champignons
comestibles et vénéneux
du canada
*V^ 4»^'
1^
Agriculture
Canada
Digitized by the Internet Archive
in 2011 with funding from
Agriculture and Agri-Food Canada - Agriculture et Agroalimentaire Canada
http://www.archive.org/details/champignonscomesOOgrov
champignons
comestibles et vénéneux
du canada
PAGE DE COUVERTURE: Le Morchella esculenta (à gauche) et VAmanita
muscaria (à droite) sont tirés de dessins de Henry Jackson. Ils font partie d'une
collection de la Galerie nationale du Canada et lui ont été légués par
M"^^ Naomi Jackson Groves, Ph.D.
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ÀhU\Hr.A çaesa^g, (Scop) Fers-
Fine collec.tfuiL ruade near
Ouebec Cilv l'v Dr.f^.RonceneûCi.
Amanita caesarea. Aquarelle de Henry A.C. Jackson.
Note de l'artiste:
Amanita cœsarea (Scop.) Pers.
Beaux spécimens récoltés près
de Québec par M. R. Pomerleau, Ph.D.
Juillet 1951
champignons
comestibles et vénéneux
du canada
J. W ALTON GROVES
Addenda de S. A. Redhead
Institut de recherches biosystématiques
Ottawa (Ont.)
Direction générale de la recherche
Agriculture Canada
Publication 1112
1981
' Ministre des Appri)\ isioniicnicnts cl Scr\ iccs Canada 1981
Rn veille au Canada par lenireniise de nos
agents libraires agréés
et autres librairies
ou par la poste au:
Centre d'édition du gouvernement du Canada
Approvisionnements et Services Canada
Ottawa, Canada. KIA ()S9
N" de catalogue A43-1I12/198IF Canada: $12.95
ISBN 0-660-90741-0 à l'étranger: $15.55
Prix sujet à changement sans avis préalable
TABLE DES MATIERES
Page
Remerciements x
Introduction 1
Morphologie du champignon 3
Cueillette des champignons 10
Valeur nutritive des champignons 11
Intoxications par les champignons 11
Identification 14
Nomenclature 19
Classification 21
Basidiomycètes 23
Champignons 24
Clé des genres d'agaricacées 30
Cantharellus 33
Lactarius 38
Russula 62
Amanita 80
Amanitopsis 93
Limacella 98
Lepiota 99
Cystoderma 105
Armillaria 106
Pleurotus 108
Clitocybe 113
Leucopaxillus 128
Tricholoma 130
Melanoleuca 137
Hygrophorus 139
Laccaria 152
Xeromphalina 153
Mycena 155
Collybia 157
Marasmius 166
Lentinus 168
Panus 169
Schizophyllum 172
Trogia 173
Pluteus 173
Volvariella 175
Entoloma 177
Leptonia 179
Nolanea 180
Clitopilus 185
Phyllotopsis 187
Cortinarius 188
Inocybe 191
Pholiota 192
vil
Page
Phœolepiota 198
Flummula 199
Hebeloma 200
Conocybe 201
Naucoria 206
Tuharia 206
Crepidotus 207
Paxillus 208
Agaricus 209
Stropharia 213
Nœmatoloma 216
Psathyrella 218
Coprin us 219
Panœolus 227
Pseudocoprinus 228
Gomphidius 229
Bolétacées 230
Boleîinellus 233
Boletinus 233
Boletus 235
Gyroporus 236
Leccinum 236
Strobilomyces 238
Suillus 239
Tylopilus 241
Xerocomus 241
Polyporacées 247
Ganoderma 248
Polyporus 248
Hydnacées 250
Hydnum 25 1
Clavariacées 252
Clavaria 253
Théléphoracées 254
Craterellus 254
Tremellales 255
Pseudohydnum 255
Phlogiotis 256
Auhcularia 256
Dacrymyces 256
Gastéromycètes 257
Mutinus 258
Dictyophora 259
Phallus 259
Cyathus 259
Geastrum 260
Calvatia 260
Bovista 261
Lycoperdon 262
viii
Page
Ascomycètes 263
Morchella 268
Verpa 269
Gyromitra 269
Helvella 271
Peziza 271
Sarcoscypha 272
Urnula 272
Hypomyces 272
Clé technique des genres d'agaricacées 273
Bibliographie générale 280
Bibliographie pour les groupes choisis 283
Abréviations des noms d'auteurs 319
Glossaire 320
Addenda 323
Mise à jour de la nomenclature et de la taxonomie 325
Index 329
IX
REMERCIEMENTS
De nombreuses personnes ont généreusement prêté leur concours à la pré-
paration de ce livre. J'aimerais remercier de façon spéciale A. H. Smith,
Ph.D., de l'université du Michigan qui, en plus de fournir certaines des photo-
graphies utilisées, a lu la plus grande partie du manuscrit et m'a dispensé une
foule de conseils utiles. Sheila C. Thompson, qui a déjà fait partie de cette Sec-
tion, m'a apporté une aide inestimable au cours des premières étapes de la
détermination et de la description des espèces. Mes collègues Mildred Nobles,
Ph.D., et Ruth Macrae, Ph.D., ont relu certaines parties du manuscrit, et mon
épouse, Naomi Groves, Ph.D., a relu l'ensemble du texte et formulé de pré-
cieuses suggestions. Enfin, Henry A.C. Jackson m'a gracieusement autorisé à
reproduire en frontispice son aquarelle de VAmanita cœsarea.
Je remercie sincèrement les personnes ou organismes suivants qui m'ont
permis d'utiliser certaines de leurs photographies dans le présent ouvrage:
A. H. Smith, Ph.D. — Figures 52, 56, 64, 79, 145, 155, 160, 198, 255, 266,
274, 302, 340, 351, 361, 388, 395.
K.A. Harrison, Kentville (N.-É.) — Figures 124, 156, 180, 182, 196, 262,
291, 332, 335, 353.
M. B.T. Denis, Ph.D., et son épouse, Québec (Québec) — Figures 105,
107, 110, 112, 342, 343, 344, 347, 348, 349.
Maria Pantidou, Ph.D., Ottawa — Figures 317, 319, 324.
Musée national du Canada — Figures 90, 91, 92, 126, 127, 128, 303, 304,
327, 328, 329, 384, 386, 387, 400.
Sous-Section de l'illustration biologique. Agriculture Canada — Figures
174, 175, 396, 397.
La traduction française a été réalisée par M. Jean-Marc Leduc du Service
de traduction d'Agriculture Canada et la révision du texte traduit par
Normand Rousseau du Service des programmes de recherche.
J. Walton Groves est décédé en mai 1970.
INTRODUCTION
Les champignons suscitent un intérêt multiforme. Le biologiste est sur-
tout captivé par la diversité des espèces, leur place dans l'économie de la nature
et leurs liens avec les autres plantes et animaux; l'artiste ou le photographe y
voient une source inépuisable de formes et de couleurs, tandis que le chercheur
médical espère en tirer de nouveaux médicaments. Toutefois, le commun des
mortels s'intéresse avant tout à leur valeur alimentaire. Déjà dans la Rome
antique les champignons comestibles étaient reconnus comme des mets de
choix; de nos jours, ils représentent dans certaines parties du monde un
élément important du régime alimentaire de la population.
«Comment distinguer un champignon comestible d'un champignon véné-
neux?», demande-t-on souvent au mycologue. Et le profane espère générale-
ment obtenir de lui un test simple ou quelque recette miracle, attitude d'autant
plus curieuse qu'elle ne semble pas exister pour les autres plantes. Il est rare en
effet que les gens demandent comment distinguer entre une baie comestible et
une autre toxique, ou se lancent à la recherche d'un test simple permettant de
décider si une feuille est comestible ou non.
On peut trouver plusieurs expHcations à une telle attitude, et l'une d'entre
elles est sans doute la mise au point assez tardive d'un ensemble de connais-
sances précises sur la structure et la biologie des champignons. Pendant long-
temps, les botanistes eux-mêmes ne les considéraient pas comme des plantes
véritables, mais plutôt comme des excroissances des végétaux en décomposi-
tion. Leur apparition et leur disparition soudaines, souvent tard dans la
saison, sans semence ni autre moyen de reproduction visible, leur association
fréquente avec les matières organiques en décomposition, leurs couleurs vives,
leurs formes extravagantes et, dans certains cas, leurs propriétés toxiques en
ont fait des objets mystérieux, voire surnaturels.
Une superstition répandue touchait les cercles de fée, ces cercles vert foncé
qu'on observe parfois dans le gazon et d'où émergent des champignons. Nous
savons maintenant qu'ils résultent de la croissance excentrique du mycélium
dans le sol; mais, à une certaine époque, on croyait qu'ils indiquaient les
endroits où les sorcières avaient tenu leurs sabbats nocturnes.
On trouve dans Alice au pays des merveilles un autre exemple du pouvoir
magique attribué aux champignons. Il y est dit que le fait de prendre une bou-
chée d'un côté ou de l'autre d'un certain champignon fait grandir ou rape-
tisser, si bien qu'un grignotage judicieux permet à rhéroïne d'ajuster sa taille à
volonté.
Le mycologue aborde bien sûr les champignons avec une attitude plus
concrète et réaliste, mais pour beaucoup de gens, ceux-ci ont conservé jusqu'à
un certain point leur aura de mystère. C'est peut-être ce qui explique qu'on
attende encore un test magique permettant de séparer les bons des mauvais.
Or il n'existe qu'un test véritable pour savoir si un champignon — ou tout
autre végétal — est toxique, et c'est de le manger. S'il rend malade ou fait
mourir, c'est qu'il est toxique. Notre connaissance des plantes comestibles et
1
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
vénéneuses s'est édifiée en grande partie sur de telles expériences. On peut
penser qu'au cours du processus de civilisation, l'homme a, à un moment ou
l'autre, goûté à tout ce qui lui paraissait comestible, et c'est à la lumière de ces
essais qu'il a été possible d'établir que certaines espèces étaient vénéneuses, et
d'autres comestibles et délicieuses, tout comme on détermine que certaines
baies sont toxiques et d'autres inoffensives. La comestibilité d'un bon nombre
d'espèces de champignons nous est d'ailleurs encore inconnue, et il existe des
témoignages contradictoires sur certaines d'entre elles.
Ce phénomène peut avoir plusieurs explications. Il arrive parfois qu'on
attribue à tort aux champignons un malaise causé par un autre facteur. Il est
d'usage par exemple de frire les champignons; or l'utilisation d'une trop
grande quantité de beurre peut provoquer des symptômes qu'on est tenté de
mettre sur le compte des champignons. Un autre mets consommé en même
temps que les champignons peut aussi être la cause réelle des troubles. Dans
certains cas, une erreur de détermination fait qu'on tient la mauvaise espèce
responsable de l'intoxication subie. La possibilité de réactions allergiques aux
champignons n'est pas à exclure non plus; elles expliqueraient que certaines
personnes ressentent des malaises à consommer telles sortes de champignons,
et d'autres non. Par ailleurs, la toxicité de certaines espèces de champignons
peut être reliée à des facteurs géographiques. Un champignon comestible,
jeune et frais peut devenir toxique en vieillissant et en se décomposant. Enfin,
le mode de préparation ou de cuisson peut détruire une substance toxique pré-
sente dans le spécimen cru.
Chacune de ces raisons suffit à expliquer qu'un champignon soit déclaré
tantôt comestible tantôt vénéneux. Tant qu'il n'a pas été établi hors de tout
doute qu'une espèce est comestible, on doit la tenir pour suspecte.
En fin de compte, toute règle en cette matière se ramène au simple bon
sens: ne consommer que les espèces bien connues et rejeter toutes les autres.
Quiconque peut apprendre à reconnaître une framboise ou un bleuet et à éviter
les baies qu'il ne connaît pas peut aussi en venir à déterminer plusieurs espèces
communes de champignons, telles que l'agaric champêtre {Agaricus cam-
pes tris) y la chanterelle comestible {Cantharellus cibarius), le coprin chevelu
{Coprinus comatus), le lactaire délicieux {Lactarius deliciosus), la lépiote
élevée {Lepiota procerà), la morille ronde {Morchella esculenta), et la vesse-de-
loup géante (Cahatia giganteà), pour n'en nommer que quelques-unes.
On recommande de laisser de côté tout champignon qui n'a pu être déter-
miné avec certitude; et vu les très grands dangers que représentent les espèces
mortelles d'Amanita, il est impérieux d'apprendre à reconnaître les caractères
de ce genre afin de l'éviter. À force de cueillir et d'étudier différentes espèces,
l'amateur peut élargir progressivement ses choix. Certains se contentent
d'ailleurs de pouvoir reconnaître quelques espèces, tandis que d'autres veulent
aller plus loin. Quoi qu'il en soit, la prudence est de mise lorsqu'on essaie une
nouvelle espèce car des réactions allergiques sont toujours possibles. Le
mycophage en vient toutefois à apprécier en toute quiétude une foule de cham-
MORPHOLOGIE DU CHAMPIGNON
pignons délicieux, pour peu qu'il sache écarter avec certitude les amanites et
qu'il s'en tienne aux espèces comestibles qui lui sont familières.
Bien que la valeur gastronomique des champignons constitue leur prin-
cipal attrait, d'autres aspects retiennent aussi l'attention. L'exubérance de
leurs formes et de leurs couleurs, la multiplicité des espèces, les rapports
passionnants qu'elles entretiennent avec les autres plantes, et les particularités
de leurs habitats sont autant d'invitations à en poursuivre l'étude.
Un attrait supplémentaire de la cueillette des champignons est que l'on
peut revenir très souvent au même endroit et découvrir chaque fois des espèces
différentes. Bien sûr, certains champignons communs s'y retrouvent d'une fois
à l'autre; mais il est probable qu'il y ait du nouveau à chaque occasion, surtout
si les conditions météorologiques ont changé. Il semble que certaines espèces
ne fructifient qu'à de longs intervalles, atteignant parfois plusieurs années, si
bien qu'on peut toujours tomber sur une espèce rare et inhabituelle, même en
terrain connu.
Les champignons jouent par ailleurs un rôle important dans l'économie
de la nature. L'une de leurs principales fonctions est de contribuer à la décom-
position de la matière organique et de rendre au sol des éléments nutritifs
essentiels. Une fois cette fonction reconnue, on comprend et accepte mieux
leur association fréquente avec les matières en décomposition. Certains cham-
pignons vivent en symbiose avec des arbres et forment avec leurs racines des
associations, appelées «mycorhizes», qui sont même parfois essentielles à leur
croissance normale. Enfin, ces dernières années, on s'est tourné vers les cham-
pignons comme sources possibles de substances antibiotiques, et les neuropsy-
chiatres étudient la possibihté de tirer des champignons hallucinogènes du
Mexique un tranquillisant qui ne créerait pas d'accoutumance. Mais les recher-
ches de ce type n'en sont encore qu'à leur début.
Vu la richesse de notre flore fongique, il est important de souligner qu'un
ouvrage comme celui-ci doit laisser de côté beaucoup plus d'espèces qu'il n'en
étudie. Il faut donc faire preuve de prudence dans la détermination des
espèces. Si les caractères d'un spécimen donné ne concordent pas parfaitement
avec sa description, il y a de bonnes chances pour qu'il appartienne à une
espèce qui n'est pas traitée dans ce livre; il serait donc sage de s'abstenir de le
consommer.
MORPHOLOGIE DU CHAMPIGNON
La plupart des gens ont une idée générale de ce qu'est un champignon,
mais la définition de ce terme varie souvent selon les personnes.' L'acception
sans doute la plus courante correspond à la description de l'agaric champêtre
' L'auteur fait ici une distinction entre «fungi», qui désigne l'ensemble des champignons, et «mushroom», qui a
un sens plus restreint et vise uniquement les champignons supérieurs à lamelles. Nous rendons le premier de ces
termes par «champignons», et le second par «agaricacées» ou «agarics» (note de traduction).
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VENENEUX DU CANADA
OU du champignon de couche, soit une fructification qui comprend un pied
plus ou moins évident et un chapeau étalé qui recouvre une série de feuillets
minces rayonnants, appelés lamelles.
Lorsqu'il classe les champignons ou les autres plantes, le botaniste essaie
de grouper les formes apparentées. Ainsi, on estime que les champignons à
lamelles ont plus d'affinités entre eux qu'avec ceux des autres types, et on les
réunit dans une même famille sous le nom d'agaricacées. La définition cou-
rante du champignon s'applique en gros à cette famille.
D'autres appellations populaires, comme «pain du diable», s'appliquent
aux espèces vénéneuses ou encore à toutes les espèces sauf le champignon cul-
tivé. Elles n'ont aucun fondement botanique car des espèces étroitement appa-
rentées peuvent être aussi bien comestibles que vénéneuses; il vaut donc mieux
parler simplement de champignons comestibles et vénéneux.
La structure que nous appelons champignon n'est en fait que l'appareil de
reproduction de la plante. Sa partie végétative se compose d'un réseau de fila-
ments ténus ou de cordonnets qui se ramifient à travers le sol, le fumier ou le
substrat sur lequel il se développe. On appelle mycélium la partie végétative du
champignon; c'est le «blanc» que les champignonnistes utilisent pour ense-
mencer leurs couches. Après une période de croissance et de constitution de
Chapeau
Lamelles
Voile partiel
qui devient l'anneau
Pied
Volve
FiG. 1, ce diagramme d'une amanite en coupe montre les principales parties d'un champi-
gnon: à gauche, jeune spécimen; à droite, spécimen adulte.
MORPHOLOGIE DU CHAMPIGNON
réserves, le mycélium produit, lorsque les conditions de température et d'humi-
dité sont favorables, une fructification qu'on appelle champignon.
Un diagramme d'une amanite en coupe (fig. 1) illustre les principales par-
ties d'un champignon. La fructification comprend une sorte de tige, appelée
pied ou stipe, qui porte un chapeau étalé en forme de parapluie; sous celui-ci se
trouvent les feuillets ou lamelles. Chez certains champignons, en particulier
ceux qui poussent sur le bois, le pied peut être absent; on dit alors que le cha-
peau est sessile (fig. 10, p. 5). Le chapeau est le plus souvent circulaire, mais il
peut être légèrement irrégulier ou même adopter des formes rappelant un éven-
tail, une oreille ou parfois une tablette. Les lamelles rayonnent du pied vers la
périphérie; elles s'écartent parfois de leur forme typique, qui se caractérise par
une ou plusieurs séries de feuillets bien distincts, pour n'être plus que de légers
repHs à la surface inférieure du chapeau.
8
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14
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16
Fig. 2 à 9, ces diagrammes illustrent divers termes utilisés pour décrire la forme du chapeau:
2, conique; 3, convexe; 4, campanule; 5, mamelonné ou omboné; 6, plan; 7, ombiliqué; 8,
déprimé; 9, infundibuliforme.
Fig. 10, ce diagramme illustre une fructification sessile; le pied fait défaut et le champignon
pousse directement sur un tronc d'arbre.
Fig. 11 à 16, ces diagrammes illustrent divers termes utilisés pour décrire le mode d'insertion
des lamelles: 11, libres; 12, adnexées; 13, adnées; 14, sinuées; 15, décurrentes; 16, sécédentes.
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VENENEUX DU CANADA
Chez certaines espèces, la jeune fructification est à Torigine toute recou-
verte d'une membrane protectrice, appelée voile universel ou volve, dont elle
émerge par la suite en la déchirant; les vestiges du voile universel peuvent alors
prendre la forme d'une gaine entourant la base du pied. La volve n'est pas pré-
sente chez tous les champignons, mais elle constitue un important caractère
permettant de reconnaître le dangereux genre Amanita. On trouve chez celui-ci
deux types de volve. Le premier se rencontre par exemple chez VA. virosa: la
volve se fend au sommet et demeure à la base du pied comme une membrane
lâche en forme de coupe. En revanche, chez VA. muscaria, la membrane
adhère à la fructification et croît plus ou moins avec elle. Lorsque le champi-
gnon grossit, la volve se déchire autour de la marge du chapeau plutôt qu'en
son sommet. Une partie de celle-ci demeure à la surface du chapeau où elle
forme des verrues en se désagrégeant; l'autre adhère étroitement à la base du
pied où elle prend l'aspect d'une série de bourrelets ou de plaques, ou encore
d'une guêtre appliquée. Ce second type de volve est plus difficile à reconnaître
sur le terrain, et il faut vérifier avec soin si elle est présente ou non.
Chez certaines espèces, les lamelles sont d'abord recouvertes d'une couche
de tissu, appelée voile partiel, qui s'étend de la marge du chapeau jusqu'au
pied. Lorsque le chapeau grossit, le voile partiel se déchire habituellement à la
marge et demeure attaché au pied où il forme un anneau. Il arrive aussi qu'il se
déchire au pied et demeure attaché à la marge du chapeau, qui est alors décrite
comme appendiculée. Certains genres, tel V Amanita, possèdent à la fois un
voile universel et un voile partiel, d'autres, tel VAgaricus, n'ont que le voile
partiel, et d'autres enfin, comme le Clitocybe, sont dépourvus de l'un comme
de l'autre.
L'existence d'un voile partiel, que révèle chez le champignon adulte la
présence d'un anneau, est souvent un caractère utile pour distinguer les genres.
On doit toutefois être prudent dans l'appréciation de ce caractère puisque chez
certaines espèces l'anneau est très délicat et peut disparaître vite. Il est donc
recommandé d'examiner de jeunes spécimens afin d'étabhr avec certitude s'il y
a un anneau.
Le chapeau, les lamelles, le pied, la volve et l'anneau constituent les prin-
cipaux organes macroscopiques du champignon. Leurs variations de forme, de
couleur, de texture, de dimensions, etc., jouent un rôle de premier plan dans la
détermination des espèces. D'autres caractères ne s'observent toutefois qu'au
microscope et les taxonomistes ont tendance à y recourir de plus en plus pour
distinguer des espèces voisines et cerner les liens qui existent entre les espèces et
les genres.
Il n'est pas question ici de nous attarder beaucoup sur les caractères
microscopiques du champignon, mais on ne peut éviter d'en faire état si on
veut comprendre la fonction de la fructification qui est de disséminer les
spores.
Les champignons produisent en général des spores de formes très variées;
mais dans le cas des agaricacées, elles sont habituellement constituées d'une
seule cellule minuscule, mesurant rarement plus de 1/50 de millimètre et la
MORPHOLOGIE DU CHAMPIGNON
plupart du temps beaucoup moins. On ne peut les discerner individuellement à
l'œil nu, et elles se présentent plutôt comme une poudre blanche ou colorée.
Leur taille, leur forme et, dans certains cas, leur relief jouent un rôle important
dans l'identification des espèces, mais ces caractères ne s'observent qu'au
microscope.
Les dimensions des spores sont d'habitude exprimées en }jim (microns),
c'est-à-dire en millièmes de millimètre. Ainsi, lorsqu'on dit qu'une spore
mesure 10 i^m de longueur, cela correspond à 10/ 1000 ou 1 / 100 de millimètre.
Pour mesurer des objets de cette dimension, on insère un disque de verre
gradué dans l'oculaire du microscope, et on en étalonne soigneusement
l'échelle au moyen d'une lamelle spéciale divisée avec précision en dixièmes et
centièmes de millimètre. Une fois qu'on a établi à quoi correspond chaque
division de l'oculaire micrométrique, on peut mesurer les spores directement
sur des lamelles ordinaires.
17 " 18
20 ^21 ^22 "23 24
#lf^%
^-4 Vv A.^
25 26 27 2829 30 31 32 33 34 35 36
FiG. 17 à 24, ces dessins semi -schématiques illustrent certains types de cystides: 17, fusi-
forme-lancéolé; 18, en bouteille; 19, capité-incrusté; 20, cornu; 21, bombé-fusiforme; 22,
claviforme avec diverticules au sommet; 23, cylindrique, obtus avec pointe mucronée; 24, en
quille.
FiG. 25 à 36, ces dessins semi-schématiques illustrent divers types de spores: 25, globuleux;
26, ovoïde, 27, ellipsoïde; 28, ellipsoïde-fusiforme; 29, cylindrique; 30, allantoïde; 31, ellip-
soïde à sommet tronqué; 32, strié longitudinalement; 33, anguleux; 34, tuberculeux; 35,
réticulé; 36, échinulé.
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VENENEUX DU CANADA
En germant, la spore lance un fil ténu appelé hyphe. Celle-ci s'allonge
rapidement, se cloisonne transversalement et, devenue pluricellulaire, se
ramifie à plusieurs reprises pour produire un feutrage d'hyphes appelé
mycélium. C'est la partie végétative du champignon d'où émerge la fructifica-
tion. On l'appelle le réceptacle. Celui-ci se compose d'hyphes en forme de fila-
ments entrelacés, ramifiés et cloisonnés, bien que chez certains groupes,
comme le Lactarius et le Russula, on observe aussi des cellules arrondies, bap-
tisées sphérocystes, dans le tissu.
La structure des lamelles présente un intérêt particulier puisque c'est là
que les spores sont produites. Observées en coupe, les lamelles apparaissent
plus ou moins cunéiformes ou triangulaires. Les spores sont produites à leur
surface externe sur une assise bien définie appelée hyménium; la partie cen-
trale, ou trame, se compose d'hyphes plus ou moins emmêlées (fig. 42, p. 9).
L'hyménium comprend des basides, des paraphyses et parfois des cystides. Les
basides sont les cellules où les spores sont produites; elles sont surmontées de
quatre pédicelles ou stérigmates qui portent chacun une spore. On trouve aussi
parmi les basides des cellules de même forme mais stériles et dépourvues de
stérigmates: il s'agit des paraphyses. Il semble que leur fonction soit de tenir
les basides suffisamment écartées pour éviter que les spores, qui sont légère-
ment gluantes, ne s'agglutinent. Chez certains champignons, on observe en
outre des cellules spécialisées, de tailles et de formes diverses, qui font saillie
sur l'hyménium: ce sont les cystides. Elles peuvent être arrondies, pointues,
parfois incrustées, à cloisons épaisses ou minces, et de formes très diverses;
mais leurs caractères sont habituellement constants à l'intérieur de chaque
espèce. Ces cellules peuvent aussi se trouver à la surface du chapeau ou sur le
pied. Leur fonction exacte demeure incertaine, mais leur présence facilite
grandement la détermination des espèces.
FiG. 37 à 40, ces dessins semi-schématiques illustrent divers types de basides: 37, baside
d'agaricacée dont a) spore, b) stérigmate et c) baside; 38, baside de trémellacée avec cloisons
longitudinales; 39, baside profondément bifurquée de dacrymycétacée; 40, baside d'auricula-
riacée avec cloisons transversales.
FiG. 41, ce dessin semi-schématique illustre: a) un asque renfermant des ascospores; b) une
paraphyse.
FiG. 42, ce diagramme illustre une petite section d'une lamelle: a) cystide; b) paraphyses;
c) baside; d) trame.
FiG. 43, ce diagramme montre une apothécie en coupe transversale: a) hyménium composé
d'asques et de paraphyses; b) hypothèce; c) pied.
FiG. 44, ce diagramme montre un périthèce en coupe transversale: a) ostiole; b) paroi du
périthèce; c) asques et paraphyses.
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
CUEILLETTE DES CHAMPIGNONS
La cueillette des champignons n'exige qu'un équipement relativement
simple, soit un panier, de préférence large et assez profond, un couteau tran-
chant, quelques sacs de papier ou de plastique et du papier paraffiné. On
recommande de se procurer une bonne loupe, d'un grossissement de 10 à 14
fois, et de prendre avec soi un calepin et un crayon pour noter certains détails
sur le terrain. Il est toujours plus facile de décrire sur place l'endroit de la cueil-
lette, l'habitat du champignon, son association éventuelle avec certaines
essences forestières, et ainsi de suite; on peut aussi en profiter pour noter cer-
tains caractères comme la couleur, le goût, l'odeur, etc. Lorsque les cham-
pignons sont récoltés avec soin et examinés sans tarder, la rédaction de notes
détaillées peut attendre le retour à la maison: l'important est d'obtenir le plus
tôt possible des données précises sur les spécimens à déterminer.
La méthode de cueillette varie quelque peu suivant le but poursuivi. Il
convient de récolter avec grand soin les spécimens destinés à l'étude et à la
détermination. Il faut alors recueillir toute la fructification, y compris la base
du pied, qui doit au besoin être dégagée. On peut placer les champignons
séparément dans des sacs de papier, de préférence enveloppés dans du papier
paraffiné. La meilleure façon de procéder consiste à coucher le spécimen sur
une feuille de papier paraffiné, à rouler celle-ci de manière à former un
cylindre et à tortiller les bouts de ce dernier. On peut ensuite ranger les
cylindres dans le panier ou les placer dans un grand sac de papier sans risquer
d'endommager ou de mêler la récolte.
On recommande de placer debout dans le panier les champignons qu'on
prévoit photographier. C'est la meilleure façon de les conserver intacts.
Il faut tenir séparées les espèces différentes. On peut raisonnablement
supposer que les spécimens qui se ressemblent et poussent en touffes ou très
près les uns des autres appartiennent à la même espèce; mais une telle hypo-
thèse devient hasardeuse lorsqu'il s'agit de champignons solitaires répartis sur
une surface de plusieurs mètres carrés. Les genres Russula, Cortinarius et
Inocybe, en particulier, présentent souvent des spécimens très semblables dont
les caractères microscopiques peuvent toutefois se révéler fort différents. On
ne devrait jamais placer dans le même panier des champignons non emballés
d'espèces différentes, car les spores des uns peuvent se déverser sur les lamelles
des autres, créant de la sorte beaucoup de confusion.
Dans la mesure du possible, il vaut mieux récolter un certain nombre
d'exemplaires de la même espèce, de très jeunes spécimens même, et d'éliminer
les champignons trop vieux ou infestés de larves d'insectes, surtout si la récolte
est destinée à la table.
L'idéal est sans doute de récolter les champignons le matin, puis de les
examiner l'après-midi. Si cela n'est pas possible, la plupart des gros champi-
gnons charnus se conserveront assez bien jusqu'au lendemain dans un endroit
frais. En revanche, certaines espèces plus délicates, celles du Coprinus par
exemple, doivent être examinées sans attendre.
10
INTOXICATIONS PAR LES CHAMPIGNONS
Lorsque le récolteur est bien certain de reconnaître une espèce comestible,
il peut la cueillir pour la table. À cette fin, il est recommandé de couper le
champignon bien au-dessus du sol pour éviter de salir le reste de la récolte, et
de toujours vérifier s'il ne s'agit pas d'une amanite et s'il n'y a pas de volve
enfouie dans le sol. Choisir des spécimens jeunes et sains; rejeter ceux qui sont
trop vieux. Couper le champignon en deux afin d'en examiner la chair; la
présence de piqûres ou de galeries indique une infestation par des larves
d'insectes.
Lorsque les champignons sont ainsi récoltés pour usage gastronomique, il
est préférable de séparer les espèces; souvent leur texture diffère, et certaines
d'entre elles nécessitent une cuisson plus longue. Il est loisible de cuire
ensemble des champignons de même texture; mais lorsqu'on a pris l'habitude
de séparer chaque espèce au moment de la récolte, on est plus porté à examiner
avec soin chaque spécimen, et on s'expose moins à cueillir par erreur un cham-
pignon vénéneux.
VALEUR NUTRmVE DES CHAMPIGNONS
Les champignons sont depuis longtemps estimés pour leur goût agréable,
mais leur valeur nutritive est souvent controversée. Or, plusieurs analyses chi-
miques de la composition des champignons ont été publiées récemment, et
toutes s'entendent pour leur reconnaître certaines qualités comme aliments.
Les chiffres varient quelque peu suivant les espèces et les sources, mais en
gros, on peut dire que les champignons renferment S9% d'eau, 3^o de pro-
téines, 0,4% de matière grasse, 6% d'hydrates et carbone et environ 1% de
minéraux. Ils ne se comparent certes pas aux viandes comme sources pro-
téiques, d'autant plus que leurs protéines ne se présentent pas toujours sous
une forme assimilable, mais ils n'en fournissent pas moins un bon apport de
certains minéraux, tels le fer et le cuivre.
On a aussi découvert que les champignons étaient riches en vitamine C
(acide ascorbique), en niacine et en acide pantothénique, et qu'ils retenaient
bien ces éléments nutritifs lors de la cuisson, de la mise en conserve et de la
dessiccation.
En revanche, leur valeur calorique est faible, soit quelque 30 calories par
100 g, à moins bien sûr qu'on ne les apprête dans beaucoup de beurre.
Dans l'ensemble, on peut affirmer qu'outre leurs quaHtés gastronomi-
ques, les champignons ont une valeur nutritive et des teneurs en vitamines qui
se comparent avantageusement à celles de la plupart des légumes.
INTOXICATIONS PAR LES CHAMPIGNONS
Chez beaucoup de gens, la peur des intoxications fongiques est telle
qu'elle les pousse à redouter tous les champignons. Cette attitude est dans une
bonne mesure justifiée par le pourcentage élevé d'intoxications mortelles
causées par les amanites et, à moins d'être en mesure de reconnaître le genre
11
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
Amanita, il est certes sage de rejeter tout champignon inconnu. Aucun cas
d'empoisonnement par les champignons ne devrait être traité à la légère et il
convient de s'assurer sans délai une aide médicale.
L'exposé suivant des intoxications fongiques s'inspire surtout de l'étude
de Pilât (1954) qui n'en distingue pas moins de sept types différents.
Les champignons du groupe de V Amanita phalloïdes sont sans contredit à
l'origine des plus dangereux accidents. L'/l. phalloïdes est une espèce olive
verdâtre dont le chapeau est orné de fibrilles noirâtres rayonnantes. Il ne
semble pas exister au Canada, mais notre espèce blanche, VA. virosa, est tout
aussi mortelle. Suivant Ramsbottom (1953), les espèces de ce groupe sont
responsables de 90% des décès reliés aux intoxications fongiques. Le ridicule
de la superstition voulant qu'un champignon qui se pèle facilement soit sans
danger saute aux yeux ici puisque ces espèces d'amanites répondent à cette
définition. Les champignons du type A. phalloïdes sont si toxiques que même
de très faibles quantités peuvent se révéler fatales. Le danger se trouve accru
du fait que leur goût n'est apparemment pas désagréable et qu'il faut compter
de 8 à 12 h, ou parfois même davantage, avant que les symptômes se manifes-
tent. À ce moment, le poison a déjà été absorbé dans le sang, et il est trop tard
pour recourir au lavage d'estomac ou à des mesures analogues.
Les symptômes généraux de ce type d'empoisonnement sont les suivants:
violentes douleurs abdominales, vomissements, sueurs froides, diarrhée et soif
inextinguible. Il y a en général rémission après un certain temps, mais les
symptômes reviennent par la suite avec plus d'intensité; le foie est atteint ainsi
que le système nerveux. Le patient souffre beaucoup et l'intoxication peut con-
duire au délire, à un coma profond et finalement à la mort.
Les premières études sur la nature du poison ont permis de déceler au
moins deux substances toxiques chez VA. phalloïdes. L'une d'elles est détruite
par la chaleur mais pas l'autre et cette dernière, appelée amatoxine, est à
l'origine de la plupart des cas d'intoxication. Des études ultérieures ont révélé
qu'il s'agissait d'un complexe de trois substances, soit l's^-amanitine, la
B-amanitine et la phalloïdine, toutes trois très toxiques.
Bien que dans les empoisonnements de ce type le pourcentage de mortalité
soit très élevé, trois méthodes de traitement ont été utilisées avec, semble-t-il,
un certain succès.
L'Institut Pasteur à Paris a mis au point un sérum en immunisant des che-
vaux. On dit qu'il donne de bons résultats lorsqu'il est administré assez tôt par
injection hypodermique ou intraveineuse. Toutefois, vu la rareté et le caractère
sporadique de ce type d'empoisonnement, il n'est pas toujours facile de
trouver du sérum frais.
La seconde méthode consiste à administrer des injections de glucose en
solution saline normale. Ce traitement se fonde sur le fait que l'intoxication
provoquée par V Amanita endommage le foie et les reins en abaissant sensible-
ment le taux de sucre dans le sang. Les injections peuvent contribuer à rétablir
la glycémie normale et modifier l'effet du poison. On a utilisé aussi la solution
12
INTOXICATIONS PAR LES CHAMPIGNONS
saline seule. Le traitement doit être administré par voie hypodermique plutôt
qu'orale, car l'intoxication s'accompagne d'habitude de vomissements.
La troisième méthode peut sembler farfelue, mais on a allégué qu'elle
donnait certains résultats. Elle part de l'idée que les sécrétions gastriques du
lapin doivent pouvoir neutraliser le poison de l'amanite. La recette est la sui-
vante: prendre trois estomacs et sept cervelles de lapin, puis les hacher fine-
ment afin d'en faire une pâte ou des boulettes que le patient devra manger
crues. Il est loisible d'y ajouter du sucre ou de la confiture pour en faciliter
l'ingestion; le sucre lui-même peut d'ailleurs être bénéfique. La presse a
accordé une certaine publicité à cette méthode, mais il est difficile de se pro-
noncer sur son efficacité.
Le second type d'empoisonnement est provoqué par des espèces telles que
VAmanita muscaria et VA. pantherina\ on croit qu'il est causé par une sub-
stance appelée mycoatropine. Les symptômes apparaissent habituellement
assez tôt, soit d'une demi-heure à quatre heures après l'ingestion, et les plus
caractéristiques sont un état d'hyperexcitation, des hallucinations et un com-
portement qui rappelle l'ivresse. Il peut s'ensuivre un coma et parfois la mort,
bien que le pourcentage de rétablissements après ce type d'intoxication soit
beaucoup plus élevé que dans le précédent. On estime VA. pantherina plus
dangereux que VA. muscaria.
Le traitement consiste à administrer des émétiques et des purgatifs afin de
nettoyer l'appareil digestif, à contrer le délire à l'aide d'hydrate de chloral ou
de bromure de potassium, et à fournir un stimulant cardiaque.
Le troisième type d'empoisonnement est causé par la substance appelée
muscarine, présente dans le Clitocybe dealbata et certaines espèces d'Inocybe.
UAmanita muscaria renferme aussi de la muscarine, mais on pense que son
action principale est due à la mycoatropine. Les symptômes de l'intoxication
muscarienne sont une sudation abondante, des vomissements, de la diarrhée,
des crampes d'estomac, une distorsion de la vision et un ralentissement du
rythme cardiaque. Elle est rarement mortelle et si elle le devient c'est par son
effet sur le cœur. L'atropine est ici utilisée comme antidote.
Un quatrième type d'empoisonnement peut être causé par V Entoloma
lividum et quelques autres espèces. Il se manifeste par de violents troubles
gastro-intestinaux survenant d'habitude une ou deux heures après l'ingestion
des champignons. Les principaux symptômes sont les vomissements, la
diarrhée, des douleurs aiguës et une abondante transpiration; ils peuvent per-
sister pendant une longue période et affaiblir considérablement le malade. On
sait peu de choses pour le moment sur le poison en cause.
Le cinquième type d'empoisonnement est provoqué par certaines espèces
acres du Russula et du Lactarius. Ses effets sont ceux d'un purgatif très
violent, et il cause des vomissements et des douleurs stomacales. Certains
allèguent qu'on peut débarrasser ces champignons de leur poison en les faisant
bouiUir dans plusieurs eaux, mais quoi qu'il en soit, mieux vaut s'abstenir de
les consommer.
13
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VENENEUX DU CANADA
Le sixième type d'empoisonnement résulte de l'ingestion de certains dis-
comycètes; on soupçonne l'acide helvellique d'en être la cause. Le plus impor-
tant champignon de ce groupe est le Gyromitra esculenta. Il est à noter que les
rapports à son sujet sont très contradictoires. On sait qu'un grand nombre de
personnes le consomment fréquemment sans en être incommodées; mais en
revanche, il existe des cas bien documentés d'intoxications et même de décès
causés par ce champignon. Les spécimens âgés ou légèrement décomposés pré-
sentent probablement un risque plus élevé; mais chose certaine, le danger
existe et on ne saurait recommander la consommation de ce champignon.
Enfin, on a fait état d'un curieux type d'intoxication résultant de l'inges-
tion simultanée d'alcool et d'une espèce du Coprinus. Elle n'est semble-t-il pas
dangereuse, mais au bout d'une période de vingt minutes à deux heures, la
figure de l'intoxiqué devient rubiconde, puis violacée, et la rougeur peut
s'étendre au cou et au corps. Le bout du nez et les lobes des oreilles demeurent
pâles. Le patient éprouve une sensation de chaleur et son pouls s'accélère. Les
symptômes disparaissent vite et n'ont apparemment pas de conséquences
fâcheuses.
Ce dernier type d'intoxication a soulevé maintes controverses. Child
(1952) décrit des expériences dans lesquelles des coprins sont servis à un sujet
avec et sans alcool, sans qu'aucun effet ne se manifeste; en revanche, lorsque
le Panœolus campanulatus seul est consommé, la gamme des symptômes
décrits plus haut font leur apparition. Child a donc émis l'hypothèse que les
intoxications imputées à l'ingestion simultanée de Coprinus et d'alcool
seraient plutôt dues à l'inclusion de spécimens de Panœolus dans la récolte. Ses
expériences étaient toutefois assez limitées, et les mycologues européens sou-
tiennent toujours que les symptômes en question sont apparus dans des cas
bien documentés où aucune confusion entre le Coprinus et le Panœolus n'était
possible. On peut considérer que la question demeure ouverte, mais en atten-
dant qu'elle soit tranchée, il est probablement sage d'éviter de consommer le
Coprinus avec de l'alcool.
Dans tout cas d'intoxication fongique, il faut immédiatement obtenir une
aide médicale. Comme mesures de premiers soins, il est recommandé
d'évacuer l'estomac et l'intestin en provoquant des vomissements ou en admi-
nistrant des purgatifs ou un lavement. On devrait conserver les morceaux de
champignon vomis ou les restes du repas afin d'identifier l'espèce responsable
de l'intoxication. À cet égard, des champignons frais de la même récolte
seraient encore plus utiles.
IDENTIFICATION
À première vue, les champignons se ressemblent tous, mais dès qu'on les
regarde d'un peu plus près et qu'on commence à s'y intéresser, des différences
et des ressemblances apparaissent, et on parvient à discerner de plus en plus
d'espèces. Certains se contenteront d'apprendre à reconnaître un petit nombre
14
IDENTIFICATION
de champignons communs, tandis que d'autres voudront aller plus loin et
même approfondir certains groupes ou genres.
Déterminer correctement un champignon consiste à observer avec soin ses
caractères, à les comparer avec des descriptions et des illustrations, ou encore
avec d'autres spécimens, puis à apprécier la signification des différences et des
similitudes relevées. Il n'existe pas de règle fixe qui permettrait de décider si
une différence observée correspond à une démarcation réelle entre deux
espèces, ou simplement à une variation entre les exemplaires d'une même
espèce. Le diamètre du chapeau et la longueur du pied, par exemple, consti-
tuent des caractères qui, en général, demeurent assez constants à l'intérieur de
limites données; on peut toutefois rencontrer certains spécimens qui s'en
écartent beaucoup. Les couleurs peuvent s'estomper, les pluies abondantes
emporter les écailles du chapeau, un anneau délicat disparaître sans laisser de
trace, et ainsi de suite. Au contraire, la couleur des spores est un caractère très
constant, comme le sont d'ailleurs de nombreux caractères microscopiques.
Aucun ouvrage ne peut décrire toutes les espèces de champignons
connues, et nul ne saurait déterminer avec certitude tout champignon qu'il
rencontre. Il reste beaucoup à apprendre sur notre flore fongique. Il n'y a pas
de limites au défi et à l'intérêt que peut représenter pour l'amateur l'étude des
champignons.
La meilleure façon pour le débutant d'apprendre à déterminer les champi-
gnons est sans doute de faire équipe avec un récolteur plus expérimenté qui lui
indiquera les espèces communes et les caractères qui les distinguent. C'est là
une excellente initiation, apte à susciter chez lui un intérêt et une curiosité qui
l'amèneront à vouloir déterminer par lui-même d'autres espèces.
Rendu à ce stade, le débutant sentira le besoin de consulter des ouvrages
sur les champignons. Ceux-ci renferment d'ordinaire des clés, des descriptions
et des illustrations qui facilitent la détermination des espèces. On entend par
clé un guide conçu de manière à offrir des choix successifs entre deux carac-
tères ou groupes de caractères. L'utilisateur décide lequel de ces caractères
correspond au champignon à l'étude; puis en éliminant peu à peu les espèces
qui ne cadrent pas avec ses observations, il finit par ne retenir qu'une seule
espèce. Des difficultés peuvent survenir du fait que les caractères ne sont pas
tranchés, que le spécimen étudié ne permet pas d'observer tous les caractères,
ou que l'espèce en question ne se trouve pas dans la clé utihsée. En outre, il est
parfois impossible de décider avec certitude quel choix convient et il faut alors
poursuivre dans les deux directions tant qu'une élimination définitive ne peut
être faite.
Certaines clés visent à mettre en relief les liens qui existent entre les
groupes de champignons et à juxtaposer les formes apparentées. Or, comme
ces relations se fondent sur des similitudes, alors que la détermination des
espèces fait plutôt appel à des différences, les clés de ce type sont souvent
d'emploi difficile. Les clés proposées dans cet ouvrage visent avant tout à faci-
liter l'identification des champignons et non à faire ressortir leurs liens de
parenté.
15
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
Lorsque la clé renvoie à une espèce, il faut confronter le spécimen à une
description détaillée de cette espèce et, si possible, à de bonnes illustrations. Il
serait toutefois dangereux de s'en remettre uniquement à ces dernières illustra-
tions. On peut certes tomber juste assez souvent en procédant de la sorte, mais
tant d'espèces différent par si peu que cette méthode peut conduire à de graves
erreurs.
La couleur des spores est le premier caractère à préciser dans la détermina-
tion d'une espèce. La meilleure façon de procéder consiste à faire déposer une
sporée (fig. 45). Il suffit de couper le pied au ras du chapeau, de placer celui-ci
à plat sur un morceau de papier blanc, et de l'y laisser pendant plusieurs
heures. Il est bon de le couvrir d'un verre ou d'un plat quelconque afin de le
protéger des courants d'air. Certains utilisent du papier noir pour mieux
mettre en évidence les sporées blanches, mais l'inconvénient est que les dépôts
de couleur crème, rose pâle ou lilas paraissent blancs sur fond noir. Mieux vaut
par conséquent s'en tenir au papier blanc, d'autant plus que les sporées blan-
ches deviennent facilement discernables lorsqu'on varie l'angle de vision. Dans
certains cas, si le champignon est assez ferme, on peut obtenir la sporée en
cours d'excursion. Ici encore enlever le pied et placer le chapeau à plat sur un
.iinif^r
\k,. 45, sporée d'un champignon.
16
IDENTIFICATION
papier blanc; l'envelopper avec soin dans du papier paraffiné, puis le placer au
fond du panier: vous obtiendrez une bonne sporée au retour de l'excursion.
Si la couleur de la sporée se situe entre le blanc et le jaune il convient de
déterminer la réaction amyloïde des spores. Placer quelques spores sur une
lamelle de verre, puis ajouter une goutte d'une solution (réactif de Melzer)
composée de 1,5 g d'iodure de potassium, 0,5 g d'iode, 20 g d'eau distillée et
20 g d'hydrate de chloral. Les spores sont dites amyloïdes si leur couleur se
fixe entre le gris-bleu et le bleu noirâtre; et non amyloïdes si rien ne se produit.
On peut observer la réaction au microscope ou en tenant simplement la lamelle
au-dessus d'un papier blanc. Il importe d'observer les résultats dans les quel-
ques minutes qui suivent le test; celui-ci est plus sûr lorsqu'on a fait sécher les
spores au préalable. Un petit nombre d'espèces, et en particulier celles du
genre Lepiota, donneront une fausse réaction amyloïde ou une réaction pseu-
doamyloïde en virant au brun rougeâtre.
Cette réaction revêt une importance considérable en taxonomie. Par
exemple, les espèces du genre Leucopaxillus étaient autrefois rattachées soit au
Clitocybe soit au Tricholoma\ or on estime maintenant qu'elles forment un
groupe naturel, ce que vient confirmer la réaction amyloïde de leurs spores.
Dans ce cas, la réaction sert à délimiter un genre, mais on peut aussi y recourir
pour distinguer des espèces. Par exemple, on a parfois confondu VAmanita
flavoconia et VA.frostiana, mais le problème ne se pose plus depuis qu'on sait
que les spores de la première sont amyloïdes, et pas celles de la seconde.
Il importe ensuite de noter la couleur et la taille de la fructification, de
préciser si sa surface est Hsse, pubescente, écailleuse, etc., ou si elle est sèche,
visqueuse ou hygrophane. Ce dernier terme désigne un changement d'appa-
rence du chapeau sous l'action de l'humidité: la chair devient plus foncée et
aqueuse en s'imbibant d'eau, et pâHt beaucoup en séchant. Ce caractère est
souvent utile sur le terrain une fois qu'on a appris à l'utiliser. Relever aussi
l'odeur et, sauf dans le cas des amanites, la saveur du champignon. S'il y a un
jus ou un latex, on doit le goûter et noter sa couleur et tout changement de
celle-ci. Lorsqu'on a affaire à un Cortinarius, il est particulièrement important
d'observer la couleur des lamelles, chez les jeunes spécimens, avant la matura-
tion des spores. Les caractères du pied qui doivent retenir l'attention sont ses
dimensions, sa couleur et sa consistance, la présence ou non d'un anneau et
d'une volve, le type de surface qu'il présente: visqueuse ou sèche, lisse ou
fibrilleuse, écailleuse, etc.
En un mot, il faut étudier avec soin chaque spécimen et relever tous ses
caractères à l'état frais. Une description concise est souvent d'une plus grande
utilité que des notes prises à l'aide d'une formule ou d'un diagramme. La plu-
part des amateurs feront sans doute leur détermination définitive à partir
d'exemplaires frais; toutefois il est souvent possible et même, dans certains
cas, préférable de les faire sécher avant, pour peu qu'on ait pris des notes
complètes.
Pour la dessiccation des champignons, l'important est de procéder le plus
rapidement possible sans les roussir ni les cuire. Une bonne circulation d'air est
17
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
essentielle. La meilleure méthode consiste probablement à étendre les champi-
gnons sur une claie ou une série de claies qu'on peut suspendre ou placer dans
un cadre au-dessus d'une source de chaleur.
Ce livre traite peu de l'utilisation des caractères microscopiques pour la
détermination des espèces. Toutefois, des données sur la taille et la forme des
spores et, dans certains cas, une description des cystides sont fournies à l'inten-
tion de ceux qui possèdent un microscope.
Une fois les spécimens étudiés et leurs caractères consignés, on peut tenter
de les identifier à l'aide de la clé. Celle-ci n'est rien de plus qu'un guide. Lors-
qu'elle renvoie à une espèce, il faut vérifier avec soin si la description et les
illustrations concordent. Les champignons sont des organismes vivants; des
variations sont donc inévitables entre les individus et les colonies qui provien-
nent de milieux différents. Les descriptions présentées ici se fondent dans la
mesure du possible sur des exemplaires normaux et caractéristiques, et indi-
quent en outre la marge de variation qu'on peut normalement observer. Par
ailleurs, un grand nombre d'espèces ont dû être laissées de côté, si bien qu'il
faut se méfier si la clé renvoie à une espèce dont la description ne concorde pas
avec le spécimen à déterminer: il est probable alors qu'il appartienne à une
espèce qui n'est pas décrite dans cet ouvrage.
Procédons à la détermination d'un champignon. Le premier choix de la
clé (p. 30) porte sur les lamelles. Chez notre spécimen, celles-ci sont minces,
bien formées et très serrées, ce qui nous renvoie à 2. La sporée étant colorée,
nous passons à 25, où cinq choix s'offrent suivant la couleur de la sporée. Une
sporée rose nous conduit à 26. Le pied est central et les lamelles sont libres, de
sorte que nous passons successivement à 27 et 28. Notre spécimen est dépourvu
de toute trace d'anneau ou de volve, ce qui nous met sur la piste du genre
Pluteus; passons à la clé de ses espèces (p. 172): comme le chapeau est brun et
les lamelles n'ont pas d'arête noire, nous aboutissons au Pluteus cervinus. Sa
description concorde avec notre spécimen, et la détermination est réussie.
Si notre exemplaire avait eu un chapeau et un pied jaunes, nous aurions
plutôt vérifié la description du Pluteus admirabilis\ cependant, un champignon
à chapeau jaune et pied blanc aurait posé un problème, car l'espèce corres-
pondante {P. leoninus) n'est pas décrite dans ce livre. C'est donc à tort que
nous aurions cru être en présence du P. admirabilis en nous fondant sur la clé,
puisque la description fait état d'un pied jaune.
Toute clé comporte ses limites, mais cet outil peut se révéler d'un grand
secours dans la détermination des champignons pour peu qu'on l'utilise avec
prudence et discernement.
En dernier ressort, il est parfois possible de recourir à des spécialistes.
Agriculture Canada ne dispose pas du personnel ni du temps nécessaires pour
effectuer des déterminations sur une grande échelle, mais nous faisons de notre
mieux pour venir en aide au débutant qui désire faire corroborer la déter-
mination qu'il a faite de certaines espèces communes ou à l'étudiant plus
avancé qui pense avoir découvert quelque espèce rare ou inhabituelle présen-
tant un intérêt particulier.
18
NOMENCLATURE
On peut envoyer des spécimens frais par la poste. Ils arrivent souvent en
bon état si la livraison ne tarde pas et s'ils ne sont pas trop vieux, infestés de
larves ou en décomposition. À noter que le papier de soie ou le papier journal
absorbent l'excès d'humidité et permettent une meilleure conservation du
champignon que le papier paraffiné. On déconseille d'utiliser des boîtes de
conserve car l'humidité qui s'accumule à l'intérieur de celles-ci hâte la décom-
position bactérienne. Les espèces du Coprinus supportent mal le transport et se
présentent habituellement à leur arrivée sous la forme d'une masse noirâtre.
Il ne faut jamais placer dans un liquide les champignons à étudier, car ce
mode de conservation rend leur détermination presque impossible.
Il vaut mieux prendre des notes sur le spécimen à l'état frais, puis de le
faire sécher avant de l'expédier. Il se conserve ainsi indéfiniment, et pour peu
que les notes soient complètes, son identification ne pose pas plus de problème
que celle d'un exemplaire frais. En outre, si le spécimen séché appartient à une
espèce intéressante, nous pouvons l'intégrer de façon permanente à notre
mycothèque.
NOMENCLATURE
L'un des facteurs qui rebutent le plus l'amateur lorsqu'il entreprend
l'étude des champignons est sans contredit la difficulté d'en apprivoiser les
noms. Relativement peu d'espèces ont un nom commun ou vernaculaire et les
tentatives qui ont été faites en vue d'en créer à partir de leur nom latin n'ont
pas été très fructueuses. En réalité, l'apprentissage des noms latins n'est pas
aussi difficile qu'il pourrait sembler de prime abord et, dès qu'on commence à
faire le rapprochement avec ce à quoi ils correspondent, ils deviennent rapide-
ment aussi familiers que les noms latins des fleurs pour les amateurs
d'horticulture.
Il faut de toute évidence baptiser les champignons et les autres plantes si
on veut pouvoir les désigner. Comme les champignons ne connaissent pas de
frontières, il était impérieux de mettre au point un système permettant aux
chercheurs de tous les pays de s'y retrouver. La nomenclature dite binominale
conçue au 18^ siècle par le botaniste suédois Cari Linné répond à ce besoin.
Dans ce système, les plantes individuelles qu'on considère du même type sont
réunies pour former une espèce; les espèces apparentées sont réunies en genres,
les genres en familles, les familles en ordres, les ordres en classes, et les classes
en divisions. L'ensemble de cette hiérarchie constitue le règne végétal.
Le nom de toute plante individuelle comprend deux mots, soit le nom du
genre et celui de l'espèce, qui est d'ordinaire descriptif. Cette façon de nommer
une plante équivaut en même temps à la situer par rapport aux autres végé-
taux. Or notre connaissance des liens entre les plantes ne cesse de progresser, si
bien que nous devons revoir constamment notre classification et modifier les
noms des plantes en conséquence.
L'idéal serait bien sûr qu'une espèce donnée n'ait qu'un seul nom
reconnu, mais tant que notre système de classification demeurera imparfait et
19
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNIM l \ Dl ( AN AI) A
que les rapports entre les plantes ne seront pas pleinement compris, les bota-
nistes divergeront d'opinion sur ces questions et donneront aux plantes des
noms différents. En outre, de nombreuses erreurs viennent ajouter à la confu-
sion. Il n'est pas rare par exemple que des botanistes décrivent la même plante
sous des noms différents, attribuent le même nom à des plantes différentes ou
utilisent un nom pour désigner une plante autre que celle visée par l'auteur
original. Pour régler ces différends et clarifier ces situations, les botanistes
doivent s'entendre sur un ensemble de régies présidant au choix des noms.
L'une des raisons d'être des congrès internationaux de botanique est pré-
cisément d'établir des règles de nomenclature et d'y apporter régulièrement les
modifications qui s'imposent. En ce moment, c'est le Code international de la
nomenclature botanique qui fait autorité dans ce domaine.
Le code lui-même n'a rien à voir avec la classification. Chaque botaniste
reste libre d'étudier chaque plante et de décider quels sont ses rapports avec les
autres plantes, mais une fois qu'il s'est prononcé sur cette question, le code
détermine le nom à utiliser pour la désigner. Sans entrer dans les détails, voici
quelques-unes des règles les plus importantes à observer.
Premièrement, il faut se donner un point de départ. Dans le cas des
plantes supérieures, c'est le Species plantarum (1753) de Linné qui est utilisé;
mais pour la plupart des champignons, on a décidé de recourir au Systema
mycologicum publié en 1821 par le mycologue suédois E.M. Pries.
Lorsqu'on veut faire reconnaître un nom, il faut le publier selon certaines
modalités. Il n'est pas suffisant de placer un nom sur un spécimen dans un
herbier ou un jardin botanique, d'en faire état dans une réunion publique ou
de le mentionner dans une thèse. Il faut le rendre accessible à l'ensemble de la
profession. Une publication qui remonte avant le point de départ de la systé-
matique n'est pas considérée comme valide. Chaque nom doit être accom-
pagné d'une description. Depuis 1935, la pubHcation d'un nom n'est pas valide
à moins d'être assortie d'une diagnose latine.
La même plante peut avoir plusieurs noms officiels, mais dans ce cas, le
plus ancien prévaut.
Ce sont là somme toute les plus importantes règles de nomenclature;
cependant, il en existe d'autres qui, si elles ne sont pas respectées, peuvent
invalider un nom et nécessiter le recours à un nom légitime antérieur ou, à
défaut, la création d'un nouveau nom.
Lorsqu'on écrit le nom scientifique d'une plante, l'usage veut qu'on lui
donne aussi le nom de l'auteur qui l'a proposé. Si par la suite l'espèce est trans-
férée à un autre genre, le nom du premier descripteur est mis entre parenthèses
à la suite du nom de celui qui effectue la révision. Certains ont vu dans cette
pratique une façon pour les auteurs de faire de la réclame, mais son but est
tout autre. Il s'agit en fait de fournir une référence qui sera très précieuse aux
systématiciens pour vérifier la validité et la légitimité des noms et déterminer
avec précision à quelles plantes ils s'appliquent.
L'objectif premier du code est bien sûr de fixer les noms des plantes et
l'un des meilleurs moyens d'y parvenir est de recourir à des types. Lorsqu'un
20
CLASSIFICATION
auteur décrit une nouvelle espèce, on s'attend qu'il choisisse un spécimen
donné comme le type de cette espèce. Sinon, on doit choisir par la suite un
spécimen quelconque comme type. Le nom est alors accolé de façon perma-
nente à ce spécimen et, lorsque nous retendons à d'autres, nous affirmons en
fait qu'ils appartiennent à la même espèce que le type. Si, comme il arrive par-
fois, on découvre qu'un nom a été utilisé pour des plantes qui appartiennent à
plus d'une espèce, on doit le réserver à celles qui correspondent au type et
rebaptiser les autres. Il se peut aussi qu'un auteur se trompe en décrivant une
espèce ou interprète mal les structures qu'il a observées; le concept de l'espèce
est alors déterminé par le type et non par ce que l'auteur en a dit.
De même, lorsqu'un genre est étabh, on choisit à l'intérieur de celui-ci une
espèce type qui régit l'utihsation de son nom. ainsi, lorsqu'on estime que des
espèces non apparentées ont été réunies dans un même genre et qu'il est
nécessaire de diviser celui-ci en deux genres ou plus, le nom original doit être
retenu pour l'espèce type et celles qui s'y apparentent. La classification des
agaricacées fournit un bon exemple d'un tel remaniement. Dans son Systema
mycologicum. Pries a classé la presque totalité des champignons à lamelles
dans le genre Agaricus, mais a divisé celui-ci en un certain nombre de sous-
groupes tels que les Lepiota, les Tricholoma, les Pholiota, les Psalliota, etc.
Plus tard, les auteurs ont élevé ceux-ci au rang de genres, mais il fallait garder
l'ancien nom Agaricus pour l'un d'eux en se fondant sur ce qu'on croyait être
son type. Étant donné que l'agaric champêtre, V Agaricus campestris, est
utilisé comme type, le nom Agaricus doit lui être réservé, ainsi qu'aux espèces
qui y sont apparentées. Le nom Psalliota, utilisé par Pries pour désigner ce
sous-groupe et par la suite élevé au rang de genre par certains auteurs, devient
synonyme de Agaricus et n'est donc plus légitime.
Dans ce hvre, un certain nombre d'espèces se retrouvent sous des noms
peu familiers. Certaines modifications découlent du progrès de nos connais-
sances et de l'améUoration de la classification qui en a résulté. Par exemple, on
estime mieux respecter les rapports entre les espèces en transférant les cham-
pignons à chapeau granuleux des Lepiota aux Cystoderma et les champignons
à chapeau visqueux des Lepiota aux Limacella. D'autres modifications sont
rendues nécessaires par le respect des règles plutôt que par l'évolution de la
classification. Citons à titre d'exemples le remplacement des Psalliota par les
Agaricus, des Volvaria par les Volvariella, et le choix des Lepiota molybdites
plutôt que des L. morgani pour désigner une lépiote à sporée verte. On peut
déplorer de tels changements, mais seul un respect strict des règles et une
acceptation des modifications qui en découlent nous permettront finalement
d'en arriver à une nomenclature stable.
CLASSIFICATION
Les champignons peuvent se définir d'une manière générale comme des
plantes dépourvues de chlorophylle, sans feuilles, sans tiges, sans racines véri-
21
C HAMPIGNONS C OMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
tables et qui se reproduisent par spores. On les divise habituellement en quatre
sous-classes.
La première d'entre elles est baptisée phycomycètes et se caractérise par
un mycélium formé d'hyphes non cloisonnées et par la production de spores à
l'intérieur d'un sac, d'habitude une cellule plus ou moins gonflée, appelée spo-
range. Ce groupe comprend divers organismes comme la moisissure commune
du pain, les champignons responsables de la brûlure de la pomme de terre et les
mildious, ainsi que de nombreux champignons aquatiques et unicellulaires.
Aucun phycomycète n'est étudié dans ce livre.
La seconde sous-classe porte le nom d'ascomycètes. Dans ce groupe, les
hyphes possèdent des cloisons transversales et les spores sont produites dans
une cellule spécialisée, appelée asque (fig. 41, p. 9). On considère comme un
processus sexué la production des spores dans l'asque. À sa formation, il y a
fusion de deux noyaux, suivie de trois divisions produisant huit spores qui
seront éjectées à maturité. Les asques peuvent se former directement sur le
mycélium ou se développer à l'intérieur de fructifications plus ou moins spé-
cialisées. On appelle pyrénomycètes (fig. 44, p. 9) les ascomycètes dont les
réceptacles qui portent les asques sont fermés ou percés seulement d'un pore
étroit ou d'un bec, et discomycètes (fig. 43, p. 9) ceux dont les asques sont dis-
posés sur une assise exposée à l'air. Au total, les ascomycètes comprennent
plusieurs milliers d'espèces, dont les levures, les moisissures, les blancs, les
ergots, un grand nombre de champignons qui s'attaquent aux feuilles des
plantes et au bois, et beaucoup d'autres. Seuls un petit nombre de discomy-
cètes charnus et un pyrénomycète sont étudiés ici.
La troisième sous-classe est celle des basidiomycètes. Ici également, les
hyphes ont des cloisons transversales et les spores sont produites dans une
cellule spécialisée, appelée baside (fig. 37, p. 9). La fusion de deux noyaux
dans la baside est suivie de deux divisions qui donnent naissance à quatre
noyaux. À la différence des spores d'ascomycètes, qui ne sont éjectées de
l'asque qu'à maturité, ces noyaux migrent à l'extérieur de la baside et se déve-
loppent au sommet de pédicelles dont ils se détachent à maturité. La plupart
des champignons décrits dans ce livre appartiennent aux basidiomycètes.
La quatrième sous-classe est formée par ce qu'on appelle les Fungi imper-
fecti. Ce groupe ne se compare pas vraiment aux trois premiers puisqu'il com-
prend tous les champignons dont la forme parfaite ou le mode sexué de repro-
duction est inconnu ou fait défaut, et qui se reproduisent par voie végétative,
habituellement au moyen de spores asexuées. Celles-ci sont souvent appelées
conidies. On sait maintenant que bon nombre des champignons autrefois
classés dans les Fungi imperfecti sont en fait des ascomycètes, des
phycomycètes ou des basidiomycètes observés à un stade conidial. Il existe
néanmoins une multitude de champignons dont la forme parfaite ou sexuée est
inconnue, et il n'est pas exclu que certaines d'entre elles se reproduisent si
efficacement au moyen de conidies qu'elles aient perdu leur aptitude à la
reproduction sexuée. Il est donc nécessaire de conserver cette sous-classe,
22
BASIDIOMYCETES
même si elle ne correspond pas à une division naturelle. Aucun champignon de
ce groupe n'est étudié dans le présent ouvrage.
BASIDIOMYCETES
La plupart des champignons que rencontre le mycologue amateur appar-
tiennent à la sous-classe des basidiomycètes. Il convient par conséquent
d'étudier d'un peu plus près la classification de ce groupe. Comme on l'a sou-
ligné, il se caractérise surtout par le fait que ses spores se développent à l'exté-
rieur de la cellule mère. La baside typique est une cellule simple en forme de
massue, surmontée de quatre pédicelles ou stérigmates qui portent les spores
(fig. 37, p. 9). À maturité, celles-ci sont éjectées par la tension superficielle
d'une goutte d'eau sécrétée au sommet du stérigmate. C'est ce type de baside
qu'on retrouve chez la plupart des champignons charnus comme les agarics,
les bolets, les hydnes, les clavaires et les polypores.
Les basides sont disposées dans la fructification en une assise définie qui
permet l'éjection des spores à l'air libre. Cette couche est appelée hyménium et
c'est à partir de sa forme qu'on distingue les familles du groupe. Chez les
agaricacées, l 'hyménium tapisse la surface de feuillets ou lamelles qui rayon-
nent sous le chapeau, tandis que chez les hydnacées, il se retrouve à la surface
d'appendices en forme d'épines ou d'aiguillons. Pour ce qui est des bolétacées
et des polyporacées, l'hyménium revêt la surface interne de tubes, mais dans le
premier cas le réceptacle est mou, charnu et ressemble à celui des agaricacées
tandis que dans le second il est tenace, et sa consistance varie de subéreuse à
coriace ou ligneuse. Enfin, l'hyménium des clavariacées est lisse et recouvre
l'ensemble de la fructification tandis que chez les théléphoracées il est lisse
également, mais le réceptacle est plus ou moins différencié en une surface supé-
rieure stérile et une surface inférieure fertile.
Voilà donc un aperçu de la façon conventionnelle de distinguer les
familles de basidiomycètes; toutefois, à la lumière des études récentes sur la
structure microscopique des champignons, leurs réactions chimiques, leurs
caractères culturaux, etc., les taxonomistes modernes s'entendent assez bien
pour dénoncer les lacunes de cette classification du point de vue scientifique.
Par exemple, le Lenzites possède des lamelles, mais s'apparente beaucoup plus
aux polypores qu'aux autres agaricacées; de même, le Gomphidius est aussi
pourvu de lamelles, mais se rapprocherait davantage des bolets. Inutile toute-
fois de multiplier les exemples puisque la classification classique répond par-
faitement aux objectifs de ce livre.
Chez les gastéromycètes ou vesses-de-loup, les basides ne forment pas un
hyménium mais sont produites à l'intérieur d'un réceptacle fermé. Plutôt que
d'être éjectées de force dans l'air, les spores sont disséminées par le vent, la
pluie et les insectes.
On observe chez d'autres groupes de basidiomycètes des variations dans la
forme et la structure des basides elles-mêmes. Chez les auriculariacées, la
baside est divisée par des cloisons transversales en quatre cellules qui lancent
23
CHAMPIGNONS LOML:>llBLLii ET VÉNÉNEUX DU CANADA
chacune un stérigmatc (fig. 40, p. 9). Chez les trémellacées, la baside se divise
au contraire longitudinalcmcnt, si bien que les cloisons sont à angle droit;
comme dans le cas précédent, quatre cellules sont formées et donnent nais-
sance chacune à un stérigmate (fig. 38, p. 9). Enfin, la baside des dacrymycé-
tacées est profondément bifurquée et des stérigmates naissent à chacune des
pointes de la fourche (fig. 39, p. 9).
Un important groupe de basidiomycètes sera complètement laissé de côté
dans le présent ouvrage. Il s'agit des rouilles et des charbons qui vivent en
parasites sur d'autres plantes. Leurs basides sont pourvues de cloisons trans-
versales et naissent non pas dans un réceptacle, mais directement de la germi-
nation d'une spore dormante spécialisée, munie de parois épaisses.
La classification précédente peut se résumer de la façon suivante:
CHAMPIGNONS
Phycomycètes — hyphes dépourvues de cloisons transversales; spores pro-
duites dans un sporange.
Ascomycètes — hyphes munies de cloisons transversales; spores produites
dans un asque.
Plectomycètes — asques produits directement sur le mycélium.
Pyrénomycètes — asques produits dans un réceptacle clos ou périthèce.
Discomycètes — asques produits dans une apothécie, c.-à-d. un récep-
tacle dont la partie fertile est exposée à l'air.
Basidiomycètes — hyphes munies de cloisons transversales; spores produites
sur une baside.
Hémibasidiomycètes — basides produites directement par la germination
de spores dormantes (rouilles et charbons).
Eubasidiomycètes — basides d'habitude produites dans un réceptacle, et
non par la germination de spores dormantes.
Trémellales — basides cloisonnées ou profondément bifurquées;
réceptacles habituellement plus ou moins gélatineux.
Auriculariacées — basides munies de cloisons transversales.
Trémellacées — basides munies de cloisons longitudinales.
Dacrymycétacées — basides profondément divisées, bifurquées.
Hyménomycétales — basides unicellulaires disposées en hyménium;
réceptacles charnus à membraneux, coriaces ou ligneux.
Agaricacées — hyménium tapissant des lamelles.
Hydnacées — hyménium tapissant des aiguillons.
Bolétacées — hyménium tapissant l'intérieur de tubes; récep-
tacles mous et charnus.
Polyporacées — hyménium tapissant l'intérieur de tubes; récep-
tacles tenaces, subéreux, coriaces ou ligneux.
Clavariacées — hyménium lisse, recouvrant l'ensemble de la
fructification.
24
CHAMPIGNONS
Théléphoracées — hyménium lisse; réceptacles différenciés en
surfaces stériles et fertiles.
Gastéromycétales — basides unicellulaires produites dans un récep-
tacle fermé, non disposées en hyménium.
Phallacées — spores formant une masse visqueuse à odeur
fétide, portées à maturité sur un réceptacle semblable à un
p:ed.
Lycoperdacées — spores formant une masse poudreuse, prison-
nières du péridium.
Nidulariacées — réceptacles en forme de coupe ou de vase ren-
fermant plusieurs péridioles (organes durs, ovés) à l'inté-
rieur desquels les spores sont produites.
Fungi imperfecti — champignons dépourvus de sporangiospores, d'ascospores
ou de basidiospores; aucun organe sexuel apparent; reproduction au
moyen de spores végétatives.
25
26
*j/
I
V
i
1 "^-j*^-^'
•<A ^ ê t' .
6
FiG. 57 à 66: 57, Lactarius deliciosus; 58, L. deliciosus; 59, L. controversus; 60, L. griseus;^
61, L. helvus; 62, L. hygrophoroides', 63, L. lignyotus; 64, L. trivialis; 65, L. indigo;
66, L. indigo.
< FiG. 46 à 55: 46, Cantharellus cibarius; 47, C cinnabarinus; 48, C. clavatus; 49, C. //oc-
C05W5; 50, C. tubœformis; 51, C. umbonatus; 52, C. multiplex; 53, Lactarius camphoratus;
54, L. a/finis; 55, L. affinis.
27
28
FiG. 67, Lactarius deceptivus.
FiG. 68, Russula delica.
29
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
CLE DES GENRES D'AGARICACÉES
\ii l anicllcs réduites à des plis, à arêtes obtuses, fourchues Cantharellus
\h Lamelles bien tormées, serrées à espacées, mais non en forme de pli 2
la Sporée blanche 3
Ib Sporée colorée 25
lu Lamelles libres 4
Ib Lamelles reliées au pied 6
4^ Volve et anneau présents Amaniia
4b Volve présente; anneau absent Amanitopsis
4c Volve absente; anneau présent 5
5a Chapeau visqueux Limacella
5b Chapeau non visqueux Lepiota
6a Anneau présent 7
6b Anneau absent 8
6c Cuticule du chapeau granuleuse à verruqueuse Cystoderma
1 Cuticule lisse ou écailleuse, mais non granuleuse Armillaria
Sa Réceptacle mou et charnu, non reviviscent 9
8^ Réceptacle tenace, de subéreux à coriace, plus ou moins reviviscent à
l'humidité 21
9a Pied excentrique, latéral ou absent Pleurotus
9b Pied central 10
\0a Lamelles cireuses 11
\0b Lamelles non cireuses 12
1 la Spores lisses Hygrophorus
1 \b Spores échinulées Laccaria
lia Trame de la fructification composée à la fois de cellules filamenteuses et globu-
leuses; texture cassante; lamelles rigides et cassantes; spores amyloïdes 13
12^ Trame formée de cellules filamenteuses seulement; absence des caractères sus-
mentionnés 14
\3a Présence d'une exsudation laiteuse Lactarius
Mb Absence d'exsudation laiteuse Russula
14fl Pied de texture cartilagineuse, différente de celle du chapeau 15
\Ab Pied charnu ou fibreux, de consistance assez semblable à celle du chapeau ou plus
tenace 17
\5a Pied légèrement corné; lamelles décurrentes Xeromphalina
\5b Pied non corné; lamelles adnées à adnexées 16
16^ Marge du chapeau incurvée; chapeau qui s'étale Collybia
\6b Marge du chapeau droite; chapeau plus ou moins campanule Mycena
lia Lamelles décurrentes 18
17^ Lamelles non décurrentes 19
1 Sa Spores amyloïdes Leucopaxillus
1 8^ Spores non amyloïdes Clitocybe
\9a Spores non amyloïdes Tricholoma
\9b Spores amyloïdes 20
20a Chapeau hygrophane; lamelles munies de cystides lancéolées Melanoleuca
30
CLE DES GENRES D AGARIC ACEES
20b Chapeau rarement hygrophane, de couleur terne, généralement gros et charnu;
lamelles dépourvues de cystides lancéolées Leucopaxillus
2\a Lamelles fendues longitudinalement Schizophyllum
2\b Lamelles non fendues longitudinalement 22
22ûr Lamelles à arête serrulée fimbriée Lentinus
22b Lamelles sans arête serrulée 23
22>a Lamelles à arête crispée, épaisses Trogia
23b Lamelles entières 24
24a Pied central; chapeau membraneux à légèrement charnu, reviviscent . Marasmius
24b Pied excentrique, latéral ou absent; chapeau tenace, charnu-coriace à
subéreux Panus
25a Sporée verdâtre voir Lepiota molybdites
25b Sporée lilas à lilas grisâtre Pleurotus
(voir Lacaria ochropurpurea)
25c Sporée rosée 26
25d Sporée jaunâtre à rouille ou brune 33
25e Sporée violacée à brun pourpre ou noirâtre 45
26a Pied latéral ou absent Phyllotopsis
26b Pied central 27
27a Lamelles libres 28
21b Lamelles rehées au pied 29
2Sa Volve présente; anneau absent Volvariella
2Sb Anneau et volve absents Pluteus
29a Lamelles décurrentes Clitopilus
29b Lamelles d'adnées à adnexées 30
30^7 Lamelles sinuées 31
30b Lamelles non sinuées 32
3\a Spores anguleuses Entoloma
3\b Spores non anguleuses, légèrement rugueuses Tricholoma
32a Marge d'abord incurvée; chapeau convexe Leptonia
32b Marge d'abord droite; chapeau qui varie de plus ou moins conique à
campanule Nolanea
33a Pied excentrique, latéral ou absent Crepidotus
33b Pied central 34
34a Voile formé de filaments arachnéens; sporée brun foncé Cortinarius
34b Voile membraneux ou absent 35
35^^ Anneau présent 36
35b Anneau absent 37
36a Chapeau à surface farineuse-granuleuse Phœolepiota
36b Surface du chapeau plutôt lisse ou écailleuse Pholiata
31a Lamelles qui se séparent facilement de la trame du chapeau Paxillus
31b Lamelles qui se séparent difficilement de la trame du chapeau 38
38ûf Trame du chapeau composée de cellules filamenteuses et globuleuses; spores
amyloides 39
38^ Trame du chapeau filamenteuse; spores non amyloides 40
31
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNlM i \ DU CANADA
}9a Présence d'une exsudation laiteuse Lactarius
39/) Absence d'exsudation laiteuse Russula
AOa Pied de charnu à fibreux 41
40/> Pied cartilagineux 43
4 h/ lispcces qui poussent sur le bois, à lamelles habituellement de couleur vive, de
jaune à rouille hlammula
41/) Espèces qui poussent sur le sol, à lamelles de couleur brunâtre terne à bla-
fardes 42
Ala Chapeau visqueux, lisse Heheloma
42b Chapeau plus ou moins fibrilleux à soyeux, ou écailleux, ou fissile Inocybe
43a Lamelles décurrentes Tubaria
43b Lamelles non décurrentes 44
44ûr Chapeau convexe à plan; marge d'abord incurvée Naucoria
44b Chapeau plus ou moins conique; marge droite; cuticule formée de cellules vési-
culeuses Conocybe
44c Réceptacle assez gros, blanc qui se tache de brun; sporée jaune pâle
voir Collybia maculata
45a Lamelles cireuses, décurrentes Gomphidius
45b Lamelles non décurrentes 46
46a Lamelles déliquescentes Coprinus
46b Lamelles non déliquescentes 47
41a Anneau présent 48
41b Anneau absent 50
4Sa Lamelles libres Agaricus
486 Lamelles reliées au pied 49
49a Lamelles marbrées Panœolus
49b Lamelles non marbrées Stropharia
50a Cuticule du chapeau filamenteuse Nœmatoloma
50b Cuticule du chapeau composée de cellules vésiculeuses 51
5\a Chapeau plissé-strié et paraphyses coprinoïdes Pseudocoprinus
5\b Ne possède pas ces caractères 52
52a Lamelles marbrées Panœolus
52b Lamelles non marbrées Psathyrella
32
CANTHARELLUS
CANTHARELLUS
Le Cantharellus représente pour le mycophage un genre privilégié car il
renferme bon nombre d'espèces d'assez grande taille, bien visibles et assez
faciles à reconnaître sans risque de confusion avec des espèces vénéneuses. La
chanterelle comestible, le C. cibarius, est une espèce fréquemment récoltée et
tout à fait recommandable pour la table; elle devrait figurer sur la liste de tous
les amateurs de champignons.
Le genre se caractérise par des lamelles épaisses, décurrentes, en forme de
plis, d'habitude espacées et plus ou moins fourchues. Le pied est en continuité
avec le chapeau et dépourvu de voile. Chez certaines espèces, les lamelles sont
très rudimentaires et se limitent pratiquement à des rides; le genre se rapproche
alors des Craterellus qui font partie des théléphoracées et dont l'hyménium est
lisse. Certains auteurs placent d'ailleurs dans ce genre le Cantharellus clavatus,
qui répond à cette définition. D'autre part, le genre se rapproche aussi du
Clitocybe par certaines de ses espèces dont les lamelles sont mieux formées. Le
Cantharellus umbonatus, par exemple, entre dans cette catégorie et pourrait
facilement passer pour un Clytocybe, tandis que le Clytocybe aurantiaca a été
appelé Cantharellus aurantiacus par de nombreux auteurs.
Pour ceux que le problème des liens interspécifiques intéresse, il faut dire
que les taxonomistes modernes ont tendance à considérer que le genre Cantha-
rellus (tel qu'il est envisagé ici) ne constitue pas un groupe naturel. Par exem-
ple, on a fait du C. multiplex (qui se distingue par des spores verruqueuses) et
du C. umbonatus (dont les spores sont amyloïdes) les types de deux nouveaux
genres, soit respectivement le Polyozellus et le Cantharellula. Il semble préfé-
rable de conserver ici l'ancien cadre en dépit de ces études montrant que ces
espèces et d'autres aussi ne sont pas étroitement apparentées au C. cibarius,
qui est le type du genre Cantharellus. Si on adoptait la définition moderne
pour s'en tenir uniquement aux espèces proches parentes du C. cibarius, on
pourrait être amené à ranger ce genre dans les clavariacées plutôt que dans les
agaricacées.
Clé
\a Réceptacle entièrement rouge C. cinnabarinus
\b Réceptacle pas entièrement rouge 2
la Réceptacle plus ou moins jaune à brun 3
2b Réceptacle dépourvu de jaune 5
3û' Réceptacle de bonne taille, en forme de vase, jaunâtre, muni d'écaillés rougeâtres
ou orangé rougeâtre C. floccosus
3b Réceptacle d'un autre type 4
4a Réceptacle jaune de couleur jaune chrome brillant à jaune d'œuf, ferme, charnu
C. cibarius
4b Réceptacle de couleur jaune brunâtre à brun ochracé, mince, flexible; lamelles qui
tournent au grisâtre en séchant C. tubœformis
5a Réceptacle gris, généralement avec un petit mamelon; lamelles bien formées,
blanches; chair rougissant à la cassure C. umbonatus
33
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
5b Réceptacle de couleur pourpre chair à noirâtre 6
6a Croissant en touffes denses; spores presque globuleuses, verruqueuses
C. multiplex
6b Habituellement solitaire ou grégaire, parfois légèrement cespiteux; spores
étroites-ellipsoïdes, ridées C. clavatus
CANTHARELLUS CIBARIUS Fr. Comestible
Fig. 46, p. 26; fig. 411, p. 306
Chanterelle comestible
CHAPEAU 3-10 cm de largeur, charnu, ferme, convexe ou parfois turbiné,
devenant étalé, puis déprimé au centre, souvent irrégulièrement ondulé ou
lobé, jaune chrome à jaune d'œuf, pâlissant avec l'âge, légèrement fibrilleux à
glabre, non strié, sec. chair ferme, blanchâtre à jaunâtre, à saveur douce ou
un peu poivrée, à odeur fruitée ou inodore, lamelles décurrentes, espacées,
fourchues, épaisses, à arêtes obtuses, étroites, jaunes, pied 5-8 cm de lon-
gueur, 1-3 cm d'épaisseur, s'effilant vers le bas, plein, glabre, de la couleur du
chapeau ou plus pâle, spores elliptiques, lisses, teintées de jaunâtre en masse,
8-11 X 4-6 ^m.
De juillet à septembre: épars, en groupes ou parfois en petites touffes sur
le sol dans les bois clairs de conifères ou de feuillus.
Peu de champignons sont assez connus pour posséder un nom commun;
mais cette espèce, qui est très estimée des gourmets, surtout en Europe, en
possède un grand nombre dans plusieurs langues, le plus connu étant la chan-
terelle comestible. Les spécimens européens sont réputés avoir une odeur
fruitée rappelant l'abricot; toutefois il ne semble pas que cette caractéristique
se retrouve chez la chanterelle d'Amérique du Nord, qui n'en est pas moins
savoureuse pour autant. Vu sa texture ferme, cette espèce peut nécessiter une
cuisson relativement prolongée.
C'est un champignon intéressant car il est assez commun dans la plupart
des régions, et il y a peu de danger de méprise avec d'autres espèces. Le débu-
tant peut facilement apprendre à le reconnaître et à le récolter avec assurance.
Il faut prendre garde de ne pas le confondre avec l'espèce toxique Cliîocybe
illudens, de couleur à peu près identique, mais qui possède des lamelles minces,
serrées ou très serrées, et qui vient généralement en grosses touffes. Le Cliîo-
cybe aurantiaca est une autre espèce suspecte qui peut ressembler à la chan-
terelle comestible; elle est cependant plus orangée que cette dernière et elle
possède comme la précédente des lamelles minces serrées.
Dans l'Ouest, le Cantharellus subalbidus Smith & Morse rappelle le C.
cibarius par sa taille et son aspect. Il est de couleur blanchâtre et ses spores
sont blanches plutôt que jaunâtres.
34
CANTHARELLUS
CANTHARELLUS CINNABARINUS Schw. Comestible
Fig. 47, p. 26
CHAPEAU 1-4 cm de largeur, rarement plus, charnu, ferme, convexe,
obtus devenant étalé-déprimé, souvent irrégulier, de couleur vermillon, pâlis-
sant avec l'âge ou en séchant, glabre, à marge souvent ondulée ou lobée, chair
mince, blanchâtre, rougeâtre en surface, à odeur et saveur douces, lamelles
très décurrentes, espacées, fourchues, épaisses, aux arêtes obtuses, étroites,
couleur allant du rouge au jaunâtre ou au rosé, pied 2-4 cm de longueur,
0,3-0,6 cm d'épaisseur, régulier ou s'effilant vers le bas, parfois comprimé au
sommet, tenace, charnu, plein ou parfois farci, hsse, de la même couleur que le
chapeau ou plus pâle, spores blanches ou légèrement roses en masse, oblon-
gues-elliptiques, Hsses, (7) 8-10 (11) x 3,5-5 jum.
De juillet à octobre: épars ou en groupes dans les bois clairs de feuillus ou
le long des routes.
C'est le seul Cantharellus entièrement rouge et, bien qu'il puisse pâlir
beaucoup sous l'action du vent et du soleil, on ne risque pas de le confondre
avec aucun autre champignon. On le dit commun dans certaines régions, mais
il est rarement signalé dans celle d'Ottawa.
CANTHARELLUS CLAVATUS Fr. Comestible
Fig. 48, p. 26
CHAPEAU 3-10 cm de largeur, parfois davantage, charnu, ferme, turbiné,
obconique ou devenant déprimé et en forme de coupe, avec la marge évasée,
habituellement irrégulière et lobée; sa couleur variant du violacé au jaune ver-
dâtre et sa surface cotonneuse ou un peu écailleuse. chair ferme, plutôt
tenace, épaisse, blanchâtre, à saveur et odeur douces, lamelles très décur-
rentes, plutôt espacées, étroites et en forme de plis, fourchues; sa couleur
variant de carné à terre d'ombre violacé pâle, pied 1-5 cm de longueur,
0,6-1,9 cm d'épaisseur, en continuité avec le chapeau et d'ordinaire effilé à la
base, plein, sa couleur variant de carné violacé à blafard, blanc floconneux à la
base. SPORES ochracé pâle, de forme étroite-elliptique à cylindrique, ridées,
10-14 X 4-6 lum.
De juillet à septembre: en groupes ou en touffes sous les conifères.
La forme et la couleur de cette espèce sont très caractéristiques, mais lors-
qu'elle croît avec luxuriance, il y a danger de la confondre avec le C multiplex.
La grosseur et la forme des spores fournissent un moyen facile et sûr de les
distinguer.
Les lamelles de ce champignon sont parfois très étroites et rudimentaires,
ce qui a incité certains auteurs à le rattacher au Craterellus qui appartient aux
théléphoracées, mais elles sont en général assez bien formées pour qu'on soit
justifié de le laisser dans le Cantharellus.
Une espèce de l'Ouest, le C. pseudoclavatus Smith, semble très voisine du
C. clavatus, sauf que ses spores sont lisses; le C. brevipes Peck lui ressemble
aussi, mais possède des spores plus grosses, 13-16 x 5-6 [xm.
35
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VENENEUX DU CANADA
CANTHARELLUS FLOCCOSUS Schw. Comestible pour
lig. 49. p. 26 ^^ plupart des gens
CHAPEAU 5-10 cm de largeur, parfois plus, profondément creusé en enton-
noir, trompette ou vase, 8-15 cm de hauteur, ferme, jaunâtre au début puis
rougeâtre ou orangé, floconneux-écailleux, avec des écailles plus ou moins
rougeâtres ou rougeâtre orangé, à marge parfois ondulée, chair blanche ou
blanchâtre, à odeur et saveur douces, lamelles très décurrentes, serrées à
subespacées, étroites et en forme de plis, aux arêtes obtuses, fourchues,
ochracées ou jaune rougeâtre. pied court, en continuité avec le chapeau,
1-3 cm d'épaisseur, glabre, ochracé pâle, blanchâtre à la base, d'abord plein,
puis s'évidant, à base parfois brusquement effilée et s'enfonçant souvent
profondément dans le sol. spores ochracées, elliptiques, lisses, 11-15
(21) X (6) 6,5-7,5 (8) ^m.
De juillet à octobre: en groupes sous les conifères.
Ce champignon est particulièrement frappant; sa grande taille, ses cou-
leurs vives et son chapeau en forme de vase le rendent facilement reconnais-
sable. Il existe toutefois dans l'Ouest une espèce assez voisine, le C kauff-
mannii Smith, qui a la même taille et qui possède comme lui un chapeau écail-
leux, mais s'en distingue par ses écailles brunâtres, jamais jaunes ni orangées.
On recommande de faire l'essai de petites quantités de ce champignon
avant d'en consommer à satiété. Bien qu'il soit habituellement réputé comes-
tible et même très bon, il semblerait qu'il indispose certaines personnes.
CANTHARELLUS MULTIPLEX Underw.
Fig. 52, p. 26
CHAPEAU 1-6 cm de largeur, charnu-flexible, plus ou moins en forme
d'éventail ou d'entonnoir, violacé à noir, noircissant à la dessiccation, à sur-
face inégale, rugueuse, et à marge irrégulière, lobée ou contournée, plus ou
moins enroulée, plus pâle ou brun vineux, chair cassante, violacée, à saveur
douce et à odeur aromatique, lamelles très décurrentes, gris cendré, espacées,
étroites et en forme de plis, souvent reliées par des veines transversales formant
un genre de réseau, pied 1-6 cm de longueur, 0,3-1,2 cm d'épaisseur, central
ou excentrique, plus ou moins soudé irrégulièrement à la base, régulier ou
s'effilant vers le bas, plein, même couleur que le chapeau mais noir à la base,
glabre, souvent un peu cannelé dans sa partie supérieure, spores blanches,
irrégulièrement verruqueuses, subglobuleuses, 4-6 x 3,5-5 ^m.
De juillet à octobre: en touffes denses émergeant d'une base compacte,
noirâtre, sous les conifères.
À en juger par le petit nombre de rapports publiés à son sujet, ce champi-
gnon frappant a rarement été récolté en Amérique du Nord. L'herbier
d'Ottawa en compte plusieurs exemplaires et comprend une partie de la collec-
tion originale ou collection type. On y trouve en outre deux spécimens
provenant du Japon. Ceux que passionne la recherche d'espèces rares
devraient accorder une attention spéciale à celle-ci.
36
CANTHARELLUS
À beaucoup d'égards, et en particulier par ses spores verruqueuses, ce
champignon s'écarte de tous les autres Cantharellus; Murrill a créé pour lui un
nouveau genre, soit le Polyozellus. Pour notre propos, toutefois, il vaut mieux
le laisser dans son ancien cadre.
Il y a danger de confondre cette espèce avec les formes luxuriantes du C.
clavatus, mais l'examen des spores permet de les distinguer facilement.
Nous ne possédons aucune donnée sur sa comestibilité.
CANTHARELLUS TUBAEFORMIS Fr. Douteux
Fig. 50, p. 26
CHAPEAU 2-5 cm de largeur, d'abord convexe et obtus, puis déprimé et
parfois presque en forme d'entonnoir, devenant perforé au centre chez cer-
tains spécimens âgés; jaune brunâtre à ochracé jaunâtre, finement soyeux-
pubescent, à marge irrégulière et ondulée, chair mince, ochracé blanchâtre,
inodore et insipide, lamelles décurrentes, espacées, étroites, en forme de plis,
aux arêtes obtuses, fourchues, de couleur ochracé jaunâtre à l'état jeune, puis
grisâtres à maturité, pied 2-6 cm de longueur, 0,3-0,6 cm d'épaisseur, régu-
lier, glabre, variant de jaune brunâtre à ochracé, blanchâtre à la base, plein ou
farci, parfois creux à la fin. spores blanc crème en masse, de forme ovoïdes à
subglobuleuses ou très eUiptiques, hsses, 7-10,5 x 6-8 (9) yim.
De juillet à septembre: en groupes sur le sol dans les endroits marécageux,
d'ordinaire parmi la sphaigne.
Kauffman estimait que le nom spécifique tubœformis pouvait induire en
erreur étant donné que le pied de ce champignon est plein et non tubulé. Toute-
fois, ce nom vient de tuba, trompette, et décrit l'aspect du chapeau plutôt que
celui du pied. La forme de trompette est moins accentuée ici que chez le C.
floccosus et nous avons affaire à un champignon plus mince, plus souple et
aux couleurs moins vives.
Beaucoup d'incertitude subsiste quant à la taxonomie et à la nomencla-
ture de cette espèce et des espèces voisines. Il existerait apparemment quatre
espèces semblables, mais probablement distinctes, qui ont été nommées respec-
tivement: C. tubœformis Fr., C. infundibuliformis Fr., C. lutescens Fr. et
Craterellus lutescens Pers. ex Fr.
Le Craterellus lutescens est un champignon plutôt jaune vif caractérisé
par un hyménium lisse ou légèrement ridé; à la dessiccation, la couleur de son
chapeau varie de gris à noirâtre et son hyménium devient jaune pâle. Ses
spores mesurent 9-12 x 7-8,5 /^m. Le Cantharellus lutescens s'en distingue par
sa couleur qui varie d'orangé jaunâtre à ocre brunâtre; en outre, ses lamelles
sont relativement bien formées, orangé chamois chez les spécimens jeunes,
plutôt grisâtres chez les plus vieux et elles grisaillent en séchant. Ses spores
mesurent (9) 10-12 (13) x 6-8,5 (10) ^m.
Le C. tubœformis et le C. infundibuliformis sont de couleur moins
voyante et possèdent des spores plus subglobuleuses, légèrement plus petites.
37
CllAMl'lGNONii COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
La sporée du second est de teinte jaunâtre à saumon, tandis que celle du pre-
mier varie de blanchâtre à crème. Il semble que ce soit là la principale diffé-
rence entre les deux espèces, bien que le pied du C. tubœjormis soit réputé être
plein au début, puis creux à la fin, et celui du C. infundihuliformis ctqux dès le
début. Des études supplémentaires s'imposent pour déterminer si les diffé-
rences entre ces champignons sont constantes et justifient la création de deux
espèces distinctes. S'il ne s'agissait que des variations d'une même espèce, le C.
tuhœformis serait le nom à retenir.
On a signalé dans l'ouest des États-Unis un champignon lignicole à sporée
jaune qui pourrait bien être le véritable C. infundibuliformis ou encore une
espèce non décrite. Dans la première hypothèse, tous les spécimens récoltés
dans les marécages de l'Est appartiendraient probablement au C. tubœformis.
CANTHARELLUS UMBONATUS Fr. Comestible
Fig. 51, p. 26
CHAPEAU 1-4 cm de largeur, flexible, d'abord convexe ou turbiné, puis
plan à déprimé et d'ordinaire surmonté d'un petit mamelon, gris bleuâtre, gris-
brun ou gris noirâtre, lisse ou un peu floconneux, à marge régulière ou
ondulée, chair mince, blanche, devenant rougeâtre souvent à la fin ou à la
cassure, à saveur et odeur douces, lamelles légèrement décurrentes, four-
chues, serrées, étroites, aux arêtes obtuses mais non en forme de crêtes,
blanches ou tachées de rougeâtre. pied 3-8 cm de longueur, 0,3-0,6 cm
d'épaisseur, régulier ou un peu effilé au sommet, blanchâtre ou gris pâle, en
général légèrement soyeux, farci ou plein, spores blanches, lisses, fusiformes à
fusiformes-elliptiques, étroites, (8) 10-12 (14) x 3-4 (5) jum.
De juillet à octobre: en groupes parmi les mousses, d'habitude le Poly-
t rie hum.
Il n'est pas facile de reconnaître ce champignon du premier coup d'œil et,
à cause de ses lamelles relativement minces et serrées, le débutant est porté à
chercher du côté du Clitocybe. Cependant, une fois le genre Cantharellus
reconnu, il est facile à déterminer et on ne risque pas de le confondre avec les
autres chanterelles. Son chapeau grisâtre, mamelonné, le rougissement de sa
chair et de ses lamelles, et son habitat parmi les mousses sont caractéristiques.
On le dit comestible, mais vu sa petite taille, il offre peu d'intérêt.
Singer considère que les spores amyloïdes et les lamelles bien formées de
cette espèce sont une raison suffisante pour l'exclure du Cantharellus; il en a
fait le type d'un nouveau genre, le Cantharellula, qui comprend aussi le Clito-
eybe eetypoïdes Peck et le C. eyathiformis (Bull, ex Fr.) Kummer.
LACTARiUS
Le principal caractère distinctif du Laetarius est la présence d'un latex ou
d'une exsudation laiteuse que l'on peut mettre en évidence en coupant ou bri-
38
LACTARIUS
sant les lamelles ou la chair d'un jeune spécimen. Il est parfois difficile de
trouver du latex chez les vieux spécimens ou par temps très sec, mais le meilleur
endroit où regarder est le sommet du pied, au point d'insertion des lamelles.
Un petit nombre d'autres champignons possèdent aussi un latex, mais ils ont
un port différent du Lactarius, qui se caractérise par un aspect plutôt rigide et
une texture cassante venant de ce que la chair du réceptacle se compose non
seulement d'hyphes filamenteuses, comme chez les autres champignons, mais
aussi d'un grand nombre de grosses cellules rondes appelées sphérocystes. Ses
spores sont toujours ornées de verrues et d'épines plus ou moins saillantes ou
d'un réseau en relief. Cette ornementation est fortement amyloïde et, à très
fort grossissement, sa forme fournit un important critère pour la détermina-
tion précise des espèces. Les spores doivent être mesurées de profil puisque,
vues de face, elles sembleront globuleuses.
Ces spores caractéristiques et la présence de sphérocystes dans le tissu dis-
tinguent les genres Lactarius et Russula de tous les autres, et on les a même
parfois réunis dans une famille distincte, soit les russulacées. Le Lactarius
diffère bien sûr du Russula par la présence de latex.
Le Lactarius constitue pour le mycologue amateur un genre important et
intéressant, car ses nombreuses espèces fructifient pendant de longues périodes
tout au long de l'été et de l'automne. Leurs représentants sont souvent beaux
et de taille appréciable, et on peut déterminer bon nombre d'entre eux avec
suffisamment de certitude à partir de caractères macroscopiques.
Lorsqu'on récolte des lactaires, il est important de noter la couleur du
latex et les changements de teinte plus ou moins rapides qui peuvent survenir
lorsqu'on l'expose à l'air. La saveur du latex constitue un autre caractère
important; en y touchant simplement du bout de la langue, on découvrira s'il
est doux ou acre et brûlant, ou parfois astringent. Il arrive aussi que la sensa-
tion de brûlure n'apparaît que lentement. Enfin, il faut noter la couleur du
chapeau et du pied, et étabhr s'ils sont visqueux ou non.
Bien que le Lactarius soit en général rangé avec les genres à spores blan-
ches, bon nombre de ces espèces ont des spores colorées et il est conseillé de
faire déposer une sporée afin de les identifier. La couleur de celle-ci fournit un
caractère constant et, de ce fait, particulièrement précieux.
Certains lactaires, comme le L. deliciosus, sont reconnus comme d'excel-
lents comestibles, mais d'autres sont douteux. Il vaut sans doute mieux éviter
toutes les espèces à saveur acre, même si on prétend que certaines d'entre elles
sont sans danger après cuisson. Le L. rufus a été reconnu vénéneux et,
puisqu'il existe un certain nombre d'espèces rougeâtres qui pourraient être
confondues avec lui, il convient d'être très prudent et de rejeter tous les lac-
taires rougeâtres à goût acre. On recommande en outre d'éviter les espèces
dont le latex vire au lilas. Ici encore, on ne doit pas s'aventurer à consommer
des champignons qu'on n'a pas déterminés avec certitude.
39
CHAMPIC.NoNs < oMI M IHl I s I I VÉNÉNEUX DU CANADA
Clé
la Latex coloré à l'origine 2
\b Latex blanc à l'origine, immuable ou se colorant une fois exposé à l'air 4
2a Latex bleu /.. indigo
Ib Latex d'une autre couleur 3
3a Latex rouge-orangé ou rouge carotte L. deliciosus
3b Latex rouge cramoisi foncé L. subpurpureus
4a Latex blanc à l'origine, changeant de couleur une fois exposé à l'air, du moins sur
les meurtrissures 5
4b Latex blanc, immuable 13
5a Latex virant au lilas ou au violet 6
5^ Latex qui ne vire pas au lilas ou au violet 7
6a Chapeau glabre, gris brunâtre L. uvidus
6b Chapeau tomenteux, spécialement à la marge, jaune terne . . . . L. representaneus
la Latex virant au jaune 8
Ib Latex qui ne vire pas au jaune 10
Su' Chapeau glabre, grisâtre à rougeâtre fauve L. chrysorheus
Sb Chapeau tomenteux, spécialement à la marge 9
9a Chapeau jaune; pied scrobiculé par endroits L. scrobiculatus
9b Chapeau blanc; pied non scrobiculé L. resimus
lOa Latex devenant verdâtre en séchant ou gris-vert sur les meurtrissures 11
\0b Latex qui ne devient pas verdâtre en séchant ou gris-vert sur les meurtrissures . 12
1 la Sporée jaunâtre L. trivialis
\\b Sporée blanche L. mucidus
Ma Latex devenant lentement rosâtre à la cassure; chapeau brun foncé, velouté
L. lignyotus
Mb Latex produisant des taches grises ou presque noires sur les lamelles; chapeau
olive terre d'ombre L. necator
1 2)a Chapeau visqueux 14
1 3^ Chapeau non visqueux 15
\4a Chapeau glabre, jaunâtre L. affinis
\4b Chapeau tomenteux, rosâtre L. torminosus
\5a Présence d'une forte odeur aromatique, particulièrement évidente à l'état sec . 16
15^ Absence d'odeur aromatique à l'état frais ou sec 17
\6a Chapeau rouge brunâtre foncé; latex blanc L. camphoratus
\6b Chapeau gris fauve à tan pâle, latex aqueux ou ressemblant au lactosérum
L. helvus
Ma Saveur douce 18
1 Ib Saveur acre 19
1 %a Chapeau glabre L. subdulcis
\%b Chapeau pruineux-velouté; lamelles espacées L. hygrophoroides
\9a Saveur d'abord douce, devenant parfois lentement acre ou légèrement amère ....
L. subdulcis
\9b Saveur nettement acre 20
10a Chapeau glabre 21
20b Chapeau non glabre 22
40
LACTARIUS
2\a Chapeau gris cendre, plus foncé au centre L. cinereus
2\b Chapeau rougeâtre L. rufus
22a Chapeau gris, mesurant habituellement moins de 4 cm de largeur L. griseus
22b Chapeau d'une autre couleur que le gris 23
2?>a Chapeau rougeâtre, finement soyeux d'abord, vite glabre L. rufus
23b Chapeau blanc ou blanchâtre 24
24a Chapeau formant un rouleau cotonneux à la marge L. deceptives
24b Chapeau sans rouleau cotonneux à la marge 25
25a Lamelles très serrées, prenant une teinte rosâtre; saveur devenant lentement
acre L. controversus
25b Lamelles subespacées, devenant jaunâtre crème; saveur très acre . . . . L. vellereus
LACTARIUS AFFINIS Peck Non recommandé
Fig. 54 et 55, p. 26
CHAPEAU 5-15 cm de largeur, charnu, ferme, d'abord convexe-ombiliqué,
puis étalé et déprimé au centre, jaunâtre ou jaune ochracé avec parfois une
légère teinte carnée, glabre, visqueux, non zone, à marge d'abord enroulée,
puis arquée, chair blanche, ferme, assez épaisse, latex blanc, immuable, à
saveur acre, lamelles adnées à décurrentes, serrées à subespacées, assez larges,
fourchues près de la base, blanchâtres à jaunâtre crème, pied 3-8 cm de lon-
gueur, 1-2 cm d'épaisseur, régulier, glabre, visqueux, de la couleur du chapeau
ou légèrement plus pâle, parfois tacheté, farci puis creux, spores très
ellipsoïdes à globuleuses, blanchâtres, 7,5-10 x 6,5-8,5 ^m, ornées de verrues
qui sont réunies par des bandes ou d'épaisses lignes de manière à former un
réseau assez complet.
De juillet à octobre: seul ou parfois en groupe sur le sol dans les bois
mixtes.
Cette espèce se caractérise par un chapeau, des lamelles et un pied de cou-
leur plus ou moins uniforme, des lamelles larges subespacées et un latex acre.
Le L. insulsus (Fr.) Fr. est de couleur plus orangée et son chapeau est nette-
ment zone.
LACTARIUS CAMPHORATUS (Bull, ex Fr.) Fr. Comestible
Fig. 53, p. 26
CHAPEAU 1-3 cm de largeur, convexe, souvent mamelonné, devenant étalé
et enfin déprimé, fauve à rouge brunâtre foncé, sec, glabre, non zone, parfois
un peu ridé et inégal, à marge d'abord enroulée, puis arquée, chair mince,
ferme, fragile, teintée de la couleur du chapeau ou plus pâle, à odeur parfumée
et aromatique, spécialement à la dessiccation, latex blanc, doux, souvent peu
abondant par temps sec. lamelles adnées à légèrement décurrentes, serrées,
assez étroites, blanchâtres à carnées, puis brun rougeâtre. pied 1-5 cm de lon-
gueur, 0,3-0,9 cm d'épaisseur, régulier, glabre à pruineux, spongieux-farci, de
même couleur que le chapeau ou plus pâle, spores subglobuleuses, blanches,
41
C HAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
en général 6,5-8,5 x 5,5-7,5 /^ni ornées de verrues assez grossières, distinctes
ou plus ou moins conHuentes, formant de courtes crêtes ou parfois réunies par
des lignes en un réseau partiel.
De juillet à septembre: sur le sol ou sur du bois très décomposé dans les
forêts mixtes.
Le L. camphoratus est une espèce assez commune. Kauffman la donne
pour comestible. Son odeur caractéristique n'est pas camphrée, contrairement
à ce que son nom pourrait laisser croire, mais se rapproche plutôt de celle du
L. helvus. Parfois très faible chez les spécimens frais, elle s'accentue à la
dessiccation. Le L. rufus est de même couleur, mais de plus grande taille; son
latex est acre et il n'en possède pas l'odeur caractéristique. Le L. subdulcis lui
ressemble aussi mais il est généralement plus pâle et inodore.
LACTARIUS CHRYSORHEUS Fr. Suspect
Fig. 81, p. 49
CHAPEAU 5-8 cm de largeur, charnu, convexe au début et en général
mamelonné, mais parfois aussi ombiliqué, puis aplani et même déprimé, de
couleur carné grisâtre à rougeâtre roux ou fauve, glabre, visqueux à l'état
humide, peu ou pas zone, à marge d'abord enroulée, s'étalant par la suite.
CHAIR assez épaisse, blanche, se tachant de jaune à cause du latex, à odeur
forte et piquante, latex d'abord blanc, virant au jaune soufre, à saveur lente-
ment acre, parfois amère au début, lamelles adnées à légèrement décurrentes,
serrées, assez étroites, blanchâtres à jaunâtres, devenant brun rougeâtre en
vieillissant ou à la meurtrissure, parfois fourchues près du pied, pied 3-8 cm
de longueur, 0,5-1 cm d'épaisseur, régulier, glabre à légèrement pubescent à la
base, de même couleur que le chapeau ou plus pâle, farci, puis creux, spores
très elliptiques à subglobuleuses, 6-9 x 5-7 ji^m, ornées d'épines et de verrues
assez saillantes, distinctes, formant de courtes crêtes, ou réunies par des
bandes ou des lignes en un réseau partiel.
De juillet à octobre: sur le sol, d'habitude dans les forêts de conifères.
Cette espèce rougeâtre est assez commune et se caractérise par un latex
blanc à saveur amère ou acre, qui vire très rapidement au jaune vif. On s'est
demandé s'il fallait l'appeler L. chrysorheus ou L. theiogalus Fr. D'après des
illustrations récentes de Wakefield et Dennis (1950) et de Neuhoff (1956), cette
dernière serait plus petite et d'une couleur tirant davantage sur le brun
rougeâtre.
LACTARIUS CINEREUS Peck Non recommandé
Fig. 56, p. 28
CHAPEAU 2-6 cm de largeur, d'abord convexe, ombiliqué, puis étalé et
déprimé à infundibuliforme, gris cendré, plus foncé au centre, glabre, vis-
queux, non zone ou alors très légèrement chez certains spécimens, à marge
42
LACTARIUS
d'abord enroulée, puis étalée, chair mince, blanche, latex blanc, immuable,
à saveur acre, lamelles adnées, serrées, étroites, blanches, parfois fourchues
près du pied, ne se tachant pas aux meurtrissures, pied 2-4 cm de largeur,
0,5-1,5 cm d'épaisseur, réguHer ou s'effilant vers le haut, glabre, tomenteux à
la base, de même couleur que le chapeau, spongieux, puis creux, spores blan-
ches, largement elhpsoïdes à subglobuleuses, 6-8 x 5-6 ji^m, ornées de verrues
distinctes ou plus ou moins confluentes et d'un petit nombre de lignes, mais à
peine réticulées.
De juillet à septembre: en groupes sur le sol dans les forêts mixtes.
Il existe plusieurs espèces grisâtres à latex acre qu'il n'est pas facile de dis-
tinguer. Chez le L. cinereus, les lamelles demeurent immuables, même sur les
meurtrissures, et la sporée est blanche. Le L. trivialis (Fr. ex Fr.) Fr. a une
sporée jaunâtre et ses lamelles se tachent de vert grisâtre ou de brunâtre. On
observe également des taches sur les lamelles du L. vahus Peck, du L. mucidus
Burl. et du L. parvus Peck. Les spores de ce dernier sont à peu près de la même
grosseur que celles du L. cinereus, mais son chapeau sèche rapidement. Le L.
vahus et le L. mucidus possèdent tous deux de grandes spores, soit environ
8-10 \jLm de longueur, mais diffèrent l'une de l'autre par la cuticule de leur
chapeau. Chez le L. mucidus, celle-ci est très visqueuse et formée d'hyphes
allongées très gélatineuses tandis que chez le L. varius, elle se compose
d'hyphes entrelacées subgélatineuses et sèche vite. Ces espèces ne sont pas
recommandées pour la table.
LACTARIUS CONTROVERSUS (Pers. ex Fr.) Fr. Non recommandé
Fig. 59, p. 28
CHAPEAU 8-20 cm de largeur, ombiliqué, puis déprimé et à la fin en forme
d'entonnoir, blanchâtre ou carné, taché de brunâtre ou de carné, vaguement
zone vers la marge, visqueux, un peu tomenteux, à marge d'abord enroulée,
puis relevée, chair ferme, blanche ou un peu carnée, latex blanc, immuable,
à saveur lentement acre, lamelles légèrement décurrentes, très serrées,
étroites, blanchâtres ou rose carné, pied 2-4 cm de longueur, 0,5-2,5 d'épais-
seur, régulier ou s'effilant un peu vers la base, légèrement floconneux-
pubescent, blanc ou un peu maculé, plein, parfois excentrique, spores presque
blanches ou à faible reflet carné, largement ellipsoïdes à subglobuleuses,
5-7,5 X 4-5,5 f^m, ornées d'un petit nombre de bandes formant un réseau
partiel et de quelques verrues isolées.
D'août à octobre: en groupes dans les bois humides, en association avec le
tremble.
Cette espèce de très grande taille se caractérise par des lamelles carnées et
un chapeau marqué de taches brunâtres à rosâtres. Celles-ci ne sont pas tou-
jours très visibles, mais les lamelles roses sont très frappantes. On ignore si ce
champignon est comestible; de toute façon, il n'est pas recommandé à cause de
son latex acre.
43
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
LACTARIUS DECEPTIVUS Peck Douteux
Fig. 67. p. 29
cHAPhAi' 5-15 cm de largeur, ferme, d'abord convexe-ombiliqué, puis
plan-déprimé à un peu en forme d'entonnoir, blanc ou taché de rouille, sec,
non zone, glabre sauf à la marge, qui est d'abord enroulée, puis plus ou moins
relevée à la fin et recouverte d'un tomentum cotonneux, chair blanche, assez
épaisse, ferme, latex blanc, immuable, acre, lamelles adnées ou un peu
décurrentes, serrées à subespacées, assez larges, parfois fourchues, de couleur
blanche ou jaune crème, pied 2-8 cm de longueur, 1-1,5 cm d'épaisseur,
robuste, régulier, pubescent à tomenteux, blanc, plein, spores blanches, très
ellipsoïdes à subglobuleuses, 9-12 (14) x 7-9 (10) ^m, ornées de verrues fines à
moyennes, éparses, isolées.
De juillet à septembre: seul ou en groupes dans les bois, d'habitude en
bordure des marécages ou dans les endroits marécageux.
La caractéristique la plus frappante de ce champignon est sa marge coton-
neuse qui, toutefois, s'estompe presque complètement à maturité, ce qui risque
de semer la confusion. Ses spores sont plus grosses que celles du L. vellereus.
Les spécimens dont le latex est rare ou peu visible risquent d'être pris pour le
Russula delica.
On dit que son goût acre disparaît à la cuisson, mais il y a danger de con-
fondre les spécimens adultes avec le L. vellereus qui est réputé vénéneux.
LACTARIUS DELICIOSUS (L. ex Fr.) Gray Comestible
Fig. 57 et 58, p. 28; fig. 412, p. 306
Lactaire délicieux
CHAPEAU 5-12 cm de largeur, charnu, ferme, d'abord convexe-ombiliqué,
puis plan et déprimé au centre, orangé rougeâtre, souvent marqué de zones
concentriques claires, changeant graduellement au grisâtre ou gris-vert, glabre,
visqueux à l'état humide, à marge d'abord enroulée, puis arquée et étalée.
chair blanchâtre, se tachant d'orangé à la cassure, puis virant au verdâtre.
LATEX orangé, orangé rougeâtre ou rouge carotte, à saveur douce, lamelles
adnées-décurrentes, serrées, assez étroites, orangé vif, devenant verdâtres aux
meurtrissures, pied 4-10 cm de longueur, 1-2 cm d'épaisseur, régulier ou effilé
à la base, pruineux à glabre, de même couleur que le chapeau ou plus pâle,
souvent taché d'orangé, farci, puis creux, spores un peu jaunâtres, subglobu-
leuses, 8-10,5 X 7-8,5 fim, ornées de lignes et de crêtes formant un réseau plus
ou moins complet, et de quelques verrues distinctes.
De juillet à octobre: épars ou en groupes sous les conifères, dans les bois
humides ou les endroits marécageux.
Le lactaire délicieux est un comestible des plus intéressants, facilement
reconnaissable à son latex orangé et à sa couleur. Les taches verdâtres qui
apparaissent sur sa chair le rendent peut-être moins appétissant, mais elles
44
LACTARIUS
n'altèrent en rien sa comestibilité. Sa saveur est agréable et on le trouve sou-
vent en abondance.
Par le passé, cette espèce a été confondue avec une autre très voisine, le
L. thyinos, récemment identifiée par A. H. Smith, Ph.D. Cette dernière se
caractérise par un pied visqueux et des lamelles plus espacées et plus fortement
décurrentes. On peut, avec un peu d'expérience, distinguer ces deux champi-
gnons sur le terrain, mais quoi qu'il en soit, la confusion ne porte pas à consé-
quence puisque tous deux sont comestibles. Une espèce de l'Ouest, le L.
sanguifluus Fr., pourrait également être prise pour le L. deliciosus, mais elle en
diffère par son latex rouge sang foncé à rouge violacé. Elle est aussi
comestible.
LACTARIUS GRISEUS Peck Non comestible
Fig. 60, p. 28
CHAPEAU 1-4 cm de largeur, plutôt flasque, d'abord convexe, puis pro-
fondément déprimé à infundibuliforme, gris fuligineux, d'ordinaire plus foncé
au centre, non zone, sec, tomenteux, hérissé de petites pointes formées par la
pilosité, à marge d'abord incurvée, puis arquée, chair blanche, mince, latex
blanc, immuable, à saveur lentement acre, lamelles adnées à décurrentes,
serrées ou subespacées, assez larges, blanches, puis crème à jaunâtre, pied
1-5 cm de longueur, 0,15-0,45 cm d'épaisseur, régulier, glabre, blanchâtre ou
grisâtre, plus pâle que le chapeau, farci, puis creux, spores ellipsoïdes à
subglobuleuses, blanches, 6-8,5 x 5-6,5 lum, ornées d'un réseau presque com-
plet de bandes saillantes et de quelques verrues isolées.
De juillet à septembre: généralement en groupes sur le bois très décom-
posé ou sur le sol.
Vu sa petite taille et son goût acre, ce champignon n'a pas de valeur ali-
mentaire; il est toutefois assez commun et on le trouve souvent sur son chemin.
Il se reconnaît à sa couleur grise, à sa petite taille et à son chapeau tomenteux.
LACTARIUS HELVUS (Fr.) Fr.
Fig. 61, p. 28
CHAPEAU 2-10 cm de largeur, assez fragile, convexe au début, puis plan ou
déprimé, parfois un peu mamelonné, gris fauve, devenant tan pâle, sec, fine-
ment floconneux-fibrilleux, non zone, à marge d'abord enroulée, mais s'éta-
lant par la suite, chair blanchâtre, aqueuse, à odeur prononcée, parfumée et
aromatique, particulièrement forte chez les spécimens séchés. latex aqueux ou
blanchâtre, immuable, à saveur douce ou très légèrement acre, lamelles un
peu décurrentes, serrées, étroites, blanchâtres, puis carné jaunâtre, pied
4-8 cm de longueur ou parfois plus, 0,5-1,0 cm d'épaisseur, régulier, pruineux
au sommet à finement pubescent à la base, de même couleur que le chapeau,
farci, puis creux, spores très ellipsoïdes à subglobuleuses, 6-8,5 x 5-6 ji^m,
45
C HAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNilX DU CANADA
ornées d'un réseau interrompu de bandes et de crêtes, ou encore de fines
lignes, et d'un petit nombre de verrues isolées.
En août et septembre: sur le sol ou dans la sphaigne, d'habitude dans les
bois marécageux.
Cette espèce plutôt commune est remarquable par son odeur aromatique
qui est particulièrement prononcée et persiste longtemps chez les spécimens
séchés. On ignore si elle est comestible.
LACTARIUS HYGROPHOROIDES B. et C. Comestible
Fig. 62, p. 28
CHAPEAU 2-8 cm de largeur, assez ferme et cassant, d'abord convexe à
plan et un peu déprimé au centre, puis profondément déprimé ou un peu en
forme d'entonnoir, rougeâtre fauve à jaunâtre, sec en surface, pruineux-
velouté, lisse ou plus ou moins rugueux, à marge enroulée, puis étalée, chair
assez mince, blanchâtre, à odeur et saveur douces, latex blanc, immuable, à
saveur douce, abondant, lamelles adnées à un peu décurrentes, espacées,
larges, blanchâtres ou crème, pied 2-5 cm de longueur, 0,6-1,2 cm d'épais-
seur, régulier, plutôt court, finement velouté à glabre, plus ou moins de la cou-
leur du chapeau, plein, spores blanches, très eUipsoïdes, 8-10 x 6-7,5 ^m,
ornées de verrues et de crêtes peu saillantes, certaines distinctes, mais la
plupart réunies par de fines lignes.
En juillet et août: épars ou en groupes, en général dans les bois de feuillus.
Les principaux traits distinctifs de cette espèce sont sa couleur brun
rougeâtre et ses lamelles espacées. Le L. volemus est de même couleur, mais a
des lamelles serrées.
Fig. 69 à 78: 69, Lactarius necalor; 70, L. necator. 11, L. representaneus; 72, L. represen-^
taneus; 73, L. resimus; 74, L. scrobiculalus; 75, L. ru/us; 76, L. ru/us; 11, L. subpurpureus;
78, L. subpurpureus.
46
47
ON
d
FiG, 80 à 89: 80, Lactarius subdulcis; 81, L. chrysorheus; 82, L. torminosus; 83, L. mucidus;^
84, L. uvidus; 85, L. vellereus; 86, Russula alutacea; 87, /?. alutacea; 88, /?. aurantiolutea;
89, /?. aurantiolutea.
48
49
90
92
FiG. 90 à 92, Amanita cœsarea. 90, exemplaire adulte (noter la volve membraneuse et lâche);
91, coupe de l'œuf, avant la rupture de la volve (on voit le jeune réceptacle à l'intérieur de
celui-ci); 92, jeunes exemplaires illustrant la rupture de la volve et l'émergence du réceptacle.
FiG. 93 à 102: 93, Russula densifolia; 94, R. densifolia; 95, R. emeiica; 96, R. emefica; ►
97, R. fallax; 98, R. flava; 99, R. fœlens; 100, R. fragilis; 101, R. luiea; 102, R. nigricans.
50
51
103
104
■ y ■
FiG. 103 à 104, Atnanita muscaria. 103, exemplaire adulte (noter la volve qui adhère à la base
du pied et forme des anneaux et des bourrelets irréguliers); 104, séquence illustrant la rupture
du voile universel, qui laisse des débris sur le chapeau et à la base du pied, et le déchirement
du voile partiel qui forme l'anneau.
FiG. 105 à 114: 105, Russula abieiina; 106, R. œruginea; 107, R. chamœleontina; 108, /?.►
décolorons; 109, R. intégra; 110, R. mariœ; 111, R. xerampelina; 112, Pleurotus serotinus;
113, Tricholoma pessundatum; \\4, Marasmius siccus.
52
53
FiG. 115, Amanita virosa: jeune réceptacle émergeant de la volve et deux spécimens adultes
(noter la couleur blanc immaculé, la volve membraneuse enchâssant le pied et l'anneau qui
pend librement autour de celui-ci.).
54
LACTARIUS
LACTARIUS INDIGO (Schw.) Fr. Comestible
Fig. 65 et 66, p. 28
CHAPEAU 5-13 cm de largeur, d'abord convexe et un peu ombiliqué, puis
plan, déprimé au centre et en forme d'entonnoir à la fin, bleu indigo au début,
plus pâle avec des reflets gris argenté par la suite, marqué de zones concentri-
ques d'un bleu plus foncé, glabre, un peu visqueux, à marge d'abord enroulée,
puis arquée et relevée, chair bleue, devenant verdâtre avec l'âge, latex bleu
foncé, à saveur douce, lamelles adnées-décurrentes, serrées, moyennement
larges, bleues, puis grisâtres en vieillissant, pied 2-5 cm de longueur, 1-2 cm
d'épaisseur, régulier, glabre, de même couleur que le chapeau ou plus pâle,
parfois bleuâtre, marbré, farci, puis creux, spores jaunâtres, très ellipsoïdes à
subglobuleuses, 7,5-9,5 x 6-7,5 /^m, ornées d'un réseau quasi complet de
bandes fines à saillantes et de quelques verrues isolées.
De juillet à octobre: sur le sol dans les bois.
Cette espèce n'est pas commune, mais on ne risque pas de la confondre
avec une autre si on la rencontre, car elle est la seule à posséder un latex bleu
foncé.
LACTARIUS LIGNYOTUS (Fr. ex Fr.) Fr. Suspect
Fig. 63, p. 28
chapeau 2-8 cm de largeur, convexe à plan, parfois déprimé au centre,
d'habitude mamelonné, de couleur uniforme, brun chocolat foncé ou brun
fuHgineux, sec, non zone, pruineux-velouté, à marge régulière, ondulée ou
parfois plissée. chair blanche, devenant lentement rosâtre une fois blessée.
LATEX blanc, virant peu à peu au rougeâtre, à saveur douce ou légèrement acre.
LAMELLES aduécs à décurrentes, subespacées, larges, blanches au début, puis
crème à chamois jaunâtre, à arêtes parfois brunes, pied 3-9 cm de longueur,
0,3-0,9 cm d'épaisseur, régulier, ridé au sommet, pruineux-velouté, de la
couleur du chapeau, farci, spores jaunâtres en masse, subglobuleuses,
8-10 X 7,5-9 fim, ornées de bandes et de crêtes saillantes formant un réseau
quasi complet.
De juillet à octobre: sur le sol, d'ordinaire dans les forêts de conifères
surtout dans les endroits marécageux.
Les rapports sur la comestibihté de ce champignon ont varié. Certains
l'ont déclaré très bon, d'autres toxique. Il faut donc être très prudent si on en
fait l'essai, et il vaut probablement mieux l'éviter.
Le chapeau brun foncé et velouté est très frappant; en revanche, les taches
rougeâtres n'apparaissent que lentement et ne sont pas très visibles. Cette
espèce pourrait être confondue avec le L. fuliginosus Fr. qui est toutefois plus
pâle et possède un pied plus court, non ridé en son sommet et des spores un peu
plus petites. L. gerardii Peck lui ressemble à première vue, mais se reconnaît
facilement à ses lamelles très espacées.
55
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
LACTARIUS MUCIDUS Burl. Non recommandé
lig. 83, p. 49
CHAPEAU 2-8 cm de largeur, d'abord convexe, ombiliqué, puis aplani et
déprimé à en forme d'entonnoir, grisâtre, gris brunâtre vers la marge à
brunâtre au centre, visqueux, glabre, non zone, à marge d'abord enroulée,
puis étalée, chair blanche, molle, mince, latex blanc, devenant gris verdâtre à
gris bleuâtre en séchant, acre, lamelles adnées, serrées à subespacées, assez
étroites, parfois fourchues, blanches, se tachant de gris verdâtre à la meurtris-
sure, avec parfois un reflet bleuâtre une fois blessé, pied 2-5 cm de longueur,
0,5-2 cm d'épaisseur, régulier ou s'effilant vers le haut, un peu visqueux,
glabre ou légèrement rivuleux-ridé, de même couleur que le chapeau ou plus
pâle, farci, puis creux, spores blanches, ellipsoïdes à subglobuleuses,
7,5-10 X 6-8 ^m, ornées d'un réseau grossier de lignes et de bandes, et d'un
petit nombre de verrues isolées.
De juillet à octobre: sur le sol, en général dans les bois de conifères.
Cette espèce se rapproche du L. trivialis, mais elle est un peu plus foncée
que celle-ci et ses spores sont plus petites. Le changement de teinte du latex est
lent et ce caractère doit être identifié avec soin car il pourrait y avoir confusion
avec le L. cinereus, dont les spores sont toutefois plus petites. Le L. varius Pk.
est très légèrement visqueux et peut être distingué du L. mucidus par l'examen
au microscope de la cuticule du chapeau, qui se compose d'hyphes allongées et
gélatineuses chez cette dernière, et emmêlées et beaucoup moins gélatineuses
chez la première.
On ignore tout de sa comestibilité, et elle n'est pas recommandée à cause
de son latex acre.
LACTARIUS NECATOR (Pers. ex Fr.) Lund. Non recommandé
Fig. 69 et 70, p. 47
chapeau 5-15 cm de largeur, ferme, d'abord convexe, ombiliqué, puis
étalé et déprimé au centre, brun olive à couleur d'ombre, plus foncé sur le
disque, non zone, glabre ou orné de fibrilles agglutinées, visqueux à l'état
humide, à marge jaune et villeuse au début, chair ferme, épaisse, blanchâtre.
LATEX blanc, immuable, acre, lamelles un peu décurrentes, étroites, serrées,
jaune pâle, devenant noires à la meurtrissure et grises en séchant, pied 2-6 cm
de longueur, 1-3 cm d'épaisseur, régulier, glabre, visqueux à l'état humide, de
même couleur que le chapeau ou plus pâle, souvent marqué de taches plus
foncées, farci ou creux, spores jaunâtres ou crème, ellipsoïdes à subglobu-
leuses, 7-9 X 5,5-7 ^m, ornées d'un réseau presque complet de lignes assez
épaisses et de quelques verrues éparses.
De juillet à septembre: seul ou en groupes dans les bois mixtes.
Ce champignon semble fort peu appétissant, mais on dit qu'il est con-
sommé en Europe. Son latex acre et ses couleurs repoussantes incitent proba-
blement la plupart des gens à le rejeter. Il était autrefois connu sous le nom de
L. turpis (Weinm.) Fr., qui ne fait plus partie de la nomenclature actuelle.
56
LACTARIUS
Il pourrait se confondre avec le L. atroviridis Peck dont le chapeau est
plus vert et a une surface scabre et rugueuse.
LACTARIUS REPRESENTANEUS Britz. Non recommandé
Fig. 71 et 72, p. 47
CHAPEAU 7-15 cm de largeur, convexe, puis plan, jaune terne, visqueux,
tomenteux, non zone, à marge d'abord enroulée et fortement tomenteuse.
CHAIR ferme, blanchâtre, devenant lilas. latex très abondant, d'abord blanc,
puis aqueux et enfin lilas, un peu acre, lamelles adnées, légèrement décur-
rentes, serrées, moyennement larges, jaunâtre terne, se tachant de lilas à la
meurtrissure, pied 5-6 cm de longueur, 2-3 cm d'épaisseur, régulier, glabre,
pruineux au sommet, tomenteux à la base, jaunâtre avec des taches plus
claires, creux, spores blanches, très elliptiques à subglobuleuses, 9-11 x
7,5-9 fim, ornées d'un réseau interrompu de bandes assez saillantes et d'un
petit nombre de verrues ou de courtes crêtes éparses.
En août et septembre: seul ou en groupe, dans les bois humides.
Ce champignon peu commun est très frappant par son chapeau jaune,
pubescent et visqueux, et par son abondant latex qui se colore en lilas. Les
taches plus claires sur le pied constituent un autre trait distinctif. Le L.
speciosus Burl. lui ressemble, mais son chapeau est zone et il pousse plus au
sud. La comestibilité du L. representaneus n'est pas connue, mais il n'est pas
recommandé à cause de son goût acre et aussi parce que d'autres espèces à
latex virant au lilas, comme le L. uvidus, sont réputées toxiques.
LACTARIUS RESIMUS Fr. Non comestible
Fig. 73, p. 47
chapeau 5-13 cm de largeur, profondément déprimé à en forme d'enton-
noir, blanc, se teintant de jaune, non zone si ce n'est très légèrement près de la
marge, visqueux à l'état humide, glabre au centre, à marge blanchâtre, tomen-
teuse, d'abord enroulée, puis étalée, chair ferme, blanche, à odeur forte sur
les spécimens frais, latex blanc au début, virant au jaune soufre, acre.
LAMELLES blanchâtrcs à crème pâle, serrées, décurrentes, parfois fourchues
près du pied, pied 2-4 cm de longueur, 1-2 cm d'épaisseur, blanchâtre avec des
taches jaunâtres, régulier, glabre ou pruineux au sommet, farci, puis creux.
SPORES très eUipsoïdes à subglobuleuses, blanches, 5,5-8 x 4,5-6 /um, ornées
d'un réseau interrompu de bandes et de lignes assez saillantes, et parfois d'un
petit nombre de verrues éparses.
De juillet à septembre: sur le sol en association avec le tremble.
Cette espèce blanche de bonne taille se caractérise par une marge pubes-
cente et un latex acre qui vire au jaune très rapidement. On ne dispose pas de
données sur sa comestibilité, mais elle n'est pas recommandée à cause de son
latex acre.
57
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
LACTARIUS RUFUS (Scop. ex Fr.) Fr. Vénéneux
Fig. 75 et 76, p. 47
CHAPEAU 4-10 cm de largeur, convexe, puis déprimé à en forme d'enton-
noir, mamelonné, rouge bai à roux, ne pâlissant pas, sec, non zone, d'abord
finement tloconneux-soyeux, mais vite glabre, à marge enroulée au début.
CHAIR mince, assez molle, blanchâtre, teintée de rose, inodore, latex blanc,
immuable, très acre, lamelles un peu décurrentes, serrées, étroites, ochracées,
devenant rousses, parfois fourchues, pied 5-9 cm de longueur, 0,5-1 cm
d'épaisseur, régulier, sec, glabre à pruineux ou pubescent à la base, de la cou-
leur du chapeau ou plus pâle, farci, puis creux, spores très ellipsoïdes à subglo-
buleuses, blanches, 7-9 x 5-7 ^m, ornées de bandes assez saillantes formant
un réseau presque complet, et de quelques verrues et courtes crêtes distinctes.
De juillet à septembre: sur le sol dans les bois de conifères, en particulier
sous l'épinette, dans les endroits marécageux.
Cette espèce est réputée vénéneuse. On peut la confondre avec le L. sub-
dulcis qui est d'habitude de plus petite taille et moins acre.
LACTARIUS SCROBICULATUS (Scop. ex Fr.) Fr. Vénéneux
Fig. 74, p. 47
CHAPEAU 5-15 cm de largeur, d'abord convexe, puis déprimé à en forme
d'entonnoir, jaune pâle ou jaune ochracé, parfois jaune rougeâtre, variant de
non zone à nettement zone, visqueux, plus ou moins tomenteux en particulier
vers la périphérie, devenant glabre ou presque avec l'âge, à marge d'abord
enroulée, puis étalée, chair ferme, blanche, jaunissant à la blessure, latex
blanc, virant rapidement au jaune soufre, acre, lamelles adnées à un peu
décurrentes, serrées, assez étroites, parfois fourchues près du pied, blanchâtres
ou jaunâtres, pied 3-8 cm de longueur, 1-3 cm d'épaisseur, régulier, glabre, de
la couleur du chapeau ou plus pâle avec des dépressions de couleur plus vive,
creux, spores blanches, très ellipsoïdes à subglobuleuses, 7-9 x 6-7,5 ^m,
ornées d'un petit nombre de bandes saillantes formant un vaste réseau inter-
rompu dont les lacunes sont occupées par des verrues ou de courtes crêtes
distinctes.
En août et septembre: en groupe sur le sol dans les bois humides, d'habi-
tude sous les conifères.
Cette espèce se distingue surtout par sa marge pubescente et ses dépres-
sions très évidentes sur le pied; elle est assez frappante, mais peu commune.
LACTARIUS SUBDULCIS (Bull, ex Fr.) Gray Comestible
Fig. 80, p. 49
CHAPEAU 2-5 cm de largeur, convexe au début, puis déprimé à en forme
d'entonnoir, souvent papilleux, rouge brunâtre à tan pâle ou fauve rougeâtre,
58
LACTARIUS
ne pâlissant pas, sec, glabre, non zone, à marge d'abord enroulée, puis étalée.
CHAIR ferme, blanchâtre ou teintée de fauve, inodore, latex blanc, immuable,
à saveur douce ou lentement acre à amère. lamelles adnées à décurrentes, par-
fois fourchues, serrées, assez étroites, blanchâtres à carné jaunâtre ou tachées
de fauve, pied 2-7 cm de longueur, 0,3-0,6 cm d'épaisseur, régulier ou s'effi-
lant légèrement vers le haut, glabre ou pubescent vers la base, de même couleur
que le chapeau ou plus pâle, farci, puis creux, spores très ellipsoïdes à sub-
globuleuses, blanches, 7-10 x 6-8 f^m, ornées de verrues distinctes, fines à
moyennes.
De juin à octobre: en groupe sur le sol dans les bois, les marécages et les
endroits humides.
Il existe un certain nombre de petites espèces rougeâtres qui peuvent
facilement se confondre avec le L. subdulcis, dont l'identité exacte pose
d'ailleurs un problème. Les spécimens réunis sous ce nom dans l'Herbier
national à Ottawa se répartissent en deux espèces distinctes, l'une possédant
des spores d'environ 7-10 x 6-8 f^m, ornées de verrues et d'épines mais non
réticulées, et l'autre des spores de 5,5-8 x 5-6 m, ornées d'un réseau de
bandes et de crêtes. Il semble que la première soit la vraie.
Le L. subdulcis est réputé comestible, mais il y a un net danger de le con-
fondre avec le vénéneux L. rufus. Celui-ci est d'ordinaire de plus grande taille,
mais on ne saurait s'y fier; sa saveur est très acre.
LACTARIUS SUBPURPUREUS Peck Comestible
Fig. 77 et 78, p. 47
CHAPEAU 2-8 cm de largeur, charnu, convexe-ombiliqué, puis étalé,
déprimé ou presque en forme d'entonnoir, aux couleurs mêlées et variables:
rouge foncé à rose hortensia, zone de rose et taché de vert, avec des reflets
grisâtres, pâlissant, glabre, un peu visqueux à l'état humide, à marge prui-
neuse, enroulée au début, puis arquée, chair blanchâtre à rosâtre, se tachant
de rouge, en particulier près des lamelles, latex cramoisi foncé, à saveur
douce. LAMELLES légèrement décurrentes, subespacées, moyennement larges,
de couleur rouge foncé, pâhssant et devenant verdâtres à la fin. pied 2-6 cm de
longueur, 0,5-1 cm d'épaisseur, régulier, glabre, pubescent à la base, de même
couleur que le chapeau mais avec des taches rouge foncé, farci, puis creux.
spores très ellipsoïdes à subglobuleuses, jaunâtres, 8-11 x 7-9 fim, ornées de
bandes saillantes formant un réseau quasi complet, et de quelques verrues et
crêtes distinctes.
De juillet à septembre: dans les bois humides, apparemment en associa-
tion avec la pruche.
Cette espèce plutôt rare est très remarquable par son latex rouge foncé et
son chapeau panaché. Le latex du L. deliciosus tire davantage sur le rouge-
orangé.
59
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
LACTARIUS TORMINOSUS (Schactf. ex Fr.) Gray Vénéneux
Fig. 82, p. 49
('HAPEAU 4-10 cm de largeur, charnu, ferme, d'abord convexe, puis
déprimé au centre, devenant étalé à quasi en forme d'entonnoir, chamois jau-
nâtre pâle ou carné rosâtre, souvent marqué de zones plus foncées, visqueux,
glabre au centre, à marge enroulée et recouverte durablement d'un long
tomentum blanchâtre, chair ferme, blanche à carné pâle, latex blanc,
immuable, très acre, lamelles décurrentes, serrées, étroites, blanchâtres à
jaunâtres ou un peu teintées de rosâtre, parfois fourchues près du pied, pied
2-6 cm de longueur, 1-2 cm d'épaisseur, régulier ou s'effilant légèrement vers
la base, glabre ou pruineux, plus pâle que le chapeau, parfois un peu taché de
jaunâtre, farci, puis creux, spores blanches, très ellipsoïdes à subglobuleuses,
7-10 X 5,5-8 ^m, ornées de bandes saillantes formant un réseau quasi complet
et d'un petit nombre de verrues ou de courtes crêtes distinctes.
De juillet à septembre: sur le sol dans les bois.
Ce champignon peut se confondre avec le L. cilicioides Fr. qui est égale-
ment réputé vénéneux. Ce dernier est souvent plus blanc, mais plus pâle que le
L. torminosus, mais pas toujours. On les distingue avec certitude par l'examen
des spores, qui sont plus petites chez le L. cilicioides.
LACTARIUS TRIVIALIS (Fr. ex Fr.) Fr. Suspect
Fig. 64, p. 28
CHAPEAU 5-15 cm de largeur, charnu, d'abord convexe, puis plan ou un
peu déprimé, avec la marge infléchie mais devenant arquée, de couleur varia-
ble, gris livide à gris fuligineux, d'ordinaire teinté de lilas ou de pourpre,
devenant blafard avec le temps, parfois brun rosâtre sur le disque, visqueux,
non zone, chair blafarde, rigide-fragile, épaisse, latex blanc, acre, tachant
lentement la chair et les lamelles de vert grisâtre sale, lamelles adnées à un peu
décurrentes, serrées, étroites ou moyennement larges, parfois fourchues,
jaunâtre crème, se tachant de vert grisâtre ou de brunâtre à la meurtrissure ou
dans la vieillesse, pied 4-10 cm de longueur, 1-2 cm d'épaisseur, régulier, à
surface régulière ou un peu ondulée, de la couleur du chapeau ou plus pâle,
surtout au sommet, creux, spores jaunâtres, très ellipsoïdes. 9-12 x 8-10 fim,
ornées de verrues assez fortes réunies par des lignes et des crêtes de manière à
former un réseau partiel.
D'août à octobre: épars ou en groupes sur le sol dans les bois feuillus ou
résineux.
Cette espèce se distingue des autres du groupe de L. cinereus par sa sporée
jaunâtre.
LACTARIUS UVIDUS (Fr. ex Fr.) Fr. Vénéneux
Fig. 84, p. 49
CHAPEAU 2-8 cm de largeur, ferme, convexe, puis plan, déprimé au
centre, parfois un peu mamelonné, gris brunâtre, teinté de lilas, visqueux,
60
LACTARIUS
glabre, en général non zone, mais quelquefois très légèrement taché ou zone, à
marge d'abord enroulée, mais s'étalant à la fin. chair blanche, devenant lilas
à la blessure, latex blanc qui vire très vite au lilas ou au violet, acre et amer.
LAMELLES aduécs OU uu pcu décurrentes, serrées, assez étroites, blanchâtres à
jaunâtres, devenant vite lilas à la meurtrissure, pied 4-8 cm de longueur,
0,6-1,2 cm d'épaisseur, régulier ou presque, glabre ou tomenteux à la base,
visqueux, blanchâtre à jaunâtre, farci, puis creux, spores très ellipsoïdes à sub-
globuleuses, blanches, de grosseur assez variable, 7-12 x 6-8,5 /Ltm, ornées
d'épines et de verrues assez fortes, distinctes ou plus ou moins réunies par des
lignes et des crêtes en un réseau partiel.
De juillet à septembre: sur le sol, en général dans les endroits bas et
humides, souvent avec les mousses.
L'espèce qui s'en rapproche le plus est le L. maculatus Peck qui est
d'habitude de plus grande taille et possède un chapeau zone et un pied tacheté.
LACTARIUS VELLEREUS (Fr.) Fr. Suspect
Fig. 85, p. 49
CHAPEAU 5-13 cm de largeur, convexe, ombiliqué, puis étalé et profondé-
ment déprimé à un peu en forme d'entonnoir, blanc ou blanchâtre, teinté de
jaunâtre par endroits, sec, velouté au toucher, finement tomenteux sous la
loupe, non zone, à marge enroulée au début, puis relevée, chair blanche,
ferme et épaisse, latex blanc, immuable ou virant au jaunâtre crème, tachant
les lamelles et la chair de brunâtre à la fin, très acre, lamelles adnées ou un
peu décurrentes, subespacées à espacées, assez larges, parfois fourchues,
d'abord blanchâtres, puis crème à jaunâtre, se tachant de brunâtre à la meur-
trissure. PIED 1-5 cm de longueur, 1-3 cm d'épaisseur, régulier ou s'effilant
vers la base, un peu pruineux-velouté, blanc ou blanchâtre, plein, spores ellip-
soïdes, blanches, 7,5-9,5 x 5-6,5 yim, presque hsses, ornées de verrues dis-
tinctes, très fines et peu élevées.
De juillet à septembre: en groupes et parfois abondant sur le sol dans les
bois mixtes.
Ce champignon peut facilement se confondre avec des spécimens adultes
du L. deceptivus dont le tomentum cotonneux aurait plus ou moins disparu de
la marge. On peut les distinguer avec certitude par l'examen des spores qui,
chez le L. deceptivus, sont plus grosses et portent une ornementation plus
saillante sur les parois.
Une autre grande espèce blanche, le L. piperatus (L. ex Fr.) S. F. Gray,
possède des lamelles fourchues très étroites et très serrées, un chapeau non
tomenteux, et est très acre. On la dit commune dans certaines parties des États-
Unis, mais l'Herbier national n'en compte aucun spécimen canadien. Le L.
pergamenus (Sw.) Fr., que certains considèrent comme une simple variété du
L. piperatus y possède des lamelles serrées et très étroites.
L. subvellereus Peck est moins commun et se rencontre plus au sud. Ses
lamelles sont étroites et plus serrées que celles du L. vellereus.
61
CHAMPIGNONS COBIESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
RUSSULA
Le genre Russula se rapproche du Lactarius par la présence de sphéro-
cystes dans le tissu de la fructification et par ses spores amyloides, aux parois
rugueuses, très ellipsoïdes à subglobuleuses; mais il s'en distingue par
l'absence de latex. Le port rigide et la texture cassante qui caractérisent ces
deux genres sont des caractères difficiles à décrire, mais qu'on ne tarde pas à
reconnaître du premier coup d'oeil sur le terrain.
Le Russula est l'un des genres les plus vastes et les plus importants. C'est
aussi l'un des plus difficiles sur le plan de la détermination précise des espèces,
même s'il a été étudié intensivement par de nombreux mycologues. L'une des
raisons de cet état de choses est qu'il renferme une foule d'espèces très sembla-
bles, qui ne se distinguent que par des caractères secondaires, ce qui a entraîné
de nombreuses erreurs d'identification et amené différents auteurs à utiliser un
même nom pour des champignons différents. En outre, les espèces du Russula
fructifient souvent à un seul spécimen et d'une façon sporadique, ce qui rend
difficile l'étude de leur variabilité; il s'ensuit que la délimitation des espèces à
l'intérieur du genre soulève de nombreuses divergences d'opinion.
Bien que le Russula soit d'habitude classé avec les genres à spores blan-
ches, la couleur de la sporée varie, selon les espèces, de blanc pur à crème,
jaune pâle, ocre pâle ou ocre vif. Il est donc très important de faire déposer
une bonne sporée et d'en apprécier la couleur avec soin. Comme chez le
Lactarius, les spores sont ici très ellipsoïdes à subglobuleuses, fortement amy-
loides et ornées de verrues, d'épines ou d'un réseau de crêtes dont la configura-
tion joue un grand rôle dans la délimitation précise des espèces. Les lamelles
varient d'adnexées à adnées ou un peu décurrentes. Une partie du genre se
caractérise par l'alternance de lamelles et de lamellules.
Le chapeau est souvent de couleur vive, dans les tons de rouge, de jaune,
de pourpre, de vert ou de bleuâtre, bien que chez certaines espèces, il soit blanc
ou brun terne. Il varie de sec à visqueux, de glabre à pruineux ou tomenteux; sa
marge est parfois plus ou moins striée-tuberculeuse. Sa saveur va de douce à
acre, amère, nauséeuse, etc., suivant les espèces. Ce caractère devrait être noté
à l'état frais car il facilite grandement la détermination des espèces.
Certains auteurs allèguent que toutes les russules sont comestibles et que
leur âcreté disparaît à la cuisson. Toutefois, nous ne recommandons pas de
consommer les espèces acres. Il y a certainement lieu de faire preuve de beau-
coup de prudence si on tient à en faire l'essai. Certains rapports indiquent que
le R. vesicatoria Burl., d'abord identifié en Floride mais également présent sur
la côte ouest, provoque la formation de cloques sur les lèvres et la langue
lorsqu'on le goûte. De même, on doit rejeter des espèces comme le R. fœtens
qui ont un goût et une odeur très désagréables.
Nous nous en tiendrons ici à la description des espèces les plus communes.
L'amateur risque donc d'en trouver beaucoup d'autres qu'il ne pourra déter-
miner à l'aide du présent ouvrage.
62
RUSSULA
Clé
la Alternance de lamelles et de lamellules 2
Ib Lamelles toutes de la même longueur 5
2a Chair noircissant avec l'âge ou à la meurtrissure 3
2b Chair immuable; fructification blanche R. delica
3a Chair rougissant d'abord, puis noircissant 4
3b Chair noircissant sans passer par le rouge R. sordida
Aa Lamelles larges, subespacées R. nigricans
4b Lamelles étroites, très serrées R. densifolia
5a Sporée blanche ou crème 6
5b Sporée jaune 13
6a Saveur douce 7
6b Saveur acre 9
la Chapeau vert ou verdâtre à brunâtre sur le disque R. œruginea
Ib Chapeau rouge ou rouge brunâtre 8
8a Chapeau cramoisi foncé à marron, parfois plus pâle à jaunâtre, sec; pied d'habi-
tude rouge R. mariœ
Sb Chapeau rouge brunâtre terne, devenant verdâtre vers la marge en séchant; pied
blanc, se tachant de jaunâtre ou de brunâtre à la base R. vesca
9a Lamelles fourchues; chapeau rosâtre à violacé, glissant vers l'olivacé ou le
verdâtre R. variata
9b Lamelles de même longueur, rarement fourchues ou uniquement près de la
base 10
lOûf Chapeau jaunâtre à jaune brunâtre; odeur fétide R. fœtens
XQb Chapeau plus ou moins rouge; inodore 11
1 \a Chapeau uniformément rouge ou pâHssant jusqu'au blanchâtre 12
11^ Chapeau rouge à la marge, olivacé à violacé au centre, petit R. fallax
\2a Chapeau de 2-6 cm de largeur en général; chair blanche sous la pellicule
R. fragilis
\2b Chapeau de 5-13 cm de largeur en général; chair rouge sous la pellicule
R. emetica
\3a Saveur acre 14
13^ Saveur douce 17
\Aa Chapeau jaune à orangé R. aurantiolutea
\Ab Chapeau rouge 15
15ûr Spores ochracé foncé; marge du chapeau striée; pied souvent teinté de rouge ....
R. tenuiceps
\5b Spores jaune pâle, marge unie ou très légèrement striée 16
16ûr Chapeau de grande taille, brillant, de couleur vive, rouge à rouge violacé ou
rouge-orangé, fragile; saveur un peu acre; pied souvent teinté de rougeâtre
R. paludosa
\6b Chapeau de taille moyenne, rouge rosâtre, assez ferme; saveur très acre; pied
jamais rouge R. veternosa
lia Chapeau jaune 18
17^ Chapeau d'une autre couleur 19
ISa Lamelles devenant grises en séchant R. flava
\W Lamelles immuables R. lutea
63
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
19(; l amelles devenant grises en séchant 20
19/) l amelles immuables 21
20a Chapeau rouge-orangé à rouge; inodore R. décolorons
20h Chapeau rouge violacé à olivacé; à odeur désagréable de poisson en séchant
R. xerampelina
2\a Spores jaune ochracé 22
2 1 h Spores jaune pâle 24
22^ Chapeau mesurant en général plus de 5 cm de largeur R. alutacea
11b Chapeau mesurant en général moins de 5 cm de largeur 23
llia Chapeau violacé à verdâtre, à disque plus foncé R. abietina
13b Chapeau rougeâtre à violacé, à disque plus pâle R. chamœleontina
14a Chapeau mesurant en général plus de 5 cm de largeur R. intégra
14b Chapeau mesurant en général moins de 5 cm de largeur R. puellaris
RUSSULA ABIETINA Peck Comestible
Fig. 105, p. 53
CHAPEAU 2-6 cm de largeur, charnu, mince, fragile, convexe, puis plan ou
un peu déprimé, de couleur variable, pourpre terne, pourpre verdâtre ou vert
olive, toujours plus foncé au centre, parfois presque noir, plus pâle ou grisâtre
vers la marge, visqueux, glabre, à pellicule séparable et à marge striée-tubercu-
leuse. CHAIR blanche, assez fragile, douce, lamelles blanchâtres, devenant
jaune pâle, effilées et un peu arrondies au pied, presque libres, subespacées, de
même longueur, pied 2-6 cm de longueur, 0,6-1,2 cm d'épaisseur, régulier ou
s'effilant un peu vers le haut, glabre, blanc, farci ou creux, spores ochracé
jaunâtre vif, subglobuleuses, mesurant environ (7) 8-10 (11) x (6) 7-9
(9,5) |um, ornées de verrues d'ordinaire distinctes, parfois confluentes,
formant de courtes crêtes, quelques-unes réunies par de fines lignes.
D'août à octobre: en groupes sous les sapins.
Le R. abietina est un petit champignon à spores ochracées caractérisé par
une saveur douce et des couleurs variables, soit en général un mélange de
violacé et de verdâtre. Le R. chamœleontina Fr. s'y apparente, mais ses spores
sont un peu plus petites, et il affiche d'habitude une couleur plus rougeâtre,
glissant vers le jaunâtre sur le disque. Parmi les autres espèces voisines, men-
tionnons le R. gracilis Burl., qui a des spores jaunes, mais une saveur acre, le
R. fallax sensu Kauffm. qui a des spores blanches, mais une saveur acre lui
aussi, et le R. puellaris Fr., à saveur douce, mais à spores jaune pâle.
RUSSULA AERUGINEA Lindbl. Comestible
Fig. 106, p. 53
CHAPEAU 4-8 cm de largeur, d'abord moyennement ferme, puis fragile,
convexe au début, s'étalant par la suite, un peu déprimé au centre, vert terne,
vert foncé ou vert fuligineux, plus foncé au centre, qui se teinte parfois de
64
RUSSULA
brun, pâlissant vers la marge, visqueux à l'état humide, un peu pruineux à
pruineux-velouté par temps sec, à pellicule séparable à la marge seulement, et
à marge uniforme ou devenant légèrement striée-tuberculeuse dans la vieil-
lesse. CHAIR épaisse sur le disque s'amincissant vers la marge, blanche ou ver-
dâtre, cendrée sous la cuticule, à saveur douce, lamelles étroitement adnées à
presque libres, serrées à subespacées, étroites, de longueur uniforme ou entre-
mêlées de quelques lamellules, blanches, puis crème, pied 4-5 cm de longueur,
0,6-1,2 cm d'épaisseur, presque régulier ou un peu effilé vers la base, glabre,
blanc, ferme à spongieux-farci. spores blanc crème, subglobuleuses, 7-9 x
5,5-7 p<m, ornées de verrues assez basses, distinctes pour la plupart, et d'un
petit nombre de lignes fines.
De juillet à septembre: seul ou en groupes sur le sol dans les bois résineux
ou mixtes.
Les principaux traits distinctifs de cette espèce sont une couleur verte, une
saveur douce et une sporée blanc crème. Elle est un peu visqueuse à l'état
humide, mais sèche très vite et devient plus ou moins pruineuse ou finement
veloutée. Le R. virescens Fr. lui ressemble, mais le revêtement de son chapeau
tend à se fendiller à la marge. Le R. olivascens Fr. a des spores jaunes.
RUSSULA ALUTACEA (Pers. ex Schw.) Fr. Comestible
Fig. 86 et 87, p. 49
CHAPEAU 8-15 cm de largeur, ferme, convexe, puis déprimé, rouge terne
ou pourpre rougeâtre foncé, se décolorant parfois en verdâtre, glabre, vis-
queux à l'état humide, à pellicule plus ou moins séparable sur le disque, à
marge d'abord unie, puis striée -tuberculeuse, chair ferme, blanche, à saveur
douce. LAMELLES arroudics, adnexées, presque libres, subespacées, assez
larges, ochracées à tan, de longueur uniforme, pied 5-10 cm de longueur,
1-3 cm d'épaisseur, réguHer ou presque, glabre, blanc ou teinté de rougeâtre,
plein. SPORES jaune ochracé, très ellipsoïdes à subglobuleuses (7) 8-10 (1 1) x (6)
7-9 jLtm, ornées de verrues et d'épines distinctes assez saillantes.
En août et septembre: généralement seul sur le sol dans les bois feuillus ou
mixtes.
L'identité de ce champignon ne fait pas l'unanimité des auteurs. Le nom
désigne ici une espèce rougeâtre terne ou violacée, de taille moyenne à grande,
au pied plus ou moins rouge, qui se caractérise en outre par une saveur douce
et une sporée ochracée.
RUSSULA AURANTIOLUTEA Kauffm. Douteux
Fig. 88 et 89, p. 49
CHAPEAU 5-10 cm de largeur, mince, fragile, d'abord convexe, puis plan à
un peu déprimé, jaunâtre au centre, plus orangé à la marge, glabre, visqueux,
65
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
à pellicule séparable sur le disque, à marge unie devenani légèremeni striée-
tuberculeuse. CHAIR blanche, jaunâtre sous la pellicule, acre, lamhlles étroite-
ment adnées, serrées à subespacées, larges à la marge mais s'effilant vers le
pied, jaunes, souvent fourchues près du pied, pied 4-10 cm de longueur,
0,5-2 cm d'épaisseur, régulier ou presque, glabre, blanc, spongieux-farci.
SPORES jaune ochracé, subglobuleuses, (6) 7-8 (9) x 5,5-7,5 ^m, ornées de
verrues qui sont réunies par d'épaisses bandes.
De juillet à septembre: seul ou épars dans les bois mixtes.
Ce champignon jaune à orangé se caractérise par des spores ochracées et
une saveur acre; ni le pied ni les lamelles ne grisaillent en séchant. On ignore
tout de sa comestibilité, mais il n'est pas recommandé à cause de son âcreté.
RUSSULA CHAMAELEONTINA Fr. sensu Kauffm. Comestible
Fig. 107, p. 53
CHAPEAU 2-5 cm de largeur, mince, fragile, plan ou déprimé, de couleur
variable, de rouge à violacé ou lilas, glissant vers le jaunâtre, surtout sur le
disque, glabre, visqueux, à pellicule séparable et à marge unie, devenant un
peu striée-tuberculeuse, chair mince, fragile, blanche, à saveur douce.
LAMELLES adnexées ou presque libres, serrées à très serrées, assez étroites, régu-
lières ou à l'occasion fourchues, jaune ochracé. pied 2-5 cm de longueur,
0,6-1,2 cm d'épaisseur, régulier ou s'effilant un peu vers le haut, glabre ou
marqué de quelques lignes, blanc, spongieux-farci au début, s'évidant par la
suite, spores ochracées, subglobuleuses, 7-9 (10) x 5,5-7,5 ^m, ornées de
verrues et d'épines assez fortes, distinctes pour la plupart, mais parfois con-
fluentes ou reliées par de fines lignes.
En août et septembre: seul ou en groupes sur le sol dans les bois résineux
ou mixtes.
À en juger par la confusion existant à son sujet chez les différents auteurs,
il pourrait bien s'agir d'une espèce collective comprenant plusieurs formes dis-
tinctes. En règle générale, toute russule de petite taille à sporée ochracée,
caractérisée par une saveur douce et des couleurs variables passant au
jaunâtre, peut se ranger ici.
RUSSULA DECOLORANS Fr. Comestible
Fig. 108, p. 53
CHAPEAU 5-13 cm de largeur, ferme, d'abord hémisphérique, puis plan à
un peu déprimé, de couleur rouge-orangé, rouge clair ou saumon, à disque
d'ordinaire ocre, glabre, un peu visqueux, à pellicule en partie détachable et à
marge unie, devenant légèrement striée à la vieillesse, chair d'abord ferme,
devenant fragile à la maturation, blanche, puis cendrée dans la vieillesse ou à
la blessure, à saveur douce, lamelles adnexées, serrées, moyennement larges,
blanches au début, puis jaunâtres ou ochracé pâle, devenant gris cendré en
66
RUSSULA
séchant, parfois fourchues à la base, de longueur uniforme ou entremêlées de
quelques lamellules. pied 5-11 cm de longueur, 1,2-2,5 cm d'épaisseur, régu-
lier ou presque, lisse ou faiblement ridé de lignes fines, blanc, devenant cendré
avec l'âge ou à la meurtrissure, plein ou spongieux, spores subglobuleuses,
jaune ochracé pâle, 10-13 x 8-10 f^m, ornées de fortes verrues et épines dis-
tinctes, dont certaines sont réunies par de fines lignes.
De juillet à septembre: seul ou épars sur le sol dans les bois résineux ou
mixtes.
Cette grande espèce rouge-orangé se caractérise par le fait que ses lamelles
et son pied virent au gris cendré en séchant ou en vieiUissant.
RUSSULA DELICA Fr. Comestible
Fig. 68, p. 29
CHAPEAU 8-15 cm de largeur, charnu, ferme, d'abord convexe et ombih-
qué, puis profondément déprimé à en forme d'entonnoir, blanc terne ou taché
de brun rouille, glabre ou très finement pubescent, sec, à marge d'abord inflé-
chie, puis arquée, non striée, chair compacte, ferme, blanche ou blanchâtre,
immuable à la meurtrissure, à saveur douce ou devenant petit à petit un peu
acre. LAMELLES adnées-décurrentes, subespacées, d'inégale longueur, un peu
fourchues, blanches ou blanchâtres, à arête parfois verdâtre. pied 2-5 cm de
longueur, 1-2 cm d'épaisseur, court, robuste, régulier ou s'effilant vers le bas,
blanc, ne devenant pas noirâtre à la meurtrissure, affichant en général une
zone vert pâle au sommet, glabre à subtomenteux. spores subglobuleuses,
blanches en masse, rugueuses, 8,5-11 x 7-9 /^tm, ornées de verrues assez gros-
sières, la plupart réunies par de fines lignes ou de courtes crêtes en un réseau
partiel.
De juillet à octobre: en groupes sur le sol dans les bois de conifères ou de
feuillus.
Sauf pour l'absence de latex, cette espèce rappelle de prime abord un
Lactarius. Assez commune, elle est souvent dissimulée en partie par la terre ou
les vieilles feuilles qu'elle soulève en émergeant. La zone verdâtre au sommet
du pied constitue un bon trait distinctif sur le terrain, mais elle n'est pas tou-
jours très visible, et il faut renverser le champignon à la lumière pour l'obser-
ver. Sur la côte Ouest, il y a heu de se méfier d'une espèce qui, bien que de plus
petite taille et possédant des lamelles de longueur uniforme, ressemble au R.
delica. Il s'agit du R. vesicatoria Burl. qui est très acre et peut provoquer des
cloques sur les lèvres et la langue si on le goûte.
Le R. crassotunicata Singer est une autre espèce caractéristique de le côte
Ouest; il s'agit d'un champignon blanc, parfois taché de brun, qui vient sous
l'aralie épineuse. Il est un peu acre et sa comestibilité est inconnue.
67
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
RUSSULA DENSIFOLIA (Secr.) Gill. Comestible
Fig. 93 et 94, p. 51
CHAPEAU 5-10 cm de largeur, d'abord convexe-ombiliqué, puis déprimé à
un peu en forme d'entonnoir, ferme et rigide, blanchâtre terne au début, brun
fuligineux par la suite, un peu visqueux, glabre, à marge unie, chair épaisse,
ferme, blanche, virant lentement au rougeâtre puis au noir à la cassure ou à la
meurtrissure, à saveur douce devenant petit à petit un peu acre, lamelles
adnées à un peu décurrentes, serrées à très serrées, assez étroites, blanchâtres
ou grisâtres, devenant rougeâtres puis noires à la meurtrissure, pied 4-6 cm de
longueur, 1-2 cm d'épaisseur, régulier ou s'effilant vers le bas, glabre,
blanchâtre, devenant rougeâtre puis noir à la meurtrissure, plein, spores très
ellipsoïdes, blanches, 7-9 (10) x 5,5-8,5 /^m, ornées de fines verrues réunies
par un réseau de lignes minces.
De juillet à septembre: en général seul ou en groupes sur le sol dans les
bois.
Ce champignon se distingue du R. nigricans surtout par ses lamelles
serrées à très serrées et du R. sordida par la coloration rouge que prend sa chair
à la blessure avant de noircir. Le changement de couleur se produit parfois
lentement; la coloration rouge n'est que transitoire, si bien qu'il faut
l'observer avec soin.
On le dit comestible, mais son aspect est peu engageant.
RUSSULA EMETICA (Schaeff. ex Fr.) Pers. ex S.F. Gray Suspect
Fig. 95 et 96, p. 51
chapeau 5-10 cm de largeur, charnu, ferme au début, mais devenant très
vite fragile, convexe, puis plan ou un peu déprimé, rouge rosâtre à rouge sang,
parfois presque blanc en pâlissant, visqueux à l'état humide, glabre, luisant, à
pellicule séparable et à marge fortement striée-tuberculeuse, chair blanche,
rouge sous la cuticule, très acre, lamelles un peu adnexées ou libres, serrées à
subespacées, assez larges, s'effilant vers le pied, blanches, pied 4-8 cm de lon-
gueur, 1-2 cm d'épaisseur, presque régulier, lisse, blanc ou teinté de rouge,
spongieux-farci. spores blanches, subglobuleuses, (7) 8-10 x (6) 7-8,5 (9) yim,
ornées de verrues et d'épines assez saillantes, plus ou moins réunies par de
fines lignes en un réseau partiel.
De juillet à octobre: épars ou en groupes sur le sol ou sur le bois très
décomposé.
Cette espèce se rapproche beaucoup du R. fragilis et certains auteurs les
considèrent comme des variétés ou des sous-espèces. Le R. emetica est d'ordi-
naire de plus grande taille; sa chair est rouge sous la cuticule plutôt que
blanche; et ses spores ont une ornementation plus saillante et sont un peu plus
grosses.
68
RUSSULA
Elle est très acre. Nous ne la recommandons pas pour la table, même si
certains ont allégué que son âcreté disparaissait à la cuisson et qu'elle était
comestible.
RUSSULA FALLAX sensu Kauffm. Suspect
Fig. 97, p. 51
CHAPEAU 2-6 cm de largeur, mince, fragile, plan ou un peu déprimé,
d'habitude rose ou carné à la marge, avec une zone olivacée entourant le dis-
que, qui est en général plus foncé et violacé, visqueux, glabre, à pellicule sépa-
rable et à marge striée, chair blanche ou teintée de la couleur de la pellicule en
surface, à saveur acre, lamelles adnexées, subespacées, étroites, blanches.
PIED 2-5 cm de longueur, 0,6-1,2 cm d'épaisseur, régulier, cyhndrique ou un
peu comprimé et marqué de fines rides longitudinales, blanc, spongieux-farci
à creux, spores blanches, subglobuleuses, 6-8 x (4,5) 5-7 /um, ornées de
verrues plus ou moins réunies par des lignes et des crêtes de manière à former
un réseau quasi complet.
De juillet à septembre: seul ou en groupes dans les bois, avec la mousse et
la sphaigne.
Cette petite espèce assez commune reconnaissable à ses couleurs bien
caractéristiques, à ses spores blanches et à sa saveur très acre, s'apparente au
complexe fragilis-emetica. Il ne s'agit probablement pas du vrai R. fallax
Cke., mais c'est l'espèce que Kauffman a décrite sous ce nom.
Il n'est pas recommandé de le consommer à cause de sa saveur acre.
RUSSULA FLAVA Rom. Comestible
Fig. 98, p. 51
CHAPEAU 5-8 cm de largeur, assez fragile, d'abord convexe, puis plan ou
un peu déprimé, jaune terne ou jaune doré, devenant parfois cendré avec l'âge,
visqueux à l'état humide, glabre, à revêtement séparable et à marge unie ou un
peu striée dans la vieillesse, chair blanche devenant gris cendré à la vieillesse, à
saveur douce, lamelles adnexées, serrées, moyennement larges, s 'effilant vers
le pied, d'abord blanches, puis jaune pâle et enfin gris cendré avec l'âge ou à la
dessiccation, pied 5-8 cm de longueur, 1-2 cm d'épaisseur, régulier ou pres-
que, lisse ou présentant un fin réseau de lignes, d'abord blanc, puis gris cendré
avec l'âge, spongieux-farci. spores jaune pâle, subglobuleuses, 8-10 (11) x
7,5-9 ^m, ornées de verrues assez fines qui sont plus ou moins réunies par de
fines lignes en un réseau partiel.
De juillet à septembre: seul ou épars sur le sol dans les bois résineux ou
mixtes.
La principale caractéristique de cette espèce est que sa chair et ses lamelles
tournent au gris cendré avec l'âge ou à la dessiccation; elle se reconnaît aussi à
69
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
sa couleur jaune clair, à sa saveur douce et à sa sporée jaune pâle. 11 semble
probable que ce champignon corresponde au R. claroflava W.B. Grove,
auquel cas ce dernier nom devrait être retenu puisqu'il a été publié d'abord.
RUSSULA FOETENS Pers. ex Fr. Non comestible
Fig. 99, p. 51
CHAPEAU 6-13 cm de largeur, d'abord ferme, puis fragile, presque hémi-
sphérique au début, étalé ensuite, plan ou un peu déprimé, jaunâtre ou ochracé
sale, glabre, visqueux, à pellicule en partie séparable jusqu'au disque, et à
marge largement et grossièrement striée-tuberculeuse, chair mince, assez
fragile, blanc sale, jaunâtre sous la cuticule, à saveur acre et à odeur forte
d'amande, puis fétide, lamelles adnexées, assez serrées, larges, d'abord blan-
châtres, puis jaunâtres avec l'âge et blanc sale à la meurtrissure, exsudant des
gouttellettes d'eau au début, parfois fourchues, pied 2-8 cm de longueur,
1-2 cm d'épaisseur, régulier ou presque, lisse, blanc ou brun sale avec l'âge ou
à la meurtrissure, farci, puis creux, spores blanches, subglobuleuses, 8,5-10 x
8-9 ^m, ornées d'épines grossières et isolées.
De juillet à septembre: en groupes sur le sol dans les bois mixtes.
Ce champignon est rendu repoussant par ses couleurs sales et son odeur
désagréable. Il n'est pas recommandé pour la table et il ne risque d'ailleurs pas
de se faire beaucoup d'adeptes car son goût est déplaisant.
Il existe tout un groupe d'espèces assez voisines, mais distinctes: le R.
fœtentula Peck a une sporée jaune et des taches rouges sur le pied; le R. pecti-
nata Fr. présente une ornementation des spores différente; le R. granulata
Peck est plus petit, granuleux et dépourvu de l'odeur caractéristique; le R.
pectinatoides Peck est lisse, possède une saveur douce ou un peu acre, et a des
spores blanchâtres; et enfin le R. ventricosipes Peck vient sur le sable et se
caractérise par des taches rouges très visibles sur le pied, une saveur progres-
sivement acre, et des spores ochracé pâle.
RUSSULA FRAGILIS (Pers. ex Fr.) Fr. Suspect
Fig. 100, p. 51
CHAPEAU 2-5 cm de largeur, mince, fragile, d'abord convexe, puis plan ou
un peu déprimé, de couleur rouge rosé à rouge pâle, pâlissant au point de
devenir blanchâtre, glabre, visqueux, à revêtement séparable et à marge striée-
tuberculeuse. CHAIR blanche, sans trace de rouge sous le revêtement mince,
fragile, très acre, lamelles adnexées, serrées à très serrées, ventrues, blanches.
PIED 2-5 cm de longueur, 0,6-1,2 cm d'épaisseur, régulier, lisse, blanc, spon-
gieux-farci à creux, fragile, spores blanches, subglobuleuses, 7-9 x 6-8 /im,
ornées de verrues moyennement fortes, plus ou moins réunies par des lignes et
des crêtes en un réseau partiel.
70
RUSSULA
De juillet à septembre: épars sur le sol dans les bois; commun.
Se reporter aux observations sur le R. emetica pour distinguer ces deux
espèces.
RUSSULA INTEGRA (L. ex Vitt.) Fr. Comestible
Fig. 109, p. 53
CHAPEAU 5-13 cm de largeur, d'abord ferme, mais vite fragile, convexe au
début, puis plan ou un peu déprimé, de couleurs variables mais plutôt sales ou
crasseuses: chamois à brun rougeâtre ou rouge foncé terne, pâlissant avec
l'âge, glabre, visqueux à l'état humide, à revêtement séparable et à marge
devenant grossièrement striée-tuberculeuse, chair blanche, à saveur douce.
LAMELLES adncxécs, presque libres, espacées, larges, blanches, puis jaune pâle.
PIED 4-6 cm de longueur, 1-2 cm d'épaisseur, s'effilant vers le haut ou presque
régulier, parfois renflé, lisse, blanc, spongieux-farci, fragile, spores jaune
pâle, subglobuleuses, 7-9 x 5,5-7 j^m, ornées de verrues distinctes fines à
moyennes, plus ou moins confluentes ou réunies par de fines lignes.
En août et septembre: en groupes sur le sol dans les bois.
L'identité exacte du R. intégra soulève quelques doutes, mais nous esti-
mons être bien en présence du champignon qui a été décrit sous ce nom par
Kauffman. L'espèce est de taille moyenne et se caractérise par sa couleur rouge
terne, sa sporée jaune pâle et sa saveur douce. Le pied n'est jamais rouge.
RUSSULA LUTEA (Huds. ex Fr.) S. F. Gray Comestible
Fig. 101, p. 51
chapeau 2-6 cm de largeur, mince, fragile, plan ou un peu déprimé,
jaune vif à jaune doré, glabre, visqueux, à revêtement séparable et à marge
unie ou un peu striée dans la vieillesse, chair blanche, mince, fragile, à saveur
douce. LAMELLES libres, subespacées, assez étroites, s'élargissant vers la marge,
de couleur ochracé vif. pied 2-5 cm de longueur, environ 0,6-1,2 cm d'épais-
seur, régulier ou un peu effilé vers le sommet, lisse, blanc, spongieux-farci,
puis creux, spores ochracées, globuleuses, 8,5-10 x 7,5-9 i^m, ornées de
verrues moyennement grossières, distinctes pour la plupart, mais parfois con-
fluentes formant de courtes crêtes.
En août et septembre: en général seul sur le sol dans les bois mixtes.
Cette espèce est assez facile à reconnaître, avec son chapeau jaune vif et
ses lamelles ochracées de même couleur que les spores.
Fig. 116 à 125: 116, Russula paludosa; 117, R. paludosa; 118, R. variata; 119, R. variata\>
120, R. vesca; 121, R. vesca; 122, R. tenuiceps; 123, Amanita flavoconia; 124, A. brunne-
scens; 125, A. citrina.
71
72
^^HHr
FiG. 126 à 128, Lepiota americana; 126, spécimen adulte; 127, jeune spécimen; 128, jeune
spécimen en coupe.
FiG. 129 à 138: 129, Amanita frostiana; 130, A. frostiana; 131, A. gemmata; 132, A. gem-^
mata; 133, A. muscaria; 134, A. muscaha; 135, A. porphyria; 136, A. porphyria; 137, A.
rubescens; 138, A. rubescens.
73
Vi'^
i":
74
75
CHAMPK.Noss ( oMi si \m \ S \ I \ l NI-NEUX DU CANADA
RUSSULA MARIAE Pcck Comestible
Mg. 110, p. 53
CHAPEAU 2-8 cm de largeur, ferme, convexe, puis plan ou un peu
déprimé, de couleur violacé rougeâtre foncé, cramoisi foncé ou marron, par-
fois plus pâle à violet ardoise ou jaunâtre à l'ombre, sec, pruineux-velouté, à
marge d'ordinaire unie, mais devenant parfois striée avec l'âge, chair blanche
ou rougeâtre sous le revêtement, collante lorsqu'on la coupe ou la manipule, à
saveur douce ou très légèrement acre, lamelles adnées, serrées à subespacées,
assez étroites, un peu plus larges vers la marge, blanches, puis jaunâtres à la
maturation, pied 3-8 cm de longueur, 1-3 cm d'épaisseur, régulier ou s'effi-
lant vers la base, pruineux, d'habitude blanc aux extrémités et rouge rosé à
rouge violacé au milieu, parfois entièrement blanc, spongieux-farci. spores
blanchâtres ou très légèrement teintées de jaunâtre, subglobuleuses, 7-9 (10) x
(5,5) 6-7,5 (8,5) ^m, ornées d'un réseau plus ou moins complet de bandes et de
crêtes et d'un petit nombre de verrues isolées.
De juillet à octobre: en groupes sur le sol dans les bois.
Cette belle espèce se reconnaît à son chapeau et à son pied rouge violacé, à
sa sporée de couleur crème et à sa saveur douce. Le chapeau est sec et finement
velouté.
RUSSULA NIGRICANS (Bull.) Fr. Comestible
Fig. 102, p. 52
CHAPEAU 7-15 cm de largeur, ferme, d'abord convexe et ombiliqué, puis
étalé et en forme d'entonnoir, blanchâtre au début, puis terre d'ombre fuli-
gineux à noirâtre, glabre, un peu visqueux à l'état humide, à marge d'abord
incurvée, non striée, chair ferme, blanchâtre, virant au rougeâtre puis au noir
à la blessure, à saveur douce ou un peu acre, lamelles adnexées, arrondies ou
effilées au pied, subespacées à espacées, larges, d'inégale longueur, blan-
châtres, virant au rougeâtre puis au noir à la meurtrissure, pied 2-6 cm de lon-
gueur, 1-3 cm d'épaisseur, robuste, régulier, glabre, blanchâtre au début, puis
brun fuligineux avec l'âge, virant au rougeâtre puis au noir à la meurtrissure,
plein. SPORES blanches, subglobuleuses, 7-9 x 6-8 ^m, ornées d'un réseau de
lignes fines reliant des verrues peu saillantes.
De juillet à septembre: en groupes ou seul sur le sol dans les bois de coni-
fères ou de feuillus.
Ce champignon est dit comestible même si le noircissement prononcé de
sa chair et de ses lamelles le rend peu appétissant. Le rougissement de la chair à
la blessure est passager et demande une observation attentive. L'espèce
s'écarte du R. densifolia par ses lamelles larges subespacées.
76
RUSSULA
RUSSULA PALUDOSA Britz.
Fig. 116 et 117, p. 72
CHAPEAU 7-13 cm de largeur ou parfois plus, convexe, puis étalé et
déprimé au centre, de couleur rouge sang foncé à rouge violacé ou rouge-
orangé, passant parfois au jaunâtre en pâlissant, un peu luisant, glabre, vis-
queux, à marge légèrement striée-tuberculeuse, chair blanche, assez fragile, à
saveur acre, lamelles blanches à jaune crème, larges, subespacées, presque
libres, pied 7-10 cm de longueur, 1-2 cm d'épaisseur, presque réguHer ou un
peu effilé au sommet, blanc ou lavé de rosâtre, spongieux, spores jaune pâle,
subglobuleuses, 9-12 x 8-10 ^m, ornées de fortes verrues et épines dont quel-
ques-unes sont réunies par de fines lignes, mais sans former de réseau.
De juillet à septembre: seul ou en groupes dans les endroits humides ou
avec la sphaigne.
Cette espèce frappante, de grande taille, se distingue du R. emetica par sa
sporée jaune pâle et une âcreté moindre. Certains auteurs soutiennent même
que sa saveur est douce. On se demande s'il n'y aurait pas lieu de regrouper les
formes à saveur douce dans une espèce distincte, soit le R. rubrotincta (Pk.)
Burl., même si elles semblent bien identiques aux formes acres lorsqu'on les
examine au microscope. L'arête des lamelles est réputée se colorer parfois en
rouge près de la marge. On ignore tout de la comestibilité de ce champignon.
RUSSULA PUELLARIS Fr.
chapeau 2-4 cm de largeur, mince, fragile, convexe au début, puis plan
ou un peu déprimé, de couleur variable, noir bleuâtre, violacé ou jaunâtre,
d'habitude plus foncé ou brunâtre au centre, visqueux, glabre, à revêtement
séparable et à marge striée -tuberculeuse, chair blanche ou devenant aqueuse
et translucide, teintée de la couleur du chapeau sous le revêtement, fragile, à
saveur douce, lamelles étroitement adnées à adnexées, étroites, effilées vers le
pied, blanches, puis jaune pâle, pied 2-5 cm de longueur, 0,6-1,2 cm d'épais-
seur, régulier ou effilé vers le sommet, glabre, blanc, d'ordinaire taché de
jaunâtre vers la base, surtout chez les vieux spécimens, farci ou creux, mou et
fragile, spores jaune pâle, subglobuleuses, rugueuses, (7) 8-10 (11) x (6)
7,5-9 fim, ornées de verrues et d'épines moyennement fortes à fortes, dont cer-
taines sont réunies par de fines lignes ou convergent pour former de courtes
crêtes et un réseau partiel.
En août et octobre: en groupes sur le sol dans les bois humides.
Cette espèce diffère du R. abietina et du /?. chamœleontina par sa sporée
jaune pâle. Les taches jaunes qui apparaissent sur le pied constituent aussi un
trait distinctif . Elle est probablement comestible, mais sa petite taille et sa fra-
gilité la rendent peu intéressante.
77
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
RUSSULA SORDIDA I\xk Comestible
Fig. 79, p. 48
CHAPEAU 5-15 cm de largeur, ferme, convexe, déprimé au centre, blan-
châtre, devenant fuligineux avec l'âge, sec, glabre, à marge d'abord incurvée,
non striée, chair ferme, blanchâtre, virant rapidement au noirâtre au frotte-
ment, mais sans passer par le rougeâtre, à saveur douce ou faiblement puis
progressivement acre, lamelles adnées à un peu décurrentes, serrées, assez
étroites, de longueur inégale, blanches, devenant noirâtres avec l'âge ou à la
dessiccation, pied 2-5 cm de longueur, 1-3 cm d'épaisseur, régulier, blanc,
noircissant à la meurtrissure, plein, spores blanches, oblongues-ellipsoïdes,
(7) 8-10 (11) X 5,5-7,5 ^m, presque lisses, ornées de fines verrues distinctes.
En juillet et août: seul ou en groupes sur le sol, peut-être en association
avec la pruche.
Le noircissement prononcé de la chair rend ce champignon peu appétis-
sant, mais on le dit comestible. Il se distingue du R. densifolia et du /?. nigri-
cans par le fait que sa chair vire directement au noir, sans passer par le rouge.
Le R. sordida se rapproche de l'espèce européenne R. albonigra
(Krombh.) Fr.; en fait, il pourrait s'agir du même champignon.
RUSSULA TENUICEPS Kauffm. Non comestible
Fig. 122, p. 72
chapeau 6-1 1 cm de largeur, fragile, d'abord convexe, puis plan à un peu
déprimé, rouge rosâtre à rouge sang, parfois de couleur uniforme, mais en
général maculé de blanchâtre ou d'orangé, visqueux, glabre, parfois finement
ridé, à revêtement séparable et à marge striée, chair blanche, rouge sous le
revêtement, très fragile chez les spécimens adultes, à saveur acre qui se mani-
feste parfois lentement, lamelles adnexées à libres, serrées à très serrées,
étroites, blanches, puis jaune ochracé. pied 5-9 cm de longueur, 2-3 cm
d'épaisseur, presque régulier ou renflé, lisse ou rayé de fines lignes, blanc, par-
fois teinté de rose, spongieux-farci. spores jaune ochracé, subglobuleuses,
rugueuses, (6) 6,5-8,5 (9) x 5,5-8 yim, ornées de verrues fines à moyennes
d'ordinaire isolées, mais parfois confluentes, formant de courtes crêtes ou
réunies par de fines lignes en un réseau très discontinu.
De juillet à septembre: en groupes sur le sol dans les bois mixtes.
Il s'agit d'un champignon rouge à spores ochracées et à saveur acre. Nous
ne disposons pas de données sur sa comestibilité, mais il n'est pas recommandé
à cause de son âcreté.
RUSSULA VARIAT A Banning Comestible
Fig. 118 et 119, p. 72
CHAPEAU 5-14 cm de largeur, charnu, ferme, d'abord convexe, puis étalé
et enfin déprimé à presque en forme d'entonnoir, d'un violacé rougeâtre ou
78
RUSSULA
brunâtre souvent mêlé d'olive ou de vert, ou parfois entièrement verdâtre, vis-
queux, glabre, à revêtement séparable à la marge (non striée) et parfois fendillé
en surface, chair blanche ou grisâtre sous le revêtement, à saveur douce ou
progressivement acre, lamelles adnées ou un peu décurrentes, serrées à très
serrées, étroites, ramifiées à deux ou trois reprises, blanches, pied 4-8 cm de
longueur, 1-3 cm d'épaisseur, régulier ou presque, Usse, blanc, plein, spores
blanches, subglobuleuses, (7) 8-10 (11) x (6) 7-8,5 (9) fum, ornées de verrues
distinctes peu saillantes et de quelques lignes fines.
De juillet à septembre: en groupes sur le sol dans les bois.
Cette espèce se rapproche du R. cyanoxantha Fr. et est parfois considérée
comme une variété de cette dernière. Elle s'en écarte par ses lamelles fourchues
et sa saveur un peu acre.
RUSSULA VESCA Fr.
Fig. 120 et 121, p. 72
CHAPEAU 4-10 cm de largeur, convexe-ombiliqué au début, puis assez
profondément déprimé, parfois plan, assez ferme, rouge brunâtre teinté de
violacé, prenant à la dessiccation une teinte vert olive terne vers la marge et
rouge brunâtre au centre, visqueux, glabre ou un peu pruineux, à marge légère-
ment striée-tuberculeuse, chair ferme, blanchâtre ou teintée de brunâtre ou
de violet sous la cuticule, à saveur douce, lamelles adnées, blanches à crème,
serrées à très serrées, assez étroites ou moyennement larges, parfois fourchues.
PIED 4-8 cm de longueur, 1-3 cm d'épaisseur, presque réguHer, glabre, un peu
ridé, blanc, avec des taches jaunâtres à brunâtres à la base, plein, spores
oblongues, blanches, 6-8 (9) x 5-6 (7) fum, ornées de fines verrues isolées, peu
saillantes et de quelques lignes fines.
De juillet à septembre: sur le sol dans les bois mixtes.
Ce champignon d'un brun rougeâtre plutôt terne devient parfois verdâtre
en séchant; il se caractérise par des lamelles serrées à très serrées, une saveur
douce et une sporée blanche. Le R, brunneola Burl. désigne probablement la
même plante. Sa saveur douce donne à penser qu'il serait comestible, mais les
données définitives à ce sujet font défaut.
RUSSULA VETERNOSA Fr. sensu Kauffm. Non comestible
chapeau 5-8 cm de largeur, charnu, d'abord convexe, puis plan ou très
déprimé, de couleur rouge rosâtre ou carné, devenant avec le temps blanchâtre
ou jaune sur le disque, visqueux lorsqu'il est humide, glabre, à revêtement
séparable seulement à la marge qui est unie ou un peu striée, chair blanche,
rougeâtre sous le revêtement, très acre, lamelles adnées, serrées, étroites,
entremêlées de quelques lamellules, blanches au début, puis couleur paille.
pied 5-8 cm de longueur, 1-2 cm d'épaisseur, régulier, lisse, blanc, fragile,
79
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
farci ou creux, sforks jaune pâle, subglobuleuses, 7-9 (10) x 6-8 ^im, ornées
de verrues et d'épines moyennes, distinctes ou plus ou moins réunies par des
lignes et des crêtes, mais à peine réticulées.
D'août à septembre: épars ou en groupes sur le sol dans les bois de
feuillus.
Les auteurs ne s'entendent guère sur cette espèce, et il subsiste beaucoup
d'incertitude quant à son identité réelle. Nous pensons être en présence ici de
l'espèce décrite par Kauffman sous ce nom.
Ses principaux traits distinctifs sont un chapeau rouge, pâlissant sur le dis-
que, à saveur acre et à sporée jaune pâle. Le pied n'est jamais rouge. On ne
dispose pas de données définitives sur sa comestibilité, mais elle n'est pas
recommandée à cause de son âcreté.
RUSSULA XERAMPELINA (Schaeff. ex Secr.) Fr. Suspect
Fig. 111, p. 53
CHAPEAU 5-10 cm de largeur, ferme, convexe au début, puis plan ou un
peu déprimé, de couleurs variables, plus ou moins violacé rougeâtre sur la
marge à vert olive au centre, avec parfois des tons de brunâtre ou d'olivacé,
sec, glabre à pruineux, à revêtement à peine séparable et à marge uniforme.
CHAIR blanche, rosée sous le revêtement, à saveur douce et à odeur désagréable
de poisson avec l'âge ou à la dessiccation, lamelles adnexées, serrées à
subespacées, s'effilant vers le pied, parfois fourchues, blanchâtres à crème.
PIED 4-8 cm de longueur, 1-3 cm d'épaisseur, régulier ou presque, lisse ou fai-
blement ridé, blanc ou rougeâtre, devenant jaune olivacé sale au toucher et
avec l'âge, plein ou un peu spongieux, spores jaune pâle, subglobuleuses, (7)
8-10 (11) X (5,5) 6-8,5 (9) ^m, ornées de verrues et d'épines distinctes assez
saillantes.
D'août à octobre: épars sur le sol des bois.
Les principales caractéristiques de ce champignon sont une odeur
désagréable de poisson et le virage au gris de ses lamelles à la dessiccation.
L'odeur n'est pas toujours discernable chez les jeunes spécimens qui n'ont pas
commencé à sécher. Les couleurs du chapeau varient et l'espèce est plus facile
à déterminer sur du matériel séché à cause de la tendance des lamelles à devenir
grises.
Le R. squalida Peck lui ressemble par son odeur et ses spores; ses lamelles
virent aussi au gris à la dessiccation, mais son chapeau devient alors olivacé ou
verdâtre, et non rouge vinacé comme celui du R. xerampelina. Le R. serissima
est très voisin du R. squalida^ sauf que ses spores sont plus grosses.
AMANITA
Le genre Amanita est certes le plus important de tous pour quiconque
désire consommer des champignons sauvages, puisque c'est chez lui qu'on
retrouve les espèces vénéneuses mortelles. 11 est donc absolument essentiel que
80
AMANITA
le débutant apprenne à reconnaître ses principales caractéristiques afin de
l'éviter. Sans doute certaines amanites sont comestibles, mais tant qu'on ne
peut les discerner sans l'ombre d'un doute, il vaut mieux laisser de côté tout
champignon de ce groupe.
L'Amanita se distingue par la combinaison de trois caractères principaux,
soit une sporée blanche et la présence simultanée d'un anneau et d'une volve.
Les lamelles sont en général libres; mais chez un petit nombre d'espèces, elles
peuvent être très légèrement adnées ou reliées au pied par une ligne. Le pied est
ici facilement séparable.
L'anneau provient d'une couche de tissu s 'étendant du pied à la marge du
chapeau et recouvrant les lamelles au début. Dès que le chapeau s'étale, cette
membrane se déchire à la marge et continue d'adhérer au pied, formant un
anneau plus ou moins défini. Toutefois, lorsque cette couche de tissu est déli-
cate, l'anneau peut être fugace ou mal formé et facilement emporté, si bien
qu'il faut être très prudent avant de décider qu'il fait défaut.
La présence d'une volve est sans doute le caractère le plus important; c'est
aussi celui que l'herborisateur négligent risque le plus de manquer. Elle tire son
origine d'une couche de tissu enveloppant complètement la jeune fructification
qui, à ce stade, peut ressembler à une vesse-de-loup. Si on la coupe en deux,
toutefois, les structures du champignon apparaissent (fig. 91, p. 50), tandis
que les vraies vesses-de-loup ont une texture homogène. Lorsque le chapeau
croît, la volve se déchire, ce qui peut se produire de diverses façons. Chez cer-
taines espèces, il se fend au sommet sous la poussée du champignon et demeure
à la base du pied sous la forme d'une gaine membraneuse (fig. 90, p. 50). Chez
d'autres, il peut se déchirer à la marge du chapeau, une partie demeurant à la
surface de celui-ci comme des verrues ou des flocons, et l'autre adhérant plus
ou moins étroitement à la base du pied où elle forme parfois une série
d'anneaux et de bourrelets irréguHers ou encore une collerette plus ou moins
évidente (fig. 103, p. 52). Enfin, certaines espèces d'Amanita ont une volve
friable et poudreuse qui tend à disparaître. Il arrive souvent que la volve soit
enfouie dans le sol. Pour bien reconnaître les espèces d'Amanita, on doit les
cueillir avec grand soin, en veillant à prélever aussi la base du pied.
Malgré l'intérêt de nombreux étudiants pour ce genre, l'identité d'un cer-
tain nombre d'espèces demeure douteuse. Il est par conséquent sage d'écarter
toutes les amanites lorsqu'on récolte des champignons pour usage gastro-
nomique.
Clé
la Chapeau blanc ou blanchâtre 2
\b Chapeau d'une autre couleur 4
2a Volve formant des écailles et des anneaux irréguliers sur le pied; spores non amy-
loïdes forme blanche de VA. muscaria
Ib Volve autrement; spores amyloïdes 3
7)0 Fructification blanc pur dans toutes ses parties; volve formant une gaine lâche en
forme de sac autour du bulbe A. virosa
81
C HAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
3/j Chapeau tcinic de jaune verdâlre; volve habituellement adnée au bulbe mais sépa-
rable à sa marge A. cilrina
•kj C hapeau brun, brun rougeâire ou jaune-brun 5
4/) Chapeau d'une autre couleur 10
5a Blessures de la chair et du pied se tachant de brun ou de rougeâtre 6
5/; Blessures de la chair ne se tachant pas de façon évidente 8
6a Bulbe court, en forme de coupe étalée, déprimé-marginé, ferme, se crevassant
souvent verticalement; spores globuleuses A. brunnescens
6b Bulbe autrement, en forme de massue ou ovoïde; spores ellipsoïdes 7
la Nuances de jaune dans le chapeau, les verrues ou l'anneau . . . A. flavorubescens
Ib Aucune nuance de jaune; rougissement de l'ensemble de la fructification
A. rubescens
%a Anneau gris; bulbe dépourvu de collerette; spores amyloïdes A. porphyria
Sb Anneau blanc; bulbe muni d'une collerette; spores non amyloïdes 9
9a Chapeau à marge crème et à disque brunâtre, de très grande taille . . . A. velatipes
9b Chapeau jaunâtre à brun foncé avec des verrues blanches, d'habitude assez
petit A. paniherina
\0a Chapeau orangé ou rouge, au moins sur le disque 11
\0b Chapeau jaune ou plus pâle, sans nuance d'orangé ni de rouge 14
1 la Lamelles jaune clair; volve lâche, en forme de sac A. cœsarea
1 1^ Lamelles blanches ou crème; volve autrement 12
\2a Volve poudreuse; chapeau non strié; spores amyloïdes A.flavoconia
Mb Volve non poudreuse; chapeau strié; spores non amyloïdes 13
13o Chapeau assez gros; volve formant des anneaux déchiquetés et des écailles sur le
pied A. muscaria
\2>b Chapeau d'ordinaire petit; volve blanche guêtrant étroitement le pied et munie
d'une fine collerette A. frostiana
14a Chapeau à marge non striée 15
14^ Chapeau à marge nettement striée 16
15a Chapeau jaune verdâtre pâle; bulbe court et globuleux A. cithna
\5b Chapeau jaune plus foncé à brun-jaune; bulbe en forme de massue ou s'effilant
vers le bas A. flavorubescens
\6a Lamelles jaune clair; volve lâche, en forme de sac A. cœsarea
\6b Lamelles blanches ou crème; volve autrement 17
17a Volve formant des anneaux déchiquetés et des écailles sur le pied; chapeau sans
nuance de brun A. russuloides
Mb Volve engainant étroitement le bulbe et à marge plus ou moins libre, en colle-
rette 18
18a Chapeau jaunâtre crème ou chamois, sans nuance de brun, d'habitude petit ....
A. gemmât a
18/? Chapeau affichant des nuances de brun 19
19a Chapeau à marge crème et à disque brunâtre, très gros, fragile A. velatipes
\9b Chapeau jaunâtre à brun foncé, orné de verrues blanches, d'ordinaire assez
petit A. pantherina
82
AMANITA
AMANITA BRUNNESCENS Atk. Vénéneux
Fig. 124, p. 72
CHAPEAU 4-10 cm de largeur, d'abord convexe, puis étalé et souvent
mamelonné d'une façon très obtuse, de couleur brun foncé, brun fuligineux ou
brun olive, plus pâle à la marge, d'habitude plus ou moins vergeté de fibrilles
innées, visqueux, orné de verrues ou de plaques floconneuses, blanchâtres ou
brunâtre décoloré, qui peuvent disparaître, à marge parfois striée, chair
mince sauf à la marge, blanche, tendant à se tacher de brun rougeâtre, à odeur
faible, lamelles libres ou presque, blanc crème, serrées, assez larges mais
s'effilant vers le pied, entremêlées de nombreuses lamellules. pied 7-15 cm de
longueur, 0,5-2 cm d'épaisseur, se terminant brusquement par un bulbe dur,
marginé, qui se fend longitudinalement d'une manière très caractéristique,
régulier ou s'effilant vers le haut à partir du bulbe, médulleux, subglabre ou
finement furfuracé, blanc, se tachant de brun rougeâtre de la base en montant.
ANNEAU ample, membraneux, appliqué sur le pied, blanc ou blafard, se
tachant de brun rougeâtre. volve blanc sale à brun décoloré, se rompant en
fragments membraneux-floconneux dont certains peuvent adhérer au chapeau
ou à la marge du bulbe, mais qui sont d'habitude absents du bulbe lui-même.
SPORES amyloïdes, lisses, blanches, globuleuses, 7-9 (10) i^m.
De juillet à septembre: épars ou en groupes sur le sol dans les bois.
Les blessures et les meurtrissures du chapeau et du pied se tachent de brun
rougeâtre. Un bulbe marginé et des spores globuleuses distinguent cette espèce
ûqVA. rubescens. Il est toutefois très facile de les confondre; comme l'une est
vénéneuse et l'autre comestible, l'erreur peut avoir des conséquences très
graves. L'y4. brunnescens var. pallida Krieger est une forme blanchâtre de la
même espèce; Singer l'a baptisée VAmanita œstivalis.
AMANITA CAESAREA (Scop. ex Fr.) Pers.exSchw. Comestible
En frontispice; fig. 90, 91 et 92, p. 50
CHAPEAU 5-10 cm de largeur ou plus, charnu, hémisphérique, en forme de
cloche ou convexe au début, puis presque plan, parfois mamelonné d'une
façon obtuse, de couleur orangé rougeâtre foncé sur le disque se dégradant en
jaune vif vers la marge, ou entièrement jaune clair avec le disque un peu plus
foncé, Hsse, visqueux, glabre, à marge nettement striée, chair mince, blanche
ou teintée de jaunâtre, à odeur faible, lamelles libres ou reliées au pied par
une ligne, serrées à très serrées, moyennement larges, jaunes, pied 7-20 cm de
longueur, 0,5-2 cm d'épaisseur, un peu bulbeux, presque régulier ou s'effilant
vers le sommet, creux, glabre ou un peu floconneux-écailleux au-dessus de
l'anneau, jaune, anneau mou, membraneux, jaune à orangé, pendant libre-
ment autour du pied, volve épaisse, blanche, membraneuse, enveloppant à
l'origine l'ensemble de la fructification qui, par sa forme et sa taille, rappelle
alors un œuf de poule, puis se déchirant en son sommet sous la poussée du
réceptacle pour finalement entourer la base du pied à la manière d'un sac
ample, à marge libre, spores non amyloïdes, lisses, blanches, ovales, 8-9,5
83
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
(11,5) X 6-7,5 (8) ^m.
De juillet à octobre: seul ou en groupes dans les bois, où il forme parfois
de grands cercles de fée.
L'aire de répartition de ce champignon se situe au sud de nos régions et il
est rarement signalé au Canada. L'Herbier national à Ottawa en compte des
exemplaires provenant des comtés d'Elgin, en Ontario, et de Kentville, en
Nouvelle-Ecosse. On le dit aussi abondant autour de Québec.
L'A. cœsarea est un excellent comestible, mais il vaut mieux s'abstenir de
le consommer à moins d'être bien sûr de pouvoir le déterminer correctement.
L'espèce toxique A. muscaria lui ressemble un peu par les couleurs de son cha-
peau, mais s'en distingue facilement si on examine avec soin la volve et
d'autres caractères comme la couleur des lamelles, du pied et de l'anneau.
AMANITA CITRINA (Schaeff.) S. F. Gray Suspect
Fig. 125, p. 72
CHAPEAU 3-9 cm de largeur, convexe au début, puis étalé, jaune citrin pâle
ou presque blanc, visqueux lorsqu'il est humide, parsemé de vestiges de la
volve qui forment des plaques friables, blanchâtres ou chamois sale, parfois
caduques, à marge non striée, chair assez mince, blanche, lamelles libres ou
presque, serrées, moyennement larges, blanc crème, à arête floconneuse, pied
7-13 cm de longueur, 0,6-1,2 cm d'épaisseur, réguher ou s'effilant un peu vers
le sommet, blanchâtre, entièrement glabre ou un peu furfuracé à la base, farci
ou creux, terminé par un bulbe globuleux assez mou. anneau jaune crème ou
blanchâtre, fragile, membraneux, apphqué sur le pied, volve blanchâtre à
chamois sale, membraneuse, plus ou moins adnée au bulbe mais d'habitude
séparable à la marge, excédant parfois un peu la marge du bulbe, spores
amyloïdes, lisses, blanches, globuleuses, 7-9 juvn.
D'août à octobre: seul ou épars sur le sol des bois. Assez commun, du
moins dans l'est du Canada.
Ce champignon a été baptisé A. mappa en Amérique du Nord, mais son
vrai nom est A. ciîrina. Les meurtrissures du chapeau, des lamelles et du pied
tendent à se tacher de brun rougeâtre. On le dit non toxique, mais il vaut mieux
l'éviter.
AMANITA FLAVOCONIA Atk. Peut-être vénéneux
Fig. 123, p. 72
CHAPEAU 2-8 cm de largeur, convexe au début, puis presque plan, parfois
très mamelonné, d'une couleur orangé brillant à jaune vif plus ou moins uni-
forme sur toute la surface, mais en général un peu plus pâle vers la marge, lisse
et visqueux, moucheté au début de verrues jaune vif très friables, floconneuses
ou granuleuses-poudreuses, vestiges de la volve jaune, vite glabre, à marge
non striée, si ce n'est très légèrement et brièvement, par endroits, avec l'âge.
84
AMANITA
CHAIR mince sauf sur le disque, blanche ou teintée de jaune sous le revêtement,
à odeur non caractéristique, lamelles libres ou presque, blanches ou crème,
souvent jaunes sur l'arête, serrées, moyennement larges, pied 5-13 cm de lon-
gueur, 0,6-1,2 cm d'épaisseur, régulier ou s'effilant vers le haut, à base ovale à
claviforme-bulbeuse, farci au début puis creux, blanc ou jaune pâle, pruineux
au-dessus de l'anneau, finement furfuracé au-dessous, d'ordinaire parsemé
d'un petit nombre de fragments jaunes et friables issus de la volve, anneau
membraneux, de couleur crème à jaune, volve uniformément jaune vif, très
friable, floconneuse à granuleuse-poudreuse. (Elle laisse des verrues friables
sur le chapeau et, en général, quelques vestiges adhèrent au pied, mais la plus
grande partie demeure dans le sol lorsque le champignon est récolté.) spores
lisses, blanches, ovoïdes, amyloïdes, 7-9 (10) x (4,5) 5-6 (7) /^m.
De juin à septembre: assez commun, du moins dans l'est du Canada, où il
croît épars ou en groupes dans les bois.
Les deux espèces jaune-orangé les plus susceptibles d'être confondues
avec ce champignon, soit VA. muscaria et VA. frostiana, sont toutes deux
nettement striées et possèdent des spores non amyloïdes. L'/l. flavoconia
arbore des couleurs nettement plus brillantes que VA. flavorubescens, et la
base de son pied ne se tache pas de rougeâtre.
AMANITA FLAVORUBESCENS Atk. Suspect
Fig. 142, p. 94
CHAPEAU charnu, 4-10 cm de largeur, d'abord convexe à campanule ou
largement gibbeux, puis étalé, jaune clair à jaune terne foncé, ou teinté de
jaune olive, souvent jaune-brun sale à ombre sur le disque, se tachant de brun
ou de brun rougeâtre à la meurtrissure, lisse, un peu visqueux, orné de petites
verrues très floconneuses dont la couleur varie du jaune ocre brillant au
chamois sale, à marge non striée ou très légèrement striée par endroits, chair
mince sauf sur le disque, blanche ou teintée de jaune, rougeâtre à la meurtris-
sure, lamelles moyennement larges à assez étroites, libres ou reliées au pied
par une ligne, serrées, blanc crème, pied 5-14 cm de longueur, 1-3 cm d'épais-
seur, régulier ou rétréci au sommet, un peu renflé à la base en un bulbe ovale-
claviforme, s'effilant parfois sous celui-ci, farci ou creux, blanc, parfois teinté
de jaune vers le sommet, se tachant de rougeâtre vers la base, pruineux ou fine-
ment floconneux, portant parfois quelques débris jaune vif issus de la volve.
anneau membraneux, fragile, jaunâtre dessous, blanc crème dessus avec le
bord jaune, strié, volve épaisse, membraneuse, chamois sale, se tachant de
rougeâtre, guêtrant le pied si étroitement qu'elle peut passer inaperçue,
laissant à l'occasion des anneaux de tissu sale sur le pied, au-dessus du bulbe,
et demeurant sur le chapeau sous la forme de verrues floconneuses, chamois
sale, ou (surtout chez les spécimens immatures) de fragments floconneux jaune
vif dont un petit nombre peuvent adhérer au pied ou à l'anneau, mais qui sem-
blent absents du bulbe lui-même, sauf peut-être autour de sa marge, spores
lisses, blanches, amyloïdes, ellipsoïdes, 7,5-9 (10) x 5,5-6,5 ^m.
85
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
De juin à septembre: seul ou en groupes sur le sol dans les bois.
Cette amanite semble assez rare, sauf dans certaines régions. Elle se dis-
tingue des autres espèces jaunes par ses spores amyloïdes et ellipsoïdes,
l'absence de tons rouge-orangé sur le chapeau, et le rougissement de la base du
pied. Souvent les verrues disparaissent, laissant le chapeau glabre. La chair
blanche et épaisse du bulbe peut se fendiller en anneaux ou écailles superficiels
à mesure que le champignon croît.
AMANITA FROSTIANA Peck Non comestible
Fig. 129 et 130, p. 74
CHAPEAU 2-6 cm de largeur, convexe au début, puis plan, de couleur
orangé foncé, orangé rougeâtre sur le disque mais souvent jaune clair sur la
marge nettement striée, visqueux, moucheté de verrues friables-floconneuses
jaunes ou, plus rarement, blanchâtres avec quelques fragments jaune vif.
CHAIR mince, blanche, teintée de jaune sous la cuticule, à odeur non caracté-
ristique. LAMELLES librcs, moyennement larges, serrées, blanches ou teintées de
jaune crème, parfois jaunes sur l'arête, pied 5-11 cm de longueur, environ
0,5 cm d'épaisseur, presque régulier ou s'effilant vers le haut à partir d'un
petit bulbe ovale ou subglobuleux, farci, s'évidant, pâle ou jaune pâle, sub-
glabre, anneau fragile, membraneux, souvent jaune, volve formant sur le
pied une petite guêtre blanche à marge libre, et laissant d'habitude sur le bulbe
et à la base du pied des fragments friables jaune vif en nombres très variables,
et sur le chapeau des verrues entièrement jaunes et friables ou parfois blanches
et floconneuses, avec quelques débris jaune vif friables, spores non amyloïdes,
Usses, blanches, subglobuleuses à globuleuses, apiculées, 7,5-9,5 x 7-9 ^m.
De juillet à septembre: seul ou en groupes sur le sol des forêts mixtes.
Assez rare.
Cette espèce peut facilement se confondre avec VA. muscaria et VA.
flavoconia; elle s'en distingue par ses spores globuleuses et sa volve blanche à
marge libre guêtrant le bulbe. Elle s'écarte en outre de la première par une
taille plus petite et des verrues jaunes friables sur le chapeau, et de la seconde
par des spores non amyloïdes et une striation accusée à la marge du chapeau.
Ce champignon est réputé non toxique, mais le danger de le confondre
avec VA. muscaria est si grand qu'il vaut mieux le laisser de côté.
AMANITA GEMMATA (Fr.) Gill. Douteux
Fig. 131 et 132, p. 74
CHAPEAU 2-6 cm de largeur, d'abord ovoïde à convexe, puis aplani, un
peu déprimé au centre, parfois un peu mamelonné, lisse, visqueux, glabre ou
orné sur le disque de verrues blanchâtres floconneuses-membraneuses, variant
de jaune crème pâle vers la marge à jaunâtre sale ou chamois sur le disque, à
86
AMANITA
marge nettement striée, chair molle, fragile, mince, blanche ou teintée de
jaune crème, à odeur non caractéristique, lamelles libres, serrées, relative-
ment larges par rapport à la chair, blanc crème, à arête finement floconneuse.
PIED 5-10 cm de longueur, 0,3-1 cm d'épaisseur, presque régulier ou s'effilant
légèrement vers le haut, terminé par un petit bulbe rond à ovale mesurant
environ 0,5-1 cm de diamètre à la base, blanchâtre, finement pruineux au
sommet, subglabre ou recouvert de flocons ou de fibrilles apprîmes vers la
base, farci, puis creux, anneau blanc, membraneux, fragile, fugace ou demeu-
rant parfois attaché à la marge du chapeau, volve adnée au bulbe, pourvue au
début d'un rebord presque libre formant une collerette au sommet de celui-ci,
ce caractère s'estompant par la suite pour laisser la marge du bulbe un peu
lacérée, spores blanches, subglobuleuses à globuleuses, non amyloïdes, 7-10
(11) X 7-9,5 Mm.
De juin à septembre: seul ou en groupes sur le sol dans les forêts mixtes.
Cette amanite d'assez petite taille se reconnaît à sa couleur jaunâtre crème
à chamois. Son anneau est très fragile et disparaît parfois très rapidement, ce
qui risque de la faire passer pour un Amanitopsis. On pourrait aussi la con-
fondre avec VA. russuloides.
En se fondant sur leur propre expérience, Konrad et Maublanc soutien-
nent que cette espèce est comestible; toutefois, nous ne pouvons la recom-
mander.
AMANITA MUSCARIA Fr. Vénéneux et mortel
Fig. 103 et 104, p. 52; 133 et 134, p. 74
Amanite tue-mouches
CHAPEAU 8-20 cm de largeur, hémisphérique au début, puis convexe et
enfin étalé, visqueux à l'état frais, à marge striée, rouge sang à écarlate,
orangé, jaune ou parfois blanc, plus foncé sur le disque, orné de verrues
épaisses, floconneuses ou pyramidales, de couleur blanchâtre ou teintées de
chamois ou de jaune paille, chair blanche ou crème, moyennement épaisse au
centre, mais réduite à une ligne vers la marge, teintée de jaune sous la cuticule,
à odeur non caractéristique, lamelles libres mais reliées au pied par une ligne,
serrées à très serrées, assez larges, blanches ou crème, souvent finement flo-
conneuses sur les arêtes, pied 10-20 cm de longueur, 1-2 cm d'épaisseur, régu-
lier ou s'effilant petit à petit au-dessus du bulbe en forme de massue, farci,
blanchâtre ou teinté de jaune, subglabre vers le haut, mais lacéré-écailleux vers
la base où adhèrent des débris de la volve, anneau ample, membraneux, blanc
à jaunâtre, volve blanchâtre ou teintée de chamois ou de paille, se rompant en
bourrelets pelucheux concentriques sur le bulbe et à la base du pied et laissant
des verrues épaisses sur le chapeau, spores non amyloïdes, lisses, blanches,
ellipsoïdes, 8-11 x 6-8 ^m.
De juillet à octobre: en groupes épars ou sous forme de grandes colonies
et parfois de cercles de fée sur le sol en bordure des routes et dans les bois
clairs.
87
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
C etie amanite toxique est assez commune, et son aire de répartition éten-
due. La volve, réduite à des écailles et à des bourrelets sur le pied, est très
caractéristique, mais les verrues du chapeau peuvent être emportées par les
pluies. En Amérique du Nord, la variété à chapeau rouge domine sur la côte
Ouest, et celle à chapeau jaune ou orangé dans l'Est. Une variété blanche se
rencontre aussi à l'occasion. Voiries observations sur VA.frosiianaei VA.fla-
voconia afin d'apprendre à distinguer les caractères de ces espèces; lire aussi les
notes sur VA. velatipes.
AMANITA PANTHERINA (DC. ex Fr.) Secr. Vénéneux et mortel
CHAPEAU 5-10 cm de largeur, convexe au début, puis étalé ou presque
plan, visqueux, orné de verrues blanchâtres pyramidales qui sont parfois
emportées par les pluies, typiquement brun fuligineux, mais à l'occasion brun
jaunâtre, brun olive ou même nettement jaunâtre, à marge striée, chair blan-
châtre, épaisse au centre, mince à la marge, à odeur non caractéristique.
LAMELLES blanchcs, libres ou au débout reliées au pied par une ligne, serrées à
très serrées, accompagnées d'une ou deux rangées de lamellules. pied 6-10 cm
de longueur, 1-2 cm d'épaisseur, renflé à la base, blanc, soyeux au-dessus de
l'anneau, fibrilleux au-dessous, farci, anneau médian ou supère, floconneux-
membraneux, fibrilleux dessous, à marge jaunâtre ou brun grisâtre, volve
adhérant étroitement au bulbe à la manière d'une gaine à rebord libre, formant
parfois quelques bourrelets concentriques sur le pied, et laissant des verrues
blanchâtres sur le chapeau, spores blanches, lisses, non amyloïdes, très
ellipsoïdes à ovoïdes, (8) 9-11 (12) x 6,5-8 ^m.
De mai à novembre: se rencontre apparemment que sur la côte Ouest, où
il vient sous les conifères.
C'est un champignon très vénéneux qui, selon Smith (1949), a causé en
Europe plus de décès que VA. muscaria qui, en général, reçoit plus de publi-
cité. Tous les spécimens de l'Herbier national ont été récoltés en Colombie-
Britannique, sauf un qui provient du Yukon. L'y4. pantherina ne fait peut-être
pas partie de la flore dans l'est de l'Amérique du Nord, mais nous l'avons
inclus ici à cause de sa grande toxicité.
On le dit de couleur variable, typiquement brun, mais tirant parfois vers le
jaune. Il y a possibilité de méprise entre VA. muscaria et les spécimens jaunes
ùqVA. pantherina; mais la volve de cette dernière, avec sa marge en forme de
collerette, devrait permettre de les distinguer. L'/l. velatipes est une espèce
plus pâle, de plus grande taille et plus fragile.
AMANITA PORPHYRIA (A. et S. ex Fr.) Secr. Suspect
Fig, 135 et 136, p. 74
CHAPEAU 3-6 cm de largeur, convexe, puis étalé et parfois très légèrement
mamelonné, brun à gris-brun ou brun sale, lisse, visqueux, d'habitude orné de
88
AMANITA
quelques débris friables de la volve grise, à marge non striée qui tend à
demeurer longtemps infléchie, chair mince, blanche, à odeur non caractéris-
tique. LAMELLES librcs, scrrécs, moyennement larges, blanc crème, pied
5-1 1 cm de longueur, 0,6-1 ,2 cm d'épaisseur, régulier ou s'effilant vers le haut
au-dessus du bulbe assez mou, subglobuleux, qui est souvent orné de mouche-
tures innées grises, sur fond blanc, anneau mince, membraneux, gris cendré,
appliqué sur le pied, volve blafarde ou grisâtre sur le bulbe, d'ordinaire sépa-
rable à la marge; elle laisse souvent quelques résidus gris, friables, sur le cha-
peau et à la base du pied, spores amyloïdes, lisses, blanches, globuleuses,
7-9 nm.
D'août à octobre: seul ou en groupes sur le sol dans les bois. Assez rare.
Cette espèce se caractérise par un chapeau brun, un anneau gris cendré et
un bulbe globuleux et mou. UA. tomentella Krombh. s'en distingue, semble-
t-il, par un revêtement gris très poudreux sur le chapeau et le pied. On signale à
l'occasion un champignon répondant à cette description et s'écartant de VA.
porphyria, qui est en général glabre. Il est difficile de décider s'il s'agit d'une
variation de ce dernier, dont le chapeau s'orne souvent de quelques débris
pulvérulents et gris provenant du voile universel, ou parfois d'un assez grand
fragment de consistance poudreuse. VA. spreta Peck est brunâtre aussi, mais
son pied n'est pas bulbeux.
AMANITA RUBESCENS (Pers. ex Fr.) Gray Comestible
Fig. 137 et 138, p. 74
CHAPEAU 5-15 cm de largeur, d'abord ovoïde, puis convexe ou surmonté
d'un gros mamelon obtus, de couleur variable, d'habitude rougeâtre sale ou
brun rougeâtre terne, avec souvent des nuances de brun sale ou d'oHve carné,
un peu visqueux, orné de nombreuses écailles floconneuses, grisâtres ou
rosâtre sale, facilement emportées par les pluies, à marge non striée ou vague-
ment striée à l'extrémité, chair mince, molle, blanche, se tachant de rougeâ-
tre, à odeur non caractéristique, lamelles libres ou presque, serrées à très
serrées, moyennement larges, s'effilant vers le pied, blanc sale, se tachant de
rougeâtre. pied robuste, parfois un peu excentrique, 8-20 cm de longueur,
0,5-2 cm d'épaisseur, renflé à la base, presque réguher ou s'effilant vers le
haut, farci, subglabre à finement fibrilleux, se tachant de rose sale à rougeâtre.
ANNEAU ample, membraneux, fragile, apphqué sur le pied, blanc sale ou jaune
verdâtre pâle, se tachant de rosâtre. volve fragile, grise, teintée de rougeâtre
sale, se rompant en écailles sur le chapeau, mais ne laisse en général que très
peu de fragments à la base du pied, la plus grande partie demeurant dans le sol.
SPORES amyloïdes, lisses, blanches, elHpsoides, 7-9 (10) x 5-7 /um.
De juillet à septembre: seul ou épars dans les bois.
C'est l'une des amanites comestibles, mais le danger de la confondre avec
l'espèce vénéneuse VA. brunnescens est considérable. Les blessures et les meur-
trissures de la chair se tachent de rougeâtre sale chez VA. rubescens, et adop-
89
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
tent une couleur plutôt brun rougeâtre chez VA. brunnescens. Celle-ci possède
en outre un bulbe marginé et des spores globuleuses. UA. flavorubescens se
tache également de rougeâtre, mais sa couleur jaune terne, en particulier à la
marge du chapeau, permet de la distinguer.
AMANITA RUSSULOIDES Peck Vénéneux
Fig. 140 et 141, p. 94
CHAPEAU 2-6 cm de largeur, convexe, puis aplani, nettement strié à la
marge, lisse, visqueux, de couleur jaune paille pâle à chamois jaunâtre, plus
pâle vers la marge, parfois orné de quelques débris blanchâtres issus de la
volve. CHAIR mince, blanche, lamelles libres ou presque, serrées à très serrées,
peu larges, de couleur blanche ou crème, pied 5-10 cm de longueur, 0,3-0,6 cm
d'épaisseur, s'effilant légèrement vers le haut au-dessus du bulbe en forme de
massue, blanc ou blafard, anneau membraneux, appliqué sur le pied, parfois
fugace. VOLVE blanche ou blafarde, réduite à des anneaux déchiquetés et à des
fragments sur le pied, un peu comme chez VA. muscaria. spores lisses, blan-
ches, non amyloïdes, ellipsoïdes, 8-10,5 (11,5) x 5,5-7,5 \xm.
De juillet à septembre: épars sur le sol dans les endroits découverts. Peu
fréquent à rare.
Cette espèce baptisée par Peck est rarement signalée et a été reléguée par
la plupart des auteurs à la longue liste des synonymes ôlqVA. junquillea et de
VA. gemmata. Elle n'appartient toutefois pas à ce groupe. Comme Peck l'a
souligné lui-même, «. . .le bulbe est ové et la volve se rompt facilement en
fragments. C'est VA. (Agaricus) muscarius qui lui est le plus apparenté».
L'v4. russuloides se caractérise donc par sa petite taille, son chapeau strié de
couleur paille, sa volve de type muscarien et ses spores ellipsoïdes, non
amyloïdes.
Il existe une possibilité de confusion avec VA. gemmata, dont la couleur
est plutôt jaune crème, et qui possède des spores globuleuses, un anneau
évanescent et une volve peu apparente qui n'est souvent révélée que par une
légère ligne brisée autour de la marge du bulbe. Les lambeaux de volve sur le
pied sont un trait distinctif de VA. russuloides; VA. gemmata en est
dépourvue.
À défaut de données définitives sur la comestibilité de cette espèce, il vaut
mieux l'éviter.
AMANITA VELATIPES Atk. Douteux
Fig. 143, p. 94
CHAPEAU volumineux, 8-14 cm de largeur, charnu, ovoïde au stade de
l'œuf, par la suite convexe et enfin très étalé, à marge striée dès le début, puis
cannelée-striée ou légèrement striée-tuberculeuse dans la vieillesse, lisse sur le
disque, visqueux, jaune crème, fonçant en général jusqu'au brunâtre ou ombre
90
AMANITA
sur le disque, plus pâle ou crème à la marge (parfois entièrement brun clair,
selon Atkinson), orné de verrues blanc sale, épaisses et floconneuses, chair
moyennement épaisse sur le disque, réduite à une ligne vers la marge, blanche,
teintée de jaunâtre sous la cuticule, à odeur faible, lamelles libres, larges,
elliptiques, serrées, blanc crème, un peu floconneuses sur l'arête, entremêlées
de nombreuses lamellules tronquées de longueur variable, pied robuste,
13-20 cm de longueur, 1-3 cm d'épaisseur, presque régulier ou s'effilant
légèrement vers le haut, claviforme-bulbeux, médulleux ou, avec le temps,
creux, sec, blanc crème, finement pruineux au sommet, anneau ample, mem-
braneux, blanc crème, médian, appliqué sur le pied, volve épaisse, membra-
neuse, de couleur blanc sale, guêtrant étroitement le bulbe en forme de
massue, mais avec la marge épaisse et plus ou moins libre, formant parfois un
ou deux anneaux de tissu sur le pied, au-dessus du bulbe, et laissant ici et là sur
le chapeau des verrues épaisses et floconneuses, de couleur blanc sale, spores
non amyloïdes, lisses, blanches, eUipsoïdes, 8-10 x 6-7 ijim.
De juillet à septembre: épars ou en groupes sur le sol dans les bois clairs
ou dans les endroits herbeux, à l'orée des bois.
À première vue, cette grande amanite jaunâtre pâle pourrait passer pour
VA. muscaria. Par exemple, la planche 6 de l'ouvrage de Giissow et Odell
porte la légende «A. muscaria» mais représente certainement VA. velatipes.
Toutefois, l'absence complète, chez ce dernier, de toute nuance de rouge-
orangé, même dans l'œuf, et la volve en forme de botte ou de guêtre sont
caractéristiques. Ce dernier caractère a parfois créé une confusion avec VA.
cothurnata Atk. Il est clair que des hens étroits existent entre ces deux espèces
décrites par Atkinson. À l'examen de leurs types respectifs, on constate que
VA. cothurnata est plus petit et plus gracile, blanc pur ou très faiblement
coloré sur le disque, et possède des spores un peu plus grosses et, partant, plus
ovoïdes qu'ellipsoïdes.
L'Amanita glabriceps Peck, dont les spores sont ellipsoïdes et non,
comme l'a soutenu Peck, globuleuses, est un synonyme ultérieur.
Il n'existe aucune donnée sur la comestibilité de cette espèce, mais il vaut
mieux ne pas s'aventurer à en faire l'essai.
AMANITA VIROSA Lam. ex Secr. Vénéneux et mortel
Fig. 115, p. 54; 291, p. 201
Amanite vireuse, ange de la mort
CHAPEAU 5-13 cm de largeur, d'abord ovoïde, puis convexe et enfin étalé,
non strié, blanc pur, parfois un peu décoloré sur le disque, visqueux, glabre,
rarement orné d'un lambeau de volve, chair molle, blanche, mince sauf sur le
disque, dégageant une odeur douceâtre désagréable, lamelles libres ou reliées
au pied par une ligne, serrées à très serrées, assez larges, blanches, souvent
finement floconneuses sur les arêtes, pied 7-20 cm de longueur, 0,5-2 cm
d'épaisseur, renflé à claviforme ou bulbeux ovale à la base, régulier au-dessus
91
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
OU s'etïilant vers le haut, lisse ou orné de fibrilles apprimées, parfois flocon-
neux, blanc, farci, anneau ample, blanc, membraneux, pendant à la manière
d'une jupe près du sommet du pied ou adhérant en lambeaux à la marge du
chapeau, volve blanche, membraneuse, en forme de sac ample enveloppant le
bulbe et remontant en général sur le pied, spores amyloïdes, lisses, blanches,
subglobuleuses, parfois ovoïdes ou ellipsoïdes, (8) 9-10,5 (12) x (7) 8-9,5
(10) ^m.
De juillet à octobre: seul ou épars sur le sol dans les bois, parfois aussi
dans les pelouses, sous les arbres. Fréquent.
C'est le plus dangereux de tous nos champignons sauvages. Tout myco-
logue amateur se doit d'apprendre à le reconnaître. Ses principaux traits dis-
tinctifs sont la couleur blanc pur de toutes ses parties, la présence d'un anneau
et d'une volve (en forme de sac), des lamelles libres et une sporée blanche. La
volve peut demeurer enfouie dans le sol et passer inaperçue si on ne fait pas
attention en récoltant le champignon. Le danger de confondre VA. virosa avec
l'espèce comestible le Lepiota naucina est considérable, et l'erreur pourrait
être fatale.
La folie de s'en remettre à quelque «recette» simple pour décider si un
champignon est comestible ou non est bien illustrée ici. Le chapeau de VA.
virosa se pèle facilement; pourtant beaucoup de gens utilisent ce test comme
critère de comestibilité.
L'yl. verna (Lam. ex Fr.) Pers. ex Vitt. est censé se distinguer de VA.
virosa par des spores vraiment ellipsoïdes. Or chez les spécimens de l'/l. virosa
de l'Herbier national à Ottawa, les spores varient de globuleuses à ellipsoïdes.
La plupart d'entre eux ont au moins quelques spores ellipsoïdes; certains en
comptent même une bonne proportion, mais toujours mêlées à des globu-
leuses. Il ne semble donc pas possible, à partir de ce matériel, de distinguer les
deux espèces ni d'après la forme des spores, ni en se fondant sur d'autres
caractères. Comme les spores globuleuses dominent, il semble préférable de
retenir le nom d'A. virosa pour notre espèce.
LM. bisporigera Atk. ressemble en tous points kVA. virosa, sauf pour ses
basides bisporiques. La taille n'est pas ici un caractère distinctif puisque celle
du premier peut varier beaucoup.
C'est par erreur que VA. virosa a été appelée VA. phalloides en Amérique
du Nord. Le véritable A. phalloides est un champignon verdâtre qui se rencon-
tre surtout en Europe; il n'a jamais été signalé au Canada, mais on dit qu'il
pourrait exister en Californie.
UAmanita œstivalis Singer n'est pas un synonyme de VA. virosa, mais
plutôt de VA. brunnescens var. pallida Krieger. La clé utilisée ici conduirait à
VA. virosa, mais le champignon en question possède un bulbe marginé qui se
tache de brun rougeâtre à la meurtrissure, et sa volve est différente.
92
AMANITOPSIS
AMANITOPSIS
Les espèces du genre Amanitopsis possèdent des spores blanches, des
lamelles libres, une volve, mais pas d'anneau. Très semblables aux amanites
par leur aspect général et leur port, elles ne s'en distinguent que par l'absence
d'anneau. Certains auteurs estiment qu'elles appartiennent en fait au genre
Amanita. Le nom Amanitopsis a été retenu officiellement de préférence à
l'ancien, soit Vaginata.
Il ne s'agit pas d'un genre très étendu, et sauf pour les variétés de
V Amanitopsis vaginata, ses espèces sont rarement récoltées. Aucune n'est
réputée toxique; mais vu leur grande ressemblance avec V Amanita et le danger
de prendre pour une amanitopsis une amanite qui aurait perdu son anneau,
l'amateur devrait s'abstenir de les consommer avant de les connaître par-
faitement.
FiG. 140 à 149: 140, Amanita russuloides; 141, A. russuloides; 142, A. flavorubescens;^
143, A. velatipes; 144, Amanitopsis vaginata; 145, Armillaria imperialis; 146, A. mellea;
147, Limaceila glischra; 148, L. illinita; 149, Lepiota acutœsquamosa.
93
94
FiG. 150, Lepiota naucina: noter la base du pied, qui est un peu bulbeuse, mais dépourvue de
volve. L'anneau est plutôt rigide et fait saillie sur le pied.
FiG. 151 à 160: 151, Lepiota brunnea; 152, L. clypeolaria; 153, L. cristata; 154, Cystoderma ►
cinnabarinum; 155, Pleurotus applicatus; 156, P. porrigens; 157, P. subpalmatus; 158, Clito-
cybe aurantiaca; 159, C. c/avipes; 160, C. décora.
95
96
FiG. 161-163, Lepiota procera: 161; deux spécimens immatures; 162, spécimen adulte;
163, jeune spécimen une fois le voile partiel déchiré pour former l'anneau. Noter le pied
furfuracé.
97
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
AMANITOPSIS VAGINATA Fr. Comestible
Fig. 144. p. 94
CHAPEAU 5-10 cm de largeur, mou et charnu, d'abord ové, puis campa-
nule ou convexe et enfin aplani, mamelonné, se présentant sous trois couleurs
distinctes: blanc (var. alba Sacc), fauve (var. fulva Sacc.) ou grisâtre (var.
livida Pk.), à surface glabre ou parfois recouverte de débris de la volve, à
marge cannelée-striée, chair blanche, lamelles libres, peu serrées, moyenne-
ment larges, blanchâtres, pied 8-18 cm de longueur, environ 0,6 cm d'épais-
seur, s'effilant légèrement vers le sommet, à base non bulbeuse un peu enfon-
cée dans le sol, farci, puis creux, à surface glabre ou un peu farineuse, blan-
châtre. ANNEAU absent, volve ample, blanche, membraneuse, en grande partie
enfouie sous terre, enveloppant la base du pied et d'ordinaire appliquée sur
celui-ci. SPORES Hsses, blanches, globuleuses, 8-10 ^m.
De juin à septembre: seul ou épars sur le sol dans les bois. Assez commun.
Ce champignon est comestible, mais il y a danger de le confondre avec une
amanite dont l'anneau aurait disparu, et en particulier avec l'espèce vénéneuse
VAmanita spreta Pk. dont le pied est aussi dépourvu de bulbe.
Il est probable que les trois variétés de couleurs différentes mentionnées
plus haut correspondent à des espèces distinctes, d'autant plus qu'il ne semble
pas exister de formes intermédiaires. UAmanitopsis inaurata (Secr.) Fayod
possède une volve grise et de grosses spores.
LIMACELLA
Le Limacella est un genre restreint dont la plupart des représentants sont
assez rares. Autrefois rangées dans les Lepiota, ses espèces forment toutefois
un groupe assez bien caractérisé pour justifier un genre distinct. Le principal
caractère qui le distingue du Lepiota est la structure microscopique de la trame
des lamelles, mais sur le terrain, la viscosité du chapeau et, souvent, du pied
également permet d'habitude de le reconnaître. Les lamelles sont libres ou,
chez une espèce, un peu adnées, et un anneau est présent. Les espèces nord-
américaines ont été étudiées par Helen V. Smith (1945) qui en a distingué
douze. Deux d'entre elles sont assez communes dans la région d'Ottawa.
On ne dispose pas de beaucoup de données sur la comestibilité des espèces
du Limacella, mais puisque le genre est reconnu proche parent de VAmanita, il
vaut probablement mieux l'éviter ou à tout le moins faire preuve de beaucoup
de prudence si on l'essaie.
LIMACELLA GLISCHRA (Morg.) Murr.
Fig. 147, p. 94
CHAPEAU 2-6 cm de largeur, convexe ou presque mamelonné, gluant-
visqueux, brun-jaune à brun rougeâtre. chair blanche, épaisse, molle.
98
LIMACELLA
LAMELLES libres, serrées à très serrées, blanches, larges, pied 5-8 cm de lon-
gueur, 0,3-0,6 cm d'épaisseur, régulier ou presque, glutineux, de même cou-
leur que le chapeau, cotonneux à la base, plein, anneau mince, fugace,
glutineux-fibrilleux. spores blanches, subglobuleuses, 4-6 x 4-5 f^m.
D'août à octobre: seul ou épars sur le sol dans les bois.
Cette espèce aux couleurs assez vives se caractérise par un épais gluten
recouvrant à la fois le pied et le chapeau, des spores blanches et des lamelles
libres. Le L. glioderma (Fr.) Earle est brun aussi, mais plus foncé, et son pied
n'est pas visqueux.
LIMACELLA ILLINITA (Fr.) Earle
Fig. 148, p. 94
CHAPEAU 4-6 cm de largeur, d'abord ovoïde, puis campanule à plan ou
presque mamelonné, glutineux, visqueux, glabre, blanc, parfois jaunâtre sur le
disque, chair blanche, mince, molle et insipide, lamelles Hbres, serrées,
moyennement larges, blanches, pied 5-9 cm de longueur, 0,3-0,6 cm d'épais-
seur, régulier ou s'effilant légèrement vers le haut, blanc, glutineux au-dessous
de l'anneau, soyeux au-dessus, farci à creux, anneau fibrilleux, fugace.
SPORES blanches, subglobuleuses à très ellipsoïdes, hsses, 5-6 x 4-5,5 ^m.
De septembre à octobre: seul ou en groupes sur le sol dans les bois.
Cette espèce se reconnaît à son pied et à son chapeau très glutineux, et à
ses lamelles Hbres. Le gluten est parfois si abondant qu'il dégouHne du cha-
peau. On trouve une variété dont le gluten devient rosâtre ou rouge sur le pied;
elle porte le nom de L, il Uni ta var. rubescens H.V. Smith.
LEPIOTA
Le genre Lepiota renferme un très grand nombre d'espèces, y compris cer-
tains champignons comestibles de bonne taille et très estimés. Il se caractérise
par des spores blanches, des lamelles libres et la présence d'un anneau, mais la
volve fait défaut. Le pied est de texture différente de celle du chapeau et s'en
sépare facilement. Une espèce fait exception pour ce qui est de la couleur des
spores: il s'agit du Lepiota molybdites, dont la sporée est verdâtre.
Ce genre a beaucoup à offrir au mycophage. Outre le L. procera, qui est
l'un des comestibles les plus recherchés, le L. brunnea et le L. americana ont
très bonne réputation. Toutefois, l'existence d'une espèce vénéneuse, le L.
molybdites, qui risque d'être confondue avec le L. procera ou le L. brunnea si
on omet de vérifier la couleur de la sporée, incite à la prudence et rend néces-
saire l'examen des caractères de chaque espèce.
Une détermination attentive est surtout importante dans le cas du L.
naucina. Cette belle espèce blanche, commune dans les pelouses et les prés, est
comestible en elle-même, mais a sans doute causé indirectement un grand nom-
99
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
brc d'accidents fatals à cause de sa ressemblance avec l'espèce mortelle VAma-
nita virosa. Aussi vaut-il mieux s'abstenir de consommer le L. naucina et tout
champignon blanc pur tant qu'on n'est pas absolument certain de connaître et
de pouvoir distinguer VA. virosa.
Les systématiciens modernes ont tendance à répartir le Lepiota, à l'instar
de la plupart des anciens genres d'agarics, en un certain nombre de genres plus
petits réunissant des groupes d'espèces étroitement apparentées. Deux d'entre
eux ont été reconnus ici, soit le Limacella, qui comprend des espèces vis-
queuses autrefois rangées dans le Lepiota, et le Cystoderma, qui renferme des
espèces à chapeau granuleux et à lamelles adnées.
Clé
\a Sporée verte L. molybdites
\b Sporée blanche 2
la Chapeau glabre, blanc; lamelles très légèrement rosâtres dans la vieillesse
L. naucina
2b Chapeau plus ou moins écailleux 3
3a Anneau mobile; espèces de très grande taille 4
3b Anneau fixe; espèces de taille petite à moyenne 5
4a Pied glabre, strié, virant au rougeâtre à la blessure; fructification à peu près aussi
large que haute ou plus large L. brunnea
4b Pied furfuracé, ne rougissant pas à la blessure; fructification beaucoup plus haute
que large L. procera
5a Pied glabre 6
5^ Pied revêtu d'une membrane floconneuse ou filamenteuse, parfois écailleux ... 7
6a Pied régulier, d'habitude moins de 0,6 cm d'épaisseur L. chstata
6b Pied bulbeux ou ventru, en général 0,6 cm d'épaisseur ou plus; l'ensemble de la
fructification virant au rougeâtre à la meurtrissure ou avec l'âge . . . L. americana
la Écailles du chapeau érigées, semblables à des verrues; spores 7-9 ^m de longueur
L. acutcEsquamosa
Ib Écailles du chapeau plus ou moins apprimées, semblables à des plaques; spores
10-16 /:<<m de longueur L. clypeolaria
LEPIOTA ACUTAESQUAMOSA (Weinm.) Kummer Comestible
Fig. 149, p. 94
CHAPEAU 5-13 cm de largeur, convexe au début, puis presque plan, très
mamelonné, ou d'une façon obtuse, de couleur fauve vif, tomenteux, hérissé
d'écaillés brun fauve, en forme de bec ou de squames qui disparaissent peu à
peu, laissant des plaques fauves et fibrilleuses semblables à des cicatrices, entre
lesquelles apparaît la chair plus pâle, chair peu épaisse, molle, blanche.
LAMELLES Hbrcs, très serrées, non fourchues, moyennement larges, blanches,
pruineuses sur l'arête, finement serrulées. pied 5-10 cm de longueur, environ
0,6 cm d'épaisseur, bulbeux à la base, régulier ou s'effilant légèrement vers le
sommet, blanc sale, recouvert d'une membrane dense cotonneuse-fibrilleuse,
100
LEPIOTA
farci ou creux, anneau blanc, orné d'écaillés brunâtres à sa face inférieure,
membraneux, pendant librement autour du pied, parfois fugace, spores lisses,
blanches, très ellipsoïdes, 7-9 x 2,5-3 ^m.
D'août à septembre: en groupes sur le sol ou sur le bois décomposé dans
les bois, les jardins et les serres.
On reconnaît ce champignon à sa couleur fauve vif et à ses écailles héris-
sées. Le L. friesii Lasch lui ressemble, mais ses lamelles sont fourchues.
LEPIOTA AMERICANA Peck Comestible
Fig. 126, 127, 128, p. 73
CHAPEAU 3-10 cm ou plus de largeur, d'abord subglobuleux ou ovoïde,
puis conique-étalé, convexe ou très étalé, à marge plus ou moins striée, de
couleur brun rougeâtre terne, se crevassant (sauf sur le mamelon) en de
grandes écailles qui laissent voir la chair blanchâtre au-dessous, chair mince,
blanche, rougissant à la meurtrissure, se colorant petit à petit en brun rosâtre
avec l'âge, à saveur douce, lamelles hbres, serrées, moyennement larges,
s 'effilant vers le pied, blanches, rougissant à la meurtrissure et virant au brun
cacao fuligineux à la dessiccation, pied central, séparable, 5-13 cm de lon-
gueur, avec souvent un net renflement à la base ou juste au-dessus, et variant
de moyennement robuste à très élancé dans sa partie supérieure, farci, glabre,
blanc, se tachant de rougeâtre à la meurtrissure, anneau assez ample, parfois
fugace. SPORES Hsses, blanches, très ovales, 7-9 (11) x 5,5-6 (7) /^m, souvent
très inéquilatérales.
D'août à octobre: seul ou en touffes dans les endroits herbeux. Rare.
Le rougissement de toutes les parties de la fructification au toucher et avec
l'âge est caractéristique. À la dessiccation, elle adopte une couleur brun cacao
fuligineux. Le pied plus ou moins fusiforme fournit un autre trait distinctif.
LEPIOTA BRUNNEA Farlow et Burt Comestible
Fig. 151, p. 96
CHAPEAU 8-18 cm ou plus de largeur, épais, mou, ovoïde au début, puis
convexe et enfin plan, de couleur brun à brun fuligineux, se crevassant (sauf
sur le disque) en anneaux concentriques de grandes écailles grossières et persis-
tantes. CHAIR blanchâtre sous la cuticule, devenant plus foncée, fuligineuse ou
rougeâtre, à la cassure, lamelles libres mais non écartées du pied, larges, très
serrées, blanchâtre terne fonçant à la dessiccation, pied robuste, central,
5-15 cm ou plus de longueur, jusqu'à 3 cm d'épaisseur, terminé par un gros
bulbe souterrain, strié-soyeux à strié-fibrilleux, brun fuligineux, plus pâle au-
dessus de l'anneau, virant au rougeâtre à la blessure, creux, facilement sépa-
rable du chapeau, anneau ample, épais, évasé, persistant, brun fuligineux
dessus, blanchâtre dessous, fixe au début, puis Hbre et mobile, spores lisses,
blanches, de taille et de forme variables, ellipsoïdes à subglobuleuses, inéquila-
101
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
lérales, obliquement apiculées, souvent tronquées, (7,5) 9,5-11 x (4,5)
5,5-7 ^m.
De septembre à octobre: seul ou en petites touffes dans les endroits her-
beux découverts, en bordure des routes, etc.
Le L. brunnea se distingue du L. procera non seulement par son port
robuste, ses couleurs sales et son pied strié, mais aussi par ses écailles épaisses
recourbées et ses spores.
L'espèce vénéneuse, le L. molybdites, est d'aspect et de taille fort sem-
blables; il est par conséquent impérieux de faire une sporée si on récolte le L.
brunnea pour la table: ses spores sont blanches tandis que celles du L. molyb-
dites sont vertes.
Le L. brunnea s'apparente étroitement au L. rachodes (Vitt.) Quel, (par-
fois épelé rhacodes ou racodes par certains auteurs), mais s'en distinguerait
par sa couleur brune plus foncée, son pied strié et ses lamelles moins écartées.
Il semble que le second de ces caractères soit le plus important; la plupart des
illustrations européennes du L. rachodes ne montrent aucune striation sur le
pied, bien que celle-ci soit suggérée sur la planche 22 de l'ouvrage de Cook inti-
tulé Illustrations of British Fungi. L'Herbier national à Ottawa compte deux
spécimens européens du L. rachodes récoltés l'un en Angleterre, l'autre en
Norvège; leur pied semble identique à celui de nos spécimens sèches du L.
brunnea, lesquels sont toutefois décrits comme striés à l'état frais. D'autre
part, une photographie de A. H. Smith (n° 142, bobine 21) dans Mushrooms in
their Natural Habitats fait voir des spécimens à pied lisse, non strié. Comme
l'espèce la plus souvent signalée autour d'Ottawa possède un pied strié, nous la
désignerons par L. brunnea pour le moment. Du point de vue de la comesti-
bilité, le problème est secondaire puisque le L. brunnea et le L. rachodes sont
tous deux comestibles; l'important est de pouvoir les distinguer du vénéneux
L. molybdites.
LEPIOTA CLYPEOLARIA (Bull, ex Fr.) Kummer Suspect
Fig. 152, p. 96
CHAPEAU 2-5 cm de largeur, ové ou glandiforme au début, puis cam-
panule-convexe, recouvert d'une mince couche de tissu chamois jaunâtre ou
brunâtre qui se rompt en plaques apprimées ou floconneuses, blanc crème à
ochracées ou brunes ou encore en écailles un peu squarreuses, à bouts bruns,
laissant voir la chair blanc crème dans les interstices, fibrilleux, à disque
mamelonné ou obtus, lisse et brunâtre, devenant presque plan à la fin et
perdant une partie ou la presque totalité de ses écailles, à marge parfois striée
et souvent frangée de lambeaux du voile partiel, chair mince, molle, blanche.
LAMELLES Hbres, serrées, moyennement larges, blanches, à arête un peu flocon-
neuse. PIED 4-10 cm de longueur, environ 0,3 cm d'épaisseur, un peu effilé au
sommet, creux, blanchâtre, soyeux-fibrilleux, orné de fibrilles cotonneuses,
blanches ou jaune crème qui peuvent partiellement disparaître, anneau blanc,
floconneux, fugace, spores Hsses, blanches, de taille et de forme variables,
102
LEPIOTA
subfusiformes à ellipsoïdes, souvent un peu rostrées ou recourbées à un bout,
10-16 (18) X 4-6 ^m.
D'août à octobre: en groupes sur le sol dans les bois clairs ou les champs.
On le soupçonne d'être vénéneux.
Le L. cristata lui ressemble quelque peu par sa taille et ses couleurs, mais il
a un pied glabre et des spores très différentes.
LEPIOTA CRISTATA (A. et S. ex Fr.) Kummer Comestible
Fig. 153, p. 96
CHAPEAU 1-5 cm de largeur, d'abord ové, puis campanule-convexe et
enfin étalé, mamelonné, à cuticule tan rougeâtre intacte sur le mamelon, mais
partout ailleurs crevassée en écailles qui deviennent plus fines vers la marge et
tendent à disparaître, laissant voir la chair blanche au-dessous, à marge parfois
striée, chair mince, charnue, blanche, à odeur plutôt désagréable et à saveur
douce. LAMELLES Hbrcs, serrées à très serrées, assez étroites, blanches, à arête
denticulée. pied mince, réguHer, 2-5 cm de longueur, environ 0,3 cm d'épais-
seur, glabre ou un peu fibrilleux, parfois strié, farci ou creux, blanchâtre ou
teinté de Hlas ou de brun rosâtre. anneau mou, blanc, évanescent. spores
blanches, irréguhères et variables, elliptiques, en forme de coins ou angu-
leuses, 5,5-7 (8) X 3-4 jum.
De juin à octobre: d'habitude en groupes sur le sol dans les endroits
herbeux.
Son pied glabre et ses petites spores en forme de coins permettent de le dis-
tinguer facilement du L. clypeolaria. Krieger (1936) a fait état d'une odeur «de
poisson» chez le L. cristata. Il semblerait que suivant les conditions, cette
odeur puisse varier de forte à faible, ou même faire défaut.
LEPIOTA MOLYBDITES (G. Meyer ex Fr.) Sacc. Vénéneux
Fig. 139, p. 75
CHAPEAU 8-28 cm de largeur, parfois plus, d'abord subglobuleux, puis
convexe et parfois un peu mamelonné, de couleur chamois, se crevassant
rapidement (sauf sur le disque) en écailles irrégulières qui tendent à disparaître,
exposant la chair blanchâtre, chair épaisse, ferme, blanche, lamelles libres,
écartées du pied, serrées, larges, blanches à l'origine, puis vert terne, pied
10-20 cm de longueur, jusqu'à 4 cm d'épaisseur au renflement de la base,
s'effilant légèrement vers le sommet, fibreux-farci, robuste et ferme, glabre,
blanc grisâtre ou teinté de brun, anneau ample, épais, ferme, un peu flocon-
neux, mobile, spores hsses, subelliptiques, vert vif à vert terne en masse, 9-12
X 6-8 /L/m.
D'août à septembre: formant de grandes colonies et parfois des cercles de
fée sur le sol dans les endroits herbeux et les bois clairs.
103
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
Le L. molybdites est toxique, du moins pour certaines personnes, et ne
devrait pas être consommé. Le danger est grand de le confondre avec le L.
brunnea ou le L. rachodes, il est donc important de faire déposer une sporée si
l'une ou l'autre de ces espèces est récoltée pour la table. La sporée verte du L.
molybdites est un moyen sûr de le reconnaître. En outre, sa chair est réputé
rougir un peu à la meurtrissure. L'aire de répartition de cette espèce se trouve
au sud de nos régions, mais on l'a récoltée prés d'Ottawa. Elle est plus connue
sous le nom de L. morgani Peck, et certains auteurs la rangent dans un genre
distinct, appelé Chlorophyllum.
LEPIOTA NAUCINA (Fr.) Kummer Comestible
Fig. 150, p. 95 (des précautions s'imposent)
CHAPEAU 5-10 cm de largeur, mou, charnu, d'abord subglobuleux, puis
hémisphérique et finalement étalé-convexe, blanc ou un peu fuligineux, deve-
nant plus foncé en vieillissant pour atteindre une couleur de chamois ou de
cuir, lisse, sec, glabre ou parfois écailleux en raison du fendillement de la cuti-
cule. CHAIR molle, blanche, épaisse, s'amincissant vers la marge, à odeur et
saveur non caractéristiques, lamelles libres, serrées, assez larges, souvent
arrondies en arrière, blanches, prenant peu à peu une teinte rosâtre, puis brun
rosâtre avec l'âge, pied robuste, 5-10 cm de longueur, jusqu'à 1 cm de dia-
mètre, presque régulier ou renflé à la base, et effilé vers le sommet, lisse,
glabre, pruineux au-dessus de l'anneau, blanc, farci à creux, facilement
séparable du chapeau, anneau médian à supère, épais, blanc, enroulé sur lui-
même de manière à former une collerette rigide sur le pied, persistant, deve-
nant mobile sur les vieux spécimens, spores Hsses, blanches, ovales à
ellipsoïdes, un peu inéquilatérales, 7-9 x 5-6 lÀm.
D'août à octobre: formant des colonies sur le sol dans les endroits her-
beux. Commun.
Ce champignon est comestible, mais il n'est pas recommandé à cause du
danger qu'il y a de le confondre avec l'espèce mortelle Amanita virosa. Chez
cette dernière, l'anneau pend à la manière d'une jupe, tandis que chez le
Lepiota naucina, il est enroulé et ressemble à une collerette. Lorsque
V Amanita virosa est récolté sans soin, la volve peut rester dans le sol et passer
inaperçue, ce qui accroît le danger de le prendre pour un Lepiota. L'examen
des spores permet de distinguer avec certitude ces deux espèces.
LEPIOTA PROCERA (Fr.) S. F. Gray Comestible
Fig. 161, 162 et 163, p. 97
Lépiote élevée (coulemelle)
CHAPEAU 8-23 cm de largeur ou parfois plus, d'abord subglobuleux ou
ové, puis campanule, et enfin plan, mamelonné, à cuticule tan rougeâtre, sauf
sur le disque, se déchirant vite en anneaux plus ou moins concentriques
104
LEPIOTA
d'écaillés qui sont d'habitude plus grandes et plus distancées vers la marge et
qui tendent à disparaître, laissant voir au-dessous une surface blanche fine-
ment fibrilleuse. chair molle, blanche, épaisse, s'amincissant vers la marge.
LAMELLES libres, écartées du pied, serrées à très serrées, larges, ventrues, blan-
ches, floconneuses sur l'arête, pied long et élancé, 15-30 cm ou plus de hau-
teur, bulbeux à la base et s'effilant vers le haut, 0,6-1,2 cm d'épaisseur au
sommet, blanc, soyeux-fibrilleux, recouvert de fines écailles brunes flocon-
neuses ou fibrilleuses, avec parfois plusieurs cercles bruns écailleux près de
l'anneau, creux, facilement séparable du chapeau, anneau ample et évasé,
épais, mou, mobile, spores lisses, blanches, ovales, 14-18 x 9-12 ^m.
De juillet à septembre: seul ou en groupes sur le sol dans les endroits
herbeux et les bois clairs.
Le L. procera est plus élevé et a un port plus élancé que le L. brunnea ou le
L. molybdites. Il se distingue du premier par son pied floconneux non strié et
du second par sa sporée blanche.
Ce champignon de grande taille est un comestible très estimé. Pour peu
qu'on prenne soin d'écarter le L. molybdites, dont la sporée est verte, il ne ris-
que pas d'être confondu avec des espèces toxiques.
CYSTODERMA
Le Cystoderma se caractérise par des spores blanches, des lamelles
adnées, un anneau plus ou moins distinct, et la présence d'un revêtement gra-
nuleux sur le chapeau. Son aspect général rappelle le Lepiota auquel il était
autrefois rattaché, mais dont il se distingue par le mode d'insertion de ses
lamelles. Il s'écarte par ailleurs de VArmillaria en raison de la couche granu-
leuse qui recouvre son chapeau. Ses espèces forment un groupe naturel facile-
ment reconnaissable sur le terrain.
Les Cystoderma sont en général de petits champignons d'assez belle appa-
rence, mais peu susceptibles d'intéresser le mycophage, même si, pour autant
que l'on sache, aucun n'est vénéneux. La détermination des espèces repose
dans une bonne mesure sur l'observation microscopique. Smith et Singer
(1945) ont publié une bonne monographie sur ce genre et décrit 14 espèces dis-
tinctes. Quelques autres sont venues s'ajouter depuis.
CYSTODERMA CINNABARINUM (Alb. et Schw. ex Secr.) Fayod
Fig. 154, p. 96 Comestible
CHAPEAU 2-6 cm de largeur, d'abord ovoïde, puis étalé-convexe à plan,
finement granuleux-écailleux, avec des particules cannelle vif à orangé bru-
nâtre ou brun rouille, blafard entre les écailles, plus foncé sur le disque, à
marge incurvée au début et parfois appendiculée. chair mince, blanchâtre ou
tachée de rouille près de la surface, lamelles d'abord adnées, mais s 'écartant
105
CHAMPIGNONS ( mu STini IS ET VÉNÉNEUX DU CANADA
du pied par la suite, blanches ou crème, serrées à très serrées, étroites, pied
court et robuste, 2-5 cm de longueur, environ 0,6 cm d'épaisseur, régulier ou
un peu épaissi à la base, recouvert jusqu'à l'anneau de particules farineuses-
granuleuses de couleur cannelle, plus pâle et glabre au-dessus de celui-ci.
ANNEAU délicat, fugace, spores petites, ellipsoïdes, lisses, blanches, non amy-
loïdes, 3,5-5 x 2,5-3 ^m. cystides lancéolées.
En septembre et octobre: seul ou en petits groupes dans les bois.
Ce beau champignon aux couleurs attrayantes est l'un des plus gros de ce
genre. On le dit comestible. Le C. granulosum (Batsch ex Fr.) Fayod et le C
amianthinum (Scop. ex Fr.) Fayod sont assez communs également et lui
ressemblent au point de nécessiter le recours au microscope pour une détermi-
nation certaine. Les lamelles du premier sont dépourvues de cystides, et le
second a des spores amyloides.
ARMILLARIA
Le genre Armillaria est en général défini de manière à englober toutes les
espèces à spores blanches et à lamelles adnées qui possèdent un anneau, mais
sont dépourvues de volve. La plupart des systématiciens s'entendent pour dire
qu'on réunit de la sorte plusieurs groupes d'espèces non apparentées; toute-
fois, on ne s'entend pas quant à la meilleure façon de fractionner ce genre pour
mettre en évidence les hens entres les espèces. Il semble donc préférable de lui
conserver pour l'instant son acception la plus large.
ARMILLARIA IMPERIALIS (Fr. in Lund.) Quel.
Fig. 145, p. 94
chapeau 8-20 cm de largeur, très volumineux et ferme, d'abord convexe,
puis étalé, blanchâtre à gris fuligineux, avec des fibrilles innées plus foncées
près de la marge, glabre, un peu visqueux, se crevassant parfois sur le disque, à
marge infléchie, fortement enroulée au début, chair blanche, épaisse,
inodore, mais à saveur forte, lamelles décurrentes, blanches à blanc jaunâtre,
brunâtres en séchant, serrées, assez étroites, pied 5-10 cm de longueur, 1-2 cm
d'épaisseur, régulier, de la couleur du chapeau ou plus jaunâtre, floconneux à
écailleux, plein, anneau double, avec la couche supérieure membraneuse et de
même couleur que le chapeau, et l'inférieure plus filamenteuse, blanchâtre et
parfois évanescente. spores hyalines, hsses, oblongues-ellipsoïdes, 11-15 x
5-6 (7) ^m.
En août et septembre: seul ou en groupes sous les conifères.
Ce gros champignon massif pousse lentement et persiste longtemps. Il est
assez rare, et son aspect est très frappant.
L'A. ventricosa (Peck) Peck est une autre grande espèce à anneau double.
Il est plus blanc et un peu plus modeste dans ses proportions que VA. impe-
rialis; ses spores sont également plus petites, soit 9-12 (15) x 4,0-5,5 ^m.
106
ARMILLARIA
Il ne semble pas exister de données sur la comestibilité de VA. imperialis,
mais on dit que les Japonais de la côte ouest des États-Unis font un grand
usage d'une espèce assez semblable. Il s'agit de V Armillaria ponderosa (Peck)
Sacc, dont la taille se compare en effet à celle de l'armillaire impérial, mais
qui se distingue de celui-ci par une couleur plus pâle, des spores plus petites et
un anneau simple. Cette espèce a été signalée aussi dans l'Est, mais moins
souvent que VA. imper ialis ,
Certains auteurs placent dans un genre distinct, appelé Catathelasma, les
espèces à spores oblongues-ellipsoïdes, à anneau double et à lamelles décur-
rentes.
ARMILLARIA MELLEA (Fr.) Kummer Comestible
Fig. 146, p. 94
Armillaire couleur de miel
CHAPEAU 3-10 cm de largeur, d'abord glandiforme à hémisphérique avec
la marge enroulée, puis convexe ou étalé, parfois presque mamelonné, de
couleur brun-jaune, jaune chamois ou teintée de rouille, finement écailleux, en
particuHer sur le disque, orné de mèches chamois à brunes ou noirâtres, à
marge striée à la maturation, chair mince sauf sur le disque, blanche ou teinté
de rouille, à odeur et saveur variant de douces à un peu désagréables ou un peu
acres, lamelles adnées ou subdécurrentes, assez serrées à subespacées, moyen-
nement larges, blanches ou crème, se tachant de brun rouille, pied 5-15 cm de
longueur, 0,5-2 cm d'épaisseur, presque régulier ou renflé en massue à la base,
farci, puis creux, finement fibrilleux à fibrilleux-écailleux, plus pâle que le
chapeau, se tachant de rouille, plus pâle au sommet, anneau blanc ou teinté de
brun, fibrilleux-membraneux, subpersistant ou fugace, spores lisses,
blanches, très ovales, obliquement apiculées, 7,5-9,5 x 5-6,5 ^m.
De juillet à octobre: en touffes denses à la base des arbres vivants et des
vieilles souches. Commun.
C'est sans doute le seul armillaire vraiment commun. Son aire de réparti-
tion est très vaste et il fructifie souvent en abondance. Sa variabilité peut con-
fondre l'amateur au début, mais il a un port caractéristique qu'on ne tarde pas
à reconnaître du premier coup d'œil. Ses couleurs varient beaucoup. L'anneau
peut être plus ou moins fugace.
Une autre caractéristique de ce champignon est la présence de rhizo-
morphes ou de cordonnets mycéliens tenaces, noirs, qu'on peut observer sous
l'écorce de l'arbre ou de la souche où il pousse.
Sa saveur désagréable disparaît à la cuisson, et il est très utilisé comme
aliment. Smith le recommande comme très bon, mais suggère de choisir des
spécimens jeunes.
107
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
PLEUROTUS
Le genre Pleurotus réunit toutes les espèces à sporée blanche dont le pied
est excentrique, latéral ou absent. Toutefois, la sporée du P. sapidus Qsi teintée
de lilas, et celle du P. subpalmatus est rosée. Le genre a pour pendant le Clau-
dopus dans le groupe des champignons à spores roses, et le Crepidotus dans
celui à spores brunes.
La plupart des pleurotes viennent sur le bois en décomposition et leur
taille varie beaucoup. Certains d'entre eux pourraient se confondre avec le
Clitocybe, mais leurs plus proches parents appartiennent au Panus et au
Lentinus. Il est d'ailleurs établi maintenant que le Pleurotus, le Panus et le
Lentinus représentent des catégories artificielles. Les auteurs modernes ont
tendance à répartir toutes leurs espèces en un certain nombre d'autres genres.
Le Pleurotus ostreatus (Jacq. ex Fr.) Kummer, qui correspond peut-être au P.
sapidus Kalchbr., est considéré comme le type du genre.
Aucun pleurote n'est réputé toxique.
Clé
\a Chapeau à pied excentrique à central 2
\b Chapeau sessile ou à pied latéral 3
la Chapeau d'abord blanchâtre, puis tan, Hsse P. ulmarius
Ib Chapeau tan rougeâtre à rosâtre, veiné P. subpalmatus
3a Chapeau minuscule, d'habitude moins de 2 cm de diamètre 4
3b Chapeau de plus grande taille, d'ordinaire plus de 2 cm de diamètre 5
4a Chapeau blanc pur P. candidissimus
4b Chapeau gris à noirâtre P. applicatus
Sa Chapeau olivacé à jaune-brun P. serotinus
Sb Chapeau blanc ou blanchâtre 6
6a Chapeau mince, fragile, sessile P. porrigens
6b Chapeau épais, charnu; lamelles décurrentes; pied latéral P. sapidus
PLEUROTUS APPLICATUS (Fr.) Kummer
Fig. 155, p. 96
CHAPEAU moins de 0,6 cm de largeur, couleur de sable à gris rosâtre au
début, puis plus foncé ou presque noir, venant sur le dessous des billes, etc.,
sessile, résupiné, presque cylindrique à l'origine, puis profondément cupule et
finalement en soucoupe, de forme plus ou moins irréguHère en raison de sa
base excentrique ou latérale, grossièrement pruineux, à marge enroulée, chair
mince, gélatineuse, lamelles rayonnantes à partir d'un point central,
subespacées, arrondies en arrière, moyennement larges, épaisses, à arête obtu-
sément arrondie, couleur de sable à gris foncé, fortement pruineuses, d'inégale
longueur, pied absent; il arrive toutefois que la chair épaissie se prolonge au
point d'attache en une base tronquée, semblable à un pied, fortement prui-
108
PLEUROTUS
neuse ou cotonneuse, spores lisses, blanches, subglobuleuses, 4-5 iahï de
diamètre.
D'août à octobre: en groupes sur le bois en décomposition.
Ce minuscule champignon n'est pas commun et on risque souvent de le
manquer à cause de sa petite taille, et aussi parce qu'il vient de préférence à la
face inférieure des billes et des planches. Il a tendance à se recroqueviller en
séchant et il se présente alors sous la forme d'une petite tache noirâtre qui, à
première vue, ne ressemble en rien à un champignon. Toutefois, à l'état
humide, les nombreux réceptacles à lamelles rayonnantes composent un
tableau assez joli. Cette espèce n'est évidemment pas très apparentée aux
autres pleurotes, et elle ne risque pas d'être confondue avec eux. Le Trogia
crispa Fr. pousse aussi à la face inférieure des branches et est parfois résupiné;
cependant, il est de plus grande taille et sa couleur varie de tan rougeâtre à
jaunâtre.
PLEUROTUS CANDIDISSIMUS B. et C.
Fig. 174, p. 115
CHAPEAU blanc pur, mince, mou, 0,3-2 cm de largeur, inséré latéralement
sur son substrat, sessile ou presque, mais jamais résupiné, cotonneux à la base,
semi-circulaire ou en forme de coquille ou d'éventail, d'abord convexe et à
marge enroulée, puis presque plan, à surface douce et poudreuse, marquée de
faibles rides rayonnantes chez les spécimens sèches, chair mince, blanche,
membraneuse, pied absent ou rudimentaire, latéral, finement tomenteux,
blanchâtre, lamelles rejoignant le point d'attache ou (si le pied est présent)
subdécurrentes, espacées ou subespacées, larges, s 'effilant à chaque extrémité,
blanc crème, à arête fimbriée. spores blanches, Usses, globuleuses, 4-6 jum de
diamètre.
De juillet à septembre: en colonies éparses sur le bois en décomposition.
Plusieurs autres petites espèces blanches ont été décrites, mais celle-ci
semble la plus commune. D'aspect un peu crayeux, elle est très délicate et se
recroqueville rapidement.
PLEUROTUS PORRIGENS (Fr.) Kummer
Fig. 156, p. 96
CHAPEAU sessile, inséré latéralement sur son substrat, allongé, 1-8 cm de
longueur, jusqu'à 5 cm de largeur, d'abord résupiné et à marge enroulée, puis
presque plan ou déprimé et effilé vers la base, de forme variable, la plupart du
temps en forme d'éventail ou d'oreille, blanc, aqueux et un peu strié à la
marge, quand il est humide, variant de presque glabre à la périphérie à forte-
ment tomenteux à la base, à marge parfois lobée, chair mince, blanche, fra-
gile, à odeur et saveur douces, lamelles rejoignant pour la plupart le point
d'attache, serrées, assez étroites, linéaires, blanches ou crème, plus ou moins
109
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
fourchues près de la base chez certains spécimens, pied absent; la base qui en
tient lieu est un peu cotonneuse, spores lisses, blanches, subglobuleuses à très
ovoïdes, 5-7,5 x 5-6 fum.
De septembre à novembre: en touffes, formant des tablettes superposées
sur les conifères en décomposition.
Un certain nombre d'espèces blanchâtres ont été recensées. D'après notre
herbier, le P. porrigens serait le plus commun, mais les autres sont souvent
difficiles à distinguer; dans certains cas, il faut recourir aux caractères micro-
scopiques.
Dans le groupe du P. porrigens, le réceptacle est résupiné chez les spéci-
mens très jeunes, mais devient vite réfléchi, tandis qu'il n'est jamais résupiné
dans un second groupe. Parmi les formes résupinées, le P. albolanatus Pk. in
Kauffm. porte une couche de tissu gélatineux sur le chapeau et est plus velu
que le P. porrigens. Celui-ci semble un peu poilu à l'état sec, spécialement vers
la base, mais le P. albolanatus présente une pilosité bien nette sur toute sa sur-
face et est plus grand et plus ferme. Parmi les formes non résupinées, mention-
nons le P. petaloides Fr., espèce brunâtre qui se distingue du P. porrigens par
des spores plus petites et la présence de cystides sur ses lamelles, du P. spathu-
latus (Fr.) Peck dont les spores sont ovoïdes-ellipsoïdes, et enfin, du Panus
angustatuSy de consistance plus tenace, possédant des cystides sur les lamelles
et une couche de tissu gélatineux sur le chapeau.
PLEUROTUS SAPIDUS Kalchbr. Comestible
Fig. 186, p. 118
Pleurote en forme d'huître
CHAPEAU ferme à flexible, charnu, blanc à cendré ou brunâtre, 5-20 cm
de largeur ou parfois plus, en éventail, en coquille, ou allongé, en général
marginé à la base, parfois plus ou moins circulaire avec le pied presque central,
convexe, quelquefois déprimé vers le pied, Hsse, humide, glabre ou finement
tomenteux à la base, à marge mince et enroulée, un peu striée à l'état humide,
parfois lobée et ondulée, chair épaisse, blanche, molle à l'état jeune, devenant
plus tenace avec l'âge, à odeur et saveur agréables, lamelles larges, blanches
ou blanchâtres, serrées à subespacées, décurrentes, prolongées par des lignes
qui se ramifient plus ou moins vers la base, pied très court, d'ordinaire latéral
ou presque absent, parfois excentrique à presque central, robuste, ferme et
plein, parfois poilu à la base, spores lisses, teintées de lilas en tas, oblongues,
7-10(12) X 3-4 ^m.
De mai à octobre: en touffes, formant des tablettes superposées sur le bois
des feuillus. Commun.
Le nom «pleurote en forme d'huître» vient de la forme du chapeau qui
rappelle souvent une coquille. C'est un champignon comestible, mais les opi-
nions varient quant à ses qualités gastronomiques. Le mode de cuisson est
important si on veut l'apprécier à sa juste valeur. Il est recommandé de le
110
PLEUTORUS
couper en morceaux, de tremper ceux-ci dans un œuf battu assaisonné, puis de
les rouler dans de la chapelure et de les faire frire à feu vif.
De nombreux auteurs ont tenté de distinguer le Pleurotus sapidus et le
P. ostreatus (Fr.) Kummer en se guidant sur la couleur des spores, qui sont
teintées de lilas chez le premier et blanches chez le second. Toutefois, nous
n'avons pu trouver de spécimens dont la sporée ne présentait pas une teinte
lilas lorsqu'elle était assez abondante, ce qui confirme les observations des
autres herborisateurs en Amérique du Nord. Il est bien possible qu'une espèce
analogue à spores blanches existe en Europe, mais elle semble en tout cas
absente ou très rare ici. Le P. subareolatus Peck est d'aspect assez semblable et
possède des spores blanches, mais qui sont plus grosses. S'il s'avérait que
toutes les formes à petites spores donnent une sporée teintée de lilas, le
P. sapidus deviendrait un synonyme du P. ostreatus qui est le nom le plus
ancien.
Le degré de développement du pied est variable et pourrait entraîner des
confusions avec certaines formes de Pleurotus ulmarius, mais les lamelles
décurrentes et les spores cylindriques du P. ostreatus devraient permettre de la
reconnaître facilement.
On a allégué qu'il était possible d'obtenir des récoltes successives du
champignon en arrosant la bille où il a déjà été observé.
PLEUROTUS SEROTINUS (Fr.) Kummer Comestible
Fig. 112, p. 53; fig. 413, p. 307
CHAPEAU compact, 3-8 cm de largeur, plus ou moins semi -circulaire dans
sa forme typique, mais pouvant varier jusqu'à prendre la forme d'un rein,
d'abord convexe et à marge enroulée, puis un peu étalé, variant de fortement
tomenteux à presque glabre, gluant-visqueux à l'état humide, de couleur
ohvacé sale ou jaune-vert à jaune-brun ou rougeâtre terne, chair épaisse,
blanche, ferme, à saveur et odeur non caractéristiques, lamelles étroitement
adnées, présentant souvent une ligne de démarcation très nette entre leur point
d'insertion et le début du tomentum sur le pied, minces, serrées, effilées aux
deux bouts, blanchâtres à tan jaunâtre, pied plein, tronqué, 0,5-2 cm de lon-
gueur, jusqu'à 1 cm d'épaisseur, latéral, jaunâtre, en continuité avec la pelh-
cule du chapeau sur le dessus, fortement tomenteux au-dessous ou ponctué en
partie de fines écailles brun foncé, spores lisses, blanches, étroitement oblon-
gues, parfois courbées, 4-6 x 1-1,5 ^m. cystides jusqu'à 28 m de longueur,
environ 12 ^m de largeur au point le plus large, s'ef filant légèrement vers le
sommet et beaucoup vers la base, en forme de sac.
D'août à novembre: seul ou, plus souvent, en touffes superposées sur le
bois des feuillus. Assez commun.
Il s'apparente surtout au Phyllotopsis nidulans, mais les tons verdâtres ou
oHve de son chapeau l'en distinguent. En outre, ce dernier a une sporée rosée.
Ce pleurote est dit comestible, mais il semble plutôt coriace. On le découvre
parfois tard l'automne.
111
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
PLEUROTUS SUBPALMATUS (Fr.) Gill.
Fig. 157. p. 96
CHAPEAU 3-7 cm de largeur, charnu, convexe à plan, carné ou rouge
brique, glabre, à cuticule gélatineuse formant des réseaux grossiers à la sur-
face. CHAIR rougeâtre, assez épaisse, lamelles adnées, serrées, assez larges,
parfois fourchues, rosâtres. pied 1-4 cm de longueur, 0,3-0,6 cm d'épaisseur,
excentrique, en général courbé, régulier, fibrilleux, rougeâtre. spores rosâtres
en masse, subglobuleuses, échinulées, 5-7 x 4,5-6,5 ^m.
De juillet à septembre: seul ou en groupes sur les billes ou, à l'occasion,
sur des arbres vivants. Rare.
Il n'existe pas de données sur la comestibilité de cette espèce, mais elle est
si rare que cela n'a pas beaucoup d'importance. Il ne s'agit pas d'un authen-
tique Pleurotus. Ses spores épineuses, rosâtres et sa cuticule très particulière,
gélatineuse et réticulée l'éloignent d'emblée des autres espèces du genre. Maire
en a fait le type d'un nouveau genre appelé Rhodotus.
PLEUROTUS ULMARIUS (Fr.) Kummer Comestible
Fig. 187, p. 118
CHAPEAU ferme, compact, 5-15 cm de largeur, d'abord convexe et à
marge enroulée, puis presque plan, de forme variable, régulière avec le pied
presque central ou irrégulière avec le pied fortement excentrique, blanc à
chamois terne, devenant plus foncé avec l'âge, avec parfois des nuances de
jaune ou de brun rougeâtre, humide, glabre, chair épaisse, blanche, à odeur et
saveur douces, lamelles sinuées-adnexées, puis arrondies ou échancrées au
pied, serrées à subespacées, larges, blanches ou blanchâtres, pied ferme,
robuste, plein, 3-8 cm de longueur, jusqu'à 2 cm d'épaisseur, parfois renflé à
la base, souvent recourbé de manière à placer le chapeau en position verticale,
blanchâtre, variant de glabre à fortement tomenteux. spores blanches, lisses,
très ovoïdes à subglobuleuses, 5,5-8 x 4,5-6 ^m.
De septembre à novembre: seul ou en touffes sur le bois des arbres feuillus
et en particulier sur l'orme.
Selon Kauffman, son chapeau est parfois un peu tomenteux. Chez les spé-
cimens particuhèrement luxuriants, sa surface se fendille à l'occasion, ce qui
lui donne un aspect réticulé.
Ce grand champignon blanc est souvent aperçu tard l'automne, parfois
haut perché sur un arbre, émergeant d'une blessure ou d'un moignon de bran-
che. Les réceptacles résistent bien à la pourriture et persistent parfois après les
neiges. Le P. ulmarius est comestible mais plutôt coriace, surtout chez les spé-
cimens âgés, et exige par conséquent une cuisson appropriée. Selon Singer
(1951), le P. ulmarius européen ne correspond pas à notre champignon;
l'espèce nord-américaine serait en fait le P. tessulatus (Bull, ex Fr.) Gill.
On observe beaucoup de variations dans la taille et la position du pied, qui
peut être central, nettement excentrique ou presque latéral. Dans ce dernier
112
CLITOCYBE
cas, il y a possibilité de confusion avec le P. ostreatus, mais le mode d'attache
des lamelles permet de les distinguer, ou encore la grosseur et la forme des
spores, si un microscope est disponible. Une autre espèce décrite par Peck sous
le nom de Pleurotus elongatipes s'écarte du P. ulmarius par son pied farci à
creux et ses spores plus petites; elle semble rare mais on l'a probablement sou-
vent confondue avec le P. ulmarius, ce qui ne porte d'ailleurs pas à consé-
quence du point de vue gastronomique.
CLITOCYBE
Les espèces du genre Clitocybe ont dans l'ensemble des spores blanches,
des lamelles décurrentes et sont dépourvues de volve et d'anneau. Chez cer-
taines d'entre elles, les spores sont teintées de chamois rosâtre ou de jaunâtre
pâle en tas, mais il n'y a pas vraiment danger de confusion avec les espèces à
spores jaunes. Le pied est fibreux, plus ou moins de la texture du chapeau,
dont il ne se sépare pas facilement. Il s'écarte par ce caractère, et aussi par le
mode d'insertion des lamelles, du Collybia qui a le pied plus cartilagineux que
le chapeau et facilement séparable de celui-ci.
Il n'est pas toujours aisé de différencier le Clitocybe et le Tricholoma. Le
principal critère est ici le mode d'insertion des lamelles; elles sont typiquement
décurrentes à adnées dans le premier genre, et plus ou moins sinuées à émar-
ginées ou adnexées dans le second. Ce caractère peut toutefois varier quelque
peu en fonction de l'âge et des particularités des spécimens étudiés, si bien qu'il
n'est pas toujours facile de trancher la question.
Les autres genres voisins sont le Cantharellus, le Laccaria, le Leuco-
paxillus et VOmphalina. Le Cantharellus se distingue par des lamelles four-
chues, plus ou moins en forme de pHs et à arête obtuse, mais certaines espèces
comme le Cantharellus umbonatus et le Clitocybe aurantiaca n'en demeurent
pas moins très proches l'une de l'autre. Le Laccaria a des spores globuleuses,
épineuses et des lamelles cireuses. Certaines espèces du Leucopaxillus s'appa-
rentent au Clitocybe par leur forme et leur port, mais s'en écartent par leurs
spores amyloïdes à parois rugueuses. Enfin, VOmphalina comprend un groupe
de petites espèces ombihquées à lamelles décurrentes et à pied cartilagineux; la
taille du réceptacle et la texture du pied sont sans doute les principaux carac-
tères qui les distinguent des clitocybes, mais il semble presque impossible de
tracer une ligne de démarcation stable. Aucune espèce de ce genre n'est décrite
dans le présent ouvrage.
Le Clitocybe est un genre assez étendu. Bon nombre de ses représentants,
en particulier les petites formes blanches, sont difficiles à déterminer. Nous
nous en tiendrons ici à quelques-unes des espèces les plus communes et les plus
frappantes. La plupart des clitocybes semblent comestibles, mais les données
définitives font défaut pour plusieurs espèces, et au moins deux d'entre elles,
soit le C illudens et le C. dealbata, sont reconnues toxiques.
113
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
Clé
h; Lspèce caractérisée par une toric odeur anisée; chapeau verdâlre, bleuâtre ou
blanc C. udora
1 h lispèces sans odeur anisée 2
lu Chapeau et lamelles jaunes ou jaunâtres 3
Ib Chapeau et lamelles d'une autre couleur 6
la Chapeau glabre; espèce croissant en touffes denses C. illudens
3b Chapeau qui ne possède pas ces caractères 4
4a Chapeau profondément déprimé à en forme d'entonnoir; lamelles sub-
espacées C. ectypoides
4b Chapeau convexe à un peu déprimé; lamelles très serrées 5
5a Chapeau finement écailleux; lamelles jaunes C. décora
5b Chapeau fibrilleux à subtomenteux; lamelles orangées C. aurantiaca
6a Espèces blanches ou blanchâtres 7
6b Espèces d'une autre couleur 9
la Espèce croissant nettement en touffes compactes C. multiceps
Ib Petites espèces seules ou en groupes 8
8a Chapeau convexe ou un peu déprimé, blanc grisâtre C. dealbata
Sb Chapeau profondément déprimé à en forme d'entonnoir, blanc chamois
C. adirondackensis
9a Chapeau et lamelles gris C. cyathiforme
9b Chapeau et lamelles d'une autre couleur 10
10a Chapeau obtus, brun grisâtre; pied en forme de massue C. clavipes
\0b Chapeau profondément déprimé à en forme d'entonnoir 11
1 \a Chapeau blanc chamois, d'ordinaire moins de 5 cm de largeur
C. adirondackensis
\\b Chapeau tan rougeâtre à blanc sale avec l'âge, d'habitude plus de 5 cm de
largeur C. infundibuliformis
FiG. 164 à 173: 164, Clitocybe illudens; 165, C. illudens; 166, C. ectypoides; 167, C. infundi- ►
buliformis; 168, C. odora; 169, Tricholoma aurantium; 170, Leucopaxillus giganteus;
171, L. giganteus; 172, L. laterarius; 173, L. laterarius.
114
115
FiG. 174, Pleurotus candidissimus . Fie. 175, Panus operculatus.
FiG. 176 à 185: 176, Thcholoma flavovirens; 177, T. Jlavovirens; 178, T. irinum; 179, T.per-^
sonatum; 180, T. resplendens; 181, T. rutilons; 182, T. saponaceum; 183, T. sejunctum;
184, r. vaccinum; 185, T. terreum.
116
117
FiG. 186, Pleurotus sapidus. Fig. 187, Pleurotus ulmarius.
FiG. 188 à 197: 188, Melanoleuca alboflavida; 189, M. melaleuca; 190, Hygrophorus^
borealis; 191, H. cantharellus; 192, H. chrysodon; 193, H. chrysodon; 194, H. conicus;
195, H. flavescens; 196, H. marginatus; 197, //. miniatus.
118
119
FiG. 199 à 208: 199, Hygrophorus nitidus; 200, H. nitidus; 201, //. olivaceoalbus; 202, H. oli->
vaceoalbus; 203, H. pratensis; 204, H. psillacinus; 205, H. pudorinus; 206, H. speciosus;
207, H. puniceus; 208, H. puniceus.
120
121
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53
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122
CLITOCYBE
CLITOCYBE ADIRONDACKENSIS (Pk.) Sacc.
Fig. 198, p. 120
CHAPEAU 2-5 cm de largeur, mince, flexible, un peu en forme d'enton-
noir, avec le disque déprimé et la marge à la fois élevée et infléchie, d'abord
blanchâtre terne, puis teinté de chamois, fonçant parfois jusqu'au brun
chamois sale, glabre, non hygrophane mais ghssant et Hsse à l'état humide, à
marge unie, chair mince, blanche, lamelles décurrentes, serrées à très serrées,
très étroites, effilées à chaque bout, blanchâtres, pied 2-4 cm de longueur,
environ 0,3 cm d'épaisseur, droit, réguHer ou un peu renflé à la base, prui-
neux, de la couleur du chapeau ou plus pâle, farci, puis creux, spores Usses,
blanches, ovales, apiculées, 4-6 x 2,5-3,5 /^m.
D'août à octobre: épars sur le sol parmi des débris.
Cette petite espèce se distingue par des couleurs blafardes, une consistance
flexible comme le caoutchouc et un chapeau lisse glissant. Elle présente peu
d'intérêt comme aUment et on ignore tout de sa comestibihté.
CLITOCYBE AURANTIACA (Fr.) Studer Suspect
Fig. 158, p. 96
CHAPEAU 3-8 cm de largeur, charnu, flexible, convexe à plan, devenant
déprimé à la fin, jaune-orangé à orangé brunâtre, fibrilleux à subtomenteux,
parfois presque hsse, à marge d'abord involutée, puis relevée et un peu ondu-
leuse. CHAIR molle, épaisse au centre, mince à la marge, jaunâtre, à odeur et
saveur douces, lamelles décurrentes, très serrées, fourchues, minces, étroites,
variant de l'orangé vif au saumon, pied 3-5 cm de longueur, 0,6-1,2 cm
d'épaisseur, effilé vers le sommet, finement tomenteux, orangé pâle, pouvant
varier jusqu'au brunâtre ou au jaunâtre pâle, spongieux à l'intérieur, parfois
creux. SPORES blanches, elhptiques, lisses, 5-7 x 3-4 ^m.
De juillet à octobre: en groupes sur le sol ou sur le bois décomposé dans
les forêts de conifères et de feuillus.
Cette espèce a longtemps été appelée Cantharellus aurantiacus. Ses
lamelles fourchues sont presque le seul caractère qui la rapproche du genre
Cantharellus. Certains auteurs la considèrent plus à sa place dans le Clitocybe,
mais Singer (1951) y voit plutôt un proche parent du Paxillus et la range, avec
une autre espèce dont l'aire de distribution est plus au sud dans le genre
Hygroph oropsis .
Ses couleurs varient beaucoup, soit du jaune pâle ou du brun foncé; mais
ses lamelles orangées, très serrées et fourchues sont caractéristiques.
Il existe des témoignages contradictoires touchant la comestibihté de ce
champignon; certains auteurs le déclarent toxique, et d'autres affirment
l'avoir consommé sans en être incommodé. Singer (1951) a soutenu que sa
comestibihté était établie, mais comme un doute subsiste, il est recommandé de
le laisser de côté ou de faire preuve de prudence si on l'essaie.
123
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
CLITOCYBE CLAVIPES (Pers. ex Fr.) Kummer Comestible
hig. 159, p. 96; fig. 414, p. 307
CHAPEAU 2-7 cm de largeur, charnu, convexe, puis étalé, souvent mame-
lonné d'une façon obtuse, parfois déprimé au centre, de couleur brun grisâtre
beige, lisse et glabre, avec l'extrémité de la marge incurvée pour une assez lon-
gue période, chair blanche, épaisse au centre, à odeur et saveur douces.
LAMELLES décurrentes, subespacées, blanches ou jaunâtres, larges au centre,
mais effilées aux deux bouts, pied robuste, 2-8 cm de longueur, 0,5-1 cm
d'épaisseur au sommet, s'élargissant près du sol en une base claviforme-bul-
beuse de 1-3 cm d'épaisseur, même couleur que le chapeau, blanc, un peu
spongieux à l'intérieur, spores lisses, blanches, ellipsoïdes, 6-8 x 3,5-5 /^m.
De juillet à octobre: en groupes ou parfois en touffes de deux ou trois spé-
cimens sur le sol dans les bois, souvent sous les conifères. Assez commun.
Ses caractères distinctifs sont un pied gris-brun largement en forme de
massue et des lamelles subespacées.
Le Clitocybe nebularis (Fr.) Kummer est une grande espèce gris sombre à
lamelles très serrées; il semble plus commun sur la côte Ouest que dans l'Est, et
les herborisateurs de cette région ont plus de chance de le trouver. Son chapeau
peut atteindre 15 cm de diamètre. Kauffman le dit comestible, mais souligne
que certains auteurs européens la considèrent dangereuse. L'Herbier national
à Ottawa n'en compte aucun spécimen récolté dans l'est du Canada.
CLITOCYBE CYATHIFORMIS (Bull, ex Fr.) Kummer
CHAPEAU 2-5 cm de largeur, d'abord convexe, puis ombiliqué-déprimé à
en forme d'entonnoir, brun fuligineux à l'état humide mais devenant plus
grisâtre en séchant, hygrophane, glabre ou recouvert de fibrilles innées, à
marge unie et enroulée, chair mince, grisâtre, plutôt aqueuse, à saveur douce.
LAMELLES décurrcntcs, étroites, serrées à subespacées, de couleur brun grisâtre.
pied 2-5 cm de longueur, 0,3-0,6 cm d'épaisseur, régulier ou s'effilant vers le
haut, brunâtre ou grisâtre, fibrilleux, tomenteux à la base, spongieux-farci.
spores lisses, blanches, eUiptiques-ovées, 7,5-10,5 x 5,0-6,5 ^m.
En août et septembre: seul ou en groupes sur le bois décomposé.
Ce champignon se reconnaît surtout à ses lamelles grises. Il importe toute-
fois de faire déposer une sporée si on veut le déterminer avec certitude. Le
Clitopilus noveboracensis Pk. n'est pas sans lui ressembler quelque peu, sauf
qu'il a des spores roses, une odeur de farine et un goût acre. À noter que les
spores du C cyathiformis sont amyloïdes, ce qui a incité Singer à le retirer du
Clitocybe pour le placer dans le genre Cantharellula avec le Cantharellus
umbonatus et le Clitocybe ectypoides.
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CLITOCYBE
CLITOCYBE DEALBATA (Sow. ex Fr.) Kummer Vénéneux
Fig. 210 et 211, p. 122
CHAPEAU 1-4 cm de largeur, rarement plus, mince, hygrophane, convexe,
obtus, puis étalé et parfois déprimé, blafard, blanchâtre par temps sec, brun
grisâtre pâle à l'état humide, hsse, glabre, à marge incurvée et tendant à le
demeurer, chair mince, blanchâtre, sans odeur et à saveur douce ou un peu
astringente, lamelles adnées-décurrentes, assez serrées, étroites, effilées à
chaque bout, blanchâtres ou blafardes, pied court, 2-4 cm de longueur,
environ 0,3 cm d'épaisseur, parfois excentrique, régulier ou presque, droit ou
courbé, tenace, subfibrilleux, pruineux, de la couleur du chapeau, plein.
SPORES Hsses, blanches, ellipsoïdes, 4-5 x 2,5-3 ^m.
D'août à octobre: seul ou épars dans les pelouses et les endroits herbeux.
Ce petit champignon toxique représente un danger du fait qu'il pousse
dans le même habitat que le Marasmius oreades qui, lui, est comestible. Le
chapeau est de couleur assez comparable chez les deux espèces, quoique plus
blanc chez le Clytocybe, mais un coup d'œil aux lamelles suffit à les distinguer.
Le Clitocybe morbifera Pk. et le C. sudorifica Pk. semblent bien être des
synonymes du C. dealbata. Le C. rivulosa (Fr.) Kummer est de couleur plus
rosâtre, mais lui est étroitement apparenté; on le dit également vénéneux.
CLITOCYBE DECORA (Fr.) Gillet Comestible
Fig. 160, p. 96
CHAPEAU 2-6 cm de largeur, convexe au début, puis étalé et enfin plan ou
déprimé au centre, à surface humide, jaune à ocre ou ocre brunâtre, avec par-
fois une nuance d'olive, orné de minuscules écailles fibrilleuses, grises au brun
foncé, qui sont plus concentrées sur le disque, à marge mince, incurvée et
tomenteuse. chair assez mince, ferme, jaune, à odeur et saveur douces.
LAMELLES le plus souvcnt décurreutcs par un étroit filet, parfois à peine adnées
ou adnexées, sécédentes, serrées, moyennement larges sauf pour la partie
décurrente, jaunes, souvent d'inégale longueur, pied 4-6 cm de longueur,
0,3-0,9 cm d'épaisseur, subrégulier, jaune, subglabre à légèrement fibrilleux-
écailleux, s'évidant. spores Hsses, blanches, largement ovales, 6-7,5 x 4-5 ^m.
De juin à octobre: seul, en petites touffes ou en groupes sur les conifères
en décomposition.
Le mode d'insertion des lamelles n'est pas typique du genre Clitocybe, et
leur couleur pourrait nous orienter du côté du Flammula. Il importe de faire
déposer une sporée.
Cette espèce s'apparente étroitement au Tricholoma rutilons (Fr.)
Kummer; Quélet l'a baptisée Tricholoma décorum. Pour sa part. Singer place
ces deux espèces dans un nouveau genre: le Tricholomopsis.
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CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
CLITOCYBE ECTYPOIDES Pk.
\\g. 166, p. 115
CHAPEAU 2-5 cm de largeur, assez mince, très ombiliqué, presque en
forme d'entonnoir, aqueux, gris chamois à jaune chamois, orné de fibrilles
brunes ou brun foncé et, en général, légèrement ponctué de fines écailles
foncées, à marge unie, chair assez mince, teintée de la couleur du chapeau.
LAMELLES décurrcntcs, parfois fourchues, subespacées, étroites, effilées à
chaque bout, jaunâtres, pied 2-5 cm de longueur, environ 0,3 cm d'épaisseur,
régulier ou s'effilant légèrement vers le haut ou vers le bas, de la couleur du
chapeau ou plus pâle, fortement tomenteux à la base, devenant subglabre vers
le haut, plein à l'état jeune, mais souvent évidé par les larves, spores lisses,
blanches, ellipsoïdes, 7-9 x 4-5 /um.
De juillet à septembre: en groupes ou en petites touffes sur le bois en
décomposition.
Ses lamelles fourchues subespacées rapprochent cette espèce du Cantha-
rellus. Ses spores sont amyloïdes, et Singer l'a rangée avec le Cantharellus
umbonatus dans le genre Cantharellula. La présence de fines écailles foncées
au centre du chapeau constituent un bon trait distinctif.
CLITOCYBE ILLUDENS Schw. Vénéneux
Fig. 164 et 165, p. 115
Clitocybe lumineux
CHAPEAU 5-11 cm de largeur (jusqu'à 20 cm dans certains cas), parfois
irrégulièrement lobé dans les touffes denses, d'abord un peu convexe avec le
disque mamelonné et la marge enroulée, puis étalé-convexe et déprimé au
centre, le mamelon persistant quelquefois au fond de la dépression, de couleur
jaune-orangé vif, lisse, humide au début, puis sec, plus ou moins vergeté de
fibrilles innées, à pellicule séparable et assez tenace, à marge élevée et ondulée
avec l'âge, mais toujours incurvée à l'extrémité, chair très mince, sauf au
centre, fibreuse-moelleuse, teintée d'orangé, devenant blanchâtre en séchant,
en continuité avec le pied, à odeur forte, douceâtre et agréable, lamelles lon-
guement mais inégalement décurrentes, serrées, relativement étroites pour un
aussi gros champignon, effilées à chaque bout, parfois fourchues, cassantes,
d'un jaune-orangé plus vif ou plus pâle que le chapeau, phosphorescentes à
l'obscurité, pied robuste, tenace, 8-20 cm de longueur, 1-2 cm d'épaisseur,
s'effilant vers le bas, souvent tordu et contourné, central ou un peu excen-
trique, plein, à surface lisse et sèche recouverte d'une fine pruine blanche au
début, fibrilleux, teinté de jaune-orangé, spores blanc crème, lisses, globu-
leuses, 4-5 ^m.
De juillet à septembre: en touffes denses à la base des vieilles souches,
émergeant parfois du bois enfoui.
126
CLITOCYBE
Ce champignon est surtout remarquable par sa phosphorescence. Il n'est
apparemment pas commun au Canada, mais ses immenses touffes aux cou-
leurs vives, qui peuvent comprendre jusqu'à 100 réceptacles, ne passent pas
inaperçues. Son odeur varie sans doute puisque certains auteurs la donnent
pour désagréable.
On le confond parfois avec V Armillaria mellea ou le Cantharellus
cibarius. Il se distingue du premier par ses couleurs nettement plus vives et
l'absence d'anneau, et du second par ses lamelles étroites et très serrées et son
mode de croissance en touffes denses. En outre, ni l'un ni l'autre n'est phos-
phorescent, mais comme ce caractère peut disparaître chez les vieux spécimens
sèches, on ne peut s'y fier entièrement.
Ce champignon n'est pas réputé mortel, mais son ingestion peut causer
certainement chez la plupart des gens des troubles plus ou moins graves. On dit
que sa saveur est agréable, mais ce n'est pas un critère en matière de toxicité.
CLITOCYBE INFUNDIBULIFORMIS (Schaeff. ex Fr.) Quel. Comestible
Fig. 167, p. 115
CHAPEAU 4-7 cm de largeur, d'abord convexe et presque mamelonné, puis
déprimé au centre et enfin en forme d'entonnoir, tan rougeâtre, pâlissant,
finement soyeux, à marge mince, chair blanche, mince à la marge, plus
épaisse au centre, à odeur et saveur non caractéristiques, lamelles décur-
rentes, serrées, peu larges, effilées à chaque bout, minces, blanchâtres, pied
4-8 cm de longueur, 0,3-0,6 cm d'épaisseur, souvent un peu renflé à la base,
presque réguher ailleurs, cotonneux à la base, glabre vers le sommet, même
couleur que le chapeau ou blafard, spores lisses, blanches, ovoïdes à
ellipsoïdes ou légèrement en forme de poire, obliquement apiculées, 5-8 x
3-4 p/m, entremêlées de nombreuses spores immatures.
De juillet à octobre: seul ou en groupes sur le sol dans les bois. Assez
commun.
Il s'agit de l'espèce type du genre, et elle illustre bien ses caractéristiques.
Assez commune, elle fructifie pendant une longue période. Ses couleurs
peuvent s'estomper pour laisser le champignon presque blanc. Le C gibba
(Fr.) Kummer est probablement le nom qui convient à cette espèce.
CLITOCYBE MULTICEPS Pk. Comestible
Fig. 209, p. 122
CHAPEAU 3-8 cm de largeur ou plus, convexe, parfois irréguHer dans les
touffes denses, blanchâtre, souvent teinté de gris ou de chamois, humide,
glabre, à marge mince, chair blanche, épaisse au centre, lamelles adnées à
brièvement décurrentes ou un peu sinuées, serrées, moyennement larges au
centre, rétrécies à chaque bout, blanchâtres, pied 5-13 cm de longueur,
0,6-1,2 cm d'épaisseur, robuste, presque régulier ou s'effilant légèrement vers
127
CHAMPIGNONS COMESTIlil I S I T VÉNÉNEUX m ( WADA
le haut, pruineux au sommet, subglabre à fibrilieux-écailleux ailleurs, blan-
châtre, plein, central ou un peu excentrique dans les touffes denses, spores
lisses, blanches, globuleuses, 5-7 ^m de diamètre.
De juillet à octobre: en touffes parfois très denses sur le sol dans les
endroits herbeux ou les bois clairs.
Kauffman donne ce champignon pour comestible mais sans le recom-
mander particulièrement. Giissow et Odell le jugent plutôt insipide eux aussi.
Le Clitocybe carii/aginea Bres. a un port assez semblable, mais il est de
couleur plus foncée, gris à brun, et sa cuticule est cartilagineuse.
CLITOCYBE ODORA (Bull, ex Fr.) Kummer Comestible
Fig. 168, p. 115
CHAPEAU 3-8 cm de largeur, convexe au début, avec la marge incurvée,
puis étalé, de couleur variable, vert bleuâtre ou vert grisâtre à blanchâtre,
teinté de vert ou sans aucune nuance de vert, lisse et glabre, chair blanche,
mince vers la marge, à odeur douce et parfumée, mais parfois faible, lamelles
largement adnées à subdécurrentes ou peu décurrentes, serrées, moyennement
larges, blanches à jaune crème ou teintées de vert, pied 3-8 cm de longueur,
0,3-0,6 cm d'épaisseur, régulier ou légèrement renflé à la base, blanchâtre à
blafard, de la couleur du chapeau, pruineux vers le haut, laineux à la base,
s'évidant. spores lisses, blanches, ovales, 6-8 x 4-5 ^m.
De juillet à octobre: seul ou en touffes de deux ou trois spécimens, sur le
sol des bois, souvent attaché à des feuilles et à des débris.
Cette espèce se reconnaît à sa forte odeur anisée et à ses couleurs verdâtres
qui peuvent toutefois s'estomper, laissant le réceptacle entièrement blanc. Le
C. fragrans (Sow. ex Fr.) Kummer a une odeur analogue, mais il est plus petit
et plus mince.
LEUCOPAXILLUS
Le Leucopaxillus est un genre assez difficile à définir à l'aide de caractères
macroscopiques facilement reconnaissables par le mycologue amateur, mais il
est en revanche facile à déterminer au microscope. Il comprend des espèces res-
semblant aux Clitocybe ou aux Tricholoma, mais caractérisées par des spores à
parois rugueuses qui bleuissent au contact de l'iode. Le réceptacle est la plu-
part du temps blanchâtre ou de couleur terne, avec un pied charnu et un
chapeau de taille moyenne à grande. Les lamelles vont de décurrentes à
sinuées. Sans le secours d'un microscope, le débutant aura quelque difficulté à
le reconnaître d'emblée et sera porté à chercher du côté du Clitocybe ou du
Tricholoma.
Singer et Smith (1943) ont publié une monographie sur le genre et dis-
tingué 12 espèces. Certaines d'entre elles étaient antérieurement connues sous
128
LEUCOPAXILLUS
d'autres noms, tels que le Clitocybe gigantea (Fr.) Quel., le Tricholoma
laterarium (Pk.) Sacc, le T. tricolor Peck, le Clitocybe albissima (Peck) Sacc.
et certaines de ses variétés, le C. piceina Peck, le C. subhirta Peck et le
Tricholoma lentum (Post in Romell) Sacc.
LEUCOPAXILLUS ALBISSIMUS (Pk.) Sing.
var. PICEINUS (Peck) Singer et Smith Comestible
Fig. 222, p. 141
CHAPEAU 5-10 cm de largeur, parfois plus, convexe, puis plan ou presque,
sec, glabre à un peu fibrilleux, surtout vers la marge, de couleur blanchâtre à
crème, ou tan pâle sur le disque, à marge enroulée au début, parfois irréguHère
et costulée. chair blanche, ferme, assez épaisse, à saveur amére et désagréable
et à odeur déplaisante, lamelles un peu décurrentes avec des lignes anastomo-
sées au sommet du pied, étroites, serrées à subespacées, d'abord blanchâtres,
puis jaunâtres dans la vieillesse, se séparant facilement de la chair, pied 3-8 cm
de longueur, 0,5-3 cm d'épaisseur, d'abord bulbeux et effilé vers le haut, puis
s'allongeant pour devenir presque régulier, blanc ou teinté de chamois, glabre
ou fibrilleux à hispide vers le bas, plein, spores blanches, ellipsoïdes,
rugueuses, amyloïdes, 5,5-8 x 4,5-5 ^m.
D'août à octobre: seul ou en groupes sur le tapis d'aiguilles des bois de
conifères.
Cette variété se distingue par une saveur amère, des lignes anastomosées
au sommet du pied, et l'apparition de tons jaunâtres sur le réceptacle. Le L.
albissimus var. albissimus est blanc pur. Cette espèce peut persister longtemps
avant de se décomposer. Elle est réputée comestible malgré son amertume.
LEUCOPAXILLUS GIGANTEUS (Fr.) Sing. Comestible
Fig. 170 et 171, p. 115
CHAPEAU 10-30 cm ou plus de largeur, d'abord convexe à plan, puis
déprimé et enfin en forme d'entonnoir, sec ou un peu humide, glabre à un peu
pubescent à la marge, de couleur blanchâtre à chamois ou tan, à marge
d'abord enroulée, puis étalée et costulée, parfois incisée, chair blanche ou
blanchâtre, épaisse, ferme au début, mais plus molle à la maturation, à saveur
douce. LAMELLES un peu décurrentes, très serrées, d'abord blanchâtres, deve-
nant plus foncées avec l'âge, étroites à moyennement larges, séparables de la
chair, pied 2-8 cm de longueur, 2-5 cm d'épaisseur, court, robuste, renflé à la
base, glabre, blanc ou de la couleur du chapeau, plein, spores blanches,
ellipsoïdes, presque lisses, un peu amyloïdes, 5,5-8 x 3-5,5 jum.
D'août à octobre: seul ou en petits groupes sur le sol dans les bois ou les
endroits découverts.
Ce champignon aux proportions parfois étonnantes se distingue par sa
couleur, ses lamelles très serrées et son pied massif.
129
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
Le L. tricolor (Pk.) Kiihner atteint aussi une taille considérable, dépassant
parfois 30 cm de diamètre; sa couleur varie de jaunâtre à tan pâle, et il se
caractérise par un chapeau sec et mat, parfois plus ou moins feutré-fibrilleux,
à marge légèrement moins costulée ou cannelée. Ses lamelles varient de serrées
à très serrées et se séparent facilement du chapeau; leur couleur va du blan-
châtre au jaunâtre à l'état frais, mais devient vineuse ou violacée sur les spéci-
mens séchés. On ignore tout de la comestibilité de ce champignon, qui a été
baptisé Clitocybe maxima par Kauffman.
LEUCOPAXILLUS LATERARIUS (Peck) Singer et Smith Non comestible
Fig. 172 et 173, p. 115
CHAPEAU 5-10 cm de largeur ou plus, convexe à plan, parfois mamelonné,
sec, un peu fibrilleux à furfuracé, blanc ou un peu rosâtre, parfois jaunâtre sur
le disque, à marge enroulée et un peu costulée. chair blanche, épaisse, ferme,
à saveur très amère, et à odeur de farine plus ou moins désagréable, lamelles
adnées à sinuées, décurrentes en filet, étroites, très serrées, blanches ou crème
pâle. PIED 4-10 cm de longueur, 0,5-2 cm d'épaisseur, presque régulier ou
renflé à la base, blanc, d'abord pruineux à finement tomenteux, puis fibril-
leux, plein. SPORES blanches, subglobuleuses à globuleuses, un peu rugueuses,
amyloïdes, 3,5-5,5 x 3,5-4,5 jum.
De juin à octobre: en groupes à subcespiteux sur le sol dans les bois de
feuillus.
Cette espèce se reconnaît à son goût amer, à ses lamelles étroites et serrées,
non anastomosées, et à sa marge striée ou costulée. Elle est assez commune et
attire l'attention à cause de sa taille, mais son goût est très désagréable.
TRICHOLOMA
Ce vaste genre est souvent difficile à déterminer. Les tricholomes sont en
général d'assez grande taille et poussent sur le sol, souvent tard dans la saison.
Ils se caractérisent par des spores blanches, un pied charnu, des lamelles
adnexées à sinuées, souvent échancrées près du pied, et enfin par l'absence de
volve et d'anneau. Le type du genre est le T. flavovirens (Fr.) Lundell. Cer-
taines des espèces incluses ici, comme le T. personatum et le T. irinum, ont une
sporée crème à rosâtre sale, et la plupart des auteurs les placent maintenant
dans le genre Lepista.
Seules les espèces les plus communes et les plus facilement reconnaissables
sont étudiées ici. Bon nombre de tricholomes sont comestibles et même très
estimés; cependant, certains d'entre eux ont une saveur désagréable et quel-
ques espèces sont réputées vénéneuses. Il convient donc de s'en tenir à celles
qu'on peut déterminer avec certitude et qui sont reconnues comestibles.
130
TRICHOLOMA
Clé
\a Chapeau visqueux 2
\b Chapeau non visqueux 6
2a Espèce blanche '.T. resplendens
2b Espèces d'une autre couleur 3
2)0 Chapeau jaune ou jaunâtre 4
3)b Chapeau dépourvu de jaune 5
Aa Lamelles jaunes; chapeau jaunâtre, d'ordinaire rougeâtre sur le disque
T. flavovirens
Ab Lamelles blanches; chapeau jaunâtre, avec des fibrilles noires inées T. sejunctum
5a Pied orné d'écaillés orangé rougeâtre T. aurantium
5b Pied lisse ou finement fibrilleux T. pessundatum
6a Lamelles jaunes; chapeau tomenteux-écailleux, rouge violacé T. rutilans
6b Lamelles blanches ou se tachant de rougeâtre 7
la Lamelles tachées de rougeâtre; chapeau fibrilleux-écailleux, brun rougeâtre
foncé T. vaccinum
Ib Lamelles non tachées de rougeâtre 8
8û? Chapeau gris, surmonté d'un mamelon saillant, aigu T. subacutum
Sb Chapeau non mamelonné 9
9a Chapeau fibrilleux à écailleux, gris T. terreum
9b Chapeau glabre 10
lOa Sporée blanche; chapeau gris pâle, d'habitude teinté d'olive; chair virant au
rosâtre, à saveur désagréable, savonneuse T. saponaceum
\0b Sporée crème à rosâtre sale 11
1 \a Chapeau et lamelles plus ou moins teintés de bleu ou de lavande . . T. personatum
1 \b Chapeau blanchâtre à chamois, sans ton de bleu ni de lavande T. irinum
TRICHOLOMA AURANTIA (Schaeff. ex Fr.) Ricken
Fig. 169, p. 115
CHAPEAU 3-8 cm de largeur, convexe, puis étalé, un peu mamelonné, aux
couleurs assez vives, ochracé rougeâtre à rouge orangé, visqueux, vite recou-
vert d'écaillés apprimées, à marge d'abord enroulée, floconneuse et glutineuse.
CHAIR blanche, épaisse au centre, mince à la marge, à odeur de farine.
LAMELLES adncxécs, serrées, blanches, se tachant de brun rouille, parfois four-
chues. PIED 4-6 cm de longueur, 0,6-1,2 cm d'épaisseur, régulier ou s'effilant
vers le bas, plus ou moins recouvert d'écaillés, de la couleur du chapeau
jusqu'à une zone annulaire peu distincte, blanc au sommet et entre les écailles,
plein. SPORES blanches, très ellipsoïdes à ovoïdes, 4,5-6 x 3-4 /um.
D'août à octobre: généralement en groupes sur le sol.
Vu le semblant d'anneau qui orne le pied de cette espèce, on pourrait être
tenté de la chercher du côté de VArmillaria. Certains auteurs l'ont effective-
ment classée dans ce genre. Toutefois, l'examen au microscope de la trame des
lamelles montre qu'elle est plus étroitement apparentée au Tricholoma. Ses
principaux traits distinctifs sont des couleurs vives, des écailles sur le pied, un
131
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
chapeau visqueux et des lamelles tachées de brunâtre. On ignore tout de sa
comestibilité.
TRICHOLOMA FLAVOVIRENS (Fr.) Lund. Comestible
Fig. 176 et 177, p. 117
CHAPEAU 5-10 cm de largeur, compact, charnu, convexe, s'étalant, par-
fois obtus sur le disque, jaune pâle à jaune vif, en général taché de brunâtre ou
de rougeâtre au centre, visqueux, glabre ou un peu écailleux sur le disque, à
marge d'abord incurvée, chair blanche ou teintée de jaune, à odeur non carac-
téristique et à saveur légèrement désagréable, lamelles libres ou presque,
arrondies au pied, assez larges, serrées à très serrées, de couleur jaune soufre.
PIED robuste, 3-6 cm de longueur, 0,5-2 cm d'épaisseur, régulier ou un peu
renflé à la base, jaune pâle ou blanc, plein, lisse ou un peu écailleux. spores
lisses, blanches, ellipsoïdes, 6-7 x 4-4,5 ^m.
En septembre et octobre: en groupes sur le sol dans les bois de conifères.
Ce champignon est mieux connu sous le nom de Tricholoma équestre (Fr.)
Kummer, mais son vrai nom, selon le Code international de nomenclature
botanique, est T. flavovirens. Il est surtout remarquable par la couleur jaune
vif de son chapeau et de ses lamelles. Une possibilité de confusion existe avec le
T. sejunctum, qui toutefois affiche d'ordinaire des lignes rayonnantes plus
foncées sur le chapeau. Le T. flavovirens a plutôt tendance à se tacher de rouge
ou de brunâtre sur le disque et est d'habitude plus robuste. Les lamelles du T.
sejunctum sont le plus souvent blanches ou blanchâtres, mais elles peuvent
aussi comporter des tons de jaune. Le T. sulphureum (Fr.) Kummer est jaune
aussi, mais non visqueux, et il dégage une odeur désagréable rappelant le
goudron.
TRICHOLOMA IRINUM (Fr.) Kummer Comestible
Fig. 178, p. 117
CHAPEAU 4-15 cm de largeur, charnu, d'abord convexe, puis étalé et plan,
glabre, non visqueux, alutacé pâle, teinté de carné ou presque blanc, à marge
enroulée au début, puis étalée, chair épaisse, ferme, blanchâtre, à saveur
douce. LAMELLES sinuécs à adnexées, très serrées, blanchâtres ou presque de la
couleur du chapeau, pied 2-5 cm de longueur, 0,5-2 cm d'épaisseur, régulier
ou bulbeux, fibrilleux-strié, blanchâtre, plein, spores ellipsoïdes, lisses ou,
dans certains cas, finement rugueuses, crème pâle en masse, 7-9 x 3,5-4,5 ^m.
En septembre et octobre: en groupes sur le sol dans les bois ou les
clairières.
L'aspect général et le port de ce champignon rappellent le T. personatum,
sauf qu'il est entièrement dépourvu de tons violets ou lilas. Selon Singer, le
véritable T. irinum posséderait des spores blanches et lisses; mais l'espèce
présentée ici correspond sans l'ombre d'un doute à celle décrite et illustrée sous
ce nom par Lange et d'autres auteurs européens. Les spores semblent lisses à
132
TRICHOLOMA
des grossissements ordinaires, mais lorsqu'on utilise un objectif à immersion,
certaines d'entre elles apparaissent finement rugueuses.
Le T. irinum forme parfois de grands cercles de fée dans les bois. J'en ai
observé pour ma part de 6, de 8 et même, dans un cas, de 27 m de diamètre,
renfermant des centaines de réceptacles disposés en cercles presque parfaits.
Lorsqu'un arbre fait obstacle à sa croissance, le mycélium se scinde, le con-
tourne de part et d'autre et se réunit de nouveau de l'autre côté.
TRICHOLOMA PERSONATUM (Fr. ex Fr.) Kummer Comestible
Fig. 179, p. 117
CHAPEAU 5-13 cm de largeur, parfois plus, d'abord très convexe, puis
plan ou un peu mamelonné, glabre, humide, devenant subvisqueux et imbibé
par temps humide, grisâtre à brunâtre, plus ou moins teinté de lilas, pâlissant
au chamois ou blanchâtre, la marge d'abord enroulée, pruineuse puis étalée et
souvent ondulante et irrégulière, chair blanchâtre, à reflets lavande, devenant
imbibée par temps humide, à saveur douce, lamelles sinuées à adnexées,
serrées à très serrées, assez larges, d'abord bleues, puis chamois Hlas à chamois
grisâtre avec en général des reflets lilas, entremêlées de deux ou trois rangées de
lamellules. pied 3-8 cm de longueur, 1-3 cm d'épaisseur, réguHer ou souvent
un peu bulbeux à la base, plein, lilas pâle ou bleuâtre, puis blanchâtre blafard
en pâlissant, fibrilleux-pruineux au début, glabre par la suite, parfois strié.
SPORES eUiptiques, finement rugueuses, de couleur carné sale pâle, 7-8 x
4-5 jAin.
En septembre et octobre: seul, en groupes ou en petites touffes sur le sol,
souvent sous de vieilles feuilles ou encore sur de la matière organique en
décomposition, dans les sous-bois.
Ce tricholome assez commun représente l'un des meilleurs comestibles du
genre; il acquiert cependant un goût désagréable lorsque les chapeaux sont
vieux et imbibés. Sa couleur varie beaucoup, mais des tons de lilas sont
toujours présents.
Selon certains auteurs européens, le T. personatum n'aurait que le pied de
bleu: les spécimens à chapeau et lamelles bleus appartiendraient au T. nudum
(Bull, ex Fr.) Kummer. Pour notre part, nous avons donné le nom de T.
nudum à une espèce plus petite, nettement plus foncée, dont la sporée est
d'une couleur un peu différente. Il subsiste donc des doutes quant à l'identité
exacte de ces espèces, mais toutes deux sont comestibles. Ce groupe d'espèces
dont la sporée n'est pas blanc pur et qui comportent au moins quelques spores
finement rugueuses a été détaché du Tricholoma pour former le genre Lepista.
TRICHOLOMA PESSUNDATUM (Fr.) Quel. Comestible
Fig. 113, p. 53
CHAPEAU 5-10 cm de largeur, d'abord convexe, puis étalé, bai rougeâtre à
brun rougeâtre ou tan roux, plus pâle vers la marge, qui peut être carné blan-
133
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
châtre, visqueux, glabre, à marge enroulée au début, chair blanche, teintée de
rougeâtre, ferme, à odeur et saveur de farine, lamhllhs sinuées à adnées ou
décurrentes en filet, très serrées, blanches, se tachant de rouge, pied 4-8 cm de
longueur, 0,5-2,5 cm d'épaisseur, régulier ou un peu bulbeux et effilé au-
dessus du bulbe, glabre ou un peu fibrilleux, blanchâtre, se tachant de brun
rougeâtre, plein, spores blanches, ovoïdes-ellipsoïdes, 4,5-6 x 2,5-4 /^m.
En septembre et octobre: en groupes sous les conifères.
Il existe tout un groupe d'espèces assez semblables poussant sous les coni-
fères, en particulier les pins, et caractérisées par un chapeau brun rougeâtre et
des lamelles se tachant de rougeâtre. Celle-ci serait la plus commune si on en
juge par notre collection à l'Herbier national.
Le T. flavobrunneum (Fr.) Kummer dégage aussi une odeur de farine,
mais l'intérieur de son pied est jaune soufre, tout comme ses lamelles, qui sont
toutefois plus pâles. Le T. albobrunneum (Fr.) Kummer a aussi une faible
odeur de farine; son chapeau est finement rayé de fibrilles innées; son pied est
plus ou moins squamuleux vers le sommet. L'odeur de farine est présente chez
le T. transmutons Peck, mais la surface du chapeau a une saveur amère. Enfin,
le T. ustale (Fr.) Kummer et le T. imbricatum (Fr.) Kummer sont tous deux
dépourvus d'odeur de farine; le chapeau du premier est glabre et visqueux,
tandis que celui du second est sec et se rompt en écailles assez grossières, plus
ou moins imbriquées.
TRICHOLOMA RESPLENDENS (Fr.) Quel. Comestible
Fig. 180, p. 116
CHAPEAU 4-8 cm de largeur, convexe à plan, blanc, visqueux, glabre.
CHAIR blanche, plutôt molle, à odeur et saveur douces, lamelles adnexées,
émarginées, serrées, blanches, assez larges, pied 4-8 cm de longueur,
0,5-1,5 cm d'épaisseur, régulier ou s'effilant vers le bas, glabre, sec, blanc,
plein ou s'évidant. spores blanches, eUiptiques, lisses, 5-7 x 3,5-5 ^m.
D'août à octobre: seul ou en groupes sur le sol, d'habitude dans les bois
de feuillus.
Ce champignon a un port comparable à celui du T. sejunctum, mais il s'en
distingue par sa couleur blanc pur.
TRICHOLOMA RUTILANS (Schaeff. exFr.) Kummer Comestible
Fig. 181, p. 117
CHAPEAU 4-8 cm de largeur, campanule-convexe au début, puis presque
plan, parfois très mamelonné, sec, recouvert d'un tomentum dense de couleur
rouge brique à vineuse, qui se rompt en écailles tomenteuses, laissant voir la
chair jaunâtre dans les interstices, à marge incurvée au début, chair jaune,
mince à la marge, plus épaisse au centre, à saveur douce, lamelles adnées,
puis arrondies au pied, très serrées, assez étroites à moyennement larges, jaune
134
TRICHOLOMA
clair, floconneuses sur l'arête, pied 5-10 cm de longueur, 0,6-1,2 cm d'épais-
seur, régulier ou presque, farci au début, puis creux, souvent courbé, jaune en
surface et à l'intérieur, ponctué de fines écailles tomenteuses de couleur
vineuse, qui peuvent disparaître complètement ou en partie, jaune à l'inté-
rieur. SPORES lisses, blanches, très ovoïdes, 6-7 x 3,5-5 ^m.
De juin à septembre: seul ou un peu cespiteux sur le bois de conifères,
parfois apparemment sur le sol.
Ce champignon lignicole est aisément reconnaissable à ses écailles rouge
violacé et à la couleur jaune de sa chair et de ses lamelles. Il s'écarte du genre
Thcholoma à beaucoup d'égards. Singer en a fait le type d'un nouveau genre
appelé Tricholomopsis.
On ne doit pas le confondre avec le Clitocybe décora (Fr.) Gill. qui lui
aussi a des lamelles jaunes et pousse sur le bois, mais qui s'en distingue par des
écailles noirâtres et un mode d'insertion des lamelles différent. Les deux
espèces ont certainement beaucoup en commun: le C décora a. aussi été placé
dans le genre Tricholomopsis.
TRICHOLOMA SAPONACEUM (Fr.) Kummer Non comestible
Fig. 182, p. 117
CHAPEAU 2-8 cm de largeur, convexe au début, puis étalé, de couleur
variable, gris pâle ou brun pâle, avec en général une nuance d'olive ou de ver-
dâtre plus ou moins prononcée, plus foncé sur le disque, glabre ou se
fendillant, non visqueux, à marge incurvée, chair blanche, puis rosée, épaisse,
ferme, à odeur et saveur plutôt savonneuses, désagréables, lamelles adnées,
émarginées, avec un filet décurrent, subespacées, assez larges, blanchâtres.
PIED 4-8 cm de longueur, 0,5-2 cm d'épaisseur, réguHer à ventru, blanc,
devenant rosé à l'intérieur, glabre à finement floconneux, plein, spores
blanches, elliptiques à ovoïdes, 5,5-7 x 3,5-5 /^m.
D'août à octobre: seul ou en groupes sur le sol dans les bois mixtes.
Les traits distinctifs de cette espèce sont un chapeau gris-vert, une chair se
tachant de rose, ainsi qu'une odeur et une saveur très désagréables. Il arrive
que l'odeur ne soit pas très prononcée.
TRICHOLOMA SEJUNCTUM (Sow. ex Fr.) Quel. Comestible
Fig. 183, p. 117
CHAPEAU 4-8 cm de largeur, charnu, convexe au début, puis étalé, mame-
lonné et souvent de forme un peu irrégulière, lisse, un peu visqueux, blanc à
jaunâtre, rayé de minuscules fibrilles noirâtres, innées, plus ou moins rayon-
nantes, à disque entièrement terre d'ombre brun à noirâtre chez les spécimens
foncés. CHAIR blanche ou teintée de jaune, à saveur amère ou nauséeuse.
LAMELLES larges, blanches, adnées, devenant échancrées au pied, serrées à
moyennement espacées, pied robuste, 5-10 cm de longueur, 0,5-1,2 cm
135
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
d'épaisseur, plus ou moins régulier, souvent courbé, d'ordinaire plein, lisse,
blanc à couleur de paille, spores lisses, blanches, très ovoïdes, 6-7 x 4-5,5 ^m.
En septembre et octobre: en groupes sur le sol dans les bois de conifères.
Le T. sejunctum s'écarte du T. flavovirens par son chapeau fibrilleux-
rayé et ses lamelles blanches. On a signalé aussi des spécimens dont les lamelles
affichaient des tons de jaune plus ou moins prononcés; il pourrait s'agir du T.
iniermedium Peck, mais comme ils côtoyaient la forme typique du T.
sejunctum, nous pensons être en présence d'une variété de celui-ci plutôt que
d'une espèce distincte.
TRICHOLOMA SUBACUTUM Pk. Douteux
Fig. 233, p. 143
CHAPEAU 4-8 cm de largeur, d'abord conique-campanule, avec la marge
incurvée, puis très convexe et surmonté d'un mamelon aigu très saillant, de
couleur variable, gris ardoise ou gris pâle à brun fuligineux ou brun grisâtre,
parfois noirâtre au centre, pâlissant vers la marge, vergeté de minuscules
fibrilles rayonnantes de couleur foncée, sec, glabre ou un peu fibrilleux-
écailleux. chair mince, sauf sous le mamelon, blanche, à odeur non caractéris-
tique et à saveur un peu acre, lamelles adnexées, serrées, larges, blanches.
PIED 5-10 cm de longueur, 0,6-1,2 cm d'épaisseur, régulier, lisse ou un peu
fibrilleux-écailleux, plein, blanc, spores lisses, blanches, très ovoïdes, 6-7,5 x
4,5-5 ^m.
En septembre et octobre: en groupes sur le sol dans les bois de conifères.
Il semble exister plusieurs formes très voisines du T. subacutum. Les
auteurs ne s'entendent pas sur leur comestibilité, mais aucun n'est réputé très
dangereux. Leurs principaux traits distinctifs sont une couleur grise et un
mamelon aigu très frappant. Le T. virgatum (Fr.) Kummer désigne
probablement le même champignon; si cela s'avérait, c'est ce nom qui devrait
être retenu.
TRICHOLOMA TERREUM (Schaeff. ex Fr.) Kummer Comestible
Fig. 185, p. 117
CHAPEAU 3-6 cm de largeur, convexe à étalé, presque mamelonné, gris ou
gris souris, sec, fibrilleux, devenant fibrilleux-écailleux à un peu floconneux,
avec des écailles de même couleur ou gris foncé à noir de suie, chair mince,
fragile, blanche, grisâtre sous la cuticule, à odeur et saveur douces, lamelles
adnexées, serrées, moyennement larges, blanches à blanc sale, pied court,
3-5 cm de longueur, 0,3-0,6 cm d'épaisseur, régulier, plein ou farci, blanc ou
grisâtre, spores lisses, blanches, très ovoïdes, 6-7,5 x 3,5-5,5 ^m.
De juillet à octobre: en groupes ou en touffes clairsemées sur le sol dans
les bois clairs.
136
MELANOLEUCA
Il existe un certain nombre de champignons étroitement apparentés au T.
terreum et très difficiles à distinguer les uns des autres. On ne peut affirmer
avec certitude combien d'espèces ou de formes comprend ce groupe. L'espèce
décrite ci-dessus est assez commune et se caractérise par un chapeau gris,
fibrilleux à écailleux. Le T. myomyces (Pers.) Lange lui ressemble mais
possède une odeur et un goût de farine, et des spores un peu plus petites.
TRICHOLOMA VACCINUM (Pers. ex Fr.) Kummer Suspect
Fig. 184, p. 117
CHAPEAU 4-8 cm de largeur, convexe à campanule, parfois presque mame-
lonné, devenant étalé, sec, orné d'écaillés apprimées de couleur brun cannelle à
brun rougeâtre foncé, à marge tomenteuse et d'abord incurvée, chair mince
sauf au centre, blanche, se tachant un peu de rougeâtre, à saveur un peu
désagréable, lamelles adnexées ou presque adnées au début, puis sinuées,
serrées, moyennement larges, blanc sale, se tachant de brun rougeâtre. pied
5-8 cm de longueur, 0,6-1,2 cm d'épaisseur, presque régulier, creux, brun
rougeâtre pâle, devenant blanchâtre au sommet, fibrilleux-écailleux, avec des
écailles brun rougeâtre. spores lisses, blanches, très ovoïdes à subglobuleuses,
5,5-6 X 4 yim.
En septembre et octobre: en groupes ou un peu cespiteux sous les coni-
fères.
Le T. vaccinum est un champignon assez commun et facilement recon-
naissable à son chapeau rougeâtre écailleux, à son pied creux et à ses lamelles
qui se tachent de brun rougeâtre. Ce dernier caractère est présent aussi chez le
T. imbricatum (Fr.) Kummer et le T. transmutans Peck, mais le premier a un
chapeau moins écailleux et un pied plein, tandis que le second est recouvert
d'une viscosité à saveur amère. Tous deux sont réputés comestibles, mais des
doutes subsistent quant au T. vaccinum.
MELANOLEUCA
Ce genre comprend un groupe d'espèces autrefois placées dans le Tricho-
loma et qui se distinguent de celui-ci surtout par des caractères microscopi-
ques, soit des parois rugueuses, des spores rugueuses amyloïdes et la présence
de cystides lancéolées sur l'arête des lamelles. Toutefois, le Melanoleuca se
reconnaît sur le terrain à son port rigide et à la texture quasi cartilagineuse de
son pied, qui rappelle un peu les collybies.
Le type du genre, le M. melaleuca (Pers. ex Fr.) Murr., est assez commun
et a une aire de répartition étendue. Pour autant que l'on sache, tous les
Melanoleuca sont comestibles; mais comme toujours, il faut être prudent lors-
qu'on essaie un champignon pour la première fois.
137
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
MELANOLEUCA ALBOFLAVIDA (Pk.) Murr. Comestible
Fig. 188. p. 119
CHAPEAU 5-9 cm de largeur, un peu campanule au début, puis presque
plan, avec le disque souvent un peu obtus ou déprimé et la marge qui tend à
demeurer intléchie longtemps, lisse, humide, glabre, brun jaunâtre sale au
début, puis chamois jaunâtre sale à blanchâtre, plus foncé sur le disque, chair
blanche, à odeur et saveur non caractéristiques, lamelles minces et très
serrées, moyennement étroites, sinuées-adnexées, blanches à blanc sale, pied
assez long et droit, donnant à la plante un port rigide, 8-18 cm de longueur,
0,6-1,2 cm d'épaisseur, régulier, subbulbeux, plein au centre, avec une couche
superficielle cartilagineuse, glabre, fibrilleux-strié, blanchâtre ou de la couleur
du chapeau, spores ovoïdes, à parois épaisses, finement ponctuées, fortement
amyloïdes, blanches, 7-10 x 4,5-5,5 ^m. cystides lancéolées, souvent incrus-
tées au sommet avec une pointe de fer de lance.
De juin à septembre: seul ou en petits groupes sur le sol dans les bois.
Assez commun.
Ce champignon rappelle le genre Collybia par son port, son aspect général
et surtout par son pied subcartilagineux. Kauffman l'a d'ailleurs placé dans ce
genre, mais Peck en a fait un Tricholoma à cause de ses grandes affinités avec
le groupe du T. melaleucum, qui forme maintenant le genre distinct Melano-
leuca. Il est plus pâle et de plus grande taille que le M. melaleuca.
MELANOLEUCA MELALEUCA (Pers. ex Fr.) Murr. Probablement
Fig. 189, p. 119 comestible
chapeau 3-8 cm de largeur, convexe, presque mamelonné, puis presque
plan, humide, hygrophane, brun fuligineux, beaucoup plus pâle à l'état sec,
lisse et glabre, à marge parfois ondulée, chair mince, blanchâtre, lamelles
adnexées, échancrées près du pied, serrées, moyennement larges, blanches ou
blanchâtres, pied 3-8 cm de longueur, 0,3-0,6 cm d'épaisseur, régulier ou
légèrement renflé à la base, blanchâtre, marqué de fibrilles plus foncées, farci.
SPORES blanches, ellipsoïdes, à parois rugueuses, fortement amyloïdes, 6-8 x
4-5 ^jim. CYSTIDES lancéolées, incrustées au sommet, avec une pointe en fer de
lance.
En septembre et octobre: seul ou épars sur le sol dans les bois et les
endroits découverts.
Les principaux traits distinctifs de cette espèce sont un port et un pied
rigides, un chapeau fortement hygrophane, pâlissant par temps sec, et des
spores amyloïdes à parois rugueuses. Le M. brevipes (Bull, ex Fr.) Pat. lui res-
semble beaucoup, mais son pied est plus court, soit moins de la moitié du dia-
mètre du chapeau.
138
HYGROPHORUS
HYGROPHORUS
U Hygrophorus est un genre important et étendu qui comprend quelques-
uns de nos plus beaux champignons, et plusieurs espèces comestibles de grande
qualité. Ses spores sont blanches et le principal trait distinctif est ici la texture
de ses lamelles, qu'on quaUfie d'habitude de cireuse; c'est là un caractère diffi-
cile à décrire, mais qu'on apprend assez facilement à reconnaître sur le terrain.
Les lamelles sont toujours assez épaisses, de forme plus ou moins triangulaire,
et d'ordinaire subespacées à espacées; elles varient beaucoup suivant les
espèces, passant de sublibres à décurrentes.
Certains hygrophores sont de couleur vive, cramoisis à orangés, jaunes
ou, dans un cas, vert brillant, tandis que d'autres sont plus ternes: bruns, gris,
violacé terne ou blancs. Ils varient de humides à secs et présentent une viscosité
sur le chapeau et le pied, ou sur le chapeau seulement.
Le genre Hygrophorus se répartit en trois sous-genres d'après la structure
de la trame des lamelles. L'appréciation de ce caractère nécessite l'examen au
microscope de minces coupes transversales de lamelles. Le cadre du présent
ouvrage ne permet pas une étude détaillée de ce caractère, mais il est si précieux
dans la détermination des espèces au microscope que nous avons cru bon en
faire état dans les descriptions. Toutefois, les clés et les descriptions sont cons-
truites sans référence à la structure de la trame.
Dans le premier type de structure, la trame est dite «bilatérale» ou «diver-
gente», et les hyphes forment au centre de la lamelle une couche plus ou moins
définie à partir de laquelle elles se recourbent obliquement et plutôt lâchement
vers l'hyménium. Dans les deux autres types, elle est dite «régulière» ou
«emmêlée» et il est parfois difficile de décider, pour un spécimen donné, lequel
des deux adjectifs convient.
Toutefois, il existe en général une corrélation entre la structure de la trame
et la grosseur des hyphes, si bien que l'espèce pourra être placée dans le groupe
à trame régulière ou emmêlée suivant que leur diamètre est supérieur ou infé-
rieur à 7 /um. Les espèces à trame bilatérale sont classées dans le sous-genre
Limacium, celles à trame emmêlée dans les CamarophylluSy et celles à trame
régulière dans les Hygrocybe.
Même si certains hygrophores sont de petite taille, bon nombre d'entre
eux figurent parmi nos meilleurs champignons comestibles. Seul VH. conicus
est réputé dangereux et il est facilement reconnaissable à sa forme conique et
au noircissement de sa chair.
Le Laccaria laccata peut facilement passer pour un Hygrophorus, mais
ses spores sont épineuses.
FiG. 212 à 221: 212, Hygrophorus russula; 213, Mycena pura; 214, Laccaria laccata; 215, ►
L. ochropurpurea; 216, Xeromphalina campanella; 217, X. campanella, 218, Mycena
leaiana; 219, M. leaiana; 220, Collybia acervata; 221, C. acervata.
139
140
FiG. 223 à 232: 223, Collybia confluens; 224, C. maculata; 225, C. dryophila; 226, C. dryo-k-
phila; 227, C. platyphylla; 228, C. tuberosa; 229, C. velutipes; 230, C. velutipes;
231, Marasmius oreades; 232, M. oreades.
141
142
J
^
FiG. 233, Tricholoma subacutum.
143
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
Clé
\u Chapeau visqueux 2
1 h Chapeau non visqueux 13
2a Chapeau blanc ou blanchâtre 3
2h Chapeau d'une autre couleur 5
3a Chapeau ayant des granules jaunes, du moins à la marge et au sommet du
pied H. chrysodon
3b Chapeau dépourvu de granules jaunes 4
4a Chapeau glutineux H. eburneus
4b Chapeau humide, parfois subvisqueux H. borealis
5a Espèce vert vif, décolorant en orangé, jaune ou rosé, très visqueuse
H. psittacinus
5b Espèces d'une autre couleur 6
6a Fructification gris-brun, teintée d'olive; pied plus ou moins floconneux-
écailleux H. olivaceoalbus
6b Fructification autrement 7
la Chair noircissant au toucher; chapeau conique H. conicus
Ib Chair du chapeau et du pied ne noircissant pas 8
Sa Lamelles se tachant de rougeâtre, serrées; chapeau rouge rosé, un peu panaché . .
H. russula
Sb Lamelles n'ayant pas ces caractéristiques 9
9a Chapeau tan pâle ou carné pâle, souvent lavé de rose H. pudorinus
9b Chapeau jaune à orangé ou rouge 10
\0a Pied visqueux 11
lOb Pied non visqueux 12
1 la Chapeau 1-2 cm de largeur, jaune cire, pâlissant, devenant profondément ombi-
liqué H. nitidus
1 \b Chapeau 3-8 cm de largeur, orangé rougeâtre vif, pâlissant et devenant jaunâtre à
la marge, plan ou un peu mamelonné H. speciosus
lia Chapeau cramoisi à rouge vif H. puniceus
Mb Chapeau jaune à orangé, jamais rouge H. flavescens
\3a Fructification blanche H. borealis
\3b Fructification d'une autre couleur 14
\Aa Chapeau devenant squamuleux 15
14^ Chapeau demeurant glabre ou se crevassant un peu avec l'âge 16
\5a Lamelles décurrentes H. cantharellus
\5b Lamelles adnexées H. miniatus
16g Chapeau orangé vif, puis jaunâtre ou blanchâtre en pâlissant; lamelles également
orangées mais ne pâlissant pas et conservant une couleur plus vive que le chapeau
en vieillissant H. marginatus
\6b Chapeau brun rougeâtre à l'état jeune, puis fauve ou chamois en pâlissant,
souvent turbiné H. pratensis
144
HYGROPHORUS
HYGROPHORUS BOREALIS Pk. Comestible
Fig. 190, p. 119
CHAPEAU 1-4 cm de largeur, un peu charnu, convexe à mamelonné d'une
façon obtuse, avec le disque un peu déprimé à la vieillesse, lisse, glabre,
humide, parfois subvisqueux, blanc aqueux à blanc, à marge infléchie au
début, puis étalée, finalement strié à l'état humide, chair assez épaisse au
centre, blanche à aqueuse, à odeur et saveur douces, lamelles peu larges,
arquées, décurrentes, subespacées à espacées, blanches, à trame emmêlée, pied
3-6 cm de longueur, environ 0,3 cm d'épaisseur, régulier ou s'effilant vers le
bas, blanc, Hsse, glabre, farci, spores Hsses, blanches, ellipsoïdes, 7-10 x
5-6,5 fim.
D'août à octobre: en groupes sur le sol dans les bois.
L'//. niveus se distingue de VH. boréal is par son chapeau mince submem-
braneux et nettement visqueux. L'//. eburneus Fr. est d'ordinaire de plus
grande taille et visqueux lui aussi; en outre, ses lamelles sont à trame bilatérale.
HYGROPHORUS CANTHARELLUS Schw. Comestible
Fig. 191, p. 119
CHAPEAU 1-3 cm de largeur, convexe, à disque d'abord plan ou un peu
déprimé, puis en général nettement déprimé à ombiliqué à mesure que le
chapeau s'étale, sec, glabre au début, mais vite finement furfuracé à squamu-
leux, cramoisi vif, décolorant en orangé ou jaunâtre, à marge souvent dentelée
d'une manière régulière, chair mince, de même couleur que la surface ou plus
pâle, à odeur et saveur non caractéristiques, lamelles décurrentes à très décur-
rentes, subespacées, larges, jaunâtres ou teintées d'orangé, plus pâles que le
chapeau, à trame régulière, pied 3-9 cm de longueur, environ 0,3 cm d'épais-
seur, régulier ou presque, farci au début, puis creux, glabre, plus ou moins de
la couleur du chapeau, plus pâle à la base, spores lisses, blanches, très ovales,
apiculées, 8-10 x 4-6 /Lim.
De juin à octobre: en groupes sur le sol dans les bois humides ou les maré-
cages. Assez commun.
Certains auteurs font de ce champignon une variété de VH. miniatus: les
deux espèces sont certes très voisines. L'//. cantharellus a toutefois le pied plus
long et élancé, en plus de posséder des lamelles nettement décurrentes et, en
général, un peu moins larges. C'est un très joli champignon, qui est d'ailleurs
comestible.
HYGROPHORUS CHRYSODON Fr. Comestible
Fig. 192 et 193, p. 119
CHAPEAU 3-8 cm de largeur, d'abord convexe, avec la marge incurvée,
puis étalé, demeurant parfois légèrement mamelonné d'une façon obtuse,
blanc, visqueux à l'état frais, saupoudré de fins granules jaune or. chair
145
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
molle, blanche, épaisse au centre, à odeur et saveur douces, lamelles décur-
rentes, larges, subespacées à espacées, blanches, à trame bilatérale, pied
4-10 cm de longueur, 0,6-1,2 cm d'épaisseur, régulier ou effilé vers la base,
farci, visqueux à l'état frais, blanc, recouvert de fins granules jaune or, en par-
ticulier vers le sommet, où ils forment parfois un anneau jaunâtre, spores
lisses, blanches, ellipsoïdes, apiculées, 7-10 x 4-5 ^m.
En septembre et octobre: en groupes sur le sol dans les bois.
Ce champignon se reconnaît facilement à la présence de granules jaunes
sur le chapeau et le pied. Il est apparemment plus commun sur la côte Ouest
que dans l'Est. On le dit comestible, mais Smith et Hesler (1939) sont peu
élogieux à son endroit.
HYGROPHORUS CONICUS Fr. Suspect
Fig. 194, p. 119
chapeau 3-5 cm de largeur, conique aigu à conique obtus, ne s'étalant
pas, de couleur rouge-orangé, jaune-orangé ou jaunâtre, avec souvent des
bandes olive à orangées, noircissant à la meurtrissure ou avec l'âge, glabre,
parfois obscurément fibrilleux-rayé, visqueux à l'état humide, devenant sec, à
marge souvent incisée et parfois lobée à la maturation, chair mince, teintée
d'orangé, à odeur et saveur non caractéristiques, lamelles presque libres,
assez serrées, moyennement larges, s'élargissant au centre, de couleur jaunâtre
blafard, à trame régulière, pied 4-9 cm de longueur, 0,3-0,6 cm d'épaisseur,
régulier, jaunâtre ou teinté d'orangé, noircissant à la meurtrissure, humide ou
sec, s'évidant, facilement fissile longitudinalement, strié-fibrilleux, la striation
s 'enroulant parfois autour du pied, spores hsses, blanches, ovoïdes ou un peu
irrégulières, 9-13 X (4,5) 5,5-6,5 (7,5) /um.
De juin à octobre: seul ou en groupes sur le sol dans les bois. Assez
commun.
L'ensemble de la fructification noircit avec l'âge, au toucher ou en
séchant; il est donc possible de trouver des traces de noircissement sur presque
tous les spécimens, en particuHer à la base du pied ou sur le disque. Les princi-
paux traits distinctifs de l'hygrophore conique sont des couleurs vives, un
chapeau conique et un pied tordu. L'//. cuspidatus Peck lui ressemble quelque
peu par sa couleur et sa forme, mais il ne noircit pas.
HYGROPHORUS EBURNEUS Fr. Comestible
Fig. 244, p. 162
CHAPEAU 3-8 cm de largeur, blanc pur, glutineux, convexe ou un peu
mamelonné d'une façon obtuse au début, puis étalé, à marge d'abord un peu
floconneuse et incurvée, puis étalée et enfin un peu relevée, chair blanche,
assez épaisse au centre, à odeur et saveur non caractéristiques, lamelles sub-
décurrentes au début, puis décurrentes, subespacées à espacées, moyennement
146
HYGROPHORUS
larges, effilées vers la marge, blanc pur, devenant blanc sale avec l'âge, à trame
bilatérale, pied 5-15 cm de longueur, 0,3-0,9 cm d'épaisseur, subrégulier ou
s'effilant vers la base, farci, puis creux, glutineux, blanc pur, devenant blanc
sale, ponctué au sommet de fines squamules blanches, spores lisses, blanches,
ellipsoïdes, 6-8 x 4-5,5 lum.
En septembre et octobre: en groupes sur le sol dans les bois.
Ce champignon assez commun se distingue par un revêtement très gluti-
neux recouvrant à la fois le chapeau et le pied. Un peu luisant à l'état sec, il est
en général de plus grande taille que VH. borealis Pk. et VH. niveus Fr.
HYGROPHORUS FLAVESCENS (Kauffman) Smith et Hesler
Fig. 195, p. 119 Comestible
CHAPEAU cassant-fragile, 2-6 cm de largeur, convexe à étalé-convexe avec
la marge infléchie, de forme souvent un peu irrégulière, strié par transparence,
lisse, glabre, visqueux, luisant par temps sec, d'abord orangé vif, décolorant
ensuite par bandes en jaune vif et finalement en jaune plus pâle, chair mince,
jaunâtre pâle, à odeur et saveur non caractéristiques, lamelles inégalement
insérées sur le pied, le plus souvent adnexées, variant de moyennement larges à
larges, serrées à subespacées, épaisses et cireuses, de couleur jaune foncé à
jaune citron pâle, entremêlées de nombreuses lamellules, à trame régulière.
PIED 3-8 cm de longueur, 0,3-1,2 cm d'épaisseur, subrégulier ou effilé vers la
base, souvent comprimé ou cannelé, creux, cireux au toucher, mais non vis-
queux, orangé à jaune, d'habitude plus pâle que le chapeau, blanchâtre à la
base. SPORES hsses, blanches, eUipsoïdes, 7-8 x 3,5-4,5 yim.
De juin à septembre: en groupes ou épars sur le sol dans les bois. Assez
commun.
Kauffman faisait de ce champignon une variété de VH. puniceus, mais il
s'agit en fait d'une espèce distincte. L'//. chlorophanus Fr. lui ressemble, mais
a un pied visqueux, à rencontre de celui de VH. flavescens, qui peut toutefois
sembler ghssant ou subvisqueux au toucher. En outre, le premier est rare et le
second commun, si bien qu'il est probable que la plupart des spécimens iden-
tifiés comme des H. chlorophanus correspondent en fait à des H. flavescens.
HYGROPHORUS MARGINATUS Pk. Non recommandé
Fig. 196, p. 119
CHAPEAU 1-5 cm de largeur, d'abord conique d'une façon obtuse, avec la
marge incurvée, puis plus ou moins convexe à très étalé, le disque demeurant
souvent obtus, Hsse, glabre, humide, hygrophane, orangé vif, pâlissant gra-
duellement pour finir jaunâtre pâle, chair mince, fragile, de la couleur du
chapeau, à odeur et saveur non caractéristiques, lamelles adnexées, larges,
ventrues, subespacées, interveinées, d'un orangé vif qui, en particulier sur
l'arête, persiste après que le reste de la plante a pâli, à trame subrégulière ou
147
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
emmêlée, pied 3-8 cm de longueur, jusqu'à 0,3 cm d'épaisseur, subrégi'ier,
souvent un peu comprimé, creux, lisse, glabre, humide, de la couleur du cha-
peau ou plus pâle. SPORES lisses, blanches, ovales, apiculées, 7-9 x 4-6 /unr. .
De juillet à septembre: en groupes sur le sol dans les bois. Peu fréquent.
Le trait le plus frappant chez ce champignon est la coloration des lamelles
qui garde son éclat une fois que le chapeau a pâli. L'arête des lamelles est
parfois de couleur plus vive, mais ce n'est pas toujours le cas. Kauffman tenait
cette espèce pour suspecte, et comme aucune autre donnée n'est disponible, on
ne saurait la recommander pour la table.
HYGROPHORUS MINIATUS Fr. Comestible
Fig. 197, p. 119
CHAPEAU 2-4 cm de largeur, un peu convexe à étalé, à disque plan ou
déprimé, glabre à l'état frais et humide, mais vite finement furfuracé en
séchant, cramoisi au début, glissant vers l'orangé ou le jaune, à marge d'abord
incurvée, chair plus ou moins de la couleur du chapeau, mince, à odeur et
saveur non caractéristiques, lamelles larges, subespacées, adnées à adnexées,
plus pâles que le chapeau, jaunâtres en pâlissant, à trame régulière, pied
3-5 cm de longueur, environ 0,3 cm d'épaisseur, régulier, glabre ou presque,
de même couleur que le chapeau, puis graduellement orangé et jaunâtre en
pâlissant, farci au début, s'évidant peu à peu. spores lisses, blanches, ovales,
apiculées, 7-9 x 4-5 /um.
De juillet à septembre: en groupes sur le sol ou sur des billes très décom-
posées dans les bois. Assez commun.
Ce champignon est assez variable et les divers auteurs en ont décrit plu-
sieurs variétés. Le chapeau n'est pas visqueux et semble glabre au début, mais
il devient très vite fibreux ou furfuracé à squamuleux; il passe de cramoisi vif à
orangé ou jaune en pâlissant. Le mode d'insertion des lamelles est un autre
caractère fort variable chez cette espèce.
HYGROPHORUS NITIDUS B. et C.
Fig. 199 et 200, p. 120
CHAPEAU 1-4 cm de largeur, hémisphérique-plan à convexe, déprimé au
centre, puis profondément ombiliqué, lisse, glabre, visqueux à l'état humide,
jaune vif clair au début, puis crème ou blanchâtre en pâlissant, à marge striée
par transparence, incurvée, se relevant peu à peu mais tout en ayant tendance à
demeurer infléchie à l'extrémité, chair mince et fragile, jaunâtre, pâlissant, à
odeur et saveur non caractéristiques, lamelles arquées-décurrentes au début,
puis très décurrentes, moyennement larges, assez espacées, molles et cireuses
d'aspect, jaunes, conservant d'ordinaire leur couleur après que le chapeau et le
pied ont pâli, à trame régulière, pied 3-8 cm de longueur, environ 0,3 cm
d'épaisseur, régulier, creux, glabre, visqueux, de la couleur du chapeau, pâlis-
sant. SPORES lisses, blanches, très ovales, apiculées, 7-8 x 4-5 ^m.
148
HYGROPHORUS
De juillet à septembre: en groupes sur le sol dans les bois humides. Assez
commun.
Cette espèce est assez commune mais sans intérêt comme plante comes-
tible à cause de sa petite taille et de sa fragilité. Elle se distingue surtout par son
chapeau jaune vif qui pâht et devient blanchâtre, alors que le jaune des
lamelles persiste. UH. ceraceus Fr. est de même couleur, mais il ne pâlit pas et
son chapeau n'est pas ombiliqué.
HYGROPHORUS OUVACEOALBUS Fr. Comestible
Fig. 201 et 202, p. 120
CHAPEAU 3-8 cm de largeur, charnu, d'abord convexe à campanule avec la
marge incurvée, puis étalé, mais toujours obtus au centre ou très submame-
lonné, hsse, visqueux, gris-brun foncé sur le disque, plus pâle vers la marge,
rayé de fibrilles noirâtres sous la couche visqueuse, chair blanche, plus épaisse
au centre, à odeur et saveur douces, lamelles larges, blanches, serrées à sub-
espacées, très adnées à subdécurrentes, à trame bilatérale, pied 4-9 cm de lon-
gueur, 0,6-1,2 cm d'épaisseur, plein, régulier ou s'effilant vers la base ou le
sommet, rayé, jusqu'à une zone annulaire, de fibrilles gris foncé sous une
couche visqueuse, ces dernières parfois disposées en une série d'anneaux ou de
bandes à sa partie inférieure, blanc au-dessus de cette zone, spores lisses, blan-
ches, ovales, apiculées, 9-12 x 5-7 /^m.
En septembre et octobre: en groupes sous les conifères.
Le pied porte un revêtement double fait d'une couche supérieure gluti-
neuse et d'une couche inférieure bistre-fibrilleuse qui se rompt en bandes
irrégulières à mesure qu'il s'allonge. L'//. paludosus Peck lui ressemble, mais
est dépourvu de cette couche bistre et s'orne, par temps humide, de points et de
taches verdâtres sur les lamelles et le haut du pied. L'//. fuligineus Frost est
plus foncé et possède des spores plus petites, tandis que VH. tephroleucus Fr.
est de plus petite taille et gris avec sur le pied des fibrilles blanchâtres qui
grisaillent très vite.
HYGROPHORUS PRATENSIS Fr. Comestible
Fig. 203, p. 120
CHAPEAU 2-8 cm de largeur, charnu, convexe ou surmonté d'un gros
mamelon obtus, souvent turbiné, hsse, sec, se fendillant parfois autour du dis-
que, brun rougeâtre clair, glissant vers le tan rosé ou le tan pâle, à marge
d'abord incurvée, puis progressivement étalée et même relevée dans la vieil-
lesse, alors que le disque devient un peu déprimé, chair épaisse au centre,
teintée de la couleur du chapeau, à odeur et saveur douces, lamelles épaisses,
décurrentes, espacées, interveinées, assez larges, effilées vers la marge, de la
couleur de la chair, à trame emmêlée, pied 4-8 cm de longueur, 0,6-1,2 cm
d'épaisseur, réguher ou s'effilant vers le haut ou le bas, farci, sec, blafard ou
149
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
teinte de la couleur du chapeau, spores lisses, blanches, ellipsoïdes, 6-8 x
4-5 /um.
De juillet à octobre: en groupes sur le sol dans les bois et dans les endroits
découverts. Assez fréquent.
Le pied de ce champignon est en général court, et son chapeau plus ou
moins turbiné. Il vient souvent dans des endroits plus découverts et exposés; il
peut alors pâlir au point de devenir blanchâtre.
HYGROPHORUS PSITTACINUS Fr. Non comestible
Fig. 204, p. 120
CHAPEAU 1-4 cm de largeur, conique-campanule, puis convexe ou étalé,
demeurant parfois mamelonné, d'abord vert olive foncé à vert perroquet,
décolorant vite en saumon, carné, orangé rosâtre ou jaunâtre en séchant, lisse,
glabre, gluant-visqueux et très glissant à l'état humide, à marge striée par
transparence, chair mince, fragile, cassante, plus ou moins de la couleur du
chapeau, lamelles adnées, moyennement larges, subespacées, épaisses surtout
près de la chair, parfois interveinées, verdâtres au début, mais vite pâlissant au
carné, orangé ou jaunâtre, à trame régulière, pied 4-7 cm de longueur, environ
0,3 cm d'épaisseur, régulier, glabre, glissant-visqueux, vert au début, carné ou
jaunâtre en séchant, mais demeurant vert plus longtemps au sommet, creux.
SPORES lisses, blanches, ovales, obhquement apiculées, 6-9 x 4-5 ^m.
De juillet à octobre: en groupes sur le sol dans les endroits herbeux et les
bois.
Cette espèce trop petite et trop visqueuse pour offrir un intérêt comme
comestible retiendra surtout l'attention de l'herborisateur par sa couleur vert
vif qui est plutôt inhabituelle chez un champignon. Elle s'estompe assez
rapidement, mais on peut d'ordinaire en trouver trace autour de la marge du
chapeau et au sommet du pied. Les spécimens fanés risquent de se confondre
avec VH. lœtus Fr., espèce à lamelles décurrentes et aux couleurs très variables
et parfois mêlées, mais jamais vert vif.
HYGROPHORUS PUDORINUS Fr. Comestible
Fig. 205, p. 120
Hygrophore pudibond
CHAPEAU 4-10 cm de largeur, charnu, convexe ou un peu campanule au
début, avec la marge incurvée, puis aplani, mais tendant à demeurer obtus sur
le disque, lisse, glabre, visqueux, de couleur tan rosé pâle, chair assez épaisse,
ferme, blanche ou rosée, à odeur et saveur douces, lamelles peu larges, adnées
à subdécurrentes, épaisses, subespacées, interveinées et parfois fourchues,
blanchâtres à crème ou carnées, à trame bilatérale, pied robuste, 4-9 cm de
longueur, 0,5-2 cm d'épaisseur, régulier ou effilé vers la base, plein ou farci,
150
HYGROPHORUS
sec, blanchâtre ou teinté de la couleur du chapeau, un peu fibrilleux à la base,
orné au sommet de fines mouchetures blanches qui deviennent rougeâtres à la
dessiccation, spores Hsses, blanches, ellipsoïdes, apiculées, 7-9 x 4-5,5 ^m.
En septembre et octobre: en groupes ou un peu cespiteux sur le sol dans
les bois.
Selon Smith et Hesler (1939), des doutes subsistent quant à l'identité réelle
de VH. pudorinus. Il se pourrait qu'une espèce de l'Ouest, VH. fragrans
Murr., qui tend à se tacher de jaune et dont la base du pied est ochracée à la
meurtrissure, corresponde mieux à certains égards à sa description originale.
HYGROPHORUS PUNICEUS Fr. Comestible
Fig. 207 et 208, p. 120
CHAPEAU 3-7 cm de largeur, d'abord conique d'une façon obtuse, avec la
marge incurvée, puis étalé à convexe ou presque plan, mais conservant souvent
un mamelon obtus, lisse, glabre, visqueux, de couleur rouge sang foncé à l'état
frais, puis vite bariolé d'orangé et enfin complètement orangé, chair mince,
aqueuse, orangé rougeâtre à jaunâtre, à odeur et saveur non caractéristiques.
LAMELLES adnécs à adnexées, larges, subespacées, orangé rougeâtre à jau-
nâtres, à trame régulière, pied 4-9 cm de longueur, 0,6-1,2 cm d'épaisseur,
presque régulier ou s'effilant vers le bas, farci, s'évidant, d'abord rougeâtre au
sommet, puis orangé et enfin jaune, à base plus pâle, jaune ou blanche, spores
hsses, blanches, ellipsoïdes, apiculées, (7) 8-10 x 4,5-6 fim.
De juillet à novembre: en groupes sur le sol dans les bois.
À l'état jeune et frais, ce champignon est l'un des plus voyants de notre
flore. Son pied à base blanche et ses lamelles larges très colorées sont très
caractéristiques. L'//. coccineus Fr. lui serait apparenté, mais il n'est pas vis-
queux et il semble très rare en Amérique du Nord.
HYGROPHORUS RUSSULA (Fr.) Quel. Comestible
Fig. 212, p. 140
CHAPEAU 5-11 cm de largeur, ferme, charnu, convexe ou surmonté d'un
gros mamelon obtus, visqueux à l'état frais, rouge rosé à vineux sur le disque,
plus pâle vers la marge à rose carné ou blanchâtre, parfois moucheté de taches
vineuses, très finement aréole à maturité, en particulier sur le disque, à marge
d'abord incurvée et un peu floconneuse, puis étalée et enfin relevée, chair
épaisse, ferme, blanche à rosée, à odeur et saveur non caractéristiques.
LAMELLES adnécs à décurrentes, moyennement étroites, serrées à très serrées,
blanches au début, puis rosâtres et enfin tachées de rouge violacé, à trame bila-
térale, pied robuste, 4-8 cm de longueur, 1-3 cm d'épaisseur, réguher ou
s'effilant vers le bas, sec, blanc au début puis rosâtre, plein, spores lisses,
blanches, ellipsoïdes, 6-8 x 3,5-5 ^m.
En septembre et octobre: épars ou en groupes sur le sol dans les bois de
feuillus.
151
THAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
Cette espèce se distingue de ses congénères par des lamelles serrées à très
serrées; certains auteurs l'ont même placée dans le Tricholoma. Toutefois, il
semble maintenant admis qu'elle appartient bien à VHygrophorus. On la
récolte parfois tard l'automne sous le tapis de feuilles. Cette plante figure
parmi nos meilleurs champignons comestibles.
L'//. purpurascens Schw. s'en distingue par la présence d'un anneau
fibrilleux, évanescent.
HYGROPHORUS SPECIOSUS Peck Comestible
Fig. 206, p. 120
CHAPEAU 2-8 cm de largeur, d'abord subconique à campanule, puis étalé,
souvent mamelonné, cramoisi à rouge-orangé au début, puis décoloré en jau-
nâtre près de la marge, mais toujours rouge au centre, visqueux, glabre, à
marge d'abord incurvée, puis s'étalant. chair blanche, teintée d'orangé sous
la pellicule, molle, à odeur et saveur douces, lamelles décurrentes, espacées,
assez larges, épaisses, blanches à jaunâtres, à trame bilatérale, pied 3-10 cm de
longueur, 0,6-1,2 cm d'épaisseur, régulier ou un peu comprimé, floconneux-
fibrilleux jusqu'à une zone annulaire évanescente, subglabre au-dessus,
visqueux, plein, spores largement ellipsoïdes, blanches, hsses, 8-10 x 5-6 ^m.
En septembre et octobre: d'habitude en groupes dans les marécages à
mélèzes.
Ce beau champignon n'est pas commun et on ne peut manquer de s'y
arrêter si on le rencontre. On le dit comestible.
LACCARIA
Les espèces du genre Laccaha ont des spores blanches ou lilas pâle, non
amyloïdes et, en général, très échinulées, et des lamelles assez épaisses,
d'aspect un peu cireux, le plus souvent de couleur violacée à carnée. Elles ne
possèdent ni anneau ni volve. On les a parfois placées dans les Clitocybe, mais
elles n'y ont pas vraiment leur place. Leurs lamelles cireuses les rapproche-
raient de VHygrophorus, sauf que leurs spores échinulées ne cadrent pas avec
ce genre. Il y a enfin possibilité de confusion avec des lactaires dont le latex
aurait séché; la réaction à l'iode de leurs spores constitue un moyen sûr de les
différencier, celles des lactaires virant invariablement au bleu à son contact.
Les champignons de ce genre sont dits comestibles, mais leur saveur n'est pas
très estimée.
LACCARIA LACCATA (Fr.) Berk. et Br. Comestible
Fig. 214, p. 140
CHAPEAU 2-5 (7) cm de largeur, d'abord convexe, puis plan, parfois un
peu ombiliqué, glabre au début, devenant furfuracé à légèrement écailleux,
152
XEROMPHALINA
hygrophane, de couleur variable, brun rougeâtre à carné rougeâtre, décolorant
en ochracé ou blafard, à marge unie ou ondulée à échancrée. chair mince,
humide, à saveur douce, lamelles émarginées à brièvement décurrentes,
larges, espacées à subespacées, épaisses, teintées de la couleur de la chair, pied
2-10 cm de longueur, 0,3-0,6 (0,9) cm d'épaisseur, réguher, tenace, fibreux,
glabre à furfuracé, parfois strié, plein à farci, ou s'évidant, de la couleur du
chapeau, spores globuleuses, échinulées, blanches, 8-10 ^m de diamètre.
De mai à novembre: fréquent dans les bois et les clairières.
C'est l'un de nos champignons les plus communs et sa grande variabilité
laisse souvent le débutant perplexe. Ce n'est qu'après l'avoir récolté à plusieurs
reprises qu'il peut le déterminer avec certitude. Il se reconnaît sur le terrain à
ses lamelles larges et espacées, de couleur carnée; ses spores épineuses non
amyloïdes sont aussi caractéristiques pour celui qui dispose d'un microscope.
Le L. amethystina (Boit, ex Fr.) B. et Br. a un port analogue, sauf que
l'ensemble de la fructification est d'un beau violet foncé.
LACCARIA OCHROPURPUREA (Berk.) Peck Comestible
Fig. 215, p. 140
CHAPEAU 5-10 cm de largeur, parfois plus, convexe à presque plan et
déprimé au centre, hygrophane, d'abord finement duveteux-tomenteux, deve-
nant glabre par la suite ou parfois se fendillant pour former des zones quasi
écailleuses, brun violacé au début, puis jaune fauve à alutacé grisâtre, à marge
régulière ou onduleuse. chair coriace, à saveur désagréable, lamelles adnées
à un peu décurrentes, larges, épaisses, espacées, de couleur violacée, pied
4-10 cm de longueur, 1-3 cm d'épaisseur, de forme variable, régulier ou effilé
vers le sommet ou la base, parfois courbé ou tordu, tenace et dur, plein, de la
couleur du chapeau ou plus pâle, spores globuleuses, échinulées, lilas pâle en
masse, 8-10 ^m de diamètre.
D'août à octobre: épars ou subcespiteux dans les bois et les endroits her-
beux ou même entièrement découverts.
Ses lamelles pourpres caractéristiques pourraient le faire passer pour un
Cortinarius, mais il est dépourvu de voile et ses spores sont lilas pâle. Il n'est
pas aussi commun que le L. laccata.
XEROMPHALINA
Le Xeromphalina est formé d'un petit groupe d'espèces dont la plupart
appartenaient antérieurement à VOmphalia. Toutefois, le nom Omphalia n'est
pas valide selon le Code international de nomenclature et, en outre, les systé-
maticiens modernes estiment que les espèces qu'il renfermait ne constituent
pas une unité taxonomique. Elles ont donc été réparties entre plusieurs genres,
dont le Xeromphalina. Les auteurs ne s'entendent pas sur ses limites exactes,
mais son type est le X. campanella (Fr.) Kùhner et Maire.
153
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX Dl ( ANADA
Ses représentants se caractérisent par des spores blanches amyloïdes, des
lamelles adnées à décurrentes, et un pied brun foncé à noirâtre, de consistance
cornée et recouvert à la base d'un tomentum vivement coloré. Ils sont dépour-
vus d'anneau et de volve. La réaction amyloïde des spores constitue le meilleur
critère pour les différencier des Marasmius. La plupart d'entre eux sont petits
et sans valeur alimentaire.
XEROMPHALINA CAMPANELLA (Fr.) Kuhner et Maire Comestible
Fig. 216 et 217, p. 140; fig. 415, p. 308
CHAPEAU 0,5-2 cm de largeur, fragile, convexe, puis étalé, ombiliqué,
jaune-orangé rouille, brun-orangé ou teinté de rougeâtre, glabre ou presque,
hygrophane, pâlissant par temps sec, à marge un peu incurvée pour une longue
période, puis devenant striée, chair membraneuse, jaunâtre, à odeur et saveur
non caractéristiques, lamelles décurrentes, serrées à subespacées, assez
étroites, interveinées, de couleur jaunâtre, pied élancé, 1-4 cm de longueur,
0,15-0,30 cm d'épaisseur, lisse, cartilagineux, régulier, droit ou recourbé,
creux, brun rougeâtre foncé, jaunâtre au sommet, pruineux, terminé par une
touffe radicelliforme de couleur orangée, spores lisses, blanches, ellipsoïdes à
très ellipsoïdes, amyloïdes, 6-7,5 x 2,5-3,5 lum.
De mai à octobre: en touffes souvent très denses sur les billes et les
souches de conifères en décomposition. Commun.
Ce champignon est réputé comestible, mais sa petite taille le rend peu inté-
ressant à cet égard même s'il pousse parfois en grosses touffes. Il fructifie tout
au long de la saison de végétation et se signale à l'attention du récolteur par
son abondance, ses couleurs vives et son port assez gracieux.
XEROMPHALINA TENUIPES (Schw.) Sm.
Fig. 255, p. 164
CHAPEAU 1-3 (6) cm de largeur, convexe au début, puis plan ou très
mamelonné, de couleur assez variable, brun-orangé, teinté d'olive ou
d'ochracé, sec, devenant velouté ou un peu granuleux avec l'âge, à marge unie
ou un peu striée à la vieillesse, chair brun aqueux, flexible, inodore, lamelles
adnées ou décurrentes en filet, blanchâtres, puis vite jaune pâle, serrées,
moyennement larges, pied 3-8 cm de longueur, 0,3-0,6 cm d'épaisseur,
régulier ou un peu renflé à la base, de la couleur du chapeau, mais jaunissant à
la dessiccation, velouté-tomenteux. spores blanches, ellipsoïdes, hsses,
amyloïdes, 7-9 x 4-5 /^m.
En juin et juillet: seul ou en touffes sur le bois de feuillus.
Cette espèce, qui est la plus grande du genre, fructifie tôt dans la saison.
Elle s'apparente un peu au Collybia velutipes, mais s'en distingue par son cha-
peau sec et velouté et ses spores amyloïdes. Elle semble assez coriace et on ne
dispose pas de données sur sa comestibilité.
154
MYCENA
MYCENA
Le Mycena est un genre très vaste, mais dont les espèces sont petites et
difficiles à déterminer. Smith (1947) a publié sur lui une monographie dans
laquelle il reconnaît 232 espèces distinctes en Amérique du Nord. Sauf de rares
exceptions, leur détermination n'est possible qu'à partir de caractères micro-
scopiques; ce groupe ne convient pas au débutant. Ses représentants sont
d'ailleurs trop petits pour offrir quelque intérêt gastronomique.
Selon la définition de Smith, le genre comprend des espèces à spores blan-
ches caractérisées par un pied creux cartilagineux et, en général, un chapeau
conique ou convexe à marge droite et appliqué sur le pied dans la jeunesse,
même si des formes à marge incurvée et à lamelles décurrentes peuvent aussi se
rencontrer. Le réceptacle est fragile, charnu ou membraneux. Smith a en outre
fait une place d'importance aux caractères microscopiques dans la délimitation
du genre.
Certains champignons de ce groupe sont assez beaux et arborent des cou-
leurs vives, mais la majorité d'entre eux sont petits, brunâtres ou grisâtres,
avec plus ou moins le même air de famille. Seules quelques-unes des espèces les
plus caractéristiques sont décrites ici.
MYCENA ALCALINA (Fr.) Kummer
Fig. 266, p. 182
CHAPEAU 0,5-3 cm de largeur, parfois plus, fragile mais flexible, ovoïde
au stade du bouton, puis conique et enfin conique-campanule, conservant en
général un mamelon ou disque obtus, à marge devenant longuement striée à
mesure que le chapeau croît, humide, de couleur brun grisâtre foncé avec une
couche pruineuse dans la jeunesse, vite glabre, devenant brun grisâtre beige à
la maturation, blafard vers la marge, chair mince sauf au centre, blanche à
blafarde, à odeur alcaline, lamelles adnées-ascendantes, moyennement
larges, peu serrées, blanches ou teintées de grisâtre, entremêlées de lamellules.
PIED 5-8 cm de longueur, jusqu'à 0,3 cm d'épaisseur, régulier, creux, cassant,
presque de la couleur du chapeau, recouvert au début d'une fine pruine, puis
glabre, en général un peu cotonneux à la base, spores lisses, blanches,
amyloïdes, ovoïdes, 7,5-10 x 4,5-6 jum. cystides plus ou moins fusiformes-
ventrues sur la face des lamelles, jusqu'à 60 /Lim de longueur, rares à abon-
dantes; sur l'arête, elles varient de ventrues à en forme de massue, avec parfois
une ou plusieurs saillies digitif ormes au sommet.
De mai à septembre: en groupes ou en touffes clairsemées sur les conifères
en décomposition. Commun.
C'est l'espèce la plus commune du genre; elle est assez typique de celui-ci.
On la récolte parfois tôt le printemps. Son trait le plus distinctif est son odeur
alcaline, qui peut toutefois varier de forte à très faible (même au froissement
de la chair), ou à l'occasion faire complètement défaut.
155
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
MYCENA GALERICULATA (Fr.) S. F. Gray Comestible
Fig. 277. p. 184
CHAPEAU 2-4 cm de largeur, d'abord conique, puis campanule à étalé-
mamelonné, parfois tout à fait plan, brun chamois à la marge, plus foncé à
terre d'ombre sur le disque, pâlissant, glabre, un peu glissant mais non vis-
queux, à marge striée, chair blanc grisâtre à blafarde, cartilagineuse, à faibles
odeur et saveur de farine, lamelles adnexées à adnées ou sinuées, serrées à
subespacées, moyennement larges, blanchâtres au début, puis teintées de rose
pâle, à arête unie, pied 4-9 cm de longueur, parfois plus, 0,15-0,30 cm
d'épaisseur, régulier, glabre, cartilagineux, lisse ou tordu-strié, blanc grisâtre,
plus foncé vers le bas et même brunâtre à la base, creux, radicant. spores blan-
ches, lisses, ellipsoïdes, amyloïdes, 8-10 x 5-7 ^m.
De mai à octobre: d'habitude en touffes ou parfois épars sur le bois en
décomposition.
Cette petite espèce fragile fructifie parfois en touffes si importantes
qu'elle pourrait offrir quelque intérêt comme aliment. Le M. inclina ta (Fr.)
Quel, est une autre espèce commune formant des touffes sur le bois. Plus gri-
sâtre que la première, sa marge est en outre plus ou moins festonnée et son pied
est recouvert au début d'une pilosité blanche qui d'ordinaire laisse des mou-
chetures ou des fibrilles à maturité.
MYCENA LEAIANA (Berk.) Sacc.
Fig. 218 et 219, p. 140
chapeau 0,6-3 cm de largeur, tenace, flexible, d'abord convexe, puis
étalé-convexe avec une légère dépression au centre, à marge striée par transpa-
rence, lisse et très visqueux, d'un orangé vif flamboyant au début, pâlissant
ensuite pour devenir orangé jaunâtre et enfin jaune pâle, chair très mince,
jaunâtre, à odeur et saveur non caractéristiques, lamelles adnées, ventrues,
moyennement larges, serrées à subespacées, jaunâtres ou teintées de rosé, avec
l'arête orangé vif. pied 2-5 cm de longueur, environ 0,15 cm d'épaisseur,
s'effilant peu à peu vers le bas, creux, glabre, visqueux, de couleur orangée, ne
pâlissant pas autant que le chapeau, spores lisses, blanches, ellipsoïdes, 7-9 x
5-6 ^m.
De juin à octobre: en touffes plus ou moins denses sur les vieilles billes et
les souches.
La couleur orangé vif de l'arête des lamelles constitue un bon trait distinc-
tif sur le terrain, car elle persiste même après que le chapeau a pâli. Les
couleurs éclatantes de ce champignon ne peuvent manquer d'attirer l'atten-
tion.
156
COLLYBIA
MYCENA PURA (Fr.) Kummer
Fig. 213, p. 140
CHAPEAU 1-4 cm de largeur, convexe à étalé, en général mamelonné d'une
façon obtuse, lisse, glabre, humide, hygrophane, à marge striée par transpa-
rence, de couleur variable, rouge rosé à violet, avec parfois des nuances de
violet grisâtre ou presque blanc, chair moyennement épaisse au centre, mince
à la marge, teintée de la couleur du chapeau, blanchâtre, à odeur et saveur de
radis, lamelles adnées à sinuées, larges, subespacées à moyennement serrées,
interveinées, de couleur variable, blanches ou, plus souvent, teintées de la cou-
leur du chapeau, pied 4-8 cm de longueur ou plus, 0,3-0,6 cm d'épaisseur,
régulier, creux, glabre ou pruineux, de la couleur du chapeau ou plus pâle, et
même blanchâtre, parfois tordu, fibrilleux-strié. spores hsses, blanches, très
eUipsoïdes, 6-8 x 3,5-5 jwm.
De juin à octobre: seul ou en groupes sur le sol dans les bois. Commun.
Ce champignon commun, qui possède une aire de répartition assez éten-
due, séduit par ses couleurs magnifiques. Bien qu'étant le plus grand du genre,
il est encore trop petit pour intéresser le mycophage.
COLLYBIA
Le genre Collybia est en général défini de manière à inclure les espèces à
spores blanches, dépourvues d'anneau et de volve, et caractérisées par un pied
cartilagineux, des lamelles adnées à adnexées et un chapeau à marge incurvée
ou enroulée au début. Cependant, les systématiciens modernes sont d'avis que
ce concept est trop vaste et réunit de nombreuses espèces non apparentées. La
tendance actuelle est donc de fractionner ce genre en plusieurs autres, en fai-
sant du Collybia dryophila le type du genre Collybia restreint. Toutefois, étant
donné que certaines de ces divisions se fondent sur des caractères microsco-
piques et qu'on ne s'entend pas très bien sur les limites précises des nouveaux
genres, nous conservons dans le présent ouvrage l'ancienne acception
Collybia.
Il est parfois difficile de distinguer entre le Collybia et le Marasmius, ou le
Mycena. La principale différence entre le Collybia et le Marasmius réside dans
l'aptitude de ce dernier à reprendre sa forme après avoir séché, mais cette
distinction n'est pas toujours très évidente. Le Collybia confluens, par exem-
ple, pourrait être aussi placé parmi les Marasmius. D'autre part, le Mycena se
caractérise par un chapeau plus ou moins conique à campanule qui n'a d'ordi-
naire pas tendance à s'étaler, et dont la marge est droite au début, à rencontre
de celle du Collybia qui est enroulée ou incurvée.
Aucun Collybia n'est réputé vénéneux, et les plus grands sont parfois con-
sidérés comme de bons comestibles. La majorité d'entre eux sont toutefois
trop petits pour intéresser le mycophage.
157
CHAMPIGNONS COMtSTlBLtS ET VÉNÉNEUX DU CANADA
Clé
\a Espèce fortement cespiteuse, brun rougeâtre ou brun vineux; pieds glabres au
sommet, tomenieux à la base et plus ou moins soudés ensemble C. acervata
\h Espèces solitaires, grégaires ou subcespiteuses 2
2^; Pied fortement radicant C. radicata
Ih Pied non fortement radicant 3
}>a Pied glabre 4
3/; Pied velouté ou tomenteux à pruineux 6
Aa Fructification blanche devenant ponctuée ou tachée de brun rouille . C. maculata
4b Fructification d'une autre couleur 5
5a Lamelles très larges; fructification gris opaque C. platyphylla
5b Lamelles étroites; fructification tan rougeâtre à fauve jaunâtre .... C. dryophila
6a Fructification petite, en général moins de 1,2 cm de largeur; pied relié à un petit
sclérote C. tuberosa
6b Fructification de plus de 1 ,2 cm de largeur; pied n'émergeant pas d'un sclérote . 7
la Pied velouté, brun foncé à noir; chapeau visqueux, espèce venant sur le bois ....
C. velutipes
Ib Pied blanchâtre et fortement pubescent; chapeau non visqueux; espèce croissant
en général sur le sol, parmi les feuilles C. confluens
COLLYBIA ACERVATA (Fr.) Kummer Probablement comestible
Fig. 220 et 221, p. 140
CHAPEAU 2-5 cm de largeur, convexe à presque plan, glabre, un peu
hygrophane, brun rougeâtre à brun vineux, à marge pâlissant au point de
devenir presque blanchâtre à la fin, un peu striée à l'état humide, parfois
ondulée et irrégulière, devenant récurvée dans la vieillesse, chair mince, bla-
farde, à saveur douce, lamelles libres à adnexées, très serrées, étroites, blan-
châtres ou teintées de rougeâtre. pied 5-10 cm ou parfois plus de longueur,
0,3-0,6 cm d'épaisseur, régulier, creux, glabre au sommet, recouvert d'un
tomentum blanchâtre à la base, très cespiteux, parfois réuni aux autres dans la
touffe par le mycéhum blanc, de couleur brun rougeâtre ou brun vineux, sou-
vent plus foncé que le chapeau, spores Hsses, blanches, non amyloïdes, étroite-
ment oblongues à ellipsoïdes, à apicule proéminent, 5-7 x 2- 3 ^m.
D'août à octobre: en touffes très denses sur le sol ou sur le bois en décom-
position.
Ce champignon est dit comestible, mais Smith (1949) lui attribue une
saveur amère. On le reconnaît à ses touffes denses, avec les pieds brun rougeâ-
tre plus ou moins soudés ensemble à la base. En séchant, le pied conserve sa
couleur et reste plus foncé que le chapeau.
Les espèces voisines comme le Collybia familia (Pk.) Sacc. et le C. abun-
dans (Pk.) Sacc. sont aussi fortement cespiteuses, mais leurs spores sont amy-
loïdes, et leurs couleurs différentes: blanchâtres ou chamois à brun pâle, plus
grises que le C. acervata, avec le pied blanchâtre à brunâtre. Le chapeau de la
première est déprimé au centre, contrairement à celui de la seconde; toutes
deux sont comestibles.
158
COLLYBIA
COLLYBIA CONFLUENS (Pers. ex Fr.) Kummer Comestible
Fig. 223, p. 142
CHAPEAU 2-5 cm de largeur, convexe ou presque plan, brun rougeâtre à
brun chamois à l'état humide, devenant grisâtre à chamois rosé ou blanchâtre
en séchant, glabre à pruineux, parfois finement subsquamuleux sur le disque,
obtus à submamelonné, à marge régulière ou striée à Tétat humide, chair
mince, blanche, assez tenace, à odeur et saveur douces, lamelles libres,
étroites, très serrées, de couleur blanchâtre, pied 5-10 cm de longueur,
0,15-0,45 cm d'épaisseur, régulier ou presque, souvent comprimé, tenace,
cartilagineux, brun rougeâtre sous la dense pilosité blanche, creux, spores
hyalines, étroites et un peu fuselées, 6-9 x 2,5-4 jL*m.
De juillet à octobre: cespiteux ou en groupes sur le sol, d'habitude parmi
les feuilles. Commun.
Cette espèce tend à revivre lorsqu'on l'humecte et forme ainsi un chaînon
entre le CoUybia et le Marasmius. Elle est assez commune et parfois même
abondante. La forte pilosité blanche recouvrant le pied constitue un bon trait
distinctif. Le C. hariolorum Fr. lui ressemble un peu, mais son chapeau a un
disque rougeâtre, son pied est d'habitude plus court, et sa reviviscence est
moindre, la fructification ayant tendance à ramollir après réhydratation.
COLLYBIA DRYOPHILA (Bull, ex Fr.) Kummer Comestible
Fig. 225 et 226, p. 142
CHAPEAU 2-5 cm de largeur, assez mince et flexible, d'abord convexe, puis
étalé, avec la marge finalement relevée et irrégulièrement ondulée; le disque
demeurant légèrement obtus ou devenant au contraire déprimé, à surface lisse,
glabre, humide à l'état frais, de couleur variable; tan rougeâtre foncé à fauve
jaunâtre, pâlissant avec l'âge, chair mince, blanchâtre, à odeur et saveur non
caractéristiques, lamelles adnées à adnexées, étroites, serrées, blanches ou
blafardes, pied 3-6 cm de longueur, environ 0,3 cm d'épaisseur, cartilagineux,
régulier ou s'effilant vers le haut, souvent comprimé, central ou un peu excen-
trique, creux, à surface Hsse, glabre, plus ou moins de la couleur du chapeau,
souvent cotonneux à la base, spores lisses, blanches, ellipsoïdes, 5-7 x
3-3,5 jÀïn.
De juin à septembre: en groupes ou en petites touffes sur le sol dans les
bois. Commun.
Les espèces voisines sont le C. butyracea (Bull, ex Fr.) Kummer, le C.
lentinoides Peck et le C. aquosa (Fr.) Kummer, et il n'est pas toujours facile de
les distinguer. Elles sont heureusement toutes comestibles. Le C. dryophila se
récolte tout au long de la saison de végétation et est parfois abondant.
159
CHAMPIGNONS COML^UBLLb i:T VENENEUX DU CANADA
COLLYBIA MACULAT A (A. et S. ex Fr.) Kummer Comestible
Fig. 224, p. 142
CHAPEAU 5-15 cm de largeur, assez ferme, convexe au début, puis étalé,
avec le disque durablement obtus, à marge d'abord enroulée, puis infléchie et
enfin un peu ondulée après étalement complet, lisse, glabre, blanc, se tachant
de brun rouille au point de devenir entièrement rouille à la vieillesse, chair
blanche, compacte, lamelles adnexées à presque libres, étroites, très serrées,
blanches, pied blanc, 6-16 cm de longueur, jusqu'à 1 cm d'épaisseur, régulier
ou un peu ventru, la base effilée s'enfonçant quelque peu dans le sol, cartila-
gineux, s'évidant peu à peu, fibreux-strié à un peu cannelé, spores très ovales
à subglobuleuses, lisses, jaunâtres, 5-7 x 4-5 /um.
De juin à septembre: en groupes ou en touffes de deux ou trois spécimens
sur le sol des bois.
Ce champignon blanc de bonne taille se reconnaît aux taches rouille qui le
recouvrent petit à petit à la maturation. Ses spores ne sont pas blanc pur, mais
plutôt teintées de jaunâtre. On le dit comestible mais pas très savoureux.
COLLfBlA PLATYPHYLLA (Fr.) Kummer Comestible
Fig. 227, p. 142; fig. 416, p. 308
CHAPEAU 6-13 cm de largeur en moyenne, parfois jusqu'à 20 cm, convexe
à subcampanulé au début, puis étalé, avec le disque souvent mamelonné d'une
façon obtuse ou devenant un peu déprimé, à marge d'abord incurvée, puis
étalée ou retroussée, et même déchiquetée dans la vieillesse, brun grisâtre beige
à beige brunâtre, rayé de fibrilles innées de couleur plus foncée, pâlissant jus-
qu'au blanc grisâtre vers la marge, à surface sèche ou humide, lisse à légère-
ment furfuracée. chair mince, blanche, à saveur désagréable et à odeur douce
ou désagréable, lamelles blanches ou blanchâtres, très larges, subespacées,
adnexées, puis sinuées. pied robuste, 8-13 cm de longueur ou parfois plus,
1-2 cm d'épaisseur, régulier ou s'effilant légèrement vers le haut, blanc ou
blanchâtre, fibreux-strié, à revêtement un peu cartilagineux, farci, puis creux.
SPORES lisses, blanches, très ovales, 7-10 x 5-7 ^m (les spores immatures plus
petites).
De juin à octobre: seul ou en groupes restreints sur les souches et les billes
en décomposition, ou encore en sols riches.
Le C platyphylla est comestible, mais il est souvent infesté de larves d'in-
sectes et sa saveur est dite forte. Il se reconnaît à sa couleur grise et à ses
lamelles très larges.
Fig. 234 à 243: 234, Marasmius rotula; 235, M. rolula; 236, M. scorodonius; 237, Schizo- ^
phyllum commune; 238, Panus rudis; 239, P. rudis; 240, Trogia crispa; 241, Pluteus admira-
bilis; lAl, P. atromarginatus; 243, P. atromarginatus.
160
161
C
-s:
I
<N
d
FiG. 245 à 254: 245, Pluteus cervinus; 246, P. cervinus; 247, Volvariella bombycina;>-
248, y. bombycina; 249, Entoloma rhodopolium; 250, E. salmoneum; 251, Leptonia
aspreUa; 252, L. formosa; 253, Clitopilus abortivus; 254, C. abortivus.
162
163
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3
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I
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^.
a
164
COLLYBIA
COLLYBIA RADICATA (Fr.) Quel. Comestible
Fig. 292, p. 203
CHAPEAU 3-10 cm de largeur, convexe, puis étalé, souvent un peu mame-
lonné, à surface visqueuse par temps humide, glabre, lisse ou ridé autour du
mamelon, variant de brun grisâtre à fauve grisâtre ou blafard, chair mince
sauf au centre, blanchâtre, à odeur faible ou nulle et à saveur douce, lamelles
adnexées, souvent prolongées par de fines lignes décurrentes, larges, sub-
espacées, blanc pur, entremêlées de plusieurs rangées de lamellules. pied long,
5-21 cm au-dessus du sol, avec un long prolongement radiciforme au-dessous,
0,6-1,2 cm d'épaisseur au niveau du sol, s'effilant légèrement vers le haut,
cartilagineux, farci, puis creux, à surface unie à tordue-striée ou sillonnée,
glabre à fortement pruineux, blanc au sommet, brunâtre à gris souris ailleurs.
SPORES lisses, blanches, très ovales, obHquement apiculées, 14-17 x 9-11 ^m.
De juin à septembre: seul ou en petits groupes sur le sol dans les bois.
Commun.
Ce champignon se reconnaît sur le terrain à son pied radicant et à ses
lamelles blanches subespacées. Le C. longipes (Fr.) Kummer possède aussi un
long pied radicant, mais il est de plus petite taille, avec un chapeau sec,
velouté, et un pied brunâtre tomenteux. La taille et la couleur du C. radicata
peuvent varier beaucoup. Il en existe plusieurs variétés. C'est un champignon
très commun qu'on peut parfois récolter lorsque les autres espèces se font
rares.
COLLYBIA TUBEROSA (Bull, ex Fr.) Kummer
Fig. 228, p. 142
CHAPEAU minuscule, 0,3-0,9 cm de largeur, convexe à étalé, parfois un
peu mamelonné, blanc à crème ou teinté de tan, à surface glabre et d'aspect
mat ou presque crayeux, chair mince, blanche, lamelles adnées ou avec une
faible ligne décurrente, espacées ou subespacées, assez étroites, blanchâtres,
entremêlées de nombreuses lamellules. pied 1-2 cm de longueur, élancé, fili-
forme, à surface finement furfuracée ou poudreuse, en particuHer vers le bas,
glabre au sommet, brun ou teinté de brun rougeâtre, creux, rattaché à un petit
sclérote brun rougeâtre ou noirâtre, sclérote 0,15-0,6 cm de diamètre,
allongé ou en forme de pépin, spores lisses, blanches, ellipsoïdes, 4-5,5 X
2-3 fim.
De juillet à octobre: en groupes sur les champignons en décomposition ou
parfois sur le sol.
Ce champignon grêle n'offre aucun intérêt comme aliment, mais il est
assez commun et tout herborisateur finit par faire sa connaissance. Reconnais-
sable aux petits sclérotes brunâtres dont émerge la fructification, il vient le plus
souvent sur des champignons fortement décomposés.
Le C. cirrhata (Schum. ex Fr.) Quel, lui ressemble, mais n'est pas issu
d'un sclérote; le C. cookei (Bres.) Arnold possède un sclérote qui est jaunâtre
165
( HAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
et plus arrondi que celui du C tuberosa. Enfin, le C. alhipilata Peck, qui est de
même taille, pousse sur les cônes de pin.
COLLYBIA VELUTIPES (Curt. ex Fr.) Kummer Comestible
Fig. 229 et 230, p. 142; fig. 417, p. 309
CHAPEAU 2-5 cm de largeur, convexe-étalé, souvent un peu excentrique et
irrégulier, glabre, visqueux, à pellicule séparable, jaunâtre à jaune rougeâtre
ou brun rougeâtre, en général plus foncé sur le disque, chair moyennement
épaisse, blanche ou teintée de jaune ou de rougeâtre, à saveur douce, lamelles
sinuées-adnexées, assez larges, subespacées, de couleur crème à jaunâtre, à
arêtes fimbriées. pied 2-6 cm de longueur, 0,3-0,6 cm d'épaisseur, tenace,
presque régulier ou s'effilant légèrement vers la base ou le sommet, farci à
creux, à surface fortement veloutée-tomenteuse, de couleur cannelle vif, en
général jaunâtre vers le sommet et brun foncé à noirâtre vers la base, spores
lisses, blanches, longuement elliptiques, obliquement apiculées, 7-9 x 3-4 ^m.
Tard l'automne surtout, mais aussi tôt le printemps ou au cours de l'été:
en petites touffes ou seul sur les billes et les souches en décomposition ou sur
l'écorce d'arbres vivants.
Le C. velutipes semble surtout rustique. Il fructifie parfois en janvier et
février lorsque survient une période de temps doux. Ses principaux traits dis-
tinctifs sont un chapeau visqueux, brun à jaunâtre, et un pied velouté de cou-
leur plus foncée.
Kauffman recommande d'enlever la pellicule du chapeau avant la
cuisson.
MARASMIUS
Le Marasmius est un vaste genre composé d'espèces à spores blanches, en
général de petite taille, caractérisées par une aptitude à se recroqueviller lors-
qu'elles sèchent pour reprendre leur forme sous l'action de l'humidité. Ce
caractère, appelé reviviscence, n'est pas toujours très tranché, et certaines
espèces peuvent facilement se confondre avec les Collybia ou les Mycena.
Aucun voile n'est présent et le pied est d'une texture différente de celle du
chapeau.
La plupart des marasmes sont petits et membraneux et, à l'exception du
M. oreades, sans intérêt gastronomique. Certains sont toutefois assez jolis, et
quelques-uns d'entre eux sont étudiés ici.
Clé
la Pied glabre 2
\b Pied non glabre; chapeau chamois ou tan; formant des cercles de fée dans les en-
droits herbeux M. oreades
la Présence d'une odeur d'ail M. scorodonius
2b Pas ce caractère 3
2a Chapeau rouge ochracé, sillonné M. siccus
2>b Chapeau blanchâtre, avec un ombilic foncé; lamelles insérées sur un tube écarté
du pied (pseudo-coUarium) M. rotula
166
MARASMIUS
MARASMIUS OREADES Fr. Comestible
Fig. 231 et 232, p. 142; fig. 418, p. 309
Marasme d'Oréade (faux mousseron)
CHAPEAU 2-5 cm de largeur, assez charnu pour le genre, flexible, d'abord
campanule, avec la marge un peu incurvée, étalé à convexe, surmonté ou non
d'un gros mamelon obtus, et enfin très étalé, avec la marge élevée et le disque
plan ou un peu obtus, de couleur variable, rougeâtre terne à brun clair ou tan,
glissant vers le chamois jaunâtre par temps sec, lisse à un peu inégal ou bosselé,
glabre, à marge plus ou moins striée à l'état humide, chair mince à la marge,
plus épaisse au centre, blafarde et aqueuse par temps humide, blanchâtre à
l'état sec, à odeur faible et à saveur non caractéristique, lamelles presque
libres, subespacées, un peu interveinées, assez larges, arrondies au pied, très
épaisses près du chapeau, de couleur chamois blanchâtre blafard, pied tenace,
3-6 cm de longueur, environ 0,3 cm d'épaisseur, réguher ou s'effilant vers la
base, parfois comprimé au sommet, de la couleur du chapeau ou plus pâle,
lisse à finement furfuracé, farci à creux, spores lisses, blanches, de forme un
peu irréguHère, d'ordinaire un peu subfusiformes, nettement apiculées, 7-9 x
4-5,5 jjim.
De mai à octobre: fréquent en cercles de fée ou en arcs de cercle dans les
pelouses et les endroits herbeux.
C'est un bon comestible et il est loisible de le sécher pour l'hiver. Toute-
fois, l'amateur doit prendre soin de ne pas récolter en même temps le vénéneux
Clitocybe dealbata (fig. 210 et 211, p. 122). Les deux espèces poussent dans le
même habitat et se ressemblent assez par la taille et la couleur pour qu'une
méprise soit possible. On peut toutefois les distinguer assez facilement par
l'examen des lamelles qui sont larges et subespacées chez les Marasmius,
étroites et serrées à très serrées chez les Clitocybe. Ce dernier est en général
nettement plus blanc, mais il ne faut pas s'y fier car le marasme d'Oréade pâlit
parfois beaucoup.
Le M. oreades forme d'habitude des cercles de fée dans les pelouses ou les
endroits herbeux. Les cercles s'agrandissent d'année en année, et l'herbe qui
croît à leur périphérie est d'ordinaire d'un vert plus riche et plus foncé
qu'ailleurs.
MARASMIUS ROTULA (Fr.) Kummer
Fig. 234 et 235, p. 161
CHAPEAU 0,3-1,2 cm de largeur, mince, tenace et flexible, hémisphérique
à convexe, non étalé, ombihqué, avec des cannelures rayonnantes qui vont du
disque à la marge, un peu comme un parapluie, sec, mat, blanc ou blanchâtre,
plus foncé dans la dépression centrale, chair blanchâtre, membraneuse, à
odeur et saveur non caractéristiques, lamelles espacées ou subespacées,
larges, insérées non pas sur le pied, mais sur un collier au sommet de celui-ci,
de la couleur du chapeau, pied 0,5-5 cm de longueur, filiforme, tenace,
167
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
noirâtre luisant, blafard au sommet, spores lisses, blanches, en forme de
pépin, 6-9 x 3-4 ^m.
De juin à octobre: en groupes denses sur le bois en décomposition et sur
les débris. Fréquent dans l'est du Canada.
Ce petit champignon gracieux fructifie souvent en abondance dans les
bois. Il se reconnaît à son chapeau blanchâtre, avec l'ombilic plus foncé, et au
mode d'insertion particulier de ses lamelles.
MARASMIUS SCORODONIUS (Fr.) Kummer
Fig. 236, p. 161
CHAPEAU 0,6-2 cm de largeur, flexible, d'abord convexe, puis plan, mat,
lisse ou un peu ridé, teinté de rougeâtre ou de tan au début, puis blanchâtre.
CHAIR mince, à odeur d'ail lorsqu'on l'écrase, lamelles adnées, peu larges,
moyennement serrées, blafardes, pied 3-5 cm de longueur, environ 0,15 cm
d'épaisseur, subrégulier ou s'effilant de haut en bas, lisse, brun rougeâtre
foncé à noirâtre à la base, blafard au sommet, spores lisses, blanches,
ellipsoïdes, atténuées vers l'apicule, 6-8 x 3-4 ^m.
De juin à septembre: en groupes sur les ramilles et les débris. Assez
commun.
Ce petit champignon se distingue par une odeur d'ail prononcée. Il est
parfois utilisé comme condiment pour les rôtis et les sauces.
MARASMIUS SICCUS (Schw.) Fr.
Fig. 114, p. 53
CHAPEAU 1-3 cm de largeur, conique au début, puis campanule et souvent
déprimé au centre, sec, glabre, rouge rosé à rouge ochracé ou rouille, strié-
sillonné jusqu'au disque, chair membraneuse, douce, lamelles libres à sub-
libres, espacées, blanches, teintées de la couleur du chapeau, pied environ
4-8 cm de longueur, très élancé et fihforme, corné, glabre, brun noirâtre, plus
pâle au sommet, tubuleux, cotonneux à la base, spores allongées, effilées à un
bout, blanches, lisses, 13-18 x 3-4,5 ^m.
De juillet à septembre: en groupes sur les feuilles, les ramilles et les débris
en forêt. Commun.
Malgré sa petite taille, ce champignon retient l'attention par ses couleurs
vives et son abondance. Il se reconnaît à son chapeau profondément sillonné et
à ses lamelles espacées.
LENTINUS
Le genre Lentinus comprend un nombre assez restreint d'espèces à spores
blanches, lignicoles, caractérisées par une consistance coriace et tenace, et des
lamelles à arête serrulée-fimbriée. Le pied peut être central, excentrique ou
inexistant.
168
PANUS
LENTINUS LEPIDEUS Fr. Comestible
Fig. 303 et 304, p. 206
CHAPEAU 5-15 cm de largeur, tenace à coriace, d'abord hémisphérique ou
convexe avec la marge incurvée, puis étalé ou presque sec, blanchâtre à
jaunâtre sale ou chamois brunâtre, orné, surtout sur le disque, d'écaillés
brunes apprimées, plus ou moins circulaires ou triangulaires et disposées à peu
près concentriquement, toute la surface devenant en général aréolée ou sub-
écailleuse chez les spécimens âgés, chair blanche, ferme à tenace, devenant
dure chez les spécimens vieux et secs, très épaisse au centre, lamelles diverse-
ment insérées, le plus souvent sinuées au pied avec des lignes décurrentes,
larges, serrées à subespacées, blanches ou jaunâtre sale, à arête serrulée. pied
massif, 4-10 cm de longueur, 0,6-2,5 d'épaisseur, s'effilant vers la base,
souvent plus ou moins excentrique et courbé, surtout s'il émerge du côté d'une
bille, sec, plein, très dur et tenace, blanc, brunissant avec l'âge, à surface
variant de presque lisse à nettement écailleuse, ou ornée de plaques brunes
semblables à celles du chapeau, voile membraneux, recouvrant les lamelles
aux stades jeunes, et laissant une crête annulaire au sommet du pied ou sou-
vent évanescent dans la vieillesse, spores lisses, blanches, très eUipsoïdes,
souvent de forme un peu irréguHère, 9-12 x 4-5,5 /^m.
De mai à septembre: seul ou en touffes de deux ou trois spécimens sur les
billes, les traverses de chemin de fer, les poteaux de clôture, les souches, etc., le
plus souvent sur du bois de conifère. Commun.
Bien que réputé comestible à l'état jeune, ce champignon devient si
rapidement tenace et ligneux qu'il est sans intérêt. Il pousse souvent dans des
habitats secs, comme les traverses de chemin de fer ou de vieux morceaux de
bois d 'œuvre, et se révèle parfois un important destructeur du bois.
Plusieurs espèces voisines sont assez communes. Le L. tigrinus Fr. est un
champignon de bonne taille, écailleux, profondément ombiliqué et parfois très
difforme. Le L. cochleatus Fr. vient d'ordinaire en touffes, avec les pieds con-
fluents et profondément sillonnés. Le L. vulpinus Fr. est non stipité et pousse
en touffes superposées; il se reconnaît à la pilosité très rugueuse et grossière qui
le recouvre. Enfin, le L. hœmatopus Berk. est un petit champignon caractérisé
par un pied court de couleur rouge sang.
PANUS
Les espèces du genre Panus sont lignicoles et se caractérisent par des
spores blanches et un pied excentrique, latéral ou absent. Elles se distinguent
des Pleurotus par une consistance tenace et une reviviscence plus ou moins
marquée par temps humide; mais certaines d'entre elles prêtent facilement à
confusion. Leur consistance les rapproche des Lentinus, sauf que l'arête de
leurs lamelles est entière et unie, et non serrulée-fimbriée comme chez ce der-
nier. Elles sont trop coriaces pour avoir quelque valeur gastronomique, encore
que certaines d'entre elles aient été utilisées pour relever les soupes et les
sauces.
169
CHAMPIUNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
Clé
\u Pied latéral ou absent 2
1/) Pied excentrique 3
2a Cliapeau cupuliforme; lamelles recouvertes d'un voile à l'état jeune
P. operculatus
Ih Lamelles non recouvertes d'un voile; saveur astringente P. stipticus
la Chapeau fortement poilu P. rudis
3b Chapeau glabre ou délicatement tomenteux à un peu écailleux P. lorulosus
PANUS OPERCULATUS B. et C. Non comestible
Fig. 175, p. 116
CHAPEAU 0,6-2 cm de largeur, coriace, plus ou moins pendant à convexe,
s'effilant à l'arrière ou au-dessus en une courte base semblable à un pied, brun
ou brun grisâtre, d'abord finement floconneux-tomenteux, puis glabre, à
marge unie et très incurvée, chair blanchâtre, mince, lamelles rayonnantes à
partir d'un point excentrique, serrées, étroites, brun pâle, voile formé de tissu
membraneux, recouvrant les lamelles au début et laissant des fragments à la
marge en se déchirant, pied latéral ou dorsal, très court ou presque absent,
environ 0,15-0,30 cm de diamètre, de la couleur du chapeau, spores blanches,
allantoïdes, lisses, 4-5 x 1-1,5 /^m.
De septembre à novembre: en groupes sur les ramilles des arbres feuillus.
Le Panus salicinus Peck lui ressemble beaucoup, mais est dépourvu de
voile. Ces deux espèces ont été étudiées par Overholts (1938); elles ne semblent
pas étroitement apparentées aux autres espèces de Panus et cadreraient mieux
dans le genre Tectella, dont le T. patellaris (Fr.) Murr. est le type. Certains
auteurs font du Panus operculatus un synonyme du Tectella patellaris, mais
Overholts met en doute cette interprétation en s 'appuyant sur le fait que Fries
n'a pas signalé de voile chez le second.
Sans intérêt comme comestible, ce champignon peu commun suscite néan-
moins la curiosité.
PANUS RUDIS Fr. Comestible-coriace
Fig. 238 et 239, p. 161
CHAPEAU 2-8 cm de largeur, déprimé vers le pied, d'aspect variable, en
forme de vase avec le pied central ou d'oreille avec le pied presque latéral, cou-
leur cuir à fauve ou rougeâtre, recouvert d'une pilosité assez grossière sem-
blable à du velours et formant parfois de petites touffes, à marge d'abord
enroulée et parfois irrégulièrement lobée, chair coriace, un peu subéreuse à
l'état sec, à saveur un peu amère et à odeur non caractéristique, lamelles
décurrentes, très serrées, étroites, plus pâles que le chapeau, pied court et
massif, parfois presque absent, régulier ou s'effilant vers la base, un peu
excentrique à presque latéral (jamais vraiment latéral), tomenteux, de la cou-
leur du chapeau ou plus pâle, spores lisses, blanches, ellipsoïdes, 5-6 x
2-3 /um.
170
PANUS
De juin à septembre: en touffes sur les billes et les souches. Commun.
Ce champignon est très commun sur les vieilles souches ou sur les billes.
Sa consistance tenace et son chapeau poilu et velouté sont caractéristiques. On
le dit comestible, mais il n'est pas recommandé à cause de sa consistance
coriace.
PANUS STIPTICUS Fr. Vénéneux
Fig. 278, 279, 280 et 281, p. 184
CHAPEAU 1-3 cm de largeur, tenace et coriace, reviviscent, d'aspect varia-
ble, le plus souvent en forme de rein ou de coquille, convexe avec une légère
dépression vers le pied, de couleur chamois cannelle pâle, pâlissant, très fine-
ment furfuracé, à marge régulière ou plus ou moins lobée, chair coriace, à
saveur très astringente, désagréable, lamelles de couleur cannelle, moyenne-
ment larges, serrées à très serrées, interveinées, tenaces à l'état sec, se
terminant à égalité sur le pied, pied en prolongement latéral du chapeau, un
peu aplati, court et trapu, à peine visible si ce n'est par en dessous, plus pâle
que le chapeau, plein, tenace, à surface un peu farineuse, spores très petites,
lisses, blanches, oblongues, 4-5 x 2 lAvn.
De juillet à octobre: en touffes très denses et superposées sur les souches et
les billes. Commun.
Ce champignon au goût très désagréable est réputé toxique. Il est en outre
remarquable par ses propriétés phosphorescentes. À l'état frais et humide, les
réceptacles et le mycélium luisent à l'obscurité, créant parfois un effet spectral
dans les bois.
PANUS TORULOSUS Fr. Comestible-coriace
Fig. 315 et 316, p. 224
CHAPEAU 4-10 cm de largeur, parfois plus, tenace et coriace, plan à
déprimé ou en forme d'entonnoir, tan pâle à brunâtre, teinté de violet ou de
rougeâtre à l'état humide, glabre ou finement tomenteux dans la jeunesse,
parfois un peu écailleux près du disque, à marge unie et enroulée, lamelles
décurrentes, serrées, étroites, parfois fourchues, tan pâle, souvent teintées de
violet à l'état humide, pied 0,6-2 cm de longueur, 0,6-2 cm d'épaisseur, court
et trapu, excentrique à latéral ou parfois presque central, recouvert d'un fin
tomentum violacé à gris, plein, tenace, spores blanches, elliptiques, 5,5-7 x
3-3,5 fim.
De juin à août: en touffes ou parfois seul sur les vieilles souches et les
billes.
Les auteurs ne s'entendent pas quant à savoir si le P. torulosus et le P.
conchatus Fr. sont distincts. Lange (1935-1940) a tenté de les différencier sur la
base du mode de croissance: la forme solitaire à chapeau régulier et à pied plus
ou moins central serait le P. torulosus et la forme cespiteuse à pied latéral, le
171
CHAMPIGNONS COMESTIBI HS ET VÉNÉNEUX DU CANADA
i\ conchatus. Il faudra sans doute recourir à des études culturales pour déter-
miner s'il s'agit ou non d'espèces distinctes.
Ce champignon peut passer pour un Clytocybe lorsqu'il est récolté à l'état
jeune et humide. On le dit comestible, mais il est très coriace.
SCHIZOPHYLLUM
La racine schizo signifie «fendu» et renvoie ici aux lamelles caractéris-
tiques du genre, qui semblent se fendre le long de l'arête, pour ensuite se refer-
mer à l'état sec.
Une seule espèce est connue au Canada, mais elle est assez commune. Son
port la rapproche du Pleurotus, mais sa texture est très différente. Sa chair
tenace et coriace n'est pas comestible, même si Singer signale que les habitants
des Antilles hollandaises et de Madagascar ont l'habitude de la mâcher. Les
représentants de ce groupe peuvent avoir une certaine importance comme
destructeurs du bois.
SCHIZOPHYLLUM COMMUNE Fr. Non comestible
Fig. 237, p. 161
CHAPEAU 0,6-2 cm de largeur, mince, coriace-tenace, fortement feutré-
tomenteux, chamois grisâtre pâle à blanc grisâtre, blanchâtre à l'état sec,
sessile, en forme d'éventail ou de coquille lorsque son attache est latérale, et de
vase ou de soucoupe lorsqu'elle est centrale ou excentrique, à marge incurvée
et lobée, lamelles rayonnantes à partir du point d'attache, peu serrées,
épaisses et tenaces, blanc grisâtre, avec parfois une faible nuance de rosé, très
poilues sous la loupe, paraissant bifides sur l'arête à cause d'une rainure qui la
traverse en entier, spores lisses, crème à jaunâtre foncé, cylindriques, environ
3,5-5,5 X 1-1,5 ^m.
En touffes sur le bois mort. Les pieds sont souvent soudés à la base lorsque
les touffes sont très denses. Fréquent tout au long de la saison de végétation.
Ce champignon offre peu d'intérêt gastronomique à cause de sa petite
taille et de sa consistance tenace et coriace, mais il retient souvent l'attention à
cause de son abondance. Son adaptation à la sécheresse est remarquable. À
l'état humide, on note que chaque lamelle est fendue sur rareté, mais dès que
la fructification sèche, les bords se referment et s'enroulent vers l'extérieur
pour protéger l'hyménium contre la perte d'humidité. En même temps, la
marge du chapeau s'enroule vers l'intérieur, si bien que le champignon peut
survivre à des sécheresses prolongées. Lorsqu'on l'hydrate de nouveau, le
chapeau s'étale, les lamelles se déploient et la fructification recommence à
éjecter ses spores.
172
PLUTEUS
TROGIA
On ne trouve qu'une seule espèce de ce genre au Canada. Il s'agit d'un
petit champignon assez tenace, à spores blanches, qui croît dans les bois, et qui
a cette particularité de se recroqueviller par temps sec pour reprendre sa forme
à l'humidité. Il est dépourvu de pied et se caractérise surtout par ses lamelles
épaisses, très crispées et irrégulières, à arête obtuse.
TROGIA CRISPA Fr. Non comestible
Fig. 240, p. 161; fig. 419, p. 310
CHAPEAU 0,6-2 cm de largeur, sessile, parfois résupiné, en forme de
coquille ou de tablettes superposées, recroquevillé par temps sec, revivant et
s'étalant à l'humidité, de couleur jaune rougeâtre à tan, orné de poils blan-
châtres dans la jeunesse, lamelles blanchâtres à gris bleuâtre, semblables à des
veines, très étroites, irrégulières, crispées, à arête obtuse, spores blanches,
cyhndriques à allantoïdes, 3-4 x 1-1,5 jum.
De mai à novembre: cespiteux ou épars sur les branches mortes d'arbres
feuillus. Assez commun.
Ce minuscule champignon n'offre aucun intérêt gastronomique et passe
facilement inaperçu à l'état sec, mais une fois humide, les grosses touffes qu'il
forme et ses belles lamelles froncées attirent le regard.
PLUTEUS
Le Pluteus regroupe des espèces à sporée rose et à lamelles libres, dépour-
vues à la fois d'anneau et de volve; le pied est central et facilement séparable
du chapeau. Ses représentants viennent en général sur les vieilles billes et les
souches ou sur n'importe quel bois en décomposition. Si on excepte l'espèce
commune, le P. cervinus, la plupart d'entre eux sont trop petits pour intéresser
le mycophage. Leur chair est typiquement molle et se décompose rapidement.
Clé
\a Chapeau et pied jaunes et glabres P. admirabilis
\b Chapeau brun 2
la Lamelles à arête noire P. atromarginatus
2b Lamelles sans arête noire P. cervinus
PLUTEUS ADMIRABILIS (Pk.) Pk.
Fig. 241, p. 161
CHAPEAU 1-4 cm de largeur, charnu-flexible, campanule au tout début,
puis étalé-campanulé à étalé-convexe, d'abord submamelonné, mais devenant
173
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
avec le temps un peu déprimé au centre, humide, hygrophane, glabre, mat, un
peu ridé, en particulier sur le disque, d'un jaune foncé parfois teinté de jaune
olive, jaune plus sombre autour des rides du centre, à marge striée par transpa-
rence. CHAIR très mince, blanche ou blanchâtre, sèche et moelleuse, à odeur et
saveur non caractéristiques, lamelles libres, serrées, larges, en particulier près
du pied, molles et fragiles, de couleur jaunâtre très pâle au début, puis rosé
sale. PIED 3-5 cm de longueur, environ 0,3 cm d'épaisseur, régulier, creux,
fragile, fissile, glabre, humide, d'un jaune clair plus pâle que le chapeau.
SPORES lisses, subglobuleuses, 5,5-6,5 x 5-6 ^m, rosées en masse, cystides un
peu ventrues, avec le col allongé, obtuses au sommet, non cornues.
De juin à septembre: en groupes ou épars sur les billes et les souches très
décomposées. Assez commun.
Ce champignon séduisant est l'un des plus communs parmi les petites
espèces du genre. Il se reconnaît sur le terrain à son pied jaune. Le P. flavofuli-
gineus Atk. est jaune aussi et de taille à peu près comparable, mais son pied est
rosé, tandis que le P. leonitus (Fr.) Kummer a un pied blanc et un chapeau non
ridé. Ces espèces sont toutes trop petites pour avoir une valeur alimentaire.
PLUTEUS ATROMARGINATUS (Sing.) Kuhner Comestible
Fig. 242 et 243, p. 161
CHAPEAU 3-6 cm de largeur, convexe à étalé-convexe, parfois très mame-
lonné ou à peine, de couleur brun foncé, humide, un peu irrégulier, plus ou
moins fibrilleux-rayé, à disque squarreux-écailleux et hérissé de minuscules
touffes de fibrilles, à marge non striée, chair moyennement épaisse au centre,
très mince à la marge, blanche, à odeur et saveur douces, lamelles libres et un
peu écartées, serrées à très serrées, moyennement larges, blanchâtres au début,
puis carné sale, avec l'arête brun fuligineux, entremêlées de nombreuses lamel-
lules de diverses longueurs, pied 3-8 cm de longueur, 0,3-0,6 cm d'épaisseur,
subrégulier ou un peu épaissi au sommet ou à la base, blanchâtre ou teinté de
la couleur du chapeau, plein, glabre au sommet, orné de fibrilles brunes à la
base. SPORES lisses, très ovoïdes, 5,5-7 x 4,5-5,5 ^m, de couleur carné sale en
masse, cystides légèrement fusiformes-ventrues, cornues au sommet.
De juillet à octobre: seul ou épars sur les billes et les souches en décompo-
sition. Peu fréquent.
Ce champignon est facilement reconnaissable à ses lamelles qui prennent
sur l'arête une coloration plus foncée due aux cystides. Il est d'ordinaire de
plus petite taille et plus foncé que le P. cervinus, et on l'a parfois confondu
avec le P. umbrosus (Pers. ex Fr.) Kummer qui a des cystides d'un autre type.
PLUTEUS CERVINUS (Schaeff. ex Secr.) Kummer Comestible
Fig. 245 et 246, p. 163
CHAPEAU 4-10 cm de largeur, charnu, mou, d'abord convexe à très cam-
panule, puis presque plan et surmonté d'un gros mamelon qui peut toutefois
174
VOLVARIELLA
disparaître, lisse et glabre à un peu fibrilleux, humide à sec, de couleur
variable, beige, brun foncé terne à fauve sale pâle (blanc chez la var. albus),
très foncé vers le centre, plus pâle vers la marge, parfois rayé de fibrilles innées
plus foncées, pâlissant avec l'âge, à marge unie, chair très mince à là marge,
plus épaisse vers le disque, blanche, à odeur et saveur douces ou un peu
désagréables, lamelles serrées, libres, larges, arrondies au pied, molles, blan-
châtres au début, puis carné-rosé à carné-tan. pied 5-15 cm de longueur,
0,5-1 cm d'épaisseur, un peu renflé à la base, plein, Hsse, blanchâtre ou teinté
de jaune sale ou de brun, souvent orné ici et là de fibrilles apprimées, pruineux
au sommet au début, spores carnées, lisses, très ellipsoïdes à ovoïdes,
arrondies d'une façon obtuse ou un peu aplaties aux extrémités, 5-8 x 4-6 /^m,
de taille et de forme variables, cystides abondantes, un peu fusiformes, avec
le col allongé, environ 60 x 14 /^m, portant de 2 à 4 courtes cornes.
De mai à octobre: seul ou en petits groupes sur les souches et les billes en
décomposition ou sur du bois enfoui. Commun, en particulier dans les bois de
feuillus.
C'est l'espèce la plus commune du genre et elle est universellement
reconnue comme un bon comestible. Sa taille et sa couleur varient beaucoup.
Le P. salicinus Fr. est brun aussi, mais il est en général de plus petite taille; des
tons de bleuâtre ou de verdâtre s'observent à la base de son pied, et sa saveur
est désagréable. Le P. tomentosulus Pk. peut atteindre la taille du P. cervinus,
mais il est blanc et son chapeau est floconneux -tomenteux. Il s'en distingue au
microscope par ses cystides non cornues. Le P. aurantiorugosus (Trog) Sacc.
est d'assez bonne taille lui aussi, mais rare et de couleur vive: orangé à orangé
rougeâtre; on le connaît aussi sous les noms de P. coccineus Mass., P. auran-
tiacus Murr. et P. caloceps Atk.
Singer (1956) a décrit une plus grande espèce, le P. magnus McClatchie,
d'abord récoltée en Californie, mais aussi signalée dans l'est des États-Unis.
Elle pourrait sans doute se confondre avec un spécimen pâle du P. cervinus à
moins qu'on ne l'examine au microscope. Ses cystides sont non pas cornues
mais un peu fusiformes, avec une longue pointe conique, et portent parfois
quelques petites épines sur les côtés. Cette espèce est jusqu'ici inconnue au
Canada, mais il n'est pas impossible qu'on la signale un jour.
WOLVARIELLA
Le genre Volvariella comprend des espèces à sporée rose et à lamelles
libres, pourvues d'une volve mais non annelées. Son pendant dans le groupe à
spores blanches est VAmanitopsis. Le pied est ici facilement séparable du
chapeau, et la chair est en général assez molle. Ses représentants viennent sur le
bois ou sur le sol. Ils étaient autrefois placés dans les Volvaria, mais ce nom
n'est pas vaHde suivant les critères du Code international de nomenclature.
Il s'agit d'un genre relativement restreint dont les espèces sont assez rares.
Les auteurs ne s'entendent pas sur leur comestibilité, et mis à part le V.
175
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
homhvcina, dont la réputation de comestible semble bien établie, il vaut mieux
les éviter.
VOLVARIELLA BOMBYCINA (Pers. ex Fr.) Sing. Comestible
Fig. 247 et 248, p. 163
CHAPEAU 5-20 cm de largeur, ové au début, puis subcampanulé ou con-
vexe-étalé, blanc et soyeux à l'état jeune, plus tard blanc sale ou taché de
jaunâtre, en particulier sur le disque, puis finement fibrilleux-écailleux sur
toute sa surface à maturité, à cuticule séparable jusqu'au disque, à marge
floconneuse, excédante et un peu fissile, chair blanc pur, épaisse au centre,
s'amincissant jusqu'à la marge, à odeur et saveur non caractéristiques.
LAMELLES Hbrcs, écartécs, très serrées, très larges, blanchâtres, avec une faible
nuance de rose, devenant carné sale, puis rose brunâtre, à arête un peu inégale.
PIED 8-20 cm de longueur, 1-2 cm d'épaisseur, parfois plus épais à la base et
effilé vers le sommet, souvent courbé, blanc, soyeux-luisant, lisse et glabre,
plein, dépourvu d'anneau, volve ample, épaisse, membraneuse, en forme de
sac lâche enveloppant la base du pied, spores carné foncé à rose brunâtre,
lisses, ovoïdes, 6-8 x 5-5,5 ^m.
De juillet à septembre: seul ou en petits groupes sur les troncs d'arbres
vivants ou sur du bois mort. Peu fréquent.
Ce champignon remarquable n'est pas commun. Il peut atteindre une
taille considérable et on le reconnaît facilement à son chapeau soyeux-tomen-
teux et à sa volve ample et membraneuse.
VOLVARIELLA SPECIOSA (Fr.) Sing. Non comestible
Fig. 327, 328 et 329, p. 226
CHAPEAU 4-10 cm de largeur, d'abord globuleux à ové, puis étalé à plan,
un peu mamelonné, blanc ou grisâtre, visqueux, glabre, à marge unie, chair
mince, molle, à odeur désagréable, lamelles libres, très serrées, larges, atté-
nuées aux extrémités, de couleur carné-rosé, pied 5-15 cm de longueur,
1-2 cm d'épaisseur, régulier ou un peu renflé à la base, d'abord finement
poilu, puis glabre, tomenteux à la base, blanc, plein, volve ample, blanche,
plus ou moins lobée, spores roses, ellipsoïdes, lisses, 14-20 x 9-12 ^m.
En juin et juillet: seul ou en groupes sur le fumier ou sur les sols riches,
parfois dans les prairies ou les champs.
Les auteurs ne s'entendent pas quant à la toxicité de ce champignon. Il
pourrait se confondre avec le Lepiota naucina ou VAgaricus campestris, sauf
que ceux-ci sont annelés et dépourvus de volve. Le V. gloiocephala lui ressem-
ble beaucoup, mais sa marge est striée et ses spores un peu plus petites; certains
auteurs la considèrent comme une simple variété. Il a été réputé toxique, et
comme une confusion pourrait survenir avec le V. speciosa, mieux vaut
s'abstenir de consommer l'un et l'autre.
176
ENTOLOMA
ENTOLOMA
Le genre Entoloma comprend des espèces à spores roses qui, en gros, se
comparent aux tricholomes dans le groupe à spores blanches. Dépourvu de
volve et d'anneau, leur pied est fibreux à charnu et, dans certains cas, fissile.
Les lamelles sont sinuées-adnées à adnexées, parfois sécédentes. Le genre se
caractérise enfin par des spores plus ou moins anguleuses (fig. 33) variant
d'elliptiques à sphériques ou parfois presque cubiques.
Il n'existe pas de ligne de démarcation bien précise entre les genres
Entoloma, Leptonia, Nolanea, Eccilia et la section du Clitopilus qui comprend
des espèces à spores anguleuses. De nombreux auteurs estiment qu'ils
devraient être fondus en un seul genre, mais cela poserait de difficiles pro-
blèmes de nomenclature. Certains ont rangé toutes ces espèces dans le genre
Rhodophyllus, mais ce nom n'est pas valide parce qu'il a été publié après quel-
ques-uns des noms précédents et il est en outre plus ou moins bien choisi
compte tenu de sa simihtude avec le genre d'algues Rhodophyllis. l.' Entoloma
est le plus ancien des noms susmentionnés, mais il faut aussi tenir compte du
vieux nom générique Acurtis. Celui-ci fait allusion aux fructifications dites
«avortées» du Clitopilus abortivus, et on l'a longtemps boudé car on le jugeait
fondé sur une anomalie. Or il a récemment été établi que ces fructifications
produisent des basides et des spores normales, et qu'on doit les considérer
comme une forme normale de ce champignon. Il s'ensuit que V Acurtis serait le
nom valide pour ce groupe d'espèces, mais les mycologues ne l'ont pas adopté
jusqu'ici. L'utilisation des noms Acurtis ou Entoloma pour ce groupe nécessi-
terait la création d'un bon nombre de nouvelles combinaisons, et tel n'est pas
l'objet d'un ouvrage comme celui-ci. Aussi croyons-nous préférable, tant que
V Acurtis ne sera pas accepté, ou V Entoloma officiellement conservé, de retenir
les anciens noms de genre.
Aucun de ces champignons n'offre d'intérêt pour le mycophage. En fait,
certaines espèces d' Entoloma sont réputées vénéneuses, et tout le genre devrait
être évité. Il fournit d'ailleurs une bonne illustration du danger qu'il y a à se
fonder sur des règles générales en matière de comestibilité. On a souvent
allégué que tout champignon à lamelles roses était comestible, or VEntoloma
et ses proches parents en comprennent toute une gamme dont certains sont
reconnus toxiques et d'autres jugés suspects.
ENTOLOMA GRISEUM Pk.
CHAPEAU 3-8 cm de largeur, ferme au début, puis fragile, campanule-
convexe à presque plan, brun grisâtre, plus foncé à l'état humide, un peu
hygrophane, glabre, recouvert d'une délicate pellicule séparable, à marge unie,
infléchie et ondulée, chair mince, se séparant facilement, à odeur et saveur de
farine, lamelles adnexées, serrées à subespacées, moyennement larges,
d'abord blanc grisâtre, devenant lentement carnées, pied 3-8 cm de longueur,
177
CHAMPlCîNONS COMHSIIBLtS El VENENEUX DU CANADA
0,5-1 cm d'épaisseur, régulier ou presque, soyeux-fibrillcux, blanchâtre ou
grisâtre, farci ou creux, spores roses, anguleuses, 7-9 x 6,5-8 ^m.
De juillet à octobre: seul ou en groupes sur le sol dans les bois.
L'£. sericeum est une espèce voisine de plus petite taille dont le chapeau
brun foncé est mamelonné.
ENTOLOMA RHODOPOUUM (Fr.) Kummer
Fig. 249, p. 163
CHAPEAU 3-8 cm de largeur, ferme, campanule au début, puis étalé à pres-
que plan, hygrophane, brun foncé ou brun fuligineux par temps humide, pâlis-
sant vers un gris brunâtre pâle, soyeux-luisant à l'état sec, glabre, non vis-
queux, mais à surface un peu glissante, à marge unie et ondulée, chair blan-
châtre, se séparant facilement, à saveur douce, lamelles adnées, puis émar-
ginées, subespacées, larges, blanchâtres au début, puis rose foncé, pied
4-10 cm de longueur, 0,6-1,2 cm d'épaisseur, régulier ou effilé vers le sommet
ou la base, parfois courbé, blanc, glabre, un peu floconneux au sommet, farci
puis creux, fissile sur la longueur, spores rose rosâtre, anguleuses, 8-10,5 x
7-9 Mm.
De juillet à octobre: seul, en groupes ou en touffes de deux ou trois, clair-
semées sur le sol dans les bois mixtes ou feuillus.
Les principaux traits distinctifs de ce champignon sont un chapeau pres-
que cartilagineux, un pied blanc, des spores et des lamelles rosées. Le pied de
VE. griseum est plus grisâtre, et sa sporée plus terne.
ENTOLOMA SALMONEUM Peck
Fig. 250, p. 163
CHAPEAU 1-4(5) cm de largeur, fragile, conique à campanule, un peu
mamelonné ou papille, de couleur saumon rosé à orangé saumon, devenant
plus brunâtre dans la vieillesse, glabre au début, puis un peu fibrilleux-
tomenteux avec l'âge, à marge droite, unie, devenant récurvée à la vieillesse.
CHAIR très mince, lamelles adnexées, subespacées, larges, effilées aux extré-
mités, de couleur saumon jaunâtre à saumon rosé, pied 5-8 cm de longueur,
0,15-0,45 cm d'épaisseur, régulier, glabre, pruineux au sommet, de la cou-
leur du chapeau, creux, spores roses, quadrangulaires, presque cubiques,
11-13 yim de diagonale.
De juillet à septembre: en groupes dans les bois humides, en général avec
la mousse.
Cette belle espèce délicate peut facilement être confondue avec VHygro-
phorus amœnus (Lasch) Quel, qui a un port et une coloration assez sembla-
bles, mais des spores blanches et lisses. L'^. cuspidatum Peck s'en rapproche
aussi par son port, mais la fructification est jaune et le chapeau surmonté
d'une papille centrale proéminente.
178
LEPTONIA
LEPTONIA
Ce genre comprend des espèces assez petites, à spores roses, étroitement
apparentées à V Entoloma dont elles se distinguent surtout par un pied cartila-
gineux, plutôt que charnu-fibreux. Cette distinction n'est toutefois pas
tranchée, et leurs spores sont anguleuses comme celles des entolomes. La
marge du chapeau est incurvée au début, si bien que celui-ci tend à devenir
étalé à maturité, et non conique ou campanule. Il est en outre souvent déprimé
au centre ou ombiliqué. Les lamelles sont adnées à adnexées, et souvent sécé-
dentes. Ce genre se distingue du Nolanea surtout par l'enroulement de la
marge dans la jeunesse, et de VEccilia par le mode d'insertion des lamelles.
Les espèces du Leptonia sont pour la plupart petites et peu connues. Elles
n'ont pas de valeur alimentaire, mais certaines d'entre elles arborent de belles
couleurs. Elles croissent en principe sur le sol, mais parfois aussi sur le bois
décomposé ou avec la sphaigne.
LEPTONIA ASPRELLA (Fr.) Kummer
Fig. 251, p. 163
CHAPEAU 1-3 cm de largeur, charnu, convexe au début, puis étalé, ombi-
liqué, gris-brun à terre d'ombre, hygrophane, un peu écailleux dans l'ombiHc,
fibrilleux à glabre ailleurs, soyeux-luisant à l'état sec, à marge striée et souvent
incisée, chair blanchâtre, mince, fragile, à odeur et saveur douces, lamelles
adnées à adnexées ou décurrentes en filet, blanchâtres ou blanc grisâtre au
début, puis roses, subespacées, 0,15-0,3 cm de largeur, pied 3-7 cm de lon-
gueur, 0,15-0,3 cm d'épaisseur, cylindrique à un peu comprimé, parfois tordu,
glabre, brun fuligineux avec une nuance de bleuâtre, cotonneux à la base,
creux. SPORES roses, anguleuses, plus ou moins allongées, 9-13 x 6-8 jum.
De juin à septembre: seul ou en groupes sur le sol dans les bois.
Les principaux traits distinctifs de ce champignon sont un pied bleuâtre et
un chapeau brun hygrophane à marge striée. Le L. serrulata (Fr.) Quel, s'en
distingue par ses lamelles à arête noire et serrulée. Le L. placida (Fr.) Quel, est
bleuâtre foncé et vient en général sur le bois en décomposition; son chapeau est
écailleux et on note des squamules foncées sur le pied. Enfin, le L. lampropoda
(Fr.) Quel, croît sur le sol et possède un chapeau noir bleuâtre et un pied lisse
bleuâtre.
LEPTONIA FORMOSA (Fr.) Quel.
Fig. 252, p. 163
CHAPEAU 1-4 cm de largeur, charnu, d'abord convexe-ombiliqué, puis
plan, jaunâtre-cireux à jaune grisâtre, orné de petites écailles noirâtres, en par-
ticulier dans l'ombilic, à marge striée et même un peu plissée sur les vieux
179
CHAMPIGNONS COMLSIlBLtS ET VÉNÉNEUX DU CANADA
spécimens, chair mince, grisâtre ou un peu jaunâtre, à odeur et saveur douces.
LAMELLES adnécs, parfois prolongées par un mince filet décurrent, larges, sub-
espacées, teintées de jaune, presque blanches au début, puis carnées, pied
4-6 cm de longueur, 0,15-0,3 cm d'épaisseur, régulier, lisse, un peu strié,
jaune, cotonneux à la base, creux, central, spores roses, anguleuses, 10-12 x
6-7 ^m.
En août et septembre: seul ou en groupes dans les bois marécageux.
Espèce assez facilement reconnaissable à sa couleur plus ou moins
jaunâtre et à son chapeau écailleux.
NOLANEA
Le genre Nolanea comprend un groupe d'espèces à spores roses angu-
leuses, étroitement apparentées au Leptonia. Elles s'en distinguent surtout par
le fait qu'à l'état jeune, la marge du chapeau est droite plutôt qu'enroulée, si
bien qu'à maturité celui-ci est en général plus ou moins conique ou campanule.
En outre, le chapeau du Nolanea est la plupart du temps mamelonné ou
papille, tandis que celui du Leptonia est ombiliqué ou déprimé. Ici aussi les
lamelles sont adnées à adnexées et souvent sécédentes. Le genre s'écarte de
V Entoloma par son pied cartilagineux. Ses espèces, petites et mal connues,
sont sans intérêt pour le mycophage. Celle qui est décrite ci-après est assez
commune.
NOLANEA MAMMOSA (Fr.) Quel.
CHAPEAU 1-4 cm de largeur, conique à campanule, mamelonné, un peu
hygrophane, terre d'ombre à l'état humide, puis en séchant brun grisâtre à
fauve, luisant et orné de fibrilles innées, à marge infléchie, chair mince,
brunâtre à blanchâtre, à odeur et saveur de farine rance. lamelles adnées,
sécédentes, subespacées, larges, d'abord gris pâle, puis rosées, à arêtes souvent
inégales, pied 5-9 cm de longueur, 0,15-0,45 cm d'épaisseur, régulier, parfois
comprimé, glabre, pruineux au sommet, gris brunâtre, creux, spores roses,
anguleuses, 9-11 x 6-7 /um.
De juillet à septembre: en groupes sur le sol dans les bois ou dans les
endroits herbeux.
Le N. fuscogrisella Peck lui ressemble quelque peu mais il est en général
de plus petite taille; il a des spores plus petites et ses lamelles sont blanches au
début plutôt que grises. Le N. papillata Bres. est aussi très voisin, quoique de
taille plus petite et pourvu de lamelles plus serrées.
FiG. 256 à 265: 256, ClitopHus orcellus; 257, Cortinahus collinitus; 258, Phyllotopsis nidu- ►
lans\ 259, P. nidulans; 260, Cortinarius armillatus; 261, C semisanguineus; 262, Inocybe
fastigiata; 263, Cortinarius violaceus; 264, Inocybe geophylla; 265, Pholiola acericola.
180
181
FiG. 267 à 276: 267, Pholiota aurivella; 268, P. aurivella; 269, P. caperata; 270, P. caperata; ►
271, P. marginata; 272, P. marginala; 273, P. flammans; 274, P. spectabilis; 275, P. squar-
rosoides\ 216, Flammula spumosa.
182
183
W^M^^^\
279
FiG. 277, Mycena galericulata.
FiG. 278-281, Panus stipticus.
184
CLITOPILUS
CLITOPILUS
Au sens où on l'entend ici, le genre Clitopilus se compose d'espèces à
spores roses et constitue plus ou moins le pendant du Clitocybe, groupe à
spores blanches. Dépourvus d'anneau et de volve, ses représentants se caracté-
risent par des lamelles très adnées à décurrentes, et un pied charnu-fibreux à
peu près de même texture que le chapeau et non aisément séparable de celui-ci.
Les espèces ainsi regroupées ne sont probablement pas toutes étroitement
apparentées entre elles. Le type du genre, le Clitopilus prunulus (Scop. ex Fr.)
Kummer, a des spores ornées de crêtes longitudinales (fig. 32), et certains
auteurs estiment que seules les espèces affichant ce caractère appartiennent
vraiment au Clitopilus. Celles qui possèdent des spores anguleuses cadreraient
probablement mieux avec VEntoloma. Kauffman a recensé onze espèces de
clitopiles dans le Michigan.
Clé
\a Spores à crêtes longitudinales C. orcellus
\b Spores anguleuses ou presque lisses 2
2a Chapeau normalement plus de 5 cm de largeur, gris, en général accompagné de
formes avortées blanchâtres C abortivus
2b Chapeau normalement moins de 5 cm de largeur 3
3a Spores très anguleuses; saveur et odeur de farine; chapeau dépourvu de lignes
concentriques C. alboghseus
3b Spores lisses ou très peu anguleuses; saveur amère; chapeau marqué de lignes
brunâtres plus ou moins concentriques C. noveboracensis
CLITOPILUS ABORTIVUS Berk. et Curt. Comestible
Fig. 253 et 254, p. 163; fig. 240, p. 161
CHAPEAU 5-10 cm de largeur, convexe au début, puis plan à déprimé, gris
à brun grisâtre, sec, d'abord finement soyeux, puis glabre, à marge enroulée
au début, devenant par la suite ondulée à lobée, chair blanche, assez fragile, à
odeur et saveur de farine, lamelles décurrentes, serrées, assez étroites,
d'abord grisâtres, puis roses, pied 3-8 cm de longueur, 0,6-1,2 cm d'épaisseur,
presque régulier, finement floconneux, grisâtre, plus pâle que le chapeau ou
blanchâtre, plein, fibreux, spores roses, allongées, anguleuses, 8-10 x 5-7 ^m.
En septembre et octobre: en groupes ou parfois en touffes autour des sou-
ches, ou encore sur du bois décomposé ou enfoui.
Ce champignon a ceci de particulier qu'il produit souvent des fructifica-
tions anormales, difformes, de couleur blanchâtre, qui à première vue pour-
raient passer pour des vesses-de-loup. Ces formes avortées peuvent être plus ou
moins globuleuses, déprimées ou très irrégulières; on les rencontre seules ou
encore associées aux réceptacles normaux. Les deux formes sont réputées
comestibles.
185
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
CLITOPILUS ALBOGRISEUS Peck Comestible
CHAPEAU 1-3 cm de largeur, convexe au début, puis plan à déprimé à
ombiliqué, gris pâle, glabre ou un peu tomenteux au centre, à marge enroulée,
à odeur et à saveur de farine, lamelles adnées à décurrentes, serrées, assez
larges, grisâtres au début, puis rosâtres. pied 1-3 ^cm de longueur,
0,15-0,45 cm d'épaisseur, régulier, glabre, gris pâle, blanchâtre à la base,
plein. SPORES roses, allongées, anguleuses, 9,5-12 x 6-8 yim.
De juillet à septembre: seul ou en groupes sur le sol dans les bois mixtes.
Ce petit champignon assez commun est dit comestible, mais sa taille le
rend peu intéressant. Le C. subplanus Peck y est très apparenté, mais il ne
dégagerait pas d'odeur de farine. Par ailleurs, le C. micropus Peck est censé
posséder des spores un peu plus petites, un pied plus court et un chapeau plus
soyeux. Or certains de nos spécimens ont un pied assez court et un chapeau
non entièrement glabre, mais ils possèdent en revanche des spores plus grosses
que le C. albogriseus.
CLITOPILUS NOVEBORACENSIS Peck Douteux
Fig. 340, p. 244
CHAPEAU 2-5 cm de largeur, d'abord convexe, puis plan ou un peu
déprimé, gris cendré à blanchâtre, un peu zone vers la marge, concentrique-
ment rivuleux, glabre, à marge enroulée, chair mince, blanche, à saveur
amère et à odeur de farine, lamelles décurrentes, très serrées, étroites, gris
cendré à carné rosé, pied 3-5 cm de longueur, 0,15-0,6 cm d'épaisseur, pres-
que régulier, pruineux à finement tomenteux, recouvert d'un tomentum blanc
à la base, de même couleur que le chapeau ou plus pâle, farci, puis creux.
SPORES roses, ovoïdes, très peu anguleuses, presque Hsses, 4-6 x 3,5-4,5 ^m.
De juillet à octobre: d'ordinaire en groupes sur le sol dans les bois.
Ce champignon pourrait se confondre avec le Clitocybe cyathiformis
(Bull, ex Fr.) Kummer qui a une coloration et un port comparables. Le Clito-
pilus semble toutefois le plus commun des deux, et il se distingue par une
sporée rose et un chapeau concentriquement rivuleux.
CLITOPILUS ORCELLUS (Bull, ex Fr.) Kummer Comestible
Fig. 256, p. 181
CHAPEAU 3-5 cm de largeur, parfois plus, convexe au début, puis plan à
déprimé, blanc grisâtre à chamois ou un peu jaunâtre, un peu visqueux,
soyeux, à marge enroulée, ondulée ou lobée, chair blanche, assez épaisse, à
odeur et saveur de farine, lamelles décurrentes, serrées, étroites, d'abord
blanches, puis rosées, pied 3-5 cm de longueur, 0,3-1,2 cm d'épaisseur, pres-
que régulier ou parfois un peu renflé au centre, un peu floconneux-fibrilleux,
186
PHYLLOTOPSIS
blanc, plein, parfois excentrique, spores rosées, fusif ormes, striées longitudi-
nalement ou crêtées, 9-11 x 5-6 /^m.
De juillet à octobre: seul ou en groupes sur le sol dans les bois clairs.
Cette espèce correspond peut-être au C. prunulus (Scop. ex Fr.) Kummer;
celui-ci n'est pas visqueux et possède des lamelles subespacées, mais la viscosité
du C. orcellus n'est pas très marquée. Les deux espèces ont des spores longitu-
dinalement crêtées.
PHYLLOTOPSIS
Le genre Phyllotopsis se fonde sur l'espèce communément appelée Clau-
dopus nidulans (Pers. ex Fr.) Karst. qui, manifestement, est étrangère au type
du genre Claudopus, soit le C. byssisedus (Pers. ex Fr.) Gill., et demande un
nouveau cadre. Elle semble plus voisine du Pleurotus, et en particulier du
P. serotinus (Fr.) Kummer, sauf que ses spores sont colorées. On a aussi voulu
la placer dans le Panus à cause de sa consistance tenace, mais ici encore la
couleur des spores l'en exclut. Enfin, certains auteurs ont jugé que ce champi-
gnon avait une sporée ocre et en ont fait un Crepidotus; or il semble que ses
spores tendent plutôt vers le rose.
Ses principaux caractères sont un chapeau tomenteux, l'absence de pied,
une consistance tenace, des lamelles colorées et de petites spores rosées de
forme cylindrique-allantoïde.
Une autre espèce a été décrite, soit le P. subnidulans (Overholts) Singer,
qui se distingue de la première par des spores globuleuses.
PHYLLOTOPSIS NIDULANS (Pers. ex Fr.) Sing. Non comestible
Fig. 258 et 259, p. 181; fig. 421, p. 311
CHAPEAU 1-8 cm de largeur, assez tenace, sessile, inséré latéralement sur
son substrat ou parfois effilé vers l'arrière en une base ressemblant à un pied,
presque circulaire à en forme de rein ou d'éventail, parfois latéralement con-
fluent avec ses voisins de manière à former une tablette pouvant atteindre jus-
qu'à 15 cm de longueur, convexe, jaune vif glissant vers le chamois, fortement
tomenteux-poilu, à marge nettement enroulée, à odeur irritante et désagréable
à l'état frais, ou parfois nulle, lamelles adnées, serrées, assez étroites, de cou-
leur jaune-orangé vif. pied absent, la base qui en tient lieu tomenteuse à proxi-
mité des lamelles, spores rose carné en masse, allantoïdes, lisses, 6-8 x
3-4 jjLm.
De juin à octobre: en groupes ou cespiteux sur les billes de feuillus et de
conifères en décomposition.
L'odeur irritante bien particulière de ce champignon constitue d'ordinaire
un bon moyen de le reconnaître, mais il semble qu'elle soit parfois très faible,
voire absente.
187
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
CORTINARIUS
Le Cortinarius est un genre très vaste et difficile qui renferme plusieurs
centaines d'espèces à spores brun foncé ou brun rouille. Sa principale carac-
téristique est la présence d'un voile ou d'une cortine qui recouvre les lamelles
chez les spécimens jeunes. Celle-ci est formée d'hyphes soyeuses, lâches et qui
font penser à une toile d'araignée. Lorsqu'elle est assez épaisse, elle peut per-
sister sur le pied sous forme d'anneau ou de zone annulaire, mais il arrive aussi
qu'elle disparaisse assez rapidement. À défaut de cortine, la détermination du
genre se fait à partir des spores, qui sont typiquement rugueuses et brun rouille
en masse. On note parfois la présence d'un voile universel extérieur qui peut
laisser une membrane ou plusieurs zones annulaires sur le pied. Enfin, la cor-
tine est glutineuse dans une section du genre.
Les lamelles deviennent d'ordinaire brun foncé sur les spécimens adultes;
mais chez les spécimens jeunes, elles peuvent être de différentes couleurs (blan-
ches, jaunes, olivacées ou lilas): ce critère est très important dans la détermina-
tion des espèces. Pour un grand nombre de cortinaires, la spécification néces-
site l'examen de divers stades de la fructification, allant du jeune bouton à
l'adulte. Certains caractères microscopiques, et en particulier la taille et la
forme des spores, sont très utiles pour distinguer les espèces.
Kauffman (1932) a établi le recensement le plus complet des espèces nord-
américaines et réparti le genre en sept sections distinctes:
1. Myxacium: chapeau et pied visqueux.
2. Bulbopodium: chapeau visqueux seulement; pied muni d'un bulbe marginé.
3. Phlegmacium: chapeau visqueux; bulbe non marginé lorsqu'il est présent.
4. Inoloma: chapeau ni visqueux ni hygrophane, mais d'habitude fibrilleux ou
écailleux; pied plutôt robuste et en général clavé-bulbeux.
5. Dermocybe: chapeau ni visqueux ni hygrophane, mais en général soyeux;
pied assez élancé.
6. Telamonia: chapeau hygrophane; présence d'un voile universel.
7. Hydrocybe: chapeau hygrophane; pas de voile universel.
En général, le Cortinarius est un genre que le mycologue amateur ferait
bien d'éviter lorsqu'il récolte des champignons pour la table. Certains de ses
représentants sont réputés pour être mortels et d'autres ont un goût désagréa-
ble. En outre, la difficulté de déterminer les espèces avec précision est si grande
qu'il vaut mieux les laisser de côté.
Nous nous contenterons ici de décrire quelques-unes des espèces les plus
communes et les plus frappantes qui ne risquent pas d'être confondues avec
d'autres.
CORTINARIUS ALBOVIOLACEUS (Fr.) Kummer Comestible
Fig. 341, p. 245
CHAPEAU 3-6 cm de largeur, charnu, d'abord campanule, puis convexe et
largement mamelonné, de couleur violacé pâle au début, mais devenant
188
CORTINARIUS
rapidement blanc argenté et luisant, avec en général une légère teinte violacée,
à surface sèche et soyeuse-apprimée, à marge infléchie, chair teintée de violet,
à odeur et saveur douces, lamelles adnées à émarginées ou un peu décur-
rentes, serrées, assez larges, violet pâle, puis brun cannelle à la fin. pied 4-8 cm
de longueur, 0,6-1,2 cm d'épaisseur près du sommet, renflé à la base et un peu
clavé, revêtu en général d'un mince voile universel blanchâtre, violacé sous le
voile et au sommet, spongieux-farci. spores brunes, elliptiques, un peu
rugueuses, 6,5-10 x 4,5-6,0 ^m.
D'août à octobre: en groupes sur le sol dans les bois mixtes.
Ce champignon assez commun se reconnaît à son aspect luisant-argenté,
agrémenté d'une légère teinte de violet qui s'observe plus facilement sur le pied
et les jeunes lamelles.
CORTINARIUS ARMILLATUS (Fr.) Kummer Comestible
Fig. 260, p. 181
chapeau 5-13 cm de largeur, charnu, convexe, puis étalé à plan, de cou-
leur rougeâtre fauve à rouge brique, humide, orné de fibrilles innées, à marge
infléchie, s'étalent dans la vieillesse, chair assez mince, blafarde, un peu spon-
gieuse, à faible odeur de radis et à saveur douce, lamelles adnées ou parfois
sinuées, larges, espacées, passant de cannelle pâle à brun rouille foncé, pied
environ 6-14 cm de longueur, 1-2 cm d'épaisseur au sommet, jusqu'à 0,6 cm
d'épaisseur à la base, clavé, brunâtre ou brun rougeâtre, avec plusieurs bandes
rouge-orangé ou rouge cinabre provenant du voile universel, plein, spores
brunes, eUipsoïdes, rugueuses, 10-13 x 7-8 i^m.
Généralement en août et septembre: seul ou en groupes sur le sol dans les
bois de conifères.
Les bandes rouges sur le pied de ce champignon sont caractéristiques et
éliminent toute possibilité de confusion. Le pied du C. hœmatochelis (Bull.)
Fr. n'est orné que d'une seule bande rouge, mais certains auteurs le consi-
dèrent comme une forme du C. armillatus.
CORTINARIUS COLLINITUS Fr. Comestible
Fig. 257, p. 181
CHAPEAU 3-8 cm de largeur, charnu, convexe à plan, de couleur variable,
d'ordinaire jaunâtre à jaune-orangé, parfois blanchâtre à l'état jeune et avec
des teintes Hlas près de la marge, très visqueux à l'état humide, à marge
d'abord incurvée, devenant récurvée à la fin. chair blanchâtre à chamois
jaunâtre pâle, à odeur et saveur douces, lamelles adnées avec un filet, serrées,
assez larges, d'abord violet pâle ou blafardes, puis brun rougeâtre terne à
maturité, pied environ 6-11 cm de longueur, 2-3 cm d'épaisseur, régulier ou
s'effilant légèrement vers la base, spongieux-farci, revêtu du voile universel
visqueux, de couleur violacé pâle ou blanchâtre, qui se fendille transversale-
ment pour former d'épaisses bandes ou plaques irrégulières, blanchâtres au
189
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VENENEUX DU CANADA
début, se tachant par la suite de rouille ou de jaunâtre, en particulier vers la
base, blanc et soyeux au-dessus de l'anneau apprimé formé par la cortine.
spoRFs brun rouille, en forme d'amandes, rugueuses, 11-15 x 7-8,5 ^m.
D'août à octobre: le plus souvent en groupes sur le sol dans les forêts de
conifères ou de feuillus.
Cette espèce a été décrite par Kauffman sous le nom de Cortinarius muci-
fluus Fr., mais selon les règles internationales de nomenclature, son vrai nom
est C. collinitus. Il s'agit d'un champignon assez facile à reconnaître à cause de
son pied et de son chapeau très visqueux, de ses couleurs jaunâtre pâle et des
plaques blanchâtres qui encerclent son pied. L'intensité des tons lilas sur le
pied, les nouvelles lamelles et le chapeau varie beaucoup, et on a distingué plu-
sieurs variétés et formes en se fondant sur ce critère. Les spécimens réunis dans
l'Herbier national à Ottawa se répartissent en deux groupes suivant la grosseur
des spores. Dans le premier, que Smith (1944) estime être la forme typique, les
spores ont les dimensions susmentionnées tandis que dans le second, elles sont
un peu plus petites, soit 10-13 x 6-7,5 f^m, et correspondent à ce que Smith
appelle le C. collinitus var. trivialis (Lange) Smith.
CORTINARIUS SEMISANGUINEUS (Fr.) Gill. Probablement
Fig. 261, p. 181 comestible
CHAPEAU 2-6 cm de largeur, charnu, campanule-convexe, un peu mame-
lonné, puis devenant étalé avec l'âge, jaune fauve ou jaune cannelle, soyeux à
finement fibrilleux-écailleux, à marge unie, mais se fendillant parfois avec
l'âge. CHAIR blanc jaunâtre, à odeur et saveur douces, lamelles adnées ou un
peu décurrentes, serrées à très serrées, étroites, rouge sang, pied 3-6 cm de lon-
gueur, 0,3-0,6 cm d'épaisseur, régulier, jaune, orné de fibrilles fauves, plein.
spores brunes, elliptiques, presque Hsses, un peu rugueuses à fort grossisse-
ment microscopique, 5-8 x 3,5-5,0 /um.
D'août à octobre: en groupes dans les endroits marécageux ou avec la
sphaigne.
C'est un représentant typique de la section Dermocybe; il se reconnaît à
son pied et son chapeau jaunâtres combinés à des lamelles rouge sang. Chez le
C. cinnabarinus Fr., le chapeau et le pied sont rouge sang comme les lamelles.
Par ailleurs, le C. croceofolius Peck a des lamelles orangé vif, et le C. cinna-
moneus Fr., des lamelles jaunes. L'espèce décrite ici semble la plus commune
du groupe, du moins dans la région d'Ottawa. Ces espèces sont probablement
toutes comestibles, mais peu de données définitives semblent disponibles à leur
sujet.
CORTINARIUS VIOLACEUS (L.) Kummer Comestible
Fig. 263, p. 181
CHAPEAU 5-13 cm de largeur, charnu, convexe, obtus, puis finalement
plan ou un peu mamelonné, de couleur violet foncé avec parfois des nuances
190
INOCYBE
métalliques, hérissé de petites touffes ou d'écaillés, à marge fibrilleuse ou
frangée, chair épaisse, ferme, gris violet à violet foncé, ne virant pas au pour-
pre à la meurtrissure, à odeur et saveur douces, lamelles adnées à adnexées,
larges, subespacées, violet foncé, pied 6-13 cm de longueur, 1-3 cm d'épais-
seur au sommet, renflé à la base, clavé à bulbeux, fibrilleux, violet foncé en
surface, violacé à l'intérieur, spores rouille cannelle, très ellipsoïdes,
rugueuses, 12-17 x 7-10 f^m.
D'août à octobre: seul ou épars sur le sol dans les bois de conifères.
Cette espèce n'est pas très commune, mais on l'a incluse ici parce qu'elle
représente l'un de nos plus beaux champignons. Ses couleurs violet foncé et ses
écailles hérissées sont très caractéristiques. On en a fait le type du genre
Cortinarius.
INOCYBE
Le genre Inocybe est étendu mais n'offre pas beaucoup d'intérêt pour le
mycologue amateur. La plupart de ses représentants sont petits et ne se laissent
déterminer qu'à l'aide du microscope. Seul un petit nombre d'espèces sont
d'assez grande taille pour retenir l'attention du mycophage, et il vaut d'ailleurs
mieux les laisser de côté puisque certaines d'entre elles sont réputées véné-
neuses.
Le genre se caractérise par des spores brun ocre en masse, qui peuvent être
rugueuses ou lisses, ou encore plus ou moins anguleuses ou tuberculeuses
(fig. 34). Chez bon nombre d'espèces, on trouve sur les lamelles des cystides
dont la configuration, tout comme celle des spores, facilite grandement la
détermination. Le chapeau est normalement conique à campanule et plus ou
moins fibrilleux ou écailleux, parfois soyeux, avec une tendance marquée à se
fendre d'une manière radiale; ses couleurs sont d'habitude plutôt ternes: le
plus souvent des tons de brun, de gris ou d'ocre, encore qu'un petit nombre
d'espèces soient plus vivement colorées.
INOCYBE FASTIGIATA (Schaeff. ex Fr.) Quel.
Fig. 262, p. 181
CHAPEAU 2-6 cm de largeur, d'abord conique-campanule, puis plus ou
moins étalé, mamelonné, se fendillant facilement à la marge, de couleur varia-
ble, fauve à ochracé ou jaunâtre terne, rayé de fibrilles innées, devenant très
tôt nettement et longuement rimeux, si bien que la chair plus pâle transparaît
ici et là. CHAIR blanche, assez mince, sauf au mamelon, lamelles adnexées,
moyennement larges, serrées, blafardes au début, puis olive grisâtre, et enfin
brunâtres, pied 3-6 cm de longueur, 0,3-0,6 cm d'épaisseur, régulier, fibril-
leux, blanc ou teinté de la couleur du chapeau, spores ellipsoïdes à un peu
phaséoliformes, Hsses, brun ocre terne, 9-12 x 5-6 (7) ^^m. cystides absentes.
191
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
De juin à octobre: en groupes dans les bois ou parfois sur les pelouses, au
pied des arbres.
Il s'agit de l'inocybe le plus commun. Tout récolteur est appelé à faire sa
connaissance. Ses traits distinctifs sont des couleurs ochracées, des fibrilles
rayonnantes, un mamelon saillant et un chapeau souvent incisé.
INOCYBE GEOPHYLLA (Sow. ex Fr.) Kummer
Fig. 264, p. 181
CHAPEAU 1-3 cm de largeur, d'abord subconique à campanule, avec la
marge incurvée, puis étalé-campanulé à presque plan, mais surmonté d'un
petit mamelon persistant, blanc, sec, radialement fibrilleux-soyeux, à marge
fissile. CHAIR blanche, mince sauf sur le mamelon, lamelles adnées à
adnexées, moyennement larges, serrées, blanchâtres à grisâtres, argilacé pâle à
la fin. PIED 2-3 cm de longueur, environ 0,3 cm d'épaisseur, régulier, plein,
soyeux-fibrilleux, de la couleur du chapeau, spores lisses, brun pâle,
ellipsoïdes, un peu inéquilatérales, 7-9,5 x 4,5-5,5 ^m. cystides ventrues, un
peu fusiformes, environ 40-55 x 10-20 jum.
De juillet à octobre: en groupes dans les bois ou parfois sur les pelouses,
au pied des arbres. Assez commun.
Ce petit champignon tout blanc a cependant des spores brunes. Ses
lamelles deviennent argilacées avec l'âge. Il est commun et facile à reconnaître.
L'inocybe lilacina (Boud.) Kauffm. lui ressemble beaucoup sauf pour la
couleur; certains auteurs le considèrent comme une simple variété. Son cha-
peau et son pied sont lilas au début, mais pâlissent rapidement. Il croît souvent
dans le même habitat que 1'/. geophylla.
PHOLIOTA
Le Pholiota est un genre important pour le mycophage car il renferme un
certain nombre de bons comestibles de taille appréciable, souvent réunis en
grosses touffes. Toutefois, une détermination précise des espèces s'impose
puisque au moins l'une d'entre elles est vénéneuse. Certaines pholiotes sont
aussi reconnues comme d'importants destructeurs du bois.
Ce groupe se caractérise par des spores brun rouille ou brun ocre et des
lamelles adnées ou sinuées; le pied est muni d'un anneau membraneux, mais
dépourvu de volve. Les pholiotes viennent sur le bois ou sur le sol. Elles peu-
vent être lisses ou encore nettement écailleuses.
Overholts (1927) a rédigé une excellente monographie sur les espèces
nord-américaines et en a distingué 56; quelques autres sont venues s'ajouter
depuis. Toutefois, les auteurs modernes ont tendance à fractionner le Pholiota
en plusieurs genres et à faire du P. squarrosa (Pers. ex Fr.) Kummer le type
d'un nouveau genre Pholiota plus restreint.
192
PHOLIOTA
Bon nombre des critères utilisés pour distinguer ces groupes se fondent sur
des caractères microscopiques difficiles à apprécier pour le mycologue ama-
teur, si bien que, dans cet ouvrage, il a été jugé préférable de conserver au
genre son ancienne acception qui est beaucoup plus étendue.
Clé
la Espèces venant sur le sol 2
\b Espèces venant sur le bois ou la sciure de bois 3
2a Chapeau blanchâtre à crème, glabre; spores lisses à tronquées P. vermiflua
2b Chapeau chamois ochracé à chamois cannelle, irrégulièrement ridé, recouvert au
début de fines fibrilles blanchâtres ou d'une pruine blanche; spores grosses, à
parois rugueuses P. caperata
3a Chapeau glabre à tous les stades 4
3b Chapeau écailleux ou devenant tel 5
4a Chapeau brun cannelle, pâlissant; spores rugueuses, eUipsoïdes ... P. marginata
4b Chapeau chamois jaunâtre ou plus pâle; spores lisses, tronquées (fig. 31, page 7)
P. acehcola
5a Chapeau visqueux 6
5b Chapeau non visqueux 7
6a Arête des lamelles blanche et crénelée; spores 1 1-14 ji^m de longueur
P. albocrenulata
6b Arête des lamelles autrement; spores 7-9 jum de longueur P. aurivella
la Pied fibrilleux; saveur amère; spores rudes, 7-9 |u m de longueur ... P. spectabilis
Ib Pied squarreux-écailleux; saveur douce; spores lisses, moins de 6 \xm de
longueur 8
%a Chapeau jaune or à orangé vif; écailles douces et floconneuses .... P. flammans
Sb Chapeau de couleur terne, chamois cannelle à fauve; écailles rigides
P. squarrosoides
PHOLIOTA ACERICOLA Peck
Fig. 265, p. 181
CHAPEAU 3-8 cm de largeur, charnu, convexe au début, avec la marge
enroulée, puis étalé, parfois très submamelonné, non strié, lisse, glabre, assez
hygrophane, de brunâtre aqueux pâle à chamois jaunâtre par temps humide,
plus pâle et mat à l'état sec. chair blanche, assez mince sauf au centre.
LAMELLES adnécs, sinuées à subdécurrentes, moyennement larges, serrées, bla-
fardes, parfois teintées de violacé, puis brun terne à la maturation des spores.
PIED 5-10 cm de longueur, 0,6-1,2 cm d'épaisseur, régulier ou renflé à la base,
farci, glabre à fibrilleux-strié, blafard, avec d'ordinaire des filaments
mycéliens à la base, anneau persistant, ample, membraneux, blanc ou bla-
fard, d'ordinaire éloigné du sommet, spores brun terne, lisses, ovoïdes, avec le
sommet tronqué, 8,5-10,5 x 5-6,5 jum. cystides en forme de falcon ou ven-
trues, se divisant parfois au sommet en deux ou trois pointes obtuses.
De juin à septembre: seul ou en groupes sur les souches et les billes en
décomposition, ou parfois sur le sol. Assez commun.
193
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
Ce champignon lignicole se rencontre à l'occasion sur le sol. Il peut alors
tacilcment se confondre avec le P. prœcox qui pousse d'habitude dans les
endroits herbeux découverts. Le P. acericola pousse d'ordinaire sur du bois
pourri mais parfois sur le sol dans les bois. La présence de filaments blancs
d'origine mycélienne à la base du pied constitue un très bon trait distinctif. Un
autre caractère à surveiller est la faible nuance de violacé qu'on observe sur les
lamelles.
On ignore si cette espèce est comestible, mais il y a possibilité de méprise
avec le toxique P. autumnalis; l'examen des spores permet toutefois de les
distinguer facilement à l'aide d'un microscope. Dans l'ensemble, le P. aceri-
cola est plus grand et plus élancé, et ses couleurs sont plus pâles et plus
jaunâtres.
PHOLIOTA ALBOCRENULATA Peck
Fig. 351, p. 246
CHAPEAU 3-10 cm de largeur, charnu, convexe ou campanule au début,
puis étalé, non strié, à marge souvent appendiculée de débris du voile, très vis-
queux, ocre brun à fauve ou marron, orné d'écaillés apprimées plus foncées
qui pâlissent par temps sec, laissant la surface subsquarreuse. chair moyenne-
ment épaisse, blanchâtre, à odeur non caractéristique et à saveur désagréable.
LAMELLES sinuécs-adnécs à subdécurrentes, larges, serrées à subespacées, gri-
sâtres au début, puis brun rouille, à arête blanche et crénelée, pied 5-13 cm de
longueur, 0,3-1,2 cm d'épaisseur, régulier ou un peu renflé à la base, souvent
courbé, blafard ou teinté de jaune ou de brun à la base, blanc et floconneux au
sommet, recouvert jusqu'à l'anneau d'écaillés squarreuses ou fibrilleuses plus
ou moins denses, anneau peu consistant, déchiqueté, fugace ou même nul, le
voile partiel demeurant souvent retenu à la marge du chapeau pour former un
anneau au pied, spores lisses, brunes, inéquilatérales, subfusiformes, 11-14 x
6-7 ^m.
De juin à septembre: seul ou en petits groupes sur les souches et les billes
et même sur le tronc d'arbres vivants, en particulier sur les érables.
L'arête blanche et crénelée des lamelles constitue le principal trait distinc-
tif de cette espèce. De couleur plus foncée que le P. aurivella, elle ne vient
d'ordinaire pas en touffes. Les écailles du chapeau peuvent facilement
disparaître. Elle se distingue en outre aisément des espèces voisines par ses
grosses spores. On ignore tout de sa comestibilité.
PHOLIOTA AURIVELLA (Batsch ex Fr.) Kummer Comestible
Fig. 267, 268, p. 183
CHAPEAU 4-10 cm de largeur, parfois plus, charnu-flexible, d'abord
hémisphérique à convexe, avec la marge enroulée, puis étalé, lisse, visqueux à
l'état humide, jaune à fauve, plus foncé sur le disque, hérissé concentrique-
194
PHOLIOTA
ment de squamules plus foncées qui, avec le temps, s'aplatissent ou sont
emportées par les pluies, à marge unie et un peu appendiculée. lamelles
adnées ou sinuées au pied, larges, serrées, jaunâtre blafard, puis brun rouille.
PIED robuste, central ou excentrique, 4-10 cm de longueur, 0,6-1,2 cm d'épais-
seur, presque régulier, plein ou farci, visqueux par temps humide, plus ou
moins de la couleur du chapeau, un peu squamuleux-écailleux au-dessous de
l'anneau, souvent courbé, anneau peu consistant, jaunâtre, évanescent.
SPORES lisses, ellipsoïdes, brun rouille, 7-9 x 4-5 f^m.
D'août à octobre: seul ou en touffes sur les souches et les billes d'arbres
feuillus. Assez commun.
Ce champignon est bien connu en Amérique du Nord sous le nom de
Pholiota adiposa (Fr.) Kummer, mais il semblerait que ce nom corresponde
plutôt à une espèce européenne à spores plus petites. Le P. aurivella est plutôt
commun et se reconnaît à ses couleurs assez vives, et à son chapeau écailleux et
visqueux. On recommande de le peler avec la cuisson afin d'enlever la couche
visqueuse.
Les récolteurs de la côte Ouest risquent de confondre cette espèce avec le
P. squarroso-adiposa Lange qui vient en grosses touffes, souvent sur l'aulne,
et se caractérise par un chapeau visqueux de couleur jaune pâle, orné d'écaillés
plus foncées, et par un pied sec et très écailleux. Ses spores sont plus petites que
celles du P. aurivella et il se distingue du P. adiposa par son pied sec.
PHOLIOTA CAPERATA (Fr.) Kummer Comestible
Fig. 269 et 270, p. 183; fig. 422, p. 312
CHAPEAU 5-10 cm de largeur, charnu, convexe, puis étalé, parfois sub-
mamelonné, glabre ou orné au début de fines fibrilles ou de minces plaques de
pruine blanchâtre, en général plus ou moins rude à ridé, de couleur chamois
cannelle ou chamois ochracé, plus pâle à la marge ou uniformément coloré.
CHAIR épaisse, blanche, lamelles adnées à adnexées, larges, serrées, souvent
traversées de faibles bandes plus foncées, d'abord blafardes, puis brunies par
les spores, pied 6-13 cm de longueur, 0,6-1,2 cm d'épaisseur, régulier, plein,
blafard, glabre à subfibrilleux, parfois un peu furfuracé et orné de minuscules
flocons blancs au sommet, anneau ample, membraneux, éloigné du sommet.
VOLVE d'habitude peu visible, qui laisse parfois quelques traces à la base du
pied. SPORES brun rouille, rugueuses, très ovoïdes, inéquilatérales par un de
leurs profils, atténuées à une extrémité, 11-16 x 7-10 ^m ou plus.
De juillet à octobre: seul ou épars sur le sol dans les bois. Assez commun.
Cette espèce assez commune est facile à reconnaître. Sa couleur, son cha-
peau ridé et un peu blanchâtre, ainsi que son anneau ample et membraneux
sont très caractéristiques. Ses spores font davantage penser au Cortinarius
qu'au Pholiota. La présence d'une volve rudimentaire contribue en outre à
l'éloigner des autres espèces du genre, si bien que la plupart des auteurs
modernes la placent maintenant dans le genre Rozites.
195
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
PHOLIOTA FLAMMANS (Batsch ex Fr.) Kummer
Fig. 273, p. 183
CHAPEAU 3-5 cm de largeur ou parfois plus, d'abord campanule ou con-
vexe, avec la marge enroulée, puis étalé, d'un jaune or vif ou teinté d'orangé,
recouvert dans la jeunesse d'un revêtement dense formé de flocons secs de cou-
leur jaune citron, à marge unie et appendiculée. chair assez mince, jaune.
LAMELLES adnécs ou avec un léger filet décurrent, serrées, peu larges, jaunes au
début, puis un peu rouille à la maturation des spores, pied 3-8 cm de longueur,
0,3-0,9 cm d'épaisseur, presque régulier, farci ou creux, jaune, portant au-
dessous de la zone annulaire un revêtement dense de flocons ou d'écaillés
squarreuses jaune citron, anneau jaune, déchiqueté, évanescent. spores très
petites, ellipsoïdes, lisses, 3-6 x 2-3 ^m.
D'août à septembre: seul ou en petites touffes sur les souches et les billes.
Rare.
Ce champignon est rare, mais on l'a inclu ici à cause de son aspect très
frappant. Son chapeau et son pied écailleux et ses couleurs vives le rendent très
séduisant. Ses très petites spores sont aussi caractéristiques. On ignore tout de
sa comestibilité.
Le. P. kauffmaniana Smith qu'on récolte parfois sur la côte du Pacifique
a un port analogue, mais son chapeau est visqueux.
PHOLIOTA MARGINATA (Batsch ex Fr.) Quel. Dangereux
Fig. 271 et 272, p. 183
chapeau 2-8 cm de largeur, charnu, convexe à plan ou un peu déprimé,
parfois un peu ombiliqué, brun cannelle foncé, hygrophane, pâlissant jus-
qu'au chamois jaunâtre ou à l'orangé ochracé, glabre, à marge unie ou strio-
lée, un peu excédante, chair mince, de la couleur du chapeau, à odeur et
saveur nulles (ou de farine selon Overholts). lamelles adnées à un peu décur-
rentes, subespacées, moyennement larges (0,3-0,6 cm), brun jaunâtre au
début, puis plus foncées et de la couleur du chapeau, pied 1-5 cm de longueur,
0,3-0,9 cm d'épaisseur, régulier ou un peu renflé près du sommet, fibrilleux,
pruineux au-dessus de l'anneau, creux, de même couleur que le chapeau ou
plus pâle. ANNEAU légèrement fibrilleux et parfois fugace, spores brunes, ellip-
soïdes, d'abord lisses, puis un peu rugueuses, 7-10 x 4,5-6 ^m.
De mai à octobre: sur le bois en décomposition.
Il existe plusieurs petites espèces à chapeau lisse qui ressemblent au P.
marginata. Tout ce groupe appartient probablement au Galerina plutôt qu'au
Pholiota. Bien que le P. marginata lui-même puisse être comestible, vaut
mieux s'en méfier puisque des espèces voisines sont reconnues toxiques. Le P.
autumnalis Peck entre dans cette catégorie et ne se distingue du P. marginata
que par sa viscosité. Le P. marginella Peck [Kuehneromyces vernalis (Pk.)
Sing. et Sm.] a un port analogue, mais des spores lisses plus petites, et des
196
PHOLIOTA
lamelles dépourvues de cystides. Le P. unicolor, qu'on trouve sur les pelouses
de la côte Ouest, se différencie des précédents par un pied plus mince pourvu
d'un anneau persistant et par une couleur plus vive à la dessiccation; il appar-
tient à ce groupe et sa toxicité est bien établie. Cette espèce a aussi été décrite
sous le nom de Galerina venenata Smith. Son chapeau peut atteindre 4 cm de
largeur; il est glabre, humide, hygrophane, brun cannelle se décolorant en
blanc jaunâtre sale, avec une odeur et une saveur de farine qui devient toute-
fois lentement amère et désagréable. Le pied est brunâtre et muni d'un mince
anneau supère. Le fait qu'il fructifie sur les pelouses le rend particulièrement
dangereux. Il vaut mieux éviter toutes ces petites pholiotes à chapeau lisse.
PHOLIOTA SPECTABILIS (Fr.) Gill. Non comestible
Fig. 274, p. 183
CHAPEAU 4-10 cm de largeur, convexe, puis étalé ou presque plan, de cou-
leur assez vive, jaune chamois à orangé fauve, sec, glabre au début, puis fibril-
leux à fibrilleux-écailleux, à marge unie et parfois ondulée, incurvée au début.
CHAIR jaunâtre, épaisse, à saveur amère. lamelles adnées à adnexées avec un
filet décurrent, très serrées, étroites à moyennement larges, jaunes, puis rou-
geâtre rouille, pied 4-15 cm de longueur, 0,6-2,5 cm d'épaisseur, presque
régulier à ventru ou renflé à la base, de la couleur du chapeau ou plus foncé au-
dessous de l'anneau, fibrilleux, plus jaune et pruineux à floconneux au-dessus,
plein, parfois très dur. anneau supère, membraneux, persistant, de couleur
jaunâtre, spores brun rouille, elhpsoïdes, à parois rugueuses, 7-9 x 4,5-6 ^m.
De juin à octobre: seul à cespiteux sur les souches et les troncs, ou parfois
émergeant du bois enfoui.
Ce champignon n'est pas vénéneux, mais son amertume le rend sans
intérêt alimentaire. Toutefois, sa taille et ses couleurs vives attirent le regard. Il
se distingue du Phœolepiota aurea par l'absence de revêtement granuleux sur
le chapeau.
PHOLIOTA SQUARROSOIDES (Pk.) Saccardo Comestible
Fig. 275, p. 183
CHAPEAU 3-8 cm de largeur, d'abord subglobuleux, avec la marge
enroulée, puis étalé-convexe ou très submamelonné, à marge unie et souvent
appendiculée, fortement squarreux-écailleux, une surface visqueuse, blan-
châtre ou chamois cannelle, apparaissant entre les écailles sèches et grossières
de couleur fauve, chair blanchâtre, moyennement épaisse au centre, à odeur
et saveur non caractéristiques, lamelles sinuées-adnées, moyennement larges,
serrées, blafardes, puis brunies par les spores, pied robuste, 4-10 cm de lon-
gueur ou plus, environ 0,6 cm d'épaisseur, régulier, farci, blafard, brunâtre
vers la base, hérissé jusqu'à l'anneau de squamules fauve retroussées, blanc au
197
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VENENEUX DU CANADA
sommet, anneau blafard, fibrilleux-déchiqueté, souvent fugace, spores lisses,
brunes, ellipsoïdes, 4-6 x 3-4 ^m.
D'août à septembre: en touffes denses sur les arbres feuillus.
Le P. squarrosoides est assez commun et vient souvent en grosses touffes
fournissant amplement de nourriture pour un repas. Il ne risque pas d'être
confondu avec d'autres.
L'espèce voisine Pholiota squarrosa est plus jaune et possède un chapeau
sec et des spores un peu plus grosses. Elle est aussi comestible, mais les vieux
spécimens ont parfois une saveur désagréable.
PHOLIOTA VERMIFLUA Peck Comestible
Fig. 362, p. 265
chapeau 1-6 cm de largeur, parfois plus, ferme, charnu, subhémisphé-
rique, puis étalé, à marge unie et parfois appendiculée de débris du voile, blanc
crème ou teinté de jaunâtre, lisse, glabre, humide à subvisqueux, parfois lui-
sant à l'état sec, devenant aréolé-fendillé sur le disque, chair blanche, moyen-
nement épaisse au centre, s'amincissant vers la marge, à odeur douce et à
saveur variant de douce à un peu désagréable, lamelles adnexées à sinuées-
adnées, ou avec un mince filet décurrent, sécédentes, assez larges, serrées, bla-
fardes au début, puis brun grisâtre pâle et enfin brun foncé avec l'arête blan-
che, entremêlées de lamellules. pied 3-10 cm de longueur, d'habitude renflé au
sommet, jusqu'à 0,6-1,2 cm d'épaisseur, s'effilant vers la base, parfois pres-
que régulier, plein ou percé d'un tube étroit, blanchâtre et finement furfuracé
au sommet, glabre et de la couleur du chapeau au-dessous de l'anneau.
ANNEAU fugace ou persistant, mince, membraneux, blanc au début, puis taché
de brun par les spores, spores lisses, ovoïdes, à parois épaisses, un peu inéqui-
latérales, tronquées à un bout, brun foncé, 10-14 x 6-8 /um. cystides en forme
de poire ou subglobuleuses, éparses ou rares.
De mai à août: en groupes sur les pelouses, dans les champs cultivés et les
clairières.
Cette espèce fructifie parfois très tôt en mai ou en juin dans les pelouses
ou les potagers. Elle peut facilement se confondre avec le P. prœcox (Pers.) Fr.
qui a toutefois des spores plus petites (en général moins de 10 ^m de longueur).
Toutes deux sont comestibles.
PHAEOLEPIOTA
Ce genre a été distingué du Pholiota d'après le revêtement
farineux-granuleux du chapeau. Il ne renferme qu'une seule espèce qui peut se
décrire comme un Cystoderma qui aurait des spores brunes.
198
FLAMMULA
PHAEOLEPIOTA AUREA (Mattuschka ex Fr.) Maire ex Konr. et Maubl.
Fig. 373, p. 267 Suspect
CHAPEAU 5-15 cm de largeur, convexe à plan, un peu mamelonné, sec,
portant un revêtement granuleux ou poudreux qui s'enlève facilement, de cou-
leur jaune ochracé à jaune or ou fauve ochracé, à marge incurvée au début et
un peu appendiculée. chair épaisse, jaunâtre, inodore et à saveur douce.
LAMELLES aducxécs, arroudics au pied, serrées, larges, chamois clair à chamois
ochracé ou cannelle, pied 4-13 cm de longueur, 1-2 cm d'épaisseur, renflé à la
base, de la couleur du chapeau ou plus clair, granuleux-furfuracé au-dessous
de l'anneau, glabre au-dessus, farci, devenant parfois creux, anneau ample,
retombant, membraneux, chamois foncé dessous, jaune citron dessus, pou-
vant disparaître avec le temps, spores chamois ochracé pâle, ovoïdes à allon-
gées-ovoïdes, lisses ou parfois un peu rugueuses avec le temps, 9-12 x 4-6 /^m.
En septembre: seul ou en groupes sur le sol.
Ce champignon rare mais très frappant ressemble à un gros cystoderme
qui aurait des spores brunes. On le rencontre surtout dans l'Ouest.
FLAMMULA
Le genre Flammula comprend des espèces à spores ocre, charnues à
fibreuses, caractérisées par un pied central et des lamelles d'habitude de cou-
leur vive. L'anneau est le plus souvent absent même si des traces de voile
peuvent parfois subsister sur le pied. Elles poussent sur le bois à de rares
exceptions près.
Le genre se distingue du Pholiota par l'absence d'anneau, de V Hebeloma
par des lamelles et des spores de couleur plus vive, et enfin du Naucoria par un
pied fibreux.
Les flammules sont peu connues et difficiles à déterminer. Bon nombre
d'entre elles ont un goût amer ou désagréable et offrent peu d'intérêt pour le
mycologue amateur. Il n'est pas recommandé de les consommer, même si rien
n'indique qu'elles soient toxiques. Nous nous contenterons de décrire ici l'une
des espèces les plus communes du genre, soit le F. spumosa (Fr.) Kummer.
FLAMMULA SPUMOSA (Fr.) Kummer
Fig. 276, p. 183
CHAPEAU 2-5 cm de largeur, convexe, puis étalé, lisse, glabre, visqueux à
l'état humide, jaune soufre pâle, sauf sur le disque qui est teinté de fauve, à
marge unie, chair mince, teintée de jaunâtre, lamelles adnées à un peu
sinuées ou décurrentes en filet, moyennement larges, serrées, jaunâtre blafard,
puis brun ocre, pied 3-6 cm de longueur, 0,3-0,6 cm d'épaisseur, régulier,
farci, s'évidant, fibrilleux, jaunâtre au sommet, se tachant de brunâtre vers la
199
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
base. VOILE fibrillcux, jaunâtre, fugace, spores lisses, ellipsoïdes, brun ocre,
(6) 7-8 (9) X 4-4,5 (5) ^m. cystides nombreuses, fusiformes-ventrues.
De juillet à octobre: assez commun en groupes sur le bois en décomposi-
tion ou sur le sol dans les bois.
C'est Tune des espèces les plus communes du genre et elle se reconnaît sur-
tout à son chapeau de couleur jaune soufre à jaune grisâtre à la marge, et fauve
à fauve roux sur le disque.
HEBELOMA
Le genre Hebeloma comprend un groupe encore assez mal connu
d'espèces à spores brunes. Ces espèces sont caractérisées par un chapeau vis-
queux et des lamelles adnexées ou émarginées et sont normalement dépourvues
de volve et d'anneau, mais certaines d'entre elles possèdent un voile fibrilleux.
Leurs spores sont de couleur terne en masse, alutacées ou brun mat, jamais
rouille vif comme chez Vlnocybe ou le Cortinarius. Les couleurs du chapeau
sont en général un peu ternes aussi.
Ce groupe est mal connu et difficile à déterminer. Certaines hébélomes
sont réputées toxiques, et aucune n'est recommandée pour la table. Ce genre
est donc de peu d'intérêt pour le mycologue amateur, et nous nous conten-
terons ici d'en décrire une espèce.
HEBELOMA SINAPIZANS (Fr.) Gill. Non comestible
Fig. 384, p. 293
CHAPEAU 6-11 cm de largeur, charnu, ferme, convexe et obtus, glabre,
visqueux, de couleur chamois rosé à cannelle, à marge unie, enroulée au début,
puis étalée, chair épaisse, compacte, à odeur et saveur de radis ou de mou-
tarde. LAMELLES adncxécs, larges, serrées, blafardes, puis tachées de brunâtre
pâle à la maturation des spores, pied blanc, 6-11 cm de longueur, 1-3 cm
d'épaisseur, presque régulier, farci, puis creux, floconneux-écailleux, en parti-
culier vers le sommet, spores grosses, rugueuses, en forme d'amande, inéqui-
latérales, brunes, 11-13 (13,5) x 7-8 (8,5) }um.
En septembre et octobre: épars ou en groupes sur le sol dans les bois. Peu
fréquent.
Il s'agit de l'une des plus grandes espèces du genre. Ses principaux traits
distinctifs sont, outre sa taille, son pied floconneux-écailleux et ses lamelles
larges. On manque de données définitives sur sa comestibilité, mais elle n'est
pas recommandée étant donné que certains de ses congénères sont réputés
toxiques.
200
CONOCYBE
CONOCYBE
Le Conocybe se compose de petites espèces fragiles, semblables aux
mycènes, mais à spores brun rouille. Elles étaient autrefois réunies dans le
genre Galera, mais ce nom n'est pas valide, selon le Code international de
nomenclature, car il a été attribué antérieurement à un genre de phanéro-
games. L'ancien genre Galera a été réparti en deux nouvelles entités suivant la
structure de la cuticule (celluleuse chez le Conocybe et filamenteuse chez le
Galerina). Ces champignons n'ont pas d'importance gastronomique car ils
sont petits, fragiles et difficiles à déterminer. L'espèce décrite ci-après se ren-
contre souvent dans les pelouses et elle est assez facile à reconnaître.
CONOCYBE CRISPA (Longyear) Sing.
Fig. 385, p. 294
CHAPEAU 1-3 cm de largeur, conique à campanule, parfois un peu mame-
lonné, strié à légèrement rugueux, glabre, micacé, chamois blanchâtre, deve-
nant plus brunâtre sur le disque par temps humide, chair mince, membra-
neuse. LAMELLES aducxécs, scrrécs à subespacées, étroites, crispées et inter-
veinées, brun ferrugineux, pied 3-7 cm de longueur, environ 0,15 cm d'épais-
seur, blanc ou teinté d'ochracé, régulier, un peu bulbeux, creux, spores ellip-
soïdes à ovoïdes, assez variables, hsses, brun rouille, 11-16 (18) x 8-12 jum.
De juin à juillet (septembre): en groupes dans les pelouses et les endroits
herbeux.
Ce champignon se distingue surtout par ses lamelles crispées. Une espèce
analogue, mais pourvue de lamelles différentes, est commune aussi dans les
pelouses; elle est d'ordinaire connue sous le nom de Galera tenera Fr., mais
selon Smith (1949), le véritable G. tenera serait rare, et l'espèce visée ici se
nommerait plutôt Conocybe lactea (Lange) Métrod. Bien qu'elle soit peut-être
plus commune que le G. crispa, on a pensé qu'il valait mieux retenir celui-ci
comme représentant du groupe, car il est plus facile de le déterminer avec certi-
tude. Aucune espèce du genre n'a la taille voulue pour offrir quelque intérêt
comme aliment.
Fig. 282 à 291: 282, Naucoria semiorbicularis; 283, Paxillus involutus; 284, P. atroto-^
mentosus; 285, P. atrotomentosus; 286, Agaricus campestris; 287, A. hœmorrhoidarius;
288, A. diminutivus; 289, A. diminutivus', 290, A. silvicola; 291, A. silvicola et Amaniîa
virosa.
201
202
FiG. 292, Collybia radicata.
FiG. 293 à 302: 293, Crepidotus fuhotomentosus; 294, Stropharia coronilla; 295, 5. horne-^
mannii; 296, S. hornemannii; 297, S. semiglobata; 298, Nœmatoloma capnoides;
299, Psathy relia candolleana; 300, P. candolleana; 301, Coprinus comatus; 302, C. quadri-
fidus.
203
204
303
304
FiG. 303 et 304, Lentinus lepideus.
205
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
NAUCORIA
Le Naucoria comprend un groupe de petites espèces assez mal connues,
caractérisées par des spores brun ocre à brun rouille et un pied subcartila-
gineux dépourvu d'anneau. Elles viennent sur le sol, sur le bois ou parfois sur
le fumier. Vu leur petite taille, elles n'ont pas de valeur gastronomique; et on
sait en général peu de choses sur leur comestibilité. Seule une espèce assez
commune est décrite ici.
NAUCORIA SEMIORBICULARIS (Bull.) Fr. Comestible
Fig. 282, p. 202
CHAPEAU 0,6-2,5 cm de largeur, hémisphérique à convexe, lisse, glabre,
visqueux à l'état humide, jaunâtre terne à tan ou teinté de brun rougeâtre, à
disque de même couleur ou plus foncé, et à marge unie, chair mince, blafarde.
LAMELLES adnécs, larges, serrées, blafardes, puis tachées de brun terne à la
maturation des spores, à arête blafarde, pied 3-6 cm de longueur, jusqu'à
0,3 cm d'épaisseur, presque régulier ou un peu renflé à la base, farci, glabre à
finement fibrilleux, de même couleur que le chapeau ou plus pâle, spores
lisses, à parois épaisses, ovoïdes, inéquilatérales sur un profil, brun terne,
(10,5) 11-13,5 (15) X 7,5-8 (9) ^m.
De mai à septembre: en groupes sur le sol dans les endroits herbeux.
Commun.
Ce champignon se rencontre fréquemment dans les pelouses et les endroits
herbeux; il surgit après les pluies tout au long de la saison de végétation.
Dépourvu d'anneau, il se reconnaît à sa petite taille, à sa couleur tan jaunâtre
et à ses spores brunes.
TUBA RI A
Le Tubaria est un genre assez restreint et peu étudié. Il se compose de
petites espèces à spores brunes possédant des lamelles décurrentes et un pied
fragile et cartilagineux. La plupart de ces espèces sont assez rares et peu sus-
ceptibles d'intéresser le mycophage.
L'espèce présentée ici a le mérite d'être l'une des premières à fructifier au
printemps.
TUBARIA FURFURACEA (Pers. ex Fr.) Gill.
CHAPEAU 1-3 cm de largeur, parfois plus, charnu, convexe à plan ou un
peu déprimé, brun cannelle, hygrophane, glissant vers le chamois ou le
chamois rosé, longues stries sur la marge à l'état humide, portant parfois des
206
CREPIDOTUS
plaques blanchâtres provenant du voile, à disque glabre ou orné de fibrilles
apprimées. chair mince, brunâtre aqueux, inodore, à saveur douce, lamelles
serrées à subespacées, larges, adnées ou un peu décurrentes, de la couleur du
chapeau, pied 2-3 cm de longueur, environ 0,3 cm d'épaisseur, régulier ou
légèrement épaissi à la base, fibrilleux, de même couleur que le chapeau ou un
peu plus pâle, creux, spores ellipsoïdes, un peu aplaties sur un côté, ochracé
pâle en masse, lisses, 7-9 x 4-5,5 ^m.
De mai à octobre: seul ou en groupes sur les morceaux de bois et les débris
ligneux.
Il s'agit d'un petit champignon brun assez commun, caractérisé par des
lamelles larges et un chapeau fibrilleux, et qui se récolte souvent très tôt au
printemps. Le T. pellucida (Bull, ex Fr.) Gill. lui ressemble, sauf que ses spores
sont plus petites (5,5-7 x 4-5 /^m.).
CREPIDOTUS
Le Crepidotus est le pendant du Pleurotus, décrit dans le groupe à spores
blanches. Ses représentants ont des spores brun ocre à rouille et un pied excen-
trique, latéral ou absent. Les lamelles peuvent être blanchâtres chez les jeunes
spécimens, mais elles se tachent de brun à la maturation des spores. La plupart
d'entre eux poussent sur le bois en décomposition et sont trop petits pour avoir
une valeur gastronomique.
CREPITODUS FULVOTOMENTOSUS Peck Comestible
Fig. 293, p. 204
chapeau 1-6 cm de largeur, convexe, puis étalé, sessile, inséré latérale-
ment sur son substrat, souvent semicirculaire ou en forme de rein, à marge
incurvée au début et striolée à l'état humide, recouvert au début d'un dense
tomentum fauve qui, à la maturation, se fendille en écailles fibrilleuses de
même couleur, laissant voir la surface plus pâle au-dessous, chair mince,
flexible, blafarde ou teintée de jaunâtre, lamelles rayonnantes à partir du
point d'attache latéral, moyennement larges, serrées, blafardes, puis tachées
de brun ocre terne, à arêtes blanches, pied inexistant, le chapeau étant relié
latéralement au substrat, spores ovoïdes, un peu inéquilatérales sur un profil,
brun ocre terne, 7,5-9 (10) x 5-6 f^m.
De mai à octobre: en groupes sur le bois de feuillus en décomposition.
Commun.
C'est l'un des plus gros champignons du genre et il se reconnaît aux
écailles fauves ornant le chapeau. Les espèces voisines sont: le C calolepis
(Fr.) Karst. qui est aussi recouvert d'un tomentum brun, mais dont les spores
sont plus petites; le C. dorsalis Peck, jaune rougeâtre et à spores globuleuses;
le C. versutus Peck recouvert d'un tomentum blanc; le C. mollis Peck, glabre
207
t HAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
et un peu gélatineux; le C. hœrens Peck, visqueux; le C. ma/achius B. et C. à
spores globuleuses et à lamelles larges; et le C. applanatus (Fr.) Kummer à
spores globuleuses et à lamelles éiroiles. Ces cinq espèces sont toutes blanches
ou blanchâtres. Le C. cinnaburinus Peck est cramoisi vif et se rencontre sur-
tout dans l'Ouest.
Ce genre ne renferme pas de comestibles intéressants, mais plusieurs de
ses espèces sont assez communes.
PAXILLUS
Le genre Paxillus comprend des espèces à spores jaune ocre, à pied plus
ou moins excentrique et à lamelles facilement séparables du chapeau. Celles-ci
sont en général plus ou moins décurrentes et anastomosées sur le pied, au point
de former parfois des pores. Le genre se rapproche des bolétacées à cet égard et
certains auteurs estiment qu'il devrait être rangé dans cette famile. Ses espèces
sont relativement peu nombreuses, et aucune n'est recommandée pour la table.
Nous décrivons ici les deux plus communes.
PAXILLUS ATROTOMENTOSUS (Batsch ex Fr.) Fr. Non recommandé
Fig. 284 et 285, p. 202
CHAPEAU 5-13 cm de largeur, parfois plus, tenace, convexe au début, puis
plan à déprimé, brun rouille à brun noirâtre, recouvert d'un tomentum
apprimé, sec, à marge enroulée, chair blanche, ferme, assez épaisse, à odeur
et saveur douces, lamelles adnées-décurrentes, facilement séparables du
chapeau, serrées, très étroites, ramifiées et anastomosées sur le pied, de cou-
leur fauve jaunâtre, pied excentrique à latéral, 3-8 cm ou plus de longueur,
1-3 cm d'épaisseur, robuste, droit ou courbé, renflé vers la base, radicant,
recouvert d'un dense tomentum velouté de couleur brun noirâtre, plein.
SPORES jaunes, ovales, lisses, 5-7 x 3-4 /^m.
De juillet à septembre: seul ou en touffes sur les vieilles billes et les
souches, ou sur du bois enfoui.
Le pied noirâtre tomenteux est très caractéristique de ce champignon. On
le dit comestible, mais il est coriace et de saveur médiocre.
PAXILLUS INVOLUTUS (Batsch ex Fr.) Fr. Non recommandé
Fig. 283, p. 202
CHAPEAU 5-13 cm de largeur, convexe au début, puis étalé et enfin
déprimé, brun jaunâtre à brun rougeâtre ou brun olive, avec des taches plus
foncées, d'abord duveteux-tomenteux, mais devenant lisse, à marge toujours
enroulée et souvent un peu ridée, chair jaunâtre pâle, se tachant de brunâtre à
208
AGARICUS
la meurtrissure, épaisse, lamelles décurrentes, facilement séparables du cha-
peau, très serrées, larges, ramifiées et anastomosées sur le pied, de couleur
jaune olive, brunissant à la meurtrissure, pied 3-7 cm de longueur, 1-3 cm
d'épaisseur, régulier ou s'effilant un peu vers le bas, parfois épaissi à la base,
glabre, de même couleur que le chapeau ou plus pâle, souvent bariolé ou taché
de brun foncé, plein, central ou excentrique, spores brun jaunâtre, elliptiques,
Hsses, 7-9 x 4-5,5 /um.
De juillet à octobre: seul ou en groupes sur le sol ou à la base des souches
dans les bois.
Ce champignon est peu attrayant à cause de ses couleurs plutôt sales et des
taches brunes qui apparaissent sur sa chair et ses lamelles. Certains auteurs
soutiennent qu'il est comestible, mais comme des cas d'intoxication lui sont
imputés en Europe, il n'est pas recommandé. Il est assez commun et facile à
reconnaître à sa marge enroulée et à ses lamelles jaunâtres, serrées et décur-
rentes, qui se séparent facilement du chapeau.
AGARICUS
UAgaricus est certainement l'un des genres les plus importants pour qui-
conque s'intéresse avant tout aux qualités gastronomiques des champignons. Il
renferme à la fois le champignon de couche et l'agaric champêtre, qui est pro-
bablement le champignon sauvage le plus fréquemment consommé un peu
partout à travers le monde.
Le genre se caractérise par des spores brun pourpre, des lamelles libres et
la présence d'un anneau. Le pied a une texture différente de celle du chapeau et
s'en sépare facilement. Ce groupe est assez bien délimité et il est relativement
facile de reconnaître un agaric; cependant, bon nombre des caractères servant
à distinguer les espèces entre elles semblent se chevaucher, ce qui rend parfois
difficile une détermination précise.
En général, le genre Agaricus est considéré comme l'un des plus sûrs pour
la table. Toutefois, VA. xanthodermus Genev. est réputé pour causer des
malaises chez certaines personnes, et Smith a fait état d'une intoxication impu-
table à une forme de l'/l. arvensis Fr. récoltée dans un marécage du Michigan.
De même, VA. placomyces Pk. et VA. hondensis Murr. peuvent parfois se
révéler toxiques. Aussi convient -il même ici de faire preuve de prudence lors-
qu'on essaie une espèce pour la première fois.
Le nom Psalliota a souvent été utilisé pour désigner ce genre, mais selon le
Code international de nomenclature, c'est plutôt Agaricus qu'il convient
d'employer.
Smith (1949) a dénombré environ 70 espèces d' Agaricus en Amérique du
Nord. Môller (1950, 1952) et Pilât (1951) ont récemment publié deux études
sur les espèces européennes, mais elles n'incluent pas toutes les espèces nord-
américaines.
209
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
Clé
\a Chapeau petit, moins de 4 cm de largeur A. diminudvus
\h Chapeau en général de 5 cm ou plus de largeur 2
2a Chair virant rapidement au rouge à la cassure A. hœmorrhoidarius
Ib Chair ne rougissant pas à la cassure 3
"Sa Espèce croissant dans les champs, les pâturages, les endroits découverts ou les
pelouses 4
3/7 Espèces poussant dans les bois 5
Aa Anneau double, lamelles étroites A. edulis
4b Anneau simple A. campestris
5g Chapeau écailleux, orné de fibrilles brunes à noires A. placomyces
5b Chapeau lisse, blanc, devenant jaunâtre sur le disque à la meurtrissure
A. silvicola
AGARICUS CAMPESTRIS Fr. Comestible
Fig. 286, p. 202
Agaric champêtre
CHAPEAU 4-8 cm de largeur, charnu, ferme, d'abord convexe, puis un peu
aplati et devenant presque plan, blanc, parfois teinté de brunâtre dans la vieil-
lesse, soyeux au début, puis finement fibrilleux-écailleux ou glabre, à marge
excédante et d'ordinaire frangée de résidus du voile, chair blanche, épaisse,
ferme, ne change pas de couleur à la meurtrissure, à odeur et saveur agréables.
LAMELLES Hbrcs, très serrées, assez étroites, roses au début, puis progressive-
ment brun pourpre et enfin noires, pied 3-5 cm de longueur, 1-2 cm d'épais-
seur, régulier ou parfois plus étroit à la base, blanc, soyeux au-dessus de
l'anneau, devenant brunâtre au-dessous, un peu fibrilleux à glabre, farci.
ANNEAU mince, simple, parfois évanescent ou retenu à la marge du chapeau.
SPORES brun chocolat foncé, elUpsoïdes, lisses, 5,5-7,5 x 3,5-4,5 yim; basides
tétrasporiques.
Seul ou en groupes dans les endroits herbeux: pâturages, prés, pelouses,
etc. On le récolte en général l'automne, mais il peut parfois fructifier au
printemps.
L'agaric champêtre est probablement le mieux connu de tous les champi-
gnons sauvages, et pour certaines personnes, il constitue le seul véritable cham-
pignon comestible, tous les autres étant jugés plus ou moins suspects. S'il y a
possibilité de méprise avec ce champignon, c'est uniquement au stade du
bouton: un récolteur négligent pourrait alors cueillir par erreur une jeune ama-
nite vireuse. Dans la plupart des cas, l'habitat est assez différent pour prévenir
de telles erreurs, puisque l'agaric champêtre croît d'habitude dans les champs
découverts, et l'amanite dans les bois. Néanmoins, le danger est suffisant pour
qu'on laisse de côté les jeunes réceptacles à moins d'être assez expérimenté
pour pouvoir distinguer entre VAgaricus et VAmanita à ce stade, et de
s'assurer hors de tout doute qu'il n'y a pas de voile universel.
210
AGARICUS
Le champignon de couche a longtemps été considéré comme une forme ou
une variété de l'agaric champêtre, mais on en fait maintenant une espèce dis-
tincte, soit VAgaricus hortensis Cke. Outre que leurs spores, leurs basides et
leurs cystides diffèrent, VA. campestris vient sur l'herbe et ne pourrait
s'accommoder du substrat de croissance propre à VA. hortensis. Toutefois, les
deux champignons se ressemblent tellement que la connaissance de l'espèce
cultivée permet de reconnaître l'espèce sauvage sur le terrain.
L'A. arvensis Fr., ou l'agaric des jachères, est un champignon de plus
grande taille, plus robuste, au chapeau plus aplani. Ses spores sont plus grosses
aussi. Il pourrait être confondu avec les gros spécimens comme VA. cam-
pestris, mais cela ne porte pas à conséquence puisque les deux sont comes-
tibles. Smith a toutefois fait état de malaises causés par ce qu'il considérait être
une variété du premier, soit VA. arvensis var. palustris, récoltée dans un
marécage.
AGARICUS DIMINUTIVUS Peck Comestible
Fig. 288 et 289, p. 202
CHAPEAU 1-4 cm de largeur, fragile, convexe, puis plan, blanchâtre ou
grisâtre, assombri de brunâtre sur le disque, soyeux ou orné de fibrilles plus ou
moins rougeâtres ou rosées à brun rougeâtre. chair mince, blanchâtre, à
odeur et saveur douces, lamelles libres, serrées à très serrées, moyennement
larges, passant de blanchâtres au début à brun pourpre foncé à la fin. pied
3-5 cm de longueur, 0,15-0,45 cm d'épaisseur, régulier ou un peu bulbeux,
blanchâtre, glabre ou un peu fibrilleux, farci, puis creux, anneau délicat,
blanchâtre, persistant, spores brun pourpre, ellipsoïdes, lisses, environ 5-6 x
3-3,5 f^m.
En août et septembre: seul ou parfois en groupes sur l'herbe ou avec la
mousse. L'Herbier national à Ottawa en compte aussi un spécimen récolté sur
le bois.
Ce beau champignon est assez déhcat et d'habitude trop petit pour inté-
resser le mycophage, même si on le dit comestible. Plusieurs autres petites
espèces ont été recensées, mais elles ne sont pas très bien connues. UA. auri-
color Krieger est jaune et son pied porte des plaques jaunes floconneuses sous
l'anneau. L'A. micromegethus Peck s'orne de quelques fibrilles blanches sous
l'anneau, tandis que le pied de l'^l. comptuliformis Murr. est glabre au même
endroit.
AGARICUS EDULIS (Vitt.) Moeller et J. Schaeffer Comestible
Fig. 343, p. 245
CHAPEAU 4-10 cm de largeur ou parfois plus, ferme, charnu, d'abord très
convexe à hémisphérique et un peu déprimé au centre, puis s'étalant et deve-
nant plan, blanc ou blanchâtre à légèrement jaunâtre dans la vieillesse, glabre
211
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VENENEUX DU CANADA
OU un peu soyeux, à marge incurvée au début et excédante, chair épaisse,
ferme, blanche, à odeur et saveur douces, lamelles libres, très serrées,
étroites, roses au début, puis brun pourpre à brun-noir, pied 3-4 (5) cm de lon-
gueur, 1-3 cm d'épaisseur, court, massif, régulier, glabre ou un peu furfuracé
au-dessus de l'anneau, blanc, plein, anneau double, en général à peu près
médian, spores brun violacé à brun chocolat, très ellipsoïdes à subglobuleuses,
lisses, 5-6 x 4-5 ^m.
De juin à octobre: seul ou en groupes, le plus souvent dans les villes, le
long des trottoirs, dans les pelouses, ou encore dans les terrains vagues, là où le
sol est fortement tassé.
Cette espèce est mieux connue en Amérique du Nord sous le nom d'/4.
rodmani Peck, mais il semble que l'^l. edulis soit le nom qui convienne. Ses
principaux traits distinctifs sont un port assez trapu, un anneau double et une
chair ferme. C'est un comestible estimé qui fructifie surtout dans les villes où il
est sans doute souvent confondu avec VAgaricus campesîris.
AGARICUS HAEMORRHOIDARIUS Fr. Comestible
Fig. 287, p. 202
CHAPEAU 5-10 cm de largeur, charnu, subglobuleux à ovoïde au début,
s'étalant et devenant campanule-convexe ou finalement plan, fibrilleux-
écailleux, brun vineux à brun grisâtre, chair blanche, virant rapidement au
rouge sang sur les meurtrissures ou à la cassure, à odeur et saveur douces.
LAMELLES libres, très serrées, moyennement larges, d'abord blanchâtres, puis
rosâtres et enfin brun pourpre, pied 5-13 cm de longueur, 0,6-1,2 cm d'épais-
seur, régulier ou bulbeux à la base, légèrement fibrilleux à glabre, blanchâtre
devenant brunâtre, d'abord farci, puis creux, anneau ample, voyant, blanc,
persistant, spores brun pourpre, ellipsoïdes, lisses, 5-7 x 3-4 ^m.
De juillet à octobre: en groupes, épars, ou parfois en petites touffes sur le
sol dans les bois mixtes.
Ce champignon est remarquable par la rapidité avec laquelle sa chair vire
au rouge sang lorsqu'on la brise ou la meurtrit. Cette réaction s'observe aussi
chez d'autres espèces, mais elle est en général plus lente.
AGARICUS PLACOMYCES Peck Probablement comestible pour la
Fig. 344, p. 245 plupart des gens
CHAPEAU 5-13 cm de largeur, assez fragile, très ové au début, puis con-
vexe et enfin plan, blanchâtre sous le revêtement brun noirâtre qui se rompt en
écailles fibrilleuses partout, sauf sur le disque, chair blanche ou un peu jau-
nâtre sous la cuticule, devenant parfois rosâtre, mince, à odeur faible, un peu
désagréable, et à saveur douce, lamelles Hbres, très serrées, assez étroites à
moyennement larges, d'abord blanches à grisâtres, puis roses et finalement
brun pourpre, pied 6-13 cm de longueur, 0,6-1,2 cm d'épaisseur, plus ou
212
STROPHARIA
moins bulbeux, s'effilant vers le sommet, glabre, blanchâtre, parfois taché de
jaune, farci, puis creux, anneau ample, voyant, double, blanchâtre dessus, la
couche inférieure se fendillant en plaques brunâtres, spores brun chocolat,
ellipsoïdes, Hsses, 5-6 x 3,5-4 jLim.
De juin à septembre: seul, en groupes ou parfois en touffes dans les bois
mixtes.
Ce champignon se reconnaît à son chapeau écailleux, à son anneau ample
et à son pied très bulbeux qui s'amincit vers le sommet. On a signalé à l'occa-
sion qu'il pouvait causer des malaises chez certaines personnes; il faut par
conséquent être prudent lorsqu'on l'essaie pour la première fois.
AGARICUS SILVICOLA (Vitt.) Sacc. Comestible pour la
Fig. 290 et 291, p. 202 plupart des gens
CHAPEAU 6-15 cm de largeur, moyennement ferme, d'abord convexe, puis
s'étalant et devenant plan, blanc ou blanc crème, se tachant de jaune sur le
disque à la meurtrissure, légèrement soyeux-fibrilleux. chair moyennement
épaisse, cassante, blanche, virant au jaune à la cassure, à odeur et saveur
douces. LAMELLES libres, très serrées, étroites à moyennement larges, d'abord
blanchâtres, puis roses et enfin brun noirâtre, pied 8-15 cm de longueur,
0,6-1,9 cm d'épaisseur, régulier ou s'effilant un peu vers le sommet, pourvu
d'un bulbe court à la base, ou sans bulbe et aplati à la base, un peu soyeux à
glabre, blanc crème, se tachant de jaune à la meurtrissure, farci, puis creux.
ANNEAU ample, double, lisse dessus, la couche inférieure se fendillant en pla-
ques jaunâtres parfois fugaces, spores brun violacé à brun chocolat,
ellipsoïdes, Hsses, 5-6,5 x 3-4,5 ^m.
De juillet à septembre: seul, en groupes ou parfois en touffes de deux ou
trois spécimens, d'habitude dans les bois.
Cette espèce est comestible mais il faut se montrer prudent car elle peut
semble-t-il causer des malaises chez certaines personnes. La remarque concer-
nant le danger de récolter VA. campestris au stade du bouton s'applique égale-
ment ici, d'autant plus que 1*^4. silvicola croît dans le même habitat que
VAmanita virosa.
Sa taille est assez variable et on en rencontre des formes élancées ou, au
contraire, très robustes, rappelant VA. arvensis. En général, les formes élan-
cées ont un bulbe court et aplati à la base du pied, mais ce caractère peut varier
aussi. L'anneau est ample et voyant. L'^. abruptibulbus Peck est considéré
comme un synonyme.
STROPHARIA
Le genre Stropharia comprend des espèces annelées à spores brun pourpre
caractérisées par des lamelles adnées et un chapeau d'ordinaire visqueux. Il se
213
ClI.\MPI(JNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
distingue du Nœmatoloma par la présence d'un anneau et risque fort d'être
confondu avec lui s'il vient à le perdre.
C'est un genre relativement restreint dont les espèces sont parfois diffi-
ciles à déterminer. On en a recensé 35 en Amérique du Nord, mais un petit
nombre d'entre elles seulement sont communes. Certaines sont soupçonnées
d'avoir causé des intoxications, et le mycologue amateur ferait bien d'éviter ce
groupe.
Clé
\a Chapeau d'un vert vif, se décolorant vers le jaune S. œruginosa
\b Chapeau d'une autre couleur 2
2a Espèce venant sur le fumier; chapeau jaune, hémisphérique S. semiglobata
2b Espèce venant sur un autre substrat 3
3a Chapeau en général de plus de 5 cm de largeur, brunâtre ou violacé fuligineux;
pied squarreux-écailleux S. hornemannii
3b Chapeau de moins de 5 cm de largeur, jaunâtre; pied lisse ou un peu fibrilleux . . .
S. coronilla
STROPHARIA AERUGINOSA (Curt. ex Fr.) Quel. Réputé vénéneux
Fig. 386 et 387, p. 294
CHAPEAU 2-5 cm de largeur, charnu, campanulé-convexe au début, puis
plan, un peu mamelonné, visqueux, d'abord recouvert d'un gluten épais de
couleur vert vif, se décolorant lentement vers le jaunâtre, avec parfois des
écailles blanches près de la marge, devenant glabre, chair blanchâtre à bleuâ-
tre, douce. LAMELLES adnécs, serrées, larges, d'abord blanchâtres, puis grisâ-
âtres et enfin brun chocolat, un peu violacées, à arêtes blanches et finement
floconneuses, pied 4-8 cm de longueur, 0,3-0,9 cm d'épaisseur, régulier, vis-
queux, écailleux à fibrilleux au-dessous de l'anneau, vert bleuâtre, creux.
ANNEAU évanescent. spores brun foncé, un peu violacées, ellipsoïdes, lisses,
7-9,5 X 4-5 ^m.
En septembre et octobre: dans les bois ou parfois dans les potagers.
C'est un champignon très beau et très frappant à l'état jeune et frais, mais
sa couleur vert vif s'estompe avec l'âge. On le dit commun en Europe, mais il
n'a été signalé qu'à l'occasion dans la région d'Ottawa.
STROPHARIA CORONILLA (Bull, ex Fr.) Quel. Suspect
Fig. 294, p. 204
CHAPEAU 2-5 cm de largeur, convexe à presque plan, jaune pâle à blan-
châtre, ou chamois à jaune ocre pâle, glabre, humide ou un peu collant, chair
blanche, molle, assez épaisse, à odeur un peu désagréable, lamelles adnées,
arrondies au pied, de couleur carné lilas au début, puis noir violacé, serrées,
moyennement larges, à arêtes blanches et fimbriées. pied court, 2-4 cm de lon-
214
STROPHARIA
gueur, 0,3-1,2 cm d'épaisseur, régulier, blanc, sec, floconneux au-dessus de
l'anneau, flbrilleux au-dessous, devenant lisse avec le temps, farci à creux.
ANNEAU membraneux, éloigné du sommet, persistant, strié sur le dessus.
SPORES brun pourpre, ellipsoïdes, lisses, 7-9 x 4,5-5 fjim.
D'août à octobre: en groupes ou épars dans les pelouses et les endroits
herbeux.
Cette petite espèce n'est pas commune, mais nous avons cru bon de l'in-
clure ici car elle pousse dans les pelouses et on la soupçonne d'être toxique.
Elle pourrait se confondre avec un agaric, sauf que ses lamelles ne sont pas
libres.
STROPHARIA HORNEMANNII (Fr.) Lund. et Nannf. Non recommandé
Fig. 295 et 296, p. 204
CHAPEAU 3-13 cm de largeur, charnu, ferme, convexe à plan, parfois un
peu mamelonné, visqueux, glabre ou orné au début de quelques écailles blan-
ches floconneuses à la marge, brunâtre ou brun rougeâtre fumeux à brun pour-
pre, devenant brun olive à la périphérie et plus jaunâtre sur le disque, à marge
enroulée à l'état jeune, puis infléchie et parfois relevée, chair blanchâtre à
chamois aqueux ou jaunâtre, épaisse, sauf à la marge, à odeur faible et à
saveur un peu désagréable, lamelles adnées avec un filet décurrent, serrées,
larges, grisâtre pâle au début, puis brun pourpre terne, entremêlées de quel-
ques lamellules. pied 5-13 cm de longueur, 0,6-1,9 cm d'épaisseur, régulier ou
presque, blanchâtre à jaunâtre, farci, puis creux, orné d'écaillés blanches
fibrilleuses ou floconneuses au-dessous de l'anneau, glabre et soyeux au-
dessus. ANNEAU d'abord dressé, puis retombant, blanc à brunâtre, spores
ellipsoïdes, hsses, brun pourpre en masse, 11-13 x 5,5-7 ^m.
En septembre et octobre: seul ou en groupes dans les bois mixtes.
Cette espèce se reconnaît à sa grande taille, à son pied écailleux et à sa
couleur brun terne, souvent teintée de violacé fuhgineux. Elle était autrefois
connue sous le nom de Stropharia depilata (Pers. ex Fr.) Quel. C'est l'un des
champignons les plus gros et les plus voyants du genre. Il ne semble pas exister
de données définitives sur sa comestibilité, mais il n'est pas recommandé car
certains de ses congénères sont suspects.
STROPHARIA SEMIGLOBATA (Fr.) Quel. Non recommandé
Fig. 297, p. 204
CHAPEAU 1-4 cm de largeur, charnu, d'abord hémisphérique, puis con-
vexe et presque plan à la fin, jaune clair vif, pâlissant et devenant plus terne,
avec parfois une teinte d'olive, glabre, très visqueux, à marge unie, chair
épaisse au centre, mince à la marge, de couleur jaunâtre aqueux pâle, à odeur
et saveur douces, lamelles adnées, serrées à subespacées, larges, gris olive au
début, puis brun pourpre, pied 5-11 cm de longueur, 0,3-0,5 cm d'épaisseur,
215
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VENENEUX DU CANADA
régulier ou un peu rentlé à la base, farci, puis creux, visqueux au-dessous de
l'anneau, un peu fibrilleux au-dessus, blanchâtre à jaunâtre pâle, anneau
délicat, blanchâtre, souvent évanescent. spores brun pourpre, ellipsoïdes,
lisses, 15-20 x 8,5-11 ^m.
De juin à septembre: seul ou en groupes sur le fumier de bovins et de
cheval.
Le voile de cette espèce est très délicat, si bien que l'anneau est souvent nul
ou en tout cas très fugace. Ses principaux traits distinctifs sont sa couleur
jaune, son chapeau et son pied visqueux, sa forme hémisphérique et son
habitat sur le fumier. Kauffman a tenté de séparer les formes qui deviennent
convexes à planes pour les élever au rang d'espèce (S. stercoraria Fr.), mais
elles semblent trop apparentées aux autres pour que cette entreprise soit justi-
fiée. L'espèce est dite comestible, mais en règle générale, il vaut mieux s'abste-
nir de consommer les strophaires.
NAEMATOLOMA
L'espèce la plus connue de ce genre appartenait autrefois à VHypholoma,
mais Smith (1951) a étabh que l'ancien genre Hypholoma renfermait des
éléments disparates et que, suivant le Code international de nomenclature,
c'est le nom de Nœmatoloma qui devait être retenu pour désigner le groupe
d'espèces dont le type est le TV. sublateritium (Fr.) Karst.
Le Nœmatoloma comprend donc un nombre relativement restreint
d'espèces à spores brun pourpre ou brun cannelle terne. Le chapeau est en
général de couleur assez vive et peut être visqueux ou non. Les lamelles varient
d'adnexées à adnées ou subdécurrentes, et leur couleur à l'état jeune constitue
parfois un important critère de détermination. Le pied peut être épais et
charnu à fibreux-tenace, ou élancé et cartilagineux.
Le Nœmatoloma se distingue du Stropharia par l'absence d'anneau. Cette
distinction n'est toutefois pas tranchée puisqu'on note parfois la présence d'un
voile chez le Nœmatoloma. Celui-ci demeure d'ordinaire attaché à la marge du
chapeau, mais cela se produit aussi chez certains Stropharia fimicoles.
Le genre Nœmatoloma entretient par ailleurs des relations très étroites
avec le Psilocybe, dont il ne peut être distingué avec certitude qu'à partir de
caractères microscopiques. Les lamelles du premier portent des cystides d'un
type particulier, appelées leptocystides, qui font défaut chez le second {voir
Addenda).
Nous nous contenterons ici de décrire deux des plus grandes espèces du
Nœmatoloma, jugées comestibles. La plupart de leurs congénères sont assez
petits et sans valeur alimentaire, et le N. fasciculare (Fr.) Karst., qui est réputé
toxique, ne risque pas d'être consommé à cause de sa saveur très amère.
216
NAEMATOLOMA
NAEMATOLOMA CAPNOIDES (Fr.) Karst. Comestible
Fig. 298, p. 204
CHAPEAU 1-5 cm de largeur, ferme, convexe, puis aplani, parfois un peu
mamelonné, de couleur vive: orangé rougeâtre ou brun jaunâtre sur le disque,
plus pâle et plus jaunâtre vers la marge, glabre ou un peu fibrilleux au début, à
marge d'abord enroulée et appendiculée. chair blanchâtre, assez épaisse,
ferme, à saveur douce, lamelles adnées-sécédentes, serrées, assez étroites à
moyennement larges, d'abord blanchâtres à grisâtres, puis brun pourpre, pied
5-8 cm de longueur, parfois, plus, 0,3-0,9 cm d'épaisseur, régulier ou un peu
renflé à la base, un peu fibrilleux jusqu'à une zone annulaire peu accentuée,
jaunâtre au-dessus, brun rouille au-dessous, creux, spores brun pourpre, elUp-
soïdes, lisses, 6-7,5 x 3,5-4,5 ^m.
D'août à novembre (parfois en mai): en touffes sur le bois de conifères.
Ce champignon est en général un peu plus petit et de couleur plus orangée
ou fauve que le N. sublateritium . Il pourrait se confondre avec le N. fascicu-
lare (Fr.) Karst., mais les lamelles de ce dernier sont jaune pâle au début et
deviennent ensuite verdâtres à vert ohve; il a de plus une saveur très amère et
on le dit vénéneux.
NAEMATOLOMA SUBLATERITIUM (Fr.) Karst. Comestible
Fig. 342, p. 245; fig. 423, p. 312
Hypholome couleur de brique
chapeau 3-8 cm de largeur, ferme, charnu, convexe-étalé avec parfois un
léger mamelon obtus, rouge brique sur le disque, plus pâle à blanchâtre vers la
marge, glabre au centre et plus ou moins recouvert de fibrilles blanchâtres à
jaunâtres sur la marge, qui est infléchie, chair épaisse, ferme, blanchâtre,
devenant jaunâtre avec l'âge ou sur les meurtrissures, inodore, à saveur douce
ou un peu amère. lamelles adnées, serrées à très serrées, étroites, d'abord
blanchâtres ou, dans certains cas, jaunes, puis grises ou gris olive et enfin brun
pourpre, pied 5-10 cm de longueur, 0,6-1,2 cm d'épaisseur, régulier, variant
de blanchâtre au sommet à brun rougeâtre vers la base, marqué d'une zone
annulaire fibrilleuse laissée par le voile, plus ou moins fibrilleux au-dessous de
celle-ci, plein, spores brun pourpre, eUipsoides, hsses, 6-7,5 x 3-4 ^m.
D'août à novembre: en touffes denses ou parfois en groupes sur les billes,
les souches ou les racines d'arbres feuillus. Commun.
Ce champignon est plutôt connu sous le nom d 'hypholome couleur de
brique à cause de la couleur caractéristique de son chapeau. Il est commun et
assez variable. Une forme caractérisée par des lamelles jaune vif à l'état jeune
a été appelée Hypholoma perplexum (Pk.) Sacc, mais on lui refuse aujour-
d'hui le rang d'espèce. On rencontre en outre des fructifications partiellement
ou presque totalement stériles.
Les auteurs européens donnent ce champignon pour toxique tandis que les
mycophages d'Amérique du Nord semblent unanimes à le déclarer comestible.
217
CHAMPIGNONS COMESTlBLtS ET VÉNÉNEUX DU CANADA
PSATHYRELLA
Le genre Psathyrella réunit un vaste groupe d'espèces autrefois réparties
dans d'autres genres, tels que VHypholoma, le Psilocyhe, le Psathyra et le
Stropharia. Ces espèces se caractérisent par des spores brun pourpre, qui
peuvent toutefois varier de rosées à rouge brique, brun foncé ou noirâtres. La
plupart d'entre elles sont petites et fragiles et ne peuvent être déterminées qu'à
partir de caractères microscopiques; elles n'ont d'ordinaire aucune valeur gas-
tronomique.
Parmi les autres genres à sporée foncée, le Coprinus se distingue du
Psathyrella par ses lamelles déliquescentes, du Paneolus par ses lamelles mar-
brées, et du Pseudocoprinus par son chapeau plissé-strié et la présence de
paraphyses du type propre au Coprinus. Les autres genres voisins, soit
VAgaricus, le Stropharia, le Nœmatoloma et le Psilocybe, s'écartent tous du
Psathyrella par la structure de la cuticule du chapeau, qui est composée
d'hyphes filamenteuses chez les premiers, et de cellules piriformes ou vésicu-
leuses disposées en palissades chez le second.
PSATHYRELLA CANDOLLEANA (Fr.) Sm. Comestible
Fig. 299 et 300, p. 204
CHAPEAU 3-8 cm de largeur, parfois plus, fragile, d'abord oval, puis
conique à convexe et enfin plus ou moins mamelonné avec la marge retroussée,
de couleur chamois ou miel, pâhssant jusqu'au blanchâtre ou au crème, hygro-
phane, orné au début de quelques flocons blanchâtres, puis glabre et micacé, à
marge mince, souvent incisée et appendiculée, qui prend parfois une colora-
tion violet sale, chair mince, blanche, fragile, à odeur et saveur douces.
LAMELLES adnécs, très serrées, étroites, d'abord blanchâtres à grisâtres, puis
violacées et finalement brun pourpre, pied 5-10 cm de longueur, 0,3-0,6 cm
d'épaisseur, régulier, lisse, un peu farineux au sommet, blanc, creux, rigide et
fissile. ANNEAU membraneux, parfois retenu à la marge du chapeau, d'ordi-
naire fugace. SPORES brun pourpre, eUipsoïdes, lisses, 7-8,5 x 4-5 ^m.
De juin à septembre: fréquent dans les pelouses, les champs et parfois les
bois.
Ce champignon est commun dans les pelouses et les endroits herbeux, où
il fructifie parfois en abondance après les pluies. On le récolte tout au long de
la saison de végétation. Son chapeau est assez mince et fragile, mais sa saveur
est agréable. Tout mycophage se doit de faire sa connaissance.
Le P. candolleana appartenait autrefois au Hypholoma, si bien que le H.
appendiculatum Fr. et le H. incertum Peck sont des synonymes. Ses traits dis-
tinctifs sont une couleur chamois, une marge appendiculée, un pied creux assez
cartilagineux et des lamelles dont la couleur change progressivement avec la
maturation des spores. Le chapeau scintille parfois comme s'il était parsemé de
particules de mica.
218
COPRINUS
PSATHYRELLA HYDROPHILA (Fr.) Sm. Suspect
Fig. 388, p. 295
CHAPEAU 2-6 cm de largeur, fragile, campanule-convexe, devenant pres-
que plan avec un léger mamelon, brun cannelle aqueux à brun marron, pâlis-
sant jusqu'au chamois ochracé, hygrophane, glabre ou orné de fibrilles blan-
ches soyeuses, en particulier vers la marge, qui est un peu striée à l'état
humide, chair mince, fragile, brunâtre, à odeur et saveur douces, lamelles
adnées-sécédentes, très serrées, étroites, d'abord brun grisâtre, puis brun
pourpre à brun foncé, pied 3-6 cm de longueur, 0,3-0,6 cm d'épaisseur, régu-
lier, blanc, glabre ou un peu fibrilleux, un peu pruineux au sommet, creux,
fissile, spores brun pourpre, elhpsoïdes, hsses, 4-6 x 2,5-3,5 yim.
De juillet à septembre: cespiteux ou nettement en groupes sur le bois très
décomposé.
Cette espèce assez commune, qui vient d'ordinaire en grosses touffes sur
le bois décomposé, est représentative d'un certain nombre de petites espèces
fragiles, de couleur brun rougeâtre, appartenant à ce genre. Elles sont difficiles
à déterminer avec précision sans le secours d'un microscope. Kauffman les
donne pour suspectes; si on excepte le P. candolleana décrit ci-haut, tout le
groupe doit être évité.
PSATHYRELLA VELUTINA (Fr.) Sing. Comestible
Fig. 389, p. 296
CHAPEAU 3-8 cm de largeur, convexe à convexe-campanule, puis plan et
mamelonné d'une façon obtuse, brun fauve ou brun jaunâtre, plus foncé au
centre, hygrophane, pâlissant jusqu'au brun chamois, orné au début de
fibrilles apprimées, puis fibrilleux-écailleux, à marge non striée, mais fissile et
souvent frangée ou appendiculée. chair brunâtre aqueux, épaisse, à odeur et
saveur terreuses, lamelles adnées, serrées à très serrées, larges, d'abord jau-
nâtres, puis brun pourpre foncé, à arêtes blanches et floconneuses serties de
gouttelettes par temps humide, pied 3-8 cm de longueur, 0,3-0,9 cm d'épais-
seur, régulier, fibrilleux ou légèrement floconneux-écailleux jusqu'à l'anneau,
blanchâtre au-dessus, brunâtre au-dessous, creux, anneau fugace, fibrilleux,
d'abord blanchâtre, puis taché de noirâtre à la maturation des spores, spores
brun pourpre foncé, ovoïdes -ellipsoïdes, rugueuses, 9-12 x 7-8 /^m.
De juillet à septembre: en touffes, épars ou seul le long des routes ou dans
les bois.
La tendance des lamelles à retenir des gouttelettes d'eau est caractéristique
de cette espèce, qui est aussi connu sous le nom de Hypholoma lachryma-
bundum (Fr.) Quel. Ses spores rugueuses constituent un autre trait distinctif.
COPRINUS
Les espèces du genre Coprinus se caractérisent par une sporée noire et sur-
tout par le fait que leurs lamelles et, souvent, la chair du pied aussi se liquéfient
à maturité.
219
CHAMPIGNONS COMLSllBLES ET VENENEUX DU CANADA
Smith (1949) en a recensé quelque 75 en Amérique du Nord, mais bon
nombre d'entre elles sont frêles, peu étudiées et difficiles à déterminer. Nous
nous en tiendrons ici aux quatre plus communes, qui sont bien connues et sou-
vent consommées. À noter que le pied est tenace et cartilagineux, et doit être
rejeté.
Lorsqu'on récolte des coprins pour la table, il importe de choisir des spé-
cimens jeunes et de les consommer sans retard, avant qu'ils ne se liquéfient.
L'aspect de ces champignons à divers stades de décomposition peut de prime
abord susciter le dégoiit. L'âme sensible imaginera même des scènes d'horreur,
et c'est sans doute une espèce de coprin qui a inspiré les vers suivants du poète
Shelley:
«Their moss rotted off them flake by flake
Till the thick stalk stuck like a murderer's stake
Where rags of loose flesh yet tremble on high,
Infecting the winds that wander by.»^
Toutefois, lorsqu'on s'y arrête, ce processus révèle une adaptation remar-
quable et fascinante en vue de la dissémination des spores. Les lamelles de la
plupart des champignons sont plus ou moins cunéiformes et, par conséquent,
épaissies à la base. Les spores mûrissent d'une façon uniforme sur toute leur
surface jusqu'au moment où elles tombent et sont emportées par les courants
d'air. Chez les coprins, toutefois, les faces des lamelles sont parallèles et
souvent très rapprochées, si bien qu'en mûrissant de la façon habituelle, les
spores se déverseraient sur les lamelles voisines sans pouvoir accéder à l'air
libre. Aussi mûrissent-elles petit à petit en commençant par une zone relative-
ment étroite à la périphérie du chapeau et en allant peu à peu vers le pied.
Parallèlement, un processus d'autodigestion commence et, à mesure que les
lamelles et la chair se liquéfient, le bord du chapeau se retrousse de manière à
écarter les lamelles (fig. 392, p. 298) et à libérer les spores qui ont atteint leur
maturité. Celles-ci sont disséminées par les courants d'air comme chez les
autres champignons, et non par les gouttes du liquide, même si l'examen
microscopique montre qu'il peut en renfermer une bonne quantité.
Des rapports font périodiquement état d'une légère intoxication résultant
de la consommation simultanée de Coprinus et d'alcool. Des expériences
récentes menées par Child (1952) n'ont pas permis d'étayer ces allégations. Il
semble probable que ces cas se fondent sur une méprise entre le Coprinus et le
Panœolus sphinctrinus ou peut-être un autre Panœolus. Toutefois, d'autres
mycologues soutiennent qu'il existe des cas irréfutables d'intoxication par le
Coprinus pour lesquels on ne saurait invoquer une erreur de détermination.
'Leur chapeau pourrissait et s'arrachait par flocons.
Laissant l'épaisse tige nue, dressée comme un gourdin,
Encore surmontée de lambeaux de chair tremblante,
Infectant tour à tour les quatre vents.
220
COPRINUS
COPRINUS ATRAMENTARIUS (Bull, ex Fr.) Fr. Comestible
Fig. 390 et 391, p. 297
Coprin noir d'encre
CHAPEAU 3-8 cm de largeur, parfois plus, d'abord ovoïde, puis de conique
à campanule, gris, brunâtre sur le disque, souvent lobé et plissé, un peu
soyeux-fibreux, lisse ou squamuleux, devenant déchiqueté à la marge dans la
vieillesse, chair mince, lamelles libres, très serrées, larges, blanches au début,
puis noires et enfin déliquescentes, pied 5-20 cm de longueur, 0,6-2 cm
d'épaisseur, régulier ou plus étroit à la base, un peu fibrilleux au-dessus de
l'anneau, blanc et soyeux au-dessous, creux, anneau d'ordinaire situé vers la
base du pied, très fugace, spores noires, elliptiques, lisses, 8-11 x 5-6,5 f^m.
De juillet à septembre: d'habitude en touffes sur le sol ou la sciure de bois,
apparemment en association avec le bois enfoui.
Ce champignon commun fructifie souvent en touffes denses. Les jeunes
chapeaux sont fermes et charnus, et constituent un met de choix. La cuticule
grise est d'habitude lisse, mais elle peut se rompre par temps sec, donnant au
chapeau un aspect plus ou moins écailleux. Le Coprinus insignis Peck lui res-
semble quelque peu, mais ses spores sont rugueuses.
COPRINUS COMATUS (Mull. ex Fr.) S.F. Gray Comestible
Fig. 301, p. 204; fig. 392 et 393, p. 298
Coprin clievelu
CHAPEAU cylindrique ou en forme de baril, 5-15 cm de longueur et 3-5 cm
d'épaisseur, s 'étalant peu à peu pour devenir plus ou moins conique ou campa-
nule, recouvert au début d'une cuticule brunâtre ou brun ochracé qui se
rompt, sauf sur le disque, en écailles pelucheuses laissant voir au-dessous la
chair blanche ou rosée, à marge devenant incisée et récurvée. chair mince,
molle et fragile, lamelles presque libres, très serrées, larges, d'abord blanches,
puis rosées et enfin noires, se liquéfiant petit à petit à partir de la marge, pied
5-15 cm de longueur, 0,5-1,5 cm d'épaisseur, régulier ou plus étroit vers le
sommet, un peu bulbeux, lisse, creux, anneau mobile, d'ordinaire situé à la
base du pied, spores noires, elliptiques, lisses, 13-18 x 7-8 ^m.
Fréquent le long des routes, près des dépotoirs municipaux, dans les
champs ou sur les pelouses. Il peut fructifier tout au long de la saison de végé-
tation, mais il est plus commun à l'automne.
Le coprin chevelu est l'un des champignons les plus faciles à reconnaître et
sans doute l'un des plus couramment récoltés pour la table. Il pourrait être
confondu avec le Coprinus ovatus Fr. ou le C sterquilinus Fr., mais cela ne
porte pas à conséquence puisque que tous deux sont comestibles. Le premier
est plus ové que cylindrique et ses spores sont plus petites que celles du C.
comatus, tandis que le second est de plus petite taille, plus étalé, et possède des
spores plus grosses.
221
CHAMPIGNONS COMtSTlBLtS ET VtNHNLUX DU CANADA
COPRINUS MICACEUS (Bull, ex ïr.) Fr. Comestible
Hg. 305. p. 223
Coprin micacé
CHAPEAU 1-5 cm de largeur, d'abord ové à elliptique, puis conique à cam-
panule, de couleur tan ochracé à brun ochracé, pâlissant parfois jusqu'au
blanchâtre, d'ordinaire plus foncé au centre, recouvert au début de fines parti-
cules brillantes qui peuvent disparaître avec le temps, nettement strié ou
sillonné, avec des stries de longueur variable, lisse sur le disque, à marge plus
ou moins lobée et irrégulière, lamelles adnées-sécédentes, très serrées,
moyennement larges, blanches au début, puis violacées, noires et finalement
liquéfiées, pied 3-8 cm de longueur, 0,3-0,6 cm d'épaisseur, régulier, soyeux,
blanc, creux, spores brun foncé à noires, ellipsoïdes à ovoïdes, 7-9 x 4-5 ^m.
Le coprin micacé vient d'habitude en touffes denses sur le sol ou autour
des vieilles souches. Il est très commun tout au long de la saison de végétation.
Ce champignon est assez petit et délicat, mais il fructifie d'ordinaire en
abondance. Les immenses touffes qu'il forme parfois dans les pelouses ne sont
pas sans incommoder certains propriétaires qui les jugent peu esthétiques. Il
est associé au bois enfoui et peut continuer de fructifier pendant plusieurs
années à l'endroit où un arbre a été coupé, pour peu que ses racines soient
demeurées dans le sol. Des récoltes successives peuvent être obtenues tout au
long de la saison de végétation, après les périodes de pluie.
COPRINUS QUADRIFIDUS Peck Comestible
Fig. 302, p. 204
CHAPEAU 3-8 cm de largeur, d'abord ovale, puis campanule à légère-
ment étalé, variant du gris au brun grisâtre, recouvert au début d'un voile
tomenteux-floconneux qui se rompt en flocons ou écailles parfois fugaces,
ayant de longues stries sur la marge souvent ondulée et peu à peu récurvée.
lamelles libres, très serrées, larges, d'abord blanchâtres, puis brun pourpre
foncé ou noires, pied 3-10 cm de longueur, 0,3-0,9 cm d'épaisseur, régulier ou
effilé vers le sommet, blanc, un peu floconneux, pourvu d'un anneau basai
évanescent. spores noires, lisses, ellipsoïdes, 7,5-10 x 4-5 ^m.
De juin à août: en groupes ou cespiteux sur le bois en décomposition.
Il s'agit d'un bon comestible qui fructifie tôt dans la saison sur le bois en
décomposition. Il se distingue du C. atramenîarius par son habitat et aussi par
la présence de vestiges du voile floconneux sur le chapeau. Les réceptacles sont
issus de cordonnets mycéliens bien développés, semblables à des racines,
appelés rhizomorphes.
Fig. 305 à 314: 305, Coprinus micaceus; 306, Gomphidius glutinosus; 307, Panœolus semi-^
ovatus; 308, P. sphinctrinus; 309, Boletinellus merulioides; 310, Bolet inus spectabilis;
311, B. cavipes; 312, B. cavipes; 313, B. piclus; 314, B. pictus.
111
223
3
s:
•n
d
FiG. 317 à 326: 317, Gyroporus cyanescens; 318, G. castaneus; 319, Boletus edulis; 320, fi. ►
edulis; 321, fi. subvelutipes; 322, fi. subvelutipes; 323, Leccinum aurantiacum\ 324, L. 5wZ7-
glabripes; 325, L. chromapes; 326, L. chromapes.
224
225
327
1^328
FiG. 327-329: Volvariella speciosa; 327, spécimen adulte; 328, jeune spécimen; 329, fructifi-
cation immature émergeant de la volve.
226
PANAEOLUS
PANAEOLUS
Le Panœolus comprend un petit groupe d'espèces à spores noires et à
lamelles typiquement marbrées ou pommelées du fait de la maturation inégale
des spores, mais non déliquescentes comme chez le Coprinus. Un voile est pré-
sent chez certaines d'entre elles, mais il est en général fugace.
Il n'est pas recommandé de consommer les champignons de ce groupe.
Certains sont reconnus comme toxiques. Plusieurs auteurs considèrent comme
probable qu'une méprise entre le Panœolus et le Coprinus soit à l'origine des
rapports faisant état d'une intoxication causée par l'ingestion simultanée
d'alcool et de coprins.
PANAEOLUS FŒNISECII (Fr.) Kuhner Comestible, non recommandé
Fig. 394, p. 299
CHAPEAU 1-3 cm de largeur, convexe ou campanule-convexe, parfois
plan, charnu, hygrophane, de couleur variable, brun grisâtre foncé ou brun
fumeux à brun rougeâtre, puis tan sale ou chamois en pâlissant, glabre, se fen-
dillant parfois en plaques ou en écailles, à marge unie et parfois striée à l'état
humide, chair mince, brun aqueux, pâlissante, à odeur et saveur douces.
LAMELLES adnécs, puis sécédentes, serrées à subespacées, larges, marbrées de
brun chocolat ou de noir violacé, pied 4-8 cm de longueur, 0,15-0,45 cm
d'épaisseur, régulier, glabre, pruineux au sommet, de couleur brunâtre pâle,
creux, spores plus ou moins en forme d'amande, brun pourpre foncé,
rugueuses, 12-20 x 8-10 jjLm.
De juin à septembre: en groupes ou épars dans les pelouses et les endroits
herbeux.
C'est l'un des plus communs de tous les petits champignons hôtes des
pelouses. Il peut prêter à confusion au début à cause des couleurs successives
dont il se pare en séchant, mais on ne tarde pas à le reconnaître sous ses divers
aspects. Ses grosses spores rugueuses sont très caractéristiques. On le dit
comestible, mais il vaut mieux s'abstenir de consommer toutes les espèces du
genre.
PANAEOLUS SEMIOVATUS (Fr.) Lund. Non recommandé
Fig. 307, p. 223
CHAPEAU 2-5 cm de largeur, parfois plus, conique à ovoïde ou campanule,
non étalé, blanchâtre à argilacé pâle, visqueux, lisse ou se fendillant avec l'âge.
CHAIR assez épaisse, molle, fragile, blanchâtre, à odeur et saveur non caracté-
ristiques. LAMELLES adnécs, sécédentes, ventrues, serrées, larges, de couleur
grisâtre ou brune, marbrées de noir, pied 8-20 cm de longueur, 0,6-1,2 cm
d'épaisseur, régulier ou renflé à la base, blanc à chamois blafard, lisse ou un
227
(HAMPIGNONi LUMbiillBLhii tT VÉNÉNEUX DU CANADA
peu Strié, creux, anniai' blanchâtre, puis noirci par les spores, parfois strié,
membraneux, situé à peu près au milieu du pied ou un peu plus haut, spores
noires, ellipsoïdes, lisses, 16-20 x 8-11 /^m.
Seul ou en petits groupes sur le fumier de cheval, tout au long de la saison
de végétation.
Vu la présence d'un anneau membraneux, certains auteurs ont classé ce
champignon dans le genre Stropharia, et même dans un genre distinct appelé
Ane/laria, sous le nom dM. separata (Fr.) Karst. Toutefois, il semble étroite-
ment apparenté aux autres espèces du Panœolus, d'autant plus que bon nom-
bre d'entre elles ont aussi un voile partiel qui, le plus souvent, demeure attaché
à la marge du chapeau sans former d'anneau. La présence ou non d'un anneau
ne semble donc pas justifier dans ce cas précis la création de deux genres diffé-
rents.
Les Panœolus sont en général réputés dangereux; cette espèce n'est donc
pas recommandée.
PANAEOLUS SPHINCTRINUS (Fr.) Quel. Vénéneux
Fig. 308, p. 223
CHAPEAU 2-5 cm de largeur, fragile, d'abord conique d'une façon obtuse
ou presque ovoïde, puis conique-campanule, gris brunâtre ou gris olivacé,
glabre, humide ou un peu glissant par temps humide, parfois plus ou moins
aréole à l'état sec, à marge un peu incurvée et appendiculée. chair mince, de
même couleur que la surface du chapeau, à odeur et saveur non caractéris-
tiques. LAMELLES adnécs-asccndantes, sécédentes, subespacées, larges, d'abord
grisâtres, puis marbrées de noirâtre, à arête blanche et un peu floconneuse,
entremêlées de lamellules. pied 6-13 cm de longueur, 0,15-0,30 cm d'épais-
seur, régulier, brun rougeâtre, avec un revêtement pruineux grisâtre, creux,
strié au sommet, spores noires, plus ou moins en forme de citron, lisses, 13-19
X 9-12 /um.
De mai à septembre: seul ou en groupes sur le fumier de vache ou de
cheval dans les pâturages.
Ce champignon assez commun est réputé vénéneux et son ingestion pro-
voque certains symptômes d'intoxication. Il pourrait être pris pour le
Coprinus atramentarius, et il importe de distinguer avec soin ces deux espèces.
Kauffman l'a désigné sous le nom de P. campanulatus Fr.
Le P. retirugis Fr. (fig. 424, p. 313) a un port analogue, mais son chapeau
est plus ridé ou réticulé. On le croit également vénéneux.
PSEUDOCOPRINUS
Le genre Pseudocoprinus comprend un petit groupe d'espèces minces et
fragiles caractérisées par des spores noires et un chapeau plissé-strié. Elles
228
GOMPHIDIUS
ressemblent aux espèces frêles du Coprinus, sauf que leurs lamelles ne sont pas
déliquescentes. Vu leur petite taille et leur texture délicate, elles sont sans
valeur alimentaire. L'espèce décrite ici attire parfois l'attention par son abon-
dance.
PSEUDOCOPRINUS DISSEMINATUS (Pers. ex Fr.) Kuhner
Fig. 395, p. 299 Comestible
CHAPEAU 0,6-1,2 cm de largeur, membraneux, conique d'une façon
obtuse à ovale ou campanule, mamelonné, blanchâtre à grisâtre ou gris-brun,
avec le mamelon chamois, furfuracé au début, puis glabre, à marge fortement
phssée-sillonnée jusqu'au mamelon, chair mince, membraneuse, fragile,
inodore, à saveur douce, lamelles adnées, subespacées, larges, ventrues,
d'abord blanches, puis grises et enfin noires, pied 2-4 cm de longueur, très
élancé, à peine 0,15 cm d'épaisseur, finement poilu au début, puis glabre,
blanc, creux, spores noires ou pourpre noir, ellipsoïdes, Hsses, 7-10 x 4-5 /^m.
Ce champignon est commun tout au long de l'été et de l'automne; il vient
d'habitude en grosses touffes sur les vieilles souches ou sur le bois enfoui, et on
le trouve souvent en abondance sur les pelouses.
Il pourrait passer pour un Coprinus, sauf que ses lamelles ne sont pas déli-
quescentes. On le reconnaît à sa petite taille, à son chapeau sillonné et à son
mamelon chamois, ainsi qu'à son mode de croissance. Il est comestible, mais
trop mince et fragile pour être vraiment intéressant.
GOMPHIDIUS
Le Gomphidius comprend un groupe d'espèces à spores noires ou noi-
râtres, caractérisées par des lamelles décurrentes, cireuses et, en général, sub-
espacées à espacées. Le chapeau est plus ou moins gluant-visqueux et on note
parfois la présence d'un voile visqueux qui peut laisser un semblant d'anneau
et rendre la partie inférieure du pied visqueuse également. Vu la consistance
cireuse des lamelles, le genre était autrefois considéré voisin de VHygrophorus,
mais on estime maintenant qu'il est plus étroitement apparenté aux bolets.
Les gomphides sont en général plutôt rares, du moins dans l'est du
Canada, et on sait peu de choses sur leur comestibilité. Ils sont d'ailleurs peu
appétissants en raison de leur revêtement gluant et de leur chair aqueuse. Leur
port inhabituel, toutefois, ne peut manquer d'attirer l'attention du récolteur.
Singer (1949) a étudié ce genre et distingué 13 espèces en Amérique du
Nord. Une seule d'entre elles est décrite ici.
229
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
GOMPHtDIUS GLUTINOSUS (Schaeff. ex Fr.) Fr.
Fig. 306. p. 223
CHAPEAU 5-10 cm de largeur, convexe à plan ou un peu déprimé, non
mamelonné ou rarement submamelonné, glabre, visqueux à giutineux, de cou-
leur brun pourpre blafard, chair blanche, immuable, prenant parfois une
teinte sale ou rosâtre avec l'âge, à saveur douce ou un peu acide, lamelles
d'abord blanchâtres, puis gris fuligineux à noirâtres, décurrentes, fourchues,
subespacées à espacées, de consistance cireuse, pied 4-10 cm de longueur,
1-2 cm d'épaisseur, presque régulier ou s'effilant vers le bas, glabre ou légère-
ment fibrilleux, blanc à brunâtre pâle, jaune à la base, revêtu d'un voile vis-
queux qui laisse une ligne annulaire près du sommet, spores gris fuligineux,
cylindriques-fusoides, lisses, (15) 17-20 (22) x 5-7,5 /um.
En août et septembre: seul ou en groupes dans les bois de conifères,
d'habitude en association avec l'épinette.
Les principaux traits distinctifs de cette espèce sont des lamelles foncées et
décurrentes, un chapeau brunâtre visqueux et un pied jaune à la base. On
ignore tout de sa comestibilité.
Le G. maculatus (Scop. ex Fr.) Fr. est une autre espèce brunâtre à brun
rougeâtre avec du jaune à la base du pied, mais elle est dépourvue de voile
gluant et elle est plutôt associée au mélèze. Le G. vinicolor Peck vient sur les
aiguilles du pin rouge et possède un chapeau brun rougeâtre à rouge vineux.
Enfin, les récolteurs de la côte Ouest pourront faire la connaissance du
G. îomentosus Murr., espèce ochracée ou orangé ochracé, à chapeau fibrilleux
ou un peu écailleux, mais non visqueux.
BOLETACEES
Les bolétacées comprennent un groupe d'espèces qui ont le port et la
forme générale des agaricacées, une consistance molle et charnue, mais dont
les spores sont produites sur les parois de pores ou de tubes plutôt que sur des
lamelles. On les classait autrefois avec les polyporacées, mais les systématiciens
modernes sont convaincus qu'elles ont plus d'affinité avec les agaricacées. Les
genres Gomphidius et Paxillus, par exemple, ont plusieurs traits communs
avec les bolets.
La délimitation des genres de cette famille ne fait pas l'unanimité à l'heure
actuelle. Par le passé, on s*en tenait en Amérique du Nord à trois catégories
distinctes, soit le Boletus, le Bolet inus et le Strobilomyces, mais il ressort des
études actuelles que ces divisions sont trop vastes et comprennent des sous-
groupes assez distincts pour mériter le rang de genre. Cela est vrai surtout de
l'ancien genre BoletuSy qu'il faudrait fragmenter en plusieurs autres genres
afin de tenir compte des progrès réalisés dans notre connaissance de la classifi-
cation et des interdépendances de ce groupe. Toutefois, certains des critères
230
BOLETACEES
Utilisés pour distinguer les genres se fondent sur une étude microscopique et
trouvent difficilement leur place dans un ouvrage comme celui-ci.
En outre, les distinctions entre certains genres sont fondées, non pas sur
des caractères tranchés, mais plutôt sur des combinaisons de caractères parfois
difficiles à apprécier pour le profane. Aussi avons-nous pensé présenter deux
clés, la première plus technique et renvoyant aux genres de bolétacées, suivant
le système proposé par Slipp et Snell (1944), et la seconde fondée uniquement
sur des caractères macroscopiques et renvoyant aux espèces elles-mêmes. Cette
dernière vise à faciliter la détermination des espèces sans se préoccuper des
rapports existant entre elles.
Coker et Beers (1943), et Smith (1949) considèrent les bolets comme l'un
des groupes les plus sûrs pour le mycophage. Il est vrai que certaines espèces à
pores rouges sont toxiques et que toutes celles qui présentent ce caractère
doivent être évitées, mais elles sont relativement rares. Smith formule aussi une
mise en garde au sujet des espèces dont la chair vire au bleu à la cassure, bien
que le Gyroporus cyanescens, qui bleuit de façon très marquée, soit réputé
comestible.
Une difficulté qui survient lorsqu'on veut récolter des bolets pour la table
consiste à en trouver qui soient exempts de larves d'insectes. Il semble que ces
champignons deviennent infestés très tôt; on doit donc les choisir avec soin, en
préférant les jeunes spécimens. On recommande d'enlever et de jeter les tubes
avant la cuisson car ils ont une texture différente de celle du chapeau et tendent
à devenir gluants.
Clé des genres
\a Spores globuleuses, réticulées Strobilomyces
\b Spores lisses 2
la Spores petites, oblongues à un peu elliptiques 3
2b Spores très elliptiques ou subfusif ormes, colorées 4
3ûr Spores hyalines Gyroporus
3b Spores colorées Boletinellus
4a Tubes plus ou moins rayonnants, non facilement séparables du chapeau ni les uns
des autres Boletinus
Ab Tubes non rayonnants, facilement séparables du chapeau et les uns des autres . . 5
Sa Chapeau visqueux et spores ellipsoïdes Suillus
5b Chapeau non visqueux, ou si visqueux, spores subfusiformes 6
6a Tubes et spores carnés Tylopilus
6b Tubes et spores d'une autre couleur 7
la Pied rugueux, plutôt élancé, s'effilant vers le sommet Leccinum
Ib Pied non rugueux 8
8ûr Pied plus ou moins bulbeux dans le jeune âge, parfois réticulé; tubes parfois oper-
culés et rouges au début Boletus
%b Pied jamais subbulbeux; tubes non operculés ni rouges Xerocomus
231
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
Clé des espèces
la 1 ubes facilement séparables du chapeau et les uns des autres 6
\h Tubes non facilement séparables du chapeau ni les uns des autres 2
2a Tubes disposés plus ou moins rayonnants et interveinés 3
2/; Tubes autrement; chapeau hérissé d'écaillés très proéminentes qui deviennent
noirâtres Strobilomyces floccopus
3a Pied creux Boleîinus cavipes
}b Pied plein 4
4a Pied central 5
4^ Pied excentrique à latéral; chapeau brunâtre; tubes jaune verdâtre
Boletinellus merulioides
Sa Chapeau orné d'écaillés rouges sur fond jaune; spores brun ochracé en masse . . .
Boleîinus pictus
5b Chapeau orné d'écaillés grises sur fond rouge; spores brun pourpre en masse ....
Boleîinus specîabilis
6a Espèce parasitant le Scleroderma Xerocomus parasiîicus
6b Espèces non parasites 7
la Pores de même couleur que les parois des tubes 8
Ib Pores rouges; présence d'un tomentum coloré à la base du pied
Boleîus subveluîipes
Sa Chapeau visqueux 9
8^ Chapeau non visqueux 14
9a Anneau présent 10
9b Anneau absent 11
\0a Pied glanduleux Suillus subluîeus
\0b Pied non glanduleux Suillus grevillei
lia Chapeau glabre 12
\\b Chapeau subtomenteux, visqueux à l'état humide; tubes virant au bleau à la
cassure Xerocomus badius
Ma Pied glanduleux 13
12^ Pied non glanduleux; fructifications petites, brun rougeâtre; saveur poivrée
Suillus piperaîus
\3a Chapeau jaune vif, souvent bariolé ou taché de rouge; pied élancé, 0,6 cm ou
moins de diamètre Suillus atnericanus
13/? Chapeau brun rougeâtre à jaune grisâtre ou fauve; pied fort, d'habitude plus que
0,6 cm de diamètre Suillus granulaîus
14ûf Pied devenant très vite creux 15
146 Pied solide 16
\5a Chair et tubes virant tout de suite au bleu à la cassure .... Gyroporus cyanescens
\5b Chair ne virant pas au bleu à la cassure Gyroporus casîaneus
\6a Pied fort, plus ou moins réticulé 17
16/? Pied fort, non réticulé 18
17ûr Tubes blancs virant au rosâtre, saveur amère Tylopilus felleus
Mb Tubes devenant très vite jaune, saveur agréable Boleîus edulis
\Sa Tubes jaunes ou jaune verdâtre 19
18b Tubes blanchâtres 20
232
BOLETACEES
\9a Chapeau glabre Leccinum subglabripes
\9b Chapeau subtomenteux, craquant Xerocomus chrysenteron
20a Chapeau orangé ou rouge 21
20b Chapeau brun à noirâtre Leccinum scabrum
2\a Chapeau rouge rosâtre; pied d'un jaune vif à la base Leccinum chromapes
2\b Chapeau rouge orangé à orangé brunâtre; pied non jaune à la base
Leccinum aurantiacum
BOLETINELLUS MERULIOIDES (Schw.) Murr. Comestible
Fig. 309, p. 223
CHAPEAU 4-13 cm de largeur, circulaire à réniforme, déprimé sur un côté,
de couleur brun olive à brun jaunâtre ou brun rougeâtre, finement tomenteux
à glabre, sec, à marge d'ordinaire dentelée et enroulée, s'étalant à la fin, régu-
lière. CHAIR molle mais assez tenace, jaunâtre, rosée près de la surface, virant
parfois au vert bleuâtre à la cassure, à saveur douce et à odeur nulle ou de
pomme de terre crue, tubes décurrents, nettement rayonnants, partiellement
lamelles, courts et larges, jaunes avec une nuance de verdâtre, devenant plus
ochracés à la vieillesse, pied excentrique ou latéral, 1-5 cm de longueur,
1-2 cm d'épaisseur, presque régulier ou légèrement renflé à la base, en conti-
nuité avec le chapeau, réticulé et jaunâtre au sommet, brun rougeâtre ou brun
olivacé à noirâtre et faiblement tomenteux à la base, plein, spores jaunâtres à
ochracé brunâtre, ellipsoïdes, lisses, 7,5-10,5 x 5,5-7,5 /um.
De juillet à septembre: d'habitude en groupes et en association avec le
frêne, sur le sol des bois humides ou des clairières.
Ce champignon ne risque pas d'être confondu avec un autre. Il était autre-
fois connu sous le nom de Boletinus porosus (Berk.) Pk. Sa couleur et sa forme
rappellent le Paxillus involutus, et il s'apparente quelque peu avec le genre
Paxillus. On le dit comestible, mais il n'est guère appétissant.
BOLETINUS CAVIPES (Opat.) Kalchbr. Comestible
Fig. 311 et 312, p. 223
CHAPEAU 2-10 cm de largeur, parfois plus, très convexe, assez mame-
lonné, variant de brun fauve à brun jaunâtre, parfois teinté de rougeâtre ou de
violacé, fibrilleux-squamuleux. chair jaunâtre, à saveur de farine ou amère.
TUBES décurrents, rayonnants, d'abord jaune soufre, puis ochracé sale dans la
vieillesse, pied 2-8 cm de longueur, 0,6-1,2 cm d'épaisseur, renflé à la base, où
il peut atteindre 1,2 cm de diamètre, en général jaune et plus ou moins réticulé
au-dessus de l'anneau, de la couleur du chapeau au-dessous, d'abord farci,
puis creux, anneau blanc à ochracé, délicat, fugace, adhérant parfois en partie
à la marge du chapeau, spores olivacé ochracé au moment du dépôt, devenant
jaunâtre ochracé, unicellulaires, ellipsoïdes, Hsses, (7) 8-10 x 3-4 ptm.
En septembre et octobre: seul ou en groupes dans les bois humides ou les
marécages, en association avec le mélèze ou le pin.
233
( HAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
Ce champignon est en général d'un riche brun fauve, mais on en a récolté
des spécimens jaune or vif en tous points semblables à la forme typique et
croissant avec elle. Il se reconnaît surtout à son pied creux.
BOLETINUS RICTUS Peck Comestible
Fig. 313 et 314, p. 223
Boletin peint
CHAPEAU 4-10 cm de largeur, convexe, d'abord rouge foncé et fibrilleux,
devenant vite squamuleux, les fibrilles se séparant en écailles rougeâtres et
laissant voir la chair jaunâtre dessous, sec à humide ou subvisqueux, à marge
un peu appendiculée. chair jaune, devenant lentement rougeâtre à la meurtris-
sure. TUBES adnés à décurrents, d'abord jaunâtres, puis ochracé sale, brunis-
sant à la dessiccation, plus ou moins rayonnants, pied 3-8 cm de longueur,
0,6-1,2 cm (1,8 cm) d'épaisseur, réguUer ou renflé à la base, de la couleur du
chapeau, jaune au sommet, rougeâtre et écailleux au-dessous de l'anneau.
anneau blanchâtre à grisâtre, assez persistant, spores brun ochracé,
ellipsoïdes, lisses, (7,5) 8-10 (11) x 3-4 ^m.
De juillet à octobre: seul ou en groupes dans les bois ou les marécages,
pouvant être en association avec le pin.
Ce champignon, parfois appelé boletin peint, est l'un des plus beaux de
notre flore. Il peut se confondre avec le B. spectabilis qui a toutefois des
écailles grises sur fond rouge, tandis que les siennes sont rouges sur fond
jaune. La grosseur des spores permet aussi de les différencier.
BOLETINUS SPECTABILIS (Peck) Murr. Comestible
Fig. 310, p. 223
CHAPEAU 4-8 cm ou plus de largeur, convexe, rouge vif, recouvert au
début d'un tomentum rouge qui se rompt en écailles visqueuses, se décolorant
en rouge grisâtre, en brunâtre ou en jaunâtre, à marge plus ou moins appendi-
culée. CHAIR blanchâtre à jaune pâle, d'un jaune plus vif à la cassure, à odeur
et saveur désagréables, tubes adnés ou un peu décurrents, jaunâtres ou
ochracés, devenant brun foncé en séchant, plus au moins rayonnants, pied
4-8 cm de longueur, 0,6-1,2 cm d'épaisseur, renflé à la base ou presque régu-
lier, jaune au-dessus de l'anneau, rouge ou rouge jaunâtre au-dessous, plein.
ANNEAU rougeâtre à jaunâtre, double, plus ou moins persistant, spores brun
violacé, ellipsoïdes, lisses, 11-14 x 4,5-6 ^m.
En août et septembre: seul ou en groupes dans les marécages, en associa-
tion avec le mélèze.
La disposition radiale des tubes est moins nette ici que chez les autres
boletins. Ce champignon très beau et très voyant se distingue du B. pictus par
ses écailles grisâtres et ses spores plus grosses. Le B. paluster Peck lui
ressemble un peu par sa couleur, mais est de taille plus modeste et possède des
spores plus petites et des tubes décurrents nettement rayonnants.
234
BQLETACEES
BOLETUS EDULIS Bull, ex Fr. Comestible
Fig. 319 et 320, p. 225
Bolet comestible (cèpe, Steinpilz)
CHAPEAU 6-15 cm de largeur, parfois plus, convexe à presque plan, de
couleur variable, brun jaunâtre ou brun fauve à chamois clair ou rouge gri-
sâtre, souvent plus pâle à la marge, glabre, sec à subvisqueux par temps
humide, chair blanche ou jaunâtre, parfois rosée, immuable, à saveur douce
de noisette, tubes adnexés à presque libres, déprimés autour du pied, d'abord
blancs et operculés, puis jaune verdâtre. pied 6-15 cm de longueur, 1-3 cm
d'épaisseur, régulier ou renflé à la base, où il peut atteindre 5 cm de diamètre,
réticulé sur toute sa longueur ou au sommet seulement, blanchâtre à jaunâtre
ou brunâtre, plein, spores brun olivacé à brun ochracé, ellipsoïdes-
fusiformes, lisses, 13-18 (21) x 4-6 ^m.
De juin à octobre: seul ou en groupes sur le sol dans les bois et les
clairières.
Le B. edulis est l'un de nos meilleurs champignons comestibles, mais il est
difficile, du moins dans l'est du Canada, d'en trouver des spécimens exempts
de larves d'insectes. Il est très bien connu en Europe sous divers noms
communs tels que cèpe et Steinpilz. Dans certaines parties d'Europe centrale,
des trains spéciaux étaient prévus en saison pour permettre aux gens de la ville
d'aller récolter ce champignon, coutume qui existe peut-être encore à certains
endroits.
Tranché et séché, le bolet comestible conserve sa riche saveur de noisette
et peut servir à aromatiser les sauces ou les ragoûts.
BOLETUS SUBVELUTIPES Peck Dangereux
Fig. 321 et 322, p. 225
CHAPEAU 4-13 cm de largeur, convexe, brun jaunâtre à rougeâtre ou brun
foncé, parfois plus pâle ou olivacé vers la marge, légèrement velouté-
tomenteux au début, glabre par la suite, chair jaune, bleuissant à la cassure, à
saveur douce, tubes adnés, déprimés autour du pied, rouges à l'orifice, jaunes
ailleurs, bleuissant à la meurtrissure, pied 5-12 cm de longueur, 1-3 cm
d'épaisseur, réguHer ou s'effilant vers le sommet, parfois bulbeux, plus ou
moins furfuracé ou presque glabre, recouvert d'un épais tomentum rouge ou
jaune à la base, brun rougeâtre plus haut et jaune au sommet, plein, spores
jaunâtres, eUipsoïdes-fusif ormes, hsses, 12-17 x 4,5-6 ^m.
De juillet à septembre: généralement seul ou en groupes sur le sol dans les
bois mixtes.
Il existe plusieurs espèces dont les pores sont rouges au début; certaines
d'entre elles sont vénéneuses. Le groupe est assez difficile à déterminer et doit
donc être rejeté globalement. Le B. subvelutipes semble son représentant le
plus commun; il se caractérise par un pied presque régulier, furfuracé, dont la
base est recouverte d'un tomentum coloré.
235
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
GYROPORUS CASTANEUS (Bull, ex Fr.) Quel. Comestible
Fig. 318, p. 225
CHAPEAU 3-8 cm de largeur, convexe à presque plan, brun noisette ou
brun rougeâtre, parfois plus pâle ou cannelle, sec, finement velouté-
tomenteux, à marge récurvée à maturité, chair blanche, immuable ou deve-
nant parfois brunâtre, à saveur douce, tubes déprimés autour du pied, blancs
au début, puis crème ou jaunes, devenant brunâtres à la meurtrissure, pied
2-5 cm de longueur, 1-2 cm d'épaisseur, s'effilant vers le sommet ou presque
régulier, de la couleur du chapeau, velouté-tomenteux, creux, spores jaunes,
très ellipsoïdes, lisses, (7) 8,5-11 (13) x (4) 5-6 (7) ^m.
De juillet à septembre: seul ou en groupes sur le sol dans les bois ou les
clairières.
Les principaux traits distinctifs de ce champignon sont un chapeau et un
pied tomenteux de couleur brun noisette, des spores ellipsoïdes, des tubes blan-
châtres à jaunâtres et un pied creux.
GYROPORUS CYANESCENS (Bull, ex Fr.) Quel. Comestible
Fig. 317, p. 225
CHAPEAU 4-10 cm de largeur, convexe à presque plan, variant de jaunâtre
pâle à chamois ou tan, grossièrement floconneux-tomenteux, sec, à marge
incurvée, chair blanchâtre, bleuissant instantanément à la cassure, puis noir-
cissant, à saveur douce, tubes Hbres, déprimés autour du pied, blanchâtres au
début, puis jaunâtres, bleuissant instantanément au toucher, pied 5-8 cm de
longueur, 1-3 cm d'épaisseur, s'effilant vers le haut, ventru ou irréguhèrement
renflé, tomenteux, de la couleur du chapeau, bleuissant instantanément à la
cassure, farci, puis creux, spores jaunes, oblongues-ellipsoïdes, lisses, 8-10
(11) X 4,5-6 i^m.
De juillet à septembre: seul ou en groupes sur le sol dans les bois et les clai-
rières.
Ce champignon est facilement reconnaissable à son chapeau pâle tomen-
teux et au bleuissement instantané de toutes ses parties à la cassure ou au tou-
cher. Même si cette réaction le rend peu appétissant, on le dit comestible et de
saveur agréable.
LECCINUM AURANTIACUM (Bull.) S. F. Gray Comestible
Fig. 323, p. 225
CHAPEAU 4-15 cm de largeur, convexe, orangé rougeâtre à jaune-orangé
ou brun rougeâtre, sec, finement tomenteux à fibrilleux-squamuleux, rare-
ment glabre, à marge appendiculée. chair blanche ou blanchâtre à rosée,
bleuissant parfois un peu à la cassure, et devenant finalement grisâtre ou
noirâtre, ferme, à saveur douce, tubes adnés à adnexés, devenant libres, blanc
236
BOLETACEES
sale à gris, pied 5-15 cm de longueur, 1-5 cm d'épaisseur, s'effilant vers le
sommet ou presque régulier, plus ou moins rugueux à squamuleux, avec des
lignes ou des points soulevés de couleur blanchâtre au début, puis brun rougeâ-
tre et enfin noirâtre, plein, virant parfois au bleu-vert à la base lorsqu'on le
coupe. SPORES brunes, ellipsoïdes-fusif ormes, lisses, 11-17 x 3,5-5 ^m.
De juin à octobre: seul ou en groupes sur le sol, d'habitude en association
avec le bouleau ou le peuplier.
Ce champignon se reconnaît à son pied rugueux, son chapeau orangé et sa
marge appendiculée. Il est souvent très ferme et dur, en particulier dans la
jeunesse. C'est l'un de nos bolets les plus communs.
LECCINUM CHROMAPES (Frost) Sing. Comestible
Fig. 325 et 326, p. 225
CHAPEAU 4-10 (13) cm de largeur, convexe à presque plan, rouge rosé,
parfois brunâtre ou chamois chez les spécimens plus âgés, sec, un peu tomen-
teux, à marge épaisse, chair blanche ou un peu rosée, immuable, à saveur
douce. TUBES déprimés au pied, presque libres, blanchâtres à carnés, brunis-
sant un peu avec le temps, pied 5-10 cm de longueur, 1-2 cm d'épaisseur, régu-
lier ou s'effilant vers le sommet, parfois aminci à la base, blanchâtre, plus ou
moins lavé de rose, jaune de chrome vif à la base, rugueux-pointillé, spores
brun rosé, oblongues-ellipsoïdes, Usses, 10-14 (16) x 3,5-5,5 ^m.
De juin à septembre: d'ordinaire seul sur le sol dans les bois.
Ce champignon assez rare représente l'un de nos plus beaux bolets; il est
facilement reconnaissable à son chapeau rosé et à son pied jaune vif à la base.
LECCINUM SCABRUM (Bull, ex Fr.) S. F. Gray Comestible
Fig. 330, p. 243
CHAPEAU 5-13 cm de largeur, convexe à plan, finement velouté à glabre,
un peu visqueux à l'état humide, de couleur variable mais comportant en
général une certaine nuance de brun: blafard à brun fauve, brun grisâtre ou
brun noirâtre, chair blanchâtre, immuable ou prenant parfois une légère
teinte rosée à grisâtre, mais sans noircir, à saveur douce, tubes déprimés
autour du pied et libres ou presque, blanchâtres au début, puis brunâtre clair,
fonçant à la meurtrissure, pied 8-13 cm de longueur, 1-2 cm d'épaisseur,
s'effilant vers le sommet ou presque régulier, blanchâtre ou grisâtre, recouvert
de points noirâtres, plein, bleuissant parfois à la base lorsqu'on le coupe.
SPORES brunes, ellipsoïdes-fusif ormes, lisses, (14) 15-19 (21) x 5-7 yim.
De juillet à octobre: seul ou en groupes sur le sol dans les bois ou les clai-
rières.
C'est probablement le plus commun de nos bolets, mais Singer a établi
récemment que deux espèces distinctes étaient confondues sous ce nom; il a
baptisé la seconde Leccinum oxydabile (Sing.) Sing. Les deux se ressemblent
237
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
au point de ne pouvoir être distinguées avec certitude sans l'aide d'un micro-
scope. Si le spécimen récolté vire au rouge à la cassure, il s'agit probablement
du /.. oxvdabile, qui possède en outre des spores un peu plus grosses que celles
du L. scabrum. Les deux espèces se distinguent aussi par la cuticule du cha-
peau qui est composée d'hyphes grêles et filamenteuses chez le L. scabrum, et
d'hyphes beaucoup plus épaisses avec des chaînes de cellules courtes chez le
L. oxyda bile.
On rencontre aussi une forme blanche, baptisée par Singer le L. scabrum
ssp. niveum (fig. 331, p. 243), mais élevée au rang d'espèce par d'autres
auteurs. Elle possède des spores plus petites que la forme typique et on observe
parfois des teintes verdâtres dans le chapeau. Elle se distingue par ailleurs de
l'espèce blanche L. albellum (Pk.) Sing. par la structure de la cuticule qui, chez
cette dernière, se compose aussi de chaînes de courtes cellules.
Enfin, les spécimens pâles du L. aurantiacum pourraient aussi se con-
fondre avec le L. scabrum, mais ils s'en écartent par leurs spores plus petites et
leur chapeau à marge appendiculée.
LECCINUM SUBGLABRIPES (Peck) Sing. Comestible
Fig. 324, p. 225
CHAPEAU 4-9 cm de largeur, convexe à plan, brun jaunâtre à brun rougeâ-
tre ou marron, glabre, sec, à marge stérile et un peu excédante, chair jaunâtre
pâle, immuable, à saveur douce ou un peu acide, tubes adnés, devenant
déprimés autour du pied, d'abord jaune vif, puis jaune verdâtre ou olive, pied
4-9 cm de longueur, 0,6-1,5 cm d'épaisseur, régulier ou s'ef filant un peu vers
le sommet, aminci à la base, jaunâtre, avec des taches rougeâtres, un peu fur-
furacé, plein, spores brun olive, ellipsoïdes-fusif ormes, lisses, (11) 12-14 (16)
X (3) 3,5-4,5 (6) /im.
De juillet à septembre: seul ou en groupes dans les bois de feuillus ou les
forêts mixtes.
Cette espèce assez commune se distingue des autres Leccinum par ses
tubes jaunes. Toutefois, son pied élancé et furfuracé ainsi que d'autres carac-
tères l'apparentent davantage à ce groupe qu'au Boletus.
STROBILOMYCES FLOCCOPUS (Vahl ex Fr.) Karst. Comestible
Fig. 348, p. 245; fig. 425, p. 313
CHAPEAU 5-13 cm de largeur, hémisphérique à convexe, sec, hérissé de
grosses écailles floconneuses de couleur brun noirâtre, à marge épaisse et
irrégulière, frangée d'écaillés et de vestiges du voile, chair blanchâtre, rougis-
sant rapidement à la meurtrissure, puis noircissant, à saveur douce, tubes
d'abord blanchâtres, changeant de couleur comme la chair, adnés, déprimés
autour du pied, à pores assez gros et anguleux, pied 5-13 cm de longueur,
238
BOLETACEES
0,6-2 cm d'épaisseur, presque régulier ou un peu renflé à la base, de la couleur
du chapeau, d'aspect floconneux-tomenteux à cause des vestiges du voile,
plein. SPORES noires en masse, globuleuses, réticulées, 9-12 x 9-10 ^m.
De juillet à septembre: en général seul sur le sol ou sur le bois en décompo-
sition dans les bois feuillus ou mixtes.
Ce champignon est connu sous le nom de Strobilomyces strobilaceus
(Scop. ex Fr.) Berk., mais son nom valide est S. floccopus. Il est parfois sur-
nommé bolet pomme de pin à cause de ses grosses écailles qui lui donne un
aspect frappant, mais peu attrayant. On le considère comme un comestible
médiocre.
SUILLUS AMERICANUS (Peck) Snell Comestible
Fig. 332, p. 243
CHAPEAU 3-8 cm de largeur, convexe à subconique ou parfois un peu
mamelonné, jaune vif, plus ou moins bariolé ou taché de rouge ou de brun
rougeâtre, visqueux, glabre, à marge légèrement tomenteuse et appendiculée à
l'état jeune, chair jaune, virant au rougeâtre à la cassure, à saveur douce.
TUBES adnés à décurrents, jaunes ou jaune brunâtre, devenant brun ochracé en
séchant, pointillé-glanduleux, pied 2-6 cm de longueur, 0,3-0,6 cm ou parfois
plus d'épaisseur, assez élancé, régulier ou presque, fortement pointillé-
glanduleux, jaune, avec des points brunâtres, devenant noirâtre en séchant,
plein. ANNEAU très rarement présent, jaunâtre, floconneux, fugace, spores
brun cannelle, ellipsoïdes, Hsses, (8) 9-10 (11) x 3-4 (5) fim.
De juillet à septembre: en groupes sur le sol dans les bois ou les clairières,
probablement en association avec le pin.
Ce champignon peut facilement se confondre avec le S. subaureus (Pk.)
Snell qui toutefois a un pied plus épais et plus hsse, et un chapeau plus épais
aussi. D'autre part, les spores du 5. subaureus sont un peu plus petites, soit en
général 7-9 yiva de longueur (rarement lO/um), contre 9-10 /L/m, et parfois
11 fim chez le S. americanus.
L'espèce est d'habitude décrite comme dépourvue d'anneau, mais un spé-
cimen annelé correspondant en tous points au S. americanus a été récolté.
C'est un comestible peu apprécié.
SUILLUS GRANULATUS (L. ex Fr.) Kuntze Comestible
Fig. 333, p. 243
CHAPEAU 2-8 cm de largeur, convexe à plan, de couleur variable, d'ordi-
naire brun rougeâtre, mais aussi rose grisâtre, jaune grisâtre, fauve ou brun,
visqueux, glabre, chair jaunâtre pâle à blanchâtre, à saveur douce, tubes
adnés, jaunâtres, à pores pointillés-glanduleux, pied 2-6 cm de longueur,
0,6-1,2 cm d'épaisseur, régulier ou presque, blanc à brunâtre, jaune près du
239
CHAMPIGNONS COMtSTlBLtS HT VÉNÉNEUX DU CANADA
sommet, pointillé-glanduleux dans sa moitié supérieure, plein, spores brun
jaunâtre, ellipsoïdes, lisses, (6) 7-9 (10) x 2,5-3,5 ^m.
De juin à octobre: d'habitude en groupes dans les bois ou les clairières,
probablement en association avec le pin.
C'est l'un de nos bolets les plus communs. Il peut facilement se confondre
avec le 5. brevipes (Peck) Kuntze qui vient aussi en association avec le pin,
mais fructifie en général plus tard dans la saison et se caractérise par un pied
court dépourvu de points visqueux. Les deux espèces sont comestibles.
SUILLUS GREVILLEI (Kl.) Sing. Comestible
Fig. 334, p. 243
CHAPEAU 4-10 cm de largeur ou parfois plus, convexe à presque plan,
brun marron à jaune sur la marge, ou encore jaune rougeâtre à jaune or,
glabre, visqueux, à marge parfois plus ou moins appendiculée. chair jaune,
douce. TUBES adnés à décurrents, jaune or vif, virant au brun ou au brun
violacé à la cassure, pied 3-10 cm de longueur, 0,6-2 cm d'épaisseur, régulier
ou un peu effilé vers le sommet, en général finement réticulé et jaune vif au-
dessus de l'anneau, non pointillé-glanduleux, variable au-dessous de l'anneau,
plus ou moins fibrilleux à glabre, rougeâtre ou brun rougeâtre à jaune, plein.
ANNEAU blanchâtre à jaunâtre ou brun rougeâtre, d'habitude saillant et persis-
tant, spores brun doré à brun ochracé, ellipsoïdes, lisses, 7-11 x 3-4 /um.
D'août à octobre: en groupes sur le sol, en association avec le mélèze.
Ce champignon a un aspect frappant et arbore parfois des couleurs très
riches. Il est aussi connu sous les noms de Boletus clintonianus Peck et de
B. elegans Fr. On recommande d'enlever la cuticule visqueuse avant la
cuisson.
SUILLUS PIPERATUS (Bull, ex Fr.) Kuntze Non comestible
Fig. 335, p. 243
CHAPEAU 2-6 cm de largeur, convexe, de couleur brun jaunâtre, brun
cannelle ou brun rougeâtre, glabre ou subtomenteux sur la marge dans la
jeunesse, un peu visqueux à l'état humide, chair blanchâtre ou jaunâtre,
parfois teintée de rougeâtre, bleuissant parfois près des tubes à la cassure, mais
pour une courte période seulement, à saveur très acre et poivrée, tubes adnés
ou un peu décurrents, brun rougeâtre foncé, irréguliers, un peu rayonnants
près du pied, pied 2-8 cm de longueur, 0,3-0,6 cm d'épaisseur, régulier ou
presque, droit ou courbé, plus pâle que le chapeau, jaune vif à la base, plein.
spores brun rouille, ellipsoïdes, lisses, 8-11 x 3-4 ^m.
De juillet à octobre: sur le sol dans les bois et les clairières.
Le principal trait distinctif de ce petit champignon brunâtre est son goiit
très poivré. Le S. rubinellus (Peck) Sing. lui ressemble, mais ses couleurs sont
plus vives, ses tubes complètement rouges et sa saveur douce.
240
BOLETACEES
SUILLUS SUBLUTEUS (Peck) Snell Comestible
Fig. 336, p. 243
CHAPEAU 2-8 cm de largeur, convexe à presque plan, brun jaunâtre ou
brun rougeâtre, avec parfois une nuance d'olive, visqueux, glabre à légèrement
rayé-fibrilleux ou vaguement squamuleux. chair jaune ou jaunâtre,
immuable, à saveur douce ou faiblement acre, tubes adnés, jaunes au début,
plus olivacés avec l'âge, pointillés-glanduleux, pied 4-9 cm de longueur,
0,6-1,2 cm d'épaisseur, régulier, jaune au-dessus de l'anneau, plus blafard
vers la base, plein, anneau supère à médian, formant une bande grisâtre non
appliquée sur le pied, visqueux, spores ochracé brunâtre, ellipsoïdes, lisses,
(7,5) 8-10(11) X 2,5-3,5 ^m.
De juillet à septembre: seul ou en groupes sur le sol, en association avec le
pin blanc.
Cette espèce peut facilement se confondre avec le S. luteus (L. ex Fr.) S.F.
Gray, dont le pied est toutefois plus robuste (d'habitude plus de 1,2 cm
d'épaisseur) et porte un anneau appliqué. En outre, le S. luteus est normale-
ment associé au pin rouge.
TYLOPILUS FELLEUS (Bull, ex Fr.) Karst. Non comestible
Fig. 337, p. 243
CHAPEAU 4-22 cm de largeur, convexe, devenant presque plan, brun gri-
sâtre, brun jaunâtre ou brun rougeâtre, sec, glabre, chair blanche, parfois
plus ou moins rosée à la cassure, à saveur très amère. tubes adnés, déprimés
autour du pied, d'abord blancs, puis carné rosé, virant au brunâtre à la meur-
trissure, operculés à l'état jeune, pied 4-12 cm de longueur, 1-5 cm d'épais-
seur, régulier ou s'effilant vers le haut, parfois bulbeux, plus ou moins réti-
culé, de la couleur du chapeau ou presque, spores eUipsoïdes-fusif ormes,
lisses, roses, (9) 10-14 (17) x 3-4,5 ^m.
De juin à octobre: seul ou en groupes dans les bois et les clairières.
Ce champignon se reconnaît à ses tubes roses, à son pied réticulé et à sa
saveur amère qui n'est toutefois pas toujours présente. Il est commun et peut
dans certains cas atteindre des proportions considérables. Le T. plumbeoviola-
ceus (Snell) Snell a parfois été confondu avec lui ou considéré comme l'une de
ses variétés; toutefois, ses couleurs violacées, sa consistance très ferme et sa
maturation assez lente en font une espèce distincte.
XEROCOMUS BADIUS (Fr.) Kuhner ex Gilbert Comestible
Fig. 338 et 339, p. 243
CHAPEAU 5-8 cm de largeur, convexe à presque plan, brun bai à brun
marron, parfois teinté d'oHvacé, visqueux, finement tomenteux. chair jau-
nâtre, bleuissant d'une manière passagère à la meurtrissure, en particulier près
241
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
des tubes, à saveur douce, tubes adnés ou déprimés autour du pied, jaune
\ erdâtre pâle, bleuissant à la meurtrissure, pied 5-9 cm de longueur, 0,6-2 cm
d'épaisseur, presque régulier, de la couleur du chapeau, parfois jaune au
sommet, cotonneux à la base, plus ou moins vergeté de lignes plus foncées,
plein. SPORES brun olive, ellipsoïdes-fusiformes, lisses, 10-15 x 3,5-5,0 ynn.
De juillet à septembre: seul ou en groupes sur le sol, généralement en asso-
ciation avec le pin.
Les principaux traits distinctifs de cette espèce sont un chapeau et un pied
brun foncé et des tubes jaune verdâtre qui bleuissent à la meurtrissure. Elle
n'est pas très commune.
XEROCOMUS CHRYSENTERON (Bull, ex Fr.) Quel. Douteux
Fig. 345 et 346, p. 245
CHAPEAU 3-6 cm de largeur, convexe à presque plan, brun olive à brun
rougeâtre, sec, feutré-tomenteux, se fendillant pour laisser voir une surface
rougeâtre sous le tomentum. chair jaunâtre, un peu acide, tubes adnés à
déprimés, jaune verdâtre, bleuissant à la meurtrissure, assez gros, pied 3-4 cm
de longueur, 1-2 cm d'épaisseur, régulier ou presque, strié, rougeâtre ou jau-
nâtre, plein, assez tenace et rigide, spores brun-jaune, ellipsoïdes-fusiformes,
lisses, 10-14 X (3) 4-5,5 /^m.
De juin à octobre: d'ordinaire seul sur le sol ou sur le bois décomposé.
Ce champignon commun est assez variable. Il se reconnaît à son chapeau
feutré qui laisse voir une surface rouge en se fendillant, à ses gros pores ver-
dâtres qui virent au bleu, ainsi qu'à son pied élancé et tenace comportant en
général quelque trace de rouge. Le X. subtomentosus (L. ex Fr.) Quel, lui
ressemble, mais son chapeau est jaune sous le tomentum, sa chair et ses tubes
ne bleuissent pas, si ce n'est très légèrement à l'orifice des tubes (qui sont
d'ailleurs plus jaunes), et enfin son pied est un peu réticulé au sommet et sans
nuance de rouge.
Il existe des rapports discordants sur la comestibilité de ce champignon.
Comme il est assez coriace, mieux vaut sans doute l'éviter, même s'il n'est
probablement pas toxique.
XEROCOMUS PARASITICUS (Bull, ex Fr.) Quel.
Fig. 347, p. 245
CHAPEAU 4-5 cm de largeur, convexe, brun jaunâtre à grisâtre ou olivacé,
sec, velouté-tomenteux, devenant glabre et se craquelant parfois, chair blan-
che, jaunissant à la cassure, tubes décurrents, un peu lamelles près du pied,
jaunes à olivacés. pied 3-5 cm de longueur, 0,6-1,2 cm d'épaisseur, régulier ou
presque, jaune, recouvert d'un tomentum velouté qui se rompt en flocons et en
plaques, laissant le pied plus ou moins pointillé, spores brun olive foncé,
ellipsoïdes-fusiformes, lisses, 12-17 x 5-6,5 ^m.
En août et septembre: espèce parasite du Scleroderma.
Cette espèce rare vient sur un substrat tout à fait inhabituel, soit une
vesse-de-loup.
242
FiG. 330 à 339: 330, Leccinum scabrum; 331, L. scabrum ssp. niveum; 332, SuHlus
americanus; 333, 5. granulatus; 334, S. grevillei; 335, S. piperatus; 336, 5. subluteus;
337, Tylopilus felleus; 338, Xerocomus badius; 339, X badius.
243
s;
■Ci
I
• G
o
a
FiG. 341 à 350: 341, Cortinarius alboviolaceus; 342, Nœmaloloma sublaterilium; 343, Agari- ►
eus edulis; 344, A. placomyces; 345, Xerocomus chrysenteron; 346, A', chrysenteron;
347, A', parasiticus; 348, Strobilomyces floccopus; 349, Clavaha stricla; 350, Hypomyces
laclifluorum.
244
245
2
s:
o
a
Pu
246
POLYPORACEES
POLYPORACEES
La famille des polyporacées comprend un groupe de champignons dont
les spores sont produites à l'intérieur de tubes comme chez les bolets. Ils ne
sont pas charnus comme ces derniers, mais le plus souvent durs et coriaces,
avec une consistance de cuir, de liège, de fromage ou de bois. Ils fructifient
presque invariablement sur le bois et ont de ce fait une importance économique
considérable en raison des dégâts qu'ils causent. Ils sont par ailleurs trop
coriaces pour servir d'ahments. Seul un très petit nombre d'espèces de ce
groupe peut intéresser le mycophage.
Compte tenu de leur abondance et de leur importance dans la flore fon-
gique de nos bois, les polypores ne peuvent manquer d'attirer l'attention du
récolteur. Ils se présentent le plus souvent sous forme de consoles ou de
tablettes greffées aux arbres ou aux billes. Certains sont peu voyants et font
corps avec leur substrat, tandis que d'autres sont plus ou moins stipités et res-
semblent davantage à un champignon. Ils se rapprochent alors des bolets, mais
leur texture est si différente qu'il n'est pas difficile en pratique de distinguer les
deux familles.
Certains polypores sont vivaces et persistent même plusieurs années en
renouvelant à chaque saison leur couche de tubes. Ils peuvent alors atteindre
des proportions considérables. Une espèce de la côte du Pacifique, VOxyporus
nobilissimus W.B. Cooke, a même produit une fructification de 142 cm sur
94 cm et qui pesait pas moins de 150 kg.
Nous nous en tiendrons ici à la description de sept espèces. L'une d'entre
elles, le Ganoderma tsugœ, a été retenue à cause de son aspect particulier et de
sa beauté, et les autres parce qu'elles sont assez communes et réputées comes-
tibles à l'état jeune. Le champignon dit «langue de bœuf», le Fistulina
hepatica (Huds.) Fr., appartient aux polyporacées et est depuis longtemps
reconnu comme un excellent comestible, mais il semble si rare au Canada qu'il
ne valait pas la peine de l'inclure ici. Ses pores se séparent les uns des autres et,
comme son nom l'indique, sa forme et sa couleur rappellent une langue de
bœuf. On le trouve à l'occasion dans le sud de l'Ontario.
Clé des espèces décrites
\a Chapeau et pied paraissant vernis Ganoderma tsugœ
\b Chapeau et pied autrement 2
la Chapeau jaunâtre, écailleux; pores larges Polyporus squamosus
Ib Chapeau non écailleux 3
3ûf Chapeau longuement prolongé par une marge stérile épaisse et venant sur le
bouleau Polyporus betulinus
3b Chapeau qui n'a pas ces caractéristiques 4
4fl Espèces stipitées 5
4b Espèces non stipitées 6
247
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VENENEUX DU CANADA
5u Fructification unique ou multiple, blanchâtre ou jaunâtre .... Polyporus ovinus
^h Fructification fortement cespiteuse; pieds nombreux, ramifiés, émergeant d'une
masse charnue Polyporus frondosus
6a Chapeau variant de jaune soufre vif à rosé ou orangé Polyporus sulphureus
6h C hapeau brun foncé, velouté, charnu-aqueux Polyporus resinosus
GANODERMA TSUGAE Murr. Non comestible
Fig. 396, p. 300
CHAPEAU 5-30 cm de diamètre, plus ou moins en forme d'éventail ou de
haricot, stipité ou sessile avec une base plus étroite, de couleur variable, rou-
geâtre, brun rougeâtre, acajou, orangé brunâtre ou presque noir, avec la
marge blanche, jaune ou orangée, glabre, d'aspect verni, chair blanche ou
presque, brunâtre près des tubes, épaisse, coriace, subéreuse, tubes blan-
châtres, brunissant aux meurtrissures, pied d'habitude latéral ou excentrique
lorsqu'il est présent, de la couleur du chapeau, 3-15 cm de longueur, 1-4 cm
d'épaisseur, spores brunes, ovoïdes, un peu rugueuses, 9-11 x 6-8 f^m.
De juillet à novembre (parfois tout l'hiver): sur les souches et les billes de
conifères, et en particulier de pruche, ou autour de celles-ci.
Il s'agit d'un très beau champignon qui, avec ses couleurs vives et son
aspect verni, ne peut manquer d'attirer l'attention. Il n'est toutefois pas
comestible. Les avis diffèrent quant à savoir si le G. lucidum (Leyss ex Fr.)
Karst. correspond au même champignon, mais il semble préférable d'élever au
rang d'espèce distincte cette forme qui vient plutôt sur les feuillus.
POLYPORUS BETULINUS Bull, ex Fr. Comestible à l'état jeune
Fig. 352, p. 264
CHAPEAU 3-25 cm de longueur, 3-15 cm de largeur, plus ou moins allongé
ou circulaire, convexe, parfois relié au substrat par un mamelon latéral faisant
office de pied, d'habitude sessile, variant de blanchâtre à brunâtre, glabre ou
un peu furfuracé, à marge enroulée, épaisse et stérile, qui se prolonge vers le
bas au-dessous de la surface des tubes, chair blanche, assez épaisse, prenant
une consistance de fromage ou de liège avec l'âge, tubes blancs, petits, d'ordi-
naire lisses, mais parfois un peu dentés, spores cylindriques à allantoïdes,
lisses, 3,5-5 x 1-2 ^m.
De mai à novembre: sur les bouleaux morts ou vivants.
Ce champignon ne pousse que sur le bouleau et il se reconnaît facilement à
sa marge épaisse et excédante. On le dit comestible à l'état jeune, mais il est en
général trop coriace pour offrir le moindre intérêt à cet égard.
POLYPORUS FRONDOSUS (Dicks.) Fr. Comestible
Fig. 397, p. 300
Polypore en touffe
fructification 15-30 cm ou plus de diamètre, formée d'une masse
charnue, très ramifiée et s'étalant au sommet en nombreux chapeaux imbri-
248
POLYPORACEES
qués de 1-5 cm de largeur, plus ou moins en forme d'éventail, de couleur blan-
châtre ou grise, lisse, à marge souvent incisée ou lobée, à saveur un peu poi-
vrée. TUBES blancs, décurrents, très courts, spores blanches, Hsses, très
eUipsoïdes à ovoïdes, 5-7 x 3,5-5 f^m.
En septembre: se développe à partir d'un sclérote enfoui, en général
autour des souches de feuillus. Peu fréquent.
La fructification formée d'une masse de chapeaux gris imbriqués fait
penser à une poule sur son nid. Sa saveur est estimée. Le P. umbellatus (Pers.)
Fr. lui ressemble mais possède un tronc central mieux défini d'où émergent les
pieds; ses chapeaux sont plus circulaires et déprimés au centre, et ses spores
sont cylindriques. Il est aussi réputé comestible.
POLYPORUS OVINUS (Schaeff.) Fr. Comestible
Fig. 353, p. 264
CHAPEAU 4-13 cm de largeur, blanc ou blanchâtre, jaunissant avec le
temps, convexe à étalé ou parfois déprimé, lisse ou se craquelant en surface.
CHAIR blanche, puis jaunâtre, assez coriace, à saveur et odeur douces et agréa-
bles. TUBES blanchâtres ou jaunâtres, courts, décurrents. pied 3-8 cm de lon-
gueur, 0,6-2 cm d'épaisseur, central ou excentrique, blanc, un peu bulbeux.
SPORES blanches, Hsses, très elHpsoïdes à subglobuleuses, 3,5-4 x 2,5-3,5 jum.
De juillet à octobre: peu fréquent sur le sol dans les bois de conifères.
Il s'agit d'un bon comestible qui malheureusement ne se rencontre pas
souvent. Le P. confluens (Alb. et Schw.) Fr. devient rougeâtre en vieillissant
ou en séchant; on le dit comestible également. Le P. griseus Peck est blan-
châtre ou gris fuligineux et possède des spores rudes un peu plus grosses.
POLYPORUS RESINOSUS Schrad. ex Fr. Comestible à l'état jeune
Fig. 354, p. 264
CHAPEAU 7-25 cm de longueur, 3-15 cm de largeur, sessile ou étalé-
réfléchi, en forme de tablette ou de console, variant de brun foncé à brun noi-
râtre, d'abord velouté-tomenteux, puis presque glabre, parfois radialement
sillonné, à marge épaisse, exsudant des gouttelettes à l'état jeune, chair
épaisse, couleur de paille, aqueuse à l'état jeune, devenant coriace et subéreuse
à maturité, tubes blanchâtres, brunissant à la meurtrissure, petits, pied nul.
SPORES allantoïdes, Hsses, 4-7 x 1,5-2 /^m.
D'août à novembre: sur les vieilles souches et billes de feuiHus ou de coni-
fères.
La forme qui vient sur les conifères est considérée par certains comme une
espèce distincte, le P. benzoinus (Wahl.) Fr., mais elle est à tout le moins très
apparentée au P. resinosus. Ce champignon brun velouté a belle allure; réputé
comestible à l'état jeune, il ne tarde pas à devenir coriace.
249
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
POLYPORUS SQUAMOSUS Micheli ex Fr. Comestible à l'état jeune
Fig. 356 et 357, p. 264
CHAPEAU 6-30 cm de largeur, parfois plus, presque circulaire à allongé ou
en forme de rein, convexe ou plan et déprimé au centre, variant de blanchâtre à
jaunâtre ou brunâtre, sec, écailleux, tenace-charnu, tubes décurrents, gros,
anguleux, blancs ou jaunâtres, pied latéral ou excentrique, 1-5 cm de lon-
gueur, 1-4 cm d'épaisseur, parfois presque nul, réticulé au sommet, noir à la
base. SPORES allongées-cylindriques, lisses, 10-15 (18) x 4-6 ^m.
De mai à juillet: seul ou en touffes, en général sur les blessures d'arbres
feuillus, à l'occasion sur les souches ou les billes.
Ce champignon se reconnaît à ses gros pores et à son chapeau écailleux.
On le dit comestible à l'état jeune, mais il est d'ordinaire trop coriace pour être
consommé.
POLYPORUS SULPHUREUS (Bull.) Fr. Comestible
Fig. 355, p. 264
FRUCTIFICATION formée d'une touffe dense de tablettes superposées, plus
ou moins horizontales, de forme variable et pouvant atteindre jusqu'à 30 cm
ou plus de largeur, jaune soufre vif à jaune orangé ou roses, sessiles ou
pourvues d'une base semblable à un pied, avec la surface supérieure glabre et
irrégulière, et l'inférieure tapissée de courts pores jaunes, à marge d'abord
épaisse et obtuse mais s'amincissant avec l'âge, à chair molle et épaisse au
début, puis coriace en vieiUissant, à saveur douce ou parfois désagréable
à la vieillesse, spores lisses, unicellulaires, ovoïdes à subglobuleuses, 5-7 x
4-5 ^m.
D'août à octobre: en touffes sur les arbres morts ou vivants ou autour des
souches.
Les gros réceptacles aux couleurs vives de ce champignon sont très carac-
téristiques. Il est réputé comestible et même très recommandable lorsqu'il
s'agit de jeunes spécimens. Les spécimens âgés ont tendance à être coriaces et
peu savoureux.
HYDNACEES
La famille des hydnacées comprend un vaste groupe de champignons dont
les spores sont produites à la surface d'aiguillons ou d'épines qui tapissent le
dessous de la fructification. Celle-ci peut prendre les formes les plus variées:
d'une simple couche de tissu sur un morceau de bois à une grosse tablette, en
passant par des figures très ramifiées ou le réceptacle plus conventionnel avec
chapeau et pied. Bon nombre d'hydnacées poussent sur le bois, mais certaines
se rencontrent aussi sur le sol. Aucune n'est toxique, encore que la plupart
250
HYDNACEES
d'entre elles soient tenaces et fibreuses ou ligneuses, et sans intérêt comme
aliment. La famille compte toutefois un petit nombre d'assez bons comes-
tibles.
HYDNUM CORALLOIDES Fr. Comestible
Fig. 358, p. 264
RÉCEPTACLE formé d'un réseau enchevêtré de branches de couleur blanche
à chamois, mou et charnu, pouvant atteindre 25 cm de largeur, tapissé
d'aiguillons blancs cylindriques mesurant environ 0,6-1,2 cm de longueur et
répartis en groupes plus ou moins denses sur toute la partie inférieure des rami-
fications. SPORES sphériques, hsses, hyalines, 5,5-7 /um.
De juillet à novembre: sur les troncs ou les billes d'arbres feuillus, souvent
sur le hêtre.
Cette belle espèce est très frappante. Il en existe quelques autres assez sem-
blables, et on se demande si certaines d'entre elles ne seraient pas uniquement
des formes écologiques du même champignon. Par exemple, VH. caput-ursi
Fr., soit littéralement l'hydne tête d'ours, possède des aiguillons plus longs,
mais l'examen de nombreux spécimens permet d'étabhr une gradation con-
tinue d'un type à l'autre. L'//. laciniatum Fr. est plus ramifié et possède des
aiguillons plus courts, ainsi que des spores plus petites et ellipsoïdes. Enfin,
VH. erinaceum Fr. est plus massif, et pourvu d'aiguillons très longs (jusqu'à
1,2 cm). Toutes ces espèces sont comestibles.
Les systématiciens modernes ont rangé ce groupe d'espèces dans le genre
Hericium.
HYDNUM REPANDUM Fr. Comestible
Fig. 359, p. 264; fig. 426, p. 314
CHAPEAU 4-10 cm de largeur, convexe à plan ou déprimé, inégal et sou-
vent irrégulier, blanchâtre à chamois ou cannelle rosé, sec, finement velouté ou
Hsse. CHAIR blanche, molle, assez épaisse, aiguillons un peu décurrents,
charnus, mous, fragiles, arrondis à un peu aplatis, de couleur blanchâtre ou
crème, pied 1-6 cm de longueur, 0,6-2,5 cm d'épaisseur, parfois excentrique,
lisse, de la couleur du chapeau, plein, spores blanches, lisses, ovoïdes à
subglobuleuses, 7-9 x 6,5-7,5 /^m.
De juillet à octobre: seul ou en groupes sur le sol dans les bois feuillus et
mixtes.
Il est d'usage maintenant de classer cette espèce dans le genre Dentinum.
Pourvue d'un chapeau et d'un pied, elle se reconnaît facilement à ses aiguillons
sous le chapeau, à sa couleur et à sa consistance molle et charnue. La plupart
des autres hydnacées stipitées sont tenaces et fibreuses, et ont une consistance
subéreuse ou ligneuse.
251
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VENENEUX DU CANADA
HYDNUM SEPTENTRIONALE Fr. Non comestible
Fig. 360, p. 264
FRUCTIFICATION formée de nombreux chapeaux sessiles superposés et
réunis à la base de manière à former une touffe massive, chaque chapeau
mesurant 3-15 cm de largeur et à peu près autant de longueur, parfois beau-
coup plus, blanchâtre au début, puis chamois ou jaunâtre, finement poilue,
sèche, à marge un peu incurvée et à consistance coriace et fibreuse, aiguillons
blancs à jaunâtres, ronds, pointus, environ 0,6-2 cm de longueur, pied absent.
SPORES blanches, ellipsoïdes, lisses, 4-6 x 2,5-3,5 /um.
En août et septembre: sur les troncs d'arbres feuillus vivants, avec une
préférence pour l'érable et le hêtre.
Cette espèce est trop coriace pour être consommée, mais la fructification
massive faite de chapeaux superposés ne peut manquer d'attirer le regard. Elle
revient plusieurs années de suite sur le même arbre. On place maintenant ce
champignon dans le genre Steccherinum.
CLAVARIACÈES
Chez les clavariacées, le réceptacle est dressé, simple ou ramifié, de con-
sistance charnue ou coriace; l'hyménium est lisse et ne comporte ni aiguillons
ni pores ni lamelles. Cette famille se distingue des théléphoracées par le fait
que la surface fertile recouvre tout le réceptacle et non seulement sa partie infé-
rieure.
Les espèces de ce groupe sont difficiles à identifier et on n'en décrit qu'un
petit nombre ici. La plupart des clavaires sont comestibles, mais certaines sont
amères et désagréables au goût, ou encore très coriaces; de plus, on a signalé en
Europe une espèce vénéneuse. Il s'agit du Clavaria formosa Pers., qui a aussi
une aire de répartition étendue en Amérique du Nord; de taille moyenne à
grande, il se caractérise par un réceptacle très ramifié, blanc à la base, carné ou
rosé au sommet, avec le bout des branches jaunes. Il pâlit avec le temps et
devient tan ou tan ochracé. Le mycophage fera bien de l'éviter.
Clé
\a Réceptacle simple, non ramifié 2
\b Réceptacle très ramifié 3
la En touffes, jaune vif C. fusiformis
2b Seul ou en groupes, jaune ochracé à brunâtre, en forme de massue
C. pistillaris
3a Bout des rameaux rose ou rosé C. botrytis
3b Bout des rameaux d'une autre couleur 4
4a Saveur amère; fructification tan clair à fauve C. stricto
4b Saveur douce 5
5a Réceptacle gris fuligineux C. cinerea
5b Réceptacle jaunâtre pâle C. flava
252
CLAVARIACEES
CLAVARIA BOTRYTIS Fr. Comestible
Fig. 361, p. 264
RÉCEPTACLE 5-10 cm de hauteur, très ramifié, stipité, pourvu d'un pied
blanc bulbeux, mesurant 2-3 cm d'épaisseur, un peu effilé vers la base, avec
des rameaux blanchâtres à crème, aux extrémités rosées, ou parfois lavande
dans la vieillesse, dressés, parallèles ou courbés, simulant un chou-fleur, à
saveur et odeur douces, spores cylindriques-ellipsoïdes à oblongues-
ellipsoïdes, longitudinalement striées, 12-15 x 3,5-5,5 f^m.
De juillet à octobre: sur le sol dans les bois.
L'extrémité rosée des rameaux constitue un bon trait distinctif.
CLAVARIA Cl N ERE A Fr. Comestible
Fig. 398, p. 301
RÉCEPTACLE 2-10 cm de hauteur, très ramifié, pourvu d'un pied gris fuU-
gineux, lisse et presque réguHer, mesurant 0,3-0,6 cm d'épaisseur, avec des
rameaux de même couleur ou gris bleuâtre, à surface finement poudreuse,
dressés, parallèles ou irréguliers, souvent ridés et parfois dentés au sommet, à
saveur et odeur non caractéristiques, spores blanches, lisses, très ellipsoïdes à
ovoïdes, 7-10 x 5,5-7,5 ^m.
De juillet à septembre: cespiteux ou en groupes sur le sol dans les bois.
CLAVARIA FLAVA Fr. Comestible
Fig. 399, p. 301
RÉCEPTACLE 5-15 cm de hauteur, très ramifié, avec un tronc court, épais,
blanchâtre et des rameaux dressés, cylindriques, s'effilant vers le sommet,
jaune pâle, virant au brunâtre à la meurtrissure, blanchâtres, parfois bru-
nâtres, dentés à l'occasion, à saveur douce et agréable, spores jaunes,
elHpsoïdes, finement rugueuses, 7,5-10 x 3-4 /um.
De juin à octobre: sur le sol dans les bois humides.
Le C. aurea (Schaeff.) Fr. est dit très semblable, mais en plus robuste,
avec une chair d'un jaune plus foncé qui ne brunit pas aux meurtrissures.
CLAVARIA FUSIFORMIS (Sow.) Fr. Comestible
Fig. 363, p. 265
RÉCEPTACLE 5-10 cm de hauteur, cyHndrique ou comprimé, non ramifié,
pointu, jaune vif, creux, à saveur douce ou amère. spores presque sphériques,
4,5-6,5 i^m de diamètre.
En août et septembre: seul ou en touffes sur le sol dans les bois.
Cette espèce se reconnaît facilement à sa couleur jaune vif et à ses récep-
tacles simples, mais réunis en touffes.
253
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VENENEUX DU CANADA
CLAVARIA PISTILLARIS (1 .) Fr. Comestible
Fig. 364, p. 265
RÉCEPTACLE 10-15 cm de hauteur, 2-5 cm d'épaisseur, en forme de
massue, non ramifié, à sommet arrondi ou parfois déprimé, jaunâtre ou
ochracée à brunâtre, lisse ou, dans certains cas, longitudinalement sillonné ou
ridé, mou et charnu, de couleur crème à l'intérieur, creux à la fin, à saveur
douce. SPORES oblongues-ellipsoïdes, lisses, 11-13,5 x 5-7 ^m.
D'août à octobre: seul ou en groupes sur le sol dans les bois humides.
Cette espèce est très remarquable à cause de ses gros réceptacles aux cou-
leurs vives, en forme de massue. Il arrive parfois que le sommet du réceptacle
soit un peu déprimé et stérile, ce qui constitue une exception à la règle voulant
que les clavaires soient fertiles sur toute leur surface.
CLAVARIA STRICTA Fr. Comestible, non recommandé
Fig. 349, p. 245
RÉCEPTACLE 4-8 cm de hauteur, très ramifié, à tronc épais et irrégulier, de
couleur blanchâtre, avec des rameaux dressés, cylindriques ou aplatis à la base,
tan clair à fauve, s'effilant vers le sommet, terminés par plusieurs petites
épines jaunâtres, de consistance assez tenace, non cassante, à saveur amère.
SPORES chamois cannelle, eUipsoïdes, finement rugueuses, 7,5-9 x 3,5-4,5 ^m.
De juillet à octobre: en touffes denses sur le bois en décomposition.
Les traits distinctifs de cette espèce sont une consistance tenace et une
saveur amère, ce qui en fait un comestible médiocre, encore que non toxique.
THÉLÉPHORACÉES
La famille des théléphoracées comprend un vaste groupe de champignons
dont les spores sont produites sur une surface lisse plutôt que sur des aiguil-
lons, des tubes ou des lamelles. La plupart d'entre elles consistent simplement
en une couche de tissu poussant sur le bois ou l'écorce, souvent à la face
inférieure de billes ou de morceaux de bois, et produisant des spores à sa sur-
face. Certains représentants du groupe ont toutefois un chapeau distinct et
adoptent une forme de console, sur le bois, et un port dressé sur le sol. Dans ce
dernier cas, ils se distinguent des clavariacées, qui ont aussi un hyménium lisse,
par le fait que la surface fertile ne recouvre jamais l'ensemble du réceptacle,
mais seulement sa partie inférieure. Une seule espèce est décrite ici.
CRATERELLUS CORNUCOPIOIDES Fr. Comestible
Fig. 365, p. 265
Craterelle corne d'abondance
RÉCEPTACLE mesurant environ 3-8 cm de hauteur et 2-8 cm de diamètre,
en forme d'entonnoir ou de trompette, avec la marge évasée, régulière à
254
TREMELLALES
ondulée ou lobée, parfois lacérée, assez tenace ou cassant, mince, avec la face
supérieure (interne) sèche, rugueuse à écailleuse, brun grisâtre foncé, et l'infé-
rieure (hyméniale) cendrée à noirâtre, lisse ou faiblement ridée, pied très court
ou absent, spores ellipsoïdes, lisses, unicellulaires, 11-15 x 7-9 }xm.
De juillet à octobre: en groupes sur le sol dans les clairières.
Bien que d'aspect peu attrayant à cause de ses couleurs foncées, ce cham-
pignon singuHer est réputé bon comestible. C'est une espèce qui frappe
l'imagination et on lui connaît plusieurs noms communs, tels que «corne
d'abondance» ou «trompette de la mort». Cette dernière appellation ne se
rapporte pas à sa comestibilité, mais uniquement à son aspect lugubre.
TREMELLALES
Les trémellales se reconnaissent sur le terrain à leur consistance plus ou
moins gélatineuse. Elles se recroquevillent beaucoup en séchant et passent
facilement inaperçues par temps sec; cependant à l'état humide, elles prennent
souvent un aspect des plus frappants.
Le groupe se distingue des autres basidiomycètes par un caractère qui est
jugé plus fondamental que sa consistance gélatineuse, soit la structure des
basides. La baside typique consiste en une seule cellule comportant une cloison
à sa base; mais chez les trémellales, elle devient elle-même cloisonnée ou pro-
fondément fourchue. L'ordre des trémellales comprend trois familles, soit les
trémellacées, dont les basides sont longitudinalement ou obliquement cloison-
nées, les auriculariacées, à basides transversalement septées, et les dacrymycé-
tacées, à basides fourchues et profondément divisées. Ces caractères ne
peuvent s'apprécier qu'au microscope, si bien que la consistance gélatineuse
demeure pour le mycologue amateur le meilleur trait distinctif sur le terrain,
même s'il peut parfois se révéler trompeur.
Nous nous en tiendrons ici à quatre espèces, soit deux trémellacées, une
auriculariacée et une dacrymycétacée.
PSEUDOHYDNUM GELATINOSUM (Fr.) Karst.
Fig. 366, p. 265
RÉCEPTACLE 2-6 cm de largeur, gélatineux, translucide, blanchâtre au
début, puis brunâtre, assez épais, avec la surface supérieure papilleuse, et
l'inférieure tapissée d'épines blanchâtres gélatineuses semblables à des aiguil-
lons (0,3 cm de longueur), un peu stipité ou sessile, à spores blanches, subglo-
buleuses, 5-7 /^m.
En août et septembre: sur le bois en décomposition.
Cette espèce pourrait à première vue passer pour une hydnacée à cause des
aiguillons qui tapissent le dessous du chapeau, mais sa consistance est gélati-
neuse et l'examen microscopique des basides révèle qu'elles sont longitudinale-
ment cloisonnées. Non comestible, elle séduit toutefois par sa beauté et son
255
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VENENEUX DU CANADA
aspect inhabituel. On ne la découvre d'ordinaire que par temps humide car elle
se recroqueville en séchant et devient alors très difficile à distinguer.
PHLOGIOTIS HELVELLOIDES (Fr.) Martin
Fig. 367, p. 265
RÉCEPTACLES 5-10 cm de hauteur, 4-6 cm de diamètre, gélatineux mais
assez fermes, devenant cornés en séchant, plus ou moins en forme d'enton-
noir, d'habitude fendus sur un côté, blanc rosé à rose foncé, substipités, à
spores oblongues, 10-12 x 4-6 ^m.
D'août à octobre: sous les conifères ou sur le bois de conifères décom-
posé.
Ce champignon assez beau et frappant n'est pas réputé comestible. 11 était
autrefois connu sous le nom de Gyrocephalus rufus (Jacq.) Bref.
AURICULARIA AURICULA (Hook.) Underw. Comestible
Fig. 368, p. 265
RÉCEPTACLE 2-9 cm de largeur, sessile, un peu cupule ou en forme
d'oreille, irrégulier, lisse ou ridé, tenace-gélatineux, de couleur brun-jaune à
brun cannelle, devenant corné et presque noir en séchant, rattaché au substrat
par le centre ou un côté, à spores blanches en masse, allantoïdes, 12-16 x
4-6 fim.
De juillet à octobre: en groupes ou cespiteux sur le bois mort ou parfois
sur les blessures d'arbres vivants.
Comme son nom l'indique, ce champignon ressemble quelque peu à une
oreille humaine. Selon une ancienne légende, Judas Iscariote se serait pendu à
un sureau, et cet arbre aurait été condamné par la suite à porter cette excrois-
sance, qui a été appelée oreille de Judas. Il semble que ce champignon soit
assez commun sur le sureau en Europe, mais il en était certainement ainsi de
nombreux siècles avant Judas Iscariote. On peut se demander pourquoi
l'oreille de Judas aurait été retenue pour stigmatiser son forfait, mais il y a
peut-être eu confusion ici avec l'oreille du serviteur du Grand Prêtre, coupée
par Pierre au moment de la trahison de Judas.
DACRYMYCES PALMATUS (Schw.) Bres.
Fig. 369, p. 265
RÉCEPTACLES Orangé vif à rouge-orangé, tenaces-gélatineux, plus mous
avec le temps, en touffes irrégulières, souvent ridés et convolutés, pouvant
atteindre 5 cm de largeur, mais plus petits en général, parfois pourvus d'une
base blanchâtre rappelant un pied; spores orangées, cylindriques, courbées,
devenant heptaseptées, 17-25 x 6-8 ^m.
256
GASTEROMYCETES
De mai à novembre: sur le bois de conifères.
Les réceptacles orangé vif sont très visibles à l'état humide, mais en
séchant, ils se recroquevillent en une masse cornée, orangé rougeâtre, qui passe
facilement inaperçue. Il s'agit probablement de l'un des champignons qui ont
été appelés «beurre de sorcière». Il n'est pas réputé comestible.
GASTEROMYCETES
Le groupe des gastéromycètes comprend les champignons communément
appelés vesses-de-loup et les formes apparentées. Il a ceci de particulier que les
spores, tout en étant produites sur des basides, n'en sont pas éjectées de force
comme chez les agarics, les bolets et les autres basidiomycètes. À la rupture de
la baside, elles demeurent à l'intérieur de la fructification sous la forme d'une
masse poudreuse et sont ensuite disséminées à travers un pore ou à
l'effondrement des couches externes du réceptacle.
Nous étudierons ici des représentants de trois familles principales de
gastéromycètes. Chez les lycoperdacées, qui comprennent les vesses-de-loup
proprement dites, les spores sont produites et disséminées comme on vient de
le décrire. Chez les phallacées ou satyres, elles naissent dans une gelée vis-
queuse qui, après la rupture de la volve, est portée au sommet d'un organe
semblable à une tige. Les champignons de ce groupe dégagent habituellement
une odeur nauséabonde dont la fonction, croit-on, est d'attirer les insectes qui
aident à la dissémination des spores. Enfin, chez les nidulariacées, qui ont
l'aspect d'un nid renfermant des œufs, les spores sont produites à l'intérieur de
péridioles contenus dans un réceptacle en forme de coupe; les gouttes de pluie
dispersent ces organes, et les spores sont libérées lorsque leurs parois se décom-
posent.
L'efficacité de la pluie dans la dissémination des spores des vesses-de-loup
véritables peut facilement se vérifier; il suffit de laisser tomber quelques
gouttes d'eau depuis une certaine hauteur sur un spécimen adulte pour voir
comment les chocs successifs libèrent des bouffées de spores.
Ce groupe très vaste et extrêmement varié comporte de nombreuses parti-
cularités propres à susciter l'intérêt des naturaUstes, qu'il s'agisse des propor-
tions énormes atteintes par certains spécimens de Calvatia gigantea, de l'odeur
repoussante des satyres, des formes fantastiques des étoiles de terre, ou encore
des méthodes fascinantes de dissémination des spores qu'on y observe.
Les vesses-de-loup proprement dites sont en général considérées comme
l'un des groupes les plus sûrs pour la table, l'un des rares où il soit possible
d'énoncer une règle générale en matière de comestibilité. Il est permis
d'affirmer en effet que toute vesse-de-loup dont l'intérieur est blanc et homo-
gène peut être consommée. Toutefois, comme on l'a souligné pour les autres
groupes, il est sage d'y aller prudemment lorsqu'on essaie un champignon
pour la première fois, une sensibilité personnelle à une espèce donnée étant
toujours possible. Il importe de bien vérifier que la fructification est homogène
257
C HAMIMGNONS COMtli I IBLLS ET VENENEUX DU CANADA
de part en part pour éliminer toute possibilité de confusion avec de jeunes spé-
cimens de l'espèce mortelle Amanita virosa qui, avant la rupture de la volve,
pei!vent ressembler à des vesses-de-loup. Une coupe transversale dans la fructi-
fication révèle l'ébauche du jeune champignon s'il s'agit d'une amanite
(fig. 91). On distingue de la même manière les œufs des phallacées, lesquels
seraient comestibles selon certains auteurs, mais peu recommandables selon
d'autres sources. Les nidulariacées sont bien sûr trop petites et coriaces pour
servir d'aliments.
Clé
\a Réceptacle comprenant une tige et une partie apicale différenciée portant les
spores; odeur repoussante 2
1/; Réceptacle qui n'a pas ces caractéristiques 4
2a Partie apicale formant un chapeau distinct, séparé de la tige 3
2b Partie apicale en continuité avec la tige; réceptacle rosâtre, à odeur faible
Mutinus caninus
la Plante recouverte d'un voile ajouré descendant au-dessous du chapeau
Dictyophora duplicata
2b Voile membraneux, peu apparent, descendant à peine au-dessous du chapeau;
chapeau à surface granulaire et verdâtre Phallus ravenelii
4a Réceptacle en forme de petite coupe, strié à l'intérieur, renfermant plusieurs péri-
dioles, comme un nid rempli d'œufs Cyathus striatus
4b Réceptacle qui n'a pas ces caractéristiques 5
5a Enveloppe externe du réceptacle se rompant en plusieurs segments ou rayons de
manière à former une étoile Geastrum triplex
5b Réceptacle qui n'a pas ces caractéristiques 6
6a Réceptacle de très grande taille; spores disséminées par la rupture de son enve-
loppe externe Calvatia gigantea
6b Réceptacle ne dépassant pas 8 cm de diamètre; spores s'échappant d'un pore
apical 7
la Enveloppe interne papyracée; réceptacle se détachant facilement, pouvant être
emporté par le vent Bovista pila
Ib Enveloppe interne non papyracée; réceptacle fixe 8
8ûr Enveloppe externe composée d'épines coniques qui disparaissent en laissant des
cicatrices; sur le sol Lycoperdon perlatum
Sb Enveloppe externe plus ou moins persistante, rugueuse, dépourvue d'épines coni-
ques; en touffes sur le bois en décomposition Lycoperdon pyriforme
MUTINUS CANINUS (Pers.) Fr. Non comestible
Fig. 370, p. 265
ŒUF blanc, ovoïde, environ 1-2 cm sur 1-2 cm relié à un rhizomorphe.
RÉCEPTACLE 5-10 cm de hauteur, 0,6-1 cm d'épaisseur, cylindrique, régulier,
plus étroit au sommet et en général perforé, rosâtre à blanchâtre, brun olivacé
au sommet, dans sa partie fertile, et pourvu d'une volve à la base, odeur désa-
gréable mais relativement faible, spores 4-5 x 1,5-2 yim.
258
GASTEROMYCETES
De juillet à septembre: seul ou en groupes sur le sol ou le bois en décom-
position dans les forêts peu denses, parfois dans les potagers.
Cette espèce se reconnaît à sa petite taille et à ses couleurs rosâtres. Son
odeur est d'ordinaire peu prononcée.
DICTYOPHORA DUPLICATA (Bosc) E. Fisch. Non comestible
Fig. 400, p. 302
ŒUF 4-7 cm de diamètre, subglobuleux à légèrement aplati ou ové, blan-
châtre, parfois ridé à la base, relié à un épais rhizomorphe blanc, réceptacle
13-20 cm de hauteur, 2-3 cm d'épaisseur à la base, s'effilant un peu vers le
sommet, à odeur fétide et très désagréable, pied cylindrique, spongieux ou
alvéolé, creux, blanc, recouvert à la base de vestiges de l'œuf formant une
volve blanchâtre à brunâtre, chapeau plus ou moins conique, inséré au
sommet du pied, perforé, réticulé, de couleur noir verdâtre. voile en forme de
dentelle ou de filet, blanchâtre à rosâtre, naissant au sommet du pied, sous le
chapeau, et se prolongeant au-dessous de celui-ci. spores 3,5-4 x 1,5-2,0 }^m.
De juillet à octobre: seul ou en groupes dans les bois ou les potagers,
d'habitude autour des arbres morts ou des souches.
Cette espèce se distingue de la précédente par sa grande taille et son voile
de dentelle.
PHALLUS RAVENELII Berk. et Curt. Non comestible
Fig. 371, p. 265
ŒUF 2-5 cm de diamètre, plus ou moins ové à subglobuleux, variant de
blanchâtre à rosé, ou teinté de Hlas, tenace, ridé à la base, relié à un rhizo-
morphe de couleur lilas rosâtre. réceptacle 10-15 cm de hauteur, et 2-4 cm
d'épaisseur, à odeur fétide et très désagréable, pied blanchâtre à jaunâtre, un
peu spongieux ou alvéolé, creux, régulier ou s'effilant vers le sommet, encerclé
d'une bande blanche, membraneuse et issue du voile, avec à la base des ves-
tiges de l'œuf formant une volve, chapeau plus ou moins conique, granuleux,
luisant, de couleur verdâtre à gris olive, inséré sur un disque blanc surélevé et
perforé au sommet du pied, spores 3-3,5 x 1,5 f^m.
De juillet à octobre: d'ordinaire en groupes sur la sciure de bois ou sur le
bois très décomposé.
L'œuf peut se confondre avec une vesse-de-loup, mais en l'ouvrant, on
distingue la jeune fructification baignant dans une substance gélatineuse. Une
espèce très voisine, le P. impudicus Pers., possède un chapeau très réticulé.
CYATHUS STRIATUS Pers. Non comestible
Fig. 372, p. 265
RÉCEPTACLE 0,6-2 cm de hauteur, 0,6-1,2 cm de largeur à l'orifice, s'effi-
lant vers la base, plus ou moins en forme de coupe, relié à un coussinet de
259
CHAMPIGNONS COMtSTIBLES ET VENENEUX DU CANADA
mycélium brun, avec rcxtcrieur brun cannelle foncé et grossièrement fibril-
leux, et l'intérieur strié et blafard à noirâtre ou teinté de violacé, l'orifice étant
operculée au début par une mince membrane fibrilleuse qui se rompt et dis-
paraît à maturité, péridiolhs plus ou moins aplatis ou en forme de disque,
presque noirs, reliés à la coupe par un cordonnet élastique, spores hyalines, à
parois épaisses, 14-20 x 8-12 ^m.
De juillet à octobre: en groupes à cespiteux sur les vieux morceaux de bois
et divers débris végétaux.
Cette espèce se distingue par les striations qui marquent la surface interne
du réceptacle. Le C. stercoreus (Schw.) de Toni est commun également, mais il
vient sur le sol et il est lisse à l'intérieur, tout comme le C. olla Pers., qui a
toutefois des spores plus petites.
Le Crucibulum levis (DC.) Kambly et Lee appartient aussi à ce groupe. Il
possède des péridioles blanchâtres, et les parois du réceptacle se composent
d'une seule couche, contrairement au Cyathus qui en compte trois. Il pousse
aussi sur le vieux bois.
Il a été établi que les champignons de ce groupe comptent sur la pluie pour
la dissémination de leurs spores. L'impact des gouttelettes frappant l'intérieur
de la coupe est suffisant pour éjecter les péridioles à une distance notable; les
spores sont ensuite libérées par la décomposition graduelle et l'érosion de leurs
parois.
GEASTRUM TRIPLEX Jungh. Comestible
Fig. 374, p. 292
Étoile de terre
RÉCEPTACLE 3-5 cm de diamètre à son plus large, plus ou moins en forme
de bulbe, pointu au sommet, non pédicellé, de couleur brun ou brun rougeâ-
tre, avec l'enveloppe externe se déchirant au sommet et se divisant en 4 ou 6
lobes ou rayons assez uniformes qui s'étalent pour former une étoile et souvent
se divisent en deux couches, dont l'intérieure persiste à la manière d'une colle-
rette autour du fruit, endopéridium sessile, mince et papyracé, percé d'un
pore conique d'une texture différente de celle du reste du fruit, lisse mais un
peu fimbrié, en général situé dans une légère dépression, spores brunes, globu-
leuses, verruqueuses, 3,5-4,5 /um.
De juillet à novembre: seul ou en groupes sur le sol dans les bois clairs.
Il existe plusieurs espèces de géastres (communément appelés «étoiles de
terre»), mais celle-ci est la plus grande et la plus commune. On la dit comes-
tible à l'état jeune, encore qu'elle semble plutôt dure et coriace.
CALVATIA GIGANTEA Pers. Comestible
Fig. 404 et 405, p. 303
Vesse-deloup géante
réceptacle plus ou moins globuleux, 20-50 cm ou plus de diamètre, relié
au substrat par un court rhizomorphe, à surface lisse, molle-coriace, blanche à
260
GASTEROMYCETES
jaune crémeux ou finalement brunâtre, à chair blanche et ferme à l'état jeune,
devenant lentement jaunâtre ou olivacée, et enfin ochracé rouille et poudreuse.
SPORES globuleuses, finement épineuses, 3,5-4,5 ^m.
D'août à septembre: seul ou en groupes dans les bois, les pâturages ou les
champs.
La vesse-de-loup géante est sans doute l'un des mieux connus et des plus
appréciés de tous les champignons comestibles. Sa grande taille, sa blancheur
et son enveloppe extérieure semblable à du chamois sont caractéristiques. Il
convient de séparer en deux les spécimens destinés à la table afin de vérifier
s'ils sont blancs et homogènes de part en part et exempts de vers.
Certains croient à tort que ces grosses vesses-de-loup apparaissent de
façon très soudaine, mais en réalité elles poussent lentement et mettent jusqu'à
deux semaines à atteindre leur maturité. Selon des observations publiées par
Peck (1912), leur période de croissance s'échelonne sur 12 ou 14 jours et leur
circonférence s'accroît chaque jour d'environ 8 à 10 cm.
On lit presque tous les ans de nouveaux rapports sur la découverte de gros
spécimens pouvant prétendre au titre de plus grosse vesse-de-loup jamais
récoltée. La plupart d'entre eux, toutefois, demeurent bien en deçà de tout
record véritable. Gûssow et Odell (1927) ont fait état d'un spécimen mesurant
1,55 m de circonférence et pesant 9 kg, ce qui reste encore assez modeste en
comparaison avec un autre de 1,62 m de longueur, 1,37 m de largeur et 24 cm
de hauteur qui, selon un rapport cité par Ramsbottom (1953), aurait été décou-
vert dans l'État de New York en 1877. L'heureux récolteur l'aurait d'abord
pris de loin pour un mouton. La plus grosse vesse-de-loup découverte par
l'auteur mesurait 1,22 m de circonférence et pesait 5,5 kg.
Buller a calculé qu'un réceptacle de 40 x 30 x 25 cm produisait 7 trillions
de spores. Ramsbottom a estimé que si chacune de ces spores produisait une
vesse-de-loup de même taille dont les spores à leur tour connaîtraient le même
succès, la masse ainsi obtenue serait de 800 fois supérieure à celle de la terre.
C'est là un exemple frappant du pouvoir de reproduction de certains orga-
nismes vivants. On peut donc en conclure que dans les conditions naturelles,
les chances de survie d'une spore de vesse-de-loup sont extrêmement minces.
Deux autres espèces de Calvatia sont assez communes, mais ont des pro-
portions plus modestes. Il s'agit du C. cyathiformis (Bosc) Morgan et du C.
craniiformis (Schw.) Fr. qui tous deux se caractérisent par une base robuste et
assez épaisse, parfois piriforme ou turbinée, et qui peuvent parfois persister
même après la dissémination complète de leurs spores. Ils se distinguent l'un
de l'autre par la couleur de leurs spores, qui est violacée dans le premier cas, et
brun olivacé à brun foncé dans le second. Toutes ces espèces sont comestibles à
l'état jeune.
BOVISTA PILA Berk. et Curt. Comestible
Fig. 401, 402 et 403, p. 302
RÉCEPTACLE 4-6 cm de diamètre, globuleux ou presque, relié au substrat
par un petit rhizomorphe fragile, blanc au début et recouvert d'une enveloppe
261
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
externe mince, furfuracée, qui disparaît facilement, exposant la couche sous-
jacente qui est lisse et un peu papyracée, de couleur gris-brun à bronze, avec
souvent un éclat métallique, à chair blanche au début, puis devenant brun
violacé et poudreuse, spores brun foncé, globuleuses, lisses, parfois un peu
pédicellées, 3,5-4,5 ^m.
D'août à octobre: seul ou en groupes dans les bois ou les pâturages.
Il n'est pas rare que les réceptacles se détachent de leur substrat. Ils persis-
tent souvent tout l'hiver et on les retrouve le printemps suivant encore pleins de
spores.
Le B. plumbea Pers., dont la taille est plus modeste, est relié au sol par
jne masse de fibres plutôt que par un rhizomorphe. Son enveloppe interne tire
plutôt sur le gris-bleu. En outre, ses spores sont plus grosses, plus ovoïdes et
pourvues de très longs pédicelles.
LYCOPERDON PERLATUM Pers. Comestible
Fig. 375, p. 292; fig. 406 et 407, p. 303
RÉCEPTACLE 3-6 cm de hauteur, 1-5 cm d'épaisseur à l'endroit le plus
large, typiquement turbiné à piriforme, ou irrégulier lorsqu'il est comprimé
par ses voisins, avec une base en forme de tige, effilée ou presque cylindrique,
à surface parfois ridée ou plissée vers le bas, blanche au début, devenant cha-
mois ou brunâtre, ornée de nombreuses épines blanchâtres de longueur varia-
ble, coniques, qui disparaissent à la maturité en laissant un réseau de cica-
trices, à chair entièrement blanche à l'état jeune, avec la partie supérieure de la
fructification fertile et devenant avec le temps jaunâtre à brun ohve et pou-
dreuse, avec partie inférieure stérile et renfermant dans le tissu de petites
alvéoles, spores brun olive, globuleuses, finement épineuses, 3,5-4,5 /^m de
diamètre.
De juin à novembre: seul, en groupes ou cespiteux sur les sols riches ou
parfois sur le bois décomposé.
C'est l'une de nos vesses-de-loup les plus communes. Elle se reconnaît à sa
forme et à ses épines coniques qui laissent un réseau de cicatrices à maturité.
Elle a longtemps été connue sous le nom de Lycoperdon gemmatum Batsch,
mais le L. perlatum est le nom maintenant adopté.
LYCOPERDON PYRIFORME Pers. Comestible
Fig. 408, p. 304
RÉCEPTACLE 2-5 cm de hauteur, 2-4 cm à l'endroit le plus large, typique-
ment en forme de poire à légèrement globuleux, effilé à la base où il est relié à
les rhizomorphes blancs, de couleur brunâtre pâle à brun fauve ou brun
ouille, parfois jaunâtre, à surface furfuracée, écailleuse ou hérissée de courtes
épines, parfois aréolée, avec l'enveloppe extérieure disparaissant parfois pour
aisser voir l'endopéridium lisse, à chair blanche au début, puis oHvacé à brun
262
ASCOMYCETES
olive et poudreuse à la maturation des spores, avec la partie inférieure stérile et
renfermant dans le tissu de petites alvéoles, spores brun olive, globuleuses,
lisses, 3-4 ^m.
De juin à novembre: d'habitude cespiteux à en groupes sur les vieilles
billes, les souches et la sciure de bois.
Cette vesse-de-loup est très commune et très répandue, si bien que son
abondance compense la plupart du temps pour sa petite taille. On retrouve
parfois au printemps de vieux réceptacles qui ont persisté tout l'hiver. Il va de
soi que seuls les jeunes spécimens dont la chair est encore blanche sont comes-
tibles. L'espèce se reconnaît à sa forme, à sa couleur et à son habitat.
ASCOMYCETES
Le vaste groupe des ascomycètes s'écarte essentiellement des basidiomy-
cètes par le mode de production de ses spores. Chez ces derniers, elles se
forment à l'extérieur de la cellule mère, ou baside, soit en général sur de petits
pédicelles au sommet de celle-ci, tandis que chez les ascomycètes elles se déve-
loppent à l'intérieur de l'asque et n'en sont libérées qu'à maturité.
La grande majorité des ascomycètes sont minuscules et ne peuvent être
déterminés qu'à l'aide du microscope; cependant, certains représentants du
groupe sont assez gros pour attirer l'attention du mycologue amateur, et quel-
ques-uns d'entre eux figurent parmi nos meilleurs comestibles. Bien que la
différence entre un asque et une baside ne puisse se percevoir qu'au micro-
scope, il n'est pas difficile en pratique de reconnaître un ascomycète sur le
terrain.
Toutes les espèces décrites ici, sauf une, appartiennent au groupe des dis-
comycètes, dont les asques naissent sur une assise fertile (hyménium) exposée à
l'air plutôt que dans un réceptacle fermé. Nous nous en sommes tenus à un
nombre relativement restreint d'espèces et quiconque s'intéresse à ce groupe
devrait consulter des ouvrages spécialisés. Le seul pyrénomycète décrit ici, soit
VHypomyces lactifluorum (Schw.) Tul., n'est pas inclus dans la clé.
Clé
\a Réceptacle pourvu d'un pied distinct et d'un chapeau différencié 2
1^ Réceptacle plus ou moins en forme de coupe, sans chapeau différencié, mais par-
fois stipité 8
la Chapeau alvéolé 3
Ib Chapeau convoluté, ridé ou lisse, non alvéolé 5
3>a Base du chapeau reliée au pied 4
3Z? Base du chapeau libre Verpa bohemica
4a Chapeau subglobuleux à ovoïde; alvéoles irrégulières avec des côtes de même cou-
leur ou plus pâles Morchella esculenta
FiG. 352 à 361: 352, Polyporus betulinus; 353, P. ovinus; 354, P. resinosus; 355, P. 5w/- ►
phureus; 356, P. squamosus; 357, P. squamosus; 358, Hydnum coralloides; 359, H.
repandum; 360, H. septentrionale', 361, Clavaria botrytis.
263
264
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FiG. 363 à 372: 363, Clavaria fusiformis; 364, C. pistillaris; 365, Craterellus cornucopioides; ^
366, Pseudohydnum gelatinosum; 367, Phlogiotis helvelloides; 368, Auhcularia auricula;
369, Dacrymyces palmatus; 370, Mutinus caninus; 371, Phallus ravenelii; 372, Cyathus
striatus.
265
266
C)
r-
d
267
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
4/; Chapeau conique; alvéoles disposées plus ou moins longitudinalemeni, avec les
côtes plus foncées Morchella angusiiceps
Su Chapeau irrégulier, brun rougeâtre, à surface convolutée, venant sur le sol au
printemps Gyromitra esculenta
51) Chapeau un peu ridé ou lisse, en général plus ou moins en forme de selle 6
6a Pied profondément cannelé He/vella crispa
6h Pied lisse ou un peu sillonné à la base 7
la Chapeau gris fuligineux à jaunâtre fuligineux ou presque noir . . Helvella elastica
Ib Chapeau tan à brun rougeâtre Gyromitra infula
8ff Coupes cramoisi vif, blanchâtres et poilues à l'extérieur; venant sur des morceaux
de bois au printemps Sarcoscypha coccinea
Sb Coupes de couleur différente 9
9a Coupes noires, stipitées, tenaces Urnula craterium
9b Coupes brunâtres, sessiles à substipitées, molles, charnues, s'étalant beaucoup;
croissant sur le bois Peziza repanda
MORCHELLA ESCULENTA Fr. Comestible
Fig. 376, p. 292; fig. 427, p. 315
Morille ronde
CHAPEAU 5-13 cm de longueur et 2-4 cm d'épaisseur au point le plus large,
parfois beaucoup plus volumineux, en général plus ou moins ovoïde à légère-
ment conique ou encore subglobuleux, creusé d'alvéoles rondes à irrégulières
ou un peu allongées qui sont disposées sans ordre ou souvent plus ou moins en
rangées, brun-gris à brun jaunâtre, avec des côtes de même couleur ou plus
pâle, s'amincissant et devenant un peu lacéré avec l'âge, pied 2-10 cm de lon-
gueur, 1-2 cm d'épaisseur, blanc à crème ou jaunâtre, d'abord cylindrique,
puis plus ou moins comprimé et sillonné, parfois nettement renflé à la base,
glabre ou un peu floconneux, furfuracé, creux, asques cylindriques, octospo-
riques, 225-325 x (15) 18-22 (27) /um. ascospores un peu jaunâtres en masse,
ellipsoïdes, lisses, unicellulaires, (12) 16-22 (26) x (7,5) 11-13 (14) fim.
En mai et au début de juin: seul ou en groupes dans les clairières, les ver-
gers ou les endroits herbeux.
La morille ronde occupe une place de choix parmi nos meilleurs champi-
gnons comestibles. Son chapeau alvéolé, semblable à une éponge, est très
caractéristique et rend improbable toute confusion. Il faut toutefois apprendre
à reconnaître le Gyromitra esculenta, ou fausse morille, qui fructifie à la même
époque et possède un chapeau ridé et convoluté plutôt qu'alvéolé.
MORCHELLA ANGUSTICEPS Peck Comestible
Fig. 377, p. 292; fig. 428, p. 315
Morille aiguë
CHAPEAU 2-6 cm de longueur, 1-3 cm de largeur à la base, plus ou moins
allongé à étroitement conique, creusé d'alvéoles un peu allongées, plus ou
268
ASCOMYCETES
moins disposées en rangs verticaux, de couleur jaunâtre à brun jaunâtre, avec
des côtes brun fuligineux à noires, pied 2-6 cm de longueur, 1-2 cm d'épais-
seur, blanc à jaunâtre, cylindrique ou renflé à la base, souvent sillonné vers le
bas, floconneux-furfuracé, creux, asques cylindriques, octosporiques,
200-300 X 16-22 (26) /um. ascospores jaunâtres en tas, ellipsoïdes, lisses, uni-
cellulaires, 18-25 (29) X 11-15 nm.
En mai et début de juin: seul ou en groupes dans les bois clairs ou à la
lisière des bois.
Cette morille est aussi bonne que la précédente, dont elle se distingue par
son chapeau conique, son pied furfuracé et ses alvéoles allongées à côtes
foncées. Le M. conica Fr. désigne probablement la même espèce. Il est aussi
comestible que la morille ronde.
VERPA BOHEMICA (Krombh.) Schrôt. Comestible
Fig. 378, p. 292
CHAPEAU environ 1-4 cm de longueur et 1-3 cm de diamètre, un peu en
forme de cloche, posé au sommet du pied et pendant autour de lui, avec la
marge hbre, brun jaunâtre à brun rougeâtre, à surface en général nettement
pUssée et réticulée, pied 2-13 cm de longueur, 1-3 cm d'épaisseur, blanchâtre à
jaunâtre, glabre ou un peu floconneux, surtout vers la base, farci au début,
puis creux, cylindrique ou légèrement comprimé, asques cyUndriques, bispori-
ques, 200-325 x 18-24 (27) ^xm. ascospores jaunâtres en tas, eUipsoïdes, uni-
cellulaires, lisses, (45) 50-75 (84) x 15-22 nm.
En mai: seul ou en groupes sur le sol dans les bois clairs.
Ce champignon pourrait passer pour une morille; il a même été appelé
Morchella bispora Sor., mais il en diffère par son chapeau à marge libre fixé
au sommet du pied. Celui de Morchella semilibera (DC.) Fr. est inséré à mi-
chemin sur le pied et a une marge libre; il est toutefois de plus petite taille. La
présence de très grosses spores et d'asques bisporiques constitue un autre trait
distinctif.
Une autre espèce du Verpa, soit le V. conica (Mull.) Swartz, fructifie à la
même période de l'année et à peu près dans le même habitat. Elle est de plus
petite taille et possède un chapeau teinté d'oUve et des asques octosporiques
renfermant des spores beaucoup plus petites.
GYROMITRA ESCULENTA Fr. Potentiellement vénéneux
Fig. 379, p. 292; fig. 429, p. 316
Fausse morille
CHAPEAU 2-7 cm de largeur, de forme variable et irrégulière, en général
plus ou moins lobé et irrégulièrement ridé, plissé ou convoluté, mais non
alvéolé, de couleur brun rougeâtre à brun foncé, pied 2-5 cm de longueur,
269
C HAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
1-2 cm d'épaisseur, blanchâtre, fragile, d'ordinaire un peu comprimé et
sillonné, creux, glabre ou un peu floconneux, asques cylindriques, octospori-
ques, 225-325 x 15-18 ^m. ascospores ellipsoïdes, unicellulaires, lisses, (17)
20-28 X 11-16 (17) ^m.
En mai et juin: sur le sol dans les bois, en association avec les conifères.
Ce champignon a suscité beaucoup de controverses touchant aussi bien
son identité que sa comestibilité. Seaver (1928, 1942) a soutenu que le G. escu-
tenta et le G. infula étaient deux formes de la même espèce, mais cela a été con-
testé par Kanouse (1948) sur la base d'arguments que mes observations person-
nelles tendent à corroborer. Ils sont donc traités ici comme des espèces dis-
tinctes. Le G. esculenta vient sur le sol au printemps, en association avec les
conifères, tandis que le G. infula fructifie à l'automne sur le bois en décompo-
sition, probablement toujours sur des feuillus. En outre, le second est de plus
petite taille et possède des spores plus petites; son chapeau est moins ridé et
convoluté, et a une forme plus régulière rappelant une selle.
Il ne fait aucun doute que beaucoup de gens consomment le Gyromitra
esculenta sans inconvénient. Je l'ai vu en vente dans les épiceries en Finlande;
j'ai eu l'occasion d'y goûter moi-même chez des amis et d'apprécier sa saveur.
Toutefois, périodiquement, il est responsable d'intoxications qui entraînent
parfois la mort. On ne sait pas encore de façon certaine si ce phénomène tient à
une sensibilité particulière des personnes incommodées, à l'existence de cer-
taines races vénéneuses du champignon ou à l'apparition du principe toxique
dans certaines conditions seulement. Dearness (1911) a fait état d'un cas peut-
être révélateur: une famille avait mangé une partie d'une récolte de Gyromitra
à un repas sans en être incommodée; or le second repas pris le lendemain avait
provoqué un grave empoisonnement et causé le décès de l'un de ses membres.
On peut donc penser que le poison a été produit par le vieillissement ou la
décomposition partielle du champignon. Quoi qu'il en soit, on ne saurait
recommander pour la table un champignon comportant de tels risques.
Le G. gigas (Krombh.) Cke. vient aussi au printemps; on le trouve sur le
sol ou sur le bois en décomposition (on en a récolté un spécimen sur une souche
de bouleau). Il est d'un jaune plus vif que le G. esculenta et tend à pousser en
touffes, avec les pieds irrégulièrement soudés à la base. Ses spores, pourvues
d'un apicule à chaque bout, se reconnaissent facilement au microscope.
GYROMITRA INFULA (Schaeff. ex Fr.) Quel. Dangereux
Fig. 380, p. 292; fig. 430, p. 317
CHAPEAU 2-7 cm de largeur, en général plus ou moins en forme de selle,
mais parfois irrégulier, à surface lisse ou un peu ridée et convolutée, affichant
d'habitude une nuance de tan ou de cannelle brunâtre, à marge partiellement
libre, pied 1-6 cm de longueur, 0,6-1,5 cm d'épaisseur, blanchâtre ou teinté de
la couleur du chapeau, finement floconneux, cylindrique à comprimé ou
irrégulièrement sillonné, creux, asques cylindriques, octosporiques, 225-300 x
270
ASCOMYCETES
10-14 )L/ m. ASCOSPORES ellipsoïdes, unicellulaires, lisses, 16-18 (21) x 7-9 i^m.
En septembre et octobre: seul ou en groupes sur le bois en décomposition
ou en étroite association avec lui.
Nous avons déjà fait allusion à ce champignon en traitant du Gyromitra
esculenta. Sa comestibilité demeure incertaine, mais il est réputé dangereux et
nous ne le recommandons pas.
HELVELLA CRISPA (Scop.) Fr. Comestible
Fig. 409, p. 305
CHAPEAU environ 1-5 cm de largeur, en forme de selle ou irrégulièrement
lobé, réfléchi, blanchâtre ou crème à chamois ou jaunâtre, lisse et un peu con-
voluté, à marge libre, pied 2-6 cm de longueur, 0,6-2 cm d'épaisseur, blanc ou
de la couleur du chapeau, très irréguher et profondément sillonné longitu-
dinalement. asques cyhndriques, octosporiques, 225-300 x 14-18 f^m.
ASCOSPORES unicellulaires, eUipsoïdes, lisses, (16) 18-20 (22,5) x 10-13 /um.
D'août à octobre: d'ordinaire en groupes sur le sol dans les bois humides.
Des couleurs pâles et un pied profondément sillonné sont les principaux
traits distinctifs de ce champignon. Le H. lacunosa Afz. ex Fr. lui ressemble
par sa forme et son port, mais possède un chapeau gris fuligineux ou presque
noir. Son pied est aussi profondément sillonné et en général plus pâle que le
chapeau, mais il devient gris fuligineux.
HELVELLA ELASTICA Bull, ex Fr.
Fig. 410, p. 305
CHAPEAU 2-3 cm de diamètre, d'habitude plus ou moins en forme de selle
ou irrégulièrement divisé en deux ou trois lobes, à marge libre, gris fuligineux à
brun jaunâtre ou presque noir, lisse ou un peu convoluté. pied 3-10 cm de lon-
gueur, 0,3-1 cm d'épaisseur, assez élancé, réguHer, non sillonné, blanchâtre à
jaunâtre, cylindrique ou un peu comprimé, s'effilant un peu vers le sommet,
creux. ASQUES cyhndriques, octosporiques, 200-270 x 15-18 i^m. ascospores
eUipsoïdes, hsses, unicellulaires, 18-20 x 10-12 ^m.
De juin à octobre: seul ou en groupes sur le sol dans les bois.
Cette espèce se reconnaît à ses couleurs foncées et à son pied lisse.
PEZIZA REPANDA Pers. ex Fr.
Fig. 381, p. 292
APOTHÉciE environ 5-10 cm de diamètre, d'abord en forme de soucoupe,
puis s'étalant et devenant presque plane, parfois convexe, brun pâle à l'inté-
rieur, blanchâtre à l'extérieur, lisse, à marge régulière ou un peu ondulée, de
271
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
consistance charnue, plutôt cassante, sessile ou un peu stipitée. asques cylin-
driques, octosporiques, 175-250 x 12-15 lum. ascospores ellipsoïdes, unicellu-
laires, lisses, 14-16 (18) x 8,5-10,5 ^m.
De mai à octobre: sur les billes décomposées ou parfois sur le sol dans les
bois.
Il existe de nombreuses espèces de pezizes, mais celle-ci est la plus grosse
et la plus commune. La détermination des champignons de ce groupe nécessite
la plupart du temps un examen microscopique.
SARCOSCYPHA COCCINEA (Jacq.) Pers. Non comestible
Fig. 382, p. 292
APOTHÉciE 2-4 cm de diamètre, profondément cupulée, de couleur cra-
moisi vif à l'intérieur, blanchâtre à l'extérieur où elle est recouverte de longs
poils fins et très denses, à marge d'ordinaire incurvée et plus ou moins frangée
ou déchiquetée, de consistance tenace et assez coriace, pourvue d'un pied de
longueur variable mesurant 0,3 cm ou un peu plus d'épaisseur, asques cylin-
driques, octosporiques, 350-450 x 14-18 f^m. ascospores ellipsoïdes, unicellu-
laires, lisses, 28-35 x 12-15 ^m.
D'avril à juin: sur des brindilles et des branches enfouies ou partiellement
enfouies.
C'est l'un des premiers champignons à fructifier au printemps. Il est trop
coriace pour servir d'aliment, mais son disque de couleur cramoisi vif est très
frappant.
URNULA CRATERIUM (Schw.) Fr. Non comestible
Fig. 383, p. 292
APOTHÉCIE 2-4 cm de diamètre, d'abord fermée, puis plus ou moins en
forme de gobelet, entièrement noire ou noir brunâtre, recouverte à l'extérieur
d'un épais tomentum qui se rompt parfois en écailles, à marge échancrée et
dilacérée, irrégulière, de consistance tenace et coriace, stipitée. asques cylin-
driques, octosporiques, très longs, 400-600 x 16-18 ^m. ascospores
ellipsoïdes, unicellulaires, lisses, 25-40 x 11-14 ^m.
En avril et mai: sur le bois enfoui ou partiellement enfoui, probablement
toujours sur les feuillus.
Cette espèce est trop coriace pour intéresser le mycophage, mais ses récep-
tacles noirs ne peuvent manquer d'attirer l'attention.
HYPOMYCES L ACTI F LUO RU M (Schv^.) Tul.
Fig. 350, p. 245
Cette espèce parasite d'autres champignons et produit un stroma qui peut
entièrement recouvrir leur pied et leurs lamelles, au point de rendre celles-ci à
272
CLE TECHNIQUE DES GENRES D AGARIC ACEES
peine discernables. Ses couleurs vont du cramoisi au rouge-orangé vif ou enfin
au rouge violacé. Les périthèces sont dispersés en couche épaisse et immergés
dans le stroma, si bien qu'ils apparaissent sous la forme de points. Les asques
sont très longs et étroits, cylindriques, et les ascospores fusif ormes, un peu
courbées, rugueuses et pourvues d'un apicule à chaque extrémité (35-40 x
7-8 nm).
En août et septembre: sur les espèces du genre Lactarius.
Ce représentant des pyrénomycètes est décrit ici parce que les champi-
gnons qu'il parasite et déforme sont assez communs et ne peuvent manquer
d'attirer l'attention des récolteurs à cause de leurs couleurs brillantes.
On dit que les champignons ainsi parasités demeurent comestibles; mais,
comme il n'est d'habitude pas possible de les déterminer et, partant, de savoir
s'ils étaient à l'origine toxiques ou non, il vaut mieux s'abstenir de les con-
sommer.
CLÉ TECHNIQUE DES GENRES D'AGARICACEES
Le mycologue amateur qui s'intéresse simplement aux champignons pour
leur valeur alimentaire pourra passer outre à cette clé plus technique que nous
avons cru bon présenter à l'intention de ceux qui désirent en savoir davantage
sur la classification des agaricacées. Nous nous sommes inspirés dans une large
mesure d'un manuscrit inédit de A. H. Smith, Ph.D., de l'université du
Michigan, ainsi que des clés de Singer (1951). Ces auteurs font des agaricales
un ordre comprenant des familles et des genres. Toutefois, l'unanimité n'est
pas faite encore sur les critères à utiliser pour l'établissement des familles à
l'intérieur de cet ordre, si bien que cette catégorie n'a pas été retenue ici.
Cette clé vise à mieux mettre en évidence les fondements scientifiques de la
séparation des genres et, par conséquent, fait plus souvent appel aux caractères
microscopiques que la clé précédente (p. 263). Elle reconnaît un grand nombre
de genres que nous avons utiUsés ailleurs dans le présent ouvrage. D'autre
part, les Cantharellus et les formes voisines ne sont pas considérés comme de
véritables agaricacées et ne sont pas inclus ici. Nous avons cru utile d'indiquer
l'espèce type de chaque genre et, dans le cas des genres relativement nouveaux,
d'ajouter entre parenthèses l'ancien genre dans lequel l'espèce type était
placée. Cela ne signifie pas toutefois que les espèces comprises dans le nouveau
genre proviennent toutes de cet ancien genre. Par exemple, le type du Leuco-
paxillus est le L. tricolor, qui appartenait anciennement au Tricholoma, mais
certaines espèces du Leucopaxillus proviennent aussi du Clitocybe. Le but ici
est de permettre à ceux qui connaissaient déjà l'espèce sous son ancien nom de
se faire une idée du nouveau genre.
Soulignons enfin que cette clé technique est loin d'être exhaustive; Singer
(1951), par exemple, distingue 145 genres modernes d'agaricales, à l'exclusion
des bolétacées. On y trouvera toutefois la plupart des genres qui se rencontrent
au Canada.
273
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
1^ Trame du chapeau et du pied formées de sphérocystes et d'hyphes filamenteuses;
spores amyloïdes, plus ou moins ornées 2
1 h Pas ces caractères 3
la Latex présent Lactarius
L. cieliciosus (L. ex Fr.) S. F. Gray
Ih Pas de latex Russula
R. lutea (Huds. ex Fr.) Fr.
la Espèce parasite des autres agaricacées; chair du chapeau se dégradant en une
masse de chlamydospores Asterophora
A. (Nyctalis) lycoperdoides (Bull.) Ditmar ex S. F. Gray
2>b Espèces non parasites ou si elles le sont à l'occasion, pas de chlamydospores ... 4
4ûr Lamelles céracées, en général plus ou moins décurrentes 5
Ab Lamelles qui n'ont pas ces caractères 7
5a Spores amyloïdes Neohygrophorus
N. (Hygrophorus) angelesianus (Smith et Hesler) Singer
5^ Spores non amyloïdes 6
6a Spores échinulées (lisses chez le L. trullisata) Laccaha
L. laccata (Scop. ex Fr.) B. et Br.
6b Spores lisses Hygrophorus
H. eburneus (Bull, ex Fr.) Fr.
la Trame des lamelles divergente; lamelles Hbres ou presque; spores blanches; pré-
sence d'un voile partiel, d'un voile universel ou des deux 8
Ib Pas ces caractères 10
%a Pas de volve (un voile universel glutineux peut être présent) Limacella
L. (Lepiota) delicata (Fr.) Earle ex H.V. Smith
8^ Volve présente 9
9a Pas d'anneau Amanitopsis
A. vagi na ta Fr.
9b Anneau présent Amanita
A. phalloïdes (Vaill. ex Fr.) Secr.
\0a Sporée verdâtre 11
lOb Sporée blanche à crème ou vineux sale pâle 12
10c Sporée plus foncée 49
1 la Surface du chapeau formée d'hyphes enchevêtrées Chlorophyllum
C. (Lepiota) molybdites (Meyer ex Fr.) Sacc.
\\b Surface du chapeau formée de sphérocystes; sporée devenant violacée en
séchant Melanophyllum
M. (Agaricus) echinatus (Roth ex Fr.) Sing.
Ma Chapeau facilement séparable du pied; anneau en général présent 13
12^ Chapeau et pied en continuité, ou pied nul 15
13ûf Spores pourvues d'un pore apical lenticulaire 14
\2>b Spores autrement Lepiota
L. colubrina (Pers.) ex Gray
14o Présence de boucles (anses d'anastomose); chapeau charnu, à marge non plissée-
striée Macrolepiota
M. (Lepiota) procera (Scop. ex Fr.) Sing.
14^ Pas de boucles; chapeau mince, à marge plissée-striée Leucocoprinus
L. (Lepiota) flavipes Pai.
274
CLE TECHNIQUE DES GENRES D AGARIC ACEES
\5a Lamelles fendues longitudinalement Schizophyllum
S. commune Fr.
15^ Lamelles non fendues longitudinalement 16
I6a Spores amyloïdes 17
I6b Spores non amyloïdes ou pseudoamyloïdes 28
lia Trame des lamelles bilatérale chez les jeunes sporophores; lamelles décurrentes;
voile nettement double; espèce d'ordinaire de très grande taille . . . Catathelasma
C. (Armillaria) evanescens Lovej.
Mb Pas ces caractères 18
18ûr Pied excentrique à latéral; espèces à port de pleurote 19
18^ Pied central 20
19ûf Arête des lamelles serrulée Lentinellus
L. (Lentinus) cochleatus (Fr.) Karst.
\9b Arête des lamelles unie Panellus
P. (Panus) stipticus (Bull, ex Fr.) Karst.
20a Voile présent 21
20b Voile absent 23
2\a Voile formé d'articles à parois épaisses; hyménophore veiné à sublamellé
Delicatula
D. (Omphalia) integrella (Pers. ex Fr.) Pat.
21/? Voile qui n'a pas ces caractéristiques 22
22ûr Chapeau recouvert de sphérocystes Cystoderma
C. (Lepiota) amianthinum (Scop. ex Fr.) Fayod
22b Cuticule du chapeau composée d'hyphes apprimées Armillariella
A. (Armillaria) mellea (Vahl ex Fr.) Karst
23fl Spores rugueuses avec une plage lisse autour du hile; arête des lamelles portant en
général des cystides typiquement incrustées-lancéolées; pas de boucles
Melanoleuca
M. (Tricholoma) melaleuca (Pers. ex Fr.) Murr.
22)b Pas ces caractères 24
24ûr Spores sans plage lisse autour du hile; présence de boucles; espèces charnues ....
Leucopaxillus
L. (Tricholoma) tricolor (Peck) Kûhner
2Ab Pas ces caractères 25
25a Espèces minces et flexibles, à port de marasme; pied cartilagineux à tenace,
entouré à la base d'un mycélium de couleur vive Xeromphalina
X. (Omphalia) campanella (Batsch ex Fr.) Kiihner et Maire
2Sb Pas ces caractères 26
26a Lamelles décurrentes et marge du chapeau enroulée Cantharellula
C. (Cantharellus) umbonata (Gmelin ex Fr.) Singer
26b Lamelles à mode d'insertion diverse; si décurrentes, alors marge du chapeau
droite au début 27
27ûf Espèces typiquement petites, fragiles, plus ou moins coniques; trame amyloïde . .
Mycena
M. galericulata (Scop. ex Fr.) Kummer
21b Espèces à port de collybie, d'omphale ou de clitocybe; trame non amyloïde
Fayodia
F. (Omphalia) bisphœrigera (Lange) Kûhner
275
CHAMi'lGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
27c Espèces de plus grande taille, plus charnues; lamelles plus ou moins sinuées
Tricholoma
T. flavovirens (Pers. ex Fr.) Lundell
28û Pied excentrique à latéral; espèces à port de pleurote 29
28/7 Pied central 36
29a Chapeau et trame des lamelles gélatineux, ou présence de couches gélatineuses
bien définies dans le chapeau, en particulier dans la cuticule 30
29b Pas ces caractères 31
30a Spores blanches, lisses Resupinatus
R. (Pleurotus) applicatus (Batsch ex Fr. sensu Kauffm.) S. F. Gray
30/? Spores rugueuses, rose crème Rhodotus
R. (Pleurotus) palmatus (Bull, ex Fr.) Maire
31o Voile recouvrant l'hyménium au début, espèces résupinées ou insérées latérale-
ment sur leur substrat, non stipitées Tectella
T. (Panus) patellaris (Fr.) Murr.
31/? Voile absent; si présent, alors réceptacle stipité 32
I2a Hyphes du chapeau et trame des lamelles à parois d'ordinaire minces . . Pleurotus
P. ostreatus (Jacq. ex Fr.) Kummer
32/? Hyphes de la trame le plus souvent à parois épaisses 33
33ûr Trame des lamelles très enchevêtrée et subhyménium peu apparent ou absent ....
Panus
P. conchatus (Bull, ex Fr.) Fr.
33/? Trame peu enchevêtrée, ou alors subhyménium très distinct 34
34ûr Lamelles à arête épaisse; consistance sèche et presque coriace Plicatura
(correspond au Trogia dans le présent ouvrage) P. alni Peck
34/? Lamelles à arête mince 35
35ûr Espèces tenaces; arête des lamelles serrulée Lentinus
L. lepideus Fr.
35/? Espèces charnues; arête des lamelles unie Pleurotus
P. ostreatus (Jacq. ex Fr.) Kummer
36ûf Anneau présent 37
36/? Anneau absent ou voile laissant une zone fibrilleuse au sommet du pied 38
37ûr Cuticule du chapeau formée de sphérocystes Cystoderma
C. amianthinum (Scop. ex Fr.) Fayod
37/? Cuticule du chapeau filamenteuse {voir aussi le Lentinus) Armillaria
A. luteovirens (A. et S. ex Fr.) Gill.
38û Lamelles céracées, typiquement carnées; spores échinulées Oisses chez le L. trulli-
sata) Laccaria
L. laccata (Scop. ex Fr.) B. et Br.
38/? Pas ces caractères 39
39a Cuticule du chapeau formée d'une couche d'hyphes étroites, gélatineuses et rami-
fiées; pied velouteux-pubescent, fauve à brun foncé sous le tomentum
coloré Flammulina
F. (Collybia) velutipes (Curt. ex Fr.) Sing.
39/? Pas ces caractères 40
40fl Espèces typiquement lignicoles; présence de grosses cheilocystides et de boucles
(anses d'anastomose); cystides du chapeau absentes ou couchées, comme si les
cellules terminales des hyphes étaient légèrement différenciées; rhizomorphes
d'habitude présents à la base Tricholomopsis
276
CLÉ TECHNIQUE DES GENRES D AGARIC ACEES
T. (Tricholoma) rutilons (Schaeff. ex Fr.) Sing.
40b Pas ces caractères 41
41a Réceptacle, et en particulier les lamelles, se tachant de gris, de bleuâtre ou de noir;
sinon, lamelles grises et cuticule du chapeau filamenteuse; couleur variant du
blanc au noir, en général pas de tons vifs; si lamelles blanches au début, alors
basides pourvues de granulations carminophiles Lyophyllum
L. (Collybia) leucophœtum Karst.
A\b Pas ces caractères 42
Ala Pied élancé et cartilagineux à tenace; si épais, alors présence d'une enveloppe car-
tilagineuse très nette 43
Alb Pied typiquement charnu, ou flexible s'il est mince 47
43a Espèces reviviscentes à l'humidité 44
43^ Espèces non reviviscentes 45
44a Pilosité du chapeau brun rouille foncé au contact du réactif de Melzer
Crinipellis
C. (Collybia) stipitaria (Fr.) Pat.
44Z7 Pas ce caractère Marasmius
M. rotula (L. ex Fr.) Fr.
45a Lamelles décurrentes; marge du chapeau incurvée dans la jeunesse . . Omphalina
O. (Omphalia) umbellifera (L. ex Fr.) Quel.
A5b Lamelles adnées à décurrentes; marge du chapeau droite ou incurvée, mais jamais
la combinaison de caractères susmentionnée 46
46a Chapeau typiquement convexe à obtus; marge incurvée à l'état jeune; hypoderme
non différencié; lamelles en général adnées à subdécurrentes Collybia
C. dryophila (Bull, ex Fr.) Kummer
46^ Chapeau conique à obtus; marge typiquement droite ou un peu infléchie; hypo-
derme souvent formé de cellules renflées; lamelles adnées à décurrentes . Mycena
M. galericulata (Scop. ex Fr.) Kummer
47a Spores un peu rugueuses, crème à vineuses; lamelles diversement insérées
Lepista
L. (Tricholoma) subœqualis (Britz.) Sing.
Alb Spores Usses, blanches à crème pâle 48
48a Lamelles typiquement décurrentes à largement adnées Clytocybe
C. infundibuliformis (Schaeff. ex Fr.) Quel.
48Z7 Lamelles typiquement sinuées à adnexées à maturité Tricholoma
T. flavovirens (Pers. ex Fr.) Lundell
49a Spores roses à cannelle vineux en masse 50
A9b Spores d'une autre couleur 57
50a Pied latéral ou absent 51
50b Pied central 52
51a Spores anguleuses Rhodophyllus
(espèces autrefois placées dans les Claupodus)
5\b Spores non anguleuses Phyllotopsis
P. (Claudopus) nidulans (Pers. ex Fr.) Sing.
52a Spores anguleuses ou longitudinalement striées 53
Slb Spores lisses ou un peu échinulées 54
53a Spores longitudinalement striées Clitopilus
C. prunulus (Scop. ex Fr.) Kummer
277
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
53^ Spores anguleuses Rhodophyllus
R. (Entoloma) lividus (Bull, ex Fr.) Quel.
(comprend Entoloma, Leptonia, Nolanea, Eccilia et certaines espèces autre-
fois rangées dans les Clitopilus)
54i7 Volve présente Volvariella
V. argent ina Speg.
54^ Volve absente 55
55a Anneau présent Chamœota
Agaricus xanthogrammus Cesati
55b Anneau absent 56
56o Lamelles libres; spores lisses Pluteus
P. cervinus (Schaeff. ex Secr.) Fr.
56^7 Lamelles diversement insérées; spores un peu échinulées Lepista
L. subœqualis (Britz.) Sing.
51a Sporée brun-jaune à brun pourpre; spores tronquées au sommet, brun-jaune
terne dans une solution de KOH; cuticule du chapeau non celluleuse 58
51b Pas ces caractères 61
58ûr Spores typiquement brun pourpre en tas; si brun rouille terne, alors anneau bien
développé; présence en général d'un type particulier de cystides caractérisées par
un contenu amorphe qui se tache de jaune or au contact de l'ammoniac (chryso-
cystide); si lignicole, alors présence de chrysocystides Stropharia
S. œruginosa (Curt. ex Fr.) Quel.
5%b Pas ces caractères 59
59a Pas de chrysocystides; pied typiquement charnu; spores brun rouille en masse;
anneau d'habitude présent; habitat typiquement lignicole Kuehneromyces
K. (Pholiota) mutabilis (Schaeff. ex Fr.) Sing. et Smith
59b Pas ces caractères 60
60a Présence de chrysocystides Nœmatoloma
N. (Hypholoma) sublateritium (Fr.) Karst.
60Z? Pas de chrysocystides Psilocybe
P. semilanceata (Fr.) ex Kummer
61ûr Sporée typiquement brun rouille vif à brun terreux, spores tronquées; cuticule du
chapeau celluleuse 62
61^ Sporée typiquement brun cacao à chocolat; si brun rouille à jaune, alors spores
non tronquées 64
dila Chapeau visqueux et mou, souvent subdéliquescent, à marge pHssée-striée
Bolbitius
B. fragilis (L. ex Fr.) Fr.
62b Pas ces caractères 63
63û Pied typiquement charnu; sporée argilacée terne à brun terreux {voir aussi
Psathyrella) Agrocybe
A. (Pholiota) prœcox (Pers. ex Fr.) Fayod
63^ Pied typiquement cartilagineux; sporée brun rouille vif Conocybe
C. (Galera) tenera (Schaeff. ex Fr.) Fayod
64ûf Spores lisses, lamelles facilement séparables du chapeau Paxillus
P. involutus (Batsch ex Fr.) Fr.
64^ Pas ces caractères 65
65a Sporée jaune à brun rouille foncé 66
65b Sporée brun cacao à chocolat ou noire 82
278
CLE TECHNIQUE DES GENRES D AGARIC ACEES
66a Pied excentrique ou absent Crepidotus
C. mollis (Schaeff. ex Fr.) Kummer
66b Pied typiquement central 67
67a Spores à parois minces (de nombreuses spores affaissées sont en général visibles);
sporée typiquement jaune pâle à ochracée et spores individuelles très pâles au
microscope Tubaria
T. furfuracea (Pers. ex Fr.) Gill.
67^ Spores bien pigmentées et à parois assez épaisses 68
68g Spores lisses (utiliser un objectif à immersion) 69
68Z7 Spores rugueuses ou anguleuses 73
69a Zone subhyméniale bien développée et gélatineuse; espèces typiquement ligni-
coles, souvent annelées, avec un pied fibrilleux à écailleux au-dessus de l'anneau
ou de la zone annulaire Pholiota
P. squarrosa (Pers. ex Fr.) Kummer
69b Pas ces caractères; espèces typiquement terricoles Gignicoles chez les Gymno-
pilus) 70
70a Pied charnu 71
70^7 Pied cassant, typiquement mince 72
71a Chapeau visqueux; cystides absentes ou alors ni incrustées ni à parois épaisses . . .
Hebeloma
H. fastibile (Fr.) Kummer
l\b Chapeau sec ou humide; si sub visqueux, alors présence de cystides incrustées à la
face des lamelles Inocybe
I. trechispora (Berk.) Karst.
72a Spores plus ou moins en forme d'amande; marge du chapeau apprimée dans la
jeunesse Galerina
G. (Galera) rubiginosa (Pers. ex Fr.) Kiihner
72^ Spores un peu rénif ormes de profil ou eUiptiques; marge du chapeau enroulée ou
infléchie au début Naucoria
N. centuncula (Fr.) Kummer
73a Spores anguleuses à noduleuses ou encore ornées d'épines saillantes ou de
nodules complexes Inocybe
I. trechispora (Berk.) Karst.
IZb Pas ces caractères 74
74a Spores pourvues d'une plage Hsse autour du hile Galerina
G. rubiginosa (Pers. ex Fr.) Kummer
74^ Pas ces caractères 75
75a Présence d'un anneau membraneux; volve rudimentaire Rozites
R. (Pholiota) caperata (Pers. ex Fr.) Karst.
75b Pas ces caractères 76
76a Espèces typiquement Hgnicoles; sporée fauve rouille à fauve orangé très vif
Gymnopilus
G. (Flammula) liquiritiœ (Pers. ex Fr.) Karst.
76^ Pas ces caractères 77
77a Voile absent et pied très radicant Phœocollybia
P. (Naucoria) festiva (Fr.) Heim. ex Sing.
77^7 Pas ces caractères 78
78a Lamelles séparables du chapeau Ripartites
R. (Inocybe) tricholoma (A. et S. ex Fr.) Karst.
279
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VENENEUX DU CANADA
78/) Lamelles autrement 79
79a Pied mince et fragile; pas de boucles (anses d'anastomose) Galerina
G. ruhiginosa (Pers. ex Fr.) Kummer
19b Pied épais; si mince, alors présence de boucles 80
SOa Espèces typiquement associées à l'aulne; chapeau à cuticule quelque peu différen-
ciée mais non gélatineuse, ou comportant des cystides; pied cartilagineux-
cassant Alnicola
A. (Naucoria) submelinoides Kiihner
80/7 Pas ces caractères 81
81a Sporée brun rouille; cheilocystides la plupart du temps en forme de massue lors-
qu'elles sont présentes; chapeau sec à humide ou visqueux; voile partiel arachnéen
(cortine) Cortinarius
C. violaceus (L. ex Fr.) Fr,
81/? Sporée argilacée ou brun terne; cheilocystides typiquement allongées à
filamenteuses-capitées; chapeau visqueux; voile partiel plus ou moins arachnéen
à membraneux ou absent Hebeloma
H. fastibile (Fr.) Kummer
%2a Cuticule du chapeau celluleuse ou lamelles déliquescentes, ou encore combinai-
son de ces deux caractères 83
82/? Pas ces caractères 87
83fl Lamelles déliquescentes à maturité Coprinus
C. comatus (Mùller ex Fr.) S. F. Gray
83/7 Lamelles non déhquescentes 84
84û Faces des lamelles marbrées à la maturation des spores {voir aussi le Psathyrella si
le chapeau est fibrilleux) Panœolus
P. campanulatus (L. ex Fr.) Quel.
84/? Pas ces caractères 85
85a Chapeau plissé-strié et présence de pseudoparaphyses Pseudocoprinus
P. (Psathyrella) disseminatus (Pers. ex Fr.) Kûhner
85/? Jamais présence simultanée de ces caractères 86
86a Sporée d'abord verdâtre, puis violacée en séchant Melanophyllum
M. (Agaricus) echinatus (Roth ex Fr.) Sing.
86/7 Sporée jamais verdâtre Psathyrella
P. gracilis (Fr.) Quel.
87a Lamelles libres ou presque; pied facilement séparable du chapeau Agaricus
A. campes tris L. ex Fr.
87/7 Lamelles décurrentes, un peu cireuses, pied non facilement séparable du chapeau
Gomphidius
G. glutinosus (Schaeff. ex Fr.) Fr.
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Ola'h, g. m., Le genre Panœolus, Rev. Mycol. Mem., 1970, no 10, 273 p.
PANUS
Miller, O.K., The genus Panellus in North America, Mich. Bot., 1970, 9:17-30.
PAXILLUS
Voir Kauffman, 1926, sous la rubrique Flammula, et Singer, 1951, dans la bibliographie
générale.
PHAEOLEPIOTA
On ne connaît qu'une seule espèce.
PHOLIOTA
OvERHOLTS, L.O., A monograph of the genus Pholiota in the United States, Ann. Mo. Bot.
Gard., 1927, 14:87-210.
Smith, A. H. et Hesler, L.R., The North American species of Pholiota, New York (NY), Hafner
Publ. Co., 1968.
PHYLLOTOPSIS
On ne connaît qu'une seule espèce.
PLEUROTUS
Cailleux, R., Diop, a. et Macaya — Lizano, A. Pleurotus ostreatus et formes affines:
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Cailleux, R., Diop, A. et Macaya — Lizano, A. Quelques variations de Pleurotus ostreatus,
C.R. Acad. Agri., 1973, 59:971-986.
Coker, W.C, The smaller species of Pleurotus in North Carolina, J. Elisha Mitchell Sci. Soc,
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Voir aussi Singer, 1951, dans la bibliographie générale.
PLUTEUS
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POLYPORACEAE
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LowE, J.L., Polyporaceœ of North America: The genus Tyromyces, Mycotaxon 1975, 2:1-82.
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OvERHOLTS, L.O., The Polyporaceœ of the United States, Alaska and Canada, Ann Arbor,
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289
CH.\-Ml^lGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
R^VARDEN, L.. Thf Polyporacea.' of North Europe; I and II, Oslo, Fungiflora, 1976-1978.
\oir aussi Smith et Smhh, 1973, dans la bibliographie générale.
PSATHYRELLA
Smith, A. H., The North American species of Psathyrella, Mem. N.Y. Bot. Gard., New York
(NY), Hafner Press, 1972.
PSEUDOCOPRINUS
Voir Lange et Smith, 1953, sous la rubrique Coprinus.
RUSSULA
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Blum, J., Les Russules: flore monographique des Russules de France et des pays voisins, Paris,
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Rayner, R.W., Keys to the British species of Russula, Bull. Brit. Mycol. Soc, 1968-1970,
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Romagnesi, h., Les Russules d'Europe et d'Afrique du Nord, Paris, Bordas, 1967, 998 p.
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Shaffer, R.L., The subsection Lactarioideae of Russula, Mycologia, 1964, 56:202-231.
Shaffer, R.L., Notes on subsection Crassotunicatinœ and other species of Russula, Lloydia,
1970, 33:49-96.
Shaffer, R.L., North American Russulas of the subsection Fœtentinœ, Mycologia, 1972,
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Shaffer, R.L., Some common North American species of Russula subsection Emeticinœ, Beih.
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SCHIZOPHYLLUM
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STROPHARIA
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Voir KÛHNER et Romagnesi, 1953, dans la bibliographie générale.
THELEPHORACEAE
Corner, E.J.H., A monograph of Thelephora (Basidiomycetes), Nova Hedw. Bieh., 1968, 27.
Le genre Craterellus est traité par la plupart des auteurs qui traitent du genre Cantharellaceae.
TREMELLALES
Martin, G.W., Revision of the North Central Tremellales, States Univ. lowa Stud. Nat. Hist.,
1952, 19(3).
Voir aussi Smith et Smith, 1973, dans la bibliographie générale.
TRICHOLOMA
Bon, m.. Revision des Tricholomes, Bull. Soc. Myco. France, 1967-1970, 83:324-335;
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Malloch, D,, Tricholoma fulvum, Fungi Can. 31. (Comprend une clé des espèces Tricholoma
avec chapeau visqueux brun et chair farineuse.)
MÉTROD, G., Les Tricholomes, Rev. Mycol., 1942, 7 (suppl. 2): 22-50.
Smith, A. H., Tricholomopsis (Agaricales) in the western hémisphère, Brittonia, 1960, 12:41-70.
Voir aussi Bigelow et Smith, 1969, sous la rubrique Clitocybe.
TROGIA
Aucune autre espèce ne peut être confondue avec le T. crispa.
On le place maintenant le plus souvent dans le genre Plicatura.
290
BIBLIOGRAPHIE POUR LES GROUPES CHOISIS
TUBARIA
Voir KÛHNER et Romagnesi, 1953, dans la bibliographie générale.
VOLVARIELLA
Shaffer, R.L., Volvariella in North America, Mycologia, 1957, 49:545-579.
XEROMPHALINA
Miller, O.K., A revision of the genus Xeromphalina, Mycologia, 1968, 60:156-1!
FiG. 374 à 383: 374, Geastrum triplex; 375, Lycoperdon perlatum; 376, Morchella esculenta; ►
377, M. angusticeps; 378, Verpa bohemica; 379, Gyromitra esculenta; 380, G. infula;
381, Peziza repanda; 382, Sarcoscypha coccinea; 383, Urnula craterium.
291
^^^^^iSén^
292
FiG. 384, Hebeloma sinapizans.
293
386 ^''*'
FiG. 385, Conocybe crispa.
FiG. 386-387, Stropharia œruginosa.
387
294
es
oo
oo
m
6
295
oo
a
296
391
FiG. 390-391, Coprinus atramentarius.
291
FiG. 392-393, Coprinus comatus.
298
FiG. 394, Panœolus fœnisecii.
FiG. 395, Pseudocoprinus disseminaîus .
299
FiG. 396, Ganoderma tsugœ.
FiG. 397, Polyporus frondosus.
396
397
300
FiG. 398, Clavaria cinerea.
FiG. 399, Clavaria f lava.
301
400
FiG. 400, Dictyophora duplicata.
FiG. 401-403, Bovistapila.
302
405 ;^ ^ 407
FiG. 404-405, Calvatia gigantea; 404, spécimen en entier; 405, section.
FiG. 406-407, Lycoperdon perlatum; 406, spécimen en entier; 407, section.
303
:§.
s:
o
§■
oo"
O
6
304
^
y
409
410
FiG. 409, Helvella crispa.
FiG. 410, Helvella elastica.
305
FiG. 411, Cantharellus cibarius.
FiG. 412, Lactarius deliciosus.
306
FiG. 413, Pleurotus serotinus.
FiG. 414, Clitocybe clavipes.
307
FiG. 415, Xeromphalina campanella.
FiG. 416, Collybia platyphylla.
308
00
eu
.2
d
5
I
OC
C
309
FiG. 419, Trogia crispa.
310
FiG. 420, Clitopilus abortivus.
FiG. 421, Phyllotopsis nidulans.
311
FiG. 422, Pholiota caperata.
FiG. 423, Nœmatoloma sublateritium.
312
425
FiG. 424, Panœolus retirugis.
FiG. 425, Strobilomyces floccopus .
313
314
315
FiG. 429, Gyromitra esculenta.
316
FiG. 430, Gyromitra infula.
317
FiG. 431, Psilocybe semilanceata.
318
ABRÉVIATIONS DES NOMS D'AUTEURS
A. — J.B. von Albertini
Alb. — J.B. von Albertini
Afz. — A. Afzelius
Atk. — G. F. Atkinson
B. — M.J. Berkeley
Berk. — M.J. Berkeley
Boit. — J. Bolton
Boud. — E. Boudier
Br. — CE. Broome
Bref. — O. Brefeld
Bres. — G. Bresadola
Britz. — M. Britzelmayr
Bull. — J.B. F. Bulliard
Burl. — Gertrude S. Burlingham
C. — M. A. Curtis
Cke. — M.C. Cooke
Curt. — M. A. Curtis
DC. — A. P. De CandoUe
Dicks. — J. Dickson
Fr. — E.M. Fries
Genev. — G. Genevier
Gill. — ce. Gillet
Hook. — W.J. Hooker
Huds. — W. Hudson
Jacq. — N.J. von Jacquin
Jungh. — F.F.W. Junghuhn
Kalchb. — K. Kalchbrenner
Karst. — P. A. Karsten
Kauffm. — CH. Kauffman
Kl. — J.F. Klotzch
Konr. — P. Konrad
Krombh. — J.V. von Krombholz
L. — C. Linnaeus
Lam. — J.B. A. P. M. de Lamarck
Lindbl. — M. A. Lindblad
Lovej. — Ruth H. Lovejoy
Lund. — S. Lundell
Mass. — G. Massée
Maubl. — A. Maublanc
Morg. — A. P. Morgan
Mùll. — O.F. Mûller
Murr. — W.A. Murrill
Nannf. — J.A. Nannfeldt
Opat. — W. Opatowski
Pat. — N.T. Patouillard
Pk. — CH. Peck
Pers. — CH. Persoon
Quel. — L. Quélet
Rom. — L. Romell
S. — L.D. von Schweinitz
Sacc. — P. A. Saccardo
Schaeff. — J.C Schaeffer
Schrad. — H. A. Schrader
Schrôt. — J. Schrôter
Schw. — L.D. von Schweinitz
Schum. — H.D.F. Schumacher
Scop. — J.A. Scopoli
Secr. — L. Secretan
Sing. — R. Singer
Sm. — A.H. Smith
Sor. — N.V. Sorokin
Sow. — J. Sowerby
Speg. — CL. Spegazzini
Sw. — O.P. Swartz
Tul. — E.L.R. Tulasne and C. Tulasne
Undenv. — L.M. Underwood
Vaill. — S. Vaillant
Vitt. — C. Vittadini
Wahl. — G. Wahlenberg
Weinm. — J.A. Weinmann
319
GLOSSAIRE
a-: préfixe signifiant «sans» ou «absence de».
acre: saveur piquante ou poivrée.
adné: se dit des lamelles qui adhèrent au pied
par toute leur largeur; se dit aussi de la cuti-
cule ou de la volve lorsqu'elles ne se pèlent
pas ou ne s'enlèvent pas facilement.
adnexé: se dit des lamelles qui adhèrent au
pied par une partie de leur largeur.
allantoïde: en forme de saucisse.
alutacé: couleur de cuir clair, tan pâle, brun
pâle.
amygdalin: saveur rappelant celle d'un noyau
de pêche ou de cerise.
amyloïde: virant au bleu au contact d'une
solution iodée contenant de l'hydrate de
chloral.
anastomosé: se dit de lamelles réunies trans-
versalement de manière à former des pores
anguleux ou une sorte de réseau.
anneau: membrane laissée autour du pied à la
rupture du voile partiel.
annelé: pourvu d'un anneau.
apical: en parlant du pied, partie située près du
point d'insertion des lamelles ou à la jonc-
tion du chapeau, partie supérieure.
apiculé: pourvu d'un apicule.
apicule: petit appendice parfois aigu reliant la
spore au stérigmate.
apothécie: réceptacle en général en forme de
coupe, de soucoupe ou de selle chez les dis-
comycètes, dans lequel une couche d'asques
se trouve exposée à l'air.
appendiculé: se dit de la marge du chapeau
lorsqu'elle est prolongée par les débris du
voile ou la pellicule.
apprimé: complètement aplati ou appliqué.
arqué: courbé comme un arc.
aréole: se dit de la surface du chapeau ou du
pied lorsqu'elle est marquée de petites sur-
faces délimitées par des craquelures.
asque: cellule où sont produites les spores chez
les ascomycètes; la fusion des noyaux dans
le jeune asque est suivie de trois divisions
nucléaires produisant huit ascospores.
baside: cellule où les spores sont produites
chez les basidiomycètes; la fusion des
noyaux dans la jeune baside est suivie de
deux divisions nucléaires produisant quatre
spores qui se développent ensuite à l'exté-
rieur de la cellule, au sommet des stérig-
mates.
blafard: d'une couleur pâle mal définie, blan-
châtre.
campanule: en forme de cloche.
cespiteux: poussant en touffes denses.
chapeau: partie supérieure élargie du champi-
gnon, qui renferme l'hyménium.
chiamydospores: spores asexuées formées par
les cellules de l'hyphe en s'arrondissant,
s'épaississant et se séparant les unes des
autres.
claviforme (ou clavé): en forme de massue.
collarium: bourrelet entourant le sommet du
pied et réunissant la base des lamelles chez
certains champignons.
concolore: se dit des lamelles ou du pied qui
sont de même couleur que le chapeau.
conidie: spore accessoire produite végétative-
ment.
convoluté: roulé sur soi-même ou autour de
quelque chose.
cortine: voile arachnéen (ressemblant à une
toile d'araignée) de certains champignons.
costulé: pourvu de petites côtes.
crénelé: bordé de dents obtuses arrondies.
crispé: finement plissé ou froncé.
cupule: en forme de coupe.
cystides: grosses cellules stériles plus ou moins
différenciées qui font d'ordinaire saillie
parmi les basides.
cyathiforme: en forme d'entonnoir.
décurrent: se dit des lamelles ou des tubes qui
se prolongent sur le pied.
déliquescent: se transformant en liquide.
échinulé: couvert de petites pointes ou
d'aiguillons.
ellipsoïde: qui a une forme elliptique (spores).
émarginé: se dit des lamelles qui présentent
une échancrure près du pied.
endopéridium: couche interne de l'enveloppe
du réceptacle des angiocarpes.
épiphragme: membrane mince recouvrant l'ori-
fice du jeune peridium chez les nidula-
riacées.
espèce: population d'individus possédant en
commun un certain nombre de caractères
hérités. Il n'existe pas de règle fixe pour la
détermination des espèces, qui demeure
dans une large mesure une question de juge-
ment et d'accord entre les systématiciens.
L'espèce est désignée par un binôme latin
composé du nom du genre (un substantiO
suivi de l'épithète spécifique (un adjectiO-
étalé-réfléchi: étalé sur le substrat et recourbé
à la marge de manière à former un chapeau.
320
GLOSSAIRE
évanescent: qui disparaît rapidement; fugace.
excentrique: se dit d'un pied qui n'est pas
inséré au centre du chapeau.
exopéridium: couche externe de l'enveloppe du
réceptacle des angiocarpes.
farci: se dit du pied lorsqu'il est rempli d'une
moelle différenciée qui peut disparaître.
fauve: brun cannelle rougeâtre.
ferrugineux: couleur de rouille.
fétide: qui a une odeur très désagréable.
fibrilleux: recouvert de fibrilles ou de petites
fibres filiformes en général plus ou moins
dispersées.
filiforme: très élancé, en forme de fil.
fimbrié: se dit de l'arête des lamelles ou de la
marge du chapeau lorsqu'elles sont fine-
ment frangées ou déchiquetées.
fissile: qui se fend facilement (pied, chapeau).
floconneux: orné de flocons.
flocon: petite touffe cotonneuse.
furfuracé: couvert de petites particules sem-
blables à du son.
fuscescent: brun fuligineux foncé.
fusiforme: en forme de fuseau; effilé aux
deux extrémités.
générique: ayant le rang de genre ou apparte-
nant à un genre.
genre: subdivision intermédiaire entre la famille
et l'espèce; le genre comprend des espèces
apparentées.
gibbeux: se dit d'un chapeau irrégulièrement
arrondi ou muni d'une protubérance ou
d'un mamelon asymétrique.
glabre: lisse, dépourvu d'écaillés, de poils, etc.
globuleux: sphérique.
gloeocystide: forme spéciale de cystide carac-
térisée par une consistance gélatineuse ou
cornée et un contenu huileux, résineux et
granuleux.
glutineux: très visqueux.
granuleux: couvert de granules.
guêtre: se dit de la base du pied lorsqu'elle est
étroitement engainée par la volve.
hile: en parlant d'une spore, cicatrice mar-
quant le point d'insertion.
hispide: voir strigueux.
hygrophane: se dit d'un chapeau prenant un
aspect aqueux à l'humidité et changeant
nettement de couleur en séchant.
hyalin: incolore, transparent.
hyménium: surface fertile du réceptacle chez
les ascomycètes et les basidiomycètes.
hyphe: filament simple formant la structure
végétative d'un champignon.
hypoderme: couche d'hyphes différenciées
située immédiatement sous la pellicule du
chapeau.
imbriqué: se dit d'éléments superposés comme
les tuiles d'un toit.
immuable: inaltérable, qui ne change pas de
couleur lorsqu'on l'expose à l'air.
incisé: se dit de la marge du chapeau quand
elle est fendue radialement.
infère: se dit de l'anneau lorsqu'il est inséré
au bas du pied.
infléchi: courbé vers l'intérieur.
infundibuliforme: en forme d'entonnoir.
interveiné: se dit des lamelles lorsqu'elles
sont réunies par des veines.
involuté: enroulé.
lacéré: irrégulièrement déchiré.
lamelle: organe mince semblable à un feuillet
situé sous le chapeau.
lamellule: lamelle plus courte n'atteignant pas
le pied.
lancéolé: en forme de lance, c'est-à-dire plus
long que large et effilé à l'extrémité.
latex: liquide laiteux qu'on retrouve chez cer-
taines espèces.
livide: bleu-noir, couleur d'ecchymose.
marginé: se dit des lamelles qui sont bordées
d'un liséré d'une couleur autre que celle des
faces; se dit aussi du bulbe du pied lorsqu'il
est muni d'un rebord au sommet, soit au
point d'insertion du voile universel.
médian: se dit de l'anneau lorsqu'il est inséré
au milieu du pied.
médulleux: rempH de moelle.
membraneux: mince et souple comme une
membrane.
micacé: couvert de petites particules brillantes
ayant l'aspect de paillettes de mica.
mycélium: partie végétative du champignon;
collectif désignant l'ensemble des hyphes.
mycophage: celui qui consomme des cham-
pignons.
obconique: qui a la forme d'un cône inversé.
-oïde: suffixe signifiant «semblable à».
ombiliqué: se dit du chapeau lorsqu'il présente
une dépression centrale semblable à un
ombilic.
ombon: renflement conique à convexe sem-
blable à un mamelon au centre du chapeau.
omboné: pourvu d'un ombon; mamelonné.
ovoïde: qui a la forme d'un œuf.
papille (ou papilleux): orné de petites saillies
en forme de mamelon.
paraphyses: cellules stériles non spécialisées
qu'on trouve dans l'hyménium entre les
basides.
pédicelle: petite tige.
pellicule: membrane très mince qui recouvre le
chapeau et qui, souvent, se pèle facilement.
321
C HAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
péridiuie: organe en forme de semence ou
d'oeuf propre aux géastres; il s'agit d'une
cincloppe interne renfermant les spores.
pt-ridium: enveloppe ou revêlement externe du
réceptacle chez les vesses-de-loup.
pied: tige ou partie cylindrique qui supporte le
chapeau des agarics, des bolets, etc.
piriforme: en forme de poire.
ponctué: marqué de petits points, d'écaillés,
de glandules, etc.
pruineux: recouvert d'une fine poudre.
pubescent: recouvert de poils courts, mous et
duveteux.
pulvérulent: poudreux.
radicelliforme: en forme de radicelles.
réniforme: en forme de rein.
résupiné: se dit d'un réceptacle plaqué sur son
support avec l'hyménium tourné vers l'exté-
rieur.
réticulé: marqué de lignes ou de crêtes formant
un réseau.
reviviscent: qui reprend sa forme lorsqu'on
l'humecte.
rhizomorphe: filament mycélien en forme de
cordonnet.
rimeux: craquelé.
rivuleux: marqué de lignes rappelant un réseau
de rivières sur une carte.
rugueux: grossièrement ridé, ou encore rabo-
teux.
ruguleux: finement ridé.
sclérote: organisme dormant, d'ordinaire de
consistance très dure, composé d'hyphes à
parois épaisses et comportant parfois une
écorce définie.
scrobiculé: creusé de petites dépressions ou
fossettes.
sensu: au sens de.
septum: cloison transversale d'une hyphe ou
d'une spore.
serrulé: denticulé comme la lame d'une scie.
sillonné: a un sens intermédiaire entre strié et
plissé.
sphérocyste: cellule plus ou moins globuleuse
qu'on trouve dans la chair du Russula et du
Lactarius, et chez certains autres basidio-
mycétes.
sporange: cellule en forme de sac où les spores
sont produites.
spore: organe de reproduction des champi-
gnons et d'autres cryptogames.
squamuleux: orné de petites écailles.
squarreux: ornée de grosses écailles retroussées.
siérigmale: pédicelle qui supporte la basidio-
spore sur la baside avant son éjection.
stipité: pourvu d'un pied.
strié: marqué de fines lignes ou sillons.
striolé: finement strié.
strigueux: hérissé de poils grossiers assez longs.
sub-: préfixe signifiant presque ou légèrement.
substrat, substratum: substance sur laquelle ou
dans laquelle pousse le champignon.
supère: se dit de l'anneau lorsqu'il est inséré
au sommet du pied.
taxonomie: science de la classification.
tomenteux: recouvert de poils serrés, fins et
mous.
tomentum: pilosité formée de poils mous ou de
fibrilles en général plus ou moins entrelacés
et emmêlés.
trame: partie des lamelles comprise entre les
deux couches hyméniales; partie charnue du
chapeau.
transparence (strié par): se dit de la marge du
chapeau qui paraît striée lorsqu'elle est
imbibée.
tronqué: dont l'extrémité est comme tranchée,
décapitée ou aplatie.
tuberculeux: qui présente de petites protubé-
rances semblables à des verrues.
turbiné: en forme de toupie.
ventru: renflé ou épaissi au milieu.
vergeté: orné de petites lignes (d'habitude des
fibrilles) de couleur différente.
verruqueux: qui présente des verrues.
vésiculeux: se dit de cellules épaissies et ren-
flées au point de devenir globuleuses ou
presque.
visqueux: collant au toucher.
volve: voile universel présent chez certains
genres, tel VAmanita.
zone: se dit du chapeau lorsqu'il est orné de
bandes concentriques de couleur différente
du reste de sa surface.
322
ADDENDA
S.A. Redhead
Institut de recherches biosystématiques
Direction générale de la recherche
1979
La première édition anglaise de Edible and Poisonous Mushrooms of
Canada remonte à 1962, soit il y a 17 ans. À cette époque, un vaste redécou-
page des genres en fonction de critères microscopiques était en cours, donnant
naissance à une foule de nouveaux noms et de nouvelles acceptions. Leur
reconnaissance par l'ensemble des mycologues était loin d'être garantie; pour
cette raison, J. Walton Groves a choisi des noms de genre bien établis, qu'il a
utilisés dans leur acception conventionnelle. Toutefois, bon nombre des modi-
fications mentionnées dans l'édition de 1962 sont aujourd'hui acceptées, et
quelques nouveaux noms de genres ont été proposés depuis. Comme certains
d'entre eux ont fait leur apparition dans les ouvrages de vulgarisation, une
mise à jour de la nomenclature s'imposait. Le recours à des caractères micro-
scopiques pour la définition d'un grand nombre de genres est inévitable, ce qui
malheureusement complique la tâche du mycologue amateur.
La liste établie ici ne comprend que les espèces dont les noms ont été
modifiés. Elles sont classées par ordre alphabétique comme dans l'index.
L'ancien nom est donné d'abord, suivi du nouveau ainsi que, dans certains
cas, de précisions sur les modifications apportées. Celles-ci n'ont d'ailleurs pas
un caractère définitif car bon nombre de genres ne sont pas encore universelle-
ment reconnus, et Ton nourrit encore des doutes sur leurs propriétés. Toute-
fois, tous les noms proposés sont actuellement utiHsés dans l'Herbier national
de mycologie à Ottawa. Pour l'essentiel, nous avons utilisé comme point de
référence l'ouvrage de Singer (1975) intitulé The Agaricales in Modem
Taxonomy, 3^ édition.
Par ailleurs, la bibliographie de la présente édition s'est enrichie de nou-
veaux titres d'ouvrages publiés depuis la dernière révision effectuée par David
Malloch en 1975. En particulier, certaines thèses sont remplacées par les ou-
vrages pubhés correspondants.
Depuis 1974, la possession de champignons d'origine canadienne ou
étrangère renfermant les drogues réglementées psilocine et psilocybine est illé-
gale au Canada. Un certain nombre d'espèces canadiennes des genres Psilo-
cybe, Panœolus et Conocybe renferment ces hallucinogènes. Certaines d'entre
elles sont mal caractérisées et ont une aire de répartition peu connue. Il s'agit
dans tous les cas de petites espèces peu visibles et peu susceptibles d'attirer
l'attention des mycophages. L'espèce la plus fréquemment récoltée est décrite
ci-après.
323
CHAMPIGNONS COMESTIBLES HT VÉNÉNEUX DU CANADA
PSILOCYBE SEMILANCEATA (Fr.)ex Kummer Vénéneux
I-ig. 431, p. 319
CHAPEAU 1-6 cm de largeur, d'abord conique d'une façon obtuse à
conique-campanuié, souvent surmonté d'un mamelon aigu par la suite, de
couleur verdâtre foncé à brun vineux, hygrophane, devenant ocre sur le disque
et beige ailleurs, strié et visqueux à l'état humide, souvent à marge légèrement
incurvée et plus nettement striée à cause d'importants dépôts de spores entre
les lamelles, chair mince, membraneuse, de la couleur du chapeau, à odeur
non caractéristique, lamelles adnées ascendantes, moyennement espacées,
moyennement larges, étroitement ventrues, de couleur chamois vineux à l'état
jeune, puis brun vineux avec l'âge, à arête blanchâtre, pied 3-7 cm de lon-
gueur, 0,15 cm ou moins d'épaisseur, régulier, élancé, souvent ondulé, sec,
mat ou subpoli, blanc ou beige au sommet, ocre à cannelle à la base, souvent
partiellement recouvert de fibrilles blanchâtres éparses, noircissant avec l'âge;
les parties soyeuses et blanchâtres se tachent en général de bleu ou de vert bleu-
âtre au toucher, spores 12-14,5 x 6,3-8,2 ^m, Hsses, brun pourpre,
ellipsoïdes, un peu tronquées à partir d'un pore germinatif bien net, à parois
un peu épaissies.
De septembre à novembre: seul ou en groupes dans les pâturages ou les
autres endroits herbeux dans les régions maritimes de l'Est et de l'Ouest.
Le Psilocybe silvatica (Pk.) Singer et Smith et le P. pelliculosa (Smith)
Singer et Smith lui ressemblent mais viennent plutôt dans les régions boisées et
possèdent des spores plus petites. Un certain nombre d'autres espèces halluci-
nogènes caractérisées par un port de collybie, avec parfois un anneau bien
défini, se rencontrent aussi au Canada. Parmi les espèces non hallucinogènes,
le P. montana (Pers. ex Fr.) Kummer est commun dans les peuplements de
Polytrichum (polytric), et le P. atrobrunnea (Lasch) Gillet se rencontre, mais
plus rarement, avec la sphaigne dans les marécages.
324
MISE À JOUR DE LA NOMENCLATURE ET
DE LA TAXONOMIE
ANCIEN NOM
abortivus, Clitopilus
abundans, Collybia
acericola, Pholiota
albipilata, Collybia
albogriseus, Clitopilus
albolanatus, Pleurotus
americana, Lepiota
amœnus, Hygrophorus
angustatus, Panus
angusticeps, Morchella
applicatus, Pleurotus
aurantiaca, Clitocybe
aurea, Clavaria
auricolor, Agaricus
autumnalis, Pholiota
benzoinus, Polyporus
betulinus, Polyporus
borealis, Hygrophorus
botrytis, Clavaria
brevipes, Cantharellus
brunnea, Lepiota
candidissimus, Pleurotus
cantharellus, Hygrophorus
caperata, Pholiota
capnoides, Naematoloma
cartilaginea, Clitocybe
ceraceus, Hygrophorus
chlorophanus, Hygrophorus
cinerea, Clavaria
clavatus, Cantharellus
coccineus, Hygrophorus
cochleatus, Lentinus
confluens, Polyporus
conica, Morchella
conicus, Hygrophorus
coralloides, Hydnum
cothurnata, Amanita
crispa, Conocybe
crispa, Trogia
cuspidatum, Entoloma
cuspidatus, Hygrophorus
cyathiformis, Clitocybe
décora, Clitocybe
delica, Russula
diminutivus, Agaricus
disseminatus, Pseudocoprinus
duplicata, Dictyophora
ectypoides, Clitocybe
NOM ACTUEL
Entoloma abortivum (B. et C.) Donk
Clitocybula abundans (Pk.) Sing.
Agrocybe acericola (Pk.) Sing.
Strobilurus albipilatus (Pk.) Wells et Kempton
Entoloma albogrisea (Pk.) Redhead
Nothopanus porrigens (B. et C.) Sing.
Leucocoprinus americana (Pk.) Redhead
Hygrocybe calyptœformis (Berk.) Fayod
Hohenbuehelia angusta (Berk.) Sing.
Morchella elata Fr.
Resupinatus applicatus (Batsch ex Fr.) S. F. Gray
Hygrophoropsis aurantiaca (Wulf. ex Fr.) Maire
Ramaria aurea (Fr.) Quel.
Vraisemblablement V Agaricus semotus Fr.
Galerina autumnalis (Pk.) Smith et Sing.
Ischnoderma benzoinum (Wahl. ex Fr.) Karst.
Piptoporus betulinus (Fr.) Karst.
Camarophyllus borealis (Pk.) Murr.
Ramaria botrytis (Pers. ex Fr.) Ricken
Gomphus clavatus (Pers. ex Fr.) S. F. Gray
Macrolepiota rachodes (Vitt.) Sing.
Cheimonophyllum candidissimus (B. et C.) Sing.
Hygrocybe cantharellus (Schw.) Murr.
Rozites caperata (Pers. ex Fr.) Karst.
Hypholoma capnoides (Fr. ex Fr.) Kummer
Selon Bresadola, il s'agit du Lyophyllum loricatum (Fr.)
Kiihner.
Hygrocybe ceracea (Fr.) Kummer
Hygrocybe chlorophana (Fr.) Wiinsche
Clavulina cinerea (Fr.) Schroet.
Gomphus clavatus (Pers. ex Fr.) S. F, Gray
Hygrocybe coccinea (Fr.) Kummer
Lentinellus cochleatus (Fr.) Karst.
Albatrellus confluens (Fr.) Kotl. et Pouz.
Morchella elata Fr.
Hygrocybe conica (Fr.) Kummer
Hericium coralloides (Scop. ex Fr.) S. F. Gray
Amanita pantherina var. multisquamosa (Pk.) Jenkins
Conocybe lactea (Lange) Métrod
Plicatura crispa ((Pers.) ex Fr.) Rea
Nolanea murrayi (B. et C.) Dennis
Hygrocybe cuspidata (Pk.) Murr.
Pseudoclitocybe cyathiformis (Bull, ex Fr.) Sing
Tricholomopsis décora (Fr.) Sing.
Selon Groves, il s'agit du Russula brevipes Peck.
Selon Groves, il s'agit de V Agaricus semotus Fr.
Coprinus disseminatus (Pers. ex Fr.) S. F. Gray
Phallus duplicata Bosc
Pseudoarmillariella ectypoides (Pk.) Sing.
325
L HAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
edulis, Agaricus
flon):!Ulipes. Pleuroius
fallux, Kiissula
familia, Collybia
fasciculare. Na^matoloma
na>a. Clavaria
flavescens, Hygrophorus
flavobrunneum, Tricholoma
floccosus, Cantharellus
fœnisecii, Panaeolus
foetens, Russula
fœtentula, Russula
fragrans, Hygrophorus
frondosus, Polyporus
fuscogrisella, Nolanea
fusiformis, Clavaria
gemmata, Amanita
gigantea, Calvatia
glabriceps, Amanita
griseus, Polyporus
haematopus, Lentinus
hariolorum, Collybia
helvelloides, Phlogiotis
helvus, Lactarius
hortensis, Agaricus
illudens, Clitocybe
imperialis, Armillaria
inaurata, Amanitopsis
infundibuliformis, Cantharellus
irinum, Tricholoma
kauffmannii, Cantharellus
lachrymabundum, Hypholoma
Ixtus, Hygrophorus
longipes, Collybia
marginata, Pholiota
marginatus, Hygrophorus
marginella, Pholiota
mellea, Armillaria
merulioides, Boletinellus
micromegethus, Agaricus
micropus, Clitopilus
miniatus, Hygrophorus
molybdites, Lepiota
multiceps, Clitocybe
multiplex, Cantharellus
naucina, Lepiota
nigricans, Russula
Agaricus hitorquis (Quel.) Sacc.
Hypsizygus elungutipes (Pk.) Bigelow
Selon Groves, il s'agit du Russula fragilis (Pers. ex Fr.) Fr,
Clitocybula familia (Pk.) Sing.
Hypholoma fasciculare (Huds. ex Fr.) Kummer
Ramaria flava (Fr.) Quel.
Hygrocybe flavescens (Kauff.) Sing.
Tricholoma fulvum (Bull, ex Fr.) Sacc.
Gomphus floccosus (Schw.) Sing.
Panœolina fœnisecii (Pers. ex Fr.) Maire
Selon Groves, il s'agit du Russula fragranlissima
Romagnesi; le vrai Russula foetens n'a pas été reconnu
avec certitude en Amérique du Nord.
Russula subfœtens W.G. Smith
Hygrophorus pudorinus var. fragrans (Murr.) Hesler et
Smith
Grifola frondosa (Fr.) S. F. Gray
Leptonia fuscogrisella (Pk.) Largent
Clavulinopsis fusiformis (Fr.) Corner
Amanita gemmata (Fr.) Bertillon
Langermannia gigantea (Batsch ex Pers.) Rostkov
Amanita pantherina var. multisquamosa (Pk.) Jenkins
Boletopsis subsquamosa (L. ex Fr.) Kotl. et Pouz.
Panus suavissimus (Fr.) Sing.
Collybia confluens (Pers. ex Fr.) Kummer
Tremiscus helvelloides (DC. ex Pers.) Donk
Selon Groves, il s'agit du Lactarius aquifluus Peck.
Agaricus brunnescens Peck
Omphalotus olearius (DC. ex Fr.) Sing.
Catathelasma impériale (Fr. apud Lund) Sing.
Amanita strangulata (Fr.) Roze apud Karst.
Cantharellus tubœformis Fr.
Lepista irina (Fr.) Bigelow
Gomphus kauffmannii (Smith) Petersen
Psathy relia lacrymabunda (Fr.) Moser
Hygrocybe lœta (Fr.) Kummer
Oudemansiella longipes (Bull, ex St. -Amans) Maire
Galerina marginata (Batsch ex Fr.) Kiihner
Humidicutis marginata (Pk.) Sing.
Des doutes subsistent; il se peut que l'espèce devrait être
rangée dans le Kuehneromyces ou le Galerina selon
Singer.
Armillariella mellea (Fr.) Karst.
Gyrodon merulioides (Schw.) Sing.
Vraisemblablement V Agaricus semotus Fr.
Entoloma micropus (Pk.) Hesler
Hygrocybe miniata (Fr.) Kummer
Chlorophyllum molybdites (Meyer ex Fr.) Mass.
Lyophyllum decastes (Fr. ex Fr.) Sing.
Polyozellus multiplex (Underw.) Murr.
Leucoagaricus naucinus (Fr.) Sing.
Selon Groves, il s'agit probablement du Russula dissi-
mulans Shaffer, encore que le Russula nigricans se ren-
contre effectivement sur la côte Ouest.
326
MISE A jour: nomenclature et taxonomie
nitidus, Hygrophorus
niveus, Hygrophorus
noveboracensis, Clitopilus
nudum, Tricholoma
operculatus, Panus
orcellus, Clitopilus
ovinus, Polyporus
personatum, Tricholoma
petaloides, Pleurotus
pictus, Boletinus
piperatus, Suillus
pistillaris, Clavaria
platyphylla, Collybia
ponderosa, Armillaria
porrigens, Pleurotus
praecox, Pholiota
praetensis, Hygrophorus
procera, Lepiota
pseudoclavatus, Cantharellus
psittacinus, Hygrophorus
puniceus, Hygrophorus
rachodes, Lepiota
radicata, Collybia
repandum, Hydnum
resinosus, Polyporus
rodmani, Agaricus
rubinellus, Suillus
russuloides, Amanita
rutilans, Tricholoma
salicinus, Panus
salmoneum, Entoloma
semilibera, Morchella
semiorbicularis, Naucoria
semiovatus, Panasolus
separata, Anellaria
septentrionale, Hydnum
serotinus, Pleurotus
sordida, Russula
spathulatus, Pleurotus
spectabilis, Boletinus
spectabilis, Pholiota
spumosa, Flammula
squarroso-adiposa, Pholiota
stipticus, Panus
stricta, Clavaria
subacutum, Tricholoma
subdulcis, Lactarius
Hygrocybe nitida (B. et C.) Murr.
Hygrocybe nivea (Scop. ex Fr.) Murr.
Rhodocybe mundula (Lasch) Sing.
Lepista nuda (Bull, ex Fr.) Cooke
Tectella patellaris (Fr.) Murr.
Clitopilus prunulus (Scop. ex Fr.) Kummer
Albatrellus ovinus (Fr.) Kotl. et Pouz.
Lepista personata (Fr. ex Fr.) Cooke
Hohenbuehelia petaloides (Bull, ex Fr.) Schulz. apud
Schulz., Kanitz et Knapp
Suillus pictus (Pk.) Smith et Thiers
Chalciporus piperatus (Bull, ex Fr.) Sing.
Clavariadelphus pistillaris (Fr.) Donk
Tricholomopsis platyphylla (Pers. ex Fr.) Sing.
Tricholoma ponderosum (Pk.) Sing.
Nothopanus porrigens (Pers. ex Fr.) Sing.
Agrocybe prœcox (Pers. ex Fr.) Fayod
Camarophyllus pratensis (Fr.) Kummer
Macrolepiota procera (Scop. ex Fr.) Sing.
Gomphus pseudoclavatus (Smith) Corner
Hygrocybe psittacina (Fr.) Kummer
Hygrocybe punicea (Fr.) Kummer
Macrolepiota rachodes (Vitt.) Sing.
Oudemansiella radicata (Relh. ex Fr.) Sing.
Dentinum repandum (Fr.) S. F. Gray
Ischnoderma resinosum (Fr.) Karst.
Agaricus bitorquis (Quel.) Sacc.
Chalciporus rubinellus (Pk.) Sing.
Amanita gemmata (Fr.) Bertillon
Tricholomopsis rutilans (Schaeff. ex Fr.) Sing.
Panellus ringens (Fr.) Romagnesi
Nolanea quadrata B. et C.
Mitrophora semilibera (DC. ex Fr.) Lév.
Agrocybe semiorbicularis (Bull, ex St. -Amans) Fayod.
Selon Groves, il s'agit de V Agrocybe pediades (Pers. ex
Fr.) Fayod.
Anellaria semiovata (Sow. ex Fr.) Pearson & Dennis
Anellaria semiovata (Sow. ex Fr.) Pearson & Dennis
Steccherinum septentrionale (Fr.) Banker
Panellus serotinus (Fr.) Kiihner
Russula albonigra (Krombh.) Fr.
Hohenbuehelia petaloides (Bull, ex Fr.) Schulz. apud
Schulz., Kanitz et Knapp
Suillus spectabilis (Pk.) O. Kuntze
Gymnopilus spectabilis (Fr.) Sing.
Pholiota spumosa (Fr.) Sing.
Pholiota limonella (Pk.) Sacc.
Panellus stipticus (Bull, ex Fr.) Karst.
Ramaria stricta (Fr.) Quel.
Tricholoma virgatum (Fr.) Kummer
Selon Groves, il s'agit d'un groupe d'espèces comprenant
notamment le Lactarius carbonicola Smith dans Hesler et
Smith et le Lactarius thejogalus Fr.; le vrai Lactarius
subdulcis n'a pas été reconnu avec certitude en Amérique
du Nord.
327
CHAMPIGNONS COMI STIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
siihglabripes, I cccinum
siibluCericium. Na.'matoloma
suhnidulans, Phyllotopsis
subpalmalus, Pleurotus
suhplanus, Clitopilus
sulphureus, Polyporus
tenera, Calera
tessulatus, Pleurotus
ti^rinus, Leniinus
tumentella, Amanita
(omentosus, Gomphidius
torulosus, Panus
transmutans, Tricholoma
ulmarius, Pleurotus
umbonatus, Cantharellus
unicolor, Pholiota
vaginata, Amanitopsis
velatipes, Amanita
velutipes, Collybia
ventricosa, Armillaria
vermiflua, Pholiota
vinicolor, Gomphidius
virosa, Amanita
vulpinus, Lentinus
Bolcfus suh^lahripes Peck
Hypholoma suhlaleritium (Fr.) Quel.
Crepidotus suhnidulans (Overh.) Hcsler et Smith
Rhodotus palmatus (Bull, ex Fr.) Maire
Entoloma suhplanum (Pk.) Hesler
Lœtiporus sulphureus (Fr.) Murr.
Conocybe tenera (Schaeff. ex Fr.) Fayod
Hypsizygus tessulatus (Bull, ex Fr.) Sing.
Panus tigrinus (Bull, ex Fr.) Sing.
Amanita porphyria (A. et S. ex Fr.) Secr.
Chroogomphus tomentosus (Murr.) Miller
Panus conchatus (Bull, ex Fr.) Fr.
Tricholoma fulvum (Bull, ex Fr.) Sacc.
Lyophyllum ulmarium (Bull, ex Fr.) Kiihner; selon
Groves, toutefois, il s'agit du Hypsizygus tessulatus (Bull.
ex Fr.) Sing.
Cantharellula umbonata (Fr.) Sing.
Galerina unicolor (Fr.) Sing.
Amanita vaginata (Bull, ex Fr.) Vitt.
Amanita pantherina var. velatipes (Atk.) Jenkins
Flammulina velutipes (Curt. ex Fr.) Sing.
Catathelasma ventricosum (Pk.) Sing.
Agrocybe dura (Boit, ex Fr.) Sing.
Chroogomphus vinicolor (Pk.) Miller
Amanita virosa (Lam. ex Fr.) Gillet
Lentinellus vulpinus (Fr.) Kiihner et Maire
328
INDEX
abietina, Russula 64,11
abortivus, Clitopilus 111, 185
abruptibulbus, Agaricus 213
abundans, Collybia 158
acericola, Pholiota 193, 194
acervata, Collybia 158
acide helvellique 13
Acurtis \11
acutœsquamosa, Lepiota 100
adiposa, Pholiota 195
adirondackensis, Clitocybe 123
admirabilis, Plu (eus 18, 173
œruginea, Russula 64
œruginosa, Stropharia 214, 278
œstivalis, Amanita 83, 92
affinis, Lactarius 41
agaric 3, 23, 209, 215, 257
agaric champêtre 2, 209, 210, 211
agaric des jachères 211
Agaricaceœ 3, 23, 24, 30
agaricacées 3, 23, 24, 33, 230, 273
agaricales 273
Agaricus 6, 21, 209, 210, 218, 274, 280
Agrocybe 21 S
albellum, Leccinum 238
albipilata, Collybia 166
albissima, Clitocybe 129
albissimus var. albissimus, Leucopaxillus 129
albissimus var. piceinus, Leucopaxillus 129
albobrunneum, Tricholoma 134
albocrenulata, Pholiota 194
alboflavida, Melanoleuca 138
albogriseus, Clitopilus 186
albolanatus, Pleurotus 110
albonigra, Russula 78
alboviolaceus, Cortinarius 188
alcalina, Mycena 155
a/A2/, Plicatura 276
Alnicola 280
alutacea, Russula 65
/Imû/ï/Va 2, 6, 12, 13, 80, 81, 83, 93, 98, 210,
274
amanite 11, 12, 13, 81, 87, 88, 89, 91, 93, 98,
210
amanite tue-mouches 87
amanite vireuse (ange de la mort) 91, 210
amanitine 12
Amanitopsis 87, 93, 98, 175, 274
amatoxine 12
americana, Lepiota 99, 101
americanus, Suillus 239
amethystina, Laccaria 153
amianthinum, Cystoderma 106, 275, 276
amœnus, Hygrophorus 178
Anellaria 228
ange de la mort (amanite vireuse) 91
angelesianus, Neohygrophorus 21 A
angustatus, Panus 110
angusticeps, Morchella 268
appendiculatum, Hypholoma 218
applanatus, Crepidotus 208
applicatus, Pleurotus 108
applicatus, Resupinatus 276
aquosa, Collybia 159
argent ina, Volvariella 278
armillaire 107
armillaire couleur de miel 107
armillaire impérial 107
Armillaria 105, 106, 131, 275, 276
Armillariella 275
armillatus, Cortinarius 189
arvensis, Agaricus 209, 211, 213
arvensis var. palustris, Agaricus 211
ascomycètes 22, 24, 263
asprella, Leptonia 179
Asterophora 21 A
atramentarius, Coprinus 221, 222, 228
atromarginatus, Pluteus 174
atropine 13
atrotomentosus, Paxillus 208
atroviridis, Lactarius 57
aurantia, Tricholoma 131
aurantiaca, Clitocybe M, 113, 123
aurantiacum, Leccinum 227, 236, 238
aurantiacus, Cantharellus 33, 123
aurantiacus, Pluteus 175
aurantiolutea, Russula 65
aurantiorugosus, Pluteus 175
aurea, Clavaria 253
aurea, Phœolepiota 197, 199
auricolor, Agaricus 211
auricula, Auricularia 256
Auricularia 256
auriculariacées 23, 255
aurivella, Pholiota 194, 195
autumnalis, Pholiota 194, 196
badius, Xerocomus 241
basidiomycètes 22, 23, 24, 255, 257, 263
benzol nus, Polyporus 249
betulinus, Polyporus 248
beurre de sorcière 257
bisphœrigera, Fayodia 275
bispora, Morchella 269
bisporigera, Amanita 92
«blanc» 4
bohemica, Verpa 269
Bolbitius 278
bolet 23, 229, 230, 231, 237, 240, 247, 257
bolet comestible (cèpe, Steinpilz) 235
bolet pomme de pin 239
boletin peint 234
329
CHAMI'IONONii COMLi>nULLi> LT VÉNÉNEUX DU CANADA
bolétacees 23, 24. 208. 230. 231. 273
Holettncllus 233
Boleimus 223. 230. 233
Boleius 228. 230. 235. 238
bombycma, \'olvariella 168, 176
borealis. Hy^rophorus 145. 147
botryiis, Clavaria 253
Bovista 261
brevipes, Canfharellus 35
brevipes, Melanoleuca 138
brevipes, Suillus 240
brunnea. Lepiota 99, 101, 102, 104, 105
brunnescens. Aman i la 83, 89, 90
brunnescens var. pallida, Amanita 83, 92
brunneola, Russula 79
Bulbopodium 188
butyracea, Collybia 159
byssisedus, Claudopus 187
cœsarea, Amanita 83, 84
caloceps, Pluteus 175
calolepis, Crepidotus 207
Cahatia 260, 261
Camarophyllus 139
campanella, Xeromphalina 153, 154, 275
campanulatus, Panœolus 14, 228, 280
campestris, Agaricus 2, 21, 176, 210, 211, 212,
213, 280
camphoratus, Lactarius 41, 42
candidissimus, Pleurotus 109
candolleana, Psathy relia 218, 219
caninus, Mutinus 258
Cantharellula 33, 38, 124, 126, 275
Cantharellus 33, 34, 35, 37, 38, 113, 123, 126,
273, 275
cantharellus, Hygrophorus 145
caperata, Pholiota 195
caperata, Rozites 279
capnoides, Nœmatoloma 217
caput-ursi, Hydnum 251
cartilaginea, Clitocybe 128
castaneus, Gyroporus 236
Catathelasma 107, 275
cavipes. Bolet inus 233
centuncula, Naucoria 279
cèpe 235
ceraceus, Hygrophorus 149
cercle de fées 1, 87, 103, 133, 167
cervinus, Pluteus 18, 173, 174, 175, 278
chamœleontina, Russula 64, 66, 77
Chamœota 278
chanterelle comestible 2, 33, 34, 235
charbons 24
chlorophanus, Hygrophorus 147
Chlorophyllum 104, 274
chromapes, Leccinum 237
chrysenteron, Xerocomus lAl
chrysodon, Hygrophorus 145
chrysorheus, Lactarius 42
cibarius, Cantharellus 2, 33, 34, 127
cilicioides, Lactarius 60
cinerea, Clavaria 253
cinereus, Lactarius 42, 43, 56, 60
cinnabarinum, Cystoderma 105
cinnabarinus, Cantharellus 35
cinnabarinus. Cortinarius 190
cinnabarinus, Crepidotus 208
cinnamomeus, Cortinarius 190
cirrhata, Collybia 165
citrina, Amanita 81, 84
claroflava, Russula 70
Claudopus 108, 187, 277
clavaire 23, 254
clavaria 253
clavariacées 23, 24, 33, 252, 254
clavatus, Cantharellus 33, 35, 37
clavipes, Clitocybe 124
clé, utilisation de la 18
clintonianus, Boletus 240
Clitocybe 6, 17, 33, 38, 108, 113, 123, 124,
125, 128, 152, 167, 172, 185
clitopile 185
Clitopilus 177, 185, 186, 277, 278
clypeolaria, Lepiota 102, 103
coccinea, Sarcoscypha 272
coccineus, Hygrophorus 151
coccineus, Pluteus 175
cochleatus, Lentinellus 275
cochleatus, Lent inus 169
collinitus, Cortinarius 189, 190
collinitus var. trivialis, Cortinarius 190
Collybia 113, 138, 157, 158, 159, 166, 276, 277
colubrina, Lepiota 274
comatus, Coprinus 2, 221, 280
commune, Schizophyllum 172, 275
comptuliformis, Agaricus 211
conchatus, Panus 171, 172, 276
confluens, Collybia 157, 159
confluens, Polyporus 249
conica, Morchella 269
conica, Verpa 269
conicus, Hygrophorus 139, 146
Conocybe 201, 278
controversus, Lactarius 43
cookei, Collybia 165
coprin 220, 227
coprin chevelu 2, 221
coprin micacé 222
coprin noir d'encre 221
Coprinus 10, 14, 19, 218, 219, 220, 221, 227,
229, 280
cor allô ides, Hydnum 251
cornucopioides, Craterellus 254
coronilla, Stropharia 214
cortinaire 188
Cortinarius 10, 17, 153, 188, 191, 195, 200, 280
cothurnata, Amanita 91
craniiformis, Calvatia 261
crassotunicata, Russula 67
craterelle corne d'abondance 254, 255
330
INDEX
Craterellus 33, 35
craterium, Urnula 272
Crepidotus 108, 187, 207, 279
Chnipellis 277
crispa, Conocybe 201
crispa, Helvella 271
crispa, Trogia 109, 173
cristata, Lepiota 103
croceofolius, Cortinarius 190
cuspidatum, Entoloma 178
cuspidatus, Hygrophorus 146
cyanescens, Gyroporus 23 1 , 236
cyanoxantha, Russula 79
cyathiformis, Calvatia 261
cyathiformis, Clitocybe 38, 124, 186
Cyathus 259, 260
Cystoderma 21, 100, 105, 198, 275, 276
Dacrymyces 256
dacrymycétacées 24, 255
dealbata, Clitocybe 13, 113, 125, 167
deceptivus, Lactarius 44, 61
décolorons, Russula 66
décora, Clitocybe 125, 135
décorum, Tricholoma 125
delica, Russula 44, 67
delicata, Limacella 21 A
Delicatula 275
deliciosus, Lactarius 2, 39, 44, 45, 59, 274
densifolia, Russula 68, 76, 78
Dentinum 251
depilata, Stropharia 215
Dermocybe 188, 190
Dictyophora 259
diminutivus, Agaricus 211
discomycètes 22, 24, 263
disseminatus, Pseudocoprinus 229, 280
dorsalis, Crepidotus 207
dryophila, Collybia 157, 159, 277
duplicata, Dictyophora 259
eburneus, Hygrophorus 145, 146, 274
^cc/V/a 177, 179, 278
echinatus, Melanophyllum 274, 280
ectypoides, Clitocybe 38, 124, 126
edulis, Agaricus 211, 212
edulis, Boletus 235
elastica, Helvella 11 \
elegans, Boletus 240
elongatipes, Pleurotus 113
emetica, Russula 68, 71, 77
Entoloma 111, 179, 180, 185, 278
équestre, Tricholoma 132
ergot 22
erinaceum, Hydnum 251
esculenta, Morchella 2, 268
étoile de terre 260
eubasidiomycètes 24
evanescens, Catathelasma 275
fallax, Russula 64, 69
familia, Collybia 158
fasciculare, Nœmatoloma 216, 217
fastibile, Hebeloma 119, 280
fastigata, Inocybe 191
fausse morille 268, 269
faux mousseron (marasme d'Oréade) 167
Fayodia 275
felleus, Tylopilus 241
festiva, Phœocollybia 279
flammans, Pholiota 196
Flammula 125, 199, 279
Flammulina 116
flava, Clavaria 253
fia va, Russula 68
flavescens, Hygrophorus 147
flavipes, Leucocoprinus 11 A
flavobrunneum, Tricholoma 134
flavoconia, Amanita 17, 84, 85, 86, 88
flavofuligineus, Pluteus 174
flavorubescens, Amanita 85, 90
flavovirens, Tricholoma 130, 132, 136,276,277
floccopus, Strobilomyces 238, 239
floccosus, Cantharellus 36, 37
fœnisecii, Panœolus 111
fœtens, Russula 62, 70
fœtentula, Russula 70
formosa, Clavaria 252
formosa, Leptonia 179
fragilis, Bolbitius 278
fragilis, Russula 68, 70
fragrans, Clitocybe 128
fragrans, Hygrophorus 151
friesii, Lepiota 101
frondosus, Polyporus 248
frostiana, Amanita 17, 85, 86, 88
fuligineus, Hygrophorus 149
fuliginosus, Lactarius 55
fulvotomentosus, Crepidotus 207
FwAîg/ Imperfecti 11, 25
furfuracea, Tubaria 206, 279
fuscogrisella, Nolanea 180
fusiformis, Clavaria 253
Ga/erû201, 278, 279
galericulata, Mycena 156, 275, 277
Galerina 196, 201, 279, 280
Ganoderma 248
gastéromycétales 25
gastéromycètes 23, 257
géastre 260
Geastrum 260
gelatinosum, Pseudohydnum 255
gemmata, Amanita 86, 90
gemmatum, Lycoperdon 161
geophylla, Inocybe 192
gerardii, Lactarius 55
gibba, Clitocybe 111
gigantea, Calvatia 1, 257, 260
331
CHAMFIC.NONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
gigantea, Clitocyhe 129
gi^anicus. Leucopaxillus 129
fiiiias, Gyromiiru 270
iilahriceps, A muni la 91
glioderma, Limacella 99
glischra, Limacella 98
jiloioccphala, Volvariella 1 76
i>lulinosus. Gomphidius 230, 280
gomphide 229
Gomphidius 23, 229, 230. 280
gracilis, Psaihyrella 280
gracilis, Russula 64
granulata, Russula 70
granulatus, Suillus 239
granulosum, Cystoderma 106
grevillei, Suillus 240
griseum, Entoloma 177, 178
griseus, Lactarius 45
griseus, Polyporus 249
Gymnopilus 279
Gyromitra 269, 270
Gyroporus 236
hœmatochelis, Cortinarius 189
hœmatopus, Lentinus 169
hœmorrhoidarius, Agaricus 212
hœrens, Crepidotus 208
hariolorum, Collybia 159
Hebeloma 199, 200, 279, 280
hébélome 200
HelvellallX
helvelloides, Phlogiotis 256
helvus, Lactarius 42, 45
hémibasidiomycètes 24
hepatica, Fistulina 249
Hericium 251
hondensis, Agaricus 209
hornemannii, Stropharia 215
hortensis, Agaricus 211
hydnacées 23, 24, 250, 251, 255
hydne 23, 251
Hydnum 251
Hydrocybe 180
hydrophila, Psaihyrella 219
Hygrocybe 139, 188
hygrophore 139
hygrophore conique 146
hygrophore pudibond 150
hygrophoroides, Laclarius 46
Hygrophoropsis 123
Hygrophorus 139, 145, 152, 229, 274
hyménomycétales 24
Hypholoma 2\6, 218, 278
hypholome 217
hypholome couleur de brique 217
Hypomyces 272
illinila, Limacella 99
m in i ta var. rubescens, Limacella 99
illudens. Clitocybe 34, 113, 126
imbricatum, Tricholoma 134, 137
impcrialis, Armillaria 106, 107
impudicus. Phallus 259
inaura ta. Amaniiopsis 98
incertum, Hyphuluma 218
inclinata, Mycena 156
indigo, Lactarius 55
infula, Gyromitra 270
infundibuliformis, Caniharellus 37, 38
infundibuliformis, Clitocybe 127, 277
Inocybe 10, 13, 191, 192, 200, 279
Inoloma 188
insignis, Coprinus 221
insulsus, Lactarius 41
intégra, Russula 71
integrella, Délicat ula 275
intermedium, Tricholoma 136
involutus, Paxillus 208, 233, 278
irinum, Tricholoma 130, 132, 133
junquillea, Amanita 90
kauffmaniana, Pholiota 196
kauffmannii, Caniharellus 36
Kuehneromyces 21 S
Laccaria 113, 152, 274, 276
/accaro, Laccaria 139, 152, 153, 274, 276
lachrymabundum, Hypholoma 219
lacinialum, Hydnum 251
lactaire 39, 152
lactaire délicieux 2, 44
Lactarius 8, 13, 38, 39, 41, 62, 67, 273, 274
lactea, Conocybe 201
lactifluorum, Hypomyces 263, 272
lacunosa, Helvella 271
lœtus, Hygrophorus 150
lampropoda, Leptonia 179
langue de bœuf 247
laterarium, Tricholoma 129
laterarius, Leucopaxillus 130
leaiana, Mycena 156
Leccinum 236, 238
Lentinellus 275
lentinoides, Collybia 159
Lentinus 108, 168, 169, 275, 276
lentum, Tricholoma 129
Lenzites 23
leoninus, Pluteus 18, 174
lepideus, Lentinus 169, 276
Lé-p/o/a 17, 21, 98, 99, 100, 104, 105, 274, 275
lépiote à sporée verte 21
lépiote élevée (coulemelle) 2, 104
Le/7/;s/a 130, 133, 277, 278
Leptonia 177, 179, 180, 278
Leucocoprinus 274
Leucopaxillus 17, 113, 128, 129, 273, 275
leucophœatum, Lyophyllum 277
/ev/5, Crucibulum 260
levures 22
332
INDEX
lignyotus, Lactarius 55
lilacina, Inocybe 192
LimacellalX, 98, 100, 274
Limacium 139
liquiritiœ, Gymnopilus 279
lividum, Entoloma 13
lividus, Rhodophyllus 21S
longipes, Collybia 165
lucidum, Ganoderma 248
lutea, Russula 71, 274
luteovirens, Armillaria 116
lutescens, Cantharellus 37
lutescens, Craterellus 37
luteus, Suillus 241
lycoperdacées 25, 257
lycoperdoides, Asterophora 274
Lycoperdon 262
Lyophyllum 111
Macrolepiota 11 A
maculata, Collybia 160
maculatus, Gomphidius 230
maculatus, Lactarius 61
magnus, Pluteus 175
malachius, Crepidotus 208
mammosa, Nolanea 180
mappa, Amanita 84
marasme 166
marasme d'Oréade (faux mousseron) 167
Marasmius 154, 157, 159, 166, 167, 277
marginata, Pholiota 193
marginatus, Hygrophorus 147
marginella, Pholiota 196
mariœ, Russula 76
maxima, Clitocybe 130
melaleuca, Melanoleuca 137, 138, 275
melaleucum, Tricholoma 138
Melanoleuca 137, 138, 275
Melanophyllum 114, 280
mellea, Armillaria 107, 129
mellea, Armillariella 275
meruUoides, Boletinellus 233
micaceus, Coprinus 111
micromegethus, Agaricus 211
micropus, Clitopilus 186
miniatus, Hygrophorus 145, 148
mollis, Crepidotus 101, 279
molybdites, Chlorophyllum 114
molybdites, Lepiota 21, 98, 99, 102, 103, 104,
105
morbifera, Clitocybe 125
Morchella 268
morgani, Lepiota 21, 104
morille aiguë 268
morille commune 269
morille ronde 2, 268
mucidus, Lactarius 43, 56
mucifluus, Cortinarius 190
multiceps, Clitocybe 127
multiplex, Cantharellus 33, 35, 36
muscaria, Amanita 6, 13, 84, 85, 86, 87, 88, 90
91
muscarine 13
mutabilis, Kuehneromyces 278
Mutinus 258
MyceAîo 155, 157, 166, 275
mycènes 201
mycoatropine 13
myomyces, Tricholoma 137
Myxacium 188
Nœmatoloma 214, 216, 217, 218, 278
naucina, Lepiota 92, 99, 100, 104, 176
Naucoria 199, 206, 279, 280
nebularis, Clitocybe 124
necator, Lactarius 56
Neohygrophorus 274
nidulans, Claudopus 187
nidulans, Phyllotopsis 111, 187, 277
nidulariacées 25, 257, 258
nigricans, Russula 68, 76, 78
nitidus, Hygrophorus 148
niveus, Hygrophorus 145, 147
nobilissimus, Oxyporus 247
Nolanea Ml, 179, 180, 278
noveboracensis, Clitopilus 124, 186
nudum, Tricholoma 133
Nyctalis 274
ochropurpurea, Laccaria 153
odora, Clitocybe 128
olivaceoalbus, Hygrophorus 149
olivascens, Russula 65
o//a, Cyathus 260
Omphalia 153, 275, 277
Omphalina 113, 277
operculatus. Pan us 170
orcellus, Clitopilus 186, 187
oreades, Marasmius 125, 166, 167
oreille de Judas 256
ostreatus, Pleurotus 108, 111, 113, 276
ovatus, Coprinus 221
ovin us, Polyporus 249
oxydabile, Leccinum 131, 238
pain du diable 4
palmatus, Dacrymyces 256
palmatus, Rhodotus 116
paludosa, Russula 11
paludosus, Hygrophorus 149
paluster, Boletinus 234
Panœolus 14, 218, 220, 227, 228, 280
Panellus 275
pantherina, Amanita 13, 88
PaA7W5 108, 169, 170, 187, 275, 276, 277
papillata, Nolanea 180
parasiticus, Xerocomus 242
333
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU CANADA
parvus. l.actarius 43
paieUans, Tectella 170. 276
HaxiUus 123. 208. 230. 233. 278
pecùnata. Russula 70
pfcimaioides, Russula 70
pellucida, Tu bar i a 201
per^amenus, Lactarius 61
perlai um, Lycoperdun 262
perplexum, Hypholoma 217
personaium, Tricholoma 130, 132, 133
pessundatum, Tricholoma 133
peialoides, Pleurotus 1 1 0
Peziza 271
pezize 272
Phœocollybia 279
Phœolepiota 198, 199
phallacées 25, 257, 258
phalloïdes, Amanita 12, 92, 274
phalloidine 12
Phallus 259
Phlegmacium 188
Phlogiotis 256
Pholioiall, 192, 193, 195, 196, 198, 199, 278,
279
pholiote 192, 197
phycomycètes 22, 24
Phyllotopsis 187, 277
piceina, Clitocybe 129
pic tus. Bolet inus 234
pila, Bovista 261
pipera tus, Lactarius 61
piperatus, Suillus 240
pistillaris, Clavaria 254
placida, Leptonia 179
placomyces, Agaricus 209, 212
platyphylla, Collybia 160
plectomycètes 24
pleurote 108, 109, 111
pleurote en forme d'huître 110
Pleurotus 108, 112, 169, 172, 187, 207, 276
Plicatura lld
plumbea, Bovista Idl
plumbeoviolaceus, Tylopilus 241
Pluteus 18, 173, 278
Polyozellus 33, 37
polyporacées 23, 24, 230, 247
polypore 23, 247
polypore en touffe 248
Polyporus 248
ponderosa, Armillaria 107
porosus, Bolet inus 233
porphyria, Amanita 88, 89
porrigens, Pleurotus 109, 110
prœcox, Agrocybe 278
prœcox, Pholiota 194, 198
pratensis, Hygrophorus 149
procera, Lepiota 2, 99, 102, 104, 105
procera, Macrolepiota 21 A
prunulus, Clitopilus 185, 187, 277
Psalliotu 21, 209
Psaihyra 218
Psalhyrella 218, 278, 280
pseudoclavatus, Canlharellus 35
Pseudocopnnus 218, 228, 229, 280
Pseudohydnum 255
Psilocybe 216, 218, 278
psiliacinus, Hygrophorus 150
pudorinus, Hygrophorus 150, 151
puellaris, Russula 64, 77
puniceus, Hygrophorus 147, 151
pwrû, Mycena 157
purpurascens, Hygrophorus 152
pyrénomycètes 22, 24, 273
pyriforme, Lycoperdon 262
quadrifidus, Coprinus 111
rachodes, Lepiota 102, 104
radicata, Collybia 165
ravenelii, Phallus 259
repanda, Peziza 271
répandu m, Hydnum 251
representaneus, Lactarius 57
resimus, Lactarius 57
resinosus, Polyporus 249
resplendens, Tricholoma 134
Resupinatus 276
retirugis, Panœolus 228
Rhodophyllus 111, 277, 278
rhodopolium, Entoloma 178
Rhodotus, 112, 276
Ripartites 279
rivulosa, Clitocybe 125
rodmani, Agaricus 212
rotula, Marasmius 167, 277
/? 0^/7^5 195, 279
rubescens, Amanita 83, 89
rubinellus, Suillus 240
rubiginosa, Galerina 279, 280
rubrotincta, Russula 11
rudis. Pan us 170
rw/w5, Gyrocephalus 256
rw/w5, Lactarius 39, 42, 58, 59
/?M55w/j 8, 10, 13, 39, 62, 64, 274
russula, Hygrophorus 151
russulacées 39
russule 62
russuloides, Amanita 86, 87, 90
rutilans, Tricholoma 125, 134, 277
rutilons, Tricholomopsis 276
salicinus, Panus 170
sa l ici nus, Pluteus 175
salmoneum, Entoloma 178
sanguifluus, Lactarius 45
saponaceum, Tricholoma 135
sapidus, Pleurotus 108, 110, 111
Sarcoscypha 272
334
INDEX
satyre 257
scabrum, Leccinum 231, 238
scabrum ssp. niveum, Leccinum 238
Schizophyllum 172, 275
Scleroderma 242
scorodonius, Marasmius 168
scrobiculatus, Lactarius 58
sejunctum, Tricholoma 132, 134, 135, 136
semiglobata, Stropharia 215
semilanceata, Psilocybe 278
semilibera, Morchella 269
semiorbicularis, Naucoria 206
semiovatus, Panœolus 227
semisanguineus, Cortinarius 190
sépara ta, Anellaria 228
septentrionale, Hydnum 252
sericeum, Entoloma 178
serissima, Russula 80
serotinus, Pleurotus 111, 187
serrulata, Leptonia 179
siccus, Marasmius 168
silvicola, Agaricus 213
sinapizans, Hebeloma 200
sordida, Russula 68, 78
spathulatus, Pleurotus 110
speciosa, Volvariella 176
speciosus, Hygrophorus 152
speciosus, Lactarius 57
spectabilis. Bolet inus 234
spectabilis, Pholiota 197
sphinctrinus, Panœolus 220, 228
sporange 22
spreta, Amanita 89, 98
spumosa, Flammula 199
squalida, Russula 80
squamosus, Polyporus 250
squarrosa, Pholiota 192, 198, 279
squarroso-adiposa, Pholiota 195
squarrosoides, Pholiota 197, 198
Steccherinum 151
Steinpilz 235
stercoraria, Stropharia 216
stercoreus, Cyathus 260
sterquilinus, Coprinus 11\
stipitaria, Crinipellis 111
stipticus. Panel lus 275
stipticus. Pan us 171
stria tus, Cyathus 259
stricta, Clavaria 254
strobilaceus, Strobilomyces 239
Strobilomyces 230, 238
Stropharia 213, 214, 216, 218, 228, 278
subacutum, Tricholoma 136
subœqualis, Lepista 111, 278
subalbidus, Cantharellus 34
subareolatus, Pleurotus 111
subaureus, Suillus 239
subdulcis, Lactarius 42, 58, 59
subglabripes, Leccinum 238
subhirta, Clitocybe 129
sublateritium, Nœmatoloma 216, 217, 218
subluteus, Suillus 241
submelinoides, Alnicola 280
subnidulans, Phyllotopsis 187
subpalmatus, Pleurotus 108, 112
subplan us, Clitopilus 186
subpurpureus, Lactarius 59
subtomentosus, Xerocomus 141
subvellereus, Lactarius 61
subvelutipes, Bolet us 235
subodorifica, Clitocybe 125
SW/7/M5 239
sulphureum, Tricholoma 132
sulphureus, Polyporus 250
recre//ûr 170, 276
Telamonia 188
tenera, Conocybe 278
tenera, Calera 201
tenuiceps, Russula 78
tenuipes, Xeromphalina 154
tephroleucus, Hygrophorus 149
terreum, Tricholoma 136, 137
tessulatus, Pleurotus 112
theiogalus, Lactarius 42
théléphoracées 23, 25, 33, 35, 252, 254
thyinos, Lactarius 45
tigrinus. Lent inus 169
tomentella, Amanita 89
tomentosulus, Pluteus 175
tomentosus, Gomphidius 230
torminosus, Lactarius 60
torulosus, Panus 171
transmutans, Tricholoma 134, 137
trechispora, Inocybe 279
trémellacées 24, 255
trémellales 24, 255
Tricholoma 17, 113, 128, 130, 131, 133, 135,
137, 138, 152, 273, 275, 276, 277
tricholoma, Ripartites 279
tricholomes 130, 133, 177
Tricholomopsis 125, 135, 276
tricolor, Leucopaxillus 130, 273, 275
tricolor, Tricholoma 129
triplex, Geastrum 260
trivialis, Lactarius 43, 56, 60
7>og/a 173, 276
trompette de la mort 255
trullisata, Laccaria 11 A, 116
tsugœ, Ganoderma lAl, 248
tubœformis, Cantharellus 37, 38
rw^ûna 206, 279
tuberosa, Collybia 165, 166
turpis, Lactarius 56
Tylopilus 241
ulmarius, Pleurotus 111, 112, 113
umbellatus, Polyporus 249
umbellifera, Omphalina 111
umbonata, Cantharellula 275
335
CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX UU C ANAUA
umhonatus. Caniharellus 33, 38, 113, 124, 126
umhrosus, Pluieus 174
unicolor. Pholiota 197
Urnula 111
ustale, Tricholoma 134
uvidus. Laciarius 57, 60
vaccinum, Tricholoma 137
vaginaia, Amanilopsis 93, 98, 274
vaginaia var. alba, Amanilopsis 98
vaginata \2J.fulva, Amanilopsis 98
vaginaia var. livida. Amanilopsis 98
variaia, Russula 78
varius, Laciarius 43, 56
velaiipes. A ma ni la 87, 88, 90, 91
vellerius, Laciarius 44, 61
velulina, Psathy relia 219
velulipes. Collybia 154, 166
velutipes, Flammulina 276
venenala, Galerina 197
venlricosa, Armillaria 106
venlricosipes, Russula 70
vermiflua, Pholiola 198
verna, Amanila 92
vernalis, Kuehneromyces 196
Kerpfl 269
versulus, Crepidotus 207
ve5ca, Russula 79
vesicatoria, Russula 62, 67
vesse-de-loup 23, 81, 185, 242, 257, 258, 259,
260, 262, 263
vesse-de-loup géante 2, 260, 261
veiernosa, Russula 79
vinicolor, Gomphidius 230
violaceus, Cortinarius 190, 280
virescens, Russula 65
virgatum, Tricholoma 136
v/>05a, Amanita 6, 12, 91, 92, 100, 104, 213,
258
volemus, Laciarius 46
I/o/var/û21, 175
Volvariellall, 175, 176, 278
vulpinus, Lenlinus 169
xanlhodermus, Agaricus 209
xanlhogrammus, Agaricus 278
xerampelina, Russula 80
Xerocomus 241
Xeromphalina 153, 154, 275
336
J. \\. (irovcs (1906-1970) a travaille au ministère
fédéral de r Agriculture de 1936 à 1970. En 1951, il
devint le premier chef de la Section de mycologie.
Pendant plus de 30 ans, il fut membre de la Mycological
Socicfy et du Ottawa FicUi Naturalists' Club. Après
avoir obtenu un Ph.D. à Tuniversité de Toronto en 1935,
il devint une autorité mondiale dans le domaine des
champignons cupulaires parasites. Il a publié d'abord
Cueillette des champignons sauvages, puis Champignons
comestibles et vénéneux du Canada destiné aux natura-
listes et aux hôpitaux.
S. A. Redhead est entré à Agriculture Canada en
1977 après avoir obtenu un Ph.D. à l'université de
Toronto. Ses recherches sont orientées surtout en taxo-
nomie des champignons du Canada. M. Redhead a mis
à jour la liste des noms de champignons de la présente
édition.
Dans Champignons comestibles et vénéneux du
Canada, on trouvera les descriptions et les photos de
plus de 300 espèces de champignons communs que l'on
peut trouver au Canada. Chaque description comprend
des commentaires judicieux sur la comestibilité de
l'espèce décrite.
La première partie du livre traite:
• de l'anatomie
• de la cueillette des spécimens et de leur comestibilité
• des dangers d'empoisonnement
• de l'identification
• de la nomenclature
• de la classification des champignons.
On y trouvera également des clés pour la plupart
des genres de champignons qu'on peut trouver au
Canada et des clés pour les espèces qui sont décrites en
détail dans la seconde partie du livre. Un glossaire, des
addenda et un index complètent le tout.
À l'intention des lecteurs francophones, on a
ajouté à la bibliographie de l'édition anglaise quelques
dizaines de titres de publications françaises.
Ce livre de plus de 300 pages comprend 290 photos-
couleurs, 97 photos noir et blanc et 44 planches. La
couverture et le frontispice reproduisent des tableaux
du peintre canadien bien connu Henry A. C. Jackson.