirent 
également  par  dépérir. 

Lemna  mlnor. 

Le  £.  minor  ne  possède  point  de  forme  spécialement 
destinée  à  l'hiver.  Les  différences  par  lesquelles  les 
frondes  de  cette  saison  se  distinguent  de  celles  de  l'été 
sont  insignifiantes;  elles  consistent  en  des  dimensions  un 
peu  moindres,  un  développement  moyen  moins  prononcé 
des  lacunes  aérifères  et  une  forme  plus  régulière  des 
cellules  dont  celles-ci  sont  tapissées.  Ces  frondes  sont 
moins  denses  que  l'eau  et  nagent  à  la  surface.  Elles  sont 
toutes  pourvues  d'une  racine  de  longueur  variable. 

Sous  l'influence  de  la  gelée,  elles  subissent  les  mêmes 
altérations  que  les  deux  espèces  précédemment  décrites. 


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(80) 

Leur  système  aérifère  est  graduellement  envahi  par  l'eau, 
en  même  temps  que  leur  tissu  devient  translucide,  d'abord 
par  places  et  ensuite  sur  toute  son  étendue.  En  cet  état, 
elles  sont  devenues  plus  denses  que  Teau  et  en  gagnent 
ordinairement  le  fond.  Elles  possèdent  encore,  en  ce 
moment,  leur  couleur  verte,  pendant  que  leurs  nervures 
apparaissent,  par  transparence,  sous  l'aspect  de  lignes 
foncées.  Ces  deux  caractères  permettent  de  distinguer 
aisément  les  frondes  tuées  par  la  gelée  de  celles  qui  se 
sont  éteintes  de  mort  naturelle.  Ces  dernières  sont  déco- 
lorées et  leurs  nervures  sont  indistinctes. 

Toutes  les  frondes  ne  sont  pas  également  sensibles  à  la 
gelée.  Parmi  les  frondes  du  même  âge,  les  unes,  déjà 
translucides,  gagnent  le  fond,  lorsque  les  autres  n'ont 
encore  subi  que  peu  ou  point  d'altération.  Une  distinction 
plus  intéressante  s'observe,  sous  ce  rapport,  entre  les 
frondes  d'un  âge  différent.  On  peut  poser  comme  loi  que 
plus  une  fronde  est  ancienne,  plus  rapidement  elle  est 
atteinte  par  la  gelée.  D'ordinaire,  les  frondes  âgées  sont 
déjà  remplies  d'eau,  alors  que  leur  progéniture  s'est  trou- 
vée à  peine  atteinte  par  l'action  du  froid  ou  lui  a  complè- 
tement échappé.  Si,  dans  ce  cas,  les  bourgeons  portés  par 
une  fronde  translucide  ne  sont  pas  assez  avancés  pour 
pouvoir  se  détacher  de  la  fronde  mère  ou  la  maintenir 
à  la  surface  de  l'eau  en  vertu  de  leur  propre  légèreté, 
ils  sont  entraînés  au  fond  avec  elle.  Nous  avons  vu 
que  le  même  fait  se  produit  dans  le  L.  gibba,  et  nous 
le  retrouverons,  jusqu'à  un  certain  point,  chez  le  St.  tri- 
sulca.  On  peut  considérer  comme  vraisemblable  que 
des  frondes  translucides  de  ce  genre,  flanquées  de  leur 
produit,  ont  été  recueillies,  sur  la  vase,  par  M.  Schlei- 
den  et  Hoffmann,  et  ont  donné  lieu  à  l'assertion  suivant 


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(81  ) 

laquelle  les  trois  espèces  précédentes  produiraient  en 
hiver,  aussi  bien  que  le  Sp.  polyrrhiza,  des  bourgeons 
d'une  nature  spéciale  et  d'une  densité  supérieure  à 
celle  de  Teau.  Nous  avons  suffisamment  établi  l'inexac- 
titude de  cette  interprétation.  Dans  le  Sp.  polyrrhiza, 
le  bourgeon  d'hiver  descend  par  son  propre  poids,  et 
la  fronde  qui  lui  a  donné  naissance  s'éteint  de  mort 
naturelle.  Chez  les  autres  espèces,  la  fronde  mère  est 
tuée  et  ses  bourgeons  sont  entraînés  avec  elle  dans  les 
cas  dont  il  s'agit. 

La  mort  et  la  descente  de  la  fronde  mère  constituent, 
pour  sa  progéniture,  un  moyen  de  conservation.  Entraînés 
au  fond  de  l'eau,  les  jeunes  bourgeons  y  attendent  en 
sûreté  que  les  rayons  solaires  des  premiers  beaux  jours 
du  printemps  viennent,  en  activant  leur  croissance,  les 
rappeler  à  la  surface.  On  peut  difficilement  croire  à  quel 
point  la  vie  de  ces  bourgeons  est  indépendante  de  celle 
de  la  fronde  mère.  Au  printemps,  il  est  donné  de  voir 
des  frondes  tuées  et  déjà  complètement  décolorées  con- 
tenir des  bourgeons  à  peine  perceptibles  à  l'œil  nu,  et 
ceux-ci  rester  parfaitement  sains,  conserver  leur  couleur 
verte  et  continuer  à  se  développer,  pour  devenir  l'une 
des  souches  du  tapis  de  verdure  qui,  pendant  la  belle 
saison,  couvre  les  fossés  et  les  étangs. 

Observation.  —  Afin  d'apprécier  l'influence  précise  des 
gelées  sur  l'aspect  général  de  l'espèce,  pendant  l'hiver, 
il  ne  sera  peut-être  pas  sans  intérêt  de  citer  les  observa- 
lions  que  nous  fîmes,  en  partie  dans  ce  but,  principa- 
lement pendant  l'hiver  de  1867-68. 

Pendant  cet  hiver,  les  gelées  se  repartirent  comme 
suit  : 

Le  18  et  le  24  novembre  1867,  gelées  ne  dépassant 


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(82) 

pas  — 1**(0,  mais  accompagnées  de  rayonnement  nocturne. 

Du  o  au  H  décembre,  fortes  gelées  atteignant,  pen- 
dant quelques  jours,  — 7°,  — 9"  et  — 12°. 

Du  20  au  21  du  même  mois,  gelée  de — 4%  avec 
rayonnement. 

Du  23  au  29,  gelées  faibles,  avec  ou  sans  rayonnement. 

Du  29  décembre  1867  au  12  janvier  1868,  gelées,  en 
moyenne,  assez  fortes.  Le  l*""  et  le  2  janvier,  la  neige 
tombe  en  couche  assez  épaisse  pour  protéger  les  Lemna- 
cées  contre  le  rayonnement. 

Du  23  au  25,  gelées  ne  dépassant  pas  — 4*,  accom- 
pagnées, le  premier  jour,  de  rayonnement. 

Pendant  le  mois  de  février,  il  se  produisit  quatre  fois 
de  la  glace,  due  en  grande  partie  au  rayonnement  noc- 
turne :  le  froid  n'atteignant  le  plus  souvent  pas  — 1**. 

Les  gelées  de  novembre  furent  sans  effet  notable  sur 
les  frondes  des  Lemnacées.  Après  celles  du  3  au  11  dé- 
cembre, la  glace  avait  acquis,  au-dessous  des  L.  minor 
que  nous  étudiâmes  une  épaisseur  de  8,5  centimètres,  et 
ces  plantes  étaient  en  outre  recouvertes  par  une  couche  de 
glace  de  2  centimètres  environ,  produite  par  de  la  neige 
qui  était  tombée  sur  elles,  avant  que  la  température  fut 
descendue  à  0°,  et  qui  les  avait  refoulées.  De  toutes  les 
frondes  ainsi  maltraitées  aucune  n'alla  au  fond,  mais  la 
plupart  présentaient,  à  un  degré  variable,  les  altérations 
caractéristiques.  Nous  en  réservâmes  alors,  pour  nos  expé- 
riences consécutives,  environ  720  groupements  ne  com- 
prenant en  général  qu'un  individu  adulte. 


{{)  Pour  toutes  ces  observations,  le  thermomètre  était  suspendu  à  ciel 
libre,  de  manière  à  subir  les  effets  d'un  rayonnement  oblique.  Les  degrés 
furent  comptés  à  Téchelle  centigrade  et  observés  de  7  heures  du  matin 
jusque  vers  minuit. 


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(83) 

Les  gelées  qui  régnèrent  du  23  décembre  au  12  janvier, 
ajoutant  leurs  effets  à  ceux  des  gelées  précédentes,  don- 
nèrent une  translucidité  complète  à  un  assez  grand 
nombre  de  frondes,  et  un  sixième  environ  des  groupe- 
ments gagnèrent  le  fond  de  nos  vases.  Quelques  frondes 
translucides  flottaient  en  outre  à  la  surface,  soutenues 
par  leur  progéniture. 

Les  faibles  gelées  du  23  au  2o  janvier  eurent  pour 
résultat  de  faire  descendre  plus  de  la  moitié  des  grou- 
pements qui  avaient  surnagé  jusqu'à  cette  daïe.  La  plu- 
part des  frondes  restées  à  la  surface  avaient  éprouvé 
de  Tallération;  quelques-unes  toutefois  avaient  conservé 
leur  structure  et  leur  aspect,  en  toute  intégrité.  Dans  la 
suite,  un  grand  nombre  des  frondes  altérées  descendirent 
encore  sans  Tintervenlion  de  gelées  nouvelles.  D'autres 
également  éprouvées  et  restées  à  la  surface  se  flétrirent 
ou  se  marquèrent  de  taches  blanchâtres  sur  la  face  supé- 
rieure. Nous  étions  d'ailleurs  parvenu,  en  1866-67,  au 
moyen  de  congélations  répétées,  à  faire  descendre  au 
fond  tous  les  i.  minor  qui  servaient  d'objet  à  nos  expé- 
riences. 

Des  causes,  autres  que  les  gelées  contribuent  encore, 
à  la  fin  de  l'automne,  à  dégarnir  les  eaux  des  Lemnacées 
qui  les  couvraient  antérieurement.  Laissant  de  côté  le 
rôle  prépondérant  que  jouent,  sous  ce  rapport,  les  larves 
de  divers  insectes,  nous  nous  bornerons  à  rappeler  que, 
par  suite  de  Tarrèt  survenant,  à  cette  époque,  dans  la 
végétation,  le  nombre  des  nouveaux  bourgeons  qui  vien- 
nent au  jour,  devient  insuffisant  pour  compenser  le 
dépérissement,  général  alors,  des  frondes  produites 
pendant  la  belle  saison  de  la  même  année.  En  revanche, 
dès  le  mois  de  février,  les  frondes  remontent  à  la  surface 


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(84) 

en  quantité  si  considérable  et  leur  prolifieation  reprend 
avec  une  telle  activité  que  bientôt  la  surface  des  eaux 
a  revêtu  sa  parure  ordinaire. 

Staarogeton  trisulca. 

Pas  plus  que  le  L.  minor,  le  St.  trisulca  ne  se  conserve 
en  hiver  par  des  frondes  spéciales.  Les  frondes  produites 
à  l'approche  de  la  mauvaise  saison  se  bornent  à  participer 
au  sommeil  général  de  la  nature.  Leur  densité  est  sem- 
blable à  celle  des  frondes  d  été  ;  mais  leur  taille  est  plus 
petite  et  leur  épaisseur  moindre.  Les  lacunes,  avec  les 
cellules  qui  les  tapissent,  sont  également  un  peu  moins 
développées. 

A  l'entrée  de  Thiver,  de  même  qu'en  été,  une  partie 
seulement  des  groupements  du  5^  trisulca  se  voient 
flottant  contre  la  surface  de  leau.  D'ordinaire,  le  plus 
grand  nombre  de  ceux-ci  est  retenu  au  fond  par  des 
raisons  diverses.  Ainsi,  ils  peuvent  se  trouver  entortillés 
dans  les  plantes  aquatiques  qui  végètent  dans  les  couches 
inférieures  de  l'eau  ;  ou  être  descendus,  soit  sous  le 
poids  des  feuilles  mortes  tombées  sur  eux  en  automne, 
soit  même  sous  la  charge  des  Diatomées  et  des  impuretés 
qui  se  sont  déposées  à  leur  surface.  Grâce  à  ces  circon- 
stances fortuites,  la  plupart  des  frondes  qui  représentent 
l'espèce  se  trouvent,  au  fond  de  l'eau,  abritées  contre 
l'action  du  froid.  Elles  reviennent  d'ailleurs  flotter  contre 
la  surface,  quand  on  les  dégage  des  obstacles  mécaniques 
qui  entravent  leur  liberté. 

Nous  avons  constaté,  par  des  expériences,  que  la  gelée 
amène  dans  le  St.  trisulca  les  mêmes  altérations  que  chez 
les  autres  Lemna,  et  produit  le  même  résultat  final.  Dans 


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(85) 

la  nature^  toutefois,  les  frondes  de  cette  espèce  ne  sont 
jamais  assez  souvent  comprises  dans  la  glace,  pour  attein- 
dre une  translucidité  complète.  Déjà,  après  la  première 
congélation  des  frondes,  celles-ci  gagnent  le  fond  et  leur 
conservation  est  assurée. 

Dans  cette  espèce  encore,  les  frondes  sont  d'autant  plus 
sensibles  à  la  gelée  qu'elles  sont  plus  âgées,  et  lui  résistent 
d'autant  mieux  qu'elles  le  sont  moins.  Quand  on  subdi- 
vise les  groupements  descendus,  les  jeunes  frondes  remon- 
tent à  la  surface. 

Il  résulte,  à  l'évidence,  des  faits  précédents,  que,  pour 
celte  espèce,  comme  pour  les  Lemna^  l'opinion  de  M.  Schlei- 
den  et  de  Hoffmann  ne  saurait  être  admise. 

Les  groupements  libres  reviennent  à  la  surface  vers  le 
mois  de  février,  lorsque  les  jeunes  frondes  ont  repris  le 
cours  de  leur  végétation. 

Wolffia  arrhiza. 

Gomme  nous  l'avons  dit  précédemment,  le  W.  arrhiza 
n'existe  pas  aux  environs  de  St-Trond  et  il  ne  nous  a  pas 
été  donné  de  pouvoir  étudier  cette  espèce  en  pleine 
nature.  Nous  ne  consacrerons,  en  conséquence,  que  peu 
de  lignes  à  sa  conservation  hibernale,  d'autant  plus  que 
celle-ci  a  servi  antérieurement  d'objet  à  des  observations 
exactes  et  suffisantes,  de  la  part  de  Hoffmann  et  surtout 
de  M.  Hegelmaier. 

Les  frondes  par  lesquelles  le  W.  arrhiza  est  représenté 
en  hiver  ne  se  distinguent  guère  de  celles  de  l'été,  sous 
le  rapport  de  la  forme  extérieure  et  de  la  constitution  ana- 
tomique.  Celles  qui  ont  servi  à  nos  recherches  possédaient 
une  taille  moyenne  légèrement  inférieure,  et  leur  système 


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(86) 

aérifère  paraissait  de  même  un  peu  moins  développé.  Un 
nombre  assez  restreint  d'entre  elles  continuèrent  à  nager 
à  la  surface  de  nos  vases;  la  plupart  en  gagnèrent  le  fond. 
Une  partie  de  ces  dernières  se  faisaient  remarquer  par  la 
grande  quantité  de  fécule  qu'elles  contenaient,  ainsi  que 
par  le  degré  particulier  de  croissance  atteint  par  leurs 
bourgeons,  dont  le  premier  remplit  entièrement  l'ouver- 
ture du  pore  gemmipare  et  ne  le  dépasse  que  par  une 
partie  assez  minime  de  son  volume.  La  submersion  de 
ces  frondes  est  attribuée,  par  M.  Hegelmaier,  à  l'abondance 
de  la  fécule  qui  remplit  leur  tissu  ;  mais  elle  nous  semble 
devoir  être,  au  moins  partiellement,  rapportée  au  déve- 
loppement un  peu  moins  considérable  de  leur  système 
aérifère.  En  effet,  même  en  été,  la  plupart  des  frondes 
soumises  à  la  culture  et  exposées  à  une  faible  insolation, 
gardèrent  le  fond  du  vase,  sans  contenir  une  quantité 
particulière  de  fécule. 

Avec  M.  Hegelmaier,  nous  avons  constaté  qu'une 
partie  des  W.  arrhiza  cultivés  restent  nageants  pendant 
toute  la  durée  de  l'hiver.  Le  même  fait  semble  se  pro- 
duire dans  la  nature;  car  en  décembre,  M.  Crépin  put 
encore  récolter,  à  notre  intention,  quelques  frondes 
restées  à  la  surface. 

Les  frondes  nageantes  de  cette  espèce  résistent  assez 
bien  à  la  gelée;  mais,  comme  celles  des  Lemnées,  elles 
finissent  par  devenir  translucides  et  par  aller  au  fond. 
Dans  ces  circonstances,  les  jeunes  bourgeons  sont,  comme 
chez  nos  autres  espèces,  moins  rapidement  atteints  que 
la  fronde  mère,  et  leur  partie  libre  est  celle  qui  souffre 
le  plus.  On  conçoit  toutefois  que  dans  le  W.  arrhiza 
l'immersion  des  individus  âgés,  par  cause  violente,  ne 
doit  guère  concourir  à  la  conservation  de  l'espèce.  Cette 


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BuWeim  delà  S ociéié  royale  deBotamque  de  Belgique. 


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(87) 

conservation  est  assurée  par  la  submersion  spontanée  de 
la  grande  majorité  des  frondes. 

Au  printemps,  celles-ci  regagnent  la  surface  de  Teau  et 
la  végétation  rejprend  son  cours  ordinaire. 

Observation.  —  Les  procédés  d*hibernation  que  nous 
venons  de  décrire,  et  les  altérations  que  nous  avons  vues 
naître  sous  Tinfluence  de  la  congélation  ne  se  rencontrent 
pas  exclusivement  dans  la  famille  des  Lemnacées.  La 
.gelée  produit  des  effets  semblables  sur  toutes  les  plantes 
aquatiques,  et,  parmi  celles-ci,  quelques  espèces  isolées, 
telles  que  YHydrocharis  Morsus-ranae  L.  et  même  le  Myo- 
sotis palmtris  With.  assurent  leur  conservation  hibernale 
ppr  des  moyens  non  moins  remarquables  que  ceux  dont  il 
a  été  question  dans  ce  travail. 

Wûrzburg,  mai  1869. 


EXPLICATION  DES  FIGURES. 

Fîg.  1.  Fronde  assez  jeune  de  L,  minor  rendue  translucide  par  la  gelée 
et  grossie  :  a,  pétiole  externe  ;  b,  pétiole  prolongé  ;  c,  nœud  vu  par  trans- 
parence; d,  ligne  de  jonction  des  feuillets;  e,  bourgeons;  f,  nervures. 

Fig.  2.  Partie  d'une  fronde  printanière  de  L,  minor  montrant  :  les 
lacunes  inférieures  a,  les  lacunes  moyennes  a%  et  les  cloisons  interpo- 
sées b,  b';  l'épiderme  inférieur  c. 

Fig.  5.  Cellules  des  parois  latérales  d'une  lacune  inférieure  de  Sp.  polyr- 
rhiza.   4^. 

Fig.  4.  Partie  d'une  cellule  d'un  très-jeune  bourgeon  de  W.  ai*rhiza. 
Division  du  protoplasma  vert  en  segments. 

Fig.  5.  Phases  de  la  formation  de  la  fécule  et  du  développement  de  la 
cbtoropbylle. 

Fig.  6.  Figure  idéale  d'un  groupement  de  Lemnée. 

Fig.  7.  Fronde  d'hiver  de  Sp.  polyrrhiza  légèrement  grossie. 


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(88) 

Fig.  8.  Cellules  de  répiderme  d*uue  fronde  d*hiver  de  Sp,  polyrrlàza 
vues  de  face.  Cette  figure  est  destinée  à  montrer  l'apparence  des  rubans 
intercellulaires. 

Fig.  9.  Cellules  du  parenchyme  d'une  fronde  semblable,  en  avril.  ^■~, 

Fig.  10.  Fronde  gibbeuse  de  L,  9t66a  (a)  produisant  ses  frondes  d'hiver  (&). 

Fig.  11.  Une  fronde  d'hiver  de  la  même  espèce  montrant  l'apparence 
réticulée  de  la  face  inférieure. 

Fig.  12.  Lacune  supérieure  de  la  même  fronde. 

Fig.  13.  Lacune  inférieure  et  chambre  pneumatique  d'une  fronde  sem- 
blable. Ces  deux  figures  sont  différemment  grossies. 

Fig.  H.  Groupement  de  frondes  printanières  de  L.  gihha  cultivé  (en 
avril).  Grandeur  naturelle. 


Essai  d'analyse  des  Mousses  pleurocarpes  de  Belgique 
sans  le  secours  des  organes  de  fructification^  par  Alfred 
Gogniaux. 

La  grande  classe  des  Mousses  est  certainement  Tune 
des  plus  intéressantes  de  toute  la  cryptogamie  ;  malheu- 
reusement l'amateur  de  botanique  qui,  abandonné  com- 
plètement à  lui-même,  veut  en  entreprendre  l'étude  se 
trouve  souvent  arrêté  dès  le  commencement.  En  effet, 
pour  qu'il  puisse  seulement  reconnaître  à  quel  genre 
appartient  une  Mousse  qu'il  veut  analyser,  cette  Mousse 
doit  être  en  fruit  et  même  elle  doit  être  arrivée  à  une 
période  déterminée  de  la  fructilScation  ;  le  plus  souvent, 
il  faut  que,  l'opercule  étant  détaché,  on  puisse  reconnaître 
la  structure  du  péristome.  Mais  parfois  cela  ne  suffit  pas 
encore,  et  il  faut  savoir,  en  outre,  qu'elle  est  la  forme  de 
la  coiffe,  etc.,  c'est-à-dire  avoir  à  la  fois  le  fruit  à  deux 
états  très-différents. 

A-t-on  toujours  la  chance  de  rencontrer  ces  circon- 
stances favorables  à  l'étude?  Combien  de  fois  n'arrive-t-il 


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(89) 

pas  que  Furne  étant  trop  jeune,  le  péristome  ne  peut  être 
étudié,  ou  que,  étant  trop  vieille,  celui-ci  est  déjà  détruit? 
Et  les  Mousses  que  Ton  observe  à  toute  autre  époque  de 
Tannée  que  celle  de  leur  fructilScation,  toutes  celles  qui 
ne  fructifient  que  très-rarement  et  à  certaines  stations, 
celles  qu'on  n'a  jamais  observées  en  fruit,  comment  les 
déterminera-t-on,  si  Ton  ne  dispose  que  de  la  classification 
scientifique. 

Pour  obvier  à  ces  inconvénients,  j'avais  composé,  pour 
mon  usage  personnel,  les  tableaux  d'analyse  de  quelques 
genres,  à  l'aide  de  caractères  tirés  exclusivement  de  la 
tige  et  des  feuilles.  La  détermination  des  espèces,  dans 
bien  des  cas,  me  parut  ainsi  tellement  simplifiée,  que  je 
résolus  d'étendre  mes  tableaux  à  toutes  nos  Mousses  pieu- 
rocarpes,  section  dans  laquelle  on  trouve  le  plus  d'espèces 
qui  ne  fructifient  que  très-rarement.  Je  présente  aujour- 
d'hui ce  travail  à  mes  confrères,  espérant  qu'il  sera  de 
quelque  utilité  à  plusieurs  d'entre  eux.  S'il  est  accueilli 
favorablement,  je  me  propose  de  traiter  plus  tard  de  la 
même  manière  l'ensemble  des  Mousses  de  notre  pays. 

Les  Mousses  pleurocarpes^  on  le  sait,  sont  celles  dont  le 
fruit  naît  latéralement  le  long  de  la  tige  ou  des  rameaux. 
D'après  cela,  on  pourrait  croire  que  le  point  de  départ  de 
mes  analyses  repose  sur  un  caractère  tiré  du  fruit,  et  que 
par  conséquent  nous  retombons  dans  les  inconvénients 
signalés  plus  haut.  Mais  nous  pouvons  très-bien  caractériser 
les  deux  grandes  divisions  des  Mousses,  sans  faire  inter- 
venir la  fructification,  et  cela  de  la  manière  suivante. 


■oii0«e«  plenroearpes.  —  Tige  à  végétation  indéfinie;  elle  s^allonge 
continueUement,  ou  donne  naissance  à  une  innovation  qui  sort  Pannée 
suivante  du  bourgeon  terminal. 


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(  90  ) 

MooMes  aeroearpes.  —  Tige  à  végétation  définie;  elle  se  termine 
au  bout  d*un  certain  temps  par  un  bourgeon  qui  donne  naissance 
aux  organes  de  reproduction  ou  qui  quelquefois  avorte,  mais  qui,  dans 
tous  les  cas,  en  arrête  le  développement.  Si  Pespèce  est  annuelle,  la 
tige  meurt  dans  cet  état  ;  mais  dans  les  espèces'  vivaces,  une  tige 
secondaire  ou  innovation  se  développe  sous  le  bourgeon  terminal,  et 
elle  se  termine  Tannée  suivante  comme  la  tige  principale. 

La  distinction  des  deux  groupes  ne  serait  même  pas 
difficile  sans  ces  caractères,  car  il  sera  toujours  facile  aux 
commençants  de  trouver  quelques  espèces  en  fructification, 
de  constater  à  quelle  division  elles  appartiennent  et  de 
se  familiariser  ainsi  avec  le  port,  qui  permet  de  distinguer 
au  premier  coup  d'œil  auquel  des  deux  grands  groupes 
chaque  espèce  doit  se  rapporter.  Voici  d'ailleurs  comment 
s'exprimait  sur  ce  point  le  plus  savant  de  nos  cryploga- 
mistes,  après  avoir  constaté  les  exceptions  accidentelles 
qui  peuvent  se  présenter  dans  l'insertion  du  fruit  :  «  Pour 
«  peu  que  l'on  soit  familiarisé  avec  le  port  des  Mousses 
«  appartenant  à  chacune  des  deux  grandes  sections  indi- 
«  quées  plus  haut,  on  reconnaît  aisément  l'exception 
«  lorsqu'elle  se  présente (*),  »  On  voit  que,  d'après  lui,  le 
port  a  encore  plus  de  valeur  pratique  que  l'insertion  du 
fruit,  puisqu'il  permet  d^éviter  les  erreurs  dans  lesquelles 
on  tomberait  en  s'en  rapportant,  dans  certains  cas,  à  ce 
dernier  caractère. 

Je  ne  fais  figurer  dans  mes  analyses  que  les  espèces 
dont  l'existence  en  Belgique  est  positive  ;  car  il  est  des 
indications  données  par  certaines  de  nos  Flores  dont  on 
ne  doit  tenir  aucun  compte.  C'est  ainsi  que  la  Flore  d'une 
de  nos  provinces  les  plus  variées  sous  le  rapport  du  sol 


(i)  Kickx  Flore  cryplogatnique  des  Flandres,  t.  I,  p.  (J8. 


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(91  ) 

et  du  relief  du  lerraio,  donne  pour  les  Mousses  exaete- 
ment  les  mêmes  espèces  et  variétés  que  celles  que  Kiekx 
avait  indiquées,  dix  ans  auparavant,  dans  sa  Flore  crypto- 
gamique  des  environs  de  Louvain^  et  cependant  la  végéta- 
tion de  ces  deux  régions  n'offre  aucune  analogie,  ainsi 
que  le  fait  prévoir  leur  composition  minéralogique  et  que 
j'en  ai  acquis  la  preuve  par  mes  propres  observations. 
J'ai  constaté  la  même  chose,  dans  cet  ouvrage,  pour  les 
Hépatiques.  Ces  sortes  de  livres,  où  la  compilation 
joue  le  plus  grand  rôle,  n'ont  pas  été  sans  rendre,  à  un 
moment  donné,  quelques  services  aux  commençants,  en 
leur  fournissant  une  Flore  telle  quelle  de  leur  province; 
mais,  au  point  de  vue  purement  scientifique,  ils  font  du 
mal  en  égarant  ceux  qui  veulent  recueillir  des  ren- 
seignements exacts  sur  la  flore  d'un  pays. 

En  premier  lieu^  j'ai  pris  toutes  les  espèces  qui  ont  été 
énumérées  par  M.  Pire  dans  ses  deux  intéressantes  notices 
sur  les  Mousses  pleurocarpes  (Bull.,  t.  VII,  i868,  p.  70 
et  p.  18i).  J'y  ai  ajouté  :  1**  les  Amblystegium  confervoides, 
Brachythecium  salebrosvm,  Eurhynchium  crassinermum^ 
E.  strigosuniy  Orlhotliecium  intricatium  et  Bhynchostegium 
depressum,  trouvés  l'automne  et  l'hiver  derniers  par  mon 
ami  M.  Marchai,  qui  m'en  a  généreusement  fait  part;  S"*  le 
Fontinalis  squamosa,  publié  par  MM.  Delogne  et  Gravet 
dans  leur  herbier  des  Mousses  de  VArdenne,  puis  les  Ano- 
modon  longifolius,  Heterocladium  heteropierum,  Hypnum 
exannulatum,  H.  incurvatum  et  Plagiothecium  Schimperi 
qu'ils  ont  signalés  dans  le  dernier  numéro  du  Bulletin  de 
la  Société  (t.  VII,  p.  399). 

Avant  de  terminer  cette  introduction,  je  dois  attirer 
l'attention  sur  une  remarque  importante.  Les  caractères 
des  feuilles  étant  sujets  à  varier  selon  que  celles-ci  sont 


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(92) 

placées  plus  ou  moins  haut  sur  la  tige  ou  sur  les  rameaux^ 
on  aura  soin  de  choisir^  pour  Fanalyse^  les  feuilles  qui 
se  trouvent  vers  le  milieu  de  la  plante,  sur  la  tige  prin- 
cipale ou  sur  la  tige  secondaire.  C'est  principalement 
sur  ces  feuilles  que  mes  analyses  ont  été  établies. 
Quelques  espèces,  ayant  certains  caractères  variables,  ont 
dû  figurer  dans  deux  divisions  différentes. 


MOCSSES  PLECROCARPES. 

I.  Feuilles  tristiques A. 

II.  Feuilles  distiques B. 

III.  Feuilles  épabses. 

1.  Feuilles  couvertes  de  papilles C. 

2.  Feuilles  non  couvertes  de  papilles. 

1'.  Plantes  arbusculiformes;  feuilles  de  la  tige  squamiformes.    D. 
2'.  Plantes  non  arbusculiformes. 

a.  Cellules  des  feuilles  toutes  vermiculaires  (1). 

a\  Nervure  simple,  égalant  au  moins  la  moitié  de 

la  feuille  ... E. 

h\  Nervure  nulle  ou  très-courte  et  souvent  bi- 

furquée F. 

h.  Cellules  des  feuilles  toutes  ou  la  plupart  non  vermi- 
culaires. 
a'.  Nervure  simple,  égalant  au  moins  la  moitié  de 

la  feuille *     ....     G. 

b\  Nervure  nulle  ou  très-courte  et  souvent  bi- 
furquée H, 


(1)  Cependant  les  cellules  des  angles,  à  Tinsertion  des  feuilles,  sont 
ordinairement  quadrangulaires. 


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(93) 

A.  —  Feuilles  trlstlqnes. 

i .  Feuilles  largement  ovales,  carénées  et  con- 

dupUquées  ;  rameaux  non  dénudés   .     .    Fontinalis  antipyreiica  L. 

2.  Feuilles  oblongues-lancéolées  ou  étroite- 
ment lancéolées,  concaves;  plante  plus 
gréle  et  plus  ramifiée,  d*un  noir  plus 
foncé,  à  rameaux  dénudés  vers  la  base  .     FontituUis  squamosa  L. 


B.  —  Feuilles  distiques. 

1.  Ramuies  circinés Leptodon  Smilhi  ^ohr, 

2.  Ramuies  non  circinés. 

V.  Nervure  unique  égalant  environ 
la  moitié  de  la  feuille. 
1".  Feuilles  très-entières.     .     .  Amblystegium  riparium  Sch. 
2".  Feuilles  denticuléesjusqu^au 

milieu Omalia  trichomanoides  Sch. 

2'.  Nervure  nulle  ou  très-courte  et 
bifurquée. 
.1".  Feuilles  dentées  sur  tout  le 

contour Rhynchostegiam  depreêmm  Br.  et  Sch. 

2".  Feuilles  entières  ou  dentelées 
seulement  au  sommet. 

a.  Feuilles  obtuses,  arrondies 
ou  ovales;  tissu  cellulaire 

très-lâche Pterygophyllum  Iwens  Sch. 

b.  Feuilles  aiguës,  acuminées 
ou  au  moins  mucronées, 
plus  ou  moins  lancéolées; 
tissu  cellulaire  plus  dense. 

a*.  Tige  pennée. 

a".  Feuilles  plus  ou  moins 
ondulées, 
a.  Feuilles  très-distinc- 
tement  dentées  au 
sommet  .    ;,     .     .  Nèckera  pumila  Hdw. 


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(94) 

p.  Feuilles  très-entières  ou 
parfois  obscurémeut  den- 
tées au  sommet. 
a\  Feuilles  faiblement  on- 
dulées   .     .     .     .     .  Neckera  penncUa  Hdw. 
p'.  Feuilles  très-fortement 

ondulées     ....  Neckera  crispa  Hdw. 
b'\  Feuilles  planes.     .     .     .  NecheracomplanaiaSc\ï, 
h\  Tige  non  pennée, 
a''.  Feuilles  plus  ou  moins  on- 
dulées   Plagiothedumundulaium^ùk. 

b".  Feuilles  planes. 

a.  Feuilles  dentées  en  scie 

au  sommet     ....   Plagiolhecium  silesiacum  Sch. 
P,  Feuilles  entières  ou  ob- 
scurément dentées, 
a'.  Sommet  de  toutes  les 
feuilles  muni  de  dents 
superficielles  et  assez 
espacées;     tissu    des 

feuilles  très-dense.     .  Plagioth.SchitnpcriJur.elUMe. 
p\  Toutes  les  feuilles  en- 
tières ou  ayant  rare- 
ment une  ou  deux  dents 
peu  visibles, 
a".  Tige  non  stolonifère  ; 
feuilles  planes  ;  tissu 
des     feuilles    assez 
dense  ;  plante  crois- 
sant au  pied  des  ar- 
bres   Plagiothecium  denliculatum  Sch. 

"p.  Stolons  allongés  et 
radicants  ;  feuilles 
plus  écartées,  plis- 
sées  en  séchant  ; 
tissu  moins  dense; 
plante  croissant  sur 
la  terre  dans  les  bois.  Plagiothecium  iyivaticum  Sch. 


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(98) 

€.  —  FenlllM  épmrmem^  couTcrica  de  papilles. 

1 .  Tige  très-régulièremeDt  pennée. 
1'.  Tige  couchée,  bi-  ou  tripennée. 

1".  Gazon  lâche;  rameaux  allongés, 
bipennes  ;  ramules  allongés,  fili- 
formes, courbés,  graduellement 
raccourcis  depuis  le  milieu  du 
rameau  jusqu*à  Textrémité  ;  feuil- 
les ovales-cordiformes,  offrant  un 
sillon  profond  de  chaque  côté  de 
la  nervure,  qui  s^évanouit  un  peu 
au-delà  de  leur  moitié.     .     .     .   Thuidium  tatnaritcinumSch. 

2".  Gazon  serré;  rameaux  courts, 
simplement  pennés-ramuleux  ; 
ramules  courts  et  obtus,  étalés, 
ne  décroissant  qu*à  Textrémité 
du  rameau;  feuilles  cordiformes- 
lancéolces,  longuement  acumi- 
nées,  non  sillonnées,  à  nervure 
se   prolongeant  jusque  près  du 

sommet Thuidium  delicatulum  Sch. 

2'.  Tige  dressée  ou  ascendante,  simple- 
ment pennée. 

1".  Touffes  lâches;  ramules  presque 
égaux  ;  feuilles  ovales-lancéolées, 
d'un  vert  foncé,  dépourvues  de 
fils  marginaux  longs  et  rameux  .   Thuidium  abiètinum  Sch. 

2".  Touffes  épaisses;  ramules  iné- 
gaux ;  feuilles  cordiform'es,  d'un 
vert  pâle,  émettant  de  leur  base 
des  fils  marginaux  longs  et  ra- 
meux     Thuidium  Blandowii  Sch. 

2.  Tige  non  pennée. 

1'.  Nervure  dépassant  le  limbe  de  la 

feuille il «omodon /ow^f'/b/iti»  Schleich. 

2'.  Nervure  n'atteignant  pas  le  sommet 

de  la  feuille. 


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(  96  ) 

1".  Feuilles  finement  serrulëes  sur 

tout  leur  contour .     :   *.     .     ,HetefoeladiumheterùpterumB.etS. 
2".  Feuilles  entières  ou  seulement  un 

peu  dentées  vers  le  sommet. 

a.  Nervure    courte,   peu   visible; 

tige  filiforme Pterigynandrum  ftlifonne  Hdw. 

b.  Nervure  évanouissante  j  tige  non 

filiforme. 
a\  Aréolation  des  feuilles  supé- 
rieurement rhomboïdale  ou 
.<:ubarrondie,  inférieurement 

allongée Crypkaea  heteromalla  Mohr. 

6'.  Aréolation  des  feuilles  ponc- 
tiforme    ou    arrondie    sur 
toute  leur  surface, 
a''.  Feuilles  semblables  sur  la 
tige  primaire  et  sur  les 
rameauX;    ordinairement 
étalées  en  tous  sens  .     .  Leskea  polycàrpa  EhrJi. 
6".  Tige  primaire  filiforme,  à 
feuilles  très-petites;  feuil- 
les plus  ou  moins  déjetées 
d*un  seul  côté, 
a.  Touffes  roides;  rameaux 
géniculés,   simples    ou 
dichotomes  ;       feuilles 
oblongues  ou  linéaires- 
lancéolées,  entières.     .  Anomodon  viticulosw  Hook. 
p.  Touffes  lâches;  rameaux 
dressés,  fasciculés-ramu- 
leux  ;  feuilles  ovales-lan- 
céolées, un  peu  denticu- 
lées  au  sommet  .     .     .  Anotnodon  altenuatw  Hai'tm. 


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(97) 


O.  — -  Fevlllea  éparse*,  bob  p«|Mlleii«e0$  plantea  «rfeaMn- 
llfforaie0« 

Aréolation  des  feuilles  densément 
linéaire  sur  toute  leur  surface  ;  feuil- 
les serrulées  seulement  au  sommet.  ClimaciumdendroidesVi/ eh. eiMohv. 
Aréolation  des  feuilles  elliptique  à 
leur  base,  irrégulièrement  arrondie 
à  leur  sommet;  feuilles  serrulées 
sur  tout  leur  contour     ....  Thamnium  alopecurum  Sch. 


E.  _  Feulllefl  éparses,  bob  papllleufles,  à  eellalea  tontea  Ter- 
mlenlalres,  à  Bervure  fllmple,  éffalABe  au  bioIba  la  MoUlé 
«e  la  ffcuUle;  ptoBtea  bob  arba«enllfformefl. 

i.  Tige  recouverte  d'un  épais  duvet 
tomenteux. 
1'.  Feuilles  entières. 
4".  Feuilles  falciformes,  courbées 

en  hameçon Hypnum  commutatum  Hdw. 

2".  Feuilles  non  en  hameçon .     .  Camptothecium  nitens  Sch. 
2'.  Feuilles  dentées  en  scie  sur  tout 

leur  contour Hypnum  filicinum  L. 

2.  Tige  non   recouverte  d'un    duvet 
tomenteux. 

1'.  Feuilles  déjetées  d'un  côté,  ordi- 
nairement falciformes. 
1".  Feuilles  ondulées-rugueuses .  Hypnum  rugomm  Ehrh. 
2".  Feuilles  jamais  ondulées-ru- 
gueuses. 
a.  Nervure  égalant  à  peine  la 
moitié  de  la  feuille,  qui  est 
sillonnée;  plante  croissant 
sur  les  pierres  ou  les  bois 
pourris Hypnitmrûncinatum'Eàw, 


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(98) 

6.  Nervure  dépassant  le  milieu 
de' la' feiiille,  qui  est  souvent 
lisse  ;  plante  aquatique. 
a\  Gazon  vert  jaunâtre,  pas- 
sant au  brun  doré.     .  '  .  Rypnmn  Sendtneri  Sch. 
b'.  Plante  ne  passant  pas  au 
briin  doré, 
a".  Feuilles  écartées;  plante 

ordinairement  flottante.  Hppnum  fluitansDill. 
h'^.  Feuilles  denses  \  plante 
ordinairement  non  flot- 
tante, croissant  sur  la 
terre  dans  les  marais, 
a.    Feuilles    sillonnées , 
distinctement  auri- 

culécs  vers  les  angles  Ilijpnmn  exannulatum  Gûmb. 
^.    Feuilles   lisses,   non 
distinctement  auri- 
culces. 
a'.  Feuilles  largement 
ovales  à  la   base, 
subitement  lancéo- 
lées, à  nervure  at- 
teignant le  sommet.  Uypnum  aduncum  Hdw. 
r .  Plante  d*un  aspect 
beaucoup         plus 
crispé  ;       feuilles 
beaucoup  plus  lon- 
gues, lancéolées-li- 
néaires,étroitement 
acuminées,  à  ner- 
vure dépassant  un 

peu  le  milieu  .     .  Hypnum  rcvolvens  Sw. 
!'.  Feuilles  non  déjetées  d*un  côté, 
non  falciformes. 

1".  Feuilles  étalées,  squarreuses    .  Uypnum  chrysophyllum  Brid. 
2".  Feuilles  non  squarreuses. 
a.  Feuilles  obtuses,  très^entières. 


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(99) 

a'.  Tige  presque  simple;  feuilles 

denses,  plissées   ....  Hypnum  stramineum  Dicks. 
&'.  Tige  plus  ou  moins  pennée  ; 
feuilles  peu  denses,  planes, 
a".  Tige  épaisse,  dépassant 
souvent  2  décim.  en  lon- 
gueur   Hypnum  gigatUmm  Sch. 

6".  Tige  grêle,  ayant  au  plus 

un  décimètre  de  longueur  Hypnum  eordifolium  Hdw. 
.  Feuilles  plus  ou  moins  longue- 
ment acuminées,  dentées. 
a'.  Feuilles    lancéolées,    très- 
longuement  acuminées,  plis- 
sées, soyeuses, 
a".  Feuilles  lancéolées,  den- 
telées sur  tout  leur  con- 
tour     «  Homalothecium  aericeum  Sch. 

b".  Feuilles    oblongues- lan- 
céolées, seulement  dcn- 

ticulées  au  sommet  .     .  Camptothecium  lutescens  Sch. 
b\  Feuilles  arrondies  ou  ovales, 
plus  brièvement  acuminées. 
a".  Rameaux  pennés  ;  feuilles 
à    sommet    arrondi,    à 
apicule  recourbé.     .     .  Hypnum  purnm  L. 
b".  Rameaux      dendroïdes  ; 
feuilles   à   sommet   non 
arrondi,  à   apicule   non 
recourbé hothecium  myurum  Sch. 


V,  —  FeulUefl  é|Miraefl,  bob  papllleaflefl,  à  eellulea  tontes 
veriBlenlalreO)  à  nerTure  Balle  ou  trèo-courte  et  oonvene 
birurquée;  plOBteo  bob   arbuoculirormeo. 

1.  Tige  très-régulièrement  pennée  ou 
bipennée. 
i'.  Tige  bipennée;  fieuilles  munies 

de  paraphylles Hylocomium  splendem  Sch. 


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(  100  ) 

2'.  Tige  simplement  pennée;  feuii- 
les  dépourvaes  de  paraphylles. 
i".  Tige  couchée;  rameaux  pen- 
nés*ramuleux  ;    feuilles  cré- 
pues, falciformes  ....  Hypnum  molluscum  Hdw. 
2".  Tige  ascendante  ;  rameaux  net- 
tement pectines  ;  feuilles  eir- 
rheuses;  taille  plus  robuste; 

aspect  plus  rigide  ....  Hypnum  Crista-castrensis  L. 
2.  Tige  non  régulièrement  pennée. 
1'.  Feuilles  munies  de  paraphylles. 
1".  Paraphylles  longs  et  lacimés, 

bi-tripennés Hylocomîum  Oakesii  SnlUv. 

2".  Paraphylles  courts,    peu  ou 

point  divisés ffyloeomium  brevirostre  Sch. 

2'.  Feuilles   dépourvues    ide    para- 
phylles. 
V\  Feuilles  enflées,  ob€iue«,   en 

forme  de  cuiller    .     .     ,     .  Hypnum scorpioidesL.  {non  Schh), 
2''.  Feuilles  plus  ou  moins  aiguës, 
ni  enflées,  ni  en    forme  de 
cuiller. 
a.  Feuilles  étalées,  squarreu^es. 
a'.  Feuilles  très-entières.     .  Hypnum  slellatum  Schreb. 
b\  Feuilles   plus    ou   moins 
dentées,    au    moins    au 
sommet, 
a''.  Feuilles   des    ramnles 
terminées     par     une 
pointe  falcifofine,  tour- 
nées du  même  côté, 
énerves;  tige  souvent 

simple Hylocomium  loreum  Sch. 

6''.  Feuilles  des  ramules 
non  falciformes,  étalées 
en  tous  sens  ;  tige  plus 
ou  moins  rameuse. 


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(101  ) 

a.  Feuilles  triangulaires- 
lancéolées,  striées  ou 
sillonnées ,    à    deux 

nervures.     .     .     .  Hy locomium  triquetrton  Sch. 
Q.  Feuilles  ovales-lancéo- 
lées, souvent  éner- 
ves, lisses, 
a'.  Tige    très-mince  ; 
feuilles  distincte- 
ment denticulées; 
plante  des    vieux 

murs  ....  Hypnum  Sommer feltii  Myr. 
P'.  Tige  plus  robuste  ; 
feuilles  seulement 
un  peu  denticu- 
lées  à  la  pointe; 
plante   des    lieux 

humides    .     .     .  Hylocomium  sguarrosum  Scli. 
b.  Feuilles  non  squarreuses. 
a\  Feuilles  des  rameaux  déje- 
tées d*un  côté  et  falci- 
formes. 
a''.  Tissu  foliaire  peu  dense; 
cellules  des  angles,  à 
rinsertion  des  feuilles, 
différant  peu  des  au- 
tres ;   plante    ordinai- 
rement submergée     .  Limnobium  palustre  Br.  et  Sch. 
6".  Tissu     foliaire     très- 
dense  ;  cellules  des  an- 
gles, à  rinsertion  des 
feuilles,  très-différen- 
tes des  autres  ;  plante 
non  submergée, 
a.  Tige  rampante  ;  plante 
ordinairement     des 
lieux    secs   ou   des 
arbres. 


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(102) 

a'.  Touffes  soyeuses, 
roussâtres;  tige  ir- 
régulièrement ra- 
meuse ;  rameaux 
fortement  incurvés; 
feuilles  cauiinaires 
écartées.     .     .     .  Hypnum  incurvatum  Schrad. 

fi'.  Touffes  non  soyeu- 
ses, ordinairement 
d'un  vert  pâle  ;  tige 
vaguement  pennée  ; 
rameaux  étalés  ou 
peu  incurvés;  tou- 
tes les  feuilles  den- 
ses .  .  .  .  .  Hypnum  cupressi forme  L. 
p.  Tige  dressée;  plante 

des  prés  humides  et 

tourbeux  ....  Hypnum  pratense  Koch. 
b\  Feuilles  non  déjetées  d'un 
côté,  non  falciformes. 
a".  Rameaux  cuspidésjd'un 

vert  jaunâtre  brillant  ; 

feuilles  oblongues-lan- 

céolées ,     sans     plis  ; 

plante  des   lieux  hu- 
mides     Hypnum  cuspidntum  L. 

6".  Rameaux    plus   obtus, 

de  couleur  pâle  ;  feuil- 
les   ovales-oblongucs , 

un  peu  striées  ;  plante 

ordinairement  des  lieux 

secs Hypnum  Schreberi  Willd. 


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(103) 

C  —  Feuilles  éparae»,  non  papllleusea,  à  eellales  toutes  on  la 
plupart  non  Yermlenlalres,  à  nerrnre  simple,  égalant  au 
moins  la  moitié  de  la  feuille  ;  plantes  non  arbnseullfformes. 

1.  Nervure  atteignant  le  sommet  de  la 
feuille. 

1'.  Tige  régulièrement  pennée  ;  plante 
aquatique,  non  soyeuse,  d'un  vert 

sombre;  feuilles  écartées   .     .     .  Amblystegium  irriguum  Sch. 

2'.  Tige     irrégulièrement     rameuse; 

plante  terrestre,  soyeuse,  non  d'un 

vert  foncé;  feuilles  rapprochées. 

1''.  Feuilles  denticulées  dans  toute 

leur  moitié  supérieure  ;  tige  assez 

allongée Brachythecium  populeum  Sch. 

2".  Feuilles  à  peine  dentées  au  som- 
met ;  tige  courte Rkynchostegium  tenellum  Sch. 

2.  Nervure  n'atteignant  pas  le  sommet  de 
la  feuille. 

1'.  Feuilles  très-entières. 

V\  Aréolation  rhomboïdale  ou  hcxa-  ' 
gonale-rhomboïdale  sur  toute  la 
*  feuille. 

a.  Feuilles  terminées  par  une  lon- 
gue pointe  piliforme      .     .     .   BrachyÛiecium  albicam  Sch, 

b.  Feuilles  non  terminées  par  une 
longue  pointe  piliforme. 

o'.  Feuilles  caulinaires  déjetées 
d'un  côté  ;  plante  très-petite, 
croissant  presque  exclusive- 
vement  sur  les  troncs  creux 
des  hêtres  ;  tissu  des  feuilles 

très-lâche Anacamptodon  splachnoides  Sch. 

6'.  Feuilles    caulinaires  étalées 

en  tous   sens;    tige    assez 

allongée. 

a".  Feuilles  denses,  obtuses 

ou  brièvement  acuminées, 

très-concaves ....   Rhynchostegium  murale  Sch. 


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(  104  ) 

&'^  Feuilles  écartées,  longue- 
ment acuminées,  presque 

planes Amblystegiumserpem^fiifi^ 

2".  Aréolation  des  feuilles  supérieu- 
rement rhomboSdale  ou  sub- 
arrondie, inférieurement  li- 
néaire   Cryphaea  heteromalla  Mohr. 

2'.  Feuilles  plus  ou  moins  dentées,  au 

moins  au  sommet. 

1".   Aréolation  des  feuilles  linéaire 

y     dans  la  partie  supérieure,  et  dans 

la  partie  inférieure  linéaire  au 

milieu  et  ponctiforme  sur  le  bord .  Antitrichia  curtipendula  Brid . 
â",  Aréolation  rhomboïdale  ou  hexa- 
gonale-rbomboïdale  sur  toute  la 
feuille. 
a.  Feuilles  seulement  un  peu  den- 
tées au  sommet, 
a'.  Feuilles  terminées  par  une 
pointe  piliforme. 
o".  Feuilles  peu  denses,  ova- 
les-oblongues,  à  nervure 
ne    dépassant   pas    leur 

moitié Eurhynchmm  piliferum  Sch. 

l)' .  Feuilles        rapprochées  , 
oblongues  -  lancéolées ,  à 
nervure    dépassant    leur 
moitié, 
a.    Tige    grande,  peu  ra- 
meuse,  à  rameaux  un 

peu  pennés  ....  Brachythecium  glareosum  Sch. 
jB.  Tige  plus  délicate,  ra- 
meuse, à  rameaux  pres- 
que    simples  ;     touffes 

blanchâtres  ....  Brachythecium  alhicans  Sch. 
l).  Feuilles  obtuses  ou  acumi- 
nées,  mais  non  terminées 
par  une  pointe  piliforme. 


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(  lOÎJ  ) 

a!\  Feuilles  finement  acumi- 
nées ,  les  caulinaires 
écartées, 
a  Plante  très-gréle,  ordi- 
nairement verte  ou  d'un 
vert  jaunâtre;  feuilles  ova- 
les^lancéolées  ou  lancéo- 
lées, toutes  étalées  .  .  Amblyêtegiwn  serpens  Sch. 
P  Plante  plus  robuste,  pas- 
sant au  roux  brun;  feuilles 
largement  ovales-acumi- 
nées,  redressées,,  les  sui^é- 
Heures  souvent  tournées 

d'un  même  côté.     .     .  Braehythêcium  plumosum  Sch. 
b".  Feuilles  ovales  ou  ovales- 
oblongues  ,    très-briève- 
ment acuminées  ou  pres- 
que obtuses,  denses  .     .  Rhynchostegium  murale  Sch. 
.  Feuilles  très-distinctement  den- 
tées, au  moins  dans  leur  moitié 
supérieure. 
a'.  Feuilles  dentées  seulement 
dans  leur  moitié  supérieure  \ 

nervure  épaisse.     .     .     .  EurhynchiumcraMinerviumSc\\, 
b\  Feuilles  dentées  sur  tout  leur 
contour, 
o^'.  Feuilles  à  pointe  piliforme.  Brachythecium  salehrosum  Sch. 
6".  Feuilles  sans  pointe  pili- 
forme. 
a.  Nervure  égalant  à  peine 
la  moitié  de  la  feuille, 
a'.  Tige   très -délicate; 

feuilles  écartées    '.  Eurhynchium  pra/elontfum  Sài, 
p\  Tige  ordinairement  ro- 
buste; feuilles  rap- 
prochées. 
a'f.  Tige  molle,   peu 
allongée;  feuilles 
ovales-acufflinées .  Rhynchostegium  conferium  Sch. 


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(  106  ) 

A''.  Tige  robuste,  allon- 
gée;  feuilles  ovales- 
laDcéolécs. 
X,  Tige  couchée;  feuilles 

non  soyeuses  .  ^BrachytheciumrutabulumSch, 
y.  Tige  ordinairement 
dressée,  plus  lon- 
gue ,  plus  rigide  ; 
feuilles  soyeuses  ; 
gazonnement  plus 
étendu  et  plus  pro- 
fond  Brachythecium  rivulare  Sch, 

.   Nervure  atteignant  pres- 
que le  sommet  de  la  feuille, 
a'.  Feuilles  plissées  longitu- 

dinalement   ....  Eurywihium  striatum  Sch. 
P'.  Feuilles  non  plissées. 
a".   Plante    d'un   aspect 
très-soyeux,  veloutée 

au  toucher     .     •     .  Brachythedum  velutinum  Sch. 

P".  Plante  non  veloutée 

au  toucher. 

X,  Feuilles  caulinaires 

ovales  •  cordif ormes* 

£b'. Feuilles  caulinaires 

écartées,  à  pointe 

recourbée     .     .  Enrynehium  Stokesii  Sch. 
/.  Feuilles  denses, 
à  pointe  non  re- 
courbée .     .     .   Eurynchium  strigosum  Sch.  ' 
y.  Feuilles  caulinaires 
ovales  ou  ovales- 
lancéolées^non  cor- 
diformes. 
x'.  Tige  rigide,  dénu- 
dée à  la  base  ; 
plante  d*un  vert 
foncé,  croissant 


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(  107  ) 

sur  les  pierres  ou  les 
bois     plongés     dans 

l'eau RhynchostegiumrusciformeSch. 

\  Tige  molle,  non  dénu- 
dée; plante  d'un  vert 
pâle,  ne  croissant  pas 
dans  Peau. 
a^K  Rameaux  très-ramu- 
leux  ;  feuilles  cauli- 
naires  ovales,  con- 
caves, un  peu  sil- 
lonnées ....  Èurhynchium  myosuroides  Sch. 
-  y'f  Rameaux  peu  ramu- 
leux;  feuilles  cauli- 
naires  ovales-lancéo- 
lées, planes.     .     .  Eurhynchium androgynum Sch, 


H.  —  Fcnlllefl  éparsea,  non  paplllcases,  à  cellules  toutes  on  la 
plupart  non  Yermiculaires,  à  nervure  nulle  ou  très-courte  et 
souvent  bltarquée  ;  plantes  non  arbusculirormes. 

1.  Tige  filiforme,  à  rameaux  capillaires, 
très-fins;  aréolation'des  feuilles  totale- 
ment parenchymateuse. 

1'.  Gazonnement  d'un  vert  pâle  ;  rameaux 
courts  ;  plante  croissant  sur  la  terre 
au  pied  des  arbres Amblystegiu m  subtile  Sch. 

2'.  Gazonnement  d'un  vert  sombre,  pas- 
sant au  brun  ;  rameaux  subpennés  ; 
feuilles  plus  étroitement  acuminées  et 
plus  chlorophy lieuses  ;  plante  crois- 
sant seulement  dans  les  fentes  des 
rochers Amblystegiumconfervoides  Sch. 

2.  Tige  et  rameaux  non  capillaires. 
1'.  Feuilles  très-entières. 


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(  i08) 

!■'.  Feuilles  d'un  vert  foncé,  briève- 
ment acuminées;  aréolation  des 
feuilles  rhomboïdale  en  haut,  en 
bas  vermiculaire  au  milieu  et  ponc- 

tiforme  sur  le  bord  .     .    «     <     .  Leucodon  sciuroides  Sehwgr. 
2".  Feuilles  d'un  vert  pâle  et  jaunâtre, 
longuement  acuminées  ;  aréolation 
des  feuilles  étroitement  rhomboï- 
dale ou  sublinéaire, 
o.  Feuilles  lancéolées -subulées,  éner- 
ves; plante  très-petite,  à  rameaux 
presque  simples,  croissant  sur  les 

rochers Orthothecium  inMcatum  Sch. 

b.  Feuilles  ovales-lancéolées,  ordinai- 
rement à  deux  courtes  nervures  • 
plante  plus  robuste,  à  rameaux  la 
plupart  pennés-ramuleux,  crois- 
sant sur  les  arbres .     ....  P y  laUia  polyantha  Sch, 
2'.  Feuilles  plus  ou  moins  dentées,   au 
moins  au  sommet. 
1".  Cellules  des  feuilles  très-petites,  en 
séries  distinctes  sur  les  bords  de  la 

feuille Plerogonium  gracile  Sw. 

^\  Cellules  plus  ou  moins  allongées, 
non  en  séries  distinctes. 

a.  Tige  émettant  de  longs  rejets  fla- 

gelliformes Hyocomium  flagellare  Sch. 

b.  Tige    n'émettant  pas   de   rejets 
flagelliformes. 

a/^  Feuilles  seulement  dentelées  au 

sommet Brachylheciutnplumosum  Sch, 

bf.  Feuilles  dentelées  sur  tout  le 

contour Rhynchostegiumdepressum'Br. 

et  Sch. 


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(  109  ) 


Recherches  bryologîques.  —  Revue  des  Mousses  acrocarpes 
de  la  flore  belge,  par  Louis  Pire. 


TROISIÈME  FASCICULE. 


Après  avoir  publié,  dans  ce  Rxilletiny  la  Revue  des 
Mousses  pleurocarpes,  il  me  restait,  pour  que  mon  travail 
fut  complet,  à  donner  un  aperçu  semblable  pour  les 
Mousses  acrocarpes.  Depuis  quelque  temps  déjà,  j'avais 
annoncé  ce  travail,  mais  des  circonstances  indépendantes 
de  ma  volonté  m'avaient  empêché  d'y  mettre  la  dernière 
main. 

J'ai  cru  utile  de  joindre,  à  cette  revue,  un  tableau  ana- 
lytique des  genres,  semblable  à  celui  que  j'ai  donné  des 
Mousses  pleurocarpes.  On  me  reprochera  peut-être  d'avoir 
choisi  des  caractères  tirés  de  la  fructification,  et  d'avoir 
rendu  par  là  impossible  la  détermination  des  espèces  qui 
ne  sont  pas  en  fructification.  A  cela,  je  répondrai  que  ce 
reproche  peut  s'adresser  à  toutes  les  Flores  tant  phanéroga- 
miques  que  cryptogamiques.  Est-il  jamais  venu  à  l'idée  de 
personne  de  chercher  à  déterminer  une  plante  phanéro- 
game si  celle-ci  n'est  pas  en  fleur?  Peut-on  déterminer  une 
Ombellifère  sans  le  secours  du  fruit?  Pourquoi  veut-on 
qu'il  en  soit  autrement  pour  les  Mousses?  Je  me  permet- 
trai, à  ce  sujet,  de  donner,  à  celui  qui  voudrait  s'occuper 
sérieusement  de  bryologie,  le  conseil  de  ne  choisir,  pour 
commencer  ses  études,  que  des  Mousses  en  parfait  état  de 
fructification  et  ensuite  de  ne  pas  trop  étendre  le  rayon  de 
ses  observations,  afin  de  pouvoir  facilement  retrouver  les 


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(  110  ) 

espèces  qu'il  étudie  et  les  observer  à  toutes  les  époques 
de  Tannée.  De  cette  manière,  il  arrivera,  au  bout  d'un 
certain  temps,  à  la  connaissance  parfaite  d'un  bon  nom- 
bre de  types  et  il  pourra  alors  étendre  le  cercle  de  ses 
recherches. 

Comme  on  pourra  s'en  convaincre,  ce  travail  renferme 
plusieurs  espèces  nouvelles  pour  la  flore.  En  mentionnant 
le  nom  de  ces  espèces,  j^y  ai  joint  une  courte  description; 
j'ai  fait  de  même  pour  toutes  les  espèces  qui,  bien  qu'ayant 
été  signalées  dans  des  catalogues,  n'ont  pas  encore  été 
décrites  dans  l'une  ou  l'autre  de  nos  Flores  locales. 

En  terminant,  qu'il  me  soit  permis  de  réitérer  mes 
remercîments  les  plus  sincères  à  tous  les  botanistes  qui 
ont  bien  voulu  me  venir  en  aide  pour  me  fournir  les 
moyens  de  publier  ce  petit  travail  :  M.  Schimper,  qui  ac- 
cueille toujours  avec  tant  de  bienveillance  mes  demandes 
de  renseignements;  MM.  Eug.  Coemans  et  Bellynck,  qui 
mettent  avec  tant  de  générosité  leur  riche  bibliothèque  à 
la  disposition  des  travailleurs  ;  MM.  Van  Haesendonck  et 
Bamps,  qui  m'ont  envoyé  des  plantes  de  la  Campine; 
M.  Kickx,  qui  m'a  communiqué  la  plupart  des  espèces 
décrites  par  son  père  dans  la  Flore  cryptogamique  des 
Flandres;  M.  Marchai,  qui  vient  d'enrichir  notre  flore 
bryologique  d'un  genre  nouveau  en  découvrant,  aux  envi- 
rons de  Visé,  le  Discelium  nudum;  M.  Baguet,  qui  m'a 
fait  part  de  ses  récoltes  aux  environs  de  Louvain  ;  M.  Strail, 
qui  a  guidé  mes  recherches  à  Magnée,  Chaudfontaine, 
Aywaille;  M.  A.  Thielens,  qui  a  bien  voulu  me  commu- 
niquer son  herbier  bryologique,  etc.  Que  ces  excellents 
confrères,  ces  amis,  veuillent  bien  agréer  l'expression  de 
de  ma  gratitude  la  plus  profonde. 

[xelles,  le  1»  mai  1869. 


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(  m  ) 

MOUSSES  4CROCARPES. 

TABLEAU  ANALYTIQUE  DES  GENRES. 

A.  Capsule  inoperculée. 
B.  Capsule  se  déchirant  irrégulièrement     .     .     .     •  Cléistocarpes. 

a.  Prothalle  confervoïde  persistant Ephsmerum. 

aa.  Prothalle  non  persistant 

b.  Coiffe  vésiculeuse-campanulée Phtscomitiella. 

bb.  Coiffe  cucullée 

c.  Capsule  sphérique Sphaeràngium. 

ce.  Capsule  plus  ou  moins  apiculée  ou  rostrée 
d.  Fructification  paraissant  latérale  par  la  pré- 
sence de  Pinnovation Pleuridium . 

dd.  Fructification  ne  paraissant  jamais  latérale. 
e.  Capsule  terminée  au  sommet  par  une  pointe 

operculiforme Ststegium. 

ee.  Capsule  non  terminée  par  une  pointe  oper- 
culiforme      Phàsgom. 

BB.  Capsule  à  déhiscence  régulière  :  quatre  fissures 

longitudinales Schizocarpes. 

Andbbaeà. 

A  A.  Capsule  operculée Stégocarpes. 

€.  Péristome  nul. 
f.  Capsule   cylindrique;   coiffe  extinctoriiforme  (1) 

enveloppant  la  capsule  entièrement  ....  Encaltpta. 
/f.  Capsule  ovale,  obovale,  pyriforrae  ou  en  massue. 
g.  Opercule  conique 
h.  Coiffe  mitriforme,  quinquélobée    ....  Phtsgomitricm. 
hh.  Coiffe  ni  mitriforme,  ni  quinquélobée 
t.  Capsule  subsessile,  sillonnée     ....  Ahphoridium. 
ti.  Capsule  longuement  pédicellée,  lisse   .     .  Zygodon. 
gg.  Opercule  obliquement  rostre. 
/.  Feuilles  à  tissu  très-dense  ;  plante,  vivace  .     .  Gtmnostohum. 
//.  Feuilles  à  tissu  peu  dense;  plante  annuelle.  Pottia. 
fff.  Capsule  sphérique  ;  opercule  plan Hedwigia. 

(1)  Extinctorium  —  éteignoir. 

10 


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(  112  ) 

ce.  Péristome  simple  ou  double. 
A.  Péristome  simple. 
m.  Coiffe  mitriforme  ou  extinctoriiforme. 
0.  Coiffe  plissée  ou  striée. 

p.  Dents  i *•  Tetraphis. 

pp.  Dents  16. 

r.  Dents  équidislantcs     .     .....  Ptychomitridh. 

rr.  Dents  rapprochées  par  paires    .     .     .  Orthotricbcm. 
00.  Coiffe  lisse  et  non  plissée. 
8,  Dents  16,  libres. 
t.  Dents  équidistantes. 
u.  Coiffe  extinctoriiforme,  enveloppant 

la  capsule  entièrement.     .    '.  Encalypta. 
uu.  Coiffe  mitriforme,  lacérée  à  la  base. 
X.  Coiffe  granuleuse  au  sommet;  oper- 
cule étroit  et  subulé     ...     .  Racomitrium. 

XX.  Coiffe  non  granuleuse  au  sommet; 
opercule  conique,  large, 
y.  Dents  peu  ou  point  perforées.     .  Grimmia. 
yy.  Dents  très-perforées.     .     .     .  Coscinodon. 

tl.  Dents  réunies  par  paires  ;  capsule  apo- 

physée Splâchnum. 

88.  Dents  soudées  en  une  membrane  conique.  Diphyscium, 
mm.  Coiffe  cucuUiformc. 
+  Dents  simples,  16. 
a.  Capsule  dressée,  pyriforme  ou  ovale. 

p.  Coiffe  enflée- vésiculeuse Enthostodon. 

pp.  Coiffe  non  enflée-vésiculeuse. 
7.  Dents  réunies  par  une  membrane  émer- 
gente.    .......  Anacalypta. 

77.  Dents  non  réunies  par  une  membrane. 
$.  Plante  vivace. 
6.  Feuilles  crispées  à  la  dessiccation.  Weisia. 
£S.  Feuilles  non  crispées  à  la  dessic- 
cation        .    EUCLÀDIDM. 

§$.  Plante  annuelle  ou  bisannuelle     .  Sbligeria. 
aa.  Capsule  sphérique,  presque  horizontale  à 

la  maturité;  plante  subacaule.  Discelium. 


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(il3) 

Dents  16,  profondément  bifides. 
Ç.  Pédicelle  droit. 

>7.  Capsule  symétrique Trighostomum. 

. .  Capsule  asymétrique. 

0.  Feuilles  distiques,  équitantes  .     .     .  Fissidens. 
69.  Feuilles  ni  distiques,  ni  équitantes. 
X.   Feuilles  présentant  plusieurs  cou- 
ches de  cellules  de  nature  dif- 
férente   .......  Leucobrtdm. 

7L7(r»  Feuilles  formées  d^une  seule  cou- 
che de  cellule  de  même  nature. 

t.  Opercule  conique Ceratodon. 

il.  Opercule  rostre. 
>.  Feuilles  plus  ou  moins  papil- 
leuses. 
fA.  Dents  irrégulières,  quelque-» 
fois  rudimentaires,  conni- 

ventes Ctnodontium. 

fxfi.  Dents  régulières,  jamais  ru^ 

dimentaires,  ni  conniventes.  Dighodontium. 
U.  Feuilles  non  papilleuses. 
V.  Plante  petite  ;  aréolation  des 
feuilles  rectangulaires  à  la 

base  .......    DiGRANELLA. 

vv.  Plante   robuste  ;    aréolation 
des  feuilles  linéaires  à  la 

base DiGRANUM. 

.  Pédicelle  arqué. 

0.  Capsule  striée;  coiffe  ciliée  à  la  base.     .   Campylopcs. 
00.  Capsule  lisse  ;  coiffe  non  ciliée  à  la  base.    Digranodoktium. 
-♦--♦-♦-  Dents  32  ou  H. 
TT.  Dents  6iî  capsule  anguleuse     ....  Polttrichuh. 
7nt.  Dents  32  ;  capsule  non  anguleuse, 
p.  Dents  réunies  par  paires,  étroites  ou  fili- 
formes. 
or.  Capsule  immergée  ou  brièvement  pédi- 

cellée CiNGLiDOTus. 

(T(T.  Capsule  longuement  pédicellée. 


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(  il4) 

T.  Dents  tortillées  en  spirale    .     .     .  Babbula. 
rr.  Dents  non  tortililées  en  spirale. 
V.  Feuilles  distiques,  sétacécs,  engai- 
nantes à  la  base Distichium. 

uv.  Feuilles  éparses. 
f.  Dents  très-fragiles  et  irrégu- 
lières     DiDTHODON. 

mm.  Dents  persistantes,  filiformes..  Leptoteichum. 
pfl.  Dents  équidistantes. 

X.  Coiffe  très-poilue  , Pogonatum  . 

XX,  Coiffe  nue  ou  légèrement  poilue  au 

sommet Ateichum. 

kk.  Péristome  double. 
A.  Péristome  interne  formé  d*une  membrane  co- 
nique  BUXBAUHIA. 

AA.  Péristome  interne  non  formé  d^une  membrane 
conique. 
B.  Dents  extérieures  rapprochées  par  paires.     .  Oethotbichum. 
BB.  Dents  extérieures  équidistantes. 

G.  Coiffe  extinctoriiforme Encaltpta. 

ce.  Coiffe  cuculliforme. 

D.  Coiffe  enflée-vésiculeuse Funaeia. 

DD.  Coiffe  non  enflée-vésiculeuse. 
E.  Coiffe  infléchie  à  la  base,  à  dents  exter- 
nes courtes    Meesia. 

EE.  Coiffe  non  infléchie  à  la  base,  à  dents 
externes  longues. 
F.  Capsule  striée. 

6.  Capsule  sphérique Baeteamia. 

GG.  Capsule  ovale-oblongue  .     .     .  Aulacohnicm. 
FF.  Capsule  lisse. 
H.  Feuilles  très-étroites,   linéaires- 

sétacées Leptobeyum. 

HH.  Feuilles  larges. 

I.  Capsule  pyriforme  ;  fleurs  mâles 

gemmiformes Bbtum. 

II.  Capsule  elliptique;  fleurs  mâ- 

les discoïdes  ;  paraphyses  en 
massue Mnium. 


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(  115  ) 
MOUSSES  ACROCARPES. 

FRUCTIFICATION  TERMINALE;    INNOVATION   LATÉRALE. 


cLÉisTOCARPES.  —  Capsulc  imperculée  indéhiscente. 


EPHEMERmn  Hampe. 

ANALYSE     DES     ESPÈCES. 

Feuilles  énerves E.  sbrratum. 

Feuilles  nerviées E.  stbnophtlluh. 

E.  serratam  Schimp.  ;  Phascum  serratum  Schreh.;  K\ 
FI.  des  FLy  I,  170. 

Hab,  Terres  argileuses,  bords  des  fossés.  —  St-Gilles  près  de  Bruxelles 
(Nob.)  ;  Wetteren  (G.  Boddaert);  Daelbem  près  Visé  (Marchai).  —  Mars. 

^E.  stenophyllnm   Schimp.  ]    Phascum    stenophyllum 
Voit.(l). 

Plante  très-petite.  Prothalle  confervoïde  et  persistant. 
Feuilles  linéaires-lancéolées,  nerviées,  entières  ou  obscu- 
rément dentées  au  sommet.  Capsule  subsessile,  petite, 
acuminée-obtuse;  coiffe  dressée,  fendue  à  la  base. 

Eab,  Terre  bumide.  —  Fraban  (Delogne).  —  Septembre. 
PHYSCOniTRELLA  Schimp. 
*P.  patens  Schimp.  ;  Phascum  païens  Hdw. 

Plante  très-petite,  gazonnante.  Feuilles  ovales-lancéo- 
lée,s,  nerviées,    dentées.  Capsule  brièvement  pédicellée, 

(1)  Les  espèces  marquées  d'un  astérisque  sont  nouvelles  pour  la  flore, 
ou  bien,  mentionnées  déjà  dans  des  catalogues,  elles  n^ont  pas  encore 
été  décrites  en  Belgique. 


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(m) 

sphérique,  apiculée  ;  coiffe  petite,  campanulée.  Spores 
nombreuses. 

Hab.  Terrains  argileux.  —  Anderlecht,  Molenbeck  près  Broxelles  (Nob)  ; 
Ciply  (Houzeau).  —  Septembre. 

SPHAERANGIIJMl  Schimp. 

S.  nratlcniii  Schimp.;  KxFl.  des  FL,  l,  i68 y  Phascum 
muticum  Schreb.;  Kx  FI.  de  Louv.,  60;  Dek.  et  Pass. 
Cat.  Brux.y  57. 

Hah,  Terrains  argileux.  —  Anderlecht ,  Ixelles ,  Auderghem  près 
Bruxelles  (Nob.);  Melle  près  Gand,  Louvain  (Kx)  ;  Visé  (March.).  —Mars. 

PHASCimi  L.  p.  p« 

ANALYSE  DES  ESPÈCES. 

Capsule  immergée P.  cuspioatum. 

Capsule  exserte 

Pédicelle  droit P.  brtoides. 

Pédicelle  courbé .     ,     .  P.  ccavicoLinM. 

P.  ciispldatain  Schreb:  ;  Kx  FI.  de  Louv.,  59  et  FI.  des 
Fl.y  I,  169;  West.  H.  C.  B.,  fasc.  10,  n«  458;  Bllck 
Cat.y  10. 

Hah.  Sur  la  terre  dans  les  ebamps  et  les  jardins.  —  Bruxelles,  Malines, 
Duffel,  Lierre  (Nob.);  Gand  (Kx);  Roulers  (West.);  Mons  (Houz.); 
Ste-Croix,  Dave,  etc.  (Bllck);  Visé  (Marcb.).  —  Mars  et  avril. 

*P,  bryoldes  Dicks.  ;  West.  Cat.j  4, 

Plante  petite.  Feuilles  ovales-lancéolées,  nerviées,  cuspi- 
dées,  entières.  Capsule  ovale-oblongue,  terminée  par. un 
rostre  oblique;  coiffe  cucuUée.  Pédicelle  droit. 

Hah.  Sur  la  terre,  lieux  pierreux.  —  Boitsfort,  Beersel,  Alsenbcrg, 
Hal  (Nob.);  Anvers  (West.)  ;  Visé  (Marcb.).  —  Mars  et  avril. 


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(  H7  ) 

^P.  cnrflcollaiii  Hdw. 

Plante  petite,  gazonnante.  Feuilles  lancéolées,  aeuminées, 
nerviées,  entières.  Capsule  subsphérique,  acuminée.  Pédi- 
eelle  recourbé. 

Hûb.  Rochers.  —  Visé  (March.).  —  Mars  et  avril. 

PLErRIDimn  Schimp. 

ANALYSE  DES  ESPÈCES. 

Fleurs  bisexuelles;  anthéridies  bypogynes 

Nervure  n^atteignant  pas  le  sommet  de  la  feuille  .  P.  nitiduh. 

Nervure  atteignant  le  sommet;  feuilles  subulées     .  P.  subolatim. 

Fleurs  mâles  gemmiformes,  axillaires P.  altebnifolium. 

P.  sabalatam  Schimp.  ;  Phascum  subulatum  L.  ;  Kx 
FI.  de  Louv.y  60  et  FL  des  FL,  I,  169  j  West.  H. 
C.  B.,  fasc.  5,  n»  210^  BUck  CaL,  10. 

ffaà.  Terrains  sablonneux,  lisières  des  bois.  —  Forêt  de  Soigne,  bois 
de  la  Cambre,  Lierre,  etc.  (Nob.);  Louvain,  Gand,  Bruges  (Kx);  Ton- 
gerloo  (Van  Haesendonck)  ;  Mons  (Houz.);  Namur,  Dave,  etc.  (Bllck); 
Visé  (March.).  —  Mars  et  avril. 

*P.  nUldam  Br.  et  Schimp.  ;  Phascum  nitidum  Hdw. 

Plante  très-petite,  gazonnante.  Innovations  à  la  base 
du  fruit.  Feuilles  dressées,  linéaires-lancéolées,  nerviées, 
dentées.  Capsule  elliptique-ovale,  acuminée-obtuse,  briè- 
vement pédicellée  ;  coiffe  cucullée. 

Bab.  Terres  argileuses  humides.  —  Lac  de  Léau,  Etterbcek  près 
Bruxelles  (Nob.)  ;  Luxembourg  (Funck).  —  Septembre. 

^P.  alteraifoliani  Br.  et  Schimp. 

Port  du  P.  subulatum.  Feuilles  lancéolées,  longuement 
aeuminées. Capsule  elliptique,  subobliquo-acuminée-obtuse. 
Fleurs  mâles  gemmiformes,  axillaires.  Coiffe  cucullée. 
Hab,  Terrains  argileux.  —  Uccle  près  Bru.\elles  (Nob.).  —  Mai  et  juin. 


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(H8) 

SYSTEGIVin  Schimp. 

S.  crlspam  Schimp,  ;  Phascum  crispum  Hdw.  ;  Kx  FL 
desFL,  I,  170. 

Hab.  Terres  argileuses.  —  Mal  (Nob.)  ;  entre  Furnes  et  Isenberg  (Kx). 
—  Mai. 

Obs.  —  Toutes  les  espèces  susmentionnées,  parmi  lesquelles  il  en  est 
plusieurs  nouvelles  pour  la  flore  belge,  sont  d^une  petitesse  extrême  ; 
aussi  échappent-elles  facilement  aux  regards  de  Tobservateur. 


ScHizocARPES.  —  Capsule  inoperculée,  à  déhiscence  régulière  et 
longitudinale. 


ANDREAEA  Ehrh. 


ANALYSE  DES  ESPÈCES. 


Feuilles  énerves A.  petrophila. 

Feuilles  nerviées A.  rupestris. 

*A.  pctrophUaEhrh.^  Grav.  et  Del.  Mousses  de  VAr- 
denne,  fasc.  1,  n**  41. 

Plante  à  tige  rameuse  diehotome.   Feuilles  énerves, 
papilleusesj  ovales,  obtuses,  semi-amplexieaules. 

Hab.  Rochers.  —  Louette-St-Pierre  (Gravet). 

*A.  rnpestris  Schimp.,-  Grav.  et  Bel. Mousses  de  l'Ard,, 
fasc.  1,  n»  42 5 .4.  Rothii  Web.  et  Mohr  -,  Kx  FL  des  Fl.y 
I,  78. 

Diffère  de  la  précédente  par  ses  feuilles  linéaires-lancéo- 
lées, à  nervure  épaisse. 

Hah,  Rochers.  —  Willerzie  (Grav.)  ;  carrières  de  Lessines  ?  (Kx). 


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(  119  ) 

Qlfs.  —  On  rencontrera  probablement  des  Andreaea  sur  d'autres  points 
du  pays.  En  1865,  lors  d'une  visite  que  je  fis  à  Mn«  Libert,  cette  savante 
cryptogamiste  m'a  affirme  avoir  trouvé  des  Andreaea  aux  environs  de 
Stavelot.  D'un  autre  côté,  Kickx  dit,  dans  sa  Flore  cryptogamique  des  Flan- 
dres, que  VA.  Rothii  a  été  signalé  dans  les  carrières  de  Lessines  (Hainaut). 


Stégocarpes.  —  Capsule  operculée. 


GTMNOSTOIIIIJMI  Schimp. 

ANALYSE  DES  ESPÈCES. 

Orifice  de  la  capsule  fermé  par  une  membrane     ...  G.  micbostomum. 
Orifice  non  fermé  par  une  membrane. 

Opercule  conique,  non  rostre     .    • G.  tenue. 

Opercule  rostre. 

Opercule  tenant  à  la  columelle G.  curvirostrum. 

Opercule  non  adhérent  à  la  columelle G.  calcarecm. 

"G.  mlcrostoniaiii  Hdw.;  West.  Cat.,  p.  4. 

Plante  petite,  gazonnante,  d'une  vert  pale.  Feuilles 
lancéolées,  nerviées,  mucronées,  crispées  par  la  dessicca- 
tion. Capsule  elliptique,  à  orifice  très-étroit  et  fermé  par 
une  membrane;  opercule  subulé;  anneau  simple;  coiffe 
dimidiée. 

Hab,  Terrains  argileux.— Ixelles  près  Bruxelles  (Nob.);  St-Gilles(West.); 
Lierre  (Nob.)  ;  Namur  (Bllck).  —  Mars  et  avril. 

^G«  tenue  Schrad. 

Plante  petite,  gazonnante.  Feuilles  lancéolées,  obtuses, 
à  nervure  évanouissante.  Capsule  oblongue;  opercule 
conique;  anneau  à  deux  rangs  de  cellules. 

Hab,  Rochers.  —  Frahan  (Del.). 


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(  120  ) 

*Ci.  calcaremn  N.  et  H. 

Plante  petite,  formant  des  gazons  compacts.  Feuilles 
linéaires-lancéolées,  subobtuses.  «  Capsule  ovale-oblongue, 
à  orifice  rougeâtre;  opercule  subulé-conique.  »  (D'après 
Schimper). 

Hah,  Rochers  humides.  —  Frahan  (Del.).  ;  Prayon  près  Chaudfon- 
taine  (Nob.). 

*G.  carTlrostram  Schimp. 

Tige  plus  élevée,  couverte  de  fibres  radiculaires.  Feuilles 
linéaires-lancéolées,  aiguës.  Capsule  ovale;  opercule  rostre, 
adhérant  à  la  vaginule. 

Hab,  Sur  les  pierres  et  les.  rochers.  —  Havre  près  Mons  (Houzeau)  ; 
Frahan  (Del.).  — Octobre. 

WEISIA  Hdw. 
ANALYSE  DES  ESPÈCES. 

Feuilles  obscurément  dentées. 
Dents  du  péristome  filiformes,  d*un  jaune  doré,  très- 
fugaces W.  FUGAX. 

Dents  du  péristome  lancéolées,  brunes,  persistantes  (1).  W.  denticulata. 
Feuilles  entières. 
Feuilles  acuminées,  à  nervure  épaisse  atteignant  le 

sommet W.  viridula. 

Feuilles    subobtuses,  à   nervure  n^atteignant  pas  le 

sommet W.  cierhata. 

W.  Tlrldnla  Brid.  ;  Kx  FL  de  Louv.,  46  ;  West.  H.  C.  B., 
fasc.  2,  n°  58;  W.  controversa  Hdw.  y  Dek.  et  Pass. 
Cat.,  57. 

IJab.  Sur  la  terre  dans  les  champs,  bord  des  chemins.  —  Environs  de 

(i)  Selon  M.  Rabenhorst  (Kryptogamen  Flora).  —  Nous  ne  possédons  pas 
la  plante  en  fructiGcation. 


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(  121  ) 

Bruxelles  (Nob.);  Louvain  (Kx);  Gand  (Coemans);  Wondelghem  (Kx)  ; 
Gourtrai  (West.)  ;  Visé  (March.)  ;  Oneux  dans  les  terrains  calaminaires 
(March.);  Namur  (Bllck)  ;  etc.,  etc. 

W.  fn^ax  Hdw.j  Kx  FL  de  Louv.^  46;  Lib.  PL  crypt. 
Ard.;Bl\ekCat.,  11. 

Bob,  Fissures  des  rochers,  rarement  sur  la  terre.  —  Jodoigne  (Kx); 
ilagnée,  Chaudfontaine,  Trooz  (Nob.)  j  Grand-Malades  près  Namur  (Bilck)  j 
Willerzie  (Grav.  et  Del.)  j  Luxembourg  (Funck)  ;  Malmedy  (Lib.).  —  Mai.  . 

'W.  dentlcalata  Brid. 

Plante  à  garzonnement  peu  dense.  Feuilles  linéaires- 
lancéolées,  irrégulièrement  dentées  au  sommet,  peu  ou 
point  crispées  par  la  dessiccation. 

Hab,  Rochers  humides  et  ombragés.  —  Louette-St-Pierre  (Grav.).  — 
Stérile. 

W.  cirrhata  Hdw.;  Kx  FL  de  Louv.,  46;  Dek.  et  Pass. 
Cat.y  57;  West.  H.  C.  B.,  fasc.  6,  n»  256. 

Hab.  Toits  en  tuile  et  en  chaume,  sur  la  terre  nue,  sur  les  vieux  troncs 
de  saule.  —  St-Gilles  près  Bruxelles  (Nob.)^  Louvain,  Gand  (Kx)  ;  Courtrai, 
Ypres  (West.).  —  Avril  et  mai. 

CUVODOIVTIlJlll  Schimp. 

*C.  Brantonl  Br.  et  Schimp.;  Didymodon  obscurus  Kaul- 
fuss;  Lib.  PL  crypL  Ard. 

Plante  croissant  par  touffes  pulvinées.  Feuilles  linéaires- 
lancéolées,  réfléchies  sur  les  bords,  nerviées.  Capsule  plus 
ou  moins  droite,  lisse;  opercule  obliquement  rostre. 

Hab.  Fissures  des  rochers.  —  Vallée  de  la  Semuy  et  vallées  latérales, 
Louette-St-Pierre  (Grav.  et  Del.)  5  environs  de  Malmedy  (Lib.)  — Mai  et 
juin. 


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(  122  ) 

DICHODOlVTIIJn  Schimp. 

*B,  pellacidam  Schimp. 

Tige  plus  ou  moins  élevée.  Feuilles  squarreuses,  papil- 
leuses,  tortillées  à  la  dessiccation,  entières  ou  dentées  au 
sommet.  Capsule  penchée  ou  subdressée  ;  opercule  rostre. 
Pédicplle  flexueux. 

Hab.  Rochers  humides.  —  Luxembourg  (Funck);  Bouillon,  etc.  (Grav. 
et  Del.)  ;  Banneux  (March.). 

DICRAIVELLA    Schimp. 
ANALYSE  DES  ESPÈCES. 

A.  Feuilles  squarreuses  ou  étalées  en  tout  sens,  plus  ou 
moins  crispées  par  la  dessiccation. 
Feuilles  squarreuses;  plante  assez  élevée    .     .     .  D.  squarrosa. 
Feuilles  non  squarreuses  ;  plantes  très-petites. 
Monoïque. 

Capsule  dressée .  D.  crispa. 

Capsule  penchée D.  Grevillkana. 

Dioïque. 

Capsule  gibbeuse  à  la  base D.  cerviculata. 

Capsule  peu  ou  point  gibbeuse D.  Schreberi. 

AA.  Feuilles  tournées  du  même  côté,  peu  ou  point  cris- 
pées par  la  dessiccation. 

Capsule  pourvue  d'un  anneau  étroit D.  heteromalla. 

Capsule  dépourvue  d'anneau. 
Capsule  penchée  et  recourbée.     ...     .     .     .  D.  varia. 

Capsule  toujours  dressée D.  rufbscens. 

D.  Taria  Schimp.;  Dicranum  varium  Hdw.  West.  H.  C. 
B.,  fasc.  4,  n»  157;  Kx  FI.  de  Louv.,  50  et  FI.  des 
FI.,  I,  162;  Grav.  et  Del.  Mousses  de  VArd.,  fasc.  1, 
n'^i. 

^o6.  Terres  argileuses  humides.  —  Bruxelles,  Malines,  DufiFel  (Nob.); 


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(  123  ) 

Louvain,  Eecloo  (Kx);  Mons  (Cl.  Dum.);  Visé  (March.);  Louette-St-Pierre 
(Grav.  et  Del.).  —  Août, 

*D.  crispa  Schimp.;  Dicranum  crispum  Hdw. 

Plante  gazonnante.  Feuilles  subulées,  crispées  par  la 
dessiccation.  Capsule  ovale,  dressée,  striée 5  opercule  su- 
bulé  'y  anneau  étroit. 

Bab.  Terres  sablonneuses  humides.  —  Visé?  (March.)  ;  Peissant  près  Er- 
quelines  (Coll.  West.). 

Obs.  C^est  avec  une  certaine  défiance  et  sous  toute  réserve  que  je  men- 
tionne ici  cette  très-rare  espèce.  Les  échantillons  de  Visé  présentent  des 
urnes  qui  ne  sont  pas  suffisamment  mûres  ;  il  en  est  de  même  du  spéci- 
men que  m*a  communiqué  feu  le  D'  Westendorp  et  qui  a  été  trouvé  à 
Peissant,  à  quatre  lieues  de  Mons. 

*D.  Grevilleana  Schimp. 

Plante  formant  un  gazon  serré.  Feuilles  subulées,  en- 
tières. Capsule  penchée,  subgibbeuse,  striée;  opercule 
longuement  rostre.  Pédicelle  jaunâtre. 

Bab.  Sur  la  terre  dans  les  bois.  —  Moniat  près  Dinant  (Grav.).  —  Juillet. 

*D.  Sctareberl  Schimp. 

Plante  gazonnante.  Tiges  présentant  à  la  base  de  nom- 
breuses fibres  radiculaires  tuberculifères.  Feuilles  élargies 
à  la  base,  linéaires-subulécs  au  sommet.  Capsule  courbée; 
opercule  rostre  ;  anneau  nul. 

Hab,  Bords  des  fossés.  —  Namur  (Bllck  in  herb.  West.);  Louette- 
St-Pierre,  Houdrémont,  Frahan,  etc.  (Grav.  et  Del.). 

*D.  sqaarrosa  Schimp.;  Grav.  et  Del.  Mousses  de  VArd.j 
fasc.  1,  n°  2;  Lib.  PL  crypt.  Ard. 

Tige  dressée,  dichotome,  couverte  de  fibres  radiculaires. 
Feuilles  squarreuses,  oblongues-lancéolées,  obtuses,  très- 


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(124) 

entières.  Capsule  ovale-oblongue;  opercule  conique;  an- 
neau nul. 

Hab.  Prairies  marécageuses.  —  Frahan  (Grav.  et  Del.);  Malmedy  (Lib.). 

D.  cerTlcnlata  Schimp;  Dkranum  cerviculatum  Hdw.  ; 
Kx  Rech.,  cent.  III,  8  et  FI.  des  FI.,  I,  161  ;  Grav. 
et  Del.  Mousses  de  l'Ard.,  fasc.  1,  n**  3. 

Hah.  Bruyères  tourbeuses.  —  Bonheyden  près  Maliues,  Emblebem  près 
Lierre  (Nob.);  Rieme  près  Seizaete  (Kx);  Louette-St-Pierre,  Willerzie 
(Grav.  et  Del.). 

D.  rnfescens  Sehimp.  ;  Dkranum  rufescens  Turn.  ; 
Kx  Rech.,  cent.  II,  9  et  FI.  des  FL,  I,  162. 

Hab.  Terrains  argileux.  —  Gansboren ,  Boitsfort ,  Auderghem  près 
Bruxelles  (Nob.);  Ypres,  Termonde  (Kx);  Visé  (March.)  —  Septembre. 

D.  heteromalla  Schimp.  ;  Dkràhum  heteromallum  Hdw.  ; 
West.  H.  C.  B.,  fasc.  2,  n»  60;  Kx  FI.  de  Louv.y  50 
et  FI.  des  FI.,  I,  162  ;  Grav.  et  Del.  Mousses  de  l'Ard., 
fasc.  1,  n«5;  Bllck  Ca^,  8. 

Hab,  Sur  la  terre  dans  les  bois.  —  Commun  partout.  —  Avril. 

DICRANdH  Hdw. 
ANALYSE    DES    ESPÈCES. 

A.  Capsule  dressée. 

Capsule  striée D.  hontanum. 

Capsule  lisse ,     .     D.  longifolium. 

AA.  Capsule  plus  ou  moins  recourbée. 
B.  Feuilles  ondulées. 
C.  Pédicelle  unique. 

Feuilles  luisantes,  d*un  vert  doré  .     .     .     D.  palustre. 
Feuilles  ternes,  d^un  vert  sombre.     .     .    D.  spuaiuM. 
ce.  Pédicelles  :  plusieurs  dans  la  même  enve- 
loppe       D.  UNDULATUH. 

BB.  Feuilles  unies,  non  ondulées. 


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(  125  ) 

D.  Pédicelle  unique. 

Capsule  sans  anneau    .....    D.  scopârium. 

Capsule  pourvue  d*un  anneau  étroit.     D.  fuscescens. 
DD.  Pédicelles  :  plusieurs  dans  la  même 

enveloppe D.  majus. 

*D.  montanam  Hdw. 

Plante  croissant  en  touffes  serrées.  Tige  pourvue  d'un 
feutre  radiculaire.  Feuilles  lancéolées-subulées,  dentées 
au  sommet,  papilleuses,  crispées  par  la  dessiccation.  Cap- 
sule subcylindrique,  dressée,  striée  ;   opercule  rostre. 

Hah.  Souches  pourrissantes.  —  Louette-St-Pierre  (Grav.  et  Del.j. 
*D.  loni^ifolinm  Hdw. 

Tige  grêle,  ascendante.  Feuilles  tournées  d'un  même 
côté,  lancéolées-subulées,  denticulées  au  sommet,  à  ner- 
vure large.    Capsule  dressée,  peu  ou  point  recourbée, 
lisse;  opercule  subulé. 
Hab.  Rochers.  —  Louette-St-Pierre  (Grav.  et  Del.). 

*D.  fascescens  Turn. 

Tige  allongée,  flexueuse.  Feuilles  lancéolées-subulées, 
denticulées  au  sommet.  Capsule  recourbée,  sillonnée  à  la 
dessiccation  ;  opercule  longuement  subulé  ;  anneau  étroit. 

Hah.  Rochers.  —  Willerzie  (Grav.). 

D.  scoparlnm  Hdw.;  Kx  FL  de  Louv.,  50  p.  p.  et  FI. 
des  FL,  I.,  163;  Grav.  et  Del.  Mouss.  de  l'Ard., 
fasc.  1,  n«  6;  Bllck  Cat.,  8;  West.  H.  C.  B.,  fasc.  5, 
n»  203. 

Hab.  Bois,  bruyères.  —  Commun  partout.  —  Juillet  et  août. 
».  maJnsTurn.;  Kx  FI.  des  FL,  I,  163;  D.  scoparium 


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(  126  ) 

var.  latifolium;  Kx  FI.  de  Louv.,  M  ;  D.  polysetum 
Lib.  PL  Crypt.  Ard.^  cent.  IV,  n"  305. 

Hab.  Bois  secs  et  montueux.  —  Auderghem  près  Bruxelles  (Nob.); 
Ren^iix  (Kx);  Malmedy  (Lib.). 

*D.  palustre  Lapyl. 

Tige  allongée,  dressée.  Feuilles  ondulées,  linéaires- 
lancéolées,  denticulées  au  sommet.  Capsule  dressée,  cour- 
bée; opercule  subulé;  anneau  nul. 

Hab.  Lieux  marécageux  et  tourbeux.  —  Curange  province  de  Limbourg 
(pamps),  Louctte-St-Pierre  (Grav.)  ;  THertogenwald  (March.). 

D.  spariam  Hdw.;  Kx  Rech.,  cent.  IV,  12  et  FI.  des  Fl.y 
I,  16S;  Grav.  et  Del.  Mousses  de  VArd.^  fasc.  1,  n°7. 

Bah.  Bruyères,  sapinières.  —  St-Job  près  Bruxelles  (Nob.);  Ursele, 
Cherscamp  (Kx)  ;  Frahan  (Grav.  et  Del.). 

D.  andalatain  Schimp.;  Kx  FI.  des  FL,  I,  164;  Grav. 
et  Del.  Mousses  de  VArd.j  fasc.  1,  n°  8;  D.  scoparium 
var.  undulatum  Kx  FL  de  Louv.y  51;  D.  rugosum 
Brid.;  Kx  Rech.,  cent.  IV,  14. 

Hab.  Bois,  prés  tourbeux.  —  Linkebeek,  Beersel  près  Bruxelles  (Nob.); 
Audcnarde,  Grammont  (Kx);  Visé,  Goffontaine  (March.);  Frahan  (Del.). 

Var.  p  erlspalam  Bréb.  ;  Kx  Ft.  des  FL,  J,  164. 

Hab.  Marécages  boisés.  —  Thourout,  Wetteren,  Schellebellc  (Kx). 

DICRANODONTIimi  Br.  et  Schimp. 

*D.  longiroMire  Schimp. 

Tige  grêle,  pourvue  d'un  feutre  radiculaire  d'un  brun- 
roux.  Feuilles  d'un  vert  jaunâtre,  longuement  sétacées, 


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(  127  ) 

élargies  et  embrassantes  à  la  base.  Capsule  dressée,  cylin- 
drique; opercule  longuement  subulé,  Pédieelle  flexueux. 

Hab.  Souches  pourrissantes.  — Louette-Sl-Pierre  (Gray.  et  Del.). 

Ohs.  — L*échantillon  trouvé  à  Louette-St-Pierre  et  que  j*ai  vu  n'est  pas 
en  fructification.  J'ai  pu  donner  la  description  de  la  capsule,  etc.,  d'après 
les  échantillons  récoltés  dans  les  Riesengebirge  par  M.  Limpricht. 

CâMPTLOPVS  Brid. 

ANALYSE  DES  ESPÈCES. 

Tige  rougeâtre  à  la  base ^     .     .     .  C.  flexuosus. 

Tige  d'un  vert  jaunâtre  ou  blanchâtre  à  la  base. 

Feuilles  caduques C.  fragilis. 

Feuilles  non  caduques  ;  plante  des  tourbières     .     .  C.  torfaceus. 

*C.  IleiLaosas  Schimp.  )    Campylopus    arduennae   Lib. 
PI,  crypt.  Ard. 

Tige  dressée,  subdichotome ,  rougeâtre  à  la  base. 
Feuilles  laneéolées-subulées,  denticulées  au  sommet.  Cap- 
sule subsymétrique;  opercule  rostre.  Pédieelle  flexueux. 

Hab.  Rochers.  —  Louette-St-Pierre  (Grav.)  ;  environs  de  Malmedy  (Lib.). 

Obs.  —  Je  crois  que  la  plante  publiée  par  M"«  Libert,  sous  le  nom  de 
C.  arduennae,  n'est  pas  autre  chose  que  le  C.  flexuosus. 


*C.  fragilis  Schimp. 

Tige  peu  élevée,  cassante.  Feuilles  caduques,  laneéolées- 
subulées,  obscurément  dentées  au  sommet.  Capsule  comme 
la  précédente. 

Mab:  Rochers.  - — L'Hertogenwald  (March.)j  Dinant  (Nob.);  Frahan, 
Bouillon,  Corbion  (Grav.  etDjel.).  -—  Mai. 

li 


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(  128  ) 

^C.torfaceas  Br,  et  Schimp.;  Dicranum  flexuosum  var. 
p.  interruptum  West.  Cat,,  3, 

Tige  plus  ou  moins  élevée.  Feuilles  persistantes,  lon- 
guement subulées.  Capsule  comme  la  précédente. 

Hab.  Tourbières.  —  Gampine  (West.);  Louette-St-Pierre  (Grav.  et  Del.). 

LEIJ€OBRTIJllI  Hampe. 

L.  glaucam  Schimp.  ;  Dicranum  glaucum  Hdw.  ;  Kx  FI. 
de  Louv.,  SI  ;  West.  B.C.  B.,  fasc.  1,  n*»  9;  Grav.  et 
Del.  Mousses  de  VArd.^  fasc.  1,  n**  10. 

Hab.  Sur  la  terre  dans  les  bois  et  les  bruyères.  —  Assez  commun 
partout,  mais  presque  toujours  stérile  ;  trouvé  en  fructification  à  Louvain 
(Baguct),  à  Ypres  (West.)  et  à  Bruges  (Kx).  —  Mars  et  avril. 

HSSIDEIVii  Hdw. 

ANALYSE  bES  ESPÈCES. 

Pédicelle  terminal. 
Coiffe  conique,  déchirée  en  lanières  à  la  base  ...  F.  osmundioides. 
Coiffe  dimidiée. 
Fleurs  mâles  axillaires.     ........  F.  bryoides. 

Fleurs  mâles  terminales F.  inclrvus. 

Pédicelle  paraissant  latéral. 
Pédicelle  partant  de  la  base  de  la  tige  ....  F.  taxipolius. 
Pédicelle  partant  du  milieu  de  la  tige. 

Inflorescence    monoïque;    nervure   de    la   feuille 

amincie  au  sommet F.  adianthoides. 

Inflorescence  dioïque;  nervure  épaisse  au  sommet.  F.  decipiens. 

ff.  bryoides  Hdw.  ;  Kx  FL  de  Louv.,  52  et  F/,  des  FL, 

I,  160.;  West.  H.  C.  B.,  fasc.  %  n»  61. 

Hab.  Bois  humides.  — Bois  de  la  Cambre,  forêt  de  Soigne,  bois  de  Laeren- 
beek  près  Bruxelles  ^Nob.);  Louvain,  Gand  (Kx);  Ypres  (West.);  Visé 
(March.);  St-Denis  près  Mons  (Houzeau).  —  Février  et  mars. 


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(  129  ) 
^ff.  incarTas  Schimp. 

Port  du  précédent,  dont  il  ne  diffère  que  par  ses  fleurs 
mâles  terminales. 

H  (Ut,  Terrains  argilo-sablonneux.  —  Bois  de  Laerenbeek  près  Bruxelles 
(Nob.)  —  Février  et  mars. 

W.  osmandioldes  Turn.  ;   West.  Nouv.   not.   sur  qq. 
Crypt.y  8. 

Bob.  Lieux  humides  et  tourbeux.  —  Namur  (Bllck)  ;  Louette-St-Pierre 
(G.  Aubert).  —  Juin  et  juilleL 

V.  taxtfoltas  Hdw.  ;  Kx  FL  de  Louv.,  52  eiFl.  des  FI. y 
I,  160;  West.  H.  C.  B.,  fasc.  1M2,  n«  510. 

Hab.  Terrains  argileux,  bois  humides.  —  Bruxelles  (Nob.);  Louvain, 
Gand,  Baeleghem,  Zwynaerde  (Kx);  Namur  (Bllck). —  Septembre  et  octobre. 

V.  adlanttaotdes  Hdw.  ;  Kx  FL  de  Louv. ,  52  et 
FL  des  FL,  I,  159;  West!  H.  C.  B.,  fasc.  1M2, 
n-509. 

Hab.  Prés  marécageux.  —  Environs  de  Bruxelles,  Lierre  (Nob.)  ;  Mons 
(Cl.  Dumont  in  herb.  West.)  ;  Tournay  (West.)  ;  Ostende  (Coem.);  Aude- 
narde,  Aeltre(Kx);  Curange  (Bamps);  Namur  (Bllck).  —  Juillet  et  août. 

V.., 

*ff.  deciptensDeNot.;  JP.  rupestris  M^ils.-,  Rab.  Bryoth., 
n"  825;  Limpricht  Bryoth.  Siles.,  n^  7. 

Tige  courte.  Feuilles  à  nervure  épaisse,  irrégulièrement 
dentées  au  sommet.  Pédicelle  latéral  au  subbasilaire.  Inflo- 
rescence dioïque.  (D'après  M.  de  Notaris.) 

Hab.  Rochers.  —  Frahan  (Del.). 

Obs.  —  Cette  espèce  n'est,  selon  M.  le  D'  Milde,  qu'une  forme  du 
F.  adianthoides  {{). 


(I)  Hedwigia,i.  V,  110. 


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(  130) 

SELIGERIA  Br.  et  Schimp. 

ANALYSE  DES  ESPÈCES. 

Pédicelle  droit  ;  opercule  à  rostre  oblique  .     .     .     .  S.  fusilla. 
Pédicel le  recourbe;  opercule  à  rostre  droit     .     .     .  S.  becurtata. 

^S.pasilla.Br.  et  Sehimp. 

Plante  très-petite,  d'un  vert  gai.  Feuilles  laneéolées- 
subulées.  Capsule  déoperculée ,  très-évasée  ;  opercule 
obliquement  rostre.  Pédicelle  droit. 

Hah.  Rochers  calcaires.  —  Chimay  (Cogniaux)  ;  Aywaille  (Nob.).  — 
Mars  et  avril. 

^S.  recurvata  Br.  et  Schimp. 

Plante  très-petite,  cespiteuse.  Feuilles   oblongues-lan- 
céolées  ou  lancéolées-subulées.  Opercule  à  rostre  droit. 
Pédicelle  recourbé. 
Hah.  Rochers  ferrugineux.  —  Bouillou  (Grav.  et  Del.). 

POTTIA   Ehrh. 

ANALYSE  DES  ESPÈCES. 

Opercule  obtus,  conique .  P.  minutola. 

Opercule  rostre. 

Feuilles  entières P.  truncaia. 

Feuilles  dentées P.  Heimii. 

P.  minatala  Br.  et  Schimp.  ;  Kx  FL  des  FL,  I,  1^8; 
Gymnostomum  minutulum  Scliwgr.  ;   West.  Cat.,  4. 

HtJib.  Terre  argileuse  humide.  —  Hautem-St-Lievin  (West.)  ;  Linkebcek 
(Nob.);  Visé  (March.).  -—  Hiver. 

P.  truncata  Br.  et  Schimp.  ;  Kx  FL  des  Fl.y  I,  149; 
P,  eustoma  var.  a  minor  Ehrh  ;  Gymnostomum  trun- 


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(  «3i  ) 

catum  Hdw.  ^   Kx  FL  de  Louv.y  58;  West.  Cat,,  i 
et  H.  B.  C.y  fasc.  5,  n»  209. 

Hetb.  Chemins,  talus,  bords  des  fosses.  —  Répandu  partout.  —  Avril 
et  mai.  * 

Var.  p.  major  Schimp.  ;  Kx  FL  des  FL,  I,  1^;  Gymnoêtomum  inter- 
medium  Turn.  j  Kx  FL  de  Louv.,  57. 

Hab.  Bois,  bords  des  champs  argileux.  —  Environs  de  Bruxelles  (Nob.)  ; 
Melle  (Kx)  ;  Op-Brakel  (Coem.);  Visé  (March.). 

P.  Heimii  Schimp.;  KxFl.desFl.y  I,  149. 

Hab.  Bords  des  fossés,  poidres.  —  Emblehem  près  Lierre  (Nob.)  ;  Kiel- 
drecht  (Kx). 

ANACAI.TPTA  Rôhl. 

ANALYSE  DES   ESPÈCES. 

Opercule  rostre A.  lakceolata. 

Opercule  non  rostre A.  Starkkàra. 

A.  Starkeana  Br.  et  Schimp.;   Kx  FL  de  FL,  I,  147; 

Pottia  Starkeana    Mûll.  ;    Weisia  Starkeana   Hdw.  ; 
Kx  Rech.y  cent.  I,  10. 

Hab.  Bords  des  fossés.  —  Enlre  Gand  et  Swynaerde  (K\). 

A.  lanceolata  Br.  et  Scliimp.  ;  Weisia  lanceolata  Dicks.  ; 
Kx  FL  de  Louv, y  45  et  FL  des  FL,  I,  147. 

Hab.  Murs,  rochers,  terre  nue,  etc.  —  Commun  partout. 

DIDYHODOIV  Hdw. 

ANALYSE  DES   ESPÈCES. 

Fleurs  hermaphrodites  ;  tige  rougeâtre  à  la  base   .     .  D.  rubellcs. 
Fleurs  dioîques  ;  tige  blanchâtre  à  la  base  .     .     .     .  D.  ctundricus. 

*D.  ^Undrlcus  Br.  et  Schimp. 

Plante  petite,  formant  des  gazons  peii  denses,  d'un  vert 


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(  132  ) 

jaunâtre.  Tige  blanchâtre  à  la  base.  Feuilles  flexueuses, 
linéaires,  un  peu  ondulées  sur  les  bords,  crispées  par  la 
dessiccation.  Capsule  dressée,  cylindrique;  opercule  subu- 
lirostre;  anneau  persistant.  Dioïque. 

Hab,  Rochers  humides.  — -  Frahan  (DeL),  —  Octobre. 

D.  rubellus  Br.  et  Schimp.  ;  Ànacalypta  rubella  Hûb.  ; 
Kx  FL  des  F/.,  I,  146;  Weisia  rubella  Rôhl.;  KxFl. 
de  Louv.,  43. 

HoJb,  Murs,  rochers,  lieux  pierreux.  —  Bruxelles  (Nob.)  j  Louvain,  Re- 
naix  {Kx)j  Visé  (March.);  Magnée  (Nob.).  —  Septembre  et  octobre. 

EVCLADIIJIII  Br..  et  Schimp. 

*E.  Tertleillataiii  Br.  et  Schimp. 

Plante  formant  des  gazons  très-denses,  ordinairement 
incrustée  de  substance  calcaire.  Feuilles  rigides,  non 
crispées  par  la  dessiccation,  à  forte  nervure,  denticulées 
à  la  base. 

Hab,  Rochers  calcaires  humides.  —  Beauraing  (Grav.).  —  Stérile. 

CERATODON  Brid. 

C.  purpureus  Brid.  ;  Kx  FL  des  FL,  I,  160  ;  Dicranum 
purpureum  Hdw. 
UcU).  Murs,  toits,  terre  aride.  —  Commun  partout. 

DISTICHIVni  Br.  et  Schimp. 

*B.  eaplliaeeum  Br.  et  Schimp. 

Plante  formant  des  gazons  très-denses.  Tige  pourvue 
d'un  feutre  roux.  Feuilles  distiques,  engainantes  à  la  base. 


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(133) 

nerviées,   subulées,    entières.    Capsule   subcylindrique, 
dressée;  péristome  à  dents  étroites;  opercule  conique. 
Hab.  Rochers  humides.  —  Trooz  près  Chaudfontaine  (Nob.).  — Août. 

LEPTOTRICHVni  Hampe. 

ANALYSE  DES  ESPÈCES. 

Monoïque L.  pallidcm. 

Dioïque. 

Tige  pourvue  d'un  feutre  brun.     .     .     .  L.  flexicaule. 

Tige  dépourvue  de  filaments  feutrés. 

Feuilles  dentées     .     .      .     .     .      .     .  L.  tortile. 

Feuilles  entières L.  homomallum. 

*Ii.  tortile  Hampe;  Grav.  et  Del.  Mousses  de  VArd.,  fasc.  1, 
jjo  II  .  Trichostomum  tortile  Schrad. 

Plante  petite,  gazonnante.  Feuilles  lancéolées-subulées, 
à  bords  réfléchis,  dentées  en  scie  au  sommet.  Capsule 
dressée,  cylindrique  ;  opercule  brévirostre;  anneau  simple. 

Hab.  Sur  la  terre  dans  les  bois.  —  Louette-St-Pierre  (Grav.);  bois  de  la 
Cambre  (Nob.).  —  Octobre. 

li«  homomallnm  Hampe  ;  Trichostomum  homomallum  Br. 
et  Schimp.;  Kx  FL  des  PL,  I,  154  ;  Didymodon  homomal- 
lum Hdw.  ;  Lib.  PL  crypt,  Ard,;  Kx  Rech,,  cent.  IIl,  8. 

Hab.  Fossés,  ravins,  bois.  —  Environs  de  Bruxelles  (Nob.)  ;  Mellc, 
Gontrode  (Kx).  —  Août  et  septembre. 

*L.  flexicaule  Hampe. 

Tige  élevée,  cespiteuse,  flexueuse,  couverte  d'un  feutre 
radiculaire  roux.  Feuilles  lancéolées-subulées,  à  nervure 
épaisse. 

Hab.  Rochers  calcaires.  —  Fond-de-Forét  près  Chaudfontaine  (Nob.)  ; 
Modave  (Henrotay);  Visé,  Andoumont  (March.)î  Bouvignes  (Grav.). 

Obs.  — 'Je  ne  Tai  jamais  vu  en  fructification. 


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(  154  ) 

L.  pallldnm  Hampe;  Dicranum pallidum  W.  et  M.;  Kx  PL 

de  Louv,,  49. 

Hab.  Chemins  creux,  terrains  argileux.  -^  Bois  de  la  Cambre  (Nob.); 
entre  Tirlemont  et  Louvain  (Kx).  —  Mai. 

TRICHOSTOlHVlil  Hdw. 
ANALYSE  DES  ESPÈCES. 

Feuilles  spatulées,  concaves,  raucronées,  à  nervure  épaisse.  T.  convolutum. 
Feuilles  lancéolées,  non  mucronées,  k  nervure  amincie 
au  sommet. 
Feuilles  aiguës,  à  nervure  atteignant  le  sommet  .     .  T.  aiciorLUM. 
Feuilles  obtuses,  à  nervure  évanouissante  sous  le 
sommet T.  tophaceum. 

*'K.  risidalam  Sm. 

Plante  cespiteuse.  Feuilles  lancéolées,  acuminées,  à 
nervure  atteignant  le  sommet,  à  bords  recourbés.  Capsule 
cylindrique;  opercule  obliquement  rostre. 

Hab.  Murs,  rochers.  —  Bruxelles,  Prayon  près  Chaudfontaine  (Nob.). 
—  Mars  et  avril. 

Obs.  —  Cette  espèce  peut  facilement  être  confondue  avec  le  Barbula 
fallax,  dont  elle  a  tout  à  fait  le  port,  mais  dont  elle  diffère  essentiellement 
par  la  forme  du  péristome. 

*T.  tophaceam  Brid. 

Plante  cespiteuse.  Feuilles  lancéolées,  obtuses,  à  ner- 
vure évanouissante  sous  le  sommet.  Capsule  dressée, 
subcylindrique;  opercule  obliquement  rostre. 

Hab.  Rochers,  murs,  terrains  calcaires.  —  Bruxelles,  Malines,  Trooz 
près  Chaudfontaine  (Nob.).  —  Avril. 


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(  135  ) 

*T.  conTolatmii  Brid.;   Desmatodon  nervosm   Br.   et 
Schimp. 

Plante  petite,  gazonnante.  Feuilles  concaves;  spatu- 
lées-oblongues,  mucronées,  à  nervure  épaisse.  Capsule 
oblongue  ;  opercule  obliquement  rostre. 

Hab.  Terrains  argileux.  —  L'Hertogenwald  (March.). 

Nota.  La  fin  dnjtravail  paraîtra  dans  le  numéro  suivant  du  Bulletin. 


Quelques    mots    sur  TAlsine    pallida    Dmrt,,    par 
A.  Martinis. 

Depuis  la  publication  de  Tintéressante  notice  de 
M,  Piré(l)  sur  YAlsine  pallida,  j'avais  fait,  tous  les  ans  au 
premier  printemps,  d'activés  recherches  à  son  sujet,  sans 
pouvoir  parvenir  à  le  découvrir.  Cette  année,  je  viens 
d  être  plus  heureux  ;  le  7  ^vril,  j'en  ai  trouvé  toute  une 
colonie  dans  un  chemin  sablonneux  de  mon  jardin,  parmi 
de  nombreux  pieds  de  la  forme  ordinaire  (Alsine  média). 

Son  apparition  subite  est  assez  étrange,  car  je  puis 
affirmer  que  depuis  12  ans  que  j'habite  Obourg  jamais 
cette  plante  ne  s'était  montrée  en  cet  endroit.  Elle  est  bien 
identique  avec  celle  figurée  et  décrite  dans  notre  Bulletin, 
et  avec  les  échantillons  de  provenances  diverses  que  je 
possède. 

Même  port,  si  caractéristique,  même  forme  de  styles,  et 
même  petitesse  des  graines:  en  un  mot,  il  serait  impossible 
de  mieux  figurer  notre  plante  que  ne  l'a  fait  Madame  Pire. 


(i)  BuU.,  t.  II,  p.  43. 


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(  136  ) 

Ayant  eu  Toccasion  de  Tétudier  à  mon  aise  sur  des 
centaines  d'individus,  j'ai  pu  constater  une  particularité 
digne  de  remarque. 

Tous  les  auteurs  qui  ont  décrit  YAlsine  pallida  le 
donnent  comme  apétale;  or  un  bon  nombre  de  pieds  m'ont 
offert  des  fleurs  pourvues  de  cinq  rudiments  de  pétales 
souvent  très-visibles  à  Fœil  nu  et  atteignant  jusqu'à  un 
millimètre. 

Jusqu'à  présent,  on  n'a  signalé,  en  Belgique,  que  cinq 
localités  pour  cette  plante  :  Tournay  (Dit  Mortier)  y 
Westerloo  et  Tongerloo  (Van  Haesendonck),  Tertre  près 
Baudour  (Cogniaux)  et  Obourg  (Martinis). 


Les  Muscinées  des  environs  de   Visé,   par  É.  Marchai. 

La  distribution  des  plantes  phanérogames  dans  notre 
pays  nous  est  connue  aujourd'hui  d'une  manière  assez 
précise,  comme  le  prouvent  suffisamment  les  nombreux 
catalogues,  Florules,  etc.,  successivement  publiés  dans  le 
Bulletin  de  notre  Société  :  il  est  bien  peu  de  points  qui 
soient  restés  inexplorés.  Mais  il  n'en  est  pas  ainsi  pour  les 
Cryptogames  :  l'étude  de  ce  plantes  inférieures,  générale- 
ment moins  cultivée,  n'a  pas  avancé  dans  la  même  propor- 
tion. C'est  ainsi  que  pour  l'une  des  familles  les  plus  intéres- 
santes, celle  des  Mousses,  on  peut  affirmer  qu'il  reste 
encore  à  faire  de  bien  belles  découvertes  :  les  publications 
récentes  de  nos  zélés  confrères,  MM.  Pire,  Gravet  et 
Delogne,  le  montrent  à  la  dernière  évidence.  En  outre,  la 
dispersion  des  espèces  belges  ne  nous  est  connue  que 
très-imparfaitement;  certaines  parties  de  provinces,  certains 


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(  137  ) 

cantons,  paraissent  n'avoir  jamais  été  étudiés  à  ce  point 
de  vue. 

La  contrée  que  j'explore,  depuis  plus  de  trois  ans,  me 
semble  dans  ce  cas;  car  je  n'ai  vu  mentionner,  dans  les 
publications  belges,  aucune  Mousse  ou  Hépatique  décou- 
verte aux  environs  de  Visé  ;  et  cependant  cette  localité  est 
remarquable  par  sa  richesse  bryologique..  Dans  un  cercle 
peu  étendu  (sur  une  superiScie  d'environ  cinquante  kilo- 
mètres carrés),  se  trouvent  réunies  un  bon  nombre  d'es- 
pèces rares  et  même  plusieurs  espèces  nouvelles  pour  notre 
flore (^).  Aussi,  crois-je  faire  chose  agréable  aux  membres 
de  la  Société  en  publiant  la  liste  des  découvertes  que  j'ai  eu 
l'heureuse  chance  d'y  faire  jusqu'à  ce  jour,  espérant  bien 
donner  plus  tard  un  supplément  à  ce  premier  travail. 

C'est  avec  un  vif  plaisir  que  je  saisis  l'occasion  d'ex- 
primer ma  gratitude  à  notre  excellent  confrère  M,  Pire, 
qui  m'a  si  obligeamment  autorisé  à  lui  soumettre  toutes  les 
espèces  mentionnées  dans  cet  opuscule,  et  dont  les  conseils 
éclairés  m'ont  fait  aimer  la  recherche  et  l'étude  de  ces 
curieux  végétaux.  MM.  Cogniaux  et  Morren,  qui  ont  ré- 
pondu avec  une  extrême  bonté  à  mes  demandes  de  livres 
et  de  renseignements,  ont  aussi  droit  à  toute  ma  recon- 
naissance. 

Visé,  le  !«•  mail 869. 


(1)  Dans  la  liste  suivante,  les  espèces  nouvelles  pour  la  flore  belge  sont 
précédées  d'un  astérisque. 


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(138) 

I.  MOVSSES. 

Ephemcrnin  serratum  Hampe.  —  Terre  des  chemins  creux.  Environs  de 
Dalhem.  R. —  En  compagnie  des  WeisiaviridulaeiPotiia  truncata. 

Sphcranglam  mnlicnin  Schimp.  —  Terre  argileuse  le  long  de  chemins. 
Lorette  (Visé).  A.  R. 

Phaseam  easpldalum  Schreb.   —  Terre  dans  les  champs,   lés  jar- 
dins, etc.  C.  C. 

*  —    bryoidcs  Dicks.  —  Terre  dans  les  endroits  pierreux.  Bombaye.  R.  R. 

—  curTlcollum  Hdw.   —  Rochers  recouverts  de  terre.  Montagne- 

St-Pierre  à  Lannaye.  A.  R. 

Pleuridinm  subalatnm  Schimp. —  Talus  des  chemins  creux  des  bois  et 
des  bruyères.  Visé,  Richelle,  Argenteau,  Mouland  et  Bombaye.  C. 

fVctsia  Tiridula  Brid.  —  Terre  le  long  des  haies  et  des  bords  de 
chemins  creux.  C. 

*  Dicranella  crispa  Schimp.  —  Talus  ombragés  des  chemins.  Montagne- 

St-Pierre  à  Hallembaye.  R.  R. 

—  varia  Schimp.  —  Terre  argileuse  humide.  Visé  et  Hallembaye.  C. 

—  rafcseens  Schimp.  —  Mêmes  locah'tés.  A.  C. 

—  heteromalla  Schimp.  —  Terre  nue  des  bois.  C. 
Dlcraniiin  seoparium  Hdw.  —  Bois  et  bruyères.  A.  C. 

—  undalalum  Br.  et  Schimp.   —  Collines  arides.  Entre  Dalhem  et 

Mortroux.  C.  C. 

Campylopos  fragllls  Br.  et  Schimp.  —  Collines  arides.  Mortroux.  A.  R. 

lieacobryum  glaucam  Schimp.  —  Terre  un  peu  humide  des  bois. 
Argenteau,  Sarolay  et  Lannayé.  C.  C. 

FlMldcns  bryoldcs  Hdw.  —  Endroits  humides  ou  ombragés.  C.  C. 

—  taxifoilus  Hdw.  —  Terre  dans  les  bois.  A.  C. 

—  adlanlholdes  Hdw.  —  Prairies  marécageuses  et  chemins  creux. 

Visé  et  Mouland.  C.  C. 

Pollla  eavifolla  Ehrh.  —  Murs  et  rochers.  Visé,  Lannaye  et  Hallem- 
baye A.  R. 


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(139) 

Polila  Biliiutabi  Schimp.  —  Terre  humide.  Hallembaye.  C.  C. 

—  (rnncata  Schimp.  —  Champs,  talus  et  bords  des  fossés.  C. 

—  trancata  var.  ^  major  Schimp.  —  Talus  ombragés  des  chemins. 

Hallembaye  R.  R. 
Anaealypta  lanecalala  Schimp.  —  Murs,  rochers  et  terre  nue.  Visé, 

Ârgenteau,  Bombaye  et  Berneau.  C.  C. 
Bidyinadaii  rabellas  Br.  et  Schimp.  —  Terre  et  rochers  calcaires. 

Visé  et  Bombaye.  A.  R. 
deratodan  porporeas  Brid. —  Murs,  toits,  terre  aride  et  bruyères.  C.  C. 
l.eptoiriehiiiii  llexleanle  Hampe.  •—  Pierres  calcaires  dans  les  bois. 

Entre  Sarolay  et  Ârgenteau.  A.  R. 
Barbnla  ristda  Schuitz.  —  Terre  le  long  des  chemins.  Montagne-St-Pierre 

à  Haliembaye.  C. 

—  alaldcs  Br.  et  Schimp.  —  Murs  recouverts  déterre.  Visé.  A.  R. 

—  nosnicnlata  Hdw.  —  Champs,  sur  les  murs,  etc.  C.  C. 

—  ffallax  Hdw.  —  Terre  un  peu  humide  le  long  des  chemins.  Visé, 

Richelle  et  Argenteau.  A.  R. 
.   eoBvoIula  Hdw.  —  Rochers  et  terre  nue.  Bombaye.' C.  C. 

—  mnralU  Schuitz.  —  Rochers  et  murs.  C.  C. 

var.  7  incana  Schimp.  —  Rochers  humides  et  ombragés.  Entre 

Visé  et  Richelle.  R.  R. 

—  snbalala  L.  —  Terre,  racines  et  troncs  des  arbres  champêtres.  C. 
roralis  Br.  et  Schimp.  —  Toits  de   chaume,  troncs  d'arbres  et 

rochers  calcaires.  C.  C. 
Ctriminla  apocarpa  Hdw.  —  Rochers  calcaires  et  murs.  C. 

—  crinlta  Brid.  —  Rochers.  Montagne-St-Picrre  à  Lannaye.  A.  R. 

—  pnlTinata  Sm.  —  Murs,  toits  et  rochers.  C.  C. 

—  oTaCa  Web.  et  Mohr.  —  Murs  et  rochers  schisteux.  Visé  et  Ber- 

neau. C. 
KaeamUriam  cancMens  Hdw.  —  Bruyères  arides  et  rochers.  Dalhcm, 
Mortroux  et  Vise.  A.  C. 
—    var.  7  erleaides  Schimp.  —  Mêmes  localités. 


• 


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(140) 

Orihotrtehain  «noinalam  Hdw.    —  Rochers  calcaires.   Bombaye  et 
Lannaye.  A.  C. 

—  pamtlain  Swartz.  —  Troncs  des  pommiers.  Visé.  A.  R. 

—  dlaphanam  Schrad.  —  Troncs  des  arbres  champêtres.   Visé, 

Bombaye  et  Sarolay.  A.  C. 

—  Icloearpom  Br.  et  Schimp.  —  Rochers  calcaires  ombragés  et 

troncs  des  arbres.  C. 
-^    l^ycltll  Hook.  et  Tayl.  —  Troncs  des  arbres.  Visé,  Mouland  et 
Bombaye.  A.  G. 

—  «axattle  Wood.  —  Rochers  calcaires.  Visé,  Devant-le-Pont  (Visé) 

et  Bombaye.  C. 

Encalypta  TnlKarta  Hdw.  —  Murs  et  rochers.  G. 

—  «treplorarpa    Hdw.    —    Rochers    calcaires    ombragés.    Visé , 

Bombaye  et  Lannaye.  A.  G. 

Splaehnum  ampallaeeum  L.  —  Marécages.  Environs  de  Geilick.  A.  R. 

*  Dlseeltom  nadam  Br.  et  Schimp.  —  Terre  argileuse  humide  le  long 
des  chemins  creux.  Visé.  A.  R. 

Phyaeomltrliim  pyrirorme  Brid.  — •  Terre  humide  le  long  de  la  Bcr- 
winne.  Mouland  et  Bombaye.  A.  C. 

Fanarta    hibemtea  Hook.  et  Tayl.  —  Rochers   recouverts  de  terre 
et  talus  sablonneux.  Visé,  Bombaye  et  Daihem.  A.  G. 

^-  hygrometrlea  Hdw.  —  Terre  nue,  rochers,  etc.  G.  G. 

lieptobryum  pyrirorme  Schimp.  — Murs  ombragés.  Sarolay.  R. 

fVebera  nutans  Hdw.  —  Bruyères   et  bois.    Visé ,  Dalhcm    et   Lan- 
naye. G.  C. 

—  annotlna  Schimp.  —  Terre  et  pierres  dans  les  bois.  Sarolay.  A.  R. 

—  earnca  Schimp.  —  Terre  argileuse  humide.  Visé.  A,  R. 

'^Bryum  oenenm  Blytt.  —  Troncs  d'arbres  et  vieilles  souches.  Lixhe  cl 
Argenteau.  A.  R. 

—  lorqneseens  Br.  et  Schimp.  -—  Miirs  ombragés.  Argenteau  et 

Lixhe.  A.  R. 

—  palleacens  Schleich.  —  Rochers  calcaires  boisés.  Richelle.  C.  C. 


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(  141  ). 

^Bryum  Tersleolor  Al.  Br.  —  Terre  rocailleuse  entre  les  pierres  et 
les  briques  au  bord  du  canal  de  jonction.  Devant-le-Pont  (Visé). 
A.  C. 

—  «Acsplltetani  L.  ~  Murs,  terre  nue  et  rochers.  C.  C. 

—  argènteum  L.  —  Toits,  murs  et  terre  humide.  C.  C. 

—  eaplllare  L.  —  Rochers  humides,  vieilles  souches,  etc.  G.  C. 

—  pseudolrtquelrain    Hdw.  —  Prairies    marécageuses.   Visé  et 

Lannaye.  C.  C. 

—  roseom  Schreb.  —-  Collines  calcaires  boisées.  Richelle.  C.  C. 
Bmium  undulatam  Hdw.  —  Le  long  des  haies  élevées  et  dans  les  bois.  C. 

—  rostratum  Schwgr.  —  Bois  et  prairies  humides.  C. 

—  .hornam  L.  —  Terre  et  racines  des  arbres  dans  les  bois  humides. 

C.  C. 

—  serratam  Brid.  —  Rochers  ombragés  et  bois.  Visé,  Richelle  et 

Bombaye.  A.  C. 

—  stellare  Hdw.  —  Terre  dans  les  bois  et  rochers  calcaires  ombragés. 

Visé,  Richelle  et  Bombaye.  A.  C. 

—  panclalnm  Hdw.  —  Vallées  humides  des  bois.  Argenteau.  —  Fruc- 

tifie abondamment  dans  cette  localité. 

Anlacomnlnni  androsynam  Schwgr.  —  Terre  ombragée  le  long  des 
haies.  Visé,  Bombaye  et  Mons  (Berneau).  —  La  forme  capitiilifère 
a  été  seule  observée  dans  ces  localités. 

Bartranila  pomiformis  Hdw.  —  Terre  sablonneuse  des  bois  et  des  che- 
mins creux.  Visé,  Bombaye,  Mouland,  Sarolay,  Argenteau  et  Mor- 
|roux.  C. 

Alrtehum  undalalam  Beauv.  —  Terre  dans  les  bois  et  au  pied  des 
haies.  C.  C. 

Pogonalum  nanam  Beauv.  —  Bruyères,  bois  et  chemins  creux.  Richelle, 
Argenteau,  Sarolay,  Dalhem,  Bombaye  et  Mouland.  C. 

—  aloiden  Hdw.  —  Vallées  humides  des  bois.  Sarolay.  A.  R. 
PolylrtehuDi  ptliferum  S(!Iircb. —  Bruyères  arides  et  lisière  des  bois.  C. 

—  Janlperlnum  Hdw.  —  Bruyères  des  bois  montueux.  Mouland  et 

Sarolay.  C.  C. 


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(142) 

Polyerlchum  cominaDe  L.  ~  Vallées  humides  des  bois.  Sarolay.  C.  C. 

Diphyaclum  follosum  Mohr.  —  Bords  des  chemins  creux  dans  les  bois 
montueux.  Sarolay  et  Lannaye.  G.  C. 

FoDlloalls  aotlpyretlca  L.  — Pierres  et  les  racines  des  arbres.  Dans 
la  vallée  de  la  Berwinne  de  Mouland  à  Mortroux.  C. 

Weekera  complaData  Schimp.  •—  Rochers  et  troncs  d^arbres  G.  G.  — 
Fructifie  très-bien.  La  plante  mâle  est  beaucoup  plus  répandue 
que  la  plante  femelle. 

Omalla  trlchoinanoldes  Schimp.  —  Troncs  d^arbres  et  rochers.  Visé, 
Argéntcau,  Bombaye  et  Mouland.  A.  R. 

I^eucodon  scluroldes  Schwgr.  —  Troncs  des  arbres  champêtres  et 
rochers.  Mouland  et  Lannaye.  A.  R. 

I^eskea  polycarpa  Ehrh.  —  Troncs  des  saules  et  des  peupliers.  Le  long 
de  la  Berwinne  à  Bombaye  et  Berneau.  G. 

AaomodOD  atteoualns  Hartm.  —  Rochers  calcaires  ombragés.  Bombaye 
et  Mortroux.  A.  R. 

—  YUIculofliifl  Hook.  —  Rochers  et  troncs  d*arbres.  G.  —  Souvent  en 

fructification. 
Thuldlnm  tamarlAclDuin  Schimp. —  Bois,  bruyères  et  rochers  calcaires 
humides.  G.  G. 

—  dellcatalnm  Schimp.    —    Lieux   arides.    Montagnc-St-Picrrc    à 

Lannaye.  A.  G. 

—  abletiDnm  Schimp.  —  Bruyères  et  lieux  arides.   Ilallembaye, 

Lannaye  et  Mouland.  G. 

Cllmaclnni  dendroldes  Web.  et  Mohr.  —  Prairies  humide^  et  bois. 
Mouland  et  Argentcau.  —  Récolté  en  belle  fructification  à 
Banneux. 

Isotheclam  myaram  Schimp.  —  Rochers  et  troncs  d'arbres.  Visé, 
Argenteau,  Lannaye  et  Bombaye.  A.  G. 

Orthothecinm  iDirleatam  Hartm.  —  Fissures  des  rochers  calcaires. 
Bombaye.  R.  R.  ♦ 

Homalotheclam  serlceam  Schimp.  —  Tronc  d'arbres  et  rochers.  G.  G. 

Camptolheclain  Inlesceos  Schimp.  —  Terre  et  rochers  calcaires.  Visé, 
Richelle,  Lixhe,  Bombaye,  Mouland  et  Dalhem.  G.  G. 


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(  U3) 

Braehytheelaiu  salebrosam  Schimp.  —  Bois  et  lieux  ombragés.  Mou-' 
land  el  Lixhe.  R.  R. 

—  alblcans  Schimp.  —  Endroits  sablonneux  et  pierres  le  long  de 

la  Meuse.  Visé,  Lixhe  et  Devant-le-Pont  (Visé).  A.  C. 

—  ▼elntlnnm  Schimp.  —  Terre  et  pierres  le  long  des  haies  et  dans  les 

bois.  A.  C. 

—  ratabalam  Schimp.  —  Terre,  rochers,  etc.  C.  C.  C. 

—  rlvnlare  Schimp. —  Rochers  le  long  des  ruisseaux.  Richelle,  Argen- 

teau  et  Sarolay.  A.  C.  —  En  septembre  i868,  j'en  ai  découvert 
une  habitation  très-riche  près  du  moulin  de  Bilhez  à  Ath  (Hainaut). 

—  popaleam  Schimp.  —  Pierres  et  troncs  d'arbres.  Richelle,  Bom- 

baye,  Mouland,  Mortroux,  Argcnteau  et  Lannaye.  A.  C. 

—  plamosum  Schimp.  —   Pierres   humides  le  long  des  ruisseaux 

dans  les  bois.  Argenteau.  A.  C 

EurhyDChlam  myosaroldes  Schimp.  —Troncs d'arbres.  Mortroux.  A.C. 

*  —    fltrisosam  Schimp. — Terre  et  les  racines  des  arbres.  Visé,  Richelle, 

Mouland  et  Argenteau.  A.  C. 

—  fitrlatam  Schimp.  —  Terre  dans  les  bois.  C. 

*  —    crasfllnervlain  Schimp.  —  Rochers  calcaires  et  troncs  d'arbres. 

ViséetRichelle.  A.  R. 

—  androsynniii  Schimp.  —  Terre  et  pierres  humides.  Berneau,  Mor- 

troux et  Argenteau.  A.  R. 

—  SlokestI  Schimp.  — Terre  humide  et  racines  des  arbres.  Visé,  Bom- 

baye,  Mouland,  Berneau  et  Richelle.  A.  R. 

myachosleglam  tenellum  Schimp.  —  Pierres  et  rochers  calcaires  dans 
les  bois  montueux.  Richelle,  Bombaye  el  Argenteau.  A.  R. 

*  —    depressum  Schimp.  —  Fentes  des  rochers  calcaires  et  pierres 

humides.  Bombaye  et  Richelle.  R. 

—  morale  Schimp.  —  Murs  et  rochers  ombragés.  A.  C. 

*  —    —    var.  p  complaiiataiii  Schimp.  —  Pierres  humides  des  bois. 

Richelle.  A.  C. 

—  rasclforme  Schimp.  —  Pierres  dans  les  ruisseaux.  Mouland,  Ber- 

neau, Bombaye,  Argenteau  et  Lixhe.  C.  —  Espèce  très-variable. 

13 


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C  144  ) 

Thamnlnm  alopecuram  Schimp.  —  Rochers  ombragés.  Richelle,  Bom- 
baye,  Lannaye,  Mortroux  et  Dalhem.  G. 

Plaslothecium  slleslacain  Schimp.  —  Terre  dans  les  bois.  Montagne- 
St-Pierre  à  Lannaye.  A.  R. 

—  dendcnlatain  Schimp.  —  Pieds  des  arbres  et  vieilles  souches.  C. 

—  aylvaticnin  Schimp.  —  Terre  dans  les  bois.  Sarolay.  R. 

Amblystesinm  subtile  Schimp.  —  Pieds  des  arbres  dans  les  bois  et 
rochers  ombragés.  Sarolay,  Mortroux  et  Bombaye.  A.  R. 

*  —    conferYoldes  Schimp.  —   Fissures  des  rochers  calcaires.  Bom- 
baye. R. 

—  serpeDA  Schimp.  —  Pied  des  arbres,  fentes  des  rochers,  etc.  C.  C. 

—  Irrlsaum  Schimp.  —  Pierres  et  les  racines  d'arbres  aux  bords  des 

ruisseaux.  Argenteau  et  Sarolay.  A.  C. 

—  rlparlnm  Schimp.  —  Bords  des  eaux.  Haccourt,Visé  et  Lannaye.  C. 

—  —    var.  £  (rlchopodiiim  Schimp.  —  Pierres  aux  bords  de  la  Meuse. 

Devant-le-Pont  (Visé).  A.  C. 
Hypouni  chrysophyllnm  Brid.  —  Endroits  arides.  Montagne-St-Pierre 
et  Bombaye.  C. 

—  stellatam   Schreb.  —  Marais   tourbeux.   Visé.    C.   —   Fructifie 

abondamment. 

—  aduDcam  Hdw.  —  Prairies  humides  et  marécages.  Visé,  Lorette 

(Visé)  et  Lixhe.  C. 

—  flultaos  L.  —  Pierres  et  les  racines  d'arbres  dans  les  ruisseaux. 

Visé,  Bombaye  et  Mouland.  C. 

—  ailclnum  L.  —  Prairies  marécageuses  et  rochers  humides.  Argen- 

teau et  Lixhe.  G.  G. 

—  capressirorme  L.  —  Troncs  d'arbres,  rochers,  etc.  G.  G.  G. 

_    __    var.  Ç  mamlilatain  Schimp.  ?  —  Terre  des  fossés.  Montagne- 

St-Pierre  à  Hallembaye.  R.  R. 
__    _    var.  £  filirorme  Schimp.  —Vieilles  souches  dans  les  bois.  Lan- 
naye. A.  R. 

—  mollnscuin  Hdw.  —  Terre  et  rochers  ombragés.  Visé,  Sarolay, 

Richelle,  Bombaye,  Berneau,  Mortroux  et  Lannaye.   C.    G.   — 
Observé  en  fructification  dans  plusieurs  de  ces  localités. 


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(U5) 

Hypaam  pal  astre  L.  —  Pierres  dans  les  ruisseaux.  Bombaye,  Mouland 
et  Berneau.  C. 

—  caspldatam  L.  —  Marécages,  prairies,  etc.  C.  C.  —  Fréquem- 

ment en  fructincation. 

—  Schreberl  Willd.  —  Bruyères  et  bois.  C.  C. 

—  puram  L.  —  Bruyères  et  bois.  C.  C. 

Hyloconilnm  splendeos  Schimp.  —  Bruyères,  bois  et  rochers.  C.  C. 

—  squarrosam  Schimp.  —  Terre  dans  les  bois  et  les  prairies.  C. 

—  triquetrum  Schimp.  —  Bois.  C.  C.  —  Observé  en  fructification. 

—  loreum  Schimp.  — Bois.  Montagne-St-Pierre  à  Lannaye.  A.  C. 


II.  HÉPATIQVES. 

Madotheca  platyphylla  Dmrt.  —  Rochers  et  troncs  d*arbres.  G. 

—    laeYlsata  Dmrt.  —  Rochers  humides  des  bois.  Sarolay.  R. 

FraHaala  dllatata  Nées.  —  Troncs  d^arbres.  A.  C. 

Radola  complaData  Dmrt.  —  Troncs  d'arbres.  Mouland,  Bombaye, 
Argenteau  et  Sarolay.  C. 

Scapanla  ondalata  Dmrt.  —  Talus  ombragés  des  chemins.  Hallembaye 
(Montagne-St-Pierre).  A.  R. 

Dmrt.  —  Rochers  calcaires  humides.  Visé.  C. 


Plasiochlla  aspleoloides  Dmrt.  —  Terre  dans  les  bois.  C.  C.  —  Je  Tai 
observé  en  abondance  à  Blicquy  (Hainaut),  dans  un  bois  maré- 
cageux, à  côté  duquel  se  trouve  un  étang  rempli  de  Riccia  flui- 
tans  Roth. 


ermaniila  alblcans  L.  —  Endroits  arides  et  rochers.  —  Argen- 
teau, Sarolay  et  Mouland.  C.  C. 

obtaslfolia  Ilook.  —  Terre  ombragée  le  long  des  chemins.  Mon- 
tagne-St-Pierre à  Hallembaye.  A.  C.  —  Croît  en  compagnie  du 
/.  connivens. 

amplexleaullA  Dmrt.?  —  Terre  humide  et  vieilles  souches  dans 
les  bois.  Argenteau  et  Sarolay.  C.  C. 


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(  146  ) 

JuDsermaniila  crennlala  Sm.  —  Terre  humide  ombragée.  Visé.  A.  K. 

—  veatrieosa  Dicks.  —  Bruyères  un  peu  humides.  Visé.  C. 

—  bleuspidala  L.  —  Terre  dans  les  vallées  humides  et  ombragées  des 

bois.  Sarolay  et  Hallembaye.  A.  R. 

—  coDBlveiis  Dicks.  —  Terre  ombragée.  Montagne-St-Pierre  à  Hal- 

lembaye. A.  R. 
Chlloflcyphafl  pallesceas  Dmrt.  — Bruyères  fraîches.  Visé.  R.? 

liOphocolea  bldenlata  Dmrt.  —  Terre  et  les  rochers  ombragés  dans  les 
bruyères  et  les  bois.  C.  C. 

—  heterophylla  Dmrt.  —  Terre  des  chemins  creux  dans  les  bois. 

Argenteau  et  Richelle.  A.  C. 

Plearoflchlsma  replaos  Dmrt.  —  Terre  et  les  racines  pourries.  Bois 
entre  Richelle  et  Argenteau.  A.  R. 

MelBgerla  farcata  Nées.  — Rochers  humides  et  troncs  d^arbres.  A.  C. 

Aoeura  maltiOda  Dmrt. —  Terre  des  chemins  creux.  Montagne-St-Pierre 
à  Hallembaye.  A.  R. 

—  pliigais  Dmrt.  —  Terre  argileuse  humide.  Vallée  des  Soupirs  à 

Visé.  A.  R. 

Pellia  epiphylla  Cord.  —  Terre  humide  le  long  des  ruisseaux.  Sarolay 
et  Argenteau.  G. 

I<analarla  valsarls  Bisch.  —  Terre  des  pots  de  fleurs.  Devant-le-Pont 
(Visé).  R. 

Marchaotla  polymorpha  L.  —  Terre  et  murs  humides.  Lixhe  et  Devant- 
le-Pont  (Visé).  C. 

Rebonlllia  hemlsphcrlca  Radd.  — -  Pied  des  murs.  Château  d'Argen- 
teau.  A.  R. 


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(  147) 
BIBLIOGRAPHIE. 


Essai  sur  les  espèces  du  genre  Verbascum  croissant  sponta- 
nément dans' le  Centre  de  la  France  et  plus  particulière- 
ment sur  leurs  hybrides,  par  A.  Franchel(^). 

L'ëtudc  des  Verbascum  présente  de  grandes  difficultés  à 
cause  des  hybrides  qui  se  produisent  fréquemment  dans 
certaines  localités.  Pour  bien  décrire  les  espèces,  il  faut 
de  toute  nécessité  savoir  distinguer  les  formes  adultérines. 
Ce  sont  ces  dernières  que  Tautcur  a  eues  surtout  en  vue  dans 
sa  monographie.  Au  commencement  de  ce  siècle,  Smith 
signalait  deux  hybrides  de  Molèncs,  mais  il  se  passa  bien 
des  années  avant  que  Tattention  fut  sérieusement  attirée  sur 
les  hybrides  de  ce  genre.  En  Allemagne,  Schiede,  Merten  et 
Koch,  ainsi  que  M.  L.  Reichenbach  en  entreprirent  Tétudc 
avec  succès;  après  eux,  vint  M.Wirtgen.  En  France,  MM.  Gre- 
nier et  Godron  et  aussi  MM.  Boreau  et  Paris  ajoutèrent  de" 
nouveaux  faits  à  ceux  déjà  recueillis.  Mais  le  sujet  était  loin 
d'être  épuisé  ;  il  existait  encore  de  Tobscurité  sur  bien  des 
points  et  il  nous  manquait  un  travail  d'ensemble,  un  guide 
sûr  pour  nous  retrouver  au  milieu  de  toutes  ces  plantes, 
où  les  formes  bâtardes  enveloppent,  masquent  en  quelque  sorte 
les  types  spéciGques.  M.  Franchet  a  tenté  de  nous  fournir  ce 
guide,  et  pour  autant  que  nous  puissions  juger  de  son  travail, 
il  a  complètement  réussi  dans  son  entreprise.  Sa  monogra- 
phie est  un  ouvrage  élaboré  con  amore  et  avec  science  ;  par- 


(1)  In-8o,  de  20i  pages,  avec  .13  planches  ;  Angers,  i868.  (Extrait  des 
Mémoires  de  la  Société  Académique  de  Maine-et-Loire,  t.  XXII.) 


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(  148  ) 

tout  s'y  dénonce  la  prudence  scientifique  d'un  esprit  sagace. 

Dans  le  chapitre  intitulé  ;  Du  genre  Veri)ascum  en  géné- 
ral, l'auteur  passe  en  revue  tous  les  organes,  les  décrit  avec 
soin,  marque  les  variations  auxquelles  ils  sont  sujets  et  signale 
ceux  d'entre  eux  qui  peuvent  le  mieux  servir  pour  la  distinc- 
tion spécifique.  Jusqu'ici,  les  poils  formant  l'i^dument  avaient 
été,  en  général,  mal  décrits.  Les  prétendus  poils  étoiles  sont 
seulement  des  poils  articulés  ramcux,  à  rameaux  comme  ver- 
ticillés. 

Le  paragraphe  consacré  à  l'hybridilé  chez  les  Verbascum 
est  fort  intéressant  par  les  considérations  qu'il  renferme.  Tout 
d'abord,  l'auteur  proteste  énergiquement  contre  l'opinion  de 
M.  Pries,  qui  conseillait  de  négliger,  dans  les  ouvrages  systé- 
matiques, tous  les  cas  d'hybridité.  Il  signale  plusieurs  cir- 
constances où  les  individus  hybrides  de  Molènes  sont  plus 
abondants  que  leurs  parents.  Plus  loin,  il  discute  la  question 
de  savoir  si  à  priori  on  peut  reconnaître,  dans  une  hybride, 
le  rqle  rempli  par  les  deux  ascendants.  Les  règles  émises  pour 
faire  cette  reconnaissance  ne  se  confirment  pas  dans  le  genre 
en  question,  t  En  résumé,  dit  l'auteur,  je  serai  donc  volontiers 
porté  à  admettre  que  le  rôle  relatif  des  parents,  tout  en  se  com- 
binant poui'  la  formation  des  caractères  peut,  dans  certains  cas, 
affecter  certains  organes  d'une  façon  plus  prédominante,  sans 
que  pour  cela  il  nous  soit  permis,  dans  la  pratique,  de  pré- 
ciser rigoureusement  ce  rôle,  même  on  concluant  d'un  fait 
bien  constaté,  comme  les  deux  cités  plus  haut.  (Il  s'agit 
de  deux  cas  où  l'un  des  parents  ou  les  deux  étaient  bien 
connus.)  Soit  qu'il  n'y  ait  pas  de  règle  invariable  à  cet 
égard,  soit  que  nos  observations  n'aient  pas  encore  le 
degré  de  perfection  nécessaire,  soit  plutôt  que  la  fusion 
des  formes,  qui  se  produit  toujours  d'une  manière  plus  ou 
moins   intense,  constitue   un  obstacle   invincible  à    l'affir^» 


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(  H9) 

matioQ  du  rôle  respectif  des  parents.  Ce  que  nous  pouvons 
dire  avec  quelque  certitude,   c'est  que  le  rôle   des  parents 
change  dans  la  production  de  Thybride,  et  que  les  deux  êtres - 
résultant  de  ce  changement  nous  offrent  des  formes  différente^, 
probablement  constantes  et  toujours  facilement  appréciables.  » 

Un  singulier  fait  d'hybridité  est  celui  dont  parle  M.  Franchet, 
dans  le  passage  suivant  :  <  C'est  ici  le  moment  de  signaler 
un  fait  assez  étrange  qui  se  produit  chez  certaines  hybrides 
du  genre  Verbasctim ;  }e  veux  parler  de  la  présence  de  poils 
violacés  sur  les  filets  staminaux,  alors  que  les  parents  n'en 
possèdent  point  eux-mêmes.  La  présence  de  ces  poils  violacés 
chez  le  F.  nothum  avait  été  pour  Koch  un  grand  sujet  de 
perplexité  relativement  à  leur  origine.  »  Il  semble,  à  l'auteur, 
que  l'existence  de  stries  violacées  qui  se  montrent  à  la  gorge 
du  V.  floccosum  (l'un  des  ascendants  du  F.  nothum)  n'est 
pas  étrangère  à  ce  fait  curieux. 

L'a  vertement  de  la  capsule  dans  le  genre  en  question  est 
un  fait  remarquable  par  sa  généralité.  Le  cas  est  rare  que 
les  capsules  se  développent  avec  les  apparences  de  la  fertilité. 
Sur  plus  de  six  cents  individus  hybrides  que  M.  Franchet  a 
étudiés,  deux  fois  seulement  celui-ci  a  vu  se  produire  des 
capsules  en  apparence  normales,  mais  il  n'a  pu  obtenir  la 
germination  de  leurs  graines. 

Presque  tous  les  Verbascum  peuvent  se  croiser  ensemble, 
mais  avec  un  degré  de  fréquence  variable  et  souvent  en 
raison  inverse  de  leur  aflSnilé.  Ainsi  les  croisements  des 
espèces  de  la  section  Lychnitis  avec  celles  de  la  section  Thapsus 
sont  très-fréquents;  ceux  de  la  section  Blaitaria  avec  les 
deux  autres  sont  un  peu  plus  rares.  Mais  les  Thapsus  se 
mêlent  rarement;  l'auteur  n'en  connait  qu'un  cas  bien  constaté 
(K.  Humnickl), 

La  partie  systématique  comprend  la  description  détaillée 
des  espèces  et  des  hybrides  suivantes. 


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(  150  ) 

Sect.  I.  Thapsus.  4.  F.  Thapsus  L.,  2.  F.  montanum  Schrad., 
V,  Humnicki  Franch.  (Thapsus  h-  thapsif'orme)^  3.  V.  thap^ 
Si/orme  Schrad.,  4.  V.  phlomoides  L.,  F.  Nouelianum  Franch. 
(li^apsiforme  -+-  floccosum)^  F.  nothum  Koch  {thapsiforme 
-♦-  floccosum),  F.  Godroni  Bor.  [Thapsus  ■+•  floccosum)^ 
F.  Lamottei  Franch.  (floccosum  h-  Thapsus),  F.  co/W- 
nwm  Schrad.  {Thapsus  -t-  nigrum),  F.  auritum  Franch.  (m- 
^rtim  -*-  Thapsus),  V.  adulterinum  Koch  {thapsiforme  -+- 
nigrum),  F.  rami^erum  Link  {Lychnitis  -f-  thapsiforme), 
F.  heterophlomos  Franch.  {Lychnitis  -+-  thapsiforme),  F.  spw- 
nt<»i  Koch  {Thapsus  -*-  Lychnitis),  F.  dimorphum  Franch. 
{Lychnitis  -^  thapsiforme?),  Sect.  IL  Lychnitis.  5.  F.  flocco- 
sum Waldst.  et  Kit.,  F.  Euryale  Franch.  {floccosum  h- 
Lychnitis?),  F.  nisws  Franch.  {Lychnitis  ■+•  floccosum), 
6.  F.  Lychnitis  L.,  7.  F.  nigrum  L.,  F.iScAofttantim  Schrad. 
{nigrum -^  floccosum),  F.  ïFïr^jfeni  Franch.  (/ïoccoswm  -*-  iit- 
grum),  F.  Schiedeanum  Koch  {nigrum  -*-  Lychnitis).  Sect.  IIL 
Blattâriâ.  8.  F.  blattarioides  Lmk,  F.  Lemaitrei  Bor.  (6/af- 
tarioides  -*-  Thapsus?),  F.  Martini  Franch.  {blattarioides  -*- 
thapsiforme),  F.  Bastardi  Rom.  et  Schult.  {Blattaria  -*-  eAap- 
siforme),  F.  macilentum  Franch.  {Blattaria  -♦-  floccosum  !), 
9.  F.  Blattaria  L.,  iO.  F.  glabrum  Min.(l). 

L'auteur  n'étant  pas  certain  du  rôle  joue  par  les  deux  ascen- 
dants dans  la  production  des  hyhrides,  il  a  cru  prudent  de  ne 
pas  employer  encore  d'une  façon  définitive  la  nomenclature 
préconisée  par  Schiede. 

Une  clef  analytique,  composée  avec  beaucoup  de  soin,  fait 
suite  à  la  partie  descriptive  et  permet  de  déterminer  sans  trop 


(1)  Dans  une  notice  postérieure,  intitulée  A^ofe  sur  quelques  Verbascum 
hybrides  recueillis  dans  les  Vallées  de  la  Braye  et  de  la  Graisne,  M.  Franchet 
décrit  une  nouvelle  forme,  le  V.  pterocaulon  {Thapsus  -»-  Blattaria). 


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(  IM  ) 

de  peine  les  espèces  et  les  hybrides  dont  il  vient  d'être 
question.  Les  nombreuses  figures  dessinées  par  M.  Humnicki 
rendent  les  comparaisons  sûres  et  faciles. 

La  monographie  de  M.  Franchet  est  certainement  appelée 
à  devenir  classique. 


Nuovo  giornale  botanico  italianOy  fasc.  1  el  2,  mars  et 
mai    1869. 

Nous  croyons  devoir  attirer  l'attention  des  membres  de  la 
Société  sur  un  nouveau  recueil  italien  exclusivement  consacre 
à  la  botanique.  Aujourd'hui,  le  développement  extraordinaire 
qu'a  pris  chaque  branche  des  sciences  naturelles  force  les 
naturalistes  à  restreindre  leurs  études,  à  embrasser  moins  de 
choses  et  à  se  spécialiser  de  plus  en  plus.  Comme  autrefois,  il 
n'est  plus  possible  de  posséder  des  connaissances  approfondies 
sur  toutes  les  divisions  de  la  science;  il  faut  se  borner,  à 
moins  de  risquer  de  devenir  superficiel.  Les  botanistes  font 
camp  à  part;  ils  ont  leurs  propres  Sociétés,  leurs  propres 
publications.  Avec  la  science  active  et  militante  de  nos  jours, 
les  bulletins,  actes  et  mémoires  des  Sociétés  ne  suffisent  même 
plus  aux  besoins;  il  faut  des  journaux  où  tous  les  travailleurs 
puissent  exposer  leurs  idées,  le  fruit  de  leurs  recherches,  sans 
avoir  à  subir  les  lenteurs  des  corps  savants.  M.  Beccari,  l'édi- 
teur du  Nouveau  journal  botanique  italieny  comprenant  les 
nécessités  de  l'époque,  a  voulu  doter  son  pays  d'un  recueil 
périodique,  recueil  qui  va  bientôt  mettre  l'Italie  au  niveau  de 
l'Allemagne,  de  la  France  et  de  l'Angleterre. 

Les  deux  premiers  fascicules  que  nous  avons  sous  les  yeux 
sont  vraiment  remarquables  et  font  classer  le  nouveau  journal 
aux  premiers  rangs  des  publications  scientifiques.  Qu'on  juge 


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(  152  ) 

de  leur  importance  par  rcnumératîon  des  travaux  originaux 
suivants  : 

Notice  sur  quelques  observations  botaniques  de  Léonard 
de  Vinci,  par  G.  Uzielli  (7  pages).  Note  sur  le  Cyclanthera 
EXPLODENs,  par  Th.  Caruel(4  p.  avec  i  planche).  Polygalacea- 
rum  italicarum  conspectus,  par  Th.  Caruel  (7  p.).  C'est  une 
monographie  des  Polygala  d'Italie.  Note  sur  la  ligule  des 
Graminées,  par  G.  de  Notaris  (2  p.).  Description  de  nouvelles 
espèces  de  Bornéo,  par  0.  Beccari  (27  p.  avec  4  pi.  dont  une 
douhle).  Sur  lu  gymnospermie  des  Conifères,  par  Th.  Caruel 
(4  p.).  Juncearum  italicarum  conspectus,  par  Th.  Caruel 
[7  [i,).  Mémoire  sur  le  genre  Dimelaem  Norman,  parV.  Trc- 
visan  (27  p.).  Note  sur  la  graine  des  Luzula,  par  Th.  Caruel 
(5  ^,),  Description  du  Lenzites  faventina  Cald,,  parL.  Cal- 
desi.  Notices  nécrologiques  sur  Bertoloni  et  Moris,  par 
P.  Parla  tore  (8  p.).  Sur  la  manière  de  rédiger  les  catalogues 
de  jardins  botaniques^  par  Th.  Caruel. 

Outre  ces  articles,  il  y  a  des  notices  bibliographiques,  un 
répertoire  des  publications  botaniques,  des  nouvelles,  etc. 

Ces  premiers  fascicules  font  bien  augurer  de  l'avenir. 
Nous  souhaitons  que  la  petite  phalange  de  travailleurs  dont 
s'est  déjà  entouré  l'éditeur  s'adjoignent  tous  ceux  qui  en  Italie 
s'occupent  de  botanique.  Toutefois,  il  ne  suffit  pas  seulement 
d'avoir  des  collaborateurs;  il  faut  des  abonnes.  Ceux-ci  ne 
manqueront  certainement  pas  en  Italie,  où  la  botanique  est 
cultivée  par  un  grand  nombre  de  personnes;  mais  il  faut  que 
le  nombre  soit  assez  considérable  pour  couvrir  les  frais  du 
Nouveau  journal  botanique  italien.  Celui-ci  est  imprimé  avec 
le  plus  grand  soin,  avec  luxe  même,  et  accompagné  de  planches 
très-bien  exécutées. 

Nous  engageons  ceux  de  nos  confrères  belges  qui  lisent 


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(  133  ) 

ritalicn  de  souscrire  à  la  belle  et  savante  publication  de 
M.  Beccari,  dont  voici  les  conditions  d'abonnement.  Tous  les 
trimestres,  il  paraît  un  fascicule  grand  in-8**,  accompagne  de 
planches  lilhographiécs.  Le  prix  de  souscription  pour  Tctrangcr 
et  de  16  francs.  On  peut  s'adresser  à  M.  Odoardo  Beccari,  48, 
Borgo  Tegolaja,  à  Florence,  ou  au  Secrétariat  de  la  Société. 


Herbarhim  normale,  —  Herbier  des  plantes  nouvelles  peu 
connues  et  rares  d'Europe  principalement  de  France  et 
d'Allemagne^  publié  par  le  Dr  F.  Schultz.  —  II*  et 
12«  centuries,  1869.     . 

Notre  confrère  le  Dr  Schultz  vient  de  publier  deux  nouvelles 
centuries  de  son  Herbarium,  Celles-ci  ne  sont  pas  moins 
intéressantes  que  celles  qui  les  ont  précédées;  elles  se  com- 
posent entièrement  d'espèces  extrêmement  curieuses  à  divers 
points  de  vue.  M.  Schultz  n'admet  rien  de  trivial,  rien  de 
douteux;  il  rassemble  les  objets  rares  et  précieux  qui  peuvent 
aider  au  progrès,  et,  pour  arriver  à  son  but,  il  ne  néglige 
rien.  Aussi  peut-on  proclamer  bien  haut  que  sa  collection  de 
plantes  sèches  est  la  plus  parfaite  qui  existe. 

Les  deux  cents  numéros  des  deux  derniers  fascicules,  plus 
cinquante  cinq  numéros  bis  ou  ter,  représentent  tous  des 
espèces  rares,  inédites,  ou  critiques,  espèces  recueillies  dans 
les  diverses  contrées  de  l'Europe  par  des  botanistes  instruits 
et  préparées  avec  les  plus  grands  soins. 

Voici  quelles  sont  les  conditions  d'abonnement  :  VHerba- 
rium  normale  parait  tous  les  deux  ans,  par  livraisons  de  deux 
centuries,  ou  deux  cents  espèces  de  plantes,  sans  compter  les 
variétés,  les  formes  ou  les  mêmes  espèces  données  deux,  trois 
ou  plusieurs  fois  de  localités  différentes.  Le  prix  de  librairie 


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(  154  ) 

de  chaque  livraison  (deux  centuries)  est  de  60  francs,  et  le 
prix  de  souscription,  en  payant  immédiatement  après  la  récep- 
tion, est  de  50  francs,  pour  l'édition  en  papier  gris  ou  papier 
de  paille,  mais  de  60  francs,  pour  la  belle  édition  en  beau 
papier  blanc  et  échantillons  du  premier  choix.  Un  an  après  la 
demande,  on  peut  encore  recevoir  des  exemplaires  des  livrai- 
sons 1  à  5,  c'est-à-dire  des  centuries  i  à  10,  mais  seulement 
en  souscrivant  avant  le  premier  janvier  1870,  au  prix  de 
50  francs  pour  les  livraisons  5-5  et  de  60  francs  pour  les 
livraisons  i-2.  Après  ce  terme,  le  prix  sera  augmenté.  On 
peut  commencer  sa  souscription  par  telle  livraison  qu'on 
voudra  et  on  ne  s'engage  à  prendre  que  les  livraisons  sui- 
vantes et  non  les  précédentes. 

Les  souscripteurs  reçoivent,  en  même  temps  que  les  livrai- 
sons, un  cahier  des  Archives  de  Flore,  dans  lequel  sont  don- 
nées la  liste  des  espèces  publiées  et  des  observations  de  critique 
et  de  synonymie  sur  certaines  formes. 


Souvenirs  du  Berri,  par  Honoré  Dandois(l). 

Au  commencement  de  1868,  M.  Dandois  était  appelé  dans 
le  Bcrri  pour  y  diriger  une  vaste  propriété  agricole.  Ayant 
l'esprit  d'observation,  notre  confrère  se  mit  immédiatement  à 
étudier  les  méthodes  agricoles,  l'élève  du  bétail,  tout  ce  qui  a 
rapport  à  l'agriculture.  La  faune  et  la  flore  du  Berri  firent 
aussi  l'objet  de  ses  études.  Revenu  en  Belgique,  pour  cause  de 
santé,  il  s'empressa  de  communiquer,  à  ses  compatriotes,  ce 
qu'il  avait  remarqué  d'intéressant  pendant  son  séjour  dans  le 


(1)  In-80,  de  51  pages;  Bruxelles,  1869. 


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(  i35) 

Berri.  Son  petit  livre  sera  lu  avec  plaisir.  Outre  les  renseigne- 
ments agricoles,  des  listes  zoologiques  et  botaniques,  son  opus- 
cule renferme  de  curieux  détails  de  mœurs. 


De  la  place  des  Gymnospermes  dans  la  série  naturelle  des 
végétaux,  par  Jean  Chalon(*). 

A  l'époque  où  nous  sommés  arrivés,  la  science  occupe  tel- 
lement les  esprits,  partout  elle  s'impose  avec  une  telle  force 
que  tous  ceux  qui  réfléchissent  sentent  le  besoin  d'aller  aux 
informations.  Mais  Fhomme  de  lettres,  l'artiste  ou  le  philosophe 
ne  peut  s'initier  dans  les  recueils  purement  scientifiques, 
qui,  d'ordinaire,  ne  lui  offriraient  que  des  fragments  inintelli- 
gibles; il  lui  faut  des  aperçus  misa  sa  portée,  des  données 
générales,  des  vues  d'ensemble.  Les  directeurs  de  revues  litté- 
raires, comprenant  les  nécessités  du  temps,  ont  fait  appel  aux 
savants  et  ceux-ci  se  sont  empressés  d'exposer,  en  les  dépouil- 
lant le  plus  possible  de  l'attirail  scientifique,  les  grands  pro- 
blèmes, les  belles  découvertes  de  la  science.  Notre  confrère 
M.  Chalon  n'en  est  pas  à  son  coup  d'essai  dans  le  travail  de 
vulgarisation  qu'il  a  entrepris  ;  déjà,  dans  la  Revue  trimes- 
trielle,  il  a  publié  plusieurs  notices  fort  intéressantes  sur  la 
botanique. 

Le  nouvel  article  qu'il  vient  d'écrire  tend  à  démontrer  que 
les  Gymnospermes,  autrement  dit  la  grande  classe  des  Coni- 
fères; avec  l'adjonction  des  Cycadées  et  des  Gnétacées,  n'oc- 
cupe pas  un  rang  assez  élevé  dans  la  série  naturelle  des  végé- 


.(1)  In.8o,  de  4S  pages;  Mod.s,  1869.  (Extrait  du  t.  III,  3e  série,  de  la 
Société  des  Sciences,  des  Arts  et  des  Lettres  du  Hainaut.) 


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(  1S6  ) 

taux.  Dans  nos  tableaux  botaniques,  les  Dicotylées  sont  divisées 
en  deux  groupes,  les  Angiospermes  et  les  Gymnospermes.  Se 
basant  sur  des  considérations  tirées  de  Texamen  de  la  struc- 
ture anatoraiquc  et  des  phénomènes  de  la  fécondation,  M.  Cha- 
lon  réclame,  pour  les  Gymnospermes,  une  place  supérieure.  Il 
isole  celles-ci  des  Dicotylées  et  des  Monocolylées  et  divise  le 
règne  végétal  de  la  façon  suivante. 

Cellulaires. 


I.  Cryptogames  ,  ^^        ,  . 

(  Vasculaires. 

II.  Gymnospermes. 

„,    «,      ,  {  Monocotylées. 

III.  Phanérogames,   j  ^. 

i  Dicotylées. 

Il  sul)divise  ensuite  les  Gymnospermes  en  cinq  groupes  : 
Cycadées,  Gnétacées,  Taxinées,  Cupressinées,  Abiétinées. 


La  Botanique  moderne.  —  Conférence  sur  la  botanique 
générale,  par  A.  Bellynck(^). 

Le  Traité  général  de  Botanique  de  MM.  Le  Maout  et 
Decaisne  a  donné  lieu  à  notre  confrère  M.  Bellynck  de 
rédiger  une  conférence  sur  la  Botanique.  «  Cette  conférence, 
dit-il,  puisque  c'est  la  forme  en  vogue  de  nos  jours,  aura 
un  certain  avantage  sur  les  conférences  orales  :  le  lecteur 
lui-même  en  fixera  le  jour  et  l'heure  ;  il  pourra  l'interrompre 
h  volonté,  et  si  elle  ne  lui  plaît  pas,  il  lui  sera  loisible 
de  l'abandonner  sans  faire  esclandre  et  sans  décourager  le 


(I)  In -8»,  de  51  pages;  Paris,  1869.  (Extrait  des  Études  religieusesj 
historiques  et  littéraires.) 


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(  187) 

pauvre  orateur.  »  L'auteur  passe  rapidement  en  revue,  sans 
rien  négliger  d'essentiel,  les  diverses  branches  delà  botanique  : 
organologie,  anatomie,  tératologie,  physiologie,  organogénie, 
nosologie,  taxonomie^  géographie  botanique,  paléontologie, 
botanique  appliquée.  £n  suivant  avec  attention  les  données 
générales,  exposées  avec  clarté  dans  ce  discours,  le  lecteur 
peut  acquérir  de  bonnes  notions  élémentaires. 

A  propos  de  VEozoon  canadense,  M.  Bellynck  consigne  en 
note  une  observation  que  nous  croyons  devoir  reproduire. 
«  Notre  travail  était  imprimé  lorsque  nous  eûmes  Foccasion 
de  nous  entretenir  avec  un  savant  distingué,  à  qui  le  D'  Car- 
penter  a  consacré  une  journée  entière,  pour  lui  démontrer 
l'animalité  de  son  Eozoon,  et  à  qui  il  a  fait  voir  toutes  ses 
préparations  dans  leur  jour  le  plus  favorable  et  avec  les  gros- 
sissements les  mieux  appropriés.  Ce  micrographe  expérimenté 
nous  a  assuré  que,  malgré  les  conditions  exceptionnelles  de 
son  examen,  il  n'avait  pu  se  résoudre  à  reconnaître  dans 
ces  objets  des  corps  organiques.  —  VEozoon  canadense,  qui 
compte  des  partisans  en  Angleterre,  en  France  et  en  Alle- 
magne, pourrait  donc  fort  bien  n'être  que  le  produit  d'une 
illusion.  » 


Hei^bier  des  plantes  rares  ou  critiques  de  Belgique,    par 
H.  Van  Ileurck  et  A.  Marlinis.  —  Fasc.  7%  1869. 

Ce  nouveau  fascicule  comprend  les  n"*  301-350.  Parmi  des 
formes  plus  ou  moins  rares  recueillies  en  Belgique,  se  trou- 
vent quelques  belles  espèces  que  M.  Van  Heurck  a  récoltées 
aux  environs  de  Pise  (Italie). 


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(  158) 

Le  Microscope.  —  5a  construction,  son  maniement  et  son 
application  aux  études  d'anatomie  végétale,  par  Henri 
Van  Heurck(^). 

Lorsque  le  botaniste  sédentaire  à  parcouru,  pendant  quelques 
années,  la  contrée  qiî'il  habile,  il  arrive  assez  souvent  que  son 
ardeur,  pour  les  herborisations,  diminue  ou  s'éteint,  faute  de 
nouvelles  découvertes  ou  d'observations  à  faire.  Mais  si  les 
champs  et  les  bois  ne  lui  offrent  plus  d'objets  pour  enrichir 
son  herbier,  que  de  choses  ne  reslent-il  pas  pour  satisfaire  son 
goût  d'observation,  surtout  s'il  s'est  tout  d'abord  borné  à  la 
phanérogamie.'  Les  Mousses,  les  Champignons  avec  leur  nom- 
bre infini  de  formes  diverses,  les  Algues  non  moins  multi-^ 
formes  et  à  organisation  merveilleuse,  constituent  un  monde 
entier  q4ii  peut  occuper  tous  ses  loisirs.  Après  cela,  n'a-t-il 
pas  l'anatomie  et  l'organogénie?  Ici  le  microscope  devient 
indispensable.  Mais  il  s'agit  alors  de  faire  choix  d'un  bon 
instrument  et  de  connaître  la  méthode  de  s'en  servir.  L'ama- 
teur pourra  se  renseigner  en  partie  sur  le  choix  et  l'usage 
de  cet  instrument  dans  les  grands  traités  de  micrographie 
allemands,  anglais  ou  français.  Nous  disons  en  partie,  parce 
que  ces  traités  ne  sont  écrits  que  pour  les  initiés,  qu'ils  sont 
ordinairement  trop  savants  et  laissent  le  commençant  dans 
l'ignorance  d'une  foule  de  petites  pratiques  qu'il  est  cependant 
essentiel  de  bien  connaître. 

U/i    traité  vraiment   élémentaire   de    micrographie    nous 
manquait. 

En  1865,  M.  Van  Heurck  venait  combler  une  véritable 


(i)  In-18o,  de  226  pages,  avec  i  planche  et  57  figures  ;  Anvers,  1869. 


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(  139  ) 

lacune  en  publiant  la  première  édition  de  son  traité  du 
microscope.  Alors,  comme  il  n'existait  pas  encore  d'ouvrages 
de  ce  genre  écrits  en  français,  son  petit  livre  eut  un  grand 
succès.  Profitant  des  nouvelles  découvertes,  mis  dans  le  secret 
de  la  fabrication,  Fauteur  a  enrichi  la  deuxième  édition  de  son 
ouvrage  d'un  grand  nombre  de  faits  et  de  procédés  nouveaux. 

M.  Van  Heurck  n'a  pas  eu  la  prétention  de  rivaliser  avec 
ses  devanciers  et  de  remplacer  leurs  savants  ouvrages  par  le 
sien,  c  Guider,  dit-il  les  premiers  pas  de  l'apprenti  micro- 
graphe dans  la  carrière,  déblayer  la  route  devant  lui,  voilà 

le   modeste  rôle  que   nous  nous   sommes  réservé Plus 

tard,  lorsque  l'éducation  de  l'œil  et  de  la  main  sera  faite, 
quand  on  saura  manier  le  microscope  et  le  scalpel,  on  pourra 
aborder  résolument  les  questions  les  plus  ardues  de  la  phy- 
totomie  en  s'aidant  d'ouvrages  plus  complets  et  plus  savants.  » 

Nous  pouvons  dire  que  l'habile  micrographe  anversois  a 
complètement  atteint  son  but  et  nous  le  complimentons  bien 
sincèrement  sur  son  travail.  Celui-ci  n'est  pas  seulement  indis- 
pensable aux  commençants,  mais  il  sera  bien  des  fois  utile  à 
ceux  pour  qui  le  microscope  n'est  plus  une  nouveauté. 

Jusqu'à  ces  dernières  années,  la  micrographie  avait  peu 
d'adeptes  en  Belgique  et  si  à  présent  le  nombre  en  a  augmenté 
sensibleqient,  cela  est  en  partie  du  aux  publications  de  M.  Van 
Heurck,  ainsi  qu'aux  conseils  qu'il  n'a  cessé  de  donner  à  ces 
amis  et  confrères  et  aux  services  qu'il  leur  a  rendus. 

II.  V.  D. 


13 


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(  160  ) 


Traité  de  Paléontologie  végétale  ou  Flore  du  monde 
primitif  dans  ses  rapports  avec  les  formations  géolo- 
giques et  la  flore  du  monde  actuel,  par  W.-Ph.  Schim- 
per.  —  Tome  l'^'lO. 

La  publication  d'un  ouvrage  tel  que  celui-ci  est  bien  propre 
à  exciter  Tattention  du  monde  scientifique.  Un  tel  livre 
est  un  véritable  monument  et  fait  époque  dans  la  science. 
Son  auteur  est  un  de  ces  savants  dont  l'existence  entière  est 
consacrée  à  la  science,  dont  toutes  les  heures  ont  été  employées 
aux  recherches  et  aux  méditations.  Ce  n'est  pas  seulement 
un  homme  de  cabinet;  c'est  aussi  un  voyageur  intrépide, 
qui  a  exploré  les  diverses  contrées  de  l'Europe,  tantôt  à  la 
poursuite  d'un  animal  rare,  tantôt  à  la  recherche  de  végé- 
taux vivants  ou  fossiles,  tantôt  enfin  pour  y  étudier,  sur 
place,  les  vestiges  des  anciens  glaciers.  Malgré  ses  voyages, 
malgré  les  mille  soins  donnés  au  beau  musée  de  Strasbourg 
dont  il  est  en  quelque  sorte  je  créateur,  M.  Schimper  a 
encore  trouvé  le  temps  de  publier  de  grands  ouvrages,  d'en 
dessiner  les  nombreuses  figures.  En  considérant  ce  que  ce 
travailleur  a  produit,  on  doit  être  frappé  d'étonnement; 
il  faut  admirer  son  infatigabilité.  M.  Schimper  n'est  donc  pas 
uniquement  géologue  et  paléontologue;  il  est  zoologiste  et 
phytographe.  Tout  le  monde  connaît  ou  a  entendu  parler  de 
son  magnifique  ouvrage  de  bryologie  intitulé  :  Bryologia 
Europaea,  Ces  divers  titres  étaient  bons  à  rappeler,  car  ils 
pèsent  sur  l'estime  que  l'on  peut  faire  des  opinions  que  cet 

(i)  In-8o,  de  758  pages,  accompagné  d*un  atlas  grand  in-4hO  de  SK)  plan- 
ches ;  Paris,  1869. 


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(  161   ) 

auteur  exprime  sur  les  grands  problèmes  exposés  dans  son 
Traité  de  Paléontologie  végétale  :  l'autorité  d'un  observateur 
s'accroissant  en  raison  de  la  somme  des  cboses  observées. 

Pour  introduction,  l'auteur  du  Traité  trace  un  aperçu  his- 
torique de  la  paléontologie  végétale.  Viennent  ensuite  les 
chapitres  intitulés  :  De  l'état  de  conservation  des  végétaux 
fossiles.  Distribution  des  végétaux  fossiles  suivant  les  forma- 
tions. Des  différents  modes  de  conservation  des  végétaux 
fossiles.  Des  principes  à  suivre  dans  la  détermination  des 
végétaux  fossiles.  Des  changements  qui  se  sont  opérés  dans 
le  règne  végétal  depuis  sa  première  apparition  jusqu'à  l'époque 
actuelle.  Ce  dernier  chapitre  est  subdivisé  en  :  §  1".  Dispa- 
rition des  espèces,  g  2.  Renouvellement  des  flores  par  l'appa- 
rition de  nouveaux  types.  Ce  chapitre  est  lu  avec  une  très-vive 
curiosité,  parce  qu'il  traite  de  questions  d'une  extrême  impor- 
tance. Disons  tout  d'abord  que  M.  Schimper  est  franchement 
darwiniste,  qu'il  admet  la  transformation  des  types  dits 
spécifiques  qu'a  si  vivement  combattue  l'une  des  gloires  de  la 
géologie  française,  M.  d'Archiac.  «  On  se  demandera,  dit 
M.  Schimper,  comment  ces  changements  (changements  de 
faunes  et  de  flores  aux  diverses  périodes  de  la  terre)  se  sont 
opérés,  comment  ces  flores  successives  se  sont  substituées  les 
unes  aux  autres.  Malheureusement  nous  ne  pouvons  répondre 
que  par  des  probabilités,  'des  conjectures  plus  ou  moins 
fondées.  Du  reste,  le  comment  des  phénomènes  qui  se  passent 
journellement  sous  nos  yeux  est  tout  aussi  obscur,  aussi 
indéchiffrable  que  celui  des  grandes  créations  passées.  L'inva- 
riabilité des  lois,  voilà  tout  ce  que  d'innombrables  observations 
ont  pu  constater.  Le  développement  des  végétaux  se  faisait 
alors  exactement  comme  aujourd'hui.  Des  influences  exté- 
rieures se  combinant  avec  les  causes  internes  et  agissant  sur 
elles  ont  prodoit,  d'après  les  mêmes  lois  qui  régissent  encore 


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(  162  ) 

le  monde  végétal,  ces  développements  qui  nous  paraissent 
extraordinaires.  Toutefois  les  causes  qui  Ont  amené  les  chan- 
gements des  périodes  primitives  sont  en  tout  cas  multiples 
et  complexes,  souvent  fort  dissemblables  dans  leurs  effets; 
les  unes  ne  se  faisant  sentir  qu'à  la  longue  par  un  travail 
excessivement  lent,  c'étaient  les  plus  ordinaires  ;  les  autres, 
par  contre,  brusques  et  violentes,  ne  produisaient  le  chan- 
gement que  par  la  destruction.  » 

En  ce  qui  concerne  la  disparition  des  espèces,  M.  Schim- 
pep  évoque  deux  causes  :  des  bouleversements  géologiques 
assez  brusques  et  assez  étendus,  et  une  cause  organique  inhé- 
rente à  l'espèce.  En  général,  l'observation  a  constaté  que  tout 
type  suit  une  progression  ascensionnelle,  monte  jusqu'à  un 
point  donné,  le  point  culminant  de  l'évolution,  puis  rétro- 
grade, tombe  en  décadence,  comme  cela  se  voit  dans  l'indi- 
vidu. Parfois,  après  quelques  pas  en  arrière,  le  type  dispa- 
raît entièrement;  d'autres  fois,  il  persiste,  mais  sa  déchéance 
est  sensible,  il  ne  joue  plus  qu'un  rôle  subordonné.  Ce  phé- 
nomène, qui  s'est  produit  dans  les  temps  anciens,  se  continue 
de  nos  jours.  Mais  ajoutons  que  s'il  y  a  progression  ,  puis 
rétrogradation  pour  chaque  type  en  particulier,  la  marche 
est  toujours  ascensionnelle,  progressive,  pour  l'ensemble  des 
êtres  organisés. 

Maintenant  se  pose  la  question  de  l'apparition  des  nouveaux 
types.  D'où  proviennent  ces  types  nouveaux  qui  se  succèdent 
de  période  en  période ,  qui  paraissent,  persistent  pendant 
un  certain  temps,  puis  se  perdent  pour  être  remplacés  par 
d'autres?  Les  uns  pensent  que  ces  types  nouveaux  proviennent, 
par  transformation,  de  types  antérieurs;  les  autres  supposent 
qu'ils  sont  apparus  brusquement,  sans  progéniteurs,  qu'il  y 
a  eu  pour  chacun  d'eux  création,  disons  le  mot,  miracle. 
Jusqu'à    présent,   on    n'est  pas  parvenu  à  s'entendre   faute 


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(  i63) 

de  données  suffisantes;  on  se  reproche,  de  l'un  et  l'autre 
côtés,  d'dtayer  la  théorie  sur  des  hypothèses.  Il  est  une  école, 
celle  du  positivisme  qui  veut  toujours  des  faits,  qui  ne  s'avance 
pas  au-delà  du  tangible  et  qui  s'arrête  brusquement  où  l'obser- 
vation fait  défaut.  M.  Schimper,  tout  en  reconnaissant  l'indis- 
pensable nécessité  des  faits,  proteste  contre  les  principes  trop 
exclusifs,  c  Si,  dans  les  sciences  naturelles,  dit-il,  on  ne  veut 
accorder  aucun  droit  au  raisonnement  philosophique  et  si  Ton 
exige  que  chaque  induction  se  fonde  sur  un  fait  spécial,  nous 
devons  renoncer  à  toute  tentative  d'explication,  parce  que  la 
paléontologie  ne  peut  offrir  que  des  matériaux  si  épars,  des 
fragments  si  décousus,  qu'ils  ne  sauraient  h  eux  seuls  servir 
de  base  à  un  système  complet.  Mais  jamais  la  science  n'a  vécu 
et  ne  vivra  de  faits  seulement  :  elle  a  besoin  des  inductions  du 
raisonnement,  de  la  généralisation,  et  c'est  par  celles-ci  que 
les  plus  grandes  découvertes  se  sont  toujours  faites.  Sans  elles, 
la  science  s'arrêterait  à  chaque  pas;  d'ailleurs,  toutes  les  lois 
de  la  nature  s'enchainant  entre  elles,  on  est  nécessairement 
conduit  de  l'une  à  l'autre.  »  Plus  loin,  l'auteur  continue  en 
ces  termes  :  «  Pourquoi,  lorsque  la  science,  les  documents  ou 
tout  simplement  notre  sagacité  nous  fait  défaut,  devrions-nous 
tourner  la  difficulté  en  prétendant  que  nous  nous  trouvons  en 
présence  d'insondables  mystères.  Nous  voyons  qu'aujourd'hui 
tous  les  corps  organiques  d'une  structure  complexe  tirent  leur 
origine  d'autres  corps  de  la  même  nature  et  qui  leur  sont 
semblables,  que  tous  suivent  une  même  marche  évolutive 
depuis  la  cellule  gcrminative,  point  de  départ  de  tout  corps 
organique,  jusqu'à  leur  parfait  développement.  Donc  en  voyant 
une  plante  ou  un  animal  inconnu  jusqu'ici,  personne  ne  sup* 
posera  que  cette  plante  ou  cet  animal  soit  sorti  de  terre  tout 
fait.  C'est  cependant  ce  que  beaucoup  de  paléontologistes 
admettent  pour  les  espèces  qui  ont  apparu  dans  le  cours  des 
époques  géologiques,  même  de  celles  qui  comparativement  ne 


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(  164  ) 

sont  pas  fort  éloignées  de  nous.  Bon  nombre  de  savants  énii- 
nents  réunissent  tous  les  arguments  possibles  pour  démontrer 
l'inadmissibilité  de  la  génération  spontanée,  ce  qui  ne  les 
empêche  pas  de  l'adopter  sans  difficulté  pour  chaque  époque 
géologique  et  même,  si  cela  est  nécessaire,  à  chaque  instant, 
lorsque  apparaissent  de  nouvelles  espèces;  pour  se  tranquil- 
liser l'esprit,  ils  lui  donnent  alors  le  nom  de  créations  succes- 
sives. Suivant  ces  vues  illogiques,  la  nature  aurait,  de  temps 
en  temps,  besoin  d'un  secours  extraordinaire  pour  se  renou- 
veler, après  quoi  elle  serait  encore  abandonnée  à  elle-même  et 
aux  lois  qui  la  régissent  d'ordinaire,  jusqu'à  ce  qu'elle  subisse 
un  nouvel  épuisement.  Il  faut  avouer  que  ce  n'est  pas  là.  une 
manière  sérieuse  de  résoudre  la  question  ,  ni  même  de  la 
poser.  Dès  que  l'on  procède  ainsi,  il  est  inutile  de  rechercher 
les  causes  de  la  disparition  des  familles,  des  genres  et  des  espèces 
pendant  les  périodes  géologiques.  L'intervention  directe  du 
Créateur  l'expliquerait  suffisamment.  »  Dans  ce  même  chapitre, 
l'auteur,  s'appuyant  sur  le  raisonnement  et  sur  les  observations 
de  MM.  Gaudy,  Carpenter  et  Owen,  montre  de  plus  en  plus 
combien  la  théorie  de  Vévolution  répond  mieux  que  la  théorie 
des  créations  successives  aux  faits  déjà  acquis  à  la  science  et 
aux  lois  de  la  nature. 

Voici  maintenant  la  liste  des  chapitres  suivants.  Application 
de  la  paléontologie  végétale  à  la  climatologie  du  monde  ancien. 
De  l'application  de  la  paléontologie  végétale  à  la  géologie. 
Classification  générale  des  terrains  stratifiés. 

A  la  page  124,  commence  l'histoire  naturelle  spéciale  des 
végétaux  fossiles.  Ce  volume  comprend  la  description  de  toutes 
les  Cryptogames  fossiles.  L'atlas  qui  y  est  joint  est  formé  de 
fort  belles  planches  lithographiécs  et  dont  plusieurs  ont  été 
dessinées  par  l'auteur. 


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(  165) 

Tlie  Brilish  Rubi.  —  An  attempt  lo  discriminate  the 
species  of  Rubus  known  to  inhabit  thc  British  Isles, 
by  Ch.-C.  Babinglon  («). 

Le  genre  Rubus  est  un  groupe  devant  lequel  les  plus  hardis 
reculent.  Pour  en  aborder  l'étude,  il  faut  être  amoureux  de  la 
difficulté  et  être  doué  d'une  persévérance  à  toute  épreuve. 
Jusqu'ici  les  Ronces  ont  été  complètement  négligées  par  la 
grande  majorité  des  botanistes  et  cela  pour  plusieurs  causes. 
La  première,  c'est  que  des  Aoristes  de  premier  ordre  avaient 
propagé  l'idée  que  le  R,  fruticosus  était  un  type  variable  à 
l'excès  et  que  les  prétendues  espèces  de  ce  groupe  étaient  de 
simples  variétés;  la  seconde,  c'est  le  silence  à  peu  près 
complet  gardé  sur  les  Rubus  dans  nos  ouvrages  classiques, 
nos  Flores;  enfin  la  troisième  cause,  c'est  que  de  régions  à 
régions  l'ensemble  des  formes  de  ce  genre  diffère  assez  nota- 
blement et  qu'un  ouvrage  descriptif  pour  le  nord  ou  le 
centre,  ou  pour  l'est,  ne  peut  qu'imparfaitement  servir  pour 
le  midi  où  pour  l'ouest.  On  doit  bien  en  convenir,  l'ignorance 
et  la  paresse  ont  seules  donné  cours  au  préjugé  auquel  nous 
venons  de  faire  allusion  ;  ne  voulant  ou  ne  pouvant  se  livrer 
à  des  recherches  longues  et  ardues,  le  Aoriste  a  résolument 
condamne  le  genre.  Aujourd'hui  que  l'on  ne  s'arrête 
plus  aux  affirmations  sans  preuves,  même  quand  elles  sont 
émises  par  des  voix  très-autorisées,  on  veut  voir  et  juger  en 
connaissance  de  cause.  Pour  le  genre  Rubus,  on  a  vu  et 
jugé  et  on  a  reconnu  et  démontré  que  ce  prétendu  /?.  fruti- 
cosus était  un  type  idéal  et  renfermait  ou  se  composait 
d'un    nombre  assez  considérable  d'excellentes  espèces,  très- 


(1)  ln-8«>,  de  503  pages;  London,  1869. 


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(  166  ) 

distinctes,  et  étayëes  sur  des  caraclères  morphologiques  et 
biologiques  de  première  valeur.  Ce  ne  sont  pas  seulement 
des  botanistes  de  l'école  des  subdivisions  spécifiques  qui  ont 
avancé  le  fait,  ce  sont  aussi  des  observateurs  de  l'école  dite 
linnéenne.  Se  refuser  aujourd'hui  d'admettre  un  nombre 
plus  ou  moins  considérable  d'espèces  dans  le  genre  en  ques- 
tion, c'est  ce  mettre  dans  le  cas  de  refuser  toute  distinction 
spécifique  aux  espèces  les  mieux  établies  et  acceptées  par 
tout  le  monde.  Que  certains  auteurs  aient  poussé  trop  loin 
la  subdivision  des  formes  dans  le  genre,  que  parmi  les  cen- 
taines de  types  décrits  il  s'en  trouve  un  bon  nombre  de 
créés  indûment,  nous  l'admettons;  mais,  nous  le  répétons, 
il  y  a,  dans  les  diverses  sections,  un  nombre  assez  notable 
d'organisations  essentiellement  distinctes.  La  chose  impor- 
tante pour  le  monographe,  c'est  de  découvrir,  de  dégager 
«es  types  d'organisation,  de  reconnaître  leur  limite  d'irradia- 
tion, d'expansion.  Pour  y  arriver,  il  faut  longtemps  obser- 
ver, et  il  faut  surtout  bien  voir. 

Quand  il  s'agit  d'un  genre,  comme  les  Bubus,  la  question  de 
l'espèce  en  général  se  présente  forcément  à  l'esprit  et  l'on  vient 
à  se  poser  le  problème  de  l'exislencc  ou  de  la  non  existence 
de  l'espèce.  A  notre  sens,  quelles  que  soient  les  idées  théori- 
ques que  l'on  professe,  on  doit  admettre  qu'à  notre  époque  il 
existe  une  foule  de  types  parfaitement  distincts,  bîologique- 
ment  et  morphologiquement,  que  ces  types  soient  seulement 
fixés  momentanément,  arrêtés  dans  leurs  transformations, 
pour  reprendre  plus  tard  leur  évolution  ,  ou  qu'ils  soient 
immuables  dans  leurs  caractères  essentiels,  types  reconnais- 
sablés  à  leur  mode  de  vie  particulier  et  à  leur  genre  d'organi- 
sation et  séparés  les  uns  des  autres,  sans  se  confondre,  par  une 
certaines  somme  de  caractères,  types  enfin  se  manifestant  sous 
plusieurs  formes,    dans  chacune  desquelles  on  retrouve  les 


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(  167  ) 

notes  essentiellement  distinclivcs.  L'état  encore  peu  avancé  de 
la  science  descriptive  peut  parfois  faire  croire  à  une  réelle  con- 
fusion, à  un  polymorphisme  incessant;  mais,  avec  le  progrès, 
on  peut  espérer  que  les  espèces,  fixées  temporairement  ou 
indéfiniment,  seront  mises  en  lumière  et  acceptées  par  la 
science. 

Nous  disions  donc  que,  dans  les  circonstances  actuelles,  il 
fallait  beaucoup  de  temps  et  de  patience  pour  s'orienter  dans 
le  genre  RttbuSy  or  M.  Babington  a  répondu  à  ces  deux  condi- 
tions. Déjà  en  1846,  il  publiait  un  Synopsis  des  Ri^bus  d'An- 
gleterre (1)  :  c'était  là  son  début.  Ce  travail  contenait  une 
description  soignée  de  55  espèces.  Six  ans  après,  il  décrivait, 
dans  une  notice,  six  nouvelles  espèces;  mais  entretemps  il 
avait  continué  à  travailler  le  genre  dans  les  éditions  successives 
de  son  Manual  of  British  Botany.  Depuis  1852,  cet  excel- 
lent phytograplie  n'a  pas  perdu  de  vue  son  genre  de  prédilec- 
tion ;  il  a  poursuivi  ses  recherches,  s'est  procuré  toutes  les 
ressources  bibliographiques  utiles  à  son  travail.  Non  content 
d'observer  les  plantes  dans  la  nature,  il  a  voulu  les  étudier  à 
Fétat  cultivé  et  pour  cela  il  a  introduit  et  propagé  les  formes 
principales  dans  le  jardin  botanique  de  Cambridge.  C'est  donc 
après  vingt-cinq  ans  au  moins  de  recherches  et  de  méditations 
qu'il  a  fait  paraître  sa  monographie  des  Rubus  d'Angleterre. 
Celle-ci  n'est  plus  un  mince  opuscule  comme  le  Synopsis; 
c'est  un  volume  de  plusieurs  centaines  de  pages.  Celui-ci  débute 
par  une  courte  préface,  qui  est  suivie  d'un  intéressant  aperçu 
historique  sur  la  littérature  des  Rubus  en  Angleterre.  Dans 
l'introduction,  l'auteur  passe  en  revue  tous  les  organes  et,  à 
leur  propos,  il  entre  dans  des  détails  et  des  considérations  sur 
leurs  caractères.  Il  nous  informe  que  les  graines  germent  faci- 


(1)  ^  Synopsis  of  the  British  Ritbi;  in-8o,  de  54  pages,  London. 


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(  168) 

lement,  soit  dans  les  jardins,  soit  dans  les  champs.;  que  plus 
de  quarante  espèces  semées  à  Cambridge  n*ont  pas  vu  leurs 
caractères  se  modifier;  que,  contrairement  à  ce  qui  avait  été 
avancé  par  certains  auteurs^  les  Rubus  ne  sont  pas  plus  portés 
à  rhybridité  que  les  espèces  de  tout  autre  genre  et  que  les 
hybrides  en  sont  rares,  s'il  en  existe. 

La  description  méthodique  des  espèces  britanniques,  qui 
sont  au  nombre  de  45,  comprend  265  pages.  Chaque  espèce 
est  décrite  avec  beaucoup  de  soin ,  et  d'amples  dévelop- 
pements organographiques  et  bibliographiques.  La  dispersion 
géographique  est  ingénieusement  exposée  au  moyen  de  chiffres 
répondant  aux  diverses  provinces  du  pays  et  avec  l'addition 
de  nombreuses  localités. 

Nous  ne  doutons  aucunement  que  cette  monographie  soit 
aussi  parfaite  que  possible,  qu'elle  facilitera  singulièrement 
l'étude  du  genre  en  Angleterre  et  qu'elle  renferme  de  précieux 
matériaux  pour  la  monographie  générale  du  genre.  Celle-ci 
ne  sera  guère  possible  que  pour  autant  que  chaque  contrée  un 
peu  importante  possédera  une  monographie  soigneusement 
faite  de  ses  espèces. 

Nous  désirons  que  l'un  ou  l'autre  de  nos  confrères  belges  se 
mette  bravement  à  l'étude  de  nos  Ronces  indigènes  et  que,  pro- 
fitant des  recherches  et  des  travaux  de  Lejeune,  il  nous  donne 
un  tableau  complet  de  ce  genre.  Il  trouvera  dans  le  livre 
de  M.  Babington  un  guide  sur  et  commode  pour  les  types 
qui  croissent  dans  les  deux  pays. 


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(  169  ) 

Essa'  monographique  sur  les  Rubus  du  bassin  de  la  Loire, 
par  L.-G.   Genevier.(^) 

Dans  l'ouvrage  dont  l'analyse  précède,  il  n'est  admis  que 
45  espèces  distinctes  de  Rubus  pour  les  Iles  Britanniques 
entières,  tandis  que,  dans  la  section  des Fruticosi,  M.  Genevier, 
pour  la  région  de  la  Loire,  admet  201  types  spécifiques. 
Cette  différence  extraordinaire  tient  à  ce  que  M.  fiabington 
est  un  linnéen  et  que  M.  Genevier  est  un  jordanien.  Sur 
l'espèce,  celui-ci  adopte  complètement  les  idées  de  M.  Jordan, 
l'infatigable  et  habile  phytographe  de  Lyon.  Nous  n'avons 
pas  ici  à  nous  prononcer  sur  la  question  de  principes  et  à 
exprimer  notre  opinion  sur  la  différence  de  valeur  des 
deux  travaux  :  du  reste  nous  sommes  à  peu  près  incompétent 
pour  juger  des  Rubus  au  point  de  vue  de  leur  spécification. 
Mais  nous  estimons  que  les  deux  monographies  sont  appelées 
à  rendre  de  grands  services   pour    l'élucidation   du  genre. 

M.  Babington  a  tâché  de  délimiter  ce  qu'il  prend  pour 
des  types  d'organisation  spécifique,  en  groupant  toutes  les 
formes  qui  semblent  se  tenir  par  un  ensemble  de  caractères; 
tandis  que  M.  Genevier  a  poussé  beaucoup  plus  loin  l'ana- 
lyse et  est  arrivé  à  des  groupements  de  moindre  ampleur. 
Sa  méthode  d'analyse,  appliquée  à  toutes  les  régions  du 
globe,  doit  amener  au  jour  une  multitude  de  nouvelles  espèces, 
qui  porteront  les  Rubus  à  un  chiffre  extrêmement  consi- 
dérable. 

M.  Genevier  s'occupe  depuis  longtemps  de  ce  genre  difficile. 


(1)  In-8«,  de  3^6  pages;  Angers,   1869.  (Extrait  des  Mémoires  de  la 
Société  Académique  de  Maine-et-Loire^  t.  XXIV.) 


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(  170) 

En  1860  et  1861,  il  publiait  déjà  ses  deux  premiers  fragments 
d'Essai  sur  quelques  espèces  du  genre  Rubus  de  Maine-et- 
Loire  et  de  la  Vendée;  en  1868,  il  donnait  ses  Observations  sur 
la  collection  des  Bubus  de  l'herbier  de  T.  Bastard,  Toys  les 
botanistes  français  qui  se  sont  occupés  des  Ronces  sont 
venus  à  son  secours  par  des  envois  de  plantes  ou  par  la 
communication  de  leurs  herbiers.  Les  Rubus  de  la  Suisse 
lui  ont  été  fournis  par  le  Dr.  Mercier  et  M.  Rapin;  ceux 
de  TAngletcrre,  par  MM.  Baker  et  Bioxam. 

Déjà,  en  France,  Tétude  des  Ronces  avait  fait  Tobjet  de 
travaux  plus  ou  moins  importants  et  nous  citerons  parmi 
les  plus  récents  ceux  de  MM.  Muller,  Boreau  et  Cliaboisseau  ; 
mais  la  monographie  de  M.  Genevier  est  venue  couronner 
ceux-ci  en  augmentant  le  nombre  des  types  connus  et  en 
établissant  des  cadres,  une  classification,  où  s'intercaleront 
successivement  toutes  les  nouvelles  acquisitions  de  la  flore 
française.  Au  moyen  de  cette  classification  et  à  l'aide  des 
clefs  dichotomiques  qui  terminent  l'ouvrage,  les  botanistes 
de  ce  pays  seront  puissamment  secourus  dans  leurs  re- 
cherches. 

Les  descriptions  sont  fort  détaillées  et  les  caractères  dis- 
tinctifs  mis  en  évidence  par  Temploi  de  l'impression  en 
caractère  italique. 

Les  espèces  tout  à  fait  nouvelles  et  décrites  pour  la  pre- 
mière fois  sont  assez  nombreuses  dans  cet  ouvrage. 

Celui-ci  est  une  œuvre  importante,  qui  témoigne  de  lon- 
gues recherches  et  d'un  courage  peu  ordinaire;  il  mérite  à 
l'auteur  de  grands  éloges  et  la  reconnaissance  de  tous  ceux 
qui  poursuivent  le  même  genre  d'observations. 


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(  171  ) 

P/lnnzenarealstudien  in  den  Mittelrheingegenden, 
von  Hermann  Hoffmann (0. 

Sous  ce  litre,  M.  Hoffmann  termine  une  série  d'obser- 
vations sur  la  distribution  géographique  de  certaines  plantes, 
dans  la  région  moyenne  du  Rhin  ayant  à  peu  près  Mayence 
pour  centre.  Sur  les  petites  cartes  jointes  à  son  travail, 
Fauteur  marque,  au  moyen  de  gros  points  rouges,  l'aire  de 
dispersion  des  espèces.  Ces  observations,  fort  intéressantes 
et  utiles  pour  la  géographie  botanique,  ne  sont  guère  sus- 
ceptibles d'être  analysées.  Disons  seulement  que  pour  chaque 
type,  un  paragraphe  spécial  est  consacré  à  la  dispersion 
générale. 


Dendrologie.  —  Baume,  Strmicher  und  Halbstràucher, 
welche  in  Mittel-iind  Nord-Europa  im  Freien  kulltivirt 
werden.  Kritisch  beleuchlet  von  Karl  Koch.  — Erster 
Theil.  Die  Polypetalen  enthallend(2). 

Comme  le  titre  l'indique,  notre  confrère  M.  Koch  décrit, 
dans  cet  ouvrage,  les  arbres,  arbrisseaux  et  arbustes  cultivés 
en  plein  air  dans  le  nord  et  le  centre  de  l'Europe.  Depuis 
trente  ans  que  VArboretum  et  fruUcetum  Britannicum  de 
Loudon  a  paru,  de  nombreuses  espèces  ont  été  introduites 
dans  les  cultures  européennes  et  ont  rendu  ce  livre  très- 
incomplet.    M.   Koch   s'est   trouvé  dans   d'heureuses  circon- 


(1)  I11-80,  de  65  pages,  avec  ^2  petites  cartes  sur  7  planches.  (Extrait 
du  Dreizehnler  Bericht  der  Oberhessischen  GeseUschaft  fur  Natur'\ind 
Heilkunde,  Giessen,  avril  1869.) 

(2)  Grand  in-8«,  de  735  pages  j  Erlangen,  1869. 


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(  172  ) 

stances  pour  élaborer  l'ouvrage  qui  succède  à  celui  de 
Loudon.  Depuis  17  ans,  il  dirige  Tarborelum  de  Polsdam  qui 
esl  très-riche  en  plantes  ligneuses.  Outre  Tétude  sur  le  vif 
bu'il  a  pu  faire  dans  cet  établissement,  il  a  visité,  en 
Allemagne,  en  France,  en  Angleterre,  etc.,  un  grand  nombre 
de  jardins;  les  directeurs  de  jardins  botaniques  ou  d'éta- 
blissements horticoles  lui  ont  communiqué  quantité  de  maté- 
riaux; et  tout  cela  ajouté  aux  recherches  faites  dans  les 
herbiers  Ta  mis  à  même  de  publier  un  excellent  travail 
descriptif. 

L'œuvre  qu'a  entreprise  le  professeur  Koch  est  extrêmement 
laborieuse  et  pleine  de  difficultés.  Il  faut  une  bien  longue 
expérience,  un  coup  d'œil  sûr,  pour  ramener  à  leurs  types 
toutes  ces  formes,  toutes  ces  variétés  et  variations  qu'ont 
produites  les  efforts  multipliés  des  cultivateurs  depuis  des 
siècles;  il  faut  être  en  présence  de  ressources  littéraires 
considérables  pour  décrire  les  plantes  ligneuses  de  près  de 
la  moitié  d'un  hémisphère  et  pour  établir  une  synonymie 
exacte. 

L'auteur  a-t-il  complètement  réussi  dans  ses  efforts?  Nous 
ne  sommes  pas  à  même  de  prononcer,  mais  il  nous  semble 
qu*on  peut  répondre  affirmativement  et  que  son  livre  est 
appelé  à  rendre  de  grands  services  aux  cultivateurs  tout 
d'abord  et  aux  botanistes.  Au  moyen  de  cette  dendrologie,  on 
pourra  remplacer,  pour  la  détermination  des  espèces  ligneuses 
cultivées  sous  nos  latitudes,  une  foule  d'ouvrages  dont 
beaucoup  ne  sont  pas  en  mains  du  commun  des  amateurs. 

Nous  voudrions  pouvoir  analyser  ce  bel  ouvrage,  repro- 
duire bien  des  faits  et  des  considérations  que  son  auteur 
y  expose,  mais  la  chose  est  impossible.  Force  est  de  nous 
borner  seulement  à  le  recommander  à  la  sérieuse  attention 
du  public  intéresse  à  la  chose. 


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(  173) 

Chaque  espèce  est  décrite  soigneusement;  la  description 
est  suivie  de  développements  plus  ou  moins  étendus;  et,  à 
propos  de  beaucoup  de  types,  de  classes  ou  de  genres, 
Fauteur  nous  donne  des  détails  biographiques  intéressants. 

Il  serait  à  désirer  qu'un  tel  ouvrage  fût  traduit  en  français. 
L'auteur  a  engagé  Fun  de  nos  amis  d'en  faire  la  traduction, 
mais  il  faudrait,  avant  de  commencer  cette  besogne,  avoir 
sous  la  main  un  éditeur  qui  voulût  se  charger  des  frais 
de  l'impression. 


Lkber  die  Richtung  der  Samenknospe  bei  den  Alismaceen, 
von  Fr.  Buchenau  (0. 

Dans  cette  notice,  Fauteur  décrit  avec  beaucoup  de  soin  les 
caractères  que  présente  l'embryon  dans  les  cinq  genres  de  la 
petite  famille  des  Alismacées  :  Echinodorus,  Etisma,  Alisma, 
Damasoniiim  et  Sagittaria, 


Coup  d'œil  sur  les  principes  qui  servent  de  base  aux  clas- 
sifications botaniques  modernes,  par  D.  Clos  (2). 

L'auteur,  avec  cette  hauteur  d'idée  qu'on  lui  connaît,  passe 
en  revue  tous  les  principes  qui  ont  guidé  les  classificateurs 
modernes,  et  arrive  à  établir  un  bilan  taxinomique  assez 
déplorable.  De  toutes  parts,  il  constate,  à  fin  de  compte,  ,con- 


(1)  In-8o,  de  15  pages,  avec  1  planche.  (Extrait  du  Jahrh,  f.    wiss. 
Bot.,  t.   VII,   1868.) 

(2)  In-8o,  de  20  pages.  (Extrait  des  Mémoires  de  V Académie  impériale  des 
Sciences,  Inscriptions  et  Belles- Lettres  de  Toulouse,  7«  série,  1. 1, 1869.) 


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(174) 

tradictions  et  doutes.  «  Dans  ce  conflit  d'opinions  (sur  les 
principes),  on  ne  peut,  dit-il,  prendre  que  deux  partis  :  ou 
reconnaître  que  Tanarcbie  règne  et  domine  dans  la  classifica- 
tion et  dans  Testimation  relative  des  caractères,  que  tous 
les  arrangements  systématiques  sont  à  peu  près  indifférents, 
pourvu  qu'ils  respectent  les  trois  grandes  divisions  primaires, 
les  principales  alliances,  les  familles  définitivement  établies, 
et  que  le  scepticisme,  sinon  avoué,  du  moins  intérieureure- 
ment  reconnu  par  la  plupart  de  ceux  qui,  par  profession  ou 
par  goût,  s'intéressent  à  ces  questions,  est  le  dernier  terme 
de  la  botanique  taxinomique;  ou  bien,  soumettre  a  nouveau 
tout  le  programme  de  la  subordination  des  caractères  à  un 
sérieux  examen.  » 


MELANGES. 


Dans  un  petit  mémoire  ayant  pour  titre  :  Des  Salkornia  de 
r Hérault  W,  M,  Duval-Jouve  soumet  à  un  sévère  examen  les 
Salkornia  de  la  flore  de  France.  La  première  partie  de  son 
travail  est  consacrée  à  l'anatomie  et  à  la  morphologie  :  la 
deuxième  traite  des  caractères  différentiels  et  de  la  synonymie, 
et  renferme  la  description  du  genre  et  des  espèces.  Nous  vou- 
drions reproduire  quelques-unes  des  belles  considérations  de 
l'auteur,  mais  l'espace  nous  manque  et  nous  devons  nous 
borner  à  la  description  des  deux  espèces  qui  paraissent  faire 
partie  de  notre  flore  indigène.  M.  Duval-Jouve,   s'appuyant 


(I)  In-8o,  de  23  pages,  avec  2  planches.  (Extrait  du  Bulletin  de  la 
Société  botanique  de  France,  t.  XV,  séances  du  13  novembre  et  du 
il  décembre  1868.) 


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(178) 

sur  des  caractères  anatomiques,  morphologiques  et  biologiques, 
en  est  arrivé  à  reconnaître  deux  bonnes  espèces  annuelles  où 
Ton  n'en  voyait  qu'une  seule  et  qu'on  désigne  généralement 
sous  le  nom  de  S,  herbacea  L.  :  ce  sont  les  S.  patula  et 
S,  Emerîci, 

Rameaux  étalés  ;  ccusson  à  face  concave  ;  poils  (de  la 
graine)  roulés  en  crosse S.  patula. 

Rameaux  dresses,  presque  fastigics  ;  écusson  à  face  un 
peu  convexe  ;  poils  droits  et  roides,  dirigés  en  sens 
opposés S.  Emerici. 

8.  palala  J.  Duv.  J.;  S.  herbacea  ^  ramis  patulis  Guss.  Ft.  Sic.  syn., 
i??î  *S.  herbacea  Lloyd  FI.  Ouest,  417! 

Tige  droite  ou  courbée  à  la  base,  toujours. très-rameuse,  à  rameaux 
étalés  à  angle  droit.  Entrenœuds  relativement  courts  (5  à  12  mill.). 
Feuilles  d'un  vert  sombre,  à  membrane  rosée,  ne  devenant  rouges  que 
rarement  et  très-tardivement,  à  cellules  aérifères  spiralées.  Epis  courts 
(de  1  à  i  cent.),  grêles,  toruleux,  non  ou  peu  atténués  au  sommet. 
Feuilles  florales  à  marge  très-échancrée  latéralement  et  se  relevant  en 
pointe  prononcée,  très-renflées  sous  les  fleurs  et  plus  saillantes  que  les 
écussons  floraux,  dont  la  face  est  rentrante  et  concave,  ce  qui  rend  les 
épis  undulés  et  toruleux.  Dents  du  calice  excessivement  petites.  Graines 
très-adhérentes  au  fond  des  cavités  de  la  feuille,  même  après  leur  matu- 
rité et  la  chute  du  calice,  couvertes  de  longs  poils  oncinés  et  enroulés 
en  crosse. 

Fleurs  vers  la  mi-septembre  j  fruits  mûrs  à  la  fin  d'octobre.  C'est  la 
plus  tardive  des  deux  plantes  annuelles.  —  Tout  à  fait  au  bord  des 
flaques  d'eau  saumâtre,  et  souvent  même  dans  l'eau. 

Le  S.  patula  a  une  telle  tendance  à  se  ramifier  qu'il  porte  le  plus 
souvent  des  rameaux  et  des  épis  surnuméraires  au-dessous  des  épis  et 
des  rameaux  axillaires  en  premier. 

m.  Emericl  J.  Duv.  J.;  S.  herbacea  Godr.  FL  Lorr.,  II,  258! 

Tige  très-droite,  à  rameaux  dressés  et  presque  fastigiés.  Entrenœuds 
très-longs  (15  à  25  mill.).  Feuilles  d'un  vert  clair,  puis  bientôt  rouges, 
à  bord  rentrant,  à  pointe  très-obtuse,  à  lacunes  aériennes  au  lieu  de 
cellules  aérifères.  Épis  très-longs,  même  sur  de  très-petits  sujets  (3  à 
7  cent.) ,  cylindriques ,   atténués    au   sommet.    Feuilles    florales    peu 


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(  176  ) 

évasées  sur  les  côtés  avec  une  pointe  peu  marquée.  Écusson  floral  de 
niveau  avec  les  feuilles.  Graines  très-caduques  aussitôt  qu^elles  sont  un 
peu  mûres,  couvertes  de  poils  droits,  rarement  un  peu  courbés,  dirigés 
ceux  d'en  bas  vers  le  haut  et  ceux  d'en  haut  vers  le  bas. 

Fleurs  dans  la  seconde  moitié  d'août;  fruits  en  fin  septembre  et  en 
octobre.  —  Sur  les  bords  desséchés  des  étangs  et  des  flaques  d'eau  salée, 
où  elle  forme  des  lignes  concentriques  et  parallèles  à  chaque  retrait 
des  eaux. 

En  Belgique,  le  S,  patula  paraît  se  rencontrer  abondam- 
ment sur  le  littoral  et  dans  la  zone  poldérienne;  le  S,  Emerici 
serait  surtout  extrêmement  commun  le  long  du  Zwyn,  et  de 
l'Escaut  en  aval  d'Anvers.  Avant  de  nous  prononcer  sur  l'iden- 
tité de  nos  Salicornia  belges,  nous  attendons  que  nous  ayons 
pu  les  réétudier  sur  le  vif. 

M.  Duval-Jouve  abandonne  le  nom  de  5.  herbacea  L.,  parce 
que  Linné  n'est  pas  suffisamment  explicite  sur  la  forme  à 
laquelle  ce  nom  a  été  appliqué. 

M.  Du  Mortier,  dans  son  Bouquet  du  littoral  Belge  {Bull. y 
t.  VII,  335),  émet  aussi  l'opinion  que  le  nom  de  S.  herbacea 
doit  être  délaissé.  Il  donne  le  nom  de  S.  slricta  à  la  forme 
apparemment  décrite  par  M.  Duval-Jouve  sous  celui  de 
S.  Emerici,  Dans  ce  même  travail,  M.  Du  Mortier  signale  en 
Belgique  les  S,  procumbens  Sm.,  5.  proslrata  Pall.  et  S.  ap- 
pressa  Dmrt.,  trois  formes  qui  paraissent  se  rapporter  au 
S,  patula  J.  Duv.  J.  Déjà,  en  1827  {Florula  Bêlgica),  le  même 
auteur  avait  signalé,  sur  notre  littoral,  deux  formes  comme 
étant  spécifîquement  distinctes.  Il  reste  à  voir  si  le  nom  de 
S.  procumbens  Sm.  ne  devra  pas  primer  celui  de  S.  patula 
et  si  l'un  ou  l'autre  auteur  ancien  n'a""pas  autrefois  séparé 
spécifiquement  le  S.  Emerici  de  ce  dernier. 

Somme  toute,  il  parait,  selon  toute  apparence,  que  nous 
avons  en  Belgique,  au  moins  deux  bonnes  espèces  de  Salicornia. 
Quant  aux  S.  radicans  Sm.  an  S.  sarmentosa  J.  Duv.  J.  ?  et 


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(  177  ) 

S,  fruticosa  L.,  on  peut  presque  dire  avec  certitude  que  nous 
ne  les  possédons  pas  sur  notre  littoral. 

—  On  sait  combien  le  genre  Agropyrum  présente  de  diffi- 
cultés pour  la  détermination  des  espèces.  Cest  pour  lever  ces 
difficultés  que  M.  Boreau,  dans  une  notice  fort  intéressante  (i), 
a  entrepris  la  révision  des  Agropyrum  européens.  A  la  suite 
de  la  description  des  espèces,  Fauteur  donne  une  clef  dichoto- 
mique ^ue  nous  croyons  devoir  reproduire. 

(   Souche  fortement  rampante 2 

(   Souche  peu  ou  point  rampante.     ...  15 

Glumes  égalant  environ  les  deux  tiers  de 
,       répillet 7 

Glumes  plus  courtes  que  les  deux  tiers  de 

répillet. 3 

i  Glumes  obtuses,   ou  à  pointe  obtuse  et 
très-courte i 

Glumes  aiguës,  ou  mucronées,  ou  aristées.  6 

(  Glumes   poilues  sur  le  dos;   gaines  des 

i,  }       feuilles  ciliées A.  Savignonii De  ^ot. 

(   Glumes  non  poilues;  gaines  non  ciliées     .  5 

i  Glumes  très-obtuses,  comme  tronquées     .  A.  gtaucum  R.  et  S. 
Glumes  faiblement  obtuses,  ou  à  mucron 
très-court A,  picnanthum  Godr. 

Glumes  acuminées  ou  aiguës,  ne  dépassant 

pas  la  moitié  de  Tépillet A.  pungens  R.  et  S. 

Glumes  faiblement  aiguës,  dépassant  un 

peu  la  moitié  de  Tépillet A.  campestre  Godr. 

(   Glumes  aiguës  ou  acuminées    ....  8 

(   Glumes  obtuses  ou  à  pointe  très-obscure  .  11 

(  Fleurs  aiguës  ou  aristées  et  non  poilues      .  9 

8.  I  Fleurs  obtuses,  poilues  dans  leur  moitié 

V       inférieure A.  strictum  Deth. 


(1)  Revue  des  principales  espèces  d' Agropyrum  croissant  en  Europe;  in-8», 
de  16  pages,  Angers,  1869.  (Extrait  des  Mémoires  de  la  Société  Académique 
de  Maine-et-Loire,  t.  XXIV.) 


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(  178) 

Nervures  des  feuilles  épaisses  et  toutes 

^j    ,       contiguës iO 

Nervures  écartées  entre  lesquelles  se  mon- 
tre le  tissu  de  la  fouille     A.repensL. 

l   Axe  de  Tépi  lisse,  ou  bordé  d'un  rang  d'as- 

iO.  }       pérités A.  acutum  DC. 

(   Axe  finement  velu  partout  .     .     .     .     .A.  caesium  Presl. 

I  Feuilles  rudes  j  glumes  à  5-7  nervures.     .  i2 

Feuilles  veloutées  en  dessus  ;  glume  à  dix 
nervures  ;  épi  très-cassant     .     .     .     .  A.  junceumV.  B. 
Épillets  rapprochés;   glumes  à  nervures 

^    ,       saillantes    .     .     .     .    ^ A.obtusiusculumLsinge. 

Épillets  écartés;  glumes  faiblement  ner- 
veuses   A.  Pouzolzii  Godr. 

[  Glumes  aiguës,  mucronées  ou  aristées.     .  16 

(   Glumes  obtuses  et  mutiques     ....  14 

[   Feuilles  étalées  ou  dressées *  15 

(   Feuilles  cylindriques  recourbées  en  arc    .  -4.  cwrw/b/ium  Lange. 

i  Glumes  arrondies  sur  le  dos;  glumelles 
tronquées A.  scirpeum  Presl. 
Glumes  en  carène;  glumelles  apiculées    .  A.  rigidum  P.  B. 
Glumes  nerveuses  et  contiguës  par  leur 

.-    ,       base 17 

Glumes  à  une  nervure  et  écartées  Tune  de 

Paulre -4. /?o«a?i7Grcn. 

Glumes  plus  courtes  que  les  fleurs  et  à  ner< 

.„     ,       vures  faibles 18 

17.   < 

Glumes  égalant  les  fleurs  et  fortement  ner- 
veuses    19 

Arête  plus  courte  que  la  glumelle  ;  épillets 

j       à  deux  ou  trois  fleurs A.  biflorum'R..  ci  S. 

Arête  plus  longue  que  la  glumelle;  épillets 

à  i-5  fleurs A,  caninumR.  ci  S, 

Glume  à  7-9  nervures,  à  arête  plus  longue 

.       que  la  glumelle A.  panormitanum'PùrL 

Glumes  à  cinq  nervures,  à  arête  égale  à  la 
glumelle     .     .     . A.  hispanicum  Pari. 

Les    A,  stirpeum,   curvifolium,   Pouzolzii,  Savignonii, 


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(  179  ) 

Rouxiiy  panormitanmn  et  hispantcum  sont  des  types  luëri- 
dionaux. 

—  M.  P.  Mabille,  dans  son  â*'  fascicule  de  Recherches  sur 
les  plantes  de  la  Corse  (1869),  passe  en  revue  les  formes  du 
genre  Phragmites  et  en  décrit  plusieurs  qui  sont  inédiles  : 
P.  chrysanthus,  P,  ruscinonensis,  P,  maritimtis.  Ce  qu'il 
dit  du  P.  communis  intéressera  nos  confrères  et  nous  le 
reproduisons. 

p.  comniniilB. 

P.  communis  Trin.  et  multor.,  ex  parte. 
Vulgatura  hoc  nomen  Phragmitis  ubique  frequentibus,  quorum  pani- 
cula  nigra,  vel  nigricans,  vcl  brunnea,  vel  picea,  pili  albenles  et  lohgi, 
glumeliae  acutissimae,  axis  plerumque  aspcr,  ramuli  quoque,  in  basi 
paniculae  numéros!,  uutanles,  he(eromalli)  reliquimus.  Multae  ejus 
plantae  occurunt.  formaej  nec  asserere  ausim  unam  tantum  speciem 
hoc  nomine  designari  ;  cum  ex  omnibus  Europae  partibus  necnon  ex 
Asia  et  Africa  multos  phragmitas  collegerimus,  speraraus  fore  ut  hujus 
generis  species  melius  observare  possimus  :  Jam  hic  quasdam  formas 
Botanicis  indicabimus,  si  quis  phragmitas  pcnitus  cognoscere  velil  et 
nobiscum  eos  communicarc. 

1.  P.  communis  Trin.,  pedicellis  hispidis,  floribus  e  violaceo  nigri- 
cantibus,  margine  foliorum  acuto,  gluma  triflora  :  an  spec.  propria  ? 
Habit,  septentrionales  Europae  partes,  Normanniam,  Belgium,  Ar- 
moricam. 

P.  nigricans  Mer.  FL  Par,  est  ejus  aberratio,  gluma  uniflora, 
floribus  plerumque  masculis. 

2.  P.  communis  var.  eriopodus,  gluma  4-5  flora,  nigra,  pedicellis 
villosis  :  aberratio  videtur;  cum  legi  circa  Parisios  in  silva  Mont- 
morency :  eumdem  dédit  clar.  0.  Debeaux  in  Sina  ad  ripas  fluminis 
Pei-ho  lectum. 

3.  P.  communis  var.  gracilis,  panicula  depauperata,  e  nigro  fulva, 
gluma  2-5  flora  :  in  stagnis  et  fossis  aestatc  arentibus  :  habitu  et 
cojore  nostrum  P.  maritimum  rcvocat. 


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(  180  ) 
NOUVELLES. 


—  A  plusieurs  reprises,  nous  avons  attiré  l'attention  des  membres  de 
la  Société  sur  les  collections  de  plantes  sèches  de  M.  Reverchon.  Celui-ci 
s'est  de  nouveau  adressé  au  Secrétariat  pour  demander  l'insertion  d'un 
avis  aux  botanistes,  avis  dont  voici  la  substance.  Ce  collectionneur  continue 
l'exploration  des  Hautes-Alpes  et  des  riches  montagnes  du  Piémont  et 
promet  à  ses  souscripteurs  qu'un  grand  nombre  d'espèces  rares,  nouvelles 
ou  critiques  feront  partie  des  centuries  qu'il  distribuera  en  1869.  Il 
enverra  le  catalogue  des  espèces  déjà  publiées  à  ceux  qui  lui  en  feront  la 
demande.  La  centurie  se  vend  20  francs.  S'adresser  à  M.  Reverchon,  bota- 
niste-collectionneur, à  Briançon,  département  des  Hautes-Alpes  (France). 
Nous  recommandons  d'une  façon  toute  spéciale  les  belles  et  riches  collec- 
tions de  ce  courageux  et  zélé  botaniste.  Les  espèces  sont  représentées  par 
des  échantillons  parfaitement  préparés  et  souvent  en  nombre. 

—  Sous  le  titre  de  Flore  Algérienne,  M.  G.  Durando,  licencié  es  sciences 
naturelles,  rue  René  Cailli,  4^^^»,  à  Alger,  publie  depuis  un  assez  grand 
nombre-  d'années  des  collections  de  plantes  sèches  recueillies  aux  environs 
d'Alger,  Blida,  Coléa,  Boghar,  Oran,  Union-du-Sig,  Mascara,  Medea,  Miliana, 
Fort-Napoléon,  etc.,  etc.  Mille  espèces  sans  choix  sont  livrées  pour  iOO  fr. 
ou  10  francs  par  centurie.  Les  plantes  au  choix  coûtent  20  francs  la  cen- 
turie. On  paie  5  francs  de  plus  par  centurie,  si  l'on  veut  que  les  plantes 
soient  fixées  par  des  épingles  sur  beau  papier  blanc  et  que  chaque  centurie 
soit  renfermée  entre  cartons  avec  courroies.  Nous  connaissons  les  collec- 
tions de  M.  Durando  et  nous  pouvons  les  recommander  avec  confiance. 
Elles  renferment  ces  belles  et  brillantes  espèces  de  la  flore  du  nord  de 
l'Afrique  qu'il  est  si  intéressant  d'étudier. 

—  Plusieurs  de  nos  confrères,  qui  n'ont  point  assisté  à  l'herborisation 
générale  de  cette  année,  nous  ont  manifesté  le  désir  de  recevoir  quelques 
détails  sur  cette  excursion.  Nous  croyons  pouvoir  satisfaire  leur  curiosité 
en  donnant  ici  une  petite  liste  des  découvertes  faites,  par  la  Société,  aux 
environs  de  Luxembourg  et  sur  les  bords  de  la  Moselle.  Malgré  les  appa- 
rences de  très-mauvais  temps,  le  19  juin,  près  d'une  vingtaine  de  membres 
répondaient  à  l'appel  et  se  mettaient  en  route.  Arrivés  à  Arlon,  la  pluie, 
qui  tombait  depuis  notre  départ  de  Bruxelles,  cessa  brusquement  et  pendant 


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(  18t.  ) 

toute  notre  herborisation,  nous  avons  joui  d'un  temps  favorable.  A  Luxem- 
bourg, nous  recevions  un  accueil  chaleureux  ;  de  nonjbreuses  personnes  de 
cette  ville  et  des  environs  qui  s'occupent  de  sciences  naturelles  se  sont  join- 
tes à  nous.  Citons  entre  autres  :  MM.  Fischer,  Meyer,  Kollz,  de  Lafontaine, 
Sigen,  Rothermel,  Mousel,  Weber,  Mersch-Faber,  de  Colnel,  Mûhlendorff, 
Krombach,  etc.  De  Trêves,  nous  étaient  venus  deux  excellents  botanistes  : 
MM.  Use  et  Rosbach.  Trois  membres  de  la  Société  des  Sciences  naturelles 
de  Metz  sont  venus  fraterniser  avec  notre  Société  :  MM.  Géhin,  Humbert  et 
Frédericius.  Parmi  les  espèces  rares  qui  ont  été  découvertes,  on  peut  citer  : 
(environs  de  LUxembourg)  Seseli  cotoratum,  Laserpitium  lalifolium,  Sedum 
aureum, .  Trifoljum  alpestre  j  Tragopogon  orientatis,  Coronilla  Emerus  ; 
(Domeldangé)  Podospermum  laciniatum;  (Remich)  Tragopogon  orientalisj 
Phy  salis  Alkekengi;  (Wintrdnge)  Peucedanum  CervariajLonicera  Xylosteum; 
(entre  Wintrange  et  Schengen)  Inula  salicina,  Allium  rotundum,  Aster 
Amcllusj  Trifolium  riibensj  Pevccdanum  Cervaria,  Inula  salicina,  Podos- 
permum laciniatum;  (Schengen)  Trifolium  rubens,  Aster  Amellus,  Lithos- 
permum  purpureo-coeruleum,  Lonicera  caprifolium  ;  (entre  Stadbrédimus 
et  Greiveldange)  Melampyrum  cristatum,  Euphoj  lia  dulcis  ;  (environs  de 
Greiveldange)  Anacamptis  pyramidalisj   Adonis  flammeaj  A.  acstivalis; 
(Çhnen)  Coronilla  varia;  (Machtum)  Coronilla  varia,  Epilobium  lanceola- 
tum,  Peucedanuîn  Cervaria,  Inula  salicina,  Orobanche  Teucrii  (sur  Teu- 
crium  Chamaedrys),  Sedum  sexangulare,  Phleum  Boehmeri,  Crépis  pnlchra, 
Loroglossum  hircinum,  Veroniva  Teucrium.,  Limodorum  aborlivum,  Avena 
pratensis,  Falcaria  sioides,  Anémone  Pulsalilla;  (entre  Machtum  et  Greven- 
macher)  Crépis  pulchra,  Verlmscum  floccosum,  Podospermum  laciniatum; 
(entre  G revenmacher  et  Mertert)  Zacfuco  virosa,  Crépis  pulchra  ;  (environs 
de  Merlcrt)  Podospermum  laciniatum,  Crépis  pulchra,  Peucedanum  Cer- 
varia,  Falcaria  sioides,  Melampyrum  crislatum,  Orchis  purpurea,  Limodo- 
rum aborlivum,  Anacamptis  pyramidalis,  Aceras  anthropophora,  Phleum 
Boehmeri,  Saponaria  Vaccaria,  Orobanche  Teucrii  (sur  Thymus  Serpyllum). 
—  Par  nos  recherches,  nous  avons  enrichi  la  flore  luxembourgeoise  des 
espèces  suivantes  :  1.  Tragopogon  orieniaJis  L.  %  Sedum  aureum  Wirtg., 
avec  sa  forme  S.  trevericum  Rosbach.  5.  Coronilla  Emerus  L.  (Très-proba- 
blement subspontané),  i.  Loniceta  caprifolium  L.  (Peut-être  subspontané). 
8.   Orobanche  Teucrii  F.    SchuUz.   6.   Epilobium  tanceolatum  S.    et  M. 
7.  Peucedanum  carvifolium  Vill.  (Çà  et  là  dans  toutes  les  prairies  le  long 
de  la  Moselle).  8.  Scabiosa  pratensis  Jorù.  (Même  observation).  9.  Glyceria 
plicata  Fries.  (A  Eich).  10.  Vicia  tenuifolia  Roth.  (Çà  et  là  et  très-abondant 


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(  182  ) 

par  places  dans  toute  la  vallée  de  la  Moselle).  11.  Adonis  aestivalis  L. 
12.  Polygala  coniosa  Schk.  13.  Salix  hippophaefolia  Thuill.  (Çà  et  là  le 
long  de  la  Moselle).  14.  Salix  mollissima  Ehrh.  ?  (Même  observation).  Ces 
deux  dernières  plantes  sont  vraisemblablement  des  hybrides  des  S.  vimi- 
iialis  et  triandraj  au  milieu  desquels  on  les  rencontre  assez  fréquemment. 
La  premièrcj  le  S.  hippophaefolia  et  que  les  paysans  des  bords  de  la  Moselle 
distinguent  parfaitement  des  S.  triandra  et  viminalis,  est  nommée  par 
Wimmer  S.  Iriandra-viminalis.  Sous  le  rapport  des  feuilles,  elle  se  rap- 
proche le  plus  du  S,  triandra;  ses  feuilles  sont  distinctement  finement 
denticulées,  longuement  acuminées,  très-peu  pubérulentes  en  dessous, 
à  stipules  obliquement  ovales,  denticulées.  L'autre  forme,  que  nous  rap- 
portons avec  doute  au  S.  mollissima,  et  que  les  paysans  des  bords  de  la 
Moselle  ne  semblent  pas  distinguer,  a  les  feuilles  plus  larges,  obscurément 
denticulées,  moins  longuement  acuminées,  finement  pubérulentes  au- 
dessous,  un  peu  argentées  dans  le  jeune  âge,  puis  cendrées,  à  stipules 
petites,  lancéolées-linéaires,  entières.  Nous  recommandons  Pétude  de  ces 
deux  formes  intéressantes  à  nos  amis  de  Luxembourg  et  de  Trêves.  Il  nous 
semble  avoir  aperçu,  dans  les  saussaies  de  la  Moselle,  le  5.  rubra  Huds.  — 
Ajoutons,  pour  terminer,  que  MM.  Use  et  Rosbach  nous  ont  habilement 
guidés  dans  les  environs  de  Merteit,  dont  ils  connaissent  bien  la  flore. 

—  M.  J.-C.  Ducommun,  professeur  à  Solothurm,  est  sur  le  point 
de  faire  paraître  une  Flore  de  la  Suisse,  sous  le  titre  de  :  Taschenbuch 
fur  den  schweizerischen  Botaniker.  Cet  ouvrage  formera  un  volume  de 
800  pages,  dont  100  seront  consacrées  à  la  cryptogamie.  Des  figures, 
au  nombre  de  1500,  seront  intercalées  dans  le  texte. 

—  Les  8«  et  9«  décades  de  PHerbier  des  Saules  d'Autriche,  par 
A.  et  J.  Kerner,  ont  paru  au  mois  d'avril.  Ces  deux  fascicules  con- 
tiennent des  formes  extrêmement  intéressantes  recueillies  dans  les 
montagnes  de  Tyrol. 

—  La  Flore  de  Croatie  du  Dr  v.  Schlosser  vient  de  paraître. 

—  MM.  Gravet  et  Delogne  préparent  en  ce  moment  le  2'  fascicule  de 
leurs  Mousses  de  l'Ardenne  qui  ne  tardera  pas  à  être  distribué. 

—  M.  Lejeune,  place  Verte,  à  Verviers,  possède  encore  une  centaine 
d'exemplaires  du  Compendium  Florae  Belgicae,  par  Lejeune  et  Courtois. 
En  envoyant  la  somme  de  7,50  fr.  à  M.  Lejeune,  on  recevra  franco  cet 
ouvrage  (3  vol.  in-S»).  Nous  engageons  beaucoup  nos  confrères  qui  n'ont 


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(  i83) 

point  encore  cet  excellent  ouvrage  de  se  le  procurer.  Jusqu'ici,  c'est  la 
meilleure  Flore  de  Belgique  que  nous  ayons. 

—  MM.  A.  Cogniaux  et  E.  Marchai  viennent  de  lancer  le  prospectus 
de  leur  Herbier  des  Graminées,  Cypércuxes  et  Joncées  de  Belgique.  Cette  col- 
lection formera  3  ou  4  fascicules.  Chaque  fascicule  composera  un  volume 
in-folio,  contenant  50  Graminées  et  50  Cypéracces  ou  Joncées.  Le  prix  du 
fascicule  est  fixé  à  8  francs.  Depuis  longtemps,  VHerhier  des  Graminées, 
des  CypéraHes  et  des  Joncées  publié  par  P.  Michel  est  hors  du  commerce  et 
même  peu  de  botanistes  belges  le  possèdent  ;  mais,  grâce  aux  soins  de  nos 
deux  confrères,  MM.  Cogniaux  et  Marchai,  cet  herbier  sera  remplacé  par 
une  collection  d'un  mérite  qui  sera  sans  aucun  doute  supérieur  comme 
détermination  et  comme  préparation  matérielle.  Le  prix  de  cet  herbarium 
prouve  que  ces  botanistes  n'ont  en  vue  aucun  but  mercantile  et  qu'en 
sacrifiant  leur  temps  et  leurs  peines  ils  n'ont  pour  mobile  que  l'intérêt  qu'ils 
portent  à  la  science.  Ils  méritent  donc  qu'un  accueil  favorable  soit  fait  à 
leur  publication,  qui  sera  d'une  haute  utilité  pour  les  botanistes,  ainsi  que 
pour  les  agriculteurs  qui  s'occupent  d'herbages  et  de  prairies. 

—  M.  Maxwell  T.  Masters  vient  de  publier  à  Londres  :  Vegetable  Terato- 
logy.  —  An  account  of  the  principal  déviations  of  usual  construction  of 
plants;  in-8»,  de  55i  pages,  avec  de  nombreuses  figures.  —  Dans  un 
prochain  numéro  du  Bulletin,  nous  aurons  à  parler  de  cet  ouvrage,  qui 
parait  riche  en  considérations  et  en  faits  nouveaux  et  qui  est  appelé  à 
remplacer  le  traité  de  Moquin-Tandon. 

—  M.  J.-A.  Knapp  est  parti  pour  la  Bosnie,  oui  il  compte  séjourner 
pendant  plusieurs  mois.  Il  en  rapportera  un  grand  nombre  d'échantillons 
les  rares  et  intéressantes  plantes.  Depuis  Sendtner,  cette  contrée  n'avait 
plus  été  visitée  par  un  botaniste. 

—  M.  T.-W.-C.  Areschoug,  professeur  de  botanique  à  l'Université  de 
Lund  (Suède),  a  séjourné  en  Belgique,  au  commencement  du  mois  d'août, 
pour  y  étudier  sur  place  les  Rubus  du  pays.  Il  continue  son  voyage 
d'exploration  dans  l'ouest  de  l'Europe,  en  passant  par  la  Normandie,  la 
Bretagne,  et  il  le  poursuit  jusqu'aux  frontières  de  TEspagne.  Voilà  plusieurs 
années  qu'il  parcourt  l'Europe  pour  y  étudier  vivantes  les  espèces  du 
genre  Rubus,  dont  il  prépare  une  monographie  générale. 

—  Le  D'  Haussknecht  est  revenu,  au  printemps,  à  Weimar,  de  son 
deuxième  voyage  en  Orient.  Il  est  occupé  à  mettre  en  ordre  les  riches 
collections  qu'il  a  rapportées  de  cette  contrée. 


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(  184  ) 

—  Le  D'  Christian  Luerssen  est  nommé  assistant  au  laboratoire  phy- 
tophysiologique  de  Leipzig. 

—  Le  D*"  P.  Sorauer  est  nommé  professeur  de  botanique  et  de  physio- 
logie à  rétablissement  agricole  de  Dahme  près  d^Jûterbog. 

T~  Le  D»"  Gregor  Kraus,  auparavant  professeur  assistant  à  l'Institut 
botanique  de  Leipzig,  est  nommé  professeur  de  botanique  à  TUniversité 
d'Erlangen. 

—  Le  D"f  E.  Strassburger,  privatdoccnt  à  l'Université  de  Varsovie,  vient 
d'être  nommé  professeur  extraordinaire  de  botanique  à  l'Université  d'Iéna. 

—  M.  P.  Ascherson  a  été  nommé  privatdoccnt  à  l'Université  de  Berlin. 

—  M.  le  D"f  Félix  Fée  a  été  nommé  professeur  agrégé  à  la  Faculté  de 
médecine  de  Strasbourg. 

—  Nos  confrères  A.  Thiclens  et  A.  Dcvos  ont  été  nommés  dernièrement 
chevaliers  de  l'ordre  du  Christ. 

—  Eduard  Lagler,  professeur  de  botanique  et  de  pomologie  à  Lieb- 
werda  (Bohême),  est  mort  à  Pise,  le  :22  février  dernier,  à  l'âge  de  39  ans. 

—  Anton  Andrzesowski ,  ancien  professeur  au  Lycée  d'Odessa,  est 
mort  en  février,  ù  l'âge  de  Si  ans.  Il  s'était  beaucoup  occupé  de  botanique 
et  son  nom  est  fréquemment  cité  par  Besser.  Outre  un  manuel  de 
botanique  écrit  en  langue  polonaise,  il  publia  différents  mémoires  sur  la 
zoologie,  la  botanique,  la  géologie  et  la  paléontologie.  Dans  ces  dernières 
années,  il  travaillait  à  une  Flore  de  l'Ukraine. 

—  M.  Horace  Mann,  botaniste  qui  s'était  occupé  de  la  flore  des  îles 
Sandwich ,  est  mort,  le  11  novembre  dernier,  à  Cambridge  (Amérique 
du  Nord). 

—  Le  D^  Valentin  Leiblein,  professeur  de  zoologie  et  de  botanique  à 
l'Université  de  Wûrzburg,  est  mort  le  7  avril  dernier. 

—  Antonio  Bertoloni  est  mort,  à  Bologne,  le  17  avril  dernier,  à  l'âge 
de  9^  ans.  Malgré  son  grand  âge,  il  s'est  occupé  de  botanique  jusqu'à  ses 
derniers  jours.  Quand  il  est  mort,  il  était  en  train  de  publier  un  aperçu 
sur  la  flore  de  la  province  de  Bologne.  Ses  ouvrages,  qui  sont  nombreux 
et  importants,  sont  trop  connus  pour  qu'il  soit  besoin  demies  énumércr. 

—  Giuseppe-Giacinto  Moris,  l'auteur  de  la  Flore  de  Sardaigne  (Flora 
Sardoa),  est  mort  le  18  avril  dernier.  11  était  né  à  Orbassano,  le 
25  avril  1796. 


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(  188) 

—  S.  Kareischtikoff,  professeur  de  botanique  à  PInstitut  agricole  de 
St-Pétersbourg,  est  mort,  le  28  janTÎcr,  à  Page  de  5S  ans. 

—  Le  Dr  Fr.  Bûttner,  professeur  de  zoologie  et  de  botanique,  est  mort 
le  8  avril  dernier. 

—  Dernièrement,  notre  confrère  M.  Antoine  a  fait  une  très-heureuse 
découverte.  Il  a  observé,  dans  une  prairie  près  de  Lede  (Flandre  orientale) 
une  centaine  de  pieds  du  Vicia  villosa  Roth. 

—  M.  De  Keyser  a  trouvé  le  Muscari  botryoides  L.,  en  extrême  abon- 
dance, dans  les  moissons  entre  Destelbergen  et  Loo-Christy.  Des  plantes 
arrachées  par  les  campagnards  comblaient  pour  ainsi  dire  les  fossés  aux 
bords  des  champs.  Le  même  botaniste  a  observé  le  Corydaltis  clavicu- 
lata  DC.  à  Destelbergen. 

—  Nous  croyons  utile  de  citer  ici  quelques-unes  des  meilleures  décou- 
vertes que  nous  avons  faites  en  i868. 

Lathyrus  Ntssolia  L.  —  Elseghem  (FI.  or.).  R. 
Pulmonaria  officinalts  L.  — Melden  (FI.  or.).  C. 
Centunculus  minimus  L.  —  Lombartzyde.  R. 
Teticrium  Scordium  L.  —  Melden.  C. 
Chenopodium  ficifolium  Sm.  —  Audenarde,  Etbosch.  AC. 
Orchis  incamata  L.  —  Coxyde  (FI.  occ).  AC. 
Potamogelon  gramineus  L.  —  Etbosch  (FI.  or).  AC. 

—  trichoides  Cham.  —  Melden.  C. 

Juncîis  ^erttii»  Willd.  —  Aeltre,  «ntre  Massemen  et  Smetlede  (Fl.  or.).  C. 
Carex  laevigata  Sm.  —  Sapinière  entre  Waereghem  et  Worteghem 

(Fl.  or.).  R.  —  L'existence  de  cette  espèce  dans  la  zone  cam- 

pinienne  est  quelque  peu  surprenante. 

—  binervis  Sm.  —  Même  localité.  R. 

—  fulva  X  flava.  —  Etbosch. 

Bromus  racemosus  L.  —  Paraît  répandu  dans  toutes  les  prairies  de 
la  vallée  de  PEscaut;  nous  Pavons  revu  aux  environs  de 
Dixmude. 

Briza  minor  L.  —  Abondant  dans  certains  champs  cultivés  aux  alen- 
tours de  Wetteren  (1866). 

Lepturus  filifonnis  Roth.  —  Blankenberghe.  C. 

Polypodium  Phegopteris  L.  —  Ellezelles  (Hainaut).  AR. 

Polystichum  montanum  Vogl.  —  Ellezelles  (Hainaut),  entre  Massemen 
et  Smetlede  (Fr.  or.).  AR. 

—  Thelypteris  Roth.  —  Vindçrhaute  (Fl.  or.).  C. 


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(  186  ) 

—  M.  Gogniaux  nous  signale  les  découvertes  suivantes  faites  par  lui  : 
TrifoUum  resupinatum  L.,  dans  une  luzernière  à  Braine-le-Comte ,  en 
compagnie  des  Centaurea  solslilialU  et  Helminthia  echioides;  Carex  pen- 
dilla Huds.,  à  Braine-le-Comtc.  D'après  lui,  M.  Verheggen  aurait  trouvé, 
Tannée  dernière,  le  Senecio  Jacquinianus  Rchb.,  aux  environs  de  Neuf- 
chateau. 

—  MM.  Gravct  et  Delogne  nous  communiquent  la  liste  suivante  des 
Mousses  nouvelles  ou  rares  pour  notre  flore.  Des  spécimens  des  espèces 
nouvelles,  et  qui  sont  précédées  ci-dessous  d'un  astérisque,  ont  été  dépo- 
sées dans  rherbier  de  la  Société. 

*Gymno8tomum  calcareum  N.  et  Hsch.  —  Rochers  humides.  —  Frahan. 

*  —  curvirostrum  Schimp.  —  Rochers  humides.  —  Frahan. 
*Wei8ia  denticulata  Brid.  —  Rochers  humides  et  ombragés.  —  Louette- 

St-Pierre. 
Cynodontium  Brunioni  Br.  et  Schimp.  —  Rochers.  —  La  Semoy  et 

les  vallées  latérales  ;  Louette-St-Pierre,  Gedinne,  Willerzie,  etc. 
*Dicranella  GrevHleana  Br.  et  Schimp.  —  Terre  dans  les  bois.  —  Moniat 

près  Dinant,  à  Tait,  de  100  mètres  env.  (zone  calcareuse). 
*Campylopus  fragilis  Schimp.  —  Rochers.  —  Frahan,  Bouillon,  Corbion. 
*Fis8iden8  dedpiens  De  Not.  —  Rochers.  —  Frahan,  Bouillon. 
Eucladium  verticillatum  L.   —   Rochers  humides.  —  Frahan  (zone 

ardennaise);  Freyr  (zone  calcareuse). 
Darbula  gracili8  Schwgr.  —  Vieux  murs.  —  Bouillon  (zone  ardennaise)  ; 
Dinant  (zone  calcareuse). 

—  revoluta  Schwgr.  —  Vieux  murs.  —  Bouillon. 

*  —  8quarro8a  De  Not.  —  Rochers.  —  Dinant  (zone  calcareuse). 

*  —  papillo8a  Wils.  —  Troncs  d'arbres.  —  Bouillon. 

*  —  pulvinata  Jur.  —  Troncs  d'arbres.  —  Bouillon. 
*Grimmia  sphaerica  Schimp.  —  Rochers.  —  Herbeumont. 

*  —  commutala  Hiib.  —  Rochers  secs.  —  Bouillon. 
Racomitrium  f asdcular e  Schrnd.  —  Rochers.  —  Bouillon. 

.  Hedwigia  ciliata  Dicks.  var,  viridi8  Schimp.  —  Rochers.  —  Corbion. 
*Co8cinodon  putvinatu8  Spreng.  —  Rochers  ombragés.  —  Herbeumont. 
Orthoirichum  ohtusifolium  Schrad.  —  Troncs  de  peupliers.  —  Dinant 

(zone  calcareuse). 
*Ent08thodon  ericetorum  De  Not.  —  Sur  la  terre.  —  Roche-Haut. 
*Webera  albicam  Wahl.  —  Rochers  humides  et  marais.  —  Louette- 
St-Pierre,  Bouillon;  Prouvy  (région  jurassique). 


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(  187  ) 

*Bryum  Duvalii  Voit.  —  Prairies  marécageuses.  —  Poupchan. 
*Philonotis  rigida  Brid.  —  Lieux  humides.  —  Frahan,  Monceau. 

*  —  marchicaWiWd.  —  Prairies  humides.  — Louette-St-Pierre. 

*  —  caespitosa  Wils.   —   Prairies   humides.   —   Corbion,  Louelte- 

St-Pierre. 

*  —  calcarea  Br.  et  Schimp.  —  Rochers  humides.  —  Frahan. 
Cinclidotus  riparius  Hsch.  —  Bords  de  la  Meuse.  —  Anseremmc  (zone 

calcareuse). 
*Fontinalis  gracilis  Liadb.  —  Eaux   rapides.    —  Entre  Bertrix   et 

Mortehan. 
*Cylindrothecium  concinnum  De  Not.  —  Lieux  arides.  7-  Bouillon  ; 

Dinant,  Beauraing  (zone  calcareuse). 
Orlhothecium  intricatum  Hartm.  —  Rochers  ombragés.  —  Herbeumont. 
Brachythecium  rivulare  Br.  et  Schimp.  —  Bords  des  eaux.  —  Bouillon, 
Roche-Haut;  Freyr  (zone  calcareuse). 

—  plumomm  Sw.  var.  *homomaUum  Schimp.  —  Bords  des  eaux.  — 

Louette-St-Pierre. 
*Eurynchium  crassitiervium  Tayl.  —  Rochers.  —  Bouillon,   Dinant, 
Freyr  (zone  calcareuse).  —  M.  L.  Pire  a  trouvé  en  abondance 
cette  espèce  à  Magnée  et  à  Fond-de-Forêt. 

—  praelongum  L.  var.  *abbreviatum  Schimp.  —  Pied  des  arbres.  — 

Frahan,  Bouillon. 

*  —  pumilum  Wils.  —  Rochers  ombragés.  —  Frahan;  Freyr (z.  cale). 
Rynchostegium  tenellum  Dicks.  —  Rochers  ombragés.  —  Beauraing, 

Dinant,  Freyr  (zone  calcareuse). 

*  •—  depresmm  Bruch.  —  Rochers  dans  les  bois.  —  Louette-St-Pierre, 

Bouillon. 

*  —  rotundifolium  Scop.  —  Vieux  murs.  —  Bouillon. 
Plagiothecium  Schimperi  Jur.  et  Milde.  —  Bois  de  hêtres.  —  Nollevaux. 

*  —  nitidulum  Wahl.  —  Rochers  ombragés.  —  Louette-St-Pierre, 

Gedinne,  Willerzie,  Nafraiture,  Bouillon,  Bertrix. 

—  silesiacum  Selig.  —  Souches  pourrissantes.  —  Louette-St-Pieri-e. 
Amblyslegium  ù^riguum  Wiis.  —  Bords  des  eaux.  — Bouillon;  Ansc- 

remme,  Neffe  (zone  calcareuse). 

*  —  fluviatile  Sw.  —  Eaux  courantes.  —  Liresse,  Bouillon,  Frahan, 

Corbion,  Monceau,  Nafraiture. 
Hypnum  chrysophyllum  Brid.    —   Rochers    humides.    —    Bouillon  ; 
Beauraing,  Dinant,  Boisseilles  (zone  calcareuse). 


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(  188  ) 

Hypnum  siellatum  Schreb.  var,  ^protensum  Schimp.  —  Buissons  humi- 
des. —  Frabaii. 

*  —  Kneiffi  Br.  et  Schimp.  —   Prairies  marécageuses.    —  Louettc- 

St-Pierre.  —  M.  L.  Pire  a  trouvé  en  abondance  cette  espèce 
aux  eii virons  d'Emblehem. 

*  -—  vemicQsum  Lindbg.  —  Prairies  humides.  —  Corbion. 

—  rugosum  Ehrh.  —  Rochers.  —  Dinant  (zone  calcareuse). 
Sphagnum  Mûlleri  Schimp.  —  Vallée  de  la  Gileppe  (Dr.   Chapuis  et 
Lambotte). 


BIBLIOTHÈQUE  ET  HERBIER. 


DoBs  ffaUs  h  la  Société  : 

Bremarium  plantarum  novarum  sive  specierum  in  horto 
plerumque  cultura  recognitarum  descriptio  contracta  ulterius 
amplianda,  autoribus  Alexi  Jordan  et  Julio  Fourreau;  fasci- 
cules 1  et  2,  1866-1868.  (De  la  part  des  auteurs.) 

Nouveaux  matériaux  pour  servir  à  la  connaissance  des 
Cycadées,  par  F.-A.-W.  Miquel.  Quatrième  partie.  Cycadées  de 
l'Afrique.  (De  la  part  de  l'auteur.) 

Étude  sur  tes  vaisseaux  des  Fough-es,  par  J.  Duval-Jouvc, 
1868.  (De  la  part  de  Fauteur.) 

Monographie  de  toutes  les  espèces  connues  du  genre  Populus, 
par  Alfred  Wesmael;  in-8°,  avec  25  planches,  Mons,  1869.  (De 
la  part  de  l'auteur.) 

Dendrologie.  —  Baume,  Strâucher  und  Halbstraucher,  welche 
in  Miltel-und  Nord-Europa  im  Freien  kultivirt  werden.  Kritisch 
beleuchtct  von  Karl  Koch;  première  partie,  1  vol.  grand  in-S*", 
Erlangen,  1869.  (De  la  part  de  l'auteur.) 


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(  m  ) 

Les  Platanes  et  leur  culture^  par  J.-E.  Bommcr;  broch.  in-8°, 
avec  planches,  Bruxelles,  1869.  (De  la  part  de  l'auteur.) 

De  la  place  des  Gymnospermes  dans  la  série  naturelle  des 
végétaux,  par  Jean  Chalon;  Mons,  1869.  (De  la  part  de  l'au- 
teur.) 

La  Botanique  moderne,  —  Conférence  sur  la  botanique  géné- 
rale, par  A.  Bellynck;  broch.  in-8°,  Paris,  1869.  (De  la  part  de 
l'auteur.) 

Archives  de  Flore,  Recueil  botanique  rédigé  par  F.  Schultz; 
broch.  in-8°,  Wissembourg,  mai  1869.  (De  la  part  de  l'auteur.) 

Quelques  réflexions  sur  le  Darwinisme,  par  Charles  Des 
Moulins;  broch.  in-8%  Bordeaux,  1869.  (De  la  part  de  l'auteur.) 

Notice  sur  les  productions  végétales  de  l'Abyssinie,  par 
W.-B.  Hemsley;  broch.  in-8%  Gand,  1869.  (De  la  part  du 
traducteur,  M.  A.  De  Borre.) 

Essai  monographique  sur  les  Rubus  du  bassin  de  la  Loire, 
par  L.  Gaston  Genevier;  in-8°,  Angers,  1869.  (De  la  part  de 
l'auteur.) 

Ueber  die  Richtung  der  Samenknospe  bei  den  Alismaceen, 
von  D'  Fr.  Buchenau;  broch.  in-8«,  avec  1  planche.  (De  la 
part  de  l'auteur.) 

Pflanzenarealstudien  in  den  Mittelrheingegenden,  von  Her- 
mann  Hoffmann;  broch.  in-8'',  avec  cartes,  Gicssen,  1869. 
(De  la  part  de  l'auteur.) 

Contributions  towards  a  Cybele  Hibernica,  beifig  outlines  of 
the  geographical  distribution  of  plants  in  Ireland^  by  David 
Moore  and  Alexander  Goodman  More;  in-8%  avec  carte, 
Dublin,  1866.  (De  la  part  des  auteurs.) 

HandrBook  for  the  Botanic  garden  of  the  royal  Dublin 
Society,  Glasnevin,  by  David  Moore;  Dublin,  1865.  (De  la  part 
de  l'auteur.) 

Note  sur  le  gîte  fossilifère  de  Folz-les-Caves,  —  Notice  sur 


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(  190  ) 

les  Ibis  falcinellus  Temm.  et  Elanus  melanopterus  Lcacb,  par 
Arm.  Thielcns;  brochures  in-8",  1869.  (De  la  part  de  Tauleur.) 

Notes  conchyliologiqueSy  par  le  D' Ad.  Senoner;  broch.  in-S'», 
1869.  (De  la  part  du  traducteur,  M.  Arm.  Thielens). 

The  British  Ruhi.  An  attempt  to  discriminate  the  species  of 
Rubus  known  to  inhabit  the  British  Isles,  by  Charles-Cardale 
Babington;  in-8*»cart.,  London,  1869.  (De  la  part  de  Fauteur.) 

Plantes  desséchées  du  département  de  la  Somme.  (De  la  part 
de  M.  B.  de  Brutelette.) 

Herbier  des  plantes  rares  ou  critiques  de  Belgique,  par 
H.  Van  Heurck  et  A.  Martinis;  fasc.  4,  S  et  6.  (De  la  part  des 
auteurs.) 


En  échange  du  Ballctln  t 

Mémoires  de  r Académie  impériale  des  Sciences^  Inscriptions 
et  Belles-Lettres  de  Toulouse^  t.  I ,  II ,  III,  IV,  V  cl  VI, 
1865-68,  sixième  série. 

Société  des  amis  des  Sciences  naturelles  de  Rouen;  5°  année, 
Rouen,  1868. 

Bulletin  de  V Académie  royale  des  Sciences,  des  Lettres  et  des 
Beaux-Arts  de  Belgique;  37"  année,  t.  XXVI,  n*»  12,  et 
58»  année,  t.  XXVII,  n~  1 ,  2,  3,  4,  5  et  6. 

Annuaire  de  r  Académie  royale  des  Sciences,  des  Lettres  et  des 
Beaux-Arts  de  Belgique;  35«  année,  1869. 

Bulletin  de  la  Fédération  des  Sociétés  d'horticulture  de 
Belgigue,  1867. 

Revue  Savoisienne ;  10®  année,  n°»  1 ,  4,  5,  6  et  7. 

Bulletin  de  la  Société  algérienne  de  Climatologie,  Sciences 
physiques  et  naturelles;  5®  année,  1868,  n°»  4,  5  et  6. 

Société  des  Sciences  naturelles  du  Grand-Duché  de  Luxem- 
bourg; t.  X,  années  1867  et  1868. 


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(  191  ) 

Abhandlungen  herausgegeben  vom  naturwissenschafdk'hen 
Vereine  zu  Bremen;  t.  II,  fasc.  ^«^ 

Giornale  di  Scienze  nahirali  ed  economiche  ;  t.  IV,  année 
1868,  fasc.  1,  2,  5  et  4. 

Atti  délia  Società  italiana  di  Scienze  naturali  ;  t.  XI, 
n°»  2,  5  et  4. 

Nuovo  giornale  botanico  iialiano;  t.  I,  n°»  I  et  2. 

L'Amico  dei  Campi^  t.  IV,  n"  i0-i2  et  t.  V,  n«  1-5. 

Bulletin  de  la  Société  botanique  de  France  :  Table  alphabé- 
tique des  matières  contenues  dans  le  t.  XIV;  t.  XV,  n°»  I  et  2 
et  Session  extraordinaire;  t.  XVI,  n°  i®'  et  Revue  bibliogra- 
phique A-B. 

Verhandlungen  des  naturwissenschaftlichen  Vereins  in  Caris- 
rnhe;  fasc.  3,  1869.     . 

Dreizehnter  Bericht  der  Oberhessischen  Gesellschaft  fur 
Natur-  und  Heilkunde ;  avril,  1869. 

Botanische  Zeitung;  année  1868,  n"  2-52,  et  année  1869, 
n?»  1-20. 

Botanisk  Tidsskrift  udgivet  af  den  botaniske  Forening  i 
Kjobenhavn,  redigerel  af  Hjalmar  Kiaerskou;  t.  III,  fasc.  1**% 
Copenhague,  1869. 

Verhandlungen  der  kaiser lich-konig lichen  zoologisch-bota- 
nischen  Gesellschaft  in  Wien;  années  1855-1868. 


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BULLETIN 


DE  LA 


SOCIÉTÉ  ROYALE  DE  BOTANIQUE 

DE  BELGIQUE. 


1869.  —  N°2. 


Séance  publique  du  20  juin  1869,  tenue  à  Luxembourg. 

M.  Du  Mortier,  président. 

M.  J.-E.  BoMMER,  secrétaire  général. 

Sont  présents  :  MM.  L.  Bauwens,  J.  Chalon,  F.  Crépin, 
P.  Daron,  Ose.  de  Dieudonné,  E.  Fischer,  Ch.  Gilbert, 
Howse,  J.  Meyer,  F.  Muller,  E.  Petit,  Poncin,  Edm.  de 
Sélys-Longchamps,  E.  Van  Meerbeek,  C.  Van  Volxem, 
Alb.  Van  Zuylen,  A.  Willems. 

Plusieurs  personnes  étrangères  à  la  Société  ont  signé 
sur  la  liste  de  présence,  ce  sont  :  MM.  J.  de  la  Fontaine, 
Koltz,  Siegen,  Mousel,  de  Luxembourg,  Moës,  d'Aubange, 
Rosbach  et  lise,  de  Trêves,  Humbert,  Frédéricius  et 
Géhin,  de  Metz. 

M.  le  président  invite  M.  de  Colnet-d'Huart,  Ministre 
des  Finances  et  de  l'Instruction  publique  à  prendre  place 
au  bureau;  la  même  invitation  est  faite  à  M.  Meersch- 
Faber,  président  de  la  Société  des  Sciences  naturelles  du 


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(  19M 

grand-duché  de  Luxembourg,  à  MxM.  de  la  Fontaine, 
Fischer  et  Koltz. 

Le  président  ouvre  la  séance  par  un  discours  dans 
lequel  il  fait  ressortir  les  avantages  et  l'heureuse  influence 
de  rétude  des  sciences  naturelles  sur  l'éducation  de  la 
jeunesse. 

M.  de  Colnet-d'Huart  répond  à  ce  discours  par  une 
allocution  qu'il  adresse  principalement  aux  très-nombreux 
étudiants  présents  à  la  séance.  Son  discours  abonde  dans 
le  sens  de  celui  du  président;  il  désapprouve  surtout 
les  excès  du  positivisme  et  la  trop  grande  propension  de  la 
jeunesse  vers  les  intérêts  purement  matériels.  Ces  deux 
discours  sont  vivement  applaudis. 

Le  secrétaire  généj'al  donné  lecture  du  procès-verbal 
de  la  séance  du  2  mai  1869. 

Il  fait  ensuite  l'analyse  de  la  correspondance. 

Par  lettre  du  9  juin  1869,  le  D' M.-D.  Moore,  directeur 
du  Jardin  botanique  de  Dublin,  remercie  la  Société  de 
l'honneur  qu'elle  lui  a  fait  en  l'admettant  au  nombre  de 
ses  membres  associés. 

MM.  Th.  Fontaine,  Stephens  et  L.  Bodson,  par  lettres 
des  8,  11  et  12  juin  1869,  expriment  leurs  regrets  de  ne 
pouvoir  se  rendre  à  l'invitation  qui  leur  a  été  faite 
d'assister  à  l'herborisation  annuelle. 

M.  Krombach,  d'Ettelbruck ,  annonce,  par  lettre  du 
9  juin  qu'il  rejoindra  la  Société  à  Grevenmacher  le 
22  juin. 

L'ordre  du  jour  appelle  la  lecture  des  travaux  annoncés. 
M.  E.  Fischer  lit  une  notice  sur  le  botaniste  Holandre. 
M.  F.  Crépin  lit  une  notice  sur  Tinant;  il  dépose  ensuite 


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(  195  ) 

un  travail  intitulé  ;  Primitiae  Monographiae  Rosarum 
(Sont  nommés  commissaires  MM.  Martinis,  Devos  et  Van 
Haesendonck.) 

Avant  de  lever  la  séance,  le  président  adresse  des 
remercîments  aux  autorités  présentes  de  la  bienveillance 
qu'elles  ont  eue  en  offrant  à  la  Société  une  salle  de 
l'Athénée  pour  y  tenir  sa  séance  publique.  M.  le  Mi- 
nistre répond  au  président  en  le  remerciant,  au  nom 
des  Luxembourgeois,  du  choix  que  la  Société  a  fait 
de  la  ville  de  Luxembourg  et  de  ses  environs  pour  sa 
session  extraordinaire  de  cette  année. 

Le  secrétaire  général  informe  que  le  Conseil  a  reçu 
à  titre   de  membres  effectifs  : 

MM.  Emmanuel  de  Bullemont,  rue  du  Président,  60, 
à  Ixelles. 
F.    de  Contreras,    à   Bruxelles. 
Ch.  de  Pitteurs,  docteur  en  sciences  naturelles^ 

à  Zepperen. 
Alph.    Proost,    étudiant,    rue  des   Roses,    76,    à 

Bruxelles. 
Van    Beneden,    docteur   en   sciences    naturelles, 

à   Louvain. 
Van  der  Meersch,  docteur  en  médecine^  Cour-du- 

Prince,   à  Gand. 
Rolhermel,   pharmacien,   à   Luxembourg. 


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(196) 
COMMUNICATIONS  ET  LECTURES. 


Notice  sur  Tinant,  l'auteur  de  la  Flore  Luxembourgeoise, 
par  François  Crépin. 

Messieurs^ 

Si  notre  session  extraordinaire  se  tient,  cette  année, 
dans  le  grand-duché  de  Luxembourg,  c'est  bien  dû  aux 
travaux  scientifiques  d'un  homme  que  nous  regrettons 
de  ne  point  voir  au  milieu  de  nous,  de  Tinant,  l'auteur 
de  la  Flore  Luxembourgeoise.  Occasion  plus  opportune  ne 
peut  se  présenter  pour  vous  entretenir  de  ce  savant  mo- 
deste, dont  la  vie  entière  a  été  consacrée  à  l'étude  de  la 
végétation  indigène.  Des  voix  plus  autorisées  que  la  nôtre 
auraient  pu  vous  mieux  parler  de  Tinant,  car  plusieurs 
de  nos  honorables  confrères  l'ont  connu  et  vous  en 
auraient  retracé  la  vie  au  moyen  de  souvenirs  personnels, 
et  avec  ce  sentiment  que  l'on  conserve  à  la  mémoire  d'un 
ami  prématurément  enlevé  à  notre  affection.  Mais  s'il  ne 
nous  fut  pas  donné  de  connaître  Tinant,  celui-ci  est 
cependant  loin  d'être  un  étranger  pour  nous.  Pendant 
les  années  que  nous  avons  parcouru  le  Luxembourg , 
en  suivant  en  quelque  sorte  ses  traces  pas  à  pas,  partout 
sa  pensée  nous  a  accompagné  et  l'initiateur  de  la  flore 
luxembourgeoise  nous  est  devenu  comme  un  vieux  cama- 
rade, un  ami  intime. 

François-Auguste  Tinant  est  né  à  Luxembourg,  le 
3  novembre  1803.  C'est  vers  1821,  durant  ses  études 
humanitaires  à  l'Athénée  de  cette  ville  même,  que 
l'excellent  abbé  Mazuir  lui  inspira    l'amour  des  plantes, 


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(197  ) 

ainsi  qu'à  un  autre  élève,  Louis  Marchand.  Le  professeur 
Mazuir  était  bien  Thomme  propre  pour  donner  le  goût 
de  la  botanique.  Pendant  son  séjour  dans  une  petite  cure 
près  de  Marche,  plusieurs  jeunes  gens  des  meilleures 
familles  du  pays,  auxquels  il  enseignait  les  lettres  ancien- 
nes, devinrent  d'ardents  herborisateurs.  Plus  tard,  nous 
en  avons  connu  qui ,  malgré  1  âge  et  les  préoccupations 
d'offices  élevés,  avaient  conservé  leur  première  passion 
pour  les  fleurs  des  champs.  Dans  la  préface  de  la  Flore 
Luxembourgeoise,  Tinant,  laissant  parler  la  voix  du  cœur, 
nous  fait  voir  combien  il  était  reconnaissant  à  son  ancien 
maître. 

Dès  lage  de  18  ans,  la  vocation  du  jeune  Luxembour- 
geois était  marquée;  il  devait  devenir  botaniste  et  Tétude 
des  plantes  du  pays  allait  bientôt  devenir  pour  lui  une 
véritable  passion. 

Après  avoir  terminé  ses  humanités,  il  poursuivit  plus 
activement  ses  herborisations.  En  1826  et  1828,  il  donnait, 
dans  les  Vijdragen,  recueil  consacré  aux  sciences  natu- 
relles et  physiques  et  publié  par  MM.  Van  Hall,  Vrolick  et 
Mulder,  plusieurs  notices  assez  étendues  sur  le  sol  et  la 
végétation  du  Luxembourg  et  dans  lesquelles  sont  con- 
signées les  découvertes  qu'il  avait  déjà  faites. 

Jeune  encore,  il  obtenait  un  emploi  dans  l'administra-  ' 
tion  de  la  comptabilité  des  douanes  et  accises,  puis  dans 
celle  des  contributions.  C'est  pendant  qu'il  occupait  ces 
fonctions  administratives  qu'il  publia  sa  Flore  Luxem- 
bourgeoise, c'est-à-dire  en  1836.  Dans  l'avant-propos  de 
ce  livre,  il  nous  annonce  que  celui-ci  est  le  fruit  de 
douze  ans  de  recherches,  ce  qui  fait  remonter  les  pre- 
mières investigations  sérieuses  de  l'auteur  à  1823  ou 
1824.  Ce  serait  ici  le  lieu  de  juger  Tinant  comme  Aoriste, 


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(  198  ) 

mais  la  chose  n'est  pas  sans  difficulté.  Pour  apprécier 
les  mérites,  la  valeur  d'une  Flore,  il  faut  bien  connaître 
les  ressources  dont  le  botaniste  a  pu  disposer,^  et,  dans 
ce  cas-ci,  cest  ce  que  nous  ignorons  en  grande  partie. 
Si  Ton  se  reporte  à  1820,  on  doit  dire  qu'à  cette  époque 
les  ouvrages  alors  en  usage  étaient  loin  d'offrir  les  com- 
modités de  ceux  d'aujourd'hui.  Il  s'en  suit  que  les  ana- 
lyses, les  déterminations  de  plantes,  exigeaient  beaucoup 
plus  de  soin,  de  patience  et  de  perspicacité.  Tinant  parait 
s'être  servi  plus  spécialement  de  la  Flore  Française  de 
De  Candolle,  ouvrage  estimable  sans  aucun  doute,  mais 
bien  défectueux  si  on  le  compare  à  nos  bonnes  Flores 
modernes.  Dans  son  livre,  Tinant,  imitant  ses  devan- 
ciers ,  fait  précéder  les  descriptions  en  langue  vulgaire 
de  phrases  diagnostiques  latines  empruntées  à  divers 
.  ouvrages  généraux.  Après  la  diagnose,  vient,  pour  chaque 
espèce  de  plante,  une  description  plus  ou  moins  étendue, 
mais  dans  laquelle  les  caractères  spécifiques  ne  sont  pas 
soulignés,  ce  qui  rend  très-laborieuse  l'étude  comparative 
des  espèces  d'un  même  genre.  Mais  ajoutons  que  les 
diagnoses  latines  peuvent  remplacer  plus  ou  moins  ces 
phrases  italiques  en  usage  de  nos  jours.  Les  espèces 
décrites  s'élèvent  au  nombre  de  1370,  en  y  comprenant 
les  plantes  cultivées.  Ce  chiffre,  qui  est  très-élevé  pour 
une  seule  province,  témoigne  plus  que  toute  autre  chose 
de  l'activité  déployée  par  le  Aoriste.  Toutefois,  pour  être 
juste,  disons  que  celui-ci  avait  été  puissamment  aidé  par 
d'excellents  chercheurs,  par  L.  Marchand,  N.  Bové  et 
par  M.  Krombach,  qui  lui  avaient  fait  connaître  leurs 
belles  et  nombreuses  découvertes.  Tinant  avait  exploré 
d'une  façon  toute  spéciale  les  alentours  de  Luxembourg, 
le  Grûnenwald,  les  vallées  de  la  Moselle,  de  la  Sure  et 


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(  199  ) 

de  TEisch.  Les  environs  d'Arlon,  Vanee,  Ste-Marie, 
lavaient  souvent  attiré  par  leur  riche  végétation.  Il  avait 
enfin  poussé  des  reconnaissances  sur  une  partie  du  ver- 
sant de  nos  montagnes  ardennaises ,  de  Marlelange  a 
Neufchateau ,  et  jusqu'à  Fays-les-Veneurs.  La  région 
montagneuse  Tavait  vivement  intéressé  et  dans  la  préface 
de  sa  Flore  il  exprime  des  regrets  que  ses  occupations 
officielles  ne  lui  eussent  pas  permis  d  y  faire  de  plus  fré- 
quents voyages.  S'il  y  a  laissé  à  glaner  après  lui  bien  de 
belles  et  rares  plantes,  il  new  reste  pas  moins  vrai  que 
la  florule  de  la  région  ardennaise  lui  doit  de  nom- 
breuses observations,  ainsi  que  la  florule  de  la  région 
jurassique.  Tinant  n'a  point  créé  de  nouveaux  types  spé- 
cifiques. Il  l'aurait  cependant  pu  faire,  car  plus  tard 
des  variétés  qu'il  a  décrites  avec  soin  ont  été  élevées 
au  rang  d'espèce.  Parmi  les  plantes  énumérées,  il  y  a  . 
bien  cà  et  là  quelques  erreurs  de  détermination,  mais 
avons-nous  le  droit  de  lui  en  faire  un  reproche?  Si  nous 
étions  venus  à  son  heure,  aurions-nous  pu  les  éviter  ces 
fautes  que  nous  voyons  commettre  encore  par  nos  auteurs 
modernes,  qui  disposent  eux  de  ressources  plus  riches. 
Si  la  Flore  Luxembourgeoise  n'est  pas  un  ouvrage  ori- 
ginal sous  le  rapport  phylographique,  s'il  est  dépourvu 
de  toute  critique  scientifique,  il  reste  néanmoins  intéres- 
sant à  consulter  sous  le  rapport  des  indications  stalion- 
nelles.  Seulement  nous  devons  faire  quelques  restrictions. 
Au  temps  de  l'auteur,  on  n'attachait  pas  assez  d'impor- 
tance à  la  géographie  botanique^  on  indiquait  un  peu  à  la 
légère  en  se  reposant  sur  sa  mémoire,  et  de  là  des  ren- 
seignements faux  ou  incomplets  touchant  certaines  plantes. 
Déjà  avant  la  publication  de  son  ouvrage,  Tinant 
était  honorablement  connu.   Il  était  en  fréquentes  re- 


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(  200  ) 

lations  avec  notre  digne  président,  M.  Du  Mortier, 
avec  le  D'  Lejeune ,  avec  des  amateurs  de  France 
et  d'Allemagne.  La  publication  de  cette  Flore  augmenta 
la  renommée  de  Tinant  et  plusieurs  Sociétés  scientifiques 
tinrent  à  honneur  de  Finscrire  parmi  leurs  membres  cor- 
respondants. Suivant  l'exemple  que  lui  avaient  donné 
Lejeune  et  Courtois,  il  voulut  faire  connaître  les  végétaux 
du  Luxembourg  par  une  collection  de  plantes  sèches  : 
celle-ci  atteignit  le  chiffre  de  mille  numéros. 

Tels  sont,  Messieurs,  les  travaux  de  l'homme  dont 
nous  déplorons  la  fin  prématurée,  travaux  qui  suffi- 
sent pour  lui  faire  occuper  une  place  bien  honorable 
dans  les  rangs  des  botanistes  belges. 

Après  avoir  été  dix  ans  employé  dans  les  bureaux 
d'administrations  publiques,  où  sa  constitution,  assez 
faible  déjà,  avait  eu  à  souffrir  d'un  travail  trop  sou- 
tenu, il  fut  nommé  garde  général  des  forêts.  Ces 
nouvelles  fonctions,  plus  en  rapport  avec  ses  goûts, 
allaient  lui  rappeler  sa  première  jeunesse,  les  courses 
qu'il  avait  faites  en  compagnie  de  son  père,  inspecteur 
général  des  eaux  et  forets.  11  reprit  ses  recherches 
avec  un  nouveau  zèle  et  se  mit  à  étudier  plus  spé- 
cialement les  Cryptogames.  Les  nombreux  matériaux 
qu'il  rassembla,  mais  qu'il  n'eut  pas  le  temps  d'éluci- 
der, sont  aujourd'hui  en  possession  d'un  de  ses  anciens 
amis,  de  notre  honorable  confrère,  M.  Funck,  direc- 
teur du  Jardin  zoologique  de  Bruxelles. 

En  1849,  sa  santé  exigeant  un  séjour  au  bord  de 
la  mer,  il  se  rendit  pendant  la  belle  saison  aux  bains 
de  Blankenberghe;  il  fit  la  même  chose  l'année  sui- 
vante. Notre  littoral  devait  assurément  éveiller  son  at- 
tention de  naturaliste;  aussi  se  livra-t-il  à  de  fréquentes 


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(  201  ) 

recherches  et  il  recueillit  de  nombreuses  plantes  maritimes 
et  des  coquillages.  Le  climat  des  botes  eut  une  in- 
fluence heureuse  sur  sa  santé;  mais,  hélas!  le  mieux 
ne  fut  pas  de  longue  durée.  Forcé  de  revenir  au 
bord  de  TOcéan  en  1852,  il  n'éprouva  aucun  soula- 
gement à  ses  souffrances  et  ses  forces  allèrent  sans 
cesse  en  diminuant.  Le  26  janvier  1833,  il  s'éteignit 
doucement  dans  la  maison  de  sa  mère,  à  Dommeldange, 
entouré  de  ses  amis  intimes. 

Il  fut  l'un  des  fondateurs  de  la  Société  des  Sciences  natu- 
relles du  Grand-Duché,  dont  il  a  enrichi  le  musée  d'un  her- 
bier et  de  diverses  collections  de  coquilles  et  de  minéraux. 

Nous  ne  pouvons,  en  terminant,  passer  sur  un  amer 
regret.  Tinant  est  mort  à  quarante  ans,  alors  que, 
selon  la  destinée  commune,  on  est  encore  en  plein 
dans  la  vie,  quand  on  peut  encore  fournir  vingt  ans 
de  labeur  sérieux.  S'il  en  eut  été  autrement,  nous  le 
verrions  aujourd'hui  au  milieu  de  nous,  associé  aux 
membres  ici  présents  de  la  Société  des  Sciences  na- 
turelles, à  nous  autres  membres  de  la  Société  royale 
de  Botanique.  Mais  au  lieu  de  nous  livrer  à  de  vains 
regrets,  pensons  au  but  qui  nous  a  amenés  dans  la 
patrie  de  Tinant.  Si  maintenant  le  Grand-duché  est 
séparé  politiquement  de  la  Belgique,  pour  nous  autres 
botanistes  la  séparation  n'est  que  fictive.  Ici  nous 
retrouvons  nos  terrains,  nous  y  reconnaissons  le  pro- 
longement de  nos  florules  régionales  et  nous  devons 
avoir  à  cœur  d'explorer  cette  province  à  l'égal  d'une 
des  nôtres.  Aidés  de  nos  confrères  Luxembourgeois, 
tâchons  donc  d'enrichir  de  quelques  belles  plantes  nou- 
velles le  gros  bouquet  de  la  flore  Luxembourgeoise. 

Gand,  U  janvier  1869. 


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(  202  ) 

I 

Notice   sur   Nicolas    Bové,    naturaliste-voyageury 
pnr  Koltz. 

L'excursion  qifa  faite,  en  juin  dernier,  la  Société 
royale  de  Botanique  de  Belgique,  dans  le  grand-duché 
de  Luxembourg,  n'a  pas  seulement  ranimé  le  zèle  des 
amateurs  qui  s'occupent  de  notre  flore;  elle  a  encore 
rappelé  le  souvenir  des  hommes .  qui  s'adonnèrent  à 
l'étude  de  la  botanique  en  général  et  des  plantes  de 
cette  province  en  particulier.  Aux  biographies  de  Tinant 
et  de  Holandre,  lues  dans  la  séance  publique  du 
20  juin,  nous  croyons  pouvoir  joindre  celle  du  bota- 
niste Bové,  compatriote  de  L.  Marchand,  de  Tinant, 
de  M.  Linden,  etc.  Puissent  nos  confrères  belges  ac- 
cueillir cette  courte  notice  comme  une  marque  de 
l'agréable  souvenir  que  nous  a  laissé  leur  visite  et  leur 
rappeler  les  belles  journées  qu'ils  ont  passées  dans  nos 
montagnes. 

Nicolas  Bové  est  né,  le  1"  janvier  1802,  à  Mùhlenbach, 
près  d'Eich.  Après  qu'il  eut  fréquenté  quelques  années 
l'école  du  village,  son  père,  qui  était  un  jardinier  intel- 
ligent, lui  mit  la  bêche  et  la  serpette  en  main.  Il  devint 
bientôt  un  ouvrier  habile  et  appliqué.  Mais  tout  en  s'oc- 
cupant  activement  du  travail  manuel,  il  ne  négligeait  pas 
son  intelligence  :  avide  d'instruction,  il  consacrait  les 
longues  soirées  d'hiver  à  l'étude. 

En  1823,  Bové  entra  comme  jardinier  au  château 
de  Preisch,  dont  le  propriétaire,  M.  Milleret,  était  un 
grand  amateur  de  planïes  rares  et  d'arbres  fruitiers. 
Un  an  après,  il  fut  appelé  en  même  qualité  chez 
M.    Linlz,   libraire,    à  Trêves.    Celui-ci    remarquant   la 


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(  203  ) 

passion  quavait  Bové  pour  la  lecture  mil  à  sa  dispo- 
sition de  bons  auteurs  et  surtout  des  ouvrages  de  bo- 
tanique. Comme  ces  derniers  livres  étaient  presque  tous 
écrits  en  latin,  notre  jeune  jardinier,  revenu  à  Mûhlen- 
bach  en  1826  et  1827,  se  mit  bravement,  pendant  ses 
heures  de  loisirs,  à  l'étude  des  langues  anciennes  sous  la 
direction  de  Tabé  Hoitz,  desservant,  à  Weimerskirch. 

Pour  trouver  une  position  qui  lui  permit  de  satisfaire 
ses  goûts  scientifiques,  il  partit  pour  Paris,  où  après 
avoir  séjourné  quelques  temps  chez  divers  horticulteurs, 
il  fut  admis  au  Jardin  des  plantes.  Là,  il  était  bientôt 
nommé  chef  de  carré.  De  tout  temps,  cet  établissement 
fut  une  école  féconde  pour  les  hommes  livrés  à  l'étude 
des  sciences  naturelles  et  Bové  eu  profila  largement 
en  cissistant  aux  cours  donnés  par  les  professeurs  du 
Muséum.  Il  devint  même  préparateur  de  Leclerc-Thouin, 
professeur  de  culture.  Celui-ci  l'encouragea,  le  traita 
avec  bonté  et  chercha  à  lui  procurer  une  position  ho- 
norable. Ce  professeur  le  choisi  avec  l'un  de  ses  ca- 
marades, alors  chef  de  carré,  M.  Decaisne,  aujourd'hui 
membre  de  l'Institut,  pour  faire  un  voyage  scientifique 
au  Mexique;  mais  la  situation  politique  de  ce  pays  em- 
pêcha la  réalisation  de  ce  projet  :  c'était  en  1825. 

Vers  la  fin  de  la  même  année,  et  toujours  sur  la 
recommandation  de  Leclerc-Thouin,  Bové  fut  nommé 
directeur  des  jardins  d'Ibrahim-Pacha,  au  Caire,  où  il 
arriva  le  17  avril  1829.  Pendant  les  premiers  dix-neuf 
mois  qu'il  séjourna  en  Egypte,  il  se  voua  plus  spé- 
cialement à  l'horticulture,  qui,  pour  lui,  n'était  que  de 
la  botanique  appliquée  et  son  alliée  naturelle.  Il  fut 
en  même  temps  chargé  par  le  Gouvernement  égyptien 
d'étudier  les  cultures  locales,  les  améliorations  à  y  ap- 


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(  204  ) 

porter  et  les  plantes  nouvelles  à  y  introduire.  C'est 
dans  ce  but  que  Bové  entreprit  son  premier  voyage 
botanique.  11  partit  le  1"  décembre  1830  pour  TArabie 
Heureuse,  afin  den  rapporter  des  plants  de  caféier. 
Après  bien  des  rechercbes  fatigantes,  il  parvint  à  son 
but;  mais  comme  il  n  était  pas  formellement  dit  dans  le 
firman,  dont  il  était  porteur,  qu'on  devait  lui  fournir  les 
caisses  et  la  terre  nécessaires,  qui  ne  lui  fut  pas  même 
permis  de  se  procurer,  il  ne  trouva  d'autre  moyen  de 
conserver  ses  plantes  que  de  les  renfermer  dans  les 
outres  contenant  sa  provision  d'eau.  Rentré  au  Caire  le 
4  juin  1831,  il  en  répartit  au  mois  d'avril  suivant  pour 
un  voyage  d'exploration  dans  les  Trois  Arabies.  Il  étudia 
alors  tout  parïiculièrement  la  flore  du  mont  Sinaï,  de  la 
Palestine  et  de  la  Syrie. 

La  mission  de  notre  compatriote  cessant  avec  ce  voyage, 
il  prit  congé  d'Ibrabim-Pacba  le  25  décembre  1832  et 
revint  en  Europe  l'année  suivante,  afin  d'y  rétablir  sa 
santé  ébranlée  par  les  fatigues  et  les  privations  de  tout 
genre.  Après  s'être  arrêté  quelque  temps  à  Paris,  il  revint 
dans  sa  famille  et  offrit  alors  au  Gouvernement  néerlan- 
dais d'introduire  dans  ses  colonies  la  culture  des  plantes 
industrielles  récollées  par  lui  en  Arabie,  notamment 
de  l'arbre  fournissant  la  gomme  (Acacia  arabica  Willd.). 
Mais  les  négociations  entamées  à  ce  sujet  n'aboutirent  pas, 
par  suite,  paraît-il,  d'un  changement  de  ministère  survenu 
dans  l'intervalle.  Jouissant  d'une  certaine  aisance  prove- 
nant des  libéralités  d'Ibrahim-Pacha,  Bové  ne  s'occupa, 
pendant  près  d'une  année  qu'il  resta  chez  les  siens,  qu'à 
parcourir  le  pays,  et  à  collecter  les  végétaux  les  plus  rares, 
dont  il  fit  ensuite  don  à  l'auteur  de  la  Flore  Luxembour- 
geoise, 


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(  205  ) 

Celle  vie  peu  active  ne  pourrait  toutefois  convenir  à 
Bové.  Dès  que  sa  santé  se  fut  rétablie,  c'est-à-dire  en 
183S,  il  se  mit  de  nouveau  en  voyage,  cette  fois  pour 
TAIgérie  :  le  Gouvernement  français  l'ayant  chargé  de  la 
direction  d'un  vaste  établissement  d'acclimatation  dans 
les  environs  de  Birkadem.  Dans  les  moments  de  loisirs 
que  lui  laissaient  ses  fonctions,  il  explora  dans  tous 
les  sens  la  nouvelle  colonie.  Il  était  occupé  à  en  terminer 
la  Flore,  lorsque  la  mort  vint  le  surprendre  presque 
subitement  le  22  septembre  1842.  Bové  fut  enterré  à 
Birkadem.  Une  simple  pierre,  érigée  par  les  soins  de  la 
Société  scientifique  de  l'Algérie,  dont  il  était  membre,  est 
destinée  à  rappeler  son  souvenir. 

La  bibliothèque  de  Bové  et  son  herbier  furent  dispersés 
par  son  frère  utérin  ;  le  manuscrit  de  sa  Flore  de  l'Algérie 
a  disparu.  Il  ne  nous  a  été  possible  que  de  retrouver  la 
trace  d'une  partie  des  plantes  recueillies  par  lui  et  qui 
se  trouvent  aujourd'hui  intercalées  dans  les  collections 
Delessert.  Ces  plantes  ont  été  décrites  par  son  ami 
M.  Decaisne,  dans  les  Annales  des  Sciences  naturelles, 
nouvelle  série,  t.  II,  1834,  t.  III  et  IV,  1835,  sous  le 
titre  de  Plantes  recueillies  en  Arabie ,  Palestine,  Syrie, 
Egypte,  par  M.  Nie.  Bové.  M.  Decaisne,  lui  dédia  le  Pri- 
mula  Boveana,  espèce  appartenant  à  la  flore  du  Sinaï. 

Bové  écrivit  beaucoup;  mais  ses  travaux  imprimés  sont 
peu  nombreux.  Son  œuvre  capitale,  la  Flore  de  l'Algérie, 
paraît  être  perdue  pour  la  science.  Nous  connaissons  en 
outre  de  lui  : 

Relation  abrégée  d'un  voyage  botanique  en  Egypte,  dans  les  Trois 

Arables  et  en   Syrie.  Paris,  V^  Thuan,  ^834. 
Observations  sur  la  culture  de  l'Egypte.  —  Recherches  sur  les  cul^ 

tures  locales  et  leurs  améliorations.  Paris,  V.  Huzard,  1855. 


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Ajoutons  toutefois  qu'il  se  borna,  dans  ces  mémoires, 
à  dire  ce  qu'il  a  vu  et  comme  il  Fa  vu.  Il  n'y  fait  pas 
de  botanique  descriptive,  ne  s'y  attache  pas  au  côté 
scientifique,  et  n'attire  l'attention  que  sur  les  choses  pra- 
tiques. La  synonymie  arabe  paraît  être  très-soignée  j  du 
moins  la  nomenclature  latine  et  française  est  toujours 
suivie  de  celle  du  pays. 

Tels  sont  les  renseignements  que  nous  avons  pu  nous 
procurer  sur  Bové.  Bien  qu'ils  soient  très-incomplets,  ils 
dénotent  suffisamment  le  mérite  personnel  de  ce  voyageur 
et  les  services  qu'il  a  rendus.  Si  l'on  considère  qu'il  n'avait 
à  sa  mort  guère  plus  de  quarante  ans,  et  que  son  ardeur 
pour  l'étude  devait  maintenir  son  esprit  dans  une  constante 
agitation,  si  l'on  tient  compte  de  la  fatigue  de  tant  d'excur- 
sions sous  des  climats  tropicaux,  et  à  travers  mille  obsta- 
cles ignorés  des  botanistes  sédentaires,  on  n'hésitera  pas 
à  voir  dans  cette  mort  prématuré  le  prix  douloureux  d'un 
dévouement  dont  l'amour  de  la  science  seul  rend  capable. 


Notice  biographique  sur  J.-J.-J.  Holandre,  fauteur  de  la 
Flore  du  département  de  la  Moselle,  par  E.  Fischer. 

Messieurs, 

Dans  une  autre  occasion,  j'ai  établi  que  les  études  phyto- 
logiques  n'ont  pas,  dans  ces  derniers  temps,  été  cultivées 
dans  le  Grand-Duché  avec  la  même  ardeur  que  d'autres 
branches  scientifiques.  Depuis  la  mort  de  Tinant,  du  bota- 
niste dont  notre  confrère  M.  Crépin  a  fait  la  biographie, 
l'étude  de  nos  plantes  a  eu  trop  peu  de  partisans. 

La  situation  du  pays,  la  grande  variété  de  ses  sites  et 


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(  207  ) 

de  ses  terrains,  auraient  du  produire  plus  d'amateurs  de 
la  science  botanique.  Espérons  que  les  intéressants  travaux 
de  la  Société  royale  de  Botanique  de  Belgique,  et  les  her- 
borisations que  les  membres  les  plus  actifs  de  cette  belle 
association  viennent  faire  dans  le  pays  exerceront  une 
influence  utile  sur  letudc  de  cette  branche  des  sciences 
naturelles  dans  le  Grand-Duché,  et  engageront  des  Luxem- 
bourgeois à  s  y  livrer. 

La  Flo7^e  Luxembourgeoise  par  Tinant  est  le  seul  ou- 
vrage un  peu  considérable  qui  ait  été  publié  sur  les  plantes 
dans  le  Grand-Duché.  Depuis  1836,  date  de  sa  publica- 
tion, c'était  aussi  le  seul  manuel  d'après  lequel  se  gui- 
daient les  rares  botanistes  qui  s  étaient  adonnés  à  l'étude 
de  nos  végétaux  indigènes. 

Avant  cette  époque,  depuis  1829,  on  trouvait  le  plus 
souvent  entre  les  mains  des  élèves  de  nos  écoles,  la  Flore 
du  département  de  la  Moselle,  de  J.-J.-J.  Ilolandre. 

C'est  la  biographie  de  ce  phytographe  que  j'ai  l'inten- 
tion de  soumettre  à  l'appréciation  de  la  Société.  J'ai  fait 
ce  travail  avec  plaisir,  parce  qu'on  est  heureux  de  parler 
d'un  naturaliste  distingué,  d'un  homme  de  bien,  car 
Holandre  ne  fut  pas  seulement  botaniste,  mais  encore  un 
philanthrope  éclairé  qui  consacra  une  partie  de  sa  vie  et 
sa  grande  fortune  au  soulagement  de  l'humanité. 

Jean-Joseph-Jacques  Holandre  (0  naquit  à  Fresnes-en- 
Woëvre,  chef-lieu  d'un  canton  du  département  de  la 
Meuse,  le  4  mai  1778.  Son  père,  qui  était  magistrat, 
jouissait,  dans  le  pays,  de  l'estime  générale.  Dès  ses  plus 


(f)  Les  principaux  renseignemenls  de  cette  notice  ont  été  extraits 
d'une  biographie  de  Holandre  publiée  par  M.  Chabert,  secrétaire  général 
de  la  Société  d'Horticulture  de  la  Moselle. 


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(  208  ) 

jeunes  années,  Joseph  Holandre  fut  poussé  par  un  irré- 
sistible instinct  vers  Tctude  des  sciences  naturelles;  il  y 
avait  déjà  acquis  quelques  connaissances,  lorsque  son 
oncle,  F.  Holandre,  directeur  du  cabinet  d'histoire  natu- 
relle du  duc  de  Deux-Ponts ,  vint  un  jour  voir  sa 
famille.  Le  jeune  homme  accompagna  souvent  celui-ci 
dans  ses  excursions  scientifiques  aux  environs  de  Fresnes. 
F.  Holandre  reconnut  bientôt  chez  son  neveu  une  apti- 
tude peu  commune  et  résolut  de  l'amener  avec  lui  à 
Deux-Ponts. 

Vers  1796,  notre  jeune  naturaliste  suivait  les  cours  de 
l'hôpital  militaire  de  Metz  où  il  se  fit  remarquer  par  son 
assiduité  et  son  intelhgence.  Plus  tard,  appelé  à  faire 
partie  des  ambulances  des  armées  de  l'Empire,  il  con- 
serva jusque  dans  les  camps  sa  passion  pour  l'étude.  Lors- 
qu'il put  honorablement  quitter  le  service  militaire,  il 
céda  à  son  goût  de  plus  en  plus  vif  pour  la  botanique.  En 
1806,  il  accompagna  le  chimiste  Payssé  en  Illyrie,  qu'il 
aida  avec  succès  dans  la  direction  d'importantes  usines 
métallurgiques  ;  il  découvrit  même  des  mines  plus  abon- 
dantes que  celles  que  l'on  exploitait. 

En  1809,  son  savoir  le  recommandait  particulièrement 
au  gouvernement  de  l'Empereur,  qui  cherchait  un  homme, 
dont  la  probité  fut  connue,  pour  surveiller  l'exploitation 
des  riches  forets  illyriennes.  Holandre  devint  chef  des 
travaux  avec  le  titre  de  conservateur  et  aménagea  utile- 
ment les  forêts.  Les  documents  officiels  qui  ont  été  con- 
servés font  connaître  avec  quels  soins  incessants  le  jeune 
conservateur  s'occupa  des  intérêts  qui  lui  avaient  été  con- 
fiés. Holandre  quitta  l'Illyrie  en  1814,  après  qu'elle  dût 
rentrer  sous  la  puissance  de  l'Autriche.  H  rapportait  en 
France  des  notions  d'autant  plus  curieuses  sur  Fa  minéra- 


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(  209  ) 

logie  et  la  botanique  de  cette  contrée  qu'aucun  naturaliste, 
avant  lui,  n'y  avait  résidé. 

Pendant  le  court  séjour  que  le  jeune  élève  en  médecine 
avait  fait  à  l'hôpital  de  Metz,  il  s'était  fait,  dans  cette  ville, 
des  amis  avec  lesquels  il  avait  commencé  à  explorer  le 
département.  Les  notes  recueillies  à  cette  époque  sur 
l'histoire  naturelle  de  la  Moselle  servirent  de  point  de 
départ  aux  nouvelles  recherches  qu'il  entreprit  à  son 
retour  à  Metz.  La  flore,  la  faune  et  la  géologie  du  dépar- 
tement faisaient  également  l'objet  de  ses  observations. 

L'heureuse  pensée  vint  à  l'administration  de  Metz  de 
sauver,  s'il  en  était  temps  encore,  les  objets  qui  avaient 
composé  la  collection  du  duc  de  Deux-Ponts,  et  que  le 
hasard  de  la  guerre,  au  temps  de  la  République,  avait  fait 
transporter  dans  cette  ville.  En  1817,  Holandre  fut  dési- 
gné pour  organiser  un  Musée  d'histoire  naturelle  à  Metz. 
Dans  cette  entreprise  laborieuse  et  de  patience,  il  fut 
principalement  soutenu  par  l'ardeur  vraiment  filiale  qu'il 
montra  à  reconstituer  le  cabinet  que  son  oncle  avait  formé. 
Il  fit  en  même  temps  don  de  la  majeure  partie  de  ses  pro- 
pres collections.  Il  fut  ensuite  nommé  conservateur  de  ce 
cabinet  d'histoire  naturelle,  créé  avec  un  esprit  d'ordre 
auquel  les  connaisseurs  ont  depuis  longtemps  rendu  pleine 
justice. 

Dans  ses  excursions,  il  s'arrêtait  souvent  à  Colombey, 
chez  le  baron  de  Tschudy,  autre  savant  naturaliste.  C'est 
chez  celui-ci  qu'il  rencontra  plusieurs  fois  le  célèbre  De 
Candolle.  Une  affection  sincère  unit  ces  trois  hommes 
remarquables  à  plusieurs  titres. 

Sachant  combien  il  est  utile  et  moral  d'attirer  de  bonne 
heure  l'attention  des  jeunes  gens  sur  les  œuvres  de  la 
nature,  Holandre  n'avait  pas  tardé  à  solliciter,  de  l'auto- 

16 


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.    (  210  ) 

riié  municipale,  la  création  d'un  cours  de  botanique.  Il 
donna  lui-même  gratuitement  renseignement  au  Jardin 
des  plantes.  Ses  cours  étaient  suivis  par  un  nombreux 
auditoire^  les  dames  elles-mêmes  s'y  montraient  assidues. 
Il  professa  jusqu'en  1832,  époque  où  il  dut  cesser  ses 
leçons,  à  cause  de  la  multiplicité  de  ses  occupations. 

Déjà,  en  1823,  à  la  mort  du  comte  de  Jaubert,  Holan- 
dre,  conservateur  du  cabinet  d'histoire  naturelle,  devint 
bibliothécaire  en  chef  de  la  ville,  et  cumula  ces  deux  em- 
plois moyennant  une  assez  faible  rétribution.  Il  savait  que 
plus  il  existe  d'ordre  dans  une  bibliothèque,  plus  elle  de- 
vient utile;  aussi  s'eflForça-t-il  d'arriver  à  un  classement 
commode  des  collections.  En  1840,  il  se  démit  volontai- 
rement des  fonctions  que  la  ville  s'était  fait  honneur  de  lui 
confier.  Après  une  existence  aussi  laborieuse,  le  repos  ne 
lui  était  guère  possible;  il  lui  fallait  du  travail,  et  surtout 
un  travail  utile  aux  autres.  Il  n'avait  quitté  ses  fonctions 
actives  que  pour  consacrer  plus  de  temps  et  plus  de  soins 
à  ses  belles  collections  particulières  de  botanique  et  autres, 
et  pour  compléter  de  consciencieux  travaux  se  rattachant 
aux  sciences  naturelles.  Plusieurs  de  ses  publications  ont 
fait  faire  des  progrès  à  ces  sciences  et  seront  encore  long- 
temps très-estimées. 

En  1829,  il  publiait  sa  Flore  de  la  Moselle,  ouvrage  qui 
a  exercé  une  notable  influence  sur  l'étude  de  la  botanique 
dans  la  Lorraine  et  même  dans  le  grand-duché  de  Luxem- 
bourg. Pour  l'époque,  c'était  un  excellent  manuel  ;  il  était 
élémentaire  et  complet  en  même  temps;  aussi  l'édition, 
quoique  tirée  à  un  grand  nombre  d'exemplaires,  avait  été 
rapidement  épuisée.  La  description  des  plantes,  rangées 
d'après  le  système  de  Linné,  est  précédée  d'un  aperçu 
géologique  sur  le  département  et  des  éléments  abrégés 


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(  2n  ) 

de  botanique.  Pour  rattacher  son  ouvrage  à  la  méthode 
naturelle,  il  a  indiqué,  pour  chaque  genre,  la  famille  à 
laquelle  il  appartient  et  la  page  du  Botanicum  Gallicum 
(édit.  de  1 827)  où  il  se  trouve  décrit.  On  croyait  encore  à 
cette  époque  que  le  système  linnéen  était  le  plus  convenable 
pour  la  classification  des  plantes  d'une  flore  restreinte. 
L'auteur  fut,  pour  ce  travail,  abandonné  presque  à  ses 
propres  ressources;  les  pays  environnants  n'avaient  pas 
encore  d'ouvrages  analogues.  Outre  les  plantes  spontanées 
connues  à  cette  époque  dans  le  département  de  la  Moselle, 
l'auteur  a  présenté,  dans  un  tableau  placé  à  la  fin  de 
l'ouvrage,  les  plantes  cultivées  pour  des  usages  économi- 
ques et  celles  qui  sont  employées  à  l'ornement  des  jardins. 
Toutes  les  espèces  décrites  ont  été,  non-seulement  re- 
cueillies, mais  conservées  et  classées  dans  l'Herbier  de  la 
Moselle  qui  est  déposé  à  la  bibliothèque  de  Metz.  Il  paraît 
qu'en  ce  moment  la  municipalité  de  cette  ville  est  occupée 
à  créer  un  nouveau  Jardin  botanique,  dans  lequel  on  éta- 
blira un  musée  phytologique  dont  l'herbier  de  Holandre 
formera  le  noyau. 

La  Flore  de  la  Moselle  n'était  certes  pas  parfaite,  et  au- 
jourd'hui on  trouverait  facilement  moyen  de  la  critiquer, 
surtout  concernant  la  détermination  de  certaines  espèces; 
mais  à  l'époque  où  elle  fut  publiée,  il  était  bien  difficile  de 
trouver  une  aussi  bonne  Flore  locale  et  où  les  espèces 
fussent  aussi  consciencieusement  décrites.  Je  suis  même 
d'avis  que  ce  manuel  a  rendu  plus  de  services  à  l'étude  de 
la  botanique  et  aux  amateurs  d'herborisations  que  la 
seconde  édition,  publiée  en  1842.  C'est  qu'à  cette  der- 
nière époque  les  bonnes  descriptions  de  plantes  n'étaient 
plus  aussi  rares. 

Comme  je  viens  de  le  dire,  en  1842,  Holandre  revit 


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(  212  ) 

et  compléta  son  œuvre  sur  la  botanique  du  département 
de  la  Moselle,  par  la  publication  d'une  nouvelle  édition, 
sous  le  titre  de  Nouvelle  Flore  de  la  Moselle  ou  Manuel 
d'herborisation  dans  les  environs  de  Metz  principalement, 
et  les  autres  parties  du  département.  Les  végétaux  y  sont 
rangés  selon  la  méthode  naturelle  de  De  Candolle.  Dans 
ce  travail,  les  différentes  parties  de  la  première  édition 
ont  été  fondues  en  un  seul  corps  d'ouvrage,  savoir  :  1**  les 
plantes  spontanées  ou  qui  croissent  naturellement  aux 
environs  de  Metz;  2"  les  plantes  cultivées  :  ces  dernières 
décrites  dans  leurs  ordres  respectifs,  et  comprenant  les 
végétaux  cultivés  en  grand  pour  leur  utilité  dans  l'éco- 
nomie domestique  ou-  dans  les  arts,  de  même  que  les 
plantes  d'ornement  de  pleine  terre  les  plus  généralement 
et  les  plus  anciennement  connues;  3°  enfin,  les  plantes 
contenues  dans  un  supplément  de  la  Flore  publié  en 
1836,  et  celles  découvertes  depuis  cette  époque  dans  le 
département.  Cette  édition,  de  même  que  la  première,  est 
précédée  d'un  aperçu  géologique,  d'éléments  abrégés  de 
botanique,  et  de  tableaux  pour  faciliter  l'étude  des  végé- 
taux décrits.  Elle  est  encore  aujourd'hui  classique  h  Metz 
et  dans  les  principales  localités  du  département.  L'Aca- 
démie de  Metz  lui  décerna,  en  1843,  une  grande  médaille 
d'honneur. 

Les  espèces  décrites  par  Holandre  l'ont  toutes  été 
de  visu  ou  sur  le  témoignage  de  correspondants  dignes 
de  foi.  On  lui  a  bien  objecté  d'avoir  eu  le  défaut  de 
travailler  seul,  mais  il  avait  toutes  les  ressources  néces- 
saires pour  bien  faire,  et  il  était  scrupuleux.  Il  n'était  pas 
faiseur  d'espèces,  et  sous  ce  point  de  vue  on  lui  a  même 
fait  des  reproches.  D'après  une  note  que  je  dois  à  l'obli- 
geance de  M.  Géhin,  membre  de  la   Société  d'Histoire 


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(  213  ) 

naturelle  du  département  de  la  Moselle^  on  a  authentique- 
ment  ctfnslalé  dans  ce  département  52  espèces  reconnues 
spontanées  et  qui  ne  figurent  pas  dans  la  Nouvelle  Flore 
de  la  Moselle,  ou  qui  n'ont  été  envisagées  par  Holandre 
que  comme  des  variétés. 

Quelques  années  plus  tard,  en  1847,  Holandre,  avec 
cet  esprit  méthodique-  qui  lui  était  propre,  a  publié,  en 
une  petite  brochure  de  75  pages,  une  Table  analytique 
pour  faciliter  l'étude  des  plantes  dans  la  Nouvelle  Flore  du 
DÉPARTEMENT  DE  LA  MosELLE.  Cc  travail  coustituc  eucorc 
aujourd'hui  un  guide  précieux  pour  les  élèves  ou  les  com- 
mençants dans  l'étude  de  la  flore  du  département  et  des 
contrées  avoisinantes. 

Pendant  la  période  de  1840  à  1850,  les  amis  de  la 
science  dans  le  département  créèrent,  sous  la  savante 
impulsion  de  Holandre,  la  Société  d'Histoire  naturelle  et 
la  Société  d'Horticulture  du  département. 

Comme  il  a  été  dit  précédemment,  Holandre  étudiait 
aussi  la  faune  du  pays.  Il  composa  une  intéressante  col- 
lection d'animaux  et,  déjà  dans  les  années  1825  et  1826, 
il  avait  publié,  sous  le  nom  de  Faune  du  département 
de  la  Moselle  ,  un  tableau  des  animaux  de  la  contrée. 
Ce  fut  en  quelque  sorte  la  1"  édition  d'un  travail  plus 
étendu  qu'il  publia  en  1836  en  deux  parties,  dont  la 
l'**  comprend  les  animaux  vertébrés,  et  la  2™*',  les  mol- 
lusques ou  coquilles  terrestres  et  fluviatiles. 

Malgré  une  fortune  très-considérable,  Holandre  mena 
une  vie  simple;  ses  goûts  scientifiques  et  des  sentiments 
profondément  religieux  lui  faisaient  aimer  le  calme  et  la 
retraite.  En  1824,  il  se  maria  avec  une  jeune  personne 
d'une  famille  très-honorable  du  pays,  et  de  cette  union 
naquit  une  fille,  qui  mourut  à  l'àgc  de  17  ans.  La  perle 


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(  214  ) 

de  cette  enfant  inspira  à  ses  parents  une  grande  et  géné- 
reuse idée.  Ils  résolurent  de  créer  un  vaste  hospice  où 
cent  orphelines  d'ouvriers  pauvres  devaient  être  élevées 
jusqu'à  Fàge  de  vingt  ans.  Commencé  en  1849,  cet  éta- 
blissement de  bienfaisance,  Fun  des  plus  beaux  de  la 
ville  de  Metz,  fut  inauguré  en  1852.  La  considération 
dont  jouissait  déjà  Holandre  ne  fit  qu'augmenter  à  la 
suite  de  ce  grand  acte  philantropique.  C'est  ainsi  qu'en 
1855,  la  Société  d'Horticulture  créa  pour  lui  le  titre  de 
président  honoraire  à  vie  de  cette  Société;  que  la  muni- 
cipalité de  la  ville  décida  que  le  portrait  de  son  ancien 
bibliothécaire  serait  placé  dans  la  salle  de  lecture  de  la 
bibliothèque  publique. 

Holandre  est  mort  le  30  août  1857,  à  Tàge  de  79  ans, 
regretté  par  tous  ceux  qui  l'avaient  connu  et  emportant 
l'estime  de  tous  ses  concitoyens. 

Ses  collections  d'histoire  naturelle,  plantes,  animaux 
et  fossiles,  avaient  été  léguées  à  la  ville  de  Metz  qui  se 
propose  d'en  faire  le  noyau  d'un  Musée  spécial  qui  sera 
installé  dans  le  nouveau  Jardin  botanique. 

Je  me  suis  abstenu  d'entrer  dans  de  longues  apprécia- 
tions scientifiques  sur  les  travaux  d'histoire  naturelle  de 
Holandre,  laissant  aux  gens  spéciaux  le  soin  déjuger 
les  mérites  divers  de  ses  publications;  j'ai  seulement  tenu 
à  rappeler  les  services  rendus  à  la  science  et  à  l'huma- 
nité par  un  homme  dont  l'influence  s'est  fait  sentir  sur  le 
progrès  de  la  botanique  dans  notre  province. 


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(  21S  ) 

Liste  de  quelques  plantes  plus  ou  moins  rares  des  environs 
de  Jodoigne,  par  Joseph  Antoine. 

Les  plaines  de  la  Hesbaye,  presque  partout  recouvertes 
(l'une  couche  plus  ou  moins  puissante  dalluvion,  sem- 
blent, à  première  vue,  ne  devoir  offrir  qu'une  végétation 
monotone  et  peu  intéressante.  En  effet,  dans  les  endroits 
où  le  limon  hesbayen  domine  et  compose  le  sol  arable,  on 
n'y  observe  plus  qu'une  végétation  pauvre  et  peu  variée; 
mais  où  la  roche  sous-jacente  se  fait  jour,  se  trouve  à  nu, 
il  n'en  est  plus  de  même.  Or,  entre  la  Dyle  et  la  Grande- 
Geete,  sur  les  versants  des  vallons  de  ces  deux  petites 
rivières  et  de  leurs  affluents,  ainsi  que  sur  les  parties 
élevées  de  certains  relèvements  montueux,  les  terrains  an- 
ciens se  montrent  en  affleurements  et  là  le  botaniste  ren- 
contre des  espèces  plus  ou  moins  rares  et  qui  n'existent 
point  sur  le  limon  hesbayen. 

Depuis  1863,  j'ai  exploré,  soit  seul,  soit  en  compagnie 
de  mon  ami  M.  Thys,  les  alentours  de  Piétrebais,  ceux  de 
Dongelberg  et  des  communes  environnantes.  Ce  sont  les 
plantes  les  moins  vulgaires  de  ces  localités  que  je  me  pro- 
pose de  signaler. 

Bien  des  points  du  Brabant  ont  été  visités  d'une  façon 
sufHsamment  approfondie,  mais  jusqu'ici  le  voisinage  im- 
médiat de  Jodoigne  avait  été  plus  ou  moins  négligé  par 
les  botanistes. 

J'aime  d'espérer  que  la  liste  de  mes  principales  décou- 
vertes jointes  à  celles  de  M.  Thys  ne  sera  pas  inutile  aux 
progrès  de  notre  botanique  rurale  du  Brabant  et  qu'elle 
viendra  plus  ou  moins  compléter  les  belles  et  nombreuses 
observations  faites  dans  le  bassin  de  la  Dyle,  par  la  petite 
phalange  des  botanistes  de  Louvain, 


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(  216  ) 

Anémone  rananenloldes  L.  —  Bords  de  la  Gecte  près  du  château  de 
Dongelberg  (Thys  et  Antoine).  A.  R. 

Helleborns  vIrIdU  L.  —  Terrains  schisteux.  Près  du  moulin  de  Don- 
gelberg. R.  —  Probablement  introduit. 

Silène  inflata  Sm.  —  Prairies.  Près  du  vivier  à  Dongelberg.  R.  —  Pro- 
bablement introduit. 

Spergularla  «esetalls  Fenzl.  —  Champs  cultivés.  Piëtrebais.  C. 

Géranium  sannulneum  L.  —  Colline  aride  et  inculte.  Chapelle-St-Lau- 
rent.  R.  —  L'existence  en  cet  endroit  de  cette  espèce  de  la  zone 
calcareusc  m'a  beaucoup  surpri  et  on  pouvait  tout  d'abord  soup- 
çonner une  introduction.  Notre  confrère  M.  Malaise,  auquel  j'ai 
fait  voir  la  station,  est  d'avis  que  la  plante  y  est  bien  indigène.  Il 
est  à  supposer  qu'autrefois  cette  belle  espèce  y  était  assez  com- 
mune; mais  aujourd'hui  on  n'en  rencontre  plus  qu'un  petit 
nombre  de  pieds. 

—  eolumblnum  L.  —  Bords  des  routes.  ïncourt. 

Malva  mosehata  L.  — Jodoigne.  A.  R. 

Hyperlmm  hirsntum  L.  — Bois.  Melin,  Piétrebais.  A.  C. 

Helodes  palnstrls  Spach.  —  Mares.  Jodoigne. 

ParnassIapalustrIsL.— Prairies.  Lathuy,BonIez,  Dongelberg,  Hamme- 
Mille,  Chaumont,  Gistoux. 

Beiteda  Intea  L.  —  Prairies.  Le  long  du  canal  à  Dongelberg.  R.  —  Pro- 
bablement introduit. 

Corydalls  elavienlata  DC.  —  Près  du  château  de  Dongelberg  (Thys  et 
Antoine).  A.  R. 

Fumarla  eapreolata  L.  —  Haies.  Piétrebais,  Jodoigne.  A.  C. 

Barbarea  Intermedia  Bor.  —  Biez.  A.  C. 

Arabis  saKKtala  DC.  —  Rochers  et  vieux  murs.  Jodoigne.  R, 

Camelina  foetida  Pries.  —  Champs  de  lin.  Piétrebais,  Rouxmiroir, 
Lathuy.  A.  R. 

Lepldlum  Draba  L.  —  Rouxmiroir. 

l^lola  hirta  L.  —  Bois.  Piétrebais,  Beausart. 

—  odorata  L.  —  Bois  et  taillis.  Piétrebais  et  ses  environs.  A.  C. 


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(  217  ) 

Orobns  lubero«u«  L.  —  Bois.  Beausart.  C. 

Hernlarla  hlrsnta  L.  —  Biez.  C. 

Rnbns  Idaens  L.  —  Bois.  A.  C. 

Frasaria  elatlor  Ehrh.  —  Grez  (Antoine);  Dongelberg  (Thys).  A.  R. 

Hansnisorba  olllcinalls  L.  —  Bois.  Piétrebais.  R. 

Tisenm album  L.  — -Bois.  Beausart,  Piétrebais,  Basse-Rouxmiroir.  A.  C. 

RIbes  Vva-crispa  L.  —  Bois  et  haies.  Piétrebais,  Jodoigne,  Dongelberg. 

—  Parait  bien  indigène. 
Chrysosplenium  opposHirolimii  L.  —  Bords  des  eaux.  Bonlez.  G. 
Cnscuta  Epytbymiiiii  Murr.  —  Gistoux,  Piétrebaix,  Rouxmiroir.  A.  C. 

—  major  DC.  —  Basse-Rouxmiroir.  C. 

Myosotis  sylvalica  Hoffm.  —  Bords  de  la  Geete.  Dongelberg,  Jodoigne. 
A.  C. 

—  stricla  Link.  —  Champs  cultivés.  Heze,  Bonlez,  Gistoux,  Dongel- 

berg. A.  C. 

Pnlmonarla  officloalls  L.  —  Bois.  Beausart.  R. 
Cynoelossnm  officliiale  L.  —  Lathuy.  R. 

Mentha  syiveslrls  L.  —  Lieux  frais.  Dongelberg.  C. 

Salvia  pralensls  L.  —  Prairies.  Dongelberg  (Thys).  R. 

«aleopsis  speclosa  Mill.  ^  Entre  Jodoigne  et  Chebaix.  A.  C. 

jMarrnblum   vaigare  L.  —  Lieux  incultes.   Jodoigne,   Heze,  Melin, 
Biez,  Grez.  A.  C. 

I«eonaruB  Cardlaca  L.  —  Piétrebais.  A.  R. 

Campannla  persicaerolla  L.  —  Piétrebais,  Rouxmiroir,  Dongelberg. 
A.C. 

loula  Conyxa  DC.  —  Bois  et  bords  des  chemins.  Piétrebais,  Heze,  Biez, 
Bonlez,  PÉcluse.  A.  C. 

Crépis  tectoram  L.  —  Moissons.  Entre  Gastuche  et  Grez.  R. 

Pariclaria  oflicinalls  L.  —  Vieux  murs.  Jodoigne.  R. 

Aristoiocbia  CIcmatKIs  L.  —  Jodoigne,  Hougaerde.  A.  R. 

Galanlhus  nlvalls  L.  —  Hougaerde.  —  Indigène? 


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(  218  ) 

Jniicufl  tennis  Willd.  —  Bois.  Piétrebais.  R. 
liHznla  maxima  DG.  —  Bois.  Piétrebais.  C. 

—  albida  Desv.  —  Bois.  Piétrebais.  A.  R. 
Carex  fulva  Good.  —  Prairies.  Dongelberg.  A.  R. 
Cyperns  fuscns  L.  —  Prairies  tourbeuses.  Biez,  Lathuy.  A.  C. 

—  flavescens  L.  —  Prairies  tourbeuses.  Chapelle-St-Laurent.  A.  C. 
Lcersla  oryzoldes  Sw.  —  Bords  des  eaux.  Piétrebais.  A.  R. 
jMeiica  nniflora  Retz.  —  Bois.  Piétrebais.  C. 

Polypodlum  DryopterU  L.  —Bois.  Piétrebais.  C. 
Scolopendrium  officinale  Sm.  —  Puits.  Piétrebais,  Dongelberg.  C. 
Asplenlnm  Adianlhum-nlsrum  L.  —  Rochers  et  vieux  murs.  Jo- 

doigne.  A.  R. 
Aspldlnm  lobatum  Huds.  —  Bois.  Dongelberg.  A.  R. 

—  aculeatnm  Sw.  —  Bois.  Dongelberg.  A.  R. 
Eqnlsetnm  TelmateJaEhrh.  —  Bonlez,  Jodoigne-Souveraine.  C. 


Note    sur   quelques   arbres    de   l'Himalaya,    par  Alfred 
Wesmael. 

Depuis  la  publication  de  ma  notice  sur  les  Peupliers  (l) 
récoltés  par  M.  von  Schlagintweit  dans  son  voyage  dans  la 
Haute  Asie,  cet  explorateur  m'a  fait  parvenir  un  second 
envoi  de  plantes  appartenant  aux  genres  Olea,  Prunus, 
Quercusy  Corylus  et  Carpinus  et  qui  vont  donner  lieu  aux 
remarques  suivantes. 

Olea  sallcifolla  Wall.  -  N-  12190,  9319,  12605(2). 


(1)  Bull.,  l.  VII,  p.  237. 

(2)  Les  numéros  sont  ceux  qui  accompagnent  les  échantillons. 


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(  219  ) 

Himalaya   occidental,   dans  les  provinces  de  Rajauri  et  de 
Garhval.  Altitude  5000  à  9000  pieds  (1). 

Olea  caspidata  Wall.  — N*"  11078.  Partie  nord-ouest  de 
rindc,  dans  la  province  de  Panjab.  Altitude  1400  à  2^500  pieds. 

Prunns  armenlaca  L.  —  N-  4809,  5775,  6071,  9429, 
7205,  5581,  7976,  8088,  10871,  6155.  Cette  intéressante 
espèce,  la  souche  de  toutes  les  variétés  d'Abricotier  cultivées, 
a  été  observée  dans  la  partie  occidentale  de  THimalaya  des 
provinces  de  Garhval  et  Kashinir,  dans  la  région  nord-ouest 
de  l'Inde,  ainsi  qu'au  Tibet,  dans  la  province  de  Balti. 

Qnercns  dealbata  Hook.  —  N°  12658.  Province  de 
Khassia,  aux  environs  de  Mamla-Pungi.  Altitude  de  4800  à 
5000  pieds. 

Qnercns  llex  L.  —  N°»  9055,  9709.  Himalaya  occidental, 
dans  la  province  de  Garhval,  vallée  de  Kutnor.  Altitude  de 
8900  à  9100  pieds. 

Obs,  —  Le  Prodromus  ne  renseigne  pas  cette  espèce  dans 
l'Himalaya.  Thomson  la  signale,  dans  le  journal  de  son  voyage, 
à  Kunawar  et  dans  la  vallée  de  Chenab. 

Qnercas  castaneaefolla  C.-A.  Mey.  —  N<"  9521,  9048, 
12169,  11499,  11561,  12425,  8207,  8842,  8027,  5020.  Hima- 
laye  occidental,  dans  les  provinces  de  Marri,  Garhval,  Simla 
et  Rajauri.  Altitude  de  4000  à  9000  pieds. 

Qnerciis  castaneaefolla  C.-A.  Mey.  ^  cnspidata.  — 

Feuilles  terminées  par  une  pointe  aiguë  de  5-4  centimètres. 
N»  8879.  Province  de  Garhval.  Altitude  de  5000  à  5800  pieds. 

Qnercn»  annnlata  Sm.  —  N°  4694.  Himalaya  occiden- 
tal, dans  la  province  de  Simla.  Altitude  de  6000  à  7500  pieds. 


(I)  Pieds  anglais. 


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(  220  ) 

Qaerea»  lamellosa  Sm.  —  JV°  15034.  Himalaya  cen- 
tral, dans  la  province  de  Napal,  aux  environs  de  Kathmandu. 
Altitude  de  SOOO  à  7000  pieds. 

Quercus  semecarpiffolla  Sm.  —  N*»  9485.  Himalaya 
occidental,  dans  la  province  de  Garlival. 

Qnercns  dllatata  Lindl.  —  N*>  9576.  Himalaya  occiden- 
tal, dans  la  province  de  Garhval. 

Obs.  —  Dans  ce  genre,  je  n'ai  pu  exactement  déterminer 
les  n°»  9520  et  559. 

Carpina»  Timlnea  Wall.  —  N*"  9047.  Himalaya  occi- 
dental, dans  la  province  de  Garhval.  Altitude  de  8900  à  6100  p. 

Carpina»  Belnlns  L.  —  N"*  9051.  Himalaya  occidental, 
dans  la  province  de  Garhval.  Altitude  de  6100  à  8900  pieds. 

Corylns  mandscharlca  31axim.  —  N»"  9556,  9550. 
Himalaya  occidental,  dans  la  province  de  Garhval  (1). 


(1)  Dans  son  rapport  sur  cette  petite  note,  M.  le  professeur  Martens 
me  fait  remarquer  que  j'aurais  pu  signaler,  à  propos  de  cette  plante, 
un  nouvel  exemple  d'espèce  disjointe.  Je  m'empresse  de  consigner  ici 
l'observation  de  notre  érudit  confrère.  «  C'est  ainsi  qu'il  eût  pu  signaler 
(l'auteur  de  la  Note)  un  nouvel  exemple  d'aire  disjointe,  fourni  par  le 
Corylus  mandschuricaj  que  M.  Regel  considère  comme  une  variété  asia- 
tique du  C.  rostrata  Ait.  de  l'Amérique  septentrionale.  Maximowitz  avait 
trouvé  cette  forme  â  la  latitude  de  SO»  N.,  aux  bords  du  fleuve  Amour, 
dans  un  pays  oii  la  température  moyenne  de  l'année  ne  s'élève  guère 
au-delà  de  0«.  M.  von  Schlagintweit  la  retrouve  à  700  milles  de  là,  à  la 
latitude  de  30«,  dans  une  contrée  où  la  température  moyenne  de  l'année 
est  de  16»  C.  dans  les  plaines.  Ce  n'est  que  sur  les  hauteurs  plus 
froides  de  l'Himalaya  qu'elle  peut  se  maintenir  à  cette  latitude.  C'est  un 
phénomène  analogue  à  celui  que  présentent  plusieurs  plantes  de  la 
Laponie  qu'on  retrouve  dans  les  alpes  de  la  Suisse,  sans  qu'elles  existent 
dans  les  contrées  intermédiaires.  » 


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liallx  caprea  L.  —  N""  744i .  Tibet,  dans  la  province  de 
Hasora. 

Obs.  —  Je  n'ai  pu  exactement  identifier  les  échantillons  de 
Saltx  portant  les  n°»  4444  et  7984 .  Ils  ont  quelques  rapports 
avec  le  S,  Smithiana  Willd.,  considéré  par  beaucoup  d'auteurs 
comme  une  hybride  des  S.  caprea  L.  et  S.  viminalis  L.  La 
monographie  des  Salicinécs  du  professeur  Anderssôn  ne  signale 
pas  cette  forme  dans  l'Himalaya. 


Petites   observations   sur  quelques  plantes  critiques  ^   par 
Armand  Thielens. 

DEUXIÈME    SUPPLÉMENT. 

Spereiilaria  dlandra  Guss.  —  Sous  ce  nom,  nous  avons  reçu  une 
plante,  récoltée  le  i7  avril  1868,  à  Bastia  (Corse),  par  M.  0.  Debeaux,  qui 
nous  paraît  être  exactement  le  S.  marina  Godr.  (S,  satina  Pries).  On 
considère  le  5.  diandra  comme  synonyme  du  5.  salsuginea  Fenzl  et 
Gren  et  Godr  ;  or,  d'après  M.  Loret,  ce  que  M.  Grenier  lui  a  envoyé  comme 
le  S.  salsuginea  est  très-différent  de  la  plante  de  Bastia,  qui  est  grcle 
comme  VAlsine  tenuifolia.  La  plante  de  M.  Grenier  a  été  vue  dans  Pherbier 
de  M.  Pries  par  M.  Kindberg  qui  l'a  reconnue  pour  le  vrai  S.  salsuginea. 
Dans  sa  monographie,  M.  Lebel  fait,  croyons-nous,  le  S.  diandra  synonyme 
du  S.  salsuginea  de  Penzl,  d'où  il  suivrait  que  la  plante  de  M.  Grenier, 
le  vrai  S.  salsuginea,  étant  différente  de  celle  de  la  Corse,  celle-ci,  que 
nous  rapportons  au  S.  marina,  ne  serait  pas  le  S.  diandra. 

Nous  avons  communiqué  les  observations  précédentes  à  l'auteur  de  la 
Flore  de  France,  en  lui  adressant  un  échantillon  de  la  plante  de  Bastia.  Le 
6  mai  dernier,  ce  botaniste  nous  répondait  : 

«  J'ai  examiné  le  Spergularia  renfermé  dans  votre  lettre.  Je  n'ai  pas 
a  eu  de  peine  à  constater  que  votre  plante  n'était  pas  le  Lepigonum  sal- 
it sugincum  Bunge  qui  a  pour  synonyme  Arenaria  (Spergularia)  diandra 
tt  de  Gussone.  Je  vous  envoie  un  bon  exemplaire  de  cette  dernière  espèce. 
a  Vous  remarquerez  les  pédoncules  longs  et  grêles  du  S.  salsuginea,  la 


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«  panicule  dépourvue  de  feuilles,  etc.,  tandis  que  vous  observerez  des 
«  caractères  opposés  dans  votre  plante.  Donc  celle-ci  n'est  pas  le  S.  sal- 
in suginea  an  5.  diandra.  Reste  à  lui  donner  un  nom  j  or,  il  me  semble 
«  que  le  nom  de  S.  campestris  Kindb.  lui  convient  bien,  car  je  trouve  dans 
«  la  description  et  la  ligure  une  parfaite  concordance  ;  ajoutez  à  cela  que 
u  votre  plante  appartient  à  des  régions  maritimes  chaudes  (Bastia)  ana- 
«  logues  à  celles  de  Rhodes,  d'Athènes,  d'Espagne,  citées  par  Rindberg. 
a  Je  connaissais  votre  plante,  car  c'est  elle  qui  a  été  publiée  par  31.  Mabillc 
Cl  dans  son  Herharium  Corsicum,  sous  le  n»  SS-i,  avec  le  nom  de  Lepigonum 
o  diandrum  Guss.  J'avais  reconnu  l'erreur  et  je  l'avais  signalée  à  M.  Mabille. 
«  Dans  tous  les  cas,  si  je  m'étais  trompé  en  donnant  h  cette  plante  le  nom 
«  de  S.  campestris  f  je  n'hésiterais  pas  à  la  réunir  J  au  S.  rubra.  » 

Nous  nous  empressâmes  de  transmettre  l'opinion  de  M.  Grenier  à 
M.  Debeaux  et  celui-ci  nous  répondit,  à  la  date  du  12  mai  : 

«  C'est  M.  le  D*"  Lcbel,  l'un  des  monographes  des  Spergularia,  qui  m'a 
«  signalé  le  premier  le  S.  diandra  Guss.,  espèce  bien  différente  du 
u  S.  marina^  dans  les  sables  autour  de  Bastia.  D'après  la  monographie 
«  de  M.  Lebel,  le  S,  diandra  Guss.  est  synonyme  du  5.  salsuginea  Grcn. 
tt  et  Godr.  an  Bunge  ?  M.  Lebel  est  porté  à  croire  que  le  S.  salsuginea 
«  Bunge  n'est  pas  distinct  du  S.  diandra  et  s'il  adopte  ce  dernier  nom, 
«  ce  n'est  que  par  respect  pour  le  droit  de  priorité.  Il  ne  faut  pas  perdre 
«  de  vue  que  la  plante  de  Corse  (S.  diandra)  est  annuelle,  tandis  que 
«  le  S.  marina  est  une  espèce  pérennante,  dont  la  floraison  est  plus 
«  tardive  de  trois  mois  environ.  Afin  de  lever  tous  vos  doutes  à  cet  égard, 
«  j'ai  récolté  hier  le  S.  diandra  in  loco  natali,  c'est-à-dire  dans  les  sables 
n  secs  du  littoral  près  de  l'étang  de  Biguglia  et  je  vous  en  adresse 
«  ci-inclus  plusieurs  individus;  ces  échantillons  appartiennent  à  la  forme  ï 
«  du  5.  diandra  de  M.  Lebel.  —  Elancée^  peu  raineusej  légèrement  pubes- 
«  cente-glanduleuse  ;  mériihalles  longs  sur  la  tige  et  sur  les  cynies;  pédicelles 
«  plus  longs  que  les  fruits.  En  septembre,  je  recueillerai  le  S.  marina  L. 
«  {S.  marginata  DC.)  et  vous  verrez  facilement  qu'il  n'y  a  aucun  rapport 
«  entre  ces  deux  espèces.  » 

Désireux  de  débrouiller  la  question  des  Spergularia,  nous  communi- 
quâmes alors  la  réponse  de  M.  Debeaux  à  M.  Grenier.  Celui-ci  nous  mandait, 
le  i9  mai  : 

«  Il  faut  que  je  me  sois  mal  exprimé  pour  que  votre  correspondant  de 
«  Corse  vous  ait  fait  la  réponse  que  vous  me  transmettez.  Pour  moi 
«  comme  pour  M.  Rindberg  et  même  pour  M.  Lebel  (Rev.  Sperg.j  p.  J9),  le 


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(  223  ) 

«  s.  diandra  ne  diffère  pas  du  S.  salsuginea  Bunge.  J'ai  reçu  la  plante  de 
«  Gussone  et  elle  est  identique  avec  Texemplaire  que  je  vous  ai  envoyé. 
a  Jusque-là  tout  est  bien  et  je  suis  d'accord  avec  votre  correspondant  ; 
«  mais  il  ajoute  :  //  ne  faut  pas  perdre  de  vue  que  la  plante  de  Corse 
o  (S.  diandra)  est  annuelle^  tandis  que  le  S.  marina  est  une  espèce  péren- 
«  nante,  dont  la  floraison  est  plus  tardive  de  trois  mois  environ.  Serait-il 
«  possible  que  j'eusse,  dans  ma  lettre,  assimilé  le  5.  diandra  au  S.  marina; 
«  cela  me  semble  impossible  et  vous  devez  le  comprendre  facilement,  car, 
«  aussi  bien  que  moi,  vous  savez  que  le  S,  diandra  n'a  absolument  rien 
«  de  commun  avec  le  S.  marina  (5.  marginata  DC),  sinon  les  caractères 
tt  de  genre.  Cela  posé,  il  reste  toujours  à  savoir  si  votre  plante  est  oui 
*  ou  non  le  S,  diandra  {S.  salsuginea).  D'abord,  dans  la  monographie  de 
«  M.  Lebel,  il  me  semble  qu'elle  n'est  pas  décrite,  à  moins  de  la  rapportée 
«  au  S.  rubra  ou  à  l'une  des  trois  formes  qu'il  admet  pour  le  S.  diandra; 
«  mais  j'avoue  que  je  n'admets  pas  la  première  hypothèse  et  que  j'aime- 
«  rais  mieux  la  réunir  au  S.  diandra  Lebel  var.  Après  y  avoir  regardé 
tt  de  nouveau,  je  n'ose  plus  la  rapporter  au  S.campestris  Kindb.,dont  la 
«  racine  est  plus  forte  et  les  graines  parfois  ailées.  J'en  étais  là  de  ma 
«  lettre,  c'est-à-dire  de  plus  en  plus  indécis,  lorsque  je  me  décidai  à 
u  consulter  M.  Lebel  lui-même.  Sa  réponse  a  été  que  la  plante  de  Corse 
«  est  une  des  formes  qu'il  a  rattachées  au  S.  diandra.  Toutefois  je  lis 
«  dans  sa  lettre  :  Est-il  plus  admissible  d'en  faire  une  espèce  intermédiaire 
«  à  deux  types  (S.  rubra  et  diandra)  déjà  si  rapprochés  ?  J*ai  vainement 
«  cherché  des  caractères  valables  pour  coj^stituer  la  nouvelle  espèce.  Je  ne 
u  puis  vous  en  dire  davantage  et  le  mieux  est  de  rattacher  ces  formes 
.1  comme  variétés  au  S.  diandra  Guss.  N.  B.  j'oubliais  de  vous  dire  que 
«  M.  Lebel  a  constaté  que,  dans  le  S.  rubra,  les  cotylédons  sont  toujours 
«  incombants,  tandis  qu'ils  sont  nccombants  dans  le  S.  diandra  et  dans 
u  la  plante  de  Corse.  » 

N'étant  pas  encore  suffisamment  fixé  sur  le  nom  à  donner  à  la  plante 
de  Bastia,  nous  fîmes  connaître  notre  opinion  et  nous  donnâmes  commu- 
nication de  toute  la  correspondance  qui  précède  à  M.  Loret.  Celui-ci  nous 
répondait,  le  26  mai  : 

«  Je  suis  bien  aise  que  vous  ayez  reconnu  comme  moi,  dans  le  Spergu- 
tt  laria  de  Corse,  autre  chose  que  le  S.  salsuginea.  Le  vrai  S.  salsuginea 
«  (5.  diandra  Guss.)  est  bien  ce  que  vous  m'avez  envoyé  avec  votre  lettre 
a  et  la  plante  que  je  tiens  de  M.  Grenier  est  identique.  La  confusion 
tt  ne  me  semble  pas  possible  ;  eh  bien  !  M.  Lebel  ayant  reçu  récemment 


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«  une  plante  de  Montpellier  parfaitement  semblable  à  votre  plante  de 
«  Corse  il  Ta  nommée,  à  M.  Duval  et  à  M.  Richter.  S.  salsuginea.  J'avais 
«  toujours  dit  le  contraire  et  je  soutenais  à  ces  Messieurs  que  M.  Lebel 
«  n'avait  pas  bien  examiné  leur  plante.  Je  vous  ai  demandé  le  type  du 
tt  5.  diandra  Guss.j  synonyme  du  5.  salsugineaj  pour  offrir  à  ces  Messieurs 
u  un  clément  de  conviction  de  plus  et  la  chose  ne  peut  plus  offrir  de 
«  doute.  Pour  ce  qui  est  de  la  plante  de  Bastia,  je  ne  connais  ni  lo 
«  S.  campestris^kiïiàh.^  ni  sa  description,  mais  M.  Kindberg  nVt-il  pas 
«  fait  trop  d'espèces?  Il  y  a  lieu  de  se  faire  illusion  dans  ce  genre,  car  les 
«  graines  sont  lisses  ou  chagrinées  dans  la  même  espèce,  comme  le  fait 
«  observer  M.  Lebel  et  je  l'ai  remarqué  comme  lui;  de  plus,  je  crois 
«(  aussi  que  la  durée  varie  selon  l'état  de  compacité  du  sol.  Cela  a  lieu 
it  pour  d'autres  plantes  qui  sont  annuelles  dans  un  sol  meuble  et  dont 
«  la  racine  échappe  aux  ardeurs  du  soleil  et  persiste  parfois  dans  un  sol 
«  plus  compact.  Cela  a  donné  lieu  à  des  erreurs.  Ainsi,  pour  le  genre  qui 
Cl  nous  occupe,  M.  Grenier  distingue,  me  dit-il  dans  une  lettre,  outre 
«  le  S.  salmginea,  trois  espèces  qui  sont  :  1»  S.  marginata  DC.  (S.  média 
«  Pers.),  2o  S,  salina  Pries,  o»  S,  marina  Bartl.,  à  graines  lisses  et  à 
«  racines  pérennantes,  tandis  que  le  5.  marina  à  les  graines  rugeuses  et 
tt  les  racines  non  pérennantes.  Remarquez  que  dans  le  Billotia,  p.  i2, 
ft  M.  Grenier  attribue  des  graines  lisses,  au  contraire,  au  S.  salina  Pries, 
tt  La  vérité  est  que  ce  caractère  varie  comme  la  durée  et  je  ne  doute  pas 
«  que  le  S.  salina  et  le  S.  marina  Bartl.  ne  soient  deux  synonymes.  Le 
«  Lepigonum  médium  Pries  à  graines  très-lisses  que  j'ai  reçu  de  M.  Pries 
tt  est-il  autre  chose?  Je  ne  le  crois  pas.  En  résumé,  je  distingue  : 

tt  i»  S.  salsuginea  F enzl  (S.  diandra  Guss.)., 

«  2»  S.  marginata  DC.  (sub  Arenaria)  {S.  média  Pers.  p  marginata 
«  Gren.  et  Godr.), 

0  5o  S.  salina  Pries  (S.  mar*«a  Bartl.  et  Godr.  Fl.  Lorr.). 

«  Cette  dernière  espèce,  qui  a  presque  toujours,  dans  le  département 
tt  de  l'Hérault,  les  graines  rugueuses  et  la  racine  bisannuelle,  renferme, 
u  pour  moi,  deux  formes  constituant  à  peine  deux  variétés.  Votre  plante 
«  de  Corse  est  identique  à  la  nôtre.  Le  S.  campestris  Kindb.  n'appar- 
«  tient-il  pas  à  cette  espèce  ?  « 

Nous  avons  été  heureux  de  voir  M.  Loret  se  ranger  à  notre  avis.  Son 
opinion  donne  à  notre  manière  de  voir  un  grand  poids. 

lilnum  inaeqiiale  Presl.  —  Ce  nom  est  synonyme  de  L.  stHctum  var. 


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spitatum  Pers.  et  var.  axillare  Gren.  et  Godr.  Le  L,  inaequale  n'a  pas 
rinflorescence  du  L.  strictxim  type,  mais  cette  espèce  est,  on  le  sait,  très- 
variable  sous  ce  rapport. 

Hyperlcum  latermediiiin  Bellynck.  —  Cette  plante,  décrite  dans  la 
Flore  de  Namur,  n'est-elle  pas  une  hybride  des  H.  quadrangulum  et 
H,  tetrapterum  (H.  quadrangulo-tetrapterum  Lasch  in  Rchb.  le.  FI.  Germ., 
cent.  VI,  déc.  2,  18i4;  Aschs.  FI.  derProv.  Brand.)^  à  moins  cependant 
qu'elle  ne  constitue,  entre  les  H.  quadrangulum  et  H.  tetrapterum,  une 
espèce  analogue  à  ce  que  sont  les  Lamium  intermedium,  Cerastium  hrachy- 
petalum,  Carex  Siegertianaj  etc.,  etc.,  qui  ne  sont  évidemment  pas  des 
hybrides  ? 

Euphrasia  VechtrHsiana  E.  Junger.  —  Ce  nom  est  synonyme  de 
E.  majalis  Jord.  Ce  dernier  doit  être  conservé,  car  il  est  le  nom  princeps. 

Orlsaonni  mesastachyum  Link.  —  Cette  plante  n'est  décidément 
qu'une  forme  sans  importance  de  VO.  vulgare.  M.  Boreau,  qui  l'a  cultivée 
et  qui  n'est  certes  pas  suspect,  a  constaté  que  ses  longs  épis  prismatiques 
étaient  revenus  au  type. 

Polemonluni  rhaellcum  Thomas  Gremly  Excurs.  Fl.  der  SchweiZj 
in  Not.  —  Ne  diffère  du  P.  coeruleum  L.  que  par  ses  feuilles  supérieures 
plus  ou  moins  décurrentes  j  or,  ce  n'est  pas  là  évidemment  un  caractère 
assez  important  pour  créer  une  espèce. 

Centanrea  phryglaWilld.  —  Cette  plante,  qui  est  indiquée  en  Suisse, 
nous  semble  fort  douteuse  pour  la  flore  de  ce  pays.  Ce  qu'on  nous  a 
envoyé  sous  ce  nom  et  ce  qu'on  prend  habituellement  pour  tel  est  le  C.  ner- 
vosa  L.  (C  phrygia  helvetica  Gaud.). 

liOllum  arvense  Sm.  —  La  plante  qui  croît  dans  nos  champs  de  lin  et 
que  nous  nommons  d'habitude  L.  linicola  Sond.  est  le  L.  arvense  Smith 
Fl.  Brit.,  excl.  syn.  With  (1800);  Schrad.  Germ.;  Host  Gram.;  Dmrt. 
Agrost.  Belg.  Il  est  douteux  qu'elle  soit  le  L.  arvense  de  Withering,  qui 
est  plutôt  une  variété  du  L.  temulenlum;  mais  elle  est  bien  certainement 
le  L.  arvense  de  Smith.  Ce  n'est  que  dans  la  2«  édition  du  Synopsis  de 
Koch  que  le  nom  de  L.  linicola  apparaît  pour  la  première  fois  j  ce  nom 
doit  donc  disparaître.  Mais,  dès  1789,  Schranck,  dans  sa  Flore  de  Bavière, 
a  décrit  cette  espèce  sous  le  nom  de  L.  remoium,  nom  adopté  par  Hoff- 
mann, en  1800,  dans  sa  Flore  Germanique.  A  l'avenir,  c'est  donc  ce 
dernier  qui  doit  designer  l'espèce. 

Aspidium  liOnchilis.  Sw.  —  Sous  ce  nom,  sont  comprises,  selon 

17 


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M.  Du  Mortier,  deux  espèces  indigènes  à  la  Belgique  :  i^A.  Lonchitis  Sw., 
dont  les  pinnules  sont  indivises;  2°  A.  Pseudo-Lonchitia  Dmrt.,  dont  les 
pinnulcs  sont  pinnatifîdes  et  qui  est  intermédiaire  entre  les  A.  Lonchitis 
et  A.  lobatum,  mais  bien  plus  voisine  de  la  première,  dont  elle  se  distingue 
par  sa  pinnule  basilaire  supérieure  détachée  de  la  fronde  et  non  réunie 
avec  elle.  Découverte  par  feu  Driessen  dans  les  Lois  ombragés  près  de 
Maeseyck  (Limbourg),  notre  confrère  M.  É.  Marchai  en  a  retrouvé  une 
touffie,  en  1868,  à  Fraipont  (Liège).  M.  Bommer,  qui  a  cultivé  plusieurs 
plantes  auxquelles  le  nom  dM.  Pseudo-Lonchitis  s^appliquait  parfaitement, 
nous  a  dit  qu'il  n'a  jamais  pu  y  voir  autre  chose  qu'une  forme  de  VA. 
lohatum. 


Primitiae  Monographiae  Rosarum.  —  Matériaux  pour  servir 
à  V Histoire  des  Jîo^es,  par  François  Crépin. 


AVANT-PROPOS. 

Depuis  plus  d'un  demi-siècle  les  Roses  font  Tobjet 
de  travaux  nombreux,  tant  descriptifs  qu'illustratifs.  On 
pourrait  donc  penser  que  leur  étude  est  assez  avancée 
pour  essayer,  dès  à  présent,  de  dresser  Tinventaire  général 
du  genre  et  rédiger  une  monographie  définitive.  Mais  nous 
sommes  encore  bien  loin  d'être  arrivés  en  possession  des 
connaissances  nécessaires  et  des  matériaux  suffisants  pour 
arrêter  cet  inventaire  et  pour  distinguer  toutes  les  formes 
spécifiques.  Jusqu'ici,  ce  genre  a  passé  par  des  mains  plus 
ou  moins  habiles  ou  plus  ou  moins  maladroites;  son 
histoire  a  passé  par  des  phases  diverses,  tantôt  en  progrès, 
tantôt  en  recul,  selon  le  degré  de  clairvoyance  des  obser- 
vateurs, et  aussi  selon  le  temps  consacré  par  ceux-ci  aux 
espèces  de  ce  groupe. 

Je  ferai  ailleurs  l'historique   des  travaux   publiés  sur 


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(  227  ) 

les  Roses,  en  tachant  de  les  apprécier  avec  justice  et  im- 
partialité. 

Pour  le  genre  en  question ,  comme  pour  tout  autre 
genre,  deux  écoles  se  trouvent  en  présence  :  celle  qui 
croit  à  Texistence  de  très-nombreuses  formes  spécifiques 
et  qui  pense  devoir  démembrer  les  anciennes  associations  ; 
et  celle  qui  suppose  que  les  types  essentiellement  distinc- 
tifs  sont  relativement  peu  nombreux  pour  chaque  région 
du  globe.  De  là  deux  systèmes  qui  donnent  lieu  à  deux 
listes  d'espèces  extrêmement  différentes,  puisque  certains 
auteurs  comptent  les  types  spécifiques  par  centaines,  tandis 
que  d'autres  les  comptent  à  peine  par  dixaines.  Les  pre- 
miers croient  à  l'autonomie  de  l'espèce,  à  son  immutabi- 
lité, à  sa  création  spéciale  ;  parmi  les  seconds,  il  en  est 
qui  partagent  ces  idées  en  théorie,  tandis  que  d'autres, 
tout  en  reconnaissant  qu'il  existe  momentanément  des 
types  distincts,  autour  desquels  viennent  se  grouper  des 
formes  secondaires,  ne  pensent  pas  que  ces  types  aient 
une  fixité  morphologique  arrêtée  pour  l'avenir  et  soient 
provenus  d'ancêtres  identiques.  Ces  derniers  observateurs, 
qu'on  est  convenu  d'appeler  darwinistes  et  qu'on  pourrait 
plus  justement  appeler  lamarckistes,  n'attachent  pas  une 
importance  majeure  à  la  reconnaissance  de  ces  types 
dits  spécifiques,  puisque  pour  eux  ces  types  sont  transi- 
toires et  doivent  tôt  ou  tard  disparaître,  après  avoir  vu 
leur  descendance  transformée.  Dans  nos  observations,  les 
principes  ont  une  importance  capitale  sur  la  manière  de  voir 
et  influent  énormément  sur  le  résultat  de  nos  travaux.  On 
pourra  ici  me  demander  quelles  sont  mes  croyances  et 
quel  but  j'ai  en  vue  en  abordant  une  étude  aussi  longue 
et  aussi  laborieuse  que  celle  des  Roses.  J'ai  bien  repoussé 
la  théorie  de  l'évolution,  mais  avec  le  temps  mes  idées  se 


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(  228  ) 

sont  modifiées  et  aujourd'hui  j'avoue  que  cette  même 
théorie  satisfait  mieux  l'esprit  que  la  théorie  contraire. 
Toutefois,  en  attendant  que  la  génération  spontanée,  que 
les  données  de  la  paléontologie  devenant  plus  complètes 
ou  que  d'autres  faits  d'un  autre  ordre  soient  venus  affirmer 
en  quelque  sorte  l'évolution,  je  crois  sage  de  réserver  mon 
jugement  sur  cette  délicate  question.  Dans  mes  études  sur 
les  Roses,  je  n'ai  donc  pas  de  parti  pris  et  je  vais  recher- 
cher avec  toute  l'impartialité  possible  si  ce  genre  ne  nous 
offrira  pas  l'un  ou  l'autre  enseignement  précieux  pour  la 
solution  du  grand  problème  de  l'espèce.  Peut-être  l'examen 
approfondi  de  cette  foule  de  formes  et  les  recherches  sur 
leurs  aires  de  dispersion  seront-ils  très-instructifs  à  ce 
point  de  vue. 

Aux  yeux  de  beaucoup,  le  genre  Rosa  est  un  véritable 
chaos  où  doit  inévitablement  se  perdre  l'observateur,  à 
cause  de  la  polymorphie  excessive  des  formes,  formes  qui 
ne  revêtiraient  même  point  les  caractères  d'espèces  ordi- 
naires. C'est  là  une  grave  erreur,  qu'on  pourrait  faire 
remonter  à  Linné,  qui  n'avait  nullement  compris  les 
formes  de  ce  genre.  L'exemple  du  célèbre  suédois  a  pesé 
sur  l'esprit  de  phytographes  de  premier  ordre,  qui  ont 
plus  tard  prononcé  la  condamnation  du  genre,  sans  s'être 
donné  la  peine  de  véritablement  l'étudier.  Mais  quelle  que 
soit  l'autorité  de  ces  hommes^  nous  ne  pouvons  plus  être 
arrêtés  par  leurs  affirmations  ;  nous  devons  consulter  la 
nature.  Mais  celle-ci  exige  autre  chose  qu'une  attention 
distraite,  que  de  rares  moments  d'observation^  s'il  s'agit 
de  genres  tels  que  ceux  des  Rubus,  des  Hieracium,  des 
Rosay  elle  exige  non  pas  quelques  semaines,  quelques 
mois,  mais  des  années  entières.  Il  faut  longtemps  voir, 
longtemps   méditer,   pour  arriver  à  saisir  ce  qu'on  peut 


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(  229  ) 

appeler  les  types  d'organisation  et  ne  pas  être,  à  chaque 
instant,  dupe  de  simples  accidents.  Pour  maîtriser  de  tels 
genres,  il  faut  s'y  acharner  corps  et  âme.  Or,  c'est  ce  que 
n'ont  pu  faire  et  ce  que  ne  peuvent  faire  les  hommes  de 
talents  divers  consacrés  à  des  travaux  d'ensemble.  Le  genre 
Rosa  ayant  été  négligé  par  la  plupart  des  botanistes,  on 
ne  doit  pas  être  surpris  si  les  recherches  spéciales,  entre- 
prises depuis  une  vingtaine  d'années,  ont  mis  au  jour 
bien  des  types  nouveaux,  même  dans  les  pays  les  mieux 
explorés  sous  d'autres  rapports,  et  que  d'excellents  phyto- 
graphcs,  imbus  de  l'idée  qu'en  Europe  il  n'y  a  qu'un  très- 
petit  nombre  d'espèces  véritables,  aient  passé,  sans  les 
voir,  à  côté  de  types  parfaitement  caractérisés  et  aussi 
distincts  que  ceux  généralement  admis  dans  d'autres 
genres. 

Mes  premières  études  sur  les  Roses  remontent  à  1856  et 
depuis  cette  époque  je  n'ai  cessé  de  réunir  et  de  déchiffrer 
de  nombreux  matériaux  (*).  Ces  études,  déjà  longues,  me 
permettent  d'avancer  les  propositions  suivantes  :  Que 
l'espèce  (2)  dans  le  genre  Ros.v  est  aussi  tranchée  que  dans 


(1)  En  1862,  dans  le  S^^  fascicule  de  mcSi  Notes  sur  quelques  plantes  rares 
ou  critiques  de  la  Belgique,  publié  dans  le  tome  XIV,  2"»«  série,  des 
Bulletins  de  T  Académie  de  Belgique,  y  ai  longuement  décrit  les  Rosa  coro- 
nota  Crép.  et  R.  arducnnensis  Crép.  et,  à  leur  propos,  je  me  suis  longue- 
ment étendu  sur  d*autres  espèces.  Los  considérations  que  j^ai  exposées, 
dans  ce  travail,  sur  le  genre,  je  les  recommande  à  la  sérieuse  attention  du 
lecteur  :  toutes  restent  encore  vraies  aujourd'hui  et  je  n'ai  rien  à  désa- 
vouer. Voir  aussi  :  Éludes  sur  les  Roses  {Bulletin  de  la  Société  royale  de 
Botanique  de  Belgique,  t.  V,  p.  13,  1866)  ;  description  du  Bosa  exilis  Crép. 
etWirtg.  (Bull,,  t.  VIÏ,  p.  220,  1868);  description  des  Rosa  intermedia 
Crép.,  R.  Reuteri  God.  et  observations  sur  la  classification  des  Roses 
(Bull.,  t.  VII,  p.  246,  231  et  2b7). 

(2)  L'espèce  est  ici  entendue  telle  que  la  conçoit  l'école  dite  linnéenne. 


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(  230  ) 

tout  autre  genre,  que  chaque  type,  selon  sa  dispersion , 
est  compris  dans  des  limites  plus  ou  moins  larges;  qu'au 
delà  de  ces  limites  il  y  a  une  lacune  plus  ou  moins  consi- 
dérable qu'il  faut  sauter  pour  entrer  dans  les  limites  des 
espèces  voisines;  qu'une  confusion  véritable  ne  règne  pas 
parmi  les  espèces.  Il  y  a  certainement  des  formes  qui 
semblent  tout  d'abord  très-obscures,  qu'on  hésite  à  clas- 
ser, qui  vous  troublent,  mais  il  ne  faut  pas  se  hâter  de 
prononcer  j  avec  le  temps,  après  l'examen  de  nouveaux 
matériaux,  elles  finissent  pas  se  dégager,  par  se  révéler. 
D'autre  part,  mes  études  antérieures  m'ont  convaincu 
qu'un  certain  nombre  de  formes  élevées  à  la  dignité  d'es- 
pèce ne  sont  que  de  simples  variétés,  ou  peut-être  des 
espèces  envoie  de  se  caractériser,  maisqui  ontété  créées  par 
suite  de  la  mauvaise  entente  des  caractères,  pour  n'avoir 
pas  tenu  compte  que  divers  types  peuvent  varier,  être 
glabres  ou  pubescents,  glanduleux  ou  églanduleux,  nains 
ou  géants,  etc.,  etc.  Dans  la  suite,  je  m'efforcerai  de  prou- 
ver cette  assertion  en  discutant  les  caractères  des  formes 
transitoires,  par  l'examen  des  variations  parallèles,  par  des 
expériences  de  culture.  Toutefois,  je  dois  ici  prévenir  que 
moi-même  j'établirai  de  ces  formes  secondaires,  mais  pro- 
visoirement et  seulement  pour  les  besoins  de  l'étude,  afin 
de  remplir  certains  cadres  artificiels.  Ces  formes  secon- 
daires, dénommées  comme  les  vraies  espèces,  seront  mar- 
quées d'un  signe  particulier. 

Dans  ces  prémices,  je  me  propose  de  réunir  et  d'élu- 
cider les  matériaux  d'une  monographie  générale  du  genre 
Rosa.  Ces  préparatifs,  qui  exigeront  peut-être  dix  ou  douze 
ans,  comprendront  successivement  tout  ce  qui  peut  se 
rattacher  à  Phistoire  des  Roses  :  classification,  descriptions 
de   formes  nouvelles,  critique,   expériences   de  culture. 


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(  231  ) 

clefs  analytiques,  revue  bibliographique,  demandes  de 
renseignements,  etc.  Publiant  ainsi  d'avance  et  partielle- 
ment le  fruit  de  mes  propres  recherches  jointes  à  celles 
de  mes  correspondants,  j'aurai  le  bénéfice  de  la  discus- 
sion, et  plus  tard  je  pourrai  avancer  des  faits,  des  aperçus, 
qui  auront  subi  l'épreuve  de  l'examen.  Du  reste,  j'estime 
que  lorsqu'on  entreprend  un  travail  de  longue  haleine,  il 
est  prudent  de  faire  connaître  successivement  d'avance  les 
résultats  partiels  de  ses  recherches  :  il  peut  arriver  que 
l'auteur  soit  mis  dans  l'impossibilité  de  terminer  son 
œuvre  et  alors  on  pourrait  voir  se  perdre  des  choses  inté- 
ressantes ou  précieuses. 

Je  fais  appel  ici  à  tous  les  amateurs  de  Roses  de  notre 
hémisphère,  aux  voyageurs  comme  aux  hommes  séden- 
taires et  je  les  prie,  avec  instance,  de  me  seconder  dans 
mon  entreprise.  En  échange  des  Roses  de  leurs  pays, 
sur  lesquelles  je  leur  fournirai  d'amples  notes,  je  pour- 
rai leur  envoyer  les  Roses  de  Belgique,  qui  sont  va- 
riées et  curieuses.  Déjà  un  grand  nombre  de  bota- 
nistes ont  bien  voulu  répondre  à  mes  demandes  : 
MM.  Areschoug,  Baker,  Boissier,  Boreau,  Bouvier,  Cal- 
lay,  Cariot,  Caruel,  Cottet,  Déséglise,  Du  Mortier,  Fran- 
chet,  El.  Pries,  Grenier,  Grisebach,  Haussknecht,  lise, 
A.  Kerner,  Kirschleger,  Lagger,  Lamotte,  Lange,  Loret, 
Mabille,  Marchai,  Martinis,  Miégeville,  Ozanon,  Paillot, 
Parlatore,  Puget,  v.  Pittoni,  Rapin,  Reuter,  Ripart, 
Thielens ,  Timbal-Lagrave ,  Tommasini ,  Van  Heurck  , 
J.-B.  Verlotet  Wirtgen.  J'ai  à  remercier  vivement  tous  ces 
Messieurs  et  j'ose  espérer  qu'ils  me  continueront  leurs 
bons  services.  Sans  l'aide  d'autrui,  il  serait  tout  à  fait 
impossible  à  un  homme,  non  pas  d'élaborer  une  mo- 
nographie générale,  mais  même  une  histoire  complète  des 
Roses  d'une  seule  contrée. 


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(  232  ) 


CLASSIFICATION. 

Je  n'ai  nullement  Tintention  de  faire  ici  un  travail  appro- 
fondi sur  les  classifications,  en  jugeant  et  critiquant  les 
arrangements  inventés  ou  suivis  par  les  auteurs  qui  ont 
écrit  sur  les  Roses  :  cette  lourde  tache  est  réservée   pour 
l'avenir.  Je  me  bornerai  à  quelques  courtes  observations, 
suivies  d'un  classement  provisoire  des  principales  formes 
européennes.  On  l'a  dit,  je  l'ai  répété  après  d'autres,  la 
classification  dans  ce  genre  est  d'une  importance  majeure 
pour  la  bonne  entente  des  espèces,  pour  la  saine  apprécia- 
tion des  formes.  Déjà,  en  1819,  Marschall  von  Bieberstein 
disait  en  parlant  de  la  classification  du  genre  ou  de  sa  clef  : 
afferet  denique  lucem  et  hinc  intricatissimo  gêner i  dies. 
Malgré  bien  des  efforts,  on  n'est  pas  encore  parvenu  à 
trouver  la  véritable  clef?  Celle-ci  existe-t-elle?  Existe-t-il 
des  organes   sur  lesquels   on   puisse  fonder  une    bonne 
distribution  systématique  du  genre?    Des    monographes 
se   sont   imaginés    avoir    découvert    ces   organes.    Pour 
établir   les    divisions  primordiales,   ils    ont  tour  à  tour 
choisi   le  fruit,  les  styles,  les  glandes,  les  aiguillons,  les 
sépales,  les  stipules  et  enfin  le  disque  ou  nectaire;   or, 
tous  ces  organes  ne  peuvent  servir  à  des  divisions  de 
premier  ordre  et  n'ont  donné  Heu  qu'à  des  arrangements 
plus  ou  moins  artificiels.   Le  genre  Rosa  se  laissera-t-il 
scinder  en  grandes  sections,  naturelles,  se  subdivisant  régu- 
lièrement en  sections  de  moindre  valeur?  Cela  paraît  assez 
douteux.  Dans  ce  groupe,  comme  dans  le  règne  végétal  tout 
entier,  l'homme  est  peut-être  à  la  recherche  d'une  chose 
qui  n'existe  pas  et  nos  arrangements  systématiques  les  plus 
habiles  ne  représenteront  peut-être  jamais  qu'une  certaine 


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v"-;. 


(  233  ) 

façon  de  notre  esprit  de  considérer  les  êtres  organiques 
et  qui  ne  répond  pas  à  une  réalité.  J'estime  qu'il  faut 
en  ce  moment  abandonner  nos  recherches  pour  décou- 
vrir ce  qu'on  appelle  la  clef  du  genre  et  concentrer  nos 
efforts  pour  constituer  de  petits  groupes  d'espèces  affines, 
groupes  à  la  façon  de  ceux  établis  par  De  Candolle  et  Lind- 
ley.  Depuis  le  temps  où  écrivaient  ces  deux  hommes  de 
talent,  les  études  ont  fait  beaucoup  de  progrès  et  l'on  doit 
convenir  que  les  sections  qu'ils  ont  créées  et  définies  sont 
presque  toutes  hétérogènes  et  doivent  subir  de  profondes 
modifications.  Déjà  M.  Déséglise,  dont  les  travaux  sur 
les  Roses  sont  hautement  recommandables,  avait  apporté 
d'heureuses  améliorations  aux  groupes  composés  par  De 
Candolle.  Ces  améliorations  ne  sont  pas  suffisantes  encore 
et  je  me  propose,  dans  le  tableau  suivant,  d'indiquer  les 
modifications  et  les  changements  que  j'ai  fait  subir,  dans 
mon  herbier,  à  la  disposition  adoptée  par  M.  Déséglise(^). 


TABLEAU   MÉTHODIQUE  DES  ROSES  EUROPÉENNES. 
Sect.  I.  —  S^'nstylae. 

Rosa  sempervlreiis  L.  Rosa  mlcrophylla  DC. 

—  scandeiis  Mill.  —  raselnonensls    Grcn.    et 

—  prostrataDC.  Déségl. 

b)   iit*r«M«e«. 

ROMi  bibracleata  Bast.  Rosa  erronca  Rip. 

—  consplcaa  Bor.  —  repens  Scop. 

(1)  Cet  auteur  a  publié  sa  dernière  classification  dans  un  recueil  anglais 
intitulé  :  The  Naturalist.  (Voir  t.  I,  p.  273-313, 186^-1865.) 


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(234) 
Sect.  II.  —  Stylosae. 


Rosa  slyloMi  Desv. 

—  ffastlfflata  Bast. 

"  —  Clollldca  Timb.-Lagr.  (I) 

—  ayalylaBast. 


Roaa  Icacochroa  Desv. 
*  —  modesta  Rip. 
—  rastleana  Déségl. 


Les  formes  de  cette  section  ont  un  port  différent  des  Synstylées  et 
qui  les  rapproche  des  Canines.  Si  leurs  styles  sont  un  peu  agglutinés, 
ils  le  sont  en  colonne  courte  faisant  peu  saillie  au-dessus  du  disque  et  se 
dissocient  fréquemment  pendant  la  maturation  du  fruit.  A  part  cet  agglu- 
tination ,  peu  de  chose  rappelle  chez  elles  les  caractères  du  groupe 
précédent. 

Sect.  III.  —  Gallicanae. 


la  ^alllca  L. 
pamlla  L. 
anstrlaca  Crantz. 
CsacklaDa  fiess. 
provlnclall0  Ait. 


IncarData  Mill. 

—  cmlneDS  Déségl. 

—  mirabilis  Chah. 

—  cordiffolla  Chah. 

—  deelpleD0  Bor. 


Dans  cette  section,  M.  Déséglise  a  rangé  diverses  formes  à  styles  plus 
ou  moins  saillants,  soit  libres,  soit  rapprochés  en  colonne.  Ces  formes 
sont-elles  de  vraies  Gallicanes  ?  Déjà  Schleicher  avait  nommé  Pune  déciles 
R.  hyhrida,  ce  qui  donne  à  supposer  que  cet  auteur  soupçonnait  le  fait 
d'hybridité,  fait  qui  me  paraît  démontré,  dans  ce  groupe,  par  la  stérilité, 
ou,  si  Ton  veut,  par  l'atrophie  des  grains  de  pollen.  Dans  toutes  les  formes 
dont  j'ai  pu  examiner  le  pollen,  j'y  ai  reconnu  l'atrophie  complète  des 
grains  polliniques.  Il  me  parait  vraisemblable  que  ces  formes  sont  les 
produits  de  diverses  Gallicanes  croisées  avec  une  ou  plusieurs  Synstylées. 
Viendraient  se  ranger,  sous  le  titre  de  Gallicanae  hybridae,  les  R.  hyhrida 
Schleich.,  R,  arvina  Krock.,  R.  arenivaga  {Flora  exsiccala  de  C.  Billot, 
N®  3718,  an  Déséglise?),  R.  geminata  Rau,  R.  sylvatica  Rau,  R.  incompa- 
rabilis  Chab.  et  R.  conica  Chah. 


(t)  Les  espèces  précédées  d'un  astérisque  sont  encore  inédites. 


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(  23S  ) 

Ne  connaissant  pas  de  visu  les  R.  virescens  Déségi.,  R.  opacifolia  Ghab., 
R.  mixta  Chab.  et  R.  rhodani  Ghab.,  je  les  laisse  de  côté. 

J'engage  instamment  les  botanistes,  surtout  ceux  des  environs  de  Lyon, 
à  vérifier  ce  que  j'avance  sur  le  pollen  de  ces  formes  que  je  soupçonne 
d'hybridité.  Qu'ils  se  mettent  bien  en  garde  contre  les  individus  en  voie  de 
retour  vers  Pun  ou  l'autre  type  ascendant  et  dont  le  pollen  tendrait  à  se 
réorganiser. 

Sect.  IV.  —  Plmplnelllfollae. 

*  Folioles  à  dents  toutes  ou  presque  toutes  simples. 

Rosa  splnoslsslma  L.  Rosa  Mathoniietl  Grcp. 

(R.  pimpinellifolia  Mult.  Auct.)  —  Ressert  Tratt. 

—  mlllsslina  Gmel.  —  Osanonll  Déségl. 

—  eonslmllls  Déségl.  —  petroscnes  Ozan. 

—  spreta  Déségl.  ?  -—  Oxyacantha  MB.(1} 

**  Folioles  à  dents  composées. 
Rosa  RIparlII  Déségl.  Rosa  myrlaeaiitlia  DG. 

Je  l'ai  déjà  dit(2),  je  retranche  de  cette  section  les  R.  AiôerntcaSm., 
R.  involuta  Sm.  et  R.  rubellaSm.,  comme  n'étant  pas  de  vraies  Pimpinelli- 
foliées.  Gelles-ci  se  distinguent  par  la  forme  particulière  des  oreillettes 
stipulaires,  par  leurs  pétales  toujours  blancs  et  par  divers  autres  caractères 
qui  ne  se  trouvent  point  dans  les  trois  espèces  exclues. 

A  la  suite  des  Pimpinellifoliées,  viennent  se  ranger  plusieurs  formes 
considérées  par  quelques  auteurs  comme  des  espèces  légitimes  et  qui  me 
paraissent  des  hybrides  :  R.  reversa  W.  et  K.,  R.  rubella  Sm.,  R.  pimpinel- 
lifolia Plur.  Auct.,  et  dont  il  sera  parlé  après  la  description  d'une  nouvelle 
hybride,  le  R.  spinosissima  X  coronata  Grép. 

Sect.  V.  —  Alpinae. 

Rosa  alplna  L.  *Rosa  Intrlcala  Déségl. 

—  pyrenaica  Gou.  —  alpeslrls  Déségl. 


(1)  Gette  espèce  ne  m'étant  connue  que  par  sa  description,  je  l'ai  fait 
précéder  du  signe  du  doute. 

(2)  RulL,  t.  VII,  p.  258. 


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(  236  ) 

Rosa  monspellaca  Gou.  Bosa  lafgpenarla  Vill. 

—  pendu  llna  Ait. 

De  cette  section,  j'écarte  les  R.  sabauda  Rap.,  R.  Suefferti,  Rirschl.  et 
fl.  ruhrifolia  Vill.  qui  ne  peuvent  être  associés  aux  vraies  Alpines.  Le 
dernier  se  rapproche  beaucoup  des  Canines. 

Sect.  VL  —  Sabinitte. 

Rosa  Sabinl  Woods.  Rosa  Involuta  Sm. 

—  Donlana  Woods.  —  coronaCa  Grcp. 

—  sracllls  Woods.  —  sabauda  Rap. 

—  I¥ll0onl  Borrer. 

La  plupart  des  formes  de  cette  section  ont  été  jusqu'ici  mal  classées  par 
plusieurs  auteurs.  C'est  ainsi  que  M.  Grenier,  dans  sa  Flore  de  la  chaîne 
Jurassique,  place  le  R.  sabauda  dans  ses  Coronatae  qui  comprennent  le 
R.  spinosissima,  et  le  R.  coronata,  dans  ses  Villoscui  à  côté  du  R.  molltssima 
Willd.  D'autre  part,  M.  Déséglise  range  le  R.  involuta  Sm.  dans  ses  Pim- 
pinellifoliae j  le  R.  sabauda,  dans  sesAtpinae  et  les  R.  gracilis,  R.  Doniana, 
R.  Sabini  et  R.  IVilsoni,  parmi  ses  Tomentosae.  Imitant  ce  que  les  Anglais 
avaient  fait  pour  le  R.  Sabini,  en  1862(1),  je  rapprochais  le  R.  coronata  des 
Pimpinellifoliées.  II  ne  faat  du  reste  pas  être  surpris  de  voir  les  formes  des 
Sabines  placées,  soit  dans  les  Pimpinellifoliées,  soit  dans  les  Villeuses(3', 
car  elles  tiennent  des  deux  sections  :  de  la  première  par  la  gracilité  des 
aiguillons  et  leur  mélange  assez  fréquent  avec  des  aiguillons  sétacés, 
par  le  mode  de  végétation  (plantes  sociales) ,  par  l'étroitesse  ordinaire 
des  stipules;  par  une  floraison  précoce,  par  une  certaine  ressemblance  de 
port,  quand  les  individus  sont  petits  et  assez  chétifs  ;  de  la  seconde  par  la 
rectitude  des  grands  aiguillons,  par  la  villosité  du  feuillage,  par  la 
forme  du  réceptacle  fructifère  et  par  la  persistance  des  sépales. 

Sect.  VII.  —  montanae. 

Rosa  rubriffolla  Vill.  Rosa  montana  Chaix. 

*  —  Incllnata  Kerncr.  —  salacvcnsls  Rap. 


(1)  Notes,  fasc.  11,  p.  29. 

(2)  Les  Villosae  telles  que  je  les  définis. 


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(  237  ) 

Rosa  Perrierl  Songeon.  ""Bosa  dIscreCa  Rip. 

—  Realerl  God.  *     —  Impanens  Rip. 
*  —  Ilseana  Crép.  *    —  ffalcata  Piig. 

—  Crcpinlana  Déségl.  *     —  Delasoll  Lag.  et  Pug. 

—  caballlcensl0  Pug.  —  alpestrlu  Rap.  non  Déségl. 

Si  on  la  juge,  d'après  les  classifications  antérieures,  celte  section  doit 
paraître  composée  de  formes  bien  disparates.  M.  Déséglise  range  le 
R.  rubrifolia  parmi  ses  Alpinae,  les  R.  Reuteri  et  R.  Crepiniann,  parmi  ses 
Caninae  nudae,  les  R.  montana,  R,  caballicensiSy  R.  salaevensis  et  R.  Per^ 
rierij  parmi  ses  Caninae  hiapidae.  D'autre  part,  M.  Grenier  place  le 
R.  salaevensis  dans  ses  Coronaiae,  k  côté  du  R.  sabauda,  les  R.  rubrifolia 
et  R.  inoniana,  dans  ses  Ambiguae  et  le  R.  Reuterij  dans  ses  Caninae. 

Ce  nouvel  arrangement,  naturellement  provoqué  par  l'examen  attentif 
des  formes,  avait  été  prévu  par  Scringe  dès  18^5.  £n  effet,  dans  une  notice 
étendue  sur  le  R.  rubrifolia  (1),  cet  auteur  proposait  de  réunir  à  cette 
espèce  le  R.montana  sous  le  nom  de  Yav.'glandulosa,  et  il  n'y  a  rien  d'im- 
prudent à  supposer  que  ce  qu'il  désigne  sous  le  nom  de  var.  pinnatifida  et 
qu'il  a  fait  figurer  sur  la  planche  II,  fig.  II  soit  l'une  ou  l'autre  forme  du 
R,  Reuieri.  Pour  qu'il  vint  à  l'esprit  de  Seringe  l'idée  d'un  tel  rapproche- 
ment, il  faut  bien  qu'il  y  ait  entre  ces  trois  formes,  R.  rubrifolia j 
R.  Reuteriet  R.  montana,  un  grand  air  de  famille,  beaucoup  d'affinité. 

Mes  Montanes  peuvent  être  caractérisées  :  i°  par  une  glaucescence 
plus  ou  moins  fortement  marquée  du  feuillage  et  des  jeunes  rameaux  ; 
2»  par  des  aiguillons  plus  grêles  que  dans  les  Canines,  souvent  moins 
crochus  ;  S*»  par  des  sépales  se  redressant  après  l'anthèse,  couronnant  le 
fruit  jusqu'à  sa  maturité,  puis  caducs;  -i»  par  une  teinte  habituellement 
assez  foncée  de  la  corolle. 

Le  R.  montana  Chaix  (an  R.  glandulosa  Bell.  ?)(2)  tranche  un  peu,  dans 
cette  section,  par  la  forme  de  ses  folioles  et  la  glandulosité  de  son  réceptacle. 

Par  le  R.  Reuieri  et  les  formes  voisines,  le  R.  rubrifolia  et  lej  espèces 
qui  le  suivent  se  relient  aux  Canines,  comme  par  une  sorte  de  gradation. 


(1)  Musée  helvétique,  t.  I,  p.  7. 

(2)  N'ayant  pu  jusqu'ici  consulter  le  mémoire  de  Bellardi,  je  ne  sais  à 
quoi  m'en  tenir  sur  le  R,  glandulosa  de  cet  auteur,  qui  cependant  me 
paraît  être  la  même  forme  que  le  R.  montana  de  Chaix. 


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(  238  ) 
Sect.  VIII.  —  Caninae. 

a)  MéUieHanac 

Pétioles  glabres  ou  à  peu  près  ;  folioles  glabres,  églanduleuscs  sur  les 
nervures  secondaires,  toutes  à  dents  simples;  pcdicelles  et  réceptacle 
florifère  lisses. 

Bosa  lulellana  Lem.  Uosa  adcila  Déségl. 

—  fallens  Déségl.  —  aciphylla  Rau. 

*  —  oxyphylla  Rip.  —  exills  Crép.  etWirtg. 

—  purpurasceufl  Rip.  —  sphaerlca  Gren. 

*  —  flnUlma  Déségl.  —  condensata  Pug. 

*  —  ffallax  Pug.  *  —  arisuala  Timb.-Lagr. 

b)   Srt*iiM«<#or<ae. 

Pétioles  glabres  ou  à  peu  près  ;  folioles  glabres ,  églanduleuses  sur  les 
nervures  secondaires,  celles  des  feuilles  inférieures  des  rameaux  florifères 
à  dents  plus  ou  moins  composées,  celles  des  feuilles  supérieures  à  dents 
simples  ;  pédicelles  et  réceptacle  florifère  lisses. 

*llosa  ololela  Rip.  ^Itosa  spurla  Pug. 

*  —  luslfgpnls  Déségl.  et  Rip.  —  monllvaga  Déségl. 

c)  nigei'i^aiae. 

Pétioles  glabres  ou  à  peu  près,  rarement  un  peu  velus  tout  autour  ; 
folioles  glabres,  églanduleuses  sur  les  nervures  secondaires,  toutes  à  dents 
plus  ou  moins  composées  (0;  pédicelles  et  réceptacle  florifère  lisses. 

Rosa  rubescens  Rip.  ^Bosa  leloslyla  Rip. 

*  —  cladolela  Rip.  ?     —  medioxliua  Déségl.  (2) 

—  Klaberrlma  Dmrt.  —  malmundarleusis  Lej. 

—  Carloll  Chab.  *    —  sphaeroldea  Rip. 


(1)  J'appelle  dents  composées  celles  qui  ont  un  ou  plusieurs  denticules 
accessoires. 

(2)  La  place  de  cette  forme  n'est  peut-être  pas  là,  à  cause  de  certaines 
folioles  pourvues  de  quelques  rares  glandes  sur  les  nervures  secondaires. 


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(  239  ) 


BioMi  slobularlu  Fraiich. 

*  —  virldicata  Pug. 
—  rubelliflora  Rip. 

*  —  curficola  Pug. 

*  —  oblon^a  Déségl.  et  Rip. 

*  —  iDDocaa  Rip. 


Rosa  siiaarrosa  Rau. 

—  damalls  Bcchst. 

*  —  Chabolssael  Gren. 

—  erlo0lyla  Rip. 

*  —  vlllosluscula  Rip. 


d)  HUpiaa^, 

Pétioles  glabres  ou  à  peu  près;  folioles  glabres,  églanduleuses  sur  les 
nervures  secondaires ,  à  dents  simples  ou  composées  ;  pédicelles  ou 
réceptacles  florifères  plus  ou  moins  hispides-glanduleux. 

*  Folioles  toutes  à  dents  simples. 

Bosa  andesaveniila  Bast .  ''Boiia  lltiglosa  Crép. 

*  —  BoHMellI  Rip.  *  _  hIrtellaRip.  (1) 

*  -  a^reatlua  Crép.  *  _  *ran«iiiota  Crép. 

**  Feuilles  inférieures  des  rameaux  florifères  à  dents  munies  de 
i-2-3  denticules  accessoires,  les  autres  a  dents  simples. 
vlnealU  Rip.  *Bo.a  Sabertl  Rip. 

slanaBess.  *  __  Lemaitrel  Rip. 

***  Folioles  toutes  ou  presque  toutes  à  dents  composées  ou  doubles. 
t  Folioles  médiocres,  ovales  ou  elliptiques,  un  peu  atténuées,  non 
largement  arrondies  ou  subcordées  à  la  base. 

*llosa  braeteova  Crép. 

*  —  hisiricosa  Crép. 

*  —  CrepIniMiég. 

*  —  oblusa  Déségl.  et  Rip. 

*  -—  Arma  Pug. 

—  baberlaDaPug. 

—  fflanca  Schott. 

—  Pouzlni  Tratt. 


—  KO0| 


hUpanIca  Boiss.  et  Reut. 

—  aspratlllii  Crép. 

—  Martini  Gren. 

—  fragrans  Gren. 

—  Chavliil  Rap. 

—  occuila  Crép. 

—  Terloll  Crép. 


(1)  Comme  les  glandes  sont  souvent  nulles  ou  qu'elles  sont  rares  sur  les 
pédicelles,  la  place  de  cette  forme  n'est  peut-être  pas  là. 


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(  240  ) 

•j-f  Folioles  larges,  ovales-arrondies,  largement  arrondies  à  la  base 
ou  subqprdées. 

BoMi  Aimlerl  Gariot.  Itosa  Chaberll  Cariot. 

—  Tlmeroyl  Ghab.  "^    —  lliultanea  Grép. 

e)  J>Mfre«««9Mfe«. 

Pétioles  velus  ou  tomenteux  tout  autour;  folioles  plus  ou  moins  pu- 
bcscentes,  rarement  glabres  avec  la  base  de  la  nervure  médiane  seule 
pubesccnte,  à  dents  toutes  simples,  rarement  les  feuilles  inférieures  des 
rameaux  florifères  à  dents  plus  ou  moins  composées  ;  pédicellcs  et 
réceptacle  florifères  lisses. 

*  Folioles  à  surface  inférieure  entièrement  recouverte  d'une  pubes- 
cence  plus  ou  moins  dense. 

RosadunietoruniThuill.  *Rosa  pyrlformis  Déségl. 

—  obluslfolla  Desv.  —  clnerascens  Gariot  non  Dmrt. 

—  corllfolia  Fries.  —  coryniblfera  Déségl. 

—  frutetoram  Bess.  —  unclnella  Déségl.  non  Bess. 

—  erylhranlha  Bor.  —  solsIKIalls  Bess. 

**  Folioles  à  nervures  seules  velues,  rarement  aVec  quelques  poils 
interposés  dans  les  feuilles  les  plus  inférieures  des  rameaux 
florifères. 

Rosa  urbica  Lem.  ^Roaa  platyphylloldea  Dés.  et  Bip. 

—  plttlypliylla  Bau.  *  —  sphaerocarpa  Pug. 

—  opaca  Gren.  *  —  Irichoneara  Bip. 

—  raniealls  Pug.  —  unclnella  Bess.  p.  p. 
*  —  senilglabra  Bip. 

***  Folioles  à  nervure  médiane  seule  un  peu  pubescente  à  la  base . 
*lloiia  globata  Déségl.  '   *Rosa  liispidula  Bip. 

f)  CoUinae, 

Pétioles  velus  ou  tomenteux  tout  autour;  folioles  plus  ou  moins  pùbes- 
centes,  à  dents  presque  toutes  simples;  pédicelles  hispides-glanduleux. 

Rosii  colllna  Déségl.  Rosa  alba  L. 

—  Boreykiana  Bess.  —  saxallllii  Stev. 

—  Ratomsclana  Bess.  ~-  bellevallU  Pug. 


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(241  ) 

Rosa  Desegllsel  fior.  ?Romi  cerasiffera  Timb.-Lagr.  (I) 

*  —  tricholdea  Rip.  —  maerantha  Desp. 

*  —  puberula  Rip. 

g)  ToÊtêentmtiae, 

Folioles  plus  ou  moins  pubescenles,  rarement  glabrescentes,  à  nervures 
secondaires  un  peu  glanduleuses  non  odorantes  ou  églanduleuses,  à  dents 
composées  j  pédicelles  lisses,  rarement  un  peu  hispides-glanduleux. 

Rasa  tometilella  Lcni.  Rosa  caneacena  Bak. 

*  —  eoucinna  Lag.  et  Pug.  *  —  polderlana  Grcp. 

—  Roffavierl  Chab.  —  Bakeri  Déségl.  (3) 

—  Friediaeuderlaua  Bess.  *  —  tooientelloldea  Crép. 

*  —  vieina  Crép.  (2)  *  —  nervoaa  Crép.  (*) 

h)  Seabfa9ae, 

Folioles  glabres  ou  à  nervure  médiane  seule  un  peu  velue,  à  nervures 
secondaires  plus  ou  moins  glanduleuses  non  odorantes,  à  dents  toutes 
composées;  pédicelles  lisses  ou  hispides-glanduleux. 

*Rosa  aeabraCa  Crép.  Roaa  vallcalaca  Lag.  et  Pug. 

—  vlnacea  Bak.  —  leoeaDtha  MB. 
^    —  semlglandulosa  Rip.                  —  vlaclda  Pug.  (S) 

—  Blondaeana  Rip.  —  nitidula  Bess. 

*  —  aapera  Crép.  —  trachyphyllaRau.(6} 

*  —  gymuosiyla  Rip. 

La  disposition  des  Canines  qui  précède  a  surtout  en  vue  la  facilité  de 
Pétude  ;  elle  est  en  grande  partie  artificielle  et  pourrait  être  conçue  d'une 
autre  façon.  C'est  ainsi  qu'on  peut  établir  deux  seules  tribus,  les  Glabra£ 
et  les  Pubescentes,  chacune  d'elles  divisées  de  la  manière  suivante. 

a)  Glabrae.  —  Folioles  glabres. 

*  Folioles  à  dents  simples,  au  moins  les  supérieures. 
t  Pédicelles  lisses. 
tt  Pédicelles  hispides-glanduleux. 


(1)  Le  classement  de  cette  forme  me  laisse  des  doutes.  —  (2)  Id.  — 
(3)  Id.  —  (i)  Id.  —  (5)  Id.  —  (6)  Id. 


18 


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(  242  ) 

**  Folioles  à  dents  toutes  plus  ou  moins  composées. 

1 .  Folioles  à  nervures  secondaires  églanduleuses. 
f  Pédicelles  lisses. 

tf  Pédicelles  hispides-glanduleux. 

2.  Folioles  à  nervures  secondaires  glanduleuses. 
t  Pédicelles  lisses. 

tt  Pédicelles  hispides-glanduleux. 
b)  Pubeseentes.  —  Folioles  plus  ou  moins  pubescentes. 
*  Folioles  toutes  ou  presque  toutes  à  dents  simples. 
t  Pédicelles  lisses. 
ff  Pédicelles  hispides-glanduleux. 
**  Folioles  toutes  ou  presque  toutes  à  dents  composées. 
1.  Folioles  à  nervures  secondaires  églanduleuses. 
t  Pédicelles  lisses. 
f^  Pédicelles  hispides-glanduleux. 
%  Folioles  à  nervures  secondaires  glanduleuses. 
t  Pédicelles  lisses. 
ff  Pédicelles  hispides-glanduleux. 

Quoique  vicieuse  dans  son  principe,  la  disposition  que  j'ai  provisoire- 
ment adoptée  pour  les  Canines  est  plus  satisfaisante  que  Parrangcment  in- 
venté par  M.  Déséglise.  Du  reste  ce  monographe  comprend,  dans  ses 
Caniwœ,  des  formes  qui  n'appartiennent  certainement  pas  à  cette  section 
et  il  tient  écartées  de  celle-ci  de  véritables  Canines. 

Sect.  IX.  —  Glandnlosae. 

Folioles  à  dents  composées-glanduleuses,  à  nervures  secondaires  plus 
ou  moins  glanduleuses. 

Rom»  Pu^ell  fior.  Rosa  Jundsllllana  Déségl.  non 

—  tolosana  Timb.-Lagr.  Bess. 

—  Cereblnthlnacea  Déségl.  —  JaBdzllll  Bess. 

*  —  protea  Rip.  —  sylvlcola  Déségl.  et  Bip. 

—  nemorlvasa  Déségl.  —  i^landulosa  Bess. 

—  approximata  Déségl.  —  psllophylla  Déségl.  ex  sp. 

—  speclosa  Déségl.  non  Bau. 

—  psendo-flexnosa  Ozanon.  —  Insldlosa  Bip. 

—  flexuosa  Déségl.  (an  Bau  ?)  *  —  Ischlana  Crép. 

Dans  cette  section,  que  j'avais  antérieurement  désignée  sous  le  nom  de 


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(  243  ) 

Setulosœ  ii)j  se  trouvent  rassemblées  des  formes  hétérogènes  et  qui  doivent 
être  soumises  à  une  étude  attentive,  surtout  de  la  part  des  botanistes  qui 
peuvent  les  étudier  à  Tétat  vivant.  LesR.  Pugeti,  R.  nemorivaga,  R.pseudo- 
flexuosa  et  R.  approximata  sont  décrits  comme  des  sous-arbrisseaux  de  5  à 
12  décimètres  de  hauteur  ;  il  me  parait  que  le  R.  prolea  constitue  également 
uu  sous-arbrisseau.  Tous  les  cinq  paraissent  avoir  entre  eux  beaucoup 
d^allinité  et  devoir  constituer  un  petit  groupe  à  part  bien  distinct  des 
Caninae,  d*un  côté,  et  des  Rubiginosae,  de  Tautrc.  Mais  il  est  plusieurs 
autres  formes  qui,  à  part  une  taille  plus  élevée,  réunissent  les  principaux 
caractères  des  cinq  espèces  déjà  groupées,  ce  sont  les  R.  speciosa,  R.  tolo- 
sana,  R.  terebinthinacea,  R.  flexuosa  et  R.  Jundzilliana.  Toutes  ces  formes 
ou  espèces  pourraient  être  provisoirement  rangées  sous  une  diagnose 
commune  ainsi  conçue  :  Aiguillons  ordinairement  grêles,  droits,  inclinés 
ou  peu  crochus,  dégénérant  parfois  en  aiguillons  sétacés  et  en  glandes  ; 
folioles  ordinairement  amples,  à  dents  très-composées-glanduleuscs,  à 
nervures  secondaires  glanduleuses  peu  ou  pas  odorantes  (sans  froisse- 
ment); pédicelles  hispides-glanduleux;  sépales  très-glanduleux;  corolle 
grande. 

RoMi  Pagetl.  Bosa  speciosa. 

—  nemorivaga.  —  lolosana. 

—  pseudo-flexnosa.  —  lereblnlblnacea. 

—  approxlmala.  —  flcxnoiia. 

—  protea.  —  Jandsllliana.  (2) 

Quant  aux  R.  Jundzilli  Bess.  ex  spec,  R.  glandulosa  Bess.  ex  spcc, 
R.  sylvkola,  R.  pailophylla  Déségl.  non  Rau  et  R.  imidiosa,  ils  ne  pré- 
sentent plus  le  même  faciès  et  ne  semblent  pas  devoir  faire  partie 
de  Passociation  précédente  ;  ils  pourraient  peut-être  se  trouver  dans  le 
voisinage  des  Caninae  scahratae.  Le  R.  ischiana,  forme  récoltée  par  Gus- 
sone  dans  Pile  d^Ischia  et  étiquetée  :  R.  canina  L.  j3  coUina  Guss.  Enum.j 


(1)  RulL,  t.  VII,  p.  258. 

(2)  Les  spécimens  du  R.  Jundzilliana  publics  par  M.  Déséglise,  dans  son 
Herbarium  Rosarum,  sous  le  N°  53,  présentent  des  aiguillons  caulinaires 
fortement  crochus,  ce  qui  ne  concorde  pas  avec  les  termes  de  la  descrip- 
tion que  cet  auteur  donne  dans  son  Essai,  où  il  dit  :  Aiguillons  .  .  . 
presque  droits. 


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(  244  ) 

est  trop  maigrement  représenté  dans  mon  herbier  pour  pouvoir  me  pro- 
noncer sur  la  place  qu*il  doit  occuper. 

N*ayant  pu  encore  examiner  à  Tétat  vivant  aucune  des  espèces  de  cette 
neuvième  section,  je  ne  propose  leur  classification  qu^avec  une  extrême  hé- 
sitation. D*après  Tétude  que  j*ai  faite  de  matériaux  desséchés  assez  riches, 
j*ai  le  sentiment  que  plusieurs  d^entre  elles  sont  bien  distinctes  des  Canines, 
par  leur  port  et  certains  caractères  assez  saillants,  et  doivent  être  sépa- 
rées, pour  former  une  section  différente  des  Caninae  et  des  Rubiginosae. 
Pour  les  autres,  mon  embarras  est  grand  et  j*attendrai,  pour  me  décider, 
le  résultat  de  nouvelles  observations. 

Sect.  X.   —  Rablflflnosae. 

Aiguillons  robustes  fortement  crochus  ;  folioles  à  face  inférieure  entière- 
ment couverte  de  glandes  odorantes;  sépales  à  la  fin  caducs (i). 

a)  Sepimeeae, 

Pédicelles  lisses. 

RoMi  seplnm  Thuill.  *Rosa  vlnodora  Kern. 

*  —  pseudo-seplom  Callay.  —  Bllllelll  Pug. 

—  a^restls  Savi.  *  —  Blchterl  Crép. 

—  mcntlta  Déségl.  —  lasduneDsIa  Déségl. 

—  arvatica  Pug.  —  JordanI  Déségl. 

—  vlrgullaram  Rip.  *  —  petraea  Rip. 

—  Inodora  Pries.  *  —  anutrallnKern. 

—  cherlensls  Déségl.  *  —  Pnyniaurea  Grcn. 

—  earyophyllacea  Bess. 

b)  ÊÊicÊ^anihtÊe, 

Pédicelles  hispides-glanduleux  ;  aiguillons  des  tiges  tous  crochus,  non 
entremêlés  d'aiguillons  grêles,  droits  et  plus  ou  moins  sétacés;  rejets  sté- 
riles flexueux  en  zigzag  j  corolle  d'un  rose  pâle  ou  blanche  ;  buisson  lâche. 
Bosa  mierantha Déségl.  (Sm.  p.  p.)   *Bo8a  operta  Pug. 

—  Demorosa  Lib.  —  Talllantlana  Bor. 

—  Lemanll  Bor.  *    —  parvula  Gren. 

—  permlxta  Déségl.  *    —  sablDtraiiii  Gren. 

—  septieola  Déségl.  *    —  Pommarctil  Pug. 
*  —  sphaerocarpa  Rip. 

(i)  Ce  n'est  là  qu'un  fragment  de  la  diagnose  de  la  section. 


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(  245  ) 

c)  SuavifotimB. 

Pédicelles  hispides-glanduleux  ;  aiguillons  des  tiges  ordinairement  de 
deux  sortes,  les  uns  crochus,  les  autres  plus  nombreux,  grêles,  droits, 
plus  ou  moins  sétacés;  rejets  stériles  roides,  droits;  corolle  d^un  rose  vif; 
buisson  compact. 

Bosa  comosa  Rip.  *Rosa  aprlcorum  Rip. 

—  echinocarpa  Rip.  —  rotundlfolla  Rchb. 

—  umbellala  Dcségl.  —  densa  Timb.-Lagr.  (3) 

—  dlmorphacautliaMartinis.CO 

Les  botanistes  qui  auraient  encore  Tidée  de  suivre  les  errements  du 
passé  en  ce  qui  concerne  les  R.  micrantha  Sm.  et  R.  rubiginosa  L.,  je  les 
renvoie  à  mon  2*  fascicule  de  Notes,  dans  lequel  j*ai  démontré  que  ces  deux 
plantes  constituent  deux  types  essentiellement  distincts  par  une  série 
d^excetlents  caractères  biologiques  et  morphologiques.  Aujourd'hui,  leur 
réunion  ne  peut  être  que  le  fait  d'un  phytographe  n'ayant  aucune  en- 
tente des  caractères  spécifiques  ou  qui  n'a  pas  étudié  ces  deux  types. 
Mais  je  dois  revenir  sur  la  confusion  qui  est  encore  faite  des  différentes 
formes  appartenant  aux  Micranthées  et  aux  Suavifoliées.  C'est  ainsi  que 
M.  Déséglise,  dans  sa  dernière  classification,  énumère  pêle-mêle  des 
Sépiacées,  des  Micranthées  et  des  Suavifoliées,  ce  qui  semble  dénoter  qu'il 
n'avait  pas  encore  bien  saisi  les  profondes  différences  sectionnelles  qui 
séparent  les  deux  dernières  associations.  Cette  confusion  est  fort  préjudi- 
ciable à  l'interprétation  qu'on  peut  faire  des  formes  diverses  et  donne  lieu 
à  des  rapprochements,  à  des  comparaisons,  qui  n'ont  pas  lieu  d'être. 

Si  les  Micranthées  et  les  Suavifoliées  que  j'ai  énumérées  constituent 
deux  groupes  qui  me  paraissent  à  peu  près  homogènes,  il  n'en  est  pas  de 
même  des  Sépiacées,  sur  lesquelles  j'aurai  à  revenir  à  propos  de  la  descrip- 
tion de  plusieurs  espèces  appartenant  à  cette  tribu,  qui  pourrait  bien 
renfermer  des  Micranthées  et  peut-être  des  Suavifoliées  à  pédicelles  lisses. 

Le  R,  Klukii  DéségL  et  qui  ne  paraît  nullement  être  l'espèce  créée  par 
fiesser  doit-il  entrer  dans  les  Rubigineuses  telles  que  je  les  entends  ?  Je  ne 
puis  en  ce  moment  répondre  à  cette  question.  Dans  les  échantillons  publiés 


(1)  Cette  nouvelle  forme  a  été  décrite  dans  le  Bulletin  de  la  Société 
royale  de  Botanique  de  Belgique,  t.  VII,  p.  248-250, 1868. 

(2)  Je  n'ai  pu  étudier  complètement  cette  forme,  dont  je  n'ai  vu  que 
deux  maigres  spécimens. 


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(  246  ) 

par  M.  Déséglise,  Herbarium  Rosarum,  N<»  29,  et  dans  d'autres  spécimens 
provenant  de  la  même  localité,  la  Scrvanterie,  les  aiguillons  crochus  dégé- 
nèrent, sur  la  tige  et  les  rameaux,  en  aiguillons  grêles,  sétacés  et  même  en 
glandes,  particularité  que  ne  signale  pas  Tauteur,  dans  son  Essai  monogra- 
phique sur  cent  cinq  espèces  de  Rosiers  appartenant  à  ta  flore  de  la  France. 
Il  serait  intéressant  de  savoir  si  les  glandes  foliaires  sont  odorantes  et  si 
Todeur  ressemble  à  celle  des  Rubigineuses. 

Je  crois  bien  faire  de  rappeler  ici  que  les  Suavifoliécs  ont  des  feuilles 
plus  odorantes  que  les  Micranthécs  et  la  plupart  des  Sépiacées,  que  leur 
fruit  est  d'un  rouge  orangé  et  qui,  devenu  pulpeux,  laisse  un  arrière-goût 
légèrement  amer  et  désagréable.  Il  arrive  parfois  sur  certains  pieds  que  les 
aiguillons  sétacés  font  défaut  et  que,  sur  les  arbrisseaux  délicats,  les  aiguil- 
lons de  crochus  deviennent  presque  droits  sans  être  mélangés  avec  des 
aiguillons  sétacés. 

Sect.  XI.  — Tomentosae. 

Buisson  lâche,  à  tiges  stériles  longuement  arquées  au  sommet }  aiguillons 
assez  grêles,  peu  comprimés  à  la  base,  un  peu  arqués,  rarement  droits  ; 
foholes  plus  ou  moins  tomenteuses,  rarement  glabrescentcs  ou  glabres, 
glanduleuses  ou  non  glanduleuses  sur  le  parenchyme  ou  les  nervures  secon- 
daires ;  corolle  ordinairement  d'un  rose  pâle  ;  sépales  plus  ou  moins 
lentement  caducs,  mais  se  désarticulant  à  la  complète  maturité  et  ne  vivant 
plus  de  la  vie  du  réceptacle  fructifère. 

*FoIioIes  à  dents  toutes  ou  presque  toutes  simples. 
Rosa  clnerafleens  Dmrt.  *Uo»tk  ffarlnnleuta  Crép.  (i) 

—  dninosa  Pug. 

**  Folioles  à  dents  plus  ou  moins  composées-glanduleuses. 

t  Folioles  à  glandes  éparses  en  dessous  ou  à  nervures  secon- 
daires glanduleuses  au  moins  dans  la  feuille  inférieure 
des  rameaux  florifères. 

*Rosa  Lasserl  Pug.  *Rosa  confusa  Pug. 

*    —  urieusis  Lag.  et  Pug.  —  ablellna  Grcn. 


(1)  Cette  forme,  recueillie  par  M.  l'abbé  Cariot  à  St-Genis-Ies-Ollières 
(département  du  Rhône),  m'a  été  communiquée  sous  le  nom  de  R.  farinosa 
Rau.  Le  type  de  Rau  a  les  folioles  à  dents  composées. 


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(  247  ) 

WLOÊUk  foetida  Bast.  Bosa  Intermedla  Crép. 

*  —  ladanlfera  Timb.-Lagr.  —  •cabrlascnla  Winch. 

—  terebinthinaeea  Bess.  —  caspidata  MB.  (I) 

*  —  brltannlea  Bak.  —  colllirasa  Cottet. 

—  •imlllta  Pug. 

tf  Folioles  sans  glandes  cparses  en  dessous. 
Rosa  tomentosa  Déscgl.  (Sm.  p.  p.)  Bosa  Andrseloiiskli  Déségl.  non 

—  dimorpha  Bess.  Stev. 

—  «abslobosa  Sm.(2).  —  tyrolensls  Kern. 

—  IntromlsMi  Crép.  —  Gislerl  Pug. 

—  tunonlensls  Déségl.  —  farlnosa  Rau. 

—  anneslensis  Déségl. 

Il  paraîtra  peut-être  étrange  de  voir  placer,  parmi  les  Tomcnteuses,  cer- 
taines formes  qu*on  classait  dans  les  Rubigineuses;  mais,  en  traitant  à  part 
les  espèces  de  ce  groupe,  j^aurai  soin  de  faire  connaître  les  motifs  de  ma 
classification.  Je  ferai  aussi  voir  que  les  auteurs  ont  accordé  trop  d^impor- 
tance  à  la  présence  ou  à  Tabsencc  de  glandes  à  la  face  inférieure  des 
folioles,  des  stipules  et  des  bractées,  ce  qui  a  donné  Heu  à  des  arrangements 
artificiels. 

Sect.  XII.  —  ViUosac. 

Buisson  compact,  à  tiges  stériles  roides,  non  arquées  au  sommet; 
aiguillons  ordinairement  grêles  et  droits,  comprimés  à  la  base,  rarement 
un  peu  arqués  ;  folioles  plus  ou  moins  tomenteuses,  rarement  glabrescentcs 
ou  glabres,  glanduleuses  ou  non  glanduleuses  sur  le  parenchyme  ou  les 
nervures  secondaires;  corolle  d'un  rose  vif;  sépales  persistants, couronnant 
le  réceptacle  fructifère  à  complète  maturité  et  ne  se  désarticulant  jamais. 

Rosa  mollUmlma  Pries.  Rosa  ardaennensis  Crép. 

—  reiiinosa  Sternb.  —  Heldrelchll  Bois. 

—  Andrselowscil  Stev.  —  clllato-petala  Bess. 
*  —  etrnsca  Crép.  —  mlniita  Bor. 

(1)  Je  fais  des  réserves  au  sujet  du  classement  de  plusieurs  des  formes 
à  folioles  glanduleuses  en  dessous. 

(2)  C'est  à  tort  que  M.  Déséglise  a  exhumé  le  nom  de  R.  Sherardi  pour 
cette  forme.  Le  nom  de  R.  subglohosa  est  le  premier  et  Smith,  selon  les 
règles  de  la  synonymie,  n'était  pas  en  droit  de  le  remplacer. 


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(  248  ) 

Rosa  Grenlerll  Déségl.  Rosa  reeondit«  Pug. 

"  —  frlburseiisls  Lag.  et  Pug.  —  pomlfera  Herm. 

*  —  Gaudinl  Pug.  —  proxima  Cottet  et  Grép. 

La  confusion  qui  s*est  faite  dans  les  Micrantbées  et  les  Suavifoliées  s^est 
reproduite  dans  les  formes  qu'on  avait  coutume  d'appeler  Tomenteuses. 
C'est  ainsi  que,  dans  le  travail  le  plus  récent  sur  celles-ci  (0,  le  R.  arduen- 
nensisj  qui- est  une  Villeuse,  est  suivi  des  R,  cuspidata  clR.  tunoniensisj  qui 
sont  des  Tomenteuses  j  après  ce  dernier,  vient  le  R.  omissa,  qui  serait, 
selon  M.  Puget,  une  Villeuse,  puis  sont  décrits  les  R.  annesiensisj  R.  dimor- 
pha,  R.  tomentosa,  R.  cinerascens,  R.  scabriuscula,  R.  Sherardi  eiR.  An- 
drzeiouskii  Déségl.  non  Stev.,  qui  sont  des  Tomenteuses;  suivent  les 
R.  moUissima  etR.  resiiiosa,  qui  sont  des  Villeuses  et  qui  sont  séparés  des 
R,  minuta,  R.  Grenieri,  R.  pomifera  et  R.  recondita,  également  des  Vil- 
leuses, par  le  R,  dumosa,  une  Tomenteusc.  Cela  prouve,  ce  me  semble, 
que  M.  Déséglise  n'avait  pas  encore  saisi  les  différences  biologiques  et 
morphologiques  qui  séparent  les  Tomenteuses  des  Villeuses.  Malgré  la 
grande  ressemblance  des  formes  appartenant  à  ces  deux  groupes,  il  existe 
entre  ces  deux-ci  des  dissemblances  essentielles.  Si  l'on  peut  laisser  les 
Tomenteuses  à  la  suite  des  Canines,  on  peut  avec  raison  rapprocher  les 
Villeuses  de  la  section  des  Sabines,  avec  lesquelles  elles  ont  en  commun  des 
aiguillons  droits,  la  persistance  des  sépales,  une  précocité  de  floraison  et 
de  maturation  du  réceptacle  fructifère.  Si,  à  la  vue  d'échantillons  desséchés, 
on  se  trompe  parfois  sur  le  compte  d'une  Villeuse  ou  d'une  Tomenteuse, 
l'erreur  n'est  guère  possible  au  pied  du  buisson,  en  face  de  la  plante 
vivante. 


Telles  sont  les  modifications  que  j'ai  fait  subir,  dans 
mon  herbier,  à  la  classification  de  M.  Déséglise.  Ces 
modifications  sont  loin  d'être  définitives,  puisqu'il  ne 
faut  pas  se  dissimuler  la  part  grande  de  l'artificiel 
dans    tout    ce    qui   précède.    Qu'un  jour  on  vienne   à 


(1)  Révision  de  la  section  Tomentosa  du  genre  Rosa,  par  Alfred  Désé- 
glise, 1866. 


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(  249  ) 

prouver,  ce  qui  me  paraît  fort  probable,  que  le  même  type 
spécifique  peut  revêtir  plusieurs  livrées ,  être  glabre  ou 
pubescent,  glanduleux  ou  églanduleux  sur  ses  feuilles,  à 
pédicelles  lisses  ou  hispides-glanduleux  et  alors  une  partie 
de  l'échafaudage  taxonomique  disparaît  et  avec  lui  une 
foule  de  prétendues  espèces.  Les  sectionnements  artificiels 
effacés,  des  formes  affines,  tenues  aujourd'hui  éloignées, 
seront  rapprochées  ou  réunies.  Ces  réflexions  disent  assez 
quelle  peut  être  mon  opinion  sur  cette  foule  de  formes 
élevées  au  rang  d'espèce  et  dont  le  grand  nombre  ne  peu- 
vent être  admises  à  ce  titre  que  provisoirement.  Quand  on 
aura  dépouillé  toutes  les  collections,  qu'on  aura  reconnu 
toutes  les  formes  encore  inédites,  je  suis  convaincu  que 
le  chiffre  de  ces  espèces  systématiques  sera  doublé  ou 
triplé.  Pour  arriver  à  une  démonstration  de  leur  valeur 
véritable,  on  devra  tout  d'abord  s'efforcer  de  réunir  tous 
les  chaînons  intermédiaires,  se  livrer  ensuite  à  un  examen 
approfondi  des  modifications  et  établir  enfin  des  séries 
parallèles.  Concurremment  à  ce  travail,  pourront  se  faire 
des  essais  de  culture  et  de  semis.  Ceux-ci  viendront  con- 
firmer ce  que  les  observations  comparatives  auront  fait 
préjuger. 

S'il  est  donc  démontré  que  la  plupart  de  ces  espèces 
européennes  ne  sont  que  les  simples  variétés  d'un  assez 
petit  nombre  de  types  spécifiques,  il  s'en  suivra  un  rema- 
niement de  notre  classification  actuelle  et  la  suppression 
de  plusieurs  sections,  qui,  pour  la  plupart,  ne  seraient 
plus  représentées  que  par  une,  deux  ou  trois  espèces. 

Je  ne  me  suis  pas  occupé  ici  des  sections  des  Cinnamo- 
meacy  Eglanteriae  et  Orientales,  parce  que  je  me  réserve 
d'en  parler,  quand  je  traiterai  certaines  espèces  étrangères 
à  l'Europe.  J'ai  aussi  gardé  le  silence  sur  diverses  espèces. 


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(  250  ) 

les  jR.  spinulifolia  Dematr.,  R.  vestita  God.,  R.  Sueffertii 
Kirschl.,  jR.  wasserburgensis  Kirschl.,  jR.  Hampeana 
Griseb.,  R,  granatensis  WiWk,,  R.  Hailstoni  Bdik,,  etc.,  et 
d'autres  formes  qui  sont  encore  inédites,  parce  que  leur 
classification  exige  de  nouvelles  études.  Les  R.  SchuUzii 
Rip.,  jR.  hibernica  Sm.  et  jR.  biturigcnsis  Bor.  feront  Tobjet 
d'observations  particulières. 

CLASSIFICATION    DES    ROSES    DE    LA    DENDROLOGIE    DE 
K.  KOCH 


Comme  l'ouvrage  de  notre  confrère  M.  Karl  Koch 
s'adresse  plutôt  aux  horticulteurs  et  aux  amateurs  d'arbres 
et  d'arbustes  qu'aux  botanistes  proprenitent  dits  et  que 
peut-être  beaucoup  de  ces  derniers  ne  prendront  pas  con- 
naissance de  cet  Arboretum,  je  crois  faire  chose  utile 
en  exposant  la  classification  des  jRosa  admise  dans  ce  livre. 

Groupe  I.  —  Pimpinelllfoliac  (Bibernell-Rosen). 

Sous-arbrisseaux  pour  la  plupart,  rarement  un  peu  grimpants  ;  aiguil- 
lons tous  droits,  inégaux,  parfois  nuls;  jeunes  rejets  chargés  de  soies 
(aiguillons  sétacés)  ;  fleurs  solitaires,  rarement  géminées  ;  folioles  élargies- 
oblongues  ou  arrondies  ;  stipules  étroites,  toutes  semblables;  disque  mince, 
percé  d'une  large  ouverture. 

Rosa  lutea  Mill.  Rosa  reversa  W.  et  K. 

—  hemlsphaerlea  Herm.  (1762.)      —  taxa  Retz. 

(R.sulfurea  Ait.,  1789.)  —  oxyacanthos  MB. 

—  hlsplda  Sims.  —  «tricla  Donn. 

—  splnoslsalma  L.  —  carellea  Pries. 

Groupe  II.  —  Clnnamomcac  (Pfingstrosen). 

Aiguillons  peu  abondants  ou  nuls,  rarement  nombreux  ;  jeunes  rejets 
chargés  de  soies;  stipules  inégales,  les  supérieures  ordinairement  beau- 


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(  251  ) 

coup  plus  larges  que  les  inférieures  ;  folioles  elliptiques  ;  corolle  purpu- 
rine, rarement  blanche  ;  akènes  inférieurs  brièvement  pédicules  ou  ses- 
siles  ;  disque  mince,  percé  d^une  large  ouverture  ;  réceptacle  fructifère 
à  la  fin  pulpeux,  rarement  coriace. 

Rosa  cinnamoinea  L.  Rosa  virsinlana  Mill.  (1759) 

—  iwara  Sieb.  (R.  blanda  Ait.,  1789.) 

—  ruffOMi  Thunb.  —  hudsonica  Th.  et  Red. 

—  kamtachatlca  Vent.  —  earollna  L. 

—  alplna  L.  -    Inclda  Ehrh. 

—  peu dullna  L.  —  rubrlfolla  Vill. 

—  sorenkensifl  Bess.  —  Sllvcrhlelml  Schrenk. 

—  «plnnlirolla  Dematra. 

Groupe  III.  —  Hortcnses  (Gartenrosen). 

Arbrisseaux  peu  élevés,  dressés;  aiguillons  mélangés  de  soies  glan- 
duleuses; folioles  coriaces,  5  rarement  7,  arrondies,  doublement  dentées; 
stipules  larges,  planes;  akènes  brièvement  pédicules  ou  sessiles;  récep- 
tacle fructifère  assez  coriace,  non  couronné  par  les  sépales. 

Rosa  damaiieena  Mill.  Rosa  salllca  L. 

—  Centlfolla  L.  —  turblnata  Ait. 

Groupe  IV.  —  Caninac  (Hundsrosen). 

Arbrisseaux  dressés,  plus  ou  moins  diffus;  aiguillons  robustes,  plus  ou 
moins  recourbés,  exceptionnellement  entremêlés  d'aiguillons  sétacés; 
stipules  ordinairement  larges,  les  supérieures  ordinairement  plus  dila- 
tées que  les  inférieures;  sépales  la  plupart  pinnatifides,  caducs,  rare- 
ment persistants  ;  akènes  assez  longuement  pédicules  ;  réceptacle  fruc- 
tifère coriace  ou  devenant  pulpeux  à  la  maturité. 

tomentosa  Sm.  Rosa  corllfolia  Pries. 

vlllosa  L.  —  eanina  L. 

(R.  pomifera  Herm.)  —  albaL. 
rablfflnosa  L. 


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(  252  ) 

Groupe  V.  —  Corymblferae  (Bûscheirosen). 

Arbrisseaux  dressés,  couchés  ou  grimpants  ;  aiguillons  plus  ou  moins 
crochus  ;  stipules  étroites,  toutes  semblables  ;  fleurs  ordinairement  nom- 
breuses, réunies  en  corymbe  ati  sommet  des  rameaux  j  akènes  sessiles  ; 
styles  soudés  en  colonne  ;  réceptacle  fructifère  ordinairement  arrondi,  ne 
devenant  pas  pulpeux  et  non  couronné  par  les  sépales  qui  sont  caducs. 

ROM  repens  Scop.  (1760)  Rosa  moschata  Mill. 

(R.  arvensis  Huds.,  1762.)  —  JVolseUeana  Th.  et  Red. 

—  semperTlrens  L.  —  Brunonll  Lindl. 

—  leucochroa  Desv.  —  setlffera  Mchx. 

—  maUiflora  Thunb. 

Groupe  VI.  —  Nobilcs  (Edclrosen). 

Arbrisseaux  dressés,  souvent  délicats  ;  aiguillons  crochus;  folioles  5-5, 
jamais  7;  stipules  longuement  adhérentes  au  pétiole,  toutes  semblables 
et  assez  larges;  fleurs  ordinairement  grandes,  placées  au  sommet  de 
rameaux  courts  ou  allongés  ;  akènes  sessiles  ;  réceptacle  fructifère  non 
couronné  par  les  sépales  qui  sont  pour  la  plupart  pinnatifides. 

Rosa  chiaenslii  Jacq. 
(R.  indica  Mult.  Auct.  non  L.) 

Groupe  VII.  —  Bankslanae  (Banks-Rosen). 

Tige  dressée  et  presque  sarmenteuse,  ordinairement  aiguillonnnée  ; 
feuilles  persistantes,  ordinairement  à  5  ou  5  foholes  ou  davantage;  stipules 
libres,  sétacées,  souvent  promptement  caduques  ;  fleurs  ordinairement  en 
corymbe,  non  très-grandes. 

Roaa  Bankiilae  R.  Br.  Rosa  Fortuneana  Lindl. 

—  mlcrocarpa  Lindl.  —  bracteata  Wendl. 

—  slnlca  Murr. 

Cette  classification  est  au  fond  celle  de  Lindley,  qui 
elle-même  procède  plus  ou  moins  de  celle  de  De  Candolle. 
Les  changements  apportés  par  M.  Koch  consistent  dans  la 


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(  253  ) 

suppression  de  plusieurs  sections  et  dans  la  transposition 
de  quelques  espèces.  Ainsi  ses  Pimpinellifoliae  com- 
prennent le  R.  lutea,  qui  était  une  Rubigineuse  pour 
Lindley  ;  ses  Cinnamomeae  renferment  les  R.  rugosa  et 
jR.  kamtschatica  (deux  Féroces  de  Lindley)  et  le  R.  i^bri- 
folia  (une  Canine  de  Lindley)  ;  ses  Hortenses  répondent 
aux  Centifoliées,  seulement  Lindley  plaçait  le  R.  turbinata 
parmi  les  Villeuses;  ses  Caninae  correspondent  à  trois 
sections  de  Lindley  ;  Villeuses,  Rubigineuses  et  Canines; 
ses  Corymbîferae  sont  les  Systylées  de  Lindley;  sa 
section  des  Nobiles  est  constituée  par  une  Canine  de 
Lindley;  enfin  ses  Banksianae  renferment  une  Bractéatée 
de  Lindley.  Les  sections  des  Féroces  et  des  Bractéatées 
de  Fauteur  anglais  ne  sont  plus  admises  par  M.  Koch. 

En  ce  qui  concerne  les  formes  européennes,  le  clas- 
sement de  M.  Koch  laisse  un  peu  à  désirer.  Le  R.  spi- 
nuli folia  n'est  pas  certainement  une  Cinnamomée,  pas 
plus,  me  semble-t-il ,  que  le  'R.  nibrifolia.  Le  groupe 
des  Canines  est  hétérogène  et  ne  peut  comprendre  le 
jR.  villosa  avec  toutes  les  formes  voisines  qui  constituent 
ma  section  des  Villosae  ;  ce  même  groupe  ne  peut 
compter  plusieurs  des  espèces  de  ma  section  Glandulosae. 
M.  Koch  croit  devoir  rapporter  le  jR.  glutinosa  Sibth. 
et  Sm.  au  R.  rubiginosa  et  par  là  le  comprend  dans  les 
Canines;  or,  cette  espèce  est  non-seulement  très-distincte 
du  R,  rubiginosa,  mais  elle  doit  faire  partie  d'une  section 
bien  différente  des  Canines,  section  que  j'ai  indiquée 
provisoirement  sous  le  nom  d'Orientales{^).  Enfin,  faute 
de   matériaux,  l'auteur  n'a   pu  tenir  compte  des  formes 


(1)  Bull.,  t.  Vn,  p.  258. 


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(2S4) 

qui  composent  ma  section  des  Sabines,  section  qui  relie 
les  Pimpinellifoliées  aux  Villeuses. 

Somme  toute,  la  classification  précédente  ne  nous  pré- 
sente rien  de  bien  neuf  et  je  dois  confesser,  la  science 
m'en  fait  un  devoir,  qu'elle  laisse  à  peu  près  les  choses 
dans  rélat  où  elles  étaient  au  temps  de  Lindley  et  qu'elle 
ne  satisfera  guère  ceux  dont  les  efforts  tendent  vers  la 
découverte  d'une  bonne  classification  naturelle  du  genre. 

Quant  à  l'appréciation  des  formes  au  point  de  vue 
spécifique,  l'auteur  est  plus  réducteur  encore  que  Lindley. 
Qu'il  soit  dans  le  vrai  en  n'admettant,  comme  véritables 
espèces,  qu'un  petit  nombre  de  types,  cela  est  possible  ; 
toutefois,  en  acceptant  comme  type  distinctif  le  jR.  coriifolia, 
il  pouvait  donner  le  même  rang  aux  jR.  micrantha  Sm., 
R.  coroiiata  Crép.,  R.  foetida  Bast.  et  R.  montana  Chaix, 
qu'il  cite  à  titre  de  variété  et  qui  sont  des  types  bien 
autrement  distincts  que  l'espèce  créée  par  M.  Pries. 


M.  K.  Koch,  dans  un  des  derniers  numéros  de  son 
Wochenschrift  (^),  fait  la  description  d'une  nouvelle  espèce 
de  la  section  des  Synstylae,  à  laquelle  il  donne  le  nom  de 
R,  Wichurae.  A  la  suite  de  la  description,  il  propose  un 
nouveau  sectionnement  de  ce  groupe,  qu'il  désigne,  dans 
sa  Dendrologie,  sous  le  nom  de  Corymbiferae, 

I.  —  Fleurs  disposées  en  grappe  composée  ou  en  corymbe  composé, 

à  pédoncules  rameux.  (2) 

II.  —  Fleurs  en  grappe  simple,  à  pédoncules  simples. 


(1)  No26,  5  juillet  1869. 

(2)  Le  texte  porte  gegliedeiHe  Stiele^  ce  qui  voudrait   dire  à  pédoncules 
articulés. 


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(  255  ) 

A  la  première  tribu,  appartiendraient,  selon  Tauteur, 
les  espèces  suivantes  de  l'Asie  et  de  TAmérique  septen- 
trionale :  R,  Wichurae  C,  Koch,  R,  multiflora  Thunb., 
R,  moschata  Mill.,  R.  Brunonii  Lindl.  et  jR.  setigeraMchx. 

A  la  seconde,  se  rapporteraient,  selon  Tauteur,  nos  Syn- 
stylées  européennes  :  R,  repens  Scop.,  R.  sempervirens  L. 
et  R.  Imcochroa  Desv.  M.  Koch  considère  cette  dernière 
forme  comme  une  hybride  des  jR.  repens  et  jR.  canmaW. 

On  pourrait  comprendre  encore,  dans  la  première  tribu, 
les  R.  phoenicea  Boiss.,  R,  Schimperiana  Hochst.  et  Steud. 
et  R.  intermedia  Carr.  Ce  dernier,  forme  originaire  de  la 
Chine  et  mise  dans  le  commerce  par  M.  André  Leroy, 
est  très-curieux.  Il  semble  se  rapprocher  beaucoup  du 
jR.  Wichurae. 

Cette  division  établie  par  M.  Koch  est  ingénieuse;  peut- 
être  répond-elle  à  deux  tribus  bien  distinctes  des  Syn- 
stylées,  mais  elle  ne  peut  guère  être  acceptée  avec  les 
seules  différences  dénoncées,  parce  que  ces  différences  ou 
caractères  ne  sont  pas  constants.  Si,  dans  les  espèces  de 
la  première  tribu,  l'inflorescence  est  ordinairement  plus 
riche,  plus  rameuse,  à  pédoncules  portant  deux  ou  plu- 
sieurs fleurs,  il  n'est  pas  très-rare  de  rencontrer,  dans 
les  R.  sempervirenSy  R,  repens  et  même  R,  leucochroa, 
des  pédoncules  inférieurs  de  l'inflorescence  à  deux,  trois 
et  même  quatre  pédicelles  et  surtout  de  remarquer  sur  ces 
pédoncules  inférieurs  des  bractéoles  qui  sont  le  premier 
pas  fait  vers  la  ramification.  Cette  ramification  plus  pro- 
noncée dénote  peut-être  des  différences  essentielles,  mais 
c'est  là  une  particularité  trop  secondaire,  parait-il,  pour 


(i)  Je  ne  pense  pas  que  Thybridité  ait  aucune  part  dans  la  production 
des  StyUisae,  Les  grains  polliniques  que  j*ai  pu  examiner  dans  le  R.  systyla 
sont  en  grand  nombre  bien  organises. 


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(  256  ) 

servir  seule  à  la  distinction  de  tribus.  Les  stipules  fimbriées 
ou  laciniées  et  les  stipules  à  bords  entiers  doivent  peut- 
être  entrer,  comme  caractères,  dans  les  diagnoses  de  ces 
tribus. 

CLEFS  DICHOTOMIQUES. 

Malgré  le  mal  qu'on  a  dit  des  analyses  dichotomiques, 
elles  n'en  restent  pas  moins  un  moyen  facile  pour  arriver 
aux  noms  des  formes  analysées,  moyen  auquel  on  recourt 
souvent  avant  tout  autre.  Si  Ton  peut  aisément  s'en  passer 
quand  il  s'agit  d'espèces  dites  linnéennes,  franchement 
distinctes  et  bien  sectionnées  dans  leurs  genres  respectifs, 
elles  sont  une  ressource  précieuse  pour  s'orienter  plus  ou 
moins  au  milieu  de  cette  foule  de  formes  en  apparence  peu 
tranchées  et  dont  les  nombreuses  descriptions  sont  fasti- 
dieuses à  comparer  entre  elles.  Les  clefs  qui  vont  suivre 
sont  très-loin  d'être  données  comme  parfaites,  plusieurs 
seront  même  incomplètes;  mais  elles  seront  un  achemine- 
ment vers  des  tableaux  plus  complets  et  moins  défectueux. 
Elles  permettront  aux  amateurs  de  déterminer  un  certain 
nombre  de  Roses  encore  inédites  et  provoqueront  la  décou- 
verte de  nouvelles  formes. 

Segt.  liynstylae. 

a)  iS0tMper«<fenfe«. 

Feuilles  persistantes. 

Pédicelles,  pétioles  et  nervures  des  folioles  plus 

ou  moins  velus  ;  réceptacle  fructifère  ovoi'de- 

1.  l      allongé R.  ritscinonensis  Gren,  et  Déség.  (i) 

Pédicelles,  pétioles  et  nervures  des  folioles  non 

velus.      . 2 

(1)  BUlotia,  p.  33. 


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(  257  ) 

Fruits  ovoïdes  ;  fleurs  presque  inodores  (Désé- 


1  Tiges  décombantes 3 

Tiges  couchées ^ 


_    .      glise) R.sempei^virenêh, 

Fruits  sphériques  ;  fleurs  à  odeur  suave  (Dësé- 

glise) R.8candensm\\. 

Réceptacle  florifère  ovoïde  ;  folioles  assez  gran- 
des; colonne  stylaire  glabre;  fruits  ovoïdes- 

i.  ^      oblongs R.  proslrata  DC. 

Réceptacle  florifère  arrondi;  folioles  petites; 
colonne  stylaire  velue;  fruits  sphériques.      .  R.  microphyllaDC. 

J'ai  reçu  de  M.  Loret  une  forme,  récoltée  dans  l'Hé- 
rault (sub  nom.  R.  sempervirens  p  microphyllà),  à  fo- 
lioles très-petites,  à  fruit  petit  et  sphérique  et  à  colonne 
stylaire  velue.  Ne  tenant  pas  compte  de  la  villosité  des 
styles,  on  ne  peut  rapporter  cette  forme  qu'au  R.  micro- 
phylla. 

J'ai  reçu,  sous  le  nom  de  R.  pervirens  Gren.  ined.,  une 
forme  qui  semble  appartenir  à  cette  tribu,  mais  dont  je 
n'ose  parler  faute  de  spécimens  assez  complets. 

Les  Sempervirentes  exigent  de  nouvelles  études  et  leurs 
descriptions  doivent  être  refaites  avec  plus  de  précision  et 
de  détails. 

Feuilles  caduques. 

Pédicelles  lisses;  pétioles  non  glanduleux 

ou  à  glandes  très-rares R.erronea^ip.{R.  arven- 

i.  l  9t>  Déségl.  non  Huds.). 
Pédicelles  plus  ou  moins  glanduleux  ;  pé- 
tioles glanduleux 2 

l  Tiges  couchées  ou  décombantes    .      .     .R, repena Scop.  {R.  arven- 
2.  <  sis  Huds.  non  Déségl.) 

(  Tiges  droites  ou  dressées 3 

Folioles  luisantes R.  bibracteata  Bast. 


Folioles  non  luisantes i 

19 


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(  258  ) 

Folioles  assez  épaisses  ;  corymbe  florifère 
fourni  (5-10  fleurs)  ;  arbrisseau  élevé,  à 
tiges  droites R.  conspicuaBor.  (\) 

Folioles  ordinairement  minces  ;  fleurs  soli- 
taires ou  en  corymbe  peu  fourni  ;  arbris- 
seau à  tiges  couchées  ou  décombantes    .     R,  repens  Scop. 

Le  caractère  le  plus  saillant  du  R.  bibracteata,  c'est-à- 
dire  le  luisant  des  folioles  disparait  en  grande  partie  sur 
les  spécimens  d'herbier  et,  d'autre  part,  les  folioles  du 
R.  conspicua  gagnent  du  lustre  en  se  desséchant,  du  moins 
c'est  ce  que  je  constate  sur  de  beaux  rameaux  florifères  qui 
m'ont  été  envoyés  par  l'auteur. 

Le  R.  bibracteata  tel  qu'il  a  été  publié  par  Billot,  sous 
le  N**  1870,  se  présente  sous  deux  formes  :  l'une  à  folioles 
épaisses,  fermes  comme  ceHes  du  R.  sempervirens  et  par- 
faitement glabres,  ce  qui  concorde  avec  les  termes  de  la 
description  qu'en  donne  M.  Déséglise,  Essai,  p.  19  j 
l'autre  à  folioles  plus  minces,  à  côte  velue  et  avec  quelques 
rares  poils  sur  les  nervures  secondaires.  Toutes  les  deux 
ont  le  réceptacle  florifère  ovoïde  assez  gonflé  et  court, 
mais  celle  à  folioles  épaisse  offre  des  pédicelles  assez 
abondamment  glanduleux,  tandis  que  celle  à  folioles  plus 
minces  ne  présente  que  de  rares  glandes  sur  les  pédicelles. 
D'un  autre  côté,  j'ai  reçu,  par  l'entremise  de  M.  Lange,  de 
Copenhague,  un  échantillon  en  fleurs  du  jR.  bibracteata, 
recueilli  à  Fontenay  par  M.  Letourneux,  dont  les  pédi- 
celles, abondamment  glanduleux,  portent  des  réceptacles 
florifères  étroits,  allongés  et  ellipsoïdes.  Enfin  les  R.  bibrac- 
teata d'Angers  que  m'a  envoyés  M.  Boreau  ont  les  folioles 
minces  et  glabres.  Il  résulte  de  ceci  que  cette  forme  doit 
être  réétudiée  très-attentivement  et  sa  description  refaite. 


(1)  Mémoires  de  la  Société  Académique  de  Maine-et-Loire,  t.  Xïï,  1862. 


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(  259  ) 

Dans  nos  temps,  c'est  M.  Déséglise  qui,  le  premier, 
paraît  avoir  voulu  distinguer  deux  espèces  dans  le  jR.  ar- 
vensis  Auct.  :  Tune  à  pédicelles  Hsses,  Tautre  à  pédicelles 
glanduleux.  A  la  première,  il  a  donné  le  nom  de  jR.  arven- 
sis  Huds.  ('),  et  à  la  seconde,  le  nom  de  jR.  repens  Scop.  La 
forme  que  Hudson  a  décrite  paraît  bien  être  celle  à  pédi- 
celles glanduleux  et  M.  Déséglise  a  sans  doute  depuis 
reconnu  cette  fausse  attribution,  car  son  ami  et  collabora- 
teur M.  le  D*^  Ripart  m'a  envoyé  la  forme  à  pédicelles 
lisses  sous  le  nom  de  R.erroneaR\p,(R,  arvensisDéségl. 
non  Huds.).  Cette  forme  semble  extrêmement  rare.  D'après 
les  échantillons  du  département  du  Cher  que  j'en  possède,  • 
elle  se  présente  avec  des  feuilles  parfaitement  glabres  ou  à 
pétioles  et  côte  plus  ou  moins  pubescents. 

Quant  à  ce  que  l'on  comprend  aujourd'hui  sous  le 
nom  de  jR.  repens,  il  doit  être  revu  avec  grand  soin.  Les 
matériaux  que  j'ai  rassemblés  sous  ce  nom  se  composent 
de  plusieurs  formes  qui  pourraient  prendre  rang  spécifique 
avec  autant  de  droit  que  bien  des  formes  élevées  au  rang 
d'espèce  dans  les  sections  Caninae,  Riibiginosae,  etc.  Leur 
feuillage,  leur  glandulosité,  leur  pubescence,  la  forme  du 
fruit  et  du  réceptacle  florifère  varient  d'une  façon  remar- 
quable. J'ai  recueilli  des  formes  à  folioles  à  dents  franche- 
ment composées,  chaque  dents  présentant  2  à  4  denticu- 
les  glanduleux,  d'autres  à  fruits  claviformes  très-allongés, 
d'autres  enfin  à  tiges  et  rameaux  pourvus  de  soies  glandu- 
leuses ou  de  glandes  entremêlées  aux  aiguillons. 


(1)  C'est  par  erreur  qu'il  avait  attribué  Pinvention  de  ce  nom  à  Linné  : 
rinventeur  est  Hùdson. 


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(  260  ) 

Sect.  —  Mylosae. 

Folioles  pubescentes  en  dessous  sur  toute  la 

.      surface 2 

Folioles    à   nervures    seules   pubescentes   en 

dessous  ou  glabres 5 

Styles  hérissés;  pétioles  chargés  de  glandes 

fines  nombreuses R.  Clotildea  Timb.-Lagr. 

Styles  glabres  ;  pétioles  à  glandes  rares ...  5 

Pédicelles  lisses R ?(1) 

Pédicelles  plus  ou  moins  glanduleux     ...  4i 

Folioles  glabres  en  dessus,  ovales-lancéolées,- 

.      corolle  rose R.  fastigiata  B&st. 

Folioles  pubescentes  en  dessus,  ovales  ou  ovales- 

arrondies  ;  corolle  blanche R.  stylosa  Desy. 

(  Folioles  glabres 6 

Folioles  à  nervures  pubescentes .....  7 

Styles  glabres  ;  pédicelles  glanduleux  .  .  ,  R.ru8ticanaDésé%\. 
Styles  hérissés  ;  pédicelles  lisses  .  .  .  ,  R.  pusilla  Rip.  (2) 
Corolle  blanche  ;  folioles  devenant  d'un  vert 

7.  {      jaunâtre R.  leucochroaDesv. 

Corolle  d'un  rose  clair  ;  folioles  vertes.     .     .  8 

R.  systylaBasl. 

iî.  worfes^a  Rip.  (3) 


(i)  J'ai  reçu  cette  plante,  recueillie  en  Lot-et-Garonne  par  M.  de  Pom- 
maret,  sous  le  nom  de  R.  leucantha  Lois.  D'après  les  textes  que  j'ai  pu 
consulter,  le  R,  leucantha  de  Loiseleur  n'est  pas  une  Stylosée ,  mais 
serait  une  Canine. 

(2)  Les  échantillons  de  cette  forme  ont  été  récoltés  autour  du  château 
d'Arasse  prèsd'Agen  par  M.  l'abbé  Garroute.  Sont-ils  authentiques?  Il  me 
reste  des  doutes  et  ce  n'est  pas  sans  crainte  que  je  range  cette  forme 
dans  les  Stylosées.  Elle  pourrait  bien  être  une  Canine. 

(5)  Je  ne  suis  pas  encore  parvenu  à  bien  distinguer  le  R.  modesta,  dont 
je  possède  seulement  des  spécimens  de  Lyon  étiquetés  par  M.  l'abbé 
Puget. 


6. 


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(  261  ) 

M.  Boreau  ma  envoyé,  provenant  du  Jardin  botanique 
d'Angers,  des  spécimens  des  R.  stylosa  et  R.  leucochroa  à 
pédieelles  lisses.  Ce  botaniste  me  marque,  pour  cette 
dernière  forme,  que  les  glandes  des  pédieelles  peuvent 
disparaître  par  la  culture. 

C'est  probablement  par  erreur  que  M.  Déséglise  avait, 
dans  sa  classification,  placé  le  R.  rusticana  entre  les  R. 
conspicua  et  son  R,  arvensis.  D'après  les  échantillons 
publiés  dans  son  Herbarium  Rosarum,  N°  1,  le  jR.  rusti- 
cana  est  une  Slylosée  et  non  une  Synstylée. 

Sect.  —  Pimpinellifoliae. 

Tige  et  rameaux  inermes 2 

Tige  et  rameaux  aiguillonnes 4 

Sépales  beaucoup  plus  courts  que  la  corolle  ; 
stipules  supérieures  à  ailes  étroites;  folioles 
petites,  à  dents  simples.     .     .     .     .     .  R.  mi tissima  Gmel. 

Sépales  longs,  égalant  presque  la  corolle  ; 
stipules  supérieures  à  ailes  ordinaire- 
ment assez  larges;  folioles  assez  grandes, 
à  dents  en  partie  doubles  ou  composées    .  5 

Pédieelles  lisses  ou  avec  quelques  rares  soies 
glanduleuses  ;  réceptacle  florifère  lisse  ;  fo- 
lioles à  dents  presque  toutes  simples  .     .  R.  Ozanonii  Déségl. 

Pédieelles  et  base  du  réceptacle  florifère  plus 
ou  moins  hispides-glanduleux  ;  folioles  des 
rameaux  florifères  assez  souvent  double- 
ment dentées /{.pe^ro^e7te«Ozanon. 

Folioles  à  dents  composées-glanduleuses.     .  5 

Folioles  à  dents  simples 6 

Pédieelles  abondamment  hispides-glanduleux, 
à  soies  glanduleuses  assez  fortes;  folioles  à 
face  inférieure  portant  ordinairement  des 
5.  {      glandes  nombreuses R,  myriacantha  DC. 

Pédieelles  un  peu  glanduleux  ou  lisses  ;  fo- 
lioles à  nervures  secondaires  glanduleuses 
ou  églanduleuses R.  Ripartii  Déségl. 


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8. 


10. 


(  262  ) 

Styles  glabres  dans  leur  partie  supérieure; 
réceptacle  florifère  entièrement  hispide- 
glanduleux;  sépales  hispides-glanduleux 
sur  le  dos    .      .     .     .     R,  Besseri  Tratt.  (ft.  microcarpa  Bess.) 

Styles  entièrement  velus  ou  glabres  ;  récep- 
tacle florifère  lisse  ou  seulement  hispide- 
glanduleux  à  la  base  ;  sépales  lisses  sur  le 
dos 7 

Fruits  gros  (10-ib  mill.  de  larg.),  pyriformes, 
longuement  atténués  à  la  base,  à  pédi- 
celles  très-courts;  grands  aiguillons  très- 
robustes    R.  Mathonneti  Crép, 

Fruits  non  brièvement  pédicellés ....  8 

Pédicelles  hispides-glanduleux      ..../?.  spinosissima  L. 

Pcdicelles  lisses 9 

Aiguillons  nombreux  sur  la  tige  et  les  ra- 
meaux; pétioles  aiguillonnés;  styles  ordi- 
nairement très-velus R.  spinosissima  L. 

Aiguillons  peu  nombreux  ;  pétioles  inermes  ; 
styles  hérissés 10 

Réceptacle  florifère  et  fruits  contractés  au 
sommet;  styles  hérissés  ;  folioles  glabres  en 
dessous  (Déséglise)    .......  R,  spreta  Déségl 

Réceptacle  florifère  et  fruits  non  contractés  au 
sommet;  styles  glabres;  folioles  à  côte  un 
peu  velue  dans  leur  jeunesse  (Déséglise)    ,  R.  consimilis  Déségl. 


Il  y  a  beaucoup  à  dire  sur  cette  section,  mais  en  atten- 
dant que  j'en  traite  les  formes  avec  d'amples  détails,  je  me 
bornerai  à  consigner  quelques  observations  essentielles. 

Par  leurs  dents  composées-glanduleuses  et  leurs  nervu- 
res secondaires  souvent  chargées  de  glandes,  les  R.  myria- 
cantha  et  R.  Ripartii  se  distinguent  facilement  des  autres 
formes.  M.  Déséglise  n'avait  pas  remarqué  que  son  R.  Ri- 
partii a  les  folioles  assez  souvent  munies  de  glandes  sur 
les  nervures  secondaires.  Le  jR.  myriacantha  DC.  varie 


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(  263  ) 

assez  largement  dans  le  midi  de  la  France.  Le  jR.  myria- 
cantha  MB.  de  la  Crimée  se  distingue  principalement  de  la 
forme  française  par  son  réceptacle  florifère  entièrement 
et  abondamment  hispide-glanduleiix,  par  ses  sépales  à  dos 
entièrement  glanduleux. 

Les  jR.  Ozanonii  et  jR.  petrogenes  ont  un  faciès  qui 
semble  leur  valoir  une  place  à  part  dans  la  section. 
J'ai  pensé  que  Thybridilé  pouvait  y  être  pour  quelque 
chose ,  mais  le  peu  de  pollen  que  j'ai  examiné  me 
paraît  bien  conformé.  Du  reste,  pour  me  prononcer  sur 
ces  deux  formes  ,  j'ai  besoin  d'étudier  de  nouveaux 
spécimens. 

Le  jR.  Mathonneti  a  été  publié  dans  les  Reliquiae 
Mailleanasy  sous  le  N°  108S,  avec  le  nom  de  R.  pimpi- 
nellifoliaL.  (Cosson).  En  voici  la  description. 

Rosa  niathouued  Crép.  —  Aiguillons  caulinaireê  robustes,  droits, 
longs,  larges  à  la  base  et  comprimés,  à  empâtement  allongé  et  dépassant  la 
moitié  de  la  longueur  de  l'aiguillon,  non  entremêlés  d'aiguillons  sétacés  ;  les 
raméaires  plus  ou  moins  sétacés,  s^empâtant  brusquement.  Pétiole  un  peu 
pubérulent,  surtout  au  niveau  des  folioles,  églanduleux,  inermes.  Folioles 
assez  grandes,  simplement  dentées,  glabres,  églanduleuses.  Stipules  ciliées- 
glanduleuses,  à  oreillettes  longues,  denticulées-glanduleuses,  étalées-dressées. 
Fleurs  solitaires  ou  géminées.  Réceptacle  florifère  et  pédicelles  lisses. 
Sépales  entiers,  églanduleux,  persistants,  couronnant  le  fruit  à  la  maturité. 

Corolle Styles  un  peu  moins  velus  que  ceux  du  JR.  spinosissima. 

Fruits  mûrs  d'un  rouge  noirâtre  ;  les  solitaires  ou  les  médians  gros  (larges 
de  10-lS  mill.),  pyri formes,  largement  renfles  au  sommet,  qui  est  arrondi, 
longuement  atténués  à  la  base,  à  pédicelle  très-court  devenant  entièrement 
charnu  ;  les  latéraux  plus  petits,  brièvement  atténués,  pyriformes  et  lon- 
guement pédicelles. 

Hab.  Rochers  et  pâturages  alpestres.  —  La  Grave  (R.  Mathonnet). 

Obs.  —  Cette  forme  des  Hautes-Alpes,  dont  Taspect  est  étrange,  con- 
stitue-t-elle  une  espèce,  une  simple  variété  ou  simplement  un  accident  ?  Je 
n'en  ai  vu  que  deux  beaux  spécimens  en  fruits.  C'est  du  R.  spreta  Déségl. 


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(  264  ) 

qu'elle  se  rapproche  le  plus.  Elle  en  diffère  principalement  :  !<>  par  ses 
aiguillons  plus  forts,  plus  allongés  à  la  base  ;  2<>  par  son  fruit  plus  gros  et 
d'une  autre  forme. 

Le  R.  consimilis  est  décrit  par  M.  Déséglise  avec  des 
styles  glabres;  or,  les  échantillons  de  cette  forme  publiés 
dans  son  Herbarium  Rosarum,  N**  9,  ont  les  styles  hérissés  ! 
de  même  que  des  spécimens  revus  par  lui  et  qui  m'ont 
été  communiqués  par  M.  J.-B.  Verlol. 

Sect.  —  Alplnae. 

[  Tige  ou  rameaux  plus  ou  moins  aiguillonnés  2 

ïige  et  rameaux  inermes ^ 

Réceptacle  florifère  hispide-glanduleux  5  dos 

des  sépales  abondamment  et  entièrement 

2.  l     glanduleux ^-  py renaica  Gou. 

Réceptacle  florifère  lissej  dos  des  sépales  lisse 

au  moins  à  la  base ^ 

JR.  intricala  Déségl. 

R.  alpestris  Déségl. 

Pétioles  aiguillonnés R-  lagenaria  Vill. 


Pétioles  inermes ^ 

Pédicelles  moitié  plus  courts  que  le  pétiole  ; 

folioles  à  dents  irrégulières  et  profondes  .  JR.  monspeliaca  Gou. 
'      Pédicelles  égalant  ou  un  peu  plus  courts  que 

le  pétiole  ;  folioles  à  dents  régulières    .      .  6 

Pédicelles  hispides  -  glanduleux  ;   réceptacle 
florifère  ovale,  contracté  au  sommet  ;  styles 
6.  l      velus R-  pendulina  Ail. 

Pédicelles  lisses  ou  finement  glanduleux  ;  ré- 
ceptacle florifère  oblong  ;  styles  hérissés   .  R,  alpina  L. 

Cette  clef  a  été  composée  sur  les  termes  des  descriptions 
de  la  monographie  de  M.  Déséglise;  elle  ne  peut  guère 
donner  de  résultats  satisfaisants,  parce  que  le  groupe 
des  Alpines  est  actuellement  un  véritable  chaos,  où  tout 


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(  265  ) 

est  à  refaire  et  à  délimiter  plus  rigoureusement.  Dans  les 
descriptions,  on  n'a  pas  tenu  compte  des  glandes  plus  ou 
moins  nombreuses  qui  existent  sur  les  nervures  secon- 
daires de  plusieurs  formes. 

Sect.  Caainae. 

i  Sépales  plus  ou  moins  abondamiiieiit  ciliés- 
glanduleux{l) 2 

Sépales  pourvus  aux  bords  dé  (jrtelq'ues  raies 
denticules  à  pointe  glanduleuse.     ...  3 

/  Ecorce  rougeâtre  j  feuîHes  inférieures  des 
i  rameaux  florifères  à  folioles  plus  ou  moins 
J      aiguës;  corolle  d'un  rose  vifj  fruits  arrondis.  JR.  rubescens  Rip. 

i  Ecorce  verdâtrc  ;  feuilles  inférieures  à  folioles 
obtuses  ou  subobtuses  ;  corolle  rosée  ;  fruits 
ovoïdes     . ,      ,  R,  cladoleia  Rip. 

i  Styles  glabres  ou  à  peu  près i 

\  Styles  hérissés  ou  velus 6 

Styles  glabres  ;  dents  des  folioles  à  1-2  den- 
ticules accessoires     R.glaberrima  Dmrt, 

i.  ^  Styles  presque  glabres,  ne  présentant  que  de 
rares  poils  ;  tlents  des  folioles- à  2-^  denti-  • 

cules  accessoires 5 

Folioles  ovales-arrondies  ;  feuilles  inférieures 
des  rameaux  florifères  à  pétioles  pubescents- 
glanduleux  entrQ  les  ailes  stipulaires  ;  co- 

5.  (      rolle  blanche R.  Carioti  Cliab. 

Folioles  ovales-elliptiques;  pétioles  non  pu- 
bescents-glanduleux  entre  les  ailes  stipu- 
laires ;  corolle ? R.leiostylaVivç. 


(1)  Ces  sépales  présentent  de  nombreuses  glandes  sur  le  bord  des  pin- 
iiules  et  de  la  pointe. 

20 


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6. 


7. 


(  266  ) 

Corolle  d^un  rose  vif R.  rubelliflora  Rip. 

Corolle  d*un  rose  plus  ou  moins  pâle.     .     .  7 

Folioles  à  nervures  secondaires  parfois  char- 
gées de  rares  glandes R.medioximaDéséQl. 

Folioles  à  nervures  secondaires  toujours 
cglanduleuses 8 

Fruits  arrondis  ou  ovoïdes-arrondis  ...  9 

Fruits  ovoïdes  ou  allongés 15 

Sépales  et  stipules  plus  ou  moins  rougeâtrcs.  10 

Sépales  et  stipules  verts 11 

Folioles  arrondies,  glaucescentes,  à  nervures 
saillantes  en  réseau R.  niedioxitna  Déségl. 

Folioles  ovales,  peu  glaucescentes,  à  nervures 
non  en  réseau  saillant R.  malmundariensis  Lej. 

Folioles  très-glauques  ;  celles  des  feuilles  in- 
férieures largement  obtuses R.  sphaeroidea  IMp, 

1 1 .  {  Folioles  non  glauques  ou  un  peu  glaucescen- 
tes en  dessus  ;  les  inférieures  subobtuses  ou 
aiguës 12 

(  Folioles  assez  petites  ;  fruits  ovoïdes-arrondis.  R.  viridicaia  Pug. 

12.  ]  Folioles  assez  grandes  ;  fruits  presque  sphé- 

(      riques A-i^/o^u/am  Franch. 

Pédicelles  courts  (S-8  mill.),  longuement  dé- 
passés par  les  bractées  ou  les  stipules  flo- 
rales     R.  curticoUi  Pag. 

Pédicelles  plus  ou  moins  allongés .     ...  lie 

Sépales  et  stipules  plus  ou  moins  rougeâtres.  R.  medioxima  Déségl. 

Sépales  et  stipules  verts 15 

Stipules  des  feuilles  inférieures  glanduleuses 

sur  le  dos  le  long  du  pétiole.     .     .     R.  oblonga  Déségl.  et  Rip. 
Stipules  inférieures  non  glanduleuses  sur  le 

dos 16 

(  Pétioles  pubéruients-velus  sur  le  dos,  surtout 

16.  <      à  la  base R,  villosiuscula  Rip. 

(  Pétioles  non  pubérulents-vclus  sur  le  dos      .  17 

Folioles  ovales-arrondies  ;  fleurs  solitaires  ; 

plante  grêle R.  innoam  Rip. 

Folioles  ovales;  fle'urs  ordinairement  en  co- 
rymbe  ;  plantes  robustes 18 


13. 


15. 


17. 


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(  267  ) 

Styles  presque  glabres,  avec  quelques  poils 

*18.  j      visibles  entre  les  stigmates R.  leiostyla  Rip. 

Styles  plus  ou  moins  hérissés  ou  velus    .     . 

A  cette  tribu,  appartiennent  encore  les  R.  dumalis 
Bechst.,  jR.  squarrosa  Rau,  R.  eriostyla  Rip.  et  jR.  Cha- 
boissaei  Gren.  Je  me  réserve  de  compléter  la  clef  précé- 
dente, quand  je  saurai  à  quoi  m'en  tenir  sur  les  jR.  squar- 
rosa et  R.  dumalisy  qui  sont  sans  doute  deux  noms  ne 
s'appliquant  pas  rigoureusement  à  deux  formes  bien  déter- 
minées. Le  R.  rubellifloraj  dont  je  ne  possède  pas  encore 
d'échantillons,  a  été  analysé  d'après  sa  description. 

Quant  au  jR.  biserrata  Mérat,  est-il  une  Biserratée? 
L'auteur  de  la  Nouvelle  Flore  des  environs  de  Paris,  p.  190, 
ne  dit  pas  que  les  sépales  se  relèvent  sur  le  fruit,  ainsi 
que  rindique  M.  Déséglise. 

d)  MÊiêpiélme, 

*  Folioles  toutes  à  dents  simples. 

Sépales  non  ciliés-glanduleux,  à  dos  lisse  ; 

réceptacle  florifère  lisse 2 

1.  {  Sépales  plus  ou  moins  abondamment  ciliés- 
glanduleux,  à  dos  glanduleux  ;  réceptacle 

florifère  hispide-glanduleux 5 

Sous-arbrisseau  petit;   folioles    très-petites 
(i-8  mill.  de  largeur)  ;  fruits  sphériques  de 
.      la  grosseur  d*un  pois  ;  disque  conique  très- 
saillant      R.  agresUna  Crép. 

Arbrisseaux  plus  ou  moins  élevés  ;  folioles  pe- 
tites ou  assez  amples  ;  fruits  ovoïdes    .     .  3 
Folioles  petites  (5-12  mill.  de  largeur)  j  récep- 
tacle florifère  petit,  très-étroitement  ellip- 

.      solde  ;  styles  glabres R.  litigiosa  Crép. 

1  Folioles  assez  grandes  (10-20  mill.  ou  plus  de 
largeur)  ;  réceptacle  florifère  ovoïde,  assez 
gros  ;  styles  velus .  4 


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^. 


(  2G8  ) 

Sépales  tout  à  fuit  cgUndaleux  aux  bords; 
pétioles  égianduleux  ;  folioles  oyales-cllip- 
tiqucs,  aiguës;  corolle ?.     .      .      .   R.  hirtella  Rip. 

Sépales  munis  de  quelques  rares  glandes  aux 
bords  ;  pétioles  glanduleux  ;  folioles  ovales- 
aiTOudies,  subobluses  ou  très-brièvement 
aiguës;  corolle  d*un  rose  assez  vif.   R.  Iransmota Crép.  {R.  psilo- 

phylla  Bor.p.  p.  nonRau.) 

Folioles  ovales  ou  elliptiques,  toutes  aiguës, 

à  dents  larges R.  andegavensis  Bast. 

5.  l  Folioles  ovales-arrondies,  subobtuses  ou  briè- 
vement aiguës,  à  dents  moins  larges  et 
moins  régulières R.  Rousselii  Rip. 

Le  R.  agrestma  joue,  dans  les  Hispides,  à  peu  près 
le  même  rôle  que  le  R.  aciphylla  ou  le  R,  exilis  dans  les 
Lutétianes.  Il  a  été  récolté  dans  l'Hérault  par  M.  Loret. 

Le  jR.  litigiosa  se  distingue  facilement  des  R.  hirtella, 
R.  transmota,  R.  andegavensis  et  R.  Rousselii  par  son 
faciès,  ses  folioles  beaucoup  plus  petites,  ses  rameaux 
florifères  très-courts,  son  petit  réceptiicle,  etc. 

J'ai  analysé  le  R.  transmota  sur  deux  beaux  échantillons 
en  fleurs  recueillis  sur  un  buisson  cultivé  au  Jardin 
botanique  d*Angers  et  originaire  des  environs  de  cette 
ville.  M.  Boreau  me  les  a  envoyés  sous  le  nom  de  R.  psilo- 
phylla  Rau.  Ils   ne   peuvent    se   rapporter  au   type   de 

Rau,  qui  dit  de  sa  plante  :  foliolis  duplicato-argute- 

serratis;  pétiolis  villosis.  La  forme  d'Angers  a  les  dents 
foliaires  parfaitement  simples,  très-rarement  Tune  ou 
l'autre  avec  un  denticule  accessoire. 

Le  R.  hirtella  mérite  à  peine  de  rester  dans  cette  tribu; 
ses  pédicelles  n'ont  que  de  rares  glandes  et  encore  celles-ci 
manquent-elles  sur  certains  pédicelles.  Le  JR.  condensata, 
laissé  parmi  les  Lutétianes,  est  moins  encore  une  Hispide. 

Quelle  forme  peut-on  désigner  exactement  sous  le  nom  de 


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(  269  ) 

jR.  andegavensisBsiSi.'i  Si  je  consalte  les  Roses  de  Redouté, 
où  la  figure  et  la  description  de  la  Rose  d'Anjou  ont 
été  faites  sur  des  échantillons  authentiques,  la  Notice  de 
Léman,  les  Notes  de  Loiseleur,  la  Flore  de  M.  Boreau  et 
si  je  tiens  compte  des  caractères  offerts  par  des  spéci- 
mens d'Angers  que  m'a  envoyés  M.  Boreau,  je  trouve  que 
le  R.  andegavensis  doit  se  présenter  avec  ces  caractères-ci  : 
folioles  assez  amples,  ovales,  glabres,  aiguës,  à  côte 
portant  quelques  rares  glandes,  à  dents  larges,  toutes 
parfaitement  simples;  pétioles  un  peu  glanduleux;  pé- 
dicelles  plus  ou  moins  hispides-glanduleux,  ainsi  que  l6 
réceptacle  florifère  ;  celui-ci  ovoïde  ;  sépales  glanduleux  sur 
le  dos;  styles  hérissés.  Une  chose  qui  parait  hors  de  doute, 
c'est  la  simplicité  des  dents  foliaires.  La  description  que 
donne  M.  Déséglise,  dans  son  Essai,  p.  75,  concorde 
parfaitement  avec  les  caractères  précédents  ;  mais  ce  que 
cet  auteur  a  publié  sous  le  nom  de  R.  andegavensis,  dans 
son  Herbarium  Rosarum,  N*""  17  et  18,  ne  peut  exac- 
tement se  rapporter  en  type  de  Baslard,  tel  du  moins 
que  je  l'entends.  D'autre  part,  j'ai  reçu,  sous  le  nom  de 
R.  andegavensis,  diverses  formes  à  feuilles  inférieures 
des  rameaux  florifères  à  folioles  à  dents  doubles  ou  plus 
ou  moins  composées  et  qui  rentrent  dans  la  sous-tribu 
suivante. 

Tout  est  loin  d'être  dit  sur  le  R.  andegavensis  et  les 
formes  voisines,  qui  varient  dans  la  figure  des  folioles  et 
des  stipules,  dans  les  dents  et  la  glandulosité,  dans  leurs 
styles  qui  peuvent  être  glabres,  glabrescents  ou  hérissés. 
Ainsi,  le  R,  andegavensis  un  peu  plus  largement  entendu 
que  ci-dessus,  mais  toujours  avec  des  dents  parfaitement 
simples,  avait  été  divisé,  dans  mon  herbier,  en  quatre 
variétés  ou  variations. 


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A 


(  270  ) 

i  Styles  glabres var.  laevistyla.  » 
Styles  plus  ou  moins  hérissés      .     .     .     •  b 

(  Stipules  supérieures  et  bractées  assez  forte- 

B  l      ment  dilatées var.  sUptUaris. 

[  Stipules  et  bractées  ordinaires    ....  c 

Pétioles  et  sépales  assez  abondamment  glan- 
duleux ;  réceptacle  florifère  hispidé-glan- 

c  l      duleux var.  genuina. 

Pétioles  et  sépales  peu  glanduleux  ;  récep- 
tacle souvent  lisse ysLr.panciglandulosa, 

Le  R.  Raui  Tratt.,  qui  semble  appartenir  à  ce  groupe, 
m'est  inconnu. 

A  cette  sous-tribu,  appartient  un  R.  acuta  Crép.  inéd., 
de  la  vallée  de  Djimil  (Laristan),  croissant  à  2000  m. 
d'altitude.  Se  distingue  du  R.  andegavensis  par  ses  folioles 
plus  longuement  aiguës,  par  ses  pédicelles  plus  allongés, 
par  ses  stipules  plus  étroites,  les  supérieures  très-peu 
dilatées  et  par  ses  bractées  plus  étroites,  la  plus  grande 
plus  courte  que  les  pédicelles. 

d)  HUpidae. 

**  Feuilles  les  plus  inférieures  des  rameaux  florifères  à  folioles 
à  dents  munies  de  1-2-3  dcnticules  accessoires,  les  autres 
à  dents  simples. 

Sépales  églanduleux  sur  le  dos  ;  réceptacle  flo- 
rifère lisse R.  vinealis  Rip. 

1 .  ^  Sépales  plus  ou  moins  glanduleux  sur  le  dos  ; 
réceptacle  florifère  hispide-glanduleux  à  la 
base 2 

Styles  glabres  ;  folioles  petites,  à  côte  présentant 
quelques  poils  dans  leur  jeunesse  ;  rameaux 
florifères  courts,  à  entrenœuds  rapprochés; 
,       stipules  toutes  dilatées R.  Lemaitrei  Rip. 

Styles  hérissés  ou  glabres  ;  folioles  médiocres  ou 
assez  grandes,  à  côte  glabre  ;  rameaux  flori- 
fères allongés,  à  entrenœuds  distants;  sti- 
pules supérieures  seules  dilatées     ....  5 


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(  271  ) 

Styles  hérissés  ;  pétioles  abondamment  glan- 
duleux ;  ceux  des  feuilles  inférieures  à  partie 
interstipulaire  glanduleuse  sur  le  dos  .     .     .  R.  KosinscianaBess. 

Styles  glabres  ou  à  peu  près  ;  pétioles  peu  glan- 
duleux, à  partie  interstipulaire  non  glandu- 
leuse sur  le  dos R.  Suberti  Rip. 

Dans  la  description  du  R.  vinealis  (Billotia,  p.  36), 
M.  Déséglise  dit  les  folioles  simplement  dentées,  tandis  que 
toutes  les  feuilles  inférieures  des  rameaux  florifères  ont  les 
dents  plus  ou  moins  composées. 

Je  ne  possède  encore  rien  de  l'ouest  de  l'Europe  qui 
puisse  se  rapporter  exactement  au  R.  Kosinsciana  de 
Besser,  type  que  j'ai  pu  étudier  sur  un  échantillon 
étiqueté  par  l'auteur.  Le  R.  Kosinsciana  publié  par 
M.  Paillot ,  sous  le  N^  3722 ,  diffère  du  type  de  Besser 
par  ses  feuilles  inférieures  à  dents  moins  composées,  par 
ses  folioles  ovales-elliptiques  et  non  largement  ovales 
{elliptico-subrotundd),  par  ses  styles  moins  hérissés.  Dans 
le  Billotiaj  p.  121,  M.  Grenier,  qui  a  en  vue  la  forme 
représentée  par  ce  N"  3722,  fait,  du  jR.  Kosinsciana 
qui  croît  à  Rosemont  près  Besançon,  une  variété  du 
R.  dumalis,  variété  qui  différerait  de  sa  var.  jS  malmunda- 
riensis  (R.  malmundariensis  Lej.)  par  des  pédiceiies  plus 
ou  moins  pourvus  de  soies  glanduleuses.  Il  attribue  à  cette 
var.  (3  des  folioles  fortement  surdentées-glanduleuses,  c'est- 
à-dire  fortement  doublement  dentées;  or,  dans  la  plante  de 
Rosemont  publiée  par  M.  Paillot,  les  feuilles  inférieures 
des  rameaux  florifères  ont  seules  des  dents  plus  ou  moins 
composées-glanduleuses,  tandis  que  les  moyennes  et  les 
supérieures  ont  des  dents  toutes  ou  presque  toutes  simples 
et  églanduleuses.  Ce  qui  explique  la  contradition,  c'est  que 
peut-être  M.  Grenier  a  encore  eu  en  vue  une  autre  forme, 
que  j'ai  reçue  de  lui  sous  le  nom  de  R.  Kosinsciana  et 


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(  272  ) 

récoltée  à  Besançon,  dont  les  dents  sont  très-composées- 
glanduleuses,  les  pédicelles  lisses  ou  munis  de  quelques 
rares  glandes.  Cette  forme,  que  je  rapproche  du  jR.  Blon- 
rfaeana  Rip.,  a  les  nervures  secondaires  un  peu  glandu- 
leuses en  dessous.  M.  Grenier  dit  avoir  identifié  la  plante 
de  Rosemont  avec  le  type  de  Besser  après  sa  comparaison 
avec  des  échantillons  authentiques  de  celui-ci  que  M.  Godet 
a  récoltés  dans  le  jardin  même  de  Besser.  Je  n'ai  pas  à 
contester  Tauthenticité  de  ces  échantillons,  mais  si  je 
m*appuie  sur  celui  que  j*ai  scrupuleusement  examiné  et  sur 
la  description  de  Besser,  je  puis  dire  que  les  termes 
employés  par  M.  Grenier,  pour  caractériser  le  R.  Kosins- 
ciana,  ne  sont  point  rigoureusement  exacts.  Besser  dit  les 
folioles  presque  doublement  dentées  (foliota  subbiserrata) 
et  non  fortement  doublement  dentées 

i.  Folioles  toutes  ou  presque  toutes  à  dents  composées  ou  doubles. 
f  Folioles  médiocres,  ovales  ou-  elliptiques,  un  peu  atténuées  à  la 
base,  non  largement  arrondies  et  jamais  subcordées. 

I  Réceptacle  florifère  plus  ou  moins  hispide- 
glanduleux  sur  toute  sa  surface.     ...  2 

Réceptacle  florifère  lisse ,  ou  seulement  his- 
pide-glanduleux  à  la  base S 

^    l  Réceptacle  florifère  et  fruits  sphériques  .     .  ^ 

)  Réceptacle  et  fruits  ovoïdes     .....  4f 

\ R.  Martini  Gren. 

• R.  fragrans  Gren. 

Styles  glabres  ou  à  peu  près  j  réceptacle  flo- 

rifère  abondamment  hispide-glanduleux    .  R,  asproHlis  Crép. 
Styles  hérissés  ;  réceptacle  florifère  peu  bis- 
pide-glanduleux /{.  o6<tMa  Déség.  et  Rip.  (1). 


(I)  Mes  échantillons  proviennent  d*Agen  et  ont  été  récoltés  par  M.  Tabbc 
Gar  route. 


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(  273  ) 

f  Feuille  supérieure  ou  florale  à  dents  simples.  R.  Chavini  Rap. 
5.  }  Feuille  florale  à  dents  plus  ou  moins  corn- 

(      posées 6 

l  Rameaux  florifères  allongés,  grêles,  incrmes.  R.  glauca  Schott. 
/  Rameaux  florifères  aiguillonnés    ....  7 
Dents  très-glanduleuses,  à  bord  supérieur 
portant  une  ou  deux  glandes  ;  sous-arbris- 
seaux, à  rameaux  grêles 8 

7.  l  Dents  médiocrement  glanduleuses,  h  bord 
supérieur  presque  toujours  églanduleux; 
arbrisseaux  plus  ou  moins  élevés,  à  rameaux 

ordinairement  robustes 9 

R.PouziniTrsiii.(R.mi' 

crantha  DG.  non  Sm.) 

A.Ai>pamca  Boiss.et  Reut. 

Feuilles,  au  moins  les  inférieures,   à  partie 
interstipulairc  du  pétiole  chargée  de  glan- 
des plus  ou  moins  nombreuses  sur  le  dos.  10 
Pétioles  églanduleux  entre  les  ailes  slipu- 

laires 12 

Folioles  petites  ou  médiocres  ;  pétioles  très- 
glanduleux  ;  bractées  à  nervure  dorsale 
très-glanduleuse  ;  rameaux  florifères  à  ai- 
guillons nombreux  dégénérant  en  aiguil- 

10.  (      Ions  sétacés R.  occulta  Crép. 

Folioles  assez  grandes  ;  pétioles  médiocre- 
ment glanduleux  ;  bractées  a  nervure  dor- 
sale lisse  ]  aiguillons  crochus  ne  dégénérant 
pas  en  aiguillons  sétacés H 

Rameaux  florifères  plus  ou  moins  allongés  ; 
folioles  grandes,  à  dents  larges  ;  arbrisseau 

11.  )      élevé    .* R.  haberiana  Pug. 

Rameaux  florifères  courts  ;  folioles  médiocres, 

à  dents  assez  étroites  ;  arbrisseau  peu  élevé.  R.  firtna  Pug. 
Pédicelles  dépassant  les  bractées  ;   stipules 
florales  non  très-dilatées  ;  folioles  à  dents 
profondes  et  ouvertes  ;  rameaux  florifères 

12.  ]      chargés  de  nombreux  et  forts  aiguillons    .  R.  hitiricosa  Crép. 

31 


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15. 


U. 


(  274  ) 

Pédicclles  plus  ou  moins  longuement  dépassés 

par  les  bractées  ;  stipules  florales  largement 

dilatées  ;  dents  foliaires  peu  profondes  ; 

rameaux  à  aiguillons  non  très-forts.     . 
Bractées  égalant  ou  dépassant  les  fruits;  ceux- 
ci  pyriformes;  folioles  assez   longuement 

aiguës,  un  peu  glaucescentes  en  dessus; 

aiguillons  caulinaires  arqués,  ne  s^cmpâ- 

tant  pas  brusquement R.  bracteosa  Crép. 

Bractées  ordinairement  plus  courtes  que  les 

fruits  ;  ceux-ci  ovoïdes  ;  folioles  subobtuses 

ou  brièvement  aiguës,  glauques  en  dessus; 

aiguillons  caulinaires  très-crochus,  s*em- 

pâtant  en  une  base  très-allongée,  étroite  . 
Sépales  rougeâtres  ;  réceptacle  florifère  rou- 

geâtrc,  petit,  ellipsoïde  ;  fruits. . .  ?     .     ,  R.  Crepini  Miég. 
Sépales  verts  ;  réceptacle  florifère  vert,  assez 

gros,  ovoïde-oblong,  allongé;  fruits  gros, 

allongés  (18-25  mill.),  ovoïdes,  contractés 

au  sommet R.  Verloti  Crép. 


i3 


U 


Dans  son  Guide  du  botaniste  dans  le  canton  de  Vaud, 
2®  éd.,  p.  19o,  M.  Rapin  décrit  son  R.  Chavini Si\ec  des 
folioles  obtuses  et  presque  simplement  dentées,  tandis  que 
dans  les  spécimens  en  fleurs  et  en  fruits  qu'il  a  bien  voulu 
m'envoyer  et  qui  proviennent  du  Mont  Salève,  toutes 
les  feuilles,  à  lexception  de  lasupérieure,  sont  franchement 
doublement  dentées  et  brièvement  aiguës.  Sous  ce  même 
nom  de  R.  Chavini,  j'ai  reçu  de  M.  Laggcr  des  spécimens 
récoltés  dans  la  forêt  de  Bovernier  (canton  du  Vallais)  qui 
n'appartiennent  pas  au  type  de  M.  Rapin  :  folioles  d'une 
autre  forme,  à  dents  très-composées. 

Le  R.  Pouzini  est  une  forme  intéressante  et  qui  ne  paraît 
pas  s'élever  vers  le  Nord.  Dans  le  sud-est  de  la  France,  il 
ne  semble  pas  dépasser  le  département  de  l'Isère.  Il  est 


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(  275  ) 

probable  qu'il  existe  dans  une  assez  vaste  étendue  du  Midi; 
mais  jusqu'ici  on  Ta  souvent  méconnu  ou  confondu.  Dans 
l'Hérault,  il  varie  dans  des  limites  assez  larges  sous  le 
rapport  des  folioles,  du  réceptacle  florifère,  des  glandes, 
des  aiguillons  et  pourrait  fournir  plusieurs  espèces  à  la 
façon  moderne  et  aussi  caractérisées  que  beaucoup  d'autres 
élevées,  dans  ces  derniers  temps,  à  la  dignité  spécifique. 
Le  R.  hispanica  Boiss.  et  Reut.  non  Mill.  est  très-rappro- 
ché  du  R.  Pouzini  et  peut-être  un  jour  le  réunira-t-on  à 
celui-ci,  ce  qui  étendrait  considérablement  l'aire  de  disper- 
sion du  type  de  Trattinnick. 

Le  jR.  occulta  est  une  forme  belge  que  j'ai  recueillie  à 
Belvaux  près  de  Han-sur-Lesse  (province  de  Namur). 

Le  jR.  Verloti  a  été  récolté  au  Sappey,  près  Grenoble, 
par  M.  J.-B.  Verlot.  Il  avait  été  pris  pour  le  jR.  vinealis 
par  M.  Déséglise. 

Le  R.  Crepini  croît  dans  les  Hautes-Pyrénées,  dans 
la  vallée  de  Géas.  Sur  ces  montagnes,  cette  forme,  m'écri- 
vait M.  l'abbé  Miégeville,  s'élève  plus  haut  que  les 
R,  alptna,  R,  pyrenaica  et  jR.  t-ubrifolia.  Ce  botaniste  m'a 
envoyé,  pour  la  publier,  une  diagnose  latine  de  la  plante, 
mais  comme  elle  n'est  pas  comparative,  j'attendrai,  pour  la 
donner,  qu'elle  soit  complétée.  Peut-être  cette  forme  n'ap- 
partient-elle pas  au  groupe  des  Canines. 

d)  aiêpidacm 

\.  Folioles  à  dents  presque  toutes  composées  ou  doubles. 
ff  Folioles  larges,  ovaies-arrondics,  largement  obtuses  à  la  base 
ou  subcordées. 

\  Feuilles  supérieures  des  rameaux  florifères  à 
j      dents  simples  ou  presque  toutes  simples; 
1      pétioles  à  partie  interstipulaire  non  glan- 
1.  \      duleuse  sur  le  dos /?.  i^t/mm  Cariot. 


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(  276  ) 

Feuilles  toutes  à  dents  composées;  pétioles 
au  moins  les  inférieurs  à  partie  intersti- 
pulaire  glanduleuse  sur  la  dos  ....  2 

Pétioles  assez  densément  velus  tout  autour  .  R.  Timeroyi  Chabert. 
Pétioles  glabres,  ou  avec  quelques  poils  en 
dessus  à  Porigine  des  folioles    ....  3 

l R.  Chaberti  CarioU 

'  l R.  limitanea  Crép. 

Ce  petit  groupe  exige  d'être  revu  avec  une  extrême 
attention  surtout  par  les  botanistes  des  environs  de  Lyon. 
Le  R.  Timeroyi,  dont  je  possède  des  échantillons  recueil- 
lis par  l'auteur  lui-même,  est  identiquement  la  même 
forme  que  M.  Déséglise  a  décrite  sous  le  nom  de  R.  Acharii 
Billberg,  du  moins  à  en  juger  par  des  spécimens  qu'il  m'a 
envoyés  sous  ce  nom  et  qui  ont  été  récoltés  au-dessus 
du  pont  d'Alaï  près  Lyon  par  M.  Chabert,  localité  d'où 
proviennent  mes  spécimens  du  R,  Timeroyi.  D'un  autre 
côté,  ce  que  M.  Chabert,  ou  M.  Cariot  désigne  sous 
le  nom  de  R.  Acharii,  si  je  m'en  rapporte  à  des  échantil- 
lons pris  au-dessus  du  pont  d'Alaï,  est  la  même  forme 
que  le  R.  Timeroyi.  Les  pétioles  ne  sont  pas  un  peu  velus 
en  dessus,  comme  le  dit  M.  CariotCO,  mais  densément 
velus  tout  autour.  En  copiant  M.  Déséglise,  cet  auteur  dit, 
en  parlant  du  jR.  Acharii  :  sépales  d'abord  réfléchis,  puis 
redressés,  connivents  et  persistants.  Ce  serait  là  une  parti- 
cularité très-remarquable,  mais  elle  n'est  pas  présentée 
par  les  spécimens  en  fruits  du  R.  Acharii  que  je  possède  : 
ce  qu'on  voit,  c'est  que  sur  certains  fruits  les  sépales 
réfléchis  peuvent  persister  jusqu'à  complète  maturité, 
chose  qui  s'observe  dans  maintes  Canines.  M.  Cariot  attribue 


(i)  Étude  des  Fleurs,  t.  II,  p.  179. 


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(  277  ) 

au  R.  Timeroyi  des  folioles  glanduleuses  en  dessous  sur  les 
nervures;  mais  je  n'ai  pas  aperçu  la  moindre  glande  sur  les 
nervures  secondaires  dans  les  échantillons  récoltés  par 
M.  Chabert.  D'après  les  matériaux  que  j'ai  examinés^  j'ai 
lieu  de  supposer  qu'il  n'existe  qu'une  seule  forme  sous  les 
noms  de  R.  Timeroyi  et  R.  >lc/iam  Déségl.  et  Cariot  ou 
Billb.,  forme  variable  peut-être.  N'ayant  pu  consulter 
encore  le  recueil  suédois  dans  lequel  est  décrit  et  iSguré 
pour  la  première  fois  le  R.  Acharii,  je  ne  rechercherai  pas 
si  la  plante  de  Lyon  est  oui  ou  non  identique  avec  celle 
de  Suède. 

Le  R.  limitanetty  qui  est  voisin  du  R.  Chabcrti,  croît  à 
St-Martin  près  d'Annecy.  M.  l'abbé  Puget  l'avait  soumis  à 
l'un  de  ses  correspondants  qui  le  lui  avait  nommé  à  tort 
R.  verticillacantha.  De  même  que  dans  le  R.  Chaberti, 
les  aiguillons  raméaires  dégénèrent  parfois  en  aiguillons 
sétacés. 

Le  R.  psilophylla  Rau  semble  devoir  se  rapporter  à  cette 
sous-tribu  j  mais  à  quelle  forme  ce  nom  s'applique-t-il 
exactement?  On  a  déjà  vu  précédemment  que  le  R.  psilo- 
phylla de  la  Flore  du  centre  de  la  France,  ou  au  moins 
que  le  R.  psilophylla  d'Angers  ne  constituait  pas  le  type 
de  Rau  ;  j'en  puis  dire  autant  de  la  plante  publiée  sous  ce 
nom  par  M.  Déséglise,  Herbarium  Rosarum,  N"  6S, 
puisque  toutes  ou  presque  toutes  les  nervures  secondaires 
des  folioles  sont  un  peu  glanduleuses  et  que  les  nervures 
tertiaires  vers  le  bord  du  sommet  des  folioles  sont  égale- 
ment un  peu  glanduleuses,  caractère  qui  fait  rejeter  cette 
forme  dans  la  tribu  des  Scabratées.  Rau,  dans  sa  des- 
cription, ne  dit  pas  que  les  nervures  sont  glanduleuses. 

Dans  le  Billotia,  p.  123,  il  est  question  d'un  R. 
psilophylla  voisin  du  R.  Aunieri  et  auquel  sont  attribués 


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(  278  ) 

des  pétioles  simplement  glanduleux  et  des  pédicelles  à 
peine  glanduleux  ;  or,  ces  termes  ne  cadrent  pas  avec 
ceux  employés  par  Rau  :  pedunculis  glanduloso-hispidis.,, 
petiolis  villosis  glandulosis.  Je  doute  fort  que  Trattinnick 
ait  été  correct  en  disant  des  folioles  supra  subpubescentibxiSp 
car  il  n'est  pas  ordinaire  que  des  folioles  très-glabres 
(glaberrimis)  en  dessous  soient  pourvues  de  poils  apprî- 
mes à  la  face  supérieure. 

e)  PHbe9C&—le§, 

i  Folioles  à  face  entièrement  pubescente  en 
dessous 2 

Folioles  à  côte  ou  à  nervures  secondaires 
seules  velues  en  dessous 10 

Corolle  blanche;  folioles  presque  toutes  ob- 
tuses     R.  obtusifolia  Desv. 

Corolle  rose  ;  folioles  aiguës 3 

Pédicelles  courts,  cachés  par  de  très-larges 
bractées  ou  stipules  florales;  sépales  se 
redressant  après  Tanthèse  et  couronnant 

/      le  fruit  jusqu^à  la  maturité R.  coriifoliaFries. 

'  Pédicelles  plus  ou  moins  allongés,  non  cachés 
par  de  très-larges  bractées  ou  stipules;  sé- 
pales réfléchis  sur  le  fruit,  ordinairement 

caducs  avant  la  maturité ^ 

.  Corolle  d'un  rose  vif R.  erythrantha  Bor. 

Corolle  d'un  rose  pâle 5 

Feuilles   des  rameaux   florifères    à   pétioles 

inermes,  rarement  aiguillonnés.     ...  6 

Feuilles    des   rameaux   florifères  à  pétioles 

^      aiguillonnés 7 

^    \  Fruits  médians  ou  solitaires  pyriformes  .     .  R.  pyriformis  Pug. 

f  Fruits  arrondis R.  dumelorum  Thuill. 

.    f  Pétioles  un  peu  glanduleux 8 

/  Pétioles  églanduleux 9 


5 


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10. 


12. 


13. 


15. 


16, 


(  279  ) 

Folioles  plus  ou  moins  arrondies  à  la  base  ; 
pédicelles  glabres;  fruits  ovoïdes-arrondis.  H.  uncinella  Déségl. 
8.  {  non  Bess. 

Folioles  aiguës  à  la  base  ;  pédicelles  velus  à  la 

base  ;  fruits  ovoïdes R.corymbiferaDésé^l. 

Fruits  médians  ou  solitaires  pyriformes  .     .  R.  pyriformis  Pug. 

Fruits  arrondis R^dumetorumThniW, 

Corolle  d'un  rose  vif R.  erytfirantha  Bor. 

Corolle  d'un  rose  pâle 11 

Folioles  à  côte  seulement  un  peu  velue  à  la 

.      base 12 

*  j  Folioles  à  côte  et  à  nervures  secondaires  ve- 
lues       13 

Fruits  arrondis;  pétioles  supérieurs  des  ra- 
meaux florifères  seuls  aiguillonnés  .     .      ,  ,R,  globata  Déségl. 
Fruits  ovoïdes  ou  pyriformes;  pétioles  tous 

aiguillonnés R.  hispidula  Rip. 

Folioles  fortement  glaucescentes  en  dessous, 

subobtuses  ou  brièvement  aiguës    ...  ii, 

Folioles  peu  ou  point  glaucescentes  en  des- 
sous, ovales,  ou  ovales-elliptiques,  aiguës.  16 
Pétioles  supérieurs   des  rameaux  florifères 
seuls    aiguillonnés  ;    rameaux    florifères 
14.  /      courts  et  ordinairement  inermes    .      .     .  R.  sphaerocarpaPug. 
Pétioles  tous  plus  ou  moins  fortement  aiguil- 
lonnés ;  rameaux  florifères  aiguillonnés     .                                 15 

l  Fruits  sphériques R.  opaca  Gren. 

/  Fruits  ovoïdes    .      ...     ^     ....  R.  platyphylla  liau. 

i  Folioles  à  poils  apprîmes  en  dessus;  feuilles 
des   rameaux    florifères    à    pétioles    tous 
aiguillonnés R.  urbica  Lem. 
Folioles  glabres  en  dessus 17 

Styles  chacun  avec  quelques  rares  poils  ;  pé- 
tioles tous  aiguillonnés;  rameaux  florifères 

17.  ^      aiguillonnés R.  platyphxjlloidea  Déségl.  et  Rip. 

Styles  hérissés  ou  velus  ;   pétioles  inermes 
ou  les  supérieurs  seuls  aiguillonnés     .      .  18 


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18. 


i9. 


(  280  ) 

Feuilles  supérieures  des  rameaux  florifères  à 
pétioles  aiguillonnés;  rameaux  florifères 
aiguillonnés  ;   fruits  ovoïdes-arrondis  .     .  R.  trichoneura  Rip. 

Feuilles  des  rameaux  florifères  à  pétioles  tous 
ou  presque  tous  inermes  ;  rameaux  flori- 
fères ordinairement  inermes  ;  fruits  ovoïdes.  i9 

Feuilles  des  rameaux  florifères  à  pétioles  tous 
inermes  ;  folioles  subobtuses  ou  brièvement 
aiguës R'  ramealts  Pug. 

Feuilles  des  rameaux  florifères  à  pétioles 
supérieurs  aiguillonnés  ;  folioles  ordinaire- 
ment aiguës R.  semiglabra  Rip. 

Cette  tribu  est  en  grande  partie  composée  de  formes 
assez  difficiles  à  analyser,  à  cause  de  leur  affinité  en 
apparence  plus  grande,  et  ensuite  à  cause  du  défaut  de  la 
glandulosité  qui,  dans  d'autres  tribus,  offre  des  ressour- 
ces utiles  au  phytographe  pour  la  distinction  des  formes. 

Toutes  les  formes  de  ce  groupe  sont  loin  d'être 
décrites  ;  j'en  possède  en  berbier  un  certain  nombre  qui 
sont  à  l'étude  et  dont  plusieurs  méritent  d'être  élevées 
provisoirement  au  rang  d'espèce. 

J'attends  de  nouveaux  matériaux  de  la  Suède  pour  pu- 
blier une  étude  sur  le  R,  coriifolia,  qui  sera  comparé  aux 
R,  fruletorum  Bess.  et  R.  solstitialis  Bess.,  que  j'ai  pu 
étudier  sur  des  échantillons  authentiques.  (*) 

Le  R.  erythrantha  perd  de  sa  pubescence  par  la  culture, 
car  les  spécimens  en  fleurs  que  m'a  envoyés  M.  Boreau, 
et  pris  dans  le  Jardin  botanique  d'Angers,  ont  les  folioles 
parfaitement  glabres  en  dessous,  à  nervures  secondaires 


(1)  C^est  dans  Therbier  de  M.  Van  Heurck  que  j^ai  vu  les  Roses  authen- 
tiques de  Besser  :  celles-ci  provenaient  des  herbiers  de  Sieber  et  de 
M"«  Hcrminie  von  Reichenbach,  dont  notre  confrère  s'est  rendu  acquéreur. 


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(  281  ) 

avec  des  poils  peu  nombreux  et  à  parenchyme  interposé 
absolument  glabre. 

Le  R.  dumetorum  Thuill.  est  devenu  aujourd'hui  un 
type  complexe  et  il  est  nécessaire  de  s'entendre  sur  la 
forme  à  laquelle  on  veut  réserver  ce  nom. 

Le  R.  uncinella  que  M.  Déséglise  a  publié  dans  son 
Herbarium  Rosarum  ne  peut  se  rapporter  au  type  de 
Besser,  dont  j'ai  examiné  un  échantillon  étiqueté  par 
l'auteur.  L'étiquette  porte  Rosa  uncinella  mihi,  E  Podo- 
lia  ad  Tyram,  En  voici  la  description. 

Rosa  uncinella  Bess.  —  Aiguillons  ordinaires  des  Canines..  Ra- 
meaux florifères  courts  (3-4  cent.),  inermes.  Pétioles  inermes,  velus, 
églanduleux.  Folioles  petites  (10-16  mill.  de  largeur,  sur  lS-22  mill. 
de  longueur),  ovales-elliptiques,  ou  largement  ovales,  brièvement  aiguës, 
un  peu  atténuées  à  la  base,  glabres  en  dessus,  à  côte  velue  et  quelques 
poils  sur  les  nervures  secondaires,  à  parenchyme  interposé  parfaitement 
glabre,  à  dents  très-petites,  irrégulières  et  comme  obscurément  doubles,  à 
pointe  églanduleuse.  Stipules  glabres,  modérément  glanduleuses  sur  les 
bords  du  sommet  à  la  base,  à  oreillettes  divergentes,  aiguës.  Pédicelles 
lisses,  très-peu- pubescents,  longs  de  10  mill.  environ,  solitaires,  égalant 
à  peu  près  les  stipules  de  la  feuille  florale.  Réceptacle  florifère  lisse, 
ellipsoïde,  atténué  aux  deux  bouts.  Sépales  à  pinnules  portant  quelques 
rares  denticules  à  pointe  glanduleuse,  églanduleux  sur  le  dos,  velus- 
tomenteux  à  la  face  supérieure  et  sur  les  bords,  un  peu  plus  courts  que 
la  corolle.  Celle-ci  médiocre,  à  pétales  longs  de  20  à  25  mill.  Styles  un 
peu  velus.  Fruit 

Par  cette  description,  on  pourra  voir  combien  le  R. 
uncinella  de  Y  Herbarium  est  différent  de  la  plante  de  la 
Podolie.  Mais  on  pourra  m'objecter  que  le  type  de  Besser 
est  complexe  et  que  l'échantillon  que  j'ai  décrit  ne  se  rap- 
porte qu'à  l'une  des  formes  comprises  sous  le  nom  de 
R.  uncinella.  En  effet,  ce  nom  ne  paraît  pas  s'appliquer  à 
une  seule  forme  bien  délimitée  et  ce  qui  le  prouve  évidem- 


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(  282  ) 

ment  ce  sont  les  nombreuses  variétés  que  Fauteur  a  signalées 
et  qui  sont  au  nombre  de  douze.  Toutefois  aucune  de  ces 
variétés  n  a  les  folioles  régulièrement  simplement  dentées 
comme  dans  la  plante  de  M.  Déséglise,  puisque  Besser  em- 
ploie pour  elles  les  termes  de  :  manifeste  biserratis,  minus 
aequaliter  biserratisj  subbiserratis,  magis  biserratisy  biser- 
ratis.  Je  ne  serais  pas  étonné  que  Besser  eût  compris,  dans 
son  type,  le  R.  tomentella  Lem.  sous  la  var.  ^.  Au  point 
où  en  est  arrivée  la  distinction  des  formes  dans  le  genre, 
je  crois  qu'on  agirait  prudemment  en  laissant  de  côté 
plusieurs  de  ces  noms  qui  ne  se  rapportent  pas  rigou- 
reusement à  une  forme  bien  tranchée  ou  bien  délimitée 
et  qui  désignent  des  associations. 

Le  it.  corymbifera  ne  m'est  pas  connu  ]  je  l'ai  analysé 
sur  la  description  qu'en  donne  M.  Déséglise.  Il  est  pro- 
bable que  le  nom  de  R.  corymbifera  Borkh.  et  Gmel.  ne 
se  rapporte  pas  à  une  forme  bien  déterminée,  mais 
représente  une  petite  association  de  Canines  pubescentes. 

Les  R.  globata  et  R,  hispidulay  avec  la  côte  seule  velue, 
forment  le  passage  des  Lutétianes  aux  Pubescentes. 

Le  nom  de  R,  urbica  Lem.  doit  se  rapporter  à  une 
petite  association  de  formes  affines.  Léman  ne  dit  pas 
que  les  folioles  sont  pubescentes,  mais  il  se  contente  de 
distinguer  son  type  du  R.  dumelorum  Thuill.  de  la  façon 
suivante. 

Foliis  villosis  R.  dumetorum  Thuill . 
Petiolis  villosis.  B.  urbica  Nob. 

Cet  auteur,  dans  sa  Note  sur  plusieurs  espèces  nouvelles 
de  Rosiers,  place  tout  d'abord  le  R.  urbica  dans  une  divi- 
sion à  pédicelles  glabres  ou  nus,  puis,  plus  loin,  il  le 
comprend  dans  une  tribu  à  pédicelles  hispides-glanduleux 
ou  subhispides. 


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(  283  ) 

Le  R.  cinerascens  Cariot  non  Dmrt.  appartient  à  cette 
tribu.  II  doit  avoir  son  nom  changé,  puisqu  il  existe  déjà 
un  R.  cinerascens.  D'après  la  description  qu'en  donne  son 
auteur,  cette  forme  se  rapproche  du  R.  dumetorum,  dont 
elle  se  distinguerait  par  ses  folioles  plus  petites,  à  villosité 
plus  abondante  et  cendrée,  par  son  réceptacle  florifère 
ovoïde-oblong,  non  ovoïde. 

M.  Rapin,  dans  la  2^  édition  de  son  Guide,  a  réuni, 
sous  le  nom  de  R.  monticola,  les  R.  Reuteri,  R.  alpestris 
Rap.  non  Déségl.  et  R.  coriifolia.  Cette  réunion  est  ingé- 
nieuse et  montre  que  ce  botaniste  avait  saisi  les  rapports 
qui  existent  entre  les  R.  Reuteri  et  R.  coriifolia.  Il  peut 
arriver  que  dans  l'avenir  on  retire  ce  dernier  des  Caninae 
pubescentes,  pour  le  placer  dans  la  section  des  Montanae. 

f)  C0ÏUnme. 

Foliotes  non  dentées  dans  le  quart  ou  le  tiers 
inférieur;  sépales  relevés  sur  le  fruit  après 
la  floraison /î.  cercwi/eraTimb.-Lagr. 

Folioles  dentées  jusqu'à  la  base;  sépales  ne 
se  relevant  pas  sur  le  fruit  après  la  floraison  2 

Sépales  presque  églanJuieux,  à  glandes  rares 
sur  le  dos  ou  les  bords;  pédicelles  non 
2.  {      abondamment  hispides-glanduleux.     .     .  5 

Sépales  et  pédicelles  plus  ou  moins  abon- 
damment glanduleux 6 

Folioles  glabres  en  dessus i 

Folioles  à  poils  apprimés  en  dessus    ...  5 

Styles  velus;  pédicelles  courts,  longuement 
dépassés  par  de  très-larges  bractées  ou  de 
très-larges  stipules  florales  ;  rameaux  flori- 
fères aiguillonnés R.  bellevallis  Pug. 

Styles  hérissés  ;  pédicelles  allongés ,  non 
longuement  dépassés  par  de  très-larges 
bractées  ou  de  très-larges  stipules  florales  ; 
rameaux  ordinairement  inermes     ...  A.  irichoidea  Rip. 


3. 


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6. 


(  284  ) 

Styles  glabres  ;  pétioles  assez  abondamment 
glanduleux R.  puberula  Bip. 

Styles  hérissés  ;  pétioles  ordinairem  ent  églan- 

duleux R.  Deseglisei  Bor. 

Folioles  suborbiculaires,  presque  aussi  larges 
que  longues  ;  corolle  blanche     .     .     .      .  R.  alba  L. 

Folioles  ovales  ou  ovales-arrondies,  sensible- 
ment plus  longues  que  larges  ;  corolle  rose.  7 

Folioles  seulement  velues  sur  la  côte,  lui- 
santes en  dessus R.  macrantha  Desp. 

7.  \  Folioles  pubescentes  en  dessous  sur  toute  la 
surface  ou  au  moins  sur  la  côte  et  les  ner- 
vures secondaires,  non  luisantes  en  dessus.  8 

Sépales  peu  glanduleux  sur  le  dos  et  les  bords.  R.  collina  Déségl. 

Sépales  abondamment  glanduleux  sur  le  dos 
et  les  bords 9 

Folioles  souvent  subcordées  à  la  base,  à  côte 
velue  et  peu  de  poils  sur  les  nervures  secon- 
daires, à  parenchyme  interposé  glabre  ou 
à  peu  près  ;  réceptacle  florifère  entièrement 
9.  {      hispide- glanduleux R.  saxatilis  Stev. 

Folioles  non  subcordées  à  la  base,  pubescentes 
en  dessous  sur  toute  la  surface  ;  réceptacle 
florifère  lisse  ou  seulement  hispide-glan- 

duleux  à  la  base 10 

f  Folioles  grandes  (15-25  mill.  de  largeur, 
sur  20-^  mill.  de  longueur),  un  peu  pu- 
bescentes en  dessus,  du  moins  dans  les 
feuilles  inférieures,  d'un  vert  blanchâtre 
en  dessous,  à  dents  larges  ;  styles  modéré- 
ment velus R,  Boreykiana  Bess. 

Folioles  médiocres  (10-20  mill.  de  largeur,  sur 
15-23  de  longueur),  glabres  en  dessus,  d'un 
vert  moins  pâle  en  dessous,  à  dents  étroites, 
plus  petites,  moins  ouvertes  j  styles  velus.  R.  Ratomsciana  Bess. 

Comme  je  Tai  déjà  exprimé  précédemment,  le  R.  cera- 
sifera  ne  paraît  pas  appartenir  à  celte  tribu,  qui  du  reste 


10. 


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(  285  ) 

est  artificielle  :  je  ne  suis  pas  éloigné  de  le  prendre  pour 
une  forme  de  la  section  des  Montanae.  II  faudrait  connaître 
le  degré  de  persistance  des  sépales.  C  est,  dans  tous  les 
cas,  une  forme  bien  intéressante  et  qui  mérite  d'être  re- 
cherchée et  étudiée  complètement. 

Le  R.  puberula  me  laisse  des  doutes  quant  à  son  classe- 
ment. Ses  styles,  en  apparence  agglutinés  dans  le  canal  du 
disque,  un  peu  saillants  au-dessus  de  celui-ci  (jeunes  fruits 
verts  desséchés)  et  glabres,  semblent  le  rapprocher  des 
Stylosées.  Jusqu'ici,  je  n'en  ai  examiné  que  deux  petits 
spécimens  peu  complets. 

Je  n'ai  pu  encore  voir  d'échantillons  authentiques  du 
R.  collina  de  Jacquin.  J'ai  analysé,  sous  ce  nom,  des  spé- 
cimens des  environs  de  Lyon,  recueillis  dans  une  localité 
citée  par  M.  Déséglise  pour  son  R.  collina.  Le  type  de 
Jacquin  paraît  obscur. 

LeR.  macrantha  Desp.,  dont  M.  Boreau  m'a  envoyé  un 
échantillon  en  fleurs  récolté  au  Jardin  botanique  d'Angers, 
est  une  forme  très-curieuse  et  qui  semble  bien  différente 
des  autres  CoWmae.  M.  Déséglise  l'a  placé  à  tort  dans  ses 
Canines  hispidés.  L'échantillon  que  j'ai  sous  les  yeux  a  la 
côte  des  folioles  plus  ou  moins  velue  au  moins  dans  sa 
partie  inférieure,  villosité  que  ne  signale  pas  M.  Déséglise, 
mais  que  marque  M.  Boreau,  et  qui  s'étend  sur  les  ner- 
vures secondaires  de  plusieurs  folioles.  Le  mode  de  den- 
telure rappelle  un  peu  certaines  Gallicanes  et  il  est  des 
dents  qui  sont  doubles  ou  bordées  d'une  ou  de  deux 
glandes.  D^autre  part,  les  aiguillons  raméaires  crochus 
dégénèrent  en  aiguillons  sétacés  ou  glanduleux,  particu- 
larité dont  ne  parlent  pas  MM.  Boreau  et  Déséglise  et  qui 
se  présente  aussi  dans  lesR.  Boreykiana  eiR.  Ratomsciana. 
Somme  toute,  le  R.  macrantha,  sévèrement  examiné  et 


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(  286  ) 

étudié  sous  toutes  ses  faces,  finira  par  trouver  définitive- 
ment place  ailleurs  que  parmi  les  Canines. 

Les  R.  saxatilis,  R.  Boreykiana  et  R,  Ratomsciana  ont 
été  analysés  sur  des  échantillons  authentiques. 

Sect.  —  Riibiginosae. 

**  Mtte»»aHihae. 

Sépales  bordés  de  glandes  peu  nombreuses,  à 
dos  églandulcux  ou  presque  églanduleux  ; 
réceptacle  florifère  oblong,  étroit,  très-al- 
longé ;  fruits  ovoîdes-itllongés,  contractés  au 
sommet  ;  pédicelles  peu  bispides-glanduleux  .  2 
Sépales  plus  ou  moins  abondamment  glandu- 
leux aux  bords  et  sur  le  dos;  réceptacle 
florifère  ovoïde,  ellipsoïde  ou  arrondi  ; 
fruits  ovoïdes  ou  arrondis  ;  pédicelles  abon- 
damment hispides-glanduleux  ....  3 
Sépales  à  pointe  églanduleuse  aux  bords; 
folioles  médiocres  (10-20  mill.  de  largeur, 
sur  15-25  mill.  de  longueur);  fleurs  ordi- 
nairement réunies  par  trois R.  Pommarelii  Pu%. 

Sépales  à  pointe  bordée  de  quelques  rares 
glandes;  folioles  très-petites  (5-10  mill.  de 
largeur,  sur  5-18  mill.  de  longueur)  ;  fleurs 

\      ordinairement  solitaires R.  subintrans  GreA. 

.  Réceptacle  florifère  ovoïde-arrondi;  fruits  ar- 

V       rondis  ou  globuleux 4 

j  Réceptacle  florifère  ovoïde  ou  oblong  ;  fruits 

(      ovoïdes 6 

/  Folioles  très-petites,  glabres  en  dessus,  à  côte 
seulement  un  peu  velue  en  dessous;  pé- 
tioles presque  glabres  ;  corolle  très-petite, 
ne  dépassant  guère  2  centimètres  de  dia- 
mètre   R.  parvtila  Grcn. 

Folioles  médiocres,  à  poils  apprimés  en  des- 


3. 


J 


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(  287  ) 

SUS  au  moins  dans  les  feuilles  inférieures 

des  rameaux  florifères,  velues  en  dessous 

sur  toute  la  surface;  pétioles  presque  to- 

mentcux S 

H.  septicola  Déségl. 

R.  sphœrophora  Rip. 

Sous-arbrisseau  touffu  ;  folioles  très-petites  ; 

réceptacle    florifère    entièrement    hispide- 

6.  )      glanduleux R.  mmanthaDéségl . 

Arbrisseaux  plus    ou  moins  élevés;  folioles 

médiocres  ou  assez  grandes 7 

Rameaux  florifères  plus  ou  moins  allongés, 

assez  grêles,    ordinairement    inermes  ou 

presque  inermes  j  réceptacle  florifère  his- 

pide  sur  toute  sa  surface  ou  seulement  à 

sa  base 8 

Rameaux  aiguillonnés;    réceptacle    florifère 

lisse  ou  seulement  hispide  à  la  base     .      .  9 

Folioles   petites ,  pubescentes   en    dessous  ; 

réceptacle   florifère   oblong ,    entièrement 

hispide-glanduleux  ;   fleurs    ordinairement 

solitaires /2.  ne/noro«a  Déségl.  (Lej.  p.  p.) 

Folioles  assez  grandes,  à  côte  seulement  velue 

en  dessous  et  avec  quelques  rares  poils  sur 

les  nervures  secondaires;  réceptacle  flori- 
fère ovoïde-allongé,  d^ordinaire  seulement 

hispide-glanduleux  à  la  base  ;  fleurs  réunies 

par  trois  ou  solitaires R,  operta  Pug. 

Corolle  d'un  blanc  de  lait  (Cariot)  .  R.  Vaillantiana  Bor.  in  Gariot. 

Corolle  rose iO 

Pétioles  assez  abondamment  velus;  folioles 

au  moins  celles  des  feuilles  inférieures  à 

poils  apprîmes  en  dessus,  largement  ovales  ; 

fruits  ovoïdes R.  permixta  Déségl. 

Pétioles  très-maigrement  velus;  folioles  gla-  . 

bres  en  dessus,  étroitement  ovales-ellipti- 
ques, peu  ou  point  arrondies  à  la  base; 

fruits  ovoïdes-arrondis R.  Lenianii  Bor. 


iO. 


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(  288  ) 

Le  R.  Pommaretiiy  qui  croît  à  la  Gravette  dans  le  Lot-et- 
GaronnCj  constitue  en  quelque  sorte  un  passage  entre  les 
Sépiacées  et  les  Micranthées.  Ses  folioles  sont  peu  glandu- 
leuses en  dessous,  glabres  en  dessus,  à  côte  un  peu  velue 
et  ù  nervures  secondaires  avec  de  rares  poils;  ses  pétioles 
sont  presque  glabres;  ses  pédicelles  sont  allongés,  peu 
glanduleux  et  parfois  lisses. 

Le  R.  subintrans  a  été  analysé  sur  des  échantillons 
recueillis  au  Vigan  par  le  D"  Diomède ,  mais  ils  sont 
assez  incomplets.  Cette  forme  paraît  appartenir  à  un 
sous-arbrisseau. 

Voici  ce  que  j'écrivais,  au  commencement  de  l'année,  à 
M.  Loret  qui  m'avait  envoyé  ces  échantillons  :  «  Il  est 
difficile  de  se  prononcer  sur  cette  forme  qui  est  trop 
mal  représenlée.  Les  nervures  secondaires  et  la  côte  sont 
munies  de  spinules  glanduleuses  et  quelques  spinules 
glanduleuses  se  trouvent  en  outre  sur  les  nervures  ter- 
tiaires vers  le  sommet  des  folioles.  Vous  semblez  la  rap- 
procher du  R.  Pouzini.  Peut-être  n'est-ce  au  fond  qu'un 
jR.  Pouzini  à  nervures  secondaires  glanduleuses.  »  Dans 
de  nouvelles  feuilles  du  Billotia  qui  viennent  de  paraître, 
M.  Grenier  considère  le  R.  subintrans  comme  une  variété 
du  R.  Pouzini.  Cette  réduction  serait  fondée,  écrit-il,  sur 
l'existence  de  formes  transitoires.  Il  distribue  le  R.  Pouzini 
en  trois  variétés  :  a  nuda  (R.  Pouzini  Tratt.),  j3  Diomedis 
(R.  Diomedis  Gren.  Msc),  y  subintrans  (R.  subintrans 
Gren.,  R.  amphora  et  R.  gracilescens  Gren.  Msc).  En 
admettant  que  le  R,  subintrans  doive  être  rapporté  au 
type  de  Trattinnick,  celui-ci,  ainsi  que  je  l'ai  mentionné 
précédemment,  est  bien  autrement  variable  encore  et 
peut  fournir,  selon  le  point  le  vue  où  l'on  se  place, 
un  plus  grand  nombre  de  variétés  ou  d'espèces.  J'ai  reçu 


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(  289  ) 

de  M.  Loret  un  Rosa,  avec  nom  de  R.  tomentella  Lem., 
que  j'ai  appelé  provisoirement  R.  vicina  et  classé  parmi 
les  Tommtellae;  il  me  fait  l'effet  d'être  un  R.  Pouzini 
pubescenl.  L'avenir  nous  dira  peut-être  que  ce  type  revêt 
des  formes  glabres,  glanduleuses  et  pubescentes,  formes 
qui  se  seront  trouvées  réparties  dans  trois  tribus  diffé- 
rentes. 

Le  R.  parvula  semble  constituer  une  forme  voisine  du 
R.  micrantha  Déségl.  Je  ne  l'ai  pu  étudier  que  sur 
de  maigres  spécimens  récoltés  à  Aulas  (Gard)  par  le 
D'  Diomède. 

M.  Déséglise  rapporte,  à  son  R.  micrantha,  la  planche 
2490  de  YEnglish  Botany,  2'  éd.^  or,  cette  figure  est  loin 
de  répondre  à  la  description  de  YEssai,  p.  115.  Sous  le 
nom  de  R.  micrantha,  Smith  a  eu  certainement  en  vue 
plusieurs  Micranthées  aujourd'hui  élevées  au  rang  d'es- 
pèce. Cet  auteur,  dans  son  English  Flora,  t.  II,  pp. 
387-388,  ne  dit  pas  les  folioles  très-petites,  les  fleurs 
très-petites,  les  sépales  courts,  peu  découpés^  le  fruit 
petit,  ovoïde-arrondi,  hispide.  Voici  les  termes  qu'il  em- 
ploie :  «  Leaflets  broadly  ovate...  Flowers  usualy  small, 
but  this   mark  also  is  said  to   be  variable....   Tube  of 

the  calyx  ovate ,  its  surface  in  some  degree  bristly, 

especially  at  the  base....;  segments  of  the  limb  not  very 
much  pinnate,  falling  off  as  the  fruit  ripens.  The  latter  is 
scarlet,  sometimes  quite  smooth,  retaining  its  oval  form 
with  a  short  neck,  and  commonly  much  smaller  than  the 
bips  of  rubiginosa.  »  Dans  la  diagnose,  on  y  lit  :  Stem 
straggling,  ce  qui  ne  veut  pas  dire  que  l'arbrisseau  soit 
touffu. 

Dans  l'herbier  de  Lejeune,  j'ai   vu  trois  formes  rap- 
portées au  R.   nemorosa  :  l'une   à  folioles  larges  et  à 

32 


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(  290  ) 

rameaux  florifères  inermes;  la  seconde  à  rameaux  flori- 
fères presque  incrmes  et  la  troisième  à  folioles  très- 
amples  et  peu  glanduleuses  en  dessous^  à  pédicelles  peu 
hispides-glanduleux. 

Le  R.  Vaillantiana  est  une  forme  qui  fut  soumise 
à  Texamen  de  M.  Boreau.  Celui-ci  ayant  cru  y  reconnaître 
le  R.  rubiginosa  Vaillantiana  décrit  par  Thory,  M.  Cariot 
la  décrivit  sous  le  nom  incorrect  de  R.  Vaillantina,  en  lui 
rapportant  comme  synonyme  \eR.  lactiflora  Déségl.  inéd. 
Les  continuateurs  de  Billot  Tont  publiée  sous  ce  dernier 
nom.  Il  est  à  remarquer  que  la  planche  de  Redouté 
représentant  le  R.  rubiginosa  Vaillantiana  est  fautive  et  que 
le  peintre,  comme  le  fait  observer  Thory,  a  oublié  de 
mettre  des  glandes  aux  pédicelles  florifères.  Les  échantil- 
lons publiés  par  les  continuateurs  de  Billot,  sous  le 
N°  3593,  ont  des  folioles  ne  ressemblant  point  à  celles 
dessinées  par  Redouté. 

M.  A.  Kerner  a  décrit  un  R.  hungarica  qui  appartient 
peut-être  à  cette  tribu (0.  Je  vais  en  traduire  la  description. 


tannsarlea  A.  Kerner.  —  Arbrisseau  bas  et  très-rameux,  à 
tiges  florifères  souvent  plus  ou  moins  flexueuses  en  zigzag.  Aiguillons 
robustes  et  crochus.  Pétioles  abondamment  glanduleux,  munis  en  dessous 
de  petits  aiguillons  crochus.  Stipules  allongées,  glabres  en  dessus,  glan- 
duleuses en  dessous  et  sur  les  bords,  à  oreillettes  aiguës  et  divergentes. 
Folioles  5-7,  elliptiques,  longuement  aiguës,  atténuées  en  coin  à  la  base, 
glabres  en  dessus  et  en  dessous,  à  face  inférieure  abondamment  glandu- 
leuse. Fleurs  petites,  solitaires  ou  en  corymbe.  Bractées  ovales-allongées, 
glabres  sur  les  deux  faces,  glanduleuses  aux  bords,  plus  longues  que  les 
pédicelles.  Ceux-ci  hispides-glanduleux,  rarement  lisses.  Réceptacle 
florifère  oblong,  lisse  ou  portant  à  la  base  deux  glandes.  Sépales  dépas- 
sant un  peu  la  corolle,  pinnatifides,  tomenteux  à  la  face  supérieure, 


(1)  Oesterreichische  botanische  Zeitschrift,  pp.  254-23S,  i869 


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(  291  ) 

glanduleux  en  dessous  et  sur  les  bords,  réfléchis  après  la  floraison  et 
caducs  pendant  la  maturation  du  fruit.  Corolle  d*un  rose  pâle  ou  presque 
blanche.  Styles  velus,  faisant  un  peu  saillie  en  une  colonne  épaisse  au- 
dessus  d*un  disque  obtusément  conique.  Fruit  petit,  oblong.  —  Cette 
forme  se  rapproche  des  R,  Lemanii  Bor.  et  R.  sepium  Thuill.;  mais  le 
premier  s*en  distingue  par  ses  folioles  non  aiguës,  à  nervures  pubes- 
centes  en  dessous,  à  dents  étalées,  par  son  disque  plan,  ses  styles  glabres 
et  son  fruit  arrondi;  le  second,  par  ses  tiges  florifères  droites  non 
flexueuses  en  zigzag,  par  ses  pédicelles  lisses,  par  son  disque  plan  et  ses 
styles  glabres.  ^ 

Croit  en  compagnie  d*autres  espèces  dans  les  haies  et  m  buissons  sur 
les  collines  argilo-calcaires  au  pied  du  Piliserberges  près  P.  Szanto 
(Hongrie),  à  Taltitude  de  iOO  à  300  mètres. 

Si  cette  forme  est  bien  une  Micranthée,  on  arriverait 
pour  elle,  dans  le  tableau  précédent,  à  la  dichotomie  9  et 
là  on  la  distinguerait  facilement  des  fl.  Vaillantiana, 
R^permixta  et  R.  Lemanii  à  ses  styles  velus  et  non 
glabres  et  à  son  fruit  allongé  et  à  ses  folioles  tout  à 
fait  glabres. 

Pour  le  moment,  je  n'ose  classer  R.  Klukii  Déségl. 
parmi  les  Micranthées,  à  cause  de  certains  caractères  qui 
me  paraissent  étrangers  à  cette  tribu.  Remarquons  tout 
d'abord  que  la  plante  publiée  par  M.  Déséglise,  dans  son 
Herbarium  Rosarum,  sous  le  N"  29,  ne  concorde  pas 
complètement  avec  la  description  de  son  Essai,  p.  100. 
Celle-ci  porte  que  les  aiguillons  sont  robustes,  dilatés  à  la 
base,  arqués  au  sommet^  or,  dans  les  spécimens  publiés, 
les  aiguillons  caulinaires  sont  bien  robustes  et  arqués, 
mais  les  raméaires  sont  grêles,  dégénérant,  sur  les  entre- 
nœuds des  rameaux  florifères,  en  aiguillons  très-grêles, 
sétacés  et  même  glanduleux.  Cette  particularité  remarquable, 
qui  se  montre  même  sur  les  tiges,  se  retrouve  sur 
d'autres  spécimens  que  m'a   envoyés   l'auteur  :   les  uns 


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(  292  ) 

et  les  autres  ont  été  recueillis  à  la  Servanterie  (Cher). 
Quant  aux  styles  un  peu  soudés  en  colonne  courte,  ce  n'est 
qu'un  simple  accident  de  dessiccation^  qui  se  produit  dans 
nombre  de  formes  à  capitule  stigmatique  parfaitement 
sessile  au-dessus  du  disque  à  l'état  frais.  Dans  la  plante  de 
la  Servanterie,  les  pédicelles  sont  toujours  abondamment 
hispides-glanduleux  et  jamais  lisses;  les  fruits  ne  sont  pas 
arrondis  à  la  base,  mais  bien  atténués  ;  les  sépales  ne  se 
redressenl^as  après  la  floraison  pour  couronner  le  fruit 
avant  la  maturité,  mais  restent  réfléchis  après  la  floraison 
pour  tomber  avant  la  maturité  complète.  M.  Boreau  m'a 
envoyé  des  échantillons  en  fleurs  du  R.  Klukii,  provenant 
d'Angers  (plante  spontanée  et  plante  cultivée),  qui  mon- 
trent aussi  leurs  aiguillons  raméaires  crochus  mélangés 
d'aiguillons  sétacés  ou  glanduleux. 

Le  R.  Klukii  tel  que  l'entendent  MM.  Déséglise  et 
Boreau  serait-il  le  même  que  celui  de  Besser?  Cet  auteur 
attribue  à  sa  plante  des  pédicelles  glabres,  des  aiguillons 
comprimés  et  crochus,  des  folioles  subarrondies-elliptiques 
et  des  fruits  globuleux;  Marschall  von  Bieberstein  ajoute 
que  les  folioles  sont  un  peu  pubescentes  en  dessus.  Ces 
caractères  ne  s'appliquent  pas  aux  R.  Klukii  que  j'ai  reçus 
du  centre  de  la  France. 

Toutes  les  Micranthées  que  j'ai  énumérées,  à  l'exception 
du  R.  hungarictty  ont  les  styles  glabres  ou  presque  glabres, 
les  aiguillons  crochus  jamais  normalement  mélangés  d'ai- 
guillons sétacés  ou  glanduleux,  la  corolle  très-médiocre  ou 
petite,  des  glandes  à  odeur  généralement  la  même  pour 
toutes,  mais  variant  d'intensité.  Le  R.  Klukii  Déségl.,  par 
ses  aiguillons  sétacés  ou  glanduleux,  par  ses  styles  velus, 
par  sa  corolle  assez  grande,  par  son  faciès,  trancherait 
parmi  toutes  ces  formes.  Je  reviendrai  plus  tard  sur  le 
compte  de  cette  espèce. 


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3. 


6. 


(  293  ) 


***  SumHfotimm. 

Réceptacle  florifère  entièrement  hispide  ou 
hispide-glanduleux 2 

Réceptacle  florifère  lisse  ou  seulement  his- 
pide-glanduleux à  la  base 3 

Styles  hérissés  ;  une  partie  des  folioles  glan- 
duleuses à  la  face  supérieure;  fruits  gros.  R,  echinocarpa  Rip. 

Styles  presque  glabres  ;  folioles  non  glan- 
duleuses en  dessus  ;  fruits  assez  petits   .  R.  dimorphacantha 

Martinis. 

Folioles  petites  ou  très-petites  ;  fleurs  soli- 
taires; réceptacle  florifère  petit;  corolle 
très-petite 4 

Folioles  médiocres  ou  assez  grandes  ;  fleurs 
ordinairement  en  corymbe;  réceptacle 
florifère  assez  gros  ;  corolle  assez  grande .  5 

Aiguillons  grêles,  droits  ou  presque  droits  ; 
folioles  à  poils  apprimés  en  dessus,  pu- 
bescentes  en  dessous  ;  réceptacle  florifère 
subglobuleux  (Déséglise) R.rotundifoliaRchh, 

Aiguillons  robustes,  assez  crochus  ;  folioles 
glabres  en  dessus,  à  côte  et  à  nervures 
seules  pubescentes;  réceptacle  florifère 
ovoïde  ou  ellipsoïde R.  densa  Timb.-Lagr. 

Réceptacle  florifère  arrondi R.  apricorum  Rip. 

Réceptacle  florifère  ovoïde 6 

Folioles  pubescentes  en  dessous  sur  toute 
la  surface;  fleurs  en  corymbe  composé 
de  4riO  fleurs;  sépales  ne  couronnant 
pas  le  fruit  à  la  maturité /{.  um6e^to/a  Déségl. 

Folioles  seulement  pubescentes  sur  la  côte 
et  les  nervures  secondaires  ;  fleurs  soli-  ' 
taires  ou  en  corymbe  peu  fourni  ;  fruit 
couronné  par  les  sépales  redressés  à  la 
maturité R.  comosa  Rip. 


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(  294  ) 

Depuis  longtemps,  j'étudie  les  formes  de  cette  tribu 
dans  une  contrée  où  ces  formes  sont  très-abondantes  et, 
dès  aujourd'hui,  je  pourrais  me  prononcer  en  connais- 
sance de  cause  sur  leur  valeur  réelle,  mais  je  réserve  ma 
démonstration  pour  plus  tard. 

On  sera  peut-être  surpris  de  ne  point  voir  figurer  ici 
le  R.  rubigmosa  de  Linné,  mais  je  ne  connais  pas  bien 
ce  que  nos  descripteurs  modernes  entendent  sous  ce  nom. 
J  ai  bien  reçu  des  échantillons  de  M.  Songeon  déterminés 
R.  rubiginosa  par  M.  Déséglise,  mais  ces  échantillons  ne 
concordent  nullement  avec  les  termes  de  la  description 
de  VEssaiy  p.  109.  Le  R.  rubiginosa  L.  publié  par  les 
continuateurs  de  Billot,  sous  le  N**  3S95,  est  dans  le 
même  cas.  L'étude  attentive  des  ouvrages  de  Linné, 
Smith  et  M,  Pries  me  font  croire  que  Linné  a  eu  en  vue, 
sous  le  nom  de  R,  rubiginosa,  plusieurs  Suavifoliées  à 
présent  élevées  à  la  dignité  d'espèce,  en  sorte  qu'au  point 
de  vue  où  l'on  se  place  aujourd'hui  ce  nom  doit  être 
délaissé. 

Le  R,  echinocarpa  publié  par  les  continuateurs  de  Billot, 
sous  le  N"  3854,  n'est  pas  le  type  créé  par  M.  Ripart  ! 
et  se  ne  rapporte  aucunement  à  la  description  donnée  par 
M.  Déséglise. 

Je  parlerai  ultérieurement  en  détails  du  21.  dimorpha- 
canthuy  que  j'ai  pu  observer  à  l'état  vivant  dans  plusieurs 
localités  de  la  province  de  Namur. 

Si  la  description  qu'a  donnée  M.  Déséglise  de  son 
R.  rotundifolia  concorde  bien  avec  celle  du  Flora  Excur- 
soria,  les  échantillons  de  YHerbarium  Rosarum,  N°  73, 
ne  répondent  pas  exactement  aux  termes  de  la  première. 
Leurs  foHoles  ne  sont  pas  arrondies,  glabres  en  dessus, 
presque  complètement  glabres  en  dessous  et  les  réceptacles 
florifères  sont  ovoïdes  et  nullement  subglobuleux. 


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(  295  ) 

Du  R.  densa,  je  n'ai  pu  examiner  que  deux  échantillons 
en  fleurs  et  fruits  jeunes.  C'est  une  forme  qui  se  rap- 
proche beaucoup  de  la  précédente,  par  la  petitesse  des 
folioles,  des  fleurs  et  du  réceptacle  florifère.  Les  folioles 
sont  dites  hérissées*  sur  les  deux  faces  (*),  et  cependant 
sur  les  deux  spécimens  que  m'a  communiqués  M.  Timbal- 
Lagrave  lui-même,  elles  sont  parfaitement  glabres  en 
dessus,  à  côte  et  à  nervures  secondaires  seules  pubes- 
centes  en  dessous. 

Dans  les  Suavifoliées,  à  l'exception  du  JR.  dimorpha- 
cantha,  les  sépales  se  relèvent  plus  ou  moins  lentement 
après  la  floraison,  se  redressent  et  couronnent  plus  ou 
moins  longtemps  le  fruit  pendant  sa  maturation  ;  d'ordi- 
naire aussi,  ils  se  dessèchent  pendant  le  mois  d'août  ou 
de  septembre  et  le  vent,  les  accidents  divers,  en  provo- 
quent la  chute,  en  sorte  que  le  fruit  est  nu  à  complète 
maturité.  Mais  il  peut  arriver  que  les  sépales  desséchés, 
désarticulés,  persistent  et  restent  même  attachés  sur  les 
fruits  parfaitement  mûrs  conservés  dans  les  herbiers; 
d'autre  part,  il  peut  aussi  se  faire  que  sur  certains  buissons 
ou  seulement  sur  certains  rameaux  les  sépales  persistent  à 
l'état  vert  et  vivent  jusqu'à  maturité  parfaite.  Dans  ces 
deux  derniers  cas,  les  Suavifoliées  peuvent  être  dites 
comosa. 

Les  glandes  suprafoliaires  ne  sont  pas  propres  au  seul 
R.  echinocarpa  ;  elles  peuvent  se  montrer  sur  les  folioles 
de  diverses  formes  et  entre  autres  sur  celles  du  R. 
comosa  Rip. 

(1)  Bulletin  de  la  Société  botanique  de  France,  t.  XI,  1864. 


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2. 


(  296  ) 
Sect.  —  Tomentosae. 

*  Folioles  sans  glandes  éparscs  en  dessous. 

Folioles  à  dents  simples  ou  presque  toutes 
simples,  non  glanduleuses     ....  2 

Folioles  à  dents  plus  ou  moins  composées 
et  glanduleuses 4t 

Pédicelles  et  réceptacle  florifère  lisses  ;  sé- 
pales non  glanduleux  sur  le  dos  .     .     .  R.  farinulentaCré]^. 

Pédicelles  hispides  -  glanduleux  ;  sépales 
glanduleux  sur  le  dos 3 

Pétioles  glanduleux,  aiguillonnés  en  des- 
sous ;  réceptacle  florifère  ovoïde  ;  styles 
velus  ;  fruits  ovoïdes  (Déséglise) ...  A.  duinosa  Pug. 

Pétioles  églanduleux,  inermes;  réceptacle 
florifère  ovoïde  presque  globuleux  j  styles 
hérissés  ;  fruits  subglobuleux  (Déséglise)  R.  cinerascens  Dmrt. 

Pédicelles  lisses R,  farinosa  Bcchst. 

Pédicelles  hispides-glanduleux  ....  5 

1  Feuilles  inférieures  des  rameaux  florifères 
à  dents  plus  ou  moins  composées-glandu- 
leuses, les  supérieures  à  dents  en  grande 
I      partie  simples 6 

f  Feuilles  toutes  à  dents  composées-glandu- 

\      leuses 7 

Pétioles  églanduleux  ou  à  peu  près,  sou- 
vent inermes  ;  sépales  véritablement  per- 
sistants sur  le  fruit  mûr  et  ne  s^en  déta- 
chant pas R.  intromissa  Crép. 

Pétioles  glanduleux,  aiguillonnés;  sépales 

à  la  fin  caducs R.  dumosa'Png, 

Fruits  globuleux  ou  subglobuleux  ;  récep- 
tacle florifère  ordinairement  ovoïde-ar- 

7.   J      rondi 8 

Fruits  ni  globuleux  ni  subglobuleux; 
réceptacle  florifère  ovoïde      ....  iO 


L 


6. 


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8. 


iO 


H. 


12 


(  297  ) 

Folioles  glabres  ou  presque  glabres  en 
dessus,  pubescentes  sur  toute  la  face  in- 
férieure, mais  non  tomenteuses  ;  pétioles 
à  aiguillons  blanchâtres  très-nombreux 
se  prolongeant  sur  la  côte  médiane  des 
folioles  terminales;  styles  glabres  .  .  R.  tyrolensis  Kern. 
Folioles  à  poils  apprîmes  nombreux  en  des- 
sus, tomenteuses  en  dessous  ;  pétioles  peu 
aiguillonnés  ou  inermes  ;  styles  hérissés 

ou  velus 9 

/  Stipules,  au  moins  les  inférieures,  glandu- 

9.   <      leuses  en  dessous R.  dimorphaBess. 

\  Stipules  églanduleuses  en  dessous  .     .     .  R.  subglobosaSm. 
Pédicelles  allongés,  égalant  ou  plus  longs 

que  le  fruit,  rarement  plus  courts    .     .  il 

Pédicelles  ordinairement  courts  et  beau- 
coup moins  longs  que  le  fruit.     ...  12 
Folioles  glabres  ou  presque  glabres  en  des- 
sus, pubescentes  en  dessous,  mais  non 
tomenteuses  î  bractées  glabres  en  dessous  R.  GtWen  Pug. 
Folioles  à  poils  apprîmes  nombreux  en  des- 
sus, tomenteuses  en  dessous;  bractées 
pubescentes  en  dessous   .     .  R.  tomentosa  Déségl,  (Sm.  p.  p.) 
Fruits  solitaires  ou    médians   obovoïdes, 
renflés  au  sommet  ;  stipules  supérieures 
et  bractées  un  peu  glanduleuses  en  des- 
sous vers  le  sommet    ..*...  R.iunoniensisDéségl, 
Fruits  ovoïdes  ou  pyriformes,  atténués  au 
sommet;  stipules  supérieures  et  bractées 
non   glanduleuses  en   dessous  vers   le 

sommet.     .     .     ^ 12 

I  Fruits  solitaires  ou  médians  pyriformes, 
longuement  atténués  à  la  base,  à  pédicel- 
les trois  fois  plus  courts  que  ceux-ci; 

13.   (      styles  assez  velus R.  coUivaga  Cottet. 

Fruits  ovoïdes,  plus  ou  moins  arrondis  à  la 
base  ou  brièvement  atténués,  à  pédicelles 
une  fois  plus  courts;  styles  hérissés  .     .  R.  annesiemisDésé^l, 

23 


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(  298  ) 

En  présence  de  la  description  donnée  par  M.  Déséglise, 
les  matériaux  que  j'ai  reçus  du  R.  dumosa  sont  pour  ainsi 
dire  inexplicables  et  c'est  ce  qui  m'a  fait  nommer  deux 
fois  cette  forme  dans  le  tableau  analytique.  Ces  échan- 
tillons que  je  tiens  deM.Puget  lui-même,  ceux  qui  ont  été 
publiés  par  les  continuateurs  de  Billot  sont  à  dents  foliai- 
res toutes  simples  et  à  pétioles  inermes  ou  bien  à  dents 
toutes  composées-glanduleuses  et  à  pétioles  aiguillonnés  ; 
ou  enfin  à  dents  composées-glanduleuses  dans  les  feuilles 
inférieures  et  moyennes  et  en  partie  simples  dans  les 
feuilles  supérieures  ;  d'un  autre  côté,  la  plupart  sont  à 
fruits  arrondis  ou  sphériques.  Je  ne  m'étendrai  pas  plus 
sur  eux,  parce  que  cela  m'entraînerait  dans  des  détails  au 
moins  superflus  ici. 

Le  nom  de  R.  cinerascetis  Dmrt.  se  rapporte  à  un  petit 
groupe  de  formes  à  folioles  à  dents  simples  et  qui  doivent 
être  élucidées. 

Voici  une  courte  description  du  R.  intromissa, 

Ro«a  IntromUsa  Crép.  {R.  inlricata  Crép.  olim).  —  Folioles  églan- 
duleuses  en  dessous,  même  sur  la  côte,  celles  des  feuilles  inférieures 
des  rameaux  florifères  à  dents  plus  ou  moins  composées,  les  supérieures 
à  dents  simples  ou  presque  toutes  simples.  Pétioles  églanduleux  ou  à  peu 
près,  souvent  inermes.  Stipules  et  bractées  églanduleuses  en  dessous. 
Fleurs  solitaires  ou  réunies  par  trois.  Pédicelles  de  longueur  mo^^cnne, 
ordinairement  un  peu  plus  longs  que  les  bractées  ou  les  stipules  florales, 
bispides-glanduleux.  Réceptacle  florifère  subglobuleux,  un  peu  contracté 
au  sommet,  entièrement  hispide-glanduleux  ou  seulement  hispide-glan- 
duleux  à  la  base.  Sépales  abondamment  hispides-glanduleux  sur  le  dos, 
se  relevant  après  la  floraison.  Corolle  d*un  rose  pâle.  Styles  velus.  Fruits 
ovoïdes,  largement  arrondis  à  la  base,  contractés  au  sommet  (turbines), 
couronnés  par  les  sépales  persistants,  devenant  pulpeux  à  la  maturité. 

Bah,  —  Lieu  dit  Laid-Spinet  près  de  Rochefort  (province  de  Namur). 
—  Un  seul  buisson. 


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(  299  ) 

Cette  forme,  que  j'observe  chaque  année  depuis  plus 
de  dix  ans,  est  remarquable  par  la  persistance  des  sépales. 
C'est  bien  une  Tomenteuse  et  non  pas  une  Villeuse, 
comme  on  pourrait  le  supposer  à  cause  de  cette  persistance, 
qui  me  parait  une  particularité  purement  individuelle. 

Le  R,  dimorpha,  que  j'ai  étudié  sur  des  spécimens 
étiquetés  par  Besser,  se  range  à  côté  du  R.  subglobosa.  Il 
reste  à  rechercher  quels  sont  les  caractères  qui  distinguent 
ces  deux  formes  Tune  de  l'autre. 

Le  R.  Andrzejowscii  Stev.,  d'après  un  échantillon 
authentique  que  j'ai  examiné,  n'est  pas  une  Tomenteuse, 
mais  bien  une  Villeuse.  J'en  parlerai,  quand  je  traiterai 
la  section  des  Villosae.  La  forme  que  MM.  Boreau  et 
Déséglise  ont  décrite  sous  ce  nom  est  une  Tomenteuse. 

La  description  des  R.  tyrolensis  et  R.  Gisleri  sera 
donnée  dans  un  article  à  part  sur  cette  section.  J'ai  analysé 
le  R.  collivaga  dans  le  tableau  précédent,  pour  le  cas  où 
l'on  aurait  affaire  à  des  échantillons  privés  des  feuilles  les 
plus  inférieures  qui  seules  sont  glanduleuses  en  dessous. 


Pour  cette  fois,  je  me  bornerai  aux  clefs  analytiques 
qui  précèdent,  me  réservant  de  donner  bientôt  celles 
des  autres  sections  ou  tribus. 

Ces  tableaux  analytiques,  je  le  répète,  sont  très-impar- 
faits, mais  en  attendant  que  je  puisse  les  perfectionner  et 
les  compléter,  j'estime  qu'ils  rendront  des  services.  On 
ne  doit  pas  croire  que  les  caractères  employés  dans  les 
dichotomies  soient  les  meilleures  notes  qui  distinguent  les 
formes  analysées;  j'ai  choisi  des  différences  plus  ou  moins 
saillantes  pour  arriver  aux  noms,  sans  avoir  eu  l'intention 


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(  300  ) 

d'appuyer  plus  sur  ces  différences  que  sur  d'autres. 
Bien  que  les  analyses  soient  faites  à  peu  près  toutes 
sur  des  échantillons  authentiques,  j'ai  pu  commettre  des 
erreurs.  Comme  il  y  a  un  assez  grand  nombre  de  formes 
inédites  et  que  d'ailleurs  il  s'en  trouve  qui  sont  assez 
mal  représentées  dans  mon  herbier,  il  sera  arrivé 
que,  dans  certains  cas,  j'aurai  mal  vu.  Ceux  qui  con- 
naissent combien  sont  grandes  les  difficultés  rencon- 
trées par  l'observateur  dans  un  genre  tel  que  les  Rosa 
seront  indulgents  pour  les  fautes  commises.  Mais  si  je 
réclame  de  l'indulgence,  je  désire  vivement  recevoir  des 
remarques  critiques  sur  les  points  litigieux,  des  renseigne- 
ments sur  les  choses  obscures,  enfin  des  éclaircissements 
qui  me  mettent  à  même  de  rendre  meilleure  cette  pre- 
mière ébauche. 

Dans  un  tel  travail,  je  suis  forcé  de  rectifier  des 
erreurs,  de  corriger  des  fautes  de  description  et,  pour 
ceci  encore,  je  dois  attendre  beaucoup  de  la  bienveillance 
des  auteurs  :  venant  après  eux,  étant  en  présence  de 
matériaux  plus  abondants  peut-être,  profitant  en  outre 
de  leurs  labeurs,  il  est  dans  la  nature  des  choses  que  j'aie 
çà  et  là  quelques  découvertes  à  faire,  des  négligences  à 
relever.  Ce  n'est  que  par  une  critique  approfondie  et 
sévère  que  le  sujet  ici  en  question  pourra  faire  de  réels 
progrès. 


En  parcourant  ces  longues  listes  de  noms  auxquels  la 
même  valeur  semble  être  donnée,  on  se  demandera  sans 
aucun  doute  quel  est  mon  but  en  caractérisant  plus  ou 
moins  cette  foule  de  formes,  où  je  veux  en  venir  en 
acceptant  cette  multitude  de  prétendues  espèces,  dont  le 


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(301  ) 

chiffre  va  sans  cesse  en  augmentant.  Mon  but,  je  l'ai  dit, 
c'est  de  parvenir,  si  la  chose  est  possible,  à  la  connaissance 
des  véritables  espèces.  Mon  sentiment  intime  est  qu'un 
très-grand  nombre  de  ces  formes  sont  de  simples  variétés 
ou  des  variations,  mais  je  veux  essayer  de  démontrer 
cette  thèse  par  une  analyse  approfondie  de  toutes  les 
formes  que  l'on  parviendra  à  découvrir,  par  la  discussion 
de  leurs  caractères,  par  l'établissement  de  variétés  et  de 
variations  parallèles,  enfin  par  des  essais  de  culture.  Pour 
que  ma  démonstration  soit  un  jour  bien  comprise,  il  faut 
qu'on  puisse  s'entendre  clairement  sur  les  objets  en  litige, 
qu'on  puisse  ainsi  lïie  suivre  dans  le  développement  de 
ma  critique,  dans  les  comparaisons  établies,  et  pour  cela 
les  formes  doivent  être  caractérisées  et  dénommées.  En 
second  lieu,  pour  parvenir  à  la  découverte  de  toutes  les 
formes  existantes,  distinguer  l'inédit  du  connu,  il  faut 
aussi  un  guide  et  c'est  dans  cette  vue  que  j'ai  tracé  les 
tableaux  analytiques.  Plus  les  termes  de  la  série  seront 
nombreux,  plus  parfaites  pourront  être  la  réduction  et 
la  délimitation  des  formes.  La  conviction  des  esprits 
sérieux  ne  sera  pas  emportée  par  des  simples  réductions 
ingénieuses  ne  reposant  que  sur  des  probabilités  ou  des 
hypothèses,  elle  ne  sera  gagnée  que  si  les  réductions,  les 
rapprochements,  sont  solidement  fondés  sur  des  considé- 
rations d'ordres  divers  fournies  par  une  étude  prolongée 
et  complète.  Se  borner  à  réduire  aujourd'hui  sur  de  pures 
hypothèses,  sur  des  faits  incomplets,  c'est  faire  un  travail 
qui  sera  repris  demain  et  détruit. 

Au  milieu  de  ces  formes  presque  innombrables,  on  se 
trouve  comme  perdu ,  si  l'on  ne  connaît  pas  bien  les  tètes 
de  sections,  de  tribus,  c'est-à-dire  les  espèces  que  l'on 
pourrait  appeler  maîtresses  et  parmi  lesquelles  je  citerai  : 


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(  302  ) 

R.  sempervirens,  R.  arvensis,  R.  stylosa,  R.  spinosissima, 
R.  alpina,  R.  Sabini,  R.  galtica,  R.  rubrifolia,  R.  canina, 
R.  micrantha,  R.  rubiginosa,  R.  tomentosa,  R»  mollissima. 
Connaissant  bien  ces  types  dans  leurs  caractères  morpho- 
logiques et  biologiques,  alors  il  en  est  autrement  et  Ton 
peut  se  guider  à  travers  le  dédale  de  nos  classifications 
artificielles.  Toutefois,  pour  ne  pas  faire  fausse  route, 
prendre  des  apparences  pour  des  réalités,  de  simples 
accidents  pour  de  vrais  caractères,  il  faut  posséder  un 
sentiment  suffisant  de  l'espèce  en  général.  11  y  a  des 
esprits  faits  de  telle  sorte  qu'ils  ne  sont  frappés  que  des 
différences,  qui  tiennent  peu  compte  des  milieux  modi- 
fiants, des  accidents  individuels ,  qui  ne  saisissent  pas  les 
analogies  essentielles  et  se  laissent  prendre  à  de  simples 
lusus,  qui  voient,  pour  ainsi  dire,  une  espèce  de  Rose 
dans  chaque  buisson,  qui  manquent,  en  un  mot,  de  ce 
que  j'appelle  le  sentiment,  l'instinct  de  l'espèce.  L'idée  de  ce 
que  peut  être  l'espèce  se  forme  ou  se  fortifie  par  l'étude 
attentive  de  la  nature  et  par  un  sérieux  travail  de  la 
réflexion.  Pour  moi,  l'espèce  me  paraît  devoir  être  autre 
chose  que  ce  qu'entendent  beaucoup  d'auteurs  modernes, 
quelque  chose  de  plus  riche,  de  plus  complexe,"  les  espèces 
me  semblent  devoir  être  des  plans,  des  types  d'organisa- 
tion, se  révélant  à  nos  yeux  dans  un  ensemble  de  caractères 
morphologiques  et  biologiques,  types  susceptibles  de  se 
modifier  en  présence  de  milieux  divers,  mais  conservant 
toujours  assez  de  notes  communes  à  tous  leurs  individus 
pour  se  faire  sentir  ou  reconnaître  à  travers  leurs  méta- 
morphoses. En  parlant  ici  de  l'espèce,  je  n'ai  en  vue  que 
nos  temps  géologiques  modernes  et  n'ai  pas  à  m'enquérir 
de  ce  qu'étaient  nos  espèces  dans  le  passé  et  ce  qu^elles 
seront  dans  l'avenir. 


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(  303  ) 

CONSIDÉRATIONS  GÉNÉRALES  SUR  LES  ORGANES. 

Dans  la  préface  de  sa  monographie,  Lindley  s'était  déjà 
attaché  à  discuter  la  valeur  des  divers  organes,  surtout  au 
point  de  vue  de  la  classification.  C'est  également  comme 
classificateur  que  M.  Du  Mortier  a  passé  en  revue  les 
mêmes  organes.  En  suivant  les  traces  de  ces  deux  mono- 
graphes, mon  but  sera  moins  élevé,  car  je  laisse  pour 
plus  tard  l'examen  approfondi  des  bases  d'une  classification 
naturelle;  je  prendrai  les  choses  par  leur  petit  côté,  c'est-à- 
dire  que  la  spécification  m'occupera  principalement  dans 
les  observations  suivantes. 

i^onche.  —  Treviranus,  dans  le  Flora,  année  1832, 
attire  l'attention  sur  le  caractère  de  la  souche,  qui  peut 
être  cespiteuse  ou  pourvue  de  rejets  souterrains  plus  ou 
moins  longuement  rampants.  Selon  lui,  les 21.  spinosissima, 
R,  reversa,  R,  pumila  et  R,  cinnamomea  seraient  à  souche 
rampante  et  les  R.  rubiginosa,  R.  canina,  R.  rubrifolia, 
R,  lutea,  R.  villosa  ciR.  arvensis,  à  souche  non  rampante. 

Voici  un  petit  tableau  des  espèces  dites  rampantes 
extrait  des  auteurs  qui  ont  décrit  le  mode  de  végétation. 

Bcrtoloni  (Flora  Italica). 

R.  spinosissima.  R.  pumila. 

Kirschleger  (Flore  d'Alsace). 

R.  spinosissima.  R.  pumila. 

R.  gallica.  R.  cinnamomea. 

Déséglise  (Essai  monographique), 

R.  pumila.  R.  nemorivaga. 

R.  Pugeti. 


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(  304  ) 

Baker  (Review  of  the  Brilish  Roses). 

R.  spinosissima.  R.  hibernica. 

R.  Sabini. 

Grenier  (Flore  de  la  chaîne  jurassique). 

R.  spinosissima.  R.  austriaca. 

R.  gallica.  R.  Centifolia. 

Cariot  (Étude  des  Fleurs). 

R.  incomparabilis.  R.  Pugeti. 

R.  conica.  R.  Chaberti. 

R.  subinermis.  R.  Timeroyi. 

Du  Mortier  (^Monographie  des  Roses  de  la  Flore  Belge). 

R.  gallica.  R.  glaberrima. 

R.  pumila. 

Lindley  ne  fait  aucune  mention  de  la  partie  souterraine 
des  Rosa. 

Aux  espèces  à  souche  rampante  citées  ci-dessus,  je 
puis  ajouter  le  R.  djimilensis  Boiss.  FI.  Orient,  ined., 
espèce  croissant  dans  la  vallée  de  Djimil  (Laristan;  à 
2000  m.  d'altitude  et  formant  un  petit  sous-arbrisseau,  le 
R.  orientalis  Dup.  et  le  /t.  coronata  Grép. 

Le  caractère  tiré  de  la  souche  me  paraît  devoir  être  pris 
en  sérieuse  considération,  non-seulement  au  point  de  vue 
de  la  spécification,  mais  aussi  pour  servir  à  la  formation 
de  certains  groupes.  Les  espèces  à  souche  franchement 
traçante  ne  sont-elles  pas  toujours  sociales?  Les  R.  spino- 
sissima et  R.  coronatay  que  je  connais  bien,  vivent  à  1  état 
social.  Reste  à  constater  si  les  individus  des  autres  types 
à  souche  rampante  vivent  en  communauté  comme  ces 
deux  espèces.  En  outre,  le  caractère  de  souche  traçante 
pourra  fournir  une  indication  précieuse  pour  découvrir 
l'origine  de  certaines  hybrides  dont  les  parents  sont  l'un 


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(  305  ) 

à  souche  rampante  et  l'autre  à  souche  cespiteuse.  Mais 
avant  de  rien  avancer,  on  doit  étudier  attentivement  la 
marche  de  la  végétation  dans  certaines  espèces  où  la 
souche  n  est  pas  dite  traçante.  Koch,  dans  le  Flora,  année 
1832,  fait  remarquer  qu'au  Jardin  botanique  d'Erlangen 
les  R.  rubiginosa  et  R,  tomentosa  poussent  des  rejets  sou- 
terrains de  deux  à  cinq  pieds,  mais  que  ces  rejets  ne  sont 
pas  en  quantité  comme  dans  leR.  spinosissima.  Moi-même, 
dans  le  jardin  de  mon  ami  M.  Gravet,  j'ai  observé  des  pieds 
de  R.  tomentosa  et  JR.  subglobosa,  qui  servaient  de  sujets  à 
des  Roses  doubles  greffées,  pousser  des  rejets  souterrains 
assez  allongés.  Cette  production  de  rejets  dans  les  jardins 
serait-elle  normale  ou  tiendrait-elle  à  la  greffe  ou  à  la  taille? 

Les  R.  Chabertif  JR.  TimeroyieiR.  glaberrima  auraient- 
ils  bien  réellement  une  souche  traçante  à  la  façon  des 
R*  spinosissima  et  R,  pumila?  J'ai  lieu  d'en  douter. 

Tige»  stériles  et  florifères  et  rameanx  folU- 
fères  et  florifères.  —  La  direction  et  la  forme  des 
tiges  stériles  avaient  attiré  l'attention  de  Lindley  et  de 
Sabine.  Ces  observateurs  avaient  trouvé  que  les  rejets  ra- 
dicaux stériles  parfaitement  droits  fournissaient  un  carac- 
tère constant  qui  distinguait  le  JR.  villosa  L.  (JR.  mollissima 
et  JR.  pomifera)  du  JR.  tomentosa,  A  mon  tour,  en  1862<*), 
je  me  suis  appesanti  sur  la  direction  des  tiges  à  propos  des 
R, pomifera,  R.  arduennensis^  JR.  mollissima,  JR.  rubiginosa 
et  JR.  micraniha  et  j'ai  fait  voir  le  parti  qu'on  pourrait  en 
tirer.  Dans  les  Villosae,  les  rejets  radicaux  stériles  sont 
roides,  droits,  peu  ou  pas  flexueux,  non  arqués  au  sommet, 
tandis  que  dans  les  Tomentosae  ils  sont  plus  allongés,  plus 


(1)  Notes,  fasc.  2. 


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(  306  ) 

élancés  et  arqués  au  sommet  comme  dans  un  grand  nom- 
bre de  Canines.  Cette  direction  roide  et  la  forme  droite 
font  admirablement  distinguer  le  R,  rubiginosa  (R.  suavi- 
folia  Lightf.)  du  R.  micrantha  Sm.,  qui  a  ses  tiges  plus 
grêles,  plus  élancées,  notablement  flexueuses  et  plus  ou 
moins  arquées  au  sommet.  Smith,  bien  avant  moi^  avait 
eu  plus  ou  moins  conscience  de  cette  différence,  car  il  dit, 
du  R.  rubiginosa  :  Stem  bushy,  erect,  et  du  R.  micrantha  : 
Stem  straggling.  Les  particularités  qui  distinguent  les 
rejets  radicaux  stériles  persistent  dans  la  tige  devenue 
florifère;  elles  se  reproduisent  plus  ou  moins  dans  les 
rameaux  stériles  foliacés  et  de  là  des  différences  notables 
dans  le  faciès  du  buisson,  différences  qui  se  reconnaissent 
de  loin  et  font  distinguer  à  distance  certaines  espèces 
Tune  de  lautre.  Mais  il  faut  tenir  compte  des  accidents. 
C'est  ainsi  qu'il  peut  arriver  qu'un  R,  rubiginosa  ayant 
végété  sous  le  couvert  d'un  bois,  ou  que,  par  suite  de 
Tune  ou  l'autre  cause,  il  ait  pris  un  développement 
exagéré,  alors  on  peut  le  voir  avec  des  tiges  florifères 
courbées  au  sommet.  Le  R,  coronata,  qui  a  cependant  les 
rejets  radicaux  et  les  liges  florifères  très-roides  et  droites, 
est  devenu,  dans  mon  jardin,  à  l'ombre  et  dans  un  terrain 
fertile,  très-élevé,  avec  des  tiges  stériles  très-allongées  et 
arquées  au  sommet.  D'autres  formes  à  tiges  arquées  peu- 
vent, lorsqu'elles  sont  atteintes  de  nanisme  dans  un 
habitat  extrêmement  aride  ou  sous  l'influence  d'une 
cause  quelconque,  ne  donner  que  des  rejets  radicaux 
courts  et  roides.  Dans  ce  cas,  le  buisson  a  perdu  plus  ou 
moins  son  cachet  normal. 

Par  rameaux  foliacés,  j'entends  les  branches  stériles 
plus  ou  moins  allongées  qui  naissent  dans  la  partie 
supérieure  de  la  tige  florifère.  Ces  rameaux  offrent  des 


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particularités  qui  n'existent  point  sur  les  rejets  radicaux, 
en  ce  qui  concerne  les  aiguillons  surtout  et  les  folioles. 
Jusqu'ici,  les  descripteurs  n'en  ont  pas  tenu  compte. 

Les  rameaux  florifères  varient  sensiblement  selon  la 
place  qu'ils  occupent.  A  l'état  sauvage,  comme  dans  les 
jardins,  le  Rosier  donne,  dans  sa  première  jeunesse, 
des  tiges  faibles,  mais,  peu  à  peu,  la  souche  se  fortifiant, 
les  tiges  (je  parle  ici  surtout  des  Canines,  des  Rubigi- 
neuses, des  Villeuses  et  des  Tomenteuses)  nouvelles  de- 
viennent plus  robustes.  Sur  les  premières,  les  rameaux 
florifères  sont  plus  grêles,  plus  courts,  à  folioles  moins 
grandes,  à  fleurs  solitaires  ou  moins  nombreuses  dans  les 
corymbes;  sur  les  secondes,  ces  mêmes  rameaux  sont  plus 
robustes,  plus  aiguillonnés  et  les  fruits  deviennent  plus 
gros.  En  examinant  les  échantillons  d'herbier,  on  est 
souvent  surpris  de  l'extrême  différence  qui  existe  entre  ces 
deux  sortes  de  rameaux.  D'autre  part,  il  arrive  qu'un 
rameau,  destiné  à  devenir  foliifère,  s'atrophie  à  son 
sommet  et,  après  s'être  allongé  quelque  temps,  se  termine 
par  une  inflorescence.  Dans  ce  troisième  cas,  le  rameau 
devenu  accidentellement  florifère  présente  des  aiguillons 
plus  robustes,  semblables  aux  aiguillons  caulinaires,  des 
folioles  en  grande  partie  semblables  à  celles  des  rameaux 
stériles  et  enfin  une  inflorescence  exagérée  par  le  nombre 
de  ses  fleurs.  Ce  sont  là  des  particularités  dont  doit  tenir 
compte  l'observateur,  s'il  ne  veut  pas  être  parfois  le  jouet 
de  purs  accidents;  il  est  surtout  important  de  les  bien 
connaître,  quand  on  doit  décrire  des  formes  exotiques 
rapportées  à  un  petit  nombre  de  spécimens  par  les  voya- 
geurs. 

Aig^nlllon».  — ^Woods  a  certainement  donné  trop  de 
valeur  aux  caractères  fournis  par  les  aiguillons,   mais 


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(  308  ) 

d'autres  auteurs  ont  trop  ravalé  ces  organes.  Il  y  a  fort 
longtemps  que  je  les  étudie  avec  le  plus  grand  soin  et  mes 
observations  m'ont  convaincu  qu'ils  offrent  des  caractères 
importants  non-seulement  pour  la  spécification,  mais  aussi 
pour  la  classification.  Mais  il  faut  les  bien  connaître  pour 
en  faire  usage,  savoir  quelles  transformations  ils  peuvent 
subir  sur  les  tiges  faibles  ou  robustes,  sur  les  diverses  sortes 
de  rameaux.  Je  ne  m'étendrai  pas  sur  les  formes  qu'ils 
peuvent  affecter  dans  les  différentes  sections ,  parce  que 
cela  m'entraînerait  trop  loin  :  je  me  réserve  d'en  parler  à 
propos  de  chacune  des  espèces,  quand  je  traiterai  celles-ci 
à  fond. 

foliole».  —  Dans  les  descriptions  les  mieux  faites,  les 
folioles  sont  incomplètement  décrites. Sous  le  rapport  delà 
forme,  des  poils  et  des  glandes,  il  faudrait  décrire  trois 
sortes  de  folioles  :  les  inférieures  des  rameaux  florifères, 
les  supérieures  de  ces  mêmes  rameaux  et  celles  des  rejets 
radicaux  et  des  rameaux  foliacés.  A  la  base  des  rameaux 
florifères,  les  folioles  sont  d'une  autre  figure  que  les  supé- 
rieures, plus  arrondies,  moins  aiguës  ou  plus  obtuses,  ou 
bien  obovales  ;  à  mesure  qu'on  s'élève,  le  contour  se  mo- 
difie et  les  supérieures  ressemblent  plus  ou  moins  à  celles 
des  rejets  radicaux  et  des  rameaux  foliacés.  Sous  le  rap- 
port de  la  dentelure,  il  y  a  quelque  chose  d'analogue. 

Dans  certaines  espèces,  les  folioles  inférieures  ont  les 
dents  doubles  ou  plus  ou  moins  composées-glanduleuses, 
mais  peu  à  peu  en  s'élevant  les  dents  deviennent  simples 
ou  moins  composées  et  ressemblent  alors  aux  dents 
foliaires  des  rejets  radicaux  et  des  rameaux  foliacés.  Pour 
ce  qui  concerne  la  pubescence,  on  peut  constater  un 
fait  analogue,  c'est-à-dire  des  folioles  inférieures  à  poils 
apprîmes   en   dessus   et   assez   pubescentes  en   dessous 


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(  309  ) 

entre  les  nervures  secondaires  et  des  folioles  supérieures 
glabres  en  dessus  et  à  poils  disparaissant  entre  les  nervures 
secondaires.  Enfin  la  glandulosité  peut  suivre  la  marche 
de  la  pubescence,  se  montrer  sur  les  nervures  secondaires 
ou  sur  le  parenchyme  interposé  entre  celles-ci  dans  les 
folioles  inférieures  et  disparaître  peu  à  peu  dans  les  folioles 
supérieures.  Pour  la  glandulosité  suprafoliaire,  il  n'en  est 
pas  de  même,  car  c'est  plutôt  sur  les  feuilles  supérieures 
qu'elle  se  montre  de  préférence. 

Si  l'on  veut  donc  être  exact  et  complet,  il  faut,  dans 
les  descriptions,  distinguer  entre  ces  trois  genres  de 
folioles  et  ne  plus  les  confondre  en  disant,  par  exemple, 
ovales-arrondies  ou  elliptiques-aiguës,  ovales-aiguës  ou 
elliptiques,  ovales-elliptiques  ou  ovales-cuspidées,  ovales- 
aiguës  ou  quelques-unes  obtuses,  etc.  On  doit  spécifier 
la  forme,  le  mode  de  dentelure,  la  pubescence,  la  glan- 
dulosité des  feuilles  inférieures,  des  feuilles  supérieures 
et  des  feuilles  des  rameaux  stériles  ou  des  rejets  radicaux. 

La  dentelure  n'est  pas  non  plus  assez  exactement  dé- 
crite dans  nos  ouvrages  ;  on  n'y  marque  pas  assez  rigou- 
reusement le  degré  de  la  simplicité  ou  de  la  composition 
des  dents. 

Pétiole.  —  La  glandulosité  des  pétioles  est  en  rapport 
avec  celle  des  folioles  ou  bien  avec  le  mode  de  dentelure 
de  celles-ci.  Les  glandes  peuvent  se  prolonger  jusqu'à  leur 
base  entre  les  ailes  stipulaires,  soit  dans  toutes  les  feuilles 
des  rameaux  florifères,  soit  seulement  dans  les  feuilles 
inférieures.  Quant  à  leur  armure,  ils  peuvent  être  inermes 
ou  aiguillonnés,  ou  bien  inermes  dans  les  feuilles  infé- 
rieures et  aiguillonnés  dans  les  feuilles  supérieures.  Il  est 
à  remarquer  que  la  robusticité  des  rameaux  florifères  pro- 
voque assez  souvent  l'apparition  d'aiguillons  sur  les  pétioles 


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(310) 

inférieurs  qui  en  seraient  dépourvus  si  les  rameaux  étaient 
faibles.  Encore  ici,  les  aiguillons  pétiolaires  rapprochent 
les  feuilles  supérieures  des  feuilles  des  rameaux  foliacés 
ou  des  rejets  radicaux. 

Stipule».  —  On  a  déjà  tiré  un  excellent  parti  de  la 
forme  des  stipules  pour  la  diagnose  de  certains  groupes, 
celui  des  Banksiées,  par  exemple.  Je  m'en  suis  servi  comme 
caractère  dans  la  diagnose  des  Pimpinellifolices.  Chez 
celles-ci,  les  ailes  stipulaires,  dans  les  feuilles  moyennes 
et  supérieures,  sont  étroites  et  s'élargissent  brusquement 
pour  former  deux  oreillettes  très-divergentes  et  un  peu 
foliacées.  Cette  figure  particulière  des  stipules  peut  mettre 
sur  la  trace  des  parents  de  certaines  hybrides  où  les 
Pimpinellifoliées  ont  intervenu.  La  forme  des  stipules 
pourra  aussi  être  employée  pour  la  caractéristique  d'un 
petit  groupe  de  formes  orientales  qui  comprend  déjà  les 
R,  anserinaefolia  Boiss.  et  R.  lacerans  Boiss.  ined.  Leur 
dilatation  n'a  pas  la  même  importance,  mais  peut  néan- 
moins servir  pour  la  spécification.  Dans  les  Pimpinelli- 
foliées et  les  Sabines,  l'étroitesse  habituelle  des  stipules 
florales  est  liée  à  la  solitude  ordinaire  des  fleurs.  Leur 
glandulosité  et  leur  pubescence  suit  celles  des  pétioles  et, 
pourrait-on  dire,  celles  des  folioles.  Toutes  les  stipules 
des  rameaux  florifères  peuvent  être  glanduleuses  en  des- 
sous ou  seulement  les  inférieures.  Les  bractées,  qui  au 
fond  ne  sont  que  des  stipules  accouplées  par  la  base  d'un 
pétiole,  suivent  également,  pour  ce  qui  regarde  leur  pubes- 
cence et  leur  glandulosité,  celles  des  stipules. 

Tout  en  étant  glabres  en  dessous,  elles  peuvent  être  un 
peu  pubescentes  à  la  pointe  en  dessus,  ce  qui  s'explique 
par  leur  composition  :  ce  sont  les  poils  du  pétiole  atrophié 
qui  se  montrent  encore  entre  les  deux  ailes  stipulaires. 


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(  3H  ) 

Réceptacle  florifère.  —  Dans  nos  descriptions,  on 
devrait  toujours  décrire  à  part  les  réceptacles  médians  ou 
solitaires  des  réceptacles  latéraux,  parce  que  souvent  la 
forme  des  uns  et  des  autres  est  sensiblement  différente. 
Les  caractères  fournis  par  la  figure  de  cet  organe  n'ont 
qu'une  Valeur  assez  secondaire.  Toutefois,  dans  certains 
groupes,  cette  figure  est  assez  constante  dans  tous  leurs 
types. 

Sépales.  —  Je  ne  parlerai  pas  ici  de  la  forme  des 
sépales,  de  leur  pubescence  et  de  leur  glandulosité;  je  ne 
m'attacherai  qu'à  leur  évolution.  Dans  certains  groupes, 
les  sépales  se  réfléchissent  après  l'anthèse  et  persistent  dans 
cet  état,  soit  jusqu'au  moment  où  le  fruit  se  colore,  soit 
jusqu'à  complète  maturité,  mais  alors  ils  sont  desséchés, 
ne  vivent  plus  de  la  vie  du  fruit,  ils  sont  désarticulés 
au  niveau  du  disque  et  peuvent  se  détacher  au  moindre 
choc.  Ailleurs,  après  la  floraison,  ils  se  relèvent  plus  ou 
moins  lentement  ou  plus  ou  moins  vite,  couronnent  le 
fruit  étant  dressés-étalés  ou  connivents,  se  dessèchent 
lentement,  se  désarticulent  au  niveau  du  disque,  persistent 
jusqu'à  maturité  parfaite  ou  se  détachent  vers  la  fin  de  la 
maturation,  ou  bien  vivent  de  la  vie  du  fruit  jusqu'à  la  fin, 
ne  se  dessèchent  pas  à  la  base,  né  se  désarticulent  jamais  et 
restent  fermement  attachés  au  fruit  jusqu'à  la  destruction 
de  celui-ci.  Dans  ce  dernier  cas,  il  y  a  vérilable  persistance. 
Trois  degrés  s'observeraient  donc  :  1°  sépales  réfléchis  et 
caducs,  2°  sépales  relevés,  puis  à  la  fin  caducs,  3°  sépales 
relevés  et  persistants.  Pour  moi,  la  persistance  véritable 
fournit  un  caractère  de  premier  ordre,  puisque  c'est  une 
note  biologique  et  j'ai  presque  lieu  de  croire  que  les  asso- 
ciations naturelles  qui  seront  un  jour  constituées  ne  com- 
prendront pas,  à  la  fois,  des  formes  à  sépales  caducs  et  des 


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(  312  ) 

formes  à  sépales  persistants.  Mais  on  ne  devra  pas  tenir 
compte  des  faits  de  persistance  accidentelle,  tels  que  ceux 
que  j'ai  rappelés  dans  le  cours  de  ce  travail. 

M.  Pries  est  le  premier  qui  ait  attaché  quelque  impor- 
tance à  révolution  des  sépales.  Dans  son  Summa  vegetabi- 
Hum  Scandinaviae,  il  s'en  est  servi  pour  caractériser  trois 
tribus. 

a)  Caninae, 

"^Sepalis  reflexis  deciduis. 

R.  canina  L.  R.  coUina  Jacq. 

R.  dumetorum  Thuill. 

**Sepali8  patentibus  subdedduis. 

R.  inodora  Pries.  R.  tomentosa  Sm. 

R.  rubigînosa  L. 

'^**Sepali8  erectis  permtentibus. 

R.  coriifolia  Pries.  R.  mollissima  Willd. 

R.  pomifcra  Herm. 

D'après  ce  que  je  connais  du  R.  coriifolia^  je  pense 
que  M.  Pries  n'a  pas  complètement  vu  les  choses,  car 
cette  espèce  ne  paraît  pas  avoir  les  sépales  véritablement 
persistants.  D'un  autre  côté,  les  R.  rubigînosa  et  R.  to- 
mentosa ont  souvent  les  sépales  redressés  sur  le  fruit. 

Pétale».  —  Si  la  couleur  des  pétales  n'a  pas  une 
grande  importance,  elle  n'est  pas  à  dédaigner  pour  la 
distinction  des  espèces  et  même  il  est  des  groupes  où 
toutes  les  espèces  ont  ordinairement  la  corolle  d'un  rose 
plus  vif,  ou  d'un  rose  plus  pâle. 

Ëtamine».  —  Les  anthères  pourraient  peut-être  fournir 
des  notes  distinctives,  car  j'ai  cru  reconnaître  que,  selon 
les  espèces,  elles  étaient  plus  longues  ou  plus  courtes. 


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(313) 

Quant  ou  pollen,  il  est  bon  de  Texaminer  attentivement 
au  microscope,  quand  on  soupçonne  une  forme  d'hy- 
bridité. 

Disque.  —  Bien  des  descripteurs  ont  compris  la  forme 
du  disque  dans  leurs  diagnoses,  mais  ils  n'ont  employé 
ses  caractères  que  pour  la  spécification.  M.  Du  Mortier 
a  cru  devoir  attacher  plus  d'une  importance  à  cet  organe 
et  en  a  même  fait  la  base  de  son  système  de  classification. 
Le  disque  n'est  certes  point  à  négliger,  mais  peut-il  carac- 
tériser à  lui  seul  des  groupes  fondamentaux?  Le  col  du 
réceptacle  fructifère  est  contracté  de  diverses  manières, 
selon  les  espèces.  Dans  le  fi.  spinosissima ,  l'ouverture 
par  où  les  styles  se  font  jour  est  relativement  large  et 
l'étranglement  se  dessine  à  l'intérieur  sous  forme  d'un 
bourrelet  peu  saillant  à  bords  déclives  à  partir  de  la  base 
des  sépales  redressés;  toutefois  celte  ouverture  peut  se 
resserrer  dans  certaines  formes  de  ce  type.  Dans  le 
R.  coronata,  letranglement forme  à  sa  face  supérieure  une 
dépression  peu  sensible  à  partir  de  la  base  des  sépales 
relevés,  à  ouverture  plus  étroite  et  à  bords  presque  plans. 
Dans  les  R.  pomiferay  R.  arduennmsis  et  plusieurs  autres 
Villeuses,  on  observe  une  même  dépression  du  réceptacle, 
mais  le  bourrelet  de  l'étranglement  est  plus  saillant  et  5 
bords  supérieurs  plus  déclives.  Du  R.  spmosissima  au 
R,  arduennensis,  c'est  la  même  constitution  du  col  avec 
la  seule  différence  d'un  degré  plus  ou  moins  prononcé  de 
l'étranglement;  il  n'y  a  rien  de  morphologiquement  diffé- 
rent. Ce  qui  constitue  l'étranglementj  c'est  le  réceptacle 
lui-même  qui  s'épaissit  plus  ou  moins  au  sommet,  pour 
resserrer  l'orifice  central.  Chez  le  R.  repens^  l'étran- 
glement réceptaculaire  forme  un  petit  plateau  plan,  de 
niveau  avec  les  cicatrices  laissées  par  les  sépales  caducs  ; 


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.(  314  ) 

ii  n  y  a  pas  de  dépression  comme  dans  le  R.  coronala  et 
les  Villeuses.  Le  même  étranglement  se  fait  voir  dans 
plusieurs  Canines;  mais,  dans  cette  section,  il  y  a  une 
grande  variété  de  formes.  Tantôt  le  sommet  du  réceptacle, 
je  dirai  le  disque,  pour  être  mieux  compris,  est  parfois  par- 
faitement plan,  ainsi  que  je  viens  de  le  marquer,  de  niveau 
avec  les  cicatrices  laissées  par  les  sépales,  tantôt  il  est 
légèrement  déprimé  au-dessous  du  niveau  de  la  cicatrice 
des  sépales,  très-peu  relevé  au  bord  de  Touverture  pour  y 
former  un  mince  bourrelet  à  peine  saillant;  d'autres  fois 
il  est  un  peu  canaliculé  autour  d'un  relèvement  central 
conique  plus  ou  moins  saillant,  ou  bien  ce  relèvement  co- 
nique, plus  prononcé,  s'élève  à  un  niveau  supérieur 
aux  cicatrices  des  sépales.  Il  y  a  sans  doute  de  bonnes 
choses  à  retirer  de  la  forme  du  disque  largement  ouvert  ou 
étroitement  resserré,  mais  il  faut  que  cet  organe  soit 
revu  avec  beaucoup  de  soin.  Dans  certaines  formes  à 
fleurs  doubles  ou  semi-doubles,  l'ouverture  réceptacu- 
laire  s'élargit  sous  l'influence  de  la  duplicature  et  prend 
dès  lors  une  figure  anomale.  Les  espèces  à  sépales  vérita- 
blement persistants  paraissent  avoir  toujours  le  disque 
plus  ou  moins  déprimé ,  et  jamais  relevé  autour  de 
l'orifice. 

Style».  —  L'agglutination  des  styles  en  colonne  plus 
ou  moins  saillante  au-dessus  du  disque  à  l'état  frais  est  un 
caractère  de  premier  ordre  et  qui  concorde  avec  d'autres 
caractères  essentiels.  Mais  on  ne  doit  plus  se  laisser  trom- 
per par  certaines  apparences.  Divers  auteurs  ont  décrit  des 
espèces  avec  des  styles  un  peu  soudés  en  colonne  courte, 
or,  cette  prétendue  colonne  n'est  qu'un  accident  de  dessic- 
cation. Par  le  retrait,  la  contraction  du  réceptacle  fructifère, 
soit  pendant  sa  maturation,  soit  à  la  maturité  parfaite,  les 


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(31S  ) 

Styles  s'élèvent  parfois  dans  le  col  du  réceptacle  et  font  plus 
ou  moins  saillie  au-dessus  du  disque,  en  sorte  que  le 
capitule  stigmatique,  sessile  qu'il  était,  devient  pédicule. 
Si  les  styles  ont  été  fortement  comprimés  dans  le  col,  ils 
peuvent  rester  plus  ou  moins  intimement  unis,  mais  sans 
être  agglutinés,  et  simulent  alors  une  courte  colonne. 

Les  styles  peuvent  être  parfaitement  glabres  presque 
jusqu'à  leur  base,  avoir  dans  leur  partie  moyenne  quelques 
poils  apprimés  qu'on  ne  peut  découvrir  qu'en  fendant  le 
col  réceptaculaire  et  en  employant  la  loupe,  être  hérissés 
ou  velus  et  à  poils  faisant  plus  ou  moins  visiblement 
saillie  entre  les  stigmates.  Je  ne  pense  pas  que  la  glabréité 
des  styles  ou  leur  villosité  constitue  généralement  une  note 
spécifique  bien  bonne.  Toutefois,  il  est  des  types  qui  ont 
presque  toujours  les  styles  fortement  hérissés  ou  velus  et 
d'autres  qui  les  ont  presque  toujours  glabres  ou  à  peu  près. 

fruit.  —  La  forme  du  réceptacle  fructifère  joue  un 
grand  rôle  pour  la  délimitation  des  nouvelles  espèces  pro- 
posées dans  ces  dernières  années.  D'après  ce  que  j'ai  pu 
observer,  j'estime  que  l'aspect  extérieur  du  fruit  ne  peut 
offrir,  du  moins  dans  certains  groupes,  que  des  notes 
distinctives  assez  secondaires  pour  la  distinction  des 
espèces;  mais  il  n'est  pas  sans  importance  pour  la  carac- 
téristique de  diverses  sections. 

La  manière  d'être  de  sa  chair  au  temps  de  la  maturité  a 
fourni  des  notes  distinctives  qui  ne  paraissent  pas  mau- 
vaises. Toutefois  on  doit  être  prudent  dans  son  emploi, 
car  elle  est  soumise  à  de  singulières  variations.  Ainsi  j'ai 
vu  cette  année  sur  certains  buissons  de  Canines,  groupe 
dans  lequel  le  fruit  est  généralement  décrit  comme  dur  et 
cassant  avant  le  gel,  un  nombre  assez  considérable  de 
réceptacles  devenus  franchement  pulpeux,  tandis  que  les 


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(316) 

autres  étaient  restés  durs  et  cassants  :  cette  pulposité, 
constatée  en  septembre  et  avant  toute  gelée,  n'était  pro- 
voquée ni  par  maladie,  ni  par  la  piqûre  d'insectes. 

L'époque  de  la  maturité  semble  fournir  une  meilleure 
note,  du  moins  pour  certaines  espèces.  C'est  ainsi  que, 
toutes  conditions  étant  égales  d'ailleurs,  les  Pimpinellifo- 
liées,  les  Sabines,  et  peut-être  les  Villeuses,  par  exemple, 
mûrissent  plus  t6t  que  les  Canines,  ce  qui  dépend  d'une 
floraison  plus  précoce.  A  cet  égard  encore,  on  doit  être  fort 
circonspect,  car  des  causes  qu'on  ne  peut  saisir,  qui  ne 
paraissaient  tenir  ni  au  sol,  ni  à  l'exposition,  font  colorer 
où  mûrir  les  fruits  plus  tôt  ou  plus  tard,  avec  un  écart  de 
huit  à  quinze  jours,  et  cela  chez  les  mêmes  formes  ou 
chez  des  formes  qui  semblent  appartenir  au  même  type 
spécifique. 

Le  goût  du  fruit  mûr  n'a  guère  jusqu'ici  attiré  l'attention 
des  observateurs.  Smith,  dans  son  English  Flora,  dit,  en 
parlant  du  R,  rubiginosa  :  Fruit  scarlet,  mealy  and  insipid. 
En  effet,  comme  je  l'ai  déjà  marqué  en  1862,  Notes  y 
fasc.  2,  le  fruit  du  R.  rubiginosa  a  souvent  un  goût 
désagréable  étant  devenu  pulpeux,  tandis  que  celui  du 
R,  micrantha  est  agréablement  acidulé  et  ne  laisse  pas  un 
arrière-goût  plus  ou  moins  amer.  Il  serait  assez  curieux 
de  faire  des  recherches  dans  cette  direction  :  peut-être 
découvrira-t-on  des  nuances  de  goût  qui  pourraient  être 
notées  avec  avantage  dans  les  descriptions. 

Akènes.  —  Certains  auteurs  ont  attaché  une  grande 
importance  à  la  manière  dont  sont  attachés  les  akènes  dans 
le  réceptacle  fructifère.  Si,  dans  certaines  sections  à  fruits 
arrondis,  les  akènes  sont  presque  toujours  sessiles,  il  est 
d'autres  sections  où  les  types  offrent  une  grande  variété 
dans  le  mode  d'attache  des  akènes.  Que  le  fruit  soit  rétréci 


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(  317  ) 

à  la  base,  alors  on  verra  assez  souvent  les  akènes  inférieurs 
plus  ou  moins  longuement  pédicules;  qu'il  soit  arrondi  à 
la  base,  les  akènes  pourront  être  sessiles.  L'élongation  ou 
la  brièveté  de  l'attache  paraît  être  souvent  sous  la  dépen- 
dance de  la  forme  du  réceptacle  ou  du  nombre  des  akènes 
renfermés  dans  celui-ci.  La  grosseur  ou  la  petitesse  de  ces 
derniers  pourrait  être  prise  en  considération. 


Après  avoir  passé  rapidement  en  revue  les  divers  or- 
ganes, je  crois  devoir  consigner  ici  quelques  réflexions  sur 
la  glandulosité  et  la  pubescence  en  général. 

La  glandulosité  joue  un  très-grand  rôle  dans  la  spécifi- 
cation et  la  classification,  mais  offre-t-elle,  dans  tous  les  cas 
où  elle  a  été  employée,  la  valeur  qu'on  lui  attribue?  Cela 
est  fort  douteux.  S'il  est  des  espèces,  des  groupes  où, 
à  la  face  inférieure  des  folioles,  elle  est  constante,  où  elle 
constitue  un  caractère  important,  comme  dans  les  Rubigi- 
neuses, par  exemple,  il  me  semble  qu'elle  n'est  qu'un  acci- 
dent dans  d'autres  groupes  et  que  le  même  type  spécifique 
peut  être  églanduleux  ou  glanduleux  à  la  face  inférieure 
de  ses  folioles,  soit  sur  les  nervures,  soit  sur  toute  la  sur- 
face. En  parlant  ici  des  folioles,  j'ai  aussi  en  vue  les  pé- 
tioles, les  stipules  et  les  bractées  qui  suivent  le  sort  des 
folioles  en  vertu  du  principe  de  la  solidarité  des  caractères. 
Dans  nos  descriptions,  nous  voyons  la  glandulosité  fournir, 
aux  auteurs,  une  série  de  caractères  distinctifs  tirés  des 
folioles,  des  pétioles,  des  stipules  et  des  bractées,  alors 
qu'au  fond  il  n'y  a  qu'un  seul  et  unique  caractère. 

Dans  beaucoup  de  formes,  il  y  a  un  rapport  intime  entre 
la  glandulosité,  soit  de  la  face  inférieure  des  folioles,  soit 
du  pétiole,  et. le  mode  de  la  dentelure  foliaire.  Si  les 


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folioles  et  les  pétioles  sont  églanduleux,  on  voit  souvent 
des  dents  foliaires  simples  ou  presque  simples;  si  la  glan- 
dulosilé  du  pétiole  ou  des  folioles  est  plus  ou  moins  abon- 
dante, on  observe  les  dents  foliaires  devenir  composées- 
glanduleuses  à  des  degrés  variés.  Ici  encore,  il  y  a  soli- 
darité des  caractères  et  par  suite  diminution  de  notes 
distinctives. 

La  nudité  ou  la  glandulosité  des  pédicelles  florifères 
est  loin,  à  mon  avis,  d'être  constante  dans  le  même  type 
et  je  pense  que  bien  des  espèces  sont  susceptibles  d'avoir 
des  pédicelles  lisses  ou  hispides-glanduleux  ;  je  puis  en 
dire  autant  du  réceptacle  florifère  et  des  sépales. 

Quant  aux  glandes  suprafoliaires,  je  suis  porté  à  croire 
et  même  à  assurer  que  le  même  type  spécifique  peut  en 
être  pourvu  ou  dépourvu.  Les  formes  présentant  des 
glandes  à  la  face  supérieure  de  toutes  ou  seulement  d'une 
partie  de  leurs  folioles  sont  assez  nombreuses.  Je  citerai  : 
R.  lacerans  Boiss.,  R.  ghitinosa  Sm.,  R,  pustulosa  Bert., 
R.  pulverulenia  MB.,  R.  sepium  Thuill.  ap.  Déségl., 
jR.  pseudo-septum  Callay,  R.  caryophyllacea  Bess.,  R.  niti- 
dula  Bess.,  R,  ischiana  Crép.,  R.  echinocarpa  Rip.,  R  co- 
mosa  Rip.  (parfois),  R,  Aucheri  Crép.,  R.  arabica  Crép., 
jR.  libanotica  Boiss.,  R.  Heldreichu  Boiss,  et  Reut.,  R.  ar- 
duennensis  Crép.,  R.  pomifera  Herm.  (parfois)  et  R.  Gau- 
dinii  Pug.  Je  possède  encore  en  herbier  plusieurs  formes 
inédites  présentant  cette  particularité. 

De  même  que  la  glandulosité,  la  pubescence  ou  la  vil- 
losité  est  fort  considérée  par  certains  pbytographes.  Mé- 
rite-t-elle  toute  l'importance  qu'on  y  attache?  Je  ne  le  crois 
pas.  D'après  les  nombreuses  observations  que  j'ai  faites 
dans  la  nature  et  d'après  quelques  expériences  de  culture 
dont  les  résultats  me  sont  connus  et  que  j'exposerai  en 


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(319) 

temps  et  lieu,  j'estime  que  les  mêmes  formes  ou  les  mêmes 
espèces  peuvent  être  glabres  ou  pubescentes  et  que,  dans 
les  mêmes  formes,  la  villosité  varie  beaucoup  dans  son 
abondance  ou  sa  rareté.  Je  m'étendrai  longuement  sur  ce 
point,  quand  je  ferai  la  critique  approfondie  de  chaque 
section  ou  tribu  en  particulier. 

Je  dirai  ici  un  mot  d'une  pubescence  dont  nous  avons 
peu  d'exemples  dans  le  centre,  le  nord  et  l'ouest  de 
l'Europe (*),  celle  des  rameaux  et  du  réceptacle  florifères. 
Les  R.  pidverulenta  MB.  (ex  spec.  auth.),  R.  orienlalis 
Dup.,  /t.  Vanheurckiana  Crép.  et  R.  armena  Boiss.  ont 
les  rameaux  florifères  chargés  d'une  fine  pubescence,  sou- 
vent dense,  qui  se  prolonge  sur  la  portion  inférieure  des 


(I)  M.  le  Df  Hse  m'a  communiqué  deux  spécimens  d'une  Tomcnteuse, 
recueillis  en  Thuringe,  dans  le  Schwarzathal,  entre  Schwarzburg  et  Blan- 
kenburg,  qui  présentent  la  singulière  particularité  d'avoir  leurs  rameaux 
florifères  entièrement  couverts  d'un  fin  tomentum  assez  dense  et  blanchâtre. 
Le  tomentum  se  poursuit  sur  les  pédicelles  florifères  latéraux  des  coryra- 
bes.  Ce  botaniste  avait  nommé  celte  forme  R.  tomentosa  Sm.?  var.  ciiiato- 
petala.  Il  paraîtrait  que  les  pétales  sont  ciliés-glanduleux,  chose  que  je  n'ai 
pu  vérifier.  A  part  la  pubescence  des  rameaux  florifères,  cette  forme  se 
distingue  encore  du  R.  tomentosa  par  ses  stipules  pubescentes  en  dessus, 
par  ses  folioles  plus  atténuées  à  la  base  et  à  dents  moins  composées.  Je 
propose  de  la  nommer  provisoirement  Ro«a  thurloglaca.  Les  botanistes 
de  la  Thuringe  doivent  s'efforcer  de  la  retrouver. 

M.  l'abbé  Cariot,  dans  son  Étude  des  Fleurs,  t.  Il,  p.  676,  décrit  un 
R.  velutina  Chabert  qui  aurait  aussi  les  rameaux  floraux  veloutés  de  poils 
blanchâtres,  M.  Déséglise,  dans  sa  Révision,  p.  31,  a  rapporté  ce  R,  velu- 
tina au  R.  cinerascens  Dmrt.,  mais  les  termes  de  la  description  donnée  par 
M.  Cariot  ne  permettent  pas,  scmble-t-il,  cette  identification. 

Ce  caractère  de  rameaux  floraux  tomenteux  est  extrêmement  curieux 
dans  la  section  des  Tomenteuses  et  mérite  d'attirer  l'attention  des  obser- 
vateurs. 


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(  320  ) 

pédicelles  florifères.  D'autre  part,  les  R.  schergiana  Boiss., 
R.  arabica  Crép.  et  R.  Aucheri  Crép.  ont  le  réceptacle 
florifère  plus  ou  moins  abondamment  velu. 

Cette  pubescence  remarquable  et  qui  rappelle  un  peu 
celle  des  Bractéatées  sera  peut-être  utilement  employée 
parmi  les  caractères  distinctifs  de  tribus  nouvelles,  ou  du 
moins  pourra  servir  à  la  spécification.  J'entends  surtout 
parler  de  la  pubescence  des  rameaux  florifères. 


RECOLTE  ET  PREPARATION  DES  ÉCHANTILLONS  DE  ROSES. 

Les  soins  qu'on  attache  à  la  préparation  des  plantes 
d'herbier  ont  suivi  les  progrès  de  la  phytographie.  Autre- 
fois, les  récoltes  étaient  généralement  faites  d'une  façon 
extrêmement  parcimonieuse  et  les  collections  ne  renfer- 
maient guère  que  des  brins  de  plantes  ou  des  spécimens 
fort  incomplets.  A  mesure  qu'on  a  mieux  étudié  les  espèces 
et  leurs  formes,  on  a  senti  de  plus  en  plus  le  besoin  de 
posséder  celles-ci  en  beaux  et  nombreux  échantillons.  Pour 
le  genre  Rosa,  dont  les  espèces  ou  les  formes  sont  consi- 
dérables et  distinguées  par  des  caractères  subtils  ou  minu- 
tieux, il  faut,  plus  que  pour  tout  autre  groupe,  apporter 
une  grande  attention  à  la  récolte  et  à  la  préparation  des 
échantillons,  prendre  ceux-ci  à  divers  états,  afin  de  pouvoir 
suivre  l'évolution  de  tous  les  organes.  Si  l'on  fait  des 
échanges,  on  ne  doit  pas  borner  ses  récoltes  à  quelques 
rameaux^  mais  recueillir  abondamment  et  autant  que 
chaque  buisson  le  souffre.  Le  botaniste  doit  employer  un 
petit  sécateur  de  poche,  au  lieu  de  la  serpette ^  le  premier 
instrument  est  d'un  usage  plus  commode  et  permet  de 
récolter  vite  et  bien,  sans  craindre  de  s'égratigner  cruelle- 


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(521  ) 

ment.  Avec  le  sécateur,  il  est  facile  de  préparer  des  frag- 
ments de  tige  pourvus  de  deux  ou  plusieurs  rameaux 
florifères  ou  fructifères,  ce  qui  vaut  mieux  que  de  sim- 
ples rameaux  florifères  ou  fructifères  isolés  de  la  tige. 
Ces  sortes  de  spécimens,  munis  d'aiguillons  caulinaires, 
montrent  comment  sont  insérés  les  rameaux  sur  la  tige. 
Toutefois,  pour  compléter,  on  pourra  toujours  détacher  de 
simples  rameaux.  Quand  la  chose  sera  possible,  on  recueil- 
lera en  même  temps  des  rejets  radicaux  stériles  et  des 
rameaux  foliacés,  qui  seront  divisés  en  fragments  de  deux 
ou  plusieurs  entrenœuds. 

Pour  qu'une  Rose  puisse  être  dite  bien  préparée,  il 
faut  qu'elle  soit  représentée  : 

1»  par  des  rameaux  florifères,  avec  fleurs  épanouies  et  boutons  ; 
2*»  par  des  rameaux  fructifères  à  fruits  verts  assez  développés  ; 
5o  par  des  rameaux  fructifères  à  maturité  complète  ; 
4»  par  des  fragments  de  rejets  radicaux  et  de  rameaux  foliacés. 

Après  avoir  lu  ce  que  j'ai  dit  dans  les  considérations 
générales  sur  les  organes,  on  comprendra  immédiatement 
la  nécessité  de  tous  ces  éléments  d'étude. 

Il  va  sans  dire  que  ce  genre  de  préparation  ne  peut  être 
fait  complètement  que  pour  les  formes  qu'on  a  sous  la 
main  pendant  toute  la  belle  saison.  Lorsqu'on  herborise  au 
loin,  on  doit  souvent  se  contenter  d'un  ou  de  deux  états. 

Les  étiquettes  doivent  porter  quelques  détails  sur  les 
caractères  qui  peuvent  disparaître  par  la  dessiccation  ou 
qui  ne  peuvent  être  constatés  sur  les  spécimens,  et  aussi 
des  renseignements  sur  diverses  circonstances. 

1°  Souche  traçante  ou  cespiteuse  ; 

2®  Plante  sociale  ou  non  sociale  ; 

5»  Forme  ou  aspect  du  buisson  et  sa  hauteur  ; 

4»  Teinte  des  tiges  et  de  la  face  supérieure  des  folioles; 


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(  522  ) 

5®  Coloration  des  pétales  et  odeur  de  la  fleur  et  des  glandes  ; 
6»  Station  (ombragée  ou  non,  etc.),  nature  du  sol  et  altitude. 

La  plupart  de  ces  détails  ne  sont  pas  toujours  néces- 
saires, surtout  s'il  s'agit  d'une  forme  ordinaire  appar- 
tenant à  un  groupe  bien  connu. 

Une  chose  que  l'on  ne  doit  pas  perdre  de  vue,  c'est 
de  ne  jamais  mélanger  les  échantillons  de  formes  affines 
provenant  de  deux  ou  de  plusieurs  buissons  différents;  il 
faut  toujours  tenir  séparés  et  avec  des  étiquettes  distinctes 
les  spécimens  de  chaque  buisson,  quand  bien  même  il 
semblerait  y  avoir  identité.  Il  s'agit  ici  de  formes  apparte- 
nant à  des  sections  où  les  buissons  sont  plus  ou  moins 
grands  ;  car  pour  certaines  espèces  ou  formes  à  tige 
solitaire,  comme  les  Pimpinellifoliées,  les  Sabines,  les 
Alpines,  il  faudrait  souvent  une  étiquette  à  chaque  spéci- 
men. Cette  séparation  des  spécimens  de  provenances  diver- 
ses rend  le  contrôle  des  observations  possible,  contrôle  qui 
ne  pourrait  être  rigoureux,  s'il  y  avait  mélange  d'échan- 
tillons. Je  recommande  vivement  cette  prescription  aux 
amateurs  qui  voudraient  m'envoyer  des  Roses  à  l'examen. 
Pour  les  espèces  non  sociales,  il  est  bien  difficile  de 
rencontrer,  de  la  même  forme,  deux  buissons  parfaitement 
identiques  et  ceux  qui  récoltent  des  Roses  pour  les  col- 
lections publiées  devraient,  en  quelque  sorte,  s'abstenir 
de  faire  distribuer  certaines  formes  qu'ils  ne  peuvent  pas 
recueillir  sur  le  même  buisson.  En  agissant  autrement, 
il  peut  se  faire  que  diverses  nuances  de  formes  ou  même 
plusieurs  formes  soient  distribuées  sous  le  même  numéro, 
sous  le  même  nom.  Dès  lors,  la  critique,  le  contrôle 
sévèrement  rigoureux,  n'est  plus  possible.  Pour  les  plantes 
sociales,  les  Pimpinellifoliées,  les  Alpines,  les  Sabines, 
par  exemple,  il  est  à  peu  près  impossible  dé  publier  la 


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(  323  ) 

même  forme  à  un  nombre  assez  considérable  d'exem- 
plaires. C'est  là  ce  qui  peut  expliquer  les  contradictions 
que  Ton  constate  entre  les  plantes  publiées  par  un  auteur 
et  les  descriptions  faites  par  celui-ci. 

J'ai  pris  pour  habitude  de  marquer  les  buissons,  dans 
les  champs  et  les  bois,  au  moyen  de  lames  en  plomb 
portant  un  numéro.  Deux  lames  reçoivent  le  même 
numéro  :  l'une  est  enroulée  autour  d'une  tige  ou  d'un 
rameau  du  buisson,  l'autre  sert  à  marquer,  dans  la  boîle 
d'herborisation  ou  dans  le  sac,  la  forme  récoltée.  Par  cette 
pratique,  on  n'a  pas  à  craindre  les  confusions  de  formes, 
soit  dans  les  récoltes  faites  successivement  aux  diverses 
époques  de  la  saison,  soit  pour  l'étiquetage  ou  pour  la 
dessiccation. 

Ayant  beaucoup  de  Roses  à  récolter  et  en  grand  nombre 
d'échantillons,  j'ai,  pour  mes  herborisations  de  l'automne, 
fait  confectionner,  en  toile  vernie  (verte),  connue  dans  le 
commerce  sous  le  nom  de  cuir  américain,  une  sorte  de 
sac  qui  m'a  rendu  de  bons  services.  Ce  sac,  formé  d'un 
mètre  de  toile,  de  trois  courroies  (larges  rubans  en  laine) 
transversales  avec  boucles,  de  deux  cordons  passés  dans 
des  coulisses  et  enfin  d'une  quatrième  courroie  croisant 
les  autres  pour  porter  le  sac  à  Tépaule  ou  sur  le  dos,  ce 
sac,  dis-je,  peut  se  gonfler  beaucoup,  ou  se  resserrer  selon 
qu'on  roule  les  deux  bords  de  la  toile  laissés  libres  en 
les  fixant  aux  moyens  des  trois  courroies.  Léger  au  départ, 
il  ajoute  très-peu  au  poids  des  récolles,  qui  peuvent  être 
fort  considérables.  J'ai  rapporté,  dans  cette  toile,  des 
fagotins  de  Rosiers  qui  n'auraient  pu  entrer  dans  une 
demi-douzaine  de  boîtes  ordinaires.  Non-seulement,  elle 
peut  avantageusement  servir  à  la  récolte  des  Roses,  à 
celle  des  Ronces,  mais  à  toute  autre  récolte  botanique. 


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(  324  ) 

S'il  sagit  des  Roses  en  fleurs,  on  pourra  employer 
le  carlable,  afin  de  préparer  les  échantillons  sur  place. 
Pour  faire  de  belles  préparations,  il  faut  s'y  prendre  dans 
la  matinée  et  avant  la  dissémination  du  pollen.  Après  la 
déhiscence  des  anthères,  les  pétales  adhèrent  moins  au 
réceptacle  et  s'en  détachent  facilement. 


DESCRIPTION  DE    QUELQUES    ESPECES   NOUVELLES,   FORMES 
INÉDITES  OU  PEU  CONNUES. 

WLoma  splnoslsslma  X  coronata  Grép.  —  Sous- 
arbrisseau  de  4  à  6  décimètres,  à  tiges  isolées.  Aiguillons 
caulinaires  grêles  et  droits,  étalés  horizontalement  ou  un 
peu  inclinés,  mélangés. d'aiguillons  sétacés  plus  ou  moins 
nombreux  ou  rares,  ou  bien  aiguillons  caulinaires  grêles, 
franchement  crochus  ou  arqués,  non  mélangés  d'aiguil- 
lons sétacés,  ou  ceux-ci  rares.  Rameaux  florifères  ordi- 
nairement inermes,  ou  munis  de  quelques  rares  aiguillons 
grêles,  droits  et  plus  ou  moins  sétacés.  Folioles  7,  ovales- 
ellipliqueSy  celles  des  feuilles  inférieures  et  moyennes 
obtuses,  non  tronquées,  celles  des  feuilles  supérieures 
brièvement  aiguës,  à  dents  en  grande  partie  régulièrement 
simples,  quelques-unes  doubles  avec  le  denticule  terminé 
par  une  glande,  à  côte  un  peu  velue-laineuse  sur  toute  sa 
longueur  et  églanduleuse.  Pétioles  un  peu  velus  à  l'origine 
des  folioles,  avec  quelques  rares  poils  sur  le  reste,  à  bords 
du  canal  un  peu  glanduleux,  ordinairement  églanduleux 
en  dessous,  rarement  un  peu  glanduleux,  presque  tou- 
jours inermes.  Stipules  h  ailes  étroites,  les  moyennes 
s'élargissant  assez  brusquement  pour  former  des  oreillettes 
assez    divergentes  uri   peu    denticulées-glanduleuses  aux 


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(  323  ) 

bords.  Fleurs  solitaires.  Pédicelles  lisses,  assez  allongés 
(10-20  mill.),  munis  à  la  base  d'une  feuille  florale  à 
stipules  étroites.  Réceptacle  florifère  lisse,  ovoïde-sub- 
globuleux,  un  peu  contracté  au  sommet,  se  desséchant 
habituellement  après  la  floraison.  Sépales  entiers,  plus 
courts  que  la  corolle,  églanduleux,  pubescents-laineux 
sur  les  bords  et  en  dessus.  Corolle  assez  petite^  à  pétales 
d'un  rose  assez  prononcé  à  onglet  un  peu  jaunâtre.  Styles 
velus.  Fruits  petits,  ovoïdes,  arrondis  à  la  base,  assez 
longuement  contractés  au  sommet,  couronnés  par  les 
sépales  relevés  et  persistants. 

Hab.  —  Côte  rocailleuse  boisée  (terrain  argilo-calcaire). 
—  Han-sur-Lesse  (province  de  Namur).  —  Fleurit  à  la 
fin  de  mai. 

Obs.  —  Des  caractères  obscurs,  intermédiaires,  joints 
à  Tatrophie  des  grains  polliniques  me  donnent  la  conviction 
que  cette  forme  est  bien  une  hybride.  J'en  ai  observé  12  à 
15  pieds,  qui  formaient  une  petite  association  sur  quelques 
mètres  de  terrain,  en  compagnie  d'une  masse  de  R.  coro- 
nata.  Plus  haut,  sur  la  côte,  se  groupaient  des  masses  de 
jR.  spinosissima.  Comme,  dans  cette  localité,  les  R,  coro- 
nata  et  jR.  spinosissima  sont  les  seules  espèces  fleurissant 
en  même  temps  et  d'aussi  bonne  heure,  que  les  formes 
de  Canines  et  de  Rubigineuses  se  trouvant  là  fleurissent 
plus  tard,  j'estime  que,  m'appuyant  en  outre  sur  d'autres 
circonstances,  l'hybride  a  bien  pour  ascendants  ces  deux 
types.  11  est  a  remarquer  que  la  forme  ou  variété  du  R.  co- 
ronata  croissant  en  cet  endroit  est  celle  à  folioles  extrême- 
ment glanduleuses  en  dessous (*),  à  fleurs  d'un  rose  pâle  un 


(1)  Les  glandes  sont  tellement  nombreuses  que  les  folioles,  pendant  la 


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(  326  ) 

peu  orangé  et  blanchissant  à  la  fin,  à  pédicelles  et  réceptacle 
florifère  hispides-glanduleux  ;  d'autre  part,  que  le  R.  spi- 
nosissima  de  la  même  localité  est  la  forme  la  plus  ordinaire, 
à  folioles  petites,  glabres,  à  pétioles  glabres,  églanduleux 
et  ordinairement  inermes,  à  pédicelles  florifères  lisses,  à 
tige  et  rameaux  florifères  chargés  de  nombreux  aiguillons 
sétacés  :  inutile  d'ajouter  que  la  corolle  est  blanche,  sans 
trace  de  rose. 

Le  R.  spinosissima  X  coronata  présente  tellement  le 
faciès  général  du  R. spinosissima  qu'il  serait  très-facile,  en 
herborissant,  de  le  confondre  avec  ce  dernier,  à  moins  de 
jeter  les  yeux  sur  les  individus  à  tige  peu  aiguillonnée  et 
munie  d'aiguillons  crochus.  C'est  donc  ce  dernier  type  qui 
a  donné  à  l'hybride  son  principal  cachet,  qui  a  prévalu 
dans  le  mélange  des  deux  essences,  sorte  de  faits  qui  n'est 
pas  très-rare  dans  la  science.  Le  R.  coronata  semble  peu  se 
révéler  à  nos  yeux  et  cependant  il  pouvait  ou  aurait  pu 
imprimer  plus  fortement  certains  caractères.  Ses  dents 
foliaires  très-composées-glanduleuses  n'ont  provoqué  que 
l'apparition  de  quelques  denticules  accessoires  glanduleux; 
son  abondante  pubescence  n'a  laissé  que  de  faibles  traces 
sur  la  côte  et  sur  les  pétioles;  sa  glandulosité  infrafoliaire 
ij'a  pas  marqué;  mais  la  forme  des  folioles  a  rendu  les 
feuilles  supérieures  à  folioles  évidemment  aiguës;  les 
stipules  ont  un  peu  modifié  la  forme  si  caractéristique  des 
Pimpinellifoliées;  ses  rameaux  florifères  plus  allongés  et 
moins  aiguillonnés  ou  inermes  ont  étendu  ceux  de  l'hybride 


dessiccation,  s^attachent  fortement,  à  plusieurs  reprises,  sur  les  feuilles  de 
papier,  comme  cela  a  lieu  pour  certaines  Villeuses,  le  R,  pomifera,  par 
exemple,  et  certaines  Rubigineuses. 


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(  327  ) 

et  les  ont  laissé  inermes  ou  à  peu  près  ;  enfin  sa  corolle 
à  teinte  rosée  a  déteint  sur  celle  Thybride,  mais,  chose 
singulière,  les  pétales  de  celle-ci  étaient  d'un  rose  assez  vif, 
tandis  que  tous  les  R.  coronata  que  j'ai  vus  dans  cette 
même  localité  étaient  à  fleurs  d'un  rose  pale.  Qu'on  sache 
cependant  que  ce  type,  a.  d'autres  endroits  de  l'immense 
côte  où  ses  associations  sont  disséminées,  se  montre  çà  et 
là  avec  des  fleurs  d'un  rose  plus  ou  moins  vif,  soit  dans  sa 
variété  ^entima,  soit  dans  sa  variété  subnuda.  Ce  qu'il  y  a 
d'étrange  sur  certains  pieds  de  cette  hybride,  ce  sont  des 
aiguillons  franchement  crochus,  mélangés  toutefois  à  des 
aiguillons  assez  robustes,  mais  comprimés  et  parfaitement 
droits  comme  ceux  du  R.  coronata.  On  sait  que  celui-ci 
a  presque  toujours  les  aiguillons  parfaitement  droits  et  ce 
n'est  guère  que  dans  sa  variété  subnuda  que  les  aiguillons 
râméaires  s'incurvent  assez  souvent  un  peu.  Celte  incur- 
vation se  produit  parfois  au  sommet  de  tiges  à  végétation 
exagérée  par  la  culture  (*). 

L'hybride  en  question  se  distingue  du  R.  spinosissima  : 
1°  par  ses  folioles  moins  petites,  généralement  plus  allon- 
gées, les  supérieures  aiguës  et  non  obtuses  ou  obtusius- 
cules,  à  dents  moins  rarement  doubles,  à  côte  un  peu 
velue;  2°  par  ses  stipules  à  oreillettes  moins  étalées;  3°  par 
sa  corolle  d'un  rose  assez  vif;  4"  par  ses  rameaux  florifères 
plus  allongés  et  ordinairement  inermes.  Dans  le  R,  spino- 
sissima, il  arrive  que  le  pétiole  est  légèrement  laineux 
(poils  crépus)  à  l'origine  des  folioles  et  que  la  villosité 
s'étend  un  peu,  dans  le  jeune  âge,  à  la  base  de  la  côte 
foliaire. 


(1)  Voir  Notes,  fasc  2,  p.  35. 


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(  328  )  . 

En  juillet  18S8,  j'ai  récollé,  sur  la  même  côte  de  Han- 
sur-Lesse,  deux  spécimens  sans  fleurs  et  sans  fruits  d'un 
Rosa  qui  me  fait  Teffel  d'être  une  autre  forme  hybride 
des  R.  spinosissimaeiR.  coronala.  Les  folioles  sont  toutes 
obtuses,  à  dents  composées-glanduleuses,  à  côte  velue  et 
glanduleuse  avec  quelques  rares  glandes  sur  les  nervures 
secondaires;  les  pétioles  sont  un  peu  velus  et  glanduleux; 
les  stipules  sont  très-glanduleuses  en  dessous;  enfin  les 
branches  et  leurs  rameaux  sont  tout  à  fait  inermes.  Cette 
forme  a  le  cachet  du  R.  spinosissima  et  on  serait  tenté  de 
la  rapporter  au  R.  Ripartii  Déségl.  A  voir  la  figure  de  ses 
stipules,  je  pense  que  c'est  bien  une  forme  hybride. 


Rosa  rabella  Sm.  et  Rosa  reversa  W.  et  K. 

Après  la  découverte  du  R.  spinosissima  X  coronata,  je 
pensai  un  instant  que  le  R.  rubella  Sm.  pouvait  être  la 
même  forme  ou  une  forme  voisine,  puisque,  le  R.  alpina 
ne  paraissant  pas  croître  en  Angleterre,  le  B.  spinosissima 
avait  bien  pu  se  croiser  avec  l'une  ou  l'autre  variété  du 
R.  Sabini,  Mais,  après  avoir  examiné  attentivement  les 
figures  de  VEnglish  Rotany,  éd.  2,  t.  2321-2601,  éd.  3, 
t.  CCCCLXII,  et  comparé  les  descriptions  qui  ont  été 
données,  j'ai  reconnu  que  l'assimilation  n'était  pas  possible. 
M.  Godet  a,  paraît-il,  constaté  l'identité  du  B.  rubella  avec 
une  forme  jurassique  que  l'on  a  décrite  sous  les  noms  de 
R.  alpinO'pimpinellifolia  et  R,  pimpinellifolio-alpina.  En 
effet,  la  figure  de  VEnglish  Rolany  et  les  descriptions  de 
Smith  semblent  bien  convenir  à  l'une  ou  l'autre  de  ces 
formes  qui,  dans  le  Jura,  les  Alpes  et  autres  montagnes, 
semblent  le  produit  de  l'une  ou  l'autre  Pimpinellifoliée 
croisée  avec  l'une  ou  l'autre  Alpine.   Mais  explique  qui 


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(  329  ) 

pourra  Texistence  de  ce  produit  hybride  en  Angleterre,  où  ' 
le  jR.  alpina  n'a  pas  été  jusqu'ici  constaté  à  I  état  indigène. 

Le  R,  reversa,  que  j'ai  reçu  en  nombreux  échantillons 
de  ristrie,  pourrait  fort  bien  être  aussi  une  hybride  d'une 
Alpine  et  d'une  Pimpinellifoliée.  Déjà  cette  idée  a  été 
émise  par  divers  auteurs.  M.  Tommasini,  auquel  j'ai 
manifesté  ce  soupçon,  n'est  pas  disposé  à  voir  dans  cette 
forme  une  hybride.  Lorsque  j'aurai  reçu  de  nouveaux 
spécimens  et  que  j'aurai  pu  examiner  le  pollen,  je  m'éten- 
drai longuement  sur  cette  Rose  et  sur  le  R.  rubella. 

Du  moment  que  l'on  aura  constaté  le  fait  de  l'hybridité, 
on  devra  rechercher  avec  soin  les  formes  d'Alpines  et 
de  Pimpincllifoliées  qui  produisent  les  hybrides.  Celles- 
ci  paraissent  assez  variables  dans  leurs  divers  organes,  ce 
qui  tient  à  la  prépondérance  d'un  type  ou  d'une  forme  sur 
l'autre  dans  l'acte  du  croisement.  Il  faudra  se  mettre  en 
garde  contre  les  variations  en  voie  de  retour.  De  ce 
que  certaines  formes  fructifient  plus  ou  moins  bien,  il 
serait  imprudent  de  conclure  à  la  légitimité  spécifique  de 
ces  formes,  car  si  le  pollen  des  hybrides  est  stérile,  atro- 
phié, les  ovules  peuvent  être  fécondés  par  le  pollen 
des  ascendants  qui  vivent  dans  le  voisinage. 


Rosa  Hampeana  Griseb. 

La  connaissance  de  cette  curieuse  forme  reste  bien 
imparfaite,  et  même  en  présence  d'échantillons  que  son 
auteur  a  eu  la  bonté  de  m'cnvoyer,  je  ne  puis  encore 
élucider  la  chose.  Mon  intention,  en  parlant  ici  de  cette 
Rose,  est  de  provoquer  des  éclaircissements  qui  mettent 
à  même  de  la  classer  à  son  rang  naturel.  M.  Garcke, 
dans  son  Flora  von  Nord-und  Mittel-DeutsclUand,  la  décrit 

2S 


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(  330  ) 

très-imparfaitement  et  se  trompe  sans  doute  en  la  mettant 
à  côté  du  R.  alpina,  A  mon  sens,  cette  forme  ne  peut 
appartenir  à  la  section  des  Alpines,  et  encore  moins  à  celle 
des  Pimpinellifoliées.  Voici  la  copie  textuelle  de  notes 
d'herbier  que  m'a  copiées  M.  Grisebach  :  «  Bosa  Ham- 
peana  Grisb.  in  Act.  Soc.  nat.  curios.  Germ.  Syn.  R.  al- 
pina Hampe  ex  tab.  PL  Herc.  R.  alpina  hercynica  Koch 
FL  Germ,  quoad  comm.  In  rupibus  Rosstrappe  Hercyniae 
graniticis  et  in  agri  Gottingensis  saxis  calcareis  prope  Hei- 
ligenstadt.  —  R.  Hampe:ma  a  R.  alpina  differt  :  carpidiis 
mediis  saepius  stipitatis,  pedunculis  fructiferis  stricfis, 
calycis  segmentis  appendiculatis;  a  R.  canina:  caule  humili 
fere  inermi,  calycis  segmentis  et  pedunculis  glandulosis, 
corolla  odora  (an  forma  ejus  rupestris?)  —  Proxima 
R.  monfanae  Chaix,  differt  foliolorum  forma,  aculeis  sub- 
nullis,  sepalis  demum  reflexis.  Glandulae  quoqtie  in  calycis 
tubo  fere  nullae.  Spécimen  Croaticun  jR.  montanae  com- 
paro,  quod  foliolis  nostrae  accidit,  caeterum  characteribus 
R.  montanae  consentaneum.  » 

Voici  la  description  que  je  puis  faire  sur  les  spécimens 
en  fleurs  et  en  fruits  que  m'a  communiqués  M.  Grisebach. 

Sous-arbrisseau ,   à  tiges Aiguillons 

Rameaux  florifères  inermcs.  Folioles  5-7,  ovales-ellip- 
tiques, celles  des  feuilles  inférieures  petites  (5-10  mill.  de  largeur,  sur 
5  à  20  mill.  de  longueur),  obtuses  ou  subobtuses,  celles  des  feuilles 
supérieures  beaucoup  plus  amples  (8-15  mill.  de  largeur,  sur  15-50  mill. 
de  longueur),  longuement  aiguës,  toutes  un  peu  atténuécs-arrondies  à 
la  base,  ou  la  terminale  assez  sensiblement  atténuée,  parfaitement 
glabres,  à  dents  composées-glanduleuses,  à  nervures  secondaires  assez 
saillantes,  à  côte  un  peu  glanduleuse.  Pétioles  glabres,  finement  aiguil- 
lonnés en  dessous,  glanduleux,  à  glandes  se  prolongeant  jusqu^à  sa 
base  entre  les  ailes  stipulaires  dans  les  feuilles  inférieures.  Stipules 
assez  étroites,  ciliées-glanduleuses,  les  supérieures  peu  dilatées,  les 


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(  331  ) 

inférieures  un  peu  glanduleuses  en  dessous  sur  les  oreillettes  ;  celles-ci 
étroitement  triangulaires-cuspidées,  étalées-dressées.  Bractée  solitaire 
ou  nulle,  ovale,  lancéolée,  égalant  le  pédicelle ,  ciliée-glanduleuse. 
Fleurs  ordinairement  solitaires.  Pédicelles  florifères  et  fructifères  dres- 
sés, à  la  fin  roidcs  (10-25  mill.),  ordinairement  plus  longs  que  la  stipule 
florale,  un  peu  glanduleux,  à  glandes  assez  rares  et  disparaissant  en 
grande  partie  à  la  maturité.  Réceptacle  florifère  un  peu  hispide-glan- 
duleux  à  la  base,  ovoïde-allongé,  contracté  au  sommet,  sépales  pinna- 
tifides  et  entiers,  ciliés-glanduleux  aux  bords,  hispides-glanduleux  sur 
le  dos,  pubescents  à  la  face  supérieure,  égalant  ou  un  peu  plus  courts 
que  la  corolle,  réfléchis  après  la  floraison  et  caducs  avant  la  maturité. 

Corolle  médiocre Disque  assez  épais,  un  peu  bombé. 

Styles  velus.  Fruits  médiocres,  ovoïdes,  arrondis  à  la  base,  un  peu 
atténués  au  sommet. 


Pour  autant  que  je  puis  en  juger  sur  des  matériaux 
fort  incomplets,  j'estime  que  cette  forme  n'appartient 
nullement  à  la  section  des  Alpines,  dont  elle  n'a  aucun 
des  caractères  essentiels  :  forme  des  stipules,  persistance 
des  sépales.  Ce  qui  a  provoqué  le  rapprochement  fait  par 
MM.  Grisebach  et  Garcke,  c'est  probablement  l'inermité 
complète  ou  presque  complète  de  la  tige  et  la  petitesse  de 
la  plante.  Elle  ne  peut  non  plus  être  rapprochée  du  vrai 
R,  montana  Vill.  A  quelle  section  peut-on  la  rapporter? 
Si  c'était  un  arbrisseau  plus  ou  moins  élevé  et  aiguillonné, 
sa  place  semblerait  marquée  dans  les  Caninae,  tribu  des 
Hispidae,  Chose  assez  curieuse,  elle  paraît  avoir  beaucoup 
d'affinité  avec  le  R,  djimilensis  Boiss.,  forme  que  M.  Bois- 
sier  était  disposé  à  rapprocher  du  jR.  alpina,  mais  qui  n'est 
pas  une  Alpine. 

Afin  d'arriver  à  une  conclusion  satisfaisante,  il  faut  que 
la  plante  soit  réétudiée  sur  place,  qu'on  sache  quelle  sorte 
de  souche  elle  produit,  quelle  est  la  teinte  des  pétales,  si 
elle  est  sociale  ou  non,  si  sa  petitesse  et  son  inermité  ne  sont 


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(  332  ) 

pas  le  fait  d'une  station  excessivement  aprique.  M.  Gri- 
sebaeh  m'écrit  qu'elle  croît  sur  des  rochers  presque  inac- 
cessibles. 

Rosa  incllnata   Kerner  Msc;  R.  rubescens  Kern. 

PL  exsicc.  olim  non  Ripart.  —  Arbrisseau ,  à  tiges 

florifères  peu  arguillonnées.  Aiguillons  caulinaires  grêles, 
petits,  à  pointe  inclinée  et  un  peu  arquée;  les  raméaires 
grêles,  à  pointe  inclinée,  ordinairement  droite,  plus  rare- 
ment un  peu  arquée,  les  uns  et  les  autres  à  empâtement 
court  et  étroit.  Écorce  des  rameaux  florifères  et  foliacés 
verte  et  glauque.  Rameaux  florifères  assez  grêles,  allongés 
(10-25  cent.),  incrmes  dans  leurs  entrenœuds  supérieurs. 
Folioles  7,  assez  grandes,  minces,  d'un  vert  assez  gai  et 
non  luisant  en  dessus,  glaucescentes  en  dessous,  à  dents 
composées-glanduleuses  (2-4  denticules  glanduleux  à  la 
marge  inférieure  de  chaque  dent  et  parfois  une  glande  à  la 
marge  supérieure)  se  prolongeant  jusqu'au  pétiolule,  gla- 
bres, à  l'exception  de  la  base  de  la  côte  munie  de  poils, 
à  nervures  secondaires  peu  ou  pas  saillantes,  à  côte 
blanchâtre,  très-peu  glanduleuse,  ovales-arrondics  souvent 
presque  suborbiculaires,  brusquement  atténuées  à  la  base 
ou  arrondies,  sensiblement  pétiolulées  (I  1/2  mill.);  les 
inférieures  obtuses,  les  supérieures  très-brusquement  atté- 
nuées en  une  pointe  aiguë  courte;  celles  des  rameaux 
foliacés  un  peu  moins  brusquement  atténuées  au  sommet. 
Pétioles  verdâtres,  grêles,  maigrement  velus  tout  autour, 
les  inférieurs  ordinairement  inermes,  les  supérieures  un 
peu  et  finement  aiguillonnés  comme  ceux  des  rameaux 
foliacés,  faiblement  glanduleux  tout  autour,  à  glandes 
se  prolongeant,  dans  les  feuilles  inférieures,  sur  la  portion 
interstipulairc.  Stipules  variant  beaucoup  dans  leur  lar- 


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(  335  ) 

geur  selon  les  rameaux  florifères,  tantôt  assez  étroites, 
tantôt  assez  larges,  les  supérieures  médioerement  dilatées, 
glabres  et  églanduleuses  sur  les  faces,  finement  et  abon- 
damment ciliées-glanduleuses,  les  moyennes  et  les  supé- 
rieures à  oreillettes  triangulaires-cuspidées,  dressées  ou 
un  peu  divergentes,  à  bord  extérieur  en  retraite  ou  non. 
Bractées  étroitement  ovales-lancéolées,  glabres,  églan- 
duleuses sur  les  faces,  ciliées-glanduleuses,  les  plus 
grandes  égalant  ou  dépassant  les  pédicelles.  Flevrs  or- 
dinairement nombreuses  (4-12)  en  corymbe  fourni  et 
composé,  plus  rarement  géminées  ou  solitaires.  Pédicelles 
grêles,  assez  allongés,  glabres,  lisses,  dressés.  Réceptacle 
florifère  glauque(*),  assez  petit,  ovoïde  ou  ovoïde-arrondi, 
contractéau  sommet.  Sépales  églanduleux  sur  le  dos,  tomen- 
teux-blanchàtres  en  dessus,  les  uns  entiers,  les  autres  à 
1-4  pinnules  étroites,  entières  ou  munies  de  quelques  rares 
denticules  glanduleux,  à  pointe  allongée  égalant  ou  dépas- 
sant la  corolle,  étroite  et  entière  dans  les  fleurs  latérales, 
élargie  et  denticulée  dans  la  fleur  centrale.  Corolle  médio- 
cre. Pétales  d'un  rose  vif,  à  onglet  jaunâtre.  Disque  florifère 
étroit  un  peu  relevé  au  bord  de  l'ouverture,  le  fructifère 
vn  peu  déprimé  au-dessous  du  niveau  des  sépales  relevés. 
Styles  nombreux,  velus-hérissés,  à  stigmates  formant  un 
assez  gros  capitule.  Fruits  assez  petits  (10-1 S  mill.  de 
longueur,  sur  10-13  mill.  de  largeur),  fortement  étranglés 
au  sommet,  couronnés  jusquà  la  maturité  par  les  sépales 
redressés'élalés  ou  plus  ou  moins  conniventSy  à  la  fin 
dénudésy  Us  médians  ovoïdes-arrondis  brusquement  atlé- 


(1)  Sur  le  vif,  les  réceptacles  florifères,  les  pédicelles  et  peut-être  le 
sommet  des  rameaux  florifères  semblent  être  un  peu  violacés  sous  la 
glaucescence. 


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(  554  ) 

nues  aux  deux  bouts,  les  latéraux  (mbinéSf  presque  aussi 
larges  que  longs,  largement  arrondis  à  la  base,  contractés 
au  sommet. 

Hab, — Tyrol  central.  —  Mûhlau  près  Innsbruck  et 
entre  Matrey  et  leBrenner(4.  Renier), 

Obs,  —  Cette  forme,  que  j'ai  décrite  sur  de  beaux  et 
nombreux  spécimens,  est  très-caractéristique  et  c'est  une 
des  meilleures  acquisitions  qu'ait  faites  le  genre  dans  ces 
derniers  temps.  Elle  se  rapproche  du  B.  rubrifolia  Vill., 
mais  s'en  distingue  par  des  caractères  que  je  ferai  ressortir 
dans  une  étude  approfondie  de  la  section  des  Montanae. 
M.  Kerner  aura  à  nous  apprendre  quelle  sorte  de  buisson 
produit  cette  belle  espèce  et  quelle  est  son  aire  de  distri- 
bution dans  le  Tyrol.  Il  est  à  remarquer  que  le  pollen  est 
bien  organisé. 


Rosa  lliieana  Crép.  —  Arbrisseau ,  à  rejets  radi- 
caux stériles  violacés,  très-glauques,  abondamment  aiguil- 
lonnés, à  tiges  florifères  devenant  brunes.  Aiguillons 
caulinaires  médiocres,  ordinairement  fortement  crochus, 
à  empâtement  court  ou  très-allongé  et  assez  étroit  ;  les 
raméaires  semblables,  mais  plus  petits.  Rameaux  florifères 
assez  allongés,  assez  abondamment  aiguillonnés  jusqu'au 
sommet,  un  peu  glaucescents.  Folioles  7,  rarement  9, 
médiocres,  épaisses,  coriaces,  glauques,  d'un  vert  pâle  en 
dessus,  plus  pale  en  dessous,  complètement  glabres  et  églan- 
duleuses,  les  terminales  munies  sur  la  côte  d'un  ou  deux 
petits  aiguillons,  à  nervures  secondaires  peu  saillantes, 
simplement  et  régulièrement  dentées,  à  dents  églanduleuses, 
ne  se  prolongeant  pas  ordinairement  dans  le  quart  ou  le 
tiers  inférieur  de  la  foliole,  péliolulées,  ovales-elliptiques, 


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(  333  ) 

un  peu  atténuées  à  la  base,  les  inférieures  obtuses  ou 
tronquées,  les  supérieures  graduellement  et  assez  longue- 
ment atténuées-aiguës,  comme  celles  des  rejets  radicaux 
stériles.  Pétioles  d'un  vert  blanchâtre,  assez  épais,  églan- 
duleux  et  parfaitement  glabres  même  dans  le  canal,  munis 
en  dessous  de  petits  aiguillons  blanchâtres  assez  robustes 
ou  inermes  à  la  base  des  rameaux  florifères.  Stipules  d'un 
vert  clair,  tout  à  fait  glabres  et  églanduleuses  même  aux 
bords,  entières  ou  un  peu  denticulées  au  bord  externe  des 
oreillettes,  assez  étroites,  les  supérieures  peu  dilatées,  à 
oreillettes  étroitement  triangulaires-aiguës,  les  inférieures 
un  peu  divergentes,  les  supérieures  dressées  ou  un  peu 
divergentes.  Bractées  ovales-lancéolées,  glabres,  à  bords 
églanduleux  entiers  ou  un  peu  denticulés,  dépassant  lon- 
guement les  pédicelles.  Pédicelles  fructifères  très-courts 

(3-5  mill.),  glabres,  lisses.  Réceptacle  florifère 

Sépales  tout  à  fait  églanduleux,  tomenteux-blanchàtres  en 
dessus,  presque  tous  entiers,  l'un  ou  l'autre  pourvu  d'une 
ou  de  deux  pinnules  très-étroites  et  entières,  à  pointe 
étroite  et  entière,  se  relevant  après  la  floraison,  connivents 
et  couronnant  le  fruit  pendant  la  maturation.  Fleurs  3-2 

ou  solitaires.  Corolle Pétales Disque 

fructifère  étroit,  déprimé.  Styles  très-velus.  Fruits  (encore 
verts,  mais  assez  avancés)  assez  petits,  lisses,  les  médians 
et  les  solitaires  ovoïdes  un  peu  pyriformes,  atténués  à  la 
base,  les  latéraux  ovoïdes-arrondis,  non  atténués  à  la  base, 
fous  brièvement  et  fortement  étranglés  au  sommet,  cou- 
ronnés par  les  sépales  encore  verts  et  vivants. 

Uab.  —  Bois  (terrain  calcaire).  —  Au  lieu  dit  Wis- 
loukts  au-dessus  de  Ilradek  dans  la  vallée  du  Waag  (Hon- 
grie. H.  Use,  1868). 

Obs.  —  Cette  forme  curieuse,  pour  laquelle  M.  Use 


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(336  ) 

notait  sur  1  étiquette  :  «  Viva  ramis  annuis  glands  et 
RORiDis  (ut  Salix  daphnoides)  valde  insigiiis  !  Habitu  gra- 
cillimo  ab  omnibus  Rosis  gerrnanicis  mihi  notis  valde 
alieno  !  »,  me  paraît  appartenir  à  la  section  des  Montanae 
et  devoir  se  ranger  au  voisinage  du  R.  Reuteri,  Je  Tai 
décrite  sur  deux  beaux  spécimens  fructifères  et  sur  un 
assez  long  fragrîient  de  rejet  radical.  Plus  tard,  j  en 
reparlerai,  quand  je  m'occuperai  spécialement  de  cette 
section. 


Rosa  Tinodora  Kerner  Jlfsc.  —  Aiguillons  plus  ou 
moins  robustes,  tous  crochus.  Rameaux  florifères  assez 
allongés,  plus  ou  moins  flexueux  en  zigzag,  inermes,  rare- 
ment aiguillonnés.  Folioles  assez  grandes,  à  poils  apprîmes 
plus  ou  moins  nombreux  en  dessus,  plus  abondants  sur  le 
trajet  de  la  nervure  médiane  où  ils  dessinent  parfois  une 
ligne  blanchâtre,  à  côte  et  à  nervures  assez  abondamment 
velues,  à  poils  épars  entre  elles  plus  ou  moins  nombreux,  à 

GLANDES  FINES  ET  MODÉRÉMENT  ABONDANTES  SUr  IcS  ncrVUTCS  et 

le  parenchyme;  les  inférieures  ovales-elliptiques,  un  peu 
atténuées  à  la  base,  obtusiuscules  ou  brièvement  aiguës  ; 
les  SUPÉRIEURES  ovales-clliptiqucs,  rélrécies  à  la  base,  s'at- 

TÉNUANT   A    PARTIR  DE    LA  MOITIÉ   SUPÉRIEURE  ET  AIGUËS;    DENTS 

composées,  ciliées-glanduleuses,  a  marge  supérieure  souvent 

ÉGLANDULEUSE.     PÉTIOLES    DENSÉMENT     VELUS- TOMENTEUX    blaU- 

châtres,  un  peu  glanduleux,  les  inférieurs  inermes,  les 
supérieurs  aiguillonnés.  Stipules  glanduleuses  en  dessous, 
au  moins  les  inférieures  et  les  moyennes,  les  supérieures 
étroites  ou  peu  dilatées.  Fleurs  solitaires  ou  réunies  par 
2-4.  Pédicelles  florifères  et  fructifères  lisses,  ordinaire- 
ment GLABRES,  rarement  un  peu  velus,  plus  ou  moins  allon- 
gés (10-20  milL).  Réceptacle  florifère  lisse,  ordinairement 


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(  337  ) 

ellipsoïde-oblong  (8-9  mill.),  longuement  atténué  à  la 
base.  Sépales  lisses  sur  le  dos,  pubescenls-lomenteux  en 
dessus,  à  pinnules  et  à  pointe  assez  abondamment  eiliées- 
glanduleuses,  égalant  ou  dépassant  un  peu  la  corolle.  Co- 
rolle médiocre.  Pétales  blancs.  Disque  assez  saillant  et 
CONIQUE.  Styles  glabres.  Fruits 

Hab.  —  Tyrol  septentrional.  —  Buchsenhausen,  Fra- 
genslein  près  de  Zirl,  Gaizein  {A .  Kerner). 

Obs.  —  A  Gaizein,  m'écrit  M.  Kerner,  cette  forme  croit 
dans  la  région  subalpine  à  4000  pieds  et  dans  un  sol  cal- 
caire; à  Fragenstein,  elle  est  très-abondante  sur  les  rochers 
calcaires.  Je  Tai  décrite  sur  de  nombreux  échantillons. 
Elle  est  toujours  à  fleurs  blanches. 


Rosa  Blllletll  Puget  in  Flora  exsiccata  de  Billof, 
N°  3594.  —  Aiguillons  plus  ou  moins  robustes,  tous  cro- 
chus. Rameaux  florifères  assez  courts,  plus  ou  moins 
flexueux  en  zigzag,  inermes  ou  aiguillonnés.  Folioles 
assez  petites,  à  poils  apprîmes  plus  ou  moins  nombreux 
en  dessus,  à  côte  et  à  nervures  assez  abondamment  ve- 
lues, à  poils  épars  entre  elles  plus  ou  moins  nombreux, 
à  GLANDES  grosses  ET  ABONDANTES  sur  Ics  nervurcs  et  le 
parenchyme;  les  inférieures  étroitement  obovales,  forte- 
ment atténuées  à  la  base,  tronquées  ou  obtuses;  les  supé- 
rieures ovales-elliptiques,  rétrécies  à  la  base,  élargies  vers 

LES  DEUX   tiers   SUPÉRIEURS,  SUBOBTUSES  OU  BRIÈVEMENT  AIGUËS  ; 

DENTS  composées,  très-glanduleuses-ciliées,  a  marge  supé- 
rieure   PORTANT    1-3   GLANDES.    PÉTIOLES    ASSEZ    ABONDAMMENT 

VELUS,  TRÉs-GLANDULEUx,  Ics  inférieurs  inermes,  les  supé- 
rieurs aiguillonnés.  Stipules  glanduleuses  en  dessous,  au 
moins  les  inférieures  et  les  moyennes,   les  supérieures 


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(  538  ) 

étroites  ou  peu  dilatées.  Fleurs  solitaires.  Pédicelles  flori- 
fères et  fructifères  lisses,  assez  abondamment  velus  jusqu'au 
sommet  ou  dans  les  deux  tiers  inférieurs,  modérément 
allongés  (8-15  mill.).  Réceptacle  florifère  lisse,  ellipsoïde- 
oblong,  plus  petit,  moins  longuement  atténué  à  la  base. 
Sépales  lisses  sur  le  dos,  pubescentstomenleux  en  dessus, 
à  pinnules  et  à  pointe  abondamment  ciliées-glanduleuses, 
'égalant  la  corolle,  se  relevant  après  la  floraison,  étalés  un 
peu  dressés,  couronnant  le  fruit  vert.  Corolle  médiocre. 

Pétales ?  Disque  presque  plan.  Styles  velus.  Fruits 

(encore  verts)  ovoïdes,  un  peu  renflés  aux  deux  tiers  supé- 
rieurs, brusquement  atténués  à  la  base,  ou  ovoïdes-arron- 
dis, arrondis  à  la  base. 

Hab.  —  Commun  parmi  les  broussailles.  —  Salins  près 
Moùtiers.  (Savoie.  Abbé  Puget). 

Obs.  —  M.  Pugel  m'écrit  que  cette  forme  se  reconnaît 
facilement  à  dix  pas  de  toutes  les  formes  aflînes  et  voisines 
par  sa  couleur  de  rouille. 


Les  deux  plantes  précédentes  appartiennent  à  la  tribu 
des  Sépiacées  et,  avec  le  R,  lugdunensis  Déségl.,  elles 
se  distinguent  de  toutes  les  autres  formes  connues  de  cette 
tribu  par  la  villosité  plus  abondante  des  folioles  et  des 
pétioles.  Le  R,  vinodora  se  sépare  du  R.  BilUelii  Pug. 
par  ses  styles  glabres  et  non  velus,  par  sa  grandulosité 
bien  moins  abondante,  probablement  par  la  teinte  de 
ses  pétales  et  aussi  probablement  par  des  sépales  restant 
réfléchis  après  la  floraison.  M.  Kerner  aura  à  nous  ap- 
prendre comment  se  comportent  les  sépales  de  son 
R.  vinodora  après  l'anthèse.  Sur  deux  fruits  verts  de 
cette   forme,    fruits   ovoïdes-arrondis,   il   n'existait  plus 


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(  339  ) 

aucune  trace  de  sépales,  ce  qui  me  fait  supposer  que 
ceux-ci  sont  assez  promplement  caducs. 

Je  l'ai  déjà  dit,  ma  fribu  des  Sépiacées,  telle  qu'elle  est 
composée,  est  artificielle  et  doit  renfermer  des  formes 
qui,  tout  en  se  rapprochant  du  R.  sopium  et  des  espèces 
affines  par  la  lévite  des  pédicelles,  rappellent  les  Suavi- 
foliées  par  leurs  styles  velus,  le  relèvement  des  sépales 
après  la  floraison,  leur  abondante  glandulosité.  Ceux  qui 
peuvent  étudier  ces  plantes  sur  le  vif  devront  les  examiner 
à  ce  point  de  vue,  voir  si  le  buisson  est  plus  ou  moins 
compact,  les  glandes  très-odorantes,  les  sépales  d'un  rose 
assez  vif,  comme  dans  les  Suavifoliées.  Les  caractères 
biologiques  ne  peuvent  pas  être  appréciés  sur  des  échan- 
tillons d'herbier.  Mon  espoir  est  qu'un  jour  la  tribu 
des  Sépiacées,  qui  pour  le  moment  est  un  véritable 
chaos,  deviendra  plus  homogène  par  le  passage  de  plu- 
sieurs de  ses  formes  actuelles,  soit  dans  la  tribu  des 
Micranthées,  soit  dans  celle  des  Suavifoliées. 

Dans  les  deux  descriptions  précédentes,  j'ai  rigoureuse- 
ment opposé  les  difl'érences  qui  séparent  le  R.  vinodora  du 
M.  Billielii  au  moyen  de  l'impression  en  capitales. 

M.  Kerner  me  demandait  si  son  R,  vinodora  ne  devait 
pas  se  rapporter  au  R.  mentita  Déségl.  Celui-ci  se  distingue 
du  premier  :  1°  par  ses  liges  et  rameaux  florifères  beau- 
coup plus  grêles  5  2"  par  ses  folioles  minces,  glabres  ou 
presque  glabres  en  dessus,  à  côte  presque  glabre,  à  dents 
plus  larges,  plus  profondes  et  souvent  munies  d'une  ou 
deux  glandes  à  la  marge  supérieure;  3**  par  ses  pétioles 
plus  grêles,  très-peu  velus,  presque  glabres,  les  supé- 
rieures plus  finement  aiguillonnés;  4**  par  ses  stipules  plus 
étroites,  à  oreillettes  plus  longuement  acuminées;  5"  par 
son  disque  moins  saillant. 


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(  340  ) 

La  descriplion  du  R.  mentita,  dans  le  Billolia,  p.  43, 
laisse  un  peu  à  désirer.  C  est  ainsi  que  certaines  folioles 
portent  quelques  rares  poils  apprimés  en  dessus,  que  le 
disque  est  assez  saillant^  un  peu  conique,  et  que  les  styles 
tout  en  étant  glabres  vus  du  dehors  sont  munis  de  quel- 
ques rares  poils  apprimés  dans  le  canal  réceplaculaire, 
que  les  folioles  inférieures  sont  obtuses  ou  obtusiuscules. 

C'est  ici  le  lieu  de  parler  du  R.  brevistyla  glandulosa 
que  Seringe  a  publié  sous  le  N**  47  de  ses  Roses  dessé- 
chées. Un  accident  de  dessiccation  a  induit  cet  auteur, 
qui,  soit  dit  en  passant,  connaissait  bien  les  Roses  pour 
son  temps,  à  rapporter  cette  forme  aux  Stylosées.  Il  avait 
cependant  des  doutes  sur  l'assimilation  faite,  car,  dans  ses 
Mélanges  botaniques,  p.  SI,  il  remarque  que  sa  plante  res- 
semble beaucoup  au  R,  sepium.  Les  styles  font  un  peu 
saillie  au-dessus  du  disque  sous  l'apparence  d'une  colonne 
courte,  mais  c'est  là  le  pur  résultat  delà  dessiccation.  Ce 
N"47  est  incontestablement  une  Sépiacée  à  folioles  pubes- 
centes  sur  les  deux  faces  et  qui,  avec  les  idées  qui  régnent 
actuellement,  mérite  un  nom  spécial  ;  il  se  distingue  des 
/?.  vinodora,  R.  Sillielii  et  R.  lugdmiensis.  Ses  s(yles  pa- 
raissent être  parfaitement  glabres,  du  moins  vus  de  l'exté- 
rieur. 


Rosa  BoUsIerl  Crép.  —  Arbrisseau  (probablement 
assez  élevé).  Tiges  florifères  roides,  parfaîlement  droites, 
glabres,  ainsi  que  les  rameaux,  à  écorce  brunâtre,  assez 
abondamment  aiguillonnées.  Aiguillons  caulinaires  épars, 
assez  grêles,  mais  néanmoins  robustes,  étalés  horizontale- 
ment, ordinairement  à  pointe  droite,  longue  et  effilée-subu- 
lée,  rarement  un  peu  arquée  au  sommet,  comprimés  à  la 


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(341  ) 

base,  à  empâtement  court,  ovalaire,  devenant  d'un  blanc 
grisâtre  5  les  raméaires  grêles,  petits,  à  pointe  très-effîlée, 
droite  ou  três-Iégcrement  arquée  au  sommet (0.  Rameaux 
florifères  plus  ou  moins  longs  (8-15  cent.),  roides,  très- 
droits,  non  flexueux,  assez  abondamment  aiguillonnés^  à 
écorce  verdàtre  un  peu  glaucescente.  Feuilles  assez  grandes 
(S-10  cent,  de  longueur),  ordinairement  à  trois  paires  de 
folioles.  Folioles  pétiolulées,  assez  épaisses,  assez  grandes, 
d'un  vert-jaunàtre  (sur  le  sec),  un  peu  veloutées  en  dessus 
par  la  présence  de  nombreux  et  courts  poils,  tomenteuses  en 
dessous,  à  côte  et  nervures  secondaires  assez  saillantes,  blan- 
châtres, églanduleuses  et  inermes,  rarement  avec  quelques 
très-rares  glandes  sur  la  côte,  largement  ovales-elliptiques, 
les  impaires  tendant  à  devenir  subarrondies,  brusquement 
atténuées-arrondies  à  la  base,  généralement  brièvement, 
aiguës  au  sommet,  simplement  dentées,  à  dents  églandu- 
leuses à  la  pointe,  assez  étroites,  incombantes,  rarement 
pourvues  d'un  denticule  non  glanduleux.  Pétioles  tomen- 
teux,  inermes,  églanduleux,  rarement  munis  de  quelques 
rares  et  très-petits  aiguillons  sétacés,  courts,  églanduleux 
à  la  pointe  ou  à  peu  près,  parfois  chargés  de  glandes 
jaunâtres  assez  nombreuses.  Stipules  très-dilatées,  chaque 
aile  mesurant  souvent  cinq  millimètres  dans  sa  plus  grande 
largeur,  pubescentes  en  dessous,  glabres  en  dessus,  les 
moyennes  et  les  supérieures  à  oreillettes  larges,  ovales- 
triangulaires  (5-6  mill.  de  longueur),  assez  longuement 
acuminées,  dressées,  non  divergentes,  à  bord  extérieur  en 
ré?/raî7e,  ciliées-glanduleuses,  à  glandes  très-flnes,  jaunâtres 


(1)  Les  aiguillons  caulinaircs  et  raméaires  des  Tomenteuses  devenus 
droits  par  accident  ne  ressemblent  pas  à  ceux  du  R.  Boisseri, 


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(  342  ) 

et  nombreuses,  se  prolongeant  jusqu'à  la  base  des  ailes 
stipulaires.  Fleurs  ordinairement  solitaires.  Pédicelles 
assez  courts  (6-13  mill.),  glabres,  lisses,  complètement 
cachés  par  les  stipules  de  deux  feuilles  florales  W  presque 
opposées,  stipules  qui  égalent  ou  dépassent  plus  ou  moins 
le  réceptacle  florifère.  Réceptacle  florifère  glabre  et  lisse, 
glauque,  gros,  ovoïde-arrondi,  arrondi  à  la  base  ou  très- 
brièvement  atténué.  Sépales  complètement  églanduleux, 
blanchâtres-tomenteux  aux  bords  et  en  dessus,  ovales- 
lancéolés,  deux  entiers,  deux  autres  avec  une  paire  de 
pinnules  très-étroites  et  entières,  tantôt  occupant  le  milieu 
de  la  portion  élargie  du  sépale,  tantôt  le  sommet,  le 
quatrième  à  une  seule  pinnule,  à  pointe  très-longue  (les 
sépales  mesurant  25  à  30  mill.  de  longueur),  linéaire,  un 
peu  élargie.  Corolle  grande,  mesurant  5-6  cent,  de  dia- 
mètre (peut-être  d'un  rose  pâle  devenant  blanchâtre). 
Disque  presque  plan.  Styles  velus,  à  stigmates  formant  un 
assez  gros  capitule.  Fruit Fleurit  en  juillet. 

Hab.  —  Vallée  de  Djimil  (Laristan),  vers  2000  m. 
d'altitude. 

Obs.  —  J'ai  décrit  cette  forme  splendide  sur  un  beau 
et  grand  fragment  de  tige  florifère,  muni  de  nombreux 
rameaux  florifères,  conservé  dans  l'herbier  de  M.  Boissier 
avec  une  étiquette  portant  le  N"  314  et  le  nom  faux  de 
R.  Kotschiana.  Je  n'en  connais  pas  le  collecteur.  M.  Bois- 
sier est  disposé  à  la  prendre  pour  une  variété  Qeiocarpa) 
du  R.  tomentosa. 

On  me  jugera  peut-être  trop  hardi  en  créant  une  espèce 
en  présence  d'un  seul  spécimen  ;  on  m'objectera  que  la  plu- 


(i)  Parfois  l'une  de  ces  feuilles  est  réduite  à  une  seule  foliole  ou  est 
remplacée  par  une  très-large  bractée. 


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(  343  ) 

part  des  caractères  que  je  souligne  pourraient  n'être  que 
des  notes  individuelles.  Ma  très-longue  pratique  du  genre 
m'a  donné  un  flair,  peut-on  dire,  qui  me  permet  de  n'être 
point  ordinairement  dupe  de  simples  accidents  et  prendre 
ainsi  des  variétés  pour  de  bonnes  espèces.  Dans  ce  cas-ci, 
j'eslime  que  nous  avons  affaire  à  un  type  bien  distinct(f), 
qu'on  ne  peut  réunir  aux  Tomenteuses,  mais  qui  est 
peut-être  une  Villeuse  et  appartenant  à  une  tribu  n'ayant 
pas  de  représentants  en  Europe,  Pour  la  classer  défini- 
tivement, il  faudrait  surtout  connaître  le  mode  d'évolu- 
tion des  sépales  jusqu'à  la  maturité  du  fruit,  connaître 
le  faciès  du  buisson  et  la  couleur  des  pétales. 

Si  je  l'ai  décrite  avec  autant  de  minutie,  c'est  pour 
permettre  de  l'identifier  un  jour  sans  grande  difliculté, 
lorsqu'on  parviendra  à  la  retrouver  dans  les  contrées 
orientales. 

La  dédicace  que  j'en  fais  est  un  témoignage  de  ma 
reconnaissance  à  M.  Boissier.  L'auteur  du  Flora  Orien- 
talis  a  bien  voulu  me  confier  toutes  les  Roses  de  son 
herbier  oriental,  Roses  que  j'ai  étudiées  avec  soin  et 
sur  lesquelles  j'ai  rédigé  un  volumineux  cahier  de  notes 
accompagnées  de  figures.  Elles  m'ont  permis  d'ap- 
précier la  grande  richesse  de  l'Orient  en  fait  de  Roses  et 
me  font  penser  que  l'Asie  Mineure,  la  Perse,  etc.,  doi- 
vent encore  receler  bien  des  formes  curieuses  et  inédites. 
J'engage  les  voyageurs  à  porter  une  sérieuse  attention 
sur  les  diverses  formes  qu'ils  pourraient  rencontrer  et  à 
recueillir  des  renseignements  sur  l'habitus  du  buisson. 


(i)  II  va  sans  dire  que  par  types  distincts  je  n'entends  pas  cette  foule  de 
petites  espèces  européennes,  dont  Texistence  sera  probablement  éphémère  et 
dont  plusieurs  ont  été  créées  (provisoirement)  par  moi  pour  les  besoins 
d'une  future  démonstration. 


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(  344  ) 

sur  la  souche,  la  couleur  des  pétales,  Todeur  des  glan- 
des, etc.,  tous  caractères  qui  disparaissent  ou  qu'on  ne 
peut  reconnaître  sur  des  échantillons  d'herbier. 


Rosa  Aacherl  Grép. 

Cette  forme  a  été  distribuée  par  Kotschy  (PL  Pers.  bo- 
réal., 1846),  sous  le  N**  276  et  sans  détermination.  Elle  a 
été  recueillie  sur  le  mont  Elbrus  près  de  Passgala,  le  9 
juin  1843.  M.  Boissier  la  rapporte  au  R.  rubiginosa  L.  Il 
est  possible  qu'au  fond  ce  soit  un  forme  orientale  du 
type  linnéen,  mais  je  la  distingue  provisoirement  et  en 
parlerai  plus  tard,  quand  je  traiterai  la  section  des  Rubi- 
gineuse's. 


Rosa  arabica  Grép. 

Cette  forme,  qui  est  une  Rubigineuse,  a  été  publiée 
deux  fois  par  l'Union  d'Esslingen  en  fleurs,  sous  le  N°446, 
avec  le  nom  arabe  de  Wrt  berri,  et  en  fruits,  N"  723, 
sous  celui  de  R.  rubiginosa.  M.  W.  Schimper  l'a  ré- 
coltée sur  le  mont  Ste-Gathérine  (Arabie  Pétrée).  Elle  se 
rapproche,  par  certains  caractères,  du  R.  Aucheri,  et, 
comme  celui-ci,  elle  n'est  peut  être  qu'une  variété  orien- 
tale du  jR.  rubiginosa. 


Rosa  Intermedia  Garrière  Revue  Horticole,  16  juil- 
let 1868,  N»  14,  pp.  269-270,  fig.  29-30.  —  Arbrisseau 
(très-vigoureux,  grimpant,  à  tiges  peu  aiguillonnées,  à 
écorce  glabre  (luisante),  à  rameaux  foliacés  flexueux  en 
zigzag.  Aiguillons  caulinaires  et  raméaires  géminés  sous  les 


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(  34S  ) 

feuilles,  petits  et  crochus.  Folioles  7-9,  ovales-ellipti- 
ques, assez  fortement  atténuées  à  la  base  et  pétiolulées 
(1-2  mill.),  celles  des  rameaux  foliacés  et  des  rejets  stériles 
assez  brièvement  aiguës  au  sommet,  les  supérieures  de 
chaque  feuille  aiguës  presque  cuspidées,.  simplement 
dentées,  à  dents  plus  ou  moins  larges  ou  étroites,  non 
glanduleuses  à  la  pointe,  d'un  vert  gai  en  dessus  (pa- 
raissant être  ternes  sur  le  vif),  tomenteuses  en  dessous 
sur  toute  la  surface,  d'un  vert  cendré,  à  nervures  secon- 
daires assez  saillantes,  à  côte  ordinairement  églanduleuse. 
Pétioles  à  canal  assez  large,  pubescents-tomenteux,  abon- 
damment glanduleux  tout  autour  jusqu'à  la  base,  avec 
quelques  rares  très-petits  aiguillons  en  dessous.  Stipules 
glabres  en  dessus,  très-glanduleuses  en  dessous,  ciliées- 
glanduleuses  au  bord,  profondément  laciniées  jusqu'à  la 
base,  à  pinnules  très-étroites,  ciliées-glanduleuses  sur  les 
tiges  et  les  rameaux  foliacés,  à  oreillettes  longues,  étroites, 
subulées,  pectinées  à  la  base,  étalées-dressées.  Bractées 
(laciniées  ou  pectinées)  ;  bractéoles  (entières).  Fleurs 
(odorantes) ,  très-nombreuses ,  en  grappe-corymbiforme 
très-composée,  à  rameaux  se  subdivisant  plus  ou  moins 
régulièrement  en  cymes  bi-trichotomes.  Pédicelles  fruc- 
tifères lisses,  un  peu  velus,  assez  allongés  (10-15  milL), 
les  latéraux  des  cymes  un  peu  arqués-ascendants.  Récep- 
tacle florifère  lisse,  glabre,  très-petit  (1  ^/s-S  mill.  de 
largeur,  sur  2  7^-3  mill.  de  longueur),  ellipsoïde.  Sépales 
(entiers,  larges,  ciliés,  égalant  ou  un  peu  plus  courts  que 
la  corolle,  réfléchis),  caducs  avant  la  maturité  du  fruit. 
Corolle  (très-petite,  d'environ  13  mill.  de  diamètre). 
Pétales  d'un  blanc  rosé,  selon  M.  Boreau,  d'un  blanc  pur 
selon  M.  Carrière.  Étamines  (à  filets  courts  et  blancs,  à 
anthères   jaunes).    Disque    fructifère    saillant,    conique 

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(  546  ) 

(1  mîll.).  Styles  peu  nombreux,  agglutinés  en  une  colonne 
grêle  (2  mill.)  et  glabre.  Fruits  verts  (à  la  date  du  21  août) 
très-petits,  ellipsoïdes-arrondis. 

Obs.  —  Cette  espèce,  qui  appartient  à  la  tribu  des 
Synstylées,  est  extrêmement  curieuse  par  son  inflorescence 
constituée  à  la  façon  de  celles  des  Rubus,  par  ses  fleurs  très- 
petites  et  ses  fruits  extrêmement  petits  et  ne  paraissant 
pas  dépasser  le  volume  de  ceux  du  R.  microcarpa  Lindl. 
La  description  qui  précède  a  été  faite  sur  un  échantillon 
en  fruits,  accompagné  d'un  rameau  foliacé  et  d'un  frag- 
ment de  tige  stérile,  que  m'a  recueilli  M.  Boreau  dans  le 
jardin  de  M.  André  Leroy;  elle  a  été  complétée  par  des 
caractères,  mis  entre  parenthèses,  extraits  de  la  descrip- 
tion de  la  Revue  Horticole.  Celle-ci  est  faite  avec  une 
grande  négligence.  Outre  qu'elle  ne  mentionne  pas  le 
caractère  essentiel  de  l'espèce,  celui  des  styles  soudés  en 
colonne  saillante,  elle  renferme  des  inutilités  (feuilles 
composées,  imparipennées,  ovaire  infère),  et  un  détail 
impossible  (rachis  ailé,  lacinié).  Le  qualificatif  d'inter- 
media  adopté  par  l'auteur  est  malheureux,  car  il  ne 
viendra  pas  à  l'esprit  qu'on  ait  entendu  dire  par  là  que 
cette  Rose  est  intermédiaire  entre  les  Rosa  et  les  Rubus. 
Une  autre  négligence  est  celle  du  titre  de  l'article  con- 
sacré à  cette  Rose  et  qui  porte  Rosa  dubia,  nom  répété 
dans  la  table  des  matières.  M.  Boreau  m'écrit  que  les  grai- 
nes, dont  est  provenue  cette  belle  espèce,  viennent  du 
Japon,  tandis  que  d'après  le  journal  de  M.  Carrière  elles 
auraient  été  reçues  de  la  Chine. 

Maintenant  je  me  demande  si  le  R.  Wichurae  décrit 
par  M.  K.  Koch  ne  serait  pas  identique  avec  le  R.  inter- 
média,  La  diagnose  latine  qu'en  donne  son  auteur,  com- 
binée avec  les  autres  détails,   me  porte  à  croire  qu'à 


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(  347  ) 

Berlin  et  à  Paris  on  a  eu  en  vue  la  même  forme.  S'il  en 
est  ainsi^  \eB.  Wichurac  (5  juillet  1869)  deviendrait  un 
simple  synonyme  du  R.  intermedia  (16  juillet  1868). 


HEVUE  DES  PUBLICATIONS  RÉCENTES  SUR  LES  ROSES. 

Sous  cette  rubrique,  je  passerai  successivement  en  revue 
tout  ce  qui  se  publiera  de  neuf  ou  d'intéressant  sur  le 
genre,  soit  dans  les  Flores,  les  Monographies,  soit  dans 
les  recueils  périodiques. 

Dans  un  opuscule  (^),  dont  les  tirages  à  part  viennent 
d'être  distribués  par  notre  confrère  M.  Wirtgen  et  que  je 
recevais  quand  tout  ce  qui  précède  était  écrit,  se  trouve 
un  article  de  quinze  pages  consacré  à  la  section  des 
Canines.  L'auteur  y  débute  par  des  réflexions  sur  l'espèce 
et  critique  certains  monographes  qui  ont,  selon  lui,  trop 
muitipUé  les  formes  spécifiques;  il  passe  ensuite  à  des 
considérations  sur  certains  caractères  qui  ont  servi  à 
former  des  sections  ;  puis  il  expose  comment  il  comprend 
le  groupe  des  Canines,  qu'il  distribue  de  la  façon  suivante. 

Sect.  —  Canlnae  DC. 

Aiguillons  aniformes,  épars,  robustes  et  crochus.  Fleurs  solitaires  ou 
3-5  ou  davantage,  accompagnées  de  bractées,  à  Texception  de  la  fleur  cen- 
trale des  corymbes.  Sépales  caducs.  Akènes  inférieurs  pédicules. 

I.  Styles  ?elus  ou  hérissés. 
A.  Feuilles  glabres  ou  pubescehtes,  à  pétioles  faiblement  glanduleux, 
simplement  ou  doublement  dentées. 


(1)  Beiirage  zur  rheinischen  Flora,  von  D' Ph.  Wirtgen.  {Verh.  d.  nat. 
Ver,  Jahrg.  XXVI,  III.  Folge  Vï.  Bd.) 


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(  348  ) 

à.  Pëdicelles  lisses  ;  fruits  à  formes  variées.  ^ 
1 .  RoMi  ««nliia  L. 

t  Fruits  oblongs,  ovoïdes,  elliptiques  ou  pyriformes. 

a.  Glabrae.  Feuilles  glabres  et  églanduleuses,  ou  avec  quel- 
ques rares  poils  ou  glandes  à  Pinsertion  des  folioles, 
var.  R.  lutetianaLeiD. 
R.  finitima  Désëgl.* 
R.  glauca  Lois. 
R.  ramosissima  Rau. 
R.  rubescens  Ri  p. 
R.  spuria  Pug. 
p.  Puhescentes.  Folioles  pubescentes  des  deux  côtés,  ou  seu- 
lement sur  les  nervures,  simplement  dentées  ;  pétioles 
pubescents. 
*  Folioles  seulement  pubescentes  en  dessous, 
var.  R.  urbica  Lem. 
R.  piatyphylla  Rau. 
**  Folioles  pubescentes  en  dessus  ou  en  dessous  ou  seule- 
ment pubescentes  sur  le  pétiole, 
var.  R.  affînis  Rau. 
***  Folioles  pubescentes  sur  les  deux  faces, 
var.  R.  dumetorum  Thuill. 
R.  obtusifolia  Desv. 
R.  sylvestris  Rchb. 
7.  Glandulosae.  Pétioles  glanduleux  ;  folioles  à  dents  compo- 
sées-glanduleuses, 
var.  R.  dumalis  Bchst. 
R.  glaucescens  Lej. 
R.  glandulpsa  Rau. 
R.  biserrata  Mér. 
ft  Fruits  sphériques. 

var.  R.  sphaerica  Gren. 
R.  globularis  Franch. 
b.  Pédicelles  et  réceptacle  florifère  hispides-glanduleux. 
2.  RoMi  hl«pld«  Desv.  (R.  andegavensis  Bast.) 
B.  Feuilles  pubescentes  et  abondamment  glanduleuses,  ou  seulement 
glanduleuses  sur  les  pétioles  ou  les  ner?ures,  à  dents 
composées-glanduleuses. 
5.  RoMi  tomentelto  Lem. 


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(  349  ) 

i.  BoMi  tr«chyphyll«  Rau. 

C.  Feuilles  tomentcuscs  et  glanduleuses  \  pëdicelles  et  réceptacle  flori- 
fère hispides-glanduleux. 

5.  ROMi  ea0pld«t«  MB. 

II.  Styles  glabres,  agglutinés  en  une  courte  colonne. 

6.  ROM  exlll0  Grép.  et  Wirtg. 

Pour  le  moment,  je  n'ai  guère  à  m'oceuper  ici  des 
réductions  proposées  par  M.  Wirtgen^  ces  réductions,  qui 
seront  peut-être  légitimées  plus  tard,  par  des  expériences 
de  culture  ou  par  une  démonstration  rigoureuse,  ne  sont 
basées  que  sur  des  hypothèses.  A  côté  d'elles,  il  est  quelque 
peu  surprenant  de  voir  conserver  comme  type  le  R,  ande- 
gavensis.  Quant  au  R.  exilis,  malgré  son  faciès  très-dis- 
tinctif,  il  ne  parait  être  au  fond  qu'une  miniature  étrange 
d'une  Lutétiane  et  dans  laquelle  tous  les  organes  et  surtout 
les  feuilles  sont  extrêmement  réduits.  Il  serait  curieux 
d'expérimenter  cette  jolie  forme.  L'auteur  attache  trop 
d'importance  à  la  giabréité  ou  à  la  villosité  des  styles.  Le 
R.  cuspidata  MB.  doit  être  une  Tomenteuse  et  non  pas 
une  Canine,  du  moins  à  en  juger  par  tout  ce  que  l'on  a 
publié  sur  cette  forme,  dont  je  n'ai  pas  encore  vu  d'échan- 
tillons authentiques. 


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(  382  ) 

1.  Sedam  reflexam  L.  (inci.  var.  (3  glaucum  Koch 
Syn.)  differt  a  Sedo  aureo,  treverico,  Forsteriano  Sm.  et 
élégante  Lej.  foliis  teretibus,  ad  finem  ramorum  sterilium 
non  vcl  vix  aggregatis,  et  in  corpus  acutum  eonfertis; 
cyma  foiiata,  quadripartita,  post  anthesin  ramis  recurvatis 
iaxe  patente^  ealyee  ad  duas  tertias  partito,  laciniis  mar- 
gine  apiceque  incrassatis,  oblongo-triangularibus,  apieu- 
lato-aeutis;  petalis  exunguiculatis,  lineari-laneeolatis,  eitri- 
nis  ;  pistillis  stylis  reetis  anthesis  initio  contigue  erectis, 
post  foeeundationem  recte  divergentibus. 

2.  Sedam  aaream  Wirtg.  differt  a  Sedo  reflexo,  tre- 
vericOy  Forsteriano  et  élégante  foliis  diseoloribus,  ramo- 
rum floriferorum  cinereo-viridibus,  sterilium  laete  viri- 
dibus,  ad  eorum  finem  in  rosUlam  obconicam  confertis. 

3.  Sedam  treveplcaiii  Rosb.  differt  a  Sedo  reflexo, 
aureOy  Forsteriano  et  élégante  foliis  ad  finem  ramorum 
sterilium  in  rosulam  pyriformem  confertis;  pistillis  statim 
post  pollinis  emissionem  stamina^  eaque  anthesi  finita  longe 
(longitudine  antherarum  II-III)  superantibus. 

4.  Sedam  Forsterlannin  Sm.  differt  a  Sedo  reflexo, 
aureOy  treverico  et  élégante  foliis  viride-cinereis,  ad  finem 
ramorum  sterilium  in  rosulam  globosam  foliis  patentibus 
cinctam  confertis;  pistillis  stylis  extrorsum  vérsis  statim 
post  pollinis  emissionem  staminibus  (longitudine  anthe- 
rarum II)  brevioribus,  eaque  anthesi  finita  vix  aequan- 
tibus. 

5.  Sedam  elefl^ans  Lej.  differt  a  Sedo  reflexo,  aureo, 
treverico  et  Forsteriano  foliis  viride-canis,  ad  finem  ramo- 
rum sterilium  in  rosulam  globosam  foliis  adpressis  dense 
tectam  confertis  ;  pistillis  stylis  seu  stigmatibus  extrorsum 


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(  3b3  ) 

1 

refracds  statim  post  poliinis  emisstonem  staminibus  (longi- 
tudine  antherarum  I  vel  II)  brevioribus^  anthesi  finita 
stylis  vix  extrorsum  versis  eonoiventibus. 

Âugustae  Treverorum  xxv  Jun.  MDGCCLXIX. 


BIBLIOGRAPHIE. 


Les  Mousses  de  l'Ardenne,   recueillies  et  publiées  par 
C.  Delogne  et  F.  Gravet.  Fascicule  2. 

Le  deuxième  fascicule  de  ce  bel  exsiccata  vient  de  paraître 
et  hâtons-nous  de  le  dire  il  est  en  tout  point  digne  de  son 
aîné.  Exactitude  des  déterminations,  rareté  de  la  plupart 
des  espèces,  beauté  des  échantillons,  exécution  matérielle  des 
plus  soignées,  en  un  mot  toutes  les  qualités  s'y  trouvent 
réunies.  Aussi  recommandons-nous  de  nouveau  cette  publi- 
cation non-seulement  à  ceux  qui  s'occupent  de  bryologie, 
mais  encore  à  tous  ceux  qui,  sans  en  faire  le  but  spécial 
de  leurs  recherches,  désirent  néanmoins  posséder  un  herbier 
quelque  peu  complet  des  productions  végétales  de  notre  pays. 

Ceux  de  nos  confrères  qui  s'adonnent  à  cette  branche  si 
intéressante  de  la  botanique  pourront  apprécier  l'importance 
et  la  haute  valeur  de  cette  publication  par  l'énumération 
suivante  :  Amblystegium  irriguum,  Amphoridium  Mougeotii, 
Anomodon  attenuatus,  longifolius,  viticulosus,  Antitrichia 
curtipendula,Atrichum  undulatum,  Barbula  inclinata,  rigida, 
tortuosa,  Bartramia  ffalleriana,  Brachythecium  plumosumy 
Camptothecium  lutescens,  Dicranodontium  longirostre,  Eu- 
cladium    verticittatum,    Eurhynchium   striatum,    Fissidem 


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(  354  ) 

adianthoideSy  Grimmia  apocarpa^  conferta^  criniiay  Gym- 
nostomum  calcareum,  curvirostre,  Hedwigia  ciliata  et  var. 
(3  leucophaea,  Heterocladium  heteropterum ,  Hylocomium 
loreum,  splendens,  triquetrum,  Hyocomium  flagellare,  Hyp- 
numcordifolium,  palustre,  Schreberi,  Leptobryum  py  ri  forme , 
Leptotrichum  pallidum,  Mnium  ctnclidioideSy  Neckera  crispa, 
pumila,  Orthotrichum  anonialum,  Sturmii,  Plagiothecium 
Schimperi,  Poltia  cavifolia,  Plerogonium  gracile,  Racomi- 
trium  aciculare,  fasciculare,  lanuginosum ,Seligeria  recurvata, 
Sphagnum  Girgensohnii,  squarrosum  var.  ^  teres,  Trichodon 
cylindricus,  Webera  albicans. 

Louis  Pire. 


Les  Hépatiques  de  VArdenne,  recueillies  et  publiées  par 
C.  Delogne  et  F.  Gravet.  Fascicules  1  et  2. 

Sous  ce  titre,  nos  zélés  confrères  de  l'Ardenne  viennent 
de  distribuer  un  exsiccata  d'un  format  plus  petit  que  le 
précédent,  consacré  à  une  famille  voisine  de  celle  des 
Mousses,  mais  non  moins  intéressante  que  cette  dernière. 
Ce  charmant  petit  herbier,  qui  se  recommande  par  les  mêmes 
qualités  que  celles  que  nous  avons  mentionnées  plus  haut 
à  propos  de  l'autre  publication,  renferme  vingt  espèces  qui 
sont  :  Jungermannia  inflata,  minuta,  Mûlleri,  setacea,  Lopho- 
colea  Hookeriana,  Metzgeria  pubescens,  Plagiochila  spinulosa, 
Ptilidium  ciliare,  Riccia  sorocarpa,  Trichocolea  tomentella, 
Alicularia  compressa,  Frullania  dilatata,  Jungermannia 
albicans,  obtusifolia,  Starkii  var.  (3  procerior,  trichophylla , 
Lejeunia  calcarea,  Mastigobryum  trilobatum,  Plagiochila 
asplenioides,  interrupta. 

Cette  énumération  nous  dispense  de  nous  étendre  d'avan- 


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(  355  ) 

tage  sur  le  mérite  incontestable  d'une  œuvre  qui  sera,  nous 
n'en  doutons  pas,  appréciée  par  tous  ceux  qui  s'intéressent 
aux  recherches  bryologiques. 

Louis  Pire. 


Pomone  Tournaisienne,  par   B.-C.   Du  Mortier (0. 

La  Pomologie,  l'une  des  branches  les  plus  importantes  de 
l'horticulture,  n'est  pas  aussi  étrangère  h  la  botanique  pure 
qu'elle  peut  paraître,  puisque,  traitée  scientifiquement,  elle 
touche  par  ses  sources  à  la  question  si  délicate  de  l'origine  des 
variétés  et  des  races.  Disons  aussi  qu'elle  profite  du  phénomène 
si  curieux  de  l'hybridation  et  qu'elle  peut  ainsi  avoir  des  faits 
curieux  à  fournir  à  notre  science.  M.  Du  Mortier,  dont  le  grand 
âge  ne  ralentit  pas  l'activité  qu'on  lui  connaît  depuis  long- 
temps, a  saisi  une  occasion  extrêmement  favorable  pour  faire 
paraître  sa  monographie,  celle  de  l'exposition  internationale 
de  fruits  qui  vient  d'avoir  lieu  à  Tournay. 

Dans  le  premier  chapitre,  l'auteur  trace  un  aperçu  historique 
de  la  pomologie  belge,  dans  lequel  il  nous  cnumère  nombre 
de  Belges  dont  les  heureux  essais  ont  fourni  à  l'Europe  et  à 
l'Amérique  des  poires  qui  ne  paraissent  pas  avoir  été  dépassées. 
En  parlant  de  Van  Mons,  il  expose  brièvement  la  théorie  de  ce 
pomologue.  Cette  théorie  consiste,  pour  obtenir  de  nouveaux 
fruits,  qui  seraient  meilleurs  et  plus  beaux  que  les  anciens,  ou 
du  moins  que  ceux  des  pieds-mères,  à  semer  successivement 
pendant  deux,  trois  ou  quatre  générations  les  pépins  des  variétés 
les  plus  récentes,  c'est-à-dire  qu'une  nouvelle  variété  étant 
obtenue  d'un  fruit  ancien,  on  doit  semer  les  pépins  de  celle-ci, 


(i)  In- 80,  de2i7  pages,  avec  gravures;  Tournay,  1869. 


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(  356  ) 

puis  les  pépins  de  la  nouvelle  génération  et  ainsi  de  suite. 
Pour  obtenir  du  neuf,  cette  méthode  est  aujourd'hui  recom- 
mandée par  la  science;  mais,  comme  le  prétendait  Van  Mons, 
ce  neuf  est-il  toujours  plus  beau  et  meilleur  que  Tancien?  Nous 
nous  contentons  de  poser  la  question  :  à  d'autres  plus  compé- 
tents d'y  répondre. 

M,  Du  Mortier  tente  de  classer  les  poires  d'après  la  forme 
des  fruits  et  en  constitue  huit  classes. 

La  Pomone  Tournaisienne  proprement  ditCj  c'est-à-dire  la 
partie  qui  comprend  des  poires  toutes  obtenues  à  Tournay  ou 
dans  les  erivirons,  compte  68  fruits.  Celle-ci  est  suivie  d'un 
choix  de  poires  belges  comprenant  25  fruits  de  première 
qualité  au  dire  de  l'auteur,  fruits  nés  à  Tournay  ou  dans 
d'autres  localités  de  Belgique. 

Chaque  variété  est  représentée  pas  une  silhouette  en  dessous 
de  laquelle  vient  la  description. 

Nous  ne  doutons  pas  que  cet  ouvrage  ne  soit  accueilli  avec 
faveur  par  tous  ceux  qui,  tout  en  aimant  à  mettre  le  couteau  à 
un  Beurré  bien  tendre,  sucré  et  juteux,  désirent  s'instruire  de 
son  origine  et  de  sa  culture. 


Flore    de  la   cliaine   jurassique^   par  Ch.    Grenier.    — 
Deuxième  et  dernière  partie  (1). 

La  chaîne  des  montagnes  du  Jura  est  depuis  longtemps 
l'objet  des  recherches  d'un  grand  nombre  de  botanistes.  Du 
pied  de  ses  deux  versants,  sont  fréquemment  montés  à  l'assaut 
Suisses  et  Français,  les  Thurmann,  les  Godet,  les  Rapin,  les 


(i)  In-8»,  de  347-1001  pages  ;  Besançon,  1869.  {Extrûi  des  Mémoires  de 
la  Société  d'Émulation  du  Doubs,  3«  série,  t.  X.) 


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(  357  ) 

Reuter,  les  Contejean,  les  Michalet,  et  tant  d'autres.  Dans  ces 
temps  modernes,  les  ouvrages  ne  manquent  pas  non  plus  sur 
le  Jura  et  nous  pouvons  citer  ceux  de  Thurmann,  de  Godet, 
de  Rapin,  de  Contejean,  de  Friche-Joset  et  Montandon,  de 
Michalet,  etc.  Cette  abondance  de  publications  et  cette  ardeur 
des  botanistes  s'expliquent  par  la  richesse  exceptionnelle  de 
ces  belles  montagnes,  si  variées  dans  leur  tapis  vëgélal.  Hier 
encore,  c'était  la  Société  botanique  de  France  qui  y  tenait  sa 
dernière  session  extraordinaire  et  Ponlarlier  voyait  s'y  réunir 
et  y  fraterniser  lés  botanopbiles  des  contrées  limitrophes. 
Mais  le  Jura  est  vaste;  jusqu'ici  il  n'avait  été  entamé  que  par 
des  points  circonscrits,  c'est-à-dire  que  sa  flore  complète  n'avait 
pas  encore  été  faite.  Il  était  réservé  à  M.  Grenier  de  faire  un 
travail  d'ensemble  et  d'embrasser  cette  chaîne  dans  toute  son 
étendue.  Personne  mieux  que  lui  n'était  à  même  de  mener 
une  telle  œuvre  à  bonne  fin.  Déjà  préparé  par  la  publication 
d'une  Flore  de  France,  ayant  en  outre  publié  lui-même  deux 
mémoires  sur  le  département  du  Doubs  et  en  relations  an- 
ciennes avec  tous  les  herborisateurs  de  ces  contrées,  il  n'a 
plus  eu  qu'à  compléter  les  matériaux  de  son  ouvrage  et  c'est 
ce  qu'il  a  fait  par  de  longues  et  fréquentes  explorations. 

La  deuxième  et  dernière  partie  de  la  Flore  de  la  chaîne 
jurassique  forme  un  très-gros  volume,  qui  comprend  la 
description  des  Phanérogames  à  partir  des  Gamopétales  et 
celle  des  Acotylédonées  vasculaires.  Nous  avons  déjà  exprimé 
notre  manière  de  voir  sur  la  première  partie  de  cet  ouvrage(l) 
et  nous  n'avons  qu'à  répéter  ici  nos  éloges  pour  la  deuxième. 
C'est  un  ouvrage  consciencieux,  dans  lequel  on  trouve  de 
bonnes  descriptions  et  qui  nous  donne  un  tableau  complet 
de  la  flore  jurassique.  Un  certain   nombre  d'espèces  sont 


(I)  Bull.,  t.  IV,  p.  155, 1865. 


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(  3S8  ) 

accompagnées  d'observations  qui  seront  lues  avec  beaucoup 
d'intérêt  par  les  amateurs  de  critique  pbytologique. 

Nous  avons  un  regret  à  exprimer,  c'est  celui  de  ne  pas  voir 
de  préface  à  cette  Flore  :  l'auteur  est  entré  brusquement  en 
matière  et  termine  sans  aucune  explication.  Une  préface  nous 
était  cependant  promise  avec  la  seconde  partie.  Peut-être 
l'état  de  santé  dans  lequel  se  trouve  l'auteur  est-il  cause 
de  cette  lacune,  que  nous  voudrions  voir  combler.  Nous 
aurions  aimé  de  lire,  en  tête  d'une  Flore  de  celte  importance, 
un  avant-propos  qui  nous  eût  mis  au  courant  de  la  littérature 
de  la  contrée  jurassique  :  un  tableau  historique  des  recherches 
exécutées  et  des  ouvrages  publiés.  Espérons  que  M.  Grenier 
répondra  à  ce  besoin  et  nous  donnera  un  jour  une  notiez 
spéciale  sur  ce  sujet. 


Niiovo  giortiale  botanico  italianoy  fasc.  3  et  4,  août  et 
octobre  1869. 

Nous  devons  revenir  sur  cette  belle  publication ,  afin 
d'annoncer  que  les  deux  fascicules  qui  complètent  le  premier 
volume  (1)  valent  leurs  aînés  et  que  le  recueil  dirigé  par 
M.  Beccari  se  place  décidément  au  premier  rang.  Les  planches 
qui  accompagnent  ces  deux  numéros  prouvent  que  l'éditeur 
ne  recule  pas  devant  des  frais  considérables  pour  illustrer  le 
texte  des  mémoires  et  notices. 

Voici  un  aperçu  des  articles  originaux  publias. 

Études  sur  les  Algues  d' Italie,  par  F.  Ardissone  (35  pages 
avec  6  planches  chromol.).  Structure  des  feuilles  du  Pas- 
SERiNA   HiRsuTA,   par    Th.   Garuel   (|i/i   p.).   Note  sur  le 

(1)  Grand  in-8*»,  de  328  pages,  avec  9  planches. 


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(  559  ) 

BivoNAEA  Saviana  Caruel,  par  P.  Savi  (3  p.  avec  1  pi.). 
Sur  les  recherches  du  D'  Pietro  Savi  sur  la  fécondation  du 
Salvinia  natans,  par  E.  Marcucci  (11  p.  avec  1  pi.).  Sur 
quelques  formes  régulières  des  cellules,  par  G.  Arcangeli 
(5  p«).  Valerianacearum  italicarum  conspectus ,  par 
Th.  Caruel  (8.  p).  Note  sur  le  Pachira  glabra,  par  G.-A.  Pas- 
qualc  (1  p.).  Révision  monographique  de  la  famille  des 
MarcgraviacéeSy  principalement  au  point  de  vue  biologique, 
par  F.  Delpino  (54  p.).  Note  sur  le  Tetranthera  causticans, 
par  G.-A.  Pasquale  {\  p.).  Note  sur  le  Veronica  longistyla 
Bail,,  par  Th.  Caruel  (1  p.).  Sur  les  relations  biologiques  et 
généalogiques  des  Marantacées,  par  F.  Delpino  (14  p.). 

Dans  chaque  fascicule,  les  articles  originaux  sont  suivis 
d'une  Revue  bibliographique  où  sont  analysés  tous  les  ouvra- 
ges botaniques  qui  ont  précédemment  paru  et  les  travaux 
publics  dans  les  recueils  périodiques. 

De  nouveau,  nous  recommandons  instamment  le  journal  de 
M.  Beccari  à  tous  nos  confrères  qui  désirent  s'instruire  de 
ce  qui  se  passe  dans  le  domaine  botanique  d'un  pays  où 
la  science  est  en  grand  honneur. 


The  Quinology  of  East  Indian  plantations,  by  John  Eliot 
Howard.  (^) 

M.  Weddell,  après  son  retour  d'Amérique,  publia  une 
Monographie  des  Quinquinas  (1849),  dans  laquelle  il  attirait 
l'attention  sur  la  destruction  prochaine  des  Cinchona  dans 
les  montagnes  du  Pérou,  par  suite  des  récoltes  inintelligentes 


(1)  Grand  in-folio,  de  X-39  pages,  avec  3  planches  coloriées;  London, 


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(  360  ) 

qui  étaient  faites  de  leur  ëcorce.  Le  cri  d'alarme  fut  entendu 
des  gouvernements  et  bientôt  Ton  tenta  d'acclimater  ces 
arbres  en  Algérie,  à  Java  et  dans  Tlndc  anglaise.  On  pourra 
connaître  les  succès  de  ces  tentatives,  en  consultant  le  dis- 
cours qu'a  prononcé  M.  Weddell  dans  une  des  séances  du 
congrès  botanique  de  Paris. 

M.  Howard  avait  déjà  publié  un  splendide  ouvrage  sur  les 
Quinquinas  intitulé  :  Illustrations  of  the  Nueva  Quinologia 
ofPavon,  Au  congrès  botanique  de  Londres,  en  1866,  il  lut 
un  long  exposé  de  l'état  de  nos  connaissances  sur  le  genre 
Cinchona,  Aujourd'hui,  sa  nouvelle  publication  a  trait  aux 
plantes  élevées  dans  l'Inde  anglaise,  où  les  plantations  et 
leur  rendement  ont  réussi  au  delà  de  toute  espérance.  Si 
le  sort  des  Quinquinas  est  assuré,  si  l'humanité  n'a  plus  à 
craindre  de  voir  disparaître  ces  écorces  précieuses,  on  peut,  en 
toute  justice,  l'attribuer  pour  une  large  part  à  M.  Howard, 
qui,  par  ses  travaux  scientifiques,  a  beaucoup  aidé  au  progrès. 

Nous  devons  nous  dispenser  d'analyser  sa  Quinologie,  parce- 
que  la  chose  n'est  guère  possible  sans  entrer  dans  des  détails 
que  ne  comporte  pas  l'espace  qui  nous  est  ici  réservé.  Nous 
nous  bornerons  à  le  remercier  au  nom  de  la  Société  du  don 
qu'il  a  fait  de  sa  belle  publication,  qui  sera  consultée  avec 
fruit  par  ceux  de  nos  confrères  qu'intéressent  les  nouvelles 
écorce  de  l'Inde. 


(2)  In-folio,  avec  30  planches  coloriées. 


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(361  ) 
MÉLANGES. 


—  Du  'parallélisme  des  variations.  —  Le  principe  des  va- 
riations parallèles  sur  lequel  nous  avons  attiré  Tattcntion  dès 
1865  (0,  que  M.  Duval-Jouve  a  si  heureusement  employé,  en 
1865,  dans  une  étude  sur  les  Joncs (2),  commence  à  faire  son 
chemin  et  est  appelé  à  de  précieuses  applications  dans  la 
phytographie.  Tout  récemment,  M.  Franchet(3)  vient  de  s'en 
servir  pour  le  genre  Verba^scum,  Dans  ce  genre,  t  ce  ne 
sont  pas,  dit-il,  des  variations  isolées  naissant  indépendamment 
les  unes  des  autres,  sans  ordre  et  sans  relation;  mais  bien 
au  contraire  certaines  manières  d'être  qui  semblent  être 
soumises  à  des  lois  fixes  et  se  manifester  constamment  de  la 
même  façon.  Ainsi,  par  exemple,  si  dans  une  espèce  nous 
constatons  chez  les  feuilles  deux  formes  ou  deux  modifications 
principales,  l'une  à  tomentum  épais,  l'autre  à  tomentum  rare, 
nous  verrons  ces  deux  modifications  offrir  les  mêmes  varia- 
tions dans  la  couleur  de  l'indumcnt,  dans  la  manière  d'être 
des  crénelures,  dans  la  longueur  ou  la  brièveté  de  leur  pétiole, 
soit  même  dans  la  forme  du  limbe.  Les  espèces  du  groupe 
V.  nigrum  peuvent  être  particulièrement  citées  à  l'appui  de 
ce  que  j'avance  ici,  même  en  les  réduisant  à  deux  V.  nigrum 
et  V.  Chaixii.  » 

—  M.  Boreau  nous  écrit  que  la  dichotomie  6  concernant  les 


(1)  Bull.,  t.  V,  p.  27. 

(2)  Bull,  Soc.  bot.  Fr.j  t.  XIT,  p.  196.  —  Déjà  M.  Darwin,  dans  son 
ouvrage  sur  l'origine  des  espèces,  avait  insisté  sur  le  parallélisme  des 
formes,  et  M.  Godron,  dans  la  Flxrre  de  France,  t.  IH,  avait  signalé  quel- 
ques variétés  parallèles. 

(3)  Bull.  Soc.  bot.  FiK,  t.  XVÏ,  p.  38, 1869. 

27 


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(  362  ) 

Agropyrum,  dont  il  a  été  question  à  la  page  177  du  Bulletin, 
doit  être  modiOéc  et  conçue  de  la  façon  suivante  : 

Glumes  acuminées  ou  aiguës  ;  glumelle  infé- 
rieure aiguë   A.pungensK,eiS. 

Glumes  faiblement  aiguës  ;  glumelle  infé- 
rieure obtuse A.  campestreGodr, 

—  Bideus  radlatas  Thuill.  {B.  fastigiata  Michalct, 
B.  platycephala  Oersted).  —  M.  Grenier,  dans  sa  Flore  de  la 
chaîne  jurassique  y  indique  cette  espèce  dans  les  étangs  asséchés 
de  la  Rresse,  seule  station  française  de  cette  plante,  dit-il, 
dont  le  centre  de  végétation  est  en  Suède,  où  Retz  Ta  con- 
fondue avec  le  B.  frondosa  L.  Comme  cette  curieuse  forme 
descend  jusqu*en  Danemark,  qu'elle  vient  d'être  récemment 
découverte  au  bord  d'un  élang  dans  le  nord  de  la  Bohême, 
par  M.  Ascherson(l),  il  n'y  aurait  rien  d'étrange  à  la  ren- 
contrer en  Belgique,  où  elle  est  peut-être  confondue  avec  le 
B,  tripartitus.  Voici,  sous  forme  dichotomique,  sa  description 
comparée  ù  celle  de  ce  dernier. 

Rameaux  dressés-fastigiés  ;  feuilles  5-5  partîtes  ou 
3-5  séquées,  à  dents  crochues  et  infléchies  ;  ca- 
pitules en  corymbe  fastigié;  akènes  une  fois 
plus  petits,  triangulaires,  à  la  base  étroite  .      .  B.  radiatus. 

Rameaux  étalés  ;  feuilles  tripartites  ou  triséquées  ; 
capitules  en  corymbe  étalé;  akènes  oblongs,  à 
base  large B.  triparlitus, 

M.  Schweinfurth  a  publié,  en  1860(2>,  une  notice  étendue 
sur  le  B.  radiatus,  qu'il  avait  découvert  dans  une  île  du  Volga 
près  de  Nishnij-Nowgorod ,  notice  accompagnée  de  deux 
planches. 


(1)  Oesterreichische  bolanische  Zeilschrift,  n»  10,  octobre  1869,  p.  296. 

(2)  Verhandl.  des  hotan.  Vereins  fur  Brandenburg,  t.  Il,  p.  142. 


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(  363  ) 

—  Dans  un  niéiuoire  inscré  dans  les  publications  de  l'Acadé- 
mie impériale  des  Sciences  de  Saint-Pétersbourg,  t.  XIII,  n"  6, 
1869,  M.  G.  Sperk  en  est  arrivé  aux  conclusions  suivantes  sur 
la  gymnospermie  qui,  selon  lui,  n'existerait  pas.  Ces  conclu- 
sions sont  ici  reproduites  du  Bulletin  de  la  Société  botanique 
de  France. 

i.  Le  développement  de  l'ovule  des  prétendus  Gymnospermes  répond 
parfaitement  à  celui  de  Tovaire  et  point  à  celui  de  l'ovule  des  Phanéro- 
games ;  notamment  :  l'enveloppe  supposée  de  l'ovule  n'a  pas  le  caractère 
d'une  paroi  ovulaire  véritable;  elle  naît  de  la  base  de  la  fleuret  non 
point  du  nucelle,  comme  le  devrait  faire  une  enveloppe  ovulaire  véri- 
table ;  elle  se  forme  de  feuilles  carpellaires  séparées,  qui  se  soudent  tôt 
ou  tard,  cas  qui  ne  se  rencontre  dans  aucune  enveloppe  d'ovule  ou  de 
graines. 

2.  La  prétendue  enveloppe  ovulaire  des  Gymnospermes  se  développe 
d'une  manière  indépendante  du  nucelle  et  en  reste  longtemps  séparée 
par  un  espace  vide  assez  important,  ce  qui,  fort  singulier  pour  une 
enveloppe  ovulaire,  est  normal  pour  une  paroi  ovarienne. 

3.  La  structure  assez  simple  de  l'ovaire  des  Gymnospermes  (qui,  d'ail- 
leurs, n'est  pas  si  simple  que  quelques-uns  le  croient)  n'offre  aucune 
raison  de  soutenir  que  cet  organe  soit  un  ovule  ;  au  contraire,  elle  fait 
pencher  bien  plutôt  pour  l'hypothèse  d'un  ovaire,  car  cette  structure 
est  en  harmonie  avec  la  structure  plus  simple  des  autres  parties  des 
Gymnospermes. 

4e.  La  structure  anatomique  de  l'enveloppe  séminale  supposée  est  trop 
compliquée  pour  un  tel  organe  ;  quand  on  pr^d  avec  les  gymnosper- 
niistes  l'ovaire  pour  un  ovule,  le  fruit  pour  une  graine,  et  le  péricarpe 
pour  une  enveloppe  séminale,  on  fait  produire  aux  Gymnospermes  un 
fait  complètement  exceptionnel  dans  le  règne  végétal,  car  on  ne  retrouve 
nulle  part,  même  chez  les  Phanérogames  les  plus  élevés  ,  une  organi- 
sation aussi  développée  du  testa. 

5.  La  production  d'un  style  et  d'un  stigmate,  qui  s'observe  chez 
quelques  Conifères,  ne  peut  avoir  lieu  que  sur  un  ovaire,  et  jamais  sur 
un  ovule. 

6.  Diverses  formations  anomales  prouvent  la  nature  foliacée  de  l'ovaire  ; 
dans  le  cas  de  soudure  de  deux  organes  femelles,  on  trouve  sur  la  paroi 
interne  une  suture,  et  à  la  base,  deux  ovules. 


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(  364  ) 

7.  La  structure,  la  forme  et  le  développement  de  Tovaire  des  Gym- 
nospermes se  répètent  chez  les  Loranthacées,  les  Âmentacées  et  d^autres 
familles. 

8.  L^opinion  exprimée  par  R.  Brown  et  d'autres  naturalistes,  d'après 
laquelle  Técaille  qui  entoure  la  fleur  des  Gymnospermes  serait  un  car- 
pelle ouvert,  est  contredite  par  tous  les  résultats  de  mes  recherches. 

Pendant  que  M.  Sperk  s'efforce  de  renverser  la  tliëoric  do 
la  gymnospermie,M.  Van  Tieghem,  dans  un  mémoire  intitulé  : 
Anatomie  comparée  de  la  fleur  femelle  et  du  fruit  des  Cycadées, 
des  Conifères  et  des  Gnétacées,  s'appuyant  sur  diverses  con- 
sidérations, affirme  qu'il  y  a  bien  gymnospermie  dans  ces  trois 
groupes,  que  l'organe  femelle  des  Cycadées  est  une  feuille  et 
non  un  rameau,  que  les  écailles  dès  Conifères  sont  des  feuilles 
portant  les  ovules  nus  sur  leur  face  dorsale,  que  les  Gnétacées^ 
encore  Gymnospermes  quant  à  la  fécondation,  deviennent 
Angiospermes  quant  à  la  formation  de  la  graine  et  forment  le 
lien  qui  réunit  les  Conifères  et  les  Cicadées  aux  autres  Phané- 
rogames. 

—  Découverte  du  Selaginella  helvetica  Link  sur  la 
frontière  de  la  Belgique.  —  M;  Du  Mortier  mandait  der- 
nièrement :  c  Notre  confrère  M.  J.  Chalon  a  trouvé  en 
c  juillet  dernier,  sur  la  haute-fagne,  le  Selaginella  helvetica. 
€  Cette  curieuse  Lycopodc,  jusqu'ici  étrangère  à  nos  contrées, 

<  croissait  dans  la  mousse  sur  un  bloc  de  quartzite  en- 
c  touré  de  sphaignes  à  sa  base,  situé  à  mi-chemin  et  dans 
c  la  ligne  droite  d'Ëupen  à  Malmedy,  sur  la  partie  des 
c  hautes-fagnes  qui  appartient  au  territoire  de  la  Prusse.  On 

<  peut  donc  en  estimer  l'altitude  à  environ  2000 pieds  au-dessus 

<  du  niveau  de  la  mer.  Le  Selaginella  helvetica  est  une  belle 
c  plante  subalpine  à  ajouter  à  celles  de  notre  flore  et  nous  devons 
€  féliciter  notre  confrère  de  cette  précieuse  découverte.  » 
Voici  maintenant  ce  que  répondait  M.  Chalon  à  une  lettre 
que  M.  Crépin  lui  écrivait  au  sujet  de  l'espèce  en  question  : 


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(  36S  ) 

<  J'étais  parti  le  même  jour  d'Aix-Ia-ChapelIe  à  pied,  et 

<  il  était  assez  tard  quand  je  rencontrai  le  fameux  Selaginella^ 

<  sur  un  bloc  de  quartzite  couvert  de  mousse  et  à  demi  enfoui 
«  dans  la  fagne,  sur  le  territoire  prussien,  j'en  suis  bien  sûr, 
«  Je  n'en  ai  vu  qu'une  touflFe  de  quelques  décimètres  carrés 
«  et   j'en    ai     pris,   presque   sans   ra'arréter,    un   fragment 

<  que  je  plaçai  entre  les  feuillets  de  mon  Guide  en  Ardenne. 
«  Je  n'avais  pas  d'autre  presse,  et  je  songeais  moins  à  lier- 

<  boriser  qu'à  voir  le  pays.  Cependant  la  singularité  de  cette 

<  petite  plante  m'avait  sauté  aux  yeux;  j'ai  vu  de  suite  que 
«  j'avais  affaire  à  une  Lycopodiacée,  mais  j'étais  loin  de  la 
«  croire  nouvelle  pour  le  pays  ou  seulement  très-rare.  Vous 
«  voyez  que  je  n'ai  pas  grand  mérite  de  ma  trouvaille,  dont  le 
«  hasard  avait  fait  les  frais.  J'ai  envoyé  à  M.  Du  Mortier 
«  l'échantillon  tout  entier » 

C'est  certainement  là  une  découverte  tout  à  fait  inespérée 

et  on  en  jugera  par  les  données  suivantes.  Voici  comment 

notre  confrère  M.  Spring,  dans   sa   Monographie  des  Ly- 

copodiacées,  trace  l'aire  de  dispersion  de  cette  Sélaginelle  : 

€  i  In  alpibus  Europae  centralis  [Comitatus  Salisburgensis, 

Tyroliensis,   Bavariae,    lîelvetiac,    Pedemontii,   Delphinatus] 

nec  non  in  Italia  et  Graecia  ;  2°  In  Asia  niinori  :  Troicher 

(H.  Hooker);  S*"  In  montibus  Caucasiis  :  Steven  (H.  Hooker) 

[in  prov.  Karabagh  (H.  Hooker)].  »  Il  ajoute  en  observation  : 

«  Quoiqu'elle  ait  pour  station  primitive  les  pâturages  élevés  des 

Alpes,  elle  descend  quelquefois  assez  bas  et  se  répand  même 

au  loin,  dans  la  direction  des  rivières,  sur  les  plateaux  du 

versant  nord  des  montagnes.  C'est  ainsi  que  je  l'ai  trouvée  à 

trois  lieues  plus  bas  que  la  ville  de  Munich,  dans  une  plaine 

qui  touche  à  la  rivière  de  l'Iser.  En  Suisse  et  en  Savoie,  on 

la   rencontre   souvent    le   long   des   routes.    »    En   France, 

M.  Grenier  ne  la  signale  qu'au-dessus  de  Revel  et  d'Uriage 


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(  366  ) 

près  de  Grenoble  et  encore  d'après  Villars.  M.  Tabbé  Cariot 
Findique  dans  l'Isère  à  Dessine  et  à  Jonage.  C'est  par  erreur 
qu'on  l'avait  attribuée  aux  Vosges.  Comme  on  le  voit,  son 
habitation  entre  Aix-Ja-Cbapelle  et  Malmedy  est  tout  à  fait 
isolée  et  bien  éloignée  de  sa  limite  septentrionale  de  disper- 
sion connue  jusqu'ici,  de  la  Bavière  et  de  la  Suisse. 


NECROLOGIE. 

La  Société  forme  comme  une  famille,  dont  les  membres 
sont  liés  par  les  mêmes  goûts  et  unis  par  des  relations  toujours 
agréables.  Quels  que  soient  ses  talents  ou  ses  travaux  scienti- 
fiques, chaque  confrère  que  nous  perdons  mérite  un  souvenir 
dans  nos  annales,  quelques  lignes  qui  le  rappellent  à  la 
pensée  de  ceux  qu'il  a  quittés.  L'un  des  nôtres,  Charles-Ferdi- 
NAND-Louis  Defacqz,  cst  mort  le  51  juillet  dernier  au  Camp 
de  Bcverloo.  Son  père,  qui  vit  encore,  fut  le  précepteur 
du  Roi  actuel  et  du  comte  de  Flandre.  Notre  confrère  est  né  au 
mois  de  janvier  1829.  Après  avoir  fait  de  bonnes  éludes  à 
l'Athénée  de  Bruxelles,  où  il  se  distingua  particulièrement  dans 
les  cours  de  mathématiques,  il  fut  attaché,  comme  employé, 
au  Ministère  des  travaux  publics.  Mais  le  régime  sédentaire,  la 
bureaucratie,  n'étaient  pas  de  son  goût,  et  bientôt  il  s'en- 
rôlait comme  simple  volontaire.  Ses  grades,  il  les  a  gagnés, 
depuis  celui  de  caporal  jusqu'à  celui  de  capitaine,  par  son 
seul  mérite.  C'est  durant  une  habitation  de  sept  mois  au 
fort  de  Liefkenshoek  qu'il  contracta  une  fièvre  dont  il  ne 
s'est  jamais  bien  guéri.  L'été  dernier,  pendant  un  congé 
obtenu  pour  cause  de  santé,  il  fut  appelé  du  6*"  régiment  de 
ligne  à  celui  des  grenadiers.  Sa  compagnie  étant  partie  pour  le 
Camp  de  Beverloo,  il  voulut  la  rejoindre,  quoique  son  congé 


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(367) 

ne  fut  pas  expiré;  maïs  ses  forces  ont  trahi  son  zèle,  et 
il  est  mort  subitement  le  jour  même  où  finissait  son  congé. 

Pendant  son  séjour  à  Anvers,  il  fit  de  fréquentes  herborisa- 
tions en  compagnie  de  nos  amis  le  major  Fontaine  et  le 
capitaine  Lenars.  Ses  herborisations,  il  les  continua  aux 
alentours  de  Malines,  où  il  fut  plus  tard  en  garnison.  Son 
nom  a  été  cite  plusieurs  fois  dans  notre  Bulletin. nu  sujet 
de  diverses  découvertes. 

Defacqz  était  non-seulement  un  officier  instruit,  mais  il 
était  encore  amateur  de  science  et  de  littérature  et  avait 
un  goût  prononcé  pour  l'étude  des  plantes. 

Sa  mort,  qui  a  plongé  sa  jeune  famille  et  son  vieux 
père  dans  une  profonde  douleur,  nous  a  surpris  péniblement. 
Nous  étions  loin  de  nous  attendre  à  la  fin  aussi  prématurée  de 
cet  excellent  confrère. 


NOUVELLES. 


—  L*Exposition  florale  et  le  Congrès  de  botanique  qui  ont  eu  lieu  à 
St-Pëtcrsbourg,  au  mois  de  mai  dernier,  avaient  attiré,  dans  cette  ville,  un 
nombre  assez  considérable  de  botanistes  étrangers,  parmi  lesquels  nous 
citerons  :  MM.  Bunge,  Fenzl,  Gaspary,  Gôppert,  Uooker,  Kocb,  Lecoq,  David 
Moore,  Morren,  Orphanides,  Parlatore,  Rauwenhoff,  de  Visiani  et  Will- 
komm.  Notre  confrère  M.  Morren  est  le  premier  qui  a  pris  la  parole  au 
congrès  et  il  y  a  traité  la  question  de  Tinfluence  de  la  lumière  sur  les 
plantes.  M.  Borodine,  de  St-Pétersbourg,  a  ensuite  discute  sur  l'action  de 
la  lumière  sur  la  couleur  verte  des  feuilles.  Cette  même  question  fit 
encore  Tobjet  de  discours  prononcés  par  MM.  Lecoq  et  Gôppert.  La 
deuxième  séance  a  été  consacrée  à  la  question  de  Tamélioration  des  races 
de  plantes  cultivées.  La  troisième  a  été  ouverte  par  un  discours  de  M.  VVill- 
komm  sur  la  circulation  des  sucs  dans  les  plantes.  Y  ont  aussi  pris  la 


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(  368  )    , 

parole,  MM.  Gôppert,  Morren  et  Orphanides.  Un  compte  rendu  de  Pexposi- 
tion  et  du  congrès  vient  d*étre  publié  par  M.  Morren  dans  le  Bulletin  de  la 
Fédération  des  Sociétés  d'Horticulture.  Disons,  pour  terminer,  que  nos 
honorables  confrères  MM.  de  Cannart  d^Hamale,  Linden,  Morren  et  Ver- 
schaffelt  ont  reçu,  à  Toccasion  de  l'exposition  et  du  congrès,  des  distinc- 
tions honorifiques  de  TEmpereur  de  Russie. 

—  Pendant  Pété  dernier,  la  Société  d'histoire  naturelFe  de  St-Pétersbourg 
avait  organisé  une  expédition  scientifique  sur  les  côtes  de  la  mer  Blanche. 
M.  Sokoloff  en  faisait  partie  à  titre  de  botaniste. 

—  Le  chevalier  v.  Pittoni  vient  de  céder  son  herbier  au  Gouvernement 
autrichien  pour  la  somme  de  iO,000  florins.  Cette  collection  particulière. 
Tune  des  plus  considérables  qui  existent,  sera  installée  au  Jardin  botanique 
de  Vienne. 

—  L'herbier  du  D^*  Stendner  vient  de  passer  en  possession  de  notre 
confrère  le  D'  Koch,  de  Berlin. 

—  La  Ritter-Stiftung  de  Berlin  vient  d'accorder  au  D'  Schweinfurth  la 
somme  de  360  Thalers  pour  lui  permettre  de  continuer  son  exploration  de 
l'Abyssinie  et  des  contrées  voisines. 

—  Notre  confrère  M.  J.  Chalon  est  parti  le  6  novembre  pour  les  Iles 
Canaries,  qu'il  se  propose  d'explorer  particulièrement  au  point  de  vue 
botanique.  L'année  passée,  il  avait  déjà  visité  une  partie  de  l'Algérie. 

—  Dans  le  dernier  numéro^  du  Bulletin,  nous  avons  annoncé  le  voyage 
d'exploration  qu'a  entrepris  le  D>^Knapp  en  Bosnie.  £n  Allemagne,  il  n'est 
pas  rare  de  voir  entreprendre  de  semblables  expéditions,  dont  les  frais 
sont  couverts  d'avance  par  des  souscriptions,  souscriptions  pour  lesquelles, 
selon  le  montant  de  la  somme,  on  reçoit  une  ou  plusieurs  centuries  des 
plantes  récoltées  durant  de  voyage.  Pour  les  plantes  de  Bosnie  qu'a  dû 
récolter  M.  Knapp,  la  souscription  était  de  50  francs  par  centurie.  En  Bel- 
gique, nous  pourrions  bien  imiter  l'Allemagne  et  l'un  ou  l'autre  de  nos 
jeunes  botanistes  instruits  pourrait  ouvrir  une  souscription  pour  entre- 
prendre l'un  ou  l'autre  voyage  dans  une  contrée  plus  ou  moins  éloignée 
et  riche  en  plantes  rares  ou  curieuses.  Nous  sommes  convaincu  que  son 
appel  serait  entendu ,  car  beaucoup  de  nos  confrères  sont  désireux  d'aug- 
menter leurs  collections  de  plantes.  Ce  moyen  est  également  en  usage  en 
France  et  c'est  ce  qui  nous  a  valu  ces  beaux  voyages  de  M.  Bourgeau  et 
de  bien  d'autres  courageux  explorateurs. 


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(  369  ) 

—  La  Société  des  Sciences  naturelles  de  Milan  a  tenu  sa  ^«  session 
extraordinaire  à  Catane,  du  ^3  au  26  août  dernier. 

—  L^Académie  des  Sciences  aura  à  décerner,  dans  sa  séance  publique 
de  i871,  un  prix  de  900  francs,  au  meilleur  ouvrage  de  botanique,  ma- 
nuscrit ou  imprimé,  sur  le  nord  de  la  France,  c'est-à-dire  sur  les  dépar- 
tements du  Nord,  du  Pas-de-Calais,  de  la  Somme,  de  TOise  et  de  PAisne. 
Le  terme  du  concours  est  fixé  au  t«r  juin  1871.  Ce  prix  a  été  fondé  par 
feu  le  baron  De  La  Fons  Mélicocq.  Ce  botaniste,  qui  habitait  sa  campagne 
de  Raisnes  (département  du  Nord),  avaft  toujours  regretté  que  le  nord  de 
la  France  n*eût  point  de  Flore  locale  moderne.  Espérons  que  sa  générosité 
provoquera  la  publication  de  Pun  ou  Pautre  bon  catalogue  raisonné  sur 
cette  région  et  que,  dans  un  avenir  prochain,  nous  posséderons  une 
statistique  suffisante  de  tous  ces  départements,  dont  la  végétation  doit 
intéresser  les  botanistes  belges. 

—  Au  printemps  passé,  jM.  Balansa,  qui  fait  un  voyage  d'exploration 
dans  la  Nouvelle-Calédonie,  adressait  au  Muséum  (de  Paris)  son  premier 
envoi  de  plantes,  parmi  lesquelles  se  trouvent  un  grand  nombre  d'espèces 
nouvelles. 

—  Le  Jardin  des  Simples  à  Florence  n'est  plus  sous  la  direction  de 
M.  Th.  Caruel.  Ce  Jardin  botanique  a  été  cédé  par  le  Gouvernement  À 
la  ville. 

—  Le  D'  Max  Reess  a  été  nommé  privatdocent  de  botanique  à  l'Uni- 
versité de  Halle. 

—  Le  Dr  J.  Boehm  a  été  nommé  professeur  extraordinaire  de  botanique 
à  l'Université  de  Vienne. 

—  Le  D'  Henry  Trimen  vient  d'être  nommé  conservateur-assistant  au 
British  Muséum  dans  la  section  botanique. 

—  Le  D*"  K.-G.  Carus,  de  Dresde,  président  de  l'Académie  impériale 
des  Curieux  de  la  nature,  est  mort  le  28  juillet  dernier,  à  l'âge  de  80  ans. 

—  Notre  confrère  M.  Oudemans  vient  d'envoyer,  à  la  Société,  le  7"  fasci- 
cule de  son  HerbariumvanNederlandsche  Planten,  comprenant  les  n®»  301- 
350.  Comme  les  précédents,  ce  fascicule  renferme  des  plantes  bien  préparées, 
et  dont  plusieurs  sont  des  espèces  rares. 

—  Vient  de  paraître  à  Bologne,  le  Flora  Virgiliana  du  D'  P.  Bubani. 
Elle  forme  un  volume  grand  in-8°  de  135  pages. 


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(  370  ) 

—  Lichenotheca  Veneta.  Sous  ce  titre,  M.  le  comte  Victor  de  Trevisan, 
publie  une  collection  en  nature  de  Lichens  recueillis  dans  la  province  de 
Venise.  Cette  collection  est  arrivée  à  son  3«  fascicule. 

—  Le  Compendio  délia  Flora  Ilaliana  des  professeurs  Cesati,  Passerini 
et  Gibelli  est  arrivé  à  son  i»  fascicule. 

—  Le  Nouveau  Dictionnaire  de  Botanique  àe  M.  Germain  de  Saint-Pierre 
est  actuellement  en  cours  d^inipression,  à  la  libraire  Baillière,  à  Paris.  Il 
formera  un  volume  grand  in-8»  d'environ  i,400  pages  avec  i ,200 gravures 
intercalées  dans  le  texte.  On  sait  que  cet  auteur  a  déjà  public,  en  185^,  un 
petit  dictionnaire  raisonné  qui  forme  le  2«  volume  de  son  Guide  du  Botaniste. 
D'après  quelques  extraits  du  Nouveau  Dictionnaire  lus  par  Pauteur  devant 
la  Société  botanique  de  France,  cette  nouvelle  publication  paraît  devoir  être 
un  ouvrage  d'une  haute  importance  et  embrassant  les  questions  les  plus 
délicates  de  la  science. 

—  M.  Bâillon  vient  de  publier  la  Monographie  des  Rosacées,  qui  comprend, 
dans  son  Histoire  des  Plantes,  les  pp.  S-iS-iSS. 

—  Les  icônes  ad  floram  Europae,  etc.,  de  MM.  Jordan  et  Fourreau,  sont 
parvenus  au  40«  fascicule. 

—  II  parait  que  M.  Godet,  de  Ncufchatel,  est  sur  le  point  de  publier  un 
supplément  à  sa  Flore  du  Jura. 

—  VA  Ibum  des  Mousses  des  environs  de  Paris,  par  Kleinhans,  estaujour- 
d'hui  terminé.  Il  comprend  30  livraisons,  renfermant  chacune  une  feuille 
de  texte  et  une  planche.  £n  vente  chez  l'auteur,  rue  Guénégaud,  27,  et  à  la 
librairie  F.  Savy.  Prix  :  2b  fr. 

—  Notre  confrère  M.  Lecoq,  de  Clermont,  ofifre  ses  Études  sur  la  géo- 
graphie botanique  de  V Europe,  9  volumes  grand  in-8*»,  en  échange  d'ouvra- 
ges sur  l'histoire  naturelle. 

—  Nous  venons  de  recevoir  une  Notice  sur  la  vie  et  les  travaux  de  Charles 
Morren,  par  M.  Alphonse  Le  Roy,  professeur  à  l'Université  de  Liège.  Cette 
notice,  qui  est  extraite  du  Compte  rendu  des  fêtes  jubilaires  de  l'Université 
de  Liège,  sera  lue  avec  intérêt  par  tous  ceux  qui  cultivent  la  botanique.  Elle 
nous  rappelle  la  carrière  si  active  et  si  brillante  d'un  savant  qui  a  honoré 
la  Belgique  par  ses  beaux  et  nombreux  travaux  scientifiques. 

—  MM.  Delogne  et  Gravet,  qui  ne  perdent  rien  de  leur  premier  zèle 


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(  371  ) 

dans  leurs  recherches  bryologiques,  nous  envoient  la  nouvelle  liste  sui- 
vante de  Mousses. 

Ephemetmin  serratum  Schreb.  var.  *serra(um.  —  Champs.  —  Frahan. 
Plmridium  nilidum  L.  var.  "bulbifei^m  Besch.  —  Étang  desséché.    — 
Louette-St-Pierre. 

—  altemifolium  Br.  et  Sch.  —  Terre  humide.  —  Louctte-St-Pierre. 
*Archidium  altemifolium  Dicks.  —  Terre  humide.  —  Noirefontaine. 
*Gymno8tomum  tortile  Schwgr.  — -  Rochers  couverts  de  terre.  —  Dînant, 

Leflfe;  Bouillon. 

*  —  rupestre  Schwgr.  —  Rochers.  —  Frahan. 

Dicranella  Grevilleana  Br.  et  Sch.  —  Terre  humide.  —  Willerzie. 
*Dicranum  flagellare  Hdw.  —  Souches  pourissantes.  —  Louette-St-Pierre. 

*  —  fulvum  llook.  —  Rochers  ombragés.  —  Louette-St-Pierre. 

—  scoparium  L.  var.  *orthophyHum,  -  Marais.  —  Willerzie,  Louette- 

St-Pierre. 

—  —  var.  *recurvatum,  —  Bois  humides.  —  Rienne. 
*Campylopus  brevifolius  Sch.  —  Vieux  chemins.  —  Poupehan. 

*  —  densus  Br.  et  Sch.  —  Rochers.  —  Herbeumont. 

Fissidens  incurvus  W.  et  M.  —  Pierres  humides.  —  Frahan,  Nafraiture. 

*Didymodon  flexifolius  Dicks.  —  Rochers.  — -  Frahan,  Rochehaut,  Pou- 
pehan, Corbion. 

Diêttchium  capillaceum  L.  —  Rochers.  —  Frahan. 

*Trichodon  cylindricus  Hdw.  —  Champs  humides.  —  Corbion. 

*Leptolrichum  pallidum  Schreb.  ^-  Bords  des  chemins.  —  Bouillon. 

*Tricho8tomum  mutabile  Br.  —  Rochers.  —  Frahan,  Dohan,  Bouillon, 
Corbion,  AUe. 

*  —  crisptUum  Br.  —  Rochers.  —  Frahan,  Dohan,  Bouillon,  Poupehan, 

Corbion,  Rochehaut,  Aile, 
*BarOula  vinealis  Br.  —  Rochers.  —  Frahan,  Bouillon. 

—  gracilis  Schwgr.  var.  "viridis.  —  Vieuj  murs.  —  Bouillon. 

—  caespitosa  Schwgr.  —  Lieux  humides  des  bois.  —  Louette-St-Pierre. 

—  muralis^L.  var.  aestiva.  —  Murs.  —  Frahan. 

*  Racorni  iHum  protensum  Al.  Br.  —  Rochers  humides.  —  Gedinne,  Wil- 

lerzie. 

*  —  microcarpum  Hdw.  —  Rochers.  —  Daverdisse. 

—  heterostichmn  Hdw.  var.  "gracilescens,  -  Rochers.  —  Louette-St- 

Pierre. 


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(  372  ) 

Orlhoirichum  saxatile  Woods.  —  Rochers.  —  Bcauraing,  Pont-à-Lesse, 
Dînant,  Lefie,  Foi-Notre-Dame  (zone  calcareuse). 

—  pukhellum  Sm.  —  Troncs  de  peupliers.  -  Louette-St-Pierre. 
"Mnium  affine  Bland.  —  Prairies  humides.  —  Membre,  Daverdisse. 

*  —  serralum  Schrad.  —  Ruines  du  château  d'Herbeumont. 
*Brf/um  fallax  Milde.  —  Prairies  humides.  —  Louette-St-Pierre. 

*  >F«6era  crMda  Schreb.  —  Rochers. —  Bouillon. 
Bartramia  pomiformis  L.  var.  crispa.  —  Rochers.  —  Corbion. 
*Alrichum  angustatum Brid.  —  Vieux  chemins  dans  les  bois.  —  Louetle- 

St-Pierre. 
Cryphaea  heteromalla  Mohr.  —  Troncs  d'arbres.  —  Frahan. 
*Amblystegium  curvipes  Gûmb.  et  Sch.  —Étang  desséché.—  LoucUe- 

St-Pierre. 
Hypnum  rugoswn  Ehrh.  —  Rochers.  —  Neupont. 

—  Sendtneri  Sch.  —  Prairies  humides.  —  Daverdisse. 

—  giganteum   Sch.   —   Prairies   marécageuses.   —  Prouvy  (région 

jurassique);  Louette-St-Pierre. 

—  vemicosum  Lindbg.  —  Prairies  humides.  —  Louelle-St-Pierre. 
Sphagnwn  rigidum  Sch.  var.  *compactum.  —  Bruyères  humides.   — 

Willerzie. 

—  Les  mêmes  botanistes  nous  font  part  de  plusieurs  découvertes  pha- 
nérogamiques  qu'ils  ont  faites  dans  les  régions  ardennaise  et  jurassique. 

Helosciadium  inundatum  Koch.  —  Gedinne,  Rienne. 

Heleocharis  ovaia  R.  Br.  —  Ste-Céçile,  Conques. 

Pilularia  globtUifera  L.  —  Willerzie. 

Carex  dioica  L.  —  Prouvy. 

Schoemis  nigricans  L.  —  Prouvy. 

Lathraea  squamaria  L.  —  Entre  Frahan  et  Aile,  Pctit-Fays. 

Hypochoeris  maculala  L.  —  Corbion. 

Gagea  sylvatica  Loud.  —  Entre  Petit-Fays  et  Vresse. 

—  Nous  avons  découvert,  pendant  nos  vacances  du  mois  d'août,  une 
nouvelle  habitation  du  Physalis  AlkekengiL.,  entre  Rochefort  et  Éprave. 
C'est  une  côfe  rocailleuse  au  bord  de  la  Lomme  non  loin  du  rocher  du 
Trou-Maulin.  La  plante  y  était  peu  abondante. 


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(  373  ) 
BIBLIOTHÈQUE  ET  HERBIER. 

Dons  faits  à  la  Sociélé  * 

Réponse  à  diverses  questions  et  critiques  faites  sur  le  recueil 
des  Lois  de  la  nomenclature  botanique^  tel  que  le  congrès  in- 
ternational de  1867  l'a  publié,  par  Alpb.  De  Candollc.  (De  la 
part  de  Tauteur.) 

Coup  d'ceil  sur  les  principes  qui  servent  de  base  aux  classifi- 
cations modernes, par  D.  Clos.  (Delà  part  de  l'auteur.) 

Sur  les  feuilles  et  les  nœuds  de  quelques  Graminées,  par 
J.  Du  val- Jouve.  —  Des  Salicornia  de  l'Hérault,  par  J.  Du  val- 
Jouve.  (De  la  part  de  Fauteur.) 

Oversigt  over  de  i  aarene  1867-68  t  Danmark  iagttagne 
sjeldne  eller  for  den  danske  Flora  nye  arter^  ved  Joli.  Lange. 
(De  la  part  de  l'auteur.) 

The  Quinology  of  the  East  Indian  plantations,  by  John 
Eliot  Howard;  vol.  in-fol.,  avec  5  pi.  color.,  London,  i869. 
(De  la  part  de  l'auteur.) 

Herbarium  van  Nederlandsche  Planten,  van  C.-A.-J.-A.  Ou- 
demans,  7<'fasc.  i869.  (De  la  part  de  l'auteur.) 


En  échange  du  Balletln  : 

Actes  de  la  Société  Linnéenne  de  Bordeaux;  t.  XXVI, 
3"  série  :  tome  VI,  livr.  i-3. 

Bulletin  de  la  Société  Botanique  de  France;  t.  XVI,  n°»  2  et 
3  et  Revue  bibliographique  G. 

Mémoires  de  la  Société  Académique  de  Maine-et-Loire; 
t.  XIX  et  XX. 


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(  374  ) 

Bulletin  de  la  Société  A  Igérienne  de  Climatologie,  Sciences 
physiques  et  naturelles  ;  6"  année,  1869,  n°'  I,  2  et  5. 

Nxiovo  giornale  botanico  italiano;  t.  I,  n°»  3  et  4. 

Revue  Savoisienne  ;  dO®  année,  n"«  8  et  9. 

LAmico  dei  Campi;  t.  V,  n«*  6,  7  et  8. 

Boston  Society  of.Natural  History  :  Memoirs,  t.  I,  part  IV. 
—  Occasional  Papers  :  n?  \,  —  Proceedings  :  t.  XII. 

A  nnual  Report  of  the  Board  of  Régents  of  the  Smithsonian 
Institution,  4868. 

Report  of  the  Commissioner  of  the  Agriculture  for  the 
year  4  868.  —  Monthly  reports  of  the  Department  of  Agri- 
culture for  the  year  1868;  Washington. 

Bulletin  de  V Académie  royale  des  Sciences,  des  Lettres  et 
des  Beaux-Arts  de  Belgique^  38®  année,  t.  XXVIII,  n°'  7  et  8. 

Annales  de  la  Société  Malacologique  de  Belgique;  année 
1868,  t.  III. 

Schriften  der  Kôniglicheriphysikalisch-ôkonomischen  Gesell- 
schaftzu  Kônigsberg;  9®  année,  1868. 

Verhandlungen  des  botanischen  Vereins  fur  die  Provinz 
Brandenburg,  etc.;  10«  année,  1868. 


Corrections. 

>age  193, 

ligne  15, 

au  lieu  de  J.  de  la  Fontaine,  lizez  A.  de  la  Fonta 

—     — 

-    17, 

—        Frédéricius               —    Frëdéricij. 

_-    — 

-    21, 

—        Meersch                    —   Mersch. 

~  201 

-    U, 

—        quarante  ans            —    cinquante  ans. 

—  203 

-      7, 

—        Holtz                         —   Stoitz. 

—  313 

-      7, 

—        d'une  importance     —   d'importance. 

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BULLETIN 


DE  L.\ 


SOCIÉTÉ  ROYALE  DE  BOTANIQUE 

DE  BELGIQUE. 


1869.  —  N°3. 


Séance  du  5  décembre  1869. 

M.  Du  Mortier,  président. 

M.  J.-E.  BoMMER,  secrétaire  général. 

Sont  présents  :  MM.  C.  Baguet,  L.  Bauwens,  L.  Bodson, 
G.  Carron,  E.  Coemans,  L.  Coomans,  F.  Crépin,  P.  Da- 
ron,  A.  Devos,  E.  Dumortier,  A.  Fontaine,  Th.  Fontaine, 
J.-B.  Francqui,  Ch.  Gilbert,  J.  Gillon,  A.  Houzé,  Howse, 
G.  Jacqucmin,  A.  Joly,  C.  Malaise,  Éd.  Martens,  L.  Pire, 
Ém.  Rodigas,  P.  Schamberger,  A.  Tliielens,  J.  Thys, 
L.  Van  der  Kindere,  É.  Van  Meerbeek,  E.  Van  Risse- 
ghem,  C.  VanVoIxem,  A.  Van  Zuylen,  J.  Weyers, 
A.  Willems. 

Le  Secrétaire  général  donne  lecture  du  procès-verbal  de 
la  séance  publique  tenue  à  Luxembourg  le  20  juin  1869. 
Ce  procès-verbal  est  adopté. 

Il  fait  ensuite  l'analyse  de  la  correspondance. 

M.  Crépin,  secrétaire  des  publications,  lit  le  Compte 
rendu  de  la  huitième  herborisation  de  la  Société.  L'assem- 
blée vote  des  remercîments  à  M.  Crépin  pour  ce  compte 
rendu. 


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(  376  ) 

L'ordre  du  jour  appelle  la  lecture  des  travaux  présentés. 

M.  Crépin  dépose,  au  nom  de  M.  Hobkirk,  un  travail 
intitulé  :  Note  sur  les  formes  du  genre  Capsella.  (Sont 
nommés  commissaires  :  MM.  Coemans.  Rodigas  et  Van 
Bambeke.) 

M.  Du  Mortier  annonce  un  Aperçu  sur  la  Géographie 
botanique  de  la  Belgique.  (Sont  nommés  commissaires  : 
MM.  Martens,  Crépin  et  Van  der  Kindere.) 

M.  A.  Devos  annonce  un  travail  sur  Les  plantes  natu- 
ralisées et  introduites  en  Belgique.  (Sont  nommés  com- 
missaires :  MM.  Thielens,  Cogniaux  et  Chalon.) 

M.  Van  Haesendonck  dépose  les  notices  suivantes  : 
1°  Quelques  mots  sur  le  Thalictrum  princeps  Dmtr.y 
espèce  inédite.  (Sont  nommés  commissaires  :  MM.  Kickx, 
Pire  et  Martens.)  2°  Plantes  non  mentionnées  dans  la  flo- 
rule  des  environs  de  Westerloo,  découvertes  en  1869.  (Sont 
nommés  commissaires  :  MM.  Gilbert,  Devos  et  Van 
Heurck.) 

Conformément  à  l'article  10  des  statuts,  M.  L.  Coo- 
mans,  trésorier,  donne  l'exposé  de  la  situation  financière 
de  la  Société  et  il  présente  les  comptes  de  l'exercice  de 
1869.  M.  Devos,  commissaire  chargé  de  la  vérification 
des  comptes,  dit  qu'ils  ont  été  vérifiés  par  lui  avec  le 
Conseil  d'administration  qui  les  a  reconnus  exacts.  Ils 
sont  ensuite  soumis  à  la  ratification  de  l'assemblée,  qui 
les  approuve.  Des  remercîments  sont  votés  à  M.  Coomans. 

En  vertu  de  l'article  12  des  statuts,  il  est  procédé  au 
renouvellement  du  tiers  des  membres  sortants  du  Conseil 
dont  le  mandat  est  expiré.  Sont  réélus  :  M.  E.  Coemans, 
comme  vice-président,   M.  F.  Crépin,  comme  secrétaire 


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(377) 

des  publications  et  MM.  MuUer  et  Devos,   comme  con- 
seillers. 

Sur  la  proposition  de  M.  le  Président,  la  séance  du  mois 
de  mai,  qui,  d'après  les  statuts,  doit  avoir  lieu  le  premier 
dimanche,  est  remise  au  deuxième  dimanche  du  même 
mois. 

M.  Gosselet,  professeur  à  la  Faculté  des  Sciences  de 
Lille,  demande  le  Bulletin  de  la  Société  en  échange  du 
Bulletin  scientifique,  historique  et  littéraire  du  déporte- 
ment  du  Nord  et  des  pays  voisins.  L'assemblée  accepte  cet 
échange. 

Le  Secrétaire  général  fait  connaître  que  le  Conseil  a 
admis  à  titre  de  membres  effectifs  ; 

MM.  C.  Bernard,  chaussée  de  VIeurgat,  à  Ixelles. 
Massange,  à  Malmedy. 
Oscar  Hecking,  étudiant,  à  Louvain. 
Alph.  Willemaers,  professeur  d'histoire  et  de  géo- 
graphie au  Collège  communal  de  Louvain. 


COMMUMCATIONS  ET  LECTURES. 


Compte  re^idu  de  la  huitième  herborisation  (1869)  de  la 
Société  royale  de  Botanique,  par  François  Crépin. 

Messielrs  , 

L'essai  que  nous  avons  fait  cette  année  d'une  explo- 
ration à  l'étranger  a,  pensons-nous,  complètement  réussi 


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(  378  ) 

et  nous  permet  de  bien  augurer  de  Tavenir.  Un  jour 
devait  arriver  où  nous  étoufferions  en  quelque  sorte  dans 
nos  étroites  frontières  et  où  nous  demanderions  tous  à 
occuper  notre  activité  sur  un  sol  nouveau.  Depuis  huit 
ans  que  la  Société  existe,  nous  avons  fait  sept  courses  à 
l'intérieur  et  à  peu  près  dans  toutes  les  directions.  Le 
littoral  nous  est  parfaitement  connu  ^  la  Campine  nous  a 
livré  ses  plantes  les  plus  rares;  les  riches  vallées  de  la 
Meuse  et  de  la  Sambre,  les  collines  de  TEntre-Sambre- 
et-Meuse  et  de  la  Famenne  ont  gonflé  nos  herbiers  d'une 
foule  d'espèces  remarquables;  la  région  jurassique  a  été 
visitée  avec  soin  et  enfin  les  Hautes-Fagnes  ont  fait  l'objet 
d'une  étude  attentive.  Nos  seules  herborisations  générales 
nous  ont  procuré  la  majeure  partie  des  plantes  rares  du 
pays  et  de  plus  nous  ont  donné  lieu  d'apprécier  la  grande 
variété  florale  de  nos  provinces.  Il  reste  encore  des  points 
qui  réclament  notre  visite  et  nous  citerons  la  curieuse 
zone  poldérienne  du  nord  de  la  Flandre  orientale  avec 
les  bords  de  l'Escaut,  la  partie  septentrionale  de  la  Cam- 
pine anversoise,  les  vallées  de  l'Ourthe  et  de  l'Amblève, 
la  vallée  de  la  Semoy  et  enfin  nos  terrains  calaminaires 
de  la  province  de  Liège.  Voilà  au  moins  pour  cinq  her- 
borisations générales  bien  intéressantes,  mais  qui  ne 
fourniront  guère  à  nos  collections  que  des  choses  déjà 
connues. 

Si  nous  ne  voulons  pas  voir  diminuer  le  beau  zèle  qui 
nous  anime,  nous  devons  chercher  à  rendre  nos  explo- 
rations fructueuses;  or,  pour  atteindre  ce  but,  il  faut 
parfois  quitter  le  pays  et  rayonner  sur  le  domaine  de  nos 
voisins.  Cette  année,  nous  avons  parcouru  le  Luxembourg 
allemand;  viendront  les  voyages  dans  le  pays  de  la  Sarre, 
dans  la  basse  Moselle,  dans  la  vallée  du  Rhin  et  enfin 


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(  379  ) 

dans  les  montagnes  de  TEifel.  Rien  ne  nous  empêchera 
un  jour  de  visiter  les  Vosges,  dont  nous  aurons  à  comparer 
la  flore  avec  celle  de  la  région  ardennaise. 

Mais  pour  ne  point  épuiser  trop  promptement  nos 
ressources,  notre  capital  d'herborisations,  pourrait-on 
dire,  nous  aurions  à  faire  alterner  une  exploration  étran- 
gère avec  une  exploration  dans  l'intérieur  du  pays. 

Le  grand-duché  de  Luxembourg  était  à  Fégard  de  nous, 
Belges,  dans  une  position  exceptionnelle  et  méritait  de 
devenir  le  champ  de  notre  première  excursion  au  delà  de 
nos  frontières.  Longtemps  il  a  fait  partie  de  la  Belgique; 
nous  y  avons  conservé  beaucoup  de  sympathies;  nous  y 
comptons  des  confrères  qui  devaient  s'y  associer  à  nos 
recherches;  c'est  la  patrie  d'un  de  nos  floristes,  de  Tinant, 
dont  l'ouvrage  a  été  le  guide  de  plusieurs  d'entre  nous 
dans  l'étude  de  la  végétation  du  Luxembourg  belge.  Quant 
au  pays  en  lui-même,  il  devait  exciter  notre  intérêt  par 
sa  riche  flore. 

La  date  de  l'herborisation  générale  avait  été  fixée  d'une 
façon  très-heureuse,  car,  grâce  à  la  température  un  peu 
anomale  de  cette  année,  nous  avons  encore  pu  récolter 
fleuries  de  magnifiques  Orchidées  qui,  en  temps  ordinaire, 
auraient  été  en  fruits. 

La  perspective  d'une  course  dans  une  contrée  accidentée 
et  abondamment  fournie  de  plantes  rares  avait  fortement 
stimulé  la  curiosité  de  nos  confrères;  beaucoup  répon- 
dirent à  l'appel  qui  fut  fait.  Malheureusement  le  temps 
vint  contrarier  notre  départ  d'une  façon  bien  fâcheuse  : 
la  veille  il  pleuvait  et  le  19  juin  il  n'a  cessé  de  pleuvoir. 
Il  fallait  être  résolu  et  même  téméraire  pour  se  mettre 
en  roule.  Les  premiers  de  nous  arrivés  à  la  gare  du 
Luxembourg  craignaient  bien  de  partir  à  un  très-petit 


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(  380  ) 

nombre,  mais  la  phalange  bruxelloise,  que  rien  n'arrête, 
venait  bientôt  grossir  les  rangs. 

Une  fois  commodément  casés  dans  des  compartiments 
de  seconde  classe,  nous  tâchons  d'oublier  la  pluie  qui 
cinglait  le  train,  en  parlant  des  découvertes  annoncées  au 
programme.  Toutefois,  il  arrivait,  par  moment,  que  Fœil 
de  Tun  ou  Pautre  s'assombrissait  en  sondant  un  ciel  bas. 
et  nuageux  qui  semblait  traîner  avec  nous.  De  Bruxelles 
jusqu'au  pied  méridional  des  Ardennes,  nous  eûmes 
averses  sur  averses,  mais,  parvenus  à  Arlon,  la  pluie 
cessa  brusquement  et,  à  Tiotre  arrivée  à  Luxembourg,  le 
soleil  reparaissait  et  nos  amis  luxembourgeois,  venus  pour 
nous  souhaiter  la  bienvenue,  furent  surpris  d'apprendre 
qu'en  Belgique  on  était  surabondamment  arrosé,  alors 
qu'eux  jouissaient  de  fort  beau  temps. 

A  la  gare,  nous  étions  reçus  par  une  députation  de  la 
Société  des  Sciences  naturelles  composée  de  MM.  Mersch- 
Faber,  président  de  la  Société,  Fischer,  médecin  vétéri- 
naire, A.  de  la  Fontaine,  commissaire  d'arrondissement, 
Koltz,  garde  général,  J.  Meyer,  chimiste,  Muhlendorff, 
professeur.  Plusieurs  autres  personnes  s'occupant  d'histoire 
naturelle  s'étaient  jointes  à  cette  députation  :  MM.  Siegen, 
Gourens,  Moesel,  Weber,  etc.  Les  présentations  et  les 
compliments  d'usage  terminés,  nous  faisions  hisser  nos 
presses  et  bagages  sur  les  omnibus  de  l'Hôtel  de  l'Europe 
et  au  lieu  de  nous  envoiturer,  nous  montâmes  pédestrement 
a  la  ville,  pour  mieux  voir  les  alentours  et  pour  continuer 
plus  à  l'aise  des  causeries  entamées. 

Par  les  bons  soins  de  nos  nouveaux  amis,  notre  arrivée 
avait  été  annoncée  dans  les  journaux  :  aussi  le  voyait-on 
bien  sur  notre  passage  à  travers  la  ville. 

Toutes  les  mesures  ayant  été  prises  d'avance  à  l'Hôtel 


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(381  ) 

de  TEurope,  nous  fumes  bientôt  installés  dans  nos  cham- 
bres. Une  grande  salle  nous  était  réservée  à  Tétage  pour 
nos  repas.  Disons  ici  que  le  patron  de  rétablissement, 
M.  VVester,  aidé  de  son  fils  et  d'un  personnel  actif  et  soi- 
gneux, nous  a  parfaitement  hébergés  durant  notre  séjour 
à  Luxembourg  et  qu'il  mérite  dorénavant  la  confiance  des 
botanistes. 

JOURNÉE  DV  19  JUIN. 

Vers  deux  heures  et  demie,  après  déjeuner,  nous  sortions 
de  la  ville  pour  visiter  les  alentours  de  Clausen.  Comme 
le  voisinage  immédiat  est  très-accidenté,  il  n'est  pas  néces- 
saire de  s'éloigner  beaucoup  pour  faire  d'abondantes  récol- 
tes. Parvenus  au  pied  des  hauteurs  de  Clausen,  on  se  divise 
en  deux  bandes  :  l'une  sous  la  conduite  de  M.  Meyer,  dont 
nous  faisions  partie,  l'autre  sous  celle  de  M.  Fischer. 

Nous  détaillerons  tout  d'abord  les  découvertes  faites  par 
la  première  bande,  après  quoi  nous  donnerons  la  liste  des 
trouvailles  faites  à  Clausen  par  la  seconde. 

Avant  d'aller  plus  loin,  disons  que  le  Linaria  Cymha- 
laria  est  abondant  et  répandu  sur  toutes  les  fortifications 
de  la  ville  et  qu'il  se  montre  çà  et  là  sous  sa  forme  chloro- 
tique  à  fleurs  blanches. 

Sur  la  côte  rocailleuse,  qui  se  trouve  à  gauche  de  la 
route  de  Clausen,  nous  découvrons  successivement  sur  les 
pelouses,  les  rochers  et  dans  les  broussailles  : 

Slachys  recta.  Medicago  miiiima. 

Silène  conica.  Poa  compressa  var. 

Bromus  tcctorum.  Verbascum  Lychoitis. 

Dianlhus  Carlhusiaiiorum.  Bromus  erectus. 

Festuca  duriuscula  var.  Rhamnus  catharticus. 

Dianlhus  prolifcr.  OËnothera  biennis. 

Cotoneaster  vulgaris.  Orobanche  Ëpithymum, 


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De  là,  nous  nous  dirigeons  à  droite  et  montons  sur  une 
côte  boisée  au-dessus  de  Neudorff,  où  le  caractère  de  la 
végétation  devient  plus  silicicole.  Nous  y  notons  : 

Sedum  aureum.  Luzula  maxima. 

Melica  nulans.  Cotoneaster  vulgaris. 

Galium  sylvestre.  Gcnista  sagittalis. 

Polygonatum  vulgare.  Rosa  subglobosa. 

Un  rendez-vous  avait  été  fixé  au  cimetière  de  Clausen 
pour  la  réunion  des  deux  bandes.  Arrivés  les  premiers, 
nous  visitons  le  cimetière  pour  chercher,  mais  en  vain, 
le  Chondrilla  juncea,  qu'y  indiquait  Tinant.  Après  avoir 
attendu  une  demi-heure,  et  dans  la  pensée  que  nos  amis 
nous  ont  devancés,  nous  nous  décidons  à  partir  pour 
explorer  le  Pulvermuhle,  qui  est  une  véritable  oasis  bota- 
nique. Avant  d'arriver  à  cette  localité,  sur  une  côte,  entre 
la  route  et  le  chemin  de  fer,  nous  observons  : 

Silène  conica.  Dianthus  proUfcr. 

Bromus  tectorum.  Trifolium  striatum. 

Orobanche  Epilbymum.  Medicago  minima. 

Filago^arvensis.  Alyssum  calycinum. 

Pour  atteindre  les  hauteurs  du  Pulvermûhle,  il  faut 
traverser  la  voie  ferrée  en  dévalant  d'un  grand  déblais,  où 
les  pierres  et  le  sable  vous  suivent  ou  vous  précèdent. 
Montant  à  cette  station  historique,  nous  trouvons  tout 
d'abord  des  masses  de  Seseli  coloratum  qui  commençaient 
à  pousser  leurs  tiges  florifères.  Cette  rare  espèce,  aux 
feuilles  finement  séquées,  est  abondante  sur  le  versant  et 
le  sommet  du  plateau.  Nous  y  avons  vainement  cherché 
le  Seseli  montanum. 

Le  plateau  et  ses  escarpements  nous  offraient  successi- 
vement : 


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Hippocrepis  comosa.  Vincetoxicum  album. 

Carex  hurailis.  Silène  nutans. 

Garum  bulbocastauum.  Gotoneasler  vulgaris. 

Asperula  Gynanchica.  Anémone  Pulsatilla. 

Mais  ces  plantes  n'étaient  que  fretin;  ce  que  nous  cher- 
chions et  ce  qui  fut  heureusement  trouvé,  c'était  quelque 
chose  de  moins  vulgaire.  En  plongeant  le  regard  dans  les 
broussailles  qui  se  cramponnent  aux  escarpements,  nous 
apercevions  le  Laserpitium  latifolium,  cette  grande  et 
magnifique  Ombellifère  qui  atteint  taille  d'homme.  La 
crainte  de  nous  rompre  le  cou  ne  nous  empêchait  pas  de 
nous  aventurer  sur  ces  roches  à  pic  pour  y  aller  quérir 
cette  patricienne  qui  s'élevait  au-dessus  des  plus  hauts 
buissons.  Elle  se  retrouve  plus  bas  dans  la  côte  parmi  les 
taillis.  Là  végète  une  autre  rareté,  dont  nous  faisions  abon- 
dante récolte,  le  Trifolium  alpestre,  espèce  affectant  un 
peu  le  faciès  du  Trifolium  médium» 

Après  nos  dévallements  plus  ou  moins  périlleux  et  avant 
d'escalader  les  escarpements  faisant  face  au  Pulvermûhle, 
nous  fûmes  unanimes  pour  proposition  réconfortative, 
celle  d'aller  au  bouchon  le  plus  proche.  Quelques  cru- 
chons de  cette  bonne  bière,  dont  les  Luxembourgeois 
peuvent  être  fiers  même  en  présence  de  Flamands,  nous 
rendaient  un  nouveau  courage.  Bientôt  nous  grimpions 
sur  les  hauteurs  opposées  au  Pulvermûhle,  où  nous  avions 
à  inscrire: 

Phalangium  Liiiago.  Anémone  Pulsatilla. 

Camelina  sylvestris.  Orobanche  Fpilhyraum. 

Lychnis  viscaria.  Genista  sagittalis. 

Sedum  aureum.  Asperula  Gynanchica. 

Redescendus  dans  la  vallée  et  en  aval  du  hameau,  nous 
observions  : 


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Herniaria  glabra.  Turritis  glabra. 

Valerianella  carinala.  Festuca  arundinacea. 

Polypodium  Phocgopleris. 

Dans  les  prairies  foisonnait  le  Tragopogon  oricntalis, 
espèce  qu'on  n'a  point  jusqu'ici  découverte  en  Belgique  et 
dont  nous  fumes  heureux  de  faire  une  abondante  provision. 
M.  Meyer  se  dévoua  pour  nos  amis,  qui  semblaient  avoir 
pris  une  autre  direction,  et  fit  un  énorme  fagotin  de  cette 
plante  qu'il  se  mit  bravement  au  dos. 

En  rentrant  à  Luxembourg  par  le  Grund,  nous  vîmes, 
sur  de  vieux  murs,  le  Parîetaria  diffusa. 

Soit  dit  en  passant,  nous  conseillons  d'éviter  la  montée 
du  Grund,  car  la  côte  est  tellement  rapide  qu'il  faudrait 
une  bien  légère  poussée  du  sol  pour  lui  donner  la  ver- 
ticale :  c'est  à  rendre  poussifs  les  botanistes  même. 

D'après  les  renseignements  qu'a  bien  voulu  nous  fournir 
M.  Du  Mortier,  nous  allons  signaler  les  trouvailles  faites 
par  la  seconde  bande  qui  était  dirigée  par  MM.  Koltz, 
Fischer  et  de  la  Fontaine.  En  traversant  la  vallée  de 
l'Alzette,  elle  récolte  en  abondance  les  Campanula  glo- 
rnerata  et  Salvia  pratensis.  Bientôt  elle  atteint  le 
sommet  des  rochers  perpendiculaires  de  Clausen,  où  l'on 
jouit  d'un  magnifique  panorama.  IVos  amis  y  recueillent 
le  Laserpitium  latifolium  qui  se  trouve  en  compagnie  de 
centaines  de  buissons  du  Coronilla  Emeriis.  Cet  arbrisseau 
existe  partout  et  descend  jusqu'au  bas  des  rochers.  Dans 
les  crevasses,  s'y  voient  quelques  toufl'es  de  Jasminum 
fruticans. 

A  ces  espèces,  on  doit  ajouter  : 

Gotoueaster  vulgaris.  Allium  coiiiplanatum. 

Phalangium  Liliago.  Turritis  glabra. 

Iris  germaDica.  Stachys  recta. 


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(  383  ) 

Garex  humilis.  Hippocrepis  comosa. 

Dîanthus  Garlhusianorum.  Camelina  sylvestris. 

Polygonatum  vulgare.  Bromus  erectus. 
Festuca  prasina. 

Après  cette  ascension,  la  bande  se  dirige  vers  le  cime- 
tière en  contournant  les  rochers.  Elle  rencontre  sur  sa 
route  les  Rosa  cinerascens,  pomifera  et  dnnamomea;  puis, 
après  un  repos,  elle  se  dirige  vers  le  Pulvermiilile , 
observant  presque  toutes  les  mêmes  espèces  déjà  récoltées 
par  l'autre  bande,  plus  le  Ribes  alpinum. 

Vers  huit  heures,  après  époussetage  et  changement  de 
chaussures,  tous  nous  affluions  avec  grand  empressement 
dans  la  salle  à  manger.  Sur  nos  tables  belges,  les  bouteilles 
sont  petites,  elles  manquent  de  caractère,  de  faciès 
distinctif,  mais  dès  qu'on  arrive  dans  Fouest  de  l'Allemagne 
les  convives  disparaissent  presque  derrière  ces  bouteilles 
au  col  ciconien.  Ces  bons  vins  de  la  Moselle,  de  la 
Sarre  et  du  Rhin  paraissent  tout  d'abord  plats  aux  palais 
habitués  aux  vins  fumeux  de  la  Bourgogne,  mais  pour 
peu  que  les  papilles  linguales  aient  de  sensibilité  intelli- 
gente, on  découvre  bientôt  la  fine  organisation  du  ju  des 
treilles  rhénanes.  Eh  !  pourquoi  ne  pas  parler  de  ce  liquide 
paiement  ambré  auquel  nous  avons  dû  cette  franche  gaité 
qui  n'a  cessé  de  régner  entre  nous  tous  durant  notre 
séjour  dans  le  Luxembourg,  qui  nous  a  valu  ces  bonnes 
chansons,   ces     fines  plaisanteries,    qui    a    rendu    les 

vieux nous    allions  dire   aussi    pétulants   que    les 

jeunes.  Notre  premier  dîner  à  Luxembourg  fut  un  véri- 
table banquet,  où  les  Belges  étaient  heureux  de  fraterniser 
avec  les  Luxembourgeois.  Au  dessert,  une  agréable 
surprise  nous  attendait.  Sans  que  nous  fumes  prévenus, 
nous  entendîmes,   sous  nos  fenêtres,  commencer  une 


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sérénade  qui  nous  fît  croire  qu'un  important  personnage 
officiel  était  descendu  à  l'Hôteî  de  l'Europe.  C'était  bien 
pour  nous  cette  sérénade,  que  nous  devions  à  la  courtoisie 
de  nos  excellents  amis  de  Luxembourg.  Ceux-ci  avaient 
obtenu,  des  administrateurs  de  l'Athénée,  que  le  corps  de 
musique  de  cet  établissement  viendrait  honorer  les  repré- 
sentants d'une  science  qui  avait  fait  la  réputation  de 
plusieurs  de  leurs  concitoyens.  Peut-être  voulait-on  aussi 
honorer  le  patriotisme  de  l'homme  distingué  qui  se  trouve 
à  notre  tète  et  qui  fut  autrefois  un  énergique  défenseur 
du  Luxembourg,  Quoiqu'il  en  soit,  la  Société  s'est  trouvée 
extrêmement  flattée  de  cette  délicate  attention,  qui  témoi- 
gnait de  l'exquise  urbanité  des  Luxembourgeois.  Ce  ne 
sont  pas  des  étrangers  que  nous  avons  rencontrés,  ce 
sont  des  amis,  des  frères.  L'accueil  que  nous  en  avons 
reçu  a  été  des  plus  chaleureux;  aussi  répondons-nous 
aux  vœux  de  tous  nos  confrères  belges  en  témoignant 
publiquement  ici  notre  reconnaissance  à  tous  les  Luxem- 
bourgeois, qui,  durant  ces  belles  journées,  nous  ont 
guidés  et  accompagnés  dans  leur  province. 

JOURNÉE  DU  20  JUIN. 

Ce  jour  la,  il  nous  survenait  du  renfort.  Par  le  premier 
train,  nous  arrivaient  de  Trêves  deux  excellents  botanis- 
tes :  les  docteurs  Use  et  Rosbach.  Le  premier  nous  était 
connu  par  sa  Flore  de  la  Thuringe,  le  second,  par  ses 
recherches  aux  environs  de  Trêves,  recherches  consignées 
en  partie  dans  la  Flore  de  notre  confrère  M.  Wirtgen. 
Ces  Messieurs  n'arrivaient  pas  les  mains  vides.  M.  Isic 
nous  apportait  quelques  plantes  rares  de  la  vallée  de  la 
Moselle,  et  entre  autres  le  Limodorum  abortivum  que 
nous  devions  retrouver  à  Merlert.  De  son  côté,  M.  Ros- 


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(  387  ) 

bach  avait  avec  lui  un  gros  paquet  de  Sedum  vivants  qu'il 
soumit  à  Texamen  des  membres  de  la  Société.  Un  peu 
plus  tard,  une  députation  de  la  Société  des  Sciences  natu- 
relles de  Metz,  composée  de  MM.  Géhin,  pharmacien, 
Humbert,  médecin,  Frédéricij,  professeur,  venait  prendre 
part  à  nos  travaux.  Nous  saisîmes  cette  heureuse  occasion 
pour  établir  des  rapports  entre  notre  Société  el  celle  de 
Metz. 

'  Ainsi  que  la  chose  était  marquée  au  programme,  dans 
la  matinée,  on  se  rendit  au  Musée  de  TAthénée,  pour 
visiter  les  collections  et  surtout  les  herbiers.  Là,  il  existe 
une  sorte  de  double  de  Fherbier  de  Tinant,  mais  la  propre 
collection  de  l'auteur  de  la  Flore  Luxembourgeoise  est 
encore  en  possession  de  M"**'  veuve  De  Block,  à  Sept- 
Fontaines.  M.  Mersch-Faber  nous  fît  examiner  une  très- 
curieuse  collection  de  plantes  américaines  qu'il  avait  lui- 
même  récoltées  dans  les  Montagnes  Rocheuses. 

Au  moins  une  heure  avant  la  séance,  le  préau  de 
l'Athénée  regorgeait  de  monde.  A  voir  l'empressement  du 
public,  on  s'aperçoit  que  nous  touchons  à  la  savante  Alle- 
magne, où  les  sciences  sont  en  si  grand  honneur,  où  le 
peuple  même  comprend  le  but  et  l'utilité  des  recherches 
scientifiques.  Par  les  soins  de  nos  nouveaux  amis,  dont 
plusieurs  sont  chargés  d'emplois  officiels,  la  vaste  salle  de 
l'Athénée,  où  se  font  les  distributions  de  prix,  avait  été 
mise  à  notre  disposition.  Ce  local,  qui  convient  admi- 
rablement pour  une  séance  solennelle,  fut  bientôt  rempli. 
Outre  une  foule  de  notabilités  de  la  ville,  il  y  avait  tous 
les  élèves  des  cours  supérieurs  de  l'Athénée,  jeunes  gens 
dont  une  partie  sont  destinés  à  venir  terminer  leurs 
éludes  dans  nos  Universités.  Au  bureau,  sur  l'invitation 
du  Président,   viennent  prendre  place  MM.   de  Colnet- 


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(  388  ) 

d'Huart,  ministre  des  finances,  Mersch-Faber,  Fischer, 
Mûhlendorff,  Meyer,  Koltz  et  les  deux  secrétaires.  M.  Du 
Mortier  ouvre  la  séance  par  un  discours  très-heureux  par 
la  forme  et  le  fond,  dans  lequel  il  expose  le  but  de  nos 
recherches,  les  motifs  de  notre  choix  de  Luxembourg 
pour  notre  session  extraordinaire  de  cette  année;  il  y 
rappelle  ie  souvenir  des  Luxembourgeois  qui  se  sont 
distingués  dans  la  botanique  et  il  forme  des  vœux  pour 
que  la  jeune  génération  suive  lexemple  de  ses  aînés. 
Après  ce  discours  qui  provoque  de  longs  applaudisse- 
ments, M.  de  Colnet-d'Huart  remercie  le  Président  de  ce 
qu'il  vient  de  dire  au  sujet  de  ses  compatriotes  et  il  saisit 
cette  occasion  pour  marquer  le  but  des  sciences,  qui  doit 
être  élevé  et  au-dessus  des  intérêts  matériels.  Les  pensées 
élevées  dites  par  Thonorable  orateur  ont  été  chaudement 
acclamées.  Lecture  de  la  correspondance  ayant  été  faite, 
la  parole  est  donnée  à  l'un  des  secrétaires  pour  lire  une 
notice  sur  Tinant;  puis,  à  M.  Fischer,  pour  lire  la  bio- 
graphie de  Holandre,  l'auteur  de  la  Flore  du  département 
de  la  Moselle.  Cette  dernière  lecture  intéressa  vivement 
l'auditoire.  Pour  une  séance  où  le  public  est  admis,  nous 
estimons  qu'on  doit  écarter  toute  discussion  de  détails,  de 
pur  métier,  se  borner  aux  choses  générales  et  qui  peu- 
vent trouver  écho  dans  une  foule  composée  d'éléments 
divers.  Notre  séance  à  Luxembourg  répondait  à  celte 
condition;  aussi  fut-elle  intéressante  et  n'a  point  fatigué 
l'attention.  Espérons  qu'elle  portera  des  fruits  et  qu'elle 
aura  éveillé  le  goût  des  sciences  naturelles  et  surtout  de 
la  botanique  chez  quelques  jeunes  gens  que  la  curiosité 
avaient  attirés  au  milieu  de  nous. 

En  quittant  l'Athénée,  nous  fumes  déjeuner.  Pendant 
que  nous  étions  à  table,   l'un  des  secrétaires  reçoit  une 


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(  389  ) 

lettre  du  D'  Dietz,  de  Grevenmacher,  par  laquelle  il  nous 
annonce  qu'il  se  met  à  la  disposition  de  la  Société  à  son 
passage  à  Grevenmacher.  Il  veut  bien  prendre  le  soin  de 
nous  faire  préparer  un  repas  aux  poissons  à  Wormel- 
dange.  Le  Président  charge  le  commissaire  de  répondre  à 
M.  Dietz  et  de  le  remercier,  au  nom  de  la  Société,  de  sa 
bienveillante  proposition. 

Vers  deux  heures,  on  sort  de  Luxembourg  par  la  porte 
de  Belgique,  pour  de  là  gagner  la  vallée  de  FAlzette.  En 
passant,  nous  visitons  le  jardin  de  M.  A.  de  la  Fontaine, 
où  nous  trouvons  plusieurs  plantes  à  recueillir,  car  ce 
jardin  comprend  un  petit  bois  monlueux. 

Festuca  sylvatica.  Luzulaaibida. 

Galiuin  sylvaticum. 

A  Eich,  et  comme  la  veille,  on  se  divise  en  deux  com- 
pagnies :  Tune  doit  descendre  TAlzette  sur  la  rive  droite 
jusque  Dommeldange,  Tautre  doit  se  tenir  sur  la  rive 
gauche.  Nous  restâmes  avec  celle-ci,  qui,  si  nous  avons 
bonne  mémoire,  se  composait  de  MM.  Koltz,  Van  Volxem, 
Petit,  Weber,Muller,  Bommer,  Willems,  Howse,  Chalon, 
de  Dieudonné,  Bauwens  et  Rothermel.  Si  nous  rappelons 
CCS  noms,  c'est  pour  fixer  le  souvenir  d'une  petite  fête  qui 
nous  fut  donnée  au  milieu  des  bois. 

Dans  les  boisements  de  la  rive  gauche  vers  Eich,  on 
notait  : 

MayantheiDum  bifolium.  Pyrola  minor. 

Luzula  albida.  Monotropa  Hypop}  tis. 

Asperula  odôrata.  Gephalanthera  grandiflora. 

Plus  loin,  vers  Beggen,  dans  les  bois  et  les  champs,  on 
trouvait  : 


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(  390  ) 

Scirpus  compressus.  Turgenia  latifolia. 

Fragaria  magna.  Ëuphorbia  platyphylla. 

Rubus  saxatilis.  Lathyrus  tuberosus. 

Sedum  aureum.  Orchis  purpurata. 

Scleranthus  perennts.  Ophrys  myodes. 

Corynephorus  cancsccns.  Actea  spicata. 

Garcx  pilulifera.  Galium  Iricornc. 

En  explorant  ces  bois  montueux,  notre  troupe  se  trouve 
démembrée  en  deux  corps,  mais  il  avait  été  convenu  qu'on 
se  rallierait,  à  la  soirée,  au  Rodenhoff,  maison  de  campagne 
appartenant  au  père  deTun  des  nôtres,  M.  Van  Voixem. 
Les  alentours  du  Rodenhoff  sont  sur  les  marnes  irisées, 
©à  nous  constatons  : 

Viburnum  Lantana,  Lonicera  Xylosteum. 

Gymnadenia  Gonopsea.  Sorbus  torminalis. 

Inula  salicina.  Saiiicula  europaea. 

Sous  la  conduite  de  notre  vaillant  garde  général 
M.  Koltz,  nous  arrivons  au  Rodenhoff  par  les  jardins. 
Chacun  se  disait  intérieurement  que  nous  aurions  bien  du 
guignon  si,  au  rendez-vous,  nous  ne  trouvions  pas  un 
cruchon  de  bière  pour  nous  désaltérer.  Il  y  avait  mieux 
que  cela,  mais  il  fallait  attendre  le  maître  du  logis,  qui 
était  encore  en  arrière.  Pour  faire  se  hâter  les  con- 
frères en  relard,  on  sonne  à  toute  volée  la  cloche  de 
rappel  placée  au  sommet  du  toit.  Enfin,  du  haut  ,des 
terrasses,  nous  apercevons  au  loin  nos  amis  qui  herbori- 
saient en  gravissant  la  montée.  M.  Van  Volxcm  arrive 
bientôt,  nous  engage  à  entrer  dans  son  castel  et  donne 
sotto-voce  certains  ordres  à  son  majordome.  Ces  ordres 
furent  exécutés  fidèlement.  Nous  voudrions  ici  donner 
quelques  détails,  mais  comme  la  discrétion  nous  fut 
recommandée  par  notre  amphitryon,   il  faut  se  borner 


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•     (  391  ) 

à  dire  que  nous  conserverons  longtemps  le  souvenir  du 
court  séjour  fait  au  Rodenhoff.  La  nuit  tombait  comme 
nous  rentrions  à  Luxembourg,  où  déjà  nos  autres  confrè- 
res étaient  de  retour.  Ils  avaient  trouvé  à  peu  près  les 
mêmes  espèces  que  nous,  plus  : 

Teucrium  Chamaepytis.  Podospermum  laciniatum. 

Pyrola  rotundifolia. 

JOURNÉE  DU  2i  JUIN. 

Lundi,  nous  quittions  Luxembourg  par  le  premier 
train,  qui  nous  laissait  à  la  station  d'Oetrange.  Là,  des 
voitures  nous  attendaient  pour  nous  conduire  à  Remicli. 
Au  sortir  de  TOetrange,  on  abandonne  bientôt  le  lias 
pour  entrer  dans  les  marnes  irisées,  qui  nous  offrent 
certaines  espèces  rares  ou  nulles  sur  le  lias.  Du  bassin 
de  la  Syre,  la  route  de  Remich  redescend  dans  celui  du 
ruisseau  de  Stadbredimus,  qu'elle  longe  jusque  Bous. 
La  vallée  de  ce  ruisseau  prend  déjà  un  caractère  plus 
méridional  que  les  environs  de  Luxembourg;  on  y  voit 
la  vigne  sur  plusieurs  coteaux  et  des  arbres  fruitiers, 
surtout  des  cerisiers,  y  sont  cultivés  en  pleins  champs  et 
en  abondance.  En  montant  la  côte  qui  sépare  Bous  de 
Remich,  nous  quittons  les  voitures  pour  herboriser  dans 
les  campagnes  bordant  la  route,  où  nous  trouvons  : 

Delphinium  Consolida.  Ëryngium  campestre. 

Adonis  acstivalis.  Lathyrus  Âphaca. 

Turgenia  latifolia.  Garum  bulbocastanum. 

Lathyrus  tuberosus.  Erysimum  orienlale. 

Nous  voilà  bientôt  en  vue  de  la  Moselle,  dont  nous 
dominons  la  vallée,  et  nous  descendons  par  une  pente 

39 


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(  392  )     - 

rapide  dans  la  petite  ville  de  Remich.  Celle-ci,  malgré 
de  nouvelles  constructions,  a  un  cachet  de  vétusté;  les 
rues  y  sont  étroites  et  très-irrégulières.  Nos  voitures 
gagnent  le  bord  de  Teau  et  passent  sous  Tune  des  arches 
d'un  beau  pont  qui  relie  la  rive  luxembourgeoise  au 
territoire  prussien.  A  rHôtel  Schorn,  un  déjeuner  sub- 
stantiel nous  attendait.  C'est  là  que  Tinant  s'arrêtait 
lorsqu'il  herborisait  dans  la  vallée  de  la  Moselle.  M.  Schorn 
se  rappelait  fort  bien  avoir  vu,  chez  son  père,  notre 
Président  cinquante  ans  auparavant.  Nous  nous  y  trouvions 
donc  plus  ou  moins  en  pays  de  connaissance. 

Pour  être  bien  guidés  sur  les  hauteurs  boisées  de  la 
rive  gauche,  M.  Koltz  avait  convoqué  deux  de  ses  gardes 
forestiers  du  triage  de  Remich,  qui  devaient  nous  accom- 
pagner jusque  Schengen. 

Les  prairies  en  amont  de  Remich  n'étaient  point  encore 
fauchées  et  c'était  fort  heureux,  car  nous  avions  à  y  ré- 
colter plusieurs  espèces  intéressantes  : 

Veronica  Teucriam.  Eryngiurii  campestre. 

Rhinanthus  Alectorolophus,  Tragopogon  orientalis. 

Salvia  pratensis.  Thaliclrum ? 

Garum  Carvi.  Euphorbia  platypbylla. 
Scabiosa  pratensis.  —  Esula. 

Peucedanum  carvifolium. 

Dans  les  oseraies,  et  cela  depuis  Schengen  jusqu'à 
Wasserbillig,  on  trouve  assez  abondamment,  mêlé  aux 
Salix  triandra  et  viminalis,  le  Salix  hypophaefolia.  Nous 
croyons  y  avoir  aussi  aperçu  le  Salix  rubra. 

Vis-à-vis  de  Kleinmacher,  foisonne,  au  bord  de  l'eau, 
VAcorus  Calamus.  Dans  les  haies,  on  rencontre  le  Lamium 
maailatum. 


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.     (  593  ) 

Vers  Bech,  nous  suivons  la  route  jusque  Wintrange, 
où  nous  nous  arrêtons  quelques  instants  au  premier  caba 
ret.  Aux  bords  de  la  Moselle,  la  branche  de  genévrier  ou 
de  sapin  ne  pend  pas  au-dessus  de  la  porte  des  cabarets, 
mais  elle  se  trouve  roidement  fichée  horizontalement  dans 
le  mur. 

En  sortant  de  Wintrange,  nous  prenons  à  droite  un 
chemin  excessivement  escarpé  qui,  par  un  temps  orageux, 
nous  fit  moult  suer. 

Dans  le  bois  du  versant  faisant  face  au  village,  on 
constate  la  présence  de  : 


Bupleiirum  falcalum. 
Peucedanum  Gervaria. 
Pulmonaria  officinalîs 
(P.  obscura  Dmrt.). 


Lonicera  Xylosteum. 
Serratula  tinctoria. 
Daphne  Mezcreum. 
Selinuin  carvifolium. 


Après  avoir  fouillé  les  taillis  du  plateau  derrière  Re- 
merschen,  nous  descendons  dans  une  vallée,  dont  les 
eaux  se  jettent  bientôt  dans  la  Moselle,  et  là  nous  récoltons 
un  certain  nombre  d'excellentes  espèces  que  nous  n'avions 
pas  encore  vues  jusque-là  :  Ophrys  arachnites,  0.  api  fera, 
Allium  rotundum  (un  pied),  Aster  Amellus  (non  fleuri), 
Trifolium  rubens.  En  outre,  nous  y  voyions  : 


Inula  salicina. 
Trifolium  ochrolcucum. 
Festuca  arundinacca. 
Garex  distans. 
Enphorbia  stricta. 
Peucedanum  Gervaria. 
Lacluca  saligna. 
Eryngium  campestre. 
Bromus  arvensis. 


Hippocrepis  comosa. 
Podospermum  laeîniatum. 
Turgenia  latifolia. 
Galium  tricorne. 
Lathyrus  Aphaca. 
Erysimum  orientale. 
Adonis  aestivalis. 
Poterium  muricatum. 
Iberis  amara. 


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(  394  ) 

A  l'exception  de  M.  Van  Zuyien  et  de  moi,  les  confrères 
se  dirigent  vers  Contz,  où  ils  espéraient  trouver  leGlyceria 
distans  au  voisinage  des  sources  salées,  mais  cette  plante 
signalée  par  Tinant  a  disparu.  Vers  Contz,  ils  ont  observé  : 

Lepidium  ruderale.  Campanula  rapunculoides. 

Scirpus  maritimus. 

Restés  en  arrière,  nous  explorons  l'énorme  monticule 
en  amont  de  Schengen,  d'où  Ton  jouit  d'un  magnifique 
panorama.  La  vue  s'étend  à  plus  de  deux  lieues.  Les 
roches  y  sont  formées  de  musehelkalk.  Nous  y  rencon- 
trions : 

Asperula  Gynanchica.  Podospcrmum  lacinialura. 

Melica  ciliata.  Ibcris  amara. 

Stachys  recta.  Ajuga  Ghamaepytis. 

Fragaria  collina.  Trifolium  rubens. 

Bupleurum  falcalum.  Campanula  rapunculoides. 
Lactuca  pcrennis. 

Dans  les  champs  cultivés,  une  Vesce  d'aspect  singulier 
nous  intrigue  beaucoup  par  son  faciès.  Les  ailes  blanchâ- 
tres de  sa  corolle,  ses  longues  grappes,  la  distinguent  du 
Vicia  Cracca.  Après  l'avoir  attentivement  examinée,  nous 
en  arrivons  à  dire  que  si  ce  n'est  pas  le  Vicia  tenuifolia, 
c'est  au  moins  une  variété  très-remarquable  du  Vicia 
Cracca.  Nos  amis  l'avaient  aussi  récoltée  en  la  prenant 
pour  le  type  de  Roth.  Cette  Vesce,  qui  est  bien  le  Vicia 
tenuifolia,  est  extrêmement  abondante  sur  les  coteaux  de 
la  Moselle  depuis  Schengen  jusque  Wasserbillig,  où  ses 
épaisses  colonies  la  font  reconnaître  de  loin.  M.  lise  nous 
assurait  que  cette  espèce  remplace  complètement  le  Vicia 
Cracca  dans  la  vallée  de  la  Moselle. 

Ayant  visité  le  sommet  de  la  montagne,  nous  descen- 


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(  395  ) 

dons  sur  le  versant  de  la  Moselle,  où  Fexploration  est 
difficile,  à  cause  des  accidents  du  terrain.  Nous  y  remar- 
quons : 

Sorbus  Aria.  Aster  Amellus. 

—  tormiualis.  Inula  salicina. 

Loiiicera  Xylosteum.  Actea  spicata. 

Nous  fîmes  là  du  maraudeur.  C'était  la  saison  des 
cerises  et  les  cerises  y  sont  abondantes  partout.  Un  peu 
de  communisme  ne  nous  répugna  nullement  et  nos  bâtons 
crochus  furent  d'excellents  ravaloirs. 

Arrivés  au  bas  de  la  côte,  nous  attendîmes,  couchés 
sur  l'herbe  et  à  côté  d'une  source  saumàtre,  le  retour 
de  nos  amis  qui  ne  tardaient  pas  à  nous  rejoindre.  Avant 
d'aller  à  Schengen,  on  proposa  d'explorer  une  partie  des 
escarpements  boisés  qui  s'élèvent  à  notre  gauche.  Là, 
le  Président  y  découvrit  le  rare  Lithospermum  purpureo- 
coeruleum,  qui  causa  une  joie  bien  vive;  on  y  trouva  deux 
buissons  de  Lonicera  caprifolium,  en  compagnie  du  Loni- 
cera  Xylosteum.  Dans  les  pelouses,  à  la  lisière  des  vignobles, 
croit  en  abondance  le  Peucedanum  Cervaria,  Si  nous 
avons  bonne  mémoire,  nos  intrépides  confrères  MM.  Chalon, 
de  Dieudonné  et  MuUer  trouvèrent  sur  les  rochers  à  pic 
un  buisson  de  Ribes  alpinum. 

En  attendant  que  la  barque  qui  devait  nous  ramener  à 
Remich  fut  prête,  nous  nous  arrêtons  une  demi-heure  à 
l'auberge  Wagner,  à  Schengen,  où  nous  cassons  un  croûte 
et  buvons  une  chopine  de  vin. 

Notre  retour  par  eau  fut  de  véritables  régates.  Par  les 
soins  de  M.  Koltz,  qui,  soit  dit  par  parenthèse,  a  été  d'une 
obligeance  à  toute  épreuve,  une  grande  barque  était  com- 
mandée avec  deux  rameurs.  Celle-ci  fut  bientôt  lestée  par  les 


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(  396  ) 

premiers  arrivés  sur  la  rive.  Ceux  à  qui  les  pétillants  vins 
rouges  et  blancs  de  Schengen  n'avaient  pas  donné  la  même 
vélocfté  et  qui  se  trouvaient  en  retard  rechignèrent  et  ne 
voulurent  pas  confier  toute  la  compagnie  à  une  seule 
embarcation.  Ils  avaient  crainte  d'un  plongeon  en  voyant 
leurs  amis  imprimer  à  la  nacelle  un  mouvement  de  roulis 
fort  compromettant.  Nous  fumes  bien  traités  de  poltrons, 
mais,  considérant  que  notre  peau  ne  se  remplace  pas  dans 
la  vie  comme  un  échantillon  vermoulu  d'herbier  que  l'on 
renouvelle,  nous  jugeâmes  prudent  de  faire  approcher  une 
seconde  barque.  Le  Bourgmestre  de  Remerschen,  qui  nous 
avait  accompagné  jusque  Contz,  s'y  installa  au  gouvernail. 
Pour  rameur,  nous  eûmes,  M.  Meyer,  un  brave  brigadier 
de  la  douane  de  Schengen.  Nous  voilà  partis  les  premiers, 
souhaitant  bonne  chance  à  nos  amis  qui  attendaient  tou- 
jours leurs  bateliers.  Notre  brigadier  fit  voler  les  rames 
pour  prendre  l'avance  et  échapper  aux  lazzi  que  nous 
vociféraient  nos  confrères  impatients  et  retenus  au  ri- 
vage. Hélas!  malgré  tous  nos  efforis,  malgré  l'habile 
manœuvre  de  notre  vénérable  nautonnier,  nous  fumes 
atteints,  devancés,  en  recevant  à  bâbord  une  bordée  d'im- 
précations et  de  hourras.  Comme  il  se  faisait  déjà  tard, 
nos  vainqueurs  se  perdaient  bientôt  dans  la  brume  et 
leurs  progrès  se  marquaient  à  l'affaiblissement  de  leurs 
chants  joyeux.  Entre  neuf  et  dix  heures,  ce  jour-là,  la 
température  semblait  glacée  en  comparaison  de  la  chaleur 
orageuse  que  nous  avions  du  supporter^  on  grelottait  et 
l'un  des  nôtres  faillit  de  mourir  de  froid.  Nous  fumes  heu- 
reux de  prendre  terre  à  Bech  pour  nous  déraidir  et  nous 
réchauffer  par  une  marche  rapide. 

Il  était  bien  tard,  quand  nous  nous  mettions  à  table. 
Notre  grave  pilote  et  notre  courageux  rameur  firent  in- 
vités à  prendre  part  au  dîner. 


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(  397  ) 

Ici,  il  ne  sera  pas  hors  propos  de  mentionner  un  petit 
détail  de  mœurs  assez  piquant.  Dans  un  eoin  de  la  salle 
à  manger,  on  avait  dressé  une  petite  table  avec  trois  cou- 
verts, où  vinrent  s'asseoir  trois  Messieurs  que  nous  prîmes 
pour  des  voyageurs  de  commerce  qu'on  n'avait  pas  trouvé 
à  caser  ailleurs  pour  souper.  C'était  trois  jeunes  gens  fort 
honorables  de  la  localité  qui  avaient  voulu  diner  à  nos 
côtés,  pour  jouir  sans  doute  de  nos  doctes  entretiens.  Si 
la  science  a  été  le  mobile  d'une  curiosité  bien  légitime, 
du  reste,  ils  en  auront  été  pour  leurs  frais;  ils  auront 
reconnu  la  vérité  du  proverbe  qu'à  table  tous  se  ressem- 
blent et  qu'un  botaniste  mangeant  et  buvant  ne  diffère  en 
rien  du  premier  venu,  si  ce  n'est  souvent  par  plus  grande 
faim  et  plus  grande  soif.  Mais  ce  qu'ils  auront  pu  constater 
et  ce  qu'ils  pourront  rapporter  à  leurs  arrière-neveux,  c'est 
que  les  botanistes  belges  ne  sont  pas  gens  tristes  et  maus- 
sades. 

JOURNÉE  DU  22  JUIN. 

En  nous  levant,  nous  retrouvions  le  temps  de  la  veille, 
c'est-à-dire  un  temps  clair  et  un  soleil  radieux.  Décidément 
nous  avions  une  chance  exceptionnelle  et  bien  oubliées 
étaient  nos  craintes  du  jour  de  départ  de  la  Belgique. 

Apprenant  que  vis-à-vis  de  Remich,  sur  le  territoire  de 
la  Prusse,  il  existait,  à  Nennig,  une  magnifique  mosaïque 
romaine,  on  décide,  d'un  commun  accord,  qu'on  ira  la 
voir  avant  de  partir  pour  Grevenmacher.  Ce  léger  sacrifice 
de  temps  fait  à  l'archéologie  fut  bien  compensé  par  le  haut 
intérêt  de  cette  remarquable  antiquité. 

Vers  neuf  heures,  la  corne  du  Président  nous  réunit 
devant  Phôtel;  nous  faisons  nos  adieux  à  M.  Schorn  et  à 
sa  famille  qui  avaient  été  pleins  de  prévenances  pour  leurs 


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(  398  ) 

hôtes;  une  voiture  remplie  de  bagages  nous  précède  et  la 
troupe  quitte  joyeusement  le  bourg  de  Remich.  Disons  ici 
qu'une  petite  herborisation  matinale  avait  fait  découvrir 
dans  le  voisinage  immédiat  : 

Physalis  Alkekengi.  Lepidium  ruderale. 

Âllium  rotundum,  Limosella  aquatica. 

Chenopodium  glaucuin. 

Nous  remontons  la  route  du  Luxembourg  jusqu'au 
sommet  de  la  côte  et  là  on  se  divise  en  deux  bandes,  qui 
devaient  se  rejoindre,  vers  une  heure,  à  Wormeldange. 
Les  uns  devaient  se  jeter  à  gauche,  pour  explorer  les  bois 
vers  Heisbourg  et  Ellerey,  sous  la  conduite  de  M.  Meye- 
rus,  huissier,  de  Remich,  qui  avait  bien  voulu  s'offrir 
comme  guide;  les  autres  devaient  passer  à  Stadbredimus 
et  Greiveldange. 

En  descendant  à  Stadbredimus,  nous  trouvons  dans 
les  champs  cultivés  : 

Lathyrus  tuberosus.  Erysimum  oricnlalc. 

Galium  tricorne. 

Revenus  dans  la  vallée  de  la  Moselle,  nous  notons  : 

Scirpus  comprcssus.  Lactiica  saligna. 

IJmnanthemum  nymphoides.  Festuca  arundinacea. 

Un  chemin  tracé  dans  les  vignobles  nous  mène  sur  les 
hauteurs  boisées  qui  séparent  Stadbredimus  de  Greivel- 
dange, où  nous  sommes  heureux  de  découvrir  deux 
espèces  rares,  les  Melampyrum  cristatum  et  Euphorbia 
dulcis,  plus  les  Trifolium  ochroleucum,  Sorbus  (orminalis 
et  Erysimum  orientale. 

Signalons  ici  deux  plantes  fourragères  qui  sont  abon- 


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(  399  ) 

damment  cuUrvées  dans  la  vallée  de  la  Moselle,  les  La- 
thyms  sativus  et  Lens. 

Notre  troupe  envahit  assez  bruyamment  Greiveldange 
en  jetant  presque  la  consternation  au  hameau  parmi  gens 
et  bètes,  car  une  nombreuse  bande  de  pourceaux  re- 
venant du  pâturage  ne  savaient  où  donner  de  la  télé  en 
entendant  la  fanfare  assourdissante  de  nos  cornes.  Un 
pichet  de  gretchen  pris  au  premier  cabaret,  et  nous  nous 
remettons  en  route  pour  Ehnen.  Près  du  village,  dans 
des  prairies,  le  long  d'un  ruisseau,  nous  observons  en 
quantité  le  Géranium  pratenscy  et,  en  redescendant 
dans  la  vallée  de  la  Moselle,  nous  trouvons,  au  bord  du 
chemin,  le  Mcdicago  falcata. 

Avant  d'arriver  à  Ehnen,  on  remarque  : 

Âcorus  Calarous.  Lactuca  saligna. 

Scdum  sexangulare.  Coronilla  varia. 

Lepidium  ruderale.  Peuccdanum  carvifolium. 

Nos  amis,  à  leur  tour,  avaient  été  heureux  dans  leurs 
recherches,  puisqu'ils  avaient  récolté  : 

Anacamptis  pyramidalis.  Cephalanlhcra  grandiflora. 

Euphorbia  dulcis.  Adonis  aestivalis. 

Ophrys  apifera.  —  flammea. 

En  approchant  de  Wormeldange,  nous  apercevons  de 
loin  deux  de  nos  confrères  qui  avaient  pris  les  devants 
en  profitant  de  la  voiture  aux  bagages  et  qui  s'entretenaient 
avec  un  étranger,  le  D'  Dietz. 

Wormeldange  est  un  charmant  village;  il  est  entouré 
de  riches  coteaux  qui  fournissent  un  vin  bien  connu. 

De  là,  nous  suivons  la  route,  en  butinant  à  droite  et  à 
gauche  sans  trop  nous  arrêter.  Avant  d'arriver  à  Mach- 


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(  400  ) 

tum,  nous  remarquons,  au  bord  des  étroites  prairies,  le 
magnifique  Falcaria  sioides,  aux  segments  foliaires  si  ca- 
ractéristiques. 

Bientôt,  sur  notre  gauche,  se  dressent  les  côtes  escar- 
pées en  amont  de  Maclitum.  Les  premiers  qui  montèrent 
à  lescalade  furent  nos  deux  plus  intrépides  compagnons, 
MM.  Ghalon  etdeDieudonné.  Ceux-ci  furent  récompensés 
de  leur  courage  par  une  abondante  récolte  de  Limodorum 
abortivum,  plante  qui  croissait  sous  le  couvert  d'u;îe  futaie 
de  hêtre. 

Arrivés  en  face  de  la  portion  la  plus  abrupte  de  la  côte, 
une  sorte  de  déroute  se  met  dans  nos  rangs.  Quelques-uns, 
fatigués  d'une  route  déjà  longue  et  peut-être  accablés  par 
la  chaleur,  hèlent  un  batelier  qui  remontait  la  rivière  et 
font  marché  avec  lui  pour  les  descendre  à  Grcvenmacher  ; 
d'autres  reculent  devant  les  efforts  qu'exige  l'assaut  de  la 
montagne  et  poursuivent  leur  chemin  dans  la  plaine. 

Avec  MM.  Fischer  et  Van  Zuylen,  nous  gravissons  pé- 
niblement les  sentiers  raboteux  qui  partagent  les  vignobles; 
mais  l'ardeur  nous  anime,  car  la  configuration  des  pentes 
nous  fait  soupçonner  une  riche  végétation.  En  effet,  ce 
puissant  relèvement  peut  être  considéré  comme  une  des 
localités  les  plus  intéressantes  de  la  vallée  sous  le  rapport 
botanique.  Le  Loroglossum  hircinum  y  foisonne.  A  la  vue 
d'une  brassée  d'échantillons  hauts  de  3  à  15  décimètres 
que  nous  avions  recueillis,  notre  confrère  de  Dieudonné, 
qui  voyait  cette  plante  pour  la  première  fois,  tomba  pres- 
que en  extase  et  c'était  plaisir  de  voir  sa  joie.  Les  autres 
espèces  observées  sont  : 

Hippocrepis  coramosa.  Plileum  Boelimeri. 

Stachys  recta.  Crépis  pulchra. 

Coronilia  varia.  Ccpbalanthera  grandiilora. 


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(  401  ) 

Fragaria  collina.  Ophrys  arachiiiles. 

Ëpilobium  lanccotatuin.  Poiygala  comosa. 

Asperula  Cynanchica.  Veroiiica  Tcucrium. 

Peuccdanum  Cervaria.  Avena  pralensis. 

Iiiula  salicina.  Dianthus  Garlhusiaiiorum. 

Orobanche  Teucrii.  Ancmoue  Pulsalilla. 

Sedum  sexanguiarc.  ^  fiuplcurum  falcatum. 

Pendant  que  nous  étions  à  gravir  la  montagne,  nous 
fumes  témoins  d'une  rencontre  bien  intéressante,  celle  du 
vieux  père  Krombach  et  de  notre  Président.  M.  Krombacb, 
qui  porte  gaillardement  ses  78  ans,  est  le  seul  survivant 
de  la  petite  phalange  botanique  luxembourgeoise  du  com- 
mencement du  siècle.  Depuis  longtemps,  Tinant,  Mar- 
chand et  Bové  sont  morts  et  lui  encore  herborise  à  Pocca- 
sion.  Le  lendemain,  il  n'était  pas  le  dernier  pour  courir 
sus  aux  belles  plantes  des  collines  de  Mertert.  Là,  il  nous 
montrait  des  endroits  où,  cinquante  ans  auparavant,  il 
avait  peine  à  suivre  M.  Du  Mortier,  qui,  paraît-il,  était 
d'une  agilité  surprenante.  Ces  deux  hommes ,  qui  ne 
s'étaient  point  revus  depuis  près  d'un  demi-siècle,  reliaient 
notre  génération  botanique  avec  celle  qui  nous  avait  pré- 
cédés. Nous  apprîmes  par  leurs  conversations  bien  des 
détails  curieux  sur  les  botanistes  luxembourgeois. 

En  descendant  à  Machtum,  nous  avons  longé  des  mois- 
sons infestées  de  Falcaria  sioîdes.  De  ce  village  à  Greven- 
macher,  aux  bords  de  la  route,  on  trouve  fré^iemment 
les  Podospermum  laciniatum  et  Crépis  pulchra.  M.  Du 
Mortier  y  avait  récolté  les  Verbascum  floccosiim  et  Medicago 
média, 

A  notre  arrivée  à  l'Hôtel  des  Messageries,  tout  était  prêt 
pour  nous  recevoir.  M"°  Wagner,  grâce  à  l'obligeance  de 
plusieurs  personnes  de  la  ville  qui  lui  avaient  prêté  des 
lits  ou  offert  des  chambres,  pu  nous  loger  tous  fort  com- 


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(  402  ) 

modément.  Mais  n'oublions  pas  de  mentionner  que  notre 
séjour  à  Grevenmacher  a  été  rendu  possible  par  les  soins 
de  M.  F.  Hess,  député  à  la  Chambre  de  Luxembourg,  et 
dans  lequel  nous  avons^  trouvé  un  commissaire  local  d'une 
très-grande  obligeance.  Sept  de  nous  firent  chambrée  dans 
la  salle  de  bal  de  la  Société  Littéraire.  Notre  hôtesse,  soit 
dit  en  passant,  est  une  habile  cuisinière  et,  aidée  de  ses 
deux  filles,  elle  nous  avait  préparé  un  dîner  vraiment 
exquis. 

Avant  qu'on  se  mit  à  table,  le  Président  fut  prendre 
des  pieds  de  Cypripedium  Caiccolus  dans  le  jardin  du 
D'  Dietz,  pieds  que  celui-ci  avait  rapportés  d'un  bois  des 
environs.  Chose  remarquable,  il  paraît  que  cette  belle  Or- 
chidée ne  fleurit  pas  sous  la  futaie  et  qu'elle  attend,  pour 
donner  ses  fleurs,  que  le  bois  soit  abattu. 

JOURNÉE  DU  23  JUIN. 

Après  déjeuner,  règlement  du  compte  général  était  fait 
par  le  commissaire,  mais  quelle  tablature!  Pendant  le 
voyage,  chacun  avait  ramassé,  par  l'échange  de  monnaies 
belges,  des  poignées  de  ferblanterie  prussienne  :  des 
thalers,  des  demi-thalers,  des  silbergroschens,  etc.  Ajoutez 
à  cela  du  papier  allemand  et  voyez  le  quartier-maître  aux 
prises  avec  un  total  où  intervenaient  vingt  et  des  personnes 
pressées  de  partir.  C'était  à  y  perdre  la  tète.  Si,  dans  l'ave- 
nir, nous  voyageons  encore  en  Allemagne,  il  serait  à 
désirer  qu'on  formât  une  caisse  commune,  pour  qu'un 
seul  fut  chargé  de  payer  les  dépenses  courantes. 

De  Grevenmacher  à  Mertert,  nous  observions  les  Lactuca 
virosa  et  Crépis  pulchra. 

Le  premier  train  de  Trêves  nous  amenait,  à  Mertert, 
les  D"  Rosbach  et  Use,  que  leurs  occupations  avaicfit  rap- 


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(  403  ) 

pelés  chez  eux  le  lundi  matin.  Ils  allaient  devenir  nos 
guides  sur  les  hauteurs  boisées  des  alentours,  qu'ils  con- 
naissaient parfaitement. 

Entre  les  embouchures  de  la  Syre  et  de  la  Sure,  le  sol, 
formé  de  calcaire  coquiller,  est  très-mouvementé  et  offre 
uneflorule  riche  et  variée. 

Avant  d'atteindre  les  boisements,  nous  rencontrons  : 

Podospermum  laciniatum.  Galium  tricorne. 

Orlaya  grandiflora.  Falcaria  sioidcs. 

Crépis  pulchra. 

Dans  les  taillis  et  leurs  clairières,  nous  trouvons  : 

Limodorum  abortivum.  Peucedanuni  Gervaria. 

Melampyrum  cristatuiD.  Anacamptis  pyramidal is. 

Brunclla  alba.  Orobanche  Tcucrii. 

Orcbis  purpurata.  Ophrys  arachnitcs. 

Hippocrepis  comosa.  Aceras  anlhropophora. 

Asperula  Cynanchica.  Phleum  fioehmeri. 

Les  moissons  aux  environs  de  Mertert  nous  offrent  le 
Saponaria  Vaccaria,  et  les  environs  de  Wasserbillig,  les 
Sisymbrium  Sophia  et  Lepidium  ruderale. 

Le  désir  de  visiter  Trêves  nous  avait  fait  abréger  notre 
exploration  et  nous  arrivons  plus  tôt  à  Wasserbillig  qu'on 
ne  l'avait  projeté.  Là,  M.  Use  nous  avait  commandé  un 
déjeuner  que  nous  contremandons  après  avoir  fait  un 
compromis  avec  l'aubergiste. 

Nous  nous  mettons  en  route  pour  Trêves^  nous  passons 
par  Igel,  afin  d'y  visiter  le  célèbre  monument.  Traversant 
la  Moselle,  nous  allons  prendre  le  chemin  de  fer  à  Contz. 

Comme  la  plupart  de  nous  ne  connaissaient  pas  Trêves, 
dès  notre  arrivée,  nous  nous  empressons  d'aller  examiner 
la  Porte-Noire,  l'Amphithéâtre,  les  Bains  et  la  Cathédrale. 


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(  404  ) 

Ces  monuments  sont  trop  connus  pour  qu'il  soit  besoin 
d'en  parler  autrement.  Par  cette  visite  aux  ruines  romai- 
nes les  plus  remarquables  du  nord  de  l'Europe,  nous 
avons  admirablement  couronné  notre  voyage  botanique. 
Nous  étions  de  retour  à  Luxembourg  à  dix  heures  du 
soir.  Le  lendemain,  nous  partions  pour  rentrer  en  Bel- 
gique, les  uns  dès  le  matin,  les  autres  dans  l'après-dinée. 


Maintenant,  Messieurs,  veuillez  permettre  à  votre 
rapporteur  d'entrer  dans  quelques  considérations  sur  le 
résultat  de  la  belle  et  fructueuse  herborisation  luxem- 
bourgeoise. 

Une  chose  essentielle  a  été  atteinte,  c'est  la  récolte 
d'une  foule  d'espèces  rares  ou  intéressantes.  En  second 
lieu,  nous  avons  lié  de  solides  relations  entre  notre 
Société  et  les  Sociétés  des  Sciences  naturelles  du  grand- 
duché  de  Luxembourg  et  du  département  de  la  Moselle. 
Nous  avons,  en  outre,  établi  d'excellents  rapports  avec  les 
bolanistes.de  Luxembourg  et  de  Trêves.  Le  résultat  obtenu 
est  donc  multiple  et  doit  avoir  une  heureuse  influence  sur 
l'avenir  de  notre  Société.  La  botanique  rurale,  celle  que 
nous  cultivons  en  commun,  est  plus  cosmopolite  que  tout 
autre  science;  elle  progresse  en  raison  des  échanges  qui 
sont  faits  de  pays  à  pays. 

Jusqu'ici  le  compte  rendu  de  nos  herborisations  géné- 
rales a  été,  chaque  année,  entièrement  confié  à  la  même 
plume.  Ne  ferions-nous  pas  bien,  imitant  la  Société  bota- 
nique de  France,  de  distribuer  la  besogne  de  rédaction  à 
plusieurs  rapporteurs,  de  scinder  le  compte  rendu  par 
journée  et  même  par  course  ?  Le  rapport  général  y 
gagnerait;  il  y  aurait  plus  de  variété  dans  le  récit,   plus 


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(  405  ) 

de  détails  et  ainsi  plus  de  vérité.  Un  ou  deux  rapporteurs 
seraient  choisis,  chaque  malin  avant  le  départ,  rapporteurs 
chargés  de  tenir  note  exacte  des  observations  qui  seraient 
recueillies  par  les  bandes  dont  ils  feraient  partie. 

L'expérience  nous  a  successivement  conseillé  des  modi- 
fications avantageuses  dans  nos  dispositions  de  voyage. 
C'est  ainsi  que  les  itinéraires  à  fortes  journées  de  marche 
ont  été  condamnés  et  que  Ton  est  arrivé  à  réduire  de 
beaucoup  la  distance  des  étapes,  quand  la  chose  était 
possible.  Parmi  les  modifications  qu'on  pourrait  encore 
introduire,  nous  vous  signalerons  celle  de  consacrer 
une  demi-journée  de  repos  ou  de  séjour  à  l'auberge  sur 
deuxjoursd'herborisation.  Dans  notre  dernière  exploration, 
nous  avons  herborisé  sans'  cesse,  partant  le  matin,  arri- 
vant ou  de  retour  assez  tardivement  dans  la  soirée.  Fa- 
tigué, on  se  met  à  table  où  l'on  prolonge  volontiers  le 
repas  pour  se  délasser,  et  c'est  pendant  la  nuit  qu'on  doit 
préparer  ses  plantes.  Le  malin,  il  faut  partir  après  avoir 
précipité  les  soins  de  la  dessiccation.  Nous  estimons,  et 
en  ceci  nous  sommes  l'écho  de  plusieurs  confrères,  que 
sur  deux  jours  une  demi-journée  de  relâche  ftt  absolu- 
ment indispensable  pour  soigner  la  préparation  des  ré- 
coltes. Du  reste,  il  arrivera  assez  souvent  que  le  restant 
ou  le  commencement  de  la  journée,  dite  de  repos,  nous 
fournira  des  découvertes  aussi  intéressantes  qu'une 
journée  entière  employée  à  herboriser. 


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(  406  ) 

Recherches  bryologiques.  —  Revue  des  Mousses  acrocarpes 
de  la  flore  belge,  par  Louis  Pire. 

TROISIÈME    FASCICULE. 
{Suite  et  fin,) 

BARBULA  Hdw. 

ANALYSE   DES    ESPÈCES. 

Jk.  Feuilles  présentant  à  la  face  supérieure  une  ner- 
vure chargée  d^excroissances. 
a.  Excroissances  de  la  nervure  lamellaires     .     .     .  B.  cavifolia. 
aa.  Excroissances  de  la  nervure  (ilamentcuscs. 
b.  Feuilles  à  bords  recourbés  en  dedans  au  sommet, 
c.  Coiffe  grande   enveloppant  la   moitié  de   la 

capsule B.  rigida. 

ce.  Coiffe  petite  couvrant  à  peine  Topcrcule. 
d.  Feuilles    à    pointe   obtuse  recourbée   en 

dedans .  B.  ambigua. 

dd,^eu\\[cs  à  pointe  aiguë  non  recourbée  en 

dedans B.  aloides. 

bb.  Feuilles  à  bords  plans B.  papillosa. 

JkJk,  Feuilles  à  nervure  nue. 

6.  Feuilles  à  bords  recourbés  en  dedans  au  sommet.  B.  revoluta. 
ee.  Feuilles  à  bords  plans  au  moins  au  sommet. 
/*.  Feuilles  munies  au  sommet  d'un   long  poil, 
prolongement  de  la  nervure. 
g.  Poil  spinuleux. 
fi.  Tige  élevée,  pourvue   d'un  feutre  radi- 

culaire B.  ruralis. 

hh.  Tige  courte,  sans  feutre  radiculaire.     .  B.  PULvi.\ATA. 
gg.  Poil  non  spinuleux. 

f.  Tige  élevée,  pourvue  d'un  feutre  radi- 
culaire      B.  LAEVIPILA. 


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(  407  ) 

iî.  Tige  courte,  sans  feutre  radiculaire. 
+  Përistome  à   membrane  basilaire  peu 

saillante *     .  B.  muralis. 

-♦-4-  Péristome  à  membrane  basilaire  tres- 
saillante  B.   CANESCENS. 

/y.  Feuilles  sans  poil  terminal. 
j.  Feuilles  mucronées. 

k.  Mucron  long,  subpiliforme B.  subulata. 

kk.  Mucron  court,  jamais  subpiliforme. 
/.  Feuilles  convolutées  au  sommet     .     .     .  B.  caespitosa. 
//.  Feuilles  non  convolutées  au  sommet.     .  B.  unguiciîlata. 
jj.  Feuilles  non  mucronées. 

m.  Feuilles  longuement  acuminées. 
n.  Nervure  s^évanouissant  sous  le  sommet   .  B.  conyoluta. 
nn.  Nervure    atteignant    ou    dépassant    le 
sommet. 
0.  Feuilles  obscurément  dentées  au  sommet  B.  squarrosa. 
00.  Feuilles  très-entières. 
p.  Feuilles    ondulées    sur    les    bords  ; 

plante  robuste B.  tortuosa. 

pp.  Feuilles  non  ondulées  ;  plante  gréle. 
q.  Feuilles  à  bords  plans, 
r.  Cellules  de  la  base  hyalines  .     .  B.  inclinata. 
rr.  Cellules  de  la  base  non  hyalines.  B.  vinealis. 
qq.  Feuilles  à  bords  recourbés. 
s.  Nervure  épaisse  au  sommet  ,     .  B.  gragilis. 
S8.  Nervure  amincie  au  sommet.     .  B.  fallax. 
mm.  Feuilles  apiculécs  ou   brusquement  acu- 
minées. 

t.  Feuilles  à  bords  plans B.  cumbifoLia. 

tt.  Feuilles  à  bords  recourbés.     .     .     .     .  B.  Hornshuchiana. 


*B.  rigida  Schultz;    Schimp.  Syn.,  463.   Del.   et   Grav. 
Mousses  de  l'Ard.,  n»  60. 

Tige  très-courte.  Feuilles  oblongues,  obtuses,  à  bords 

30 


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(  408  ) 

infléchis.  Capsule  elliplique-oblongue,  dressée  ;  opercule 
à  bec  long  et  oblique. 

Hab,  Terrains  argileux,  rochers  schisteux.  —  Environs  de  Bruxelles 
(Nob.)î  Montagne-St-Pierre  (March.)î  Vonêche,  Bouillon  (Grav.  et  Del.)  — 
Septembre  et  octobre. 

Obs.  —  Il  ne  faut  pas  confondre  cette  espèce^  nouvelle  pour  la  flore, avec 
le  Toriula  rigida  Turn.  mentionné  dans  la  Flore  de  Louvain:  ce  dernier 
appartient  au  B.  aloides  (v.  p.  b.). 

B.  ambls^aaBr.  et  Schîmp.  BryoL  Eur.  ;  Schiinp.%n.^  464. 

Tige  courte.  Feuilles  lancéolées,  à  bords  infléchis,  à 
sommet  obtus  et  recourbé  en  dedans.  Capsule  dressée, 
cylindrique;  coiff'e  petite. 

Hab.  Bords  des  chemins,  murs  recouverts  de  terre.  —  Piétrebais  (An- 
toine) ;  Aftseremme  (Grav.)  j  Montagne-St-Pierre  (March.).  —  Février. 

R.  aloides  Koeh  {Tnchostomum)  Schimp.  Syn,,  465;  Rx 
FL  des  FL,  i52;  Tortula  rigida  Turn.;  Kx  FL  de  Zowi;., 
43;  West.  4«  Not.,  5  et  H.  C.  B.,  n»  i007. 

H(ib.  Murs  recouverts  de  terre,  sol  argileux.  —  Environs  de  Bruxelles 
(Nob.);  Gand,  Louvain  (Kx);  Mons  (Cl.  Dum.);  Namur  (Bllck);  Visé 
(March.).  —  Août  et  septembre. 

B.  caTlfolla  Dicks.  {Bryum)  Schimp.  Syn.j  i22  et  734; 
Pottia  cavifolia  £hrh.  Del.  et  Grav.  Mousses  de  l'Ard,^  n<»  o6  ; 
Kx  FL  des  FL,  I,  148;  Gymnostomum  ovatum  Hdw.;  Kx 
FL  de  Louv.,  57;  Dek.  et  Pass.  Cat,,  57  ;  Bllck.  Cat.,  9. 

Hab.  Murs,  rochers,  champs  argileux.  —  Louvain  (Kx)  ;  Bruxelles  (Nob)  ; 
Damme  (Kx)  ;  Visé  (March  );  Vonêche  (Grav.).  —  Mai. 

Obs.  —  La  plupart  des  auteurs,  se  basant  sur  Tabsence  de  péristome, 
ont  placé  cette  espèce,  soit  dans  les  Pottia,  soit  dans  les  Gymnostomum; 
mais  M.  Schimper  déclare  que  cette  plante  possède  un  péristome  de  Barbula, 
très-tenu  et  très-fugace  et  que  par  conséquent  elle  doit  être  désormais 
nommée  Barbula  cavifolia (i). 

(1)  Schimper  Synopsis,  7ZL 


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(  409  ) 

B.  ansalcalata  Dill.  {Bryum)  Schimp.  Syn.,  iG7;  Kx  Fl. 
des  Fl.y  I,  452;  Tortula  unguiculata  DC;  Kx  FL  de  Louv., 
42;  BUk.  CaL,  ii  ;  West.  H.  C.  B.,  n^  Mi. 

Hab.  Champs  argileux,  mors,  bords  des  chemins.  —  Commun  partout. 
—  Été  et  automne. 

Var.  p.  ca«plda(a  Schimp.;  Kx  Fl.  des  FL,  I,  152. 
y.  aplcolata  Schimp  ;  Kx  1.  c. 
(?.  olitasirolla  Schimp.;  Kx  I.  c. 

Obs.  —  Ces  variétés  se  rencontrent  dans  les  mêmes  h'eux  que  le  type  et 
sont  tout  aussi  communes. 

B.  fallax  Hdw.;  Schimp.  Syn.,  i69;  Kx  Fl.  des  FL,  I,  455  ; 

Tortula  fallax  Brid.;  Kx  Fl.  deLouv.,  42;  Bllck  Cat.,  ii  ; 
West.  H.  C.  B.,  n«  56. 

Hab.  Sur  la  terre  humide.  —  Presque  aussi  commune  que  Tespècc  pré- 
cédente. —  Automne. 

*B.  Tlnealls  Brid.;  Schimp.  Syn.,  i70. 

Tige  plus  ou  moins  rameuse.  Feuilles  d'un  vert  sombre, 
étalées-recourbées,  ovales-lancéolées.  Capsule  ovale-oblon- 
gueou  oblongue cylindrique,  dressée;  opercule  bréviroslre; 
anneau  présent. 

Hab.  Rochers.  —  Frahan  (Del.). 

Obs  —  C^est  avec  quelque  doute  que  je  mentionne  cette  espèce^  d^autant 
plus  que  je  ne  l'ai  vue  qu'à  l'état  stérile.  C'est  d'après  le  Bryologia  Ewh)- 
paea  que  je  donne  la  description  de  la  capsule. 

*B.  sv'ttC^liA  Schwâgr.;  Schimp.  Syn.,  i7i. 

Tige  grêle,  à  innovations  fastigiées  rameuses.  Feuilles 
dressées,  imbriquées  à  l'état  sec,  à  nervure  épaisse  termi- 
nant la  feuille  par  un  mucron.  «  Capsule  ovale-oblongue, 
anneau  nul.  »  (D'après  M.  Schimper.) 
Hab.  Vieux  murs.  —  Bouillon,  Dinant  (Grav.  et  Del.).  —  Stérile. 


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(  4i0  ) 

Var.  Q,  Tlrldls  Br.  et  Schimp.  Forme  des  gazons  d*un  vert  gai. 

Hab.  Vieux  murs.  —  Bouillon  (Del.). 

Obs.  —  Cette  espèce,  nouvelle  pour  la  flore,  est  fort  bien  caractérisée 
par  ses  innovations  rameuses  fastigiées.  On  la  rencontrera  probablement 
ailleurs. 

B.  Hornschnchiaiia  Schultz;  Schimp.  Syn.,  i75;  Rx  Fl. 
des  FLy  I,  i53;  Tortula  revoluta  Web.  et  Mohr  (non 
Schrad.);  Kx  Rech.,  cent.  II,  9. 

Hab.  Vieux  murs.  —  Bruxelles  (Nob.);  Piétrebais  (Antoine);  Gand, 
Poperinghe  (Kx).  —  Automne. 

*B.  reTolata  Schwagp.;  Schimp.  Syn,,  175. 

Tige  rameuse.  Feuilles  dressées,  lancéolées,  mucronu- 
lées,  révolutées  sur  les  bords.  Capsule  ovale  ou  oblongue; 
opercule  suboblique  ;  péristome  à  dents  soudées  à  la  base 
en  une  membrane. 

Hab.  Vieux  murs.  --  Bouillon  (Grav.  et  Del.)  ;  Luxembourg  (Funck).  — 
Juin. 

Obs.  —  Cotte  espèce,  nouvelle  pour  notre  flore,  doit  être  beaucoup  plus 
répandue;  je  ne  doute  point  qu^on  ne  la  signale  bientôt  sur  d^autres  points. 

B.  conTolata  Hdw.;  Kx  Fl.  des  FL,  I,  155;  Tortula  con- 
voluta  Sm.;  Kx  Fl,  de  Louv.,  43;  Bllck  Cat.,  il;  West. 
H.  C.  B.,  n°  6i3. 

Hab.  Rochers,  terre  nue.  —  Bruxelles  (Nob.)  ;  Louvain  et  Flandres  (Kx)  ; 
Tongerloo  (Van  Haes.)  Berneau  ;  Bombaye  près  Visé  (March.);  Luxembourg 
(Funck);  St-Servais  (Bllck). 

*B.  caespltosa  Schwagr.?  Schimp.  Syn.,  177. 

Tige  courte.  Feuilles  lancéolées,  mucronulées,  eonvo- 
lutées  au  sommet,  à  nervure  épaisse. 

Hab.  Lieux  humides  des  bois.  —  Louette-St-Pierre  (Grav.). 

Obs.  —  C'est  avec  un  point  de  doute  que  je  mentionne  cette  espèce  qui 
n'a  été  trouvée  qu'à  l'état  stérile. 


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(411  ) 

*B,  indinata  Schwâgr.;  Schimp.  Syn.,  179;  Del.  et  Grav. 
Mousses  de  VArd.,  n°  6i. 

Tige  épaisse,  eespiteuse.  Feuilles  de  la  base  noirâtres, 
celles  du  sommet  jaunâtres,  crispées  par  la  dessiccation, 
mucronées,  à  cellules  de  la  base  hyalines. 

Uab,  Rochers  couverts  de  terres,  vieux  murs  ombragés.  —  Herbeumont 
(Del.);  Dînant  (Grav.);  Luxembourg  (Funck).  —  Stérile. 

^B.  sqnarrosa  De  Net.;  Schimp.  Syn.y  i80. 

Tige  assez  allongée,  dressée,  rameuse  au  sommet. 
Feuilles  squarreuses,  obscurément  dentées  au  sommet. 

Uab.  Rochers.  —  Dinant  (Grav.). 

Ois,  —  Cette  espèce,  nouvelle  pour  la  flore,  se  rencontre  surtout  dans 
le  midi  de  TEurope  ;  cependant  on  Ta  signalée  en  Angleterre^  mais  à  Tétat 
stérile  \  c^est  aussi  dans  cet  état  que  M.  Gravet  Ta  rencontrée  à  Dinant. 

*B.  tortnosa  L.  [Bryum)  Schimp.  Syn,,  i79  ;  Del.  et  Grav. 
Mousses  de  l'Ard.,  n°  62. 

Tige  plus  ou  moins  élevée,  rameuse,  pourvue  à  la  base 
d'un  feutre  radiculaire  épais.  Feuilles  flexueuses,  crispées 
par  la  dessiccation,  linéaires-lancéolées,  ondulées  sur  les 
bords.  Capsule  oblongue-cylindrique,  dressée. 

Uab.  Rochers  calcaires.  —  Herbeumont  (Del.}j  vallée  de  la  Gileppe 
(March.).  —  Juin. 

Obs.  —  Cette  espèce  doit  être  répandue  dans  TArdenne,  surtout  dans  la 
partie  méridionale  du  Luxembourg,  sur  le  calcaire  jurassique.  M.  Schimper 
dit  qu'il  ne  Ta  vue  nulle  part  plus  abondante  que  dans  les  montagnes 
du  Jura. 

B.  cuneifolla  Dleks.  {Bryum)  Schimp.  Syn.,  iS2;  Kx  FL 
des  FL,  1,  154;  Tortula  cuneifolia  Turn.;  Kx  FL  de 
Lotiv.y  44. 

Uab,  Terres  argileuses.  —  Ixelles  (Nob.)j  entre  Berthem  et  Leefdael  et 
dans  les  Flandres  (Kx);  Visé  (March.).  — Mars  et  avril. 


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(412) 

*B.  cancseeiis  Bruch. 

Tige  courte.  Feuilles  oblongues,  à  nervure  épaisse  dépas- 
sant le  sommet  en  un  poil  plus  ou  moins  long;  feuilles 
inférieures  des  tiges  stériles  mutiques,  à  nervure  évanouis- 
sante. Péristome  à  dents  soudées  en  une  membrane  for- 
mant un  tube  marqueté. 
Hab.  Sol  argileux  humide.  —  Mons  (Cl.  Dum.)  ;  Namur  (Bllck). 

B.  moralls  L.  (Bryum)  Schimp.  Syn.,  i82;  Kx  Fl.  des  FLy 

I,  i54;  Tortula  muralis  Hdw.;  Kx  FL  de  Louv.y  43;  BlIck 
Cat.y  il  ;  Dek.  et  Pass.  Cat.,  58;  West.  H.  C.  B.,  n»  155. 

Hab,  Murs.  —  Commun  partout.  —  Avril  et  mai. 
Var.  Q  incaiia  Schimp.  Syn.,  185. 
Bob,  Dans  les  mêmes  lieux.  —  Également  commun. 
Var.  7  aestiva  Schimp.  Syn.,  185;  Tortula  aestiva  Beauv.j  Kx  Fl.  de 
Louv.f  43. 

Hab,  Vieux  murs  humides.  —  Bruxelles  (Nob.);  Tervueren  (Kx);  Frahan 
(Del.).  —  Février  et  mars. 

B.  sabolata  L.  [Bryum)  Schimp.  Syn.^  186;  Kx  FL  des 
FLy  I,  155;  West.  H.  C.  B.,  n°  202;  Syntrichia  subulata 
Web.  et  Mohr  ;  Tortula  subulata  Hdw.  ;  Kx  FL  de  Louv., 
43;  Bllck  Cat.,  11  ;  Dek.  et  Pass.  Cat.y  58. 

Hab,  Sur  la  terre,  les  vieilles  racines,  etc.  —  Commun.  — iMai  et  juin. 

B.  lae^lplla  Brid.;  Schimp.  Syn.,  189;  Kx.  Fl.  des  FL,  I, 

155;  Syntrichia  laevipila  Brid.;  Bllck  Cat.,  11  ;   Tortula 
ruralis  var.  laevipila  Dub.;  Kx.  Fl.  de  Louv.,  44. 

Hab.  Troncs  de  saules,  de  peupliers  et  de  frênes.  —  Gand,  Dixmude, 
Louvain  (Kx);  Bruxelles  (Nob.);  Piétrcbais  (Antoine);  Luxembourg (Funck); 
Namur  (Bllck)  ;  —  Avril. 

B.  roralis  L,  (Bryum)  Schimp.  Syn.,  191  ;  Kx.  FL  des  FL, 

I,  156  ;  Syntrichia  ruralis  Brid.;  Bllck.  Cat.,  11  ;  Tortula 


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(  413  ) 

ruralis  Schwagr.;  Kx.  FI.  de  Louv.,  44  (excl.  p);  West. 
H.  C.  B.y  n°  57;  Dek.  et  Pass.  Cat.y  58. 

Hah.  Toits  de  chaume,  rochers,  terre  sablonneuse.  —  Commun.  — 
Mai  et  juin. 

06«.  —  Cette  espèce  est  assez  répandue  partout,  mais  nulle  part  je  ne 
l'ai  vue  plus  abondante  et  plus  vigoureuse  que  dans  les  dunes  de  notre 
littoral,  où  elle  forme  d'immenses  tapis  d'un  vert  jaunâtre. 

'B.  paplllosa  Wils. 

Tige  courte,  rabougrie.  Feuilles  arrondies  au  sommet, 
terminées  par  un  poil  hyalin  lisse  ou  subdenté,  très- 
papilleuses. 

Hab.  Troncs  d'arbres.  —  Bruxelles  (Nob.);  Bouillon  (Del.). 

Obs.  —  Cette  espèce,  nouvelle  pour  la  flore,  est  très-commune  sur  les 
vieux  arbres  aux  environs  de  Bruxelles,  mais  elle  y  est  toujours  stérile. 
Ne  serait-ce  point  une  forme  rabougrie  du  Barbula  laevipUn  ? 

*B,  pal¥lnata  Jur. 

Tige  très-courte.  Feuilles  arrondies  au  sommet,  termi- 
nées par  un  poil  hyalin  denté. 

Hab.  Troncs  d'arbres.  —  Bouillon  (Del.). 

Obs.  —  Selon  Liudberg,  cette  plante  ne  serait  qu'un  état  du  B.  ruralis. 

CINCLIDOTUS  Pal.   Beauv. 
ANALYSE  DES  ESPÈCES. 

Capsule  à  pédicelle  très-court,   caché    par  les  feuilles 

périchétiales C.  fontinaloides. 

Capsule  à  pédicelle  plus   long,  dépassant  les  feuilles 

périchétiales C.  aiPABios. 

ۥ  rlparluft   Host   {Gymnostomum)    Schimp.   Syn.,   i94; 
KxFL  desFL,  I,  158. 

Hah,  Murs  et  rochers  au  bord  des  eaux.  —  Gand  (K.x)  ;  Anseremme 
(Grav.)  —  Août  et  septembre. 


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(  414  ) 

*C.  fontlnaloldes  Hdw. ( Trichostomum)  Schimp.  Syn.,  1 95 ; 
Ti'ichostomum  fontinalotdes  Dek.  et  Pass.  Cat.,;  West. 
H.  C.  B.,  n»  456. 

Plante  rameuse.  Feuilles  lancéolées,  mucronées,  à  ner- 
vure épaisse.  Fleurs  mâles  agglomérées.  Capsule  subsessile; 
coiffe  cucullée. 

Uab.  Sur  les  pierres  dans  les  eaux  courantes.  —  Bruxelles  (Dek.  et  Pass.)j 
Jodoigne  (Kx);  Gedinne,  Bouillon  (Grav.  et  Del.);  Ath  (March.);  Fond-de- 
Forêt  près  Chaudfontaine  (Nob.);  Tournay  (West  );  Freyr  (Nob.).  —  Mars 
et  avril. 

GRiniIillâ  Ehrh. 

ANALYSE    DES    ESPÈCES. 


L.  Pédicelle  très-court;  capsule  cachée  dans  les  feuilles 
périchétiales. 

a.  Péiistome  imparfait G.  sphaerica. 

aa.  Péristome  parfait  à  dents  longues  et  étalées. 
h.  Plantes  petites  formant  des  coussinets  denses, 
c.  Feuilles  tenminées  par  une  pointe  hyaline  très- 
courte .G.  CONFERTA. 

ce.  Feuilles  terminées  par  un  long  poil  hyalin     .  G.  crinita. 
66.  Plante    assez    élevée  formant  des   gazons   peu 

denses  G.  apocarpa. 

LA.  Pédicelle  plus  ou  moins  long,  souvent  recourbé, 
dépassant  les  feuilles  périchétiales.   • 
a.  Coiffe  mitriforme,  laciniée  à  la  base. 
6.  Pédicelle  recourbé, 
c.  Plante  formant  des  coussinets  hémisphériques 

très-denses G.  pclvinata. 

ce.  Plantes  formant  des  gazons  peu  denses. 

d.  Poil  hyalin  de  la  feuille  lisse G.  trichophylla. 

dd.  Poil  hyalin  spinuleux G.  Schultzii. 

66.  Pédicelle  droit G.  leucophaea. 


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(  415  ) 

aa.  Coiffe  cucullée. 

f.  Pédicelle  recourbé G.  orbicularis. 

/y.  Pédicelle  droit. 
h.  Plante  formant  des  coussinets  hémisphériques 

très-denses G.  mortana. 

hh.  Plante  formant  des  gazons  peu  denses.     .     .  G.  cohmutata. 

*G.  sphaerica  Hdw.  {Gymnostomum)  Schimp.  Syn.,  198. 

Plante  formant  des  coussinets  très-denses.  Feuilles 
inférieures  lancéolées,  les  supérieures  ovales-lancéolées  à 
apicule  hyalin.  Capsule  subsphérique,  cachée  daiis  les 
feuilles  périchétiales.  Opercule  mamillaire;  péristome  à 
dents  tronquées  très-courtes. 

Hab.  Rochers.  —  Herhcumont  (Del.).  — Avril  et  mai. 

Obs.  —  Cette  espèce,  nouvelle  pour  Ja  flore,  est  indiquée  par  M.  Schimper 
comme  Tune  des  plus  rares  du  genre. 

*€t.  eomferta  Funk;  Schimp.  Syn.,  199;  Del.  et  Grav, 
Mousses  de  l'Ard.y  n°  63. 

Pulvinée.  Feuilles  oblongues-lancéolées,  à  bords  réfléchis 
au  sommet.  Capsule  ovale;  opercule  apiculé;  péristome  à 
dents  lancéolées,  cribreuses. 

Hab.  Rochers.  —  Chèvremont  (March.)  ;  Bouillon  (Del.).  —  Avril. 

G.  apoearpa  L.{Bryum)  Schimp.  Syn.,  200;  Bllck.  Cat.,  8; 
Kx/îecA.,  cent.  1, 11  ;  Grav.  et  Del.  Momses  de  l'Ard.,n''6^; 
Schistidium  apocarpum  Br.  et  Schimp.;  Kx  Fl.  des  FL,  I, 
157;  Bllck  Ca^,  8;  West.  H.  C.  £?.,  n»  156  et  G.  apocaula 
DC.  West.  jy.  C.\ff.,  n»615. 

Hab.  Rochers  calcaires,  murs.  —  Mai  et  juin. 

Obt.  —  Cette  espèce,  très-commune  dans  la  région  montueuse  du 
pays  où  elle  couvre  les  rochers  calcaires,  ne  se  rencontre  qu^acciden- 
tellement  sur  les  vieux  murs  dans  la  région  des  plaines. 

G.  erinita  Brid.;  Schimp.  Syn.,  204;  Kx.  Fl.  de  Louv.y  46 


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(  416  ) 

et  FL  des  FL,  I,  157;  Grav.  et  Del.  Mousses  de  VArd., 
n»  65. 

Hah.  Rochers,  vieux  murs  secs  exposés  au  soleil.  —  Bruxelles  (Nob.)  ; 
Termonde  (West.);  Lannaye  (March.)j  Bouillon  (Del.)  —  Décembre  et  mars. 

G.  orbicolaris  Br.  et  Schimp.  ;  Schimp.  Syn.y  205  ;  G.  pla- 
giopodia  Kx  FL  de  Louv.  (non  Hdw.). 

Uah.  Murs.  —  Bruxelles  (Nob.);  Louvaiu  (Kx);  Beauraing,  Dinant,  Houx 
(Grav.).  —  Printemps  et  automne. 

G.  polvlnata  L.  (Bryum)  Schimp.  Syn.,  206  ;  Kx  FL  de 
Louv.y  47  et  FL  des  FL,  I,  i58;   G.  cribrosa  Kx  FL  de 
Louv.  (non  Hdw.);  BUck  Cat.,  9. 
Uab.  Murs,  toits,  rochers.  —  Commun.  —  Avril  et  mai. 

*G.  Scholtzll  Brid.  ;  Schimp.  Syn.,  208. 

Formant  des  coussinets  peu  denses.  Tige  ascendante, 
dichotome.  Feuilles  étalées,  d'un  vert  sombre,  lancéolées, 
terminées  par  une  pointe  hyaline.  Capsule  obovale,  à 
8  plis,  rouge  à  Torifice;  opercule  rectirostre.  Pédicelle 
recourbé. 

Hab.  Rochers.  —  Bouillon  (Del.);  Ste-Ânnc  près  de  Mons(Gl.  Dum.).  — 
Novembre. 

*G.  torqaata  Grev.  ;  Schimp.  Syn.,  208  ;   Del.  et  Grav. 
Mousses  de  VArd,,  fasc.  \. 

Densément  pulvinée.  Feuilles  dressées-étalées,  contour- 
nées en  spirale  par  la  dessiccation,  oblongues-lancéolées, 
les  inférieures  mutiques,  les  supérieures  à  pointe  courte. 
Fleurs  et  fruits  inconnus. 

Hàb.  Rochers.  —  Nafraiture  à  350  m.  d'altitude  (Grav.  et  Del.). 

.  Ohs,  —  Le  tableau  analytique  des  Grimmia  étant  établi  sur  les  organes 
de  fructification,  je  n'ai  pu  y  faire  entrer  cette  espèce  dont  les  fleurs  et 
les  fruits  sont  inconnus. 


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(417  ) 
*G.  trlehoph^^Ua  Grev.  ;  Schimp.  Syii.,  Sio. 

Coussinets  peu  denses.  Tige  assez  allongée,  flexueuse. 
Feuilles  flexueuses,  lincaires-fancéolées,  à  pointe  hyaline. 
Pédieelle  recourbé.  Capsule  elliptique;  opercule  rostre; 
anneau  large;  péristome  à  dents  bifides. 

Hab.  Rochers.  —  Nafraiture  (Gràv.);  fortiflcations  de  Tournay  (West.). 
—  Assez  répandu  en  Ardenne,  mais  très-rare  en  fructification. 

*&.  leoeophaea  Grev.;  Schimp.  Syn,,  218. 

Coussinets  peu  denses.  Feuilles  ovales  ou  ovales-oblon- 
gues,  concaves,  à  longue  pointe  hyaline,  à  bords  plans. 
Capsule  exserte,  dressée,  elliptique  ;  opercule  conique  ; 
anneau  large,  déhiscent;  péristome  à  dents  bifides  et 
perforées. 

Hab.  Rochers  secs.  —  Bouillon,  Gedinne  (Grav.  et  Del.).  —  Mars  et 
avril. 

*G.  eommotata  Brid.  (Dryptodon)  Schimp.  Syn.,  219. 

Plante  d'un  vert  noirâtre.  Tige  allongée,  flexueuse, 
dénudée  inférieurement.  Feuilles  ovales-oblongues,  à  poil 
hyalin.  Capsule  exserte,  ovale;  anneau  très-large;  coiffe 
cucullée. 

Hab.  Rochers.  —  Bouillon,   Frahan,  Orchimont,  Willerzie,   Fays-les- 
Veneurs  (Grav.  et  Del.).  —  Décembre. 

"G.  montana  Br.  et  Schimp.;  Schimp.  Syn.,  220. 

Plante  pulvinée.  Feuilles  supérieures  à  long  poil  hyalin. 
Capsule  exserte,  à  pédieelle  dressé;  opercule  rostre;  coiffe 
cucullée. 

Hab,  Rochers.  —  Bouillon,   Frahan ,  Orchimont ,  Willerzie ,  Fays-les- 
Veueurs  (Del.  et  Grav.).  —  Avril. 

Obs.  -—  C^est  par  erreur  que  le  Grimmia  ovala  a  été  indiqué  dans  les 
.  environs  de  Visé.  J^avais  pris  pour  tel  une  forme  à  pédieelle  plus  ou  moins 
dressé  du  G,  pulvinata. 


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(418) 

RACOilITpilUIll     Brîd. 

ANALYSE  DES  ESPÈCES. 

A.  Feuilles  terminées  par  une  longue  pointe  hyaline, 
a.  Pointe  hyaline  érodée  et  granuleuse. 

6.  Plante  d^un  vert  jaunâtre R.  canesceks. 

66.  Plante  d'un  vert  grisâtre R.  lanuginosum. 

aa.  Pointe  hyaline  dentée,  jamais  érodée,  ni  granu- 
leuse. 

c.  Tissu  cellulaire  peu  allongé  et  peu  sinueux  .  R.  heterostichum. 
ce.  Tissu  cellulaire  très-allongé  et  très-sinueux.  R.  migrocarpuu. 
A  A.  Feuilles  non  terminées  par  une  pointe  hyaline. 
d.  Tige  dichotome  ;  fleurs  mâles  terminales. 

e.  Feuilles  dentées  au  sommet R.  agiculare. 

ee.  Feuilles  arrondies,  non  dentées  au  sommet     .  R.  protensum. 
dd.  Tige  non  dichotome,  à  ramules  courts;  fleurs 

mâles  latérales R.  fascigulare. 

*ll.  aelcnlare  L.  (Bryum)  Schimp.  Syn.,  228;  Del.  et  Grav. 
Mousses  de  l'Ard.,  n"  66. 

Tige  allongée,  subdichotome.  Feuilles  étalées  en  tous 
sens,  ovales-oblongues ,  dentées  au  sommet,  carénées. 
Capsule  dressée ,  elliptique-oblongue ,  à  orifice  étroit  ; 
opercule  subulé  ;  péristome  à  dents  bi-  ou  trifides. 

Hab.  Sur  les  pierres  dans  les  ruisseaux.  -  Mons  (Cl.  Dumont)j  Louette- 
St-Pierre  (Grav.)  —  Février  et  mars. 

Obs,  —  Cette  espèce  doit  être  beaucoup  plus  répandue  en  Ardenne. 
^R.  protensam  Al.  Braun;  Schimp.  Syn.,  229. 

Tige  semblable  à  celle  de  Tespèce  précédente.  Feuilles 
lancéolées -subulées ,    très -entières.    Capsule    elliptique- 


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(  419  ) 

oblongue  ;  opercule  à  rostre  plus  court  que  dans  lespèce 
précédente. 

Hah.  Rochers  humides.  —  Mons  (Cl.  Dum.);  Gedinne,  Willerzie  (Grav.). 
—  Mars  et  avril. 

^R.  heterostlcham  Hdw.  {Trichostomum)  Schimp.  Syn.y 
23i. 

Tige  allongée,  à  ramifications  plus  ou  moins  fasciculées. 
Feuilles  dressées,  lancéolées,  recourbées  sur  les  bords,  à 
pointe  hyaline.  Capsule  subcylindrique  ;  coiffe  papilleuse 
au  sommet;  opercule  à  rostre  plus  court  que. la  capsule; 
péristome  à  dents  courtes. 

Hab.  Rochers  quartzeux.  —  Mons  (Cl.  Dum.);  bords  de  la  Gileppe 
(March.)  ;  Rastogne  (G.  Aubert)  ;  Willerzie  (Grav.)  ;  Rouillon  (Del.)  ; 
Namur  (Rllck).  —  Avril. 

Var.  ^  «iopecaram  Schimp.  Tige  plus  allongée.  Feuilles  à  poil  hyalin 
très-court.  Capsule  plus  petite. 

IJab,  Rochers  humides.  —  Mons  (Cl.  Dum.). 

Var.  V  i^raciieaceifta  Schimp.  Plante  plus  grêle.  Feuilles  mutiques. 

Hab.  Rochers.  —  Louette-St-Pierre  (Grav.). 

^R.  fàselcolare  Dill.  (Bryum)  Schimp.  Syn.,  255;  Del.  et 
Grav.  Mousses  de  l'Ard,,  n''  67. 

Tige  allongée,  dichotome,  à  ramules  courts  et  fascicules. 
Feuilles  lancéolées,  mutiques,  carénées,  réfléchies  sur  les 
bords,  à  aréolation  allongée  et  sinueuse.  «  Capsule  ellip- 
tique ;  opercule  subulé  ;  coiffe  papilleuse  »  (d'après 
M.  Schimper). 

Hab.  Rlocs  de  quartz  dans  les  marais.  —  Louette-St-Pierre,  Mortehant 
(Grav.).  —  Stérile. 

*R.  mlcrocarpam  Hdw.  ex  parte  ;  Schimp.  Syn.,  â54. 
Tige  fasciculée,  à  ramules  courts.  Feuilles  lancéolées. 


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(  420  ) 

carénées,  à  courte  pointe  hyaline.   Capsule  brièvement 
pédicellée,  petite,  oblongue. 

Uab.  Rochers.  —  Daverdisse  (Grav.).  —  Stérile. 

R.  lanoginosaïai  Dill.  {Bryum)  Schimp.  Syn.y  254;  Del. 
et  Grav.  Mousses  de  l'Ard.,  n°  68  ;  Trichostomum  lanugi- 
nosum  Hdw.;  West.  Nouv.  Not.  sur  qq.  crypt.  et  H.  C.  B.y 
n°  616. 

JJab.  Rochers.  —  Prayon  près  Chaudfontaine  (Nob.);  JNaniur  (Bllck)  ; 
Louette-St-Pierre,  Gedinne,  WiUerzie  (Grav.).  —  Avril  et  mai. 

R.  eaneseens  Dill.  {Bryum)  Schimp.  Syn,,  255;  Trichosto- 
mum canescens  Hdw.;  Bllck  Cat.,  H. 

Hab,  Rochers.  —  Louette-St-Pierre  (G.  Aubert);  Namur  (Bllck);  Dinant 
(Nob.).  —  Avril. 

Var.  7  ericoidea  Dicks.  {Bryum);  Del.  et  Grav.  Mousses  de  VArd., 
fasc.  \  ;  Trichostomum  ericoides  Schrad.;  Bllck  Cat.,  H. 

Bab.  Rochers.  —  Mons  (Cl.  Dum.);  Casteau  (Houzeau);  Prayon  (Nob.)  ; 
Luxembourg  (Funck);  Namur  (Bllck).  —  Avril. 

HEDWIGIA  Ehrh. 

H.  eUiata  Dicks.  {Bryum)  Schimp.  Syn.,  258;  Del.  et  Grav. 
Mousses  de  l'Ard.j  n®  69  ;  Schisiidium  ciliatum  Brid.;  Bllck 
CaUy  10;  West.  H.  C.  B.,  n»  1008. 

Tige  dichotome,  subfastigiée.  Feuilles  ovalei^-lancéolées, 
concaves,  énerves,  très-papilleuses,  à  pointe  hyaline  rongée 
sur  les  bords.  Capsule  immergée  ;  péristome  et  anneau 
nuls  ;  opercule  convexe,  à  pointe  très-courte. 

Bab.  Rochers  secs.  —  Namur  (Bllck);  Mons  (Cl.  Dum.);  Louette-St-Pierre 
(Grav.);  Poleur  (March.).  —  Avril. 

Var.  ^  lencophaea  Schimp.;  Del.  et  Grav.  Mousses  de  VArd.,  n^  70. 
Plus  robuste  que  le  type.  Feuilles  blanchâtres. 

Hab.  Rochers  secs.  —  Bouillon,  Petit-Fays  (Del.). 


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(  421  ) 

Var.  7  viridia  Schimp.  Plante  grélc,  d'un  vert  intense. 

Hab,  Rochers  ombragés.  —  Louette-St-Picrre  (Grav.);  Corbion  (Del. 
et  Grav.). 

COSCINODON  Spreng. 

*C.  palvlnatos  Hdw.  {Grimmia  cribrosa)  Schimp.  Syn.y  242. 

Plante  formant  des  coussinets  très-denses,  d'un  vert 
glauque  ou  blanchâtre.  Feuilles  ovales-lancéolées,  à  pointe 
hyaline  obscurément  dentée.  Capsule  portée  sur  un  pédi- 
celle  droit,  obovale  ;  pcristome  à  dents  cribreuses. 

Hab,  Rochers  humides.  —  Trooz  près  Chaudfontaine  (Nob.)}  Herbeu- 
mont  (Grav.  et  Del.).  —  Avril  et  mai. 

Obs.  —  On  a  souvent  pris  pour  tel  le  Grimmia  orbicularis.  Le  Coscinodon 
pulvinatus  paraît  fort  rare  en  Belgique.  C*est,  dit  M.  Schimper,  une  plante 
sporadique  qu'on  rencontre  dans  toutes  les  parties  de  l'Europe,  TAnglc- 
terre  exceptée. 

PTTCHOilITIIIUlil  Br.  et  Schimp. 

*P.  polyphyllam  Dicks.  {Bryum)  Schimp.  5yn.,  244;  Del. 
et  Grav.  Mousses  de  VArd.y  fasc,  i. 

Plante  formant  des  coussinets  d'un  vert  jaunâtre.  Feuilles 
lancéolées,  à  nervure  épaisse,  dentées  au  sommet.  Capsule 
ovale-elliptique;  opercule  subulé  ;  coiffe  conique,  campa- 
nulée  ;  péristome  à  dents  filiformes. 

Hab.  Pierres  siliceuses.  —  Herbeumont,  Nafraiture  (Grav.  et  Del.). 
Obs.  —  C'est  également  une  plante  sporadique  qui  se  rencontrera  proba- 
blement sur  d*autres  points  de  la  Belgique. 


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(  422  ) 

âMPHORIDimi  Schimp. 

*A.  Mongeotil  Br.  et  Schimp.  (Zygodon)  Schimp.  Syn.,  248; 
Del.  et  Grav.  Mousses  de  VArd.y  n°  7i. 

Plante  formant  des  touffes  assez  denses,  molles,  d'un 
vert  jaunâtre  en  dessus,  d'un  roux  ferrugineux  à  la  base. 
Feuilles  lancéolées,  recourbées  sur  les  bords  à  la  base. 
Capsule  brièvement  pédicellée,  pyriforme. 

Hab.  Rochers  ombragés Trocz  (Nob.);  Forge  (March.);  Rochehaut, 

Frahan,  Bouillon,  Suxy,  Herbeumont,  Mortchan,  Cugnon,  Fays- les- Veneurs, 
Nafraiture,  Louette-St-Pierre,  Gedinne  (Del.  et  Grav.)  —  Août  et 
septembre. 

Ohs,  —  Cette  plante  n'a  été  trouvée  qu'à  l'état  stérile.  C'est  d'après  la 
planche  du  Bryologia  Europaea  que  je  connais  la  fructification. 

ZTGODON  Hook.  et  Tayl. 

Z.  Tlrldisslmos  Dicks.  (Bryum)  Kx  Rech.,  cent.  IV,  12 
et  FL  des  FL,  I,  145. 

HaJb.  Troncs  de  chênes  et  de  saules.  —  Renaix  (Kx)  j  Lierre  (Nob.);  Chiny, 
Bouillon,  etc.  (Grav.  et  Del.).  —  Mars  et  avril. 

ORTHOTRICHUin    Hdw. 
ANALYSE  DES  ESPÈCES. 

A.  Feuilles  crispées  par  la  dessiccation. 
a.  Feuilles  chargées  d'excroissances  cellulaires  souvent 

réunies  en  glomérules  au  sommet 0.  phyllanthi'H. 

aa.  Feuilles  dépourvues  d'excroissances. 

b.  Coiffe  nue 0.  pulchbllum. 

bb.  Coiffe  poilue. 
c.  Feuilles  peu  crispées;  capsule  lisse,  présentant 

seulement  quelques  plis  au  sommet    ...  0.  Liidwioii. 


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(423) 

ce.  Feuilles  très-crispées  ;  capsule  sillonnée. 

d.  Orifice  de  la  capsule  rétréci 0.  Brughu. 

dd.  Orifice  de  la  capsule  non  rétréci . 
e.  Col  de  la  capsule  suhitement  contracté.     .  0.  crispulum. 
ee.  Col  de  la  capsule  longuement  atténué.     .  0.  grispum. 
/kJk.  Feuilles  non  crispées  par  la  dessiccation. 
f.  Feuilles  dressées  et  appliquées  à  Tétat  sec  comme  à 
rétat  humide. 
g.  Feuilles  à  bords  plans  ou  subincurvé  ....  0.  obtusifolium. 

gg.  Feuilles  à  bords  réfléchis 0.  Hutchinsiae. 

ff.  Feuilles  dressées  à  l'état  sec,  réfléchies  squarreuses 
à  rétat  humide. 
h.  Feuilles  munies  sur  les   bords  d'excroissances 

cellulaires 0.  Ltellii. 

hh.  Feuilles  sans  excroissances  cellulaires, 
t.  Pédicelle  saillant. 

j.  Capsule  présentant  16  stries 0.  anomalum. 

jj.  Capsule  présentant  8  stries 0.  saxatile. 

tt.  Pédicelle  non  saillant. 

A;.  Feuilles  terminées  par  un  poil  hyalin.     .     .0.  diaphanum. 
kk.  Feuilles  non  terminées  par  un  poil  hyalin. 
/.  Péristome  simple. 

m.  Coiffe  poilue O.  STURMii. 

mm.  Coiffe  peu  ou  point  poilue  ,     .     .     .0.  cupulatitm. 
IL  Péristome  double, 
n.  Péristome  interne  formé  par  8  cils. 
0.  Coiffe  nue. 
p.  Capsule  subsphérique     ....  0.  pcmilum. 

pp.  Capsule  cylindrique      .     .     .     .0.  fallax  . 

00.  Coiffe  poilue     .......  0.  affine. 

nn.  Péristome  interne  formé  par  16  cils. 

q.  Capsule  lisse 0.  leiocarpum. 

qq.  Capsule  striée 0.  stramineum. 

*0.  Ladwigll  Brid.;  Ulota  Ludwigu  Brid.;  Scliimp.%n.^â54. 

Tige  plus  ou  moins  rempante.  Feuilles   étalées,  sub- 
crispées par  la  dessiccation,  linéaires-lancéolées.  Capsule 

81 


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(  424  ) 

exserte,  pyriforme,  contractée  à  lorifice,  lisse  sauf  au 
sommet  qui  présente  quelques  plis  -,  péristome  simple. 

Uab.  Troncs  des  jeunes  arbres.  —  Bruxelles,  Lierre  (Nob.);  Rochehaut 
et  Menuchet  (Grav.  et  Del.).  —  Septembre. 

Obs.  —  Cette  plante  se  distingue  facilement  de  toutes  les  autres  du 
même  genre  par  la  forme  toute  particulière  de  sa  capsule.  Il  est  probable 
qu*elle  sera  bientôt  signalée  sur  d^autres  points  du  pays. 

^O.  Hotehlnslae  Sm.;  Schimp.  Syn.,  25o. 

Tige  dichotome.  Feuilles  ovales-lancéolées.  Capsule 
très-allongée,  à  8  stries  ;  péristome  double,  l'interne  à 
8  cils. 

Hab,  Rochers.  —  Louette-St-Pierre  (Grav.);  Luxembourg  (Funck).  — 
Janvier. 

O.  Brnchll  Hornsch.  in  Brid.;  Schimp.  5i/n.,  256;  0.  coarc- 
tatum  Br.  et  Schimp.;  Kx  Rech,,  cent.  V,  11  et  FL  des 
FI.,  I,  143. 

Hab.  Chênes  et  sapins.  —  Aeltre  (Kx);  Avcrbode,  Camp  de  Beverloo 
(Nob.);  Louette-St-Pierre  (Grav.).  —  Août  et  septembre. 

0«  crispam  Hdw.;  Ulota  crispa  Brid.;  Schimp.  Syn.,  257; 
Kx  FL  de  Louv.,  41  et  Fl.  des  FL,  I,  144;  Bllck  Cat.,  10; 
West.  H.  C.  B.,  n«  702. 

Bob,  Hêtres,  sapins,  etc.  —  Bruxelles  (Nob.);  Genck  (Nob.);  entre  La 
Clinge  et  Hulst,  Audenarde  (Kx);  Luxembourg  (Funck),  etc. 

0«  crlspalam  Bruch;  Ulota  crispula  Brid.;  Schimp.  Syn., 
258  ;  Kx  Rech.,  cent.  I,  8  et  FL  des  FL,  I,  144. 

H(ib.  Sapins.  —  Lierre,  Camp  de  Beverloo,  Bruxelles  (Nob.);  Wachte- 
beke,  Zelzaete  (Kx);  Goé  (March.).  —  Mai  et  juin. 

O.  ph^'Uaiithmii  Brid. (£//ora) Schimp.  Syn.,  259;  Kx  Rech., 
cent.  V,  12  et  FL  des  FL,  I,  144. 

Hab.  Saules.  —  Lombartzyde  (Kx);  Mariakerke  (Nob.). 


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(  42b  ) 

O.  capolatam  Hoffm.;  Sc1iiinp.5t/n.^  260;  Kx  FL  deLouv,, 
44  et  FL  des  FL,  I,  439;  Dek.  et  Pass.  Cat,,  58. 

Hab.  Vieux  murs,  troncs  d'arbres.  —  Bruxelles  (Nob.);  Dixmude,  Gand, 
entre  Neerlandcn  et  Rumsdorp  (Kx);  Luxembourg  (Funck).  — Mai  et  juin. 

*0.  Starmll  Hoppe  et  Hornsch.;  Schimp.  Syn.,  p.  264  ;  Del. 
et  Grav.  Mousses  de  VArd.y  n"  72. 

Tige  rameuse.  Feuilles  lancéolées,  carénées.  Capsule 
immergée,  obovale,  peu  striée  ;  coiffe  poilue  ;  péristome 
simple. 

Hab.  Vieilles  murailles,  rochers  humides.  —  Chiny,  Bouillon  (Grav.  et 
Del.);  Fond  de  Forêt  (Nob.).  —  Février  et  mars. 

0«  anomalam  Hdw.;  Schimp.  Syn.y  262;  Kx  FL  de  Louv., 
44  et  FL  des  FL,  I,  438  ;  Bllck  Cat.,  40;  Dek.  et  Pass. 
Cat.,  58;  Del.  et  Grav.  Mousses  de  l'Ard,,  n«  73;  West. 
H.  C.  B.,  n°  540. 

Hab.  Rochers  calcaires,  vieux  toits,  murs.  —  Bruxelles  (Nob.);  Louvain 
(Kx);  Visé  (March.);  Flandres  (Kx),  etc.  —  Juin. 

*0.  saxatile  Wood  ;  Schimp.  BryoL  Eur.,  SuppL 

Ne  diffère  de  TO.  anomalum  que  par  lé  nombre  de 
stries  de  la  capsule  (8  stries). 

Hab.  Rochers  calcaires.  —  Magnée  (Nob.);  Visé  (March.);  Dînant,  LeflFe, 
Beauraing,  Foi-Notre-Dame  (Grav.).  —  Mars  et  avril. 

Obê,  —  Cette  plante  n*est  probablement  qu^une  forme  de  VO.  anomalum. 
Il  m*a  été  impossible,  dit  M.  Schimper,  de  décider  d'une  manière  péremp- 
toire  si  cette  Mousse  constitue  en  effet  une  espèce  bien  distincte  de 
VO.  anomalum  ou  si  elle  n'en  est  qu'une  variété  produite  par  les  influences 
locales. 

O.  obtuslfollam  Schrad.  ;  Schimp.  Syn.,  263  ;  Kx  Rech., 
cent.  III,  6  et  FL  des  FL,  4,  439. 

Hab.  Peupliers,  saules.  —  Bruxelles  (Nob.);  Bruges,  Gand  (Kx);  Dinant 
(Grav.;  Nob.);  Hasselt  (Bamps).  —  Mai. 


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(  426  ) 

O.  pamllain  Sw.;  Schimp.  Syn.y  265;  Rx  FL  des  FL,  I, 
440;  0.  fallaxBv.;  Kx.  Rech.,  cent.  V,  20. 

Hab.  Saules,  peupliers,  pommiers,  etc.  — Bruxelles  (Nob.);  Gand  (Kx); 
Visé  (March.);  Magnée  (Nob.);  Luxembourg  (Funck).  —  Mars  tt  avril. 

0«  fàllax  Sw.  (0.  pumilum);  Schimp.  Syn.,  264;  0.  pumi- 
lum  var.  p  fallax  Schimp.;  Kx  FL  des  FL,  I,  141. 

Hab,  Saules ,  peupliers.  —  Bruxelles,  Lierre  (Nob.);  entre  Melle  et 
Gontrode  (Kx);  Pictrebais  (Antoine);  Mouland  (March.);  Luxembourg 
(Funck).  —  Mars. 

O.  affloe  Schrad.;  Schimp.  Syn.y  265;  Kx  FL  de  Louv.,  40 
et  FL  des  FL,  I,  140;  West.  H.  C,  B.,  n»  55. 

Hab,  Peupliers,  ormes,  tilleuls.  —  Commun  partout.  —  Juillet. 

Var.  p  raatlslatam  Hub.;  Kx  Rech.,  cent.  Y,  10  et  Fl,  des  FI.,  I,  1^. 

Hab,  Frênes.  —  Vinderhaute  (Kx).  —  Mai. 

Var.  y  patena  Br.  ;  Schimp.  Syn.,  267;  Kx  Rech.,  cent.  V,  10  et  Fl. 
des  FL,  I,  140. 
Hab.  Hêtres.  —  Melle  (Kx).  —  Mai. 

O.  stramioeam  Hornsch.;  Schimp.  Syn.,  272;  Kx  Rech., 
cent.  IV,  10  et  FL  des  FL,  I,  141. 

Hab,  Peupliers,  saules.  —  Commun  partout.  —  Mai  et  juin. 

O.  diaphaonm  Schrad.;  Schimp.  Syn.^  277  ;  Kx  FL  de 
Louv.,  40  et  FL  des  FL,  I,  142;  West.  H.  C.  B.,  n»  255. 

Hab.  Arbres,  principalement  hêtres  et  ormes.  —  Commun. 

O.  pulchellam  Sm.;  Schimp.  Syn.,  ^11  \  Kx  FL  des  FL, 
I,  145. 

HaJb.  Peupliers,  pommiers.  —  Louette-St-Pierre  (Grav.);  Frahan  (Del.). 
—  Mars. 

O.  leloearpum  Br.   et   Schimp.;    Schimp.    Syn.,    279; 
O.  striattim  Hdw.;  West.  H.  C.  B.,  n"  106  ;  Kx  FL  de 


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(  427  ) 

Louv.,  40  et  FI.  des  FL,  I,  141;  BUck  CaL,  iO;  Dek. 
et  Pass.  Cat.j  58. 

Hab.  Rochers  calcaires,  troncs  d*arbres.  —  Assez  commun.  —  Mai  et 
juin. 

O.  Eyellll  Hook.  et  Tayl.;  Scbimp.  Syn.,  279;  Kx  Rech., 
cent.  I,  3  et  Fl.  des  FLy  I,  142;  Del.  et  Grav.  Mousses 
de  VArd,y  fasc.  1. 

Hah.  Arbres,  murs.  —  Bruxelles  (Nob.);  Dixmude,  Laugemarck  (Rx)  ; 
Magnée  (Nob.),  etc. 

TETRJLPHIS  Hdw, 

T.  pellacida  Dill.  {Mnium)  Schimp.  Syn.,  282;  Kx  Fl.  de 
Louv.y  42  et  Fl.  des  Fl.,  I,  146;  Lib.  Pi.  crypt.  Ard., 
n?  105;  Georgia  Mnemosyne  £hrh.;  West.,  H.  C.  B., 
n»  1006. 

Uàb,  Sur  la  terre  dans  les  chemins  creux.  —  Uccle  (Nob.);  Louvain  (Kx); 
Hooborst,  Baerlegem  (Kx);  Mons  (Tosquinet);  Malmedy  (Lib.);  Luxembourg 
(Funck).  —  Mai  et  juin. 

EIKCALYPTA  Schreb. 
ANALYSE    DES    ESPÈCES. 

Péristomc  simple. 

Coiffe  ciliée  à  la  base £.  ciliata. 

Coiffe  non  ciliée £.  yulgaris. 

Pcristome  double E.  stabptocarpa. 

E.  Talgarls  Hdw.;  Scbimp.  Syn.,  286;  Dek.  et  Pass.  Cal., 
57;  Kx  Fl.  des  Fl.,  I,  137;  Bllck  Cat.,  8;  Pyramidium 
vulgare  Kx  Fl.  de  Louv.,  56;  West.  H.  C.  B.,  n»  511. 

Hab.  Murs,  rochers,  coteaux.  —  Commun.  —  Mars  et  avril. 


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(  428  ) 

E.  dilata  Hdw.;  Schimp.  Syn.,  288;  Pyramidium  ciliatum 
Kx  Fl.  de  Louv.y  56. 

Hah.  Collines  sablonneuses.  —  Bruxelles  (Kx  ;  Nob.).  — Juin  et  juillet. 

E.  atreptocarpa  Hdw.;  Schimp.  Syn,^  292;  Kx  Rech.y 
cent.  III,  9  et  FL  des  FL,  I,  i37;  Lib.  PL  crypt.  Ard,, 
n»  204. 

Hab.  Rochers  calcaires,  vieux  murs.  ~  Magnée  (Nob.);  Visé  (March.)  ; 
Malmedy  (Lib.);  Luxembourg  (Funck);  entre  Audenarde  et  St-Denis, 
entre  Sottegem  et  Rooborst  (Kx).  —  Septembre. 

06s.  —  Cette  espèce  n'est  pas  fort  rare  sur  les  rochers,  mais  on  la  trouve 
rarement  en  fructification.  Les  échantillons  publics  par  Mu«  Libert  sont 
bien  complets. 

SPLACHIVUM  L. 

S.  ampallaceam  Dill.  (Bryum)  Schimp.  Syn.,  509;  Kx 
FL  de  Louv.,  53  et  FL  des  FL,  I,  136;  Dek.  et  Pass. 
Cat.,  57. 

Hab,  Marécages.  —  Audenarde ,  Tongerloo  (Kx)  ;  Gellick  (March.)  ; 
Genck  (Bamps).  —  Juillet. 

Obs.  —  Cette  plante,  bien  caractérisée  par  la  forme  de  ses  urnes,  a  été 
indiquée  par  Dekin  et  Passy  «  in  paludibus  turfosis.  »  Je  ne  Tai  jamais 
rencontrée  dans  le  Brabant. 


DISCELIUM  Brid. 

"'D.  nadam  Dicks.  (Bryum)  Schimp.  Syn,,  312. 

Plante  subaeaule,  à  prothalle  eonfervoïde  persistant. 
Feuilles  peu  nombreuses,  imbriquées,  concaves,  entières, 
ovales-lancéolées,  énerves.  Capsule  subglobuleuse, penchée  ; 
opercule  conique  ;  coiffe  petite,  subulée,  fugace  ou  glissant 
sous  la  capsule  où  elle  reste  attachée  au  pédicelle. 


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(  429  ) 

Uab.  Terre  argileuse  humide.  —  Visé  (March.).  —  Mars  et  avril. 

Ob».  -^  Cette  espèce  est  l*une  des  plus  rares  qui  aient  été  découvertes 
en  Belgique;  il  est  à  espérer  qu*on  la  retrouvera  sur  d*autres  points 
du  pays. 

PHTSCOMlTRIimi  Brid. 

ANALYSE  DES  ESPÈCES. 

Capsule  sphérique *   ....  P.  sphaericum. 

Capsule  pyriforme P.  ptrifoabie. 

*P.  sphaerlcam  Schwagr.  {Gymnostomum)  Schimp.  Syn.y 
514;  Del.  et  Gray.  Momses  de  rArd.,  fasc.  1. 

Plante  très-petite.  Feuilles  subspatulées ,  concaves , 
aiguëS;  entières,  à  nervure  n*atteignant  pas  le  sommet. 
Capsule  brièvement  pédicellée,  sphérique,  à  large  orifice  ; 
opercule  conique. 

iSfoô.  Vase  desséchée  des  étangs.  —  Ste-Cécile,  Liresse  (Grav.  et  Del). — 
Mars  et  avril. 

Obs.  —  C'est,  dit  M.  Schimper,  une  espèce  rare  qui  vient  de  préférence 
aux  endroits  limoneux,  dans  le  voisinage  des  ruisseaux  et  dans  les  champs 
de  trèfles  humides. 

P.  pyriforme  L.  (Bryum)  Schimp.  Syn,,  515;  Gymnosto^ 
mum  pyriforme  Hdw.;  Kx  FL  de  Louv.,  36;  Dek.  et  Pass. 
Cat.,  57;  West.  H.  C.  B.,  n°  207;  Lib.  PL  crypt.  Ard., 
n»  i04. 

Hcib.  —  Sur  la  terre  humide.  —  Assez  commun  partout.  —  Mars  et 
avril. 


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(430) 

ENTOSTHODON    Schwâgr. 

ANALYSE  DES  ESPÈCES. 

Feuilles  à  bords  épaissis E.  ericbtordm. 

Feuilles  à  bords  non  épaissis E.  pasciculare. 

E.  ffinscicalare  Dicks.  (Bryum)  Schimp.  Syn.,  517;  Gym- 
nostomum  fasciculare  Hdw.;  Kx  Fl.  de  Louv.,  57;  West. 
H.  C.  B.,  n»  259. 

Hah.  Sapinières,  bruyères.  —  Linkebeek  (Nob.)  ;  Corbeek,  Lovenjoul 
(Kx);  Swevezeele  (West.);  Melle(Kx);  Hertogenwald  (March.).  —  Mars 
et  avril. 

"'E.  erlcetoram  Bals,  et  De  Not.  {Gymnostomum)  Schimp. 
Syn.y  316. 

Plante  très-petite.  Feuilles  ovales-lancéolées,  marginées, 
à  bords  épaissis,  dentées.  Capsule  dressée,  pyriforme; 
opercule  convexe. 

Hab.  Sur  la  terre.  —  Rochehaut  (Grav.  et  Del.).  —  Mai  et  juin. 
rUNARIÂ  Schreb. 
ANALYSE   DES   ESPÈCES. 

Pédicelle  dressé. 
Feuilles  obscurément  dentées  ou  à  dents  obtuses      .  F.  calgarba. 

Feuilles  dentées  en  scie .F.  hteernica. 

Pédicelle  flexucux. 
Péristome  interne  rudimentaire  ;  orifice  de  la  capsule 

très-petit F.  microstoha. 

Péristome  interne  développé;  orifice  de   la  capsule 

assez  large F.  htgrometrica 

f  •  calcarea  Wahl.;  Schimp.  Syn.,  320;  Kx  FL  des  Fl.,  I, 


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(431  ) 

154;   F.   Mûhlenbergii  Schwagr.  (non  Web.  et  Morh); 
West.  H.  C.  B.,  n°  604  ;  Lib.  PL  crypt.  Ard.,  n»  109. 

Hab.  Terres  argilo-calcaires ,  murs  recouverts  de  terre.  —  Bruxelles 
(Nob.);  Audenarde  (Kx);  Ghèvremont  (Mardi.);  Malmedy  (Lib.);  Frameries 
(West.).  —  Mai  et  juin. 

W»  hlbernlca  Hook.;  Schimp.  Syn,,  522;  Kx  Rech.,  cent.  IV, 
7  et  FL  des  FL,  I,  154;  F.  Mûhlenbergii  Web.  et  Mohr); 
Lib.  PL  crypt.  Ard.,  n*»  109  (non  Schwagr.). 

Hab.  Rochers  recouverts  de  terre,  talus  sablonneux,  toits.  —  Oste^de 
(Kx).  —  Mai. 

W.  hygrometrica  L.  (Mnium)  Schimp.  Syn,,  525;  Kx  FL 
de  Louv.,  25  et  FL  des  FLy  I,  155;  Bllck  Cat.,  8  ;  Dek. 
et  Pass.  Cat.,  58;  West.  H.  C.  B.,  n»  52;  Lib.  PL  crypt. 
Ard,,  n«  7. 

Hab,  Dans  les  bois,  surtout  dans  les  endroits  où  Ton  a  brûlé  du  charbon, 
champs,  etc.  —  Très-commun.  —  Mai  et  juin. 

Var.  ^  patnla  Schimp. 

Hab.  Sapinières.  —  Uccle  (Kx;  Nob.). 

i*.  mlcrostoma  Br.  et  Schimp.;  Schimp.  Syn.,  524  ;  Kx 
Rech.y  cent.  I,  6  et  FL  des  FL,  I,  155. 

Hab.  Vieux  murs.  —  Bruges  (Kx);  Bruxelles  (Nob.).  —Août  et  sep- 
tembre. 

LEPTOBRYUM  Schimp. 

L.  pyriforme  L.  {Mnium)  Schimp.  Syn.,  529;  Kx  FL  des 
FL,  1, 129  ;  Del.  et  Grav.  Mousses  de  l'Ard.,  n°  74;  Bryum 
pyri forme  Hdw.;  Kx  FL  de  Louv.,  25. 
Hab.  Murs,  talus.  —  Sleydinge,  Hautem-St-Liévin  (Kx);  Uccle  (Nob.); 

Sarolay  (March.),  etc.  —  Mai  et  juin. 


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(  432  ) 

BRYlini  DilU  emend. 

ANALYSE    DES    ESPÈCES. 

A.  Capsule  à  col  court. 

c.  Tige  couronnée  par  une  large  rosette B.  roseum. 

ce.  Tige  non  terminée  par  une  large  rosette. 
d.  Péristome  interne  soudé  au  péristome  externe  .     .  B.  pendulum. 
dd,  Péristome  interne  libre, 
e.  Cils  du  péristome  interne  nuls  ou  rudimentaires. 

Feuilles  étroitement  marginées  de  brun  .     .  B.  uligimosum. 
Feuilles  submarginées ,  jamais  brunes  sur 

les  bords B.  incunatum. 

ee.  Cils  du  péristome  interne  très-développés. 
f.  Cils  du  péristome  interne  présentant  aux  arti- 
culations des  appendices  en  forme  de  crochet. 
g.  Feuilles  apprimées^  tige  amentiforme. 
A.  Feuilles  à aréolation  subvermiculaire  .     .  B.  julageuh. 
hh.  Feuilles  à  aréolation  hexagonale     .     .  B.  argbntbcu. 
gg.  Feuilles  dressées    ou  étalées;   tige   non 
amentiforme. 
i.  Feuilles  marginées. 
k.  Nervure  n^atteignant  jamais  le  sommet  B.  Duvalii. 
kk.  Nervure  dépassant  le  sommet  et  for- 
mant  une  pointe  plus  ou  moins 
longue. 
/.  Pointe  terminant  la  feuille  denticulée. 
/.  Feuille  pourvue  d'un  long  apicule 

filiforme B.  capillaee. 

//.  Feuille  sans  apicule  filiforme .     .  B.  iNTEaMEDiux. 
U.  Pointe  terminale  non  denticulée. 
m.  Feuilles  entières. 
0,  Feuilles  d'un  rouge  vineux  à  la 

base B.  bimum. 

00.  Feuilles   jamais    d'un    rouge 

vineux B.  pallens. 


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(  433  ) 

mm.  Feuilles    souvent    deutëes    au 
sommet. 
q.  Tige  entièrement  pourvue  d*un 

feurre  brun,  épais    .     .  B.  pseudo-triquetrvm. 
qq.  Tige  dépourvue  de  feutre  épais.  B.  torquescbns. 
a.  Feuilles  non  marginées. 
r.  Feuilles  entières. 
8,  Capsule  à  orifice  très-large,  souvent 

renflée  à  la  base B.  versigolor. 

88,  Capsule  ne  présentant  ni  orifice 

très-large,  ni  renflement     .     .  B.  atropurpueeum. 
rr.  Feuilles  plus  ou  moins  dentées  au 
sommet. 
t.  Feuilles  terminées  par  un  long  api- 

cule  filiforme B.  gaespiticium. 

tt.  Feuilles  mucronées  ou  acuminées. 
u.  Feuilles  densément  apprimées  .  B.  alpinum. 
uu.  Feuilles  dressées,  plus  ou  moins 

étalées B.  ertthrogarpum. 

f.  Cils  noueux  aux  articulations,  mais  sans 
appendices  en  crochet, 
v.  Ramules  allongés,  bulbifères   .     .     .     .  B.  annotinum. 
vv.  Ramules  sans  bulbilles. 

X,  Plante  d*un  vert  gai  à  reflets  argentés.  B.  albigans. 
XX.  Plante  d*un  vert  plus  foncé  sans  reflets 
argentés. 
y.  Capsule  turbinée  à  Pétat  sec  .     .     .  B.  carnbum. 
yy.  Capsule  jamais  turbinée.     .     .     .  B.  mutans. 
AJk.  Capsule  à  col  très-allongé. 
z.  Capsule  irrégulière,  à  orifice  placé  obliquement     .  B.  Zierii. 
zz.  Capsule  régulière. 

a.  Opercule  rostre B.  elongatdm. 

aa.  Opercule  mamillaire B.  gruddm. 

*B.  elongatam  Dicks.;  Webera  elongata  Schwâgr.;  Schimp. 
Syn.y  332. 

Tige  simple.  Feuilles  inférieures  ovales-IancéoIées,  les 


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(  434  ) 

supérieures  plus  allongées,  dentées  au  sommet,  à  nervure 
n'atteignant  pas  le  sommet.  Capsule  cylindrique,  ovale, 
à  col  très-allongé,  penchée  ;  opercule  brévirostre. 

Hab.  Rochers  herbeux,  chemins  creux.  —  Orchimont  (Grav.  et  Del.)  ; 
Sarolay  (March.).  —  Septembre. 

B.  natans  Schreb.;  Webera  nutans  Hdw.;  Schimp.  Syn., 
334;  KxFl.  des  FI. ,  I,  i28. 

Hab,  Prés  tourbeux ,  bruyères ,  bois.  —  Destelbergen  (Kx)  ;  Laeken, 
Vilvorde,  Bonheyden  (Nob.);  Wiséy  Daelhem,  Laoaye  (March.).  —  Mars 
et  avril. 

*B.  cradam  Sebreb.;  Webera  cruda  Schimp. 

Tige  simple,  dressée.  Feuilles  inférieures  largement 
ovales-lancéolées,  entières,  les  supérieures  plus  longues, 
dentées  au  sommet,  à  nervure  n'atteignant  pas  le  sommet. 

Hab,  Rochers.  —  Bouillon  (Del.).  —  Stérile. 

B.  annotlnam  Hdw.;  Schimp.  Syn.,  339;  Kx  Rech., 
cent.  II,  6  et  FL  des  F/.,  I,  i28. 

Hàb.  Chemins  ombragés,  bois.  —  Hal  (Nob.);  Nieuwkerke  près  St-Nicolas 
(Kx);  Ath,  Dalhem  (March.).  —  Juin  et  juillet. 

B.  carneam  L.;  West.  Not.  sur  qq,  Crypt.,  9  et  H,  C.  B., 
n*»  254;  Webera  carnea  Schimp.  Corr.  et  Syn.y  34i  ;  Kx 
FL  des  FL,  I,  i27. 

Hab,  Terre  argileuse.  —  Bruxelles  (Nob.);  le  long  du  chemin  de  fer  de 
Courtrai  à  Mouscron  (West.);  Visé  (March.).  —  Été. 

*B.  albleans  Wahl.  {Mnium);  Webera  albicans  Schimp.  Corr. 
et  Syn.,  343;  Del.  et  Grav.  Mousses  de  l'Ard.,  n'»  75. 

Plante  formant  des  gazons  d'un  beau  vert  tendre. 
Feuilles  ovales-lancéolées,  à  nervure  n'atteignant  pas  le 
sommet,  dentées  au  sommet.  Capsule 


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(  435  ) 

Hab,  Rochers  humides,  marais.  —  Forges,  Bombaye  (March.)  ;  Louette- 
St-Pierre,  Bouillon,  Prouvy  (Grav.  et  Del.). 

Oh».  —  Cette  espèce  fructifie  rarement.  Af .  Marchai  m*en  a  communique 
un  échantillon  portant  des  fleurs  mâles. 

B.  allslnosam  Bruch  (Pohlia)  Schimp.  Syn.,  547;   Rx 
Rech.,  cent.  V,  8  et  Fl.  des  Fl.,  I,  i2i. 

Hab.  Endroits  humides  des  sapinières.  —  Entre  Diest  et  Sichem  (Nob.); 
Aeltre  (Kx)j  —  Août  et  septembre. 

B.  pendalam  Hornsch.  {PtychostomumjSchïmp.  Syn.,  547; 
B.  cernuum  Br.  et  Schimp.;  Kx  FL  des  FL,  I,  i22. 

Hab,  Vieux  murs.  —  Ruines  du  château  de  Renaix  (Kx);  Richelle 
(March.).  —  Juin  et  juillet. 

B.  Incllnatam  Sw.  {Pohlia)  Schimp.  Syn.,  55i  ;  Kx  Rech., 
cent.  IV,  9;  B.  pallescens  West,  et  Haes.  Cat.  (non  al.). 

Hab.  Sables  humides.  —  Rieme  près  Zelzaete,  Gontrode,  Ledeberg  (Kx). 
—  Mai  et  juin. 

B.  Intermedlam  Web.  et  Mohr  {Hypnum)  Schimp.  Syn,, 
555;  Kx  Rech.,  cent.  I,  6  et  FL  des  FL,  I,  i22. 

Hab.  Bord  des  fossés  dans  les  endroits  humides  des  bois.  —  Rouge- 
Cloître  (Nob.);  Aeltre  (Kx).  —  Été. 

B.  blmam  Schreb.  ;  Schimp.  Syn.,  557;  Kx.  FL  de  Louv., 
25  et  FL  des  FL,  I,  125. 

Hab.  Marais  des  dunes.  —  Coxyde  (Kx);  entre  Blankenberghe  et  Heyst 
(Nob).  —  Juillet  et  août. 

B.  torquescens  Br.  et  Schimp.;  Schimp.  Syn.,  558;  Kx  FL 
des  FL,  I,  i25, 

Hab.  Murs  ombragés,  terre  humide  et  nue.  —  Laeken  (Nob.)j  Argen- 
teau  et  Lixhe,  Ath  (March.);  entre  Zelzaete  et  Zuiddorpe  (Kx).  •—  Mai 
et  juin. 


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(  436  ) 

B.  erythrocarpnm  Schwâgp.;  West.  Not.  surgq.  Crypt.,  3 
et  H.  C.  B.,  n»  54  ;  Schimp.  Syn.,  362. 

Hab.  Sur  la  terre.  —  Uccle  (Nob.);  Courtrai  (West.);  Goffontaine 
(March.).  — Mai  et  juin. 

B.  atroparpaream  Web.  et  Mohr;  Schimp.  Syn.,  364; 
Kx  Rech.,  cent.  IV,  9  et  FL  des  FL,  I,  i27  ;  West.  H.  C.  B., 
n»54;Bllck  Cat.  7. 

Hab.  Sur  la  terre.  —  Entre  Evergem  et  Sleydinge  près  Gand ,  La 
Clinge  (Kx);  Courtrai  (West.);  Ath  (March.);  Luxembourg  (Funck).  —  Mai 
et  juin. 

*B.  Tersicolor  Al.  Br.;  Schimp.  Syn.y  365. 

Tige  courte,  rameuse.  Feuilles  acuminées,  à  nervure 
dépassant  le  sommet,  entières.  Capsule  très-renflée  à  la 
base,  à  orifice  très-large. 

Hab.  Terrains  rocailleux.  —  Visé  (March.).  —  Août  et  septembre. 
Obs.  —  Cette  rare  espèce  est  bien  caractérisée  par  la  forme  de  sa  capsule. 

*H.  alplnain  L.;  Schimp.  Syn.,  366. 

Tige  simple.  Feuilles  imbriquées,  dressées,  lancéolées, 
à  nervure  formant  mucron  au  sommet,  entières  ou  obscu- 
rément dentées  au  sommet. 

Hab,  Rochers  humides.  —  Bouillon ,  Frahan ,  Poupehan ,  Rochehaut , 
Les  Hayons,  Nafraiture,  Chiny  (Del.).  —  Stérile. 

B.  caespltlclam  L.;  Schimp.  Syn.,  367;  Kx  FL  de  Louv., 
26  et  FL  des  FL,  I,  i25;  West.  ff.  C.  B.,  nHOS;  BUck 
CaLy  7;  Dek.  et  Pass.  Cat.,  58. 
Hab.  Murs,  terre  nue,  rochers.  —  Commun  partout.  •—  Mai  et  juin. 
Var.  7  ImbrlcAluin  Schimp.  Feuilles  densément  imbriquées ,  plus 
larges. 
Hab,  Bruyères  arides.  —  Mouland  (March.).  —  Stérile. 


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(437) 

B .  arsenteam  L.;  Schimp.  Syn.^  569  ;  Kx  FL  de  Louv.y  26  ; 
West.  H.  C,  B.,  n««  53  61452;  Kx  FL  des  FL,  I,  126; 
BUck  Cat.,  7  ;  Dek.  et  Pass.  Cat.,  58. 

Hab,  Toits,  murs,  terre  humide. —  Commun  partout.  —  Janvier  et  mars. 

Obs.  —  Les  ëchanlillons  publiés  par  Westendorp,  dans  son  Herbier 
Cryptogamique,  sous  le  nom  de  Bryum  julaceum,  n»  452,  appartiennent  au 
B.  argentcum. 

B.  caplUare  L.;  Schimp.  Syn.,  370  ;  Kx  FL  de  Louv.,  26 
et  FL  des  FL,  I,  124;  Dek.  et  Pass.  Cat.,  58. 

Hab.  Sur  la  terre,  les  rochers,  les  murs.  —  Commun  partout.  —  Mai 
et  juin. 

Var.  P  majas  Schimp.  Feuilles  à  nervure  plus  forte  et  dépassant  le 
sommet. 

Hab,  Sur  les  murs  et  les  rochers.  —  Plus  commun  encore  que  le  type. 

Var.  Y  ràdlcnlosa  Nob.  Feuilles  lâchement  imbriquées,  à  nervure  éva- 
nouissante, pourvues  à  Taisselle  de  nombreux  filaments  articulés  et  cassants. 

Hab,  Vieilles  souches.  —  Lixhe  et  Argenteau  (March.). 

Obs.  —  C*est  cette  curieuse  variété  qui  a  été  désignée  dans  le  catalogue 
de  M.  Marchai  sous  la  dénomination  erronée  de  Bryum  oeneum.  Ce  qui  a 
donné  lieu  à  cette  erreur,  c*est  la  présence  des  filaments  articulés  qui 
répondent  tout  à  fait  à  la  description  de  ceux  qu*on  observe  dans  le 
B.  oeneum. 

Il .  pseado-trlqnetrain  Hdw.  {Mnium)  Schimp.  Syn.,  375  ; 
Kx  FL  des  FL,  I,  124  (non  Kx  FL  de  Louv.);  Bllck 
CaL,  7. 

Hab,  Prairies  marécageuses.  —  Vilvorde  (Nob.);  Genck  (Bamps);  Tre- 
meloo,  entre  Exaerde  et  Moerbeke  (Kx);  Visé,  Lanaye,  Banneux  (March.); 
Lives  (Bllck).  —  Mai  et  juin. 

B.  pallens  Sw.;  Schimp.  Syn.,  376  ;  Kx  Rech.,  cent.  V,  7 
et  FL  des  FL,  I,  123, 

Hab,  Sables  humides.  —-  Bloemendael  (Kx).  —  Mai  et  juin. 


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/ 


(  438  ) 
"^B.  DaTalii  Voit.;  Schimp.  Syn.y  579. 

Tige  très-allongée,  simple,  grêle.  Feuilles  décurrentes, 
ovales-acuminées ,  entières,  à  nervure  n'atteignant  pas 
le  sommet. 

Hab.  Prairies  marécageuses.  —  Poupehan  (Del.).  —  Stérile. 

B.  roseam  DilL;  Schimp.  Syn.y  582;  Rx  FL  de  Louv.,  24. 

Hab.  Collines  boisées.  —  Uccle,  Lierre  (Nob.);  Héverlé  (Kx);  Richelle 
(March.);  Frahan,  Bouillon  (Del.).  —  Septembre. 

*B.  Jalaceam  Sm.;  Anomobryum  julaceum  Schimp.  Syn., 
582;  Del.  et  Grav.  Mousses  de  VArd.,  fasc.  i. 

Tige  plus  ou  moins  rameuse,  à  ramules  filiformes. 
Feuilles  imbriquées,  ovales,  concaves,  très-entières,  à 
aréolation  dense,  à  nervure  évanouissante.  Capsule  in- 
clinée, oblongue. 

Hab.  Rochers  humides.  —  Frahan,  200  m.  d'altitude  (Grav.  et  Del.).  — 
Stérile. 

B.  ZIerll  Dicks.;  Lib.  PL  crypt.  Ard.,  n»  i08;  Zieriajti- 
lacea  Schimp.  Syn.,  584. 

Tige  courte,  à  innovations  très-courtes.  Feuilles  ovales- 
acuminées,  très-entières,  à  nervure  n'atteignant  pas  le 
sommet.  Capsule  très-grande,  irrégulière,  à  col  très-long. 

Hab,  Rochers  ombragés  et  humides.  —  Environs  de  Malmedy  (Libert). 
—  Septembre. 

06*.  —  Cette  espèce,  bien  reconnaissable  à  la  forme  irrégulière  de  sa 
capsule,  sera  probablement  signalée  sur  d'autres  points  des  Ârdennes. 


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(439) 


MNIIJlll  L.  emend. 
ANALYSE    DES    ESPÈCES. 

Feuilles  non  marginées M.  stellare. 

Feuilles  marginées. 
Feuilles  entières  ou  très-obscurément  dentées. 
Nervure  atteignant  le  sommet  de  la  feuille     ...  M.  punctatum. 

Nervure  n*atteignant  point  le  sommet M.  ginglidioides. 

Feuilles  fortement  dentées. 
Tige  émettant  des  rejets  stoloniformes  souterrains 
ou  rampants. 
Nervure  n*atteignant  pas  le  sommet  de  la  feuille  .  M.  cuspidatum. 
Nervure  atteignant  le  sommet  de  la  feuille. 

Opercule  longuement  rostre M.  rostratdm  . 

Opercule  non  rostre. 
Feuilles  linéaires-ligulées,  fortement  ondulées  M.  undulatcm. 

Feuilles  ovales,  peu  ondulées M.  affine. 

Tige  n*émettant  point  de  stolons. 
Nervure  atteignant  le  sommet  de  la  feuille.     .     .  M.  serratdh. 
Nervure  n*atteignant  pas  le  sommet M.  hornuh. 

M.  caspiciataiii  Hdw.;  Schimp.  Syn.y  386;  Kx  FL  des  FL, 
I,  ii9;  Bryum  cuspidatum  Schreb.  ;  Kx  Fl.  de  Louv.y 
25;  Dek.  et  Pass.  Cat.,  58. 
Hah.  Lieux  humides  des  bois.  —  Oostacker,  Meirelbeke  (Kx).  —  Avril 

et  mai. 

*JII.  afflne  Bland.;  Schimp.  Syn.,  387. 

Plante  stolonifère.  Feuilles  étalées,  crispées  sur  les 
bords  par  la  dessiccation,  spatulées  ou  lancéolées,  plus  ou 
moins  subitement  acuminées,  à  nervure  dépassant  un  peu 
le  sommet,  marginées,  à  dents  aiguës.  Fleurs  mâles  dis- 

32 


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(  440  ) 

coïdes.  Capsule  pendanle,  oblongue;  opercule  convexe, 
apiculé. 

Uab.  Terre  humide  dans  les  bois.  —  Goé  (Nob.);   Membre,  Frahan, 
Daverdisse  (Grav.  et  Del.). 

Obs,  —  Je  ne  l*ai  point  trouvé  en  fructification. 

M.  andalatam  Hdw.;  Schlmp.  Syn.^  589;  Kx  Fl,  des  FL, 
I,  ii8;  Del.  et  Grav.  Mousses  de  VArd.,  fasc.  i;  Bryum 
undulatum  Schreb.;  Kx  FL  de  Loiiv.y  24  ;  West.  H.  C.  J?., 
n<»  605;  Bryum  ligulatum  Schreb.;  Bllck  Cat.,  8. 

Hab.  Bois  humides.  —  Commun  partout.  —  Mai  et  juin. 

M.  rostratam  Schrad.  (Bryum)  Schioip.  Syn.,  390;  Kx 
FL  des  FLy  I,  ii8;  Bryum  rostratum  Schrad.;  Bllck 
Cat.,  32. 

Hab,  Bois,  prairies  humides.  —  Bruxelles  (Nob.);  Piétrebais  (Antoine)  ; 
Mons  (West.);  Audenarde  (Kx);  Mouland,  Visé  (March.).  —  Avril  et  mai. 

M.  hornam  Dill.  {Bryum)  Schimp.  Syn.y  391  ;  Kx  FL  des 
FLy  I,  li9;  Bryum  hornum  Schreb.;  Kx  FL  de  Louv., 
25;  West.  H.  C.  B.,  n°  204;  Bllck  Cat,,  8  ;  Lib.  PL  crypi. 
Ard.y  n»  206. 

Ilàb,  Bois  humides.  —  Assez  commun.  —  Avril. 
^ni.  serratam  Schrad.  {Bryum)  Schimp.  Syn.y  392. 

Tige  peu  élevée,  purpurine.  Feuilles  décurrentes,  cris- 
pées par  la  dessiccation ,  obovales-oblongues  ou  spatulées, 
acuminées,  marginées,  doublement  dentées  en  scie,  a 
nervure  atteignant  le  sommet. -Capsule  ovale-oblongue. 

Hab.  Rochers  ombragés,  bois.  —  Visé  (March.);  Piétrebais  (Antoine); 
Herbeumont  (Del.  et  Grav.).  —  Septembre. 

*m.  stellare  Hdw.;   Schimp.  iSyn.,   395  ;   Del.  -et  Grav. 
Mousses  de  VArd.,  fasc.  \. 

Port  du  M.  serratum.  Feuilles  non  marginées. 


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(  441  ) 

Hah,  Bois,  rochers  calcaires.  —  Frahan,  Les  Hayons,  Bouillon  (Grav.  et 
Del.);  Visé  (March.).  —  Avril  et  mai. 

^M.  cinclidioides  Blytt;  Schimp.Syn.,  397;  Del.  et  Grav. 
Mousses  de  l'Ard.,  n*»  76. 

Tige  élevée.  Feuilles  très-larges,  arrondies  au  sommet, 
à  nervure  évanouissante,  submarginées,  très-brièvement 
apieulées,  ondulées. 

Uab.  Marais.  —  Louelte-St-Pierre,  Poiipehan  (Grav.  et  Del.).  —  Stérile. 

Obs.  —  Espèce  très-distincte  de  toutes  les  autres  par  sa  taille  et  la  largeur 
de  ses  feuilles.  Elle  parait  fructifier  rarement. 

n.  panctatam  L.;  Schiinp.  Syn.y  598;  Kx  Fl.  des  FL,  I, 
iâO;  M.  serpillifolium  L.  p.  p.;  Bryum  serpilltfolmm 
IVeck.;  Kx  Fl.  de  Louv.,  24;  West.  H.  C.  B.,  n»  dSOi; 
Bllck  Cat.f  8  ;  Bryum  punctatum  Dek.  et  Pass.  Cat.,  58. 

Uab.  Bois,  lieux  couverts.  —  Assez  commun  partout.  —  Septembre  et 
octobre. 

MEESIA  Hdw. 

n.  allsinosa  Hdw.;  Schiinp.  Syn.,  407;  Kx  Fl.  des  F/., 
I,  i32. 

flab.  Terrains  humides.  —  Damme  (Kx).  —  Été. 


4IJLACOIIlMIJ]ll  Scbwâgr. 

ANALYSE  DES  ESPÈCES. 

Tige  robuste,  haute  de  6  à  12  centimètres     ...     A.  palustre. 
Tige  grêle,  haute  de  1  à  2  centimètres     ....     A.  androgynum. 

4.  androflfynum  L.  {Mnium)  Schimp.  Syn.y  411;  Kx  Fl. 
des  Fl.y  I,  131;  Bryum  androgynum  Hdw.;  Kx  Rech., 


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(  442  ) 

cent.  II,  7;  West.  H.  C.  B.y  nM04;  Leburton  Caf.  crypi. 
de  Louv.f  3. 

tiab.  Bords  des  fossés,  lisière  des  bois,  chemins  creux.  —  Assez  commun. 
. —  Juin. 

06».  —  C'est  la  forme  capitulifère  qu'on  rencontre  le  plus  communément. 

A.  palustre  L.  {Mnium)  Schimp.  Syn.,  412;  Kx  FL  des  FL, 
I,  130;  Del.  et  Grav.  Mousses  de  l'Ard,,  fasc.  1  ;  Bartra- 
mia  palustris  Kx  FL  de  Louv.,  25;  Bryum  palustre  Dek. 
et  Pass.  Cat.y  58;  West.  H.  C.  B.,  n°  1003, 

Hab.  Fonds  tourbeux ,  marais  des  dunes.  —  Coxyde,  Louvain,  Auder- 
ghem  (Kx;  Nob.)j  Mons(Cl.  Dum.);  Luxembourg  (Funck).  —  Mai  et  juin. 

Var.  §  polyeephalum  Bill.  (Mnium)  Schimp.  Syn,,  415.  Rameaux 
terminés  par  des  pseudopodes  portant  des  capitules  bulbifèrcs. 

Uab.  Marais.  —  Louette-St-Pierre  (GraF.)j  THertogenwald  (March.). 

06».  —  Cette  forme  stérile  correspond  à  la  forme  analogue  de  VA,  an- 
drogynum;  mais  elle  parait  très-rare. 

BARTR4IIIIA  Hdw. 

ANALYSE    DES    ESPÈCES. 

Ramification  fusciculée. 
Ramules  plus  ou  moins  allongés. 
Inflorescence  dioïque. 
Feuilles  périgonlales  internes  aiguës  et  nerviées. 

Feuilles  jamais  plissées  à  la  base B.  mârchica. 

Feuilles  plissées  à  la  base B.  galcarea. 

Feuilles  périgoniales  internes  obtuses  et  énerves.     .  B.  fontana. 

Inflorescence  monoïque B.  rigida. 

Ramules  très-courts B.  caespitosa. 

Ramification  non  fasciculée. 
Fleurs  hermaphrodites. 

Feuilles  roides,  même  à  i^état  sec B.  ithtphylla. 

Feuilles  tortillées  à  Tétat  sec B.  Oederi. 

Fleurs  monoïques. 

Pédicelle  plus  long  que  les  feuilles B.  pomiformis. 

Pédicelle  plus  court  que  les  feuilles B.  Halleriana. 


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(443) 

*B.  ithyphylla  Brid.;  Schimp.  Syn.,  418;  Kx  Rech.,  cent.  Y, 
6  et  FI.  des  FL,  I,  130. 

Tige  dichotome.  Feuilles roides^  même  à  letat  sec,  dila- 
tées-engainantes  à  la  base,  subulées,  à  nervure  épaisse, 
dentées.  Capsule  oblique.  Pédicelle  plus  ou  moins  flexueux. 

Hab,  Lieux  montagneux  et  ombrages,  rochers.  —  Rcnaix  (Rx);  Nafrai- 
ture,  Orchimont,  Frahan,  Suxy  (Grav.  et  Del.);  Luxembourg  (Funck); 
Magnée  (Nob.). 

B.  pomiformlft  L.  [Bryum)  Schimp.  Syn.^  418;  Kx  Fl. 

des  FL,  I,  129  ;  B.  vulgaris  DC;  Kx  FL  de  Louv.,  22;' 

West.  H.  C.  B.,  n°  303;  BUck  Cat.,  7;  Dek.  et  Pass. 

Cat.,  59. 

Hab,  Terrains  sablonneux,  rochers.  —  Commun  partout.  —  Mai  et  juin. 

Var.  p  crispa  Sw.;  Schimp.  Syn.,  419;  West.  6«  l^ot.,  9  et  B.  C,  B., 

nM302. 

Hab.  Fentes  des  rochers  humides  —  Gorbion  (Del.);  Luxembourg  et 
Hainaut  (Cl.  Dum.). 

^B.  Hallerlana  Hdw.;  Schimp.  Syn.,  419;  Grav.  et  Del. 
Mousses  de  l'Ard.^  n«  77. 

Tige  allongée,  irrégulièrement  rameuse.  Feuilles  k  base 
dilatée,  subulées,  dentées.  Pédieelle  plus  court  que  les 
feuilles. 

Hab,  Rochers  ombragés.  —  Bords  de  la  Gileppe  (Chapuis  et  Lambotte). 
—  Été. 

*B.  Oederi  Gun.  {Bryum)  Schimp.  Syn.,  420;  Lib.  PL 
crypt.  Ard.,  n»  207  ;  Del.  et  Grav.  Mousses  de  VArd., 
fasc.  1. 

Tige  peu  allongée,  à  ramification  irrégulière.  Feuilles 
lancéolées,  carénées,  dentées  en  scie  au  sommet,  tortillées 
par  la  dessiccation.  Capsule  oblique.  Pédicelle  long. 

Hab.  Kochers.  —  Frahan,  Les  Hayons  (Grav.  et  Del.);  Luxembourg 
(Funck);  Malmedy  (Lib.).  —  Juin  et  juillet. 


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(  444  ) 

*B.  riglda  Brîd.  {Philonotis)  Schiaip.  Syn.,  424. 

Tige  courte,  à  ramification  fasciculée.  Feuilles  roides, 
lancéolées,  dentées  en  scie,  à  nervure  dépassant  le  sommet. 

Hab.  Lieux  humides.  —  Dalhem  (March.);  Frahan,  Monceau  (Del.).  — 
Stérile. 

*B.  marchica  Willd.  {Leskia)  Schimp.  Syn.,  425. 

Tige  plus  ou  moins,  élevée,  à  ramules  fascicules,  plus 
ou  moins  allongés.  Feuilles  dressées,  quelquefois  tournées 
d'un  même  côté,  dentées  en  scie,  lancéolées,  à  nervure 
dépassant  peu  le  sommet. 

ffab.  Prairies  humides.  —  Louette-St-Pierre  (Grav.). 

*B.  caespitosa  Wils. 

Tige  dressée,  à  ramules  fascicules,  très-courts.  Feuilles 
dressées,  dentées  en  scie,  élargies  à  la  base,  longuement 
subulées. 

Hab.  Prairies  humides.  —  Corbion  (Del.  et  Grav.).  —  Stérile. 

B.  fontana  L.  {Mnium)  Schimp.  5t/n.,  426;  Philonotis 
fontana  Brid.;  Lib.  PL  crypt.  Ard.,  n°  506;  Dek.  et  Pass. 
Cat.,  59;  Kx.  Fl.  de  Louv.,  22. 

Hab,  Marais.  —  Bonbeyden  (Nob.);  Genck  (Bamps);  entre  Wechter  et 
Tremeloo  (Kx)j  Philippeville,  Spa,  Forges  (March.);  Malmedy  (Lib.). 

*B.  calcarea  Br.  et  Schimp.  (Philonotis)  Schimp.  Syn.,  427. 
Plante  robuste,  d'un  vert  gai,  pourvue  d'un  feutre  radi- 
culaire  brunâtre.  Feuilles  dressées,  tournées  du  même 
côté,  lancéolées,  à  nervure  épaisse,  dentées  en  scie.  Fleurs 
mâles  à  périgone  très-dé veloppé  et  très-étalé. 

Hab.  Rochers  humides.  —  Frahan  (Del.). 

Obs.  —  Les  fleurs  mâles  ont  été  trouvées  au  commencement  de  juin. 


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(  445  ) 

4TRICH1JIII   Pal.  Beauv. 

ANALYSE  DES  ESPÈCES. 

Inflorescence  monoïque;  feuilles  très-ondulées.     .     .      .  A.  undulatum. 
Inflorescence  dioïque;  feuilles  peu  ondulées. 

Capsule  courbée  . A.  tenellum. 

Capsule  dressée,  droite,  rarement  arquée A.  angustatum. 

4.  andalatam  L.  {Bryum)  Schimp.  Syn.,  455  ;  Dcl.  et  Grav. 
Mousses  de  VArd,^  n°  78;  Catharinea  undulata  ^S^ch.  et 
Mohr;  West.  H.  C.  B.,  n«  11  ;  Kx  Fl.  de  Louv.y  54  et  FL 
des  FL,  I,  li7;  Bllck  Cat.,  8;  Olygotrichum  undidatum 
Dek.  et  Pass.  Cat.,  58. 

^a6.  Bois.  —  Commun  partout.  —  Automne  et  hiver. 

Var.  g  abbrevlAlnm  Rab.;  CathaHnea  hyrcina  et  anguatala  Kx  Rcch., 
cent.  II  et  Y  (non  Ehrh.  aut  Brid.). 

Uah.  Terrains  sablonneux  des  Flandres  (Kx). 

A.  tenellam  Rôhl.  {Catharinea)  Schimp.  Syn,,  455;  Kx 
Rech.,  cent.  V,  15  et  Fl.  des  FL,  1,  117;  Del.  et  Grav. 
Mousses  de  l'Ard.,  fasc.  1. 

Hab,  Sables  humides.  —  Rieme  près  Selzaete  (Kx).  —  Automne. 

*k.  ansastatum  Brid. 

Port  de  r^.  undulatum,  mais  plus  petit  dans  toutes  ses 
parties;  il  en  diffère  du  reste  par  son  inflorescence  dioïque 
et  par  sa  capsule  dressée. 

Hab.  Chemins  abandonnés  dans  les  bois.  —  Louette-St-Pierrc  (Grav.). 
—  Septembre  et  octobre. 


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(  446  ) 

POCIONATIJlil    Pal.    Beauv. 
ANALYSE  DES  ESPÈCES. 

Tige  courte  et  simple. 

.  Feuilles  obtuses P.  nànvm. 

Feuilles  aiguës P.  aloides. 

Tige  plus  élevée  et  ramifiée P.  urnigebum. 

P.  nanum  Dill.  {Polytrichum)  Schimp.  Syn.y  458;  Bllck 
Cat.,  iO;  Catharinea  nana  Rôhl.;  Kx  FL  de  Louv,,  55  et 
Fl.  des  FL,  1, 116;  Dek.  et  Pass.  Cat.,  58  ;  West.  H.  C.B. y 
no  258. 

Hab.  Bruyères,  bois.  — Bruxelles,  Lierre,  Bonheyden,  etc.  (Nob.); 
Aerschot  (Kx)j  Visé  (March.).  —  Mars  et  avril. 

P.  aloides  Dill.  {Polytrichum)  Schimp.  Syn.,  439;  Del.  et 
Gvsi\.  3fousses  de  l'Ard.y  fasc.  4;  Bllck  Cat.,  iO;  Catha- 
rina  aloides  Rôhl.;  Kx  FL  de  Louv.,  55  et  FL  des  FL, 
I,  i16;  Dek.  et  Pass.  Cat.,  58;  West.  H.  C.  B.,  n»  206. 

Hah.  Vallées  humides  des  bois.  — Bruxelles  (Nob.);  Louvain,  Wetteren, 
Melle,  Gontrode,  Selzaete,  Bloemendael  (Kx);  Sarolay  (March.);  château  de 
Namur,  etc.  (Bllck).  —  Mars  et  avril. 

Var.  p  masnaiii  Mûll.;  West.  H.  C.  B.,  n»  206. 

Hab.  Bois.  —  Bloemendael  (West). 

P.  arniseram  L.  {Polytrichum)  Schimp.  Syn.,  440  ;  Ca- 
tharinea urnigera  Kx  Fl.  de  Louv.,  55  et  Kx  FL  des  FL,  I, 
115  ;  West.,  /r.  C.  B.,  n«  1009  ;  Lib.  PL  crypt.  Ard.,  n<»  307. 

Hah.  Bois.  —  Bruxelles,  Lierre,  Malines,  etc.  (Nob.);  Mons  (Tosquinet)  ; 
Wavre  (Kx). 

Var.  p  humlle  Field.;  Kx  Fl.  des  FL,  I,  113. 

Hab.  Bords  des  sapinières.  —  Aeltre,  Ursel,  etc.  (Kx).  —  Mars  et  avril. 


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(  447  ) 

POLYTRICHVM  Dill. 
ANALYSE     DES     ESPÈCES. 

Capsule  à  angles  peu  saillants P.  gracile. 

Capsule  à  angles  très-saillants. 

Capsule  à  cinq  ou  six  angles P.  forhosum. 

Capsule  toujours  à  quatre  angles  bien  marqués. 
Feuilles  terminées  par  un  long  poil  blanchâtre.     .     .  P.  pïliferum. 
Feuilles  sans  poil  blanchâtre. 
Capsule  deux  fois  aussi  longue  que  large     ...  P.  jitniperimm. 
Capsule  à  peu  près  aussi  large  que  longue. 

Feuilles  dentées  au  sommet  seulement.     .     .     .  P.  strictum. 
Feuilles  dentées  presque  jusqu'à  la  base  ...  P.  commune. 

*P.  sracUeMenz.;  Schimp.  5yn.,  444;  Del.  et  Gr&v.  Mousses 
de  VArd,,  fasc.  1. 

Tige  plus  ou  moins  élevée,  flexueuse  à  la  base.  Feuilles 
longues,  linéaires-lancéolées,  aiguës,  dentées  en  scie.  Cap- 
sule dressée,  devenant  horizontale  par  la  dessiccation,  à 
angles  peu  saillants. 

Hah,  Bruyères.  —  Louette-St-Pierrc,  Rienne  (Grav.  et  Del.).  — Mars 
et  avril. 

P.  formosam  Hdw.;  Schimp.  Syn.j  445;  Kx  FL  deLouv., 

53  et  FL  des  FL,  I,  142;  Del.  et  Grav.  Mousses  del'Ard., 
fasc.  1  ;  West.  H.  C.  B.,  n»  204. 

Ilab,  Bois  montueux.  —  Bruxelles  (Nob.);  Aeltre,  entre  Wettcren  et 
Xherscamp  (Kx).  —  Été. 

Var.  p  pallldlfletam  Brid.;  Kx  l.  c. 

Hah.  Dunes.  —  Knocke  (Kx). 

P.  plUferam  Schreb.;  Schimp.  %n.,  446  ;  Kx  FL  de  Louv., 

54  et  FL  desFL,  I,  li4;  Bllck  Cat.,  iO;  Dek.  et  Pass. 
CaL,  58  ;  West.  H.  C.  B.,  n°  205, 

Hah.  Bruyères,  bois.  —  Assez  commun  partout.  —  Mars  et  avril. 


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(  448  ) 

P.  Janlperinam  Hdw.;  Schimp.  Syn.,  447;  Kx  Fl.  deLouv.y 
U  et  Fl.  des  FL,  ï,  iU;  Bllck  Cat.,  40. 

Hab.  Bruyères,  bois.  —  Très-répandu.  — Juin  et  juillet. 

P.  strictam  Mcnz.  ;  Schimp.  Syn.,  448;  Del.  et  Grav. 
Mousses  de  l'Ard.,  fasc.  i  ;  P.  jimiperinum  var.  p  strictum 
Mûll.;  Kx  Rech.,  cent.  V,  12  et  FL  des  FL,  I,  415;  Dek. 
et  Pass.  Cat.,  58. 

^a6.  Marécages  tourbeux.  —  Louette-St-Pierre ,  Ricnne,  Willerzie, 
Bouillon  (Grav.  et  Del.);  dans  les  dunes  (Kx);  Genck  (Bamps);  Bonheyden 
(Nob.).  —  Juin. 

P.  commune  L;;  Schimp.  Syn.,  448;  Kx  FL  de  Louv.,  55 
et  FL  des  FL,  I,  412;  Bllck  Cat.,  40;  Dek.  et  Pass.  CaU, 
58  ;  Del.  et  Grav.  Mousses  de  l'Ard.,  fasc.  4  ;  West.  H.  C.  B,, 
n"  40;  P,  perigomale  Mich.;  Lib.  PL  crypt.  Ârd.,  n°  9. 

Hab.  Bois.  —  Très-répandu.^-  Juin. 

Var.  p  perisonlale  Mich;  Kx  FL  des  FL,  I,  il3;  Lib.  PL  cf'i/pLArd. 

Hab.  Bords  des  fosses.  —  Gand  (Scheidweiler);  Thourout  (Kx);  Mal- 
medy  (Lib.). 

Var.  V  humllc  Schimp.;  var.  minus  Hampe  ;  Kx  FL  des  FL,  I,  113. 

Hab,  Bruyères.  —  Urscl  (Kx). 

DIPHYSCIim  Mohr. 

D.  foUosum  L.  {Buxbaumia)  Schimp.  Syn.,  454  ;  Kx  FL 
de  Louv.,  39  et  FL  des  FL,  I,  444  ;  Lib.  PL  crypt.  Ard.,\, 
n"  303;  Del.  et  Grav.  Mousses  de  l'Ard.,  fasc.  4;  West. 
H.  C.  B.,  n»  807. 

Hah,  Bords  des  chemins  creux.  —  Entre  Dickelvenne  et  Munie,  entre 
Boucle-St-Denis  et  Rooborst  (Kx);  Naraur  (Bllck);  Visé  (March.);  Prayon 
(Nob.).  —  Août  et  septembre. 


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(  449  ) 


BVX.BAlJniA   Hall. 

* 

B.  aphylla  Hall.;  Schimp.  %«.,  4o5;  Kx  Fl.  de  Loiiv,,  58 
et  F/,  des  Fl,  I,  110;  Dek.  et  Pass.  Cat,,  59. 

Hah.  Sur  la  terre.    —    Rillaer,  près   d'Aerschot,  Blariakerke,  Mellc, 
Acitre  (Kx);  Hingene,  prov.  d'Anvers  (Dek.);  Luxembourg  (Funck).—  Juin. 

Obi.  —  Cette  espèce  est  indiquée  par  Dekin  et  Passy  aux  environs  de 
Bruxelles  ;  je  ne  l'ai  jamais  rencontrée. 


Note    sur    les    formes    du  genre   Capsella,    par 
Chas.-P.  Hobkirk. 

Depuis  plusieurs  années,  mon  attention  a  été  attirée 
sur  les  différences,  parfois  bien  caractéristiques,  présentées 
par  les  diverses  formes  du  Thlaspi  Bursa-pastoris  de 
Linné,  espèce  qui  a  servi  à  fonder  le  genre  Capsella.  Ces 
différences  ne  paraissent  pas  devoir  être  attribuées  aux 
circonstances,  à  Tliumidité  ou  à  la  sécheresse  du  sol,  à 
lexposition,  car  j'ai  observé  ces  différences,  ces  modifi- 
cations, sur  des  individus  croissant  pêle-mêle  dans  les 
mêmes  conditions. 

Ayant  étudié  três-attentivemenl  les  diverses  formes  du 
Capsella  Bursa-pastoris,  je  crois  faire  chose  utile  en  en 
donnant  une  description. 

Dans  tous  les  ouvrages  descriptifs  que  j'ai  pu  consulter, 
je  n'ai  trouvé  que  des  remarques  vagues,  des  détails 
incomplets,  sur  l'objet  de  cette  notice. 

La  plupart  des  auteurs  n'ont  guère  tenu  compte  que 
des  variations  dans  les  feuilles  de  la  rosette,  et,  à  l'excep- 


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(  450  ) 

tion  d'un  seul,  M.  le  professeur  Crépin,  aucun  navait 
porté  son  observation  sur  la  forme  de  la  silicule. 

Quant  aux  feuilles  radicales,  leurs  formes  varient  telle- 
ment sur  les  mêmes  pieds  qu'on  ne  peut  en  tenir  compte; 
du  reste,  ces  feuilles  se  desséchant  souvent  avant  le 
complet  développement  des  silicules,  leur  examen  est 
rendu  ainsi  impossible  sur  les  échantillons  fructifères. 

Mais  il  n  en  est  pas  de  même  de  la  silicule,  qui  offre 
toujours  des  caractères  assez  tranchés,  caractères  variables 
seulement  dans  d'étroites  limites. 

Avant  d'aborder  la  partie  systématique  de  mon  petit 
travail,  je  vais  passer  en  revue  ce  que  les  auteurs  ont 
avancé  sur  les  variétés,  variations  ou  espèces  du  genre 
Capsella. 

Linné  (Sp.  p/.,  903). 

Thiaspi  siliquis  verticaliter  cordatis  (F/.  Lap.y  éd.  i792  ;  auct.  J.-£.  Smitb, 
217,  t.  232). 

Dans  Iç  même  ouvrage,  on  lit  que  Rudbeck  avait  trouvé 
deux  variétés  qu'il  décrit  sous  les  noms  de  : 

Bursa-pastoris  major  vulgaris, 
Bursa-pastoris  miner  vulgaris. 

Casp.  Bauhin  {Pinax,  1671,  108). 

Bursa-pastoris  major  folio  non  sinuato, 
Bursa-pastoris  major  folio  sinuato. 

Il  est  probable  qu'il  s'agit  des  feuilles  de  la  rosette. 
Celsius  {Cat.  pL  Ups.,  13). 

Bursa-pastoris  minor  foliis  intcgris. 

HuDSON  {FI.  AngL,  1772,  247). 
Thiaspi  siliculis  obcordatis,  foliis  radicalibus  pinnatifîdis.  Sp.  pi.,  647. 


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(  431  ) 

Syn.  :  Bauhiii  UUt.,  Il,  936  ;  Ray  Synop.,  306. 
Bursa-pastoris  major  vulgaris.  Pack.,  864; 
Bursa-pastoris  major  folio  sinuato.  Bauhin  Pin.j  108  j 
Bursa-pastoris  miner  foliis  integris.  Gels.  Ups.,  13. 

W.-E.  Steele  {HandhookofFieldBotamjy  Dublin,  1847,  409). 

Radical  leaves  lanceolate,  pinnatifid  or  individed  toothed,  siliciila  trian- 
gular-obcordate. 

Irwine  {Brit.  Plants,  715). 

Stems  solitary  or  numerous,  upright,  simple  or  branched Radical 

leaves....  very  variable,  lyrate  or  pinnatifid,  with  triangular  or  linear  lobes. 

Sub.  var.  iniegrifolia.  Ail  ihe  leaves  entire. 

Babington  {Man,  Brit.  Bot,,  éd.  6,  36). 
Varying  greatly  in  size  and  the  division  of  its  leaves. 

Bureau  (F/,  du  Centr.,  II,  54,  1857). 

Tige  de  1  à  6  décim.,  droite,  rameuse;  feuilles  un  peu  velues,  les  radi- 
cales étalées  en  rosette,  roncinées  pinnatifîdes,  à  lobes  oblongs  aigus  ou 
triangulaires,  dentés,  les  supérieures  indivises  étroites,  sessiles,  auriculées 

à  la  base  ;  silicules  étalées  en  cœur  renversé Varie  à  feuilles  toutes 

entières,  à  fleurs  monstrueuses,  avortées,  etc. 

AsA  Gray  {Man.  Bot.  S.  Amer. y  73,  1867). 

Root-leaves  clustered,  pinnatifid  or  toothed  ;  stem-leaves  arrow-shaped, 
sessile. 

SowERBY  (Fngi/.  Bot.y  new  éd.,  I,  211  et  212,  CLII;  E.  B., 
1485  unaltered). 

Stem-leaves  sessile,  amplexicaule,  oblong-lanceolate,  hastate-sagittatc 
at  the  base.  Pod  neariy  flat,  wedge-shaped ,  or  obovate-wedgc-shaped, 

truncate-emarginate,  or  obcordate  at  the  apex Style  about  half  as  long 

as  the  lobes. 

Tous  ces  auteurs  signalent  des  variétés,  des  variations, 
mais  aucun  n'a  tenté  de  les  caractériser  rigoureusement  et 
de  les  classer. 


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(  452  ) 

KocH  (Syn.,  19,  1845). 

Foliis  runcinato-pinnatifîdis,  laciniis  ovato-triangularibus  acutis  subden- 
tatis,  caulinis  superioribus  indivisis,  siliculis  triangulari-obcordatis. 

Variât  : 
a.  inlegrifolia  (v.  Schlecht.  Fl.  BeroL),  Flor.  normales,  fol.  intégra, 
p.  sinuata,  Flor.  normales,  fol.  sinuato-dcntata. 
V.  pinnatifida.  Fl.  normales,  fol.  pinnatifida. 
â.  coronopifolia  (DC.  Syst.,  II,  Z%i),  Fol.  pinnatifida,  laciniis  antice 

incisis. 
e.    apeidla.  Flores  apetali,  decandri,  petalis  in  stamina  mutatis,  in- 

terdum  petalum  unum  et  alterum  mutationi  non  succubuit. 

Jordan  {Diagnoses,  339-342,  1864). 

Pour  cet  auteur,  le  Capsella  Bursa-pasloris  est  un  type  complexe,  dans 
lequel  il  a  déjà  reconnu  cinq  espèces,  les  C.  agrestis,  C.  virgala,  C,  rude- 
ralis,  C.  sabuhsa  et  C.  praecox. 

Le  C.  agrestis  Jord.  se  reconnaît  à  ses  silicules  vertes, 
assez  étroites  et  régulièrement  cunéiformes,  terminées  par 
une  échancrure  assez  ouverte  et  peu  profonde,  non  dé- 
passée par  le  style.  Ses  calices  sont  ordinairement  verts 
et  un  peu  bordés  de  blanc  ;  ses  feuilles  sont  d'un  vert  clair 
ou  parfois  un  peu  grisâtres. 

Le  C.  virgaîa  se  reconnaît  à  ses  feuilles  d'un  vert  clair, 
son  port  effilé,  ses  fleurs  de  grandeur  moyenne,  ses  sili- 
cules à  échancrure  très-courte  et  très-obtuse,  constam- 
ment dépassée  par  le  style.  Sa  floraison  est  un  peu  tardive. 

Le  C.  riideralis  est  à  feuilles  d'un  vert  foncé;  ses  fleurs 
sont  assez  petites,  à  calice  vert  ou  un  peu  rembruni;  ses 
silicules  sont  courtes  et  larges,  à  échancrure  à  peine  égalée 
par  le  style. 

Le  6*.  sabulosa  se  reconnaît  à  sa  taille  bien  plus  petite 
([lie  celle  de  ses  congénères,  dans  des  conditions  égales. 


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(  453  ) 

et  à  ses  feuilles  plus  petites.  Ses  silicules  offrent  une 
échanerure  profonde,  à  lobes  ovales;  elles  sont  assez 
évasées  du  haut,  mais  bien  moins  cependant  que  dans  le 
C.  rubella  Reut.,  dont  la  silicule  est  à  lobes  de  Téchan- 
crure  bien  plus  courts  et  non  aussi  longs  que  larges. 

Le  C.  praecox  est  remarquable  par  ses  grappes  fructi- 
fères assez  denses  et  s'allongeant  beaucoup  moins  que 
dans  la  plupart  de  ses  congénères;  ses  silicules  prennent 
souvent  ainsi  que  la  tige  une  teinte  rembrunie;  elles  sont 
triangulaires,  à  échanerure  assez  profonde,  à  style  très- 
court;  ses  feuilles  sont  souvent  peu  découpées,  quelque- 
lois  presque  entières,  à  dents  aiguës;  sa  tige  est  très- 
feuilléc.  Sa  floraison  est  très-précoce. 

A  ces  remarques,  M.  Jordan  ajoute  :  «  Ces  cinq  espèces 
que  j'ai  pu  observer  et  cultiver  pendant  plusieurs  années, 
ne  sont  pas  les  seules  qu'on  trouve  à  Lyon,  sans  parler 
du  C.  rubella  Reul.,  qui  y  est  commun....  Le  C.  gracilis, 
signalé  par  M.  Grenier,  n'est  pas  une  espèce,  à  mon  avis, 
mais  un  état  particulier  des  diverses  espèces,  que  Ton 
rencontre  plus  fréquemment  certaines  années  que  d'au- 
tres et  dans  lequel  les  silicules  avortent.  » 

Grépin  {Notes,  fasc.  I,  11). 

Je  vais  rapporter  textuellement  ce  que  cet  auteur  a 
écrit  sur  le  C  Bursa-pastoris. 

«  Jusqu'aujourd'hui,  on  n'a  fondé  les  variétés  de  cette  Crucifère  que 
sur  les  différences  des  feuilles  et  sur  l'absence  de  pétales. 
Je  vais  proposer  ici  trois  variétés  établies  sur  la  forme  du  fruit. 

Var.  a.  Genuina.  Silicule  étrottetnent  triangulaire,  sa  largeur  au  som- 
met dépassant  les  deux  tiers  de  la  hauteur  de  la  cloison  ;  échanerure  de  pro- 
fondeur moyenne,  à  style  atteignant  le  tiers  de  la  hauteur  des  lobes. 

Var.  p.  Stenocai^a.  Silicule  étroite,  renflée,  sa  plus  grande  largeur 
égalant  les  deux  tiers  de  la  hauteur  de  la  cloison.  Celle-ci  plus  large  que  dans 


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^'' 


(  454  ) 

les  autres  variétés  ;  échaucrure  peu  profonde,  à  style  égalant  ordinairement 
le  sommet  des  lobes;  graines  plus  nombreuses  que  dans  les  var.  a  et  7. 

Var.  7.  Bifida.  Silicule  exactement  triangulaires  ;  échancrure  très* 
profonde,  à  style  caché  au  fond. 

Ces  variétés  se  rencontrent  pêle-mêle  à  Rochefort  dans  les  jardins  et  les 
lieux  cultivés.  « 

J'ai  fait  une  étude  attentive  d'un  grand  nombre  de 
formes  croissant  en  Angleterre  et  j'ai  examiné  celles  ren- 
fermées dans  les  collections  de  Kew;  aucune  de  ces 
formes  ne  peut  être  rapportée  exactement  aux  diagnoses 
de  M.  Jordan.  Ceci  combiné  avec  mes  propres  observa- 
tions dans  la  nature  me  fait  penser  que  les  espèces  créées 
par  M.  Jordan  ne  sont  pas  ce  qu'on  entend  sous  le  nom 
de  bonnes  espèces,  mais  seulement  des  formes  remarqua- 
bles, des  sous-espèces  (subspecies)  dérivant  d'un  même 
type. 

C'est  donc  à  titre  de  sous-espèce  que  je  vais  décrire  les 
diverses  formes  du  C.  Bursa-pastoris.  Comme  on  le  verra, 
j'ai  surtout  basé  mes  distinctions  sur  la  forme  delà  silicule 
et  j'ai  à  peu  près  négligé  les  feuilles  radicales. 

C4PSELL4  Vent. 

Calice  à  sépales  dressés,  égaux  à  la  base  ;  pétales  entiers, 
égaux;  stigmate  sessile;  silicule  comprimée  sur  les  côtés, 
en  triangle  renversé  ou  oblongue,  tronquée  au  sommet, 
à  valves  carénées,  non  ailées,  et  à  deux  loges  polyspermes. 

C.  BIJRS4-P4STORIS  Môneh. 

Subspecies, 

1.  C.  Barsa-pastorlft  Môneh  (vera);    C.   Bursa-pastoris 
v«ar.  a.  genuina  Crëp. 

Sépales  ovales-lancéolés,  obtus,  verts  en  dessous,  blan- 


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(  453  ) 

chaires  en  dessus,  à  bords  largement  membraneux.  Pétales 
blancs,  une  fois  plus  longs  que  les  sépales.  Silicule  en 
triangle  isocèle,  à  bords  latéraux  droits,  verte  sur  les 
deux  faces,  à  échancrure  moyenne,  à  style  atteignant  le 
tiers  inférieur  des  lobes.  Pédicelles  étalés  à  angle  droit, 
une  ou  deux  fois  plus  longs  que  les  silicules. 
Hab,  Commun  partout. 

2.  C,  rabella  Reut.  Soc,  HalL,  1854,  48;  Billot  A?inot,,\^J^. 

Sépalesovales-lancéolés,subobtus,rougeàtres  en  dessous, 
à  bords  étroitement  membraneux.  Pétales  d'un  blanc  un 
peu  rosé,  un  quart  plus  longs  que  les  sépales.  Silicule  en 
triangle  isocèle,  à  bords  latéraux  offrant  une  courbe  ren- 
trante, à  échancrure  très-profonde,  à  style  beaucoup  plus 
court  que  les  lobes.  Pédicelles  étalés-dressés,  une  fois  et 
demie  plus  longs  que  les  silicules. 

Obs.  — -  Les  caractères  qui  distinguent  cette  forme  de 
la  précédente  ont  été  bien  décrits  par  Fabbé  de  Lacroix 
dans  le  Bulletin  de  la  Société  botanique  de  France,  t.  VIII, 
p.  259,  1861.  A  propos  de  la  silicule,  ce  phytographe  dit  : 
«  Ses  deux  côtés  (silicule  du  C  Bursa-pastoris)  sont  en 
ligne  droite,  et  sa  diminution  se  fait  graduellement  jusqu'à 
son  insertion  sur  le  pédicelle.  C'est  ce  qu  a  très-correcte- 
ment dessiné  M.  Reichenbach  au  n°  4229  Icônes  Florae 
Germ,  et  Helv.,  Il,  t.  XI;  tandis  que  les  côtés  de  la  sili- 
cule du  C.rw6e//a  Reut.  sont  en  courbe  rentrante.  »  Tous 
les  échantillons  qui,  dans  l'herbier  de  Kew,  sont  étiquetés 
C,  rubella,  présentent  cette  courbe  rentrante  sur  leurs 
silicules.  Ces  échantillons  proviennent  de  l'Amérique  du 
Sud  :  Pérou  (Matthews),  Nouvelle  Grenade,  etc.,  du  Port 
Adélaïde  (F.  MûUer),  de  Genève,  du  Tyrol. 


33 


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(  4S6  ) 
5.  ۥ  sracilin  Gren.. 

Sépales  ovales-oblongs,  roiigeàtres  au  sommet  et  en 
dessous,  un  peu  rougeàlresen  dessus,  à  bords  étroitement 
membraneux.  Pétales  rougeàtres,  presque  deux  fois  plus 
longs  que  les  sépales.  Silicule  très-petite,  en  forme  de 
triangle  équilatère,  à  bords  latéraux  offrant  une  courbe 
rentrante  à  partir  de  leur  base  jusqu'au  milieu,  droits  au 
sommet,  à  èebancrure  peu  profonde,  à  style  dépassant  les 
lobes  qui  sont  un  peu  rougeàtres.  Pédicelles  ascendants- 
arqués,  trois  fois  plus  longs  que  les  silicules. 

Hab.  Centre  et  ouest  de  la  France,  en  compagnie  des 
deux  précédents,  Rhotan  (Griffîths),  Constanlinople,  etc. 

Obs.  —  Dans  Therbier  de  Kew,  se  trouve  un  spécimen 
avec  cette  étiquette  :  «  Thlapsi  Bursa-pastoris  var.  micro- 
carpa  Godr.  FloruL  Juven.,  p.  8.  De  Port  Juvénal  près 
Montpellier,  8  juin  18S7.  Herb.  J.  Gay.  »  Ce  spécimen 
appartient  au  Capsella  gracilis  et  peut  être  considéré 
comme  authentique,  puisqu'il  a  été  recueilli  dans  la  localité 
citée  par  M.  Grenier  pour  son  type.  Dans  le  Billotia, 
p.  114,  1869,  M.  V.  Bavoux  fait  connaître  qu'en  1863  il 
a  semé  le  C.  rubella  dans  son  jardin  et  que  cette  forme 
s'y  est  maintenue  avec  tous  ses  caractères  ;  seulement,  au 
bout  de  trois  ans  (1866),  il  a  trouvé,  parmi  des  C.  rubella 
et  C.  Bursa-pastoris  croissant  pêle-mêle,  trois  pieds  du 
C.  gracilis.  «  L'apparition  de  cette  plante  (C.  gracilis)^ 
dit-il,  dans  un  terrain  où  elle  ne  s'était  pas  encore  montrée 
depuis  que  je  le  possède  (1857)  et  seulement  alors  que  les 
C.  Bursa-pastoris  et  C.  rubella  ont  été  mis  en  contact, 
confirme  l'opinion  émise  par  M.  Grenier  qu'elle  n'est 
qu'une  hybride  de  ces  deux  espèces.  C'est  aussi  ce  qui 
résulte  des  remarques  faites  par  M.  Paillot  dans  les  envi- 
rons de  Besançon.  » 


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(  4S7  ) 

Ainsi  s'expliquerait  la  fréquente  atrophie  des  graines 
du  C.  gracilis, 

4.  C,  stenocarpa  ;   C^  Bursa-pasloris  var.  j3  stenocarpa 
Crép.  JVotes,  1.  C;  C.  agresHs  Jord.? 

Sépales  ovales-lancéolés,  à  bords  étroitement  membra- 
neux. Pétales  une  fois  et  demie  plus  longs  que  les  sépales. 
Silicule  en  triangle  isocèle,  sa  plus  grande  largeur  n'éga- 
lant pas  les  deux  tiers  de  la  hauteur  de  la  cloison ,  à 
échancrure  peu  profonde,  à  style  égalant  ordinairement 
le  sommet  des  lobes,  à  bords  latéraux  presque  droits. 

HaO.  Assez  commun  en  Angleterre  et  probablement 
aussi  sur  le  continent. 

Obs.  —  Cette  forme,  dont  je  n'ai  vu  que  des  échantillons 
anglais,  est  plus  robuste  que  les  autres  et  offre  des  feuilles 
radicales  plus  longues  et  plus  larges. 

î).  €•  blflda;  C,  Bursa-pastoris  var.  7  bifida  Créj^.' Notes, 
I.  c;  C,  ruderalis  Jord.? 

Sépales  presque  aussi  longs  que  les  pétales.  Silicule  un 
peu  plus  longue  que  large,  à  échancrure  très-profonde,  à 
lobes  ordinairement  arrondis,  à  style  caché  au  fond  de 
l'échancrure. 

Hab,  Assez  commun  aux  environs  de  Huddersfield  et 
entre  Kew  et  Richmond;  probablement  assez  répandu  sur 
le  continent. 

Obs.  /.  —  Les  feuilles  radicales  et  caulinaires  sont 
ovales-lancéolées,  entières,  très-rarement  un  peu  dentées. 

Obs.  II.  —  Je  désigne  provisoirement,  sous  le  nom  de 
var.  macrocarpa,  un  échantillon  conservé  dans  l'herbier  de 
Kew  et  recueilli  dans  la  vallée  de  Kinchingunga  (Thibet) 
par  M.  J.-E.  Winterbothm,   en  1847,   à  l'altitude  de 


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(.458) 

7,300  pieds.  Les  silieules  sont  Irois  fois  plus  grandes  que 
dans  le  type,  à  éehancrure  très-profonde,  et  à  style  presque 
nul.  Peut-être  cet  unique  spécimen  n'est-il  qu'une  forme 
accidentelle. 

6.  C.  hispida. 

Sépales  égalant  presque  les  pétales.  Silicule  deux  fois 
plus  longue  que  large,  à  bords  latéraux  offrant  une 
courbe  rentrante,  à  éehancrure  assez  profonde,  à  style 
court,  n'atteignant  pas  la  hauteur  des  lobes.  Pédicelles 
étalés-ascendants,  égalant  les  silieules. 

Hab.  Orient. 

Obs.  I,  —  Plante  très-petite,  de  2-5  pouces  de  haut, 
à  tige  hérissée  de  poils  blanchâtres,  très-roides,  à  feuilles 
radicales  pinnatifides  ou  sublyrées,  hispides,  à  poils  blan- 
châtres, très-roides,  entremêlés  de  poils  étoiles. 

Otis,  II,  —  Deux  échantillons  de  cette  formo  sont  con- 
servés dans  riierbier  de  Kevv.  L'un  d'eux  est  accompagné 
de  l'étiquette  suivante  :  Col.  Chesney,  exped.  to  the 
Euphrates,  n°  43.  Port  William.  March  1836.  On  Meso- 
potamian  side.  L'étiquette  de  l'autre  porte  :  Bagdad.  April 
1862.  D'  Schlàfi. 

Huddersfield  (Yorkshire),  !««"  décembre  1869. 


Quelques  mots  sur  le  Thalictrum  princeps  Dmrt.,  espèce 
inédite,  par  G.-C.  Van  Haesendonck. 

Dans  une  herborisation  faite,  au  mois  de  juillet  1864, 
à  travers  les  marais  d'Oosterloo  (commune  de  Gheel , 
prov.  d'Anvers),  je  découvris  un  Thalictrum  d'une  taille 


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(  459  ) 

vraiment  gigantesque.  N'ayant  pu  rapporter  cette  forme 
magnifique  à  aucune  espèce  connue,  je  la  soumis  à  Texa- 
men  de  M.  Du  Mortier.  Celui-ci  y  reconnut  une  espèce 
inédite,  qu'il  appela  T.  princeps  et  qu'il  caractérise  de  la 
façon  suivante  : 

Thalictram  princeps  (Dmrt.)  rhizomato  caespi- 
toso  turioneforme  y  stolonibus  destituto,  caule  stricto 
sulcato,  foliolis  omnibus  lanceolatis  trinerviis  obtusis, 
superne  nitidis,  panicula  fastigiala. 

Le  savant  botaniste,  auquel  je  m'étais  adressé,  a  eu  la 
bonté  de  me  fournir  quelques  détails  que  je  crois  devoir 
transcrire  textuellement.  Il  m'écrivait  :  «  Votre  beau 
Thalictrum  d'Osterloo  est  bien  le  T.  laserpitiifoHum  de 
M.  Reichenbach,  le,  fig.  4636.  Cette  figure  est  parfaite 
et  ne  peut  laisser  aucun  doute  sur  ce  point,  mais  le 
T.  laserpitiifoHum  Rchb.  est-il  bien  celui  de  Willdenow? 
C'est  là  une  question  difficile  à  résoudre,  par  le  motif  que 
celte  espèce  n'a  été  présentée  par  Willdenow  que  dans  le 
supplément  de  son  catalogue  du  Jardin  botanique  de  Berlin 
et  qu'il  se  borne  à  en  doimer  le  nom  sans  description 
aucune.  Cette  absence  totale  de  description  de  la  part  de 
Willdenow  est  regrettable,  car  elle  ne  permet  pas  de  con- 
trôle et  M.  Reichenbach,  de  son  côté,  ne  donne  pas  de 
description  de  la  plante,  bien  que  la  figure  des  Icônes 
ne  laisse  aucun  doute  sur  son  identité  avec  la  plante 
d'Oosterloo.  D'autre  part,  Koch  réunit,  sous  le  nom  de 
T.  angustifolium,  toutes  les  espèces  à  fleurs  agglomérées 
et  à  rbizome  non  rampant  mais  cespiteux,  avec  feuilles 
supradécomposées  et  il  y  place,  comme  var.  y,  le  T.  laser- 
pitiifolium  Willd.,  auquel  il  donne  pour  caractères  : 
Foliolis  omnibus  oblongis,  fol.  superiorum  paulo  angustio- 
ribus.  Ce   caractère  diagnostique  ne  peut  s'appliquer  à 


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(  460  ) 

votre  plante,  qui  n'a  pas  les  folioles  oblongues  comme  le 
dit  Koch,  mais  dont  toutes  les  folioles  sont  lancéolées.  Par 
cette  considération,  je  crois  que  la  plante  d'Oosterloo  doit 
constituer  une  espèce  nouvelle,  que  je  nomme  T,  princeps 
à  cause  de  sa  stature  majestueuse.  » 

Je  n'ai  rien  à  ajouter  à  ces  explications,  sinon  de  mani- 
fe'ster  la  crainte  de  voir  bientôt  cette  belle  plante  dispa- 
raîtl^.  Tous  les  ans,  on  enlève  de  la  tourbe  des  riches 
marécages  d'Oosterloo  et  les  pieds  du  T.  princeps  devien- 
nent de  plus  en  plus  rares. 


Notes  sur  la  florule  des  environs  de  Jodoigne^  par 
Joseph  Thys. 

Depuis  plusieurs  années,  j'étudie  la  végétation  indigène 
des  environs  de  Jodoigne.  Les  herborisations  que  j'ai 
faites,  soit  seul,  soit  en  compagnie  de  mon  ami  M.  Antoine, 
ont  amené  la  découverte  d'un  certain  nombre  de  plantes 
plus  ou  moins  rares  et  de  plusieurs  formes  qui  paraissent 
inédites. 

Déjà  M.  Antoine  a  fait  connaître  une  partie  des 
espèces  les  plus  curieuses  du  canton  de  Jodoigne,  dans 
une  notice  insérée  dans  ce  même  volume  du  Bulletin, 
p.  215-218.  Mon  intention  est  de  compléter  plus  ou  moins 
ce  premier  travail,  en  y  ajoutant  certaines  espèces  des 
moins  vulgaires  du  canton  et  en  attirant  l'attention  sur 
diverses  formes  nouvelles. 

Dongolberg;  le  i"  décembre  1860. 


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(  461  ) 

Clematls  ¥ltalba  L.  —  Haies  et  buissons.  G. 

Anemonç  ranancnloldes  L.  —  Le  long  de  la  Geete  à  Jodoigue-Souve- 

raine.  C.  C. 
Myosarus  mlnlmas  L.  —  Dongelberg.  R. 
RaDunculus  sceleralns  L.  —  Dongelberg,  Opprebais.  R. 
Saponaria  offielnalU  L.  —Bords  de  la  Geete  à  Jodoig ne-Souveraine.  C. 
Cerastlnm  aquatlcum  L.  —  Dongelberg,  Jodoigne.  A.  R. 
SIellarla  ullglnosa  Murr.  —  Jodoigne-Souveraine,  Dongelberg.  A.  R. 
jMalva  moschata  L.  —  Opprebais.  R. 
Polygala  depreana  Wcnd.  —  Jaucbelettc.  A.  C. 
Acer  campes^re  L.  —  Bois  et  buissons.  A.  G. 
Evonymits  enropaena  L.  —  Bois  et  bords  des  eaux.  G. 
Hyperlcam  tetraptemm  Pries.  —  Dongelberg.  A.  G. 

—  quadranguliiin  L.  —  Dongelberg,  Jodoigne-Souveraine.  A.  G. 
Droaera  rolundlfolla  L.  —  Bonlez.  A.  R. 
Reaeda  Lnleola  L.  —  Jodoigne.  R. 
liymphaea  alba  L.  —  Dans  une  carrière  dé  craie  inondée  à  Grez. 

Spontané  ? 
Corydalls  latca  DG.  —  Vieux  murs.  Jodoigne.  R. 
Chelranthus  CheirI  L.  —  Vieux  murs.  Jodoigne.  A.  R. 
Barbarea  Intermedia  Bor.  -—  Ghapelle-St-Laurent,  Dongelberg.  R. 
neaperls  matronalls  L.  —  Pelouses  à  Dongelberg,  champ  de  trèfle  à 

Opprebais.  R. 
Kracastram  Polllchll  Schimp.  et  Spen.  —Trouve  un  pied  en  1869  dans 
un  nouveau  pré  ensemencé  à  Dongelberg.  —  Probablement  introduit. 

«lencblera  Coronopus  Poir.  —  Malèves.  R. 

^'iola  canlna  L.  —  Incourt.  R. 

Ulex  europaeua  L.  —  Bois  à  Beausart,  talus  de  la  route  de  Wavre  à 

Hannut. 
Melllotua  albus  Desr.  —  Rouxmiroir.  R. 
LathyruA  Missolla  L.  —  Rouxmiroir.  R. 


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(  462  ) 

•robas  laber«aas  L.  —  Piétrebais.  A.  C. 
0edam  reflexniii  L.  —  Rochers.  Jodoigne.  R. 

—  album  L.  —  Rochers.  Dongelberg.  R. 

—  acre  L.  —  GhapcIIe-St-Laurent,  Riez.  C. 
Rnbns  caeslns.  L.  —  C. 

Fra^arla  elatlor  Ehrh.  —  Riez,  Jauche.  R. 
Potenlllla  argenlea  L.  —  R. 
Roua  arTensis  L.  —  G. 

—  tomentosa  Sm.  —  Dongelberg,  Piétrebais.  A.  R. 
Alehemllla  valsarlu  L.  —  Rois  de  la  Chise  à  Piétrebais.  R. 
Poterlum  dietyoearpam  Spach.  —  Dongelberg.  R. 

MesplIuH  sermanica  L.  —  Rois  et  haies.  Dongelberg,  Heze,  Riez.  A.  C. 
Epllobluni  spicatum  Lmk.  —  Dongelberg,  Molembais-St-Josse.  C. 

—  lanceolatam  Seb.  et  Maur.  —  Piétrebais,  Dongelberg.  R. 
•enothera  blennls  L.  —  Dongelberg.  A.  C. 

Circaea  lutellana  L.  —  C. 

Myrlophyllam  verdclllaluin  L.  —  Jodoigne.  R. 

CODluni  maculatam  L.  —  Dongelberg,  Piétrebais.  R. 

Cornas  mas  L.  —  Rois  de  St-Servais  à  Melin.  R. 

¥liica  minor  L.  —  Dongelberg.  C. 

Menyanlhes  irlfollata  L.  —  Lathuy,  Dongelberg.  A.  G. 

Eryihraea  pulchella  Pries.  —  Piétrebais.  R. 

Cnscuia  Eplllnum  Weihe.  —  Piétrebais. 

Borrago  ofllclnalla  L.  —  Dongelberg,  Rouxmiroir. 

Lycopsia  arvensia  L.  —  A.  G. 

IVicandra  physalodea  Gartn. — Jodoigne. 

Hyoseyamus  nlser  L.  —  Dongelberg,  Rouxmiroir. 

var.  agrestls.  —  Longpré. 

Terbascum  phlomoldes  L.  —  Jodoigne-Souveraine  (un  pied,  1857). 

—  nigrum  L.  —  Lalhuy,  Dongelberg.  A.  G. 


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(  465  ) 

Teronica  perslea  Poir.  —  Moissons.  Piétrebais. 

—  Anasallls  L.  —  Jodoigne.  A.  R. 
Antirrhinam  •ronllnm  L.  —  Dongelberg.  R. 
Linarla  Cymbalarla  Mill.  —  Dongelberg.  R. 
PedicularU  sylvaUea  L.  —  Ghaumont. 

—  palufltrls  L.  —  Dongelberg,  Lathuy. 
Meniha  vlrldls  L.  —  Piétrebais.  R. 

—  sativa  L.  —  C. 

IVepela  Catarla  L.  —  Jodoigne-Souveraine,  Glimes,  Bonlez.  A.  R. 

GaleopAls  apeelosa  MilI.  —  Geest-Ste-Marie.  R. 

Sltaehys  annua  L.  —  Champs.  Piétrebais  (1869).  R. 

Ballota  ni^ra  L.  —  C.  —  Depuis  1867,  j'observe  avec  M.  Antoine  une 
forme  à  feuilles  ne  noircissant  pas  par  la  dessiccation ,  plus 
petites,  arrondies,  obscurément  dentées;  les  fleurs  sont  blanches, 
à  anthères  jaunes.  Cette  forme,  qui  s^est  reproduite  naturellement 
de  graines  en  1868  et  1869  et  conservant  ses  caractères,  est  moins 
robuste  que  le  B.  nigra.  Elle  mérite  d'être  attentivement  étudiée. 

Caïupanula  Tracbellam  L.  —  Bois  et  buissons.  C. 

Phytcuma  spleatiini  L.  —  Bois  de  St-Servais  à  Mclin.  —  Le  type  y  est 

mélangé  avec  sa  variété  nigrum. 
Jaslone  montana  L.  —  Jodoigne-Souveraine ,   Piétrebais ,  Chapelle- 

St-Laurent. 
Galinm  alislnosum  L.  —  Jodoigne-Souveraine.  A.  C. 
Taleriana  dioeca  L.  —  Dongelberg,  Bonlez.  A.  R. 
Dlpsacus  sylvesirls  Mill.  —  Grez.  R. 

Onopordon  Acanthlum  L.  —  Geest-St-Remy,  Chapelle-St-Laurent. 
Lappa  offielnalls  Ail.  —  Jodoigne-Souveraine,  Opprebais. 

Centaurea  Jaeea  L.  —  C. 

Obs.  —  Je  crois  devoir  attirer  l'attention  sur  la  forme  remarquable  dont 
il  a  été  question  dans  le  Bulletin,  t.  VII,  p.  228.  C'est  au  mois  de  juin  1868 
que  je  l'ai  observée  à  Dongelberg.  Elle  est  bien  différente  des  formes  ou 
espèces  démembrées  du  C.  Jacea  qui  ont  été  jusqu'ici  observées  en  Bel- 
gique. Je  la   considérai  tout  d'abord  comme  appartenant  au  C.  amara  h. 


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(  464  ) 

Selon  moi,  et  mon  confrère  M.  Antoine  partage  mon  avis,  cette  plante  est 
intermédiaire  entre  les  C.  Jacea  et  C  amara.  Elle  diffère  du  premier  par 
son  faciès,  qui  est  caractéristique,  par  ses  fleurons  extérieurs  plus  large- 
ment rayonnants  et  purpurins,  par  son  involucre  ovoVde  et  non  globuleux, 
contracté  au  sommet,  par  ses  écailles  à  appendices  non  ciliés,  mais  frangés, 
plus  profondément  laciniés  surtout  les  supérieurs,  d*un  blanc-fauve  ou 
brunâtres.  Ses  feuilles  radicales  sont  pétiolées,  lancéolées,  peu  ou  point 
pinnatifides  ;  les  supérieures  sont  oblongues  et  lancéolées,  comme  dans  le 
C.  J(icea,  mais  moins  rudes  et  plus  aranéeuses-blanchàtres,  ainsi  que  la 
tige.  Les  akènes  sont  blanchâtres,  un  peu  pubesccnts,  ovales-oblongs,  dé- 
pourvus d^aigrette  ou  à  aigrette  rudimentaire.  Elle  diffère  du  C.  amara 
par  ses  écailles  de  Tinvolucre,  par  sa  floraison  moins  tardive,  qui  a  lieu  en 
juin  et  juillet  et  non  en  août  et  septembre  et  par  divers  autres  caractères. 
Si  cette  forme  est  reconnue  comme  espèce  distincte,  je  propose  de  la  dési- 
gner sous  le  nom  de  C.  Durnortieri  en  Thonneur  de  M.  Du  Mortier,  prési- 
dent de  la  Société. 

Pyreihriain  Par  ibenlum  L.  —  11  semble  être  indigène  aux  environs 
de  Jodoigne.  A  Dongelberg,  le  type  s^  rencontre  avec  la  variété  à 
fleurons  tous  ligules  ;  à  Piétrcbais,  s'y  observe  une  forme  à  fleurons 
ligules  très-petits. 

Ariemisla  Abslnthlam  L.  —  Subspontané  sur  les  coteaux  à  Dongel- 
berg et  Jauche.  R. 

Antennarla  dioeca  Gârtn.  —  Ghaumont.  A.  R. 

Inula  Helenlum  L.  —  Quelques  pieds  à  Rouxmiroir.  —  Subspontané. 

Seneclo  Fnchsll  Gniel.  —  Bois  de  Merdael. 

PetasUes  ofllclnalls  Mônch.  —  Jodoigne-Sbuveraine  aux  bords  de  la 
Geete.  R. 

Arnoserls  nilnlma  Link.  —  Heze. 

Laclnca  mnralU  Less.  —  Dongelberg.  R. 

Hleraclnm  dentainm  Fries.  —  Dongelberg.  R. 

—  boréale  Fries.  —  C. 
Enxolus  vlrldlfl  Moq.-Tand.  —  A.  R. 
Chenopodlum  Ynivarla  L.  —  Jodoigne.  C. 

—  glaneum  L.  —  Dongelberg. 


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(  465  ) 

BlUam  Bonus-Henrlcns  Rchb.  —  Jodoigne-Souvcraine.  R. 

PolygODum  dumeioram  L.  —  Dongelberg,  Piétrebais.  R. 

Enpborbla  Latbyrls  L.  —  Dongelberg.  R.  —  Subspontané. 

Ceralopbyllam  sabmersani  L.  —  Dongelberg. 

Janiperus  communia  L.  —  Collines  arides.  Chaumont.  R. 

Coleblcum  aniamnale  L.  ~  Incourt,  Wastines. 

Paris  qnadrlfolla  L.  —  Piétrebais,  Dongelberg.  R. 

iVarclMus  Psendo-lVarclMias  L.  —  Bois.  Dongelberg.  R. 

•rcbis  maflcula  L.  —  Jodoigne-Souveraine.  G. 

Gymnadenla  vlrldls  Rich.  —  Jodoigne-Souveraine,  Wastines.  A.  R. 

Platbantera  montana  Rchb.  f.  — -Bois  de  St-Scrvais,  Dongelberg.  À.  R. 

epipactls  lalirolia  Ail.  —  Bois.  A.  C. 

IVeottIa  IVldas-avU  Rich.  —  Dongelberg.  R. 

Trlglachln  palnstrls.  L.  —  Dongelberg. 

Zanniebellla  palnslrls  L.  —  Dans  la  Geetc  à  Jodoigne-Souveraine. 

Lemma  gibba  L.  —  G. 

Typha  anga»(irolla  L.  —  Bonlez.  R. 

LoBula  nemorosa  Poil.  —  Dongelberg.  R. 

Car  ex  rosirala  With.  —  Dongelberg.  R. 

Erlopborum  latlfollum  Hoppe.  —  Dongelberg.  R. 

Seiarla  glanea  P.  Beauv.  —  Heze.  G. 

Glycerla  pllcata  Fries.  —  Basse- Wavre. 

Blecbnnm  Splcant  L.  —  Ravins.  Bonlez. 

Aspldinm  lobatam  Huds.  —  Gottechain.  R. 

Eqalsctum  maximum  Lmk.  —  Bois  de  St-Pierre  à  Jauchelette. 


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(  466  ) 
BIBLIOGRAPHIE. 


Supplément  à  la  Flore  du  Jura  suisse  et  français,    par 
Ch.-H.  Godet(i). 

La  Flore  du  Jura  de  M.  Godet  date  de  i853.  Elle  forme 
un  gros  volume  de  près  de  900  pages  d'impression  très-com- 
pacte.  C'est  un  travail  phytologique  très-bien  fait  et  ren- 
fermant une  foule  d'observations  de  critique  extrêmement 
curieuses.  On  y  voit  que  Fauteur  a  étudié  avec  un  véritable 
amour  la  végétation  du  Jura  et  qu'il  a  observé  avec  une 
grande  perspicacité.  Depuis  1853,  la  phytographie  ayant  fait 
beaucoup  de  progrès,  Fauteur  a  voulu  compléter  son  impor- 
tant travail,  en  le  mettant,  comme  on  dit,  à  la  hauteur  de 
la  science. 

Les  qualités  de  la  Flore  se  retrouvent  dans  son  Supplément. 
Celui-ci  est  riche  en  remarques  critiques.  Nous  voudrions 
pouvoir  reproduire  quelques-unes  de  celles-ci,  mais  le  choix 
serait  difficile,  parce  que  toutes  méritent  Fattention  des  ama- 
teurs. Ces  derniers  auront  à  consulter  Fouvrage  même. 

Le  genre  Rosa  fait  Fobjet  d'une  étude  importante  qui  doit 
attirer  Fattention  de  tous  les  rhodologistes.  Déjà,  dans  sa 
Flore,  M.  Godet  avait  traité  ce  genre  d'une  façon  originale, 
en  basant  la  classification  sur  la  forme  des  aiguillons.  Cette 
première  classification  est  maintenue  et  sert  de  cadre  aux 
nouvelles  espèces  que  Fauteur  a  créées  ou  admises.  Les 
espèces  inédites  sont  :  R.  mucronata  Déségl.,  R.  dolosa  God., 
R.  Chapusii  God.,  R.  Godeti  Gren.  Pour  l'étude  de  ce  genre. 


(I)  ln-8«,  de  VIH-220  pages  ;  Neufchàtcl,  1869. 


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(  467  ) 

M.  Godet  s'est  trouvé  dans  d'excellentes  conditions.  Pendant 
sa  jeunesse,  il  a  passé  trois  ans  à  l'Université  de  Krzeniiniec, 
où  Besser  était  professeur  et  avait  pour  suppléant  Andrzeiowski 
et  c'est  sous  ces  deux  maîtres  qu'il  a  commencé  l'observation 
de  ce  groupe  intéressant.  Avant  de  quitter  la  Russie,  il  par- 
courut la  Crimée,  et  fit,  en  i828,  un  voyage  dans  le  Caucase 
avec  de  Steven.  Il  a  donc  pu  parler  des  formes  créées  par 
ces  trois  botanistes  en  connaissance  de  cause. 

Le  Supplément  à  la  Flore  du  Jura  est  un  excellent  ouvrage 
h  ajouter  à  la  littérature  juranienne  déjà  si  riclio. 


Les   Glumacées   de   Belgique,   par    A.    Gogniaux    et 
É.  Marchai.  —  1*^'  fascicule,  1869(0. 

Ce  que  nous  avions  prévu  au  sujet  de  celte  publication  (0 
s'est  confirmé.  La  collection  publiée  par  nos  confrères 
MM.  Cogniaux  et  Marchai  répond  à  toutes  les  conditions 
exigées  pour  un  semblable  travail  :  échantillons  bien  préparés, 
arrangement  matériel  excellent,  déterminations  exactes  et 
renseignements  pratiques  indispensables.  Non-seulement  une 
telle  collection  est  d'une  très-grande  utilité  pour  les  per- 
sonnes s'occupant  des  herbages  au  point  de  vue  agronomique, 
mais  elle  est  appelée  à  faciliter  l'étude  des  Joncées,  Cypéra- 
cées  et  Graminées  aux  botanistes  commençante  qui,  d'ordi- 
naire, craignent  d'aborder  ces  familles. 

Comme  cet  herbier  doit  contenir  toutes  les  Glumacées  du 
pays,  nous  pouvons  donc  nous  abstenir  d'énumérer  les  espèces 
et  variétés  composant  ce  premier  fascicule  ;  disons  seulement 


(1)  In-folio,  contenant  80  espèces  ou.  variétés.  —  En  vente   chez  les 
auteurs,  à  Braine-Ie-Comte  (Hainaut). 


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(  468  ) 

que  parmi  les  espèces  communes  ou  assez  communes,  il  se 
trouve  un  assez  bon  nombre  d'espèces  rares.  L*une  de  celles-ci 
mérite  d'être  citée,  Vffeleocharis  ovata  qui  a  été  récolté  aux 
bords  d  un  étang  à  Beauwelz  (Hainaut)  par  M.  Lecoyer. 

Les  auteurs  ont  bien  fait  de  publier  plusieurs  espèces 
provenant  de  l'étranger  et  qui  n'ont  plus  été  observées  en 
Belgique  depuis  longtemps.  De  cette  façon,  l'attention  sera 
de  nouveau  éveillée  sur  ces  plantes  qui  pourront  peut-être  se 
retrouver  chez  nous. 

Nous  recommandons  instamment  ce  bel  exsiccata  à  tous 
ceux  de  nos  confrères  qui  veulent  posséder  une  collection 
complète  et  bien  préparée  de  nos  Glumacées  indigènes. 


iMi'Sci  Galliae.  —  Herbier  des  Mousses  de  France,  publié 
par  T.  Hiisnot.  —  Fascicule  I.  N"'  1-50. 

Sous  ce  titre,  M.  Husnot,  botaniste,  à  Caban,  département 
de  l'Orne,  entreprend  la  publication  des  Mousses  de  France, 
entreprise  pleine  de  difficultés,  mais  qui,  nous  n'en  doutons 
pas,  sera  menée  à  bonne  fin  par  son  auteur.  En  effet, 
M.  Husnot  possède  à  un  haut  degré  ce  feu  sacré  qui  fait 
qu'il  ne  recule  devant  aucun  sacrifice  quand  il  s'agit  de 
recherches  scientifiques.  £n  i868,  il  alla  passer  quatre  mois 
h  la  Martinique  et  à  la  Guadeloupe  dans  Punique  but  d'explo- 
rer ces  contrées  au  point  de  vue  botanique;  il  y  fit  d'abon- 
dantes récoltes  et  des  observations  pleines  d'intérêt  qui  se 
trouvent  consignées  dans  les  Bulletins  de  la  Société  Linnéenne 
de  NonnandieW. 


({)  Catalogue  des  Cryptogames  recueillie  aux  Antilles  en  1868  et  Essai 
sur  leur  distribution  géographique  daîis  ces  îles  ;  1870. 


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(  469  ) 

Le  premier  fascicule  de  son  exsiccata  des  Mousses  de  France 
vient  de  paraître  et  nous  pouvons^  dès  à  présent,  prédire  à 
Fauteur  un  succès  brillant.  Les  échantillons  sont  magnifiques 
et  parfaitement  préparés.  Parmi  les  bonnes  espèces  qui  ren- 
ferme ce  fascicule,  nous  citerons  :  Cynodontium  polycarpum, 
virens  (tous  deux  en  parfaite  fructification),  Dtcranella  cer- 
viculatUy  Dicranum  scotlianumy  majus,  Leucobryum  glati- 
cunty  Distichium  capillacetimy  Barbula  ambigutty  aloides, 
tortuosay  cuneifoliay  canescenSy  Brebissoniiy  Cindidotus  fon- 
linaloideSy  aquaticus,  Grimmia  crinita,  orbicularisy  Schulzii, 
trichophylla,  elatioVy  leticophaeay  commutatUy  montanay  Raco- 
mitrium  aciculare,  heterosttchuniy  lanuginosum,  Tetraphis 
pelluciday  Funaria  calcareay  Meesia  tiliginosay  Polytrichum 
strict  uniy  Neckera  pumilay  crispa  y  complanata,  etc.,  etc.. 
Toutes  ces  espèces  sont  représentées  par  des  échantillons 
complets  et  en  parfaite  fructification.  Nous  recommandons 
cette  belle  publication  à  tous  nos  confrères  qui  s'intéressent 
à  la  bryologie.  Ils  pourront  ainsi  se  procurer,  à  un  prix  très- 
minime  (8  francs  le  fascicule),  une  précieuse  collection. 

Loujs  Pire. 


A  Monograph  of  the  British  Roses,  by  J.-G.  Baker  (0. 

En  4864,  M.  Baker  publiait  un  essai  sur  les  Roses  d'Angle- 
terre, qui  fut  suivi  de  la  publication  d'un  fascicule  de  Roses 
desséchées  de  ce  pays (2).  Plus  tard,  ayant  été  nommé  con- 
servateur au  Musée  de  Kew,  ce  botaniste  a  pu  étudier  dans 


(i)  In-8*»,  de  17  pages.  (Extrait  du   Linjiean   Society's  Journal.   — 
Botany,  vol.  XL) 
(2)  Voir  Bull.y  III,  Ul  et  IV,  385. 


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(  470  ) 

les  vastes  collections  de  cet  établissement  les  types  des  prin- 
cipaux auteurs  et  s'est  trouvé  à  même  d'établir  plus  rigoureu- 
sement la  synonymie  des  espèces.  En  outre,  ses  confrères  et 
amis  ayant  mis  à  sa  disposition  de  riches  matériaux,  il  a 
pu,  avec  ces  ressources,  élaborer  une  monographie  complète 
des  Roses  anglaises.  Pour  l'Angleterre  tout  entière,  il  n'accepte 
que  treize  types  spécifiques,  auxquels  il  rapporte  une  cinquan- 
taine de  variétés. 

Ce  n'est  pas  le  lieu  ici  de  juger  de  la  valeur  des  réductions 
proposées  par  M.  Baker  :  nous  en  ferons  la  critique  dans  un 
travail  à  part.  Nous  nous  contenterons  de  dire  que  ce  mémoire 
est  fort  intéressant  à  consulter  pour  les  nombreuses  observa- 
tions qu'il  renferme  et  pour  ses  abondantes  données  synony- 
miques.  11  permettra  aux  botanistes  anglais  d'identifier  les 
formes  de  leur  pays  mieux  qu'ils  n'ont  pu  faire  jusqu'ici. 
Les  botanistes  étrangers  y  trouveront  un  tableau  complet  de 
la  rhodologie  britannique. 


Die  Abhàngigkeit  der  Pflanzengestalt  von  Klima  und 
Bodm.  —  Ein  Beitrag  zur  Lehre  von  der  Entstehung 
und  Verbreitung  der  Arten,  gestûtzt  auf  die  Verwandt- 
sehaflsverhàltnisse ,  geographische  Verbreitung  und 
Geseliiclite  der  Cytisusarten  ans  dem  Stamme  Tubo- 
cytisus  DC.^  von  A.  Kerner(*). 

Gomme  le  titre  l'indique  suffisamment,  l'auteur,  s'appuyant 
sur    la    distribution   géographique    et    sur   les   affinités    qui 


(1)  lii-4»,  (le  48,  avec  1  planche  et  i  cartes;  Innsbruck,  1869.  (Extrait 
du  Festschrift  zu  Ehren  der  i^slen  Versammlung  deulscher  Naiurforschei" 
und  Aerzte  zu  Innsbruck.) 


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(  471  ) 

relient  les  espèces  de  Cytisus  composant  la  section  Tubo- 
cytisus  DC,  a  tenté  de  démontrer  que  toutes  les  espèces  de 
ce  groupe  semblent  dériver  d'un  même  type  et  que  toutes 
sont  des  formes  produites  sous  l'action  de  causes  diverses  et 
surtout  sous  Tnction  du  climat  et  du  soi.  Les  cartes  coloriées 
nous  offrent  les  diverses  aires  de  di^jpersion  des  Cytisus  de 
cette  section;  un  arbre  généalogique  nous  montre  un  type 
originel,  le  tuhocytisus,  engendrer  les  virescens  et  elongatus; 
l'un  de  ceux-ci  engendrer,  à  son  tour,  les  hirsutus  et  ratis- 
honensisy  l'autre,  le  supinus  et  Yaustriacus;  ïaustriacvs 
donner  naissance  aux  albus,  pallidiis,  Rochelii,  Heuffelii^ 
le  supimis,  aux  pygmaeuSy  Tommasini  et  gallicvs,  Vhirsuius, 
aux  ponticus  et  ciliatus,  enfin  le  ratishonensiSy  aux  glaber, 
leiocarpus  et  purpureus, 

A  moins  d'entrer  en  de  longs  détails,  nous  devons  nous 
borner  à  ces  quelques  mots  touchant  ce  travail  intéressant, 
qui  doit  intéresser  tous  ceux  qui  s'occupent  de  l'origine 
des  espèces. 


Histoire  des  AEgylops    hybrides,    par  D.-A.    Godron(0. 

On  se  rappelle  quel  bruit  fit,  dans  le  temps,  la  prétendue 
transformation  des  AEgylops  en  blé.  C'est  Bory  de  Saint-Vincent 
qui,  le  premier,  attira  l'attention  sur  cette  transformation, 
en  rapportant  les  expériences  faites  par  Latapic.  Plus  tard, 
M.  Esprit  Fabre  publiait  un  mémoire  dans  lequel  il  annonce 
qu'en  4838  il  recueilli,  près  d'Adge,  quelques  graines  sur 
YAEgylops   triticoides,  graines  dont  il  obtint  un  AEgylops 


(i)  In-8o,  de  58  pages;  Nancy,  1870.  (Extrait  des  Méimires  de  VAca- 
demie  de  Stanislas,  1869.) 

34 


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(  472  ) 

■  ♦  - 
plus  développé  et  se  rapprochant  beaucoup  du  blé  cultivé  à 
Adge  et  auquel  on  donne  le  nom  de  Touzelle.  Cette  forme, 
que  M.  Jordan  a  nommée  AE.  speltaefoi^mis  semble  être 
indéfiniment  fertile  et  conserver  ses  caractères  par  la  géné- 
ration. Comme  il  avait  été  reconnu  que  VAE.  triticoides  pro- 
vient de  YAE.  ovata,  M.  Esprit  Fabre  et  avec  lui  Dunal 
concluaient  à  la  transformation  de  cette  dernière  espèce 
en  blé. 

En  1857,  M.  Jordan  soutint  que  VAE.  speltaeformts  ne 
pouvait  provenir  de  VAE*  ovata  et  que  c'était  une  espèce 
bien  légitime  et  d'origine  vraisemblablement  orientale. 

M.  Godron,  qui  depuis  longtemps  défend  le  principe  de 
la  fixité  de  l'espèce,  ne  pouvait  rester  indifférent  aux  faits 
rapportés  par  M.  Esprit  Fabre.  En  i852,  il  reconnut,  aux 
environs  d'Adge  et  en  compagnie  de  M.  Fabre,  que  VAE.  tri- 
ticoides  provenait  bien  de  YAE.  ovata,  c'est-à-dire  qu'il  a 
constaté  que  d'un  même  épi  enterré  de  cette  espèce  partaient 
en  même  temps  des  chaumes  ÔlAE.  triticoides  et  ovata.  Pour 
lui,  il  ne  pouvait  être  question  de  transformation  véritable, 
mais  d'un  simple  fait  d'hybridité.  Les  nombreuses  expériences 
qu'il  a  plus  tard  faites  entre  le  blé  d'Adge  (Touzelle)  et 
VAE.  ovata  ont  mis  hors  de  doute  la  nature  hybride  de 
VAE.  triticoides.  Ses  expériences  ont  été  confirmées  par 
celles  de  MM.  Groeland,  Vilmorin,  Planchon  et  Regel.  D'un 
autre  côté,  M.  Godron  a  fécondé  VAE.  triticoides,  qui  est 
toujours  stérile,  par  le  Touzelle  et  il  a  obtenu  VAE.  speltae- 
formis  qui f  comme  celui  d'Adge,  est  fertile  et  se  reproduit 
avec  ses  caractères.  Les  mêmes  essais  ont  donné  le  même 
résultat  à  plusieurs  autres  habiles  expérimentateurs.  De  là,  il 
découle  que  VAE.  speltaeformis  est  bien  une  hybride  et  de 
plus  une  hybride  fertile  conservant  ses  caractères  :  elle  est 
arrivée  à  sa  26®  génération. 


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(  473  ) 

Cette  fertilité  est  quelque  peu  embarrassante  pour  ceux  qui 
soutiennent  que  toute  hybride  fertile  revient  tôt  ou  tard  à  ses 
types  générateurs  ou  bien  à  Tua  ou  l'autre  de  ceux-ci. 
M.  Godron  dit  :  «  Que  l'^^".  speltaeformis  indéfiniment  fertile 
ne  présente  pas  les  caractères  d'une  espèce,  puisqu'il  manque 
d'un  des  attributs  les  plus  essentiels  d'un  type  spécifique^ 
celui  de  se  propager  sans  le  secours  de  l'homme  et  qu'il 
périt  nécessairement  dès  la  première  génération ,  s'il  est 
abandonné  à  lui  même.  »  Il  faut  savoir  que  les  épis  de  YAE.  spel- 
taeformis se  détachent  naturellement  à  la  maturité  de  la 
partie  supérieure  du  chaume  et  tombent  entiers  bur  le  sol  ; 
que  tombés  sur  la  terre,  d'après  M.  Godron,  leurs  graines 
ne  germent  pas  ou  que  si  elles  germent  les  racines  ne 
peuvent  atteindre  la  terre  et  qu'ainsi  il  faut,  pour  qu'il  y 
ait  reproduction,  que  l'homme  intervienne  et  que  la  graine 
soit  recouverte  de  terre.  Mais  bien  de  nos  céréales  ne  sont- 
elles  pas  à  peu  près  dans  le  même  cas?  Sans  le  secours  de 
l'homme  pourraient-elles  se  propager  indéfiniment  ?  Nous 
soumettons  cette  petite  observation  au  bon  sens  de  notre 
habile  confrère. 

Il  résulte  des  longues  expériences  de  celui-ci  que  le  blé 
d'Adge,  le  Touzelle,  a  seul  pu  produire  jusqu'-ici  VAE.  spel- 
taeformis indéfiniment  fertile  et  que  les  autres  races  ou 
espèces  de  blé  n'ont  pu  produire,  avec  ÏAE.  ovata,  que  des 
hybrides  de  deuxième  génération  ou  stériles,  ou  très-peu 
fertiles,  mais  ne  pouvant  se  perpétuer.  11  en  conclut  que  le 
blé  d'Adge  doit  être  spécifiquement  distinct  des  autres  blés 
qu'il  a  employés  dans  les  croisements  avec  ÏAE.  ovata. 

Ceux  qu'intéresse  la  curieuse  question  de  l'hybridité  liront 
avec  grand  fruit  le  nouveau  mémoire  de  M.  Godron. 


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(  474  ) 

Note  sur  l'organe  reproducteur  rfw  Psilotum  triquetriîm  Sw., 
par  J.-J.  Kickx(*). 

Avant  d'exposer  le  résultat  des  observations  faites  par  notre 
confrère  M.  Kickx,  qu'il  nous  soit  permis  d'entrer  dans  quel- 
ques considérations  touchant  les  études  botaniques  en  Belgique. 
La  science  botanique  a  débuté  par  les  études  phytologiques 
et  de  la  phytologie  elle  a  eu  pour  seconde  étape  la  taxonomie. 
Ce  n'est  que  plus  tard  qu'elle  s'est  complétée  par  l'histologie 
et  la  biologie.  Ce  qui  s'est  vu  dans  l'histoire  de  la  science, 
se  revoit,  chaque  jour,  chez  une  foule  de  botanistes  en  parti- 
culier. En  efiFet,  ne  débutons-nous  pas  tous  par  la  phytogra- 
phie,  n'en  venons-nous  pas  ensuite  à  la  classification  et  aussi 
à  la  géographie  botanique  ?  Beaucoup  se  bornent  à  ces  bran- 
ches, mais  d'autres,  préparés  par  de  solides  études,  abandon- 
nent l'observation  des  êtres  en  ce  qui  concerne  leurs  organes 
extérieurs,  leurs  affinités,  leur  dispersion,  pour  les  examiner 
d'une  façon  plus  intime,  pour  scruter  leur  organisation 
interne  et  le  jeux  de  leurs  parties.  Mais  ceux  qui  en  arrivent 
là  sont  CD  petit  nombre,  parce  qu'il  faut,  pour  traiter  les 
délicats  problèmes  de  l'organogénie  et  de  la  biologie,  être 
bien  préparé  par  des  études  spéciales. 

Si  nous  comparons  la  Belgique  à  l'Allemagne  et  à  la  France, 
nous  devons  reconnaître  qu'en  fait  de  botanique  physiologique 
nous  sommes  extrêmement  en  arrière.  Cela  tient  à  ce  que  nos 
botanistes  se  sont  trop  attachés  aux  études  phytographiques. 
C'est  donc  avec  une  vive  satisfaction  que  nous  voyons  plusieurs 
de  nos  jeunes  savants  abandonner  les  voies  battues  et  aborder 


(I)  ln-8«,  de  20  pages,  avec  1  planche.  (Extrait  du  Bulletin  de  VAea- 
démie  royale  de  Belgique j  n»  i,  1870.) 


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(  478  ) 

résolument  les  questions  qui  font  la  gloire  de  nos  voisins  et  sur- 
tout des  Allemands.  Les  travaux  de  nos  confrères  MM.  Goemans, 
Morren,  Chalon  et  Van  Horen  ont  démontré  que  les  Belges 
avaient  à  cœur  de  faire  briller  la  botanique  par  autre  chose 
que  des  ouvrages  de  phytographie. 

A  la  suite  de  ces  patients  observateurs,  vient  de  se  mettre 
M.  Kickx. 

Son  récent  mémoire  sur  le  Psilotum  triquetrum  a  été 
l'objet  de  rapports  extrêmement  flatteurs  à  l'Académie  royale 
de  Belgique. 

L'embryogénie  des  vraies  Lycopodiacées  est  encore  ignorée  ; 
jusqu'ici,  on  n'est  point  parvenu  à  faire  germer  complètement 
les  spores  de  ces  plantes.  On  sait  que  depuis  plusieurs  années 
déjà  l'opinion  s'est  prononcée  en  faveur  de  la  séparation  des 
Setaginella  des  autres  Lycopodiacées.  Celles-ci  ne  nous  offrent 
que  des  spores  d'une  seule  sorte,  tandis  que  les  Selaginella  sont 
pourvus  de  macrospores  et  de  microspores.  M.  Kickx  a  voulu 
s'assurer  si  les  vraies  Lycopodiacées  étaient  réellement  privées 
de  macrospores,  en  faisant  germer  des  spores  du  Psilotum 
triquetrum»  Si  celles-ci  parvenaient  à  germer,  à  développer 
leur  prothalle,  alors  l'apparition  des  archégones  et  des  anthéri- 
dies  eut  résolu  la  question.  Malgré  des  essais  répétés,  l'expéri- 
mentateur n'est  point  parvenu  à  faire  germer  ces  spores.  Il  ne 
se  tint  pas  pour  battu  et  voulu  voir  si  Torganogénie  des  spo- 
ranges ne  lui  livrerait  pas  le  secret  des  véritables  affinités  des 
Lycopodiacées.  Il  découvrit  que  les  spores  de  ces  dernières  (du 
moins  dans  le  Psilotum)  naissent  et  se  forment  exactement 
comme  celles  des  Fougères  et  non  point  comme  celles  des 
Selaginella,  Cette  importante  découverte  établit,  comme  le  dit 
Fauteur,  de  nouvelles  affinités  entre  le  genre  Psilotum  et  les 
Fougères  et  par  suite  une  nouvelle  différence  entre  ce  genre  et 
'  les  Selaginella,  Il  est  porté  à  considérer  les  genres  jLycoporfï'tim, 


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(476) 

PsUotum  el  Tmesipteris  comme  constituant  un  groupe  dis- 
tinct, qui  établit  en  quelque  sorte  la  transition  entre  la  famille 
des  Sélaginellées  d'une  part  et  celle  des  Ptéridées  de  Tautre. 

Outre  le  mode  de  développement  des  spores,  M.  Kickx  a 
découvert  le  vrai  mode  de  déhiscence  des  sporanges  du 
PsUotum  et  de  plus  il  a  pu  confirmer  l'opinion  de  MM. 
Brongniart  et  Spring  sur  la  nature  épiphylle  de  ces  derniers 
organes. 

L'auteur  se  propose  de  continuer  ses  recherches  sur  l'em- 
bryogénie des  Lycopodiacées,  en  faisant  des  essais  avec  nos 
espèces  indigènes.  Espérons  que  ses  investigations  seront  cou- 
ronnées de  succès  et  que  nous  devrons,  à  un  compatriote, 
rimportante  découverte  des  phénomènes  de  la  génération  des 
vraies  Lycopodiacées. 

Ajoutons  que  M.  Coemans,  dans  son  remarquable  rapport 
sur  le  mémoire  en  question,  vient  appuyer  plusieurs  des  idées 
émises  par  l'auteur,  par  des  données  extrêmement  remarquables 
tirées  de  la  paléontologie. 


Les  Champignons  de  la  France^  par  F. -S.  Cordier  (') . 

Les  Champignons  ont  fait,  en  France,  l'objet  de  plusieurs 
publications  importantes.  A  la  fin  du  siècle  dernier,  Bulliard 
donnait  son  Histoire  des  Champignons  de  la  France,  ouvrage 
bien  connu  et  souvent  cité.  Plus  tard,  vint  Paulet  avec  son 
Traité  des  Champignons,  puis,  Léveillé.  Mais  ces  ouvrages,  à 


(I)  Grand  in-8»,  de  XII  —  231  —  27-4  pages,  avec  8  figures  noires  inter- 
calées dans  le  texte  et  60  planches  chromolithographiées  (305  figures)  ; 
Paris,  J.  Rothschild,  1870.  Prix  fr.  50. 


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(■  477  ) 

cause  de  leur  prix  élevé,  ne  pouvaient  se  trouver  qu'entre  les 
mains  du  petit  nombre  de  ceux  qui  auraient  du  en  faire  un 
usage  utile  dans  la  pratique  ordinaire  de  la  vie.  C'est  pour  cela 
que  Roques  écrivit  son  Histoire  des  Champignons  comestibles 
et  vénéneux  (1841),  livre  plus  modeste  et  à  la  portée  de  toutes 
les  bourses.  C'est  ce  même  motif  qui  a  engagé  notre  honorable 
confrère  M.  Cordier  a  livrer  au  public  son  tout  récent  travail. 

Celui-ci  n'est  pas  ce  qu'on  peut  appeler  un  mémoire  scienti- 
fique; c'est  un  livre,  pourrait-on  dire,  populaire,  destiné  à  être 
lu  par  tout  le  monde  et  dans  lequel  la  science  n'étouffe  pas  les 
notions  qui  doivent  éclairer  le  médecin  ou  le  consommateur 
sur  l'usage  des  Champignons. 

La  première  partie  de  l'ouvrage  est  consacrée  à  tout  ce  qui 
touche  à  ces  plantes  :  organographie^  physiologie^  dispersion 
géographique,  qualités,  usage,  récolte,  culture,  etc.  Cette 
partie  est  extrêmement  intéressante  et  renseigne  amplement 
le  lecteur. 

Vient  ensuite  la  partie  systématique,  contenant  la  descrip- 
tion de  toutes  les  espèces  françaises  dont  les  qualités  bonnes 
ou  mauvaises  ont  été  suffisamment  constatées.  Le  classement 
adopté,  les  clefs  dichotomiques  pour  arriver  à  la  détermina- 
tion des  principaux  groupes,  ainsi  que  de  bonnes  descriptions, 
facilitent  l'identification  des  plantes.  Mais  ce  qui  constitue 
un  secours  puissant  pour  l'analyse  des  types,  ce  sont  les  excel- 
lentes figures  coloriées  jointes  à  l'ouvrage  et  qui  sont  dues 
au  pinceau  de  M'"'  Delville-Cordier,  probablement  la  nièce 
de  l'auteur.  Dans  ce  groupe  inextricable  du  règne  végétal, 
les  figures  sont  d'une  nécessité  absolue  et  il  est  heureux  que 
l'auteur  ait  associé  à  son  œuvre  un  habile  artiste.  Les 
soixante  planches  représentent  108  espèces. 

Nous  nous  garderons  bien  de  critiquer  le  luxe  avec  lequel 
ce  livre  a  été  imprimé,  car  nous  comprenons  que  l'artiste  qui 


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(  478  ) 

a  prête  son  pinceau  à  Fauteur  n'a  pas  eu  tort  de  réclamer 
un  beau  cadre  pour  ses  aquarelles.  Malgré  ce  luxe,  le  prix 
du  livre  est  relativement  peu  élevé  et  de  plus  M.  Rothschild 
l'offre  avec  une  assez  forte  réduction  de  prix  aux  nombreux 
abonnés  de  la  Gazette  des  Hôpitaux, 

Afin  que  l'œuvre  si  méritante  de  M.  Cordier  puisse  atteindre 
plus  complètement  son  but,  c'est-à-dire  rendre  la  connais- 
sance des  bons  et  des  mauvais  Champignons  plus  générale, 
populaire  en  quelque  sorte,  il  faudrait  qu'on  en  publiât  une 
édition  à  bon  marché. 

Pour  cela,  le  texte  devrait  être  réduit  aux  choses  stricte- 
ment indispensables  :  il  serait  accompagné  d'un  atlas  formé 
des  mêmes  planches. 


Uebersicht   der   Flechteti  des    Grossherzogthums    Baden, 
von  Wilhelni   Bauscli  (l). 

Le  travail  de  M.  Bausch  est  un  catalogue  raisonné  des 
Lichens  du  grand-duché  de  Bade,  dont  le  nombre  s'élève 
à  592.  Chaque  espèce  est  l'objet  d'une  riche  synonymie  et 
d'indications  géographiques  détaillées.  Ce  catalogue,  qui  est 
très-bien  fait,  est  précédé  de  considérations  géologiques  sur 
la  contrée,  d'indications  hypsométriques  et  de  tableaux  pliy- 
tostatiques.  Deux  espèces  nouvelles  sont  décrites  :  SecoUga 
carnea  Arnold  et  Rhizocarpon  lotum  Stizenberger. 

Il  est  regrettable  que  l'auteur  n'aie  pu  consulter  la  collec- 
tion si  précieuse  des  Cladonia  publiée  par  M.  Coemans. 


(l)  fn-8o,  de  XLII-246  pages;  Carlsruhe,  1869.  (Extrait  des  Verhand- 
lungen  des  naturwissenschaft lichen  Vereins  in  Carlsruhe,  t.  ÏV.) 


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(  479  ) 

L azote  et  la  végétation,  par  Ad.  Damseaux  (0  . 

Ce  mémoire,  qui  a  été  couronné,  répondait  à  cette  question 
mise  au  concours  par  la  Fédération  des  Sociétés  d'Horticulture  : 
Déterminer  par  un  bon  exposé  et  une  discussion  sommaire  Félat 
actuel  de  nos  connaissances  sur  les  rapports  de  l'azote  à  l'état 
simple  ou  de  combinaison  avec  la  végétation. 

Nous  ne  sommes  pas  compétent  pour  juger  d'un  travail  de 
chimie  physiologique  ;  néanmoins,  on  nous  permettra  d'exprimer 
notre  modeste  opinion.  La  lecture  du  mémoire  du  professeur 
de  Gembloux  nous  a  vivement  intéressé  comme  botaniste,  parce 
qu'il  contient  un  exposé  complet  de  l'état  de  nos  connaissances 
sur  la  question  si  controversée  de  l'origine  de  l'azote  ab- 
sorbé par  les  plantes.  Les  botanistes  qui  ne  sont  pas  chimistes 
et  qui  ne  peuvent  suivre,  dans  les  recueils  spéciaux,  les  progrès 
faits  par  cette  question,  liront  ce  travail  avec  beaucoup  de 
fruit. 

M.  Damseaux,  qui  a  le  style  clair  et  facile,  a  su  condenser, 
dans  un  petit  nombre  de  pages,  le  résultat  de  nombreuses 
recherches  d'érudition.  La  Fédération  ne  lui  demandait  pas 
d'essais,  ou  d'expérimentations  personnelles,  en  sorte  qu'il  s'est 
borné  à  exposer  et  coordonner  le  fruit  des  expériences  tentées 
par  d'autres. 

A  propos  de  l'azote  libre  contenu  dans  l'air  atmosphérique, 
l'auteur  se  demande  si  k  diffusion  ne  serait  pas  pour  une  large 
part  dans  l'absorption  de  ce  gaz  par  les  organes  aériens  de  la 
plante.  A  ce  sujet,  il  entre  dans  des  considérations  intéressantes. 


(1)  Grand  in-8»,  de  48  pages.  (Extrait  du  Bulletin  de  la  Fédération  des 
Sociétés  d'Horticulture  de  Belgique,  1868.) 

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(  480  ) 

Après  un  essai  aussi  bien  réussi,  nous  espérons  que 
M.  Dainseaux  poursuivra  ses  observations  et  qu'il  (entera 
d'élucider  quelques-uns  des  points  qui  restent  douteux  dans 
cette  question  importante. 


Om  Végétations forholdenc  ved  Sognefjordcny  af  A.  Blytt(l) . 

Dans  le  tome  6«  du  Bulletin,  p.  82-90,  nous  avons  donne  la 
traduction  d'une  curieuse  notice  sur  le  Sogne  Fjord  que  M.  Blytt 
avait  publiée  dans  le  Compte  rendu  du  Congrès  botanique  de 
Londres  de  1866.  L'auteur  a  continué  ses  recherches  dans 
le  bassin  de  ce  fleuve  ou  bras  de  mer  et  leur  résultat  nous 
vaut  aujourd'hui  un  catalogue  raisonné  de  cette  région  émi- 
nemment curieuse  sous  le  rapport  de  la  géographie  botanique. 

Comme  la  connaissance  de  la  langue  norvégienne  est  peu 
répandue,  M.  Blytt  a  fait  précéder  la  préface  d'un  résumé 
pour  les  étrangers  écrit  en  français  et  dans  lequel  il  expose 
les  principaux  faits  de  géographie  botanique  présentés  par  la 
région  de  Sogne  Fjord. 

La  partie  systématique  comprend  l'énumération  de  737  pha- 
nérogames et  cryptogames  vasculaircs.  Deux  espèces  nouvelles 
sont  proposées  et  décrites  {Carex  obtiisa  et  Rosa  pubescens), 
ainsi  que  plusieurs  variétés.  Cette  partie  est  suivie  d'un 
catalogue  de  Sphaignes  et  de  Mousses,  par  M.  Wulfsberg  et 
de  tableaux  météorologiques  par  M.  Stabcll. 


(I)  hi-8»,  de  224  pages,  avec  i  carte  ;  Christiania, 


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(  481  ) 

Specialia  loca  natalia  plantarum  iionnullarum  vascula- 
rium  et  characearum  et  lichenum  in  agro  arctico  Norvegiae 
confiniisque  sponte  nascentium  observavit  I.-M.  Norman  (*) . 

Ce  titre  indique  suffisamment  de  quoi  il  s'agit  dans  ce  travail. 
Le  catalogue  contient  la  liste  de  24i  espèces  accompagnées  de 
nombreuses  annotations  de  géographie  botanique.  Plusieurs 
d'entre  elles  font  l'objet  de  remarques  phytologiques.  Onze 
espèces  nouvelles  sont  proposées  et  décrites  :  Trichophorum 
(Scirpus)  emergenSy  Nitella  Normaniana  Nordst.  (avec  figure), 
Acarospora  (Anthracea)  tromsoeensis,  Lecanora  (Biatôra)  rea- 
gens,  Catillaria  (Buellia)  chionea,  Sarcogyne  chalcomaiira , 
Perltisaria?  phlyctidea,  P.  trochiscea,  Segestrelfa  (Thelidium) 
phaeohaea,  Polyblastia  typostoma,  Endococcus  coccisporn^s. 


Kryptogamen-Flora  vonSachsen,  etc.,  von  L.  Rabenhorst(2). 

L'intéressante  Flore  cr)  plogamique  de  la  Saxe  et  des  pays 
voisins  du  D»^  Rabcnhorst  en  est  arrivée  au  tome  2*.  Ce  qui 
vient  de  paraître  de  ce  volume  contient  la  discription  des 
Lichens;  la  seconde  moitié  du  volume  sera  publiée  avant  la 
fête  de  Pâques. 

Les  descriptions  de  cet  ouvrage  sont  fort  bien  faites.  D'assez 
nombreuses  figures  intercalées  dans  le  texte  facilitent  beaucoup 
la  détermination  des  genres. 


(1)  In-80,  de  159  pages,  avec  1  planche,  1868.  (Extrait  du    Vol.   V, 
seriptorum  Societatis  regiae  Scientiai^m  Novegicae.) 

(2)  In-18»,  de  190  pages;  Leipzig,  1870. 


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(  482  ) 

Ce  travail,  embrassant  la  cryptogamie  de  tout  le  centre  de 
TAllemagne,  doit  faire  partie  de  la  bibliothèque  de  tout 
ervptogamiste. 


De  Cinchonae  speciebus  qiiibiisdam,  adjectis   Us  quae  in 
Java  coluntur,  auet.  F.-A.-Guil.  Miquel  (0  . 

Dans  ce  mémoire,  Fauteur  donne  de  nombreux  détails 
pbytographiques  sur  plusieurs  Cinchona  déjà  connus  et  il  fait 
la  description  de  quatre  formes  inédites  ou  élevées  au  rang 
d*espèce. 


MELANGES. 

—  Dans  le  Bulletin  de  1868,  p.  384-385,  nous  avons  fait 
connaître  les  curieuses  observations  du  D^  Musset  sur  Taplatis- 
sement  du  tronc  des  arbres  dicotylédones.  Comme  on  Ta  vu, 
ce  savant  attribue  cet  aplatissement,  qui  existe  du  nord  au 
sud,  à  la  rotation  de  la  terre.  M.  Bianchi  a  voulu  vérifier  les 
données  de  M.  Musset  et  ses  recbercties  lui  ont  fait  reconnaître 
que  les  arbres  en  général  offrent  un  renflement  vers  Test-sud-est 
et  que  la  partie  du  tronc  placée  à  Touest  paraît  ne  pas  parti- 
ciper aux  déformations  qui  affectent  les  autres  côtés.  Cet  obser- 
vateur attribue  le  renflement  de  Test-sud-est  h  l'action  calo- 
rifique du  soleil  qui  s'exerce  plus  activement,  de  ce  côté,  sur 
la  circulation  de  la  sève.  Mais  cette  cause  rend-elle  raison  de 
la  déformation  des  racines  qu'a  remarquée  M.  Musset? 


(1)  In-4<',  de  20  pages  ;  Amsterdam,  1869.  (Extrait  des  Annales  du  Musée 
botanique  de  Leyde.) 


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(  483  ) 

—  Depuis  deux  ans,  notre  Société  reçoit  en  échange  les 
publications  de  la  Smithsonian  Institution  de  Washington. 
Nous  croyons  faire  plaisir  h  nos  confrères  en  leur  donnant 
quelques  détails  sur  cette  inaportante  Société.  Par  son  testa- 
ment, James  Smithson,  d'Angleterre,  léguait,  en  1846,  une 
somme  de  541,379  63  dollars  aux  Étals-Unis  d'Amérique 
«  pour  fonder,  à  Washington,  sous  le  nom  d'Institution  Smith- 
soniennCy  un  établissement  pour  Taccroissement  et  la  diffu- 
sion de  la  science  parmi  les  hommes.  »  Le  programme  d'orga- 
nisation de  l'Institution  comprend  plusieurs  articles  que  nous 
allons  transcrire  :  «  2.  Le  legs  est  fait  en  faveur  du  genre  hu- 
main. Le  gouvernement  des  États-Unis  d'Amérique  est  simple- 
ment un  administrateur  préposé  à  Texécution  de  la  volonté  du 
testateur.  3.  L'Institution  n'est  pas  un  établissement  national, 
comme  on  le  suppose  souvent,  mais  un  établissement  privé, 
destiné  à  porter  et  à  perpétuer  le  nom  de  son  fondateur. 
4.  L'Institution  a  deux  buts  :  i°  accroître  et  2"  répandre  la 
science  parmi  les  hommes.  5.  Ces  deux  buts  ne  doivent  pas 
être  confondus.  Le  premier  consiste  dans  l'accroissement  du 
fond  acquis  des  connaissances  humaines  par  la  découverte  de 
nouvelles  vérités;  le  second,  de  répandre,  parmi  les  hommes, 
ces  connaissances  ainsi  accrues.  6.  Il  ne  sera  fait  aucune 
restriction  en  faveur  de  certaines  branches,  en  sorte  que  toutes 
les  branches  du  savoir  humain  ont  droit  d'attirer  l'attention. 
Avec  les  ressources  importantes  dont  dispose  celte  Société, 
avec  cet  esprit  pratique  et  économique  propre  aux  Américains, 
on  doit  s*attendre  à  voir  réaliser  de  grandes  et  utiles  choses 
par  cette  Institution.  Depuis  4846,  celle-ci  a  dépensé 
450,000  dollars;  elle  a  publié  200,000  volumes  in-4»  et  in-8% 
formé  un  Musée  renfermant  1,000,000  de  spécimens,  distri- 
bué 250,000  échantillons,  formé  une  bibliothèque  de  60,000 
ouvrages,  pourvu  aux  frais  de  plusieurs  explorations.  Malgré 


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(  484  ) 

cette  dépense,  par  une  sage  économie,  elle  a  augmenté  son 
capital,  qui  s'élevait,  en  1867,  à  la  somme  de  722,760  dollars 
(près  de  quatre  millions  de  francs).  Des  agents  de  cette  Société 
ont  parcouru  l'Europe  et  d'autres  contrées  pour  établir  des 
relations  et  des  échanges  avec  les  principales  Sociétés  scienti- 
fiques, littéraires,  artistiques,  philanthropiques.  En  1867, 
elle  était  en  rapport  avec  1,081  Sociétés,  avec  354  Sociétés 
allemandes,  194  anglaises,  113  françaises,  100  des  États-Unis, 
70  italiennes,  48  hollandaises,  46  russes,  33  suisses,  20  du 
Canada,  19  belges,  etc.  Par  ceci,  on  voit  que  l'Amérique,  après 
nous  avoir  dépassés  par  sa  prodigieuse  industrie  et  par  ses 
institutions  économiques,  tend  à  vouloir  nous  dispuler  le  ter- 
rain scientifique.  Honneur  soit  rendu  à  James  Smithson;  il  a 
compris  sur  quel  sol  le  don  de  sa  philanthropie  pouvait  le 
mieux  fructifier  au  profit  de  l'humanité. 

—  Dans  VOesterveichîsche  botanische  Zeitschrift^  1869, 
p.  366-367,  M,  F.  Kohts  décrit  un  Carex  filiformis  X  v^*'- 
caria  trouvé  à  Liegnitz  en  Silésie.  Dans  le  même  recueil, 
1870,  p.  22,  M.  G.  Scbur  donne  la  description  d'une  nouvelle 
espèce  d'Avoine  {Avenu  distans)  qui  paraît  voisine  de  l'Avoine 
nue  {A,  nuda  L.). 

—  L'année  dernière,  plusieurs  membres  du  Comité  bota- 
nique du  grand-duché  de  Luxembourg  ont  découvert,  en  très- 
grande  abondance,  le  Silène  Armeria  L.  entre  Michelau  et 
Kautenbach,  près  de  la  voie  ferrée  de  Diekirch  à  Spa,  non 
loin  de  la  limite  de  la  région  ardennaise.  Cette  plante  crois- 
sait loin  de  toute  habitation  et  sur  une  étendue  de  plusieurs 
kilomètres  carrés;  elle  était  répandue  sur  les  côtes  entre  les 
rochers  schisteux  et  souvent  dans  des  endroits  inaccessibles. 
M.  Fischer,  président  du  Comité  dont  il  vient  d'être  question, 
croit  qu'elle  est  véritablement  indigène  dans  cette  habitation. 
D'après  ce  que  rapportent  les  auteurs,  il  arrive  souvent  que 


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(  485  ) 

celte  espèce  s'échappe  des  jardins  et  se  trouve  à  l'état  sub- 
spontané sur  les  murs  et  dans  le  voisinage  des  terrains  cultivés 
et  qu'ainsi  le  Aoriste  est  fréquemment  embarrassé  pour  distin- 
guer les  habitations  artificielles  des  habitations  naturelles. 
Dans  le  présent  cas,  les  circonstances  locales,  le  genre  de 
station,  l'éloignement  des  habitations  cl  l'abondance  de  la 
plante  sont  propres  à  faire  admettre  l'opinion  de  M.  Fischer. 
Pour  rendre  cette  opinion  plus  vraisemblable  encore,  on  peut 
invoquer  les  faits  de  la  dispersion  de  cette  Caryophyllée  et 
rechercher  si  l'habitation  luxembourgoise  se  relie  au  réseau 
général  des  habitations.  En  ce  qui  concerne  le  centre  de  l'Eu- 
rope, M.  Nyman  cite  le  Harz,  la  Westphalie,  la  région  Rhénane, 
l'Autriche  (à  l'exclusion  du  nord),  le  midi  de  la  Suisse  et  la 
France  centrale.  11  indique  la  Belgique  avec  doute.  M.  Wirtgen 
signale  la  plante  sur  les  rochers  des  vallées  du  Rhin^  de  la 
Moselle,  de  la  Nette,  de  la  Nahe  et  de  l'Ahr  et  l'indique  comme 
étant  abondante  sur  les  collines  volcaniques  du  Mayenfeld. 
L'extrême  abondance  de  cette  plante  sur  les  terrains  volcani- 
ques cités  fait  croire  à  M.  Wirtgen  qu'elle  est  bien  indigène 
dans  ces  lieux.  M.  Schultz  la  considère  également  comme 
indigène  dans  plusieurs  localités  du  Palatinat.  Cette  espèce 
manque  à  l'Alsace,  aux  Vosges,  à  la  Lorraine,  au  Jura,  au 
Wurtemberg.  On  la  retrouve  en  Suisse,  dans  le  canton  de 
Vaud,  et  dans  le  centre  de  la  France.  Admettant  qu'elle  soit 
indigène  dans  le  canton  de  Diekirch,  ainsi  que  dans  plusieurs 
des  localités  citées  par  MM.  Schultz  et  Wirtgen,  on  doit  recon- 
naître que  ce  type  méridional  présente  quelque  chose 
d'étrange  dans  sa  dispersion  vers  le  Nord.  Jusqu'ici,  elle  n'a 
pas  été  trouvée  à  l'état  vraiment  indigène  en  Belgique.  Lejeune, 
dans  le  2*  volume  du  Compendium  Florae  Belgkae,  l'indique 
dans  le  Luxembourg  allemand.  (In  rupibus  asperis,  loco  valde 
deserto,  ad  FI.  Ur.)  Il  tenait  cette  indication  de  Courtois  qui 


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(  486  ) 

avait  visité  la  vallée  de  FOup  en  i827.  (Voir  Bijdragen  de 
Van  Hall,  t.  II,  p.  477).  Il  est  bien  probable  que  la  plante  se 
présente  dans  la  vallée  de  FOur  dans  les  mêmes  conditions 
que  dans  le  canton  de  Diekirch.  Peut-être  rencontrera-t-on 
des  habitations  dans  TEifel  qui  relient  celles  du  Luxembourg 
allemand  avec  celles  du  Mayenfeld. 

—  Dans  un  numéro  de  la  Revm  horticole  (16  février 
i870),  M.  Carrière  revient  sur  Tétrange  hybride  obtenue 
par  M.  Quclier  par  le  croisement  du  Raphanus  caudatus  et 
du  Sinapsis  arvensis.  L'hybride  en  question  serait  extrême- 
ment fertile  et  en  outre  très-différente  de  faciès  et  de  port 
(sic)  de  ses  deux  ascendants  ;  de  plus,  elle  produirait  une  ra- 
cine très-grosse  rappelant  celle  de  Radis  noir.  Ajoutons  que, 
d'après  M.  Carrière,  l'hybride  ne  montrerait  aucune  tendance 
à  opérer  sont  retour  vers  I'uti  ou  l'autre  type.  Le  fait  d'une 
hybride  ne  rappelant  en  rien  ses  générateurs  est  tellement 
étrange  qu'on  est  tenté  de  le  révoquer  en  doute  malgré  toute 
les  assertions  du  rédacteur  de  la  Revue  horticole.  N'y  a-t-il  pas 
eu  erreur?  les  observations  ou  les  expériences  ont-elles  été 
faites  avec  toute  la  rigueur  désirable?  Au  sujet  de  la  fertilité 
des  hybrides  et  du  non  retour  aux  types,  M.  Carrière  s'em- 
presse un  peu  trop  de  conclure,  car  l'expérience  de  M.  Quetier 
est  trop  récente  pour  affirmer  d'une  façon  aussi  positive. 
Cet  écrivain,  qui  affecte  de  se  donner  pour  un  simple  prati- 
cien, ne  semble  pas  être  parfaitement  au  courant  de  la  question 
de  l'hybridité  et  ne  paraît  pas  savoir  que  la  science  a , 
depuis  longtemps,  enregistré  le  fait  de  la  fertilité  indéfinie 
d'une  hybride,  celle  de  VAEgylops  speltaeformis  Jord.  C'est 
avec  une  persistance  presque  maladive  que  cet  auteur  fait  sans 
cesse  le  procès  à  la  science  moderne  ;  mais  sa  critique  n'a  pas 
raison  d'être,  aujourd'hui  que  la  science,  et  la  botanique  en 
particulier,  est  entrée  dans  une  voie  si   largement  expéri- 


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(  487  ) 

mentale,  que  Fantagonisme  entre  la  théorie  et  la  pratique 
n'existe  plus  comme  jadis.  Qu'est-ce  au  fond  que  la  théorie, 
sinon  le  résultat  de  la  pratique  soumis  à  la  méditation  rai- 
sonnée?  Qu'il  y  ait  parmi  les  gens  de  science  des  esprits  atta- 
chés à  des  théories,  ou  surannées^  ou  en  contradiction  avec 
les  faits,  nous  voulons  bien  l'admettre  avec  lui,  mais  ce  n'est 
pas  une  raison  pour  envelopper  la  science  tout  entière  dans 
une  réprobation  qui  est  loin  d'être  justifiée. 

—  Dans  la  dernière  livraison  de  la  Belgique  hortkoley 
M.  Morren  publie  une  note  qu'il  a  communiquée  à  l'Académie 
et  dans  laquelle  il  expose  plusieurs  faits  curieux  concer- 
nant l'influence  de  la  greffe  sur  le  sujet.  VAbutilon  Thomp- 
soni  communique  sa  panachure  à  diverses  autres  espèces  et 
variétés  sur  lesquelles  on  le  greffe.  Non-seulement  la  pana- 
chure se  communique  de  haut  en  bas,  mais  aussi  de  bas  en 
haut,  c'est-à-dire  que  la  greffe  influe  sur  les  rameaux  du  sujet 
placés  au-dessus  d'elle  comme  sur  ceux  insérés  en  dessous. 
Cette  singulière  influence  de  la  greffe  avait  déjà  été  signalée 
par  Sageret.  Récemment  M.  Masters  cite  le  Jasminum  officinale  y 
variété  panachée,  comme  ayant  influé  sur  le  /.  revolutum. 

—  L'automne  dernier,  nous  avons  examiné  plusieurs  pom- 
mes de  terre  traversées  d'outre  en  outre  par  des  rhizomes 
d'Agropyrum  repens.  Elles  provenaient  d'un  champ  des  bords 
de  rOurthe,  près  Deulin,  infesté  de  Chiendent.  La  personne 
qui  nous  les  a  rapportées  en  avait  vu  une  pleine  manne  de 
semblables  au  château  de  Deulin. 


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(  488  ) 
NÉCROLOGIE. 

Victor-Màrie-Ghislain  vanden  Hecke  de  Lëmbeke,  l'un  des 
membres  fondateurs  de  noire  Société,  est  mort  à  Gand,  le 
24  janvier  dernier,  dans  sa  soixantième  année.  11  naquit  à 
Evergem  le  24  août  1810.  Ses  études,  commencées  à  Melle  et 
continuées  à  Paris,  furent  achevées  à  Bruxelles  après  la  révolu- 
tion. Possesseur  d'une  belle  fortune,  au  lieu  d'employer  celle-ci 
en  plaisirs  à  la  mode  comme  cela  ce  voit  trop  souvent,  il  s'ins- 
pira des  bonnes  traditions  de  la  noblesse  d'Angleterre,  c'est- 
à-dire  qu'il  consacra  son  superflu  en  voyages  instructifs,  en 
améliorations  agricoles  et  qu'il  en  réserva  une  large  part  aux 
sciences  et  aux  arts. 

Pendant  sa  jeunesse,  il  parcourut  une  partie  de  l'Europe, 
visita  le  midi  et  le  nord,  pour  y  étudier,  en  amateur,  les  arts 
et  les  sciences. 

Résidant  à  Gand,  cette  viJle  où  la  culture  des  fleurs  eat  une 
passion  générale,  chaque  dimanche,  voyant  des  fenêtres  de  son 
hôtel  notre  place  d'Armes  transformée  en  marché  aux  fleurs,  il 
était  bien  naturel  qu'il  devînt  un  amateur  passionné  de  flori- 
culture. 

Tous  ceux  qui  ont  connu  vanden  Hecke,  et  ils  sont  nom- 
breux, savent  combien  il  aimait  les  fleurs,  quels  soins  il  se 
donnait,  quels  sacrifices  il  fit  pour  s'entourer  des  plus  beaux 
produits  de  l'horticulture.  Outre  de  nombreuses  serres,  où, 
aidé  de  jardiniers,  il  élevait  lui-même  une  foule  de  plantes 
précieuses,  il  possédait  un  magnifique  jardin  d'hiver  qui  faisait 
l'admiration  des  vrais  amateurs. 

Ses  connaissances  en  horticulture  le  firent  choisir  pour 
président  de  l'importante  Société  du  Casino  qui,  chaque 
année,  organise  ces  splendides  expositions  florales  connues  du 


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(489) 

monde  entier.  C'est  sous  sa  présidence  qu'a  eu  lieu  l'admirable 
exposition  internationale  d'horticulture  de  1867. 

Le  Gouvernement,  appréciant  la  valeur  de  vanden  Hecke, 
l'avait  nommé  président  de  la  commission  administrative  de 
l'École  d'horticulture  de  Gand. 

Lors  de  la  fondation  du  Cercle  professoral  pour  les  progrès 
de  l'arboriculture,  cette  Société  s'empressa  de  lui  en  offrir  la 
présidence. 

Notre  regretté  confrère  avait  un  goût  prononcé  pour  la 
botanique,  surtout  pour  les  branches  de  cette  science  qui  se 
rattachent  plus  spécialement  à  l'horticulture  :  la  phytographie 
et  la  taxonomie.  Sa  bibliothèque  s'enrichissait  chaque  jour  des 
principales  productions  sur  ces  branches. 

Mais  l'horticulture  et  la  pomolojçie  n'absorbaient  pas  entière- 
ment les  instants  si  bien  occupés  de  cet  homme  laborieux.  11 
se  consacra  aussi  aux  progrès  des  arts  et  plus  spécialement  à 
la  musique  :  il  était  inspecteur  et  président  du  Conservatoire 
de  musique  de  Gand. 

De  plus,  il  fut  chargé  de  diverses  fonctions  administratives. 

Victor  vanden  Hecke  fut  un  homme  de  bien,  dont  la  vie  a 
été  consacrée  à  des  choses  utiles.  Il  laisse  de  profonds  regrets, 
non-seulement  parmi  ses  nombreux  amis,  mais  parmi  tous  ceux 
qui  l'ont  connu.  Sa  place,  à  la  tête  des  institutions  auxquelles 
nous  avons  fait  allusion  ne  pourra  être  remplie  par  de  plus 
dévoués. 

Comme  administrateur  et  comme  simple  particulier,  notre 
confrère  était  d'un  commerce  extrêmement  agréable.  Toujours 
on  le  trouvait  disposé  à  rendre  service. 


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(  490  ) 
NOUVELLES. 


—  Imitant  ce  qui  se  fait  en  Allemagne  et  en  France,  notre  confrère 
M.  Alfred  Cogniaux,  professeur,  à  Braine-le-Comte,  vient  d'ouvrir  une  sous- 
cription à  Teffet  de  couvrir  les  frais  d'une  exploration  botanique  qu'il  se 
propose  de  faire  dans  les  Alpes.  Selon  le  montant  de  la  souscription,  les 
souscripteurs  recevront  une  ou  plusieurs  centuries  d'espèces  alpines  ou 
aipestres  recueillies  par  notre  confrère  pendant  un  voyage  qui  aura  lieu 
aux  mois  d'août  et  de  septembre  prochains.  On  doit  applaudir  à  ce  projet 
qui  nous  mettra  à  même  d'enrichir  nos  collections  d'un  grand  nombre 
d'espèces  rares  ou  intéressantes.  Par  son  herbier  des  Glumacées  Belges, 
M.  Cogniaux  nous  a  appris  qu'on  pouvait  compter  sur  lui  pour  la  bonne 
préparation  des  plantes.  Son  Choix  de  plantes  des  Alpes  comprendra 
quatre  centuries  de  Phanérogames  et  une  centurie  de  Mousses  et  d'Hé- 
patiques. Nous  engageons  vivement  nos  confrères  à  favoriser  cette  belle  et 
utile  entreprise  en  souscrivant  à  la  publication  annoncée  par  notre  zélé 
confrère. 

—  L'Académie  royale  de  Belgique  a  décerné  une  médaille  d'or  à  notre 
confrère  M.  Malaise,  pour  un  mémoire  sur  les  terrains  siluriens  du  Brabant. 

—  Notre  confrère  M.  H.  Van  Heurck  vient  d'être  nommé  docteur  en 
sciences  et  philosophie  de  l'Université  de  Rostock. 

—  M.  Pringsheim  a  été  nommé  membre  correspondant  de  l'Institut  de 
France  en  remplacement  de  von  Martius. 

—  M.  Th.  Caruel  s'est  désisté  de  ses  fonctions  de  professeur  extraordi- 
naire de  botanique  à  l'École  de  pharmacie  de  Florence.  C'est  M.  Parlatore 
qui  est  chargé  de  le  remplacer. 

—  La  chaire  de  botanique  à  l'Université  de  Turin  est  toujours  vacante. 
Un  concours,  pour  la  nomination  à  cette  chaire,  est  ouvert. 

—  Le  Df  Hubert  Leitgeb  est  nommé  professeur  ordinaire  de  botanique  à 
r  Université  de  Graz. 

—  Le  Dr  August  Kanitz  est  nommé  professeur  de  botanique,  de  miné- 
ralogie et  d'économie  à  l'Institut  économique  d'Altenburg  en  Hongrie, 

—  M.  Ed.  André  devient  le  rédacteur  en  chef  de  VlUustraiion  horticole 
en  remplacement  de  M.  Lemaire. 


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(  491  ) 

—  M.  Victor  de  Janka  vient  d*être  nommé  conservateur  du  Musée 
national  de  Hongrie  sur  la  proposition  de  Tarchevéque  de  Kalocsa, 
M:  Louis  Haynald.  Ce  prélat  a  fait  don  au  Musée  de  10,000  florins  pour 
servir  au  traitement  du  conservateur. 

—  Le  D*"  Gustave  Wallis  se  propose  d'entreprendre  un  voyage  scien- 
tifique dans  la  Malaisic. 

—  Le  voyage  aux  lies  Canaries  que  s'était  proposé  de  faire  M.  Chalon 
n'a  pu  s'exécuter.  Par  une  cause  indépendante  de  sa  volonté,  notre 
confrère  a  dû  s'arrêter  aux  frontières  d'Espagne. 

—  M.  Thoret,  qui  avait  accompagne  l'expédition  française  dans  l'Indo- 
Chine,  est  revenu  de  son  voyage  avec  environ  4000  plantes. 

—  Dans  sa  séance  publique  annuelle,  l'Académie  des  Sciences  de 
Paris  a  accordé  le  prix  Desmazières  à  M.  Nylander,  pour  ses  études  sur 
la  famille  des  Lichens. 

—  Nos  confrères  MM.  Thieiens  et  Devos  ont  été  nommés  chevaliers 
de  !«•?  classe  de  Tordre  d'Ernest-Àuguste. 

—  Les  amateurs  de  botanique  du  grand-duché  de  Luxembourg  vien- 
nent de  s'associer  en  formant  un  Comité  botanique.  M.  Fischer  en  est 
le  président,  M.  Faulbecker,  le  conservateur-archiviste  et  M.  Siegen,  le 
secrétaire.  La  création  de  ce  Comité  va  imprimer  un  nouvel  élan  à  l'étude 
de  la  botanique  rurale  dans  ce  petit  pays,  dont  la  flore  est  si  riche 
et  si  intéressante. 

—  Le  D'  Johann  Springcr,  ancien  professeur  de  l'Université  de 
Vienne,  est  mort,  le  4  septembre  dernier,  à  l'âge  de  80  ans.  Dans  sa 
jeunesse,  il  s'était  activement  occupé  de  botanique. 

—  Le  15  novembre  dernier,  est  mort,  jeune  encore,  un  botaniste  bien 
connu.  Frédéric  Kirschleger ,  professeur  à  la  Faculté  de  Strasbourg. 
Comme  le  dit  fort  bien  l'un  de  ses  biographes,  Kirschleger  représentait 
au  plus  haut  degré,  à  Strasbourg,  l'élément  local,  le  génie  alsacien.  Il 
connaissait  à  fond  la  faune,  la  flore  et  la  géologie  des  bords  du  Rhin.  II 
était  né  à  Munster,  le  7  janvier  1804.  Son  principal  ouvrage  sur  la 
botanique  est  la  Flore  d^ Alsace.  Kirschleger  n'était  pas  un  botaniste  de 
premier  ordre,  mais  il  a  peut-être  plus  fait  pour  la  science  que  maints 
savants  renommés.  Par  son  incessante  activité,  par  ses  relations,  il  a 
inspiré  le  goût  de  la  botanique  à  beaucoup  et  a  réchauffé  l'ardeur  des 
tièdes.  Son  nom  sera  cité  avec  honneur  à  côté  de  ceux  de  Villars  et  de 


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(  49î2  ) 

Nestler,  deux  de  ses  prédécesseurs  à  la  Faculté  de  Strasbourg.  Après 
la  publication  du  5»  volume  de  sa  Flore  (1862),  il  fonda  l'Association 
philomatique  vogéso-rhénane,  dont  il  publia  les  Annales  jusqu^en  1868. 
Kirschlegcr  était  un  écrivain  original ,  chez  lequel  Pesprit  français 
s^unissait  à  Pesprit  germanique.  La  science  seule  ne  Toccupait  pas 
entièrement.  Pendant  dix  ans,  de  18^  à  1850,  il  écrivit  en  allemand  de 
nombreux  articles  dans  le  Sonntag-Blati  de  Otte  et  dans  d'autres  recueils 
littéraires.  Durant  cette  même  période,  il  fut  un  des  plus  zélés  collar 
borateurs  du  Courrier  du  Bas-Rhin.  On  peut  dire  que  la  flore  alsacienne 
fait  en  lui  une  grande  perte. 

—  Le  D"^  Léveillé,  bien  connu  par  ses  travaux  mycologiques,  est 
mort,  à  Paris,  le  3  février,  à  Tâge  de  75  ans. 

—  Tous  les  journaux  ont  rapporté  la  mort  tragique  de  M"«  Alexandrina 
Tinne,  cette  intrépide  exploratrice.  Elle  a  été  assassinée,  l'été  dernier, 
daris  un  voyage  qu'elle  entreprenait  pour  visiter  le  pays  des  Touraegs. 
Les  plantes  qui  avaient  été  recueillies  dans  une  expédition  faite  par 
elle  aux  bords  du  fleuve  Bahr-el-Ghasal  ont  été  décrites  par  Kotschy  et 
M.  J.  Peyritsch,  dans  un  ouvrage  intitulé  :  Plantae  Tinneanae  publié  à 
Vienne,  en  1867,  aux  frais  de  cette  dame. 

—  Le  premier  fascicule  du  tome  II  du  Nuovo  giotmale  botanico  italiano 
vient  de  paraître.  Il  renferme  des  notices  et  mémoires  fort  intéressants. 
Son  rédacteur  en  chef,  M.  Beccari,  y  continue  ses  études  sur  les  espèces 
nouvelles  qu'il  a  découvertes  dans  l'île  de  Bornéo.  Rappelons  a  ce  propos 
que  ce  botaniste  a  séjourné  trois  ans  dans  l'île  de  Bornéo,  qu'il  a  explorée 
dans  tous  les  sens.  Ses  recherches,  faites  à  ses  frais,  ont  été  couronnées 
d'un  très-grand  succès.  Il  a  rapporté,  de  cette  contrée,  une  foule  de 
choses  inédites  et  dans  un  état  de  conservation  tout  à  fait  exceptionnelle. 
En  ce  moment,  il  travaille  activement  à  sa  Flore  de  Bornéo,  qui  sera 
un  ouvrage  d'une  grande  importance.  L'éditeur  du  Nouveau  journal 
botanique  italien  a,  comme  correspondant  en  Belgique,  W.  Muquardt,  à 
Bruxelles.  Les  botanistes  belges  pourront  donc  s'abonner  à  cette 
librairie. 

—  Le  Nouveau  Dictionnaire  de  Botanique  de  M.  Germain  de  Saint-Pierre 
a  paru.  Il  forme  un  volume  petit  in-4«  de  1388  pages  avec  1640  figures  inter- 
calées dans  le  texte.  C'est  là  un  ouvrage  que  tout  botaniste  doit  posséder. 
L'auteur  s'y  est  étendu  longuement  sur  une  foule  de  questions  délicates  qui 


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(  493  ) 

préoccupent  actuellement  le  monde  scientifique.  Les  figures  sont  très-belles 
et  nouvelles. 

—  M.  G.  Mitten,  sous  le  titre  de  Musci  Amiro-AmeHcanij  vient  de 
publier,  dans  The  Journal  of  Linnean  Society j  t.  XU,  rénuraération  des 
Mousses  de  T Amérique  méridionale. 

—  La  seconde  partie  du  tome  IV  de  la  Flora  Ilaliana  a  paru,  ainsi  que  le 
fascicule  b«  du  Compendio  délia  Flora  Ilaliana, 

—  L'archevêque  de  Kalocsa,  M.  L.  Haynald,  est  sur  le  point  de  publier 
une  Flora  Biblica,  ouvrage  qui  sera  édité  avec  luxe  et  enrichi  de  nom- 
breuses planches  coloriées. 

—  M.  Ed.  Morren  prépare  un  travail  sur  les  Jardins  botaniques  de 
Belgique. 

—  M.  le  D''  Van  Haesendonck  nous  communique  quelques  additions  à 
faire  à  sa  Florule  des  environs  de  Weslerlooj  qui  a  paru  dans  le  tome  VII  du 
Bulletin.  Alsitie  leptoclados  Guss.,  Tongerloo;  A.  tenuifoliah.^  Oevel  ; 
Anthriscus  sylvestris  Hoffm.,  VVesterloo  ;  Thymtu  Chamaediys  Pries,  Oevel  ; 
PulicaiHa  vulgatns  Gârtn.,  Oevel;  Leontodon  hispidum  L.,  Tongerloo;  Po- 
tamogetonplantagineus Ducrozj  Hersselt  j  CladiuniMariscus^.hw^  Hersselt. 

—  M.  Ghabaut  a  découvert  :  Salvia  pratensis^  à  Bersillies,  Lappa  tomen^ 
tosa,  à  Jeumont,  Phy salis  Alkekengi,  à  Ferrière-la-Grande  (Hainaut).  Pour 
cette  dernière  espèce,  notre  confrère  n'est  point  sûr  de  Pindigénat. 

—  Notre  confrère  M.  Hardy  nous  écrit  qu'il  a  trouvé  le  Knautia  syl- 
vatica  Duby  assez  abondant  le  long  de  la  route  de  Malmedy  à  Stavelot,  sur 
le  territoire  prussien,  mais  en  outre  quelques  beaux  pieds  sur  le  territoire 
belge.  Nous  aurions  donc  ainsi  une  nouvelle  forme  à  inscrire  dans  notre 
catalogue  des  plantes  indigènes.  Le  même  botaniste  a  découvert  à  Mont- 
bliart  le  Chenopodium  glaucum. 

—  Au  mois  de  mai  dernier,  M.  Verheggen  a  trouvé  le  Cirsium  anglicum, 
en  très-grande  quantité,  dans  les  prairies  humides  entre  Petit-Voir  et 
St-Médard  (vers  Nevraumont).  Jusqu'ici,  cette  rare  espèce  n'était  connue 
que  dans  trois  localités  en  Belgique. 

—  Notre  confrère  M.  Ch.  Baguet  nous  communique,  accompagnés  d'échan- 
tillons, les  renseignements  suivants. 

Juncus  filiformis  L.  —  Herenthals. 

Campanula  patula  L.  —  Lisière  d'un  bois  à  Dongelberg.  —  C'est  la  pre- 
mière fois  que  cette  rare  espèce  est  trouvée  dans  la  zone  argilo-sablon- 
ncuse. 


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(  494  ) 

Scif^us  carinatus  Sm.  —  En  compagnie  du  S.  triqtteterL.  à  Waelhem  et 

Duffcl. 
Chenopodium  urbicum  L.  —  Trouvé  en  abondance  dans  les  lieux  incultes 

à  Louvain.  —  A  la  suite  de  cette  découverte,  cette  rare  espèce  peut 

être  réintégrée  sur  la  liste  de  nos  espèces  indigènes. 
Schoentts  nigricuns  L.  —  Bords  d'un    étang  à  Genck    (Baguet   et   de 

Prins). 
Vtricularia  mglecta  Lehm.    —    Florival    (commune    d'Archcnnes)    et 

Tremeloo. 
Gaieopsis  speciosa  Mill.  —  Tremeloo, 
Potamogeton  obtusifolius  M.  et  K.  —  Tremeloo. 
Trifolium  filiforme  L.  —  Archennes  et  Gastuche. 
Fumaria  densiflora  DC.  —  Tremeloo. 
Lysimachia  thyrsiflora  L.  —  Abondant  à  Tremeloo. 
Cerastium  ereclum  Coss.  etGerm.  ~  Tremeloo. 

—  M.  de  Prins  nous  signale  la  découverte  de  :  Vicia  gracilis  Lois,  et 
Petroselinum  segefum  Koch,  à  Uytkerke,  Chlora  pa^foliata  L.  et  Lepturm 
filiformis  Trin.,  à  Oost-Dunkerke,  Sagina  maHtinm  Don,  à  Ostende. 

—  M.  Bamps  a  découvert,  Tété  dernier,  aux  environs  de  Gurange^  un 
Thalicbmm  de  la  section  du  minm  qui  mérite  d'être  bien  étudié. 

—  M.  Marchai  nous  a  envoyé  les  espèces  suivantes  :  Scirpus  pauciflorus 
Lightf.,de  Douvrain,  Carex longifoHaHosi,  de  THertogenwald  à  Hestreux. 

—  Le  D""  J.  Milde  est  nommé  professeur  à  Breslau. 

—  Le  D'  L.  Dippel  vient  d'être  appelé  à  la  chaire  de  botanique  de 
l'École  polytechnique  de  Darmstadt. 

—  Le  D'  A.  Fischer  v.  Waldheim  est  appelé  à  professer  l'anatomie  et  la 
physiologie  végétales  à  l'Université  de  Varsovie. 

—  Le  D'  £.  Pfitzer  est  nommé  assistant  à  l'Institut  botanique  de  Bonn. 

—  M.  Borodin  est  nommé  professeur  de  botanique  à  l'Institut  agricole 
de  St-Pétersbourg. 

—  Le  D*"  Georg  Holzner  est  nommé  professeur  d'histoire  naturelle  et  de 
physiologie  végétale  à  l'Ecole  centrale  d'agriculture  de  Weihenstcphan. 

—  M.  Jos.  Hackel  est  mort  à  Leitmeritz,  à  l'âge  de  87  ans.  Il  fut  un  des 
collaborateurs  du  Tentamen  Florae  Bohemiae, 

—  Les  3«  et  i*  fascicules  des  Mousses  de  t'Ardenne  sont  sur  le  point 
d'être  distribués. 


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(  49S  ) 
BIBLIOTHÈQUE  ET  HERBIER. 

Dons  rails  à  la  Société  i 

Labiatanim  gênera  et  species;  London,  1832-1856.  Pluntae 
Hartwegianae ;  Londini,  1839-1857.  Scrophularinae ;  London, 
i855.  (De  la  part  de  l'auteur,  M.  G.  Bentbam.) 

Histoire  des  AEgylops  hybrides,  par  D.-A.  Godron;  Nancy, 
1870.  (De  la  part  de  l'auteur. ) 

Kryptogamen-Flora  von  Sachsen,  der  Ober-Lausitz,  Thû- 
ringen  itnd  Nordhbhmeu  mit  Berûcksichtigung  der  benach- 
barten  Lànder.  Zweite  Abtheilung.  Erste  Halfte  (Bogcn  1-12). 
Die  Flcchten.  Bearbeitet  von  D^  L.  Rabenhorst.  (De  la  part  de 
l'éditeur,  M.  Ed.  Kummer.) 

Reliquiae  Kitaibelianae  e  manuscriptis  miisei  nationatis 
Hungarici,  publicatae  Augusto  Kanilz;  Vindobonae,  1862-63. 
Die  bisher  bekannten  Pflanzen  Slavoniens,  von  August  Kanitz 
und  Josef-A.  Knapp,  Wien,  1866.  Plantae  Tinneanae,  etc., 
von  August  Kanitz  ;  Regensburg,  1868.  (De  la  part  de  l'auteur.) 

A  Monograph  of  the  British  Roses,  by  J.-G.  Baker;  London, 
1869.  (De  la  part  de  l'auteur.) 

Les  Champignons  de  la  France,  par  F.-S.  Cordier;  1  vol. 
grand  in-8°  orné  de  vignettes  et  de  60  plancbes  chromolitbo- 
graphiées;  Paris,  1870.  (De  la  part  de  l'auteur.) 

Specialia  loca  natalia  plantarum  nonnidlarum  vascularium 
et  characearum  et  lichenum  in  agro  arctico  Norvegiae  confi- 
niisque  sponte  nascentium  obscrvavit  J.-M.  Norman  ;  1868.  (De 
la  part  de  l'Université  royale  de  Norvège.) 

Om  Vegetationsforholdene  ved  Sognefjorden,  af  A  Blylt  ; 
Christiania,  1869.  (De  la  part  de  l'auteur.) 

De  Cinchonae  speciebus  quibusdam,   adjectis  iis  qnae  in 

36 


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(  496  ) 

Ja\^a  coluntur  scripsit  F.-A.  Guil.  Miquel;  Amstelodami,  1869. 
(De  la  part  de  l'auteur.) 

Archives  de  Flore,  recueil  botanique  rédigé  par  F.  Schultz; 
1868.  (De  la  part  de  Fauteur.) 

L'Azote  et  la  végétation,  par  A.  Damseaux;  Gand,  1869. 
(De  la  part  de  l'auteur.) 

Address  of  George  Bentham,  etc.;  London,  d869.  (De  la  part 
de  la  Société  Linnéenne  de  Londres.) 

Les  Glumacées  de  Belgique,  par  A.  Cogniaux  et  É.  Marchai  ; 
i"  fasc,   in-folio,   Braine-le-Corate,   1869.    (De    la    part  des 

auteurs.) 


En  échange  du  Bulletin  : 

Bulletin  de  la  Société  botanique  de  France;  t.  XVI,  n°  4  et 
Revue  bibliographique  D  et  E. 

Nuovo  giornale  botanico  italiano;  t.  II,  n<*  1. 

Giornale  de  scienze  naturali  ed  economiche  ;  vol.  V.  fasc.  5 
et  4. 

Société  des  Amis  des  Sciences  naturelles  de  Rouen  ; 
4*  année,  1868. 

Bulletin  scientifique,  historique  et  littéraire  du  département 
du  Nord  et  des  pays  voisins;  l.  I,  n°  12. 

Verhandlungen  des  naturwissenschaftlichen  Vereins  in 
Carlsruhe;  t.  IV,  1869. 

Bulletin  de  VA  cadémie  royale  des  Sciences,  des  Lettres  et  des 
Beaux-Arts  de  Belgique;  58«  année,  t.  XXVIII,  n"  9,  10,  11 
et  12,  t.  XXIX,  n°  1.  Annuaire  de  T Académie,  1870. 

Botanische  Zeitung  ;  27«  année,  n""  36-52. 

Revue  Savoisienne ;  11®  année,  n°  1. 

The  journal  of  the  Linnean  Society;  vol.  X,  n*»  48,  vol.  XI, 
n°»  49,  50  et  52,  vol.  XIII. 

L'Amico  dei  Campi. 


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TABLE  DES  MATIÈRES 
CONTENUES  DANS  LE  TOME  VIIL 


V 
VII 
XIV 


Conseil  d^adminîstration 

Liste  des  membres  effectifs 

—    —       —        associés ^^^ 

Comptes  rendus  des  séances .    M95  57S 

Compte  rendu   de   la  septième  herborisation  de   la  Société,  'par  ' 

François  Crépin ^ 

Observations  sur  la  physiologie  des  Lemnacées,  par  François  Van 

Horen m 

Essai  d'analyse  des  Mousses    pleurocarpes  de   Belgique  sans  le 

secours  des  organes  de  fructification,  par  Alfred  Cogniaux     .     .       88 
Recherches  bryoiogiques.  -   Revue  des  Mousses  acrocarpes  de  la 

flore  belge,  par  Louis  Pire 109  ^06 

Quelques  mots  sur  TAlsine  pallida  Dmrt.,  par  A.  Martinis  .  .  .  '  135 
Les  Muscinées  des  environs  de  Visé,  par  E.  Marchai  .....  136 
Notice  sur  Tinant,   Pauteur  de  la  Flore  Luxembourgeoise,  '  par 

François  Crépin *     l^g 

Notice  sur  Nicolas  Bové,  naturaliste-voyageur,  par  Koltz.  ...  202 
Notice  biographique  sur  J.-J.-J.  Holandre,  Pauteur  de  la  Flore  du 

département  de  la  Moselle,  par  E.  Fischer 206 

Liste  de  quelques  plantes  plus  ou  moins  rares  des  environs  de 

Jodoigne,  par  Joseph  Antoine 213 

Note  sur  quelques  arbres  de  l'Himalaya,  par  Alfred  Wesmael  .  .218 
Petites  observations  sur  quelques  plantes  critiques,  par  Armand 

Thielens 221 

Pnmitiae  monographiae  Rosarum.  -—  Matériaux  pour  servir  à  Phis- 

toire  des  Roses,  par  François  Crépin 226 

Comparatio  inter  Sedum  replbxijm  L.,  S.  aureum  Wirtg.  et  S.  treve- 

RicuM  Rosb.,  auctore  Rosbach 3^9 

Compte   rendu   de  la   huitième   herborisation  de    la  Société,   par 

François  Crépin 377 


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(  498  ) 

Noie  sur  les  formes  du  genre  Capsella,  par  Chas. -P.  Hobkirk    .     .  449 
Quelques  mots  sur  le  Thalictrum  princeps  Dmrt.,  espèce  inédite,  par 

G.-C.  Van  Haesendonck 458 

Notes  sur  la  florule  des  environs  de  Jodoigne,  par  Joseph  Thys.     .  460 
Bibliographie  : 

Essai  sur  les  espèces  du  genre  Verbascum,  etc.,  par  A.  Franchet.  147 

Nuovo  giotmale  hotanico  italiano 151,358 

Herba?'ium  normale,  publié  par  le  D'  F.  Schuitz 153 

Souvenir*  du  ^crrf,  par  Honoré  Dandois.     ......  154 

De  la  place  des  Gymnospermes  dans  la  série  naturelle  de  végé- 
taux, par  Jean  Chalon 155 

La  Botanique  moderne,  —  Conférence  sur  la  botanique  générale, 

par  A.  Bellynck 156 

Herbier  des  plantes  rares  ou  critiques  de  Belgique,  par  H.  Van 

Hcurek  et  A.  Marlinis 157 

Le  Microscope,  par  H.  Van  Heurck 158 

Traité  de  paléontologie  végétale,  ^•àvW.'Ph.  Schimiier  .      .      .  160 

The  British  Rubi,  hy  Ch.'C.  B&hingion 165 

Essai  monographique  sur  les  Rubi'S  du  bassin  de  la  Loire,  par 

L.-G.  Genevier 169 

Pflanzenarealstudien  in  den  Miitelrheingegenden,  von  Herraann 

Hoiïmann 171 

Dendrologie,  von  Karl  Koeh 171 

l-eber  die  Richtung  der  Samenknospe  bel  den  Alismaceen,  von 

Fr.  Buchenau 173 

Coup  d'*œil  sur  les  principes  qui  servent  de  base  aux  classifications 

botaniques  modernes,  par  D.  Clos 173 

Les  Mousses  de  VArdenne,  par  G.  Delognc  et  F.  Gravet  .     .     .  353 

Les  Hépatiques  de  l'Ardenne,  par  G.  Delogne  et  F.  Gravet  .     .  354 

Pomone  Tournaisienne,  par  B.-C.  Du  Mortier 355 

F/ore  rfe /a  cAa«ncjMra««tV/ue^  par  Ch.  Grenier 356 

The  Quinology  of  East  Indian  plantations,  by  John-Eliot  Howard  359 
Supplément  à  la  Flore  du  Jura  suisse  et  français,  par  Ch.-H. 

Godet * 466 

Les  Glumacées  de  Belgique,  par  A.  Cogniaux  et  É.  Marchai  .     .  467 

Herbier  des  Mousses  de  France,  par  T.  Husnot     ....      *  468 

A  Monograph  of  the  British  Roses,  by  J.-G.  Baker  ....  469 
Die  Abhàngigkeit  dcr  Pflanzengestalt  von  Klima  und  Boden, 

von  A.  Kerner 470 

^«^o/re  de«  AEcYLOPsAyôWde*,  par  D.-A.  Godron     ....  471 
y  Ole  sur  l'organe  ^reproducteur  du  Psilotitm  triquetrum  Sw., 

par  J.-J.  Kickx - 474 

Les  Champignons  de  la  France,  par  F. -S.  Cordier     ....  476 


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^«R» 


(  499  ) 

Uebersichl  der  Flechlen  des  Grossherzogthwns  Baden,  von  W. 

Bauch 478 

L'azote  et  la  végétation,  par  Àd.  Damseaux 479 

Om  Vegetationsforholdene  ved  Sognefj'orden,  af  A.  Blylt .  .     480 

Specialianataliaplantarum,  etc.  y  RVict.  J. 'M.  fiormhn  ,     .  481 

Kryplogamen-Flora  von  Sachsen,  etc.  y  \on  L.lXdhenhorsi  .     .     48  i 
De  Ctnchonae  speciebus,  etc.,  auct.  F. -A. -G.  Miquel  ....     482 

MÉLANGES 174,361,482 

Nécrologie  : 

Charles-Ferdinand-Louis  Defacqz 566 

Victor-Marie-Ghislain  vanden  Hecke  de  Lembeke 488 

Nouvelles 180,367,490 

Bibliothèque  et  Herbier 188,  373,  495 


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