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Full text of "Deux livres de raison de l'Angenais, suivis d'extraits d'autres registres domestiques et d'une ..."

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DEUX 

LIVRES DE RAISON DE L'AGENAIS 



PAR 



PH. TAMIZEY DE LARROQUE 



Imprimé à 200 Exemplaires 



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PH. TAMIZEY DE LARROQUE 



<^ 



DEUX 



LIVRES DE RAISON 



DE L'AGENAIS 



SUIVIS D'EXTBAITS D'AUTRES BEGISTBES DOMESTIQUES 



BT 



d'une liste récapitulative 



DES LIVRES DE RAISON PUBLIÉS OU INÉDITS 




-s--^;^-!- 



AUCÏÏ 

l. R I"' N I • K i- r H A BAUX 
Hae de la Rampe, II 



PARIS 

Al-FHONSK PICAKD 
Rue Bonaparte, 82 



1893 






A MON MAITRE ET AMI 



CHARLES DE RIBBE 

LE CRÉATEUR I>ES ÉTUDES 
RELATIVES AUX LIVRES DE RAISON 



HOMMAGB 
DE MON RESPECT ET DE MA RECONNAISSANCE 

T. DE L. 



/ 



AVERTISSEMENT. 



Le Livre de raison de la famille Boisvert complète 
à divers égards le Livre de raison de la famille Fort- 
tainemarie, qui était sa voisine et son alliée. C'est 
surtout au sujet des renseignements fournis sur les 
hommes et les choses du pays de Marmande que les 
deux documents seront utilement rapprochés. Une 
telle considération ne pouvait laisser indifférent l'an- 
cien historien de la ville de ce nom\ car, quoique 
les détails consignés dans le registre familial que Ton 
va lire soient de peu d'importance, il ne faut pas 
oublier que, comme j'ai eu l'occasion de le dire, un 
jour ^, (( la grande histoire est faite de petites révéla- 
« tions, comme une grande flamme est formée de 
« beaucoup d'étincelles. » 

Le livre de raison des Boisvert se divise en trois 
parties : la généalogie de la famille, la reproduction 



^ Notice sur la ville de Marmande^ publiée sous les auspices du Conseil général 
de Lot-et-Garonne (Villeneuve-sur-Lot, 1872, grand in-S*»). 

* Une lettre inédite du roi Henri IV et une mazarinade inconnue (Marmande, 
imprimerie Duberort, 1884, petit in-8°, p. 10). 



VI AVERTISSEMENT. 

des actes divers qui constituent, pour ainsi dire, les 
pièces justificatives de son histoire, enfin rénumé- 
ration, embrassant plus d'un siècle et demi, des 
naissances, mariages, décès des membres successifs de 
cette famille, énumération entremêlée de quelques 
mentions de menus événements locaux. Le premier 
des rédacteurs est Pierre Boisvert qui, comme il a 
soin de nous l'apprendre, commença son récit le 
premier janvier 1650, étant alors âgé de vingt-deux 
ans seulement. Le dernier rédacteur, descendant 
en ligne directe de Pierre, est François Boisvert, 
homme aux vertus patriarcales, qui fut si longtemps 
chargé de l'administration de la commune de 
Beaupuy. J'ai eu l'honneur de le connaître en sa 
vénérable vieillesse, doyen des treize maires du can- 
ton de Marmande dont j'étais le moins âgé. Malgré 
la distance qui séparait ses quatre-vingts ans de mes 
trente ans, Monsieur Boisvert traitait son jeune 
collègue en ami \ et je suis heureux d'avoir l'occasion 
de saluer ici d'un hommage reconnaissant la mémoire 
de ce parfait homme de bien auquel devaient tant 
ressembler les deux maires de Beaupuy qui lui ont 
succédé, son fils et son petit-fils ^ 
Je reproduis intégralement la première et la der- 

^ M. Boisvert avait été déjà le collègue de mon père, qui fut maire de Gon- 
taud de 1840 à 1848, après un long stage comme adjoint, et qui, en me voyant 
arriver à la mairie sans avoir passé par les grades, aurait pu dire comme le duc 
d*Épernon à un maréchal de France improvisé : ce De mon temps on ne les faisait 
<t pas si jeunes, mais on les faisait bons, d 

* C'est à ce petit-fils, M. Maurice Boisvert, ancien membre du Conseil général 
du département de Lot-et-Garonne, que je dois la communication du livre de rai- 
son de ses aïeux, comme je lui devais déjà la communication des papiers de ses 
autres aïeux, les Fontainemarie. J'aurai eu la bonne fortune d'entretenir de 
cordiales relations avec trois générations de la famille Boisvert, toutes les trois 
également aimables et dévouées. 






AVERTISSEMENT. VII 

nière partie du livre de raison, mais je ne pouvais 
songer un seul moment à mettre sous les yeux du 
lecteur la copie entière des contrats et testaments 
transcrits à la suite de la généalogie. Je me suis 
contenté d'en donner une brève analyse où Ton 
retrouvera une foule de noms du xvif et du 
xviif siècle. Parmi ces noms qui appartiennent 
surtout, comme j'en ai déjà fait l'observation, à 
Marmande et aux localités environnantes, on remar- 
quera un nom historique, celui d'Anne de Caumont, 
femme accomplie, qui, comme il arrive trop souvent, 
fut aussi mal mariée que possible et qu'il faut plaindre 
autant qu'il la faut admirer, car elle nous apparaît 
avec la double auréole du malheur et de la sainteté \ 
A la suite du mémorial de la famille Boisvert, on 
trouvera un journal domestique rédigé, de 1650 à 
1664, par un gentilhomme appartenant à la religion 
protestante, N... de Lidon, sieur de Savignac, qui 
habitait le château de Saint-Léger, en la commune 
de Montastruc (canton de Monclar). C'était un 
proche parent, peut-être un neveu de l'assassin du 
baron de Boisse-Pardaillan (1621), assassin dont 
l'histoire connaît seulement le surnom, Savignac 

^ Deux hommes de talent et de savoir, le K. P. Henri Ohérot, de la Compa- 
gnie de Jésus, et M. G. Clément-Simon, ancien procureur général à Aix, ont 
rintention, l'un et l'autre, de s'occuper d'Anne de Caumont, comtesse de Saint- 
Paul. Je serai charmé plus que personne de voir de tels écrivains épuiser à 
l'envi le sujet attrayant que j'ai deux fois effleuré {Document inédit relatif à 
Venlèvement d'Anne de Caumont, Paris, 1873 ; Hercule d'Argilemont, Bordeaux, 
1890). Si, par hasard, le mot enlèvement effarouchait quelque lecteur et lui fai- 
sait croire à la chute d'un ange, je dirais bien vite que cet aventureux épisode de 
l'extrême jeunesse de M^^ de Caumont ne doit rien oter à nos respects pour 
celle que bien d'autres avant moi ont cru pouvoir canoniser. Ma touchante 
héroïne fut la victime innocente d'un coup de force, d'un brutal accident. Quand 
la volonté n'est pas complice, l'enlèvement ne peut amener à une femme qu'un 
flot de nouvelles sympathies. 



Vm AVERTISSEMENT. 

âJEynesse \ Le livre de raison (malheureusement in- 
complet, toutes les premières années nous manquent) 
fournit beaucoup d'indications sur cette mystérieuse 
famille de Lidon, qui a été négligée par tous les 
généalogistes passés et présents. Le narrateur, resté 
célibataire, mentionne souvent son frère, le sieur de 
Savignac, ses nièces, leurs maris, leurs enfants. Il 
mentionne aussi, comme voisins, parents, amis, sim- 
ples connaissances, beaucoup de personnages de 
TAgenais et du Périgord, et tant de mentions peu- 
vent aider à reconstituer, pour la seconde partie du 
xvif siècle, l'histoire d'un grand nombre de familles 
des trois départements actuels de la Dordogne, de la 
Gironde et de Lot-et-Garonne. Les récits du châte- 
lain de Saint-Léger nous révèlent aussi certains inci- 
dents de la Fronde dans la partie de l'Agenais que 
représente l'arrondissement de Villeneuve- sur-Lot, 
A côté de ces grandes querelles, que l'on appelle les 
guerres civiles, sont décrites bien des querelles privées 
qui assombrissent et parfois ensanglantent le tableau 
de vie rurale que retrace le propriétaire-chroniqueur, 
grand éleveur de chevaux, trop souvent troublé au 
milieu de ses joies champêtres par les pilleries dés 
gens de guerre et même des gens du pays. Les récits 
très variés du gentilhomme campagnard sont, dans 
leur ensemble, fort pittoresques et fort curieux. De 

^ Le père du narrateur était Reynaud de Lidon, chevalier de l'Ordre du Roi, 
capitaine de cinquante hommes d'armes de ses ordonnances, seigneur de Saint- 
Léger, lequel testa eu 1629 (Archives départementales de la Gironde, C. 
n° 2329 his). Ce Reynaud devait être le frère du sieur de Savignac l'as^assm, lequel 
habitait Eynesse. La famille de Lidon possédait les deux seigneuries de Savi- 
gnac et de Saint-Léger qui, au xvii® siècle, appartinrent deux fois de suite à 
deux frères, les uns qui habitèrent successivement Eynesse et les autres Saint- 
Léger. 



AVERTISSEMENT. IX 

même que le livre de raison des Boisvert nous a mis 
en présence d'une femme d'élite, Anne de Caumont, 
le livre de raison des Lidon, — je dis des Lidon, parce 
que le frère du châtelain de Saint-Léger y a inscrit 
son nom sous deux ou trois paragraphes, — nous met 
en présence d'une femme non moins admirable et 
non moins malheureuse, àlaquelle j'ai jadis consacré 
une notice spéciale \ Madame de Flamarens, veuve 
toute jeune encore, eut le courage de quitter la cour 
de France, dont elle était l'ornement par son esprit 
et par sa beauté, pour aller s'ensevelir dans les terres 
que son mari possédait en Gascogne et y refaire, à 
force de prudente économie et d'incessante vigilance, 
la fortune dissipée par le père de ses enfants l C'est 
comme châtelaine de Montastruc^ que la marquise 
de Flamarens figure dans le livre de comptes d'un 
de ses tenanciers, et je n'ai pas besoin de dire com- 
bien j'ai été ravi de trouver là, sur mon ancienne 



^ La marquise de Flamarens (Auch, 1883, grand in-8°). 

* Cette femme du monde, qui fut la. femme forte^ me fait songer à la comtesse 
de Rochefort qui, elle aussi, surchargée des dettes de son mari, se retira brave- 
ment à la campagne et travailla pendant de longues années, avec la plus géné- 
reuse activité, à reconstituer la fortune de sa maison. Voir le beau livre de 
Charles de Ribbe : Une grande dam£ dans son ménage au temps de Louis XIV, 
d'après le journal de la comtesse de Rochefort (1639). 2® édition, revue, corrigée 
et augmentée (Paris, in-12, 1890). J'ai eu le plaisir de rendre compte des deux 
éditions (de la première, dans la Revue des questions historiques, en 1889, de la 
seconde, dans le Polyhihlion, en 1892). 

^ Chapelain, le 12 août 1639, écrivait à M°*® de Flamarens : « Vostre séjour à 
« Montastruc vous rendra encore plus capable de vos affaires. C'est à quoy je vous 
« loue extrêmement de vous attacher. » J'ajoutais à cette citation (p. 11 de ma 
notice de 1883) : « Le courage que déployait M"® de Flamarens dans cette 
fic résidence — ah ! si mes lecteurs connaissaient Montastruc! — arrachaitdes cris 
flc d'enthousiasme à la mondaine marquise de Sablé. » Mon exclamation relative 
aux ennuis du séjour de Montastruc déplut à une personne de la localité. J'avoue 
que j'avais gardé un mauvais souvenir de Montastruc, entrevu un jour de 
pluie et de boue. Je m'excuse d'avoir un peu méconnu ce village et je retire 
mon irrévérencieuse exclamation. 



X AVERTISSEMENT. 

héroïne, des détails qui complètent tout ce que nous 
avaient appris d'elle les lettres de son précepteur et 
ami, l'académicien Chapelain \ 

Les deux documents qui suivent nous ramènent 
aux environs de Marmande, l'un à Tonneins, l'autre 
à Sainte-Bazeille. Le premier de ces livres de raison 
(1682-1687) a été écrit par une dame Boucharel, de 
la religion réformée, qui, n'ayant pas été nommée 
dans le recueil de MM. Haag-Bordier, est une brebis 
que je rends au bercail de la France protestante; le 
second (1649-1682) est l'œuvre d'un magistrat de 
petite ville, Bertrand Noguères, procureur du roi à 
Sainte-Bazeille. Sans doute ces deux journaux domes- 
tiques ne présentent pas grand intérêt, en dehors 
de certains renseignements relatifs au taux des salai- 
res, au prix des denrées, aux faits divers agricoles, 
météorologiques, etc.; mais aussi je demande qu'on 
les considère seulement comme choses accessoires, de 
même que, dans un déjeuner sans façon, on réclame 
l'indulgence des convives pour d'humbles plats ran- 
gés autour du plat principal ^ 

Ce que le lecteur appréciera davantage, je le 
suppose, c'est la liste récapitulative des livres de raison 



* Le registre de M. de Savignac a été rais à ma disposition par mon cher 
cousin, M. Marie-Antoine Lodoïs de Lavaissière, propriétaire du château de 
Saint-Léger. 

* Le cahier où M™° Boucharel inscrivait ses dépenses, ses recettes et autres 
affaires, a été trouvé dans la hotte d'un chiffonnier. Le livre domestique de B. 
Noguères m'a été communiqué par M. l'abbé Alis, curé d'Agmé. Ce dernier 
document complète sur divers petits points l'ouvrage considérable par son éten- 
due comme par son mérite, que l'ancien historien de Mauvezin vient de publier 
sous ce titre : Histoire de la ville et de la baronnie de Sainte-Bazeille depuis 
V époque gallo-roniaine jusqu'à nos jours (Agen, 1892, grand in-S** de ix-607 p.). 
Voir l'analyse et l'appréciation de cette monograpie dans la Revue catholique de 
Bordeaux (livraison du 25 mai 1892) 



AVERTISSEMENT. XI 

publiés ou inédits, dressés par ordre alphabétique de 
noms d'auteurs. Quand parut mon Essai de biblio- 
graphie, accueilli avec tant de bienveillance à Paris 
comme en province \ quelques observations accompa- 
gnèrent de trop charitables compliments. On regretta 
généralement l'absence d'une table, où les nombreuses 
indications que j'avais pu réunir auraient été alignées 
alphabétiquement. Pour citer un seul de mes aimables 
critiques, M. Léopold Delisle me donna avec autant 
d'autorité que d'affection ce conseil devant lequel je ne 
pouvais que m'incliner : ce Quand vous reviendrez sur la 
c( bibliographie des livres de raison, vous ferez œuvre 
(( utile en donnant une table alphabétique des individus 
(( qui ont tenu ces livres ou des familles auxquelles ils 
c( se rapportent. La date de publication est un élément 
(( secondaire d'information ; il échappe le plus souvent 
« à ceux qui font des recherches. » On aura donc ici, en 
un petit nombre de pages, un répertoire que je me suis 
efforcé de rendre aussi exact et aussi complet que 
possible \ où l'on trouvera commodément la mention 
de tel ou tel registre familial déjà connu ou encore 
inédit ^ Pour constituer un tableau qui épargnera bien 



^ Parmi les suffrages qui m'ont le plus touché, je signalerai celui de 
M. Siméon Luce, membre de Tlnstitut, dans son beau discours sur F, Le Play^ 
la Vieille France^ V École des Chartes et la Société d'économie sociale.^ prononcé 
le 25 mai 1891, à la séance d'ouverture du congrès de l'École de la paix sociale, 
(Paris, 1891, grand in-8o, p. 27). 

* Deux cents livres de raison environ étaient mentionnés dans V Essai de 1889. 
J'ai le plaisir d'en mentionner plus du double dans le supplément d'aujourd'hui. 
Il en resterait certainement encore plusieurs centaines à cataloguer. Presque 
chaque famille, autrefois, possédait son livre de raison et c'est par milliers qu'il 
faudrait compter ces documents s'ils nous avaient tous été conservés. 

' J'ai cru devoir exclure de la liste les imprimés ou manuscrits qui n'ont pas 
le caractère propre de livres de raison, ceux, par exemple, qui se rapprochent du 
journal, de l'autobiographie, des mémoires et chroniques. J'en ai surtout écarté 
les pièces qui sont purement des récits de voyage, comme le volume de 1708 



XII . AVERTISSEMENT. 

de la peine aux simples curieux comme aux sérieux 
érudits, j'ai été aidé par un grand nombre de bons 
confrères et de bons travailleurs, d'abord par presque 
tous ceux dont l'obligeance avait déjà facilité mes 
premières recherches, MM. Léon de Berluc-Perussis, 
Brun-Durand, comte de Dienne, Louis Greil, Louis 
Guibert, Charles de Ribbe, Henri Stein, A. Vernière, 
ensuite par de nouvelles et précieuses recrues : pour 
l'Auvergne, M. Paul le Blanc ^ ; pour la Bretagne, 
MM. E. Frain, Arthur de la Borderie, membre de 
l'Institut, Luzel, archiviste du Morbihan, P. Parfburu, 
archiviste d'IUe-et- Vilaine ; pour le Dauphiné, M. le 
chanoine Paul Guillaume, archiviste des Hautes- 
Alpes ; pour la Franche-Comté, M. Jules Gauthier, 
archiviste du Doubs; pour le Languedoc, M. du Mas 
de Rauly, archiviste de Tarn-et-Garonne, M. E. Ober- 
kampff de Dabrun, receveur particulier des Finances 
à Alais; pour le Lyonnais, M. Vachez, l'éminent 
bâtonnier de l'ordre des avocats près de la Cour d'appel 
de Lyon; pour le Maine, M. l'abbé Esnault; pour la 
Provence, MM. Paul Arbaud, Ernest de Crozet, 
Emile Fassin, conseiller à la Cour d'Aix, Charles de 
Gantelmi d'Ille, Hippolyte Guillibert, Marin de 
Carranrais, le juge de paix-bibliophile A. Mouttet, 
le vicomte 0. de Poli, président du Conseil héraldi- 
que de France, M. Guillaume de Rey. 

analysé dans l'opuscule publié par M. l'archiviste Meschinet de Richemond, sous 
le titre de : Les livres de raison et les voyages d'Eue Richard en Hollande et eti 
Allemagne (La Rochelle, 1890, in-S^ de 18 p.). En résumé, je m'occuperai à peu 
près exclusivement des recueils qui contiennent des recettes et dépenses, des 
récits domestiques et locaux, ce que l'on peut appeler vieux comptes et vieilles 
histoires. 

^ J'avais eu bien raison, dans le Fontainemarie, de répéter le cri : A jrioi, 
Auvergne, car peu de provinces ont mieux entendu mon appel. 



AVÎÎRTISSEMENT. XIII 

• 

Sans doute, ce tableau, malgré mes soins persé- 
vérants et ' malgré le généreux concours de mes 
correspondants et amis, aura quelques ombres, — je 
veux dire quelques lacunes, — mais, plus tard, d'autres 
travailleurs perfectionneront ces notes bibliogra- 
phiques et jugeront avec indulgence celui qui leur aura 
frayé la voie. J'ai connu une famille de braves paysans 
dont le chef, tous les ans, quand la moisson était 
achevée, s'agenouillait devant les gerbes entassées et 
disait d'une voix grave à ceux qui l'entouraient : 
(( Mes enfants, nous allons prier pour nos vieux qui 
(( ont défriché ces champs et qui ont préparé notre 
(( récolte d'aujourd'hui. » Mes successeurs, eux aussi, 
j'en ai la ferme espérance, honoreront d'un cordial 
souvenir l'humble pionnier qui aura mis tout son zèle 
à rendre leur marche plus facile et plus assurée. 

Ph. Tamizey de Larroque. 



Pavillon Peiresc, près Gontaud, août 1892. 



DEUX LITRES DE RAISON 



DE L'AGENAIS 



SUIVIS d'extraits d'autres registres domestiques. 



L 
LIVRE DE RAISON DE LA FAMILLE BOISVERT. 

1650-1816, 



I. — GÉNÉALOGIE DE LA FAMILLE BOISVERT. 

Génération des Boisvertz pour estre de très bonne distraction ^ 
sortie de la ville de Cemellion ^ laquelle familhe estoit compossee 
de trois filhes et neufs enfans malles, le tout en la maison de leur 
feu père qui estoict bourgeois dudict Cemellion, lesquels neufs 
enfans les ungs s'an allaient au service du Roy, trois se mariaient 

^ Distraction pour extraction, La famille Boisvert, qui, à l'heure actuelle, 
garde dans ses archives les honorables souvenirs de plus de douze générations 
ayant fourni plusieurs avocats, magistrats municipaux et officiers, pourrait à 
bon droit répéter le mot célèbre : ce J'aime mieux ma bourgeoisie que votre 
« noblesse. » 

* Saint-Émilion, chef -lieu de canton du département de la Gironde, arron- 
dissement de Libourne. 



2 LIVRE DE RAISON 

l'ung à Rocquebrune ^, l'autre à Duras ^ et l'autre en la ville de 

• 

Bourdeaux qui feust notaire et les autres deux qui demurarent^ 
audict Semellion en la compagnie de leur feu père que ce 
mariarent aussi, car a presant il y en a ung entre autres qui est 
chanoine et plusieurs autres qui demurent audict lieu, saufe de 
maistre Guilhaume Bois vert que pandant sa junesse feust c*rieux 
d'aller voir le pais. Entre autres chosses il eust dessir en chemin 
faisant de voir Jeruzallem, ville capitalle ^. Pendant ces courses y 
ayant faict voyage et deboution ^ trois ou quatre fois, du despuis ^ 



^ Roquebrune est une petite commune du département de la Gironde, arron- 
dissement de La Réole, canton de Monségur. 

* Chef -lieu de canton de l'arrondissement de Marmande. 

' Cette orthographe du mot demeurer est conforme à la prononciation 

d'autrefois. J'ai vu, dans ma jeunesse, un vieillard qui, fidèle aux habitudes 

anciennes {et si orrmeSy ego non, ce que le poète a traduit en un vers si bien 

frappé : 

Bt s'il n'en reste qu'un, je serai celui-là), 

disait encore : denture pour demeure, hure pour heure, etc". 

* Le narrateur a-t-il voulu dire que Jérusalem est la capitale de l'ancien 
royaume de Judée ? Ou bien a-t-il pris le mot capitale dans le sens de consi- 
dérable, d'important, comme on dit œuvre capitale et comme on appelle péchés 
capitaux les péchés par excellence, ainsi que les définissent d'une façon piquante 
les savants auteurs du Dictionnaire général de la langue française (en cours de 
publication)? M. Maurice Boisvert possède un petit volume manuscrit du 
xvi® siècle qui contient diverses indications relatives à un pèlerinage en Terre- 
Sainte. J'avais tout d'abord pensé que c'était le carnet de voyage de Guillaume 
Boisvert, mais, en étudiant attentivement le texte, j'ai reconnu qu'il n'y avait là 
rien de personnel et que c'était tout simplement la copie de quelques pages d'un 
de ces techniques guides en Orient si nombreux à une époque où tant de bons 
chrétiens faisaient le voyage de Palestine. Quel dommage que le livret ne 
contienne pas les impressions mêmes du pèlerin Guillaume ! Quel plaisir c'eût 
été pour moi de les reproduire à la suite du présent livre de raison et de donner 
ainsi un pendant à ma publication du Voyage à Jérusalem de Philippe de 
Voisins, seigneur de Montaut (fascicule III des Archives historiques de la Gas- 
cogne, Auch, 1883) ! 

•'' On a reconnu dans cette forme du mot dévotion le h de Gascogne substitué 
au V, ce qui fournit au grand Joseph Scaliger l'occasion de risquer un jeu de 
mots (latin, il est vrai), dans une de ces familières causeries dont l'écho nous 
a été conservé par les deux Scaligerana. 

* Pour depuis» La forme du depuis n'a disparu complètement du Sud-Ouest que 
dans la première moitié de notre siècle. Un vieux gentilhomme, qui était fort 
lettré et qui, sous l'ancien régime, avait été un des meilleurs élèves de l'école 
de Pont-Levoy, disait toujours du depuis, au grand étonnement de mon enfance, 
et ce qui était amusant, c'est qu'un de ses jeunes neveux, élevé auprès de lui, 
répétait avec une naïve confiance l'archaïque locution. 



DE LA FAMILLE BOISVERT. 3 

s'estant arresté en la ville de Marmande et faict son séjour, pendant 
lequel séjour il retira sa part et portion de l'hereditté et biens que 
feus ces père et mère leur avoient laissé ; par son industrie et sagesse 
il acquit pendant sa vie plusieurs et beaux biens. Feust marié en 
premières nopces avec une Maresq, duquel mariage seroit descendeu 
Eudre (sic) ^ Boisvert qui feust aussi marié avecq (ici un vide 
laissé par le narrateur), duquel mariage seroit aussi descendeu 
Pierre Boisvert; feust aussi marié avecq Anne de Labat, fille à 
feu Jehan de Labat dict Mondin ^, duquel mariage y dessendit 
Esmanuel Boisvert qui feust aussi marié avecq {nouveau vide 
laissé par le narrateur)y et dudict mariage il seroit descendeu 
Jehan et Marie Boisvert où icelluy Jehan est decede portant les 
armes au service du Roy. Ladicte Marie encore vivante a esté 
mariée avecq feu {prénom laissé en blanc) Labarthe dudict 
Marmande; il y avoit ung enfant, mais moureust, lesquels susdits 
enfans sont du premier mariage dudict M® Guilhaume Boisvert, 
lequel Guilhaume comvoUa en segondes nopces avecq Peyssotte 
Seguin, filhe à {vide laissé par le narrateur) et de {nouveau vide), 
duquel mariage dessandirent aussi Catherine et M® Laurans 
Boisvert, laquelle Catherine feust mariée avecq M® Arnauld 
Monnerau, quand vivoict notaire royal de Marmande, où il n'y 
heust poinct d'enfans. M® Laurans Boisvert, lors vivant licencié es 
droits, filz à M® Guilhaume Boisvert, feust marié avec Jeanne de 
Besson, filhe à M® Pierre Besson, aussi notaire royal dudict 
Marmande, duquel mariage dessandirent Estienne, Catherine, 
Peysotte et Jehan Boisvert, laquelle Estienne feust mariée en 
premières nopces avecq Pierre Coudon, lors bourgeois de la ville 
de Bazatz, duquel mariage seroict aussy descendeu deux filhes et 
Anthoine Coudon, filz malle, lesquelles filhes furent mariées l'une, 
avecq Vidau de Bastide où il y a encore vivant ung filz, et l'autre 
qui feust aussi mariée avec {vide laissé par le narrateur) aussi de 
Bazatz où il y a des enfans encore vivants où laditte Estienne leur 
mère com voila en segondes noces avecq M® {le prénom manque) 

* Faut-il lire Eudore f II le semble bien. 

* Sur les Labat, voir la monographie de Marmande et le Livre déraison des 
Fontaiîieniarie, où j'ai rappelé (p. 32) que la vieille famille Labat a donné son 
nom à une des rues de Marmande. 



4 LIVRE DE RAISON 

Viallard, bourgeois dudict Marmande, où ledict sieur de Viallard 
bailla sa filhe à Antoine Coudon, fils à laditte Estienne, duquel 
mariage il y eust enfans qui sont encore vivans, portant le nom de 
Coudon. Catherine Bois vert, aussi fille de M® Laurans Boisvert, 
feust mariée avecq Jannoct Jehan duquel mariage y dessandict une 
fille qui feust mariée en premières noces avecq le filz de feu 
Monsieur Ducasse, lors procureur du roy dudict Marmande, sans 
enfans, lequel sieur Ducassé estant decedé, elle demura vefve, 
laquelle vefve du despuis com voila en segondes noces avecq Jannot 
Laubi de Marmande, aussi sans enfans, où elle demura aussi vefve 
de sorte qu'elle convolla en troisiesmes noces avecq M® Pierre 
Sauvestre, vivant notaire royal dudict Marmande, aussi sans 
enfans, où elle deceda et laissa héritier icelluy Sauvestre, son 
mary. Peyssotte Boisvert, filhe aussi à M® Laurans, feust mariée 
avec M® Arnauld Peynaud, vivant notaire royal de Castelnau^, 
duquel mariage seroit descendeu Jehan Peynaud, Marie et (vide 
laissé par le narrateur) Peynaud, frères et sœurs, laquelle Marie 
feust mariée avecq Arnauld Yvran, encore vivant, duquel mariage 
elle laissa deux enfans nommés François et Pierre Yvran, à 
présent vivans, et la ditte Peynaud encore vivante, leur tante, n'a 
esté encore jamais mariée. Jehan Peynaud, frère, filz aine Arnauld 
{c'est-à-dire d' Arnauld) feust marié avecq une filhe de (prénom 
en blanc) Boysse de S*®-Bazeille, duquel mariage seroict descendeu 
une filhe et ung enfant malle, laquelle filhe est à présent mariée 
avecq M® (prénom en blanc) Fourestier, procureur d'office de 
Castelneau, et le filz malle est aussy marié avec la filhe du sieur 
de la Boche, advocat en parlement, du Mas-d'Agenois ^. Feu 
Jehan Boisvert, fils à feu M® Laurans et de Jeanne Besson, feust 
marié en premières nopces avecq Jeanne de Chassac, filhe à feu 
M® Pierre Chassac, en son vivant notaire royal de Sainct-Bertho- 
mieu, et de Jeanne Rougier, duquel mariage y seroit descendeu 



^ Castelnau-sur-Gupie (canton de Seyches, arrondissement de Marmande). 

' Arrondissement de Marmande. On annonce que le vicomte Olivier de Luppé, 
qui représentait si bien au Conseil général le canton dont le Mas est le chef -lieu, 
se propose de publier une notice sur cette ville. Formons des vœux pour que le 
projet se réalise bientôt. Sous la plume de M. de Luppé, Thistoire du Mas serait 
doublement intéressante. 



DE LA FAMILLE BOISVERT. 

beaucoup d'enfans : pour le premier Pierre Boisvert, encore 
vivant, autre Pierre, Arnault et Laurans Boisvert où Pierre 
Arnaud decedarent (sic) lors [de] la grande contazion (sic pour 
contagion) ^, lequel Laurans s'an estant allé au service du Roy 
portant les armes à l'adge de treze à quatorze ans ^ dans le régimant 
de feu Monsieur Despernon ', estant enseigne de la compagnie du 
sieur de Boullet, lors au devant le siège de (nom illisible) ^ où, il 
moureust de la maladie de la dessenterie, et Pierre Boisvert le nay 
(sic pour l'aîné) a esté marié avecq feue Anne de Berri, filhe à feu 
Pierre Berri, quand vivoit cappitaine, et de Marie Viel, duquel 
mariage il est descendeu beaucoup d'enfans jusques au nombre de 
huict qui sont decedés saufs de moy, Pierre et François Boisvert, 
mon frère, avec l'ayde de Dieu encore vivans avec nostre cher et 
et honnorable père, lequel feu Jehan Boisvert, nostre grand père, 
filz à M® Laurans, nostre ayeul, et de Jeanne Besson, aussy nostre 
ayeuUe, ayant convoUé en segondes noces avecq Arnaude 
Pontallier, duquel mariage seroit aussy dessandu beaucoup 
d'enfans qui sont decedés, mesmes Laurans Boisvert qui feust tué 
dans le Bartes *, au délia la rivière à Coussan ^, qui estoient lors 
audict Boisvert, en se promenant dans icelle [métairie], envellopé 
dans son manteau l'espée au cousté où il feust guetté dans icelle 
assaziné par derrière par le vallet qui estoit caché de feu Dumas, et 

^ Probablement la peste de 1628 et années suivantes, qui fit de grands ravages 
en Agenais, et sur laquelle je citerai un savant mémoire spécial de M. Adolphe 
Magen : La viUe (TAgen pendant V épidémie de 1628 à 1631^ d'après les registres 
consulaires (Agen, 1862). 

' On servait alors son pays de très bonne heure, et un grand nombre de jeunes 
guerriers pouvaient répéter le vers héroïque : 

La valeur n'attend pas le nombre des années. 

> Jean-Louis de Nogaret, premier duc d^Épernon, était mort au château de 
Loches, le 13 janvier 1492. 

* Il me semble qu'en devinant le mot plus qu'en le déchiffrant, on trouverait 
un nom comme Mirecourt. Il s'agirait donc de la ville de Lorraine qui fut 
assiégée et prise en 1633, la même année que Luné ville et Nancy. 

^ Nom d'un domaine, lequel nom doit avoir la même origine que le nom du 
domaine du Bartas, illustré par le poète gascon Guillaume de Saluste. 

^ Coussan est une paroisse de 728 âmes, du canton de Marmande, séparée de 
cette dernière ville par la Garonne. Au point de vue civil, Coussan forme une 
section de la commune de Marmande. 



A 



6 LIVRE DE RAISON 

le filz d'icelluy Dumas n'ayant perdeu temps, luy alla bailler un 
coup de poignard au travers du corps dudict Boisvert, sur le cousté 
droict de la poupe \ lequel vallet heust la jeyne (^pcur géhenne) et 
le filz dudict Dumas feust pandeu en effigie, de sorte que d'icelluy 
mariage il y a encore vivant Catherine et Marie Boisvert, laquelle 
Catherine est mariée avecq François Paloque, duquel mariage il y 
a ung enfant malle et trois filhes, les tous vivans encore et non 
mariés. Ladicte Marie, fille à feu Jehan Boisvert et d'Arnaude 
Pontallier, a esté mariée avecq feu Jacques Faugeres, duquel 
mariage il est aussi decendeu trois enfans, savoir deux malles, 
Joseph, Arnault et Magdalaine Faugeres encore vivans avecq la 
mère non mariez, de sorte que le dict feu Jehan Boisvert, nostre 
grand père, comvoUa encore en troisiesmes noces avecq fue Marie 
Paloque, sœur à François Paloque encore vivant, duquel mariage 
y dessandit divers enfans qui moururent saufs dame Boisvert qui 
est à presant mariée avecq Estienne de Villepreux de Bourdeaux ^ 
où il y a enfans où je declaire que le narré ci dessus mantionné 
est très véritable. A ceste cauze me suis diverty à faire le presant 
livre de raison aux fins d'esclercier {sic pour éclaircir) les afî'aires 



^ Poupe se disait alors pour le sein. Tous ceux qui ont visité ce petit paradis 
terrestre que l'on appelle la garenne de Nérac ont remarqué la grotte de Las 
Poupettes, On peut lire dans le charmant recueil intitulé la Guirlande des 
Marguerites^ qui fait tant d'honneur à mon ami très regretté M. Faugère- 
Dubourg, le récit fort piquant d'une promenade de la duchesse d'Angoulême 
sous les beaux ombrages de l'ancien parc royal : elle demanda au sous-préfet 
dont elle était accompagnée le nom de la fameuse grotte, jetant ainsi ce 
fonctionnaire dans le plus cruel embarras, car, d'une part, il ne pouvait s'em- 
pêcher de répondre, et, d'autre part, il n'osait prononcer devant la pudique 
princesse un mot aussi réaliste et qu'il ne savait comment gazer. 

* La famille de Villepreux est souvent mentionnée dans le livre de raison des 
Fontainemarie, auxquels elle s'allia plusieurs fois. Une excellente généalogie de 
cette très noble famille a été rédigée par Madame de Gorostarzu, née de 
Villepreux. Il serait bien désirable que ce travail fût imprimé. Madame de 
Gorostarzu m'a gracieusement communiqué l'analyse d'un document extrait des 
registres paroissiaux de Marmande, de laquelle il résulterait que le 25 janvier 
1605 fut baptisée Agnès de Boisvert, fille d'Arnaud de Boisvert, avocat et 
consul de la ville de Marmande, et de Madeleine de Vignes. Le parrain était 
Alexandre d'Auber, écuyer, et la marraine Agnès de Bonalgues, femme de 
Guillaume Pigousset. Les témoins étaient Jean de Brezetz, avocat en parlement, 
et Fizelier, l'un et l'autre consuls de Marmande. On ne s'explique pas comment 
le rédacteur du livre de raison a omis d'inscrire dans sa généalogie les noms 
mentionnés en cet acte baptistaire. 



DE LA FAMILLE BOISVERT. 7 

de la maison pour faire voir la preuve des choses susdittes et pour 
estre en mémoire en temps et lieu en cas de contredict, que pour 
cest effaict en avoir recours quand besoing sera, mememant en 
consequance de pièces qui sont ici bas insérées comme véritables 
qui ont esté faictz cy devant et se fairont cy après, s'il plait à 
Dieu, 

Faict dans la maison de mon père en sa mesterie jurisdiction de 
Marmande dixmaire ^ de Beyssac ^ ce premier du mois de janvier 
mil six cens cinquante. 

Ay signé à l'aage de vingt-deux ans. 

BoiSVERT. 



II. — ANALYSE DU CARTULAIRE DE LA FAMILLE BOISVERT. 

1. Achapt pour M® Guilhaume Boisvert de M® Ollivier 
Descarps et Françoise de Pontifs, sa femme. (0. Descarps était 
« praticien en l'ordinaire dudit Marmande. ») Contrat du 16 février 
1523 retenu par Besson, « notaire royal dudit Marmande ». On y 
signale, dans les confrontations, le voisinage de la terre de 
« M° Jehan de Bas tard, jadis juge j>. 

2. Achapt pour M® Gr. Boisvert, de Laurans et Gruilhen 
Graffion, « pour lors habitans dudict Marmande. » Contrat du 
17 janvier 1527. Mention de ce noble Hugues de Fonpeyre, 
« escuyer », de « M® Guilhaume Brezetz,en son vivant advocat en 
la cour^ À>, de « Jehan Cloupeau, marchand. » Mention aussi d'une 
« recognoissance retenue par M® Jehan Tauziette, notaire royal 
dudict Marmaude ». 

3. Achapt pour Peyssotte Seguin, femme à M® G. Boisvert, 

* Le dixmaire ou dimaire était le territoire, la circonscription, où telle et telle 
église avait le droit de lever la dîme. 

* Beyssac est une section de la commune de Marmande et le chef -lieu d'une 
petite paroisse. 

^ Les Brezetz, qui figurent plusieurs fois en ce cartulaire, figurent aussi dans 
la Notice sur Marmande et dans le Lit^re de raison des Fontainemarie. Je serais 
bien surpris si mon cher confrère de la Société des Bibliophiles de Guyenne, 
M. Arthur de Brezetz, ne faisait pas, quelque beau jour, imprimer pour les siens 
et pour ses amis, sinon pour le public, la généalogie de sa famille. 



â 



8 LIVRE DE RAISON 

de moussen Jehan Branet, prebstre, et de Jehan Loubaney, Pièce 
de terre située au lieu de Lolia, a au dixmaire de Sainct-Peys de 
Granon^ ». Contrat du 20 juillet 1528, retenu par Sandrin a notaire 
royal dudict Marmande. d Mention de deux portes de cette ville, 
les portes de Lestang et celle du Fauguar. 

4. Achapt pour Gr. Boisvert de M® Jean Collaudi, notaire 
royal de Marmande. Pièce de terre en camba (c'est-à-dire destinée 
à une plantation de chanvre). Contrat du 14 août 1528. 

5. Échange d'entre G. Boisvert et Pierre Gaillard et Guilhen 
RouUan. Contrat du 4 décembre 1528, retenu par Micheau de 
Leymerie, notaire royal de Marmande. 

6. Donation faite par G. Boisvert à Laurans Boisvert, son fils, 
licencié ez droicts, gradué, d'une maison sise dans la ville de 
Marmande, dans le quartier de Lestang, et d'un « village^ en la 
mesmejurisdiction au dixmaire de Beyssac. » Contrat du 8 avril 1540, 
retenu par Millet, notaire royal dudit Marmande. Mention est faite 
d'une ancienne «. rante de six arditz au saindicq des Pères Cordel- 
liers de Marmande, de sorte qu'il seroit aribé depuis qu'un Roy 
ayant esté prins par ung estranger^ et parce qu'il n'y avoit poinct 
d'argent en France en ce temps et pour le desanguager ^ son puble 
n'ayant si bonne bource que les gens d'esglize, à ceste cause les 
Cordelliers de l'Observance de Marmande furent contraincts de 
vandre leurs rantes et autres droitz *, ce qui est cause que lesdicts 
biens se treuvent exempts de rantes ». 

7. Recognoissance faite par M® Laurans Boisvert, comme mary 
de Jeanne Besson, en faveur de M® Pierre Besson, notaire, pour 
raison de certains biens à luy donnés. Contrat du 16 juillet 1548, 
retenu par Viallard, notaire royal de Marmande. 



^ Autour de la chapelle de Saint-Pierre de Granon s'étend le cimetière de la 
ville de Marmande. 

' Village est pris ici pour une simple habitation rurale. Nous trouverons plus 
loin d'autres exemples de la même expression. 

' Ai-je besoin de rappeler qu'il s'agit de François 1^ fait prisonnier à la 
bataille de Pavie par les soldats de Charles-Quint? 

* C'est-à-dire : payer les frais de sa rançon. 

^ Petit détail historique qu'il faut ajouter à la monographie de la ville de 
Marmande. 



DE LA FAMILLE BOISVBRT, 9 

8. Achapt pour M^ Laurans Boisvert de Marsau Gruiot, Pièce 
de terre « au dixmaire de Beaupuy, au lieu appelé à Gaubaignac, y> 
Contrat du P' décembre 1551, retenu par Besson, notaire royal de 
Marmande. 

9. Achapt pour M® Laurans Boisvert de Raymond Ricaud, de 
Marmande, au « dixmaire de nostre dame de Beyssac. i> Voisins : 
François de Laporte, hoirs de feu Jehan de Gabarret, lesquels 
eurent pour successeurs les religieux de la Réolle, Anthoine 
Pigousset^. Contrat du 24 septembre 1555 retenu par Besson. 

10. Recognoissance faite par Raymond Seguin, prebstre, à 
Hugues et Jehan de Fonpeyre, pour vigne à Grayon K Contrat non 
daté, retenu par Jehan Tauziette, notaire royal de Marmande. 

11. Eschange d'entre M® Laurans Boisvert et M® Adam 
Dalligues. Pièce de terre en restouble ^ « au dixmaire de Thieuvras 
jurisdiction de Marmande, » contre autre pièce de terre « au dix 
maire de Beyssac » (même juridiction). Mention de divers c( pieds 
de chataniers et sarigiers^ » (pour châtaigniers et cerisiers). 
Contrat du 26 août 1584 retenu par Sauvestre, notaire royal de 
Marmande. Mention de « messire François de Lamothe, sieur 
et baron de Castelneau * » et des notaires marmandais Fortassie, 
Pierre Rougier, Jehan Fau (nom fâcheux pour un notaire). 

12. Contrat de mariage d'entre Jehan Boisvert et Jeanne Chassac, 
du 19 janvier 1578, retenu par Deplassier, « notaire royal dudict 
lieu de S*-Berthommieu ^ ï>. 



^ Sur les Pigousset, si anciens à Marmande, voir la même monographie, 
passirriy mais surtout p. 103. 

* Voir une petite notice sur le domaine de Grayon, dans le Livre de raison des 
FontaineTnariêy qui furent propriétaires de ce domaine (p. 62). 

^ En langue gasconne, lou raatouîL 

* La forme sarigier est à rapprocher de la forme gasconne ceregey. 

* Sur François de La Mothe, gouverneur de la ville de Marmande, voir la 
Notice que je suis quelque peu confus d'être obligé de citer si souvent (p. 89-90). 

* Aujourd'hui Saint-Barthélémy (canton de Seyches), à quelques kilomètres 
de Marmande. A propos des Chassac et de Saint-Barthélémy, je note que 
Bertrande Chassac, fille d'un notaire de cette ville et sœur de Madame Jeanne 
Boisvert, avait épousé <l M« Antoine de Costa d, lequel eut à la fois la fille et 
l'étude. 



à 



10 LIVBE DE RAISON 

% 

13. Quittance de M® Laurans Boisvert en faveur de M® Pierre 
Chassac, du 14 juillet 1578, faite par M® Jehan Plazier \ « notaire 
royal dudit S^-Berthoumieu d. Mention est faite d'une somme de 
74 escus, de 10 pipes /r ornant, de 12 linseuls^, de 60 livres de 
plume, d'une couverte de Tholoze à la grand sorte, d'une robe de drap 
noir de Paris, etc. 

14. Contrat d'anticipation et donation fait par M® Laurans 
Boisvert en faveur de Jehan Boisvert, son fils, du 25 avril 1598 
retenu par La Barrière, notaire royal dudit Marmande. Mention de 
feue Catherine Boisvert, tante de Jean, femme de feu M® Arnaud 
Mosnereau, vivant notaire de Marmande. 

15. Testament de Pierre Chassac, du 16 janvier 1577. Mention 
de Jeanne Rougier, sa femme, de Jeanne et Bertrande Chassac, 
ses filles. 

16. Achapt pour Jehan Boisvert de Arnauld Pourcharesse, 
« m® courdonnier de S*-Berthoumieu, d d' « ung petit loupin de pred 
contenant dix-huit escats sciz dans le village de Marty, paroisse et 
jurisdiction de S^-Berthommieu^ ». Contrat du P' juillet 1590, 
retenu par de Costa, notaire dudit S^-Berthomieu. 

17. Recognoissance faite par CoUar Groyneau en faveur de 
Jehan Boisvert, pour une pièce de terre « lors en bousigue ^, seize 
et sittuée en la presant jurisdiction de Marmande, au délia la 
rivière sur le port, paroisse de Coussan ^, qui confronte d'un costé à 
Jehan Dubedat, d'autre part aux hoirs monsieur M® Pierre de 



^ Plaziert et Plassier ou de Plassier ne font qu'un même notaire. 
. ' Le drap de lit est, en langue gasconne, appelé hu lincèou. 

' Le village (c'est-à-dire le domaine) de Marty a été la propriété de mon père, 
à qui l'avait légué M. Besse de Belleprade, son oncle par alliance, lequel avait 
épousé une sœur de ma grand'mère, M"® de Montardit ; une autre sœur ayant été 
mariée avec M. de Cours, mort sans postérité et dont nous avons hérité par 
ricochet. 

* En bousigue^ c'est-à-dire en friche. Le mot appartient à la langue gasconne, 
comme je l'ai déjà noté dans le Livre de raison des Fontainemarie (p. 109). 

* Je lis dans une note des archives Boisvert, qu'au sujet de la métairie de 
Coussan ce il y auroit eu conteste avec le sieur Delage à raison d'un castor et 
« coutillon de satin qu'iceluy Delage luy avoit promis [à Pierre Boisvert] aux 
« fins de faire condessandre à la vente feue Jeanne Berri... y> En cette même note, 
la conteste est aussi appelée riotte. 



DE LA FAMILLE BOISVERT. 11 

Brezetz, conseiller au parlement ^, et au fleube de Garonne, moyen- 
nant demi poignaire fromant, ung paire de chappons et ung escu 
sol en argent. » Contrat du 22 septembre 1591, retenu par Prieuret, 
notaire royal de Marmande. 

18. Contrat de mariage d'entre François Endraud, « ung des 
cheval légers de la compaignie de monsieur de Castelnau, pour 
lors gouverneur de Marmande d, et Jeanne de Berri, fille de feu 
Mathieu Berri et d'Arnaude de Ponthallier, femme de feu Jehan 
Boisvert. Du 17 février 1596, retenu par Fortassie, notaire royal 
de Marmande. 

19. Testament de M® Laurans Boisvert, du 25 mars 1593, 
retenu par Prieuret, notaire de Marmande. Mention de la somme 
de 12 livres laissée pour deux messes à dire chaque semaine aux 
Cordeliers de l'Observance Sainct-François de Marmande. 

20. Eschange d'entre M® Laurans Boisvert et Pierre Berri, 
[capitaine], d'une maison que le premier « souUoit lors avoir au 
lieu communément appelé au pond de Boisvert, dans la ville de 
Marmande, le ruisseau passant entre deux et celluy du sieur de 
Morin, plus une autre maison et jardin y joignant au derrier au 
quartier de Lestang dans la rue appelée de Larosse », contre la 
maison baillée par le second c< que feu M® Arnaud Drouilhet, 
vivant greffier dudict Marmande, possède quoyque soit, sa vefve 
l'ayant acquise à tiltre d'eschange de feu Pierre Bourgeois, 
escuier... ». Mention d'Arnaude de Pontallier « norre^ », de Lau- 
rens Boisvert et de Anthoine de Bartouilhe, » habitant de la ville 
d'Aubillar [Auvillars] en Armaignac. » 

21. Quittance faite par Jehan Verguin, bourgeois de Marmande, 
comme procureur duement fondé par messire François de Lamothe, 
sieur et baron de Castelnau, chevalier de l'ordre du roy, cappitaine 
de cinquante hommes d'armes de ses ordonnances et gouverneur 
pour S. M. en la ville de Marmande, d'une somme de 1200 livres 



* Ce conseiller au parlement de Bordeaux avait épousé Anne de Tauzin, que je 
trouve mentionnée en même temps que Jeanne de Treille, veuve de Jehan de 
Brezetz, cette dernière, mère de Guillaume de Brezetz, ce advocat en parlement ». 
Etaient-ce les deux belles-sœurs ? 

^ La norrCj en langue gasconne, est la helle-fille^ la hru. 



û 



12 LIVRE DE RAISON 

à prendre sur Jehan Bois vert, lequel avoit emprunté ladite somme 
à Fr. de Lamothe, par obligé du 16 avril 1697 ». La quittance est 
du 3 janvier 1607, retenue par le notaire Priouret déjà nommé, 

22. Contrat de vente faict par Pierre Berri, capitaine, en faveur 
de Jehan Boisvert, bourgeois de Marmande, de la « mesterie 
appelée de Ronchon, seize en la jurisdiction de Marmande », 
acquise par Berri « de noble Henri de la Salle, quand vivoit 
« escuyer. » Prix : 6315 livres. Dans l'acte, qui est du 10 septembre 
1606 et qui fut retenu par M® Pierre Labarrière, notaire de Mar- 
mande, le mot village est encore employé comme synonyme de 
métairie. Mention est faite du « sieur Jehan de Mailladan [sic 
pour Madaillaû], bourgeois de La Sauvetat^ », et de « Jeanne de 
Treilhes, vefve à fu Jehan de Brezetz. » 

23. Obligé pour M. Jehan Fontainemarie, « pour lors prati- 

è 

cien », contre Jehan Boisvert, qui lui avait emprunté la somme de 
90 livres, le 16 décembre 1611. Quittance du 8 janvier 1614, rete- 
nue par Sauvestre, notaire royal de Marmande ^ 

24. Testament de Jehan Boisvert. Mention, en dehors des 
enfants du testateur, de Jehan Chaumeau, auquel « pour les bons 
et agréables services qu'il avoict receu de lui puis quinze à seize 
ans » il lègue une petite maison située audict Marmande, dans la 
rue de Larosse. Mention de ce Anne Berri, sa filheule, fille à Pierre 
Berri, vivant cappitaine, et de Marie Viel, » à laquelle il laisse 
300 livres. (Document non daté.) 

25. Donation faite par monsieur d'Agen ^ à Jehan Boisvert, pour 

* La Sauvetat-du-Dropt (canton de Duras). 

* En revanche, Jehan Boisvert avait prêté certaine somme à Françoise Gabar- 
ret, « vefve à feu Tibaud de Bley, » et il se vit forcé de faire condamner cette 
débitrice récalcitrante (Quittance du 10 mars 1612). Signalons, parmi les papiers 
de la famille Boisvert, un acte du 7 mars 1623 par lequel noble Jacques de la 
Chaussade, seigneur et baron de Callonges (près du Mas-d'Agenais), réclame à 
la succession de « feu Jehan Boisvert, quand vivoit bourgeois de la ville de 
« Marmande », le payement des « rentes et autres droits sur les biens qu'il avoit 
a lors au délia de la rivière en la paroisse de Coussan, juridiction de cette ville. » 
On trouvera divers renseignements sur les La Chaussade, seigneurs de Calonges, 
dans mon Recueil de documents inédits pour servir à V histoire de FA gênais. 
(Agen, 1875, p. 272-278.) 

' Monsieur d'Agen était alors Nicolas de Villars, qui siégeait depuis 1588 et 
qui allait mourir à la fin de Tannée 1608. 



Dp LA FAMILLE B0I8VERT. 13 

raison d'une cheyre. La quittance de la somme de 3 livres 10 sols, 
prix de la concession, est du 2 avril 1620. La concession d' « une 
tombe ou place pour mettre une chaire pour entendre le sennon ^ d 
était du 19 mai 1607. 

26. Contrat de mariage d'entre Pierre Boisvert et Anne Berri, 
fille à Pierre Berri, vivant capitaine, et de fue Marie Viel. 
900 livres de dot, du 17 décembre 1613. Peynaud, notaire royal 
de Castelneau. 

27. Receu fait par Vigourous, pour lors retheur (de pour recteur) 
de Marmande, à Pierre Boisvert pour payement de rentes de biens à 
luy soubjetz scittuez au bas Thievras ^ comme ayant esté recognus 
par feu sieur Guilhaume Boisvert d. Du 13 janvier 1619. 

Testament d'Àrnaude Ponthallier, femme quand vivoit à feu 
Jehan Boisvert, du 12 mai 1614, retenu par Priouret, notaire royal 
de Marmande ^ 

28. Transaction entre « Sauvian Brisset, secrétaire de la cham- 
bre du roy et fermier gênerai du domaine de la feu reyne Margue- 
rite en Gruienne, ayant affermé à M® Jacques Dumas, habitant de 
Lunel en Languedoc ^, le revenu et domaine appartenant à ladite 
dame reyne en la ville de Marmande, consistant en rente, péage 
d'eau et autres choses pour le temps et espace de huit années 
moyennant le prix et somme de 3875 livres, comme est contenu 
par le contract du 15 avril 1614 d, et Pierre DuUuguet, Denis 



^ Ces sièges, que Ton appelait aussi hanca^ formaient un carré qui occupait 
parfois un espace considérable (plusieurs personnes pouvaient s'y agenouiller de 
front et s*y asseoir côte à côte), et recouvraient ordinairement l'endroit où Ton 
enterrait chaque famille. Vers Tannée 1840 nous jouissions encore, dans l'église 
Notre-Dame de Gontaud, d'un banc de grande dimension posé sur les dalles 
funéraires sous lesquelles reposaient nos prédécesseurs. N'était-ce pas là un 
touchant usage? Et pouvait-on ne pas prier pour les morts dont, pour ainsi 
dire, on touchait la vénérée poussière ? 

' Sur l'ancienne paroisse de Tivras, dans la commune de Marmande et à 
2 kilomètres de cette ville, à l'ouest. Voir le Livre de raison des Fontainemarie 
(p. 10). 

' Jehan Boisvert bailla à Bouquet « secrettain », c'est-à-dire sacristain, sept 
livres dix sols pour avoir fait sonner les cloches pour les funérailles d'Arnaude 
Ponthallier, sa femme. (Quittance du 28 mai 1614.) 

* Chef -lieu do canton de l'Hérault, à 23 kilomètres de Montpellier. 



â 



14 LIVRE DE RAISON 

Ricaud et Pierre Bois vert ^ (Acte du 17 août 1015, retenu par 
M® Jehan Fau, notaire royal de Marmande.) 

29. Quittance de taille faite par Bazin à Pierre Boisvert comme 
ayant payé de ses propres deniers pour ledit feu son père. Du 
24 septembre 1621. (Jehan Bazin, estant conseul Tannée mil six 
cens vingt, levant les deniers royaux pour le Roy en sa ville de 
Marmande, etc.) Il s'agissait d'une somme de 49 livres 12 sols 
3 deniers avancée par Pierre Boisvert « pour le solagement dudict 
Jehan, son père... » 

30. Contract de revente faict par M® Guilhaume de Brezetz, 
advocat (en parlement, à Pierre Boisvert, d'une piesse de pred seize 
en la jurisdiction de Marmande, au lieu de Thievras. » 31 juillet 
1623, retenu par Burret, notaire royal de Marmande. 

31. Achapt pour Pierre Boisvert de François Vernus [ou Ber- 
nus] d'une maison au quartier de Lestang, confrontant par devant 
« à une mette appelée de Nieulh ^ », voisine de la maison de mon- 
sieur de Morin ^, laquelle fait rente à monsieur d'Espaignet, prieur 
de Garrigues^ comme apert dudit contrat du 7 octobre 1621, retenu 
par Fau, 

32. Contrat de vente fait par Jehan Boisvert à Nicolas Delage, 
de sa mesterie qu'il avoit au delà la rivière, paroisse de Coussan, 



^ Pierre Boisvert, ayant eu l'imprudence de « s'obliger comme pLege dudit 
« Dumas » — il avait donc oublié, le malheureux ! notre dicton gascon renouvelé 
des grecs, en général, d'un des sept sages de la Grèce, en particulier, ce qui lui 
assigne une belle antiquité : Qui respound, pagou f — a feust institué prisonnier ez 
« prisons de cette ville. » Pour le a desangager », Denis Ricaud vendit une partie 
de ses biens. 

' Le nom avait été donné à cette ruette par la famille de Nieulh, mentionnée 
(aux dates de 1478 et de 1590) dans la Notice sur la ville de Marmande 
(pp. 69, 71.) 

^ Sur Jean de Morin, conseiller au parlement de Bordeaux, membre de la 
chambre de l'Édit, un des correspondants de l'académicien Jean-Louis Guez de 
Balzac, voir Notice sur Marmaùde^ p. 104. 

^ Sur le prieuré de Garrigue, près de Marmande, voir le Livre de raison des 
Fontainemarie, p. 54-55. Aux trois prieurs de Garrigue mentionnés en ces deux 
pages — (corrigez, s. v. p., la faute d'impression qui met en 1695 le prieur 
Espaignet, lequel, comme on le voit ici, appartient au premier tiers du xvii« 
siècle), — il faut joindre le prieur Dubosc, indiqué dans un acte du 26 juin 1695, 
passé par le chroniqueur chez le notaire Bernus. 



DE LA FAMILLE BOISVERT. 16 

de la contenance de 36 journaux 1 tiers 5 escats de la perche et 
mesure dudict Marniande, pour 5235 livres 8 sols. Du 8 septembre 
1623, retenu par Fau. 

33. Procès-verbal pour François Palone, escuyer, agissant 
comme mari de damoiselle Catherine Boisvert, contre Nicolas 
Delage, du 17 juillet 1626, signé par Jehan Ghabaneau, lieute- 
nant royal en la cour ordinaire de Saint-Sauveur, d 

34. Obligé pour l'hospital contre Pierre Boisvert. « Cy-devant 
M® Pierre Rougier, notaire royal, emprunta soubs la caution de 
Pierre Boisvert, à l'hôpital de ceste ville, la somme de 150 livres 
par obligé du 17 avril 1620, retenu par Perret. » 

35. Autre obligé pour l'hôpital contre le même. Pierre Boisvert, 
emprunta « soubz la caution de feu M® Pierre Labarrière, quand 
vivoit notaire dudict Marmande, à Jehan de Brezetz, comme tréso- 
rier de l'hospital, la somme de cent livres. » Du 19 décembre 1621. 

36. Obligé pour M® Jehan Fontainemarie contre Jean et Pierre 
Boisvert et autres. « M® Isaac de Brezetz, advocat en parlement, 
Jehan Boisvert, Jehan GroUie, Berri, cappitaine, Pierre Boisvert 
et maistre Jehan Fau, notaire royal, empruntarent à feu M® Jehan 
Fontainemarie, procureur postullant en l'ordinaire dudict Mar- 
mande, la somme de 150 livres par obligé du 10 juin 1620, retenu 
par M® Jehan Lagauzeire, notaire royal dudict Marmande^, 
laquelle somme ils l'ampruntarent pour faire juger et déterminer 
en la cour de parlement de Bourdeaux certain différant pour rai- 
son de la disme de Beaupui contre M® Thibault Cauzac, lors 
retheur d'icelle et les prestres de la Reolle part prenans en icelle 
disme prétendant tirer pour raison du bled de neuf gerbes une, 
ensemble des agneaux, pourseaux, poulies, poulletz, chapons, 
poyssons, vendange et generallement de tout de ce qui se pouvoit 
'nourrir, sepmer sur terre, ce qui auroit ocazionné ceux d'icelle 
paroisse d'entrer en procez, comme ils firent, pleydarent l'espasse 
de deux années, qui obligea icelluy Berry, comme scindicq d'icelle 

^ La famille Lagaûzère a aussi fourni à la ville de Marmande un curé dont 
il est fait mention dans le livre de raison des Fontainemarie et dont il va être 
également fait mention dans celui-ci. M™° Maurice Boisvert appartient à 
la famille Lagaiizère, depuis si longtemps entourée de Testime de tous. 



â 



16 LIVRE DE RAISON 

paroisse, soubstenir la disme n'estre qu'à la discrétion du peuble, 
ce que icelluy Berry auroit esté constrainct veriffier par enqueste, 
comme il fist, notamment veriffia tout le contenu en leur demande, 
de sorte que lesdictz Cauzac et prestres de la Reolle, se voyant 
très mal fondés en leur action, ayant trouvé le moyen d'entrer en 
acomodemant, lesquelles partyes passaient arrest d'expédiant 
portant qu'ils tireront pour la disme dudit bled de quatorze une, 
pour celle de la vendange de seize comportes une, pour le restant 
relaxe sur ce les parties. » 

37. Quittance pour Jehan Boisvert de Seguin, etc. Feu Seguin, 
comme fermier des rentes du sieur de Colonges, receust de feu 
Jehan Boisvert la somme de 39 livres pour raison des arrérages de 
deux journaux de terre en baconne.. (?) Du 10 may 1629. 

38. Descharge pour Pierre Boisvert et autres ses consorts 
séquestres commis à la requeste de monsieur M® Jacques Duduc, 
conseiller du roy en parlement, des biens et fruictz du sieur 
[Hugues] de Massiot, escuier, seigneur de Cugnolz et Longueville ^ 
Emprunt de quinze mille livres. Duduc, ce désirant estre payé des 
interetz, feust obligé de faire procéder par saizie sur les biens 
dudict feu sieur de Massiot et pour cet effaict auroict faict 
establir comme séquestres Pierre Boisvert avecq d'autres dudict 
Marmande. Acte du 15 août 1625, retenu par Thomas, notaire 
royal dudict Bourdeaux. 

39. Mémoire d'un arrest du Parlement de Bordeaux donné eu 
fabveur de M® Laurans Boisvert, grand père dudict Pierre, contre 
les consuls de Marmande, en date du 15 décembre 1595, signé 
Pichon ^. 

40. Obligé pour les dames religieuses de l'Ave Maria ^ contre 



^ Voir sur le château de Longueville et sur la famille de Massiot, Notice sur 
Marmande et Livre de raison des Fontainemarie, 

* Non seulement nous n'avons pas la teneur de l'arrêt, mais l'analyse même 
nous manque. 

' Il y aurait une petite histoire à écrire du couvent Marmandais de l'Annon- 
ciade. Je possède à ce sujet quelques documents, dont j'extrairai la substance 
pour un recueil que j'ai l'intention d'intituler : Notes tirées de vieux papiers 
relatifs à VAgenais. 



DE LA FAMILLE BOISVERT. 17 

Pierre Boisvert. Emprunt d'une somme de 600 livres, du 27 juin 
1627, Fau, notaire. 

41. Acte de batistaire de M® Pierre Rougier, notaire royal. Le 
dix-neufviesme novembre mil cinq cens septante neufz, M® Pierre 
Rougier, notaire, a esté bâtisse dans l'esglise de Nostre Dame de 
Marmande, lequel Rougier est plus vieux de six mois que Pierre 
Boisvert, fils de fue Jeanne Chassac, père de François. Ledict Pierre 
Boisvert est mort en 1653, le 20 septembre, et son fils au (en 
blanc) octobre 1653. 

42. Mémoire de la saizie faite au préjudice du seigneur de Mar- 
cellus à la requeste de damoiselle Marie d'Essenault, vefve de 
Monsieur M® Arnet de Fontaine, vivant conseiller du Roy en la 
cour de parlement de Bourdeaux, Pierre Boisvert, séquestre, avec 
autres. (A défaut de payement de la somme de 1200 livres en quoy 
François de G-ascq, escuier, seigneur et baron dudict Marcellus, 
estoit redevable). Du 16 octobre 1619 ^ 

43. Mémoire de la saizie faite au préjudice de noble Jacques de 
Bruhet, escuyer, sieur de la Garde ^, à la requeste de M® Estienne 
Goutte, Pierre Boisvert, estably séquestre ^. J. de Bruhet avait 
acquis du s'^ de Cugnolz certains biens pour la somme de 
21,000 livres par contract receu par Vincens, notaire. 15 avril 1627. 

44. Mémoire de la saizie faite au préjudice de M® Nicolas 
Bacoue et noble Gabriel de Sacriste, sieur de Malevirade^, à la 
requeste de M® Jehan Heymard, juge de la Sauvetat {sans date). 

^ Tous les gentilshommes des environs de Marmande étaient-ils donc obérés ? 
Nous avons vu plus haut la saisie des biens du châtelain de Longueville. 
Voici maintenant la saisie des biens du châtelain de Marcellus. Il est question 
de ce dernier dans la Notice sur Marmande^ p. 103-104. 

* Voir, au sujet de la famille de Bruet, la Notice sur la ville de Marmande^ et 
surtout la Notice sur la ville de Tonneins, par MM. Lagarde père et fils. (Agen, 
1884, grand in-8o.) 

' « Avec M® Estienne Sigal, advocat en la cour, M« Jean Brau, Papon, hoste 
« de Gontaud. » Ce sont là trois noms gontaudais souvent inscrits dans les 
archives de ma ville natale. M® Jean Brau était un des aïeux d'un homme de 
cœur et de talent que j'ai beaucoup aimé, Vincent de Breau, auteur de Poésies 
diverses parmi lesquelles on distingue un émouvant récit, la Vestale (Paris, 1863.) 

^ Voir sur la famille de Sacriste, qui a si longtemps possédé le château de 
Malvirade (commune de Fauguerolles),*la Notice sur Marmande (p. 118-119)) 
le Livre de raison des Fontainemarie (p. 10). 



à 



18 LIVRE DE RAISON 

45. Mémoire de la saisie faicte au préjudice du seigneur de 
Merville \ à la requeste de frère Jehan Batiste Lambert Darerac. 
Ce frère avait fait saisir les fruits décimaux de la cure de 
Castelnau. Séquestres : Pierre Boisvert, Abraham Villotte, Jean 
Rapin, etc., ^. 

46. Mémoire pour raison de la dot constituée par Jean Boisvert 
à Marie Boisvert, sa fille, avec Jacques Faugeres, fils à Joseph et 
de Quitteyre (Quitteriez Haulteserre. Le contract de mariage, du 
31 mai 1624, est retenu par M° Pierre La Barrière, notaire royal 
de Marmande^ 

47. Mémoire pour raison de la dot constituée par Jehan Boisvert 
à Catherine Boisvert, sa filhe, femme de François Paloque. Jehan 
Boisvert se seroit joinct en mariage avec Marie Paloque. Contrat 
du 28 octobre 1618, retenu par Bonef, notaire royal de Mon- 
flanquin. Le susdict jour, ledit Boisvert contracta mariage pour 
damoizelle Catherine Boisvert, sa filhe, avec noble François de 
Paloque, sieur de la Salvetat, frère de ladicte mariée. Dot de 
6000 livres tant du chef de M® Laurans, son père, que d'Arnaude 
Ponthalier, mère de la dicte Catherine, que de son chef. On 
rappelle dans l'acte que le s^ Paloque ce lors qu'il dépensa et 
[lors] de son départ, tira de la maison dudit feu Boisvert grand 
nombre de meubles, deux cens aunes d'estofies de (mot illisible) 
bleue et vioUette, le tout dans ung bateau qui est le moings de la 
valleur de huict cens livres. » 

48. Mémoire de la saizie des biens de M^ Izaac Bourgeois, et 
Pierre Clerc, Pierre Lalyman, JeandeBrezetzet Jean Despeyroux, 
bourgeois de Marmande, saisis à la requeste de dame Suzanne de 
Bazebat (Bassabat) de Pordeac, Pierre Boisvert, séquestre, avec 



^ Le « seigneur de Merville ï) appartenait à la famille des Cars, une des plus 
vieilles du Limousin. Sur les Merville à Bordeaux voir (passim) les Archives 
historiques du département de la Gironde. 

^ Voir sur les Villotte et les Rapiu, Histoire de Sainte-Bazeille, déjà citée. 

* Dot de 1800 livres avec ce deux robes et deux coutillons, l'un d'un camelloct 
« de Lisle (camelot de Lille) et l'autre de camelloct de soye et l'une robe 
« d'estamine et l'autre de burat. En payement dudict dot ledit Faugeres prandroit 
« la moitié d'un moulin à nefz (sur bateaux) que ledict Boisvert avoit lors au 
« devant la ville dudict la lieolle sur Garonne ». 



DE LA FAMILLE BOISVERT. 19 

Simon Sevin, Jehan Colombet, etc. Suzane était veuve de c( messire 
Anthoine de Roquelaure, quand vivoict mareschal de France et 
lieutenant gênerai en la province de Guienne. » 

49. Mémoire de la saizie de la seigneurie et terre de Caumond, à 
la requeste de M** Augustin Choppin, au préjudice de dame Anne de 
Caumond^; Pierre Boisvert, séquestre. L'an mil six cens vingt six, 
dame Anne de Caumond, femme séparée de biens ^ de hault et 
puissant prince messire François d'Orléans, conte de S*-Pau (sic 
pour Paul) constitua cinq cens livres de rente à noble homme 
M® Augustin Choppin, sieur d'Arnoville, advocat en parlement ^, 
avecq les arrérages de trois années revenant à la somme de quinze 
cens livres, ensemble la somme de huict mille livres encore 
d'autre, à defiault de payement faict procéder par saizie sur la 
ditte terre et seigneurie de Caumond consistant en meteries, 
pasture, bois, garenne, molins et rantes, faict establir séquestres 
Pierre Boisvert, M® Jehan Demourant, lors lieutenant de la juris- 
diction de Sèches *, demurant lors en la ville de Marmande, Jean, 
autre Jean Darclon, père et filz, Pierre Guipouy, praticien, Jeanton 
Dubourc, Jehan Laclotte, M® François Dufau, François Thoninan, 
Pol Jurât, habitans dans le bourg et jurisdiction de la Gruere ^, 
Gabriel Maignotte et Jean Olivier, demurant dans la ville du 
Mas d'Agenois, comme apert desdittes lettres de Regendo, du 
dixiesme may 1630. 

50. Consignation faite ez mains de M® Laurans Boisvert. — 
Cy devant M® Arnaud Monnereau, notaire royal, estant conseul 
l'année mil cinq cens septante six, faisant la recepte des deniers 
du Roy et des subsides du vin, M® Jehan Gausac, comme commis 
de Monsieur de Naux et Alein Dour, sergeant royal de la ville 



^ Voilà Anne de Caumont, la riche héritière, saisie elle aussi pour avoir trop 
généreusement engagé sa fortune,, en cédant aux exigences du plus dépensier 
des maris, accablé de dettes. 

* Connaissait-on cette séparation de biens que rendirent nécessaire les débor- 
dements du comte de Saint-Paul? Il est plaisant de voir ce grand seigneur 
recevoir les qualifications de haut et puissant prince, au moment où il était traqué 
par la meute des huissiers. 

^ On sait que ce nom a été porté, de nos jours, par un avocat distingué. 

* Seyches, canton de Tarrondissement de Marmande. 

* Aujourd'hui commune du canton du Mas-d'Agenais. 



à 



20 LIVRE DE RAISON 

d'Agen, se seroient transportés en la ville de Marmande et faict 
faire commandement audit Monnereau de payer le subside dudit 
vin de la susditte année, montant la somme de 76 escus 7 solz cinq 
deniers, laquelle ditte somme ledict Monnereau eust à l'instant 
offert ausdicts Gausac et Dour en bonnes espèces d'argent pour 
aporter devers le bureau de la recepte dudict subside, et ez mains 
dudit sieur de Naux trésorier et recepveur, lesdictz G-ausac et 
Dour ayant faict refeus, icellui Monnereau consigna la susditte 
somme ez mains de M® Laurans Boisvert, qui s'en rendist déposi- 
taire par acte du 2S^ dWnst 1579, retenu par Hérault, notaire 
royal dudict Marmande ^ 



III. — DÉCÈS, MARIAGES, NAISSANCES DANS LA FAMILLE BOISVERT. 

Le 29 febvrier 1656 Marie Bois vert est née à l'heure de trois du 
matin, filhe à François Boisvert et Jeanne Heraud, père et mère. 

Signature : Boisvert. 

(Addition postérieure de près de trois quarts de siècle) : 

La susdite Marie Boisvert est decedee le 8 d'aoult 1729 et a été 
ensevelie le 9 dud. mois dans l'églisse (sic) des Cordeliers de 
Marmande, à l'âge de 73 ans. 

Le vingt-troisiesme mars mil six cens soixante trois, Anthoine 
Boisvert est nay (sic), fils à François Boisvert, bourgeois, et à 

Jeanne Heraud ^. Son parin Anthoine Berry et marine (sic) Marie 

Heraud, femme du s' Boq, de Caumont, advocat en parlement. 



* Les Heraud, alliés aux Boisvert, étaient eux aussi d'excellente bourgeoisie. 
J'ai eu sous les yeux un acte du 30 janvier 1697, où figurent Jean Heraud, 
<L bourgeois, habitant de la paroisse de Sainte-Abondance d (canton de Mar- 
mande) et Antoine Boisvert, « garde du corps de Sa Majesté », fils de François 
Boisvert et de Jeanne Heraud, <£ résidant à présent dans la maison dudict sieur 
<L François Boisvert, son père, dans la parroisse de Baissacq, juridiction de Mar- 
ie mande d. 

' M. Maurice Boisvert conserve dans ses archives le contrat de mariage de 
François Boisvert et de Jeanne Heraud (4 avril 1655). J'ai vu dans ces mêmes 
archives le contrat de mariage de PieiTe Boisvert avec dame Anne Berri 
(17 novembre 1613). 



I 



DE LA FAMILLE BOISVERT. . 21 

Le vingt septiesme juin mil six cens septante huit, vers les unze 
heures du soir, Jean Boisvert mon fils, ainsi que de Jeanne Heraud, 
ma femme, est mort âgé de vingt ans et a esté ensevely le lende- 
main matin vingt huitiesme dudit mois, jour de Saint-Pierre dans 
mes tombes que j'ay dans l'esglise Nostre Dame de Marmande 
confrontées par l'ordonnance de Monseigneur Tevesque d'Agen, 
faicte audit Marmande le dixième may mil six cens deux, signée 
Nicolas, evesque d' Agen ^, et plus bas par Monseigneur Reveren- 
dissime Jaquier, secrétaire, et vidimée par Labarriere et Fau, 
notaires et tabellions royaux de Marmande, ensemble Jean Boisvert, 
mon grand père et ayeul du defiunct, lesquelles tombes confron- 
toient lors par costé aux sépultures de feu Pierre Rougier, vivant 
notaire royal, par autre [côté] au fondament du pillier où est 
présentement la chaire du prédicateur, par bout vers le cœur aux 
sépultures des hoirs Pierre Ballassens, ainsy que faict foy la décla- 
ration de feu Vital MoUeres, vicquaire dans l'esglise Nostre Dame 
de Marmande, du deuxiesme apvril mil six cens vingt six, portant 
quittance en faveur de feu Pierre Boisvert, mon père, de la somme 
de trois livres dix sols pour payement du pavement qu'on fist lors 
dans ladicte esglise, signé de Moulins, presbtre, et Jehan Boisvert, 
mon grand père. La susdicte ordonnance dudit sieur Evesque donne 
aussy audit Jean Boisvert, mon grand père, trois pas et deux de 
l'ung à l'autre pillier gauche pour y placer un banq, lequel y a esté 
tousjours du depuis jusques au desordre qui feut lors de l'abatement 
d'icelle par la force du feu du ciel qui y tomba ^, laquelle ordon- 
nance et. quittance j'ay en mon pouvoir. En foy de quoy ay 
signé cejourd'huy 28 juin 1678. Boisvert. 

Le 30 juin 1678, j'ay payé au sieur Lagausier {sic), recteur de 
Nostre-Dame, 6 livres pour la mise en terre et deux messes hautes, 
ensemble vespres pour l'ame de Jean Boisvert, mon fils, plus pour 
le carrilloneur faire la fosse ou sonner la cloche, 30 sols. 

Boisvert. 



* Nous avons déjà vu que c'était Mgr de Villars. 

* Voir Notice sur la ville de Marmande^ p. 108-109. On trouvera plus loin 
(^Extrait du livre de raison de Noguères) une autre mention du terrible événe- 
ment, du 17 juin 1672. 



i 



22 # LIVRE DE RAISON 

Le 29 mars 1689, Anthoioe Boisvert, mon fils, est party d'icy 
pour aller joindre Mons' de Grillon, mestre de camp de cavallerie, 
avec une lettre de M' l'intendant, aux fins d'aller en Allemaigne 
pour entrer dans la compainie du chevallier de Bezons, aussy 
mestre de camp, inspecteur et brigadier de toute la cavallerie. 
Le dit sieur Grillon est à Montauban. 

Le 2 janvier 1693 j'ay faict compte aveq Monsieur de Brezetz, 
prestre et docteur en théologie, touchant l'obligation que je luy 
avois renouvelle le 7 juillet 1679. 

Anthoine Boisvert, garde du corps du Roy dans la compagnie 

de Monseigneur le duc de Villeroy, brigadier de M' le chevallier de 

Balliniere, est party de chez moy, le 13 febvrier 1696, pour se rendre 

au service. Son quartier d'hiver est Glermont en Beauvesis. Il s'en 

est allé avec le fils de M' Michel Gloupeau, le s' Renol, le s' Mimau, 

marié aveq la Fiselliere, le. s^ Bouic, le s' Odoux, le s' Bley, neveu 

à Mons' Gaulier, curé de Longueville, le s"^ Gautier, fils de feu l'ad- 

vocat au parlement ^. La route dudit Gloupeau passe à Langres 

là où mon fils doit quitter pour gaigner Paris pour aller joindre le 

garde corps ^. 

Jésus, Maria. Amen ^. 

Le trentuniesme (sic) de mars mil six cent nouante cinq, Jeanne 
Heraud, ma bonne femme, est morte, a esté ensevellie au couvent 
des Révérends pères Gordelliers de Marmande, et ce dans la nef de 
leur esglise et au cœur d'icelle, à la tumbe qui touche le premier 
degré du grand autel et où on chante d'ordinaire l'épitre disant la 
s*® messe. Elle a esté honorée de ses parans et amis sans un coup 
de cloche, veu le temps, estant morte le judy saint vers les deux 



^ On retrouvera presque tous ces noms marmandais dans ma Notice de 1872, où 
3*ai cherché à rendre la Table alphabétique aussi complète que je l'ai pu. 

* J'ai vu dans les archives de M. Maurice Boisvert une donation faite par 
François Boisvert et Jeanne Heraud, conjoints, en faveur d'Antoine Boisvert, 
leur fils, ancien garde du Roy (5 mars 1695), et \e testament de ce dernier 
(6 novembre 1741). 

^ Ici une larme a été naïvement dessinée par le narrateur. Une autre larme 
a été plus ou moins bien représentée après les mots : est morte. Trois larmes, 
rangées de front, séparent les deux premières lignes latines. Entre deux autres 
semblables images, est inscrit le mot Amen. Enfin, couronnant le tout, une 
larme, plus grosse que toutes les autres, est placée sous le dernier mot. 



DE LA FAMILLE BOISVERT. 23 

% 

heures du soir, à l'heure que Nostre Seigneur Jésus Christ com- 
manda aux Apostres de luy aprester Taigneau pour faire la Pasche; 
elle mourut aussy en priant Dieu. 

Benedicta sit atqtie individtia Trinitas. 
Requiescat in pace. Amen. Pater noater. 

Amen, 
Fidelium anvmœ per misericordiam Dei. Requiescant in pace. 

Amen. 

Le vingt un au vingt-deux, à minuit, Bierre Boisvert, mon bon 
enfant, est decedé l'an mil six cens nouante et neuf et ensevely le 
22 dudit mois et an à la grande esglise de la parroisse de Nostre 
DamedeMarmande. C'estoit moif cadet. Dieu Paye resceu. Benedicta 
sit atqtie individîia Trinitas nunc et per infinita sœcuJ/i sceculorum. 
Amen. Boisvert ^ 

Le 21 janvier 1700, Anne Boisvert, femme de feu monsieur 

Villepreux, escuier, est decedee entre les douze et l'une heure du 

matin, et ensevelie à quatre heures du soir aux Cordeliers et aux 

tumbes de feu Anne de Lavergne, femme de feu M. de Moran. 

Elle estoit fille à feu s' Jean Boisvert, mon grand père, et à feue 

Marie de Palloque. 

Boisvert» 

Marie Boisvert, segonde fille de s' François Boisvert et de 
Jeanne Heraud, est morte le 8 octobre 1723 et a esté enterrée dans 
l'église des Pères Cordeliers de Marmande ^. 

^ A la suite de ces actes mortuaires sont transcrits quelques contrats, notam- 
ment un acte de sommation fait par Pierre Boisvert à Michel Deymier, ^ demu- 
« rant en la jurisdiction de Sainte- Bazeille, ^d comme séquestre de la seigneurie 
de Castelnau, saisie à défaut de payement (22 juin 1630, notaire Jehan Fau) ; 
un obligé pour les dames religieuses de rAve-Maria contre Pierre Boisvert et 
François Berri (23 septembre 1638, même notaire) ; une quittance des pères 
Cordeliers à Pierre Boisvert, pour frais /wTimat^ (somme de 3 livres 18 sous) 
pour <L le service qu^ils firent à ladite Anne Berri, sa femme d ; un (c titre des 
« sépultures fait par le gardien du couvent des Cordelliers à Pierre Boisvert », 
le 27 mars 1693, etc. 

' A la suite de ce nouvel acte de décès, mention d'une reconnaissance faite 
par François et Jean Boisvert, bourgeois de Marmande, en faveur du s' Baille 
pour rentes de deux journaux de pré à La Salle, qui est de 23 deniers par an, 
plus 3 deniers pour dix houmea de vigne à Grayon. Acte retenu par Maurineau, 
notaire royal de Marmande, le 10 février 1726. 

8 



à 



24 LIVRE DE RAISON 

Le dix-huitiesme novembre mil sept cens quatre, après midy, 
Pierre Boisvert, mon fils, et de feue Jeanne Héraut, a fiancé 
Françoise Courreges, fille seule héritière de feu Courreges, bour- 
geois, quand vivoit, de Coutures, prise avec tous ses droits, et moy 
ay baillé audict Pierre Boisvert la sixiesme partie de mon bien 
après mon décès et cependant luy ay baillé pour presanteraent 
jouir deux journaux de terre labourable et un journal de pred, 
laquelle terre et pred ledit Pierre Boisvert portera pour esgalement 
partager mon dit bien après mon décès avec ses autres frères et 
sœurs, pour que chascun en ait le sixiesme, à la reserve de ma 
maison de campagne et ses descharges que moy soubsiné {sic) me 
suis réservé pour en disposer en faveur de qui bon me semblera, 
ensemble la jouissance de mon bien ma vie durant. Monsieur 
Deymier, procureur du Roy de S*^-Bazille, a reteneu ledit acte, en 

foy de quoy ay signé ce [que] dessus. 

Boisvert ^ 

Les annonces de Pierre Boisvert ont esté controUées à Mar- 
mande, le 20® janvier 1705, par le ministère de mous' Belloc, le 



^ Ce paragraphe est précédé de trois singulières recettes : Remède contre tout 
venin de peste; autre remède pour ceux qui ont la peste ou qui pensent V avoir ; 
Bref moyen pour cognoistre quand le temps est dangereux de prendre la peste. Ces 
divers articles sont de l'année 1679. Je crois devoir les reproduire in-extenso : 

« 1. Prenez du bure fraix, deux noix qui ne soint pas vieil, {sic) deux figues 
« seiches, un grain de sel, puis mangez cela à jeun et beuvez du vin blanc un peu, 
(L mais pour peste adjoutez-y deux feuilles de reue et en prenez aussy le soir. 

« 2. Prenez mitridat la grosseur d'une petite noix, avec un peu de poudre d'aus- 
« truche dit[e] imperatoria, et tout cella détrempez en bon vinaigre et le prenez 
(L à l'heure que vous vous sentirez frappé et avecq l'aide de Dieu vous serez pre- 
<r serve de mort. Femmes enceintes et petits enfans peuvent uzer de ces deux 
<L receptes lesquelles sont faciles à faire et à les avoir et ne coustent gueres. 

a 3. Peste est une vappeur venimeuse d'air ennemie du cœur; elle advient quand 
a le temps ne garde pas sa nature ; maintenant faict chaud, tantost froid, main- 
te tenant clair, et tantost trouble, maintenant pluye et tantost poudreux {c'^est la 
(L poussière, en d'autres termes la sécheresse, opposée ici à la pluie) et aultres sem- 
« blables, quand les fruitz, chair et poissons sont de bon goust {c'' est-à-dire quoi- 
« que de bon goût, de bonne nature) se corrumpent incontinent, quand les oiseaux 
« laissent leurs nids, changent de lieu en autre et tumbent mortz, quand la 
« vermine abonde sur terre, quand le vent chaud dure en automne, quand les 
« vers et la [petite] verollc moUestent les petits enfans. y> Je néglige un remède 
pour la saignée du nez et un éloge enthousiaste des vertus de rherbe galega 
dite ruta capraria : ce Elle est souveraine contre tous les poisons mortels, contre 
(K toutes les morsures et pîcqures des bestes venimeuses, » etc. 



DE LA FAMILLE BOISVERT. , 25 

jeuue, notaire, chez le s^ Héraut, controlleur. Et pour Françoise 
Correges l'annonce a esté cohtrollée à S'^-Baseille par Lacan, 
controlleur, le 22® janvier 1705. Le tout a cousté la somme de 
trente-six livres, que je François Boisvert ay fourni et lesquelles 
36 livres ledit Pierre Boisvert m'a promis de me rembourcer de 
jour à autre; plus j'avois baillé au cousin Deymier, procureur du 
roy de S^®-Bazeille, qui avoit passé le contrat de mariage, un escu 
blanc. En foy de quoy ay signé ci-dessous le 23 janvier 1705. 

Boisvert. 

Plus j'ay donné audit Pierre Boisvert un lit neuf de bois de 

noyer, avec ses rideaux de fer pesant dix livres, plus un lit de 

charritté et un coffre fermant à clef (tenant environ un sac de 
bled) de bois de noyer. 

Le vingt sixiesme janvier 1705, Pierre Boisvert, mon fils, a 
épousé à Coutures. 

Le seixiesme de novembre 1705, David Héraut, mon nepveu, 
est mort et ensevely. Le bon Dieu l'ait receu dans le ciel par sa 
sainte grâce et à {pour ainsi que) tous les fidèles trépassés. Ainsi 
soit-il. Requiescat in pace cum sanctia tuis. Amen 

Le vingt-troiziesme janvier 1706 Pierre Deymier s' de Jurquen 
est mort entre onze et douze heures du jour et ensevely le 24. Le 
seigneur l'ait receu dans son saint paradis par sa sainte miséri- 
corde et aux (pour ainsi que les) fidèles trépassés. Amen. 

Le septiesme d'avril 1706, François Boisvert a esté baptisé à 
Coutures par monsieur de Lespiau, curé dudit lieu; presans le 
s' Dons de Gaubaignac et Jean Boisvert, oncle; parrain, François 
Boisvert, grand père, et marrine (en blanc), fils de Pierre Boisvert 
et de Françoise Courreges, ses père et mère. Ledit François Bois- 
vert naquit le 5 avril, audit an 1706, entre 5 et 6 heures du soir. 

Le viugt-quatre septembre mil sept cents trente-sept est decedé 
François Boisvert, fils à Pierre Boisvert, bourgeois, et à Françoise 
Courrege, demoiselle, âgé d'environ vingt-neuf ans, enseveli dans 
le couvent des R. P. Cordeliers et dans nos tombes qui sont des- 
soubs le petit pulpitre de l'épitre au sanctuere. 

Boisvert fils. 



i 



26 LIVRE DE RAISON 

Le vingt-cinquiesme avril mille sept cents trente-deux, est 
decedé et le vingt-sixiesme a esté 'enterré s' Jean Boisvert, bour- 
geois de Marmande, dans l'église paroissiale Notre-Dame de Mar- 
mande, et dans nos tombes qui sont au-dessous de notre banq 
attaché au pillier qui est vis-à-vis de la chaire du prédicateur, à 
gauche, en entrant dans laditte église, âgé d'environ 65 [ans], en 
présence d'Antoine Saly et Jacques Labat qui n'ont signé pour ne 
sçavoir. Delbès, curé de Marmande. 

Le vingt-sixiesme avril mille sept cents treute-un, est mort et 
le vingt-septiesme dudit mois a esté enterré dans l'église des 
R. PP. Cordeliers s' François de Boisvert, bourgeois de Marmande, 
âgé de soixante-quinze ans, et dans nos sépultures, qui sont des- 
sous le petit pulpitre de l'église et dans le sanctuaire, par moi 
BoissiÈRE, vicaire. 

Le vingt huitiesme juin de l'année mille six cents septante huit, 
en l'église paroissiale N.-Dame de Marmande, a esté enseveli Jean 
Boisvert, decedé le jour précèdent, âgé de 22 ans. Présents les 
soussignés Labourderie, Roulant. Puifoucat, vicaire. 

Le septiesme juillet mille sept cents onze, dans l'église des 

R. PP. Cordeliers de la présente ville, a esté enterré et dans les 

tombes de l'autre part mentionnées, s' François Boisvert, bourgeois 

de Marmande, decedé le jour précèdent, âgé d'environ quatre vingts 

ans, et père de Jean, François, autre Jean, Antoine et Pierre 

Boisvert, bourgeois, tous décédez. 

ViTOSTE, vicaire. 

Le dix-neuf avril mille sept cents trente-sept, naquit Pierre 
Boisvert, fils naturel et légitime à feu François Boisvert, bourgeois 
de Marmande, et à dem®"® Catherine Dupin, et a esté baptisé le 
vingt dudit mois par Jean Parce, curé de Beaupuy. 

Jean Parc^, curé. 

Et moi Boisvert en 1743 ay signé mon extrait. 

Contract de mariage passé le 17 du mois de septembre mille 
sept cent septante deux, par M' Meule, notaire royal, à Castelnaud, 
d'entre le susdit Pierre Boisvert, habitant de Beaupuy, fils naturel 
et légitime de feu François Boisvert, bourgeois de Marmande, et à 
dem®"® Catherine Dupin, d'une part, et de dem®"® Madelaine Brigite 



DE LA FAMILLE B0I8VERT. 27 

Faurée fille légitime de feu s' Antoine Faurée et de dem®"® Martiale 
Bordes, habitants de la paroisse de Taillebourg, et lesdites parties 
assistées toutes de leurs parents et amis. 

Duquel mariage est descendu Aimée Catherine et François 
Boisvert, sœur et frère. Suit de l'autre part leur extrait de 
naissance. 

Actes de naissance d'Aimée Catherine et François Boisvert, cy 
devant bourgeois ancien de la ville de Marmande ^ : 

Aujourd'hui onzième jour du mois d'aoust mille sept cent 
soixante treize, je soussigné ay baptisé demoiselle Catherine 
Boisvert. née d'hier, fille légitime à s' Pierre Boisvert, bourgeois 
de Marmande, et à dem®^ Brigitte Faurée de cette paroisse. 
Parrain a esté s' Jean Faurée, capitaine de vaisseau, oncle, et 
marraine demoiselle Catherine Dupin, grande mère de la baptisée. 
Présents s" Michel Lalimant, de Taillebourg, et Benoit Bissiers, 
sacristain, qui n'a sceu signer de ce requis par moy. Signé sur le 
registre de l'état civil de la commune de Beaupuy, Lalimant de 
Montplaisi, Faurée et Louis Mouchet, curé. 

Aujourd'hui vingt-neuf août mille sept cent soixante seize a été 
présenté par monsieur André Bigourous, et mademoiselle Bose 
Faurée, un enfant à qui on a donné le nom de François Boisvert, 
né d'hier, fils légitime à s' Pierre Boisvert, bourgeois, et à made- 

^ Puisqu'il est si souveut question, en ce livre de raison, des bourgeois de 
Marmande, je demande la permission de consigner ici une petite anecdote, peu 
connue, que je tiens d'une de mes tantes. Madame de Boëry, qui savait tant 
de choses d'autrefois et qui les contait si bien, car son esprit était merveilleux 
comme sa mémoire : Le duc d'Épemon, quand il était gouverneur de la Guyenne, 
reçut une députation de la communauté de Marmande. Il pria les représentants 
de cette ville de vouloir bien assister à une petite fête donnée en leur honneur 
et où devait être jouée la comédie. (On n'ignore pas que le duc d'Épernon aimait 
beaucoup le théâtre, qu'il avait, comme un roi de jadis, sa troupe de comédiens 
et que l'incomparable Molière fut un de ses protégés.) Les magistrats muni- 
cipaux de Marmande avaient, dans leur ambassade, paru un peu gourmés et 
solennels. Aussi rit-on beaucoup dans la salle, quand on entendit le dialogue 
suivant : a Arlequin, d'où te vient cette mélancolie? — Je suis dévoré par l'am- 
bition. — Que désires-tu donc? — Ah! je n'ose le dire. — Mais enfin... — 
Devine-le, si tu le peux. — Voudrais-tu être colonel ? — Non. — Lieutenant 
général? — Non. — Gouverneur de la Guyenne ? — Non. — Prince, roi, 
empereur? — Non. — Mais quoi donc alors? — (Avec un gros soupir) : 
Je voudrais être bourgeois de Marmande. ^d 



28 LIVRE DE RAISON 

moiselle Brigitte Faurée, mes paroissiens. Parrain a été François 
Boisvert, bourgeois de Couthures, et marraine mademoiselle 
Magdelaine Faurée de Taillebourg. Présents ont été Benoit Bissiers 
et François Fabès, sacristain, qui n'ont sceu signer de [ce] requis 
par moy, et ont signé sur le registre de l'état civil de la commune 
de Beaupuy : Vigoureux, Rose Faurée, Thérèse de Bentzinann ^, et 
Louis Mouchet, curé. 

Certifié les deux extraits cy dessus pour coppie conforme. 

A Beaupuy, 16™® jour du mois de nivôse an 13. . 

Boisvert père. 

Le onze décembre mille huit cent six est decedé à Taillebourg, 
canton de Marmande, et au deuxième arrondissement du dépar- 
tement de Lot-et-Garonne, demoiselle Sophie Faurée, épouse à 
sieur Antoine Faurée, à onze heures et demie du matin. 

Le seize du mois d'octobre mille huit cent sept est decedée à 
S*®-Bazeille Magdeleine Mouchet, épouse à monsieur Uzard^ et 
fille à feu Jean Mouchet et à Catherine Noguey, habitans du dit 
S*®-Bazeille, canton de Marmande, département de Lot-et-Garonne, 
à une heure du matin. 

Du cinq décembre mille huit cent neuf est decedé à Beaupuy 
Pierre Boisvert, né le 19 avril 1737, épouse de Brigitte Faurée, 
laissant deux enfants, Catherine et François Boisvert, dont les 
extraits de naissance sont enregistrés cy dessus, du 16 nivôse an 13. 
Il a été ensevely à Beaupuy, le 6 décembre à laquelle sépulture ont 
assisté Messieurs S* -Martin de Veyran et son frère, M. Lavallée, 
Vigouroux, de Coutures, Mouchet, de S*®-Bazeille, Faurée Antoine, 
beau-frère, de Taillebourg, Gaudon, de Castelnaud, Forestier, de 
Castelnaud, Drouilhet frères, de Beaupuy, et ses enfants ^, n'ayant 
pas eu le temps de régler ses affaires. 

A Beaupuy, le 15 décembre 1809. Boisvert. 

* Voir la généalogie de la famille de Bentzmann dans V Histoire de Sainte- 
Bazeille^ par M. l'abbé Alis (p. 494). 

' Un de leurs descendants a épousé une sœur de M. Charles Boisvert, 
l'autre sœur ayant été mariée avec M. de Labarre. 

^ On trouvera la plupart de ces noms dans les deux plantureuses mono- 
graphies où M. l'abbé Alis, curé d'Agmé, mon bon voisin et ami, a si bien fait 
revivre les souvenirs de Mauvezin et de Sainte-Bazeille. 




DE LA FAMILLE BOISVERT. 29 

Le (en blanc) février mille huit cent onze, mademoiselle Cathe- 
rine Boisvert, fille à feu Pierre Boisvert et à Brigitte Faurée, a 
contracté mariage avec M. Marescot Merac, fils à (en blanc) Merac 
et (en blanc) Serré de Samadet, commune de Bouglon. Les futurs 
époux restent chez la tante de la demoiselle Boisvert, Rose Faurée, 
à Taillebourg. Avant le mariage, il a été fait un partage entre la 
dite demoiselle Boisvert et son frère François Boisvert de tous les 
biens de la famille, tant du propre venant de la succession d'un 
oncle que de ceux venant de leur père, que ceux venant de la mère 
qui pour ce motif leur a fait une donation sous la réserve de la 
jouissance, le tout retenu par M' Malardeau, notaire à Marmande, 

en février 1811. 

Boisvert. 

Ce trente décembre mille huit cent seize, M' François Boisvert 
a contracté mariage avec M®^ Marie-Roze Dubois de Lagrange, 
fille à Jean-Michel Dubois de Sainte-Gemme de Lagrange, écuyer, 
ancien capitaine commandant de grenadiers dans le régiment d'in- 
fanterie de Soissonnais, chevalier de l'ordre royal et militaire de 
St-Louis, et de dame Marguerite de Fontainemarie, domiciliés à 
Senestis ^ 



' Voici une note de M. Charles Boisvert, qui vient avec à propos couronner 
Toeuvre commune de ses aïeux : ce La dame Marie-Marguerite de Fontainemarie, 
veuve de J. B. de Villepreux, épousa en secondes noces Jean-Michel Dubois de 
Lagrange Sainte-Gemme, capitaine commandant des Grenadiers du Soissonnais, 
chevalier de Saint -Louis. Elle décéda à Marmande, vers 1827, laissant de son 
second mariage trois enfants : 

« !<> Marie-Roze Dubois de Lagrange, mariée le 30 décembre 1816 à François 
Boisvert, décédée à Marmande le 15 mars 1840; 

« 2° Marguerite-Georgette Dubois de Lagrange, mariée le 11 novembre 1817 à 
M. Jacques-Joseph Faget de Renol, colonel de cavalerie, chevalier de l'ordre 
royal et militaire de Saint-Louis, décédé à Marmande en 1851 ; 

« 3° Jean-Michel Dubois de Lagrange, prêtre, chanoine honoraire, décédé à 
Marmande en août 1864. d 



â 



LIVRE DE RAISON DE N. DE LIDON, 

SIEUR DE SAVIGNAC. 



1650-1664. 



1650. 



.... Le vendredy 2 de septembre [1650] ^, je suis allé à Aynesse ^ 
pour faire acomoder les bateaux et curer [ici un mot dont on 
distingxie seulement les deux dernières syllabes: luze, sans dmUe 
écluse] de la moulinasse ^. 

Le lundy 12 septembre, Mons' de Sainct-Luc^ est venu loger à 
Aynesse avec la compagnie de gendarmes du Roy et les cheveaux 
légers du Roy où estoit Mons' de la Sale norman*^ conduisant 
la première et le conte Dollone {d^Olonné) de la Beausse^ com- 
mandant l'autre et pleusieurs autres trouppes. Les sieurs de Triget 



^ Les premiers feuillets manquent. Le manuscrit commence par cette phrase 
décapitée : « d*herbe en desduction de 25 escus de Tachapt que j'ay faict de luy 
« d'un cheval gris... 3> A propos de ce cheval gris, notons que M. de Savignac 
était un fervent éleveur, et que la race chevaline, objet de ses prédilections, figure 
bien souvent dans ses comptes et récits, plus souvent même que je ne l'ai marqué, 
car j'ai cru devoir élaguer force passages relatifs aux écuries de l'hippophile. 

* Eynesse est une commune du canton de Sainte-Foy-la-Grande (département 
de la Gironde, autrefois dans l'Agenais), à 6 kilomètres du chef -lieu. 

' Eynesse est sur la Dordogne même. 

* François d'Espinay, marquis de Saint-Luc, lieutenant-général pour le Roi 
en Guyenne. 

•^ Faut-il identifier ce M. de La Sale avec le capitaine aux gardes du même 
nom mentionné dans les Historiettes de Tallemant des Réaux (t. ii, p. 257 ; 
t. VI, p. 265 à 268) ? Le nom de La Sale ou La Salle a toujours été partout si 
répandu que l'on n'ose conclure. 

* Louis de la Trémouille, comte d'Olonne, est bien connu, mais il l'est encore 
moins que sa femme, la belle et galante Catherine-Henriette d'Angennes de la 
Loupe. Voir Tallemant des Réaux et Bussy-Rabutin, pour ne citer que ces deux 
anecdotiers. 



I 



32 LIVRE DE RAISON 

et Montant l'accompagnoient et le mardy matin allèrent à Berge- 
rac, et le mercredy icy ^. Repassèrent à Aynesse allans à Genssac ^ 

Le second de novembre, estant à la foire de Montbahus^, j'ay 
laissé à Testanier ^ de Lauzun ^ 24 solz qu'on luy restoit despuis qu'il 
avoit fondu la vesselle de seans. (Lesquirol des Segalas ^ estanier). 

Le samedy 3 décembre, payé la taille au consul de Tombebœuf ^ 
pour quinze cartz (abréviation de cartonatz) et un tiers. 

1651. 

Le dimanche premier de l'an de grâce mil cens {sic) cinquante 
ung, mon frère et moy avons esté à Cabanes ®, à la sépulture de feu 
Monsieur de Combebelle qui fust (commençant devers la teste) 
porté par Messieurs La Terrade Plaizié, gendre du sieur de Costa ^, 
et La Q-range de Besse ^®, et du costé gauche les sieurs de La Salle 

* C'est-à-dire au château de Saint-Léger, indiqué sur la carte de Cassini. 
M. de Lavaissière m'a communiqué un contrat de l'année 1772, dont la copie est 
d'ailleurs conservée dans un des registres d'insinuation des Archives départe- 
mentales, à Agen, B 189, mentionnant un nom qui m'est bien cher parmi les 
anciens possesseurs de la terre et du château de Saint-Léger : « Donation faite par 
ce Marie Lassort, veuve en premières noces de Pierre Grenier, écuyer, sieur de 
ce Malardeaux, et en secondes noces de Raymond Delmas de Grammont, au profit 
a: d'Arnaud-Gaspard Grenier de Malardeaux, son fils du premier lit, de la 
« seigneurie de Saint-Léger, juridiction de Montastruc et de Monclar. d 

' Gensac est une commune du département de la Gironde, canton de Pujols, 
à 8 kilomètres de cette ville, à 14 kilomètres de Sainte-Foy. 

' Commune du canton de Cancon (Lot-et-Garonne), à 8 kilomètres de cette 
ville. 

^ Celui qui fond Tétain, qui fabrique des plats, des chandeliers, des cuillères 
et fourchettes d'étain. 

* Chef -lieu de canton de l'arrondissement de Marmande, à 30 kilomètres de 
cette ville. 

^ La commune de Ségalas fait partie du canton de Lauzun, à 11 kilo- 
mètres du chef -lieu. 

^ Torabebœuf, qui appartient à l'arrondissement de Villeneuve et au canton 
de Monclar, est à 15 kilomètres de cette dernière ville. 

® Petite paroisse située entre Monbahus et Montastruc, et que dessert le curé 
de cette dernière paroisse ; elle est indiquée sur la carte de Cassini. 

* La famille de Costa, qui passait pour noble et qui, du moins, est fort 
ancienne, existe encore. 

^^ Les de Besse se divisaient en deux branches, la branche de BeUeprade, dont 
il a été question plus haut (Livre de raison des Boisvert)^ et la branche de 
La Grange encore subsistante et qui est mentionnée dans la Généalogie de la 
maison d'Héhrard^ dernière publication du d"^ J. de Bourrousse de Laffore. 



DE N. DE LIDON. 33 

de Montbahus ^, Dayscayrac (sic pour cTEscayrac) de Villebramar * 
et LaDau. 

Le raesme.jour, madamoiselle de Missandre^ est dessedee au 
Conte ^ et ensevelie le lundy 2, en la chapelle Saint-George à 
Montastruc ^ 

Le mercredy 18 janvier, j'ay eu arrest contre Pournier. 

Le mardy à x heures du matin, 24 janvier 1651, mon cousin de 
Belves, fils aysné de M. de Caussade ®, qui ce tenoit chez sa femme ^, 
à la Roque de Beauguas ®, a esté tué d'un coup de pistolet par le 
sieur de Cezerac, filz aysné de Mons^ de Laval ® près Perigniac ^^. 

^ Un village du nom de La Salle ou Lassalle est situé à 2,500 mètres au 
sud-ouest de Monbahus, près du Tolzat. 

' Villebramar est une commune du canton de Monclar, à 13 kil. de cette ville. 

' Mademoiselle de Missandre était, comme me l'ont appris les papiers de la 
famille Missandre, qui m'ont jadis été communiqués par le dernier représentant 
du nom, Françoise d'Alleguedes, fille de Jean d'Alleguedes et de Marguerite de 
Laval. Le frère de Françoise d'Alleguedes, notre Jean d'Alleguedes, rédigea son 
testament le 3 mai 1651 (papiers de la famille Missandre). Françoise était la 
femme de Pantaléon de Missandre, mentionné plus bas. 

* Le Conte ou le Comte, grosse maison de campagne située à 1 kil. à l'est de 
Montastruc, est aujourd'hui l'habitation de M. Massias, adjoint au maire de 
Montastruc. ' 

* Une autre demoiselle de Missandre, Anne Dijon, avait été déjà enterrée 
dans la même chapelle, en l'année 1607 (papiers de la famille de Missandre), 

* Jean de Béchon, sieur de Belvès et de La Mothe, était le fils aîné de 
Bertrand de Béchon, écuyer, sieur de Caussade, et de Jeanne de Chevallier 
de Toumadel, sa première femme, qui lui avait donné quatre enfants et qu'il 
avait épousée en 1620. Je dois cette note et diverses autres notes sur les familles 
et sur les localités voisines du château de Saint-Léger, à l'obligeance d'un 
modeste travailleur, M. Brassié, secrétaire de la mairie de Saint- Pastour, lequel 
prépare avec beaucoup de soin une monographie de Montastruc. 

^ C'était Marthe de Boissonnade de la Roque. De ce mariage (1642) étaient 
nées trois filles : une qui mourut à l'âge de deux ans, une autre, Marie-Claire, 
religieuse à Agen en 1665, une autre enfin qui fut religieuse à Fongrave. Cette 
dernière était née le 25 octobre 1649. 

® Beaugas est une commune du canton du Cancon, à 5 kil. de cette ville. 
La Roque était une ancienne maison noble, établie non loin de l'église de 
Beaugas et qui appartenait depuis le xvi® siècle à une branche cadette des 
Boissonnade de Roquegauthier. Plus tard, elle passa par alliance aux Dubois de 
Lagrèse, sieurs de Sainte-Croix. 

® Un parent, sans doute, de cette Marguerite de Laval, plus haut mentionnée 
comme mère de M™® de Missandre (Jeanne d'Alleguedes). 

*^ Sans doute Perillac^ ancienne paroisse, indiquée sur la carte de Cassini 
quelque peu au-dessus de Cancon. On a cru y reconnaître la villa qu'habitait 
Sulpice-Sévère, Primuliacum, 



à 



34 LIVRE DE RAISON 

Le dimanche au soir v febvrier, à deux heures de nuict, François 
de Coulombié, sieur d'Escombes, d'auprès Pontrauquat \ est mort 
chez luy de maladie. Porté à Sainte-Livrade ^ le lundy ensuyvant 
6 febvrier. 

Le samedy 4 febvrier 1651, ma sœur Hélène, femme du sieur 
Pierre Gentilot, s'est accouchée d'une fille et à mon retour de 
Bourdeaux a esté baptisée à Aynesse par M' Auge, ministre, le 
dimanche 19 febvrier, presantée par moy et la demoiselle de Gen- 
tilot du Goutz, et s'appelle Magdelene. 

Le jeudy au soir 16 febvrier, passé contract de transaction avec 
le sieur Pierre Fazas de Tonneins, advocat, pour ce qu'il nous 
demandoit en qualité de mari de Marie Deguillem de Tournon ^ 
pour raison des 1500 livres empruntées l'an 1614 de M. de Bour- 
ran ^ par les communautez où feu mon oncle estoit coobligé avec 
M" de Jehan, de Guillem, sieur de Fabos, de Tournon, Jehan 
Gregoreau, advocat de Marmande, Paul Reau, ...ditier, Martial 
Fabien de Garros *, de Tombebœuf, Jehan de Caminade, sieur de 
Rayet®, de VillereaF, Ange Megea, de Villeneufve, juge de La 
Roque-Timbaut ®, M'® Jehan Grimard, de Montpezat ® M® Michel 



^ Pontrauquat (mots gascons qui signifient pont trotie) est un village de la 
commune de Caubel (canton de Monclar), sur le Tolzat, entre Monclar et Saint- 
Léger et non loin de Saint-Pierre de Belvès. Pontrauquat est indiqué sur la 
carte de Cassini. 

* Chef -lieu de canton de Tarrondissement de Villeneuve-sur-Lot, à 10 kilo- 
mètres de cette ville. 

* Tournon d*Agenais, chef -lieu de canton de l'arrondissement de Villeneuve, 
à 25 kilomètres de cette ville. 

* C'était Jacques de Bourran, nommé conseiller au parlement de Bordeaux 
en 1585, président au même parlement en 1602, mort après le 15 février 1636, 
date de son testament. Voir Nobiliaire de Guienne et de Gascogne^ t. m, p. 380. 

* Marquise de Missandre, fille de Françoise d'Alleguedes déjà nommée, avait 
épousé Pierre Carros, sieur de Lastoffes ; elle se remaria avec Jean de Boisson- 
nade, écuyer, sieur de La Barthe. (Papiers de la famille de Missandre.) 

^ Anne de Missandre, sœur de la précédente, épousa Raymond de Caminade, 
écuyer, sieur du Rayet, et, ayant les mêmes destinées conjugales que sa dite 
sœur, se remaria avec Philippe de Barroussel, conseiller du Roi et magistrat 
présidial d'Agenais. 

^ Chef -lieu de canton de l'arrondissement de Villeneuve, à 30 kil. de cette ville. 

® Chef -lieu de canton de l'arrondissement d'Agen, à 17 kil. de cette ville. 

® Commune du canton de Prayssas, à 9 kilomètres de cette ville, à 23 kilo- 
mètres d'Agen. 



DE N. DE LIDON. 35 

Madaillan, advocat de la Sauvetat^, Arnaux, de Montflanquin ^, 
Branchut, de Villeneufvej Selves, de quoy les huit sont mortz 
insolvables et c'est monté deux mille livres pour nous, terme 
moytié à six mois et l'autre au bout de l'an. Contract passé par 
Lafite, notaire de Bourdeaux, au bout du carrefour joignant les 
fossez de la maison de ville. Il a esté payé par mon frère le 
27 juillet 1651. Retenu par Rigaut de Montclar. 

Le troisiesme dudit mois de mars, j'ay esté à Montastruc et fait 

compte avec madame de Flamarens^ les arrérages de rentes que 

je luy pouvois devoir jusques aujourd'huy et s'est trouvé que je 

luy dois la somme de cent quarante et huit livres et quelque sol 

de compte faict et arresté et promets de la payer à sa volonté et 

ay signé le compte dessus dit. 

Sainct-Legibr \ 

(Payé le 20 juillet 1651, quitance par Samondès avec autre 
somme pour madame la marquise de Flamarens, le tout de 495 
livres. Le compte de madame la marquise est du 26 mars 1651.) 

Le jeudy xvi mars, j'ay eu arrest sur requeste portant approba- 
tion du contract fait par mon frère à Martin Rigaut et Dhugonie 
de la couppe de la guerenne*^ pour 4000 livres et surseance de 
trois mois. 

Le dimanche 26 {déchirure enlevant le nom du mois), je suis allé 
à Agen pour estre au rendez- vous que réclame la marquise de 



* La Sauvetat-du-Dropt, canton de Duras, à 15 kilomètres de cette ville, à 
26 kilomètres de Marmande. Le nom de Madaillan s'est éteint à La Sauvetat dans 
la première moitié de ce siècle. La ligne féminine était encore représentée, l'an 
dernier, par ma vénérable parente, M"® la douairière de Vivie, morte plus que 
nonagénaire à la Sauvetat (18 avril 1891). 

* Monflanquin est un chef-lieu de canton de l'arrondissement de Villeneuve, 
à 22 kilomètres de cette ville. M. 0. Bouyssy, qui nous a donné une si bonne 
notice historique sur Castillonnès, en prépare une sur Monflanquin, qui ne sera 
pas moins bonne, on peut le certifier d'avance en toute sécurité. 

* Marie-Françoise Le Hardy de la Trousse, marquise de Flamarens, était en 
1651 âgée de 33 ans, car nous savons, par un document du cabinet des titres, 
qu'elle avait atteint l'âge de 85 ans, quand elle mourut à Paris le 9 février 1703. 
Voir La marquise de FlamarenSj u9 ii de V Appendice, p. 25. 

* Ici intervient Jean de Lidon, sieur de Saint-Léger, mais pour céder aussitôt 
la plume au narrateur habituel et disparaître comme un météore. 

* On écrivait et on prononçait autrefois guerenne pour garenne. 



i 



36 LIVRE DE RAISON 

Flamarens [et qu'elle] m'avoit faict donner pour traicter à l'amia- 
ble le procès que nous avons ensemble concernant certains arrai- 
rages de rente des années 1639, 40, 41 et 1642 sans qu'elle me 
voulsit tenir à compte ce qui m'estoit deu par feu monsieur de 
Flamarens ^, sur lequel sujet il y avoit eu sentence au senechal par 
laquelle j'estois tenu de lui payer les arreraiges desdites années et 
luy de me tenir ce qui m'estoit deu. {Longs détails que je supprime 
et à la suite desqtiels on apprend qy!une transaction intervint^. Et 
ayant fait comptes de part et d'autre, il s'est trouvé que je luy suis 
reliquataire de la somme de cent une livres, transaction que ledit 
Barrail et moy portâmes à Flamarens ^ où estoit ladite dame qui 
la fit retenir par Villori, notaire royal dudit lieu. 

Le 17 avril, j'ay donné à Anthoyne Bertrand, en déduction de la 
taille de l'an 1650, la somme de 3 livres 9 sols faisant tant pour 
luy que pour ses consorts consuls de Montastruc en l'an 1650. 

Le lundy 17 avril 1651, le soleil se couchant, il paru^t à mesme 
temps au ciel droit où le soleil se couchoit une grande clarté de 
feu large d'environ 20 canes montant en haut et estoit ung peu 
courbé tournant le bout comme au sud-est et dura plus d'un grand 
cart d'heure puis ce disparust. 

Le samedy à vespres ^ 22 avril 1651, Carretié le guerrien, assisté 
du filz de Glori, ce bastit au fonds de la vigne de Poustan contre 

David Douzon de Montastruc, assisté du Fresne, soldat, gendre de 
Couzard, appotiquaire de Montclar, où ledit Douzon fust tué d'un 
coup d'espée par ledit Carretié. 



^ Feu M. de Flamarens était le beau-père de la marquise, Jean de Grossolles, 
chevalier, baron de Flamarens et de Montastruc, seigneur de Buzet, etc. Le mari 
de M"® de La Trousse était encore plein de vie en 1651. Il allait être tué, jeune 
encore, l'année suivante (2 juillet 1652), à cette bataille du faubourg Saint- 
Antoine, que M»' le duc d'Aumale vient de raconter avec tant de savante 
précision et de verve éloquente dans le tome vi de VHistoire des princes de la 
maison de Condé (1892). 

* Commune du département du Gers, arrondissement de Lectoure, canton de 
Miradoux. Quelques-unes des lettres de Chapelain sont adressées à Madame la 
marquise de Flamarens^ à Flamarens, notamment une lettre du 5 mai 1669, citée 
dans ma petite notice de 1883 (p. 20) et reproduite dans mon gros volume de la 
même année (p. 643). 

^ C'est-à-dire le soir. 



DE N. DE LIDON. 37 

L'arrest de règlement de la justice de Fongrave ^ avec celle de 
Montclar, donnée au parlement de Bourdeaux,estdu [ ] may 1650. 

Le jeudy 22 juin, M. de la Nauze^ et moy avons planté bornes 
entre nous aux près de Monclar. 

La nuit du samedy, jour de Saint-Jehan, venant au dimanche, 
l'aveugle a faict une pouline alezande. 

Le jeudy VI juillet 1651, j'ay envoyé la cavalle de ma sœur à 
Roquepiquet ^ et a esté couverte le soir et le [lendemain] matin vu. 

Le vendredy 14 juillet Loupinac et Pequabel, enfans de Mis- 
sandre ^, sont partis avec une companie de fantassins du Conte, 
maison de Missandre, leur père, pour aller loger à Puiols de 
Yilleneufve* , lieu de rendes vous du régiment du Perigord, à pré- 
sent appelle de Marssin ^, où ils ont place. 

Quittance de damoiselle Judicht de Fraisse, femme de maistre 
Jehan de Pau, advocat en parlement, demeurant Agen, de la 
somme de 371 livres 8 sols 6 deniers, du 24 juillet 1651, par 
Castaing, notaire d'Agen. 

Quittance de maistre Pierre Fazas de Tonneins, de deux mille 
trente livres, du 27 juillet 1651. 

* Commune du canton de Monclar, à 7 kilomètres de cette ville. 

* Le nom de la Nauze (du mot gascon naouze^ étang, et, en général, lieu aqua- 
tique) est très répandu dans le canton de Monclar, comme, du reste, dans tout le 
Sud-Ouest. 

' Le château de Roquepiquet, qui appartient depuis un temps immémorial à 
la famille de Gervain, est situé dans la commune de Verteuil et à peu de 
distance de cette ville. Dans la carte de Cassini, ce château est appelé 
Rocopiquet 

* Un de ces deux enfants de Pantaléon de Missandre et de Françoise 
d'AUeguedes était Jean, que je trouve, dans les papiers de la famille, appelé 
sieur de Pécaubel ou Puicauhel, Les deux aînés portaient, l'un le prénom de 
Philippe, l'autre le prénom de Marc-Antoine. C'est probablement ce dernier, 
cadet de Gascogne^ qui partit avec son frère et qui devait porter le titre de sieur 
de Loupinac. 

* Pujols est une commune du canton de Villeneuve-sur-Lot, à 4 kilomètres 
de cette ville. Voir V Essai historique sur la haronnie de Pujols en A gênais par 
M. l'abbé Gerbeau, curé de cette paroisse. (Agen, 1891, grand in-8°). 

* Du nom que portait un des plus célèbres lieutenants du grand Condé. Sur 
Jean-Gaspard-Ferdinand comte de Marchin (véritable forme du nom), voir une 
longue note de Charles Barry, le dernier éditeur de VHistoire de la guerre 
de Guyenne par le colonel Baltazar (Bordeaux, 1876, in-8°, p. 2.) Voir surtout le 
volume cité plus haut de M»' le duc d'Aumale (jpaasim). 



à 



38 LIVRE DE RAISON 

Le samedy 19 aoust 1651, envoyé à madame de Flamarens, pour 
la rente, 14 s[acs] et demy de froment pour Lescarrot et le Bonsie... 
et m'a envoyé ressu. De Savignac. 

Le 13 ou 14 septembre, baillé pour madame de Flamarens 
2 barriques de vin pour 30 livres, et quelques jours plustost baillé 
à madame de Flamarens une pipe de vin pour 30 livres, plus 
4 barrils de vin blanc. 

Le dimanche 22 octobre 1651, j'ay esté chés Anthoyne Sannant, 
dit de la Bermme, où j'ay signé le contract de mariage d'Anne, sa 
fille, et d'Helene Dandy avec Jehan d'Ostendie, fils d'autre Jehan, 
dit Peneton, maytayer de madame de Flamarens. Contract retenu 
par Durand La Faurie, filz de Guillem. (Ont espouzé à Montas- 
truc, le dimanche 19 npvembre 1651.) 

Le samedy, jour de Sainte-Catherine, 25 novembre, le sieur de 
Mestre^ a mis aux champs une companie d'infanterie dans le 
régiment du marquis de Theobon ^. 

Le samedy 23 décembre 1651, mon frère, sa femme, la petite 
portée par Jean- Jacques Brugere, la Marthe et la Toinette sont 
partis pour Aynesse, sont allés coucher à Antrama ^, de là à Saint- 
Asstier^ chez le sieur Vallade et de là à Aynesse. 

Le jeudy 28 décembre, quatre cornettes de cavalerie du régiment 
de Castelnau ^ Savoie, la mestre de camp, le filz du baron de Mon- 



^ Les de Mestre étaient seigneurs de Vergnassade (note de M. Brassier). 

' Le château de Théobon était situé dans la commune de Loubès-Bemac, 
canton de Duras, à 13 kilomètres de cette dernière ville. A Tépoque où nous 
transporte le narrateur, vivaient : 1° Charles de Rochefort de Saint-Angel, 
captai de Puychagut, marquis de Théobon, lequel était né en 1693, de Jean de 
Rochefort, fut marié en 1616 avec Jeanne d^Escodeca de Boisse, et testa en 
décembre 1658 ; 2° son fils aîné, Jean, qui hérita du marquisat et qui fut un 
des généraux de la Fronde dans TAgenais et dans le Bordelais ; 3° un autre fils 
dont nous trouverons mention plus loin. Voir sur les Théobon une note du 
Récit de Vassassinat de Boisse-Pardaillariy p. 54. 

* Localité introuvable. Peut-être le nom a-t-il été mal lu, l'écriture du 
narrateur n'étant pas toujours facile à déchiffrer, surtout à cause du blanchisse- 
ment de l'encre et de la détérioration du papier. 

* Commune du canton de Duras, à 9 kilomètres de cette ville, non loin de 
Puychagut. 

* Ce régiment portait le nom d'un fils du maréchal duc de Caumont La Force, 
le marquis de Casteluaut (Henri Nompar de Caumont). 



DE N. DE LIDON. 39 

segur, commandant Commarque ^, ung filz de M. de Beynac et le 

sieur de Brouillac logèrent à Cabanes et es environs ; le vendredy 

« 

29 vindrent loger dans la ville de Montastruc où ils ont demeuré 
samedy, dimanche et ont deslogé le lundy premier de l'an de 
grâce 1652. 

1652. 

Commencement de l'an de grâce mil six cens cinquante deux. 

De Savigniac. 

Le mercredy au soir troiziesme jour de l'an de grâce 1652, l'on 
emporta de seans Felip Ange, filz de Huguet dit Triquaire, et 
mourut ches son père le soir mesme, à une heure de nuict. 

Le dimanche 6 may, Madame d'Aiguevives ^ est morte. 

Le vendredy 24 may, le régiment de la Villette est arrivé à 
Miramont ^, et M. d'Harcourt ^ le dimanche 26, à Aymet ^ 

Le dimanche 9 juin 1652, la femme de M"" Marc Bousquet^ est 
dessedée à Montastruc et ensevelie au cimetière de Saint-Léger le 
lundy 10, le drap porté par le sieur Lanau et moy et les sieurs 
Dhugot et Sapphin. 

Maleroche est icy depuis dimanche 2 de juin, blessé à la forêt de 



* Sur les Comarque, comme sur les autres noms périgourdins qui vont suivre, 
les BeynaCf les Brouillac ou Brouilhac^ voir Texcellent Armoriai de la noblesse 
du Périgordy par A. de Froidefond de Boulazac (Périgueux, 1891, 2 vol. 
grand in-8*>). On me pardonnera de courir et glisser en toutes ces notes, car 
elles sont si nombreuses qu'il m'est impossible de ne pas les écourter. Je reviens 
aux Comarquej pour rappeler qu'ils sont mentionnés dans le Fontainemarie^ 
p. 43. 

* La seigneurie d'Ayguevives (eaux vives, jaillissantes), dans la juridiction 
de Saint-Pastour, appartenait, comme me l'apprend M. Brassier, à la famille 
d'Hauterive, branche de la maison de Béchon de Caussade. 

^ Conmiune du canton de Lauzun, à 10 kilomètres de cette ville, à 21 kilo- 
mètres de Marmande. 

^ Henri de Lorraine, comte d'Harcourt, commandait l'armée royale envoyée 
on Guyenne pour combattre la Fronde. 

* Eymet est un chef-lieu de canton du département de la Dordogne, sur le 
Dropt, à 24 kilomètres de Bergerac. 

^ La famille de Bousquet était ancienne dans le pays; elle habitait 
Saint-Pastour au xvi® siècle (note de M. Brassier). 



40 LIVRE DE RAISON 

Puydauphin ^, et La Bastide, frère d'Isaac, aussi blessé, venans de 
l'armée de M*^' d'Harcour avec Brugere et Marcus frères. 

Le samedy xv juin 1652, Son Altesse d'Harcour est venu loger 
à Montastruc et le régiment de Champaigne commandé par 
M. Bougton ^ est venu loger dans nos trois mayteries d'icy et dans 
les deux granges de la maison dont je n'ay ressu nonobstant le 
dommage que toute sorte de honneur. Ils sont deslogés le matin 
16 pour aller recommencer le siège de Villeneufve {note marginale 
du narrateur: a levé le siège le vendredy 9 aoust 1652) ^ Ledit 
sieur Bougton, accompaigné des sieurs Cameron, Daupres, Navar- 
rins, cappitene, La Marque, ayde major, et le sieur Barran, cappi- 
tene au régiment des galleres ^ commandé par M"" de Biron ^, furent 
soupper seans ; les trois derniers y couchèrent. 

Le dimanche au soir 30 et dernier de juin, la gresle a tombé icy. 

Le lundy 8 juillet, j'ay eu ung père de vasches de M. de Rumi- 
gni, cornette de M. Clereambaly ^, cappitene au brigade de la 



^ Il s'agit là de Puydauphin (commune de Monbahus) qu'il ne faut pas confondre 
avec Puydauphin (commune de Labretonie), comme je l'ai fait un jour. (Voir mon 
mea culpa dans un article de la Revue catholique de Bordeaux, du 10 avril 1892 : 
Deux monographies agenaises, p. 217, note 1.) Les deux Puydauphin sont 
inscrits sur la carte de Cassini. La forêt mentionnée par le narrateur est 
marquée sur cette carte : elle paraît avoir été considérable et s'étendait fort 
au-delà de Villebramar ; elle existe encore en assez grande partie. Ce qui existe 
aussi, mais en petite partie, c'est le vieux château de Puydauphin-Monbahus, 
qui appartient à M. Soulard. Le peu qui subsiste des ruines de Puydauphin- 
LàbreUmie appartient à M. Calabet, de Gontaud. 

* Nom que je ne retrouve nulle part et que n'a pu retrouver non plus 
— c'est tout dire — l'excellent historien des Régiments d'autrefois, M. le comte 
Oscar de Poli. 

' Le siège de Villeneuve-sur-Lot fut un des événements notables de la guerre 
civile de 1652. On en possède plusieurs relations spéciales, sans parler des récits 
qui en ont été donnés plus tard par plusieurs historiens régionaux, depuis 
Labenazie jusqu'à Cassany-Mazet. 

^ Aucun de ces noms ne figure dans V Histoire de la guerre de Guyenne, par 
le colonel Baltazar. Je ne les vois pas davantage dans les autres mémoires du 
temps. 

^ Il ne faut pas confondre cet officier avec son parent François de Gontaut, 
marquis dç Biron, mestre de camp du régiment de Périgord, propriétaire du 
château de Biron, mort lieutenant général en mars 1700. 

^ Nom qui m'a bien l'air d'être déplorablement estropié et qu'il faudrait 
peut-être remplacer par Clérambault. Les mémoires de Baltazar mentionnent 
deux fois (pp. 26, 43) un volontaire du nom de Rumigny. 



DE N. DE LIDON. 41 

Villette. Le lundy 30 septembre, je lui ay envoyé 35 livres 16 sols 
à Boysverdun ^ par son messager. 

Le mercredy 10 juillet 1652, l'on m'a prins ma cavalle izabelle 
avec son poulin, une pouline, une cavalle grise et trois noires et 
les ont menées de la prerie neufve droit à Saint-Pierre^ et le 
grand chemin de Villeneufve \ 

Le dimanche 7 juillet 1652, le sieur Gentillet, qui avoit épousé 
ma sœuf Hélène, est mort au Contz, estant allé à la sépulture de 
son frère, où il tomba malade. Vesquit 12 heures. Enterré à Duras. 

Le dimanche 14 juillet, Ramon Monnier s'en est allé de nostre 
moulin et j'y ay mis Pierre dit Fougasse jusques au bout de cette 
année à moytié. 

(Ledit Fougasse s'en est allé le vendredy 26 juillet, sans dire 
adieu.) 

Le mardy 6 aoust, Dauphine Massie, pauvre fille qui a demeuré 
céans 15 ou 16 ans du moins, est dessedée sur le soleil couché 
seans et ensevelie le mercredy 7 aoust, sur les neuf heures du 
matin, au cimetière de Saint-Léger. 

De Souvigniac (sic). 

Le vendredy neuviesme aoust 1652, Son Haltesse Dharcour a 
levé le siège qu'il avoit mis devant Villeneuve^ et s'en est allé 
loger dans la terre de Monflanquin. 

Le dimanche avant jour xi d'aoust, Caterine Auge, fille d'Hu- 



^ Le château de Boisverdun, au nord et tout près de Tombebœuf, appar- 
tient aujourd'hui à M. le vicomte Albert de Hichemont, ancien maître des 
requêtes au Conseil d'État et petit-neveu de l'ancien député et sénateur du dépar- 
tement de Lot-et-Garonne. Les bois, d'où le château tire son nom, sont dessinés 
sur la carte de Gassini. 

* Probablement Saint-Pierre de Belvès, entre le château de Saint-Léger et la 
ville de Monclar. 

^ En passant par Casseneuil, qui est à peu près à moitié chetnin. 

* Le narrateur était bien informé, ainsi que l'atteste cette note rectificative 
du meilleur éditeur des Mémoires de Baltazar, Charles Barry (p. 228) : 
« Ce n'est ni le 27 juillet ni le 2 août 1652 que fut levé le siège de Villeneuve 
a d'Agenais, comme nous l'avons dit à tort (p. 52 et 71), d'après M. Moreau, 
<r mais le 9 août, selon les indications précises des relations contemporaines 
a venues récemment entre nos mains. y> 



i 



42 LIVRE DE RAISON 

guet, est dessedee dans ma chambre de la Tour neufve et portée 
après midy à Saint-Eutrope ^ 

Le lundy xii aoust, monsieur de Boisverdun ^ m'a envoyé par 
son jardinier le poulin nud tout gris qu'il m'avoit promis de me 
prester tout un an. 

(Le dimanche x aoust 1653, renvoyé son poulin par le sieur 
Nadau, à mes despens, avec licol de cuir.) 

Le lundy au soir xvii aoust, [un enfant étant mort au moulin 
de Madone ^, ses parents] m'ont demandé congé (permission) pour 
le passer icy devant pour le porter à Saviniac^, messire Pierre 
Rataboul, vicaire de Montastruc, le conduisant*. 

Le jeudy xix septembre, la femme de Du Fresne, fille de mais- 
tre Jehan Couzard, apoticaire de Monclar, a esté ensevelie au 



^ Village situé sur la route de Montastruc à Monclar, très rapproché de cette 
dernière ville. La carte de Gassini y indique une église et un moulin qui subsis- 
tent encore. M. Brassier m'apprend que le jour de la fête de saint Eutrope, on y 
voit affluence de pèlerins venus surtout de Monclar, attirés par la tradition 
des éclatants miracles accomplis en ce lieu. Saint Eutrope était, du reste, un 
des saints les plus populaires de la vieille France, comme Ta si bien établi, dans 
son histoire du premier évêque de Saintes, mon cher ami M. Louis Audiat, qui. 
Tan dernier, quand il était mon hôte, a pu saluer, du haut du pavillon Peiresc, 
parmi les coteaux environnants, le coteau de Monclar (mons clama, comme 
disent les étymologistes indigènes), tout près duquel est si pieusement honoré 
le héros de son beau livre. 

^ M. de Boisverdun était alors Charles de Digeon, un des aïeux du comte 
Philippe de Digeon, député de Lot-et-Garonne sous la Restauration, agronome 
distingué, auquel nous devons tous être reconnaissants de la statue qu'avec une 
si patriotique générosité il fit élever à noste houn Henry, sur une des places 
publiques de Nérac (l®"" mai 1829). M. l'archiviste Georges Tholin, dont l'éru- 
dition est si secourable, me transmet la curieuse indication que voici : « Deux 
a ou trois personnages portant même titre (seigneur de Boisverdun), même nom 
« et même prénom (Philippe de Digeon) se sont succédé, de 1598 à 1671 au moins, 
« ainsi que le prouvent des pièces classées aux Archives départementales 
« (série B, sous les n^" 213, 578, 610, 679, 704, 802, 804, 942, 986). » 

' Sur le Tolzat, à 1 kilomètre de Saint- Léger, au nord-est. Le moulin appar- 
tient aujourd'hui à M. Genestou (note de M. Brassier). 

* Ancienne paroisse, à 1,800 mètres environ de Montastruc et au sud-ouest. 
La carte de Caseini donne la forme Savignac, On sait combien sont nombreuses 
dans le Sud-Ouest, et surtout dans le Périgord, les localités de ce nom. 

^ N'est-on pas touché de voir un huguenot donner du messire à un simple 
vicaire de campagne ? 



DE N. DE LIDON. 43 

cimetière de Saint-Léger, y assistans M" de Genissan, de Rouzet 
père et enfans, Abraham Roques, père et filz. 

Le vendredy 27 septembre, M^ Du Plessis Belliefvre ^ a prins 
Saint-Pastour ^. 

Le samedy 12 octobre, la junesse de Genssac, cirurgien^ de la 
companie de M' de la Nouaille ^, s'en est allé au pais avec M^ de 
Mestre, ayant demeuré icy ung mois mallade. 

Le susdit jour 12 octobre, maistre Pierre Mandany, notaire royal 
de Monclar, a esté ensevely. 

Le mardy an soir 15 octobre, Mons"" de Boucherel de Tonneins 
et son frère s'en sont allés de seans où ils ont demeuré vi ou vu 
sepmaines ^ 

Le vendredy 18 octobre, jour de Saint-Luc, Marguerite de Cap- 
defer ^ est venue demeurer céans et luy ay promis pour ung an 
15 livres et ung coursset^. 

(L'ay renvoyée le mercredy matin 19 may 1656, pour son 
larcin.) 



* Jacques de Rougé, marquis Du Plessîs-BeHière, un des meilleurs lieutenants 
du comte d'Harcourt, allait être tué, deux ans plus tard, près de Castellamare 
(royaume de Naples). 

* Ch. Barry {Mémoires de Bcdtazar^ p. 226, note 1) prétend que Cassany-Mazet, 
auteur des Annales de Villeneuve-sur-Lot (1846), applique « par une confusion 
« manifeste », dans son récit, au petit village de Saint-Pastour, situé à 15 kilo- 
mètres au nord de Villeneuve, des détails qui ne peuvent concerner que la ville 
de Sainte-Bazeille. Mais lui-même a ignoré la prise de Saint-Pastour, attestée par 
notre narrateur et par divers autres narrateurs contemporains, et il a attribué au 
siège et à la prise de Sainte-Bazeille des dates inexactes disant : ce Cette petite 
« ville fut assiégée dans le mois de septembre 1652 par Du Plessis-Bellière, et 
« capitula le 1®' octobre. » La vérité est que Tarmée royale arriva devant les murs 
de Sainte-Bazeille le 12 octobre 1652, et que la place, résistant trois jours seule- 
ment, se rendit le 15 du même mois. 

' Telle était la prononciation d'alors : junesse pour jewnesse^ cirurgien pour 
chirurgien. 

* Faut-il lire NoailleSj nom qu'autrefois Ton écrivait souvent Nouaillesf 

* On retrouvera le mari et le beau-frère de dame Boucherel dans les extraits 
du livre de raison de cette dernière, qui vont suivre le présent document. 

^ Localité située entre Tombebœuf et Cabanes, indiquée sur la carte de 
Cassini. 

^ C'est-à-dire un corsage, une camisole, ce que l'on appelle à la campagne 
las brassières. 



à 



44 LIVRE DE RAISON 

Le mercredy 26 octobre, j'ay envoyé à M°^° de Flamarens deux 
barriques de vin blanc. 

Le samedy matin 7 décembre, maistre Bernard Coq, notaire 
royal de Montastruc, est dessedé \ 

Le vendredy 13, mon frère s'en est retourné à Aynesse après 
avoir demeuré icy despuis le jeudy au soir v décembre. 

Le 22 décembre, ma sœur Magdelene est morte au Mayne ^ et 
enterrée à Aynesse. 



1663. 



Le mardy septiesme de l'an de grâce mil six cent cinquante 
trois, j'ay esté conduire le corps de M' de la Tonne à Saint-Pierre 
de la Croix ^, qui estoit dessedé le lundy au soir sixiesme à jour 
failly, le prieur de Gondon ^ luy ayant reffuzé de le laisser mètre 
dans l'esglise de l'abbaye aux tombes de feu M. du Rhodier, son 
oncle. 

Le mesme jour de mardy vu, le Ritou, bouchier de Montastruc, 
est dessedé des coups que les troupes de M. de Sauvebœuf ^ luy 
avoyent baillé. 



* La famille de Coq était alors représentée non seulement à Montastruc, 
mais à Saint-Pastour et aussi à Cancon, où un membre de cette famille était 
juge. 

^ On trouve sur la carte de Cassini une localité appelée le Mayne, près de 
Verdegas. Serait-ce le Mayne de notre narrateur? Du reste, le nom de Mayne 
est très commun dans le Sud-Ouest. C'est, en langue gasconne, une métairie, une 
ferme et, par extension, un village. M. Lucien Massip signale (p. 249) un 
hameau de la commune de Cancon, appelé le Meynet (diminutif du mot Mayne) 
dans son excellente Histoire de h, ville et des seigneurs de Cancon (Agen, 1891, 
grand in-S»). 

^ Village avec église et cimetière, à 1 kilomètre de Montastruc^ au nord. 
C'était, avant 1828, le chef -lieu de la paroisse où se trouve Montastruc, qui 
n'avait qu'une simple chapelle (note de M. Brassier). 

* Gondon-lez-Montastruc était une abbaye de l'ordre de Citeaux. J'ignore le 
nom du prieur inhospitalier. 

^ Charles- Antoine de Ferrières, marquis de Sauvebœuf, est mentionné dans 
les Mémoires de Baltazar et dans tous les autres récits des événements de la 
Fronde en Guyenne. 




DE N. DE LIDON. 45 

Le saraedy à trois heures du soir, 18 janvier 1653, le sieur 
Pantaléon Missandre est dessedé à Montastruc ^. 

Le vendredy dernier de janvier, Madone (sic) de Demestre a esté 
ensevelie au cimetière de St-Legé, qui estoit morte le jeudy au 
soir, à VAve Maria. 

Le samedy premier de febvrier, la garnison de Monclar s'en est 
allée pour le Mas [d'Agenais], et le lundy matin 3 febvrier M. de 
Boulet de la Roque est dessedé. 

Le vendredy 21 febvrier 1653, M'^ de Boysverdun, de Bacoue^, 
de Sannaud, l'advocat de Nadau, Dammé {sic pour d'Agmé) ^, me 
vindrent icy me quérir et m'aramenerent disner avec eux à Mon- 
tastruc chez M"". Noël du Coq, lieutenant de juge de Montastruc, 
aux araenances ^ qu'ils firent le jeudy précédant de la fille du 
sieur de Bacoue avec ledit Coq, qui avoit espousé le vendredy 
14 febvrier à Tombebœuf. 

Le mardi vingt-cinquiesme febvrier 1653, jour demardy gras, le 
poil rouge appelle Léonard, maistre menuzier de Mussidan et 
marié près de Verdon au delà de Figeac, est party de la mayterie 
de seans appellée la Forest, autrement Renguet, où demeure Fran- 
çois Rousseau, nostre maytayer de Cabanes où il avoit couché et a 
prins le chemin de Montastruc emportant de ses hardes et estant 
dans le sol de la mayterie de Caillau, appartenant à Pierre Glori, 
marchant de Montclar, ayant dit bonjour à Guillem et Tony Ren- 
guet, oncle et nepveu, mestayers, qui chargeoyent une charritée de 
fiant, voulant soutlever en haut ce qu'il portoit sur le col avec 
ung baston, auroit desbendé ung pistolet qu'il portoit à la ceinture, 

^ Pantaléon de Missandre, était sieur de la Garenne ; il prenait le titre d'écuyer. 
J'ai eu en main son testament, daté du 18 septembre 1652. La maison noble de 
Missandre était située près de Caubel. 

* Sur la famille de Bacoue, originaire de Casteljaloux, voir l'article de la 
France protestante. 

^ Commune du canton de Marmande, à 19 kilomètres de cette ville. Son nom 
a été souvent défiguré et n'est guère plus reconnaissable dans la carte de Cassini 
(Aj/met) que dans le présent document. La famille Nadau, dont j'ai connu, 
quand j'avais le bonheur d'être jeune, le dernier représentant, était à Agmé, fort 
ancienne et très honorablement alliée. 

^ Sur le mot amenances (fêtes à l'occasion de l'arrivée de la mariée et de son 
escorte à la maison conjugale), voir le recueil Fontainemarie, p. 69. 



46 LIVRE DE RAISON 

qui luy auroit donné de trois balles dans le flanc droit, Tune 
desquelles auroit arresté dans la verge et les deux autres sont 
arrestées dans la bourse. Ledit Rousseau l'a apporté à la mayterie 
où il est dessedé sur le midy du mesme jour et l'ay faict ensevely 
au cimetière de Saint-Legé, le soir. 

De Savignac. 

Le jeudy 6 mars 1653, le sieur Larquay, de Bergerac, son fils, 
son nepveu d'auprès la Reole, sont venus seans et leur ay preste 
le cheval de M. de Genissan jusqu'à Cancon, lequel ils ont ammené 
sans le vouloir rendre au valet qui le suivoit. 

Le saraedy xii {le nom du mois a été emporté par une déchirure), 
j'ay faict ma plainte contre Renaud Barrail et ses enfans, par 
devant le sieur Babigeon, juge de Montclar, et faict ouir le sieur 
Ambroise Gontier. 

Le vendredy premier d'aoust 1653, madame de Flamarens, sa 
fille et petite-fille ^, la sœur du sieur de Lanau, M' de Boysverdun 
et Coq de Villeneufve furent seans environ les deux heures après 
midy. 

(Depuis ce temps je n'avois esté à Boysverdun que ce jourd'huy 
mercredy 29 septembre 1655.) 

Le lundy 4 aoust, mon frère vint d'Aynesse et s'est retiré le 
lundy XI aoust. 

Le mercredy 13, les regimens d'infanterie et cavallerie de M' le 



^ Il faut lire, sans aucun doute : « sa fille et son autre fille plus petite », car la 
marquise de Flamarens était encore beaucoup trop jeune pour être une 
grand'mère. J'ai constaté {Lettres de Jean Chapelain^ t. ii, p. 133) que ni le 
P. Anselme, ni les rédacteurs du Moréri de 1759, ni la Chenaye des Bois n'ont 
mentionné, dans leur généalogie de la maison de Grossolles, une fille de la 
marquise de Flamarens, dont il est question dans une lettre adressée par l'acadé- 
micien au château de Buzet, le 8 mai 1661. Le livre de raison nous apprend 
que ce n'est pas seulement une fille qui a été omise par les anciens généalogistes, 
mais une paire de filles. Une de ces demoiselles se maria, comme nous allons le 
voir ; l'autre dût entrer au couvent, si l'on en croit cette phrase de Chapelain 
(lettre du 2 avril 1662, t. ii, p. 219) : « Elle a pris le meilleur parti dans le choix 
ce de la vie religieuse. Ce sera la plus heureuse de vostre maison, si elle y 
« persévère... » 



DE N. DE LIDON. 47 

comte de Vaillac^, qui estoyent en garnison à St-Pastour, sont 
entrez dans Villeneufve. 

Le lundy 28 aoust, j'ay faict porter à madame de Flamarens, 
pour la rente de cette année, 14 sacqs un cartz [et] un picotin et 
demy. 

Le susdit jour 18, la femme de Guinot Breil, du moulin de 
Madone, est dessedée de peste, à ce qu'on croit ; est enterrée dans 
leur jardin. 

Le lundy l^ de septembre, Anthoyne Chazerenq est dessedé et 
enterré dans le jardin du moulin de Madone. 

Le jeudy 4 septembre, Dauphine Brugere, femme de Martin 
Renguet, près du moulin de Madone, est dessedée. 

Le samedy au soir vi septembre, Guinot dit Breil est dessedé de 
peste. 

(Sa fille Tonie, la nuit du vendredy au samedy 4 octobre, aussy 
decedée, et le jeudy, jour de l'Ascension, 14 may 1654, Jehan son 
filz a espousé Peyronne Rigaud, fille de Martial du Pradiès.) 
{I^ote marginale). 

Le lundy 8 septembre, Guillam Cabassut de Losse a fianssé 

Marguerite del Four (contract retenu par Jehan Rouzet, notaire 
de Montclar). 

Le vendredy au soir 19 septembre, Jane Favary, vefve dudit 
Chazerenq, est morte de peste le lundy matin 22 septembre. La 
Tonie, sa sœur, est decedée, et le mardy matin, 23, Hélène, sa 
fille, l'a suivie. 

Le laquay de Boyverdun mort ce jour [27 septembre] de peste. 

(Le jeudy au soir 6 novembre 1653, Jehan del Casse dit Parisien, 
est dessedé de peste, et le dimanche viii may 1654 sa femme et sa 
fille, aussi vefve, ont espousé de seconds maris.) {Note marginale.) 



* Jean-Paul de Gourdon de Genouillac, comte de Vaillac, venait de faire 
capituler Villeneuve-sur-Lot (13 août 1653). Voir, à ce sujet, son éloge par le 
duc de Candalle dans mon recueil de Documenta inédits pour servir à Vhistoire 
de FAgenais (1875, in-8°, p. 262). Il est fort question de ce gentilhomme dans 
V Histoire de Cancon, p. 187 et suivantes. 



à 



48 LIVBE DE RAISON 

Le mercredy premier d'octobre 1653, Mons' de Balthazar^, avec 
ses regimens de cavalerie et infanterie vint loger à Montastruc et 
aux juridictions dudit lieu, de Montclar et de Tombebeuf, et le 
vendredy matin 3 ont deslogé pour aller à Monflanquin et ont 
prins des charetes pour conduire leur bagage^ et j'en ay donné une 
volontairement pour y aller et le susdit jour 3 j'ay vendu mon 
cheval à M. de Boucharel (s'appelant du May dans la troupe), 
45 escus. Ay esté payé le 4 novembre 1653. 

Le samedy 4 octobre, le régiment de cavallerie de Mons' de 
Coudre Montpensier^ est arrivé à Montastruc dans la ville et 
juridiction où il a demeuré jusques au mercredy xv octobre qu'il 
est parti pour aller à Montbahus, et le sieur de Ville, mareschal 
de logis de la première companie, a demeuré avec 8 ou 10 à Ren- 
guet. Il est barrois, marié à Digeon et se tient à Paris aux faux- 
bourg Saint-Germain, près l'ostel de Coudé, contre la Bote noire et 
V Aigle (Tor, 

Le lundy au soir 13, M. de Canillac^ fust à Monclar et retourna 
coucher à Montastruc affin d'accommoder le différent du régiment 
de Champaigne avec ceux de Monclar qui estoyent barriquadés 
autour de la ville sur le fossé, voulans entrer, et partirent le mardy 
14 pour Castelmoron * ayant laissé 7 ou 8 hommes mors et autant 
de blessés, ayant laissé entrer avant partir ung capitene avec 
40 hommes dans la ville sans y arrester et leur donnèrent cent , 
pistoles vallant 1,000 livres. 

Et le lendemain matin, le susdit sieur de Canillac avec son train 

^ Sur ce personnage, il faut citer les deux derniers éditeurs de ses Mémoires^ 
C. Moreau (bibliothèque elzévirienne), surtout C. Barry, et aussi les Souvenirs 
du règne de Louis XIV, par le comte de Cosnac, souvenirs entremêlés de tant 
de documents inédits ou peu connus. 

* Ce passage est un petit complément des Mémoires de Baltazar où, en ce 
qui regarde les choses de Guyenne, le récit s'arrête à la paix de Bordeaux 
(31 juillet 1653). 

^ Henry d'Escoubleau, marquis du Coudray-Montpensier, devint lieutenant 
général des armées du Roi. 

* S'agit-il là, comme la chronologie permettrait de le croire, de Gabriel de 
Montboissier-Beaufort, vicomte de La Mothe-Canillac, condamné à mort aux 
grands jours de Clermont, le 22 octobre 1665, et exécuté le même jour? 

'^ Chef -lieu de canton de l'arrondissement de Marmande, à 34 kilomètres de 
cette ville, sur le Lot, 



DE N. DE LIDON. 49 

et des oflSciers de sa cavallerie qui estoyent logés au Verdegas ^ et 
voisinage où il a demeuré jusqu'aujourd'huy jour de jeudy 30 octo- 
bre 1653 qu'il a deslogé. 

Le mercredy 22 octobre,] 'ay retiré des soldatz dePerigordles quatre 
beufs de la Tuque ^ pour quatre louis d'argent vallant quatorze livres. 

La nuit d'entre le samedy 25 octobre venant au dimanche 
26 octobre 1653, environ minuit, noble Bertrand de Bechon, sei- 
gneur de Caussade, est dessedé ^ et ensepvely à Saint-Pierre de 
Belvez le lundy 27 octobre an susdit 1653. 

(Le vendredy 25 septembre, à x heures du matin, son jeune filz 
appelle de Thiorax ^, lieutenant d'infanterie au régiment de Guienne, 
estant revenu de Cateloungne {Catalogne) malade est dessedé à 
Caussade * et ensevely à Saint-Pierre de Belvez le samedy matin 
26 dudit mois de septembre 1654.) {Note marginale.) 

* Verdegas, petite paroisse située a 5 kilomètres à l'ouest de Monclar, dans 
le canton de Castelmoron. 

* La Tuque (mot gascon qui signifie élévation, éminence, tout comme tuquet), 
est à 2 kilomètres au nord de Montastruc, sur la route de Monbahus. C'est une 
maison de campagne habitée par M. Léonard Courty, maire de Montastruc. 

' Bertrand de Béchon était le troisième fils d'Arnaud de Béchon, mort en 
1602. Il fut successivement capitaine, gentilhomme ordinaire de la chambre du 
Roi, chevalier de son ordre, etc. Il avait été marié trois fois : 1° en 1620, avec 
Jeanne de Chevallier de Tournadel, dont il eut quatre enfants ; 2° en 1649, avec 
Jeanne de Missandre de Pecaubel ; 3° en 1650, avec Charlotte de Missandre, 
sœur de la précédente, filles de Pantaléon de Missandre déjà nommé. B. de 
Béchon ne laissa de son dernier mariage qu'une fille, Hermande, mariée à Jean 
de Brettes (près de Marmande). 

* Ce nom lui venait de sa grand'mère, Armande ou Hermande de Thoiras de 
Cauzac. Voir sur la famille de Thoiras (variantes : Thieuras, Thioras), Les vieux 
papiers du château (h Cauzac^ 1592-1627 (Agen, V. Lenthéric, 1882). Armande 
de Thoiras fut la seconde femme d'Arnaud de Béchon : elle ne lui donna pas 
moins de huit enfants. 

* Le château de Caussade, — le nom est écrit Cossade dans la carte de Cassini, 
— situé à 2,500 mètres de Saint-Léger, à l'est, faisait partie de la juridiction de 
Saint-Pastour. Il appartenait, selon M. Brassier, à la famille de Béchon depuis 
le commencement du xiii" siècle. Rappelons qu'à notre époque le nom de Béchon de 
Caussade a été honoré par une vaillante épée et par une savante plume : je veux 
parler de l'épée d'un de nos généraux africains, Louis de Caussade, mort en 
1870, et de la plume de son neveu, François de Caussade, aujourd'hui conser- 
vateur de la Bibliothèque Mazarine et dont j'ai fait la connaissance auprès des 
manuscrits de Guillaume Colletet, quelques années avant que les flammes 
scélérates, allumées par la Commune, dévorassent cette magnifique bibliothèque 
du Louvre à laquelle mon compatriote était alors attaché. 



50 LIVRE DE RAISON 

Le vendredy 30 et dernier octobre 1653, j'ay acquis trois poi- 
gnerées de taillis au bois de Vallade ^ en la présente paroisse, pour 
les prix et somme de 8 livres 5 sols de vin que j'avois fourny pour 
luy aux cavalhers de monsieur de Codré {<m Coudray) Montpen- 
sier qui estoyent logés chez luy ce mois d'octobre et ay passé 
contract d'achapt le dimanche 2 novembre 1653, retenu par le 
jeune Latour de Capdefer, notaire de Montastruc. 

Le susdit jour 2 de novembre 1653, Bernad Champes, de la 
paroisse de Saint-Julien, juridiction de La Barde en Agenois au 
dessus de Tournon ^, charpentier, a fianssé Isabeau Brugere de la 
paroisse de Saint-Léger près le moulin de Madone, fille à feu 
maistre Arnaul, charpentier, et de Jeanne Delcasse. Contract 
retenu par le susdit Latour de Capdefer. 

(Ont espousé à Montastruc le dimanche 25 novembre 1653.) 
{Note marginale). 

Le samedy 21 novembre, j'ay prins chez Dhugonie de l'estoffe 
pour faire des chausses et juste-corps pour moy pour 34 livres 
16 sols VI deniers. 

Le vendredy 28 novembre 1653, le régiment jadis de Monpouil- 
lan d'infanterie, à présent de Belssence (Belsuncé)^ commandé par 
Lissagne, est venu loger à Montclar en la ville vieille, et le lende- 
main dans la terre ^, et le dimanche retourné loger à la ville vieille 
où il a demeuré jusques à jeudy 4 décembre qu'il est allé partie 
à Grateloup^, à Saint-Estephe de Fougères*, à Saint-Pastour et 
Castelneu ^. 

Le dimanche 7 décembre, j'ay donné au sieur Dhugonie trois 
arbres à la Tuque pour 18 livres. 



^ Au nord de Saint-Léger et à une très petite distance de ce château. 

* Ni Saint-Julien^ ni Labarde, ne figurent dans la liste des paroisses et 
communes actuelles du canton de Tournon, mais il existe une paroisse de 
Lasbardes dans le canton de Gancon. 

' C'est-à-dire dans la campagne de Monclar. 

* Commune du canton de Castelmoron, à 13 kilomètres de cette ville. 

* Paroisse du canton de Monclar, à 5 kilomètres de cette ville. 

^ Sans doute Castelnau. Ce serait sans doute Castelnau-de-Cancon, que l'on 
appelle aussi Castelnau-de-Gratecambe, à 7 kilomètres de Cancon. 



DB N. DE LIDON. 51 

Le dimanche 14 décembre, Pierre Baleston de Grand Pierre est 
dessedé et ensevely à Saint-Léger le lundy 15. 

Le mercredy 24 décembre, j'ay fait porter les fagotz faitz au bois 
de LauzeP et y en a eu 1152. 

Au mois d'octobre, fourny pour Jean de Guinot aux soldatz de 
Codré {Ccmdray-'Montpeimer) 8 livres 12 sols. 

Le lundy 12 janvier 1654, j'ay quitté {tenu quitte) Pierre Del 
Four, filz de feu Guiraut de Monnal, pour sa part des brebis que 
luy et d'autres m'ont desrobé seans lorsqu'on fuyoit de devant les 
gens de guerre. 

1654. 

Le dimanche 25 de l'an 1654, M' le chevalier de Caussade, par 
l'entremise de M. de Genissan, accompagnié du sieur La Peyrière, 
filz de M' du Pleis, et du sieur Uvoulne, recteur de Saint-Pierre ^, 
est venu disner seans, et moy avec tous eux suis allé soupper à 
Caussade. 

Le 2 de febvrier 1654, j'ay faict signer à Montastruc au sieur 
de Missandre les deux coppies de l'eschange que j'ay faict avec le 
sieur de Missandre ^ d'ung cartonat de pred que je lui ay donné 
sur le ruisseau de Sanmardie, au fonds du bois des Durons, et luy 
m'a donné à la plasse de Lauzel, lesquelles deux coppies sont 
escriptes et signées de ma main et de luy dobles du 3 de la présente 
année 1654, en ayant gardé chascun une. 

Le lundy ix février, Martin Renquet du moulin de Madone a 
espousé Marie Masset. (Contract retenu par Pauquet de Tombe- 
bœuf.) 

Le mercredy au soir xi febvrier, mon frère est arrivé d'Aynesse, 
et le samedy au soir xiiii fusmes à Lauzel avec M' de Genissan 

* C'est-à-dire le bois de l'oiseau, Vaouzel. 

* Soit Saint-Pierre-de-Belvès, soit Saint-Pierre-de-La-Croix, deux paroisses 
peu éloignées de Saint-Léger. On voit que M. de Lidon était un protestant 
sans préjugés étroits, puisqu'après avoir traité un simple vicaire de meaairey il 
recevait à sa table un curé. * 

' Ce devait être le fils aîné de Pantaléon de Missandre, Philippe, lequel 
mourut à Cancon le 18 avril 1655. 



À 



52 LIVRE DE RAISON 

pour voir le corps d'Anthoyne Milaroux, nostre maytayer, qui 
estoit mort une heure plus tost, pour voir s'il n'y avoit de veninee 
(sic) qui ne fust pas, et le dimanche matin xv mon frère s'en est 
retourné à Aynesse. 

Le mardy 3 mars, j'ay esté à Aynesse voir ma belle-sœur qui 
estoit venue de Saint-Maurice le lundy précèdent, et le mercredy 4 
madame de Saint-Maurice ^ la jeune, avec sa famille, y arriva et en 
partis t le vendredy, et le dimanche j'en partis pour revenir à Saint- 
Léger le soir mesme du lundy susdit. 

Le vendredy 13 mars 1654, André de dedans la ville de Mon- 
tastruc, accompagé du sieur la Plassade et Vaubecour, est venu 
gouster du vin auquel en ay baillé trois barriques pour dix escus. 

Le dimanche 15 mars 1654, Mons' de Carbonnier^ s'en est 
retourné de Montastruc ayant emmené avec luy sa fille et sa belle- 
sœur. 

(Le jeudy 10 juin 1655, madame de Flamarens a esté quérir sa 
fille qui estoit au couvent neuf de Villeneufv^e et l'a emmenée avec 
elle.) (Note margiruile,) 

Le lundy 30 mars 1654, le fils de Martin Samondès, notaire de 
Montastruc ^, a chanté sa première messe à Cabanes. 

Le mardy 31 et dernier de mars 1654, M' de Boysverdun est 
venu quérir le coffre et trois sags plains de papiers et autres choses 
seans qu'il m'avoit envoyé puis long-temps seans. 

Le dimanche 21 juin 1654, j'ay esté à Tiffounet où j'ay signé 
comme presant le contract de mariage d'entre Jacques La Garde, 
de la juridiction de Castelmauron, et Judith Nadau, d'Ammé 
{Agmé). Contract passé par FougueroUes, de Las Tuques, où la 
damoiselle de Salletes, sa mère, luy constitue 650 livres pour 



^ Nom de terre, tiré peut-être de la paroisse de Saint-Maurice, dans le canton 
de Cancon, à 7 kilomètres de cette ville, au nord de Monbahus. 

* Peut-être un fils de Jean de Carbonnier, gouverneur de Castillonnès, 
capitaine de cavalerie, tué au combat de la porte Saint- Antoine. C'est de ce 
dernier gentilhomme que descend M. de Carbonnier de Marzac, ancien membre 
du Conseil général de Lot-et-Garonne pour le canton de Castillonnès. 

^ La famille Samondès existe encore dans le pays où Tabbé chanta sa pre- 
mière messe. 



DE N. DE LIDON. 53 

tous droitz paternels et maternels. Mon cousin de Roquepiquet l'a 
signé aussy. 

Le dimanche vi juillet 1654, M' de la Terrade, verrier, a espouzé 
à Tonnains. 

Le vendredy 17 juillet, le régiment d'Estrade^ vint loger à 
Montclar et en la juridiction, et deslogerent le samedy matin 18 
pour Castilhones, et celuy de la Serre à Saint-Estephe de Faugere. 

Le vendredy matin 24 juillet 1654, messire Pierre Bataboul, 
prebstre, vicaire à Montastruc, me fust trouver où je luy ay promis 
de luy bailler lundy prochain une barrique de vin, sçavoir la 
moytié pour tout le disme de l'an passé et l'autre moytié en des- 
duction d'une pipe que je luy ay promis pour le disme de la 
presante année, si le Seigneur permet qu'il y en aye. 

Le mesme jour 24 juillet, j'ay esté à la Tuque, au champ du 
Rey, voir scier (scier le blé avec la faiœille) nostre maytayer, où 
vindrent M'^ de Boc père et filz, Boissié père et filz, Jacques La 
Faurie, fermier du bénéfice de Montclar, et dismerent ledit champ ^ 
de costé du couchant où ils eurent xi gerbes sans empeschement 
de personne. 

Le mardy 28 jullet, j'ay esté à Buzet voir madame la marquise 
de piamarens, et revenu le mercredy 29. 

Le dimanche xv novembre 1654, Anne La Bonne, fille de feu 
Bernât et de Suzanne {vide dans le texte) a fianssé Pierre Phelip- 
pot, filz de Jehan, de Montastruc. (Contract retenu par Samondès, 
filz de Martin, aussy notaire.) 

Le lundy 28 décembre, deux cornettes de cavalerie du grand 
maistre qui est M' de Millaray {La Meillerayé) ^ vindrent loger à 

* Le régiment de Godefroy, comte d'Estrades, le futur maréchal de France 
(1675). J'ai consacré à mon éminent compatriote tout un volume (Bordeaux, 
1882, in-8°) et je vais m'en occuper de nouveau en publiant quelques pages 
inédites de lui, dans un recueil de lettres écrites par divers hommes célèbres de 
TAgenais. 

* Ne semble-t-il pas que sous la plume du narrateur le mot dismerent est 
synonyme de ravagèrent^ 

* Charles do La Porte, marquis, puis (1663) duc de la Meillerayé, était 
grand maître de l'artillerie depuis 1634, et maréchal de France depuis 1^39. 



54 LIVRE DE RAISON 

Pinton et Joliboy^, et le raardy 29 d'autres cornettes du mesme 
vindrent les joindre et partirent tous pour Pontraucat, et le mer- 
credy matin eurent 800 francs de Montclar et deslogerent les 
ungs pour Sainte-Livrade, Clairac, Villeneufve, Villereal. 

{Ici le récit est interrompu; plusieurs feuillets manquent.) 

1655. 

Le lundy 4 de l'an presant 1655, 12 companies d'infanterie du 
régiment d'Estrades, conduites par ung Mons' de Boussac, vin- 
drent loger dans Montclar et partirent le mardy matin pour 
Tonnains, sans dezordre. 

Le mardy 16 febvrier 1655, Mons^ le marquis de Theobon et le 
sieur de Lockerie, près Lauzun ^, se sont batus à coups de pistoletz 
et tués tous deux '. 

Le mercredy 24, j'ay prins ung mousqueton de- maistre Pierre 
Gille de Castelmoron, sans faire de prix. 

Ledit jour 24 febvrier 1655, fust ensepvelie à Aynesse dam®^® 
Marie de Lidon, ma sœur, laquelle estoit dessedee chez nous le 
mardy, une heure avant jour, 23 febvrier susdit 1655. 

De Savignac. 

^ Pinton et Jolibois sont deux villages situés entre Monclar et Montastruc. 

* Sur la carte de Cassini, une localité du nom de Locquerie est indiquée à 
une faible distance de Lauzun. Il y a là encore un château qui est occupé par 
une famille de cultivateurs, auxquels il a été vendu par feu M® Charrié, notaire à 
Lauzun, auquel il avait été laissé par son ami M. de Longueval. Les Longueval, 
qui habitaient ce château depuis fort longtemps, avaient voté, avec Tordre de la 
Noblesse, pour les États généraux de 1789 (Jean Pierre de Longueval, chevalier 
de Saint-Louis, seigneur de Lauguerie {sic) et autres lieux). Je ne sais s'ils 
étaient déjà à Locquerie en 1655, et si c'est un d'eux qui fut tueur et tué le 
16 février. 

' Il s'agit ici du fils aîné de Charles de Rochef ort, car on sait que Théobon le 
père était encore en vie trois ans plus tard, puisqu'il testa dans les derniers jours 
de 1658. Connaissait-on la tragique fin de Jean de Roohefort, le brillant héros 
du siège de Villeneuve-sur-Lot et aussi du combat de Miradoux, où le père et 
le fils rivalisèrent de généreuse ardeur? Je ne crois pas que l'on ait indiqué 
jusqu'à ce jour le genre de mort de Jean de Rochefort et la date précise de 
cette mort. Ch. Barry, dans son édition des Mémoires de Baltazar (p. 70), 
assure qu'il fut tué en 1672, au passage du Rhin. Il aura confondu Jean de 
Rochefort, soit avec un de ses frères, soit même avec un de ses fils, car, marié 
en 1637, ledit Jean pouvait parfaitement avoir, en 1672, un fils en état de porter 
les armes. 



DE N. DE LIDON. 55 

Le mecredy x mars 1655, j'ay baillé à Malevergnie, consul de 
Montastruc, deux barriques de vin que Jehan Grand a prins pour 
sa part de taille de l'an 1654. 

Ledit jour baillé aux consulz de Montclar 2772 livres de foin à 
14 sols le quintal. 

(C'estoit pour l'entretien de la corapanie de cavalerie du mar- 
quis de Montegullion, capitaine au régiment de M' de la Melleray.) 
{Note marginale.) 

Le jour des Rameaux 21 mars 1655, le sieur de Missandre a 
esté blessé par Joliboy, second fils de Barrail. 

(Mort à Cancon le mardy matin vi avril 1655 ^ Ledit Joliboy a 
esté effigie à Montastruc le vendredy premier de novembre 1655.) 
{Note marginale.) 

Le vendredy saint 26 mars, le sieur Dangeros troisiesme, de 
Castelgaillard ^, a esté tué [touchant] la porte Nostre Dame de 
Sainte-Livrade par le sieur de Pons, de Saint- Pastour ^ 

Le mecredy 31 et dernier de mars, M^' de Boysverdun est venu 
tout le chemin de Saviniac luy douziesme droit à La Faurie^ et 
de là à travers le Quayran ^, passer devant le pont de St-Leger et 
descendit à la mayterie et de fii au moulin de Madone, puis suivist 
le chemin de Casseneuil et, le soir, à soleil couché, passa près le 
Bousquet ou j'estois et s'en alla avec sa troupe vers le Cuioula^. 



^ C'était Philippe de Missandre, déjà mentionné. 

* Pierre d'Angeros, sieur de Castelgaillard, avait épousé à Saint-Pastour, 
le 12 septembre 1650, Françoise Laborde, laquelle (l®"" octobre 1655) eut un fils 
posthume de lui, Charles d'Angeros, écuyer, sieur de Castelgaillard, qui se maria 
(3 juin 1675) avec Anne Delerm, de Cancon {note de M. Brassier). Les d'An- 
geros subsistent toujours. Un d'eux a épousé, en la première moitié de ce siècle, 
M^« de Batz de Trenquelléon. 

* C'était Jean de Pons, écuyer, sieur de Latour, fils de noble Jean de Pons 
conseiller du Roi à Agen (de 1599 à 1654), et de Françoise-Jacqueline de 
Philippes. Charles d'Angeros vengea le meurtre de son père, le 31 juillet 1G79, 
et tua Jean de Pons à Las Crozes. La veuve de Jean de Pons, Louise de 
Nauville, intenta un procès à Charles d'Angeros et le fit condamner à mort à 
Agen, mais le jugement ne fut pas exécuté. 

* Village situé non loin de Tombebœuf, près du Tolzat. 

* Petit pays qui avait pour capitale Villefranche (canton de Castel jaloux). 

* Le Cujoula, château très rapproché du village de La Faurie, appartenait 
récemment encore à la famille de Vivie. 



â 



56 LIVRE DE RAISON 

Le mardy 20 avril 1655, j'ay envoyé à Montastmc au sieur 
Saffin, consul, 12 livres en déduction de la subsistance. 

Le dimanche second de may, M. de Caussade a emmené chez 
luy sa femme, fille de M. de Chemillac d'Agen, jadis conseiller. 
J'ay esté au devant jusques au port de Fongrave. 

Le dimanche de Pentecoste 16 may, j'ay loué par an Marthe La 
Brunie, de Castelmaurun {sic)^ et luy ay promis par an vint livres 
et deux chemises. Est venue le mecredy matin 19 dudit mois de 
may, ayant renvoyé le matin Marguerite de Capdefer, pour ses 
volleries, laquelle es toit icy puis le jour de Saint-Luc 18 octobre 
1652. 

Le samedy 26 jun, Martin Samondès, notaire de Montastruc, a 
esté icy me signiffier une cession que madame de Flamarens a faite 
au sieur Mothes, curé de Costelmorou, sur nous, de 349 livres 
XI sols, le mecredy 23 jun. 

Le vendredy 2 de jullet, madame de Flamarens et sa fille sont 
parties de Montastruc, accompagnées de M^ de Lauzun père et 
2 enfans^. M' de Queizac, conseiller au parlement, et plus de 
50 chevaux, sont allés coucher à St-Barthelemy ^ et le samedy l'ont 
conduite à Marmande où elle s'est embarquée pour Bourdeaux, 
M. de Queizac seul avec elle. 

(Sont retournées le samedy au soir, 26 may 1657, conduites par 
le sieur de la Boulbene, de Pêne, et un garde de M'^ de Saiuct-Luc. 
Et le vendredy au soir, après soupper, le chevalier de Bure, autre- 
ment de la Careinie, et Madame de la Tour, sa femme, fille de 
madame de Flamarens ^, sont venus seans.) {Note marginale.) 



^ Je me demande si parmi les deux fils du comte de Lauzun ne se trouvait 
pas le futur duc de Lauzun, le futur cousin de Louis XIV, Antonin Nompar 
de Caumont qui, né en 1633, n'avait alors que vingt-deux ans. 

* Nous avons déjà vu que Saint-Barthélémy est aujourd'hui une commune du 
canton de Seyches. 

' Le chroniqueur donne à la jeune mariée le nom de terre de son époux, lequel 
était sieur de La Tour. Le docteur J. de Laffore {Nobiliaire de Guyenne, t. iv, 
p. 429) mentionne ainsi le mariage : « Dame Françoise Claire de Grossolles de 
« Flamarens épousa, le 21 octobre 1657, Pierre Gaspard de Bure, maintenu 
« le 2 juillet 1667. » Lequel se trompe du généalogiste ou du narrateur, l'un 
assignant au mariage la date du 21 octobre 1657, l'autre déclarant que déjà, 



DE N. DE LIDON. Ô7 

Mémoire que le mardy 13 juUet 1555, Mons^ Tabbay (sic) de 
Flamarens^ est venu seans me prier d'aller à Montastruc voir 
M^ de Bonnefon, que madame de Flamarens a laissé dans le chas- 
teau ^ pour le conserver, afin que en son absence, s'il avoit besoing 
qu'il s'adressât à lui, qu'il tesmoigneroist à sa mère ce qu'un filz 
doibt, de quoy il l'a remercié et promis de le mander au long à 
madame de Flamarens et puis s'en est retourné. 

Le lundy et mardy 12 et 13 jullet 1655, les dismeurs de Filliolis, 
mon hoste de Monclar, fermier du disme de Montastruc, ont esté 
au champ du Roy en la juridiction de Monclar, despendant de 
nostre mayterie de la Tuque, et ont prins cinq gerbes de dismette, 
et le mecredy 14 dudit mois de jullet 1655, les fermiers du béné- 
fice de Montclar en ont emporté neuf gerbes, et le jeudy xv 
Bonnet d'Agen, filz de l'apoticaire, curé de Montastruc, a esté au 
soP de la maytayrie avec deux chevaux et huit hommes sçavoir 
maistre Pierre Sergeur et son filz, le filz de la Michelle, lou petit 
Ritou, Brousse, Jehan Grand, Bonassi, tous de Montastruc et ung 
autre, Fillol, gendre de Filliolis, de Montclar, lequel a mis pied 
terre et monta luy mesme en reniant^, a choisi quatorze gerbes 
qu'il a mis sur deux chevaux et emporté le vendredy 16. J'ay esté 
Agen prendre commission du lieutenant criminel. 

(Le lundy et le mardy ont esté au champ conter (pour compter), 
puis s'en sont allés et après sans rien dire sont esté au gerbier 
prendre sans rien dire ^ ce qur leur a pieu.) (Note marginale,) 

Le lundy second d'aoust 1655, j'ay troqué une cavalle avec 
Micheau la Mote et prins une pouline alezande laquelle a trois ans. 

Le dimanche 29 aoust, le second filz de feu M' de Madaillan et 

cinq mois auparavant, les deux époux étaient chez lui? Entre Taffirmation 
d'un témoin oculaire et celle d'un travailleur écrivant plus de deux siècles après 
Tévénement, on ne saurait balancer. 

* L'abbé de Flamarens était l'oncle de M"® de Bure. Il est mentionné dans 
la correspondance de Jean Chapelain (t. i, p. 606). 

' Le château de Montastruc. 

' C'est-à-dire la terre durcie et aplanie, l'aire où l'on battait le blé. 

* En reniant Dieu, en jurant. Était-ce donc pour s'exciter au pillage ? 

* Dans son trouble de propriétaire dévalisé, le narrateur emploie deux fois 
les mots sans rien dire. 



58 LIVRE DE RAISON 

(le la mère de MM. Dantrama, qui estoit venu icy, puis le samedy 
au soir s'en alla coucher à Caussade, et le lundy matin 30 dudit 
mois d'aoust il se fit conduire à la companie du sieur la Vallée, 
capitaine au régiment des galleres. 

Le dimanche 10 octobre, mon frère a esté chés Peberac^, au 
delà Montpezat, le sommer de declairer s'il avoit prîns possession 
de Saint-Léger pour Gabriel de Conquet^, et de làfust au Temple^ 
sommer Tauren, en qualité de procureur dudit Conquet, de luy 
declairer s'il avoit esté à St-Leger et le greffier de luy expédier 
coppie dudict procès verbal de prinse de possession. 

Le vendredy xv octobre, le sieur del Rayet, de VillereaP, a 
espouzé Charlotte de Missandre, vefve puis le 25 octobre 1653 du 
seigneur de Caussade. (Contract retenu par La Tour le jeune, de 
Capdefer, notaire.) Le lundy 15 novembre, l'a emmenée chés luy. 

Le jeudy 21 octobre 1655, j'ay esté au chasteaii de Montastruc 
voir M^ l'abbay de Flamarens qui y estoit depuis vendredy 15. 



1656. 



Le dimanche 23 janvier, quatre cornettes du régiment de Conti 
furent pour loger à Montastruc et empeschés par M. l'abbé de 
Flamarens et furent loger à Tandon 5 et la Tuque et, le lendemain. 



^ C'était le juge royal de Saint-Sardos (canton de Prayssas, à 8 kilomètres de 
cette ville) et le lieutenant de juge de Montpezat. 

^ Ne faudrait-il pas lire Coquet au lieu de Conquet f La famille de Coquet 
était aussi connue dans TAgenais, qu'y est peu connue la famille de Conquet. — 
J'avais à peine posé ce point d'interrogation, que par le plus heureux à-propos 
j'ai reçu communication d'un document qui éclaircit toute difficulté et où l'on 
voit que c'était bien à un Coquet que le sieur de Savignac eut à faire. Voir à la 
lin du livre de raison (page 71) ce document explicatif. 

' Commune du canton de Sainte-Livrade, à G kil. de cette ville. 

^ Chef-lieu de canton de l'arrondissement de Villeneuve-sur-Lot, à 3 kil. de 
cette ville. Le sieur del Rayet (pour du Rayet) était, comme me l'apprennent 
les papiers de la famille de Missandre, Raymond de Caminade, écuyer. 

^ Village, avec moulin, à 1 kilomètre au nord de Montastruc, où l'on passe 
pour aller à Saint-Pierre de la Croix, cimetière de la commune (note de 
M. Brassier). 



DE N. DE LIDON. 59 

avec les gendarmes qui les vindrent joindre, allèrent à Saint- 
Maurice et Lougratte ^ 

Le mecredy, vendu à Mess'^ les consuls de Monclar 16 quintaux 
de foin. 

Le matin 9 febvrier, M' du Barail ^ a esté tué contre {déchirure 
du papier) par M^ de Puychagut ^. 

Le jeudy 17 febvrier, j'ay achepté de Bernard Champes une 
poignerée pred sur le ruisseau de Tourtonde. 

Le vendredy 7 avril, mon frère, sa femme et sa fille sont arrivés 
icy {ils venaient d*Eynesse). 

Le dimanche 9, jour des Rameaux, les gardes de M^^ le prince 
de Conti, conduitz par M^ de Menant, exempt de la companie, 
sont arrivés chés Huguet Auge dit le Trigaire et en sont partis le 
mardy xi dudit mois d'avril, et s'en sont allés de la terre de 
Moncla le samedy 22 dudit mois d'avril. 

Le mecredy 3 may 1656, Robert Darcis, consul de Montastruc, 
a mené icy ung garde demandant 27 livres 9 solz x deniers qu'ils 

* Nous avons vu que la commune de Saint-Maurice appartient au canton do 
Cancon. Lougrate est dans le canton de Castillonnès, à 8 kilomètres de cette 
ville. 

* D'après une obligeante communication de mon cher et savant confrère 
et collaborateur M. le comte de Saint-Saud, M. du Bara'd elait Jean du Puy, 
écuyer, sieur de Beigne et du Barail, fils d'autre Jean du Puy, écuyer, sieur de 
Beigne. La terre du Barail, dans la commune d'Eynesse, avait été apportée en 
dot, au père de l'assassiné, par Jeanne de Rogier, dame du Barail, déjà veuve 
en 1615. 

' M. de Puichagut n'est autre que le frère du second marquis de Théobon. 
Le frère aîné avait pris le nom de la terre et château de Théobon, le frère cadet 
le nom de la terre et château de Puychagut. Je ne puis m'empêcher de constater 
que tous ces Rochef ort ont du sang sur les mains, et que les deux fils du premier 
marquis de Théobon se montrent bien dignes d'un père que l'on soupçonna 
d'avoir été le complice des assassins de Boisse-Pardaillan (voir les pages 69-70 
de la plaquette déjà citée). Ce n'est pas seulement la famille de Rochefort que 
l'on dirait atteinte, en ce coin de l'ancien Agenais, d'un héréditaire et insatiable 
appétit du meurtre : toute la région qui s'étend d'Eynesse à Saint -Léger semble 
avoir été, au xvii« siècle, un sinistre champ de bataille sans cesse jiarcouru par des 
loups dévorants {homo homini lupus). Le plus féroce de ces loups est l'assassin 
Savignac, lequel appartenait, ainsi que les Rochefort, à une race criminelle, s'il 
était, comme on peut le supposer, le fils de ce Joseph Lidon, dit le capitaine 
Saint-Léger, contre lequel décret de prise de corps fut lancé, en 1582, par la 
chambre de justice de Guienne (siégeant à Bordeaux), dont Brives-Cazes a été 
le si consciencieux historien. 



60 LIVRE DE RAISON 

demandent pour payer les 500 livres qu'ils baillent aux gardes de 
M*^ le prince de Conti pour s'exempter de logement, et le dixiesme 
dudit mois de may mon frère a consigné entre les mains du sieur 
Carrier la somme de 27 livres et bientost après notiffié à Robert 
Darssis, consul. 

Le mardy vi [juin], j'ay achapté de Bertrand 3 canes et 

demye droguet à 37 sols la cane. 

Le samedy 17 juin, Mons^ de Saint-Luc, lieutenant au gouver- 
nement de Gruienne, a envoyé icy le sieur de Ferrières {ailleurs du 
Ferrier), premier brigadier de ses guardes, nous assigner au 4 
devant luy, pour estre ouis sur les plaintes du président Conquet, 
et a demeuré icy pour ensequestrer tous les grains entre les mains 
des maytayers, et le samedy 22 juUet le filz de Conquet et Scalup, 
son gendre, furent icy avec le lieutenant du juge d'Agen pour 
nous chasser de la maison, avec ordonnance de M' de Sainct-Luc. 

Le mardy au soir 4 juUet, M^ de Belcastel et M' de Brebiere 
sont arrivés icy et partis le lendemain v et moy suis aussi parti le 
susdit mecredy v pour aller à Cabanes, à la sépulture de Mada- 
moiselle de Lanau. 

Le samedy au point du jour 8 jullet, ma cavale qui est noire a 
fait ung poulin bay clair. 

Le dimanche 20 d'aoust, le susdit du Ferrier, guarde de Mons' 
de Saint-Luc, a mis Conquet {lisez Coquet) en possession de 
Saint-Léger et le mardy 22 nous a chassé dehors. 

Le lundy 28 d'aoust, j'ay signé les articles de mariage à Roque- 
piquet d'entre le sieur de Poustan de Billon et Marie de Gervain, 
fille de feu M' de Poustan de Roquepiquet, frère de M' de Roque- 
piquet, et ledit Poustan de Billon, filz d'une sœur des susditz 
sieurs de Roquepiquet ^ 

Le mardy 29 aousi, j'ay descabalé^ aux mayteries de St-Leger 
sauf Fresquet. 

^ Voir, à propos de cette alliance entre le tils et la fille des deux fi'ères, les 
articles consacrés à la famille de Gervain dans la France protestante^ dans le 
Nobiliaire de Guyenne. 

^ L'expression gasconne descahala signifie dépouiller le maïs ou blé d'Espagne 
de son enveloppe, avant de le porter au grenier. 



DE N. DE LIDON. 61 

Le dimanche 10 septembre 1656, j'ay mis ung meunier au 
moulin et m'a promis neuf saqs mesture. 

Le lundy 18 septembre, M*" de Genissan est parti. 

Le mardy 19 septembre, Pierre Samondès, notaire de Montas- 
truc, a esté à St-Leger notiffier à Conquet portant sommation de 
rendre à ma belle-sœur ses meubles et les vesseaux vinayres. 

{Lacune; plusieurs feuillets manquent,) 



1658. 



La nuit du samedy 29 jun, venant dimanche 30 et dernier de 
jun, ma cavalle noire a fait une pouline noire. 

Le mardy 16 juUet, j'ay esté à Tonneins prendre la poste pour 
Bourdeaux, et revenu le dimanche au soir 21. 

Le jeudy matin 18 jullet, la cavalle alezande a faict un poulin 
alezan dans les preds. 

Le vendredy 9 aoust, la cavalle blanche a fait un poulin bay. 

Le 24 aoust, jour de samedy, je suis allé chés le sieur du Got et 
desjeuné là, et après le dit sieur du Got^ et moy sommes allés à 
St-Barthelemi où estant je suis allé au chasteau voir M' de 
Bourran, seigneur dudit lieu^, où estoit M' de Raganeau^, con^ 
seiller du Roy en la Cour du Parlement de Bourdeaux, et un filz 



* On trouve mention dans le Nobiliaire de Guyenne (tome ii, p. 424) d'un 
« François du Goût, seigneur de Montastruc, co-seigneur de Daubèze », vivant 
en 1758, qui devait être de la même famille que l'amphytrion de notre narrateur. 
L'auteur du Nobiliaire rattache Fr. du Goût à l'antique maison de Goth, d'où est 
sorti le pape Clément V. Je lui laisse toute la responsabilité de son assertion. 

* C'était Bernard de Bourran, baron de Saint-Barthéleray, conseiller au Parle- 
ment de Bordeaux depuis 1627, marié, en 1628, avec la fille d'un président du 
même Parlement, Anne le Comte de la Tresne. 

^ Jean-Baptiste de Ragueneau était probablement un fils de ce « Pierre de 
Ragneau » qui, en 1603, avait acheté a. l'office d'advocat du Roy en la senes- 
« chaussée de Guyenne », et « qui fut despuis très digne conseiller au Parlement 
<L de Bourdeaux, et se fit Huguenot. » {Chronique bordeloisey -par Je&n de Gaufre- 
teau (tome ii, p. 10). 



â 



62 LIVRE DE RAISON 

dudit sieur de Bourran^, oii je rencontré Messieurs de'Boisverduu, 
de Badets, de Beaulieu, de Roquepiquet, de La Roche Melet^. 
Le niardy matin passâmes à Casseneuil voir Mons' de Monferran ^ 
et vinsmes diné à St-Legé. M' de Fermi vint et avec luy Messieurs 
l'abbé de Fages et le sieur de Montaudon, frère du conseiller au 
Parlement de Bourdeaux ^, lesquels s'en allareut le vandredy après 
disner et le dit sieur de Fermi s'en alla coucher chés le sieur de la 
A^oulume de Pouy, à Clairac *. 

Je suis revenu de Bourdeaux le samedy 14 septembre, où j'estoi s 
allé puis le mecredy 21 aoust. 

Le dimanche 20 octobre, le frère de Renguet est dessedé à 
Chayne près Carron. 

Le mardy 22 octobre, le sieur Gratien Gautié est dessedé et 
Huguet Douzon, marchant de Montclar, aussi. 

Le mardy 29 octobre, M"* de Bonneffon de la Verrière a mené sa 
femme à Gondon. 

' Bernard de Bourran eut six enfants, quatre fils et deux filles. Une de ses 
filles, Marie, était, dej)uis 1G55, la femme de J. B. de Ragueneau. 

^ C'était Gaston- André de Melet, écuyer, seigneur de la Roche-Marais, de Faudon 
(dans la paroisse de Saint-Pierre de Nogaret, juridiction de Gontaud). J'écris 
cette note en vue du château en ruine de la Roche-Marais, dont mon ermitage 
n'est séparé que par 500 mètres environ. Je m'occuperai prochainement des 
anciens seigneurs de la Roche-Marais, en un petit travail que j'intitulerai : 
Les Bacalan et les Melet dans VA gênais. Notes généalogiques accompagnées de 
documents inédits. 

^ C'était François HT de Montferrand, seigneur de Cancon, Casseneuil et autres 
l)laces, chevalier de Tordre du Roy, maréchal de camp de ses armées, premier 
baron de Guyenne. Voir Histoire de la ville et des seigneurs de Cancon, par 
L. Massip, p. 176 et suiv. 

^ Ce magistrat avait épousé Denise de Pichard, sœur de Jean de Richard, 
nommé conseiller au Parlement de Bordeaux, en 1655. 

•'• Sur la fnmille Du Pouy ou Du Puy, dont on retrouve les diverses branches 
à Clairac (canton de Tonneins), à Longuetille (canton de Damazan), à Gontaud 
(canton de Marmande), famille alliée aux de Cours (Agenais), aux: Du Bourg 
(Languedoc), aux Luppé (Gascogne), aux Malvin de Montazet (Agenais), etc., 
voir une note dans la Chronique d'Isaac de Pérès (Agen, 1882, in-S*», p. 61). 
Conférez la généalogie insérée dans le Nobiliaire de Saint-Allais, les notes qui 
accompagnent des lettres patentes du roi Henri IV en faveur de Marthe de 
Béarn {Annuaire du conseil héraldique de France pour 1889), etc. M. Raoul 
Du Pouy do Bonnegarde, à Clairac, prépare une notice généalogique sur sa 
famille, à laquelle me rattache ma trisaïeule paternelle. 



DE N. DE LIDON. 63 

Le samedy 2 novembre, le mariage de ma niepce a esté accordé 
avec le sieur de Sespes, second filz de M' de Bacalan, lieutenant 
général de Castelmoron ^. Le lundy 28 jullet, contract de mariage 
a esté passé à St-Legé, par Rouzet, notaire royal de Castelmoron 
de Bazadois, et espousé à St-Leger, le 31 jullet 1659, par 
Mons' Brignot, pasteur de La Parade ^. — Ont commencé à publier 
les annonces le dimanche 23 mars 1659, à Castelmoron de 
Bazadois et Castelmoron d'Agenais, avant la passassion du. contrat. 
{Additions dans le texte et en marge,) • 

Le dimanche x novembre 1658, j'ay esté à la sepeulture de 
Mademoiselle de la Tour, de Peîssac sur Dourdogne. 

Le mecredy 18 décembre, est morte à Montclar damoiselle Anne 
Missandre, environ minuit, et ensevelie le vendredy xx décembre 
an susdit 1658. 



1659. 



Le jeudi 4 septembre, à CAm Maria, M' de Seffons de Montclar 
est mort à Auriolle, chés son ayné. 

Le vendredy 24 octobre. M' de Carbon de Baccalau, frère de 
M' de Sespes, a esté blessé de deux coups de fuzil dans la Sauvetat, 
par Roumaigne et ses enfants. 

Le lundy 4 décembre, la nege a commencé. 



^ M. le comte de Saint -Saud a daigné fouiller à mon intention les richcH 
dossiers formés par M. Léo Drouyn en plus d'un demi-siècle d'incessantes recher- 
ches, poursuivies au milieu des dépôts publics et privés de la Guyenne : il y a 
trouvé cette analyse d'un document des archives de la famille de Bacalan : 
« Contrat de mariage de noble Etienne de Bacalan, seigneur de Sepes, et de 
« demoiselle Marie de Lidon (28 juillet 1659), duquel il résulte qu'il était 
« fils d'Ëymeric de Bacalan, lieutenant général de la sénéchaussée de Castel- 
« moron. » Etienne, après la mort de son oncle, dont il fut l'hérilier, continua 
])endant quelque temps, à Saint-Léger, le Livre de raison, mais il n'y inscrivit 
que des ventes et achats, et les dix ou douze feuillets occupés par ses comptes de 
propriétaire sont tellement insignifiants que je n'ai pu en tirer une seule parti- 
cularité. 

* Commune du canton de Castelmoron, à 5 kilomètres de cette ville. 



â 



64 LIVRE DE RAISON 



1660. 



Le dimanche 25 avril, jour de St-Marc, j'ay esté à La Marchande, 
petite borde ^ du sieur Carrier, où j'ay remis l'original des articles 
de mariage que j'escrivis et signé de ma main seans, le dimanche 
20 avril 1653, entre Bertrand Chizeau (du village de la Riale) et 
Anne Millouronx entre les mains de (un vide) Samondès, notaire 
de Montastruc. 

Le jeudy 19 jun, Mons'de Beaulieu de Roquepiquet, après midy, 
a esté tué d'un coup de fuzil ^ datfs le chemin entre St-Estienne 
de Montastruc et la maison du sieur Bousquet, par ung Douzon 
de Montastruc, sergent. 

Le lundy, au lever du soleil, 21 jun 1660, il y a eu un grand 
tremblement de maison par tous ces quartiers et en des endroits la 
terre [se fendit], et à Cours ^ [on trouva] 24 gouttes de sang sur 
l'autel et sur les pierres qui tiennent l'arbre de la croix, dans le 
semetiere 9 gouttes de sang. 

Le dimanche, à x heures du matin, 27 jun 1660, Jehan 
Missandre a espousé une fille du dernier lict de feu Faure, advocat 
d'Agen, à St-Jehan de Montclar^. 



^ Borde, en langue gasconne, signifie métairie. 

* Un peu plus loin vont retentir bien d'autres coups de fusil. On dirait des feux 
de peloton. Mais à ceux qui s'élèveraient, à ce sujet, contre les meurtrières 
habitudes du bon vieux temps, ne pourrait-on pas opposer les fusillades encore 
plus nombreuses et plus cruelles de notre époque? 

^ Commune du canton de Prayssas, à 9 kilomètres de cette ville. 

* Je trouve dans les papiers de la famille de Missandre les renseignements 
suivants : Jean de Missandre épousa, le 27 mai 1660, Anne (alias Jeanne) de 
Faure, habitante d'Agen, fille de Bernard de Faure, avocat au Parlement, sieur 
de Castres, et de demoiselle Marguerite de Galau ; la mariée étant assistée de son 
beau-frère Anthoine-Gabriel de Cunolio, sieur d'Espalaix, lieutenant particulier 
et assesseur criminel au siège de cette ville. De ce mariage provint (29 novembre 
1669) Raymond de Missandre, sieur de Pecaubel, lequel épousa, le 24 décembre 
1716, à Agen,' Marie-Louise du Cauzé de Naselles, fille de noble Jean Charles 
du Cauzé, seigneur de Naselles, lieutenant de nos seigneurs les maréchaux de 
France, et de dame Louise d'Anceau. Raymond obtint en 1741, de M»' de Cha- 
bannes, évêque d'Agen, l'autorisation d'établir une chapelle domestique en son 
château de Pecaubel (paroisse de Saint-Pastour) ; il fut enterré non dans cette 
chapelle, mais dans l'église de Saint-Pastour. 



DE N. DE LIDON. 65 

Le samedy au soir 10 jullet, la blanche a faict ung poulin 
alezan. 

Le dimanche 25 de jullet, Pierre de Mestre, sieur de Berniassade, 
de Montastruc, a fianssé Françoise Barlan à Fontairard, au dessus 
Villeneufve. 

Le mardy m aoust, Madame de Flamarens a envoyé de Lair, 
son resseveur, avec Verniaut, arpenteur de Monflanquin, et 
Sinadon, aussi arpenteur de Pêne, pour faire arpenter des lieus 
rurauls icy. 

Le jeudy 12 aoust, Massias, le marchand, second filz du vieux 
notaire Massias, de Montclar, a esté tué d'un coup de pistolet par 
le Mares, segond filz du sieur Lanauze, hors la porte de la ville 
de Marmande. 

Le lundy au soir 23 aoust, après soleil couché, il parut au ciel 
la forme d'une grand ville avec ses tours et chasteaux, clochers, 
entre le bout du nort du Pech de la Tuque, tirant en haut, jusques 
vers le Cuioula. 

Le 18 octobre. Madame de Flamarens et toute sa maison sont 
allés se tenir à Vileneufve et est veneue à Montastruc le 27, avec 
Messieurs le prieur de la Calsini (?) et Monsieur de La Tour, son 
gendre, et s'en est retournée le mecredy 29 dudit mois. 

Le vendredy au soir, à cinq heures, 22® du mois d'octobre, 
Monsieur de Monferran est dessedé dans son chasteau de Casse- 
neuil, et porté à Cancon le mardy 26 dudit mois d'octobre ^. 

Le vendredy matin 19 novembre, le valet de M' de Boysverdun, 
filz de Ratié, fuzillé de Monflanquin, a esté tué devant la maison 
de La Faurie le tailleur, soubs le moulin de St-Eutrope, que ceux 
de Montclar avoyent assiégé dedans et son camarade Q-uarrigou et 
le corps porté icy le samedy au soir, enterré au cimetière de 
St-Legé. 



* Sur la mort et les funérailles de François de Monferrand, voir les détails 
fournis par M. L. Massip, d'après les registres paroissiaux de Cancon (p. 185). 
Notre document est sur tous les points d'accord avec le récit de l'historien, jour 
pour jour, et même, pourrait-on ajouter, heure pour heure. 



I 



66 LIVKK DE UAIîSON 



1661. 



Le jeudy au soir vi de l'un 1661, ma belle-sœur et ma nièce sont 
retournées d'Aynesse, où elles estoyent puis le 4 aoust 1660. 

Le vendredy 21 janvier 1661, j'ay esté à Montastruc où estant 
j'ay donné au sieur de Lerm, receveur de Madame de Flamarens, 
un consentement retenu par Saraondès (il s'agit d'une somme de 
1134 livres 9 sols 9 deniers de la consignation du prix du décret de 
la maison de Saint-Léger). 

Le saraedy 22 janvier, j'ay donné au consul Fournie, de 
Montclar, 17 livres, et promis un tonneau de vin pour 30 livres, 
pour les deux derniers quartiers de Fan 1660. Et le mesme jour, 
baillé au jeune Massias, consul, 12 livres, et le 6 jun 1660 
22 livres, et le 21 jun 15 livres, montant tout ce dessus que j'ay 
baillé audit Massias pour les deux premiers cartiers, 49 livres. 

Le jeudi 17 mars 1661, M' de Seppes est parti pour aller à 
Bourdeaux et a prins le procès verbal faict par le juge de S*®-Foy, 
en l'an 1619, contenant cent onze feuillets escript en papier. 

Le jeudy au soir 26 may. Madame la marquise de Flamarens et 
Madame de Houellies ^ sont venus coucher à St-Leger, et le vendredy 
après disner sont allées à la forest de Grondon ^ et de là à Cabanes, 
elles le sieur Grenier faire faire des verres. 

(Peyrelougue et Marquet estoyent avec la dite dame). 



1661. 



Le samedy au soir, environ 4 heures, ouziesme jour de juin, la 
gresle nous battit à St-Leger et avoit faict grand mal aux bleds et 
vins, et le samedy au soir, 25 dudit mois, il gresla en telle façon 
qu'il n'y a demeuré ne bled ne vin. 



^ Nom de lecture douteuse. Aussi je ne m'étonne pas trop de ne le trouver 
nulle part. 

* Sur la carte de Cassini est représentée, près de Gondon, une forêt de consi- 
dérable étendue. 



DE N. DE LIDON. 67 

Le vendredy P' jour de jullet 1661, j'ay donné à Madame de 
Flamarens quatre barriques de vin en payement de la rente, et 
Mezieres, son domestique, l'est venu gouster. 

Le saraedy 2 de jullet, le sieur Babigeon, juge de Montclar, a 
vendu sa maison à Jehan Barrail, filz de Renaut, pour 400 livres, 
et le dimanche 3, son office déjuge pour 3,300 livres [acheté] par 
La Faurie, et le lundy matin 4 nasquit à Jehan Missandre son 
premier filz, à Montclar. (Mort le lundy xi jullet après.) {Note 
marginale,) 

Le dimanche 17 jullet 1661, Jacques Boisson, filz de Jehan, de 
Capdefer, paroisse de Villebrama, juridiction de Tombebœuf, a 
fianssé céans Magdeleine Chazereng, fille d'Anthoyne et de Jane 
Savary, de la présente paroisse de St-Leger, et juridiction de 
Montastruc (contrat retenu par La Tour le jeune). 

Le mecredy 3 juillet 1661, M*^ de Labatut, filz ayné de M' Du 
Puy, demeurant à Labatut, a fianssé dans le village de la Baysse 
en la paroisse d'Aynesse, juridiction de Sainte-Foy, la fille du 
premier lict appelée damoiselle de Monbiron, de mon cousin du 
Barrailh (contrat retenu par Coulerie, notaire de Genssac) et ont 
espouzé audit Genssac le mecredy 14 septembre, par M' Marcon, 
ministre de Pelegrue ^ 

Le mecredy 27 jullet. M' d'Armaignac est dessedé à Paillas.. 

* 

Le vendredy xvi septembre audit an 1661, le feu du ciel a tumbé 
sur Languallerie ^ et blessé la fille aynée de la maison. 

Le dimanche 18 septembre, Mons^ de Sepes et Madamoy selle de 
Lenguallerie ^ ont fait baptizer à Genssac un filz de M' de la Tour 
de Pessac. 

Le vendredy 2 de décembre, j'ay esté à La Tour, avec Mons*" de 
Sepes, à la sépulture d'une fille dudit sieur de La Tour. 



^ Pellegrue est un chef -lieu de canton du département de la Gironde, arron- 
dissement de la Réole, à 27 kilomètres de cette ville. 

* Le château de Langallerie est situé à 11 kilomètres de Sainte-Foy-la-Grande, 
dans la direction du sud-ouest. 

* La famille Gérault de Langallerie, qui devait donner de notre temps un si 
saint archevêque au diocèse d'Auch, était alors protestante. 




68 LIVRE DE RAISON 

lie samedy 24 décembre, veille de la Noël, j'ay esté à la sepnl- 
ture de la vieille damoyselle de Lenguallerie, et porté le drap avecq 
M" de Paillas, de Missandre et Du Puy de Labatut^ 



1662, 



La nuit du mardy 14 febvrier, venant au mecredy xv febvrier 
1662, ma niepce, femme de M' de Seppes de Bacalan, s'est 
accouchée d'une fille. Fust baptisée le susdit mecredy, à Aynesse, 
par M"^ Cartier, servant l'esglise d' Aynesse, et presantée par moy 

m 

au nom de M' de Bacalan, lieutenant général au siège de Castel- 
raoron de Bazadois, grand-pere paternel, et Madame de St-Leger, 
ma belle-sœur, grand mère maternelle, et nommée Marie, et morte 
le samedy, sur les huit heures du matin, 18 dudit mois de febvrier 
1662 et ensevelie à Aynesse le dimanche' 19, à l'issue du presche, 
et portée en terre par le «leur Laboulbene de Martet, antien de 
la dite église. 

Le jeudy 16 mars 1662, Pierre de La Rivière, sieur de Lafou, filz 
du sieur de Mayne, a espouzé en ce lieu d' Aynesse Rachel Bayle, 
fille du sieur Genévrier, laquelle il avoit fianssée puis (depuis) le 
lundy 2, jour de l'an. 

Le samedy avant jour 20 may 1662, le sieur Gorin de la Peyre 
en Genssac est dessedé. ' 

Le dimanche 24 septembre, Jehan Rivoyre, père des marchands 
de Sainte-Foy, a fianssé Izabeau du Guy de Tenon, de Puiguillem ^, 
et espousé aux Gours par M' Cartier, le lundy 23 octobre 1662. 

Le susdit jour de dimanche 24 septembre, Jacques du Puy, 



^ Les Barrail et les Labatut formaient deux branches de la famille Du Puy, 
établie aux environs de Sainte-Foy-la-Grande. 

* L'antique et célèbre château périgourdin, contre lequel fut faite une des 
premières applications de la découverte de l'artillerie. Au sujet de cette forte- 
resse, dont j'ai admiré, dans une excursion de jeunesse, les ruines imposantes 
recouvertes presque entièrement d'un immense manteau de lierre, je noterai 
combien sont nombreuses, dans la partie de l'Agepais qui avoisine le Périgord, 
les localités qui ont emprunté à la langue gauloise un nom signifiant hauteur : 
je citerai seulement Puymiclan, les deux Puydauphin^ PuysserampioUy 
Puychagut, etc. 



DE N. DE LIDON. 69 

escuyer, sieur de Pudris, filz ayné de François, escuyer, sieur du 
Barrail, a fianssé damoyselle Marguerite de Geraud, fille d'An- 
thoyne, escuyer, sieur de Langallerie (contrat retenu par Rufie, 
notaire et lieutenant de Lenderrouat ^). A espouzé à Aynesse le 
lundy 20 novembre 1662, et conduite au Barrail le mecredy 
29 novembre, et le lundy vi aoust 1 663 accouchée d'une fille. 



1663. 



Le jeudy 4 de l'an 1663, party d' Aynesse avec ma belle-sœur et 

ma niepce et couché chés le sieur de Va [ ], à St-Astié, 

juridiction de Puychagut, et le veudredy aux Charriés ^, chés M' du 
Carbon ^, et le dimanche vu à St-Legé. 

La nuit du jeudy 25 janvier venant au vendredy 26 janvier 1663, 
trois heures avant jour, ma niepce s'est accouchée d'un filz et 
baptizé par M*^ Costes, ministre de Pujolz, à St-Legé, le samedy 27 
{addition marginale : est appelé Jehan), mon frère, grand père, 
l'ayant présenté avecq sa femme en l'absence de dame Marthe de 
Bacalan, dame de Grateloup (de Perigort)^, et mort le mecredy 
31 janvier, entre deux et trois heures du soir, porté en terre le 
jeudy matin par maistre Jehan Rouzet, jadis notaire royal de 
Montclar. 

Le samedy x mars, Martin Renguet dit Martinot est dessedé à 
Montastruc. 

Le lundy xii mars 1663, environ vespres, David Guasc dit 
Beaupred a esté tué à sa fenestre, dans Montclar, de coups de 



^ Commune de la Gironde, canton de Pellegrue. 

* Le domaine des Charriers, à peu de distance de Puychagut, appartenait, il y 
a une trentaine d'années, au comte de Thémines. C'est aujourd'hui la propriété 
de M. Paul de Boëry, déjà nommé plus haut. 

' Le sieur de Carbon était, comme nous l'avons vu, un Bacalan, frère aîné du 
neveu de notre chroniqueur. Voir, du reste, la note suivante. 

* M. le comte de Saint-Saud, qui prépare une généalogie de la famille du 
Faure, daigne m'apprendre, avec toute la parfaite compétence d'un spécialiste, 
que Thomas de Bacalan, écuyer, sieur de Carbon, avait épousé, le 30 décembre 
1667, Marguerite du Faure, demoiselle de Grateloup, La Rivière, etc. 



70 LIVRE DE RAISON 

pistolet et fuzil par Las Bouygues, second filz de Pierre Glori et le 
filz de feu Auzeral, aussi de Montclar^ 

Le lundy 7 may 1663, Pierre Castellane, sergent de ville vieille 
de Montclar, est dessedé chés luy. 

Le vendredy à midy premier de jun 1663, M^ de Billon, père de 
M' de Poustan ^, est dessedé Agen. 

Le mecredy au point du jour 20 jun, Guillem La Mole, filz de 
Nouvel, marchant, de Pontraucat, est mort à Casseneuil et 
enseveli à St-Pierre de Belves. 

Le vendredy après vi heures du matin, 3 d'aoust 1663, Nouvel 
La Mote, marchand de Pontraucat, est dessedé ensepveli dans 
l'esglise de St-Pierre de Belves, le samedy 4 d'aoust. 

Le samedy 18 aoust, j'ai envoyé Guarrigou, notaire à Buzet, 
signifier un acte à Madame la marquise de Flamarens. 

Le dimanche 16 septembre 1663, Pierre La Combe dit Poulet 
s'est loué avec nous jusqu'à St-Cla (Saint- Clair) pour 18 livres et 
après la maytive {moisson). 

Le mardy 30 octobre, M' de La Tour, gendre de M*"® de Fla- 
marens, est parti de Montastruc pour Paris. (Addition marginale : 
revenu à Montastruc le jeudy v septembre 1664.) 

Le mardy vi novembre, j'ay esté voir le sieur Baraillon qui a 
prins possession de l'abbaye de Gondon par le sieur Neuville, juge 
de St-Pastour. Ledit Baraillon est de Bordeaux. 

Le mecredy au point du jour, 19 décembre 1663, ma niepce 
s'est accouchée pour la troisiesme fois d'un filz, et baptisé à Castel- 
moron le jeudy 29 mars 1664, par M'' GuarrissoUe ^, ministre de 

^ Ne se croirait-on pas dans le pays classique de la vendetta, et le territoire 
de Monclar ne nous rappelle-t-il pas un de ces maquis où, si l'on en croit les 
pittoresques récits de Prosper Mérimée, on s'entretuait avec tant d'entrain? 

* Deux noms de terre portés par deux membres de la famille de Gervain, 
comme plus haut nous avons trouvé trois noms de terre portés par trois mem- 
bres de la famille Du Puy. 

^ Voir la France protestante, sur les GarissoUes (de Montauban). Le plus 
connu d'eux tous est Antoine, né à Montauban en 1587, mort en la même ville 
en 1651, à la fois poète et théologien, quoique les deux qualités ne s'accordent 
guère ensemble (res dissociabiles, comme parle Tacite). Antoine était peut-être 
le père du ministre de Castelmoron. 



DE N. DE LIDON. 71 

Castelmoron, et présenté par le sieur de Sespes père en l'absence 
du sieur de Carbon, son frère ayné, et ma sœur Jane de Lidon, la 
marrine, et a esté appelle Thomas. 



1664. 



Le mecredy 23 du mois d'avril 1664, noble Jehan de Lidon ^, 
escuyer, sieur de St-Leger, mon frère, revenant de Bourdeaux, 
environ les neuf heures du soir, est dessedé dans sa maison 
d'Aynesse, en la juridiction de Sainte-Foy-le-Grand en Agenais, 
et ensepveli sur le soir le jeudy 24 avril 1664. 

^ Comme je l'ai annoncé, je reproduis ici, d'après une copie gracieusement 
et soigneusement faite pour moi par M. de Saint-Saud, aux Archives départe- 
mentales de la Gironde (arrêfe, B 822), un document du 31 août 1651, relatif 
au procès engagé entre Jean de Lidon, frère du narrateur, et le président de 
Coquet, qui se disputaient la possession de Saint-Léger : « Entre Jean de Lidon, 
« escuyer, sieur de St-Leger, demandan Tenterinement de certaine reqt® du 
« premier d'aoust mil six cens cinquante, d'une part ; et Jacques Fouruier, 
« bourgeois et marchant de Moncla, M® Gabriel de Coquet, con®"" du Boy et 
« président au siège presidial d'Agen et Marie de Sangosse, dam®"®, deffandeur 
« d'autre. 

« Veu le procès, reqi® aud. de Lidon dont est requis l'interinement dud. pre- 
« mier d'aoust mil six cens cinquante, requeste dud. Fournier contenant ses 
« deff ences du quatorse dud. mois, autre requeste dud. de Coquet contenant aussy 
« ses deffances du dix septe (pour 17^) dud. mois, et autres pièces et produc- 
« tious des parties avec la reqi® de forclusion du trantiesme dud. mois. 

« Il sera dit que la cour avant faire droit de lad. reqt« a ordonné et ordonne 
« que dans le premier jour après la St-Martin prochain ladite de Sangosse y 
« viendra deffendre toutes parties diront et produiront et ce que bon leur sem- 
a blera ; dans lequel delay led. de Lidon rapportera les quittances des payemens 
a par luy faits en exécution de l'arest du vingtiesme may dud. an pour ce fait, 
a ou à faulte de ce faire et le delay passé estre fait droit aux parties ainsi que 
a appartiendra. 

{Sigm) : « Nesmond. Geneste, rap'. 

e. Espice un écu. 
{plus bas ; ) 

(L Du 31 aoust 1651. d 

J'ajoute que l'on trouvera d'abondants renseignements sur la famille de 
Coquet dans les notes généalogiques consacrées à cette famille par M"^® la com- 
tesse Marie de Raymond (Archives départementales, à Agen, fonds Raymond^ 
registre numéro 3). Voir dans ce même fonds les dossiers relatifs à diverses 
familles de l' Agenais mentionnées dans le Livre de raison de N. de Lidon ou 
dans le commentaire, notamment les familles de Cunolio d'Espalais, de La Tour y 
de DangeroSj de Thoiras^ de Digeon, de Longueval^ etc. 



à 



72 LIVRE DE RAISON DE N. DE LIDON. 

Le samedy au soir 25 may, Pierre Glori, marchant de Montclar, 
est dessedé dans sa maison et ensepveli le dimanche 26 may. 

Le mardy 23 jun, ma sœur Jane s'en est retournée à Aynesse, 
et M' de Sepes aux Charriers pour [aller] le lendemain à Aynesse. 



EXTRAITS 



DU LIVRE DE RAISON DE DAME BOUCÏÏAREL. 



1682-1687. 



Le 19 avril 1682, le bon Dieu m'a visité et m'a retiré Monsieur 
Boucharel et a esté enterré derrière le pigonier (sic) le 15 avrils 

Le 11 may 1682, j'ay acheté à ma cousine de Du Près un quintal 
de chanvre, au prix de 16 livres, pour faire presan à madamoiselle 
de Renac, famé de nostre procureur. 

Du 15 may, j'ay vendu 15 sacs de segle à 51 sols le sac; se 
monte 38 livres 5 sols. 

J'ay vendu deux sacs de mesture ^ pour achever de payer le puis. 

Du 29 may. J'ay vendu quatre barriques de vin cleret à 9 livres 
10 sols la barrique à un oste' (sic) de la Gruère, Jean Duguasse 
dit la Vigne. 

Le 29 may 1682, j'ay prêté à Jacques de la Fite, demeurant à 
Vilaine, un sac de mesture qu'il m'a promis de me payer l'été, et la 
mesture se vandoit 3 livres 6 sols. 



^ Cet enterrement à la campagne, derrière le pigeonnier, indiquerait à lui seul 
que la famille Boucharel était protestante. Un autre signe caractéristique, c'est 
le prénom Gédéon que portait le père du personnage dont le décès est ici men- 
tionné. Mais ce qui est encore plus décisif, c'est la mention qu'on trouvera, aux , 
années 1684 et 1685, des sommes versées par la dame Boucharel pour le pasteur 
de Tonneins-Dessous. 

' Méture^ mélange de seigle et de froment. On en faisait dans chaque maison 
de paysans un pain fort appétissant que je croquais avec délices, en mon heu- 
reuse enfance, chez nos métayers ou vignerons. 

^ C'est-à-dire hoate^ aubergiste, homme tenant hôtel. 



â 



74 LIVRE DE RAISON 

Le 2 juin 1682, à la mesterie de la Nause, une vache de labou- 
rage nous est morte et la paux (sic) s'est vandu à Manesquer, 
5 livres. 

Le 4 juin, j'ay acheté une vache de Monsieur Ponc de Verteuil 
et donné neuf esqus contant. 

Du 20 juin 1682, j'ay donné au tisseran de la Champagne pour 
la fason d'une pièce de grosse toile qui se monte 45 sols. Plus une 
autre pièce de fine. Y en a 43 aunes. J'ay donné audit mestre deux 
sacs de mesture à 3 livres 4 sols. 

Le 3 juillet 1682, j'ay acheté de Romas, tuilier, 400 tuiles à 
quanale (sic) et un san (sic) du gros tuile, et se monte le tout 
4 livres 18 sols. 

Du 16 juillet 1682, j'ay vendu deux sacs de froman et deux poy- 
gneres 8 livres 12 sols, pour payer la taille. 

Au nom de Dieu soit. Set (sic) année 1682, se 23 aoust, à Tou- 
nein dessous, j'ay passé contrat du ferme de la meterie du Groust 
pour 6 années à 200 livres par an aveque Quasemajous. Le contrat 
est retenu par Gares, notaire royal. 

Le P' septembre 1682, j'ay payéàmaistre Nadaux, pour la fason 
de trante aunes d'estamiue, quatre sols l'aune, 6 livres ^ 

Au nom de Dieu. Le 30 octobre 1682, ce jourd'huy, j'ay payé à 
mon beau-frere 140 livres et m'a donné quittance^ retenue par 
devan M' Guares, notaire. 

Le 19 février 1683, j'ay payé la rante de la Nause de quatre 
années. S'est monté 25 livres 3 sols. J'ay retiré quittance de Mon- 
sieur Catufe, receveur. 

Le 7 septembre 1683, j'ay loué la chambre carrelée à Mademoi- 
selle de Rouhos pour un année, et m'en a promis 10 livres chaque 
année. 



^ Cette étamine devait servir, comme on le voit un peu plus loin, à habiller 
les filles de M™* Boucharel. 

* Ce beau-frère était un homme indélicat, s'il faut en juger par cette acca- 
blante accusation de la narratrice : « Mon beau-frère Boucharel me doit deux 
« esqus que je luy ay donnés de trop. Je les ay perdus par sa méchante f oy. Il me 
« les a niés. » 



DE DAME BOUCHAREL. 75 

Le 5 octobre 1684, j'ay receu de M'^ Qaazemajous {son fermier) 
les deux cens livres à la reserve de 24 livres que je luy ay rabata 
pour le domage que la gelée a fait au tabas. 

Le 26 octobre 1683, j'ay payé la Marie Rolin, servante de Mon- 
sieur Boucherel, qui n'a voulu dire la vérité de tout ce qu'elle avoit 
receu. Je l'ay feit jurer devant le juge, accompagnée de son maître 
M' Boucherel, a quoy set {sic) malheureuse a levé la main à Dieu 
pour avoir de moy 66 livres. 

Le 8 novembre 1683, j'ay payé à M"^ Balude, medesin, 8 visites 
rendues à M'^ Boucherel, 9 livres, dont j'ay retiré quittance. 

Le 2 janvier 1684, j'ay payé à M*^ Lasale jeune, pour la taille de 
Thonens, 12 livres 13 sols. 

Au nom de Dieu. Le 30 mars 1684, j'ay donné pour le ministère 
de set esglise de Thonneins dessous, à M' Poujet, ensien {sic) de 
l'esglise, 4 livres. 

Ce 26 may 1684, j'ay vandu mon vin à St-Aman, savoir : 5 bar- 
riques de cleret et 2 dfe blanc, à 12 livres la barrique. 

Ce 5 aoust 1684, j'ay payé à M' Poujet, encien de l'esglise de 
Thonneins dessous, pour les gages du ministre, 30 sols. 

Le 19 septembre 1684, j'ay vendu à mon cousin Desclaux un 
tonneau, 15 livres. 

Le 6 octobre 1684 j'ay acheté 8 barriques, à 3 livres pièce. 

Ce 25 mars 1685, j'ay donné à M' Renos, ministre^, le reste de 
ce que je devois à set esglise, savoir : 50 sols. 

Ce 22 may 1685, j'ay affermé à mon cousin de Monsales le pré 
que j'ay au Bernes pour 3 années, 28 livres 10 sols chaque année. 

Ce 21 juin 1685, j'ay payé à M*" Renos, ministre, 40 sols^ 

Du 3 août 1685. J'ay vendu 5 barriques de vin à M' Lagrange, 
à 5 livres la barrique. 

Au nom de Dieu. Le 12 décembre 1685, j'ay livré à la veuve de 
St-Aman t 9 barriques de vin clairet, à 10 livres la barrique. 

^ Sans doute Eenaud. La famille Renaud a fourni plusieurs pasteurs à la 
Guyenne. 
* Quatre mois plus tard (20 octobre), l'édit de Nantes était révoqué. 



é 



76 LIVRE DE RAISON DE DAME BOUOHAREL. 

Ce 15 avril 1686, j'ay acheté un cofre de maroquin rouge, 
30 livres. 

Le 11 may 1686, ma fille Marie Boucharel a passé artique (sic 
pour article) de mariage avec Monsieur de la Bernatier de Du 
Près et a espousé à Saint-Grapase {nom gascon de Saint^Caprais)\Q 
12 juin 1686. 

A Thonnein, j'ay acheté à Françoise, nostre servante, quatre 
aunes de cadeix^ à 16 sols 6 deniers. S'est monté 3 livres 6 sols^. 

Du 5 novembre 1687. Dieu a donné un fils à ma fille de la Ber- 
natier qu'ils ont donné au bateme à M°^® de Du Près, mère, et à 
mon fils Pierre Boucharel. On luy a donné le nom Pierre. A la 
maison de la Barre est né notre fils. Que Dieu le bénisse et le 
reserve au nombre des siens ! 



* Cadis, serge commune, droguet de laine. 

* La chambrière se montra bien peu digne de ce cadeau, car son împrobité 
nous est dévoilée dans cette phrase additionnelle : « J*ay renvoyé ladite Fran- 
ce çoise pour une chaîne d'argent qu'elle avoit pris ; die Ta rendue. » 



EXTRAITS 

DU LIVRE DE RAISON DE BERTRAND NOGUÊRES. 



1649-1682. 



Soli Deo omnis honor et gloria. 

Livre de raison de moy Bertrand Noguères ^, commencé ce 6°^® du 
mois defebvrier mil six cents 49 qui finira quand Dieu vaudra. 

Le 24 juin 1649, Jacques Nogueres, mon filz, et de Jeanne 

Seguin, ma femme, a esté baptisé à S'®-Bazeilhe. Parrin, M' Jacques 

Seguin, son grand père; marrine, Marie Chaubin, damoiselle, sa 

grand mère. Nasquit le 8® dudit mois et an, entre trois et quatre 

heures du soir. 

NoGUÈRES père. 

Marie Nogueres, ma filhe, et de Jeanne Seguin, ma femme, a esté 
baptisée à S*®-Bazeilhe le 26® novembre 1651. Parrin, M' Jean 
Nogues [ailleurs : Nougues et Nogv£y\ son oncle; marrine, Marie 
Nogueres, femme à feu Jean Gayraud, marchand, sa tante. Elle 
est morte. 

t 

In nomine Dei nostri et Marice ejus genetricis. Amen. 

Le sixiesme du mois de febvrier l'an 1650, Marguerite Arnauzan 
est veneue dans ma maison pour servir de nourrisse à mon petit. 

^ Sur Bertrand Nogueres et sa famille, voir l'ample généalogie des Nogueres 
insérée par M. l'abbé Alis dans sa monographie de Sainte-Bazeille (p. 459 et 
suivantes). 



■à 



78 LIVRE DE RAISON 

Pour son salaire, accordé entre ma femme et elle, est promis 
annuellement la somme de vingt et une libre et deux chemises. 

Le 4® may 1650, je donné receu à M' mon père^ de la somme de 
260 libres... 

Le P' janvier 1651, le sieur Lussignet^, du lieu de Marcellus, a 
prins au Bilhan {domaine des NogitèreSj dans la commune de 
Marcellus^ canton de Meilhan) un milier et dix-sept gerbes de 
carrassons {éckalas pour la vigne), à raison de 14 libres le milier. 

La feste de saint Estienne {26 décembre) 1651, Chaterine 
Lestrade, du lieu de Montpouilhan {commune du canton de Meilhan)^ 
est entrée en service dans ma maison, à laquelle a esté promis par 
an en argent la somme de douze libres, deux chemises, un garde 
robe d'estoupe {tablier de JU grossier) j ung père de souliers et 
chausses avecq un père de sabots ^ 

Le 4® juilhet 1652, Marie Gayrard, ma sœur, vefe à feu Jean 
Gayrard, est dessedée. Jean, son filz, mourut le 28 octobre audit an. 

Le {le nom du jour est omis) 1654, je me marié avec Anne Clerc, 
ma femme en secondes nopces. Le contract est reteneu par Tou- 
chart, notaire de Marmande. 

Receu de sieur Gabriel Dupeiron, mon cousin, ce 29 aoust 1654^ 



^ C'était François Noguères, nommé procureur du roi en la cour de Sainte- 
Bazeille, le 26 septembre 1637. Nous trouverons, sous la plume de son fils, Téloge 
de ce magistrat à l'occasion de sa mort (3 octobre 1664). 

* On rencontre plus loin mention de Lussignet : « Mon cousin, notaire de 
cf Marcellus. i> 

- ^ Le narrateur changeait souvent de servante, mais le salaire ne changeait pas 
beaucoup. Le 21 mars 1655, on promet à Jeanne Bartole, de Meilhan, « 3 escus 
(L en argent, deux chemises d'estoupe, ung garde robe avec une père sabots et 
« quelque père chausses usées. 7> Le 25 mai 1656, Jeanne Priamy, d'Escassefort, 
obtient « neuf livres, une chemise, une père chausses de drap grossier et une 
o: père sabots. » « Toinette Cassin, du lieu de Mauvezin, est veneue à mon service 
« le 13 décembre 1659, à raison de 4 escus blancqs de trois livres pièce, 2 che- 
« mises et une aulne de toile. Elle a reçu, le 15® mars 1660, 4 escus qu'elle a employé 
« en l'achat d'une cotte {aujourd'hui cotillon) de rase . {espèce de serge) grise, 
« plus a reçeu, le 28« may 1660, 6 sols pour paier le rabillage d'une père de 
« souliers. » — ce Le 28 novembre 1660, Jeanne Rayne, du lieu de Cocumond 
« {canton de Meilhan) est veneue à mon service. Je luy donne par an 12 livres 
(( en argent, 3 aulnes de toyle d'estoupe, 2 couletes {tour de cou^ collerette) et 
(L 2 cornetes {sorte de coiffe). 



DE BERTRAND NOGUÈRES. 79 

la somme de 12 libres eu déduction de 40 libres d'intérêts qui me 
sont deubs par Beatrix Labat, sa femme, comme heretiere de feu 
Jean Labat. 

Le 22 du présent mois {août 1654)^ j'ay donné à Léonard Piraube 
la somme de 24 livres pour partie du paiement de demy journal de 
pastenq {pâturage) que je luy ay achepté contre le Bilhan. 

Le cousin François Dubernard me doibt rendre 2 escus d'or 
valans 10 livres 8 sols, lesquels le sieur Sainct-Suricq {autre 
cousin du narrateur) me renvoyait par iceluy \ 

Le 3 du mois de may 1655, maistre Helies Beaune, advocat en 
la cour ^, a faict cession à noble Jacques de Nogueres ^ de l'action 
criminelle que ledit Beaune avoit faict contre moy, pendente à 
Casteljaloux {che/^lieu du canton de V arrondissement de Nérac), 
par con tract reteneu par Lacam, notaire royal du lieu de Sainte- 
Bazeilhe. 

Le 18® jour du mois de may 1655, Anne Clerc, ma femme, a eu 
une filhe entre quatre et cincq du matin. Son nom est Marie. 
Parrin, le sieur Pierre Clerc, son grand père; marrine, damoiselle 
Marie Chaubin, ma mère. Le jour de la naissance de ladite Marie 
Nogueres, ma filhe, est un mardy, et le jour de son baptesme un 
dimanche, 23® du susdit mois et an. B. Nogueres ^ 

{Addition marginale : le sieur Marucheau, prestre, l'a baptisée 
dans l'église Nostre Dame de Marmande). 

Le 15® septembre 1655, le sieur Nouguès et moy avons rendu 
4 comptes consulaires pour feu sieur Seguin, mon beau-père. 



^ Sur les trois cousins qui viennent d'être nommés par le narrateur, Dupeiron, 
Dubernard et Saint-Sunic, voir la généalogie des Nogueres si bien dressée par 
M. Tabbé Alis. 

* A cette vieille famille appartient mon voisin, confrère et ami M. Joseph 
Beaune, avocat, ancien magistrat, membre de la Société des Archives historiques 
de Gascogne, qui dans son château de Bistauzac (commune de Saint-Pierre de 
Nogaret) ne cesse de demander à l'étude ses nobles et fortifiantes joies {labor 
cum dignitate), 

' Sur Jacques de Nogueres, écuyer, sieur de Saint-Martin, avocat et juge royal 
de Sainte-Bazeille, voir (p. 456) la généalogie déjà citée. 

* Nogueres, comme le sieur de Savignac, a soin de mettre sa signature sous 
toos les articles importants* 



80 LIVRE DE RAISON 

sçavoir de Tan 1635, 1643, 1648 et 1651, à Monpouilhan, par 
devant le sieur Daney, juge. 

Le dernier jour de octobre 1656, Jehan Descamps, du lieu de 
Coutures (Catttkures, commune du canton de Meilhan) est veneu 
à mon service et s'est loué pour un an à raison de cincq escus 
d'argent, 2 chemises grossières, une casaque de toile, une père 
chausses, une père de bas de demy linge, une père sabots. 

En 1655, je prins un cent de faichounas (fagots de branches de 
chêne) de Lespes, de Gauiacq {Gaujac^ commune du canton de 
Meilhan), et en 1656 un autre cent à raison de six livres cincq 
sols ^, et ce en déduction des intérêts qu'il me doibt. 

Le 7 novembre 1656, Bertrand Gairard, mon nepveu, est veneu 
à Marmande ches moy en pension par l'ordre de M' mon père 
pour apprendre à escrire chez M*" Dartigole, maistre escrivain, où 
je l'ay envoyé le 8™® du susdit mois et an. 

(Achat de chausses pour valet 10 sols, de sabots pour servante 
5 sols, plus 2 deniers pour 7 clous desdits sabots, plus 8 sols pour 
une chemise.) 

Le 8® mars 1657, est venu au monde François Nogueres, mon 
filz, entre quatre et cinq du matin. Perrin, M' François Nogueres, 
mon père; merrine, Anne Bourgeois, vefve à feu Brisson, maistre 
appoticaire, tante de Anne Clerc, ma femme. 

Le vingt-deuxiesme may mil six cens soixante, Anthoine 
Nogueres, mon filz, est veneu au monde entre six et sept heures 
du matin, dans la ville de Marmande. Sa mère, Anne Clerc, ma 
femme; son perrin, noble Anthoine Scorbiac; sa merrine, Leonarde 
Gouineau. A esté baptisé le 15® aoust audict an, dans l'église de 
Ste-Bazeille. 

Anne Clerc, ma femme, de moy authorisée, a faict eschange de 
la maison qu'elle a au canton^ de Marmande, avec Mademoiselle 



^ Le cent de ces fagots se vend en moyenne aujourd'hui une trentaine de 
francs (après coupe de dix à douze années). 

* Sur le canton^ milieu de la croix formée par les deux principales rues de la 
ville, voir ma notice sur Marmande, p. 1. Canton signifie donc ici carrefour. Le 
mot a-t-il été recueilli par nos lexicographes ? 



DE BERTRAND NOGUÈRES. 81 

de Labarthe. Le contract est retenu par M' Galaud, notaire royal, 
en date du (un vide) may 1660. 

Le 19® juilhet 1660, j'ay emmené ma familhe de Marmande à 
Ste-Bazeille. 

Le 15® aoust 1660, Anthoyne Nogueres, mon fils, et de Anne 
Clerc, ma femme, a esté baptisé par M' de Cyram, vicaire à 
Ste-Bazeille. Parrin, noble Anthoine Descorbiac, et marrine 
Leonarde Gouineau. Le sieur Sainscricq Va tenu à la place dudict 
sieur Descorbiac. En foy de quoy ledict sieur Descorbiac a signé 
et moy. B. Nogueres. Scorbiac. 

La femme de M^ Ragot me doibt une barrique de vin que je luy 
ay livrée le 18® septembre 1660, pour 5 escus blanqs valant 
1 5 livres \ 

Ma sœur bessonne (jumelle) a contracté mariage avec le sieur 
François Deymier ^. Il luy a esté constitué de dot par mes père et 
mère 2000 livres, sçavoir 200 livres en meubles et 1800 livres en 
argent. 

Le 18® apvril 1662, Marie Laguée est veneue au monde. Je suis 
esté son perrin. A esté baptisée dans nostre église de Ste-Bazeilhe 
par Monsieur Lomenie, prestre et curé dudit lieu, le 2® jour du mois 
de may. 

Le 2® may (1662), donné à Catherine Delage, ma servante, une 
paire souliers valant 30 sols. 

Le 24 may 1662, Marie Nogueres, ma filhe, et de feue Jeanne 
Seguin, ma première femme, est morte et ensepvelie à Ste-Bazeilhe. 

Le 16® jour du mois de juilhet 1662, je achepté de Guiraut 
Rapin une cavale de 3 ans 1 mois pour 28 escus. 

Le 25 septembre 1662, Jean Nogueres, mon fils, est mort sur 
les 11 heures du soir. 

Le 28® jour du mois d'octobre 1662 est nay Bertrand Nogueres, 
mon fils, et de Anne Clerc, ma femme. A esté baptisé le susdit 



^ Avant l'invasion du phylloxéra, j'ai vu, dans les années d'abondance, vendre 
ici d'excellent vin rouge 18 francs la barrique. Où sont les vignes d'antan ? 
* Sur les Deymier, voir (passim) la monographie de Sainte-Bazeille. 



82 LIVRE DE RAISON 

jour 28® octobre 1662, dans l'église de Ste-Bazeille, par M' de 
Lomenie, curé dudit lieu. Perrin, Bertrand Laujacq, mon beau 
frère; merrine, Catherine Nogueres, ma sœur. 

B. Nogueres. 

Le 29 dudit mois et an le susdit Bertrand, mon fils, est mort. 

Le seize aoust 1663, jour de Saint Rocq, je achepté deux asnes, 
prix fait à 19 livres ^. 

Le troisiesme jour du mois d'octobre 1664, vers la minuit, jour 
de vendredi tirant vers le samedi, M"" François Nogueres, mon père, 
mourust la veille [de la fête] de son patron et fust honorablement 
ensepvelly le quatriesme dudit mois par M"" Lhomenie, curé. Il a esté 
un grand homme de bien ^ et fort craignant Dieu ^. J'appréhende 
que ses successeurs ne l'imiteront pas. 

Je soussigné doibs à Monsieur de Nogueres, procureur du Roy, 
deux pougnieres dçux piccotins froment qu'il m'a preste ce 
jourd'huy, lequel bled promectz luy rendre sur le sol aux mestives 
prochaines. Faict à S*®-Bazeilhe ce dix-sep tiesme novembre 1664. 

ViLLOTTE. 

Payé ledit bled le 18 juillet 1665. 

Le 23® jour du mois d'octobre 1665, Bertrande Tomazeau, filhe à 
Jean et à Guiraude Lussacq, est veneue me servir. Elle est de la 
parroisse d'Ailhas. Luy a esté promis quatre escus blanqs de trois 
livres pièce pour son salaire annuel. 



^ Un peu plus loin, on trouve mention d'un autre achat « d'un paire d'asnes 
(( pour vingt livres. » Cela rappelle une anecdote que nos pères aimaient fort à 
conter. Un magistrat municipal haranguait Henri IV, qui en était fort ennuyé. 
Un courtisan (on prétend que c'était Roquelaure) voulant décourager l'orateur 
lui demanda brusquement combien se vendaient les ânes dans le pays. L'autre, 
sans se déconcerter, le regarda froidement, comme s'il avait l'air de le mesurer, 
et puis lui répondit ainsi : « Quand ils sont de votre poil et de votre taille, ils 
valent environ dix écus la paire », et il reprit le fil de son discours. On ajoutait 
que le bon Henri IV dit, en riant, au malencontreux interrupteur : A railleur, 
railleur et demi. 

* Expression chère au xvi® siècle et que j'ai eu l'occasion de signaler dans 
plusieurs documents de cette époque. 

' Cet éloge funèbre a été reproduit par M. l'abbé Alis, dans son Histoire de 
Sainte-Bazeilk (p. 458), 



DE BERTRAND NOGUÈRES. . 83 

Le 20® mars 1666, je donné à Jean, nostre valet, la somme de 
cinq sols pour s'achepter des sabots. 

Le seziesme aoust, jour de St-Rocq, je donné à Jean, nostre 
valet, vingt-quatre sols et demy pour s'achepter de la toile pour un 
haut de chausses. 

François Nogueres, mon fils, est allé à Marmande demurer chez 
ma tante Lerisson, en pension le 26® octobre 1666, et le 27® est 
allé à l'escole chez M'^ Duprou, auquel a esté donné un escu pour 
un mois par advance. 

31 may 1667. Vente à Monsieur Paty, conseiller du Roy en 
Guienne, d'un cheval poil rouge pour ïa somme de cent livres. 

Remarque pour les vins. — Lorsqu'il y a gelé au mois de 
septembre, il est certain que les vins se cuillent verts. C'est ce que 
nous avons expérimenté l'année présente 1667. 

Le 27 décembre 1667, Arnaud Canasset, du lieu de Cocumont, 
est veneu chez moy pour servir de valet, auquel a esté promis 
vingt-sept livres par an, deux chemises et une paire sabots. 

Je donné au s' Michel Dubernard, consul de la ville de 
S*®-Bazeille, un sacq de procès complet selon son inventaire de 
l'an 1646 pour servir au procès que la communauté a avecq Fizelier, 
par devant M' Bouch, juge de Londres \ commissaire député du 
parlement: La réception [dudit sac] parois t au livre de jurade en 
aoust 1669. 

Le 10 aoust 1669, je acheté à la ReoUe le froment 7 livres 6 sols; 
la mesture 6 livres 6 sols; la fève se vendit 3 livres 15 sols et 
4 livres. 

Le 10 octobre 1669, je me suis faict mettre soubz la protection et 
sauvegarde du Roy et de Monseigneur le duc de Bouillon ^ à son 
greffe de S*®-Bazei]le, m'aiant menasse de me tuer Pierre Gayrard, 
mon neveu. 



* Saint-Étienne-de-Londres, canton de Seyches. C'est une petite paroisse de 
300 âmes, formant une section de la commune de Puymiclan. 

' Sur le duc de Bouillon, voir le chapitre v de la monographie de Sainte- 
Bazeille, intitulé : ce Les Bouillon, ducs d'Albret. d 



84 ' LIVRE DE RAISON 

Le 2P octobre 1669, Q-ayrard Pierre, mon nepveu, m'a faict 
assigner au parlement de Bourdeaux. 

Mon fils [Jacques] est allé demurer à Bourdeaux, chez 
M'^ Laporte, procureur en la cour, le 27® novembre 1669. Je promis 
audit sieur Laporte 45 escus l'an pour sa pansion. 

Le 4® janvier 1670, la rivière de Garonne se glassa et se print 
à l'endroict de Marmande. Le 5, le 6 et le 7, hommes, femmes et 
enfans y passoient, mesmes les chevaux chargés. 

Le 2P novembre 1670, je livré au s' Baradat, m® chyrurgien, 
mon beau-frere, un tonneau de vin, sçavoir 3 barriques du rouge et 
une barrique blanc Sauvignon, sans avoir faict de prix. 

Je donné à M"" le curé de Lomenie, le dernier mars 1671, cinq 
cents et demy de late feuilhe d'aubier pour recouvrir l'esglise des 
neuf fonds \ 

Le 19 mai 1671, je faict mon testament solemne, clos et cacheté. 
L'acte est reteneu par Fores, notaire royal de la ville de Marmande. 
Les tesmoins sont M"" Perret, procureur du Boy de la dite ville, 
Labrechede, le s' Nogueres fils à Michel, M. Brezetz, cappitaine, 
Romain Plombard, Artiganabe. Il y a une clause dérogatoire. 
Cor contrictum et humiliatum Deus non despides ^. 

Le 19 novembre 1671, François Rondureau m'a rendu compte 
de 14 miliers de carrassons vendus à raison de 16 livres le milier. 

Le 18® juin 1672, le foudre tomba sur le clocher de Marmande 
entre douze et une heure du matin et mit le feu aux poudres qui 
estoient dans ledit clocher, la cheute duquel clocher escroula cinq 
maisons circonvoisines et tua dix-huit personnes, mist à bas le 
grand autel de l'église et la moitié d'icelle église ^ 

Ledit jour et mois {17 juillet 1672), je mis en mémoire que je 
prins prisonier ^ Michel Paran (criminel accusé de larrecin à Mar- 
mande, lit-on à la marge) et le remis es mains de Carbonel, huissier, 



^ Sur la chapelle de Neuffons, voir la même monographie, chapitre i, p. 18. 

* Le narrateur ne mourut que 22 ans plus tard (janvier 1693). 

' Mention de cet événement a été déjà faite plus haut {Livre de raison de la 
famille Boisvert), 

* En qualité de procureur du Roi. 



DE BERTRAND NOGUÈRES. 85 

qui dressa son procès de rébellion contre deux de ses frères. Je fis 
cette capture le 14 dudit mois. 

Le 14 novembre 1672, François Nogueres, mon fils et moy, 
avons faict une plainte contre Pierre Q-ayrard, mon nepveu, remise 
au greffe de Ste-Bazeilhe entre les mains de Dubernard, commis 
du greffier. Monsieur Nogueres, juge, l'a respondue et s'est récusé. 
Tesmoins qu'il faut faire ouyr sont la filhe de Picon, le fils de 
Junqua, etc. 

Le 30 may 1674, les milices du haut et bas Agenois ont eu lieu 
d'assemblée dans ce présent lieu de S*®-Bazeilhe. Je fourni foin 
pour des gentilshommes^ qui vindrent loger icy et ay donné le 
compte au cousin St-Suricq. 

M' Deymier, mon beau-frère, m'a achepté une jument poil 
estourneau avecq une bride pour dix-sept escus blancqs {après le 
15 octobre 1676). 

Le {un vide) mars 1677, le s' Casale Cabiro, capitaine, a atesté, 
par devant M^ le juge de S'®-Bazeilhe, que Jacques Nogueres, mon 
fils, estoit mort à Messine {Sicile) ^ vers le commencement du mois 
de novembre dernier de l'an 1676 ^ 

J'ay eu arrest le {un vide) juilhet 1677, contre Pierre Gayrard, au 
rapport de M^ Rabar, conseiller du Bx)y en la chambre de l'Edit, à 
Marmande. Le 16® juilhet audit an, j'ay payé les espices 60 livres. 

Goyneau, mon petit-fils, est né le 20® juilhet 1678 entre huit et 
neuf heures du matin. A esté baptisé par M' Lomenie, curé, le 2P 
dudit mois et an. 

Le 24® février 1681, Marion Pachau, filhe naturelle de Jean 
Pachau, s' de Lisle, receveur des tailhes de Xaintonge, et de Cathe- 
rine G-renier, de Bordeaux, a esté baptisée dans l'église de 
S*®-Bazeilhe par M^ de Lomenie, curé, et est née le 22® dudit mois, 
vers les unze heures du soir. Son parrain, François Nogueres, et 
[sa marraine], Marion Nogueres, mes enfants. Ladite Grenier a 
déclaré dans l'acte baptistaire qu'elle s'estoit accouchée des œuvres 
dudit Pachau et a signé l'acte ^ 

^ Le narrateur a évidemment voulu dire pour le8 chevaux des gentilshommes. 

* Il était lieutenant au régiment de Picardie. 

' La recherche de la paternité n'était donc pas interdite à Sainte-Bazeille V 



86 LIVRE DE RAISON DE BERTRAND NOGUÈRES. 

Le 12 juilhet 1681, j'ay envoyé Cators, ma filhe, en pension à 
La ReoUe chez Madame de Chaunet, pour 75 livres pour un an et 
luy a esté donné le quartier par advance. 

Le 20® may 1682, Guilhaume Campmas, marchand et bourgeois 
de Saincte-Bazeilhe, m'a dénoncé que Jean Bouges, maistre bate- 
lier, fit des exécrables blasphèmes comme jarni Dieu, ventre Dieu, 
teste Dieu, mort Dieu, aiant quelque desmelay avec ledit Camp- 
mas, lequel luy voulant représenter amiablement qu'il ne vouloit 
pas blasphémer, il continuoit tousjonrs à faire les mesmes blas- 
phèmes et les dits blasphèmes furent dits dans la maison de 
Gabriel Panetier, vers les cinq à six heures du soir, le 19® de ce 
mois et a signé. Campmas, derumtiateur. 

Le iO® juin 1682, M^ Jean Touchard a esté installé dans l'oflSce 
de juge de Saincte-Bazeille. 

Le 31® juilhet 1602, Marie Goyneau, filhe du s'^ Jean Goyneau, 
mon gendre, et de Marie Nogueres, ma filhe, est née environ les 
trois heures du matin dudit jour. Parrain, Bertrand Dubernard, 
marchand, et marrine, Marion Nogueres, ma segonde filhe. 

Le 26 octobre 1682, Jean Potareau, mon valet, de la Religion 
prétendue reformée, a esté ensevely environ l'heure de onze heures 
de la nuit, au semitiere de la Religion, proche la ville de Saincte- 
Bazeilhe. 

Le 23® décembre 1682, Anne Clerc, ma femnae, est morte. Que 
Dieu [luy] pardonne s'il luy plait et à moy quand je seray comme 
elle mort ^ ! 



^ Je groupe ici quelques détails épars dans le livre de raison de B. Nogueres : 
une vigne de la contenance de 32 hommes est vendue à raison de 50 livres 
Vhomme. — Un notaire de Mannande, maître Gailhard, porte (en 1651) le pit- 
toresque surnom de Truque Tarrocq (qui frappe, qui brise les mottes de terre). 

— Le foin (en 1663) se vend « 18 sols le quintal ». — En 1660, consulat du 
père du narrateur et de Pierre Deymier. — 2 hraous (grands veaux) se vendent 
33 écus. — Deux pièces d*eau-de-vie valent « 41 escus 1/2, 2 sols et 6 deniers. ]> 
Mention est faite du livre de raison « de feu Clerc », beau-fi'ère du narrateur. 

— 14 comportes de chaux valent « 7 sols la comporte, » etc. 



LISTE RÉCAPITULATIVE 



DES 



LIVRES DE RAISON 

PUBLIÉS OU INÉDITS. 



Livre de raison d' Abel (Joseph-Louis), négociant, à Aix en Provence. 
Voir Livre de raison Fonfainemarie, p. 139 K 

Aboval (famille d'), en Artois. Un livre d'heures du xv® siècle, 
conservé parmi les rags. de la Bibliothèque d'Abbeville, contient l'indi- 
cation des naissances et décès de cette famille, à la suite de semblables 
inscriptions faites par divers membres de la famille Gargan de Rollepot. 
Voir Notes généalogiques sur les Oargan et les éHAhovaly dans le 
Bulletin de la Société d! émulation d'Abbsville (année 1888, p. 34-44), 
par M. Alcius Ledieu. Cet érudit a reproduit toutes les mentions du 
livre d'heures, devenu, comme il arrivait si souvent, livre de famille, et a 
ainsi complété la Généalogie historique de la maison de Gargan, publiée 
à Metz en 1881, in-8^ 

Aoliard (Guy). — L. inédit de Guy Achard, s^ du Pas-de-la- 
Vente, vicomte de Domfront, en tête duquel on lit entre deux croix : 
« Hic liber incijpiatur in nomine Dei Patris omnipotentis, et Filii, 
« et Spiritus Sancti. Amen. — Jésus. Icy est le livre de raison mentionné 
« en mon testament, là où est contenu plusieurs memoyres, entre autres 
« ung catalogue de mes debtes, desquelles je me veux acquitter par la 

* Dans les articles suivants, les mots Livre de raison seront remplacés par 
rinitiale L., et le renvoi à VEssai bibliographique qui suit le Livre de raison des 
Fontainemarie sera fait au moyen de l'initiale F., accompagnée simplement du 
chiffre de la page. 




88 LIVRES DE RAISON 

« grâce de Dîeu. Faict Tan de grâce 1628, huictiesme de juillet. » Le 

document se termine ainsi qu'il suit : « Sperante in Domino y det meliora 

« Deus, In 7iomine Patris, et Filii, eê Spiritus Sandi. Hic liber finiatur. 

« Le présent livre appartient à noble Guy Achard, s^ du Pas-de-la- Vente. 

« Je supplie mes héritiers de l'accomplir, sur peine de leur damnation. 

a: Hic sit finis hujus libri in nomine Domini, y> 

( Communication de M, Ch. de Rihhe.) 

AgOUlt d'OUieres (Ursule d'), yeuve Du Puget. (F., 140.) 

Albert (Joachim d'), s' de Roche vaux (de la ville de Marseille), de 
1692. L. mentionné dans le Catalogue général des mss., tome xv, Bibl. 
de Marseille, 1892, p. 395. 

AUard (famille). — Livre de comptes 1695-1720. Ms. de la Biblio- 
thèque de Grenoble, n** 5747. 

AUard (Antoine), fils de l'historien dauphinois Guy Allard. Livre 
de comptes, 1707-1733. Ms. de la même collection, n** 5867. 

Amoreux (Pierre-Joseph). — Mes souvenirs ou détails historiques 
des principales époques de ma vie par P.-J. Amoreux, médecin-naturaliste 
(né à Beaucaire, le 26 février 1741, fils de Guillaume Amoreux, médecin 
de cette ville, et de Marie Guyon, fille et petite-fille de notaires, mort en 
1824, à Montpellier, où il était bibliothécaire de la Faculté de médecine, 
auteur de divers ouvrages sur l'économie rurale). Ce ms., appartenant 
au Musée Calvet (Avignon), porte dans son en-tête : Adhuc meminisse 
juvabiL Son auteur dit l'avoir commencé dans l'hiver de 1806 à 1807. 
a: J'ai mis d, dit-il, a par écrit cette espèce de mémorial, pour me retracer 
« succinctement les principales époques de ma vie, et les événements 
a qui l'ont traversée, sur lesquels j'ai quelques notes éparses, des lettres, 
« des mémoires et divers actes authentiques. C'est, pour ainsi dire, mon 
« livre de raison domestique, d Inédit. 

(^Communication de M, Ch, de Rihhe,) 

Andréas (Jacques-Laurens), consul de Saint-Gilles. (F., 136.) 

Antonnelle de Montmeillan (Jean d'). (F., 140.) 

Antye (Clément), marchand à Rennes. L. de 1479 à 1502, 
continué par son petit-fils, Gilles Becdelievre, s^ de Buris, de 1534 à 
1576, in-4** de 24 feuillets. Conservé aux Archives d'Ille-et- Vilaine 
(série E)S ainsi qu'un journal des dépenses et recettes de ce dernier 
(de 1548 à 1576). 

^ A noter, m'écrit M. l'archiviste Parfouru, une obligation en faveur de 
Clément d'Antye, pour vente de vin claret de Gascogne (12 janvier 1486). 



PUBLIAS OU INÉpjLTS. ^89 

Anvers (Antoine d'), petit-fils de Jeair Chandet (Toir^e nom)^ ccmid- 
nuateur, en 1517, du L. de son grand-père, 

. A son tour, pierre d' Anvers, fils d'Antoine, continua jusqu'à 1564 
le L. de son père. Voir Notes sur quelqms livres de raison jrwnc- 
comtoùj par M. Jules Gauthier, archiviste du Doubs, dans les Mémoire^ 
de r Académie de Besançon, 1887, p. 140. 

Arollinard (famille), du Dauphiné. Voir à l'Appendice, n*" i, une 
notice sur son L. par M. Brun-Durand. 

Areilh (Antoine d'), de Beaulieu. (F., 135.) 

Argillières (famille d'). L. écrit sur quelques pages (parchemin) 
d'un livre d'heures. Actes d'état civil très détaillés (de 1496 à 1705), 
publiés par le possesseur du volume, M. A. Roserot, archiviste à 
Chaumont (Haute-Marne), dans La famille d* Argillières en Picardie 
et en Champagne (ArciB'Bur-Auhe, 1884, in-8°. Extrait de la Revue de 
Champagne et de Brie), 

Arnaud (famille), de Forcalquier. — Voir l'ouvrage de Camillp 
Arnaud : Histoire dlune famille 'provençale depuis le milieu du 
XIV^ siècle jusqu'en MDCCCLXXXIII. Recherches et documents 
(Marseille, Camoin, 2 vol. in-8°). 

J'ai donné l'analyse de ce curieux et charmant recueil, dans une 
plaquette imprimée à Forcalquier, chez Bruneau, et tirée à un très petit 
nombre d'exemplaires (in-8® de 13 p.). 

Arnoux (famille), de Gap. — L. ms., de 1562 à 1793, donné aux 
archives départementales des Hautes- Alpes, le 5 mai 1885, par M. E. 
Sibour, propriétaire à Pujmaure, près Gap. 

Aulanier (abbé). — Les notes journalières de ce curé du Brignon 

(paroisse située sur les confins du Velay et du Vivàtais, dans le canton 

•• ' " ■ ' • • 

de Solignac, Haute-Loire), ont été publiées intégralement, en 1889, par 

M. l'abbé Peyrard, curé de Cayres, sous le titre &q Petites Ephèmiridee 

Vellaniennes (Le Puy, 1889, in-8**). Plus récemment, elles ont été 

résumées par A. Mazon, sous ce titre : Une paroisse de montagne et son 

curé au XVII'' siècle. Dans : Vivarais et Velay, Deux livres de noteB 

journalières au XVIP siècle (Annonay, 1891, in-18). • i . 

M. Parfouru a fait à une réunion de la Société archéologique d*Ille-et- Vilaine 
(mai 1892) une communication sur le L. de r. d'Antye-Becdelievre. A cette 
occasion, le président de la Société, M. le comte de Palys, dont la famille est 
originaire du Midi, a déclaré qu'il possédait un ancien. registre dôniestique 'sur 
lequel il donnerait une notice. :« * 




90 LIVRES DE RAISON 

Auteserre (famille Dadine d'). — M. Louis Greil possède un 
cahier in-4** contenant une série d'actes, tous relatife à la famille du 
grand jurisconsulte cadurcien, depuis 1601 (13 juin) jusqu'à 1628. 
Parmi ces actes on remarque le pacte de mariage de Jean Dadine, 
docteur es droits et avocat en la cour du présidial du Quercy, avec 
d"® Jeanne de Peyrusse. Notons aussi diverses donations faites par 
Jérôme Dadine, bourgeois de Cahors, à Jean Dadine, docteur es droits 
et avocat, divers actes concernant le fief d'Arbre long (mentionné dans 
la notice biographique qui précède les Lettres inédites (TA. Dadine 
d^Auteserrey 1876, p. 9), etc. 

Dans la riche collection de M. Greil on trouve encore un cahier in-f* 
contenant copie d'actes divers relatifs aux terres d' Auteserre qui appar- 
tenaient à l'abbaye de la Garde-Dieu, dont messire Hébrard de Saint- 
Sulpice était abbé commandataire. Le cartulaire est formé de nombreuses 
pièces des années 1565 à 1568. 

Autun (famille d'), en Languedoc. Sur son L., voir à l'Appendice, 
n" II, une notice de M. Oberkampff de Dabrun. 

Avril, de Limoges, xvii® siècle. Extraits de son L., dans les recueils 
de l'abbé Xadaud et de Legros, au séminaire de Limoges. 

Aynesy (Augustin), du Luc. L. ms. Commencé en 1638 et continué 
pendant peu de temps. Conservé aux Archives départementales du Var. 

Baoulard (G. C. Consolin). (P., 142.) 

BadOU (Jean), bourgeois de Bellac. L. de 1657 à 1695, publié par 
M. L. Guibert {Nouveau recueil^ etc). 

BagHOls (Guillaume et Antoine de). (P., 130.) 

Bailly (famille). (P., 142.) 

Balthazar (Honoré), en Provence. L. de 1764 à 1788, possédé par 
M. le conseiller £m. Passin, qui en a publié tout ce qui est intéressant 
dans le t. i, p. 146-157 du recueil arlésien si bien dirigé et — l'on peut 
même dire — si bien rédigé par lui. Le Musée, qui a paru pendant dix 
ans (1873 à 1883). 

Baluze (famille). (P., 134.) 

Barbier (Jean) et Ohaix (Pierre), doyens de N.-D. de la Major 
d'Arles. L. de 1601 à 1676. M. E. Passin en a publié divers extraits 
dans la Revue Sextlenm, en 1886. Voici deux petites citations : a Jesus^ 
« Maria. 1601. Ce le livre de mémoires que tient messire Jehan Barbier, 
« natif de la ville de Sallon de Crau, doyen de l'église collégiale et 



PUBLIAS OU INÉDITS. 91 

« parochiale Nostre-Dame la Majour de la cité d'Arles, de tous les 
« actes, vantes, quitances et autres aflfëres du vénérable chappitre Nostre- 
« Dame la Majour dudit Arles. Faict en Tannée 1601. Barbier, doyen. 
« — Le 18 novembre dicte année [1639], je, Pierre Chaix, bachelier ea 
« droit canon, ay pris possession du doyenné de Teglise Notre-Dame 
c la Majour de ceste ville d'Arles, vaccant par la démission que m'en a 
c feict M" Jehan Barbier... -b 

Barbon. — L. de Hugues Barbou, imprimeur à Limoges, de sa 
veuve Jeanne Desflottes et ses descendants (1567). M. Paul Ducourtieux 
en prépare la publication dans le Bulletin de la Société archéologique 
et historique de Limoges. 

En ce L. est fait mention de papiers domestiques de Jean Barbou 
(xvi® siècle). 

On possède encore à Limoges un gi'and livre de comptes, a: couvert de 
rouge, » de Jacques Barbou, où sont éparses quelques notes domestiques. 

Baroilon (Charles), Joseph, notaire de Carpentras. (F., 142.) 

Bameoud. Le L. de Jean-François-Charles Barneoud, né en 1749, 
mort en 1829, ancien receveur des cens du chapitre et de l'archevêché 
d'Aix, est conservé dans le cabinet Guillibert (Aix-en-Provence, 10, rue 
Mazarine). C'est un volume in-folio, relié en parchemin, commencé en 
1774 et qui s'arrête au 25 mai 1799. L'auteur constate, en commen- 
çant, qu'il n'y a rien de plus intéressant et de plus utile que de régler 
les affaires d'une maison, et qu' « on ne sauroit y apporter trop de pré- 
« cision. V Aussi trace-t-il un tableau des « biens fonds, créances, 
<c capitaux, dettes et meubles x> de sa maison, a afin qu'on soit à même, 
« à chaque instant, de connaître au fond mes afiuires, de même que les 
« améliorations qu'il y aurait à faire, d 

Barrème (Pons de). L. de la deuxième moitié du xvi® siècle et 
de la première moitié du xvii®, possédé par M. le conseiller E. Fassin, 
qui en a donné une brève analyse dans le tome m du Musée. 

Bastard (famille de), de Niort. (F., 133.) 

Batmaison-Pougnet, jurisconsulte, commentateur de la coutume 
d'Auvergne. Son L. est conservé dans la famille de Chabrol, à Riom. 

Bayle de la Charbonnière (Jean). (F., 142.) 

Baujeu (François de), en Provence. L. ms. possédé par le baron du 
Roure, au château de Barbegal, près Arles. 

Beauvoir de Grimoard du Roure (Jacques de). (F., 139.) 



92 LIVRES DE RAISON 

Beloroe (famille de). (F., 142.) 

Belrieu (famille de), en Périgord. (F., 149.) 

BeHOist (les). L. d'Etienne Benoist, bourgeois de Limoges, et de 
Guillaume, son fils (1426-1454). (F., 125.) 

r (Là sont mentionnés le L. de la famille Benoist, de Limogés, vers 
1308, et le L. de Jean Benoist, bourgeois de Limoges, vers 1330) ^ 

Berlier (César de), conseiller au siège de la sénéchaussée de 
Draguignan. L. s'ouvrant à l'année 1698, avec ce verset de VEccUsias- 
tiqtcê : Latcdando Dominum infiUia hiiSy curva cervicem m juventute, ne 
forte induret et non credat tibi. Continué par ses successeurs. 

Berlier-TourtouT (F.-E. de). (F., 143.) 

Berokheim (M"* 0. de), en Alsace. (F., 138.) 

Berluo (Jean-Pièrre de). (F., 143-146.) 

Berluo (Marie de), sœur du précédent. (F., 146-147.) 

Les additions suivantes me sont communiquées par mon ami Léon de 
Berluc-Perùssis, qui lui-même rédige; depuis l'année 1854, son livre de 
raison, où je voudrais tant qu'aux pages sombres et douloureuses succé- 
dassent enfin des pages ensoleillées et paisibles : 

« S'il peut vous être utile d'avoir le relevé de ce que je possède 
« moi-même, le voici : 

« 1. Livre de raison, alias livre vert, de Colin de Berlue, Joseph son 
c fils, et Augustin son petit-fils, commencé en 1522, mais remontant 
« à 1497, et finissant en 1658. 

« 2. Livre journalier desdits Joseph et Augustin (1594-1629) ; avec 
« extrait du Livre de raison de J. Antoine, s' de Porchères, frère dudit 
« Augustin (1610-1634). 

a: 3. Livre de raison de Pompée, fils dnd, Augustin (1647-1654). 
€ Manque Etienne, fils de Pompée, seule lacune sur dix générations. 

« 4. Livres de raison (3 vol.) de Jean-PieiTC, petit-neveu dudit 
« Augustin (1729-1772) et de Marie, sa sœur (1731-1784). 

<r 5. Livre de raison d'Augustin, petit-fils dud. Pompée (1729-1770). 

« 6. Livre de raison de Joseph, fils du précédent (1771-1800). 

« 7. Livres de raison (2 vol.) de J* Pierre et V. Fortuné, fils et petit- 
« fils de Joseph (1800-1854). 

* M. Louis Guibert a complété sa publication de 1882, en mettant au jour une 
curieuse plaquette : Le troisième mariage d'Etienne Benoist {Limoges, V® Ducour- 
lieux, 1892, petit in-8°.) 



PUBLIAS OU INEDITS. 93 

«8. Votre servi teur (1854-....), fils de V. Fortuné. 
Plus un livre de généalogie, par Balthazar, père dud. Jean-Pierre ; 
et un terrier de Porchères, remontant à 1418. 

Bernard (Antoine et son fils André), notaires au Langon, en 
Vendée. (F., 133.) 

Berthomeau-Dumas (famille), de Saint- Jory. L. allant de 1602 à 
1709, lu à Toulouse, devant la Société archéologique du Midi de la 
France, par M. Dumas de Rauly, archiviste de Tarn-et-Garonne, et 
mentionné dans le procès-verbal de la séance. 

Bessot (Pierre de). (F., 153.) 

Ce livre- journal sera publié, en 1893, par MM. Paul Huet, comte de 
Saint-Saud, et Ph. Tamizey de Larroque, tous les trois membres de la 
Société historique et archéologique du Périgord. 

Beziel (Jean-François L. de), avocat au parlement de Bretagne. 
(F., 127.) 

Beynes, bourgeois de Mejmac. L. du milieu du xvii® siècle. Extraits 
publiés par M. Champeval dans le Nouveau Eecueil, de M. Guibert. 

Bienvenu (A.-E.), Voir sur son L. une note de M. P. Le Blanc, à 
l'Appendice, n"* m. Cf. Le L, (Tune famille bourgeoise au XVIIP siècle 
(1764-1779), par A. Vachez (Les livres de raison dans le Lyonnais, 
1892, pp. 61-70). 

Bigrorie (Pierre), juge de Bré. L. de 1687 à 1690, dont des extraits 
ont été publiés par M. P. de Russac dans le Bulletin de la Société de 
Brive, 1890, p. 437. 

Bildstein (famille), en Alsace. (F., 138.) 

BitSCh (Pierre), en Alsace. (F., 138.) 

Blano (Melchior). — L. de « Melchior Blanc, fils d'Antoine Blanc, 
« notaire royal, quand vivoit, du lieu de Ste-Zacharie, lequel j'ay escript 
<L de ma propre main, et veulx y estre adjousté foy par mes successeurs. 
« Aix, 9 febvrier 1594. d 

En tête du registre, est marquée une croix suivie de cette suscription : 
Au nom de Dieu. 

La famille Blanc, qui prit plus tard le nom de Le Blanc rffuveaune, 
a donné des conseillers au parlement et a produit aussi des militaires, 
des religieux (dominicains et jésuites). 

( Communication de M, Ch* de Mibbe.) 

Blau (André). — Analyse et extraits de son L. par M. Elie Jaloustre, 



94 LIVRES DE RAISON 

dans une brochure intitulée : h Livre de raison d'un bourgeois de 
Cîermont au XVIP siècle (Clermont-Ferrand, 1892, grand in-8® de 26 p.). 
Tirage à part du Bulletin de V Académie des sciences, belles-lettres et 
arts de Clermont-Ferrand K 

Bodreau (les), dans le Maine. (F., 127.) 

BoMer (famille). (F., 150.) 

Boisset (famille de), établie à Pesmes. L. du xvi® siècle. Voir 
Catalogue général des mss., t. xiii. Bibl. de Dôle, p. 447. 

Boisson (Isaac). (F., 136.) * 

Boisvert (femille). — En ce présent volume, p. 1. 

BoUiOUd (famille), de Bourg- Argental, en Forez. — L. contenant 
une longue nomenclature de naissances, de mariages et de décès, écrite 
sur les gardes d'un vieux volume, imprimé en 1516, et appartenant à 
M. de Lagrevol, conseiller à la cour de Cassation. Cette liste, commencée 
en 1522, s'arrête à Tannée 1570, et elle concerne la branche de cette 
famille, dite Bollioud des Granges, qui vint s'établir à Lyon an com- 
mencement du xviii® siècle. (A. Yachez, Les L. dans le Lyonnais, 
1892, p. 75.) 

Bonis (Les Livres de compte des frères). (F., 124.) — Depuis le jour 
où je mentionnai la brochure, — ballon d'essai de 1881, — a paru le 
premier volume du registre des marchands montalbanais du xiv* siècle, 
une des plus précieuses publications de la Société des Archives histo- 
riques de la Gascogne (Auch, 1890, grand in-8**). Le second volume de 
l'ouvrage, qui fait tant d'honneur à M. Ed. Forestié, est sous presse et 
paraîtra prochainement -. 

Boucharel (dame). En ce présent volume, p. 73. 

Bouhier (famille). (F., 150.) 

Bouillard (N...), s' de La Râblée, habitant de Montreuil-sur-Isle. 
L. de 1634 à 1552, conservé aux Archives d'Ille-et- Vilaine (Série E). 

* L'auteur cite deux articles de recueils périodiques, qui doivent être signalés 
dans ce complément de mon Essai bibliographique : dans la Revue des Deux- 
Mondes^ du 1*^ septembre 1873, un article de M. A. Geffroy sur les Livres de 
raison de Vancienne France, à propos du travail de M. de Ribbe sur Les familles 
et la société; dans le Bulletin de VAuvergne, de juin 1890, un article de M. A. 
Vernière sur Les Livres de raison^ à propos de ma publication de 1889. 

* A rapprocher : Les livres de comptes des frères Boysset^ marchands de Saint- 
Antonin-de-Rouergue, au XVP siècle^ publiés par le même érudit dans le ^u/fe^'n 
archéologique et historique de Tarn-et-Garonne (l** trimestre de 1892). 



PUBLIÉS OU INÉDITS. 95 

Bourdioaud (Jacques), élu et contrôleur en l'élection de Bour- 
ganeuf. L. de 1632 à 1645, mentionné d'après un registre paroissial 
d'Eymoûtiers, par M. Leroux {Inventaire des archives communales de la 
^aute- Vienne, fonds d'Eymoûtiers). 

Bouteiller de Ohâteaufort (les), dans le Maine. (F., 128.) 

Boyel (Jeanne), comtesse de Villelume. (F., 134.) 

Boyer (Pierre), docteur en médecine à Saint-Bonnet le Château. Son 
L. (1620-1634), est intitulé : Livre de remarques de ce qui s' estpassé en la 
ville de St-BonneU depuis que je m'y suis retiré, M. A. Vachez a publié 
la plus grande partie du recueil dans la Revue du Lyonnais, en 1889 ; 
il est revenu sur ce sujet, en analysant les pages les plus intéressantes 
de TouTrage, qui est à la fois un registre domestique, une chronique 
médicale, une chronique politique. Voir les L, dans le Lyonnais, pp. 11- 
15. Voir encore VHistoire de Saint- Bonnet-le-Château, par l'abbé 
Langlois et le chanoine Condamin, \^^2, passim. 

Boysset (Bertrand). L. en langue provençale, de 1372 k 1414, dont 
plusieurs copies sont conservées dans la Bibliothèque d'Arles, publié, 
d'après la meilleure copie, celle de l'abbé Bonnemant, par M. E. Fassin 
dans le Musée (t. m). 

Brach (Pierre de), le poète bordelais. (F., 128.) 

Bramaud (Gérald), notaire à Aixe-sur- Vienne. L. commencé en 
1590 et continué par ses descendants jusqu'à nos jours. Ms. entre les 
mains de M. Bramaud, ancien conservateur des forêts, à Limoges. 

Breni (Mathieu), intendant de M. de Reinach, s"" de Montreux. 
L. de 1522 à 1543 et de 1569 à 1581. Catalogue général des mss., t. xiii. 
Biblioth. de Belfort, p. 279. 

Brie (vicomte de). (F., 150.) 

Brindejono (Luc), s' de la Marre, avocat au parlement de Breta- 
gne. L. de 1677 à 1725, en trois petits cahiers de papier, aux Archives 
départementales d'Ille-et- Vilaine. 

Brun (Fr. de). — L. inédit de a noble François de Brun, s^ de 
« Favas, fils de noble Antoine, lieutenant général d'épée et commissaire 
« aux inventaires, cy-de vaut lieutenant particulier en ce siège [deDragui- 
« gnan], et de dame Françoise de Gily de Trouvennes d, portant dans 
son en-tête : Jésus, Maria, Joseph. Voici les premières lignes : a J'ay 
« commencé ce livre le V^ octobre 1735 ; il doit y estre fait mention de 
ce tous les évènemens, depuis mon mariage jusques à ma mort, » 



à 



96 LIVRES DE RAISON 

Brunier (famille), de Limoges. L. du xviii^ siècle, publié par Tabbé 
Lecler, dans le Nobiliaire, de Nadaud (t. iv, p. 468). 

Brunye (sieurs de la), de Rochechouart. (F., 134.) 

Busquet (famille de), de Chauffailles. L. de 1686 à 1703, publié par 
M. L. Guibert dans le Bulletin de la Soc. arch. de Limoges, t. xxxviii, 
p. 414. 

Cabanes (Melchior). — L. à partir du V^ janvier 1676, avec généa- 
logie de la famille de Cabanes. Voir Catalogue général des mes., t. xv., 
Bibliothèque de Marseille, p. 397, n° 1451. 

Cabanes (Jean de). L. à partir du 1®' mai 1698. Continué jusqu'en 
1765. Ibid,, n° 1452. 

Oabassole (Marguerite-Mathilde de). Voy. Calvet (M"®). 

Cadenet de Oharleval (Pierre-César et François, son fils). 
(F., 150.) 

Caire (Joseph), avocat à Aix. (F., 150.) 

Calvet (Marguerite-Mathilde de Cabassole, M"'^). (F., 139.) 

Calvet (François), fils de la précédente. (F., 139.) 

Cambefort (famille de), en Auvergne. L. en langue vulgaire 
(1514-1536), publié dans les Mémoires de l'Académie de Clermont- 
Ferrand, en 1862, p. 237 et suiv. 

Voir à l'Appendice du présent recueil, n® iv, une note de M. P. Le 
Blanc remplie d'intéressants détails sur le mémorial de la famille de 
Cambefort et sur l'éditeur de ces trop courtes pages, le baron de 
Sartiges. 

Capponi (G. de). — Voir plus loin sur ce L. une note de M. P. Le 
Blanc, à l'Appendice, n** v. 

Capus (Marc). — Voir à l'Appendice, n** vi, des extraits du L. de 
Capus, fournis par M. Ch. de Eibbe. 

Carsalade du Pont (famille de), en Gascogne. L. ms., in-f de 
427 p., de 1626 à 1788, faisant partie des archives domestiques de 
M. le chanoine Jules de Carsalade du Pont, à Auch. 

Castellane (Jean de), homme d'armes sous Louis XIII. L. conservé 
dans les archives domestiques de M. Théobald de Castellane. 

Cat, marchand, à Arles. L. qui fait partie de la collection de M. le 
conseiller E. Fassin, à Arles. 

Caucabanes (famille). (F., 150.) 



PUBLIAS OU iniSdits. 97 

Caumont (le seigneur de). (F., 120.) 
Céberet (les), en Auvergne. Voir l'article Pré (famille du). 

Chabert (Jean). — Voir analyse et extraits de son L. à l'Appendice, 
n® VII, communication de M. Ch. de Ribbe. 

Chabooeau, de Parthenay. (F., 133.) 

Cbaix (Pien'e), doyen de N.-D. de la Major d'Arles. Voir article 
Barbier, 

Cliainplais. Le comte de Bastard-d'Estang a publié, sous le titre 
de : Un livre d^ heures de la maison des Ghamplais (Mamers, 1888, in-8®.), 
une notice sur un volume qui est à la fois un livre d'heures et un livre 
de raison. 

Gliandieu (Antoine de), ministre. (F., 127.) 

Clianxieteau, de Poitiers. (F. 133.) 

Chaudet (Jean), notaire et co-gouverneur de Besançon, 1465-1474. 
L. imprimé par M. Jules Gauthier, archiviste du Doubs, parmi les 
pièces justificatives de ses Notes sur quelques livres de raison franc- 
comtois, dans les Mémoires de l'Académie des sciences, belles-lettres et 
arts de Besançon, 1887, pp. 150-153, d'après un ms. communiqué par 
M. Bernard Prost, ancien archiviste du Jura. 

Chevalier (Jean), conseiller élu pour le Roi en Périgord, père de 
f historien de Périgueux. L. du xviii® siècle, ms. de 89 p., conservé aux 
archives départementales de la Dordogne. 

Chifflet (Philippe-Eugène), fils du médecin Jean- Jacques. L. où le 
rédacteur a inscrit pêle-mêle le compte de ses revenus de Palan te, de ses 
« épices de conseiller au parlement, la naissance de ses fils tenus sur les 
« fonts du baptême par l'historien de Vesontio ou par l'abbé de Balerne. » 
{Mémoires de l'Académie de Besançon, 1887, Notes sur quelques livres 
de raison franc-comtms, par M. Jules Gauthier, p. 141). Le ms. est 
conservé aux Archives du Doubs, E 1369. 

Ghorllon (Isaac, Alexis I et Alexis II), de Guéret. (F., 135.) 

ChOUVel (abbé). Voir à l'Appendice, n" viii, quelques extraits du 
L. de ce bon prêtre. L. qui fait partie de la collection de M. P. Le 
Blanc et qui m'a été prêté par ce libéral bibliophile. 

Clappiers (D"" André). (F., 150.) — Ajouter que M. de Ribbe a 
reproduit, dans le livre de famille (p. 56-58) le très curieux préambule 
en vers français, accompagnés de vers latins, du L. du docteur. 



98 LIVRES DE IIAISON 

Coignart (famille). (F., 151.) 

Coillot (les). — Une des familles les plus considérables de la ville de 
Poligny, dès le xvii® siècle. L. continué jusqu'à 1791 par les légitimes 
descendants de Jean Coillot, secrétaire du roi d'Espagne Philippe II, 
analysé par M. Jules Gauthier dans les Mémoires (déjà cités) de 
l'Académie de Besançon (1887), d'après les archives de famille de M. le 
marquis de Terrier de Loray. 

Ooligny-Oressia. — M. Em. OberkampfF de Dabrun possède un 
L. sur vélin, du xv® siècle. C'est un livre d'heures, avec les bordures 
tout enluminées, qui appartenait à la famille de Coligny, de Bresse 
(branche des seigneurs de Cressia). On y trouve de nombreuses notes 
manuscrites (naissances, mariages, décès). On y trouve aussi des ins- 
criptions et devises comme celles-ci : Serviteur des dames Grescia, — 
U esclave de vos rygeurs — V organe de vos volontés — par ma fidélité 
iugeres mon mérite^ et, au-dessous, la signature : Golligny, 

Collas (Antoine), maître tapissier à Felletin. Carnet de notes, 1758 
à 1781, entre les mains de M. Clément, avocat, à Aubusson. 

OoUeau (Jehan), de Melun. (F., 751.) 

Oolonia (P.-J. de). (F., 151.) 

Oorbigrny (Livre-terrier de la famille de). (F., 123.) 

Oominiers (Joseph de) et Louise de Ponnat. L. de 1581 à 1623. 
Ms. de la Bibliothèque de Grenoble, n** 5915. 

Oontard du Burgaud (famille). (F., 131.) 

Oorbigrny (famille de), en Nivernais. (F., 123.) 

Cornarel (famille), de Pertuis, en Provence. L. de 1500 à 
1790, en six petits volumes où chaque génération a consigné ses notes 
domestiques. Dans les archives de M. P. de Faucher, à BoUène. 

Cornet (famille), d'Amiens. (F., 151.) 

Cornuel (famille), à Paris. L. malheureusement fort incomplet qui 
est conservé dans le dossier Cornuel, au cabinet des titres (Biblio- 
thèque nationale). 

Oortète (J.-J. de), frère du poète Fr..de Cortète, seigneur de Prades. 
(F., 151.) 

Oouloumy ( J.-B.), notaire à Saint-Pantaléon, et Beaiiregrard, son 
gendre. L. de 1759 à 1830, publié par M. L. Guibert {Nouveau Recueil). 

Oourbefosse (famille de), dans le Maine. xvi° siècle. (F., 127.) 



PUBLIÉS OU INÉDITS. 99 

Coiirtety prêtre du Bas-Limousin. L. de 1654 à 1661, publié par 
M. A. Leroux {Nouveau Rectceil, etc.). 

CourtOlS-DuPefOPt (Antoine de). (F., 121.) 

Oousturier de Fomoue (Joseph), receveur des consignations à 
Guéret. L., 1674, publié par M. A. Leroux {Nouveau Recueil). 

Oroze (J.-F.), en Auvergne. — L. tenu du 14 juin 1789 au 
24 décembre 1760 par messire Jean-François Croze, écuyer, avocat au 
parlement, conseiller du Roy, contrôleur ordinaire des guerres 

{Apj^artient à M. le baron Charles de Croze,) 

Cuel (famille), de Vic-le-Comte. L. de 1735 à 1841, ms.des archives 
de M. A. Vernière, à Brioude. Antoine Cuel, le dernier qui a tenu la 
plume, était l'arrière grand-père et parrain de Tavocat-bibliophile. Les 
Cuel ont tenu Toffice de bailli à Vic-le-Comte, de 1630 à la Révolution. 

CuPieres (Jean-Fr. de). (F., 129.) 

Dabot (famille). — Registres, lettres et notes dune famille péronnaisey 
par François Fursy et Henri Dabot. (Péronne, 1891, in-8'' de 84 p.) 

Dagrues (les), lapins ancienne famille patricienne du Mans. (F., 128.) 

Dare (Nicolas), champenois. (F., 130.) 

Daugières. — L. de la famille Daugières, de 1566 à 1706, gros 
volume relié en parchemin, conservé aux Archives des hospices d'Arles. 
Mentionné par l'abbé A.-J. Rance, dans V Académie cd Arles au 
XV IP siècle, d'après les documents originaux (Paris, 1890, tome m. 
Appendice, p. 407). 

Daurée (les), d'Agen. (F., 122.) 

David (J.-B.). — Voir, à l'Appendice, n'' ix, des extraits de son 
L., communiqués par M. de Ribbe. 

David (famille), de Limoges. — Papier baptistaire de 1703 à 1809, 
publié par M. L. Guibert {Nouveau Recueil, etc.). 

Davity (Pierre), le père du géographe. L. de la fin du xvi® siècle, 
conservé aux Archives de la Drôme, signalé par M. A. de Gallier dans 
les Toumonais dignes de mémoire (Paris, 1878, p. 41-42). 

Defforgres (les), en Auvergne. — Voir l'article Pré (famille du). 

Delacroix (Daniel et Anthoine), chirurgiens à Annonay. L. de 
1598-1683. Voir Catalogue général des mss, t., xiii, Bibl. d' Annonay, 
p. 165, n° 9. 



100 LIVRES DE RAISON 

Delaroudie (les), marchands d'Aipe-sur-Vienne. L. 1586-1644. 
Ms. des Archives de la Haute-Vienne, coté provisoirement E 7067. 

Delavergne (Jean) et Martial, son fils. L. de 1727 à 1800, publié 
par M. A. Leroux {Nouveau Recmil, etc.). 

Dellienxi (Jean), du Quercy. — Livre de comptes, avec noies domes- 
tiques, de 1657 à 1693. En ce moment communiqué à M. L. Guibert, 
qui se propose de l'étudier et, s'il y a lieu, de le faire connaître. 

Demeure (Pierre-Paul), en Auvergne. Voir, à l'Appendice, n**x,sur 
son L., une note de M. P. Le Blanc, possesseur du ms. 

Demandols (les). L. inédit de Jehan de Demundols, seigneur de 
La Palud, Meyreste, etc., « mon très honoré père, continué par moy, 
« Elzéard de Demundols, seigneur de ces lieux. » (1616.) 

Denesde (Antoine), de Poitiers. (F., 133.) 

Denisot (Julien), au Mans. (F., 128.) 

Desveux (Léonard) et A. Lombardie, curés de la Bregère. Notes 
personnelles de 1735 à 1783, mentionnées par M. A. Leroux dans 
Y Inventaire des Archives communales de la Haute-Vienne. (Fonds de 
Limoges.) 

Desflottes. — L. du s"* Desflottes, de Limoges, xvi® siècle. Men- 
tionné dans le L. de Barbou (Hugues). Voir ce nom. 

■ 

Devaleize ou Valeize (les), de la Jonchère. L. de 1642 à 1795. 
Ms. conservé par M. Gérardin, à La Jonchère. 

Deydier (les), d'Ollioules. (F., 151.) 

M. Ch. de Ribbe, échappant à peine à l'atteinte d'un mal qui avait 
effrayé ses nombreux admirateurs et amis, m'adresse l'addition suivante, 
que tous liront avec une double joie : 

ce Je ne crois pas enfreindre les prescriptions de mon docteur, en 
« copiant simplement et en vous envoyant, comme complément de mes 
« notes sur les nombreux Livres de raison de Daydier, les quatre vers 
« latins dont l'un d'eux, Pierre Daydier fit précéder le sien : 

Sex horas somno, totidem da rébus agendis, 
Quatuor orabis, des epulisque duos ; 
Postea, quod supcrest, jucundis concède camenis, 
Sic brevis hic hominum vita peracta licet. 

« N'est-ce pas charmant ? N'y a-t-il pas là toute une civilisation 



PUBLIIÈS OU INÉDITS. 101 

€ rendue vivante ! J'avais oublié de vous le transcrire. Je m'arrête, mes 
m forces sont à bout. t> 

Deyma (famille), d'Argentat. (F., 135.) 

Dogrerdias (famille), en Auvergne. Sur ce L., qui appartient à M. P. 
Le Blanc et qu'il m'a confié, voir une note à l'Appendice, n"" xi. 

Dordé (Françoise La Crompe, épouse de), marchande à Bordeaux. 
(F., 128.) 

Doumail (Pierre), notaire royal à Gros-Cbastang. (F., 129.) 

Drouert d'Aubigny, dans le Maine (les). (F., 128.) 

Drouet du Valentin, dans le Maine (les). (F., 128.) 

Droullias (Jean de), prêtre, semi-prébendé de la collégiale d'Ey- 
moûtiers. L. 1586 à 1638. ms. 

Du Bois (Jean), curé de Parassj. L. de 1746 à 1792. Ms. des 
des Archives départementales du Cher (E 991). 

Du Boys (Siméon), Bosius. (F., 151.) 

Du Boys (Jean). Son journal historique (1577-1596) a été analysé 
par M. A. Leroux, dans V Inventaire des Archives Hospitalières de la 
Haute-Vienne^ ii B, 11. 

Dubreuil (Joseph), jurisconsulte provençal, reçu avocat en 1766, 
assesseur d'Aix en 1785 et 1786, maire d'Aix en 1815 (pendant les Cent- 
Jours), mort dans cette ville le 3 juin 1824, a laissé un L. sur lequel je 
ne puis donner le moindre détail. 

Duoliemin (les), dans le Maine. (F., 128.) 

Duoliemin (René), notaire royal à Rennes. — L. publié par 
M. de La Bigne-Villeneuve, sous le titre de : Journal d^un bourgeois de 
Rennes au XV IP siècle^ dans les Mélanges â! histoire et d! archéologie 
bretonne (1885, t.. i, p. 179). 

Dudrot de CapdebOSO (famille).— 1522-1675. Auch, 1891, grand 
in-S^ de 47 p. 

Dufour (abbé), curé de Saint-Louis de Grenoble. — L. ms. conservé 
aux Archives hospitalières de Grenoble. 

Dumas (Henri), bourgeois d'Alais. (F., 131.) 

Dumas de Lacaze, de Nègrepelisse. — Le L. de cette famille 
branche collatérale des Dumas de Rauly, a été publié, en 1883, dans le 
Bulletin de la Société archéologique de Tarn-et- Garonne (p. 109-130), par 
M. Dumas de Rauly, archiviste départemental. 



i 



102 LIVBES DE RAISON 

Dumas de Rauly. — L. commencé en 1608, au nom de Dieu, par 
Abraham Dumas, alors notaire à Bruniquel. Sa maison, m'écrit son 
descendant, Taimable archiviste de Tarn-et-Garonne, fut pillée en 1622 
par les soldats du duc d'Angoulême, qui s'emparèrent de la ville. Il y 
fut navré, mais il ne mourut que plus tard. La partie la plus curieuse 
du L. est le récit de la conversion d'Abraham Dumas, deuxième du nom, 
en 1685. Il devait loger chez lui 24 dragons du régiment de Condé, 
le colonel et autres officiers. Il déclare qu'il a ÎQ,\\jdh]\xxdX\on par violence 
et par force. Il ne mourut qu'en 1714, ayant eu le temps de s'habituer 
au culte qu'il avait embrassé. Outre la mention des missions bottées^ on 
trouve dans le L. la mention de la destruction du temple de Bruniquel, 
dont les matériaux furent donnés à l'église du lieu, rebâtie en 1639 et 
qui devait être encore incomplète. 

Duminy (Claude), marchand à la Charité-sur-Loire. Son L. forme 
la seconde partie des Livres de famille dans le Nivernais^ par l'abbé 
Boutillier (Nevers, 1881). 

Du Noyer. — L. des Du Noyer et des Labrunie (de Martel, en 
Quercy), 1522-1728, publié par M. L. Guibertdans son Nouveau Recueil, 

Du Plessis (famille), des environs de Sens. Le ms. 205 de la Biblio- 
thèque de Berne contient des extraits du L.de cette famille (xv® siècle), 
que M. H. Stein publiera prochainement dans une notice généalogique 
sur les Du Plessis. 

Du Port (Richard), en Provence. — L. de la première moitié du 
XVII® siècle, dans la collection de M. Em. Fassin, à Arles. 

Dupoux (famille), en Auvergne. — Voir à l'Appendice, n** xi, une 
note de M. P. Le Blanc. 

DupuiS (Gabriel), seigneur de la Roquette. — Voir E. Barry : Note 
sur une copie manuscrite Œun L, de noble Gabriel Dupuis, dans Académie 
des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse (1880, pp. 178-182). 

Dupuy (Jacquemin). — Le L. d'un bourgeois de Lyon au XIV^ siècle, 
texte en langue vulgaire (1314-1344), publié, avec des notes, par Georges 
Guigne, élève de l'École des Chartes. Lyon, Meton, in-8% 1882. Voir 
mention dans F., p. 125, et analyse dans les L, dans le Lyonnais, par 
A. Vachez (Lyon, 1892, pp. 3-7). 

Durand d'Esoalis. (F., 152.) 

Durer (Albert), en Alsace. (F., 138.) 



PUBLIÉS OU INÉDITS. 103 

Dusillet (capitaine), de Dôle. — L. de 1626 à 1651. Voir catalogue 
général des mss., 1 1. xiii, Bibl. de Dôle, p. 452, n® 398 /er. 

Dusson (Claude, Jacques et N.), tisserands. (F., 120.) 

Dutillieu (Jacques-Charles). (F., 130.) Ajoutons, d'après M. A. 
Vachez {Les L, dans le Lyonnais, p. 23), que « cette chronique de 
« famille, rédigée entre les années 1761 et 1772, se distingue des autres, 
« en ce qu'au lieu d'avoir continué l'œuvre de ses ancêtres, J.-Ch. 
a Dutillieu remonte, au contraire, en arrière, pour faire précéder sa 
« propre histoire de celle de ses ascendants, jusqu'au quatrième degré. » 

Du Verger de Gaillon (Gilles), bourgeois de Vitré. L. du 
XVII® siècle, continué par Pierre Le Segretain, et dont quelques passages 
ont été reproduits dans le Journal historique de Vitré, un notamment 
relatif à des reliques trouvées au château de Vitré en 1626. 

Entraigues (marquis d'). — L. de 1687 à 1732, cité par Ch. de 
Ribbe, dans Une grande dame, etc., p. 162. 

EroulS (Guillaume d'). (F., 152.) 

Errault. — L. de la famille Errault, contenu dans un missel 
de la Bibliothèque nationale (fonds latin, nouvelles acquisitions, 
n** 3951). Signalé par M. Léon Dorez, notice insérée dans les Mémoires 
de la Société académique de VAube, 3™* série, t. xxvi, Troyes, 1890. 

Esoayrao de Lauture. — Voir, à l'Appendice (n^ XII) une note 
sur les L. conservés dans les archives du château de Lauture (Tarn- 
et-Garonne), communiquée par M. l'abbé Taillefer, curé de Cazillac, 
près de Lauzerte. 

Esperon (Pierre), juge de Saint-Junien. L. qui va de 1384 
à 1417, et même jusqu'en 1443, publié par M. L. Guibert dans 
son Nouveau recueil de Registres domestiques, en cours de publication 
dans le Bulletin de la Société scientifique, historique et archéologique de 
Brive. 

Estienne de Saint-Jean (Honoré d'). (F., 153.) 

Fabry (Charles), viguier d'Hyères. (F., 152.) 

Fabry (Raynaud), s"" de Callas, père de Peiresc. Un extrait de son 
L. est conservé à la Bibliothèque nationale (cabinet d'Hozier, 3409, 
dossier Fabry, f* 20). Je dois à M. le marquis de Boisgelin communi- 
cation de cet extrait relatif à la naissance de celui qui devait être si 
célèbre sous le nom de Peiresc : « Le 1®' jour de décembre 1580 jeudi, 
« à 6 heures du soir, attendantz, ma femme est accouchée d'un fils 

8 



104 LIVRES DE RAISON 

« baptisé entre nous à Beaugenci par un pauvre homme nommé Jean 
« Teissere et de ma sœur d'Amirat ; puis le deuxiesme jour des fêtes de 
« Noël, mon frère Ta tenu à Téglise sur les fonds avec damoiselle 
« Hellaine de Vallavoire, sa marraine, femme de M. d'Astour, de Toulon, 
a et lui ont mis nom Nicolas-Claude, à qui Dieu par sa grâce donne vie 
« longue pour être homme de bien, d (Le copiste a ajouté : et fut M, de 
Peiresc, abbé de Ouisire, conseiller au parlement). 

Faucher (Pierre de) et son fils Jean-Baptiste. L. de 1599 à 1640 et 
de 1637 à 1649, en deux gros volumes où sont transcrits tous les actes 
d'acquisition et contrats de mariage de la famille, dans les archives de 
M. P. de Faucher, à Bollène. 

Fedon (famille), de Marseille. L. de 1729 à 1776. Voir Catalogue 
général des mss,, t. xv, Bibliothèque de Marseille, p. 397, n® 1454. 

Fènis (Martin de), s"" de La Brousse et du Tourondel. Mémoire des 
services, etc., 1675-1713, dans le Nouveau Recueil, de M. Guibert. 

Ferrand (Marguerite de), femme d'Hector d'Escodeca de Boisse 
(xvii® siècle) : Mémoire de la nesance de mes enfans (onze sont indiqués, 
et rénumération n'est pas complète). Voir Notice sur le château, les 
anciens seigneurs et la paroisse de Mauvezin, par l'abbé R.-L. Alis (Agen, 
1887, grand in-8^ pp. 215-217). 

Fontainemarie (famille de), de 1640 à 1774. — Agen, 1889, 
grand in-8'' de 173 p. 

Fonteilles (famille), d'Aubin. (Aveyron). L. de 1670 à 1760. Ms. 
provenant des archives de M. Descrozailles, notaire à Aubin, déposé en 
1887 aux Archives départementales de l' Aveyron. 

Forbin (Henry de), baron d'Oppède. (F., 152.) 

Foresta (Gaspard de). (F., 152.) 

Fornet (famille), d'Étoile en Dauphiné. (F., 131.) Ce L., dont feu 
M. Bellin n'avait donné, en 1887, que l'analyse avec quelques extraits, 
a été publié presque in extenso par M. A. Vachez, sous ce titre : le 
L. d^une famille de robe au XVIP siècle, dans les L, dans le Lyonnais 
(pp. 27-39). Le ms. appartient à M. Camille de Soubeyran de Saint-Prix, 
gendre de M. Bellin. 

Fomier, procureur du roi à Hyères. (F., 152.) 

FortiS. — M. H. Guillibert possède dans ses archives un ms. intitulé : 
Livre des memoyres tant des actes par moy Jacques Fortis ^passés d^mis 
que mon feu père M^ Honoré Fortis, en son vivant notaire et praticien de la 



PUBLIÉS OU INÉDITS. 106 

vilU de Toulon, m'a émancipé^ qmfai le einquiesmê mare 1576 y quê de 
mes autres affayres particulières. (Vol. relié en parchemin, orné dès sa 
première page de diverses inscriptions latines : Deum time, pauperes 
sustiney memsnto mori, et de cette invocation : Vtrffo mater, dat mihi 
scrihere verum,) Dans les dernières feuilles du volume se trouvent les 
naissances des enfants de Jacques Fortis, 1543 et années suivantes. 

D'autres Fortis ont travaillé au livre de raison, car on y trouve de 
nombreux actes d'une écriture moins ancienne, ainsi qu'un mémoire de 
mss papiers et un roole de mes livres, parmi lesquels figure Y Histoire 
des plantes qui croissent aux environs d!Aix, par le d' Garidel, qui fut 
imprimée avec luxe, aux frais de la province, à Aix, en 1775. Le rédac- 
teur de cette partie du registre est peut-être le personnage dont le nom 
est inscrit ainsi sur la couverture : Livre déraison demoy Gharles-Legier 
Fortis. 

Fournie (Vincent), curé de Magnac-Laval. Journal personnel, de 
1667 à 1693, cité par M. Normand {Histoire du collège de Magnac- 
Laval, pp. 19 et 106). 

Fresse de Mon val (Antoine de), de Valensoles. (F., 153.) 

Froissard-Broissia (famille de). (F., 131.) L. commencé en 
1632 par le président d'Orange et continué jusqu'à 1701 par les 
descendants, « un des plus curieux qui existent, soit par son ancienneté 
<r et son étendue, soit par la variété des récits qu'il contient, grâce au 
« rôle important de la famille dont il enregistre la filiation. » Ainsi 
s'exprime M. J. Gauthier {Mémoires de l'Académie de Besançon, 1887, 
p. 140), avec cette addition en note : <r Ce L., conservé au château de 
« Neublans, va paraître incessamment dans les Mémoires de la Société 
« d'Émulation du Jura, par les soins de M. le comte de Froissard- 
<c Broissia. i> 

Q... (Jean-Louis), bourgeois de Marseille. (F., 124.) 
Galle (Antoine), de Voiron. (F., 153.) 

Galles (en Bretagne). — Journal de Jean-Marie Galles (1799-1801). 
publié en mars et mai 1890, dans la Revue de Bretagne, de Vendée et 
et Anjou, par Albert Mare, sous ce titre : Journal d!un bourgeois de 
Vannes. — En 1871, le manuscrit a été déposé aux Archives départe- 
mentales du Morbihan, par M. Louis Galles, fils de Jean-Marie Galles. 

Gamon (Achille), l'auteur des Mémoires. (F., 153.) 

Gardane (Ange-Nicolas de), ancien consul à Chypre et à Tripoli, 



à 



106 LIVRES DE RAISON 

auteur à* Instructions à mes enfants (1764), mentionnées par M. de Ribbe 
(Les familles, 1. 1, p. 191). 

Gargran de Rollepot (famille). Voir plus haut article Aloval, 

Qaridel (famille de). (F., 153.) — Outre les L., cités par M. de 
Ribbe, de quatre membres de la famille de Garidel ( J.-Joseph, F.-Joseph, 
J.-B. et Bruno-Pierre), M. G. de Rey possède dans ses archives, à 
Marseille : le L. de Paul I de Garidel, continué par sa femme Isabeau de 
Poucard, leurs enfants et leurs petits-enfants (de 1664 à 1768); le 
L. d'Isabeau de Poucard, veuve de Garidel, va de 1691 à 1729; — 
le L. du P. Balthasard de Garidel de l'Oratoire, va de 1770 à 1775. 

M. de Ribbe, qui ne semble avoir connu ni Paul de Garidel, ni 
Isabeau de Poucard, ni le P. Balthasard, cite, en revanche, le L. de 
M™® Thérèse de Burle, veuve de J.-R. de Garidel, document que possède 
aussi M. de Rey et qui s'étend de 1729-1752. 

Qarinet. — Ephémérides de Jean Garinet, médecin bisontin, 
(1603-1 657) imprimées parmi les pièces justificatives des Noies sur quel- 
ques livres de raison franc-comtois, par M. Jules Gauthier, dans les 
Mémoires (déjà cités) de l'Académie de Besançon, 1887, pp. 153-157, 
d'après un ms. de la bibliothèque de M. l'avocat Dunod de Charnage, et 
un autre ms. de la Bibliothèque de Besançon. 

Qassaud (Anthoyne), notaire royal de la ville de Forcalquier. — 
Livre de memoyres des affaires de moy, etc., publié par M. L. de Berluc- 
Perussis, sous ce titre général : Documents inédits sur le protestantisme à 
Forcalquier (xvi® siècle), dans le Bulletin des Basses-Alpes (Digne, 
1892). 

Qaultier (M®) notaire à Saint-Romain en Jarez (Loire). L. du 
XVIII® siècle. Appartient à M. B. Reynaud, de Rive-de-Gier. Des 
fragments en ont été publiés par l'abbé James Condamin, dans son 
Histoire de Saint-Ghamond et de la seigneurie de Jarez (Paris, 1890, 
iu-4^ p. 693). 

Gauthier (les), d'Aix. — L. inédit de W Vincent Gauthier, 
notaire, à Aix, continué par son fils Jean-Baptiste (1655-1738). Ms. 
du cabinet de M. Paul Arbaud. L'aimable bibliophile me signale la 
triple importance de ce ms., au point de vue de l'histoire domestique, 
locale et sociale. 

Gautier (le chanoine J.-Ét.), de Cavaillon. (F., 153.) 

Gay (Paul), conseiller au siège sénéchal de Limoges. Ses notes 



PUBLIÉS OU INÉDITS. 107 

domestiques (1553) seront publiées dans le Bulletin de Brive, à la 
suite du Nouveau recueil de registres domestiques. 

Qay (Martial de), lieutenant général à Limoges. L. de 1591 à 1602, 
publié par M. L. Guibert {Nouveau recueil, etc.) 

Qay (frères). Mémoires des frères Oay, de Die, pour servir à V histoire 
des guerres de religion en Dauphiné, et spécialement dans le Diois, publiés, 
d'après les mss, originaux, avec un texte supplémentaire, des notes 
généalogiques et des documents inédits, par Jules Chevalier (Montbéliard, 
1888, grand in-8® de 353 p.), une des plus importantes publications qui 
aient jamais été consacrées à un L. qui est en même temps, il est yrai, 
une chronique régionale (de 1574 à 1640). Signalons-y, comme dans 
le L. des Boisvert, une histoire généalogique de la famille (pp. 253 
et suiv.), ainsi qu'un memoyre des contracts d'Anthoyne Gay, 1542 à 
1547 (pp. 307 et suiv.). 

Qay de Nexon (famille). Registre domestique et papier baptistaire, 
de 1514 à 1522 et de 1620 à nos jours. Publié par M. L. Guibert, dans 
son Nouveau recueil 

Qayrosse (famille de). — Les L. de cette famille béarnaise, et 
particulièrement le L. du baron Henry de Gayrosse, conservés aux 
archives du château de Gayrosse- A udijos, ont été cités et utilisés par 
M. Planté (d'Orthez) dans un chapitre {détails de la vie domestique) 

de son récent ouvrage sur son pays natal. 

* 

Qenebrias de Qouttepagnon, bourgeois de Bellac. L. de la 
deuxième moitié du xviii® siècle, continué jusque vers 1825, mentionné 
par Tabbé Granet {Histoire de Bellac, p. 274). 

Qénéroux (Denis), notaire de Parthenay. (F., 133.) 

Qenreau (Pierre), procureur au parlement de Dijon, xvii® siècle. 
L., ms. de la Bibliothèque de Dijon, n*" 1011. 

Qennes (Jean de), en Bretagne. L. (xvi® siècle) continué par René 
Le Cocq, mari de Gillette de Gennes. Ms.de la Biblioth. nat., dont une 
copie est entre les mains de M. Arthur de la Borderie qui, espérons-le, 
ne tardera pas à la publier en entier. Les parties les plus intéressantes 
en ont été données dans le Journal historique de Vitré, 

Qennes (Jacques de), doyen de Vitré. L. (xviii® siècle), possédé par 
M. A. de la Borderie et publié par ce savant, en 1876, dans le Journal 
de Vitré. On en retrouve quelques extraits dans Les familles de Vitré 
(pp. 41-46), très intéressante publication de M. Ed. Frain. 



108 LIVRES DE RAISON 

Qénuyt (Jean), bailli de Saint-Germaiu-Lembron (Puy-de-Dôme). 
Livre de comptes, avec divers renseignements de famille, xviii® siècle. 
Ms. de la collection de M. A. Vernière, à Brioude. 

QeofiBre (Jacques), de Brive, et sa fille. L. de 1698 à 1774, publié 
par M. L. Guibert {Nouveau Recueil, etc.). 

Gérard de la Brelly (Balthazar-Jean-Pierre). (F., 153.) 

Gtormain (Toussaint). (F., 153.) 

Qliaisiie de Classé (P.-H. de), magistrat du Mans. (F., 127.) 

Qiot (N....)> patron de barque, d'Arles. L. qui contient des 
détails très curieux sur le règne de la Terreur à Arles. M. le conseiller 
E. Fassin, qui en est possesseur, m'écrit qu'il se propose de le publier 
bientôt. 

Giraud (Ambroise). Livre de comptes tenu par A. Giraud, paysan- 
métayer, exploitant en 1588 le domaine d'un propriétaire appelé 
Deffauris, dans le territoire de la commune de Mane (Basses- Alpes), 
mentionné par M. de Ribbe (Les familles, t. i, pp. 16-17). 

Giraud (Isabeau de). (F., 153.) 

Godefroy (famille). (F., 120.) 

Gondinety de Saint-Yrieix. (F., 135.) 

Gouberville (le sire de). (F., 122.) 

J'ajoute à la mention de 1889 cette note,, tirée d'une lettre de 
M. Léopold Delisle : « Le journal du sire de Gouberville, qui est à mes 
« yeux l'un des plus précieux, peut-être même le plus précieux, des livres 
« de raison dont on se soit occupé, a fait son entrée dans le monde de la 
« publicité un peu plus tôt que vous l'avez cru : la première édition des 
« extraits qu'en a donnés l'abbé Tollemer est intitulée : Journal manuscrit 
« cdun sire de Gouberville et du Mesnil-au-Var, gentilhomme campagnard, 
a au Gotentin, de 1553 à 1562, Étude publiée par le journal de Valognes, 
« du 17 février 1870 au 20 mars 1872, par A.-T. Valognes, imprimerie de 
« G. Martin, libraire, in- 12 de 841 p. Le volume ne porte pas de date ; 
« mais j'en ai un exemplaire qui m'a été offert par l'abbé Tollemer, le 
« 9 avril 1873, peu de jours après l'achèvement dn volume. — De ce 
« même journal de Gilles de Gouberville, on a retrouvé cinq années, que 
flc l'abbé Tollemer n'a pas connues et qui ne seront malheureusement 
« pas comprises dans l'édition in-4° que M. Eug. de Beaurepaire va 
« publier pour la Société des antiquaires de Normandie. Le propriétaire 
« du registre retrouvé, M. le comte de Blangy, se réserve le plaisir et 



PUBLléS OU INEDITS. 109 

« rhonneur de le produire au grand jour. Il a préludé à ce travail par 
« un élégant volume intitulé : Généalogie des sires de Russy^ de Oouber- 
« ville et du Mesnihau-Val (Caen, 1887), grand in-8^ » 

Gras (de), conseiller au parlement de Provence. L. du xviii® siè- 
cle, conservé dans les Archives de M. Paul de Faucher, à BoUène. 
Gros registre rempli de renseignements généalogiques, domestiques, etc. 
Beaucoup de choses sur des acquisitions de charges, sur des propriétés 
de seigneuries. Curieux détails sur le parlement d' Aix, après la cassation 
des parlements par le chancelier Maupeou, et aussi sur la Révolution 
et la Terreur en Provence. Faits très bien narrés, appréciations d'un 
esprit très droit. Je dois ce rapide résumé à un homme qui est lui- 
même un excellent appréciateur, M. P. de Faucher. 

Gros (Bernard), commandeur du Temple-de-Breuil, en Agenais, 
sous Louis XI et Charles VIII. Ms. du fonds du grand Prieuré de 
Toulouse, aux Archives départementales de la Haute-Garonne. Voir une 
notice de M. G. Tholin, dans le Bulletin historique et philologique du 
Comité des travaux hist, et scient (1889, pp. 115-128). Dans son analyse 
des trois registres (1477-1487), que forment le Livre de raison de 
Bernard Gros, M. Tholin note que le commandeur du Temple-de-Breuil, 
a apprécie les variétés de cerises tirées de Gontaud. » 

Gouéon (époux). Dans les Fragments d'un livre de raison au 
XVIP siècle, insérés par M. du Boishamon dans la Revue de Bretagne, 
de Vendée et d'Anjou, publiée par la Société des Bibliophiles Bretons 
(t. VI, octobre 1891, pp. 299-305), on trouve (à partir de Tannée 1613) 
l'indication de la naissance des nombreux enfants (neuf fils et quatre 
filles) de Pierre Gouëon, seigneur de la Bouétardaye (dans Tévêché de 
Saint-Malo), et de Marguerite Le Bigot. Le père et la mère signent 
ensemble la longue liste. Le reste du L. est occupé par des comptes de 
fermages. 

Gras de Prégentil (Honoré- Jean- Joseph de). (F., 153.) 
Grignon de la Pellissonnières. (F., 133.) 

Grimaud (Daniel), procureur au bailliage de Graisivaudan. 
L. commencé le 26 juin 1774 et fini le 15 février 1783. Ms. de la Bibl. 
de Grenoble, n^ 7068. 

Guamores, notaire à Vesc (Drôme). Livre de comptes, commencé en 
1582 et fini en 1630. Ms. in-4% de 600 feuillets (Archives départ, de la 
Drôme). (On y voit qu'un client devait 20 sols pour un contrat de 



110 LIVRES DE RAISON 

mariage et qu'un autre client devait 8 sols pour l'acte de vente d'un 
coin de vigne.) 

Guerin, notaire, à La Guerche, en Bretagne. Voir à l'Appendice, 
n® XIII, une note de M. Frain de la Gaulerye sur le L. (deuxième 
moitié du xvii® siècle) de Guerin, dont il possède une copie. 

Quirbaldi (?). — Fragments d'un L. d'un bourgeois de Rodez, 
depuis 1635 jusqu'en 1688 ou environ. 

Volume en papier, de 95 feuillets. Bibl. nat., ms. français, 6187. 
(Voir L. Delisle, Ms, latins d français^ 1891, 2® partie, p. 577.) 

Hardy du Rocher (Mathurin), maire de la communauté de 
Vitré. L. du xviii® siècle, cité par M. Ed. Frain, dans les Familles de 
Vitré de 1400 à 1789 (Rennes, 1877, in-8^ p. 85). 

Hardy du Roclier (Pierre- Anne-Ignace), fils du précédent. 
L. cité par le même (p. 41). M. Frain m'annonce qu'il le reproduira 
en entier dans le tome ii de ses Tableaux généalogiqvss. 

Henry (Guillaume). — Livre de naissance des enfants de G. Henry, 
qui exerçait à Lyon le commerce de mercier, en 1538, et qui devint, 
plus tard, seigneur de Jarnieux, en Beaujolais. Ce recueil, que M. Paul 
de Varax a publié, comme pièce justificative à la suite de sa notice sur 
La seigneurie de Jarnieux (Lyon, 1883, in-8^ p. 91), renferme plus 
qu'une simple généalogie. Les traits de mœurs y abondent. Voir 
A. Vachez, les L, dans le Lyonnais^ pp. 8-10. 

Huet (Charles-Antoine-Gabriel). C'est l'auteur du L. Laonnois 
étudié par M. le président A. Combier, en 1880. Voir F., 122. J'ajoute 
que le ms., qui fait partie des archives du tribunal de Laon, a commencé 
par être un plumitif du bailliage de Laon en 1753 et 1754, et est 
devenu en 1774 le registre-journal de C.-A.-G. Huet, alors receveur de 
l'émolument du sceau de la chancellerie présidiale de Laon, greffier 
d'appeaux, etc. 

Huguetan, famille lyonnaise. L. analysé par A. Vachez, auquel il 
a été communiqué par un descendant des célèbres imprimeurs, 
M. Edmond Roche, avocat {Les L, dans le Lyonnais^ pp. 15-18). Cette 
sorte de registre de l'état civil commence en l'année 1603, pour finir en 
1733, avec la famille Chaumas, dans laquelle se fondit celle des 
Huguetan, à la fin du xvii® siècle. 

Hugon (Clément), s'' de Roux. L. de 1706 à 1710, publié par M. L. 
Guibert {Nouveau recueil^ etc). 



PUBLIÉS OU INÉDITS. 111 

Humblot, gendre du d*" Damidez. L. de 1786 à 1794. Voir Catalogue 
général des mss., t. xiii. Biblioth. de Dole, p. 421, n® 198. 

Hun (J.-B.), en Alsace. (F., 138.) 

Ille (famille d'). Voir à l'Appendice, n** xiv, une notice sur les L. 
de cette famille par leur possesseur M. Ch. de Gantelmi d'IUe. 

Ingold (famille), de Cernay (Alsace). (F., 138.) 

Jalsoll (Sigismond), en Alsace. (F., 138.) 

Jaiinet (Claude), propriétaire-vigneron du lieu de Demigny (Saône- 
et-Loire), a laissé un livre de comptes et journal agricole qu'il avait 
tenu de 1735 à 1759. Voir C. de Ribbe, les Familles, t. i, p. 18. 

Jàrrige, de Saint- Yrieix. (F., 135.) 

Jaume (Joseph), jurisconsulte du dernier siècle, une des gloires du 
barreau de Perpignan, et qui avait enseigné le droit dans l'Université 
de cette ville, de 1757 à 1791, auteur d'un remarquable L. écrit en 1806, 
qui porte pour épigraphe : SU nomen Domi?ii henedidum ; ex hoc nunc 
et usque in seculum. Amen, analysé par M. Ch. de Ribbe dans la 
Réforme Sociale (livraisons du 15 avril et du V^ mai 1881) : Les foyers 
d'autrefois, d'après une publication récente et un document inédit, 

Jouard. Psautier annoté (en marge) par Jouard (Jean), de Gray, 
ancien juge de la cité de Besançon, puis président des parlements de 
Bourgogne, assassiné par les Dijonnais en un jour d'émeute (1477). 

Ms. n® 13 de la Bibliothèque publique de Vesoul, analysé par 
M. Jules Gauthier dans les Mémoires (déjà cités) de l'Académie de 
Besançon, 1887, pp. 137-138. 

Kerlouan (Hamon du Louët, s'' de). L. ms. conservé aux Archives 
du Morbihan sous ce titre : Extrait d!un cahier appartenant à Hamon 
du Louët, s^ de Kerlouan et Penanreux, le nom duquel est écrit au dedans 
de la couverture d'icelui, touchant les alliances de Goutzunval, Keramoët, 
Penanreux, le Plessis et autres bonnes maisons. Copie de la première 
moitié du xviii® siècle. Cahier de 12 feuillets in-f*, série E., liasse 110. 
Dans ce recueil généalogique et familial ou trouve une relation du combat 
de la carraque de Bretagne, nommée la Cordellière, et la carraque d'An- 
gleterre, nommée le Régent, près du raz deSaint-Mahé (Saint-Mathieu), 
le soir de Saint-Laurens (1512), avec les noms d'un grand nombre de 
membres des meilleures familles du pays, qui y périrent. Les lunaisons 
y sont aussi indiquées. 

Labat de Savignac (famille). L. inédit qu'il a été question de 



112 LIVRES DE RAISON 

publier dans les Archives Historiques du département de la Gironde, et 
qui va de 1705 à 1760. Comme les Labat appartenaient an parlement 
de Bordeaux (voir sur eux le Nobiliaire de Guyenne), leur journal est 
à la fois une chronique du palais et une chronique de la maison. 

La Baume-Pluvinel (famille de), en Dauphiné. (F., 131.) 

La Beillessue-Lymon (de). L. de 1694 à 1765, publié par 
M. Arthur du Bois de la Villerabel, sous ce titre : Journal historique et 
domestique d'un magistrat breton, dans les Mémoires de la Société 
archéologique des Côtes-du-Nord (t. ii, 2"^® série, 1887, pp. 152-200). Il 
y a un tirage à part de cette publication. (Saint-Brieuc, Prudhomme, 
1886, in-8° de 51 pp.) 

La Brély. L. inédit de Balthazard-Jean-Pierre-Girard de la Brély, 
ancien secrétaire en chef des États de Bourgogne, commencé le 1**' juin 
1759, et portant dans son en-tête : Ami-co si des mutuum, vel illud perdes 
vel amicum. — Beatus vir qui timet dominum-; cornu ejus exaltahitur in 
gloria, 

{Communication de M. de Ribbe, — Ms, de sa collection). 

Labrunie (Guillaume), avocat à Martel. L. de 1653 à 1655, publié 
par M. L. Guibert. (Nouveau recueil, etc.) 

Labrunie. Voir Du Noyer. 

La Brunye (de). Voir Brunye (de La). 

Lacabane (famille), en Quercy. L. de 1695 à 1820. Registre in-f 
faisant partie de la collection de M. L. Greil, à Cahors. Avec les 
naissances, mariages, décès, sont mentionnés des actes d'achats, de 
ventes, d'emprunts, de prêts, etc., ainsi que des détails sur les récoltes de 
certaines années et des recettes pour empoisonner les taupes, pour 
guérir les bœufs de diverses maladies, remèdes qui sont bons aussi au 
monde, A cette famille appartenait M. Léon Lacabane, Texcellent érudit 
dont je garde et garderai toujours un si reconnaissant souvenir, car ce 
fut lui qui m'orienta le premier dans ce département des mss. de la 
Bibliothèque alors impériale, où je devais passer de si nombreuses et de 
si heureuses journées, 

Laohau, d'Argentat (les). L. de la première moitié du xvi° siècle. 
Signalé comme existant, il y a peu d'années, dans les archives de 
M"® de Négraval, à Argental. 

Lacolonle (de). (F., 128.) 

Lacroix (Noé), Chalonnais. (F., 126.) 



PUBLIIÊS OU INÉDITS. 113 

Lafkïsse (famille). L, tenu successivement par Pierre, Jean et 
Alexandre (1570-1681), acquis par M. E. Kerviler et publié en partie 
par le baron de Costou : André de Lafaiase, maréchal de bataille, sa 
famille^ son histoire et sa correspondance (Lyon, 1886, in-8°). 

Lafosse (Jean), bourgeois et consul de Limoges. Journal tenu 
pendant Tannée de son consulat (1649), publié par M. L. Guibert sous 
le titre : Journal du consul Lafosse, 

La Fregère de Laulanié (famille), en Quercy. M. Lafregère de 
Laulanié, juge de paix à Cahors, conserve plusieurs cahiers in-4° où 
sont relatés les naissances, mariages, décès et autres événements divers 
qui intéressaient la famille, où sont aussi reproduits des actes d'achats, 
de ventes, de marchés pour travaux agricoles, etc. 

Lagarde (les), de Tulle. L. 1569-1645, publié par M. A. Leroux 
(recueil déjà cité). 

Lagoy (de). — L. inédit de Jean de Meyran Laceta, seigneur de 
Nans, baron de Lagoy, procureur du pays de Provence de 1686 à 1690. 
— Après les naissances de ses enfants, l'auteur y enregistre celles de 
ses petits-enfants, avec cette formule : Mémoire de la naissance des 
enfants qu'il plaira à Dieu de donner à mon fils de Lagoy, ^Pollection du 
marquis de Lagoy). 

La Hitte ( J.-B. du Cos de), en Gascogne. L. ms., de la première 
moitié du xvii® siècle, conservé au château de La Hitte et décrit par 
M. le comte de la Hitte dans la Revue de Gascogne^ de février 1891, 
article intitulé : Un gascon, père de trente-deux enfants. 

Lamy de la Chapelle, de Limoges. (F., 134.) 

J'ajoute que dans le L. des Lamy (1571 jusqu'à nos jours) figurent 
les deux branches, les Lamy de Duret et les Lamy de La Chapelle. 

Lamy-Deluret, curé de La Roche-l' Abeille. (F., 135.) 

Langelier (Guillaume), sieur de la Martinais. (F., 129.) 

La Plante (Martin), notaire. (F., 154.) 

Laqueux (Jean), de Vitry-le-François. L. de 1688 à 1760. Ms. 
Un long extrait a paru dans le journal allemand Die franz'ôsische Colonie 
(1889, n*^ 5, pp. 79-84) sous ce titre : Aus den Familien-papieren der 
familie Laqueux \ 

^ J'ai recueilli ou, pour mieux dire, on a recueilli pour moi diverses mentions 
de publications allemandes, italiennes, suisses et surtout belges relatives à des 
livres de raison, mais je n'ai pas cru devoir me servir de ces communications 



114 LIVRES DE RAISON 

Larouverade (L.-A. de), conseiller à la Cour de Bordeaux. (F., 154.) 

Laugier (J.-B.), bourgeois de Toulon. (F., 154.) 

Laugier (J.-Claude). (F., 154.) 

Launay (Jean de), habitant de Vitré, an xviii® siècle. Une copie de 
son L. est aux mains de M. A. de la Borderie. Voir Ed. Frain, Familles 
de Vitré, p. 42. 

Laurens (famille du). (F., 118.) 

Addition de M. le marquis de Boisgelin : « J'ajouterai à ce que dit 
« M. de Ribbe sur la généalogie du Laurens, que l'œuvre de Jeanne a 
« été imprimée de son temps, mais doit être bien rare puisque la Méjanes 
« n'en possède qu'une copie faite à la main, comme j'en possède une 
« moi-même. J'ai vu un fragment de cette généalogie imprimée in-4° : 
« il en existe un exemplaire complet (peut-être unique) à la biblio- 
« thèque d'Arles. » 

Laurens (Henry des), d'Avignon. 

Son L. a été mentionné plusieurs fois par M. de Ribbe, dans Une 
grande dame, notamment p. 182-184. Voir à l'Appendice de mon recueil, ' 
sous le n® xvi, des notes complémentaires que me fournit le biographe 
de la Comtesse, de Rochefort, 

Lavernot-Paschal (le président Ph. de). (F., 138.) 

Laviron. — L. de Jean-Étienne Laviron, vigneron bisontin (mort le 
28 janvier 1854), mentionné comme « le dernier livre de raison Comtois, » 
par M. J. Gauthier, dans les Mémoires (déjà cités) de l'Académie de 
Besançon (1887.) Une copie en a été faite pour les Archives du Doubs 
par le savant archiviste, d'après l'original que conserve le fils du chro- 
niqueur, M. l'abbé Laviron. 

Lazinier (famille), en Auvergne. Voir, à l'Appendice, n** xvii, une 
note de M. P. Le Blanc sur le L. de cette famille, lequel fait partie de 
la collection du bibliophile de Brioude. 

Le Blanc (famille), en Auvergne. Voir sur son L. une note (avec 
extraits) à l'Appendice, n° xviii. Le ms. m'a été communiqué par le 
possesseur, M. P. Le Blanc, dont la famille n'a aucun lien de parenté 
avec celle dont il est ici question. 



dues principalement à M. de Ribbe et à M. Stein. Laissons les mentions de livres 
étrangers à ceux qui entreprendront une bibliographie générale du sujet : c'est 
bien assez pour mes épaules du fardeau spécial de la partie purement française 
d'une œuvre aussi considérable. 



PUBLIlês OU INÉDITS. 115 

Le Boucher (François). (F., 128.) 

Le Comte (Daniel). (F., 132.) Article à compléter ainsi : La finance 
d'un bourgeois de Lille au XV IP siècle. Livre de raison de François- 
Daniel Le Gomte^ escuyer^ conseiller, secrétaire du roi, maison et couronne 
de France (1664-1717), par Aimé Houzé de TAulnoy, ancien bâton- 
nier, etc. (Lille, imp. L. Danel, 1888, in-4" de 124 p.) 

Le Oocq (René), continuateur du L. de Jean de Gbnnes. Voir ce 
dernier nom. 

Le Duc (Jeanne). — L. inédit de Jeanne Le Duc, fille de Pierre 
Le Duc, écuyer, et veuve de Gilles Hennequin, écuyer, président au 
grenier à sel de Châlons-sur-Marne (10 février 1661). Cité par M. de 
Ribbe, La vie domestique, t. ii, pp. 142-144. 

Lefeuvre, Fouarche, Monnier (abbés, en Bretagne). 

Dans les Annales de Bretagne, publiées par la Faculté des Lettres de 

Rennes, avril 1890, M. Dupuy a publié sous ce titre : Journal dun curé 

* de campagne, 1712-1765 (59 pages in-8'^), les notes insérées sur les 

registres des baptêmes de la paroisse de Soudan (Loire-Inférieure, 

canton de Chateaubriand), 1698 à 1765, par trois ecclésiastiques : 

1** L'abbé Lefeuvre, vicaire de Saint-Mars-du- Désert ; 

2° L*abbé Fouarche, recteur de Soudan ; 

3° L'abbé Monnier, successeur du précédent. 

Le premier a donné des détails fort intéressants sur le terrible hiver 
de 1709 ; 

Le second, homme d'une ardente charité, tient la plume jusqu'en 1712; 

Le troisième pendant 53 ans, ne manque jamais de faire connaître 
ses impressions avec régularité et abondance. 

Legendre (famille), dans le Maine. (F., 132.) 

Lélée (les). (F., 128.) 

Le Maczon de Oourcelles. — Livre d'heures du XV® siècle, sur 
les gardes duquel les Le Maczon enregistrèrent mariages, baptêmes et 
décès depuis 1570 jusqu'en 1830, décrit par M. E. Frain dans le tome ii 
des Mœurs et coutumes des familles bretonnes avant 1789. En la posses- 
sion de M. Charles Rupin, avocat à Vitré, descendant de Françoise 
Charlotte Le Maczon. 

Lemaistre-Bastide (les), de Limoges. (F., 134.) 

Le Peletier (famille). (F., 127.) 

J'ajoute que M. l'abbé G. Esnault a consacré le second fascicule de 



116 LIVRES DE RAISON 

son recueil, Les livres de famille dans le Maine, à Pierre et Victeur 
Le Peletier, avocats en, la sénéchaussée du Maine^ 1499-1556. (Le Mans, 
Pellechat, 1 890, grand in-8° de 32 p.) 

Le Roy (famille), dans le Maine. (F., 127.) 

Le Riche (Guillaume et Michel), de Saint-Maixent. (F., 132.) 

Leroi (Jean). — L. commencé en 1672 et continué par sa famille 
jusqu'en 1726. Ms. des archives de M. G. de Key, à Marseille* 

Lespaignol (famille), de Reims en Champagne. (F., 154.) 

LestorgTlie (Jean), de Xonars. L. de 1585 à 1602, publié par 
M. L. Guibert {Nouveau Recueil^ etc.). 

Leynia (Joseph), juge de Beaumont. L. de 1741 à 1801, publié par 
M. Champeval, dans le Nouveau Recueil, etc. 

Lejrnia de Ohassagne (les), de Treignac. (F., 135.) 

Lidon (N... de), s' de Savignac. Dans le présent recueil, p. 31 

Lieutaud (François de), fils de Mathieu et d'Anne de Poucard. 
L. de 1714 à 1726. Ms. conservé dans les archives de M. G. de Rey, à 
Marseille. 

Lions (Pierre- Joseph), bourgeois de Marseille, originaire du Bar 
(Alpes-Maritimes). L. de 1770 à 1795. Ms. des archives de M. G. de 
Rey, à Marseille. 

Lombardie (A.). Voir l'article Desveux. 

Loménie (François), seigneur du Monteil, mort en 1770. L. men- 
tionné par M. Compayroux dans ses Notes sur Peirat- le- Château. 

Loménie (chanoine Guillaume de), rédacteur, en 1751, de notes de 
famille et généalogie de Loménie. Quelques fragments en ont été publiés 
dans le Limousin littéraire (1886-1887). 

Lordonet (J.-F.). — « L. de moy Joseph-François Lordonet que 
ce j'ay commencé de faire en l'année 1733, sur les mémoires que j'avois 
« tenus, et sur les livres de raison de mes père et mère et oncles, dont 
« j'ay été l'héritier. » Le narrateur fait suivre la mention des naissances 
de ses enfants, d'une invocation qui se reproduit la même pour tous : 
Que Bien en fasse un grand saint/ [ou] une grande sainte! Il écrit 
spécialement pour le fils qui doit lui succéder : « J'exhorte mon fils à 
ce se ressouvenir que nisi Dominus œdificaverit domum^ in vanum labO" 
raverunt qui œdificant eam. d 

( Communication de M. de Rihhe, — Le ins, inédit 
appartient à sa collection,) 



PUBLIÉS OU INÉDITS. 117 

Lorier (famille), de Redon. L. conservé aux Archives d'Ille-et- Vilaine, 
sous ce titre : Papier de merque pour servir à François Lorier pour 
rajporter nqpces, batesmes, mortuaires et autres choses dignes d!estre 
raportées, 1592-1624. — Continué par son fils François Lorier, qui fut 
sénéchal (juge) de Redon (1642-1644). 

Lorman (Jean de), bourgeois du Mas-d'Agenais. (F., 154.) 

Lut (Jean de), seigneur de Freyssinet. Fragments de son L. (1441 
et ann. suiv.), qui est surtout un état de biens-fonds et rentes. Ont été 
acquis récemment d'un libraire parisien, par M. A, Thomas, directeur 
des Annales du Midi, qui les mentionne dans la livraison de juillet 
1892, p. 415. 

Mabit (Pierre), religieux du prieuré de Font (en Quercy). L. de 
1623 à 1649, registre in-4° incomplet (les premiers feuillets manquent), 
en la possession de M. Louis Greil, à Cahors. 

Madelmon (Simon), de Sarran. Cahiers, du commencement de ce 
siècle, cités dans Tétude de M. de Seilhac, sur V Œuvre de Simon 
Madelmon {Bulletin de Tulle, 1889). 

Maigrne de Sarazao (Pierre de), conseiller du roi au siège présidial 
et sénéchal de Brive. L. ms., de 1765 à 1803, communiqué par 
M. Ernest Rupin, de Brive, à son collègue M. L. Guibert qui en publiera 
de larges extraits et qui veut bien me dire que les mentions se rappor- 
tant à la période révolutionnaire sont intéressantes, par exception, car 
les auteurs des livres de raison se montrent généralement très réservés, 
et même plus que réservés, au sujet de cette période. 

Mailhar de la Couture. — « Livre contenant ce qui est de plus 
«essentiel et considérable dans mes affaires, d par Jean-Baptiste Mailhard 
de La Couture, bourgeois de Limoges, consul et trésorier de France 
(1678-1715), et copies de contrats jusqu'en 1719, dans les archives de la 
famille. 

Maillasson, de Montmorillon. (F., 133.) 

Maillefer. — Mémoires de Jean Maillefer, marchand, bourgeois de 
Reims (1611-1684), continués par son fils jusqu'en 1716, publiés sur le 
ms. original de la Bibliothèque de Reims, par H. Jadart. (1890, in-8°.) 

Malebayase (famille), d'Agen. (F., 155.) 

J'ajoute que le ms. est aujourd'hui déposé aux Archives départe- 
mentales. 

Maillard (les), de Brive. (F., 122.) 



118 LIVRES DE RAISON 

Malmazet (les), de Vais. (F. 122.) 

Mandon (TropMme de), en Provence. L. ms. qui était entre les 
mains de M. Clair, avocat à Arles, et qai, depuis 1882, appartient à ses 
héritiers. 

Mandon (François de), L. ms. dont quelques extraits ont été don- 
nés par M. Fassin dans son Musée. 

Manha (Antoine), marchand et receveur de la dame de Capdenac 
(en Quercy). L. du xvi® siècle, mentionné dans un autre livre de raison 
Quercinois, de 1563 et années suivantes, qui est entre les mains de 
M. Champeval et qui eut pour rédacteur, semble-t-il, un certain Durand 
Carmelayre, de Capdenac. 

Marohandon du Puimirat (J.-B.), chanoine de Limoges. 

(F., 135.) 

Maresolial (Fr.), procureur fiscal au ressort de Pontarlier. L. de 
1660 à 1664. Voir Catalogue général des mss., t. xiii, Bibl. de Dôle, 
p. 416, n** 159. 

Mari (Jean de), en Provence. L. ms., possédé par le baron de Roure, 
au château de Barbegal, près Arles. 

Marin de OarranraiS (famille), en Provence. Voir, à l'Appendice, 
n** XIX, une considérable notice sur ce L. par M. F. de Marin de Car- 
ranrais, qui en est le possesseur. 

Marraud (Jacques et Pierre), d'Agen. (F., 155.) 

Martel, avocat, de Montauban. L. du xvii® siècle, conservé aux 
Archives départementales de Tarn-et-Garonne, série E. 

Martin (Philippe). Voir l'étude intitulée : Paysans franc-comtois 
des environs de Pontarlier au XVIII'^ siècle, dans les Mémoires de VAca- 
demie des sciences, belles-lettres et arts de Besançon (1888), où M. le 
chanoine Sachet dépeint les vieilles mœurs rurales d'après trois livres 
de famille, rédigés par de simples paysans des environs de Pontarlier, 
notamment d'après celui de Ph. Martin, cultivateur à Saint- Pierre-la- 
Cluse, lequel, pendant les loisirs d'une longue maladie, écrivit tout ce 
qu'il avait découvert dans ses papiers domestiques et ce qu'il avait vu 
lui-même depuis le milieu du siècle dernier jusqu'au siècle actuel. 

Martin (les), de Carpentras. Voir à l'Appendice, n® xx, une note de 
M. de Eibbe sur le L. de deux membres de la famille Martin. 

Martin de PuyliSOd (famille), en Limousin. L. ms. relatif à la 
Eévolution et à la période suivante ; entre les mains de la famille. 



PUBLIIÉS OU INÉDITS. 119 

Martinon (famille), en Auvergne. Voir à l'Appendice, n° xxi, une 
note de M. P. Le Blanc. 

Marye (famille), en Auvergne. Voir à T Appendice, n° xxii, quelques 
extraits du L. de cette famille, qui a été mis à ma disposition par le 
possesseur, M. P. Le Blanc. 

Marye (Jean-Joseph), avocat en parlement à Brioude. L. tenu de 
1694 à 1739, conservé dans la collection de M. le baron Charles de 
Croze. 

Massao (Jean de), juge royal de Gontaud (F., 156.) 

Massiot (les), de Saint-Léonard. (F., 134.) 

Masson (famille), de Montbéliard (1745-1814). Voir Catalogue géné- 
ral des mss.y t. xiii, Bibl. de Montbéliard, p. 308, n** 85. 

Massonneau (Arnaud-Bernard), avocat en parlement. (F., 155-163.) 

Mateau (Jean), de Goulles. L. de 1729 à 1740, publié par M. L. 
Guibert. (Nouveau Recueil^ etc.) 

Mauoourant (Henri), marchand de Bourganeuf. Livre de comptes, 
avec notes diverses, de 1758 à 1775, publié par M. Tabbé Lecler. 
(Nouveau Recueil.) 

Maurat (les), du Dorât. (F., 134.) 

Mayet (Hugues). — L. de ce cultivateur, de la petite paroisse de 
Nuelles, près de TArbresle (Rhône), publié par A. Vachez {L. dans le 
Lyonnais, pp. 43-59) sous ce titre : Le L, d^un paysan du Lijonnais au 
XV IIP siècle. Le récit s'étend de 1682 à 1762. 

Médiois (Etienne). — L'auteur de la Chronique publiée par feu 
M. Chassaing, a laissé un L. très curieux, qui a été trouvé, dans les 
archives hospitalières de la ville du Puy, par l'archiviste actuel de la 
Haute-Loire, lequel a l'intention de le publier prochainement. 

Mémoire, intendant du comte des Cars. L. de 1787 à 1786, dans 
Nouveau Recueil, de L. Guibert. 

Meslon (famille de) et particulièrement André de Meslon. L. du 
XVI® siècle, ms. des archives de M. L. de Meslon, cité et utilisé par 
M. Léo Drouyn dans ses Variétés girondines (Bordeaux, 1879, deuxième 
fascicule, p. 277). 

Meyran (de). Voir l'article Lagoy (de). 

Mioault (J.-B.). (F., 132.) 

Micault (Claude). (F., 132.) 

9 




120 LIVRES DE RAISON 

Migault (Jean). Voir sur ce L, (fin du xvii^ siècle), à l'Appendice, 
n° XXIII, une note de M. H. Stein. 

Mieg (Matthieu), en Alsace. (F., 138.) 

Milhot (famille), de Feurs. — L'abbé Duguet (Mémoire sur la ville 
de Feurs, écrit entre les années 1707 et 1714, inséré dans les Mémoires 
de la Société de la Diana, t. vi, p. 159), reproduit la généalogie des 
Milhot, famille importante de cette petite ville, et ajoute : « Tout cela 
« est écrit à la marge d'un grand livre, intitulé VAlmanach du berger, 
<r où tous les Milhot se sont inscrits et ont mis leurs armes, de sorte qu'il 
c leur tint lieu d'archives. » 

Minet (Isaac), protestant boulonnais émigré en Angleterre. Des 
extraits de son L., qu'il commença à écrire en 1737, ont été publiés par 
M. William Minet, sous ce titre : Isaac Minef s narrative, 1660-1745, 
dans les Proceedings of ths Huguenots society of London (t. ii, 1888, 
n*» 3, pp. 428-445). 

Missandre. — J'ai eu entre les mains le L. de la famille de 
Missandre (près de Monclar d'Agenais), que j'ai souvent cité dans 
l'annotation du Journal domestique de N... de Lidon. Le ms. appartient 
à M. René de Lajugie, dont la mère est une Missandre. 

Modène. — L. de Guillaume de Modène, bailli de Montlor (xvii® siè- 
cle), mentionné dans le Catalogue sommaire des manuscrits de la 
Bibliothèque d! Avignon^ par L.-H. Labande (Paris, A. Picard, 1892, 
gr. in-8% p. 273, n« 2309 ^). 

Moissonnier (famille), de Saint-Bonnet-le-Château. (F., 125.) 

Momyn (les de). — L. de famille (inédit) de MM. de Momyn, de 
Mauvezin (de 1537 à 1725). Entre les mains de la famille Periès- 
Labarthe, à Mauvezin. M. Dumas de Rauly, qui l'a mentionné dans une 
des récentes réunions de la Sorbonne, m'écrit que ce mémorial d'une 
famille protestante est curieux et mériterait bien la lumière de l'im- 
pression. 

Mondenard (Charles de), seigneur de Saint-Amans, a écrit sur un 
terrier de cette seigneurie, conservé aux Archives départementales de 
Tarn-et-Garonne, les naissances et décès de divers membres de sa 
famille. L'archiviste, M. Dumas de Eauly, a publié, dans le Bulletin de 

^ Ce Catalogue ayant paru quand l'impression de cette liste était déjà presque 
achevée, je renvoie aux Additions et corrections les nouveaux renseignements 
que j'y trouve et qu'il est trop tard pour ranger ici en ordre alphabétique sous 
les lettres B à L. 



PUBLIÉS OU INÉDITS. 121 

la Société archéologique de Montauban, Tarbre généalogique de la 
maison de Mondenard, qui se développe sur la première feuille du 
terrier. 

Mongé (Gaspard de), s' du Caire et (en partie) de Puimichel. 
(F., 120.) 

Depuis la publication de mon Essai bibUographiqice, M. Jules de 
Terris a donné une complète et charmante édition du ms. de son 
cinquième aïeul, sous ce titre : Un provençal oublié. Mémoires et un père 
de famille au XVI P siècle. (Forcalquier, E. Martin, 1890, in-8** de 
xii-77 p.) Les mémoires de G. de Mongé sont précédés de lettres 
adressées à M. J. de Terris par Mgr T Archevêque d'Avignon, M. L. de 
Berlue Perussis, le vicomte 0. de Poli et Ph. Tamizey de Larroque. 

Monneraye (René), alias de la Monneraye, s' de Bourgneuf, 
conseiller du Roy, notaire-secrétaire au parlement de Bretagne, à 
Bennes. L. de 1654 à 1684, in-4°, conservé aux Archives d'Ille-et- Vilaine, 
série E. 

Montagrne (les). — L. de Toussaint Montagne, né à Cuers, le 
19 décembre 1696, et de son fils Joseph (1769-1790). Des extraits de 
Tun et de Vautre ont été donnés par M. de Ribbe dans les Familles 
(t. I, pp. 81-85.) 

Montaigrne (famille), de Saint-Chamond. L. qui embrasse une 
période de plus d*un siècle et demi. Commencé, en 1527, par Catherin 
Montaigne, il est continué successivement par d'autres membres de la 
même famille nommés Claude Ravel, F. Palerne, Chenevier et Jean 
Chavanne, jusqu'en l'année 1683. L'original en est aux mains de la 
famille Bethenod, de Montbressieu ; mais il en existe deux copies : l'une, 
à la Bibliothèque de Lyon, fait partie du fonds Coste (n** 17, 406) ; 
l'autre appartient à la Bibliothèque de la ville de Saint-Étienne (n** 517). 
Voir A. Vachez, Les L. dans le Lyonnais (pp. 10-11). Le document avait 
été déjà fort utilisé par l'abbé Condamin, dans V Histoire de Saint- 
Chamond, 

Montaigrne (Michel de). — Dans un volume de sa bibliothèque, les 
Ephémérides de Beuther (Paris, 1551, in-8°), disposé, comme nos 
agendas actuels, avec des folios blancs, il annotait les principaux 
événements de sa vie domestique ^ Ces précieuses, mais trop courtes et 

* L'auteur des Essai» a soin de nous apprendre que son père tenait une sorte 
de livre-journal militaire (liv. ii, ch. i) : ce Pierre Eyquem nous a laissé, de sa 
« main, un papier journal, suyvant poinct par poinct ce qui s'y passa [aux guerres 
<L de là les monts] et pour le public et pour son privé, lo 



122 LIVRES DE RAISON 

trop rares notes ont paru en 1855, publiées par le D' Payen (Paris, 
Jannet, in-S"") : elles forment le fascicule m des Documents inédita sur 
Montaigne, En la même année parut {Actes de V Académie de Bordeaux, 
pp. 485 et suiv.) un travail de M. le vicomte Alexis de Gourgues, où est 
reproduit le fac-similé de quelques-unes des quarante et une notes de 
Montaigne, fac-similé qui prouve que la transcription du D' Payen n'a pas 
été partout d'une exactitude irréprochable. Mon ami M. E. Dezeimeris, 
qui me fournit toutes ces indications, ajoute que les voyages de l'illustre 
philosophe périgourdin ne sont autre chose qu'un livre-journal se 
rapportant à sa vie en voyage. 

Montalesoot (Léonard et Jacques), de Saint-Léonard. L. et journal 
de commerce, de 1722 à 1826, publié par M. L. Guibert {Nouveau 
Recueil, etc.). 

Montfort (famille de), en Provence. L. ms. commençant en 1688. 
Était naguères entre les mains de M. l'avocat Clair, à Arles, et est 
aujourd'hui entre les mains de ses héritiers. 

Montrioliard (les). — L. des Montrichard, de 1499 à 1691, ms. 
des Archives du Doubs. Mentionné par M. Jules Gauthier dans les 
Mémoires (déjà cités) de l'Académie de Besançon, 1887, p. 141. 

Monts (de). — L. inédit « tenu par moy Balthazard de Monts, 
« écuyer, de la ville de Brignoles, commencé le 27 juin 1627, jour de 
ce mon mariage. » En tête du registre, on lit : Initium sapientix est tinwr 
Domini, — Levavi oculos meos in monte, unde veniet auxilium 
mihi. » 

{ComTmmication de M. de Ribhe^ possesseur dm> ms,) 

Moreau (Jean), notaire et arpenteur au Dorât. Livre-journal de 
1666 à 1719. Extraits publiés par M. A. Leroux dans le Bulktin du 
Limousin (t. xxix, p. 172). 

Morel (Edmond). L. de 1715 à 1728 mentionné sous le n'' 2261 dans 
le Catalogue des mss. de la Bibliothèque d^ Avignon, 1892. 

Morras (famille), de Périgueux. (F., 163.) 

Mosnier (famille), en Auvergne. Voir à l'Appendice, n° xxiv, une 
note de M. P. Le Blanc. 

Moufle (famille), de Saint- Paul-d'Eyjeaux. Livre de comptes, de 
1740 à 1825, publié par M. L. Guibert {Nouveau Recueil). 

Millier f'Jean, Jouas et Ambroise), en Alsace. (F., 138.) 



PUBLIAS OU INEDITS. 123 

Natural (Michel), s"" de la Flechaye, habitant de Guer (Morbihan). 
L. de 1647 à 1679, in-4° de 32 feuillets, conservé aux Archives d'Ille-et- 
Vilaine, série E, et intitulé : Papier pour servir à if® Michel 
Naiuraly etc. 



Nempde de Poyet (famille de). Voir à TAppendice, n*» xxv, 
une notice sur le L. de cette famille, par M. P. Le Blanc, possesseur du 
document. 

Nèque (Damian), en Provence. De nombreux extraits du L. de ce 
prêtre (1572-1580) ont été publiés par M. E. Fassin, dans le Musée 
(m, 161-198), d'après une copie de la Bibliothèque d'Arles. 

Nicolas (les). L. de Jean Nicolas, marchand de Limoges, de Pierre 
et de François, ses fils, de Champsac, 1653-1735, publié par M. A. Le- 
roux. {Bulletin de la Société archéologique de Limoges, t. xxxviii, 
p. 354.) 

Niveau (J.-B.), notaire royal et directeur des postes à Guéret 
(1775-1808), dans Nouveau recueil^ de L. Guibert. 

Nogrueres (Bertrand de), juge de Sainte-Bazeille. Dans le présent 
recueil, p. 76. 

Nozerines (famille), en Auvergne. Voir sur son L., à l'Appendice, 
n° XXVI, une notice analytique de M. Paul Le Blanc, possesseur du ms. 

Oberkampff (famille). L. sous la forme d'une vieille bible de 
famille, avec nombreuses illustrations finement gravées sur bois, reliée 
en maroquin noir écrasé, tranches dorées, initiales J. C. 0. 1728, sur le 
plat. La bible a été imprimée à Lunebourg, en Saxe, l'an 1642, à l'épo- 
que de la guerre de Trente ans, dont des épisodes sont reproduits sur la 
gravure formant le titre. Le volume appartenait, à cette époque, à la 
famille Reher ou Reyher, qui possédait la seigneurie de Falckehrehde. 
La première mention'est celle de la naissance d'Ursule Reher, venue au 
monde le lundi après l'A vent, l'an 1646, sur le lieu noble de Falckehrehde. 
Suivent d'autres mentions parmi lesquelles celle du mariage de Marie- 
Élisabeth Reher, née en 1683, avec le lieutenant Heinrich-Gustave 
Oberkampff, seigneur de Dabrun en 1707. Puis viennent diverses 
notes sur les Oberkampff, lesquelles s'arrêtent à J. Gustave Ober- 
kampff, officier au régiment de chevau-légers, mort en 1806. Aux 
notes de famille sont mêlées quelques notes relatives à des faits contem- 
porains, notamment au débordement de la rivière l'Elbe, en 1744, et aux 
dégâts qu'elle a commis. Une note atteste que la bible, actuellement en 



124 LIVRES DS RAISON 

la possession de M. E. Oberkampff de Dabrun^ a été trois fois sauvée 
du feu ^ 

Olivari ou Olivier (Jean-Pierre), conseiller au parlement d'Aix. 
(F., 164.) 

Oudard Goquault, marchand de Reims. (F., 129.) 

Pages, marchand d'Amiens. (F., 164.) 

Pasquier (Nicolas). — Des fragments de son L. ont été communi- 
qués par le possesseur, M. le marquis de Bremond d'Ars Migré, à 
M. Louis Audiat, pour son étude biographique intitulée Un fils c^ Etienne 
Pasquier, 

Patin (Gny). — Voir (Appendice, n® xxvii) quelques extraits d'un 
trop court L. du célèbre docteur, conservé parmi les mss. de la Biblio- 
thèque Sainte-Geneviève et qui m'ont été communiqués jadis par feu 
M . Jules Ravenel, auquel ils avaient été remis par M. Jules Taschereau, 
lequel les tenait de Jules Labitte. On sait que M. Taschereau, reprenant 
un projet du savant B. Guérard (de l'Institut), avait songé quelque 
temps à donner un recueil complet des lettres (les unes déjà publiées et 
les autres inédites) de G. Patin. Il avait cédé les matériaux déjà 
recueillis à son collaborateur M. Kavenel, lequel, peu de temps avant sa 
mort, me les confia avec l'espoir que je pourrais réaliser le projet d'édi- 
tion complète successivement abandonné par tant de travailleurs. Je 
crains bien qu'une trop persistante fatalité m'empêche d'entreprendre 
jamais une tâche qui, malgré ses difficultés, me souriait beaucoup. 
Puisse cette tâche tenter enfin un travailleur qui, animé de tout mon 
zèle, aurait le grand mérite d'être moins âgé et moins fatigué que moi ! 

Pauthut (B.), curé de Saint-Maurice de Limoges. Notes person- 
nelles inscrites aux registres paroissiaux de cette église (1627-1632), 
publiées par M. L. Guibert, dans VAlmanach Limousin de 1869 et dans 
le Bulletin de la Société archéologique et historique du Limousin 
(t. xxix, p. 93). 

Péconnet (Psaumet), notaire de Limoges. (F., 134.) 

Péconnet (Jean), notaire de Limoges. (F., 135.) 

Péconnet (Joseph), notaire de Limoges. (F., 135.) 



^ Voir Notice sur la famille Oherkamp (sic). Son origine^ modifications du 
nomj ses différentes branches, par Emile Oberkampff de Dabrun. Petit în-4°, tiré à 
cent exemplaires. Alais, 1890. 



PUBLIÉS OU INÉDITS. 125 

Pellapra (J.-J.)» bourgeois de Montélimar. L. du xviii® siècle (chez 
M. Magneau, à Montélimar). — On y voit qu'en 1708, son père donnait 
18 livres par an à sa servante^ avec promesse de ne rien Ini retenir sur 
cette somme^ si ce n'est la moitié de la capitation, dans le cas où il 
serait content de ses services. En 1710, les gages de cette servante 
étaient de 24 livres. Sons la date de 1709, le narratenr dit que <c si Dieu 
<i n'avait par un miracle évident fait produire à l'infini les menus grains 
« du printemps, — car son père, de trois quartes d'orge semées à 
« Margeric, recueillit 36 sétiers ou 144 quartes), — la France entière 
<c périssoit de famine. j> 

Pellioot (Bernardin), de Marseille. (F., 164.) 

Pérard (famille). (F., 164.) 

Pérès (Isaac de), concierge (dans le vieux sens) du château de 
Nérac. (F., 125.) 

PérigOPd (Ambroise), sieur de la Guinaudie, subdélégué de l'in- 
tendant de Poitiers à Kochechouart. L. de 1751 à 1764, publié par 
M. l'abbé Leclerc {Nouveau Recueil). 

Perron. — Livre de comptes d'un bonnetier bisontin, Pierre Perron, 
né en 1591, mort en 1669, qui tient en même temps boutique d'apothi- 
caire. Ms. des Archives du Doubs, analysé par M. Jules Gauthier dans 
les Mémoires de l'Académie de Besançon, 1887, pp. 143-145. 

Perry (Jean), de Montault (en Agenais). (F., 128.) 

Pestels (François-Claude de), seigneur de Beauregard, habitant 
Altillac (Corrèze). L. ms. de la période qui précède immédiatement la 
Révolution. Aux mains de l'abbé Poulbrière, directeur du Petit-Séminaire 
de Servières. 

Pierre (Charles). — Observations météorologiqms et économiques 
faites à Boëssis (Loii*et), de 1764 à 1853, par Charles Pierre, recueil- 
lies et coUationnées par J.-Isidore Pierre, doyen de la Faculté des 
Sciences de Caen. 

Versailles, 1877, grand in-8° de 151 p. 

« L'observateur était un paysan doué d'une intelligence supérieure, 
a d'un jugement solide et sain jusqu'à son dernier jour; en un mot, un 
« de ces caractères antiques vigoureusement trempés, à qui la sobriété 
« a permis de vivre jusqu'à l'âge de 91 ans. Les notes qu'il a prises 
« n'étaient certainement pas écrites pour la postérité ; elles sont l'œuvre 
« d'un homme qui, chaque jour, inscrivait ce qu'il avait vu, ce qui l'inté- 



126 LIVRES DE RAISON 

« ressait personnellemeDt et ce qui concernait son pays, dont il a été • 
m maire on adjoint pendant plus de cinquante ans. Une foule de notes 
« privées, domestiques ou politiques, témoignent de son calme inalté- 
c rable et de sa résignation dans le malheur, mais jamais aucun indice 
« de découragement, quoiqu'il arrivât. On pouvait bien dire de lui avec 
« le poète : Tmpavidum ferimt ruinœ. » (P. 2 de Tlntroduction de 
réditeur, petit-neveu de Tauteur) ^ 

Pin (Joachim-Félix), trésorier général des États de Provence et 
doyen de la chancellerie du parlement d'Aix, a laissé un L. que possède, 
à Aix, M. Léon de Garidel, dont J.-F. Pin était le bisaïeul. 

Plantadis (J.-B.), curé de Boussac. Journal personnel, 1750, cité 
par M. Louis Duval {Esquisses marchoises, pp. 305 et suiv.). 

Plaze (famille), d'Argentat. (F., 135.) 

Plieux (Guillaume), magistrat de Condom. (F., 164.) 

Poli (F.-6.-M. de), chevalier, seigneur de Saint-Tronquet. L. in-f*, 
relié en velin, possédé par M. le vicomte 0. de Poli, qui se propose de le 
publier avec d'autres documents de famille. Le ms. (de plus de 200 p.) 
est intitulé : Livre concernant les affaires de la maison que je François- 
Gabriel-Marie de Fol ay dressé Van 1736 avec Vayde de Dieu et de la 
Très Saincte-Vierge, dans lequel je mets au commencement tout ce quej'ay 
pu recueillir des affaires de mes ancêtres, etc. L'auteur naquit, en 1693, 
à risle (comté Venaissin) et fut garde du corps du roi Louis XV. 

Portails (les). — Voir à l'Appendice, n** xxxviii, divers extraits 
des L. de la famille Portalis, communiqués par M. de Ribbe. 

Pré (famille du), de Clermont-Ferrand. L, (en latin) conservé parmi 
les mss., de la Bibliothèque nationale (Fonds latin, 18351) et continué 
par les descendants de cette famille, les Céberet et les Defforges. On y 
remarque un récit du passage de Charles IX à Clermont, en 1566. 

Préverauld de la Boissière (Pierre), magistrat d'Angoulême. 

(F., 164.) 

Prévost, curé de Lussac-les-Êglises. L. ms. cité à la date de 1608 
par Pierre Robert, du Dorât, dans sa Chronique, 

^ On peut rapprocher l'ouvrage de Pierre d'un journal ms. rédigé par Hurel 
Gilles, au xvii® siècle, et où abondent les détails sur la température, les récoltes, 
le prix des denrées, etc. Cette chronique raétéorologico-agricole a été citée, 
d'après le fonds Baluze (à la Bibl. nat.) par Chéruel {Histoire de V administration 
monarchique en France^ t. il, p. 398). 



PUBLIÉS OU INÉDITS. 127 

PriOUl (N...), s' du Haut Chemin. L. de 1663 à 1700. Registre in-é*» 
contenant la naissance de ses enfants et autres actes de famille, avec des 
comptes de maison de toute nature, conservé aux Archives d'IUe-et- 
Vîlaine, série E. 

Pueoll (Annibal-François), avocat à Nîmes. (F., 186.) 

Puget (livre de compte de la maison de). In-f* de 130 f.. avec un 
titre latin {Liber num. Ptcgetorum) et un titre provençal (Memorie de 
mes censos). Va de 1530 à 1617. Ms. 542 de la Bibliothèque de Car- 
pentras. 

Puy (Gabriel du), s' de la Roquette, en Languedoc. (F., 123.) 

PyOOliet (Jean de), s' de Sallin. (F., 127.) 

Quinhart (famille). (F., 164.) 

Dans le registre domestique de Guillaume et Hugues de Quinhart, 
bourgeois de Brive, 1455-1509, publié par M. L. Guibert dans son 
Nouveau Recueil, sont mentionnés des papiers de famille antérieurs. 

Puységrur (famille de), en Gascogne. L. ms. in-4^ de 400 p., de 1602 
à 1624, faisant partie des archives de M. le chanoine Jules deCarsalade 
du Pont, à Auch. 

Rafln (Pierre), bourgeois d'Uzès. (F., 136.) 

Raimbert (Antoine), notaire à Grasse. L. in-4°, de 1584 à 1618, 
contenant à la fois les affaires du rédacteur, les événements arrivés de 
son temps et, à la fin (f®* 141-153),' les naissances et mariages de ses 
enfants. Ms. 540 de la Bibliothèque de Carpentras. 

Ramette (Louis). L. de 1588 à 1596. Copie par extraits en est 
conservée dans la Bibliothèque d'Arles. A été publiée par M. E. Fassin 
{Musée, III, 9-35). Le savant magistrat a vu dans une note manus- 
crite de F. Rebatu, que ce L., « couvert de parchemin, ]& contenait « le 
« nombre de 133 feuillets, d 

Raousset (les), de Vidauban. L. ms. (1582-1677) conservé aux 
Archives départementales du Var. 

Raymond (famille de), d'Agen. (F., 164.) 

Raynaud (famille), des Martigues. L. cité par dom Th. Bérengier 
dans Quelques lettres inédites de Mgr de Belloy, successeur de Mgr de 
Belzunce, {Revue de Marseille et de Provence, d'octobre 1890, p. 429). 
Dora Bérengier a tiré de ce ms. des détails qui, à la date de 1804, font 
pénétrer dans l'intérieur du cardinal de Belloy. 



128 LIVRES DE RAISON 

Real (famille), en Auvergne. Voir à l'Appendice, n° xxix, une note 
de M. P. Le Blanc. 

Reissent (Antoine), curé de GouUes. Mémorial et répertoire, de 
1668 à 1674, publié par M. L. Guibert {Nouveau Recueil), 

Reneurel (famille), en Dauphiné. (F., 165.) 

Renaudot (Eusèbe). (F., 133.) 

Retouret (Etienne), de Limoges. (F., 185.) 

Reverdy, V^ consul de Revel. L. cité par le pasteur Rabaud dans 
son Histoire du protestantisme dans V Albigeois et le Lauraguais, p. 497. 

Reversât (famille de). L. déposé aux Archives «départementales de 
Tarn-et-Garonne par M. Dumas de Rauly, qui l'avait trouvé dans un 
grenier de la ville de Caussade. Voici comment l'archiviste analyse le 
document qu'il a trouvé (lettre du 20 avril 1892) : « Documents de 
« 1571 à 1665. Actes divers passés par les Reversât depuis l'arrivée à 
« Caussade d'un Guillaume Reversât venu de Saint-Maurin (en Agenais). 
« Cet individu se marie trois fois : 1° avec la nièce d'un boucher, 2° avec 
« une fille de bourgeoisie notable (de Saint-Antonin), 3** avec une demoi- 
« selle presque noble. Son fils aîné entre dans les gens d'armes du duc 
« d'Epernon et, depuis, se qualifie noble. Sa sœur épouse un autre gên- 
er darme, fils d'un bourgeois, qui lui aussi se titre noble. Ledit gen- 
« darme, qui fut aussi capitaine d'un régiment, se retire à Caussade et 
<L inscrit idans son livre de raison naissances, décès, etc., ainsi que les 
« événements de sa ville natale, ce que font aussi, après lui, ses enfants 
« et successeurs. » 

Ribbe (Madame de), grand'mère de Charles de Ribbe. (F., 165.) 
L'auteur des Familles et de la Société en France aurait à publier 
divers livres de raison rédigés par ses aïeux et conservés dans ses 
archives. Espérons qu'il couronnera par cette publication la si remar- 
quable série de ses ouvrages sur l'ancienne France. 

Ricard (Vincent). (F., 165.) 

Article complété par une note de M. de Ribbe, que l'on trouvera sous 
le n** XXX, à l'Appendice. 

Richier (Michel-Amable), architecte, sous-inspecteur des bâtiments 
du Roi, né à Riom (Puy-de-Dôme) en 1754, mort le 18 juin 1836. (Son 
L. appartient à son neveu, M. Emile Thibaud.) 

Riveau (J.-B.), notaire royal et directeur des postes à Guéret. 
L. de 1775 à 1808 publié par M. Leroux (Nouveau Recueil). 



PUBLIÉS OU INÉDITS. 129 

Robert (Samuel), de Saintes. (F., 128.) 

Robert ( J.-B.-Eugène), de Sainte-Tulle (Basses- Alpes). Extrait en 
a été donné par M. de Ribbe, dans le Livre de famille (pp. 22 et suiv.) 

Robert (Martial), prêtre à Aisne-sur-Vienne. Cahier-memento, 
1677-1702, dans le Nouveau Recueil, de L. Guibert. 

Robert (Pierre), notaire à Bourg (Gironde). L. de 1783 à 1792, 
analysé par M. E. Maufras (Revm catholique de Bordeaux^ du 
10 novembre 1892, en un article intitulé : Deux livres de raison bordelais, 

Robert (Mériadeck), neveu du précédent. L. analysé par M. Maufras 
(même recueil, numéro du 25 novembre). 

ROGhefort (Madeleine des Porcellets, comtesse de). (F., 139.) 

Rofflgnac (Elie de), sieur de Boffîgnac et de la Motte-d'Altassac. 
L. de 1588 à 1589, publié par L. Guibert {Nouveau Recmil, etc.). 

Rohault (Antoine), d*Abbe ville. L. du xvi® siècle, cité par le comte 
de Brandt de Galametz dans un article sur Les processions blanches à 
AhhevilU, dans le Bulletin de la Société d'émulation de cette ville 
(1891, p. 89). 

Romanet (les). — Registre des baux, comptes ruraux et obligations 
diverses de Léonard Romanet, chanoine, et de Joseph, son frère ou son 
neveu. 1518-1581. Publié par M. L. Guibert, dans son Nouveau Recueil. 

Romanet du Oaillaud (famille). L. du xvii^ et du xviii^ siècle, 

conservé dans les Archives du château du Caillaud, près Isle. 

Romanet de la Brivère. — L. de 1748 à 179 1, publié par 

M. A. Leroux {Nouveau Recueil). 

Romani (Louis), marchand d'Arles. Copie d'un fragment de son 
L. est conservée dans la Bibliothèque de cette ville, sous ce titre : 
Mémoire tenu par moy, Loys Romani, marchand d^ Arles, et escrit par 
main d'autruy, ne sçachantmoy escrire^ de tout ce qui est arrivé en Arles 
et encore à quelques autres lieux, de remarquable depuis Van de grâce 1581 
jusqu'au présent jour 14febvrier 1621. Publiée par M. Em. Fassin, dans 
le Musée (t. ii, pp. 9 et suiv.). 

Rome d'Ardène (famille de). (F., 129.) 

J'ajoute que l'auteur de la brochure citée sur La famille de Rome 
cFArdène et ses alliances, est M. Guillaume de Rey, lequel m'en a très 
gracieusement fait cadeau. M. de Rey possède dans ses archives les mss. 
des L. d'Honoré de Rome d'Ardène (1668-1726) et du P. Jean-Paul de 
Rome d'Ardène, de l'Oratoire. 



â 



130 LIVRES DE RAISON 

Romegras (Fr.). — L. tenu « par moy François Romegas, fils de 

« Pierre, procureur au siège de la ville de Draguignan, et de Lucrèce de 

« Raphaély, commencé le 8 février 1682, » avec cette inscription initiale : 

SU nomen Domini henedictum. 

( Collection de M, de Rihhe.) 

Roque (Jacques de la), consul d'Aix. (F., 165.) 

Roquet (les). — Mémorial de Pierre et Jean Roquet frères, bourgeois 
de Beaulieu, 1478-1525, publié par L. Guibert dans le Nouveau Recueil 
déjà cité. 

Rossel d'Aubarne (Gabriel de). Voir à TAppendice, n** xxxi, des 
extraits de son L. inédit, communiqués par M. de Ribbe, possesseur du 
document. 

Roubaud (famille). L. « commencé le onzième de juillet 1684 >, 
ce qui n'empêche pas que Ton y trouve inscrites des dates antérieures 
(1681 et même 1659). Voici le début du ms., qui fait partie des riches 
collections de M. Ernest de Crozet (à Marseille et à Oraison) : « Dieu 
« soit beny et nous veuille bénir par sa sainte grâce. Je suis nay et ay 
« esté baptisé à Château Arnoux, le quatorze janvier 1659. » Le L. a 
été continué par une autre main à partir de février 1726. Cette conti- 
nuation s'arrête à 1738. Les dernières mentions sont celles-ci : « Le 
« vingt juin, jour de la fête Dieu, 1737, elle (Jeanne Thérèse, fille du 
<r narrateur, née le 16 janvier 1728) a été confirmée par Mgr de Lafitau, 
« eveque de Sisteron. Le 26 décembre est decedée de la petite veroUe. » 

Sur une des gardes du volume on lit : oc Nota qu'en l'année 1723 et le 
« 5® février, temps de contagion, j'ay été nommé officier de cartier avec 
« le s^ François Verdet, bourgeois. Nous avons fait quelques vizites des 
« malades et raporté (c'est-à-dire : rendu compte) à M. de Castellane 
« d'Adhemar, commandant de cette ville. Par la grâce de Dieu le mal 
(L n'est pas venu jusques à nous, mais bien au voisinage, ayant tenu les 
« barrières [fermées] et fait garde pendant environ 3 ans. » 

Rougier (famille de), de Châteauueuf-la-Forêt. L. ms.,de 1765 à la 
fin du siècle. Conservé dans la famille. 

RoumouUes de Linceau (de). (F., 165.) 

Roux-Alphéran (famille), en Provence. M. H. Guillibert possède 
dans ses archives beaucoup de papiers des Koux-Alphéran et notamment 
ceux de son grand-père, le savant auteur des Rues d'Aix, François- 
Ambroise-Thomas, né à Aix le 29 décembre 1776, mort en cette ville le 
8. février 1858. On remarque, parmi les mss. autographes laissés par 



PUBLIAS OU INÉDITS. 131 

Roux-Alphéran, un « Mémoire sur notre famille [Roux] dressé d'après 
« les titres originaux et écrit au pavillon de la Foraine- vieille, terroir de 
« Cabriès (propriété où Thistorien d'Aix passait Tété), au mois 
« d'août 1837, pour Madame de la Lauziere, ma chère fille. » Puis vient 
un Mémoire sur la famille cCAlphéran (à laquelle appartenait la mère 
de l'auteur) avec une généalogie jusqu'en 1794 (en 8 p.) de la maison 
d'Alphéran (originaire de Naples), suivie d'une note (analytique) des 
principaux actes de notre famille (le 1*' en date est du 26 novembre 1612, 
le dernier du 18 mars 1792). ^ Mentionnons encore de nombreux rensei- 
gnements sur les propriétés, maisons, capitaux, de la famille, une page 
intitulée : « mon mariage, 17 mars 1801, » pleine de détails circons- 
tanciés sur cet événement, des notes sur la famille d'Ysse « de laquelle 
« était Christine d'Ysse, ma trisayeule paternelle, )> la généalogie de 
la famille « Lyon de Saint-Ferréol d, à laquelle appartenait la grand'- 
mère de Roux-Alpheran, une notice généalogique sur la maison de 
Talamer, commençant à Geoffroy, secrétaire du roi René, qui reçut son 
testament le 22 juillet 1477, et finissant à Gabrielle Le Blanc, épouse 
de J.-Jos. Roux, aïeule de Roux-Alphéran en qui (1768) s'éteignit la 
famille de Talamer; plus un registre in-f* de 788 p., intitulé Evénements 
de 1787 à 1811^ contenant, au jour le jour, l'indication sommaire desdits 
événements. Recueil très curieux pour la période révolutionnaire en 
Provence et particulièrement à Aix. 

A côté des mss. de Roux Alphéran, signalons, dans le cabinet 
Guillibert, le journal de Fanny Roux Alphéran, épouse de la Lauziere 
(née le 13 mai 1802, morte le 29 janvier 1870), journal rempli de détails 
de famille et où il est souvent question du père de la narratrice et, par 
conséquent, de la ville d'Aix. 

Mentionnons encore (Ibid.) les mss. de J.-B. Roux, avocat en la 
cour, père de Roux Alphéran, parmi lesquels on remarque un journal 
intitulé : Mémoires pour servir au cérémonial de la ville et à quelques 
affaires d'intérêt et de police d'icelle, lequel commence le jour où le 
rédacteur fut nommé secrétaire-greffier de l'Hôtel de ville et de la 
viguerie d'Aix (15 décembre 1773) et se termine à la date de la cessation 
de ses fonctions (21 mai 1790). 

Roy (François), consul d'Arles en 1648. L. dont M. Fassin a publié 
quelques extraits dans le Musée. 

Rozel (la veuve de Jacques), avocat de Nîmes. Livre de dépenses, 

* Ce résumé des actes (au nombre de 122) est à rapprocher du résumé des 
actes donné dans le L. de la famille Boisvert. 



132 LIVRES DE RAISON 

1587-1589, cité et utilisé par M. le D"" Puech dans Une ville au temps 
jadis, 

Ruben (Pierre), bourgeois d'Ey mou tiers. L. de 1646 à 1661. 
Publié par L. Guibert {Nouveau recueil^ ete). 

Rymond (Antoine), notaire de la vicomte de Rochechouart. L. 
de 1572-1620. Publié par M. L. Guibert dans le Nouveau recueil, etc. 

Sabathier (Catherine de). L. de 1670 à 1679, « dans lequel sont 
« conteneus touts les affaires qui sont surveneus à Madame Catherine 
« de Sabathier, vefve et héritière à feu M. Pierre de Cartier, advocat et 
« procureur gênerai de N. S. P. le Pape en la cité et légation d'Avignon, » 
mentionné sous le n^ 2274 dans le Catalogue des mss. de la Bibliothèque 
d'Avignon, 1892. 

Saboulin et non Saloulin (Pierre de), de Marseille. (F., 166.) 

Sade (Paul de). — Robert de Brianson déclare avoir tenu entre ses 
mains le L. de P. de Sade (État de Provence, t. m, p. 21). 

Sahuguet-Damarzid, conseiller en l'élection de Brive. L., 1594- 
1634, publié par M. P. Bruel dans le Bulletin de la Société scientifique 
de Brive, 1887, p. 327. Cf., F. 166, sur le sieur de Sahuguet 

Saint- Amans (les) d'Agen. Registre de famille, en deux volumes, 
le premier, in-f, commençant en 1605, et s'étendant jusqu'à 1621 pour 
recommencer en 1633 et se poursuivre jusqu'à 1653; le second, in-f*, 
allant de 1668 à 1682, avec un complément jusqu'en 1749. Sur ce ms. 
(collection de M. Oscar de Laroche, à Estillac), voir Jules Andrieu, 
Bibliographie générale de TAgenais, t. m, supplément, p. 154 ^ 

Saint-Ohamans (Marquis de). Récit généalogique à ses enfants 
(xviii® siècle), publié dans le Bulletin de la Société de Tulle, en 1889 
et 1890. 

Saint-Martin (famille de), à Arles. L. dont l'analyse a été donnée 
par M. Èm. Fassin dans le Musée (t. i, pp. 225 et suiv.), d'après le ms. 
original alors conservé dans l'étude de W A. Gautier Descottes, notaire 
à Arles. 

Sainte-Peyre (de). — • L. de Pierre de Sainte-Fejre, 1497-1533, 
publié par M. A. Leroux dans le Recueil déjà cité. 

^ M. de Laroche a bien voulu me donner des détails sur les mss. acquis par 
lui du libraire agenais Lacaze, lequel avait acheté en bloc la bibliothèque du 
château de Saint- Amans. A ux actes de naissance et de décès de la famille sont 
mêlés de nombreux renseignements sur le prix des terres et des denrées, sur 
diverses familles agenaises, sur divers événements locaux, etc. 



PUBLIÉS OU INÉDITS. 133 

Sainte-Feyre (Antoine de). L. de 1570 à 1577, publié par le même 
érudit. 

Salignac de Rochefort (famille). — L., 1571-1626, publié par 
M. A. Leroux dans le Bulletin de la Société archéologique de Limoges^ 
t. XXXVIII, p. 350. 

Sassenage (Charles-Louis- Alphonse de). L. de la fin du xvii® siècle, 
dont des extraits ont été communiqués au Comité des travaux histo- 
riques (séance du 7 mars 1892) par M. Lacroix (de Valence). Voir 
Bulletin du Comité, fascicule i de Tannée 1892, p. 190. 

Saverac, chirurgien et apothicaire à Nexon. Notes domestiques et 
mémento professionnel, 1675-1700, dans le Nouveau Recueil de 
M. L. Guibert. 

SchunitZ (Dominique), en Alsace. (F., 138.) 

Sclmiutz, serrurier alsacien. L. publié par M. Aug. Bernouilli. 
(Indication que je n*ai pu compléter). 

Segrrétain (Pierre) ou Le Segréiain, continuateur du L. de Gilles 
du Verger, s"" de Gaillon. Voir article Du Verger. 

Sémillard, champenois. (F., 131.) 

Séré du Mesnil (Luc), en Bretagne. L. (fin du xvi® siècle et com- 
mencement du XVII®), cité par M. Ed. Frain dans Les familles de Vitré 
de 1400 à 1789. (Rennes, 1877, in-8^ p. 35.) 

Serras (Peyre de), épicier, au xiv® siècle, à Avignon. (F., 129.) 

Serres (Olivier de). L. mentionné par Henri Baudrillart (de l'Insti- 
tut) dans un article de la Revue des Deux-Mondes du 15 octobre 1890 : 
Olivier de Serres : son rôle dans les guerres de religion (p. 890). Le ms. 
est conservé au Pradel par M. de Wattré, qui descend de la famille de 
l'illustre agronome. 

Sézille (famille). (F., 164.) 

Sias (J.-P.), notaire de Noyers. Voir sur son L. inédit et en la pos- 
session de M. de Ribbe, une note de ce dernier, à l'Appendice, sous 
le n** XXXII. 

Simiane (marquise de). (F., 137.) 

Sinéty (de). Voir à l'Appendice, n** xxxiii, une note de M. de Ribbe 
sur ce document inédit et qui fait partie de sa collection. 

Singareau (Joseph), de Saint-Junien. L., xvi® siècle, signalé par 



134 LIVRES DE RAISON * 

M. le chanoine Arbellot dans ses Documents sur Saint-Junien, pp. 204 
et 206. 

Sommati (François de), en Provence. Voir à rAppendice, 
n*" XXXIV, une note de M. F. de Marin de Carranrais. 

Soubeyran (François de), en Dauphiné, écuyer et avocat en parle- 
ment, au commencement du xvii® siècle. Extraits de son L. dans 
Les L. dans le Lyonnais, par A. Vachez, pp. 39-42. 

SouGhon des Praux (famille). — Ms. qui a été Tobjet d'une 
communication faite au congrès des Sociétés savantes par Tabbé Paul 
Guillaume, chanoine honoraire de Gap, archiviste du département des 
Hautes-Alpes, correspondant du ministère de l'Instruction publique, en 
réponse à la quatrième question de la section d'histoire et de philologie 
(session de juin 1892). 

La famille de Souchon est originaire de Chorges ou mieux de la vallée 
d'Avançon; elle a joué un certain rôle en Dauphiné et en Provence 
au xvii® et au xviii® siècle. Le L., conservé aux Archives départe- 
mentales des Hautes- Alpes, a été rédigé par : 1** Claude Souchon des 
Praux, premier président au bureau des finances d'Aix (1692), baron 
d'Avançon (1717)^ mort le 9 février 1732 et enterré à N.-D. du Laus, près 
de Gap ; 2° Pierre Souchon des Praux, fils du précédent, conseiller au 
parlement de Provence (1715) et de Dauphiné (1731), mort en 1758; 
3*^ Pierre-Marie Souchon, baron d'Avançon (1758-90), le dernier repré- 
sentant mâle de la famille. Registre in-f*, de 135 feuillets. Voici le début 
du ms. ce A la plus grande gloire de Dieu et au nom de la Très 
a Sainte-Trinité. L. commencé le V^ avril 1722 par moy Claude Sou- 
« chon, seigneur des Praux, etc., en continuation des deux miens prece- 
« dents (aujourd'hui perdus), l'un commencé le V^ octobre 1685, l'autre 
« intitulé : payements faits pour la maison, et de celuy de feu mon père, 
« relié en vert. » 

Soumille. — Journal de B,-L. /9(?ww«7/ô, prétre-bénéficier de l'église 
collégiale de Villeneuve-lès-Avignon, précédé d'un avant-propos 
biographique et historique, et suivi de notes et éclaircissements par 
A. Coulondres (^Alais, 1880, in-8^ de 122 p.). 

Sourd SiméoniS (Fr.), fils de Melchior Sourd Siméonis, bourgeois 
de Pourrières (Var). L. de 1666 à 1739. Voir Catalogue général des mss., 
t. XV, Bibl. de Marseille, p. 399, nM461. 

Stolz (Jean), en Alsace. (P., 138.) 

Sudre (J.-B. de), d'Avignon. (F., 166.) 



PUBLIIÊS OU INIÊDITS. 135 

Surleau (famille). -^ Extraits de son L. mentionnés dans le Cata- 
logue général des mss., t. xiii, Bibl. de Montbéliard, p. 827, n'' 169. 

Tamisier (Fr.-Ambroîse), bourgeois de Marseille. (F., 180.) 

Tapie, agenais, commandant une compagnie dans l'expédition du 
Canada, de 1665 à 1668. (Archives départementales de Lot-et-Garonne, 
ms., fonds de Raymond, n° 137, registre in-12, de 83 feuillets.) 

Journal de voyage et récit d'expédition, plus que livre de raison, mais 
comme il est classé sous ce dernier titre dans le Catalogue dressé par 
M. 6. Tholin, j'ai cru devoir respecter la désignation du savant archiviste. 

Tarneau (G.). — Chronique et journal de Gérald Tarneau, notaire 
à Pierrebuffière, 1423-1438, dans le Recueil de Chartes, chroniques et 
documents pour servir à F histoire de la Marche et du Limousin, publié par 
A. Leroux et feu Bosvieux (Tulle, Crauffon, 1886, p. 203). 

Teil (Honoré du), en Provence. L. ms., de 1571 à 1586, dans les 
archives de M. G. de Rey, à Marseille. 

Le futur éditeur, M. le baron Joseph du Teil, veut bien m'écrire : 
« Honoré de Tillia (du Teil) qui, au dire de La Croix du Maine, floris- 
<i: sait à Manosque en 1584, était à la fois prosateur et poète, mais il ne 
« nous reste de lui que les pages que je vais publier dans le Bulletin 
« des Basses-Alpes et deux sonnets, un bien petit bagage littéraire. Cet 
« H. du Teil, né en 1541, mort en 1586, était le cousin germain de mon 
« septième aïeul paternel ; il était l'arrière-petit-fils, par sa mère^ 
« Madeleine de Tributis, d'Etienne Bertrand, le célèbre jurisconsulte de 
« Carpentras, et il épousa, en secondes noces, Louise de Monier, sœur 
« d'Anne dont le mariage avec le duc d'Épernon a fait tant de bruit il y 
€ a quelque temps. Le récit commence le 13 août 1571 et se termine le 
« dernier février 1586, quelques jours avant la mort de l'auteur; c'est 
€ donc la fin d'un récit dont le commencement a disparu. ]» 

Tende (Henry de). L., de 1711 à 1720. Ms. des archives de M. G. de 
Bey, à Marseille. 

Terrade. — L. de Pierre, autre Pierre et Michel Terrade, notaires 
à Chaumeils, 1548-1685, publié par A. Leroux dans Nouveau Recueil, etc. 

Texendier (Jean et Jérôme), de Limoges. (P., 185.) 

Texendier (J.-B.), petit-fils de Jean, ihid. 

Teyssier (Jean). Le livre de comptes de J. Textoris, surnommé 
Agassa, riche chanvrier d'Avignon au xiv® siècle, a été l'objet d'une 
étude de M. Gustave Bayle, intitulée : Un trésorier général de la ville 

10 



M 



136 LIVRES DE BAI»ON 

cP Avignon au XIV^ siècle et publiée dans les Mémoires de r Académie 
de Vaticluse^ 1889, pp. 187 et suiv. 

Teyssier (de Tulle). L. des années 1766, 1768, 1769, publié par 
Tabbé Lecler (Nouveau Recueil), 

Thon (les de), seigneurs de Bantechaux. L. conservé dans la Biblio- 
thèque du chapitre métropolitain de Besançon, sur les feuillets de garde 
à* Heures bisontines de 1519, et mentionné par M. Jules Gauthier dans 
les Mémoires (déjà cités) de l'Académie de Besançon, 1887, p. 141. 

Thouron (Honoré). Sur le L. de cet ancien notaire et juge de paix, 
mort en 1851, âgé de 97 ans, voir Les Familles par M. de Bibbe, 1. 1, 
p. 292. 

Tiolier, en Auvergne. (F., 166.) 

Tour (Claude du). (F., 119.) 

Tour (J.-D. du), fils du précédent. (Tbid.) 

Tourton (Isaac). Le L. de cet avocat a été publié par A. Mazon, 
sous ce titre : L. d'un bourgeois dIAnnonay au XVIP siècle^ dans : 
Vivarais et Velay. Deux livres de notes Journalières au XVIP siècle 
(Annonay, 1891, in-18). 

Toussain (Daniel). (F., 136.) 

Treilhard (les), de Brive. L. de James Treilhard et de Pierre, son 
fils. 1627-1654. Publié par M. L. Guibert (Nouveau Recmil, etc.). 

Trembley (Louis), originaire du Lyonnais, réfugié à Genève où 
il devint magistrat. L., de 1601 à 1642, possédé par son descendant, 
M. Guillaume Trembley, à Genève. De longs extraits en ont été donnés, 
sous le titre de : Un livre de famillCy par M. Th. Claparède, pasteur, 
dans les Éirennes religieuses (Genève, 1884, in-12, pp. 21Ô-242). 

Tressens (famille), en Quercy. L. conservé par M. Tressens, juge 
de paix à Figeac, dont les aïeux habitaient la ville de Oabreret 
Quelques détails sur la peste ^ 

* M. Louis Greil, en me communiquant ce renseignement, veut bien m'ap- 
prendre qu'il a dans sa collection un journal (commencé le 16 mars 1748, 
terminé en 1811, qui remplit 3 vol. in-4<> et un vol. în-fo) où sont mentionnées 
les recettes et dépenses des chanoines Lacoste de Kibot et Lacoste de Beaufort 
Il y a là force détails sur les prix des denrées, des vêtements, des meubles, des 
ornements d'église, des travaux de maçonnerie, de menuiserie, etc. Le même 
collectionneur possède un <r Journal de recepte et de compte et historique portatif 
<c des choses plus remarquables depuis 1771 jusqu'à 1789 » par un propriétaire- 
cultivateur de Bégous (village dans la commune de Cahors). 



PUBLIÉS OU INIÊDITS. 137 

Thuet (Jacques). L. publié par M. Dumas de Rauly, en 1885, dans 
le BulUtin de la Société archéologique de Montauhan. 

Tramond (Pierre), de Tulle. Son livre-journal, de la deuxième 
moitié du XYi® siècle, est mentionné au L. des Baluze, sous la date du 
6 octobre 1594. 

Tricaud (Jos-Anthelme), écuyer, conseiller du roy, lieutenant 
général au baillage du Bugey. L. de 1689 à 1694, ms. de la Bibl. de 
Grenoble, n** 4154. 

(Je ne renvoie pas à F. 167, où Tarticle a été défiguré par trois fautes 
d'impression.) 

Tronc de Oodolet (Trophime). (F., 151.) 

Trophery (Olive), veuve de François Boulleur, s' de la Ville- 
blanche. L. du xviii® siècle, en plusieurs registres, qui comprennent, 
outre des comptes domestiques, des comptes relatife au commerce 
maritime que cette vitréenne faisait sur une grande échelle. Six des 
volumes sont la propriété de M. Ed. Frain, qui les a mis largement à 
contribution dans Les Familles de Vitré, ainsi que dans son étude sur 
Les Vitréens et le commerce international (en cours de publication dans la 
Revue historique de V Ouest, 1892). 

TrouGhet (famille), en Provence. Livre dont M. E. Fassin a 
reproduit, dans le Musée, quelques extraits d'après les mss. de Tabbé 
Bonnemant, conservés dans la Bibliothèque d'Arles. 

Uchard (Pierre), en Agenais. (F., 167.) 

Uchard (J.-F.), petit-fils du précédent. (Tbid.) 

Vacherie (Pierre), prêtre, greffier de l'officialité de Brive. L, 
de 1595-1652, publié par M. Bruel dans le Bulletin de Brive, 1887, 
page 25. 

Vallière (J.-B.), d'Aix, organiste de Saint-Trophime d'Arles. L. de 
1735 à 1789, publié en 1891 dans le Bulletin archéologique éP Arles, 
d'après le ms. original qui appartient à la Bibliothèque de cette ville, 
fonds Mège. 

Vanssay (famille de). L. rédigé (xvii* siècle) par trois générations, 
cité et utilisé dans Y Histoire généalogique de la famille de Vanssay, par 
l'abbé L. Froger (Mamers, 1890, in-4^). 

Varin (les). — L. de Thomas Varîn d'Andeux (1645-1666) continué 
par Charles Yarin du Fresne (1789), publié par M. J. Gauthier dans les 



I 



138 LIVRES DE RAISON 

Mémoires (déjà cités) de TAcadémie de Besançon, 1887, pp. 157-162, 
d'après nn ms. qui appartient aux représentants de la famille. 

Velay (Jean), viguier de Florac, à la fin du xvii® siècle. L. dont un 
extrait, relatif aox Camisards, a été publié, en 1891, dans le Bulletin 
de la Lozère par M. le conseiller Boyer (Aug.), sous ce titre : Petit 
livre des affaires domestigues de J, Velay^ etc. (pp. 505-540.) 

Vendée (Paul de), en Bas-Poitou. (F., 183.) 

Vento (L.-N. de), marquis de Pennes. Voir sur son L, inédit, et très 
important pour l'histoire de la Provence au dernier siècle, une note de 
M. de Bibbe, à l'Appendice, n® xxxv. 

Verdelin. Un L. de la famille de Verdelin, à laquelle se rattache à 
jamais le souvenir de J.-J. Rousseau, est conservé dans les archives 
municipales du Thor (commune du département de Vaucluse). M. le 
marquis de Brémond d'Ars Migré, qui compte les Verdelin parmi ses 
aïeux, a le projet de publier ce document qu'il faudra rapprocher de sa 
curieuse étude (sous presse) sur Un ancien fief de Saintongey préparée 
d'après les documents conservés, depuis plas de 500 ans, dans le char- 
trier du Cormier^ dont il est le possesseur. 

Verdusan (famille), en Gascogne. (P., 131.) 

Vergrnaud (les), de Bellac. Papier journal de la fin du xvi® siècle. 
Mallebay de La Mothe en donne un extrait dans son Plan pour servir 
à Vhistoire du comte de la Marche, p. 98. (Indication due à M. L. 6ui- 
bert, comme toutes celles qui se rapportent au Limousin et à la Marche.) 

Vernet (Joseph). (F., 167). 

Versoris (Nicolas), avocat au parlement de Paris. (F., 129.) 

Vieilbans, conseiller au présidial de Brive et consul de cette cité. 
(F., 135.) 

Villelume (comtesse de). Voy. Beyoh 

Villeneuve (Fr. de), s' de Cananilles. (F., 168.) 

Villepreux (Honoré de). (F., 168.) 

Vooanoe (Sébastien de). Voir à l'Appendice, n** xxxvi, une note de 
M. Brun-Durand sur le L. de ce bourgeois du Vivarais. 

Werner (Georges), bourgeois de Montbéliard. L. commencé en 1606, 
continué irrégulièrement par la famille jusqu'à 1852. Voir Catalogue 
général des ms., t. xiii, Bibl. de Montbéliard, p. 296, n"" 39. 



PUBLIlSs OU INIÈDITS. 139 

Willig (Antoine), en Alsace. (F., 188) K 

^ A la suite de tant de livres de raison de personnes, je citerai un livre de 
raison de localité, que Ton conserve dans les Archives municipales de La Garde 
(Var), registre CC 29, du xviii® siècle, sous ce titre : Livre de raison pour la 
communauté de La Garde, contenant Vétat présent des affaires de cette commu- 
nauté, cité dans la Notice historique et statistique sur la commune de La Garde, 
près Toulon, etc., par Ch. Ginoux (Toulon, 1885). On a proposé tout récemment 
d^établir Tusage d*un livre de raison pour chaque commune. Voir sur la brochure 
à ce sujet de M. Arsène Thévenot une note dans la Chronique du PolyhihUon 
(livraison de juillet 1892, p. 86.). L'auteur aurait bien dû donner pour épigraphe 
à sa brochure, ces mots de Bernard Palissy (édition Cap., p. 99) : <i Je trouverois 
« bon qu'en chacune ville, il y eust personnes députées pour escrire fidèlement 
c les actes qui ont esté faits, d 




APPENDICE. 



ANALYSE 



ET 



EXTRAITS DE DIYERS LIVRES DE RAISON 

(AUVERGNE, BRETAGNE, DAUPHINÉ, LANGUEDOC, PROVENCE). 



I. 

AROHINARD {familU). 

Livre des contrats de la famille Archinard, de Saillans (Drôme), 
appartenant à M. Gustave Latune, bibliophile à Crest. 

Commencé vers 1601, par François Archinard, notaire, ce livre 
renferme des notes relatives à la naissance, au mariage et au décès des 
membres de cette famille jusqu'en 1811 ; plus la copie ou le résumé de 
différents actes intéressant la même famille, de 1576 à 1628, et enfin 
quelques autres notes, parmi lesquelles celle-ci^ qui est de la main de 
Jean-Pierre Archinard, député de la Drôme à l'Assemblée législative 
(1791) et beau-père du général Gouvion-Saint-Cyr : « Sur la fin de 
« l'année 1795, les assignats se sont trouvés si multipliés, que 12,000 
<K livres assignats, à peine se vendoient 24 livres numéraire, et comme 
a tous mes capitaux avoient été remboursés en assignats, ainsi que le 
« montant de mes marchandises et denrées, j'ay éprouvé une perte 

« réelle de 300,000 livres en numéraire 170,000 livres d'assignats 

<t échangés par le gouvernement contre les mandats territoriaux, créés 
€ pour remplacer les assignats, n'ont payé que la moitié de la contri- 



j 



142 APPENDICE. 

« bution foncière de nos immeubles, pour Tannée 1796. Je suis donc 
c bien fondé d'avertir mes successeurs et descendans, sur le degré de 
€ confiance qu'ils doivent donner au papier mounoye, si à l'avenir il en 
€ est créé. » 

( Communication de M. Brun-DyrandJ) 



IL 

AUTUN (famille cT). 

Le comité littéraire d'Alais possède un L. de r. assez curieux : c'est 
un grand in-4®, relié en veau, avec fermoir, comprenant 187 pages. La 
première, en partie déchirée, porte au milieu un cartouche vert, accom- 
pagné à droite et à gauche de branches de fruits (cerises, d'une part ; 
raisins, d'autre part). L'écusson renferme ces armoiries : un cœur de 
gueules percé de trois flèches d^ argent et surmonté de deux étoiles, le tout 
peint à l'aquarelle. Au-dessus, avec une lettre initiale ornée, ce titre, 
en lettres gothiques : Livre de mémoyrespour moy Bernard Deautun et 
instruments y inclus à moy atouchans, La page suivante est le com- 
mencement d'une table: Ruhrique des, contrats escripts dans ce présent 
livre. Premièrement achapt pour nolhW] Bernard Deautun et quittance 
pour Jacques Oziol, 1579. Cette table comprend cinq pages, énumérant 
quatre-vingt-onze pièces ou actes allant jusqu'à l'aniiée 1649 (achats, 
quittances, échanges, testaments, donations, contrats de mariage, coUa- 
tionnés et copiés sur les originaux déposés chez les notaires, qui en 
ont signé plusieurs, quoiqu'ils soient, non des actes séparés et ensuite 
reliés ensemble, mais des copies faites sur un même registre, à pagi- 
nation continue et pour la plupart de la même main). L'insécurité du 
temps et la préoccupation de préserver ces actes de destruction a été 
la cause probable de ce recueil. Il renferme des détails curieux sur la 
vie et les habitudes de petits gentilshommes campagnards, divisés en 
plusieurs branches, les seigneurs de Sauveplane, du Soleyrol, de Cham- 
pelaux, vassaux et oflSciers du marquisat de Portes. L'acte le plus 
ancien mentionné et transcrit est le testament en latin, du 7 février 
1539, de no[ble] Anthoine Deautun, s^ de Champelaux, avec des 
détails sur ses obsèques auxquelles doiven^assister vingt prêtres sécu- 
liers ou religieux, qui doivent exorare et*deprecari pro redemptione 
anim^ ipsius testatoris, II donne à chacun d'eux 2 sols 6 deniers. L'acte 



APPENDICE. 143 

qui Tient après^ par ordre de date^ est dn 18 mars 1578 : <e Extrait 
€ d'hommage féodal par noble Anthoine Deautnn, s^ de Champelaux, 
<E à messire Jacques de Budos^ cheTalier de Tordre du Roj, marquis 
«' de Portes ^ » 

Le L. de r. renferme encore un mémoire sur la noblesse des d'Autun, 
un accord du 31 janyier 1747 entre Jean d'Autun et Gabrielle d'Au- 
tun, de Champelaux^ sa sœur, des notes de naissance, une notice sur 
une chapelle à laquelle les d'Autun avaient droit de nomination, et se 
termine par un almanach manuscrit. Sur l'intérieur de la couverture 
sont inscrites de naïves recettes médicales, entre autres une contre 
Vesquiîanee (mal de gorge), l'autre contre la colique. 

La famille d'Autun est mentionnée avec les mêmes armoiries dans 
la Noblesse de Languedoc, par de La Roque. Il y en a encore des repré- 
sentants dans le pays, mais bien déchus de leur ancienne situation. 
Le château de Champelaux existe encore, mais il a été remanié, il y a 
quelques années, à la suite d'un incendie. 

(Communication de M, Em. Oherkampff de Dabrun.) 



m. 

BIENVENU {Antoine-Esprit), inspecteur des vivres des troupes 
de S. M,, en Vivarais, en résidence à Tournon. 

L. de r. commencé le 24 juin 1764, arrêté le 7 avril 1779. — Ce livre 

contient toutes les dépenses de la maison : nourriture, habillements, 

acquisition de mobilier, voyages, éducation des enfants, honoraires des 

^médecins, gages des domestiques, frais de culture de vignes et de 

jardin, etc., etc. 

Les détails que donne Esprit Bienvenu sur l'éducation de ses deux 
filles, Annette, née le 1*"^ juin 1758, et Rosalie, née le 24 juin 1759, et 
de son fils Esprit-Henry, né le 10 mars 1761, sont surtout à remarquer. 

Le 1^"^ septembre 1764, il envoie ses deux filles chez les religieuses; 
la pension est de 3 francs par mois pour toutes les deux. En 1765, elles 
gardent pendant deux ou trois mois un maître à danser, à raison de 4 fî*. 
par mois ; l'année suivante^ c'est le tour du fils d'aller à l'école, d'abord 

^ Portes est une commune de rarrondissement d'Alais. 




144 APPENDICE. 

chez ane maîtresse, moyennant 24 sols par mois; puis, en janvier 1766, 
il est placé chez nn maître, M. Seat. Je conserye le nom de ce modeste 
institntenr, qui recevait 24 sols par mois, en pensant aux fntnrs his- 
toriens de l'enseignement primaire à Tonmon. 

Une femme, c la petite sainte, » est chargée de conduire .les trois 
en&nts à l'école, moyennant 15 sols par mois. 

Entre temps était née nne troisième fille : Thérèse. Elle est confiée à 
nne nourrice, qui reçoit par mois 5 fi*ancs. 

Parmi une foule d'articles, je relève celui-ci, qui constitue un trait de 
mœurs piquant : <c 1764, V^ octobre, achepté un habit de drap d'Elbeu^ 
€ avec une veste de satin, dont j'ay fait présent à mon avocat qui n'a 
€ pas voulu d'argent du travail qu'il a fait pour régler mes affaires... 
€ Le tout s'est monté à 75 francs. » 

Tourûon possédait alors une garnison. Les habitants de la ville 
étaient heureux d'augmenter leurs revenus en louant des appartements 
aux officiers. Bienvenu, en 1765, loue 20 francs par mois à M. de La 
Forêts, lieutenant-colonel, le grand appartement de sa maison, avec une 
chambre pour les domestiques; il était précédemment occupé, à raison 
de 15 francs, par M. de Saint- Agnan, qui fut charmé de le céder à son 
colonel, se contentant d'une jacobine sur la cour du prix de 10 francs 
par mois. 

En 1778, le même appartement fut occupé par le baron de Elinzlin, 
colonel-commandant de la légion de Soubise; il en donnait 50 francs par 
mois. 

Ces comptes fournissent également, ainsi que nous l'avons déjà dit, 
des renseignements sur la culture des vignes et la valeur des vins. 
Ces renseignements sont d'autant plus précieux que ces vignes se 
trouvaient sur le célèbre coteau de l'Hermitage, de l'autre côté du 
Rhône, qui produisait l'un des vins encore le plus renommé de France. 
Le baron de Elinzlin l'appréciait à sa juste valeur et payait à son pro- 
priétaire le vin blanc de ce cru, 3 francs la bouteille. 

Il me resterait à parler, si cette note n'était déjà trop longue., du 
goût d'Esprit Bienvenu pour les fleurs. Je me contente d'indiquer qu'il 
a soigneusement inscrit dans son livre de raison les noms des dix 
variétés de jacinthes qu'il cultivait. 

Veut-on maintenant savoir le total de la dépense de ce ménage 
pendant le cours d'une année ? Le voici pour la première, du 24 juin 1764 
au 24 juin 1765 : 1674^ 6". 

Esprit Bienvenu avait un frère : Alexandre-Henri, chanoine et sescal 
du chapitre cathédral de N.-D, du Puy, sur lequel j'ai publié une 



APPENDICE. 145 

notice dans mes Variétés historiques et biographiques. (Le Puy, Mar- 
chesson, 1885, in-8, pp. i7-21). 

(^Comrmimcation de M, Pa/ul Le Blané), 



IV. 

GAMBEFORT {mémxyrial de la famille). 

Ce mémorial a été tenu et rédigé en patois par Astorg Carabefort, 
d'une notable famille d'Aurillac. Il part du 14 janvier 1514 et va 
jusqu'au 22 juin 1536. Le dernier article est écrit de la main du père 
d' Astorg, alors décédé. 

Ce mémorial, qui ne contient que la mention des mariages, naissances 
et décès de la famille, a été publié par le baron de Sartiges d'Angles, 
dans les Mémoires de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts, de 
Clermont-Ferrand, avec quelques autres pièces en patois. Il en existe un 
tirage à part, à très petit nombre. (Clermont, F. Thibaud, s. d., 
12 pages in-8^.) 

Après cette publication, M. de Sartiges reçut de diverses personnes 
communication de plusieurs documents du même genre. Comme il 
m'honorait de sa bienveillante amitié, il me les fit voir. Je ne sais ce 
qu'ils sont devenus. Il les a rendus très probablement à leurs 
propriétaires. 

M. de Sartiges était un homme d'une bonté rare et d'une complaisance 
non moins grande; il était surtout très versé dans l'histoire généalogique 
des familles d'Auvergne, et sa contribution au Nobiliaire de cette 
province, publié sous le nom de M. Bouillet, a été telle qu'on peut le 
considérer comme le véritable auteur de cet important ouvrage. 

(Commtmication de M. P, Le Blanc.) 



V. 

OAPPONI (Gaspard de), baron de Fougerolles. 

Livre de raison plusieurs fois cité dans l'ouvrage suivant, tiré à petit 
nombre et non mis en vente : Isabeau de Grumeaux, première femme de 
Gaspard de Gafpon,% baron de Fougerolles. Notice extraite des archives 




146 APPENDICE. 

du château de Fougerolles, par M^^ la comtesse de Charpin-Fouge- 
rolles, née Saint-Prtest. A Lyon, imprimerie Alfred-Lonis Perrin, 
1882, in-12. 

Ce Yolame avait été précédé d'an autre ouvrage du même auteur: 
Notice historique sur le château de Fougerolles et sur les familles qui 
Font possédé. Lyon, Alf.-Louis Perrin et Marinet, 1878, in-12. 

Je tiens ces deux volumes de l'extrême bienveillance de Madame la 
comtesse de Charpin-FougeroUes, décédée au château de Fougerolles, 
le 27 juin 1883, dans sa 56^ année. 

( Communication de M, P. Le Blanc.) 



vi. 

Livre de raison de Marc OAPUS, d'abord notaire royal du lieu de 
La Verdière, puis secrétaire-archivavre de la communauté de Marseille^ 
commencé en 1724, avec cette inscription initiale : Dirige, Domine, 
gressus meos et viam iniquitatis am^we a me, et continué par son petit- 
fils, Joseph Capus, jusqu'en 1802. 

Marc Capus est un homme profondément religieux. Il enregistre les 
naissances de ses neuf enfants, comme il l'a fait pour la sienne propre, 
en disant qu'ils lui ont été donnés par la miséricorde de Dieu. — Quand 
il les mariera, il écrira de même : <i Que Dieu les bénisse. » Deus 
conjuges henedictionilus repleat! 

Après avoir cédé, au prix de 500 livres, à son frère, l'office du notariat 
de La Verdière, dans lequel il avait succédé à son père, en 1717, par 
ordonnance du Roi, il a été nommé secrétaire-archivaire de la commu- 
nauté de Marseille. Pierre-Cardin Lebret, premier président et intendant 
de Provence, qui trouve en lui le meilleur des auxiliaires, le prend sous 
sa protection et l'aidera plus tard à lui faire obtenir la survivance de sa 
charge en faveur de Joseph Capus, son fils. A ses fonctions de secrétaire 
de l'hôtel-de-ville, il joignit, en février 1720, celles de trésorier du Bureau 
de Valondance, établi pour veiller à l'approvisionnement de la ville en 
grains et à la police du blé. — « Dès mon administration, j'ay fait un 
« recouvrement de 4,638,555 livres. Par le compte que je rendis le 
. « 28 décembre 1723, je fus déclaré créditeur de 3,308 livres. Le compte 
« fut autorisé, par M. le premier président et intendant, le 22 avril 1724.» 
Demeuré ferme à son poste, pendant la terrible peste de 1720-1721, et 
heureusement épargné par le fléau, il eut, dit-il, <i à se charger de nom- 



APPENDICE. 147 

c breux dépôts », et, le 16 juin 1724, il en rendait compte par-devant les 
auditeurs de la communauté. — Détail curieux à noter : au chapitre où 
il inscrit ses créances, figure, portant la date du 21 juin 1719, un acte 
de prêt, pour la somme de 2,000 livres, c au capitaine Chataud, com- 
c mandant le Orand-Saint-Antoine. » Or, Ton sait que de ce vaisseau 
même, toujours sous le commandement de Chataud, en mai 1720, la 
peste devait se répandre à Marseille et dans la Provence. 

Son fils Joseph marchera sur ses traces, et son petit-fils, nommé aussi 
Joseph, écrira de ce dernier : 

« Le vendredi, 19 janvier 1770, j'eus le malheur de perdre mon très- 
« cher et très-honoré père. Messieurs les maire, échevins et assesseurs 
« envoyèrent à son convoy douze pauvres vêtus de noir, portant chacun 
« un flambeau du poids de trois livres, avec Técusson de la ville, plus 
« deux gardes de police tenant leurs armes renversées, et ordonnèrent 
« mille messes pour le repos de son âme : le tout ainsi qu'il avoit été 
« pratiqué à la mort de mon grand-père, comme il conste par le céré- 
« monial de Thôtel de ville. Requiescat in pace. » 

Et il ajoute : « Par arrêt du Conseil d'État, du 18 janvier 1771, il a 
c été accordé à la famille, en considération des services de mon père et 
« de mon grand-père dans la place de secrétaire-archivaire, une pension 
« de 2,000 livres dont 600 réversibles sur ma sœur Marie-Magdeleine, 
« et 1,400 à ma mort. Cet arrêt fut rendu en suite d'une délibération 
« prise par le Conseil municipal, le 22 décembre 1770. 2> 

Joseph Capus, petit-fils de Marc, note les diverses charges qu'il a 
remplies et qui nous le montrent tout occupé du bien public, puis 
devenant un des principaux personnages de cet hôtel-de- ville dont ses 
devanciers n'avaient été que les secrétaires : 

« 1773. — Le 10 août, jour et fête de Saint-Laurent, j'ay été élu 

< directeur de l'hôpital général de la Charité ; et le 29 décembre, j'ay été 

< nommé intendant du Bureau du vin. 

« 1774. — Le samedi 29 octobre, j'ay été élu conseiller de ville pour 

< l'ordre des avocats. 

« 1775. — Le samedi 28 octobre, jour et fête de Saint-Simon et Saint- 

< Jude, j'ay été un des assesseurs entrés dans la boëte. Les trois autres 

< ont été MM. Emérigon, Eichaud et Chamel. M. Richaud est sorti de 
« la boëte et a été élu. — Le 30 octobre suivant, j'ay été nommé audi- 
c teur des comptes du trésorier. 

« 1787. — Le 28 octobre, jour et fête de Saint-Simon et Saint-Jude, 
e le conseil municipal m'a élu assesseur unanimement. Dieu me fasse la 
« grâce de bien m' acquitter des fonctions de cette place importante. 




148 APPENDICE. 

« 1789. — Le 3 noyembre, lettre du comte de Saiut-Priest, ministre 
c et secrétaire d'État, contenant que le Roi a daigné agréer ma démission 
c de la place d'assesseur. i> 

En même temps qu'il s'occupe activement des affaires publiques, 
Joseph Capus cultive les lettres : 

« 1785. — Le samedi 2 avril, l'Académie des belles-lettres, sciences 
c et arts de Marseille, m'a nommé pour remplir la place vacante par la 
c mort de M. Campion, directeur des Fermes du Soi. Le jeudi 25 août, 
<L jour de Saint-Louis, je suis allé prendre séance à l'Académie, à son 
« assemblée publique. J'ay prononcé un discours sur le goût. M. Bertrand, 
€ directeur, m'a répondu. M. Liguier a été reçu le même jour, ainsi qne 
€ M. Beraud, de l'Oratoire, ce dernier en qualité d'associé. Ces récep- 
c tiens sont les premières qui aient été publiques. » 

Enfin, on jugera de ce que Joseph Capus valait comme homme de 
cœur, par les lignes suivantes qu'il traça au sujet de sa mère : 

« 1792. — Le vendredi, 3 février, j'ai eu le malheur de perdre ma 
c chère et respectable mère. Madame Catherine Catelin, âgée de 82 ans. 
c Elle nous a été enlevée, lorsqu'elle avait la santé en apparence la plus 
€ assurée. Elle est morte, sans éprouver ni causer de terreur. La rapidité 
c du mal dont elle a été frappée n'a pas laissé assez de temps pour 
<r qu'elle pût recevoir le Saint- Viatique ; mais on lui a administré 
c r Extrême-Onction, qu'elle a reçue avec piété et résignation. Sa vie a 
« été sainte. La miséricorde de Dieu aura suppléé à ce qui manquait à 
<r ses mérites. Puisse sa famille ne jamais oublier les exemples qu'elle 
c lui a donnés! Je conserverai jusqu'à la mort le souvenir de l'amitié 
c qu'elle avait pour moi. Ma pauvre mère est morte dans mes bras, le dit 
€ jour, à minuit et demi. Requiescat inpace. :» 

Il écrira de même sur une sœur : 

€ 1799. — Le 22 janvier, 3 pluviôse an vu, ma sœur, Marie-Magde- 

d leine Capus, à la suite d'une maladie qui n'a pas été connue, est morte 

<c dans mes bras, dans la bastide de Saint-Barnabe, âgée de 56 ans 

a: 6 mois. Elle a supporté ses douleurs avec patience et résignation. Ses 

<r derniers moments ont été calmes. Je lui ai fermé les yeux, et je la 

« regrette amèrement. J'espère que Dieu l'a reçue et qu'elle le prie pour 

a: la famille et pour moi. :» 

(Communication de M, Ch, de Ribbe,) 



APPENDICE. 149 

VIL 

Lwre de raison qui sera tenu par moy Jean CHABERT, fils de 
Louis, dans lequel seront couchées toutes les affaires notables qui me 
surviendront pendant le cours de la vie que plaira à Dieu me donner. 
Commencé depuis le jour de mon mariage, qui fut le huitiesme octobre 1652. 
En tête est rinscription suivante : Omnia ad majorem Dei gloriam. 

Cette famille était ancienDe et comptait parmi les plus notables de 
Barbentane, bourg autrefois appartenant au diocèse d'Avignon et dépen- 
dant de la viguerie de Tarascon^ situé non loin du confluent du Ehône 
et de la Durance. 

L'auteur du livre y enregistre, entre autres feits intéressants, Thon- 
neur qu'il eut d'approcher de près Louis XIV, lorsque ce prince visita 
la Provence : 

€ 1660. — Le 19 mars, jour de Saint-Joseph, le roi Louis XIV a passé 
« par ce lieu, venant d'Arles et allant à Avignon. Il a disné et logé dans 
€ la maison de mon frère le prieur, et je fus député par la communauté 
« pour l'aller prendre à Arles, et luy servir de guide jusques au pont de 
« Durance ; ce que j'ay faict fort heureusement, quoyque le temps fût 

< incommode, à cause de la pluye qui ne cessa point de toute la 

< journée. 2> 

L'aîné des fils de Jean Chabert se maria à son tour le 4 juillet 1699, 
et, lui aussi, dès ce jour, commence son livre de raison, en le faisant 
précéder du même intitulé qui ouvre celui de son père. 

€ 1669. — Le 5 juillet, j'arrivay icy (à Barbentane) d'Avignon, avec 
€ ma femme, laquelle étoit accompagnée de plusieurs amis ou parents, 

< dans le carrosse de Mgr le vice-légat, à six chevaux, escorté de deux 

< autres carrosses. J'y fus reçu avec toute la joye publique et grande 

< magnificence, au son des tambours, fifres, trompettes et violons. Toute 

< la bourgeoisie étoit à cheval, et environ cent hommes sous les armes. » 
De 1700 à 1714, sa femme lui donne douze enfants. Leurs naissances 

sont enregistrées avec de pieuses invocations. Dieu veuille le conserver 
et bénir y et que ce soit pour sa plus grande gloire! — Dieu le veuille 
conserver, si c'est pour sa gloire, et en fasse un jour un grand saint! — 
Que Dieu en fasse un grand saint et moy aussi! Il dit de ses garçons : 
Naissance d!un gaillard garçon, d!un très gaillard garçon. 

Son père meurt le 16 mars 1705 : Il est mort comme un saint. Le bon 
Dieu luy fasse miséricorde, et veuille le mettre dans son saint paradis, et 
moy aussi quand il luy plaira de m' appeler! 



150 APPENDICE. 

Une fille lui est enlevée : Dieu soit hué de tout. Elle sera un ange 
dans le cieL 

{Conuimnication de M, Ch.de Ribhe.) 



VIIL 

OHOUVEL {Vahhé)y curé de Crapponne^ en Auvergne. 

Ce L. (in-f' de 58 feuillets^ dont plusieurs sont en manvais état, les 
ans déchirés, les autres tachés et à peu près illisibles) m'a été prêté par 
M. P. Le Blanc. Des chansons pieuses, des No'éls notamment, occupent 
les premiers feuillets. On y voit aussi une copie de V Histoire déplorable 
d'une femme qui Jura de donner son laict au diable [plutôf] qu'à T enfant 
de sa sœur et le diable survenant en forme de serpent luy saisit les mam- 
melleSy sans la vouloir depuis quitter. Arrivé à Eossillion, proche 
d'Avinion, Vannée mil six cens tr (effacé). Puis vient la complainte de 
Vhistoire ci-dessus. 

Le récit commence de cette façon : « L'an mil six cens onze et le 
« cinquiesme jour du mois de juin, messire Jean Chouvel célébra sa 
<c première messe. i> L'abbé, qui se donne ainsi du messire, n'est pas 
moins respectueux pour ses confrères et à tous il prodigue le même titre. 
Il fournit divers renseignements sur sa vie sacerdotale : « En l'année 
« 1616, et le premier dimanche du mois de juin, j'aj commencé de 
« servir messieurs les penitens et ce jour je pourta le Sainct-Sacrement 
« en la procession... 2> — « En l'année 1622, M. Chappot, curé, m'a 
« resigné sa cure de Crapponne, le 14® du mois de juin, laquelle 
« [résignation] a esté retenue par M® Laffont, notaire royal de la ville 
<c du Puj. 2> Les renseignements profanes alternent avec les renseigne- 
ments ecclésiastiques. Le bon curé raconte tantôt qu'il a changé de 
logis, tantôt qu'il a prêté certaine somme. Ailleurs il rappelle que 
M. de Vignoly lui « a baillé son filz Denys pour l'apprendre » ; plus 
loin, il nous annonce qu'il s'est rompu la jambe. A des mentions person- 
nelles se mêlent diverses mentions d'événements de famille : « Ce jour- 
« d'hui 29® août 1616, a esté espousé Jacques Chouvel, mon frère, avec 
« Marie de Lion (de la famille de Lion de Beaumont) par M. le curé 
« de Saint-Victour. » — « En l'année 1618, et 10®.de juin, M. Antoine 
<L de Leau espousa ma sœur Clauda (en ce temps-là on s'appelait beau- 
ce coup Clauda en ce pays, comme l'attestent plusieurs mentions de notre 






APPENDICE. 151 

« registre), à laquelle j'ay constitué la somme de 200 livres. » — « En 
« Tannée 1625, le 1®"" du mois de novembre, jour et feste de toutz sainctz, 
« a esté enterrée Anna Privât, ma mère (que Dieu absolve), par 
« M. Chappot, curé. » — « En Tannée 1652, le 12 mai, est decedé mon 
« nepveu et filhiol messire Jehan de Lion, et a esté enterré le 13 dudit 
« mois. Dieu luy pardonne, s'il luy plaict. d Voici enfin quelques événe- 
ments locaux : « En Tannée 1620, et le 20® du mois d'octobre, jour et 
« feste de M' Sainct-Crappeyze, passa à Crapponne M. TArchevesque de 
« Lion, nommé Simon Denys de Marquemont, lequel benist nous habita- 
« tions (le mot est écrit en abrégé), et dict la saincte messe. M' Chappot, 
<r curé, M. Fonton et moy le admenerent à la maison de Madame Cons- 
« tant. 3) — « En Tannée 1650, et 17® du mois de julhet, jour et feste de 
flc Saint- Alexis, fust baptizée la grande cloche de la ville de Crapponne, 
flc laquelle bénédiction fust faicte par M. Vallentin, curé, moy feysant le 
« diacre, assisté de toutz les aultres messieurs les prebstres. Le nom luy 
« a esté imposé Saint-Cappreyze, parrin, Claude-Pierre Bailhif ; sa 
t marrine, dame Jeanne Beyle, femme à honnorable Anthoine de Vignoly, 
« bourgeoys. » 






IX. 

Livre de raison tenu par moy Jean-Baptiste DAVID, fils de Jean- 
Baptiste et de demoiselle Claire Chaisse, bourgeois de ce lieu de La 
Gadière, commencé le 2 avril 1712, jour auquel mon père m'a émancipé. 
Loué soit le Saint-Sacrement de V autel à tout jamais ! 

L'auteur de ce ras. fut Taïeul maternel de Portalis l'ancien : « Le 
« 23 février 1745, à deux heures après minuit, ma fille Marie-Magdeleine 
« David a esté mariée au s'' Estienne Portalis, fils de M. Jean, docteur 
« en médecine, et de feu demoiselle Marie Portalis, du lieu de Beausset, 
« à laquelle j'ai constitué une dot de 10,000 livres... Le 1®' avril 1746, 
« ma fille Marie David de Portalis s'est accouchée d'un garçon, sur les 
« neuf heures et demie du soir, lequel a esté baptizé le lendemain, deux 
a heures après midi. Le parrain a esté Jean Portalis, docteur en médecine, 
a son aïeul paternel, et la marraine demoiselle Marie Riboulet, son aïeule 
«maternelle; on lui a mis le nom de Jean-Estienne-Marie... Le 
<r 3 novembre 1756, j'ai mis mon petit-fils Jean-Estienne-Marie Portalis 
« au collège de l'Oratoire, à Toulon, moyennant la pension de 324 fr. » 

( Cammimication de M. de Rihhe.) 



11 



152 APPENDICE. 



X. 



DEMEURE (Pierre-Paul), notaire royal de la ville de Mont/aucon \ 

Livre de raisou. — Ce livre s'ouvre en 1748. Il contient Ténumération 
scrupuleuse des dépenses et des recettes journalières de cet excellent 
homme^ qui habitait une bourgade située à une altitude de plus de 
900 mètres. 

Il prenait le plus grand soin de Téducation de ses enfants. Il confia 
ses deux filles aux béates de Tinstruction, qui se contentent de 10 francs 
par mois pour leur enseigner la lecture, le cathéchisme et la fabrication 
de la dentelle, industrie très répandue dans ces montagnes. Il achète à 
cet effet du fil de dentelle et des fuseaux. 

Quant à ses trois fils, il les envoie apprendre à lire chez le maître 
d'école Deyral, qui les prend à raison de 16 sols par mois pour chacun 
d'eux. 

Demeure, en bon père, pense également aux divertissements de ses 
enfants : le 23 août 1748, il leur donne un petit levraut en vie, qu'il 
paye 3 sols. Au premier jour de l'an, il les étrenne chacun de 8 sols. 

Allié à la noblesse du voisinage, — ses deux beaux-frères étaient 
gentilshommes, — il convie parfois d'assez nombreux amis. J'ai noté 
le souper qu'il offrit, le 28 novembre 1748, à MM. de Mabille, de 
Marnas, Jasmon, de Lagrevol frères, de Baile, de Montreyeul, — ce 
dernier l'un de ses beaux-frères, — de Beaupré et Jonceraud, tous gens 
de Montfaucon, de la noblesse ou de la haute bourgeoisie. Voici le compte 
de la dépense : pain, 1 1. 2 s. ; farine pour pâté, 16 s. ; poivre, 2 s. ; clous 
de girofle, 1 s., sans parler des cinq pots de vin de Vivarais qu'il doit 
au marchand ^ 

Demeure note également fort régulièrement ses ventes de bétail, de 
grains, etc., sans négliger les frais de culture de ses domaines de 
Villelonge et des Oumes. Il mentionne souvent la pomme de terre, qu'il 
dénomme truffes, mot conservé encore par nos paysans. Il les semait en 
mai et les récoltait fort tardivement, ce semble, pour un climat si rude 
que celui de Montfaucon, à la fin de novembre. 

Voici le prix de ce précieux tubercule en mai 1749. « J'ay acheté, 
« écrit Demeure, trois métans truffes pour semer, à 8 sols 6 deniers le 
ce métan. y> 

^ Chef -lieu de canton de rarrondissement d'Yesingeaux (Haute-Loire). 
^ Le pot de Montfaucon équivalait à 2 litres 1 décilitre. 



APPENDICE. 153 

Je dois dire qne dans ces montagnes, la pomme de terre était connne 
et cultivée depuis au moins le commencement du xvii® siècle et proba- 
blement bien avant. 

Ce livre de raison s'arrêtait après 1773 ; mais, lorsqu'il me fut commu- 
niqué, je n'eus pas la patience de l'analyser complètement. Je le regrette 
d'autant plus que j'ignore quel est son heureux possesseur. 

(^Communication de M. Paul Le Blanc.) 

P, S. — J'oubliais de vous signaler la recette donnée dans le L. de 
M® Demeure, d'une eau merveilleuse pour guérir les maux d'yeux, dont 
je n'ai pas trouvé la formule dans le volumineux recueil de recettes 
publié à Paris, en 1738, en 4 tomes in-12, sous ce titre : Le nouveau 
recueil des beaux secrets de médecine de M^ Lemery, où cependant tout un 
chapitre de près de 30 pages est relatif aux Remèdes et recettes touchant 
ce qui peut affliger la vue, La voici : 

« Eau mervelhieuse pour les yeux : Nettoyez bien un cul de chandelier 
« de (laiton), remplissez-le de vin et y mettez infuser une douzaine de 
« grains de froment, et de la pesanteur de 1 escu d'or de sel commun, 
« pendant 24 heures, en un lieu frais. Puis, lavez-en la partie affligée 
flc le soir ou le matin, sans sortir de deux heures après, d 

Ce collyre est encore connu et employé dans nos campagnes, et peut- 
être en vaut-il un autre. 



XL 

DOGERDIAS {famille), de Eiom. 

Ce L., qui fait partie de la riche collection de M. P. Le Blanc, est un 
in-4** de 44 feuillets en parchemin, revêtu d'une élégante reliure avec 
ornements dorés. C'est aussi en lettres dorées qu'au recto de la couver- 
ture sont gravés — en regard, — les noms et prénoms de Jehan 
Dogerdias et de Marguerite Verdier, mariés le 18 juillet 1563. Voici la 
première inscription, signée des deux époux : « Dans ce livre est le 
« memoyre de la naissance des enfantz descenduz du mariage de nous 
<r Jehan Dogerdias et Marguerite Verdier, soubz signez, avec quelques 
<r autres choses veues et remarquées, lesquelles y sont escriptes et notées. » 
Les successeurs de Jean et de Marguerite, imitèrent leur exemple et 
rapprochèrent aussi leurs noms au bas de l'inscription suivante : 



154 APPENDICE. 

« Ledict livre a esté continué par nous Jelmn Dogerdias, filz aisné 
« dudict M® Jehan Dogerdias, advoeat, et Perron nele Tonnelier, filhe à 
c M^ Jehan Tonnellier, procureur, le xviii julhet Tan 1593. » La tradi- 
tion fut conservée par Jacques Dogerdias et Catherine Chabron, qui se 
servirent de cette formule : <c Dndit mariage sont descenduz, par la 
€ grâce de Dieu, les enfantz cy déclairez \ d 

En dehors des mentions de naissance et décès, je relève les diverses 
particularités que voici : « En ladite année 1570 et le dernier jour de 
« julhet, sur les sept heures du soir, y heust ung grand tremblement de 
« terre, et encores après la minuict y en heust ung autre, non toutefois si 
« grand que Taultre et n'y heust ladicte année presque poinct de fruitz. 
« — En ladicte année fust dressé le perron qu'est à la porte du [Pall... ?] 
« de ceste ville de Riom. — En la mesme année, MM. de Saint-Amable 
« furent fetz chanoynes. — En la mesme année, M. le mareschal de 
a Vieilleville, MM. de {nom illisible) et Potier ou mieux de Blanc- 
<i mesnil, maistre des requestes et M. Mison, maistre des comptes, 
« furent envoyez en ce pays et séjournèrent en ceste ville. En ladicte 
« année (1573) et jusques aux vendanges de l'année ensuyvante, le vin 
« se vendoit par commun prix, dix solz la quarte et quelquefoyz il 
« augmenta jusque à douze solz, et l'année devant le bled s'estoit vendu 
« jusques à dix-neuf livres le septier, qu'estoit chertz insupportables et 
« qu'on n'avoit jamais plus veu à ce que disent les anciens et genz 
« vieulx. — En la dicte année (1574), au xxx du mois de may, le roy 
a: Charles IX deceda et le roy Henry III, qui estoit en son royaulme de 
« Pologne, arriva en France et en la ville de Lyon, au mois de septembre 
« audict an. — 1577. L'armée royalle, conduitte par Mgr le duc 
« d'Alençon, frère du roy, vint en ce pais pour le recouvrement de la 
« ville d'Yssoire, avec grand force d'artilherye et fut ladicte ville reprinse, 
« bruslée et saccagée au moys de juing audict an. — En ladicte année 
ce apparust une comète ayant sa chevelure bien longue. Elle se commença 
« de monstrer le x® novembre et dura jusques au moys de janvier 
« ensuyvant. — Le xxx® décembre audict an, sur les huict heures du 
« soir, il fit un grand et impétueux tonnerre avec un merveilleux esclair 
a et pour lors il neigeoit à grand abondance. — Cette année (1593) 
« il n'y heust point d'hyver et faisoit encores aulx roys de l'année 
« suyvante 1594, si beau qu'au printemps, tellement que mesmes anpa- 
cc ravant les festes de Noël, il se trouvoient beaucoup d'amandiers et 
« cerisiers fleuris. » 

^ La mort de Jacques Dogerdias est ainsi mentionnée : ce II alla à Dieu le 
ce XVII apvril 1619, délaissant deux filz et deux filhes et sa femme enceinte. > 



APPENDICE. 155 

Au xviii" siècle, une famille Costes utilisa le L. des Dogerdias, 
comme certains oiseaux utilisent le nid préparé par d'autres oiseaux. 
Cette famille consigna sur les pages blanches le souvenir de ses nais- 
sances, mariages et décès. Je ne citerai que cette mention finale, de la 
mort de Guillaume- Alban Costes : « Il est decedé à Langeac, le 13 jan- 
« vier (1808), à 10 h. 1/4 du soir, d'une hydropisie de poitrine. C'étoit le 
€ meilleur de tous les pères et a emporté le regret de tout le monde. 2> 



XII. 

DUPOUX {mémorial de la famille). 

La famille Dupoux était l'une des plus notables de Craponne, petite 
ville du Velav, maintenant chef-lieu de canton de l'arrondissement du 
Puy (Haute-Loire). Sans remonter, plus haut qu'il ne convient, sa 
généalogie, disons que Benoît Dupoux, V^ consul de Craponne en 1658, 
eut de son mariage avec Jeanne Porrat plusieurs enfants : l'aîné Pierre, 
mourut curé de Saint-Georges-Lagricol ; le dernier, Jean, fut apothi- 
caire. Le puîné. M® Jacques Dupoux, docteur en médecine, nous 
retiendra davantage, car il a laissé un mémorial que nous possédons ; 
il y a enregistré avec soin la naissance des seize enfants que lui donnè- 
rent ses trois femmes. Nous ne nous occuperons que de la première : 
Antoinette Moissonnier. Elle appartenait à une famille ancienne de 
Saint-Bonnet-le-Château. L'un de ses oncles, Claude Moissonnier, était 
procureur du Roi de ce singulier bailliage du Chauffeur, qui s'exerçait 
à Saint-Bonnet, quoique hors de son territoire et quoiqu'il n'y eut pas 
d'auditoire, jusqu'à sa réunion au bailliage de Montbrison, par édit de 
septembre 1770. Antoinette fut féconde ; à sa mort, elle laissait douze 
enfants. Voici comment Jacques Dupoux enregistra la naissance de son 
fils aîné : 

^« Pierre, mon fils aisné, troisiesme de mes enfants, naquit le 7 mars 
« 1682, le lundy, à quatre heures du soir, avec la coiffe. Fut baptisé le 
« lendemain. Son pariu, Pierre Dupoux, mon frère, curé de Saint- 
ce Georges ; sa marine, ma belle-mère Antoinette Maisonneuve. » 

Naître avec la coiffe était pour nos aïeux un présage de bonheur. 
Aussi notre bon docteur n'a garde d'oublier de noter que son huitième 
enfant, une fille nommée Germaine, était également née coiffée le 
8 juillet 1683, et de fait noas pensons qu'elle fut heureuse, car elle sut 



156 APPENDICE. 

se faire une vie humble et recueillie, qualifiée dans les actes de 
€ fille déyote »^ suivant les habitudes d'alors et à l'imitation de nom- 
breuses filles de toutes conditions ; sans s'engager dans aucun ordre 
religieux, elle s'aflSlia à une congrégation pieuse, consacrant son temps 
à la prière et au travail de la dentelle, industrie très prospère en ces 
quartiers montagneux du Velay. Elle gagna un petit pécule que, par son 
testament du 16 juillet 1725, elle partagea entre deux de ses sœurs, 
filles dévotes comme elle. Par le même acte, elle légua deux cents livres 
aux pauvres de la charité de l'hôpital, et les droits qui lui étaient dus 
par la succession de sa tante Louise Moissonnier, à l'église paroissiale 
de Saint-Caprais, pour être employés à y faire une chaire. Ce ne fut pas 
sans quelques diflScultés que les marguilliers de cette église parvinrent 
à se faire payer; ils y réussirent pourtant, et le 27 avril 1735, ils 
donnèrent le prix fait de cette chaire à s"^ Gabriel Samuel, maître 
sculpteur de la ville du Puy, et à trois menuisiers de Craponne, 
moyennant la somme de 595 1. Cette chaire est encore à sa place dans 
cette église ; elle n'en est pas le moindre ornement : ses sculptures, 
quoique mutilées à coups de hache en 1793, conservent le souvenir d'un 
artiste qui eut l'honneur d'être le premier maître de nos deux illustres 
compatriotes, les sculpteurs Julien et Robert Michel. 

Le cinquième enfant de Jacques Dupoux, Louise, née le 7 mai 1685, 
fonda à Craponne, avec Jeanne-Marie Porrat de Lolme, la communauté 
des sœurs de Saint-Joseph, pour « vacquer, dit l'acte de fondation du 
<r 22 mai 1723, aux saints exercices de l'instruction des jeunes personnes 
« de leur sexe ^ d Cet établissement devint par la suite si prospère et si 
utile que les habitants de la ville adressèrent le 25 mai 1766, une 
supplique à Févêque du Puy à l'effet d'obtenir des lettres patentes 
d'autorisation et de confirmation. « Il est manifeste, disent-ils, que ces 
« demoiselles sont entièrement dévouées au bien public. En pratiquant 
« beaucoup d'actes de vertus, elles apprennent à un nombre infini de 
« jeunes filles à les pratiquer. Ce sont elles qui instruisent et élèvent 
« presque toute la jeunesse de cette communauté et des lieux circonvoi- 
« sins... Enfin on ne peut pas dissimuler que l'établissement ne forme une 
« véritable fabrique de dentelles. Elles ont continuellement sous les yeux 
« environ deux cent cinquante filles et souvent trois cents qu'elles ont soin 
« de faire travailler. Il y en a de tout âge et de tout état. Ce sont elles qui 

^ Voir sur l'institut des sœurs de Saint-Joseph, fondé au Puy en 1650, Règles et 
constitutions des sœurs de Saint-Joseph^ établies au Puy en Vdayypar Monseigneur 
de MaupaSy évêque du Puy. Première édition. A Vienne, chez Laurens Cruci, 
imprimeur-libr., 1693, in-16, de 302 pages. 



APPENDICE. 157 

« élèvent et enseignent les jeunes filles à ce travail, se trouvant par là 
€ en état d'aider à la subsistance de leur famille, et sortant de là elles 
c trouvent plus aisément à se marier. Et sans le secours de la dentelle 
€ que deviendrait cette contrée ? La plus grande partie des habitants se 
« trouverait dans une impuissance absolue de payer les impôts et vivrait 
€ dans la misère extrême, d 

Pierre Dupoux, dont nous avons déjà noté la naissance, continua le 
mémorial de son père. Il fiit un paisible bourgeois, consul à son tour de 
sa ville natale, et se maria, ainsi qu'il nous l'apprend lui-même, le 
12 novembre 1711, avec Marie Auzier, fille d'un notaire royal de 
Craponne, Pierre Auzier, seigneur de Piessac, dont la postérité anoblie 
s'est fixée dans l'Orléanais. De ce mariage vinrent sept enfants, tous 
inscrits à leur date, dans notre mémorial. Voici quelques citations : 

« Le 15 may 1713, naquît un second fils qui fiit nommé Jean- 
« Faconde. Son parrain M* Jean Dupoux, mon oncle; sa marraine, 
« Maria Barjon, ma belle-mère. Il fut baptisé le même jour. Mon oncle 
« permit de l'appeler ainsin, par dévotion du père et de la mère. » 

Pierre Dupoux nous apprend en outre que son fils se maria le 
17 septembre 1739 à Marie Julien, fille d'un notaire royal de Craponne. 
Il eut la charge de son beau-père, fiit premier consul de la cité, de 1744 
à 1749, et ne tarda pas à mourir, car sa veuve se remaria le 14 sep- 
tembre 1751. 

Le frère puiné de Jean-Faconde, embrassa l'état ecclésiastique. 
« Claude Dupoux mon fils, écrit son père, fiit ordonné prêtre le 16 avril 
« 1740, par Mgr de Beringhen, évêque du Puy. d II devint l'un des 
sociétaires de la communauté des prêtres de l'église paroissiale de Saint- 
Caprais. Prédicateur distingué, sa parole fut très écoutée. L'évêque du 
Puy, Mgr Le Franc de Porapignan, l'employa souvent dans des missions 
diocésaines. C'est ainsi qu'il le désigna, en 1773, pour prêcher la retraite 
du carême dans la petite ville de Tence. C'était une preuve évidente de 
son mérite et de son éloquence, car cette petite ville comptait parmi ses 
habitants un certain nombre de protestants et il fallait pour y porter 
la parole un prédicateur prudent et d'un talent éprouvé. L'on ignore la 
date de son décès. 

( Communication de M, Panl Le Blanc. ^ 



158 APPENDICE 



XIII. 



ESOAYRAO DE LAUTURE (JamiUe cF). 

(Extraits des archives du château de Lauture, propriété de M. le colonel marquis 

d'Escayrac de Lauture.) 

Indépendamment des livres-terriers, registres de rentes, lièves raî- 
sonnées, livres d'arpentements, depuis 1411, pour la seigneurie de 
Lauture, et depuis 1268 pour la seigneurie d'Escayrac, paroisse de 
Saint-Aureil, juridiction de Castelnau, il existe des livres de raison, 
dont : 

V « Cayer pour servir de mémoire pour les affaires de la famille 
« d'Escayrac, » commençant ainsi : « Mémoire pour servir à mes 
c enfants et les instruire de lestât de mes affaires des acquisitons 
« et payemens que j*ay faicts despuis mon mariage qui feut en Tannée 
<t mil six cens trente un et le septiesme décembre avec dame Hélie de 
« Durfort [Goujounac], receu par de Lor, n'® royal de Fraissinet le 
<c Géllat en Quercy, par lequel contract de mariage messire Marc- 
« Antoine Durfort et dame Anne de Sebiere constituèrent a lad. Hélie 
« de Durfort leur filhe la somme de sept mille livres. Laquelle jay 
« emploiée sçavoir quatre mille huict cens livres pour le rapchat de 
« quarante huict quartes froment de rente fontière deppandant de ma 
<c maison de Lauture, que les dames religieuses du couvent S*® Claire 
« de Caors jouissoit pour la constitution que feu mon père et ma mère 
<c avoit faicte a Izabeau et Antoinette d'Escayrac, mes sœurs, Ihors 

« quelles passèrent professes religieuses dans led. couvent j> et 

finissant : « Ce x9® apvril 1694, j*ay pris deux escus valant six livres en 
o: deniers du sieur Lacombe, mon fermier ». 

Ce cahier, de 20 pages, n'est pas ce que Ton pourrait appeler un 
registre détaillé des recettes et dépenses journalières; il ne renferme 
que certaines grosses dépenses, baux à ferme ou à cheptel, dont l'im- 
portance paraissait au seigneur d'une plus grande utilité pour ses 
descendants. 

(Il existe, croyons-nous, un autre registre du même genre pour le 
XIV® siècle, que nous rechercherons et que nous serons heureux de 
communiquer.) 

2° Livre raisonné de recettes et dépenses commençant en l'année 1763 
et se terminant en l'année 1773. 



APPENDICE. 159 

Noas pensons qa'il s'agit ici de la seigneurie de Labastide-Marnhac^ 
près Cahors; certains détails semblent dn moins le faire croire. Cepen- 
dant s'il n'en était pas ainsi^ il faudrait affirmer qu'il est question alors 
de la seigneurie de Labastide-Paga, juridiction de Penne en Agenois, 
dépendant à cette époque de la maison de Lauture. 

Toutefois, dans le chapitre des dépenses commençant ainsi : o: 29 8^" 
« 1763, Pierrot doit 6 1. » et se terminant au folio 90 : <c du 24 février 
« 1774, convenu avec Ant^® Montagnac cadet, maçon du Montât... », 
il appert par ces derniers mots et autres conditions faites avec d'autres 
ouvriers du voisinage, et plus particulièrement par les charrois de sable 
et pierre, que c'est bien Labastide-Marnhac qu'il faut adopter. — Dans 
ce même chapitre, folio 14 à 19, il y a l'inventaire détaillé des meubles 
et autres choses, meublant le château ; plus accord avec un garde-chasse 
du nom d'Urbain (folio 9), à qui l'on promet entre autres choses o: toute 
« l'huile de noix qu'il faudra et touts les souliers qu'il uzera ». — Le 
chapitre des recettes (folio 1 à 69) commence ainsi : « Recepte de mes 
« bleds et denrées de Labastide, le 9 juillet 1763, y> et se termine : 
« Le 6 avril 1775. Rafy a payé 140 1. pour le foin de 1774. d 
Cazillac, 31 août 1892. 

(Communication de M, le curé Taillefer.) 



XIV. 

Journal du sieur GUERIN? notaire et syndic des procureurs 
de la baronnie de la Guerche en Bretagne. 

Outre des notices sur Fouancé et La Guerche, les manuscrits du sieur 
Guerin contenaient, sur les années comprises entre 1757 et 1772, des 
remarques fort intéressantes. Exemple : 

<c Le défaut de récolte de grain, en 1769, a causé la plus grande 
« famine qu'on ait vu de mémoire d'homme jusqu'à la récolte de 1770. 

« Le seigle valait à la Guerche 6 livres le boisseau et est allé en 
« augmentant chaque jour, de sorte que dès le mois de may il valait 
d neuf livres et s'est soutenu à ce prix jusqu'en may, où il a augmenté 
« jusqu'à neuf livres dix sols, qui est le moment où j'écris cette note. 

<t Le menu peuple s'est trouvé réduit à manger des troncs de choux 
« des jardins et le marc de cidre *:^ardé î)Our les cochons. 

« Le gouvernement a fait faire qq. distributions de riz aux pauvres, 
« mais ce chetif secours n'a procuré que quelques repas aux pauvres. 



160 APPENDICE. 

<c La Basse-Bretagne a fourni des grains pendant quelques mois, et 
« ensuite s'est trouvée affligée de &mine comme les autres. On a fait 
<c venir des grains de Dantzic et de Hambourg et ce sont ces mêmes 
41 seigles qu'on paie actuellement 9 liv. le boisseau, ce qui fait que la 
m misère du petit peuple n'en est pas diminuée. 

<c Dans une circonstance si affligeante le Parlement vient de rendre 
€ un arrêt qui permet de prendre l'argent des coffres des paroisses et 
<c de l'employer en pain pour les pauvres. » 

J'ai une copie de ce journal; elle m'a été offerte par M. Aubry, 
conseiller municipal de la Guerche. L'original existe-t-il encore ? 

( Cifmmtmication de M, E, Frain,) 



XV. 

ILLE {Livre de raison de la famille de Oanklmi ef ). 

Le plus ancien L. que je possède, et qui en mentionne de plus anciens, 
a été commencé, le 11 mars 1657, par Jean d'IUe, quelques jours avant 
la mort de son père Gaspar, qui mourut à Aix le 22 mars 1657. 

La première page de ce livre de raison représente, tracé au trait, 
les deux triangles entrelacés des armes des d'Ille, et, entrelacé aussi, un 
cercle sur lequel est écrite la légende suivante : Creator omnium rerum 
fac me scribere verum. 

Dans le milieu : <r Livre de raison où sont contenus tous les affaires 
qui ont été faits depuis le xi mars 1657, par moy soussigné I. d'Ille. > 

Au-dessus : Vanitatem et verba mendacia longe fac à me. Mendici- 
tatem et divitias ne dedexis mihi tribus tantum victui meo necessario. 
Au-dessous : Ne forte satiatus illiciar ad nigandum et dicam^ quis est 
dominus ? Aut egistate compuîsus fures et penuriam nomen Dei mei. 
(Proverb., cap. xxx.) 

Jean d'Ille mentionne des affaires concernant son père Gaspar, 
consulaire d'Aix, et son grand-père Jean-Bernard qui se fixa à Saint- 
Julien-le-Montagnier, en 1591. Lui-même était avocat au parlement de 
Provence. Il épousa en 1660 Perpétue-Félicité de Guerre, d'une famille 
illustre d'Aix qui a laissé son nom à une rue de cette ville. Il mourut 
eu 1673. Son livre de raison fut continué par son fils Jean-Paul, aussi 
avocat au parlement d'Aix, né le 9 juin 1666, marié le 26 juin 1698 à 
noble demoiselle Elisabeth de Pellas, puis par son petit-fils Jean-Étienne, 



APPENDICE. 161 

chevalier seig' de Boisset, né le 26 décembre 1703, marié le 1®' mai 1742 
à noble d"® Madelaine Digne, mort le 3 avril 1789. 

Son fils Honoré-Jean-Paul, chevalier s' de Boisset, avocat en la cour, 
continua ce livre de raison, comme il Ta été jusqu'à nos jours par ses 
successeurs. Il était né le 11 août 1748, marié le 21 juillet 1778 à sa 
cousine Marguerite-Agnès de Ganteaume d'IUe; il mourut le 14 novem- 
bre 1800. 

Jean- Joseph- Antoine- Alphonse, son fils, le continua. Né le 11 sep- 
tembre 1780, marié le 4 avril 1804 à sa cousine Germaine-Joséphine 
de Ganteaume d'Ille, mort le 15 décembre 1853. Son fils, mon père, 
né le 24 juillet 1807, marié le 13 janvier 1836 à Thérèse Palu, mort le 
18 octobre 1885. Enfin votre serviteur Charles-Joseph Tancrède, né le 
21 avril 1847, marié le 28 octobre 1875 à Élise d'Herbes. 

Tous ont écrit sur ce livre de raison les naissances et mariages de 
leurs enfants, décès des membres de la famille et affaires principales la 
concernant. 

Un autre livre de raison porte cet en-tête : 

d Au nom de Dieu soit-il ! 

« Livre de raison commencé par moy Jacques Ganteaume, avocat, le 
« 6 juillet 1698, où j'ai inséré ce que j'ai fait depuis mon mariage, 
« suivant le mémoire que j'en avais tenu, et continué par moi, un de ses 
« petits-fils, Joseph-Platon Ganteaume-d'Ille, après m'être retiré du 
c service militaire et pensionné du gouvernement, comme ancien oflBicier 
ce de cavalerie, âgé de plus de 63 ans. » 

Ce livre de mon bisaïeul a été, concurremment avec le précédent, 
continué par mon grand-père, mon père et moi. Il contient, de la main 
de Platon de Ganteaume, un relevé des archives de la famille depuis 
1307. La première pièce qu'il cite comme étant encore en sa possession 
est la commission donnée à Pierre Gantelmi, viguier et conseiller du 
roi à Aix de faire la recherche et la prise des Templiers à Aix. Cette 
pièce s'est égarée. J'ai presque toutes les autres qui sont citées dans 
cet inventaire, entre autres les lettres constatant la remise de la ceinture 
militaire à Melchior Gantelmi, armé chevalier le 1®' février 1442. Des 
lettres de confirmation de noblesse données au même par la reine 
Jeanne de Laval, épouse du roi René, en 1462. Je possède encore le 
portrait de ce Melchior Gantelmi. 

( Communication de M. Ch. de Gantelmi-d^Jlle.) 



162 APPENDICE. 



XVI. 



Livre de raison de Henri des LAURENS, régent public de V Uni- 
versité d'Avignon^ et auditeur au tribunal de la Rote (1632X portant 
dans son en-tête le préambule snivant : 

Ego ffenricus de Laurentiis, jurium doctor et reges Avenionensis 
académie, et proto sacri palatii apostolici auditor, composui et ordinavi 
hune librum rationum mearum principalium ut posteris innotescat et ne 
memoria gestorum pereat, ad laudem Dei omnipotentis et beatx Virginie 
Marix. 

Et initio quidem inserui vitamper illustram quondam, D. ffieronimi à 
Laurentiis, legum Comitis etRotœ auditoris Avenionensis, quam ipse manu 
propria conscripsit nonagenta senex,... 

Prœter hune librum in qtw describo omnes meas rationes principales, 
adhuc habeo et facio plures libros concernentes expensas qttotidianas mex 
familiœ, et negotia mea domestica, et unum peculiare pro negotiis uxoris 
meœ, qux plurimx sunt et multa urgentia; de quibus omnibus soli Deo 
honor et gloria tribtcatur, per infinita secula seculorum. Amen. 

Ce préambule est lui-même précédé de la prière suivante : Actiones 
nostras qicœsumus Domine, aspirando prœveni et adjuvando prosequere, ut 
cuncta nostra oratio et operatio a te semper incipiat, et per te incepta 
finiatur. Amen, 

Manuscrit très intéressant et très important^ car il nous vient d'une 
vieille famille universitaire qui, depuis 1430 jusqu'au temps d'Henri, a 
compté quinze docteurs, soit en droit civil ou en droit canon, soit en 
médecine. Il en est peu qui nous aient laissé une plus riche moisson de 
textes, de faits, de souvenirs domestiques. Il y a là plus qu'un livre de 
raison ordinaire ; on y trouve résumés ceux anciennement dressés par 
les devanciers de son auteur. Oe sont de véritables mémoires d'un genre 
tout particulier, dans lesquels les détails de biographie et de vie profes- 
sionnelle sont accompagnés des contrats de mariage et des testaments, 
qui nous initient à la vie privée ; où, à côté des inventaires de titres et 
papiers, se placent les catalogues des bibliothèques de droit de l'époque. 
Les relevés de propriétés, les états de biens fonciers et autres, les men- 
tions des actes journaliers d'administration y sont suivis des instruc- 
tions données par les parents aux enfants, pour le bon usage à faire du 
patrimoine. On y voit de même les discours adressés par les pères et leur 
fils, lors de leur réception au doctorat, afin de leur inculquer les prin- 



APPENDICE. 163 

cipes auxquels ils serout tenus d'obéir. En un mot, l'Université et la 
famille y apparaissent si étroitement liées qu'elles semblent ne former 
qu'une seule et même chose. Ajoutez que le livre de raison d'Henri des 
Laurens n'offre pas moins d'intérêt au point de vue économique, tant 
il est précis dans les moindres détails de comptabilité. 

( Communiqtié par M, de Rihhe.) 



XVII. 

LAZINIER {mémorial de la famille). 

Ce mémorial, dont les premières pages remontent au commencement 
du XYii^ siècle, relate les naissances, mariages et décès de cette famille, 
d'ancienne bourgeoisie, établie à Lavandieu, chef-lieu de commune du 
canton de Brioude (Haute-Loire). 

De loin en loin, on lit quelques notes assez brèves sur les événements, 
arrivés dans cette petite bourgade. Ce mémorial me fut communiqué par 
mon ami Gustave Lazinier, maintenant décédé. J'en ai extrait des notes 
sur une inondation de la Genouize, petite rivière, l'un des affluents de 
l'Allier, qui traverse Lavandieu, arrivée le 20 juillet 1680, que j'ai 
publiées : Inondation de V Allier dans V arrondissement de Brioude. 
Le Puy, Marchessou, 1877, in-8°, p. 16. 

La famille Lazinier est encore honorablement représentée par les 
jeunes fils de mon ami Gustave. 

( Communicatimi de M. P, Le Blanc) 



XVIII. 

LE BLANC (famille), du Fuy-en-Velay. 

Registre petit in-8^ de 40 feuillets écrits, dont les deux premiers et 
le cinquième manquent. La seconde moitié du registre est formée de 
feuillets vides. Les dates extrêmes sont 1604-1810. Voici quelques 
extraits empruntés aux récits d'événements de famille et d'événements 
publics. 

« Le quinziesme jour du moys de décembre 1604 j'ay esté esleu 



164 APPENDICE. 

« scindic de la ville du Pay, estant premier consul M. M® Jean 
« Bernard, docteur et advocat, M. Maurice Le Blanc, mon frère, second 
« [consul], etc. » 

« Le lundy quinziesrae jour du mois d'avril 1613, je Jacques Le Blanc, 
« soubsigné, avec sieurs Pierre Bonnefond, Jean (nom illisible) et 
« M. François Pellissier, greflSer des présentations en la seneschaussée 
« du Puy, et Vidal Roux, dict Gayté de Saint- Vidal, nostre valet, 
<r sommes partis de ladicte ville pour accomplir le vœu et pèlerinage 
« Nostre-Dame de Montserrat à pied, distant de ladicte ville du Puy 
« cent quatre lieues, et arrivasmes à lad. esglise de Nostre-Dame de 
« Montserrat le dimanche matin vingt-huictiesme dud. moys d'avril 
« d'où, après avoir faict nostre dévotion et visité la montagne de Mont- 
« serrât et les hermitages de Saincte-Croix, St-Dinar, de la Ste-Trinité, 
« de St-Benoict, de Ste-Ânne, de St- Jacques, de St-Honnoré et de 
« Ste-Catherine, ceulx de St-Salvador, St-Anthoyne, Ste-Magdeleyne et 
« de St-Jerosme, nous partismes le lendemain lundy après midy et 
« arrivasmes sans aulcun danger dans ladicte ville du Puy le dimanche 
(n des Eogations, douziesme may de ladicte année 1613. ]» 

a Le 3 octobre 1619, Jacques Le Blanc est nommé auditeur des comptes 
« de la présente ville du Puy en laquelle année Monsieur de Montmo- 
a reucy fist son entrée dans la présente ville. » 

« Le vendredy vingt-quatriesme jour du moys de novembre de l'année 
tf 1628, et lendemain jour de Saincte-Catherine, il pleust si extraordi- 
« nairement que l'eau fist un si grand ravage que de la mémoire des 
« vivans il ne s'estoit veu une si grande inondation ny si dommageable. 

<r En ladicte année 1628 et despuis le moys de may, dans la présente 
0- ville du Puy, jusques au moys de janvier de l'année 1629, y a heu une 
« maladie fiebvreuse approchante de la contagieuse, qu'une infinité de 
« personnes en sont mortz non seulement du menu peuple mais de très 
a braves habitans et de qualité relevée, occasion de quoy [on se mit] en 
« debvoir de reclamer, [l'aide] de Dieu par les intercessions de la glorieuse 
« Vierge, à l'honneur de laquelle feust faicte une fondation, à suitte 
a de icelle quatre lampes d'argent furent dressées au devant la sainte 
« image de Nostre-Dame du Puy, pour demeurer à jamais tant de jour 
<t que de nuict illuminée. A mesme temps et despuis lad. fondation on a 
<c remarqué que la maladie n'a pas augmenté et que nous avons esté 
« miraculeusement préservés de la contagion grandement violante dans 
« les villes de Lyon et de Thoulouse et autres lieux circonvoisins, les 
« habitans desquelles ne cessoient de fréquenter dans la dicte ville, 
ce Ce que nous debvons attribuer par une signalée action de grâces à 



APPENDICE. 165 

« Dieu et à la Vierge et non à Tordre ny à la police des magistratz et 
« consnlz qui manquoit en tout. 

« En Tannée 1629 et snr le commencement du moys de may, la conta- 
« gion commença dans la présente ville du Puy et feust si violante 
« pandant le moys de juin, juillet et aoust qu'on faict estât que treze 
« mil huict cens ou environ de personnes en moururent, tant de ceux 
« qui estoient dans la ville que des réfugiez autour d'icelle, en sorte que 
€ toutz les habitantz et magistratz avoient quicté, mais la maladie 
« ayant miraculeusement tout à coup prins fin entre les festes de Notre- 
<c Dame d'aonst et de septembre de ladicte année, chascun se remict 
« dans troys moys aprez dans la ville dans laquelle, par la grâce de Dieu, 
« il n'y a heu que deux ou troys personnes qui soient despuis mortz de 
« la dicte contagion. 

« Nota que le desordre feust si grand dans la dicte ville qu'il a esté 
« remarqué que la pluspart mouroient de nécessité et faute d'assistance... 
« {mot effacé) insolences, inhumanités et brutalités pratiquées tant dans 
« la ville que dans le pays. 

« Le lundy 22 avril 1630, les habitans de la ville du Puy, pour rendre 
« et accomplir le vœu fait à Dieu et à Nostre-Dame, firent une proces- 
<t sion solennelle pendant laquelle on porta la saincte et sacrée image 
« de Nostre-Dame, sept ou huit mille personnes assistans. 

« Le lundy 29® novembre 1631, je fus esleu capitaine gênerai de la 
« ville du Puy, estant premier consul M. François Le Blanc, docteur et 
« advocat en la seneschaussée du Puy, mon frère aisné. En la dicte année, 
ce j'abbattis Toyseau et feus roy des arquebusiers, par conséquent 
« premier bailli de St-Sebastien, à l'honneur duquel les arquebusiers 
« ont leur confrérie fondée dans Tesglize Nostre-Dame des Carmes. 

« Le dimanche vingt-sixiesme jour du mois de mars 1634, ledict 
« Pierre Le Blanc, mon filz, chanoine en la dicte esglise Nostre-Dame, 
<r célébra dans ladicte esglise et au grand autel d'icelle sa première messe 
« à Thonneur de Dieu et de la glorieuse Vierge, que je prie avoir son 
a: sacrifice agréable. Nota que pour les fraiz soit du festin ou de ses 
« omemenz d'habitz j'ay employé sept cent cinquante livres. 

<i Le 25® novembre 1638, j'ay esté esleu troisiesme consul de la 
« présente ville, d 

« Au moys de décembre de Tannée 1653, Gabriel Le Blanc, lieutenant 
« d'une des compagnies du régiment du Languedoc, fust blessé d'un 
« coup de mosquet au-devant de Rozes, de laquelle blessure, porté dans 
« la place de Rozes où commandoit M. le marquis de La Fare, il mourut 
<L dans 24 heures après. Requiescat in pace, j> (Cette formule accompagne 



166 APPENDICE. 

les diverses mentions de décès, excepté quand il s* agit dn décès d'un 
enfant. En ce cas on emploie cette touchante expression : Louange 
à Dieu), 

Vers le milieu du ms. commence un nouveau recueil : Livre des 
mémoires tenu par moy Maurice Le Blanc, conseiller et advocat du roy 
en la seneschaussie du Puy, aprez le decez de M. Jacques Le Blanc, 
bourgeois, arrivé en Vannée 1664, 

« Le 28 aoust 1681 est decedé Pierre Le Blanc, chanoine en cathe- 
« drale de N.-D. du Puy et grand vicaire de messire Armand de Betune, 
« évêque du Puy, et a esté enterré au chapitre de ladite église, le 29® jonr 
c du dit mois et an. Requiescat in pace. 

« L*an 1709 et le 6® jour dn mois de janvier, jour et feste de TEpi- 
<t phanie, il survint un si rude &oid qu'il tua tontes les semances, en 
« sorte que toutes les viandes enchérirent, n'y ayant pas la moitié des 
« gens qui poussent acheter pour vivre. On en voioit mourir tous les 
« jours devant ses ieux. 

« Moy Joseph Vital Le Blanc, ay esté confirmé le 20*^ jour du mois de 
<r septembre, veille de St-Mathieu, par messire Claude de La Roche- 
« Aimon, évêque du Puy, comte du Velay \.. » 



XIX. 



Sit nomen Domini benedictum. 

Journal de noble if M^ Jean de MARIN de Kerenrais, chevalier 
du St'Office de V Ordre de T Inquisition, etc., etc., citoien de la ville de 
Tollony pour F année mil six cens quatre-vingts,,. 

« ... Le 4® dud. moys (janvier 1680) le pied destail du bust 8t-Cyprien 
« evesque de cette ville, a esté achevé et exposé sur le maistre autel de 
<c l'église cathedralle de ladite ville le jour d'après, aux premières vespres 
<c de l'Epyphanie, dont l'ouvrage a esté trouvé fort beau, invanté par... 
<c Veyrier, m""® statuaire, et mis en œuvre par Jean Curet, m'® orfèvre 
« de cette dite ville. 

«... (Le 16 janvier 1680). Led. jour ma cousine d'Orvez Thomas, 



^ Dans les derniers feuillets il n'est plus question de la famille Le Blanc, mais 
bien de la famille Gervais, une Marianne Le Blanc ayant été mariée avec un 
Gervais, laquelle Marianne mourut le 27 avril 1802. 



APPENDICE. 167 

« religieuse au couvant Sfce-Ursule de cette ville est décédée sur les six 
« à sept heures du matin. Fust ensevelie le lendemain sur les neuf 
« heures à la sépulture des Religieuses dud. couvant qui est au cœur 
« où elles chantent. 

«... Le 4® dud. moys (février 1680), j'ay entièrement payé le cartier 
« du moys de novembre dernier de mon frère Félix de Marin. 

«... Led. jour (18 février 1680), la petite Eglise que les Pères Récolets 
« ont fait construire hors les murs de cette ville, dans le jardin qui avoit 
« esté à feu M' le commendeur Pol a esté bénite. 

«... Le 9® dud. moys (mars 1680), messire Hubert de Vintimille, 
« prieur de Flassans, frère de Monseig' Jean de Vintimille du Luc, a 
« presant evesque de ToUon, est décédé sur les sept heures du matin. 
« Son [corps] a esté porté led. jour au Luc, pour estre inhumé dans la 
« sépulture de ces encestres à l'Eglise des Reverands Pères Carmes. 

« Le 10® dud. moys (mars 1680), le mariage de Monseigneur le 
« Dauphin, fils de Louis xiiij du nom, Roy de France et de Navarre, 
« avec ^..., princesse de Bavière, sœur du duc de Bavière, a esté consommé 
« dans la ville de Chaalon. Mong' le cardinal de Bouillon en a fait la 
« cérémonie. 

« Le 24 dud. moys (mars 1 680), M' de Vauvray, Intendant de la 
« Marine de Levant au port de cette ville, est arrivé en icelle. Le Roy 
« la pourveu de cette charge par la destitution du sieur Arnoux fils. 

« Le ij^ dud. moys (avril 1680), M. Louys de Girardin de Vauvré, 
« Intendant de la Marine de Levant, par ordre du Roy, a fait com- 
« mencé (sic) les enchères pour l'agrandissemant de cette ville. 

« Le 22 dud. moys (juin 1680), a commancé Tagrandissemant de cette 
« ville du costé de ponant et en mesme taraps Tagrandissemant de Tar- 
« cenal, suivant le plan de M. de Vauban, Ingénieur gênerai du Roy. 

« Le ij® (11 septembre 1680) dud. moys M' le marquis de Mortemar, 
« capitaine gênerai des galleres de Sa Majesté, fils de M' le Mareschal 
« de Vivone, se trouvant en cette ville avec une escadre de douse 
« galleres, a fait mettre la première pierre des nouvelles fortifications 
« de cette d. ville, où estoit M"" de Courcelles, commandant, et M. de 
« Vauvré, Intandant. 

« Le 13® dud. moys (noveinbre 1680), j'ay payé à ma sœur de Richery 
« la pention de 50 1. que je faits à son mary. 

« Le 22® dud. moys (décembre 1680), j'ay pris la perruque, que jay 



^ Le prénom n'était pas encore bien connu des bons Toulonnais. 
* Je crois que c'est le 11 . 

12 



168 APPENDICE. 

<c acheptée du s' de la Croix, m'® beîgneur et perruquier de cette ville, 
« pour le prix de 15 livres. 

« Le 19 dud. moys (janvier 1681), la nouvelle Église des Dames reli- 
« gieuses de St-Bernard a esté bénite. 

« Le 29 dud. moys (avril 1681), Joseph Senez, fils de Bernard, 
o: m**^ peintre, ma concédé quittance de la réparation du tableau qui est 
<i apendn au costé droit en entrant dans la chapelle St-Honnoré, où est 
« peint l'image de Nostre-Dame de Pitié, St-Honnoré, St-Anthoine, aux 
€ pieds des quels sont les portraits de feu noble Antoine de Marin et sa 
« femme, ayant donné trois livres pour lad® réparation, par acte receu 
« par W^ Barthélémy Moutton, notaire. 

« Le 13® dud. moys (mai 1681), sur les neuf heures du soir, par 
« rimprudance d'un marguelier, le feu print en la chapelle Corpus 
a Domini de ceste ville, avec tant de violance que le prompt secours ne 
« peut empescher que ce feu ne bruslât la plus grande partie du bois de 
« l'autel, toutes les figures et custode, le tout doré, ensemble le tableau 
<r du fonds dud. autel, tapisserie, lampes d'argent brisées et on heust 
« beaucoup de peine à garentir le soleil du St-Sacrement et ciboire qui 
ce feurent sauvez du feu par le zèle de deux matelots de ceste ditte ville, 
« appelez Isnard et Giraud qui se jettèrent au péril de leur vie dans 
« les fiamraes pour les tirer de l'insendie. 

<r Le 31 dud. moys (mai 1681), mon frère Joseph a fait son testament 
« rière M"* Rostan. 

« Le 3® du mois de juin (1681), mon frère Joseph est parti pour Rome. 
« Il cest embarqué sur un vaisseau du Roy, commandé par le s' Aubert, 
« qui va à Naples charger de porcelene. 

« Le 4® du moys d'aoust (1681), messire Louys de Signier de Pieusin, 
« seig' d'Evenes, mon oncle, archidiacre en l'Église cathédrale de ceste 
« ville, est déxedé sur les quatres heures et demy du matin. 

<r Le 4 de ce moys (décembre 1681), ma femme ^ est tombée malade 
€ d'une fièvre continue et mal de costé. 

« Le 20® dud. moys (décembre 1681), sur les dix heures et trois quars, 
« est décédée noble dame Marguerite de Raffëlys de Brovez, ma chère 
« famme, fille de noble Melchior de Raffelys, seigneur de Brovez, et de 
« noble dame Grabielle de Mendols de Trigance, âgée d'environ qua- 
cc rante deux ans. Elle ne ma laissé qu'un fils, appelé François-Joseph, 
« les autres morts en bas âge. Elle est ensevelie en l'Église cathédralle 
« de cette ville, dans la sépulture où est le mausolée de mes ancestres, à 
« costé de lautel St-Maur, où Ion bastit a presant. 

^ Marguerite de Rafelis de Broves. 



APPENDICE. 169 

« Le 20® dud. moys (mai 1682), messieurs les consuls et recteurs de 
« la chapelle Corpus Domini ont donné le prix fait de l'autel de lad® 
«c chapelle au s' Verrier, m'® esculpteur, pour le prix de dix mil livres, et 
«: c'est pour le tamps de quatre années, par acte M® Louis Valla- 
«: vielle, no™. 

« Le 6 du moys d'aoust (1682), madame la Dauphine est heureu- 
« sèment accouchée à Fontenebleau d'un prinxe appelé le Duc de Bour- 
« geigne. 

« Le 1®' septembre (1682), je me suis remarié avec mad"® d'Amy, de 
« la ville de Brignoles. Le contrat de mariage fiit le dernier d'aoust, 
« receu par M'® B°^y Moutton, no'®. » 

A la page 99 du même livre de raison, l'écriture change, et la plume 
est tenue par Claire de Signier-Piosin, veuve de noble Barnabe de Marin 
de Carranrais, et mère de noble Jean, qui avait écrit jusque-là. 

« Ce jourd'huy neuviesme octobre (1682), sur les six heures de relevée, 
« est décédé noble Jean de Marin de Carranrais, mon fils. Le lendemain, 
« son corps feust ensevely à la sépulture de ses encestres, qui est à costé 
« droit de l'hôtel {sic) St-Maur, où l'on baptise à présent dans l'Église 
« cathédralle de cette ville. Il estoit âgé de 60 ans. 

« Le 16 du courant (novembre 1683), jay payé à l'hôpital St-Esprit 
« de cette ville, à la Miséricorde et à la Charité St-Joseph la somme de 
« nouante livres, scavoir est trante livres à chacune communauté pour 
« les légats à elles faits par feu mon fils Jean de Marin de Carranrez. 3> 

Nouveau changement d'écriture quelques pages plus loin et titre 
nouveau, ainsi conçu : 

Journal de noble François-Joseph de Marin- Carranrais, pour F année 
mil six cens quatre vingt huict. 

« Le vingt et quatrième du courant (juin 1688), est décédée dame 
« Clère de Signier de Pieusin, ma grande mère, et son corps a esté inhumé 
« en la sépulture de Barnabe de Marin, mon ayeul, qui est en l'église 
« cathédrale de cette ville, proche l'autel Saint-Jean. 

a (Mai 1693.) Jay payé à mon oncle l'abbé quarante et cinq livres tant 
« pour les interests de la pension viagère escheue le neufvieme octobre 
« dernier que pour les interests de la chapellanie fondée par ma 
« grande mère, escheus le vingt et quatrième juin dernier. 

« Le septième du courant (mai 1696), jay payé au sieur Pichon, 
« comis à la recepte du droit denregistration des armoiries, vingt et 
« trois livres dix sols pour avoir fait enregistrer celles de ma maison, 
« conformément a ledit de Sa Majesté et à lordonnance, en conse- 
il quence de M' l'Intandant de ceste province, et il m'en a fait son receu. 



170 APPENDICE. 

« Le vingt et quatre du courant (octobre 1698), sur les dix heures du 
« soir, messire Daniel de Remy (?), seigneur de Courceles, commandant 
« pour le Roy dans cette ville, est décédé âgé de quatre vints ans. 

<c Le vint et sept du courant (août 1699), jay passé recognoissance à 
<c messieurs du Chapitre de la maison que je possède dans lenclos de 
« cette ville, quartier de la poissonerie, et leurs ay payé les arrérages de 
« la censé qui leurs estoint deus depuis lannée mil six c^nts soixante 
« deux, auquel tems Barnabe de Marin, mon ayeul, la leurs avoit 
« recognetie jusqu'à la Noël prochain à raison de trois sols huit deniers 
« par an, et ils m'en ont passé quittance rière M"* Ganteaume, no''*. 

« Le 3 du courant (octobre 1704), messire Joseph de Marin, prestre, 
« mon oncle, est décédé en cette ville, aagé de soixante et trois ans. 
« Il est enterré dans le tombeau de nostre famille, dans l'Église 
« cathédrale. 

« Le 14 (avril 1705), du courant, je me suis marié avec d"® Anne- 
« Clere de Terras, fille de noble François Terras, du lieu de Belgencier. 

(Janvier 1706) « Mon oncle ^ ma payé soixante et quinze livres, 
« scavoir cinquante pour les intérêts du légat de mille livres que feu 
o: mon oncle François .ma fait par son dernier testament, escheus le 
<r 6® juillet dernier, et vint cinq livres pour les intérêts du légat de cinq 
« cens livres que feu mon oncle l'abbé ma fait par son dernier testament, 
ce escheus le troisième octobre dernier. 

« Le cinquième du courant (février 1706), jour de vendredy, à onze 
« heures et trois quarts du soir, ma femme sest heureusement acconchée 
« d'un garçon ; il a esté baptisé le sept. On la nommé François-Gabriel. 
<c Son parrein a été M. François Terras, mon beau-père, et sa marreine 
« madame Anne d'Amy, ma belle-mère. 

<r Le quinze du courant (janvier 1707), jour de samedy, à trois heures 
« du matin, ma femme sest heureusement accouchée d'un garçon, qui a 
ce été baptisé le dix et sept et nommé Jean-Jacque-Maur. Son parrein a 
« été messire Jacques des Richery, chanoine théologal de l'Eglise coUé- 
c: giale de Lorgnes, et sa marreine M"»® de Pallas. 

ce Le treize du courant (mars 1707), damoy selle Anne d'Amy, de la 
ce ville de Brignole, femme en secondes noces de feu noble Jean de Marin 
« de Carranrais, mon père, est décédée dans lad® ville de Brignole. 

ce Le vint et trois du courant (octobre 1710), jour de jeudy, mon 
ce épouse sest heureusement accouchée d'une fille, qui a été baptisée le 
« vint et cinq et nommée Gabrielle-Sylvie ; son parrein a été M. d'Orgnon 

' Noble Félix de Marin. 



APPENDICE. 171 

c Terras, chevalier de Tordre royal de St-Louis et capitaine des vais- 
c seaux du Roy, sa marreine madame Gabrielle de Ripert de Carquerane, 
« épouse du sieur de la Valette. 

« Le vint et quatre du courant jour de mardy (mai 1712), ma femme 
c sest accouchée dun garçon qui fut ondoyé par la sage-femme à cause 
c du danger de mort, et le lendemain il fut baptisé sous condition et 
« nommé Louis- Joseph ; son parrein a été M. Louis Gerin de Menières, 
« capitaine d'infanterie dans le régiment de Picardie, et sa marreine 
c madame Ferras-la- Roquette. 

« Le 10 du courant (juillet 1712), sur les neuf heures du matin, 
« messire Armand-Louis Bonnin de Chalucet, évêque de Toulon, est 
<c mort dans son palais épiscopal, aagé d'environ soixante et qua- 
« torze ans. 

« Le 4 du courant (octobre 1712), jour de mardy, sur les quatre heures 
« après midy, mon fils Jean-Jacques est mort après une maladie de 
« neuf ou dix jours, aagé de six ans moins trois mois et quelques jours, 
« estant né le quinze janvier mil sept cents sept. Il a été enterré dans 
« le tombeau de notre famille, qui est dans la chapelle de N.-D. dite de 
« Bon- Voyage, auprès de lendroit où Ion baptise, dans l'Eglise cathédrale 
« de cette ville. 

« Le huit du courant (novembre 1713), jour de mercredy, à trois heures 
« après midy, mon épouse sest heureusement accouchée dune fille qui a 
« été baptisée le lendemain et nommée Marie-Thérèse. Son parrein a été 
« Monsieur Cœsar de Pallas, lieutenant des vaisseaux du Roy, et sa 
« marreine Madame Marguerite de Gerin, épouse du sieur de Capele, 
« capitaine de grenadiers dans le régiment de Royal-Vaisseaux. 

« Le premier du courant (septembre 1715), Louis quatorzième du 
« nom, Roy de France et de Navarre, notre souverain, est décédé à 
a Versailles, aagé de soixante et dix sept ans moins quatre jours, ayant 
« régné soixante et douze ans et environ quatre mois ; son arrière petit 
a fils a succédé à sa couronne sous le nom de Louis quinze et attendu 
« sa minorité, nestant aagé que d'environ cinq ans, Monseigneur le duc 
« d'Orléans a été déclaré régent du royaume. 

<r Le vint et neuf du courant (juin 1716), messire Claude Gabriel 
« de Talaru, marquis de Chalmazel, brigadier des armées du Roy, 
<r commandant pour Sa Majesté en cette ville, est décédé aagé d'environ 
« quatre vints ans. 

« Le neuvième da courant (août 1716), jour de dimanche, à une heure 
« après minuit, mon épouse sest heureusement accouchée d'un garçon 
« qui a été baptisé le même jour et nommé Félix-Barnabe. Son parrain 



172 APPENDICE. 

<E a été noble Félix de Marin, mon oncle^ et sa marraine madame Fran- 
ce çoise Martelj^ éponse dn s' de Pallas^ lientenant des vaisseanx 
ce du Roy. 

ce Le quatre du courant (novembre 1716), M. du Pont, brigadier des 
« armées du Roy, est arrivé dans cette ville pour y commander au nom 
ce de Sa Majesté, à la place de feu M. le marquis de Chalmazel. 

« Le vinte trois dudit (novembre 1716), M"* Hocar est aussi arrivé en 
cr cette ville pour exercer dans ce port la charge d'Intendant de la 
ce Marine du Levant à la place de M. de Vauvré, qui est présentement 
ce conseiller d'Etat au Conseil Royal de la Marine, ce qui l'oblige à 
ce résider en cour. 

ce Le quinze du courant (juin 1719), jay esté esleu premier consul de 
« cette ville. 

(Octobre 1720.) ce Au commencement de ce mois, la peste qui avoit 
« été apportée à Marseille par un vaisseau venu de Levant, commandé 
ce par le capitaine Château et qui dans le mois de juillet dernier com- 
ce mença à se faire sentir dans cette ville-là où elle fît dans la suite de 
a très grands ravages, se communiqua dans celle-cy nonobstant toutes 
ce les précautions qu'on mit en usage pour éviter la communication de 
ce ce terrible fléau. La commune opinion est quelle y fîit introduite par 
ce un patron pêcheur nommé Cancelin, par le moyen de quelques 
a marchandises qui avoint esté transportées de Marseille à Bandol et 
ce ensuite apportées dans notre ville par led. Cancelin, qui fut la première 
ce victime de cette maladie, dont il mourut le huit du courant. On mit 
d aussitôt en quarantaine toute sa famille et toutes les personnes qui 
œ avoint communiqué dans sa maison pendant qu'il estoit malade ; cette 
« sage précaution n'empêcha pas la communication du mal contagieux 
ce dans la famille dud. Cancelin et même parmy les personnes qui avoint 
« fréquenté dans sa maison, la plupart en furent attaqués et périrent 
ce presque aussitôt. Cependant cette première atteinte n'eut pas de plus 
« grandes suites, et on se flatta même qu'elle n'en auroit pas, parce que 
« pendant près de deux mois la santé parut estre bonne et exemte de tout 
« soupçon ; mais vers les festes de la Noël, on sentit une nouvelle 
ce attaque. Elle commença par un meunier à huile nommé Mouriés et le 
ce mal se répandit ensuite sur les personnes qui avoint fréquenté dans le 
ce moulin dudit meunier ; il se glissa aussi dans l'hôpital St-Esprit à 
ce peu près dans le même tems par le moyen dune femme qui y fut trans- 
ce portée et quon croyoit malade dune maladie ordinaire, mais les suites 
(( firent voir que son mal étoit contagieux, puisqu'il se communiqua aux 
a infirmières et ensuite dans lapartemant des femmes et filles, qu'on fut 



APPENDICE. 173 

^[ obligé de fermer ponr éviter la communication de la maladie qui se 
« répandoit insensiblemant dans la yille, où Ion faîsoit de tems en tems 
^ quelque fôcheuse découyerte ; mais comme le froid qu'il faisoit alors 
€ empéchoit sans doute que le mal ne s'allumât, on espéroit en estre 
€ quittes à bon marché. On prenoit cepandant toutes les précautions 
<E possibles pour en éviter les suites. Mais, que peut la prudence 
<E humaine contre les décrets de Dieu, qui vouloit sans doute nous faire 
a sentir le poids de sa colère ? Sur la fin du carneyal, la maladie, qui 
« sembloit n'avoir fait que badiner jusque-là, s'expliqua tout de bon, 
a et comme elle empiroit tous les jours, il fut proposé et délibéré en 
<t même tems d'enfermer touts les habitans dans leurs maisons et 
« dobserver une quarantaine générale dans toute la ville, ce qui fat 
<c exécuté. On commença cette quarantaine le dix de mars, et elle fut 
<K ensuite prolongée jusques au dix ou douze du mois de may. Ce qui 
« n'empêcha pas que le mal n'exerçât pendant ce tems-là toute sa 
a fureur, qui ne commença à se ralentir que sur la fin du mois de juin, 
ec La maladie eut pourtant encore quelques suites dans le mois de juillet 
« et ne cessa entièremant que dans le mois d'aoust, après avoir emporté 
€c plus de la moitié de nos habitans, tant dans la ville qu'à la campagne, 
a où elle s'étoit aussi répandue. On conte dans le nombre des morts le 
« second et le troisième consul, presque touts les officiers municipaux, 
« une vintaine d'officiers de la marine, autant de la garnison et beaucoup 
« des personnes notables. Dieu nous délivre à lavenir par sa miséricorde 
a: dun pareil désastre, qui sera dans touts les tems une terrible époque 
a pour cette ville ! 

« Le treize du courant (avril 1723), jour de mardy, sur les huit heures 
a du matin, mon fils Félix Barnabe est mort après une longue maladie. 
« Il estoit âgé de six ans huit mois et quelques jours, estant né le 
<i neufvième du mois daoust de l'année mil sept cens seize. 

« Le vingt et cinq du courant (septembre 1723), noble Félix de 
« Marin, mon oncle, est décédé à l'âge de quatre vints ans moins 
<L quelques mois. Il a institué mon fils aîné pour son héritier universel, 
€ par son dernier testament reçeu par M" Ganteaume, notaire. 

« Le quinze du courant (juin 1726), jay esté esleu premier consul de 
« cette ville pour la seconde fois. 

« Le vint et trois du courant (septembre 1727), jay été installé Viguier 
a de cette ville par le s"" lieutenant du sénéchal, à la manière accoutumée, à 
a la place du s' Cordeil, qui a fini ses trois années dexercice, pour faire les 
ce fonctions de ladite charge pendant trois années consécutives qui ont 
ce commencé le vint et quatre du mois de juin dernier et finiront à pareil 



174 APPENDICE. 

<r jour de lannée mil sept cens trente, conformément aux lettres de 
<r provision de Sa Majesté, qui sont dans le sac des titres de la famille. 

« Le quatre du courant (septembre 1729), à trois heures et demy du 
<r matin, la Beine sest accouchée dun Dauphin, ce qui a donné lieu à de 
<c grandes réjouissances dans tout le royaume. Il y a eu feste à ceste 
a occasion pendant trois jours dans cette ville. 

€ Le quinze du courant (août 1733), messire Joseph-Raymond Dupont, 
a brigadier des armées du Roy et commandant pour Sa Majesté dans 
« cette ville, y est décédé, âgé de quatre vint deux ans, généralement 
« regretté de tout le monde. 

« Le douze du courant (juin 1734), veille de la Pentecoste, M. de 
« Marnezia, brigadier des armées de Roy, est arrivé en ceste ville pour y 
a commander au nom de Sa Majesté, à la place de feu M. Du Pont. 

« Le trente du courant (avril 1737), M. Mithon, Intendant de la 
« Marine en ce port, est mort à Paris, et le Roy a nommé quelque tems 
« après M"" le Vasseur de Villeblanche pour son successeur. 

« Le douze du courant (septembre 1737), messire Louis de la Tour du 
« Pin de Montauban, Evêque de ceste ville, est mort dans son château de 
« Carquerane, âgé d'environ cinquante et cinq ans, et aux festes de la 
« Noël daprès, le Roy a nomé M. Tabbé de Choin pour son successeur, 
a et Sa Majesté luy a ensuite donné la prévôté de Pignans. 

« Le 25 du courant (octobre 1738), j'ay émancipé mon fils et luy ai 
« désamparé le capital de la maison de ville moyennant quoy il ne peut 
« rien prétendre ni me demander ma vie durant, acte M^ Hugues, notaire. 

a Le 9® du courant (décembre 1740), ma fille Clere-Marguerite est 
« décédée à la Bastide, après quatre mois de maladie, âgée de trente et 
« deux ans moins un mois et demy environ, étant née le vint et sept 
« janvier mil sept cens neuf. 

« Le vint et quatre du courant (janvier 1741), M. le comte de Castelane 
« ambassadeur du Roy à la Porte, est party dicy pour se rendre à Cous- 
it tantinople à bord du vaisseau du Roy FUspérance, commandé par 
« M. de Gabaret, chef d'escadre, suivy du vaisseau du Roy le Solide, 
« commandé par M. Gravier, capitaine de vaisseau. 

« Le treize avril de la presante année (1742), dom Philippe, infant 
« d'Espagne et gendre du Roy nostre maître, arriva en ceste ville avec 
« une nombreuse suite. Il alla descendre à l'Hôtel de ville, où on luy avoit 
« préparé son logemant, et pour le rendre plus spacieux on avoit percé dans 
« la maison attenante, apartenant au sieur Trulet, officier de la Marine, 
ce Ce prince, après avoir reçu touts les honneurs deus à son rang et avoir 
« été régalé de différentes fêtes pendant son séjour, partit le vint et six du 



APPENDICE. 175 

c même mois pour aller à Antibes, où six galères d'Espagne et deux de la 
c République de Gênes l'atténdoint pour le passer en Italie. Pendant 
« tout le ^pms qu'il demeura en cette ville, jeus chez moi un grand 
c d'Espagne de sa suite^ appelé le duc de Huescar ou d'Albe, conetable 
« de Navarre, grand de la première classe, l'un des premiers gentils- 
( hommes de la Chambre de Sa Majesté catholique^ brigadier de ses 
« armées et colonel d'un régiment d'infanterie. Il occupoit pour son 
<t logement tout le second étage de ma maison et partie du troisième 
« parcequ'il avoit un capitaine de son régiment qui logeoit avec lui et 
c plusieurs domestiques. 

« Le 21 du courant (mars 1744), le prince de Conti est arrivé en cette 
€ ville, sur les sept heures du soir. Il fut salué en entrant par touts les 
« canons des remparts et par vint un coups de canon de lamiral. Il 
« partit le lendemain vint et deux, à onze heures du matin, après avoir 
€ visité larcenal, les vaisseaux du Roy le Tonant et les batteries qui sont 
< dans la rade. 

« Le 30 du courant (mars 1744), dame Anne-Clere Terras, ma chère 
« épouse, est décédée après une maladie denviron trois mois ; elle a été 
« enterrée le lendemain dans le tombeau de notre famille qui est dans 
« léglise cathédrale, tout contre lautel de 8t-Maur, et dans l'enceinte de 
a la chapele de Notre-Dame de Bon Voyage, où Ion voit un mausolée 
« sur la muraille du fond, avec nos armes et une inscription latine : 
« Requiescat in pace, 

« Le vint et huit du courant (mai 1744), M. le comte de Maurepas, 
ce ministre d'Etat, ayant le département de la Marine, est arrivé en cette 
tf ville, sur les neuf heures du soir ; il en est party le seize juin, à dix 
« heures du matin, et, dans l'intervalle du séjour qu'il a fait icy, il est 
« allé à Nice pour s'aboucher avec leurs Altesses Royale et Sérénissime 
a: l'Infant dom Philippe et Mgr le prince de Conty. Il a employé cinq 
« ou six jours dans ce petit voyage, de manière qu'il a demeuré environ 
« treize jours icy. 

« Le trente du courant (novembre 1746), M. le maréchal Duc de 
<r Belleisle, général de l'armée du Roy en Provence, arriva en cette ville 
a sur les six heures du soir. Il en partit le second décembre, à onze 
ce heures du matin, après avoir visité les fortifications de la place et 

m 

« avoir donné ses ordres pour les mettre dans leur état de perfection. 

« Le quatorze du courant (novembre 1747), messire Claude de Lésé 
« de Marnesia, brigadier des armées du Roy, commandant pour 
a Sa Majesté dans cette ville et forts qui en dépendent, est mort âgé 
« d'environ quatre-vingt-quatre ans. 



176 APPENDICE. 

(L Le dix et hnît du courant (novembre 1747), son Altesse Sérénissime 
<( Monseigneur le Duc de Modène est arrivé en cette ville à nuit close, 
« ce qui fit qu'on ne lui tira pas le canon en entrant et qu'il ne trouva 
(n pas les troupes en bataille. Du reste on lui a fait en sortant et 
« pendant son séjour les mêmes honneurs que Ton fait à Nosseigneurs 
d les maréchaux de France. Il fat descendre à l'Intendance, où on lui 
a avoit préparé son logement. Il partit le vint au matin, après avoir 
« visité l'arcenal, la rade et les fortifications de la place. 

a Le trente du courant (décembre 1747), M. de Mauriac, maréchal 
a des camps des armées du Boj, qui résidoit et commandoit déjà en 
< cette ville depuis la mort de M. de Marnesia, en qualité de comman- 
« dant de la Province en absence de M. le marquis de Mirepoix, a receu 
€ de la cour sa comission de commandant de cette place et forts qui en 
d dépendent, à la place dud. feu s** de Marnesia. Le choix de Sa Majesté 
e: a été généralement aplaudi de tous les habitants de cette ville qui ont 
a éprouvé en différentes occassions la sagesse et la justice de ce digne 
n commandant. » 

De l'écriture de noble François Gabriel de Marin de Carranrais, fils 
de celui qui a tenu la plume jusqu'ici : 

« Le seizième d'avril mil sept cent cinquante un, jour de vendredy, à 
« trois heures et demie après midy, noble François-Joseph de Marin de 
a Carranrais, mon père, ecuyer de cette ville de Toulon, veuf de feue 
« dame Anne-Clere de Terras, mourut âgé de septante et huit ans et 
a deux mois, étant né le quinze février mil six cens septante trois. 
€ Il fut ensevely le lendemain dix sept dans le tombeau de la famille 
a érigé à l'Eglise cathédrale de cette ville, où il y a un mausolée avec les 
« armoiries de la maison et une épitaphe auprès de l'autel St-Maur, 
ce allant aux fonts baptismaux. Requiescat in pace, 

« Le vingt un dud. mois d'avril 1751, jour de mercredy, à huit heures 
« et demie du matin, M" du Chapitre firent le service pour le repos de 
« l'âme de feu mon père, que Dieu aye mis en son saint paradis. » 

P. S. — Est encore entre mes mains une collection de sept volumes, 
représentant le journal de tout ce qui s'est passé de remarquable à 
Toulon de 1720 à 1773, tenu par noble François-Gabriel de Marin de 
Carranrais. — Ceci n'étant pas un livre de raison, il suffit, je pense, de 
de cette indication. 

Bien des choses assurément seraient à citer, en particulier ce qui 
concerne la peste de 1720 et 1721. 

( Communication de M. F, de Marin de Carranraif, 
possesseur ditdit livre de raison,") 



APPENDICE. 177 

XX. 

Livre de raison de moy Joseph-Siffrein MARTIN, notaire de la 
ville de Garpentras, 

€ Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. — Je 
f n'ay commencé ce Livre de raison qu'à mon mariage (15 juillet 1755), 
a croyant très-inutile à un homme de se donner la peine d'en tenir un, 
« lorsqu'il n'est pas à même d'avoir des successeurs. » 



Livre de raison de Jos&ph-François-Ange MARTIN, docteur en 
Vtfniversité d'Avignon et notaire^ fils de Joseph Siffrein. 

« Au nom du Père, du Fils et du St-Esprit. — 1798. Je commence 
<i mon Livre de raison qui contiendra l'état de mes affaires. Je remon- 
€ terai depuis ma naissance, et j'y dirai un mot de mon éducation. 
« Veuille la Divine Providence me faire la grâce de le continuer pen- 
€ dant de longues années ! d 

Ce Livre de raison a été tenu jusqu'en 1832, année où, à la date du 
28 avril, son auteur enregistre la nomination de son fils aîné, Joseph- 
François-Av{iustey comme notaire à Arles. 

{Communication de M, de Rihhe.) 



XXL 

MARTINON {Mémorial de la famille). 

Pierre Martinou, notaire royal et procureur du Roi en l'élection de 
Brioude, décédé en 1630, avait eu dix-sept enfants, parmi lesquels : le 
père Jean Martinon, jésuite, théologien célèbre de son temps, mort au 
collège de Bordeaux, le 5 février 1662, à l'âge de 77 ans, laissant après 
lui une grande réputation de science et de vertu ; Jacques Martinon, 
curé d'Umet, près Cadilhat, en Guyenne, diocèse de Bordeaux, et autres 
Jean et Claude Martinon qui furent les auteurs de deux branches qui, 
elles-mêmes, se divisèrent plus tard également en deux. 

Jean Martinon, qui eut l'office de notaire royal de son père, com- 
mença à tenir ce mémorial par l'enregistrement de la naissance de sa 



178 APPENDICE. 

fille Clauda, arrivée « le dimanche cinquiesme novembre 1628, à l'heure 
« de vespres. j> Jean Martinon mourut le 6 avril 1667. Marié deux fois, 
il laissait, entre autres enfants, deux fils qui continuèrent la postérité* 

Jean-Gabriel Martinon, enfant du premier lit, mourut le 5 juin 1713. 
Son fils aîné, Julien Martinon, avocat en Parlement, se conformant à 
Tusage établi dans toutes les familles un peu importantes du pays, 
commença aussitôt après son mariage avec Marie-Françoise Dalbine — 
7 février 1701, — la rédaction d'un mémorial qu'il continua jusqu'au 
22 août 1741. J'en citerai le passage suivant : 

« Le treiziesme iour de septembre de l'année 1702, entre les neuf et 
« dix heures du matin, Dieu retira de ce monde M"" Julien Dalbine, 
<r président en l'élection [de Brioude], aagé de vingt six ans, frère 
<c germain de mon épouse, qui laissa deux enfans, un masle et une fille 
« dont Antoinette Bellet et Anne Gueringaud, mère et ayeule du 
« défunt, se rendirent tutrices. La force de son tempérament et l'espé- 
« rance de son âge nous donnent un exemple sensible de l'incertitude 
« de notre mort et nous obligent, par une réflection sur nous-mêmes, 
« d'y penser toujours. Priez pour le repos de son âme. » 

Julien Martinon mourut le 2 octobre 1746. L'un de ses enfants, le 
9°^^ Jean-Gabriel, né le 22 avril 1713, prit l'habit de Cordelier le 
24 mai 1728. Docteur en théologie de la faculté de Paris, il devint 
ministre provincial de la province de Saint-Bonaventure, et mourut 
au couvent de Brioude, qu'il avait choisi pour sa résidence, le 20 jan- 
vier 1783. Un autre, le dix-huitieme et dernier, Julien, né le 15 novem- 
bre 1728, fat s'établir à Paris. Il y fit fortune et n'eut qu'un seul fils : 
Charles- Julien Martinon, notaire au Châtelet, en 1789, au lieu de 
M® Michelin. La fille de ce dernier, Aglaé-Charlotte-Julienne, née à 
Paris, le 19 août 1791, épousa en 1810 Auguste-René Lefebvre de 
Laboulaye ; elle en eut deux fils, dont l'un, bien connu, M. de Labou- 
laye, professeur au Collège de France, le père de notre dernier ambas- 
sadeur en Russie. 

Quant à Antoine Martinon, fils aîné du second mariage de Jean, 
homme très érudit, assesseur en l'élection de Brioude en 1681, il resta 
en possession du mémorial commencé par son père, et le continua jus- 
qu'à son décès. Lorsque son fils Jean-François-Gabriel prit la plume, 
ce fut pour enregistrer en ces termes la mort de son père : 

« Aujourd'hui vingt quatre jour et mois d'aoust 1687, M® Antoine 
« Martinon, mon père, est décédé et a esté enterré à St-Pierre, le 
a lendemain. Le bon Dieu l'aye reçeù dans son saint paradis et me fasse 
« la grâce de l'y voir, afin que nous puissions chanter les louanges du 



APPENDICE. 179 

c Seigneur. Eeqmescat in pace. Amen. Mes héritiers sont priés de se 
« resouYenir de luy et de faire prier Dieu pour son âme. » 

Jean- François-Gabriel Martinon mourut le 3 juillet 1751, laissant à 
son fils unique, le dernier rejeton mâle de cette branche, Jean-Fran- 
çois Martinon, receveur des amendes en la maîtrise des eaux et forêts 
de Saint-Flour, le soin de continuer ce mémorial. Il y enregistre la 
naissance de ses enfants, tous morts en bas âge, et le mariage, en juillet 
1753, de sa sœur cadette, Marie-Françoise, avec Jean-Baptiste Le 
Blanc des Mas, mon arrière-grand-père. 

Ce mémorial, véritable état civil de la famille, s'arrête au 12 mai 
1758, date de la mort, à Fruzières, d'Antoine-Guillaume Martinon, le 
dernier enfant de Jean-François, né le 4 juillet 1755. J'ai entendu 
raconter que mon arrière-grand'mère n'avait pas voulu le continuer, au 
décès de son frère aîné, dans la crainte superstitieuse de voir mourir 
ses enfants, si elle les enregistrait dans ce mémorial qui contenait le 
nécrologe de ses frères et sœurs, au nombre de seize, presque tous 
morts en nourrice, ainsi que ceux de son frère, et la brave femme eut 
eu des larmes à verser, car elle , eut douze enfants, fils ou filles. Elle 
n'eut pas heureusement à les pleurer : tous vécurent de longs jours. Elle 
n'avait inscrit leur naissance que sur les marges de son livre d'heures. 

Je possède ce petit recueil, composé de 30 feuillets de 18 cent, de 
hauteur sur 12 de large. Pour en assurer la conservation, je lui ai 
fait donner un nouvel habit convenable, l'ancien — un fragment de 
parchemin — étant devenu hors d'usage. 

Par une heureuse fortune, le mémorial tenu par Julien Martinon, 
est également, depuis peu de jours, entre mes mains. Il se trouvait en 
tête d'un in-folio manuscrit de plus de 900 pages, rédigé par cet avocat 
et intitulé : Répertoire de droit. Ce volume a été dépecé, il n'en reste que 
le mémorial et la table du répertoire : 16 pages. Il provient de la biblio- 
thèque de Pierre-Joseph Dalbine, décédé président honoraire du tri- 
bunal de première instance de Brioude, le 10 juillet 1826, à l'âge de 
quatre-vingts ans. Ce magistrat fut un modèle d'assiduité, de probité et 
d'intégrité. Il présidait un jour, en 1819, le tribunal, lorsqu'il s'aperçut 
qu'il était devenu légèrement sourd. Le lendemain, à l'ouverture de la 
séance, n'écoutant que les scrupuleuses alarmes de la conscience du 
magistrat, sacrifiant tout intérêt et tout amour-propre personnels, il 
abdiqua ses fonctions. On remarque dans notre mémorial quelques 
notes intéressantes de sa main. 

{Communication de M, Paul Le Blanc.) 



180 APPENDICE. 



XXII. 



MARYE {Famille), de Brioude. 

L. de r. contenu dans un cahier de 14 p. in-f*. Le premier document 
est daté du 8 janvier 1618; le dernier appartient à l'année 1708. Les 
actes de naissance j sont les plus nombreux. A tout moment revient 
la formule : Dieu iria donné un fils, Dieu m'a donné une fille. Les men- 
tions de décès sont plus variées, par exemple : ^ Ma petite est morte ce 
22 mars 1626 ». c Le 20 may, jour de l'Ascension, en l'année 1672, 
a ma femme est décédée. Le lendemain a esté mise en terre au cimetière 
c de la grand'église et à nostre tombe. j> Aux actes de naissance et de 
décès sont joints des détails sur les affaires de la famille, des comptes 
de toute espèce. Les Marje avaient des parents qui étaient gens 
d'église : « Le 23® jour d'aoust 1687, M. André FreydeflPont, mon oncle, 
€ grand vicaire de Monseigneur de Saint-Flour, est décédé à 8 heures 
« du matin. Le lendemain il a esté enterré en l'église Notre-Dame et 
« au tumbeau des curés, devant le grand autel. » — « Son parrain 
« (d'un petit Marye né en 1692) a esté raessire André Vernede, mon 
« cousin, prebstre et curé de l'église parroichiale Nostre-Dame de la 
« ville de Brioude ». 

Notons quelques détails météorologiques et agricoles : « Le 23 avril 
« 1659 a fait une gelée qui a emporté tous les fruits, et le 25® dudit 
« moys il a fait une autre gelée plus forte que la première. » — c En 
a 1660, il y a eu grand quantité de vin. . . » — « En septembre 1661 le 
« bon vin n'a valu que 14 livres le muit et le vin pousse (probable- 
« ment un vin très médiocre) n'a valu que 6 livres et il y en a eu 
« beaucoup qui ont été contraintz de le donner. » — c Le 14 janvier 
« 1665 il a fait grand neige, et le 15® dudit de grands brouillardz et la 
<E nuit du 16® il a tellement gelé qu'on croyoit de couper tontes les 
« vignes. » 

Le passage le plus intéressant du registre est celui-ci : < Les grands 
« jours se sont tenus à Clermont, commençant au 1®' octobre [1665] 
a et finissant au dernier janvier 1666. On a tranché la teste à M. le 
a vicomte de la Mothe et à Mess" Combatibeuf frères, sçavoir au vis- 
<r comte pour avoir porté les armes contre le Roy, et à Mess" Comba- 
« tibeuf pour avoir tué M. DuflPour, receveur général de Riom. On a 
^ pendu le curé de Saint-Babel et huict paysans. On en a condamné 
a plus de deux cents aux galères, les sortant la nuit, des juges à des 



APPENDICE. 181 

o: grosses amendes et des gentilshommes anssy à des amendes pour 
« avoir maltraité leurs sujets et les juges pour avoir mal jugé. » Ce 
passage avait été déjà publié par le possesseur du ms., M. Paul Le 
Blanc, dans une note de son excellente édition du Journal de J. Bau- 
douin, sur les grands jours de Languedoc, 1666-67. (Paris, 1869, in-8^ 

p. XV.) 



XXIII. 

MIGAULT (Jean). 

Le journal de Jean Migault, publié à Paris en 1825, en 1840, en 1846 
et en 1854, traduit en allemand et publié à Berlin en 1827, est extrê- 
mement intéressant pour Thistoire du protestantisme. 

La dernière édition, plus complète que les autres, est ainsi intitulée : 
Journal de Jean Migault, ou malheurs d'une famille protestante du 
Poitou à r époque de la révocation de Védit de Nantes, diaprés un manuscrit 
trouvé en Angleterre entre les mains d!un des descendants de V auteur, avec 
des additions tirées d!un autre ms. appartenant à M. H. Houel, pasteur à 
Oroot-Lindt en Hollande, publié par D. de Bray (Paris, Grassart, 1854, 
in-12 de 207 pp.). 

Chaque édition a été faite d'après un manuscrit différent. 

Jean Migault, qui avait de nombreux enfants, a voulu laisser à 
chacun d'eux un souvenir de famille en ce livre qu'à chaque rédaction 
il complétait et améliorait. Le manuscrit qui paraît contenir la rédac- 
tion la plus exacte et vraiment définitive (étant plus complet que tous les 
autres) est aujourd'hui entre les mains de M. le pasteur Weiss, à Paris, 
qui doit en donner prochainement une nouvelle édition. J'ai examiné 
récemment chez lui ce manuscrit, bien écrit et bien conservé. Le journal 
de Migault <t a été commancé à Mauzé en avril 1685, en faveur de 
<c ses enfans et continué à Amsterdam au mois de septembre 
« MDCLXXXIX ». Cet exemplaire a été remis à Embden, en 1702, à 
sa fille Marie Migault, femme de charge de la marquise La Roche- 
Giffart, dame d'honneur de la duchesse de Brunswick-Lunebourg. 

Ce manuscrit a 191 pages, in-12. 

( Commvmoation de M. H. Stein.) 



182 APPENDICE. 

XXIV. 

MOSNIA {Livre mémorial de la famille). 

Ce liyre fut communiqué, en janvier 1763, par Jean Delcher, bour- 
geois de Bournoude-Saint-Julien, paroisse de Béaumont (près Brioude), 
à Julien Dejax le jeune, avocat eu Parlement, habitant de la ville de 
Brioude, son cousin germain, qui en fit des extraits que j'ai sous les 
yeux. 

Voici, d'après ces extraits, le titre et la description de ce mémorial. 

« Livre de mémoires pour moy Jehan Monnyer, commencé Tan 1603. 

« Couvert d'un vieux parchemin de onze pouces de long et de quatre 
« pouces de large. 

« Trois feuillets sont écrits de la main de Jean Monnyer, et à prendre 
« le livret danz un autre sens, on lit des quittances de taille et de cens 
« de différentes années et de diflPérentes mains. » 

Ces extraits s'arrêtent au 20 janvier 1629, date de la naissance du 
15® enfant de Jean Monnyer. — Jean Monnyer était trisaïeul maternel 
de Julien Dejax et de Jean Delcher. Ce dernier était le frère d'Etienne 
Delcher, docteur en théologie, curé de Saint-Pierre de Brioude, puis 
évêque constitutionnel du département de la Haute-Loire, mort à 
Brioude le 17 août 1806, et le père de Joseph-Etienne Delcher, qui fut 
député du département à l'Assemblée législative et à la Convention. 
Je ne sais si ce mémorial existe toujours. Dans tous les cas, il n'est pas 
connu par les représentants de la famille Delcher. 

( Communication de M, Paul Le Blanc,) 



XXV. 

NEMPDE DU POYET {Livre de raison de la famille). 

Ce livre de raison, ouvert, le 6 juillet 1666, par Robert Nempde, 
avocat en Parlement, bailli de Murs et Berbezy et des prieurés de 
Julhenzes et de Saint- Vert, est continué à partir du \^ janvier 1689 
par son fils aîné, Jean-Barthelemy Nempde, sieur du Poyet, avocat en 
Parlement, qui débute par ces mots : « Dieu voit tout, et ainsi je ne 
<r prétends pas de me cacher de liiy, ny de rien escrire dans ce présent 
« livre journal qui ne soit véritable. Tout le monde à qui j'auroy àfaire 
« y peut adiouster foy comme s'ils y avoient esté présents ». 



APPENDICE. 183 

A son décès, ce livre de raison est repris d'abord par sa veuve, 
Marguerite Porrat, qui le passe en 1727 à son fils aîné, Pierre Nempde, 
sieur du Poyet, subdélégué de l'intendance d'Auvergne, au département 
de la Chaise-Dieu, juge châtelain de Beaumont, qui le continue jusqu'à 
sa mort, arrivée le 20 mai 1751. Puis c'est le tour d'autre Pierre Nempde, 
sieur du Poyet, receveur des droits du Eoi au bureau de Brioude. 

Ce livre de raison, ou livre journal, a uniquement pour objet l'admi- 
nistration des domaines, métairies et vignobles que possédait cette 
famille. Il serait très utile à consulter pour l'histoire du métayage en 
ces quartiers et de tout ce qui en dépend : gage des valets de ferme, 
frais d'exploitation, achats et ventes des bestiaux et des denrées. 
Toutefois la Nempde n'eût pas négligé d'y consigner les événements 
domestiques et privés de leur famille : mariages, naissances, décès, 
éducation des enfants, etc. 

Robert Nempde a laissé, sur l'éducation de ses fils, des détails qu'il 
faut noter. Possessionné, à Lavandieu, d'un domaine vinicole qui était 
dans la famille dès les premières années du xvi® siècle, il envoyait ses 
enfants en pension chez les dames chanoinesses nobles du Prieuré de 
ce lieu ^ Ces chanoinesses, de l'Ordre de Saint-Benoît, n'étaient pas 
fâchées d'augmenter leurs très modestes revenus, en se chargeant de 
l'éducation des enfants de la bourgeoisie des environs, a Mon fils, Jean- 
« Barthélémy, écrit Robert Nempde, est allé demeurer à Lavaldieu, 
« pensionnaire chez les dames de 8t-Giron, le 15 juin 1666. 

« Je l'ai envoyé quérir à cause de la petite vérole, le septiesme 
« décembre 1666. 

« Je l'ay renvoyé dans sa pension et chez les mêmes dames, le second 
« jour de may 1667. 

« Jean-Barthelemy et Grégoire Nempde, mes enfants, sont allé» 
« demeurer à Lavaldieu, chez les dames du Chariol, le 18 may 1669. 

« Ils ont emporté quatorze chemises, six colets, six couvertes et 
ce quelques autres petits linges, scavoir mouchoirs et béguins. 

« Grégoire Nempde, mon fils, est revenu de Lavaldieu le deuxiesme 
a: octobre 1669. 

« Ma femme a envoyé aux dites dames trente livres beurre par le 
« vigneron. » 

En enregistrant la naissance de leurs enfants, Jean-Barthelemy 
Nempde et Pierre Nempde, I^^ du nom, indiquent avec soin l'heure 
de leur venue au monde et s'ils sont nés en jeune ou vieille lune, 

^ Lavandieu, commune du canton de Brioude. 

13 



184 APPENDICE. 

Profondément religieux, après les noms des parrains et des marraines, 
ils écrivent les invocations suivantes : Dieu lui fasse la grâce d^être 
vertueux, à Dieu soit recommandé^ Dieu lui donne sa crainte. 

Mais il faut se borner. Disons cependant, avant de clore cette note, 
que Pierre Nempde, II® du nom, vint se fixer, lors de son mariage, à 
Brioude, et qu'il y mourut le 19 décembre 1782 laissant deux enfants : 
une fille, ma grand'mère maternelle, et un fils Pierre-Michel Nempde, 
général de brigade du génie, né le 8 août 1775, mort à Paris le 
26 février 1831. En lui s'éteignit cette famille, originaire de la Chaise- 
Dieu, petite ville connue par sa célèbre abbaye de l'Ordre de Saint- 
Benoit, et sa magnifique église. 

Dans ma toute jeunesse, j'avais admiré, chez ma grand'mère, la 
couverture de ce livre en basane jaune, brodée de lanières de basane 
blanche entrelacées en compartiments, de mosaïque au dos et sur les 
angles des plats. Hélas ! lorsque j'en suis devenu possesseur, non 
seulement il avait été dépouillé de cette vénérable parure, vieille de plus 
de deux siècles, mais il avait perdu beaucoup de ses feuillets, les plus 
précieux peut-être. Tel qu'il est, je le conserve pieusement, comme le 
reflet le plus intact et le plus parfait de l'âme de mes pères. 

( Communication de M, Paul Le Blanc,) 



XXVI. 

NOZERINES {Mémorial de la famille). 

Dès qu'on aperçoit les Nozerines à Brioude, au milieu du xvi® siècle, 
ils sont chirurgiens; mais, en gens très pratiques, ils ont plusieurs 
cordes à leur arc : en même temps ils sont orfèvres. 

Honorable homme, maître Pierre Nozerines, marié le 24 juillet 1575, 
est le premier qui soit connu de ce nom. Lors de la peste de 1580, les 
habitants de la ville le gagèrent pour traiter les malades et désinfecter 
les maisons. Quelques années plus tard, il fut le chirurgien de la petite 
armée conduite, en 1589, par les gouverneurs de l'Auvergne et du 
Velay, le comte de Mandan et le baron de Saint- Vidal, pour la réduc- 
tion, au profit de la Ligue, des châteaux de Chilhac, du Mas et autres 
des environs de Brioude. 

Pierre Nozerines eut au moins trois fils, nommés Julien, Hélie et 
Maurice ; ces deux derniers chirurgiens et apothicaires. Quant à Julien, 
il se qualifiait d'orfèvre maître chirurgien. C'est le titre que lui donne 



APPENDICE. 185 

notamment le prospectus manuscrit de deux insignes charlatans qui 
vinrent loger chez lui dans le second quart du xvii® siècle, messire 
Denys de Maubec, seigneur de Copponay\ de Tavolle, et coseigneur de 
Challes et de la Corbière, médecin spagyrique, et son associé messire 
Joachim de Gazelle, sieur de La Combe. Ces deux compères, après avoir 
vanté les vertus de leur poudre ressuscitative et sudorifique, de leur 
vomitif universel et de leur or potable, ajoutent « que dans les jours de 
« récréation ils travaillent à la composition de toutes sortes de pier- 
€ reries tant dures que tendres ; ils contrefont le jaspe, l'agathe, la 
€ calcédoine si parfaitement qu'on les peut tailler à la roue des lapi- 
« daires et prendront le poliment comme Torientale, chose très belle 
« pour garnir des tables, pupitres, cassettes, cabinets et mesme feire 
« des coupes pour boire taillées par le grossoyeur, des boîtes de montre 
« toutes d'une pièce. Ils composent toutes sortes de lacques pour les 
« peintres. Ils escrivent des lettres d'argent sur le fer, sur les lames 
« d'espée et tous travaux d'acier bien polly et y peuvent faire toutes 
« sortes de portraitures sans que jamais elles se puissent eflPacer sur les 
a: gardes d'espées, boucles de souliers. 

« Ils contrefont encore la corne des escailles de tortue parfaitement, 
a que mesme elle aura plus de vivacité que les naturelles. » 

Mais il serait trop long d'énumérer toutes les merveilles qu'offre ce 
prospectus aux curieux, et il est temps de revenir à Julien Nozerines. 
Ce fut son fils Jean, également orfèvre, qui commença à tenir un 
mémorial. Il l'ouvrit par la copie de son contrat de mariage, en date du 
22 septembre 1633, avec Anne Fornet, fille d'un marchand brivadois. 
Puis, fort régulièrement, il y inscrit la naissance de ses sept enfants. 
Le sixième, par ordre de date, Hélie Nozerines, né le 2 mai 1643, fat le 
type achevé de l'homme de métier de son temps. Dans sa longue car- 
rière, car il mourut à l'âge de quatre-vingts ans, le 12 août 1722, il 
aborda tous les genres d'ouvrage de son art : orfèvrerie d'église, vais- 
selle de table, bijoux, joyaux, etc. Toutes les matières étaient à sa 
convenance et il savait les ouvrer avec habileté, sinon toujours avec un 
goût parfait. C'est ce que permettent de constater quelques dessins de 
sa main que je possède. 

Malgré son labeur incessant, il ne négligea pas de continuer avec 
exactitude le mémorial commencé par son père. Il y inscrivit les 



* Voir dans le Manuel du Libraire (t. m, col. 1539) l'indication d'un ouvrage 
du seigneur de Copponay : Le tombeau de V envie j où il est prouvé qu'il n'y a 
qu'une médecine^ qui est la chymique^ etc. (Dijon, 1679, in-12.) 



186 APPENDICE. 

contrats qui concernent la naissance de ses dix-sept enfants^ dont 
plusieurs moururent en bas âge. 

Parmi eux, je citerai Pierre Nozerines, d'abord aumônier du Roi, puis 
attaché à l'église de Saint- Jean de Brioude qui était la paroisse de sa 
famille, mort considéré comme un saint. Il fut inhumé par une fareur 
toute spéciale et avec l'autorisation du noble chapitre de cette ville, 
pourtant si jaloux de ses prérogatives, au milieu de la basilique de 
Saint-Julien. Sur la dalle qui le recouvre, on lit l'épitaphe suivante : 

Par une grâce particulière, pour honorer la vertu, ici repose messire 
Nozerines, prêtre vrai et fidel (sic) serviteur de Dieu et le père des pau- 
vres, décédé le 9 mars 1757, âgé de 73 ans K 

Cette pierre tombale est toujours à sa place dans la nef centrale de 
Saint-Julien, devenue l'église paroissiale de Brioude; de toutes celles 
qui s'y trouvaient jadis, elle a été la seule épargnée à l'époque révolu- 
tionnaire. {Tablettes du Velay, t. rv, p. 283.) 

Le mémorial tenu par Jean et Hélie Nozerines a été égaré. Je n'en 
connais l'existence et le contenu que par l'analyse qui en avait été faite 
par un érudit de mes amis, M. Fournier-Latouraille. Comme le papier 
de ce premier mémorial était épuisé, le fils aîné d'Hélie, Maurice 
Nozerines, orfèvre comme ses ancêtres, en recommença un autre dans 
un petit registre que j'ai en ce moment sous les yeux. 

Maurice débute par ces mots : 

« Au nom de Dieu et de la S*® Vierge, le quatriesme août 1716, Dieu 
<r m'a donné une femme, qui est Marguerite GueyflGier ; Dieu nous a 
a donné notre V^ enfant, le dix-septiesme jour du mois de juin 1717. 
a: Il est né à trois heures après midy. Il a été paptisé (sic) à cinq heures 
« du mesme jour. Son parrain a esté Hélie Nozerines, son grand-père ; 
€ sa marraine a esté Jeanne Martinon, sa grand'mère. Il est mort le 
a neufviesme jour du mois de juillet, à midy, dix-sept cent dix-sept. > 

Puis, il écrit au-dessous : 

« Dieu m'a osté ma femme le premier novembre 1731, jour de la 
<( feste de tous les saints, à une heure après-midy âgée de 37 ans. » 

Cette mention est suivie immédiatement de celle-ci : 

a Ce 9® février 1733, Dieu m'a donné une seconde femme, Anne- 
« Marie Chapdemoton. j> 

Marguerite Gueyffier appartenait à l'une des familles les plus qnali- 



^ « Mon frère, écrit Maurice Nozerines, dans son mémorial dont il va être 
<£ question, est mort le 7 mars 1757. A la prière de messieurs du Chapitre et du 
ce consentement de sa famille, il a esté enterré dans la grande église, au milieu.» 



APPENDICE. 187 

fiées de la bourgeoisie de la ville. Voici en quels termes Maurice Noze- 
rines enregistre dans son mémorial la mort du frère de sa première 
femme : 

« Monsieur [Gueyffier] de Longpré est mort à Strasbourg, le 4® avril 
1738. Il était lieutenant-colonel dans le régiment de Bresse-infanterie. ^ 

Maurice Nozerines ftit très habile de son métier. Je noterai, parmi 
les ouvrages sortis de son atelier, la garniture d'autel exécutée en 1745 
pour le chapitre de Saint- Julien, « quatre chandeliers d'argent triangles, 
« au titre de Paris, de la hauteur de 26 à 27 pouces, avec la croix de 
<i même d'argent proportionné à la hauteur et à la qualité des chande- 
<i liers, le tout au poids de 45 marcs, i> la grande lampe du chœur, 
faite en 1748, le lustre en argent de Saint-Julien, etc. Toutes pièces 
envoyées à la Convention en 1793, pour c subir l'épuration patriotique 
« du creuset. » Je n'en parle donc que d'après les prix-faits et dossiers 
que je possède dans mes cartons. 

Maurice mourut le 1^ septembre 1758. Il avait eu de ses deux 
mariages dix-sept enfants, dont deux furent orfèvres. Ni l'un ni l'autre 
ne semblent pas avoir continué le mémorial de leur père. 

L'aîné, Julien Nozerines, fit un commerce très considérable. J'ai 
recueilli son livre-Journal d'août 1752 à juillet 1771. La lecture en est 
instructive. Nous y voyons défiler tour à tour tous ses clients. Les 
grands seigneurs, les abbés et abbesses des monastères, les membres du 
clergé séculier, les bourgeois et bourgeoises, les artisans, les paysans, 
les valets et servantes de toute la contrée de plus de dix lieues à la 
ronde, se rendent à sa boutique ou lui écrivent pour lui demander 
mille objets dont Ténumération montre combien le luxe s'était généra- 
lisé dans toutes les classes de la société. 

Je ne puis résister à extraire une page de ce livre-journal qui honore, 
ce me semble, cet orfèvre et témoigne de la bonne foi et de la facilité 
avec lesquelles on traitait, jadis, les affaires. 

En septembre 1762, M. Cochon, supérieur du séminaire de Saint- 
Flour, pressé, sans doute, par des nécessités d'argent, fit offrir à Mau- 
rice Nozerines, six chandeliers et une croix d'argent du poids de 
soixante-huit marcs environ. Le prix s'en élevait à 3,300 1. environ. 
L'orfèvre n'avait pas cette somme. Il va trouver ses voisins et amis. 

MM. Croze de Montbrizet, président de l'élection, GueyflBer de 
Colairat, subdélégué de l'intendant d'Auvergne, Grenier, marchand, etc., 
ne restent pas sourds à son appel. Ils lui ouvrent leur bourse sans 
demander de billets. Yoici maintenant le principal passage du livre- 
journal qui concerne cet achat : 



188 APPENDICE. 

€ J*ay emprumpté le 6 7**" 1762, à M' de Montbrizet père, douze 
<E louis d*or, faisant 288 1. Il n'y a pas de billet. J'ay rendu les douze 
« louis le 15 9**** 1762. La servante les est venu chercher de la part de 
<r M' de Montbrizet. 

« M' Gueyffier-Calairat m'a prêté dix louis faisant 240 1. Il n'y a pas 
« de billet ; j'ay payé M' GueyflBer le 29 mars 1763. 

<r M' Grenier, marchand, m'a prêté 300 1. Il n'y a pas de billet ; j'ay 
« payé le 10 février 1763, etc., etc. 

<L Tous ces emprunts ont été faits pour acheter six chandeliers et une 
« croix appartenant au séminaire de Saint-Flour. » 

Julien Nozerines mourut vers 1793, laissant entre autres enfants, 
de Magdeleine du Puy, tante d'André-Julien du Puy, naort, pair de 
France, le 6 janvier 1832, Pierre Nozerines qui fut le dernier orfèvre 
de cette famille ; au moment de la Révolution, il cessa son commerce. 

La famille Nozerines s'est éteinte dans la personne de Marie-Henri 
Nozerines, chef de bataillon à l'état-major particulier du Génie, décédé 
à Paris, le 21 juillet 1881, dans sa 42® année. Par son testament, il 
laissait la plus grande partie de sa fortune à l'hôpital de Brioude et 
léguait son épée et sa croix de la Légion d'honneur à la chapelle de la 
Sainte Vierge, dans l'église de Brioude, où ces objets sont exposés. 

A sa mort, j'aurais pu former tout un petit musée, avec les dessins, 
les albums de gravures, les modèles en plomb, les cuivres gravés et les 
outils de cet atelier d'orfèvrerie qui avait vécu deux siècles. Malheu- 
reusement, prévenu trop tard, je n'ai pu sauver que quelques débris. Je 
les conserve avec soin, car ils forment encore un ensemble précieux 
pour l'histoire des industries provinciales si prospères autrefois. 

{Communication de M, Paul Le Blanc,) 



XXVII. 

PATIN (Guy). 

Extrait de son L. d. r. intitulé : Indsx medici Patin : 
« 1596. En cet an moururent trois personnes considérables de nostre 
« famille, sçavoir mes deux grands pères et l'advocat du Roy Patin, 
a Guy Patin, mon grand-père, mourut à Houdan, dans la même maison 
« que je suis nay, d'une angine \_en note : il fut saigné trois fois soubs la 
« langue; il eut mieux valu le saigner des deux bras] qui l'estouffa le 



APPENDICE. 189 

<L dimanche 23 de juin, veille de Saint-Jean. Mahiot Manessier, mon 
« autre grand-père, mourut à Longeourle vendredi 16 aoustde la même 
« année, d'une fièvre continue; et Jean Patin, conseiller au présjdial de 
<L Beauvais et advocat du Roy au mesme siège, mourut d'une pleurésie 
« le lundy 10 novembre veille de Saint-Martin. Cet advocat du Roy 
« estoit neveu de mon grand-père. Il estoit fort sçavant et fort habile 
« homme et de grande réputation dans Beauvais. Feu mon père en 
« faisoit grand estât et ne parloit de son oncle l'avocat Patin que 
a comme d'un grand personnage. Il y avoit eu un oncle nommé Jean 
« Patin qui estoit mort docteur de Sorbonne l'an... (la date est en blanc). 

« Ma sœur aisnée Marie Patin est née ceste mesme année le 1®' jour 
« de may. 

ce 1610. 3 avril. Naissance de mon fils Jules François Patin. 

« 1634. Mort de M"® de Fontenay, marraine de mon fils aisné Robert 
« Patin. 

<t 1637. Le 19 may, un samedy, après midy, ay visité aux Jacobins 
« reformez au faux bourg 8. Honoré, un père italien réputé fort sçavant 
« homme, nommé Campanella avec lequel j'ay parlé de dispute plus de 
a: deux heures. De quo vere possum affirmare quod Petrarcha guondam 
« de Roma : multa suorum débet mendaciis. Il sçait beaucoup, mais 
« superficiellement : multa quidem scit, sed non multum, » 

(Bibliothèque Sainte- Geneviève, mss. 31, L. G. in-4°.) 



XXVIII. 



Livre de raison de Jean-É tienne-Marie PORTALIS, avocat en la 
cour du Parlement de Provence, — Aix, 16 octobre 1775. 

Le 8 août de la même année. Portails avait épousé Françoise-Mar- 
guerite Siméon, fille de Charles-Joseph-Sextius Siméon, secrétaire du 
Roi, ancien assesseur d'Aix et procureur du pays de Provence, profes- 
seur en droit canonique à l'Université d'Aix, avocat. Bien que la famille 
de sa jeune femme fût établie dans cette dernière ville et que lui-même 
y résidât, le mariage avait été célébré au Bausset, pays où sa famille à 
lui occupait depuis longtemps un rang distingué ; et telles avaient été 
les démonstrations dont il y avait été l'objet à cette occasion, si vife, 
disait-il, avaient été les témoignages d'amitié dont ses concitoyens 
l'avaient comblé, que les premières pages de son Livre de raison sont 
consacrées à en relater les moindres détails. Il terminait par ces lignes : 



190 APPENDICE. 

c Je recommande à tons les miens de ne pas oublier ce que Ton a Mt 
c pour moi. » 

* EXTBAITS DU LIYBE DE RAISON : 

C Le 19 février 1778, à six heures dn matin, ma femme a accouché 
< d'un garçon qui a été baptisé le 21 à la paroisse de la Magdeleine. 
« On Ta appelé Joseph-Marie. Ma mère et M. Siméon, mon beau-père, 
<E lui ont servi de parrain et de marraine. 

« Le 28 décembre 1778, j'ai été élu assesseur d'Aix et procureur du 
« pays de Provence. C'est M. Pochet qui m'a proposé. Les collègues 
« élus avec moi sont M. le marquis de St-Croyez, M. le chevalier de 
« Beauval et M. Redortier. 

c J'ai été installé dans la place d'assesseur d'Âix et procureur du 
« pays le 1®' janvier 1779, et y ai été confirmé pour l'année 1780. Cette 
c confirmation pour la seconde année est d'usage. 

« Le 21 octobre 1780, ma femme a accouché, vers les cinq heures et 
ce demi du matin, d'une fille. J'ai été personnellement en instruire mes 
<r trois collègues, qui sont venus vers les onze heures de la même mati- 
« née, avec les officiers de la ville, faire compliment à l'accouchée. Ils 
<L étaient sans chaperon. De là, ils se sont rendus, dans le même ordre, 
« chez la comtesse de Suze, fille de M. le m^ de St-Tropez, premier 
« consul d'Aix, procureur du pays, pour la prier de me servir de mar- 
« raine et pour indiquer l'heure à laquelle elle était bien aise que le 
« baptême fût célébré. 

« L'heure a été donnée pour quatre heures de relevée du même jour. 

« Nous nous sommes rendus à l'Hôtel de ville. Nous en sommes 
« partis en chaperon, pour venir chez l'accouchée, précédés des gardes 
« de police, des trompettes de la ville, des fourriers de la province, des 
« tambours, des violons et suivis des officiers de la ville. 

« Nous avons trouvé chez l'accouchée la marraine qui s'y était rendue. 

<E Nous avons été tous ensemble à la paroisse de la Magdeleine, où le 
« baptême s'est célébré. Pendant la célébration on a tiré vingt-cinq 
« boëtes. La musique de l'église métropolitaine de St-Sauveur, qui 
« avait été appelée, a chanté un Te Deum, On a nommé ma fiUe Emilie- 
« Sextia ^ Après la cérémonie, nous sommes retournés chez l'accouchée 

* Lorsqu'il naissait un enfant aux consuls d'Aix en exercice, la ville interve- 
nait au baptême, la coutume étant qu'il lui fût donné entre autres prénoms celui 
du fondateur de la cité, Sextius Calvinus; et cette coutume s'est maintenue 
jusque dans les premières années de ce siècle, à l'égard des maires gardant ainsi 
la tradition de l'ancien consulat. 



APPENDICE. 191 

<c dans le même ordre et avec le même cortège. On a donné à tna 
€ femme le présent d'nsage, de la bongie, des boët^s de conôtore et des 
< bouteilles de liqueur. On a présenté à la marraine un déje\iner de 
€ porcelaine, un bouquet, le tout évalué à 200 livres. » 

1816. — Livre de raison de Joseph-Marie comte Portalis^ conseiller 
et État du Roi, conseiller à la cour de Cassation, officier de Tordre royal 
de la Légion d! honneur, 

{Ckfmmvnication de M, de Ribbe.) 



XXIX. 

REAL (Mémorial de la famille). 

Laurent Real, né à Digne, en Provence, archer de la compagnie de 
M. de La Barge, vient s'établir à Pradelles, à la suite du don de la 
métairie des Barges, qui lui fut fait, pour le récompenser de ses agréa- 
bles services, le 18 juin 1582, par son lieutenant, Claude de Beaune, 
seigneur de cette petite ville, située en Vivarais, maintenant chef-lieu 
de canton de rarrondissement du Puy (Haute-Loire). Il s'y maria vers 
1587. Bailli de cette ville vers 1590, il mourut le 1®' septembre 1609, 
âgé de 80 ans. 

Son fils Claude Real, également bailli de la même ville, s'y maria. Sa 
femme Antoinette Balintrand, s'étant brisé la jambe en tombant de 
cheval, resta longtemps impotente. Elle fut guérie à la suite d'un vœu 
fait à N.-D. de Pradelles et laissa ses béquilles dans le sanctuaire de sa 
bienfaitrice, 1652. (ffist. de N.-D. de Pradelles] par le P. Binet. Au 
Puy, Gaudelet, 1843, in-12, page 83.) 

Ce fut ce dernier qui réunit dans un registre de cent cinquante et un 
feuillets, du format des protocoles de notaire, tous les contrats de 
ventes, achats et autres qui concernaient sa famille et celle de sa mère. 
Il fit ratifier les contrats par les notaires qui les avaient reçus ou qui 
en donnaient expédition. Dans les feuillets liminaires, non chiffrés, il 
nota soigneusement les mariages, naissances et décès de sa famille. 
Malheureusement cette partie du registre est maintenant incomplète; 
la 1" mention est du dernier mai 1612, date du mariage de Claude 
Real, et la dernière du 14 juin 1616, date de la prise d'habit de capucin 
de son frère Michel. Toutefois, des notes marginales montrent que ce 
registre fut tenu au moins jusqu'en 1660 ; il a perdu sa couverture 



192 APPENDICE. 

primitive et lorsque je l'acquis à Lyon, en 1871, moyennant quelques 
centimes, il venait d'être revêtu d'une mauvaise reliure portant au dos : 
Manuscrit de Notaire. 

{Oommwiication de M. Paul Le Blane,) 



XXX. 

RICARD (Familie). 

L. de toutes les affaires de nostre maison, sçit acquisition de biens, 
ventes d'iceux, constitution de pensions, nouveaux hails, procès, tiltres, 
paiemens de nos dehtes; naissances d'en/ans, mariages et autres sortes 
d'affaires, commencé le 18 oçfobre 1647 par moy, Vincens Ricard, lieute- 
nant au siège de Vadmirauté de Tholon, et contenant le mémoire des 
affaires les plus vieilles que fay peu trouver, (Cité dans Les Familles, 
t. II, p. 175.) 

Au chapitre des naissances, sont marqués les baptêmes de onze fils et 
trois filles, <r qu'il a pieu à Dieu de donner à damoyselle Marie de 
« Rissy, ma femme, et à moy, Vincens Ricard, en suite de nostre 
« mariage faict le 22 juillet 1632. » 

Un livre de raison postérieur d'un siècle, tenu par une dame de 
Vervins de Bédoin, mariée à un des descendants de Vincens Ricard, 
nous fait assister à l'élévation de cette famille, par le travail et l'épar- 
gne. Quatre d'entre eux se succédèrent au Parlement d'Aix, un autre 
fut conseiller au Parlement de Bourgogne, un sixième président à la 
Cour des Aides de Paris. 

{Communication de M, de Rihhe.) 



XXXI. 

Livre de raison de noble Gabriel de ROSSEL D'AUBARNE, 
baron de Fontareches, (Grand in-folio.) 

EXTRAITS DE CE LIVRE DE RAISON : 

« Naissances des enfants que le bon Dieu rrCa donnés et pris : 
V « Pierre-Claude, né le dimanche 20 octobre 1678, baptisé le même 
« jour, à Uzès, au temple,- présenté par moi pour son grand-père M° de 



APPENDICE. 193 

c Carlot, conseiller au Parlement. Il est mort le dimanche 6 novembre 
<r audit an : Laua Deo. 

<L nie meosprtmun qui me aibijunxii amores absiulit, ille habeatsêcum 
« aervetqtie sépulcre, 

2® « Claude- Jacob, né à Montpellier, le mardi 22 octobre 1680, 
« baptisé le dimanche 3 novembre au dit an, au teniple protestant ; 
« présenté par M. de Clauzel, capitaine, pour M. le baron d'Aigaliers, 
' « mon frère, et par madame ma sœur, épouse de M. de Bornier, pour 
« madame Marie de Lautrec de Tholose, grand'mère de l'enfant : Lau9 
« Deo. 

« Il est parti d'Uzès pour le service le mardi matin 1697, avec M. do 
« Ferrand, lieutenant-colonel de dragons de Ganges; leur quartier est à 
« Sarlouis. Le bon Dieu veuille le couvrir de sa protection et lui donner 
« sa crainte, et que son ange raccompagne comme il accompagna autrefois 
« le jeune et vertueux Tobie. Amen, 

« Je lui ai donné pour sa première sortie, en chevaux, en habits, ou 
« en argent, plus de 60 louis d'or valant 840 livres. 

« Loué soit Dieu éternellement. Amen, voire Amen, Il s'appelle le 
« baron de Fontarèches. d 

Suivent quatre autres naissances, inscrites de même. — M. de Ribbe 
a publié un extrait du Règlement donné, le 26 décembre 1694, par noble 
Gabriel de Rossel d'Aubarne au jeune baron de Fontarèches, lorsque 
celui-ci, étant écolier, alla terminer ses études à Montpellier, chez M. de 
Bornier, son oncle. Une grande Dame dans son ménage (2" édit. p. 301). 

(Communication de M, de Itibbe.) 



XXXII. 



Livre de raison de Jean-Pierre SIAS, notaire royal du lieu de 
Noyers (Basses- Alpes), 1743, contenant, avec une généalogie remon- 
tant à l'année 1500, toute une série de contrats de mariages, testaments, 
actes de propriété intéressant la famille, et, entre autres traits intéres- 
sants, les recommandations suivantes que Gaspard Sias, père de l'au- 
teur du livre de raison, adresse à sa femme le 1®' mai 1727, en prévision 
de sa mort : 

« Je prie ma bien-aimée femme d'assembler tous les jours ma famille, 
« pour prier ensemble Dieu tous ensemble et dire le De Fro/undis, 
« pour le repos de mon âme et celle de nos parens ; d'aimer la famille. 



194 APPENDICE. 

< de corriger les enfans et de leur donner nne bonne édacation^ en sorte 
c que la tendresse et la négligence ne les fascent pas se licencier à 
€ manquer à leur devoir, tant envers Dieu qu'envers le prochain. Pour 
c le surplus des autres prières, je le laisse à la bonne volonté de mon 
c épouse et de mon héritier, d 

Le beau-père de Gaspard Sias, Joseph Latil, par son testament dn 
5 février 1721, « veut qu'il soit employé la somme de 120 livres pour 
« marier quatre pauvres filles du lieu de Noyers, savoir : Anne Figuière, 
c Isabeau Goirand, Catherine Latil et Marie Jourdan, revenant à 
« chacune d'elles 30 livres qui leur seront payées le jour de leur ma- 
€ riage ; comme aussi qu'il soit employé la somme de 185 livres pour 
c faire apprendre un métier à trois pauvres enfants du lieu : Toussaint 
« Figuière, Huguet Bonnet et Jean Armand, lesquelles 45 livres pour 
<c chacun seront payées au maistre d'apprentissage qui apprendra le 
« mestier et qui y sera obligé par acte public. ». 

(CommnnicaMon de M, de Rihhe.) 



XXXIII. 



Livre de raison de messire J.-B. Ignace- Ebéar de SINÉTY, cJieva- 
lier, seigneur de Fuylon, commissaire des galères du Roy, chevalier de 
Tordre militaire de Saint-Louis^ ci-devant capitaine de cavalerie dans le 
régiment de Monseigneur le duc d! Orléans, contenant la date de mon 
mariagCy celle de la naissance de mes enfants, et des notes touchant quel- 
ques affaires particulières de la famille (1703). 

Ses recommandations dernières à ses enfants (1775) sont à citer : — 
« Je prie mes enfans de respecter et d'aimer leur mère, et de luy estre 
d soumis, ainsi qu'ils l'ont été jusques à aujourd'hui... Je les exhorte à 
« continuer à s'aimer et à vivre dans la plus grande union... Plus ils 
« seront unis, plus ils seront heureux en ce monde. Je leur recommande 
« d'avoir toujours devant les yeux les devoirs de la religion et ceux de 
« l'honneur, de n'oublier jamais qu'ils sortent d'un sang qui, tant du 
« côté de leur père que de celuy de leur mère, n'a jamais été souillé de 
<r la moindre tache, d 

{Commv/nication de M, de Rihhe,) 



APPENDICE. 195 

XXXIV. 

L, de François de SOMMATI, procurew du Roi au Parlement 
d^Aix en 1519, puis conseiller en ladite cour en 1527 {fils d! Etienne 
Sommati, autrefois notaire à Marseille, comte palatin, consul de la même 
ville, et de Catherine de Requiston) ^ 

« L'an 1489 ab Incarnatione et x novembris, hic inter tertiam et 
« qnartam horam de mane ego in hoc pro culta Dei in hoc prodnctns 
« ceculo fui. 

Amalilis, 

<E Ânno a natiyitate Domini millésime qningentesimo vicesimo 
<i primo et die martis, inter sextam et septimam horam post meri- 
« dies {sic) qae erat computata^ décima octava menais junii^ tem- 
« pore claro, natus est mihi filius primas ab uxore mea bene dilecta 
« Andriveta, filia M. M. R. D. Johanis Arbaudi, quem in sacris fontibus 
« levavit Dominas de Caadolonga pro g[eneroso] Domino Honorato de 
« Ponte ves, domino de Flacans, die sabati inter ix»"* et x»™ horam de 
« mane, qae erat compatata xxij» mensis jnnj, presentibus Dominis de 
« Massio, locamtenentes {sic) hajns patrie provincie et Johannes {sic) 
« Francissco Salona, jnris utrinsqae Doctoris eximii, alliisque pluri- 
<r bus, etc. Et hoc in ecclesia sancti Salvatoris civitatis Aquis. Et appel- 
<L latus per Dominum de Caudalonga nomen ejus patrini Honoratus. 
« Et rogamus Deum ut dignetur eundem in hoc ceculo producere ad 
<L bonum et ad servitia illius grata dirigere, ut doctrina, consilio et 
<i bono opère cuntos mortales excédât. Amen \ 

Vitalis. 

« Anno a nativitate Domini millesimo qningentesimo xxijo et die 
<L xxjA mensis decembris, nata mihi est filia mea Johanna (que est Y^ ) 

^ Archives des Bouches-du-Bhône, Fonds de Saint-Sauveur d^Aîx. 

' En marge : a In civitate aquensis {sic), videlicet conceptus in civîtate 
<r Macîliensi. i> 

^ Honoré de Sommati, conseiller au Parlement d*Aix, ne réalisa pas les vœux 
de son père. Successivement protestant et catholique pendant les guerres reli- 
gieuses, il finit par commander l'armée parlementaire des ligueurs après la mort 
d'Hubert de Vins. C'était, dit Nostradamus, d un personnage plus turbulent que 
a sa robe ne portoit..., un homme de guerre et de loix et d^une humeur plus 
a estrange et plus turbulente qu'il n'avenoit à un magistrat souverain, issu de 
(L bonne famille. j> Honoré eut avec son frère François des démêlés tragiques, et 
mourut en 1594, laissant ses affaires pécuniaires très embarrassées. 



196 APPENDICE. 

c de mane extatim post qnintam horam et erat die dominica et festnm 
c saneti Thome, quam in sacro fonte levavit compater meus Hugo 
« Pinchinati et commater mea (un blanc) Pinchinata, filia (un blanc) 
<L Pinchinati^ et eadem die de maue in x^ hora fuit batisata quia dubi- 
a tabatur de morte ipsius et eam ad ipsins Dei seryitium et honorem 
€ hujus ceculi in hoc cecnlo Deus vivere faciat cum augmento progeniei 
c et estu generationis ^ 

Vitalts. 

ce Anno a nativitate Domini millesimo quingentesimo xxiiij et die 
a JoTis in qua celebrabatnr mativitas béate Marie, que computabatur 
< octara menais septembris, nata est michi iîlia Anna ab pudica mea 
€ uxore Andriveta Arbaudi, in civitate Cabalioni, inter sextam et septi- 
« mam horam de mane, et tempore obcesionis provincie facte per 
« Charolum de Burbono, conestable de France, et levata fuit in sacris 
« fontibns per sororium meum magistrum Franciscum Garnerij ' et 
« dominam de Bus, uxorem Batiste Gasqui. Propterera Deum exoramus 
« ut pro cultu et illius servitio transmiserit, et eam viyere in hoc ceculo 
« faciat cum plenibus donis gratie, ad honorem Dei béate Marie et 
« hujus ceculi. Amen. 

d Tamen die jovis, inter sextam et septimam horam post meridiem, 
« que erat Vigilia Simonis et Jude et computabatur xxvij* mensis 
<L septembris anni 1530, obiit Massillie dicta filia mea Anna post ejus 
(L matrem que eodem anno migrayerit ab hoc ceculo xv mensis augusti, 
« pro qua Deum rogo ut ejus anima in regno cellorum cum ejus filia in 
a gloria eterna, Amen. 

<E L'an 1526 e lo 30 de may, ung dimecres, entre six et set horos 
(c après miejourt, a Diou donat ma filhe Honorade, laquallo Di laio 
« transmesso per son servisse e la velhe faire vieure en hour et la 
<r multiplica de tous bens temporal e spirituals, laquallo a fach batesar 
« ung gret abitador de ToUon que sapello Thomas Marchio, e la com- 
<i maire es agudo Dono lano Eameto, molher releisado de Honorât 
m Guiram, de aquesto présent cieutat d'Aixs \ 

Nec dives, nec pauper. 

« Anno Domini millesimo quingentesimo vicesimo octayo et die nona 
<r mensis septembris que erat die (sic) mercuri vicesima sexta die lune, 

^ Elle épousa noble Pierre Bompar, conseiller au Parlement d'Aix. 
* Mari de Comtesse de Sommati, sœur de François, auteur du livre de raison. 
^ Elle épousa en 1548 noble François de Biord, lieutenant au siège et séné- 
chaussée d'Arles. 



APPENDICE. 197 

« de mane, circa finem hore sexte, datas est michi filins a uxoi'e mea 
« Andricva Arbaude, filia Johannis Arbaudi, magistri ratioaalis. Nun- 
« cupatas Franciscus, levatus in sacris fontibus per dominnm Honora- 
it tum Reysoni, jurisperitum, ac filium Honorati^ Reysoni, ciyitatis 
« Tholoni et Batestinam nxorem dominî Jndicis majoris, ab cnjus nati- 
a vitatem Deum suplex exoro ut pro ipsins servitio ipsum bénigne 
« conseryet^ 

« Anno Domini millesimo quingentesimo tricesimo et die décima 
<i: qninta mensis angusti qna celebrebatur festnm Assnmsionis béate 
<r Marie^ inter decimam et undecimam horam post meridiem, natns est 
« michi fiilins ex uxore mea AndrieuTa Arbande bene dilecta jacente in 
« grabato infirma febre que dicitar terso doble ante tempus, et per me 
« batisatus dum in partu esset per hune modum, videlicet : In nomine 
ce PatriS; et Filii et Spiritus sancti^ et : si sis filius, Johannes, si sis filia, 
<r Johanna, et sic forma fuit observata, et materia, que est aqua, non 
« fuit adibita, qua de causa illum voyit béate Marie Nunciate, quem (sic) 
a portari eumdem fecit, et Paulo post quam supra altare béate 
« Marie positus fuit, miraculose flevit, sudayit et sanginem emisit, et 
« plura alia signa vite fecit, ita quod fuit per unum ex religiosis bati- 
« satus et nomiuatus Philipus, qui in dicta béate Anuntiate sepultus et 
« ejus mater in ecclesia de Pretollis, que enixo partu in Domino 
« obdormivit. Quare omnipotentem exhoro ut in numéro eccleto- 
« rum (sic) colocet in gloria eterna et nos post finem nostrum. Amen. 

Quelques pages plus loin seulement se trouve le titre du livre ainsi 
conçu : 

(L Liber rationis inceptus de anno Domini millesimo quingentesimo 
« xx® et die xv* mensis may per me Franciscum Somati, Regium pro- 
« curatorem, qui eodem anno et die uxorem duxi et matrimonio cum 
<r Andréa Arbaude, filia M. D. Johannis Arbaudi, magistri rationum 

« camere compotorum conjun In quorum fidem et memoriam nego- 

d tiorum meorum in hune librum omnes rationes meas tam débita quum 
« credicta, tam exposita quam recepta, in scriptis reddigere decrevi, ne 
« propter oblivionem, que doctrine nostre inîmica est, crédita exigi 
d cessent, débita vero solvi cessent. In Dei nomine. Amen, et auxilio 
« gloriose et immaculate Virginis Marie 

<r 1525 et a xxviij dich 25 de avost. 



* François de Soinraati, docteur es droits, fut nommé en 1555 lieutenant en la 
sénéchaussée de Marseille. C'est de lui et de sa première femme, Madeleine de 
Guérin, que descend Anne de Sommati, mon ancêtre. 



198 APPENDICE. 

€ Es intra a mon service Frances de Savoye, loqual li ay promes de 
<r li dona quatorze florins lam, et el mi promes de mi ben et loyalament 
« servir et per aqnesto li ay promes losdichs florins xîiij 

Âu-dessons est écrit : « Ma ranbat et li ay &ch dona dan fouit en 
« Advignon. » 

Après avoir mentionné plusieurs prêts faits par lui à son collègue 
Jacques de Angelo, procureur du Roi au Parlement de Provence, Fran- 
çois de Sommati inscrit cette note : 

c Non solutum, tamen canselatum, quia noUo quqd petatur. » 

m ..... 1526 et lo XXV janvier a commensat de far bastir uno reire- 
c cambro ambe ung corredor à la cambro hont jeu dormi, de la meison 
€ de ma famo pausado auprès del Relogi j> (à Aix). 

{Communication de M, F, de Marin de CarranraAs.) 



XXXV. 



Livre de raison de Louis- Nicolas de VENTO, marquis de Pennes^ 
membre de V académie de Marseille {Ï744), consul d'Aix et procureur du 
pays de Provence (1770-1772), commencé par l'auteur le 18 mars 1738, 
à la mort de son père, Henry de Vento, chef d'escadre et commandant 
les galères du Roi, et qui se termine au 15 mai 1789. — Grand in-folio 
de 130 pages : œuvre vraiment magistrale, dans laquelle un disciple dn 
marquis de Mirabeau s'est dépeint tout entier ; où il relate, avec les 
détails les plus intéressants, sa vie et ses affaires de famille^ ses travaux 
d'économie rurale et son rôle très actif comme administrateur de sa 
province. L'histoire des démêlés du marquis de Pennes avec M. de 
Montyon, alors intendant en Provence, et le jugement qu'il porte sur 
son caractère, forment un des chapitres les plus piquants de ce 
manuscrit. 

(^Comm/imication de M, de Mibbe,^ 



XXXVI. 

VOOANOE (Sébastien de). 

<E Je vous donnerai tout simplement quelques renseignements sur le 
journal de Sébastien de Vocance, bourgeois du Vivaraîs, qui, s'étant 



APPENDICE. 199 

marié avec la fille d*nn notaire de la banlieue de Yalenee, se fixa dans 
cette ville, place des Ormeaux. Je n'ai pas eu le journal entre les mains, 
mais les renseignements que voici viennent de madame Lascombe, née 
Comte, à qui il appartient et qui habite le château de la Tour, commune 
de Saint-Pierreville (Ardèche), ancienne propriété des Vocance. On y lit 
qu'Antoine de Vocance, fils aîné de Sébastien et de Sébastienne Petit, 
qui fut anobli en 1588, pour services militaires, comme capitaine catho- 
lique, naquit le 25 juillet 1554 ; que plusieurs de ses frères et sœurs 
étant morts de la peste, au commencement de 1564, Sébastien de 
Vocance, leur père, envoya ledit Antoine et sa sœur Jeanne à Chomérac 
(Ardèche) pour les préserver du fléau ; qu'au mois de novembre suivant 
il les plaça à l'abbaye de filles, de Soyons, chez une dame de Gênas, qui 
devait leur donner la nourriture, le logement et « nourrir et apprendre 
a comme une famé de bien doibt d, moyennant <r six livres tournois » 
par mois, et que là les enfants de Vocance resteront six mois. 

L'an suivant, Antoine de Vocance fut mis au collège de Tournon, où 
il entra le 13 novembre 1565, à raison de 4 livres par mois, « le loge- 
ce ment non compris », ayant pour trousseau : deux paires de draps, 
deux serviettes et six chemises, « dont trois neufves et trois usées, le 
« tout signé du signe de la maison, qui est une croix double ». 

En 1583, Antoine de Vocance était capitaine dans le régiment de 
Maugiron et épousa Madeleine de Gruel, fille de Jacques et de Gabrielle 
de Montélimar, ce qui est contraire à la généalogie donnée par d'Au- 
baïs, mais d'autant plus certain que c'est Antoine de Vocance, lui- 
même, qui a écrit cela dans le journal de son père, disant expressément 
que ce mariage eut lieu le 13 mars 1583 ; le contrat ayant été reçu par 
M® Martinet, notaire de Senaut, et la future ayant reçu en dot, 2,300 
livres, dont 1,300 comptant. 

Continuant le journal de son père, Antoine de Vocance nous y 
apprend encçre que sa femme, Madeleine de Gruel, mourût de la peste 
au mois d'août 1586 c et a fait sa maladie à la grange de Foutagier 
« (propriété des Gruel), où elle s^estoit retirée l'espace de huict jours 
«i et elle est décédée le dimanche, à midy, et a esté enterrée au devant 
a de ladicte grange au pied d'une croix de boys. Plaise à Dieu, par sa 
a bonté et clémence, la vouloir loger en son royaume du paradis, lui 
« faisant miséricorde de ses péchés ». 

On trouve, en outre, dans ce journal, la copie de diflFérentes lettres et 
commissions adressées à Antoine dé Vocance : 

1® Commission à lui donnée par le baron de Chatte, le 20 avril 1585, 
pour faire démanteler la forteresse de Hivron ; 

14 



200 APPENDICE. 

2® Autre commission pour le même objet, donnée par Maugiron le 
19 avril précédent; 

3** Lettre d'Antoine de Clermont-Montoison, lieutenant de Maugiron, 
donnant à Yocance tout pouvoir pour réquisitionner des hommes pour 
Texécution de sa commission, 9 mai 1585 ; 

4^ Lettre des consuls et notables de Hivron, attestant que Yocance a 
rempli son mandat, faisant c travailler audict esmantellement depuis le 
« V may jusques au 15 juing i> ; 

5® Enfin, lettre de François- Antoine de Clermont, seigneur de la 
Roche, affirmant que Yocance c auroit fourni pour ledit esmantellement, 
« par plusieurs foys, le nombre de 300 journées d'ouvriers, le tout à 
<r ses propres coûts et despens ». 

{Commimioation de M. BrwnrDv/rand.) 



ADDITIONS ET CORRECTIONS. 



Artaud (Jean). L. du xiv® siècle (1362-1397), avec additions du 
XV® siècle. 86 pages parchemin. Mentionné sous le n** 3,048 dans 
le Catalogue sommaire des manuscrits de la Bibliothèque d'Avignon 
(Musée Galvet) par L.-H. Labande (1892). 

Billion (Pierre). L. de 1685-1733. Même CataloguCy n** 2259. 

Boubée (famille de). L. appartenant aujourd'hui à M. de Boubée, 
juge au tribunal de Condom, et mentionné par feu M. le vicaire général 
Canéto dans le Bulletin de la province ecclésiastique d^Auch (t. i, 

p. LXXXVl). 

Bougrauld. M. Jourdy a publié dans les Annales Franc-Comtoises 
de novembre-décembre 1892 un article intitulé : Un médecin du vieux 
temps : Glande-Antoine Bougauld, diaprés son livre de raison et ses 
papiers de famille (1650-1724). 

Broutet (Joseph-Guillaume), docteur agrégé en droit, notaire et 
greffier de la cour ordinaire de Saint-Pierre d'Avignon. L. de 1715 à 
1780. Catalogue des mss, de la Bibliothèque d^Avignony dijà cité, n® 2264. 

Boysset. Ajoutez que dans la Remania d'octobre 1892 a paru un 
article de M. Novati, intitulé : Le livre de raisons de B. Boysset, diaprés 
le ms, des Trinitaires d'Arles, actuellement conservé à Gênes. 

Oabrié (Guillaume), en Albigeois. L. du xviii® siècle, cité par l'abbé 
H. Salabert. {Les saints et les martyrs du diocèse d'Albi, Toulouse, 1892> 
in-8°, p. 565.) 



202 ADDITIONS ET CORRECTIONS. 

Cambis (Richard de), anditenr de rote à ÂTignon, seigneur de 
Servières, etc. L. de 1616 à 1618; antre de 1618 à 1620; antre de 1620 
à 1622 ; antre de 1622 à 1625; antre de 1627 à 1635. Catalogue des mss. 
cF Avignon, n~ 1959, 1960, 1961, 1962, 1964. 

Cambis (Jean-François), seignenr de Fargnes et de Seryières. L. de 
1623 à 1631. Môme Catalogue, b? 1963. 

Cambis (Joseph-Lonis-Dominiqne), marqnis de Velleron, seignenr 
de Cairanne et de Fargnes. L. de 1736-1770. Même Catalogue, n® 1965. 

Cantarelle (famille). L. de 1698 à 1838. Même Catalogue, n*» 2268. 

Cartier (Bernardin). L. de 1628 à 1656, concernant particulière- 
ment les trayanx de cnltnre et les revenns des terres. Même Catalogue, 
n^ 2273. 

Croix de Cavaillon (Hyacinthe-Fidèle). L. de 1809 à 1821. 
Même Catalogue, n® 2290. 

Doat de Perohède (famille). L. dont des extraits ont été publiés 
par M. Léonce Couture (Bulletin de la province ecclésiastique (TAuch, 
t. IV, p. 31 et suiv.). 

Doni (marquis de). L. de 1742-1748. Catalogue des mss, d'Avignon, 
n® 2250. L'attribution de ce « livre de raison ou de compte » au 
marquis de Doni n'est faite par le rédacteur du Catalogue qu'avec 
quelque doute. 

Dutoya (famille). L. mentionné par M. l'abbé Canéto dans le Bul- 
letin de la province ecclésiastique (TAuch (t. i, p. Lxxxvi). Voir aussi 
Revue d'Aquitaine, t. ii, p. 400. 

Eimerio. L. commencé par Jean-Raimond Eimeric, docteur en 
médecine, continué par son fils Trophime Eimeric, docteur es droits, 
décédé à Avignon le 14 décembre 1736, et par Jean-Baimond de Véras, 
chanoine de Saint-Pierre. Catalogue des mss. (T Avignon, u? 3061. 

Gayrosse. Ajoutez le titre de l'ouvrage de M. Planté : Une grande 
baronnie de Béarn, du XIIP au XVIIP siècle. 

Garoin (Pierre), docteur en droit de l'université d'Avignon. L. de 
1599-1617, avec un catalogue de ses livres. Catalogue des manuscrits 
du Musée Calvet, n° 2294. 

Granet (famille). L. de 1549 à 1692. Même Catalogue, n*» 2217. 

Granet (Ignace). Livre de compte et de raison. (Dates extrêmes 
non indiquées.) Même Catalogue, n° 2,219. 



ADDITIONS ET CORRECTIONS. 203 

Grasse (Jean-Gaspard de), chanoine de Cayaillon, et protonotaire 
du Saint-Siège. 1664-1684. Même Catalogue, n^ 2296. 

Laulanio du Grézeau (famille). Ms. de la Bibliothèque de Péri- 
gueux, cité dans le Bulletin de la Société hist, et arch, du Périgord, 1892, 
p. 453. 

Le vieux (Joachim), docteur en médecine en 1602, devenu médecin 
de Vhôpital d'Ayignon en 1630. L. continué jusqu'en 1871. Catalogus 
des mss. d'Avignon, n® 2300. 

Le vieux de Laveme ( Louis- Joachim-Maynes-Bemard), arrière 
petit-fils du précédent. L. des xviii® et xix® siècles. Même Catalogue, 
n®* 2,301, 2,302. Le numéro 2,302 est un livre de compte et journal de 
1775 à 1781. 

Levieux de Laverne, d'Avignon (Jeanne de Fogasse de Châ- 
teaubrun de Sainte-Gemme, de Tarascon, femme d'Esprit-Bénézet, et 
Jean-Baptiste). L. de 1782 à l'an ix. 

Lidon. D'après une nouvelle communication de M. le comte de 
Saint-Saud, noble Jean de Lidon, écuyer, sieur de Savignac, est témoin 
dans un procès en 1613. (Archives départementales de la Dordogne, 
série E ; chartrier de Fournil.) 

Lut. M. A. Thomas {erratum de la livraison d'octobre 1892 des 
Annales du Midi, p. 570) dit qu'au lieu de Bernard il faut lire Ber- 
trand, et que, d'un nouvel examen, il résulte que le L. est pour la plus 
grande partie de Jean de Lur, père de Bertrand. 

Maufï*as. L'article Maufras doit être remplacé par l'article Robert 
(Pierre), 

Roques (Jean), marchand drapier de Vic-Fezensac, un des plus 
riches commerçants de sa ville natale. L. mentionné dans un acte du 
5 janvier 1553, dressé par M® François Vergne, notaire de ladite ville. 
(Communication de M. l'abbé Breuils, curé de Cazeneuve.) 

Tributlis (famille). M. Paul de Faucher a publié, dans V Annuaire 
du Conseil héraldique de France, VP année (Paris, 1893, p. 97-102), 
sous le titre de : Les périgrinations â! un jeune gentilhomme de Provence 
à la fin du XV P siècle, de curieux extraits du L. d'une ancienne famille 
provençale, les Tributiis, qui se fondit à la fin du xvii® siècle dans la 
maison d'Isoard de Chènerilles, et c'est dans les archives de celle-ci que 
M. de Faucher a découvert le récit autobiographique du descendant de 
Simon de Tributiis, jurisconsulte d'Aix, que Louis XII nomma, eu 



204 ADDITIONS ET CORRECTIONS. 

1502j conseiller an parlement de Provence, lequel Simon ayaifc épousé 
la fille aînée du jurisconsulte de Carpentras, Etienne Bertrand, dont la 
réputation de savoir était universelle.