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Full text of "Champignons, comestibles et vénéneux du Canada"

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champignons 

comestibles  et  vénéneux 
du  canada 


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Agriculture 
Canada 


Digitized  by  the  Internet  Archive 

in  2011  with  funding  from 

Agriculture  and  Agri-Food  Canada  -  Agriculture  et  Agroalimentaire  Canada 


http://www.archive.org/details/champignonscomesOOgrov 


champignons 

comestibles  et  vénéneux 
du  canada 


PAGE  DE  COUVERTURE:  Le  Morchella  esculenta  (à  gauche)  et  VAmanita 
muscaria  (à  droite)  sont  tirés  de  dessins  de  Henry  Jackson.  Ils  font  partie  d'une 
collection  de  la  Galerie  nationale  du  Canada  et  lui  ont  été  légués  par 
M"^^  Naomi  Jackson  Groves,  Ph.D. 


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ÀhU\Hr.A  çaesa^g,  (Scop)  Fers- 
Fine  collec.tfuiL  ruade  near 
Ouebec  Cilv  l'v  Dr.f^.RonceneûCi. 


Amanita  caesarea.     Aquarelle  de  Henry  A.C.  Jackson. 


Note  de  l'artiste: 

Amanita  cœsarea  (Scop.)  Pers. 

Beaux  spécimens  récoltés  près 

de  Québec  par  M.  R.  Pomerleau,  Ph.D. 

Juillet  1951 


champignons 

comestibles  et  vénéneux 
du  canada 


J.  W ALTON  GROVES 

Addenda  de  S.  A.  Redhead 

Institut  de  recherches  biosystématiques 

Ottawa  (Ont.) 


Direction  générale  de  la  recherche 
Agriculture  Canada 
Publication  1112 
1981 


'    Ministre  des  Appri)\  isioniicnicnts  cl  Scr\  iccs  Canada  1981 

Rn  veille  au  Canada  par  lenireniise  de  nos 

agents  libraires  agréés 
et  autres  librairies 

ou  par  la  poste  au: 

Centre  d'édition  du  gouvernement  du  Canada 

Approvisionnements  et  Services  Canada 

Ottawa,  Canada.     KIA  ()S9 

N"  de  catalogue  A43-1I12/198IF  Canada:  $12.95 

ISBN  0-660-90741-0  à  l'étranger:  $15.55 

Prix  sujet  à  changement  sans  avis  préalable 


TABLE  DES  MATIERES 

Page 

Remerciements   x 

Introduction 1 

Morphologie  du  champignon 3 

Cueillette  des  champignons 10 

Valeur  nutritive  des  champignons 11 

Intoxications  par  les  champignons 11 

Identification    14 

Nomenclature  19 

Classification    21 

Basidiomycètes   23 

Champignons    24 

Clé  des  genres  d'agaricacées 30 

Cantharellus    33 

Lactarius  38 

Russula    62 

Amanita 80 

Amanitopsis    93 

Limacella 98 

Lepiota 99 

Cystoderma 105 

Armillaria   106 

Pleurotus 108 

Clitocybe  113 

Leucopaxillus   128 

Tricholoma   130 

Melanoleuca   137 

Hygrophorus 139 

Laccaria 152 

Xeromphalina 153 

Mycena    155 

Collybia 157 

Marasmius 166 

Lentinus 168 

Panus 169 

Schizophyllum    172 

Trogia    173 

Pluteus 173 

Volvariella 175 

Entoloma 177 

Leptonia    179 

Nolanea  180 

Clitopilus 185 

Phyllotopsis 187 

Cortinarius    188 

Inocybe    191 

Pholiota 192 


vil 


Page 

Phœolepiota    198 

Flummula    199 

Hebeloma    200 

Conocybe 201 

Naucoria    206 

Tuharia    206 

Crepidotus 207 

Paxillus    208 

Agaricus 209 

Stropharia  213 

Nœmatoloma    216 

Psathyrella 218 

Coprin  us    219 

Panœolus 227 

Pseudocoprinus    228 

Gomphidius 229 

Bolétacées    230 

Boleîinellus   233 

Boletinus   233 

Boletus 235 

Gyroporus 236 

Leccinum 236 

Strobilomyces  238 

Suillus    239 

Tylopilus   241 

Xerocomus    241 

Polyporacées 247 

Ganoderma  248 

Polyporus    248 

Hydnacées  250 

Hydnum 25 1 

Clavariacées    252 

Clavaria  253 

Théléphoracées  254 

Craterellus 254 

Tremellales    255 

Pseudohydnum 255 

Phlogiotis    256 

Auhcularia    256 

Dacrymyces 256 

Gastéromycètes 257 

Mutinus  258 

Dictyophora    259 

Phallus 259 

Cyathus   259 

Geastrum 260 

Calvatia  260 

Bovista 261 

Lycoperdon 262 

viii 


Page 

Ascomycètes   263 

Morchella    268 

Verpa  269 

Gyromitra   269 

Helvella   271 

Peziza 271 

Sarcoscypha    272 

Urnula   272 

Hypomyces   272 

Clé  technique  des  genres  d'agaricacées 273 

Bibliographie  générale 280 

Bibliographie  pour  les  groupes  choisis 283 

Abréviations  des  noms  d'auteurs 319 

Glossaire 320 

Addenda 323 

Mise  à  jour  de  la  nomenclature  et  de  la  taxonomie 325 

Index 329 


IX 


REMERCIEMENTS 

De  nombreuses  personnes  ont  généreusement  prêté  leur  concours  à  la  pré- 
paration de  ce  livre.  J'aimerais  remercier  de  façon  spéciale  A. H.  Smith, 
Ph.D.,  de  l'université  du  Michigan  qui,  en  plus  de  fournir  certaines  des  photo- 
graphies utilisées,  a  lu  la  plus  grande  partie  du  manuscrit  et  m'a  dispensé  une 
foule  de  conseils  utiles.  Sheila  C.  Thompson,  qui  a  déjà  fait  partie  de  cette  Sec- 
tion, m'a  apporté  une  aide  inestimable  au  cours  des  premières  étapes  de  la 
détermination  et  de  la  description  des  espèces.  Mes  collègues  Mildred  Nobles, 
Ph.D.,  et  Ruth  Macrae,  Ph.D.,  ont  relu  certaines  parties  du  manuscrit,  et  mon 
épouse,  Naomi  Groves,  Ph.D.,  a  relu  l'ensemble  du  texte  et  formulé  de  pré- 
cieuses suggestions.  Enfin,  Henry  A.C.  Jackson  m'a  gracieusement  autorisé  à 
reproduire  en  frontispice  son  aquarelle  de  VAmanita  cœsarea. 

Je  remercie  sincèrement  les  personnes  ou  organismes  suivants  qui  m'ont 
permis  d'utiliser  certaines  de  leurs  photographies  dans  le  présent  ouvrage: 

A. H.  Smith,  Ph.D.  —  Figures  52,  56,  64,  79,  145,  155,  160,  198,  255,  266, 
274,  302,  340,  351,  361,  388,  395. 

K.A.  Harrison,  Kentville  (N.-É.)  —  Figures  124,  156,  180,  182,  196,  262, 
291,  332,  335,  353. 

M.  B.T.  Denis,  Ph.D.,  et  son  épouse,  Québec  (Québec)  —  Figures  105, 
107,  110,  112,  342,  343,  344,  347,  348,  349. 

Maria  Pantidou,  Ph.D.,  Ottawa  —  Figures  317,  319,  324. 

Musée  national  du  Canada  —  Figures  90,  91,  92,  126,  127,  128,  303,  304, 
327,  328,  329,  384,  386,  387,  400. 

Sous-Section  de  l'illustration  biologique.  Agriculture  Canada  —  Figures 
174,  175,  396,  397. 

La  traduction  française  a  été  réalisée  par  M.  Jean-Marc  Leduc  du  Service 
de  traduction  d'Agriculture  Canada  et  la  révision  du  texte  traduit  par 
Normand  Rousseau  du  Service  des  programmes  de  recherche. 

J.  Walton  Groves  est  décédé  en  mai  1970. 


INTRODUCTION 

Les  champignons  suscitent  un  intérêt  multiforme.  Le  biologiste  est  sur- 
tout captivé  par  la  diversité  des  espèces,  leur  place  dans  l'économie  de  la  nature 
et  leurs  liens  avec  les  autres  plantes  et  animaux;  l'artiste  ou  le  photographe  y 
voient  une  source  inépuisable  de  formes  et  de  couleurs,  tandis  que  le  chercheur 
médical  espère  en  tirer  de  nouveaux  médicaments.  Toutefois,  le  commun  des 
mortels  s'intéresse  avant  tout  à  leur  valeur  alimentaire.  Déjà  dans  la  Rome 
antique  les  champignons  comestibles  étaient  reconnus  comme  des  mets  de 
choix;  de  nos  jours,  ils  représentent  dans  certaines  parties  du  monde  un 
élément  important  du  régime  alimentaire  de  la  population. 

«Comment  distinguer  un  champignon  comestible  d'un  champignon  véné- 
neux?», demande-t-on  souvent  au  mycologue.  Et  le  profane  espère  générale- 
ment obtenir  de  lui  un  test  simple  ou  quelque  recette  miracle,  attitude  d'autant 
plus  curieuse  qu'elle  ne  semble  pas  exister  pour  les  autres  plantes.  Il  est  rare  en 
effet  que  les  gens  demandent  comment  distinguer  entre  une  baie  comestible  et 
une  autre  toxique,  ou  se  lancent  à  la  recherche  d'un  test  simple  permettant  de 
décider  si  une  feuille  est  comestible  ou  non. 

On  peut  trouver  plusieurs  expHcations  à  une  telle  attitude,  et  l'une  d'entre 
elles  est  sans  doute  la  mise  au  point  assez  tardive  d'un  ensemble  de  connais- 
sances précises  sur  la  structure  et  la  biologie  des  champignons.  Pendant  long- 
temps, les  botanistes  eux-mêmes  ne  les  considéraient  pas  comme  des  plantes 
véritables,  mais  plutôt  comme  des  excroissances  des  végétaux  en  décomposi- 
tion. Leur  apparition  et  leur  disparition  soudaines,  souvent  tard  dans  la 
saison,  sans  semence  ni  autre  moyen  de  reproduction  visible,  leur  association 
fréquente  avec  les  matières  organiques  en  décomposition,  leurs  couleurs  vives, 
leurs  formes  extravagantes  et,  dans  certains  cas,  leurs  propriétés  toxiques  en 
ont  fait  des  objets  mystérieux,  voire  surnaturels. 

Une  superstition  répandue  touchait  les  cercles  de  fée,  ces  cercles  vert  foncé 
qu'on  observe  parfois  dans  le  gazon  et  d'où  émergent  des  champignons.  Nous 
savons  maintenant  qu'ils  résultent  de  la  croissance  excentrique  du  mycélium 
dans  le  sol;  mais,  à  une  certaine  époque,  on  croyait  qu'ils  indiquaient  les 
endroits  où  les  sorcières  avaient  tenu  leurs  sabbats  nocturnes. 

On  trouve  dans  Alice  au  pays  des  merveilles  un  autre  exemple  du  pouvoir 
magique  attribué  aux  champignons.  Il  y  est  dit  que  le  fait  de  prendre  une  bou- 
chée d'un  côté  ou  de  l'autre  d'un  certain  champignon  fait  grandir  ou  rape- 
tisser, si  bien  qu'un  grignotage  judicieux  permet  à  rhéroïne  d'ajuster  sa  taille  à 
volonté. 

Le  mycologue  aborde  bien  sûr  les  champignons  avec  une  attitude  plus 
concrète  et  réaliste,  mais  pour  beaucoup  de  gens,  ceux-ci  ont  conservé  jusqu'à 
un  certain  point  leur  aura  de  mystère.  C'est  peut-être  ce  qui  explique  qu'on 
attende  encore  un  test  magique  permettant  de  séparer  les  bons  des  mauvais. 

Or  il  n'existe  qu'un  test  véritable  pour  savoir  si  un  champignon  —  ou  tout 
autre  végétal  —  est  toxique,  et  c'est  de  le  manger.  S'il  rend  malade  ou  fait 
mourir,  c'est  qu'il  est  toxique.  Notre  connaissance  des  plantes  comestibles  et 

1 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


vénéneuses  s'est  édifiée  en  grande  partie  sur  de  telles  expériences.  On  peut 
penser  qu'au  cours  du  processus  de  civilisation,  l'homme  a,  à  un  moment  ou 
l'autre,  goûté  à  tout  ce  qui  lui  paraissait  comestible,  et  c'est  à  la  lumière  de  ces 
essais  qu'il  a  été  possible  d'établir  que  certaines  espèces  étaient  vénéneuses,  et 
d'autres  comestibles  et  délicieuses,  tout  comme  on  détermine  que  certaines 
baies  sont  toxiques  et  d'autres  inoffensives.  La  comestibilité  d'un  bon  nombre 
d'espèces  de  champignons  nous  est  d'ailleurs  encore  inconnue,  et  il  existe  des 
témoignages  contradictoires  sur  certaines  d'entre  elles. 

Ce  phénomène  peut  avoir  plusieurs  explications.  Il  arrive  parfois  qu'on 
attribue  à  tort  aux  champignons  un  malaise  causé  par  un  autre  facteur.  Il  est 
d'usage  par  exemple  de  frire  les  champignons;  or  l'utilisation  d'une  trop 
grande  quantité  de  beurre  peut  provoquer  des  symptômes  qu'on  est  tenté  de 
mettre  sur  le  compte  des  champignons.  Un  autre  mets  consommé  en  même 
temps  que  les  champignons  peut  aussi  être  la  cause  réelle  des  troubles.  Dans 
certains  cas,  une  erreur  de  détermination  fait  qu'on  tient  la  mauvaise  espèce 
responsable  de  l'intoxication  subie.  La  possibilité  de  réactions  allergiques  aux 
champignons  n'est  pas  à  exclure  non  plus;  elles  expliqueraient  que  certaines 
personnes  ressentent  des  malaises  à  consommer  telles  sortes  de  champignons, 
et  d'autres  non.  Par  ailleurs,  la  toxicité  de  certaines  espèces  de  champignons 
peut  être  reliée  à  des  facteurs  géographiques.  Un  champignon  comestible, 
jeune  et  frais  peut  devenir  toxique  en  vieillissant  et  en  se  décomposant.  Enfin, 
le  mode  de  préparation  ou  de  cuisson  peut  détruire  une  substance  toxique  pré- 
sente dans  le  spécimen  cru. 

Chacune  de  ces  raisons  suffit  à  expliquer  qu'un  champignon  soit  déclaré 
tantôt  comestible  tantôt  vénéneux.  Tant  qu'il  n'a  pas  été  établi  hors  de  tout 
doute  qu'une  espèce  est  comestible,  on  doit  la  tenir  pour  suspecte. 

En  fin  de  compte,  toute  règle  en  cette  matière  se  ramène  au  simple  bon 
sens:  ne  consommer  que  les  espèces  bien  connues  et  rejeter  toutes  les  autres. 
Quiconque  peut  apprendre  à  reconnaître  une  framboise  ou  un  bleuet  et  à  éviter 
les  baies  qu'il  ne  connaît  pas  peut  aussi  en  venir  à  déterminer  plusieurs  espèces 
communes  de  champignons,  telles  que  l'agaric  champêtre  {Agaricus  cam- 
pes tris)  y  la  chanterelle  comestible  {Cantharellus  cibarius),  le  coprin  chevelu 
{Coprinus  comatus),  le  lactaire  délicieux  {Lactarius  deliciosus),  la  lépiote 
élevée  {Lepiota  procerà),  la  morille  ronde  {Morchella  esculenta),  et  la  vesse-de- 
loup  géante  (Cahatia  giganteà),  pour  n'en  nommer  que  quelques-unes. 

On  recommande  de  laisser  de  côté  tout  champignon  qui  n'a  pu  être  déter- 
miné avec  certitude;  et  vu  les  très  grands  dangers  que  représentent  les  espèces 
mortelles  d'Amanita,  il  est  impérieux  d'apprendre  à  reconnaître  les  caractères 
de  ce  genre  afin  de  l'éviter.  À  force  de  cueillir  et  d'étudier  différentes  espèces, 
l'amateur  peut  élargir  progressivement  ses  choix.  Certains  se  contentent 
d'ailleurs  de  pouvoir  reconnaître  quelques  espèces,  tandis  que  d'autres  veulent 
aller  plus  loin.  Quoi  qu'il  en  soit,  la  prudence  est  de  mise  lorsqu'on  essaie  une 
nouvelle  espèce  car  des  réactions  allergiques  sont  toujours  possibles.  Le 
mycophage  en  vient  toutefois  à  apprécier  en  toute  quiétude  une  foule  de  cham- 


MORPHOLOGIE  DU  CHAMPIGNON 


pignons  délicieux,  pour  peu  qu'il  sache  écarter  avec  certitude  les  amanites  et 
qu'il  s'en  tienne  aux  espèces  comestibles  qui  lui  sont  familières. 

Bien  que  la  valeur  gastronomique  des  champignons  constitue  leur  prin- 
cipal attrait,  d'autres  aspects  retiennent  aussi  l'attention.  L'exubérance  de 
leurs  formes  et  de  leurs  couleurs,  la  multiplicité  des  espèces,  les  rapports 
passionnants  qu'elles  entretiennent  avec  les  autres  plantes,  et  les  particularités 
de  leurs  habitats  sont  autant  d'invitations  à  en  poursuivre  l'étude. 

Un  attrait  supplémentaire  de  la  cueillette  des  champignons  est  que  l'on 
peut  revenir  très  souvent  au  même  endroit  et  découvrir  chaque  fois  des  espèces 
différentes.  Bien  sûr,  certains  champignons  communs  s'y  retrouvent  d'une  fois 
à  l'autre;  mais  il  est  probable  qu'il  y  ait  du  nouveau  à  chaque  occasion,  surtout 
si  les  conditions  météorologiques  ont  changé.  Il  semble  que  certaines  espèces 
ne  fructifient  qu'à  de  longs  intervalles,  atteignant  parfois  plusieurs  années,  si 
bien  qu'on  peut  toujours  tomber  sur  une  espèce  rare  et  inhabituelle,  même  en 
terrain  connu. 

Les  champignons  jouent  par  ailleurs  un  rôle  important  dans  l'économie 
de  la  nature.  L'une  de  leurs  principales  fonctions  est  de  contribuer  à  la  décom- 
position de  la  matière  organique  et  de  rendre  au  sol  des  éléments  nutritifs 
essentiels.  Une  fois  cette  fonction  reconnue,  on  comprend  et  accepte  mieux 
leur  association  fréquente  avec  les  matières  en  décomposition.  Certains  cham- 
pignons vivent  en  symbiose  avec  des  arbres  et  forment  avec  leurs  racines  des 
associations,  appelées  «mycorhizes»,  qui  sont  même  parfois  essentielles  à  leur 
croissance  normale.  Enfin,  ces  dernières  années,  on  s'est  tourné  vers  les  cham- 
pignons comme  sources  possibles  de  substances  antibiotiques,  et  les  neuropsy- 
chiatres étudient  la  possibihté  de  tirer  des  champignons  hallucinogènes  du 
Mexique  un  tranquillisant  qui  ne  créerait  pas  d'accoutumance.  Mais  les  recher- 
ches de  ce  type  n'en  sont  encore  qu'à  leur  début. 

Vu  la  richesse  de  notre  flore  fongique,  il  est  important  de  souligner  qu'un 
ouvrage  comme  celui-ci  doit  laisser  de  côté  beaucoup  plus  d'espèces  qu'il  n'en 
étudie.  Il  faut  donc  faire  preuve  de  prudence  dans  la  détermination  des 
espèces.  Si  les  caractères  d'un  spécimen  donné  ne  concordent  pas  parfaitement 
avec  sa  description,  il  y  a  de  bonnes  chances  pour  qu'il  appartienne  à  une 
espèce  qui  n'est  pas  traitée  dans  ce  livre;  il  serait  donc  sage  de  s'abstenir  de  le 
consommer. 


MORPHOLOGIE  DU  CHAMPIGNON 

La  plupart  des  gens  ont  une  idée  générale  de  ce  qu'est  un  champignon, 
mais  la  définition  de  ce  terme  varie  souvent  selon  les  personnes.'  L'acception 
sans  doute  la  plus  courante  correspond  à  la  description  de  l'agaric  champêtre 


'  L'auteur  fait  ici  une  distinction  entre  «fungi»,  qui  désigne  l'ensemble  des  champignons,  et  «mushroom»,  qui  a 
un  sens  plus  restreint  et  vise  uniquement  les  champignons  supérieurs  à  lamelles.  Nous  rendons  le  premier  de  ces 
termes  par  «champignons»,  et  le  second  par  «agaricacées»  ou  «agarics»  (note  de  traduction). 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VENENEUX  DU  CANADA 

OU  du  champignon  de  couche,  soit  une  fructification  qui  comprend  un  pied 
plus  ou  moins  évident  et  un  chapeau  étalé  qui  recouvre  une  série  de  feuillets 
minces  rayonnants,  appelés  lamelles. 

Lorsqu'il  classe  les  champignons  ou  les  autres  plantes,  le  botaniste  essaie 
de  grouper  les  formes  apparentées.  Ainsi,  on  estime  que  les  champignons  à 
lamelles  ont  plus  d'affinités  entre  eux  qu'avec  ceux  des  autres  types,  et  on  les 
réunit  dans  une  même  famille  sous  le  nom  d'agaricacées.  La  définition  cou- 
rante du  champignon  s'applique  en  gros  à  cette  famille. 

D'autres  appellations  populaires,  comme  «pain  du  diable»,  s'appliquent 
aux  espèces  vénéneuses  ou  encore  à  toutes  les  espèces  sauf  le  champignon  cul- 
tivé. Elles  n'ont  aucun  fondement  botanique  car  des  espèces  étroitement  appa- 
rentées peuvent  être  aussi  bien  comestibles  que  vénéneuses;  il  vaut  donc  mieux 
parler  simplement  de  champignons  comestibles  et  vénéneux. 

La  structure  que  nous  appelons  champignon  n'est  en  fait  que  l'appareil  de 
reproduction  de  la  plante.  Sa  partie  végétative  se  compose  d'un  réseau  de  fila- 
ments ténus  ou  de  cordonnets  qui  se  ramifient  à  travers  le  sol,  le  fumier  ou  le 
substrat  sur  lequel  il  se  développe.  On  appelle  mycélium  la  partie  végétative  du 
champignon;  c'est  le  «blanc»  que  les  champignonnistes  utilisent  pour  ense- 
mencer leurs  couches.  Après  une  période  de  croissance  et  de  constitution  de 


Chapeau 


Lamelles 


Voile  partiel 

qui  devient  l'anneau 


Pied 


Volve 


FiG.  1,  ce  diagramme  d'une  amanite  en  coupe  montre  les  principales  parties  d'un  champi- 
gnon: à  gauche,  jeune  spécimen;  à  droite,  spécimen  adulte. 


MORPHOLOGIE  DU  CHAMPIGNON 


réserves,  le  mycélium  produit,  lorsque  les  conditions  de  température  et  d'humi- 
dité sont  favorables,  une  fructification  qu'on  appelle  champignon. 

Un  diagramme  d'une  amanite  en  coupe  (fig.  1)  illustre  les  principales  par- 
ties d'un  champignon.  La  fructification  comprend  une  sorte  de  tige,  appelée 
pied  ou  stipe,  qui  porte  un  chapeau  étalé  en  forme  de  parapluie;  sous  celui-ci  se 
trouvent  les  feuillets  ou  lamelles.  Chez  certains  champignons,  en  particulier 
ceux  qui  poussent  sur  le  bois,  le  pied  peut  être  absent;  on  dit  alors  que  le  cha- 
peau est  sessile  (fig.  10,  p.  5).  Le  chapeau  est  le  plus  souvent  circulaire,  mais  il 
peut  être  légèrement  irrégulier  ou  même  adopter  des  formes  rappelant  un  éven- 
tail, une  oreille  ou  parfois  une  tablette.  Les  lamelles  rayonnent  du  pied  vers  la 
périphérie;  elles  s'écartent  parfois  de  leur  forme  typique,  qui  se  caractérise  par 
une  ou  plusieurs  séries  de  feuillets  bien  distincts,  pour  n'être  plus  que  de  légers 
repHs  à  la  surface  inférieure  du  chapeau. 


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16 


Fig.  2  à  9,  ces  diagrammes  illustrent  divers  termes  utilisés  pour  décrire  la  forme  du  chapeau: 
2,  conique;  3,  convexe;  4,  campanule;  5,  mamelonné  ou  omboné;  6,  plan;  7,  ombiliqué;  8, 
déprimé;  9,  infundibuliforme. 

Fig.  10,  ce  diagramme  illustre  une  fructification  sessile;  le  pied  fait  défaut  et  le  champignon 
pousse  directement  sur  un  tronc  d'arbre. 

Fig.  11  à  16,  ces  diagrammes  illustrent  divers  termes  utilisés  pour  décrire  le  mode  d'insertion 
des  lamelles:  11,  libres;  12,  adnexées;  13,  adnées;  14,  sinuées;  15,  décurrentes;  16,  sécédentes. 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VENENEUX  DU  CANADA 


Chez  certaines  espèces,  la  jeune  fructification  est  à  Torigine  toute  recou- 
verte d'une  membrane  protectrice,  appelée  voile  universel  ou  volve,  dont  elle 
émerge  par  la  suite  en  la  déchirant;  les  vestiges  du  voile  universel  peuvent  alors 
prendre  la  forme  d'une  gaine  entourant  la  base  du  pied.  La  volve  n'est  pas  pré- 
sente chez  tous  les  champignons,  mais  elle  constitue  un  important  caractère 
permettant  de  reconnaître  le  dangereux  genre  Amanita.  On  trouve  chez  celui-ci 
deux  types  de  volve.  Le  premier  se  rencontre  par  exemple  chez  VA.  virosa:  la 
volve  se  fend  au  sommet  et  demeure  à  la  base  du  pied  comme  une  membrane 
lâche  en  forme  de  coupe.  En  revanche,  chez  VA.  muscaria,  la  membrane 
adhère  à  la  fructification  et  croît  plus  ou  moins  avec  elle.  Lorsque  le  champi- 
gnon grossit,  la  volve  se  déchire  autour  de  la  marge  du  chapeau  plutôt  qu'en 
son  sommet.  Une  partie  de  celle-ci  demeure  à  la  surface  du  chapeau  où  elle 
forme  des  verrues  en  se  désagrégeant;  l'autre  adhère  étroitement  à  la  base  du 
pied  où  elle  prend  l'aspect  d'une  série  de  bourrelets  ou  de  plaques,  ou  encore 
d'une  guêtre  appliquée.  Ce  second  type  de  volve  est  plus  difficile  à  reconnaître 
sur  le  terrain,  et  il  faut  vérifier  avec  soin  si  elle  est  présente  ou  non. 

Chez  certaines  espèces,  les  lamelles  sont  d'abord  recouvertes  d'une  couche 
de  tissu,  appelée  voile  partiel,  qui  s'étend  de  la  marge  du  chapeau  jusqu'au 
pied.  Lorsque  le  chapeau  grossit,  le  voile  partiel  se  déchire  habituellement  à  la 
marge  et  demeure  attaché  au  pied  où  il  forme  un  anneau.  Il  arrive  aussi  qu'il  se 
déchire  au  pied  et  demeure  attaché  à  la  marge  du  chapeau,  qui  est  alors  décrite 
comme  appendiculée.  Certains  genres,  tel  V Amanita,  possèdent  à  la  fois  un 
voile  universel  et  un  voile  partiel,  d'autres,  tel  VAgaricus,  n'ont  que  le  voile 
partiel,  et  d'autres  enfin,  comme  le  Clitocybe,  sont  dépourvus  de  l'un  comme 
de  l'autre. 

L'existence  d'un  voile  partiel,  que  révèle  chez  le  champignon  adulte  la 
présence  d'un  anneau,  est  souvent  un  caractère  utile  pour  distinguer  les  genres. 
On  doit  toutefois  être  prudent  dans  l'appréciation  de  ce  caractère  puisque  chez 
certaines  espèces  l'anneau  est  très  délicat  et  peut  disparaître  vite.  Il  est  donc 
recommandé  d'examiner  de  jeunes  spécimens  afin  d'étabhr  avec  certitude  s'il  y 
a  un  anneau. 

Le  chapeau,  les  lamelles,  le  pied,  la  volve  et  l'anneau  constituent  les  prin- 
cipaux organes  macroscopiques  du  champignon.  Leurs  variations  de  forme,  de 
couleur,  de  texture,  de  dimensions,  etc.,  jouent  un  rôle  de  premier  plan  dans  la 
détermination  des  espèces.  D'autres  caractères  ne  s'observent  toutefois  qu'au 
microscope  et  les  taxonomistes  ont  tendance  à  y  recourir  de  plus  en  plus  pour 
distinguer  des  espèces  voisines  et  cerner  les  liens  qui  existent  entre  les  espèces  et 
les  genres. 

Il  n'est  pas  question  ici  de  nous  attarder  beaucoup  sur  les  caractères 
microscopiques  du  champignon,  mais  on  ne  peut  éviter  d'en  faire  état  si  on 
veut  comprendre  la  fonction  de  la  fructification  qui  est  de  disséminer  les 
spores. 

Les  champignons  produisent  en  général  des  spores  de  formes  très  variées; 
mais  dans  le  cas  des  agaricacées,  elles  sont  habituellement  constituées  d'une 
seule  cellule  minuscule,  mesurant  rarement  plus  de  1/50  de  millimètre  et  la 


MORPHOLOGIE  DU  CHAMPIGNON 


plupart  du  temps  beaucoup  moins.  On  ne  peut  les  discerner  individuellement  à 
l'œil  nu,  et  elles  se  présentent  plutôt  comme  une  poudre  blanche  ou  colorée. 
Leur  taille,  leur  forme  et,  dans  certains  cas,  leur  relief  jouent  un  rôle  important 
dans  l'identification  des  espèces,  mais  ces  caractères  ne  s'observent  qu'au 
microscope. 

Les  dimensions  des  spores  sont  d'habitude  exprimées  en  }jim  (microns), 
c'est-à-dire  en  millièmes  de  millimètre.  Ainsi,  lorsqu'on  dit  qu'une  spore 
mesure  10  i^m  de  longueur,  cela  correspond  à  10/ 1000  ou  1  / 100  de  millimètre. 

Pour  mesurer  des  objets  de  cette  dimension,  on  insère  un  disque  de  verre 
gradué  dans  l'oculaire  du  microscope,  et  on  en  étalonne  soigneusement 
l'échelle  au  moyen  d'une  lamelle  spéciale  divisée  avec  précision  en  dixièmes  et 
centièmes  de  millimètre.  Une  fois  qu'on  a  établi  à  quoi  correspond  chaque 
division  de  l'oculaire  micrométrique,  on  peut  mesurer  les  spores  directement 
sur  des  lamelles  ordinaires. 


17    "  18 


20  ^21     ^22     "23      24 


#lf^% 


^-4  Vv  A.^ 


25     26   27  2829  30  31     32     33     34     35       36 


FiG.  17  à  24,  ces  dessins  semi -schématiques  illustrent  certains  types  de  cystides:  17,  fusi- 
forme-lancéolé;  18,  en  bouteille;  19,  capité-incrusté;  20,  cornu;  21,  bombé-fusiforme;  22, 
claviforme  avec  diverticules  au  sommet;  23,  cylindrique,  obtus  avec  pointe  mucronée;  24,  en 
quille. 

FiG.  25  à  36,  ces  dessins  semi-schématiques  illustrent  divers  types  de  spores:  25,  globuleux; 
26,  ovoïde,  27,  ellipsoïde;  28,  ellipsoïde-fusiforme;  29,  cylindrique;  30,  allantoïde;  31,  ellip- 
soïde à  sommet  tronqué;  32,  strié  longitudinalement;  33,  anguleux;  34,  tuberculeux;  35, 
réticulé;  36,  échinulé. 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VENENEUX  DU  CANADA 


En  germant,  la  spore  lance  un  fil  ténu  appelé  hyphe.  Celle-ci  s'allonge 
rapidement,  se  cloisonne  transversalement  et,  devenue  pluricellulaire,  se 
ramifie  à  plusieurs  reprises  pour  produire  un  feutrage  d'hyphes  appelé 
mycélium.  C'est  la  partie  végétative  du  champignon  d'où  émerge  la  fructifica- 
tion. On  l'appelle  le  réceptacle.  Celui-ci  se  compose  d'hyphes  en  forme  de  fila- 
ments entrelacés,  ramifiés  et  cloisonnés,  bien  que  chez  certains  groupes, 
comme  le  Lactarius  et  le  Russula,  on  observe  aussi  des  cellules  arrondies,  bap- 
tisées sphérocystes,  dans  le  tissu. 

La  structure  des  lamelles  présente  un  intérêt  particulier  puisque  c'est  là 
que  les  spores  sont  produites.  Observées  en  coupe,  les  lamelles  apparaissent 
plus  ou  moins  cunéiformes  ou  triangulaires.  Les  spores  sont  produites  à  leur 
surface  externe  sur  une  assise  bien  définie  appelée  hyménium;  la  partie  cen- 
trale, ou  trame,  se  compose  d'hyphes  plus  ou  moins  emmêlées  (fig.  42,  p.  9). 
L'hyménium  comprend  des  basides,  des  paraphyses  et  parfois  des  cystides.  Les 
basides  sont  les  cellules  où  les  spores  sont  produites;  elles  sont  surmontées  de 
quatre  pédicelles  ou  stérigmates  qui  portent  chacun  une  spore.  On  trouve  aussi 
parmi  les  basides  des  cellules  de  même  forme  mais  stériles  et  dépourvues  de 
stérigmates:  il  s'agit  des  paraphyses.  Il  semble  que  leur  fonction  soit  de  tenir 
les  basides  suffisamment  écartées  pour  éviter  que  les  spores,  qui  sont  légère- 
ment gluantes,  ne  s'agglutinent.  Chez  certains  champignons,  on  observe  en 
outre  des  cellules  spécialisées,  de  tailles  et  de  formes  diverses,  qui  font  saillie 
sur  l'hyménium:  ce  sont  les  cystides.  Elles  peuvent  être  arrondies,  pointues, 
parfois  incrustées,  à  cloisons  épaisses  ou  minces,  et  de  formes  très  diverses; 
mais  leurs  caractères  sont  habituellement  constants  à  l'intérieur  de  chaque 
espèce.  Ces  cellules  peuvent  aussi  se  trouver  à  la  surface  du  chapeau  ou  sur  le 
pied.  Leur  fonction  exacte  demeure  incertaine,  mais  leur  présence  facilite 
grandement  la  détermination  des  espèces. 


FiG.  37  à  40,  ces  dessins  semi-schématiques  illustrent  divers  types  de  basides:  37,  baside 
d'agaricacée  dont  a)  spore,  b)  stérigmate  et  c)  baside;  38,  baside  de  trémellacée  avec  cloisons 
longitudinales;  39,  baside  profondément  bifurquée  de  dacrymycétacée;  40,  baside  d'auricula- 
riacée  avec  cloisons  transversales. 

FiG.  41,  ce  dessin  semi-schématique  illustre:  a)  un  asque  renfermant  des  ascospores;  b)  une 
paraphyse. 

FiG.  42,  ce  diagramme  illustre  une  petite  section  d'une  lamelle:  a)  cystide;  b)  paraphyses; 
c)  baside;  d)  trame. 

FiG.  43,  ce  diagramme  montre  une  apothécie  en  coupe  transversale:  a)  hyménium  composé 
d'asques  et  de  paraphyses;  b)  hypothèce;  c)  pied. 

FiG.  44,  ce  diagramme  montre  un  périthèce  en  coupe  transversale:  a)  ostiole;  b)  paroi  du 
périthèce;  c)  asques  et  paraphyses. 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


CUEILLETTE  DES  CHAMPIGNONS 

La  cueillette  des  champignons  n'exige  qu'un  équipement  relativement 
simple,  soit  un  panier,  de  préférence  large  et  assez  profond,  un  couteau  tran- 
chant, quelques  sacs  de  papier  ou  de  plastique  et  du  papier  paraffiné.  On 
recommande  de  se  procurer  une  bonne  loupe,  d'un  grossissement  de  10  à  14 
fois,  et  de  prendre  avec  soi  un  calepin  et  un  crayon  pour  noter  certains  détails 
sur  le  terrain.  Il  est  toujours  plus  facile  de  décrire  sur  place  l'endroit  de  la  cueil- 
lette, l'habitat  du  champignon,  son  association  éventuelle  avec  certaines 
essences  forestières,  et  ainsi  de  suite;  on  peut  aussi  en  profiter  pour  noter  cer- 
tains caractères  comme  la  couleur,  le  goût,  l'odeur,  etc.  Lorsque  les  cham- 
pignons sont  récoltés  avec  soin  et  examinés  sans  tarder,  la  rédaction  de  notes 
détaillées  peut  attendre  le  retour  à  la  maison:  l'important  est  d'obtenir  le  plus 
tôt  possible  des  données  précises  sur  les  spécimens  à  déterminer. 

La  méthode  de  cueillette  varie  quelque  peu  suivant  le  but  poursuivi.  Il 
convient  de  récolter  avec  grand  soin  les  spécimens  destinés  à  l'étude  et  à  la 
détermination.  Il  faut  alors  recueillir  toute  la  fructification,  y  compris  la  base 
du  pied,  qui  doit  au  besoin  être  dégagée.  On  peut  placer  les  champignons 
séparément  dans  des  sacs  de  papier,  de  préférence  enveloppés  dans  du  papier 
paraffiné.  La  meilleure  façon  de  procéder  consiste  à  coucher  le  spécimen  sur 
une  feuille  de  papier  paraffiné,  à  rouler  celle-ci  de  manière  à  former  un 
cylindre  et  à  tortiller  les  bouts  de  ce  dernier.  On  peut  ensuite  ranger  les 
cylindres  dans  le  panier  ou  les  placer  dans  un  grand  sac  de  papier  sans  risquer 
d'endommager  ou  de  mêler  la  récolte. 

On  recommande  de  placer  debout  dans  le  panier  les  champignons  qu'on 
prévoit  photographier.  C'est  la  meilleure  façon  de  les  conserver  intacts. 

Il  faut  tenir  séparées  les  espèces  différentes.  On  peut  raisonnablement 
supposer  que  les  spécimens  qui  se  ressemblent  et  poussent  en  touffes  ou  très 
près  les  uns  des  autres  appartiennent  à  la  même  espèce;  mais  une  telle  hypo- 
thèse devient  hasardeuse  lorsqu'il  s'agit  de  champignons  solitaires  répartis  sur 
une  surface  de  plusieurs  mètres  carrés.  Les  genres  Russula,  Cortinarius  et 
Inocybe,  en  particulier,  présentent  souvent  des  spécimens  très  semblables  dont 
les  caractères  microscopiques  peuvent  toutefois  se  révéler  fort  différents.  On 
ne  devrait  jamais  placer  dans  le  même  panier  des  champignons  non  emballés 
d'espèces  différentes,  car  les  spores  des  uns  peuvent  se  déverser  sur  les  lamelles 
des  autres,  créant  de  la  sorte  beaucoup  de  confusion. 

Dans  la  mesure  du  possible,  il  vaut  mieux  récolter  un  certain  nombre 
d'exemplaires  de  la  même  espèce,  de  très  jeunes  spécimens  même,  et  d'éliminer 
les  champignons  trop  vieux  ou  infestés  de  larves  d'insectes,  surtout  si  la  récolte 
est  destinée  à  la  table. 

L'idéal  est  sans  doute  de  récolter  les  champignons  le  matin,  puis  de  les 
examiner  l'après-midi.  Si  cela  n'est  pas  possible,  la  plupart  des  gros  champi- 
gnons charnus  se  conserveront  assez  bien  jusqu'au  lendemain  dans  un  endroit 
frais.  En  revanche,  certaines  espèces  plus  délicates,  celles  du  Coprinus  par 
exemple,  doivent  être  examinées  sans  attendre. 

10 


INTOXICATIONS  PAR  LES  CHAMPIGNONS 


Lorsque  le  récolteur  est  bien  certain  de  reconnaître  une  espèce  comestible, 
il  peut  la  cueillir  pour  la  table.  À  cette  fin,  il  est  recommandé  de  couper  le 
champignon  bien  au-dessus  du  sol  pour  éviter  de  salir  le  reste  de  la  récolte,  et 
de  toujours  vérifier  s'il  ne  s'agit  pas  d'une  amanite  et  s'il  n'y  a  pas  de  volve 
enfouie  dans  le  sol.  Choisir  des  spécimens  jeunes  et  sains;  rejeter  ceux  qui  sont 
trop  vieux.  Couper  le  champignon  en  deux  afin  d'en  examiner  la  chair;  la 
présence  de  piqûres  ou  de  galeries  indique  une  infestation  par  des  larves 
d'insectes. 

Lorsque  les  champignons  sont  ainsi  récoltés  pour  usage  gastronomique,  il 
est  préférable  de  séparer  les  espèces;  souvent  leur  texture  diffère,  et  certaines 
d'entre  elles  nécessitent  une  cuisson  plus  longue.  Il  est  loisible  de  cuire 
ensemble  des  champignons  de  même  texture;  mais  lorsqu'on  a  pris  l'habitude 
de  séparer  chaque  espèce  au  moment  de  la  récolte,  on  est  plus  porté  à  examiner 
avec  soin  chaque  spécimen,  et  on  s'expose  moins  à  cueillir  par  erreur  un  cham- 
pignon vénéneux. 

VALEUR  NUTRmVE  DES  CHAMPIGNONS 

Les  champignons  sont  depuis  longtemps  estimés  pour  leur  goût  agréable, 
mais  leur  valeur  nutritive  est  souvent  controversée.  Or,  plusieurs  analyses  chi- 
miques de  la  composition  des  champignons  ont  été  publiées  récemment,  et 
toutes  s'entendent  pour  leur  reconnaître  certaines  qualités  comme  aliments. 

Les  chiffres  varient  quelque  peu  suivant  les  espèces  et  les  sources,  mais  en 
gros,  on  peut  dire  que  les  champignons  renferment  S9%  d'eau,  3^o  de  pro- 
téines, 0,4%  de  matière  grasse,  6%  d'hydrates  et  carbone  et  environ  1%  de 
minéraux.  Ils  ne  se  comparent  certes  pas  aux  viandes  comme  sources  pro- 
téiques,  d'autant  plus  que  leurs  protéines  ne  se  présentent  pas  toujours  sous 
une  forme  assimilable,  mais  ils  n'en  fournissent  pas  moins  un  bon  apport  de 
certains  minéraux,  tels  le  fer  et  le  cuivre. 

On  a  aussi  découvert  que  les  champignons  étaient  riches  en  vitamine  C 
(acide  ascorbique),  en  niacine  et  en  acide  pantothénique,  et  qu'ils  retenaient 
bien  ces  éléments  nutritifs  lors  de  la  cuisson,  de  la  mise  en  conserve  et  de  la 
dessiccation. 

En  revanche,  leur  valeur  calorique  est  faible,  soit  quelque  30  calories  par 
100  g,  à  moins  bien  sûr  qu'on  ne  les  apprête  dans  beaucoup  de  beurre. 

Dans  l'ensemble,  on  peut  affirmer  qu'outre  leurs  quaHtés  gastronomi- 
ques, les  champignons  ont  une  valeur  nutritive  et  des  teneurs  en  vitamines  qui 
se  comparent  avantageusement  à  celles  de  la  plupart  des  légumes. 

INTOXICATIONS  PAR  LES  CHAMPIGNONS 

Chez  beaucoup  de  gens,  la  peur  des  intoxications  fongiques  est  telle 
qu'elle  les  pousse  à  redouter  tous  les  champignons.  Cette  attitude  est  dans  une 
bonne  mesure  justifiée  par  le  pourcentage  élevé  d'intoxications  mortelles 
causées  par  les  amanites  et,  à  moins  d'être  en  mesure  de  reconnaître  le  genre 

11 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


Amanita,  il  est  certes  sage  de  rejeter  tout  champignon  inconnu.  Aucun  cas 
d'empoisonnement  par  les  champignons  ne  devrait  être  traité  à  la  légère  et  il 
convient  de  s'assurer  sans  délai  une  aide  médicale. 

L'exposé  suivant  des  intoxications  fongiques  s'inspire  surtout  de  l'étude 
de  Pilât  (1954)  qui  n'en  distingue  pas  moins  de  sept  types  différents. 

Les  champignons  du  groupe  de  V Amanita  phalloïdes  sont  sans  contredit  à 
l'origine  des  plus  dangereux  accidents.  L'/l.  phalloïdes  est  une  espèce  olive 
verdâtre  dont  le  chapeau  est  orné  de  fibrilles  noirâtres  rayonnantes.  Il  ne 
semble  pas  exister  au  Canada,  mais  notre  espèce  blanche,  VA.  virosa,  est  tout 
aussi  mortelle.  Suivant  Ramsbottom  (1953),  les  espèces  de  ce  groupe  sont 
responsables  de  90%  des  décès  reliés  aux  intoxications  fongiques.  Le  ridicule 
de  la  superstition  voulant  qu'un  champignon  qui  se  pèle  facilement  soit  sans 
danger  saute  aux  yeux  ici  puisque  ces  espèces  d'amanites  répondent  à  cette 
définition.  Les  champignons  du  type  A.  phalloïdes  sont  si  toxiques  que  même 
de  très  faibles  quantités  peuvent  se  révéler  fatales.  Le  danger  se  trouve  accru 
du  fait  que  leur  goût  n'est  apparemment  pas  désagréable  et  qu'il  faut  compter 
de  8  à  12  h,  ou  parfois  même  davantage,  avant  que  les  symptômes  se  manifes- 
tent. À  ce  moment,  le  poison  a  déjà  été  absorbé  dans  le  sang,  et  il  est  trop  tard 
pour  recourir  au  lavage  d'estomac  ou  à  des  mesures  analogues. 

Les  symptômes  généraux  de  ce  type  d'empoisonnement  sont  les  suivants: 
violentes  douleurs  abdominales,  vomissements,  sueurs  froides,  diarrhée  et  soif 
inextinguible.  Il  y  a  en  général  rémission  après  un  certain  temps,  mais  les 
symptômes  reviennent  par  la  suite  avec  plus  d'intensité;  le  foie  est  atteint  ainsi 
que  le  système  nerveux.  Le  patient  souffre  beaucoup  et  l'intoxication  peut  con- 
duire au  délire,  à  un  coma  profond  et  finalement  à  la  mort. 

Les  premières  études  sur  la  nature  du  poison  ont  permis  de  déceler  au 
moins  deux  substances  toxiques  chez  VA.  phalloïdes.  L'une  d'elles  est  détruite 
par  la  chaleur  mais  pas  l'autre  et  cette  dernière,  appelée  amatoxine,  est  à 
l'origine  de  la  plupart  des  cas  d'intoxication.  Des  études  ultérieures  ont  révélé 
qu'il  s'agissait  d'un  complexe  de  trois  substances,  soit  l's^-amanitine,  la 
B-amanitine  et  la  phalloïdine,  toutes  trois  très  toxiques. 

Bien  que  dans  les  empoisonnements  de  ce  type  le  pourcentage  de  mortalité 
soit  très  élevé,  trois  méthodes  de  traitement  ont  été  utilisées  avec,  semble-t-il, 
un  certain  succès. 

L'Institut  Pasteur  à  Paris  a  mis  au  point  un  sérum  en  immunisant  des  che- 
vaux. On  dit  qu'il  donne  de  bons  résultats  lorsqu'il  est  administré  assez  tôt  par 
injection  hypodermique  ou  intraveineuse.  Toutefois,  vu  la  rareté  et  le  caractère 
sporadique  de  ce  type  d'empoisonnement,  il  n'est  pas  toujours  facile  de 
trouver  du  sérum  frais. 

La  seconde  méthode  consiste  à  administrer  des  injections  de  glucose  en 
solution  saline  normale.  Ce  traitement  se  fonde  sur  le  fait  que  l'intoxication 
provoquée  par  V Amanita  endommage  le  foie  et  les  reins  en  abaissant  sensible- 
ment le  taux  de  sucre  dans  le  sang.  Les  injections  peuvent  contribuer  à  rétablir 
la  glycémie  normale  et  modifier  l'effet  du  poison.  On  a  utilisé  aussi  la  solution 

12 


INTOXICATIONS  PAR  LES  CHAMPIGNONS 


saline  seule.  Le  traitement  doit  être  administré  par  voie  hypodermique  plutôt 
qu'orale,  car  l'intoxication  s'accompagne  d'habitude  de  vomissements. 

La  troisième  méthode  peut  sembler  farfelue,  mais  on  a  allégué  qu'elle 
donnait  certains  résultats.  Elle  part  de  l'idée  que  les  sécrétions  gastriques  du 
lapin  doivent  pouvoir  neutraliser  le  poison  de  l'amanite.  La  recette  est  la  sui- 
vante: prendre  trois  estomacs  et  sept  cervelles  de  lapin,  puis  les  hacher  fine- 
ment afin  d'en  faire  une  pâte  ou  des  boulettes  que  le  patient  devra  manger 
crues.  Il  est  loisible  d'y  ajouter  du  sucre  ou  de  la  confiture  pour  en  faciliter 
l'ingestion;  le  sucre  lui-même  peut  d'ailleurs  être  bénéfique.  La  presse  a 
accordé  une  certaine  publicité  à  cette  méthode,  mais  il  est  difficile  de  se  pro- 
noncer sur  son  efficacité. 

Le  second  type  d'empoisonnement  est  provoqué  par  des  espèces  telles  que 
VAmanita  muscaria  et  VA.  pantherina\  on  croit  qu'il  est  causé  par  une  sub- 
stance appelée  mycoatropine.  Les  symptômes  apparaissent  habituellement 
assez  tôt,  soit  d'une  demi-heure  à  quatre  heures  après  l'ingestion,  et  les  plus 
caractéristiques  sont  un  état  d'hyperexcitation,  des  hallucinations  et  un  com- 
portement qui  rappelle  l'ivresse.  Il  peut  s'ensuivre  un  coma  et  parfois  la  mort, 
bien  que  le  pourcentage  de  rétablissements  après  ce  type  d'intoxication  soit 
beaucoup  plus  élevé  que  dans  le  précédent.  On  estime  VA.  pantherina  plus 
dangereux  que  VA.  muscaria. 

Le  traitement  consiste  à  administrer  des  émétiques  et  des  purgatifs  afin  de 
nettoyer  l'appareil  digestif,  à  contrer  le  délire  à  l'aide  d'hydrate  de  chloral  ou 
de  bromure  de  potassium,  et  à  fournir  un  stimulant  cardiaque. 

Le  troisième  type  d'empoisonnement  est  causé  par  la  substance  appelée 
muscarine,  présente  dans  le  Clitocybe  dealbata  et  certaines  espèces  d'Inocybe. 
UAmanita  muscaria  renferme  aussi  de  la  muscarine,  mais  on  pense  que  son 
action  principale  est  due  à  la  mycoatropine.  Les  symptômes  de  l'intoxication 
muscarienne  sont  une  sudation  abondante,  des  vomissements,  de  la  diarrhée, 
des  crampes  d'estomac,  une  distorsion  de  la  vision  et  un  ralentissement  du 
rythme  cardiaque.  Elle  est  rarement  mortelle  et  si  elle  le  devient  c'est  par  son 
effet  sur  le  cœur.  L'atropine  est  ici  utilisée  comme  antidote. 

Un  quatrième  type  d'empoisonnement  peut  être  causé  par  V Entoloma 
lividum  et  quelques  autres  espèces.  Il  se  manifeste  par  de  violents  troubles 
gastro-intestinaux  survenant  d'habitude  une  ou  deux  heures  après  l'ingestion 
des  champignons.  Les  principaux  symptômes  sont  les  vomissements,  la 
diarrhée,  des  douleurs  aiguës  et  une  abondante  transpiration;  ils  peuvent  per- 
sister pendant  une  longue  période  et  affaiblir  considérablement  le  malade.  On 
sait  peu  de  choses  pour  le  moment  sur  le  poison  en  cause. 

Le  cinquième  type  d'empoisonnement  est  provoqué  par  certaines  espèces 
acres  du  Russula  et  du  Lactarius.  Ses  effets  sont  ceux  d'un  purgatif  très 
violent,  et  il  cause  des  vomissements  et  des  douleurs  stomacales.  Certains 
allèguent  qu'on  peut  débarrasser  ces  champignons  de  leur  poison  en  les  faisant 
bouiUir  dans  plusieurs  eaux,  mais  quoi  qu'il  en  soit,  mieux  vaut  s'abstenir  de 
les  consommer. 


13 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VENENEUX  DU  CANADA 


Le  sixième  type  d'empoisonnement  résulte  de  l'ingestion  de  certains  dis- 
comycètes;  on  soupçonne  l'acide  helvellique  d'en  être  la  cause.  Le  plus  impor- 
tant champignon  de  ce  groupe  est  le  Gyromitra  esculenta.  Il  est  à  noter  que  les 
rapports  à  son  sujet  sont  très  contradictoires.  On  sait  qu'un  grand  nombre  de 
personnes  le  consomment  fréquemment  sans  en  être  incommodées;  mais  en 
revanche,  il  existe  des  cas  bien  documentés  d'intoxications  et  même  de  décès 
causés  par  ce  champignon.  Les  spécimens  âgés  ou  légèrement  décomposés  pré- 
sentent probablement  un  risque  plus  élevé;  mais  chose  certaine,  le  danger 
existe  et  on  ne  saurait  recommander  la  consommation  de  ce  champignon. 

Enfin,  on  a  fait  état  d'un  curieux  type  d'intoxication  résultant  de  l'inges- 
tion simultanée  d'alcool  et  d'une  espèce  du  Coprinus.  Elle  n'est  semble-t-il  pas 
dangereuse,  mais  au  bout  d'une  période  de  vingt  minutes  à  deux  heures,  la 
figure  de  l'intoxiqué  devient  rubiconde,  puis  violacée,  et  la  rougeur  peut 
s'étendre  au  cou  et  au  corps.  Le  bout  du  nez  et  les  lobes  des  oreilles  demeurent 
pâles.  Le  patient  éprouve  une  sensation  de  chaleur  et  son  pouls  s'accélère.  Les 
symptômes  disparaissent  vite  et  n'ont  apparemment  pas  de  conséquences 
fâcheuses. 

Ce  dernier  type  d'intoxication  a  soulevé  maintes  controverses.  Child 
(1952)  décrit  des  expériences  dans  lesquelles  des  coprins  sont  servis  à  un  sujet 
avec  et  sans  alcool,  sans  qu'aucun  effet  ne  se  manifeste;  en  revanche,  lorsque 
le  Panœolus  campanulatus  seul  est  consommé,  la  gamme  des  symptômes 
décrits  plus  haut  font  leur  apparition.  Child  a  donc  émis  l'hypothèse  que  les 
intoxications  imputées  à  l'ingestion  simultanée  de  Coprinus  et  d'alcool 
seraient  plutôt  dues  à  l'inclusion  de  spécimens  de  Panœolus  dans  la  récolte.  Ses 
expériences  étaient  toutefois  assez  limitées,  et  les  mycologues  européens  sou- 
tiennent toujours  que  les  symptômes  en  question  sont  apparus  dans  des  cas 
bien  documentés  où  aucune  confusion  entre  le  Coprinus  et  le  Panœolus  n'était 
possible.  On  peut  considérer  que  la  question  demeure  ouverte,  mais  en  atten- 
dant qu'elle  soit  tranchée,  il  est  probablement  sage  d'éviter  de  consommer  le 
Coprinus  avec  de  l'alcool. 

Dans  tout  cas  d'intoxication  fongique,  il  faut  immédiatement  obtenir  une 
aide  médicale.  Comme  mesures  de  premiers  soins,  il  est  recommandé 
d'évacuer  l'estomac  et  l'intestin  en  provoquant  des  vomissements  ou  en  admi- 
nistrant des  purgatifs  ou  un  lavement.  On  devrait  conserver  les  morceaux  de 
champignon  vomis  ou  les  restes  du  repas  afin  d'identifier  l'espèce  responsable 
de  l'intoxication.  À  cet  égard,  des  champignons  frais  de  la  même  récolte 
seraient  encore  plus  utiles. 


IDENTIFICATION 

À  première  vue,  les  champignons  se  ressemblent  tous,  mais  dès  qu'on  les 
regarde  d'un  peu  plus  près  et  qu'on  commence  à  s'y  intéresser,  des  différences 
et  des  ressemblances  apparaissent,  et  on  parvient  à  discerner  de  plus  en  plus 
d'espèces.  Certains  se  contenteront  d'apprendre  à  reconnaître  un  petit  nombre 

14 


IDENTIFICATION 


de  champignons  communs,  tandis  que  d'autres  voudront  aller  plus  loin  et 
même  approfondir  certains  groupes  ou  genres. 

Déterminer  correctement  un  champignon  consiste  à  observer  avec  soin  ses 
caractères,  à  les  comparer  avec  des  descriptions  et  des  illustrations,  ou  encore 
avec  d'autres  spécimens,  puis  à  apprécier  la  signification  des  différences  et  des 
similitudes  relevées.  Il  n'existe  pas  de  règle  fixe  qui  permettrait  de  décider  si 
une  différence  observée  correspond  à  une  démarcation  réelle  entre  deux 
espèces,  ou  simplement  à  une  variation  entre  les  exemplaires  d'une  même 
espèce.  Le  diamètre  du  chapeau  et  la  longueur  du  pied,  par  exemple,  consti- 
tuent des  caractères  qui,  en  général,  demeurent  assez  constants  à  l'intérieur  de 
limites  données;  on  peut  toutefois  rencontrer  certains  spécimens  qui  s'en 
écartent  beaucoup.  Les  couleurs  peuvent  s'estomper,  les  pluies  abondantes 
emporter  les  écailles  du  chapeau,  un  anneau  délicat  disparaître  sans  laisser  de 
trace,  et  ainsi  de  suite.  Au  contraire,  la  couleur  des  spores  est  un  caractère  très 
constant,  comme  le  sont  d'ailleurs  de  nombreux  caractères  microscopiques. 

Aucun  ouvrage  ne  peut  décrire  toutes  les  espèces  de  champignons 
connues,  et  nul  ne  saurait  déterminer  avec  certitude  tout  champignon  qu'il 
rencontre.  Il  reste  beaucoup  à  apprendre  sur  notre  flore  fongique.  Il  n'y  a  pas 
de  limites  au  défi  et  à  l'intérêt  que  peut  représenter  pour  l'amateur  l'étude  des 
champignons. 

La  meilleure  façon  pour  le  débutant  d'apprendre  à  déterminer  les  champi- 
gnons est  sans  doute  de  faire  équipe  avec  un  récolteur  plus  expérimenté  qui  lui 
indiquera  les  espèces  communes  et  les  caractères  qui  les  distinguent.  C'est  là 
une  excellente  initiation,  apte  à  susciter  chez  lui  un  intérêt  et  une  curiosité  qui 
l'amèneront  à  vouloir  déterminer  par  lui-même  d'autres  espèces. 

Rendu  à  ce  stade,  le  débutant  sentira  le  besoin  de  consulter  des  ouvrages 
sur  les  champignons.  Ceux-ci  renferment  d'ordinaire  des  clés,  des  descriptions 
et  des  illustrations  qui  facilitent  la  détermination  des  espèces.  On  entend  par 
clé  un  guide  conçu  de  manière  à  offrir  des  choix  successifs  entre  deux  carac- 
tères ou  groupes  de  caractères.  L'utilisateur  décide  lequel  de  ces  caractères 
correspond  au  champignon  à  l'étude;  puis  en  éliminant  peu  à  peu  les  espèces 
qui  ne  cadrent  pas  avec  ses  observations,  il  finit  par  ne  retenir  qu'une  seule 
espèce.  Des  difficultés  peuvent  survenir  du  fait  que  les  caractères  ne  sont  pas 
tranchés,  que  le  spécimen  étudié  ne  permet  pas  d'observer  tous  les  caractères, 
ou  que  l'espèce  en  question  ne  se  trouve  pas  dans  la  clé  utihsée.  En  outre,  il  est 
parfois  impossible  de  décider  avec  certitude  quel  choix  convient  et  il  faut  alors 
poursuivre  dans  les  deux  directions  tant  qu'une  élimination  définitive  ne  peut 
être  faite. 

Certaines  clés  visent  à  mettre  en  relief  les  liens  qui  existent  entre  les 
groupes  de  champignons  et  à  juxtaposer  les  formes  apparentées.  Or,  comme 
ces  relations  se  fondent  sur  des  similitudes,  alors  que  la  détermination  des 
espèces  fait  plutôt  appel  à  des  différences,  les  clés  de  ce  type  sont  souvent 
d'emploi  difficile.  Les  clés  proposées  dans  cet  ouvrage  visent  avant  tout  à  faci- 
liter l'identification  des  champignons  et  non  à  faire  ressortir  leurs  liens  de 
parenté. 


15 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


Lorsque  la  clé  renvoie  à  une  espèce,  il  faut  confronter  le  spécimen  à  une 
description  détaillée  de  cette  espèce  et,  si  possible,  à  de  bonnes  illustrations.  Il 
serait  toutefois  dangereux  de  s'en  remettre  uniquement  à  ces  dernières  illustra- 
tions. On  peut  certes  tomber  juste  assez  souvent  en  procédant  de  la  sorte,  mais 
tant  d'espèces  différent  par  si  peu  que  cette  méthode  peut  conduire  à  de  graves 
erreurs. 

La  couleur  des  spores  est  le  premier  caractère  à  préciser  dans  la  détermina- 
tion d'une  espèce.  La  meilleure  façon  de  procéder  consiste  à  faire  déposer  une 
sporée  (fig.  45).  Il  suffit  de  couper  le  pied  au  ras  du  chapeau,  de  placer  celui-ci 
à  plat  sur  un  morceau  de  papier  blanc,  et  de  l'y  laisser  pendant  plusieurs 
heures.  Il  est  bon  de  le  couvrir  d'un  verre  ou  d'un  plat  quelconque  afin  de  le 
protéger  des  courants  d'air.  Certains  utilisent  du  papier  noir  pour  mieux 
mettre  en  évidence  les  sporées  blanches,  mais  l'inconvénient  est  que  les  dépôts 
de  couleur  crème,  rose  pâle  ou  lilas  paraissent  blancs  sur  fond  noir.  Mieux  vaut 
par  conséquent  s'en  tenir  au  papier  blanc,  d'autant  plus  que  les  sporées  blan- 
ches deviennent  facilement  discernables  lorsqu'on  varie  l'angle  de  vision.  Dans 
certains  cas,  si  le  champignon  est  assez  ferme,  on  peut  obtenir  la  sporée  en 
cours  d'excursion.  Ici  encore  enlever  le  pied  et  placer  le  chapeau  à  plat  sur  un 


.iinif^r 


\k,.  45,  sporée  d'un  champignon. 


16 


IDENTIFICATION 


papier  blanc;  l'envelopper  avec  soin  dans  du  papier  paraffiné,  puis  le  placer  au 
fond  du  panier:  vous  obtiendrez  une  bonne  sporée  au  retour  de  l'excursion. 

Si  la  couleur  de  la  sporée  se  situe  entre  le  blanc  et  le  jaune  il  convient  de 
déterminer  la  réaction  amyloïde  des  spores.  Placer  quelques  spores  sur  une 
lamelle  de  verre,  puis  ajouter  une  goutte  d'une  solution  (réactif  de  Melzer) 
composée  de  1,5  g  d'iodure  de  potassium,  0,5  g  d'iode,  20  g  d'eau  distillée  et 
20  g  d'hydrate  de  chloral.  Les  spores  sont  dites  amyloïdes  si  leur  couleur  se 
fixe  entre  le  gris-bleu  et  le  bleu  noirâtre;  et  non  amyloïdes  si  rien  ne  se  produit. 
On  peut  observer  la  réaction  au  microscope  ou  en  tenant  simplement  la  lamelle 
au-dessus  d'un  papier  blanc.  Il  importe  d'observer  les  résultats  dans  les  quel- 
ques minutes  qui  suivent  le  test;  celui-ci  est  plus  sûr  lorsqu'on  a  fait  sécher  les 
spores  au  préalable.  Un  petit  nombre  d'espèces,  et  en  particulier  celles  du 
genre  Lepiota,  donneront  une  fausse  réaction  amyloïde  ou  une  réaction  pseu- 
doamyloïde  en  virant  au  brun  rougeâtre. 

Cette  réaction  revêt  une  importance  considérable  en  taxonomie.  Par 
exemple,  les  espèces  du  genre  Leucopaxillus  étaient  autrefois  rattachées  soit  au 
Clitocybe  soit  au  Tricholoma\  or  on  estime  maintenant  qu'elles  forment  un 
groupe  naturel,  ce  que  vient  confirmer  la  réaction  amyloïde  de  leurs  spores. 
Dans  ce  cas,  la  réaction  sert  à  délimiter  un  genre,  mais  on  peut  aussi  y  recourir 
pour  distinguer  des  espèces.  Par  exemple,  on  a  parfois  confondu  VAmanita 
flavoconia  et  VA.frostiana,  mais  le  problème  ne  se  pose  plus  depuis  qu'on  sait 
que  les  spores  de  la  première  sont  amyloïdes,  et  pas  celles  de  la  seconde. 

Il  importe  ensuite  de  noter  la  couleur  et  la  taille  de  la  fructification,  de 
préciser  si  sa  surface  est  Hsse,  pubescente,  écailleuse,  etc.,  ou  si  elle  est  sèche, 
visqueuse  ou  hygrophane.  Ce  dernier  terme  désigne  un  changement  d'appa- 
rence du  chapeau  sous  l'action  de  l'humidité:  la  chair  devient  plus  foncée  et 
aqueuse  en  s'imbibant  d'eau,  et  pâHt  beaucoup  en  séchant.  Ce  caractère  est 
souvent  utile  sur  le  terrain  une  fois  qu'on  a  appris  à  l'utiliser.  Relever  aussi 
l'odeur  et,  sauf  dans  le  cas  des  amanites,  la  saveur  du  champignon.  S'il  y  a  un 
jus  ou  un  latex,  on  doit  le  goûter  et  noter  sa  couleur  et  tout  changement  de 
celle-ci.  Lorsqu'on  a  affaire  à  un  Cortinarius,  il  est  particulièrement  important 
d'observer  la  couleur  des  lamelles,  chez  les  jeunes  spécimens,  avant  la  matura- 
tion des  spores.  Les  caractères  du  pied  qui  doivent  retenir  l'attention  sont  ses 
dimensions,  sa  couleur  et  sa  consistance,  la  présence  ou  non  d'un  anneau  et 
d'une  volve,  le  type  de  surface  qu'il  présente:  visqueuse  ou  sèche,  lisse  ou 
fibrilleuse,  écailleuse,  etc. 

En  un  mot,  il  faut  étudier  avec  soin  chaque  spécimen  et  relever  tous  ses 
caractères  à  l'état  frais.  Une  description  concise  est  souvent  d'une  plus  grande 
utilité  que  des  notes  prises  à  l'aide  d'une  formule  ou  d'un  diagramme.  La  plu- 
part des  amateurs  feront  sans  doute  leur  détermination  définitive  à  partir 
d'exemplaires  frais;  toutefois  il  est  souvent  possible  et  même,  dans  certains 
cas,  préférable  de  les  faire  sécher  avant,  pour  peu  qu'on  ait  pris  des  notes 
complètes. 

Pour  la  dessiccation  des  champignons,  l'important  est  de  procéder  le  plus 
rapidement  possible  sans  les  roussir  ni  les  cuire.  Une  bonne  circulation  d'air  est 


17 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


essentielle.  La  meilleure  méthode  consiste  probablement  à  étendre  les  champi- 
gnons sur  une  claie  ou  une  série  de  claies  qu'on  peut  suspendre  ou  placer  dans 
un  cadre  au-dessus  d'une  source  de  chaleur. 

Ce  livre  traite  peu  de  l'utilisation  des  caractères  microscopiques  pour  la 
détermination  des  espèces.  Toutefois,  des  données  sur  la  taille  et  la  forme  des 
spores  et,  dans  certains  cas,  une  description  des  cystides  sont  fournies  à  l'inten- 
tion de  ceux  qui  possèdent  un  microscope. 

Une  fois  les  spécimens  étudiés  et  leurs  caractères  consignés,  on  peut  tenter 
de  les  identifier  à  l'aide  de  la  clé.  Celle-ci  n'est  rien  de  plus  qu'un  guide.  Lors- 
qu'elle renvoie  à  une  espèce,  il  faut  vérifier  avec  soin  si  la  description  et  les 
illustrations  concordent.  Les  champignons  sont  des  organismes  vivants;  des 
variations  sont  donc  inévitables  entre  les  individus  et  les  colonies  qui  provien- 
nent de  milieux  différents.  Les  descriptions  présentées  ici  se  fondent  dans  la 
mesure  du  possible  sur  des  exemplaires  normaux  et  caractéristiques,  et  indi- 
quent en  outre  la  marge  de  variation  qu'on  peut  normalement  observer.  Par 
ailleurs,  un  grand  nombre  d'espèces  ont  dû  être  laissées  de  côté,  si  bien  qu'il 
faut  se  méfier  si  la  clé  renvoie  à  une  espèce  dont  la  description  ne  concorde  pas 
avec  le  spécimen  à  déterminer:  il  est  probable  alors  qu'il  appartienne  à  une 
espèce  qui  n'est  pas  décrite  dans  cet  ouvrage. 

Procédons  à  la  détermination  d'un  champignon.  Le  premier  choix  de  la 
clé  (p.  30)  porte  sur  les  lamelles.  Chez  notre  spécimen,  celles-ci  sont  minces, 
bien  formées  et  très  serrées,  ce  qui  nous  renvoie  à  2.  La  sporée  étant  colorée, 
nous  passons  à  25,  où  cinq  choix  s'offrent  suivant  la  couleur  de  la  sporée.  Une 
sporée  rose  nous  conduit  à  26.  Le  pied  est  central  et  les  lamelles  sont  libres,  de 
sorte  que  nous  passons  successivement  à  27  et  28.  Notre  spécimen  est  dépourvu 
de  toute  trace  d'anneau  ou  de  volve,  ce  qui  nous  met  sur  la  piste  du  genre 
Pluteus;  passons  à  la  clé  de  ses  espèces  (p.  172):  comme  le  chapeau  est  brun  et 
les  lamelles  n'ont  pas  d'arête  noire,  nous  aboutissons  au  Pluteus  cervinus.  Sa 
description  concorde  avec  notre  spécimen,  et  la  détermination  est  réussie. 

Si  notre  exemplaire  avait  eu  un  chapeau  et  un  pied  jaunes,  nous  aurions 
plutôt  vérifié  la  description  du  Pluteus  admirabilis\  cependant,  un  champignon 
à  chapeau  jaune  et  pied  blanc  aurait  posé  un  problème,  car  l'espèce  corres- 
pondante {P.  leoninus)  n'est  pas  décrite  dans  ce  livre.  C'est  donc  à  tort  que 
nous  aurions  cru  être  en  présence  du  P.  admirabilis  en  nous  fondant  sur  la  clé, 
puisque  la  description  fait  état  d'un  pied  jaune. 

Toute  clé  comporte  ses  limites,  mais  cet  outil  peut  se  révéler  d'un  grand 
secours  dans  la  détermination  des  champignons  pour  peu  qu'on  l'utilise  avec 
prudence  et  discernement. 

En  dernier  ressort,  il  est  parfois  possible  de  recourir  à  des  spécialistes. 
Agriculture  Canada  ne  dispose  pas  du  personnel  ni  du  temps  nécessaires  pour 
effectuer  des  déterminations  sur  une  grande  échelle,  mais  nous  faisons  de  notre 
mieux  pour  venir  en  aide  au  débutant  qui  désire  faire  corroborer  la  déter- 
mination qu'il  a  faite  de  certaines  espèces  communes  ou  à  l'étudiant  plus 
avancé  qui  pense  avoir  découvert  quelque  espèce  rare  ou  inhabituelle  présen- 
tant un  intérêt  particulier. 

18 


NOMENCLATURE 


On  peut  envoyer  des  spécimens  frais  par  la  poste.  Ils  arrivent  souvent  en 
bon  état  si  la  livraison  ne  tarde  pas  et  s'ils  ne  sont  pas  trop  vieux,  infestés  de 
larves  ou  en  décomposition.  À  noter  que  le  papier  de  soie  ou  le  papier  journal 
absorbent  l'excès  d'humidité  et  permettent  une  meilleure  conservation  du 
champignon  que  le  papier  paraffiné.  On  déconseille  d'utiliser  des  boîtes  de 
conserve  car  l'humidité  qui  s'accumule  à  l'intérieur  de  celles-ci  hâte  la  décom- 
position bactérienne.  Les  espèces  du  Coprinus  supportent  mal  le  transport  et  se 
présentent  habituellement  à  leur  arrivée  sous  la  forme  d'une  masse  noirâtre. 

Il  ne  faut  jamais  placer  dans  un  liquide  les  champignons  à  étudier,  car  ce 
mode  de  conservation  rend  leur  détermination  presque  impossible. 

Il  vaut  mieux  prendre  des  notes  sur  le  spécimen  à  l'état  frais,  puis  de  le 
faire  sécher  avant  de  l'expédier.  Il  se  conserve  ainsi  indéfiniment,  et  pour  peu 
que  les  notes  soient  complètes,  son  identification  ne  pose  pas  plus  de  problème 
que  celle  d'un  exemplaire  frais.  En  outre,  si  le  spécimen  séché  appartient  à  une 
espèce  intéressante,  nous  pouvons  l'intégrer  de  façon  permanente  à  notre 
mycothèque. 

NOMENCLATURE 

L'un  des  facteurs  qui  rebutent  le  plus  l'amateur  lorsqu'il  entreprend 
l'étude  des  champignons  est  sans  contredit  la  difficulté  d'en  apprivoiser  les 
noms.  Relativement  peu  d'espèces  ont  un  nom  commun  ou  vernaculaire  et  les 
tentatives  qui  ont  été  faites  en  vue  d'en  créer  à  partir  de  leur  nom  latin  n'ont 
pas  été  très  fructueuses.  En  réalité,  l'apprentissage  des  noms  latins  n'est  pas 
aussi  difficile  qu'il  pourrait  sembler  de  prime  abord  et,  dès  qu'on  commence  à 
faire  le  rapprochement  avec  ce  à  quoi  ils  correspondent,  ils  deviennent  rapide- 
ment aussi  familiers  que  les  noms  latins  des  fleurs  pour  les  amateurs 
d'horticulture. 

Il  faut  de  toute  évidence  baptiser  les  champignons  et  les  autres  plantes  si 
on  veut  pouvoir  les  désigner.  Comme  les  champignons  ne  connaissent  pas  de 
frontières,  il  était  impérieux  de  mettre  au  point  un  système  permettant  aux 
chercheurs  de  tous  les  pays  de  s'y  retrouver.  La  nomenclature  dite  binominale 
conçue  au  18^  siècle  par  le  botaniste  suédois  Cari  Linné  répond  à  ce  besoin. 
Dans  ce  système,  les  plantes  individuelles  qu'on  considère  du  même  type  sont 
réunies  pour  former  une  espèce;  les  espèces  apparentées  sont  réunies  en  genres, 
les  genres  en  familles,  les  familles  en  ordres,  les  ordres  en  classes,  et  les  classes 
en  divisions.  L'ensemble  de  cette  hiérarchie  constitue  le  règne  végétal. 

Le  nom  de  toute  plante  individuelle  comprend  deux  mots,  soit  le  nom  du 
genre  et  celui  de  l'espèce,  qui  est  d'ordinaire  descriptif.  Cette  façon  de  nommer 
une  plante  équivaut  en  même  temps  à  la  situer  par  rapport  aux  autres  végé- 
taux. Or  notre  connaissance  des  liens  entre  les  plantes  ne  cesse  de  progresser,  si 
bien  que  nous  devons  revoir  constamment  notre  classification  et  modifier  les 
noms  des  plantes  en  conséquence. 

L'idéal  serait  bien  sûr  qu'une  espèce  donnée  n'ait  qu'un  seul  nom 
reconnu,  mais  tant  que  notre  système  de  classification  demeurera  imparfait  et 

19 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNIM  l  \  Dl    (  AN  AI) A 


que  les  rapports  entre  les  plantes  ne  seront  pas  pleinement  compris,  les  bota- 
nistes divergeront  d'opinion  sur  ces  questions  et  donneront  aux  plantes  des 
noms  différents.  En  outre,  de  nombreuses  erreurs  viennent  ajouter  à  la  confu- 
sion. Il  n'est  pas  rare  par  exemple  que  des  botanistes  décrivent  la  même  plante 
sous  des  noms  différents,  attribuent  le  même  nom  à  des  plantes  différentes  ou 
utilisent  un  nom  pour  désigner  une  plante  autre  que  celle  visée  par  l'auteur 
original.  Pour  régler  ces  différends  et  clarifier  ces  situations,  les  botanistes 
doivent  s'entendre  sur  un  ensemble  de  régies  présidant  au  choix  des  noms. 

L'une  des  raisons  d'être  des  congrès  internationaux  de  botanique  est  pré- 
cisément d'établir  des  règles  de  nomenclature  et  d'y  apporter  régulièrement  les 
modifications  qui  s'imposent.  En  ce  moment,  c'est  le  Code  international  de  la 
nomenclature  botanique  qui  fait  autorité  dans  ce  domaine. 

Le  code  lui-même  n'a  rien  à  voir  avec  la  classification.  Chaque  botaniste 
reste  libre  d'étudier  chaque  plante  et  de  décider  quels  sont  ses  rapports  avec  les 
autres  plantes,  mais  une  fois  qu'il  s'est  prononcé  sur  cette  question,  le  code 
détermine  le  nom  à  utiliser  pour  la  désigner.  Sans  entrer  dans  les  détails,  voici 
quelques-unes  des  règles  les  plus  importantes  à  observer. 

Premièrement,  il  faut  se  donner  un  point  de  départ.  Dans  le  cas  des 
plantes  supérieures,  c'est  le  Species  plantarum  (1753)  de  Linné  qui  est  utilisé; 
mais  pour  la  plupart  des  champignons,  on  a  décidé  de  recourir  au  Systema 
mycologicum  publié  en  1821  par  le  mycologue  suédois  E.M.  Pries. 

Lorsqu'on  veut  faire  reconnaître  un  nom,  il  faut  le  publier  selon  certaines 
modalités.  Il  n'est  pas  suffisant  de  placer  un  nom  sur  un  spécimen  dans  un 
herbier  ou  un  jardin  botanique,  d'en  faire  état  dans  une  réunion  publique  ou 
de  le  mentionner  dans  une  thèse.  Il  faut  le  rendre  accessible  à  l'ensemble  de  la 
profession.  Une  publication  qui  remonte  avant  le  point  de  départ  de  la  systé- 
matique n'est  pas  considérée  comme  valide.  Chaque  nom  doit  être  accom- 
pagné d'une  description.  Depuis  1935,  la  pubHcation  d'un  nom  n'est  pas  valide 
à  moins  d'être  assortie  d'une  diagnose  latine. 

La  même  plante  peut  avoir  plusieurs  noms  officiels,  mais  dans  ce  cas,  le 
plus  ancien  prévaut. 

Ce  sont  là  somme  toute  les  plus  importantes  règles  de  nomenclature; 
cependant,  il  en  existe  d'autres  qui,  si  elles  ne  sont  pas  respectées,  peuvent 
invalider  un  nom  et  nécessiter  le  recours  à  un  nom  légitime  antérieur  ou,  à 
défaut,  la  création  d'un  nouveau  nom. 

Lorsqu'on  écrit  le  nom  scientifique  d'une  plante,  l'usage  veut  qu'on  lui 
donne  aussi  le  nom  de  l'auteur  qui  l'a  proposé.  Si  par  la  suite  l'espèce  est  trans- 
férée à  un  autre  genre,  le  nom  du  premier  descripteur  est  mis  entre  parenthèses 
à  la  suite  du  nom  de  celui  qui  effectue  la  révision.  Certains  ont  vu  dans  cette 
pratique  une  façon  pour  les  auteurs  de  faire  de  la  réclame,  mais  son  but  est 
tout  autre.  Il  s'agit  en  fait  de  fournir  une  référence  qui  sera  très  précieuse  aux 
systématiciens  pour  vérifier  la  validité  et  la  légitimité  des  noms  et  déterminer 
avec  précision  à  quelles  plantes  ils  s'appliquent. 

L'objectif  premier  du  code  est  bien  sûr  de  fixer  les  noms  des  plantes  et 
l'un  des  meilleurs  moyens  d'y  parvenir  est  de  recourir  à  des  types.  Lorsqu'un 

20 


CLASSIFICATION 


auteur  décrit  une  nouvelle  espèce,  on  s'attend  qu'il  choisisse  un  spécimen 
donné  comme  le  type  de  cette  espèce.  Sinon,  on  doit  choisir  par  la  suite  un 
spécimen  quelconque  comme  type.  Le  nom  est  alors  accolé  de  façon  perma- 
nente à  ce  spécimen  et,  lorsque  nous  retendons  à  d'autres,  nous  affirmons  en 
fait  qu'ils  appartiennent  à  la  même  espèce  que  le  type.  Si,  comme  il  arrive  par- 
fois, on  découvre  qu'un  nom  a  été  utilisé  pour  des  plantes  qui  appartiennent  à 
plus  d'une  espèce,  on  doit  le  réserver  à  celles  qui  correspondent  au  type  et 
rebaptiser  les  autres.  Il  se  peut  aussi  qu'un  auteur  se  trompe  en  décrivant  une 
espèce  ou  interprète  mal  les  structures  qu'il  a  observées;  le  concept  de  l'espèce 
est  alors  déterminé  par  le  type  et  non  par  ce  que  l'auteur  en  a  dit. 

De  même,  lorsqu'un  genre  est  étabh,  on  choisit  à  l'intérieur  de  celui-ci  une 
espèce  type  qui  régit  l'utihsation  de  son  nom.  ainsi,  lorsqu'on  estime  que  des 
espèces  non  apparentées  ont  été  réunies  dans  un  même  genre  et  qu'il  est 
nécessaire  de  diviser  celui-ci  en  deux  genres  ou  plus,  le  nom  original  doit  être 
retenu  pour  l'espèce  type  et  celles  qui  s'y  apparentent.  La  classification  des 
agaricacées  fournit  un  bon  exemple  d'un  tel  remaniement.  Dans  son  Systema 
mycologicum.  Pries  a  classé  la  presque  totalité  des  champignons  à  lamelles 
dans  le  genre  Agaricus,  mais  a  divisé  celui-ci  en  un  certain  nombre  de  sous- 
groupes  tels  que  les  Lepiota,  les  Tricholoma,  les  Pholiota,  les  Psalliota,  etc. 
Plus  tard,  les  auteurs  ont  élevé  ceux-ci  au  rang  de  genres,  mais  il  fallait  garder 
l'ancien  nom  Agaricus  pour  l'un  d'eux  en  se  fondant  sur  ce  qu'on  croyait  être 
son  type.  Étant  donné  que  l'agaric  champêtre,  V Agaricus  campestris,  est 
utilisé  comme  type,  le  nom  Agaricus  doit  lui  être  réservé,  ainsi  qu'aux  espèces 
qui  y  sont  apparentées.  Le  nom  Psalliota,  utilisé  par  Pries  pour  désigner  ce 
sous-groupe  et  par  la  suite  élevé  au  rang  de  genre  par  certains  auteurs,  devient 
synonyme  de  Agaricus  et  n'est  donc  plus  légitime. 

Dans  ce  hvre,  un  certain  nombre  d'espèces  se  retrouvent  sous  des  noms 
peu  familiers.  Certaines  modifications  découlent  du  progrès  de  nos  connais- 
sances et  de  l'améUoration  de  la  classification  qui  en  a  résulté.  Par  exemple,  on 
estime  mieux  respecter  les  rapports  entre  les  espèces  en  transférant  les  cham- 
pignons à  chapeau  granuleux  des  Lepiota  aux  Cystoderma  et  les  champignons 
à  chapeau  visqueux  des  Lepiota  aux  Limacella.  D'autres  modifications  sont 
rendues  nécessaires  par  le  respect  des  règles  plutôt  que  par  l'évolution  de  la 
classification.  Citons  à  titre  d'exemples  le  remplacement  des  Psalliota  par  les 
Agaricus,  des  Volvaria  par  les  Volvariella,  et  le  choix  des  Lepiota  molybdites 
plutôt  que  des  L.  morgani  pour  désigner  une  lépiote  à  sporée  verte.  On  peut 
déplorer  de  tels  changements,  mais  seul  un  respect  strict  des  règles  et  une 
acceptation  des  modifications  qui  en  découlent  nous  permettront  finalement 
d'en  arriver  à  une  nomenclature  stable. 


CLASSIFICATION 

Les  champignons  peuvent  se  définir  d'une  manière  générale  comme  des 
plantes  dépourvues  de  chlorophylle,  sans  feuilles,  sans  tiges,  sans  racines  véri- 

21 


C  HAMPIGNONS  C  OMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


tables  et  qui  se  reproduisent  par  spores.  On  les  divise  habituellement  en  quatre 
sous-classes. 

La  première  d'entre  elles  est  baptisée  phycomycètes  et  se  caractérise  par 
un  mycélium  formé  d'hyphes  non  cloisonnées  et  par  la  production  de  spores  à 
l'intérieur  d'un  sac,  d'habitude  une  cellule  plus  ou  moins  gonflée,  appelée  spo- 
range. Ce  groupe  comprend  divers  organismes  comme  la  moisissure  commune 
du  pain,  les  champignons  responsables  de  la  brûlure  de  la  pomme  de  terre  et  les 
mildious,  ainsi  que  de  nombreux  champignons  aquatiques  et  unicellulaires. 
Aucun  phycomycète  n'est  étudié  dans  ce  livre. 

La  seconde  sous-classe  porte  le  nom  d'ascomycètes.  Dans  ce  groupe,  les 
hyphes  possèdent  des  cloisons  transversales  et  les  spores  sont  produites  dans 
une  cellule  spécialisée,  appelée  asque  (fig.  41,  p.  9).  On  considère  comme  un 
processus  sexué  la  production  des  spores  dans  l'asque.  À  sa  formation,  il  y  a 
fusion  de  deux  noyaux,  suivie  de  trois  divisions  produisant  huit  spores  qui 
seront  éjectées  à  maturité.  Les  asques  peuvent  se  former  directement  sur  le 
mycélium  ou  se  développer  à  l'intérieur  de  fructifications  plus  ou  moins  spé- 
cialisées. On  appelle  pyrénomycètes  (fig.  44,  p.  9)  les  ascomycètes  dont  les 
réceptacles  qui  portent  les  asques  sont  fermés  ou  percés  seulement  d'un  pore 
étroit  ou  d'un  bec,  et  discomycètes  (fig.  43,  p.  9)  ceux  dont  les  asques  sont  dis- 
posés sur  une  assise  exposée  à  l'air.  Au  total,  les  ascomycètes  comprennent 
plusieurs  milliers  d'espèces,  dont  les  levures,  les  moisissures,  les  blancs,  les 
ergots,  un  grand  nombre  de  champignons  qui  s'attaquent  aux  feuilles  des 
plantes  et  au  bois,  et  beaucoup  d'autres.  Seuls  un  petit  nombre  de  discomy- 
cètes charnus  et  un  pyrénomycète  sont  étudiés  ici. 

La  troisième  sous-classe  est  celle  des  basidiomycètes.  Ici  également,  les 
hyphes  ont  des  cloisons  transversales  et  les  spores  sont  produites  dans  une 
cellule  spécialisée,  appelée  baside  (fig.  37,  p.  9).  La  fusion  de  deux  noyaux 
dans  la  baside  est  suivie  de  deux  divisions  qui  donnent  naissance  à  quatre 
noyaux.  À  la  différence  des  spores  d'ascomycètes,  qui  ne  sont  éjectées  de 
l'asque  qu'à  maturité,  ces  noyaux  migrent  à  l'extérieur  de  la  baside  et  se  déve- 
loppent au  sommet  de  pédicelles  dont  ils  se  détachent  à  maturité.  La  plupart 
des  champignons  décrits  dans  ce  livre  appartiennent  aux  basidiomycètes. 

La  quatrième  sous-classe  est  formée  par  ce  qu'on  appelle  les  Fungi  imper- 
fecti.  Ce  groupe  ne  se  compare  pas  vraiment  aux  trois  premiers  puisqu'il  com- 
prend tous  les  champignons  dont  la  forme  parfaite  ou  le  mode  sexué  de  repro- 
duction est  inconnu  ou  fait  défaut,  et  qui  se  reproduisent  par  voie  végétative, 
habituellement  au  moyen  de  spores  asexuées.  Celles-ci  sont  souvent  appelées 
conidies.  On  sait  maintenant  que  bon  nombre  des  champignons  autrefois 
classés  dans  les  Fungi  imperfecti  sont  en  fait  des  ascomycètes,  des 
phycomycètes  ou  des  basidiomycètes  observés  à  un  stade  conidial.  Il  existe 
néanmoins  une  multitude  de  champignons  dont  la  forme  parfaite  ou  sexuée  est 
inconnue,  et  il  n'est  pas  exclu  que  certaines  d'entre  elles  se  reproduisent  si 
efficacement  au  moyen  de  conidies  qu'elles  aient  perdu  leur  aptitude  à  la 
reproduction  sexuée.  Il  est  donc  nécessaire  de  conserver  cette  sous-classe, 

22 


BASIDIOMYCETES 


même  si  elle  ne  correspond  pas  à  une  division  naturelle.  Aucun  champignon  de 
ce  groupe  n'est  étudié  dans  le  présent  ouvrage. 

BASIDIOMYCETES 

La  plupart  des  champignons  que  rencontre  le  mycologue  amateur  appar- 
tiennent à  la  sous-classe  des  basidiomycètes.  Il  convient  par  conséquent 
d'étudier  d'un  peu  plus  près  la  classification  de  ce  groupe.  Comme  on  l'a  sou- 
ligné, il  se  caractérise  surtout  par  le  fait  que  ses  spores  se  développent  à  l'exté- 
rieur de  la  cellule  mère.  La  baside  typique  est  une  cellule  simple  en  forme  de 
massue,  surmontée  de  quatre  pédicelles  ou  stérigmates  qui  portent  les  spores 
(fig.  37,  p.  9).  À  maturité,  celles-ci  sont  éjectées  par  la  tension  superficielle 
d'une  goutte  d'eau  sécrétée  au  sommet  du  stérigmate.  C'est  ce  type  de  baside 
qu'on  retrouve  chez  la  plupart  des  champignons  charnus  comme  les  agarics, 
les  bolets,  les  hydnes,  les  clavaires  et  les  polypores. 

Les  basides  sont  disposées  dans  la  fructification  en  une  assise  définie  qui 
permet  l'éjection  des  spores  à  l'air  libre.  Cette  couche  est  appelée  hyménium  et 
c'est  à  partir  de  sa  forme  qu'on  distingue  les  familles  du  groupe.  Chez  les 
agaricacées,  l 'hyménium  tapisse  la  surface  de  feuillets  ou  lamelles  qui  rayon- 
nent sous  le  chapeau,  tandis  que  chez  les  hydnacées,  il  se  retrouve  à  la  surface 
d'appendices  en  forme  d'épines  ou  d'aiguillons.  Pour  ce  qui  est  des  bolétacées 
et  des  polyporacées,  l'hyménium  revêt  la  surface  interne  de  tubes,  mais  dans  le 
premier  cas  le  réceptacle  est  mou,  charnu  et  ressemble  à  celui  des  agaricacées 
tandis  que  dans  le  second  il  est  tenace,  et  sa  consistance  varie  de  subéreuse  à 
coriace  ou  ligneuse.  Enfin,  l'hyménium  des  clavariacées  est  lisse  et  recouvre 
l'ensemble  de  la  fructification  tandis  que  chez  les  théléphoracées  il  est  lisse 
également,  mais  le  réceptacle  est  plus  ou  moins  différencié  en  une  surface  supé- 
rieure stérile  et  une  surface  inférieure  fertile. 

Voilà  donc  un  aperçu  de  la  façon  conventionnelle  de  distinguer  les 
familles  de  basidiomycètes;  toutefois,  à  la  lumière  des  études  récentes  sur  la 
structure  microscopique  des  champignons,  leurs  réactions  chimiques,  leurs 
caractères  culturaux,  etc.,  les  taxonomistes  modernes  s'entendent  assez  bien 
pour  dénoncer  les  lacunes  de  cette  classification  du  point  de  vue  scientifique. 
Par  exemple,  le  Lenzites  possède  des  lamelles,  mais  s'apparente  beaucoup  plus 
aux  polypores  qu'aux  autres  agaricacées;  de  même,  le  Gomphidius  est  aussi 
pourvu  de  lamelles,  mais  se  rapprocherait  davantage  des  bolets.  Inutile  toute- 
fois de  multiplier  les  exemples  puisque  la  classification  classique  répond  par- 
faitement aux  objectifs  de  ce  livre. 

Chez  les  gastéromycètes  ou  vesses-de-loup,  les  basides  ne  forment  pas  un 
hyménium  mais  sont  produites  à  l'intérieur  d'un  réceptacle  fermé.  Plutôt  que 
d'être  éjectées  de  force  dans  l'air,  les  spores  sont  disséminées  par  le  vent,  la 
pluie  et  les  insectes. 

On  observe  chez  d'autres  groupes  de  basidiomycètes  des  variations  dans  la 
forme  et  la  structure  des  basides  elles-mêmes.  Chez  les  auriculariacées,  la 
baside  est  divisée  par  des  cloisons  transversales  en  quatre  cellules  qui  lancent 

23 


CHAMPIGNONS  LOML:>llBLLii  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


chacune  un  stérigmatc  (fig.  40,  p.  9).  Chez  les  trémellacées,  la  baside  se  divise 
au  contraire  longitudinalcmcnt,  si  bien  que  les  cloisons  sont  à  angle  droit; 
comme  dans  le  cas  précédent,  quatre  cellules  sont  formées  et  donnent  nais- 
sance chacune  à  un  stérigmate  (fig.  38,  p.  9).  Enfin,  la  baside  des  dacrymycé- 
tacées  est  profondément  bifurquée  et  des  stérigmates  naissent  à  chacune  des 
pointes  de  la  fourche  (fig.  39,  p.  9). 

Un  important  groupe  de  basidiomycètes  sera  complètement  laissé  de  côté 
dans  le  présent  ouvrage.  Il  s'agit  des  rouilles  et  des  charbons  qui  vivent  en 
parasites  sur  d'autres  plantes.  Leurs  basides  sont  pourvues  de  cloisons  trans- 
versales et  naissent  non  pas  dans  un  réceptacle,  mais  directement  de  la  germi- 
nation d'une  spore  dormante  spécialisée,  munie  de  parois  épaisses. 

La  classification  précédente  peut  se  résumer  de  la  façon  suivante: 


CHAMPIGNONS 

Phycomycètes  —  hyphes  dépourvues  de  cloisons  transversales;  spores  pro- 
duites dans  un  sporange. 
Ascomycètes  —  hyphes  munies  de  cloisons  transversales;  spores  produites 
dans  un  asque. 

Plectomycètes  —  asques  produits  directement  sur  le  mycélium. 
Pyrénomycètes  —  asques  produits  dans  un  réceptacle  clos  ou  périthèce. 
Discomycètes  —  asques  produits  dans  une  apothécie,  c.-à-d.  un  récep- 
tacle dont  la  partie  fertile  est  exposée  à  l'air. 
Basidiomycètes  —  hyphes  munies  de  cloisons  transversales;  spores  produites 
sur  une  baside. 
Hémibasidiomycètes  —  basides  produites  directement  par  la  germination 

de  spores  dormantes  (rouilles  et  charbons). 
Eubasidiomycètes  —  basides  d'habitude  produites  dans  un  réceptacle,  et 
non  par  la  germination  de  spores  dormantes. 
Trémellales  —  basides  cloisonnées  ou  profondément  bifurquées; 
réceptacles  habituellement  plus  ou  moins  gélatineux. 
Auriculariacées  —  basides  munies  de  cloisons  transversales. 
Trémellacées  —  basides  munies  de  cloisons  longitudinales. 
Dacrymycétacées  —  basides  profondément  divisées,  bifurquées. 
Hyménomycétales  —  basides  unicellulaires  disposées  en  hyménium; 
réceptacles  charnus  à  membraneux,  coriaces  ou  ligneux. 
Agaricacées  —  hyménium  tapissant  des  lamelles. 
Hydnacées  —  hyménium  tapissant  des  aiguillons. 
Bolétacées  —  hyménium  tapissant  l'intérieur  de  tubes;  récep- 
tacles mous  et  charnus. 
Polyporacées  —  hyménium  tapissant  l'intérieur  de  tubes;  récep- 
tacles tenaces,  subéreux,  coriaces  ou  ligneux. 
Clavariacées  —  hyménium  lisse,  recouvrant  l'ensemble  de  la 
fructification. 

24 


CHAMPIGNONS 


Théléphoracées  —  hyménium  lisse;  réceptacles  différenciés  en 
surfaces  stériles  et  fertiles. 
Gastéromycétales  —  basides  unicellulaires  produites  dans  un  récep- 
tacle fermé,  non  disposées  en  hyménium. 
Phallacées   —  spores  formant  une  masse  visqueuse  à  odeur 
fétide,  portées  à  maturité  sur  un  réceptacle  semblable  à  un 
p:ed. 
Lycoperdacées  —  spores  formant  une  masse  poudreuse,  prison- 
nières du  péridium. 
Nidulariacées  —  réceptacles  en  forme  de  coupe  ou  de  vase  ren- 
fermant plusieurs  péridioles  (organes  durs,  ovés)  à  l'inté- 
rieur desquels  les  spores  sont  produites. 
Fungi  imperfecti  —  champignons  dépourvus  de  sporangiospores,  d'ascospores 
ou  de  basidiospores;  aucun  organe  sexuel  apparent;  reproduction  au 
moyen  de  spores  végétatives. 


25 


26 


*j/ 


I 


V 


i 


1         "^-j*^-^' 


•<A   ^  ê  t'  . 


6 


FiG.  57  à  66:  57,  Lactarius  deliciosus;  58,  L.  deliciosus;  59,  L.  controversus;  60,  L.  griseus;^ 
61,  L.  helvus;  62,  L.  hygrophoroides',  63,  L.  lignyotus;  64,  L.  trivialis;  65,  L.  indigo; 
66,  L.  indigo. 

<  FiG.  46  à  55:  46,  Cantharellus  cibarius;  47,  C  cinnabarinus;  48,  C.  clavatus;  49,  C.  //oc- 
C05W5;  50,  C.  tubœformis;  51,  C.  umbonatus;  52,  C.  multiplex;  53,  Lactarius  camphoratus; 
54,  L.  a/finis;  55,  L.  affinis. 


27 


28 


FiG.  67,  Lactarius  deceptivus. 
FiG.  68,  Russula  delica. 


29 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


CLE  DES  GENRES  D'AGARICACÉES 

\ii       l  anicllcs  réduites  à  des  plis,  à  arêtes  obtuses,  fourchues Cantharellus 

\h       Lamelles  bien  tormées,  serrées  à  espacées,  mais  non  en  forme  de  pli 2 

la       Sporée  blanche 3 

Ib       Sporée  colorée 25 

lu       Lamelles  libres 4 

Ib       Lamelles  reliées  au  pied 6 

4^       Volve  et  anneau  présents Amaniia 

4b       Volve  présente;  anneau  absent Amanitopsis 

4c       Volve  absente;  anneau  présent 5 

5a       Chapeau  visqueux Limacella 

5b       Chapeau  non  visqueux Lepiota 

6a       Anneau  présent 7 

6b       Anneau  absent 8 

6c       Cuticule  du  chapeau  granuleuse  à  verruqueuse Cystoderma 

1         Cuticule  lisse  ou  écailleuse,  mais  non  granuleuse Armillaria 

Sa       Réceptacle  mou  et  charnu,  non  reviviscent 9 

8^  Réceptacle    tenace,    de    subéreux    à    coriace,    plus    ou    moins    reviviscent    à 

l'humidité 21 

9a       Pied  excentrique,  latéral  ou  absent Pleurotus 

9b       Pied  central 10 

\0a     Lamelles  cireuses 11 

\0b     Lamelles  non  cireuses 12 

1  la     Spores  lisses Hygrophorus 

1  \b     Spores  échinulées Laccaria 

lia  Trame  de  la  fructification  composée  à  la  fois  de  cellules  filamenteuses  et  globu- 
leuses; texture  cassante;  lamelles  rigides  et  cassantes;  spores  amyloïdes 13 

12^  Trame  formée  de  cellules  filamenteuses  seulement;  absence  des  caractères  sus- 
mentionnés   14 

\3a     Présence  d'une  exsudation  laiteuse Lactarius 

Mb     Absence  d'exsudation  laiteuse Russula 

14fl     Pied  de  texture  cartilagineuse,  différente  de  celle  du  chapeau 15 

\Ab  Pied  charnu  ou  fibreux,  de  consistance  assez  semblable  à  celle  du  chapeau  ou  plus 

tenace  17 

\5a     Pied  légèrement  corné;  lamelles  décurrentes Xeromphalina 

\5b     Pied  non  corné;  lamelles  adnées  à  adnexées 16 

16^     Marge  du  chapeau  incurvée;  chapeau  qui  s'étale Collybia 

\6b     Marge  du  chapeau  droite;  chapeau  plus  ou  moins  campanule Mycena 

lia     Lamelles  décurrentes 18 

17^     Lamelles  non  décurrentes 19 

1  Sa     Spores  amyloïdes Leucopaxillus 

1 8^     Spores  non  amyloïdes Clitocybe 

\9a     Spores  non  amyloïdes Tricholoma 

\9b     Spores  amyloïdes 20 

20a     Chapeau  hygrophane;  lamelles  munies  de  cystides  lancéolées Melanoleuca 

30 


CLE  DES  GENRES  D  AGARIC ACEES 


20b  Chapeau  rarement  hygrophane,  de  couleur  terne,  généralement  gros  et  charnu; 

lamelles  dépourvues  de  cystides  lancéolées Leucopaxillus 

2\a     Lamelles  fendues  longitudinalement Schizophyllum 

2\b     Lamelles  non  fendues  longitudinalement 22 

22ûr     Lamelles  à  arête  serrulée  fimbriée Lentinus 

22b     Lamelles  sans  arête  serrulée 23 

22>a     Lamelles  à  arête  crispée,  épaisses Trogia 

23b     Lamelles  entières 24 

24a  Pied  central;  chapeau  membraneux  à  légèrement  charnu,  reviviscent  .  Marasmius 

24b  Pied    excentrique,    latéral    ou    absent;    chapeau    tenace,    charnu-coriace    à 

subéreux Panus 

25a     Sporée  verdâtre voir  Lepiota  molybdites 

25b     Sporée  lilas  à  lilas  grisâtre Pleurotus 

(voir  Lacaria  ochropurpurea) 

25c     Sporée  rosée 26 

25d     Sporée  jaunâtre  à  rouille  ou  brune 33 

25e     Sporée  violacée  à  brun  pourpre  ou  noirâtre 45 

26a     Pied  latéral  ou  absent Phyllotopsis 

26b     Pied  central 27 

27a     Lamelles  libres 28 

21b     Lamelles  rehées  au  pied 29 

2Sa     Volve  présente;  anneau  absent Volvariella 

2Sb     Anneau  et  volve  absents Pluteus 

29a     Lamelles  décurrentes Clitopilus 

29b     Lamelles  d'adnées  à  adnexées 30 

30^7     Lamelles  sinuées 31 

30b     Lamelles  non  sinuées 32 

3\a     Spores  anguleuses Entoloma 

3\b     Spores  non  anguleuses,  légèrement  rugueuses Tricholoma 

32a     Marge  d'abord  incurvée;  chapeau  convexe Leptonia 

32b  Marge    d'abord    droite;    chapeau    qui    varie    de    plus    ou    moins    conique    à 

campanule Nolanea 

33a     Pied  excentrique,  latéral  ou  absent Crepidotus 

33b     Pied  central 34 

34a     Voile  formé  de  filaments  arachnéens;  sporée  brun  foncé Cortinarius 

34b     Voile  membraneux  ou  absent 35 

35^^     Anneau  présent 36 

35b     Anneau  absent 37 

36a     Chapeau  à  surface  farineuse-granuleuse Phœolepiota 

36b     Surface  du  chapeau  plutôt  lisse  ou  écailleuse Pholiata 

31a     Lamelles  qui  se  séparent  facilement  de  la  trame  du  chapeau Paxillus 

31b     Lamelles  qui  se  séparent  difficilement  de  la  trame  du  chapeau 38 

38ûf  Trame  du  chapeau  composée  de  cellules  filamenteuses  et  globuleuses;  spores 

amyloides 39 

38^     Trame  du  chapeau  filamenteuse;  spores  non  amyloides 40 

31 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNlM  i   \  DU  CANADA 


}9a      Présence  d'une  exsudation  laiteuse Lactarius 

39/)     Absence  d'exsudation  laiteuse Russula 

AOa      Pied  de  charnu  à  fibreux 41 

40/>     Pied  cartilagineux 43 

4 h/  lispcces  qui  poussent  sur  le  bois,  à  lamelles  habituellement  de  couleur  vive,  de 

jaune  à  rouille hlammula 

41/)  Espèces  qui  poussent  sur  le  sol,  à  lamelles  de  couleur  brunâtre  terne  à  bla- 
fardes     42 

Ala     Chapeau  visqueux,  lisse Heheloma 

42b     Chapeau  plus  ou  moins  fibrilleux  à  soyeux,  ou  écailleux,  ou  fissile Inocybe 

43a     Lamelles  décurrentes Tubaria 

43b     Lamelles  non  décurrentes 44 

44ûr     Chapeau  convexe  à  plan;  marge  d'abord  incurvée Naucoria 

44b  Chapeau  plus  ou  moins  conique;  marge  droite;  cuticule  formée  de  cellules  vési- 

culeuses Conocybe 

44c     Réceptacle  assez  gros,  blanc  qui  se  tache  de  brun;  sporée  jaune  pâle 

voir  Collybia  maculata 

45a     Lamelles  cireuses,  décurrentes Gomphidius 

45b     Lamelles  non  décurrentes 46 

46a     Lamelles  déliquescentes Coprinus 

46b     Lamelles  non  déliquescentes 47 

41a     Anneau  présent 48 

41b     Anneau  absent 50 

4Sa     Lamelles  libres Agaricus 

486     Lamelles  reliées  au  pied 49 

49a     Lamelles  marbrées Panœolus 

49b     Lamelles  non  marbrées Stropharia 

50a     Cuticule  du  chapeau  filamenteuse Nœmatoloma 

50b     Cuticule  du  chapeau  composée  de  cellules  vésiculeuses 51 

5\a     Chapeau  plissé-strié  et  paraphyses  coprinoïdes Pseudocoprinus 

5\b     Ne  possède  pas  ces  caractères 52 

52a     Lamelles  marbrées Panœolus 

52b     Lamelles  non  marbrées Psathyrella 


32 


CANTHARELLUS 


CANTHARELLUS 

Le  Cantharellus  représente  pour  le  mycophage  un  genre  privilégié  car  il 
renferme  bon  nombre  d'espèces  d'assez  grande  taille,  bien  visibles  et  assez 
faciles  à  reconnaître  sans  risque  de  confusion  avec  des  espèces  vénéneuses.  La 
chanterelle  comestible,  le  C.  cibarius,  est  une  espèce  fréquemment  récoltée  et 
tout  à  fait  recommandable  pour  la  table;  elle  devrait  figurer  sur  la  liste  de  tous 
les  amateurs  de  champignons. 

Le  genre  se  caractérise  par  des  lamelles  épaisses,  décurrentes,  en  forme  de 
plis,  d'habitude  espacées  et  plus  ou  moins  fourchues.  Le  pied  est  en  continuité 
avec  le  chapeau  et  dépourvu  de  voile.  Chez  certaines  espèces,  les  lamelles  sont 
très  rudimentaires  et  se  limitent  pratiquement  à  des  rides;  le  genre  se  rapproche 
alors  des  Craterellus  qui  font  partie  des  théléphoracées  et  dont  l'hyménium  est 
lisse.  Certains  auteurs  placent  d'ailleurs  dans  ce  genre  le  Cantharellus  clavatus, 
qui  répond  à  cette  définition.  D'autre  part,  le  genre  se  rapproche  aussi  du 
Clitocybe  par  certaines  de  ses  espèces  dont  les  lamelles  sont  mieux  formées.  Le 
Cantharellus  umbonatus,  par  exemple,  entre  dans  cette  catégorie  et  pourrait 
facilement  passer  pour  un  Clytocybe,  tandis  que  le  Clytocybe  aurantiaca  a  été 
appelé  Cantharellus  aurantiacus  par  de  nombreux  auteurs. 

Pour  ceux  que  le  problème  des  liens  interspécifiques  intéresse,  il  faut  dire 
que  les  taxonomistes  modernes  ont  tendance  à  considérer  que  le  genre  Cantha- 
rellus (tel  qu'il  est  envisagé  ici)  ne  constitue  pas  un  groupe  naturel.  Par  exem- 
ple, on  a  fait  du  C.  multiplex  (qui  se  distingue  par  des  spores  verruqueuses)  et 
du  C.  umbonatus  (dont  les  spores  sont  amyloïdes)  les  types  de  deux  nouveaux 
genres,  soit  respectivement  le  Polyozellus  et  le  Cantharellula.  Il  semble  préfé- 
rable de  conserver  ici  l'ancien  cadre  en  dépit  de  ces  études  montrant  que  ces 
espèces  et  d'autres  aussi  ne  sont  pas  étroitement  apparentées  au  C.  cibarius, 
qui  est  le  type  du  genre  Cantharellus.  Si  on  adoptait  la  définition  moderne 
pour  s'en  tenir  uniquement  aux  espèces  proches  parentes  du  C.  cibarius,  on 
pourrait  être  amené  à  ranger  ce  genre  dans  les  clavariacées  plutôt  que  dans  les 
agaricacées. 

Clé 

\a       Réceptacle  entièrement  rouge C.  cinnabarinus 

\b       Réceptacle  pas  entièrement  rouge 2 

la       Réceptacle  plus  ou  moins  jaune  à  brun 3 

2b       Réceptacle  dépourvu  de  jaune 5 

3û'       Réceptacle  de  bonne  taille,  en  forme  de  vase,  jaunâtre,  muni  d'écaillés  rougeâtres 

ou  orangé  rougeâtre C.  floccosus 

3b       Réceptacle  d'un  autre  type 4 

4a  Réceptacle  jaune  de  couleur  jaune  chrome  brillant  à  jaune  d'œuf,  ferme,  charnu 
C.  cibarius 

4b  Réceptacle  de  couleur  jaune  brunâtre  à  brun  ochracé,  mince,  flexible;  lamelles  qui 
tournent  au  grisâtre  en  séchant C.  tubœformis 

5a  Réceptacle  gris,  généralement  avec  un  petit  mamelon;  lamelles  bien  formées, 
blanches;  chair  rougissant  à  la  cassure C.  umbonatus 

33 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


5b       Réceptacle  de  couleur  pourpre  chair  à  noirâtre 6 

6a       Croissant  en  touffes  denses;  spores  presque  globuleuses,  verruqueuses 

C.  multiplex 

6b       Habituellement    solitaire    ou    grégaire,    parfois    légèrement    cespiteux;    spores 

étroites-ellipsoïdes,  ridées C.  clavatus 


CANTHARELLUS  CIBARIUS  Fr.  Comestible 

Fig.  46,  p.  26;  fig.  411,  p.  306 

Chanterelle  comestible 

CHAPEAU  3-10  cm  de  largeur,  charnu,  ferme,  convexe  ou  parfois  turbiné, 
devenant  étalé,  puis  déprimé  au  centre,  souvent  irrégulièrement  ondulé  ou 
lobé,  jaune  chrome  à  jaune  d'œuf,  pâlissant  avec  l'âge,  légèrement  fibrilleux  à 
glabre,  non  strié,  sec.  chair  ferme,  blanchâtre  à  jaunâtre,  à  saveur  douce  ou 
un  peu  poivrée,  à  odeur  fruitée  ou  inodore,  lamelles  décurrentes,  espacées, 
fourchues,  épaisses,  à  arêtes  obtuses,  étroites,  jaunes,  pied  5-8  cm  de  lon- 
gueur, 1-3  cm  d'épaisseur,  s'effilant  vers  le  bas,  plein,  glabre,  de  la  couleur  du 
chapeau  ou  plus  pâle,  spores  elliptiques,  lisses,  teintées  de  jaunâtre  en  masse, 
8-11  X  4-6  ^m. 

De  juillet  à  septembre:  épars,  en  groupes  ou  parfois  en  petites  touffes  sur 
le  sol  dans  les  bois  clairs  de  conifères  ou  de  feuillus. 

Peu  de  champignons  sont  assez  connus  pour  posséder  un  nom  commun; 
mais  cette  espèce,  qui  est  très  estimée  des  gourmets,  surtout  en  Europe,  en 
possède  un  grand  nombre  dans  plusieurs  langues,  le  plus  connu  étant  la  chan- 
terelle comestible.  Les  spécimens  européens  sont  réputés  avoir  une  odeur 
fruitée  rappelant  l'abricot;  toutefois  il  ne  semble  pas  que  cette  caractéristique 
se  retrouve  chez  la  chanterelle  d'Amérique  du  Nord,  qui  n'en  est  pas  moins 
savoureuse  pour  autant.  Vu  sa  texture  ferme,  cette  espèce  peut  nécessiter  une 
cuisson  relativement  prolongée. 

C'est  un  champignon  intéressant  car  il  est  assez  commun  dans  la  plupart 
des  régions,  et  il  y  a  peu  de  danger  de  méprise  avec  d'autres  espèces.  Le  débu- 
tant peut  facilement  apprendre  à  le  reconnaître  et  à  le  récolter  avec  assurance. 
Il  faut  prendre  garde  de  ne  pas  le  confondre  avec  l'espèce  toxique  Cliîocybe 
illudens,  de  couleur  à  peu  près  identique,  mais  qui  possède  des  lamelles  minces, 
serrées  ou  très  serrées,  et  qui  vient  généralement  en  grosses  touffes.  Le  Cliîo- 
cybe aurantiaca  est  une  autre  espèce  suspecte  qui  peut  ressembler  à  la  chan- 
terelle comestible;  elle  est  cependant  plus  orangée  que  cette  dernière  et  elle 
possède  comme  la  précédente  des  lamelles  minces  serrées. 

Dans  l'Ouest,  le  Cantharellus  subalbidus  Smith  &  Morse  rappelle  le  C. 
cibarius  par  sa  taille  et  son  aspect.  Il  est  de  couleur  blanchâtre  et  ses  spores 
sont  blanches  plutôt  que  jaunâtres. 

34 


CANTHARELLUS 


CANTHARELLUS  CINNABARINUS  Schw.  Comestible 

Fig.  47,  p.  26 

CHAPEAU  1-4  cm  de  largeur,  rarement  plus,  charnu,  ferme,  convexe, 
obtus  devenant  étalé-déprimé,  souvent  irrégulier,  de  couleur  vermillon,  pâlis- 
sant avec  l'âge  ou  en  séchant,  glabre,  à  marge  souvent  ondulée  ou  lobée,  chair 
mince,  blanchâtre,  rougeâtre  en  surface,  à  odeur  et  saveur  douces,  lamelles 
très  décurrentes,  espacées,  fourchues,  épaisses,  aux  arêtes  obtuses,  étroites, 
couleur  allant  du  rouge  au  jaunâtre  ou  au  rosé,  pied  2-4  cm  de  longueur, 
0,3-0,6  cm  d'épaisseur,  régulier  ou  s'effilant  vers  le  bas,  parfois  comprimé  au 
sommet,  tenace,  charnu,  plein  ou  parfois  farci,  hsse,  de  la  même  couleur  que  le 
chapeau  ou  plus  pâle,  spores  blanches  ou  légèrement  roses  en  masse,  oblon- 
gues-elliptiques,  Hsses,  (7)  8-10  (11)  x  3,5-5  jum. 

De  juillet  à  octobre:  épars  ou  en  groupes  dans  les  bois  clairs  de  feuillus  ou 
le  long  des  routes. 

C'est  le  seul  Cantharellus  entièrement  rouge  et,  bien  qu'il  puisse  pâlir 
beaucoup  sous  l'action  du  vent  et  du  soleil,  on  ne  risque  pas  de  le  confondre 
avec  aucun  autre  champignon.  On  le  dit  commun  dans  certaines  régions,  mais 
il  est  rarement  signalé  dans  celle  d'Ottawa. 

CANTHARELLUS  CLAVATUS  Fr.  Comestible 

Fig.  48,  p.  26 

CHAPEAU  3-10  cm  de  largeur,  parfois  davantage,  charnu,  ferme,  turbiné, 
obconique  ou  devenant  déprimé  et  en  forme  de  coupe,  avec  la  marge  évasée, 
habituellement  irrégulière  et  lobée;  sa  couleur  variant  du  violacé  au  jaune  ver- 
dâtre  et  sa  surface  cotonneuse  ou  un  peu  écailleuse.  chair  ferme,  plutôt 
tenace,  épaisse,  blanchâtre,  à  saveur  et  odeur  douces,  lamelles  très  décur- 
rentes, plutôt  espacées,  étroites  et  en  forme  de  plis,  fourchues;  sa  couleur 
variant  de  carné  à  terre  d'ombre  violacé  pâle,  pied  1-5  cm  de  longueur, 
0,6-1,9  cm  d'épaisseur,  en  continuité  avec  le  chapeau  et  d'ordinaire  effilé  à  la 
base,  plein,  sa  couleur  variant  de  carné  violacé  à  blafard,  blanc  floconneux  à  la 
base.  SPORES  ochracé  pâle,  de  forme  étroite-elliptique  à  cylindrique,  ridées, 
10-14  X  4-6  lum. 

De  juillet  à  septembre:  en  groupes  ou  en  touffes  sous  les  conifères. 

La  forme  et  la  couleur  de  cette  espèce  sont  très  caractéristiques,  mais  lors- 
qu'elle croît  avec  luxuriance,  il  y  a  danger  de  la  confondre  avec  le  C  multiplex. 
La  grosseur  et  la  forme  des  spores  fournissent  un  moyen  facile  et  sûr  de  les 
distinguer. 

Les  lamelles  de  ce  champignon  sont  parfois  très  étroites  et  rudimentaires, 
ce  qui  a  incité  certains  auteurs  à  le  rattacher  au  Craterellus  qui  appartient  aux 
théléphoracées,  mais  elles  sont  en  général  assez  bien  formées  pour  qu'on  soit 
justifié  de  le  laisser  dans  le  Cantharellus. 

Une  espèce  de  l'Ouest,  le  C.  pseudoclavatus  Smith,  semble  très  voisine  du 
C.  clavatus,  sauf  que  ses  spores  sont  lisses;  le  C.  brevipes  Peck  lui  ressemble 
aussi,  mais  possède  des  spores  plus  grosses,  13-16  x  5-6  [xm. 

35 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VENENEUX  DU  CANADA 


CANTHARELLUS  FLOCCOSUS  Schw.  Comestible  pour 

lig.  49.  p.  26  ^^  plupart  des  gens 

CHAPEAU  5-10  cm  de  largeur,  parfois  plus,  profondément  creusé  en  enton- 
noir, trompette  ou  vase,  8-15  cm  de  hauteur,  ferme,  jaunâtre  au  début  puis 
rougeâtre  ou  orangé,  floconneux-écailleux,  avec  des  écailles  plus  ou  moins 
rougeâtres  ou  rougeâtre  orangé,  à  marge  parfois  ondulée,  chair  blanche  ou 
blanchâtre,  à  odeur  et  saveur  douces,  lamelles  très  décurrentes,  serrées  à 
subespacées,  étroites  et  en  forme  de  plis,  aux  arêtes  obtuses,  fourchues, 
ochracées  ou  jaune  rougeâtre.  pied  court,  en  continuité  avec  le  chapeau, 
1-3  cm  d'épaisseur,  glabre,  ochracé  pâle,  blanchâtre  à  la  base,  d'abord  plein, 
puis  s'évidant,  à  base  parfois  brusquement  effilée  et  s'enfonçant  souvent 
profondément  dans  le  sol.  spores  ochracées,  elliptiques,  lisses,  11-15 
(21)  X  (6)  6,5-7,5  (8)  ^m. 

De  juillet  à  octobre:  en  groupes  sous  les  conifères. 

Ce  champignon  est  particulièrement  frappant;  sa  grande  taille,  ses  cou- 
leurs vives  et  son  chapeau  en  forme  de  vase  le  rendent  facilement  reconnais- 
sable.  Il  existe  toutefois  dans  l'Ouest  une  espèce  assez  voisine,  le  C  kauff- 
mannii  Smith,  qui  a  la  même  taille  et  qui  possède  comme  lui  un  chapeau  écail- 
leux,  mais  s'en  distingue  par  ses  écailles  brunâtres,  jamais  jaunes  ni  orangées. 

On  recommande  de  faire  l'essai  de  petites  quantités  de  ce  champignon 
avant  d'en  consommer  à  satiété.  Bien  qu'il  soit  habituellement  réputé  comes- 
tible et  même  très  bon,  il  semblerait  qu'il  indispose  certaines  personnes. 

CANTHARELLUS  MULTIPLEX  Underw. 
Fig.  52,  p.  26 

CHAPEAU  1-6  cm  de  largeur,  charnu-flexible,  plus  ou  moins  en  forme 
d'éventail  ou  d'entonnoir,  violacé  à  noir,  noircissant  à  la  dessiccation,  à  sur- 
face inégale,  rugueuse,  et  à  marge  irrégulière,  lobée  ou  contournée,  plus  ou 
moins  enroulée,  plus  pâle  ou  brun  vineux,  chair  cassante,  violacée,  à  saveur 
douce  et  à  odeur  aromatique,  lamelles  très  décurrentes,  gris  cendré,  espacées, 
étroites  et  en  forme  de  plis,  souvent  reliées  par  des  veines  transversales  formant 
un  genre  de  réseau,  pied  1-6  cm  de  longueur,  0,3-1,2  cm  d'épaisseur,  central 
ou  excentrique,  plus  ou  moins  soudé  irrégulièrement  à  la  base,  régulier  ou 
s'effilant  vers  le  bas,  plein,  même  couleur  que  le  chapeau  mais  noir  à  la  base, 
glabre,  souvent  un  peu  cannelé  dans  sa  partie  supérieure,  spores  blanches, 
irrégulièrement  verruqueuses,  subglobuleuses,  4-6  x  3,5-5  ^m. 

De  juillet  à  octobre:  en  touffes  denses  émergeant  d'une  base  compacte, 
noirâtre,  sous  les  conifères. 

À  en  juger  par  le  petit  nombre  de  rapports  publiés  à  son  sujet,  ce  champi- 
gnon frappant  a  rarement  été  récolté  en  Amérique  du  Nord.  L'herbier 
d'Ottawa  en  compte  plusieurs  exemplaires  et  comprend  une  partie  de  la  collec- 
tion originale  ou  collection  type.  On  y  trouve  en  outre  deux  spécimens 
provenant  du  Japon.  Ceux  que  passionne  la  recherche  d'espèces  rares 
devraient  accorder  une  attention  spéciale  à  celle-ci. 

36 


CANTHARELLUS 


À  beaucoup  d'égards,  et  en  particulier  par  ses  spores  verruqueuses,  ce 
champignon  s'écarte  de  tous  les  autres  Cantharellus;  Murrill  a  créé  pour  lui  un 
nouveau  genre,  soit  le  Polyozellus.  Pour  notre  propos,  toutefois,  il  vaut  mieux 
le  laisser  dans  son  ancien  cadre. 

Il  y  a  danger  de  confondre  cette  espèce  avec  les  formes  luxuriantes  du  C. 
clavatus,  mais  l'examen  des  spores  permet  de  les  distinguer  facilement. 

Nous  ne  possédons  aucune  donnée  sur  sa  comestibilité. 


CANTHARELLUS  TUBAEFORMIS  Fr.  Douteux 

Fig.  50,  p.  26 

CHAPEAU  2-5  cm  de  largeur,  d'abord  convexe  et  obtus,  puis  déprimé  et 
parfois  presque  en  forme  d'entonnoir,  devenant  perforé  au  centre  chez  cer- 
tains spécimens  âgés;  jaune  brunâtre  à  ochracé  jaunâtre,  finement  soyeux- 
pubescent,  à  marge  irrégulière  et  ondulée,  chair  mince,  ochracé  blanchâtre, 
inodore  et  insipide,  lamelles  décurrentes,  espacées,  étroites,  en  forme  de  plis, 
aux  arêtes  obtuses,  fourchues,  de  couleur  ochracé  jaunâtre  à  l'état  jeune,  puis 
grisâtres  à  maturité,  pied  2-6  cm  de  longueur,  0,3-0,6  cm  d'épaisseur,  régu- 
lier, glabre,  variant  de  jaune  brunâtre  à  ochracé,  blanchâtre  à  la  base,  plein  ou 
farci,  parfois  creux  à  la  fin.  spores  blanc  crème  en  masse,  de  forme  ovoïdes  à 
subglobuleuses  ou  très  eUiptiques,  hsses,  7-10,5  x  6-8  (9)  yim. 

De  juillet  à  septembre:  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  endroits  marécageux, 
d'ordinaire  parmi  la  sphaigne. 

Kauffman  estimait  que  le  nom  spécifique  tubœformis  pouvait  induire  en 
erreur  étant  donné  que  le  pied  de  ce  champignon  est  plein  et  non  tubulé.  Toute- 
fois, ce  nom  vient  de  tuba,  trompette,  et  décrit  l'aspect  du  chapeau  plutôt  que 
celui  du  pied.  La  forme  de  trompette  est  moins  accentuée  ici  que  chez  le  C. 
floccosus  et  nous  avons  affaire  à  un  champignon  plus  mince,  plus  souple  et 
aux  couleurs  moins  vives. 

Beaucoup  d'incertitude  subsiste  quant  à  la  taxonomie  et  à  la  nomencla- 
ture de  cette  espèce  et  des  espèces  voisines.  Il  existerait  apparemment  quatre 
espèces  semblables,  mais  probablement  distinctes,  qui  ont  été  nommées  respec- 
tivement: C.  tubœformis  Fr.,  C.  infundibuliformis  Fr.,  C.  lutescens  Fr.  et 
Craterellus  lutescens  Pers.  ex  Fr. 

Le  Craterellus  lutescens  est  un  champignon  plutôt  jaune  vif  caractérisé 
par  un  hyménium  lisse  ou  légèrement  ridé;  à  la  dessiccation,  la  couleur  de  son 
chapeau  varie  de  gris  à  noirâtre  et  son  hyménium  devient  jaune  pâle.  Ses 
spores  mesurent  9-12  x  7-8,5  /^m.  Le  Cantharellus  lutescens  s'en  distingue  par 
sa  couleur  qui  varie  d'orangé  jaunâtre  à  ocre  brunâtre;  en  outre,  ses  lamelles 
sont  relativement  bien  formées,  orangé  chamois  chez  les  spécimens  jeunes, 
plutôt  grisâtres  chez  les  plus  vieux  et  elles  grisaillent  en  séchant.  Ses  spores 
mesurent  (9)  10-12  (13)  x  6-8,5  (10)  ^m. 

Le  C.  tubœformis  et  le  C.  infundibuliformis  sont  de  couleur  moins 
voyante  et  possèdent  des  spores  plus  subglobuleuses,  légèrement  plus  petites. 

37 


CllAMl'lGNONii  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


La  sporée  du  second  est  de  teinte  jaunâtre  à  saumon,  tandis  que  celle  du  pre- 
mier varie  de  blanchâtre  à  crème.  Il  semble  que  ce  soit  là  la  principale  diffé- 
rence entre  les  deux  espèces,  bien  que  le  pied  du  C.  tubœjormis  soit  réputé  être 
plein  au  début,  puis  creux  à  la  fin,  et  celui  du  C.  infundihuliformis  ctqux  dès  le 
début.  Des  études  supplémentaires  s'imposent  pour  déterminer  si  les  diffé- 
rences entre  ces  champignons  sont  constantes  et  justifient  la  création  de  deux 
espèces  distinctes.  S'il  ne  s'agissait  que  des  variations  d'une  même  espèce,  le  C. 
tuhœformis  serait  le  nom  à  retenir. 

On  a  signalé  dans  l'ouest  des  États-Unis  un  champignon  lignicole  à  sporée 
jaune  qui  pourrait  bien  être  le  véritable  C.  infundibuliformis  ou  encore  une 
espèce  non  décrite.  Dans  la  première  hypothèse,  tous  les  spécimens  récoltés 
dans  les  marécages  de  l'Est  appartiendraient  probablement  au  C.  tubœformis. 


CANTHARELLUS  UMBONATUS  Fr.  Comestible 

Fig.  51,  p.  26 

CHAPEAU  1-4  cm  de  largeur,  flexible,  d'abord  convexe  ou  turbiné,  puis 
plan  à  déprimé  et  d'ordinaire  surmonté  d'un  petit  mamelon,  gris  bleuâtre,  gris- 
brun  ou  gris  noirâtre,  lisse  ou  un  peu  floconneux,  à  marge  régulière  ou 
ondulée,  chair  mince,  blanche,  devenant  rougeâtre  souvent  à  la  fin  ou  à  la 
cassure,  à  saveur  et  odeur  douces,  lamelles  légèrement  décurrentes,  four- 
chues, serrées,  étroites,  aux  arêtes  obtuses  mais  non  en  forme  de  crêtes, 
blanches  ou  tachées  de  rougeâtre.  pied  3-8  cm  de  longueur,  0,3-0,6  cm 
d'épaisseur,  régulier  ou  un  peu  effilé  au  sommet,  blanchâtre  ou  gris  pâle,  en 
général  légèrement  soyeux,  farci  ou  plein,  spores  blanches,  lisses,  fusiformes  à 
fusiformes-elliptiques,  étroites,  (8)  10-12  (14)  x  3-4  (5)  jum. 

De  juillet  à  octobre:  en  groupes  parmi  les  mousses,  d'habitude  le  Poly- 
t  rie  hum. 

Il  n'est  pas  facile  de  reconnaître  ce  champignon  du  premier  coup  d'œil  et, 
à  cause  de  ses  lamelles  relativement  minces  et  serrées,  le  débutant  est  porté  à 
chercher  du  côté  du  Clitocybe.  Cependant,  une  fois  le  genre  Cantharellus 
reconnu,  il  est  facile  à  déterminer  et  on  ne  risque  pas  de  le  confondre  avec  les 
autres  chanterelles.  Son  chapeau  grisâtre,  mamelonné,  le  rougissement  de  sa 
chair  et  de  ses  lamelles,  et  son  habitat  parmi  les  mousses  sont  caractéristiques. 
On  le  dit  comestible,  mais  vu  sa  petite  taille,  il  offre  peu  d'intérêt. 

Singer  considère  que  les  spores  amyloïdes  et  les  lamelles  bien  formées  de 
cette  espèce  sont  une  raison  suffisante  pour  l'exclure  du  Cantharellus;  il  en  a 
fait  le  type  d'un  nouveau  genre,  le  Cantharellula,  qui  comprend  aussi  le  Clito- 
eybe  eetypoïdes  Peck  et  le  C.  eyathiformis  (Bull,  ex  Fr.)  Kummer. 

LACTARiUS 

Le  principal  caractère  distinctif  du  Laetarius  est  la  présence  d'un  latex  ou 
d'une  exsudation  laiteuse  que  l'on  peut  mettre  en  évidence  en  coupant  ou  bri- 

38 


LACTARIUS 


sant  les  lamelles  ou  la  chair  d'un  jeune  spécimen.  Il  est  parfois  difficile  de 
trouver  du  latex  chez  les  vieux  spécimens  ou  par  temps  très  sec,  mais  le  meilleur 
endroit  où  regarder  est  le  sommet  du  pied,  au  point  d'insertion  des  lamelles. 
Un  petit  nombre  d'autres  champignons  possèdent  aussi  un  latex,  mais  ils  ont 
un  port  différent  du  Lactarius,  qui  se  caractérise  par  un  aspect  plutôt  rigide  et 
une  texture  cassante  venant  de  ce  que  la  chair  du  réceptacle  se  compose  non 
seulement  d'hyphes  filamenteuses,  comme  chez  les  autres  champignons,  mais 
aussi  d'un  grand  nombre  de  grosses  cellules  rondes  appelées  sphérocystes.  Ses 
spores  sont  toujours  ornées  de  verrues  et  d'épines  plus  ou  moins  saillantes  ou 
d'un  réseau  en  relief.  Cette  ornementation  est  fortement  amyloïde  et,  à  très 
fort  grossissement,  sa  forme  fournit  un  important  critère  pour  la  détermina- 
tion précise  des  espèces.  Les  spores  doivent  être  mesurées  de  profil  puisque, 
vues  de  face,  elles  sembleront  globuleuses. 

Ces  spores  caractéristiques  et  la  présence  de  sphérocystes  dans  le  tissu  dis- 
tinguent les  genres  Lactarius  et  Russula  de  tous  les  autres,  et  on  les  a  même 
parfois  réunis  dans  une  famille  distincte,  soit  les  russulacées.  Le  Lactarius 
diffère  bien  sûr  du  Russula  par  la  présence  de  latex. 

Le  Lactarius  constitue  pour  le  mycologue  amateur  un  genre  important  et 
intéressant,  car  ses  nombreuses  espèces  fructifient  pendant  de  longues  périodes 
tout  au  long  de  l'été  et  de  l'automne.  Leurs  représentants  sont  souvent  beaux 
et  de  taille  appréciable,  et  on  peut  déterminer  bon  nombre  d'entre  eux  avec 
suffisamment  de  certitude  à  partir  de  caractères  macroscopiques. 

Lorsqu'on  récolte  des  lactaires,  il  est  important  de  noter  la  couleur  du 
latex  et  les  changements  de  teinte  plus  ou  moins  rapides  qui  peuvent  survenir 
lorsqu'on  l'expose  à  l'air.  La  saveur  du  latex  constitue  un  autre  caractère 
important;  en  y  touchant  simplement  du  bout  de  la  langue,  on  découvrira  s'il 
est  doux  ou  acre  et  brûlant,  ou  parfois  astringent.  Il  arrive  aussi  que  la  sensa- 
tion de  brûlure  n'apparaît  que  lentement.  Enfin,  il  faut  noter  la  couleur  du 
chapeau  et  du  pied,  et  étabhr  s'ils  sont  visqueux  ou  non. 

Bien  que  le  Lactarius  soit  en  général  rangé  avec  les  genres  à  spores  blan- 
ches, bon  nombre  de  ces  espèces  ont  des  spores  colorées  et  il  est  conseillé  de 
faire  déposer  une  sporée  afin  de  les  identifier.  La  couleur  de  celle-ci  fournit  un 
caractère  constant  et,  de  ce  fait,  particulièrement  précieux. 

Certains  lactaires,  comme  le  L.  deliciosus,  sont  reconnus  comme  d'excel- 
lents comestibles,  mais  d'autres  sont  douteux.  Il  vaut  sans  doute  mieux  éviter 
toutes  les  espèces  à  saveur  acre,  même  si  on  prétend  que  certaines  d'entre  elles 
sont  sans  danger  après  cuisson.  Le  L.  rufus  a  été  reconnu  vénéneux  et, 
puisqu'il  existe  un  certain  nombre  d'espèces  rougeâtres  qui  pourraient  être 
confondues  avec  lui,  il  convient  d'être  très  prudent  et  de  rejeter  tous  les  lac- 
taires rougeâtres  à  goût  acre.  On  recommande  en  outre  d'éviter  les  espèces 
dont  le  latex  vire  au  lilas.  Ici  encore,  on  ne  doit  pas  s'aventurer  à  consommer 
des  champignons  qu'on  n'a  pas  déterminés  avec  certitude. 

39 


CHAMPIC.NoNs  <  oMI  M  IHl  I  s  I   I   VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


Clé 

la       Latex  coloré  à  l'origine 2 

\b       Latex  blanc  à  l'origine,  immuable  ou  se  colorant  une  fois  exposé  à  l'air 4 

2a       Latex  bleu /..  indigo 

Ib       Latex  d'une  autre  couleur 3 

3a       Latex  rouge-orangé  ou  rouge  carotte L.  deliciosus 

3b       Latex  rouge  cramoisi  foncé L.  subpurpureus 

4a  Latex  blanc  à  l'origine,  changeant  de  couleur  une  fois  exposé  à  l'air,  du  moins  sur 

les  meurtrissures 5 

4b       Latex  blanc,  immuable 13 

5a       Latex  virant  au  lilas  ou  au  violet 6 

5^       Latex  qui  ne  vire  pas  au  lilas  ou  au  violet 7 

6a       Chapeau  glabre,  gris  brunâtre L.  uvidus 

6b  Chapeau  tomenteux,  spécialement  à  la  marge,  jaune  terne  .  .  .  .  L.  representaneus 

la       Latex  virant  au  jaune 8 

Ib       Latex  qui  ne  vire  pas  au  jaune 10 

Su'       Chapeau  glabre,  grisâtre  à  rougeâtre  fauve L.  chrysorheus 

Sb       Chapeau  tomenteux,  spécialement  à  la  marge 9 

9a       Chapeau  jaune;  pied  scrobiculé  par  endroits L.  scrobiculatus 

9b       Chapeau  blanc;  pied  non  scrobiculé L.  resimus 

lOa     Latex  devenant  verdâtre  en  séchant  ou  gris-vert  sur  les  meurtrissures 11 

\0b  Latex  qui  ne  devient  pas  verdâtre  en  séchant  ou  gris-vert  sur  les  meurtrissures  .  12 

1  la     Sporée  jaunâtre L.  trivialis 

\\b     Sporée  blanche L.  mucidus 

Ma     Latex  devenant  lentement  rosâtre  à  la  cassure;  chapeau  brun  foncé,  velouté 

L.  lignyotus 

Mb  Latex  produisant  des  taches  grises  ou  presque  noires  sur  les  lamelles;  chapeau 

olive  terre  d'ombre L.  necator 

1 2)a     Chapeau  visqueux 14 

1 3^     Chapeau  non  visqueux 15 

\4a     Chapeau  glabre,  jaunâtre L.  affinis 

\4b     Chapeau  tomenteux,  rosâtre L.  torminosus 

\5a  Présence  d'une  forte  odeur  aromatique,  particulièrement  évidente  à  l'état  sec  .  16 

15^     Absence  d'odeur  aromatique  à  l'état  frais  ou  sec 17 

\6a     Chapeau  rouge  brunâtre  foncé;  latex  blanc L.  camphoratus 

\6b     Chapeau  gris  fauve  à  tan  pâle,  latex  aqueux  ou  ressemblant  au  lactosérum 

L.  helvus 

Ma     Saveur  douce 18 

1  Ib     Saveur  acre 19 

1  %a     Chapeau  glabre L.  subdulcis 

\%b     Chapeau  pruineux-velouté;  lamelles  espacées L.  hygrophoroides 

\9a  Saveur  d'abord  douce,  devenant  parfois  lentement  acre  ou  légèrement  amère  .... 

L.  subdulcis 

\9b     Saveur  nettement  acre 20 

10a     Chapeau  glabre 21 

20b     Chapeau  non  glabre 22 

40 


LACTARIUS 


2\a     Chapeau  gris  cendre,  plus  foncé  au  centre L.  cinereus 

2\b     Chapeau  rougeâtre L.  rufus 

22a     Chapeau  gris,  mesurant  habituellement  moins  de  4  cm  de  largeur L.  griseus 

22b     Chapeau  d'une  autre  couleur  que  le  gris 23 

2?>a     Chapeau  rougeâtre,  finement  soyeux  d'abord,  vite  glabre L.  rufus 

23b     Chapeau  blanc  ou  blanchâtre 24 

24a     Chapeau  formant  un  rouleau  cotonneux  à  la  marge L.  deceptives 

24b     Chapeau  sans  rouleau  cotonneux  à  la  marge 25 

25a  Lamelles  très  serrées,  prenant  une  teinte  rosâtre;  saveur  devenant  lentement 

acre L.  controversus 

25b  Lamelles  subespacées,  devenant  jaunâtre  crème;  saveur  très  acre  . . . .  L.  vellereus 


LACTARIUS  AFFINIS  Peck  Non  recommandé 

Fig.  54  et  55,  p.  26 

CHAPEAU  5-15  cm  de  largeur,  charnu,  ferme,  d'abord  convexe-ombiliqué, 
puis  étalé  et  déprimé  au  centre,  jaunâtre  ou  jaune  ochracé  avec  parfois  une 
légère  teinte  carnée,  glabre,  visqueux,  non  zone,  à  marge  d'abord  enroulée, 
puis  arquée,  chair  blanche,  ferme,  assez  épaisse,  latex  blanc,  immuable,  à 
saveur  acre,  lamelles  adnées  à  décurrentes,  serrées  à  subespacées,  assez  larges, 
fourchues  près  de  la  base,  blanchâtres  à  jaunâtre  crème,  pied  3-8  cm  de  lon- 
gueur, 1-2  cm  d'épaisseur,  régulier,  glabre,  visqueux,  de  la  couleur  du  chapeau 
ou  légèrement  plus  pâle,  parfois  tacheté,  farci  puis  creux,  spores  très 
ellipsoïdes  à  globuleuses,  blanchâtres,  7,5-10  x  6,5-8,5  ^m,  ornées  de  verrues 
qui  sont  réunies  par  des  bandes  ou  d'épaisses  lignes  de  manière  à  former  un 
réseau  assez  complet. 

De  juillet  à  octobre:  seul  ou  parfois  en  groupe  sur  le  sol  dans  les  bois 
mixtes. 

Cette  espèce  se  caractérise  par  un  chapeau,  des  lamelles  et  un  pied  de  cou- 
leur plus  ou  moins  uniforme,  des  lamelles  larges  subespacées  et  un  latex  acre. 
Le  L.  insulsus  (Fr.)  Fr.  est  de  couleur  plus  orangée  et  son  chapeau  est  nette- 
ment zone. 

LACTARIUS  CAMPHORATUS  (Bull,  ex  Fr.)  Fr.  Comestible 

Fig.  53,  p.  26 

CHAPEAU  1-3  cm  de  largeur,  convexe,  souvent  mamelonné,  devenant  étalé 
et  enfin  déprimé,  fauve  à  rouge  brunâtre  foncé,  sec,  glabre,  non  zone,  parfois 
un  peu  ridé  et  inégal,  à  marge  d'abord  enroulée,  puis  arquée,  chair  mince, 
ferme,  fragile,  teintée  de  la  couleur  du  chapeau  ou  plus  pâle,  à  odeur  parfumée 
et  aromatique,  spécialement  à  la  dessiccation,  latex  blanc,  doux,  souvent  peu 
abondant  par  temps  sec.  lamelles  adnées  à  légèrement  décurrentes,  serrées, 
assez  étroites,  blanchâtres  à  carnées,  puis  brun  rougeâtre.  pied  1-5  cm  de  lon- 
gueur, 0,3-0,9  cm  d'épaisseur,  régulier,  glabre  à  pruineux,  spongieux-farci,  de 
même  couleur  que  le  chapeau  ou  plus  pâle,  spores  subglobuleuses,  blanches, 

41 


C  HAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


en  général  6,5-8,5  x  5,5-7,5  /^ni  ornées  de  verrues  assez  grossières,  distinctes 
ou  plus  ou  moins  conHuentes,  formant  de  courtes  crêtes  ou  parfois  réunies  par 
des  lignes  en  un  réseau  partiel. 

De  juillet  à  septembre:  sur  le  sol  ou  sur  du  bois  très  décomposé  dans  les 
forêts  mixtes. 

Le  L.  camphoratus  est  une  espèce  assez  commune.  Kauffman  la  donne 
pour  comestible.  Son  odeur  caractéristique  n'est  pas  camphrée,  contrairement 
à  ce  que  son  nom  pourrait  laisser  croire,  mais  se  rapproche  plutôt  de  celle  du 
L.  helvus.  Parfois  très  faible  chez  les  spécimens  frais,  elle  s'accentue  à  la 
dessiccation.  Le  L.  rufus  est  de  même  couleur,  mais  de  plus  grande  taille;  son 
latex  est  acre  et  il  n'en  possède  pas  l'odeur  caractéristique.  Le  L.  subdulcis  lui 
ressemble  aussi  mais  il  est  généralement  plus  pâle  et  inodore. 


LACTARIUS  CHRYSORHEUS  Fr.  Suspect 

Fig.  81,  p.  49 

CHAPEAU  5-8  cm  de  largeur,  charnu,  convexe  au  début  et  en  général 
mamelonné,  mais  parfois  aussi  ombiliqué,  puis  aplani  et  même  déprimé,  de 
couleur  carné  grisâtre  à  rougeâtre  roux  ou  fauve,  glabre,  visqueux  à  l'état 
humide,  peu  ou  pas  zone,  à  marge  d'abord  enroulée,  s'étalant  par  la  suite. 
CHAIR  assez  épaisse,  blanche,  se  tachant  de  jaune  à  cause  du  latex,  à  odeur 
forte  et  piquante,  latex  d'abord  blanc,  virant  au  jaune  soufre,  à  saveur  lente- 
ment acre,  parfois  amère  au  début,  lamelles  adnées  à  légèrement  décurrentes, 
serrées,  assez  étroites,  blanchâtres  à  jaunâtres,  devenant  brun  rougeâtre  en 
vieillissant  ou  à  la  meurtrissure,  parfois  fourchues  près  du  pied,  pied  3-8  cm 
de  longueur,  0,5-1  cm  d'épaisseur,  régulier,  glabre  à  légèrement  pubescent  à  la 
base,  de  même  couleur  que  le  chapeau  ou  plus  pâle,  farci,  puis  creux,  spores 
très  elliptiques  à  subglobuleuses,  6-9  x  5-7  ji^m,  ornées  d'épines  et  de  verrues 
assez  saillantes,  distinctes,  formant  de  courtes  crêtes,  ou  réunies  par  des 
bandes  ou  des  lignes  en  un  réseau  partiel. 

De  juillet  à  octobre:  sur  le  sol,  d'habitude  dans  les  forêts  de  conifères. 

Cette  espèce  rougeâtre  est  assez  commune  et  se  caractérise  par  un  latex 
blanc  à  saveur  amère  ou  acre,  qui  vire  très  rapidement  au  jaune  vif.  On  s'est 
demandé  s'il  fallait  l'appeler  L.  chrysorheus  ou  L.  theiogalus  Fr.  D'après  des 
illustrations  récentes  de  Wakefield  et  Dennis  (1950)  et  de  Neuhoff  (1956),  cette 
dernière  serait  plus  petite  et  d'une  couleur  tirant  davantage  sur  le  brun 
rougeâtre. 

LACTARIUS  CINEREUS  Peck  Non  recommandé 

Fig.  56,  p.  28 

CHAPEAU  2-6  cm  de  largeur,  d'abord  convexe,  ombiliqué,  puis  étalé  et 
déprimé  à  infundibuliforme,  gris  cendré,  plus  foncé  au  centre,  glabre,  vis- 
queux, non  zone  ou  alors  très  légèrement  chez  certains  spécimens,  à  marge 

42 


LACTARIUS 


d'abord  enroulée,  puis  étalée,  chair  mince,  blanche,  latex  blanc,  immuable, 
à  saveur  acre,  lamelles  adnées,  serrées,  étroites,  blanches,  parfois  fourchues 
près  du  pied,  ne  se  tachant  pas  aux  meurtrissures,  pied  2-4  cm  de  largeur, 
0,5-1,5  cm  d'épaisseur,  réguHer  ou  s'effilant  vers  le  haut,  glabre,  tomenteux  à 
la  base,  de  même  couleur  que  le  chapeau,  spongieux,  puis  creux,  spores  blan- 
ches, largement  elhpsoïdes  à  subglobuleuses,  6-8  x  5-6  ji^m,  ornées  de  verrues 
distinctes  ou  plus  ou  moins  confluentes  et  d'un  petit  nombre  de  lignes,  mais  à 
peine  réticulées. 

De  juillet  à  septembre:  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  forêts  mixtes. 

Il  existe  plusieurs  espèces  grisâtres  à  latex  acre  qu'il  n'est  pas  facile  de  dis- 
tinguer. Chez  le  L.  cinereus,  les  lamelles  demeurent  immuables,  même  sur  les 
meurtrissures,  et  la  sporée  est  blanche.  Le  L.  trivialis  (Fr.  ex  Fr.)  Fr.  a  une 
sporée  jaunâtre  et  ses  lamelles  se  tachent  de  vert  grisâtre  ou  de  brunâtre.  On 
observe  également  des  taches  sur  les  lamelles  du  L.  vahus  Peck,  du  L.  mucidus 
Burl.  et  du  L.  parvus  Peck.  Les  spores  de  ce  dernier  sont  à  peu  près  de  la  même 
grosseur  que  celles  du  L.  cinereus,  mais  son  chapeau  sèche  rapidement.  Le  L. 
vahus  et  le  L.  mucidus  possèdent  tous  deux  de  grandes  spores,  soit  environ 
8-10  \jLm  de  longueur,  mais  diffèrent  l'une  de  l'autre  par  la  cuticule  de  leur 
chapeau.  Chez  le  L.  mucidus,  celle-ci  est  très  visqueuse  et  formée  d'hyphes 
allongées  très  gélatineuses  tandis  que  chez  le  L.  varius,  elle  se  compose 
d'hyphes  entrelacées  subgélatineuses  et  sèche  vite.  Ces  espèces  ne  sont  pas 
recommandées  pour  la  table. 


LACTARIUS  CONTROVERSUS  (Pers.  ex  Fr.)  Fr.  Non  recommandé 

Fig.  59,  p.  28 

CHAPEAU  8-20  cm  de  largeur,  ombiliqué,  puis  déprimé  et  à  la  fin  en  forme 
d'entonnoir,  blanchâtre  ou  carné,  taché  de  brunâtre  ou  de  carné,  vaguement 
zone  vers  la  marge,  visqueux,  un  peu  tomenteux,  à  marge  d'abord  enroulée, 
puis  relevée,  chair  ferme,  blanche  ou  un  peu  carnée,  latex  blanc,  immuable, 
à  saveur  lentement  acre,  lamelles  légèrement  décurrentes,  très  serrées, 
étroites,  blanchâtres  ou  rose  carné,  pied  2-4  cm  de  longueur,  0,5-2,5  d'épais- 
seur, régulier  ou  s'effilant  un  peu  vers  la  base,  légèrement  floconneux- 
pubescent,  blanc  ou  un  peu  maculé,  plein,  parfois  excentrique,  spores  presque 
blanches  ou  à  faible  reflet  carné,  largement  ellipsoïdes  à  subglobuleuses, 
5-7,5  X  4-5,5  f^m,  ornées  d'un  petit  nombre  de  bandes  formant  un  réseau 
partiel  et  de  quelques  verrues  isolées. 

D'août  à  octobre:  en  groupes  dans  les  bois  humides,  en  association  avec  le 
tremble. 

Cette  espèce  de  très  grande  taille  se  caractérise  par  des  lamelles  carnées  et 
un  chapeau  marqué  de  taches  brunâtres  à  rosâtres.  Celles-ci  ne  sont  pas  tou- 
jours très  visibles,  mais  les  lamelles  roses  sont  très  frappantes.  On  ignore  si  ce 
champignon  est  comestible;  de  toute  façon,  il  n'est  pas  recommandé  à  cause  de 
son  latex  acre. 

43 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


LACTARIUS   DECEPTIVUS  Peck  Douteux 

Fig.  67.  p.  29 

cHAPhAi'  5-15  cm  de  largeur,  ferme,  d'abord  convexe-ombiliqué,  puis 
plan-déprimé  à  un  peu  en  forme  d'entonnoir,  blanc  ou  taché  de  rouille,  sec, 
non  zone,  glabre  sauf  à  la  marge,  qui  est  d'abord  enroulée,  puis  plus  ou  moins 
relevée  à  la  fin  et  recouverte  d'un  tomentum  cotonneux,  chair  blanche,  assez 
épaisse,  ferme,  latex  blanc,  immuable,  acre,  lamelles  adnées  ou  un  peu 
décurrentes,  serrées  à  subespacées,  assez  larges,  parfois  fourchues,  de  couleur 
blanche  ou  jaune  crème,  pied  2-8  cm  de  longueur,  1-1,5  cm  d'épaisseur, 
robuste,  régulier,  pubescent  à  tomenteux,  blanc,  plein,  spores  blanches,  très 
ellipsoïdes  à  subglobuleuses,  9-12  (14)  x  7-9  (10)  ^m,  ornées  de  verrues  fines  à 
moyennes,  éparses,  isolées. 

De  juillet  à  septembre:  seul  ou  en  groupes  dans  les  bois,  d'habitude  en 
bordure  des  marécages  ou  dans  les  endroits  marécageux. 

La  caractéristique  la  plus  frappante  de  ce  champignon  est  sa  marge  coton- 
neuse qui,  toutefois,  s'estompe  presque  complètement  à  maturité,  ce  qui  risque 
de  semer  la  confusion.  Ses  spores  sont  plus  grosses  que  celles  du  L.  vellereus. 
Les  spécimens  dont  le  latex  est  rare  ou  peu  visible  risquent  d'être  pris  pour  le 
Russula  delica. 

On  dit  que  son  goût  acre  disparaît  à  la  cuisson,  mais  il  y  a  danger  de  con- 
fondre les  spécimens  adultes  avec  le  L.  vellereus  qui  est  réputé  vénéneux. 


LACTARIUS  DELICIOSUS  (L.  ex  Fr.)  Gray  Comestible 

Fig.  57  et  58,  p.  28;  fig.  412,  p.  306 

Lactaire  délicieux 

CHAPEAU  5-12  cm  de  largeur,  charnu,  ferme,  d'abord  convexe-ombiliqué, 
puis  plan  et  déprimé  au  centre,  orangé  rougeâtre,  souvent  marqué  de  zones 
concentriques  claires,  changeant  graduellement  au  grisâtre  ou  gris-vert,  glabre, 
visqueux  à  l'état  humide,  à  marge  d'abord  enroulée,  puis  arquée  et  étalée. 
chair  blanchâtre,  se  tachant  d'orangé  à  la  cassure,  puis  virant  au  verdâtre. 
LATEX  orangé,  orangé  rougeâtre  ou  rouge  carotte,  à  saveur  douce,  lamelles 
adnées-décurrentes,  serrées,  assez  étroites,  orangé  vif,  devenant  verdâtres  aux 
meurtrissures,  pied  4-10  cm  de  longueur,  1-2  cm  d'épaisseur,  régulier  ou  effilé 
à  la  base,  pruineux  à  glabre,  de  même  couleur  que  le  chapeau  ou  plus  pâle, 
souvent  taché  d'orangé,  farci,  puis  creux,  spores  un  peu  jaunâtres,  subglobu- 
leuses, 8-10,5  X  7-8,5  fim,  ornées  de  lignes  et  de  crêtes  formant  un  réseau  plus 
ou  moins  complet,  et  de  quelques  verrues  distinctes. 

De  juillet  à  octobre:  épars  ou  en  groupes  sous  les  conifères,  dans  les  bois 
humides  ou  les  endroits  marécageux. 

Le  lactaire  délicieux  est  un  comestible  des  plus  intéressants,  facilement 
reconnaissable  à  son  latex  orangé  et  à  sa  couleur.  Les  taches  verdâtres  qui 
apparaissent  sur  sa  chair  le  rendent  peut-être  moins  appétissant,  mais  elles 

44 


LACTARIUS 


n'altèrent  en  rien  sa  comestibilité.  Sa  saveur  est  agréable  et  on  le  trouve  sou- 
vent en  abondance. 

Par  le  passé,  cette  espèce  a  été  confondue  avec  une  autre  très  voisine,  le 
L.  thyinos,  récemment  identifiée  par  A. H.  Smith,  Ph.D.  Cette  dernière  se 
caractérise  par  un  pied  visqueux  et  des  lamelles  plus  espacées  et  plus  fortement 
décurrentes.  On  peut,  avec  un  peu  d'expérience,  distinguer  ces  deux  champi- 
gnons sur  le  terrain,  mais  quoi  qu'il  en  soit,  la  confusion  ne  porte  pas  à  consé- 
quence puisque  tous  deux  sont  comestibles.  Une  espèce  de  l'Ouest,  le  L. 
sanguifluus  Fr.,  pourrait  également  être  prise  pour  le  L.  deliciosus,  mais  elle  en 
diffère  par  son  latex  rouge  sang  foncé  à  rouge  violacé.  Elle  est  aussi 
comestible. 


LACTARIUS  GRISEUS  Peck  Non  comestible 

Fig.  60,  p.  28 

CHAPEAU  1-4  cm  de  largeur,  plutôt  flasque,  d'abord  convexe,  puis  pro- 
fondément déprimé  à  infundibuliforme,  gris  fuligineux,  d'ordinaire  plus  foncé 
au  centre,  non  zone,  sec,  tomenteux,  hérissé  de  petites  pointes  formées  par  la 
pilosité,  à  marge  d'abord  incurvée,  puis  arquée,  chair  blanche,  mince,  latex 
blanc,  immuable,  à  saveur  lentement  acre,  lamelles  adnées  à  décurrentes, 
serrées  ou  subespacées,  assez  larges,  blanches,  puis  crème  à  jaunâtre,  pied 
1-5  cm  de  longueur,  0,15-0,45  cm  d'épaisseur,  régulier,  glabre,  blanchâtre  ou 
grisâtre,  plus  pâle  que  le  chapeau,  farci,  puis  creux,  spores  ellipsoïdes  à 
subglobuleuses,  blanches,  6-8,5  x  5-6,5  lum,  ornées  d'un  réseau  presque  com- 
plet de  bandes  saillantes  et  de  quelques  verrues  isolées. 

De  juillet  à  septembre:  généralement  en  groupes  sur  le  bois  très  décom- 
posé ou  sur  le  sol. 

Vu  sa  petite  taille  et  son  goût  acre,  ce  champignon  n'a  pas  de  valeur  ali- 
mentaire; il  est  toutefois  assez  commun  et  on  le  trouve  souvent  sur  son  chemin. 
Il  se  reconnaît  à  sa  couleur  grise,  à  sa  petite  taille  et  à  son  chapeau  tomenteux. 

LACTARIUS  HELVUS  (Fr.)  Fr. 

Fig.  61,  p.  28 

CHAPEAU  2-10  cm  de  largeur,  assez  fragile,  convexe  au  début,  puis  plan  ou 
déprimé,  parfois  un  peu  mamelonné,  gris  fauve,  devenant  tan  pâle,  sec,  fine- 
ment floconneux-fibrilleux,  non  zone,  à  marge  d'abord  enroulée,  mais  s'éta- 
lant  par  la  suite,  chair  blanchâtre,  aqueuse,  à  odeur  prononcée,  parfumée  et 
aromatique,  particulièrement  forte  chez  les  spécimens  séchés.  latex  aqueux  ou 
blanchâtre,  immuable,  à  saveur  douce  ou  très  légèrement  acre,  lamelles  un 
peu  décurrentes,  serrées,  étroites,  blanchâtres,  puis  carné  jaunâtre,  pied 
4-8  cm  de  longueur  ou  parfois  plus,  0,5-1,0  cm  d'épaisseur,  régulier,  pruineux 
au  sommet  à  finement  pubescent  à  la  base,  de  même  couleur  que  le  chapeau, 
farci,  puis  creux,  spores  très  ellipsoïdes  à  subglobuleuses,  6-8,5  x  5-6  ji^m, 

45 


C  HAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNilX  DU  CANADA 


ornées  d'un  réseau  interrompu  de  bandes  et  de  crêtes,  ou  encore  de  fines 
lignes,  et  d'un  petit  nombre  de  verrues  isolées. 

En  août  et  septembre:  sur  le  sol  ou  dans  la  sphaigne,  d'habitude  dans  les 
bois  marécageux. 

Cette  espèce  plutôt  commune  est  remarquable  par  son  odeur  aromatique 
qui  est  particulièrement  prononcée  et  persiste  longtemps  chez  les  spécimens 
séchés.  On  ignore  si  elle  est  comestible. 


LACTARIUS  HYGROPHOROIDES  B.  et  C.  Comestible 

Fig.  62,  p.  28 

CHAPEAU  2-8  cm  de  largeur,  assez  ferme  et  cassant,  d'abord  convexe  à 
plan  et  un  peu  déprimé  au  centre,  puis  profondément  déprimé  ou  un  peu  en 
forme  d'entonnoir,  rougeâtre  fauve  à  jaunâtre,  sec  en  surface,  pruineux- 
velouté,  lisse  ou  plus  ou  moins  rugueux,  à  marge  enroulée,  puis  étalée,  chair 
assez  mince,  blanchâtre,  à  odeur  et  saveur  douces,  latex  blanc,  immuable,  à 
saveur  douce,  abondant,  lamelles  adnées  à  un  peu  décurrentes,  espacées, 
larges,  blanchâtres  ou  crème,  pied  2-5  cm  de  longueur,  0,6-1,2  cm  d'épais- 
seur, régulier,  plutôt  court,  finement  velouté  à  glabre,  plus  ou  moins  de  la  cou- 
leur du  chapeau,  plein,  spores  blanches,  très  eUipsoïdes,  8-10  x  6-7,5  ^m, 
ornées  de  verrues  et  de  crêtes  peu  saillantes,  certaines  distinctes,  mais  la 
plupart  réunies  par  de  fines  lignes. 

En  juillet  et  août:  épars  ou  en  groupes,  en  général  dans  les  bois  de  feuillus. 

Les  principaux  traits  distinctifs  de  cette  espèce  sont  sa  couleur  brun 
rougeâtre  et  ses  lamelles  espacées.  Le  L.  volemus  est  de  même  couleur,  mais  a 
des  lamelles  serrées. 


Fig.  69  à  78:  69,  Lactarius  necalor;  70,  L.  necator.  11,  L.  representaneus;  72,  L.  represen-^ 
taneus;  73,  L.  resimus;  74,  L.  scrobiculalus;  75,  L.  ru/us;  76,  L.  ru/us;  11,  L.  subpurpureus; 
78,  L.  subpurpureus. 


46 


47 


ON 

d 


FiG,  80  à  89:  80,  Lactarius subdulcis;  81,  L.  chrysorheus;  82,  L.  torminosus;  83,  L.  mucidus;^ 
84,  L.  uvidus;  85,  L.  vellereus;  86,  Russula  alutacea;  87,  /?.  alutacea;  88,  /?.  aurantiolutea; 
89,  /?.  aurantiolutea. 


48 


49 


90 


92 


FiG.  90  à  92,  Amanita  cœsarea.  90,  exemplaire  adulte  (noter  la  volve  membraneuse  et  lâche); 
91,  coupe  de  l'œuf,  avant  la  rupture  de  la  volve  (on  voit  le  jeune  réceptacle  à  l'intérieur  de 
celui-ci);  92,  jeunes  exemplaires  illustrant  la  rupture  de  la  volve  et  l'émergence  du  réceptacle. 


FiG.  93  à  102:  93,  Russula  densifolia;  94,  R.  densifolia;  95,  R.  emeiica;  96,  R.  emefica;  ► 
97,  R.  fallax;  98,  R.  flava;  99,  R.  fœlens;  100,  R.  fragilis;  101,  R.  luiea;  102,  R.  nigricans. 


50 


51 


103 


104 

■    y  ■ 

FiG.  103  à  104,  Atnanita  muscaria.  103,  exemplaire  adulte  (noter  la  volve  qui  adhère  à  la  base 
du  pied  et  forme  des  anneaux  et  des  bourrelets  irréguliers);  104,  séquence  illustrant  la  rupture 
du  voile  universel,  qui  laisse  des  débris  sur  le  chapeau  et  à  la  base  du  pied,  et  le  déchirement 
du  voile  partiel  qui  forme  l'anneau. 


FiG.  105  à  114:  105,  Russula  abieiina;  106,  R.  œruginea;  107,  R.  chamœleontina;  108,  /?.► 
décolorons;  109,  R.  intégra;  110,  R.  mariœ;  111,  R.  xerampelina;  112,  Pleurotus  serotinus; 
113,  Tricholoma  pessundatum;  \\4,  Marasmius  siccus. 


52 


53 


FiG.  115,  Amanita  virosa:  jeune  réceptacle  émergeant  de  la  volve  et  deux  spécimens  adultes 
(noter  la  couleur  blanc  immaculé,  la  volve  membraneuse  enchâssant  le  pied  et  l'anneau  qui 
pend  librement  autour  de  celui-ci.). 


54 


LACTARIUS 


LACTARIUS  INDIGO  (Schw.)  Fr.  Comestible 

Fig.  65  et  66,  p.  28 

CHAPEAU  5-13  cm  de  largeur,  d'abord  convexe  et  un  peu  ombiliqué,  puis 
plan,  déprimé  au  centre  et  en  forme  d'entonnoir  à  la  fin,  bleu  indigo  au  début, 
plus  pâle  avec  des  reflets  gris  argenté  par  la  suite,  marqué  de  zones  concentri- 
ques d'un  bleu  plus  foncé,  glabre,  un  peu  visqueux,  à  marge  d'abord  enroulée, 
puis  arquée  et  relevée,  chair  bleue,  devenant  verdâtre  avec  l'âge,  latex  bleu 
foncé,  à  saveur  douce,  lamelles  adnées-décurrentes,  serrées,  moyennement 
larges,  bleues,  puis  grisâtres  en  vieillissant,  pied  2-5  cm  de  longueur,  1-2  cm 
d'épaisseur,  régulier,  glabre,  de  même  couleur  que  le  chapeau  ou  plus  pâle, 
parfois  bleuâtre,  marbré,  farci,  puis  creux,  spores  jaunâtres,  très  ellipsoïdes  à 
subglobuleuses,  7,5-9,5  x  6-7,5  /^m,  ornées  d'un  réseau  quasi  complet  de 
bandes  fines  à  saillantes  et  de  quelques  verrues  isolées. 

De  juillet  à  octobre:  sur  le  sol  dans  les  bois. 

Cette  espèce  n'est  pas  commune,  mais  on  ne  risque  pas  de  la  confondre 
avec  une  autre  si  on  la  rencontre,  car  elle  est  la  seule  à  posséder  un  latex  bleu 
foncé. 


LACTARIUS  LIGNYOTUS  (Fr.  ex  Fr.)  Fr.  Suspect 

Fig.  63,  p.  28 

chapeau  2-8  cm  de  largeur,  convexe  à  plan,  parfois  déprimé  au  centre, 
d'habitude  mamelonné,  de  couleur  uniforme,  brun  chocolat  foncé  ou  brun 
fuHgineux,  sec,  non  zone,  pruineux-velouté,  à  marge  régulière,  ondulée  ou 
parfois  plissée.  chair  blanche,  devenant  lentement  rosâtre  une  fois  blessée. 
LATEX  blanc,  virant  peu  à  peu  au  rougeâtre,  à  saveur  douce  ou  légèrement  acre. 
LAMELLES  aduécs  à  décurrentes,  subespacées,  larges,  blanches  au  début,  puis 
crème  à  chamois  jaunâtre,  à  arêtes  parfois  brunes,  pied  3-9  cm  de  longueur, 
0,3-0,9  cm  d'épaisseur,  régulier,  ridé  au  sommet,  pruineux-velouté,  de  la 
couleur  du  chapeau,  farci,  spores  jaunâtres  en  masse,  subglobuleuses, 
8-10  X  7,5-9  fim,  ornées  de  bandes  et  de  crêtes  saillantes  formant  un  réseau 
quasi  complet. 

De  juillet  à  octobre:  sur  le  sol,  d'ordinaire  dans  les  forêts  de  conifères 
surtout  dans  les  endroits  marécageux. 

Les  rapports  sur  la  comestibihté  de  ce  champignon  ont  varié.  Certains 
l'ont  déclaré  très  bon,  d'autres  toxique.  Il  faut  donc  être  très  prudent  si  on  en 
fait  l'essai,  et  il  vaut  probablement  mieux  l'éviter. 

Le  chapeau  brun  foncé  et  velouté  est  très  frappant;  en  revanche,  les  taches 
rougeâtres  n'apparaissent  que  lentement  et  ne  sont  pas  très  visibles.  Cette 
espèce  pourrait  être  confondue  avec  le  L.  fuliginosus  Fr.  qui  est  toutefois  plus 
pâle  et  possède  un  pied  plus  court,  non  ridé  en  son  sommet  et  des  spores  un  peu 
plus  petites.  L.  gerardii  Peck  lui  ressemble  à  première  vue,  mais  se  reconnaît 
facilement  à  ses  lamelles  très  espacées. 

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CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


LACTARIUS   MUCIDUS  Burl.  Non  recommandé 

lig.  83,  p.  49 

CHAPEAU  2-8  cm  de  largeur,  d'abord  convexe,  ombiliqué,  puis  aplani  et 
déprimé  à  en  forme  d'entonnoir,  grisâtre,  gris  brunâtre  vers  la  marge  à 
brunâtre  au  centre,  visqueux,  glabre,  non  zone,  à  marge  d'abord  enroulée, 
puis  étalée,  chair  blanche,  molle,  mince,  latex  blanc,  devenant  gris  verdâtre  à 
gris  bleuâtre  en  séchant,  acre,  lamelles  adnées,  serrées  à  subespacées,  assez 
étroites,  parfois  fourchues,  blanches,  se  tachant  de  gris  verdâtre  à  la  meurtris- 
sure, avec  parfois  un  reflet  bleuâtre  une  fois  blessé,  pied  2-5  cm  de  longueur, 
0,5-2  cm  d'épaisseur,  régulier  ou  s'effilant  vers  le  haut,  un  peu  visqueux, 
glabre  ou  légèrement  rivuleux-ridé,  de  même  couleur  que  le  chapeau  ou  plus 
pâle,  farci,  puis  creux,  spores  blanches,  ellipsoïdes  à  subglobuleuses, 
7,5-10  X  6-8  ^m,  ornées  d'un  réseau  grossier  de  lignes  et  de  bandes,  et  d'un 
petit  nombre  de  verrues  isolées. 

De  juillet  à  octobre:  sur  le  sol,  en  général  dans  les  bois  de  conifères. 

Cette  espèce  se  rapproche  du  L.  trivialis,  mais  elle  est  un  peu  plus  foncée 
que  celle-ci  et  ses  spores  sont  plus  petites.  Le  changement  de  teinte  du  latex  est 
lent  et  ce  caractère  doit  être  identifié  avec  soin  car  il  pourrait  y  avoir  confusion 
avec  le  L.  cinereus,  dont  les  spores  sont  toutefois  plus  petites.  Le  L.  varius  Pk. 
est  très  légèrement  visqueux  et  peut  être  distingué  du  L.  mucidus  par  l'examen 
au  microscope  de  la  cuticule  du  chapeau,  qui  se  compose  d'hyphes  allongées  et 
gélatineuses  chez  cette  dernière,  et  emmêlées  et  beaucoup  moins  gélatineuses 
chez  la  première. 

On  ignore  tout  de  sa  comestibilité,  et  elle  n'est  pas  recommandée  à  cause 
de  son  latex  acre. 

LACTARIUS  NECATOR  (Pers.  ex  Fr.)  Lund.  Non  recommandé 

Fig.  69  et  70,  p.  47 

chapeau  5-15  cm  de  largeur,  ferme,  d'abord  convexe,  ombiliqué,  puis 
étalé  et  déprimé  au  centre,  brun  olive  à  couleur  d'ombre,  plus  foncé  sur  le 
disque,  non  zone,  glabre  ou  orné  de  fibrilles  agglutinées,  visqueux  à  l'état 
humide,  à  marge  jaune  et  villeuse  au  début,  chair  ferme,  épaisse,  blanchâtre. 
LATEX  blanc,  immuable,  acre,  lamelles  un  peu  décurrentes,  étroites,  serrées, 
jaune  pâle,  devenant  noires  à  la  meurtrissure  et  grises  en  séchant,  pied  2-6  cm 
de  longueur,  1-3  cm  d'épaisseur,  régulier,  glabre,  visqueux  à  l'état  humide,  de 
même  couleur  que  le  chapeau  ou  plus  pâle,  souvent  marqué  de  taches  plus 
foncées,  farci  ou  creux,  spores  jaunâtres  ou  crème,  ellipsoïdes  à  subglobu- 
leuses, 7-9  X  5,5-7  ^m,  ornées  d'un  réseau  presque  complet  de  lignes  assez 
épaisses  et  de  quelques  verrues  éparses. 

De  juillet  à  septembre:  seul  ou  en  groupes  dans  les  bois  mixtes. 

Ce  champignon  semble  fort  peu  appétissant,  mais  on  dit  qu'il  est  con- 
sommé en  Europe.  Son  latex  acre  et  ses  couleurs  repoussantes  incitent  proba- 
blement la  plupart  des  gens  à  le  rejeter.  Il  était  autrefois  connu  sous  le  nom  de 
L.  turpis  (Weinm.)  Fr.,  qui  ne  fait  plus  partie  de  la  nomenclature  actuelle. 

56 


LACTARIUS 


Il  pourrait  se  confondre  avec  le  L.  atroviridis  Peck  dont  le  chapeau  est 
plus  vert  et  a  une  surface  scabre  et  rugueuse. 


LACTARIUS  REPRESENTANEUS  Britz.  Non  recommandé 

Fig.  71  et  72,  p.  47 

CHAPEAU  7-15  cm  de  largeur,  convexe,  puis  plan,  jaune  terne,  visqueux, 
tomenteux,  non  zone,  à  marge  d'abord  enroulée  et  fortement  tomenteuse. 
CHAIR  ferme,  blanchâtre,  devenant  lilas.  latex  très  abondant,  d'abord  blanc, 
puis  aqueux  et  enfin  lilas,  un  peu  acre,  lamelles  adnées,  légèrement  décur- 
rentes,  serrées,  moyennement  larges,  jaunâtre  terne,  se  tachant  de  lilas  à  la 
meurtrissure,  pied  5-6  cm  de  longueur,  2-3  cm  d'épaisseur,  régulier,  glabre, 
pruineux  au  sommet,  tomenteux  à  la  base,  jaunâtre  avec  des  taches  plus 
claires,  creux,  spores  blanches,  très  elliptiques  à  subglobuleuses,  9-11  x 
7,5-9  fim,  ornées  d'un  réseau  interrompu  de  bandes  assez  saillantes  et  d'un 
petit  nombre  de  verrues  ou  de  courtes  crêtes  éparses. 

En  août  et  septembre:  seul  ou  en  groupe,  dans  les  bois  humides. 

Ce  champignon  peu  commun  est  très  frappant  par  son  chapeau  jaune, 
pubescent  et  visqueux,  et  par  son  abondant  latex  qui  se  colore  en  lilas.  Les 
taches  plus  claires  sur  le  pied  constituent  un  autre  trait  distinctif.  Le  L. 
speciosus  Burl.  lui  ressemble,  mais  son  chapeau  est  zone  et  il  pousse  plus  au 
sud.  La  comestibilité  du  L.  representaneus  n'est  pas  connue,  mais  il  n'est  pas 
recommandé  à  cause  de  son  goût  acre  et  aussi  parce  que  d'autres  espèces  à 
latex  virant  au  lilas,  comme  le  L.  uvidus,  sont  réputées  toxiques. 


LACTARIUS  RESIMUS  Fr.  Non  comestible 

Fig.  73,  p.  47 

chapeau  5-13  cm  de  largeur,  profondément  déprimé  à  en  forme  d'enton- 
noir, blanc,  se  teintant  de  jaune,  non  zone  si  ce  n'est  très  légèrement  près  de  la 
marge,  visqueux  à  l'état  humide,  glabre  au  centre,  à  marge  blanchâtre,  tomen- 
teuse, d'abord  enroulée,  puis  étalée,  chair  ferme,  blanche,  à  odeur  forte  sur 
les  spécimens  frais,  latex  blanc  au  début,  virant  au  jaune  soufre,  acre. 
LAMELLES  blanchâtrcs  à  crème  pâle,  serrées,  décurrentes,  parfois  fourchues 
près  du  pied,  pied  2-4  cm  de  longueur,  1-2  cm  d'épaisseur,  blanchâtre  avec  des 
taches  jaunâtres,  régulier,  glabre  ou  pruineux  au  sommet,  farci,  puis  creux. 
SPORES  très  eUipsoïdes  à  subglobuleuses,  blanches,  5,5-8  x  4,5-6  /um,  ornées 
d'un  réseau  interrompu  de  bandes  et  de  lignes  assez  saillantes,  et  parfois  d'un 
petit  nombre  de  verrues  éparses. 

De  juillet  à  septembre:  sur  le  sol  en  association  avec  le  tremble. 

Cette  espèce  blanche  de  bonne  taille  se  caractérise  par  une  marge  pubes- 
cente  et  un  latex  acre  qui  vire  au  jaune  très  rapidement.  On  ne  dispose  pas  de 
données  sur  sa  comestibilité,  mais  elle  n'est  pas  recommandée  à  cause  de  son 
latex  acre. 

57 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


LACTARIUS  RUFUS  (Scop.  ex  Fr.)  Fr.  Vénéneux 

Fig.  75  et  76,  p.  47 

CHAPEAU  4-10  cm  de  largeur,  convexe,  puis  déprimé  à  en  forme  d'enton- 
noir, mamelonné,  rouge  bai  à  roux,  ne  pâlissant  pas,  sec,  non  zone,  d'abord 
finement  tloconneux-soyeux,  mais  vite  glabre,  à  marge  enroulée  au  début. 
CHAIR  mince,  assez  molle,  blanchâtre,  teintée  de  rose,  inodore,  latex  blanc, 
immuable,  très  acre,  lamelles  un  peu  décurrentes,  serrées,  étroites,  ochracées, 
devenant  rousses,  parfois  fourchues,  pied  5-9  cm  de  longueur,  0,5-1  cm 
d'épaisseur,  régulier,  sec,  glabre  à  pruineux  ou  pubescent  à  la  base,  de  la  cou- 
leur du  chapeau  ou  plus  pâle,  farci,  puis  creux,  spores  très  ellipsoïdes  à  subglo- 
buleuses, blanches,  7-9  x  5-7  ^m,  ornées  de  bandes  assez  saillantes  formant 
un  réseau  presque  complet,  et  de  quelques  verrues  et  courtes  crêtes  distinctes. 

De  juillet  à  septembre:  sur  le  sol  dans  les  bois  de  conifères,  en  particulier 
sous  l'épinette,  dans  les  endroits  marécageux. 

Cette  espèce  est  réputée  vénéneuse.  On  peut  la  confondre  avec  le  L.  sub- 
dulcis  qui  est  d'habitude  de  plus  petite  taille  et  moins  acre. 


LACTARIUS  SCROBICULATUS  (Scop.  ex  Fr.)  Fr.  Vénéneux 

Fig.  74,  p.  47 

CHAPEAU  5-15  cm  de  largeur,  d'abord  convexe,  puis  déprimé  à  en  forme 
d'entonnoir,  jaune  pâle  ou  jaune  ochracé,  parfois  jaune  rougeâtre,  variant  de 
non  zone  à  nettement  zone,  visqueux,  plus  ou  moins  tomenteux  en  particulier 
vers  la  périphérie,  devenant  glabre  ou  presque  avec  l'âge,  à  marge  d'abord 
enroulée,  puis  étalée,  chair  ferme,  blanche,  jaunissant  à  la  blessure,  latex 
blanc,  virant  rapidement  au  jaune  soufre,  acre,  lamelles  adnées  à  un  peu 
décurrentes,  serrées,  assez  étroites,  parfois  fourchues  près  du  pied,  blanchâtres 
ou  jaunâtres,  pied  3-8  cm  de  longueur,  1-3  cm  d'épaisseur,  régulier,  glabre,  de 
la  couleur  du  chapeau  ou  plus  pâle  avec  des  dépressions  de  couleur  plus  vive, 
creux,  spores  blanches,  très  ellipsoïdes  à  subglobuleuses,  7-9  x  6-7,5  ^m, 
ornées  d'un  petit  nombre  de  bandes  saillantes  formant  un  vaste  réseau  inter- 
rompu dont  les  lacunes  sont  occupées  par  des  verrues  ou  de  courtes  crêtes 
distinctes. 

En  août  et  septembre:  en  groupe  sur  le  sol  dans  les  bois  humides,  d'habi- 
tude sous  les  conifères. 

Cette  espèce  se  distingue  surtout  par  sa  marge  pubescente  et  ses  dépres- 
sions très  évidentes  sur  le  pied;  elle  est  assez  frappante,  mais  peu  commune. 


LACTARIUS  SUBDULCIS  (Bull,  ex  Fr.)  Gray  Comestible 

Fig.  80,  p.  49 

CHAPEAU  2-5  cm  de  largeur,  convexe  au  début,  puis  déprimé  à  en  forme 
d'entonnoir,  souvent  papilleux,  rouge  brunâtre  à  tan  pâle  ou  fauve  rougeâtre, 

58 


LACTARIUS 


ne  pâlissant  pas,  sec,  glabre,  non  zone,  à  marge  d'abord  enroulée,  puis  étalée. 
CHAIR  ferme,  blanchâtre  ou  teintée  de  fauve,  inodore,  latex  blanc,  immuable, 
à  saveur  douce  ou  lentement  acre  à  amère.  lamelles  adnées  à  décurrentes,  par- 
fois fourchues,  serrées,  assez  étroites,  blanchâtres  à  carné  jaunâtre  ou  tachées 
de  fauve,  pied  2-7  cm  de  longueur,  0,3-0,6  cm  d'épaisseur,  régulier  ou  s'effi- 
lant  légèrement  vers  le  haut,  glabre  ou  pubescent  vers  la  base,  de  même  couleur 
que  le  chapeau  ou  plus  pâle,  farci,  puis  creux,  spores  très  ellipsoïdes  à  sub- 
globuleuses, blanches,  7-10  x  6-8  f^m,  ornées  de  verrues  distinctes,  fines  à 
moyennes. 

De  juin  à  octobre:  en  groupe  sur  le  sol  dans  les  bois,  les  marécages  et  les 
endroits  humides. 

Il  existe  un  certain  nombre  de  petites  espèces  rougeâtres  qui  peuvent 
facilement  se  confondre  avec  le  L.  subdulcis,  dont  l'identité  exacte  pose 
d'ailleurs  un  problème.  Les  spécimens  réunis  sous  ce  nom  dans  l'Herbier 
national  à  Ottawa  se  répartissent  en  deux  espèces  distinctes,  l'une  possédant 
des  spores  d'environ  7-10  x  6-8  f^m,  ornées  de  verrues  et  d'épines  mais  non 
réticulées,  et  l'autre  des  spores  de  5,5-8  x  5-6  m,  ornées  d'un  réseau  de 
bandes  et  de  crêtes.  Il  semble  que  la  première  soit  la  vraie. 

Le  L.  subdulcis  est  réputé  comestible,  mais  il  y  a  un  net  danger  de  le  con- 
fondre avec  le  vénéneux  L.  rufus.  Celui-ci  est  d'ordinaire  de  plus  grande  taille, 
mais  on  ne  saurait  s'y  fier;  sa  saveur  est  très  acre. 


LACTARIUS  SUBPURPUREUS  Peck  Comestible 

Fig.  77  et  78,  p.  47 

CHAPEAU  2-8  cm  de  largeur,  charnu,  convexe-ombiliqué,  puis  étalé, 
déprimé  ou  presque  en  forme  d'entonnoir,  aux  couleurs  mêlées  et  variables: 
rouge  foncé  à  rose  hortensia,  zone  de  rose  et  taché  de  vert,  avec  des  reflets 
grisâtres,  pâlissant,  glabre,  un  peu  visqueux  à  l'état  humide,  à  marge  prui- 
neuse,  enroulée  au  début,  puis  arquée,  chair  blanchâtre  à  rosâtre,  se  tachant 
de  rouge,  en  particulier  près  des  lamelles,  latex  cramoisi  foncé,  à  saveur 
douce.  LAMELLES  légèrement  décurrentes,  subespacées,  moyennement  larges, 
de  couleur  rouge  foncé,  pâhssant  et  devenant  verdâtres  à  la  fin.  pied  2-6  cm  de 
longueur,  0,5-1  cm  d'épaisseur,  régulier,  glabre,  pubescent  à  la  base,  de  même 
couleur  que  le  chapeau  mais  avec  des  taches  rouge  foncé,  farci,  puis  creux. 
spores  très  ellipsoïdes  à  subglobuleuses,  jaunâtres,  8-11  x  7-9  fim,  ornées  de 
bandes  saillantes  formant  un  réseau  quasi  complet,  et  de  quelques  verrues  et 
crêtes  distinctes. 

De  juillet  à  septembre:  dans  les  bois  humides,  apparemment  en  associa- 
tion avec  la  pruche. 

Cette  espèce  plutôt  rare  est  très  remarquable  par  son  latex  rouge  foncé  et 
son  chapeau  panaché.  Le  latex  du  L.  deliciosus  tire  davantage  sur  le  rouge- 
orangé. 

59 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


LACTARIUS   TORMINOSUS  (Schactf.  ex  Fr.)  Gray  Vénéneux 

Fig.  82,  p.  49 

('HAPEAU  4-10  cm  de  largeur,  charnu,  ferme,  d'abord  convexe,  puis 
déprimé  au  centre,  devenant  étalé  à  quasi  en  forme  d'entonnoir,  chamois  jau- 
nâtre pâle  ou  carné  rosâtre,  souvent  marqué  de  zones  plus  foncées,  visqueux, 
glabre  au  centre,  à  marge  enroulée  et  recouverte  durablement  d'un  long 
tomentum  blanchâtre,  chair  ferme,  blanche  à  carné  pâle,  latex  blanc, 
immuable,  très  acre,  lamelles  décurrentes,  serrées,  étroites,  blanchâtres  à 
jaunâtres  ou  un  peu  teintées  de  rosâtre,  parfois  fourchues  près  du  pied,  pied 
2-6  cm  de  longueur,  1-2  cm  d'épaisseur,  régulier  ou  s'effilant  légèrement  vers 
la  base,  glabre  ou  pruineux,  plus  pâle  que  le  chapeau,  parfois  un  peu  taché  de 
jaunâtre,  farci,  puis  creux,  spores  blanches,  très  ellipsoïdes  à  subglobuleuses, 
7-10  X  5,5-8  ^m,  ornées  de  bandes  saillantes  formant  un  réseau  quasi  complet 
et  d'un  petit  nombre  de  verrues  ou  de  courtes  crêtes  distinctes. 

De  juillet  à  septembre:  sur  le  sol  dans  les  bois. 

Ce  champignon  peut  se  confondre  avec  le  L.  cilicioides  Fr.  qui  est  égale- 
ment réputé  vénéneux.  Ce  dernier  est  souvent  plus  blanc,  mais  plus  pâle  que  le 
L.  torminosus,  mais  pas  toujours.  On  les  distingue  avec  certitude  par  l'examen 
des  spores,  qui  sont  plus  petites  chez  le  L.  cilicioides. 

LACTARIUS  TRIVIALIS  (Fr.  ex  Fr.)  Fr.  Suspect 

Fig.  64,  p.  28 

CHAPEAU  5-15  cm  de  largeur,  charnu,  d'abord  convexe,  puis  plan  ou  un 
peu  déprimé,  avec  la  marge  infléchie  mais  devenant  arquée,  de  couleur  varia- 
ble, gris  livide  à  gris  fuligineux,  d'ordinaire  teinté  de  lilas  ou  de  pourpre, 
devenant  blafard  avec  le  temps,  parfois  brun  rosâtre  sur  le  disque,  visqueux, 
non  zone,  chair  blafarde,  rigide-fragile,  épaisse,  latex  blanc,  acre,  tachant 
lentement  la  chair  et  les  lamelles  de  vert  grisâtre  sale,  lamelles  adnées  à  un  peu 
décurrentes,  serrées,  étroites  ou  moyennement  larges,  parfois  fourchues, 
jaunâtre  crème,  se  tachant  de  vert  grisâtre  ou  de  brunâtre  à  la  meurtrissure  ou 
dans  la  vieillesse,  pied  4-10  cm  de  longueur,  1-2  cm  d'épaisseur,  régulier,  à 
surface  régulière  ou  un  peu  ondulée,  de  la  couleur  du  chapeau  ou  plus  pâle, 
surtout  au  sommet,  creux,  spores  jaunâtres,  très  ellipsoïdes.  9-12  x  8-10  fim, 
ornées  de  verrues  assez  fortes  réunies  par  des  lignes  et  des  crêtes  de  manière  à 
former  un  réseau  partiel. 

D'août  à  octobre:  épars  ou  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois  feuillus  ou 
résineux. 

Cette  espèce  se  distingue  des  autres  du  groupe  de  L.  cinereus  par  sa  sporée 
jaunâtre. 

LACTARIUS  UVIDUS  (Fr.  ex  Fr.)  Fr.  Vénéneux 

Fig.  84,  p.  49 

CHAPEAU  2-8  cm  de  largeur,  ferme,  convexe,  puis  plan,  déprimé  au 
centre,  parfois  un  peu  mamelonné,  gris  brunâtre,  teinté  de  lilas,  visqueux, 

60 


LACTARIUS 


glabre,  en  général  non  zone,  mais  quelquefois  très  légèrement  taché  ou  zone,  à 
marge  d'abord  enroulée,  mais  s'étalant  à  la  fin.  chair  blanche,  devenant  lilas 
à  la  blessure,  latex  blanc  qui  vire  très  vite  au  lilas  ou  au  violet,  acre  et  amer. 
LAMELLES  aduécs  OU  uu  pcu  décurrentes,  serrées,  assez  étroites,  blanchâtres  à 
jaunâtres,  devenant  vite  lilas  à  la  meurtrissure,  pied  4-8  cm  de  longueur, 
0,6-1,2  cm  d'épaisseur,  régulier  ou  presque,  glabre  ou  tomenteux  à  la  base, 
visqueux,  blanchâtre  à  jaunâtre,  farci,  puis  creux,  spores  très  ellipsoïdes  à  sub- 
globuleuses, blanches,  de  grosseur  assez  variable,  7-12  x  6-8,5  /Ltm,  ornées 
d'épines  et  de  verrues  assez  fortes,  distinctes  ou  plus  ou  moins  réunies  par  des 
lignes  et  des  crêtes  en  un  réseau  partiel. 

De  juillet  à  septembre:  sur  le  sol,  en  général  dans  les  endroits  bas  et 
humides,  souvent  avec  les  mousses. 

L'espèce  qui  s'en  rapproche  le  plus  est  le  L.  maculatus  Peck  qui  est 
d'habitude  de  plus  grande  taille  et  possède  un  chapeau  zone  et  un  pied  tacheté. 

LACTARIUS  VELLEREUS  (Fr.)  Fr.  Suspect 

Fig.  85,  p.  49 

CHAPEAU  5-13  cm  de  largeur,  convexe,  ombiliqué,  puis  étalé  et  profondé- 
ment déprimé  à  un  peu  en  forme  d'entonnoir,  blanc  ou  blanchâtre,  teinté  de 
jaunâtre  par  endroits,  sec,  velouté  au  toucher,  finement  tomenteux  sous  la 
loupe,  non  zone,  à  marge  enroulée  au  début,  puis  relevée,  chair  blanche, 
ferme  et  épaisse,  latex  blanc,  immuable  ou  virant  au  jaunâtre  crème,  tachant 
les  lamelles  et  la  chair  de  brunâtre  à  la  fin,  très  acre,  lamelles  adnées  ou  un 
peu  décurrentes,  subespacées  à  espacées,  assez  larges,  parfois  fourchues, 
d'abord  blanchâtres,  puis  crème  à  jaunâtre,  se  tachant  de  brunâtre  à  la  meur- 
trissure. PIED  1-5  cm  de  longueur,  1-3  cm  d'épaisseur,  régulier  ou  s'effilant 
vers  la  base,  un  peu  pruineux-velouté,  blanc  ou  blanchâtre,  plein,  spores  ellip- 
soïdes, blanches,  7,5-9,5  x  5-6,5  yim,  presque  hsses,  ornées  de  verrues  dis- 
tinctes, très  fines  et  peu  élevées. 

De  juillet  à  septembre:  en  groupes  et  parfois  abondant  sur  le  sol  dans  les 
bois  mixtes. 

Ce  champignon  peut  facilement  se  confondre  avec  des  spécimens  adultes 
du  L.  deceptivus  dont  le  tomentum  cotonneux  aurait  plus  ou  moins  disparu  de 
la  marge.  On  peut  les  distinguer  avec  certitude  par  l'examen  des  spores  qui, 
chez  le  L.  deceptivus,  sont  plus  grosses  et  portent  une  ornementation  plus 
saillante  sur  les  parois. 

Une  autre  grande  espèce  blanche,  le  L.  piperatus  (L.  ex  Fr.)  S. F.  Gray, 
possède  des  lamelles  fourchues  très  étroites  et  très  serrées,  un  chapeau  non 
tomenteux,  et  est  très  acre.  On  la  dit  commune  dans  certaines  parties  des  États- 
Unis,  mais  l'Herbier  national  n'en  compte  aucun  spécimen  canadien.  Le  L. 
pergamenus  (Sw.)  Fr.,  que  certains  considèrent  comme  une  simple  variété  du 
L.  piperatus  y  possède  des  lamelles  serrées  et  très  étroites. 

L.  subvellereus  Peck  est  moins  commun  et  se  rencontre  plus  au  sud.  Ses 
lamelles  sont  étroites  et  plus  serrées  que  celles  du  L.  vellereus. 

61 


CHAMPIGNONS  COBIESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


RUSSULA 


Le  genre  Russula  se  rapproche  du  Lactarius  par  la  présence  de  sphéro- 
cystes  dans  le  tissu  de  la  fructification  et  par  ses  spores  amyloides,  aux  parois 
rugueuses,  très  ellipsoïdes  à  subglobuleuses;  mais  il  s'en  distingue  par 
l'absence  de  latex.  Le  port  rigide  et  la  texture  cassante  qui  caractérisent  ces 
deux  genres  sont  des  caractères  difficiles  à  décrire,  mais  qu'on  ne  tarde  pas  à 
reconnaître  du  premier  coup  d'oeil  sur  le  terrain. 

Le  Russula  est  l'un  des  genres  les  plus  vastes  et  les  plus  importants.  C'est 
aussi  l'un  des  plus  difficiles  sur  le  plan  de  la  détermination  précise  des  espèces, 
même  s'il  a  été  étudié  intensivement  par  de  nombreux  mycologues.  L'une  des 
raisons  de  cet  état  de  choses  est  qu'il  renferme  une  foule  d'espèces  très  sembla- 
bles, qui  ne  se  distinguent  que  par  des  caractères  secondaires,  ce  qui  a  entraîné 
de  nombreuses  erreurs  d'identification  et  amené  différents  auteurs  à  utiliser  un 
même  nom  pour  des  champignons  différents.  En  outre,  les  espèces  du  Russula 
fructifient  souvent  à  un  seul  spécimen  et  d'une  façon  sporadique,  ce  qui  rend 
difficile  l'étude  de  leur  variabilité;  il  s'ensuit  que  la  délimitation  des  espèces  à 
l'intérieur  du  genre  soulève  de  nombreuses  divergences  d'opinion. 

Bien  que  le  Russula  soit  d'habitude  classé  avec  les  genres  à  spores  blan- 
ches, la  couleur  de  la  sporée  varie,  selon  les  espèces,  de  blanc  pur  à  crème, 
jaune  pâle,  ocre  pâle  ou  ocre  vif.  Il  est  donc  très  important  de  faire  déposer 
une  bonne  sporée  et  d'en  apprécier  la  couleur  avec  soin.  Comme  chez  le 
Lactarius,  les  spores  sont  ici  très  ellipsoïdes  à  subglobuleuses,  fortement  amy- 
loides et  ornées  de  verrues,  d'épines  ou  d'un  réseau  de  crêtes  dont  la  configura- 
tion joue  un  grand  rôle  dans  la  délimitation  précise  des  espèces.  Les  lamelles 
varient  d'adnexées  à  adnées  ou  un  peu  décurrentes.  Une  partie  du  genre  se 
caractérise  par  l'alternance  de  lamelles  et  de  lamellules. 

Le  chapeau  est  souvent  de  couleur  vive,  dans  les  tons  de  rouge,  de  jaune, 
de  pourpre,  de  vert  ou  de  bleuâtre,  bien  que  chez  certaines  espèces,  il  soit  blanc 
ou  brun  terne.  Il  varie  de  sec  à  visqueux,  de  glabre  à  pruineux  ou  tomenteux;  sa 
marge  est  parfois  plus  ou  moins  striée-tuberculeuse.  Sa  saveur  va  de  douce  à 
acre,  amère,  nauséeuse,  etc.,  suivant  les  espèces.  Ce  caractère  devrait  être  noté 
à  l'état  frais  car  il  facilite  grandement  la  détermination  des  espèces. 

Certains  auteurs  allèguent  que  toutes  les  russules  sont  comestibles  et  que 
leur  âcreté  disparaît  à  la  cuisson.  Toutefois,  nous  ne  recommandons  pas  de 
consommer  les  espèces  acres.  Il  y  a  certainement  lieu  de  faire  preuve  de  beau- 
coup de  prudence  si  on  tient  à  en  faire  l'essai.  Certains  rapports  indiquent  que 
le  R.  vesicatoria  Burl.,  d'abord  identifié  en  Floride  mais  également  présent  sur 
la  côte  ouest,  provoque  la  formation  de  cloques  sur  les  lèvres  et  la  langue 
lorsqu'on  le  goûte.  De  même,  on  doit  rejeter  des  espèces  comme  le  R.  fœtens 
qui  ont  un  goût  et  une  odeur  très  désagréables. 

Nous  nous  en  tiendrons  ici  à  la  description  des  espèces  les  plus  communes. 
L'amateur  risque  donc  d'en  trouver  beaucoup  d'autres  qu'il  ne  pourra  déter- 
miner à  l'aide  du  présent  ouvrage. 

62 


RUSSULA 


Clé 

la       Alternance  de  lamelles  et  de  lamellules 2 

Ib       Lamelles  toutes  de  la  même  longueur 5 

2a       Chair  noircissant  avec  l'âge  ou  à  la  meurtrissure 3 

2b       Chair  immuable;  fructification  blanche R.  delica 

3a       Chair  rougissant  d'abord,  puis  noircissant 4 

3b       Chair  noircissant  sans  passer  par  le  rouge R.  sordida 

Aa       Lamelles  larges,  subespacées R.  nigricans 

4b       Lamelles  étroites,  très  serrées R.  densifolia 

5a       Sporée  blanche  ou  crème 6 

5b       Sporée  jaune 13 

6a       Saveur  douce 7 

6b       Saveur  acre 9 

la       Chapeau  vert  ou  verdâtre  à  brunâtre  sur  le  disque R.  œruginea 

Ib       Chapeau  rouge  ou  rouge  brunâtre 8 

8a  Chapeau  cramoisi  foncé  à  marron,  parfois  plus  pâle  à  jaunâtre,  sec;  pied  d'habi- 
tude rouge R.  mariœ 

Sb  Chapeau  rouge  brunâtre  terne,  devenant  verdâtre  vers  la  marge  en  séchant;  pied 
blanc,  se  tachant  de  jaunâtre  ou  de  brunâtre  à  la  base R.  vesca 

9a  Lamelles  fourchues;  chapeau  rosâtre  à  violacé,  glissant  vers  l'olivacé  ou  le 
verdâtre R.  variata 

9b  Lamelles  de  même  longueur,  rarement  fourchues  ou  uniquement  près  de  la 
base 10 

lOûf     Chapeau  jaunâtre  à  jaune  brunâtre;  odeur  fétide R.  fœtens 

XQb     Chapeau  plus  ou  moins  rouge;  inodore 11 

1  \a     Chapeau  uniformément  rouge  ou  pâHssant  jusqu'au  blanchâtre 12 

11^     Chapeau  rouge  à  la  marge,  olivacé  à  violacé  au  centre,  petit R.  fallax 

\2a     Chapeau  de  2-6  cm  de  largeur  en  général;  chair  blanche  sous  la  pellicule 

R.  fragilis 

\2b     Chapeau  de  5-13  cm  de  largeur  en  général;  chair  rouge  sous  la  pellicule 

R.  emetica 

\3a     Saveur  acre 14 

13^     Saveur  douce 17 

\Aa     Chapeau  jaune  à  orangé R.  aurantiolutea 

\Ab     Chapeau  rouge 15 

15ûr     Spores  ochracé  foncé;  marge  du  chapeau  striée;  pied  souvent  teinté  de  rouge  .... 

R.  tenuiceps 

\5b     Spores  jaune  pâle,  marge  unie  ou  très  légèrement  striée 16 

16ûr     Chapeau  de  grande  taille,  brillant,  de  couleur  vive,  rouge  à  rouge  violacé  ou 

rouge-orangé,  fragile;  saveur  un  peu  acre;  pied  souvent  teinté  de  rougeâtre 

R.  paludosa 

\6b  Chapeau  de  taille  moyenne,  rouge  rosâtre,  assez  ferme;  saveur  très  acre;  pied 
jamais  rouge R.  veternosa 

lia     Chapeau  jaune 18 

17^     Chapeau  d'une  autre  couleur 19 

ISa     Lamelles  devenant  grises  en  séchant R.  flava 

\W     Lamelles  immuables R.  lutea 

63 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


19(;      l  amelles  devenant  grises  en  séchant 20 

19/)     l  amelles  immuables 21 

20a     Chapeau  rouge-orangé  à  rouge;  inodore R.  décolorons 

20h     Chapeau  rouge  violacé  à  olivacé;  à  odeur  désagréable  de  poisson  en  séchant 

R.  xerampelina 

2\a     Spores  jaune  ochracé 22 

2 1  h     Spores  jaune  pâle 24 

22^     Chapeau  mesurant  en  général  plus  de  5  cm  de  largeur R.  alutacea 

11b     Chapeau  mesurant  en  général  moins  de  5  cm  de  largeur 23 

llia     Chapeau  violacé  à  verdâtre,  à  disque  plus  foncé R.  abietina 

13b     Chapeau  rougeâtre  à  violacé,  à  disque  plus  pâle R.  chamœleontina 

14a     Chapeau  mesurant  en  général  plus  de  5  cm  de  largeur R.  intégra 

14b     Chapeau  mesurant  en  général  moins  de  5  cm  de  largeur R.  puellaris 


RUSSULA  ABIETINA  Peck  Comestible 

Fig.  105,  p.  53 

CHAPEAU  2-6  cm  de  largeur,  charnu,  mince,  fragile,  convexe,  puis  plan  ou 
un  peu  déprimé,  de  couleur  variable,  pourpre  terne,  pourpre  verdâtre  ou  vert 
olive,  toujours  plus  foncé  au  centre,  parfois  presque  noir,  plus  pâle  ou  grisâtre 
vers  la  marge,  visqueux,  glabre,  à  pellicule  séparable  et  à  marge  striée-tubercu- 
leuse. CHAIR  blanche,  assez  fragile,  douce,  lamelles  blanchâtres,  devenant 
jaune  pâle,  effilées  et  un  peu  arrondies  au  pied,  presque  libres,  subespacées,  de 
même  longueur,  pied  2-6  cm  de  longueur,  0,6-1,2  cm  d'épaisseur,  régulier  ou 
s'effilant  un  peu  vers  le  haut,  glabre,  blanc,  farci  ou  creux,  spores  ochracé 
jaunâtre  vif,  subglobuleuses,  mesurant  environ  (7)  8-10  (11)  x  (6)  7-9 
(9,5)  |um,  ornées  de  verrues  d'ordinaire  distinctes,  parfois  confluentes, 
formant  de  courtes  crêtes,  quelques-unes  réunies  par  de  fines  lignes. 

D'août  à  octobre:  en  groupes  sous  les  sapins. 

Le  R.  abietina  est  un  petit  champignon  à  spores  ochracées  caractérisé  par 
une  saveur  douce  et  des  couleurs  variables,  soit  en  général  un  mélange  de 
violacé  et  de  verdâtre.  Le  R.  chamœleontina  Fr.  s'y  apparente,  mais  ses  spores 
sont  un  peu  plus  petites,  et  il  affiche  d'habitude  une  couleur  plus  rougeâtre, 
glissant  vers  le  jaunâtre  sur  le  disque.  Parmi  les  autres  espèces  voisines,  men- 
tionnons le  R.  gracilis  Burl.,  qui  a  des  spores  jaunes,  mais  une  saveur  acre,  le 
R.  fallax  sensu  Kauffm.  qui  a  des  spores  blanches,  mais  une  saveur  acre  lui 
aussi,  et  le  R.  puellaris  Fr.,  à  saveur  douce,  mais  à  spores  jaune  pâle. 


RUSSULA  AERUGINEA  Lindbl.  Comestible 

Fig.  106,  p.  53 

CHAPEAU  4-8  cm  de  largeur,  d'abord  moyennement  ferme,  puis  fragile, 
convexe  au  début,  s'étalant  par  la  suite,  un  peu  déprimé  au  centre,  vert  terne, 
vert  foncé  ou  vert  fuligineux,  plus  foncé  au  centre,  qui  se  teinte  parfois  de 

64 


RUSSULA 


brun,  pâlissant  vers  la  marge,  visqueux  à  l'état  humide,  un  peu  pruineux  à 
pruineux-velouté  par  temps  sec,  à  pellicule  séparable  à  la  marge  seulement,  et 
à  marge  uniforme  ou  devenant  légèrement  striée-tuberculeuse  dans  la  vieil- 
lesse. CHAIR  épaisse  sur  le  disque  s'amincissant  vers  la  marge,  blanche  ou  ver- 
dâtre,  cendrée  sous  la  cuticule,  à  saveur  douce,  lamelles  étroitement  adnées  à 
presque  libres,  serrées  à  subespacées,  étroites,  de  longueur  uniforme  ou  entre- 
mêlées de  quelques  lamellules,  blanches,  puis  crème,  pied  4-5  cm  de  longueur, 
0,6-1,2  cm  d'épaisseur,  presque  régulier  ou  un  peu  effilé  vers  la  base,  glabre, 
blanc,  ferme  à  spongieux-farci.  spores  blanc  crème,  subglobuleuses,  7-9  x 
5,5-7  p<m,  ornées  de  verrues  assez  basses,  distinctes  pour  la  plupart,  et  d'un 
petit  nombre  de  lignes  fines. 

De  juillet  à  septembre:  seul  ou  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois  résineux 
ou  mixtes. 

Les  principaux  traits  distinctifs  de  cette  espèce  sont  une  couleur  verte,  une 
saveur  douce  et  une  sporée  blanc  crème.  Elle  est  un  peu  visqueuse  à  l'état 
humide,  mais  sèche  très  vite  et  devient  plus  ou  moins  pruineuse  ou  finement 
veloutée.  Le  R.  virescens  Fr.  lui  ressemble,  mais  le  revêtement  de  son  chapeau 
tend  à  se  fendiller  à  la  marge.  Le  R.  olivascens  Fr.  a  des  spores  jaunes. 


RUSSULA  ALUTACEA  (Pers.  ex  Schw.)  Fr.  Comestible 

Fig.  86  et  87,  p.  49 

CHAPEAU  8-15  cm  de  largeur,  ferme,  convexe,  puis  déprimé,  rouge  terne 
ou  pourpre  rougeâtre  foncé,  se  décolorant  parfois  en  verdâtre,  glabre,  vis- 
queux à  l'état  humide,  à  pellicule  plus  ou  moins  séparable  sur  le  disque,  à 
marge  d'abord  unie,  puis  striée -tuberculeuse,  chair  ferme,  blanche,  à  saveur 
douce.  LAMELLES  arroudics,  adnexées,  presque  libres,  subespacées,  assez 
larges,  ochracées  à  tan,  de  longueur  uniforme,  pied  5-10  cm  de  longueur, 
1-3  cm  d'épaisseur,  réguHer  ou  presque,  glabre,  blanc  ou  teinté  de  rougeâtre, 
plein.  SPORES  jaune  ochracé,  très  ellipsoïdes  à  subglobuleuses  (7)  8-10  (1 1)  x  (6) 
7-9  jLtm,  ornées  de  verrues  et  d'épines  distinctes  assez  saillantes. 

En  août  et  septembre:  généralement  seul  sur  le  sol  dans  les  bois  feuillus  ou 
mixtes. 

L'identité  de  ce  champignon  ne  fait  pas  l'unanimité  des  auteurs.  Le  nom 
désigne  ici  une  espèce  rougeâtre  terne  ou  violacée,  de  taille  moyenne  à  grande, 
au  pied  plus  ou  moins  rouge,  qui  se  caractérise  en  outre  par  une  saveur  douce 
et  une  sporée  ochracée. 


RUSSULA  AURANTIOLUTEA  Kauffm.  Douteux 

Fig.  88  et  89,  p.  49 

CHAPEAU  5-10  cm  de  largeur,  mince,  fragile,  d'abord  convexe,  puis  plan  à 
un  peu  déprimé,  jaunâtre  au  centre,  plus  orangé  à  la  marge,  glabre,  visqueux, 

65 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


à  pellicule  séparable  sur  le  disque,  à  marge  unie  devenani  légèremeni  striée- 
tuberculeuse.  CHAIR  blanche,  jaunâtre  sous  la  pellicule,  acre,  lamhlles  étroite- 
ment adnées,  serrées  à  subespacées,  larges  à  la  marge  mais  s'effilant  vers  le 
pied,  jaunes,  souvent  fourchues  près  du  pied,  pied  4-10  cm  de  longueur, 
0,5-2  cm  d'épaisseur,  régulier  ou  presque,  glabre,  blanc,  spongieux-farci. 
SPORES  jaune  ochracé,  subglobuleuses,  (6)  7-8  (9)  x  5,5-7,5  ^m,  ornées  de 
verrues  qui  sont  réunies  par  d'épaisses  bandes. 

De  juillet  à  septembre:  seul  ou  épars  dans  les  bois  mixtes. 

Ce  champignon  jaune  à  orangé  se  caractérise  par  des  spores  ochracées  et 
une  saveur  acre;  ni  le  pied  ni  les  lamelles  ne  grisaillent  en  séchant.  On  ignore 
tout  de  sa  comestibilité,  mais  il  n'est  pas  recommandé  à  cause  de  son  âcreté. 

RUSSULA   CHAMAELEONTINA  Fr.  sensu  Kauffm.  Comestible 

Fig.  107,  p.  53 

CHAPEAU  2-5  cm  de  largeur,  mince,  fragile,  plan  ou  déprimé,  de  couleur 
variable,  de  rouge  à  violacé  ou  lilas,  glissant  vers  le  jaunâtre,  surtout  sur  le 
disque,  glabre,  visqueux,  à  pellicule  séparable  et  à  marge  unie,  devenant  un 
peu  striée-tuberculeuse,  chair  mince,  fragile,  blanche,  à  saveur  douce. 
LAMELLES  adnexées  ou  presque  libres,  serrées  à  très  serrées,  assez  étroites,  régu- 
lières ou  à  l'occasion  fourchues,  jaune  ochracé.  pied  2-5  cm  de  longueur, 
0,6-1,2  cm  d'épaisseur,  régulier  ou  s'effilant  un  peu  vers  le  haut,  glabre  ou 
marqué  de  quelques  lignes,  blanc,  spongieux-farci  au  début,  s'évidant  par  la 
suite,  spores  ochracées,  subglobuleuses,  7-9  (10)  x  5,5-7,5  ^m,  ornées  de 
verrues  et  d'épines  assez  fortes,  distinctes  pour  la  plupart,  mais  parfois  con- 
fluentes  ou  reliées  par  de  fines  lignes. 

En  août  et  septembre:  seul  ou  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois  résineux 
ou  mixtes. 

À  en  juger  par  la  confusion  existant  à  son  sujet  chez  les  différents  auteurs, 
il  pourrait  bien  s'agir  d'une  espèce  collective  comprenant  plusieurs  formes  dis- 
tinctes. En  règle  générale,  toute  russule  de  petite  taille  à  sporée  ochracée, 
caractérisée  par  une  saveur  douce  et  des  couleurs  variables  passant  au 
jaunâtre,  peut  se  ranger  ici. 


RUSSULA  DECOLORANS  Fr.  Comestible 

Fig.  108,  p.  53 

CHAPEAU  5-13  cm  de  largeur,  ferme,  d'abord  hémisphérique,  puis  plan  à 
un  peu  déprimé,  de  couleur  rouge-orangé,  rouge  clair  ou  saumon,  à  disque 
d'ordinaire  ocre,  glabre,  un  peu  visqueux,  à  pellicule  en  partie  détachable  et  à 
marge  unie,  devenant  légèrement  striée  à  la  vieillesse,  chair  d'abord  ferme, 
devenant  fragile  à  la  maturation,  blanche,  puis  cendrée  dans  la  vieillesse  ou  à 
la  blessure,  à  saveur  douce,  lamelles  adnexées,  serrées,  moyennement  larges, 
blanches  au  début,  puis  jaunâtres  ou  ochracé  pâle,  devenant  gris  cendré  en 

66 


RUSSULA 


séchant,  parfois  fourchues  à  la  base,  de  longueur  uniforme  ou  entremêlées  de 
quelques  lamellules.  pied  5-11  cm  de  longueur,  1,2-2,5  cm  d'épaisseur,  régu- 
lier ou  presque,  lisse  ou  faiblement  ridé  de  lignes  fines,  blanc,  devenant  cendré 
avec  l'âge  ou  à  la  meurtrissure,  plein  ou  spongieux,  spores  subglobuleuses, 
jaune  ochracé  pâle,  10-13  x  8-10  f^m,  ornées  de  fortes  verrues  et  épines  dis- 
tinctes, dont  certaines  sont  réunies  par  de  fines  lignes. 

De  juillet  à  septembre:  seul  ou  épars  sur  le  sol  dans  les  bois  résineux  ou 
mixtes. 

Cette  grande  espèce  rouge-orangé  se  caractérise  par  le  fait  que  ses  lamelles 
et  son  pied  virent  au  gris  cendré  en  séchant  ou  en  vieiUissant. 


RUSSULA  DELICA  Fr.  Comestible 

Fig.  68,  p.  29 

CHAPEAU  8-15  cm  de  largeur,  charnu,  ferme,  d'abord  convexe  et  ombih- 
qué,  puis  profondément  déprimé  à  en  forme  d'entonnoir,  blanc  terne  ou  taché 
de  brun  rouille,  glabre  ou  très  finement  pubescent,  sec,  à  marge  d'abord  inflé- 
chie, puis  arquée,  non  striée,  chair  compacte,  ferme,  blanche  ou  blanchâtre, 
immuable  à  la  meurtrissure,  à  saveur  douce  ou  devenant  petit  à  petit  un  peu 
acre.  LAMELLES  adnées-décurrentes,  subespacées,  d'inégale  longueur,  un  peu 
fourchues,  blanches  ou  blanchâtres,  à  arête  parfois  verdâtre.  pied  2-5  cm  de 
longueur,  1-2  cm  d'épaisseur,  court,  robuste,  régulier  ou  s'effilant  vers  le  bas, 
blanc,  ne  devenant  pas  noirâtre  à  la  meurtrissure,  affichant  en  général  une 
zone  vert  pâle  au  sommet,  glabre  à  subtomenteux.  spores  subglobuleuses, 
blanches  en  masse,  rugueuses,  8,5-11  x  7-9  /^tm,  ornées  de  verrues  assez  gros- 
sières, la  plupart  réunies  par  de  fines  lignes  ou  de  courtes  crêtes  en  un  réseau 
partiel. 

De  juillet  à  octobre:  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois  de  conifères  ou  de 
feuillus. 

Sauf  pour  l'absence  de  latex,  cette  espèce  rappelle  de  prime  abord  un 
Lactarius.  Assez  commune,  elle  est  souvent  dissimulée  en  partie  par  la  terre  ou 
les  vieilles  feuilles  qu'elle  soulève  en  émergeant.  La  zone  verdâtre  au  sommet 
du  pied  constitue  un  bon  trait  distinctif  sur  le  terrain,  mais  elle  n'est  pas  tou- 
jours très  visible,  et  il  faut  renverser  le  champignon  à  la  lumière  pour  l'obser- 
ver. Sur  la  côte  Ouest,  il  y  a  heu  de  se  méfier  d'une  espèce  qui,  bien  que  de  plus 
petite  taille  et  possédant  des  lamelles  de  longueur  uniforme,  ressemble  au  R. 
delica.  Il  s'agit  du  R.  vesicatoria  Burl.  qui  est  très  acre  et  peut  provoquer  des 
cloques  sur  les  lèvres  et  la  langue  si  on  le  goûte. 

Le  R.  crassotunicata  Singer  est  une  autre  espèce  caractéristique  de  le  côte 
Ouest;  il  s'agit  d'un  champignon  blanc,  parfois  taché  de  brun,  qui  vient  sous 
l'aralie  épineuse.  Il  est  un  peu  acre  et  sa  comestibilité  est  inconnue. 

67 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 

RUSSULA   DENSIFOLIA  (Secr.)  Gill.  Comestible 

Fig.  93  et  94,  p.  51 

CHAPEAU  5-10  cm  de  largeur,  d'abord  convexe-ombiliqué,  puis  déprimé  à 
un  peu  en  forme  d'entonnoir,  ferme  et  rigide,  blanchâtre  terne  au  début,  brun 
fuligineux  par  la  suite,  un  peu  visqueux,  glabre,  à  marge  unie,  chair  épaisse, 
ferme,  blanche,  virant  lentement  au  rougeâtre  puis  au  noir  à  la  cassure  ou  à  la 
meurtrissure,  à  saveur  douce  devenant  petit  à  petit  un  peu  acre,  lamelles 
adnées  à  un  peu  décurrentes,  serrées  à  très  serrées,  assez  étroites,  blanchâtres 
ou  grisâtres,  devenant  rougeâtres  puis  noires  à  la  meurtrissure,  pied  4-6  cm  de 
longueur,  1-2  cm  d'épaisseur,  régulier  ou  s'effilant  vers  le  bas,  glabre, 
blanchâtre,  devenant  rougeâtre  puis  noir  à  la  meurtrissure,  plein,  spores  très 
ellipsoïdes,  blanches,  7-9  (10)  x  5,5-8,5  /^m,  ornées  de  fines  verrues  réunies 
par  un  réseau  de  lignes  minces. 

De  juillet  à  septembre:  en  général  seul  ou  en  groupes  sur  le  sol  dans  les 
bois. 

Ce  champignon  se  distingue  du  R.  nigricans  surtout  par  ses  lamelles 
serrées  à  très  serrées  et  du  R.  sordida  par  la  coloration  rouge  que  prend  sa  chair 
à  la  blessure  avant  de  noircir.  Le  changement  de  couleur  se  produit  parfois 
lentement;  la  coloration  rouge  n'est  que  transitoire,  si  bien  qu'il  faut 
l'observer  avec  soin. 

On  le  dit  comestible,  mais  son  aspect  est  peu  engageant. 


RUSSULA  EMETICA  (Schaeff.  ex  Fr.)  Pers.  ex  S.F.  Gray  Suspect 

Fig.  95  et  96,  p.  51 

chapeau  5-10  cm  de  largeur,  charnu,  ferme  au  début,  mais  devenant  très 
vite  fragile,  convexe,  puis  plan  ou  un  peu  déprimé,  rouge  rosâtre  à  rouge  sang, 
parfois  presque  blanc  en  pâlissant,  visqueux  à  l'état  humide,  glabre,  luisant,  à 
pellicule  séparable  et  à  marge  fortement  striée-tuberculeuse,  chair  blanche, 
rouge  sous  la  cuticule,  très  acre,  lamelles  un  peu  adnexées  ou  libres,  serrées  à 
subespacées,  assez  larges,  s'effilant  vers  le  pied,  blanches,  pied  4-8  cm  de  lon- 
gueur, 1-2  cm  d'épaisseur,  presque  régulier,  lisse,  blanc  ou  teinté  de  rouge, 
spongieux-farci.  spores  blanches,  subglobuleuses,  (7)  8-10  x  (6)  7-8,5  (9)  yim, 
ornées  de  verrues  et  d'épines  assez  saillantes,  plus  ou  moins  réunies  par  de 
fines  lignes  en  un  réseau  partiel. 

De  juillet  à  octobre:  épars  ou  en  groupes  sur  le  sol  ou  sur  le  bois  très 
décomposé. 

Cette  espèce  se  rapproche  beaucoup  du  R.  fragilis  et  certains  auteurs  les 
considèrent  comme  des  variétés  ou  des  sous-espèces.  Le  R.  emetica  est  d'ordi- 
naire de  plus  grande  taille;  sa  chair  est  rouge  sous  la  cuticule  plutôt  que 
blanche;  et  ses  spores  ont  une  ornementation  plus  saillante  et  sont  un  peu  plus 
grosses. 

68 


RUSSULA 


Elle  est  très  acre.  Nous  ne  la  recommandons  pas  pour  la  table,  même  si 
certains  ont  allégué  que  son  âcreté  disparaissait  à  la  cuisson  et  qu'elle  était 
comestible. 


RUSSULA   FALLAX  sensu  Kauffm.  Suspect 

Fig.  97,  p.  51 

CHAPEAU  2-6  cm  de  largeur,  mince,  fragile,  plan  ou  un  peu  déprimé, 
d'habitude  rose  ou  carné  à  la  marge,  avec  une  zone  olivacée  entourant  le  dis- 
que, qui  est  en  général  plus  foncé  et  violacé,  visqueux,  glabre,  à  pellicule  sépa- 
rable  et  à  marge  striée,  chair  blanche  ou  teintée  de  la  couleur  de  la  pellicule  en 
surface,  à  saveur  acre,  lamelles  adnexées,  subespacées,  étroites,  blanches. 
PIED  2-5  cm  de  longueur,  0,6-1,2  cm  d'épaisseur,  régulier,  cyhndrique  ou  un 
peu  comprimé  et  marqué  de  fines  rides  longitudinales,  blanc,  spongieux-farci 
à  creux,  spores  blanches,  subglobuleuses,  6-8  x  (4,5)  5-7  /um,  ornées  de 
verrues  plus  ou  moins  réunies  par  des  lignes  et  des  crêtes  de  manière  à  former 
un  réseau  quasi  complet. 

De  juillet  à  septembre:  seul  ou  en  groupes  dans  les  bois,  avec  la  mousse  et 
la  sphaigne. 

Cette  petite  espèce  assez  commune  reconnaissable  à  ses  couleurs  bien 
caractéristiques,  à  ses  spores  blanches  et  à  sa  saveur  très  acre,  s'apparente  au 
complexe  fragilis-emetica.  Il  ne  s'agit  probablement  pas  du  vrai  R.  fallax 
Cke.,  mais  c'est  l'espèce  que  Kauffman  a  décrite  sous  ce  nom. 

Il  n'est  pas  recommandé  de  le  consommer  à  cause  de  sa  saveur  acre. 


RUSSULA  FLAVA  Rom.  Comestible 

Fig.  98,  p.  51 

CHAPEAU  5-8  cm  de  largeur,  assez  fragile,  d'abord  convexe,  puis  plan  ou 
un  peu  déprimé,  jaune  terne  ou  jaune  doré,  devenant  parfois  cendré  avec  l'âge, 
visqueux  à  l'état  humide,  glabre,  à  revêtement  séparable  et  à  marge  unie  ou  un 
peu  striée  dans  la  vieillesse,  chair  blanche  devenant  gris  cendré  à  la  vieillesse,  à 
saveur  douce,  lamelles  adnexées,  serrées,  moyennement  larges,  s 'effilant  vers 
le  pied,  d'abord  blanches,  puis  jaune  pâle  et  enfin  gris  cendré  avec  l'âge  ou  à  la 
dessiccation,  pied  5-8  cm  de  longueur,  1-2  cm  d'épaisseur,  régulier  ou  pres- 
que, lisse  ou  présentant  un  fin  réseau  de  lignes,  d'abord  blanc,  puis  gris  cendré 
avec  l'âge,  spongieux-farci.  spores  jaune  pâle,  subglobuleuses,  8-10  (11)  x 
7,5-9  ^m,  ornées  de  verrues  assez  fines  qui  sont  plus  ou  moins  réunies  par  de 
fines  lignes  en  un  réseau  partiel. 

De  juillet  à  septembre:  seul  ou  épars  sur  le  sol  dans  les  bois  résineux  ou 
mixtes. 

La  principale  caractéristique  de  cette  espèce  est  que  sa  chair  et  ses  lamelles 
tournent  au  gris  cendré  avec  l'âge  ou  à  la  dessiccation;  elle  se  reconnaît  aussi  à 

69 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


sa  couleur  jaune  clair,  à  sa  saveur  douce  et  à  sa  sporée  jaune  pâle.  11  semble 
probable  que  ce  champignon  corresponde  au  R.  claroflava  W.B.  Grove, 
auquel  cas  ce  dernier  nom  devrait  être  retenu  puisqu'il  a  été  publié  d'abord. 


RUSSULA   FOETENS  Pers.  ex  Fr.  Non  comestible 

Fig.  99,  p.  51 

CHAPEAU  6-13  cm  de  largeur,  d'abord  ferme,  puis  fragile,  presque  hémi- 
sphérique au  début,  étalé  ensuite,  plan  ou  un  peu  déprimé,  jaunâtre  ou  ochracé 
sale,  glabre,  visqueux,  à  pellicule  en  partie  séparable  jusqu'au  disque,  et  à 
marge  largement  et  grossièrement  striée-tuberculeuse,  chair  mince,  assez 
fragile,  blanc  sale,  jaunâtre  sous  la  cuticule,  à  saveur  acre  et  à  odeur  forte 
d'amande,  puis  fétide,  lamelles  adnexées,  assez  serrées,  larges,  d'abord  blan- 
châtres, puis  jaunâtres  avec  l'âge  et  blanc  sale  à  la  meurtrissure,  exsudant  des 
gouttellettes  d'eau  au  début,  parfois  fourchues,  pied  2-8  cm  de  longueur, 
1-2  cm  d'épaisseur,  régulier  ou  presque,  lisse,  blanc  ou  brun  sale  avec  l'âge  ou 
à  la  meurtrissure,  farci,  puis  creux,  spores  blanches,  subglobuleuses,  8,5-10  x 
8-9  ^m,  ornées  d'épines  grossières  et  isolées. 

De  juillet  à  septembre:  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois  mixtes. 

Ce  champignon  est  rendu  repoussant  par  ses  couleurs  sales  et  son  odeur 
désagréable.  Il  n'est  pas  recommandé  pour  la  table  et  il  ne  risque  d'ailleurs  pas 
de  se  faire  beaucoup  d'adeptes  car  son  goût  est  déplaisant. 

Il  existe  tout  un  groupe  d'espèces  assez  voisines,  mais  distinctes:  le  R. 
fœtentula  Peck  a  une  sporée  jaune  et  des  taches  rouges  sur  le  pied;  le  R.  pecti- 
nata  Fr.  présente  une  ornementation  des  spores  différente;  le  R.  granulata 
Peck  est  plus  petit,  granuleux  et  dépourvu  de  l'odeur  caractéristique;  le  R. 
pectinatoides  Peck  est  lisse,  possède  une  saveur  douce  ou  un  peu  acre,  et  a  des 
spores  blanchâtres;  et  enfin  le  R.  ventricosipes  Peck  vient  sur  le  sable  et  se 
caractérise  par  des  taches  rouges  très  visibles  sur  le  pied,  une  saveur  progres- 
sivement acre,  et  des  spores  ochracé  pâle. 


RUSSULA  FRAGILIS  (Pers.  ex  Fr.)  Fr.  Suspect 

Fig.  100,  p.  51 

CHAPEAU  2-5  cm  de  largeur,  mince,  fragile,  d'abord  convexe,  puis  plan  ou 
un  peu  déprimé,  de  couleur  rouge  rosé  à  rouge  pâle,  pâlissant  au  point  de 
devenir  blanchâtre,  glabre,  visqueux,  à  revêtement  séparable  et  à  marge  striée- 
tuberculeuse.  CHAIR  blanche,  sans  trace  de  rouge  sous  le  revêtement  mince, 
fragile,  très  acre,  lamelles  adnexées,  serrées  à  très  serrées,  ventrues,  blanches. 
PIED  2-5  cm  de  longueur,  0,6-1,2  cm  d'épaisseur,  régulier,  lisse,  blanc,  spon- 
gieux-farci  à  creux,  fragile,  spores  blanches,  subglobuleuses,  7-9  x  6-8  /im, 
ornées  de  verrues  moyennement  fortes,  plus  ou  moins  réunies  par  des  lignes  et 
des  crêtes  en  un  réseau  partiel. 

70 


RUSSULA 


De  juillet  à  septembre:  épars  sur  le  sol  dans  les  bois;  commun. 
Se  reporter  aux  observations  sur  le  R.  emetica  pour  distinguer  ces  deux 
espèces. 

RUSSULA  INTEGRA  (L.  ex  Vitt.)  Fr.  Comestible 

Fig.  109,  p.  53 

CHAPEAU  5-13  cm  de  largeur,  d'abord  ferme,  mais  vite  fragile,  convexe  au 
début,  puis  plan  ou  un  peu  déprimé,  de  couleurs  variables  mais  plutôt  sales  ou 
crasseuses:  chamois  à  brun  rougeâtre  ou  rouge  foncé  terne,  pâlissant  avec 
l'âge,  glabre,  visqueux  à  l'état  humide,  à  revêtement  séparable  et  à  marge 
devenant  grossièrement  striée-tuberculeuse,  chair  blanche,  à  saveur  douce. 
LAMELLES  adncxécs,  presque  libres,  espacées,  larges,  blanches,  puis  jaune  pâle. 
PIED  4-6  cm  de  longueur,  1-2  cm  d'épaisseur,  s'effilant  vers  le  haut  ou  presque 
régulier,  parfois  renflé,  lisse,  blanc,  spongieux-farci,  fragile,  spores  jaune 
pâle,  subglobuleuses,  7-9  x  5,5-7  j^m,  ornées  de  verrues  distinctes  fines  à 
moyennes,  plus  ou  moins  confluentes  ou  réunies  par  de  fines  lignes. 

En  août  et  septembre:  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois. 

L'identité  exacte  du  R.  intégra  soulève  quelques  doutes,  mais  nous  esti- 
mons être  bien  en  présence  du  champignon  qui  a  été  décrit  sous  ce  nom  par 
Kauffman.  L'espèce  est  de  taille  moyenne  et  se  caractérise  par  sa  couleur  rouge 
terne,  sa  sporée  jaune  pâle  et  sa  saveur  douce.  Le  pied  n'est  jamais  rouge. 


RUSSULA  LUTEA  (Huds.  ex  Fr.)  S. F.  Gray  Comestible 

Fig.  101,  p.  51 

chapeau  2-6  cm  de  largeur,  mince,  fragile,  plan  ou  un  peu  déprimé, 
jaune  vif  à  jaune  doré,  glabre,  visqueux,  à  revêtement  séparable  et  à  marge 
unie  ou  un  peu  striée  dans  la  vieillesse,  chair  blanche,  mince,  fragile,  à  saveur 
douce.  LAMELLES  libres,  subespacées,  assez  étroites,  s'élargissant  vers  la  marge, 
de  couleur  ochracé  vif.  pied  2-5  cm  de  longueur,  environ  0,6-1,2  cm  d'épais- 
seur, régulier  ou  un  peu  effilé  vers  le  sommet,  lisse,  blanc,  spongieux-farci, 
puis  creux,  spores  ochracées,  globuleuses,  8,5-10  x  7,5-9  i^m,  ornées  de 
verrues  moyennement  grossières,  distinctes  pour  la  plupart,  mais  parfois  con- 
fluentes formant  de  courtes  crêtes. 

En  août  et  septembre:  en  général  seul  sur  le  sol  dans  les  bois  mixtes. 

Cette  espèce  est  assez  facile  à  reconnaître,  avec  son  chapeau  jaune  vif  et 
ses  lamelles  ochracées  de  même  couleur  que  les  spores. 


Fig.  116  à  125:  116,  Russula  paludosa;  117,  R.  paludosa;  118,  R.  variata;  119,  R.  variata\> 
120,  R.  vesca;  121,  R.  vesca;  122,  R.  tenuiceps;  123,  Amanita  flavoconia;  124,  A.  brunne- 
scens;  125,  A.  citrina. 


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72 


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FiG.  126  à  128,  Lepiota  americana;  126,  spécimen  adulte;  127,  jeune  spécimen;  128,  jeune 
spécimen  en  coupe. 


FiG.  129  à  138:  129,  Amanita  frostiana;  130,  A.  frostiana;  131,  A.  gemmata;  132,  A.  gem-^ 
mata;  133,  A.  muscaria;  134,  A.  muscaha;  135,  A.  porphyria;  136,  A.  porphyria;  137,  A. 
rubescens;  138,  A.  rubescens. 


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CHAMPK.Noss  (  oMi  si  \m  \  S  \  I    \  l  NI-NEUX  DU  CANADA 


RUSSULA   MARIAE  Pcck  Comestible 

Mg.  110,  p.  53 

CHAPEAU  2-8  cm  de  largeur,  ferme,  convexe,  puis  plan  ou  un  peu 
déprimé,  de  couleur  violacé  rougeâtre  foncé,  cramoisi  foncé  ou  marron,  par- 
fois plus  pâle  à  violet  ardoise  ou  jaunâtre  à  l'ombre,  sec,  pruineux-velouté,  à 
marge  d'ordinaire  unie,  mais  devenant  parfois  striée  avec  l'âge,  chair  blanche 
ou  rougeâtre  sous  le  revêtement,  collante  lorsqu'on  la  coupe  ou  la  manipule,  à 
saveur  douce  ou  très  légèrement  acre,  lamelles  adnées,  serrées  à  subespacées, 
assez  étroites,  un  peu  plus  larges  vers  la  marge,  blanches,  puis  jaunâtres  à  la 
maturation,  pied  3-8  cm  de  longueur,  1-3  cm  d'épaisseur,  régulier  ou  s'effi- 
lant  vers  la  base,  pruineux,  d'habitude  blanc  aux  extrémités  et  rouge  rosé  à 
rouge  violacé  au  milieu,  parfois  entièrement  blanc,  spongieux-farci.  spores 
blanchâtres  ou  très  légèrement  teintées  de  jaunâtre,  subglobuleuses,  7-9  (10)  x 
(5,5)  6-7,5  (8,5)  ^m,  ornées  d'un  réseau  plus  ou  moins  complet  de  bandes  et  de 
crêtes  et  d'un  petit  nombre  de  verrues  isolées. 

De  juillet  à  octobre:  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois. 

Cette  belle  espèce  se  reconnaît  à  son  chapeau  et  à  son  pied  rouge  violacé,  à 
sa  sporée  de  couleur  crème  et  à  sa  saveur  douce.  Le  chapeau  est  sec  et  finement 
velouté. 


RUSSULA  NIGRICANS  (Bull.)  Fr.  Comestible 

Fig.  102,  p.  52 

CHAPEAU  7-15  cm  de  largeur,  ferme,  d'abord  convexe  et  ombiliqué,  puis 
étalé  et  en  forme  d'entonnoir,  blanchâtre  au  début,  puis  terre  d'ombre  fuli- 
gineux à  noirâtre,  glabre,  un  peu  visqueux  à  l'état  humide,  à  marge  d'abord 
incurvée,  non  striée,  chair  ferme,  blanchâtre,  virant  au  rougeâtre  puis  au  noir 
à  la  blessure,  à  saveur  douce  ou  un  peu  acre,  lamelles  adnexées,  arrondies  ou 
effilées  au  pied,  subespacées  à  espacées,  larges,  d'inégale  longueur,  blan- 
châtres, virant  au  rougeâtre  puis  au  noir  à  la  meurtrissure,  pied  2-6  cm  de  lon- 
gueur, 1-3  cm  d'épaisseur,  robuste,  régulier,  glabre,  blanchâtre  au  début,  puis 
brun  fuligineux  avec  l'âge,  virant  au  rougeâtre  puis  au  noir  à  la  meurtrissure, 
plein.  SPORES  blanches,  subglobuleuses,  7-9  x  6-8  ^m,  ornées  d'un  réseau  de 
lignes  fines  reliant  des  verrues  peu  saillantes. 

De  juillet  à  septembre:  en  groupes  ou  seul  sur  le  sol  dans  les  bois  de  coni- 
fères ou  de  feuillus. 

Ce  champignon  est  dit  comestible  même  si  le  noircissement  prononcé  de 
sa  chair  et  de  ses  lamelles  le  rend  peu  appétissant.  Le  rougissement  de  la  chair  à 
la  blessure  est  passager  et  demande  une  observation  attentive.  L'espèce 
s'écarte  du  R.  densifolia  par  ses  lamelles  larges  subespacées. 

76 


RUSSULA 


RUSSULA   PALUDOSA  Britz. 

Fig.  116  et  117,  p.  72 

CHAPEAU  7-13  cm  de  largeur  ou  parfois  plus,  convexe,  puis  étalé  et 
déprimé  au  centre,  de  couleur  rouge  sang  foncé  à  rouge  violacé  ou  rouge- 
orangé,  passant  parfois  au  jaunâtre  en  pâlissant,  un  peu  luisant,  glabre,  vis- 
queux, à  marge  légèrement  striée-tuberculeuse,  chair  blanche,  assez  fragile,  à 
saveur  acre,  lamelles  blanches  à  jaune  crème,  larges,  subespacées,  presque 
libres,  pied  7-10  cm  de  longueur,  1-2  cm  d'épaisseur,  presque  réguHer  ou  un 
peu  effilé  au  sommet,  blanc  ou  lavé  de  rosâtre,  spongieux,  spores  jaune  pâle, 
subglobuleuses,  9-12  x  8-10  ^m,  ornées  de  fortes  verrues  et  épines  dont  quel- 
ques-unes sont  réunies  par  de  fines  lignes,  mais  sans  former  de  réseau. 

De  juillet  à  septembre:  seul  ou  en  groupes  dans  les  endroits  humides  ou 
avec  la  sphaigne. 

Cette  espèce  frappante,  de  grande  taille,  se  distingue  du  R.  emetica  par  sa 
sporée  jaune  pâle  et  une  âcreté  moindre.  Certains  auteurs  soutiennent  même 
que  sa  saveur  est  douce.  On  se  demande  s'il  n'y  aurait  pas  lieu  de  regrouper  les 
formes  à  saveur  douce  dans  une  espèce  distincte,  soit  le  R.  rubrotincta  (Pk.) 
Burl.,  même  si  elles  semblent  bien  identiques  aux  formes  acres  lorsqu'on  les 
examine  au  microscope.  L'arête  des  lamelles  est  réputée  se  colorer  parfois  en 
rouge  près  de  la  marge.  On  ignore  tout  de  la  comestibilité  de  ce  champignon. 


RUSSULA   PUELLARIS  Fr. 

chapeau  2-4  cm  de  largeur,  mince,  fragile,  convexe  au  début,  puis  plan 
ou  un  peu  déprimé,  de  couleur  variable,  noir  bleuâtre,  violacé  ou  jaunâtre, 
d'habitude  plus  foncé  ou  brunâtre  au  centre,  visqueux,  glabre,  à  revêtement 
séparable  et  à  marge  striée -tuberculeuse,  chair  blanche  ou  devenant  aqueuse 
et  translucide,  teintée  de  la  couleur  du  chapeau  sous  le  revêtement,  fragile,  à 
saveur  douce,  lamelles  étroitement  adnées  à  adnexées,  étroites,  effilées  vers  le 
pied,  blanches,  puis  jaune  pâle,  pied  2-5  cm  de  longueur,  0,6-1,2  cm  d'épais- 
seur, régulier  ou  effilé  vers  le  sommet,  glabre,  blanc,  d'ordinaire  taché  de 
jaunâtre  vers  la  base,  surtout  chez  les  vieux  spécimens,  farci  ou  creux,  mou  et 
fragile,  spores  jaune  pâle,  subglobuleuses,  rugueuses,  (7)  8-10  (11)  x  (6) 
7,5-9  fim,  ornées  de  verrues  et  d'épines  moyennement  fortes  à  fortes,  dont  cer- 
taines sont  réunies  par  de  fines  lignes  ou  convergent  pour  former  de  courtes 
crêtes  et  un  réseau  partiel. 

En  août  et  octobre:  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois  humides. 

Cette  espèce  diffère  du  R.  abietina  et  du  /?.  chamœleontina  par  sa  sporée 
jaune  pâle.  Les  taches  jaunes  qui  apparaissent  sur  le  pied  constituent  aussi  un 
trait  distinctif .  Elle  est  probablement  comestible,  mais  sa  petite  taille  et  sa  fra- 
gilité la  rendent  peu  intéressante. 

77 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


RUSSULA   SORDIDA   I\xk  Comestible 

Fig.  79,  p.  48 

CHAPEAU  5-15  cm  de  largeur,  ferme,  convexe,  déprimé  au  centre,  blan- 
châtre, devenant  fuligineux  avec  l'âge,  sec,  glabre,  à  marge  d'abord  incurvée, 
non  striée,  chair  ferme,  blanchâtre,  virant  rapidement  au  noirâtre  au  frotte- 
ment, mais  sans  passer  par  le  rougeâtre,  à  saveur  douce  ou  faiblement  puis 
progressivement  acre,  lamelles  adnées  à  un  peu  décurrentes,  serrées,  assez 
étroites,  de  longueur  inégale,  blanches,  devenant  noirâtres  avec  l'âge  ou  à  la 
dessiccation,  pied  2-5  cm  de  longueur,  1-3  cm  d'épaisseur,  régulier,  blanc, 
noircissant  à  la  meurtrissure,  plein,  spores  blanches,  oblongues-ellipsoïdes, 
(7)  8-10  (11)  X  5,5-7,5  ^m,  presque  lisses,  ornées  de  fines  verrues  distinctes. 

En  juillet  et  août:  seul  ou  en  groupes  sur  le  sol,  peut-être  en  association 
avec  la  pruche. 

Le  noircissement  prononcé  de  la  chair  rend  ce  champignon  peu  appétis- 
sant, mais  on  le  dit  comestible.  Il  se  distingue  du  R.  densifolia  et  du  /?.  nigri- 
cans  par  le  fait  que  sa  chair  vire  directement  au  noir,  sans  passer  par  le  rouge. 

Le  R.  sordida  se  rapproche  de  l'espèce  européenne  R.  albonigra 
(Krombh.)  Fr.;  en  fait,  il  pourrait  s'agir  du  même  champignon. 

RUSSULA   TENUICEPS  Kauffm.  Non  comestible 

Fig.  122,  p.  72 

chapeau  6-1 1  cm  de  largeur,  fragile,  d'abord  convexe,  puis  plan  à  un  peu 
déprimé,  rouge  rosâtre  à  rouge  sang,  parfois  de  couleur  uniforme,  mais  en 
général  maculé  de  blanchâtre  ou  d'orangé,  visqueux,  glabre,  parfois  finement 
ridé,  à  revêtement  séparable  et  à  marge  striée,  chair  blanche,  rouge  sous  le 
revêtement,  très  fragile  chez  les  spécimens  adultes,  à  saveur  acre  qui  se  mani- 
feste parfois  lentement,  lamelles  adnexées  à  libres,  serrées  à  très  serrées, 
étroites,  blanches,  puis  jaune  ochracé.  pied  5-9  cm  de  longueur,  2-3  cm 
d'épaisseur,  presque  régulier  ou  renflé,  lisse  ou  rayé  de  fines  lignes,  blanc,  par- 
fois teinté  de  rose,  spongieux-farci.  spores  jaune  ochracé,  subglobuleuses, 
rugueuses,  (6)  6,5-8,5  (9)  x  5,5-8  yim,  ornées  de  verrues  fines  à  moyennes 
d'ordinaire  isolées,  mais  parfois  confluentes,  formant  de  courtes  crêtes  ou 
réunies  par  de  fines  lignes  en  un  réseau  très  discontinu. 

De  juillet  à  septembre:  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois  mixtes. 

Il  s'agit  d'un  champignon  rouge  à  spores  ochracées  et  à  saveur  acre.  Nous 
ne  disposons  pas  de  données  sur  sa  comestibilité,  mais  il  n'est  pas  recommandé 
à  cause  de  son  âcreté. 

RUSSULA    VARIAT  A  Banning  Comestible 

Fig.  118  et  119,  p.  72 

CHAPEAU  5-14  cm  de  largeur,  charnu,  ferme,  d'abord  convexe,  puis  étalé 
et  enfin  déprimé  à  presque  en  forme  d'entonnoir,  d'un  violacé  rougeâtre  ou 

78 


RUSSULA 


brunâtre  souvent  mêlé  d'olive  ou  de  vert,  ou  parfois  entièrement  verdâtre,  vis- 
queux, glabre,  à  revêtement  séparable  à  la  marge  (non  striée)  et  parfois  fendillé 
en  surface,  chair  blanche  ou  grisâtre  sous  le  revêtement,  à  saveur  douce  ou 
progressivement  acre,  lamelles  adnées  ou  un  peu  décurrentes,  serrées  à  très 
serrées,  étroites,  ramifiées  à  deux  ou  trois  reprises,  blanches,  pied  4-8  cm  de 
longueur,  1-3  cm  d'épaisseur,  régulier  ou  presque,  Usse,  blanc,  plein,  spores 
blanches,  subglobuleuses,  (7)  8-10  (11)  x  (6)  7-8,5  (9)  fum,  ornées  de  verrues 
distinctes  peu  saillantes  et  de  quelques  lignes  fines. 

De  juillet  à  septembre:  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois. 

Cette  espèce  se  rapproche  du  R.  cyanoxantha  Fr.  et  est  parfois  considérée 
comme  une  variété  de  cette  dernière.  Elle  s'en  écarte  par  ses  lamelles  fourchues 
et  sa  saveur  un  peu  acre. 


RUSSULA    VESCA  Fr. 

Fig.  120  et  121,  p.  72 

CHAPEAU  4-10  cm  de  largeur,  convexe-ombiliqué  au  début,  puis  assez 
profondément  déprimé,  parfois  plan,  assez  ferme,  rouge  brunâtre  teinté  de 
violacé,  prenant  à  la  dessiccation  une  teinte  vert  olive  terne  vers  la  marge  et 
rouge  brunâtre  au  centre,  visqueux,  glabre  ou  un  peu  pruineux,  à  marge  légère- 
ment striée-tuberculeuse,  chair  ferme,  blanchâtre  ou  teintée  de  brunâtre  ou 
de  violet  sous  la  cuticule,  à  saveur  douce,  lamelles  adnées,  blanches  à  crème, 
serrées  à  très  serrées,  assez  étroites  ou  moyennement  larges,  parfois  fourchues. 
PIED  4-8  cm  de  longueur,  1-3  cm  d'épaisseur,  presque  réguHer,  glabre,  un  peu 
ridé,  blanc,  avec  des  taches  jaunâtres  à  brunâtres  à  la  base,  plein,  spores 
oblongues,  blanches,  6-8  (9)  x  5-6  (7)  fum,  ornées  de  fines  verrues  isolées,  peu 
saillantes  et  de  quelques  lignes  fines. 

De  juillet  à  septembre:  sur  le  sol  dans  les  bois  mixtes. 

Ce  champignon  d'un  brun  rougeâtre  plutôt  terne  devient  parfois  verdâtre 
en  séchant;  il  se  caractérise  par  des  lamelles  serrées  à  très  serrées,  une  saveur 
douce  et  une  sporée  blanche.  Le  R,  brunneola  Burl.  désigne  probablement  la 
même  plante.  Sa  saveur  douce  donne  à  penser  qu'il  serait  comestible,  mais  les 
données  définitives  à  ce  sujet  font  défaut. 


RUSSULA   VETERNOSA  Fr.  sensu  Kauffm.  Non  comestible 

chapeau  5-8  cm  de  largeur,  charnu,  d'abord  convexe,  puis  plan  ou  très 
déprimé,  de  couleur  rouge  rosâtre  ou  carné,  devenant  avec  le  temps  blanchâtre 
ou  jaune  sur  le  disque,  visqueux  lorsqu'il  est  humide,  glabre,  à  revêtement 
séparable  seulement  à  la  marge  qui  est  unie  ou  un  peu  striée,  chair  blanche, 
rougeâtre  sous  le  revêtement,  très  acre,  lamelles  adnées,  serrées,  étroites, 
entremêlées  de  quelques  lamellules,  blanches  au  début,  puis  couleur  paille. 
pied  5-8  cm  de  longueur,  1-2  cm  d'épaisseur,  régulier,  lisse,  blanc,  fragile, 

79 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


farci  ou  creux,  sforks  jaune  pâle,  subglobuleuses,  7-9  (10)  x  6-8  ^im,  ornées 
de  verrues  et  d'épines  moyennes,  distinctes  ou  plus  ou  moins  réunies  par  des 
lignes  et  des  crêtes,  mais  à  peine  réticulées. 

D'août  à  septembre:  épars  ou  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois  de 
feuillus. 

Les  auteurs  ne  s'entendent  guère  sur  cette  espèce,  et  il  subsiste  beaucoup 
d'incertitude  quant  à  son  identité  réelle.  Nous  pensons  être  en  présence  ici  de 
l'espèce  décrite  par  Kauffman  sous  ce  nom. 

Ses  principaux  traits  distinctifs  sont  un  chapeau  rouge,  pâlissant  sur  le  dis- 
que, à  saveur  acre  et  à  sporée  jaune  pâle.  Le  pied  n'est  jamais  rouge.  On  ne 
dispose  pas  de  données  définitives  sur  sa  comestibilité,  mais  elle  n'est  pas 
recommandée  à  cause  de  son  âcreté. 

RUSSULA  XERAMPELINA  (Schaeff.  ex  Secr.)  Fr.  Suspect 

Fig.  111,  p.  53 

CHAPEAU  5-10  cm  de  largeur,  ferme,  convexe  au  début,  puis  plan  ou  un 
peu  déprimé,  de  couleurs  variables,  plus  ou  moins  violacé  rougeâtre  sur  la 
marge  à  vert  olive  au  centre,  avec  parfois  des  tons  de  brunâtre  ou  d'olivacé, 
sec,  glabre  à  pruineux,  à  revêtement  à  peine  séparable  et  à  marge  uniforme. 
CHAIR  blanche,  rosée  sous  le  revêtement,  à  saveur  douce  et  à  odeur  désagréable 
de  poisson  avec  l'âge  ou  à  la  dessiccation,  lamelles  adnexées,  serrées  à 
subespacées,  s'effilant  vers  le  pied,  parfois  fourchues,  blanchâtres  à  crème. 
PIED  4-8  cm  de  longueur,  1-3  cm  d'épaisseur,  régulier  ou  presque,  lisse  ou  fai- 
blement ridé,  blanc  ou  rougeâtre,  devenant  jaune  olivacé  sale  au  toucher  et 
avec  l'âge,  plein  ou  un  peu  spongieux,  spores  jaune  pâle,  subglobuleuses,  (7) 
8-10  (11)  X  (5,5)  6-8,5  (9)  ^m,  ornées  de  verrues  et  d'épines  distinctes  assez 
saillantes. 

D'août  à  octobre:  épars  sur  le  sol  des  bois. 

Les  principales  caractéristiques  de  ce  champignon  sont  une  odeur 
désagréable  de  poisson  et  le  virage  au  gris  de  ses  lamelles  à  la  dessiccation. 
L'odeur  n'est  pas  toujours  discernable  chez  les  jeunes  spécimens  qui  n'ont  pas 
commencé  à  sécher.  Les  couleurs  du  chapeau  varient  et  l'espèce  est  plus  facile 
à  déterminer  sur  du  matériel  séché  à  cause  de  la  tendance  des  lamelles  à  devenir 
grises. 

Le  R.  squalida  Peck  lui  ressemble  par  son  odeur  et  ses  spores;  ses  lamelles 
virent  aussi  au  gris  à  la  dessiccation,  mais  son  chapeau  devient  alors  olivacé  ou 
verdâtre,  et  non  rouge  vinacé  comme  celui  du  R.  xerampelina.  Le  R.  serissima 
est  très  voisin  du  R.  squalida^  sauf  que  ses  spores  sont  plus  grosses. 

AMANITA 

Le  genre  Amanita  est  certes  le  plus  important  de  tous  pour  quiconque 
désire  consommer  des  champignons  sauvages,  puisque  c'est  chez  lui  qu'on 
retrouve  les  espèces  vénéneuses  mortelles.  11  est  donc  absolument  essentiel  que 

80 


AMANITA 


le  débutant  apprenne  à  reconnaître  ses  principales  caractéristiques  afin  de 
l'éviter.  Sans  doute  certaines  amanites  sont  comestibles,  mais  tant  qu'on  ne 
peut  les  discerner  sans  l'ombre  d'un  doute,  il  vaut  mieux  laisser  de  côté  tout 
champignon  de  ce  groupe. 

L'Amanita  se  distingue  par  la  combinaison  de  trois  caractères  principaux, 
soit  une  sporée  blanche  et  la  présence  simultanée  d'un  anneau  et  d'une  volve. 
Les  lamelles  sont  en  général  libres;  mais  chez  un  petit  nombre  d'espèces,  elles 
peuvent  être  très  légèrement  adnées  ou  reliées  au  pied  par  une  ligne.  Le  pied  est 
ici  facilement  séparable. 

L'anneau  provient  d'une  couche  de  tissu  s 'étendant  du  pied  à  la  marge  du 
chapeau  et  recouvrant  les  lamelles  au  début.  Dès  que  le  chapeau  s'étale,  cette 
membrane  se  déchire  à  la  marge  et  continue  d'adhérer  au  pied,  formant  un 
anneau  plus  ou  moins  défini.  Toutefois,  lorsque  cette  couche  de  tissu  est  déli- 
cate, l'anneau  peut  être  fugace  ou  mal  formé  et  facilement  emporté,  si  bien 
qu'il  faut  être  très  prudent  avant  de  décider  qu'il  fait  défaut. 

La  présence  d'une  volve  est  sans  doute  le  caractère  le  plus  important;  c'est 
aussi  celui  que  l'herborisateur  négligent  risque  le  plus  de  manquer.  Elle  tire  son 
origine  d'une  couche  de  tissu  enveloppant  complètement  la  jeune  fructification 
qui,  à  ce  stade,  peut  ressembler  à  une  vesse-de-loup.  Si  on  la  coupe  en  deux, 
toutefois,  les  structures  du  champignon  apparaissent  (fig.  91,  p.  50),  tandis 
que  les  vraies  vesses-de-loup  ont  une  texture  homogène.  Lorsque  le  chapeau 
croît,  la  volve  se  déchire,  ce  qui  peut  se  produire  de  diverses  façons.  Chez  cer- 
taines espèces,  il  se  fend  au  sommet  sous  la  poussée  du  champignon  et  demeure 
à  la  base  du  pied  sous  la  forme  d'une  gaine  membraneuse  (fig.  90,  p.  50).  Chez 
d'autres,  il  peut  se  déchirer  à  la  marge  du  chapeau,  une  partie  demeurant  à  la 
surface  de  celui-ci  comme  des  verrues  ou  des  flocons,  et  l'autre  adhérant  plus 
ou  moins  étroitement  à  la  base  du  pied  où  elle  forme  parfois  une  série 
d'anneaux  et  de  bourrelets  irréguHers  ou  encore  une  collerette  plus  ou  moins 
évidente  (fig.  103,  p.  52).  Enfin,  certaines  espèces  d'Amanita  ont  une  volve 
friable  et  poudreuse  qui  tend  à  disparaître.  Il  arrive  souvent  que  la  volve  soit 
enfouie  dans  le  sol.  Pour  bien  reconnaître  les  espèces  d'Amanita,  on  doit  les 
cueillir  avec  grand  soin,  en  veillant  à  prélever  aussi  la  base  du  pied. 

Malgré  l'intérêt  de  nombreux  étudiants  pour  ce  genre,  l'identité  d'un  cer- 
tain nombre  d'espèces  demeure  douteuse.  Il  est  par  conséquent  sage  d'écarter 
toutes  les  amanites  lorsqu'on  récolte  des  champignons  pour  usage  gastro- 
nomique. 

Clé 

la       Chapeau  blanc  ou  blanchâtre 2 

\b       Chapeau  d'une  autre  couleur 4 

2a       Volve  formant  des  écailles  et  des  anneaux  irréguliers  sur  le  pied;  spores  non  amy- 

loïdes forme  blanche  de  VA.  muscaria 

Ib       Volve  autrement;  spores  amyloïdes 3 

7)0       Fructification  blanc  pur  dans  toutes  ses  parties;  volve  formant  une  gaine  lâche  en 
forme  de  sac  autour  du  bulbe A.  virosa 


81 


C  HAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


3/j  Chapeau  tcinic  de  jaune  verdâlre;  volve  habituellement  adnée  au  bulbe  mais  sépa- 
rable  à  sa  marge A.  cilrina 

•kj       C  hapeau  brun,  brun  rougeâire  ou  jaune-brun 5 

4/)       Chapeau  d'une  autre  couleur 10 

5a       Blessures  de  la  chair  et  du  pied  se  tachant  de  brun  ou  de  rougeâtre 6 

5/;       Blessures  de  la  chair  ne  se  tachant  pas  de  façon  évidente 8 

6a       Bulbe  court,  en  forme  de  coupe  étalée,  déprimé-marginé,  ferme,  se  crevassant 

souvent  verticalement;  spores  globuleuses A.  brunnescens 

6b       Bulbe  autrement,  en  forme  de  massue  ou  ovoïde;  spores  ellipsoïdes 7 

la       Nuances  de  jaune  dans  le  chapeau,  les  verrues  ou  l'anneau  .  . .  A.  flavorubescens 

Ib       Aucune  nuance  de  jaune;  rougissement  de  l'ensemble  de  la  fructification 

A.  rubescens 

%a       Anneau  gris;  bulbe  dépourvu  de  collerette;  spores  amyloïdes A.  porphyria 

Sb       Anneau  blanc;  bulbe  muni  d'une  collerette;  spores  non  amyloïdes 9 

9a       Chapeau  à  marge  crème  et  à  disque  brunâtre,  de  très  grande  taille  . .  .  A.  velatipes 

9b       Chapeau  jaunâtre  à  brun  foncé  avec  des  verrues  blanches,  d'habitude  assez 

petit A.  paniherina 

\0a     Chapeau  orangé  ou  rouge,  au  moins  sur  le  disque 11 

\0b     Chapeau  jaune  ou  plus  pâle,  sans  nuance  d'orangé  ni  de  rouge 14 

1  la     Lamelles  jaune  clair;  volve  lâche,  en  forme  de  sac A.  cœsarea 

1 1^     Lamelles  blanches  ou  crème;  volve  autrement 12 

\2a     Volve  poudreuse;  chapeau  non  strié;  spores  amyloïdes A.flavoconia 

Mb     Volve  non  poudreuse;  chapeau  strié;  spores  non  amyloïdes 13 

13o  Chapeau  assez  gros;  volve  formant  des  anneaux  déchiquetés  et  des  écailles  sur  le 
pied A.  muscaria 

\2>b  Chapeau  d'ordinaire  petit;  volve  blanche  guêtrant  étroitement  le  pied  et  munie 
d'une  fine  collerette A.  frostiana 

14a     Chapeau  à  marge  non  striée 15 

14^     Chapeau  à  marge  nettement  striée 16 

15a     Chapeau  jaune  verdâtre  pâle;  bulbe  court  et  globuleux A.  cithna 

\5b  Chapeau  jaune  plus  foncé  à  brun-jaune;  bulbe  en  forme  de  massue  ou  s'effilant 
vers  le  bas A.  flavorubescens 

\6a     Lamelles  jaune  clair;  volve  lâche,  en  forme  de  sac A.  cœsarea 

\6b     Lamelles  blanches  ou  crème;  volve  autrement 17 

17a  Volve  formant  des  anneaux  déchiquetés  et  des  écailles  sur  le  pied;  chapeau  sans 
nuance  de  brun A.  russuloides 

Mb  Volve  engainant  étroitement  le  bulbe  et  à  marge  plus  ou  moins  libre,  en  colle- 
rette   18 

18a     Chapeau  jaunâtre  crème  ou  chamois,  sans  nuance  de  brun,  d'habitude  petit  .... 

A.  gemmât  a 

18/?     Chapeau  affichant  des  nuances  de  brun 19 

19a     Chapeau  à  marge  crème  et  à  disque  brunâtre,  très  gros,  fragile A.  velatipes 

\9b  Chapeau  jaunâtre  à  brun  foncé,  orné  de  verrues  blanches,  d'ordinaire  assez 
petit A.  pantherina 


82 


AMANITA 


AMANITA   BRUNNESCENS  Atk.  Vénéneux 

Fig.  124,  p.  72 

CHAPEAU  4-10  cm  de  largeur,  d'abord  convexe,  puis  étalé  et  souvent 
mamelonné  d'une  façon  très  obtuse,  de  couleur  brun  foncé,  brun  fuligineux  ou 
brun  olive,  plus  pâle  à  la  marge,  d'habitude  plus  ou  moins  vergeté  de  fibrilles 
innées,  visqueux,  orné  de  verrues  ou  de  plaques  floconneuses,  blanchâtres  ou 
brunâtre  décoloré,  qui  peuvent  disparaître,  à  marge  parfois  striée,  chair 
mince  sauf  à  la  marge,  blanche,  tendant  à  se  tacher  de  brun  rougeâtre,  à  odeur 
faible,  lamelles  libres  ou  presque,  blanc  crème,  serrées,  assez  larges  mais 
s'effilant  vers  le  pied,  entremêlées  de  nombreuses  lamellules.  pied  7-15  cm  de 
longueur,  0,5-2  cm  d'épaisseur,  se  terminant  brusquement  par  un  bulbe  dur, 
marginé,  qui  se  fend  longitudinalement  d'une  manière  très  caractéristique, 
régulier  ou  s'effilant  vers  le  haut  à  partir  du  bulbe,  médulleux,  subglabre  ou 
finement  furfuracé,  blanc,  se  tachant  de  brun  rougeâtre  de  la  base  en  montant. 
ANNEAU  ample,  membraneux,  appliqué  sur  le  pied,  blanc  ou  blafard,  se 
tachant  de  brun  rougeâtre.  volve  blanc  sale  à  brun  décoloré,  se  rompant  en 
fragments  membraneux-floconneux  dont  certains  peuvent  adhérer  au  chapeau 
ou  à  la  marge  du  bulbe,  mais  qui  sont  d'habitude  absents  du  bulbe  lui-même. 
SPORES  amyloïdes,  lisses,  blanches,  globuleuses,  7-9  (10)  i^m. 

De  juillet  à  septembre:  épars  ou  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois. 

Les  blessures  et  les  meurtrissures  du  chapeau  et  du  pied  se  tachent  de  brun 
rougeâtre.  Un  bulbe  marginé  et  des  spores  globuleuses  distinguent  cette  espèce 
ûqVA.  rubescens.  Il  est  toutefois  très  facile  de  les  confondre;  comme  l'une  est 
vénéneuse  et  l'autre  comestible,  l'erreur  peut  avoir  des  conséquences  très 
graves.  L'y4.  brunnescens  var.  pallida  Krieger  est  une  forme  blanchâtre  de  la 
même  espèce;  Singer  l'a  baptisée  VAmanita  œstivalis. 

AMANITA   CAESAREA  (Scop.  ex  Fr.)  Pers.exSchw.  Comestible 

En  frontispice;  fig.  90,  91  et  92,  p.  50 

CHAPEAU  5-10  cm  de  largeur  ou  plus,  charnu,  hémisphérique,  en  forme  de 
cloche  ou  convexe  au  début,  puis  presque  plan,  parfois  mamelonné  d'une 
façon  obtuse,  de  couleur  orangé  rougeâtre  foncé  sur  le  disque  se  dégradant  en 
jaune  vif  vers  la  marge,  ou  entièrement  jaune  clair  avec  le  disque  un  peu  plus 
foncé,  Hsse,  visqueux,  glabre,  à  marge  nettement  striée,  chair  mince,  blanche 
ou  teintée  de  jaunâtre,  à  odeur  faible,  lamelles  libres  ou  reliées  au  pied  par 
une  ligne,  serrées  à  très  serrées,  moyennement  larges,  jaunes,  pied  7-20  cm  de 
longueur,  0,5-2  cm  d'épaisseur,  un  peu  bulbeux,  presque  régulier  ou  s'effilant 
vers  le  sommet,  creux,  glabre  ou  un  peu  floconneux-écailleux  au-dessus  de 
l'anneau,  jaune,  anneau  mou,  membraneux,  jaune  à  orangé,  pendant  libre- 
ment autour  du  pied,  volve  épaisse,  blanche,  membraneuse,  enveloppant  à 
l'origine  l'ensemble  de  la  fructification  qui,  par  sa  forme  et  sa  taille,  rappelle 
alors  un  œuf  de  poule,  puis  se  déchirant  en  son  sommet  sous  la  poussée  du 
réceptacle  pour  finalement  entourer  la  base  du  pied  à  la  manière  d'un  sac 
ample,  à  marge  libre,  spores  non  amyloïdes,  lisses,  blanches,  ovales,  8-9,5 

83 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


(11,5)  X  6-7,5  (8)  ^m. 

De  juillet  à  octobre:  seul  ou  en  groupes  dans  les  bois,  où  il  forme  parfois 
de  grands  cercles  de  fée. 

L'aire  de  répartition  de  ce  champignon  se  situe  au  sud  de  nos  régions  et  il 
est  rarement  signalé  au  Canada.  L'Herbier  national  à  Ottawa  en  compte  des 
exemplaires  provenant  des  comtés  d'Elgin,  en  Ontario,  et  de  Kentville,  en 
Nouvelle-Ecosse.  On  le  dit  aussi  abondant  autour  de  Québec. 

L'A.  cœsarea  est  un  excellent  comestible,  mais  il  vaut  mieux  s'abstenir  de 
le  consommer  à  moins  d'être  bien  sûr  de  pouvoir  le  déterminer  correctement. 
L'espèce  toxique  A.  muscaria  lui  ressemble  un  peu  par  les  couleurs  de  son  cha- 
peau, mais  s'en  distingue  facilement  si  on  examine  avec  soin  la  volve  et 
d'autres  caractères  comme  la  couleur  des  lamelles,  du  pied  et  de  l'anneau. 


AMANITA   CITRINA  (Schaeff.)  S. F.  Gray  Suspect 

Fig.  125,  p.  72 

CHAPEAU  3-9  cm  de  largeur,  convexe  au  début,  puis  étalé,  jaune  citrin  pâle 
ou  presque  blanc,  visqueux  lorsqu'il  est  humide,  parsemé  de  vestiges  de  la 
volve  qui  forment  des  plaques  friables,  blanchâtres  ou  chamois  sale,  parfois 
caduques,  à  marge  non  striée,  chair  assez  mince,  blanche,  lamelles  libres  ou 
presque,  serrées,  moyennement  larges,  blanc  crème,  à  arête  floconneuse,  pied 
7-13  cm  de  longueur,  0,6-1,2  cm  d'épaisseur,  réguher  ou  s'effilant  un  peu  vers 
le  sommet,  blanchâtre,  entièrement  glabre  ou  un  peu  furfuracé  à  la  base,  farci 
ou  creux,  terminé  par  un  bulbe  globuleux  assez  mou.  anneau  jaune  crème  ou 
blanchâtre,  fragile,  membraneux,  apphqué  sur  le  pied,  volve  blanchâtre  à 
chamois  sale,  membraneuse,  plus  ou  moins  adnée  au  bulbe  mais  d'habitude 
séparable  à  la  marge,  excédant  parfois  un  peu  la  marge  du  bulbe,  spores 
amyloïdes,  lisses,  blanches,  globuleuses,  7-9  juvn. 

D'août  à  octobre:  seul  ou  épars  sur  le  sol  des  bois.  Assez  commun,  du 
moins  dans  l'est  du  Canada. 

Ce  champignon  a  été  baptisé  A.  mappa  en  Amérique  du  Nord,  mais  son 
vrai  nom  est  A.  ciîrina.  Les  meurtrissures  du  chapeau,  des  lamelles  et  du  pied 
tendent  à  se  tacher  de  brun  rougeâtre.  On  le  dit  non  toxique,  mais  il  vaut  mieux 
l'éviter. 


AMANITA   FLAVOCONIA  Atk.  Peut-être  vénéneux 

Fig.  123,  p.  72 

CHAPEAU  2-8  cm  de  largeur,  convexe  au  début,  puis  presque  plan,  parfois 
très  mamelonné,  d'une  couleur  orangé  brillant  à  jaune  vif  plus  ou  moins  uni- 
forme sur  toute  la  surface,  mais  en  général  un  peu  plus  pâle  vers  la  marge,  lisse 
et  visqueux,  moucheté  au  début  de  verrues  jaune  vif  très  friables,  floconneuses 
ou  granuleuses-poudreuses,  vestiges  de  la  volve  jaune,  vite  glabre,  à  marge 
non  striée,  si  ce  n'est  très  légèrement  et  brièvement,  par  endroits,  avec  l'âge. 

84 


AMANITA 


CHAIR  mince  sauf  sur  le  disque,  blanche  ou  teintée  de  jaune  sous  le  revêtement, 
à  odeur  non  caractéristique,  lamelles  libres  ou  presque,  blanches  ou  crème, 
souvent  jaunes  sur  l'arête,  serrées,  moyennement  larges,  pied  5-13  cm  de  lon- 
gueur, 0,6-1,2  cm  d'épaisseur,  régulier  ou  s'effilant  vers  le  haut,  à  base  ovale  à 
claviforme-bulbeuse,  farci  au  début  puis  creux,  blanc  ou  jaune  pâle,  pruineux 
au-dessus  de  l'anneau,  finement  furfuracé  au-dessous,  d'ordinaire  parsemé 
d'un  petit  nombre  de  fragments  jaunes  et  friables  issus  de  la  volve,  anneau 
membraneux,  de  couleur  crème  à  jaune,  volve  uniformément  jaune  vif,  très 
friable,  floconneuse  à  granuleuse-poudreuse.  (Elle  laisse  des  verrues  friables 
sur  le  chapeau  et,  en  général,  quelques  vestiges  adhèrent  au  pied,  mais  la  plus 
grande  partie  demeure  dans  le  sol  lorsque  le  champignon  est  récolté.)  spores 
lisses,  blanches,  ovoïdes,  amyloïdes,  7-9  (10)  x  (4,5)  5-6  (7)  /^m. 

De  juin  à  septembre:  assez  commun,  du  moins  dans  l'est  du  Canada,  où  il 
croît  épars  ou  en  groupes  dans  les  bois. 

Les  deux  espèces  jaune-orangé  les  plus  susceptibles  d'être  confondues 
avec  ce  champignon,  soit  VA.  muscaria  et  VA.  frostiana,  sont  toutes  deux 
nettement  striées  et  possèdent  des  spores  non  amyloïdes.  L'/l.  flavoconia 
arbore  des  couleurs  nettement  plus  brillantes  que  VA.  flavorubescens,  et  la 
base  de  son  pied  ne  se  tache  pas  de  rougeâtre. 

AMANITA   FLAVORUBESCENS  Atk.  Suspect 

Fig.  142,  p.  94 

CHAPEAU  charnu,  4-10  cm  de  largeur,  d'abord  convexe  à  campanule  ou 
largement  gibbeux,  puis  étalé,  jaune  clair  à  jaune  terne  foncé,  ou  teinté  de 
jaune  olive,  souvent  jaune-brun  sale  à  ombre  sur  le  disque,  se  tachant  de  brun 
ou  de  brun  rougeâtre  à  la  meurtrissure,  lisse,  un  peu  visqueux,  orné  de  petites 
verrues  très  floconneuses  dont  la  couleur  varie  du  jaune  ocre  brillant  au 
chamois  sale,  à  marge  non  striée  ou  très  légèrement  striée  par  endroits,  chair 
mince  sauf  sur  le  disque,  blanche  ou  teintée  de  jaune,  rougeâtre  à  la  meurtris- 
sure, lamelles  moyennement  larges  à  assez  étroites,  libres  ou  reliées  au  pied 
par  une  ligne,  serrées,  blanc  crème,  pied  5-14  cm  de  longueur,  1-3  cm  d'épais- 
seur, régulier  ou  rétréci  au  sommet,  un  peu  renflé  à  la  base  en  un  bulbe  ovale- 
claviforme,  s'effilant  parfois  sous  celui-ci,  farci  ou  creux,  blanc,  parfois  teinté 
de  jaune  vers  le  sommet,  se  tachant  de  rougeâtre  vers  la  base,  pruineux  ou  fine- 
ment floconneux,  portant  parfois  quelques  débris  jaune  vif  issus  de  la  volve. 
anneau  membraneux,  fragile,  jaunâtre  dessous,  blanc  crème  dessus  avec  le 
bord  jaune,  strié,  volve  épaisse,  membraneuse,  chamois  sale,  se  tachant  de 
rougeâtre,  guêtrant  le  pied  si  étroitement  qu'elle  peut  passer  inaperçue, 
laissant  à  l'occasion  des  anneaux  de  tissu  sale  sur  le  pied,  au-dessus  du  bulbe, 
et  demeurant  sur  le  chapeau  sous  la  forme  de  verrues  floconneuses,  chamois 
sale,  ou  (surtout  chez  les  spécimens  immatures)  de  fragments  floconneux  jaune 
vif  dont  un  petit  nombre  peuvent  adhérer  au  pied  ou  à  l'anneau,  mais  qui  sem- 
blent absents  du  bulbe  lui-même,  sauf  peut-être  autour  de  sa  marge,  spores 
lisses,  blanches,  amyloïdes,  ellipsoïdes,  7,5-9  (10)  x  5,5-6,5  ^m. 

85 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


De  juin  à  septembre:  seul  ou  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois. 

Cette  amanite  semble  assez  rare,  sauf  dans  certaines  régions.  Elle  se  dis- 
tingue des  autres  espèces  jaunes  par  ses  spores  amyloïdes  et  ellipsoïdes, 
l'absence  de  tons  rouge-orangé  sur  le  chapeau,  et  le  rougissement  de  la  base  du 
pied.  Souvent  les  verrues  disparaissent,  laissant  le  chapeau  glabre.  La  chair 
blanche  et  épaisse  du  bulbe  peut  se  fendiller  en  anneaux  ou  écailles  superficiels 
à  mesure  que  le  champignon  croît. 


AMANITA   FROSTIANA  Peck  Non  comestible 

Fig.  129  et  130,  p.  74 

CHAPEAU  2-6  cm  de  largeur,  convexe  au  début,  puis  plan,  de  couleur 
orangé  foncé,  orangé  rougeâtre  sur  le  disque  mais  souvent  jaune  clair  sur  la 
marge  nettement  striée,  visqueux,  moucheté  de  verrues  friables-floconneuses 
jaunes  ou,  plus  rarement,  blanchâtres  avec  quelques  fragments  jaune  vif. 
CHAIR  mince,  blanche,  teintée  de  jaune  sous  la  cuticule,  à  odeur  non  caracté- 
ristique. LAMELLES  librcs,  moyennement  larges,  serrées,  blanches  ou  teintées  de 
jaune  crème,  parfois  jaunes  sur  l'arête,  pied  5-11  cm  de  longueur,  environ 
0,5  cm  d'épaisseur,  presque  régulier  ou  s'effilant  vers  le  haut  à  partir  d'un 
petit  bulbe  ovale  ou  subglobuleux,  farci,  s'évidant,  pâle  ou  jaune  pâle,  sub- 
glabre, anneau  fragile,  membraneux,  souvent  jaune,  volve  formant  sur  le 
pied  une  petite  guêtre  blanche  à  marge  libre,  et  laissant  d'habitude  sur  le  bulbe 
et  à  la  base  du  pied  des  fragments  friables  jaune  vif  en  nombres  très  variables, 
et  sur  le  chapeau  des  verrues  entièrement  jaunes  et  friables  ou  parfois  blanches 
et  floconneuses,  avec  quelques  débris  jaune  vif  friables,  spores  non  amyloïdes, 
Usses,  blanches,  subglobuleuses  à  globuleuses,  apiculées,  7,5-9,5  x  7-9  ^m. 

De  juillet  à  septembre:  seul  ou  en  groupes  sur  le  sol  des  forêts  mixtes. 
Assez  rare. 

Cette  espèce  peut  facilement  se  confondre  avec  VA.  muscaria  et  VA. 
flavoconia;  elle  s'en  distingue  par  ses  spores  globuleuses  et  sa  volve  blanche  à 
marge  libre  guêtrant  le  bulbe.  Elle  s'écarte  en  outre  de  la  première  par  une 
taille  plus  petite  et  des  verrues  jaunes  friables  sur  le  chapeau,  et  de  la  seconde 
par  des  spores  non  amyloïdes  et  une  striation  accusée  à  la  marge  du  chapeau. 

Ce  champignon  est  réputé  non  toxique,  mais  le  danger  de  le  confondre 
avec  VA.  muscaria  est  si  grand  qu'il  vaut  mieux  le  laisser  de  côté. 


AMANITA   GEMMATA  (Fr.)  Gill.  Douteux 

Fig.  131  et  132,  p.  74 

CHAPEAU  2-6  cm  de  largeur,  d'abord  ovoïde  à  convexe,  puis  aplani,  un 
peu  déprimé  au  centre,  parfois  un  peu  mamelonné,  lisse,  visqueux,  glabre  ou 
orné  sur  le  disque  de  verrues  blanchâtres  floconneuses-membraneuses,  variant 
de  jaune  crème  pâle  vers  la  marge  à  jaunâtre  sale  ou  chamois  sur  le  disque,  à 

86 


AMANITA 


marge  nettement  striée,  chair  molle,  fragile,  mince,  blanche  ou  teintée  de 
jaune  crème,  à  odeur  non  caractéristique,  lamelles  libres,  serrées,  relative- 
ment larges  par  rapport  à  la  chair,  blanc  crème,  à  arête  finement  floconneuse. 
PIED  5-10  cm  de  longueur,  0,3-1  cm  d'épaisseur,  presque  régulier  ou  s'effilant 
légèrement  vers  le  haut,  terminé  par  un  petit  bulbe  rond  à  ovale  mesurant 
environ  0,5-1  cm  de  diamètre  à  la  base,  blanchâtre,  finement  pruineux  au 
sommet,  subglabre  ou  recouvert  de  flocons  ou  de  fibrilles  apprîmes  vers  la 
base,  farci,  puis  creux,  anneau  blanc,  membraneux,  fragile,  fugace  ou  demeu- 
rant parfois  attaché  à  la  marge  du  chapeau,  volve  adnée  au  bulbe,  pourvue  au 
début  d'un  rebord  presque  libre  formant  une  collerette  au  sommet  de  celui-ci, 
ce  caractère  s'estompant  par  la  suite  pour  laisser  la  marge  du  bulbe  un  peu 
lacérée,  spores  blanches,  subglobuleuses  à  globuleuses,  non  amyloïdes,  7-10 
(11)  X  7-9,5  Mm. 

De  juin  à  septembre:  seul  ou  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  forêts  mixtes. 

Cette  amanite  d'assez  petite  taille  se  reconnaît  à  sa  couleur  jaunâtre  crème 
à  chamois.  Son  anneau  est  très  fragile  et  disparaît  parfois  très  rapidement,  ce 
qui  risque  de  la  faire  passer  pour  un  Amanitopsis.  On  pourrait  aussi  la  con- 
fondre avec  VA.  russuloides. 

En  se  fondant  sur  leur  propre  expérience,  Konrad  et  Maublanc  soutien- 
nent que  cette  espèce  est  comestible;  toutefois,  nous  ne  pouvons  la  recom- 
mander. 

AMANITA  MUSCARIA  Fr.  Vénéneux  et  mortel 

Fig.  103  et  104,  p.  52;  133  et  134,  p.  74 

Amanite  tue-mouches 

CHAPEAU  8-20  cm  de  largeur,  hémisphérique  au  début,  puis  convexe  et 
enfin  étalé,  visqueux  à  l'état  frais,  à  marge  striée,  rouge  sang  à  écarlate, 
orangé,  jaune  ou  parfois  blanc,  plus  foncé  sur  le  disque,  orné  de  verrues 
épaisses,  floconneuses  ou  pyramidales,  de  couleur  blanchâtre  ou  teintées  de 
chamois  ou  de  jaune  paille,  chair  blanche  ou  crème,  moyennement  épaisse  au 
centre,  mais  réduite  à  une  ligne  vers  la  marge,  teintée  de  jaune  sous  la  cuticule, 
à  odeur  non  caractéristique,  lamelles  libres  mais  reliées  au  pied  par  une  ligne, 
serrées  à  très  serrées,  assez  larges,  blanches  ou  crème,  souvent  finement  flo- 
conneuses sur  les  arêtes,  pied  10-20  cm  de  longueur,  1-2  cm  d'épaisseur,  régu- 
lier ou  s'effilant  petit  à  petit  au-dessus  du  bulbe  en  forme  de  massue,  farci, 
blanchâtre  ou  teinté  de  jaune,  subglabre  vers  le  haut,  mais  lacéré-écailleux  vers 
la  base  où  adhèrent  des  débris  de  la  volve,  anneau  ample,  membraneux,  blanc 
à  jaunâtre,  volve  blanchâtre  ou  teintée  de  chamois  ou  de  paille,  se  rompant  en 
bourrelets  pelucheux  concentriques  sur  le  bulbe  et  à  la  base  du  pied  et  laissant 
des  verrues  épaisses  sur  le  chapeau,  spores  non  amyloïdes,  lisses,  blanches, 
ellipsoïdes,  8-11  x  6-8  ^m. 

De  juillet  à  octobre:  en  groupes  épars  ou  sous  forme  de  grandes  colonies 
et  parfois  de  cercles  de  fée  sur  le  sol  en  bordure  des  routes  et  dans  les  bois 
clairs. 

87 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


C  etie  amanite  toxique  est  assez  commune,  et  son  aire  de  répartition  éten- 
due. La  volve,  réduite  à  des  écailles  et  à  des  bourrelets  sur  le  pied,  est  très 
caractéristique,  mais  les  verrues  du  chapeau  peuvent  être  emportées  par  les 
pluies.  En  Amérique  du  Nord,  la  variété  à  chapeau  rouge  domine  sur  la  côte 
Ouest,  et  celle  à  chapeau  jaune  ou  orangé  dans  l'Est.  Une  variété  blanche  se 
rencontre  aussi  à  l'occasion.  Voiries  observations  sur  VA.frosiianaei  VA.fla- 
voconia  afin  d'apprendre  à  distinguer  les  caractères  de  ces  espèces;  lire  aussi  les 
notes  sur  VA.  velatipes. 


AMANITA   PANTHERINA  (DC.  ex  Fr.)  Secr.  Vénéneux  et  mortel 

CHAPEAU  5-10  cm  de  largeur,  convexe  au  début,  puis  étalé  ou  presque 
plan,  visqueux,  orné  de  verrues  blanchâtres  pyramidales  qui  sont  parfois 
emportées  par  les  pluies,  typiquement  brun  fuligineux,  mais  à  l'occasion  brun 
jaunâtre,  brun  olive  ou  même  nettement  jaunâtre,  à  marge  striée,  chair  blan- 
châtre, épaisse  au  centre,  mince  à  la  marge,  à  odeur  non  caractéristique. 
LAMELLES  blanchcs,  libres  ou  au  débout  reliées  au  pied  par  une  ligne,  serrées  à 
très  serrées,  accompagnées  d'une  ou  deux  rangées  de  lamellules.  pied  6-10  cm 
de  longueur,  1-2  cm  d'épaisseur,  renflé  à  la  base,  blanc,  soyeux  au-dessus  de 
l'anneau,  fibrilleux  au-dessous,  farci,  anneau  médian  ou  supère,  floconneux- 
membraneux,  fibrilleux  dessous,  à  marge  jaunâtre  ou  brun  grisâtre,  volve 
adhérant  étroitement  au  bulbe  à  la  manière  d'une  gaine  à  rebord  libre,  formant 
parfois  quelques  bourrelets  concentriques  sur  le  pied,  et  laissant  des  verrues 
blanchâtres  sur  le  chapeau,  spores  blanches,  lisses,  non  amyloïdes,  très 
ellipsoïdes  à  ovoïdes,  (8)  9-11  (12)  x  6,5-8  ^m. 

De  mai  à  novembre:  se  rencontre  apparemment  que  sur  la  côte  Ouest,  où 
il  vient  sous  les  conifères. 

C'est  un  champignon  très  vénéneux  qui,  selon  Smith  (1949),  a  causé  en 
Europe  plus  de  décès  que  VA.  muscaria  qui,  en  général,  reçoit  plus  de  publi- 
cité. Tous  les  spécimens  de  l'Herbier  national  ont  été  récoltés  en  Colombie- 
Britannique,  sauf  un  qui  provient  du  Yukon.  L'y4.  pantherina  ne  fait  peut-être 
pas  partie  de  la  flore  dans  l'est  de  l'Amérique  du  Nord,  mais  nous  l'avons 
inclus  ici  à  cause  de  sa  grande  toxicité. 

On  le  dit  de  couleur  variable,  typiquement  brun,  mais  tirant  parfois  vers  le 
jaune.  Il  y  a  possibilité  de  méprise  entre  VA.  muscaria  et  les  spécimens  jaunes 
ùqVA.  pantherina;  mais  la  volve  de  cette  dernière,  avec  sa  marge  en  forme  de 
collerette,  devrait  permettre  de  les  distinguer.  L'/l.  velatipes  est  une  espèce 
plus  pâle,  de  plus  grande  taille  et  plus  fragile. 


AMANITA   PORPHYRIA  (A.  et  S.  ex  Fr.)  Secr.  Suspect 

Fig,  135  et  136,  p.  74 

CHAPEAU  3-6  cm  de  largeur,  convexe,  puis  étalé  et  parfois  très  légèrement 
mamelonné,  brun  à  gris-brun  ou  brun  sale,  lisse,  visqueux,  d'habitude  orné  de 

88 


AMANITA 


quelques  débris  friables  de  la  volve  grise,  à  marge  non  striée  qui  tend  à 
demeurer  longtemps  infléchie,  chair  mince,  blanche,  à  odeur  non  caractéris- 
tique. LAMELLES  librcs,  scrrécs,  moyennement  larges,  blanc  crème,  pied 
5-1 1  cm  de  longueur,  0,6-1 ,2  cm  d'épaisseur,  régulier  ou  s'effilant  vers  le  haut 
au-dessus  du  bulbe  assez  mou,  subglobuleux,  qui  est  souvent  orné  de  mouche- 
tures innées  grises,  sur  fond  blanc,  anneau  mince,  membraneux,  gris  cendré, 
appliqué  sur  le  pied,  volve  blafarde  ou  grisâtre  sur  le  bulbe,  d'ordinaire  sépa- 
rable  à  la  marge;  elle  laisse  souvent  quelques  résidus  gris,  friables,  sur  le  cha- 
peau et  à  la  base  du  pied,  spores  amyloïdes,  lisses,  blanches,  globuleuses, 
7-9  nm. 

D'août  à  octobre:  seul  ou  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois.  Assez  rare. 

Cette  espèce  se  caractérise  par  un  chapeau  brun,  un  anneau  gris  cendré  et 
un  bulbe  globuleux  et  mou.  UA.  tomentella  Krombh.  s'en  distingue,  semble- 
t-il,  par  un  revêtement  gris  très  poudreux  sur  le  chapeau  et  le  pied.  On  signale  à 
l'occasion  un  champignon  répondant  à  cette  description  et  s'écartant  de  VA. 
porphyria,  qui  est  en  général  glabre.  Il  est  difficile  de  décider  s'il  s'agit  d'une 
variation  de  ce  dernier,  dont  le  chapeau  s'orne  souvent  de  quelques  débris 
pulvérulents  et  gris  provenant  du  voile  universel,  ou  parfois  d'un  assez  grand 
fragment  de  consistance  poudreuse.  VA.  spreta  Peck  est  brunâtre  aussi,  mais 
son  pied  n'est  pas  bulbeux. 


AMANITA  RUBESCENS  (Pers.  ex  Fr.)  Gray  Comestible 

Fig.  137  et  138,  p.  74 

CHAPEAU  5-15  cm  de  largeur,  d'abord  ovoïde,  puis  convexe  ou  surmonté 
d'un  gros  mamelon  obtus,  de  couleur  variable,  d'habitude  rougeâtre  sale  ou 
brun  rougeâtre  terne,  avec  souvent  des  nuances  de  brun  sale  ou  d'oHve  carné, 
un  peu  visqueux,  orné  de  nombreuses  écailles  floconneuses,  grisâtres  ou 
rosâtre  sale,  facilement  emportées  par  les  pluies,  à  marge  non  striée  ou  vague- 
ment striée  à  l'extrémité,  chair  mince,  molle,  blanche,  se  tachant  de  rougeâ- 
tre, à  odeur  non  caractéristique,  lamelles  libres  ou  presque,  serrées  à  très 
serrées,  moyennement  larges,  s'effilant  vers  le  pied,  blanc  sale,  se  tachant  de 
rougeâtre.  pied  robuste,  parfois  un  peu  excentrique,  8-20  cm  de  longueur, 
0,5-2  cm  d'épaisseur,  renflé  à  la  base,  presque  réguher  ou  s'effilant  vers  le 
haut,  farci,  subglabre  à  finement  fibrilleux,  se  tachant  de  rose  sale  à  rougeâtre. 
ANNEAU  ample,  membraneux,  fragile,  apphqué  sur  le  pied,  blanc  sale  ou  jaune 
verdâtre  pâle,  se  tachant  de  rosâtre.  volve  fragile,  grise,  teintée  de  rougeâtre 
sale,  se  rompant  en  écailles  sur  le  chapeau,  mais  ne  laisse  en  général  que  très 
peu  de  fragments  à  la  base  du  pied,  la  plus  grande  partie  demeurant  dans  le  sol. 
SPORES  amyloïdes,  lisses,  blanches,  elHpsoides,  7-9  (10)  x  5-7  /um. 

De  juillet  à  septembre:  seul  ou  épars  dans  les  bois. 

C'est  l'une  des  amanites  comestibles,  mais  le  danger  de  la  confondre  avec 
l'espèce  vénéneuse  VA.  brunnescens  est  considérable.  Les  blessures  et  les  meur- 
trissures de  la  chair  se  tachent  de  rougeâtre  sale  chez  VA.  rubescens,  et  adop- 

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CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


tent  une  couleur  plutôt  brun  rougeâtre  chez  VA.  brunnescens.  Celle-ci  possède 
en  outre  un  bulbe  marginé  et  des  spores  globuleuses.  UA.  flavorubescens  se 
tache  également  de  rougeâtre,  mais  sa  couleur  jaune  terne,  en  particulier  à  la 
marge  du  chapeau,  permet  de  la  distinguer. 

AMANITA   RUSSULOIDES  Peck  Vénéneux 

Fig.  140  et  141,  p.  94 

CHAPEAU  2-6  cm  de  largeur,  convexe,  puis  aplani,  nettement  strié  à  la 
marge,  lisse,  visqueux,  de  couleur  jaune  paille  pâle  à  chamois  jaunâtre,  plus 
pâle  vers  la  marge,  parfois  orné  de  quelques  débris  blanchâtres  issus  de  la 
volve.  CHAIR  mince,  blanche,  lamelles  libres  ou  presque,  serrées  à  très  serrées, 
peu  larges,  de  couleur  blanche  ou  crème,  pied  5-10  cm  de  longueur,  0,3-0,6  cm 
d'épaisseur,  s'effilant  légèrement  vers  le  haut  au-dessus  du  bulbe  en  forme  de 
massue,  blanc  ou  blafard,  anneau  membraneux,  appliqué  sur  le  pied,  parfois 
fugace.  VOLVE  blanche  ou  blafarde,  réduite  à  des  anneaux  déchiquetés  et  à  des 
fragments  sur  le  pied,  un  peu  comme  chez  VA.  muscaria.  spores  lisses,  blan- 
ches, non  amyloïdes,  ellipsoïdes,  8-10,5  (11,5)  x  5,5-7,5  \xm. 

De  juillet  à  septembre:  épars  sur  le  sol  dans  les  endroits  découverts.  Peu 
fréquent  à  rare. 

Cette  espèce  baptisée  par  Peck  est  rarement  signalée  et  a  été  reléguée  par 
la  plupart  des  auteurs  à  la  longue  liste  des  synonymes  ôlqVA.  junquillea  et  de 
VA.  gemmata.  Elle  n'appartient  toutefois  pas  à  ce  groupe.  Comme  Peck  l'a 
souligné  lui-même,  «.  .  .le  bulbe  est  ové  et  la  volve  se  rompt  facilement  en 
fragments.  C'est  VA.  (Agaricus)  muscarius  qui  lui  est  le  plus  apparenté». 
L'v4.  russuloides  se  caractérise  donc  par  sa  petite  taille,  son  chapeau  strié  de 
couleur  paille,  sa  volve  de  type  muscarien  et  ses  spores  ellipsoïdes,  non 
amyloïdes. 

Il  existe  une  possibilité  de  confusion  avec  VA.  gemmata,  dont  la  couleur 
est  plutôt  jaune  crème,  et  qui  possède  des  spores  globuleuses,  un  anneau 
évanescent  et  une  volve  peu  apparente  qui  n'est  souvent  révélée  que  par  une 
légère  ligne  brisée  autour  de  la  marge  du  bulbe.  Les  lambeaux  de  volve  sur  le 
pied  sont  un  trait  distinctif  de  VA.  russuloides;  VA.  gemmata  en  est 
dépourvue. 

À  défaut  de  données  définitives  sur  la  comestibilité  de  cette  espèce,  il  vaut 
mieux  l'éviter. 


AMANITA   VELATIPES  Atk.  Douteux 

Fig.  143,  p.  94 

CHAPEAU  volumineux,  8-14  cm  de  largeur,  charnu,  ovoïde  au  stade  de 
l'œuf,  par  la  suite  convexe  et  enfin  très  étalé,  à  marge  striée  dès  le  début,  puis 
cannelée-striée  ou  légèrement  striée-tuberculeuse  dans  la  vieillesse,  lisse  sur  le 
disque,  visqueux,  jaune  crème,  fonçant  en  général  jusqu'au  brunâtre  ou  ombre 

90 


AMANITA 


sur  le  disque,  plus  pâle  ou  crème  à  la  marge  (parfois  entièrement  brun  clair, 
selon  Atkinson),  orné  de  verrues  blanc  sale,  épaisses  et  floconneuses,  chair 
moyennement  épaisse  sur  le  disque,  réduite  à  une  ligne  vers  la  marge,  blanche, 
teintée  de  jaunâtre  sous  la  cuticule,  à  odeur  faible,  lamelles  libres,  larges, 
elliptiques,  serrées,  blanc  crème,  un  peu  floconneuses  sur  l'arête,  entremêlées 
de  nombreuses  lamellules  tronquées  de  longueur  variable,  pied  robuste, 
13-20  cm  de  longueur,  1-3  cm  d'épaisseur,  presque  régulier  ou  s'effilant 
légèrement  vers  le  haut,  claviforme-bulbeux,  médulleux  ou,  avec  le  temps, 
creux,  sec,  blanc  crème,  finement  pruineux  au  sommet,  anneau  ample,  mem- 
braneux, blanc  crème,  médian,  appliqué  sur  le  pied,  volve  épaisse,  membra- 
neuse, de  couleur  blanc  sale,  guêtrant  étroitement  le  bulbe  en  forme  de 
massue,  mais  avec  la  marge  épaisse  et  plus  ou  moins  libre,  formant  parfois  un 
ou  deux  anneaux  de  tissu  sur  le  pied,  au-dessus  du  bulbe,  et  laissant  ici  et  là  sur 
le  chapeau  des  verrues  épaisses  et  floconneuses,  de  couleur  blanc  sale,  spores 
non  amyloïdes,  lisses,  blanches,  eUipsoïdes,  8-10  x  6-7  ijim. 

De  juillet  à  septembre:  épars  ou  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois  clairs 
ou  dans  les  endroits  herbeux,  à  l'orée  des  bois. 

À  première  vue,  cette  grande  amanite  jaunâtre  pâle  pourrait  passer  pour 
VA.  muscaria.  Par  exemple,  la  planche  6  de  l'ouvrage  de  Giissow  et  Odell 
porte  la  légende  «A.  muscaria»  mais  représente  certainement  VA.  velatipes. 
Toutefois,  l'absence  complète,  chez  ce  dernier,  de  toute  nuance  de  rouge- 
orangé,  même  dans  l'œuf,  et  la  volve  en  forme  de  botte  ou  de  guêtre  sont 
caractéristiques.  Ce  dernier  caractère  a  parfois  créé  une  confusion  avec  VA. 
cothurnata  Atk.  Il  est  clair  que  des  hens  étroits  existent  entre  ces  deux  espèces 
décrites  par  Atkinson.  À  l'examen  de  leurs  types  respectifs,  on  constate  que 
VA.  cothurnata  est  plus  petit  et  plus  gracile,  blanc  pur  ou  très  faiblement 
coloré  sur  le  disque,  et  possède  des  spores  un  peu  plus  grosses  et,  partant,  plus 
ovoïdes  qu'ellipsoïdes. 

L'Amanita  glabriceps  Peck,  dont  les  spores  sont  ellipsoïdes  et  non, 
comme  l'a  soutenu  Peck,  globuleuses,  est  un  synonyme  ultérieur. 

Il  n'existe  aucune  donnée  sur  la  comestibilité  de  cette  espèce,  mais  il  vaut 
mieux  ne  pas  s'aventurer  à  en  faire  l'essai. 


AMANITA   VIROSA  Lam.  ex  Secr.  Vénéneux  et  mortel 

Fig.  115,  p.  54;  291,  p.  201 

Amanite  vireuse,  ange  de  la  mort 

CHAPEAU  5-13  cm  de  largeur,  d'abord  ovoïde,  puis  convexe  et  enfin  étalé, 
non  strié,  blanc  pur,  parfois  un  peu  décoloré  sur  le  disque,  visqueux,  glabre, 
rarement  orné  d'un  lambeau  de  volve,  chair  molle,  blanche,  mince  sauf  sur  le 
disque,  dégageant  une  odeur  douceâtre  désagréable,  lamelles  libres  ou  reliées 
au  pied  par  une  ligne,  serrées  à  très  serrées,  assez  larges,  blanches,  souvent 
finement  floconneuses  sur  les  arêtes,  pied  7-20  cm  de  longueur,  0,5-2  cm 
d'épaisseur,  renflé  à  claviforme  ou  bulbeux  ovale  à  la  base,  régulier  au-dessus 

91 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


OU  s'etïilant  vers  le  haut,  lisse  ou  orné  de  fibrilles  apprimées,  parfois  flocon- 
neux, blanc,  farci,  anneau  ample,  blanc,  membraneux,  pendant  à  la  manière 
d'une  jupe  près  du  sommet  du  pied  ou  adhérant  en  lambeaux  à  la  marge  du 
chapeau,  volve  blanche,  membraneuse,  en  forme  de  sac  ample  enveloppant  le 
bulbe  et  remontant  en  général  sur  le  pied,  spores  amyloïdes,  lisses,  blanches, 
subglobuleuses,  parfois  ovoïdes  ou  ellipsoïdes,  (8)  9-10,5  (12)  x  (7)  8-9,5 
(10)  ^m. 

De  juillet  à  octobre:  seul  ou  épars  sur  le  sol  dans  les  bois,  parfois  aussi 
dans  les  pelouses,  sous  les  arbres.  Fréquent. 

C'est  le  plus  dangereux  de  tous  nos  champignons  sauvages.  Tout  myco- 
logue amateur  se  doit  d'apprendre  à  le  reconnaître.  Ses  principaux  traits  dis- 
tinctifs  sont  la  couleur  blanc  pur  de  toutes  ses  parties,  la  présence  d'un  anneau 
et  d'une  volve  (en  forme  de  sac),  des  lamelles  libres  et  une  sporée  blanche.  La 
volve  peut  demeurer  enfouie  dans  le  sol  et  passer  inaperçue  si  on  ne  fait  pas 
attention  en  récoltant  le  champignon.  Le  danger  de  confondre  VA.  virosa  avec 
l'espèce  comestible  le  Lepiota  naucina  est  considérable,  et  l'erreur  pourrait 
être  fatale. 

La  folie  de  s'en  remettre  à  quelque  «recette»  simple  pour  décider  si  un 
champignon  est  comestible  ou  non  est  bien  illustrée  ici.  Le  chapeau  de  VA. 
virosa  se  pèle  facilement;  pourtant  beaucoup  de  gens  utilisent  ce  test  comme 
critère  de  comestibilité. 

L'yl.  verna  (Lam.  ex  Fr.)  Pers.  ex  Vitt.  est  censé  se  distinguer  de  VA. 
virosa  par  des  spores  vraiment  ellipsoïdes.  Or  chez  les  spécimens  de  l'/l.  virosa 
de  l'Herbier  national  à  Ottawa,  les  spores  varient  de  globuleuses  à  ellipsoïdes. 
La  plupart  d'entre  eux  ont  au  moins  quelques  spores  ellipsoïdes;  certains  en 
comptent  même  une  bonne  proportion,  mais  toujours  mêlées  à  des  globu- 
leuses. Il  ne  semble  donc  pas  possible,  à  partir  de  ce  matériel,  de  distinguer  les 
deux  espèces  ni  d'après  la  forme  des  spores,  ni  en  se  fondant  sur  d'autres 
caractères.  Comme  les  spores  globuleuses  dominent,  il  semble  préférable  de 
retenir  le  nom  d'A.  virosa  pour  notre  espèce. 

LM.  bisporigera  Atk.  ressemble  en  tous  points  kVA.  virosa,  sauf  pour  ses 
basides  bisporiques.  La  taille  n'est  pas  ici  un  caractère  distinctif  puisque  celle 
du  premier  peut  varier  beaucoup. 

C'est  par  erreur  que  VA.  virosa  a  été  appelée  VA.  phalloides  en  Amérique 
du  Nord.  Le  véritable  A.  phalloides  est  un  champignon  verdâtre  qui  se  rencon- 
tre surtout  en  Europe;  il  n'a  jamais  été  signalé  au  Canada,  mais  on  dit  qu'il 
pourrait  exister  en  Californie. 

UAmanita  œstivalis  Singer  n'est  pas  un  synonyme  de  VA.  virosa,  mais 
plutôt  de  VA.  brunnescens  var.  pallida  Krieger.  La  clé  utilisée  ici  conduirait  à 
VA.  virosa,  mais  le  champignon  en  question  possède  un  bulbe  marginé  qui  se 
tache  de  brun  rougeâtre  à  la  meurtrissure,  et  sa  volve  est  différente. 

92 


AMANITOPSIS 


AMANITOPSIS 

Les  espèces  du  genre  Amanitopsis  possèdent  des  spores  blanches,  des 
lamelles  libres,  une  volve,  mais  pas  d'anneau.  Très  semblables  aux  amanites 
par  leur  aspect  général  et  leur  port,  elles  ne  s'en  distinguent  que  par  l'absence 
d'anneau.  Certains  auteurs  estiment  qu'elles  appartiennent  en  fait  au  genre 
Amanita.  Le  nom  Amanitopsis  a  été  retenu  officiellement  de  préférence  à 
l'ancien,  soit  Vaginata. 

Il  ne  s'agit  pas  d'un  genre  très  étendu,  et  sauf  pour  les  variétés  de 
V Amanitopsis  vaginata,  ses  espèces  sont  rarement  récoltées.  Aucune  n'est 
réputée  toxique;  mais  vu  leur  grande  ressemblance  avec  V Amanita  et  le  danger 
de  prendre  pour  une  amanitopsis  une  amanite  qui  aurait  perdu  son  anneau, 
l'amateur  devrait  s'abstenir  de  les  consommer  avant  de  les  connaître  par- 
faitement. 


FiG.   140  à  149:  140,  Amanita  russuloides;  141,  A.  russuloides;  142,  A.  flavorubescens;^ 
143,  A.  velatipes;  144,  Amanitopsis  vaginata;  145,  Armillaria  imperialis;  146,  A.  mellea; 
147,  Limaceila  glischra;  148,  L.  illinita;  149,  Lepiota  acutœsquamosa. 


93 


94 


FiG.  150,  Lepiota  naucina:  noter  la  base  du  pied,  qui  est  un  peu  bulbeuse,  mais  dépourvue  de 
volve.  L'anneau  est  plutôt  rigide  et  fait  saillie  sur  le  pied. 


FiG.  151  à  160:  151,  Lepiota  brunnea;  152,  L.  clypeolaria;  153,  L.  cristata;  154,  Cystoderma  ► 
cinnabarinum;  155,  Pleurotus  applicatus;  156,  P.  porrigens;  157,  P.  subpalmatus;  158,  Clito- 
cybe  aurantiaca;  159,  C.  c/avipes;  160,  C.  décora. 


95 


96 


FiG.  161-163,  Lepiota  procera:  161;  deux  spécimens  immatures;  162,  spécimen  adulte; 
163,  jeune  spécimen  une  fois  le  voile  partiel  déchiré  pour  former  l'anneau.  Noter  le  pied 
furfuracé. 


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CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 

AMANITOPSIS    VAGINATA   Fr.  Comestible 

Fig.  144.  p.  94 

CHAPEAU  5-10  cm  de  largeur,  mou  et  charnu,  d'abord  ové,  puis  campa- 
nule ou  convexe  et  enfin  aplani,  mamelonné,  se  présentant  sous  trois  couleurs 
distinctes:  blanc  (var.  alba  Sacc),  fauve  (var.  fulva  Sacc.)  ou  grisâtre  (var. 
livida  Pk.),  à  surface  glabre  ou  parfois  recouverte  de  débris  de  la  volve,  à 
marge  cannelée-striée,  chair  blanche,  lamelles  libres,  peu  serrées,  moyenne- 
ment larges,  blanchâtres,  pied  8-18  cm  de  longueur,  environ  0,6  cm  d'épais- 
seur, s'effilant  légèrement  vers  le  sommet,  à  base  non  bulbeuse  un  peu  enfon- 
cée dans  le  sol,  farci,  puis  creux,  à  surface  glabre  ou  un  peu  farineuse,  blan- 
châtre. ANNEAU  absent,  volve  ample,  blanche,  membraneuse,  en  grande  partie 
enfouie  sous  terre,  enveloppant  la  base  du  pied  et  d'ordinaire  appliquée  sur 
celui-ci.  SPORES  Hsses,  blanches,  globuleuses,  8-10  ^m. 

De  juin  à  septembre:  seul  ou  épars  sur  le  sol  dans  les  bois.  Assez  commun. 

Ce  champignon  est  comestible,  mais  il  y  a  danger  de  le  confondre  avec  une 
amanite  dont  l'anneau  aurait  disparu,  et  en  particulier  avec  l'espèce  vénéneuse 
VAmanita  spreta  Pk.  dont  le  pied  est  aussi  dépourvu  de  bulbe. 

Il  est  probable  que  les  trois  variétés  de  couleurs  différentes  mentionnées 
plus  haut  correspondent  à  des  espèces  distinctes,  d'autant  plus  qu'il  ne  semble 
pas  exister  de  formes  intermédiaires.  UAmanitopsis  inaurata  (Secr.)  Fayod 
possède  une  volve  grise  et  de  grosses  spores. 


LIMACELLA 

Le  Limacella  est  un  genre  restreint  dont  la  plupart  des  représentants  sont 
assez  rares.  Autrefois  rangées  dans  les  Lepiota,  ses  espèces  forment  toutefois 
un  groupe  assez  bien  caractérisé  pour  justifier  un  genre  distinct.  Le  principal 
caractère  qui  le  distingue  du  Lepiota  est  la  structure  microscopique  de  la  trame 
des  lamelles,  mais  sur  le  terrain,  la  viscosité  du  chapeau  et,  souvent,  du  pied 
également  permet  d'habitude  de  le  reconnaître.  Les  lamelles  sont  libres  ou, 
chez  une  espèce,  un  peu  adnées,  et  un  anneau  est  présent.  Les  espèces  nord- 
américaines  ont  été  étudiées  par  Helen  V.  Smith  (1945)  qui  en  a  distingué 
douze.  Deux  d'entre  elles  sont  assez  communes  dans  la  région  d'Ottawa. 

On  ne  dispose  pas  de  beaucoup  de  données  sur  la  comestibilité  des  espèces 
du  Limacella,  mais  puisque  le  genre  est  reconnu  proche  parent  de  VAmanita,  il 
vaut  probablement  mieux  l'éviter  ou  à  tout  le  moins  faire  preuve  de  beaucoup 
de  prudence  si  on  l'essaie. 

LIMACELLA   GLISCHRA  (Morg.)  Murr. 

Fig.  147,  p.  94 

CHAPEAU  2-6  cm  de  largeur,  convexe  ou  presque  mamelonné,  gluant- 
visqueux,    brun-jaune   à   brun    rougeâtre.    chair   blanche,    épaisse,    molle. 

98 


LIMACELLA 


LAMELLES  libres,  serrées  à  très  serrées,  blanches,  larges,  pied  5-8  cm  de  lon- 
gueur, 0,3-0,6  cm  d'épaisseur,  régulier  ou  presque,  glutineux,  de  même  cou- 
leur que  le  chapeau,  cotonneux  à  la  base,  plein,  anneau  mince,  fugace, 
glutineux-fibrilleux.  spores  blanches,  subglobuleuses,  4-6  x  4-5  f^m. 

D'août  à  octobre:  seul  ou  épars  sur  le  sol  dans  les  bois. 

Cette  espèce  aux  couleurs  assez  vives  se  caractérise  par  un  épais  gluten 
recouvrant  à  la  fois  le  pied  et  le  chapeau,  des  spores  blanches  et  des  lamelles 
libres.  Le  L.  glioderma  (Fr.)  Earle  est  brun  aussi,  mais  plus  foncé,  et  son  pied 
n'est  pas  visqueux. 


LIMACELLA   ILLINITA  (Fr.)  Earle 
Fig.  148,  p.  94 

CHAPEAU  4-6  cm  de  largeur,  d'abord  ovoïde,  puis  campanule  à  plan  ou 
presque  mamelonné,  glutineux,  visqueux,  glabre,  blanc,  parfois  jaunâtre  sur  le 
disque,  chair  blanche,  mince,  molle  et  insipide,  lamelles  Hbres,  serrées, 
moyennement  larges,  blanches,  pied  5-9  cm  de  longueur,  0,3-0,6  cm  d'épais- 
seur, régulier  ou  s'effilant  légèrement  vers  le  haut,  blanc,  glutineux  au-dessous 
de  l'anneau,  soyeux  au-dessus,  farci  à  creux,  anneau  fibrilleux,  fugace. 
SPORES  blanches,  subglobuleuses  à  très  ellipsoïdes,  hsses,  5-6  x  4-5,5  ^m. 

De  septembre  à  octobre:  seul  ou  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois. 

Cette  espèce  se  reconnaît  à  son  pied  et  à  son  chapeau  très  glutineux,  et  à 
ses  lamelles  Hbres.  Le  gluten  est  parfois  si  abondant  qu'il  dégouHne  du  cha- 
peau. On  trouve  une  variété  dont  le  gluten  devient  rosâtre  ou  rouge  sur  le  pied; 
elle  porte  le  nom  de  L,  il  Uni  ta  var.  rubescens  H.V.  Smith. 


LEPIOTA 

Le  genre  Lepiota  renferme  un  très  grand  nombre  d'espèces,  y  compris  cer- 
tains champignons  comestibles  de  bonne  taille  et  très  estimés.  Il  se  caractérise 
par  des  spores  blanches,  des  lamelles  libres  et  la  présence  d'un  anneau,  mais  la 
volve  fait  défaut.  Le  pied  est  de  texture  différente  de  celle  du  chapeau  et  s'en 
sépare  facilement.  Une  espèce  fait  exception  pour  ce  qui  est  de  la  couleur  des 
spores:  il  s'agit  du  Lepiota  molybdites,  dont  la  sporée  est  verdâtre. 

Ce  genre  a  beaucoup  à  offrir  au  mycophage.  Outre  le  L.  procera,  qui  est 
l'un  des  comestibles  les  plus  recherchés,  le  L.  brunnea  et  le  L.  americana  ont 
très  bonne  réputation.  Toutefois,  l'existence  d'une  espèce  vénéneuse,  le  L. 
molybdites,  qui  risque  d'être  confondue  avec  le  L.  procera  ou  le  L.  brunnea  si 
on  omet  de  vérifier  la  couleur  de  la  sporée,  incite  à  la  prudence  et  rend  néces- 
saire l'examen  des  caractères  de  chaque  espèce. 

Une  détermination  attentive  est  surtout  importante  dans  le  cas  du  L. 
naucina.  Cette  belle  espèce  blanche,  commune  dans  les  pelouses  et  les  prés,  est 
comestible  en  elle-même,  mais  a  sans  doute  causé  indirectement  un  grand  nom- 

99 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


brc  d'accidents  fatals  à  cause  de  sa  ressemblance  avec  l'espèce  mortelle  VAma- 
nita  virosa.  Aussi  vaut-il  mieux  s'abstenir  de  consommer  le  L.  naucina  et  tout 
champignon  blanc  pur  tant  qu'on  n'est  pas  absolument  certain  de  connaître  et 
de  pouvoir  distinguer  VA.  virosa. 

Les  systématiciens  modernes  ont  tendance  à  répartir  le  Lepiota,  à  l'instar 
de  la  plupart  des  anciens  genres  d'agarics,  en  un  certain  nombre  de  genres  plus 
petits  réunissant  des  groupes  d'espèces  étroitement  apparentées.  Deux  d'entre 
eux  ont  été  reconnus  ici,  soit  le  Limacella,  qui  comprend  des  espèces  vis- 
queuses autrefois  rangées  dans  le  Lepiota,  et  le  Cystoderma,  qui  renferme  des 
espèces  à  chapeau  granuleux  et  à  lamelles  adnées. 

Clé 

\a       Sporée  verte L.  molybdites 

\b       Sporée  blanche 2 

la       Chapeau  glabre,  blanc;  lamelles  très  légèrement  rosâtres  dans  la  vieillesse 

L.  naucina 

2b       Chapeau  plus  ou  moins  écailleux 3 

3a       Anneau  mobile;  espèces  de  très  grande  taille 4 

3b       Anneau  fixe;  espèces  de  taille  petite  à  moyenne 5 

4a  Pied  glabre,  strié,  virant  au  rougeâtre  à  la  blessure;  fructification  à  peu  près  aussi 
large  que  haute  ou  plus  large L.  brunnea 

4b  Pied  furfuracé,  ne  rougissant  pas  à  la  blessure;  fructification  beaucoup  plus  haute 
que  large L.  procera 

5a       Pied  glabre 6 

5^       Pied  revêtu  d'une  membrane  floconneuse  ou  filamenteuse,  parfois  écailleux  ...  7 

6a       Pied  régulier,  d'habitude  moins  de  0,6  cm  d'épaisseur L.  chstata 

6b  Pied  bulbeux  ou  ventru,  en  général  0,6  cm  d'épaisseur  ou  plus;  l'ensemble  de  la 
fructification  virant  au  rougeâtre  à  la  meurtrissure  ou  avec  l'âge  . . .  L.  americana 

la  Écailles  du  chapeau  érigées,  semblables  à  des  verrues;  spores  7-9  ^m  de  longueur 
L.  acutcEsquamosa 

Ib  Écailles  du  chapeau  plus  ou  moins  apprimées,  semblables  à  des  plaques;  spores 
10-16 /:<<m  de  longueur L.  clypeolaria 


LEPIOTA  ACUTAESQUAMOSA  (Weinm.)  Kummer  Comestible 

Fig.  149,  p.  94 

CHAPEAU  5-13  cm  de  largeur,  convexe  au  début,  puis  presque  plan,  très 
mamelonné,  ou  d'une  façon  obtuse,  de  couleur  fauve  vif,  tomenteux,  hérissé 
d'écaillés  brun  fauve,  en  forme  de  bec  ou  de  squames  qui  disparaissent  peu  à 
peu,  laissant  des  plaques  fauves  et  fibrilleuses  semblables  à  des  cicatrices,  entre 
lesquelles  apparaît  la  chair  plus  pâle,  chair  peu  épaisse,  molle,  blanche. 
LAMELLES  Hbrcs,  très  serrées,  non  fourchues,  moyennement  larges,  blanches, 
pruineuses  sur  l'arête,  finement  serrulées.  pied  5-10  cm  de  longueur,  environ 
0,6  cm  d'épaisseur,  bulbeux  à  la  base,  régulier  ou  s'effilant  légèrement  vers  le 
sommet,  blanc  sale,  recouvert  d'une  membrane  dense  cotonneuse-fibrilleuse, 

100 


LEPIOTA 


farci  ou  creux,  anneau  blanc,  orné  d'écaillés  brunâtres  à  sa  face  inférieure, 
membraneux,  pendant  librement  autour  du  pied,  parfois  fugace,  spores  lisses, 
blanches,  très  ellipsoïdes,  7-9  x  2,5-3  ^m. 

D'août  à  septembre:  en  groupes  sur  le  sol  ou  sur  le  bois  décomposé  dans 
les  bois,  les  jardins  et  les  serres. 

On  reconnaît  ce  champignon  à  sa  couleur  fauve  vif  et  à  ses  écailles  héris- 
sées. Le  L.  friesii  Lasch  lui  ressemble,  mais  ses  lamelles  sont  fourchues. 


LEPIOTA  AMERICANA  Peck  Comestible 

Fig.  126,  127,  128,  p.  73 

CHAPEAU  3-10  cm  ou  plus  de  largeur,  d'abord  subglobuleux  ou  ovoïde, 
puis  conique-étalé,  convexe  ou  très  étalé,  à  marge  plus  ou  moins  striée,  de 
couleur  brun  rougeâtre  terne,  se  crevassant  (sauf  sur  le  mamelon)  en  de 
grandes  écailles  qui  laissent  voir  la  chair  blanchâtre  au-dessous,  chair  mince, 
blanche,  rougissant  à  la  meurtrissure,  se  colorant  petit  à  petit  en  brun  rosâtre 
avec  l'âge,  à  saveur  douce,  lamelles  hbres,  serrées,  moyennement  larges, 
s 'effilant  vers  le  pied,  blanches,  rougissant  à  la  meurtrissure  et  virant  au  brun 
cacao  fuligineux  à  la  dessiccation,  pied  central,  séparable,  5-13  cm  de  lon- 
gueur, avec  souvent  un  net  renflement  à  la  base  ou  juste  au-dessus,  et  variant 
de  moyennement  robuste  à  très  élancé  dans  sa  partie  supérieure,  farci,  glabre, 
blanc,  se  tachant  de  rougeâtre  à  la  meurtrissure,  anneau  assez  ample,  parfois 
fugace.  SPORES  Hsses,  blanches,  très  ovales,  7-9  (11)  x  5,5-6  (7)  /^m,  souvent 
très  inéquilatérales. 

D'août  à  octobre:  seul  ou  en  touffes  dans  les  endroits  herbeux.  Rare. 

Le  rougissement  de  toutes  les  parties  de  la  fructification  au  toucher  et  avec 
l'âge  est  caractéristique.  À  la  dessiccation,  elle  adopte  une  couleur  brun  cacao 
fuligineux.  Le  pied  plus  ou  moins  fusiforme  fournit  un  autre  trait  distinctif. 

LEPIOTA  BRUNNEA  Farlow  et  Burt  Comestible 

Fig.  151,  p.  96 

CHAPEAU  8-18  cm  ou  plus  de  largeur,  épais,  mou,  ovoïde  au  début,  puis 
convexe  et  enfin  plan,  de  couleur  brun  à  brun  fuligineux,  se  crevassant  (sauf 
sur  le  disque)  en  anneaux  concentriques  de  grandes  écailles  grossières  et  persis- 
tantes. CHAIR  blanchâtre  sous  la  cuticule,  devenant  plus  foncée,  fuligineuse  ou 
rougeâtre,  à  la  cassure,  lamelles  libres  mais  non  écartées  du  pied,  larges,  très 
serrées,  blanchâtre  terne  fonçant  à  la  dessiccation,  pied  robuste,  central, 
5-15  cm  ou  plus  de  longueur,  jusqu'à  3  cm  d'épaisseur,  terminé  par  un  gros 
bulbe  souterrain,  strié-soyeux  à  strié-fibrilleux,  brun  fuligineux,  plus  pâle  au- 
dessus  de  l'anneau,  virant  au  rougeâtre  à  la  blessure,  creux,  facilement  sépa- 
rable du  chapeau,  anneau  ample,  épais,  évasé,  persistant,  brun  fuligineux 
dessus,  blanchâtre  dessous,  fixe  au  début,  puis  Hbre  et  mobile,  spores  lisses, 
blanches,  de  taille  et  de  forme  variables,  ellipsoïdes  à  subglobuleuses,  inéquila- 

101 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


lérales,  obliquement  apiculées,  souvent  tronquées,  (7,5)  9,5-11  x  (4,5) 
5,5-7  ^m. 

De  septembre  à  octobre:  seul  ou  en  petites  touffes  dans  les  endroits  her- 
beux découverts,  en  bordure  des  routes,  etc. 

Le  L.  brunnea  se  distingue  du  L.  procera  non  seulement  par  son  port 
robuste,  ses  couleurs  sales  et  son  pied  strié,  mais  aussi  par  ses  écailles  épaisses 
recourbées  et  ses  spores. 

L'espèce  vénéneuse,  le  L.  molybdites,  est  d'aspect  et  de  taille  fort  sem- 
blables; il  est  par  conséquent  impérieux  de  faire  une  sporée  si  on  récolte  le  L. 
brunnea  pour  la  table:  ses  spores  sont  blanches  tandis  que  celles  du  L.  molyb- 
dites sont  vertes. 

Le  L.  brunnea  s'apparente  étroitement  au  L.  rachodes  (Vitt.)  Quel,  (par- 
fois épelé  rhacodes  ou  racodes  par  certains  auteurs),  mais  s'en  distinguerait 
par  sa  couleur  brune  plus  foncée,  son  pied  strié  et  ses  lamelles  moins  écartées. 
Il  semble  que  le  second  de  ces  caractères  soit  le  plus  important;  la  plupart  des 
illustrations  européennes  du  L.  rachodes  ne  montrent  aucune  striation  sur  le 
pied,  bien  que  celle-ci  soit  suggérée  sur  la  planche  22  de  l'ouvrage  de  Cook  inti- 
tulé Illustrations  of  British  Fungi.  L'Herbier  national  à  Ottawa  compte  deux 
spécimens  européens  du  L.  rachodes  récoltés  l'un  en  Angleterre,  l'autre  en 
Norvège;  leur  pied  semble  identique  à  celui  de  nos  spécimens  sèches  du  L. 
brunnea,  lesquels  sont  toutefois  décrits  comme  striés  à  l'état  frais.  D'autre 
part,  une  photographie  de  A. H.  Smith  (n°  142,  bobine  21)  dans  Mushrooms  in 
their  Natural  Habitats  fait  voir  des  spécimens  à  pied  lisse,  non  strié.  Comme 
l'espèce  la  plus  souvent  signalée  autour  d'Ottawa  possède  un  pied  strié,  nous  la 
désignerons  par  L.  brunnea  pour  le  moment.  Du  point  de  vue  de  la  comesti- 
bilité,  le  problème  est  secondaire  puisque  le  L.  brunnea  et  le  L.  rachodes  sont 
tous  deux  comestibles;  l'important  est  de  pouvoir  les  distinguer  du  vénéneux 
L.  molybdites. 

LEPIOTA   CLYPEOLARIA  (Bull,  ex  Fr.)  Kummer  Suspect 

Fig.  152,  p.  96 

CHAPEAU  2-5  cm  de  largeur,  ové  ou  glandiforme  au  début,  puis  cam- 
panule-convexe, recouvert  d'une  mince  couche  de  tissu  chamois  jaunâtre  ou 
brunâtre  qui  se  rompt  en  plaques  apprimées  ou  floconneuses,  blanc  crème  à 
ochracées  ou  brunes  ou  encore  en  écailles  un  peu  squarreuses,  à  bouts  bruns, 
laissant  voir  la  chair  blanc  crème  dans  les  interstices,  fibrilleux,  à  disque 
mamelonné  ou  obtus,  lisse  et  brunâtre,  devenant  presque  plan  à  la  fin  et 
perdant  une  partie  ou  la  presque  totalité  de  ses  écailles,  à  marge  parfois  striée 
et  souvent  frangée  de  lambeaux  du  voile  partiel,  chair  mince,  molle,  blanche. 
LAMELLES  Hbres,  serrées,  moyennement  larges,  blanches,  à  arête  un  peu  flocon- 
neuse. PIED  4-10  cm  de  longueur,  environ  0,3  cm  d'épaisseur,  un  peu  effilé  au 
sommet,  creux,  blanchâtre,  soyeux-fibrilleux,  orné  de  fibrilles  cotonneuses, 
blanches  ou  jaune  crème  qui  peuvent  partiellement  disparaître,  anneau  blanc, 
floconneux,  fugace,  spores  Hsses,  blanches,  de  taille  et  de  forme  variables, 

102 


LEPIOTA 

subfusiformes  à  ellipsoïdes,  souvent  un  peu  rostrées  ou  recourbées  à  un  bout, 
10-16  (18)  X  4-6  ^m. 

D'août  à  octobre:  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois  clairs  ou  les  champs. 

On  le  soupçonne  d'être  vénéneux. 

Le  L.  cristata  lui  ressemble  quelque  peu  par  sa  taille  et  ses  couleurs,  mais  il 
a  un  pied  glabre  et  des  spores  très  différentes. 


LEPIOTA  CRISTATA  (A.  et  S.  ex  Fr.)  Kummer  Comestible 

Fig.  153,  p.  96 

CHAPEAU  1-5  cm  de  largeur,  d'abord  ové,  puis  campanule-convexe  et 
enfin  étalé,  mamelonné,  à  cuticule  tan  rougeâtre  intacte  sur  le  mamelon,  mais 
partout  ailleurs  crevassée  en  écailles  qui  deviennent  plus  fines  vers  la  marge  et 
tendent  à  disparaître,  laissant  voir  la  chair  blanche  au-dessous,  à  marge  parfois 
striée,  chair  mince,  charnue,  blanche,  à  odeur  plutôt  désagréable  et  à  saveur 
douce.  LAMELLES  Hbrcs,  serrées  à  très  serrées,  assez  étroites,  blanches,  à  arête 
denticulée.  pied  mince,  réguHer,  2-5  cm  de  longueur,  environ  0,3  cm  d'épais- 
seur, glabre  ou  un  peu  fibrilleux,  parfois  strié,  farci  ou  creux,  blanchâtre  ou 
teinté  de  Hlas  ou  de  brun  rosâtre.  anneau  mou,  blanc,  évanescent.  spores 
blanches,  irréguhères  et  variables,  elliptiques,  en  forme  de  coins  ou  angu- 
leuses, 5,5-7  (8)  X  3-4  jum. 

De  juin  à  octobre:  d'habitude  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  endroits 
herbeux. 

Son  pied  glabre  et  ses  petites  spores  en  forme  de  coins  permettent  de  le  dis- 
tinguer facilement  du  L.  clypeolaria.  Krieger  (1936)  a  fait  état  d'une  odeur  «de 
poisson»  chez  le  L.  cristata.  Il  semblerait  que  suivant  les  conditions,  cette 
odeur  puisse  varier  de  forte  à  faible,  ou  même  faire  défaut. 


LEPIOTA  MOLYBDITES  (G.  Meyer  ex  Fr.)  Sacc.  Vénéneux 

Fig.  139,  p.  75 

CHAPEAU  8-28  cm  de  largeur,  parfois  plus,  d'abord  subglobuleux,  puis 
convexe  et  parfois  un  peu  mamelonné,  de  couleur  chamois,  se  crevassant 
rapidement  (sauf  sur  le  disque)  en  écailles  irrégulières  qui  tendent  à  disparaître, 
exposant  la  chair  blanchâtre,  chair  épaisse,  ferme,  blanche,  lamelles  libres, 
écartées  du  pied,  serrées,  larges,  blanches  à  l'origine,  puis  vert  terne,  pied 
10-20  cm  de  longueur,  jusqu'à  4  cm  d'épaisseur  au  renflement  de  la  base, 
s'effilant  légèrement  vers  le  sommet,  fibreux-farci,  robuste  et  ferme,  glabre, 
blanc  grisâtre  ou  teinté  de  brun,  anneau  ample,  épais,  ferme,  un  peu  flocon- 
neux, mobile,  spores  hsses,  subelliptiques,  vert  vif  à  vert  terne  en  masse,  9-12 
X  6-8  /L/m. 

D'août  à  septembre:  formant  de  grandes  colonies  et  parfois  des  cercles  de 
fée  sur  le  sol  dans  les  endroits  herbeux  et  les  bois  clairs. 

103 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


Le  L.  molybdites  est  toxique,  du  moins  pour  certaines  personnes,  et  ne 
devrait  pas  être  consommé.  Le  danger  est  grand  de  le  confondre  avec  le  L. 
brunnea  ou  le  L.  rachodes,  il  est  donc  important  de  faire  déposer  une  sporée  si 
l'une  ou  l'autre  de  ces  espèces  est  récoltée  pour  la  table.  La  sporée  verte  du  L. 
molybdites  est  un  moyen  sûr  de  le  reconnaître.  En  outre,  sa  chair  est  réputé 
rougir  un  peu  à  la  meurtrissure.  L'aire  de  répartition  de  cette  espèce  se  trouve 
au  sud  de  nos  régions,  mais  on  l'a  récoltée  prés  d'Ottawa.  Elle  est  plus  connue 
sous  le  nom  de  L.  morgani  Peck,  et  certains  auteurs  la  rangent  dans  un  genre 
distinct,  appelé  Chlorophyllum. 

LEPIOTA   NAUCINA  (Fr.)  Kummer  Comestible 

Fig.  150,  p.  95  (des  précautions  s'imposent) 

CHAPEAU  5-10  cm  de  largeur,  mou,  charnu,  d'abord  subglobuleux,  puis 
hémisphérique  et  finalement  étalé-convexe,  blanc  ou  un  peu  fuligineux,  deve- 
nant plus  foncé  en  vieillissant  pour  atteindre  une  couleur  de  chamois  ou  de 
cuir,  lisse,  sec,  glabre  ou  parfois  écailleux  en  raison  du  fendillement  de  la  cuti- 
cule. CHAIR  molle,  blanche,  épaisse,  s'amincissant  vers  la  marge,  à  odeur  et 
saveur  non  caractéristiques,  lamelles  libres,  serrées,  assez  larges,  souvent 
arrondies  en  arrière,  blanches,  prenant  peu  à  peu  une  teinte  rosâtre,  puis  brun 
rosâtre  avec  l'âge,  pied  robuste,  5-10  cm  de  longueur,  jusqu'à  1  cm  de  dia- 
mètre, presque  régulier  ou  renflé  à  la  base,  et  effilé  vers  le  sommet,  lisse, 
glabre,  pruineux  au-dessus  de  l'anneau,  blanc,  farci  à  creux,  facilement 
séparable  du  chapeau,  anneau  médian  à  supère,  épais,  blanc,  enroulé  sur  lui- 
même  de  manière  à  former  une  collerette  rigide  sur  le  pied,  persistant,  deve- 
nant mobile  sur  les  vieux  spécimens,  spores  Hsses,  blanches,  ovales  à 
ellipsoïdes,  un  peu  inéquilatérales,  7-9  x  5-6  lÀm. 

D'août  à  octobre:  formant  des  colonies  sur  le  sol  dans  les  endroits  her- 
beux. Commun. 

Ce  champignon  est  comestible,  mais  il  n'est  pas  recommandé  à  cause  du 
danger  qu'il  y  a  de  le  confondre  avec  l'espèce  mortelle  Amanita  virosa.  Chez 
cette  dernière,  l'anneau  pend  à  la  manière  d'une  jupe,  tandis  que  chez  le 
Lepiota  naucina,  il  est  enroulé  et  ressemble  à  une  collerette.  Lorsque 
V Amanita  virosa  est  récolté  sans  soin,  la  volve  peut  rester  dans  le  sol  et  passer 
inaperçue,  ce  qui  accroît  le  danger  de  le  prendre  pour  un  Lepiota.  L'examen 
des  spores  permet  de  distinguer  avec  certitude  ces  deux  espèces. 


LEPIOTA   PROCERA  (Fr.)  S. F.  Gray  Comestible 

Fig.  161,  162  et  163,  p.  97 

Lépiote  élevée  (coulemelle) 

CHAPEAU  8-23  cm  de  largeur  ou  parfois  plus,  d'abord  subglobuleux  ou 
ové,  puis  campanule,  et  enfin  plan,  mamelonné,  à  cuticule  tan  rougeâtre,  sauf 
sur  le  disque,  se  déchirant  vite  en  anneaux  plus  ou  moins  concentriques 

104 


LEPIOTA 


d'écaillés  qui  sont  d'habitude  plus  grandes  et  plus  distancées  vers  la  marge  et 
qui  tendent  à  disparaître,  laissant  voir  au-dessous  une  surface  blanche  fine- 
ment fibrilleuse.  chair  molle,  blanche,  épaisse,  s'amincissant  vers  la  marge. 
LAMELLES  libres,  écartées  du  pied,  serrées  à  très  serrées,  larges,  ventrues,  blan- 
ches, floconneuses  sur  l'arête,  pied  long  et  élancé,  15-30  cm  ou  plus  de  hau- 
teur, bulbeux  à  la  base  et  s'effilant  vers  le  haut,  0,6-1,2  cm  d'épaisseur  au 
sommet,  blanc,  soyeux-fibrilleux,  recouvert  de  fines  écailles  brunes  flocon- 
neuses ou  fibrilleuses,  avec  parfois  plusieurs  cercles  bruns  écailleux  près  de 
l'anneau,  creux,  facilement  séparable  du  chapeau,  anneau  ample  et  évasé, 
épais,  mou,  mobile,  spores  lisses,  blanches,  ovales,  14-18  x  9-12  ^m. 

De  juillet  à  septembre:  seul  ou  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  endroits 
herbeux  et  les  bois  clairs. 

Le  L.  procera  est  plus  élevé  et  a  un  port  plus  élancé  que  le  L.  brunnea  ou  le 
L.  molybdites.  Il  se  distingue  du  premier  par  son  pied  floconneux  non  strié  et 
du  second  par  sa  sporée  blanche. 

Ce  champignon  de  grande  taille  est  un  comestible  très  estimé.  Pour  peu 
qu'on  prenne  soin  d'écarter  le  L.  molybdites,  dont  la  sporée  est  verte,  il  ne  ris- 
que pas  d'être  confondu  avec  des  espèces  toxiques. 


CYSTODERMA 

Le  Cystoderma  se  caractérise  par  des  spores  blanches,  des  lamelles 
adnées,  un  anneau  plus  ou  moins  distinct,  et  la  présence  d'un  revêtement  gra- 
nuleux sur  le  chapeau.  Son  aspect  général  rappelle  le  Lepiota  auquel  il  était 
autrefois  rattaché,  mais  dont  il  se  distingue  par  le  mode  d'insertion  de  ses 
lamelles.  Il  s'écarte  par  ailleurs  de  VArmillaria  en  raison  de  la  couche  granu- 
leuse qui  recouvre  son  chapeau.  Ses  espèces  forment  un  groupe  naturel  facile- 
ment reconnaissable  sur  le  terrain. 

Les  Cystoderma  sont  en  général  de  petits  champignons  d'assez  belle  appa- 
rence, mais  peu  susceptibles  d'intéresser  le  mycophage,  même  si,  pour  autant 
que  l'on  sache,  aucun  n'est  vénéneux.  La  détermination  des  espèces  repose 
dans  une  bonne  mesure  sur  l'observation  microscopique.  Smith  et  Singer 
(1945)  ont  publié  une  bonne  monographie  sur  ce  genre  et  décrit  14  espèces  dis- 
tinctes. Quelques  autres  sont  venues  s'ajouter  depuis. 


CYSTODERMA  CINNABARINUM  (Alb.  et  Schw.  ex  Secr.)  Fayod 

Fig.  154,  p.  96  Comestible 

CHAPEAU  2-6  cm  de  largeur,  d'abord  ovoïde,  puis  étalé-convexe  à  plan, 
finement  granuleux-écailleux,  avec  des  particules  cannelle  vif  à  orangé  bru- 
nâtre ou  brun  rouille,  blafard  entre  les  écailles,  plus  foncé  sur  le  disque,  à 
marge  incurvée  au  début  et  parfois  appendiculée.  chair  mince,  blanchâtre  ou 
tachée  de  rouille  près  de  la  surface,  lamelles  d'abord  adnées,  mais  s 'écartant 

105 


CHAMPIGNONS  ( mu  STini  IS  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


du  pied  par  la  suite,  blanches  ou  crème,  serrées  à  très  serrées,  étroites,  pied 
court  et  robuste,  2-5  cm  de  longueur,  environ  0,6  cm  d'épaisseur,  régulier  ou 
un  peu  épaissi  à  la  base,  recouvert  jusqu'à  l'anneau  de  particules  farineuses- 
granuleuses  de  couleur  cannelle,  plus  pâle  et  glabre  au-dessus  de  celui-ci. 
ANNEAU  délicat,  fugace,  spores  petites,  ellipsoïdes,  lisses,  blanches,  non  amy- 
loïdes,  3,5-5  x  2,5-3  ^m.  cystides  lancéolées. 

En  septembre  et  octobre:  seul  ou  en  petits  groupes  dans  les  bois. 

Ce  beau  champignon  aux  couleurs  attrayantes  est  l'un  des  plus  gros  de  ce 
genre.  On  le  dit  comestible.  Le  C.  granulosum  (Batsch  ex  Fr.)  Fayod  et  le  C 
amianthinum  (Scop.  ex  Fr.)  Fayod  sont  assez  communs  également  et  lui 
ressemblent  au  point  de  nécessiter  le  recours  au  microscope  pour  une  détermi- 
nation certaine.  Les  lamelles  du  premier  sont  dépourvues  de  cystides,  et  le 
second  a  des  spores  amyloides. 

ARMILLARIA 

Le  genre  Armillaria  est  en  général  défini  de  manière  à  englober  toutes  les 
espèces  à  spores  blanches  et  à  lamelles  adnées  qui  possèdent  un  anneau,  mais 
sont  dépourvues  de  volve.  La  plupart  des  systématiciens  s'entendent  pour  dire 
qu'on  réunit  de  la  sorte  plusieurs  groupes  d'espèces  non  apparentées;  toute- 
fois, on  ne  s'entend  pas  quant  à  la  meilleure  façon  de  fractionner  ce  genre  pour 
mettre  en  évidence  les  hens  entres  les  espèces.  Il  semble  donc  préférable  de  lui 
conserver  pour  l'instant  son  acception  la  plus  large. 


ARMILLARIA   IMPERIALIS  (Fr.  in  Lund.)  Quel. 

Fig.  145,  p.  94 

chapeau  8-20  cm  de  largeur,  très  volumineux  et  ferme,  d'abord  convexe, 
puis  étalé,  blanchâtre  à  gris  fuligineux,  avec  des  fibrilles  innées  plus  foncées 
près  de  la  marge,  glabre,  un  peu  visqueux,  se  crevassant  parfois  sur  le  disque,  à 
marge  infléchie,  fortement  enroulée  au  début,  chair  blanche,  épaisse, 
inodore,  mais  à  saveur  forte,  lamelles  décurrentes,  blanches  à  blanc  jaunâtre, 
brunâtres  en  séchant,  serrées,  assez  étroites,  pied  5-10  cm  de  longueur,  1-2  cm 
d'épaisseur,  régulier,  de  la  couleur  du  chapeau  ou  plus  jaunâtre,  floconneux  à 
écailleux,  plein,  anneau  double,  avec  la  couche  supérieure  membraneuse  et  de 
même  couleur  que  le  chapeau,  et  l'inférieure  plus  filamenteuse,  blanchâtre  et 
parfois  évanescente.  spores  hyalines,  hsses,  oblongues-ellipsoïdes,  11-15  x 
5-6  (7)  ^m. 

En  août  et  septembre:  seul  ou  en  groupes  sous  les  conifères. 

Ce  gros  champignon  massif  pousse  lentement  et  persiste  longtemps.  Il  est 
assez  rare,  et  son  aspect  est  très  frappant. 

L'A.  ventricosa  (Peck)  Peck  est  une  autre  grande  espèce  à  anneau  double. 
Il  est  plus  blanc  et  un  peu  plus  modeste  dans  ses  proportions  que  VA.  impe- 
rialis;  ses  spores  sont  également  plus  petites,  soit  9-12  (15)  x  4,0-5,5  ^m. 

106 


ARMILLARIA 


Il  ne  semble  pas  exister  de  données  sur  la  comestibilité  de  VA.  imperialis, 
mais  on  dit  que  les  Japonais  de  la  côte  ouest  des  États-Unis  font  un  grand 
usage  d'une  espèce  assez  semblable.  Il  s'agit  de  V Armillaria ponderosa  (Peck) 
Sacc,  dont  la  taille  se  compare  en  effet  à  celle  de  l'armillaire  impérial,  mais 
qui  se  distingue  de  celui-ci  par  une  couleur  plus  pâle,  des  spores  plus  petites  et 
un  anneau  simple.  Cette  espèce  a  été  signalée  aussi  dans  l'Est,  mais  moins 
souvent  que  VA.  imper ialis , 

Certains  auteurs  placent  dans  un  genre  distinct,  appelé  Catathelasma,  les 
espèces  à  spores  oblongues-ellipsoïdes,  à  anneau  double  et  à  lamelles  décur- 
rentes. 


ARMILLARIA  MELLEA  (Fr.)  Kummer  Comestible 

Fig.  146,  p.  94 

Armillaire  couleur  de  miel 

CHAPEAU  3-10  cm  de  largeur,  d'abord  glandiforme  à  hémisphérique  avec 
la  marge  enroulée,  puis  convexe  ou  étalé,  parfois  presque  mamelonné,  de 
couleur  brun-jaune,  jaune  chamois  ou  teintée  de  rouille,  finement  écailleux,  en 
particuHer  sur  le  disque,  orné  de  mèches  chamois  à  brunes  ou  noirâtres,  à 
marge  striée  à  la  maturation,  chair  mince  sauf  sur  le  disque,  blanche  ou  teinté 
de  rouille,  à  odeur  et  saveur  variant  de  douces  à  un  peu  désagréables  ou  un  peu 
acres,  lamelles  adnées  ou  subdécurrentes,  assez  serrées  à  subespacées,  moyen- 
nement larges,  blanches  ou  crème,  se  tachant  de  brun  rouille,  pied  5-15  cm  de 
longueur,  0,5-2  cm  d'épaisseur,  presque  régulier  ou  renflé  en  massue  à  la  base, 
farci,  puis  creux,  finement  fibrilleux  à  fibrilleux-écailleux,  plus  pâle  que  le 
chapeau,  se  tachant  de  rouille,  plus  pâle  au  sommet,  anneau  blanc  ou  teinté  de 
brun,  fibrilleux-membraneux,  subpersistant  ou  fugace,  spores  lisses, 
blanches,  très  ovales,  obliquement  apiculées,  7,5-9,5  x  5-6,5  ^m. 

De  juillet  à  octobre:  en  touffes  denses  à  la  base  des  arbres  vivants  et  des 
vieilles  souches.  Commun. 

C'est  sans  doute  le  seul  armillaire  vraiment  commun.  Son  aire  de  réparti- 
tion est  très  vaste  et  il  fructifie  souvent  en  abondance.  Sa  variabilité  peut  con- 
fondre l'amateur  au  début,  mais  il  a  un  port  caractéristique  qu'on  ne  tarde  pas 
à  reconnaître  du  premier  coup  d'œil.  Ses  couleurs  varient  beaucoup.  L'anneau 
peut  être  plus  ou  moins  fugace. 

Une  autre  caractéristique  de  ce  champignon  est  la  présence  de  rhizo- 
morphes  ou  de  cordonnets  mycéliens  tenaces,  noirs,  qu'on  peut  observer  sous 
l'écorce  de  l'arbre  ou  de  la  souche  où  il  pousse. 

Sa  saveur  désagréable  disparaît  à  la  cuisson,  et  il  est  très  utilisé  comme 
aliment.  Smith  le  recommande  comme  très  bon,  mais  suggère  de  choisir  des 
spécimens  jeunes. 

107 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


PLEUROTUS 

Le  genre  Pleurotus  réunit  toutes  les  espèces  à  sporée  blanche  dont  le  pied 
est  excentrique,  latéral  ou  absent.  Toutefois,  la  sporée  du  P.  sapidus  Qsi  teintée 
de  lilas,  et  celle  du  P.  subpalmatus  est  rosée.  Le  genre  a  pour  pendant  le  Clau- 
dopus  dans  le  groupe  des  champignons  à  spores  roses,  et  le  Crepidotus  dans 
celui  à  spores  brunes. 

La  plupart  des  pleurotes  viennent  sur  le  bois  en  décomposition  et  leur 
taille  varie  beaucoup.  Certains  d'entre  eux  pourraient  se  confondre  avec  le 
Clitocybe,  mais  leurs  plus  proches  parents  appartiennent  au  Panus  et  au 
Lentinus.  Il  est  d'ailleurs  établi  maintenant  que  le  Pleurotus,  le  Panus  et  le 
Lentinus  représentent  des  catégories  artificielles.  Les  auteurs  modernes  ont 
tendance  à  répartir  toutes  leurs  espèces  en  un  certain  nombre  d'autres  genres. 
Le  Pleurotus  ostreatus  (Jacq.  ex  Fr.)  Kummer,  qui  correspond  peut-être  au  P. 
sapidus  Kalchbr.,  est  considéré  comme  le  type  du  genre. 

Aucun  pleurote  n'est  réputé  toxique. 

Clé 

\a       Chapeau  à  pied  excentrique  à  central 2 

\b       Chapeau  sessile  ou  à  pied  latéral 3 

la       Chapeau  d'abord  blanchâtre,  puis  tan,  Hsse P.  ulmarius 

Ib       Chapeau  tan  rougeâtre  à  rosâtre,  veiné P.  subpalmatus 

3a       Chapeau  minuscule,  d'habitude  moins  de  2  cm  de  diamètre 4 

3b       Chapeau  de  plus  grande  taille,  d'ordinaire  plus  de  2  cm  de  diamètre 5 

4a       Chapeau  blanc  pur P.  candidissimus 

4b       Chapeau  gris  à  noirâtre P.  applicatus 

Sa       Chapeau  olivacé  à  jaune-brun P.  serotinus 

Sb       Chapeau  blanc  ou  blanchâtre 6 

6a       Chapeau  mince,  fragile,  sessile P.  porrigens 

6b       Chapeau  épais,  charnu;  lamelles  décurrentes;  pied  latéral P.  sapidus 


PLEUROTUS  APPLICATUS  (Fr.)  Kummer 
Fig.  155,  p.  96 

CHAPEAU  moins  de  0,6  cm  de  largeur,  couleur  de  sable  à  gris  rosâtre  au 
début,  puis  plus  foncé  ou  presque  noir,  venant  sur  le  dessous  des  billes,  etc., 
sessile,  résupiné,  presque  cylindrique  à  l'origine,  puis  profondément  cupule  et 
finalement  en  soucoupe,  de  forme  plus  ou  moins  irréguHère  en  raison  de  sa 
base  excentrique  ou  latérale,  grossièrement  pruineux,  à  marge  enroulée,  chair 
mince,  gélatineuse,  lamelles  rayonnantes  à  partir  d'un  point  central, 
subespacées,  arrondies  en  arrière,  moyennement  larges,  épaisses,  à  arête  obtu- 
sément  arrondie,  couleur  de  sable  à  gris  foncé,  fortement  pruineuses,  d'inégale 
longueur,  pied  absent;  il  arrive  toutefois  que  la  chair  épaissie  se  prolonge  au 
point  d'attache  en  une  base  tronquée,  semblable  à  un  pied,  fortement  prui- 

108 


PLEUROTUS 


neuse  ou  cotonneuse,  spores  lisses,  blanches,  subglobuleuses,  4-5  iahï  de 
diamètre. 

D'août  à  octobre:  en  groupes  sur  le  bois  en  décomposition. 

Ce  minuscule  champignon  n'est  pas  commun  et  on  risque  souvent  de  le 
manquer  à  cause  de  sa  petite  taille,  et  aussi  parce  qu'il  vient  de  préférence  à  la 
face  inférieure  des  billes  et  des  planches.  Il  a  tendance  à  se  recroqueviller  en 
séchant  et  il  se  présente  alors  sous  la  forme  d'une  petite  tache  noirâtre  qui,  à 
première  vue,  ne  ressemble  en  rien  à  un  champignon.  Toutefois,  à  l'état 
humide,  les  nombreux  réceptacles  à  lamelles  rayonnantes  composent  un 
tableau  assez  joli.  Cette  espèce  n'est  évidemment  pas  très  apparentée  aux 
autres  pleurotes,  et  elle  ne  risque  pas  d'être  confondue  avec  eux.  Le  Trogia 
crispa  Fr.  pousse  aussi  à  la  face  inférieure  des  branches  et  est  parfois  résupiné; 
cependant,  il  est  de  plus  grande  taille  et  sa  couleur  varie  de  tan  rougeâtre  à 
jaunâtre. 


PLEUROTUS  CANDIDISSIMUS  B.  et  C. 

Fig.  174,  p.  115 

CHAPEAU  blanc  pur,  mince,  mou,  0,3-2  cm  de  largeur,  inséré  latéralement 
sur  son  substrat,  sessile  ou  presque,  mais  jamais  résupiné,  cotonneux  à  la  base, 
semi-circulaire  ou  en  forme  de  coquille  ou  d'éventail,  d'abord  convexe  et  à 
marge  enroulée,  puis  presque  plan,  à  surface  douce  et  poudreuse,  marquée  de 
faibles  rides  rayonnantes  chez  les  spécimens  sèches,  chair  mince,  blanche, 
membraneuse,  pied  absent  ou  rudimentaire,  latéral,  finement  tomenteux, 
blanchâtre,  lamelles  rejoignant  le  point  d'attache  ou  (si  le  pied  est  présent) 
subdécurrentes,  espacées  ou  subespacées,  larges,  s 'effilant  à  chaque  extrémité, 
blanc  crème,  à  arête  fimbriée.  spores  blanches,  Usses,  globuleuses,  4-6  jum  de 
diamètre. 

De  juillet  à  septembre:  en  colonies  éparses  sur  le  bois  en  décomposition. 

Plusieurs  autres  petites  espèces  blanches  ont  été  décrites,  mais  celle-ci 
semble  la  plus  commune.  D'aspect  un  peu  crayeux,  elle  est  très  délicate  et  se 
recroqueville  rapidement. 


PLEUROTUS  PORRIGENS  (Fr.)  Kummer 
Fig.  156,  p.  96 

CHAPEAU  sessile,  inséré  latéralement  sur  son  substrat,  allongé,  1-8  cm  de 
longueur,  jusqu'à  5  cm  de  largeur,  d'abord  résupiné  et  à  marge  enroulée,  puis 
presque  plan  ou  déprimé  et  effilé  vers  la  base,  de  forme  variable,  la  plupart  du 
temps  en  forme  d'éventail  ou  d'oreille,  blanc,  aqueux  et  un  peu  strié  à  la 
marge,  quand  il  est  humide,  variant  de  presque  glabre  à  la  périphérie  à  forte- 
ment tomenteux  à  la  base,  à  marge  parfois  lobée,  chair  mince,  blanche,  fra- 
gile, à  odeur  et  saveur  douces,  lamelles  rejoignant  pour  la  plupart  le  point 
d'attache,  serrées,  assez  étroites,  linéaires,  blanches  ou  crème,  plus  ou  moins 

109 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


fourchues  près  de  la  base  chez  certains  spécimens,  pied  absent;  la  base  qui  en 
tient  lieu  est  un  peu  cotonneuse,  spores  lisses,  blanches,  subglobuleuses  à  très 
ovoïdes,  5-7,5  x  5-6  fum. 

De  septembre  à  novembre:  en  touffes,  formant  des  tablettes  superposées 
sur  les  conifères  en  décomposition. 

Un  certain  nombre  d'espèces  blanchâtres  ont  été  recensées.  D'après  notre 
herbier,  le  P.  porrigens  serait  le  plus  commun,  mais  les  autres  sont  souvent 
difficiles  à  distinguer;  dans  certains  cas,  il  faut  recourir  aux  caractères  micro- 
scopiques. 

Dans  le  groupe  du  P.  porrigens,  le  réceptacle  est  résupiné  chez  les  spéci- 
mens très  jeunes,  mais  devient  vite  réfléchi,  tandis  qu'il  n'est  jamais  résupiné 
dans  un  second  groupe.  Parmi  les  formes  résupinées,  le  P.  albolanatus  Pk.  in 
Kauffm.  porte  une  couche  de  tissu  gélatineux  sur  le  chapeau  et  est  plus  velu 
que  le  P.  porrigens.  Celui-ci  semble  un  peu  poilu  à  l'état  sec,  spécialement  vers 
la  base,  mais  le  P.  albolanatus  présente  une  pilosité  bien  nette  sur  toute  sa  sur- 
face et  est  plus  grand  et  plus  ferme.  Parmi  les  formes  non  résupinées,  mention- 
nons le  P.  petaloides  Fr.,  espèce  brunâtre  qui  se  distingue  du  P.  porrigens  par 
des  spores  plus  petites  et  la  présence  de  cystides  sur  ses  lamelles,  du  P.  spathu- 
latus  (Fr.)  Peck  dont  les  spores  sont  ovoïdes-ellipsoïdes,  et  enfin,  du  Panus 
angustatuSy  de  consistance  plus  tenace,  possédant  des  cystides  sur  les  lamelles 
et  une  couche  de  tissu  gélatineux  sur  le  chapeau. 


PLEUROTUS  SAPIDUS  Kalchbr.  Comestible 

Fig.  186,  p.  118 

Pleurote  en  forme  d'huître 

CHAPEAU  ferme  à  flexible,  charnu,  blanc  à  cendré  ou  brunâtre,  5-20  cm 
de  largeur  ou  parfois  plus,  en  éventail,  en  coquille,  ou  allongé,  en  général 
marginé  à  la  base,  parfois  plus  ou  moins  circulaire  avec  le  pied  presque  central, 
convexe,  quelquefois  déprimé  vers  le  pied,  Hsse,  humide,  glabre  ou  finement 
tomenteux  à  la  base,  à  marge  mince  et  enroulée,  un  peu  striée  à  l'état  humide, 
parfois  lobée  et  ondulée,  chair  épaisse,  blanche,  molle  à  l'état  jeune,  devenant 
plus  tenace  avec  l'âge,  à  odeur  et  saveur  agréables,  lamelles  larges,  blanches 
ou  blanchâtres,  serrées  à  subespacées,  décurrentes,  prolongées  par  des  lignes 
qui  se  ramifient  plus  ou  moins  vers  la  base,  pied  très  court,  d'ordinaire  latéral 
ou  presque  absent,  parfois  excentrique  à  presque  central,  robuste,  ferme  et 
plein,  parfois  poilu  à  la  base,  spores  lisses,  teintées  de  lilas  en  tas,  oblongues, 
7-10(12)  X  3-4  ^m. 

De  mai  à  octobre:  en  touffes,  formant  des  tablettes  superposées  sur  le  bois 
des  feuillus.  Commun. 

Le  nom  «pleurote  en  forme  d'huître»  vient  de  la  forme  du  chapeau  qui 
rappelle  souvent  une  coquille.  C'est  un  champignon  comestible,  mais  les  opi- 
nions varient  quant  à  ses  qualités  gastronomiques.  Le  mode  de  cuisson  est 
important  si  on  veut  l'apprécier  à  sa  juste  valeur.  Il  est  recommandé  de  le 

110 


PLEUTORUS 


couper  en  morceaux,  de  tremper  ceux-ci  dans  un  œuf  battu  assaisonné,  puis  de 
les  rouler  dans  de  la  chapelure  et  de  les  faire  frire  à  feu  vif. 

De  nombreux  auteurs  ont  tenté  de  distinguer  le  Pleurotus  sapidus  et  le 
P.  ostreatus  (Fr.)  Kummer  en  se  guidant  sur  la  couleur  des  spores,  qui  sont 
teintées  de  lilas  chez  le  premier  et  blanches  chez  le  second.  Toutefois,  nous 
n'avons  pu  trouver  de  spécimens  dont  la  sporée  ne  présentait  pas  une  teinte 
lilas  lorsqu'elle  était  assez  abondante,  ce  qui  confirme  les  observations  des 
autres  herborisateurs  en  Amérique  du  Nord.  Il  est  bien  possible  qu'une  espèce 
analogue  à  spores  blanches  existe  en  Europe,  mais  elle  semble  en  tout  cas 
absente  ou  très  rare  ici.  Le  P.  subareolatus  Peck  est  d'aspect  assez  semblable  et 
possède  des  spores  blanches,  mais  qui  sont  plus  grosses.  S'il  s'avérait  que 
toutes  les  formes  à  petites  spores  donnent  une  sporée  teintée  de  lilas,  le 
P.  sapidus  deviendrait  un  synonyme  du  P.  ostreatus  qui  est  le  nom  le  plus 
ancien. 

Le  degré  de  développement  du  pied  est  variable  et  pourrait  entraîner  des 
confusions  avec  certaines  formes  de  Pleurotus  ulmarius,  mais  les  lamelles 
décurrentes  et  les  spores  cylindriques  du  P.  ostreatus  devraient  permettre  de  la 
reconnaître  facilement. 

On  a  allégué  qu'il  était  possible  d'obtenir  des  récoltes  successives  du 
champignon  en  arrosant  la  bille  où  il  a  déjà  été  observé. 

PLEUROTUS  SEROTINUS  (Fr.)  Kummer  Comestible 

Fig.  112,  p.  53;  fig.  413,  p.  307 

CHAPEAU  compact,  3-8  cm  de  largeur,  plus  ou  moins  semi -circulaire  dans 
sa  forme  typique,  mais  pouvant  varier  jusqu'à  prendre  la  forme  d'un  rein, 
d'abord  convexe  et  à  marge  enroulée,  puis  un  peu  étalé,  variant  de  fortement 
tomenteux  à  presque  glabre,  gluant-visqueux  à  l'état  humide,  de  couleur 
ohvacé  sale  ou  jaune-vert  à  jaune-brun  ou  rougeâtre  terne,  chair  épaisse, 
blanche,  ferme,  à  saveur  et  odeur  non  caractéristiques,  lamelles  étroitement 
adnées,  présentant  souvent  une  ligne  de  démarcation  très  nette  entre  leur  point 
d'insertion  et  le  début  du  tomentum  sur  le  pied,  minces,  serrées,  effilées  aux 
deux  bouts,  blanchâtres  à  tan  jaunâtre,  pied  plein,  tronqué,  0,5-2  cm  de  lon- 
gueur, jusqu'à  1  cm  d'épaisseur,  latéral,  jaunâtre,  en  continuité  avec  la  pelh- 
cule  du  chapeau  sur  le  dessus,  fortement  tomenteux  au-dessous  ou  ponctué  en 
partie  de  fines  écailles  brun  foncé,  spores  lisses,  blanches,  étroitement  oblon- 
gues,  parfois  courbées,  4-6  x  1-1,5  ^m.  cystides  jusqu'à  28  m  de  longueur, 
environ  12  ^m  de  largeur  au  point  le  plus  large,  s'ef filant  légèrement  vers  le 
sommet  et  beaucoup  vers  la  base,  en  forme  de  sac. 

D'août  à  novembre:  seul  ou,  plus  souvent,  en  touffes  superposées  sur  le 
bois  des  feuillus.  Assez  commun. 

Il  s'apparente  surtout  au  Phyllotopsis  nidulans,  mais  les  tons  verdâtres  ou 
oHve  de  son  chapeau  l'en  distinguent.  En  outre,  ce  dernier  a  une  sporée  rosée. 
Ce  pleurote  est  dit  comestible,  mais  il  semble  plutôt  coriace.  On  le  découvre 
parfois  tard  l'automne. 

111 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


PLEUROTUS   SUBPALMATUS  (Fr.)  Gill. 
Fig.  157.  p.  96 

CHAPEAU  3-7  cm  de  largeur,  charnu,  convexe  à  plan,  carné  ou  rouge 
brique,  glabre,  à  cuticule  gélatineuse  formant  des  réseaux  grossiers  à  la  sur- 
face. CHAIR  rougeâtre,  assez  épaisse,  lamelles  adnées,  serrées,  assez  larges, 
parfois  fourchues,  rosâtres.  pied  1-4  cm  de  longueur,  0,3-0,6  cm  d'épaisseur, 
excentrique,  en  général  courbé,  régulier,  fibrilleux,  rougeâtre.  spores  rosâtres 
en  masse,  subglobuleuses,  échinulées,  5-7  x  4,5-6,5  ^m. 

De  juillet  à  septembre:  seul  ou  en  groupes  sur  les  billes  ou,  à  l'occasion, 
sur  des  arbres  vivants.  Rare. 

Il  n'existe  pas  de  données  sur  la  comestibilité  de  cette  espèce,  mais  elle  est 
si  rare  que  cela  n'a  pas  beaucoup  d'importance.  Il  ne  s'agit  pas  d'un  authen- 
tique Pleurotus.  Ses  spores  épineuses,  rosâtres  et  sa  cuticule  très  particulière, 
gélatineuse  et  réticulée  l'éloignent  d'emblée  des  autres  espèces  du  genre.  Maire 
en  a  fait  le  type  d'un  nouveau  genre  appelé  Rhodotus. 


PLEUROTUS  ULMARIUS  (Fr.)  Kummer  Comestible 

Fig.  187,  p.  118 

CHAPEAU  ferme,  compact,  5-15  cm  de  largeur,  d'abord  convexe  et  à 
marge  enroulée,  puis  presque  plan,  de  forme  variable,  régulière  avec  le  pied 
presque  central  ou  irrégulière  avec  le  pied  fortement  excentrique,  blanc  à 
chamois  terne,  devenant  plus  foncé  avec  l'âge,  avec  parfois  des  nuances  de 
jaune  ou  de  brun  rougeâtre,  humide,  glabre,  chair  épaisse,  blanche,  à  odeur  et 
saveur  douces,  lamelles  sinuées-adnexées,  puis  arrondies  ou  échancrées  au 
pied,  serrées  à  subespacées,  larges,  blanches  ou  blanchâtres,  pied  ferme, 
robuste,  plein,  3-8  cm  de  longueur,  jusqu'à  2  cm  d'épaisseur,  parfois  renflé  à 
la  base,  souvent  recourbé  de  manière  à  placer  le  chapeau  en  position  verticale, 
blanchâtre,  variant  de  glabre  à  fortement  tomenteux.  spores  blanches,  lisses, 
très  ovoïdes  à  subglobuleuses,  5,5-8  x  4,5-6  ^m. 

De  septembre  à  novembre:  seul  ou  en  touffes  sur  le  bois  des  arbres  feuillus 
et  en  particulier  sur  l'orme. 

Selon  Kauffman,  son  chapeau  est  parfois  un  peu  tomenteux.  Chez  les  spé- 
cimens particuhèrement  luxuriants,  sa  surface  se  fendille  à  l'occasion,  ce  qui 
lui  donne  un  aspect  réticulé. 

Ce  grand  champignon  blanc  est  souvent  aperçu  tard  l'automne,  parfois 
haut  perché  sur  un  arbre,  émergeant  d'une  blessure  ou  d'un  moignon  de  bran- 
che. Les  réceptacles  résistent  bien  à  la  pourriture  et  persistent  parfois  après  les 
neiges.  Le  P.  ulmarius  est  comestible  mais  plutôt  coriace,  surtout  chez  les  spé- 
cimens âgés,  et  exige  par  conséquent  une  cuisson  appropriée.  Selon  Singer 
(1951),  le  P.  ulmarius  européen  ne  correspond  pas  à  notre  champignon; 
l'espèce  nord-américaine  serait  en  fait  le  P.  tessulatus  (Bull,  ex  Fr.)  Gill. 

On  observe  beaucoup  de  variations  dans  la  taille  et  la  position  du  pied,  qui 
peut  être  central,  nettement  excentrique  ou  presque  latéral.  Dans  ce  dernier 

112 


CLITOCYBE 


cas,  il  y  a  possibilité  de  confusion  avec  le  P.  ostreatus,  mais  le  mode  d'attache 
des  lamelles  permet  de  les  distinguer,  ou  encore  la  grosseur  et  la  forme  des 
spores,  si  un  microscope  est  disponible.  Une  autre  espèce  décrite  par  Peck  sous 
le  nom  de  Pleurotus  elongatipes  s'écarte  du  P.  ulmarius  par  son  pied  farci  à 
creux  et  ses  spores  plus  petites;  elle  semble  rare  mais  on  l'a  probablement  sou- 
vent confondue  avec  le  P.  ulmarius,  ce  qui  ne  porte  d'ailleurs  pas  à  consé- 
quence du  point  de  vue  gastronomique. 


CLITOCYBE 

Les  espèces  du  genre  Clitocybe  ont  dans  l'ensemble  des  spores  blanches, 
des  lamelles  décurrentes  et  sont  dépourvues  de  volve  et  d'anneau.  Chez  cer- 
taines d'entre  elles,  les  spores  sont  teintées  de  chamois  rosâtre  ou  de  jaunâtre 
pâle  en  tas,  mais  il  n'y  a  pas  vraiment  danger  de  confusion  avec  les  espèces  à 
spores  jaunes.  Le  pied  est  fibreux,  plus  ou  moins  de  la  texture  du  chapeau, 
dont  il  ne  se  sépare  pas  facilement.  Il  s'écarte  par  ce  caractère,  et  aussi  par  le 
mode  d'insertion  des  lamelles,  du  Collybia  qui  a  le  pied  plus  cartilagineux  que 
le  chapeau  et  facilement  séparable  de  celui-ci. 

Il  n'est  pas  toujours  aisé  de  différencier  le  Clitocybe  et  le  Tricholoma.  Le 
principal  critère  est  ici  le  mode  d'insertion  des  lamelles;  elles  sont  typiquement 
décurrentes  à  adnées  dans  le  premier  genre,  et  plus  ou  moins  sinuées  à  émar- 
ginées  ou  adnexées  dans  le  second.  Ce  caractère  peut  toutefois  varier  quelque 
peu  en  fonction  de  l'âge  et  des  particularités  des  spécimens  étudiés,  si  bien  qu'il 
n'est  pas  toujours  facile  de  trancher  la  question. 

Les  autres  genres  voisins  sont  le  Cantharellus,  le  Laccaria,  le  Leuco- 
paxillus  et  VOmphalina.  Le  Cantharellus  se  distingue  par  des  lamelles  four- 
chues, plus  ou  moins  en  forme  de  pHs  et  à  arête  obtuse,  mais  certaines  espèces 
comme  le  Cantharellus  umbonatus  et  le  Clitocybe  aurantiaca  n'en  demeurent 
pas  moins  très  proches  l'une  de  l'autre.  Le  Laccaria  a  des  spores  globuleuses, 
épineuses  et  des  lamelles  cireuses.  Certaines  espèces  du  Leucopaxillus  s'appa- 
rentent au  Clitocybe  par  leur  forme  et  leur  port,  mais  s'en  écartent  par  leurs 
spores  amyloïdes  à  parois  rugueuses.  Enfin,  VOmphalina  comprend  un  groupe 
de  petites  espèces  ombihquées  à  lamelles  décurrentes  et  à  pied  cartilagineux;  la 
taille  du  réceptacle  et  la  texture  du  pied  sont  sans  doute  les  principaux  carac- 
tères qui  les  distinguent  des  clitocybes,  mais  il  semble  presque  impossible  de 
tracer  une  ligne  de  démarcation  stable.  Aucune  espèce  de  ce  genre  n'est  décrite 
dans  le  présent  ouvrage. 

Le  Clitocybe  est  un  genre  assez  étendu.  Bon  nombre  de  ses  représentants, 
en  particulier  les  petites  formes  blanches,  sont  difficiles  à  déterminer.  Nous 
nous  en  tiendrons  ici  à  quelques-unes  des  espèces  les  plus  communes  et  les  plus 
frappantes.  La  plupart  des  clitocybes  semblent  comestibles,  mais  les  données 
définitives  font  défaut  pour  plusieurs  espèces,  et  au  moins  deux  d'entre  elles, 
soit  le  C  illudens  et  le  C.  dealbata,  sont  reconnues  toxiques. 

113 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


Clé 

h;        Lspèce  caractérisée  par  une  toric  odeur  anisée;  chapeau  verdâlre,  bleuâtre  ou 

blanc C.  udora 

1  h       lispèces  sans  odeur  anisée 2 

lu       Chapeau  et  lamelles  jaunes  ou  jaunâtres 3 

Ib       Chapeau  et  lamelles  d'une  autre  couleur 6 

la       Chapeau  glabre;  espèce  croissant  en  touffes  denses C.  illudens 

3b       Chapeau  qui  ne  possède  pas  ces  caractères 4 

4a       Chapeau    profondément    déprimé    à    en    forme    d'entonnoir;    lamelles    sub- 
espacées   C.  ectypoides 

4b       Chapeau  convexe  à  un  peu  déprimé;  lamelles  très  serrées 5 

5a       Chapeau  finement  écailleux;  lamelles  jaunes C.  décora 

5b       Chapeau  fibrilleux  à  subtomenteux;  lamelles  orangées C.  aurantiaca 

6a       Espèces  blanches  ou  blanchâtres 7 

6b       Espèces  d'une  autre  couleur 9 

la       Espèce  croissant  nettement  en  touffes  compactes C.  multiceps 

Ib       Petites  espèces  seules  ou  en  groupes 8 

8a       Chapeau  convexe  ou  un  peu  déprimé,  blanc  grisâtre C.  dealbata 

Sb       Chapeau  profondément  déprimé  à  en  forme  d'entonnoir,  blanc  chamois 

C.  adirondackensis 

9a       Chapeau  et  lamelles  gris C.  cyathiforme 

9b       Chapeau  et  lamelles  d'une  autre  couleur 10 

10a     Chapeau  obtus,  brun  grisâtre;  pied  en  forme  de  massue C.  clavipes 

\0b     Chapeau  profondément  déprimé  à  en  forme  d'entonnoir 11 

1  \a     Chapeau  blanc  chamois,  d'ordinaire  moins  de  5  cm  de  largeur 

C.  adirondackensis 

\\b     Chapeau  tan  rougeâtre  à  blanc  sale  avec  l'âge,  d'habitude  plus  de  5  cm  de 

largeur C.  infundibuliformis 


FiG.  164  à  173:  164,  Clitocybe  illudens;  165,  C.  illudens;  166,  C.  ectypoides;  167,  C.  infundi-  ► 
buliformis;    168,   C.   odora;    169,    Tricholoma  aurantium;    170,  Leucopaxillus  giganteus; 
171,  L.  giganteus;  172,  L.  laterarius;  173,  L.  laterarius. 


114 


115 


FiG.  174,  Pleurotus  candidissimus .        Fie.  175,  Panus  operculatus. 


FiG.  176 à  185:  176,  Thcholoma flavovirens;  177,  T.  Jlavovirens;  178,  T.  irinum;  179,  T.per-^ 
sonatum;  180,  T.  resplendens;  181,  T.  rutilons;  182,  T.  saponaceum;  183,  T.  sejunctum; 
184,  r.  vaccinum;  185,  T.  terreum. 


116 


117 


FiG.  186,  Pleurotus  sapidus.        Fig.  187,  Pleurotus  ulmarius. 


FiG.    188  à   197:    188,  Melanoleuca  alboflavida;   189,  M.   melaleuca;   190,  Hygrophorus^ 
borealis;  191,  H.  cantharellus;  192,  H.  chrysodon;  193,  H.  chrysodon;  194,  H.  conicus; 
195,  H.  flavescens;  196,  H.  marginatus;  197,  //.  miniatus. 


118 


119 


FiG.  199  à  208:  199,  Hygrophorus  nitidus;  200,  H.  nitidus;  201,  //.  olivaceoalbus;  202,  H.  oli-> 
vaceoalbus;  203,  H.  pratensis;  204,  H.  psillacinus;  205,  H.  pudorinus;  206,  H.  speciosus; 
207,  H.  puniceus;  208,  H.  puniceus. 


120 


121 


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122 


CLITOCYBE 


CLITOCYBE  ADIRONDACKENSIS  (Pk.)  Sacc. 
Fig.  198,  p.  120 

CHAPEAU  2-5  cm  de  largeur,  mince,  flexible,  un  peu  en  forme  d'enton- 
noir, avec  le  disque  déprimé  et  la  marge  à  la  fois  élevée  et  infléchie,  d'abord 
blanchâtre  terne,  puis  teinté  de  chamois,  fonçant  parfois  jusqu'au  brun 
chamois  sale,  glabre,  non  hygrophane  mais  ghssant  et  Hsse  à  l'état  humide,  à 
marge  unie,  chair  mince,  blanche,  lamelles  décurrentes,  serrées  à  très  serrées, 
très  étroites,  effilées  à  chaque  bout,  blanchâtres,  pied  2-4  cm  de  longueur, 
environ  0,3  cm  d'épaisseur,  droit,  réguHer  ou  un  peu  renflé  à  la  base,  prui- 
neux,  de  la  couleur  du  chapeau  ou  plus  pâle,  farci,  puis  creux,  spores  Usses, 
blanches,  ovales,  apiculées,  4-6  x  2,5-3,5  /^m. 

D'août  à  octobre:  épars  sur  le  sol  parmi  des  débris. 

Cette  petite  espèce  se  distingue  par  des  couleurs  blafardes,  une  consistance 
flexible  comme  le  caoutchouc  et  un  chapeau  lisse  glissant.  Elle  présente  peu 
d'intérêt  comme  aUment  et  on  ignore  tout  de  sa  comestibihté. 


CLITOCYBE  AURANTIACA  (Fr.)  Studer  Suspect 

Fig.  158,  p.  96 

CHAPEAU  3-8  cm  de  largeur,  charnu,  flexible,  convexe  à  plan,  devenant 
déprimé  à  la  fin,  jaune-orangé  à  orangé  brunâtre,  fibrilleux  à  subtomenteux, 
parfois  presque  hsse,  à  marge  d'abord  involutée,  puis  relevée  et  un  peu  ondu- 
leuse.  CHAIR  molle,  épaisse  au  centre,  mince  à  la  marge,  jaunâtre,  à  odeur  et 
saveur  douces,  lamelles  décurrentes,  très  serrées,  fourchues,  minces,  étroites, 
variant  de  l'orangé  vif  au  saumon,  pied  3-5  cm  de  longueur,  0,6-1,2  cm 
d'épaisseur,  effilé  vers  le  sommet,  finement  tomenteux,  orangé  pâle,  pouvant 
varier  jusqu'au  brunâtre  ou  au  jaunâtre  pâle,  spongieux  à  l'intérieur,  parfois 
creux.  SPORES  blanches,  elhptiques,  lisses,  5-7  x  3-4  ^m. 

De  juillet  à  octobre:  en  groupes  sur  le  sol  ou  sur  le  bois  décomposé  dans 
les  forêts  de  conifères  et  de  feuillus. 

Cette  espèce  a  longtemps  été  appelée  Cantharellus  aurantiacus.  Ses 
lamelles  fourchues  sont  presque  le  seul  caractère  qui  la  rapproche  du  genre 
Cantharellus.  Certains  auteurs  la  considèrent  plus  à  sa  place  dans  le  Clitocybe, 
mais  Singer  (1951)  y  voit  plutôt  un  proche  parent  du  Paxillus  et  la  range,  avec 
une  autre  espèce  dont  l'aire  de  distribution  est  plus  au  sud  dans  le  genre 
Hygroph  oropsis . 

Ses  couleurs  varient  beaucoup,  soit  du  jaune  pâle  ou  du  brun  foncé;  mais 
ses  lamelles  orangées,  très  serrées  et  fourchues  sont  caractéristiques. 

Il  existe  des  témoignages  contradictoires  touchant  la  comestibihté  de  ce 
champignon;  certains  auteurs  le  déclarent  toxique,  et  d'autres  affirment 
l'avoir  consommé  sans  en  être  incommodé.  Singer  (1951)  a  soutenu  que  sa 
comestibihté  était  établie,  mais  comme  un  doute  subsiste,  il  est  recommandé  de 
le  laisser  de  côté  ou  de  faire  preuve  de  prudence  si  on  l'essaie. 

123 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


CLITOCYBE  CLAVIPES  (Pers.  ex  Fr.)  Kummer  Comestible 

hig.  159,  p.  96;  fig.  414,  p.  307 

CHAPEAU  2-7  cm  de  largeur,  charnu,  convexe,  puis  étalé,  souvent  mame- 
lonné d'une  façon  obtuse,  parfois  déprimé  au  centre,  de  couleur  brun  grisâtre 
beige,  lisse  et  glabre,  avec  l'extrémité  de  la  marge  incurvée  pour  une  assez  lon- 
gue période,  chair  blanche,  épaisse  au  centre,  à  odeur  et  saveur  douces. 
LAMELLES  décurrentes,  subespacées,  blanches  ou  jaunâtres,  larges  au  centre, 
mais  effilées  aux  deux  bouts,  pied  robuste,  2-8  cm  de  longueur,  0,5-1  cm 
d'épaisseur  au  sommet,  s'élargissant  près  du  sol  en  une  base  claviforme-bul- 
beuse  de  1-3  cm  d'épaisseur,  même  couleur  que  le  chapeau,  blanc,  un  peu 
spongieux  à  l'intérieur,  spores  lisses,  blanches,  ellipsoïdes,  6-8  x  3,5-5  /^m. 

De  juillet  à  octobre:  en  groupes  ou  parfois  en  touffes  de  deux  ou  trois  spé- 
cimens sur  le  sol  dans  les  bois,  souvent  sous  les  conifères.  Assez  commun. 

Ses  caractères  distinctifs  sont  un  pied  gris-brun  largement  en  forme  de 
massue  et  des  lamelles  subespacées. 

Le  Clitocybe  nebularis  (Fr.)  Kummer  est  une  grande  espèce  gris  sombre  à 
lamelles  très  serrées;  il  semble  plus  commun  sur  la  côte  Ouest  que  dans  l'Est,  et 
les  herborisateurs  de  cette  région  ont  plus  de  chance  de  le  trouver.  Son  chapeau 
peut  atteindre  15  cm  de  diamètre.  Kauffman  le  dit  comestible,  mais  souligne 
que  certains  auteurs  européens  la  considèrent  dangereuse.  L'Herbier  national 
à  Ottawa  n'en  compte  aucun  spécimen  récolté  dans  l'est  du  Canada. 


CLITOCYBE  CYATHIFORMIS  (Bull,  ex  Fr.)  Kummer 

CHAPEAU  2-5  cm  de  largeur,  d'abord  convexe,  puis  ombiliqué-déprimé  à 
en  forme  d'entonnoir,  brun  fuligineux  à  l'état  humide  mais  devenant  plus 
grisâtre  en  séchant,  hygrophane,  glabre  ou  recouvert  de  fibrilles  innées,  à 
marge  unie  et  enroulée,  chair  mince,  grisâtre,  plutôt  aqueuse,  à  saveur  douce. 
LAMELLES  décurrcntcs,  étroites,  serrées  à  subespacées,  de  couleur  brun  grisâtre. 
pied  2-5  cm  de  longueur,  0,3-0,6  cm  d'épaisseur,  régulier  ou  s'effilant  vers  le 
haut,  brunâtre  ou  grisâtre,  fibrilleux,  tomenteux  à  la  base,  spongieux-farci. 
spores  lisses,  blanches,  eUiptiques-ovées,  7,5-10,5  x  5,0-6,5  ^m. 

En  août  et  septembre:  seul  ou  en  groupes  sur  le  bois  décomposé. 

Ce  champignon  se  reconnaît  surtout  à  ses  lamelles  grises.  Il  importe  toute- 
fois de  faire  déposer  une  sporée  si  on  veut  le  déterminer  avec  certitude.  Le 
Clitopilus  noveboracensis  Pk.  n'est  pas  sans  lui  ressembler  quelque  peu,  sauf 
qu'il  a  des  spores  roses,  une  odeur  de  farine  et  un  goût  acre.  À  noter  que  les 
spores  du  C  cyathiformis  sont  amyloïdes,  ce  qui  a  incité  Singer  à  le  retirer  du 
Clitocybe  pour  le  placer  dans  le  genre  Cantharellula  avec  le  Cantharellus 
umbonatus  et  le  Clitocybe  ectypoides. 

124 


CLITOCYBE 


CLITOCYBE  DEALBATA  (Sow.  ex  Fr.)  Kummer  Vénéneux 

Fig.  210  et  211,  p.  122 

CHAPEAU  1-4  cm  de  largeur,  rarement  plus,  mince,  hygrophane,  convexe, 
obtus,  puis  étalé  et  parfois  déprimé,  blafard,  blanchâtre  par  temps  sec,  brun 
grisâtre  pâle  à  l'état  humide,  hsse,  glabre,  à  marge  incurvée  et  tendant  à  le 
demeurer,  chair  mince,  blanchâtre,  sans  odeur  et  à  saveur  douce  ou  un  peu 
astringente,  lamelles  adnées-décurrentes,  assez  serrées,  étroites,  effilées  à 
chaque  bout,  blanchâtres  ou  blafardes,  pied  court,  2-4  cm  de  longueur, 
environ  0,3  cm  d'épaisseur,  parfois  excentrique,  régulier  ou  presque,  droit  ou 
courbé,  tenace,  subfibrilleux,  pruineux,  de  la  couleur  du  chapeau,  plein. 
SPORES  Hsses,  blanches,  ellipsoïdes,  4-5  x  2,5-3  ^m. 

D'août  à  octobre:  seul  ou  épars  dans  les  pelouses  et  les  endroits  herbeux. 

Ce  petit  champignon  toxique  représente  un  danger  du  fait  qu'il  pousse 
dans  le  même  habitat  que  le  Marasmius  oreades  qui,  lui,  est  comestible.  Le 
chapeau  est  de  couleur  assez  comparable  chez  les  deux  espèces,  quoique  plus 
blanc  chez  le  Clytocybe,  mais  un  coup  d'œil  aux  lamelles  suffit  à  les  distinguer. 

Le  Clitocybe  morbifera  Pk.  et  le  C.  sudorifica  Pk.  semblent  bien  être  des 
synonymes  du  C.  dealbata.  Le  C.  rivulosa  (Fr.)  Kummer  est  de  couleur  plus 
rosâtre,  mais  lui  est  étroitement  apparenté;  on  le  dit  également  vénéneux. 


CLITOCYBE  DECORA  (Fr.)  Gillet  Comestible 

Fig.  160,  p.  96 

CHAPEAU  2-6  cm  de  largeur,  convexe  au  début,  puis  étalé  et  enfin  plan  ou 
déprimé  au  centre,  à  surface  humide,  jaune  à  ocre  ou  ocre  brunâtre,  avec  par- 
fois une  nuance  d'olive,  orné  de  minuscules  écailles  fibrilleuses,  grises  au  brun 
foncé,  qui  sont  plus  concentrées  sur  le  disque,  à  marge  mince,  incurvée  et 
tomenteuse.  chair  assez  mince,  ferme,  jaune,  à  odeur  et  saveur  douces. 
LAMELLES  le  plus  souvcnt  décurreutcs  par  un  étroit  filet,  parfois  à  peine  adnées 
ou  adnexées,  sécédentes,  serrées,  moyennement  larges  sauf  pour  la  partie 
décurrente,  jaunes,  souvent  d'inégale  longueur,  pied  4-6  cm  de  longueur, 
0,3-0,9  cm  d'épaisseur,  subrégulier,  jaune,  subglabre  à  légèrement  fibrilleux- 
écailleux,  s'évidant.  spores  Hsses,  blanches,  largement  ovales,  6-7,5  x  4-5  ^m. 

De  juin  à  octobre:  seul,  en  petites  touffes  ou  en  groupes  sur  les  conifères 
en  décomposition. 

Le  mode  d'insertion  des  lamelles  n'est  pas  typique  du  genre  Clitocybe,  et 
leur  couleur  pourrait  nous  orienter  du  côté  du  Flammula.  Il  importe  de  faire 
déposer  une  sporée. 

Cette  espèce  s'apparente  étroitement  au  Tricholoma  rutilons  (Fr.) 
Kummer;  Quélet  l'a  baptisée  Tricholoma  décorum.  Pour  sa  part.  Singer  place 
ces  deux  espèces  dans  un  nouveau  genre:  le  Tricholomopsis. 

125 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


CLITOCYBE  ECTYPOIDES  Pk. 

\\g.  166,  p.  115 

CHAPEAU  2-5  cm  de  largeur,  assez  mince,  très  ombiliqué,  presque  en 
forme  d'entonnoir,  aqueux,  gris  chamois  à  jaune  chamois,  orné  de  fibrilles 
brunes  ou  brun  foncé  et,  en  général,  légèrement  ponctué  de  fines  écailles 
foncées,  à  marge  unie,  chair  assez  mince,  teintée  de  la  couleur  du  chapeau. 
LAMELLES  décurrcntcs,  parfois  fourchues,  subespacées,  étroites,  effilées  à 
chaque  bout,  jaunâtres,  pied  2-5  cm  de  longueur,  environ  0,3  cm  d'épaisseur, 
régulier  ou  s'effilant  légèrement  vers  le  haut  ou  vers  le  bas,  de  la  couleur  du 
chapeau  ou  plus  pâle,  fortement  tomenteux  à  la  base,  devenant  subglabre  vers 
le  haut,  plein  à  l'état  jeune,  mais  souvent  évidé  par  les  larves,  spores  lisses, 
blanches,  ellipsoïdes,  7-9  x  4-5  /um. 

De  juillet  à  septembre:  en  groupes  ou  en  petites  touffes  sur  le  bois  en 
décomposition. 

Ses  lamelles  fourchues  subespacées  rapprochent  cette  espèce  du  Cantha- 
rellus.  Ses  spores  sont  amyloïdes,  et  Singer  l'a  rangée  avec  le  Cantharellus 
umbonatus  dans  le  genre  Cantharellula.  La  présence  de  fines  écailles  foncées 
au  centre  du  chapeau  constituent  un  bon  trait  distinctif. 


CLITOCYBE  ILLUDENS  Schw.  Vénéneux 

Fig.  164  et  165,  p.  115 

Clitocybe  lumineux 

CHAPEAU  5-11  cm  de  largeur  (jusqu'à  20  cm  dans  certains  cas),  parfois 
irrégulièrement  lobé  dans  les  touffes  denses,  d'abord  un  peu  convexe  avec  le 
disque  mamelonné  et  la  marge  enroulée,  puis  étalé-convexe  et  déprimé  au 
centre,  le  mamelon  persistant  quelquefois  au  fond  de  la  dépression,  de  couleur 
jaune-orangé  vif,  lisse,  humide  au  début,  puis  sec,  plus  ou  moins  vergeté  de 
fibrilles  innées,  à  pellicule  séparable  et  assez  tenace,  à  marge  élevée  et  ondulée 
avec  l'âge,  mais  toujours  incurvée  à  l'extrémité,  chair  très  mince,  sauf  au 
centre,  fibreuse-moelleuse,  teintée  d'orangé,  devenant  blanchâtre  en  séchant, 
en  continuité  avec  le  pied,  à  odeur  forte,  douceâtre  et  agréable,  lamelles  lon- 
guement mais  inégalement  décurrentes,  serrées,  relativement  étroites  pour  un 
aussi  gros  champignon,  effilées  à  chaque  bout,  parfois  fourchues,  cassantes, 
d'un  jaune-orangé  plus  vif  ou  plus  pâle  que  le  chapeau,  phosphorescentes  à 
l'obscurité,  pied  robuste,  tenace,  8-20  cm  de  longueur,  1-2  cm  d'épaisseur, 
s'effilant  vers  le  bas,  souvent  tordu  et  contourné,  central  ou  un  peu  excen- 
trique, plein,  à  surface  lisse  et  sèche  recouverte  d'une  fine  pruine  blanche  au 
début,  fibrilleux,  teinté  de  jaune-orangé,  spores  blanc  crème,  lisses,  globu- 
leuses, 4-5  ^m. 

De  juillet  à  septembre:  en  touffes  denses  à  la  base  des  vieilles  souches, 
émergeant  parfois  du  bois  enfoui. 

126 


CLITOCYBE 


Ce  champignon  est  surtout  remarquable  par  sa  phosphorescence.  Il  n'est 
apparemment  pas  commun  au  Canada,  mais  ses  immenses  touffes  aux  cou- 
leurs vives,  qui  peuvent  comprendre  jusqu'à  100  réceptacles,  ne  passent  pas 
inaperçues.  Son  odeur  varie  sans  doute  puisque  certains  auteurs  la  donnent 
pour  désagréable. 

On  le  confond  parfois  avec  V Armillaria  mellea  ou  le  Cantharellus 
cibarius.  Il  se  distingue  du  premier  par  ses  couleurs  nettement  plus  vives  et 
l'absence  d'anneau,  et  du  second  par  ses  lamelles  étroites  et  très  serrées  et  son 
mode  de  croissance  en  touffes  denses.  En  outre,  ni  l'un  ni  l'autre  n'est  phos- 
phorescent, mais  comme  ce  caractère  peut  disparaître  chez  les  vieux  spécimens 
sèches,  on  ne  peut  s'y  fier  entièrement. 

Ce  champignon  n'est  pas  réputé  mortel,  mais  son  ingestion  peut  causer 
certainement  chez  la  plupart  des  gens  des  troubles  plus  ou  moins  graves.  On  dit 
que  sa  saveur  est  agréable,  mais  ce  n'est  pas  un  critère  en  matière  de  toxicité. 


CLITOCYBE  INFUNDIBULIFORMIS  (Schaeff.  ex  Fr.)  Quel.  Comestible 
Fig.  167,  p.  115 

CHAPEAU  4-7  cm  de  largeur,  d'abord  convexe  et  presque  mamelonné,  puis 
déprimé  au  centre  et  enfin  en  forme  d'entonnoir,  tan  rougeâtre,  pâlissant, 
finement  soyeux,  à  marge  mince,  chair  blanche,  mince  à  la  marge,  plus 
épaisse  au  centre,  à  odeur  et  saveur  non  caractéristiques,  lamelles  décur- 
rentes,  serrées,  peu  larges,  effilées  à  chaque  bout,  minces,  blanchâtres,  pied 
4-8  cm  de  longueur,  0,3-0,6  cm  d'épaisseur,  souvent  un  peu  renflé  à  la  base, 
presque  réguher  ailleurs,  cotonneux  à  la  base,  glabre  vers  le  sommet,  même 
couleur  que  le  chapeau  ou  blafard,  spores  lisses,  blanches,  ovoïdes  à 
ellipsoïdes  ou  légèrement  en  forme  de  poire,  obliquement  apiculées,  5-8  x 
3-4  p/m,  entremêlées  de  nombreuses  spores  immatures. 

De  juillet  à  octobre:  seul  ou  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois.  Assez 
commun. 

Il  s'agit  de  l'espèce  type  du  genre,  et  elle  illustre  bien  ses  caractéristiques. 
Assez  commune,  elle  fructifie  pendant  une  longue  période.  Ses  couleurs 
peuvent  s'estomper  pour  laisser  le  champignon  presque  blanc.  Le  C  gibba 
(Fr.)  Kummer  est  probablement  le  nom  qui  convient  à  cette  espèce. 

CLITOCYBE  MULTICEPS  Pk.  Comestible 

Fig.  209,  p.  122 

CHAPEAU  3-8  cm  de  largeur  ou  plus,  convexe,  parfois  irréguHer  dans  les 
touffes  denses,  blanchâtre,  souvent  teinté  de  gris  ou  de  chamois,  humide, 
glabre,  à  marge  mince,  chair  blanche,  épaisse  au  centre,  lamelles  adnées  à 
brièvement  décurrentes  ou  un  peu  sinuées,  serrées,  moyennement  larges  au 
centre,  rétrécies  à  chaque  bout,  blanchâtres,  pied  5-13  cm  de  longueur, 
0,6-1,2  cm  d'épaisseur,  robuste,  presque  régulier  ou  s'effilant  légèrement  vers 

127 


CHAMPIGNONS  COMESTIlil  I  S  I  T  VÉNÉNEUX  m    (  WADA 


le  haut,  pruineux  au  sommet,  subglabre  à  fibrilieux-écailleux  ailleurs,  blan- 
châtre, plein,  central  ou  un  peu  excentrique  dans  les  touffes  denses,  spores 
lisses,  blanches,  globuleuses,  5-7  ^m  de  diamètre. 

De  juillet  à  octobre:  en  touffes  parfois  très  denses  sur  le  sol  dans  les 
endroits  herbeux  ou  les  bois  clairs. 

Kauffman  donne  ce  champignon  pour  comestible  mais  sans  le  recom- 
mander particulièrement.  Giissow  et  Odell  le  jugent  plutôt  insipide  eux  aussi. 

Le  Clitocybe  carii/aginea  Bres.  a  un  port  assez  semblable,  mais  il  est  de 
couleur  plus  foncée,  gris  à  brun,  et  sa  cuticule  est  cartilagineuse. 


CLITOCYBE  ODORA  (Bull,  ex  Fr.)  Kummer  Comestible 

Fig.  168,  p.  115 

CHAPEAU  3-8  cm  de  largeur,  convexe  au  début,  avec  la  marge  incurvée, 
puis  étalé,  de  couleur  variable,  vert  bleuâtre  ou  vert  grisâtre  à  blanchâtre, 
teinté  de  vert  ou  sans  aucune  nuance  de  vert,  lisse  et  glabre,  chair  blanche, 
mince  vers  la  marge,  à  odeur  douce  et  parfumée,  mais  parfois  faible,  lamelles 
largement  adnées  à  subdécurrentes  ou  peu  décurrentes,  serrées,  moyennement 
larges,  blanches  à  jaune  crème  ou  teintées  de  vert,  pied  3-8  cm  de  longueur, 
0,3-0,6  cm  d'épaisseur,  régulier  ou  légèrement  renflé  à  la  base,  blanchâtre  à 
blafard,  de  la  couleur  du  chapeau,  pruineux  vers  le  haut,  laineux  à  la  base, 
s'évidant.  spores  lisses,  blanches,  ovales,  6-8  x  4-5  ^m. 

De  juillet  à  octobre:  seul  ou  en  touffes  de  deux  ou  trois  spécimens,  sur  le 
sol  des  bois,  souvent  attaché  à  des  feuilles  et  à  des  débris. 

Cette  espèce  se  reconnaît  à  sa  forte  odeur  anisée  et  à  ses  couleurs  verdâtres 
qui  peuvent  toutefois  s'estomper,  laissant  le  réceptacle  entièrement  blanc.  Le 
C.  fragrans  (Sow.  ex  Fr.)  Kummer  a  une  odeur  analogue,  mais  il  est  plus  petit 
et  plus  mince. 


LEUCOPAXILLUS 

Le  Leucopaxillus  est  un  genre  assez  difficile  à  définir  à  l'aide  de  caractères 
macroscopiques  facilement  reconnaissables  par  le  mycologue  amateur,  mais  il 
est  en  revanche  facile  à  déterminer  au  microscope.  Il  comprend  des  espèces  res- 
semblant aux  Clitocybe  ou  aux  Tricholoma,  mais  caractérisées  par  des  spores  à 
parois  rugueuses  qui  bleuissent  au  contact  de  l'iode.  Le  réceptacle  est  la  plu- 
part du  temps  blanchâtre  ou  de  couleur  terne,  avec  un  pied  charnu  et  un 
chapeau  de  taille  moyenne  à  grande.  Les  lamelles  vont  de  décurrentes  à 
sinuées.  Sans  le  secours  d'un  microscope,  le  débutant  aura  quelque  difficulté  à 
le  reconnaître  d'emblée  et  sera  porté  à  chercher  du  côté  du  Clitocybe  ou  du 
Tricholoma. 

Singer  et  Smith  (1943)  ont  publié  une  monographie  sur  le  genre  et  dis- 
tingué 12  espèces.  Certaines  d'entre  elles  étaient  antérieurement  connues  sous 

128 


LEUCOPAXILLUS 


d'autres  noms,  tels  que  le  Clitocybe  gigantea  (Fr.)  Quel.,  le  Tricholoma 
laterarium  (Pk.)  Sacc,  le  T.  tricolor  Peck,  le  Clitocybe  albissima  (Peck)  Sacc. 
et  certaines  de  ses  variétés,  le  C.  piceina  Peck,  le  C.  subhirta  Peck  et  le 
Tricholoma  lentum  (Post  in  Romell)  Sacc. 


LEUCOPAXILLUS  ALBISSIMUS  (Pk.)  Sing. 

var.  PICEINUS  (Peck)  Singer  et  Smith  Comestible 

Fig.  222,  p.  141 

CHAPEAU  5-10  cm  de  largeur,  parfois  plus,  convexe,  puis  plan  ou  presque, 
sec,  glabre  à  un  peu  fibrilleux,  surtout  vers  la  marge,  de  couleur  blanchâtre  à 
crème,  ou  tan  pâle  sur  le  disque,  à  marge  enroulée  au  début,  parfois  irréguHère 
et  costulée.  chair  blanche,  ferme,  assez  épaisse,  à  saveur  amére  et  désagréable 
et  à  odeur  déplaisante,  lamelles  un  peu  décurrentes  avec  des  lignes  anastomo- 
sées au  sommet  du  pied,  étroites,  serrées  à  subespacées,  d'abord  blanchâtres, 
puis  jaunâtres  dans  la  vieillesse,  se  séparant  facilement  de  la  chair,  pied  3-8  cm 
de  longueur,  0,5-3  cm  d'épaisseur,  d'abord  bulbeux  et  effilé  vers  le  haut,  puis 
s'allongeant  pour  devenir  presque  régulier,  blanc  ou  teinté  de  chamois,  glabre 
ou  fibrilleux  à  hispide  vers  le  bas,  plein,  spores  blanches,  ellipsoïdes, 
rugueuses,  amyloïdes,  5,5-8  x  4,5-5  ^m. 

D'août  à  octobre:  seul  ou  en  groupes  sur  le  tapis  d'aiguilles  des  bois  de 
conifères. 

Cette  variété  se  distingue  par  une  saveur  amère,  des  lignes  anastomosées 
au  sommet  du  pied,  et  l'apparition  de  tons  jaunâtres  sur  le  réceptacle.  Le  L. 
albissimus  var.  albissimus  est  blanc  pur.  Cette  espèce  peut  persister  longtemps 
avant  de  se  décomposer.  Elle  est  réputée  comestible  malgré  son  amertume. 

LEUCOPAXILLUS  GIGANTEUS  (Fr.)  Sing.  Comestible 

Fig.  170  et  171,  p.  115 

CHAPEAU  10-30  cm  ou  plus  de  largeur,  d'abord  convexe  à  plan,  puis 
déprimé  et  enfin  en  forme  d'entonnoir,  sec  ou  un  peu  humide,  glabre  à  un  peu 
pubescent  à  la  marge,  de  couleur  blanchâtre  à  chamois  ou  tan,  à  marge 
d'abord  enroulée,  puis  étalée  et  costulée,  parfois  incisée,  chair  blanche  ou 
blanchâtre,  épaisse,  ferme  au  début,  mais  plus  molle  à  la  maturation,  à  saveur 
douce.  LAMELLES  un  peu  décurrentes,  très  serrées,  d'abord  blanchâtres,  deve- 
nant plus  foncées  avec  l'âge,  étroites  à  moyennement  larges,  séparables  de  la 
chair,  pied  2-8  cm  de  longueur,  2-5  cm  d'épaisseur,  court,  robuste,  renflé  à  la 
base,  glabre,  blanc  ou  de  la  couleur  du  chapeau,  plein,  spores  blanches, 
ellipsoïdes,  presque  lisses,  un  peu  amyloïdes,  5,5-8  x  3-5,5  jum. 

D'août  à  octobre:  seul  ou  en  petits  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois  ou  les 
endroits  découverts. 

Ce  champignon  aux  proportions  parfois  étonnantes  se  distingue  par  sa 
couleur,  ses  lamelles  très  serrées  et  son  pied  massif. 

129 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


Le  L.  tricolor  (Pk.)  Kiihner  atteint  aussi  une  taille  considérable,  dépassant 
parfois  30  cm  de  diamètre;  sa  couleur  varie  de  jaunâtre  à  tan  pâle,  et  il  se 
caractérise  par  un  chapeau  sec  et  mat,  parfois  plus  ou  moins  feutré-fibrilleux, 
à  marge  légèrement  moins  costulée  ou  cannelée.  Ses  lamelles  varient  de  serrées 
à  très  serrées  et  se  séparent  facilement  du  chapeau;  leur  couleur  va  du  blan- 
châtre au  jaunâtre  à  l'état  frais,  mais  devient  vineuse  ou  violacée  sur  les  spéci- 
mens séchés.  On  ignore  tout  de  la  comestibilité  de  ce  champignon,  qui  a  été 
baptisé  Clitocybe  maxima  par  Kauffman. 


LEUCOPAXILLUS  LATERARIUS  (Peck)  Singer  et  Smith   Non  comestible 
Fig.  172  et  173,  p.  115 

CHAPEAU  5-10  cm  de  largeur  ou  plus,  convexe  à  plan,  parfois  mamelonné, 
sec,  un  peu  fibrilleux  à  furfuracé,  blanc  ou  un  peu  rosâtre,  parfois  jaunâtre  sur 
le  disque,  à  marge  enroulée  et  un  peu  costulée.  chair  blanche,  épaisse,  ferme, 
à  saveur  très  amère,  et  à  odeur  de  farine  plus  ou  moins  désagréable,  lamelles 
adnées  à  sinuées,  décurrentes  en  filet,  étroites,  très  serrées,  blanches  ou  crème 
pâle.  PIED  4-10  cm  de  longueur,  0,5-2  cm  d'épaisseur,  presque  régulier  ou 
renflé  à  la  base,  blanc,  d'abord  pruineux  à  finement  tomenteux,  puis  fibril- 
leux, plein.  SPORES  blanches,  subglobuleuses  à  globuleuses,  un  peu  rugueuses, 
amyloïdes,  3,5-5,5  x  3,5-4,5  jum. 

De  juin  à  octobre:  en  groupes  à  subcespiteux  sur  le  sol  dans  les  bois  de 
feuillus. 

Cette  espèce  se  reconnaît  à  son  goût  amer,  à  ses  lamelles  étroites  et  serrées, 
non  anastomosées,  et  à  sa  marge  striée  ou  costulée.  Elle  est  assez  commune  et 
attire  l'attention  à  cause  de  sa  taille,  mais  son  goût  est  très  désagréable. 


TRICHOLOMA 

Ce  vaste  genre  est  souvent  difficile  à  déterminer.  Les  tricholomes  sont  en 
général  d'assez  grande  taille  et  poussent  sur  le  sol,  souvent  tard  dans  la  saison. 
Ils  se  caractérisent  par  des  spores  blanches,  un  pied  charnu,  des  lamelles 
adnexées  à  sinuées,  souvent  échancrées  près  du  pied,  et  enfin  par  l'absence  de 
volve  et  d'anneau.  Le  type  du  genre  est  le  T.  flavovirens  (Fr.)  Lundell.  Cer- 
taines des  espèces  incluses  ici,  comme  le  T.  personatum  et  le  T.  irinum,  ont  une 
sporée  crème  à  rosâtre  sale,  et  la  plupart  des  auteurs  les  placent  maintenant 
dans  le  genre  Lepista. 

Seules  les  espèces  les  plus  communes  et  les  plus  facilement  reconnaissables 
sont  étudiées  ici.  Bon  nombre  de  tricholomes  sont  comestibles  et  même  très 
estimés;  cependant,  certains  d'entre  eux  ont  une  saveur  désagréable  et  quel- 
ques espèces  sont  réputées  vénéneuses.  Il  convient  donc  de  s'en  tenir  à  celles 
qu'on  peut  déterminer  avec  certitude  et  qui  sont  reconnues  comestibles. 

130 


TRICHOLOMA 


Clé 

\a       Chapeau  visqueux 2 

\b       Chapeau  non  visqueux 6 

2a       Espèce  blanche '.T.  resplendens 

2b       Espèces  d'une  autre  couleur 3 

2)0       Chapeau  jaune  ou  jaunâtre 4 

3)b       Chapeau  dépourvu  de  jaune 5 

Aa       Lamelles  jaunes;  chapeau  jaunâtre,  d'ordinaire  rougeâtre  sur  le  disque 

T.  flavovirens 

Ab  Lamelles  blanches;  chapeau  jaunâtre,  avec  des  fibrilles  noires  inées  T.  sejunctum 

5a       Pied  orné  d'écaillés  orangé  rougeâtre T.  aurantium 

5b       Pied  lisse  ou  finement  fibrilleux T.  pessundatum 

6a       Lamelles  jaunes;  chapeau  tomenteux-écailleux,  rouge  violacé T.  rutilans 

6b       Lamelles  blanches  ou  se  tachant  de  rougeâtre 7 

la  Lamelles  tachées  de  rougeâtre;   chapeau  fibrilleux-écailleux,  brun  rougeâtre 

foncé T.  vaccinum 

Ib       Lamelles  non  tachées  de  rougeâtre 8 

8û?       Chapeau  gris,  surmonté  d'un  mamelon  saillant,  aigu T.  subacutum 

Sb       Chapeau  non  mamelonné 9 

9a       Chapeau  fibrilleux  à  écailleux,  gris T.  terreum 

9b       Chapeau  glabre 10 

lOa  Sporée  blanche;  chapeau  gris  pâle,  d'habitude  teinté  d'olive;  chair  virant  au 

rosâtre,  à  saveur  désagréable,  savonneuse T.  saponaceum 

\0b     Sporée  crème  à  rosâtre  sale 11 

1  \a  Chapeau  et  lamelles  plus  ou  moins  teintés  de  bleu  ou  de  lavande  . .  T.  personatum 

1  \b     Chapeau  blanchâtre  à  chamois,  sans  ton  de  bleu  ni  de  lavande T.  irinum 


TRICHOLOMA  AURANTIA  (Schaeff.  ex  Fr.)  Ricken 
Fig.  169,  p.  115 

CHAPEAU  3-8  cm  de  largeur,  convexe,  puis  étalé,  un  peu  mamelonné,  aux 
couleurs  assez  vives,  ochracé  rougeâtre  à  rouge  orangé,  visqueux,  vite  recou- 
vert d'écaillés  apprimées,  à  marge  d'abord  enroulée,  floconneuse  et  glutineuse. 
CHAIR  blanche,  épaisse  au  centre,  mince  à  la  marge,  à  odeur  de  farine. 
LAMELLES  adncxécs,  serrées,  blanches,  se  tachant  de  brun  rouille,  parfois  four- 
chues. PIED  4-6  cm  de  longueur,  0,6-1,2  cm  d'épaisseur,  régulier  ou  s'effilant 
vers  le  bas,  plus  ou  moins  recouvert  d'écaillés,  de  la  couleur  du  chapeau 
jusqu'à  une  zone  annulaire  peu  distincte,  blanc  au  sommet  et  entre  les  écailles, 
plein.  SPORES  blanches,  très  ellipsoïdes  à  ovoïdes,  4,5-6  x  3-4  /um. 

D'août  à  octobre:  généralement  en  groupes  sur  le  sol. 

Vu  le  semblant  d'anneau  qui  orne  le  pied  de  cette  espèce,  on  pourrait  être 
tenté  de  la  chercher  du  côté  de  VArmillaria.  Certains  auteurs  l'ont  effective- 
ment classée  dans  ce  genre.  Toutefois,  l'examen  au  microscope  de  la  trame  des 
lamelles  montre  qu'elle  est  plus  étroitement  apparentée  au  Tricholoma.  Ses 
principaux  traits  distinctifs  sont  des  couleurs  vives,  des  écailles  sur  le  pied,  un 

131 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


chapeau  visqueux  et  des  lamelles  tachées  de  brunâtre.  On  ignore  tout  de  sa 
comestibilité. 

TRICHOLOMA   FLAVOVIRENS  (Fr.)  Lund.  Comestible 

Fig.  176  et  177,  p.  117 

CHAPEAU  5-10  cm  de  largeur,  compact,  charnu,  convexe,  s'étalant,  par- 
fois obtus  sur  le  disque,  jaune  pâle  à  jaune  vif,  en  général  taché  de  brunâtre  ou 
de  rougeâtre  au  centre,  visqueux,  glabre  ou  un  peu  écailleux  sur  le  disque,  à 
marge  d'abord  incurvée,  chair  blanche  ou  teintée  de  jaune,  à  odeur  non  carac- 
téristique et  à  saveur  légèrement  désagréable,  lamelles  libres  ou  presque, 
arrondies  au  pied,  assez  larges,  serrées  à  très  serrées,  de  couleur  jaune  soufre. 
PIED  robuste,  3-6  cm  de  longueur,  0,5-2  cm  d'épaisseur,  régulier  ou  un  peu 
renflé  à  la  base,  jaune  pâle  ou  blanc,  plein,  lisse  ou  un  peu  écailleux.  spores 
lisses,  blanches,  ellipsoïdes,  6-7  x  4-4,5  ^m. 

En  septembre  et  octobre:  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois  de  conifères. 

Ce  champignon  est  mieux  connu  sous  le  nom  de  Tricholoma  équestre  (Fr.) 
Kummer,  mais  son  vrai  nom,  selon  le  Code  international  de  nomenclature 
botanique,  est  T.  flavovirens.  Il  est  surtout  remarquable  par  la  couleur  jaune 
vif  de  son  chapeau  et  de  ses  lamelles.  Une  possibilité  de  confusion  existe  avec  le 
T.  sejunctum,  qui  toutefois  affiche  d'ordinaire  des  lignes  rayonnantes  plus 
foncées  sur  le  chapeau.  Le  T.  flavovirens  a  plutôt  tendance  à  se  tacher  de  rouge 
ou  de  brunâtre  sur  le  disque  et  est  d'habitude  plus  robuste.  Les  lamelles  du  T. 
sejunctum  sont  le  plus  souvent  blanches  ou  blanchâtres,  mais  elles  peuvent 
aussi  comporter  des  tons  de  jaune.  Le  T.  sulphureum  (Fr.)  Kummer  est  jaune 
aussi,  mais  non  visqueux,  et  il  dégage  une  odeur  désagréable  rappelant  le 
goudron. 

TRICHOLOMA  IRINUM  (Fr.)  Kummer  Comestible 

Fig.  178,  p.  117 

CHAPEAU  4-15  cm  de  largeur,  charnu,  d'abord  convexe,  puis  étalé  et  plan, 
glabre,  non  visqueux,  alutacé  pâle,  teinté  de  carné  ou  presque  blanc,  à  marge 
enroulée  au  début,  puis  étalée,  chair  épaisse,  ferme,  blanchâtre,  à  saveur 
douce.  LAMELLES  sinuécs  à  adnexées,  très  serrées,  blanchâtres  ou  presque  de  la 
couleur  du  chapeau,  pied  2-5  cm  de  longueur,  0,5-2  cm  d'épaisseur,  régulier 
ou  bulbeux,  fibrilleux-strié,  blanchâtre,  plein,  spores  ellipsoïdes,  lisses  ou, 
dans  certains  cas,  finement  rugueuses,  crème  pâle  en  masse,  7-9  x  3,5-4,5  ^m. 

En  septembre  et  octobre:  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois  ou  les 
clairières. 

L'aspect  général  et  le  port  de  ce  champignon  rappellent  le  T.  personatum, 
sauf  qu'il  est  entièrement  dépourvu  de  tons  violets  ou  lilas.  Selon  Singer,  le 
véritable  T.  irinum  posséderait  des  spores  blanches  et  lisses;  mais  l'espèce 
présentée  ici  correspond  sans  l'ombre  d'un  doute  à  celle  décrite  et  illustrée  sous 
ce  nom  par  Lange  et  d'autres  auteurs  européens.  Les  spores  semblent  lisses  à 

132 


TRICHOLOMA 


des  grossissements  ordinaires,  mais  lorsqu'on  utilise  un  objectif  à  immersion, 
certaines  d'entre  elles  apparaissent  finement  rugueuses. 

Le  T.  irinum  forme  parfois  de  grands  cercles  de  fée  dans  les  bois.  J'en  ai 
observé  pour  ma  part  de  6,  de  8  et  même,  dans  un  cas,  de  27  m  de  diamètre, 
renfermant  des  centaines  de  réceptacles  disposés  en  cercles  presque  parfaits. 
Lorsqu'un  arbre  fait  obstacle  à  sa  croissance,  le  mycélium  se  scinde,  le  con- 
tourne de  part  et  d'autre  et  se  réunit  de  nouveau  de  l'autre  côté. 

TRICHOLOMA  PERSONATUM  (Fr.  ex  Fr.)  Kummer  Comestible 

Fig.  179,  p.  117 

CHAPEAU  5-13  cm  de  largeur,  parfois  plus,  d'abord  très  convexe,  puis 
plan  ou  un  peu  mamelonné,  glabre,  humide,  devenant  subvisqueux  et  imbibé 
par  temps  humide,  grisâtre  à  brunâtre,  plus  ou  moins  teinté  de  lilas,  pâlissant 
au  chamois  ou  blanchâtre,  la  marge  d'abord  enroulée,  pruineuse  puis  étalée  et 
souvent  ondulante  et  irrégulière,  chair  blanchâtre,  à  reflets  lavande,  devenant 
imbibée  par  temps  humide,  à  saveur  douce,  lamelles  sinuées  à  adnexées, 
serrées  à  très  serrées,  assez  larges,  d'abord  bleues,  puis  chamois  Hlas  à  chamois 
grisâtre  avec  en  général  des  reflets  lilas,  entremêlées  de  deux  ou  trois  rangées  de 
lamellules.  pied  3-8  cm  de  longueur,  1-3  cm  d'épaisseur,  réguHer  ou  souvent 
un  peu  bulbeux  à  la  base,  plein,  lilas  pâle  ou  bleuâtre,  puis  blanchâtre  blafard 
en  pâlissant,  fibrilleux-pruineux  au  début,  glabre  par  la  suite,  parfois  strié. 
SPORES  eUiptiques,  finement  rugueuses,  de  couleur  carné  sale  pâle,  7-8  x 
4-5  jAin. 

En  septembre  et  octobre:  seul,  en  groupes  ou  en  petites  touffes  sur  le  sol, 
souvent  sous  de  vieilles  feuilles  ou  encore  sur  de  la  matière  organique  en 
décomposition,  dans  les  sous-bois. 

Ce  tricholome  assez  commun  représente  l'un  des  meilleurs  comestibles  du 
genre;  il  acquiert  cependant  un  goût  désagréable  lorsque  les  chapeaux  sont 
vieux  et  imbibés.  Sa  couleur  varie  beaucoup,  mais  des  tons  de  lilas  sont 
toujours  présents. 

Selon  certains  auteurs  européens,  le  T.  personatum  n'aurait  que  le  pied  de 
bleu:  les  spécimens  à  chapeau  et  lamelles  bleus  appartiendraient  au  T.  nudum 
(Bull,  ex  Fr.)  Kummer.  Pour  notre  part,  nous  avons  donné  le  nom  de  T. 
nudum  à  une  espèce  plus  petite,  nettement  plus  foncée,  dont  la  sporée  est 
d'une  couleur  un  peu  différente.  Il  subsiste  donc  des  doutes  quant  à  l'identité 
exacte  de  ces  espèces,  mais  toutes  deux  sont  comestibles.  Ce  groupe  d'espèces 
dont  la  sporée  n'est  pas  blanc  pur  et  qui  comportent  au  moins  quelques  spores 
finement  rugueuses  a  été  détaché  du  Tricholoma  pour  former  le  genre  Lepista. 

TRICHOLOMA  PESSUNDATUM  (Fr.)  Quel.  Comestible 

Fig.  113,  p.  53 

CHAPEAU  5-10  cm  de  largeur,  d'abord  convexe,  puis  étalé,  bai  rougeâtre  à 
brun  rougeâtre  ou  tan  roux,  plus  pâle  vers  la  marge,  qui  peut  être  carné  blan- 

133 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


châtre,  visqueux,  glabre,  à  marge  enroulée  au  début,  chair  blanche,  teintée  de 
rougeâtre,  ferme,  à  odeur  et  saveur  de  farine,  lamhllhs  sinuées  à  adnées  ou 
décurrentes  en  filet,  très  serrées,  blanches,  se  tachant  de  rouge,  pied  4-8  cm  de 
longueur,  0,5-2,5  cm  d'épaisseur,  régulier  ou  un  peu  bulbeux  et  effilé  au- 
dessus  du  bulbe,  glabre  ou  un  peu  fibrilleux,  blanchâtre,  se  tachant  de  brun 
rougeâtre,  plein,  spores  blanches,  ovoïdes-ellipsoïdes,  4,5-6  x  2,5-4  /^m. 

En  septembre  et  octobre:  en  groupes  sous  les  conifères. 

Il  existe  tout  un  groupe  d'espèces  assez  semblables  poussant  sous  les  coni- 
fères, en  particulier  les  pins,  et  caractérisées  par  un  chapeau  brun  rougeâtre  et 
des  lamelles  se  tachant  de  rougeâtre.  Celle-ci  serait  la  plus  commune  si  on  en 
juge  par  notre  collection  à  l'Herbier  national. 

Le  T.  flavobrunneum  (Fr.)  Kummer  dégage  aussi  une  odeur  de  farine, 
mais  l'intérieur  de  son  pied  est  jaune  soufre,  tout  comme  ses  lamelles,  qui  sont 
toutefois  plus  pâles.  Le  T.  albobrunneum  (Fr.)  Kummer  a  aussi  une  faible 
odeur  de  farine;  son  chapeau  est  finement  rayé  de  fibrilles  innées;  son  pied  est 
plus  ou  moins  squamuleux  vers  le  sommet.  L'odeur  de  farine  est  présente  chez 
le  T.  transmutons  Peck,  mais  la  surface  du  chapeau  a  une  saveur  amère.  Enfin, 
le  T.  ustale  (Fr.)  Kummer  et  le  T.  imbricatum  (Fr.)  Kummer  sont  tous  deux 
dépourvus  d'odeur  de  farine;  le  chapeau  du  premier  est  glabre  et  visqueux, 
tandis  que  celui  du  second  est  sec  et  se  rompt  en  écailles  assez  grossières,  plus 
ou  moins  imbriquées. 


TRICHOLOMA   RESPLENDENS  (Fr.)  Quel.  Comestible 

Fig.  180,  p.  116 

CHAPEAU  4-8  cm  de  largeur,  convexe  à  plan,  blanc,  visqueux,  glabre. 
CHAIR  blanche,  plutôt  molle,  à  odeur  et  saveur  douces,  lamelles  adnexées, 
émarginées,  serrées,  blanches,  assez  larges,  pied  4-8  cm  de  longueur, 
0,5-1,5  cm  d'épaisseur,  régulier  ou  s'effilant  vers  le  bas,  glabre,  sec,  blanc, 
plein  ou  s'évidant.  spores  blanches,  eUiptiques,  lisses,  5-7  x  3,5-5  ^m. 

D'août  à  octobre:  seul  ou  en  groupes  sur  le  sol,  d'habitude  dans  les  bois 
de  feuillus. 

Ce  champignon  a  un  port  comparable  à  celui  du  T.  sejunctum,  mais  il  s'en 
distingue  par  sa  couleur  blanc  pur. 


TRICHOLOMA  RUTILANS  (Schaeff.  exFr.)  Kummer  Comestible 

Fig.  181,  p.  117 

CHAPEAU  4-8  cm  de  largeur,  campanule-convexe  au  début,  puis  presque 
plan,  parfois  très  mamelonné,  sec,  recouvert  d'un  tomentum  dense  de  couleur 
rouge  brique  à  vineuse,  qui  se  rompt  en  écailles  tomenteuses,  laissant  voir  la 
chair  jaunâtre  dans  les  interstices,  à  marge  incurvée  au  début,  chair  jaune, 
mince  à  la  marge,  plus  épaisse  au  centre,  à  saveur  douce,  lamelles  adnées, 
puis  arrondies  au  pied,  très  serrées,  assez  étroites  à  moyennement  larges,  jaune 

134 


TRICHOLOMA 


clair,  floconneuses  sur  l'arête,  pied  5-10  cm  de  longueur,  0,6-1,2  cm  d'épais- 
seur, régulier  ou  presque,  farci  au  début,  puis  creux,  souvent  courbé,  jaune  en 
surface  et  à  l'intérieur,  ponctué  de  fines  écailles  tomenteuses  de  couleur 
vineuse,  qui  peuvent  disparaître  complètement  ou  en  partie,  jaune  à  l'inté- 
rieur. SPORES  lisses,  blanches,  très  ovoïdes,  6-7  x  3,5-5  ^m. 

De  juin  à  septembre:  seul  ou  un  peu  cespiteux  sur  le  bois  de  conifères, 
parfois  apparemment  sur  le  sol. 

Ce  champignon  lignicole  est  aisément  reconnaissable  à  ses  écailles  rouge 
violacé  et  à  la  couleur  jaune  de  sa  chair  et  de  ses  lamelles.  Il  s'écarte  du  genre 
Thcholoma  à  beaucoup  d'égards.  Singer  en  a  fait  le  type  d'un  nouveau  genre 
appelé  Tricholomopsis. 

On  ne  doit  pas  le  confondre  avec  le  Clitocybe  décora  (Fr.)  Gill.  qui  lui 
aussi  a  des  lamelles  jaunes  et  pousse  sur  le  bois,  mais  qui  s'en  distingue  par  des 
écailles  noirâtres  et  un  mode  d'insertion  des  lamelles  différent.  Les  deux 
espèces  ont  certainement  beaucoup  en  commun:  le  C  décora  a.  aussi  été  placé 
dans  le  genre  Tricholomopsis. 

TRICHOLOMA  SAPONACEUM  (Fr.)  Kummer  Non  comestible 

Fig.  182,  p.  117 

CHAPEAU  2-8  cm  de  largeur,  convexe  au  début,  puis  étalé,  de  couleur 
variable,  gris  pâle  ou  brun  pâle,  avec  en  général  une  nuance  d'olive  ou  de  ver- 
dâtre  plus  ou  moins  prononcée,  plus  foncé  sur  le  disque,  glabre  ou  se 
fendillant,  non  visqueux,  à  marge  incurvée,  chair  blanche,  puis  rosée,  épaisse, 
ferme,  à  odeur  et  saveur  plutôt  savonneuses,  désagréables,  lamelles  adnées, 
émarginées,  avec  un  filet  décurrent,  subespacées,  assez  larges,  blanchâtres. 
PIED  4-8  cm  de  longueur,  0,5-2  cm  d'épaisseur,  réguHer  à  ventru,  blanc, 
devenant  rosé  à  l'intérieur,  glabre  à  finement  floconneux,  plein,  spores 
blanches,  elliptiques  à  ovoïdes,  5,5-7  x  3,5-5  /^m. 

D'août  à  octobre:  seul  ou  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois  mixtes. 

Les  traits  distinctifs  de  cette  espèce  sont  un  chapeau  gris-vert,  une  chair  se 
tachant  de  rose,  ainsi  qu'une  odeur  et  une  saveur  très  désagréables.  Il  arrive 
que  l'odeur  ne  soit  pas  très  prononcée. 


TRICHOLOMA  SEJUNCTUM  (Sow.  ex  Fr.)  Quel.  Comestible 

Fig.  183,  p.  117 

CHAPEAU  4-8  cm  de  largeur,  charnu,  convexe  au  début,  puis  étalé,  mame- 
lonné et  souvent  de  forme  un  peu  irrégulière,  lisse,  un  peu  visqueux,  blanc  à 
jaunâtre,  rayé  de  minuscules  fibrilles  noirâtres,  innées,  plus  ou  moins  rayon- 
nantes, à  disque  entièrement  terre  d'ombre  brun  à  noirâtre  chez  les  spécimens 
foncés.  CHAIR  blanche  ou  teintée  de  jaune,  à  saveur  amère  ou  nauséeuse. 
LAMELLES  larges,  blanches,  adnées,  devenant  échancrées  au  pied,  serrées  à 
moyennement  espacées,  pied  robuste,  5-10  cm  de  longueur,  0,5-1,2  cm 

135 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


d'épaisseur,  plus  ou  moins  régulier,  souvent  courbé,  d'ordinaire  plein,  lisse, 
blanc  à  couleur  de  paille,  spores  lisses,  blanches,  très  ovoïdes,  6-7  x  4-5,5  ^m. 

En  septembre  et  octobre:  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois  de  conifères. 

Le  T.  sejunctum  s'écarte  du  T.  flavovirens  par  son  chapeau  fibrilleux- 
rayé  et  ses  lamelles  blanches.  On  a  signalé  aussi  des  spécimens  dont  les  lamelles 
affichaient  des  tons  de  jaune  plus  ou  moins  prononcés;  il  pourrait  s'agir  du  T. 
iniermedium  Peck,  mais  comme  ils  côtoyaient  la  forme  typique  du  T. 
sejunctum,  nous  pensons  être  en  présence  d'une  variété  de  celui-ci  plutôt  que 
d'une  espèce  distincte. 


TRICHOLOMA  SUBACUTUM  Pk.  Douteux 

Fig.  233,  p.  143 

CHAPEAU  4-8  cm  de  largeur,  d'abord  conique-campanule,  avec  la  marge 
incurvée,  puis  très  convexe  et  surmonté  d'un  mamelon  aigu  très  saillant,  de 
couleur  variable,  gris  ardoise  ou  gris  pâle  à  brun  fuligineux  ou  brun  grisâtre, 
parfois  noirâtre  au  centre,  pâlissant  vers  la  marge,  vergeté  de  minuscules 
fibrilles  rayonnantes  de  couleur  foncée,  sec,  glabre  ou  un  peu  fibrilleux- 
écailleux.  chair  mince,  sauf  sous  le  mamelon,  blanche,  à  odeur  non  caractéris- 
tique et  à  saveur  un  peu  acre,  lamelles  adnexées,  serrées,  larges,  blanches. 
PIED  5-10  cm  de  longueur,  0,6-1,2  cm  d'épaisseur,  régulier,  lisse  ou  un  peu 
fibrilleux-écailleux,  plein,  blanc,  spores  lisses,  blanches,  très  ovoïdes,  6-7,5  x 
4,5-5  ^m. 

En  septembre  et  octobre:  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois  de  conifères. 

Il  semble  exister  plusieurs  formes  très  voisines  du  T.  subacutum.  Les 
auteurs  ne  s'entendent  pas  sur  leur  comestibilité,  mais  aucun  n'est  réputé  très 
dangereux.  Leurs  principaux  traits  distinctifs  sont  une  couleur  grise  et  un 
mamelon  aigu  très  frappant.  Le  T.  virgatum  (Fr.)  Kummer  désigne 
probablement  le  même  champignon;  si  cela  s'avérait,  c'est  ce  nom  qui  devrait 
être  retenu. 


TRICHOLOMA   TERREUM  (Schaeff.  ex  Fr.)  Kummer  Comestible 

Fig.  185,  p.  117 

CHAPEAU  3-6  cm  de  largeur,  convexe  à  étalé,  presque  mamelonné,  gris  ou 
gris  souris,  sec,  fibrilleux,  devenant  fibrilleux-écailleux  à  un  peu  floconneux, 
avec  des  écailles  de  même  couleur  ou  gris  foncé  à  noir  de  suie,  chair  mince, 
fragile,  blanche,  grisâtre  sous  la  cuticule,  à  odeur  et  saveur  douces,  lamelles 
adnexées,  serrées,  moyennement  larges,  blanches  à  blanc  sale,  pied  court, 
3-5  cm  de  longueur,  0,3-0,6  cm  d'épaisseur,  régulier,  plein  ou  farci,  blanc  ou 
grisâtre,  spores  lisses,  blanches,  très  ovoïdes,  6-7,5  x  3,5-5,5  ^m. 

De  juillet  à  octobre:  en  groupes  ou  en  touffes  clairsemées  sur  le  sol  dans 
les  bois  clairs. 

136 


MELANOLEUCA 


Il  existe  un  certain  nombre  de  champignons  étroitement  apparentés  au  T. 
terreum  et  très  difficiles  à  distinguer  les  uns  des  autres.  On  ne  peut  affirmer 
avec  certitude  combien  d'espèces  ou  de  formes  comprend  ce  groupe.  L'espèce 
décrite  ci-dessus  est  assez  commune  et  se  caractérise  par  un  chapeau  gris, 
fibrilleux  à  écailleux.  Le  T.  myomyces  (Pers.)  Lange  lui  ressemble  mais 
possède  une  odeur  et  un  goût  de  farine,  et  des  spores  un  peu  plus  petites. 


TRICHOLOMA   VACCINUM  (Pers.  ex  Fr.)  Kummer  Suspect 

Fig.  184,  p.  117 

CHAPEAU  4-8  cm  de  largeur,  convexe  à  campanule,  parfois  presque  mame- 
lonné, devenant  étalé,  sec,  orné  d'écaillés  apprimées  de  couleur  brun  cannelle  à 
brun  rougeâtre  foncé,  à  marge  tomenteuse  et  d'abord  incurvée,  chair  mince 
sauf  au  centre,  blanche,  se  tachant  un  peu  de  rougeâtre,  à  saveur  un  peu 
désagréable,  lamelles  adnexées  ou  presque  adnées  au  début,  puis  sinuées, 
serrées,  moyennement  larges,  blanc  sale,  se  tachant  de  brun  rougeâtre.  pied 
5-8  cm  de  longueur,  0,6-1,2  cm  d'épaisseur,  presque  régulier,  creux,  brun 
rougeâtre  pâle,  devenant  blanchâtre  au  sommet,  fibrilleux-écailleux,  avec  des 
écailles  brun  rougeâtre.  spores  lisses,  blanches,  très  ovoïdes  à  subglobuleuses, 
5,5-6  X  4  yim. 

En  septembre  et  octobre:  en  groupes  ou  un  peu  cespiteux  sous  les  coni- 
fères. 

Le  T.  vaccinum  est  un  champignon  assez  commun  et  facilement  recon- 
naissable  à  son  chapeau  rougeâtre  écailleux,  à  son  pied  creux  et  à  ses  lamelles 
qui  se  tachent  de  brun  rougeâtre.  Ce  dernier  caractère  est  présent  aussi  chez  le 
T.  imbricatum  (Fr.)  Kummer  et  le  T.  transmutans  Peck,  mais  le  premier  a  un 
chapeau  moins  écailleux  et  un  pied  plein,  tandis  que  le  second  est  recouvert 
d'une  viscosité  à  saveur  amère.  Tous  deux  sont  réputés  comestibles,  mais  des 
doutes  subsistent  quant  au  T.  vaccinum. 


MELANOLEUCA 

Ce  genre  comprend  un  groupe  d'espèces  autrefois  placées  dans  le  Tricho- 
loma  et  qui  se  distinguent  de  celui-ci  surtout  par  des  caractères  microscopi- 
ques, soit  des  parois  rugueuses,  des  spores  rugueuses  amyloïdes  et  la  présence 
de  cystides  lancéolées  sur  l'arête  des  lamelles.  Toutefois,  le  Melanoleuca  se 
reconnaît  sur  le  terrain  à  son  port  rigide  et  à  la  texture  quasi  cartilagineuse  de 
son  pied,  qui  rappelle  un  peu  les  collybies. 

Le  type  du  genre,  le  M.  melaleuca  (Pers.  ex  Fr.)  Murr.,  est  assez  commun 
et  a  une  aire  de  répartition  étendue.  Pour  autant  que  l'on  sache,  tous  les 
Melanoleuca  sont  comestibles;  mais  comme  toujours,  il  faut  être  prudent  lors- 
qu'on essaie  un  champignon  pour  la  première  fois. 

137 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


MELANOLEUCA  ALBOFLAVIDA  (Pk.)  Murr.  Comestible 

Fig.  188.  p.  119 

CHAPEAU  5-9  cm  de  largeur,  un  peu  campanule  au  début,  puis  presque 
plan,  avec  le  disque  souvent  un  peu  obtus  ou  déprimé  et  la  marge  qui  tend  à 
demeurer  intléchie  longtemps,  lisse,  humide,  glabre,  brun  jaunâtre  sale  au 
début,  puis  chamois  jaunâtre  sale  à  blanchâtre,  plus  foncé  sur  le  disque,  chair 
blanche,  à  odeur  et  saveur  non  caractéristiques,  lamelles  minces  et  très 
serrées,  moyennement  étroites,  sinuées-adnexées,  blanches  à  blanc  sale,  pied 
assez  long  et  droit,  donnant  à  la  plante  un  port  rigide,  8-18  cm  de  longueur, 
0,6-1,2  cm  d'épaisseur,  régulier,  subbulbeux,  plein  au  centre,  avec  une  couche 
superficielle  cartilagineuse,  glabre,  fibrilleux-strié,  blanchâtre  ou  de  la  couleur 
du  chapeau,  spores  ovoïdes,  à  parois  épaisses,  finement  ponctuées,  fortement 
amyloïdes,  blanches,  7-10  x  4,5-5,5  ^m.  cystides  lancéolées,  souvent  incrus- 
tées au  sommet  avec  une  pointe  de  fer  de  lance. 

De  juin  à  septembre:  seul  ou  en  petits  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois. 
Assez  commun. 

Ce  champignon  rappelle  le  genre  Collybia  par  son  port,  son  aspect  général 
et  surtout  par  son  pied  subcartilagineux.  Kauffman  l'a  d'ailleurs  placé  dans  ce 
genre,  mais  Peck  en  a  fait  un  Tricholoma  à  cause  de  ses  grandes  affinités  avec 
le  groupe  du  T.  melaleucum,  qui  forme  maintenant  le  genre  distinct  Melano- 
leuca.  Il  est  plus  pâle  et  de  plus  grande  taille  que  le  M.  melaleuca. 


MELANOLEUCA  MELALEUCA  (Pers.  ex  Fr.)  Murr.  Probablement 

Fig.  189,  p.  119  comestible 

chapeau  3-8  cm  de  largeur,  convexe,  presque  mamelonné,  puis  presque 
plan,  humide,  hygrophane,  brun  fuligineux,  beaucoup  plus  pâle  à  l'état  sec, 
lisse  et  glabre,  à  marge  parfois  ondulée,  chair  mince,  blanchâtre,  lamelles 
adnexées,  échancrées  près  du  pied,  serrées,  moyennement  larges,  blanches  ou 
blanchâtres,  pied  3-8  cm  de  longueur,  0,3-0,6  cm  d'épaisseur,  régulier  ou 
légèrement  renflé  à  la  base,  blanchâtre,  marqué  de  fibrilles  plus  foncées,  farci. 
SPORES  blanches,  ellipsoïdes,  à  parois  rugueuses,  fortement  amyloïdes,  6-8  x 
4-5  ^jim.  CYSTIDES  lancéolées,  incrustées  au  sommet,  avec  une  pointe  en  fer  de 
lance. 

En  septembre  et  octobre:  seul  ou  épars  sur  le  sol  dans  les  bois  et  les 
endroits  découverts. 

Les  principaux  traits  distinctifs  de  cette  espèce  sont  un  port  et  un  pied 
rigides,  un  chapeau  fortement  hygrophane,  pâlissant  par  temps  sec,  et  des 
spores  amyloïdes  à  parois  rugueuses.  Le  M.  brevipes  (Bull,  ex  Fr.)  Pat.  lui  res- 
semble beaucoup,  mais  son  pied  est  plus  court,  soit  moins  de  la  moitié  du  dia- 
mètre du  chapeau. 

138 


HYGROPHORUS 


HYGROPHORUS 

U Hygrophorus  est  un  genre  important  et  étendu  qui  comprend  quelques- 
uns  de  nos  plus  beaux  champignons,  et  plusieurs  espèces  comestibles  de  grande 
qualité.  Ses  spores  sont  blanches  et  le  principal  trait  distinctif  est  ici  la  texture 
de  ses  lamelles,  qu'on  quaUfie  d'habitude  de  cireuse;  c'est  là  un  caractère  diffi- 
cile à  décrire,  mais  qu'on  apprend  assez  facilement  à  reconnaître  sur  le  terrain. 
Les  lamelles  sont  toujours  assez  épaisses,  de  forme  plus  ou  moins  triangulaire, 
et  d'ordinaire  subespacées  à  espacées;  elles  varient  beaucoup  suivant  les 
espèces,  passant  de  sublibres  à  décurrentes. 

Certains  hygrophores  sont  de  couleur  vive,  cramoisis  à  orangés,  jaunes 
ou,  dans  un  cas,  vert  brillant,  tandis  que  d'autres  sont  plus  ternes:  bruns,  gris, 
violacé  terne  ou  blancs.  Ils  varient  de  humides  à  secs  et  présentent  une  viscosité 
sur  le  chapeau  et  le  pied,  ou  sur  le  chapeau  seulement. 

Le  genre  Hygrophorus  se  répartit  en  trois  sous-genres  d'après  la  structure 
de  la  trame  des  lamelles.  L'appréciation  de  ce  caractère  nécessite  l'examen  au 
microscope  de  minces  coupes  transversales  de  lamelles.  Le  cadre  du  présent 
ouvrage  ne  permet  pas  une  étude  détaillée  de  ce  caractère,  mais  il  est  si  précieux 
dans  la  détermination  des  espèces  au  microscope  que  nous  avons  cru  bon  en 
faire  état  dans  les  descriptions.  Toutefois,  les  clés  et  les  descriptions  sont  cons- 
truites sans  référence  à  la  structure  de  la  trame. 

Dans  le  premier  type  de  structure,  la  trame  est  dite  «bilatérale»  ou  «diver- 
gente», et  les  hyphes  forment  au  centre  de  la  lamelle  une  couche  plus  ou  moins 
définie  à  partir  de  laquelle  elles  se  recourbent  obliquement  et  plutôt  lâchement 
vers  l'hyménium.  Dans  les  deux  autres  types,  elle  est  dite  «régulière»  ou 
«emmêlée»  et  il  est  parfois  difficile  de  décider,  pour  un  spécimen  donné,  lequel 
des  deux  adjectifs  convient. 

Toutefois,  il  existe  en  général  une  corrélation  entre  la  structure  de  la  trame 
et  la  grosseur  des  hyphes,  si  bien  que  l'espèce  pourra  être  placée  dans  le  groupe 
à  trame  régulière  ou  emmêlée  suivant  que  leur  diamètre  est  supérieur  ou  infé- 
rieur à  7  /um.  Les  espèces  à  trame  bilatérale  sont  classées  dans  le  sous-genre 
Limacium,  celles  à  trame  emmêlée  dans  les  CamarophylluSy  et  celles  à  trame 
régulière  dans  les  Hygrocybe. 

Même  si  certains  hygrophores  sont  de  petite  taille,  bon  nombre  d'entre 
eux  figurent  parmi  nos  meilleurs  champignons  comestibles.  Seul  VH.  conicus 
est  réputé  dangereux  et  il  est  facilement  reconnaissable  à  sa  forme  conique  et 
au  noircissement  de  sa  chair. 

Le  Laccaria  laccata  peut  facilement  passer  pour  un  Hygrophorus,  mais 
ses  spores  sont  épineuses. 


FiG.  212  à  221:  212,  Hygrophorus  russula;  213,  Mycena  pura;  214,  Laccaria  laccata;  215,  ► 
L.  ochropurpurea;   216,   Xeromphalina  campanella;   217,   X.   campanella,   218,   Mycena 
leaiana;  219,  M.  leaiana;  220,  Collybia  acervata;  221,  C.  acervata. 


139 


140 


FiG.  223  à  232:  223,  Collybia  confluens;  224,  C.  maculata;  225,  C.  dryophila;  226,  C.  dryo-k- 
phila;    227,    C.   platyphylla;    228,    C.    tuberosa;   229,    C.    velutipes;    230,    C.    velutipes; 
231,  Marasmius  oreades;  232,  M.  oreades. 


141 


142 


J 


^ 


FiG.  233,  Tricholoma  subacutum. 


143 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


Clé 

\u       Chapeau  visqueux 2 

1  h       Chapeau  non  visqueux 13 

2a       Chapeau  blanc  ou  blanchâtre 3 

2h       Chapeau  d'une  autre  couleur 5 

3a       Chapeau  ayant  des  granules  jaunes,  du  moins  à  la  marge  et  au  sommet  du 

pied H.  chrysodon 

3b       Chapeau  dépourvu  de  granules  jaunes 4 

4a       Chapeau  glutineux H.  eburneus 

4b       Chapeau  humide,  parfois  subvisqueux H.  borealis 

5a       Espèce  vert  vif,  décolorant  en  orangé,  jaune  ou  rosé,  très  visqueuse 

H.  psittacinus 

5b       Espèces  d'une  autre  couleur 6 

6a       Fructification    gris-brun,    teintée    d'olive;    pied    plus    ou    moins    floconneux- 

écailleux H.  olivaceoalbus 

6b       Fructification  autrement 7 

la       Chair  noircissant  au  toucher;  chapeau  conique H.  conicus 

Ib       Chair  du  chapeau  et  du  pied  ne  noircissant  pas 8 

Sa       Lamelles  se  tachant  de  rougeâtre,  serrées;  chapeau  rouge  rosé,  un  peu  panaché  . . 

H.  russula 

Sb       Lamelles  n'ayant  pas  ces  caractéristiques 9 

9a       Chapeau  tan  pâle  ou  carné  pâle,  souvent  lavé  de  rose H.  pudorinus 

9b       Chapeau  jaune  à  orangé  ou  rouge 10 

\0a     Pied  visqueux 11 

lOb     Pied  non  visqueux 12 

1  la  Chapeau  1-2  cm  de  largeur,  jaune  cire,  pâlissant,  devenant  profondément  ombi- 
liqué H.  nitidus 

1  \b  Chapeau  3-8  cm  de  largeur,  orangé  rougeâtre  vif,  pâlissant  et  devenant  jaunâtre  à 
la  marge,  plan  ou  un  peu  mamelonné H.  speciosus 

lia     Chapeau  cramoisi  à  rouge  vif H.  puniceus 

Mb     Chapeau  jaune  à  orangé,  jamais  rouge H.  flavescens 

\3a     Fructification  blanche H.  borealis 

\3b     Fructification  d'une  autre  couleur 14 

\Aa     Chapeau  devenant  squamuleux 15 

14^     Chapeau  demeurant  glabre  ou  se  crevassant  un  peu  avec  l'âge 16 

\5a     Lamelles  décurrentes H.  cantharellus 

\5b     Lamelles  adnexées H.  miniatus 

16g  Chapeau  orangé  vif,  puis  jaunâtre  ou  blanchâtre  en  pâlissant;  lamelles  également 
orangées  mais  ne  pâlissant  pas  et  conservant  une  couleur  plus  vive  que  le  chapeau 
en  vieillissant H.  marginatus 

\6b  Chapeau  brun  rougeâtre  à  l'état  jeune,  puis  fauve  ou  chamois  en  pâlissant, 
souvent  turbiné H.  pratensis 


144 


HYGROPHORUS 


HYGROPHORUS  BOREALIS  Pk.  Comestible 

Fig.  190,  p.  119 

CHAPEAU  1-4  cm  de  largeur,  un  peu  charnu,  convexe  à  mamelonné  d'une 
façon  obtuse,  avec  le  disque  un  peu  déprimé  à  la  vieillesse,  lisse,  glabre, 
humide,  parfois  subvisqueux,  blanc  aqueux  à  blanc,  à  marge  infléchie  au 
début,  puis  étalée,  finalement  strié  à  l'état  humide,  chair  assez  épaisse  au 
centre,  blanche  à  aqueuse,  à  odeur  et  saveur  douces,  lamelles  peu  larges, 
arquées,  décurrentes,  subespacées  à  espacées,  blanches,  à  trame  emmêlée,  pied 
3-6  cm  de  longueur,  environ  0,3  cm  d'épaisseur,  régulier  ou  s'effilant  vers  le 
bas,  blanc,  Hsse,  glabre,  farci,  spores  Hsses,  blanches,  ellipsoïdes,  7-10  x 
5-6,5  fim. 

D'août  à  octobre:  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois. 

L'//.  niveus  se  distingue  de  VH.  boréal is  par  son  chapeau  mince  submem- 
braneux et  nettement  visqueux.  L'//.  eburneus  Fr.  est  d'ordinaire  de  plus 
grande  taille  et  visqueux  lui  aussi;  en  outre,  ses  lamelles  sont  à  trame  bilatérale. 


HYGROPHORUS  CANTHARELLUS  Schw.  Comestible 

Fig.  191,  p.  119 

CHAPEAU  1-3  cm  de  largeur,  convexe,  à  disque  d'abord  plan  ou  un  peu 
déprimé,  puis  en  général  nettement  déprimé  à  ombiliqué  à  mesure  que  le 
chapeau  s'étale,  sec,  glabre  au  début,  mais  vite  finement  furfuracé  à  squamu- 
leux,  cramoisi  vif,  décolorant  en  orangé  ou  jaunâtre,  à  marge  souvent  dentelée 
d'une  manière  régulière,  chair  mince,  de  même  couleur  que  la  surface  ou  plus 
pâle,  à  odeur  et  saveur  non  caractéristiques,  lamelles  décurrentes  à  très  décur- 
rentes, subespacées,  larges,  jaunâtres  ou  teintées  d'orangé,  plus  pâles  que  le 
chapeau,  à  trame  régulière,  pied  3-9  cm  de  longueur,  environ  0,3  cm  d'épais- 
seur, régulier  ou  presque,  farci  au  début,  puis  creux,  glabre,  plus  ou  moins  de 
la  couleur  du  chapeau,  plus  pâle  à  la  base,  spores  lisses,  blanches,  très  ovales, 
apiculées,  8-10  x  4-6  /Lim. 

De  juin  à  octobre:  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois  humides  ou  les  maré- 
cages. Assez  commun. 

Certains  auteurs  font  de  ce  champignon  une  variété  de  VH.  miniatus:  les 
deux  espèces  sont  certes  très  voisines.  L'//.  cantharellus  a  toutefois  le  pied  plus 
long  et  élancé,  en  plus  de  posséder  des  lamelles  nettement  décurrentes  et,  en 
général,  un  peu  moins  larges.  C'est  un  très  joli  champignon,  qui  est  d'ailleurs 
comestible. 

HYGROPHORUS  CHRYSODON  Fr.  Comestible 

Fig.  192  et  193,  p.  119 

CHAPEAU  3-8  cm  de  largeur,  d'abord  convexe,  avec  la  marge  incurvée, 
puis  étalé,  demeurant  parfois  légèrement  mamelonné  d'une  façon  obtuse, 
blanc,  visqueux  à  l'état  frais,  saupoudré  de  fins  granules  jaune  or.  chair 

145 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


molle,  blanche,  épaisse  au  centre,  à  odeur  et  saveur  douces,  lamelles  décur- 
rentes,  larges,  subespacées  à  espacées,  blanches,  à  trame  bilatérale,  pied 
4-10  cm  de  longueur,  0,6-1,2  cm  d'épaisseur,  régulier  ou  effilé  vers  la  base, 
farci,  visqueux  à  l'état  frais,  blanc,  recouvert  de  fins  granules  jaune  or,  en  par- 
ticulier vers  le  sommet,  où  ils  forment  parfois  un  anneau  jaunâtre,  spores 
lisses,  blanches,  ellipsoïdes,  apiculées,  7-10  x  4-5  ^m. 

En  septembre  et  octobre:  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois. 

Ce  champignon  se  reconnaît  facilement  à  la  présence  de  granules  jaunes 
sur  le  chapeau  et  le  pied.  Il  est  apparemment  plus  commun  sur  la  côte  Ouest 
que  dans  l'Est.  On  le  dit  comestible,  mais  Smith  et  Hesler  (1939)  sont  peu 
élogieux  à  son  endroit. 


HYGROPHORUS  CONICUS  Fr.  Suspect 

Fig.  194,  p.  119 

chapeau  3-5  cm  de  largeur,  conique  aigu  à  conique  obtus,  ne  s'étalant 
pas,  de  couleur  rouge-orangé,  jaune-orangé  ou  jaunâtre,  avec  souvent  des 
bandes  olive  à  orangées,  noircissant  à  la  meurtrissure  ou  avec  l'âge,  glabre, 
parfois  obscurément  fibrilleux-rayé,  visqueux  à  l'état  humide,  devenant  sec,  à 
marge  souvent  incisée  et  parfois  lobée  à  la  maturation,  chair  mince,  teintée 
d'orangé,  à  odeur  et  saveur  non  caractéristiques,  lamelles  presque  libres, 
assez  serrées,  moyennement  larges,  s'élargissant  au  centre,  de  couleur  jaunâtre 
blafard,  à  trame  régulière,  pied  4-9  cm  de  longueur,  0,3-0,6  cm  d'épaisseur, 
régulier,  jaunâtre  ou  teinté  d'orangé,  noircissant  à  la  meurtrissure,  humide  ou 
sec,  s'évidant,  facilement  fissile  longitudinalement,  strié-fibrilleux,  la  striation 
s 'enroulant  parfois  autour  du  pied,  spores  hsses,  blanches,  ovoïdes  ou  un  peu 
irrégulières,  9-13  X  (4,5)  5,5-6,5  (7,5)  /um. 

De  juin  à  octobre:  seul  ou  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois.  Assez 
commun. 

L'ensemble  de  la  fructification  noircit  avec  l'âge,  au  toucher  ou  en 
séchant;  il  est  donc  possible  de  trouver  des  traces  de  noircissement  sur  presque 
tous  les  spécimens,  en  particuHer  à  la  base  du  pied  ou  sur  le  disque.  Les  princi- 
paux traits  distinctifs  de  l'hygrophore  conique  sont  des  couleurs  vives,  un 
chapeau  conique  et  un  pied  tordu.  L'//.  cuspidatus  Peck  lui  ressemble  quelque 
peu  par  sa  couleur  et  sa  forme,  mais  il  ne  noircit  pas. 


HYGROPHORUS  EBURNEUS  Fr.  Comestible 

Fig.  244,  p.  162 

CHAPEAU  3-8  cm  de  largeur,  blanc  pur,  glutineux,  convexe  ou  un  peu 
mamelonné  d'une  façon  obtuse  au  début,  puis  étalé,  à  marge  d'abord  un  peu 
floconneuse  et  incurvée,  puis  étalée  et  enfin  un  peu  relevée,  chair  blanche, 
assez  épaisse  au  centre,  à  odeur  et  saveur  non  caractéristiques,  lamelles  sub- 
décurrentes  au  début,  puis  décurrentes,  subespacées  à  espacées,  moyennement 

146 


HYGROPHORUS 


larges,  effilées  vers  la  marge,  blanc  pur,  devenant  blanc  sale  avec  l'âge,  à  trame 
bilatérale,  pied  5-15  cm  de  longueur,  0,3-0,9  cm  d'épaisseur,  subrégulier  ou 
s'effilant  vers  la  base,  farci,  puis  creux,  glutineux,  blanc  pur,  devenant  blanc 
sale,  ponctué  au  sommet  de  fines  squamules  blanches,  spores  lisses,  blanches, 
ellipsoïdes,  6-8  x  4-5,5  lum. 

En  septembre  et  octobre:  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois. 

Ce  champignon  assez  commun  se  distingue  par  un  revêtement  très  gluti- 
neux recouvrant  à  la  fois  le  chapeau  et  le  pied.  Un  peu  luisant  à  l'état  sec,  il  est 
en  général  de  plus  grande  taille  que  VH.  borealis  Pk.  et  VH.  niveus  Fr. 

HYGROPHORUS  FLAVESCENS  (Kauffman)  Smith  et  Hesler 

Fig.  195,  p.  119  Comestible 

CHAPEAU  cassant-fragile,  2-6  cm  de  largeur,  convexe  à  étalé-convexe  avec 
la  marge  infléchie,  de  forme  souvent  un  peu  irrégulière,  strié  par  transparence, 
lisse,  glabre,  visqueux,  luisant  par  temps  sec,  d'abord  orangé  vif,  décolorant 
ensuite  par  bandes  en  jaune  vif  et  finalement  en  jaune  plus  pâle,  chair  mince, 
jaunâtre  pâle,  à  odeur  et  saveur  non  caractéristiques,  lamelles  inégalement 
insérées  sur  le  pied,  le  plus  souvent  adnexées,  variant  de  moyennement  larges  à 
larges,  serrées  à  subespacées,  épaisses  et  cireuses,  de  couleur  jaune  foncé  à 
jaune  citron  pâle,  entremêlées  de  nombreuses  lamellules,  à  trame  régulière. 
PIED  3-8  cm  de  longueur,  0,3-1,2  cm  d'épaisseur,  subrégulier  ou  effilé  vers  la 
base,  souvent  comprimé  ou  cannelé,  creux,  cireux  au  toucher,  mais  non  vis- 
queux, orangé  à  jaune,  d'habitude  plus  pâle  que  le  chapeau,  blanchâtre  à  la 
base.  SPORES  hsses,  blanches,  eUipsoïdes,  7-8  x  3,5-4,5  yim. 

De  juin  à  septembre:  en  groupes  ou  épars  sur  le  sol  dans  les  bois.  Assez 
commun. 

Kauffman  faisait  de  ce  champignon  une  variété  de  VH.  puniceus,  mais  il 
s'agit  en  fait  d'une  espèce  distincte.  L'//.  chlorophanus  Fr.  lui  ressemble,  mais 
a  un  pied  visqueux,  à  rencontre  de  celui  de  VH.  flavescens,  qui  peut  toutefois 
sembler  ghssant  ou  subvisqueux  au  toucher.  En  outre,  le  premier  est  rare  et  le 
second  commun,  si  bien  qu'il  est  probable  que  la  plupart  des  spécimens  iden- 
tifiés comme  des  H.  chlorophanus  correspondent  en  fait  à  des  H.  flavescens. 


HYGROPHORUS  MARGINATUS  Pk.  Non  recommandé 

Fig.  196,  p.  119 

CHAPEAU  1-5  cm  de  largeur,  d'abord  conique  d'une  façon  obtuse,  avec  la 
marge  incurvée,  puis  plus  ou  moins  convexe  à  très  étalé,  le  disque  demeurant 
souvent  obtus,  Hsse,  glabre,  humide,  hygrophane,  orangé  vif,  pâlissant  gra- 
duellement pour  finir  jaunâtre  pâle,  chair  mince,  fragile,  de  la  couleur  du 
chapeau,  à  odeur  et  saveur  non  caractéristiques,  lamelles  adnexées,  larges, 
ventrues,  subespacées,  interveinées,  d'un  orangé  vif  qui,  en  particulier  sur 
l'arête,  persiste  après  que  le  reste  de  la  plante  a  pâli,  à  trame  subrégulière  ou 

147 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 

emmêlée,  pied  3-8  cm  de  longueur,  jusqu'à  0,3  cm  d'épaisseur,  subrégi'ier, 
souvent  un  peu  comprimé,  creux,  lisse,  glabre,  humide,  de  la  couleur  du  cha- 
peau ou  plus  pâle.  SPORES  lisses,  blanches,  ovales,  apiculées,  7-9  x  4-6  /unr. . 

De  juillet  à  septembre:  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois.  Peu  fréquent. 

Le  trait  le  plus  frappant  chez  ce  champignon  est  la  coloration  des  lamelles 
qui  garde  son  éclat  une  fois  que  le  chapeau  a  pâli.  L'arête  des  lamelles  est 
parfois  de  couleur  plus  vive,  mais  ce  n'est  pas  toujours  le  cas.  Kauffman  tenait 
cette  espèce  pour  suspecte,  et  comme  aucune  autre  donnée  n'est  disponible,  on 
ne  saurait  la  recommander  pour  la  table. 

HYGROPHORUS  MINIATUS  Fr.  Comestible 

Fig.  197,  p.  119 

CHAPEAU  2-4  cm  de  largeur,  un  peu  convexe  à  étalé,  à  disque  plan  ou 
déprimé,  glabre  à  l'état  frais  et  humide,  mais  vite  finement  furfuracé  en 
séchant,  cramoisi  au  début,  glissant  vers  l'orangé  ou  le  jaune,  à  marge  d'abord 
incurvée,  chair  plus  ou  moins  de  la  couleur  du  chapeau,  mince,  à  odeur  et 
saveur  non  caractéristiques,  lamelles  larges,  subespacées,  adnées  à  adnexées, 
plus  pâles  que  le  chapeau,  jaunâtres  en  pâlissant,  à  trame  régulière,  pied 
3-5  cm  de  longueur,  environ  0,3  cm  d'épaisseur,  régulier,  glabre  ou  presque, 
de  même  couleur  que  le  chapeau,  puis  graduellement  orangé  et  jaunâtre  en 
pâlissant,  farci  au  début,  s'évidant  peu  à  peu.  spores  lisses,  blanches,  ovales, 
apiculées,  7-9  x  4-5  /um. 

De  juillet  à  septembre:  en  groupes  sur  le  sol  ou  sur  des  billes  très  décom- 
posées dans  les  bois.  Assez  commun. 

Ce  champignon  est  assez  variable  et  les  divers  auteurs  en  ont  décrit  plu- 
sieurs variétés.  Le  chapeau  n'est  pas  visqueux  et  semble  glabre  au  début,  mais 
il  devient  très  vite  fibreux  ou  furfuracé  à  squamuleux;  il  passe  de  cramoisi  vif  à 
orangé  ou  jaune  en  pâlissant.  Le  mode  d'insertion  des  lamelles  est  un  autre 
caractère  fort  variable  chez  cette  espèce. 

HYGROPHORUS  NITIDUS  B.  et  C. 

Fig.  199  et  200,  p.  120 

CHAPEAU  1-4  cm  de  largeur,  hémisphérique-plan  à  convexe,  déprimé  au 
centre,  puis  profondément  ombiliqué,  lisse,  glabre,  visqueux  à  l'état  humide, 
jaune  vif  clair  au  début,  puis  crème  ou  blanchâtre  en  pâlissant,  à  marge  striée 
par  transparence,  incurvée,  se  relevant  peu  à  peu  mais  tout  en  ayant  tendance  à 
demeurer  infléchie  à  l'extrémité,  chair  mince  et  fragile,  jaunâtre,  pâlissant,  à 
odeur  et  saveur  non  caractéristiques,  lamelles  arquées-décurrentes  au  début, 
puis  très  décurrentes,  moyennement  larges,  assez  espacées,  molles  et  cireuses 
d'aspect,  jaunes,  conservant  d'ordinaire  leur  couleur  après  que  le  chapeau  et  le 
pied  ont  pâli,  à  trame  régulière,  pied  3-8  cm  de  longueur,  environ  0,3  cm 
d'épaisseur,  régulier,  creux,  glabre,  visqueux,  de  la  couleur  du  chapeau,  pâlis- 
sant. SPORES  lisses,  blanches,  très  ovales,  apiculées,  7-8  x  4-5  ^m. 

148 


HYGROPHORUS 


De  juillet  à  septembre:  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois  humides.  Assez 
commun. 

Cette  espèce  est  assez  commune  mais  sans  intérêt  comme  plante  comes- 
tible à  cause  de  sa  petite  taille  et  de  sa  fragilité.  Elle  se  distingue  surtout  par  son 
chapeau  jaune  vif  qui  pâht  et  devient  blanchâtre,  alors  que  le  jaune  des 
lamelles  persiste.  UH.  ceraceus  Fr.  est  de  même  couleur,  mais  il  ne  pâlit  pas  et 
son  chapeau  n'est  pas  ombiliqué. 


HYGROPHORUS  OUVACEOALBUS  Fr.  Comestible 

Fig.  201  et  202,  p.  120 

CHAPEAU  3-8  cm  de  largeur,  charnu,  d'abord  convexe  à  campanule  avec  la 
marge  incurvée,  puis  étalé,  mais  toujours  obtus  au  centre  ou  très  submame- 
lonné, hsse,  visqueux,  gris-brun  foncé  sur  le  disque,  plus  pâle  vers  la  marge, 
rayé  de  fibrilles  noirâtres  sous  la  couche  visqueuse,  chair  blanche,  plus  épaisse 
au  centre,  à  odeur  et  saveur  douces,  lamelles  larges,  blanches,  serrées  à  sub- 
espacées, très  adnées  à  subdécurrentes,  à  trame  bilatérale,  pied  4-9  cm  de  lon- 
gueur, 0,6-1,2  cm  d'épaisseur,  plein,  régulier  ou  s'effilant  vers  la  base  ou  le 
sommet,  rayé,  jusqu'à  une  zone  annulaire,  de  fibrilles  gris  foncé  sous  une 
couche  visqueuse,  ces  dernières  parfois  disposées  en  une  série  d'anneaux  ou  de 
bandes  à  sa  partie  inférieure,  blanc  au-dessus  de  cette  zone,  spores  lisses,  blan- 
ches, ovales,  apiculées,  9-12  x  5-7  /^m. 

En  septembre  et  octobre:  en  groupes  sous  les  conifères. 

Le  pied  porte  un  revêtement  double  fait  d'une  couche  supérieure  gluti- 
neuse  et  d'une  couche  inférieure  bistre-fibrilleuse  qui  se  rompt  en  bandes 
irrégulières  à  mesure  qu'il  s'allonge.  L'//.  paludosus  Peck  lui  ressemble,  mais 
est  dépourvu  de  cette  couche  bistre  et  s'orne,  par  temps  humide,  de  points  et  de 
taches  verdâtres  sur  les  lamelles  et  le  haut  du  pied.  L'//.  fuligineus  Frost  est 
plus  foncé  et  possède  des  spores  plus  petites,  tandis  que  VH.  tephroleucus  Fr. 
est  de  plus  petite  taille  et  gris  avec  sur  le  pied  des  fibrilles  blanchâtres  qui 
grisaillent  très  vite. 


HYGROPHORUS  PRATENSIS  Fr.  Comestible 

Fig.  203,  p.  120 

CHAPEAU  2-8  cm  de  largeur,  charnu,  convexe  ou  surmonté  d'un  gros 
mamelon  obtus,  souvent  turbiné,  hsse,  sec,  se  fendillant  parfois  autour  du  dis- 
que, brun  rougeâtre  clair,  glissant  vers  le  tan  rosé  ou  le  tan  pâle,  à  marge 
d'abord  incurvée,  puis  progressivement  étalée  et  même  relevée  dans  la  vieil- 
lesse, alors  que  le  disque  devient  un  peu  déprimé,  chair  épaisse  au  centre, 
teintée  de  la  couleur  du  chapeau,  à  odeur  et  saveur  douces,  lamelles  épaisses, 
décurrentes,  espacées,  interveinées,  assez  larges,  effilées  vers  la  marge,  de  la 
couleur  de  la  chair,  à  trame  emmêlée,  pied  4-8  cm  de  longueur,  0,6-1,2  cm 
d'épaisseur,  réguher  ou  s'effilant  vers  le  haut  ou  le  bas,  farci,  sec,  blafard  ou 

149 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


teinte  de  la  couleur  du  chapeau,  spores  lisses,  blanches,  ellipsoïdes,  6-8  x 
4-5  /um. 

De  juillet  à  octobre:  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois  et  dans  les  endroits 
découverts.  Assez  fréquent. 

Le  pied  de  ce  champignon  est  en  général  court,  et  son  chapeau  plus  ou 
moins  turbiné.  Il  vient  souvent  dans  des  endroits  plus  découverts  et  exposés;  il 
peut  alors  pâlir  au  point  de  devenir  blanchâtre. 


HYGROPHORUS  PSITTACINUS  Fr.  Non  comestible 

Fig.  204,  p.  120 

CHAPEAU  1-4  cm  de  largeur,  conique-campanule,  puis  convexe  ou  étalé, 
demeurant  parfois  mamelonné,  d'abord  vert  olive  foncé  à  vert  perroquet, 
décolorant  vite  en  saumon,  carné,  orangé  rosâtre  ou  jaunâtre  en  séchant,  lisse, 
glabre,  gluant-visqueux  et  très  glissant  à  l'état  humide,  à  marge  striée  par 
transparence,  chair  mince,  fragile,  cassante,  plus  ou  moins  de  la  couleur  du 
chapeau,  lamelles  adnées,  moyennement  larges,  subespacées,  épaisses  surtout 
près  de  la  chair,  parfois  interveinées,  verdâtres  au  début,  mais  vite  pâlissant  au 
carné,  orangé  ou  jaunâtre,  à  trame  régulière,  pied  4-7  cm  de  longueur,  environ 
0,3  cm  d'épaisseur,  régulier,  glabre,  glissant-visqueux,  vert  au  début,  carné  ou 
jaunâtre  en  séchant,  mais  demeurant  vert  plus  longtemps  au  sommet,  creux. 
SPORES  lisses,  blanches,  ovales,  obhquement  apiculées,  6-9  x  4-5  ^m. 

De  juillet  à  octobre:  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  endroits  herbeux  et  les 
bois. 

Cette  espèce  trop  petite  et  trop  visqueuse  pour  offrir  un  intérêt  comme 
comestible  retiendra  surtout  l'attention  de  l'herborisateur  par  sa  couleur  vert 
vif  qui  est  plutôt  inhabituelle  chez  un  champignon.  Elle  s'estompe  assez 
rapidement,  mais  on  peut  d'ordinaire  en  trouver  trace  autour  de  la  marge  du 
chapeau  et  au  sommet  du  pied.  Les  spécimens  fanés  risquent  de  se  confondre 
avec  VH.  lœtus  Fr.,  espèce  à  lamelles  décurrentes  et  aux  couleurs  très  variables 
et  parfois  mêlées,  mais  jamais  vert  vif. 


HYGROPHORUS  PUDORINUS  Fr.  Comestible 

Fig.  205,  p.  120 

Hygrophore  pudibond 

CHAPEAU  4-10  cm  de  largeur,  charnu,  convexe  ou  un  peu  campanule  au 
début,  avec  la  marge  incurvée,  puis  aplani,  mais  tendant  à  demeurer  obtus  sur 
le  disque,  lisse,  glabre,  visqueux,  de  couleur  tan  rosé  pâle,  chair  assez  épaisse, 
ferme,  blanche  ou  rosée,  à  odeur  et  saveur  douces,  lamelles  peu  larges,  adnées 
à  subdécurrentes,  épaisses,  subespacées,  interveinées  et  parfois  fourchues, 
blanchâtres  à  crème  ou  carnées,  à  trame  bilatérale,  pied  robuste,  4-9  cm  de 
longueur,  0,5-2  cm  d'épaisseur,  régulier  ou  effilé  vers  la  base,  plein  ou  farci, 

150 


HYGROPHORUS 


sec,  blanchâtre  ou  teinté  de  la  couleur  du  chapeau,  un  peu  fibrilleux  à  la  base, 
orné  au  sommet  de  fines  mouchetures  blanches  qui  deviennent  rougeâtres  à  la 
dessiccation,  spores  Hsses,  blanches,  ellipsoïdes,  apiculées,  7-9  x  4-5,5  ^m. 

En  septembre  et  octobre:  en  groupes  ou  un  peu  cespiteux  sur  le  sol  dans 
les  bois. 

Selon  Smith  et  Hesler  (1939),  des  doutes  subsistent  quant  à  l'identité  réelle 
de  VH.  pudorinus.  Il  se  pourrait  qu'une  espèce  de  l'Ouest,  VH.  fragrans 
Murr.,  qui  tend  à  se  tacher  de  jaune  et  dont  la  base  du  pied  est  ochracée  à  la 
meurtrissure,  corresponde  mieux  à  certains  égards  à  sa  description  originale. 

HYGROPHORUS  PUNICEUS  Fr.  Comestible 

Fig.  207  et  208,  p.  120 

CHAPEAU  3-7  cm  de  largeur,  d'abord  conique  d'une  façon  obtuse,  avec  la 
marge  incurvée,  puis  étalé  à  convexe  ou  presque  plan,  mais  conservant  souvent 
un  mamelon  obtus,  lisse,  glabre,  visqueux,  de  couleur  rouge  sang  foncé  à  l'état 
frais,  puis  vite  bariolé  d'orangé  et  enfin  complètement  orangé,  chair  mince, 
aqueuse,  orangé  rougeâtre  à  jaunâtre,  à  odeur  et  saveur  non  caractéristiques. 
LAMELLES  adnécs  à  adnexées,  larges,  subespacées,  orangé  rougeâtre  à  jau- 
nâtres, à  trame  régulière,  pied  4-9  cm  de  longueur,  0,6-1,2  cm  d'épaisseur, 
presque  régulier  ou  s'effilant  vers  le  bas,  farci,  s'évidant,  d'abord  rougeâtre  au 
sommet,  puis  orangé  et  enfin  jaune,  à  base  plus  pâle,  jaune  ou  blanche,  spores 
hsses,  blanches,  ellipsoïdes,  apiculées,  (7)  8-10  x  4,5-6  fim. 

De  juillet  à  novembre:  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois. 

À  l'état  jeune  et  frais,  ce  champignon  est  l'un  des  plus  voyants  de  notre 
flore.  Son  pied  à  base  blanche  et  ses  lamelles  larges  très  colorées  sont  très 
caractéristiques.  L'//.  coccineus  Fr.  lui  serait  apparenté,  mais  il  n'est  pas  vis- 
queux et  il  semble  très  rare  en  Amérique  du  Nord. 

HYGROPHORUS  RUSSULA  (Fr.)  Quel.  Comestible 

Fig.  212,  p.  140 

CHAPEAU  5-11  cm  de  largeur,  ferme,  charnu,  convexe  ou  surmonté  d'un 
gros  mamelon  obtus,  visqueux  à  l'état  frais,  rouge  rosé  à  vineux  sur  le  disque, 
plus  pâle  vers  la  marge  à  rose  carné  ou  blanchâtre,  parfois  moucheté  de  taches 
vineuses,  très  finement  aréole  à  maturité,  en  particulier  sur  le  disque,  à  marge 
d'abord  incurvée  et  un  peu  floconneuse,  puis  étalée  et  enfin  relevée,  chair 
épaisse,  ferme,  blanche  à  rosée,  à  odeur  et  saveur  non  caractéristiques. 
LAMELLES  adnécs  à  décurrentes,  moyennement  étroites,  serrées  à  très  serrées, 
blanches  au  début,  puis  rosâtres  et  enfin  tachées  de  rouge  violacé,  à  trame  bila- 
térale, pied  robuste,  4-8  cm  de  longueur,  1-3  cm  d'épaisseur,  réguher  ou 
s'effilant  vers  le  bas,  sec,  blanc  au  début  puis  rosâtre,  plein,  spores  lisses, 
blanches,  ellipsoïdes,  6-8  x  3,5-5  ^m. 

En  septembre  et  octobre:  épars  ou  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois  de 
feuillus. 

151 


THAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


Cette  espèce  se  distingue  de  ses  congénères  par  des  lamelles  serrées  à  très 
serrées;  certains  auteurs  l'ont  même  placée  dans  le  Tricholoma.  Toutefois,  il 
semble  maintenant  admis  qu'elle  appartient  bien  à  VHygrophorus.  On  la 
récolte  parfois  tard  l'automne  sous  le  tapis  de  feuilles.  Cette  plante  figure 
parmi  nos  meilleurs  champignons  comestibles. 

L'//.  purpurascens  Schw.  s'en  distingue  par  la  présence  d'un  anneau 
fibrilleux,  évanescent. 


HYGROPHORUS  SPECIOSUS  Peck  Comestible 

Fig.  206,  p.  120 

CHAPEAU  2-8  cm  de  largeur,  d'abord  subconique  à  campanule,  puis  étalé, 
souvent  mamelonné,  cramoisi  à  rouge-orangé  au  début,  puis  décoloré  en  jau- 
nâtre près  de  la  marge,  mais  toujours  rouge  au  centre,  visqueux,  glabre,  à 
marge  d'abord  incurvée,  puis  s'étalant.  chair  blanche,  teintée  d'orangé  sous 
la  pellicule,  molle,  à  odeur  et  saveur  douces,  lamelles  décurrentes,  espacées, 
assez  larges,  épaisses,  blanches  à  jaunâtres,  à  trame  bilatérale,  pied  3-10  cm  de 
longueur,  0,6-1,2  cm  d'épaisseur,  régulier  ou  un  peu  comprimé,  floconneux- 
fibrilleux  jusqu'à  une  zone  annulaire  évanescente,  subglabre  au-dessus, 
visqueux,  plein,  spores  largement  ellipsoïdes,  blanches,  hsses,  8-10  x  5-6  ^m. 

En  septembre  et  octobre:  d'habitude  en  groupes  dans  les  marécages  à 
mélèzes. 

Ce  beau  champignon  n'est  pas  commun  et  on  ne  peut  manquer  de  s'y 
arrêter  si  on  le  rencontre.  On  le  dit  comestible. 

LACCARIA 

Les  espèces  du  genre  Laccaha  ont  des  spores  blanches  ou  lilas  pâle,  non 
amyloïdes  et,  en  général,  très  échinulées,  et  des  lamelles  assez  épaisses, 
d'aspect  un  peu  cireux,  le  plus  souvent  de  couleur  violacée  à  carnée.  Elles  ne 
possèdent  ni  anneau  ni  volve.  On  les  a  parfois  placées  dans  les  Clitocybe,  mais 
elles  n'y  ont  pas  vraiment  leur  place.  Leurs  lamelles  cireuses  les  rapproche- 
raient de  VHygrophorus,  sauf  que  leurs  spores  échinulées  ne  cadrent  pas  avec 
ce  genre.  Il  y  a  enfin  possibilité  de  confusion  avec  des  lactaires  dont  le  latex 
aurait  séché;  la  réaction  à  l'iode  de  leurs  spores  constitue  un  moyen  sûr  de  les 
différencier,  celles  des  lactaires  virant  invariablement  au  bleu  à  son  contact. 
Les  champignons  de  ce  genre  sont  dits  comestibles,  mais  leur  saveur  n'est  pas 
très  estimée. 

LACCARIA  LACCATA  (Fr.)  Berk.  et  Br.  Comestible 

Fig.  214,  p.  140 

CHAPEAU  2-5  (7)  cm  de  largeur,  d'abord  convexe,  puis  plan,  parfois  un 
peu  ombiliqué,  glabre  au  début,  devenant  furfuracé  à  légèrement  écailleux, 

152 


XEROMPHALINA 


hygrophane,  de  couleur  variable,  brun  rougeâtre  à  carné  rougeâtre,  décolorant 
en  ochracé  ou  blafard,  à  marge  unie  ou  ondulée  à  échancrée.  chair  mince, 
humide,  à  saveur  douce,  lamelles  émarginées  à  brièvement  décurrentes, 
larges,  espacées  à  subespacées,  épaisses,  teintées  de  la  couleur  de  la  chair,  pied 
2-10  cm  de  longueur,  0,3-0,6  (0,9)  cm  d'épaisseur,  réguher,  tenace,  fibreux, 
glabre  à  furfuracé,  parfois  strié,  plein  à  farci,  ou  s'évidant,  de  la  couleur  du 
chapeau,  spores  globuleuses,  échinulées,  blanches,  8-10  ^m  de  diamètre. 

De  mai  à  novembre:  fréquent  dans  les  bois  et  les  clairières. 

C'est  l'un  de  nos  champignons  les  plus  communs  et  sa  grande  variabilité 
laisse  souvent  le  débutant  perplexe.  Ce  n'est  qu'après  l'avoir  récolté  à  plusieurs 
reprises  qu'il  peut  le  déterminer  avec  certitude.  Il  se  reconnaît  sur  le  terrain  à 
ses  lamelles  larges  et  espacées,  de  couleur  carnée;  ses  spores  épineuses  non 
amyloïdes  sont  aussi  caractéristiques  pour  celui  qui  dispose  d'un  microscope. 

Le  L.  amethystina  (Boit,  ex  Fr.)  B.  et  Br.  a  un  port  analogue,  sauf  que 
l'ensemble  de  la  fructification  est  d'un  beau  violet  foncé. 


LACCARIA  OCHROPURPUREA  (Berk.)  Peck  Comestible 

Fig.  215,  p.  140 

CHAPEAU  5-10  cm  de  largeur,  parfois  plus,  convexe  à  presque  plan  et 
déprimé  au  centre,  hygrophane,  d'abord  finement  duveteux-tomenteux,  deve- 
nant glabre  par  la  suite  ou  parfois  se  fendillant  pour  former  des  zones  quasi 
écailleuses,  brun  violacé  au  début,  puis  jaune  fauve  à  alutacé  grisâtre,  à  marge 
régulière  ou  onduleuse.  chair  coriace,  à  saveur  désagréable,  lamelles  adnées 
à  un  peu  décurrentes,  larges,  épaisses,  espacées,  de  couleur  violacée,  pied 
4-10  cm  de  longueur,  1-3  cm  d'épaisseur,  de  forme  variable,  régulier  ou  effilé 
vers  le  sommet  ou  la  base,  parfois  courbé  ou  tordu,  tenace  et  dur,  plein,  de  la 
couleur  du  chapeau  ou  plus  pâle,  spores  globuleuses,  échinulées,  lilas  pâle  en 
masse,  8-10  ^m  de  diamètre. 

D'août  à  octobre:  épars  ou  subcespiteux  dans  les  bois  et  les  endroits  her- 
beux ou  même  entièrement  découverts. 

Ses  lamelles  pourpres  caractéristiques  pourraient  le  faire  passer  pour  un 
Cortinarius,  mais  il  est  dépourvu  de  voile  et  ses  spores  sont  lilas  pâle.  Il  n'est 
pas  aussi  commun  que  le  L.  laccata. 

XEROMPHALINA 

Le  Xeromphalina  est  formé  d'un  petit  groupe  d'espèces  dont  la  plupart 
appartenaient  antérieurement  à  VOmphalia.  Toutefois,  le  nom  Omphalia  n'est 
pas  valide  selon  le  Code  international  de  nomenclature  et,  en  outre,  les  systé- 
maticiens  modernes  estiment  que  les  espèces  qu'il  renfermait  ne  constituent 
pas  une  unité  taxonomique.  Elles  ont  donc  été  réparties  entre  plusieurs  genres, 
dont  le  Xeromphalina.  Les  auteurs  ne  s'entendent  pas  sur  ses  limites  exactes, 
mais  son  type  est  le  X.  campanella  (Fr.)  Kùhner  et  Maire. 

153 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  Dl    (  ANADA 


Ses  représentants  se  caractérisent  par  des  spores  blanches  amyloïdes,  des 
lamelles  adnées  à  décurrentes,  et  un  pied  brun  foncé  à  noirâtre,  de  consistance 
cornée  et  recouvert  à  la  base  d'un  tomentum  vivement  coloré.  Ils  sont  dépour- 
vus d'anneau  et  de  volve.  La  réaction  amyloïde  des  spores  constitue  le  meilleur 
critère  pour  les  différencier  des  Marasmius.  La  plupart  d'entre  eux  sont  petits 
et  sans  valeur  alimentaire. 


XEROMPHALINA   CAMPANELLA  (Fr.)  Kuhner  et  Maire         Comestible 
Fig.  216  et  217,  p.  140;  fig.  415,  p.  308 

CHAPEAU  0,5-2  cm  de  largeur,  fragile,  convexe,  puis  étalé,  ombiliqué, 
jaune-orangé  rouille,  brun-orangé  ou  teinté  de  rougeâtre,  glabre  ou  presque, 
hygrophane,  pâlissant  par  temps  sec,  à  marge  un  peu  incurvée  pour  une  longue 
période,  puis  devenant  striée,  chair  membraneuse,  jaunâtre,  à  odeur  et  saveur 
non  caractéristiques,  lamelles  décurrentes,  serrées  à  subespacées,  assez 
étroites,  interveinées,  de  couleur  jaunâtre,  pied  élancé,  1-4  cm  de  longueur, 
0,15-0,30  cm  d'épaisseur,  lisse,  cartilagineux,  régulier,  droit  ou  recourbé, 
creux,  brun  rougeâtre  foncé,  jaunâtre  au  sommet,  pruineux,  terminé  par  une 
touffe  radicelliforme  de  couleur  orangée,  spores  lisses,  blanches,  ellipsoïdes  à 
très  ellipsoïdes,  amyloïdes,  6-7,5  x  2,5-3,5  lum. 

De  mai  à  octobre:  en  touffes  souvent  très  denses  sur  les  billes  et  les 
souches  de  conifères  en  décomposition.  Commun. 

Ce  champignon  est  réputé  comestible,  mais  sa  petite  taille  le  rend  peu  inté- 
ressant à  cet  égard  même  s'il  pousse  parfois  en  grosses  touffes.  Il  fructifie  tout 
au  long  de  la  saison  de  végétation  et  se  signale  à  l'attention  du  récolteur  par 
son  abondance,  ses  couleurs  vives  et  son  port  assez  gracieux. 


XEROMPHALINA    TENUIPES  (Schw.)  Sm. 
Fig.  255,  p.  164 

CHAPEAU  1-3  (6)  cm  de  largeur,  convexe  au  début,  puis  plan  ou  très 
mamelonné,  de  couleur  assez  variable,  brun-orangé,  teinté  d'olive  ou 
d'ochracé,  sec,  devenant  velouté  ou  un  peu  granuleux  avec  l'âge,  à  marge  unie 
ou  un  peu  striée  à  la  vieillesse,  chair  brun  aqueux,  flexible,  inodore,  lamelles 
adnées  ou  décurrentes  en  filet,  blanchâtres,  puis  vite  jaune  pâle,  serrées, 
moyennement  larges,  pied  3-8  cm  de  longueur,  0,3-0,6  cm  d'épaisseur, 
régulier  ou  un  peu  renflé  à  la  base,  de  la  couleur  du  chapeau,  mais  jaunissant  à 
la  dessiccation,  velouté-tomenteux.  spores  blanches,  ellipsoïdes,  hsses, 
amyloïdes,  7-9  x  4-5  /^m. 

En  juin  et  juillet:  seul  ou  en  touffes  sur  le  bois  de  feuillus. 

Cette  espèce,  qui  est  la  plus  grande  du  genre,  fructifie  tôt  dans  la  saison. 
Elle  s'apparente  un  peu  au  Collybia  velutipes,  mais  s'en  distingue  par  son  cha- 
peau sec  et  velouté  et  ses  spores  amyloïdes.  Elle  semble  assez  coriace  et  on  ne 
dispose  pas  de  données  sur  sa  comestibilité. 

154 


MYCENA 


MYCENA 

Le  Mycena  est  un  genre  très  vaste,  mais  dont  les  espèces  sont  petites  et 
difficiles  à  déterminer.  Smith  (1947)  a  publié  sur  lui  une  monographie  dans 
laquelle  il  reconnaît  232  espèces  distinctes  en  Amérique  du  Nord.  Sauf  de  rares 
exceptions,  leur  détermination  n'est  possible  qu'à  partir  de  caractères  micro- 
scopiques; ce  groupe  ne  convient  pas  au  débutant.  Ses  représentants  sont 
d'ailleurs  trop  petits  pour  offrir  quelque  intérêt  gastronomique. 

Selon  la  définition  de  Smith,  le  genre  comprend  des  espèces  à  spores  blan- 
ches caractérisées  par  un  pied  creux  cartilagineux  et,  en  général,  un  chapeau 
conique  ou  convexe  à  marge  droite  et  appliqué  sur  le  pied  dans  la  jeunesse, 
même  si  des  formes  à  marge  incurvée  et  à  lamelles  décurrentes  peuvent  aussi  se 
rencontrer.  Le  réceptacle  est  fragile,  charnu  ou  membraneux.  Smith  a  en  outre 
fait  une  place  d'importance  aux  caractères  microscopiques  dans  la  délimitation 
du  genre. 

Certains  champignons  de  ce  groupe  sont  assez  beaux  et  arborent  des  cou- 
leurs vives,  mais  la  majorité  d'entre  eux  sont  petits,  brunâtres  ou  grisâtres, 
avec  plus  ou  moins  le  même  air  de  famille.  Seules  quelques-unes  des  espèces  les 
plus  caractéristiques  sont  décrites  ici. 


MYCENA  ALCALINA  (Fr.)  Kummer 
Fig.  266,  p.  182 

CHAPEAU  0,5-3  cm  de  largeur,  parfois  plus,  fragile  mais  flexible,  ovoïde 
au  stade  du  bouton,  puis  conique  et  enfin  conique-campanule,  conservant  en 
général  un  mamelon  ou  disque  obtus,  à  marge  devenant  longuement  striée  à 
mesure  que  le  chapeau  croît,  humide,  de  couleur  brun  grisâtre  foncé  avec  une 
couche  pruineuse  dans  la  jeunesse,  vite  glabre,  devenant  brun  grisâtre  beige  à 
la  maturation,  blafard  vers  la  marge,  chair  mince  sauf  au  centre,  blanche  à 
blafarde,  à  odeur  alcaline,  lamelles  adnées-ascendantes,  moyennement 
larges,  peu  serrées,  blanches  ou  teintées  de  grisâtre,  entremêlées  de  lamellules. 
PIED  5-8  cm  de  longueur,  jusqu'à  0,3  cm  d'épaisseur,  régulier,  creux,  cassant, 
presque  de  la  couleur  du  chapeau,  recouvert  au  début  d'une  fine  pruine,  puis 
glabre,  en  général  un  peu  cotonneux  à  la  base,  spores  lisses,  blanches, 
amyloïdes,  ovoïdes,  7,5-10  x  4,5-6  jum.  cystides  plus  ou  moins  fusiformes- 
ventrues  sur  la  face  des  lamelles,  jusqu'à  60  /Lim  de  longueur,  rares  à  abon- 
dantes; sur  l'arête,  elles  varient  de  ventrues  à  en  forme  de  massue,  avec  parfois 
une  ou  plusieurs  saillies  digitif ormes  au  sommet. 

De  mai  à  septembre:  en  groupes  ou  en  touffes  clairsemées  sur  les  conifères 
en  décomposition.  Commun. 

C'est  l'espèce  la  plus  commune  du  genre;  elle  est  assez  typique  de  celui-ci. 
On  la  récolte  parfois  tôt  le  printemps.  Son  trait  le  plus  distinctif  est  son  odeur 
alcaline,  qui  peut  toutefois  varier  de  forte  à  très  faible  (même  au  froissement 
de  la  chair),  ou  à  l'occasion  faire  complètement  défaut. 

155 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


MYCENA   GALERICULATA  (Fr.)  S. F.  Gray  Comestible 

Fig.  277.  p.  184 

CHAPEAU  2-4  cm  de  largeur,  d'abord  conique,  puis  campanule  à  étalé- 
mamelonné,  parfois  tout  à  fait  plan,  brun  chamois  à  la  marge,  plus  foncé  à 
terre  d'ombre  sur  le  disque,  pâlissant,  glabre,  un  peu  glissant  mais  non  vis- 
queux, à  marge  striée,  chair  blanc  grisâtre  à  blafarde,  cartilagineuse,  à  faibles 
odeur  et  saveur  de  farine,  lamelles  adnexées  à  adnées  ou  sinuées,  serrées  à 
subespacées,  moyennement  larges,  blanchâtres  au  début,  puis  teintées  de  rose 
pâle,  à  arête  unie,  pied  4-9  cm  de  longueur,  parfois  plus,  0,15-0,30  cm 
d'épaisseur,  régulier,  glabre,  cartilagineux,  lisse  ou  tordu-strié,  blanc  grisâtre, 
plus  foncé  vers  le  bas  et  même  brunâtre  à  la  base,  creux,  radicant.  spores  blan- 
ches, lisses,  ellipsoïdes,  amyloïdes,  8-10  x  5-7  ^m. 

De  mai  à  octobre:  d'habitude  en  touffes  ou  parfois  épars  sur  le  bois  en 
décomposition. 

Cette  petite  espèce  fragile  fructifie  parfois  en  touffes  si  importantes 
qu'elle  pourrait  offrir  quelque  intérêt  comme  aliment.  Le  M.  inclina  ta  (Fr.) 
Quel,  est  une  autre  espèce  commune  formant  des  touffes  sur  le  bois.  Plus  gri- 
sâtre que  la  première,  sa  marge  est  en  outre  plus  ou  moins  festonnée  et  son  pied 
est  recouvert  au  début  d'une  pilosité  blanche  qui  d'ordinaire  laisse  des  mou- 
chetures ou  des  fibrilles  à  maturité. 


MYCENA   LEAIANA  (Berk.)  Sacc. 
Fig.  218  et  219,  p.  140 

chapeau  0,6-3  cm  de  largeur,  tenace,  flexible,  d'abord  convexe,  puis 
étalé-convexe  avec  une  légère  dépression  au  centre,  à  marge  striée  par  transpa- 
rence, lisse  et  très  visqueux,  d'un  orangé  vif  flamboyant  au  début,  pâlissant 
ensuite  pour  devenir  orangé  jaunâtre  et  enfin  jaune  pâle,  chair  très  mince, 
jaunâtre,  à  odeur  et  saveur  non  caractéristiques,  lamelles  adnées,  ventrues, 
moyennement  larges,  serrées  à  subespacées,  jaunâtres  ou  teintées  de  rosé,  avec 
l'arête  orangé  vif.  pied  2-5  cm  de  longueur,  environ  0,15  cm  d'épaisseur, 
s'effilant  peu  à  peu  vers  le  bas,  creux,  glabre,  visqueux,  de  couleur  orangée,  ne 
pâlissant  pas  autant  que  le  chapeau,  spores  lisses,  blanches,  ellipsoïdes,  7-9  x 
5-6  ^m. 

De  juin  à  octobre:  en  touffes  plus  ou  moins  denses  sur  les  vieilles  billes  et 
les  souches. 

La  couleur  orangé  vif  de  l'arête  des  lamelles  constitue  un  bon  trait  distinc- 
tif  sur  le  terrain,  car  elle  persiste  même  après  que  le  chapeau  a  pâli.  Les 
couleurs  éclatantes  de  ce  champignon  ne  peuvent  manquer  d'attirer  l'atten- 
tion. 

156 


COLLYBIA 


MYCENA   PURA  (Fr.)  Kummer 

Fig.  213,  p.  140 

CHAPEAU  1-4  cm  de  largeur,  convexe  à  étalé,  en  général  mamelonné  d'une 
façon  obtuse,  lisse,  glabre,  humide,  hygrophane,  à  marge  striée  par  transpa- 
rence, de  couleur  variable,  rouge  rosé  à  violet,  avec  parfois  des  nuances  de 
violet  grisâtre  ou  presque  blanc,  chair  moyennement  épaisse  au  centre,  mince 
à  la  marge,  teintée  de  la  couleur  du  chapeau,  blanchâtre,  à  odeur  et  saveur  de 
radis,  lamelles  adnées  à  sinuées,  larges,  subespacées  à  moyennement  serrées, 
interveinées,  de  couleur  variable,  blanches  ou,  plus  souvent,  teintées  de  la  cou- 
leur du  chapeau,  pied  4-8  cm  de  longueur  ou  plus,  0,3-0,6  cm  d'épaisseur, 
régulier,  creux,  glabre  ou  pruineux,  de  la  couleur  du  chapeau  ou  plus  pâle,  et 
même  blanchâtre,  parfois  tordu,  fibrilleux-strié.  spores  hsses,  blanches,  très 
eUipsoïdes,  6-8  x  3,5-5  jwm. 

De  juin  à  octobre:  seul  ou  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois.  Commun. 

Ce  champignon  commun,  qui  possède  une  aire  de  répartition  assez  éten- 
due, séduit  par  ses  couleurs  magnifiques.  Bien  qu'étant  le  plus  grand  du  genre, 
il  est  encore  trop  petit  pour  intéresser  le  mycophage. 


COLLYBIA 

Le  genre  Collybia  est  en  général  défini  de  manière  à  inclure  les  espèces  à 
spores  blanches,  dépourvues  d'anneau  et  de  volve,  et  caractérisées  par  un  pied 
cartilagineux,  des  lamelles  adnées  à  adnexées  et  un  chapeau  à  marge  incurvée 
ou  enroulée  au  début.  Cependant,  les  systématiciens  modernes  sont  d'avis  que 
ce  concept  est  trop  vaste  et  réunit  de  nombreuses  espèces  non  apparentées.  La 
tendance  actuelle  est  donc  de  fractionner  ce  genre  en  plusieurs  autres,  en  fai- 
sant du  Collybia  dryophila  le  type  du  genre  Collybia  restreint.  Toutefois,  étant 
donné  que  certaines  de  ces  divisions  se  fondent  sur  des  caractères  microsco- 
piques et  qu'on  ne  s'entend  pas  très  bien  sur  les  limites  précises  des  nouveaux 
genres,  nous  conservons  dans  le  présent  ouvrage  l'ancienne  acception 
Collybia. 

Il  est  parfois  difficile  de  distinguer  entre  le  Collybia  et  le  Marasmius,  ou  le 
Mycena.  La  principale  différence  entre  le  Collybia  et  le  Marasmius  réside  dans 
l'aptitude  de  ce  dernier  à  reprendre  sa  forme  après  avoir  séché,  mais  cette 
distinction  n'est  pas  toujours  très  évidente.  Le  Collybia  confluens,  par  exem- 
ple, pourrait  être  aussi  placé  parmi  les  Marasmius.  D'autre  part,  le  Mycena  se 
caractérise  par  un  chapeau  plus  ou  moins  conique  à  campanule  qui  n'a  d'ordi- 
naire pas  tendance  à  s'étaler,  et  dont  la  marge  est  droite  au  début,  à  rencontre 
de  celle  du  Collybia  qui  est  enroulée  ou  incurvée. 

Aucun  Collybia  n'est  réputé  vénéneux,  et  les  plus  grands  sont  parfois  con- 
sidérés comme  de  bons  comestibles.  La  majorité  d'entre  eux  sont  toutefois 
trop  petits  pour  intéresser  le  mycophage. 

157 


CHAMPIGNONS  COMtSTlBLtS  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


Clé 

\a       Espèce  fortement  cespiteuse,  brun  rougeâtre  ou  brun  vineux;  pieds  glabres  au 

sommet,  tomenieux  à  la  base  et  plus  ou  moins  soudés  ensemble C.  acervata 

\h       Espèces  solitaires,  grégaires  ou  subcespiteuses 2 

2^;       Pied  fortement  radicant C.  radicata 

Ih       Pied  non  fortement  radicant 3 

}>a       Pied  glabre 4 

3/;       Pied  velouté  ou  tomenteux  à  pruineux 6 

Aa       Fructification  blanche  devenant  ponctuée  ou  tachée  de  brun  rouille  .  C.  maculata 
4b       Fructification  d'une  autre  couleur 5 

5a       Lamelles  très  larges;  fructification  gris  opaque C.  platyphylla 

5b       Lamelles  étroites;  fructification  tan  rougeâtre  à  fauve  jaunâtre  ....  C.  dryophila 

6a       Fructification  petite,  en  général  moins  de  1,2  cm  de  largeur;  pied  relié  à  un  petit 

sclérote C.  tuberosa 

6b       Fructification  de  plus  de  1 ,2  cm  de  largeur;  pied  n'émergeant  pas  d'un  sclérote  .  7 

la       Pied  velouté,  brun  foncé  à  noir;  chapeau  visqueux,  espèce  venant  sur  le  bois  .... 

C.  velutipes 

Ib       Pied  blanchâtre  et  fortement  pubescent;  chapeau  non  visqueux;  espèce  croissant 

en  général  sur  le  sol,  parmi  les  feuilles C.  confluens 

COLLYBIA  ACERVATA  (Fr.)  Kummer  Probablement  comestible 

Fig.  220  et  221,  p.  140 

CHAPEAU  2-5  cm  de  largeur,  convexe  à  presque  plan,  glabre,  un  peu 
hygrophane,  brun  rougeâtre  à  brun  vineux,  à  marge  pâlissant  au  point  de 
devenir  presque  blanchâtre  à  la  fin,  un  peu  striée  à  l'état  humide,  parfois 
ondulée  et  irrégulière,  devenant  récurvée  dans  la  vieillesse,  chair  mince,  bla- 
farde, à  saveur  douce,  lamelles  libres  à  adnexées,  très  serrées,  étroites,  blan- 
châtres ou  teintées  de  rougeâtre.  pied  5-10  cm  ou  parfois  plus  de  longueur, 
0,3-0,6  cm  d'épaisseur,  régulier,  creux,  glabre  au  sommet,  recouvert  d'un 
tomentum  blanchâtre  à  la  base,  très  cespiteux,  parfois  réuni  aux  autres  dans  la 
touffe  par  le  mycéhum  blanc,  de  couleur  brun  rougeâtre  ou  brun  vineux,  sou- 
vent plus  foncé  que  le  chapeau,  spores  Hsses,  blanches,  non  amyloïdes,  étroite- 
ment oblongues  à  ellipsoïdes,  à  apicule  proéminent,  5-7  x  2-  3  ^m. 

D'août  à  octobre:  en  touffes  très  denses  sur  le  sol  ou  sur  le  bois  en  décom- 
position. 

Ce  champignon  est  dit  comestible,  mais  Smith  (1949)  lui  attribue  une 
saveur  amère.  On  le  reconnaît  à  ses  touffes  denses,  avec  les  pieds  brun  rougeâ- 
tre plus  ou  moins  soudés  ensemble  à  la  base.  En  séchant,  le  pied  conserve  sa 
couleur  et  reste  plus  foncé  que  le  chapeau. 

Les  espèces  voisines  comme  le  Collybia  familia  (Pk.)  Sacc.  et  le  C.  abun- 
dans  (Pk.)  Sacc.  sont  aussi  fortement  cespiteuses,  mais  leurs  spores  sont  amy- 
loïdes, et  leurs  couleurs  différentes:  blanchâtres  ou  chamois  à  brun  pâle,  plus 
grises  que  le  C.  acervata,  avec  le  pied  blanchâtre  à  brunâtre.  Le  chapeau  de  la 
première  est  déprimé  au  centre,  contrairement  à  celui  de  la  seconde;  toutes 
deux  sont  comestibles. 

158 


COLLYBIA 


COLLYBIA  CONFLUENS  (Pers.  ex  Fr.)  Kummer  Comestible 

Fig.  223,  p.  142 

CHAPEAU  2-5  cm  de  largeur,  convexe  ou  presque  plan,  brun  rougeâtre  à 
brun  chamois  à  l'état  humide,  devenant  grisâtre  à  chamois  rosé  ou  blanchâtre 
en  séchant,  glabre  à  pruineux,  parfois  finement  subsquamuleux  sur  le  disque, 
obtus  à  submamelonné,  à  marge  régulière  ou  striée  à  Tétat  humide,  chair 
mince,  blanche,  assez  tenace,  à  odeur  et  saveur  douces,  lamelles  libres, 
étroites,  très  serrées,  de  couleur  blanchâtre,  pied  5-10  cm  de  longueur, 
0,15-0,45  cm  d'épaisseur,  régulier  ou  presque,  souvent  comprimé,  tenace, 
cartilagineux,  brun  rougeâtre  sous  la  dense  pilosité  blanche,  creux,  spores 
hyalines,  étroites  et  un  peu  fuselées,  6-9  x  2,5-4  jL*m. 

De  juillet  à  octobre:  cespiteux  ou  en  groupes  sur  le  sol,  d'habitude  parmi 
les  feuilles.  Commun. 

Cette  espèce  tend  à  revivre  lorsqu'on  l'humecte  et  forme  ainsi  un  chaînon 
entre  le  CoUybia  et  le  Marasmius.  Elle  est  assez  commune  et  parfois  même 
abondante.  La  forte  pilosité  blanche  recouvrant  le  pied  constitue  un  bon  trait 
distinctif.  Le  C.  hariolorum  Fr.  lui  ressemble  un  peu,  mais  son  chapeau  a  un 
disque  rougeâtre,  son  pied  est  d'habitude  plus  court,  et  sa  reviviscence  est 
moindre,  la  fructification  ayant  tendance  à  ramollir  après  réhydratation. 


COLLYBIA  DRYOPHILA  (Bull,  ex  Fr.)  Kummer  Comestible 

Fig.  225  et  226,  p.  142 

CHAPEAU  2-5  cm  de  largeur,  assez  mince  et  flexible,  d'abord  convexe,  puis 
étalé,  avec  la  marge  finalement  relevée  et  irrégulièrement  ondulée;  le  disque 
demeurant  légèrement  obtus  ou  devenant  au  contraire  déprimé,  à  surface  lisse, 
glabre,  humide  à  l'état  frais,  de  couleur  variable;  tan  rougeâtre  foncé  à  fauve 
jaunâtre,  pâlissant  avec  l'âge,  chair  mince,  blanchâtre,  à  odeur  et  saveur  non 
caractéristiques,  lamelles  adnées  à  adnexées,  étroites,  serrées,  blanches  ou 
blafardes,  pied  3-6  cm  de  longueur,  environ  0,3  cm  d'épaisseur,  cartilagineux, 
régulier  ou  s'effilant  vers  le  haut,  souvent  comprimé,  central  ou  un  peu  excen- 
trique, creux,  à  surface  Hsse,  glabre,  plus  ou  moins  de  la  couleur  du  chapeau, 
souvent  cotonneux  à  la  base,  spores  lisses,  blanches,  ellipsoïdes,  5-7  x 
3-3,5  jÀïn. 

De  juin  à  septembre:  en  groupes  ou  en  petites  touffes  sur  le  sol  dans  les 
bois.  Commun. 

Les  espèces  voisines  sont  le  C.  butyracea  (Bull,  ex  Fr.)  Kummer,  le  C. 
lentinoides  Peck  et  le  C.  aquosa  (Fr.)  Kummer,  et  il  n'est  pas  toujours  facile  de 
les  distinguer.  Elles  sont  heureusement  toutes  comestibles.  Le  C.  dryophila  se 
récolte  tout  au  long  de  la  saison  de  végétation  et  est  parfois  abondant. 

159 


CHAMPIGNONS  COML^UBLLb  i:T  VENENEUX  DU  CANADA 

COLLYBIA   MACULAT  A  (A.  et  S.  ex  Fr.)  Kummer  Comestible 

Fig.  224,  p.  142 

CHAPEAU  5-15  cm  de  largeur,  assez  ferme,  convexe  au  début,  puis  étalé, 
avec  le  disque  durablement  obtus,  à  marge  d'abord  enroulée,  puis  infléchie  et 
enfin  un  peu  ondulée  après  étalement  complet,  lisse,  glabre,  blanc,  se  tachant 
de  brun  rouille  au  point  de  devenir  entièrement  rouille  à  la  vieillesse,  chair 
blanche,  compacte,  lamelles  adnexées  à  presque  libres,  étroites,  très  serrées, 
blanches,  pied  blanc,  6-16  cm  de  longueur,  jusqu'à  1  cm  d'épaisseur,  régulier 
ou  un  peu  ventru,  la  base  effilée  s'enfonçant  quelque  peu  dans  le  sol,  cartila- 
gineux, s'évidant  peu  à  peu,  fibreux-strié  à  un  peu  cannelé,  spores  très  ovales 
à  subglobuleuses,  lisses,  jaunâtres,  5-7  x  4-5  /um. 

De  juin  à  septembre:  en  groupes  ou  en  touffes  de  deux  ou  trois  spécimens 
sur  le  sol  des  bois. 

Ce  champignon  blanc  de  bonne  taille  se  reconnaît  aux  taches  rouille  qui  le 
recouvrent  petit  à  petit  à  la  maturation.  Ses  spores  ne  sont  pas  blanc  pur,  mais 
plutôt  teintées  de  jaunâtre.  On  le  dit  comestible  mais  pas  très  savoureux. 

COLLfBlA   PLATYPHYLLA  (Fr.)  Kummer  Comestible 

Fig.  227,  p.  142;  fig.  416,  p.  308 

CHAPEAU  6-13  cm  de  largeur  en  moyenne,  parfois  jusqu'à  20  cm,  convexe 
à  subcampanulé  au  début,  puis  étalé,  avec  le  disque  souvent  mamelonné  d'une 
façon  obtuse  ou  devenant  un  peu  déprimé,  à  marge  d'abord  incurvée,  puis 
étalée  ou  retroussée,  et  même  déchiquetée  dans  la  vieillesse,  brun  grisâtre  beige 
à  beige  brunâtre,  rayé  de  fibrilles  innées  de  couleur  plus  foncée,  pâlissant  jus- 
qu'au blanc  grisâtre  vers  la  marge,  à  surface  sèche  ou  humide,  lisse  à  légère- 
ment furfuracée.  chair  mince,  blanche,  à  saveur  désagréable  et  à  odeur  douce 
ou  désagréable,  lamelles  blanches  ou  blanchâtres,  très  larges,  subespacées, 
adnexées,  puis  sinuées.  pied  robuste,  8-13  cm  de  longueur  ou  parfois  plus, 
1-2  cm  d'épaisseur,  régulier  ou  s'effilant  légèrement  vers  le  haut,  blanc  ou 
blanchâtre,  fibreux-strié,  à  revêtement  un  peu  cartilagineux,  farci,  puis  creux. 
SPORES  lisses,  blanches,  très  ovales,  7-10  x  5-7  ^m  (les  spores  immatures  plus 
petites). 

De  juin  à  octobre:  seul  ou  en  groupes  restreints  sur  les  souches  et  les  billes 
en  décomposition,  ou  encore  en  sols  riches. 

Le  C  platyphylla  est  comestible,  mais  il  est  souvent  infesté  de  larves  d'in- 
sectes et  sa  saveur  est  dite  forte.  Il  se  reconnaît  à  sa  couleur  grise  et  à  ses 
lamelles  très  larges. 


Fig.  234  à  243:  234,  Marasmius  rotula;  235,  M.  rolula;  236,  M.  scorodonius;  237,  Schizo-  ^ 
phyllum  commune;  238,  Panus  rudis;  239,  P.  rudis;  240,  Trogia  crispa;  241,  Pluteus  admira- 
bilis;  lAl,  P.  atromarginatus;  243,  P.  atromarginatus. 

160 


161 


C 

-s: 


I 

<N 

d 


FiG.   245  à  254:   245,   Pluteus  cervinus;  246,   P.   cervinus;  247,    Volvariella  bombycina;>- 
248,  y.  bombycina;    249,    Entoloma  rhodopolium;   250,   E.   salmoneum;   251,   Leptonia 
aspreUa;  252,  L.  formosa;  253,  Clitopilus  abortivus;  254,  C.  abortivus. 


162 


163 


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164 


COLLYBIA 


COLLYBIA   RADICATA  (Fr.)  Quel.  Comestible 

Fig.  292,  p.  203 

CHAPEAU  3-10  cm  de  largeur,  convexe,  puis  étalé,  souvent  un  peu  mame- 
lonné, à  surface  visqueuse  par  temps  humide,  glabre,  lisse  ou  ridé  autour  du 
mamelon,  variant  de  brun  grisâtre  à  fauve  grisâtre  ou  blafard,  chair  mince 
sauf  au  centre,  blanchâtre,  à  odeur  faible  ou  nulle  et  à  saveur  douce,  lamelles 
adnexées,  souvent  prolongées  par  de  fines  lignes  décurrentes,  larges,  sub- 
espacées, blanc  pur,  entremêlées  de  plusieurs  rangées  de  lamellules.  pied  long, 
5-21  cm  au-dessus  du  sol,  avec  un  long  prolongement  radiciforme  au-dessous, 
0,6-1,2  cm  d'épaisseur  au  niveau  du  sol,  s'effilant  légèrement  vers  le  haut, 
cartilagineux,  farci,  puis  creux,  à  surface  unie  à  tordue-striée  ou  sillonnée, 
glabre  à  fortement  pruineux,  blanc  au  sommet,  brunâtre  à  gris  souris  ailleurs. 
SPORES  lisses,  blanches,  très  ovales,  obHquement  apiculées,  14-17  x  9-11  ^m. 

De  juin  à  septembre:  seul  ou  en  petits  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois. 
Commun. 

Ce  champignon  se  reconnaît  sur  le  terrain  à  son  pied  radicant  et  à  ses 
lamelles  blanches  subespacées.  Le  C.  longipes  (Fr.)  Kummer  possède  aussi  un 
long  pied  radicant,  mais  il  est  de  plus  petite  taille,  avec  un  chapeau  sec, 
velouté,  et  un  pied  brunâtre  tomenteux.  La  taille  et  la  couleur  du  C.  radicata 
peuvent  varier  beaucoup.  Il  en  existe  plusieurs  variétés.  C'est  un  champignon 
très  commun  qu'on  peut  parfois  récolter  lorsque  les  autres  espèces  se  font 
rares. 


COLLYBIA   TUBEROSA  (Bull,  ex  Fr.)  Kummer 
Fig.  228,  p.  142 

CHAPEAU  minuscule,  0,3-0,9  cm  de  largeur,  convexe  à  étalé,  parfois  un 
peu  mamelonné,  blanc  à  crème  ou  teinté  de  tan,  à  surface  glabre  et  d'aspect 
mat  ou  presque  crayeux,  chair  mince,  blanche,  lamelles  adnées  ou  avec  une 
faible  ligne  décurrente,  espacées  ou  subespacées,  assez  étroites,  blanchâtres, 
entremêlées  de  nombreuses  lamellules.  pied  1-2  cm  de  longueur,  élancé,  fili- 
forme, à  surface  finement  furfuracée  ou  poudreuse,  en  particuHer  vers  le  bas, 
glabre  au  sommet,  brun  ou  teinté  de  brun  rougeâtre,  creux,  rattaché  à  un  petit 
sclérote  brun  rougeâtre  ou  noirâtre,  sclérote  0,15-0,6  cm  de  diamètre, 
allongé  ou  en  forme  de  pépin,  spores  lisses,  blanches,  ellipsoïdes,  4-5,5  X 
2-3  fim. 

De  juillet  à  octobre:  en  groupes  sur  les  champignons  en  décomposition  ou 
parfois  sur  le  sol. 

Ce  champignon  grêle  n'offre  aucun  intérêt  comme  aliment,  mais  il  est 
assez  commun  et  tout  herborisateur  finit  par  faire  sa  connaissance.  Reconnais- 
sable  aux  petits  sclérotes  brunâtres  dont  émerge  la  fructification,  il  vient  le  plus 
souvent  sur  des  champignons  fortement  décomposés. 

Le  C.  cirrhata  (Schum.  ex  Fr.)  Quel,  lui  ressemble,  mais  n'est  pas  issu 
d'un  sclérote;  le  C.  cookei  (Bres.)  Arnold  possède  un  sclérote  qui  est  jaunâtre 

165 


(  HAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


et  plus  arrondi  que  celui  du  C  tuberosa.  Enfin,  le  C.  alhipilata  Peck,  qui  est  de 
même  taille,  pousse  sur  les  cônes  de  pin. 

COLLYBIA    VELUTIPES  (Curt.  ex  Fr.)  Kummer  Comestible 

Fig.  229  et  230,  p.  142;  fig.  417,  p.  309 

CHAPEAU  2-5  cm  de  largeur,  convexe-étalé,  souvent  un  peu  excentrique  et 
irrégulier,  glabre,  visqueux,  à  pellicule  séparable,  jaunâtre  à  jaune  rougeâtre 
ou  brun  rougeâtre,  en  général  plus  foncé  sur  le  disque,  chair  moyennement 
épaisse,  blanche  ou  teintée  de  jaune  ou  de  rougeâtre,  à  saveur  douce,  lamelles 
sinuées-adnexées,  assez  larges,  subespacées,  de  couleur  crème  à  jaunâtre,  à 
arêtes  fimbriées.  pied  2-6  cm  de  longueur,  0,3-0,6  cm  d'épaisseur,  tenace, 
presque  régulier  ou  s'effilant  légèrement  vers  la  base  ou  le  sommet,  farci  à 
creux,  à  surface  fortement  veloutée-tomenteuse,  de  couleur  cannelle  vif,  en 
général  jaunâtre  vers  le  sommet  et  brun  foncé  à  noirâtre  vers  la  base,  spores 
lisses,  blanches,  longuement  elliptiques,  obliquement  apiculées,  7-9  x  3-4  ^m. 

Tard  l'automne  surtout,  mais  aussi  tôt  le  printemps  ou  au  cours  de  l'été: 
en  petites  touffes  ou  seul  sur  les  billes  et  les  souches  en  décomposition  ou  sur 
l'écorce  d'arbres  vivants. 

Le  C.  velutipes  semble  surtout  rustique.  Il  fructifie  parfois  en  janvier  et 
février  lorsque  survient  une  période  de  temps  doux.  Ses  principaux  traits  dis- 
tinctifs  sont  un  chapeau  visqueux,  brun  à  jaunâtre,  et  un  pied  velouté  de  cou- 
leur plus  foncée. 

Kauffman  recommande  d'enlever  la  pellicule  du  chapeau  avant  la 
cuisson. 

MARASMIUS 

Le  Marasmius  est  un  vaste  genre  composé  d'espèces  à  spores  blanches,  en 
général  de  petite  taille,  caractérisées  par  une  aptitude  à  se  recroqueviller  lors- 
qu'elles sèchent  pour  reprendre  leur  forme  sous  l'action  de  l'humidité.  Ce 
caractère,  appelé  reviviscence,  n'est  pas  toujours  très  tranché,  et  certaines 
espèces  peuvent  facilement  se  confondre  avec  les  Collybia  ou  les  Mycena. 
Aucun  voile  n'est  présent  et  le  pied  est  d'une  texture  différente  de  celle  du 
chapeau. 

La  plupart  des  marasmes  sont  petits  et  membraneux  et,  à  l'exception  du 
M.  oreades,  sans  intérêt  gastronomique.  Certains  sont  toutefois  assez  jolis,  et 
quelques-uns  d'entre  eux  sont  étudiés  ici. 

Clé 

la       Pied  glabre 2 

\b       Pied  non  glabre;  chapeau  chamois  ou  tan;  formant  des  cercles  de  fée  dans  les  en- 
droits herbeux M.  oreades 

la       Présence  d'une  odeur  d'ail M.  scorodonius 

2b       Pas  ce  caractère 3 

2a       Chapeau  rouge  ochracé,  sillonné M.  siccus 

2>b       Chapeau  blanchâtre,  avec  un  ombilic  foncé;  lamelles  insérées  sur  un  tube  écarté 
du  pied  (pseudo-coUarium) M.  rotula 

166 


MARASMIUS 


MARASMIUS  OREADES  Fr.  Comestible 

Fig.  231  et  232,  p.  142;  fig.  418,  p.  309 

Marasme  d'Oréade  (faux  mousseron) 

CHAPEAU  2-5  cm  de  largeur,  assez  charnu  pour  le  genre,  flexible,  d'abord 
campanule,  avec  la  marge  un  peu  incurvée,  étalé  à  convexe,  surmonté  ou  non 
d'un  gros  mamelon  obtus,  et  enfin  très  étalé,  avec  la  marge  élevée  et  le  disque 
plan  ou  un  peu  obtus,  de  couleur  variable,  rougeâtre  terne  à  brun  clair  ou  tan, 
glissant  vers  le  chamois  jaunâtre  par  temps  sec,  lisse  à  un  peu  inégal  ou  bosselé, 
glabre,  à  marge  plus  ou  moins  striée  à  l'état  humide,  chair  mince  à  la  marge, 
plus  épaisse  au  centre,  blafarde  et  aqueuse  par  temps  humide,  blanchâtre  à 
l'état  sec,  à  odeur  faible  et  à  saveur  non  caractéristique,  lamelles  presque 
libres,  subespacées,  un  peu  interveinées,  assez  larges,  arrondies  au  pied,  très 
épaisses  près  du  chapeau,  de  couleur  chamois  blanchâtre  blafard,  pied  tenace, 
3-6  cm  de  longueur,  environ  0,3  cm  d'épaisseur,  réguher  ou  s'effilant  vers  la 
base,  parfois  comprimé  au  sommet,  de  la  couleur  du  chapeau  ou  plus  pâle, 
lisse  à  finement  furfuracé,  farci  à  creux,  spores  lisses,  blanches,  de  forme  un 
peu  irréguHère,  d'ordinaire  un  peu  subfusiformes,  nettement  apiculées,  7-9  x 
4-5,5  jjim. 

De  mai  à  octobre:  fréquent  en  cercles  de  fée  ou  en  arcs  de  cercle  dans  les 
pelouses  et  les  endroits  herbeux. 

C'est  un  bon  comestible  et  il  est  loisible  de  le  sécher  pour  l'hiver.  Toute- 
fois, l'amateur  doit  prendre  soin  de  ne  pas  récolter  en  même  temps  le  vénéneux 
Clitocybe  dealbata  (fig.  210  et  211,  p.  122).  Les  deux  espèces  poussent  dans  le 
même  habitat  et  se  ressemblent  assez  par  la  taille  et  la  couleur  pour  qu'une 
méprise  soit  possible.  On  peut  toutefois  les  distinguer  assez  facilement  par 
l'examen  des  lamelles  qui  sont  larges  et  subespacées  chez  les  Marasmius, 
étroites  et  serrées  à  très  serrées  chez  les  Clitocybe.  Ce  dernier  est  en  général 
nettement  plus  blanc,  mais  il  ne  faut  pas  s'y  fier  car  le  marasme  d'Oréade  pâlit 
parfois  beaucoup. 

Le  M.  oreades  forme  d'habitude  des  cercles  de  fée  dans  les  pelouses  ou  les 
endroits  herbeux.  Les  cercles  s'agrandissent  d'année  en  année,  et  l'herbe  qui 
croît  à  leur  périphérie  est  d'ordinaire  d'un  vert  plus  riche  et  plus  foncé 
qu'ailleurs. 

MARASMIUS  ROTULA  (Fr.)  Kummer 
Fig.  234  et  235,  p.  161 

CHAPEAU  0,3-1,2  cm  de  largeur,  mince,  tenace  et  flexible,  hémisphérique 
à  convexe,  non  étalé,  ombihqué,  avec  des  cannelures  rayonnantes  qui  vont  du 
disque  à  la  marge,  un  peu  comme  un  parapluie,  sec,  mat,  blanc  ou  blanchâtre, 
plus  foncé  dans  la  dépression  centrale,  chair  blanchâtre,  membraneuse,  à 
odeur  et  saveur  non  caractéristiques,  lamelles  espacées  ou  subespacées, 
larges,  insérées  non  pas  sur  le  pied,  mais  sur  un  collier  au  sommet  de  celui-ci, 
de  la  couleur  du  chapeau,  pied  0,5-5  cm  de  longueur,  filiforme,  tenace, 

167 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


noirâtre  luisant,  blafard  au  sommet,  spores  lisses,  blanches,  en  forme  de 
pépin,  6-9  x  3-4  ^m. 

De  juin  à  octobre:  en  groupes  denses  sur  le  bois  en  décomposition  et  sur 
les  débris.  Fréquent  dans  l'est  du  Canada. 

Ce  petit  champignon  gracieux  fructifie  souvent  en  abondance  dans  les 
bois.  Il  se  reconnaît  à  son  chapeau  blanchâtre,  avec  l'ombilic  plus  foncé,  et  au 
mode  d'insertion  particulier  de  ses  lamelles. 

MARASMIUS  SCORODONIUS  (Fr.)  Kummer 
Fig.  236,  p.  161 

CHAPEAU  0,6-2  cm  de  largeur,  flexible,  d'abord  convexe,  puis  plan,  mat, 
lisse  ou  un  peu  ridé,  teinté  de  rougeâtre  ou  de  tan  au  début,  puis  blanchâtre. 
CHAIR  mince,  à  odeur  d'ail  lorsqu'on  l'écrase,  lamelles  adnées,  peu  larges, 
moyennement  serrées,  blafardes,  pied  3-5  cm  de  longueur,  environ  0,15  cm 
d'épaisseur,  subrégulier  ou  s'effilant  de  haut  en  bas,  lisse,  brun  rougeâtre 
foncé  à  noirâtre  à  la  base,  blafard  au  sommet,  spores  lisses,  blanches, 
ellipsoïdes,  atténuées  vers  l'apicule,  6-8  x  3-4  ^m. 

De  juin  à  septembre:  en  groupes  sur  les  ramilles  et  les  débris.  Assez 
commun. 

Ce  petit  champignon  se  distingue  par  une  odeur  d'ail  prononcée.  Il  est 
parfois  utilisé  comme  condiment  pour  les  rôtis  et  les  sauces. 

MARASMIUS  SICCUS  (Schw.)  Fr. 

Fig.  114,  p.  53 

CHAPEAU  1-3  cm  de  largeur,  conique  au  début,  puis  campanule  et  souvent 
déprimé  au  centre,  sec,  glabre,  rouge  rosé  à  rouge  ochracé  ou  rouille,  strié- 
sillonné  jusqu'au  disque,  chair  membraneuse,  douce,  lamelles  libres  à  sub- 
libres, espacées,  blanches,  teintées  de  la  couleur  du  chapeau,  pied  environ 
4-8  cm  de  longueur,  très  élancé  et  fihforme,  corné,  glabre,  brun  noirâtre,  plus 
pâle  au  sommet,  tubuleux,  cotonneux  à  la  base,  spores  allongées,  effilées  à  un 
bout,  blanches,  lisses,  13-18  x  3-4,5  ^m. 

De  juillet  à  septembre:  en  groupes  sur  les  feuilles,  les  ramilles  et  les  débris 
en  forêt.  Commun. 

Malgré  sa  petite  taille,  ce  champignon  retient  l'attention  par  ses  couleurs 
vives  et  son  abondance.  Il  se  reconnaît  à  son  chapeau  profondément  sillonné  et 
à  ses  lamelles  espacées. 

LENTINUS 

Le  genre  Lentinus  comprend  un  nombre  assez  restreint  d'espèces  à  spores 
blanches,  lignicoles,  caractérisées  par  une  consistance  coriace  et  tenace,  et  des 
lamelles  à  arête  serrulée-fimbriée.  Le  pied  peut  être  central,  excentrique  ou 
inexistant. 

168 


PANUS 


LENTINUS  LEPIDEUS  Fr.  Comestible 

Fig.  303  et  304,  p.  206 

CHAPEAU  5-15  cm  de  largeur,  tenace  à  coriace,  d'abord  hémisphérique  ou 
convexe  avec  la  marge  incurvée,  puis  étalé  ou  presque  sec,  blanchâtre  à 
jaunâtre  sale  ou  chamois  brunâtre,  orné,  surtout  sur  le  disque,  d'écaillés 
brunes  apprimées,  plus  ou  moins  circulaires  ou  triangulaires  et  disposées  à  peu 
près  concentriquement,  toute  la  surface  devenant  en  général  aréolée  ou  sub- 
écailleuse  chez  les  spécimens  âgés,  chair  blanche,  ferme  à  tenace,  devenant 
dure  chez  les  spécimens  vieux  et  secs,  très  épaisse  au  centre,  lamelles  diverse- 
ment insérées,  le  plus  souvent  sinuées  au  pied  avec  des  lignes  décurrentes, 
larges,  serrées  à  subespacées,  blanches  ou  jaunâtre  sale,  à  arête  serrulée.  pied 
massif,  4-10  cm  de  longueur,  0,6-2,5  d'épaisseur,  s'effilant  vers  la  base, 
souvent  plus  ou  moins  excentrique  et  courbé,  surtout  s'il  émerge  du  côté  d'une 
bille,  sec,  plein,  très  dur  et  tenace,  blanc,  brunissant  avec  l'âge,  à  surface 
variant  de  presque  lisse  à  nettement  écailleuse,  ou  ornée  de  plaques  brunes 
semblables  à  celles  du  chapeau,  voile  membraneux,  recouvrant  les  lamelles 
aux  stades  jeunes,  et  laissant  une  crête  annulaire  au  sommet  du  pied  ou  sou- 
vent évanescent  dans  la  vieillesse,  spores  lisses,  blanches,  très  eUipsoïdes, 
souvent  de  forme  un  peu  irréguHère,  9-12  x  4-5,5  /^m. 

De  mai  à  septembre:  seul  ou  en  touffes  de  deux  ou  trois  spécimens  sur  les 
billes,  les  traverses  de  chemin  de  fer,  les  poteaux  de  clôture,  les  souches,  etc.,  le 
plus  souvent  sur  du  bois  de  conifère.  Commun. 

Bien  que  réputé  comestible  à  l'état  jeune,  ce  champignon  devient  si 
rapidement  tenace  et  ligneux  qu'il  est  sans  intérêt.  Il  pousse  souvent  dans  des 
habitats  secs,  comme  les  traverses  de  chemin  de  fer  ou  de  vieux  morceaux  de 
bois  d 'œuvre,  et  se  révèle  parfois  un  important  destructeur  du  bois. 

Plusieurs  espèces  voisines  sont  assez  communes.  Le  L.  tigrinus  Fr.  est  un 
champignon  de  bonne  taille,  écailleux,  profondément  ombiliqué  et  parfois  très 
difforme.  Le  L.  cochleatus  Fr.  vient  d'ordinaire  en  touffes,  avec  les  pieds  con- 
fluents et  profondément  sillonnés.  Le  L.  vulpinus  Fr.  est  non  stipité  et  pousse 
en  touffes  superposées;  il  se  reconnaît  à  la  pilosité  très  rugueuse  et  grossière  qui 
le  recouvre.  Enfin,  le  L.  hœmatopus  Berk.  est  un  petit  champignon  caractérisé 
par  un  pied  court  de  couleur  rouge  sang. 

PANUS 

Les  espèces  du  genre  Panus  sont  lignicoles  et  se  caractérisent  par  des 
spores  blanches  et  un  pied  excentrique,  latéral  ou  absent.  Elles  se  distinguent 
des  Pleurotus  par  une  consistance  tenace  et  une  reviviscence  plus  ou  moins 
marquée  par  temps  humide;  mais  certaines  d'entre  elles  prêtent  facilement  à 
confusion.  Leur  consistance  les  rapproche  des  Lentinus,  sauf  que  l'arête  de 
leurs  lamelles  est  entière  et  unie,  et  non  serrulée-fimbriée  comme  chez  ce  der- 
nier. Elles  sont  trop  coriaces  pour  avoir  quelque  valeur  gastronomique,  encore 
que  certaines  d'entre  elles  aient  été  utilisées  pour  relever  les  soupes  et  les 
sauces. 


169 


CHAMPIUNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


Clé 

\u       Pied  latéral  ou  absent 2 

1/)       Pied  excentrique 3 

2a       Cliapeau  cupuliforme;  lamelles  recouvertes  d'un  voile  à  l'état  jeune 

P.  operculatus 

Ih       Lamelles  non  recouvertes  d'un  voile;  saveur  astringente P.  stipticus 

la       Chapeau  fortement  poilu P.  rudis 

3b       Chapeau  glabre  ou  délicatement  tomenteux  à  un  peu  écailleux P.  lorulosus 

PANUS  OPERCULATUS  B.  et  C.  Non  comestible 

Fig.  175,  p.  116 

CHAPEAU  0,6-2  cm  de  largeur,  coriace,  plus  ou  moins  pendant  à  convexe, 
s'effilant  à  l'arrière  ou  au-dessus  en  une  courte  base  semblable  à  un  pied,  brun 
ou  brun  grisâtre,  d'abord  finement  floconneux-tomenteux,  puis  glabre,  à 
marge  unie  et  très  incurvée,  chair  blanchâtre,  mince,  lamelles  rayonnantes  à 
partir  d'un  point  excentrique,  serrées,  étroites,  brun  pâle,  voile  formé  de  tissu 
membraneux,  recouvrant  les  lamelles  au  début  et  laissant  des  fragments  à  la 
marge  en  se  déchirant,  pied  latéral  ou  dorsal,  très  court  ou  presque  absent, 
environ  0,15-0,30  cm  de  diamètre,  de  la  couleur  du  chapeau,  spores  blanches, 
allantoïdes,  lisses,  4-5  x  1-1,5  /^m. 

De  septembre  à  novembre:  en  groupes  sur  les  ramilles  des  arbres  feuillus. 

Le  Panus  salicinus  Peck  lui  ressemble  beaucoup,  mais  est  dépourvu  de 
voile.  Ces  deux  espèces  ont  été  étudiées  par  Overholts  (1938);  elles  ne  semblent 
pas  étroitement  apparentées  aux  autres  espèces  de  Panus  et  cadreraient  mieux 
dans  le  genre  Tectella,  dont  le  T.  patellaris  (Fr.)  Murr.  est  le  type.  Certains 
auteurs  font  du  Panus  operculatus  un  synonyme  du  Tectella  patellaris,  mais 
Overholts  met  en  doute  cette  interprétation  en  s 'appuyant  sur  le  fait  que  Fries 
n'a  pas  signalé  de  voile  chez  le  second. 

Sans  intérêt  comme  comestible,  ce  champignon  peu  commun  suscite  néan- 
moins la  curiosité. 

PANUS  RUDIS  Fr.  Comestible-coriace 

Fig.  238  et  239,  p.  161 

CHAPEAU  2-8  cm  de  largeur,  déprimé  vers  le  pied,  d'aspect  variable,  en 
forme  de  vase  avec  le  pied  central  ou  d'oreille  avec  le  pied  presque  latéral,  cou- 
leur cuir  à  fauve  ou  rougeâtre,  recouvert  d'une  pilosité  assez  grossière  sem- 
blable à  du  velours  et  formant  parfois  de  petites  touffes,  à  marge  d'abord 
enroulée  et  parfois  irrégulièrement  lobée,  chair  coriace,  un  peu  subéreuse  à 
l'état  sec,  à  saveur  un  peu  amère  et  à  odeur  non  caractéristique,  lamelles 
décurrentes,  très  serrées,  étroites,  plus  pâles  que  le  chapeau,  pied  court  et 
massif,  parfois  presque  absent,  régulier  ou  s'effilant  vers  la  base,  un  peu 
excentrique  à  presque  latéral  (jamais  vraiment  latéral),  tomenteux,  de  la  cou- 
leur du  chapeau  ou  plus  pâle,  spores  lisses,  blanches,  ellipsoïdes,  5-6  x 
2-3  /um. 

170 


PANUS 


De  juin  à  septembre:  en  touffes  sur  les  billes  et  les  souches.  Commun. 

Ce  champignon  est  très  commun  sur  les  vieilles  souches  ou  sur  les  billes. 
Sa  consistance  tenace  et  son  chapeau  poilu  et  velouté  sont  caractéristiques.  On 
le  dit  comestible,  mais  il  n'est  pas  recommandé  à  cause  de  sa  consistance 
coriace. 


PANUS  STIPTICUS  Fr.  Vénéneux 

Fig.  278,  279,  280  et  281,  p.  184 

CHAPEAU  1-3  cm  de  largeur,  tenace  et  coriace,  reviviscent,  d'aspect  varia- 
ble, le  plus  souvent  en  forme  de  rein  ou  de  coquille,  convexe  avec  une  légère 
dépression  vers  le  pied,  de  couleur  chamois  cannelle  pâle,  pâlissant,  très  fine- 
ment furfuracé,  à  marge  régulière  ou  plus  ou  moins  lobée,  chair  coriace,  à 
saveur  très  astringente,  désagréable,  lamelles  de  couleur  cannelle,  moyenne- 
ment larges,  serrées  à  très  serrées,  interveinées,  tenaces  à  l'état  sec,  se 
terminant  à  égalité  sur  le  pied,  pied  en  prolongement  latéral  du  chapeau,  un 
peu  aplati,  court  et  trapu,  à  peine  visible  si  ce  n'est  par  en  dessous,  plus  pâle 
que  le  chapeau,  plein,  tenace,  à  surface  un  peu  farineuse,  spores  très  petites, 
lisses,  blanches,  oblongues,  4-5  x  2  lAvn. 

De  juillet  à  octobre:  en  touffes  très  denses  et  superposées  sur  les  souches  et 
les  billes.  Commun. 

Ce  champignon  au  goût  très  désagréable  est  réputé  toxique.  Il  est  en  outre 
remarquable  par  ses  propriétés  phosphorescentes.  À  l'état  frais  et  humide,  les 
réceptacles  et  le  mycélium  luisent  à  l'obscurité,  créant  parfois  un  effet  spectral 
dans  les  bois. 

PANUS  TORULOSUS  Fr.  Comestible-coriace 

Fig.  315  et  316,  p.  224 

CHAPEAU  4-10  cm  de  largeur,  parfois  plus,  tenace  et  coriace,  plan  à 
déprimé  ou  en  forme  d'entonnoir,  tan  pâle  à  brunâtre,  teinté  de  violet  ou  de 
rougeâtre  à  l'état  humide,  glabre  ou  finement  tomenteux  dans  la  jeunesse, 
parfois  un  peu  écailleux  près  du  disque,  à  marge  unie  et  enroulée,  lamelles 
décurrentes,  serrées,  étroites,  parfois  fourchues,  tan  pâle,  souvent  teintées  de 
violet  à  l'état  humide,  pied  0,6-2  cm  de  longueur,  0,6-2  cm  d'épaisseur,  court 
et  trapu,  excentrique  à  latéral  ou  parfois  presque  central,  recouvert  d'un  fin 
tomentum  violacé  à  gris,  plein,  tenace,  spores  blanches,  elliptiques,  5,5-7  x 
3-3,5  fim. 

De  juin  à  août:  en  touffes  ou  parfois  seul  sur  les  vieilles  souches  et  les 
billes. 

Les  auteurs  ne  s'entendent  pas  quant  à  savoir  si  le  P.  torulosus  et  le  P. 
conchatus  Fr.  sont  distincts.  Lange  (1935-1940)  a  tenté  de  les  différencier  sur  la 
base  du  mode  de  croissance:  la  forme  solitaire  à  chapeau  régulier  et  à  pied  plus 
ou  moins  central  serait  le  P.  torulosus  et  la  forme  cespiteuse  à  pied  latéral,  le 

171 


CHAMPIGNONS  COMESTIBI  HS  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


i\  conchatus.  Il  faudra  sans  doute  recourir  à  des  études  culturales  pour  déter- 
miner s'il  s'agit  ou  non  d'espèces  distinctes. 

Ce  champignon  peut  passer  pour  un  Clytocybe  lorsqu'il  est  récolté  à  l'état 
jeune  et  humide.  On  le  dit  comestible,  mais  il  est  très  coriace. 


SCHIZOPHYLLUM 

La  racine  schizo  signifie  «fendu»  et  renvoie  ici  aux  lamelles  caractéris- 
tiques du  genre,  qui  semblent  se  fendre  le  long  de  l'arête,  pour  ensuite  se  refer- 
mer à  l'état  sec. 

Une  seule  espèce  est  connue  au  Canada,  mais  elle  est  assez  commune.  Son 
port  la  rapproche  du  Pleurotus,  mais  sa  texture  est  très  différente.  Sa  chair 
tenace  et  coriace  n'est  pas  comestible,  même  si  Singer  signale  que  les  habitants 
des  Antilles  hollandaises  et  de  Madagascar  ont  l'habitude  de  la  mâcher.  Les 
représentants  de  ce  groupe  peuvent  avoir  une  certaine  importance  comme 
destructeurs  du  bois. 


SCHIZOPHYLLUM  COMMUNE  Fr.  Non  comestible 

Fig.  237,  p.  161 

CHAPEAU  0,6-2  cm  de  largeur,  mince,  coriace-tenace,  fortement  feutré- 
tomenteux,  chamois  grisâtre  pâle  à  blanc  grisâtre,  blanchâtre  à  l'état  sec, 
sessile,  en  forme  d'éventail  ou  de  coquille  lorsque  son  attache  est  latérale,  et  de 
vase  ou  de  soucoupe  lorsqu'elle  est  centrale  ou  excentrique,  à  marge  incurvée 
et  lobée,  lamelles  rayonnantes  à  partir  du  point  d'attache,  peu  serrées, 
épaisses  et  tenaces,  blanc  grisâtre,  avec  parfois  une  faible  nuance  de  rosé,  très 
poilues  sous  la  loupe,  paraissant  bifides  sur  l'arête  à  cause  d'une  rainure  qui  la 
traverse  en  entier,  spores  lisses,  crème  à  jaunâtre  foncé,  cylindriques,  environ 
3,5-5,5  X  1-1,5  ^m. 

En  touffes  sur  le  bois  mort.  Les  pieds  sont  souvent  soudés  à  la  base  lorsque 
les  touffes  sont  très  denses.  Fréquent  tout  au  long  de  la  saison  de  végétation. 

Ce  champignon  offre  peu  d'intérêt  gastronomique  à  cause  de  sa  petite 
taille  et  de  sa  consistance  tenace  et  coriace,  mais  il  retient  souvent  l'attention  à 
cause  de  son  abondance.  Son  adaptation  à  la  sécheresse  est  remarquable.  À 
l'état  humide,  on  note  que  chaque  lamelle  est  fendue  sur  rareté,  mais  dès  que 
la  fructification  sèche,  les  bords  se  referment  et  s'enroulent  vers  l'extérieur 
pour  protéger  l'hyménium  contre  la  perte  d'humidité.  En  même  temps,  la 
marge  du  chapeau  s'enroule  vers  l'intérieur,  si  bien  que  le  champignon  peut 
survivre  à  des  sécheresses  prolongées.  Lorsqu'on  l'hydrate  de  nouveau,  le 
chapeau  s'étale,  les  lamelles  se  déploient  et  la  fructification  recommence  à 
éjecter  ses  spores. 

172 


PLUTEUS 


TROGIA 

On  ne  trouve  qu'une  seule  espèce  de  ce  genre  au  Canada.  Il  s'agit  d'un 
petit  champignon  assez  tenace,  à  spores  blanches,  qui  croît  dans  les  bois,  et  qui 
a  cette  particularité  de  se  recroqueviller  par  temps  sec  pour  reprendre  sa  forme 
à  l'humidité.  Il  est  dépourvu  de  pied  et  se  caractérise  surtout  par  ses  lamelles 
épaisses,  très  crispées  et  irrégulières,  à  arête  obtuse. 


TROGIA   CRISPA  Fr.  Non  comestible 

Fig.  240,  p.  161;  fig.  419,  p.  310 

CHAPEAU  0,6-2  cm  de  largeur,  sessile,  parfois  résupiné,  en  forme  de 
coquille  ou  de  tablettes  superposées,  recroquevillé  par  temps  sec,  revivant  et 
s'étalant  à  l'humidité,  de  couleur  jaune  rougeâtre  à  tan,  orné  de  poils  blan- 
châtres dans  la  jeunesse,  lamelles  blanchâtres  à  gris  bleuâtre,  semblables  à  des 
veines,  très  étroites,  irrégulières,  crispées,  à  arête  obtuse,  spores  blanches, 
cyhndriques  à  allantoïdes,  3-4  x  1-1,5  jum. 

De  mai  à  novembre:  cespiteux  ou  épars  sur  les  branches  mortes  d'arbres 
feuillus.  Assez  commun. 

Ce  minuscule  champignon  n'offre  aucun  intérêt  gastronomique  et  passe 
facilement  inaperçu  à  l'état  sec,  mais  une  fois  humide,  les  grosses  touffes  qu'il 
forme  et  ses  belles  lamelles  froncées  attirent  le  regard. 


PLUTEUS 

Le  Pluteus  regroupe  des  espèces  à  sporée  rose  et  à  lamelles  libres,  dépour- 
vues à  la  fois  d'anneau  et  de  volve;  le  pied  est  central  et  facilement  séparable 
du  chapeau.  Ses  représentants  viennent  en  général  sur  les  vieilles  billes  et  les 
souches  ou  sur  n'importe  quel  bois  en  décomposition.  Si  on  excepte  l'espèce 
commune,  le  P.  cervinus,  la  plupart  d'entre  eux  sont  trop  petits  pour  intéresser 
le  mycophage.  Leur  chair  est  typiquement  molle  et  se  décompose  rapidement. 

Clé 

\a       Chapeau  et  pied  jaunes  et  glabres P.  admirabilis 

\b       Chapeau  brun  2 

la       Lamelles  à  arête  noire P.  atromarginatus 

2b       Lamelles  sans  arête  noire P.  cervinus 


PLUTEUS  ADMIRABILIS  (Pk.)  Pk. 
Fig.  241,  p.  161 

CHAPEAU  1-4  cm  de  largeur,  charnu-flexible,  campanule  au  tout  début, 
puis  étalé-campanulé  à  étalé-convexe,  d'abord  submamelonné,  mais  devenant 

173 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


avec  le  temps  un  peu  déprimé  au  centre,  humide,  hygrophane,  glabre,  mat,  un 
peu  ridé,  en  particulier  sur  le  disque,  d'un  jaune  foncé  parfois  teinté  de  jaune 
olive,  jaune  plus  sombre  autour  des  rides  du  centre,  à  marge  striée  par  transpa- 
rence. CHAIR  très  mince,  blanche  ou  blanchâtre,  sèche  et  moelleuse,  à  odeur  et 
saveur  non  caractéristiques,  lamelles  libres,  serrées,  larges,  en  particulier  près 
du  pied,  molles  et  fragiles,  de  couleur  jaunâtre  très  pâle  au  début,  puis  rosé 
sale.  PIED  3-5  cm  de  longueur,  environ  0,3  cm  d'épaisseur,  régulier,  creux, 
fragile,  fissile,  glabre,  humide,  d'un  jaune  clair  plus  pâle  que  le  chapeau. 
SPORES  lisses,  subglobuleuses,  5,5-6,5  x  5-6  ^m,  rosées  en  masse,  cystides  un 
peu  ventrues,  avec  le  col  allongé,  obtuses  au  sommet,  non  cornues. 

De  juin  à  septembre:  en  groupes  ou  épars  sur  les  billes  et  les  souches  très 
décomposées.  Assez  commun. 

Ce  champignon  séduisant  est  l'un  des  plus  communs  parmi  les  petites 
espèces  du  genre.  Il  se  reconnaît  sur  le  terrain  à  son  pied  jaune.  Le  P.  flavofuli- 
gineus  Atk.  est  jaune  aussi  et  de  taille  à  peu  près  comparable,  mais  son  pied  est 
rosé,  tandis  que  le  P.  leonitus  (Fr.)  Kummer  a  un  pied  blanc  et  un  chapeau  non 
ridé.  Ces  espèces  sont  toutes  trop  petites  pour  avoir  une  valeur  alimentaire. 

PLUTEUS  ATROMARGINATUS  (Sing.)  Kuhner  Comestible 

Fig.  242  et  243,  p.  161 

CHAPEAU  3-6  cm  de  largeur,  convexe  à  étalé-convexe,  parfois  très  mame- 
lonné ou  à  peine,  de  couleur  brun  foncé,  humide,  un  peu  irrégulier,  plus  ou 
moins  fibrilleux-rayé,  à  disque  squarreux-écailleux  et  hérissé  de  minuscules 
touffes  de  fibrilles,  à  marge  non  striée,  chair  moyennement  épaisse  au  centre, 
très  mince  à  la  marge,  blanche,  à  odeur  et  saveur  douces,  lamelles  libres  et  un 
peu  écartées,  serrées  à  très  serrées,  moyennement  larges,  blanchâtres  au  début, 
puis  carné  sale,  avec  l'arête  brun  fuligineux,  entremêlées  de  nombreuses  lamel- 
lules  de  diverses  longueurs,  pied  3-8  cm  de  longueur,  0,3-0,6  cm  d'épaisseur, 
subrégulier  ou  un  peu  épaissi  au  sommet  ou  à  la  base,  blanchâtre  ou  teinté  de 
la  couleur  du  chapeau,  plein,  glabre  au  sommet,  orné  de  fibrilles  brunes  à  la 
base.  SPORES  lisses,  très  ovoïdes,  5,5-7  x  4,5-5,5  ^m,  de  couleur  carné  sale  en 
masse,  cystides  légèrement  fusiformes-ventrues,  cornues  au  sommet. 

De  juillet  à  octobre:  seul  ou  épars  sur  les  billes  et  les  souches  en  décompo- 
sition. Peu  fréquent. 

Ce  champignon  est  facilement  reconnaissable  à  ses  lamelles  qui  prennent 
sur  l'arête  une  coloration  plus  foncée  due  aux  cystides.  Il  est  d'ordinaire  de 
plus  petite  taille  et  plus  foncé  que  le  P.  cervinus,  et  on  l'a  parfois  confondu 
avec  le  P.  umbrosus  (Pers.  ex  Fr.)  Kummer  qui  a  des  cystides  d'un  autre  type. 

PLUTEUS  CERVINUS  (Schaeff.  ex  Secr.)  Kummer  Comestible 

Fig.  245  et  246,  p.  163 

CHAPEAU  4-10  cm  de  largeur,  charnu,  mou,  d'abord  convexe  à  très  cam- 
panule, puis  presque  plan  et  surmonté  d'un  gros  mamelon  qui  peut  toutefois 

174 


VOLVARIELLA 


disparaître,  lisse  et  glabre  à  un  peu  fibrilleux,  humide  à  sec,  de  couleur 
variable,  beige,  brun  foncé  terne  à  fauve  sale  pâle  (blanc  chez  la  var.  albus), 
très  foncé  vers  le  centre,  plus  pâle  vers  la  marge,  parfois  rayé  de  fibrilles  innées 
plus  foncées,  pâlissant  avec  l'âge,  à  marge  unie,  chair  très  mince  à  là  marge, 
plus  épaisse  vers  le  disque,  blanche,  à  odeur  et  saveur  douces  ou  un  peu 
désagréables,  lamelles  serrées,  libres,  larges,  arrondies  au  pied,  molles,  blan- 
châtres au  début,  puis  carné-rosé  à  carné-tan.  pied  5-15  cm  de  longueur, 
0,5-1  cm  d'épaisseur,  un  peu  renflé  à  la  base,  plein,  Hsse,  blanchâtre  ou  teinté 
de  jaune  sale  ou  de  brun,  souvent  orné  ici  et  là  de  fibrilles  apprimées,  pruineux 
au  sommet  au  début,  spores  carnées,  lisses,  très  ellipsoïdes  à  ovoïdes, 
arrondies  d'une  façon  obtuse  ou  un  peu  aplaties  aux  extrémités,  5-8  x  4-6  /^m, 
de  taille  et  de  forme  variables,  cystides  abondantes,  un  peu  fusiformes,  avec 
le  col  allongé,  environ  60  x  14  /^m,  portant  de  2  à  4  courtes  cornes. 

De  mai  à  octobre:  seul  ou  en  petits  groupes  sur  les  souches  et  les  billes  en 
décomposition  ou  sur  du  bois  enfoui.  Commun,  en  particulier  dans  les  bois  de 
feuillus. 

C'est  l'espèce  la  plus  commune  du  genre  et  elle  est  universellement 
reconnue  comme  un  bon  comestible.  Sa  taille  et  sa  couleur  varient  beaucoup. 
Le  P.  salicinus  Fr.  est  brun  aussi,  mais  il  est  en  général  de  plus  petite  taille;  des 
tons  de  bleuâtre  ou  de  verdâtre  s'observent  à  la  base  de  son  pied,  et  sa  saveur 
est  désagréable.  Le  P.  tomentosulus  Pk.  peut  atteindre  la  taille  du  P.  cervinus, 
mais  il  est  blanc  et  son  chapeau  est  floconneux -tomenteux.  Il  s'en  distingue  au 
microscope  par  ses  cystides  non  cornues.  Le  P.  aurantiorugosus  (Trog)  Sacc. 
est  d'assez  bonne  taille  lui  aussi,  mais  rare  et  de  couleur  vive:  orangé  à  orangé 
rougeâtre;  on  le  connaît  aussi  sous  les  noms  de  P.  coccineus  Mass.,  P.  auran- 
tiacus  Murr.  et  P.  caloceps  Atk. 

Singer  (1956)  a  décrit  une  plus  grande  espèce,  le  P.  magnus  McClatchie, 
d'abord  récoltée  en  Californie,  mais  aussi  signalée  dans  l'est  des  États-Unis. 
Elle  pourrait  sans  doute  se  confondre  avec  un  spécimen  pâle  du  P.  cervinus  à 
moins  qu'on  ne  l'examine  au  microscope.  Ses  cystides  sont  non  pas  cornues 
mais  un  peu  fusiformes,  avec  une  longue  pointe  conique,  et  portent  parfois 
quelques  petites  épines  sur  les  côtés.  Cette  espèce  est  jusqu'ici  inconnue  au 
Canada,  mais  il  n'est  pas  impossible  qu'on  la  signale  un  jour. 


WOLVARIELLA 

Le  genre  Volvariella  comprend  des  espèces  à  sporée  rose  et  à  lamelles 
libres,  pourvues  d'une  volve  mais  non  annelées.  Son  pendant  dans  le  groupe  à 
spores  blanches  est  VAmanitopsis.  Le  pied  est  ici  facilement  séparable  du 
chapeau,  et  la  chair  est  en  général  assez  molle.  Ses  représentants  viennent  sur  le 
bois  ou  sur  le  sol.  Ils  étaient  autrefois  placés  dans  les  Volvaria,  mais  ce  nom 
n'est  pas  vaHde  suivant  les  critères  du  Code  international  de  nomenclature. 

Il  s'agit  d'un  genre  relativement  restreint  dont  les  espèces  sont  assez  rares. 
Les  auteurs  ne  s'entendent  pas  sur  leur  comestibilité,  et  mis  à  part  le   V. 

175 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


homhvcina,  dont  la  réputation  de  comestible  semble  bien  établie,  il  vaut  mieux 
les  éviter. 

VOLVARIELLA   BOMBYCINA  (Pers.  ex  Fr.)  Sing.  Comestible 

Fig.  247  et  248,  p.  163 

CHAPEAU  5-20  cm  de  largeur,  ové  au  début,  puis  subcampanulé  ou  con- 
vexe-étalé,  blanc  et  soyeux  à  l'état  jeune,  plus  tard  blanc  sale  ou  taché  de 
jaunâtre,  en  particulier  sur  le  disque,  puis  finement  fibrilleux-écailleux  sur 
toute  sa  surface  à  maturité,  à  cuticule  séparable  jusqu'au  disque,  à  marge 
floconneuse,  excédante  et  un  peu  fissile,  chair  blanc  pur,  épaisse  au  centre, 
s'amincissant  jusqu'à  la  marge,  à  odeur  et  saveur  non  caractéristiques. 
LAMELLES  Hbrcs,  écartécs,  très  serrées,  très  larges,  blanchâtres,  avec  une  faible 
nuance  de  rose,  devenant  carné  sale,  puis  rose  brunâtre,  à  arête  un  peu  inégale. 
PIED  8-20  cm  de  longueur,  1-2  cm  d'épaisseur,  parfois  plus  épais  à  la  base  et 
effilé  vers  le  sommet,  souvent  courbé,  blanc,  soyeux-luisant,  lisse  et  glabre, 
plein,  dépourvu  d'anneau,  volve  ample,  épaisse,  membraneuse,  en  forme  de 
sac  lâche  enveloppant  la  base  du  pied,  spores  carné  foncé  à  rose  brunâtre, 
lisses,  ovoïdes,  6-8  x  5-5,5  ^m. 

De  juillet  à  septembre:  seul  ou  en  petits  groupes  sur  les  troncs  d'arbres 
vivants  ou  sur  du  bois  mort.  Peu  fréquent. 

Ce  champignon  remarquable  n'est  pas  commun.  Il  peut  atteindre  une 
taille  considérable  et  on  le  reconnaît  facilement  à  son  chapeau  soyeux-tomen- 
teux  et  à  sa  volve  ample  et  membraneuse. 

VOLVARIELLA  SPECIOSA  (Fr.)  Sing.  Non  comestible 

Fig.  327,  328  et  329,  p.  226 

CHAPEAU  4-10  cm  de  largeur,  d'abord  globuleux  à  ové,  puis  étalé  à  plan, 
un  peu  mamelonné,  blanc  ou  grisâtre,  visqueux,  glabre,  à  marge  unie,  chair 
mince,  molle,  à  odeur  désagréable,  lamelles  libres,  très  serrées,  larges,  atté- 
nuées aux  extrémités,  de  couleur  carné-rosé,  pied  5-15  cm  de  longueur, 
1-2  cm  d'épaisseur,  régulier  ou  un  peu  renflé  à  la  base,  d'abord  finement 
poilu,  puis  glabre,  tomenteux  à  la  base,  blanc,  plein,  volve  ample,  blanche, 
plus  ou  moins  lobée,  spores  roses,  ellipsoïdes,  lisses,  14-20  x  9-12  ^m. 

En  juin  et  juillet:  seul  ou  en  groupes  sur  le  fumier  ou  sur  les  sols  riches, 
parfois  dans  les  prairies  ou  les  champs. 

Les  auteurs  ne  s'entendent  pas  quant  à  la  toxicité  de  ce  champignon.  Il 
pourrait  se  confondre  avec  le  Lepiota  naucina  ou  VAgaricus  campestris,  sauf 
que  ceux-ci  sont  annelés  et  dépourvus  de  volve.  Le  V.  gloiocephala  lui  ressem- 
ble beaucoup,  mais  sa  marge  est  striée  et  ses  spores  un  peu  plus  petites;  certains 
auteurs  la  considèrent  comme  une  simple  variété.  Il  a  été  réputé  toxique,  et 
comme  une  confusion  pourrait  survenir  avec  le  V.  speciosa,  mieux  vaut 
s'abstenir  de  consommer  l'un  et  l'autre. 

176 


ENTOLOMA 


ENTOLOMA 

Le  genre  Entoloma  comprend  des  espèces  à  spores  roses  qui,  en  gros,  se 
comparent  aux  tricholomes  dans  le  groupe  à  spores  blanches.  Dépourvu  de 
volve  et  d'anneau,  leur  pied  est  fibreux  à  charnu  et,  dans  certains  cas,  fissile. 
Les  lamelles  sont  sinuées-adnées  à  adnexées,  parfois  sécédentes.  Le  genre  se 
caractérise  enfin  par  des  spores  plus  ou  moins  anguleuses  (fig.  33)  variant 
d'elliptiques  à  sphériques  ou  parfois  presque  cubiques. 

Il  n'existe  pas  de  ligne  de  démarcation  bien  précise  entre  les  genres 
Entoloma,  Leptonia,  Nolanea,  Eccilia  et  la  section  du  Clitopilus  qui  comprend 
des  espèces  à  spores  anguleuses.  De  nombreux  auteurs  estiment  qu'ils 
devraient  être  fondus  en  un  seul  genre,  mais  cela  poserait  de  difficiles  pro- 
blèmes de  nomenclature.  Certains  ont  rangé  toutes  ces  espèces  dans  le  genre 
Rhodophyllus,  mais  ce  nom  n'est  pas  valide  parce  qu'il  a  été  publié  après  quel- 
ques-uns des  noms  précédents  et  il  est  en  outre  plus  ou  moins  bien  choisi 
compte  tenu  de  sa  simihtude  avec  le  genre  d'algues  Rhodophyllis.  l.' Entoloma 
est  le  plus  ancien  des  noms  susmentionnés,  mais  il  faut  aussi  tenir  compte  du 
vieux  nom  générique  Acurtis.  Celui-ci  fait  allusion  aux  fructifications  dites 
«avortées»  du  Clitopilus  abortivus,  et  on  l'a  longtemps  boudé  car  on  le  jugeait 
fondé  sur  une  anomalie.  Or  il  a  récemment  été  établi  que  ces  fructifications 
produisent  des  basides  et  des  spores  normales,  et  qu'on  doit  les  considérer 
comme  une  forme  normale  de  ce  champignon.  Il  s'ensuit  que  V Acurtis  serait  le 
nom  valide  pour  ce  groupe  d'espèces,  mais  les  mycologues  ne  l'ont  pas  adopté 
jusqu'ici.  L'utilisation  des  noms  Acurtis  ou  Entoloma  pour  ce  groupe  nécessi- 
terait la  création  d'un  bon  nombre  de  nouvelles  combinaisons,  et  tel  n'est  pas 
l'objet  d'un  ouvrage  comme  celui-ci.  Aussi  croyons-nous  préférable,  tant  que 
V Acurtis  ne  sera  pas  accepté,  ou  V Entoloma  officiellement  conservé,  de  retenir 
les  anciens  noms  de  genre. 

Aucun  de  ces  champignons  n'offre  d'intérêt  pour  le  mycophage.  En  fait, 
certaines  espèces  d' Entoloma  sont  réputées  vénéneuses,  et  tout  le  genre  devrait 
être  évité.  Il  fournit  d'ailleurs  une  bonne  illustration  du  danger  qu'il  y  a  à  se 
fonder  sur  des  règles  générales  en  matière  de  comestibilité.  On  a  souvent 
allégué  que  tout  champignon  à  lamelles  roses  était  comestible,  or  VEntoloma 
et  ses  proches  parents  en  comprennent  toute  une  gamme  dont  certains  sont 
reconnus  toxiques  et  d'autres  jugés  suspects. 


ENTOLOMA  GRISEUM  Pk. 

CHAPEAU  3-8  cm  de  largeur,  ferme  au  début,  puis  fragile,  campanule- 
convexe  à  presque  plan,  brun  grisâtre,  plus  foncé  à  l'état  humide,  un  peu 
hygrophane,  glabre,  recouvert  d'une  délicate  pellicule  séparable,  à  marge  unie, 
infléchie  et  ondulée,  chair  mince,  se  séparant  facilement,  à  odeur  et  saveur  de 
farine,  lamelles  adnexées,  serrées  à  subespacées,  moyennement  larges, 
d'abord  blanc  grisâtre,  devenant  lentement  carnées,  pied  3-8  cm  de  longueur, 

177 


CHAMPlCîNONS  COMHSIIBLtS  El  VENENEUX  DU  CANADA 


0,5-1  cm  d'épaisseur,  régulier  ou  presque,  soyeux-fibrillcux,  blanchâtre  ou 
grisâtre,  farci  ou  creux,  spores  roses,  anguleuses,  7-9  x  6,5-8  ^m. 

De  juillet  à  octobre:  seul  ou  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois. 

L'£.  sericeum  est  une  espèce  voisine  de  plus  petite  taille  dont  le  chapeau 
brun  foncé  est  mamelonné. 


ENTOLOMA   RHODOPOUUM  (Fr.)  Kummer 

Fig.  249,  p.  163 

CHAPEAU  3-8  cm  de  largeur,  ferme,  campanule  au  début,  puis  étalé  à  pres- 
que plan,  hygrophane,  brun  foncé  ou  brun  fuligineux  par  temps  humide,  pâlis- 
sant vers  un  gris  brunâtre  pâle,  soyeux-luisant  à  l'état  sec,  glabre,  non  vis- 
queux, mais  à  surface  un  peu  glissante,  à  marge  unie  et  ondulée,  chair  blan- 
châtre, se  séparant  facilement,  à  saveur  douce,  lamelles  adnées,  puis  émar- 
ginées,  subespacées,  larges,  blanchâtres  au  début,  puis  rose  foncé,  pied 
4-10  cm  de  longueur,  0,6-1,2  cm  d'épaisseur,  régulier  ou  effilé  vers  le  sommet 
ou  la  base,  parfois  courbé,  blanc,  glabre,  un  peu  floconneux  au  sommet,  farci 
puis  creux,  fissile  sur  la  longueur,  spores  rose  rosâtre,  anguleuses,  8-10,5  x 
7-9  Mm. 

De  juillet  à  octobre:  seul,  en  groupes  ou  en  touffes  de  deux  ou  trois,  clair- 
semées sur  le  sol  dans  les  bois  mixtes  ou  feuillus. 

Les  principaux  traits  distinctifs  de  ce  champignon  sont  un  chapeau  pres- 
que cartilagineux,  un  pied  blanc,  des  spores  et  des  lamelles  rosées.  Le  pied  de 
VE.  griseum  est  plus  grisâtre,  et  sa  sporée  plus  terne. 

ENTOLOMA  SALMONEUM  Peck 
Fig.  250,  p.  163 

CHAPEAU  1-4(5)  cm  de  largeur,  fragile,  conique  à  campanule,  un  peu 
mamelonné  ou  papille,  de  couleur  saumon  rosé  à  orangé  saumon,  devenant 
plus  brunâtre  dans  la  vieillesse,  glabre  au  début,  puis  un  peu  fibrilleux- 
tomenteux  avec  l'âge,  à  marge  droite,  unie,  devenant  récurvée  à  la  vieillesse. 
CHAIR  très  mince,  lamelles  adnexées,  subespacées,  larges,  effilées  aux  extré- 
mités, de  couleur  saumon  jaunâtre  à  saumon  rosé,  pied  5-8  cm  de  longueur, 
0,15-0,45  cm  d'épaisseur,  régulier,  glabre,  pruineux  au  sommet,  de  la  cou- 
leur du  chapeau,  creux,  spores  roses,  quadrangulaires,  presque  cubiques, 
11-13  yim  de  diagonale. 

De  juillet  à  septembre:  en  groupes  dans  les  bois  humides,  en  général  avec 
la  mousse. 

Cette  belle  espèce  délicate  peut  facilement  être  confondue  avec  VHygro- 
phorus  amœnus  (Lasch)  Quel,  qui  a  un  port  et  une  coloration  assez  sembla- 
bles, mais  des  spores  blanches  et  lisses.  L'^.  cuspidatum  Peck  s'en  rapproche 
aussi  par  son  port,  mais  la  fructification  est  jaune  et  le  chapeau  surmonté 
d'une  papille  centrale  proéminente. 

178 


LEPTONIA 


LEPTONIA 

Ce  genre  comprend  des  espèces  assez  petites,  à  spores  roses,  étroitement 
apparentées  à  V Entoloma  dont  elles  se  distinguent  surtout  par  un  pied  cartila- 
gineux, plutôt  que  charnu-fibreux.  Cette  distinction  n'est  toutefois  pas 
tranchée,  et  leurs  spores  sont  anguleuses  comme  celles  des  entolomes.  La 
marge  du  chapeau  est  incurvée  au  début,  si  bien  que  celui-ci  tend  à  devenir 
étalé  à  maturité,  et  non  conique  ou  campanule.  Il  est  en  outre  souvent  déprimé 
au  centre  ou  ombiliqué.  Les  lamelles  sont  adnées  à  adnexées,  et  souvent  sécé- 
dentes.  Ce  genre  se  distingue  du  Nolanea  surtout  par  l'enroulement  de  la 
marge  dans  la  jeunesse,  et  de  VEccilia  par  le  mode  d'insertion  des  lamelles. 

Les  espèces  du  Leptonia  sont  pour  la  plupart  petites  et  peu  connues.  Elles 
n'ont  pas  de  valeur  alimentaire,  mais  certaines  d'entre  elles  arborent  de  belles 
couleurs.  Elles  croissent  en  principe  sur  le  sol,  mais  parfois  aussi  sur  le  bois 
décomposé  ou  avec  la  sphaigne. 


LEPTONIA  ASPRELLA  (Fr.)  Kummer 
Fig.  251,  p.  163 

CHAPEAU  1-3  cm  de  largeur,  charnu,  convexe  au  début,  puis  étalé,  ombi- 
liqué, gris-brun  à  terre  d'ombre,  hygrophane,  un  peu  écailleux  dans  l'ombiHc, 
fibrilleux  à  glabre  ailleurs,  soyeux-luisant  à  l'état  sec,  à  marge  striée  et  souvent 
incisée,  chair  blanchâtre,  mince,  fragile,  à  odeur  et  saveur  douces,  lamelles 
adnées  à  adnexées  ou  décurrentes  en  filet,  blanchâtres  ou  blanc  grisâtre  au 
début,  puis  roses,  subespacées,  0,15-0,3  cm  de  largeur,  pied  3-7  cm  de  lon- 
gueur, 0,15-0,3  cm  d'épaisseur,  cylindrique  à  un  peu  comprimé,  parfois  tordu, 
glabre,  brun  fuligineux  avec  une  nuance  de  bleuâtre,  cotonneux  à  la  base, 
creux.  SPORES  roses,  anguleuses,  plus  ou  moins  allongées,  9-13  x  6-8  jum. 

De  juin  à  septembre:  seul  ou  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois. 

Les  principaux  traits  distinctifs  de  ce  champignon  sont  un  pied  bleuâtre  et 
un  chapeau  brun  hygrophane  à  marge  striée.  Le  L.  serrulata  (Fr.)  Quel,  s'en 
distingue  par  ses  lamelles  à  arête  noire  et  serrulée.  Le  L.  placida  (Fr.)  Quel,  est 
bleuâtre  foncé  et  vient  en  général  sur  le  bois  en  décomposition;  son  chapeau  est 
écailleux  et  on  note  des  squamules  foncées  sur  le  pied.  Enfin,  le  L.  lampropoda 
(Fr.)  Quel,  croît  sur  le  sol  et  possède  un  chapeau  noir  bleuâtre  et  un  pied  lisse 
bleuâtre. 


LEPTONIA   FORMOSA  (Fr.)  Quel. 

Fig.  252,  p.  163 

CHAPEAU  1-4  cm  de  largeur,  charnu,  d'abord  convexe-ombiliqué,  puis 
plan,  jaunâtre-cireux  à  jaune  grisâtre,  orné  de  petites  écailles  noirâtres,  en  par- 
ticulier dans  l'ombilic,  à  marge  striée  et  même  un  peu  plissée  sur  les  vieux 

179 


CHAMPIGNONS  COMLSIlBLtS  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


spécimens,  chair  mince,  grisâtre  ou  un  peu  jaunâtre,  à  odeur  et  saveur  douces. 
LAMELLES  adnécs,  parfois  prolongées  par  un  mince  filet  décurrent,  larges,  sub- 
espacées, teintées  de  jaune,  presque  blanches  au  début,  puis  carnées,  pied 
4-6  cm  de  longueur,  0,15-0,3  cm  d'épaisseur,  régulier,  lisse,  un  peu  strié, 
jaune,  cotonneux  à  la  base,  creux,  central,  spores  roses,  anguleuses,  10-12  x 
6-7  ^m. 

En  août  et  septembre:  seul  ou  en  groupes  dans  les  bois  marécageux. 

Espèce  assez  facilement  reconnaissable  à  sa  couleur  plus  ou  moins 
jaunâtre  et  à  son  chapeau  écailleux. 


NOLANEA 

Le  genre  Nolanea  comprend  un  groupe  d'espèces  à  spores  roses  angu- 
leuses, étroitement  apparentées  au  Leptonia.  Elles  s'en  distinguent  surtout  par 
le  fait  qu'à  l'état  jeune,  la  marge  du  chapeau  est  droite  plutôt  qu'enroulée,  si 
bien  qu'à  maturité  celui-ci  est  en  général  plus  ou  moins  conique  ou  campanule. 
En  outre,  le  chapeau  du  Nolanea  est  la  plupart  du  temps  mamelonné  ou 
papille,  tandis  que  celui  du  Leptonia  est  ombiliqué  ou  déprimé.  Ici  aussi  les 
lamelles  sont  adnées  à  adnexées  et  souvent  sécédentes.  Le  genre  s'écarte  de 
V Entoloma  par  son  pied  cartilagineux.  Ses  espèces,  petites  et  mal  connues, 
sont  sans  intérêt  pour  le  mycophage.  Celle  qui  est  décrite  ci-après  est  assez 
commune. 


NOLANEA   MAMMOSA  (Fr.)  Quel. 

CHAPEAU  1-4  cm  de  largeur,  conique  à  campanule,  mamelonné,  un  peu 
hygrophane,  terre  d'ombre  à  l'état  humide,  puis  en  séchant  brun  grisâtre  à 
fauve,  luisant  et  orné  de  fibrilles  innées,  à  marge  infléchie,  chair  mince, 
brunâtre  à  blanchâtre,  à  odeur  et  saveur  de  farine  rance.  lamelles  adnées, 
sécédentes,  subespacées,  larges,  d'abord  gris  pâle,  puis  rosées,  à  arêtes  souvent 
inégales,  pied  5-9  cm  de  longueur,  0,15-0,45  cm  d'épaisseur,  régulier,  parfois 
comprimé,  glabre,  pruineux  au  sommet,  gris  brunâtre,  creux,  spores  roses, 
anguleuses,  9-11  x  6-7  /um. 

De  juillet  à  septembre:  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois  ou  dans  les 
endroits  herbeux. 

Le  N.  fuscogrisella  Peck  lui  ressemble  quelque  peu  mais  il  est  en  général 
de  plus  petite  taille;  il  a  des  spores  plus  petites  et  ses  lamelles  sont  blanches  au 
début  plutôt  que  grises.  Le  N.  papillata  Bres.  est  aussi  très  voisin,  quoique  de 
taille  plus  petite  et  pourvu  de  lamelles  plus  serrées. 


FiG.  256  à  265:  256,  ClitopHus  orcellus;  257,  Cortinahus  collinitus;  258,  Phyllotopsis  nidu-  ► 
lans\  259,  P.  nidulans;  260,  Cortinarius  armillatus;  261,  C  semisanguineus;  262,  Inocybe 
fastigiata;  263,  Cortinarius  violaceus;  264,  Inocybe  geophylla;  265,  Pholiola  acericola. 

180 


181 


FiG.  267  à  276:  267,  Pholiota  aurivella;  268,  P.  aurivella;  269,  P.  caperata;  270,  P.  caperata;  ► 
271,  P.  marginata;  272,  P.  marginala;  273,  P.  flammans;  274,  P.  spectabilis;  275,  P.  squar- 
rosoides\  216,  Flammula  spumosa. 


182 


183 


W^M^^^\ 


279 

FiG.  277,  Mycena  galericulata. 
FiG.  278-281,  Panus  stipticus. 


184 


CLITOPILUS 


CLITOPILUS 

Au  sens  où  on  l'entend  ici,  le  genre  Clitopilus  se  compose  d'espèces  à 
spores  roses  et  constitue  plus  ou  moins  le  pendant  du  Clitocybe,  groupe  à 
spores  blanches.  Dépourvus  d'anneau  et  de  volve,  ses  représentants  se  caracté- 
risent par  des  lamelles  très  adnées  à  décurrentes,  et  un  pied  charnu-fibreux  à 
peu  près  de  même  texture  que  le  chapeau  et  non  aisément  séparable  de  celui-ci. 

Les  espèces  ainsi  regroupées  ne  sont  probablement  pas  toutes  étroitement 
apparentées  entre  elles.  Le  type  du  genre,  le  Clitopilus prunulus  (Scop.  ex  Fr.) 
Kummer,  a  des  spores  ornées  de  crêtes  longitudinales  (fig.  32),  et  certains 
auteurs  estiment  que  seules  les  espèces  affichant  ce  caractère  appartiennent 
vraiment  au  Clitopilus.  Celles  qui  possèdent  des  spores  anguleuses  cadreraient 
probablement  mieux  avec  VEntoloma.  Kauffman  a  recensé  onze  espèces  de 
clitopiles  dans  le  Michigan. 

Clé 

\a       Spores  à  crêtes  longitudinales C.  orcellus 

\b       Spores  anguleuses  ou  presque  lisses 2 

2a       Chapeau  normalement  plus  de  5  cm  de  largeur,  gris,  en  général  accompagné  de 

formes  avortées  blanchâtres C  abortivus 

2b       Chapeau  normalement  moins  de  5  cm  de  largeur 3 

3a  Spores  très  anguleuses;  saveur  et  odeur  de  farine;  chapeau  dépourvu  de  lignes 
concentriques C.  alboghseus 

3b  Spores  lisses  ou  très  peu  anguleuses;  saveur  amère;  chapeau  marqué  de  lignes 
brunâtres  plus  ou  moins  concentriques C.  noveboracensis 


CLITOPILUS  ABORTIVUS  Berk.  et  Curt.  Comestible 

Fig.  253  et  254,  p.  163;  fig.  240,  p.  161 

CHAPEAU  5-10  cm  de  largeur,  convexe  au  début,  puis  plan  à  déprimé,  gris 
à  brun  grisâtre,  sec,  d'abord  finement  soyeux,  puis  glabre,  à  marge  enroulée 
au  début,  devenant  par  la  suite  ondulée  à  lobée,  chair  blanche,  assez  fragile,  à 
odeur  et  saveur  de  farine,  lamelles  décurrentes,  serrées,  assez  étroites, 
d'abord  grisâtres,  puis  roses,  pied  3-8  cm  de  longueur,  0,6-1,2  cm  d'épaisseur, 
presque  régulier,  finement  floconneux,  grisâtre,  plus  pâle  que  le  chapeau  ou 
blanchâtre,  plein,  fibreux,  spores  roses,  allongées,  anguleuses,  8-10  x  5-7  ^m. 

En  septembre  et  octobre:  en  groupes  ou  parfois  en  touffes  autour  des  sou- 
ches, ou  encore  sur  du  bois  décomposé  ou  enfoui. 

Ce  champignon  a  ceci  de  particulier  qu'il  produit  souvent  des  fructifica- 
tions anormales,  difformes,  de  couleur  blanchâtre,  qui  à  première  vue  pour- 
raient passer  pour  des  vesses-de-loup.  Ces  formes  avortées  peuvent  être  plus  ou 
moins  globuleuses,  déprimées  ou  très  irrégulières;  on  les  rencontre  seules  ou 
encore  associées  aux  réceptacles  normaux.  Les  deux  formes  sont  réputées 
comestibles. 

185 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


CLITOPILUS  ALBOGRISEUS  Peck  Comestible 

CHAPEAU  1-3  cm  de  largeur,  convexe  au  début,  puis  plan  à  déprimé  à 
ombiliqué,  gris  pâle,  glabre  ou  un  peu  tomenteux  au  centre,  à  marge  enroulée, 
à  odeur  et  à  saveur  de  farine,  lamelles  adnées  à  décurrentes,  serrées,  assez 
larges,  grisâtres  au  début,  puis  rosâtres.  pied  1-3  ^cm  de  longueur, 
0,15-0,45  cm  d'épaisseur,  régulier,  glabre,  gris  pâle,  blanchâtre  à  la  base, 
plein.  SPORES  roses,  allongées,  anguleuses,  9,5-12  x  6-8  yim. 

De  juillet  à  septembre:  seul  ou  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois  mixtes. 

Ce  petit  champignon  assez  commun  est  dit  comestible,  mais  sa  taille  le 
rend  peu  intéressant.  Le  C.  subplanus  Peck  y  est  très  apparenté,  mais  il  ne 
dégagerait  pas  d'odeur  de  farine.  Par  ailleurs,  le  C.  micropus  Peck  est  censé 
posséder  des  spores  un  peu  plus  petites,  un  pied  plus  court  et  un  chapeau  plus 
soyeux.  Or  certains  de  nos  spécimens  ont  un  pied  assez  court  et  un  chapeau 
non  entièrement  glabre,  mais  ils  possèdent  en  revanche  des  spores  plus  grosses 
que  le  C.  albogriseus. 


CLITOPILUS  NOVEBORACENSIS  Peck  Douteux 

Fig.  340,  p.  244 

CHAPEAU  2-5  cm  de  largeur,  d'abord  convexe,  puis  plan  ou  un  peu 
déprimé,  gris  cendré  à  blanchâtre,  un  peu  zone  vers  la  marge,  concentrique- 
ment  rivuleux,  glabre,  à  marge  enroulée,  chair  mince,  blanche,  à  saveur 
amère  et  à  odeur  de  farine,  lamelles  décurrentes,  très  serrées,  étroites,  gris 
cendré  à  carné  rosé,  pied  3-5  cm  de  longueur,  0,15-0,6  cm  d'épaisseur,  pres- 
que régulier,  pruineux  à  finement  tomenteux,  recouvert  d'un  tomentum  blanc 
à  la  base,  de  même  couleur  que  le  chapeau  ou  plus  pâle,  farci,  puis  creux. 
SPORES  roses,  ovoïdes,  très  peu  anguleuses,  presque  Hsses,  4-6  x  3,5-4,5  ^m. 

De  juillet  à  octobre:  d'ordinaire  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois. 

Ce  champignon  pourrait  se  confondre  avec  le  Clitocybe  cyathiformis 
(Bull,  ex  Fr.)  Kummer  qui  a  une  coloration  et  un  port  comparables.  Le  Clito- 
pilus  semble  toutefois  le  plus  commun  des  deux,  et  il  se  distingue  par  une 
sporée  rose  et  un  chapeau  concentriquement  rivuleux. 


CLITOPILUS  ORCELLUS  (Bull,  ex  Fr.)  Kummer  Comestible 

Fig.  256,  p.  181 

CHAPEAU  3-5  cm  de  largeur,  parfois  plus,  convexe  au  début,  puis  plan  à 
déprimé,  blanc  grisâtre  à  chamois  ou  un  peu  jaunâtre,  un  peu  visqueux, 
soyeux,  à  marge  enroulée,  ondulée  ou  lobée,  chair  blanche,  assez  épaisse,  à 
odeur  et  saveur  de  farine,  lamelles  décurrentes,  serrées,  étroites,  d'abord 
blanches,  puis  rosées,  pied  3-5  cm  de  longueur,  0,3-1,2  cm  d'épaisseur,  pres- 
que régulier  ou  parfois  un  peu  renflé  au  centre,  un  peu  floconneux-fibrilleux, 

186 


PHYLLOTOPSIS 


blanc,  plein,  parfois  excentrique,  spores  rosées,  fusif ormes,  striées  longitudi- 
nalement  ou  crêtées,  9-11  x  5-6  /^m. 

De  juillet  à  octobre:  seul  ou  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois  clairs. 

Cette  espèce  correspond  peut-être  au  C.  prunulus  (Scop.  ex  Fr.)  Kummer; 
celui-ci  n'est  pas  visqueux  et  possède  des  lamelles  subespacées,  mais  la  viscosité 
du  C.  orcellus  n'est  pas  très  marquée.  Les  deux  espèces  ont  des  spores  longitu- 
dinalement  crêtées. 


PHYLLOTOPSIS 

Le  genre  Phyllotopsis  se  fonde  sur  l'espèce  communément  appelée  Clau- 
dopus  nidulans  (Pers.  ex  Fr.)  Karst.  qui,  manifestement,  est  étrangère  au  type 
du  genre  Claudopus,  soit  le  C.  byssisedus  (Pers.  ex  Fr.)  Gill.,  et  demande  un 
nouveau  cadre.  Elle  semble  plus  voisine  du  Pleurotus,  et  en  particulier  du 
P.  serotinus  (Fr.)  Kummer,  sauf  que  ses  spores  sont  colorées.  On  a  aussi  voulu 
la  placer  dans  le  Panus  à  cause  de  sa  consistance  tenace,  mais  ici  encore  la 
couleur  des  spores  l'en  exclut.  Enfin,  certains  auteurs  ont  jugé  que  ce  champi- 
gnon avait  une  sporée  ocre  et  en  ont  fait  un  Crepidotus;  or  il  semble  que  ses 
spores  tendent  plutôt  vers  le  rose. 

Ses  principaux  caractères  sont  un  chapeau  tomenteux,  l'absence  de  pied, 
une  consistance  tenace,  des  lamelles  colorées  et  de  petites  spores  rosées  de 
forme  cylindrique-allantoïde. 

Une  autre  espèce  a  été  décrite,  soit  le  P.  subnidulans  (Overholts)  Singer, 
qui  se  distingue  de  la  première  par  des  spores  globuleuses. 


PHYLLOTOPSIS  NIDULANS  (Pers.  ex  Fr.)  Sing.  Non  comestible 

Fig.  258  et  259,  p.  181;  fig.  421,  p.  311 

CHAPEAU  1-8  cm  de  largeur,  assez  tenace,  sessile,  inséré  latéralement  sur 
son  substrat  ou  parfois  effilé  vers  l'arrière  en  une  base  ressemblant  à  un  pied, 
presque  circulaire  à  en  forme  de  rein  ou  d'éventail,  parfois  latéralement  con- 
fluent avec  ses  voisins  de  manière  à  former  une  tablette  pouvant  atteindre  jus- 
qu'à 15  cm  de  longueur,  convexe,  jaune  vif  glissant  vers  le  chamois,  fortement 
tomenteux-poilu,  à  marge  nettement  enroulée,  à  odeur  irritante  et  désagréable 
à  l'état  frais,  ou  parfois  nulle,  lamelles  adnées,  serrées,  assez  étroites,  de  cou- 
leur jaune-orangé  vif.  pied  absent,  la  base  qui  en  tient  lieu  tomenteuse  à  proxi- 
mité des  lamelles,  spores  rose  carné  en  masse,  allantoïdes,  lisses,  6-8  x 
3-4  jjLm. 

De  juin  à  octobre:  en  groupes  ou  cespiteux  sur  les  billes  de  feuillus  et  de 
conifères  en  décomposition. 

L'odeur  irritante  bien  particulière  de  ce  champignon  constitue  d'ordinaire 
un  bon  moyen  de  le  reconnaître,  mais  il  semble  qu'elle  soit  parfois  très  faible, 
voire  absente. 

187 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


CORTINARIUS 

Le  Cortinarius  est  un  genre  très  vaste  et  difficile  qui  renferme  plusieurs 
centaines  d'espèces  à  spores  brun  foncé  ou  brun  rouille.  Sa  principale  carac- 
téristique est  la  présence  d'un  voile  ou  d'une  cortine  qui  recouvre  les  lamelles 
chez  les  spécimens  jeunes.  Celle-ci  est  formée  d'hyphes  soyeuses,  lâches  et  qui 
font  penser  à  une  toile  d'araignée.  Lorsqu'elle  est  assez  épaisse,  elle  peut  per- 
sister sur  le  pied  sous  forme  d'anneau  ou  de  zone  annulaire,  mais  il  arrive  aussi 
qu'elle  disparaisse  assez  rapidement.  À  défaut  de  cortine,  la  détermination  du 
genre  se  fait  à  partir  des  spores,  qui  sont  typiquement  rugueuses  et  brun  rouille 
en  masse.  On  note  parfois  la  présence  d'un  voile  universel  extérieur  qui  peut 
laisser  une  membrane  ou  plusieurs  zones  annulaires  sur  le  pied.  Enfin,  la  cor- 
tine est  glutineuse  dans  une  section  du  genre. 

Les  lamelles  deviennent  d'ordinaire  brun  foncé  sur  les  spécimens  adultes; 
mais  chez  les  spécimens  jeunes,  elles  peuvent  être  de  différentes  couleurs  (blan- 
ches, jaunes,  olivacées  ou  lilas):  ce  critère  est  très  important  dans  la  détermina- 
tion des  espèces.  Pour  un  grand  nombre  de  cortinaires,  la  spécification  néces- 
site l'examen  de  divers  stades  de  la  fructification,  allant  du  jeune  bouton  à 
l'adulte.  Certains  caractères  microscopiques,  et  en  particulier  la  taille  et  la 
forme  des  spores,  sont  très  utiles  pour  distinguer  les  espèces. 

Kauffman  (1932)  a  établi  le  recensement  le  plus  complet  des  espèces  nord- 
américaines  et  réparti  le  genre  en  sept  sections  distinctes: 

1.  Myxacium:  chapeau  et  pied  visqueux. 

2.  Bulbopodium:  chapeau  visqueux  seulement;  pied  muni  d'un  bulbe  marginé. 

3.  Phlegmacium:  chapeau  visqueux;  bulbe  non  marginé  lorsqu'il  est  présent. 

4.  Inoloma:  chapeau  ni  visqueux  ni  hygrophane,  mais  d'habitude  fibrilleux  ou 
écailleux;  pied  plutôt  robuste  et  en  général  clavé-bulbeux. 

5.  Dermocybe:  chapeau  ni  visqueux  ni  hygrophane,  mais  en  général  soyeux; 
pied  assez  élancé. 

6.  Telamonia:  chapeau  hygrophane;  présence  d'un  voile  universel. 

7.  Hydrocybe:  chapeau  hygrophane;  pas  de  voile  universel. 

En  général,  le  Cortinarius  est  un  genre  que  le  mycologue  amateur  ferait 
bien  d'éviter  lorsqu'il  récolte  des  champignons  pour  la  table.  Certains  de  ses 
représentants  sont  réputés  pour  être  mortels  et  d'autres  ont  un  goût  désagréa- 
ble. En  outre,  la  difficulté  de  déterminer  les  espèces  avec  précision  est  si  grande 
qu'il  vaut  mieux  les  laisser  de  côté. 

Nous  nous  contenterons  ici  de  décrire  quelques-unes  des  espèces  les  plus 
communes  et  les  plus  frappantes  qui  ne  risquent  pas  d'être  confondues  avec 
d'autres. 

CORTINARIUS  ALBOVIOLACEUS  (Fr.)  Kummer  Comestible 

Fig.  341,  p.  245 

CHAPEAU  3-6  cm  de  largeur,  charnu,  d'abord  campanule,  puis  convexe  et 
largement  mamelonné,  de  couleur  violacé  pâle  au  début,  mais  devenant 

188 


CORTINARIUS 


rapidement  blanc  argenté  et  luisant,  avec  en  général  une  légère  teinte  violacée, 
à  surface  sèche  et  soyeuse-apprimée,  à  marge  infléchie,  chair  teintée  de  violet, 
à  odeur  et  saveur  douces,  lamelles  adnées  à  émarginées  ou  un  peu  décur- 
rentes,  serrées,  assez  larges,  violet  pâle,  puis  brun  cannelle  à  la  fin.  pied  4-8  cm 
de  longueur,  0,6-1,2  cm  d'épaisseur  près  du  sommet,  renflé  à  la  base  et  un  peu 
clavé,  revêtu  en  général  d'un  mince  voile  universel  blanchâtre,  violacé  sous  le 
voile  et  au  sommet,  spongieux-farci.  spores  brunes,  elliptiques,  un  peu 
rugueuses,  6,5-10  x  4,5-6,0  ^m. 

D'août  à  octobre:  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois  mixtes. 

Ce  champignon  assez  commun  se  reconnaît  à  son  aspect  luisant-argenté, 
agrémenté  d'une  légère  teinte  de  violet  qui  s'observe  plus  facilement  sur  le  pied 
et  les  jeunes  lamelles. 

CORTINARIUS  ARMILLATUS  (Fr.)  Kummer  Comestible 

Fig.  260,  p.  181 

chapeau  5-13  cm  de  largeur,  charnu,  convexe,  puis  étalé  à  plan,  de  cou- 
leur rougeâtre  fauve  à  rouge  brique,  humide,  orné  de  fibrilles  innées,  à  marge 
infléchie,  s'étalent  dans  la  vieillesse,  chair  assez  mince,  blafarde,  un  peu  spon- 
gieuse, à  faible  odeur  de  radis  et  à  saveur  douce,  lamelles  adnées  ou  parfois 
sinuées,  larges,  espacées,  passant  de  cannelle  pâle  à  brun  rouille  foncé,  pied 
environ  6-14  cm  de  longueur,  1-2  cm  d'épaisseur  au  sommet,  jusqu'à  0,6  cm 
d'épaisseur  à  la  base,  clavé,  brunâtre  ou  brun  rougeâtre,  avec  plusieurs  bandes 
rouge-orangé  ou  rouge  cinabre  provenant  du  voile  universel,  plein,  spores 
brunes,  eUipsoïdes,  rugueuses,  10-13  x  7-8  i^m. 

Généralement  en  août  et  septembre:  seul  ou  en  groupes  sur  le  sol  dans  les 
bois  de  conifères. 

Les  bandes  rouges  sur  le  pied  de  ce  champignon  sont  caractéristiques  et 
éliminent  toute  possibilité  de  confusion.  Le  pied  du  C.  hœmatochelis  (Bull.) 
Fr.  n'est  orné  que  d'une  seule  bande  rouge,  mais  certains  auteurs  le  consi- 
dèrent comme  une  forme  du  C.  armillatus. 

CORTINARIUS  COLLINITUS  Fr.  Comestible 

Fig.  257,  p.  181 

CHAPEAU  3-8  cm  de  largeur,  charnu,  convexe  à  plan,  de  couleur  variable, 
d'ordinaire  jaunâtre  à  jaune-orangé,  parfois  blanchâtre  à  l'état  jeune  et  avec 
des  teintes  Hlas  près  de  la  marge,  très  visqueux  à  l'état  humide,  à  marge 
d'abord  incurvée,  devenant  récurvée  à  la  fin.  chair  blanchâtre  à  chamois 
jaunâtre  pâle,  à  odeur  et  saveur  douces,  lamelles  adnées  avec  un  filet,  serrées, 
assez  larges,  d'abord  violet  pâle  ou  blafardes,  puis  brun  rougeâtre  terne  à 
maturité,  pied  environ  6-11  cm  de  longueur,  2-3  cm  d'épaisseur,  régulier  ou 
s'effilant  légèrement  vers  la  base,  spongieux-farci,  revêtu  du  voile  universel 
visqueux,  de  couleur  violacé  pâle  ou  blanchâtre,  qui  se  fendille  transversale- 
ment pour  former  d'épaisses  bandes  ou  plaques  irrégulières,  blanchâtres  au 

189 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VENENEUX  DU  CANADA 


début,  se  tachant  par  la  suite  de  rouille  ou  de  jaunâtre,  en  particulier  vers  la 
base,  blanc  et  soyeux  au-dessus  de  l'anneau  apprimé  formé  par  la  cortine. 
spoRFs  brun  rouille,  en  forme  d'amandes,  rugueuses,  11-15  x  7-8,5  ^m. 

D'août  à  octobre:  le  plus  souvent  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  forêts  de 
conifères  ou  de  feuillus. 

Cette  espèce  a  été  décrite  par  Kauffman  sous  le  nom  de  Cortinarius  muci- 
fluus  Fr.,  mais  selon  les  règles  internationales  de  nomenclature,  son  vrai  nom 
est  C.  collinitus.  Il  s'agit  d'un  champignon  assez  facile  à  reconnaître  à  cause  de 
son  pied  et  de  son  chapeau  très  visqueux,  de  ses  couleurs  jaunâtre  pâle  et  des 
plaques  blanchâtres  qui  encerclent  son  pied.  L'intensité  des  tons  lilas  sur  le 
pied,  les  nouvelles  lamelles  et  le  chapeau  varie  beaucoup,  et  on  a  distingué  plu- 
sieurs variétés  et  formes  en  se  fondant  sur  ce  critère.  Les  spécimens  réunis  dans 
l'Herbier  national  à  Ottawa  se  répartissent  en  deux  groupes  suivant  la  grosseur 
des  spores.  Dans  le  premier,  que  Smith  (1944)  estime  être  la  forme  typique,  les 
spores  ont  les  dimensions  susmentionnées  tandis  que  dans  le  second,  elles  sont 
un  peu  plus  petites,  soit  10-13  x  6-7,5  f^m,  et  correspondent  à  ce  que  Smith 
appelle  le  C.  collinitus  var.  trivialis  (Lange)  Smith. 

CORTINARIUS  SEMISANGUINEUS  (Fr.)  Gill.  Probablement 

Fig.  261,  p.  181  comestible 

CHAPEAU  2-6  cm  de  largeur,  charnu,  campanule-convexe,  un  peu  mame- 
lonné, puis  devenant  étalé  avec  l'âge,  jaune  fauve  ou  jaune  cannelle,  soyeux  à 
finement  fibrilleux-écailleux,  à  marge  unie,  mais  se  fendillant  parfois  avec 
l'âge.  CHAIR  blanc  jaunâtre,  à  odeur  et  saveur  douces,  lamelles  adnées  ou  un 
peu  décurrentes,  serrées  à  très  serrées,  étroites,  rouge  sang,  pied  3-6  cm  de  lon- 
gueur, 0,3-0,6  cm  d'épaisseur,  régulier,  jaune,  orné  de  fibrilles  fauves,  plein. 
spores  brunes,  elliptiques,  presque  Hsses,  un  peu  rugueuses  à  fort  grossisse- 
ment microscopique,  5-8  x  3,5-5,0  /um. 

D'août  à  octobre:  en  groupes  dans  les  endroits  marécageux  ou  avec  la 
sphaigne. 

C'est  un  représentant  typique  de  la  section  Dermocybe;  il  se  reconnaît  à 
son  pied  et  son  chapeau  jaunâtres  combinés  à  des  lamelles  rouge  sang.  Chez  le 
C.  cinnabarinus  Fr.,  le  chapeau  et  le  pied  sont  rouge  sang  comme  les  lamelles. 
Par  ailleurs,  le  C.  croceofolius  Peck  a  des  lamelles  orangé  vif,  et  le  C.  cinna- 
moneus  Fr.,  des  lamelles  jaunes.  L'espèce  décrite  ici  semble  la  plus  commune 
du  groupe,  du  moins  dans  la  région  d'Ottawa.  Ces  espèces  sont  probablement 
toutes  comestibles,  mais  peu  de  données  définitives  semblent  disponibles  à  leur 
sujet. 

CORTINARIUS  VIOLACEUS  (L.)  Kummer  Comestible 

Fig.  263,  p.  181 

CHAPEAU  5-13  cm  de  largeur,  charnu,  convexe,  obtus,  puis  finalement 
plan  ou  un  peu  mamelonné,  de  couleur  violet  foncé  avec  parfois  des  nuances 

190 


INOCYBE 


métalliques,  hérissé  de  petites  touffes  ou  d'écaillés,  à  marge  fibrilleuse  ou 
frangée,  chair  épaisse,  ferme,  gris  violet  à  violet  foncé,  ne  virant  pas  au  pour- 
pre à  la  meurtrissure,  à  odeur  et  saveur  douces,  lamelles  adnées  à  adnexées, 
larges,  subespacées,  violet  foncé,  pied  6-13  cm  de  longueur,  1-3  cm  d'épais- 
seur au  sommet,  renflé  à  la  base,  clavé  à  bulbeux,  fibrilleux,  violet  foncé  en 
surface,  violacé  à  l'intérieur,  spores  rouille  cannelle,  très  ellipsoïdes, 
rugueuses,  12-17  x  7-10  f^m. 

D'août  à  octobre:  seul  ou  épars  sur  le  sol  dans  les  bois  de  conifères. 

Cette  espèce  n'est  pas  très  commune,  mais  on  l'a  incluse  ici  parce  qu'elle 
représente  l'un  de  nos  plus  beaux  champignons.  Ses  couleurs  violet  foncé  et  ses 
écailles  hérissées  sont  très  caractéristiques.  On  en  a  fait  le  type  du  genre 
Cortinarius. 


INOCYBE 

Le  genre  Inocybe  est  étendu  mais  n'offre  pas  beaucoup  d'intérêt  pour  le 
mycologue  amateur.  La  plupart  de  ses  représentants  sont  petits  et  ne  se  laissent 
déterminer  qu'à  l'aide  du  microscope.  Seul  un  petit  nombre  d'espèces  sont 
d'assez  grande  taille  pour  retenir  l'attention  du  mycophage,  et  il  vaut  d'ailleurs 
mieux  les  laisser  de  côté  puisque  certaines  d'entre  elles  sont  réputées  véné- 
neuses. 

Le  genre  se  caractérise  par  des  spores  brun  ocre  en  masse,  qui  peuvent  être 
rugueuses  ou  lisses,  ou  encore  plus  ou  moins  anguleuses  ou  tuberculeuses 
(fig.  34).  Chez  bon  nombre  d'espèces,  on  trouve  sur  les  lamelles  des  cystides 
dont  la  configuration,  tout  comme  celle  des  spores,  facilite  grandement  la 
détermination.  Le  chapeau  est  normalement  conique  à  campanule  et  plus  ou 
moins  fibrilleux  ou  écailleux,  parfois  soyeux,  avec  une  tendance  marquée  à  se 
fendre  d'une  manière  radiale;  ses  couleurs  sont  d'habitude  plutôt  ternes:  le 
plus  souvent  des  tons  de  brun,  de  gris  ou  d'ocre,  encore  qu'un  petit  nombre 
d'espèces  soient  plus  vivement  colorées. 


INOCYBE  FASTIGIATA  (Schaeff.  ex  Fr.)  Quel. 

Fig.  262,  p.  181 

CHAPEAU  2-6  cm  de  largeur,  d'abord  conique-campanule,  puis  plus  ou 
moins  étalé,  mamelonné,  se  fendillant  facilement  à  la  marge,  de  couleur  varia- 
ble, fauve  à  ochracé  ou  jaunâtre  terne,  rayé  de  fibrilles  innées,  devenant  très 
tôt  nettement  et  longuement  rimeux,  si  bien  que  la  chair  plus  pâle  transparaît 
ici  et  là.  CHAIR  blanche,  assez  mince,  sauf  au  mamelon,  lamelles  adnexées, 
moyennement  larges,  serrées,  blafardes  au  début,  puis  olive  grisâtre,  et  enfin 
brunâtres,  pied  3-6  cm  de  longueur,  0,3-0,6  cm  d'épaisseur,  régulier,  fibril- 
leux, blanc  ou  teinté  de  la  couleur  du  chapeau,  spores  ellipsoïdes  à  un  peu 
phaséoliformes,  Hsses,  brun  ocre  terne,  9-12  x  5-6  (7)  ^^m.  cystides  absentes. 

191 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


De  juin  à  octobre:  en  groupes  dans  les  bois  ou  parfois  sur  les  pelouses,  au 
pied  des  arbres. 

Il  s'agit  de  l'inocybe  le  plus  commun.  Tout  récolteur  est  appelé  à  faire  sa 
connaissance.  Ses  traits  distinctifs  sont  des  couleurs  ochracées,  des  fibrilles 
rayonnantes,  un  mamelon  saillant  et  un  chapeau  souvent  incisé. 


INOCYBE  GEOPHYLLA  (Sow.  ex  Fr.)  Kummer 
Fig.  264,  p.  181 

CHAPEAU  1-3  cm  de  largeur,  d'abord  subconique  à  campanule,  avec  la 
marge  incurvée,  puis  étalé-campanulé  à  presque  plan,  mais  surmonté  d'un 
petit  mamelon  persistant,  blanc,  sec,  radialement  fibrilleux-soyeux,  à  marge 
fissile.  CHAIR  blanche,  mince  sauf  sur  le  mamelon,  lamelles  adnées  à 
adnexées,  moyennement  larges,  serrées,  blanchâtres  à  grisâtres,  argilacé  pâle  à 
la  fin.  PIED  2-3  cm  de  longueur,  environ  0,3  cm  d'épaisseur,  régulier,  plein, 
soyeux-fibrilleux,  de  la  couleur  du  chapeau,  spores  lisses,  brun  pâle, 
ellipsoïdes,  un  peu  inéquilatérales,  7-9,5  x  4,5-5,5  ^m.  cystides  ventrues,  un 
peu  fusiformes,  environ  40-55  x  10-20  jum. 

De  juillet  à  octobre:  en  groupes  dans  les  bois  ou  parfois  sur  les  pelouses, 
au  pied  des  arbres.  Assez  commun. 

Ce  petit  champignon  tout  blanc  a  cependant  des  spores  brunes.  Ses 
lamelles  deviennent  argilacées  avec  l'âge.  Il  est  commun  et  facile  à  reconnaître. 

L'inocybe  lilacina  (Boud.)  Kauffm.  lui  ressemble  beaucoup  sauf  pour  la 
couleur;  certains  auteurs  le  considèrent  comme  une  simple  variété.  Son  cha- 
peau et  son  pied  sont  lilas  au  début,  mais  pâlissent  rapidement.  Il  croît  souvent 
dans  le  même  habitat  que  1'/.  geophylla. 


PHOLIOTA 

Le  Pholiota  est  un  genre  important  pour  le  mycophage  car  il  renferme  un 
certain  nombre  de  bons  comestibles  de  taille  appréciable,  souvent  réunis  en 
grosses  touffes.  Toutefois,  une  détermination  précise  des  espèces  s'impose 
puisque  au  moins  l'une  d'entre  elles  est  vénéneuse.  Certaines  pholiotes  sont 
aussi  reconnues  comme  d'importants  destructeurs  du  bois. 

Ce  groupe  se  caractérise  par  des  spores  brun  rouille  ou  brun  ocre  et  des 
lamelles  adnées  ou  sinuées;  le  pied  est  muni  d'un  anneau  membraneux,  mais 
dépourvu  de  volve.  Les  pholiotes  viennent  sur  le  bois  ou  sur  le  sol.  Elles  peu- 
vent être  lisses  ou  encore  nettement  écailleuses. 

Overholts  (1927)  a  rédigé  une  excellente  monographie  sur  les  espèces 
nord-américaines  et  en  a  distingué  56;  quelques  autres  sont  venues  s'ajouter 
depuis.  Toutefois,  les  auteurs  modernes  ont  tendance  à  fractionner  le  Pholiota 
en  plusieurs  genres  et  à  faire  du  P.  squarrosa  (Pers.  ex  Fr.)  Kummer  le  type 
d'un  nouveau  genre  Pholiota  plus  restreint. 

192 


PHOLIOTA 


Bon  nombre  des  critères  utilisés  pour  distinguer  ces  groupes  se  fondent  sur 
des  caractères  microscopiques  difficiles  à  apprécier  pour  le  mycologue  ama- 
teur, si  bien  que,  dans  cet  ouvrage,  il  a  été  jugé  préférable  de  conserver  au 
genre  son  ancienne  acception  qui  est  beaucoup  plus  étendue. 

Clé 

la       Espèces  venant  sur  le  sol 2 

\b       Espèces  venant  sur  le  bois  ou  la  sciure  de  bois 3 

2a       Chapeau  blanchâtre  à  crème,  glabre;  spores  lisses  à  tronquées P.  vermiflua 

2b  Chapeau  chamois  ochracé  à  chamois  cannelle,  irrégulièrement  ridé,  recouvert  au 
début  de  fines  fibrilles  blanchâtres  ou  d'une  pruine  blanche;  spores  grosses,  à 
parois  rugueuses P.  caperata 

3a       Chapeau  glabre  à  tous  les  stades 4 

3b       Chapeau  écailleux  ou  devenant  tel 5 

4a       Chapeau  brun  cannelle,  pâlissant;  spores  rugueuses,  eUipsoïdes  ...  P.  marginata 

4b       Chapeau  chamois  jaunâtre  ou  plus  pâle;  spores  lisses,  tronquées  (fig.  31,  page  7) 

P.  acehcola 

5a       Chapeau  visqueux 6 

5b       Chapeau  non  visqueux 7 

6a       Arête  des  lamelles  blanche  et  crénelée;  spores  1 1-14  ji^m  de  longueur 

P.  albocrenulata 

6b       Arête  des  lamelles  autrement;  spores  7-9  jum  de  longueur P.  aurivella 

la       Pied  fibrilleux;  saveur  amère;  spores  rudes,  7-9  |u m  de  longueur  ...  P.  spectabilis 

Ib       Pied   squarreux-écailleux;   saveur   douce;   spores  lisses,   moins  de   6  \xm   de 

longueur 8 

%a       Chapeau  jaune  or  à  orangé  vif;  écailles  douces  et  floconneuses  ....  P.  flammans 

Sb       Chapeau  de  couleur  terne,  chamois  cannelle  à  fauve;  écailles  rigides 

P.  squarrosoides 

PHOLIOTA  ACERICOLA  Peck 
Fig.  265,  p.  181 

CHAPEAU  3-8  cm  de  largeur,  charnu,  convexe  au  début,  avec  la  marge 
enroulée,  puis  étalé,  parfois  très  submamelonné,  non  strié,  lisse,  glabre,  assez 
hygrophane,  de  brunâtre  aqueux  pâle  à  chamois  jaunâtre  par  temps  humide, 
plus  pâle  et  mat  à  l'état  sec.  chair  blanche,  assez  mince  sauf  au  centre. 
LAMELLES  adnécs,  sinuées  à  subdécurrentes,  moyennement  larges,  serrées,  bla- 
fardes, parfois  teintées  de  violacé,  puis  brun  terne  à  la  maturation  des  spores. 
PIED  5-10  cm  de  longueur,  0,6-1,2  cm  d'épaisseur,  régulier  ou  renflé  à  la  base, 
farci,  glabre  à  fibrilleux-strié,  blafard,  avec  d'ordinaire  des  filaments 
mycéliens  à  la  base,  anneau  persistant,  ample,  membraneux,  blanc  ou  bla- 
fard, d'ordinaire  éloigné  du  sommet,  spores  brun  terne,  lisses,  ovoïdes,  avec  le 
sommet  tronqué,  8,5-10,5  x  5-6,5  jum.  cystides  en  forme  de  falcon  ou  ven- 
trues, se  divisant  parfois  au  sommet  en  deux  ou  trois  pointes  obtuses. 

De  juin  à  septembre:  seul  ou  en  groupes  sur  les  souches  et  les  billes  en 
décomposition,  ou  parfois  sur  le  sol.  Assez  commun. 

193 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


Ce  champignon  lignicole  se  rencontre  à  l'occasion  sur  le  sol.  Il  peut  alors 
tacilcment  se  confondre  avec  le  P.  prœcox  qui  pousse  d'habitude  dans  les 
endroits  herbeux  découverts.  Le  P.  acericola  pousse  d'ordinaire  sur  du  bois 
pourri  mais  parfois  sur  le  sol  dans  les  bois.  La  présence  de  filaments  blancs 
d'origine  mycélienne  à  la  base  du  pied  constitue  un  très  bon  trait  distinctif.  Un 
autre  caractère  à  surveiller  est  la  faible  nuance  de  violacé  qu'on  observe  sur  les 
lamelles. 

On  ignore  si  cette  espèce  est  comestible,  mais  il  y  a  possibilité  de  méprise 
avec  le  toxique  P.  autumnalis;  l'examen  des  spores  permet  toutefois  de  les 
distinguer  facilement  à  l'aide  d'un  microscope.  Dans  l'ensemble,  le  P.  aceri- 
cola est  plus  grand  et  plus  élancé,  et  ses  couleurs  sont  plus  pâles  et  plus 
jaunâtres. 

PHOLIOTA  ALBOCRENULATA  Peck 

Fig.  351,  p.  246 

CHAPEAU  3-10  cm  de  largeur,  charnu,  convexe  ou  campanule  au  début, 
puis  étalé,  non  strié,  à  marge  souvent  appendiculée  de  débris  du  voile,  très  vis- 
queux, ocre  brun  à  fauve  ou  marron,  orné  d'écaillés  apprimées  plus  foncées 
qui  pâlissent  par  temps  sec,  laissant  la  surface  subsquarreuse.  chair  moyenne- 
ment épaisse,  blanchâtre,  à  odeur  non  caractéristique  et  à  saveur  désagréable. 
LAMELLES  sinuécs-adnécs  à  subdécurrentes,  larges,  serrées  à  subespacées,  gri- 
sâtres au  début,  puis  brun  rouille,  à  arête  blanche  et  crénelée,  pied  5-13  cm  de 
longueur,  0,3-1,2  cm  d'épaisseur,  régulier  ou  un  peu  renflé  à  la  base,  souvent 
courbé,  blafard  ou  teinté  de  jaune  ou  de  brun  à  la  base,  blanc  et  floconneux  au 
sommet,  recouvert  jusqu'à  l'anneau  d'écaillés  squarreuses  ou  fibrilleuses  plus 
ou  moins  denses,  anneau  peu  consistant,  déchiqueté,  fugace  ou  même  nul,  le 
voile  partiel  demeurant  souvent  retenu  à  la  marge  du  chapeau  pour  former  un 
anneau  au  pied,  spores  lisses,  brunes,  inéquilatérales,  subfusiformes,  11-14  x 
6-7  ^m. 

De  juin  à  septembre:  seul  ou  en  petits  groupes  sur  les  souches  et  les  billes 
et  même  sur  le  tronc  d'arbres  vivants,  en  particulier  sur  les  érables. 

L'arête  blanche  et  crénelée  des  lamelles  constitue  le  principal  trait  distinc- 
tif de  cette  espèce.  De  couleur  plus  foncée  que  le  P.  aurivella,  elle  ne  vient 
d'ordinaire  pas  en  touffes.  Les  écailles  du  chapeau  peuvent  facilement 
disparaître.  Elle  se  distingue  en  outre  aisément  des  espèces  voisines  par  ses 
grosses  spores.  On  ignore  tout  de  sa  comestibilité. 


PHOLIOTA  AURIVELLA  (Batsch  ex  Fr.)  Kummer  Comestible 

Fig.  267,  268,  p.  183 

CHAPEAU  4-10  cm  de  largeur,  parfois  plus,  charnu-flexible,  d'abord 
hémisphérique  à  convexe,  avec  la  marge  enroulée,  puis  étalé,  lisse,  visqueux  à 
l'état  humide,  jaune  à  fauve,  plus  foncé  sur  le  disque,  hérissé  concentrique- 

194 


PHOLIOTA 


ment  de  squamules  plus  foncées  qui,  avec  le  temps,  s'aplatissent  ou  sont 
emportées  par  les  pluies,  à  marge  unie  et  un  peu  appendiculée.  lamelles 
adnées  ou  sinuées  au  pied,  larges,  serrées,  jaunâtre  blafard,  puis  brun  rouille. 
PIED  robuste,  central  ou  excentrique,  4-10  cm  de  longueur,  0,6-1,2  cm  d'épais- 
seur, presque  régulier,  plein  ou  farci,  visqueux  par  temps  humide,  plus  ou 
moins  de  la  couleur  du  chapeau,  un  peu  squamuleux-écailleux  au-dessous  de 
l'anneau,  souvent  courbé,  anneau  peu  consistant,  jaunâtre,  évanescent. 
SPORES  lisses,  ellipsoïdes,  brun  rouille,  7-9  x  4-5  f^m. 

D'août  à  octobre:  seul  ou  en  touffes  sur  les  souches  et  les  billes  d'arbres 
feuillus.  Assez  commun. 

Ce  champignon  est  bien  connu  en  Amérique  du  Nord  sous  le  nom  de 
Pholiota  adiposa  (Fr.)  Kummer,  mais  il  semblerait  que  ce  nom  corresponde 
plutôt  à  une  espèce  européenne  à  spores  plus  petites.  Le  P.  aurivella  est  plutôt 
commun  et  se  reconnaît  à  ses  couleurs  assez  vives,  et  à  son  chapeau  écailleux  et 
visqueux.  On  recommande  de  le  peler  avec  la  cuisson  afin  d'enlever  la  couche 
visqueuse. 

Les  récolteurs  de  la  côte  Ouest  risquent  de  confondre  cette  espèce  avec  le 
P.  squarroso-adiposa  Lange  qui  vient  en  grosses  touffes,  souvent  sur  l'aulne, 
et  se  caractérise  par  un  chapeau  visqueux  de  couleur  jaune  pâle,  orné  d'écaillés 
plus  foncées,  et  par  un  pied  sec  et  très  écailleux.  Ses  spores  sont  plus  petites  que 
celles  du  P.  aurivella  et  il  se  distingue  du  P.  adiposa  par  son  pied  sec. 


PHOLIOTA  CAPERATA  (Fr.)  Kummer  Comestible 

Fig.  269  et  270,  p.  183;  fig.  422,  p.  312 

CHAPEAU  5-10  cm  de  largeur,  charnu,  convexe,  puis  étalé,  parfois  sub- 
mamelonné, glabre  ou  orné  au  début  de  fines  fibrilles  ou  de  minces  plaques  de 
pruine  blanchâtre,  en  général  plus  ou  moins  rude  à  ridé,  de  couleur  chamois 
cannelle  ou  chamois  ochracé,  plus  pâle  à  la  marge  ou  uniformément  coloré. 
CHAIR  épaisse,  blanche,  lamelles  adnées  à  adnexées,  larges,  serrées,  souvent 
traversées  de  faibles  bandes  plus  foncées,  d'abord  blafardes,  puis  brunies  par 
les  spores,  pied  6-13  cm  de  longueur,  0,6-1,2  cm  d'épaisseur,  régulier,  plein, 
blafard,  glabre  à  subfibrilleux,  parfois  un  peu  furfuracé  et  orné  de  minuscules 
flocons  blancs  au  sommet,  anneau  ample,  membraneux,  éloigné  du  sommet. 
VOLVE  d'habitude  peu  visible,  qui  laisse  parfois  quelques  traces  à  la  base  du 
pied.  SPORES  brun  rouille,  rugueuses,  très  ovoïdes,  inéquilatérales  par  un  de 
leurs  profils,  atténuées  à  une  extrémité,  11-16  x  7-10  ^m  ou  plus. 

De  juillet  à  octobre:  seul  ou  épars  sur  le  sol  dans  les  bois.  Assez  commun. 

Cette  espèce  assez  commune  est  facile  à  reconnaître.  Sa  couleur,  son  cha- 
peau ridé  et  un  peu  blanchâtre,  ainsi  que  son  anneau  ample  et  membraneux 
sont  très  caractéristiques.  Ses  spores  font  davantage  penser  au  Cortinarius 
qu'au  Pholiota.  La  présence  d'une  volve  rudimentaire  contribue  en  outre  à 
l'éloigner  des  autres  espèces  du  genre,  si  bien  que  la  plupart  des  auteurs 
modernes  la  placent  maintenant  dans  le  genre  Rozites. 

195 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


PHOLIOTA   FLAMMANS  (Batsch  ex  Fr.)  Kummer 
Fig.  273,  p.  183 

CHAPEAU  3-5  cm  de  largeur  ou  parfois  plus,  d'abord  campanule  ou  con- 
vexe, avec  la  marge  enroulée,  puis  étalé,  d'un  jaune  or  vif  ou  teinté  d'orangé, 
recouvert  dans  la  jeunesse  d'un  revêtement  dense  formé  de  flocons  secs  de  cou- 
leur jaune  citron,  à  marge  unie  et  appendiculée.  chair  assez  mince,  jaune. 
LAMELLES  adnécs  ou  avec  un  léger  filet  décurrent,  serrées,  peu  larges,  jaunes  au 
début,  puis  un  peu  rouille  à  la  maturation  des  spores,  pied  3-8  cm  de  longueur, 
0,3-0,9  cm  d'épaisseur,  presque  régulier,  farci  ou  creux,  jaune,  portant  au- 
dessous  de  la  zone  annulaire  un  revêtement  dense  de  flocons  ou  d'écaillés 
squarreuses  jaune  citron,  anneau  jaune,  déchiqueté,  évanescent.  spores  très 
petites,  ellipsoïdes,  lisses,  3-6  x  2-3  ^m. 

D'août  à  septembre:  seul  ou  en  petites  touffes  sur  les  souches  et  les  billes. 
Rare. 

Ce  champignon  est  rare,  mais  on  l'a  inclu  ici  à  cause  de  son  aspect  très 
frappant.  Son  chapeau  et  son  pied  écailleux  et  ses  couleurs  vives  le  rendent  très 
séduisant.  Ses  très  petites  spores  sont  aussi  caractéristiques.  On  ignore  tout  de 
sa  comestibilité. 

Le.  P.  kauffmaniana  Smith  qu'on  récolte  parfois  sur  la  côte  du  Pacifique 
a  un  port  analogue,  mais  son  chapeau  est  visqueux. 


PHOLIOTA  MARGINATA  (Batsch  ex  Fr.)  Quel.  Dangereux 

Fig.  271  et  272,  p.  183 

chapeau  2-8  cm  de  largeur,  charnu,  convexe  à  plan  ou  un  peu  déprimé, 
parfois  un  peu  ombiliqué,  brun  cannelle  foncé,  hygrophane,  pâlissant  jus- 
qu'au chamois  jaunâtre  ou  à  l'orangé  ochracé,  glabre,  à  marge  unie  ou  strio- 
lée,  un  peu  excédante,  chair  mince,  de  la  couleur  du  chapeau,  à  odeur  et 
saveur  nulles  (ou  de  farine  selon  Overholts).  lamelles  adnées  à  un  peu  décur- 
rentes,  subespacées,  moyennement  larges  (0,3-0,6  cm),  brun  jaunâtre  au 
début,  puis  plus  foncées  et  de  la  couleur  du  chapeau,  pied  1-5  cm  de  longueur, 
0,3-0,9  cm  d'épaisseur,  régulier  ou  un  peu  renflé  près  du  sommet,  fibrilleux, 
pruineux  au-dessus  de  l'anneau,  creux,  de  même  couleur  que  le  chapeau  ou 
plus  pâle.  ANNEAU  légèrement  fibrilleux  et  parfois  fugace,  spores  brunes,  ellip- 
soïdes, d'abord  lisses,  puis  un  peu  rugueuses,  7-10  x  4,5-6  ^m. 

De  mai  à  octobre:  sur  le  bois  en  décomposition. 

Il  existe  plusieurs  petites  espèces  à  chapeau  lisse  qui  ressemblent  au  P. 
marginata.  Tout  ce  groupe  appartient  probablement  au  Galerina  plutôt  qu'au 
Pholiota.  Bien  que  le  P.  marginata  lui-même  puisse  être  comestible,  vaut 
mieux  s'en  méfier  puisque  des  espèces  voisines  sont  reconnues  toxiques.  Le  P. 
autumnalis  Peck  entre  dans  cette  catégorie  et  ne  se  distingue  du  P.  marginata 
que  par  sa  viscosité.  Le  P.  marginella  Peck  [Kuehneromyces  vernalis  (Pk.) 
Sing.  et  Sm.]  a  un  port  analogue,  mais  des  spores  lisses  plus  petites,  et  des 

196 


PHOLIOTA 


lamelles  dépourvues  de  cystides.  Le  P.  unicolor,  qu'on  trouve  sur  les  pelouses 
de  la  côte  Ouest,  se  différencie  des  précédents  par  un  pied  plus  mince  pourvu 
d'un  anneau  persistant  et  par  une  couleur  plus  vive  à  la  dessiccation;  il  appar- 
tient à  ce  groupe  et  sa  toxicité  est  bien  établie.  Cette  espèce  a  aussi  été  décrite 
sous  le  nom  de  Galerina  venenata  Smith.  Son  chapeau  peut  atteindre  4  cm  de 
largeur;  il  est  glabre,  humide,  hygrophane,  brun  cannelle  se  décolorant  en 
blanc  jaunâtre  sale,  avec  une  odeur  et  une  saveur  de  farine  qui  devient  toute- 
fois lentement  amère  et  désagréable.  Le  pied  est  brunâtre  et  muni  d'un  mince 
anneau  supère.  Le  fait  qu'il  fructifie  sur  les  pelouses  le  rend  particulièrement 
dangereux.  Il  vaut  mieux  éviter  toutes  ces  petites  pholiotes  à  chapeau  lisse. 


PHOLIOTA  SPECTABILIS  (Fr.)  Gill.  Non  comestible 

Fig.  274,  p.  183 

CHAPEAU  4-10  cm  de  largeur,  convexe,  puis  étalé  ou  presque  plan,  de  cou- 
leur assez  vive,  jaune  chamois  à  orangé  fauve,  sec,  glabre  au  début,  puis  fibril- 
leux  à  fibrilleux-écailleux,  à  marge  unie  et  parfois  ondulée,  incurvée  au  début. 
CHAIR  jaunâtre,  épaisse,  à  saveur  amère.  lamelles  adnées  à  adnexées  avec  un 
filet  décurrent,  très  serrées,  étroites  à  moyennement  larges,  jaunes,  puis  rou- 
geâtre  rouille,  pied  4-15  cm  de  longueur,  0,6-2,5  cm  d'épaisseur,  presque 
régulier  à  ventru  ou  renflé  à  la  base,  de  la  couleur  du  chapeau  ou  plus  foncé  au- 
dessous  de  l'anneau,  fibrilleux,  plus  jaune  et  pruineux  à  floconneux  au-dessus, 
plein,  parfois  très  dur.  anneau  supère,  membraneux,  persistant,  de  couleur 
jaunâtre,  spores  brun  rouille,  elhpsoïdes,  à  parois  rugueuses,  7-9  x  4,5-6  ^m. 

De  juin  à  octobre:  seul  à  cespiteux  sur  les  souches  et  les  troncs,  ou  parfois 
émergeant  du  bois  enfoui. 

Ce  champignon  n'est  pas  vénéneux,  mais  son  amertume  le  rend  sans 
intérêt  alimentaire.  Toutefois,  sa  taille  et  ses  couleurs  vives  attirent  le  regard.  Il 
se  distingue  du  Phœolepiota  aurea  par  l'absence  de  revêtement  granuleux  sur 
le  chapeau. 


PHOLIOTA  SQUARROSOIDES  (Pk.)  Saccardo  Comestible 

Fig.  275,  p.  183 

CHAPEAU  3-8  cm  de  largeur,  d'abord  subglobuleux,  avec  la  marge 
enroulée,  puis  étalé-convexe  ou  très  submamelonné,  à  marge  unie  et  souvent 
appendiculée,  fortement  squarreux-écailleux,  une  surface  visqueuse,  blan- 
châtre ou  chamois  cannelle,  apparaissant  entre  les  écailles  sèches  et  grossières 
de  couleur  fauve,  chair  blanchâtre,  moyennement  épaisse  au  centre,  à  odeur 
et  saveur  non  caractéristiques,  lamelles  sinuées-adnées,  moyennement  larges, 
serrées,  blafardes,  puis  brunies  par  les  spores,  pied  robuste,  4-10  cm  de  lon- 
gueur ou  plus,  environ  0,6  cm  d'épaisseur,  régulier,  farci,  blafard,  brunâtre 
vers  la  base,  hérissé  jusqu'à  l'anneau  de  squamules  fauve  retroussées,  blanc  au 

197 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VENENEUX  DU  CANADA 


sommet,  anneau  blafard,  fibrilleux-déchiqueté,  souvent  fugace,  spores  lisses, 
brunes,  ellipsoïdes,  4-6  x  3-4  ^m. 

D'août  à  septembre:  en  touffes  denses  sur  les  arbres  feuillus. 

Le  P.  squarrosoides  est  assez  commun  et  vient  souvent  en  grosses  touffes 
fournissant  amplement  de  nourriture  pour  un  repas.  Il  ne  risque  pas  d'être 
confondu  avec  d'autres. 

L'espèce  voisine  Pholiota  squarrosa  est  plus  jaune  et  possède  un  chapeau 
sec  et  des  spores  un  peu  plus  grosses.  Elle  est  aussi  comestible,  mais  les  vieux 
spécimens  ont  parfois  une  saveur  désagréable. 


PHOLIOTA    VERMIFLUA  Peck  Comestible 

Fig.  362,  p.  265 

chapeau  1-6  cm  de  largeur,  parfois  plus,  ferme,  charnu,  subhémisphé- 
rique, puis  étalé,  à  marge  unie  et  parfois  appendiculée  de  débris  du  voile,  blanc 
crème  ou  teinté  de  jaunâtre,  lisse,  glabre,  humide  à  subvisqueux,  parfois  lui- 
sant à  l'état  sec,  devenant  aréolé-fendillé  sur  le  disque,  chair  blanche,  moyen- 
nement épaisse  au  centre,  s'amincissant  vers  la  marge,  à  odeur  douce  et  à 
saveur  variant  de  douce  à  un  peu  désagréable,  lamelles  adnexées  à  sinuées- 
adnées,  ou  avec  un  mince  filet  décurrent,  sécédentes,  assez  larges,  serrées,  bla- 
fardes au  début,  puis  brun  grisâtre  pâle  et  enfin  brun  foncé  avec  l'arête  blan- 
che, entremêlées  de  lamellules.  pied  3-10  cm  de  longueur,  d'habitude  renflé  au 
sommet,  jusqu'à  0,6-1,2  cm  d'épaisseur,  s'effilant  vers  la  base,  parfois  pres- 
que régulier,  plein  ou  percé  d'un  tube  étroit,  blanchâtre  et  finement  furfuracé 
au  sommet,  glabre  et  de  la  couleur  du  chapeau  au-dessous  de  l'anneau. 
ANNEAU  fugace  ou  persistant,  mince,  membraneux,  blanc  au  début,  puis  taché 
de  brun  par  les  spores,  spores  lisses,  ovoïdes,  à  parois  épaisses,  un  peu  inéqui- 
latérales,  tronquées  à  un  bout,  brun  foncé,  10-14  x  6-8  /um.  cystides  en  forme 
de  poire  ou  subglobuleuses,  éparses  ou  rares. 

De  mai  à  août:  en  groupes  sur  les  pelouses,  dans  les  champs  cultivés  et  les 
clairières. 

Cette  espèce  fructifie  parfois  très  tôt  en  mai  ou  en  juin  dans  les  pelouses 
ou  les  potagers.  Elle  peut  facilement  se  confondre  avec  le  P.  prœcox  (Pers.)  Fr. 
qui  a  toutefois  des  spores  plus  petites  (en  général  moins  de  10  ^m  de  longueur). 
Toutes  deux  sont  comestibles. 


PHAEOLEPIOTA 

Ce  genre  a  été  distingué  du  Pholiota  d'après  le  revêtement 
farineux-granuleux  du  chapeau.  Il  ne  renferme  qu'une  seule  espèce  qui  peut  se 
décrire  comme  un  Cystoderma  qui  aurait  des  spores  brunes. 

198 


FLAMMULA 


PHAEOLEPIOTA  AUREA  (Mattuschka  ex  Fr.)  Maire  ex  Konr.  et  Maubl. 

Fig.  373,  p.  267  Suspect 

CHAPEAU  5-15  cm  de  largeur,  convexe  à  plan,  un  peu  mamelonné,  sec, 
portant  un  revêtement  granuleux  ou  poudreux  qui  s'enlève  facilement,  de  cou- 
leur jaune  ochracé  à  jaune  or  ou  fauve  ochracé,  à  marge  incurvée  au  début  et 
un  peu  appendiculée.  chair  épaisse,  jaunâtre,  inodore  et  à  saveur  douce. 
LAMELLES  aducxécs,  arroudics  au  pied,  serrées,  larges,  chamois  clair  à  chamois 
ochracé  ou  cannelle,  pied  4-13  cm  de  longueur,  1-2  cm  d'épaisseur,  renflé  à  la 
base,  de  la  couleur  du  chapeau  ou  plus  clair,  granuleux-furfuracé  au-dessous 
de  l'anneau,  glabre  au-dessus,  farci,  devenant  parfois  creux,  anneau  ample, 
retombant,  membraneux,  chamois  foncé  dessous,  jaune  citron  dessus,  pou- 
vant disparaître  avec  le  temps,  spores  chamois  ochracé  pâle,  ovoïdes  à  allon- 
gées-ovoïdes, lisses  ou  parfois  un  peu  rugueuses  avec  le  temps,  9-12  x  4-6  /^m. 

En  septembre:  seul  ou  en  groupes  sur  le  sol. 

Ce  champignon  rare  mais  très  frappant  ressemble  à  un  gros  cystoderme 
qui  aurait  des  spores  brunes.  On  le  rencontre  surtout  dans  l'Ouest. 


FLAMMULA 

Le  genre  Flammula  comprend  des  espèces  à  spores  ocre,  charnues  à 
fibreuses,  caractérisées  par  un  pied  central  et  des  lamelles  d'habitude  de  cou- 
leur vive.  L'anneau  est  le  plus  souvent  absent  même  si  des  traces  de  voile 
peuvent  parfois  subsister  sur  le  pied.  Elles  poussent  sur  le  bois  à  de  rares 
exceptions  près. 

Le  genre  se  distingue  du  Pholiota  par  l'absence  d'anneau,  de  V Hebeloma 
par  des  lamelles  et  des  spores  de  couleur  plus  vive,  et  enfin  du  Naucoria  par  un 
pied  fibreux. 

Les  flammules  sont  peu  connues  et  difficiles  à  déterminer.  Bon  nombre 
d'entre  elles  ont  un  goût  amer  ou  désagréable  et  offrent  peu  d'intérêt  pour  le 
mycologue  amateur.  Il  n'est  pas  recommandé  de  les  consommer,  même  si  rien 
n'indique  qu'elles  soient  toxiques.  Nous  nous  contenterons  de  décrire  ici  l'une 
des  espèces  les  plus  communes  du  genre,  soit  le  F.  spumosa  (Fr.)  Kummer. 


FLAMMULA  SPUMOSA  (Fr.)  Kummer 

Fig.  276,  p.  183 

CHAPEAU  2-5  cm  de  largeur,  convexe,  puis  étalé,  lisse,  glabre,  visqueux  à 
l'état  humide,  jaune  soufre  pâle,  sauf  sur  le  disque  qui  est  teinté  de  fauve,  à 
marge  unie,  chair  mince,  teintée  de  jaunâtre,  lamelles  adnées  à  un  peu 
sinuées  ou  décurrentes  en  filet,  moyennement  larges,  serrées,  jaunâtre  blafard, 
puis  brun  ocre,  pied  3-6  cm  de  longueur,  0,3-0,6  cm  d'épaisseur,  régulier, 
farci,  s'évidant,  fibrilleux,  jaunâtre  au  sommet,  se  tachant  de  brunâtre  vers  la 

199 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


base.  VOILE  fibrillcux,  jaunâtre,  fugace,  spores  lisses,  ellipsoïdes,  brun  ocre, 
(6)  7-8  (9)  X  4-4,5  (5)  ^m.  cystides  nombreuses,  fusiformes-ventrues. 

De  juillet  à  octobre:  assez  commun  en  groupes  sur  le  bois  en  décomposi- 
tion ou  sur  le  sol  dans  les  bois. 

C'est  Tune  des  espèces  les  plus  communes  du  genre  et  elle  se  reconnaît  sur- 
tout à  son  chapeau  de  couleur  jaune  soufre  à  jaune  grisâtre  à  la  marge,  et  fauve 
à  fauve  roux  sur  le  disque. 


HEBELOMA 

Le  genre  Hebeloma  comprend  un  groupe  encore  assez  mal  connu 
d'espèces  à  spores  brunes.  Ces  espèces  sont  caractérisées  par  un  chapeau  vis- 
queux et  des  lamelles  adnexées  ou  émarginées  et  sont  normalement  dépourvues 
de  volve  et  d'anneau,  mais  certaines  d'entre  elles  possèdent  un  voile  fibrilleux. 
Leurs  spores  sont  de  couleur  terne  en  masse,  alutacées  ou  brun  mat,  jamais 
rouille  vif  comme  chez  Vlnocybe  ou  le  Cortinarius.  Les  couleurs  du  chapeau 
sont  en  général  un  peu  ternes  aussi. 

Ce  groupe  est  mal  connu  et  difficile  à  déterminer.  Certaines  hébélomes 
sont  réputées  toxiques,  et  aucune  n'est  recommandée  pour  la  table.  Ce  genre 
est  donc  de  peu  d'intérêt  pour  le  mycologue  amateur,  et  nous  nous  conten- 
terons ici  d'en  décrire  une  espèce. 


HEBELOMA  SINAPIZANS  (Fr.)  Gill.  Non  comestible 

Fig.  384,  p.  293 

CHAPEAU  6-11  cm  de  largeur,  charnu,  ferme,  convexe  et  obtus,  glabre, 
visqueux,  de  couleur  chamois  rosé  à  cannelle,  à  marge  unie,  enroulée  au  début, 
puis  étalée,  chair  épaisse,  compacte,  à  odeur  et  saveur  de  radis  ou  de  mou- 
tarde. LAMELLES  adncxécs,  larges,  serrées,  blafardes,  puis  tachées  de  brunâtre 
pâle  à  la  maturation  des  spores,  pied  blanc,  6-11  cm  de  longueur,  1-3  cm 
d'épaisseur,  presque  régulier,  farci,  puis  creux,  floconneux-écailleux,  en  parti- 
culier vers  le  sommet,  spores  grosses,  rugueuses,  en  forme  d'amande,  inéqui- 
latérales,  brunes,  11-13  (13,5)  x  7-8  (8,5)  }um. 

En  septembre  et  octobre:  épars  ou  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois.  Peu 
fréquent. 

Il  s'agit  de  l'une  des  plus  grandes  espèces  du  genre.  Ses  principaux  traits 
distinctifs  sont,  outre  sa  taille,  son  pied  floconneux-écailleux  et  ses  lamelles 
larges.  On  manque  de  données  définitives  sur  sa  comestibilité,  mais  elle  n'est 
pas  recommandée  étant  donné  que  certains  de  ses  congénères  sont  réputés 
toxiques. 

200 


CONOCYBE 


CONOCYBE 

Le  Conocybe  se  compose  de  petites  espèces  fragiles,  semblables  aux 
mycènes,  mais  à  spores  brun  rouille.  Elles  étaient  autrefois  réunies  dans  le 
genre  Galera,  mais  ce  nom  n'est  pas  valide,  selon  le  Code  international  de 
nomenclature,  car  il  a  été  attribué  antérieurement  à  un  genre  de  phanéro- 
games. L'ancien  genre  Galera  a  été  réparti  en  deux  nouvelles  entités  suivant  la 
structure  de  la  cuticule  (celluleuse  chez  le  Conocybe  et  filamenteuse  chez  le 
Galerina).  Ces  champignons  n'ont  pas  d'importance  gastronomique  car  ils 
sont  petits,  fragiles  et  difficiles  à  déterminer.  L'espèce  décrite  ci-après  se  ren- 
contre souvent  dans  les  pelouses  et  elle  est  assez  facile  à  reconnaître. 


CONOCYBE  CRISPA  (Longyear)  Sing. 

Fig.  385,  p.  294 

CHAPEAU  1-3  cm  de  largeur,  conique  à  campanule,  parfois  un  peu  mame- 
lonné, strié  à  légèrement  rugueux,  glabre,  micacé,  chamois  blanchâtre,  deve- 
nant plus  brunâtre  sur  le  disque  par  temps  humide,  chair  mince,  membra- 
neuse. LAMELLES  aducxécs,  scrrécs  à  subespacées,  étroites,  crispées  et  inter- 
veinées, brun  ferrugineux,  pied  3-7  cm  de  longueur,  environ  0,15  cm  d'épais- 
seur, blanc  ou  teinté  d'ochracé,  régulier,  un  peu  bulbeux,  creux,  spores  ellip- 
soïdes à  ovoïdes,  assez  variables,  hsses,  brun  rouille,  11-16  (18)  x  8-12  jum. 

De  juin  à  juillet  (septembre):  en  groupes  dans  les  pelouses  et  les  endroits 
herbeux. 

Ce  champignon  se  distingue  surtout  par  ses  lamelles  crispées.  Une  espèce 
analogue,  mais  pourvue  de  lamelles  différentes,  est  commune  aussi  dans  les 
pelouses;  elle  est  d'ordinaire  connue  sous  le  nom  de  Galera  tenera  Fr.,  mais 
selon  Smith  (1949),  le  véritable  G.  tenera  serait  rare,  et  l'espèce  visée  ici  se 
nommerait  plutôt  Conocybe  lactea  (Lange)  Métrod.  Bien  qu'elle  soit  peut-être 
plus  commune  que  le  G.  crispa,  on  a  pensé  qu'il  valait  mieux  retenir  celui-ci 
comme  représentant  du  groupe,  car  il  est  plus  facile  de  le  déterminer  avec  certi- 
tude. Aucune  espèce  du  genre  n'a  la  taille  voulue  pour  offrir  quelque  intérêt 
comme  aliment. 


Fig.  282  à  291:  282,  Naucoria  semiorbicularis;  283,  Paxillus  involutus;  284,  P.  atroto-^ 
mentosus;  285,  P.  atrotomentosus;  286,  Agaricus  campestris;  287,  A.  hœmorrhoidarius; 
288,  A.  diminutivus;  289,  A.  diminutivus',  290,  A.  silvicola;  291,  A.  silvicola  et  Amaniîa 
virosa. 


201 


202 


FiG.  292,  Collybia  radicata. 


FiG.  293  à  302:  293,  Crepidotus  fuhotomentosus;  294,  Stropharia  coronilla;  295,  5.  horne-^ 
mannii;    296,    S.    hornemannii;    297,    S.    semiglobata;    298,    Nœmatoloma    capnoides; 
299,  Psathy relia  candolleana;  300,  P.  candolleana;  301,  Coprinus  comatus;  302,  C.  quadri- 
fidus. 


203 


204 


303 


304 


FiG.  303  et  304,  Lentinus  lepideus. 


205 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


NAUCORIA 

Le  Naucoria  comprend  un  groupe  de  petites  espèces  assez  mal  connues, 
caractérisées  par  des  spores  brun  ocre  à  brun  rouille  et  un  pied  subcartila- 
gineux dépourvu  d'anneau.  Elles  viennent  sur  le  sol,  sur  le  bois  ou  parfois  sur 
le  fumier.  Vu  leur  petite  taille,  elles  n'ont  pas  de  valeur  gastronomique;  et  on 
sait  en  général  peu  de  choses  sur  leur  comestibilité.  Seule  une  espèce  assez 
commune  est  décrite  ici. 


NAUCORIA   SEMIORBICULARIS  (Bull.)  Fr.  Comestible 

Fig.  282,  p.  202 

CHAPEAU  0,6-2,5  cm  de  largeur,  hémisphérique  à  convexe,  lisse,  glabre, 
visqueux  à  l'état  humide,  jaunâtre  terne  à  tan  ou  teinté  de  brun  rougeâtre,  à 
disque  de  même  couleur  ou  plus  foncé,  et  à  marge  unie,  chair  mince,  blafarde. 
LAMELLES  adnécs,  larges,  serrées,  blafardes,  puis  tachées  de  brun  terne  à  la 
maturation  des  spores,  à  arête  blafarde,  pied  3-6  cm  de  longueur,  jusqu'à 
0,3  cm  d'épaisseur,  presque  régulier  ou  un  peu  renflé  à  la  base,  farci,  glabre  à 
finement  fibrilleux,  de  même  couleur  que  le  chapeau  ou  plus  pâle,  spores 
lisses,  à  parois  épaisses,  ovoïdes,  inéquilatérales  sur  un  profil,  brun  terne, 
(10,5)  11-13,5  (15)  X  7,5-8  (9)  ^m. 

De  mai  à  septembre:  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  endroits  herbeux. 
Commun. 

Ce  champignon  se  rencontre  fréquemment  dans  les  pelouses  et  les  endroits 
herbeux;  il  surgit  après  les  pluies  tout  au  long  de  la  saison  de  végétation. 
Dépourvu  d'anneau,  il  se  reconnaît  à  sa  petite  taille,  à  sa  couleur  tan  jaunâtre 
et  à  ses  spores  brunes. 


TUBA  RI  A 

Le  Tubaria  est  un  genre  assez  restreint  et  peu  étudié.  Il  se  compose  de 
petites  espèces  à  spores  brunes  possédant  des  lamelles  décurrentes  et  un  pied 
fragile  et  cartilagineux.  La  plupart  de  ces  espèces  sont  assez  rares  et  peu  sus- 
ceptibles d'intéresser  le  mycophage. 

L'espèce  présentée  ici  a  le  mérite  d'être  l'une  des  premières  à  fructifier  au 
printemps. 


TUBARIA   FURFURACEA  (Pers.  ex  Fr.)  Gill. 

CHAPEAU  1-3  cm  de  largeur,  parfois  plus,  charnu,  convexe  à  plan  ou  un 
peu  déprimé,  brun  cannelle,  hygrophane,  glissant  vers  le  chamois  ou  le 
chamois  rosé,  longues  stries  sur  la  marge  à  l'état  humide,  portant  parfois  des 

206 


CREPIDOTUS 


plaques  blanchâtres  provenant  du  voile,  à  disque  glabre  ou  orné  de  fibrilles 
apprimées.  chair  mince,  brunâtre  aqueux,  inodore,  à  saveur  douce,  lamelles 
serrées  à  subespacées,  larges,  adnées  ou  un  peu  décurrentes,  de  la  couleur  du 
chapeau,  pied  2-3  cm  de  longueur,  environ  0,3  cm  d'épaisseur,  régulier  ou 
légèrement  épaissi  à  la  base,  fibrilleux,  de  même  couleur  que  le  chapeau  ou  un 
peu  plus  pâle,  creux,  spores  ellipsoïdes,  un  peu  aplaties  sur  un  côté,  ochracé 
pâle  en  masse,  lisses,  7-9  x  4-5,5  ^m. 

De  mai  à  octobre:  seul  ou  en  groupes  sur  les  morceaux  de  bois  et  les  débris 
ligneux. 

Il  s'agit  d'un  petit  champignon  brun  assez  commun,  caractérisé  par  des 
lamelles  larges  et  un  chapeau  fibrilleux,  et  qui  se  récolte  souvent  très  tôt  au 
printemps.  Le  T.  pellucida  (Bull,  ex  Fr.)  Gill.  lui  ressemble,  sauf  que  ses  spores 
sont  plus  petites  (5,5-7  x  4-5  /^m.). 


CREPIDOTUS 

Le  Crepidotus  est  le  pendant  du  Pleurotus,  décrit  dans  le  groupe  à  spores 
blanches.  Ses  représentants  ont  des  spores  brun  ocre  à  rouille  et  un  pied  excen- 
trique, latéral  ou  absent.  Les  lamelles  peuvent  être  blanchâtres  chez  les  jeunes 
spécimens,  mais  elles  se  tachent  de  brun  à  la  maturation  des  spores.  La  plupart 
d'entre  eux  poussent  sur  le  bois  en  décomposition  et  sont  trop  petits  pour  avoir 
une  valeur  gastronomique. 


CREPITODUS  FULVOTOMENTOSUS  Peck  Comestible 

Fig.  293,  p.  204 

chapeau  1-6  cm  de  largeur,  convexe,  puis  étalé,  sessile,  inséré  latérale- 
ment sur  son  substrat,  souvent  semicirculaire  ou  en  forme  de  rein,  à  marge 
incurvée  au  début  et  striolée  à  l'état  humide,  recouvert  au  début  d'un  dense 
tomentum  fauve  qui,  à  la  maturation,  se  fendille  en  écailles  fibrilleuses  de 
même  couleur,  laissant  voir  la  surface  plus  pâle  au-dessous,  chair  mince, 
flexible,  blafarde  ou  teintée  de  jaunâtre,  lamelles  rayonnantes  à  partir  du 
point  d'attache  latéral,  moyennement  larges,  serrées,  blafardes,  puis  tachées 
de  brun  ocre  terne,  à  arêtes  blanches,  pied  inexistant,  le  chapeau  étant  relié 
latéralement  au  substrat,  spores  ovoïdes,  un  peu  inéquilatérales  sur  un  profil, 
brun  ocre  terne,  7,5-9  (10)  x  5-6  f^m. 

De  mai  à  octobre:  en  groupes  sur  le  bois  de  feuillus  en  décomposition. 
Commun. 

C'est  l'un  des  plus  gros  champignons  du  genre  et  il  se  reconnaît  aux 
écailles  fauves  ornant  le  chapeau.  Les  espèces  voisines  sont:  le  C  calolepis 
(Fr.)  Karst.  qui  est  aussi  recouvert  d'un  tomentum  brun,  mais  dont  les  spores 
sont  plus  petites;  le  C.  dorsalis  Peck,  jaune  rougeâtre  et  à  spores  globuleuses; 
le  C.  versutus  Peck  recouvert  d'un  tomentum  blanc;  le  C.  mollis  Peck,  glabre 

207 


t  HAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


et  un  peu  gélatineux;  le  C.  hœrens  Peck,  visqueux;  le  C.  ma/achius  B.  et  C.  à 
spores  globuleuses  et  à  lamelles  larges;  et  le  C.  applanatus  (Fr.)  Kummer  à 
spores  globuleuses  et  à  lamelles  éiroiles.  Ces  cinq  espèces  sont  toutes  blanches 
ou  blanchâtres.  Le  C.  cinnaburinus  Peck  est  cramoisi  vif  et  se  rencontre  sur- 
tout dans  l'Ouest. 

Ce  genre  ne  renferme  pas  de  comestibles  intéressants,  mais  plusieurs  de 
ses  espèces  sont  assez  communes. 


PAXILLUS 

Le  genre  Paxillus  comprend  des  espèces  à  spores  jaune  ocre,  à  pied  plus 
ou  moins  excentrique  et  à  lamelles  facilement  séparables  du  chapeau.  Celles-ci 
sont  en  général  plus  ou  moins  décurrentes  et  anastomosées  sur  le  pied,  au  point 
de  former  parfois  des  pores.  Le  genre  se  rapproche  des  bolétacées  à  cet  égard  et 
certains  auteurs  estiment  qu'il  devrait  être  rangé  dans  cette  famile.  Ses  espèces 
sont  relativement  peu  nombreuses,  et  aucune  n'est  recommandée  pour  la  table. 
Nous  décrivons  ici  les  deux  plus  communes. 


PAXILLUS  ATROTOMENTOSUS  (Batsch  ex  Fr.)  Fr.     Non  recommandé 
Fig.  284  et  285,  p.  202 

CHAPEAU  5-13  cm  de  largeur,  parfois  plus,  tenace,  convexe  au  début,  puis 
plan  à  déprimé,  brun  rouille  à  brun  noirâtre,  recouvert  d'un  tomentum 
apprimé,  sec,  à  marge  enroulée,  chair  blanche,  ferme,  assez  épaisse,  à  odeur 
et  saveur  douces,  lamelles  adnées-décurrentes,  facilement  séparables  du 
chapeau,  serrées,  très  étroites,  ramifiées  et  anastomosées  sur  le  pied,  de  cou- 
leur fauve  jaunâtre,  pied  excentrique  à  latéral,  3-8  cm  ou  plus  de  longueur, 
1-3  cm  d'épaisseur,  robuste,  droit  ou  courbé,  renflé  vers  la  base,  radicant, 
recouvert  d'un  dense  tomentum  velouté  de  couleur  brun  noirâtre,  plein. 
SPORES  jaunes,  ovales,  lisses,  5-7  x  3-4  /^m. 

De  juillet  à  septembre:  seul  ou  en  touffes  sur  les  vieilles  billes  et  les 
souches,  ou  sur  du  bois  enfoui. 

Le  pied  noirâtre  tomenteux  est  très  caractéristique  de  ce  champignon.  On 
le  dit  comestible,  mais  il  est  coriace  et  de  saveur  médiocre. 


PAXILLUS  INVOLUTUS  (Batsch  ex  Fr.)  Fr.  Non  recommandé 

Fig.  283,  p.  202 

CHAPEAU  5-13  cm  de  largeur,  convexe  au  début,  puis  étalé  et  enfin 
déprimé,  brun  jaunâtre  à  brun  rougeâtre  ou  brun  olive,  avec  des  taches  plus 
foncées,  d'abord  duveteux-tomenteux,  mais  devenant  lisse,  à  marge  toujours 
enroulée  et  souvent  un  peu  ridée,  chair  jaunâtre  pâle,  se  tachant  de  brunâtre  à 

208 


AGARICUS 


la  meurtrissure,  épaisse,  lamelles  décurrentes,  facilement  séparables  du  cha- 
peau, très  serrées,  larges,  ramifiées  et  anastomosées  sur  le  pied,  de  couleur 
jaune  olive,  brunissant  à  la  meurtrissure,  pied  3-7  cm  de  longueur,  1-3  cm 
d'épaisseur,  régulier  ou  s'effilant  un  peu  vers  le  bas,  parfois  épaissi  à  la  base, 
glabre,  de  même  couleur  que  le  chapeau  ou  plus  pâle,  souvent  bariolé  ou  taché 
de  brun  foncé,  plein,  central  ou  excentrique,  spores  brun  jaunâtre,  elliptiques, 
Hsses,  7-9  x  4-5,5  /um. 

De  juillet  à  octobre:  seul  ou  en  groupes  sur  le  sol  ou  à  la  base  des  souches 
dans  les  bois. 

Ce  champignon  est  peu  attrayant  à  cause  de  ses  couleurs  plutôt  sales  et  des 
taches  brunes  qui  apparaissent  sur  sa  chair  et  ses  lamelles.  Certains  auteurs 
soutiennent  qu'il  est  comestible,  mais  comme  des  cas  d'intoxication  lui  sont 
imputés  en  Europe,  il  n'est  pas  recommandé.  Il  est  assez  commun  et  facile  à 
reconnaître  à  sa  marge  enroulée  et  à  ses  lamelles  jaunâtres,  serrées  et  décur- 
rentes, qui  se  séparent  facilement  du  chapeau. 


AGARICUS 

UAgaricus  est  certainement  l'un  des  genres  les  plus  importants  pour  qui- 
conque s'intéresse  avant  tout  aux  qualités  gastronomiques  des  champignons.  Il 
renferme  à  la  fois  le  champignon  de  couche  et  l'agaric  champêtre,  qui  est  pro- 
bablement le  champignon  sauvage  le  plus  fréquemment  consommé  un  peu 
partout  à  travers  le  monde. 

Le  genre  se  caractérise  par  des  spores  brun  pourpre,  des  lamelles  libres  et 
la  présence  d'un  anneau.  Le  pied  a  une  texture  différente  de  celle  du  chapeau  et 
s'en  sépare  facilement.  Ce  groupe  est  assez  bien  délimité  et  il  est  relativement 
facile  de  reconnaître  un  agaric;  cependant,  bon  nombre  des  caractères  servant 
à  distinguer  les  espèces  entre  elles  semblent  se  chevaucher,  ce  qui  rend  parfois 
difficile  une  détermination  précise. 

En  général,  le  genre  Agaricus  est  considéré  comme  l'un  des  plus  sûrs  pour 
la  table.  Toutefois,  VA.  xanthodermus  Genev.  est  réputé  pour  causer  des 
malaises  chez  certaines  personnes,  et  Smith  a  fait  état  d'une  intoxication  impu- 
table à  une  forme  de  l'/l.  arvensis  Fr.  récoltée  dans  un  marécage  du  Michigan. 
De  même,  VA.  placomyces  Pk.  et  VA.  hondensis  Murr.  peuvent  parfois  se 
révéler  toxiques.  Aussi  convient -il  même  ici  de  faire  preuve  de  prudence  lors- 
qu'on essaie  une  espèce  pour  la  première  fois. 

Le  nom  Psalliota  a  souvent  été  utilisé  pour  désigner  ce  genre,  mais  selon  le 
Code  international  de  nomenclature,  c'est  plutôt  Agaricus  qu'il  convient 
d'employer. 

Smith  (1949)  a  dénombré  environ  70  espèces  d' Agaricus  en  Amérique  du 
Nord.  Môller  (1950,  1952)  et  Pilât  (1951)  ont  récemment  publié  deux  études 
sur  les  espèces  européennes,  mais  elles  n'incluent  pas  toutes  les  espèces  nord- 
américaines. 

209 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


Clé 

\a       Chapeau  petit,  moins  de  4  cm  de  largeur A.  diminudvus 

\h       Chapeau  en  général  de  5  cm  ou  plus  de  largeur 2 

2a       Chair  virant  rapidement  au  rouge  à  la  cassure A.  hœmorrhoidarius 

Ib       Chair  ne  rougissant  pas  à  la  cassure 3 

"Sa       Espèce  croissant  dans  les  champs,  les  pâturages,  les  endroits  découverts  ou  les 

pelouses 4 

3/7       Espèces  poussant  dans  les  bois 5 

Aa       Anneau  double,  lamelles  étroites A.  edulis 

4b       Anneau  simple A.  campestris 

5g       Chapeau  écailleux,  orné  de  fibrilles  brunes  à  noires A.  placomyces 

5b       Chapeau  lisse,  blanc,  devenant  jaunâtre  sur  le  disque  à  la  meurtrissure 

A.  silvicola 


AGARICUS  CAMPESTRIS  Fr.  Comestible 

Fig.  286,  p.  202 

Agaric  champêtre 

CHAPEAU  4-8  cm  de  largeur,  charnu,  ferme,  d'abord  convexe,  puis  un  peu 
aplati  et  devenant  presque  plan,  blanc,  parfois  teinté  de  brunâtre  dans  la  vieil- 
lesse, soyeux  au  début,  puis  finement  fibrilleux-écailleux  ou  glabre,  à  marge 
excédante  et  d'ordinaire  frangée  de  résidus  du  voile,  chair  blanche,  épaisse, 
ferme,  ne  change  pas  de  couleur  à  la  meurtrissure,  à  odeur  et  saveur  agréables. 
LAMELLES  Hbrcs,  très  serrées,  assez  étroites,  roses  au  début,  puis  progressive- 
ment brun  pourpre  et  enfin  noires,  pied  3-5  cm  de  longueur,  1-2  cm  d'épais- 
seur, régulier  ou  parfois  plus  étroit  à  la  base,  blanc,  soyeux  au-dessus  de 
l'anneau,  devenant  brunâtre  au-dessous,  un  peu  fibrilleux  à  glabre,  farci. 
ANNEAU  mince,  simple,  parfois  évanescent  ou  retenu  à  la  marge  du  chapeau. 
SPORES  brun  chocolat  foncé,  elUpsoïdes,  lisses,  5,5-7,5  x  3,5-4,5  yim;  basides 
tétrasporiques. 

Seul  ou  en  groupes  dans  les  endroits  herbeux:  pâturages,  prés,  pelouses, 
etc.  On  le  récolte  en  général  l'automne,  mais  il  peut  parfois  fructifier  au 
printemps. 

L'agaric  champêtre  est  probablement  le  mieux  connu  de  tous  les  champi- 
gnons sauvages,  et  pour  certaines  personnes,  il  constitue  le  seul  véritable  cham- 
pignon comestible,  tous  les  autres  étant  jugés  plus  ou  moins  suspects.  S'il  y  a 
possibilité  de  méprise  avec  ce  champignon,  c'est  uniquement  au  stade  du 
bouton:  un  récolteur  négligent  pourrait  alors  cueillir  par  erreur  une  jeune  ama- 
nite vireuse.  Dans  la  plupart  des  cas,  l'habitat  est  assez  différent  pour  prévenir 
de  telles  erreurs,  puisque  l'agaric  champêtre  croît  d'habitude  dans  les  champs 
découverts,  et  l'amanite  dans  les  bois.  Néanmoins,  le  danger  est  suffisant  pour 
qu'on  laisse  de  côté  les  jeunes  réceptacles  à  moins  d'être  assez  expérimenté 
pour  pouvoir  distinguer  entre  VAgaricus  et  VAmanita  à  ce  stade,  et  de 
s'assurer  hors  de  tout  doute  qu'il  n'y  a  pas  de  voile  universel. 

210 


AGARICUS 


Le  champignon  de  couche  a  longtemps  été  considéré  comme  une  forme  ou 
une  variété  de  l'agaric  champêtre,  mais  on  en  fait  maintenant  une  espèce  dis- 
tincte, soit  VAgaricus  hortensis  Cke.  Outre  que  leurs  spores,  leurs  basides  et 
leurs  cystides  diffèrent,  VA.  campestris  vient  sur  l'herbe  et  ne  pourrait 
s'accommoder  du  substrat  de  croissance  propre  à  VA.  hortensis.  Toutefois,  les 
deux  champignons  se  ressemblent  tellement  que  la  connaissance  de  l'espèce 
cultivée  permet  de  reconnaître  l'espèce  sauvage  sur  le  terrain. 

L'A.  arvensis  Fr.,  ou  l'agaric  des  jachères,  est  un  champignon  de  plus 
grande  taille,  plus  robuste,  au  chapeau  plus  aplani.  Ses  spores  sont  plus  grosses 
aussi.  Il  pourrait  être  confondu  avec  les  gros  spécimens  comme  VA.  cam- 
pestris, mais  cela  ne  porte  pas  à  conséquence  puisque  les  deux  sont  comes- 
tibles. Smith  a  toutefois  fait  état  de  malaises  causés  par  ce  qu'il  considérait  être 
une  variété  du  premier,  soit  VA.  arvensis  var.  palustris,  récoltée  dans  un 
marécage. 

AGARICUS  DIMINUTIVUS  Peck  Comestible 

Fig.  288  et  289,  p.  202 

CHAPEAU  1-4  cm  de  largeur,  fragile,  convexe,  puis  plan,  blanchâtre  ou 
grisâtre,  assombri  de  brunâtre  sur  le  disque,  soyeux  ou  orné  de  fibrilles  plus  ou 
moins  rougeâtres  ou  rosées  à  brun  rougeâtre.  chair  mince,  blanchâtre,  à 
odeur  et  saveur  douces,  lamelles  libres,  serrées  à  très  serrées,  moyennement 
larges,  passant  de  blanchâtres  au  début  à  brun  pourpre  foncé  à  la  fin.  pied 
3-5  cm  de  longueur,  0,15-0,45  cm  d'épaisseur,  régulier  ou  un  peu  bulbeux, 
blanchâtre,  glabre  ou  un  peu  fibrilleux,  farci,  puis  creux,  anneau  délicat, 
blanchâtre,  persistant,  spores  brun  pourpre,  ellipsoïdes,  lisses,  environ  5-6  x 
3-3,5  f^m. 

En  août  et  septembre:  seul  ou  parfois  en  groupes  sur  l'herbe  ou  avec  la 
mousse.  L'Herbier  national  à  Ottawa  en  compte  aussi  un  spécimen  récolté  sur 
le  bois. 

Ce  beau  champignon  est  assez  déhcat  et  d'habitude  trop  petit  pour  inté- 
resser le  mycophage,  même  si  on  le  dit  comestible.  Plusieurs  autres  petites 
espèces  ont  été  recensées,  mais  elles  ne  sont  pas  très  bien  connues.  UA.  auri- 
color  Krieger  est  jaune  et  son  pied  porte  des  plaques  jaunes  floconneuses  sous 
l'anneau.  L'A.  micromegethus  Peck  s'orne  de  quelques  fibrilles  blanches  sous 
l'anneau,  tandis  que  le  pied  de  l'^l.  comptuliformis  Murr.  est  glabre  au  même 
endroit. 


AGARICUS  EDULIS  (Vitt.)  Moeller  et  J.  Schaeffer  Comestible 

Fig.  343,  p.  245 

CHAPEAU  4-10  cm  de  largeur  ou  parfois  plus,  ferme,  charnu,  d'abord  très 
convexe  à  hémisphérique  et  un  peu  déprimé  au  centre,  puis  s'étalant  et  deve- 
nant plan,  blanc  ou  blanchâtre  à  légèrement  jaunâtre  dans  la  vieillesse,  glabre 

211 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VENENEUX  DU  CANADA 

OU  un  peu  soyeux,  à  marge  incurvée  au  début  et  excédante,  chair  épaisse, 
ferme,  blanche,  à  odeur  et  saveur  douces,  lamelles  libres,  très  serrées, 
étroites,  roses  au  début,  puis  brun  pourpre  à  brun-noir,  pied  3-4  (5)  cm  de  lon- 
gueur, 1-3  cm  d'épaisseur,  court,  massif,  régulier,  glabre  ou  un  peu  furfuracé 
au-dessus  de  l'anneau,  blanc,  plein,  anneau  double,  en  général  à  peu  près 
médian,  spores  brun  violacé  à  brun  chocolat,  très  ellipsoïdes  à  subglobuleuses, 
lisses,  5-6  x  4-5  ^m. 

De  juin  à  octobre:  seul  ou  en  groupes,  le  plus  souvent  dans  les  villes,  le 
long  des  trottoirs,  dans  les  pelouses,  ou  encore  dans  les  terrains  vagues,  là  où  le 
sol  est  fortement  tassé. 

Cette  espèce  est  mieux  connue  en  Amérique  du  Nord  sous  le  nom  d'/4. 
rodmani  Peck,  mais  il  semble  que  l'^l.  edulis  soit  le  nom  qui  convienne.  Ses 
principaux  traits  distinctifs  sont  un  port  assez  trapu,  un  anneau  double  et  une 
chair  ferme.  C'est  un  comestible  estimé  qui  fructifie  surtout  dans  les  villes  où  il 
est  sans  doute  souvent  confondu  avec  VAgaricus  campesîris. 

AGARICUS  HAEMORRHOIDARIUS  Fr.  Comestible 

Fig.  287,  p.  202 

CHAPEAU  5-10  cm  de  largeur,  charnu,  subglobuleux  à  ovoïde  au  début, 
s'étalant  et  devenant  campanule-convexe  ou  finalement  plan,  fibrilleux- 
écailleux,  brun  vineux  à  brun  grisâtre,  chair  blanche,  virant  rapidement  au 
rouge  sang  sur  les  meurtrissures  ou  à  la  cassure,  à  odeur  et  saveur  douces. 
LAMELLES  libres,  très  serrées,  moyennement  larges,  d'abord  blanchâtres,  puis 
rosâtres  et  enfin  brun  pourpre,  pied  5-13  cm  de  longueur,  0,6-1,2  cm  d'épais- 
seur, régulier  ou  bulbeux  à  la  base,  légèrement  fibrilleux  à  glabre,  blanchâtre 
devenant  brunâtre,  d'abord  farci,  puis  creux,  anneau  ample,  voyant,  blanc, 
persistant,  spores  brun  pourpre,  ellipsoïdes,  lisses,  5-7  x  3-4  ^m. 

De  juillet  à  octobre:  en  groupes,  épars,  ou  parfois  en  petites  touffes  sur  le 
sol  dans  les  bois  mixtes. 

Ce  champignon  est  remarquable  par  la  rapidité  avec  laquelle  sa  chair  vire 
au  rouge  sang  lorsqu'on  la  brise  ou  la  meurtrit.  Cette  réaction  s'observe  aussi 
chez  d'autres  espèces,  mais  elle  est  en  général  plus  lente. 


AGARICUS  PLACOMYCES  Peck  Probablement  comestible  pour  la 

Fig.  344,  p.  245  plupart  des  gens 

CHAPEAU  5-13  cm  de  largeur,  assez  fragile,  très  ové  au  début,  puis  con- 
vexe et  enfin  plan,  blanchâtre  sous  le  revêtement  brun  noirâtre  qui  se  rompt  en 
écailles  fibrilleuses  partout,  sauf  sur  le  disque,  chair  blanche  ou  un  peu  jau- 
nâtre sous  la  cuticule,  devenant  parfois  rosâtre,  mince,  à  odeur  faible,  un  peu 
désagréable,  et  à  saveur  douce,  lamelles  Hbres,  très  serrées,  assez  étroites  à 
moyennement  larges,  d'abord  blanches  à  grisâtres,  puis  roses  et  finalement 
brun  pourpre,  pied  6-13  cm  de  longueur,  0,6-1,2  cm  d'épaisseur,  plus  ou 

212 


STROPHARIA 


moins  bulbeux,  s'effilant  vers  le  sommet,  glabre,  blanchâtre,  parfois  taché  de 
jaune,  farci,  puis  creux,  anneau  ample,  voyant,  double,  blanchâtre  dessus,  la 
couche  inférieure  se  fendillant  en  plaques  brunâtres,  spores  brun  chocolat, 
ellipsoïdes,  Hsses,  5-6  x  3,5-4  jLim. 

De  juin  à  septembre:  seul,  en  groupes  ou  parfois  en  touffes  dans  les  bois 
mixtes. 

Ce  champignon  se  reconnaît  à  son  chapeau  écailleux,  à  son  anneau  ample 
et  à  son  pied  très  bulbeux  qui  s'amincit  vers  le  sommet.  On  a  signalé  à  l'occa- 
sion qu'il  pouvait  causer  des  malaises  chez  certaines  personnes;  il  faut  par 
conséquent  être  prudent  lorsqu'on  l'essaie  pour  la  première  fois. 


AGARICUS  SILVICOLA  (Vitt.)  Sacc.  Comestible  pour  la 

Fig.  290  et  291,  p.  202  plupart  des  gens 

CHAPEAU  6-15  cm  de  largeur,  moyennement  ferme,  d'abord  convexe,  puis 
s'étalant  et  devenant  plan,  blanc  ou  blanc  crème,  se  tachant  de  jaune  sur  le 
disque  à  la  meurtrissure,  légèrement  soyeux-fibrilleux.  chair  moyennement 
épaisse,  cassante,  blanche,  virant  au  jaune  à  la  cassure,  à  odeur  et  saveur 
douces.  LAMELLES  libres,  très  serrées,  étroites  à  moyennement  larges,  d'abord 
blanchâtres,  puis  roses  et  enfin  brun  noirâtre,  pied  8-15  cm  de  longueur, 
0,6-1,9  cm  d'épaisseur,  régulier  ou  s'effilant  un  peu  vers  le  sommet,  pourvu 
d'un  bulbe  court  à  la  base,  ou  sans  bulbe  et  aplati  à  la  base,  un  peu  soyeux  à 
glabre,  blanc  crème,  se  tachant  de  jaune  à  la  meurtrissure,  farci,  puis  creux. 
ANNEAU  ample,  double,  lisse  dessus,  la  couche  inférieure  se  fendillant  en  pla- 
ques jaunâtres  parfois  fugaces,  spores  brun  violacé  à  brun  chocolat, 
ellipsoïdes,  Hsses,  5-6,5  x  3-4,5  ^m. 

De  juillet  à  septembre:  seul,  en  groupes  ou  parfois  en  touffes  de  deux  ou 
trois  spécimens,  d'habitude  dans  les  bois. 

Cette  espèce  est  comestible  mais  il  faut  se  montrer  prudent  car  elle  peut 
semble-t-il  causer  des  malaises  chez  certaines  personnes.  La  remarque  concer- 
nant le  danger  de  récolter  VA.  campestris  au  stade  du  bouton  s'applique  égale- 
ment ici,  d'autant  plus  que  1*^4.  silvicola  croît  dans  le  même  habitat  que 
VAmanita  virosa. 

Sa  taille  est  assez  variable  et  on  en  rencontre  des  formes  élancées  ou,  au 
contraire,  très  robustes,  rappelant  VA.  arvensis.  En  général,  les  formes  élan- 
cées ont  un  bulbe  court  et  aplati  à  la  base  du  pied,  mais  ce  caractère  peut  varier 
aussi.  L'anneau  est  ample  et  voyant.  L'^.  abruptibulbus  Peck  est  considéré 
comme  un  synonyme. 


STROPHARIA 

Le  genre  Stropharia  comprend  des  espèces  annelées  à  spores  brun  pourpre 
caractérisées  par  des  lamelles  adnées  et  un  chapeau  d'ordinaire  visqueux.  Il  se 

213 


ClI.\MPI(JNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


distingue  du  Nœmatoloma  par  la  présence  d'un  anneau  et  risque  fort  d'être 
confondu  avec  lui  s'il  vient  à  le  perdre. 

C'est  un  genre  relativement  restreint  dont  les  espèces  sont  parfois  diffi- 
ciles à  déterminer.  On  en  a  recensé  35  en  Amérique  du  Nord,  mais  un  petit 
nombre  d'entre  elles  seulement  sont  communes.  Certaines  sont  soupçonnées 
d'avoir  causé  des  intoxications,  et  le  mycologue  amateur  ferait  bien  d'éviter  ce 
groupe. 

Clé 

\a       Chapeau  d'un  vert  vif,  se  décolorant  vers  le  jaune S.  œruginosa 

\b       Chapeau  d'une  autre  couleur 2 

2a       Espèce  venant  sur  le  fumier;  chapeau  jaune,  hémisphérique S.  semiglobata 

2b       Espèce  venant  sur  un  autre  substrat 3 

3a       Chapeau  en  général  de  plus  de  5  cm  de  largeur,  brunâtre  ou  violacé  fuligineux; 

pied  squarreux-écailleux S.  hornemannii 

3b       Chapeau  de  moins  de  5  cm  de  largeur,  jaunâtre;  pied  lisse  ou  un  peu  fibrilleux  .  .  . 

S.  coronilla 


STROPHARIA  AERUGINOSA  (Curt.  ex  Fr.)  Quel.  Réputé  vénéneux 

Fig.  386  et  387,  p.  294 

CHAPEAU  2-5  cm  de  largeur,  charnu,  campanulé-convexe  au  début,  puis 
plan,  un  peu  mamelonné,  visqueux,  d'abord  recouvert  d'un  gluten  épais  de 
couleur  vert  vif,  se  décolorant  lentement  vers  le  jaunâtre,  avec  parfois  des 
écailles  blanches  près  de  la  marge,  devenant  glabre,  chair  blanchâtre  à  bleuâ- 
tre, douce.  LAMELLES  adnécs,  serrées,  larges,  d'abord  blanchâtres,  puis  grisâ- 
âtres  et  enfin  brun  chocolat,  un  peu  violacées,  à  arêtes  blanches  et  finement 
floconneuses,  pied  4-8  cm  de  longueur,  0,3-0,9  cm  d'épaisseur,  régulier,  vis- 
queux, écailleux  à  fibrilleux  au-dessous  de  l'anneau,  vert  bleuâtre,  creux. 
ANNEAU  évanescent.  spores  brun  foncé,  un  peu  violacées,  ellipsoïdes,  lisses, 
7-9,5  X  4-5  ^m. 

En  septembre  et  octobre:  dans  les  bois  ou  parfois  dans  les  potagers. 

C'est  un  champignon  très  beau  et  très  frappant  à  l'état  jeune  et  frais,  mais 
sa  couleur  vert  vif  s'estompe  avec  l'âge.  On  le  dit  commun  en  Europe,  mais  il 
n'a  été  signalé  qu'à  l'occasion  dans  la  région  d'Ottawa. 


STROPHARIA  CORONILLA  (Bull,  ex  Fr.)  Quel.  Suspect 

Fig.  294,  p.  204 

CHAPEAU  2-5  cm  de  largeur,  convexe  à  presque  plan,  jaune  pâle  à  blan- 
châtre, ou  chamois  à  jaune  ocre  pâle,  glabre,  humide  ou  un  peu  collant,  chair 
blanche,  molle,  assez  épaisse,  à  odeur  un  peu  désagréable,  lamelles  adnées, 
arrondies  au  pied,  de  couleur  carné  lilas  au  début,  puis  noir  violacé,  serrées, 
moyennement  larges,  à  arêtes  blanches  et  fimbriées.  pied  court,  2-4  cm  de  lon- 

214 


STROPHARIA 


gueur,  0,3-1,2  cm  d'épaisseur,  régulier,  blanc,  sec,  floconneux  au-dessus  de 
l'anneau,  flbrilleux  au-dessous,  devenant  lisse  avec  le  temps,  farci  à  creux. 
ANNEAU  membraneux,  éloigné  du  sommet,  persistant,  strié  sur  le  dessus. 
SPORES  brun  pourpre,  ellipsoïdes,  lisses,  7-9  x  4,5-5  fjim. 

D'août  à  octobre:  en  groupes  ou  épars  dans  les  pelouses  et  les  endroits 
herbeux. 

Cette  petite  espèce  n'est  pas  commune,  mais  nous  avons  cru  bon  de  l'in- 
clure ici  car  elle  pousse  dans  les  pelouses  et  on  la  soupçonne  d'être  toxique. 
Elle  pourrait  se  confondre  avec  un  agaric,  sauf  que  ses  lamelles  ne  sont  pas 
libres. 

STROPHARIA  HORNEMANNII  (Fr.)  Lund.  et  Nannf.  Non  recommandé 
Fig.  295  et  296,  p.  204 

CHAPEAU  3-13  cm  de  largeur,  charnu,  ferme,  convexe  à  plan,  parfois  un 
peu  mamelonné,  visqueux,  glabre  ou  orné  au  début  de  quelques  écailles  blan- 
ches floconneuses  à  la  marge,  brunâtre  ou  brun  rougeâtre  fumeux  à  brun  pour- 
pre, devenant  brun  olive  à  la  périphérie  et  plus  jaunâtre  sur  le  disque,  à  marge 
enroulée  à  l'état  jeune,  puis  infléchie  et  parfois  relevée,  chair  blanchâtre  à 
chamois  aqueux  ou  jaunâtre,  épaisse,  sauf  à  la  marge,  à  odeur  faible  et  à 
saveur  un  peu  désagréable,  lamelles  adnées  avec  un  filet  décurrent,  serrées, 
larges,  grisâtre  pâle  au  début,  puis  brun  pourpre  terne,  entremêlées  de  quel- 
ques lamellules.  pied  5-13  cm  de  longueur,  0,6-1,9  cm  d'épaisseur,  régulier  ou 
presque,  blanchâtre  à  jaunâtre,  farci,  puis  creux,  orné  d'écaillés  blanches 
fibrilleuses  ou  floconneuses  au-dessous  de  l'anneau,  glabre  et  soyeux  au- 
dessus.  ANNEAU  d'abord  dressé,  puis  retombant,  blanc  à  brunâtre,  spores 
ellipsoïdes,  hsses,  brun  pourpre  en  masse,  11-13  x  5,5-7  ^m. 

En  septembre  et  octobre:  seul  ou  en  groupes  dans  les  bois  mixtes. 

Cette  espèce  se  reconnaît  à  sa  grande  taille,  à  son  pied  écailleux  et  à  sa 
couleur  brun  terne,  souvent  teintée  de  violacé  fuhgineux.  Elle  était  autrefois 
connue  sous  le  nom  de  Stropharia  depilata  (Pers.  ex  Fr.)  Quel.  C'est  l'un  des 
champignons  les  plus  gros  et  les  plus  voyants  du  genre.  Il  ne  semble  pas  exister 
de  données  définitives  sur  sa  comestibilité,  mais  il  n'est  pas  recommandé  car 
certains  de  ses  congénères  sont  suspects. 


STROPHARIA  SEMIGLOBATA  (Fr.)  Quel.  Non  recommandé 

Fig.  297,  p.  204 

CHAPEAU  1-4  cm  de  largeur,  charnu,  d'abord  hémisphérique,  puis  con- 
vexe et  presque  plan  à  la  fin,  jaune  clair  vif,  pâlissant  et  devenant  plus  terne, 
avec  parfois  une  teinte  d'olive,  glabre,  très  visqueux,  à  marge  unie,  chair 
épaisse  au  centre,  mince  à  la  marge,  de  couleur  jaunâtre  aqueux  pâle,  à  odeur 
et  saveur  douces,  lamelles  adnées,  serrées  à  subespacées,  larges,  gris  olive  au 
début,  puis  brun  pourpre,  pied  5-11  cm  de  longueur,  0,3-0,5  cm  d'épaisseur, 

215 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VENENEUX  DU  CANADA 


régulier  ou  un  peu  rentlé  à  la  base,  farci,  puis  creux,  visqueux  au-dessous  de 
l'anneau,  un  peu  fibrilleux  au-dessus,  blanchâtre  à  jaunâtre  pâle,  anneau 
délicat,  blanchâtre,  souvent  évanescent.  spores  brun  pourpre,  ellipsoïdes, 
lisses,  15-20  x  8,5-11  ^m. 

De  juin  à  septembre:  seul  ou  en  groupes  sur  le  fumier  de  bovins  et  de 
cheval. 

Le  voile  de  cette  espèce  est  très  délicat,  si  bien  que  l'anneau  est  souvent  nul 
ou  en  tout  cas  très  fugace.  Ses  principaux  traits  distinctifs  sont  sa  couleur 
jaune,  son  chapeau  et  son  pied  visqueux,  sa  forme  hémisphérique  et  son 
habitat  sur  le  fumier.  Kauffman  a  tenté  de  séparer  les  formes  qui  deviennent 
convexes  à  planes  pour  les  élever  au  rang  d'espèce  (S.  stercoraria  Fr.),  mais 
elles  semblent  trop  apparentées  aux  autres  pour  que  cette  entreprise  soit  justi- 
fiée. L'espèce  est  dite  comestible,  mais  en  règle  générale,  il  vaut  mieux  s'abste- 
nir de  consommer  les  strophaires. 

NAEMATOLOMA 

L'espèce  la  plus  connue  de  ce  genre  appartenait  autrefois  à  VHypholoma, 
mais  Smith  (1951)  a  étabh  que  l'ancien  genre  Hypholoma  renfermait  des 
éléments  disparates  et  que,  suivant  le  Code  international  de  nomenclature, 
c'est  le  nom  de  Nœmatoloma  qui  devait  être  retenu  pour  désigner  le  groupe 
d'espèces  dont  le  type  est  le  TV.  sublateritium  (Fr.)  Karst. 

Le  Nœmatoloma  comprend  donc  un  nombre  relativement  restreint 
d'espèces  à  spores  brun  pourpre  ou  brun  cannelle  terne.  Le  chapeau  est  en 
général  de  couleur  assez  vive  et  peut  être  visqueux  ou  non.  Les  lamelles  varient 
d'adnexées  à  adnées  ou  subdécurrentes,  et  leur  couleur  à  l'état  jeune  constitue 
parfois  un  important  critère  de  détermination.  Le  pied  peut  être  épais  et 
charnu  à  fibreux-tenace,  ou  élancé  et  cartilagineux. 

Le  Nœmatoloma  se  distingue  du  Stropharia  par  l'absence  d'anneau.  Cette 
distinction  n'est  toutefois  pas  tranchée  puisqu'on  note  parfois  la  présence  d'un 
voile  chez  le  Nœmatoloma.  Celui-ci  demeure  d'ordinaire  attaché  à  la  marge  du 
chapeau,  mais  cela  se  produit  aussi  chez  certains  Stropharia  fimicoles. 

Le  genre  Nœmatoloma  entretient  par  ailleurs  des  relations  très  étroites 
avec  le  Psilocybe,  dont  il  ne  peut  être  distingué  avec  certitude  qu'à  partir  de 
caractères  microscopiques.  Les  lamelles  du  premier  portent  des  cystides  d'un 
type  particulier,  appelées  leptocystides,  qui  font  défaut  chez  le  second  {voir 
Addenda). 

Nous  nous  contenterons  ici  de  décrire  deux  des  plus  grandes  espèces  du 
Nœmatoloma,  jugées  comestibles.  La  plupart  de  leurs  congénères  sont  assez 
petits  et  sans  valeur  alimentaire,  et  le  N.  fasciculare  (Fr.)  Karst.,  qui  est  réputé 
toxique,  ne  risque  pas  d'être  consommé  à  cause  de  sa  saveur  très  amère. 

216 


NAEMATOLOMA 


NAEMATOLOMA   CAPNOIDES  (Fr.)  Karst.  Comestible 

Fig.  298,  p.  204 

CHAPEAU  1-5  cm  de  largeur,  ferme,  convexe,  puis  aplani,  parfois  un  peu 
mamelonné,  de  couleur  vive:  orangé  rougeâtre  ou  brun  jaunâtre  sur  le  disque, 
plus  pâle  et  plus  jaunâtre  vers  la  marge,  glabre  ou  un  peu  fibrilleux  au  début,  à 
marge  d'abord  enroulée  et  appendiculée.  chair  blanchâtre,  assez  épaisse, 
ferme,  à  saveur  douce,  lamelles  adnées-sécédentes,  serrées,  assez  étroites  à 
moyennement  larges,  d'abord  blanchâtres  à  grisâtres,  puis  brun  pourpre,  pied 
5-8  cm  de  longueur,  parfois,  plus,  0,3-0,9  cm  d'épaisseur,  régulier  ou  un  peu 
renflé  à  la  base,  un  peu  fibrilleux  jusqu'à  une  zone  annulaire  peu  accentuée, 
jaunâtre  au-dessus,  brun  rouille  au-dessous,  creux,  spores  brun  pourpre,  elUp- 
soïdes,  lisses,  6-7,5  x  3,5-4,5  ^m. 

D'août  à  novembre  (parfois  en  mai):  en  touffes  sur  le  bois  de  conifères. 

Ce  champignon  est  en  général  un  peu  plus  petit  et  de  couleur  plus  orangée 
ou  fauve  que  le  N.  sublateritium .  Il  pourrait  se  confondre  avec  le  N.  fascicu- 
lare  (Fr.)  Karst.,  mais  les  lamelles  de  ce  dernier  sont  jaune  pâle  au  début  et 
deviennent  ensuite  verdâtres  à  vert  ohve;  il  a  de  plus  une  saveur  très  amère  et 
on  le  dit  vénéneux. 

NAEMATOLOMA  SUBLATERITIUM  (Fr.)  Karst.  Comestible 

Fig.  342,  p.  245;  fig.  423,  p.  312 

Hypholome  couleur  de  brique 

chapeau  3-8  cm  de  largeur,  ferme,  charnu,  convexe-étalé  avec  parfois  un 
léger  mamelon  obtus,  rouge  brique  sur  le  disque,  plus  pâle  à  blanchâtre  vers  la 
marge,  glabre  au  centre  et  plus  ou  moins  recouvert  de  fibrilles  blanchâtres  à 
jaunâtres  sur  la  marge,  qui  est  infléchie,  chair  épaisse,  ferme,  blanchâtre, 
devenant  jaunâtre  avec  l'âge  ou  sur  les  meurtrissures,  inodore,  à  saveur  douce 
ou  un  peu  amère.  lamelles  adnées,  serrées  à  très  serrées,  étroites,  d'abord 
blanchâtres  ou,  dans  certains  cas,  jaunes,  puis  grises  ou  gris  olive  et  enfin  brun 
pourpre,  pied  5-10  cm  de  longueur,  0,6-1,2  cm  d'épaisseur,  régulier,  variant 
de  blanchâtre  au  sommet  à  brun  rougeâtre  vers  la  base,  marqué  d'une  zone 
annulaire  fibrilleuse  laissée  par  le  voile,  plus  ou  moins  fibrilleux  au-dessous  de 
celle-ci,  plein,  spores  brun  pourpre,  eUipsoides,  hsses,  6-7,5  x  3-4  ^m. 

D'août  à  novembre:  en  touffes  denses  ou  parfois  en  groupes  sur  les  billes, 
les  souches  ou  les  racines  d'arbres  feuillus.  Commun. 

Ce  champignon  est  plutôt  connu  sous  le  nom  d 'hypholome  couleur  de 
brique  à  cause  de  la  couleur  caractéristique  de  son  chapeau.  Il  est  commun  et 
assez  variable.  Une  forme  caractérisée  par  des  lamelles  jaune  vif  à  l'état  jeune 
a  été  appelée  Hypholoma  perplexum  (Pk.)  Sacc,  mais  on  lui  refuse  aujour- 
d'hui le  rang  d'espèce.  On  rencontre  en  outre  des  fructifications  partiellement 
ou  presque  totalement  stériles. 

Les  auteurs  européens  donnent  ce  champignon  pour  toxique  tandis  que  les 
mycophages  d'Amérique  du  Nord  semblent  unanimes  à  le  déclarer  comestible. 

217 


CHAMPIGNONS  COMESTlBLtS  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


PSATHYRELLA 

Le  genre  Psathyrella  réunit  un  vaste  groupe  d'espèces  autrefois  réparties 
dans  d'autres  genres,  tels  que  VHypholoma,  le  Psilocyhe,  le  Psathyra  et  le 
Stropharia.  Ces  espèces  se  caractérisent  par  des  spores  brun  pourpre,  qui 
peuvent  toutefois  varier  de  rosées  à  rouge  brique,  brun  foncé  ou  noirâtres.  La 
plupart  d'entre  elles  sont  petites  et  fragiles  et  ne  peuvent  être  déterminées  qu'à 
partir  de  caractères  microscopiques;  elles  n'ont  d'ordinaire  aucune  valeur  gas- 
tronomique. 

Parmi  les  autres  genres  à  sporée  foncée,  le  Coprinus  se  distingue  du 
Psathyrella  par  ses  lamelles  déliquescentes,  du  Paneolus  par  ses  lamelles  mar- 
brées, et  du  Pseudocoprinus  par  son  chapeau  plissé-strié  et  la  présence  de 
paraphyses  du  type  propre  au  Coprinus.  Les  autres  genres  voisins,  soit 
VAgaricus,  le  Stropharia,  le  Nœmatoloma  et  le  Psilocybe,  s'écartent  tous  du 
Psathyrella  par  la  structure  de  la  cuticule  du  chapeau,  qui  est  composée 
d'hyphes  filamenteuses  chez  les  premiers,  et  de  cellules  piriformes  ou  vésicu- 
leuses  disposées  en  palissades  chez  le  second. 


PSATHYRELLA   CANDOLLEANA  (Fr.)  Sm.  Comestible 

Fig.  299  et  300,  p.  204 

CHAPEAU  3-8  cm  de  largeur,  parfois  plus,  fragile,  d'abord  oval,  puis 
conique  à  convexe  et  enfin  plus  ou  moins  mamelonné  avec  la  marge  retroussée, 
de  couleur  chamois  ou  miel,  pâhssant  jusqu'au  blanchâtre  ou  au  crème,  hygro- 
phane,  orné  au  début  de  quelques  flocons  blanchâtres,  puis  glabre  et  micacé,  à 
marge  mince,  souvent  incisée  et  appendiculée,  qui  prend  parfois  une  colora- 
tion violet  sale,  chair  mince,  blanche,  fragile,  à  odeur  et  saveur  douces. 
LAMELLES  adnécs,  très  serrées,  étroites,  d'abord  blanchâtres  à  grisâtres,  puis 
violacées  et  finalement  brun  pourpre,  pied  5-10  cm  de  longueur,  0,3-0,6  cm 
d'épaisseur,  régulier,  lisse,  un  peu  farineux  au  sommet,  blanc,  creux,  rigide  et 
fissile.  ANNEAU  membraneux,  parfois  retenu  à  la  marge  du  chapeau,  d'ordi- 
naire fugace.  SPORES  brun  pourpre,  eUipsoïdes,  lisses,  7-8,5  x  4-5  ^m. 

De  juin  à  septembre:  fréquent  dans  les  pelouses,  les  champs  et  parfois  les 
bois. 

Ce  champignon  est  commun  dans  les  pelouses  et  les  endroits  herbeux,  où 
il  fructifie  parfois  en  abondance  après  les  pluies.  On  le  récolte  tout  au  long  de 
la  saison  de  végétation.  Son  chapeau  est  assez  mince  et  fragile,  mais  sa  saveur 
est  agréable.  Tout  mycophage  se  doit  de  faire  sa  connaissance. 

Le  P.  candolleana  appartenait  autrefois  au  Hypholoma,  si  bien  que  le  H. 
appendiculatum  Fr.  et  le  H.  incertum  Peck  sont  des  synonymes.  Ses  traits  dis- 
tinctifs  sont  une  couleur  chamois,  une  marge  appendiculée,  un  pied  creux  assez 
cartilagineux  et  des  lamelles  dont  la  couleur  change  progressivement  avec  la 
maturation  des  spores.  Le  chapeau  scintille  parfois  comme  s'il  était  parsemé  de 
particules  de  mica. 

218 


COPRINUS 


PSATHYRELLA   HYDROPHILA  (Fr.)  Sm.  Suspect 

Fig.  388,  p.  295 

CHAPEAU  2-6  cm  de  largeur,  fragile,  campanule-convexe,  devenant  pres- 
que plan  avec  un  léger  mamelon,  brun  cannelle  aqueux  à  brun  marron,  pâlis- 
sant jusqu'au  chamois  ochracé,  hygrophane,  glabre  ou  orné  de  fibrilles  blan- 
ches soyeuses,  en  particulier  vers  la  marge,  qui  est  un  peu  striée  à  l'état 
humide,  chair  mince,  fragile,  brunâtre,  à  odeur  et  saveur  douces,  lamelles 
adnées-sécédentes,  très  serrées,  étroites,  d'abord  brun  grisâtre,  puis  brun 
pourpre  à  brun  foncé,  pied  3-6  cm  de  longueur,  0,3-0,6  cm  d'épaisseur,  régu- 
lier, blanc,  glabre  ou  un  peu  fibrilleux,  un  peu  pruineux  au  sommet,  creux, 
fissile,  spores  brun  pourpre,  elhpsoïdes,  hsses,  4-6  x  2,5-3,5  yim. 

De  juillet  à  septembre:  cespiteux  ou  nettement  en  groupes  sur  le  bois  très 
décomposé. 

Cette  espèce  assez  commune,  qui  vient  d'ordinaire  en  grosses  touffes  sur 
le  bois  décomposé,  est  représentative  d'un  certain  nombre  de  petites  espèces 
fragiles,  de  couleur  brun  rougeâtre,  appartenant  à  ce  genre.  Elles  sont  difficiles 
à  déterminer  avec  précision  sans  le  secours  d'un  microscope.  Kauffman  les 
donne  pour  suspectes;  si  on  excepte  le  P.  candolleana  décrit  ci-haut,  tout  le 
groupe  doit  être  évité. 

PSATHYRELLA   VELUTINA  (Fr.)  Sing.  Comestible 

Fig.  389,  p.  296 

CHAPEAU  3-8  cm  de  largeur,  convexe  à  convexe-campanule,  puis  plan  et 
mamelonné  d'une  façon  obtuse,  brun  fauve  ou  brun  jaunâtre,  plus  foncé  au 
centre,  hygrophane,  pâlissant  jusqu'au  brun  chamois,  orné  au  début  de 
fibrilles  apprimées,  puis  fibrilleux-écailleux,  à  marge  non  striée,  mais  fissile  et 
souvent  frangée  ou  appendiculée.  chair  brunâtre  aqueux,  épaisse,  à  odeur  et 
saveur  terreuses,  lamelles  adnées,  serrées  à  très  serrées,  larges,  d'abord  jau- 
nâtres, puis  brun  pourpre  foncé,  à  arêtes  blanches  et  floconneuses  serties  de 
gouttelettes  par  temps  humide,  pied  3-8  cm  de  longueur,  0,3-0,9  cm  d'épais- 
seur, régulier,  fibrilleux  ou  légèrement  floconneux-écailleux  jusqu'à  l'anneau, 
blanchâtre  au-dessus,  brunâtre  au-dessous,  creux,  anneau  fugace,  fibrilleux, 
d'abord  blanchâtre,  puis  taché  de  noirâtre  à  la  maturation  des  spores,  spores 
brun  pourpre  foncé,  ovoïdes -ellipsoïdes,  rugueuses,  9-12  x  7-8  /^m. 

De  juillet  à  septembre:  en  touffes,  épars  ou  seul  le  long  des  routes  ou  dans 
les  bois. 

La  tendance  des  lamelles  à  retenir  des  gouttelettes  d'eau  est  caractéristique 
de  cette  espèce,  qui  est  aussi  connu  sous  le  nom  de  Hypholoma  lachryma- 
bundum  (Fr.)  Quel.  Ses  spores  rugueuses  constituent  un  autre  trait  distinctif. 

COPRINUS 

Les  espèces  du  genre  Coprinus  se  caractérisent  par  une  sporée  noire  et  sur- 
tout par  le  fait  que  leurs  lamelles  et,  souvent,  la  chair  du  pied  aussi  se  liquéfient 
à  maturité. 

219 


CHAMPIGNONS  COMLSllBLES  ET  VENENEUX  DU  CANADA 


Smith  (1949)  en  a  recensé  quelque  75  en  Amérique  du  Nord,  mais  bon 
nombre  d'entre  elles  sont  frêles,  peu  étudiées  et  difficiles  à  déterminer.  Nous 
nous  en  tiendrons  ici  aux  quatre  plus  communes,  qui  sont  bien  connues  et  sou- 
vent consommées.  À  noter  que  le  pied  est  tenace  et  cartilagineux,  et  doit  être 
rejeté. 

Lorsqu'on  récolte  des  coprins  pour  la  table,  il  importe  de  choisir  des  spé- 
cimens jeunes  et  de  les  consommer  sans  retard,  avant  qu'ils  ne  se  liquéfient. 
L'aspect  de  ces  champignons  à  divers  stades  de  décomposition  peut  de  prime 
abord  susciter  le  dégoiit.  L'âme  sensible  imaginera  même  des  scènes  d'horreur, 
et  c'est  sans  doute  une  espèce  de  coprin  qui  a  inspiré  les  vers  suivants  du  poète 
Shelley: 

«Their  moss  rotted  off  them  flake  by  flake 
Till  the  thick  stalk  stuck  like  a  murderer's  stake 
Where  rags  of  loose  flesh  yet  tremble  on  high, 
Infecting  the  winds  that  wander  by.»^ 

Toutefois,  lorsqu'on  s'y  arrête,  ce  processus  révèle  une  adaptation  remar- 
quable et  fascinante  en  vue  de  la  dissémination  des  spores.  Les  lamelles  de  la 
plupart  des  champignons  sont  plus  ou  moins  cunéiformes  et,  par  conséquent, 
épaissies  à  la  base.  Les  spores  mûrissent  d'une  façon  uniforme  sur  toute  leur 
surface  jusqu'au  moment  où  elles  tombent  et  sont  emportées  par  les  courants 
d'air.  Chez  les  coprins,  toutefois,  les  faces  des  lamelles  sont  parallèles  et 
souvent  très  rapprochées,  si  bien  qu'en  mûrissant  de  la  façon  habituelle,  les 
spores  se  déverseraient  sur  les  lamelles  voisines  sans  pouvoir  accéder  à  l'air 
libre.  Aussi  mûrissent-elles  petit  à  petit  en  commençant  par  une  zone  relative- 
ment étroite  à  la  périphérie  du  chapeau  et  en  allant  peu  à  peu  vers  le  pied. 
Parallèlement,  un  processus  d'autodigestion  commence  et,  à  mesure  que  les 
lamelles  et  la  chair  se  liquéfient,  le  bord  du  chapeau  se  retrousse  de  manière  à 
écarter  les  lamelles  (fig.  392,  p.  298)  et  à  libérer  les  spores  qui  ont  atteint  leur 
maturité.  Celles-ci  sont  disséminées  par  les  courants  d'air  comme  chez  les 
autres  champignons,  et  non  par  les  gouttes  du  liquide,  même  si  l'examen 
microscopique  montre  qu'il  peut  en  renfermer  une  bonne  quantité. 

Des  rapports  font  périodiquement  état  d'une  légère  intoxication  résultant 
de  la  consommation  simultanée  de  Coprinus  et  d'alcool.  Des  expériences 
récentes  menées  par  Child  (1952)  n'ont  pas  permis  d'étayer  ces  allégations.  Il 
semble  probable  que  ces  cas  se  fondent  sur  une  méprise  entre  le  Coprinus  et  le 
Panœolus  sphinctrinus  ou  peut-être  un  autre  Panœolus.  Toutefois,  d'autres 
mycologues  soutiennent  qu'il  existe  des  cas  irréfutables  d'intoxication  par  le 
Coprinus  pour  lesquels  on  ne  saurait  invoquer  une  erreur  de  détermination. 


'Leur  chapeau  pourrissait  et  s'arrachait  par  flocons. 
Laissant  l'épaisse  tige  nue,  dressée  comme  un  gourdin, 
Encore  surmontée  de  lambeaux  de  chair  tremblante, 
Infectant  tour  à  tour  les  quatre  vents. 


220 


COPRINUS 


COPRINUS  ATRAMENTARIUS  (Bull,  ex  Fr.)  Fr.  Comestible 

Fig.  390  et  391,  p.  297 

Coprin  noir  d'encre 

CHAPEAU  3-8  cm  de  largeur,  parfois  plus,  d'abord  ovoïde,  puis  de  conique 
à  campanule,  gris,  brunâtre  sur  le  disque,  souvent  lobé  et  plissé,  un  peu 
soyeux-fibreux,  lisse  ou  squamuleux,  devenant  déchiqueté  à  la  marge  dans  la 
vieillesse,  chair  mince,  lamelles  libres,  très  serrées,  larges,  blanches  au  début, 
puis  noires  et  enfin  déliquescentes,  pied  5-20  cm  de  longueur,  0,6-2  cm 
d'épaisseur,  régulier  ou  plus  étroit  à  la  base,  un  peu  fibrilleux  au-dessus  de 
l'anneau,  blanc  et  soyeux  au-dessous,  creux,  anneau  d'ordinaire  situé  vers  la 
base  du  pied,  très  fugace,  spores  noires,  elliptiques,  lisses,  8-11  x  5-6,5  f^m. 

De  juillet  à  septembre:  d'habitude  en  touffes  sur  le  sol  ou  la  sciure  de  bois, 
apparemment  en  association  avec  le  bois  enfoui. 

Ce  champignon  commun  fructifie  souvent  en  touffes  denses.  Les  jeunes 
chapeaux  sont  fermes  et  charnus,  et  constituent  un  met  de  choix.  La  cuticule 
grise  est  d'habitude  lisse,  mais  elle  peut  se  rompre  par  temps  sec,  donnant  au 
chapeau  un  aspect  plus  ou  moins  écailleux.  Le  Coprinus  insignis  Peck  lui  res- 
semble quelque  peu,  mais  ses  spores  sont  rugueuses. 

COPRINUS  COMATUS  (Mull.  ex  Fr.)  S.F.  Gray  Comestible 

Fig.  301,  p.  204;  fig.  392  et  393,  p.  298 

Coprin  clievelu 

CHAPEAU  cylindrique  ou  en  forme  de  baril,  5-15  cm  de  longueur  et  3-5  cm 
d'épaisseur,  s 'étalant  peu  à  peu  pour  devenir  plus  ou  moins  conique  ou  campa- 
nule, recouvert  au  début  d'une  cuticule  brunâtre  ou  brun  ochracé  qui  se 
rompt,  sauf  sur  le  disque,  en  écailles  pelucheuses  laissant  voir  au-dessous  la 
chair  blanche  ou  rosée,  à  marge  devenant  incisée  et  récurvée.  chair  mince, 
molle  et  fragile,  lamelles  presque  libres,  très  serrées,  larges,  d'abord  blanches, 
puis  rosées  et  enfin  noires,  se  liquéfiant  petit  à  petit  à  partir  de  la  marge,  pied 
5-15  cm  de  longueur,  0,5-1,5  cm  d'épaisseur,  régulier  ou  plus  étroit  vers  le 
sommet,  un  peu  bulbeux,  lisse,  creux,  anneau  mobile,  d'ordinaire  situé  à  la 
base  du  pied,  spores  noires,  elliptiques,  lisses,  13-18  x  7-8  ^m. 

Fréquent  le  long  des  routes,  près  des  dépotoirs  municipaux,  dans  les 
champs  ou  sur  les  pelouses.  Il  peut  fructifier  tout  au  long  de  la  saison  de  végé- 
tation, mais  il  est  plus  commun  à  l'automne. 

Le  coprin  chevelu  est  l'un  des  champignons  les  plus  faciles  à  reconnaître  et 
sans  doute  l'un  des  plus  couramment  récoltés  pour  la  table.  Il  pourrait  être 
confondu  avec  le  Coprinus  ovatus  Fr.  ou  le  C  sterquilinus  Fr.,  mais  cela  ne 
porte  pas  à  conséquence  puisque  que  tous  deux  sont  comestibles.  Le  premier 
est  plus  ové  que  cylindrique  et  ses  spores  sont  plus  petites  que  celles  du  C. 
comatus,  tandis  que  le  second  est  de  plus  petite  taille,  plus  étalé,  et  possède  des 
spores  plus  grosses. 

221 


CHAMPIGNONS  COMtSTlBLtS  ET  VtNHNLUX  DU  CANADA 


COPRINUS  MICACEUS  (Bull,  ex  ïr.)  Fr.  Comestible 

Hg.  305.  p.  223 

Coprin  micacé 

CHAPEAU  1-5  cm  de  largeur,  d'abord  ové  à  elliptique,  puis  conique  à  cam- 
panule, de  couleur  tan  ochracé  à  brun  ochracé,  pâlissant  parfois  jusqu'au 
blanchâtre,  d'ordinaire  plus  foncé  au  centre,  recouvert  au  début  de  fines  parti- 
cules brillantes  qui  peuvent  disparaître  avec  le  temps,  nettement  strié  ou 
sillonné,  avec  des  stries  de  longueur  variable,  lisse  sur  le  disque,  à  marge  plus 
ou  moins  lobée  et  irrégulière,  lamelles  adnées-sécédentes,  très  serrées, 
moyennement  larges,  blanches  au  début,  puis  violacées,  noires  et  finalement 
liquéfiées,  pied  3-8  cm  de  longueur,  0,3-0,6  cm  d'épaisseur,  régulier,  soyeux, 
blanc,  creux,  spores  brun  foncé  à  noires,  ellipsoïdes  à  ovoïdes,  7-9  x  4-5  ^m. 

Le  coprin  micacé  vient  d'habitude  en  touffes  denses  sur  le  sol  ou  autour 
des  vieilles  souches.  Il  est  très  commun  tout  au  long  de  la  saison  de  végétation. 

Ce  champignon  est  assez  petit  et  délicat,  mais  il  fructifie  d'ordinaire  en 
abondance.  Les  immenses  touffes  qu'il  forme  parfois  dans  les  pelouses  ne  sont 
pas  sans  incommoder  certains  propriétaires  qui  les  jugent  peu  esthétiques.  Il 
est  associé  au  bois  enfoui  et  peut  continuer  de  fructifier  pendant  plusieurs 
années  à  l'endroit  où  un  arbre  a  été  coupé,  pour  peu  que  ses  racines  soient 
demeurées  dans  le  sol.  Des  récoltes  successives  peuvent  être  obtenues  tout  au 
long  de  la  saison  de  végétation,  après  les  périodes  de  pluie. 


COPRINUS  QUADRIFIDUS  Peck  Comestible 

Fig.  302,  p.  204 

CHAPEAU  3-8  cm  de  largeur,  d'abord  ovale,  puis  campanule  à  légère- 
ment étalé,  variant  du  gris  au  brun  grisâtre,  recouvert  au  début  d'un  voile 
tomenteux-floconneux  qui  se  rompt  en  flocons  ou  écailles  parfois  fugaces, 
ayant  de  longues  stries  sur  la  marge  souvent  ondulée  et  peu  à  peu  récurvée. 
lamelles  libres,  très  serrées,  larges,  d'abord  blanchâtres,  puis  brun  pourpre 
foncé  ou  noires,  pied  3-10  cm  de  longueur,  0,3-0,9  cm  d'épaisseur,  régulier  ou 
effilé  vers  le  sommet,  blanc,  un  peu  floconneux,  pourvu  d'un  anneau  basai 
évanescent.  spores  noires,  lisses,  ellipsoïdes,  7,5-10  x  4-5  ^m. 

De  juin  à  août:  en  groupes  ou  cespiteux  sur  le  bois  en  décomposition. 

Il  s'agit  d'un  bon  comestible  qui  fructifie  tôt  dans  la  saison  sur  le  bois  en 
décomposition.  Il  se  distingue  du  C.  atramenîarius  par  son  habitat  et  aussi  par 
la  présence  de  vestiges  du  voile  floconneux  sur  le  chapeau.  Les  réceptacles  sont 
issus  de  cordonnets  mycéliens  bien  développés,  semblables  à  des  racines, 
appelés  rhizomorphes. 


Fig.  305  à  314:  305,  Coprinus  micaceus;  306,  Gomphidius  glutinosus;  307,  Panœolus  semi-^ 
ovatus;   308,   P.  sphinctrinus;   309,   Boletinellus  merulioides;   310,   Bolet inus  spectabilis; 
311,  B.  cavipes;  312,  B.  cavipes;  313,  B.  piclus;  314,  B.  pictus. 

111 


223 


3 

s: 
•n 

d 


FiG.  317  à  326:  317,  Gyroporus  cyanescens;  318,  G.  castaneus;  319,  Boletus  edulis;  320,  fi.  ► 
edulis;  321,  fi.  subvelutipes;  322,  fi.  subvelutipes;  323,  Leccinum  aurantiacum\  324,  L.  5wZ7- 
glabripes;  325,  L.  chromapes;  326,  L.  chromapes. 


224 


225 


327 


1^328 

FiG.  327-329:  Volvariella  speciosa;  327,  spécimen  adulte;  328,  jeune  spécimen;  329,  fructifi- 
cation immature  émergeant  de  la  volve. 


226 


PANAEOLUS 


PANAEOLUS 

Le  Panœolus  comprend  un  petit  groupe  d'espèces  à  spores  noires  et  à 
lamelles  typiquement  marbrées  ou  pommelées  du  fait  de  la  maturation  inégale 
des  spores,  mais  non  déliquescentes  comme  chez  le  Coprinus.  Un  voile  est  pré- 
sent chez  certaines  d'entre  elles,  mais  il  est  en  général  fugace. 

Il  n'est  pas  recommandé  de  consommer  les  champignons  de  ce  groupe. 
Certains  sont  reconnus  comme  toxiques.  Plusieurs  auteurs  considèrent  comme 
probable  qu'une  méprise  entre  le  Panœolus  et  le  Coprinus  soit  à  l'origine  des 
rapports  faisant  état  d'une  intoxication  causée  par  l'ingestion  simultanée 
d'alcool  et  de  coprins. 


PANAEOLUS  FŒNISECII  (Fr.)  Kuhner        Comestible,  non  recommandé 
Fig.  394,  p.  299 

CHAPEAU  1-3  cm  de  largeur,  convexe  ou  campanule-convexe,  parfois 
plan,  charnu,  hygrophane,  de  couleur  variable,  brun  grisâtre  foncé  ou  brun 
fumeux  à  brun  rougeâtre,  puis  tan  sale  ou  chamois  en  pâlissant,  glabre,  se  fen- 
dillant parfois  en  plaques  ou  en  écailles,  à  marge  unie  et  parfois  striée  à  l'état 
humide,  chair  mince,  brun  aqueux,  pâlissante,  à  odeur  et  saveur  douces. 
LAMELLES  adnécs,  puis  sécédentes,  serrées  à  subespacées,  larges,  marbrées  de 
brun  chocolat  ou  de  noir  violacé,  pied  4-8  cm  de  longueur,  0,15-0,45  cm 
d'épaisseur,  régulier,  glabre,  pruineux  au  sommet,  de  couleur  brunâtre  pâle, 
creux,  spores  plus  ou  moins  en  forme  d'amande,  brun  pourpre  foncé, 
rugueuses,  12-20  x  8-10  jjLm. 

De  juin  à  septembre:  en  groupes  ou  épars  dans  les  pelouses  et  les  endroits 
herbeux. 

C'est  l'un  des  plus  communs  de  tous  les  petits  champignons  hôtes  des 
pelouses.  Il  peut  prêter  à  confusion  au  début  à  cause  des  couleurs  successives 
dont  il  se  pare  en  séchant,  mais  on  ne  tarde  pas  à  le  reconnaître  sous  ses  divers 
aspects.  Ses  grosses  spores  rugueuses  sont  très  caractéristiques.  On  le  dit 
comestible,  mais  il  vaut  mieux  s'abstenir  de  consommer  toutes  les  espèces  du 
genre. 


PANAEOLUS  SEMIOVATUS  (Fr.)  Lund.  Non  recommandé 

Fig.  307,  p.  223 

CHAPEAU  2-5  cm  de  largeur,  parfois  plus,  conique  à  ovoïde  ou  campanule, 
non  étalé,  blanchâtre  à  argilacé  pâle,  visqueux,  lisse  ou  se  fendillant  avec  l'âge. 
CHAIR  assez  épaisse,  molle,  fragile,  blanchâtre,  à  odeur  et  saveur  non  caracté- 
ristiques. LAMELLES  adnécs,  sécédentes,  ventrues,  serrées,  larges,  de  couleur 
grisâtre  ou  brune,  marbrées  de  noir,  pied  8-20  cm  de  longueur,  0,6-1,2  cm 
d'épaisseur,  régulier  ou  renflé  à  la  base,  blanc  à  chamois  blafard,  lisse  ou  un 

227 


(HAMPIGNONi  LUMbiillBLhii  tT  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


peu  Strié,  creux,  anniai'  blanchâtre,  puis  noirci  par  les  spores,  parfois  strié, 
membraneux,  situé  à  peu  près  au  milieu  du  pied  ou  un  peu  plus  haut,  spores 
noires,  ellipsoïdes,  lisses,  16-20  x  8-11  /^m. 

Seul  ou  en  petits  groupes  sur  le  fumier  de  cheval,  tout  au  long  de  la  saison 
de  végétation. 

Vu  la  présence  d'un  anneau  membraneux,  certains  auteurs  ont  classé  ce 
champignon  dans  le  genre  Stropharia,  et  même  dans  un  genre  distinct  appelé 
Ane/laria,  sous  le  nom  dM.  separata  (Fr.)  Karst.  Toutefois,  il  semble  étroite- 
ment apparenté  aux  autres  espèces  du  Panœolus,  d'autant  plus  que  bon  nom- 
bre d'entre  elles  ont  aussi  un  voile  partiel  qui,  le  plus  souvent,  demeure  attaché 
à  la  marge  du  chapeau  sans  former  d'anneau.  La  présence  ou  non  d'un  anneau 
ne  semble  donc  pas  justifier  dans  ce  cas  précis  la  création  de  deux  genres  diffé- 
rents. 

Les  Panœolus  sont  en  général  réputés  dangereux;  cette  espèce  n'est  donc 
pas  recommandée. 


PANAEOLUS  SPHINCTRINUS  (Fr.)  Quel.  Vénéneux 

Fig.  308,  p.  223 

CHAPEAU  2-5  cm  de  largeur,  fragile,  d'abord  conique  d'une  façon  obtuse 
ou  presque  ovoïde,  puis  conique-campanule,  gris  brunâtre  ou  gris  olivacé, 
glabre,  humide  ou  un  peu  glissant  par  temps  humide,  parfois  plus  ou  moins 
aréole  à  l'état  sec,  à  marge  un  peu  incurvée  et  appendiculée.  chair  mince,  de 
même  couleur  que  la  surface  du  chapeau,  à  odeur  et  saveur  non  caractéris- 
tiques. LAMELLES  adnécs-asccndantes,  sécédentes,  subespacées,  larges,  d'abord 
grisâtres,  puis  marbrées  de  noirâtre,  à  arête  blanche  et  un  peu  floconneuse, 
entremêlées  de  lamellules.  pied  6-13  cm  de  longueur,  0,15-0,30  cm  d'épais- 
seur, régulier,  brun  rougeâtre,  avec  un  revêtement  pruineux  grisâtre,  creux, 
strié  au  sommet,  spores  noires,  plus  ou  moins  en  forme  de  citron,  lisses,  13-19 
X  9-12  /um. 

De  mai  à  septembre:  seul  ou  en  groupes  sur  le  fumier  de  vache  ou  de 
cheval  dans  les  pâturages. 

Ce  champignon  assez  commun  est  réputé  vénéneux  et  son  ingestion  pro- 
voque certains  symptômes  d'intoxication.  Il  pourrait  être  pris  pour  le 
Coprinus  atramentarius,  et  il  importe  de  distinguer  avec  soin  ces  deux  espèces. 
Kauffman  l'a  désigné  sous  le  nom  de  P.  campanulatus  Fr. 

Le  P.  retirugis  Fr.  (fig.  424,  p.  313)  a  un  port  analogue,  mais  son  chapeau 
est  plus  ridé  ou  réticulé.  On  le  croit  également  vénéneux. 


PSEUDOCOPRINUS 

Le  genre  Pseudocoprinus  comprend  un  petit  groupe  d'espèces  minces  et 
fragiles  caractérisées  par  des  spores  noires  et  un  chapeau  plissé-strié.  Elles 

228 


GOMPHIDIUS 


ressemblent  aux  espèces  frêles  du  Coprinus,  sauf  que  leurs  lamelles  ne  sont  pas 
déliquescentes.  Vu  leur  petite  taille  et  leur  texture  délicate,  elles  sont  sans 
valeur  alimentaire.  L'espèce  décrite  ici  attire  parfois  l'attention  par  son  abon- 
dance. 


PSEUDOCOPRINUS  DISSEMINATUS  (Pers.  ex  Fr.)  Kuhner 

Fig.  395,  p.  299  Comestible 

CHAPEAU  0,6-1,2  cm  de  largeur,  membraneux,  conique  d'une  façon 
obtuse  à  ovale  ou  campanule,  mamelonné,  blanchâtre  à  grisâtre  ou  gris-brun, 
avec  le  mamelon  chamois,  furfuracé  au  début,  puis  glabre,  à  marge  fortement 
phssée-sillonnée  jusqu'au  mamelon,  chair  mince,  membraneuse,  fragile, 
inodore,  à  saveur  douce,  lamelles  adnées,  subespacées,  larges,  ventrues, 
d'abord  blanches,  puis  grises  et  enfin  noires,  pied  2-4  cm  de  longueur,  très 
élancé,  à  peine  0,15  cm  d'épaisseur,  finement  poilu  au  début,  puis  glabre, 
blanc,  creux,  spores  noires  ou  pourpre  noir,  ellipsoïdes,  Hsses,  7-10  x  4-5  /^m. 

Ce  champignon  est  commun  tout  au  long  de  l'été  et  de  l'automne;  il  vient 
d'habitude  en  grosses  touffes  sur  les  vieilles  souches  ou  sur  le  bois  enfoui,  et  on 
le  trouve  souvent  en  abondance  sur  les  pelouses. 

Il  pourrait  passer  pour  un  Coprinus,  sauf  que  ses  lamelles  ne  sont  pas  déli- 
quescentes. On  le  reconnaît  à  sa  petite  taille,  à  son  chapeau  sillonné  et  à  son 
mamelon  chamois,  ainsi  qu'à  son  mode  de  croissance.  Il  est  comestible,  mais 
trop  mince  et  fragile  pour  être  vraiment  intéressant. 


GOMPHIDIUS 

Le  Gomphidius  comprend  un  groupe  d'espèces  à  spores  noires  ou  noi- 
râtres, caractérisées  par  des  lamelles  décurrentes,  cireuses  et,  en  général,  sub- 
espacées à  espacées.  Le  chapeau  est  plus  ou  moins  gluant-visqueux  et  on  note 
parfois  la  présence  d'un  voile  visqueux  qui  peut  laisser  un  semblant  d'anneau 
et  rendre  la  partie  inférieure  du  pied  visqueuse  également.  Vu  la  consistance 
cireuse  des  lamelles,  le  genre  était  autrefois  considéré  voisin  de  VHygrophorus, 
mais  on  estime  maintenant  qu'il  est  plus  étroitement  apparenté  aux  bolets. 

Les  gomphides  sont  en  général  plutôt  rares,  du  moins  dans  l'est  du 
Canada,  et  on  sait  peu  de  choses  sur  leur  comestibilité.  Ils  sont  d'ailleurs  peu 
appétissants  en  raison  de  leur  revêtement  gluant  et  de  leur  chair  aqueuse.  Leur 
port  inhabituel,  toutefois,  ne  peut  manquer  d'attirer  l'attention  du  récolteur. 

Singer  (1949)  a  étudié  ce  genre  et  distingué  13  espèces  en  Amérique  du 
Nord.  Une  seule  d'entre  elles  est  décrite  ici. 

229 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 

GOMPHtDIUS  GLUTINOSUS  (Schaeff.  ex  Fr.)  Fr. 
Fig.  306.  p.  223 

CHAPEAU  5-10  cm  de  largeur,  convexe  à  plan  ou  un  peu  déprimé,  non 
mamelonné  ou  rarement  submamelonné,  glabre,  visqueux  à  giutineux,  de  cou- 
leur brun  pourpre  blafard,  chair  blanche,  immuable,  prenant  parfois  une 
teinte  sale  ou  rosâtre  avec  l'âge,  à  saveur  douce  ou  un  peu  acide,  lamelles 
d'abord  blanchâtres,  puis  gris  fuligineux  à  noirâtres,  décurrentes,  fourchues, 
subespacées  à  espacées,  de  consistance  cireuse,  pied  4-10  cm  de  longueur, 
1-2  cm  d'épaisseur,  presque  régulier  ou  s'effilant  vers  le  bas,  glabre  ou  légère- 
ment fibrilleux,  blanc  à  brunâtre  pâle,  jaune  à  la  base,  revêtu  d'un  voile  vis- 
queux qui  laisse  une  ligne  annulaire  près  du  sommet,  spores  gris  fuligineux, 
cylindriques-fusoides,  lisses,  (15)  17-20  (22)  x  5-7,5  /um. 

En  août  et  septembre:  seul  ou  en  groupes  dans  les  bois  de  conifères, 
d'habitude  en  association  avec  l'épinette. 

Les  principaux  traits  distinctifs  de  cette  espèce  sont  des  lamelles  foncées  et 
décurrentes,  un  chapeau  brunâtre  visqueux  et  un  pied  jaune  à  la  base.  On 
ignore  tout  de  sa  comestibilité. 

Le  G.  maculatus  (Scop.  ex  Fr.)  Fr.  est  une  autre  espèce  brunâtre  à  brun 
rougeâtre  avec  du  jaune  à  la  base  du  pied,  mais  elle  est  dépourvue  de  voile 
gluant  et  elle  est  plutôt  associée  au  mélèze.  Le  G.  vinicolor  Peck  vient  sur  les 
aiguilles  du  pin  rouge  et  possède  un  chapeau  brun  rougeâtre  à  rouge  vineux. 
Enfin,  les  récolteurs  de  la  côte  Ouest  pourront  faire  la  connaissance  du 
G.  îomentosus  Murr.,  espèce  ochracée  ou  orangé  ochracé,  à  chapeau  fibrilleux 
ou  un  peu  écailleux,  mais  non  visqueux. 


BOLETACEES 

Les  bolétacées  comprennent  un  groupe  d'espèces  qui  ont  le  port  et  la 
forme  générale  des  agaricacées,  une  consistance  molle  et  charnue,  mais  dont 
les  spores  sont  produites  sur  les  parois  de  pores  ou  de  tubes  plutôt  que  sur  des 
lamelles.  On  les  classait  autrefois  avec  les  polyporacées,  mais  les  systématiciens 
modernes  sont  convaincus  qu'elles  ont  plus  d'affinité  avec  les  agaricacées.  Les 
genres  Gomphidius  et  Paxillus,  par  exemple,  ont  plusieurs  traits  communs 
avec  les  bolets. 

La  délimitation  des  genres  de  cette  famille  ne  fait  pas  l'unanimité  à  l'heure 
actuelle.  Par  le  passé,  on  s*en  tenait  en  Amérique  du  Nord  à  trois  catégories 
distinctes,  soit  le  Boletus,  le  Bolet inus  et  le  Strobilomyces,  mais  il  ressort  des 
études  actuelles  que  ces  divisions  sont  trop  vastes  et  comprennent  des  sous- 
groupes  assez  distincts  pour  mériter  le  rang  de  genre.  Cela  est  vrai  surtout  de 
l'ancien  genre  BoletuSy  qu'il  faudrait  fragmenter  en  plusieurs  autres  genres 
afin  de  tenir  compte  des  progrès  réalisés  dans  notre  connaissance  de  la  classifi- 
cation et  des  interdépendances  de  ce  groupe.  Toutefois,  certains  des  critères 

230 


BOLETACEES 


Utilisés  pour  distinguer  les  genres  se  fondent  sur  une  étude  microscopique  et 
trouvent  difficilement  leur  place  dans  un  ouvrage  comme  celui-ci. 

En  outre,  les  distinctions  entre  certains  genres  sont  fondées,  non  pas  sur 
des  caractères  tranchés,  mais  plutôt  sur  des  combinaisons  de  caractères  parfois 
difficiles  à  apprécier  pour  le  profane.  Aussi  avons-nous  pensé  présenter  deux 
clés,  la  première  plus  technique  et  renvoyant  aux  genres  de  bolétacées,  suivant 
le  système  proposé  par  Slipp  et  Snell  (1944),  et  la  seconde  fondée  uniquement 
sur  des  caractères  macroscopiques  et  renvoyant  aux  espèces  elles-mêmes.  Cette 
dernière  vise  à  faciliter  la  détermination  des  espèces  sans  se  préoccuper  des 
rapports  existant  entre  elles. 

Coker  et  Beers  (1943),  et  Smith  (1949)  considèrent  les  bolets  comme  l'un 
des  groupes  les  plus  sûrs  pour  le  mycophage.  Il  est  vrai  que  certaines  espèces  à 
pores  rouges  sont  toxiques  et  que  toutes  celles  qui  présentent  ce  caractère 
doivent  être  évitées,  mais  elles  sont  relativement  rares.  Smith  formule  aussi  une 
mise  en  garde  au  sujet  des  espèces  dont  la  chair  vire  au  bleu  à  la  cassure,  bien 
que  le  Gyroporus  cyanescens,  qui  bleuit  de  façon  très  marquée,  soit  réputé 
comestible. 

Une  difficulté  qui  survient  lorsqu'on  veut  récolter  des  bolets  pour  la  table 
consiste  à  en  trouver  qui  soient  exempts  de  larves  d'insectes.  Il  semble  que  ces 
champignons  deviennent  infestés  très  tôt;  on  doit  donc  les  choisir  avec  soin,  en 
préférant  les  jeunes  spécimens.  On  recommande  d'enlever  et  de  jeter  les  tubes 
avant  la  cuisson  car  ils  ont  une  texture  différente  de  celle  du  chapeau  et  tendent 
à  devenir  gluants. 


Clé  des  genres 

\a       Spores  globuleuses,  réticulées Strobilomyces 

\b       Spores  lisses 2 

la       Spores  petites,  oblongues  à  un  peu  elliptiques 3 

2b       Spores  très  elliptiques  ou  subfusif ormes,  colorées 4 

3ûr       Spores  hyalines Gyroporus 

3b       Spores  colorées Boletinellus 

4a       Tubes  plus  ou  moins  rayonnants,  non  facilement  séparables  du  chapeau  ni  les  uns 

des  autres Boletinus 

Ab       Tubes  non  rayonnants,  facilement  séparables  du  chapeau  et  les  uns  des  autres  . .  5 

Sa       Chapeau  visqueux  et  spores  ellipsoïdes Suillus 

5b       Chapeau  non  visqueux,  ou  si  visqueux,  spores  subfusiformes 6 

6a       Tubes  et  spores  carnés Tylopilus 

6b      Tubes  et  spores  d'une  autre  couleur 7 

la       Pied  rugueux,  plutôt  élancé,  s'effilant  vers  le  sommet Leccinum 

Ib       Pied  non  rugueux 8 

8ûr       Pied  plus  ou  moins  bulbeux  dans  le  jeune  âge,  parfois  réticulé;  tubes  parfois  oper- 
culés et  rouges  au  début Boletus 

%b       Pied  jamais  subbulbeux;  tubes  non  operculés  ni  rouges Xerocomus 

231 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


Clé  des  espèces 

la        1  ubes  facilement  séparables  du  chapeau  et  les  uns  des  autres 6 

\h       Tubes  non  facilement  séparables  du  chapeau  ni  les  uns  des  autres 2 

2a       Tubes  disposés  plus  ou  moins  rayonnants  et  interveinés 3 

2/;  Tubes  autrement;  chapeau  hérissé  d'écaillés  très  proéminentes  qui  deviennent 
noirâtres Strobilomyces  floccopus 

3a       Pied  creux Boleîinus  cavipes 

}b       Pied  plein 4 

4a       Pied  central 5 

4^       Pied  excentrique  à  latéral;  chapeau  brunâtre;  tubes  jaune  verdâtre 

Boletinellus  merulioides 

Sa       Chapeau  orné  d'écaillés  rouges  sur  fond  jaune;  spores  brun  ochracé  en  masse  .  .  . 

Boleîinus  pictus 

5b       Chapeau  orné  d'écaillés  grises  sur  fond  rouge;  spores  brun  pourpre  en  masse  .... 

Boleîinus  specîabilis 

6a       Espèce  parasitant  le  Scleroderma Xerocomus  parasiîicus 

6b       Espèces  non  parasites 7 

la       Pores  de  même  couleur  que  les  parois  des  tubes 8 

Ib       Pores  rouges;  présence  d'un  tomentum  coloré  à  la  base  du  pied 

Boleîus  subveluîipes 

Sa       Chapeau  visqueux 9 

8^       Chapeau  non  visqueux 14 

9a       Anneau  présent 10 

9b       Anneau  absent 11 

\0a     Pied  glanduleux Suillus subluîeus 

\0b     Pied  non  glanduleux Suillus  grevillei 

lia     Chapeau  glabre 12 

\\b  Chapeau  subtomenteux,  visqueux  à  l'état  humide;  tubes  virant  au  bleau  à  la 
cassure Xerocomus  badius 

Ma     Pied  glanduleux 13 

12^     Pied  non  glanduleux;  fructifications  petites,  brun  rougeâtre;  saveur  poivrée 

Suillus  piperaîus 

\3a  Chapeau  jaune  vif,  souvent  bariolé  ou  taché  de  rouge;  pied  élancé,  0,6  cm  ou 
moins  de  diamètre Suillus  atnericanus 

13/?  Chapeau  brun  rougeâtre  à  jaune  grisâtre  ou  fauve;  pied  fort,  d'habitude  plus  que 
0,6  cm  de  diamètre Suillus  granulaîus 

14ûf     Pied  devenant  très  vite  creux 15 

146     Pied  solide 16 

\5a     Chair  et  tubes  virant  tout  de  suite  au  bleu  à  la  cassure  ....  Gyroporus  cyanescens 
\5b     Chair  ne  virant  pas  au  bleu  à  la  cassure Gyroporus  casîaneus 

\6a     Pied  fort,  plus  ou  moins  réticulé 17 

16/?     Pied  fort,  non  réticulé 18 

17ûr     Tubes  blancs  virant  au  rosâtre,  saveur  amère Tylopilus  felleus 

Mb     Tubes  devenant  très  vite  jaune,  saveur  agréable Boleîus  edulis 

\Sa     Tubes  jaunes  ou  jaune  verdâtre 19 

18b     Tubes  blanchâtres 20 


232 


BOLETACEES 


\9a     Chapeau  glabre Leccinum  subglabripes 

\9b     Chapeau  subtomenteux,  craquant Xerocomus  chrysenteron 

20a     Chapeau  orangé  ou  rouge 21 

20b     Chapeau  brun  à  noirâtre Leccinum  scabrum 

2\a     Chapeau  rouge  rosâtre;  pied  d'un  jaune  vif  à  la  base Leccinum  chromapes 

2\b     Chapeau  rouge  orangé  à  orangé  brunâtre;  pied  non  jaune  à  la  base 

Leccinum  aurantiacum 

BOLETINELLUS  MERULIOIDES  (Schw.)  Murr.  Comestible 

Fig.  309,  p.  223 

CHAPEAU  4-13  cm  de  largeur,  circulaire  à  réniforme,  déprimé  sur  un  côté, 
de  couleur  brun  olive  à  brun  jaunâtre  ou  brun  rougeâtre,  finement  tomenteux 
à  glabre,  sec,  à  marge  d'ordinaire  dentelée  et  enroulée,  s'étalant  à  la  fin,  régu- 
lière. CHAIR  molle  mais  assez  tenace,  jaunâtre,  rosée  près  de  la  surface,  virant 
parfois  au  vert  bleuâtre  à  la  cassure,  à  saveur  douce  et  à  odeur  nulle  ou  de 
pomme  de  terre  crue,  tubes  décurrents,  nettement  rayonnants,  partiellement 
lamelles,  courts  et  larges,  jaunes  avec  une  nuance  de  verdâtre,  devenant  plus 
ochracés  à  la  vieillesse,  pied  excentrique  ou  latéral,  1-5  cm  de  longueur, 
1-2  cm  d'épaisseur,  presque  régulier  ou  légèrement  renflé  à  la  base,  en  conti- 
nuité avec  le  chapeau,  réticulé  et  jaunâtre  au  sommet,  brun  rougeâtre  ou  brun 
olivacé  à  noirâtre  et  faiblement  tomenteux  à  la  base,  plein,  spores  jaunâtres  à 
ochracé  brunâtre,  ellipsoïdes,  lisses,  7,5-10,5  x  5,5-7,5  /um. 

De  juillet  à  septembre:  d'habitude  en  groupes  et  en  association  avec  le 
frêne,  sur  le  sol  des  bois  humides  ou  des  clairières. 

Ce  champignon  ne  risque  pas  d'être  confondu  avec  un  autre.  Il  était  autre- 
fois connu  sous  le  nom  de  Boletinus porosus  (Berk.)  Pk.  Sa  couleur  et  sa  forme 
rappellent  le  Paxillus  involutus,  et  il  s'apparente  quelque  peu  avec  le  genre 
Paxillus.  On  le  dit  comestible,  mais  il  n'est  guère  appétissant. 


BOLETINUS  CAVIPES  (Opat.)  Kalchbr.  Comestible 

Fig.  311  et  312,  p.  223 

CHAPEAU  2-10  cm  de  largeur,  parfois  plus,  très  convexe,  assez  mame- 
lonné, variant  de  brun  fauve  à  brun  jaunâtre,  parfois  teinté  de  rougeâtre  ou  de 
violacé,  fibrilleux-squamuleux.  chair  jaunâtre,  à  saveur  de  farine  ou  amère. 
TUBES  décurrents,  rayonnants,  d'abord  jaune  soufre,  puis  ochracé  sale  dans  la 
vieillesse,  pied  2-8  cm  de  longueur,  0,6-1,2  cm  d'épaisseur,  renflé  à  la  base,  où 
il  peut  atteindre  1,2  cm  de  diamètre,  en  général  jaune  et  plus  ou  moins  réticulé 
au-dessus  de  l'anneau,  de  la  couleur  du  chapeau  au-dessous,  d'abord  farci, 
puis  creux,  anneau  blanc  à  ochracé,  délicat,  fugace,  adhérant  parfois  en  partie 
à  la  marge  du  chapeau,  spores  olivacé  ochracé  au  moment  du  dépôt,  devenant 
jaunâtre  ochracé,  unicellulaires,  ellipsoïdes,  Hsses,  (7)  8-10  x  3-4  ptm. 

En  septembre  et  octobre:  seul  ou  en  groupes  dans  les  bois  humides  ou  les 
marécages,  en  association  avec  le  mélèze  ou  le  pin. 

233 


(  HAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


Ce  champignon  est  en  général  d'un  riche  brun  fauve,  mais  on  en  a  récolté 
des  spécimens  jaune  or  vif  en  tous  points  semblables  à  la  forme  typique  et 
croissant  avec  elle.  Il  se  reconnaît  surtout  à  son  pied  creux. 

BOLETINUS  RICTUS  Peck  Comestible 

Fig.  313  et  314,  p.  223 

Boletin  peint 

CHAPEAU  4-10  cm  de  largeur,  convexe,  d'abord  rouge  foncé  et  fibrilleux, 
devenant  vite  squamuleux,  les  fibrilles  se  séparant  en  écailles  rougeâtres  et 
laissant  voir  la  chair  jaunâtre  dessous,  sec  à  humide  ou  subvisqueux,  à  marge 
un  peu  appendiculée.  chair  jaune,  devenant  lentement  rougeâtre  à  la  meurtris- 
sure. TUBES  adnés  à  décurrents,  d'abord  jaunâtres,  puis  ochracé  sale,  brunis- 
sant à  la  dessiccation,  plus  ou  moins  rayonnants,  pied  3-8  cm  de  longueur, 
0,6-1,2  cm  (1,8  cm)  d'épaisseur,  réguUer  ou  renflé  à  la  base,  de  la  couleur  du 
chapeau,  jaune  au  sommet,  rougeâtre  et  écailleux  au-dessous  de  l'anneau. 
anneau  blanchâtre  à  grisâtre,  assez  persistant,  spores  brun  ochracé, 
ellipsoïdes,  lisses,  (7,5)  8-10  (11)  x  3-4  ^m. 

De  juillet  à  octobre:  seul  ou  en  groupes  dans  les  bois  ou  les  marécages, 
pouvant  être  en  association  avec  le  pin. 

Ce  champignon,  parfois  appelé  boletin  peint,  est  l'un  des  plus  beaux  de 
notre  flore.  Il  peut  se  confondre  avec  le  B.  spectabilis  qui  a  toutefois  des 
écailles  grises  sur  fond  rouge,  tandis  que  les  siennes  sont  rouges  sur  fond 
jaune.  La  grosseur  des  spores  permet  aussi  de  les  différencier. 

BOLETINUS  SPECTABILIS  (Peck)  Murr.  Comestible 

Fig.  310,  p.  223 

CHAPEAU  4-8  cm  ou  plus  de  largeur,  convexe,  rouge  vif,  recouvert  au 
début  d'un  tomentum  rouge  qui  se  rompt  en  écailles  visqueuses,  se  décolorant 
en  rouge  grisâtre,  en  brunâtre  ou  en  jaunâtre,  à  marge  plus  ou  moins  appendi- 
culée. CHAIR  blanchâtre  à  jaune  pâle,  d'un  jaune  plus  vif  à  la  cassure,  à  odeur 
et  saveur  désagréables,  tubes  adnés  ou  un  peu  décurrents,  jaunâtres  ou 
ochracés,  devenant  brun  foncé  en  séchant,  plus  au  moins  rayonnants,  pied 
4-8  cm  de  longueur,  0,6-1,2  cm  d'épaisseur,  renflé  à  la  base  ou  presque  régu- 
lier, jaune  au-dessus  de  l'anneau,  rouge  ou  rouge  jaunâtre  au-dessous,  plein. 
ANNEAU  rougeâtre  à  jaunâtre,  double,  plus  ou  moins  persistant,  spores  brun 
violacé,  ellipsoïdes,  lisses,  11-14  x  4,5-6  ^m. 

En  août  et  septembre:  seul  ou  en  groupes  dans  les  marécages,  en  associa- 
tion avec  le  mélèze. 

La  disposition  radiale  des  tubes  est  moins  nette  ici  que  chez  les  autres 
boletins.  Ce  champignon  très  beau  et  très  voyant  se  distingue  du  B.  pictus  par 
ses  écailles  grisâtres  et  ses  spores  plus  grosses.  Le  B.  paluster  Peck  lui 
ressemble  un  peu  par  sa  couleur,  mais  est  de  taille  plus  modeste  et  possède  des 
spores  plus  petites  et  des  tubes  décurrents  nettement  rayonnants. 

234 


BQLETACEES 

BOLETUS  EDULIS  Bull,  ex  Fr.  Comestible 

Fig.  319  et  320,  p.  225 

Bolet  comestible  (cèpe,  Steinpilz) 

CHAPEAU  6-15  cm  de  largeur,  parfois  plus,  convexe  à  presque  plan,  de 
couleur  variable,  brun  jaunâtre  ou  brun  fauve  à  chamois  clair  ou  rouge  gri- 
sâtre, souvent  plus  pâle  à  la  marge,  glabre,  sec  à  subvisqueux  par  temps 
humide,  chair  blanche  ou  jaunâtre,  parfois  rosée,  immuable,  à  saveur  douce 
de  noisette,  tubes  adnexés  à  presque  libres,  déprimés  autour  du  pied,  d'abord 
blancs  et  operculés,  puis  jaune  verdâtre.  pied  6-15  cm  de  longueur,  1-3  cm 
d'épaisseur,  régulier  ou  renflé  à  la  base,  où  il  peut  atteindre  5  cm  de  diamètre, 
réticulé  sur  toute  sa  longueur  ou  au  sommet  seulement,  blanchâtre  à  jaunâtre 
ou  brunâtre,  plein,  spores  brun  olivacé  à  brun  ochracé,  ellipsoïdes- 
fusiformes,  lisses,  13-18  (21)  x  4-6  ^m. 

De  juin  à  octobre:  seul  ou  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois  et  les 
clairières. 

Le  B.  edulis  est  l'un  de  nos  meilleurs  champignons  comestibles,  mais  il  est 
difficile,  du  moins  dans  l'est  du  Canada,  d'en  trouver  des  spécimens  exempts 
de  larves  d'insectes.  Il  est  très  bien  connu  en  Europe  sous  divers  noms 
communs  tels  que  cèpe  et  Steinpilz.  Dans  certaines  parties  d'Europe  centrale, 
des  trains  spéciaux  étaient  prévus  en  saison  pour  permettre  aux  gens  de  la  ville 
d'aller  récolter  ce  champignon,  coutume  qui  existe  peut-être  encore  à  certains 
endroits. 

Tranché  et  séché,  le  bolet  comestible  conserve  sa  riche  saveur  de  noisette 
et  peut  servir  à  aromatiser  les  sauces  ou  les  ragoûts. 

BOLETUS  SUBVELUTIPES  Peck  Dangereux 

Fig.  321  et  322,  p.  225 

CHAPEAU  4-13  cm  de  largeur,  convexe,  brun  jaunâtre  à  rougeâtre  ou  brun 
foncé,  parfois  plus  pâle  ou  olivacé  vers  la  marge,  légèrement  velouté- 
tomenteux  au  début,  glabre  par  la  suite,  chair  jaune,  bleuissant  à  la  cassure,  à 
saveur  douce,  tubes  adnés,  déprimés  autour  du  pied,  rouges  à  l'orifice,  jaunes 
ailleurs,  bleuissant  à  la  meurtrissure,  pied  5-12  cm  de  longueur,  1-3  cm 
d'épaisseur,  réguHer  ou  s'effilant  vers  le  sommet,  parfois  bulbeux,  plus  ou 
moins  furfuracé  ou  presque  glabre,  recouvert  d'un  épais  tomentum  rouge  ou 
jaune  à  la  base,  brun  rougeâtre  plus  haut  et  jaune  au  sommet,  plein,  spores 
jaunâtres,  eUipsoïdes-fusif ormes,  hsses,  12-17  x  4,5-6  ^m. 

De  juillet  à  septembre:  généralement  seul  ou  en  groupes  sur  le  sol  dans  les 
bois  mixtes. 

Il  existe  plusieurs  espèces  dont  les  pores  sont  rouges  au  début;  certaines 
d'entre  elles  sont  vénéneuses.  Le  groupe  est  assez  difficile  à  déterminer  et  doit 
donc  être  rejeté  globalement.  Le  B.  subvelutipes  semble  son  représentant  le 
plus  commun;  il  se  caractérise  par  un  pied  presque  régulier,  furfuracé,  dont  la 
base  est  recouverte  d'un  tomentum  coloré. 

235 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 

GYROPORUS  CASTANEUS  (Bull,  ex  Fr.)  Quel.  Comestible 

Fig.  318,  p.  225 

CHAPEAU  3-8  cm  de  largeur,  convexe  à  presque  plan,  brun  noisette  ou 
brun  rougeâtre,  parfois  plus  pâle  ou  cannelle,  sec,  finement  velouté- 
tomenteux,  à  marge  récurvée  à  maturité,  chair  blanche,  immuable  ou  deve- 
nant parfois  brunâtre,  à  saveur  douce,  tubes  déprimés  autour  du  pied,  blancs 
au  début,  puis  crème  ou  jaunes,  devenant  brunâtres  à  la  meurtrissure,  pied 
2-5  cm  de  longueur,  1-2  cm  d'épaisseur,  s'effilant  vers  le  sommet  ou  presque 
régulier,  de  la  couleur  du  chapeau,  velouté-tomenteux,  creux,  spores  jaunes, 
très  ellipsoïdes,  lisses,  (7)  8,5-11  (13)  x  (4)  5-6  (7)  ^m. 

De  juillet  à  septembre:  seul  ou  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois  ou  les 
clairières. 

Les  principaux  traits  distinctifs  de  ce  champignon  sont  un  chapeau  et  un 
pied  tomenteux  de  couleur  brun  noisette,  des  spores  ellipsoïdes,  des  tubes  blan- 
châtres à  jaunâtres  et  un  pied  creux. 

GYROPORUS  CYANESCENS  (Bull,  ex  Fr.)  Quel.  Comestible 

Fig.  317,  p.  225 

CHAPEAU  4-10  cm  de  largeur,  convexe  à  presque  plan,  variant  de  jaunâtre 
pâle  à  chamois  ou  tan,  grossièrement  floconneux-tomenteux,  sec,  à  marge 
incurvée,  chair  blanchâtre,  bleuissant  instantanément  à  la  cassure,  puis  noir- 
cissant, à  saveur  douce,  tubes  Hbres,  déprimés  autour  du  pied,  blanchâtres  au 
début,  puis  jaunâtres,  bleuissant  instantanément  au  toucher,  pied  5-8  cm  de 
longueur,  1-3  cm  d'épaisseur,  s'effilant  vers  le  haut,  ventru  ou  irréguhèrement 
renflé,  tomenteux,  de  la  couleur  du  chapeau,  bleuissant  instantanément  à  la 
cassure,  farci,  puis  creux,  spores  jaunes,  oblongues-ellipsoïdes,  lisses,  8-10 
(11)  X  4,5-6  i^m. 

De  juillet  à  septembre:  seul  ou  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois  et  les  clai- 
rières. 

Ce  champignon  est  facilement  reconnaissable  à  son  chapeau  pâle  tomen- 
teux et  au  bleuissement  instantané  de  toutes  ses  parties  à  la  cassure  ou  au  tou- 
cher. Même  si  cette  réaction  le  rend  peu  appétissant,  on  le  dit  comestible  et  de 
saveur  agréable. 

LECCINUM  AURANTIACUM  (Bull.)  S. F.  Gray  Comestible 

Fig.  323,  p.  225 

CHAPEAU  4-15  cm  de  largeur,  convexe,  orangé  rougeâtre  à  jaune-orangé 
ou  brun  rougeâtre,  sec,  finement  tomenteux  à  fibrilleux-squamuleux,  rare- 
ment glabre,  à  marge  appendiculée.  chair  blanche  ou  blanchâtre  à  rosée, 
bleuissant  parfois  un  peu  à  la  cassure,  et  devenant  finalement  grisâtre  ou 
noirâtre,  ferme,  à  saveur  douce,  tubes  adnés  à  adnexés,  devenant  libres,  blanc 

236 


BOLETACEES 


sale  à  gris,  pied  5-15  cm  de  longueur,  1-5  cm  d'épaisseur,  s'effilant  vers  le 
sommet  ou  presque  régulier,  plus  ou  moins  rugueux  à  squamuleux,  avec  des 
lignes  ou  des  points  soulevés  de  couleur  blanchâtre  au  début,  puis  brun  rougeâ- 
tre  et  enfin  noirâtre,  plein,  virant  parfois  au  bleu-vert  à  la  base  lorsqu'on  le 
coupe.  SPORES  brunes,  ellipsoïdes-fusif ormes,  lisses,  11-17  x  3,5-5  ^m. 

De  juin  à  octobre:  seul  ou  en  groupes  sur  le  sol,  d'habitude  en  association 
avec  le  bouleau  ou  le  peuplier. 

Ce  champignon  se  reconnaît  à  son  pied  rugueux,  son  chapeau  orangé  et  sa 
marge  appendiculée.  Il  est  souvent  très  ferme  et  dur,  en  particulier  dans  la 
jeunesse.  C'est  l'un  de  nos  bolets  les  plus  communs. 

LECCINUM  CHROMAPES  (Frost)  Sing.  Comestible 

Fig.  325  et  326,  p.  225 

CHAPEAU  4-10  (13)  cm  de  largeur,  convexe  à  presque  plan,  rouge  rosé, 
parfois  brunâtre  ou  chamois  chez  les  spécimens  plus  âgés,  sec,  un  peu  tomen- 
teux,  à  marge  épaisse,  chair  blanche  ou  un  peu  rosée,  immuable,  à  saveur 
douce.  TUBES  déprimés  au  pied,  presque  libres,  blanchâtres  à  carnés,  brunis- 
sant un  peu  avec  le  temps,  pied  5-10  cm  de  longueur,  1-2  cm  d'épaisseur,  régu- 
lier ou  s'effilant  vers  le  sommet,  parfois  aminci  à  la  base,  blanchâtre,  plus  ou 
moins  lavé  de  rose,  jaune  de  chrome  vif  à  la  base,  rugueux-pointillé,  spores 
brun  rosé,  oblongues-ellipsoïdes,  Usses,  10-14  (16)  x  3,5-5,5  ^m. 

De  juin  à  septembre:  d'ordinaire  seul  sur  le  sol  dans  les  bois. 

Ce  champignon  assez  rare  représente  l'un  de  nos  plus  beaux  bolets;  il  est 
facilement  reconnaissable  à  son  chapeau  rosé  et  à  son  pied  jaune  vif  à  la  base. 

LECCINUM  SCABRUM  (Bull,  ex  Fr.)  S. F.  Gray  Comestible 

Fig.  330,  p.  243 

CHAPEAU  5-13  cm  de  largeur,  convexe  à  plan,  finement  velouté  à  glabre, 
un  peu  visqueux  à  l'état  humide,  de  couleur  variable  mais  comportant  en 
général  une  certaine  nuance  de  brun:  blafard  à  brun  fauve,  brun  grisâtre  ou 
brun  noirâtre,  chair  blanchâtre,  immuable  ou  prenant  parfois  une  légère 
teinte  rosée  à  grisâtre,  mais  sans  noircir,  à  saveur  douce,  tubes  déprimés 
autour  du  pied  et  libres  ou  presque,  blanchâtres  au  début,  puis  brunâtre  clair, 
fonçant  à  la  meurtrissure,  pied  8-13  cm  de  longueur,  1-2  cm  d'épaisseur, 
s'effilant  vers  le  sommet  ou  presque  régulier,  blanchâtre  ou  grisâtre,  recouvert 
de  points  noirâtres,  plein,  bleuissant  parfois  à  la  base  lorsqu'on  le  coupe. 
SPORES  brunes,  ellipsoïdes-fusif  ormes,  lisses,  (14)  15-19  (21)  x  5-7  yim. 

De  juillet  à  octobre:  seul  ou  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois  ou  les  clai- 
rières. 

C'est  probablement  le  plus  commun  de  nos  bolets,  mais  Singer  a  établi 
récemment  que  deux  espèces  distinctes  étaient  confondues  sous  ce  nom;  il  a 
baptisé  la  seconde  Leccinum  oxydabile  (Sing.)  Sing.  Les  deux  se  ressemblent 

237 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


au  point  de  ne  pouvoir  être  distinguées  avec  certitude  sans  l'aide  d'un  micro- 
scope. Si  le  spécimen  récolté  vire  au  rouge  à  la  cassure,  il  s'agit  probablement 
du  /..  oxvdabile,  qui  possède  en  outre  des  spores  un  peu  plus  grosses  que  celles 
du  L.  scabrum.  Les  deux  espèces  se  distinguent  aussi  par  la  cuticule  du  cha- 
peau qui  est  composée  d'hyphes  grêles  et  filamenteuses  chez  le  L.  scabrum,  et 
d'hyphes  beaucoup  plus  épaisses  avec  des  chaînes  de  cellules  courtes  chez  le 
L.  oxyda  bile. 

On  rencontre  aussi  une  forme  blanche,  baptisée  par  Singer  le  L.  scabrum 
ssp.  niveum  (fig.  331,  p.  243),  mais  élevée  au  rang  d'espèce  par  d'autres 
auteurs.  Elle  possède  des  spores  plus  petites  que  la  forme  typique  et  on  observe 
parfois  des  teintes  verdâtres  dans  le  chapeau.  Elle  se  distingue  par  ailleurs  de 
l'espèce  blanche  L.  albellum  (Pk.)  Sing.  par  la  structure  de  la  cuticule  qui,  chez 
cette  dernière,  se  compose  aussi  de  chaînes  de  courtes  cellules. 

Enfin,  les  spécimens  pâles  du  L.  aurantiacum  pourraient  aussi  se  con- 
fondre avec  le  L.  scabrum,  mais  ils  s'en  écartent  par  leurs  spores  plus  petites  et 
leur  chapeau  à  marge  appendiculée. 


LECCINUM  SUBGLABRIPES  (Peck)  Sing.  Comestible 

Fig.  324,  p.  225 

CHAPEAU  4-9  cm  de  largeur,  convexe  à  plan,  brun  jaunâtre  à  brun  rougeâ- 
tre  ou  marron,  glabre,  sec,  à  marge  stérile  et  un  peu  excédante,  chair  jaunâtre 
pâle,  immuable,  à  saveur  douce  ou  un  peu  acide,  tubes  adnés,  devenant 
déprimés  autour  du  pied,  d'abord  jaune  vif,  puis  jaune  verdâtre  ou  olive,  pied 
4-9  cm  de  longueur,  0,6-1,5  cm  d'épaisseur,  régulier  ou  s'ef filant  un  peu  vers 
le  sommet,  aminci  à  la  base,  jaunâtre,  avec  des  taches  rougeâtres,  un  peu  fur- 
furacé,  plein,  spores  brun  olive,  ellipsoïdes-fusif ormes,  lisses,  (11)  12-14  (16) 
X  (3)  3,5-4,5  (6)  /im. 

De  juillet  à  septembre:  seul  ou  en  groupes  dans  les  bois  de  feuillus  ou  les 
forêts  mixtes. 

Cette  espèce  assez  commune  se  distingue  des  autres  Leccinum  par  ses 
tubes  jaunes.  Toutefois,  son  pied  élancé  et  furfuracé  ainsi  que  d'autres  carac- 
tères l'apparentent  davantage  à  ce  groupe  qu'au  Boletus. 


STROBILOMYCES  FLOCCOPUS  (Vahl  ex  Fr.)  Karst.  Comestible 

Fig.  348,  p.  245;  fig.  425,  p.  313 

CHAPEAU  5-13  cm  de  largeur,  hémisphérique  à  convexe,  sec,  hérissé  de 
grosses  écailles  floconneuses  de  couleur  brun  noirâtre,  à  marge  épaisse  et 
irrégulière,  frangée  d'écaillés  et  de  vestiges  du  voile,  chair  blanchâtre,  rougis- 
sant rapidement  à  la  meurtrissure,  puis  noircissant,  à  saveur  douce,  tubes 
d'abord  blanchâtres,  changeant  de  couleur  comme  la  chair,  adnés,  déprimés 
autour  du  pied,  à  pores  assez  gros  et  anguleux,  pied  5-13  cm  de  longueur, 

238 


BOLETACEES 


0,6-2  cm  d'épaisseur,  presque  régulier  ou  un  peu  renflé  à  la  base,  de  la  couleur 
du  chapeau,  d'aspect  floconneux-tomenteux  à  cause  des  vestiges  du  voile, 
plein.  SPORES  noires  en  masse,  globuleuses,  réticulées,  9-12  x  9-10  ^m. 

De  juillet  à  septembre:  en  général  seul  sur  le  sol  ou  sur  le  bois  en  décompo- 
sition dans  les  bois  feuillus  ou  mixtes. 

Ce  champignon  est  connu  sous  le  nom  de  Strobilomyces  strobilaceus 
(Scop.  ex  Fr.)  Berk.,  mais  son  nom  valide  est  S.  floccopus.  Il  est  parfois  sur- 
nommé bolet  pomme  de  pin  à  cause  de  ses  grosses  écailles  qui  lui  donne  un 
aspect  frappant,  mais  peu  attrayant.  On  le  considère  comme  un  comestible 
médiocre. 


SUILLUS  AMERICANUS  (Peck)  Snell  Comestible 

Fig.  332,  p.  243 

CHAPEAU  3-8  cm  de  largeur,  convexe  à  subconique  ou  parfois  un  peu 
mamelonné,  jaune  vif,  plus  ou  moins  bariolé  ou  taché  de  rouge  ou  de  brun 
rougeâtre,  visqueux,  glabre,  à  marge  légèrement  tomenteuse  et  appendiculée  à 
l'état  jeune,  chair  jaune,  virant  au  rougeâtre  à  la  cassure,  à  saveur  douce. 
TUBES  adnés  à  décurrents,  jaunes  ou  jaune  brunâtre,  devenant  brun  ochracé  en 
séchant,  pointillé-glanduleux,  pied  2-6  cm  de  longueur,  0,3-0,6  cm  ou  parfois 
plus  d'épaisseur,  assez  élancé,  régulier  ou  presque,  fortement  pointillé- 
glanduleux,  jaune,  avec  des  points  brunâtres,  devenant  noirâtre  en  séchant, 
plein.  ANNEAU  très  rarement  présent,  jaunâtre,  floconneux,  fugace,  spores 
brun  cannelle,  ellipsoïdes,  Hsses,  (8)  9-10  (11)  x  3-4  (5)  fim. 

De  juillet  à  septembre:  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois  ou  les  clairières, 
probablement  en  association  avec  le  pin. 

Ce  champignon  peut  facilement  se  confondre  avec  le  S.  subaureus  (Pk.) 
Snell  qui  toutefois  a  un  pied  plus  épais  et  plus  hsse,  et  un  chapeau  plus  épais 
aussi.  D'autre  part,  les  spores  du  5.  subaureus  sont  un  peu  plus  petites,  soit  en 
général  7-9  yiva  de  longueur  (rarement  lO/um),  contre  9-10  /L/m,  et  parfois 
11  fim  chez  le  S.  americanus. 

L'espèce  est  d'habitude  décrite  comme  dépourvue  d'anneau,  mais  un  spé- 
cimen annelé  correspondant  en  tous  points  au  S.  americanus  a  été  récolté. 

C'est  un  comestible  peu  apprécié. 


SUILLUS  GRANULATUS  (L.  ex  Fr.)  Kuntze  Comestible 

Fig.  333,  p.  243 

CHAPEAU  2-8  cm  de  largeur,  convexe  à  plan,  de  couleur  variable,  d'ordi- 
naire brun  rougeâtre,  mais  aussi  rose  grisâtre,  jaune  grisâtre,  fauve  ou  brun, 
visqueux,  glabre,  chair  jaunâtre  pâle  à  blanchâtre,  à  saveur  douce,  tubes 
adnés,  jaunâtres,  à  pores  pointillés-glanduleux,  pied  2-6  cm  de  longueur, 
0,6-1,2  cm  d'épaisseur,  régulier  ou  presque,  blanc  à  brunâtre,  jaune  près  du 

239 


CHAMPIGNONS  COMtSTlBLtS  HT  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


sommet,  pointillé-glanduleux  dans  sa  moitié  supérieure,  plein,  spores  brun 
jaunâtre,  ellipsoïdes,  lisses,  (6)  7-9  (10)  x  2,5-3,5  ^m. 

De  juin  à  octobre:  d'habitude  en  groupes  dans  les  bois  ou  les  clairières, 
probablement  en  association  avec  le  pin. 

C'est  l'un  de  nos  bolets  les  plus  communs.  Il  peut  facilement  se  confondre 
avec  le  5.  brevipes  (Peck)  Kuntze  qui  vient  aussi  en  association  avec  le  pin, 
mais  fructifie  en  général  plus  tard  dans  la  saison  et  se  caractérise  par  un  pied 
court  dépourvu  de  points  visqueux.  Les  deux  espèces  sont  comestibles. 

SUILLUS  GREVILLEI  (Kl.)  Sing.  Comestible 

Fig.  334,  p.  243 

CHAPEAU  4-10  cm  de  largeur  ou  parfois  plus,  convexe  à  presque  plan, 
brun  marron  à  jaune  sur  la  marge,  ou  encore  jaune  rougeâtre  à  jaune  or, 
glabre,  visqueux,  à  marge  parfois  plus  ou  moins  appendiculée.  chair  jaune, 
douce.  TUBES  adnés  à  décurrents,  jaune  or  vif,  virant  au  brun  ou  au  brun 
violacé  à  la  cassure,  pied  3-10  cm  de  longueur,  0,6-2  cm  d'épaisseur,  régulier 
ou  un  peu  effilé  vers  le  sommet,  en  général  finement  réticulé  et  jaune  vif  au- 
dessus  de  l'anneau,  non  pointillé-glanduleux,  variable  au-dessous  de  l'anneau, 
plus  ou  moins  fibrilleux  à  glabre,  rougeâtre  ou  brun  rougeâtre  à  jaune,  plein. 
ANNEAU  blanchâtre  à  jaunâtre  ou  brun  rougeâtre,  d'habitude  saillant  et  persis- 
tant, spores  brun  doré  à  brun  ochracé,  ellipsoïdes,  lisses,  7-11  x  3-4  /um. 

D'août  à  octobre:  en  groupes  sur  le  sol,  en  association  avec  le  mélèze. 

Ce  champignon  a  un  aspect  frappant  et  arbore  parfois  des  couleurs  très 
riches.  Il  est  aussi  connu  sous  les  noms  de  Boletus  clintonianus  Peck  et  de 
B.  elegans  Fr.  On  recommande  d'enlever  la  cuticule  visqueuse  avant  la 
cuisson. 


SUILLUS  PIPERATUS  (Bull,  ex  Fr.)  Kuntze  Non  comestible 

Fig.  335,  p.  243 

CHAPEAU  2-6  cm  de  largeur,  convexe,  de  couleur  brun  jaunâtre,  brun 
cannelle  ou  brun  rougeâtre,  glabre  ou  subtomenteux  sur  la  marge  dans  la 
jeunesse,  un  peu  visqueux  à  l'état  humide,  chair  blanchâtre  ou  jaunâtre, 
parfois  teintée  de  rougeâtre,  bleuissant  parfois  près  des  tubes  à  la  cassure,  mais 
pour  une  courte  période  seulement,  à  saveur  très  acre  et  poivrée,  tubes  adnés 
ou  un  peu  décurrents,  brun  rougeâtre  foncé,  irréguliers,  un  peu  rayonnants 
près  du  pied,  pied  2-8  cm  de  longueur,  0,3-0,6  cm  d'épaisseur,  régulier  ou 
presque,  droit  ou  courbé,  plus  pâle  que  le  chapeau,  jaune  vif  à  la  base,  plein. 
spores  brun  rouille,  ellipsoïdes,  lisses,  8-11  x  3-4  ^m. 

De  juillet  à  octobre:  sur  le  sol  dans  les  bois  et  les  clairières. 

Le  principal  trait  distinctif  de  ce  petit  champignon  brunâtre  est  son  goiit 
très  poivré.  Le  S.  rubinellus  (Peck)  Sing.  lui  ressemble,  mais  ses  couleurs  sont 
plus  vives,  ses  tubes  complètement  rouges  et  sa  saveur  douce. 

240 


BOLETACEES 


SUILLUS  SUBLUTEUS  (Peck)  Snell  Comestible 

Fig.  336,  p.  243 

CHAPEAU  2-8  cm  de  largeur,  convexe  à  presque  plan,  brun  jaunâtre  ou 
brun  rougeâtre,  avec  parfois  une  nuance  d'olive,  visqueux,  glabre  à  légèrement 
rayé-fibrilleux  ou  vaguement  squamuleux.  chair  jaune  ou  jaunâtre, 
immuable,  à  saveur  douce  ou  faiblement  acre,  tubes  adnés,  jaunes  au  début, 
plus  olivacés  avec  l'âge,  pointillés-glanduleux,  pied  4-9  cm  de  longueur, 
0,6-1,2  cm  d'épaisseur,  régulier,  jaune  au-dessus  de  l'anneau,  plus  blafard 
vers  la  base,  plein,  anneau  supère  à  médian,  formant  une  bande  grisâtre  non 
appliquée  sur  le  pied,  visqueux,  spores  ochracé  brunâtre,  ellipsoïdes,  lisses, 
(7,5)  8-10(11)  X  2,5-3,5  ^m. 

De  juillet  à  septembre:  seul  ou  en  groupes  sur  le  sol,  en  association  avec  le 
pin  blanc. 

Cette  espèce  peut  facilement  se  confondre  avec  le  S.  luteus  (L.  ex  Fr.)  S.F. 
Gray,  dont  le  pied  est  toutefois  plus  robuste  (d'habitude  plus  de  1,2  cm 
d'épaisseur)  et  porte  un  anneau  appliqué.  En  outre,  le  S.  luteus  est  normale- 
ment associé  au  pin  rouge. 


TYLOPILUS  FELLEUS  (Bull,  ex  Fr.)  Karst.  Non  comestible 

Fig.  337,  p.  243 

CHAPEAU  4-22  cm  de  largeur,  convexe,  devenant  presque  plan,  brun  gri- 
sâtre, brun  jaunâtre  ou  brun  rougeâtre,  sec,  glabre,  chair  blanche,  parfois 
plus  ou  moins  rosée  à  la  cassure,  à  saveur  très  amère.  tubes  adnés,  déprimés 
autour  du  pied,  d'abord  blancs,  puis  carné  rosé,  virant  au  brunâtre  à  la  meur- 
trissure, operculés  à  l'état  jeune,  pied  4-12  cm  de  longueur,  1-5  cm  d'épais- 
seur, régulier  ou  s'effilant  vers  le  haut,  parfois  bulbeux,  plus  ou  moins  réti- 
culé, de  la  couleur  du  chapeau  ou  presque,  spores  eUipsoïdes-fusif ormes, 
lisses,  roses,  (9)  10-14  (17)  x  3-4,5  ^m. 

De  juin  à  octobre:  seul  ou  en  groupes  dans  les  bois  et  les  clairières. 

Ce  champignon  se  reconnaît  à  ses  tubes  roses,  à  son  pied  réticulé  et  à  sa 
saveur  amère  qui  n'est  toutefois  pas  toujours  présente.  Il  est  commun  et  peut 
dans  certains  cas  atteindre  des  proportions  considérables.  Le  T.  plumbeoviola- 
ceus  (Snell)  Snell  a  parfois  été  confondu  avec  lui  ou  considéré  comme  l'une  de 
ses  variétés;  toutefois,  ses  couleurs  violacées,  sa  consistance  très  ferme  et  sa 
maturation  assez  lente  en  font  une  espèce  distincte. 


XEROCOMUS  BADIUS  (Fr.)  Kuhner  ex  Gilbert  Comestible 

Fig.  338  et  339,  p.  243 

CHAPEAU  5-8  cm  de  largeur,  convexe  à  presque  plan,  brun  bai  à  brun 
marron,  parfois  teinté  d'oHvacé,  visqueux,  finement  tomenteux.  chair  jau- 
nâtre, bleuissant  d'une  manière  passagère  à  la  meurtrissure,  en  particulier  près 

241 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


des  tubes,  à  saveur  douce,  tubes  adnés  ou  déprimés  autour  du  pied,  jaune 
\  erdâtre  pâle,  bleuissant  à  la  meurtrissure,  pied  5-9  cm  de  longueur,  0,6-2  cm 
d'épaisseur,  presque  régulier,  de  la  couleur  du  chapeau,  parfois  jaune  au 
sommet,  cotonneux  à  la  base,  plus  ou  moins  vergeté  de  lignes  plus  foncées, 
plein.  SPORES  brun  olive,  ellipsoïdes-fusiformes,  lisses,  10-15  x  3,5-5,0  ynn. 

De  juillet  à  septembre:  seul  ou  en  groupes  sur  le  sol,  généralement  en  asso- 
ciation avec  le  pin. 

Les  principaux  traits  distinctifs  de  cette  espèce  sont  un  chapeau  et  un  pied 
brun  foncé  et  des  tubes  jaune  verdâtre  qui  bleuissent  à  la  meurtrissure.  Elle 
n'est  pas  très  commune. 

XEROCOMUS  CHRYSENTERON  (Bull,  ex  Fr.)  Quel.  Douteux 

Fig.  345  et  346,  p.  245 

CHAPEAU  3-6  cm  de  largeur,  convexe  à  presque  plan,  brun  olive  à  brun 
rougeâtre,  sec,  feutré-tomenteux,  se  fendillant  pour  laisser  voir  une  surface 
rougeâtre  sous  le  tomentum.  chair  jaunâtre,  un  peu  acide,  tubes  adnés  à 
déprimés,  jaune  verdâtre,  bleuissant  à  la  meurtrissure,  assez  gros,  pied  3-4  cm 
de  longueur,  1-2  cm  d'épaisseur,  régulier  ou  presque,  strié,  rougeâtre  ou  jau- 
nâtre, plein,  assez  tenace  et  rigide,  spores  brun-jaune,  ellipsoïdes-fusiformes, 
lisses,  10-14  X  (3)  4-5,5  /^m. 

De  juin  à  octobre:  d'ordinaire  seul  sur  le  sol  ou  sur  le  bois  décomposé. 

Ce  champignon  commun  est  assez  variable.  Il  se  reconnaît  à  son  chapeau 
feutré  qui  laisse  voir  une  surface  rouge  en  se  fendillant,  à  ses  gros  pores  ver- 
dâtres  qui  virent  au  bleu,  ainsi  qu'à  son  pied  élancé  et  tenace  comportant  en 
général  quelque  trace  de  rouge.  Le  X.  subtomentosus  (L.  ex  Fr.)  Quel,  lui 
ressemble,  mais  son  chapeau  est  jaune  sous  le  tomentum,  sa  chair  et  ses  tubes 
ne  bleuissent  pas,  si  ce  n'est  très  légèrement  à  l'orifice  des  tubes  (qui  sont 
d'ailleurs  plus  jaunes),  et  enfin  son  pied  est  un  peu  réticulé  au  sommet  et  sans 
nuance  de  rouge. 

Il  existe  des  rapports  discordants  sur  la  comestibilité  de  ce  champignon. 
Comme  il  est  assez  coriace,  mieux  vaut  sans  doute  l'éviter,  même  s'il  n'est 
probablement  pas  toxique. 

XEROCOMUS  PARASITICUS  (Bull,  ex  Fr.)  Quel. 

Fig.  347,  p.  245 

CHAPEAU  4-5  cm  de  largeur,  convexe,  brun  jaunâtre  à  grisâtre  ou  olivacé, 
sec,  velouté-tomenteux,  devenant  glabre  et  se  craquelant  parfois,  chair  blan- 
che, jaunissant  à  la  cassure,  tubes  décurrents,  un  peu  lamelles  près  du  pied, 
jaunes  à  olivacés.  pied  3-5  cm  de  longueur,  0,6-1,2  cm  d'épaisseur,  régulier  ou 
presque,  jaune,  recouvert  d'un  tomentum  velouté  qui  se  rompt  en  flocons  et  en 
plaques,  laissant  le  pied  plus  ou  moins  pointillé,  spores  brun  olive  foncé, 
ellipsoïdes-fusiformes,  lisses,  12-17  x  5-6,5  ^m. 

En  août  et  septembre:  espèce  parasite  du  Scleroderma. 

Cette  espèce  rare  vient  sur  un  substrat  tout  à  fait  inhabituel,  soit  une 
vesse-de-loup. 

242 


FiG.  330  à  339:  330,  Leccinum  scabrum;  331,  L.  scabrum  ssp.  niveum;  332,  SuHlus 
americanus;  333,  5.  granulatus;  334,  S.  grevillei;  335,  S.  piperatus;  336,  5.  subluteus; 
337,  Tylopilus  felleus;  338,  Xerocomus  badius;  339,  X  badius. 


243 


s; 

■Ci 


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FiG.  341  à  350:  341,  Cortinarius  alboviolaceus;  342,  Nœmaloloma  sublaterilium;  343,  Agari-  ► 
eus  edulis;   344,  A.  placomyces;   345,  Xerocomus  chrysenteron;   346,  A',   chrysenteron; 
347,  A',  parasiticus;  348,  Strobilomyces  floccopus;  349,  Clavaha  stricla;  350,  Hypomyces 
laclifluorum. 


244 


245 


2 

s: 
o 


a 
Pu 


246 


POLYPORACEES 


POLYPORACEES 

La  famille  des  polyporacées  comprend  un  groupe  de  champignons  dont 
les  spores  sont  produites  à  l'intérieur  de  tubes  comme  chez  les  bolets.  Ils  ne 
sont  pas  charnus  comme  ces  derniers,  mais  le  plus  souvent  durs  et  coriaces, 
avec  une  consistance  de  cuir,  de  liège,  de  fromage  ou  de  bois.  Ils  fructifient 
presque  invariablement  sur  le  bois  et  ont  de  ce  fait  une  importance  économique 
considérable  en  raison  des  dégâts  qu'ils  causent.  Ils  sont  par  ailleurs  trop 
coriaces  pour  servir  d'ahments.  Seul  un  très  petit  nombre  d'espèces  de  ce 
groupe  peut  intéresser  le  mycophage. 

Compte  tenu  de  leur  abondance  et  de  leur  importance  dans  la  flore  fon- 
gique de  nos  bois,  les  polypores  ne  peuvent  manquer  d'attirer  l'attention  du 
récolteur.  Ils  se  présentent  le  plus  souvent  sous  forme  de  consoles  ou  de 
tablettes  greffées  aux  arbres  ou  aux  billes.  Certains  sont  peu  voyants  et  font 
corps  avec  leur  substrat,  tandis  que  d'autres  sont  plus  ou  moins  stipités  et  res- 
semblent davantage  à  un  champignon.  Ils  se  rapprochent  alors  des  bolets,  mais 
leur  texture  est  si  différente  qu'il  n'est  pas  difficile  en  pratique  de  distinguer  les 
deux  familles. 

Certains  polypores  sont  vivaces  et  persistent  même  plusieurs  années  en 
renouvelant  à  chaque  saison  leur  couche  de  tubes.  Ils  peuvent  alors  atteindre 
des  proportions  considérables.  Une  espèce  de  la  côte  du  Pacifique,  VOxyporus 
nobilissimus  W.B.  Cooke,  a  même  produit  une  fructification  de  142  cm  sur 
94  cm  et  qui  pesait  pas  moins  de  150  kg. 

Nous  nous  en  tiendrons  ici  à  la  description  de  sept  espèces.  L'une  d'entre 
elles,  le  Ganoderma  tsugœ,  a  été  retenue  à  cause  de  son  aspect  particulier  et  de 
sa  beauté,  et  les  autres  parce  qu'elles  sont  assez  communes  et  réputées  comes- 
tibles à  l'état  jeune.  Le  champignon  dit  «langue  de  bœuf»,  le  Fistulina 
hepatica  (Huds.)  Fr.,  appartient  aux  polyporacées  et  est  depuis  longtemps 
reconnu  comme  un  excellent  comestible,  mais  il  semble  si  rare  au  Canada  qu'il 
ne  valait  pas  la  peine  de  l'inclure  ici.  Ses  pores  se  séparent  les  uns  des  autres  et, 
comme  son  nom  l'indique,  sa  forme  et  sa  couleur  rappellent  une  langue  de 
bœuf.  On  le  trouve  à  l'occasion  dans  le  sud  de  l'Ontario. 


Clé  des  espèces  décrites 

\a       Chapeau  et  pied  paraissant  vernis Ganoderma  tsugœ 

\b       Chapeau  et  pied  autrement 2 

la       Chapeau  jaunâtre,  écailleux;  pores  larges Polyporus  squamosus 

Ib       Chapeau  non  écailleux 3 

3ûf       Chapeau  longuement  prolongé  par  une  marge  stérile  épaisse  et  venant  sur  le 

bouleau Polyporus  betulinus 

3b       Chapeau  qui  n'a  pas  ces  caractéristiques 4 

4fl       Espèces  stipitées 5 

4b       Espèces  non  stipitées 6 

247 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VENENEUX  DU  CANADA 


5u       Fructification  unique  ou  multiple,  blanchâtre  ou  jaunâtre  ....  Polyporus  ovinus 

^h       Fructification  fortement  cespiteuse;  pieds  nombreux,  ramifiés,  émergeant  d'une 

masse  charnue Polyporus  frondosus 

6a       Chapeau  variant  de  jaune  soufre  vif  à  rosé  ou  orangé Polyporus  sulphureus 

6h       C  hapeau  brun  foncé,  velouté,  charnu-aqueux Polyporus  resinosus 

GANODERMA   TSUGAE  Murr.  Non  comestible 

Fig.  396,  p.  300 

CHAPEAU  5-30  cm  de  diamètre,  plus  ou  moins  en  forme  d'éventail  ou  de 
haricot,  stipité  ou  sessile  avec  une  base  plus  étroite,  de  couleur  variable,  rou- 
geâtre,  brun  rougeâtre,  acajou,  orangé  brunâtre  ou  presque  noir,  avec  la 
marge  blanche,  jaune  ou  orangée,  glabre,  d'aspect  verni,  chair  blanche  ou 
presque,  brunâtre  près  des  tubes,  épaisse,  coriace,  subéreuse,  tubes  blan- 
châtres, brunissant  aux  meurtrissures,  pied  d'habitude  latéral  ou  excentrique 
lorsqu'il  est  présent,  de  la  couleur  du  chapeau,  3-15  cm  de  longueur,  1-4  cm 
d'épaisseur,  spores  brunes,  ovoïdes,  un  peu  rugueuses,  9-11  x  6-8  f^m. 

De  juillet  à  novembre  (parfois  tout  l'hiver):  sur  les  souches  et  les  billes  de 
conifères,  et  en  particulier  de  pruche,  ou  autour  de  celles-ci. 

Il  s'agit  d'un  très  beau  champignon  qui,  avec  ses  couleurs  vives  et  son 
aspect  verni,  ne  peut  manquer  d'attirer  l'attention.  Il  n'est  toutefois  pas 
comestible.  Les  avis  diffèrent  quant  à  savoir  si  le  G.  lucidum  (Leyss  ex  Fr.) 
Karst.  correspond  au  même  champignon,  mais  il  semble  préférable  d'élever  au 
rang  d'espèce  distincte  cette  forme  qui  vient  plutôt  sur  les  feuillus. 

POLYPORUS  BETULINUS  Bull,  ex  Fr.  Comestible  à  l'état  jeune 

Fig.  352,  p.  264 

CHAPEAU  3-25  cm  de  longueur,  3-15  cm  de  largeur,  plus  ou  moins  allongé 
ou  circulaire,  convexe,  parfois  relié  au  substrat  par  un  mamelon  latéral  faisant 
office  de  pied,  d'habitude  sessile,  variant  de  blanchâtre  à  brunâtre,  glabre  ou 
un  peu  furfuracé,  à  marge  enroulée,  épaisse  et  stérile,  qui  se  prolonge  vers  le 
bas  au-dessous  de  la  surface  des  tubes,  chair  blanche,  assez  épaisse,  prenant 
une  consistance  de  fromage  ou  de  liège  avec  l'âge,  tubes  blancs,  petits,  d'ordi- 
naire lisses,  mais  parfois  un  peu  dentés,  spores  cylindriques  à  allantoïdes, 
lisses,  3,5-5  x  1-2  ^m. 

De  mai  à  novembre:  sur  les  bouleaux  morts  ou  vivants. 

Ce  champignon  ne  pousse  que  sur  le  bouleau  et  il  se  reconnaît  facilement  à 
sa  marge  épaisse  et  excédante.  On  le  dit  comestible  à  l'état  jeune,  mais  il  est  en 
général  trop  coriace  pour  offrir  le  moindre  intérêt  à  cet  égard. 

POLYPORUS  FRONDOSUS  (Dicks.)  Fr.  Comestible 

Fig.  397,  p.  300 

Polypore  en  touffe 

fructification  15-30  cm  ou  plus  de  diamètre,  formée  d'une  masse 
charnue,  très  ramifiée  et  s'étalant  au  sommet  en  nombreux  chapeaux  imbri- 

248 


POLYPORACEES 


qués  de  1-5  cm  de  largeur,  plus  ou  moins  en  forme  d'éventail,  de  couleur  blan- 
châtre ou  grise,  lisse,  à  marge  souvent  incisée  ou  lobée,  à  saveur  un  peu  poi- 
vrée. TUBES  blancs,  décurrents,  très  courts,  spores  blanches,  Hsses,  très 
eUipsoïdes  à  ovoïdes,  5-7  x  3,5-5  f^m. 

En  septembre:  se  développe  à  partir  d'un  sclérote  enfoui,  en  général 
autour  des  souches  de  feuillus.  Peu  fréquent. 

La  fructification  formée  d'une  masse  de  chapeaux  gris  imbriqués  fait 
penser  à  une  poule  sur  son  nid.  Sa  saveur  est  estimée.  Le  P.  umbellatus  (Pers.) 
Fr.  lui  ressemble  mais  possède  un  tronc  central  mieux  défini  d'où  émergent  les 
pieds;  ses  chapeaux  sont  plus  circulaires  et  déprimés  au  centre,  et  ses  spores 
sont  cylindriques.  Il  est  aussi  réputé  comestible. 


POLYPORUS  OVINUS  (Schaeff.)  Fr.  Comestible 

Fig.  353,  p.  264 

CHAPEAU  4-13  cm  de  largeur,  blanc  ou  blanchâtre,  jaunissant  avec  le 
temps,  convexe  à  étalé  ou  parfois  déprimé,  lisse  ou  se  craquelant  en  surface. 
CHAIR  blanche,  puis  jaunâtre,  assez  coriace,  à  saveur  et  odeur  douces  et  agréa- 
bles. TUBES  blanchâtres  ou  jaunâtres,  courts,  décurrents.  pied  3-8  cm  de  lon- 
gueur, 0,6-2  cm  d'épaisseur,  central  ou  excentrique,  blanc,  un  peu  bulbeux. 
SPORES  blanches,  Hsses,  très  elHpsoïdes  à  subglobuleuses,  3,5-4  x  2,5-3,5  jum. 

De  juillet  à  octobre:  peu  fréquent  sur  le  sol  dans  les  bois  de  conifères. 

Il  s'agit  d'un  bon  comestible  qui  malheureusement  ne  se  rencontre  pas 
souvent.  Le  P.  confluens  (Alb.  et  Schw.)  Fr.  devient  rougeâtre  en  vieillissant 
ou  en  séchant;  on  le  dit  comestible  également.  Le  P.  griseus  Peck  est  blan- 
châtre ou  gris  fuligineux  et  possède  des  spores  rudes  un  peu  plus  grosses. 


POLYPORUS  RESINOSUS  Schrad.  ex  Fr.  Comestible  à  l'état  jeune 

Fig.  354,  p.  264 

CHAPEAU  7-25  cm  de  longueur,  3-15  cm  de  largeur,  sessile  ou  étalé- 
réfléchi,  en  forme  de  tablette  ou  de  console,  variant  de  brun  foncé  à  brun  noi- 
râtre, d'abord  velouté-tomenteux,  puis  presque  glabre,  parfois  radialement 
sillonné,  à  marge  épaisse,  exsudant  des  gouttelettes  à  l'état  jeune,  chair 
épaisse,  couleur  de  paille,  aqueuse  à  l'état  jeune,  devenant  coriace  et  subéreuse 
à  maturité,  tubes  blanchâtres,  brunissant  à  la  meurtrissure,  petits,  pied  nul. 
SPORES  allantoïdes,  Hsses,  4-7  x  1,5-2  /^m. 

D'août  à  novembre:  sur  les  vieilles  souches  et  billes  de  feuiHus  ou  de  coni- 
fères. 

La  forme  qui  vient  sur  les  conifères  est  considérée  par  certains  comme  une 
espèce  distincte,  le  P.  benzoinus  (Wahl.)  Fr.,  mais  elle  est  à  tout  le  moins  très 
apparentée  au  P.  resinosus.  Ce  champignon  brun  velouté  a  belle  allure;  réputé 
comestible  à  l'état  jeune,  il  ne  tarde  pas  à  devenir  coriace. 

249 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


POLYPORUS  SQUAMOSUS  Micheli  ex  Fr.  Comestible  à  l'état  jeune 

Fig.  356  et  357,  p.  264 

CHAPEAU  6-30  cm  de  largeur,  parfois  plus,  presque  circulaire  à  allongé  ou 
en  forme  de  rein,  convexe  ou  plan  et  déprimé  au  centre,  variant  de  blanchâtre  à 
jaunâtre  ou  brunâtre,  sec,  écailleux,  tenace-charnu,  tubes  décurrents,  gros, 
anguleux,  blancs  ou  jaunâtres,  pied  latéral  ou  excentrique,  1-5  cm  de  lon- 
gueur, 1-4  cm  d'épaisseur,  parfois  presque  nul,  réticulé  au  sommet,  noir  à  la 
base.  SPORES  allongées-cylindriques,  lisses,  10-15  (18)  x  4-6  ^m. 

De  mai  à  juillet:  seul  ou  en  touffes,  en  général  sur  les  blessures  d'arbres 
feuillus,  à  l'occasion  sur  les  souches  ou  les  billes. 

Ce  champignon  se  reconnaît  à  ses  gros  pores  et  à  son  chapeau  écailleux. 
On  le  dit  comestible  à  l'état  jeune,  mais  il  est  d'ordinaire  trop  coriace  pour  être 
consommé. 


POLYPORUS  SULPHUREUS  (Bull.)  Fr.  Comestible 

Fig.  355,  p.  264 

FRUCTIFICATION  formée  d'une  touffe  dense  de  tablettes  superposées,  plus 
ou  moins  horizontales,  de  forme  variable  et  pouvant  atteindre  jusqu'à  30  cm 
ou  plus  de  largeur,  jaune  soufre  vif  à  jaune  orangé  ou  roses,  sessiles  ou 
pourvues  d'une  base  semblable  à  un  pied,  avec  la  surface  supérieure  glabre  et 
irrégulière,  et  l'inférieure  tapissée  de  courts  pores  jaunes,  à  marge  d'abord 
épaisse  et  obtuse  mais  s'amincissant  avec  l'âge,  à  chair  molle  et  épaisse  au 
début,  puis  coriace  en  vieiUissant,  à  saveur  douce  ou  parfois  désagréable 
à  la  vieillesse,  spores  lisses,  unicellulaires,  ovoïdes  à  subglobuleuses,  5-7  x 
4-5  ^m. 

D'août  à  octobre:  en  touffes  sur  les  arbres  morts  ou  vivants  ou  autour  des 
souches. 

Les  gros  réceptacles  aux  couleurs  vives  de  ce  champignon  sont  très  carac- 
téristiques. Il  est  réputé  comestible  et  même  très  recommandable  lorsqu'il 
s'agit  de  jeunes  spécimens.  Les  spécimens  âgés  ont  tendance  à  être  coriaces  et 
peu  savoureux. 


HYDNACEES 

La  famille  des  hydnacées  comprend  un  vaste  groupe  de  champignons  dont 
les  spores  sont  produites  à  la  surface  d'aiguillons  ou  d'épines  qui  tapissent  le 
dessous  de  la  fructification.  Celle-ci  peut  prendre  les  formes  les  plus  variées: 
d'une  simple  couche  de  tissu  sur  un  morceau  de  bois  à  une  grosse  tablette,  en 
passant  par  des  figures  très  ramifiées  ou  le  réceptacle  plus  conventionnel  avec 
chapeau  et  pied.  Bon  nombre  d'hydnacées  poussent  sur  le  bois,  mais  certaines 
se  rencontrent  aussi  sur  le  sol.  Aucune  n'est  toxique,  encore  que  la  plupart 

250 


HYDNACEES 


d'entre  elles  soient  tenaces  et  fibreuses  ou  ligneuses,  et  sans  intérêt  comme 
aliment.  La  famille  compte  toutefois  un  petit  nombre  d'assez  bons  comes- 
tibles. 


HYDNUM  CORALLOIDES  Fr.  Comestible 

Fig.  358,  p.  264 

RÉCEPTACLE  formé  d'un  réseau  enchevêtré  de  branches  de  couleur  blanche 
à  chamois,  mou  et  charnu,  pouvant  atteindre  25  cm  de  largeur,  tapissé 
d'aiguillons  blancs  cylindriques  mesurant  environ  0,6-1,2  cm  de  longueur  et 
répartis  en  groupes  plus  ou  moins  denses  sur  toute  la  partie  inférieure  des  rami- 
fications. SPORES  sphériques,  hsses,  hyalines,  5,5-7  /um. 

De  juillet  à  novembre:  sur  les  troncs  ou  les  billes  d'arbres  feuillus,  souvent 
sur  le  hêtre. 

Cette  belle  espèce  est  très  frappante.  Il  en  existe  quelques  autres  assez  sem- 
blables, et  on  se  demande  si  certaines  d'entre  elles  ne  seraient  pas  uniquement 
des  formes  écologiques  du  même  champignon.  Par  exemple,  VH.  caput-ursi 
Fr.,  soit  littéralement  l'hydne  tête  d'ours,  possède  des  aiguillons  plus  longs, 
mais  l'examen  de  nombreux  spécimens  permet  d'étabhr  une  gradation  con- 
tinue d'un  type  à  l'autre.  L'//.  laciniatum  Fr.  est  plus  ramifié  et  possède  des 
aiguillons  plus  courts,  ainsi  que  des  spores  plus  petites  et  ellipsoïdes.  Enfin, 
VH.  erinaceum  Fr.  est  plus  massif,  et  pourvu  d'aiguillons  très  longs  (jusqu'à 
1,2  cm).  Toutes  ces  espèces  sont  comestibles. 

Les  systématiciens  modernes  ont  rangé  ce  groupe  d'espèces  dans  le  genre 
Hericium. 


HYDNUM  REPANDUM  Fr.  Comestible 

Fig.  359,  p.  264;  fig.  426,  p.  314 

CHAPEAU  4-10  cm  de  largeur,  convexe  à  plan  ou  déprimé,  inégal  et  sou- 
vent irrégulier,  blanchâtre  à  chamois  ou  cannelle  rosé,  sec,  finement  velouté  ou 
Hsse.  CHAIR  blanche,  molle,  assez  épaisse,  aiguillons  un  peu  décurrents, 
charnus,  mous,  fragiles,  arrondis  à  un  peu  aplatis,  de  couleur  blanchâtre  ou 
crème,  pied  1-6  cm  de  longueur,  0,6-2,5  cm  d'épaisseur,  parfois  excentrique, 
lisse,  de  la  couleur  du  chapeau,  plein,  spores  blanches,  lisses,  ovoïdes  à 
subglobuleuses,  7-9  x  6,5-7,5  /^m. 

De  juillet  à  octobre:  seul  ou  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois  feuillus  et 
mixtes. 

Il  est  d'usage  maintenant  de  classer  cette  espèce  dans  le  genre  Dentinum. 
Pourvue  d'un  chapeau  et  d'un  pied,  elle  se  reconnaît  facilement  à  ses  aiguillons 
sous  le  chapeau,  à  sa  couleur  et  à  sa  consistance  molle  et  charnue.  La  plupart 
des  autres  hydnacées  stipitées  sont  tenaces  et  fibreuses,  et  ont  une  consistance 
subéreuse  ou  ligneuse. 

251 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VENENEUX  DU  CANADA 


HYDNUM  SEPTENTRIONALE  Fr.  Non  comestible 

Fig.  360,  p.  264 

FRUCTIFICATION  formée  de  nombreux  chapeaux  sessiles  superposés  et 
réunis  à  la  base  de  manière  à  former  une  touffe  massive,  chaque  chapeau 
mesurant  3-15  cm  de  largeur  et  à  peu  près  autant  de  longueur,  parfois  beau- 
coup plus,  blanchâtre  au  début,  puis  chamois  ou  jaunâtre,  finement  poilue, 
sèche,  à  marge  un  peu  incurvée  et  à  consistance  coriace  et  fibreuse,  aiguillons 
blancs  à  jaunâtres,  ronds,  pointus,  environ  0,6-2  cm  de  longueur,  pied  absent. 
SPORES  blanches,  ellipsoïdes,  lisses,  4-6  x  2,5-3,5  /um. 

En  août  et  septembre:  sur  les  troncs  d'arbres  feuillus  vivants,  avec  une 
préférence  pour  l'érable  et  le  hêtre. 

Cette  espèce  est  trop  coriace  pour  être  consommée,  mais  la  fructification 
massive  faite  de  chapeaux  superposés  ne  peut  manquer  d'attirer  le  regard.  Elle 
revient  plusieurs  années  de  suite  sur  le  même  arbre.  On  place  maintenant  ce 
champignon  dans  le  genre  Steccherinum. 

CLAVARIACÈES 

Chez  les  clavariacées,  le  réceptacle  est  dressé,  simple  ou  ramifié,  de  con- 
sistance charnue  ou  coriace;  l'hyménium  est  lisse  et  ne  comporte  ni  aiguillons 
ni  pores  ni  lamelles.  Cette  famille  se  distingue  des  théléphoracées  par  le  fait 
que  la  surface  fertile  recouvre  tout  le  réceptacle  et  non  seulement  sa  partie  infé- 
rieure. 

Les  espèces  de  ce  groupe  sont  difficiles  à  identifier  et  on  n'en  décrit  qu'un 
petit  nombre  ici.  La  plupart  des  clavaires  sont  comestibles,  mais  certaines  sont 
amères  et  désagréables  au  goût,  ou  encore  très  coriaces;  de  plus,  on  a  signalé  en 
Europe  une  espèce  vénéneuse.  Il  s'agit  du  Clavaria  formosa  Pers.,  qui  a  aussi 
une  aire  de  répartition  étendue  en  Amérique  du  Nord;  de  taille  moyenne  à 
grande,  il  se  caractérise  par  un  réceptacle  très  ramifié,  blanc  à  la  base,  carné  ou 
rosé  au  sommet,  avec  le  bout  des  branches  jaunes.  Il  pâlit  avec  le  temps  et 
devient  tan  ou  tan  ochracé.  Le  mycophage  fera  bien  de  l'éviter. 

Clé 

\a       Réceptacle  simple,  non  ramifié 2 

\b       Réceptacle  très  ramifié 3 

la       En  touffes,  jaune  vif C.  fusiformis 

2b       Seul  ou  en  groupes,  jaune  ochracé  à  brunâtre,  en  forme  de  massue 

C.  pistillaris 

3a       Bout  des  rameaux  rose  ou  rosé C.  botrytis 

3b       Bout  des  rameaux  d'une  autre  couleur 4 

4a       Saveur  amère;  fructification  tan  clair  à  fauve C.  stricto 

4b       Saveur  douce 5 

5a       Réceptacle  gris  fuligineux C.  cinerea 

5b       Réceptacle  jaunâtre  pâle C.  flava 

252 


CLAVARIACEES 


CLAVARIA   BOTRYTIS  Fr.  Comestible 

Fig.  361,  p.  264 

RÉCEPTACLE  5-10  cm  de  hauteur,  très  ramifié,  stipité,  pourvu  d'un  pied 
blanc  bulbeux,  mesurant  2-3  cm  d'épaisseur,  un  peu  effilé  vers  la  base,  avec 
des  rameaux  blanchâtres  à  crème,  aux  extrémités  rosées,  ou  parfois  lavande 
dans  la  vieillesse,  dressés,  parallèles  ou  courbés,  simulant  un  chou-fleur,  à 
saveur  et  odeur  douces,  spores  cylindriques-ellipsoïdes  à  oblongues- 
ellipsoïdes,  longitudinalement  striées,  12-15  x  3,5-5,5  f^m. 

De  juillet  à  octobre:  sur  le  sol  dans  les  bois. 

L'extrémité  rosée  des  rameaux  constitue  un  bon  trait  distinctif. 


CLAVARIA   Cl  N  ERE  A  Fr.  Comestible 

Fig.  398,  p.  301 

RÉCEPTACLE  2-10  cm  de  hauteur,  très  ramifié,  pourvu  d'un  pied  gris  fuU- 
gineux,  lisse  et  presque  réguHer,  mesurant  0,3-0,6  cm  d'épaisseur,  avec  des 
rameaux  de  même  couleur  ou  gris  bleuâtre,  à  surface  finement  poudreuse, 
dressés,  parallèles  ou  irréguliers,  souvent  ridés  et  parfois  dentés  au  sommet,  à 
saveur  et  odeur  non  caractéristiques,  spores  blanches,  lisses,  très  ellipsoïdes  à 
ovoïdes,  7-10  x  5,5-7,5  ^m. 

De  juillet  à  septembre:  cespiteux  ou  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois. 


CLAVARIA   FLAVA  Fr.  Comestible 

Fig.  399,  p.  301 

RÉCEPTACLE  5-15  cm  de  hauteur,  très  ramifié,  avec  un  tronc  court,  épais, 
blanchâtre  et  des  rameaux  dressés,  cylindriques,  s'effilant  vers  le  sommet, 
jaune  pâle,  virant  au  brunâtre  à  la  meurtrissure,  blanchâtres,  parfois  bru- 
nâtres, dentés  à  l'occasion,  à  saveur  douce  et  agréable,  spores  jaunes, 
elHpsoïdes,  finement  rugueuses,  7,5-10  x  3-4  /um. 

De  juin  à  octobre:  sur  le  sol  dans  les  bois  humides. 

Le  C.  aurea  (Schaeff.)  Fr.  est  dit  très  semblable,  mais  en  plus  robuste, 
avec  une  chair  d'un  jaune  plus  foncé  qui  ne  brunit  pas  aux  meurtrissures. 

CLAVARIA   FUSIFORMIS  (Sow.)  Fr.  Comestible 

Fig.  363,  p.  265 

RÉCEPTACLE  5-10  cm  de  hauteur,  cyHndrique  ou  comprimé,  non  ramifié, 
pointu,  jaune  vif,  creux,  à  saveur  douce  ou  amère.  spores  presque  sphériques, 
4,5-6,5  i^m  de  diamètre. 

En  août  et  septembre:  seul  ou  en  touffes  sur  le  sol  dans  les  bois. 

Cette  espèce  se  reconnaît  facilement  à  sa  couleur  jaune  vif  et  à  ses  récep- 
tacles simples,  mais  réunis  en  touffes. 

253 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VENENEUX  DU  CANADA 


CLAVARIA   PISTILLARIS  (1  .)  Fr.  Comestible 

Fig.  364,  p.  265 

RÉCEPTACLE  10-15  cm  de  hauteur,  2-5  cm  d'épaisseur,  en  forme  de 
massue,  non  ramifié,  à  sommet  arrondi  ou  parfois  déprimé,  jaunâtre  ou 
ochracée  à  brunâtre,  lisse  ou,  dans  certains  cas,  longitudinalement  sillonné  ou 
ridé,  mou  et  charnu,  de  couleur  crème  à  l'intérieur,  creux  à  la  fin,  à  saveur 
douce.  SPORES  oblongues-ellipsoïdes,  lisses,  11-13,5  x  5-7  ^m. 

D'août  à  octobre:  seul  ou  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois  humides. 

Cette  espèce  est  très  remarquable  à  cause  de  ses  gros  réceptacles  aux  cou- 
leurs vives,  en  forme  de  massue.  Il  arrive  parfois  que  le  sommet  du  réceptacle 
soit  un  peu  déprimé  et  stérile,  ce  qui  constitue  une  exception  à  la  règle  voulant 
que  les  clavaires  soient  fertiles  sur  toute  leur  surface. 

CLAVARIA   STRICTA  Fr.  Comestible,  non  recommandé 

Fig.  349,  p.  245 

RÉCEPTACLE  4-8  cm  de  hauteur,  très  ramifié,  à  tronc  épais  et  irrégulier,  de 
couleur  blanchâtre,  avec  des  rameaux  dressés,  cylindriques  ou  aplatis  à  la  base, 
tan  clair  à  fauve,  s'effilant  vers  le  sommet,  terminés  par  plusieurs  petites 
épines  jaunâtres,  de  consistance  assez  tenace,  non  cassante,  à  saveur  amère. 
SPORES  chamois  cannelle,  eUipsoïdes,  finement  rugueuses,  7,5-9  x  3,5-4,5  ^m. 

De  juillet  à  octobre:  en  touffes  denses  sur  le  bois  en  décomposition. 

Les  traits  distinctifs  de  cette  espèce  sont  une  consistance  tenace  et  une 
saveur  amère,  ce  qui  en  fait  un  comestible  médiocre,  encore  que  non  toxique. 

THÉLÉPHORACÉES 

La  famille  des  théléphoracées  comprend  un  vaste  groupe  de  champignons 
dont  les  spores  sont  produites  sur  une  surface  lisse  plutôt  que  sur  des  aiguil- 
lons, des  tubes  ou  des  lamelles.  La  plupart  d'entre  elles  consistent  simplement 
en  une  couche  de  tissu  poussant  sur  le  bois  ou  l'écorce,  souvent  à  la  face 
inférieure  de  billes  ou  de  morceaux  de  bois,  et  produisant  des  spores  à  sa  sur- 
face. Certains  représentants  du  groupe  ont  toutefois  un  chapeau  distinct  et 
adoptent  une  forme  de  console,  sur  le  bois,  et  un  port  dressé  sur  le  sol.  Dans  ce 
dernier  cas,  ils  se  distinguent  des  clavariacées,  qui  ont  aussi  un  hyménium  lisse, 
par  le  fait  que  la  surface  fertile  ne  recouvre  jamais  l'ensemble  du  réceptacle, 
mais  seulement  sa  partie  inférieure.  Une  seule  espèce  est  décrite  ici. 

CRATERELLUS  CORNUCOPIOIDES  Fr.  Comestible 

Fig.  365,  p.  265 

Craterelle  corne  d'abondance 

RÉCEPTACLE  mesurant  environ  3-8  cm  de  hauteur  et  2-8  cm  de  diamètre, 
en  forme  d'entonnoir  ou  de  trompette,  avec  la  marge  évasée,  régulière  à 

254 


TREMELLALES 


ondulée  ou  lobée,  parfois  lacérée,  assez  tenace  ou  cassant,  mince,  avec  la  face 
supérieure  (interne)  sèche,  rugueuse  à  écailleuse,  brun  grisâtre  foncé,  et  l'infé- 
rieure (hyméniale)  cendrée  à  noirâtre,  lisse  ou  faiblement  ridée,  pied  très  court 
ou  absent,  spores  ellipsoïdes,  lisses,  unicellulaires,  11-15  x  7-9  }xm. 

De  juillet  à  octobre:  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  clairières. 

Bien  que  d'aspect  peu  attrayant  à  cause  de  ses  couleurs  foncées,  ce  cham- 
pignon singuHer  est  réputé  bon  comestible.  C'est  une  espèce  qui  frappe 
l'imagination  et  on  lui  connaît  plusieurs  noms  communs,  tels  que  «corne 
d'abondance»  ou  «trompette  de  la  mort».  Cette  dernière  appellation  ne  se 
rapporte  pas  à  sa  comestibilité,  mais  uniquement  à  son  aspect  lugubre. 

TREMELLALES 

Les  trémellales  se  reconnaissent  sur  le  terrain  à  leur  consistance  plus  ou 
moins  gélatineuse.  Elles  se  recroquevillent  beaucoup  en  séchant  et  passent 
facilement  inaperçues  par  temps  sec;  cependant  à  l'état  humide,  elles  prennent 
souvent  un  aspect  des  plus  frappants. 

Le  groupe  se  distingue  des  autres  basidiomycètes  par  un  caractère  qui  est 
jugé  plus  fondamental  que  sa  consistance  gélatineuse,  soit  la  structure  des 
basides.  La  baside  typique  consiste  en  une  seule  cellule  comportant  une  cloison 
à  sa  base;  mais  chez  les  trémellales,  elle  devient  elle-même  cloisonnée  ou  pro- 
fondément fourchue.  L'ordre  des  trémellales  comprend  trois  familles,  soit  les 
trémellacées,  dont  les  basides  sont  longitudinalement  ou  obliquement  cloison- 
nées, les  auriculariacées,  à  basides  transversalement  septées,  et  les  dacrymycé- 
tacées,  à  basides  fourchues  et  profondément  divisées.  Ces  caractères  ne 
peuvent  s'apprécier  qu'au  microscope,  si  bien  que  la  consistance  gélatineuse 
demeure  pour  le  mycologue  amateur  le  meilleur  trait  distinctif  sur  le  terrain, 
même  s'il  peut  parfois  se  révéler  trompeur. 

Nous  nous  en  tiendrons  ici  à  quatre  espèces,  soit  deux  trémellacées,  une 
auriculariacée  et  une  dacrymycétacée. 


PSEUDOHYDNUM  GELATINOSUM  (Fr.)  Karst. 
Fig.  366,  p.  265 

RÉCEPTACLE  2-6  cm  de  largeur,  gélatineux,  translucide,  blanchâtre  au 
début,  puis  brunâtre,  assez  épais,  avec  la  surface  supérieure  papilleuse,  et 
l'inférieure  tapissée  d'épines  blanchâtres  gélatineuses  semblables  à  des  aiguil- 
lons (0,3  cm  de  longueur),  un  peu  stipité  ou  sessile,  à  spores  blanches,  subglo- 
buleuses, 5-7  /^m. 

En  août  et  septembre:  sur  le  bois  en  décomposition. 

Cette  espèce  pourrait  à  première  vue  passer  pour  une  hydnacée  à  cause  des 
aiguillons  qui  tapissent  le  dessous  du  chapeau,  mais  sa  consistance  est  gélati- 
neuse et  l'examen  microscopique  des  basides  révèle  qu'elles  sont  longitudinale- 
ment cloisonnées.  Non  comestible,  elle  séduit  toutefois  par  sa  beauté  et  son 

255 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VENENEUX  DU  CANADA 


aspect  inhabituel.  On  ne  la  découvre  d'ordinaire  que  par  temps  humide  car  elle 
se  recroqueville  en  séchant  et  devient  alors  très  difficile  à  distinguer. 


PHLOGIOTIS  HELVELLOIDES  (Fr.)  Martin 
Fig.  367,  p.  265 

RÉCEPTACLES  5-10  cm  de  hauteur,  4-6  cm  de  diamètre,  gélatineux  mais 
assez  fermes,  devenant  cornés  en  séchant,  plus  ou  moins  en  forme  d'enton- 
noir, d'habitude  fendus  sur  un  côté,  blanc  rosé  à  rose  foncé,  substipités,  à 
spores  oblongues,  10-12  x  4-6  ^m. 

D'août  à  octobre:  sous  les  conifères  ou  sur  le  bois  de  conifères  décom- 
posé. 

Ce  champignon  assez  beau  et  frappant  n'est  pas  réputé  comestible.  11  était 
autrefois  connu  sous  le  nom  de  Gyrocephalus  rufus  (Jacq.)  Bref. 


AURICULARIA  AURICULA  (Hook.)  Underw.  Comestible 

Fig.  368,  p.  265 

RÉCEPTACLE  2-9  cm  de  largeur,  sessile,  un  peu  cupule  ou  en  forme 
d'oreille,  irrégulier,  lisse  ou  ridé,  tenace-gélatineux,  de  couleur  brun-jaune  à 
brun  cannelle,  devenant  corné  et  presque  noir  en  séchant,  rattaché  au  substrat 
par  le  centre  ou  un  côté,  à  spores  blanches  en  masse,  allantoïdes,  12-16  x 
4-6  fim. 

De  juillet  à  octobre:  en  groupes  ou  cespiteux  sur  le  bois  mort  ou  parfois 
sur  les  blessures  d'arbres  vivants. 

Comme  son  nom  l'indique,  ce  champignon  ressemble  quelque  peu  à  une 
oreille  humaine.  Selon  une  ancienne  légende,  Judas  Iscariote  se  serait  pendu  à 
un  sureau,  et  cet  arbre  aurait  été  condamné  par  la  suite  à  porter  cette  excrois- 
sance, qui  a  été  appelée  oreille  de  Judas.  Il  semble  que  ce  champignon  soit 
assez  commun  sur  le  sureau  en  Europe,  mais  il  en  était  certainement  ainsi  de 
nombreux  siècles  avant  Judas  Iscariote.  On  peut  se  demander  pourquoi 
l'oreille  de  Judas  aurait  été  retenue  pour  stigmatiser  son  forfait,  mais  il  y  a 
peut-être  eu  confusion  ici  avec  l'oreille  du  serviteur  du  Grand  Prêtre,  coupée 
par  Pierre  au  moment  de  la  trahison  de  Judas. 


DACRYMYCES  PALMATUS  (Schw.)  Bres. 
Fig.  369,  p.  265 

RÉCEPTACLES  Orangé  vif  à  rouge-orangé,  tenaces-gélatineux,  plus  mous 
avec  le  temps,  en  touffes  irrégulières,  souvent  ridés  et  convolutés,  pouvant 
atteindre  5  cm  de  largeur,  mais  plus  petits  en  général,  parfois  pourvus  d'une 
base  blanchâtre  rappelant  un  pied;  spores  orangées,  cylindriques,  courbées, 
devenant  heptaseptées,  17-25  x  6-8  ^m. 

256 


GASTEROMYCETES 


De  mai  à  novembre:  sur  le  bois  de  conifères. 

Les  réceptacles  orangé  vif  sont  très  visibles  à  l'état  humide,  mais  en 
séchant,  ils  se  recroquevillent  en  une  masse  cornée,  orangé  rougeâtre,  qui  passe 
facilement  inaperçue.  Il  s'agit  probablement  de  l'un  des  champignons  qui  ont 
été  appelés  «beurre  de  sorcière».  Il  n'est  pas  réputé  comestible. 


GASTEROMYCETES 

Le  groupe  des  gastéromycètes  comprend  les  champignons  communément 
appelés  vesses-de-loup  et  les  formes  apparentées.  Il  a  ceci  de  particulier  que  les 
spores,  tout  en  étant  produites  sur  des  basides,  n'en  sont  pas  éjectées  de  force 
comme  chez  les  agarics,  les  bolets  et  les  autres  basidiomycètes.  À  la  rupture  de 
la  baside,  elles  demeurent  à  l'intérieur  de  la  fructification  sous  la  forme  d'une 
masse  poudreuse  et  sont  ensuite  disséminées  à  travers  un  pore  ou  à 
l'effondrement  des  couches  externes  du  réceptacle. 

Nous  étudierons  ici  des  représentants  de  trois  familles  principales  de 
gastéromycètes.  Chez  les  lycoperdacées,  qui  comprennent  les  vesses-de-loup 
proprement  dites,  les  spores  sont  produites  et  disséminées  comme  on  vient  de 
le  décrire.  Chez  les  phallacées  ou  satyres,  elles  naissent  dans  une  gelée  vis- 
queuse qui,  après  la  rupture  de  la  volve,  est  portée  au  sommet  d'un  organe 
semblable  à  une  tige.  Les  champignons  de  ce  groupe  dégagent  habituellement 
une  odeur  nauséabonde  dont  la  fonction,  croit-on,  est  d'attirer  les  insectes  qui 
aident  à  la  dissémination  des  spores.  Enfin,  chez  les  nidulariacées,  qui  ont 
l'aspect  d'un  nid  renfermant  des  œufs,  les  spores  sont  produites  à  l'intérieur  de 
péridioles  contenus  dans  un  réceptacle  en  forme  de  coupe;  les  gouttes  de  pluie 
dispersent  ces  organes,  et  les  spores  sont  libérées  lorsque  leurs  parois  se  décom- 
posent. 

L'efficacité  de  la  pluie  dans  la  dissémination  des  spores  des  vesses-de-loup 
véritables  peut  facilement  se  vérifier;  il  suffit  de  laisser  tomber  quelques 
gouttes  d'eau  depuis  une  certaine  hauteur  sur  un  spécimen  adulte  pour  voir 
comment  les  chocs  successifs  libèrent  des  bouffées  de  spores. 

Ce  groupe  très  vaste  et  extrêmement  varié  comporte  de  nombreuses  parti- 
cularités propres  à  susciter  l'intérêt  des  naturaUstes,  qu'il  s'agisse  des  propor- 
tions énormes  atteintes  par  certains  spécimens  de  Calvatia  gigantea,  de  l'odeur 
repoussante  des  satyres,  des  formes  fantastiques  des  étoiles  de  terre,  ou  encore 
des  méthodes  fascinantes  de  dissémination  des  spores  qu'on  y  observe. 

Les  vesses-de-loup  proprement  dites  sont  en  général  considérées  comme 
l'un  des  groupes  les  plus  sûrs  pour  la  table,  l'un  des  rares  où  il  soit  possible 
d'énoncer  une  règle  générale  en  matière  de  comestibilité.  Il  est  permis 
d'affirmer  en  effet  que  toute  vesse-de-loup  dont  l'intérieur  est  blanc  et  homo- 
gène peut  être  consommée.  Toutefois,  comme  on  l'a  souligné  pour  les  autres 
groupes,  il  est  sage  d'y  aller  prudemment  lorsqu'on  essaie  un  champignon 
pour  la  première  fois,  une  sensibilité  personnelle  à  une  espèce  donnée  étant 
toujours  possible.  Il  importe  de  bien  vérifier  que  la  fructification  est  homogène 

257 


C  HAMIMGNONS  COMtli I IBLLS  ET  VENENEUX  DU  CANADA 


de  part  en  part  pour  éliminer  toute  possibilité  de  confusion  avec  de  jeunes  spé- 
cimens de  l'espèce  mortelle  Amanita  virosa  qui,  avant  la  rupture  de  la  volve, 
pei!vent  ressembler  à  des  vesses-de-loup.  Une  coupe  transversale  dans  la  fructi- 
fication révèle  l'ébauche  du  jeune  champignon  s'il  s'agit  d'une  amanite 
(fig.  91).  On  distingue  de  la  même  manière  les  œufs  des  phallacées,  lesquels 
seraient  comestibles  selon  certains  auteurs,  mais  peu  recommandables  selon 
d'autres  sources.  Les  nidulariacées  sont  bien  sûr  trop  petites  et  coriaces  pour 
servir  d'aliments. 

Clé 

\a       Réceptacle  comprenant  une  tige  et  une  partie  apicale  différenciée  portant  les 

spores;  odeur  repoussante 2 

1/;       Réceptacle  qui  n'a  pas  ces  caractéristiques 4 

2a       Partie  apicale  formant  un  chapeau  distinct,  séparé  de  la  tige 3 

2b       Partie  apicale  en  continuité  avec  la  tige;  réceptacle  rosâtre,  à  odeur  faible 

Mutinus  caninus 

la       Plante  recouverte  d'un  voile  ajouré  descendant  au-dessous  du  chapeau 

Dictyophora  duplicata 

2b       Voile  membraneux,  peu  apparent,  descendant  à  peine  au-dessous  du  chapeau; 

chapeau  à  surface  granulaire  et  verdâtre Phallus  ravenelii 

4a       Réceptacle  en  forme  de  petite  coupe,  strié  à  l'intérieur,  renfermant  plusieurs  péri- 

dioles,  comme  un  nid  rempli  d'œufs Cyathus  striatus 

4b       Réceptacle  qui  n'a  pas  ces  caractéristiques 5 

5a       Enveloppe  externe  du  réceptacle  se  rompant  en  plusieurs  segments  ou  rayons  de 

manière  à  former  une  étoile Geastrum  triplex 

5b       Réceptacle  qui  n'a  pas  ces  caractéristiques 6 

6a  Réceptacle  de  très  grande  taille;  spores  disséminées  par  la  rupture  de  son  enve- 
loppe externe Calvatia  gigantea 

6b  Réceptacle  ne  dépassant  pas  8  cm  de  diamètre;  spores  s'échappant  d'un  pore 
apical 7 

la       Enveloppe  interne  papyracée;  réceptacle  se  détachant  facilement,  pouvant  être 

emporté  par  le  vent Bovista  pila 

Ib       Enveloppe  interne  non  papyracée;  réceptacle  fixe 8 

8ûr  Enveloppe  externe  composée  d'épines  coniques  qui  disparaissent  en  laissant  des 
cicatrices;  sur  le  sol Lycoperdon  perlatum 

Sb  Enveloppe  externe  plus  ou  moins  persistante,  rugueuse,  dépourvue  d'épines  coni- 
ques; en  touffes  sur  le  bois  en  décomposition Lycoperdon  pyriforme 


MUTINUS  CANINUS  (Pers.)  Fr.  Non  comestible 

Fig.  370,  p.  265 

ŒUF  blanc,  ovoïde,  environ  1-2  cm  sur  1-2  cm  relié  à  un  rhizomorphe. 
RÉCEPTACLE  5-10  cm  de  hauteur,  0,6-1  cm  d'épaisseur,  cylindrique,  régulier, 
plus  étroit  au  sommet  et  en  général  perforé,  rosâtre  à  blanchâtre,  brun  olivacé 
au  sommet,  dans  sa  partie  fertile,  et  pourvu  d'une  volve  à  la  base,  odeur  désa- 
gréable mais  relativement  faible,  spores  4-5  x  1,5-2  yim. 

258 


GASTEROMYCETES 


De  juillet  à  septembre:  seul  ou  en  groupes  sur  le  sol  ou  le  bois  en  décom- 
position dans  les  forêts  peu  denses,  parfois  dans  les  potagers. 

Cette  espèce  se  reconnaît  à  sa  petite  taille  et  à  ses  couleurs  rosâtres.  Son 
odeur  est  d'ordinaire  peu  prononcée. 

DICTYOPHORA  DUPLICATA  (Bosc)  E.  Fisch.  Non  comestible 

Fig.  400,  p.  302 

ŒUF  4-7  cm  de  diamètre,  subglobuleux  à  légèrement  aplati  ou  ové,  blan- 
châtre, parfois  ridé  à  la  base,  relié  à  un  épais  rhizomorphe  blanc,  réceptacle 
13-20  cm  de  hauteur,  2-3  cm  d'épaisseur  à  la  base,  s'effilant  un  peu  vers  le 
sommet,  à  odeur  fétide  et  très  désagréable,  pied  cylindrique,  spongieux  ou 
alvéolé,  creux,  blanc,  recouvert  à  la  base  de  vestiges  de  l'œuf  formant  une 
volve  blanchâtre  à  brunâtre,  chapeau  plus  ou  moins  conique,  inséré  au 
sommet  du  pied,  perforé,  réticulé,  de  couleur  noir  verdâtre.  voile  en  forme  de 
dentelle  ou  de  filet,  blanchâtre  à  rosâtre,  naissant  au  sommet  du  pied,  sous  le 
chapeau,  et  se  prolongeant  au-dessous  de  celui-ci.  spores  3,5-4  x  1,5-2,0  }^m. 

De  juillet  à  octobre:  seul  ou  en  groupes  dans  les  bois  ou  les  potagers, 
d'habitude  autour  des  arbres  morts  ou  des  souches. 

Cette  espèce  se  distingue  de  la  précédente  par  sa  grande  taille  et  son  voile 
de  dentelle. 

PHALLUS  RAVENELII  Berk.  et  Curt.  Non  comestible 

Fig.  371,  p.  265 

ŒUF  2-5  cm  de  diamètre,  plus  ou  moins  ové  à  subglobuleux,  variant  de 
blanchâtre  à  rosé,  ou  teinté  de  Hlas,  tenace,  ridé  à  la  base,  relié  à  un  rhizo- 
morphe de  couleur  lilas  rosâtre.  réceptacle  10-15  cm  de  hauteur,  et  2-4  cm 
d'épaisseur,  à  odeur  fétide  et  très  désagréable,  pied  blanchâtre  à  jaunâtre,  un 
peu  spongieux  ou  alvéolé,  creux,  régulier  ou  s'effilant  vers  le  sommet,  encerclé 
d'une  bande  blanche,  membraneuse  et  issue  du  voile,  avec  à  la  base  des  ves- 
tiges de  l'œuf  formant  une  volve,  chapeau  plus  ou  moins  conique,  granuleux, 
luisant,  de  couleur  verdâtre  à  gris  olive,  inséré  sur  un  disque  blanc  surélevé  et 
perforé  au  sommet  du  pied,  spores  3-3,5  x  1,5  f^m. 

De  juillet  à  octobre:  d'ordinaire  en  groupes  sur  la  sciure  de  bois  ou  sur  le 
bois  très  décomposé. 

L'œuf  peut  se  confondre  avec  une  vesse-de-loup,  mais  en  l'ouvrant,  on 
distingue  la  jeune  fructification  baignant  dans  une  substance  gélatineuse.  Une 
espèce  très  voisine,  le  P.  impudicus  Pers.,  possède  un  chapeau  très  réticulé. 

CYATHUS  STRIATUS  Pers.  Non  comestible 

Fig.  372,  p.  265 

RÉCEPTACLE  0,6-2  cm  de  hauteur,  0,6-1,2  cm  de  largeur  à  l'orifice,  s'effi- 
lant vers  la  base,  plus  ou  moins  en  forme  de  coupe,  relié  à  un  coussinet  de 

259 


CHAMPIGNONS  COMtSTIBLES  ET  VENENEUX  DU  CANADA 


mycélium  brun,  avec  rcxtcrieur  brun  cannelle  foncé  et  grossièrement  fibril- 
leux,  et  l'intérieur  strié  et  blafard  à  noirâtre  ou  teinté  de  violacé,  l'orifice  étant 
operculée  au  début  par  une  mince  membrane  fibrilleuse  qui  se  rompt  et  dis- 
paraît à  maturité,  péridiolhs  plus  ou  moins  aplatis  ou  en  forme  de  disque, 
presque  noirs,  reliés  à  la  coupe  par  un  cordonnet  élastique,  spores  hyalines,  à 
parois  épaisses,  14-20  x  8-12  ^m. 

De  juillet  à  octobre:  en  groupes  à  cespiteux  sur  les  vieux  morceaux  de  bois 
et  divers  débris  végétaux. 

Cette  espèce  se  distingue  par  les  striations  qui  marquent  la  surface  interne 
du  réceptacle.  Le  C.  stercoreus  (Schw.)  de  Toni  est  commun  également,  mais  il 
vient  sur  le  sol  et  il  est  lisse  à  l'intérieur,  tout  comme  le  C.  olla  Pers.,  qui  a 
toutefois  des  spores  plus  petites. 

Le  Crucibulum  levis  (DC.)  Kambly  et  Lee  appartient  aussi  à  ce  groupe.  Il 
possède  des  péridioles  blanchâtres,  et  les  parois  du  réceptacle  se  composent 
d'une  seule  couche,  contrairement  au  Cyathus  qui  en  compte  trois.  Il  pousse 
aussi  sur  le  vieux  bois. 

Il  a  été  établi  que  les  champignons  de  ce  groupe  comptent  sur  la  pluie  pour 
la  dissémination  de  leurs  spores.  L'impact  des  gouttelettes  frappant  l'intérieur 
de  la  coupe  est  suffisant  pour  éjecter  les  péridioles  à  une  distance  notable;  les 
spores  sont  ensuite  libérées  par  la  décomposition  graduelle  et  l'érosion  de  leurs 
parois. 

GEASTRUM  TRIPLEX  Jungh.  Comestible 

Fig.  374,  p.  292 

Étoile  de  terre 

RÉCEPTACLE  3-5  cm  de  diamètre  à  son  plus  large,  plus  ou  moins  en  forme 
de  bulbe,  pointu  au  sommet,  non  pédicellé,  de  couleur  brun  ou  brun  rougeâ- 
tre,  avec  l'enveloppe  externe  se  déchirant  au  sommet  et  se  divisant  en  4  ou  6 
lobes  ou  rayons  assez  uniformes  qui  s'étalent  pour  former  une  étoile  et  souvent 
se  divisent  en  deux  couches,  dont  l'intérieure  persiste  à  la  manière  d'une  colle- 
rette autour  du  fruit,  endopéridium  sessile,  mince  et  papyracé,  percé  d'un 
pore  conique  d'une  texture  différente  de  celle  du  reste  du  fruit,  lisse  mais  un 
peu  fimbrié,  en  général  situé  dans  une  légère  dépression,  spores  brunes,  globu- 
leuses, verruqueuses,  3,5-4,5  /um. 

De  juillet  à  novembre:  seul  ou  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois  clairs. 

Il  existe  plusieurs  espèces  de  géastres  (communément  appelés  «étoiles  de 
terre»),  mais  celle-ci  est  la  plus  grande  et  la  plus  commune.  On  la  dit  comes- 
tible à  l'état  jeune,  encore  qu'elle  semble  plutôt  dure  et  coriace. 

CALVATIA   GIGANTEA  Pers.  Comestible 

Fig.  404  et  405,  p.  303 

Vesse-deloup  géante 

réceptacle  plus  ou  moins  globuleux,  20-50  cm  ou  plus  de  diamètre,  relié 
au  substrat  par  un  court  rhizomorphe,  à  surface  lisse,  molle-coriace,  blanche  à 

260 


GASTEROMYCETES 


jaune  crémeux  ou  finalement  brunâtre,  à  chair  blanche  et  ferme  à  l'état  jeune, 
devenant  lentement  jaunâtre  ou  olivacée,  et  enfin  ochracé  rouille  et  poudreuse. 
SPORES  globuleuses,  finement  épineuses,  3,5-4,5  ^m. 

D'août  à  septembre:  seul  ou  en  groupes  dans  les  bois,  les  pâturages  ou  les 
champs. 

La  vesse-de-loup  géante  est  sans  doute  l'un  des  mieux  connus  et  des  plus 
appréciés  de  tous  les  champignons  comestibles.  Sa  grande  taille,  sa  blancheur 
et  son  enveloppe  extérieure  semblable  à  du  chamois  sont  caractéristiques.  Il 
convient  de  séparer  en  deux  les  spécimens  destinés  à  la  table  afin  de  vérifier 
s'ils  sont  blancs  et  homogènes  de  part  en  part  et  exempts  de  vers. 

Certains  croient  à  tort  que  ces  grosses  vesses-de-loup  apparaissent  de 
façon  très  soudaine,  mais  en  réalité  elles  poussent  lentement  et  mettent  jusqu'à 
deux  semaines  à  atteindre  leur  maturité.  Selon  des  observations  publiées  par 
Peck  (1912),  leur  période  de  croissance  s'échelonne  sur  12  ou  14  jours  et  leur 
circonférence  s'accroît  chaque  jour  d'environ  8  à  10  cm. 

On  lit  presque  tous  les  ans  de  nouveaux  rapports  sur  la  découverte  de  gros 
spécimens  pouvant  prétendre  au  titre  de  plus  grosse  vesse-de-loup  jamais 
récoltée.  La  plupart  d'entre  eux,  toutefois,  demeurent  bien  en  deçà  de  tout 
record  véritable.  Gûssow  et  Odell  (1927)  ont  fait  état  d'un  spécimen  mesurant 
1,55  m  de  circonférence  et  pesant  9  kg,  ce  qui  reste  encore  assez  modeste  en 
comparaison  avec  un  autre  de  1,62  m  de  longueur,  1,37  m  de  largeur  et  24  cm 
de  hauteur  qui,  selon  un  rapport  cité  par  Ramsbottom  (1953),  aurait  été  décou- 
vert dans  l'État  de  New  York  en  1877.  L'heureux  récolteur  l'aurait  d'abord 
pris  de  loin  pour  un  mouton.  La  plus  grosse  vesse-de-loup  découverte  par 
l'auteur  mesurait  1,22  m  de  circonférence  et  pesait  5,5  kg. 

Buller  a  calculé  qu'un  réceptacle  de  40  x  30  x  25  cm  produisait  7  trillions 
de  spores.  Ramsbottom  a  estimé  que  si  chacune  de  ces  spores  produisait  une 
vesse-de-loup  de  même  taille  dont  les  spores  à  leur  tour  connaîtraient  le  même 
succès,  la  masse  ainsi  obtenue  serait  de  800  fois  supérieure  à  celle  de  la  terre. 
C'est  là  un  exemple  frappant  du  pouvoir  de  reproduction  de  certains  orga- 
nismes vivants.  On  peut  donc  en  conclure  que  dans  les  conditions  naturelles, 
les  chances  de  survie  d'une  spore  de  vesse-de-loup  sont  extrêmement  minces. 

Deux  autres  espèces  de  Calvatia  sont  assez  communes,  mais  ont  des  pro- 
portions plus  modestes.  Il  s'agit  du  C.  cyathiformis  (Bosc)  Morgan  et  du  C. 
craniiformis  (Schw.)  Fr.  qui  tous  deux  se  caractérisent  par  une  base  robuste  et 
assez  épaisse,  parfois  piriforme  ou  turbinée,  et  qui  peuvent  parfois  persister 
même  après  la  dissémination  complète  de  leurs  spores.  Ils  se  distinguent  l'un 
de  l'autre  par  la  couleur  de  leurs  spores,  qui  est  violacée  dans  le  premier  cas,  et 
brun  olivacé  à  brun  foncé  dans  le  second.  Toutes  ces  espèces  sont  comestibles  à 
l'état  jeune. 

BOVISTA  PILA  Berk.  et  Curt.  Comestible 

Fig.  401,  402  et  403,  p.  302 

RÉCEPTACLE  4-6  cm  de  diamètre,  globuleux  ou  presque,  relié  au  substrat 
par  un  petit  rhizomorphe  fragile,  blanc  au  début  et  recouvert  d'une  enveloppe 


261 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


externe  mince,  furfuracée,  qui  disparaît  facilement,  exposant  la  couche  sous- 
jacente  qui  est  lisse  et  un  peu  papyracée,  de  couleur  gris-brun  à  bronze,  avec 
souvent  un  éclat  métallique,  à  chair  blanche  au  début,  puis  devenant  brun 
violacé  et  poudreuse,  spores  brun  foncé,  globuleuses,  lisses,  parfois  un  peu 
pédicellées,  3,5-4,5  ^m. 

D'août  à  octobre:  seul  ou  en  groupes  dans  les  bois  ou  les  pâturages. 

Il  n'est  pas  rare  que  les  réceptacles  se  détachent  de  leur  substrat.  Ils  persis- 
tent souvent  tout  l'hiver  et  on  les  retrouve  le  printemps  suivant  encore  pleins  de 
spores. 

Le  B.  plumbea  Pers.,  dont  la  taille  est  plus  modeste,  est  relié  au  sol  par 
jne  masse  de  fibres  plutôt  que  par  un  rhizomorphe.  Son  enveloppe  interne  tire 
plutôt  sur  le  gris-bleu.  En  outre,  ses  spores  sont  plus  grosses,  plus  ovoïdes  et 
pourvues  de  très  longs  pédicelles. 

LYCOPERDON  PERLATUM  Pers.  Comestible 

Fig.  375,  p.  292;  fig.  406  et  407,  p.  303 

RÉCEPTACLE  3-6  cm  de  hauteur,  1-5  cm  d'épaisseur  à  l'endroit  le  plus 
large,  typiquement  turbiné  à  piriforme,  ou  irrégulier  lorsqu'il  est  comprimé 
par  ses  voisins,  avec  une  base  en  forme  de  tige,  effilée  ou  presque  cylindrique, 
à  surface  parfois  ridée  ou  plissée  vers  le  bas,  blanche  au  début,  devenant  cha- 
mois ou  brunâtre,  ornée  de  nombreuses  épines  blanchâtres  de  longueur  varia- 
ble, coniques,  qui  disparaissent  à  la  maturité  en  laissant  un  réseau  de  cica- 
trices, à  chair  entièrement  blanche  à  l'état  jeune,  avec  la  partie  supérieure  de  la 
fructification  fertile  et  devenant  avec  le  temps  jaunâtre  à  brun  ohve  et  pou- 
dreuse, avec  partie  inférieure  stérile  et  renfermant  dans  le  tissu  de  petites 
alvéoles,  spores  brun  olive,  globuleuses,  finement  épineuses,  3,5-4,5  /^m  de 
diamètre. 

De  juin  à  novembre:  seul,  en  groupes  ou  cespiteux  sur  les  sols  riches  ou 
parfois  sur  le  bois  décomposé. 

C'est  l'une  de  nos  vesses-de-loup  les  plus  communes.  Elle  se  reconnaît  à  sa 
forme  et  à  ses  épines  coniques  qui  laissent  un  réseau  de  cicatrices  à  maturité. 
Elle  a  longtemps  été  connue  sous  le  nom  de  Lycoperdon  gemmatum  Batsch, 
mais  le  L.  perlatum  est  le  nom  maintenant  adopté. 


LYCOPERDON  PYRIFORME  Pers.  Comestible 

Fig.  408,  p.  304 

RÉCEPTACLE  2-5  cm  de  hauteur,  2-4  cm  à  l'endroit  le  plus  large,  typique- 
ment en  forme  de  poire  à  légèrement  globuleux,  effilé  à  la  base  où  il  est  relié  à 
les  rhizomorphes  blancs,  de  couleur  brunâtre  pâle  à  brun  fauve  ou  brun 
ouille,  parfois  jaunâtre,  à  surface  furfuracée,  écailleuse  ou  hérissée  de  courtes 
épines,  parfois  aréolée,  avec  l'enveloppe  extérieure  disparaissant  parfois  pour 
aisser  voir  l'endopéridium  lisse,  à  chair  blanche  au  début,  puis  oHvacé  à  brun 

262 


ASCOMYCETES 


olive  et  poudreuse  à  la  maturation  des  spores,  avec  la  partie  inférieure  stérile  et 
renfermant  dans  le  tissu  de  petites  alvéoles,  spores  brun  olive,  globuleuses, 
lisses,  3-4  ^m. 

De  juin  à  novembre:  d'habitude  cespiteux  à  en  groupes  sur  les  vieilles 
billes,  les  souches  et  la  sciure  de  bois. 

Cette  vesse-de-loup  est  très  commune  et  très  répandue,  si  bien  que  son 
abondance  compense  la  plupart  du  temps  pour  sa  petite  taille.  On  retrouve 
parfois  au  printemps  de  vieux  réceptacles  qui  ont  persisté  tout  l'hiver.  Il  va  de 
soi  que  seuls  les  jeunes  spécimens  dont  la  chair  est  encore  blanche  sont  comes- 
tibles. L'espèce  se  reconnaît  à  sa  forme,  à  sa  couleur  et  à  son  habitat. 

ASCOMYCETES 

Le  vaste  groupe  des  ascomycètes  s'écarte  essentiellement  des  basidiomy- 
cètes  par  le  mode  de  production  de  ses  spores.  Chez  ces  derniers,  elles  se 
forment  à  l'extérieur  de  la  cellule  mère,  ou  baside,  soit  en  général  sur  de  petits 
pédicelles  au  sommet  de  celle-ci,  tandis  que  chez  les  ascomycètes  elles  se  déve- 
loppent à  l'intérieur  de  l'asque  et  n'en  sont  libérées  qu'à  maturité. 

La  grande  majorité  des  ascomycètes  sont  minuscules  et  ne  peuvent  être 
déterminés  qu'à  l'aide  du  microscope;  cependant,  certains  représentants  du 
groupe  sont  assez  gros  pour  attirer  l'attention  du  mycologue  amateur,  et  quel- 
ques-uns d'entre  eux  figurent  parmi  nos  meilleurs  comestibles.  Bien  que  la 
différence  entre  un  asque  et  une  baside  ne  puisse  se  percevoir  qu'au  micro- 
scope, il  n'est  pas  difficile  en  pratique  de  reconnaître  un  ascomycète  sur  le 
terrain. 

Toutes  les  espèces  décrites  ici,  sauf  une,  appartiennent  au  groupe  des  dis- 
comycètes,  dont  les  asques  naissent  sur  une  assise  fertile  (hyménium)  exposée  à 
l'air  plutôt  que  dans  un  réceptacle  fermé.  Nous  nous  en  sommes  tenus  à  un 
nombre  relativement  restreint  d'espèces  et  quiconque  s'intéresse  à  ce  groupe 
devrait  consulter  des  ouvrages  spécialisés.  Le  seul  pyrénomycète  décrit  ici,  soit 
VHypomyces  lactifluorum  (Schw.)  Tul.,  n'est  pas  inclus  dans  la  clé. 

Clé 

\a       Réceptacle  pourvu  d'un  pied  distinct  et  d'un  chapeau  différencié 2 

1^       Réceptacle  plus  ou  moins  en  forme  de  coupe,  sans  chapeau  différencié,  mais  par- 
fois stipité 8 

la       Chapeau  alvéolé 3 

Ib       Chapeau  convoluté,  ridé  ou  lisse,  non  alvéolé 5 

3>a       Base  du  chapeau  reliée  au  pied 4 

3Z?       Base  du  chapeau  libre Verpa  bohemica 

4a       Chapeau  subglobuleux  à  ovoïde;  alvéoles  irrégulières  avec  des  côtes  de  même  cou- 
leur ou  plus  pâles Morchella  esculenta 

FiG.  352  à  361:  352,  Polyporus  betulinus;  353,  P.  ovinus;  354,  P.  resinosus;  355,  P.  5w/- ► 
phureus;   356,   P.   squamosus;   357,   P.  squamosus;   358,  Hydnum  coralloides;   359,  H. 
repandum;  360,  H.  septentrionale',  361,  Clavaria  botrytis. 

263 


264 


■  h^-' 


C3 


ta 
.o 
o 
a, 

ri 

6 


FiG.  363  à  372:  363,  Clavaria  fusiformis;  364,  C.  pistillaris;  365,  Craterellus  cornucopioides;  ^ 
366,  Pseudohydnum  gelatinosum;  367,  Phlogiotis  helvelloides;  368,  Auhcularia  auricula; 
369,  Dacrymyces  palmatus;  370,  Mutinus  caninus;  371,  Phallus  ravenelii;  372,  Cyathus 
striatus. 


265 


266 


C) 

r- 

d 


267 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


4/;       Chapeau  conique;  alvéoles  disposées  plus  ou  moins  longitudinalemeni,  avec  les 
côtes  plus  foncées Morchella  angusiiceps 

Su       Chapeau  irrégulier,  brun  rougeâtre,  à  surface  convolutée,  venant  sur  le  sol  au 

printemps Gyromitra  esculenta 

51)       Chapeau  un  peu  ridé  ou  lisse,  en  général  plus  ou  moins  en  forme  de  selle 6 

6a       Pied  profondément  cannelé He/vella  crispa 

6h       Pied  lisse  ou  un  peu  sillonné  à  la  base 7 

la       Chapeau  gris  fuligineux  à  jaunâtre  fuligineux  ou  presque  noir  .  .  Helvella  elastica 
Ib       Chapeau  tan  à  brun  rougeâtre Gyromitra  infula 

8ff       Coupes  cramoisi  vif,  blanchâtres  et  poilues  à  l'extérieur;  venant  sur  des  morceaux 

de  bois  au  printemps Sarcoscypha  coccinea 

Sb       Coupes  de  couleur  différente 9 

9a       Coupes  noires,  stipitées,  tenaces Urnula  craterium 

9b       Coupes  brunâtres,  sessiles  à  substipitées,  molles,  charnues,  s'étalant  beaucoup; 
croissant  sur  le  bois Peziza  repanda 

MORCHELLA   ESCULENTA  Fr.  Comestible 

Fig.  376,  p.  292;  fig.  427,  p.  315 

Morille  ronde 

CHAPEAU  5-13  cm  de  longueur  et  2-4  cm  d'épaisseur  au  point  le  plus  large, 
parfois  beaucoup  plus  volumineux,  en  général  plus  ou  moins  ovoïde  à  légère- 
ment conique  ou  encore  subglobuleux,  creusé  d'alvéoles  rondes  à  irrégulières 
ou  un  peu  allongées  qui  sont  disposées  sans  ordre  ou  souvent  plus  ou  moins  en 
rangées,  brun-gris  à  brun  jaunâtre,  avec  des  côtes  de  même  couleur  ou  plus 
pâle,  s'amincissant  et  devenant  un  peu  lacéré  avec  l'âge,  pied  2-10  cm  de  lon- 
gueur, 1-2  cm  d'épaisseur,  blanc  à  crème  ou  jaunâtre,  d'abord  cylindrique, 
puis  plus  ou  moins  comprimé  et  sillonné,  parfois  nettement  renflé  à  la  base, 
glabre  ou  un  peu  floconneux,  furfuracé,  creux,  asques  cylindriques,  octospo- 
riques,  225-325  x  (15)  18-22  (27)  /um.  ascospores  un  peu  jaunâtres  en  masse, 
ellipsoïdes,  lisses,  unicellulaires,  (12)  16-22  (26)  x  (7,5)  11-13  (14)  fim. 

En  mai  et  au  début  de  juin:  seul  ou  en  groupes  dans  les  clairières,  les  ver- 
gers ou  les  endroits  herbeux. 

La  morille  ronde  occupe  une  place  de  choix  parmi  nos  meilleurs  champi- 
gnons comestibles.  Son  chapeau  alvéolé,  semblable  à  une  éponge,  est  très 
caractéristique  et  rend  improbable  toute  confusion.  Il  faut  toutefois  apprendre 
à  reconnaître  le  Gyromitra  esculenta,  ou  fausse  morille,  qui  fructifie  à  la  même 
époque  et  possède  un  chapeau  ridé  et  convoluté  plutôt  qu'alvéolé. 

MORCHELLA  ANGUSTICEPS  Peck  Comestible 

Fig.  377,  p.  292;  fig.  428,  p.  315 

Morille  aiguë 

CHAPEAU  2-6  cm  de  longueur,  1-3  cm  de  largeur  à  la  base,  plus  ou  moins 
allongé  à  étroitement  conique,  creusé  d'alvéoles  un  peu  allongées,  plus  ou 

268 


ASCOMYCETES 


moins  disposées  en  rangs  verticaux,  de  couleur  jaunâtre  à  brun  jaunâtre,  avec 
des  côtes  brun  fuligineux  à  noires,  pied  2-6  cm  de  longueur,  1-2  cm  d'épais- 
seur, blanc  à  jaunâtre,  cylindrique  ou  renflé  à  la  base,  souvent  sillonné  vers  le 
bas,  floconneux-furfuracé,  creux,  asques  cylindriques,  octosporiques, 
200-300  X  16-22  (26)  /um.  ascospores  jaunâtres  en  tas,  ellipsoïdes,  lisses,  uni- 
cellulaires,  18-25  (29)  X  11-15  nm. 

En  mai  et  début  de  juin:  seul  ou  en  groupes  dans  les  bois  clairs  ou  à  la 
lisière  des  bois. 

Cette  morille  est  aussi  bonne  que  la  précédente,  dont  elle  se  distingue  par 
son  chapeau  conique,  son  pied  furfuracé  et  ses  alvéoles  allongées  à  côtes 
foncées.  Le  M.  conica  Fr.  désigne  probablement  la  même  espèce.  Il  est  aussi 
comestible  que  la  morille  ronde. 


VERPA   BOHEMICA  (Krombh.)  Schrôt.  Comestible 

Fig.  378,  p.  292 

CHAPEAU  environ  1-4  cm  de  longueur  et  1-3  cm  de  diamètre,  un  peu  en 
forme  de  cloche,  posé  au  sommet  du  pied  et  pendant  autour  de  lui,  avec  la 
marge  hbre,  brun  jaunâtre  à  brun  rougeâtre,  à  surface  en  général  nettement 
pUssée  et  réticulée,  pied  2-13  cm  de  longueur,  1-3  cm  d'épaisseur,  blanchâtre  à 
jaunâtre,  glabre  ou  un  peu  floconneux,  surtout  vers  la  base,  farci  au  début, 
puis  creux,  cylindrique  ou  légèrement  comprimé,  asques  cyUndriques,  bispori- 
ques,  200-325  x  18-24  (27)  ^xm.  ascospores  jaunâtres  en  tas,  eUipsoïdes,  uni- 
cellulaires,  lisses,  (45)  50-75  (84)  x  15-22  nm. 

En  mai:  seul  ou  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois  clairs. 

Ce  champignon  pourrait  passer  pour  une  morille;  il  a  même  été  appelé 
Morchella  bispora  Sor.,  mais  il  en  diffère  par  son  chapeau  à  marge  libre  fixé 
au  sommet  du  pied.  Celui  de  Morchella  semilibera  (DC.)  Fr.  est  inséré  à  mi- 
chemin  sur  le  pied  et  a  une  marge  libre;  il  est  toutefois  de  plus  petite  taille.  La 
présence  de  très  grosses  spores  et  d'asques  bisporiques  constitue  un  autre  trait 
distinctif. 

Une  autre  espèce  du  Verpa,  soit  le  V.  conica  (Mull.)  Swartz,  fructifie  à  la 
même  période  de  l'année  et  à  peu  près  dans  le  même  habitat.  Elle  est  de  plus 
petite  taille  et  possède  un  chapeau  teinté  d'oUve  et  des  asques  octosporiques 
renfermant  des  spores  beaucoup  plus  petites. 


GYROMITRA  ESCULENTA  Fr.  Potentiellement  vénéneux 

Fig.  379,  p.  292;  fig.  429,  p.  316 

Fausse  morille 

CHAPEAU  2-7  cm  de  largeur,  de  forme  variable  et  irrégulière,  en  général 
plus  ou  moins  lobé  et  irrégulièrement  ridé,  plissé  ou  convoluté,  mais  non 
alvéolé,  de  couleur  brun  rougeâtre  à  brun  foncé,  pied  2-5  cm  de  longueur, 

269 


C  HAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


1-2  cm  d'épaisseur,  blanchâtre,  fragile,  d'ordinaire  un  peu  comprimé  et 
sillonné,  creux,  glabre  ou  un  peu  floconneux,  asques  cylindriques,  octospori- 
ques,  225-325  x  15-18  ^m.  ascospores  ellipsoïdes,  unicellulaires,  lisses,  (17) 
20-28  X  11-16  (17)  ^m. 

En  mai  et  juin:  sur  le  sol  dans  les  bois,  en  association  avec  les  conifères. 

Ce  champignon  a  suscité  beaucoup  de  controverses  touchant  aussi  bien 
son  identité  que  sa  comestibilité.  Seaver  (1928,  1942)  a  soutenu  que  le  G.  escu- 
tenta  et  le  G.  infula  étaient  deux  formes  de  la  même  espèce,  mais  cela  a  été  con- 
testé par  Kanouse  (1948)  sur  la  base  d'arguments  que  mes  observations  person- 
nelles tendent  à  corroborer.  Ils  sont  donc  traités  ici  comme  des  espèces  dis- 
tinctes. Le  G.  esculenta  vient  sur  le  sol  au  printemps,  en  association  avec  les 
conifères,  tandis  que  le  G.  infula  fructifie  à  l'automne  sur  le  bois  en  décompo- 
sition, probablement  toujours  sur  des  feuillus.  En  outre,  le  second  est  de  plus 
petite  taille  et  possède  des  spores  plus  petites;  son  chapeau  est  moins  ridé  et 
convoluté,  et  a  une  forme  plus  régulière  rappelant  une  selle. 

Il  ne  fait  aucun  doute  que  beaucoup  de  gens  consomment  le  Gyromitra 
esculenta  sans  inconvénient.  Je  l'ai  vu  en  vente  dans  les  épiceries  en  Finlande; 
j'ai  eu  l'occasion  d'y  goûter  moi-même  chez  des  amis  et  d'apprécier  sa  saveur. 
Toutefois,  périodiquement,  il  est  responsable  d'intoxications  qui  entraînent 
parfois  la  mort.  On  ne  sait  pas  encore  de  façon  certaine  si  ce  phénomène  tient  à 
une  sensibilité  particulière  des  personnes  incommodées,  à  l'existence  de  cer- 
taines races  vénéneuses  du  champignon  ou  à  l'apparition  du  principe  toxique 
dans  certaines  conditions  seulement.  Dearness  (1911)  a  fait  état  d'un  cas  peut- 
être  révélateur:  une  famille  avait  mangé  une  partie  d'une  récolte  de  Gyromitra 
à  un  repas  sans  en  être  incommodée;  or  le  second  repas  pris  le  lendemain  avait 
provoqué  un  grave  empoisonnement  et  causé  le  décès  de  l'un  de  ses  membres. 
On  peut  donc  penser  que  le  poison  a  été  produit  par  le  vieillissement  ou  la 
décomposition  partielle  du  champignon.  Quoi  qu'il  en  soit,  on  ne  saurait 
recommander  pour  la  table  un  champignon  comportant  de  tels  risques. 

Le  G.  gigas  (Krombh.)  Cke.  vient  aussi  au  printemps;  on  le  trouve  sur  le 
sol  ou  sur  le  bois  en  décomposition  (on  en  a  récolté  un  spécimen  sur  une  souche 
de  bouleau).  Il  est  d'un  jaune  plus  vif  que  le  G.  esculenta  et  tend  à  pousser  en 
touffes,  avec  les  pieds  irrégulièrement  soudés  à  la  base.  Ses  spores,  pourvues 
d'un  apicule  à  chaque  bout,  se  reconnaissent  facilement  au  microscope. 


GYROMITRA  INFULA  (Schaeff.  ex  Fr.)  Quel.  Dangereux 

Fig.  380,  p.  292;  fig.  430,  p.  317 

CHAPEAU  2-7  cm  de  largeur,  en  général  plus  ou  moins  en  forme  de  selle, 
mais  parfois  irrégulier,  à  surface  lisse  ou  un  peu  ridée  et  convolutée,  affichant 
d'habitude  une  nuance  de  tan  ou  de  cannelle  brunâtre,  à  marge  partiellement 
libre,  pied  1-6  cm  de  longueur,  0,6-1,5  cm  d'épaisseur,  blanchâtre  ou  teinté  de 
la  couleur  du  chapeau,  finement  floconneux,  cylindrique  à  comprimé  ou 
irrégulièrement  sillonné,  creux,  asques  cylindriques,  octosporiques,  225-300  x 

270 


ASCOMYCETES 


10-14  )L/ m.  ASCOSPORES  ellipsoïdes,  unicellulaires,  lisses,  16-18  (21)  x  7-9  i^m. 

En  septembre  et  octobre:  seul  ou  en  groupes  sur  le  bois  en  décomposition 
ou  en  étroite  association  avec  lui. 

Nous  avons  déjà  fait  allusion  à  ce  champignon  en  traitant  du  Gyromitra 
esculenta.  Sa  comestibilité  demeure  incertaine,  mais  il  est  réputé  dangereux  et 
nous  ne  le  recommandons  pas. 


HELVELLA  CRISPA  (Scop.)  Fr.  Comestible 

Fig.  409,  p.  305 

CHAPEAU  environ  1-5  cm  de  largeur,  en  forme  de  selle  ou  irrégulièrement 
lobé,  réfléchi,  blanchâtre  ou  crème  à  chamois  ou  jaunâtre,  lisse  et  un  peu  con- 
voluté,  à  marge  libre,  pied  2-6  cm  de  longueur,  0,6-2  cm  d'épaisseur,  blanc  ou 
de  la  couleur  du  chapeau,  très  irréguher  et  profondément  sillonné  longitu- 
dinalement.  asques  cyhndriques,  octosporiques,  225-300  x  14-18  f^m. 
ASCOSPORES  unicellulaires,  eUipsoïdes,  lisses,  (16)  18-20  (22,5)  x  10-13  /um. 

D'août  à  octobre:  d'ordinaire  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois  humides. 

Des  couleurs  pâles  et  un  pied  profondément  sillonné  sont  les  principaux 
traits  distinctifs  de  ce  champignon.  Le  H.  lacunosa  Afz.  ex  Fr.  lui  ressemble 
par  sa  forme  et  son  port,  mais  possède  un  chapeau  gris  fuligineux  ou  presque 
noir.  Son  pied  est  aussi  profondément  sillonné  et  en  général  plus  pâle  que  le 
chapeau,  mais  il  devient  gris  fuligineux. 


HELVELLA  ELASTICA  Bull,  ex  Fr. 
Fig.  410,  p.  305 

CHAPEAU  2-3  cm  de  diamètre,  d'habitude  plus  ou  moins  en  forme  de  selle 
ou  irrégulièrement  divisé  en  deux  ou  trois  lobes,  à  marge  libre,  gris  fuligineux  à 
brun  jaunâtre  ou  presque  noir,  lisse  ou  un  peu  convoluté.  pied  3-10  cm  de  lon- 
gueur, 0,3-1  cm  d'épaisseur,  assez  élancé,  réguHer,  non  sillonné,  blanchâtre  à 
jaunâtre,  cylindrique  ou  un  peu  comprimé,  s'effilant  un  peu  vers  le  sommet, 
creux.  ASQUES  cyhndriques,  octosporiques,  200-270  x  15-18  i^m.  ascospores 
eUipsoïdes,  hsses,  unicellulaires,  18-20  x  10-12  ^m. 

De  juin  à  octobre:  seul  ou  en  groupes  sur  le  sol  dans  les  bois. 

Cette  espèce  se  reconnaît  à  ses  couleurs  foncées  et  à  son  pied  lisse. 


PEZIZA  REPANDA  Pers.  ex  Fr. 

Fig.  381,  p.  292 

APOTHÉciE  environ  5-10  cm  de  diamètre,  d'abord  en  forme  de  soucoupe, 
puis  s'étalant  et  devenant  presque  plane,  parfois  convexe,  brun  pâle  à  l'inté- 
rieur, blanchâtre  à  l'extérieur,  lisse,  à  marge  régulière  ou  un  peu  ondulée,  de 

271 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


consistance  charnue,  plutôt  cassante,  sessile  ou  un  peu  stipitée.  asques  cylin- 
driques, octosporiques,  175-250  x  12-15  lum.  ascospores  ellipsoïdes,  unicellu- 
laires,  lisses,  14-16  (18)  x  8,5-10,5  ^m. 

De  mai  à  octobre:  sur  les  billes  décomposées  ou  parfois  sur  le  sol  dans  les 
bois. 

Il  existe  de  nombreuses  espèces  de  pezizes,  mais  celle-ci  est  la  plus  grosse 
et  la  plus  commune.  La  détermination  des  champignons  de  ce  groupe  nécessite 
la  plupart  du  temps  un  examen  microscopique. 

SARCOSCYPHA   COCCINEA  (Jacq.)  Pers.  Non  comestible 

Fig.  382,  p.  292 

APOTHÉciE  2-4  cm  de  diamètre,  profondément  cupulée,  de  couleur  cra- 
moisi vif  à  l'intérieur,  blanchâtre  à  l'extérieur  où  elle  est  recouverte  de  longs 
poils  fins  et  très  denses,  à  marge  d'ordinaire  incurvée  et  plus  ou  moins  frangée 
ou  déchiquetée,  de  consistance  tenace  et  assez  coriace,  pourvue  d'un  pied  de 
longueur  variable  mesurant  0,3  cm  ou  un  peu  plus  d'épaisseur,  asques  cylin- 
driques, octosporiques,  350-450  x  14-18  f^m.  ascospores  ellipsoïdes,  unicellu- 
laires,  lisses,  28-35  x  12-15  ^m. 

D'avril  à  juin:  sur  des  brindilles  et  des  branches  enfouies  ou  partiellement 
enfouies. 

C'est  l'un  des  premiers  champignons  à  fructifier  au  printemps.  Il  est  trop 
coriace  pour  servir  d'aliment,  mais  son  disque  de  couleur  cramoisi  vif  est  très 
frappant. 

URNULA   CRATERIUM  (Schw.)  Fr.  Non  comestible 

Fig.  383,  p.  292 

APOTHÉCIE  2-4  cm  de  diamètre,  d'abord  fermée,  puis  plus  ou  moins  en 
forme  de  gobelet,  entièrement  noire  ou  noir  brunâtre,  recouverte  à  l'extérieur 
d'un  épais  tomentum  qui  se  rompt  parfois  en  écailles,  à  marge  échancrée  et 
dilacérée,  irrégulière,  de  consistance  tenace  et  coriace,  stipitée.  asques  cylin- 
driques, octosporiques,  très  longs,  400-600  x  16-18  ^m.  ascospores 
ellipsoïdes,  unicellulaires,  lisses,  25-40  x  11-14  ^m. 

En  avril  et  mai:  sur  le  bois  enfoui  ou  partiellement  enfoui,  probablement 
toujours  sur  les  feuillus. 

Cette  espèce  est  trop  coriace  pour  intéresser  le  mycophage,  mais  ses  récep- 
tacles noirs  ne  peuvent  manquer  d'attirer  l'attention. 


HYPOMYCES  L  ACTI F  LUO  RU  M  (Schv^.)  Tul. 

Fig.  350,  p.  245 

Cette  espèce  parasite  d'autres  champignons  et  produit  un  stroma  qui  peut 
entièrement  recouvrir  leur  pied  et  leurs  lamelles,  au  point  de  rendre  celles-ci  à 

272 


CLE  TECHNIQUE  DES  GENRES  D  AGARIC ACEES 


peine  discernables.  Ses  couleurs  vont  du  cramoisi  au  rouge-orangé  vif  ou  enfin 
au  rouge  violacé.  Les  périthèces  sont  dispersés  en  couche  épaisse  et  immergés 
dans  le  stroma,  si  bien  qu'ils  apparaissent  sous  la  forme  de  points.  Les  asques 
sont  très  longs  et  étroits,  cylindriques,  et  les  ascospores  fusif ormes,  un  peu 
courbées,  rugueuses  et  pourvues  d'un  apicule  à  chaque  extrémité  (35-40  x 
7-8  nm). 

En  août  et  septembre:  sur  les  espèces  du  genre  Lactarius. 

Ce  représentant  des  pyrénomycètes  est  décrit  ici  parce  que  les  champi- 
gnons qu'il  parasite  et  déforme  sont  assez  communs  et  ne  peuvent  manquer 
d'attirer  l'attention  des  récolteurs  à  cause  de  leurs  couleurs  brillantes. 

On  dit  que  les  champignons  ainsi  parasités  demeurent  comestibles;  mais, 
comme  il  n'est  d'habitude  pas  possible  de  les  déterminer  et,  partant,  de  savoir 
s'ils  étaient  à  l'origine  toxiques  ou  non,  il  vaut  mieux  s'abstenir  de  les  con- 
sommer. 


CLÉ  TECHNIQUE  DES  GENRES  D'AGARICACEES 

Le  mycologue  amateur  qui  s'intéresse  simplement  aux  champignons  pour 
leur  valeur  alimentaire  pourra  passer  outre  à  cette  clé  plus  technique  que  nous 
avons  cru  bon  présenter  à  l'intention  de  ceux  qui  désirent  en  savoir  davantage 
sur  la  classification  des  agaricacées.  Nous  nous  sommes  inspirés  dans  une  large 
mesure  d'un  manuscrit  inédit  de  A. H.  Smith,  Ph.D.,  de  l'université  du 
Michigan,  ainsi  que  des  clés  de  Singer  (1951).  Ces  auteurs  font  des  agaricales 
un  ordre  comprenant  des  familles  et  des  genres.  Toutefois,  l'unanimité  n'est 
pas  faite  encore  sur  les  critères  à  utiliser  pour  l'établissement  des  familles  à 
l'intérieur  de  cet  ordre,  si  bien  que  cette  catégorie  n'a  pas  été  retenue  ici. 

Cette  clé  vise  à  mieux  mettre  en  évidence  les  fondements  scientifiques  de  la 
séparation  des  genres  et,  par  conséquent,  fait  plus  souvent  appel  aux  caractères 
microscopiques  que  la  clé  précédente  (p.  263).  Elle  reconnaît  un  grand  nombre 
de  genres  que  nous  avons  utiUsés  ailleurs  dans  le  présent  ouvrage.  D'autre 
part,  les  Cantharellus  et  les  formes  voisines  ne  sont  pas  considérés  comme  de 
véritables  agaricacées  et  ne  sont  pas  inclus  ici.  Nous  avons  cru  utile  d'indiquer 
l'espèce  type  de  chaque  genre  et,  dans  le  cas  des  genres  relativement  nouveaux, 
d'ajouter  entre  parenthèses  l'ancien  genre  dans  lequel  l'espèce  type  était 
placée.  Cela  ne  signifie  pas  toutefois  que  les  espèces  comprises  dans  le  nouveau 
genre  proviennent  toutes  de  cet  ancien  genre.  Par  exemple,  le  type  du  Leuco- 
paxillus  est  le  L.  tricolor,  qui  appartenait  anciennement  au  Tricholoma,  mais 
certaines  espèces  du  Leucopaxillus  proviennent  aussi  du  Clitocybe.  Le  but  ici 
est  de  permettre  à  ceux  qui  connaissaient  déjà  l'espèce  sous  son  ancien  nom  de 
se  faire  une  idée  du  nouveau  genre. 

Soulignons  enfin  que  cette  clé  technique  est  loin  d'être  exhaustive;  Singer 
(1951),  par  exemple,  distingue  145  genres  modernes  d'agaricales,  à  l'exclusion 
des  bolétacées.  On  y  trouvera  toutefois  la  plupart  des  genres  qui  se  rencontrent 
au  Canada. 

273 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


1^       Trame  du  chapeau  et  du  pied  formées  de  sphérocystes  et  d'hyphes  filamenteuses; 

spores  amyloïdes,  plus  ou  moins  ornées 2 

1  h       Pas  ces  caractères 3 

la       Latex  présent Lactarius 

L.  cieliciosus  (L.  ex  Fr.)  S. F.  Gray 
Ih       Pas  de  latex Russula 

R.  lutea  (Huds.  ex  Fr.)  Fr. 

la       Espèce  parasite  des  autres  agaricacées;  chair  du  chapeau  se  dégradant  en  une 

masse  de  chlamydospores Asterophora 

A.  (Nyctalis)  lycoperdoides  (Bull.)  Ditmar  ex  S. F.  Gray 
2>b       Espèces  non  parasites  ou  si  elles  le  sont  à  l'occasion,  pas  de  chlamydospores  ...  4 

4ûr       Lamelles  céracées,  en  général  plus  ou  moins  décurrentes 5 

Ab       Lamelles  qui  n'ont  pas  ces  caractères 7 

5a       Spores  amyloïdes Neohygrophorus 

N.  (Hygrophorus)  angelesianus  (Smith  et  Hesler)  Singer 
5^       Spores  non  amyloïdes 6 

6a       Spores  échinulées  (lisses  chez  le  L.  trullisata) Laccaha 

L.  laccata  (Scop.  ex  Fr.)  B.  et  Br. 
6b       Spores  lisses Hygrophorus 

H.  eburneus  (Bull,  ex  Fr.)  Fr. 

la       Trame  des  lamelles  divergente;  lamelles  Hbres  ou  presque;  spores  blanches;  pré- 
sence d'un  voile  partiel,  d'un  voile  universel  ou  des  deux 8 

Ib       Pas  ces  caractères 10 

%a       Pas  de  volve  (un  voile  universel  glutineux  peut  être  présent) Limacella 

L.  (Lepiota)  delicata  (Fr.)  Earle  ex  H.V.  Smith 
8^       Volve  présente 9 

9a       Pas  d'anneau Amanitopsis 

A.  vagi na ta  Fr. 
9b       Anneau  présent Amanita 

A.  phalloïdes  (Vaill.  ex  Fr.)  Secr. 

\0a     Sporée  verdâtre 11 

lOb     Sporée  blanche  à  crème  ou  vineux  sale  pâle 12 

10c     Sporée  plus  foncée 49 

1  la     Surface  du  chapeau  formée  d'hyphes  enchevêtrées Chlorophyllum 

C.  (Lepiota)  molybdites  (Meyer  ex  Fr.)  Sacc. 
\\b     Surface  du   chapeau   formée  de  sphérocystes;   sporée  devenant   violacée  en 
séchant Melanophyllum 

M.  (Agaricus)  echinatus  (Roth  ex  Fr.)  Sing. 

Ma     Chapeau  facilement  séparable  du  pied;  anneau  en  général  présent 13 

12^     Chapeau  et  pied  en  continuité,  ou  pied  nul 15 

13ûf     Spores  pourvues  d'un  pore  apical  lenticulaire 14 

\2>b     Spores  autrement Lepiota 

L.  colubrina  (Pers.)  ex  Gray 

14o     Présence  de  boucles  (anses  d'anastomose);  chapeau  charnu,  à  marge  non  plissée- 
striée Macrolepiota 

M.  (Lepiota)  procera  (Scop.  ex  Fr.)  Sing. 
14^     Pas  de  boucles;  chapeau  mince,  à  marge  plissée-striée Leucocoprinus 

L.  (Lepiota)  flavipes  Pai. 


274 


CLE  TECHNIQUE  DES  GENRES  D  AGARIC ACEES 


\5a     Lamelles  fendues  longitudinalement Schizophyllum 

S.  commune  Fr. 
15^     Lamelles  non  fendues  longitudinalement 16 

I6a     Spores  amyloïdes 17 

I6b     Spores  non  amyloïdes  ou  pseudoamyloïdes 28 

lia     Trame  des  lamelles  bilatérale  chez  les  jeunes  sporophores;  lamelles  décurrentes; 
voile  nettement  double;  espèce  d'ordinaire  de  très  grande  taille  . . .  Catathelasma 

C.  (Armillaria)  evanescens  Lovej. 

Mb     Pas  ces  caractères 18 

18ûr     Pied  excentrique  à  latéral;  espèces  à  port  de  pleurote 19 

18^     Pied  central 20 

19ûf     Arête  des  lamelles  serrulée Lentinellus 

L.  (Lentinus)  cochleatus  (Fr.)  Karst. 
\9b     Arête  des  lamelles  unie Panellus 

P.  (Panus)  stipticus  (Bull,  ex  Fr.)  Karst. 

20a     Voile  présent 21 

20b     Voile  absent 23 

2\a     Voile  formé  d'articles  à  parois  épaisses;  hyménophore  veiné  à  sublamellé 

Delicatula 

D.  (Omphalia)  integrella  (Pers.  ex  Fr.)  Pat. 

21/?     Voile  qui  n'a  pas  ces  caractéristiques 22 

22ûr     Chapeau  recouvert  de  sphérocystes Cystoderma 

C.  (Lepiota)  amianthinum  (Scop.  ex  Fr.)  Fayod 
22b     Cuticule  du  chapeau  composée  d'hyphes  apprimées Armillariella 

A.  (Armillaria)  mellea  (Vahl  ex  Fr.)  Karst 

23fl     Spores  rugueuses  avec  une  plage  lisse  autour  du  hile;  arête  des  lamelles  portant  en 

général  des  cystides  typiquement  incrustées-lancéolées;  pas  de  boucles 

Melanoleuca 

M.  (Tricholoma)  melaleuca  (Pers.  ex  Fr.)  Murr. 

22)b     Pas  ces  caractères 24 

24ûr     Spores  sans  plage  lisse  autour  du  hile;  présence  de  boucles;  espèces  charnues  .... 

Leucopaxillus 

L.  (Tricholoma)  tricolor  (Peck)  Kûhner 
2Ab     Pas  ces  caractères 25 

25a     Espèces  minces  et  flexibles,  à  port  de  marasme;  pied  cartilagineux  à  tenace, 

entouré  à  la  base  d'un  mycélium  de  couleur  vive Xeromphalina 

X.  (Omphalia)  campanella  (Batsch  ex  Fr.)  Kiihner  et  Maire 
2Sb     Pas  ces  caractères 26 

26a     Lamelles  décurrentes  et  marge  du  chapeau  enroulée Cantharellula 

C.  (Cantharellus)  umbonata  (Gmelin  ex  Fr.)  Singer 
26b     Lamelles  à  mode  d'insertion  diverse;  si  décurrentes,  alors  marge  du  chapeau 
droite  au  début 27 

27ûf     Espèces  typiquement  petites,  fragiles,  plus  ou  moins  coniques;  trame  amyloïde  . . 

Mycena 

M.  galericulata  (Scop.  ex  Fr.)  Kummer 

21b     Espèces  à  port  de  collybie,  d'omphale  ou  de  clitocybe;  trame  non  amyloïde 

Fayodia 

F.  (Omphalia)  bisphœrigera  (Lange)  Kûhner 


275 


CHAMi'lGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


27c     Espèces  de  plus  grande  taille,  plus  charnues;  lamelles  plus  ou  moins  sinuées 

Tricholoma 

T.  flavovirens  (Pers.  ex  Fr.)  Lundell 

28û     Pied  excentrique  à  latéral;  espèces  à  port  de  pleurote 29 

28/7     Pied  central 36 

29a     Chapeau  et  trame  des  lamelles  gélatineux,  ou  présence  de  couches  gélatineuses 

bien  définies  dans  le  chapeau,  en  particulier  dans  la  cuticule 30 

29b     Pas  ces  caractères 31 

30a     Spores  blanches,  lisses Resupinatus 

R.  (Pleurotus)  applicatus  (Batsch  ex  Fr.  sensu  Kauffm.)  S. F.  Gray 

30/?     Spores  rugueuses,  rose  crème Rhodotus 

R.  (Pleurotus)  palmatus  (Bull,  ex  Fr.)  Maire 

31o  Voile  recouvrant  l'hyménium  au  début,  espèces  résupinées  ou  insérées  latérale- 
ment sur  leur  substrat,  non  stipitées Tectella 

T.  (Panus)  patellaris  (Fr.)  Murr. 
31/?     Voile  absent;  si  présent,  alors  réceptacle  stipité 32 

I2a     Hyphes  du  chapeau  et  trame  des  lamelles  à  parois  d'ordinaire  minces  . .  Pleurotus 

P.  ostreatus  (Jacq.  ex  Fr.)  Kummer 
32/?     Hyphes  de  la  trame  le  plus  souvent  à  parois  épaisses 33 

33ûr     Trame  des  lamelles  très  enchevêtrée  et  subhyménium  peu  apparent  ou  absent  .... 

Panus 

P.  conchatus  (Bull,  ex  Fr.)  Fr. 
33/?     Trame  peu  enchevêtrée,  ou  alors  subhyménium  très  distinct 34 

34ûr     Lamelles  à  arête  épaisse;  consistance  sèche  et  presque  coriace Plicatura 

(correspond  au  Trogia  dans  le  présent  ouvrage)  P.  alni  Peck 
34/?     Lamelles  à  arête  mince 35 

35ûr     Espèces  tenaces;  arête  des  lamelles  serrulée Lentinus 

L.  lepideus  Fr. 
35/?     Espèces  charnues;  arête  des  lamelles  unie Pleurotus 

P.  ostreatus  (Jacq.  ex  Fr.)  Kummer 

36ûf     Anneau  présent 37 

36/?     Anneau  absent  ou  voile  laissant  une  zone  fibrilleuse  au  sommet  du  pied 38 

37ûr     Cuticule  du  chapeau  formée  de  sphérocystes Cystoderma 

C.  amianthinum  (Scop.  ex  Fr.)  Fayod 
37/?     Cuticule  du  chapeau  filamenteuse  {voir  aussi  le  Lentinus) Armillaria 

A.  luteovirens  (A.  et  S.  ex  Fr.)  Gill. 

38û     Lamelles  céracées,  typiquement  carnées;  spores  échinulées  Oisses  chez  le  L.  trulli- 

sata) Laccaria 

L.  laccata  (Scop.  ex  Fr.)  B.  et  Br. 
38/?     Pas  ces  caractères 39 

39a  Cuticule  du  chapeau  formée  d'une  couche  d'hyphes  étroites,  gélatineuses  et  rami- 
fiées;   pied    velouteux-pubescent,    fauve    à    brun    foncé    sous    le    tomentum 

coloré Flammulina 

F.  (Collybia)  velutipes  (Curt.  ex  Fr.)  Sing. 

39/?     Pas  ces  caractères 40 

40fl  Espèces  typiquement  lignicoles;  présence  de  grosses  cheilocystides  et  de  boucles 
(anses  d'anastomose);  cystides  du  chapeau  absentes  ou  couchées,  comme  si  les 
cellules  terminales  des  hyphes  étaient  légèrement  différenciées;  rhizomorphes 
d'habitude  présents  à  la  base Tricholomopsis 

276 


CLÉ  TECHNIQUE  DES  GENRES  D  AGARIC ACEES 


T.  (Tricholoma)  rutilons  (Schaeff.  ex  Fr.)  Sing. 
40b     Pas  ces  caractères 41 

41a  Réceptacle,  et  en  particulier  les  lamelles,  se  tachant  de  gris,  de  bleuâtre  ou  de  noir; 
sinon,  lamelles  grises  et  cuticule  du  chapeau  filamenteuse;  couleur  variant  du 
blanc  au  noir,  en  général  pas  de  tons  vifs;  si  lamelles  blanches  au  début,  alors 

basides  pourvues  de  granulations  carminophiles Lyophyllum 

L.  (Collybia)  leucophœtum  Karst. 

A\b     Pas  ces  caractères 42 

Ala  Pied  élancé  et  cartilagineux  à  tenace;  si  épais,  alors  présence  d'une  enveloppe  car- 
tilagineuse très  nette 43 

Alb     Pied  typiquement  charnu,  ou  flexible  s'il  est  mince 47 

43a     Espèces  reviviscentes  à  l'humidité 44 

43^     Espèces  non  reviviscentes 45 

44a     Pilosité  du  chapeau  brun  rouille  foncé  au  contact  du  réactif  de  Melzer 

Crinipellis 

C.  (Collybia)  stipitaria  (Fr.)  Pat. 
44Z7     Pas  ce  caractère Marasmius 

M.  rotula  (L.  ex  Fr.)  Fr. 

45a     Lamelles  décurrentes;  marge  du  chapeau  incurvée  dans  la  jeunesse  . .  Omphalina 

O.  (Omphalia)  umbellifera  (L.  ex  Fr.)  Quel. 
A5b     Lamelles  adnées  à  décurrentes;  marge  du  chapeau  droite  ou  incurvée,  mais  jamais 
la  combinaison  de  caractères  susmentionnée 46 

46a     Chapeau  typiquement  convexe  à  obtus;  marge  incurvée  à  l'état  jeune;  hypoderme 

non  différencié;  lamelles  en  général  adnées  à  subdécurrentes Collybia 

C.  dryophila  (Bull,  ex  Fr.)  Kummer 
46^     Chapeau  conique  à  obtus;  marge  typiquement  droite  ou  un  peu  infléchie;  hypo- 
derme souvent  formé  de  cellules  renflées;  lamelles  adnées  à  décurrentes  .  Mycena 
M.  galericulata  (Scop.  ex  Fr.)  Kummer 

47a     Spores  un  peu  rugueuses,  crème  à  vineuses;  lamelles  diversement  insérées 

Lepista 

L.  (Tricholoma)  subœqualis  (Britz.)  Sing. 
Alb     Spores  Usses,  blanches  à  crème  pâle 48 

48a     Lamelles  typiquement  décurrentes  à  largement  adnées Clytocybe 

C.  infundibuliformis  (Schaeff.  ex  Fr.)  Quel. 
48Z7     Lamelles  typiquement  sinuées  à  adnexées  à  maturité Tricholoma 

T.  flavovirens  (Pers.  ex  Fr.)  Lundell 

49a     Spores  roses  à  cannelle  vineux  en  masse 50 

A9b     Spores  d'une  autre  couleur 57 

50a     Pied  latéral  ou  absent 51 

50b     Pied  central 52 

51a     Spores  anguleuses Rhodophyllus 

(espèces  autrefois  placées  dans  les  Claupodus) 
5\b     Spores  non  anguleuses Phyllotopsis 

P.  (Claudopus)  nidulans  (Pers.  ex  Fr.)  Sing. 

52a     Spores  anguleuses  ou  longitudinalement  striées 53 

Slb     Spores  lisses  ou  un  peu  échinulées 54 

53a     Spores  longitudinalement  striées Clitopilus 

C.  prunulus  (Scop.  ex  Fr.)  Kummer 


277 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


53^     Spores  anguleuses Rhodophyllus 

R.  (Entoloma)  lividus  (Bull,  ex  Fr.)  Quel. 

(comprend  Entoloma,  Leptonia,  Nolanea,  Eccilia  et  certaines  espèces  autre- 
fois rangées  dans  les  Clitopilus) 

54i7     Volve  présente Volvariella 

V.  argent ina  Speg. 
54^     Volve  absente 55 

55a     Anneau  présent Chamœota 

Agaricus  xanthogrammus  Cesati 
55b     Anneau  absent 56 

56o     Lamelles  libres;  spores  lisses Pluteus 

P.  cervinus  (Schaeff.  ex  Secr.)  Fr. 
56^7     Lamelles  diversement  insérées;  spores  un  peu  échinulées Lepista 

L.  subœqualis  (Britz.)  Sing. 

51a     Sporée  brun-jaune  à  brun  pourpre;  spores  tronquées  au  sommet,  brun-jaune 

terne  dans  une  solution  de  KOH;  cuticule  du  chapeau  non  celluleuse 58 

51b     Pas  ces  caractères 61 

58ûr  Spores  typiquement  brun  pourpre  en  tas;  si  brun  rouille  terne,  alors  anneau  bien 
développé;  présence  en  général  d'un  type  particulier  de  cystides  caractérisées  par 
un  contenu  amorphe  qui  se  tache  de  jaune  or  au  contact  de  l'ammoniac  (chryso- 

cystide);  si  lignicole,  alors  présence  de  chrysocystides Stropharia 

S.  œruginosa  (Curt.  ex  Fr.)  Quel. 

5%b     Pas  ces  caractères 59 

59a     Pas  de  chrysocystides;  pied  typiquement  charnu;  spores  brun  rouille  en  masse; 

anneau  d'habitude  présent;  habitat  typiquement  lignicole Kuehneromyces 

K.  (Pholiota)  mutabilis  (Schaeff.  ex  Fr.)  Sing.  et  Smith 
59b     Pas  ces  caractères 60 

60a     Présence  de  chrysocystides Nœmatoloma 

N.  (Hypholoma)  sublateritium  (Fr.)  Karst. 
60Z?     Pas  de  chrysocystides Psilocybe 

P.  semilanceata  (Fr.)  ex  Kummer 

61ûr  Sporée  typiquement  brun  rouille  vif  à  brun  terreux,  spores  tronquées;  cuticule  du 
chapeau  celluleuse 62 

61^  Sporée  typiquement  brun  cacao  à  chocolat;  si  brun  rouille  à  jaune,  alors  spores 
non  tronquées 64 

dila     Chapeau  visqueux  et  mou,  souvent  subdéliquescent,  à  marge  pHssée-striée 

Bolbitius 

B.  fragilis  (L.  ex  Fr.)  Fr. 

62b     Pas  ces  caractères 63 

63û     Pied  typiquement  charnu;  sporée  argilacée  terne  à  brun  terreux  {voir  aussi 

Psathyrella) Agrocybe 

A.  (Pholiota)  prœcox  (Pers.  ex  Fr.)  Fayod 
63^     Pied  typiquement  cartilagineux;  sporée  brun  rouille  vif Conocybe 

C.  (Galera)  tenera  (Schaeff.  ex  Fr.)  Fayod 

64ûf     Spores  lisses,  lamelles  facilement  séparables  du  chapeau Paxillus 

P.  involutus  (Batsch  ex  Fr.)  Fr. 
64^     Pas  ces  caractères 65 

65a     Sporée  jaune  à  brun  rouille  foncé 66 

65b     Sporée  brun  cacao  à  chocolat  ou  noire 82 

278 


CLE  TECHNIQUE  DES  GENRES  D  AGARIC ACEES 


66a     Pied  excentrique  ou  absent Crepidotus 

C.  mollis  (Schaeff.  ex  Fr.)  Kummer 
66b     Pied  typiquement  central 67 

67a  Spores  à  parois  minces  (de  nombreuses  spores  affaissées  sont  en  général  visibles); 
sporée  typiquement  jaune  pâle  à  ochracée  et  spores  individuelles  très  pâles  au 

microscope Tubaria 

T.  furfuracea  (Pers.  ex  Fr.)  Gill. 

67^     Spores  bien  pigmentées  et  à  parois  assez  épaisses 68 

68g     Spores  lisses  (utiliser  un  objectif  à  immersion) 69 

68Z7     Spores  rugueuses  ou  anguleuses 73 

69a  Zone  subhyméniale  bien  développée  et  gélatineuse;  espèces  typiquement  ligni- 
coles, souvent  annelées,  avec  un  pied  fibrilleux  à  écailleux  au-dessus  de  l'anneau 

ou  de  la  zone  annulaire Pholiota 

P.  squarrosa  (Pers.  ex  Fr.)  Kummer 

69b  Pas  ces  caractères;  espèces  typiquement  terricoles  Gignicoles  chez  les  Gymno- 
pilus) 70 

70a     Pied  charnu 71 

70^7     Pied  cassant,  typiquement  mince 72 

71a     Chapeau  visqueux;  cystides  absentes  ou  alors  ni  incrustées  ni  à  parois  épaisses  . . . 

Hebeloma 

H.  fastibile  (Fr.)  Kummer 
l\b     Chapeau  sec  ou  humide;  si  sub visqueux,  alors  présence  de  cystides  incrustées  à  la 

face  des  lamelles Inocybe 

I.  trechispora  (Berk.)  Karst. 

72a     Spores  plus  ou  moins  en  forme  d'amande;  marge  du  chapeau  apprimée  dans  la 

jeunesse Galerina 

G.  (Galera)  rubiginosa  (Pers.  ex  Fr.)  Kiihner 
72^     Spores  un  peu  rénif ormes  de  profil  ou  eUiptiques;  marge  du  chapeau  enroulée  ou 

infléchie  au  début Naucoria 

N.  centuncula  (Fr.)  Kummer 

73a     Spores  anguleuses  à  noduleuses  ou  encore  ornées  d'épines  saillantes  ou  de 

nodules  complexes Inocybe 

I.  trechispora  (Berk.)  Karst. 
IZb     Pas  ces  caractères 74 

74a     Spores  pourvues  d'une  plage  Hsse  autour  du  hile Galerina 

G.  rubiginosa  (Pers.  ex  Fr.)  Kummer 
74^     Pas  ces  caractères 75 

75a     Présence  d'un  anneau  membraneux;  volve  rudimentaire Rozites 

R.  (Pholiota)  caperata  (Pers.  ex  Fr.)  Karst. 
75b     Pas  ces  caractères 76 

76a     Espèces  typiquement  Hgnicoles;  sporée  fauve  rouille  à  fauve  orangé  très  vif 

Gymnopilus 

G.  (Flammula)  liquiritiœ  (Pers.  ex  Fr.)  Karst. 
76^     Pas  ces  caractères 77 

77a     Voile  absent  et  pied  très  radicant Phœocollybia 

P.  (Naucoria)  festiva  (Fr.)  Heim.  ex  Sing. 
77^7     Pas  ces  caractères 78 

78a     Lamelles  séparables  du  chapeau Ripartites 

R.  (Inocybe)  tricholoma  (A.  et  S.  ex  Fr.)  Karst. 


279 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VENENEUX  DU  CANADA 


78/)     Lamelles  autrement 79 

79a     Pied  mince  et  fragile;  pas  de  boucles  (anses  d'anastomose) Galerina 

G.  ruhiginosa  (Pers.  ex  Fr.)  Kummer 
19b     Pied  épais;  si  mince,  alors  présence  de  boucles 80 

SOa  Espèces  typiquement  associées  à  l'aulne;  chapeau  à  cuticule  quelque  peu  différen- 
ciée mais  non  gélatineuse,  ou  comportant  des  cystides;  pied  cartilagineux- 
cassant  Alnicola 

A.  (Naucoria)  submelinoides  Kiihner 

80/7     Pas  ces  caractères 81 

81a  Sporée  brun  rouille;  cheilocystides  la  plupart  du  temps  en  forme  de  massue  lors- 
qu'elles sont  présentes;  chapeau  sec  à  humide  ou  visqueux;  voile  partiel  arachnéen 

(cortine)   Cortinarius 

C.  violaceus  (L.  ex  Fr.)  Fr, 
81/?     Sporée    argilacée    ou    brun    terne;    cheilocystides    typiquement    allongées    à 
filamenteuses-capitées;  chapeau  visqueux;  voile  partiel  plus  ou  moins  arachnéen 

à  membraneux  ou  absent Hebeloma 

H.  fastibile  (Fr.)  Kummer 

%2a  Cuticule  du  chapeau  celluleuse  ou  lamelles  déliquescentes,  ou  encore  combinai- 
son de  ces  deux  caractères 83 

82/?     Pas  ces  caractères 87 

83fl     Lamelles  déliquescentes  à  maturité Coprinus 

C.  comatus  (Mùller  ex  Fr.)  S. F.  Gray 
83/7     Lamelles  non  déhquescentes 84 

84û     Faces  des  lamelles  marbrées  à  la  maturation  des  spores  {voir  aussi  le  Psathyrella  si 

le  chapeau  est  fibrilleux) Panœolus 

P.  campanulatus  (L.  ex  Fr.)  Quel. 
84/?     Pas  ces  caractères 85 

85a     Chapeau  plissé-strié  et  présence  de  pseudoparaphyses Pseudocoprinus 

P.  (Psathyrella)  disseminatus  (Pers.  ex  Fr.)  Kûhner 
85/?     Jamais  présence  simultanée  de  ces  caractères 86 

86a     Sporée  d'abord  verdâtre,  puis  violacée  en  séchant Melanophyllum 

M.  (Agaricus)  echinatus  (Roth  ex  Fr.)  Sing. 
86/7     Sporée  jamais  verdâtre Psathyrella 

P.  gracilis  (Fr.)  Quel. 

87a     Lamelles  libres  ou  presque;  pied  facilement  séparable  du  chapeau Agaricus 

A.  campes  tris  L.  ex  Fr. 
87/7     Lamelles  décurrentes,  un  peu  cireuses,  pied  non  facilement  séparable  du  chapeau 
Gomphidius 

G.  glutinosus  (Schaeff.  ex  Fr.)  Fr. 

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GASTROMYCÈTES 

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11:205-223.  V,  Nivatogastrium,  ibid,  1959,  11:224-228.  VI,  Setchelliogaster,  Madroflo,  1960, 
15:73-79.  VII,  Secotium  and  Neosecotium,  1960,  ibid  15:152-158.  VIII,  Brauniella,  Myco- 
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Voir  aussi  Shaffer,  1968  et  Smith  et  Smith,  1973,  dans  la  bibliographie  générale. 

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Voir  aussi  Smith  et  Smith,  1973,  dans  la  bibliographie  générale. 

HYGROPHORUS 

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INOCYBE 
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LACTARIUS 
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culus,  Crocei,  Theiogali,  and  Vellus,  ibid  12:306-350. 

287 


C  HAMPIGNONS  COMHSIlBLtS  ET  VENENEUX  DU  CANADA 


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Plinthogali,  Brittonia,  1962,  14:369-440. 

LENTINUS 
Miller,  O.K.  et  Stewart,  L.,  The  genus  Lentinellus,  Mycologia,  1971,  63:333-369. 
Pilât,  A.,  Monographie  des  espèces  européennes  du  genre  Lentinus,  Fr.  Atlas  des  Champignons 

de  l'Europe  5,  Prague,  1946. 
Voir  aussi  Singer,  1951,  dans  la  bibliographie  générale. 

LEPIOTA 

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1924,  4:311-344. 
Kuhner,  R.,  Recherches  sur  le  genre  Lepiota,  Bull.  Soc.  Mycol.  France,  1936,  52:177-238. 
Smith,  H.V,,  A  revision  of  the  Michigan  species  of  Lepiota,  Lloydia,  1954,  17:307-328. 

LEPTONIA 

Largent,  D.L.,  The  genus  Leptonia  on  the  Pacific  coast  of  the  United  States  —  Including  a 
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Largent,  D.L.  et  Benedict,  R.G.,  Studies  in  the  rhodophylloid  fungi;  II,  Alboleptonia,  a  new 
genus,  Mycologia,  1970,  62:437-452. 

Voir  aussi  Hesler,  1967,  sous  la  rubrique  Entoloma. 

LEUCOPAXILLUS 
Singer,  R.  et  Smith,  A. H.,  A  monograph  of  the  genus  Leucopaxillus,  Pap.  Mich.  Acad.  Sci., 
Arts  «&  Lett.,  1943,  28:85-132. 

LIMACELLA 

Smith,  H.V.,  The  genus  Limacella  in  North  America,  Pap.  Mich.  Acad.  Sci.,  Arts  &  Lett.,  1945, 
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MARASMIUS 

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Gilliam,  M. S.,  The  genus  Marasmius  in  the  Northeastern  United  States  and  adjacent  Canada, 

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MELANOLEUCA 

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MYCENA 
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NAEMATOLOMA 
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NAUCORIA 

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Voir  aussi  Kuhner  et  Romagnesi,  1953,  dans  la  bibliographie  générale. 

NOLANEA 
Mazzer,  S.J.,  A  monographie  study  of  the  genus  Pouzarella,  Vaduz,  Leichtenstein,  J.  Cramer, 

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Voir  aussi  Hesler,  1967,  sous  la  rubrique  Entoloma. 

288 


BIBLIOGRAPHIE  POUR  LES  GROUPES  CHOISIS 


PANABOLUS 
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PANUS 
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PAXILLUS 

Voir  Kauffman,  1926,  sous  la  rubrique  Flammula,  et  Singer,  1951,  dans  la  bibliographie 
générale. 

PHAEOLEPIOTA 

On  ne  connaît  qu'une  seule  espèce. 

PHOLIOTA 

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PHYLLOTOPSIS 

On  ne  connaît  qu'une  seule  espèce. 

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Pilât,  A.  Pleurotus,  Atlas  des  champignons  de  l'Europe  2,  Prague,  1935. 

Voir  aussi  Singer,  1951,  dans  la  bibliographie  générale. 

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\oir  aussi  Smith  et  Smhh,  1973,  dans  la  bibliographie  générale. 

PSATHYRELLA 
Smith,  A. H.,  The  North  American  species  of  Psathyrella,  Mem.  N.Y.  Bot.  Gard.,  New  York 
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PSEUDOCOPRINUS 
Voir  Lange  et  Smith,  1953,  sous  la  rubrique  Coprinus. 

RUSSULA 

Beardslee,  H.C,  The  Russulas  of  North  Carolina,  J.  Elisha  Mitchell  Sci.  Soc,  1918,  33:147-197. 
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Romagnesi,  h.,  Les  Russules  d'Europe  et  d'Afrique  du  Nord,  Paris,  Bordas,  1967,  998  p. 
ScHAEFFER,  J.,  Russula-Monographic,  Bad  Heilbrunn,  Klinkhardt  Verlag,  1952. 
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Shaffer,   R.L.,  North  American  Russulas  of  the  subsection  Fœtentinœ,   Mycologia,    1972, 

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Nova  Hedw.,  1975,  51:207-237;  pi.  49-54. 

SCHIZOPHYLLUM 
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STROPHARIA 

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Voir  KÛHNER  et  Romagnesi,  1953,  dans  la  bibliographie  générale. 

THELEPHORACEAE 
Corner,  E.J.H.,  A  monograph  of  Thelephora  (Basidiomycetes),  Nova  Hedw.  Bieh.,  1968,  27. 
Le  genre  Craterellus  est  traité  par  la  plupart  des  auteurs  qui  traitent  du  genre  Cantharellaceae. 

TREMELLALES 
Martin,  G.W.,  Revision  of  the  North  Central  Tremellales,  States  Univ.  lowa  Stud.  Nat.  Hist., 

1952,  19(3). 
Voir  aussi  Smith  et  Smith,  1973,  dans  la  bibliographie  générale. 

TRICHOLOMA 
Bon,    m..    Revision    des    Tricholomes,    Bull.    Soc.    Myco.    France,    1967-1970,    83:324-335; 

85:475-492;  86:755-763. 
Malloch,  D,,  Tricholoma  fulvum,  Fungi  Can.  31.  (Comprend  une  clé  des  espèces  Tricholoma 

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MÉTROD,  G.,  Les  Tricholomes,  Rev.  Mycol.,  1942,  7  (suppl.  2):  22-50. 

Smith,  A. H.,  Tricholomopsis  (Agaricales)  in  the  western  hémisphère,  Brittonia,  1960,  12:41-70. 
Voir  aussi  Bigelow  et  Smith,  1969,  sous  la  rubrique  Clitocybe. 

TROGIA 

Aucune  autre  espèce  ne  peut  être  confondue  avec  le  T.  crispa. 
On  le  place  maintenant  le  plus  souvent  dans  le  genre  Plicatura. 

290 


BIBLIOGRAPHIE  POUR  LES  GROUPES  CHOISIS 


TUBARIA 
Voir  KÛHNER  et  Romagnesi,  1953,  dans  la  bibliographie  générale. 

VOLVARIELLA 
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XEROMPHALINA 
Miller,  O.K.,  A  revision  of  the  genus  Xeromphalina,  Mycologia,  1968,  60:156-1! 


FiG.  374  à  383:  374,  Geastrum  triplex;  375,  Lycoperdon  perlatum;  376,  Morchella  esculenta;   ► 
377,  M.   angusticeps;  378,    Verpa  bohemica;  379,   Gyromitra  esculenta;  380,  G.  infula; 
381,  Peziza  repanda;  382,  Sarcoscypha  coccinea;  383,  Urnula  craterium. 


291 


^^^^^iSén^ 


292 


FiG.  384,  Hebeloma  sinapizans. 


293 


386     ^''*' 


FiG.  385,  Conocybe  crispa. 
FiG.  386-387,  Stropharia  œruginosa. 


387 


294 


es 

oo 
oo 
m 

6 


295 


oo 


a 


296 


391 


FiG.  390-391,  Coprinus  atramentarius. 


291 


FiG.  392-393,  Coprinus  comatus. 


298 


FiG.  394,  Panœolus  fœnisecii. 
FiG.  395,  Pseudocoprinus  disseminaîus . 


299 


FiG.  396,  Ganoderma  tsugœ. 
FiG.  397,  Polyporus  frondosus. 


396 


397 


300 


FiG.  398,  Clavaria  cinerea. 
FiG.  399,  Clavaria  f lava. 


301 


400 

FiG.  400,  Dictyophora  duplicata. 
FiG.  401-403,  Bovistapila. 


302 


405  ;^  ^     407 

FiG.  404-405,  Calvatia  gigantea;  404,  spécimen  en  entier;  405,  section. 
FiG.  406-407,  Lycoperdon  perlatum;  406,  spécimen  en  entier;  407,  section. 


303 


:§. 

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o 

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O 

6 


304 


^ 


y 


409 


410 


FiG.  409,  Helvella  crispa. 
FiG.  410,  Helvella  elastica. 


305 


FiG.  411,  Cantharellus  cibarius. 
FiG.  412,  Lactarius  deliciosus. 


306 


FiG.  413,  Pleurotus  serotinus. 
FiG.  414,  Clitocybe  clavipes. 


307 


FiG.  415,  Xeromphalina  campanella. 
FiG.  416,  Collybia  platyphylla. 


308 


00 


eu 


.2 

d 


5 

I 

OC 

C 


309 


FiG.  419,  Trogia  crispa. 


310 


FiG.  420,  Clitopilus  abortivus. 
FiG.  421,  Phyllotopsis  nidulans. 


311 


FiG.  422,  Pholiota  caperata. 
FiG.  423,  Nœmatoloma  sublateritium. 


312 


425 


FiG.  424,  Panœolus  retirugis. 
FiG.  425,  Strobilomyces  floccopus . 


313 


314 


315 


FiG.  429,  Gyromitra  esculenta. 


316 


FiG.  430,  Gyromitra  infula. 


317 


FiG.  431,  Psilocybe  semilanceata. 


318 


ABRÉVIATIONS  DES  NOMS  D'AUTEURS 


A.  —  J.B.  von  Albertini 
Alb.  —  J.B.  von  Albertini 
Afz.  —  A.  Afzelius 

Atk.  —  G. F.  Atkinson 

B.  —  M.J.  Berkeley 
Berk.  —  M.J.  Berkeley 
Boit.  —  J.  Bolton 
Boud.  —  E.  Boudier 
Br.  —  CE.  Broome 
Bref.  —  O.  Brefeld 
Bres.  —  G.  Bresadola 
Britz.  —  M.  Britzelmayr 
Bull.  —  J.B. F.  Bulliard 

Burl.  —  Gertrude  S.  Burlingham 

C.  —  M. A.  Curtis 
Cke.  —  M.C.  Cooke 
Curt.  —  M. A.  Curtis 
DC.  —  A. P.  De  CandoUe 
Dicks.  —  J.  Dickson 

Fr.  —  E.M.  Fries 

Genev.  —  G.  Genevier 

Gill.  —  ce.  Gillet 

Hook.  —  W.J.  Hooker 

Huds.  —  W.  Hudson 

Jacq.  —  N.J.  von  Jacquin 

Jungh.  —  F.F.W.  Junghuhn 

Kalchb.  —  K.  Kalchbrenner 

Karst.  —  P. A.  Karsten 

Kauffm.  —  CH.  Kauffman 

Kl.  —  J.F.  Klotzch 

Konr.  —  P.  Konrad 

Krombh.  —  J.V.  von  Krombholz 

L.  —  C.  Linnaeus 

Lam.  —  J.B. A. P. M.  de  Lamarck 

Lindbl.  —  M. A.  Lindblad 


Lovej.  —  Ruth  H.  Lovejoy 

Lund.  —  S.  Lundell 

Mass.  —  G.  Massée 

Maubl.  —  A.  Maublanc 

Morg.  —  A. P.  Morgan 

Mùll.  —  O.F.  Mûller 

Murr.  —  W.A.  Murrill 

Nannf.  —  J.A.  Nannfeldt 

Opat.  —  W.  Opatowski 

Pat.  —  N.T.  Patouillard 

Pk.  —  CH.  Peck 

Pers.  —  CH.  Persoon 

Quel.  —  L.  Quélet 

Rom.  —  L.  Romell 

S.  —  L.D.  von  Schweinitz 

Sacc.  —  P. A.  Saccardo 

Schaeff.  —  J.C  Schaeffer 

Schrad.  —  H. A.  Schrader 

Schrôt.  —  J.  Schrôter 

Schw.  —  L.D.  von  Schweinitz 

Schum.  —  H.D.F.  Schumacher 

Scop.  —  J.A.  Scopoli 

Secr.  —  L.  Secretan 

Sing.  —  R.  Singer 

Sm.  —  A.H.  Smith 

Sor.  —  N.V.  Sorokin 

Sow.  —  J.  Sowerby 

Speg.  —  CL.  Spegazzini 

Sw.  —  O.P.  Swartz 

Tul.  —  E.L.R.  Tulasne  and  C.  Tulasne 

Undenv.  —  L.M.  Underwood 

Vaill.  —  S.  Vaillant 

Vitt.  —  C.  Vittadini 

Wahl.  —  G.  Wahlenberg 

Weinm.  —  J.A.  Weinmann 


319 


GLOSSAIRE 


a-:  préfixe  signifiant  «sans»  ou  «absence  de». 

acre:  saveur  piquante  ou  poivrée. 

adné:  se  dit  des  lamelles  qui  adhèrent  au  pied 
par  toute  leur  largeur;  se  dit  aussi  de  la  cuti- 
cule ou  de  la  volve  lorsqu'elles  ne  se  pèlent 
pas  ou  ne  s'enlèvent  pas  facilement. 

adnexé:  se  dit  des  lamelles  qui  adhèrent  au 
pied  par  une  partie  de  leur  largeur. 

allantoïde:  en  forme  de  saucisse. 

alutacé:  couleur  de  cuir  clair,  tan  pâle,  brun 
pâle. 

amygdalin:  saveur  rappelant  celle  d'un  noyau 
de  pêche  ou  de  cerise. 

amyloïde:  virant  au  bleu  au  contact  d'une 
solution  iodée  contenant  de  l'hydrate  de 
chloral. 

anastomosé:  se  dit  de  lamelles  réunies  trans- 
versalement de  manière  à  former  des  pores 
anguleux  ou  une  sorte  de  réseau. 

anneau:  membrane  laissée  autour  du  pied  à  la 
rupture  du  voile  partiel. 

annelé:  pourvu  d'un  anneau. 

apical:  en  parlant  du  pied,  partie  située  près  du 
point  d'insertion  des  lamelles  ou  à  la  jonc- 
tion du  chapeau,  partie  supérieure. 

apiculé:  pourvu  d'un  apicule. 

apicule:  petit  appendice  parfois  aigu  reliant  la 
spore  au  stérigmate. 

apothécie:  réceptacle  en  général  en  forme  de 
coupe,  de  soucoupe  ou  de  selle  chez  les  dis- 
comycètes,  dans  lequel  une  couche  d'asques 
se  trouve  exposée  à  l'air. 

appendiculé:  se  dit  de  la  marge  du  chapeau 
lorsqu'elle  est  prolongée  par  les  débris  du 
voile  ou  la  pellicule. 

apprimé:  complètement  aplati  ou  appliqué. 

arqué:  courbé  comme  un  arc. 

aréole:  se  dit  de  la  surface  du  chapeau  ou  du 
pied  lorsqu'elle  est  marquée  de  petites  sur- 
faces délimitées  par  des  craquelures. 

asque:  cellule  où  sont  produites  les  spores  chez 
les  ascomycètes;  la  fusion  des  noyaux  dans 
le  jeune  asque  est  suivie  de  trois  divisions 
nucléaires  produisant  huit  ascospores. 

baside:  cellule  où  les  spores  sont  produites 
chez  les  basidiomycètes;  la  fusion  des 
noyaux  dans  la  jeune  baside  est  suivie  de 
deux  divisions  nucléaires  produisant  quatre 
spores  qui  se  développent  ensuite  à  l'exté- 
rieur de  la  cellule,  au  sommet  des  stérig- 
mates. 

blafard:  d'une  couleur  pâle  mal  définie,  blan- 
châtre. 


campanule:  en  forme  de  cloche. 
cespiteux:  poussant  en  touffes  denses. 
chapeau:  partie  supérieure  élargie  du  champi- 
gnon, qui  renferme  l'hyménium. 
chiamydospores:  spores  asexuées  formées  par 

les  cellules  de  l'hyphe  en  s'arrondissant, 

s'épaississant  et  se  séparant  les  unes  des 

autres. 
claviforme  (ou  clavé):  en  forme  de  massue. 
collarium:  bourrelet  entourant  le  sommet  du 

pied  et  réunissant  la  base  des  lamelles  chez 

certains  champignons. 
concolore:  se  dit  des  lamelles  ou  du  pied  qui 

sont  de  même  couleur  que  le  chapeau. 
conidie:  spore  accessoire  produite  végétative- 

ment. 
convoluté:  roulé  sur  soi-même  ou  autour  de 

quelque  chose. 
cortine:  voile  arachnéen   (ressemblant  à  une 

toile  d'araignée)  de  certains  champignons. 
costulé:  pourvu  de  petites  côtes. 
crénelé:  bordé  de  dents  obtuses  arrondies. 
crispé:  finement  plissé  ou  froncé. 
cupule:  en  forme  de  coupe. 
cystides:  grosses  cellules  stériles  plus  ou  moins 

différenciées   qui    font   d'ordinaire   saillie 

parmi  les  basides. 
cyathiforme:  en  forme  d'entonnoir. 

décurrent:  se  dit  des  lamelles  ou  des  tubes  qui 

se  prolongent  sur  le  pied. 
déliquescent:  se  transformant  en  liquide. 

échinulé:  couvert  de  petites  pointes  ou 
d'aiguillons. 

ellipsoïde:  qui  a  une  forme  elliptique  (spores). 

émarginé:  se  dit  des  lamelles  qui  présentent 
une  échancrure  près  du  pied. 

endopéridium:  couche  interne  de  l'enveloppe 
du  réceptacle  des  angiocarpes. 

épiphragme:  membrane  mince  recouvrant  l'ori- 
fice du  jeune  peridium  chez  les  nidula- 
riacées. 

espèce:  population  d'individus  possédant  en 
commun  un  certain  nombre  de  caractères 
hérités.  Il  n'existe  pas  de  règle  fixe  pour  la 
détermination  des  espèces,  qui  demeure 
dans  une  large  mesure  une  question  de  juge- 
ment et  d'accord  entre  les  systématiciens. 
L'espèce  est  désignée  par  un  binôme  latin 
composé  du  nom  du  genre  (un  substantiO 
suivi  de  l'épithète  spécifique  (un  adjectiO- 

étalé-réfléchi:  étalé  sur  le  substrat  et  recourbé 
à  la  marge  de  manière  à  former  un  chapeau. 


320 


GLOSSAIRE 


évanescent:  qui  disparaît  rapidement;  fugace. 
excentrique:   se  dit  d'un  pied  qui  n'est  pas 

inséré  au  centre  du  chapeau. 
exopéridium:  couche  externe  de  l'enveloppe  du 

réceptacle  des  angiocarpes. 

farci:  se  dit  du  pied  lorsqu'il  est  rempli  d'une 
moelle  différenciée  qui  peut  disparaître. 

fauve:  brun  cannelle  rougeâtre. 

ferrugineux:  couleur  de  rouille. 

fétide:  qui  a  une  odeur  très  désagréable. 

fibrilleux:  recouvert  de  fibrilles  ou  de  petites 
fibres  filiformes  en  général  plus  ou  moins 
dispersées. 

filiforme:  très  élancé,  en  forme  de  fil. 

fimbrié:  se  dit  de  l'arête  des  lamelles  ou  de  la 
marge  du  chapeau  lorsqu'elles  sont  fine- 
ment frangées  ou  déchiquetées. 

fissile:  qui  se  fend  facilement  (pied,  chapeau). 

floconneux:  orné  de  flocons. 

flocon:  petite  touffe  cotonneuse. 

furfuracé:  couvert  de  petites  particules  sem- 
blables à  du  son. 

fuscescent:  brun  fuligineux  foncé. 

fusiforme:  en  forme  de  fuseau;  effilé  aux 
deux  extrémités. 

générique:  ayant  le  rang  de  genre  ou  apparte- 
nant à  un  genre. 

genre:  subdivision  intermédiaire  entre  la  famille 
et  l'espèce;  le  genre  comprend  des  espèces 
apparentées. 

gibbeux:  se  dit  d'un  chapeau  irrégulièrement 
arrondi  ou  muni  d'une  protubérance  ou 
d'un  mamelon  asymétrique. 

glabre:  lisse,  dépourvu  d'écaillés,  de  poils,  etc. 

globuleux:  sphérique. 

gloeocystide:  forme  spéciale  de  cystide  carac- 
térisée par  une  consistance  gélatineuse  ou 
cornée  et  un  contenu  huileux,  résineux  et 
granuleux. 

glutineux:  très  visqueux. 

granuleux:  couvert  de  granules. 

guêtre:  se  dit  de  la  base  du  pied  lorsqu'elle  est 
étroitement  engainée  par  la  volve. 

hile:  en  parlant  d'une  spore,  cicatrice  mar- 
quant le  point  d'insertion. 

hispide:  voir  strigueux. 

hygrophane:  se  dit  d'un  chapeau  prenant  un 
aspect  aqueux  à  l'humidité  et  changeant 
nettement  de  couleur  en  séchant. 

hyalin:  incolore,  transparent. 

hyménium:  surface  fertile  du  réceptacle  chez 
les  ascomycètes  et  les  basidiomycètes. 

hyphe:  filament  simple  formant  la  structure 
végétative  d'un  champignon. 

hypoderme:  couche  d'hyphes  différenciées 
située  immédiatement  sous  la  pellicule  du 
chapeau. 


imbriqué:  se  dit  d'éléments  superposés  comme 

les  tuiles  d'un  toit. 
immuable:  inaltérable,  qui  ne  change  pas  de 

couleur  lorsqu'on  l'expose  à  l'air. 
incisé:  se  dit  de  la  marge  du  chapeau  quand 

elle  est  fendue  radialement. 
infère:  se  dit  de  l'anneau  lorsqu'il  est  inséré 

au  bas  du  pied. 
infléchi:  courbé  vers  l'intérieur. 
infundibuliforme:  en  forme  d'entonnoir. 
interveiné:    se    dit    des    lamelles    lorsqu'elles 

sont  réunies  par  des  veines. 
involuté:  enroulé. 

lacéré:  irrégulièrement  déchiré. 

lamelle:  organe  mince  semblable  à  un  feuillet 
situé  sous  le  chapeau. 

lamellule:  lamelle  plus  courte  n'atteignant  pas 
le  pied. 

lancéolé:  en  forme  de  lance,  c'est-à-dire  plus 
long  que  large  et  effilé  à  l'extrémité. 

latex:  liquide  laiteux  qu'on  retrouve  chez  cer- 
taines espèces. 

livide:  bleu-noir,  couleur  d'ecchymose. 

marginé:  se  dit  des  lamelles  qui  sont  bordées 
d'un  liséré  d'une  couleur  autre  que  celle  des 
faces;  se  dit  aussi  du  bulbe  du  pied  lorsqu'il 
est  muni  d'un  rebord  au  sommet,  soit  au 
point  d'insertion  du  voile  universel. 

médian:  se  dit  de  l'anneau  lorsqu'il  est  inséré 
au  milieu  du  pied. 

médulleux:  rempH  de  moelle. 

membraneux:  mince  et  souple  comme  une 
membrane. 

micacé:  couvert  de  petites  particules  brillantes 
ayant  l'aspect  de  paillettes  de  mica. 

mycélium:  partie  végétative  du  champignon; 
collectif  désignant  l'ensemble  des  hyphes. 

mycophage:  celui  qui  consomme  des  cham- 
pignons. 

obconique:  qui  a  la  forme  d'un  cône  inversé. 

-oïde:  suffixe  signifiant  «semblable  à». 

ombiliqué:  se  dit  du  chapeau  lorsqu'il  présente 
une  dépression  centrale  semblable  à  un 
ombilic. 

ombon:  renflement  conique  à  convexe  sem- 
blable à  un  mamelon  au  centre  du  chapeau. 

omboné:  pourvu  d'un  ombon;  mamelonné. 

ovoïde:  qui  a  la  forme  d'un  œuf. 

papille  (ou  papilleux):  orné  de  petites  saillies 

en  forme  de  mamelon. 
paraphyses:   cellules   stériles   non   spécialisées 

qu'on  trouve  dans  l'hyménium  entre  les 

basides. 
pédicelle:  petite  tige. 
pellicule:  membrane  très  mince  qui  recouvre  le 

chapeau  et  qui,  souvent,  se  pèle  facilement. 


321 


C  HAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


péridiuie:  organe  en  forme  de  semence  ou 
d'oeuf  propre  aux  géastres;  il  s'agit  d'une 
cincloppe  interne  renfermant  les  spores. 

pt-ridium:  enveloppe  ou  revêlement  externe  du 
réceptacle  chez  les  vesses-de-loup. 

pied:  tige  ou  partie  cylindrique  qui  supporte  le 
chapeau  des  agarics,  des  bolets,  etc. 

piriforme:  en  forme  de  poire. 

ponctué:  marqué  de  petits  points,  d'écaillés, 
de  glandules,  etc. 

pruineux:  recouvert  d'une  fine  poudre. 

pubescent:  recouvert  de  poils  courts,  mous  et 
duveteux. 

pulvérulent:  poudreux. 

radicelliforme:  en  forme  de  radicelles. 

réniforme:  en  forme  de  rein. 

résupiné:  se  dit  d'un  réceptacle  plaqué  sur  son 
support  avec  l'hyménium  tourné  vers  l'exté- 
rieur. 

réticulé:  marqué  de  lignes  ou  de  crêtes  formant 
un  réseau. 

reviviscent:  qui  reprend  sa  forme  lorsqu'on 
l'humecte. 

rhizomorphe:  filament  mycélien  en  forme  de 
cordonnet. 

rimeux:  craquelé. 

rivuleux:  marqué  de  lignes  rappelant  un  réseau 
de  rivières  sur  une  carte. 

rugueux:  grossièrement  ridé,  ou  encore  rabo- 
teux. 

ruguleux:  finement  ridé. 

sclérote:  organisme  dormant,  d'ordinaire  de 

consistance  très  dure,  composé  d'hyphes  à 

parois  épaisses  et  comportant  parfois  une 

écorce  définie. 
scrobiculé:   creusé  de  petites  dépressions  ou 

fossettes. 
sensu:  au  sens  de. 
septum:  cloison  transversale  d'une  hyphe  ou 

d'une  spore. 
serrulé:  denticulé  comme  la  lame  d'une  scie. 
sillonné:  a  un  sens  intermédiaire  entre  strié  et 

plissé. 
sphérocyste:  cellule  plus  ou  moins  globuleuse 

qu'on  trouve  dans  la  chair  du  Russula  et  du 

Lactarius,  et  chez  certains  autres  basidio- 

mycétes. 
sporange:  cellule  en  forme  de  sac  où  les  spores 

sont  produites. 


spore:  organe  de  reproduction  des  champi- 
gnons et  d'autres  cryptogames. 

squamuleux:  orné  de  petites  écailles. 

squarreux:  ornée  de  grosses  écailles  retroussées. 

siérigmale:  pédicelle  qui  supporte  la  basidio- 
spore  sur  la  baside  avant  son  éjection. 

stipité:  pourvu  d'un  pied. 

strié:  marqué  de  fines  lignes  ou  sillons. 

striolé:  finement  strié. 

strigueux:  hérissé  de  poils  grossiers  assez  longs. 

sub-:  préfixe  signifiant  presque  ou  légèrement. 

substrat,  substratum:  substance  sur  laquelle  ou 
dans  laquelle  pousse  le  champignon. 

supère:  se  dit  de  l'anneau  lorsqu'il  est  inséré 
au  sommet  du  pied. 


taxonomie:  science  de  la  classification. 
tomenteux:  recouvert  de  poils  serrés,  fins  et 

mous. 
tomentum:  pilosité  formée  de  poils  mous  ou  de 

fibrilles  en  général  plus  ou  moins  entrelacés 

et  emmêlés. 
trame:  partie  des  lamelles  comprise  entre  les 

deux  couches  hyméniales;  partie  charnue  du 

chapeau. 
transparence  (strié  par):  se  dit  de  la  marge  du 

chapeau   qui   paraît   striée   lorsqu'elle   est 

imbibée. 
tronqué:  dont  l'extrémité  est  comme  tranchée, 

décapitée  ou  aplatie. 
tuberculeux:  qui  présente  de  petites  protubé- 
rances semblables  à  des  verrues. 
turbiné:  en  forme  de  toupie. 


ventru:  renflé  ou  épaissi  au  milieu. 

vergeté:  orné  de  petites  lignes  (d'habitude  des 
fibrilles)  de  couleur  différente. 

verruqueux:  qui  présente  des  verrues. 

vésiculeux:  se  dit  de  cellules  épaissies  et  ren- 
flées au  point  de  devenir  globuleuses  ou 
presque. 

visqueux:  collant  au  toucher. 

volve:  voile  universel  présent  chez  certains 
genres,  tel  VAmanita. 


zone:  se  dit  du  chapeau  lorsqu'il  est  orné  de 
bandes  concentriques  de  couleur  différente 
du  reste  de  sa  surface. 


322 


ADDENDA 


S.A.  Redhead 

Institut  de  recherches  biosystématiques 

Direction  générale  de  la  recherche 

1979 

La  première  édition  anglaise  de  Edible  and  Poisonous  Mushrooms  of 
Canada  remonte  à  1962,  soit  il  y  a  17  ans.  À  cette  époque,  un  vaste  redécou- 
page des  genres  en  fonction  de  critères  microscopiques  était  en  cours,  donnant 
naissance  à  une  foule  de  nouveaux  noms  et  de  nouvelles  acceptions.  Leur 
reconnaissance  par  l'ensemble  des  mycologues  était  loin  d'être  garantie;  pour 
cette  raison,  J.  Walton  Groves  a  choisi  des  noms  de  genre  bien  établis,  qu'il  a 
utilisés  dans  leur  acception  conventionnelle.  Toutefois,  bon  nombre  des  modi- 
fications mentionnées  dans  l'édition  de  1962  sont  aujourd'hui  acceptées,  et 
quelques  nouveaux  noms  de  genres  ont  été  proposés  depuis.  Comme  certains 
d'entre  eux  ont  fait  leur  apparition  dans  les  ouvrages  de  vulgarisation,  une 
mise  à  jour  de  la  nomenclature  s'imposait.  Le  recours  à  des  caractères  micro- 
scopiques pour  la  définition  d'un  grand  nombre  de  genres  est  inévitable,  ce  qui 
malheureusement  complique  la  tâche  du  mycologue  amateur. 

La  liste  établie  ici  ne  comprend  que  les  espèces  dont  les  noms  ont  été 
modifiés.  Elles  sont  classées  par  ordre  alphabétique  comme  dans  l'index. 
L'ancien  nom  est  donné  d'abord,  suivi  du  nouveau  ainsi  que,  dans  certains 
cas,  de  précisions  sur  les  modifications  apportées.  Celles-ci  n'ont  d'ailleurs  pas 
un  caractère  définitif  car  bon  nombre  de  genres  ne  sont  pas  encore  universelle- 
ment reconnus,  et  Ton  nourrit  encore  des  doutes  sur  leurs  propriétés.  Toute- 
fois, tous  les  noms  proposés  sont  actuellement  utiHsés  dans  l'Herbier  national 
de  mycologie  à  Ottawa.  Pour  l'essentiel,  nous  avons  utilisé  comme  point  de 
référence  l'ouvrage  de  Singer  (1975)  intitulé  The  Agaricales  in  Modem 
Taxonomy,  3^  édition. 

Par  ailleurs,  la  bibliographie  de  la  présente  édition  s'est  enrichie  de  nou- 
veaux titres  d'ouvrages  publiés  depuis  la  dernière  révision  effectuée  par  David 
Malloch  en  1975.  En  particulier,  certaines  thèses  sont  remplacées  par  les  ou- 
vrages pubhés  correspondants. 

Depuis  1974,  la  possession  de  champignons  d'origine  canadienne  ou 
étrangère  renfermant  les  drogues  réglementées  psilocine  et  psilocybine  est  illé- 
gale au  Canada.  Un  certain  nombre  d'espèces  canadiennes  des  genres  Psilo- 
cybe,  Panœolus  et  Conocybe  renferment  ces  hallucinogènes.  Certaines  d'entre 
elles  sont  mal  caractérisées  et  ont  une  aire  de  répartition  peu  connue.  Il  s'agit 
dans  tous  les  cas  de  petites  espèces  peu  visibles  et  peu  susceptibles  d'attirer 
l'attention  des  mycophages.  L'espèce  la  plus  fréquemment  récoltée  est  décrite 
ci-après. 

323 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  HT  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 

PSILOCYBE  SEMILANCEATA  (Fr.)ex  Kummer  Vénéneux 

I-ig.  431,  p.  319 

CHAPEAU  1-6  cm  de  largeur,  d'abord  conique  d'une  façon  obtuse  à 
conique-campanuié,  souvent  surmonté  d'un  mamelon  aigu  par  la  suite,  de 
couleur  verdâtre  foncé  à  brun  vineux,  hygrophane,  devenant  ocre  sur  le  disque 
et  beige  ailleurs,  strié  et  visqueux  à  l'état  humide,  souvent  à  marge  légèrement 
incurvée  et  plus  nettement  striée  à  cause  d'importants  dépôts  de  spores  entre 
les  lamelles,  chair  mince,  membraneuse,  de  la  couleur  du  chapeau,  à  odeur 
non  caractéristique,  lamelles  adnées  ascendantes,  moyennement  espacées, 
moyennement  larges,  étroitement  ventrues,  de  couleur  chamois  vineux  à  l'état 
jeune,  puis  brun  vineux  avec  l'âge,  à  arête  blanchâtre,  pied  3-7  cm  de  lon- 
gueur, 0,15  cm  ou  moins  d'épaisseur,  régulier,  élancé,  souvent  ondulé,  sec, 
mat  ou  subpoli,  blanc  ou  beige  au  sommet,  ocre  à  cannelle  à  la  base,  souvent 
partiellement  recouvert  de  fibrilles  blanchâtres  éparses,  noircissant  avec  l'âge; 
les  parties  soyeuses  et  blanchâtres  se  tachent  en  général  de  bleu  ou  de  vert  bleu- 
âtre au  toucher,  spores  12-14,5  x  6,3-8,2  ^m,  Hsses,  brun  pourpre, 
ellipsoïdes,  un  peu  tronquées  à  partir  d'un  pore  germinatif  bien  net,  à  parois 
un  peu  épaissies. 

De  septembre  à  novembre:  seul  ou  en  groupes  dans  les  pâturages  ou  les 
autres  endroits  herbeux  dans  les  régions  maritimes  de  l'Est  et  de  l'Ouest. 

Le  Psilocybe  silvatica  (Pk.)  Singer  et  Smith  et  le  P.  pelliculosa  (Smith) 
Singer  et  Smith  lui  ressemblent  mais  viennent  plutôt  dans  les  régions  boisées  et 
possèdent  des  spores  plus  petites.  Un  certain  nombre  d'autres  espèces  halluci- 
nogènes caractérisées  par  un  port  de  collybie,  avec  parfois  un  anneau  bien 
défini,  se  rencontrent  aussi  au  Canada.  Parmi  les  espèces  non  hallucinogènes, 
le  P.  montana  (Pers.  ex  Fr.)  Kummer  est  commun  dans  les  peuplements  de 
Polytrichum  (polytric),  et  le  P.  atrobrunnea  (Lasch)  Gillet  se  rencontre,  mais 
plus  rarement,  avec  la  sphaigne  dans  les  marécages. 


324 


MISE  À  JOUR  DE  LA  NOMENCLATURE  ET 
DE  LA  TAXONOMIE 


ANCIEN  NOM 

abortivus,  Clitopilus 
abundans,  Collybia 
acericola,  Pholiota 
albipilata,  Collybia 
albogriseus,  Clitopilus 
albolanatus,  Pleurotus 
americana,  Lepiota 
amœnus,  Hygrophorus 
angustatus,  Panus 
angusticeps,  Morchella 
applicatus,  Pleurotus 
aurantiaca,  Clitocybe 
aurea,  Clavaria 
auricolor,  Agaricus 
autumnalis,  Pholiota 
benzoinus,  Polyporus 
betulinus,  Polyporus 
borealis,  Hygrophorus 
botrytis,  Clavaria 
brevipes,  Cantharellus 
brunnea,  Lepiota 
candidissimus,  Pleurotus 
cantharellus,  Hygrophorus 
caperata,  Pholiota 
capnoides,  Naematoloma 
cartilaginea,  Clitocybe 

ceraceus,  Hygrophorus 
chlorophanus,  Hygrophorus 
cinerea,  Clavaria 
clavatus,  Cantharellus 
coccineus,  Hygrophorus 
cochleatus,  Lentinus 
confluens,  Polyporus 
conica,  Morchella 
conicus,  Hygrophorus 
coralloides,  Hydnum 
cothurnata,  Amanita 
crispa,  Conocybe 
crispa,  Trogia 
cuspidatum,  Entoloma 
cuspidatus,  Hygrophorus 
cyathiformis,  Clitocybe 
décora,  Clitocybe 
delica,  Russula 
diminutivus,  Agaricus 
disseminatus,  Pseudocoprinus 
duplicata,  Dictyophora 
ectypoides,  Clitocybe 


NOM  ACTUEL 

Entoloma  abortivum  (B.  et  C.)  Donk 

Clitocybula  abundans  (Pk.)  Sing. 

Agrocybe  acericola  (Pk.)  Sing. 

Strobilurus  albipilatus  (Pk.)  Wells  et  Kempton 

Entoloma  albogrisea  (Pk.)  Redhead 

Nothopanus  porrigens  (B.  et  C.)  Sing. 

Leucocoprinus  americana  (Pk.)  Redhead 

Hygrocybe  calyptœformis  (Berk.)  Fayod 

Hohenbuehelia  angusta  (Berk.)  Sing. 

Morchella  elata  Fr. 

Resupinatus  applicatus  (Batsch  ex  Fr.)  S. F.  Gray 

Hygrophoropsis  aurantiaca  (Wulf.  ex  Fr.)  Maire 

Ramaria  aurea  (Fr.)  Quel. 

Vraisemblablement  V Agaricus  semotus  Fr. 

Galerina  autumnalis  (Pk.)  Smith  et  Sing. 

Ischnoderma  benzoinum  (Wahl.  ex  Fr.)  Karst. 

Piptoporus  betulinus  (Fr.)  Karst. 

Camarophyllus  borealis  (Pk.)  Murr. 

Ramaria  botrytis  (Pers.  ex  Fr.)  Ricken 

Gomphus  clavatus  (Pers.  ex  Fr.)  S. F.  Gray 

Macrolepiota  rachodes  (Vitt.)  Sing. 

Cheimonophyllum  candidissimus  (B.  et  C.)  Sing. 

Hygrocybe  cantharellus  (Schw.)  Murr. 

Rozites  caperata  (Pers.  ex  Fr.)  Karst. 

Hypholoma  capnoides  (Fr.  ex  Fr.)  Kummer 

Selon  Bresadola,  il  s'agit  du  Lyophyllum  loricatum  (Fr.) 

Kiihner. 

Hygrocybe  ceracea  (Fr.)  Kummer 

Hygrocybe  chlorophana  (Fr.)  Wiinsche 

Clavulina  cinerea  (Fr.)  Schroet. 

Gomphus  clavatus  (Pers.  ex  Fr.)  S.  F,  Gray 

Hygrocybe  coccinea  (Fr.)  Kummer 

Lentinellus  cochleatus  (Fr.)  Karst. 

Albatrellus  confluens  (Fr.)  Kotl.  et  Pouz. 

Morchella  elata  Fr. 

Hygrocybe  conica  (Fr.)  Kummer 

Hericium  coralloides  (Scop.  ex  Fr.)  S.  F.  Gray 

Amanita  pantherina  var.  multisquamosa  (Pk.)  Jenkins 

Conocybe  lactea  (Lange)  Métrod 

Plicatura  crispa  ((Pers.)  ex  Fr.)  Rea 

Nolanea  murrayi  (B.  et  C.)  Dennis 

Hygrocybe  cuspidata  (Pk.)  Murr. 

Pseudoclitocybe  cyathiformis  (Bull,  ex  Fr.)  Sing 

Tricholomopsis  décora  (Fr.)  Sing. 

Selon  Groves,  il  s'agit  du  Russula  brevipes  Peck. 

Selon  Groves,  il  s'agit  de  V Agaricus  semotus  Fr. 

Coprinus  disseminatus  (Pers.  ex  Fr.)  S.  F.  Gray 

Phallus  duplicata  Bosc 

Pseudoarmillariella  ectypoides  (Pk.)  Sing. 


325 


L  HAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


edulis,  Agaricus 
flon):!Ulipes.  Pleuroius 
fallux,  Kiissula 
familia,  Collybia 
fasciculare.  Na^matoloma 
na>a.  Clavaria 
flavescens,  Hygrophorus 
flavobrunneum,  Tricholoma 
floccosus,  Cantharellus 
fœnisecii,  Panaeolus 
foetens,  Russula 


fœtentula,  Russula 
fragrans,  Hygrophorus 

frondosus,  Polyporus 
fuscogrisella,  Nolanea 
fusiformis,  Clavaria 
gemmata,  Amanita 
gigantea,  Calvatia 
glabriceps,  Amanita 
griseus,  Polyporus 
haematopus,  Lentinus 
hariolorum,  Collybia 
helvelloides,  Phlogiotis 
helvus,  Lactarius 
hortensis,  Agaricus 
illudens,  Clitocybe 
imperialis,  Armillaria 
inaurata,  Amanitopsis 
infundibuliformis,  Cantharellus 
irinum,  Tricholoma 
kauffmannii,  Cantharellus 
lachrymabundum,  Hypholoma 
Ixtus,  Hygrophorus 
longipes,  Collybia 
marginata,  Pholiota 
marginatus,  Hygrophorus 
marginella,  Pholiota 


mellea,  Armillaria 
merulioides,  Boletinellus 
micromegethus,  Agaricus 
micropus,  Clitopilus 
miniatus,  Hygrophorus 
molybdites,  Lepiota 
multiceps,  Clitocybe 
multiplex,  Cantharellus 
naucina,  Lepiota 
nigricans,  Russula 


Agaricus  hitorquis  (Quel.)  Sacc. 
Hypsizygus  elungutipes  (Pk.)  Bigelow 
Selon  Groves,  il  s'agit  du  Russula  fragilis  (Pers.  ex  Fr.)  Fr, 
Clitocybula  familia  (Pk.)  Sing. 
Hypholoma  fasciculare  (Huds.  ex  Fr.)  Kummer 
Ramaria  flava  (Fr.)  Quel. 
Hygrocybe  flavescens  (Kauff.)  Sing. 
Tricholoma  fulvum  (Bull,  ex  Fr.)  Sacc. 
Gomphus  floccosus  (Schw.)  Sing. 
Panœolina  fœnisecii  (Pers.  ex  Fr.)  Maire 
Selon  Groves,  il  s'agit  du  Russula  fragranlissima 
Romagnesi;  le  vrai  Russula  foetens  n'a  pas  été  reconnu 
avec  certitude  en  Amérique  du  Nord. 
Russula  subfœtens  W.G.  Smith 

Hygrophorus  pudorinus  var.  fragrans  (Murr.)  Hesler  et 
Smith 

Grifola  frondosa  (Fr.)  S.  F.  Gray 
Leptonia  fuscogrisella  (Pk.)  Largent 
Clavulinopsis  fusiformis  (Fr.)  Corner 
Amanita  gemmata  (Fr.)  Bertillon 
Langermannia  gigantea  (Batsch  ex  Pers.)  Rostkov 
Amanita  pantherina  var.  multisquamosa  (Pk.)  Jenkins 
Boletopsis  subsquamosa  (L.  ex  Fr.)  Kotl.  et  Pouz. 
Panus  suavissimus  (Fr.)  Sing. 
Collybia  confluens  (Pers.  ex  Fr.)  Kummer 
Tremiscus  helvelloides  (DC.  ex  Pers.)  Donk 
Selon  Groves,  il  s'agit  du  Lactarius  aquifluus  Peck. 
Agaricus  brunnescens  Peck 
Omphalotus  olearius  (DC.  ex  Fr.)  Sing. 
Catathelasma  impériale  (Fr.  apud  Lund)  Sing. 
Amanita  strangulata  (Fr.)  Roze  apud  Karst. 
Cantharellus  tubœformis  Fr. 
Lepista  irina  (Fr.)  Bigelow 
Gomphus  kauffmannii  (Smith)  Petersen 
Psathy relia  lacrymabunda  (Fr.)  Moser 
Hygrocybe  lœta  (Fr.)  Kummer 
Oudemansiella  longipes  (Bull,  ex  St. -Amans)  Maire 
Galerina  marginata  (Batsch  ex  Fr.)  Kiihner 
Humidicutis  marginata  (Pk.)  Sing. 
Des  doutes  subsistent;  il  se  peut  que  l'espèce  devrait  être 
rangée  dans  le  Kuehneromyces  ou  le  Galerina  selon 
Singer. 

Armillariella  mellea  (Fr.)  Karst. 
Gyrodon  merulioides  (Schw.)  Sing. 
Vraisemblablement  V Agaricus  semotus  Fr. 
Entoloma  micropus  (Pk.)  Hesler 
Hygrocybe  miniata  (Fr.)  Kummer 
Chlorophyllum  molybdites  (Meyer  ex  Fr.)  Mass. 
Lyophyllum  decastes  (Fr.  ex  Fr.)  Sing. 
Polyozellus  multiplex  (Underw.)  Murr. 
Leucoagaricus  naucinus  (Fr.)  Sing. 
Selon  Groves,  il  s'agit  probablement  du  Russula  dissi- 
mulans  Shaffer,  encore  que  le  Russula  nigricans  se  ren- 
contre effectivement  sur  la  côte  Ouest. 


326 


MISE  A  jour:  nomenclature  et  taxonomie 


nitidus,  Hygrophorus 
niveus,  Hygrophorus 
noveboracensis,  Clitopilus 
nudum,  Tricholoma 
operculatus,  Panus 
orcellus,  Clitopilus 
ovinus,  Polyporus 
personatum,  Tricholoma 
petaloides,  Pleurotus 

pictus,  Boletinus 
piperatus,  Suillus 
pistillaris,  Clavaria 
platyphylla,  Collybia 
ponderosa,  Armillaria 
porrigens,  Pleurotus 
praecox,  Pholiota 
praetensis,  Hygrophorus 
procera,  Lepiota 
pseudoclavatus,  Cantharellus 
psittacinus,  Hygrophorus 
puniceus,  Hygrophorus 
rachodes,  Lepiota 
radicata,  Collybia 
repandum,  Hydnum 
resinosus,  Polyporus 
rodmani,  Agaricus 
rubinellus,  Suillus 
russuloides,  Amanita 
rutilans,  Tricholoma 
salicinus,  Panus 
salmoneum,  Entoloma 
semilibera,  Morchella 
semiorbicularis,  Naucoria 


semiovatus,  Panasolus 
separata,  Anellaria 
septentrionale,  Hydnum 
serotinus,  Pleurotus 
sordida,  Russula 
spathulatus,  Pleurotus 

spectabilis,  Boletinus 
spectabilis,  Pholiota 
spumosa,  Flammula 
squarroso-adiposa,  Pholiota 
stipticus,  Panus 
stricta,  Clavaria 
subacutum,  Tricholoma 
subdulcis,  Lactarius 


Hygrocybe  nitida  (B.  et  C.)  Murr. 

Hygrocybe  nivea  (Scop.  ex  Fr.)  Murr. 

Rhodocybe  mundula  (Lasch)  Sing. 

Lepista  nuda  (Bull,  ex  Fr.)  Cooke 

Tectella  patellaris  (Fr.)  Murr. 

Clitopilus  prunulus  (Scop.  ex  Fr.)  Kummer 

Albatrellus  ovinus  (Fr.)  Kotl.  et  Pouz. 

Lepista  personata  (Fr.  ex  Fr.)  Cooke 

Hohenbuehelia  petaloides  (Bull,  ex  Fr.)  Schulz.  apud 

Schulz.,  Kanitz  et  Knapp 

Suillus  pictus  (Pk.)  Smith  et  Thiers 

Chalciporus  piperatus  (Bull,  ex  Fr.)  Sing. 

Clavariadelphus  pistillaris  (Fr.)  Donk 

Tricholomopsis  platyphylla  (Pers.  ex  Fr.)  Sing. 

Tricholoma  ponderosum  (Pk.)  Sing. 

Nothopanus  porrigens  (Pers.  ex  Fr.)  Sing. 

Agrocybe  prœcox  (Pers.  ex  Fr.)  Fayod 

Camarophyllus  pratensis  (Fr.)  Kummer 

Macrolepiota  procera  (Scop.  ex  Fr.)  Sing. 

Gomphus  pseudoclavatus  (Smith)  Corner 

Hygrocybe  psittacina  (Fr.)  Kummer 

Hygrocybe  punicea  (Fr.)  Kummer 

Macrolepiota  rachodes  (Vitt.)  Sing. 

Oudemansiella  radicata  (Relh.  ex  Fr.)  Sing. 

Dentinum  repandum  (Fr.)  S.  F.  Gray 

Ischnoderma  resinosum  (Fr.)  Karst. 

Agaricus  bitorquis  (Quel.)  Sacc. 

Chalciporus  rubinellus  (Pk.)  Sing. 

Amanita  gemmata  (Fr.)  Bertillon 

Tricholomopsis  rutilans  (Schaeff.  ex  Fr.)  Sing. 

Panellus  ringens  (Fr.)  Romagnesi 

Nolanea  quadrata  B.  et  C. 

Mitrophora  semilibera  (DC.  ex  Fr.)  Lév. 

Agrocybe  semiorbicularis  (Bull,  ex  St. -Amans)  Fayod. 

Selon  Groves,  il  s'agit  de  V Agrocybe  pediades  (Pers.  ex 

Fr.)  Fayod. 

Anellaria  semiovata  (Sow.  ex  Fr.)  Pearson  &  Dennis 

Anellaria  semiovata  (Sow.  ex  Fr.)  Pearson  &  Dennis 

Steccherinum  septentrionale  (Fr.)  Banker 

Panellus  serotinus  (Fr.)  Kiihner 

Russula  albonigra  (Krombh.)  Fr. 

Hohenbuehelia  petaloides  (Bull,  ex  Fr.)  Schulz.  apud 

Schulz.,  Kanitz  et  Knapp 

Suillus  spectabilis  (Pk.)  O.  Kuntze 

Gymnopilus  spectabilis  (Fr.)  Sing. 

Pholiota  spumosa  (Fr.)  Sing. 

Pholiota  limonella  (Pk.)  Sacc. 

Panellus  stipticus  (Bull,  ex  Fr.)  Karst. 

Ramaria  stricta  (Fr.)  Quel. 

Tricholoma  virgatum  (Fr.)  Kummer 

Selon  Groves,  il  s'agit  d'un  groupe  d'espèces  comprenant 

notamment  le  Lactarius  carbonicola  Smith  dans  Hesler  et 

Smith  et  le  Lactarius  thejogalus  Fr.;  le  vrai  Lactarius 

subdulcis  n'a  pas  été  reconnu  avec  certitude  en  Amérique 

du  Nord. 


327 


CHAMPIGNONS  COMI  STIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


siihglabripes,  I  cccinum 
siibluCericium.  Na.'matoloma 
suhnidulans,  Phyllotopsis 
subpalmalus,  Pleurotus 
suhplanus,  Clitopilus 
sulphureus,  Polyporus 
tenera,  Calera 
tessulatus,  Pleurotus 
ti^rinus,  Leniinus 
tumentella,  Amanita 
(omentosus,  Gomphidius 
torulosus,  Panus 
transmutans,  Tricholoma 
ulmarius,  Pleurotus 


umbonatus,  Cantharellus 
unicolor,  Pholiota 
vaginata,  Amanitopsis 
velatipes,  Amanita 
velutipes,  Collybia 
ventricosa,  Armillaria 
vermiflua,  Pholiota 
vinicolor,  Gomphidius 
virosa,  Amanita 
vulpinus,  Lentinus 


Bolcfus  suh^lahripes  Peck 

Hypholoma  suhlaleritium  (Fr.)  Quel. 

Crepidotus  suhnidulans  (Overh.)  Hcsler  et  Smith 

Rhodotus  palmatus  (Bull,  ex  Fr.)  Maire 

Entoloma  suhplanum  (Pk.)  Hesler 

Lœtiporus  sulphureus  (Fr.)  Murr. 

Conocybe  tenera  (Schaeff.  ex  Fr.)  Fayod 

Hypsizygus  tessulatus  (Bull,  ex  Fr.)  Sing. 

Panus  tigrinus  (Bull,  ex  Fr.)  Sing. 

Amanita  porphyria  (A.  et  S.  ex  Fr.)  Secr. 

Chroogomphus  tomentosus  (Murr.)  Miller 

Panus  conchatus  (Bull,  ex  Fr.)  Fr. 

Tricholoma  fulvum  (Bull,  ex  Fr.)  Sacc. 

Lyophyllum  ulmarium  (Bull,  ex  Fr.)  Kiihner;  selon 

Groves,  toutefois,  il  s'agit  du  Hypsizygus  tessulatus  (Bull. 

ex  Fr.)  Sing. 

Cantharellula  umbonata  (Fr.)  Sing. 
Galerina  unicolor  (Fr.)  Sing. 
Amanita  vaginata  (Bull,  ex  Fr.)  Vitt. 
Amanita  pantherina  var.  velatipes  (Atk.)  Jenkins 
Flammulina  velutipes  (Curt.  ex  Fr.)  Sing. 
Catathelasma  ventricosum  (Pk.)  Sing. 
Agrocybe  dura  (Boit,  ex  Fr.)  Sing. 
Chroogomphus  vinicolor  (Pk.)  Miller 
Amanita  virosa  (Lam.  ex  Fr.)  Gillet 
Lentinellus  vulpinus  (Fr.)  Kiihner  et  Maire 


328 


INDEX 


abietina,  Russula  64,11 

abortivus,  Clitopilus  111,  185 

abruptibulbus,  Agaricus  213 

abundans,  Collybia  158 

acericola,  Pholiota  193,  194 

acervata,  Collybia  158 

acide  helvellique  13 

Acurtis  \11 

acutœsquamosa,  Lepiota  100 

adiposa,  Pholiota  195 

adirondackensis,  Clitocybe  123 

admirabilis,  Plu  (eus  18,  173 

œruginea,  Russula  64 

œruginosa,  Stropharia  214,  278 

œstivalis,  Amanita  83,  92 

affinis,  Lactarius  41 

agaric  3,  23,  209,  215,  257 

agaric  champêtre  2,  209,  210,  211 

agaric  des  jachères  211 

Agaricaceœ  3,  23,  24,  30 

agaricacées  3,  23,  24,  33,  230,  273 

agaricales  273 

Agaricus  6,  21,  209,  210,  218,  274,  280 

Agrocybe  21 S 

albellum,  Leccinum  238 

albipilata,  Collybia  166 

albissima,  Clitocybe  129 

albissimus  var.  albissimus,  Leucopaxillus  129 

albissimus  var.  piceinus,  Leucopaxillus  129 

albobrunneum,  Tricholoma  134 

albocrenulata,  Pholiota  194 

alboflavida,  Melanoleuca  138 

albogriseus,  Clitopilus  186 

albolanatus,  Pleurotus  110 

albonigra,  Russula  78 

alboviolaceus,  Cortinarius  188 

alcalina,  Mycena  155 

a/A2/,  Plicatura  276 

Alnicola  280 

alutacea,  Russula  65 

/Imû/ï/Va  2,  6,  12,  13,  80,  81,  83,  93,  98,  210, 

274 
amanite  11,  12,  13,  81,  87,  88,  89,  91,  93,  98, 

210 
amanite  tue-mouches  87 
amanite  vireuse  (ange  de  la  mort)  91,  210 
amanitine  12 

Amanitopsis  87,  93,  98,  175,  274 
amatoxine  12 

americana,  Lepiota  99,  101 
americanus,  Suillus  239 
amethystina,  Laccaria  153 
amianthinum,  Cystoderma  106,  275,  276 
amœnus,  Hygrophorus  178 
Anellaria  228 
ange  de  la  mort  (amanite  vireuse)  91 


angelesianus,  Neohygrophorus  21 A 
angustatus,  Panus  110 
angusticeps,  Morchella  268 
appendiculatum,  Hypholoma  218 
applanatus,  Crepidotus  208 
applicatus,  Pleurotus  108 
applicatus,  Resupinatus  276 
aquosa,  Collybia  159 
argent ina,  Volvariella  278 
armillaire  107 

armillaire  couleur  de  miel  107 
armillaire  impérial  107 
Armillaria  105,  106,  131,  275,  276 
Armillariella  275 
armillatus,  Cortinarius  189 
arvensis,  Agaricus  209,  211,  213 
arvensis  var.  palustris,  Agaricus  211 
ascomycètes  22,  24,  263 
asprella,  Leptonia  179 
Asterophora  21 A 

atramentarius,  Coprinus  221,  222,  228 
atromarginatus,  Pluteus  174 
atropine  13 

atrotomentosus,  Paxillus  208 
atroviridis,  Lactarius  57 
aurantia,  Tricholoma  131 
aurantiaca,  Clitocybe  M,  113,  123 
aurantiacum,  Leccinum  227,  236,  238 
aurantiacus,  Cantharellus  33,  123 
aurantiacus,  Pluteus  175 
aurantiolutea,  Russula  65 
aurantiorugosus,  Pluteus  175 
aurea,  Clavaria  253 
aurea,  Phœolepiota  197,  199 
auricolor,  Agaricus  211 
auricula,  Auricularia  256 
Auricularia  256 
auriculariacées  23,  255 
aurivella,  Pholiota  194,  195 
autumnalis,  Pholiota  194,  196 

badius,  Xerocomus  241 

basidiomycètes  22,  23,  24,  255,  257,  263 

benzol  nus,  Polyporus  249 

betulinus,  Polyporus  248 

beurre  de  sorcière  257 

bisphœrigera,  Fayodia  275 

bispora,  Morchella  269 

bisporigera,  Amanita  92 

«blanc»  4 

bohemica,  Verpa  269 

Bolbitius  278 

bolet  23,  229,  230,  231,  237,  240,  247,  257 

bolet  comestible  (cèpe,  Steinpilz)  235 

bolet  pomme  de  pin  239 

boletin  peint  234 


329 


CHAMI'IONONii  COMLi>nULLi>  LT  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


bolétacees  23,  24.  208.  230.  231.  273 

Holettncllus  233 

Boleimus  223.  230.  233 

Boleius  228.  230.  235.  238 

bombycma,   \'olvariella  168,  176 

borealis.  Hy^rophorus  145.  147 

botryiis,  Clavaria  253 

Bovista  261 

brevipes,  Canfharellus  35 

brevipes,  Melanoleuca  138 

brevipes,  Suillus  240 

brunnea.  Lepiota  99,  101,  102,  104,  105 

brunnescens.  Aman i la  83,  89,  90 

brunnescens  var.  pallida,  Amanita  83,  92 

brunneola,  Russula  79 

Bulbopodium  188 

butyracea,  Collybia  159 

byssisedus,  Claudopus  187 

cœsarea,  Amanita  83,  84 

caloceps,  Pluteus  175 

calolepis,  Crepidotus  207 

Cahatia  260,  261 

Camarophyllus  139 

campanella,  Xeromphalina  153,  154,  275 

campanulatus,  Panœolus  14,  228,  280 

campestris,  Agaricus  2,  21,  176,  210,  211,  212, 

213,  280 
camphoratus,  Lactarius  41,  42 
candidissimus,  Pleurotus  109 
candolleana,  Psathy relia  218,  219 
caninus,  Mutinus  258 
Cantharellula  33,  38,  124,  126,  275 
Cantharellus  33,  34,  35,  37,  38,  113,  123,  126, 

273,  275 
cantharellus,  Hygrophorus  145 
caperata,  Pholiota  195 
caperata,  Rozites  279 
capnoides,  Nœmatoloma  217 
caput-ursi,  Hydnum  251 
cartilaginea,  Clitocybe  128 
castaneus,  Gyroporus  236 
Catathelasma  107,  275 
cavipes.  Bolet inus  233 
centuncula,  Naucoria  279 
cèpe  235 

ceraceus,  Hygrophorus  149 
cercle  de  fées  1,  87,  103,  133,  167 
cervinus,  Pluteus  18,  173,  174,  175,  278 
chamœleontina,  Russula  64,  66,  77 
Chamœota  278 

chanterelle  comestible  2,  33,  34,  235 
charbons  24 

chlorophanus,  Hygrophorus  147 
Chlorophyllum  104,  274 
chromapes,  Leccinum  237 
chrysenteron,  Xerocomus  lAl 
chrysodon,  Hygrophorus  145 
chrysorheus,  Lactarius  42 
cibarius,  Cantharellus  2,  33,  34,  127 


cilicioides,  Lactarius  60 

cinerea,  Clavaria  253 

cinereus,  Lactarius  42,  43,  56,  60 

cinnabarinum,  Cystoderma  105 

cinnabarinus,  Cantharellus  35 

cinnabarinus.  Cortinarius  190 

cinnabarinus,  Crepidotus  208 

cinnamomeus,  Cortinarius  190 

cirrhata,  Collybia  165 

citrina,  Amanita  81,  84 

claroflava,  Russula  70 

Claudopus  108,  187,  277 

clavaire  23,  254 

clavaria  253 

clavariacées  23,  24,  33,  252,  254 

clavatus,  Cantharellus  33,  35,  37 

clavipes,  Clitocybe  124 

clé,  utilisation  de  la  18 

clintonianus,  Boletus  240 

Clitocybe  6,   17,  33,  38,   108,  113,   123,   124, 

125,  128,  152,  167,  172,  185 
clitopile  185 

Clitopilus  177,  185,  186,  277,  278 
clypeolaria,  Lepiota  102,  103 
coccinea,  Sarcoscypha  272 
coccineus,  Hygrophorus  151 
coccineus,  Pluteus  175 
cochleatus,  Lentinellus  275 
cochleatus,  Lent  inus  169 
collinitus,  Cortinarius  189,  190 
collinitus  var.  trivialis,  Cortinarius  190 
Collybia  113,  138,  157,  158,  159,  166,  276,  277 
colubrina,  Lepiota  274 
comatus,  Coprinus  2,  221,  280 
commune,  Schizophyllum  172,  275 
comptuliformis,  Agaricus  211 
conchatus,  Panus  171,  172,  276 
confluens,  Collybia  157,  159 
confluens,  Polyporus  249 
conica,  Morchella  269 
conica,  Verpa  269 
conicus,  Hygrophorus  139,  146 
Conocybe  201,  278 
controversus,  Lactarius  43 
cookei,  Collybia  165 
coprin  220,  227 
coprin  chevelu  2,  221 
coprin  micacé  222 
coprin  noir  d'encre  221 
Coprinus  10,  14,  19,  218,  219,  220,  221,  227, 

229,  280 
cor  allô  ides,  Hydnum  251 
cornucopioides,  Craterellus  254 
coronilla,  Stropharia  214 
cortinaire  188 

Cortinarius  10,  17,  153,  188,  191,  195,  200,  280 
cothurnata,  Amanita  91 
craniiformis,  Calvatia  261 
crassotunicata,  Russula  67 
craterelle  corne  d'abondance  254,  255 


330 


INDEX 


Craterellus  33,  35 

craterium,  Urnula  272 

Crepidotus  108,  187,  207,  279 

Chnipellis  277 

crispa,  Conocybe  201 

crispa,  Helvella  271 

crispa,  Trogia  109,  173 

cristata,  Lepiota  103 

croceofolius,  Cortinarius  190 

cuspidatum,  Entoloma  178 

cuspidatus,  Hygrophorus  146 

cyanescens,  Gyroporus  23 1 ,  236 

cyanoxantha,  Russula  79 

cyathiformis,  Calvatia  261 

cyathiformis,  Clitocybe  38,  124,  186 

Cyathus  259,  260 

Cystoderma  21,  100,  105,  198,  275,  276 

Dacrymyces  256 

dacrymycétacées  24,  255 

dealbata,  Clitocybe  13,  113,  125,  167 

deceptivus,  Lactarius  44,  61 

décolorons,  Russula  66 

décora,  Clitocybe  125,  135 

décorum,  Tricholoma  125 

delica,  Russula  44,  67 

delicata,  Limacella  21 A 

Delicatula  275 

deliciosus,  Lactarius  2,  39,  44,  45,  59,  274 

densifolia,  Russula  68,  76,  78 

Dentinum  251 

depilata,  Stropharia  215 

Dermocybe  188,  190 

Dictyophora  259 

diminutivus,  Agaricus  211 

discomycètes  22,  24,  263 

disseminatus,  Pseudocoprinus  229,  280 

dorsalis,  Crepidotus  207 

dryophila,  Collybia  157,  159,  277 

duplicata,  Dictyophora  259 

eburneus,  Hygrophorus  145,  146,  274 

^cc/V/a  177,  179,  278 

echinatus,  Melanophyllum  274,  280 

ectypoides,  Clitocybe  38,  124,  126 

edulis,  Agaricus  211,  212 

edulis,  Boletus  235 

elastica,  Helvella  11  \ 

elegans,  Boletus  240 

elongatipes,  Pleurotus  113 

emetica,  Russula  68,  71,  77 

Entoloma  111,  179,  180,  185,  278 

équestre,  Tricholoma  132 

ergot  22 

erinaceum,  Hydnum  251 

esculenta,  Morchella  2,  268 

étoile  de  terre  260 

eubasidiomycètes  24 

evanescens,  Catathelasma  275 


fallax,  Russula  64,  69 

familia,  Collybia  158 

fasciculare,  Nœmatoloma  216,  217 

fastibile,  Hebeloma  119,  280 

fastigata,  Inocybe  191 

fausse  morille  268,  269 

faux  mousseron  (marasme  d'Oréade)  167 

Fayodia  275 

felleus,  Tylopilus  241 

festiva,  Phœocollybia  279 

flammans,  Pholiota  196 

Flammula  125,  199,  279 

Flammulina  116 

flava,  Clavaria  253 

fia  va,  Russula  68 

flavescens,  Hygrophorus  147 

flavipes,  Leucocoprinus  11 A 

flavobrunneum,  Tricholoma  134 

flavoconia,  Amanita  17,  84,  85,  86,  88 

flavofuligineus,  Pluteus  174 

flavorubescens,  Amanita  85,  90 

flavovirens,  Tricholoma  130,  132,  136,276,277 

floccopus,  Strobilomyces  238,  239 

floccosus,  Cantharellus  36,  37 

fœnisecii,  Panœolus  111 

fœtens,  Russula  62,  70 

fœtentula,  Russula  70 

formosa,  Clavaria  252 

formosa,  Leptonia  179 

fragilis,  Bolbitius  278 

fragilis,  Russula  68,  70 

fragrans,  Clitocybe  128 

fragrans,  Hygrophorus  151 

friesii,  Lepiota  101 

frondosus,  Polyporus  248 

frostiana,  Amanita  17,  85,  86,  88 

fuligineus,  Hygrophorus  149 

fuliginosus,  Lactarius  55 

fulvotomentosus,  Crepidotus  207 

FwAîg/  Imperfecti  11,  25 

furfuracea,  Tubaria  206,  279 

fuscogrisella,  Nolanea  180 

fusiformis,  Clavaria  253 

Ga/erû201,  278,  279 
galericulata,  Mycena  156,  275,  277 
Galerina  196,  201,  279,  280 
Ganoderma  248 
gastéromycétales  25 
gastéromycètes  23,  257 
géastre  260 
Geastrum  260 

gelatinosum,  Pseudohydnum  255 
gemmata,  Amanita  86,  90 
gemmatum,  Lycoperdon  161 
geophylla,  Inocybe  192 
gerardii,  Lactarius  55 
gibba,  Clitocybe  111 
gigantea,  Calvatia  1,  257,  260 


331 


CHAMFIC.NONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


gigantea,  Clitocyhe  129 
gi^anicus.  Leucopaxillus  129 
fiiiias,  Gyromiiru  270 
iilahriceps,  A  muni  la  91 
glioderma,  Limacella  99 
glischra,  Limacella  98 
jiloioccphala,   Volvariella  1 76 
i>lulinosus.  Gomphidius  230,  280 
gomphide  229 

Gomphidius  23,  229,  230.  280 
gracilis,  Psaihyrella  280 
gracilis,  Russula  64 
granulata,  Russula  70 
granulatus,  Suillus  239 
granulosum,  Cystoderma  106 
grevillei,  Suillus  240 
griseum,  Entoloma  177,  178 
griseus,  Lactarius  45 
griseus,  Polyporus  249 
Gymnopilus  279 
Gyromitra  269,  270 
Gyroporus  236 

hœmatochelis,  Cortinarius  189 

hœmatopus,  Lentinus  169 

hœmorrhoidarius,  Agaricus  212 

hœrens,  Crepidotus  208 

hariolorum,  Collybia  159 

Hebeloma  199,  200,  279,  280 

hébélome  200 

HelvellallX 

helvelloides,  Phlogiotis  256 

helvus,  Lactarius  42,  45 

hémibasidiomycètes  24 

hepatica,  Fistulina  249 

Hericium  251 

hondensis,  Agaricus  209 

hornemannii,  Stropharia  215 

hortensis,  Agaricus  211 

hydnacées  23,  24,  250,  251,  255 

hydne  23,  251 

Hydnum  251 

Hydrocybe  180 

hydrophila,  Psaihyrella  219 

Hygrocybe  139,  188 

hygrophore  139 

hygrophore  conique  146 

hygrophore  pudibond  150 

hygrophoroides,  Laclarius  46 

Hygrophoropsis  123 

Hygrophorus  139,  145,  152,  229,  274 

hyménomycétales  24 

Hypholoma  2\6,  218,  278 

hypholome  217 

hypholome  couleur  de  brique  217 

Hypomyces  272 

illinila,  Limacella  99 

m  in  i  ta  var.  rubescens,  Limacella  99 

illudens.  Clitocybe  34,  113,  126 


imbricatum,  Tricholoma  134,  137 
impcrialis,  Armillaria  106,  107 
impudicus.  Phallus  259 
inaura  ta.  Amaniiopsis  98 
incertum,  Hyphuluma  218 
inclinata,  Mycena  156 
indigo,  Lactarius  55 
infula,  Gyromitra  270 
infundibuliformis,  Caniharellus  37,  38 
infundibuliformis,  Clitocybe  127,  277 
Inocybe  10,  13,  191,  192,  200,  279 
Inoloma  188 
insignis,  Coprinus  221 
insulsus,  Lactarius  41 
intégra,  Russula  71 
integrella,  Délicat ula  275 
intermedium,  Tricholoma  136 
involutus,  Paxillus  208,  233,  278 
irinum,  Tricholoma  130,  132,  133 

junquillea,  Amanita  90 

kauffmaniana,  Pholiota  196 
kauffmannii,  Caniharellus  36 
Kuehneromyces  21 S 

Laccaria  113,  152,  274,  276 

/accaro,  Laccaria  139,  152,  153,  274,  276 

lachrymabundum,  Hypholoma  219 

lacinialum,  Hydnum  251 

lactaire  39,  152 

lactaire  délicieux  2,  44 

Lactarius  8,  13,  38,  39,  41,  62,  67,  273,  274 

lactea,  Conocybe  201 

lactifluorum,  Hypomyces  263,  272 

lacunosa,  Helvella  271 

lœtus,  Hygrophorus  150 

lampropoda,  Leptonia  179 

langue  de  bœuf  247 

laterarium,  Tricholoma  129 

laterarius,  Leucopaxillus  130 

leaiana,  Mycena  156 

Leccinum  236,  238 

Lentinellus  275 

lentinoides,  Collybia  159 

Lentinus  108,  168,  169,  275,  276 

lentum,  Tricholoma  129 

Lenzites  23 

leoninus,  Pluteus  18,  174 

lepideus,  Lentinus  169,  276 

Lé-p/o/a  17,  21,  98,  99,  100,  104,  105,  274,  275 

lépiote  à  sporée  verte  21 

lépiote  élevée  (coulemelle)  2,  104 

Le/7/;s/a  130,  133,  277,  278 

Leptonia  177,  179,  180,  278 

Leucocoprinus  274 

Leucopaxillus  17,  113,  128,  129,  273,  275 

leucophœatum,  Lyophyllum  277 

/ev/5,  Crucibulum  260 

levures  22 


332 


INDEX 


lignyotus,  Lactarius  55 
lilacina,  Inocybe  192 
LimacellalX,  98,  100,  274 
Limacium  139 
liquiritiœ,  Gymnopilus  279 
lividum,  Entoloma  13 
lividus,  Rhodophyllus  21S 
longipes,  Collybia  165 
lucidum,  Ganoderma  248 
lutea,  Russula  71,  274 
luteovirens,  Armillaria  116 
lutescens,  Cantharellus  37 
lutescens,  Craterellus  37 
luteus,  Suillus  241 
lycoperdacées  25,  257 
lycoperdoides,  Asterophora  274 
Lycoperdon  262 
Lyophyllum  111 


Macrolepiota  11 A 

maculata,  Collybia  160 

maculatus,  Gomphidius  230 

maculatus,  Lactarius  61 

magnus,  Pluteus  175 

malachius,  Crepidotus  208 

mammosa,  Nolanea  180 

mappa,  Amanita  84 

marasme  166 

marasme  d'Oréade  (faux  mousseron)  167 

Marasmius  154,  157,  159,  166,  167,  277 

marginata,  Pholiota  193 

marginatus,  Hygrophorus  147 

marginella,  Pholiota  196 

mariœ,  Russula  76 

maxima,  Clitocybe  130 

melaleuca,  Melanoleuca  137,  138,  275 

melaleucum,  Tricholoma  138 

Melanoleuca  137,  138,  275 

Melanophyllum  114,  280 

mellea,  Armillaria  107,  129 

mellea,  Armillariella  275 

meruUoides,  Boletinellus  233 

micaceus,  Coprinus  111 

micromegethus,  Agaricus  211 

micropus,  Clitopilus  186 

miniatus,  Hygrophorus  145,  148 

mollis,  Crepidotus  101,  279 

molybdites,  Chlorophyllum  114 

molybdites,  Lepiota  21,  98,  99,  102,  103,  104, 

105 
morbifera,  Clitocybe  125 
Morchella  268 
morgani,  Lepiota  21,  104 
morille  aiguë  268 
morille  commune  269 
morille  ronde  2,  268 
mucidus,  Lactarius  43,  56 
mucifluus,  Cortinarius  190 


multiceps,  Clitocybe  127 

multiplex,  Cantharellus  33,  35,  36 

muscaria,  Amanita 6,  13,  84,  85,  86,  87,  88,  90 

91 
muscarine  13 

mutabilis,  Kuehneromyces  278 
Mutinus  258 

MyceAîo  155,  157,  166,  275 
mycènes  201 
mycoatropine  13 
myomyces,  Tricholoma  137 
Myxacium  188 

Nœmatoloma  214,  216,  217,  218,  278 
naucina,  Lepiota  92,  99,  100,  104,  176 
Naucoria  199,  206,  279,  280 
nebularis,  Clitocybe  124 
necator,  Lactarius  56 
Neohygrophorus  274 
nidulans,  Claudopus  187 
nidulans,  Phyllotopsis  111,  187,  277 
nidulariacées  25,  257,  258 
nigricans,  Russula  68,  76,  78 
nitidus,  Hygrophorus  148 
niveus,  Hygrophorus  145,  147 
nobilissimus,  Oxyporus  247 
Nolanea  Ml,  179,  180,  278 
noveboracensis,  Clitopilus  124,  186 
nudum,  Tricholoma  133 
Nyctalis  274 

ochropurpurea,  Laccaria  153 

odora,  Clitocybe  128 

olivaceoalbus,  Hygrophorus  149 

olivascens,  Russula  65 

o//a,  Cyathus  260 

Omphalia  153,  275,  277 

Omphalina  113,  277 

operculatus.  Pan  us  170 

orcellus,  Clitopilus  186,  187 

oreades,  Marasmius  125,  166,  167 

oreille  de  Judas  256 

ostreatus,  Pleurotus  108,  111,  113,  276 

ovatus,  Coprinus  221 

ovin  us,  Polyporus  249 

oxydabile,  Leccinum  131,  238 

pain  du  diable  4 

palmatus,  Dacrymyces  256 

palmatus,  Rhodotus  116 

paludosa,  Russula  11 

paludosus,  Hygrophorus  149 

paluster,  Boletinus  234 

Panœolus  14,  218,  220,  227,  228,  280 

Panellus  275 

pantherina,  Amanita  13,  88 

PaA7W5  108,  169,  170,  187,  275,  276,  277 

papillata,  Nolanea  180 

parasiticus,  Xerocomus  242 


333 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  DU  CANADA 


parvus.  l.actarius  43 

paieUans,  Tectella  170.  276 

HaxiUus  123.  208.  230.  233.  278 

pecùnata.  Russula  70 

pfcimaioides,  Russula  70 

pellucida,  Tu  bar i a  201 

per^amenus,  Lactarius  61 

perlai um,  Lycoperdun  262 

perplexum,  Hypholoma  217 

personaium,  Tricholoma  130,  132,  133 

pessundatum,  Tricholoma  133 

peialoides,  Pleurotus  1 1 0 

Peziza  271 

pezize  272 

Phœocollybia  279 

Phœolepiota  198,  199 

phallacées  25,  257,  258 

phalloïdes,  Amanita  12,  92,  274 

phalloidine  12 

Phallus  259 

Phlegmacium  188 

Phlogiotis  256 

Pholioiall,  192,  193,  195,  196,  198,  199,  278, 

279 
pholiote  192,  197 
phycomycètes  22,  24 
Phyllotopsis  187,  277 
piceina,  Clitocybe  129 
pic  tus.  Bolet  inus  234 
pila,  Bovista  261 
pipera  tus,  Lactarius  61 
piperatus,  Suillus  240 
pistillaris,  Clavaria  254 
placida,  Leptonia  179 
placomyces,  Agaricus  209,  212 
platyphylla,  Collybia  160 
plectomycètes  24 
pleurote  108,  109,  111 
pleurote  en  forme  d'huître  110 
Pleurotus  108,  112,  169,  172,  187,  207,  276 
Plicatura  lld 
plumbea,  Bovista  Idl 
plumbeoviolaceus,  Tylopilus  241 
Pluteus  18,  173,  278 
Polyozellus  33,  37 
polyporacées  23,  24,  230,  247 
polypore  23,  247 
polypore  en  touffe  248 
Polyporus  248 
ponderosa,  Armillaria  107 
porosus,  Bolet  inus  233 
porphyria,  Amanita  88,  89 
porrigens,  Pleurotus  109,  110 
prœcox,  Agrocybe  278 
prœcox,  Pholiota  194,  198 
pratensis,  Hygrophorus  149 
procera,  Lepiota  2,  99,  102,  104,  105 
procera,  Macrolepiota  21 A 
prunulus,  Clitopilus  185,  187,  277 


Psalliotu  21,  209 
Psaihyra  218 
Psalhyrella  218,  278,  280 
pseudoclavatus,  Canlharellus  35 
Pseudocopnnus  218,  228,  229,  280 
Pseudohydnum  255 
Psilocybe  216,  218,  278 
psiliacinus,  Hygrophorus  150 
pudorinus,  Hygrophorus  150,  151 
puellaris,  Russula  64,  77 
puniceus,  Hygrophorus  147,  151 
pwrû,  Mycena  157 
purpurascens,  Hygrophorus  152 
pyrénomycètes  22,  24,  273 
pyriforme,  Lycoperdon  262 

quadrifidus,  Coprinus  111 

rachodes,  Lepiota  102,  104 
radicata,  Collybia  165 
ravenelii,  Phallus  259 
repanda,  Peziza  271 
répandu  m,  Hydnum  251 
representaneus,  Lactarius  57 
resimus,  Lactarius  57 
resinosus,  Polyporus  249 
resplendens,  Tricholoma  134 
Resupinatus  276 
retirugis,  Panœolus  228 
Rhodophyllus  111,  277,  278 
rhodopolium,  Entoloma  178 
Rhodotus,  112,  276 
Ripartites  279 
rivulosa,  Clitocybe  125 
rodmani,  Agaricus  212 
rotula,  Marasmius  167,  277 
/? 0^/7^5  195,  279 
rubescens,  Amanita  83,  89 
rubinellus,  Suillus  240 
rubiginosa,  Galerina  279,  280 
rubrotincta,  Russula  11 
rudis.  Pan  us  170 
rw/w5,  Gyrocephalus  256 
rw/w5,  Lactarius  39,  42,  58,  59 
/?M55w/j  8,  10,  13,  39,  62,  64,  274 
russula,  Hygrophorus  151 
russulacées  39 
russule  62 

russuloides,  Amanita  86,  87,  90 
rutilans,  Tricholoma  125,  134,  277 
rutilons,  Tricholomopsis  276 

salicinus,  Panus  170 
sa  l  ici  nus,  Pluteus  175 
salmoneum,  Entoloma  178 
sanguifluus,  Lactarius  45 
saponaceum,  Tricholoma  135 
sapidus,  Pleurotus  108,  110,  111 
Sarcoscypha  272 


334 


INDEX 


satyre  257 

scabrum,  Leccinum  231,  238 

scabrum  ssp.  niveum,  Leccinum  238 

Schizophyllum  172,  275 

Scleroderma  242 

scorodonius,  Marasmius  168 

scrobiculatus,  Lactarius  58 

sejunctum,  Tricholoma  132,  134,  135,  136 

semiglobata,  Stropharia  215 

semilanceata,  Psilocybe  278 

semilibera,  Morchella  269 

semiorbicularis,  Naucoria  206 

semiovatus,  Panœolus  227 

semisanguineus,  Cortinarius  190 

sépara  ta,  Anellaria  228 

septentrionale,  Hydnum  252 

sericeum,  Entoloma  178 

serissima,  Russula  80 

serotinus,  Pleurotus  111,  187 

serrulata,  Leptonia  179 

siccus,  Marasmius  168 

silvicola,  Agaricus  213 

sinapizans,  Hebeloma  200 

sordida,  Russula  68,  78 

spathulatus,  Pleurotus  110 

speciosa,  Volvariella  176 

speciosus,  Hygrophorus  152 

speciosus,  Lactarius  57 

spectabilis.  Bolet inus  234 

spectabilis,  Pholiota  197 

sphinctrinus,  Panœolus  220,  228 

sporange  22 

spreta,  Amanita  89,  98 

spumosa,  Flammula  199 

squalida,  Russula  80 

squamosus,  Polyporus  250 

squarrosa,  Pholiota  192,  198,  279 

squarroso-adiposa,  Pholiota  195 

squarrosoides,  Pholiota  197,  198 

Steccherinum  151 

Steinpilz  235 

stercoraria,  Stropharia  216 

stercoreus,  Cyathus  260 

sterquilinus,  Coprinus  11\ 

stipitaria,  Crinipellis  111 

stipticus.  Panel  lus  275 

stipticus.  Pan  us  171 

stria  tus,  Cyathus  259 

stricta,  Clavaria  254 

strobilaceus,  Strobilomyces  239 

Strobilomyces  230,  238 

Stropharia  213,  214,  216,  218,  228,  278 

subacutum,  Tricholoma  136 

subœqualis,  Lepista  111,  278 

subalbidus,  Cantharellus  34 

subareolatus,  Pleurotus  111 

subaureus,  Suillus  239 

subdulcis,  Lactarius  42,  58,  59 

subglabripes,  Leccinum  238 

subhirta,  Clitocybe  129 


sublateritium,  Nœmatoloma  216,  217,  218 
subluteus,  Suillus  241 
submelinoides,  Alnicola  280 
subnidulans,  Phyllotopsis  187 
subpalmatus,  Pleurotus  108,  112 
subplan  us,  Clitopilus  186 
subpurpureus,  Lactarius  59 
subtomentosus,  Xerocomus  141 
subvellereus,  Lactarius  61 
subvelutipes,  Bolet  us  235 
subodorifica,  Clitocybe  125 
SW/7/M5  239 

sulphureum,  Tricholoma  132 
sulphureus,  Polyporus  250 

recre//ûr  170,  276 

Telamonia  188 

tenera,  Conocybe  278 

tenera,  Calera  201 

tenuiceps,  Russula  78 

tenuipes,  Xeromphalina  154 

tephroleucus,  Hygrophorus  149 

terreum,  Tricholoma  136,  137 

tessulatus,  Pleurotus  112 

theiogalus,  Lactarius  42 

théléphoracées  23,  25,  33,  35,  252,  254 

thyinos,  Lactarius  45 

tigrinus.  Lent  inus  169 

tomentella,  Amanita  89 

tomentosulus,  Pluteus  175 

tomentosus,  Gomphidius  230 

torminosus,  Lactarius  60 

torulosus,  Panus  171 

transmutans,  Tricholoma  134,  137 

trechispora,  Inocybe  279 

trémellacées  24,  255 

trémellales  24,  255 

Tricholoma  17,  113,  128,  130,  131,  133,  135, 

137,  138,  152,  273,  275,  276,  277 
tricholoma,  Ripartites  279 
tricholomes  130,  133,  177 
Tricholomopsis  125,  135,  276 
tricolor,  Leucopaxillus  130,  273,  275 
tricolor,  Tricholoma  129 
triplex,  Geastrum  260 
trivialis,  Lactarius  43,  56,  60 
7>og/a  173,  276 
trompette  de  la  mort  255 
trullisata,  Laccaria  11  A,  116 
tsugœ,  Ganoderma  lAl,  248 
tubœformis,  Cantharellus  37,  38 
rw^ûna  206,  279 
tuberosa,  Collybia  165,  166 
turpis,  Lactarius  56 
Tylopilus  241 

ulmarius,  Pleurotus  111,  112,  113 
umbellatus,  Polyporus  249 
umbellifera,  Omphalina  111 
umbonata,  Cantharellula  275 


335 


CHAMPIGNONS  COMESTIBLES  ET  VÉNÉNEUX  UU  C  ANAUA 


umhonatus.  Caniharellus  33,  38,  113,  124,  126 

umhrosus,  Pluieus  174 

unicolor.  Pholiota  197 

Urnula  111 

ustale,  Tricholoma  134 

uvidus.  Laciarius  57,  60 

vaccinum,  Tricholoma  137 

vaginaia,  Amanilopsis  93,  98,  274 

vaginaia  var.  alba,  Amanilopsis  98 

vaginata  \2J.fulva,  Amanilopsis  98 

vaginaia  var.  livida.  Amanilopsis  98 

variaia,  Russula  78 

varius,  Laciarius  43,  56 

velaiipes.  A  ma  ni  la  87,  88,  90,  91 

vellerius,  Laciarius  44,  61 

velulina,  Psathy relia  219 

velulipes.  Collybia  154,  166 

velutipes,  Flammulina  276 

venenala,  Galerina  197 

venlricosa,  Armillaria  106 

venlricosipes,  Russula  70 

vermiflua,  Pholiola  198 

verna,  Amanila  92 

vernalis,  Kuehneromyces  196 

Kerpfl  269 

versulus,  Crepidotus  207 

ve5ca,  Russula  79 

vesicatoria,  Russula  62,  67 

vesse-de-loup  23,  81,  185,  242,  257,  258,  259, 

260,  262,  263 
vesse-de-loup  géante  2,  260,  261 
veiernosa,  Russula  79 
vinicolor,  Gomphidius  230 
violaceus,  Cortinarius  190,  280 
virescens,  Russula  65 
virgatum,  Tricholoma  136 
v/>05a,  Amanita  6,  12,  91,  92,  100,  104,  213, 

258 
volemus,  Laciarius  46 
I/o/var/û21,  175 
Volvariellall,  175,  176,  278 
vulpinus,  Lenlinus  169 

xanlhodermus,  Agaricus  209 
xanlhogrammus,  Agaricus  278 
xerampelina,  Russula  80 
Xerocomus  241 
Xeromphalina  153,  154,  275 


336 


J.  \\.  (irovcs  (1906-1970)  a  travaille  au  ministère 
fédéral  de  r Agriculture  de  1936  à  1970.  En  1951,  il 
devint  le  premier  chef  de  la  Section  de  mycologie. 
Pendant  plus  de  30  ans,  il  fut  membre  de  la  Mycological 
Socicfy  et  du  Ottawa  FicUi  Naturalists'  Club.  Après 
avoir  obtenu  un  Ph.D.  à  Tuniversité  de  Toronto  en  1935, 
il  devint  une  autorité  mondiale  dans  le  domaine  des 
champignons  cupulaires  parasites.  Il  a  publié  d'abord 
Cueillette  des  champignons  sauvages,  puis  Champignons 
comestibles  et  vénéneux  du  Canada  destiné  aux  natura- 
listes et  aux  hôpitaux. 

S.  A.  Redhead  est  entré  à  Agriculture  Canada  en 
1977  après  avoir  obtenu  un  Ph.D.  à  l'université  de 
Toronto.  Ses  recherches  sont  orientées  surtout  en  taxo- 
nomie  des  champignons  du  Canada.  M.  Redhead  a  mis 
à  jour  la  liste  des  noms  de  champignons  de  la  présente 
édition. 

Dans  Champignons  comestibles  et  vénéneux  du 
Canada,  on  trouvera  les  descriptions  et  les  photos  de 
plus  de  300  espèces  de  champignons  communs  que  l'on 
peut  trouver  au  Canada.  Chaque  description  comprend 
des  commentaires  judicieux  sur  la  comestibilité  de 
l'espèce  décrite. 

La  première  partie  du  livre  traite: 

•  de  l'anatomie 

•  de  la  cueillette  des  spécimens  et  de  leur  comestibilité 

•  des  dangers  d'empoisonnement 

•  de  l'identification 

•  de  la  nomenclature 

•  de  la  classification  des  champignons. 

On  y  trouvera  également  des  clés  pour  la  plupart 
des  genres  de  champignons  qu'on  peut  trouver  au 
Canada  et  des  clés  pour  les  espèces  qui  sont  décrites  en 
détail  dans  la  seconde  partie  du  livre.  Un  glossaire,  des 
addenda  et  un  index  complètent  le  tout. 

À  l'intention  des  lecteurs  francophones,  on  a 
ajouté  à  la  bibliographie  de  l'édition  anglaise  quelques 
dizaines  de  titres  de  publications  françaises. 

Ce  livre  de  plus  de  300  pages  comprend  290  photos- 
couleurs,  97  photos  noir  et  blanc  et  44  planches.  La 
couverture  et  le  frontispice  reproduisent  des  tableaux 
du  peintre  canadien  bien  connu  Henry  A.  C.  Jackson.