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Full text of "Géographie pittoresque et monumentale de la France"

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Géographie  pittoresque  et  monumentale  de  la  France 


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LA  FRANCE  DU  SUD-OUEST 


BORDEAUX.  —   Clochei-  et  Eglise  Saiut-Micliul 


GÉOGRAPHIE    PITTORESQUE    ET    MONUMENTALE 

DE    LA    FRANCE 


La  France 


du 


Sud-Ouest 


CH.    BROSSARD 


Ouvrage  honoré  de  souscriptions  du  Ministère  de  l'Instruction  publique 

et  des  Beaux- Arts,  de  la   Ville  de  Paris,  etc. 

contenant  160  gravures  en  couleurs  et  353  en  noir 

avec  n  cartes  départementales. 


E.   FLAMMARION,    ÉDITEUR 

PARIS.    20.    RIE    RACINE.     PARIS 

I903 

•  *  •  * 


PREFACE 


\\s  co  qiintrièmc  volume  de  la  Géographie  pittoresque  et 
monumentale  de  la  France,  imus  passons  on  revue  le  POI- 
TOU, lAUNlS,  la  SAINTONGE,  r ANGOUiVlOlS,  le  LIMOU- 
SIN, la  GUYENNE,  la  GASCOGNE  et  le  BÉARN,  soit  huit 
lie  nos  anciennes  [irovinces,  dans  lesquelles  dix-sept  déi)artenieiits 
actuels  ont  été  découpés. 
Le  vaste  espace  qu'ils  occupent  s'étend,  d'une  part,  au  N.,  de  la 
rive  yauclie  de  la  Loire,  sans  y  coni|irendi'e  loutel'ois  les  ilé|iartenients  directement 
arrosés  par  ce  fleuve,  jusqu'à  la  l'ronliére  pyrénéenne,  au  S.  et  d'autre  pai'l,  du  livage 
de  l'océan  Atlantique,  à  l'O.,  jusqu'au  pied  des  monts  d'Auverijne  et  des  Cévcnnes  à 
l'E.  Quatre  grandes  îles  de  la  côte  y  sont  conqirises  :  Noirnnjutier,  Yeu,  Ré  et  Oléron. 
Outre  deux  plages  de  premier  ordre,  Royan  et  Biarritz,  on  y  Irouvi'  toutes  les  plages 
desservies  par  les  lignes  de  chemins  de  fer  tle  l'Élat  et  du  Médoc,  (juelques  autres  i)ar  les 
chemins  de  fer  du  Midi  :  les  Sables-d'Olonne,  Fouras,  Soulac-les-Bains,  Arcaclion,  etc. 
Des  stations  thermales,  qui  occupent  le  premier  rang  i)armi  les  plus  célèbres  de  la 
France,  y  figurent  également  :  Dax,  Cauterets,  Ludion,  Bagnères-dcBigorre,  Luz-St- 
Sauveur,  etc.  Enfin,  sans  parler  de  Bordeaux,  la  vraie  capitale  du  Sud-Ouest,  que  de 
villes  intéressantes  on  y  rencontre!  Au  point  de  vue  historique  ou  artistitpie,  c'est  Poi- 
tiers, la  Rochelle,  Saintes,  Limoges,  Périgueux,  Cahors,  Montauban,  Rayonne,  etc.; 
au  point  de  vue  de  la  situation,  c'est  Pau,  Angoulème,  etc.  D'autres  villes  secon- 
daires attirent  encore  les  touristes  à  divers  points  de  vue  :  c'est  Uzei'che,  Chauvigny, 
Thouars,  Parthenay,  Sarlat,  Saint-Émilion,  Figeac,  Bozonls,  Varen,  Saint-Anlonin,  eli'. 
Faut-il  maintenant  énumérer  les  châteaux, encore  debout  ou  simplement  en  ruines,  qui 
jalonnent  cette  conirée  ?  La  liste  en  est  longue  et  brillante,  puis(|u"elle  com|uend  :  Bres- 
suire,  Oyron,  Saint-Loup-sur-Thouet,  l'Elieaupinay,  Til'fanges,  Talmont,  Pouzaiiges, 
Chalucet,  la  Rochefoucauld,  Rochechouarl,  Turenne,  Cadillac,  N'illandianl.  Bocpietail- 
lade,  Najac,  Bruniquel.  Biron.  (lavaudun,  Assiei',  Bonaguil,  etc.  (Juaiit  au^  clollres,  il 
sul'lit  de  citer  ceux  de  Moissac,  l'un  îles  plus  beaux  île  la  France,  Cadonin,  Larroumieu, 
Flaran,  etc.  On  ne  peut  passer  sous  silence  les  abbayes  de  Charroux,  de  Xouaillé,  de 
Ligugé,  de  Fenioux,  d'Obasine,  de  Conques,  etc. 

Cette  longue  et  sèche  nomenclature  en  dit  déjà  beaucoup  sur  les  richesses  d'art  de  la 
région,  qui  possède  en  outre  la  plus  belle  église  de  style  byzantin  existant  sur  notre  sol  : 
Saint-Front  de  Périgueux  et  d'admirables  églises  que  revendique  l'art  roman  le  plus 
pur  :  N.-D. -la-Grande,  de  Poitiers,  Sl-Savin,  la  cathédrale  d'Angoulémc,  les  églises  d'Avy, 
d'Echillais,  d'Echebrune,  de  Gensaela-Pallud,  du  Dorât,  de  Beaulieu,  d'Hagetmau. 
etc.,  etc. 

Au  point  de  vue  géologique,  il  est  difficile  do  trouver  dos  aspects  plus  variés,  puisque 
nous  allons  parcourir  le  Marais  tout  à  la  fois  vendéen  et  poitevin^  les  Causses  avec  leurs 


PREFACE 


gouffres  si  curieux  comme  celui  de  Padiiac,  la  région  des  Landes  avec  ses  étangs  et  ses 
forets,  les  sites  élrauges  de   Uocamadour  et  de    .MonIpellier-le-Vieux.    le   plateau   élevé 
d'Aubrac,  la  chaîne  des  Pyrénées,  dont  il  est  superflu  de  vanter  les  merveilles,  comme  Iq 
cirque  de  Gavarnie.  les  lacs  glacés,  etc. 
Au  point  de  vue  hydrographique,  c'est  le  bassin  de    la   Garonne  dont   la   descrijition 

occupe  ici  la  plus  grande 
place  ;  viennent  ensuite  les 
petits  bassins  côtiers  de 
rOcéan  et  enfin  les  bassins 
supérieurs  de  quelques  afflu- 
ents de  la  rive  gauche  de  la 
Loire,  notamment  celui  de  la 
^'ien^e,  dont  la  vallée  est  si 
pittoresque. 

Pour  les  illustrations  de  ce 
volume,  la  place  la  plus  lai-ge 
a  été  consacrée,  comme  par 
le  passé,  aux  monuments  his- 
toriques dont  l'ejisend)le  a 
été  représenté,  accompagné 
souvent  de  parties  ou  de  dé- 
tails à  plus  grande  échelle. 

La  partie  simplement  pitto- 
resque n'a  pas  été  négligée  : 
nous    avons    tenu    à    donner 
quelques  vues  de  vallées  (celle 
du  Lot  entre  autres),  dont  l'as- 
pect présente    des   particula- 
rités   saillantes.    Nous    avons 
fait  figurer  encore   un   grand 
nombre   de    vieilles    maisons, 
d'époques   et   de    styles   diffé- 
rents.  quohpR's  types  et   cos- 
tumes   cnliu    pour    compléter 
la    physionomie    de    certaines 
régions  oii   la    tyiannie   de    la 
mode  n'a  pas  encore  fait  trop 
de  \ictimes. 
Comme  on  le  voit,  nous  av(>n>  IimiI  Icnli'  poiii-  iciidre  ce  volume  iligne  de  ses  aînés. 
Si  nous  avons  réussi,  ce  résultat  est  dû,  pour  la  plus  grande  part,  à   tous  les  collabora- 
teurs qui  ont  bien  voulu  nous  faire  parvenir  d'inlércssants  documents  photographiques. 
Qu'ils  reçoivent  ici  l'expression  sincère  de  notre  gratitude. 


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NERAC.  —  Ruines  du  Chàloau  cic  Naziirelh. 


Ch.  Brossârd. 


POITOU     —    AUNIS    -    SAINTONGE 

ANGOUMOIS    —     LIMOUSIN 

GUYENNE     -     GASCOGNE     -     BÉARN 


Vienne 


Nom  —  Situation 


lisT  une  jdlio  ri\  iri'o,  la  ]'u'iinc.  ijnl  ,-i  ildiim;-  >on  nom  an  (_li'|iar- 
tciiii-iil.  Coiilaiil  du  S.  nu  N.,  elh;  traverse  plus  ou  ukmus  (jiiatre 
(le  SCS  arroiidisscmenls,  cti  laissaul,  li'  cMeriicu,  Poiliers,  à  une  ving- 
lainc  lie  kilduièlres  de  sa  rive  g.  Sa  l'oruie  est  celle  ti'un  triangle 
isocèle  diiul  l'axe  est  li''géreuient  iucliué  vers  le  N.-N.-O.  La 
hauleur  de  cet  axe,  de  l'exlrènie  pointe  N.  de  l'arrondissement 
de  I.ouduH  à  la  puinte  S.  de  celui  de  MonI  luoiillon,  où  se  ren- 
coulrcnl  aussi  les  deux  dépailenienls  de  la  llaule-\'ienne  et  de  la 
Cliareule,  est  de  l'27  kiloiii.  environ.  La  base  a  SH  kiloni.,  du  point  commun  aux  trois 
d('|iartemenls  de  la  \ieniie.  <les  Deux  Sèvres  et  de  la  Charente,  à  l'O.,  Jusqu'à  la  poiidc, 

orienlale  de  t'arrontlissemenl  de  Mont rillon.  l'ar  rapport   à    la   surface,  il  occupe   le 

dix-liuitiènie  rang.  11  possède  des  limiles  naluM'lles  :  au  N.,  (pielijues  kilom.  du  cours  du 
ruisseau  de  ('.liav<'nav.  du  Xégi-nu  et  il'ini  pelil  alllui'rd  île  sa  ri\e  d..  IMIII  m.  du  Mable, 
la  Vienne,  de[>nis  un  point  siluè'  en  a\al  et  à  'iMlil  m.  du  [loiit  de  Dangé  jusipraii  con- 
11  lie  ni  de  la  Creuse  ;  à  l'E.  le  cours  de  celle  den  lièie  rivière  jusqu'à  sonconllueiil  a  \  ce  la 
(iarlenqie,  iHiis  la  Gaileinpe  elle-même.  r.\nglin,  la  lienaise  et  l'Asse;  au  S.  ipieliiues 
Uilom.  du  cours  du  Salleron.  de  la  (_iaitem|ie  à  nouveau  ainsi  que  de  la  A  ieniie;  à  l'O. 
enlin,  quelques  kilom.  d'un  ariluent  de  la  Nonne,  de  la  Yonne elle-niènu;,  de  l'Auxances, 
de  la  Veudelogne  et  de  la  Dive-du-Noi'd. 

Il  est  borné  au  N.-O.  [)ar  le  département  de  Maine-et-Loire,  au  X.  L.  par  celui 
d'Indre-et-Loire,  à  l'L.  par  celui  de  llnclre,  au  S.-l-^  [lar  celui  de  la  Haute-Vienne, 
au  S.  par  celui  de  la  Charente,  à  l'O.  eidin  par  celui  des  Deiix-Sévres. 

Il  a  été  formé  en  17115,  pour  la  plus  grande  partie,  de  territoires  apparti'uant  au 
Poitou,  d'une  [jetite  portion  de  la  Touraine  {Loinlunalg,  Mirehaldis)  et  d'une  minime 
fraction  du  Berry. 

Histoire 

Les  premières  peu|ilailes  qui  ont  si'-jouiMii''  sur  le  lerriloire  l'orre^poudaut  an  ili''p;ii'te- 
ment  y  ont  laissé  des  traces  nomlireuses  de  leur  séjoniv  A  C.liaii'iHiv,  l'iinlique  CuiTo/'i'"*- 
bourgade  gallo-romaine,  se  li'onvent  les  grolles  jiréliisloiiipies  de  Ilnchr.  d'où  l'on  a 
exhumé  des  olijels  cl  des  ossemenls.  (iouex  possède  i''galeiiienl  Imis  grolles  du  nn'me 
genre;  on  en  voit  une  à  Lhommai/.é  e!  deux  au  bord  de  l'étang  de  Luss;ic-les-Chàteaux, 
celles  des  Failcla  et  de  l'I'Jnuiliiiji'.  L'iqipidum  de  Ouiiicay.  dit  le  camp  de  (/",éneret,  est 
penl-èti-e  celliqiie.  .V  Savigiiè'.  an  lioi'd  de  l.i  Cliarenle,  les  gi-otles  du  Ciinffiiud.  dont  une 
salle  a  plus  de  '![)  m.  do  i)rofondeur.  reiil'ernieni  des  ossenn'nts  ;  jjidis  on  y  faln'iqua  des 
armes  et  des  uslensiles  en  silex  el  en  os.  C'est  près  de  là  que  l'on  a  découvert,  dans  le 
Inmulus  du  Gro^-GuiijiKiii.  un  (  ianlois  cour  lu''  sur  son  cli.'ii-.  (  tiitre  un  nondire  considérable 
de  tnmuli  disséminés  un  |>eu  parlout,  ou  lron\''  dans  la  Vienne  une  foule  de  monuments 
mégalilhiipu's.  L'arrondissement  de  Chàtelleraidt  possède  des  dohnens  à  Archigny,  Lei- 
gné  les-Bois  (/«  <'lH'iin.llrrt'\:  des  menhirs  à  Cenoii  inienhir  du  l'icii.i:  l'oiliers,  près  du 
Clain,  atteignant  près  de  .">  m.  de  hauteur  el  porlaid  une  iiiscriplion  gatdoise);  à  Cernay 
(ChiUon  de  Coursée);  à  Leigné-sur-Usseau  iniégalithe  de  la  Grand' Borne).  Celui  de  Civray 

T.    IV.    —    1.  VIE.NNE   I. 


VIENNE 


possède  des  dolmens  à  lUanzay  (près  Epanvillers)  ;  à  ChaiTOux  (2)  ;  à  Saint-Saviol  (2).  dont 
celui  de  la  Plcirc-I'ôsc,  d'une  longueur  de  7  m.  50);  à  Usson-dU  Poilou  (i)  el des  menhirs 
à  Availles-Limouzinc  (P/err«  Farfe);  à  la  Chapelle-Bùton  (la  Pierre  Folle  et  la  Grainle- 
Borne);  à  Chàlain  (mégalithe  appelé  \e  Bénilicr  des  Sorciers).  L'arrondissement  de  Loiulun 
possède  à  Arcay,  outre  de  nombreux  tumuli,  5  dolmens  dont  celui  de  Pierre-du-Marais  ; 
au  Bouchot,  le  dolmen  de  la  Maison-Neuve;  à  Monterre-Sillj'  ceux  d'Ainsai  et  de  Chas- 
saigne;  un  dolmen  à  Roilïé;  à  Saint-Laon,  un  demi-dolmen,  deux  dolmens  en  ruines  et 
les  dolmens  de  Chanteraull  et  de  Pierre-de-Vért;  à  Chalais,  le  menhir  brisé  de  iVousiZ/i,  un 
antre  menhir  à  Ternay  et  ;\  Bournand,  la  belle  alli''e  ef)uverte  de  la  Pierre-Folle,  longue 
de  17  m.,  le  monument  mégalilliicpK;  le  plus  ini[)rtrlanl  du  Poilou.  On  voit  encore  une 


■III  I  U-.liS. 


'rcmiilc  .st  .Irjiii.    l''.-irn(îc  O. 


allée  couverte  et  un  demi-dolmen  à  Saint-Léger-de-Montbrillais.  dans  le  même  arrondis- 
sement. Dans  celui  de  Montmorillon,  on  trouve  des  dolmens  à  Ailriers,  à  Gonex  (la  Buis- 
sîV'fT),  à  I.athus,  jirès  di-  Mari-liain.  à  î\lazerolles  (dolmen  du  l'ont),  à  Moussac  (demi- 
dolmen),  à  St-Pierre  (le-Maillé,  à  Salles-eu-Toulon,  à  Sillai's  (plusieurs),  au  Vigean  et  un 
monument  mégalilhi(|ue  près  d(;  Chiron,  à  Plaisance.  L'arrondissement  de  Poitiers, 
enlin,  possède:  à  Andillé,  plusieurs  groupes  de  dolmens  ruinés  (un  demeure  entier);  à 
Aslonnes,  un  beau  diilmen  et  le  cromlerli  de  Laveiré:  les  dolmens  de  Liaigues  à  Chanipi- 
gny-le-Sec;  dans  la  vallée  de  la  Clouèrc,  ;\  Château-Larcher,  des  lombelles  avec  et  sans 
dolmens  sur  les  plateaux  de  Thorus  et  d'Arlet;  à  Frozcs,  le  dolmen  de  la  Pie  avec  des 
vestiges  d'une  enceinte  de  pierres;  à  Neuville,  les  dolmens  delà  Pierre  I.evée-de-Bellefaye 
et  de  Maluaull;  à  Nouaillé,  deux  dolmens  renversés;  à  Poitiers,  le  dolmen  de  la  /Vei-cc- 
Lewe,  dont  la  table  inclinée  ne  repose  plus  que  sur  trois  snpporls:  au  Rochereau.  un 
dolmen,  ainsi  qu";i  St-Georges  (dolmen  ir.\illé);à  Saint-Cyr,  lemenhirde  la  Bourdillière, 
loul  en  grès  et  élevé  de  A  m.  ;  à  (^issé  enlin,  inie  allée  couverte. 

Comme  on  le  voil  par  la  longue  énumération  qui  pi'écède.  celle  région  fut  entièrement 


i  VIENNE 

ocnipc'P  |i!ir  lo<  piMiplMilcs  |)riinili\cs  (|iii  pi'rci'-drrfiit  l,i  mmiuo  des  Ganloi-;.  Ln  cnpil;ilc 
de  ces  (liTiiicrs  cl:iil  /,/)(io)7!()n  (Poilicrsi,  cilr  iiiipur-t.-iiili' .-ivriiil  liicDrKpirle  lonuiiiic  cl 
qui  devint  plus  Inrd  Piclavitan.  da  nom  de  ses  li.-ibitnnls  ]o^  Pidavi  ou  l'if'oncs.  Comme 
les  auti-es  peuples  de  la  Gaule,  les  Pictaves  iourniient  \m  conlingent  de  Iroupes  à  'N'cr- 
cing-élorix,  lors  de  la  hille  snprè:iie  contre  César.  Après  la  cliule  d'Alésia,  ils  restèrent 
fidèles  aux  Romains  et  purent  jouir  des  bienfaits  de  la  civilisation.  Poitiers  eut  des 
arènes,  un  aqueduc,  dont  quatre  arcs  se  voient  encore  à  Parigné,  y  amena  l'eau  de  Fon- 
tainc-leComte,  de  la  Rénière  et  du  Cimeau.  Yoiuieuil-sous-Biard.  à  l'O.  de  Poitiers, 
possède  aussi  quelques  restes  de  l'aqueduc  de  Fleur}'.   Les  vesligcs  de  camps  romains 


POiriF.I'.S.  —  Temple  SI  .Ir.nn.  ICnscmbIp  S.  E. 


se  rencontrent  ;'i  Château  Gariiier.  à  Genouillé  (La  CJiùlre-au-T(drnt),  à  Mauprcvoir  [la 
Ganncrle),  à  SainlMarlin  la-Rivière  (lionneuili  el  à  SIMnrlin  I.ars  (la  Rergerie,  avec 
2  enceintesl.  Parmi  les  mines  les  plus  inlércssanles.  cilims  celles  (l'Ilcrliord  à  Sanxay, 
découvertes  en  ISSI  par  le  Père  i\.  de  la  Ci'oix  et  i(<()n\  i-.inl  une  surface  d'environ 
16  heclares;  elles  consisleni  en  un  femi>le.  en  thermes  cl  en  un  lliéàlre  silué  sur  la  rive 
d.  de  la  Yonne.  Cilims  encore  des  rninesaii  s:ur  de  SciauN.  sur  la  (  iaih'nqie.  à  Antig'uv: 
des  restes  de  villas  romaines  à  Clienevclles  {yormandon)  et  à  Maire  (7a  Molle  Dclannny), 
de  temple  romain  à  Xouaillé:  d'aulres  débris  à  Chaïuiay  (Td^mij-Sen'anl).  à  Nalliersetà 
St-Pierre-les-Égliscs  iMunlafilduh.  Ocs  sépullures  gallo-romaines  exisicnl  encore  à 
Béthines  et  Ji  Cenon,  où  l'on  remarque  un  pan  de  mur  gaulois.  On  voit  dans  le  parc  du 
château  de  Clairvanx  à  Scorlié.  deux  colonnes  milliaires:  on  en  Irouve  ('■gaiement  au 
château  du  Fou  â  N'onneuil-snr  \  ienne. 

Le  chrislianisme  y  fut  ])rcché  au  iir'  s.  Saint  Ililairc  devint  un  des  pri'miers  évcques 
de  Poiliers  {'ÙM  à  TiCiS).  C'est  à  Ligngé  qiH>  l'ut  élabli  en  ."((il.  par  .Sainl-Marlin.  le  premiei' 
monaslèrc  lie  h  ml  l'f  ):-ciilenl.  C.liarli' magne  en  l'uni  la  nn  ;inl  i-e  à  Cliarmnx  en  TS.'i.  .\ii  xi'S. 


73 


V 1 1;  \  N  I , 


selevc-i-ont  ceux  de  Foiitaiin'-li'  l^onile,   de   Ndii.-iilli-.   de    SI  lli-iidil.    d'-  SI  SM\iii.  Ciloii- 

encore  r;ibl)ave  de  l'Éloile.  à   Arcliiiiiiy.  loridc'  ru    \\-li.  jabliMye  eisiricic du    l'iu   ; 

Béruges  (I  lô(i),  les  abbayes  de  More;ui\  ;i  (  ;luuu|jai.Mu''-St-Hibiii-e  el  de  la  Mcn-i-Dieu  ; 
la  Roche-Posay,  élevés  vers  )o  luilieu  du  xii  s.,  l'abbaye  cislercicniic  dr  \aleuce  ; 
Coulié  (1225),  celle  de  la  Réau  à  SL-Marliu-Lars  (xiii°  s.),  b-  prieuié  N.-H.  du  Chàlcau.  : 
l.oudun  (xv°  s.),  etc. 

Luis  de  riiivasion  des  Barbares,  la  ville  de  l'oUiers  lui  u\k  des  résidences  lavoi-iles 
des  rois  wisigollis  i|ui  avaieid 
conquis  la  plus  gi-audi'  [larlir 
du  S.  el  d.-  rO.  de  la  iJinûr. 
C'esL  dr  là  i|ui'  pai'lil  Alarie 
en  507  pour  conibatlre  Clovis. 
qui  avait  passé  la  Vienne  au 
i>ué  du  Pas-de-la-Biche,  près 
de  Lussac-les-Chàteaux.  Clovis 
vain(|uit  à  Vouillé  Alarie.  qui 
resta  parmi  les  morts  ;  il  pour- 
suivit ses  guerriers  jusqu'à 
Bordeaux  et  à  Toulouse.  Avec 
la  protection  des  évoques  il 
couuuanda  bientôt  à  une  grande 
pai'li(;  de  la  Gaule.  A  sa  mort, 
nu  de  ses  fds,  Childebert,  eut 
Poitiers  en  apanage,  qu'il  ne 
garda  pas  longtemps,  car  en 
55S  Clotaire  s'en  empara.  Quel- 
ques années  auparavant,  sa 
femme,  la  pieuse  Radegonde, 
y  avait  fondé  un  monastère 
fameux  où  elle  fut  ensevelie  à 
sa  mort,  survenue  en  587,  par 
les  soins  de  Grégoire  de  Tours. 
A  la  mort  de  Clotaire.  Poitiers 
passa  aux  mains  de  Caribert, 
puis  de  Cliiliiéric. 

En  752,  les  Arabes  maîtres 
de  l'Espagne  franchirent  les 
Pyrénées,  prenant  et  sacca- 
geant les  villes  les  plus  impor- 
tantes. Ils  venaient  de  s'em- 
parer du  Poitou  lorsque  Charles 
Marlid  marcha  contre  eux.  Pen- 
dant une  semaine,  les  deux  armées  restèrent  en  présence,  épiant  leurs  mouvements 
récipioques.  Au  matin  du  huitième  jour,  la  cavaleri<'  musulmane  s'élança  contre  les 
Francs  qui  ne  purent  être  entamés.  Les  .\rabes  furent  défaits  à  .Moussais-la  Bataille  i-\ 
un  grand  nombre  des  leurs  resta  sur  1(>  champ  de  bataille.  On  leur  piil  un  butin 
énorme.   Cette   victoire  permit  à  la   monai'chie   franque  de  respirer. 

Sous  les  Carlovingiens,  Poitiers  fit  partie  {\t\   royaume  d'.Aquilaine,  reconstitué  par 
Charlemagne  en  faveur  de  son  fils  Louis,  (pu  venait  tie  naître  (77S).  Des  comtes  amo- 


POITIIÎRS. 


Pnlais  de  Justice.  S.nlle  des  Pns-Perdiis. 
Vue  extérieure. 


POniEI'.S.  —  Église  Noire  Dame  la  Grande.  FoçaJc  O. 


l'UlilEHS.  —  CalliL-drule  SI  Pierre,  l'açuile  O. 


10 


\  1 1:  N  N  E 


vililrs  ;i(liiiiriislrri-('nt   d'alini-d  ro   rci\Munii_' :  mai-,  Miirrs   la   sigiialurc  du  ra|iUiilaiii' de 
(JiiiL'iv.y  lAisiiei,  arraeliùe  ;ui   faillie   ( '.liarlos  lo  Chauve,  les  seigneurs  surent    se    rendre 

indépendants.  Le  Poitou  eut 
des  eonites.  juiis  des  ducs 
héréditaires.  Un  des  plus 
connus  |iarmi  ces  seigneurs. 
CiiuUaunie  Fier-à-Bras.  eut 
des  démêlés  avec  Hugues 
Ca|)el.  dont  il  ne  voulait  pas 
reconnaître  lauloi-ité.  Le  fils 
de  Guillaume  Fier-à-Bras 
augmenta  Théritage  pater- 
nel, inslilua  des  écoles  et 
nii'-rila  le  surnom  de  Grand. 
fjiiant  ;;u  lils  de  (iuillaun)e 
le  Grand,  sa  conduite  et  ses 
aventures  lui  acquirent  une 
autre  renommée.  Avec  le  fils 
de  ce  dernier  se  termina  la 
dynastie  des  ducs  d'Aqui- 
taine. Ajtrès  son  abdication 
en  laveur  de  l'aînée  de  ses 
lilles.  Éléonore.  le  Poitou 
a\i-c  l'Aquitaine  furent 
apporli'S  en  dot  à  Louis-le- 
•Teune.  qui  l'épousa.  Malheu- 
reusenieid  le  divorce  entre 
les  l'pouN.  suivi  du  maiiage 
d'Eléoiiore  avec  le  comte 
d'Anjou.  Henri  Plantagenet. 
hi'iiliercle  la  couronne  d'.\n- 
glelcric.  fit  passerces  riclics 
provinces  sous  le  sceptre 
anglais.  Éléonore  agrandit 
Poitiers  qu'elle  affectionnait 
et  se  plut  à  l'embellir.  Le 
Poitou  denieui'a  aux  mains 
de  Richard  Cceur-de-Lion  et 
de  Jean-sans-Terre.  succes- 
seurs d'Henri  Plantagenet, 
jusqu'en  t'ilH,  époque  à 
laquelle  Philippe  Auguste 
1"  coidis<pKi  avec  toutes 
ses  possessions  françaises, 
pour  venger  l'assassinat 
d'Arthur  de  Bretagne  or- 
donné par  Jean-snns-Teire.  L'n  lilsde  Louis  NUI  le  r('(:ut  en  apaiiaL'e.  Alphonse,  dit  do 
Poitiers,  cpii  dut  condjattre  un  de  ses  vassaux  ic'vollés,  Hu.iiues  i\r  I.usignan.  .\près 
la  mort  d'.Mphonse  il'J7!j  le  Poitou  fit  retoui'  à   la  couronne.  iJe    ir,(il  à  l.'ili'i.  il   passa 


l'UlTlEU.S 


Porte  dune  iiuiisuii  >  itio  ilii  .Mjiehe 


POITIERS.  -  Église  Soi.aPovcl.aiie.  Clocl.er. 


POnililiS.  —  Éylise  lie  Jlonlienieuf.  Abside. 


roniEUS.  —  Eglisu  sic  Riuk-goncU'.   l'urlnil  O. 


N'OUAILLÉ.  —  Ancienne  Abbaye. 


V  I  !■;  N  \  E 


15 


aux  iiKiins  i\r   riiili|i|ii-  Ir    l.oiii;-.   lils   de  l'hilipiic  le  lirl.  iiui,   ili'vnui   l'oi.    Ii>   lallarlia 
de  iMiiiMMii  an    i'ii\  ainiir. 

La  !j;inMrc  de  (Iciil  ans  lui  suiIoliL  dcsasU'cuse  pour  la  région  qui  nous  oocupc.  En 
15ÛIÎ,  le  roi  d'Angk'Icrrc  débariinail  en  France  à  Calais,  et  son  lils  le  Prince  Noir  d(Has- 
tait  les  i)iovinces  du  centre.  Jean  le  Bon  marcha  conUe  le  Prine(^  Noir  ([ui  coninian<lait 
une  artnco  de  11)0110  hommes.  L'armée  rran(;ais(î  comptait  r)00l)0  condjattants  divisi'-s  en 
trois  corps:  les  deux  premiers  avaient  à  leur  tète  le  Dauphin  et  le  duc  d'Orléans,  frère  i\\\ 
roi;  .Jean  commandait  le  troisième.  L'armée  anglaise  occupait  nu  coteau  accessible  seu- 
lement [)ar  un  sentier  étroit  hoi'ilé  de  haies,  dcrrièi'c  lesquelles  étaient  disiiosés  les  cha- 
riots dissimulant  les  archers.  Au  premier  choc,  les  deux  premiers  corps  pris  de  panique 


.SA.NX.W. 


Huiiiis  ilii  T1k:Uio  roiiuiiii  à  llerlxpirl. 


s'enfuient;  le  Pi'ince  Noir  l'ait  ciiarifer  par  sa  cavalerie  le  corps  commandé  par  le  roi 
Jean,  dont  les  homuK's  avaient  mis  pied  à  lerre.  Bravement  le  roi  de  l'rance  se  jette 
dans  la  mêlée,  ayant  à  ses  côtés  son  lils  Philippe,  îxgv  de  li  ans,  (pii  l'averlissail  de  l'aii 
proche  d'un  ennemi.  Malgré  des  prodiges  de  valeur  personnelle,  il  fallul  se  rendre.  La 
liataillei|ui  s'était  livréeàNonaillélaissaitrarmée  française anéaulie:  le  nomliredespi'ison- 
niers  ilé|iassa  celui  des  vainqueurs.  Le  roi  Jean  fut  euim(Mié  à  Ilorde.iuN.  puis  <-u  Ani;le- 
terre  où  il  fid.  retenu  jns([n';i  la  signature  du  hoideiix  traité  de  l!réli;^iiy  (  l.'>;.0),  cpu  r'cmel- 
tait  11-  INuloii  sous  la  domination  anglaise.  Il  fallut  toute  l'hnhiielé  el  la  vaillance  de 
Duguesclin,  secondé  d'ailleurs  par  les  hahitauts  de  Poitiers,  poui'  reprendre  i-etle  vill<- 
aux  Anglais  i  lôT'J)  avec  la  province  entière  qui  fut  donnée  en  ;q)auage  an  duc  de  lîerrv. 
Après  le  traité  de  ïroyes  (1420)  qui  laissait  presque  toute  la  France  au  mi  d.Vnglelerre 
Henri  V,  Charles  VII  dut  se  ivtirer  à  Poitiers  avec  le  Parlement  et  l'Université.  Son 


I 


POITIERS, 


_  llolcl  1- umey,  dU  do  la  Picvôlc. 


LUSIGNAX.  —  i;^li>c.  Clorl.cr  el  Aljsi.Io. 


T.  IV.  —  2. 


vriiNNi;  it. 


18  VIENNE 

royaume  devenu  l)ieu  ])etit,  dimiuuail  lous  les  joui'ssous  relTorl  des  Auglais.qui  venaient 
uiellri'  le  siège  devant,  Orléans  (I  l'iNi.  Jeanne  d'Arc  parut  alors.  Elle  vint  à  Poitiers  où  la 
(■OUI-  du  l'arlement  l'exaniina.  La  l'i'arn-e  rcumut  alors  des  jours  meilleurs.  Orléans  fut 
repris  et  Charles  \'II  saeré  à  Reims.  En  14o.J.  les  Anglais  U'  possédaient  (ilus  en  France 
(pie  Calais  el  ipielipn-s  places  secondaii'es. 

La  li"inipiillih''  de  la  région  m-  lui  li-iuddé^e  qu'à  l'équiipie  des  guerres  de  religicui.  La 
Réforme  conipla  de  nombreux  adeptes  à  Poitiei's  où  Calvin  prêcha  Ini-nnhne  sa  doctrine. 
Prise  (lar  les  hugiienols.  celte  ville  l'ut  l'eprise  quelque  tenqis  après  jiar  les  calholicpies 
(l")()ii.  Coligny  vini    en    l")il'.(  l'assiéger  vaiiuMnent;   le  bomliardeineiil,  ipi'il   lui  Ht  suhii' 


.lAZENEUlI..  —  Eglise.  Purluil  O. 

dura  sept  semaines.  Li;  duc  d'Anjou  l'atlaipia  ensuile  à  .Monconlour  et  le  Ijallil.  La  i)aix 
revint  avec  Lavèneuient  do  Heni'i  \V  au  trône  de  France. 

C'est  an  xvii"  siècle  que  se  place  l'histoire  de  la  possession  des  religieuses  Ursuliiu-s; 
le  pi'ocès  d'Urbain  (irandier  i  Itiôô-Ki.'jli.  qui  l'ut  bridé  sur  la  iielile  place  de  Loudun.  eut 
alors  un  trisie  relenlissement  dans  loule  la  l-'rance. 

En  l'ait,  depuis  le  règne  de  Henri  i\"  juscju'à  nos  jours,  le  Poitou  n'a  vu  se  dérouler  sur 
son  lerriloire  aucun  événement  important.  A  peine  peut-ou  signaler  une  conspii'ation 
oiu'die  à  Thoiiars  e!  à  Sanniui'  ronire  la  lieslanralion  par  le  gé-n(''ral  lierlon  et  cpn  eut 
son  dénouenu'nl  à  Poiliei's.  Le  général  et  ses  complices  y  l'ui'enl  jugi''s  el  condamnés  à 
mort.  L'exécution  eut  lien  le  17  octobre  ISi-J. 


Géologie        Topographie 

Dans  son  ensembh'.  le  dr'pai-lfini'nl  de  l.-i  N'iernx'  se  compose   d'une  suite  <le   plateaux 
tantôt  ondulés  et  lanlol    niann'Iiinu<''s  dont    la    pent(-  g(''néi-alc  est   orieid(''<'  du  S.  au  .\., 


y. 


20 


VIENNE 


suivant  l:i  iliicrlicin  i]f^  iiiiiicipaiix  nuirs  ircnii  cl  rinlainiiii'nl  du  plus  iujpniliuil,  In 
Vienne.  Des  vallc'es  simiciisos.  prol'ondrniriil  ciilaillécH.  coniiiie  celle  du  Clain,  par 
exemple,  se  soni  IVaM-  nn  passaw  à  Iravcis  ers  pialrauv.  Iles  élangs  de  peu  d'élendue 
se  rencontrent  suilcuil  dans  les  anondissenienls  de  Civiay  et  de  Monlnioiilloii.  A  TE.  de 
Poitiers,    veis  le    Blanc,   on    trouve    des   terres  incultes  recouvertes  de  genêts  et   de 

lii-nyères.  Au  N.  la  vallée  de  la  Dive  est  maré- 
cageuse. Partout  aillcnis  les  plateaux  sont 
nus  ou  enti'ecoupés  de  taillis  et  de  forêts. 

Le  jioiut  culminant  du  département,  .."ri  m., 
se  tixiuve  au  Sigual-de-Ti-nn.  entre  la  l'"ranclie 
Itoii'e,  aflluent  de  d.  de  la  Grande  Uloui'de  et 
la  Petite  lilourde.  La  cote  la  plus  liasse.  Si)  m., 
se  reliiMive  en  deux  endroits:  au  confluent  de 
la  Creuse  a\rc  la  \ienne  et  à  la  sortie  de  la 
l>iveduXcu-d  ilii  département. 

L.-i  nature  du  sol  est  assez  vari(''e  dans  toute 
l'iMendue  du  département.  Dans  la  partie 
s(>ii|enlrionale.  on  rencontre  le  terrain  irclacc 
luIlVaui  ipii  occupe  l'arrondissement  de  Lou- 
dnrj  <'t  i(ni  se  poursuit  jusque  vers  Cliàtelle- 
raull  :  on  trcnivcdans  ce  dei'nier  des  grès  verts. 
surhiut  dans  li-  canlon  de  Lcncloître.  Aux 
ca\  irons  de  l'oilieis  et  notamment  dans  les 
cantons  île  Xeuville  et  de  SI- Julien-Lars,  le 
'.(il  rrlcM'  du  terrain  ,/ti/T(.'..s/(/i(e  (callovieni, 
il(jnl  Ir^  calcaires  denii-dm-s  i'ournisserd  une 
licite  pierre  de  taille  lilaïudie.  en  gros  blocs. 
La  pierre  à  chaux  se  trouve  dans  le  terrain 
jijrassiipie.  dans  le  crétacé  au-dessous  du 
Inlïcau  cl  ilaus  les  lcn-ain>^  éocènes.  cpd 
occupent  aussi  une  grande  étendue  dans  le 
i|(''partement  :  ces  trois  terrains  pi-oduisent 
eni-ore  des  marnes  et  du  salile,  des  argiles, 
des  grès,  dans  réocène  et  le  ci'élacé.  du  silex 
et  de  la  meulière  dans  Léocène.  Enlîn  au  S.  et 
à  l'E.  de  rariondissciiient  de  Montmorillon. 
vers  la  limite  de  la  llanle-N  ienne.  on  rencontre 
la  roche  granitique. 

Hydrographie 

La  presque  totalité  des  eaux  du  déparlement 
s'écoule  vers  In  f.oirc.l.aSi'vre  Xiûrlaisc  réclame 

une  pi.rtion  du    cai de  Lnsignan  et  la  Ch>irrnlc  la  presque   totalité   des  cantons  de 

Civray  et  de  Charroux. 

La  Loire  ne  touche  pas  le  di'paitenienl.  Son  point  le  pins  rapproché,  sou  continent 
avec  la  \  icnne.  esta  (Ikilom.  enviion  à  vol  d'.iiseau  de  rcxlième  [loinlc  \.  de  1  arrondis- 
sement de  Loudun.  CCsl  pai-  son  artlncnl.la  l'i.'nnr.  (prelle  recueille  les  eaux  du  dépar- 
tement. 


I.IGLGE. 


ïlisc.  P.ulnil  O. 


y: 
■h 


V  I  E  N  N  !•:  --j 

I.;i  ]'iriuie,  qui  a  sa  sourrc  ;ui  Moiil  Amlouzc  (!)">'i  m. i  dans  la  Coi'i'rzc,  n  traversé, 
diiti'i'  ce  il(-|>arlcm('iit.  coiix  lir  la  Haiilc-\'ii;Miic  et  ticla  Cliarciilc.  (|iiaiul  l'Ilc  piMièlrc  par 
I-J4  m.  liaiis  celui  aiii|iicl  rUr  :\  priMc-  son  ikhii  <•{  (lii  son  rours  csl  li'ciiviriJii  llli  liiloiii. 
sur  une  loiiL;iiciir  lolali'  di-  7}lb.  Elle  descend  l)i-es(|iieeii  liijne  droite  ilii  S.  an  \..  Iiaii-iiant 
Availles-Liiuouzine.  puis  risle-.Ionrdain.  De  celle  dernière  ville  ins(pra  I.nx^ac-Ies-Ciià- 
teaiix,  sou  coni'S  est  eNlrénieinenl  pilloi-esipie  :  s(Mi  lit  esl  eudiarrass('-  de  r-ocs  et  d  ilols 
de  vei(lin-e.  A  pai'lir  de  l.ussac,  elle  couli-  au  X.-N.-O.,  l)asse  au  pied  de  Clianx  i^-jiy.  vieux 
lioin-e  tc-odal.  un  des  plus  curieux  du  Poitou.  Au  delà,  sa  rive  g.  esl  accouipayiK'c  de 
colliiii's  ipii  l.-i  doniineiil  de  Ml  ni  <'nvii'on  jusipriui  peu  en  .•niionl  de  Ilonnenil-Matours 
on  sa  ii\e  d.  loiii:-e  le  pieil  daulres  c(dlines  (pli    la  siirploinlienl  de  la  nn"ine  lianleur.  Eu 


SAINTJIAIJHICE.  —    Kslisc.  PoiLiil  \. 


amont  de  sou  coutlueiit  av(!c  le  Clain  à  Ceiion,  sa  vallée  s'élariïil;  elKr  gasîue  Dangé, 
qu'idle  laisse  sur  sa  rive  d.  et  quitte  le  département  pour  celui  dlndre-el-l.oiie,  api-ès 
s'être  grossie  de  la  Creuse  au  Bec-des-Eaux. 

Ses  al'llneuts  sont,  en  dehors  d'un  ruisseau  qui  lui  amène  à  d.  les  eaux  de  la  l'orèl  de 
Plessac  (>t  d'un  autre  ruisseau  à  g.  où  s(^  déversent  quelques  étangs  au  N.-E.  de 
Pressai;  :  —  (rive  d.)  la  Grande  Bloicrde,  qui  naît  en  Charente,  s'augmente  de  nondjreux 
ruisseaux,  traverse  un  petit  étang  en  amont  de  Lucliapt,  reçoit  (rive  g.)  le  déversoir  de 
Tétang  des  Forges,  (rive  d.)  VYsop,  boit  (rive  d.)  la  Franche  Doive  et,  se  rapprochant 
insensiblement  de  la  Vienne,  s'y  perd  à  5  kilom.  en  amont  de  Lussac-les-Chàteaux;  — 
(rivi^  d.)  la  Petite  Blourde,  qui  a  sa  source  à  la  limite  de  la  Haute- Vienne,  s'accroît  de 
quidipies  ruisseaux  et  vient  se  jeter  dans  la  Vienne  au  point  même  où  Unit  la  (Jiande 
Bloui-de;  —  (rive  g.)  la  Dive  centrale;  —  (rive  g.)  le  Clain,  né  en  Charente,  tout  près  de 
Conl'olens,  qui  s'inflécllit  vers  TO.,  en  un  cours  sinueux,  décrit  un  arc  de  cercle  dont  le 
sommet  esl  vers  Poitiers  et  vient  tomber  dans  la  Vienne  en  amonl  de  Chàlelleraull. 
àpiès  avoir  arrosé  Gcnçay,  la  Villedieu,  Poitiers, et  laissé  Saint-Georges  à  1  kilom.  de  sa 


ClVr.AY.  —  Église.  Porltiil  O.  l'arlie  infériciiru  il'iagineiil) 


PRESSAC.  —  Eglise.  Fociiile  O. 


2G  ^■  1  E  N  N  E 

rive  d.;  celle  jolie  rivière,  pruroudéiueal  encaissée,  aux  eaux  claires,  reçoil  successive- 
nieul  :  (rive  g.)  le  Payroux,  qui  traverse  lélaiig  de  Combourg  et  reçoit  le  trop-plein 
ùélaiigs  moins  importants:  irive  g.)  la  Dire  du  Sud,  qui  décrit  de  nomijreux  méandres, 
airose  C.ouhé  et  recueille  (rive  d.)  la  Douleure.  rivière  non  moins  sinueuse,  avant  de 
tomber  dans  le  Clain;  (rive  g.)  la  Vonne,  sinueuse  comme  les  précédents  cours  d'eau  et 
comme  tous  les  al'fluents  du  Clain.  qui  a  sa  source  dans  le  déparlement  des  Deux-Sèvres, 
coule  dans  le  vallon  où  ont  été  découvertes  les  ruines  romaines  d'Herbord.  passe  au  pied 
de  la  colline  qui  porte  Lusignan,  se  grossit  (rive  g.)  du  Pakm  où  lomlie  (rive  g.)  la 
Rhume,  et  gagne  le  Clain  à  Vivonne;  (rive  d.j  la  Clouère,  née  à  la  limite  du  département, 
au  S.  0.  d'Availles,  baigne  Gençay,  laisse  sur  sa  rive  d.  le  plateau  de  Thorus  couvert 
de  monuments  mégalithiques,  recueille  des  fontaines  impoitantes  et  gagne  le  Clain  à 
4  kilom.  en  aval  de  Vivonne;  (rive  d.)  le  Miosson;  u'ive  g.)  \aBoivrc.  qui  a  sa  source  à  la 
limite  du  département  des  Deux-Sèvres,  coule  dans  une  étroite  vallée,  contourne  Poitiers 
à  10..  où  elle  rejoint  le  Clain;  (rive  g.)  VAuzances  dont  la  source  avoisine  celle  de  la 
Vonne  dans  le  département  des  Deux-Sèvres,  qui  se  grossit  (rive  g.!  de  la  Vendeloigne 
et  arrose  Vouillé;  (rive  g.)  la  Pallue;  —  (rive  d.)  VAuzon,  c|ui  recueille  par  sa  rive  d. 
quelques  petits  affluents  ;  —  (rive  g.)  VEnvigne,  qui  baigne  LencloUreet  tombe  à  Châlel- 
lerault  dans  la  Vienne  près  de  la  Manufacture  nationale  d'armes;  —  (rive  d.)  la  Cveuse, 
charmante  rivière  aux  eaux'  claires,  qui  n'appartient  que  par  sa  rive  g.  et  pendant 
■40  kilom.  au  département;  elle  vient  du  département  auquel  elle  a  donné  son  nom  et 
traverse  ci'ux  de  l'Indre  et  d'Indre-et-Loire  avant  de  toucher  celui  de  la  Vienne, 
dans  lequel  elle  s'augmente  (rive  g.)  d'un  foit  aflluenl.  la  Gavlempe;  cette  rivière, 
dont  la  largeur  moyenne  dans  le  déparlomont  esl  de  50  m.  environ,  vient  de  la 
Creuse,  traverse  le  département  de  la  Haute-Vienne,  pénètre  dans  celui  de  la  Vienne 
au  S.  de  Montmorillon.  coule  parallèlement  à  la  Vienne,  traverse  Montmorillon, 
S(-Savin,  où  l'on  admire  l'un  des  plus  beaux  monuments  du  xr  s.  que  l'on  puisse 
l'enconlrer  en  France,  son  église,  fort  bien  restaurée:  se  grossit  (rive  d.)  de 
VAnglin.  dont  le  cours  atteint  à  peine  0  kilom.  dans  le  département:  mais  cette 
dernière  rivière  a  (rive  g.)  deux  tributaires  qui  traversent  l'arrondissement  de  Montmo- 
rillon :  In  Benaize  et  le  Salleron.  La  Benaize,  qui  a  sa  source  dans  la  Haute-Vienne,  s'aug- 
nn'iile  irive  g.)  de  VAgge  cl  du  ruisseau  de  Xumblon.  arrose  la  Trimouille  et  recueille 
encore  (rive  d.)  le  ruisseau  de  Corclion  avant  de  passer  dans  le  dépai'tement  de  l'Indre; 
le  Salleron,  qui  coule  entre  la  Benaize  et  la  Garlempe,  est  aussi  oi'iginaire  de  la  Haute- 
Vienne;  il  sépare  quelque  temps  le  département  de  la  Haute-Vienne  de  celui  de  la 
Vienne,  se  rapproche  de  In  Benaize  comme  pour  s'y  jeter,  s'en  éloigne  bientôt  à 
In  hauteur  de  la  Trimouille.  oblique  légèrement  au  N.-N.-O.  et  quitte  le  département,  ne 
s'étant  guère  accru  que  dr  i|Uili|ues  ruisseaux. 

En  dehors  du  département,  la  Vienne  reçoit  encore  :  irive  g.)  la  Vende,  grossie  (rive  g.) 
du  Mable;  (rive  g.)  le  Négron  qui  naît  à  FE.  de  Loudun:  (rive  g.)  par  le  Thouet,  la  Vive 
du  Nonl,  rivière  abondante  dont  la  source  est  au  S.  0.  de  Mirebeau.  qui  quitte  un  instant 
le  département,  puis  y  rentre  aussitôt  pour  baigner  Moncontour.où  elle  boit  (rive  d.)  la 
rivière  de  Sauves,  traverse  une  région  marécageuse  où  lui  parvient  (rive  d.)  la  Bviaude, 
coule  ensuite  canalisée  depuis  Pas-de-Jeu  jusqu'à  son  confluent  avec  le  Thouet,  en 
amont  duquel  elle  se  gonfle  encore  (rive  d.)  de  la  Petite  Maine  accrue  (rive  g.)  de  la 
Barouse  qui  arrose  les  Trois-Moutiers,  chef-lieu  de  canton  aux  environs  duquel  abondent 
les  monuments  mégalithiques. 

La  Cliai-cnte  n'aiipnriient  au  département  que  par  le  demi-cercle  qu'elle  décrit  dans 
l'arrondissement  de  Civray:  le  fleuve  a  sa  source  dans  le  département  de  la  Hnufe- 
Vienne,  nu  S.-O.  de  RochiNMiouart  :  il  pnsse  ensuite  dans  le  département  auquel  il  a 


CH.VRROUX.  —  Ancien  110  Abbaye.  Tour,  paiiie  inférieure.     9 


28  \'  I  I-:  N  N  E 

donné  t-on  nom.  puis  [tuv  l.'.'ini.,  lUui^  rrhii  de  l;i  \  ii'une  où  son  coLiis.  Tort  sinueux, 
alteint  une  quaranlaine  dr  iiiioui.Elle  y  re(;oil  (rive  d.i  le  'fixinson  qui  sei't  un  instant  de 
limite  commune  aux  deux  ilépartemenis  de  la  Cliai'ente  el  de  la  N'ienne.  laisse  ChaiToux 
à  lôOO  m.  de  sa  rived.  ct.au  moment  de  i|uitterle  département,  recueille  (l'iveg.)  la  Soi  incite. 

La  Sèctv  iVi'or/((('st'.  ipii  ne  tonrlie  pas  inénie  le  dépii riement.  n'y  reç<jit  aucun  arilueni  ; 
mais  les  eaux  recueillies  sur  les  plateaux  île  Rouillé  el  de  Sainl-Sauvant,  au  S.-U.  de 
Lusignan.  vont  former  les  sources  de  Pamproux,  l'une  des  deux  branches  de  cette 
limpide  rivière. 

Etangs.  Marais.  Si  les  étangs  sont  nombreux,  surtout  dans  les  arrondissements  de 
Civray  et  de  .Montmorillon,  en  revanche,  ils  n'ont  tous  qu'une  surface  insignilianle.  On 
compte  environ  900  hectares  [lour  la  totalité  de  leur  superficie. 

On  ne  trouve  de  marais  qui'  ilans  les  vallées  de  la  Dive  ilu  Nord  et  de  son  aflliuMit  la 
Briaude. 

Eaux  minérales.  On  conq)le  dans  le  déparlement  un  certain  nombre  de  sources 
ferrugineuses  ou  sulfureuses  qui  ne  sont  pasex)iloitées.  Dans  la  première  catégorie,  nous 
citerons  celles  de  Lhomniaizéel  de  Saint-Cyr;  dans  la  seconde  ci-lles  de  Sainl-Cyr,  Sainl- 
Genest  et  de  Vendeuvi'e-du-Poitou.  On  trouve  encore  des  sources  minérales  à  la  Tri- 
mouille;  celles  dites  d'Availles-Liniouzine,  froidi's,  chloiui'ées  sodiques,  jaillissent  en 
réalité  à  Abzac  (Charente),    i 

Les  seules  sources  exploitées  sont  celles  de  la  Roche-l^osay.  au  nombre  de  5,  alcalines 
et  salines,  d'une  tempéralui-e  de  11".').  l'iles  jaillissent  à  11  kilom.  au  S.  de  la  ville  et 
sont  exploitées  depuis  ISOS.  Ou  les  utilise  pour  les  usages  intei'ne  et  extei'ue.  lui  ISOO, 
l'établissement  a  reçu  '21S  baigneurs  et  a  expédié  5000  liti'<>s  d'eau. 

Climat 

Le  cléparleraenl  tout  entier  est  rangé  sous  l'iiiriiieMce  du  climat  rjirondln.  dniil  lo  [.ropre  est  d'être 
tempéré.  La  moyenne  de  la  température  aniuiellc  est  do  l'i".  supérieure  à  celle  de  l'aiis.  mais  infé- 
rieure à  celle  de  Bordeaux,  ce  ipii  s'explinuc  aisément,  d'une  pnrt,  par  Icloii;nemonl  plus  grand 
de  rOcéan  et  d'autre  part  par  l'altitude  moyemie  de  la  Vienne  dépassant  celle  de  la  Gironde. 

La  liauleur  moyenne  annuelle  de  In  pluie  esl  inférieure  à  la  moyenne  annuelle  de  la  rrance:  elle 
n'est  ipie  <le  0  m.  (iO  A  l'oilieis.  celle  naiyenne  s'élève  même  à  0  m.  08.  Les  vents  dinninants 
sont  ceux  lUi  S.  G.  el  de  l'O. 

On  compte  dans  le  déparli'iiienl  cini[  iiostes  d'observations  udomélrii|ues  el  anémomélriipies, 
où  sont  l'ailes  ég-ilement  des  oliservaliims  de  toute  nature:  les  postes  se  trouvent  à  l'oiliers, 
Buxeuil.  I,ns-.aeles-Cliàleanx.  Cli.'ilellei'ault  et  Montmorillon. 

Il  e\isle  en  outre  8  postes  d'observations  liydromélrifpies.  dont  ô  sur  la  Vienne,  à  .\vailles- 
Limonzine.  l.nssac-les-(;iKileaux  et  (Ib.'deller.iidl  :  '2  sur  le  Clain.  .-i  Poitiers  et  Vivonne;  '2  sur  la 
Creuse  à  La  Roche-Posay  et  Buxeuil  el  I  siu-  la  (iarlrmiie.  .-i  Muntmorillon.  Ces  postes 
annoncent  les  crues  des  rivières  et  prévieinieni  en  cas  d'inondalion. 

Divisions  administratives 

ICtknduc  :  G07.0"i7  bectares  [Cadastre). 
PoruLArroN  (inOli  :  ÔÔO.OOri  liabilanls. 

.■\rruinlisseineiits           C;niloiis  Coiiiiniines 

Préfecture    :   Poitiers 1                         10  S" 

;    Chàtellemiilt "1                              0  M 

Sous-         j  Civfiiij 1                            5  45 

Préfectures  j  LouiUni 1                            -4  57 

l  ilouttiiovilUm I                            (i  00 

Total.    .    ~5^     Tcilal.    .  ~rd~       Total.   ."ÔÔF 


CIIAlïl'.OUX.  —  AiicicMiic  ;il)i/»vc.   lonr. 


MONTMORILLOX.  —  Pelil  orlogoiu-,  il:i 


VIENNE  31 


LltSTE    DES    CANTONS 


Poitiers  ....   Lusigiiaii,  ^lirobcaii,  Neuville,    l'oiUers    N.,   Poiliers   S.,    S.iiMl-Gcorges.    Saiiit- 

Julirn-l'Ars,  la  Villedieu,  Vivonne,  Vouillé. 
CluUcllcraiiil.  .  Cliàlellorault,  Dangé,  Leigné-sur-Usseau.  Leiicloitre.    rieiiniailiii,   \'oiineiiil-siir- 

V'IoÈiMe. 

Cii'i-ii)/ \v,-iilles-LiinoLi/.iiii',  (;!i.u'rijiix.  ('.i\r.iy.  Ç.oulié.  Geiieay. 

Linuinn  .   .       .   l.ouiliiM,  MoiicoiiLoiir,  i\IuiiLs-sur-(jiie!ines,  les  Trois-Moiiliers. 

MimtmofiUim  .  Cliauvigiiy,   l'Islc-Jourdaiii,   Lussac-les-Cliàleaii.\.   Monlraorillon,   Haiiit-S.n  in.    la 

riiiiionjlle. 

CULTES.  Culte  catholique.  l'jVOelié  :  Poitiers,  érigé  dans  le  ni"  s.,  sulïragant  de  Bordeaux, 
réuni  uionieiUaiiéiueni,  à  la  |irovince  de  Uoui-ges  en  1790.  Ce  diocèse  coni[U'end  les  deux  départc- 
iiients  de.  la  Vienne  et  des  Deux-Sèvres  et  compte  09  cures,  hll  succursales  el  97  vicariats  rétri- 
bués par  l'Étal.  Poitiers  possède  nu  séminaire  diocésain.  Le  département  possède  un  certain 
nombre  de  <'onmiunaulés  religieuses  d'iiunnues,  s'occupaut  d'cnseigneiueiU.  de  prédlcalion  et 
d'études  (abbaye  de  Ligugé)  ;  l'une  d'elles  .i  sa  maison-mère  à  Poiliers.  Les  conmiunautes  reli- 
gieuses de  femmes,  nombreuses,  sont  vouées  ;i  la  vie  contemplali\e,  à  l'enseignement  el,  aux 
ceuvres  charitables;  plusieurs  ont  également  leur  maison-mère  dans  le  département.  Citons 
parmi  les  pèleriiiages  ceux  de  N.-D.-dcs-Clefs  el  de  Sle-Radegonde  à  Poiliers,  de  Sl-Marlin  à 
Ligugé,  de  Sle-Cioix  .'i  Migné,  de  SI  B.  .1.  I.alire  à  Marçay  et  du  Sacré-Cd'ur  à  Béruges. 

Culte  protestant.  On  compte  [ilus  de  RlOO  [irolestants  rattachés  aux  dilïéieutes  confessions.  Le 
département  de  la  Vienne  ressortit  au  coiisisloire  de  Lusignan,  (jui  fait  partie  de  la  à"  circon- 
scription syniiilale  pour  le  culle  réformé.  L'église  de  Lusignan  a  des  annexes  à  Celle-l'Evescaull 
et  à  Coulondiiers.  Neuville  est  le  siège  il'une  église  de  la  Société  évangélinue  de  France  qui 
comiite  plusieurs  annexes  ou  sections  dans  le  département.  Rouillé  est  également  le  siège  d'une 
Église  évangé|j(|ue  libre  avec  I  teniple  et  des  adbéreiUs  à  Poitiers. 

Culte  israélite.  Le  nombre  des  .-idliérents  à  ce  culle  est  nul. 

ARMÉE.  Ce  département  ressorlit  à  la  9'  région  militaire  qui  comprend  h  départements  el 
8  subdivisions  de  région,  iloiit  '2,  celles  ilc  Poitiers  et  de  Chàtellerault,  Un  appartiennent.  Les 
troupes  qui  en  dépendent  font  jiartie  du  '>  corps  d'armée  dont  le  chef-lieu  est  Tours.  La  garnison 
de  Chàtellerault  comprend  la  P.  C.  d'un  régiment  d'infanterie;  celle  de  Poitiers  un  régiment 
d'infanterie  et  deux  régiments  d'artillerie.  Le  déparlemenl  ressortit;!  la  9'  légion  de  Gendarmerie. 

JUSTICE.  Le  déparlemenl  ressortit  à  la  Cour  d'appel  de  Poitiers.  Il  exisle  I  Tribunal  de 
1"  Instance  à  Poitiers  (où  se  tient  la  Cour  d'assisesi.  à  Cbàlellerault,  .à  Civray,  à  Loudim  et  à 
jMontmoriUon.  En  oulre,  on  houve  I  Tribunal  de  commerce  à  Poitiers  et  à  Chàtellerault, 
I  Conseil  de  Prud'hommes  a  l'oitiers  et  à  Cbàlellerault  et  I  Justice  de  Paix  dans  ch.icun 
lies  ."1  canlons. 

INSTRUCTION  PUBLIÛUE.  Le  déparlement  ressortit  à  lAcadémie  de  Poitiers,  qui  com- 
prend S  déi)arlemenls  :  Viemie,  Cbai-enle,  Cliai-eule-Inréiieiue.  Indre.  Indre-el-Loiie.  Deux- 
Sè\  res,  Vendée,  Haute-Vienne. 

L'enseignement  supérieur  com|ir'end.  ,i  l'LTiiversilé  de  Poiliers.  une  Faculté  de  droit,  très 
impoiianle.  une  Faculté  des  sciences,  une  Faculté  des  lettres  et  uiu^  École  préparatoire  de 
médecine  et  de  pharmacie.  Lu  1991  l'Université  de  Poiliers  .-i   compté  .S99  éludiants. 

L'enseignement  second.'iire  coniprerul.  pcmr  les  gar(;ons,  un  lycée  à  l'oitiers,  un  collège  com- 
munal à  Chàtellerault,  Civray  etLoudini:  un  petit  séminaire  à  MonlmoriUon,  des  établisse- 
ments libres  à  Poitiers  (H). 

L'en>eigjn'nienl  primaire  l'ccrule  ses  in-oles-eurs  à  l'école  normale  d'instituteurs  (avec  école 
annexe)  el  a  l'école  normale  d'institutrices  .avec  école  annexe)  de  l'uiliers.  Il  exisle  à  Poiliers 
'2  écoles  primaires  supérieures,  l'une  pour  les  garçons  et  l'autre  pour  les  liUes.  Il  y  a  des 
cours  complémentaires  |iour  garçons  h  Chauvigny.  MonlmoriUon  el  Neuville,  el  pour  lilles  à 
Chàtellerault  el  Poiliers.  On  trouve  des  pensionnats  primaires  à  Cbàlelleraull.  Loudun.  Lusi- 
gnan, Montinorillon  et  Poiliers. 

Dans  un  atilre  <'ri\vr  d'idées  sign.ibms  l'I^cole  de  de-sin  e|  d'.'UTliil.'cluic  de  Poiliers. 


Ô2 


%■  I  E  X  X  E 


Lo  département  ressortit  encdic  à  l'aiTonilii^^enienl  ii)iiH'i-,nloirii|no  de  Poilier?.  sous  arrondis- 
sement de  Tours  (Division  du  Centre).  ;i  la  i'  l'éirion  asricole  lO.i:  ;i  la  '24-  conservation  forestière 
(Niorti:  à  la  11"  Inspection  des  l'onts  et  (.Mians-ees. 


Agriculture 


La  naliin-  li'és  variée  du  ?-id  dans  lo  ilépailenienl  de  l.i  N'ieiiiie  l.iil  qu'M  pré-ente  des  dilVérences 
imporlanli's  .■m  pinni  de  \tu-  de  la  lérlilile.  La  culture  a  lail  ceiiainenient  de  grands  progrès 
dans  CCS  deiniércs  années  :  uiai~  clic  pourrait  encore  être  améliorée,  même  en  sol  ingrat. 
L'arrondissemcnl  le  plus  leiiile  et  le  mieux  culti\é  est  celui  de  CiNcay.  où  le  cliàlaigider  atteint 
de  belles  [iroporlions.  L'arroinlissement  de  Poitiers  jiroduit  surtout  des  céréales,  du  vin  et 
des  légumes;  celui  de  ChàlcUerault.  du  chanvre,  des  légumes  et  des  fruits,  particulièrement 
dans  le  canton  de  Lencloître;  celui  de  Loudun.  de  l'orge  et  du  vin  blanc  estime  (cantim  des 
Trois-Moûliers)  :  enlln.  dans  celui  de  MontmoriUon.  on  trouve  encoi'c  une  surface  considérable 
occupée  i>ar  di's  lii-aiiles  ou  Icrros  incull. 'S.  N'uici  le  lableiu  de  la  slali-liiiue  agricole  p(uu' les 
céréales  en  isim  : 


CiiIUn-i-! 
Froment  . 

Méteil  .  . 
Seigle  .  - 
Orw  .   .    . 


Surface  Prodiiclion 

\Wi.-l'>0  hectares  i.li'.i.'.Hll)  hedol. 
.■.'ir.ti       "  t;7.(;-2(t 

csiK  iri7.*iii 

'2-2. riO        ■•  .")(li.(170 


Cultures 
Sarrasin.    . 
.\voine. 
Maïs.   .    .    . 


Surface  Proihu-Uon 

770  hec lares        X.'.UiO  heclol. 

SLir.ll         "  2.01.". UJO 
1.110         "  l-2.â'20 


La  même  année,  la  ponune  de  terre  a  occupé  i'iOôO  hectares  cl  fourni  un  lendenient  de 
'1 '280  ."10  quintaux.  La  cullure  du  lopinaiidinni-  |irogresse.  \'oici  mainicn.uil  le  laliloau  de  la  pro- 
duclioÊi  fourragère  : 


„     .  .  (  Trèlle.    . 

Prauies     \  , 
,r  ■  Il       i  Luzerne 
artinciellcs  /    , 

;  Nandiiui.    . 

Les  cultures  industriel 


Hectares  Ouintau.\ 

n.'.liO  7OD.0-20 

'23.010  i.ir.ri.àio 

'2r..O-20  0,SO.,V,IO 


Betteraves  fourragères 

Prés  nalurcls 

Herbage-    .    . 


Ilcclai'cs  OuiiUaux 

O..")00  l.àOl.470 

rd.OSO  l.'2iJ.'280 

m\  c.two 


sont  peu  importantes  et  ne  comprennent  (pic  le  colza  et  le  chanvre. 
Le  colza  a  occupé  une  surface  de  '2^11  hectares  et  produit  r.oiO  hectolitres  de  gi-aines.  Quant  au 
chanvre,  le  renflement  a  été  de  }S'.I7  (piinlaux  en  niasse  et  de  .V.)70  en  sraine  pour  une  surface  de 
830  hectares. 

La  vigne  occupait  en  1890  ime  <urface  de  liiàriO  hectares  ilonl  I>l7(i  plantés  en  cépa<res  améri- 
cains. De  IS7li  à  1809,  le  phyllo\ei-a  a  anéanti  '27  1-2)  hec- lares:  10  l'20  hectares  résisteid  encore 
aujoiuillnii.  .\vant  l'apparilion  de  la  maladie,  un  hectare  de  vigne  valait  de  ôOOO  à  .MHIO  fr.: 
aujourd'hui  une  vigne  greffée  de  là  ."i  ans  vaut  de  àOOO  à  .SOOI)  fr.  l'heclare:  le  vin  blanc-  valant 
aiUrefois  de  10  à  15  fr.  riiectol.,  se  paye  aujourd'h-.ii  de  2r>  à  no  fr.  :  lo  vin  ronge  de  mémo,  vendu 
de  '20  à  '25  fr.,  est  coté  de  40  à  45  francs  l'hectolitre.  Le  vin  blanc  le  ]dus  eslimé  est  colin  du 
canton  des  Trois-:Moùliers  (Roiffé.  Sais):  le  meilleur  vin  ronge  est  celui  do  l'arrondissemenl  de 
Poitiers  (Bonnes.  Champigny-le-Scc,  Dissais.  .Jaulnay.  Sl-Cieorges:  celui  de  Chaiivigny,  dans 
l'arrondissement  de  Jlontmoiillon.  est  égalemeni  i-éputé.  La  péiiinièro  de  Moiillouis.  f|ui  avait 
beaucoup  contribué  à  la  roconslitiitimi  cbi  vignolde.  a  été  supprimée.  11  reste  encore  quelques 
vignes  d'essai  et  des  écoles  de  greffage  i  lo  on  ISOO).  La  récolle  do  celte  môme  année  en  vin  s'est 
élevée  à  r>7(i  550  hectolitres.  Les  arbres  fruilioi-s  les  plus  répandus  sonl  le  iioyer.  le  chàlaignier  et 
ramandior.  La  production  fruitière  s'est  élevée  à  1G070  quintaux  Ac  noix.  OOIili  tic  <-hàlaignes, 
10.5S0  de  prunes  et  I5  5"0  de  pommes  ,-i  cidre  ayant  fourni  12..5!iS  hec-tolilros  de  cidre. 

La  \'ieime  produit  en  dehors  des  légumes  ordinnires.  dos  choux  h  haute  tige  et  ilos  pcdirons. 

Sur  environ  85000  hectares  do  bois  et  de  forèls  que  renfenuo  le  déparlcmenl.  on  compte 
G225  hect.  80  a.  do  forêts  domaniales,  doni  5214  hecl.  71  a.  aménagés  en  fiilaie  cl  lo  reste  en 
taillis  sous  bitaie.  Les  élablissements  publics  n'en  possèdent  que  205  lioc-l.  iO  a.  Irailés  en  taillis 
sous  futaie.  Les  produits  de  ISOH  onl  élé  de  108451  fr.  pour  les  foi-ols  domaniales  et  de  Oli28  fr. 
pour  celles  des  établissements  publics.  L'i'llat  a  effectué,  la  même  année.  185  hectares  de  planta- 
tions en  chênes   et  résineux.   Citons,  parmi   les   forols   les    |ilus   élomliios.   celles  de    Meulière 


V I  r,  N  N  i: 


(ôin.")  liccl.i.(lci;hMl,'llci;inll  (IMIdliiN-l.  .ili>  VoliiIlc-SI-llilainMl  ISi  liocIO- ilo  Sl-S.iin nul  ii.Td  1iim-1.), 
de  Mareiiil  (dlO  liocl.).  olc.  Les  l'orC'U  sont  pouiplces  de  s;uiglli.'r>^,  de  loiiard-,  de  lil.nrcniix.  de 
clials  sauvage!!,  de  |iuU)is  el  de  l'oidnes.  mais  en  iielil  nombre. 

Aucun  essai  de  iiiscieulkiie  n'a  élé  praliiiin'  en  IS'.i;». 

La  luènic  année.  .>n  c.iniplaîl  7>\  l'jM  aiiinian\  .l'espéeé  eliexaline.  C.df.O  d'e^pèee  mulas-iire. 
•liOTO  d'espèce  a!-ine.  Sur  I  IT.^îSd  aniniaux  d'e>|ièee  bovine,  il  y  avait  i.'C'iO  lueuls  de.  travail  et 
lOS'O  à  l'cnyrais;  en  outre.  ."'iri'iU  vaclH's  uni  iirculuiL  rilKlSllO  lieeli. litres  de  lail.  Les  l'aees  dond- 
nantes  sont  les  r.-u'cs  linujusine. 
anglaise,  lirelumn'.  nianeelle  el 
suisse.  La  race  u\ine  va  en 
diminuant;  on  ne  i'(ini|dait  ipie 
ô'IJàliTO  re|ii'é>eid,anls.  .lyanl  r.iiuni. 
pour  '2-jl(llllt  .niiniaiix  Inndu-^^ 
7  170  cpuntaux  de  laine.  L'esii('<'e 
porcine,  où  domine  la  race  craon- 
naise,  comptait.  S'.ttJllt)  snjel-. 
Enfin,  l'espèce  caprine  avait  'iSjJll 
représentant.  Le  I.iit  des  chèvres 
sert  à  l'aire  uin*  espèce  de  pelil 
fromage  en  l'orme  de  bonde  ap]iplé 
«  chabichou  •>  cl  fort  estimé  dan> 
le  pays.  La  volaille  t'orme  une 
ressource  considér.ilile  ;  surlmil 
les  oies  el  les  dindes  ipd  sonl 
partie  ulièremenl     recherchées. 

.Vjouluns  en  outre  que  iri'JOO 
ruches  uni  pioduil  i;riS70  kil.  de 
miel  cl  1.")  iSO  Uil.  île  cire.  L'ensei- 
gnement agricole  esl  fourni  par 
u\\  jirofesseur  déi>arlemenlal 
d'agriculture  el  comporte  des 
champs  d'e.\périences  et  de 
démonstration,  ainsi  cpi'iin  laho- 
raloire  d'analyses  agricoles.  Cha- 
cun des  arrondissements  de  Chà- 
tellerault  el  de  Civray  possède, 
en  outre,  une  chaire  spéciale 
d'agriculture. 


Industrie 


La  Vieiuie  n'est  pas  un  di-p.irlo-  MONTMOr\ILLON.  —  Chnpelte  sépulcrale  dite  Octugono. 

nieid  industriel.   A  pari  la  manu- 
facture d'armes  de   Cliàh-ller.ndl ,  cm  ne  pourrait    mentionner   aucun    étahlipsement   inipcrl.-uit. 

INDUSTRIES  EXTRACTIVES.  On  ln>ii\e  .l.in^  le  ,lep;nteuienl,  plusieurs  gisemcid^  de  fer 
el  de  manganèse  inexploilés.  En  Isil'.l  (in  i  oniplait  Id'J  carrières  souterraines,  dmil  ."i7  exploitées 
d'une  ni.'iinèi'c  contimie,  ont  occupé '2.71  ouvriers  et  l."i.  en  onl  uccu]"' Si  d'iuie  ni.-uiiéi  e  lemporaire. 
En  nuire,  il  y  .-n.iil  S'.l'i  carrières  à  ciel  ouvert,  dont  'jl.'i  à  travail  conlinii  mil  neeiipi''  7St  ou- 
vriers, et  077,  exploitées  tcmpoi'airemenl,  en  ont  occupé  12iâ.  La  prodindion  de  loidcs  ces 
carrières  s'est  élevée  à  ô'i.")00  m.  c.  pour  les  carrières  souterraines,  et  à  ril)7r)00  m.  c.  pour  celles 
à  ciel  ouvert,  le  limt  d'une  valeur  de  I1)907.''j0  fr.  Les  carrières  «le  pierre  de  taille  du  Poitou  sont 
renommées.  Les  principales  se  tniuvent  à  Migné-les-Lourdincs,  St-Julien-l'.Xrs,  .Tardres,  etc.  Près 
de  Mirebeau  se  trnnve  un  gisement  de   falun.    La   [licrre    à   chaux   se  trouve  en  aliondancc  dans 

T.   IV.  —  ô.  VIENNE,   ni. 


3i  ME  N  N  IL 

ranoiidissomcMil  ilo  Monliiiorilluii.  Oiilio  li'-  Iniirs  ;i  c-liniix  assoz  nimiljn'ux.  on  complc  plusieurs 
Uiileries.  biiiiucleiies.  iioLcriiv-  c'I  l/ilii-iiiuos  ilo  luvaux  ilo  tiniiiingc. 

INDUSTRIES  AGRICOLES.  Au  pieiiiiei-  rang  se  lrou\c  la  minoterie  :  on  comple.  en  efl'el. 
jii-i's  lie  OUIl  nHiiiliiis  à  eau  ou  nuis  juii-  le  venl.  Cilons,  eu  ouirc.  les  brasseries  de  C.liàlelleraull, 
Mouliuorillon  eL  l'oilieis.  les  distilleries  el  les  vinaigreries  île  C.hàlellei-null,  J.niliKiy,  Migné. 
Miieheau.  Xeuville,  l'oiLiers:  uu  nombre  considéialile  d'huileries  dissémiiu'cs  un  peu  |iai'tonl  :  la 
laliiique  de  gluten  de  Ligugé  ;  les  macarons  lenonimés  de  Montmorillon.  L'iudustiie  du  bois 
esL  surtout  représentée  par  les  scieries  nu'caniiiues  de  Cliàlclleraull,  Jaulnay  et  Poitiers,  l'usine 
à  parquets  el  moulures  de  Chauvigny. 

INDUSTRIES  MÉTALLURGIQUES.  En  dehors  de  la  manufacture  de  Chàtelleranll.  ces 
ijidu-lnr>  sont  iiiesi|iie  nulle-.  tOii  IS'.i'.i.  on  ne  eoniplait  dans  le  déparlement  que  h  fonderies  de 
seconde  l'union  disposant  de  7  cubilot-^.  Elles  ont  produit  520  T.  de  fnnle  d'une  valeur  approxi- 
mative de  117(100  l'r.  Les  plus  imporlanles  se  trouvent  à  Montmorillon  qui  fabrique,  en  onlie. 
aiiiM  que  l.oiidiui.  des  machines  agricoles,  tritons  encore  de  petites  forges  à  Lucliaiit  et  :\  \'ei- 
riéres.  La  coutellerie  est  centralisée  dans  les  deux  bourgs  de  Cenon  el  de  Nainlré,  qui  comp- 
tent j  usines  fort  importantes  sur  les  bords  du  Clain.  Cette  industrie,  qui  remonte  au  xiv  s., 
très  noris>anle  au  xvni"  s.,  a  abandonné  Cliàtelleraull.  qui  n'est  jibis  guère  qu'un  centre  pour 
la  \eiite.  Les  principales  usines  sont  celles  du  Prieuré  de  Cenon.  de  Cliezelles  el  de 
Domine. 

f.a  manufacture  d'armes  de  Cbàtellerault  ne  date  que  de  1813;  son  importance  est  toute 
récente.  Elle  roniporle  un  outillage  très  perfectionné.  Elle  est  seule  en  France  à  produire  l'arme 
blanche:  on  y  fabrique,  en  onlre.  les  armes  à  feu.  Le  nombre  des  ouvriers  employés  y  est  fort 
\ariable.  Il  a  quelquefois  alleini  "i.SOO. 

INDUSTRIES  CHIMIQUES.  Elles  ne  romprennenl  que  les  fabriques  de  bougies,  cierges  el 
chandelles  <lr  (  di.'ilelleraull,  Lnudun.  Mirebeau  el  Poiliers. 

INDUSTRIES  TEXTILES.  La  laine  est  filée  à  .Alarnay.  le  chanvre  .à  Ligugé.  La  passemen- 
terie, le  tulle  et  les  dentelles  occu|)enl  (pielques  bras  à  Loudun:  les  serges  et  les  gros  draps 
provienneiil  de  (,i\ray.  C.li.-ileau-Larclier.  Couhé,  Lusignan,  Poiliers,  La  Roche-Posay,  Sanlgé,  La 
Ti-imouille  ri  \i\oiinr.  Lussac-les-Cbàteaux  possède  une  corderie. 

INDUSTRIES  DI'VERSES.  Une  des  plus  importantes  est  la  ))réparalion  des  peaux  d'oies  el 
de  chevreaux  à  Poiliers.  Il  existe  des  tanneries  à  Verrières  et  au  Vigean;  des  mégisseries  à 
Chauvigny  et  à  Civray.  Enfin.  Bonneuil-Malours.  Ileuil  el  \ouneuil-sous-Biard  possèdent  des 
papeteries  importantes. 

En  I8!10.  on  comptait  (ilO  établissements  possédanl  !)-27  cliaudièie'^  ou  récipients  à  vapeur  et 
développant  une  force  totale  de  (i  jGI  chevaux-vapeur  dont  '20i  inactifs. 

Commerce 

Le  déparlenient  importe  de  la  bouille,  en  |irovenance  des  bassins  du  centre,  du  nord  de  la 
France  et  de  l'.Xnsleterre.  des  articles  d'épicerie  el  des  denrées  coloniales,  des  matières  iireiuières, 
des  modes  cl  nouveautés,  des  meubles,  de  la  lilirairie.  des  articles  de  luxe,  des  animaux  de  bou- 
cherie, etc. 

11  exporte  des  grains,  des  vins  et  liqueurs,  des  légumes  et  des  fruits,  des  bêles  de  somme, 
des  bestiaux  (pour  rapprovisionnenu^nl  di-  Paris,  le  département  a  occupé  le  i"  rang  de  la 
région  O.).  des  (lierres  de  taille  el  des  pierres  meulières,  de  la  coutellerie,  des  peaux 
ouvrées. 

Poiliers  possède  une  Chambre  de  commerce  dont  la  circonscription  embrasse  tout  le  dépar- 
lement de  la  Vienne.  Parmi  les  l'20  succursales  de  la  r.anque  de  France,  i-elle  ville  a  occupé  le 
76'  rang  jiour  lensemble  de  ses  opération-^ 

.\joutons  que.  sur  les  00  kilom.  des  trois  rivières  navigables  du  dép;uiemenl.  le  IraRc  esl 
nul.  Le  bateau  à  vapeur  mis  ;i  flol  en  lS8'2.en  anionl  du  barrage  de  Chàlellerault.  sur  la  Vienne, 
n'est  ulilisc  ipie  pour  le  transport  des  voyageurs  entre  Chàlellerault  et  Cenon  et  seulement  dans 
la  belle  saison. 


;-', 
o 


Ô6 


V  1 1;  .N  N  E 


Voies  de  communication 


C.lioiiiijis  (le  liT  ivoie  noniialei  .   .    . 
;voie  clroile    .   .    . 

Houles  ii;ilioii;iIcs 

Clieniins  vicinaux  de  ijiaiide  coiiiiii 
'.  »  ordinaires.   .    .    . 


Uil. 

j7-i.000 
.i-2,000 

r.84.4S'J 
i.'.)7U,070 
'.452. '2  H 


Rivières  navigables 

Vienne  («lu  confluent  avec  la  Creuse 

au  iiurt  de  Cliilré!. 

Creuse    derniers  kilom.  du  cours)  .   . 

Dive-du-Nord  (dePas-de-Jeu  à  la  sorLic 

du  déparleinent). 


liil. 


rit.n.S(» 

8,0011 

n.ooo 


OITIERS.  iiaisiWe  elle  bourgeoise,  occupe  une  situation  très  pillo- 
resipie  sur  un  plateau  rochcu.v  dont  les  pentes,  fort  raides,  s'incli- 
nent au  S.,  à  TE.,  et  au  N.,  vers  la  rive  s.  du  Clain.  à  l'O.  vers  la 
rive  d.  do  son  aniuenl.  la  Bolvre.  qui  le  rejoinl  au  X.  (\i;  la  ville. 
A  parL  un  isUime  élroil  au  S.  ().  que  franchit,  en  tunnel,  la  voie  fer- 
rée de  Paris  à  Bordeaux,  la  capitale  du  Poitou  est  complètement 
entourée  par  ces  deux  rivières,  au  lielà  desquelles  s'étendent  les 
fauboui-gs.  Le  promontoire  sur  lequel  la  ville  est  assise  fait  partie 
géoloiçiipicnicnt  du  détroit  jurassique  reliant  le  bassin  de  Paris  à 
celui  du  Siul-Ouesl.  C'est  par  ce  seuil,  resserre  entre  les  terres  gra- 
nitiques de  la  Vendée  et  du  Limousin,  que  passèrent  les  armées  ayant  Paris  pour  objectif  ou 
cherchant  à  atteindre  les  provinces  méridionales.  Ainsi  se  trouvent  expliques  tous  les  faits 
mémorables  île  l'Iiisloire  qui  se  sont  déroulés  à  Poitiers  ou  dans  ses  environs  immédiats. 

Poitiers  est  une  des  villes  les  plus  intéressantes  de  la  France:  ses  monuments  religieux,  ses 
musées,  ses  vieux  hôtels  et  ses  maisons  anciennes  retiennent  l'attention  du  touriste  et  de  l'ar- 
chéologue, qui  aiment  à  i)arcourir  ses  rues  étroites,  tortueuses,  montantes,  à  contempler  de  la 
terrasse  de  Blossac  la  jolie  vallée  du  Clain,  au  bord  duquel  sont  amarrées  des  barques  nom- 
breuses, .ladis  la  iirofonde  rivière  aux  eaux  claires  serpentait  à  travers  des  prairies,  aujourd'hui 
remplacées  sur  la  rive  g.  par  des  jardins  fleuristes  cl  potagers,  divisés  à  l'inllni  et  d'où 
émergent  de  jietits  chalets  rudimentaires  dont  les  toits  coupent  la  verdure.  Le  terrain  se  relève 
sur  la  rive  d.  et  l'on  y  découvre  de  grands  établissements  militaires,  des  couvents  et  des  casernes. 
Outre  une  ligne  circulaire  de  boulevards  bien  ombragés,  quelques  percées  nécessitées  par 
le  passage  de  lignes  de  tramways  y  ont  réjiandu  un  pau  d'air  et  de  lumière  autour  des  anciens 
monuments  ou  bien  ont  fourni  reuqilacenienl  nécessaire  à  l'érection  uu  à  l'agrandissement  de 
monuments  modernes. 

Le  plus  vieux  nionuriu^nt  de  Poitiers  est  le  Dohncn  de  la  Pierre-Levée,  au  fauliourg  St-Saturnin. 
Signalons  ensuite  les  quatre  Arcs  'le  Patii/nc.  seuls  restes  de  l'Aquedue  romain  (iir'  s.),  à  i  kilom. 
S.-O.  de  la  ville,  sur  la  route  de  Bordeaux.  Lu  monument  du  vr  s.,  VJIijpoyée  marlyriian.  a  été 
découvert  en  1870  sur  les  liauteurs  des  Dunes,  sur  la  rive  d.  du  Giain,  au-dessus  de  la  Pierre- 
Levée.  .\  l'époque  romaine  Poitiers  eut  des  .'Irène.'?  dont  les  restes  sont  enclavés  dans  une  propriété 
privée,  des  Thermes  sur  l'emplacement  desquels  on  édifia  au  xi"  s.  l'église  Sl-Germaiii.  Le  Temple 
.^t-Jean  ou  Baplislére  (iv*  s.)  est  l'un  des  édifices  chrétiens  les  plus  vieux  de  la  France,  sinon  le 
plus  vieux:  comme  son  nom  l'indique,  il  servait  aux  baptêmes  par  immersion,  et  l'on  voit  encore 
la  piscine  où  l'on  plongeait  les  néophytes.  L'édiliee  porte  la  trace  visil)le  de  ses  divers  exhaus- 
sements cl  des  transformations  subies.  Parmi  les  monuuu'uls  religieux,  outre  l'église  St-Germain. 
uu  autre  a  des  parties  remontant  au  xi-'  s..  Vri/lisc  <!c  Muiilicrneuf,  ancienne  abbatiale  que  con- 
sacra le  pape  Urbain  H  en  lOtUi,  altérée  au  xiir  s.:  le  clneur  en  est  d'une  légèreté  remarquable 
et  comporte  des  arcades  au  pourtour.  Plusieurs  églises  datent  du  xir'  s.,  mais  un  certain  nomlire 
en  a  été  désaffecté:  nommons  parmi  ces  dernières  :  SlSicohis,  dont  on  retrouve  quelipies 
vesliges  dans  la  cour  d'un  hôtel;  Ste-Opporlui>e.  remaniée  au  xv  s.  et  dont  on  voit  quelques 
restes  dans  la  rue  du  même  nom:  Sl-lIilnirc-la-Cclle.  dont  quelques  ]iarties  sont  encastrées  dans 
le  couvent  des  Carmélites;  S'/-t'^ii<>\/. ilont  un  bas-côlé«st  conservé  dans  la  chapelle  des  sœurs 
de  la  Miséricorde.  .\u  premier  rang  des  autres  brille  Nolre-Dame-la-Grande.  aujourd'hui  complè- 
tement isolée  et  restaurée,  mais  dont  la  nef  est  affreusement  jieinte.  La  partie  la  plus  intéressante 
est  la  façade,  toute  ornée  de  sculptures:  à  l'intérieur  une  belle  fresque  du  xiii=s.  oi'nela  voûte  de 
l'abside.  St-Hiliiire-lc-Grand,  presque   entièrement  lestauié.  dont   le  chœur  construit  au-dessus 


CIIAUVIGNV. 


VIENNE 


39 


«l'une  espèce  de  cnpte  el  le  tl•,^ll^^ppl  sont  surolovos,  possède  une  nef  avec  nn  triple  colNiti-i-.d  de 
chaque  coté;  on  voit  à  l'inloiioui-  de  curieux  clmpiteaux  sous  le  clocher  antique  dont  il  ne  resie 
qu'un  faillie  tronçon  au-dessus  de  la  sacristie:  l'abside  extéiieure  et  les  ahsidioles  sont  intéres- 
santes. .Non  loin  de  cet  édifice  se  trouve  leCuvicr  Sl-llilnire,  du  xii=  s.  é!»alemcnt,  qui  servail  de 
cellier  au  Chapitre.  L'église Ste-Hadegonde  a  une  nef  du  xirs.  de  style  angevin,  précédée  d'un  fort 
beau  clocher  roman  abrilant  un  portail  du  xv  s.  restauré  :  la  crypte  renferme,  onlre  le  lomlieau 
de  l'épouse  de  Clotaire  I".  celui  des  saintes  Agnès  el  Disciole.  La  Cathcdrnie  Sl-Picrri'  commencée 
en  1102,  par  Henri  II,  roi  d'Anglelerre  et  par  sa  femme  Éléonore  d'Aquitaine,  dont  le  pin-  vieux 
vitrail  au  chevet  reproduit  les  effigies,  ne  fut  consacrée  (]uo|uès  son  achèvement  en  lô79. 
La  façade  trahit  les  différentes  époques  de  sa  construction,  son  triple  portail  est  orné  de  belles 
sculptures;  le  (ympan  du  milieu  représente  le  Jugement  dernier:  la  nef  intérieure  est  d'un  grand 


.MONCONTOUn.  —   Chnpellf  du  Clioleou. 


effet  et  les  vitraux  du  chœur  et  des  croisillons  sont  de  toute  beauté.  De  l'église  St-Porchaire,  il 
n'y  a  d'intéressant  que  la  Tour  restaurée  en  1897;  le  reste  de  l'édifice  est  du  xvi°  s. 

Du  vieux  Château,  construction  militaire  élevée  au  xir  s.  au  confluent  de  la  Boivre  avec  le 
Clain,  remaniée  au  xv»  s.,  on  voit  encore  quelques  vestiges  :  tour  isolée,  parties  de  remparts.  Au 
point  opposé  de  la  ville,  au  S.-O.,  on  retrouve  la  plus  grande  partie  des  murailles  avec  tours 
et  tourelles  {Tour  à  l'Oiseau)  (xv  s.).  La  terrasse  de  la  Promenade  de  Blossac  s'appuie  sur  ces 
murailles  au  S.  et  à  l'O.  Le  Palais  de  Justice  est  installé  dans  l'ancien  Palais  des  ducs  d'Aquitaine 
et  des  comtes  de  Poitiers,  dont  il  ne  reste  que  la  Salle  des  Pas  Perdus  et  le  magnifique  Donjon 
de  Mauberjon  que  l'on  devrait  bien  restaurer  et  isoler  des  maisons  particulières  qui  l'entourent. 
A  l'extrénnté  de  la  salle  des  Pas  Perdus  on  remarque  les  trois  immenses  cheminées  qui  en 
occupent  toute  la  largeur  et  dont  des  vitraux  dissimulent  les  conduits  apparents  extérieurement. 
L'ancien  Doyenné  du  chapitre  royal  de  St-Hilaire-le-Grand,  qu'édifia  Geoffroy  d'Estissac  et  dont  on 
remarque  le  Portail  (xvi«  s.),  est  devenu  l'École  normale  d'instituteurs.  Du  xvii'  s.,  Poitiers 
possède  :  la  Chapelle  du  lycée,  établi  dans  l'ancien  collège  des  Jésuites  et  où  l'on  remarque 
un  retable  et  des  boiseries  de  l'époque  dans  la  sacristie  ;  la  Chapelle  du  grand  séminaire,  qui 
occupe  un  ancien  couvent  de  Carmélites. 


LOL'DUN.  —  EiL\\>e  SI  Ilikiire  du  Moi'lrny. 


Alli  N  N  E 


41 


Le  Paldis  des  F«c»/(cs,  agrandi  noLuniiieiit  on  l'.lOl,  n'est  autre  que  l'ancien  Hôtel-Dieu;  au 
centre  de  la  cour  intéiieurc  on  y  a  aménagé  quelques  arcades  romanes  provenant  du  Cloître 
Notre-Dame,  (^e  Palais  renferme  les  bâtiments  des  diverses  Facultés,  à  l'exceplion  de  l'École  de 
Médecine  établie  à  l'E.  avec  un  Jardin  botanique,  près  de  la  rive  g.  du  Cllain. 

Le  xix"  s.  a  doté  la  ville  de  plusieurs  monuments.  La  Préfecture  date  de  ISU.j;  l'Hôtel  de  Ville. 
qui  occupe  le  fond  de  la  Place  d  .\rmes.  centre  d'animation  de  Poitiers,  a  été  élevé  de  ISGU  à  IS7U 
Trois  chapelles  ont  été  construites  dans  le  style  du  .xiii"  s.,  la  Chapelle  du  Gésu  ilSJl-lSJii,  la 
Chapelle  Ste-Cruix  (1865)  qui  conserve  plusieurs  objets  ayant  appartenu  à  samte  Piadegonde  et  la 
Chapelle  de  la  Grand'Maison.  En  1875.  on  a  également  érigé,  sur  la  colline  dominant  la  rive  d.  du 
Clain.  la  Cluipelle  et  une  statue  dorée  de  \.-D.  des  Dunes. 

Parmi  les  vieux  hôtels  ou  les  maisons  anciennes  que  rcnt'ernie  Poitiers  nous  citerons  iiarticu- 
lièrement  :  Vlii'dcl  Fumcy,  dit  encore  de  la  Prévôté,  dont  on  remaripie  les  Irises  sculptées  des 
fenêtres  et  un  porliijue  ravissant  sur  la  cour;  VHvtel  d'Elbéne  (xvi«  s.)  fort  bien  décoré  et  qui 


ClIAlELLErsAL-LT. 


Pont  sur  la  Vienne  avec  Tour»  sur  ta 


renfei-me  une  belle  cheminée:  l'Hûtel  d'Aquitaine,  de  la  même  époque  et  remanié  au  xviii»  s., 
y  Hôtel  Jehan  Bcauce  (l,"i5i).  VlJôtel  BerUielol  (xvi°  s.),  une  maison  de  15j7  ^fi.  du  Marche-X.-D.  9) 
avec  la  mention  :  Hoc  est  refur/ium;  le  Logis  de  la  Grande  Barre  (xv  s.)  (R.  de  l'Arceau,  3  bis);  la 
maison  des  TroisClous  {xv  s.)  avec  fenêtres  et  gargouilles  curieuses;  une  maison  {R.  de  la  Psalleite- 
Ste-Radegonde)  avec  une  belle  fenêtre,  etc. 

Signalons  {R.  Boui-ôeau,  21)  un  obélisque  adossé  à  un  mur  portant  un  bas-relief  effrité,  représen- 
tant la  Résurrection  d'un  enfant,  miracle  attribué  a  saint  Hilaire. 

Nous  avons  dit  que  la  capitale  du  Poitou  possédait  des  Musées  intéressants.  Le  Musée  muni- 
cipal, installé  à  l'Hôtel  de  Ville,  comprend  trois  salles  ornées  de  toiles  modernes,  notamment 
d'Alfred  de  Gurzon,  de  quelques  œuvres  de  sculpture  et  des  moulages,  des  dessins  et  eaux- 
fortes,  des  objets  gallo-romains  provenant  des  fouilles  du  dolmen  de  la  Pierre-Levée,  de  Sanxay, 
etc.,  des  monnaies  et  médailles,  des  émaux,  des  meubles,  de  la  céramique,  des  ivoires,  etc.  La 
Société  des  Antiquaires  de  l'Ouest  a  réuni  dans  le  Temple  St-Jean  une  collection  de  sarcophages 
mérovingiens  et  d'inscriptions  chrétiennes;  en  outre  elle  possède  un  intéressant  7nusée  lapidaire, 
des  objets  de  toutes  sortes  allant  de  l'époque  préhistorique  au  xvn'  s.,  des  monnaies  anciennes 
trouvées  dans  la  région,  etc.,  le  tout  installé  dans  le  b;Uiment  du  moyen  âge  connu  sous  le  nom 


42  VIE  N  N  E 

de  Grandes  Écoles  où  fui  logée  l'UiiivcrsiU!  el  dans  une  chapelle  attenante  à  l'ancien  Holel  de  Ville 
(xv  et  xviir  s.)-  La  BiblioUicijue  de  la  Société  occupe  le  pi-emicr  étage  avec  une  salle  de  réunion. 

Le  Musée  de  Chiécres.  ainsi  nommé  du  nom  du  donaleui'.  est  installé  dans  l'Hôtel  (xv  et  xvi"  s.) 
qu'il  a  légué,  comprenant  un  rez-de-eliaussée  et  un  étage  dont  toutes  les  iiiéces  renferment  des 
peintures,  des  dessins,  des  estampes,  de  la  sculiJturc,  des  objets  d'art  de  toutes  sortes.  Le 
portail  de  l'ancienne  ËdUsc  des  Auguslins,  œuvre  d'artistes  du  cru,  les  frères  Girouard,  a  été 
réédiflé  sur  la  Rue  Victor-Hugo  et  sert  d'entrée  à  la  propriété.  Un  petit  musée  d'Histoire  naturelle 
est  encore  installé  à  l'Hôtel  de  Ville.  La  BiOliùthèijue  municipale  et  la  Bibliothèque  universitaire 
sont  logées  cote  à  côte  dans  la  vieille  église  i?aint-Gerniain.  La  première  renferme  '220  incunables 
(le  plus  ancien  date  de  liT.)).  08000  volumes  el  ]ilus  «le  400  volumes  de  manuscrits  (depuis 
le  VU"  s.),  dont  un  certain  nombre  fort  remanjuables,  ornés  de  miniatures  et  revêtus  de  somp- 
tueuses reliures.  La  Bibliothèque  universitaire  compte  13000  thèses  et  riilliiit  volumes;  celle  du 
Grand  Séminaire  renferme  plusieurs  beaux  niaïuiscrits  du  xv's. 

Poitiers  a  élevé,  dans  le  petit  Sijuare  de  la  liéitubliijue  qui  précède  le  Lycée,  un  Monument  aux 
Enfants  de  la  Vienne  morts  en  1870-IS7I. 

Aux  environs  se  trouve  Ligugé,  où  l'on  remarque  Vcijlisc  ogivale  du  xv  s.  et  Vabiai/r  béné- 
dictine qui  remplace  l'antique  abbaye  fondée  par  saint  Martin  au  iv"  s. 

CHATELLERAULT,  qui  grandit  autour  du  Château,  élevé  au  ix'  s.  par  le  vicomte  Airaud  est, 
grâce  à  sa  Manufacture  d'armes,  une  ville  industrielle.  Agréablement  située  sur  la  rive  d.  de  1;» 
Vienne,  elle  se  relie  au  faubourg  de  Chàleauneuf.  sur  la  rive  g.,  par  deux  ponts,  l'un,  construit 
de  1Ù05  à  ItiO'.t,  composé  de  7  arches  en  pierre  et  terminé  sur  la  rive  g.  par  deux  grosses  tours; 
l'autre  récent,  tout  en  ciment  armé,  situé  un  peu  en  amont  du  premier  et  desservant  la  Jlanufac- 
lure.  Au  centre  de  la  ville  se  trouve  la  belle  Promenade  de  Blossac  qui  ressemble  plutôt  à  une 
vaste  place,  en  bordure  de  laquelle  se  trouvent  hôtels,  banciues,  beaux  magasins.  Théâtre,  Hôtel 
de  Ville,  etc.  Entre  Blossac  et  la  Vienne,  aux  quais  malheureusement  irréguliers,  s'étendent 
des  rues  étroites  bordées  parfois  de  maisons  du  xvi°  s.  L'extrémité  S.  de  la  Promenade  s'achève 
par  un  fort  joli  square,  dans  lequel  on  a  utilisé,  pour  la  maison  du  gardien,  une  façade  en  bois 
de  vieille  maison  démolie  en  I80S  et  que  domine  un  Château  d'eau  dont  le  faite  est  couronné  par 
une  statue  de  femme  personnifiant  la  Révolution  française.  A  l'Hôtel  de  Ville  est  annexé  un  jietit 
Musée  de  formation  récente.  VÈylise  Sl-Jean-Baptiste  (1409),  que  termine  une  flèche  élancée,  a  été 
agrandie  et  restaurée  de  nos  jours.  L'Èglisi  St-Jacques  {xv  et  xir  s.),  également  restaurée  et  à 
laquelle  on  avait  ajouté  en  1843  deux  clochers  alourdissant  l'aspect  de  rédifice,  possède  une 
façade  imitée  de  celle  de  N.-D.  la  Grande  à  Poitiers.  VEtjUse  St-.Jean  l'Êvani/éliste.  construite  en, 
■1878  dans  le  style  du  xiir  s.,  s'élève  dans  le  faubourg  de  Chàteauneuf.  L'ancienne  église  des  Cor- 
delicrs  abrite  un  gymnase  aujourd'hui.  Parmi  les  constructions  de  la  Renaissance  encore  debout, 
nous  citerons  VHôtel  Sulli/,  bien  restauré,  avec  quelques  autres  maisons  qui  l'avoisinent. 

CI'VRAY  est  une  simple  bourgade  bâtie  sur  la  rived.  de  la  Charente,  dont  les  bords  sont  assez, 
agréaliles  à  regarder  du  haut  du  Grand  Pont.  Cette  fraîche  rivière  y  forme  une  ile  sur  laquelle 
est  jeté  un  double  pont  à  dos  d'âne  plus  ancien.  Le  monument  le  plus  remarquable  de  la  ville 
est  l'église  Saint-Xicolas  (xii°  s.),  dont  la  façade  est  ornée  d'un  triple  portail  à  la  partie  inférieure, 
séparée  par  une  frise  de  la  partie  supérieure,  qui  se  compose  d'un  triple  rang  d'arcades  corres- 
pondantes; un  clocher  octogonal  terminé  par  une  lanterne  se  dresse  à  la  croisée;  l'intérieur 
renferme  quelques  curieuses  sculptures  du  xiir  s.,  malheureusement  peintes.  A  droite 
de  l'église  se  voit  une  maison  a  tourelle  et  balcon  d'angle.  On  en  trouve  encore  quelques  autres 
assez  intéressantes  dans  l'intérieur  de  la  ville.  Nommons,  dans  la  rue  Louis  XHI,  VHôlel  de  la 
Prévôté  à  pignons  sculptés,  précédé  d'une  tourelle  d'escalier  décorée  d'une  belle  fenêtre. 

A  l'angle  de  la  Place  d'Armes  on  en  voit  une  du  xV  s.  renfermant  une  grande  cheminée  au  rez- 
de-chaussée  et  flanquée  d'une  tourelle  d'escalier.  Sur  la  rive  g.  de  la  Charente  on  trouve  des  ves- 
tiges de  tours  et  des  pans  de  murs  dépendant  de  l'ancien  château  qui  s'élevait  sur  un  promon- 
toire rocheux.  Plus  loin,  bordant  la  route  de  Genouillé,  la  chapelle  de  St-Clémenlin.  jadis 
dépendance  d'une  Commanderie  de  Templiers,  a  été  convertie  en  grange. 

LOUDUN.  dont  l'étendue  est  aujourd'hui  hors  de  proportion  avec  le  nombre  de  ses  hr.bilanls, 
est  une  cité  fort  ancienne  et  bien  déchue  de  son  importance  d'autrefois.  La  Révocation  de  l'Edit 
de  Nantes  ruina  son  industrie.  Ses  rues  sont  étroites,  enchevêtrées  les   unes  dans  les  autres. 


LENCLOi  lllt.  —  Eglise.  Abside  cL  clorh.r. 


44 


•\  I  E  N  X  E 


presque  snns  place-;.  I.'licrbc  y  pouisc  un  ]ieu  ii^utnul.  lillo  c-l  diuuniOo  par  lui  g|-aiiil  Dmijon 
carré  (xii  s.),  llainpié  de  soliilcs  conlrcl'oi'U.  seul  reste  du  Château  (pie  Richelieu  lit  démanteler 
et  qui  occupe  le  point  le  ])lus  élevé  de  la  ville.  Tout  proche  et  sur  le  même  tertre  se  trouve  une 
belle  Promenade  d"où  la  vue  sï'lend  sur  ïcf/lise  Sl-Uilaire-du-Marlray,  VHospicc  (xvii°  s.)  el  la 
plaine  environnante.  Ses  ain-iens  remparts,  dont  on  aperçoit  encore  quelques  vestiges,  ont  été 
transformés  en  une  belle  promenade  entourant  la  ville.  Une  seule  porte  est  encore  debout,  la 
Porte  du  Martraij.  Ilanquée  de  tours  du  xV  s. 

L'Êglhc  Ste-Croi.r  (xir.  xvcl  xvi"  s.),  aujourd"hui  transformée  en  marché,  a  le  transept  a.  orné 
d'tuie  belle  leiiélre:  on  remarque  à  Tintérieur  les  énormes  piliers  cylindriques  du  chœur.  L'Église 
isl-Pierrc  du  Man-lu-  (xii  MV  el  xvr  s.),  restaurée  à  l'intérieur,  a  un  riche  portail  du  xvr  s.  mais 
dont  les  sculplures  sonl  bien  effritées:  son  clocher  se  termine  par  une  flèche  en  pierre'(xv'  s.). 
L'Église  St-Jliiaire  du  Martray    xiv'  et  x\'  s.i  dépend.iil   d'un  couvoiil    incendié    le  'JO  novcml)re 


liULi;X.\ND.  —  AIIlu  couveilo  de  la  Pjcno  Eollo. 


■1508  par  les  Huguenots,  comme  le  rappelle  une  inscription  dans  l'église,  à  l'inlérieur  de  laquelle 
on  remarque  trois  belles  arcades  sculptées,  ouvrant  sur  des  chapelles  latérales  séparées  à 
l'exlérieur  par  des  pignons.  Le  Couvent  des  Carmes  renferme  une  belle  salle  capilulaire  Iw  s.). 

Un  grand  édifice  moderne  abrite  VHôiel  de  Ville  et  le  Palais  de  Justice-,  devant  la  façade  et  au 
milieu  d'un  petit  Square  se  dresse  la  stalue  de  Théophrasle  Bcnaudot,  né  en  1580.  La  Sous-Préfcc- 
ture  est  installée  dans  un  hôtel  de  1122,  la  Poste  dans  une  maison  à  tourelle  restaurée.  Outre 
quel(]ues  vieux  Hâtels  en  pierre,  avec  façades  sculptées  (xvir  el  xviip  s.),  on  rencontre  encore 
un  certain  nombre  de  Maisons  en  bois.  Des  restes  de  la  Chapelle  St-Léger  et  du  Prieuré  de  A.-D. 
du  C/i'ilnni    XV-  s.l  sont  enclavés  dans  des  propriétés  privées. 

MONTMORILLON  est  agréablement  situé  sur  les  deux  rives  de  la  Garicnqie,  que  IVan- 
chissenl  deux  |ionls.  dont  l'un,  ancien,  est  fort  pittoresque.  Dans  son  voisinage,  un  promontoire 
rocheux  cachanl  une  grolle  domine  la  rive  g.  Sur  le  roc  s'appuient,  outre  de  vieilles  maisons, 
YËglisc  Notre-Dame  el  une  Tour  moderne  que  couronne  une  statue  dorée  de  la  A'ierge.  Notre-Dame 
(xir  et  xiir  s.)  est  bAtie  sur  crypte  (xr  s.)  :  les  seules  parties  non  remaniées  sonl  lahside  et  le 
bas  de  la  façade  0.  De  la  terrasse  plantée  de  tilleuls  qui  se  trouve  à  g.  on  jouit  d'une  jolie  vue 
sur  la  ville  et  sur  la  )ivière  bordée  de  jai'dins.  Au  sommet  du  coteau,  entre   la  Carlenqie  cl   la 


BOUP.NAND.  -  Enlise.  Portail  O. 


f  :  ^:i  ■& 


«.  ï  - 


V  I  !•  N  N  E  47 

voie  fiMTéc.  s'clc.'iiilcMl  les  bj'itiiiioiil-;  du  \>i'\[l  SéDiiiiairc,  [H'éccdcs  d'une  LciTOsse  el  de  j.irdiiis 
eouvr.ud.  les  |ieiiles  du  eideau.  Du  liiuit  de  cette  terrasse  la  vue  se  repose  ogréableuienl  sur  la 
vallée.  Lo  ■•icmùinii-e  ([ui  esl  établi  dans  l'ancienne  Maison-Dieu,  renferme  des  parties  intéres- 
santes. C'est  d'abord  le  bâtiment  d'entrée  (.\iir  s.),  flanqué  d'une  tour  d'angle  cylindri(|ue,  puis 
l'Eglise  (xir  s.)  dominée  par  un  cloelier  avec  llèche  en  pierre  et  décorée  de  fresciues  modernes 
dans  le  chœur;  dans  le  jardin  se  U'ouvent  une  tour  cylindrique  et  un  petit  bàliinenl  de  forme 
octogonale.  Dans  une  cour  el  prés  des  communs. on  voit  une  chapelle  sépulcrale  (xu"  s.)  connue 
sous  le  nom  d'Oc/Of/ojie:  un  perron  de  quelques  marches  conduit  à  la  porte  d'enlree  au-dessus 
de  laquelle  sont  sculptées  quatre  statues.  Ce  monument,  découronné  de  la  lanterne  qui  le  ter- 
minait, a  provoqué  bien  des  controverses  entre  les  archéologues. 

La  ville  commerçante  et  administrative  s'étend  sur  la  rive  droite:  là  ^e  trouvent  VH'Uel  de  l'ille, 
un  Marché  couvert  et  YÈylise  St-Martial,  moderne,  à  l'extrémité  du  transejjt  !?.  de  laquelle  on  a 
conservé  un  clocher  du  xii°  s.  se  terminant  à  l'arête  du  toit.  Devant  l'église  se  trouve  une  pio- 
menade  en  terrasse  bien  omliragéc  sur  laquelle  se  dresse  la  Statue  en  bronze  du  Général  Ladini- 
rnull  (lSOS-1808)  qui  cojnmandait  en  1870  le  4°  corps  à  l'armée  du  l'diiu.  Moutniorillon  s'est  l'ait 
une  réputation  parmi  les  gourmets  avec  ses  macarons  savoureux. 

Dans  l'.irrondissenient,  signalons:  Lussac-les-Châteaux.  Ioiil;  bmu'g  dominant  un  vallon  pei'- 
pendiculaire  au  cours  de  la  \'ienne,  sur  la  rive  g.  de  laquelle  se  trouve  le  tondieau  restauré  du 
fameux  capitaine  anglais  Jean  Chandos.  (|ui  tomba  près  delà  mortellenieiil  blessé  en  1509,  et  l'Isle- 
Jourdain.  bourg  très  pittoresque,  situé  plus  en  amont  sur  la  Vienne,  qui  y  forme  un  tas  d'ilols. 
Sur  le  p;irapet  du  jiont  jeté  sur  la  rivière  se  dresse  la  statue  de  saint  Sylvain.  La  légende  raconte 
que  ce  saint,  attaché  ii  une  ]ioutre,  fut  iirécipité  dans  la  Vienne  à  St-Jimien  et  vint  échouer 
miraculeusement  à  l'Isle-Jounlain,  d'où  on  le  retira  de  l'eau,  sain  et  sauf. 

Liste  des  Monuments  historiques 


Antigny. 


Aslonnes 

Avaitles-I.iniouzine 

Cenon 

ChniToiix  ... 
Cli,-itc:iil  I.nrcli.  r  . 
CiuHlvi'iriv  .... 


Civray  

Fontoinc-le-Cniiili-. 

Getiçay 

.la/.eneiiil .       ,   .   . 
.Tonniel. 

Lritliiis 

Ligiiyé 


Liisiu^ii.iii  ,    . 
Monroiiliiiir.  . 
Monlm(n-ill(ni. 


Fresques  dans  l'église  txvn"  s.). 
f.aiiterne  des  Morts  fxni"  s.). 
Dolmen  et  cromiorli  de  Laveirè. 
Menliir  dit  la  Pii-ne  Faile.  .   .   . 
Mentiir  du  vicii.v  I^oitiers. 
I\estesdcl'ancieuueald>aye{.vrs.) 
I.antonie  des  Mnrls  ixi:*s.). 
C.liàlenu  hnrritii.il  ou  des  évC-ipies 

de  l'oiliers  i.vrr  s.l. 
Cluîteau  d'IIarcoiirt  ixin"  s.i. 
Donjon  de  Goiizon  (.\n'  s. t. 
Kglise  Noire-Dame  ixn'  s.i. 
Kglise  St-Piorre  (xn*  s.), 
l-'glise  St-Nicolas  (.vu"  s.). 
Église  ixe  s  ). 

Ruines  du  Ciiàteau  ixuref  xivS.i 
lîgtise  (XII"  s. t. 
Lanterne  des  î\loils  ixrr  s.). 
Dolmen,  près  <te  Marclciin. 
lîgtise   (XV   et  XVI-  s.i   et  restes 

de  rancienne  abliayr  ixn'.  xv* 

et  XVI'  s.i. 
Donjon  du  Cliàlenii  (xii*  s.). 
ICgIise  ixi*.  xii"  et  XV  s.). 
Donjon  de  l'ancien  Cliàteau(xiri. 
Ancienne  église  Notre-Daine(xir 

et  xiii*  s.). 


Jloulmoiillon  i.Snilei  Chapelle   octogonale  de  la   Jlai- 
5on-Dieu  (xii"  s.). 
—  Lanteine  des  Moris,  .■m  lianieau 

de  Mou-.s;ic  ixic  >.l. 
Montri'uil-Hoiinin.  .   P.csles  du  Cli.'ileaii  (\ii*  s.). 
Neuville  île  Puiloii.   Dolnieii   .111    la    Pieire-Levée-de- 
,  lîellefaye. 

Nouaillé Église  Ixii"  s.). 

Poitiers.  .  Dolmen  dit  Pierre-Levëe. 

—        Piostes  des  arènes. 

—        Hypogée  (vi*  s.). 

—        Temple  .St-.lean  (vu*  s.;. 

—  ...  ÇalliéilraleSt-Picri-e(xirctxiirs.) 

—  .    ■  Kgtise  .SIe-Radegonde  (xir.  xiic). 

—        Église  SI  Ililaire  (xii*  s.). 

—         Égnse  N.-h.  laCr.inde  ixii-  s.). 

—         Eolisede  Moiitieriienf  ixii'etxiii") 

—  .   l'.gltse  St-Poreliaire.Tonr  (xic  s.) 

—  -  -  Doyenné,  portait  (xvi's.). 

—  .    .  .    .   Palais  de  .lustice  |.\V>.|. 

—        Hotet  Fiiiney,    dit  de  la  Prévôté 

Ixv  s.). 

—  ...       .    .    Restes  de  l'enreinte  (xiCetxvs.) 
S.aiiilMaiiiiçe,  lyglise  Ixr  et  xii"  s.). 
Saint-Savin.    .    .    ,    .   Kglise  ixr  s.i. 

—           ...   I^ont  (xiic  s.). 
Sanxay Pvuinesgollo-i'omaiiies  irHerljord 


VIENNE 


O  Se.  1000  à.  20O0  habiÀ^mts 

©  De  ZOOO  (i  300D 

©         StrSOOO  ti  }O0ÛÛ       •' 
O         /'c  WtftfO  ri,  SOOOO    " 
^^"■^  Chctrzt.ns  «ù:  ^iy~  «.  colc  narrnale 

=    Jîoutcs  'Xattonalc-' 

—      f/tcminj  de  &''' cam.jnMnieat" 

Echelle 


Deux-Sèvres 


Nom  —  Situation 

EUX  rivières  porlaiit  le  même  nom  et  toutes  deux  nées  dans  le 
département  :  Tune  la  Sèvre  ^tiortdise,  qui  arrose  le  elier-lieu, 
Niort  et  porte  ses  eaux  directement  à  l'Océan;  l'anlre.  la  Sèvre 
Nantaise,  qui  coule  au  N.-O.  et  va  tonihei'  tlans  la  Loin'  à 
Nantes,  ont  naturellement  fourni  l'appellation  de  ce  dépar- 
tement, i[ui  aiipartient  à  la  région  O.  de  la  France.  Dans  ses 
lignes  générales,  il  a  la  forme  d'un  trapèze  dont  les  grands 
côtés  sont  parallèles  an  méridien.  La  plus  grande  base  mesure 
125  kilom.de  la  pointe  N.  du  canton  de  Thouars  à  la  pointe  S.  decelui  deChel'Boulunne; 
la  hauteur  varie  de  iO  à  68  kilom.  Sous  le  rapport  de  l'étendue,  il  occupe  le  qnaraijt<'- 
cinquième  rang. 

11  a  ipielqnes  limiti'S  naturelles  :  au  X.  quelques  kilom.  de  ruisseaux  iusigniliants. 
si  ce  n'est  le  Thouet;  à  l'E.  une  partie  du  cours  de  la  Dive  du  Noi-d  cpii,  à  deux 
reprises  différentes,  le  sépare  du  département  de  la  Vienne,  di^  la  Xendelogne,  de 
IWuzance;  au  S.  quelques  kilom.  du  Mignon  ;  à  l'O.,  enfin,  une  très  faible  [lartie  du 
cours  de  l'.\utise,  de  la  Vendée  et  une  quinzaine  de  kilom.  de  la  Sèvre  Nantaise,  qui 
le  sépare  du  dé|iartemeiit  de  la  Vendée. 

11  est  borné  au  N.  par  le  départemi'nt  de  Maine-et-Loire,  à  l'E.  par  irlui  de  la 
Vienne,  au  S.-E.  par  celui  de  la  Charente,  ;ui  S.-U.  par  celui  de  la  Charente- 
Inférieure,  à  rO.  enfin  par  celui  de  la  Vendée. 

Eu  1790  il  a  été  formé,  pour  la  presque  totalité  de  sa  surface,  d'une  partie  du  Poitou 
(Tliouarsais,  Gdtt'ne,  Niorlm's):  un  dixième  environ  relève  de  la  Saintonge  (  B".ssc- 
Suialonge,  Aritjoumois)  et  de  l'Aunis. 

Histoire 

Les  monuments  mégalithiques  que  l'on  rei iilre  sur  le  territoir-e  <les  Deux-Sèvres 

sont  encore  assez  nombreux.  Cilons  dans  l'arrondissenn'ut  de  Nioit  :  les  deux  meiiiiirs 
d'AuHU'é,  des  dolmens  à  Nanteuil  et  à  Sninte-Eanne  ila  /'/crrcCAêrre)  ;  cette  dernière 
localité  possède  en  outre  (pielques  mégalilhes.  Dans  ran-ondissement  de  Bressnire  on 
trouve  des  dolmens  à  Moutiers,  à  Oiron  (i  dans  le  grand  pare  du  château;  la  table  du 
plus  grand  mesure  G  m.  .'iO),  à  St-Léger-de-MonlIuini  ileini dolmens  près  d'Orbéi.  à 
Taizé  (groupe  de  4  dolmens  au  S.  du  village;  un  nuire  rsl  situé  sur  la  rive  dr.  du 
Thouet);  dans  celui  de  Melle,  on  en  rencontre  à  .Vvon,  -i  liougon  ila  !  ii'rro-Lewc  et 
5  autres),  à  Exoudun,  à  Limalonges  (grand  dolmen  de  Paum-ssac,  dit  la  Pierre-Pèse, 
dont  la  taille  mesure  8  m.  de  longueur),  à  la  Mothe-Saint  Héraye  (dolmen  de  Ville- 
Dieu,  dont  la  table  a  5  m.  de  longueur);  signalons  dans  le  même  arrondissement 
.">  menhirs  à  Celles-sur-Belle  et  des  nn'îgalilhes  à  Brieuil-sur-Chizé'  et  enfin,  dans  celui 
de  Parthenay,  un  mégalithe  et  tme  ]iierre  branlaule  à  Largeasse.  Signalons  aussi  les 
tumuli  de  Faye-l'Abbesse,  de  Bougon  et  <le  Mciutabout.  En  suivant  sur  une  carte 
l'emplacement  de  ces  divers  monumeiil^.  on  se  louvainc  aisément  que  les  peuplades 
auxquelles  nous  en  sommes  red<>vnbli'-;.  avaient  rhuisi  de  |iri''fi!'rence  (■(inime  lialiitalion 
les  vallées  du  Thouet  et  de  ses  afiluents,  de  la   Belle,  de  la  Boutonne,  c'est  à-dire  la 


i>eux-slvi:es  I. 


nEUx-si;  viti^s 


••(■■gioii  de  la  Gàlinf.  In'--^  liniséi; 
à  cette  époque,  el  la  pailie  de 
In  Plaine  coupée  île  ravins.  Le 
Marais,  au  sol  marécageux  et 
ii'couvert  par  les  eaux,  ne  pou- 
vait leur  convenii-. 

A  ces  populalinns  lu-iniilives 
succédèrent  des  Piclavi  ou  Pir- 
loiies  appartenant  à  la  race 
celtique.  Coninie  les  auh'es 
peuples  gaulois,  ils  IViurnii-ent 
des  contingents  à  \"ercing(;'- 
torix.  dans  rellorl  suprême 
qu'il  tenta  contre  les  Romains. 
Après  la  chute  d'Ali'sia  ils  ne 
subirent  pas  la  domination  de 
César  sans  faire  quelques  ten- 
tatives de  révolte.  Mais  il  fallut 
subir  le  joug  du  vainqueur.  La 
rcgiiMi  lit  jiai'tie  de  rA(pulaine. 
Il  resie  peu  de  vestiges  de 
ri'poque  gallo  l'omaine.  Signa- 
lons, au  hameau  de  Bessac, 
ic.  de  Périgné)  les  restes  d'un 
édilice  gallo-romain  ;  à  Maze- 
i'olles.  à  côté,  une  grande  mosaï- 
que; à  Rom.  au  boni  de  la  Dive, 
(juelques  vestiges  de  la  slalion 
de  rtauramim,  où  vécut  quelque 
lenqis  le  poète  Ausone.  Le 
auisée  d'anliipiiti'>s  de  Niort 
reid'erme  des  oljjets  des  époques 
pii''hislorique.  gauloise  et  ro- 
uiaine  :  silex,  poterie,  monnaies 
gauloises  et   romaines,  etc. 

La  seule  ville  ipu  date  de 
l'époque  romaine  est  .Melle 
[Meiallum).  Les  [iremières  con- 
sti-uclio!is  sur  l'emplacemenl 
actuel  de  Niort  remonleni  peut- 
être  aussi  à  celte  <'q)0(pie. 
Parthenay  gi-andil  surtout  au 
XI'  s.  autour  du  Château  dont 
l'é'glise  N.-D.  de  la  Conldre  était 
la  chapelle.  Bi-essuire  eut  la 
même  origine  à  peu  jirès  vers 
la  même   époque. 

A  la  domination  romaine  suc- 
céda  celle    des    ^Visig■olhs.    (pii 


NIOr.T.  —  Eglise  N".-D.  Clocher,  cùlé  S.-E. 


N'ium. 


lise  do  la  jive  g.  de-  l;i  M:vrc  .Miiri;.ise. 


Le  XI 


DEUX-SEVlîES 

ovniiinn  i''phémère.  Après  la  virloire  de  Nouille  rein 
portùe  sur  Aliiric  par  Clovis,  ce 
royaume  passa  sous  rhégi'iiiouio 
lies  Francs.  Sous  le  sceplre  des 
Mi'rovingiens,  un  ccriaiu  luuulire 
de  villes  s'accrurent  tellement  en 
importance  qu'elles  battirent  mon- 
naie. Citons  Melli'.  dont  le  musée 
de  Niort  possède  la  série  complète, 
.\rdin,  Javarzay,  Thouars,  etc. 

L'invasion  des  Arabes  au  viir  s. 
couvrit  de  ruines  une  partie  du 
;inys.  Melle  surtout  se  ressentit  de 
li'ur  passage.  La  victoire  de  Charles 
Martel  à  Poitiers  (75'2)  les  força 
à  repasser  les  Pyrénées.  Après  la 
di'l'aite  de  WaiTrc.  duc  d'Aquiliiinc 
jiar  Pépin  le  Bref,  le  Poitou  fut 
raltaché  à  la  couronne  et  Char- 
lemagne  le  constitua  en  comté  en 
laveur  d'Albon. 

Le  christianisme,  qui  était  ai)paru 
dans  la  région  après  la  conversion 
de  Clovis,  ne  s'y  répandit  que  lente- 
ment. Une  des  premières  abbayes 
conslruites  fut  celle  de  Saiut- 
.Maixent  que  les  Normands  ruinè- 
rent en  817  en  même  temps  qu'ils 
â^  ^jj^Wi  incendièrent  d'aulres  villes  comme 
ff  .^^^S  Mi'lli^.  Parmi  les  autres  abbayes, 
cilons  :  le  prifuiv  de  Mairc-l'Eres- 
cantl.  fondé  par  St-Junien  vers  5-")0  : 
Viilibin/e  de  St-Jouin  de  MarncK,  <]ui 
prit  le  nom  de  sou  premier  abbé, 
.lovin,  que  in  tradition  doiuie  pour 
frère  a  saint  Maximin  de  Trêves,  fut 
gouvernée  au  vi'  s.  par  saint  Pair  ou 
Paterne,    devenu    évèque   d'Avran- 

15"      ffiBB       t^'i''^  '■'  1""'  saint  Généroux  et  d'où 
i  ^^B       sortirent  d'illustres  moines;  rofc/j(»ye 

i^S  St-Pierre-d'Airranll,  l'ondée  en  'J71  ; 
Vabbaye  de  Cltdlillon-sw-Sèvre,  éla- 
l)lie  au  xi"  s.  ;  Yabbaxje  cistercienne 
des  Chdlelliers,  près  de  Fomperron, 
que  fonda  veis  1110  Gii'aud  de 
Salli's,  un  des  disciples  de  liobert 
d'.\rbrissel  ;  Wd^binje  béncdiclinc  de 
r.-lbslf.  élablie  en  1I'20.  etc. 
se  livri'iil   i-ulre  eux  tous  les  seigneurs  de   la 


SAIM'MAIXEM.  -  La'!"--  1-"»'"" 


DEUX-SEVP.ES 


55 


région  et  dont  sont  natuivllcnient  viitinies  les  nirillicunnix  vassaux.  Au  xu"  s.,  lo 
mariage  d'Henri  Plantagenet  avec  Éléonoie  d'Aquitaine,  épouse  divorcée  d(!  Louis 
le  Jeune,  plaça  le  pays  sous  la  domination  anglaise,  lorsque  le  comte  d'Anjou  devint 
roi  d'AngleteiTC  sous  le  nom  de  Henri  II.  11  y  resta  jusqu'à  la  conliscalion  des  biens 
de  Jean-sans-Terre,  son  lils,  par  l'iiilippe  Auguste  il'iOi!.  Le  Poiluu  lit  alors  retour 
à  la  couronne. 

L'année   précédente,    Niort   avait    obtenu    d'Liléonore    une   cliaile   d'an'i-anchissement 

que  confirmèrent  plus  tard 
Louis  VIII  et  Louis  IX.  Les 
autres  villes  du  dépai-tenient 
durent  leurs  Irancliises  à  Jean- 
sans-Terj-e,  qui  eu  signa  plu 
sieurs  à  partir  de  l:;i'J  et  en 
étendit  d'autres. 

A  deux  reprises,  en  |-JOiî  et 
en  11' 14,  ce  dernier  essaya  de 
rei)rendre  la  province  ;  n'y 
pai'venant  pas,  il  dut  se  relu 
gier  dans  Parthenay,  où  il 
signa  avec  Louis  VIII  une  trêve 
de  cinq  ans. 

Mais  les  partisans  des  Planla- 
genets  résistèrent  encore  long- 
temps aux  rois  de  France  et  il 
fallut  toute  l'opiniâtreté  de  saint 
Louis  [lour  en  Irionqiher:  Fou- 
tenay  l'ut  prise  et  ruinée;  la 
garnison  anglaise  évacua  Par- 
thenay. La  paix  toutefois  ni' 
fut   signée   cju'en   I2,i9. 

La  gueri'e  de  Cent  ans  fui 
pour  le  Poitou  une  i)ériode 
douloureuse.  Maîtres  de  St- 
Maixent,  les  Anglais  en  mas- 
sacrèrent tous  les  habitants 
(1546),  mais  ils  essayèrent  en 
vain  de  s'emparer  de  iViort. 
Il  fallut  le  honteux  traité  de 
Brétigny   (1300)    pour    replacer 

toutes  les  villes  sous  le  joug  odieux  de  l'ennemi  séculaire.  Sous  Charles  V,  le  vaillant 
Duguesclin  les  repoussa  du  royaume;  il  s'empara  successivement  de  St-Maixent,  de 
Melle  et  obtint  la  reddition  de  Thouars.  Chassés  de  partout,  les  Anglais  se  replièrent 
sur  Niort  dont  ils  réussirent  à  s'emparer  après  un  assaut  terrible.  Pour  se  venger  de  la 
résistance  de  la  ville,  ils  en  massacrèrent  toute  la  po[)nlation  sans  en  excepter  les 
femmes  (1571).  L'année  suivante,  Duguesclin  remporte  sur  eux  un  éclatant  succès  à 
Cliizé. 

L'année  qui  suivit  la   paix  d'Arras  (115.'))  vit  la  réunion  délinitive    du   Poitou  à   la 
couronne  de  France. 

La  révolte  connue  sous  le  nom  de  Praguerie  lU-iO)  fut  en  partie  fomentée  ii  Niort, 


MELLE. 


Ealise  Sl-Hiloire.   Poile  S. 


KO  DEUX-SEVr.  ES 

doii  le  (l:iii|iliiii,  lils  do  Cliiirles  \'1I,  dii-ig-cait  le  mouvement  eoulj-e  son  père.  Ce  dei-nie.-, 
pour  se  venger,  supprima  les  privilèges  de  la  ville  que  le  dauphin,  devenu  Louis  XI. 
sempressa  de  rélablir.  Dès  lors,  la  Iranquillilé  nest  plus  troublée  dans  le  pays  qu'à 
l'époque  des  guerres  de  religion,  l'cndant  la  [)i-eniière.  en  \o6i,  les  huguenots 
s'empai-èient  de  Thouars.  dont  ils  pillèrent  les  églises.  Pendant  la  seconde,  en  lùU7. 
Niort  assii'gé  par  l'amiral  Coligny.  est  obligé  de  se  rendre;  Sl-.Mai.\eiil  est  pris.  En 
1.j08  catholiques  et  protestants  se  battent  devant  Pamprou.v.  La  mémo  année,  le  comte 
du  Lude,  à  la  tète  des  troupes  catholiques,  essaye  de  s'enq)arer  de  Niort,  mais  en  vain. 
En  I.'ili'.t  enfin,  le  duc  d'Anjou,  plus  tard  Henri  111.  fui  vainqueur  à  Moncoutour  de 
l'amiral  Coligny,  dont  l'année  fut  anéantie  presque  entièrement.  Niort  oiiviil  ses 
portes  au  due  d'Anjou  et  la  paix  régna  dans  cette  partie  du  Poitou  jusqu'à  l'époque  de 
la  Ligue,  époque  fort  troublée,  pendant  laquelle  la  plupart  des  grandes  villes  eurent  à 
souffrir.  L'édit  de  Nantes  (1598)  ramena,  avec  la  paix  définitive,  une  jirospérité  incannue 
jusqu'aloi's,  mais  cjui  s'arrêta  net  avec  la  révocation  du  même  édit  (1085).  Là,  comme 
dans  le  reste  de  la  France,  des  industriels  et  des  ouvriers  habiles  s'e.xpatrièrent  et 
allèrent  porter  à  l'éti'anger  leui'  outillage  et  leurs  procédés. 

A  la  Révolution  de  1780.  des  troubles  éclatèrent  dans  pliisieuis  villes  du  département. 
En  1795  prit  naissance  la  terrible  guerre  de  Vendée,  qui  dura  deux  ans  et  au  cours  de 
laquelle  Bressuire,  Parlhenay.  Thouars.  furent  pris  et  repris  par  les  deux  partis. 
Bressuire  fut  incendié  et  détruit  par  le  général  Grignon.  Une  surprise  fit  tomber 
(;iiàtillon-sur-Sèvre  aux  mains  des  bleus  que  commandait  Westermann  (5  juillet  1795) 
et  qu'ils  durent  al)andonner  après  un  sanglant  condjal  deux  jours  après.  Los  succès 
de  Kléber  mirent  lin  à  l'insurrection  vendéenne. 

En  17',)'.!  la  chouannerie  essaya  à  nou\eau  de  condjaltre  la  fié^volution.  En  1800  le  pays 
tout  entier  était  désormais  iiacifié  et  Ihisloire  locale  n'a  plus  rien  de  particulier  à 
enregistrer,  l'éloignement  du  département  l'ayant  mis  à  l'abri  des  invasions  étrangères 
amenées  par  le  premier  et  le  second  Empire. 

Géologie  —  Topographie 

Au  point  de  vue  géologique,  on  peut  diviseï'  le  département  en  quati'e  régions 
distinctes,  mais  de  très  inégale  étendue  : 

1°  La  région  du  pays  Thouarsais,  peu  accidentée,  occupée  par  des  calcaires  marneux 
et  des  sables  plus  ou  moins  argileux;  cette  région,  qu'arrose  la  Dive  du  Nord,  ne 
comprend  que  la  partie  orientale  de  l'arrondissement  de  Bressuire. 

2°  La  région  de  la  Gàtine.  formant  le  prolongement  du  plateau  central  connu  sous 
le  nom  de  Vendée  militaii'c,  moins  élevée  et  partant  moins  froide  que  lui,  moins 
accidentée  et  beaucoup  mieux  cultivée,  embi-assc  les  arrondissements  de  Bressuire  et 
de  Parthenay.  Cette  région,  arrosée  par  le  Tliouet.  l'.Ai-genton  et  la  Sèvre  Nantaise, 
est  composée  d'un  massif  granitique  et  schisto-cristallin  ;  de  nombreux  petits  vallons  à 
f.jrle  i)ente  s'y  sont  découpés.  Le  terrain  de  la  Gàtine  est  imperméable;  son  bord  S. 
occupe  la  partie  haute  des  liassins  de  l'Autise,  de  la  Liguaire  et  de  la  Vonne. 

5°  La  région  de  la  Plaine  occupe  les  arrondissements  de  Niort  et  de  Melle.  C'est  un 
plateau  calcairi\  où  les  vallées  sont  relalivemeni  rai'es.  larges  et  i)eu  piofomles. 
Beaucoup  de  dépressions  sont  dépourvues  de  cours  d'eau.  La  pente  des  cours  d'eau 
est  toujours  ti-ès  faible,  sauf  dans  le  voisinage  de  la  Gàtine.  Dans  ce  voisinage,  une 
bande  de  terrain  basique  i)lus  ou  moins  argileuse  forme  la  li-ansilion  enli'e  la  Gàtine 
et  la  Plaine.  La  bande  de  plaine  adjacente,  sur  10  à  l'2  kilom.  de  laigeur,  est  occupée 
par   un  terrain  très  rocheux  et   perméable.  Tout  le  reste  de  la  Plaine   est  formé  de 


■a 

I 


a 


58  DUDX-SEVRES 

calcaires  et  de  inanios.  Les  cours  d'eau  ijui  l'arrosent  sont  :  la  Sèvre  Niortaise  et  ses 
affluents,  la  Dive  du  Sud  et  la  Boutonne. 

■i°  La  région  du  Marais,  qui  n'occupe  i|ue  la  partie  occidentale  de  l'arrondissement 
de  Niort,  est  ari-osée  par  la  Sèvre  Niortaise.  l'.Vutise  et  le  Miginui.  Elle  est  parcourue 
par  une  infinité  de  petits  canaux  sei'vant  tout  à  la  lois  de  rigoles  d'évacuation  jiour  les 
eaux,  de  moyens  de  transport  et  de  limites  de  parcelles.  La  pente  des  cours  d'eau  du 
Marais  est  excessivement  l'aible. 

En  résumé,  les  quatre  divisions  naturelles  du  département  :  Thouarsais.  Gàtine, 
Plaine,  Marais,  correspondent  à  autant  de  divisions  géologiques.  Le  Thouarsais  est 
situé  sur  le  tins  et  le  ct-étacé;  la  Gàtine  est  occupée  par  le  terrain  pn'i/iilif  i'[  les  roches 
massives  anciennes,  granit  et  granulite;  le  terrain  jurassique  moyen  et  supérieur 
s'étend  uniquement  sur  la  Plaine;  enlin  le  Marais  est  formé  par  les  alluvions  fluviales, 
sauf  dans  la  vallée  de  la  Sèvre,  à  l'aval  de  Coulon,  oii  elles  sont  innrincs. 

Le  point  le  plus  élevé  du  département.  'J7"J  m.,  se  trunve  eidre  Parihenay  et 
Ménigoute.  vers  la  limite  du  département  de  la  \  ii-niie  an  Tei-rirr  de  St-.Martin-du- 
Fouilloux.  De  ce  sommet  la  vue  est  fort  belle  et  très  étendue  dans  tontes  les  direc- 
tions. Presque  en  face  de  ce  point,  à  l'O.  de  Partlienay  et  vers  la  liniile  du  département 
de  la  Vendée,  un  sommet  atteint  259  m.  à  l'Absie.  De  ce  point,  une  ligne  i|ui  passerait 
par  Secondigny,  Mazières-en-Gàtine  et  rejoindrait  St-Marlin-dn-Fouilloux.  délimiterait 
les  eaux  gagnant  le  bassin  de  la  Loire  au  N.  et  celles  qui  gagnent  la  Sèvre  Niortaise  et 
la  Charente  au  S. 

Le  [loint  le  [ilus  bas,  5  m.,  coïncide  avec  la  sortie  de  la  Sèvre  Niortaise  du  départe- 
ment. La  Plaine,  du  côté  attenant  au  Marais,  possède  une  élévation  de  S  m.  et  atteint 
KiO  m.  environ  vers  la  limite  des  départements  de  la  Vienne  et  de  hi  Giiarente;  elle 
dépasse  légèrement  170  m.  à  sa  rencontre  avec  la  Gàtine,  vers  Ménigoute.  La  Gàtine 
elle-même  descend  à  lOJ  m.  au  S.  de  Thouars;  à  la  pointe  N.-O.  du  départemenL  vers 
le  Bocage  vendéen,  dont  elle  est  la  continuation,  elle  se  relève  à  IT'J  m.  Enlin.  dans  le 
Thouarsais,  le  confluent  de  l'Argenton  avec  le  Thouet.  à  la  sortie  du  département,  est 
à  57  m.  :  le  point  de  sortie  de  la  Dive  du  Nord  est  encore  plus  bas,  à  55  m. 

Hydrographie 

Toutes  les  eaux  du  département  sont  réparties  en  trois  bassins  :  ceux  de  la  Loire, 
de  la  Sèvre  Niortaise  et  de  la  Charente.  On  n'y  compte  que  2  rivières  navigables,  la 
Sèvre  Niortaise  et  le  Mignon.  Le  nombre  de  cours  d'eau  non  navigables  ni  flottables 
est  de  720,  d'inie  longueur  totale  de  3152  kilom. 

Bassin  de  la  Loire.  La  Loire  ne  touche  pas  le  département:  son  point  le  plus 
rapproché,  vers  Saumur.  eu  est  même  éloigné  de  près  de  20  kil.  à  vol  d'oiseau.  C'est 
par  ses  affluents  ou  ses  sous-affluents:  Clain.  Thouet,  Sèvre  Nantaise,  quelle  recueille 
les  eaux  du  département. 

Le  Clain  passe  à  12  kil.  environ  de  la  pointe  .N.-E.  du  canton  de  Lezay,  recueillant 
par  sa  rive  g.  les  eaux  de  quatre  rivières  ayant  leur  source  dans  le  département  : 
la  Dive  du  Sud,  qui  naît  un  peu  au  S.O.de  Lezay.  qu'une  de  ses  deux  branches  arrose  et 
(pii,  coulant  d'abord  dans  une  vallée  marécageuse,  se  perd  en  partie  dans  ([uelques 
gouffres  pour  reparaître  presque  à  sa  sortie  du  département  et  rejoindre  en  des 
méandres  attardés  le  Clain  à  Voulon:  —  la  Vonne,  qui  naît  au  N.-E.  de  Mazières-en- 
Gàline,  reçoit  (rive  g.)  l'écQulement  de  l'étang  Baron,  le  ruisseau  de  Vausseroux,  puis 
(rive  d.)  la  Valouse.  qui  traverse  l'étang  de  Chantecorps  et  un  autre  plus  petit,  avant  son 
confluent  avec  la  Vonne  au  pied  de  Ménigoute.  enlin  quitte  le  département  pour  rejoindre 


'    MEI.I.E.  —  l'îulise  S;iiiU-PiciTC.  Ahskic  el  cloclior. 


SAINT-MARC-LA  LANOK.  -  K^Ii>f.  Vi<r:u\v  O. 


AIRVAULT.  —  Eglise.  F;..;aJf  t). 


DEUX-SEVRES 


63 


le  Clain  à  Vivoniir  ;  —  la  Boivre,  qui  iia  guère  que  sa  source  dans  les  Deux-Sèvres; 
—  VAuznnrc.  qui  vieni  du  point  culminant  du  département,  le  Terrier  de  St-Martiu-du- 
FouiliouN:  i^t  pénètre  preM|ni'  inuni''diali'meid  dans  le  déparlemenl  dr  la  N'ieiiue.  où 
elle  recueille  (rive  g.)  la  \'endclojne,  partie  du  même  massif  élev('  et  qui  (piitle 
également  le  département. 

Le  Thûuet.  cpii  possède  un  peu  plus  de  100  kil.  de  son  cours  dans  le  dépar- 
tement sur  15">.  a  sa  source  toute  proche  de  celle  de  la  Sèvre  Nantaise.  Après  avoir 
arrosé  Secondigny,  le  Thouet  se  gonfle  (rive  d.i  de  la  Vielle  en  amont  de  Partlie- 
nay-le-Vieux,  coule  au  pied  de  la  colline  qui  porte  Parthenay,  passe  sous  le  viaduc 
élevé  de  la  ligne  de  Paris  à  Bordeaux  (État),  se  grossit  de  quelques  ruisseaux  sur 
ses  deux  rives,  baigne  St-Loup,  recueillant  un  peu  en  amont,  sur  sa  rive  g.,  le  ruisseau 
de  Ccbron,  serpente  dans  un  vallon  resserré  à  partir  d'.Virvaull  qu'il  arrose,  s'augmente 


T.ni,\T.OX(iES. 


Diilrncii. 


(rive  g.)  du  Thounret  qui  traverse  Sl-\arent.  gagne  Thouars.  ronlduniaid  le  roc  escarpé 
où  s'élève  le  château,  puis  passant  successivement  sous  un  beau  pont  uiiHallique  et 
sous  le  viaduc  de  la  ligne  de  l'État  vient  recueillir  à  la  limite  du  dèparleuu'ut  (rive  g.) 
YArrienton.  Cette  rivièi'e  est  form(''e  de  deux  limnelies  :  VAnjcnt  et  le  Ton.  L'Argent  naît 
à  l'E.  de  Cerizay,  absorbe  (rive  d.)  le  ruisseau  de  la  Motte  et  rejoint  le  Tnn  (jid  sous  le 
nom  de  Z)o/o  ou  d'/cé  frôle  Bi'essuire  dont  les  ruines  du  vieux  Château  se  mirent  dans  ses 
eaux;  le  Ton  s'accroît  (rive  g.)  d'une  rivié^rette  dont  le  cours  supérii'Ui'  s'appcllr  ruisseau 
du  Rouillon,  puis  du  ruisseau  de  Vrillé.  L'Argeidon  ainsi  formé  boit  (rive  g.)  le  ruisseau 
de  Rriinard,  coule  au  pied  d'.\rgenton-Chàteau,  où  lui  parvient  (rive  g.)  VOurre  grossie 
(rive  d.)  du  ruisseau  de.  la  Pommeraije.  hume  (rive  d.)  la  Madoire,  (rive  g.)  le  trop-plein 
de  l'étang  des  Brunetières,  le  ruisseau  de  VÈtang-Pélrav.  Hors  du  département,  le 
Thouet  recueille  la  Dive  du  Mord  canalisée  et  va  tomber  dans  la  Loire  ai)rès  avdir 
baigné  Montreuil-Bellay  et  Saumui'. 
La   Sèvre  Nantaise,  qui    tombe  dans  la  Loire  à  Nantes,  sort    d'un   étang   à  l'O.  de 


PARTHEiNAY.  -  Porte  de  lllorloge,  cùlé  de  la  ville. 


PARTHENAY.  —  Vieilles  moisons  ilans  lo  Basse-Ville. 


T.  IV.  —  Q. 


DEUX-StVIiES   II. 


66 


DEUX-SEVRIÎS 


Secondigny,  prend  iinmcdialcini'nt  ia  direction  X.-O.  qu'elle  m-  quitte  pas  dans  le 
département,  coule  dans  une  vallée  profonde  aux  talus  granitiques,  laisse  Moncoulant 
à  moins  de  2  kiloni.  de  sa  rive  d.,  absorbe  plusieurs  ruisseaux,  dont  l'un  vient  de 
Cerizay,  que  la  Sèvre  laisse  à  prés  de  5  kilom.  de  sa  rive  d.  ;  puis  elle  sépare  pondant 
un  certain  nombi-e  de  kilom.  le  département  des  Deux-Sévres  de  celui  de  la  Vendée,  dans 
lequel  elle  pénétre  et  oii  elle  s'augmente  encore  (rive  d.)  de  VOain,  qui  traverse 
Chàtillon-sur-Sévre. 
Bassin  de  la  Sévre  Niortaise.  La  Sevré  Mortaise  a  sa  source  au  N.-O.  de  Lezay; 

elle  est  formée  de  la  Fonlbe- 
dûire  et  de  la  Fomblanchc, 
liinlaines  situées  à  une  alli- 
tude  de  150  m.  environ,  au 
S.-E.  de  la  forêt  de  lllei'nii- 
tain.  sur  le  flanc  du  plateau 
de  Sepvret.  Avant  d'arroser  la 
Motlie-St-lléraye,  elle  se  gros- 
sit à  Exondnn  d'une  forte 
source  qui  jaillit  dans  son  lit, 
se  i>arlagi'  en  plusieurs  bras, 
baigne  St-Maixenl.  forme  une 
inlînilé  de  méandres  tout  eu 
décrivant  une  courbe  vers  Niort, 
oii  elle  parvient  au  pied  de  la 
colline  qui  porte  son  Jardin 
des  Plantes  et  oii  elle  devient 
navigable  pour  les  bateaux  de 
cent  tonnes.  Au  sortir  de  la 
ville,  son  lit  s'élargit  ;  elle 
gagne  Marans  et  va  se  perdre 
dans  l'anse  vaseuse  de  l'Ai- 
guillon, après  avoir  traversé 
le  Marais. 

Elle  a  pour  afnuenls  :  (r.  d.) 
le  Pamproux  ;  (rive  g.)  VJfer- 
mitaiii  ;  (rive  d.)  le  Chainhon 
et  VEgray  qui  coule  au  pied 
de  Champdeniers  ;  (rive  g.)  le 
Lnmhon,  dont  une  partie  des 
eaux  disparaissent  à  Vouillé 
pour  venir  former,  en  amont 
du  confluent  avec  la  Sévre, 
la  source  abondante  du  Vivier  captée  par  la  ville  de  Niort;  (rive  g.i  la  Guiraude,  qui 
arrose  Prahecq  et  laisse  Frontenay-Rohan-Rohan  à  5  kil.  de  sa  rive  g.  Hors  du  départe- 
ment, la  Sèvre  reçoit  encore  :  (rive  g.)  le  Mignon,  qui  passe  à  Mauzé,  point  à  partir 
duquel  il  est  canalisé;  (rive  d.)  VAidisc,  venue  du  N.-O..  de  Mazières-en-Gàtine,  qui 
s'accroît  (rive  d.i  de  nombreux  ruisseaux  tels  que  celui  qui  passe  à  Pamplie,  du  Sau- 
viort  grossi  de  la  riviéretle  qui  arrose  Fenioux.  puis  laisse  à  5  kilom.  500  de  sa  rive  d. 
Coulongessur  l'Autise  et  pénètre  dans  le  département  de  la  Vendée;  (rive  d.)  enfin, 
la  Vendée,  qui  ne  possède  guère  que  ses  5  premiers  kilom.  dans  le  département. 


P.MVlHENAY.  —  Porle   St-.Iacqiies. 
(Cote  intérieur  à  la  ville.) 


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08  DEUX  SUN  l;  lîS 

Bassin  de  la  Charente.  L;i  Cliareiik\  dont  le  cours  cxli'èniomeiil  sinueux  atteint 
un  développement  de  plus  de  550  kilom.  alors  qu'une  dislance  à  vol  d'oiseau  d'à  peine 
Kilt  kilom.  sépare  sa  source  de  son  embouchure,  a  sa  source  dans  le  département  de  la 
Haulr  N'ienne.  Elle  a  déjà  parcouru,  oulre  ce  département,  ceux  de  la  Charente  et  de  la 
Vienne,  quand,  après  avoir  arrosé  Civray.  <>lli-  i-cdescend  encore  dans  celui  de  la 
Charente,  en  frôlant  presque  celui  des  Ueux-Sé\  ces.  en  lace  de  la  bifurcation  de  St-Saviol. 
La  Charente  reçoit,  hors  du  département  :  (rive  d.i  r.hfme, grossie  (riv.  d.)diiruisseau  de 
la  Couture  et  la  Bouloinu'  qui  naît  à  Chef-Boutonne,  baigne  Brioux  et  recueille  (riv.  d.) 
la  Bcrouïie  ijui  arrose  Melle  et  la  Belle  qui  passe  à  Celles. 

Étangs.  Marais.  Les  étangs  du  départi-inenl  sont  peu  inq)ortants  comme  surface; 
nous  n'en  nommerons  aucun. 

Les  principaux  marais  sont  ceux  qui  ont  élé  formés  à  l'O.  de  Niort,  par  l'envasement, 
à  une  époque  reculée,  de  l'ancien  golfe  du  l'uitou.  Ii'quel  occupait  l'espace  triangulaire 
compris  entre  Longeville  (Vendée),  Coulon  ( Deux-Sèvres)  et  Esnande  (Charente-Infé- 
ricurei.  De  ce  golfe  il  ue  reste  plus  aujourd'hui  que  la  baie  de  l'Aiguillon,  appelée  elle- 
même  à  disparaître  un  jour.  Ces  marais,  i-épai'tis  sur  le  Poitou.  l'Aunis  et  la  Saintonge, 
reçoivent  les  eaux  du  Lay,  du  ruisseau  de  Luçon  et  de  la  Sèvre  Niortaise.  Les  premiers 
travaux  de  dessèchement  et  d'assainissement  paraissent  remonter  au  xiii'  s.  Les  travaux 
principaux  ont  été  exécutés  vers  ITGO  et  ont  compris,  oulre  l'exécution  et  la  réfection 
de  divers  canaux,  rétablissement  de  digues  insubmersibles  et  d'un  canal  d'évacuation 
des  crues  (conlrcboolh  de  Vix). 

Il  existe,  en  ce  qui  concerne  les  anciennes  portions  de  marais  actuellement  protégées 
par  des  digues  {marais  desséchés),  un  grand  nombre  d'associations  antérieures  ou 
postérieures  à  la  Révolution.  Parmi  les  portions  de  marais  qui  n'ont  pas  été  protégées 
par  des  digues  {marais  mouillés),  les  plus  importantes  sont  les  marais  de  la  Sèvre  et  de 
ses  afOucnts,  entre  Maillé  et  Niort.  Tous  les  marais  mouillés  du  bassin  de  la  Sèvre 
Niortaise,  depuis  Niort  jusqu'à  son  embouchure,  d'une  superficie  de  U  000  hectares, 
sont  partagés  en  5  syndicats.'  qui  sont  ceux  des  Deux-Sèvres,  de  la  Vendée  et  de  la 
Charente-Inférieure.  Les  marais  mouillés  de  la  Jeune- Autise  (1000  hectaresi  font  l'objet 
d'un  quatrième  syndicat.  D'autres  syndicats  moins  iiiipoilarits  s'occupent  de  l'assainis- 
sement de  vallées.  Enfin,  l'Association  du  contrebootli  do  \'ix.  composée  de  propriétaires 
de  marais  desséchés  et  mouillés,  a  pour  objet  l'eidrelien  et  l'exploitation  du  canal 
d'évacuation  établi  sur  la  rive  d.  de  la  Sèvre,  entre  Maillé  et  le  Rrault. 

Dans  la  vallée  de  la  Sèvre,  il  existe  peu  de  voies  de  communication  autres  que  les  ri- 
vières, canaux  et  fossés,  séparant  les  propriétés.  Tons  les  transports  des  habitations 
aux  cliamps  et  réciproquement  se  font  par  eau,  ainsi  que  les  relations  établies  entre  les 
lieux  habités.  On  peut  se  faire  une  idée  du  mouvemcut  qui  eu  découle  parle  nombre 
d'embarcations  existant  dans  la  vallée.  Le  recensemeMl  en  a  ('le  l'ail  en  1S8'2  avec  le  plus 
grand  soin  et  le  nombre  de  bateaux  constaté  s'est  élevé  à  S'.Mii. 

Sources  minérales.  Il  en  existe  fort  peu  dans  le  département.  Signalons  la  source 
sulfureuse  de  Bilazais,  la  seule  utilisée;  et  les  sources  de  Tonneret  à  l'Absie  et  de  Fon- 
liuian  à  Caunay. 

Climat 

Ce  dcparlemont  est  placé  sous  riiiriiii^iicc  du  clininl  ijironiiiu.  clinial  maritime  essentiellement 
lemporé,  grâce  au  voisinage  de  l'Océan.  I,a  moyciiiic  do  la  lciii|i(>iaLurc  n'est  pas  la  même  pour 
toutes  les  régions;  elle  varie  suivant  rallil.idc  cl  la  iialai-c  du  -.)1.  Dans  le  Marais,  région  basse 
el  humide,  colle  moyenne  est  la  plus  élevée;  dans  l.i  Plaine,  au  sol  calcaire,  mais  d'une  altitude 
supérieure,  celle  moyenne  est  moins  considérable;  dans  la  Gàllne  el  le  Tiiouarsals,  où  le  sous- 


a 
< 

a. 


MELI.EUAN.  —  Eglisi;.  Cioclicr.  Cùlù  S.  ]L. 


DEUX-SEVIiES  71 

sol  est  impcrmcable,  celte  moyenne  décroit  encore,  (.l'est  donc  dans  la  partie  seplenirionalc  du 
ilépartement  que  les  hivers  ont  le  plus  de  rigueur  et  de  durée.  La  température  moyenne  annuelle 
de  Niort  oscille  autour  de  l'2",  supérieure  à  celle  du  reste  du  département. 

La  hauteur  moyenne  annuelle  de  la  pluie  est  de  0  m.  030  pour  l'ensemble  du  département. 
Mais  cette  moyenne  varie  beaucoup  elle-même  suivant  le  lieu  considéré.  En  1000,  on  a  constaté 
les  hauteurs  suivantes,  dans  les  10  postes  d'observations  pluviométriques  créés  par  le  servici! 
de  la  navigation  de  la  Sèvre  Niortaise  : 


A  Cliabans 0»'lt)7.o 

A  Murans 0"'isl.l 

A  Vieilpain 0"'."i!l!l.7 

A  Bazoin U"'(i:)0.7 


A  la  yotterie 0">('„S.ï.7    i  A  Mauzé 0"'7r,.-,.! 


A  Fronlenay (I"'7i">..") 

A  Coniporlc 0'»7'2rj."> 

A  St-Sii;ismùnd  .   .    .     0'"7'27.0 


Au.x  Lisières 0"'7i7.8 


Divisions  administratives 


Cantons 

Communes 

10 

02 

6 

91 

7 

02 

S 

79 

Jl      Total 

Ô54 

Ltendue  :  ."j'.i'.i.'.iS7  lieclores  (cadastre). 
Population  (,1901)  :  "lO.ôlO  habitants. 
.\rroiulisseraeiits 

Préfecture  :  N'ioi-.t 1 

^  Bresauire 1 

I.r^ecuu.es^^««' ' 

)  Parthenatj 1 

Total.   .     ~ï~    Total  .   , 

LISTE   DES  CANTONS 

Xiùrl  .   ■   .    Beauvoir-sur-Xiort.  Charapdeniers,  Coulonges-sur-l'Autise,  Frontenay-Rohan-nohan, 

Mauzé,  Xiort  l",  Niort  i",  Prahecq,  Saint-^Iaixent  1".  Sl-Maixent  '2'. 
Bressuire. .    Argonton-Chàteau,   Bressuire,    Cerizay,  ChàliUon-sur-Sévre,  SainlA'arenl,  Tliouars. 
Melle. .  .  .     Brioux-sur-Boutonne,  Celles-sur-Belle,  Cbef-Boulonne,  Lezay,  Mellc,  la  Mollie-Saint- 

llcraye,  Sauzé-Vaussais. 
f'arlhe»i(ij.    Airvault,  Mazières-en-Gàline,   Ménigoute.   Moncoutant,   Partbenay,  ï?aint  Loup-sur- 
Thouol,  Sccondigny,  Tbénezay. 

CULTES.  Culte  catholique.  Évèché  :  Poitiers  (sufïragant  de  Bordeaux).  Ce  départcmenl 
forme  avec  celui  de  la  Vienne,  le  diocèse  de  Poitiers.  Il  n'a  pas  de  séminaire  diocésain.  Les 
congrégations  religieuses  d'hommes  s'occupent  surtout  d'enseignement;  celles  de  femmes, 
assez  nombreuses,  s'occupenL  aussi  d'enseignement,  d'œiivres  charitables  ou  sont  vouées  à  la 
vie  comtemplative.  Les  principaux  pèlerinages  sont  ceux  de  N.-D.-de-l'Agenouillée  à  Azay-sur- 
Thouet.  N.-D. -de-Pitié  à  la  Chapelle-Saint-Laurent.  N.-Li.  de  Beauchène  a  Cerizay. 

Culte  protestant.  On  compte  près  de  10 000  protestants  rattachés  à  diverses  confessions;  au 
point  de  vue  du  nombre,  les  Deux-Sèvres  occupent  le  quatrième  rang.  L'Eglise  réformée  y 
compte  5  consistoires  dont  un,  celui  de  Niort,  fait  partie  de  la  i'  circonscription  synodale;  les 
4  autres  :  Lezay,  Melle,  la  Mothe-Sl-llérnye  et  Sl-Maixent,  sont  rattachés  à  la  1)°.  Les  conseils 
presbytéraux  sont  répartis  comme  suit  : 

Ninrt Breloux.  Chauroy,  Chavagné.  Fressines.  Prailles,  Vouillé. 

Le::a>/ Chenay,  Chey.  Kom,  St-Coutaiit,  Sepvret,  \'ançais. 

Melle Beaussais.  Celles-sur-Bcllo.  Mougon,  Thorigué,  Vcrrines. 

La  Mûthe-St-}lcrai/e.    Bougon,  Exoudun,  Pamproux,  Soudan. 

St-Maixenl Azay-le-BrùIé,  Cherveux,  Moncoutant,  Ste-Néomaye. 

L'Église  évangéljque  libre  possède  une  église  à  Jloncoutant;  l'Église  bapliste  en  a  également 
une  à  Niort.  Enfin,  cette  dernière  ville  est  le  siège  d'une  station  de  la  Société  évangélique  de 
Genève. 

Culte  Israélite.  Le  nonilue  iradbéients  à  ce  culte  est  nul. 

ARMÉE.  Le  ilépartcmcnl  fail  ].arlie  delà  9"  région  militaire,  qui  comprend  5  déparlements  et 
8  subdivisions  de  région,  dont  une,  celle  de  Parlhenay.  embrassant  tout  le  déparlement,  en 
dépend.  Les  troupes  qu'elle  comprend  font  jiartie  du  '.i'  corps  d'armée,  dont  le  chef-lieu  est 
Tours.  La  garnison  de  Niort  comporte  1    régijnent  de  cavalerie  (hussards);  celle  de  Parthenay 


7;  delx-sevp.es 

la  p.  C.  d'un  réaiment  d'iiifanlerie:  celle  de  St-Maisent  l.i  1'.  P.  d'un  léginienl  d'infanterie. 
Cette  dernière  ville  possède  en  outre  une  École  militaire  d'infanterie  destinée  à  cuniiiléter 
l'instruction  des  sous-officiers  d'infanterie  jugés  capables  d'être  nommés  sou.s-lieulenanls. 
L'admission  a  lien  par  voie  de  concours  entre  les  sous-officiers  réunissant  les  conditions  d'aiili- 
tude  nécessaires:  ils  doivent  noiomment  compter  deux  ans  de  grade  et  être  régulièrement 
proposés  par  rinsjiecteur  général.  Une  liste  d'adniissihililé  est  établie  d'après  l'examen  subi  par 
les  sous-officiers  proposé-  dans  chaque  corps  d'aimée.  La  durée  des  cours  à  l'École  est  de  un 

an.  Les  élèves-officiers  ayant 
satisfait  aux  examens  de  fin  d'an- 
née Sont  classés  par  ordre  de 
mérite  et  promus  immédiatement 
sous-lieutenants. 

Le  déiiartemeni  ressortit  à  la 
il"  Légion  de  Gendarmerie. 

JUSTICE.  Ce  dé|iartement  res- 
sorlil  ;i  la  Cour  d'appel  de  Poi- 
tiers Il  existe  1  Tribunal  de 
1'  instance  ;'i  Niort  (où  se  lienl 
la  Cour  d'assises',  à  Bressuire. 
.■I  Mcllc  et  à  Parllienay  :  1  Tri- 
bunal de  Commerce  à  Niort  ; 
1  Conseil  de  Prud'hommes  ;i 
Niort  et  1  Justice  de  Paix  dans 
chacun  des  "|  caillons. 

INSTRUCTION  PUBLIQUE. 
(U'  dépailemeni  est  l'un  des  S  ipil 
rcssortissent  à  l'Académie  de 
Poitiers. 

L'ciisoignenient  supérieur  n'y 
coniple  aucun   établissement. 

L'enseignement  secondaire  com- 
liiend  :  pour  les  garçons,  le  lycée 
l'nnlanes  à  Niorl.  les  collèges 
Communaux  de  Molle.  Parllienay 
et  St-Maixent  :  pour  les  filles,  le 
lycée  de  Nioil.  Il  y  a.  en  outre, 
des  établissements  libres  à  Aigon 
nay.  Bressuire.  Cliàlillon-sur-Sè- 
vre.  Niort  et  Piom.  Il  existe  un 
petit  séminaire  à  Bressuire. 

L'enseignement  primaire  recru  te 
ses  professeurs  à  l'école  nor- 
male d'instituteurs  (avec  école 
annexe  I  de  Paithenay  et  à  l'école 
normale  d'institutrices  (avec  école  maternelle  annexe)  de  Niort.  On  trouve  des  écoles  pri- 
maires supérieures  de  garçons  à  Bressuire  et  à  Parllienay:  de  filles,  .à  Argenton-Chàleau, 
Bressuire,  St-Maixent  et  Secondigny  ;  des  cours  complémentaires  pour  garçons  à  Argenton- 
Chàtcau,  Breloux,  Chef-Boutonne,  La  Mothe-St-Héraye  et  Thouars  :  pour  filles,  à  Breloux  et 
à  Thouars.  Des  pensionnats  primaires  existent  à  .'\rgenton-Cli;'ileau,  Breloux.  Bressuire,  Chef- 
Boulonne  et  Thouars. 
Dans  lin  autre  ordre  d'idée,  signalons  l'École  de  dessin  de  Niorl. 


Î1ELLER.\N. 


Eslise.  B.nses  (lu  clocher. 


Le  département  ressorlil  encore  à  l'Arrondissement  niinéralogic|no  de  Poiliers,  sous-arrondis- 


DEUXSE  Vr.ES  -5 

sèment  d'Aiincrs  (divisioti  tUi  ceiitici;  à  la  4=  Région  agricole  (0.);  à  la  'll~-  Conservalion   fores- 
tière (Nioii);  à  la  11"  Iiispeclion  îles  l'onls  et  Chaussées. 


Agriculture 


1,0  ilé|iarliMn<Mil  cle~  Ueiix-Sévros  est  essenliellenienl  agricole.  Les  trois  ijiiarls  de  sa  surface 
sont  occupés  par  des  terres  labourables.  Tous  les  genres  de  cultures  y  prospèrent.  Grâce  aux 
houillères  de  St-Laui'S.  qui  ont 
permis  de  l'ahricpier  la  chaux 
pour  l'agriculture  dans  de  bonnes 
conditions,  la  Gàline  a  vu  son 
sol  s'amélioier  rapidement  sous 
l'action  des  clianlages  :  aussi 
produit  elle  aujourd'hui  des  céré- 
ales, (les  choux  pour  le  bélail. 
etc.  La  Plaine  est  sui-lmil  liclic 
en  céréales  el  en  culliue^  iiniu^- 
Irielles  :  l.i  bellei-.ne  \  a  r.ipi- 
denu'nt  prospéré,  grâce  surtout 
aux  grandes  distilleries  de  Mclle. 
qui  comptent  parmi  les  mieux 
outillées   de   Fiance. 

Le  Marais  comporte  également 
toutes  sortes  de  cultures  dans 
ses  îlots  de  terre  végétale,  quel- 
ques parties  se  trouvent  boisées. 
Les  ilols  qui  sont  plantés  de  peu- 
pliers, de  saules,  d'aunes,  etc., 
ont  reçu  le  nom  de  terrées.  Les 
légumes  des  environs  de  Niort 
sont  justement  réputés,  siuloul 
les   oignons. 

En  outre,  pour  l'élève  du  che\al 
de  guerre,  du  mulet  de  tr.iit  el 
de  charge,  de  l'àne,  dont  les 
étalons  nommés  hardoux  sont 
fameux,  le  déparlenicnl  occupe 
l'un  des  premiers  rangs. 

S'il  n'existe  aucun  établissement 
ac  pisciculture,  en  revanche,  tous 
les  cours  d'eau  sont  dans  un  éta(^ 
satisfaisant  au  point  de  vue  de  la 
reproduction.  Les  frayères  natu- 
relles y  sont  nombreuses  et  il  n'y  a  aucune  utilité  à  en  établir  d'artificielles.  Les  cours  d'eau  ne 
sont  habités  que  par  des  espèces  sédentaires,  telles  que  le  brochet,  la  carpe,  la  brème,  le  dard, 
le  chevesne,  la  tanche,  la  perche,  le  goujon,  l'ablette  el  le  véron  ;  en  fait  de  poisson  migrateur 
on  ne   rencontre  que  l'anguille. 

■Voici  le  tableau  de  la  statistique  agricole  pour  les  céréales  en  IS'.lO  : 


l'.VUTIIEN-W  I.E-VIEUX.  —  Eglise.  Porto  de  g.iuclie. 


Cultures  SiiiTace  Pmdui-tioa 

Froment.   .  10:..8<in hectares  1.927.200  heclol. 

Méteil  .    .    .  2.170        ..  59.910      ~ 

Seigle  .    .    .  4.S70         »  8j.2ilO       . 

Orge.    .   .    .  10.100        ■•  519.180      » 


Cidtnres 
Sarrasin  . 
Avoine.  . 
Maïs.  .  . 
Millet   .   . 


Surfnce  Proiluction. 

2.}80    hectares     55.180  heclol. 
05.050         »  l.iOklOO 

2.8',0         .  55.550 

40        "  520       » 


DEUX-SEVRES 


La  même  année,  la  ]iommc   de  terre   a  occupé  -2'2  -410  heclares  et    fourni    un   rendcruenl  de 
1  559  ô"0  quintaux. 

Voici  maintenant  le  taljleau  de  la  pioduction  lourrngère  : 


Prairies 
arlidcielles 


;clares 

Quintaux 

Ilectores 

Oiiit)lou.x 

21. 520 

746.250 

Bellcrave?  fourragères  . 

16.070 

5.755.070 

21.720 

8.56.500 

Prés  naturels 

57.640 

2.565.  »0 

12.850 

429.C70 

Herliasfcs 

2.820 

81.690 

Trèfle.  .  .  . 
Luzerne.  .  . 
Sainfoin.  .   . 

Les  cultures  industrielles  comprennent  :  le  colza,  la  navette,  l'œillette,  le  chanvre,  le  lin  et   la 
betterave  à  sucre. 
Le  colza  a  occupé  une  surface  de  297  hectares  et  produit  6  257  hcctol.  de  graine:  la  navctie 


P.vmUENAY  LE  VIEUX.  -  Eglise.  Abside. 


a  fourni  472  liectol.  de  graine  pour  une  surface  de  40  hectares  et  l'œillette  240  heclol.  pour 
17  hectares.  Pour  une  surface  de  575  hectares,  le  chanvre  a  donné  2502  quintaux  de  filasse  cl 
5057  de  graine;  le  lin  pour  197  hectares  a  fourni  l'202  quintaux  de  filasse  et  1600  de  graine.  La 
betterave  à  sucre,  enfin,  a  donné  un  rendement  de  558.560  quintaux  pour  une  surface  de 
2880  hectares.  La  vigne  est  surtout  plantée  dans  le  Thouarsais;  les  vins  que  l'on  y  récolte  ont 
beaucoup  d'analogie  avec  ceux  de  l'Anjou:  comme  ces  derniers,  ils  deviennent  mousseux.  Les 
meilleurs  crus  sont  ceux  de  Thouars,  de  BouilléLoretz.  d'.\rgenton-Chàleau,  de  StrN'arenl  et 
d'.Mrvault.  Dans  le  sud  de  l'arrondissement  de  Niort,  vers  les  confins  de  la  Charente-Inférieure. 
les  vins  que  l'on  récolte  dans  les  cantons  de  Mauzé  et  de  Beauvoir-sur-Niort,  de  qualité 
médiocre,  sont  généralement  destinés  à  l'alambic.  En  1899.  la  vigne  occupait  4450  hectares 
ayant  produit  66  700  hectolitres  de  vin;  la  même  année  on  avait  replanté  580  hectares.  La 
récolte  en  pommes  à  cidre  s'était  élevée  à  20150  quintaux;  la  production  en  cidre  avait  été  de 
19051   hectolitres.  Le  reste  de  la  production  fruitière  comprenait  (iOiO  quinlaux  de  chàlaignes, 


MEMC.OUTE.  -  CliopeUc.  EnscniMi;  S.  O. 


s  DEUX  SE VUES 

lliJjO  de  noix  el   .',TiO  do   iniiiios.  (_;c   soiil  le.^    pomniiors   <iui  doiniiiciil   dans  Im   Gàliiie.  Les 
noyers  sont  nombreux  dans  la  Plaine. 

La  sui'Iacc  des  forèls  domaniales  alleinl  ô.Sôl  hecUues  07,  celle  des  bois  communaux  ou 
d'élablissements  publics,  lli  heclaies  50;  le  revenu  des  premières  s"esl  élevé  pour  IS'J'J  à  la 
somme  de  284540  fr. ;  celui  des  autres  à  1168  fr.  La  foret  la  plus  imjjorlante  est  celle  de  Chizé 
(ll.S'JT  hectares  ô9  ares)  dont  -iOO  hectares  58  ares  seulement  sont  aménagés  en  futaie;  le  reste, 
ainsi  que  toutes  les  autres  forèls  domaniales  el  les  bois  communaux,  sont  aménagés  en  taillis 
sous  futaie.  Les  essences  dominantes  sont  le  chêne,  le  hèlie  elle  châtaignier;  les  produits  con- 
sistent surtout  en  ècorce.  fagots  el  bois  pour  la  tonnellerie.  Citons  encore,  parmi  les  autres 
forêts,  celles  d'Aulun.  de  r.\bsie,  de  Secolidigny  (W2  hectares)  et  de  la  Saisine,  dans  l'airondis- 
scment  de  Parthenay  ;  celles  d"Aulnay  et  de  rilerniilain,  dans  celui  de  Melle.  Le  sanglier  est  rare 


SAINT  LOIPSUP.TIIOIJET.  —  Chàleoii  il  Donjon. 

dans  les  forêts,  mais  on  y  trouve  des  renards,  des  blaireaux,  iiuel<]ues  putois  et  fouines,  des 
cossardes. 

En  l.SOn.  on  coniiilail  ÔjOJO  chevaux,  7U80  mulets  el  5100  àncs;  Tespèce  bovine  élail  re))résenlée 
par  '2"j.")200  animaux  dont  50  500  bœufs  de  travail  el  11  990  à  l'engrais,.  82  650  vaches  ayant  produit 
94*2210  heclolilres  de  lait.  Il  y  avait  111440  animaux  de  l'espèce  ovine;  parmi  ces  derniers 
10950  animaux  tondus  ont  produit  5990  ipiinlaux  de  laine.  Les  races  jiorcine  el  cai)rine  ont 
de  nombreux  représentants;  la  première  en  complaît  94  000  el  la  seconde  41  500.  Avec  le  laitdes 
chèvres  on  fabricpie  des  fromages  très  estimés.  Enlin  0205  ruches  d'abeilles,  en  activité,  ont 
fourni  45  220  kilog.  de  miel  el  15  280  de  cire. 

Industrie 


Le  déparlement  des  Deu.v-Sévres  est  peu  industriel.  Le  nombre  des  usines  hydrauliques 
en  1900  était  de  050,  disposant  d'une  force  de  13532  chevaux-vapeur,  dont  2774  seulement  ont  été 
utilisés.  Les  appareils  à  vapeur  en  activité  étaient  au  nombre  de  7  40  représentant  une  force 


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lAUNES.  —  Église.  Ensomble  N.  O. 


D  E  u  X  S  K  \'  a  i;  s  -9 

lolnli'  (1("  h-l'cl  clicv.iiix-v.ijM'iii-.  L.'i  l'oiisoiumatina  clc   In  lionille  avail  nUi'iiil,  SI)  lui)   T.  eu  I.SIU). 

INDUSTRIES  EXTRACTIVES.  Ou  ne  coMipli'  ([u'iiuc  seule  concession  de  mine,  celle  de 
houille  de  Saint-Laurs,  située  à  l'exlrémilé  S.-E.  du  bassin  houiller  de  \'ouvant.  Celle  conces- 
sion, d'une  superlicie  de  l'.iO  hectares,  a  produit  HilOo  T.  de  houille  en  1900,  avec  un  personnel 
de  li).">  ouvriei'S.  De  nombi'cuscs  carrières  à  ciel  ouvert  sont  disséminées  dans  l'ensendile  du 
dé|iaileuionl.  Parmi  les  plus  importantes  se  trouvent  des  carrières  de  pierre  à  chaux,  dont  les 
]iroduits  atleiiinenl  un  tonnage  élevé  dans  les  communes  de  Coulonges-sur-l'.\utisc,  Saint- 
Pouii)aiu.  .\irvault.  Une  carrière  souterraine  existe  dans  la  commune  de  Tourteuay,  de  larpiellc 
on  extrait  une  pierre  de  taille  leudre,  de  même  nature  que  le  tulTeau  îles  bords  de  la  Loire. 

La  production  en  matériaux  de  construction  (,i)icrre  de  taille,  meulière,  moellon,  sable,  gravier, 
cliaux  grasse  et  hydr.-udiipie,  argile  pour  bri(iueset  tuiles)  s'est  élevée  à  01  0'2.")  T.,  d'une  valeur  de 
ô'iGU'J  l'r.  :  en  matériaux  de  pavage  et  d'empierrement  a  ÔOl  130  T.,  d'une  valeur  de  iG.'>r)iiO  ir.  : 
en  malériaux  pour  l'agricullure  (chaux  pour  amendemenl)  à  fljOOl)  T.,  d'une  \aleur  de  050000  Ir. 
On  Irouve  encore  dans  le  département  des  minerais  inexploités  de  ler,  île  plomb  argentifère  et 
d'anliiuoiiic.  du  ni.ulire.  du  graïul,  etc. 

INDUSTRIES  AGRICOLES,  La  minoterie  comiitait  en  18!".l,  sans  les  moulins  à  vapeur. 
1444  paires  de  meule~  mues  [lar  une  force  hydraulique.  Parmi  les  principales  minolcMies.  citons 
celles  de  Cerizay,  la  Forèl-sur-Sèvre,  St-Loup-sur-Thouet,  Partlienay,  Secondiguy,  la  Mothe- 
St-Héraye,  elc.  On  trouve  un  certain  nombre  de  brasseries  (Niorl,  St-Mai.vent),  de  distilleries 
(Mellel,  d'huileries  répandues  un  peu  partout.  Niort  est  célèbre  par  ses  confits  d'angélique.  Les 
indusiries  dérivées  du  bois  ne  sont  pas  importantes;  ou  ne  ])eut  guère  citer  i[ue  ([uelipies 
établissements  de  vannerie  el  des  scieries.  Les  laiteries  coo|iéralives  comineucent  à  [ireudre  de 
l'iinporlance. 

INDUSTRIES  MÉTALLURGiaUES.  Elles  ne  sont  représentées  dans  le  département  (|ue 
jiar  quelques  fonderies  île  i'  fusion.  Niort  fabrique  des  automobiles,  des  trieurs  pour  grains  et 
graines,  etc. 

INDUSTRIES  CHIMiaUES.  On  ne  peut  ranger  sous  celle  rubrique  ([ne  quelques  fabriques 
de  noir  animal  el  de  colle  forte. 

INDUSTRIES  TEXTILES.  On  trouve  des  filatures  de  laine  .'i  la  M..llie-St-I-Iéraye,  Salles, 
Parllienay  et  .\zay-sur-Tliouel:  des  filatures  de  coton  à  Niort,  à  la  Mothe-St-Héraye.  Le  drap 
commun  se  fabri(iue  à  Parllienay,  à  la  Molhe-Sl-lleraye,  cpii  fournit  aussi  de  la  peluche  et  de  la 
toile.  JMoncoutant  produit  quelques  articles  spéciaux  en  lainage,  toile,  etc.  Brioux-sur-Boutoime, 
Thouars  et  Vernoux-en-Gàtine  fabriquent  des  droguets  et  des  serges.  St-Loup-sur-Thouet  et 
St-Marsault  produisent  des  étoffes  communes:  Chàtillon-sur-Sèvre  confectionne  des  flanelles,  des 
mouchoirs  de  poche.  Niort  fait  de  la  confection  bon  marché  pour  hommes,  des  blouses  à  épau- 
letle~.  clc.  Les  tricots  viennent  de  Sl-Mai\enl.  de  Bressuire  et  de  Parlhenay. 

INDUSTRIES  DIVERSES.  La  plus  imporlaute  de  toutes  est  la  peausserie,  dont  Niort  est  le 
plus  grand  centre.  La  ganterie  d'ordonnance  pour  la  cavalerie  s'y  fabrique;  outre  la  fourniture 
de  l'armée  française,  Niort  possède  celle  de  quelques  puissances  militaires  étrangères;  quelques 
autres  s'y  fournissent  simplement  île  peaux  chamoisées.  On  trouve  des  tanneries  à  la  Molhe- 
St-IIéraye,  Niort,  Parlhenay  et  St-Maixent.  Citons  enfin  quelques  chapelleries. 

Commerce 

Au  point  de  vue  du  commerce,  en  dehors  d'un  petit  nombre  d'industries  toutes  spéciales, 
qui  donnent  lieu  à  un  gros  chiffre  d'affaires,  comme  la  ganterie  de  .Niort,  c'est  surtout  dans  les 
foires  et  marchés  que  se  traduisent  les  plus  loris  mouvements.  Dans  les  grandes  foires  de 
Bressuire  (bestiaux),  de  Melle  (bestiaux,  mules  et  mulets,  graines  fourragères),  de  St-Maixent 
(bestiaux,  porcs,  veaux),  de  la  Mothe-St-Héraye  (mules,  bœufs  gras),  se  concentrent  les  princi- 
pales transactions. 

Le  déparlement,  en  dehors  de  la  houille  qui  lui  est  fournie  par  les  petils  bassins  de  Vouvant 
el  de  Chanlonnay,  en  importe  du  bassin  de  Valenciennes  el  surtout  d'Angleterre  (52000  T.  en  1800); 
il  reçoit  en   outre  des   arlicles  d'épicerie  et  des   métaux,  du  bois,  des   modes  et  nouveautés, 


SAINT  JOUINDE-MARNES.  -  Église.  Façade  O. 


ARGEMONCIIAIEAU.   -    Église.    Porluil   O 


DEl'X  SEVRES      MI. 


S2 


DEUXSEVRi:  S 


do  la  ccramiiiuc.  <Ics  articlos  de  luxe  (;uiii'ul)lemenl.  liijoulerie,  etc.).  des  pétroles,  du  tsel.  du 
]ioisson.  etc. 

Il  exporte  du  bétail  sur  les  marchés  de  Paris  et  du  centre,  des  mules  et  mulets  en  Espagne, 
des  chevaux,  des  graines  fourragères,  des  grains  et  farines,  des  huiles  de  colza  et  de  noix,  des 
vins  et  eaux-de-vIe,  des  légumes,  des  peaux  chamoisées  et  des  ganls,  du  bois  de  brosse,  des 
cloffes  communes,  de  l'angéllque,  etc. 

Le  tonnage  sur  les  rivières  canalisées,  en  l'.lOO,  s"est  élevé  à  iiô}.")  T.  sur  la  Sèvre  Niortaise.  à 
8744  T.  sur  le  Mignon,  à  7285  T.  sur  le  canal  de  la  Vieille-Aulise.  Le  trafic  a  surtout  consisté  en 
produits  agricoles  et  en  denrées  alimentaires,  en  engrais  et  amendements,  en  matériaux  de 
construction  et  en  bois  de  toute  espèce  (|)lus  de  11  700  T.  de  bols  flottés).  La  navigation  est 
exclusivement  locale.  Le  lialace  des  bateaux  se  fait  par  main  d'homme,  par  chevaux  et  à  la  voile. 

La  succursale  de  la  Banque  de  France  à  Niort  a  occupé  le  80=  rang  sur  l'26.  pour  le  chiffie 
total  de  ses  opéi-alions  en  1900  (2'2  5'20050  fr.).  Niort  possède  une  Chambre  de  Commerce  dont 
la  circonscription  embrasse  tout  le  département  des  Deux-Sèvres. 

Voies  de  communication 


liii. 

Chemins  de  fer  (voie  normale)    .   .   .  457  ■• 

(vole  étroitei.   .   .   .  250  .^S'J 

Routes  nationales 4(']5  liSti 

Chemins  de  grande  comm  "  ....  1 -JSO  S'.i'.i 

d'Intérêt  cnmninn  .    .   .   .  1 'J.SJ  iti 


Chemins  vicinaux  ordinaires 

Rivières  navigables 
Sèvre  Niortaise  (long,  dans    le  dép.) 
Mlunon.  "        id.        •■         ) 


liil. 
540U72I 

26140 
4  000 


lORT  se  trouve  au  point  de  jonction  de  six  lignes  de  chemins  de 
lir.  Entourée  de  pépinières  et  de  jardins  maraîchers  dont  les  pro- 
.iuils  alimentent  ses  tables  réiuilées.  cette  ville  est  surtout  bâtie  dans 
une  plaine  sans  caractère,  .'^auf  la  partie  .\.  occupant  une  colline  dont 
im  versant  s'incline  d'une  façon  assez  abrupte  à  l'O.  vers  la  rive  g.  de  la 
Sevré  Niortaise  et  au  N.  vers  la  rive  g.  du  ruisseau  de  Lambon.  aflluenl 
(lui  forme,  aux  portes  mêmes  de  la  ville,  l'abondante  source  du  Vivier. 
Les  bords  de  la  Sèvre  y  sont  assez  agréables  :  à  peine  a-t-elle  frôlé  les 
jircmières  constructions  de  la  cité,  en  y  décrivant  une  boucle  presque 
fermée,  que  sa  rive  g.  est  dominée  par  les  pentes  boisées  du  Jardin  dcx  Plantes,  tandis  que 
sur  sa  rive  d.  s'étendent  de  belles  prairies.  La  rivière  se  divise  en  plusieurs  bras,  forme  un 
petit  port  sur  sa  rive  dr..  met  en  mouvement  plusieurs  usines.  Plus  loin,  le  vieux  Château 
élevé  par  Henri  II  reflète  dans  ses  eaux  son  donjon  massif.  Tout  en  décrivant  de  nouveaux 
méandres,  elle  disparait  vers  l'O.  et  gagne  le  Marais.  Entre  la  gare  et  la  rivière  se  trouve  la 
vaste  place  de  la  Brèche.  Hanquée  d'un  joli  Square  sur  l'un  de  ses  côtés.  Les  principales  rues 
de  la  ville,  en  général  peu  animée,  sauf  la  rue  Viclor-IIugo,  sur  laquelle  s'alignent  les  plus 
beaux  magasins,  sont  larges  ;  celles  de  la  partie  accidentée  au  N.  sont  étroites,  tortueuses  et 
montantes.  La  vue  la  plus  intéressante  est  celle  que  l'on  embrasse  de  la  terrasse  ombragée  du 
Jardin   des   Plantes. 

On  trouve  encore  de  nombreux  vestiges  de  l'ancienne  enceinte  de  Niort  dans  un  certain 
nombre  de  rues.  Cette  enceinte,  partant  au  S.O..  près  de  l'entrée  du  port,  gagne  la  place 
St-Jean  perpendiculairement  à  la  rivière,  lui  redevient  parallèle,  longe  la  place  de  ta  Brèche,  suit 
la  rue  des  Remparts  }usqu  il  \a  place  de  Strashourg.  va  rejoindre  perpendiculairement  la  Sèvre,  en 
coupant  un  peu  le  quartier  de  cavalerie  jiour  border  au  S.  le  Jardin  des  Plantes  et  suivre  la 
rive  g.  Le  Donjon  se  trouve  sur  ce  dernier  front.  C'est  entre  ces  limites  que  la  ville  ancienne  est 
renfermée.  La  ville  nouvelle  s'est  étendue  dans  deux  directions  :  à  l'E.  vers  la  gare,  à  l'O.  dans  la 
presqu'île  de  la  rive  d.  de  la  Sèvre. 

Du  vieux  Château  fortifié  des  comtes  de  Poitou  II  ne  reste  debout  que  le  Donjon,  composé  de 
deux  tours  carrées  avec  tourelles  cylindriques  aux  angles,  toutes  deux  réunies  par  un  corjis  de 
bâtiment  central,  de  date  postérieure. 
Niort  a   quelques  monuments   intéressants.  Citons  d'abord  l'ancien  Hùtel  de   Vaille,  dit  aussi, 


o 


a 


s;  l)l;L•\-SE^  P. lis 

in.-iis  à  torl.  l'ulnis  il'.Mii'ii'u-.  li;il)ilcmeiiL  re^lauro  (ISSôi.  Il  i-om|il:ico  iiii  (-clilicL'  de  même  desliii;i- 
lioii  élevé  p;u-  II'  (lui-  Ji':im  ilc  Beri'y,  comte  de  Poitiers,  à  la  Un  du  xiu'  s.  Ce  monument  (lôôO-l>">r)5) 
so  coiiiposi'  d'uM  él:ii:i'  ï^ui'  loz-de-cliausséc  avec  comlili-?  iiiansardé->  :  urje  galciie  à  mâchicoulis 
courniuii'  le  poiulnui-,-  un  liellVoi  élevé  ou  xvii"  s.  ?ui|iloMil)e  l'édilice.  à  l'iiitérieui'  duquel  a  été 
installe  le  Minée  ddnlitiuilés.  Le  nouvel  Ilûlel  de  Ville  a  élé  édifié  de  1897  à  l',)00;  il  est  sunnonlé 
il'un  eampanile.  l.'anc-jeiuie  l'rcfecture  est  devenue  la  Chambre  des  Xotaires,  La  nouvelle  l'réfcc- 
tiiir  e-l  nu  rdili.i-  Èciiidier.  mais  ipii  n'olTre  rien  do  renia i-finahle. 

Au  pn'uiier  ^all^  dor-  rnoiiuuieiils  religieux',  il  faut  placei'  Vl-Jijlhe  Xalre-D^tmc  il  i'Jl-1"iHli.  édifiée 
connue  l'ancien  llùlel  de  \'llle  par  rarcliilecte  Malluuin  Berlliiimé.  Cette  église  est  coui'onnéc 
d'une  jolie  llèclie  en  pieiie.  dont  la  liauleur  atteint  T.")  m.:  sa  façade  latérale  N.  est  flanquée 
d'une  assez  jolie  iiorle.  A  l'intérieur,  on  remarque  la  Tribune  en  pierre,  due  également  à  Bei'- 
tliomé,  un  vitrail  du  xiv^  s.  et  5  lomlieaux  du  xvii'  s.  dans  la  lU'eniiéL'e  eliapelle  à  g.  h'Êdlise 
/S't-.l'(c6r  ,  ISiS-ISlJlii  a  été  élevée  dans  le  style  du  xiv'  s.:  sa  façade  O.  est  dominée  par  deux 
clochers  dont  les  llèehes  alleignent  70  ni.  de  hauteur.  L'Église  Sl-IlHaire  (I8G'2-1805),  édifiée  dans 
le  style  roman,  est  surmontée  d'un  clocher  à  la  croisée.  Sur  la  rive  droite  de  la  Sèvre,  dans  un 
faubourg,  se  dresse  une  des  plus  remarquables  églises  modernes.  VË'jlisc  St-Êtienne,  de  style 
byzantin:  la  nef,  sans  bas-côtés,  avec  la  galerie  qui  court  à  l'intérieur,  est  d'une  grande 
richesse:  un  clocher  hardi  doit  couronner  tout  l'édifice.  L'ancienne  église  des  Templiers  (1G07) 
est  devenue  le  Temple  prole^lant. 

Niort  possède  encore  un  certain  nombre  d'anciennes  maisons  dans  les  riies  Cloche-Perce,  St-Jean 
et  du  l'elil-St-Jcan.  La  i)lus  remarquable  de  ces  constructions  est  l'Hôlel  d'Bstissac  (xvr  s.) 
décoré  d'une  fort  belle  fenêtre.  Nommons  encore  la  Afaison  de  Candie  (xv  et  xvi«  s.)  avec  un  vieil 
escalier  (11,  i:  ]'ictov-Iluijo). 

Le  Théâtre,  le  Palais  de  Justice, Y  Hôpital  et  les  Lycées  n'offrent  rien  de  remarquable. 

Le  Musée  d'anti<juités,  fort  bien  installé  dans  l'ancien  Hôtel  de  Ville,  compremi  au  i-ez-de- 
chaussée  une  intéressante  collection  lapidaire  :  bornes  niilliaires,  fragments  antiques,  inscrip- 
tions, pierres  tombales,  moulages  de  monuments  intéressants  de  la  région:  au  premier  étage, 
des  objets  des  temps  préhistoriques,  provenant  des  tuniuli  de  Bougon  et  de  Montabout,  des 
armes  et  des  monnaies  gauloises,  un  collier  gaulois  en  oi-.  des  meubles,  des  tapisseries,  des 
sceaux,  etc. 

Le  Musée  départemental  occupe  une  partie  des  bàliments  de  l'ancien  Oratoire.  On  remarque, 
dans  les  salles  de  peinture,  quelques  bonnes  toiles  des  écoles  ancienne  et  moderne,  française 
et  étrangères:  la  sculpture  comprend  surtout  des  moulages.  Une  salle  est  consacrée  à  des  col- 
lections d'histoire  naturelle:  une  autre  est  occupée  par  la  Société  de  statistique,  sciences,  lettres  et 
arts  (jui  y  possède  une  liihliothèque  spéciale  avec  des  objets  et  des  curiosités; 

ha  BilAiolhèquc  de  la  ville  compte  60  incunables,  de  nombreux  mannscrils,  50000  volumes, 
parmi  lesquels  nous  citerons  un  exemplaire  de  l'édition  originale  du  Cii.  Daphnis  et  CMoc 
(exempl.  du  liégentK  etc. 

Un  Ouste  en  bronze  de  l'ancien  ministre  Hicard  orne  la  place  du  Donjon;  le  Monument  aux 
Gardes  mohiles  des  Deux-Hévres,  tués  à  l'ennemi  en  1870-LS71,  se  dresse  sur  la  place  de  Strasbourg. 

BRESSUIRE,  où  les  voies  ferrées  à  largeur  normale  ou  étroite  forment  un  nœud  impor- 
tant de  coiiHunnicalions.  est  une  petite  ville  quelque  peu  industrielle  occupant  le  sommet 
d'une  colline,  au  jiied  de  laquelle  coule  une  des  deux  branches  de  l'Argenton,  le  Ton,  que  l'on 
nomme  Dota  à  Bressuire.  C'est  de  plus  un  marché  fort  important  pour  les  bestiaux.  La  région 
qui  l'envirornie  est  légèrement  vallonnée,  parsemée  de  bouquets  de  bois.  Les  champs  et  les 
pâturages  soni  séparés  jiar  des  haies  plantées  d'arbres  et  d'arbustes  ombrageant  des  chemins 
creux.  Des  chevaux,  un  riche  bétail  et  quelques  chèvres  broutent  l'herbe  des  prairies,  au  milieu 
desquelles  ils  font  de  jolies  taches,  tandis  que  çà  et  là  émerge  la  silhouette  d'un  moulin  à 
vent.  C"esl  une  réj)étition  du  tableau  offert  par  le  Bocage  vendéen.  La  plus  grande  curio- 
sité de  Bressuire.  c'est  son  Château  féodal  en  ruines,  avec  ses  fossés,  ses  tours  autour 
destpiels  de  beaux  arbres  font  une  riche  ceinture  de  verdure.  Les  tourterelles  ont  élu 
domicile  dans  les  branches  tandis  que  les  corbeaux  ont  acca])aré  les  murailles.  Le  moyen  âge 
n'a  rien  laissé  de  jdus  impo.sant  dans  le  Poitou.  Construit  sur  un  i)romonloire  rocheux  domi- 
nant la  rive  d.  du  Ton,  le  Château  a  deux  enceintes:  une  exiérieure.  de  forme  un  peu  allongée, 


"r- 


îilOL'ARS.   -  S^.MiIcCli.ipclli-   .lu  Clu.lcau. 


DEUX>SEVRES 


87 


ayant  670  m.  de  développomciiL:  ses  kmrs  pL  ses  murs  sonl  bien  .lél.'ilM-és:  soii'^  rMiie  des  lours, 
dans  le  jardin,  un  passage  souterrain  voùlé  est  ménagé  pour  sorlie.  La  seconde  enccuile  a 
conservé  des  tours  plus  imposantes  et  des  murs  a=sez  intacts.  A  l'inlérieur  de  cette  dernière, 
le  château  oITre  des  ruines  i)iUoresques  :  mur  vertical  avec  trois  élages  de  dominées  impo- 
saides,  long  tuyau  cylindrique  d'une  autre  cheminée,  cachots,  etc.  Un  château  moderne  sY-lçve 
clans  la  cour  transformée  en  jardin:  de  la  terrasse  en  avant  de  la  façade  principale,  on  jouit 
d'une  belle  vue  sur  les  environs. 


On  pénètre  dans  la  première  en- 
ceinte i)ar  .une  barhacane  avan- 
cée qui  mène,  par  une  averme, 
à  une  grosse  tour  cylindriipie. 
sous  laiiuelle  une  jiorte  a  été 
ménagée.  Celle  forteresse  com- 
prenait à  l'origine  48  tours  dontôl 
llanquaient  l'enceinte  extérieure. 
L'Église  Xotre-Dantc  (xii°  el 
xvs.)  est  surmontée,  d'im  beau 
clocher  à  coupole  et  lanterne, 
élevé  de  lôJS  à  1542,  et  d'une 
hauteur  de  50  m.  K  l'extérieur, 
ou  remarque  les  petites  portes 
latérales  N.  el  S.;  l'inlérieur  ne 
conq)rend  i|u'une  seule  nef  el  un 
chœur  avec  des  collatéraux. 
L'Jùjlise  Sl-t'uprien  (xii'  s.),  élevée 
sur  crypte  et  désalTeclée,  a  une 
abside  bien  conservée.  L'église 
de  VAtimùnerie  St-Jacques  (xii"  s.) 
;(  été  partiellement  converlie  en 
habitations  privées.  La  Sous- 
Préfccture  est  installée  dans  un 
ancien  holel.  L'Hôpital  Sl-Churles 
(1717),  agrandi,  occupe  une  belle 
situation.  L'Hùlel  de  Ville,  mo- 
derne, est  précédé  d'un  marché 
couvert.  Le  Palais  de  Justice  est 
sans  caractère. 

Bressuire  a  de  belles  écoles. 
Un  beau  Square  se  trouve  en  face 
de  la  gare  ainsi  que  le  Champ  de 
l'oire  bien  ombragé  el  dont  une 
partie  forme  terrasse. 

Signalons  dans  le  canton  de 
Thouars,  Oiron,  qui  renferme  un 
beau    Château   (xvi°   et   xvir    s.). 

Cet  édifice  considérable  se  compose  d'un  corps  principal  nan([ué  à  dr.  et  à  g.  d'un  pavillon  à  toil 
plat  donnant  sur  la  cour  d'honneur,  flanquée  elle-même  à  d.  et  à  g.  d'une  aile  du  xvr  s.,  à  l'extré- 
mité de  laquelle  se  trouve  une  tour  ronde.  Celle  de  g.  est  la  plus  remarquable  avec  sa  galerie 
à  arcades.  A  l'intérieur  on  admire  un  bel  escalier,  la  salle  des  Gardes  toute  ornée  de  peintures 
et  de  sculptures,  une  chapelle,  etc.  L'Er/lise  (xvi»  s.),  ancienne  collégiale,  renferme  trois  tom- 
beaux, avec  statues  couchées  de  la  famille  Gouffier.  Les  deux  plus  anciens  (1533-1539)  sonl 
l'œuvre  du  grand  sculpteur  de  la  Renaissance  Jean  Juste,  le  père;  le  troisième  (1575)  est 
l'oîuvre  de  sou  fds. 
MELLE,  ville  fort  ancienne,  se  dresse  en  amphitliéàtre  sur  la  rive  g.  de  la  Béronne.  On  voit 


THOUARS.  —  Donjon  de  la  Pûile  ou  PrévcM. 


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90 


nKUX-SliVRES 


encore  «le.-;  restes  de  ses  anciens  remparts  au  pied  du  liàtimenl  (|ui  reriferme  l'Hôtel  de  Ville. 
Dans  le  faubourg  Sainl-Hilaire,  situé  sur  la  rive  d.  de  la  Béronnc,  on  admire  VÉolhe  Sl-Hilairc 
(xii*  s.)  restaurée  et  dominée  par  un  beau  clocher  (pii  s'élève  à  la  croisée.  Le  portail  O.  est  en 
contre-bas  de  la  roule  :  du  seuil,  pour  gagner  le  niveau  de  la  nef.  il  y  a  '20  marches  à  descendre. 
L'intérieur  en  est  sombre;  on  peut  néanmoins  admirer  les  chapiteaux  variés  et  curieux  des 
|iiliers  de  la  nef  et  des  bas-côtés,  ainsi  que  l'abside  avec  déambulatoire  et  ses  trois  chapelles. 
.\  l'extérieur,  la  |)orle  latérale  N.  est  remarqualjle.  Du  faubourg  Sl-Hilairc  les  rues  vers  la  ville 
proprement  dite  s'élèvent  rapides  et  étroites.  ISHùlcl  de  Ville  est  précédé  d'un  Sijuare  au  milieu 
duquel  a  été  érigé  le  huslc  de  l'agronome  Bujautt;  un  bâtiment  adjacent  abrite  l'Hospice,  ddut 
l'entrée  est  ornée  d'une  porte  (xvii'  s.)  provenant  de  l'abbaye  de  Puy-Berland.  VÊglisc  St-Sai'inien 
(xr  s.),  transformée  en  prison,  a  une  façaîle  O.  assez  curieuse;  elle  est  surmontée  d'un  clocher 
peu  élevé,  de  la  même  époque.  Le  Palais  de  Justice  est  une  belle  construction  moderne,  dans 
UKiuelle  deux  tours  du  .w  s.,  dites  de   l'Lvéché,  ont  été  habilement  enclavées  :  un  joli  Sijuare 


IIIOL'ARS.   ^   Vieu.i  pont  sur  le  Thouct.  Vue  avul. 


accompagne  cet  édilice.La  ^oiis-l'i-éfecture  occupe  une  iiropriété  [irivée  entourée  d'un  [petit  jiarc. 
non  loin  du  Champ  de  foire  et  des  belles  Promenades  ombragées  recouvrant  les  snu terrains  de 
l'ancien  Château.  Un  peUi  ilonumenL  à  la  mémoire  des  victimes  de  la  guerre  de  1870-1871  a  été 
érigé  également  à  l'un  des  angles  du  champ  de  foire,  près  duquel  on  voit  la  tour  du  Be/froi 
enclavée  dans  une  propriété  particulière.  Au  faubourg  St-Pierre,  au  N.  de  la  ville,  se  trouve 
VÊgtise  St-Pierre  (xip  s.)  dont  les  trois  absides  extérieures  très  ornementées  ont  été  restaurées 
ainsi  que  les  parties  inférieures  du  portail  latéral  S. 

Dans  l'arrondissement,  la  petite  ville  de  la  Motlie-Saiut  Héraye.  dont  les  foires  et  marchés  ont 
une  grande  importance,  a  gardé  une  certaine  notoriété  en  conservant  le  costume  et  les  cou- 
tunic^  du  passé.  C'est,  à  ce  double  point  de  vue,  l'une  des  cités  poitevines  les  plus  intéressantes. 

PARTHENAY  est  la  ville  la  plus  pittoresque  et  la  plus  curieuse  du  département  .des  Deux- 
Sèvres.  Le  panorama  qu'elle  offre  du  viaduc  du  chemin  de  fer  jeté  sur  le  Thouet  est  charmant 
et  la  curiosité  n'est  pas  dé<;ue  lorsque  l'on  parcourt  les  rues  de  la  Basse  Ville  qui  s'est  peu 
modifiée  depuis  le  moyen  âge  dans  certaines  parties.  Elle  s'élève  sur  un  promontoire  dominant 


liUICSSLÎIRE.  —  Eaiise.  Knseiiihlr  S.  O. 


f>2 


DEi;X   SEVRKS 


l;i  rive  il.  ilii  ■rinm/t  i[ui  vietit  de  rociicillir.  un  |n'u  en  ;iiiioiil.  le  ruisseau  ilu  Palais,  aux  abords 
du  (|u,ii-lii'i- di's  laniici-ics.  (Jii  y  voit  des  restes  iinporlaiils  de  l'enceinte  extérieure  crdciiiiaid  la 
ville,  de  la  citadelle  i=olaiil  le  château  de  la  ville  et  enlin  du  Cluiteau  ixiir'  s.i.  l)e  ,■<•  dmiici-,  où 

résida  le  connétalili'  île  i;iilieiii..rd.  il 
rr>le  deux  tours,  l'une  eidii'rc  et  l'anlie 
en  ruine,  toutes  deux  à  l'exlr^éniilé  de 
rEs|ilanaile  d'où  la  yiir  ^T'Ierid  sur  la 
vallée  du  Tliuuel.  .V. /;.  ,1c  l.i  iunhlrc 
(Xir  s.l,  dontil  reste  un  |Mirl.iil  lidi'i-essant 
<'iii-lavr  dans  les  constriiclioiis  d'un  eou- 
vnil  cli>  iidigieuscs,  était  jadis  l'église  du 
ili.il eau.  Outre  des  niius  i-l  de-i  coui'- 
linc-i,  nuire  des  tours  dont  on  ne  voit 
liuère  i|ue  l.i  liase,  il  reste  encore  des 
reiu|iarN.  dcuv  lielles  jiortes,  les  pot-la 
si-.l,i,-,iii,-s  et  dr  Vllorlofjc.  La  première, 
restauiée,  sur  la  rive  i;;.  du  Tliouel.  se 
comiiose  à  l'extérieur  île  deux  tourelles 
irénelées  ;  l'intérieur  en  est  ciu'ieux.  Du 
coté  de  la  ville,  elle  se  coidinue  ji.ir  l.a 
Une  Delavaull.  la  plus  pittoresipie  des 
voies  de  Parthenay,  avec  sa  bordure  de 
miihonss  vn  bois  (N'"  IS,  57,  'Â\.  il..V),  57, 
7!i.  Nl.sr.  ;  quelques  .aulres  rues  , aux  noms 
lii/an-es  coupent  cette  artère  et  pré- 
siMili'nl  en  façade  quelques  bâtisses  non 
moins  \ieilles.  L'auti'e  ])orte,  qui  faisait 
communiquer  la  ville  avec  la  citadelle,  se 
compip-r  ilune  masse  reclangnl;die  du 
<  iMi'  lie  1,1  riladelle  et  de  deux  tours  c\lln- 
diiipie-  di'  l'autre  côté:  entre  les  deux 
se  Iroiive  le  Timbre  (14.")i)  dont  la  iloclie 
est  abrilée  par  un  petit  édicule  en  loiiiie 
dr  iliirlirr.  reposant  sur  quatre  piliers 
ciiiiromi.uil  la  |iarlic  supérieure  de  la  porte. 
],'lli'flrl  (li;  ]'Ule.  précédé  d'un  pr^ristyle 
que  sui'inonte  un  balcon,  VJI'ijHtnl-llnxjiii'e 
/IN!)7).  le  l'itliiis  de  Jusllce,  ne  présentent 
l'ien  de  saillant. 

[.'h.'i/lUc  Slp-Cniix  (wr  s.),  ev-cidlégiale, 
l'e^l.'imée  ;i  l'inlcrieui'.  est  surmoidée 
d'un  clorliir  du  x\'  s.;  à  l'intérieur  on 
rerii.iiqnr.  d.iiis  le  cliieur.  le  tombeau  de 
(inillaïune  \'ll  de  l'arllienay  et  de  sa 
femme  .leamie  de  M.'illiel'elon  el  de  hurlai 
(1U1I|.  l.'l'ù/lixr  SI  /.■iiirriil.  i\ini[  la  iniii'  de 
la  lai;.-ide  .-i  élé  ridaiieel  sniinniili'e  dune 
lln-lii'  ilenlrli'e  il.in-  h-  >l>!i-  du  Mil  s., 
possède  ;'i  la  croisée  une  autie  pelile  tour 
romane.  L'Éylise  St-l'iml  .xic  s.),  dans  le 
faubourg  du  même  nom,  a  été  désaffeclée.  Celle  des  Cordeliei-s  (xiir  el  w  su  oiciqiée  par  la 
(iendarnierie.  renferme  un  bas-relief  du  xvr  s.  effrilé.  Il  exisie  encoïc  d'juitres  \ieilles  églises, 
connue  celles  de  la  Mdi^oH-Uieu  Ixil"  s.),  .s'(-./i(C(/((cs  ix\'  s.),  la  I'Iki/h-IIc  du  Hosnire  {W  s.)  Irans- 
foi-mre  en  mag.'isins  on  écurie.  (U's  églises  ^ont  sihiéi's  <ui-  la   ri\e  i;.  du  Tlinuel.  où  l'on  a  érigé 


OIUON.  - 

Clieniinée  lio  In 


-   (.-hùteaii. 
aloiie  dos  l^'éles. 


o 


DE  UX   SEVRES 


95 


sur  un  roclior.  un  petit  Monument  à  la  mémoire  îles  Mobiles  et  des  Francs-Tireurs  des  Deux- 
Sèvres,  lues  a  l'onnemi  on  IS'O-lS'l.  La  ville  roiilormo  la  Promenade  de  In  Plaee  du  Drnpemi. 
Aux  environs  signalons  Parthenay-le-Vieux.  Ménigoute.  Salnt-Loup-sur-Thouet   cl  Airvault. 


OIRON.  ~  Es;lisc.  Tomlicnii  (li-  l,'i  r;iinillc  GouriitT. 


AilTi-es.  . 
Aiiv:inlt. 


Anuii-L'.  .  .  . 
Bougon  .  .  . 
Bressiiiie  .  . 
Brenil-soiisArgc 

ton  .   .  .   • 
Ccllcssur-Bclle 
Champdenioi's 
Fcnioiix.  .    .    . 
Jav;irz;iy  .    .    . 


Limainnge* 
Mornes  .   . 
Melle.    .   . 


Melleran  . 
Ménigoulo 


Niu.l  , 


Oiron  .   . 
Pamplic. 


Liste  des  Monuments  historiques 


Croix  dn  cimeliore  (xvi*  s.). 

És;Mse  (an'  et  xiv*  s.). 

Pont  (le  Vcrnay  (xn'  s.). 

Croix  (lu  cimeticrc. 

Dolini-u  (lit  la  Pierre  Levée, 

Cloclier  ixvr  s.)  à''  \'{-J\~c. 

Piuines  ilu  chàleau  itf  lieaup 

,(xv  s.). 

Église  (XV*  s.i. 

Eglise  (xi's.). 

Éjtlise  (XVI*  s.). 

Église  (xEi's.). 

Ruines  du  Château  (xvi*  s.). 

Polnieii  (lit  la  Pierre  Pèse. 

Église  (xri"  et  xiii'  s.}. 

Eglise  Sl-Hilairc  (xi"  et  xir  ? 

Eglise  St-Plerre  (xir  s.). 

Église  St-Saviuien(xi"  s.). 
,  Clocher  (xii*  s.)  de  l'Église. 
.  Chapelle  ixiv  et  xv*  s.). 
.  Ci'oix  hosanniére  (xvi*  s.). 

Chàleau  (xn*  s.). 

Ancien  Ilôtel-do-ville  (xvr  s. 

P_orte  lalérole  (xvr  s.)  de  l'Ég. 

Église  (xvi*  s.i. 
,  Croix  du  cimetière  (xin*  s.  j. 


ND. 


Parlhenay.  . 


Eglise  N.-D.delaCouldrcfxu*  s.) 
Église  St  Laurent  (xir  s.). 
Porte  St-Jacques  (.xni*  s.). 
Église  (xn*  s.). 
Lanterne  des  Morts  (xn"  s.). 
Croix  du  cimetière  (xv*  s.). 


Croix  du  cimetière  (xiii*  s.). 
Église  (xu*  s.). 


Croix  du  cimetière  (xiv  s.). 
Église  (xn*  s.). 
Église  (xn*  et  xv*  s.). 
Crypte  de  St-Lègcr(vn*  s.). 


Parthenav-Ie\ienx  . 

Pers.  .    .' 

Prahecq 

Sl-Christophesur- 

Roc 

SI-(àènèronx  .... 
.Si-(;corues-de- 

Noisnc 

St-.louin-deMarnes . 
St-Maixent 

SlMaixentde-Beu- 

Mné Croix  du  cimetièr'e. 

St-Marc-la-Lande  .    .   Église  {xv*  s.). 

Thouars Château  (xvii*  s.  Prison). 

—       Chapelle  dn  Château  (xvr  s.). 

—      Tour  du  Prince-de-Galles  ixa*  et 

XUl'S.). 

Tour  (xni*  s.)  de  l'Église  St-Laon 

—      Tour  du  Prévôt  (xn"  et  xiv  si. 

_       Tourelle  (xv*    s.)   de    l'Ilotcl  du 

,  Président  Tyndo. 
Vcn-ines-sous-Celles  Église  (xn*  s). 


.mm\  4ttt\ttx-sevres 


...^ 


i  rrl>  . 


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>i>c 


felès 


-^i^. 


i*  Qf   ïld^^t^^k^  i^Mr^Sr^ry',:,  ?^.à>Bâtoni  \  .,    j^ff-'P'^siê», 


^'y^umim^nt 


•y 


drSOnU  n  lOOIlOI, 

@   .uinoona-.onooh 

ftptttcs  Jt'iitif  nuira  .  - 


Vendée 


Nom  —  Situation 

UROSÉE  Pli  partie  par  dos  cours  d'eau  qui  gatruent  la  Loire  et  sur- 
lout  par  un  certain  nombre  de  petits  lleuves  oMieis.  c'est  à  la 
^'^Sïx-k'^^  IV/i'/t'f.  principal  at'lluent  de  l'un  de  ces  derniers,  la  Sh'i-e  Niûytnise, 
(K>.-^'3A/0\F1&1  ,jj,|.  p,,„  .,  euii)runt6  le  nom  de  cette  circonscription  départementale. 
Cet  altluent  ii'arroso  cpi'un  seul  cliel-lieu  d'arrondissement,  Fonlenay- 
le-Comle,  la  ville  la  plus  intéressante  de  ce  départemeul.  1  un  lic  nos 
24  maritimes.  Sans  tenir  compte  de  ses  sinuosités,  il  affecte  la  forme  d'un  quadiilalére 
assez  régulier,  celle  d'un  losange  à  côtés  inégaii.x.  dont  la  diagonale  suit  la  dii-eclion 
S.-E.  à  .\.-(>.  La  longueur  de  cette  diagonale  est  de  près  de  lt).j  kilom.,  de  la  poiidf 
S.-E.  de  rarrondissement  de  Fontenay  à  l'extiémité  \.-0.  de  l'île  de  Noirmoutier; 
la  longueur  de  l'autre  diagonale,  perpendiculaire  à  la  première,  est  de  W  Uilom. 
environ,  de  la  Pointe  du  Gmiiin  du  Cou  au  point  de  rencontre  des  trois  départements 
de  la  Vendée,  de  JNIaine-et  Loire  et  des  Deux-Sèvres.  Sa  superficie  le  place  au 
2'.)'  rang  de  nos  déiiartements.  11  a  des  limites  nnlurelies  :  au  X.,  le  cours  iidéiieur 
du  Falleron,  puis  une  partie  de  son  cours  supérieur,  plusieurs  kilom.  de  la  Logne. 
de  la  lioulogne  et  de  l'issoire  ;  au  N.-E.,  la  -Sèvi'e  Xaidaise  qui.  pemlanl  environ 
2."i  kilom.,  le  sépare  des  déj)artemenls  dt^  la  Loire  Infi'i-ieiire  et  de  Maine-el  Loire, 
puis  un  peu  plus  loin,  du  département  des  Deux-Sèvres,  pendant  une  quinzaine  de 
kilom.:  au  S.  et  à  diverses  reprises,  une  partie  du  cours  de  la  Sèvre  Xiortaise, 
puis  de  la  Vendée;  au  S.-O.  et  à  l'O.  enlin,  le  lilloi'al  de  l'Océan.  11  es!  lioi'm''  an  .V. 
l)ar  les  dé|)artemenls  de  la  Loire-Inférieure  et  de  Maine-et-Loire,  à  l'L.  par 
celui  des  Deux-Sévres,  au  S.  par  celui  de  la  Charente-Inférieure. 

En  170(1  il  a  été  cntièremenl  formé  dune  [larlie  tie  la  province  du  Poitou 
(Ilati'l'uiloii). 

Histoire 

Les  documents  graphiques  sur  lesc(uels  on  [leut  s'appuyer  pour  di^lerminei-  rigou- 
reusement le  liltoral  de  l'Océan,  si  mobile  dans  celle  région,  soid  i\f  dale  trop 
récentes  pour  fournir  autre  chose  que  des  indications  à  soumellre  an  iimlrôle  de  l,'i 
science  géologique.  Seule  eu  effet  elle  peni  fain'  connaîlre  avec  précision  les  parlir^  ihi 
territoire  non  recouvertes  par  les  eaux,  à  l'épocpie  où  l'histoire  a  commence'  à  bcgayir. 
Les  fouilles  entreprises  au  havre  de  la  Gachère,  au  X.  des  Sables-d'Olonne.  pour  tixei' 
un  point  de  la  côte,  le  Portus  Scror.  de  Ptolémée,  semblent  devoir  aboulir.  .\n  X.O.  du 
département,  la  région  attenante  à  la  Ijaie  de  Bourgneuf,  conquise  pin  à  piu  Mir 
l'Océan,  était  recouverte  par  1rs  eaux  à  l'époque  préhistorique.  Les  flols  de  la  mer 
baignaient  .MaclieconI,  lîeanvoir,  C.hallans.  De  même,  au  S.,  le  golfe  du  Poitou  s'élendait 
jusqu'à  Lncou.  Xiort,  Coiirçon.  Au  xiii°  siècle,  Maillezais  était  encore  un  iiort:  il  en 
élail  de  même  de  Lncon  au  xvi'  s.  La  partie  émergeant  au-dessns  des  eaux  occupait 
donc  la  portion  cenlrale  de  l'arrondissement  des  Saliles-dX)lonne.  C'est  là  que  l'on 
trouve  le  plus  grand  nomlire  de  monuments  mégalithiques.  Une  quarantaine  de  loca- 
lités, dans  le  déparlemenl.  l'u  icnlcrmeul  encore.  Leur  énumération  serait  fastidieuse. 
Nous  dirons  simplement  que  la  région  où  ils  abondent  le  plus  est  le  canlon  de  Talmont. 


9S 


\ ENDEE 


Ceux  de  Saint-Marlin-cie-Breni  cl  du  pnys  de  Monts  auraient  une  origine  particulière. 
Xoirnioiitiei-  ilii.-<iila  Ik'riug)  apparaît  dans  l'iiisloire  au  vu"  s.  Saint  Pliilliert  y 
l'onde  un  iiionastèie  dont  les  moines  revelnil  riiaijil  noir  de  Saint-Colomlian.  d'où  le 
nom  qui  a  subsisté  [Monaslerium  iiigruinj.  Les  chartes  ne  mentionnent  Fontenay  qu'au 
i\'  s.  Des  seigneurs  s'y  réunissent  avec  leurs  guerriers  pour  man-lier  contre  l'empe- 
reur Lolliaire.  Au  XI  s.  la  ville  ajouta  à  son  nom  celui  île  Comte  apiés  l'éi'eclion.  par 
les  comtes  de  Poitiers,  du  château  dont  il  ne  reste  que  quelques  ruines.  La  Hoclie-sur- 
Yon,  le  chel'-lieu  du  département  (bqjuis  le  'J5  mai  iSlli,  n'a  grandi  qu'au  xix' s.  Un 
tiécrel  de  Napoléon  I  '  la  lil  soi'lir  de  len-e,  sur  l'i'nqil.ii-rmeid  i\c  la  bourgade 
anéaniir  pendant    les  guerres  de    \  endee.     Les   ï5ables-d'(Jl(_inne    sont    d'origine     1res 


MEUL-SL'n  I.  AITI'^E . 


ifp  tlii  n-iilie. 


ancienne.    La    rare  basque    y   l'oi-ma    une   rdlmiic    impoilanl.'    jailis  et    les    caracléres 

spéciaux  à  ri'lle  curieuse  race,    courage  clie/.  Ii-s   liiu •>.   Iir.iiili''  chez  les    l'enuiîrs.  si- 

rrli-ouM'iil  ciirore  rli.'z  leurs  de'sci'uda u Is.  L'île  d'^'ell  lO/ai.  loule  grauilique,  a  bien 
plus  l'aspiTl  brrlou  que  vend(''en.  I^lle  l'ul  i(uuiiie  de  iMiiiiie  lii;ure  ;  son  liistoiiH^ 
iglHU'(''e.  resie  à  i''crire. 

La  (-(UHpu'Ie  l'omaine  ne  semble  pas  avoir  laiss('>  de  traces  nondjreuses  dans  ce  pays, 
ce  rpii  se  conçoit  assez  aisémeni  :  d'une  ))arl  par  son  éloignement  de  la  base  d  oi)éra- 
fions,  d'antre  part  pai'  la  nature  uu''me  des  lieux,  recouverts  à  cette  époque  de  iorèts  et 
de  marécages.  Ouoi  qu'd  eu  soit,  on  rencontre  des  restes  de  fortifications  à  Bazoges-en- 
Pareds  (Chàlelier-Porlaun.  d'autres  débris  au  Bernaril  (Tronssepoill,  au  Langon.  à 
Sainl-Georges-de-Monlaitru.  vn  camp  aux  Lues,  sur  la  rive  g.  de  la  Boulogne,  des 
veslig'i's  de  bains  et  de  vilbi  ;i  Xoinnoulier.  elc. 

I.<'  clirislianisine   n'y  apparu!  (pi'assez  lard  et    ne  s'y  i-i'^paudil   que  lentement.    Parmi 


lO'J  V  K  y  U  i:  II, 

les  abhnvos  renoninn.'-i'S  qui  y  liin'iit  I'uikIih's.  nous  ciloroiis.  ouli-i'  celle  de  .Xoiriiiniilier, 
celles  (le  Miiilleziiis.  (|iii  n-iiNii]le  ;iii  \'  s.,  de  Nieul-siir-rAulisc  (lOfiS)  l'ondi'e  ii;ir 
(iiiilhiiinie  W  dAiiiiiliiiiie.  de-^  l'onleiielles.  l'-riLïc'-e  eu  IJln.  de  la  (..r:iiMeliéi-e  ixil"  s.i  et 
(le  Lueou  IMH'   '>.  I. 

Rall.aciiée   à  la  l'oiniii le'  Fronce,  colle  paiiie  cju  l'oilini  pas-^a   snu^   la  dnuiiiialidii 

nnulaise.  |iai-  suile  du  uiaiiage  de  Henri  Planlagenel  avec  EléoïKjre  d'Aiiuitaine;  elle  en 
sidiil  leiulos  les  \  ieissilndes.  Conquis  par  Louis  VIII.  le  Poilon  devint  l'aiianaije 
<rAI|ilioMse  de  l'oiliers  il-Jll).  Sainl  Louis  did.  vi'uir  didciidre  sou  IVèiv;  eouli'e  plusieurs 
seigneurs  irvollés,  qui  avaienl  l'ait  cause  coruuiuue  avec  le  comte  de  la  .Marclie.  Il 
s'enqiara  des  châteaux  de  Fontenay  et  de  ^■ouvaul.  Le  comté  d?  Fonlenay  (it  ainsi 
retoui- à  la  eouroiiiii'.  l)i'  nouveau  il  redevini  indi'-peudant  jusqu'en  lô'2i,  t'qioque  où  li- 
roi  Charles  1\'.  dil  le  liel,  rincor|)ora  au  royaume. 

La  gueiie  de  Ci-ul  Ans  se  ht  senlii'  jusque  dans  le  lîas-Poitou.  Le  houleux  Iraili'  de 
Brétigny  remit  l-'oulenay  sous  ladonuuatiou  anglaise  il.itil).  L'habileli' (le  I»uL:ues(diu  l'y 
arracha  de  nouveau  en  l")7'2.  La  ville  l'iil  endjellie  par  les  soins  du  eoum'lalile  de 
Richemont,  le  digue  émule  de  Duguesclin.  vers  le  unlii'u  du  xv  s.  A  celle  ('■poipu-, 
Fontenay  hrillail  d'un  LM-aiid  ('■elal  dans  le  drunaine  des  lellres  el  di's  ails.  Lue  l'oide 
d'hommes  célèbres  y  vil  le  joui-.  Louis  M  r(''i-igea  eu  commune  en  I  171. 

Les  guerres  do  religion  v  soidevéreulles  passions  enlr'e  les  |iaili^aus  el  les  adver- 
saires de  la  Réfornu'  (pu  gagna  rapidemeid  de  iioudireiix  adeples.  l'onlenay,  Lu('oi> 
furent  tour  à    tour  pris  el   repi-is   par  les   deux    pailis   ipn   \    eouimirenl    toutes   sortes 

d'atrocités.   Jlaillezais,  Beauvoirsui'-.Mer    suhireiil    le   mé soil.   Le  pays  ne   r(.'spira 

cjn'à  l'avènenuMit  de  Henri  l\'.  De  nouveaux  troubles  y  éclalérent  au  (h'diul de  la  un ité 

de  Louis  XIII.  S(.)ul]ise.  a  la  tète  des  proteslanis.  s'enqiara  des  S:dd(>s-(r()loinie  en  ir.-Jl, 
pilla  Ln(;on  el  ravagea  lout  le  [lays  envii'(mnanl.  Il  lallul  l'inlervention  pei'sonnelle  de 
Louis  XIII  pour  ranuMier  l'ordre,  après  une  S(''ri(^  i\c  succès  obleuus  conlre  les  rebelles 
dans  la  région  du  .Marais. [ 

Len(.lanl  le  règne  de  Louis  XI\".  les  mai'ins  des  Sables  se  lirent  remai'(pnM-  p.ii'  leur 
audace,  en  coudiallant  les  vaisseaux  anglais.  Pour  se  venger,  l'.Vngleteri'e  dépé(dia 
toute  une  llolte  en  Ifiili'i  pour  bondiarder  le  pori  qui  l'ut  presque  an(''anli.  Nous  arrivons 
sans  lran--ilion  .1  l'i^-poipii-  la  plus  pi'-ni!le  de  riii>loire  de  ce  pays,  à  celle  des  guerres 
dites  (^le  \  endi'C.  Oin>i(pn^,  eu  i-éalit(''.  elles  s'(''tendirenl  à  la  Rretagne  el  à  rAni((U.  elles 
oïd  conservé  ce  nom,  à  cause  de  racharnemeni  cpie  ses  habitants  déployèivul,  dans  leur 
foi  naïve,  conlre  les  arnn'es  nalionalcs  (h'rendani  les  principes  nouveaux  issus  de  la 
li(''Volidi((n.  Les  \"enili'-eiis  eurent  des  chefs  illustres,  (pn  pi'es(|ue  Ions  succ(unbèrent 
sur  les  ch.inqis  ili'  bal  aille.  Leurs  noms  sou!  d.iiis  Ion  les  le-,  ne'' moires.  I.,-i  lu  Ile  dégénéra 
rapidemen!  en  uih'  iiuerre  de  Lnn'-rill.is  (pu  lil  de  nondireuses  \iclinH:'S.  Enfin,  grâce  à 
riiabileli'-  el  à  la  sai;csse  de  Ib.iidie.  la  \'endi'-e  l'id  |iaeiliée.  Tiepuis,  les  idées  modernes 
oui  l'ail  leur  eheniin  dans  ce  pays  demeui'(''  si  loiiulenqis  lidèle  à  l;i  cause  de  la  royauté 
el  doni  l'espiil  eoinnu-  le  cieur  bal  :'i  l'unisson  de  C(diu  (le  la  France. 

Géologie  —  Topographie 

La  Vendée  se  divi-c  en  Icois  régions  :  le  Bocage,  aiipeli'  Gâtine  à  l'E.  de  la  Sèvrc  Nantaise; 
la  Plaine,  ([ni  lui  l'ail  siiilo.  el  le  Marais,  an  S.  el  an  X.-O.  du  (iéparleraent. 

Le  Bocage  occupe  la  poinle  X.-lv  du  ilé|i;uleiiienl  :  il  est  formé  d'un  ensemble  de  collines 
i.'i-aiiilii|nes.  ciilre-croisées,  sillonnées  de  ravines,  couverles  de  fnin'rés.  dont  aucun  des  soninicls 
.nri-oiiili^  ii'.-illchit  "iltfl  m.  Le  Piocage  )iro]ireiiienl  1111.  )iliis  a  l'O..  est  un  pays  de  landes  el  de 
clieiiiias  (  veux.  ii.-n>enié  de  iM.nipiel^  de  lioi-.  oi'i  -c  c.ii'liciil  les  villages.  Les  roclies  schisteuses 
el  graaili(|nes   v  -^onl   .'i  un.  C.'esl  d.nis  celle  i'(''i;ion  i|nc  se  Iroiive  la  cime  culminante  du  ilépar 


i. 


MAILLEZAIS.  —  Eylise.  Ensemble  N.-O. 


\  E  N  u  1-:  E 


105 


lemenl  ('2S8  m.)  à  TE.  de  Poiizauges.  Auloiir  de  celte  lùltoresque  bourgade  s'élend  la  iliaiiie 
dilo  des  Alpes  vendéennes,  où  Ion  reiiianiiio  les  cotes  suivante*  :  tiTS  m.  au  IJois  de  la  Folie, 
'270  m.  un  i>eu  au  S.  du  l'uy  l'aiùa,  270  m.  au  l'uy  C.rapeau.  Au  >!.-(>.  de  Pouzauges.  on  ti-cune 
2Sj  ni.  à  Sainl-Micliel-.Monl-Moicure.  point  de  partage  drr-  i-aii\  >pii  >e  rendent  à  la  Loire  par  la 
Sévre  Nantaise  eL  qui  gagnent  l'Océan.  Plus  au  N.-O.  cncnri'  >c  houve  le  Mont  des  .-Mouettes. 
qui  atteint  2ÔI  m.,  et  que  couronnent  7  moulins  à  vent,  fameuv  iiendant  les  guerres  vendéetuies; 
au  S.-E.  la  cime  de  St-Pierro-du-L'.heniin.  d'où  sort  le  Grand  Lay  à  -209  ni.  De  Ions  entés  cette 
chaîne  s"abais^c  rapidenienl.  .\u- 
dessous  du  Bocage  se  ^ouile  un 
pays  moins  tourmenté,  la  Plaine, 
formé  de  lias  et  d'oolitlie.  cpii  se 
continue  dans  les  Deux-Sèvres.  Peu 
ou  point  accidente,  il  prévenir  un 
a>]iecl  monotone  ;  mais,  en  re- 
\.uiçlie.  il  e^t  Ire-  lerlilc.  Dans  la 
Plaine  se  trouve  enclavée  une  l'or 
mation  houillère,  de  largeur  rela- 
tivement faible,  désignée  sous  le 
nom    de   hassin    de    l'onvanl. 

La  Plaine  est  bordée  dn  coté  de 
rOcéan  par  une  bande  de  niaré- 
cages  et  de  maiais  salants  apjielée 
le  Marais.  C'est  le  Marais  poitevin. 
|iar  opposition  au  Marais  breton, 
de  même  nature,  (jue  l'on  rencontre 
aulonr  de  la  baie  recourbée  de 
Bourgneuf.  ]ires(]ue  découverte  à 
marée  basse.  Ce  dernier  est  boiiié 
par  la  chaîne  de  collines  qui  s'étend 
de  Challans  à  SIGIIIessur-N'ie,  les 
dunes  du  pays  de  ilonts  el  l'ile 
de  Noirmoulier.  Le  marais  breton 
se  poursuit  dans  la  Loire-Inférieure, 
Son  sol  se  compose  de  dépôts  ma- 
rins agglutinés  avec  des  alluvions 
fluviales:  il  varie  de  fl  .-i  ï*  m.  d'.il- 
litude.  Nu.  égayé  simplement  jiar 
quelipies  arbustes  émergeant  çà  et 
là,  il  forme  un  ensemljle  de  511001) 
hectares  oii  alternent  diLiue-  et 
canaux,  champ-  et  niarai-  salants. 

L'ile  de  Noirmoutier.  très  basse, 
en  partie  endiguée  sur  *a  côte 
orientale,  tandis    qu'une    ligne    de 

dunes  protège  la  côte  occidentale,  est  séparée  du  continent  par  le  Goulet  de  Frommline, 
large  à  peine  de  1500  m.  à  marée  basse.  Elle  n'est  guère  qu'une  simple  roche  augmentée  par 
l'apport  incessant  des  alluvions.  Son  rattachenienl  .-i  la  côle  n'est  qu'une  questnm  <le  temps. 
Déjà,  à  marée  basse,  on  peut,  pi-esque  sans  se  mouiller,  s'y  rendre  ]iar  la  roule  de  Beauvoir  a 
Barbàtre,  en  suivant  la  chaussée  empierrée  du  Goua  (Gué),  le  long  de  laquelle  on  a  établi  îles 
bouées  de  refuge.  L'altitude  niaxima  de  l'ile  n'est  que  de  18  m. 

L'ile  d'Yeu.  formée  de  gneiss  et  de  niicascliisle.  se  rattache  au  continent  par  une  série  de 
bancs  sous-niarins.  C'est  un  plateau,  en  partie  recouvert  de  lande-  di>  bruyères,  d'une 
altitude  de  2  à  55  m. 

Le    marais   poitevin     qui  se    prolonge   dans  les    départements   de  la  Charente-Inférieure  et 


EI^.NTT.  —  IC^'Iisc.  Enspmhic  S. 


FONTENA\-LK  COMIE.  -  Église  iSutic  Duiiic.  Ab:.icle.  COlé  S. 


FONTEX.VY-Lli-COMTt:.  -  ligliïC  Noire-Dame.  Enf-Linblc   N.-E. 


■lOG 


\  E  N  D  E  i; 


(les  Deux-Sévip!-,  ii  une  surface  totale  île  .")0  01)0  hed.  Il  se  comi)ose  d'ilôts  calcaires  qui  se  sont 
aiiiiîiinnlés  par  rappoi-l  d'alhivious  inaritimos  et  fluviales  et  ont  fini  par  se  souder.  Les 
liMi-  |iiille>  do  cc"iuillages  de  St-Michel-eii-rilei-m  (70U  m.  de  longueur,  sur  T,m  m.  de  largeur 
i-l  Kl  a  l."i  ni.  de  hantrur  .  snril  (•(■lèhros  parmi  les  géologues.  Le  sommet  des  Imttes  est  occupé 
pu- des  vdlage^.  .mi  momiIhi-  diuic  \ni;il;Hiie  environ.  On  conçoit  la  iiliysionomle  toute  parti- 
culière de  celle  région  coupée  de   canaux   et   de    digues,  habitée  par   les   •■   Cabuniers  »,  dont 

les  clieniins  sont  précisément  les 
canaux  (piils  entretiennent.  Les 
principales  buttes  sont  celles  de 
Gné  de  Velluire  (50  m.),  de  Vix 
(ri4m.',  de  Chaillé-les-Marais  (l'.tm.), 
de  Malllezais  et  de  Liez  (17  m.),  des 
Grues  {\')  m.),  de  \'oulllé-les-Marais 
('J  m.),  elc. 

Hydrographie 

LITTORAL.   Il   commence   à    la 

ri\e  g.  lie  ['Lticr  du  îiud,  dans  la 
Boie  de  Bourr/neu/' ;  sa  direction 
générale  est  N.-E  à  S.-O.,  tandis 
(|ue  relie  de  la  cote  orientale  de 
rdi'  do  Noirmoutier  est  dans  le 
sens  opposé.  Le  fond  de  la  baie 
est  g.uMii  do  roches  :  les  marées 
l'emplissent  de  sables  ol  d'allu- 
vions  de  toutes  sortes:  au  miliou 
se  Iroino  un  clion.-d  t\n  jiou  plus 
jniiroiid  i|uo  l'i.»!!  Monuiie  le  Fain. 
Du  côté  ilu  Continent  une  digue 
|iresipu'  conlinue  prologe  les  pol- 
der- de  1'//.'  (/('  llfjliiil  jusqu'un  i>eu 
en  amoni  de  la  chaussée  empierrée 
du  Ooii'i,  (jui  lelie  la  roule  de 
Beauvoir-sur-Moi-  à  linrbàtre  dans 
l'ile  de  Noirmoulior  ol  ipie  couvrent 
.1  poiiio  ipiolipies  ..  niées  ■•  d'oau 
:'i  marée  basse.  On  ti'onve  <lou\ 
lia\res  étroits  surin  côte:  fiuelipies 
Iielils  canaux  <récoulemenl  do- 
marais  y  débouchent  aussi.  Plus 
bas  le  Chenal  de  la  Cahouelie  re- 
cueille les  eaux  du  Cirand  Étier  et 
du  Canal  du  Perrier.  ..\u-dessous. 
la  côte  sablonneuse,  sur  laipielle  soni  installés  des  parcs  à  moules,  se  rapproche  de  la 
Pointe  de  la  Fosse  (Ile  de  Xoirmoutier).  En  l'ace  est  Fromentine  dont  le  Goulet  est  indiiiué  par 
deux  tourelles  massives,  donl  la  base  de  l'une  est  visible  à  marée  basse.  La  largeur  du 
goulot  est  d'environ  I.MHI  m.  Lue  estacade  où  abordent  les  bateaux  qui  font  le  service  des 
ilos  de  Noirmoutier  et  il'Vou  est  établie  à  Fromentine,  dans  le  prolongement  et  à  l'extré- 
mité de  la  roule  de  Challans.  le  long  de  laquelle  court  un  chemin  de  fer  à  voie  étroite.  En 
face,  dans  lile  de  Noirmoutier.  se  trouve  l'ostacado  coi'respondante  de  la  Fosse.  Au  delà  du 
Goulet,  la  côle  salilonneuse  lourno  au  S.  puis  au  S-E.:  elle  est  accompagnée  de  dunes 
gazonnées  et  plantées  de  pins  qui  se  |indangent  sur  une  longueur  de  TiO  kilom.  jusqu'à 
la  l'ointe  de  l'Aigtiille,  en  amonI   du    pm  I  dos  Sables-d'Olonne.  Sur  celle  cùlo  les  villages  sont 


FOU.SSAIS.  —  Eglise.  Façoilc  O. 


■J 


lus  VENDEE 

rares.  Citons  N.-D.-de-Monts.  Saint-Jean-de-Monts.  [letile  plage  de  bniiis.  chormaiilc  et  paisible. 
Plus  Ijas'  e!?(  Crois-de-Vie  ;iu\  iiiipics  de  r-alile  entieLoiipée.s  de  roches  el  (|ui  est  en  même 
temps  petit  pcirl  de  pèche  et  de  cabotage.  En  face,  sur  la  ri\e  i;.  de  la  Vie,  un  bourrelet 
de  dune-  en  ictrail.  nommé  l'uinlc  de  la  Gartimc.  jioite  les  cbalels  de  St-Gilles  que  le 
Jaunay.  allluciit  ilc  la  \  ie.  coidant  parallèlement  au  littoral,  isole  aiu-i  du  bourg.  A 
partir  du  point  où  il  s'en  écarte,  la  cote,  rocheuse,  s'élève  à  une  vingtaine  de  mèlres. 
Au  N.  des  dunes  d'Olonnc.  d'une  longueur  do  II  kilora.,  ((ui  portent  une  superbe  foret  de  pins,  se 
trouve  le  lutore  de  lu  Gachère  où  débouchent  l'Auzance  et  la  Verlonne.  qui  traverse  les  marais 
salants  situés  en  arrière  de  la  foret.  Au  S.  un  chenal  qui  forme  le  port  des  Sables-d'Olonne 
comjiosé  d'un  bassin  de  chasses,  d'un  liassin  à  Ilot,  du  i">rl  iii-ii|iremenl  dil  el  d'un  avanl-porl, 
sépare  les  Sables-d'Olonne  de  la  Chaume,  son  faubourg.  Ce  dernier  occupe  ainsi  la  pointe 
méridionale  du  bourrelet  de  dunes  qui  s'achève  par  le  Fort  St-Xieulas.  Au  delà  du  Remblai,  le 
long  du<picl  s'aligne  une  chaîne  ininterrompue  de  chalets  et  de  villas,  auxquels  succède  le  bois 
de  pins  de  la  lUidelière,  la  cote,  dentelée,  est  bordée  de  dunes  alternant  avec  les  roches 
jusqu'à  la  Puinle  du  Grouin  du  Cou.  On  y  trouve  la  l'ointe  du  Payvé.  terminant  la  rive  dr- 
de  l'estuaire  où  tombe  le  GuéChàtenay  et  le  Goulet  de  Jard  comblé  par  les  sables  el  la  vase. 
.Au  large  et  à  10  kilom.  se  trouve  la  pointe  N.  de  l'ile  de  Ré,  dite  Pointe  des  Baleines;  entre  celte 
dernière  el  la  Pointe  du  Grouin  du  Cou  s'étend  le  Pertuis  Breton,  autour  duquel  la  côlc  décrit 
un  arc  de  cercle.  Au  delà  do  la  Pointe  du  Cltiquel,  le  littoral,  très  lias,  est  accompagné  par  les 
Marais  do  la  Tranche  sur  la  rive  d.  du  Lay  qui,  coulant  ]iarallèlement  à  l'Océan,  découpe  une 
longue  pres([u'île  de  dunes  se  terminant  à  la  Pointe  d'.Array.  La  Tranche  a  une  plage  de  sable 
modeste.  Dans  la  presqu'île  se  trouve  la  plage  embryonnaire  do  l.i  Faute,  qu'un  pont 
tournant  jeté  sur  le  Lay  reliera  bientôt  au  petit  port  de  l'AiguilIonsur-Mer.  terminus  du 
tramway  de  Luçon.  A  la  Pointe  de  l'Aiijuillon  commence  ï'An.^e  dr  l'Ai</uillon,  en  demi-cercle, 
sur  laquelle  débouchent  le  canal  de  Luçon  et  la  Sèvre-Niortaise,  dont  la  rive  dr.  seule 
appartient  au  déparlement.    En  arrière  de   la  côte   endiguée  s'étend  le  Marais  poitevin. 

HYDROGRAPHIE  FHfVIALE.  Une  partie  des  eaux  du  département  gagne  la  Loire  par 
la  Sévre  .\anlaise  ou  par  VAcheneau,  écoulement  du  lac  de  Grand-Lieu  ;  l'autre  parlie  s'écoule 
vers  l'Océan   par  les  divers   petits   fleuves  coliers. 

La  Loire  se  trouve  encore  à  18  kilom.  du  département  lorsqu'elle  atteint  Nantes,  point  qui 
en  est  le  plus  proche. 

La  Scure  A'rtîTfaise,  née  dans  le  déparlement  des  Fleux-Sèvres,  touche  à  celui  de  la  Vendée, 
qu'elle  sépare  pendant  1.")  kilom.  du  premier,  en  aval  du  pont  de  la  voie  ferrée  de  Tours  aux  Sables- 
d'Olonne;  puis,  coidanl  dans  une  vallée  encaissée,  elle  pénètre  entièrement  dans  le  départe- 
ment, liasse  au  iiied  de  MorSagne  et.  en  aval  de  celte  ville,  n'appartient  plus  que  par  sa  rive  g. 
au  département,  qu'elio  isole  de  celui  de  Maine-et-Loire  d'abord  et  de  celui  de  la  Loire-Intérieure, 
dans  loipu'l  elle  pénètre  à  moins  de  1  kilom.  en  amont  de  la  ]iittoresque  Clisson.  Pendant  son 
cours  do  70  kilom.  dans  la  N'endée,  elle  s'augmente,  par  sa  rive  g.,  de  rivières  souvent  à  sec 
l'été  :  le  ruisseau  du  Blanc,  la  Crume,  la  Morle.  Hors  du  déparlement,  elle  reçoit  le  Maine, 
formé  de  la  réunion  du  Grand-.Maine  et  du  Pelit-Maine.  Le  premier  a  sa  source  au  N.-E. 
des  Herbiers,  ((u'il  arrose;  le  second  à  2  kilom.  5  au  N.-E.  des  Essarts  ;  ce  dernier, 
grossi  (rive  dr.'i  du  l'endrenneau,  qui  passe  au  ]iied  de  St-Fulgent  et  (rive  g.)  du  rtiisseau  du 
Bourreau,  se  réunit  au  Grand-Maine  un  peu  en  aval  de  Sl-Georges-de-Monlaigu  ;  ainsi  doublé,  le 
Maine  baigne  Montaigu  et  |)assc  dans  le  déparlcmenl  de  la  Loire-Inférieure. 

Le  lac  de  Grand-Lieu  absorbe  l'Oir/non,  qui  n'a  que  son  cours  suiiérieur  dans  le  département 
et  la  Boulor/ne.  Cette  rivii're  tortueuse  naît  au  S.  des  Essarts,  reçoit  (rive  dr.),  à  sa  sortie  du 
déparlement,  l'/s.soî're,  puis  hors  du  département,  (rive  g.)  la  Loyne  qui  laisse  sur  l'autre  rive  la 
petite  ville  de  Logé  (Loire-Inférieure). 

FLEUVES  COTIERS.  Le  Faltcron.  qui  sort  de  terre  au  N.-O.  de  Palluau,  sépare  pendant 
plusieurs  kilom.  le  dé]iartement  de  la  Vendée  de  celui  de  la  Loire-Inférieure,  pénètre  dans 
ce  dernier,  où  il  arrose  Machecoul,  puis  se  sépare  en  deux  bras  formant  l'ile  de  Bouin:  VÈlier 
du  Sud  au  N.,  X'Élier  du  Dain  nu  S. 

Le  Grand  Êtier.  (pie  forment  divers  ruisseaux,  passe  près  de  Cballans  el  se  divise  en  deux 
bras,  dont  l'un,   le  Canal  du  Grand  Êtier.  va  finir  dans  le  Goulot  de  Fromenline  et  dont  l'autre 


LUÇON.  —  Ciillicihah;.  l'ai;ailc  O. 


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V  !■  N  D  E  E  i  I  [ 

se  jelte,  partie  dans  la  i'Ic.  l'ii  aval  ilii  Cdiillui'ut  ilu  Liijix'rnii.  parlio  dans  lo  <'licrial  ilc  la 
Calioiiette,  ([u'il  gagne  par  lintoniiviliairc  du  l'-mnl  du  l'iTiirr.  dcciipaid  iiim-  pciilimi  di'  l'ancioii 
lil  du  Ligiici'on. 

La  Vie,  ip-ii  a  sa  source  à  l'K.  dr  l'oli'é-siir-\ie,  dont  elle  IkiH,  (rive  g.)  le  ruisseau  du  juéuie 
nom,  recueille  (rive  <li'.)  la  l'etile  Uonloijne,  qui  laisse  Palluau  à  1  Uiloui.  de  >a  live  gauche, 
(rive  g.l  le  Ligneron,  passe  entre  St-(iilles-sui--\'ie  et  (à'oix-de-Vie.  se  nujdle  uiNe^.i  du  .laimai/. 
contourne  la  petite  presqu'île  de  Croix  et  liiul  à  la  poinle  île  la  tjaienue.  L'Aiisnirc,  (jui  haigue 
la  Molhe-Aehard,  forme  avec  la  l'crtonne  le  havre  de  la  Gacliére.  dans  lequel  tondic  encore  le 
niiisgf.iiu  ilca  Mrirnii  ou  Conie.  qui  se  gonlle  de  la  Morene.  augmentée  (rive  g.)  du  Dï-'uiilcmi. 
Vue  aulre  p.ulie  de-  eau\  i\r  la  N'erloruie  gagne  ])ar  Uii  canal  le  ilienal  enUe  la  (diaumi'  (I  le- 
Saldes-d'(ll(inne. 

ho  l'ci-i-inj  esl  un  e-l.uau-e  où  toinlient  le  ruisseau  ilu  (  ;ué-(  dialeuaN .  ipii  arro-e  ■|"ahii.iiil  rt,  ini 
antre  ruisseau- moins  rmporlant  au  S.  l.e  fuisfcuii  de  !<t-l'iiircid-siir  J'/rd  lombc  au  (ioiiii'l  de 
Jnrd,  estuaire  aujouril'hui  comblé  jiar  les  sables. 

[.e  /-"//,  la  plus  grande  rivière  vendéenne,  esl  lornii'  dc>  la  i-éiuiion  du  (ivind  Lutj  et  du 
Pelit  Lay.  Le  (Irand  Ltvj  a  sa  sourC(^  à  ii  kdoui.  en\iroii  au  X.-\.d;.  de  la  (  diàlaiguernie  : 
il  coule  vers  le  N.-O.  Jusipi'à  la  liaiileiu-  de  l'i>u/auL;es.  ipi'il  laisse  à  li  kibnu.  de  sa  iInc  dr.. 
puis  redescend  au  S.-O..  i-ei'ueilli>  lo  M-iiar.  pui-  U-  Luninii.  Iai>-e  Clianlomiay  a  T<  kiloni.  siu- 
sa  rive  dr.  et  est  rejoiid  par  li'  l'etil  Li;/.  *'.'■  dermej-  nait  au  S.-S.-E.  des  Herbier-.  Iia\ei-se 
presque  aussil('it  l'étang  de.  la  Dbiltière,  recueille  plusieurs  laiisseauv  tout  en  décrivaid  lorco 
méandres.  La  ri\iére.  loi-nu'e  ainsi  du  G|-and  et  du  Pi'lit  Lay.  .arrose  ^lareuil  et  passe  dans  le 
Marais,  oii  elb'  coule  canalisée.  \n  nnirnenl  où  par  sa  ilueclion  M  sendile  devoir  se  jeler  daii- 
l'deean.  il  lui  dcMent  p.U'allèle.  bord.nd  une  dune  de  peu  di'  largrui-  (pu  l'oruie  une  limyiie 
pr<'^c[u'ile.  C.'e-I  à  la  poinle  d'.\r(;.i\  rpi'd  didiouibe  eidiu  dan-;  l'Oceaii.  Sa  ri\c'  drnile  est 
continuée  jiar  une  digue  surélevée  qui  Mnil  piresque  à  la  pointe  de  l'.Mguillon.  Le  l.'ii/  propre- 
menl  dit  a  pour  alllueuls  :  irive  g.)  la  Scniinin/'.  (pii,  accrue  (rive  dr.)  de  la  M'iriinc.  du  'l'Iifn,  d.' 
VA'do'Oii  et  du  Frnlrt.  pas-e  à  SIe-IIernùne  et  Unit  à  un  peu  plu- de  I  kihmi.  en  amont  de 
Marcuil;  (i-iveilr.l  le  Maiillul.  ipù  a  sa  source  au  N.-O.  de  la  buvl  de  la  (di.ù/,e  et  s'augmeidi- 
(rive  g.)  du  Donlnii:  (rivedr.)  l'i'o/i.  qui  ari-ose  la  Iloi-he--ur-Vou  ;  iri\e  dr.ile  (iraun;  la  riviéredi' 
l.arou,  ou  mieux  le  caiml  ,1e  l.iiron,  qui  commuuicpie  avec  le  canul  de  ccinlurc  des  IloUandaU, 
Unit  dans  l'anse  de  r.\i;;nill.in  api-és  un  cours  de  1.".  kilom.  "'20  m. 

1.3.  Sèuvc-Nioi-lni^'.  .pu  \M'nl  des  |leu\-Sé\res.  n'apparlieni  d'ab.irdau  dé|..irlenieid  de  la 
Vendée  (pie  jiar  sa  rive  dr.  :  piu<  (die  v  pénétre  toid  enliére  pendant  .piel.pn-^  liib. m.  <e(denienl. 
sert  ensiùle  de  linule  eonuiiune  aux  deux  déparlemcid-  de  la  Cbai-enle-lnlei  iem-e  r\  de  la 
Vende(>  ju-(iu'à  s(m  coniluent  avec  la  Vendée,  passe  piar  ses  deu\  i-ives  dans  |,i  (  :ii,u-eide- 
Inlericure  ipi'cdie  sépare  à  nouveau  de  la  Vendée,  depuis  un  point  silm''  h  I  Kib.ni.  en  aval  de 
cidiu  où  la  rejoint  le  canal  de  Vix,  jusipi'à  -ou  endiouchure.  Elle  a  pour  tiàbulaires  :  (ii\c  dr.i 
VAulhe.  >\m  pençlre  dans  le  département  par  le  canton  de  Sl-Hilaire-des-Loges,  dont  elle  laisse 
le  chef-lieu  U  I  Uibmi.  de  sa  ri\e  dr..  sei'perde  dans  des  marécages  où  elle  abandonne  une 
liai-tie  de  ses  (\ui\.  -e  i;rossil  du  rin'fiseau  de  St-QiieiUi,i.  pai'  le(piel  -'écoide  une  source  abon- 
dante mais  trè-;  froide,  pi'dveuaid,  d'(m  étang  de  Bouilb''.  pui-  se  parlaL;e  eu  ,\cu\  bras  entourant 
I  ile  de  Maillezais;  le  bras  ;\  l'O.  est  le  Can.,1  d,'  hi  Jcane-Authe.  ipii  gagne  la  Pèvre  à  Maillé. 
e  bras  a  l'E.  est  le  Can'd  de  la  VlnUle-AtaUe.  (jui  s'y  rend  [lar  deux  ]ielites  branches  un  peu  en 
aval  de  Damvix;  —  rive  dr.)  la  Vemlée.  oriiiinaire  de-  I»eux-Sévres.  (pu  boit  (rive  g.)  la  Gabauçic 
i-emoide  en  se  re|iliant  vers  le  \..  peuMre  dans  In  belle  foi-él  de  ^•ouvald.  où  lui  j.arvienl 
(i-ivo  dr.)  la  Mère,  dont  la  Châtaigneraie  n'e-t  (doipiu'c  .pu-  de  I.MIII  m,,  s'a. -ci.. il  (ri\.>  g.)  du 
Vent  et  .lu  Tlumvron.  puis  redescend  vers  le  S.,  traverse  t'ontenay-le-Conite,  luune  la  Uvigèves 
qui  passe  à  l'IIermenault  et  sert  de  limite  ccnnmune  aux  deux  départements  de  la  Vendée  el  de 
1.1  Cli.iiviil.'-Inlérieure,  jiis.iu'à  son  conllu.-nl  ,i\ec   la  Sevré. 

MARAIS.  Kn  dehors  du  .Marais  poitevin  au  S.  et  du  Marais  breton  au  \.-0..  dont  nous  avons 
parlé  au  idiaiiilre  de  la  Géologie,  il  n'en  reste  aucun  à  signaler. 

CANAUX.  Il  n'y  a  dans  le  département  ipie  des  rivières  canalisées  et  des  canaux 
d'évacuation  des  eaux,  de  dessèchement  (canaux  de  ceinture  et  canaux  secondaires), 
créés   pour    soustraire   aux   inondations   les  terres    basses    des    IMarais.    Des    svndicats   aidés 


112  VENDEE 

]iai-  ri;inl  >-'iii-iM]ifMit  (lo  rc  soi[i,  sous  la  ilireclion  do  radministralion  des  Ponts  ol  Chaussées. 
SOURCES  MINÉRALES.  On  en  coniiile  un  certain  nombre  ne  donnant  lieu  toutefois  a 
aucune  ex]iloilation  sérieuse.  Nous  citerons  celles  de  la  Roche-sur-Yon  [la  Bi-ossardirre),  de 
St-André  d'Ornay  (/e.<  Fonleiielles],  de  Hocheservière  {BoU  de  la  Touche),  de  St-Mars-la-Réortlie 
{te  Pouel),  dans  l'arrondissement  <le  la  Kochc-sur-Yon:  de  Maillé,  de  Pouzauges  (le  Moulin  au 
Moine),  de  liéaumur,  dans  celui  de  l'ontcnay-Ie-Comte  :  de  Benulieu-sous-la-Roclie.  de  la 
Clniielle-Hermier  i/u  Gitardière).  des  Moutiers-les-MauxIaits,  dans  celui  des  Sables-d'Olonne; 
dans  l'ile  de  Noirnioutior  enlii].  à  Noirnioutioi'. 

Climat 

Ce  départi'inenl.  placé  sous  riiiflLierK-e  du  rlimal  (lirondiu,  ne  connaît  guère  de  températures 
extrêmes.  Année  moyenne,  le  Ihermoniètro  oscille  entre  —  Set  Tj".  Les  écarts  ijui  se  produisent 
]iroviennenl  de  la  nature  du  sol.  C'est  ainsi  que  dans  le  Marais,  coupé  de  canaux,  bordé  par 
l'Océan,  le  climat  est  surtout  humide  :  dans  la  Plaine,  au  sol  perméable  et  où  les  eaux  sont  peu 
abondantes,  les  chaleurs  de  l'été  se  l'ont  sentir  idu-;  ipie  dans  tout  le  reste  du  département. 
C'est  dans  la  région  plus  élevée  et  plus  accideiili'r  du  liocage.  où  les  roches  imperméables 
retiennent  les  eaux,  que  l'hiver  sévit  avec  le  plus  d'.'iprelé. 

La  hauteur  moyenne  annuelle  de  la  pluie.  0  m.  fii'i.  est  iidérieure  à  la  moyenne  de  toule  la 
France  (Om.770):  toulelois  au  poste  d'observalimi  de  Sl-Sigismond.  dans  la  vallée  de  la 
Sèvre,  on  a  relevé  une  hauteur  de  0  m.  7-27  en  lïmii.  Le  nniid)re  moyen  des  jours  de  pluie  est 
inférieur  à  I.Mt. 

Divisions  administratives 

Étendue  :  C70.r)i',i  hectares    ('.,ida>lrei. 
Population  (l'.'OM  :  4"i!t.(iJ7  habitaids. 

.\nondisseiiieiilr.  Caillou;-  Communes 

Préfecture    :   L.\  i;ocue-sur-yon.   ...       1  10  105 

Pous-  )  Fûutavi)/-le-Comte .    ...       1  '■>  Hi 

Préfectures  \  Les  Snbtes-d'Oloiine.   ...       1  11  84 

Total.    .    "^     Tolal.    .   ' 'u         Total.    .     r>Or. 

LISTE     DES    CANTONS 

La  Rorlie-sur-Yon.    .    .   Chantonnay.   les    Essarls.    les    Herbiers,    Mareuil.    Moiitaigu.   Mortagne, 

le  l'dirésur-Vie,  Pioclieserviére.  la  Koche-sur-Von,  Saiiit-l'ulgent 
Fouteuaylc-Conilc.   .    .  Chaillc-les-Marais,  la  Châtaigneraie.  l'ontenay-le-Comte.  l'Hermenault,  Lu- 

çon.  Maillezais,  Pouzauges,  St-Ililaiie-lesLoges.  Sainle-llermine. 
Les  Sables-d-Olonne  .    .  Beauvoir,    Challans,  lie  d'Veu,  la    Mothe-Achard.  les  Mouliers-les-Maux- 

fails,  Noirmoulier,    Palluau,  les    Sables-d'Oliume,    Saiiit-Cilles-sur-Vie, 

Sainl-.Iean-de-Monts.  Talniont. 
CULTES.  Culte  catholique.  Kvèché  :  Lueon.  érigé  en  rd7.  comme  celui  de  M.iillezai-.  par 
le  pape  .lean  XXII,  aux  dépens  <lu  diocèse  de  Poitiers.  Supprimé  en  ISO'J.  il  a  été  rétabli  en  IS^l 
comme  suffras;ant  de  Bordeaux.  Le  diocèse  ne  comprend  que  le  déparlement  el  compte  ôti  cures, 
2G2  succursales,  121  vicariats  rétribués  et  ".  autres.  Il  possède  un  séminaire  diocésain  à  Luçon. 
Les  congrégations  religieuses  d'hommes,  peu  nombreuses  el  donl  trois  ont  leur  maison  mère 
dans  le  département,  s'occupent  d'enseignement.  Celles  de  femmes,  assez  nombreuses,  s'occu- 
pent d'enseignement,  il'œuvres  charitables  ou  sont  vouées  à  la  vie  contemidative:  plusieurs 
ont  aussi  leur  maison  mère  dans  le  déparlement.  Les  i.rinclpaux  pèlerinages  sont  ceux  du  B, 
Grignonde  Monlfort  à  St-Laurent-sur-Sèvre.  de  N.-D.  de  Carreau  à  la  Chapelle-Hermier,  N.-D. 
de  la  Salelte  à  Martinet,  de  la  Sainle-Familledu-Cliéne  à  la  Babatelière.  N.-D.  de  la  Victoire  à 
la  Garnache,  N.-l),  de  la  Brossardière  h  la  Tardière.  N.-D.  de  l'Espérance  ou  de  Bourguenel  à 
St-Ililairede-Talmont,  N.-D,  de  Recouvrauce  à  SI-Gilles-sur-Vie,  N.-D.  de  Bourdevaire  à 
Sl.Cervais,  N.-D.  de  Loretle  à  la  Flncelière,  N.-D.  delà  N'endée  à  Pl-Etienne-du-Bois. 
Culte  protestant.  On  compte  environ  ôôOO  protestants  rattachés  à  l'Église  Réformée.  Un  seul 


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VOUVANT.  —  Eylise.  Pignon  ilu  Irunsepl  N. 


T.    IV.  —   S. 


VENDEn.    tl. 


114  V  E  N  D  i;  E 

consistoire,  celui  de  Pouzauges,  faisan l  jiaiiie  de  la  i"  circonscri[>tion  synodale,  embrasse 
loiil  le  déparlement.  Il  y  a  des  églisic^  à  Fonlenay-Ic-Comle,  a\ec  annexes  à  lienel  et  à 
Poussais;  à  Mouclianips,  avec  annexe  à  St-Germain-lc-1'rinçay;  à  Mouilleron-en-Pareds,  avec 
annexe  à  Sic-Hermine;  à  Pouzauges.  avec  annexe  à  Sl-1'rouant  ;  à  la  Uoche-sur-Yon  enlin,  avec 
annexes  aux  Sables-d'Olonne,  ù  Luron  et  Triaizc. 

Culte  Israélite.  Le  mimbre  d'adliorcnts  esl  nul. 

ARMÉE.  Le  déparlement  fall  jinrlie  de  la  IL  région  mililaire  (jui  comprend  i  dé|)iirtements 
et  8  subdivisions  de  région,  dont  'J.  celles  de  la  Rocbe-sur-Von  et  de  l'onlenay,  lui  aii|iaili(iiiienl. 
Les  troupes  qu'elle  comprend  font  partie  du  11°  corps  d'armée  dont  le  chef-lieu  est  Nantes.  La 
garnison  de  La  Roche-sur-Yon  comporte  I  régiment  d'infanterie;  celle  de  Fontenay-le-Comte 
en  comporte  également  1  et  en  outre  I  compagnie  de  cavaliers  de  remonte,  celle  tle  Port- 
Joinville.  1  compagnie  d'infanterie.  Le  déparlemenl  ressorlil  à  la  11°  légion  de  gendaiineric. 

Ouvrages  militaires.  Xommons  pour  mémoire  seulement  :  l'ancien  fort  de  l'ile  du  Pilier, 
située  au  N.  de  celle  de  Nuirmoulier.  ainsi  que  les  vieilles  batteries  des  des  de  Noirmoutier 
et  d'Yeu  et  le  fort  de  Fromenline  pour  la  iiroloclion  du  Cioulet.  Les  seuls  ouvrages  conservés 
sont  le  fort  St-Nicolas  avec  la  batlorie  de  l'Eslncade  qui  protègent  le  port  des  Sables- 
d'Oloiuie,  la  citadelle  et  les  batteries  de  Port-Join ville. 

Marine.  Le  littoral  de  la  Vendée  fait  partie  du  i'  arrondissement  maritime,  chef-lieu 
Rochefort.  cpii  s'étend  de  la  baie  de  Bourgneuf  à  la  frontière  d'Esjjagne. 

JUSTICE.  Le  déparlement  ressortit  à  la  Cour  d'appel  di-  Poitiers.  11  existe  I  Tribunal  de 
!'■  Instance  à  l.i  Roche-sur-Yon  (où  se  tient  la  Cour  d'Assises),  à  Fontenay-le-Comlc  cl  aux 
Sables-d'Oloniic;  1  Justice  de  paix  dans  chacun  des  50  cantons. 

INSTRUCTION  PUBLIQUE.  Le  déparicnieid  de  la  Vendée  esl  l'un  des  8  ressortissant  à 
l'Académie  de  Poitiers;  il  no  possède  aucun  élablissemenl  d'cnseignemenl  supérieur. 

L'enseignement  secondaire  comprend,  pour  les  garçons  ;  le  lycée  de  la  liochesur-Yon, 
les  collèges  communaux  de  Kontenay-le-Comle  et  de  Lnçon;  pour  les  filles,  les  cours  secon- 
daires de  la  Roche-sur-Ycm.  11  existe  en  outre  des  établissements  libres  à  Fontenay-le-Comte, 
le  Roche-sur-Yon,  Luçon  et  St-Laurent-snr-Sèvre.  11  y  a  un  petit  séminaire  à  Cha\ag]ics-en- 
PaiUers  et  aux  Sables-d'Olonne. 

L'enseignement  primaire  recrute  ses  professeurs  à  l'école  normale  d'instituteurs  (avec 
école  annexe)  et  à  l'école  normale  d  institutrices  (avec  école  annexe)  de  la  noche-sur-Yon. 
Il  existe  des  écoles  primaires  supérieures  de  garçons  à  Cliantonnay,  Fontenay-le-Comle  et 
Moitagne,  et  de  fdies  à  Fonlenay-le-t'.omle.  Des  cours  complémentaires  pour  garçons  ont  lieu 
à  tlhallans,  aux  Sables-d'Olonno.  cl  ;i  Sl-Ililairc-des-l.ogo>.  cl  poin-  lilles  aux  Sables-d'Olonne. 
On  Irouve  des  pensionnats  primaires  de  garçon-^  ;i  Ch.intonnav.  la  Roche-sur-Yon,  aux 
Herbiers  et  aux  Sables-d'Uloinic,  et  i\r  filles  à  l'onlenay-le-Comle  Ci),  la  Roche-sur-Yon  (5),  les 
Sables-d'Olonne  et  Luçon  (5). 

.yioulons  (jue  renseignement  concernant  la  navigation  cl  les  pèches  marilimes  est  donné 
auv  des  de  Noirmoutier  cl  d'Yeu  ainsi  qn'à  r.\igMillon-sin--Mcr  et  aux  Sables-d'Olonne.  Cette 
ilçrnière  ville  possède  un  laboratoii-e  zoologii|uc  niai'itime.  ;inni'\é  à  ILcolc  municipale  des 
pèches  marilimes  de  la  Chaume. 


Le  déiiarteinent  ressorlil  encore  ;'i  r.\rrondi~scninnl  minéralogirpie  de  Poitiers,  sous- 
ari'ondissemenl  d'Angers  (division  dn  Onirc);  ;i  la  l- li.'nion  .-igricole  (0.);  à  la  24=  Conservation 
forestière  (Xiorl):  à  la  IP  Insjicction  des  Punts  et  C.liau-sées. 

Agriculture 

La  Vendée  esl  un  riche  département  agricole  où  le<  culliu-os  sont  aussi  variées  que  le  sol. 
Dans  le  Bocage,  la  [U'opriélé.  très  divisée,  comprend  dos  métairies  ou  propriétés  de  quelques 
hectares  d'élondno  et  dos  «  bordcries  »  on  polilos  |iro|iriélés.  toutes  séparées  par  des  baies. 
Grâce  aux  engrais  haliilonient  utilisés,  le  sol  ingral  et  en  partie  incidte  jadis  esl  devenu  fertile; 
il  iii'odnit  en  abondance  des  céréales  do  toutes  sortes,  do^  choux  et  des  raves.  Ses  pâturages 
engraissent  les  Ixeufs  dits  do  Cludol.  La  vigne  y  est  aussi  plantée.   La    Plaine,  calcaire,   privée 


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APREMONT.  —  Cliùtcou.  Tour  il'angle  et  Chnpelle. 


VENDEE 


110 


d'eau  et  d'ombrage,  est  brûlée  par  un  soleil  iiiiiilarable,  qui  y  fait  mûrir  d'aboiidaiilos  moissons. 
La  betterave  y  prosiière;  les  prairies  arliflii<'lles  eu  rouvrent  une  grande  étendue:  la  vigne 
occupe  les  parties  caillouteuses.  Le  Marais  luriiie  la  ri'i;i(in  agricole  la  plus  riclie.  Les  ferme- 
ou  •■  cabanes  ••  ont  une  grande  élendue.  Le  ^ol  se  partage  en  marais  desséchés,  en  niaiais 
mouillés  et  en  marais  salants  (environs  de  Luçon).  Les  terres,  en  partie  submergées  l'iiiver. 
sont  très  fertiles.  .\u  premier  rang  des  cultures,  viennent  les  céréales,  puis  les  fè\cs  et  les 
haricots  :  quehiues  marais  produisent  du  chanvre  et  du  lin.  Les  pàtuiagcs  nounisseiit 
des  bieuTs  énormes,  des  clievauv  superlics  et  des  moulons  .'i  la  chair  exquise.  Elans 
le  Marais  tout  est  utilisé  :  le  l'umier  est  séché  en  galettes  plaies  dont  les  meules  sont  dissémi- 
nées sur  le  sol  uniformément  horizontal.  Elles  constituent  à  peu  près  l'unique  combnsldjle  de 
la  région.  Les  cendres  sont  utilisées  comme  engrais.  Les   insliunients  agricoles   iierl'eclionnés 


I.E  lîOL'I'ERE  —  Eglise  foilillu 


no  s'y  introduisent  que  lentement.  Le  battage  du  grain  est  obtenu  à  l'aide  d'énormes  cônes 
de  pierre  traînés  par  des  chevaux  sur  une  aire  circulaire  où  l'on  étend  les  gerbes.  L'ile  de 
Noirmoutier  produit  des  céréales  sur  la  côte  E.:  la  vigne  y  est  plantée:  les  marais  salaids 
y  occupent  une  certaine  étendue,  de  même  que  sur  le  continent,  dans  l'ile  de  Bouin.  Quant  à 
l'ile  d'Yeu.  dont  à  peine  la  moitié  de  la  surface  est  cultivable,  elle  produit  quelipies  primeurs 
en  légumes  et  des  ligues.  Sur  ses  pàtis  broutent  des  moutons  petits,  mais  à  la  chair 
excellente. 

Les  cultures  industrielles  comprennent  :  le  colza,  qui  pour  une  surface  de  I2'20  hectares,  a 
donné  '20740  hectol.  de  graine;  le  chanvre,  qui  avec  une  surface  de  14.")  hectares,  a  fourni 
572  quintaux  de  filasse  et  1144  de  graine;  le  lin,  plus  cultivé,  a  occupé  une  surface  de 
1112  hectares  et  a  donné  -4448  quintaux  de  filasse  et  Wû'l  de  graine. 

En  1899,  la  vigne  a  occupé  1 1  720  hectares  et  produit  408  880  hectol.  de  vin  :  la  même  année  on  a 
planté  710  hectares.  Ce  sont  surtout  des  vins  blancs  «jue  l'on  récolle.  Les  meilleui's  proviemient 
de  Talmont,  Mareuil,  Sigournais  et  Scrigné.  La  production  en  cidre  s'est  élevée    à  14  758  hectol. 


J22  V  1^  >•'  D  l-  K 

On  a  en  outre  récollé  10  1-20  iniiiiljux  de  iluUaigiics,  i'.K)  île  noix.  lôliO  de  iKnuiiies  à  cidre,  cl 
TilO  de  iinines.  Le*  pèches,  poires,  cerises,   abricols,  cormes  et  Kèlles  aboiideiil  éyaleiiieut. 

Les  bois  et  l'orèls  occupent  "0  OllO  hectares.  Les  essences  douiiuMiiles  soid  le  chérie,  le 
cliéne-vcrt,  le  cliiilaii;nicr.  le  |iin  et  le  sapin;  puis  xiennenl  le  peuplier,  le  bouleau,  le  clianne. 
l'érable,  le  hêtre,  le  Irém-  et  rorinc  H  a  existe  i|u'uiie  seule  loiét  domaniale,  celle  de  \'oii\anl. 
d'une  surface  de  'iôlô  hect.  'li  ares,  donl  JJI  hect.  Si  sont  aménagés  en  lutaie  et  le  icste  en 
taillis  sous  futaie.  Les  autres  forêts  sonl  celles  d'Aizenay  (J40  hect.),  de  IjUchigiioii.  de  la  Chaize 
(l-ilKI).  des  Essarls  (iOU),  des  Gûls  (600),  des  Gralas  (750),  de  Grand-Lande  iridni.  .lu  l'aie  s.'iOi. 
ihi  Saut-de-Grelet  {'iJOi,  de  Slc-Gemnieda-I'laine.  Dans  les  forêts  on  trouve  ipirbpii's  lenanls  et 
beaucoup  de  lapins;  en  jdaiiie,  le  ]ierdreau   est  abomlant. 

Les  cours  d'eau  sont  surtout  habités  par  des  espèces  sédentaires  el  par  des  anguilles.  Il 
n'existe  pas  d'établissement  de  pisciculture.  Les  dunes  du  littoral,  ga/.onnées  ou  boisées. 
occupent  5040  hectares,  dont  00  Iieclares  mobiles.  Elles  s'clriidenl   mu-  une  longueur  de  "7  Uilmii. 

1,'élèvc  du  cheval,  favorisée  par  le  haras  de  la  Hoche->in-Vi>n.  Ic>  -JJ  -lalion<  d  étalons,  les 
nonibreuscs  sociélés  de  courses  et  les  concours  amiuels,  est  très  imporlanle.  L'école  de  dressage 
de  la  r.ochc-sur-Yon  esl  fort  appréciée  des  jjropriétaires  et  des  éleveui-s.  En  ISUli.  on  compliit 
2n")!i0  chevaux,  "2010  mulets,  MàO  ânes  (des  courses  aniiiiclles  ont  lieu  à  Triaizei.  pour  l'esprce 
bo\iiH-,  c'est  la  race  iiarihenaise  ipii  domine.  La  nièine  aiimV.  respèce  lio\iiir  clail  repri'seiilce 
|,.u'  TiiinridO  animaux,  dont  G."iOIO  bieid's  de  Iravail  el  li'.Hn  a  l'engrais.  III  '.Hu  \arlies  avant 
prodiiil  l(ii7."i'20  hectul.  de  lail;  l'espèce  ovine  compienail  hiiiii.'iO  animaux  dont  Ill'jr.O  londns 
oui  roiiriii  l>'7ll  ipiintaiix  de  laine.  L'espi'ce  pm'cine  eomplail  7.'>Slll)  .iniinaux  et  l'e-pèce  caprine 
r.iriO     seulemenl.    làiliii     l.'i  OlIO  ruidies     onl     dminé     Vrim     Uilo;:.     ilc    miel     !•!     l'.IN.'.d    ,|r    cire. 

Lenseigneincnt  agricole  comporte  une  chaire  déparlemenlale  a\ec  champs  d'expériences  el 
laboratoire  de  chimie.  En  oulre  II  comices  ai:ricoles  fonctionnenl  ;  une  foire  aux  vins  a  lieu 
annuellement  el  le  ilépartenicnl  suli\  enlionne  les  .■cnle^   rcgimenlaires  agricoles. 

Industrie 

INDUSTRIES  EXTRACTI'VES.  La  Vendée  complc  II  i-oneessions  de  mine-=  :  N  de  houille. 
i  d'antimoine  et  I  de  schiste  bitumineux  et  de  fer  carbonate.  Les  concessions  de  honille  smit 
ainsi  dénommées  ;  l'aymureau,  la  Boulfrie,  Lpagne,  l'iiyiiiisant.  Cezais.  .'^t-1'hillierl.  la  Talia- 
rièi-e  el  la  M:ir/.elle.  Les  deux  premières,  seules  exiiloitées.  oui  fourni  'J'.)S17  T.  de  bouille  en 
1000  avec  un  |iersonnel  de  252  ouvriers.  Ces  concession-  fonl  paiiie  du  li;i-^-iii  d.'  \duvaiil. 
ipii  eomporle  aussi  la  concession  de  St-Laur-  dans  lr~  jinix-SrMv^.  La  Miilacc  cnrclée  dan-, 
1.1  X'eii.léi'  esl  de  0S40  hectares. 

Les  concessions  d'antimoine  du  lioupère  el  de  la  Véronnière,  d'une  surface  lolale  de 
2i(:r)  hectares,  ne  sont  pas  exploitées.  Il  en  est  de  même  de  la  concession  de  sdii^le  bilunii- 
neux  et  <le  fer  .-.irbonaté  du  Puy-de-Serre.  superposée  aux  concessions  liouillères  de 
Faymoreaii  cl  de  la  lîoud'rie  et  rpii  comprend  SOâ  heclares. 

On  compte  environ  âOO  exploitations  de  carrières  à  ciel  ou\erl,  en  aclivilé,  ayant  occuiié 
900  ouvriers.  On  en  extrait  du  granit,  du  ipiarlz  hyalin,  de  la  pierre  calcaire,  de  la  iiierre  à 
chaux,  de  la  pierre  meulière,  des  matériaux  (rempierremenl.  du  schiste  ardoisier.  de  l'argile, 
Pie.  Il  exisie  aussi  ipiclfpics  gisements  de  fer  et  de  plomb  sulfureux,  d'ocre,  de  kaolin,  etc. 

Il  existe  des  poteries  fi  Aizenay.  la  Perrière,  l'IIerbergemenl  et  à  Luçon;  des  tuileries  à 
Boni-seouin.    ( '.ball.ins.    Olonne:    des    fours    à   chaux    à    lîenet:    une    verrerie    à    Kaymoreau. 

INDUSTRIES  AGRICOLES.  Au  premier  r.ing  se  place  l'extraction  du  sel  dans  les  marais 
salants  des  environs  de  Luçon,  de  l'ile  de  Noirmoutier  et  dans  l'ile  de  Bouin.  La  production  de 
ces  derniers  a  été  de  12  100  (piinlaiix  en  1000.  La  minoterie  forme  une  branche  importante;  les 
moulins  à  vent  sonl  encore  nonibreiix  el  les  divers  cours  d'eau  mettent  en  mouvement  bien 
des  cenlaines  de  paires  de  meules.  Parmi  les  minoteries  à  vapeur,  citons  celles  de  Fontenay, 
Luçon.  la  Roclie-sur-Yon,  SI-Gilles-sur-Vie.  etc.  Fonlenay.  Luçon.  la  Roche-sur-Yon  possèdent 
des  brasseries,  '\lonlaii;u  el  Xalliers  des  distilleries.  Les  huileries  sont  nombreuses.  La  fabri- 
cation des  conserves  alimentaires  el  les  confiseries  de  sardines  font  vivre  une  partie  de  la 
population    de   Croi.x-dc-Vie,  de  Sl-Gilles-sur-Vie.    des    Sables-d'Olonne    el   de   l'ile  d'Yeu  :  les 


i-li 


\  i;  \  i)i;r; 


CDiiliscrios  touli'li.i--  ii,_>  riim'llcjinieut  i|np  l'i-h'.  l.e-f  Sabirs  <■!  llcauvnir  diaiiiicMil  dr-  huîtres. 
Les  iiidiislrios  du  bois  (■oiiipi-eniieiil  les  scieries  de  l'oiileiiay.  I.iiçoii.  Morlayiio-siii'-Sévrc, 
Roeliesci'vièi-p.  Sl-l'ieiro  leAieiix;  les  saboteries  de  FoiUeiiay.  de  Mareuil  cl  de  lioclieservièrc. 
I,a  carrosssrie  oi-ciiiie  un  ceÈ-laiii  iioiidue  il  <>u\j-iei-s  à  I.neoii.  Il  existe  des  eliaulieis  de 
construction  de  bateaux  m  St-Gilles--ur-\ie  el  .inx  Saldes  (celle  dernière  ville  a  lance 
1  ucd'-lelles  de  -iriU  T.  en  moycnae  cliaciuie  en   l'.KlIli. 

INDUSTRIES  CHIMIQUES.  A  pari  la  blanchisserie  de  toiles  de  Jlorlagnc.  les  teintureries 
de  lii.'inl  l;;u]rl.  1  unicnav.  Maroiiil.  PoiizaLigr~.  Hoclieservière.  les  l'abritincs  de  noir  animal  de 
Liicuii.  Xallicr^  el  Sl-Sii;i~niond.  el  quelques  aulres  d'huiles  el  d'engrais  de  [loisson.  le  dépar- 
leiiii'nl  ne  mmide  pa^  iriiidii~li'ies  cliimiques'iiiipoi'lanles. 

INDUSTRIES  TEXTILES.  Il  existe  des  filatures  de  laine  à  C.iiLiand.  I.oge-I'ougeieuse  el 
ISIallièvre:  de  coton  à  Cugaud  el  Till'auges;  de  lin  cl  de  phormium  à  .Alorlagiie  el  à  la  N'errie. 
l.e  lin  esl  leillé  à  \'ix.  peigné  à  Morlagne  ain-i  que  les  élonpes.  On  comple  i>lnsienrs  tissages 
de  laine,  ili'  colon  el  de  lin.  Leur  produclion  consisle  en  i;ii>-  drap,  en  serges,  flanelles  et  nioUe- 
lons.  en    toiles  ili'  clnn   el  de  lin.  en   nionchoii-s  el  en    l'nlaiiies. 

INDUSTRIES  DI'VERSES.  l'onlenay  el  la  riOchesur-Von  possèdent  des  tanneries  et 
corroiries  :  le-  Sable-  labiiqueid  de  la  chaussure.  Tonlenay  el  l'ouzaugej?  fabricpienl  des 
chapeaux  de  feutre.  Kniln  il  existe  des  papeteries  à  C.ugand  (Anllers).  aux  Ileibieis.  à 
St-lIil.uie-de-Morlagne.  à  Til'faiiges.  à  la  ^■e^rie  (la  Chagnaisi. 

En  re-unié.  le  déparlenienl  com])lail  en  l'.UIlt  nn  millier  d'appareils  à  ^aiieur  (cluuidières  ou 
récipienlsj  el  SXI  niacliiues.  d'une   force  lolale  de  717,"i  chevaux. 

Commerce 

Le  conuuerce  d  iinporlalion.  en  partie  conqiDsé  de  inaicbandises  en  transil.  coininend  :  île  la 
liouille  de  pi-ovcn.-uice  anglai-e.  des  boi-  du  Nord,  des  sels,  des  ])hospliates,  du  péli'ole,  des 
arlicle-  d'épicerie,  de-  nialéi-iaux  de  con.slruclion.  des  modes  el  nouveaulés.  des  meubles,  de 
la  liliiaii'ie.  de<  \in-  l'I    liqueurs,   clc. 

C.cUii  d'exportation  comprend  les  denrées  agricoles  :  grains,  fèves,  iiiuiimes  de  terre,  vins  et 
caux-de-vie:  poisson  frais,  salé  on  en  conserves,  hnîlres.  chevaux,  bélail.  miel;  lin,  chanvre; 
soude,  enivrais.  Iiuuille  du  bassin  de  Vnuxanl,  veirerie.  cbarbim  de  bois,  etc. 


Voies  de  communication 


kil. 

Cheniins   île   Ici'  i\oie  ni>nn.-dei  i'I'i     ■■ 

—  —       I  viiii'  élroilr  I  ....  ISI     .. 

Houles  nationales riJtl.Wd 

Cbemins  de  grande  cunnnunicalion.  .'ird'.i.TUI 

—  \icinau\   ordinaires  ....  2l00.0i'.t 

lliMires  et  canaux 

Sèvre  Niorlaise  (de  \iorl  à  Maransi. 

Canal  de  la  Vioillo  .\ulise  (de  Cour- 
danll  à  1  Kil.  en  aninni  de  l'rclu-e 
de  Maille  lia/oiii 


1 1  .o:.:> 


Vendéedle  l'"onlenay-Ie-t'.omle  à  l'cni- 

boncluM'ci 

Lay  (navig".  Iluv'".)  (de  la  C.laye  au 

port  de  Moi'icq) 

■•  (navig»".  mar'uduporl  de  Moi'icq 

à  l'cmbouchiM'e) 

\'ie  (navii.'"'.  Ilu\'-.)(ilc  Pas-(Jplonau 

l'ont  de  St-Cilles 

"  (  nav  ii;"".    niar  )    (du     l'uni      de 

SI  (bile-  ;i  renibnni-liurei.    .    . 

r.iui.d  de  l.ui-nn 


Kil 

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LA  ROCHE-SURYON  esl  bâtie  au  sonimcl  d'un  plaleau  lieu  élevé  s'inclinanl  au  S.-E. 
vers  1.1  live  dr,  de  l'Yon.  Ses  rues  larges  el  silencieu-e-  se  crni-enl  à  angle  droit.  Elle  est 
entourée  de  lir.uiv  lumlewinls.  Son  importance  n'est  t\ui'  qu'.ni  cioi-enient  de-  nombreuses  voies 
ferrées  ip\i  rayonnent  de  là  dans  toutes  les  dlieclinns.  Au  point  de  \ue  architectural,  ses 
monuments  sont  réduits  à  la  plus  extrême  simplicilé.  La  grande  Plnn-  irAwies.  qui  en  occupe 

le  ceidre,  est  ornée  de  la  Statue  équestre  de  S,ijnilruii   I  '.  son  fondai ■.  Aidour  de  celle  place 

s'aliiinerd  :  le  Lij'-rc.  \'E(jVife,  surmontée  de  deux  tours  cari'ées.  le  l'iildis  ilr  jKslir,'  et  Vllùlrl  ilr. 
l'illf.  dont  um-  .iimexe  séparée  par  le  .hirdin  piihtir.  renferme  un  inléressanl  Mii.icc  :  on  y  voit 
outre  plusieurs  toiles,  une  grande  partie  dos  carions  le  l'aid  l'.auili>.  Itienà  dire  du  Tliriilrc, 
ni  de  la  Préfecture,  iirécédéc  d'un  beau  Square  où  s'élcxr   la  shilnr  de  Paul  Baudvy  et  derrière 


UÈMliÊiÈMt, 


a. 

O 


V  E  \  D  li:  E 


127 


laiiuello  se  Irinivc  un  liciii  |i.-irc.  Sur  l.i  /'/./■■('  Travot  s'oU'Vp  la  Slcluc  'lu  gcncral  Travot  (1838), 
paciCu'atour  de  la  \  enilre.  I.a  Hnclie-stii-Ydii  ne  possède  aucune  indiislrie. 

FONTENAY-LE-COMTE  >e  lésuiiie  eu  deux  louiiues  rues  iiaralléles  entre  elles  et  aboutis- 
saut  loules  <\fn\  à  la  place  principale,  la  Place  Victe,  aiirès  avoir  traversé  la  Vendée,  dont  le 
cours  orienté  de  N.-E.  à  S.-0-.  partage  la  ville  en  deux  parties  s'incliuant  vers  la  rivière,  (l'est 
entre  ces  deux  voies  que  se  trouve  le  vieux  Fontenay,  partie  sur  la  rive  g.  et  partie  sur  la 
rive  dr.  de  la  Vendée,  presque  à  sec  dans  la  traversée  de  la  ville.  Les  rues  les  plus  curieuses 
sont  :  la  Hue  des  Loges,  continuée  au  delà  ilu  Pont  des  Sardijir!:  par  la  l'ue  des ^  Ch'fèt'res  et  la 
Grande  Rue.  la  Rue  du  Pont-aux-Chèvres.  pei-pendiculaire  au  clievel  de  l'Église  N.-D.,  etc.  En 
liordnre  sont  édifiées  des  maisons  des  xvr  et  xvii°  s.,  curieuses  à  plus  d'un  titre:  la  Maison 
dile  Milleperlnis.  les  Maisons  Billaiid.  ftonsse,  Liicoiiihe.  les  Maisons  de  Tiraqueau,  do  Jean  Morison, 
du  Gouverneur.  Citons  encore  les  maisons  à  porche  de  la  Place  Belliard  elle  groupe  si  |pitt(i 
rosque  de  celles  qui  bordent  la  rive  dr.  de  la  Vendée,  (l'est  sur  la  même  rive,  au  ndiieu 
«l'un  parc  accidenté  et  d'où  l'on  j<iuil  de  beaux  points  de  vue,  que  l'on  trouve  les  ruines  de 
l'ancien  Château  des  comtes  de  l'oitou  :  tours.  ren)i>arls,  etc. 

Le  plus  beau  monument  religieux  est  VÊ/jUsc  À'olre-Da^iie,  élevée  sur  ciyide  (xir"  s.),  recons- 
triiile  du  XV  au  xviii=  s.  et  que  l'on  vient  de  restaurer  ;  elle  est  siu'uiontée  d'une  tlèclie  gotbique 
(17(10)  d'une  hauteur  de  7(1  m.  Son  portail  ()..  ainsi  qu'une  porte  latérale  JN'.  sont  remarquables; 
cilous  à  l'intérieur,  la  chaire  .'i  [irécher  (xvim"  s.).  h'Ëglise  Sl-Jean  \\\i'  et  xvir  s.),  également 
restaurée  à  liiUérieur.  est  surmontée  d'une  llèche  ajourée  en  pierre,  haute  de  OU  m.  et  possède 
une  laçade  richement  scul|dée.  Signalons  encore  une  vieille  chapelle  désaffectée,  celle  de 
\\\vtnùnerie  de  St-Thomas  (xr  s.)    et  la  t'Iiapelte  de  St-Josepli.    édifiée    dans   le  style  du   xnr  s. 

L'IIi'dei  de  Ville,  au  milieu  d'un  fort  beau  Jardin,  est  assez  élégant.  L'ancien  abiile,  outre  la 
Jnulirc  de  Pai.r.  un  Musée.  Le  Palais  de  Justice  porte  au  fronton  des  carlouches  où  sont  i^ravés 
les  noms  des  illuslralions  de  Fontenay,  si  nombreuses  au  xvr'  s.  que  l'rançois  I"'  avait  .iccordé 
à  la  ville  la  devise  suivante  :  Feliciuni  inr/eniorunt  fons  et  sfaturii/o,  graxce  sur  la  Fontnine  des 
Quatre  Tias  (xvi'  s.)  restaurée.  l.'Itùtel  de  Terre-Neuve  (xvr  s),  construit  par  Nicolas  Itapin,  a 
été  reslamé.  Eu  bordure  du  Cliatnp  de  foire,  ombragé  de  beaux  arbres,  se  trouve  le  petit 
|H>rl   i|ue  l'oiMnc  l.i  \"iMiili'i'    Le  Mmiunienl  de  IS70-1S7I  .Mi'iipc  le  cenire  d'un  petit  Si/nare. 

LES  SABLES-D'OLONNE.  qu'un  chenal  sépare  du  vieux  faubourg  de  la  Chaume,  se 
compose  d'une  vieille  cite  aux  mes  tortueuses  et  éfroiles  occupant  un  boui'relel  enli-e  le  poi-t 
et  l'Océan,  et  d'uin'  xille  nouvelle,  cpù  ne  cesse  île  se  dé\eloppei'.  en  bordure  d'une  jdage  en 
héiriicvcle,  [dage  adndrabli'  el  lrr~  fréi[uenlée.  mais  niallieui'euseuienl  brûlée  jiar  le  soleil. 
(l'est  de  plus  un  poi't  de  iièclie  très  important,  (le  i|u'on  y  admire  le  plus,  c'est  le  joli  costume  des 
Sablaises.  dont  le  renom  de  lieaulé  el  d'élégance  esl  amplement  justifié.  Les  monuments  inté- 
ressants ne  Cdminenm'nl  i^uère  que  Vh'ijlisc  .Xidre-Daïue  resfaui'ée.  mais  doid  les  scul|d,ures  de 
la  l'.-icade  (J.  son!  bleu  cl'l'i-ili'c-  el  l,i  Tnni-  d'Arnndel.  resie  d'un  vieux  château  féodal,  moder- 
nisi-i-  et  Iransforuire  en  pliaie.  La  l^rèl  de  pins  d'olcmnc  cl  1rs  marais  salanls  des  environs 
soni  des  buis  de  prcuncriadr  rcclierclnl's  pai'  Ic^s  baiiirieurs  dr  l.-i  plai;e. 

Liste  des  Monuments  historiques 


Avrilîé Dix  menliii^. 

Iierriiii-ii  (Le) Dolmen  de  la  Frôboiiclirre. 

—  l)nltiii-ii    xiu^   tiiniiilii'^   «Ir    l'Ar 

,qmllf. 

rïoiipère  (Le» Église  (xiii°  et  xV  s.). 

<Uiiv.(m Çrypie  (xr  s.)  do  rî:gli^e. 

Fotilciiny-Ie-Coinle.   .  Eglise  M.-D.  (xv  an  xviirs.i. 

Fûussals K^lise  Ixn' el  xv"s.). 

Ile  d'Veu Tmis  dolmciis.  Menhir. 

— Chàleau  (xvir  s.). 


Maillczais 

Maicnil-siir  le  L;iy. 
Nienl  sni- l'Anli^e  . 

Noirnntniier .    , 


Ponzanges. 
\'onvanl  . 


église  (XII"  s.). 

Kglisc  (xii',  .\iv  el  XV'  s.). 

Église  (xir  s.)  el  Clf.îlre  de  Tan- 

eienne  aldiaye  (xn"  s.). 
Dcdmen    snhineri^é  de  la  Tal)le. 
DoltiHMi  ruiné  de  I'H"-rl>andière. 
Crypte  (xi"  s.)  de  IKulise. 
Denx  prdissoirs. 
IJnines  du  cliàleau  (xiii*  s.). 
Eglise  (xi*  s.). 


Charente-Inférieure 


Nom  —  Situation 

<issi:i)ANT  li's  ilci'iiicrs  kiloiiirlrcs  du  <'()iiis  Ar  la  l'Iiaivnic,  c'est  à 
(■i'lt(.'  silii:ili()ii  (|iii'  \r  ili'|i:irlciiii'iil .  i|iii  nci-iipi'  l:i  i'i''i;i(iii  S.-(X,  <ioil 
son  nom.  La  rivirrr  coiili-  |iaialli'li'iiii']il  à  ses  liiuilcs  SI]  ot  S.-O., 
le  |)arlnLjc  on  iIimix  parlirs  s\  nn'l  i  ii|iir--  .-l  aij'osc  ilnix  ilos  chel's- 
lirii\  il  an'iiiKli^sciucnl  :  Saiiilc^  cl  lidi'licinil.  Sa  lorme  est  îissez 
l'apiiiii'imc  :  mais,  si  liui  ne  licnl  pas  cdmiilc  de  I  ai-i(imlisscmcnt  de 
.linizac.  i|ui  en  ()r("ii|ic  ICxl  riMiiilc''  S.,  elle  alfcclc  i-rllc  il'iiii  losange, 
dans  la  poiule  supiM-ienri'  dinpiel  s(-  trouve  le  cheflieii.  La  lioelrelle.  Sa  siiperlieii;  le 
place  au  vingl-deuxièm<'  l'aiiii'  des  déparlemenis  IVaneais.  La  plus  L'iamlc  diagonale. 
du  poird  où  la  |-i\  irre  i\c  \"cudéi'  le  lourle'  au  \.  jus([irà  celui  où  la  Midune  le  ijuillc 
an  S.,  nn^sure  environ  HiO  kiloiu,:  la  [lelile  diagonale  mesure  il.")  kiloin.  seidement,  de- 
là Pointe  de  la  C.oidu'e,  à  TO..  jusqu'au  point  où  la  l'iU'cM,  d'Anluay  ipiille  li'  di''parleuient, 
à  l'E.  C'est  l'iui  de  nos  'Jl  di''parlenicuU  marilimes.  Il  possède  des  liniile>.  ualui'elliiS 
im|)oi-tantes  :  an  X.  les  S  derniers  kiloni.  du  cours  de  la  Sè\  i-e  Nioi-jaise.  une  pai-jie 
du  cours  de  [ilnsieurs  canaux  du  Marai--.  les  dcriiicis  kilonièlre^  du  cour--  di-  la  N'eiidée, 
puis  à  nouveau  un  cerlaiu  uomlire  de  kiloni.  de  la  Sevré  N'iorlaise,  du  \  ieu\  Mignon, 
(lu  cantd  du  .\lie-nonel  lie  la  lioulcuuie:  a  II!,  ipielque^  kilom.  du  ruisseau  île  V(''|-ori. 
lâlIO  m.  envii'on  du  l'ours  de  la  (.liarcule.  le  l'anal  du  \('-.  uni'  douzaine  de  kilcun.  de 
la  rivici-e  du  même  nom.  1  kilom.  du  'l'i-èlle.  aulaul  ilu  l.ai-\,  '■<  ilu  i'aiais  i-l  euviriur  "JH 
de  la  Di'onne  ju--cprà  --on  coullueid  avc'c  le  rni^>eau  de  (ioidaiii-e;  au  S.  une  parti»; 
du  cours  de  <leu\  l'uisseanx  encadrant  les  landes  de  lUwsac.  -J  kilom.  de  la  l.i\eiine  et 
une  parlie  ilu  iciuis  du  (.^liiron  :  à  l'O.  erdiu.  l'e-juairi-  dr-  la  (iiroude  e(  l'Océan 
jusqu'à   ran--e   ili'   r.\iguillon. 

Il  est  Ixu-ni'-  au  .\.  par  le  ili-parle ni  de  la   Vendée,  au   X.-]{.  par  cidui  des   Deux- 

Sévres,   à  VE.   [lar  celiu  île   la  Chai'ente.  au   S.  1-^  |iar  celui  île   la   Dorclogne,    an 
S.-O.  par  celui  de  la  Gironde. 

Les  îles  du    lilloral  qui  lui  -uni   rallaclli''es  sou!   celle-^   de  lii''.    d'Aix  el  d'()|i''rou. 
Il  a  élél'ornii'.  eu  ITlMI.  de  l'Aimis  an  \..  de  la  Saintonge    /.'.'.-.-e  e|  l/mdc  S'iinlomje) 
an  centre  et  d'une  pelile  parlie  du  Poitou  au  N.-i;. 

Histoire 

Les  preinn'-res  peuplades  qui  oui  lialiil.'  la  n-uimi  y  oïd  laissé  «les  Irace-;  nombreuses 
de  leur  passaire.  aussi  liien  sur  le  conlimiil  que  dan-  l'île  d'(  lléion.  Ou  cuupfe  en 
elt'et  une  I  rentaim-  de  nioninm-nls  mi-ealilliiqiirs  n'-parli-un  peu  pai'Ionl.  Ciloiis,  dans 
le  jardin  public  de  la  Rochelle,  le  dolmen  ,]r  h:  Javne  qui  y  a  élé  liansporté;  dans 
l'arrondissement  de  Rochetorl.  les  didmens  de  la  l'icn-e-Leivc  et  de  la  l'irrrr-Fouquerée 
à  Ardillii'uvs,  les  Picn-es  /■niircrU:-^  dr  Cliarriis.  à  St-Laurent-de  la  l'rée  :  dans  l'arrondis- 
sement de  Marennes,  les  deux  dolmens  de  Baugeay,  ceux  de  Dolus,  de  Sl-.\ugus(iu, 
celui  du  Cniiihot.  à  Sf-Palais-snr-Mer.  ceux  dils  la  Cnllrr  et  la  Cal, ,■■!,,'  ilr  G'uyant.na  à 
St-Pienv-d'Olérou  et  le-;  deux  dolmeji-.  de  Soubise  :  dans  rarrondi-i-^emeul  de  Saintes. 
les  mégalillies  d'ij-nrat  et  les  dolmen-  de  SI  l'.ris  des-liois;  dans  l'ai-romlissenient  de 
Jonzac,   les    ti-ois    nnudiirs   de   Hédenac.   un   autre  dans   une    lande   à   l.oriirnac,   l'allée 


T.   IV.    9. 


rn\r.i:NTi:  iNFLRicri:n  i. 


150 


CHAREXTElNriCIÎIIÎ  CRE 


couverte  dite  \a  Piervc  Folle  à  Montguyon.  le  nienliir  de  la  Pierre  à  Cerclet  à  Sl-Maiiiice- 
de-Laurençanne,  enliii  le  dolmen  de  St-Palais-de-Négrignac:  dans  rarrondissement  de 
St-Jeaii-d'Aiiiïély  se  voient  aussi  les  Tombes  sarmsinei^  de  Bords.  On  trouve  aussi  dans 
le  département  un  certain  nombre  de  grottes  préhistoriques  :  celle  du  G)'OS  Ror  au 
Douliet.  celles  de  Grandjean,  de  Jussas  et  de  St-Porchaire. 
A  ces  tribus  primitives  qui  vécurent  sur  ce  sol  retiré  succédèrent  les  f^onluncs.  un 

des  peuples  les  plus  puissants  de  la 
Gaule,  cjui  fournit  un  contingent  con- 
sidéralile  à  Vercingétorix.  lors  de  la 
hille  finale  engagée  autour  d'.l/c'sia. 
A|irés  la  conquête  romaine,  le  pays 
l'ut  rangé  dans  l'Aquitaine  11'.  Saintes 
(Mediolanvm  Sanlonum)  devint  une 
cité  importante,  comme  en  témoigiieuT 
encore  aujourd'hui  l'aie  de  Germa- 
iiiius  et  les  nomlireuses  ruines  qu'i'lle 
a  conservées  de  son  amphithéâtre,  de 
ses  thermes,  etc.  Un  aqueduc  y  con- 
duisait les  eaux  captées  à  la  source 
du  Roc  au  Douhet  en  passant  par 
Fonicouverte.  On  en  voit  encore  les 
vestiges  dans  ces  deux  localités.  De 
ré|)oque  romaine  datent  aussi  la  Pyra- 
iiiifle  d'Ebéon.  l'anal  ou  pile  dédiée  à 
Mercure,  la  Tour  de  Pire-Lonr/ue  à  St- 
HdMiaiM  de-Benet  qui  possède  encore 
iiii  canqi.  Dceuil.  Mornac,  St-Aigulin 
le  M(iine-(lii-Fotir)  ont  aussi  conservé 
de^i  traces  de  camp.  On  a  cru  recon- 
iKiilre  à  Sonuac  les  ruines  de  la  ville 
romaine  de  Sudrona.  mais  on  ne  sait 
où  placer  le  Porlus  SaïUoriinii. 

Suivaiil  la  Iraililioii.  je  clii'isliaiiisme 
v  aiipariit  dès  le  premier  siècle  de 
l'ère  chrétienne,  mais  plus  vraisem- 
Mabh-menl  au  lir.  Saint  Eulrope.  qui 
revani;i''lisa.  en  (le\iiil  ]••  premier 
évèqur. 

l-^nclavé  enlre  h'  ipassin  delà  Loire 
et  celui  de  la  Garonne,  le  pays  des 
Santons  a  subi  le  contre-coup  des 
é\éncni(Nils  ifui  ont  afreclé  les  popula- 
tions de  ces  deux  régions.  Dès  -400  les 
Barbares  lenvaliircnt  et  les  Wisigoths  le  rattachèrent  à  leur  royaume.  Après  la 
victoire  de  Clovis  à  Vouillé  (MIT)  il  passa  aux  mains  des  Francs.  Au  vu"  s.  Dagobert 
fonda  pour  son  frère  Caribert  le  Duché  d'Aquitaine,  devenu  presque  indépendant  et 
que  Pépin  le  Bref  ne  put  conquérir  qu'après  neuf  années  de  luttes  (759-708).  Saintes, 
détruite  par  les  Barbares  qui  •.•■aguaient  l'Espagne,  mais  qui  n'avait  pas  tardé  à  se 
relever  de  ses  ruines,  avait  reçu  dans  ses    murs  la  l'auiille  du  duc  \Vaifre,  dont  Pépin 


ÎIOEZE. 


MiMHiim'iil  il.ins  le  ciiiiolière. 


u 
2 


< 


1-2  C  II  A  1!  L;  N  T  li  - 1  N  y  i;  U  1  K  L  1!  E 

!<■  Brcl'  s'rinpar,'!.  ].r  xaillaiil  liui;  ii'A(iuilaiiii'  péril  assas^iin''.  En  Si7  les  Noriiiaiids 
liiliricnl   la  ri'yion  et  riiinèrciil  (•DniplèlcMiicnt  Sainles. 

L'Aiiiiilaiiic.  ciunnie  toiiie  la  France,  l'ut  |iarlat;ée  en  nne  inlinilc  de  seigneuries,  dont 
les  lilidaires  s'alliaient  soit  aux  comtes  de  l'oiluu,  soit  ;iux  ducs  de  Guienne.  Li's  luttes 
de  ces  petits  vassaux  remplissent  li's  annales  de  la  féodalité  et  n'olTrent  aucun  inté^iét. 

L'origine  de  la  Rochelle  est  assez  obscure;  elle  n'ajiparait  tiu'au  x' s.,  dans  une 
charte,  sous  le  nom  de  Rupella.  Ses  premièi'es  habitations  s'élevèrent  sur  un  petit 
locher;  la  ruine  de  ChàtelaiUon,  en  1120,  en  augmenta  l'importance,  qui  ne  lit  (jue 
gi-andir  encore  par  la  suite. 

L'ile  truléron,  qui  est,  après  la  Corse,  l'île  la  jikis  importante  ilu  littoral  français, 
était  connue  sous  le  nom  d'Uliarus,  l'île  de  Ré  sous  celui  de  Ratis  insula.  Le  duc  Eudes 
d'Aquitaine  possédait  cette  dei-nière  au  viii'  s.,  qui  appartint  ensuite  à  des  seigneurs 
poitevins.  Le  divorce  d'Eléonore  d".\<piilaine.  suivi  de  son  mariage  avec  Henri  Planla- 
genet  devenu  roi  d'Angleterre,  lit  de  ces  deux  îles  tics  possessions  anglaises.  Elles 
lirent  retour  à  la  couronne  de  France  avec  l'Aunis  et  la  Saintonge,  par  suite  de  la 
confiscation  des  biens  de  Jean  sans  Terre,  qu'opéra  Philippe  Auguste  (Il99i.  La 
Rochelle  était  restée  toutefois  en  la  possession  de  Jean  sans  Terre  qui  y  débarqua  en 
l'iOlî  et  en  1211  pour  essayer  de  reprendre  ses  Étals.  Louis  VIII  lui  enleva  cette  place 
en  1224. 

A  ravènement  de  Louis  IX,  l'un  de  ses  vassaux  les  plus  puissants,  le  comte  de  la 
Marche,  se  révolta  contre  l'autorité  royale  et  fit  appel  au  roi  d'Angleterre  Henri  III,  pour 
le  soutenir  dans  sa  résistance.  Ce  dernier  débar(jua  à  Royan  et  gagna  Saintes.  Geoffroy 
de  Taillebourg,  voulant  tirer  vengeance  du  comte  de  La  Marche,  persuada  à  son  allié 
Henri  III  de  se  jiorter  sur  la  rive  g.  de  la  (.hareute.  Pendant  qu'il  opère  ce  mouvement, 
les  portes  de  Taillebourg  sont  ouvertes  à  Louis  IX.  Le  monarque  anglais  change  alors 
ses  dispositions.  Louis  IX  s'élance  sur  l'unique  pont  jeté  sur  la  rivière,  suivi  de 
quelques  chevaliers.  Son  ardeur  est  (elle  que  l'ennemi,  qui  pouvait  combattre  avec 
l'avantage  du  nombre  et  de  la  position,  recule,  obtient  une  suspension  du  combat 
(  1242)  et  regagne  Saintes.  Louis  L\  l'y  poursuit.  N'aincu  devant  Saintes,  Henri  111  se 
retire  sur  Pons  et  .Saintes  ca|)itule.  Le  comte  de  la  Marche  juge  alors  prudent  de  se 
soumetti'e.  Estimant  injustes  quelques  conquêtes  de  ses  a'i'eux,  saint  Louis,  pour  con- 
clure une  paix  durable  avec  le  roi  d'Angleterre,  lui  rendit  le  pays  au  S.  de  la  Charente. 

La  guerre  de  Cent  Ans  eut  sa  répercussion  sur  le  pays,  dont  une  partie  passa  sous  la 
domination  anglaise.  Le  traité  de  Rrétigny  l'y  replaça  tout  entier  (1560).  En  1.'!J72  la 
Rochelle  fut  reprise  par  Uuguesclin,  grâce  à  un  subterfuge  du  maire,  qui  réussit  à 
éloigner  du  château  la  garnison  anglaise  qui  y  était  renfermée.  Depuis  cette  époque 
jusqu'au  xvir  s.  la  Roeiielle  s'étendit  et  comme  cilé  maritime  s'éleva  à  l'un  des  pre- 
miers rangs.  Ses  vaisseaux  apparaissent  dans  le  Nouveau  Monde  à  peine  découvert. 
Sous  le  règne  de  François  I",  les  exactions  du  comte  de  Jarnac  avec  l'accroissement 
de  l'impôt  de  la  gabelle  amenèrent  une  révolte  sérieuse  dans  la  ville;  il  fallut  l'inter- 
vention du  roi  en  personne  pour  y  mctire  fin.  .\  la  suite  d'une  nouvelle  tentative,  la 
gabelle  fut  supprimée  contre  le  payement  d'une  somme  considérable  (1508).  Pendant 
les  guerres  de  religion,  La  Rochelle  occupe  une  place  |U'éiiondéranle.  C'est  la  véritable 
citadelle  du  protestantisme.  Vin  lôTI  s'y  réunit  le  synode  des  églises  réformées  de 
France,  que  présida  Théodore  de  Bèze  et  qui  s'occupa  de  la  rédaction  du  Synihule  de  la 
Rochelle.  Au  lendemain  du  massacre  delà  Saint  Rarihélemy,  les  protestants  s'y  réfugient 
en  nombre  et  se  préparent  à  résister  aux  catholiques.  Ils  tiennent  pendant  plus  de 
six  mois  contre  les  troupes  de  Chailcs  1\  qui  les  assiègent  (l.">72).  La  iiaix  de  la 
Rochelle,    signée    l'année  suivante,    accorde    aux  Ri'l'ormés    le   jdein    exercice    de    leur 


C  II  A  r.  E  N  r  E  - 1  N  F  E  R I  E  IJ  R  E  13-i 

religion  dans  un  certain  noniiire  de  cilcs.  La  proclamation  de  IV'dil  de  .Xanlcs  {Ib'Ji^,) 
met  un  ternie  d(-linitir  au\  guerres  religieuses  qui  ne  se  rallumeront  que  sous  lo  règne 
de  Louis  XllI.  Des  tentativesde  soulèvement  se  produisent,  puis  les  Roclielais  enhardis 
équipent  des  corsaires,  lin  IC'JT  ils  s'allient  aux  Anglais.  C'en  est  trop;  Richelieu  juge 
qu'il  est  temps  d'intervenir  pour  ne  pas  voir  se  briser  Lunité  française.  Le  siège  de 
la  Lucliclle  est  décidé.  Le  grand  ministre  avait  affaire  à  des  hommes  résolus,  gouvernés 
par  un  maire  indomptable,  Guiton.  La  Hotte  anglaise,  ipii  tenait  la  nier,  était  en 
relations  continuelles  avec  le  port  et  fournissait  aux  assiégés  vivres  et  munitions.  11 
fallait  à  tout  prix  les  priver  de  tonte  communication  avec  le  dehors.  Dans  ce  but  on 
isola  la  ville  par  une  ligne  de  circonvallation  de  l'i  kilom.  et  une  digue  de  -4700  pieds 
dans  la  mer.  Une  tempête  anéantit  presque  cette  ilerniére  et  il  fallut  recommencer.  Ne 
recevant  aucun  secours,  l'héroïque  cité  dut  ca|)iluler  le  'iS  octobre  Ki'iS.  La  famine  et 
les  maladies  n'avaient  laissé  debout  que  I.'iii  hmiimes.  Les  birtitii-ilions  furent  rasées. 
A  partir  de  cette  époque,  la  Rochelle  se  donne  tout  entière  au  commerce  qui  devient 
prospère  jusqu'à  la  révocation  de  l'édit  de  Nantes  (108.5).  Cet  édit  force  •:)000  de  ses 
habitants  à  quitter  la  France.  La  cession  du  (Canada  à  l'Anglelern'  iITliôi  achève  la 
ruine  de  ce  grand  jiort  ipii,  sous  le  règne  de  Louis  XU",  a\ail  alleiiit  un  haut  degré 
de  richesse. 

C'est  à  l'un  des  ministres  du  granci  roi,  à  Colberl,  qu'est  due  la  fondation  du  port 
de  Rochefort.  Décidée  en  1005,  elle  était  une  réalité  en  HiiiT.  Hollandais  et  Anglais 
essayèrent  aussitôt,  mais  sans  succès,  de  l'anéantir.  Ce  nouveau  port  joua  un 
rôle  considérable  pendant  la  guerre  de  l'indépendance  américaine,  puis  pendant  les 
campagnes  entreprises  sous  la  République  et  sous  le  premier  Empire.  Vaincu  à 
Waterloo,  Napoléon  vient  à  Rochefort,  puis  gagne  l'île  d'Aix.  où  il  séjoui'ue  du  7  au 
li)  juillet  181Ù.  Les  Anglais  le  font  monter  à  bord  du  Bcllcropltun  qui  le  conduit  a 
Ste-llélène.  (^"est  dans  la  rade  d'.\ix  que  six  années  auparavant,  dans  la  nuit  du  11  au 
12  avril  lîSO'.i,  une  escadre  française  comprenant  II  vaisseaux  et  l  frégates  avait  été 
an(''anlie  par  l'amiral  anglais  Gambier. 

Aucun  événement  particulier  n'est  ;'t  signaler  depuis,  si  ce  n'est  l'épisode  dit  des 
«piatre  sergents  delà  Rochelle  :  quatre  sous-ofticiers  du  l.j"  de  ligne,  convaincus  d'axoir 
fait  partie  d'une  association  secrète^,  fiu'cnt  condamnés  à  mort  jiar  la  cour  d'assises 
de  Paris  et  exécutés  le  '21  septembre  \%ii. 

Signalons  enfin  le  réveil  in<luslrii'l  de  In  Rochelle,  f|ui  voit  s'élever  de's  usines  impor- 
tantes autour  du  nouveau  bassin  de  la  Pallice,  ouvert  en  I8t)()  à  la  navigation.  De 
même  le  nouveau  programme  de  constructions  navales  donne  à  Rochefort  un  regain 
d'activité. 

Géologie  —  Topographie 

Dans  le  département  de  la  Charente-Inférieure,  les  limites  des  formations  géologiiiues 
ont  la  même  direction  que  celle  du  cours  de  la  Charente  et  des  grandes  îles  du  large. 
Ré  et  Oléron  :  elles  sont  orientées  du  S.-E.  au  N.-O.  Une  ligne  tracée  de  Chàteaunenf-sur- 
Charenle  vers  la  rade  des  Basques,  laisse  sur  sa  droite  les  terrains  jimissiimes  et  sur  sa 
gauche  les  terrains  rrcl/iccs.  Ce  sont  les  ileux  seules  formations  entre  lesquelles  se 
pai'tage  la  surface  du  département.  Des  terres  alluviales,  formant  la  partie  méridionale 
du  marais  poitevin  se  juxtaposent  au  N.  des  terrains  jurassicjues  r(ui,  à  leur  frontière 
orientale,  portent  des  massifs  boisés.  A  gauche  de  cette  ligne,  le  terrain  crétacé  ap|ia- 
raît  à  la  pointe  de  l'AiguilIe-de-Fouras  et  à  l'île  d'Aix,  au  N.  de  l'embouchure  de  la 
Charente  ;  à  la  pointe  de  Piédcmont  et  à  l'île  Jladame,  au  S.  de  cette  même  embouchure  ; 


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13S  ClIAISENTli-INIEl'.  1  LUr.E 

à  la  pointi'   de   Mus   de   Loup,   à  g.  de  rembouclinre  de  la  Seudrc:  aux  pointes  el  aux 
couches  delà  cote  entre  St-Palais  et  Royau,  enlin. 

L'ile  de  Ré  l'eprodiiil  les  traits  géologiques  de  la  côte  d'Auuis,  dont  elle  est  le  [uo- 
lotigeinenl  et  à  laquelle  elle  est  rattachée  par  des  bancs  sous-marins.  L'île  d'Oléron  est 
loruiée  d'un  noyau  crétacé  et  jurassique,  qu'un  bourrelet  de  dunes  sablonneuses  protège 
sur  la  côte  O.  Toutes  deux  ont  des  dépôts  vaseux  sur  la  côte  opposée  que  les  coui'ants 
amènent. 

Sans  la  lixalion  îles  dunes  par  des  plantations  de  iiiiis  et  quelques  travaux  dendi- 
guement.  les  îles  auraient  peu  à  peu  disparu  sous  l'effort  répété  des  flots  de  la  mer. 

Au  point  de  vue  topographique,  la  Charente-Inférieure  se  conqiose  de  collines  peu 
élevées,  de  marais,  de  plaines  et  de  dunes.  Le  point  culminant.  IT'i  m.,  se  trouve  au  S. 
de  la  forèl  d'Aulnay,  ilans  la  partie  N.-E.  du  département:  dans  la  partie  S.-E.  ou 
trouve  une  cote  de  IU'2  m.  entre  le  Palais  el  le  Lary.  au  N.-N.-E.  de  ^lontguyon.  lit  m. 
à  Ai'chiac  et  108  m.  au  S.-E.  de  Pons  ;  plus  au  N.,  à  Burie.  on  trouve  104  m.  A  partir  de 
la  lisière  orientale,  les  hauteurs  s'abaissent  d'une  façon  très  raiiide  vers  le  S.-O. 

Ou  jjeut  liiviser  la  Charente-Inférieure  eu  plusieurs  régions  naturelles  distinctes.  Le 
Pjlarais.  <iui  comprend  environ  70  000  hectares,  se  subdivise  lui-même  en  nuirais  monitlés 
qui  comprennent  les  cantons  de  Marans,  de  Courçon  et  la  partie  N.  de  celui  de  lioche- 
fort;  en  mafois  ijdis  qui  couvrent  ceux  de  St-.\gnan  et  de  Marennes;  en  iii(iriiii>  galante 
situés  dans  le  canton  d'Ars-en-Ré,  dans  la  partie  orientale  des  cantons  de  St-Pierre  et 
du  Château  (île  d'Oléron).  Le  Marais  reparaît  en  outre  au  S.-O.  du  canton  de  Mirambean. 
entre  la  rive  d.  de  la  Gironde  et  les  collines  qui  la  dominent  depuis  St-Bonnct 
Jusqu'au  delà  de  Sl-Tliomas-dc-Couac.  Les  Dunes,  en  dehors  de  celles  des  îles  de  Ré 
et  d'Oléron  dont  nous  avons  déjà  parlé,  comprennent  la  presqu'île  rectangulaire 
d'Arvert,  entre  la  Seudre  et  la  Gironde.  Avant  leur  fixation,  ces  dunes  ensevelissaient 
les  villages,  si  bien  que  l'on  disait  :  »  Les  montagnes  marchent  en  Arvert.  »  Leur  surface 
totale  atteint  55  000  hectares.  On  donne  le  nom  de  Pays-Bas  à  une  plaine  ondulée  de 
terres  argileuses  qui  se  poursuit  dans  le  département  voisin  de  la  Çliarentei  son 
altitude  moyenne  est  de  20  m.  et  sa  surface  de  0000  hectares  dans  le  départemerd.  Elle 
r<'convre  les  cantons  de  Burie,  de  St-Hilnire  et  de  Matha.  On  donne  le  nom  de 
Champagne  à  une  région  de  craie  tendre  qui  u'oieupe.  dans  la  Charente,  cpie  le 
canton  d'Arcliiac,  région  jadis  plantée  de  vignes  r\  hiuruis^ant  les  meilleures  eaux-ile- 
vie  de  France;  elle  est  aujourd'hui  en  partie  livrée  à  la  culture.  Enlin  la  Lande  ou 
Double,  qui  ne  comprend  que  des  l)randes.  des  landes  de  bruyèi'es  avec  des  bois  de 
pins  el  des  vallons  marécageux,  s'étend  sur  les  quatre  cantons  S.  de  l'arrondissement 
de  Jonzac;  sa  surface  est  d'environ  55  000  hectai-es. 

Hydrographie 

LITTORAL.  Il  comnionce,  dans  l'anse  de  l'Aiguillon,  à  rciiibouohinxMle  \a  Sevré  MoHaise.àanîi 
laiiiiclle  débouche,  à  .î  Idiom.  en  amont,  le  Canal  maritime  de  Marans  à  la  mer.  L'anse  circulaire 
de  l'Aiguillon,  dont  l'élcndue  diminue  annuellement  par  suite  de  l'apport  continu  de  vases  et 
d'herbes,  n'a  plus  (pie  5  kilom.  '200  m.  d'ouverture,  de  la  Pointe  de  VAifjuillon  à  la  Pointe 
Sl-Clément.  En  avant  des  digues  de  prolecUoii  s'étendent  des  terres  basses  et  marécageuses; 
en  arrière,  le  canal  d'Andilly  et  le  canal  de  Villedoux,  qui  servent  à  l'évacuation  des  eaux  du 
Marais,  s'éclusent  d'une  part  à  leur  pied  el  de  l'autre  au  canal  de  Marans  à  la  Rochelle.  De  la 
Pointe  Sl-Clémenl  à  la  Pointe  Si-Marc,  qui  ferme  au  N.  le  bassin  de  la  Pallice,  la  côte,  dont  lal- 
tilude  varie  do  tO  à  16  m.  el  qui  est  bordée  de  roches  découvrant  à  marée  basse,  se  dirige, 
sinueuse,  du  N.-E  au  S.-O.,  vers  la  Pointe  de  Sablanceaux.  au  S.-E.  de  file  de  Ré.  A  queNiues 
centaines  de  mètres  sont  bàlis  les  villages  d'Esnandes,  qui  possède  une  église  fortiliéc  cl  de 


LA  nOCIIEI.LE.  —  Tuur  île  l:i  l.niilcine. 


uo  CHAr. i;n TE  ixFiiiî I  i;l  r;E 

Marsilly,  (laii>  1i;-i|iil'I-  sr  ccmcrnlic  l.i  cnlluix'  de-  uiiinli'~.  I.e  fi-ii  c>l  i-rciK'illi  dans  des 
bouehotf.  grands  angles  l'ermos  ]iai-  des  pieux  el  elaxonnés.  doiil  le  soniinel.  tourné  vers  la  mer. 
possède  une  pelile  ouvcrliire  tiiie  l'on  ferme  à  l'aide  <li'  lilels  ou  d"aulres  enirins.  pour  retenir 
le  poisson  qui  s"y  esl  engagé.  Plus  bas  se  Irouvenl  Nieul-sur-Mer.  en  i  niiiniiiiiiialion  avec  la 
mer  par  un  pclil  esluairc  que  protège  la  Poinlc  du  PlomO  et  IHoumeau  :  ces  deux  derniers 
villages  ont  des  huilrières  importantes. 

Au  S.  de  la  Pointe  St-Marc  s'étend  la  rade  de  la  l'allii-e.  oii  le  mouillage  varie  de  10  à  20  m, 
et  <|ui  esl  prulégée  au  large  par  trois  grands  brise-lames  naturels  :  au  S.  cl  au  S.-O.  Vile 
d'Oléron,  a  l'O.  Vile  de  Ré  et  au  X.  le  seuil  connu  sous  le  nom  de  Peu  Breton,  qui  s'élend  entre 
le  fort  de  la  Prée  (ile  de  liéi  cl  l'endjoucbure  de  la  Sevré.  Sur  cette  ra<le  s'ou\re  le  nouveau 
bassin  de  La  Pallice  ipii  comprend  ;  im  avanl-iiort  de  l'2  hectares  500  de  surface,  creusé  à 
t>  m.  au-dessous  du  niveau  des  i)his  basses  mers,  liiuilé  par  deux  jetées  laissant  entre  leurs 
exlrémilés  une  passe  de  011  m.  de  largeur:  —  un  bassin,  en  communication  avec  l'avanl-port  jiar 
une  écluse  longue  de  '2ri.")  m.  cl  large  de  '22  m.,  don!  la  superficie  est  de  II  liecl.  500  avec  une 
longueur  de  <iuais  utilisable  de  1000  m.;  —  deux  formes  de  radoub,  dont  I  de  180m.  de  longueur. 
L'outillage  comprend  en  oulre  une  grue  fl.xc  de  la  force  de  10  000  clievaux.  des  grues  à  vapeur, 
une  bigue  à  mater  de  50  T..  des  bangars  et  magasins.  Les  voies  ferrées,  sillonnant  les  quais  cl 
desservant  les  établissements  industriels  des  alentours,  sont  reliées  à  la  gare  de  la  noclielle 
par  une  ligne  qui  contourne  celle  ville.  L  n  tramway  relie  aussi  li's  deux  gares  terminus  en 
traversant  la  Uoclielle. 

Le  vieux  Porl  de  la  RocJielte  est  situé  au  fond  d  une  anse,  entre  la  Pointe  de  Chef  de  Baie  au  N. 
et  la  Pointe  des  Minimes  au  S.,  longue  de  '2.")00  m.  el  large  de  lôOO  m.  Le  mouillage  extérieur 
oflre  une  profondeur  de  0  m.  aux  liasses  mers.  On  jiénèlre  dans  la  rade,  soit  par  le  Pcrtuis 
d'Antiorhe,  soit  par  le  Pcrtuis  Breton.  La  digue,  constiuite  par  Richelieu  en  1G'2S.  ferme  l'anse  de 
la  Uoclielle:  une  coupure  de  l'20  m.  de  lai'geur  ouvre  l'accès  aux  navires.  Le  port  comprend  : 
un  chenal  de  2500  m.  de  longueur  entre  deux  jelées:  —  un  port  d'échouage  de  25  m.  d'ouverture, 
d'une  superficie  de  5  heclares  20,  avec  une  longueur  de  cpiais  de  75'2  m.  Ce  port  d'échouage  est  le 
]iort  de  pèche  de  la  Rochelle,  où  plus  de  700  bateaux  viennent  régulièremeid  vendre  leur  poisson, 
liien  de  plus  curieux  que  la  forêt  de  mâts  représentée  par  la  Hotte  au  complet  à  l'inlérieur  de 
ce  havre.  Le  port  comprend  encore  deux  bassins  à  Ilot,  l'un  intéiicur,  où  viennent  mouiller  les 
goélettes  de  Terre  Neuve  el  dislande:  l'autre,  extérieur,  conuuuniiiuanl  avec  le  chenal  à  l'avanl- 
]>orl  par  des  portes  d'ebbe,  landis  que  le  premier  communique  avec  le  havre  d'échouage:  — 
un  chanlier  de  construction  d'où  sortent  des  navires  de  iiéciie  :  —  un  bassin  de  100  m.  de  long 
sur  25  de  large  où  aboutit  le  canal  de  Maians. 

De  la  Pointe  des  Minimes  jusqu'à  la  Pointe  du  Cliapus  (.âl  kilum.  700  en  ligne  droite),  la  cote, 
toujours  basse,  se  dirige  au  S.  en  décrivant  une  courbe  légèieinent  concave.  Elle  comprend 
des  pointes  escortées  de  i-oches  qui  découvrent  ou  de  |ilaleaux  rocheux  séparant  des  plages 
de  sable.  La  plus  rapprochée  de  la  Uoclielle  est  celle  d  Angoulins.  dont  la  petite  presqu'île 
renferme  quelques  marais  salants:  au-dessous,  de  l'autre  coté  de  la  PoiiUe  du  Chay,  se  trouve 
la  belle  plage  de  Châtelaillon  qui  borde  im  long  boulevard  totalemenl  dépourvu  d'ombre.  Cette 
promenade,  soutenue  par  une  digue  basse  en  pierre,  est  jalonnée  de  chalets  neufs;  au  centre 
se  trouve  un  casino,  non  loin  duquel  quelques  pins  éliqucs  agonisent  sur  un  monticule  de  sable. 
Au  delà  de  la  Pointe  de  Châtelnlllon  se  développe  Vnnse  de  Fouras.  iMnicii^e,  ipii  s'achève  à  la 
Pointe  de  VAi(i%ùlie.  terminus  du  petit  enibranchement  do  Sl-l.aincnt-de-la-Prée.  Fouras  esl 
plulol  une  villégiature  qu'une  station  de  li.\iiis.  le  sable  lui  faisant  pi-es()ue  complètement 
défaut:  mais  c'est  une  \illéiriature  cliarmanli-  avec  le  paie  de  chênes  verts  de  son  casino  aux 
allées  sinueuses  et  inipénélrables  aux  rayons  du  soleil,  ses  boulevards  ombreux,  ses  chalets 
enfouis  sous  les  bois  de  chênes  verts,  édifiés  sur  une  falaise  ;i  pic  au-dessus  de  la  mer,  ses 
Icr'asses  plantées  de  tamaris,  son  vieux  Cliàteau.  son  joli  bois  de  la  Gaiemie  où  l'on  a  établi 
un  sanatorium.  Du  sommet  de  la  Tour  du  Cli'ileau  on  découvre  un  vaste  panorama  :  à  dr.  le 
Fort  d'Enette,  plus  loin  Vile  iJ'Aix  en  hémicvcle.  le  Fort  ISoynrd  qui  de  loin  ressemble  à  une  nef 
élevée:  en  face.  Vile  d'Oléron  dont  toule  la  silhouette  se  dessine  à  l'horizon:  à  g.  Vile  Madame 
avec  son  fort,  l'embouchure  de  la  Charente  et  les  collines  qui  en  accompagnent  la  rive  g.  Des 
écueils  précèdent  la  poinle  qui  ferme  au  S.  l'enibouchuie  de  la    profonde  rivière.  En    la    remon- 


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tant,  à  15  kiloiii.  oa  ;iinont.  ^'rlovi'.  à  riiil('-iic>iu'  duin'  lioucle  qu'elle,  foi'me,  la  ville  de  Rochefort, 
qui  j'  possède  sur  la  rive  ili-.  un  imrl  niilitaiic  el  un  port  de  commerce.  Outre  diverses  fosses 
et  cales  de  conslrucliiin,  le  pieniiei- coniin'end  deux  bassins  de  radoub,  des  forges,  des  ateliers 
de  construction  de  machines,  de  chaudronnerie  et  de  tôlerie,  de  menuiserie,  de  tonnellerie,  des 
scieries,  de*  magasins  de  mâture,  des  magasins  généraux  et  particuliers,  des  ateliers  de  sculp- 
ture, une  Salle  des  Modèles,  une  salle  d  .\rmcs,  une  École  de  navigation  et  de  maistrance.  Il 
riMderme  en  outre  dans  sou  périmètre  :  l'Ilùtcl  de  la  Préfecture  maritime,  les  bureaux  de  la 
Majorité,  du  Commissariat  des  constructions  navales,  des  Travaux  hydrauliques  de  farlillerie, 
des  Mouvements  du  Port.  Le  port  de  conunerce,  qui  lui  fait  suite,  comprend  une  entrée  parti- 
culière di>nnant  accès  à  deux  bassins  à  Ilot  et  le  port  de  la  Cabane  carrée  avec  1  bassin  à  flot. 
Plus  en  amont  encore  est  le  jietil  port  de  commerce  de  Tonnay-Charente,  également  sur  la 
rive  dr.  <le  la  tUiarente,  que  franchit  un  [lOiiL  suspendu  élevé  de  18  m.  au-dessus  du  fleuve. 

."^ur  la  cote  vaseuse  et  dentelée  qui  s'étend  de  la  Charente  à  la  Pointe  du  Chapus,  débouche 
le  Havre  de  Brouagc,  dans  lequel  tombent  le  Canal  de  Broiie  et  le  Canal  de  Mérignac-,  en  arrière 
se  développe  une  vaste  étendue  de  marais  salarits.  sillonnés  de  canaux,  au-dessus  desquels 
émergent  quelques  ilôts.  C'est  dans  ce  milieu  insalubre  que  se  trouve  Brouage  dont  les  vieux 
remparts,  entourant  une  ville  abandonnée,  s'aperçoivent  de  loin.  Plus  près  de  la  Pointe  du 
Chapus.  que  précède  le  vieux  fort  isolé  et  abandonné  du  même  nom,  et  à  dr.,  sont  les  marais 
salants  du  CItâtain  qui  se  terminent  à  la  l'uinte  des  Chardons.  Le  hameau  du  Chapus  est  au  fond 
d'un  petit  havre.  Il  gagne  en  importance  depuis  lo  prolongement  de  la  ligne  de  !Marennes  jusqu'à 
la  Pointe,  où  se  trouve  l'embarcadère  pour  St-Trojan  et  le  Château  d'Oléron.  dans  l'île  d'Ulé- 
ron.  De  la  Pointe  du  Chapus  jusiju'à  la  Pointe  d'.lrocrl,  la  côte  forme  un  angle  rentrant  dont  le 
sommet  coïncide  avec  l'embouchure  de  la  Seudre.  Cet  angle  est  fermé  au  large  par  l'extrémité 
de  la  côte  orientale  de  l'ile  d'Oléron.  Entre  cette  dernière  et  la  Pointe  d'Arvert,  s'ouvre  le 
Pcrtuis  de  Maumusson,  si  tristement  célèbre.  Sur  le  littoral,  du  côté  de  Marennes,  les  champs  de 
culture  alternent  avec  les  vignes  et  se  poursuivent  le  long  de  la  Seudre  par  des  marais  salants. 
De  l'autre  côté  de  l'estuaire,  qu'un  chenal  réiuiit  ;i  î\larennes  sur  la  rive  g.,  autour  de  la  Treniblade, 
il  n'en  va  pas  de  même:  les  parcs  à  huilres  bordent  le  petit  fleuve;  les  toitures  rouges  des 
cabanes  de  parqueurs  se  détachent  sur  le  fond  vert  des  talus  séparant  les  a  cbiircs  »  où 
s'engraisse  le  précieux  mollusque.  Au  mois  de  septembre  le  travail  commence  et  rien  de  pillo- 
resque  comme  les  allées  et  venues  des  Trembladaises  brunes,  circulant  en  costume  spéci.d  .ui 
milieu  des  parcs  (jui  s'arrêtent  à  la  Pointe  de  Mus  de  Loup.  De  cette  pointe  jusqu'à  celle  d'.Xrverl. 
la  grève  sablonneuse  est  accompagnée  d'une  terrasse,  que  continuent  en  arrière  des  bois  de  pins 
sous  lesquels  sont  enfouis  les  chalets  de  Ronce-les-Bains  et  du  Galon  d'Or,  presque  une 
thébaïde.  La  côte  d'Arvert,  qui  forme  pour  ainsi  dire  le  prolongement  de  la  côte  occidentale  de 
l'ile  d'Oléron,  s'étend  du  N.  au  S.  presque  en  ligne  droite,  sur  une  longueur  de  U  kilom.,  jusqu'à 
la  Pointe  de  la  CouMre.  Elle  est  constituée  par  des  dunes  que  recouvre  la  forêt  domaniale  de  la 
Coubre  (ôttSG  hectares).  La  hauteur  est  de  10  m.;  elle  atteint  '20  m.  à  la  base  du  Phare  de  la 
Coubre:  à  l'intérieur  de  la  forêt  on  trouve  un  sommet  atteignant  62  m.  à  la  Tour  du  (iardour. 
Un  tramway  forestier,  à  traction  de  cheval,  part  du  Galon  d'Or,  traverse  la  forêt  de  la  Coubre 
du  X.  au  S.  sous  un  véritable  dôme  de  verdure,  longe  le  canal  du  Barrachois,  presque  toujours 
à  sec.  et  se  rapproche  de  la  côte,  qu'il  longe  dans  une  direction  perpendiculaire  à  la  première. 
Il  gagne  ainsi  l'extrémité  du  Marais  de  Bréjal,  où  l'on  cultive  le  houblon  et  la  plage  étendue  des 
Mathes,  bordée  de  quelques  chalets,  puis,  rentrant  sous  bois,  il  arrive  à  son  terminus  de  la 
Grande  Côte,  en  face  le  terminus  du  tramway  électrique  de  P.oyan,  après  un  parcours 
de  r.i  kilom.  OtiO. 

De  la  pointe  de  la  Coubre  à  la  pointe  qui  porte  le  fort  du  Chay,  à  Royan.  la  côte,  sinueuse, 
se  dirige  au  S.-O.  Les  bois  de  pins  l'accompagnenl,  sauf  à  l'interruption  du  marais  de  Bréjat 
où  elle  est  nue.  Ils  se  terminent  à  la  Grande  Côte.  .\  partir  de  ce  point,  ce  n'est  qu'une  succession 
de  couches  charmantes,  au  sable  lin  et  résistant,  entrecoupées  de  pointes  calcaires  formant 
falaises.  Ce  sont  :  la  Plage  du  Bureau  St-Palais.  eu  hémicycle,  avec  des  peliles  criques 
retirées  et  bien  ombragées,  la  concltc  de  'Vaux-Nauzan,  encadrée  dans  des  bois,  les  petites  Daies 
de  Cnir.ieil.  de  St-Sordelin  et  de  Gilet,  la  splendide  conche  de  Pontaillac  entourée  de  riches 
villas  avec  parcs  et  jardins,  les  petites  Conclies  du  Pigeonnier,  du  Chay.  cette  dernière    séjiarée 


i;< 


:|I1L1.A1S.  -  Èii\\~r.  Koçude  O. 


(lIARliNTli    I  \  II:  III  I.  L  HK 


lie  la  Cnnclic  (II'  Foiicillon  j^ir  \c 
pelil  r'nrt  du  (h, ni.  l  lie  jclco  iléliar- 
cadi'iT,  licri-irrc-  lai|iiell('  s'alirilciil 
les  lialcaiix  ilc  iièclie  cl  le^  \a|jriii-- 
qui  fiiiil  le  service  di-  la  Giroiiilc. 
sépare  l''oneil|iiii  delà  Crnmle  ('imrlir. 
ileriiéie  lai|iielle  ^eleiid  un  beau 
pare  ciui  m-  leriiiiiie  a  la  l'n'mlr  tir 
F«///ércs. 'loiiles  le.s  places  (|iie  ii(iii~ 
venoii-.  de  iioiiiiuer  ra\  (Hiui'iil  aulmir 
«le  Royan.  la  ^-laliua  de  liaiii-  de 
mer  la  plus  iiiirTêSsaiile  el  la  plu- 
fréipieiilée  ilii  lllloral  de  l'Oii-an.  Il 
faul  eiiecil-e  y  aj.iuler  la  l'I'i'je  il'-  St- 
Georges-de-Didonne.  éi:aleiueiil  de 
saljle  Mil  el  eiuuprise  eiilre  la  l'oiiile 
<le  \'allii'i'es  el  la  l'niiih'  il,-  Sn-mr.  ^111- 
coui'oniie  un  r.u'liii.  lài  airièie.  un 
bols  lie  pins  acciiui]iaLii;e  la  e{'i!e. 
A  Uiiyaii  >e  lenniiie.  sur  la  ri\i'  ilr,. 
reiiiboiieliure  de  la  (ilionile.  ipil 
s'achève  sur  la  rive  i;.  à  la  /',,/,//,• 
de  Grave,  à  une  disiauei-  di-  .')  kildiii. 
de  la  première.  Au  laii;e,  à  11  Kihuir 
du  I''ort  du  C.liay.  se  Inum^  l'il.il 
rocheux  de  (\,nliiu,iii.  ipii  (irciipe  le 
cenire  d'un  plalc^aii  scuis  iiiarin.  di' 
chnipie  eoli'  diiipiel  se  trinne  uni' 
passe  :  à  dr.  la  l'as^»  du  Konl.  a  u. 
la  Pt(xxe  de  Grare.  Sur  eel  ilul  .-'élè\e 
une  lour  de  70  m.  de  liaiileur  p'.r- 
lanl  le  idian-.  l.a  ri\e  d,  -enlc  ,\,-  la 
Gironde  appail  icail  au  ili-parlenieiil 
de  la  {'.liarenle-Inrérieure  jusipi'à 
l'étier  du  Moulin  des  l'orles  de 
\"ilre/ay. 

Au  lariïC  (li>  l'Oi-éau  Allaiiliiiiie. 
enire  les  i-(i|es  \  endi'eiuies  au  \  .  le 
lilliiral  ipii-  iiiiii~  M'iH.n-  de  d.Tiiie 
à  ri;,  el  1  (•iiilioiirliiiic  (le  la  (iiioiidc 
au  S.,  -.■leiidelil  les  i||.||\  ur.iiides 
îles  de  Rè  el  d  Oléron.  ladre  l.i  laile 
vendéenne  el  l'ile  de  |!é  se  Irinno 
le  l'crltii-^  Dretiin.  donl  l'iaiverliire 
occidentale  coïncide  avec  la  Fonse 
de  ChevaraHie.  l-jilre  I  ile  de  l;é  el 
l'ile  d'Oléroii  se  Iroiive  le  l'rtiui^ 
d'Anliiiche. 

L'ile  de  Ré.  loimue  de  'j."i  kilom.. 
d'une  lari^eiir  n'e\i-r-ilaiil  jias  7  kili)iu., 
ctuipée  prescpic  en  deiiv  parlies. 
piiisipie  Chlliiii':  du  Mnrliinj.  ipii  les 
uniU  n'.i  i|ue  70  m.  de  larue.  esl  nue 
terre  (ilale  el  bas^-e.  duiil  le  poml 
T.  IV.  —  11). 


MAISEN.M.s.         l-.^h-c.  i:iu,-her.  ciMc  S.-O. 

i.:iiAitr;M  i>iN  r  l'ail  RI  lîE  11. 


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C  II A  r.  E  N  T  E   1 X  F  lî  n  I  E  U  I!  E 


culminant  n';illcint  p:i~  -10  m.  La  cote  S.-O.,  exposée  à  la  tiireiii'  de  i'océaii,  Imilc  Ijordée  de 
roches,  se  nomme  la  Cûle  Sauvage,  celle  N.-E.,  siluée  vis-à-vis  du  conlinenl.  lonne  deux  golfes  : 
le  Fier  d'Ars  et  la  Fosse  de  Loix.  lous  deux  entourés  de  marais  salants  et  de  parcs  à  liuilies. 
Au  fond  du  premier  est  le   petit  port   dArsen-Ré  -.  à  la   iiointe   S.    du   second,   au  fond    de 

1.1  rade  de  S^t-Marlin.  est  le  port  de  St- 
Martin-de-Ré.  ipu  est  aussi  un  jinstc 
de  torpilleurs.  Il  s'occupe  de  iièclie  et 
luit  le  cabolage.  Un  petit  havre  au  fond 
duquel  est  le  petit  port  de  La  Flotte. 
lui  l'ait  suite;  enlin  ;'i  l'exlréinilc-  niériilio- 
iiale  de  l'île,  se  tniuve  l'anse  de  Sablan- 
ceaux  avec  son  estacade  à  la  Puinle.  où 
s'amarre  le  bateau  à  vapeur  qui  fait  le 
service  quotidien  entre  l'ile  et  la  Pallice- 
la-lÀochelle.  Toute  celte  iiartie  est  planlée 
en  visnes  et  produit  le  meilleur  vin  blanc 
de  l'ile.  En  outre,  les  Rhétais.  jdus  acri- 
luUenrs  que  marins,  s'occupent  de  pri- 
meurs en  légume-.  On  trouve  sur  les 
cotes  de  fort  belles  plages.  (Citons  les 
l'inijes  de  la  Couarde  et  du  Bois  (Oros  Jonc, 
Pas  des  Bcev.fs,  la  Saaze)  sur  la  inle  Sau- 
vage et  les  Places  de  St-GIément  des- 
Baleines  cl  des  Portes  à  d.  et  à  g.  du 
Ph'-trc    ili's    IJ'tU'iiit^'^. 

L'ile  d'Clèron.  qui  mesure  de  la  Pointe 
de  Cli'tssii-on  h  la  Pointe  de  3Iaumusson  plus 
de  r»!)  kilom.,  n'excède  pas  11  kiloin.  dans 
sa  plus  grande  largeur,  par  le  travers  de 
\:\  ^Pointe  des  Saumonnrds.  Sa  hauteur 
ni,i\iniuiii.  ~)i  m.;  se  trouve  au  Belvédère 
des  Uuncs  de  St-Trojan.  Elle  est  orientée 
de  S.-E.  à  N.-O.  presque  parallèlement  à 
celle  do  Pié.  Plus  vaste  et  moins  nue 
que  cette  dernière,  elle  a  de  fort  beaux 
liiiis  de  |iins  dans  les  dunes  de  Sl-Trojan 
a  la  )ioinle  S.,  dans  celles  du  Domino  au 
N.-O  et  dans  celles  des  Saumonards  au 
N.-E.  Elle  est  cullivée  et  planlée  surtout 
en  \  ignés  ;  elle  possède  des  marais 
>al;uils,  des  huitrières  et  des  viviers-parcs. 
C.iunme  sa  voisine,  elle  présente  à  rOccan 
une  cote  sauvage  bordée  de  roches  et 
d'écueils.sans  cesse  battue  par  les  llols. 
Ses  côtes  N.  sont  bordées  de  rochers 
plats  sur  lesquels  on  recueille  une  grande 
quantité  de  varech.  Ses  ports  sont  :  à  la 
pointe  N..  St-Denis.  creusé  dans  le  roc.  à  g.  et  à  d.  duquel  se  trouvent  des  plages  de  sable  ; 
plus  bas  est  Boyardville.  avec  une  belle  plage  au  S.  .\  la  pointe  S.-E.  se  trouve  la  ville 
fortifiée  du  Château  d  Oléron.  en  relation  avec  la  Rochelle  et  le  Chapus  et  qui  possède  un 
avant-port  et  un  bassin  à  flot  :  au-dessous  est  Sl-Trojan,  également  en  relation  avec  le  Chapus, 
petite  plage  balnéaire  qui  prospère,  grâce  à  sa  forêt  de  pins  magnifiques.  On  y  a  établi 
un  sanatorium.  Sur  la  cote  opposée  se  trouvent  les  deux  superbes  plages  de  la  Giraudière  et  du 
Vert-Bois.  \  l'intérieur  fl  au  ceidre  est  le  gros  bourg  de  St-Pierre-d'Oléron 


S.MNT  JE.\N  D  AXGEI.V.  — 

du    Pilori. 


PiiiU  rfur  la  Place 


Giavé  el  imii    pai-  Gii.i.OT- 


SAINTJE\N-D"ANGÉLY.  —  Porte  de  lllorloge. 


1  is  c  II A  H  i;  N  r  E  1  N  r  i;  u  i  k  u  p.  e 

GIRONDE  MARITIME.  Sur  une  qiuuviiiUiiiic  de  kilûiii.  la  ri\e  d.  de  l'Oï^liiaii-e  de  la  Gironde 
seii  (\r  limite  au  dépaili'uieiil.  dcjmis  les  Portes  de  Vilrezay.  Col  esluaii'C  est  embarrassé  dans 
son  milieu  par  le  Banc  de  Ooidce.  les  Bancs  de  Taliiionl  et  celui  des  Marr/ner'iles.  Aux  portes  de 
Vilrezay,  sa  largeur,  qui  dépasse  ôkiloin.,  va  en  augmentant:  ellealteint  10  kilom.  CflOen  face  de 
;\l(irlai.'ne-sur-Gironde.  puis  va  en  <liminuaiit  jusqu'à  4  kil.  700  à  la  Pointe  de  l^atUères.  Les  eaux 
jaunâtres  de  la  Gironde  s'écoulent  le  loiig  des  leires  basses  du  Marais,  territoire  gagné  jadis  sur 
le  fleuve  et  qui  forme  une  longue  pointe  triangulaire  abouliss^ant  à  Mortagne-le-Port.  En  arrière 
sont  des  collines  dont  le  ]ioinl  culminant  se  dresse  à  G5  m.  au  N.-O.  de  Saiot-Fort.  A  G  kilom.  en 
aval  de  Mortagne-le-Port.  débuuclie  le  seul  ruisseau  un  peu  important  de  la  rived.  de  la  Gironde, 
le  Chaiivignac.  A  5  kilom.  on  amont,  on  rencontre  le  petit  port  de  Talmont.  qui  possède  une 
étroite  plage  de  sable.  Au  j\.  s'étend  un  marais  qui  gagne  la  Poinle  de  Meseliers.  dont  la  falaise 
élevée  de  22  m.  est  percée  de  grottes  arliliciclles.  Meschers.  jiorl  de  pèclie,  possède  une  plage 
de  sable,  la  conchc  des  Xonnes.  qu'encadrent  des  rochers.  Juscpi'à  la  Poinle  de  Susac,  la  l'ive  d.  se 
dentelle  et  s'exhausse  jusqu'à  55  m.  ;  puis,  au  delà,  jusqu'à  St-Georges-de-Didonne,  s'abaisse.  La 
dune  de  sable  qui  l'accompagne  est  recouverle  de  pins,  auxquels  se  mélangerjt  d'autres  essences. 
.\  Royan.  se  termine  sur  cette  rive  la  Gironde  maritime. 

HYDROGRAPHIE  FLUVIALE.  Toutes  les  eaux  du  département  gagnent  l'Océan  Atlanticpie 
par  la  Sèvrc  Xiorlaisc,  la  Charente,  la  Scudre,  la  Gironde,  et  aussi  par  quelques  ruisseaux 
côliers  et  des  canaux  de  dessèchement. 

La  Sèvre  Niortaise  a  déjà  ti-aversé  le  département  des  Deux-Sèvres  où  elle  prend  naissance  et 
celui  de  la  Vendée,  ([uand  elle  louche  celui  de  la  Charente-Inférieure.  Elle  ne  lui  appartient 
d'aboid  ijue  par  sa  rive  g.,  pendant  une  vingtaine  de  kilomètres,  l'isolant  du  département  de  la 
Vendée.  A  partir  de  son  confluent  (rive  d.)  avec  la  rivière  de  Vendée,  elle  lui  abandonne  ses  deux 
rives,  arrose  Marans,où  commence  la  navigation  maritime,  longue  de  19  kilom.,  coule,  profonde, 
en  décrivant  des  sinuosités  nombreuses  à  travers  le  Marais  poitevin,  séparant  pendant  ses 
5  derniers  kilom..  avant  de  se  perdre  dans  l'Anse  de  l'.Viguillon,  les  deux  déparlements  de  la 
\endée  et  de  la  Charente-Inférieure.  Son  cours  dans  ce  dernier  est  de  50  kilom.  environ.  Avant 
la  Vendée,  la  Sèvre  reçoit  (rive  g.)  le  Mignon,  en  très  grande  partie  canalisé.  La  Sèvre  Niortaise 
l'eçoit  (rive  d.)  le  Canal  des  cinq  Abbés,  le  Canal  du  Marais  sauvage,  le  Canal  de  Vix,  le  Canal  de 
Marans  à  la  mer,  le  Canal  de  la  Banche  et  le  Canal  de  la  Brune. 

Dans  l'Anse  de  l'Aiguillon  débouchent  encore,  au-dessous  de  la  Sèvre,  le  Canal  d'Andillxj,  qui 
recueille  les  eaux  de  la  Curée  et  le  Canal  de  Villedonx. 

La  Charente  pénètre  dans  le  département  par  0  m.  d'altitude,  après  avoir  parcouru  ceux  de  la 
ll.iule-\  iennc.  de  la  Vienne  et  de  la  Charente.  Elle  commence  à  lui  appartenir,  pendant  \  kilom., 
])ar  sa  rive  g.  seulement,  au  confluent  du  Xé  canalisé:  puis,  en  décrivant  de  nombreux  méandres, 
elle  lui  confie  ses  deux  rives.  Elle  traverse  Saintes,  arrose  Taillehourg,  Saint-Savinien,  puis 
tournant  à  l'O  ,  passe  sous  le  pont  suspendu  île  Tonnay-Charente.  petit  port  où  son  cours 
de\  ienl  maritime,  borde  le  port  militaire  de  ISocliefort.  passe  sous  le  pont  à  transbordeur  de 
î\Iarlrou  et  débouche  dans  le  Pertuis  d'Anlinche.  entre  la  Pointe  de  l'Aiguille  à  d.  et  l'île  Madame 
au  S.,  après  un  parco-iu-s  d'environ  9S  kil.  dans  le  département.  Son  estuaire,  qui  commence  au 
port  des  Barques,  mesure  près  de  4  kilom.  dans  sa  plus  grande  largeur,  entre  les  rochers  des 
Pâlies  au  N.-O.  de  l'île  IMadame  et  la  Pointe  de  l'.Mguille. 

Les  affluents  de  la  Charente  sont,  en  dehors  du  déparlement  :  (riv*  d.)  la  Sonnoire.  qui  n'a  que 
quehiues  kilom.  de  son  cours  dans  la  Charente-Inférietu'e;  —  (rive  d.)  V Antoine,  qui  passe  à 
Matha,  s'augmente  (rive  g.)  du  Briou  et  a  son  cours  inférieur  en  Charente;  —  dans  le  départe- 
ment, (rive  g.)  le  Né,  qui  par  deux  fois,  sert  de  llMiiie  commune  aux  deux  départements  de  la 
Charente-Inférieure  et  de  la  Charente:  —  (rive  d.)  le  Coran;  la  Boche;  —  (rive  g,),  la  Seugne  ou 
Séi'igne.  qui  sort  de  terre  au  N.  de  Montlieu,  se  grossit  (rive g.)  de  la  Laureneanne.  (rive  d.),  de  la 
Pimparade  et  du  Pharaon,  passe  à  Jonzac.  absorbe  (rive  g.)  le  Tande.  puis  (rive  d.)  le  Trèfle, 
d'origine  charentaise,  dans  lequel  tombent  (rive  g.)  le  7'r;/ïr.  qui  traverse  l'étang  de  Saint-Maigrin 
et  (rive  d.)  le  Nablol  et  la  I-'osse:  la  Seugne  se  divise  ensuilo  en  plusieurs  bras  et  arrose  la  pitto- 
icsque  ville  de  Pons;  puis,  après  un  cours  de  SO  kilom.,  finil  ilans  la  Charente:  —  (rive  d.^  le 
Bramerit;  —  (rive  d.)  la  Bmilonne.  fraîche  rivière  qui.  née  à  Cliel'-Boutonno.  dans  les  Deux- 
Sèvres,  où  elle  possède  ô5  kilom.,  se  divise  dès  son  entrée  en  Charciile  Inférieure  en  une  inlinilé 


FENIOIIX.  —  ATicicniie  abijave.  Cloclier  de  l'église. 


SAINT.) liST.  —  liglise.  EnSfiiilile  O. 


c  II A  u  I-;  \  r  (M  \  !■■  I-;  n  1 1:  r  i ;  t;  isi 

(le  [H'iils  l)i';is  (li'coiipnnl  des  ilols  cl  dos  îles,  doiil,  le  iumnIiii'  .iiigHiciilc  on  ;ipproc!i;iiil  do 
SI-Jcaii-d'Aiii;ol_v  :  iiiaU,  .-n.-iiit  d'v  pni'venir.  elle  s'auumciilo  (rive  g.)  du  ndssoau  do  la  Brédoire 
ipii  Lravoi'so  Aiilnay.  \m\\<  do  ooliu  do  Prc  Sundrenr.e;  (rive  d.)  do  la  Saiitte-Jnlk'iiiic  :  —  (l'ivo  a.) 
do  la  Aie.  A  pai-lir  de  SI-.loaii-d'Aiii.'oly  (pi'olle  ai'iose  et  oii  elle  esl  parvenue,  \enaid  du  N.-E., 
elle  tourne  à  l'O.  et  do\ieul  navigable;  sa  vallée  s"Cdargil:  la  Boutonne  li'averse  une  région 
iiiarécagoiise  en  amont  cl  on  a\al  de  Tonnay-Boulonr.e  qu'elle  arrose  et  où  un  nouveau  coude 
lui  fait  rejoindre  au  S.-O.  la  (^liaronle.  après  un  cours  de  (JU  Uiloni.  environ  dans  le  déparloniont; 
—  ^l■ive  g.)  VArnoult,  ruisseau  de-  Pout-l.abbé  qui  finit  canalisé  et  lid  parvient  par  le  Cmial  de  la 
Charente  à  la  Seudre,  entre  Roclioluit  et  1  onnay-Cliaronte  ;  —  (ii\e  d.)  la  Ùi'visc  accrue  de  la  Gère 
«jui  passe  à  Surgères  et  alimoido  le  Caïuil  de  Clun-nis.  dans  lequel  se  déversent  d'autres  canaux- 
do  dessèchement  {Canal  dr  Cirr.  l'iuml  de  Muron). 

I.a  Seudre,  qui  débute  sous  la  l'orme  d'un  tout  jietit  ruisseau  et  se  termine  jiar  un  estuaire 
l.uge  mais  endjarrassé  de  vases,  est  un  lleuvc  côtier  qui  coule  parallèlement  à  la  Gironde.  Son 
cours  est  d'environ  70  kiliuii.  Elle  nail  au  S.-().  do  Saint-Genis  et  parvient  après  des  ilélours 
jusqu'à  Virollet  où.  un  [leu  ou  amonl.  elle  disparait  sous  terre,  mais,  l'été  seulement,  sur  un 
espace  de  i  kilom.  A  Saujon.  la  ri\ière  est  encore  insignillaido.  mais  à  l'écluse  de  Uibérou,  où 
se  lernùne  la  navigalion  maritime,  elle  va  en  s'élargissant.  Elle  n'est  agréable  à  regartior  (|u'à 
marée  haute.  Elle  alimente  les  parcs  à  huîtres  de  la  Trend)lade,  dont  elle  n'est  éloignée  que  de 
IJIKI  m.,  et  de  Maronnes  qui  se  trouve  en  l'ace,  sur  la  rive  d.  mais  à  près  de  .ï'iOO  ni  .  |iuis 
<lol)oiiche  en  face  de  St-Trojan  (ilans  file  d'Oléron).  Ses  tributaires  sont  d'infimes  ruisseaux  on 
amont  do  Saujon,  comme  en  aval  ;  mais,  de  ce  coté,  les  ruisseaux  se  creusent  vers  l'embouchure 
im  chenal,  où  le  flux  dépose  des  vase^. 

.\  la  Gironde,  qui  horde  par  sa  rive  d.  penilanL  40  kilom.  le  département,  se  rendonl.  p.ir  lin- 
termédiaire  de  l'Isle,  affluent  de  la  Uordogne  :  (rive  d.)  la  charmaide  Dmnne,  dont  la  rive  d. 
seule  lui  appartient  pendant  l(i  kilom.  cl  (|ui  recueille  la  Mnzenne  et  le  ruisseau  de  Goulnure  ; 
(rive  d.)  le  Lartj.  venu  de  Charonle.  qiù  coule  eniro  Monni(Mi  ,'i  d.  et  Monleuvon  à  g.  et  s'ausnienle 
(rive  g.)  du  Palais  où  tombe  (rive  <1.)  le  Moiizon;  (rive  d.)  la  Sui/.  (|ui  nait  ,'>  l'O.  de  Monllieu, 
traverse  les  landes  de  Bussac  et  se  grossit  (rive  g.)  du  Medoii.  Au  S.-O.  di'  l'arrondissement  de 
Jonzac,  la  Licenne  qui  nait  au  S.-E.  de  Monlendre.  s'augmente  (rive  d.)  du  (7((6/e:r(cet  de  la  Taillée 
ou  Guirande.  Tous  ces  petits  cours  d'eau  n'ont  que  quolipies  kilom.  dans  le  déparlement  et  se 
rendent  à  la  Gironde  par  le  Canal  de  Si-Georges  qui  écoule  les  oaux  du  Marais  La  Vergne.  Eidin 
vont  directement  à  la  Gironde:  la  rivière  de  Sl-linnncl.  qui  a  sa  source  nu  |iiod  do  la  hauloui'  ipii 
porle  Mirambeau  ;  plusieurs  étiei-s,  déversoirs  du  niaïais  qui  on  acooni|pagne  la  ri\o  d.:  le 
Taillou  ou  ruisseau  de  St-Dizant-du-Guà:  la  FonUlcvinc.  cpù  finit  à  Mortauni'-lc-Porl:  \c  Juliat  ou 
Uzet.  f|ui  s'achève  à  Sl-Seurin-d'Uzet;  le  Chauvifjiiac,  qui  sort  d'un  goul'fre  el  débouche  aux 
Mnnaid>. 

MARAIS.  ÉTANGS.  En  dehors  des  mai'ais  bordant  la  rive  d.  de  la  Gironde  en  amont  de 
PonlMauIjort  et  en  aiuont  <le  Meschers,  de  ceux  ([uo  Ir.iverse  la  Boutonne,  du  marais  Bréjat,  on 
ne  trouve  dans  le  département  i|ue  des  marais  desséchés.  Leur  surface  esl  de  00 000  hectares; 
<les  symlicals  les  administrent  et  poursuivent  aciivemeni  la  mise  à  sec  des  parties  encore 
inondées.  Les  marais  de  Xuaillé  et  d'Anais  écoulent  loui-s  eaux  vers  l'Océan  par  le  grand  canal 
«l'Andilly.  L'assèchement  dos  marais  de  St-Sornin.  de  SI-Thonia«-de-Conac  et  de  St^Dizant-du- 
Gu.'i  est  actuellement  à  l'élude.  Les  étangs  sont  de  pou  d'impoil.-uice;  à  peine  peut-on  ciloi-  celui 
<io  St-Maigrin.  dans  l'arrondisseiuenl  de  Jonzac. 

Sources  minérales.  Le  déparlement  en  possède  un  rorlain  nnndire  ne  faisant  jias  l'olqet 
<rox|doitation  régulière;  la  plupart  môme  sont  inulilisées.  La  source  de  la  Rouillasse,  près 
Soid)iso,  donne  une  eau  ,à  la  fois  sulfureuse  el  ferrugineuse,  d'une  température  de  18°.  Elle  est 
oonsommée  sur  place  (2000  litres  vendus  en  1882).  Des  eaux  analogues  se  trouvent  h  Pons 
(sources  du  Joli-Sable).  Il  y  a  des  sources  sulfureuses  à  Vinade;  ferrugineuses  à  .\rchingeay, 
Bussao,  Chepniers.  Montendie. 

Citons  do  plus  la  fontaine  pétrifiante  de  Vénérand  elle  puits  arlésien  do  l'hôpital  de  la  Marine 
à  Bochefort,  d'une  profondeur  de  8,")ii  m. 

CANAUX.  Canal  de  la  Charente  à  la  Sendre.W  est  étnl)li  dans  l'ancien  Canal  de  Brovaf/e;  sa  lon- 
gueur esl  de  20  kilom.,  y  compris  la  branche  de  Brouage  II  dessert  les  carrières  établies  sur  ses 


SAiNTi;  (;i:mme.  —  v.iiU-c  Vovvm  o. 


PONT-L'ABBÉ.  —  Église.  Portail  O.,  paitie  droite. 


loi  ■  cil  ARE.NTli   INFEniEUnE 

rives;  c'csl  nu^^si  un   canal  de  (lobséchcnicnl   cl   d'iri-igalion.   De  plus,   des    torpilleurs  cl  des 
bàlinienls  de  marine  militaire  l'utilisent  souvcnl. 

C.itwl  de  Cliarrais.  Ouoique  classé  comme  navig.ilile.  il  ne  sert  pas  à  la  navigation.  C'est  un 
simpiu'  canal  de  dcs>cchcnicnl  cl  d'Irrigation,  d'une  longueur  de  20  kilom.  Le  Caîial  de  Marans  à 
la  Horhclle  est  un  canal  de  navigation  inlciieurc  :  sa  longueur  est  de  21  kilom.  Son  trafic,  peu 
important,  augmentera  peut-être  lorsqu'il  sera  indéi)endanl  du  canal  d'Andilly. 

Climat 

Ue  voisinage  de  l'Océan,  la  faible  altitude  du  "sol  <-t  sa  perméabilité  valent  à  ce  département  un 
climat  tempéré.  On  le  classe  d'ailleurs  dans  le  nombre  de  ceux  que  régit  le  climat  girondin. 
Malgré  les  travaux  accomplis  pour  combattre  l'insalubrité  de  certaines  régions  basses  et  maré- 
cageuses, insalubrité  en  partie  rachetée  par  les  vents  du  large,  il  reste  encore  beaucoup  à  faire. 
La  température  est  assez  variable.  C'est  dans  la  partie  orientale,  la  iiliis  élevée,  que  l'écart  entre 
les  points  extrêmes  est  le  plus  considérable.  Celle  de  la  riochelle,  légèrement  inférieure  à  celle 
de  Bordeaux,  est  dépassée  par  celle  de  Royan  et  <\<t  liltoral  girondin,  plus  élevée  encore  dans 
l'ile  de  Ré.  La  hauteur  moyenne  annuelle  des  jikiies  va  en  croissant  du  N.-O.  du  département 
vers  le  S.-E.  Elle  varie  de  0  m.  000  à  0  m.  91)0.  Les  vents  dominants  sont  ceux  du  S.-O.  Ceux  du 
N.-O.  amènent  souvent  des   tempêtes.  Le  nombre  moyen  de  jours  de  pluie  est  de   Ul)  environ. 

Ajoutons  qu'un  certain  nombre  de  stations  pluviométriques  sont  installées  sur  divers  points 
du  déi>arlcment. 

Divisions  administratives 

Étendue  :  682.508  hectares  (cadastre). 

Population  (1901)  :  4i6.29l  habitants. 

An'oiidissemcnts  Cantons  Communes 

Préfecture  :  La  Rochelle 1  1                          53 

Jonzac 1  7                          120 

Marennes 1  '>                           54 

n    ■^■°",''"  »     l  RochefoH I  5  41 

Prélectures  1  ' 

'  Sainl-Jean-(lAn<jcl:i 1  '  120 

Saintes I  *<  110 

Total.   .        0       Total.   .      'W    Total  .       4S0 

LISTE    DES  CANTONS 

La  Rochelle Ars-en-Ré.  Courçon,   La  Jarric.  Marans,   La  Rochelle  E.,  la    l'.ocholle  0.. 

St-Martin-de-Ré. 

jonzac Arçbiac.  Jonzac.  Mirambeau.  Mnnlc'iidre.  Montguyon,  Monllieu.  Saint-Genis. 

Marennes Le  Chàleau-d'Oléron.  Marennes.  Royan.   Sainl-Agiianl.  Soint-Pierre-d'Olé- 

ron,  la  Tremijlade. 

Rnclicfurl Aigrefeuille.  Rocbefort  X..  Roclicfort  S..  Surgères.  Tonnay-Charcnte. 

Sl-Jean-d'An(jélij.   ■    .     Aubiay.  Loulay,  Matlia.  Sainl-IIilaii'c   S.-iint-.Iean-d'Angéty.  Saint-Savinien, 

Tonnay-Bou  tonne. 
Saintes Burie,   Cozes,  Gémozac.    Pons.   8;dntes  N..   Saintes    S.,  Saint-Porchaire. 

Saujon. 
CULTES.  Culte  catholique.  Éecché  :  La  Rocbelle.  érigé  en  KirS.  conime  suffraganl  de  Bor- 
deaux, jnnu-  remplacer  celui  de  Maillczais:  on  y  ajouta  le  pays  d'.\unis  et  l'ile  de  Ré,  détachés  du 
diocèse  de  Saintes.  Supprimé  en  1790.  il  fut  rétabli  en  1SD2.  Il  compte  -40  cures.  520  succursales  et 
49  vicariats  rétribués.  Il  possède  un  très  pclil  nombre  de  communautés  religieuses  d'hommes 
s'occupant  surtout  d'enseignement.  Les  conuiuuiautés  de  femmes  sont  nombreuses;  plusieurs 
ont  leur  maison-mère  dans  le  dé|iarteinont.  Elles  s'occupent  d'enseignement,  d'œuvres  chari- 
tables ou  sont  vouées  à  la  vie  contemidalivc.  La  Rochelle  possède  un  séminaire  diocésain.  Les 
principaux  pèlerinages  sont  ceux  de  N.-D.  des  Sc])!  Douleurs  à  Jaugou,  Ste-Radcgondc  à  Courant, 


z 

I 


156  CIIAREN  1  E-INFE  P.lEUr.E 

Sl-Eutropc  à  Saillies,  \.-D.  de  Cornio  Écki^ie,  près  de  Saiijon.  N.-D.  de  Pilié  à  Croix-Geiilc,  près 
Monleiidie  el  à  Taiigoii-la  ItoïKle,  N.-D.  de  Recouvrance  à  Pons,  N.-D.  du  roi  dos  Marins  à  Sainl- 
Soiirin-d'Uzel,  de  St-Sauvoiu- à  Sle-Marie-de-Ré  et  N.-D.  des  Marlyis  à  l'ile  d'Aix. 

Culte  protestant.  On  comple  un  peu  plus  de  18000  protestanlsrallacliés  à  diverses  confessions. 
I.e  déi>ai'lemenl  possède  cinij  consistoires  :  celui  de  La  Hoclielle,  qui  ressortit  à  la  i'  ciiconscri]i- 
Lion  synodale  et  ceux  de  Marennes,  Pons,  Royan  el  la  Treniblade.  qui  ressortissenl  à  la  G'.  En 
dehors  de  ces  consistoires  du  culle  réformé,  Mallia  possède  une  église  évangéliquo  libre.  Enfin 
la  mission  populaire  Mac-Ail  possède  des  Salles  à  Roclielort  el  à  la  Rochelle. 

Culte  Israélite.  Les  adhérents  à  ce  culle  atloignciil  le  chill're  de  400  à  peine. 

ARMÉE.  Ce  déparlement  ressortit  à  la  K'  région  militaire  qui  comprend  5  déparlemonls  et 
S  subdivisions  de  région,  dont  2,  celles  de  Saintes  el  La  Rochelle  lui  appartiennent.  Les  Iroupes 
qui  en  déjiendenl  font  ]iartie  du  18-  corps  d'armée,  dont  le  chef-lieu  est  Bordeaux.  La  garnison 
delà  Hochelle  comprend  1  régiment  d'infanlerie  el  I  délachemenl  de  bataillon  d'arlillerie  à  pied: 
celle  de  Saintes  1  régiment  d'infanterie:  celle  de  St-îlarlin-de-Ré,  i  compagnies  d'infanterie;  celle 
de  P.ochefort,  i  balaillon  et  13  compagnies  d'infanlerie  de  ligne.  •>  régiments  d'infanlerie  de 
marine,  la  PP.  d'un  régiment  d'arlillerie  de  marine.  1  romiiagnic  d'ouvriers  d'arlillerie  do  marine. 
Le  dép.irlemonl  ressortit  en  outre  à  la  18'  légion  de  gendarmei'io. 

Ouvrages  militaires.  Rocheforl,  l'un  de  nos  5  porls  militaires,  est  dél'.'udii  par  les  ouvrages  de» 
deux  rives  de  la  Charente,  l'ensemble  des  défenses  de  la  rade  de  lile  d'Aix.  le  fort  Boijard,  le  fort 
(VEiicttc  elles  îles  de  Ré  et  d'Oléron.  Dans  l'ile  de  Ré  se  trouve  le  iiorl  fortifié  de  St-Martin-de-Ré 
el  d'aulres  ouvrages  secondaires.  Dans  l'ile  d'Oléron.  on  ronconlre  Le  Château,  ville  forlifiée.  les 
foris  de  Doynrdoille  et  des  Saumonards. 

Marine.  Le  déparlemenl  fait  partie  du  i°  arrondissemoiit  maritime,  chef-lieu  Rochefort.  qui  \a 
do  1.1  Itaio  do  Bourgneuf  à  la  frontière  d'Espagne. 

JUSTICE.  1.0  déparlemenl  ressortit  à  la  Cour  d'appel  de  Poitiers.  Il  existe  1  Tribunal  de  i" 
Instance  à  La  Rochelle,  à  Jonzac,  Marennes,  Rochefort,  St-Jean-d'Angély  el  Saintes,  où  so  tient 
l.'i  Cour  d'Assises;  1  Tribunal  de  Commerce  à  La  Rochelle,  Rochefort,  Marennes.  St-Pierie 
d'Oléron,  Sl-Marlin-de-Ré;  des  Conseils  de  Prud'hommes  à  Rochefort;  enfin  1  Justice  de  Paix 
dans  oliacim  dos  10  oaiilmis. 

INSTRUCTION  PUBLIQUE.  Le  département  de  la  Cliaronlo-Inl'érieure  esl  l'un  des  8  ressor- 
tissant à  l'Académie  de  Poitiers.  11  ne  possède  on  l'ail  d'clablissemenl  d'onsoignement  supérieur 
que  l'école  annexe  de  Service  de  Santé  de  Rocheforl. 

L'enseignement  secondaire  comprend,  pour  les  garçons:  les  lycées  de  la  Rochelle  el  de  Roche- 
fort. les  collèges  communaux  de  Saint-Jean-d'AnL;éIy  et  de  Saintes;  ]iour  les  filles,  les  cours 
secondaires  i\f  l!iiolioroil.  11  existe  des  établissements  libres  à  Jonzac.  La  Rochelle  ('2i,  Pons, 
Royan,  Saint-Jean-d'Angély.  Saintes  el  Saujon.  11  y  n   1   petit  séminaire  à   Pons   et  à  Montlieu. 

L'enseignement  primaire  recrute  ses  professeurs  à  l'école  normale  d'instituteurs  (avec  école 
annexe)  de  Lagord  et  à  l'école  normale  d'institutrices  (avec  école  annexe  ot  école  maternelle 
annexe)  de  La  Rochelle.  Marennes  possède  1  école  primaire  supérieure  publique  de  garçons; 
La  Rochelle  en  possède  également  une  de  filles:  celle  dernière  esl  privée.  On  trouve  des  cours 
complémentaires  pour  garçons,  à  La  Rochelle.  Sl-Pierre  d'Oléron  el  à  Tonnay-Chareiile  ;  pour 
(illos  à  La  RoolioUe  et  ;'i  Rocheforl.     

Le  départemoiil  ressorlil  encore  à  l'arrondissement  minéralogicpie  de  Bordeaux,  sous-nrron- 
dissemont  de  Bordeaux  N.  (division  du  S. -0.1;  à  la  i'  région  agricole  (O.h  à  la  '2t"  conservation 
forestière  (Niort);  à  la  11°  inspection  des  Ponls  el  Chaussées. 

Agriculture 

On  trouve  dans  ce  déparlemenl  une  très  grande  vaiiiHé  de  sols  agricoles,  dont  la  composition 
ne  correspond  pas  toujours  à  celle  de  la  roche  sur  laquelle  ils  reposent.  C'est  en  partie  grâce  à 
celte  |iarlicularité  que  le  département,  modifiant  ses  cultures  après  la  destruction  presque  com- 
jdèle  de  son  vignoble,  a  pu  allénuer  les  ruines  causées  par  le  phylloxéra.  Avant  l'apparition  du 
terrible  néau,  la  (Uiarenle-Inférieure  possédait  en  chiffres  ronds  170000  hectares  de  vignes.  A 
peine  rùOOO  hectares  ont  été  soustraits  au   désastre.   Les   céréales   ont    remplacé    les    vignes 


C  H  A  R  E  N  r  E    I  \  1'  E  II  1  E  U  IS  E 


VS'.t 


Sin-rnce  Pi-odiirlion. 

l].m)     hecLiros     1  .r.OO.'.l'JO  lic.1,,1. 
17. -2711         .  lllj.lTIl 


arrachées.  .Aujoin'd'hiii  lo  ilcpnrlemciil  csl  aulunl  agricole  quo  vilifole.    N'oici   le   tableau   île   la 
produclion  eu  céréales  ])«iia'  isuii  : 

CuUiii-es  Surface  Protluction                   CiiUiires 

Fromcnl  .    .  1  iO.TOOlieclares  'J.'i-'.»5.(i'2(MiecLoI.  Avoine.   . 

Mélcil  .   .   .  S40        ■•  II. ail)      ..  Maïs.    .   . 

Seigle  .    .    .  -i.'JiH)         .  7)7. IBO       »  Millel    .    . 

Orge.   .    .    .  ir..i."iO        "  ■JS'J.WO      . 

La  même  année,  la  |iiinime  île  leri-e  a  oriU|ié  'Jl  liUO  lieil.ues  el  a  |ii-("liiit  '.i2t  i'.Kt  i|iniilaii\.  C'est 
sui-tout  ilans  la   vallée  de  la  t.'.lia- 
ventc  iiiic  se  récoltent  les  meilleurs 
l'ourrages.  Voici   le   tableau   de    la 
|ii-oilucliou  fourragère  : 


Prairies 
arlliicidles 


Trènr 


lleclares  Oniiitaux 
.       .•i.'2ôO       '211.420 


Luzerne.     17.0111       7'.11.'.I.MI 
Sainl'oin.     li.TNO      .V.irj.'i.-.O 


Betteraves  lour' 
Prés  naturels.  . 
Herbages.    .    .    . 


Hectares  Oiiiiitatix 

(j.970  l.."iOll. :.:.(! 

.      7-2.riOO  .i.GlHI.'KIO 

."1.7110  9"i.(ii0 


Les  cultures  industrielles  com- 
prennent: la  betterave  à  sucre,  ipii 
a  occupé  .'dOO  hectares  et  pro- 
duit 7'21  .sriOiiuintau-x:  puis,  le  colza, 
le  chanvre,  le  lin,  le  houblon,  .iv.uit 
respectivement  occupé  :  ■2dr>,'2.'M,  l.'iO 
et  "20   hectares. 

On  comptait  47  8iO  hectares  de 
vignes,  auxquels  il  faut  ajouter 
oo'25  hectares  plantés  en  I8U'.).  Celti- 
même  année  la  produclion  en  \iu 
s'est  élevée  à  lOr.Si.OO  liectolili-e-. 
dont  la  plus  grande  [lartie  a  élé 
transformée  en  eau-de-vie.  La  pro- 
duction fruitière  comprenait  eu 
outre:  4099  quintaux  de  chàlaigne--. 
4-350  de  noix, '210  de  pommes  à  cidre 
et  890  de  prunes. 

La  surface  boisée  alteint  envi- 
ron 80000  hectares,  mais  ne  com- 
porte pas  de  forêt  de  gi'ande 
étendue.  L'élat  jiosséile  79,")S  hec- 
tares 27  de  dunes  sur  le  littoral, 
tant  mobiles  que  gazomiées  et  boi- 
sées, ayant  donné  en  1900  un  revenu  de  C0  2.Ï0  fr.  :  il  possède  encore  la  forêt  d'.Vulnay,  de  1901 
hectares  -45  d'étendue,  aménagée  en  futaie  sur  1077  hectares  cl  en  taillis  sous  futaie  pour  le  l'esle. 
L'étendue  des  bois  communaux  est  de  557  hectares  Sa  aménagés  en  taillis  sous  futaie.  Après  les 
forets  domaniales  on  peut  encore  citer  les  forêts  de  lîenon  el  d'Essouvert. 

On  comptait  d'2  9i0  chevaux,  1119  mulets  el  ">'210  ânes  en  1899.  Saintes  possède  un  dépôt  d'éta- 
lons. L'élève  du  cheval  ne  trouve  plus  guère  de  débouchés  aujourd'hui  que  dans  les  remontes 
militaires.  Bords  esl  siu'lout  le  centre  d'élevage.  Rochefort  possède  une  école  de  dressage. 
Les  races  bovines  ])résenlenl  une  vérilable  mosa'i'que.  Dans  le  but  d'obtenir  une  plus  grande 
production  de  lait  et  de  viande,  on  croise  les  races  indiaènes  avec  la  race  durham.  Ces  races 


PONS.  —  Diinjon.  COto  X.-O. 


AVV.  —  Kt:li>c-.   Porl.iil  O. 


KClir.IîlUM:.  —  Kylise.  l-açiulo  <J. 


r.  r7.  —  11. 


CIIARCNTC  INFtnlELUE   111. 


ir,-2 


( .  1 1  A  B  E  N  T  E  - 1  N  F  t;  R  1  E  U  P.  E 


«•laieiit  l'opiéscntées  par  l."i."i."iSO  nniiiiaux  iloiil  M  r)."i(t  IkimUs  île  Irnvail  cl  'Xi'M\  à  l'enerois:  "iS  170 
vache*  ont  ])roiJuil  1117  100  hecLolilres  de  lail.  La  race  ovine  cniniilail  '215  liO  représenlanls. 
dont  l.")'2  i!lO,  tondus,  uni,  IVmriii  1570  iininlaux  de  laine.  I.a  race  iiorcine  coni|i|ait  7S(i!lO  tcMes  et 
la    race  caprine    ."iWO. 

11  y  avait  enfin  en  aciivité  70l)0  rnclies  d'nbeilli's  dont  la  prodiiclion  a  élé  de  ."i-2'.IS0  Uilug.  de 
miel  cl  14  9.10  de  cire. 

L'enseignement  agricole  comprend  nne  cliaiie  déparlenientale  irasîricidliire  avec  des  clian)|is 

de   di'mcin-lralioM   id    un    laln>ra- 

l'>ir<'  d'.iii.il\  ^es  cliiiiiiipies.  Lne 
leiiue-ecole   cvisle  ;'i    Puilboreau. 

Industrie 

En  1000  on  i-i>nipl.iil  IJi  usines 
ou  nianulaclures  employant  cha- 
cune plus  de  '20  ouvriers  et 
"jOiS  aleliers  ou  chaidiers.  Ktant 
surtout  un  dc'ii.-u'Ienieiit  agricole 
l'I  niarilinie.  l"industrlc  <le  la 
(diarenlc-lnlerieurc  se  raltaclie  ;'i 
ces  deux  branches,  la  petite 
industrie  étant  plus  importante 
ipie  la  grande.  Le  personnel  oc- 
cupe dans  tous  ces  élablisse- 
nients  comprenait  19-")0'2  per- 
sonnes  lies  deux  sexes. 

INDUSTRIES  EXTRAC- 
TIVES.  1.1-  département  ne 
possède  aucune  concession  de 
mines.  Les  tourbières  dWigre- 
léuille  et  de  Forges  n'ont  produit 
cpu>  ô»8  T.  lie  combustililc  en 
l'OO.  Les  carrières  de  toute 
n.iture,  exploitées  soit  d'une 
l'.ii;on  continue,  soit  temiiorai 
leiuent.  étaient  au  nombre  de  2i5, 
oicupant  I  17r>  ouvriers.  Leur 
]iroduclion  a  été  de  I'2j164  m.  c. 
d'une  xaleur  de  7S'2064  fr.  en 
pierres  tendres,  demi-dures,  [lier- 
res dures,  moellons,  pavés,  pierres 
.-1  chaux  hydrauliiiue.  i)ierres  à 
ciment:  la  produilion  de  nialciiauv  de  ballast  et  empierrements  a  été  de  35084  m.  c.  d'une 
valeur  de  XI  jHi  iv.  Les  iiriucip.iles  .••uiières  se  trouvent  à  Sainl-Savinicn  (Barbaras.  Poulreau» 
les  Ilulile».  la  riahissonnière.  l'IIéraudière).  à  Jonzac  (Ortel)ise}.  au  Uouhet,  à  Guitinicres  (la 
lioclicttel.  .\utour  de  Marennes.  se  trouverd  des  plàtrières  :  Angoulins  l'abritpie  du  ciment. 
On  compte  des  verreries  à  Clérae.  à  Cercoux  (Valin>,  au  Fouilloux  île  GibauiL.  à  la  Tremblade: 
les  miroiteries  sont  nond)reuses.  On  compte  aussi  beaucoup  de  poteries,  de  fabriques  de  car- 
reaux, de  briqueteries.  11  existe  des  faïenceries  à  Archingeav.  la  Chapelle-aux-Pots,  la  Glotte. 
Miramlieau,  Moulendre,  Sl-Germain-du-Seudre.  L'imprirlance  de  ces  industries  est  dépassée  de 
beaucoup  par  celle  des  marais  salants  situés  dans  les  îles  de  Ré  et  d'Oléron  et  sur  le  littoral  des 
arrondissements  de  la  Rochelle,  Roclierort.  Marennes  et  Saintes.  La  surface  de  ces  marais  est 
d'en\iron  l'2000  hectares  avec  une  production  moyenne  annuelle  de  100000  T.  de  sels  légers  ou 
lourds,  blancs,  verts  et  rouges,  employés  aux  usages  culinaires,  à  la  conservation  du  poisson,  etc. 


SAINTES.  —   Pclite  Clmpelle.  Feiièire  «le   r!il)--iile. 


SAINTES.  —  Ancienne  Callicilrole  Saiul-Pierre.  Vue  N.-E. 


)(U  CIIAnENTE-INFERlEURE 

INDUSTRIES  AGRICOLES.  L,i  minoterie  ('oiiiijle  de  noinhicux  moulins  à  cou  p|  il  vont; 
ses  principaux  centres  sont  tjcllcs,  Gozes.  Matlia.  Moitugne.  l'ons.  elc.  La  distillation  lies  eaux- 
de-vie  fie  vin  l'orme  une  des  branches  les  plus  impoctanLes  de  l'iniluslrie  chaienlaise  ;  la  produc- 
tion suit  une  marche  ascendante,  parallèle  à  la  reconstitulion  du  vignoble.  On  compte  aussi  des 
distilleries  de  betteraves  à  St-Médard,  AigrefeuilIe-d'Aunis,  Chambon  et  Forges.  Les  vinaigreries 
dc\ieniienl  rares.  On  trouve  quelques  raffineries  d(^  sucre  et  de  sel:  plusieurs  de  ces  dernières 
se  rencontrent  dans  l'ile  de  Ué.  L'ostréiculture  se  pratique  surtout  dans  les  arrondissements  de 
La  Rochelle  et  do  Marennes.  Le  premier  s'occupe  de  l'iuiitre  dite  portugaise,  cultivée  dans 
2i40  parcs  et  dont  la  production  s'est  élevée  à  20COOOOO  huîtres  en  1899.  Le  second  ne  s'occupe 
guère  que  de  l'huilre  verte,  dite  de  Marennes,  réputée  la  meilleure  de  toute  l'Europe,  dont  le 
centre  de  culture  se  trouve  à  la  Tremblade.  En  1899  les  19U00  claires  ont  livré  i)lus  de  20000000 
de  ces  savoureux  mollusques.  L.i  culture  des  moules  se  fait  dans  ôlOO  bouchots,  depuis  l'embou- 
chure <le  la  Sèvro  jusqu'au  chenal  de  Port-Punay,  près  du  Vieux  Chàlelaillon,  dans  les  com- 
munes de  Charron,  Esnandes,  Marsilly,  Nieul,  Lhoumeau,  Angoulins  et  Chàlelaillon.  L'expédition 
atteint  près  de  7")  000  hectolitres  d'une  valeur  de  un  million  de  francs.  La  Rochelle  possède  une 
usine  de  conserves  (viande,  sardines  et  thon).  Une  riiii[u.inlaine  de  laiteries-beurreries  méca- 
niques fonclionnent  dans  le  département.  Deux  fromageries  importantes  sont  exploitées  dans  le 
canton  de  Marans.  I.a  Pallice  fabrique  des  tourteaux.  L'imlustrie  du  bois  est  représentée  jiar 
des  scieries  iiirianiqni-<  iinpoiiiinles  nù  les  bois  du  Nord  sont  débités  (I.a  Rochelle  et  riochoforl  L 

INDUSTRIES  METALLURGIQUES.  Les  plus  importantes  sont  celles  des  constructions 
mécaniques  ;  ■onstruclion  ou  réparation  de  navires  à  Rochefort,  la  Rochelle,  la  Pallice;  ateliers 
des  chemins  de  fer  de  l'État  à  Saintes  et  construction  de  machines  agricoles  dans  la  même  ville. 
Il  n'existe  dans  la  Charente-Inférieure  que  9  fonderies  de  seconde  fusion  utilisant  II  cubilols. 

INDUSTRIES  CHIMiaUES.  I.a  Pallice  possède  une  raffinerie  de  pétrole,  deux  usines  de 
produits  et  engrais  chimiques,  une  usine  de  gélatine,  une  distillerie  de  goudron  de  houille. 
Signalons  encore  les  usines  de  produits  chimiques  de  Marennes  et  de  Tonnay-Charente. 

INDUSTRIES  TEXTILES.  Il  existe  une  filature  de  jute  ."i  La  Pallice.  On  fabrique  des  étoffes 
de  laine  communes  à  Pons  et  à  St-Jean-d'.\ngély,  de  la  toile  à  Asnières,  Cherbonnières,  Givre- 
zac.  eli'. 

INDUSTRIES  DI'VERSES.  Le  déiiartenieiil  possède  queliiues  tanneries  et  corroienes. 
Rochefort  et  Saintes  fabriquent  des  fleurs  artificielles. 

Commerce 

T'n  1900Jes  i.'.  poris  el  clienaux  clas~é-^  du  dé|iarleu»oiit  ont  donné  lieu  à  U'2'k.  entrées  et 
sorties  de  bateaux  ayant  embanpié  ou  débaniué  I  r.TOOG  T.  de  marchandi-^es.  Dans  ces  chiffres 
ne  sont  pas  compris  le  mouvement  et  le  tonnage  des  ports  de  Marans,  du  Plomb,  des  Rarqucs, 
d'Arceau  (Ile  d'OléronK  de  St-Georges-de-Didonne  et  de  Ghaillevelte.  C'est  le  port  de  la  Rochelle 
(port  ancien  et  b.issin  .le  la  Pallice)  qui  est  le  plus  important  avec  7iS80}  T.  h  l'entrée  et  à  la 
sortie:  puis  viennent  les  ports  de  Rochefort  [•m'i^a  T.),  'le  Tonnay-Chareiile  (17-il)-jr.  T.),  de 
Sl-Martin-do-Ré  i5S  Kl  T.».  de  Moringne  (■2fl76i  T.').  elc.  La  Rochelle-la-Pallice  imporle  surtout  de 
la  houille  ("lOIOKi  T.  en  1S99),  des  bois  du  Nord  et  d'Améri.pie  1 1 1  lôS  T.).  de  la  morue  (il39  T.î, 
des  vins  d'Algérie  et  d'Espagne  (5-.128.')  hecloliiresi.  des  superphosphates  et  des  nitrates  de 
soude,  etc.  La  notte  de  la  Rochelle  comprend  •>\  vapeurs  «l'une  jauge  nette  de  14.02:.  T.,  15 
navires  à  voile  arnu's  au  cabotage,  de  009  T.  el  2  navires  à  voile  armés  au  long  cours,  de  U29  T. 
La  iièche  <lu  poisson  frais,  dans  le  seul  quartier  de  La  Rochelle,  qui  conqite  221  bateaux 
anués  et  montés  par  plus  de  1000  marins  el  700  autres  baleaux  environ  ipii  le  fréquentent,  a 
donné  en  IS99  un  produit  de  ".  i2S  142  fr.  auquel  il  faut  ajoulcr  celui  <lu  poisson  vendu  en  <iehors 
du  marché  i environ  400 01)0  fr.).  Le  pori  de  la  Pallice  est  en  r.dalion  régulièie  avec  le-^  ports  de 
r.\mérique  du  Sud,  avec  l'.Mgérie  et  la  'iMiiisie. 

Le  commerce  d'exportation  conqirend  les  eaux-de-vie  de  Cognac,  (pic  l'on  expédie  en  Angle- 
terre, aux  Etats-Unis,  en  Russie  el  dans  loule  la  France,  le  poisson  frais,  salé  el  en  conserves, 
les  huîtres,  les  moules  (1  000000  de  fr.  par  .iii  en  moyenne),  des  bois  el  futailles  \i.le-,  des  bri- 
«luetlesde  houille,  des  résidus  cle  pyrite  •]'•  I.t.  du  L'oudion.  des  huiles,  elc. 


SAINTES.  —  Ancienne  Calhédrale  Sl-Pierre.  PoiUiil  O. 


c  II  A I!  i:  N  1  K  - 1  N  i-  !■:  I!  I  !•:  f  h  f. 


167 


Le  produit  des  doiiaiics  et  nidi'e>  dinils  ~'esl  iMom-  en  l'.iUli  ;i  l.i  soiiimo  de  5747  (ijri  fr.  ."i.").  Les 
transports  de  l;i  haldlorii' lliivi.-Uc  n'oid  il'iiiip(.rlaMi-c  i|ii('  Mir  la  C.liarciilc  :  (iiSO'i  T.  sur  la  ser- 
tion  comprise  ciilie  II'  pnii  du  I.\^  ;i  l'rnli.-c  de  la  (  .liaicntc.  dans  le  déparlemeid  el  le  pont 
suspendu  de  Tc>iuiav-(  diarcnlc  l.r  Iralii-  ^ur  le  canal  de  Marans  a  l.a  ISuclielle  e>t  insiirnifiani  ; 
celui  sur  le  canal  île  la  Cliareule  à  la  Scudi-i'  s'est  élevé  à  âfi'iO  T.  (lonnage  ramène  à  la  lon- 
gueur totale,  eu  IWm  .  l.f  drparlemeul  compte  deux  cliamlires  de  commerce,  celles  de  la  Itoclielle 
el  de  Itocliel'oil.  Kidîn.  eu  l'.'OO.  les  deux  succursales  de  la  I5au<iue  de  France  à  La  Itoclielle  et  à 
Cognac  ont  occupé  le  41'  el  le  7ô'  rang  parmi  les 
lie  qu'elle  complail.  avec  un  chilTre  d'alïaires  de 
08071070  fr.  el  de  -in-JUKliil  Ir. 

Voies  de  communication 


('.liendus  de  fer  (voie  normale   .   .    . 

—  —      (voie  éli'ollc  .... 
lîoutes  nationales 

—  déparlemerUales 

C.lienuns  vicinaux  de  gr.  ciuunuuùcal" 

—  —         d'intérêt  conunun. 

—  —         ordiuaiie^ 

Ri\iéres  cl   canaux 
Sévre  Niortaise  (Navig.  Iluv.  el  niaiil.  . 

Vendée  (navigalion  fluviale) 

Cbarenle  (navig.  fluviale  et  marili"'i.  .    . 

Boutonne  (navigalion  flu\iale 

Seudre  (navigation  niariliiiu' 

(iironde    navigation  marilimei 

Canal  marilime  de  Marennes 

Canal   du  Mignon 

Canal  de  la  Charente  à  la  Seudre  lavec 

la  liranclie  de  Brouage 

tianal  de  Charras 

Canal  de  Marans  à  La  Rochelle 


kiloni. 
.'.07.r)tlO 
â'M.àOO 
4j7.4Gr> 

()r)r..7sii 
'J.s4'.i..")i'< 

1  .t!70.r,7S 

r..s(i4. 71111 

:•:>.  ioo 
(i.r.oo 

'.IS.     ■• 

r.d.s'.r, 

40.     •■ 

17.      . 

20.     ■■ 
'JO,      " 

'2i..       n 


<;IIi;i!MUi\.\C.  —  Croix  (le  r;ineieii  cimclicLe. 


A    ROCHELLE,      \llle 

fortiliée.  port  de  péclie 

et   de   commerce,    esl 

une  eilé  curieuse  el 
'^  •  *^'l\V^M^^31  très  visitée.  Outre  S(ui 
iS       rs/a  \  \'7z^^''Vi  iZa    porl  si  pilloresipie.  son 

beau    Parc    Chorriiijcr. 

que  contiruie  la  Piu- 
jkjl  g^  ■~"'"^"  "IW    menadc  du    Muil.    sur 

du  Casino,  elle  possëde  des  mouumeuis  inleressants.  ujie  grande  voie  ipu.  sous  différents 
noms,  la  traverse  du  S.  an  N..  bordée  d'une  double  rangée  de  maisons  à  arcades,  aux  lourds 
piliers  et  dont  les  arcs  \arii>nl  de  largeur  d'ouverture.  D'aulres  voies  parallèles  ou  pcri)eudi- 
culaires  sont  bordées  de  jolies  maisons  sculptées  de  la  Renaissance  ou  de  maisons  eu  bois 
et  ardoises,  présentant  toutes  de  l'intérêt.  soiL  au  point  de  vue  artistique,  soil  au  point  de 
vue  historique.  Citons  à  ce  derjiier  titre  les  demeures  du  fameux  maire  Guilon.  du  médecin 
Venelle,  du  jurisconsulle  Valin,  etc.  Parnn  les  antres,  nonunons  la  Maison  dite  de  Diane  de 
Poitiers,  abrilant  la  Caisse  d'Epargne.  \a  maison  à  tourelle  d'angle  de  la  Rue  Chaudrier  n'  L  les 
Iloteh   GargouUeau   (lU'i"     et  de   l'Intendance   '.xvir'  s.),   etc.    La    rue    la   plus  intéressante    est 


«EUL-LÈS-SAINTES.  -  Égli.e.  PorUil  O. 


NIEU 


r.ÉTAUX.  -  Églir:!--.  Ab>i<le. 


170 


C;  II  A  R  E  N  T  E    I  N  F  E  U  I  E  L'  R  E 


la  Hue  des  Mn-cier.-i.  l,c>  roiii|p;uis  nrliirls.  iliis  ;i  X'auliMii.  smil  pi-ccrs  i\r  si'|il  |)nrl,ps.  Dos 
vicUlcs  loililicalion^  de  jadis,  il  reste  Irois  tours  près  du  poil  :  la  Tour  i>l-Xievlas  (l.'St)  rc-i- 
taiii'ée  et  la  Tour  de  lu  Chitine  (liTO)  qui  en  drfendaipid  l'eiUrL'i':  eulin.  un  peu  plus  à  l'O.,  la  'Jour 
de  la  Lanterne  (1140-1470).  où  furent  curermés  les  quatre  sei-i;enl~  <\r  la  Roeliellc.  l.a  Porte  de 
rilorloç/e  i\i\'  s.;  e^l  éLraleiuent  lires  du  jiorl.  à  l'anulo  N.-O.:  c'est  la  seule  purle  du  moyeu 
ài^e  encore  delioul. 

l'aniii  lc'>  luoiuuucuU  rrliuieuv.  peu  leiu.iiiiuables  en  général,  noiuuioiis  :  la  Cathédrale,  à  la 
l'aeade  lourde  iwui'  s.i.  mais  qui  renferme  (piel(|ues  bonnes  toiles  modernes:  Véijtisc  Sl-Saiivenr 
(XV-  s.),  que  ^urruoiile  um-  loin-  carrée  à  g.  de  la  façade:  la  Chapelle  des  liéeollets  (1700).  devenue 
le  Temple  pi-ntestant  et  dotd  la  façade  est  intéressante:  la  Chapelle  (xvii*  s.)  du  couvent  des 
Li'-idines;  i'L'filise  Xutrc-Dnme  fxvir's.'!:  Véijlise  St-Jeau  (xvir-  s.),  dont  seul  le  clorlier  est  debout; 


S.MMES.  —  Éf;Ii:~e   Sl-Eulrupe.  Chupili-an  de    l;i  iK-f. 


l'église  St-Xicolas,  aujourd'hui  entrepôt  de  douanes  :  enfin  la  Chapelle  il007)  de  VHospice  St-Louis. 
Au  premier  rang  îles  monuments  civils  se  i>laee  VHôtel  de  Ville  (1587-1000),  restauré  de  1872 
à  1S77  avec  beaucoup  de  goùl.  Il  est  précédé  à  l'extérieur  d'un  nuu'  d'enceinte  à  créneaux  et  à 
mâchicoulis  du  xv  s.,  flanqué  d'une  jolie  tourelle  d'angle:  la  façade,  qui  s'élève  silr  une  galerie 
à  arcades  ajourées,  est  flanquée  à  g.  d'un  petit  pavillon  <iuc  termine  un  campanile  abritant  une 
statue  de  Henri  IV,  on  fa'i'ence  émaillée;  au-dessus  de  la  galerie,  quatie  niches  sont  ornées  de 
statues  allégoriques;  les  belles  fenêtres  mansardées  des  combles  alternent  avec  des  cartoiiclics 
où  sont  sculptés  les  chilTres  de  Henri  IV  et  de  Marie  de  Médicis.  Au  premier  étage,  ou  remaripie 
de  fort  belles  salles  :  le  salon  bleu,  la  S;\lle  des  Fêles,  la  Salle  des  Kclievins,  où  l'on  voit  la  table 
et  le  fauteuil  de  l'héroique  maire  Guilon.  l.a  Préfecture  est  installée  dans  l'ancien  IhUel  l'onpel; 
en  face,  séparé  par  un  Square,  se  IrouM-  le  b.'dimeid  des  Arrhiees  départementales.  L'ancien  l/i'del 
de  i(i /iowrsc  abrite  aujourd'hui  la  C/tam6re  (/(■  CoHd/ierfp  et  le  Tribunal  de  Commerce.  Près  de  là 
s'élève  le  Palais  de  Justice,  à  la  façade  corinthienne  et  qui  a  conservé  quatre  des  portes  du  palais 


SAINTES.  —   lîglise  Saiul-Iiulrope.  Cloclier  et  façade  O. 


m 


en  \r,i;N  1 1:  I  \  ii;i!i  i;l  isE 


priiiiilil'  i'Ipvo  ;iii\  Irais  lie  Iloiiri  I\'.  I.e  Palais  cpiscopal  (xww  s.)  ii'nllVo  rii-ii  ilc  s.iillanl.  I,p 
Musée  cl  1;\  /liltliulhèijue  i^onl  iii-lalk-?  dans  un  ancien  Ilôlel  du  xvn'  s.  Le  Musol'  lonrorjnc,  unlie 
(les  œuvres  de  peinture  el  de  sculplure.  des  dessins,  eanx  IciU- <l  irravures,  objets  d'art  ou  de 
i-;u-iosilé  (ivoires,  émau\.  faïences,  aniies.  niinialnres.  collVels,  ol)jets  et  curiosités  exoliques. 
I.a  liildiollièqne  eoniple  pins  de  "ill.OOl)  volumes  et  jirès  de  800  manuscrits.  Un  intéressant  Musée 
dartillerie  est  renrciiiic  dans  l'arsenal.  En  outre,  de  fort  belles  collections  d'histoire  naturelle 
sont  installées  dans  le  Muscuiu  Lnfuitle  el  d.nis  le  Muséum  Fleuriau  de  BcUcvue,  géologue  dont  le 
buste  orne  le  Jardin  des  Plantes  dans  h'i[iiel  on  a  Iransporlé  la  Pierre-Levée  de  la  Jarne.  Nommons 
encore,  mais  jionr  mémoire  seulement,  le  Théâtre,  le  Marclié  au  poisson,  les  Fontaines  de  Navarre 
et.  du  Pilnri  el  Vllùpilut  d'Aul'rédii^  La  Rochelle  a  élevé  une  statue  à  l'amiral  Duperré  (1869). 
JONZAC  est  uni-  |iclili-  \  ille  li.'die  dans  la  vallée  el  surlonl  sur  l,i  rive  d.  ilc  la  Sensriie,  dont  le 


ECURAT. 


ÉiJlise.  l'orl;iil  O.   .VrcaUne  do  i;;iiirlip. 


cours  l'ait  un  angle  droit  avant  de  la  frôler,  puis  y  forme  une  [iclile  ile.  Elle  a  conservé  une 
J'orte  de  Ville,  (xv"  s.)  arcade  surmontée  d'une  habilation  sous  laquelle  passe  une  rue.  Son 
Château  {xiv  cl.wiir  s.),  considérablement  remanié  au  xix"  s.,  abrite  aujourd'hui  YHôtel  de  Ville 
et  la  Sous-Préfecture';  le  Donjon  à  mâchicoulis,  que  termine  une  lanterne,  en  est  assez  rcmar- 
<|uable.  moins  cependant  que  la  Porte  formée  de  deux  tours  accouplées  et  à  la  façade  posté- 
rieure de  laquelle  est  adossée  une  tourelle  octogonale  d'escalier.  L'église,  de  style  roman, 
restaurée  à  l'intérieur,  a  conservé  son  ancienne  façade  formée  d'un  triple  iioilail  surmonté  de 
deux  élaees  d'arcades  pleines  et  terminée  par  un  clocher  carré. 

MARENNES,  qu'un  chenal  maritime  réunit  à  la  rive  d.  de  la  Seiidre,  dont  elle  est  éloignée  de 
r.  kilom.  àW),  est  environnée  de  marais  salants  au  S.  et  de  terrains  plantés  de  vignes  au  N.  Son 
Église  (xiv°  s.)  est  dominée  par  un  superbe  clocher,  dont  la  flèche  [w  s.)  élevée  de  78  m.  s'aper- 
çoit de  fort  loin.  Ses  édilices.  Palais  de  Justice,  Hôtel  de  Ville,  Temple  protestant,  sont  d'une 
grande  simplicité.  On  y  remarque  quelques  maisons  curieuses,  l'une  du  xvr  s.,  {Place  du  Marché)  ; 
une  autre,  de  la  même  époque,   est  llanquée  d'une    tourelle  octogonale    {Rue  de  la  République). 


1 :  1 1 A  r.  r.  N  r  K  I  \  i- 1-;  r.  i  e  i;  p.  e 


173 


Mai'cnncs,  qui  a  ('-lovr-  uno  slutneen  Ijronze  au  mart/uis  de  Chassclonp-lMuiinl.  sur  sa  plus  bcllo 
place,  poss('>ilc  un  rliarinaiil  Jardin  public,  orné  du  liusLc  en  In-ouze  du  sous-prérul.  I.e  Toi-inc. 
(ISI8-lSn7).  l,'II('ilcl  de  la  Soi(s-Pr<;/ecM(7'C  fut  jadis  liabilé  par  les  diu-s  de  l!icludic>u.  Vu  bac,  à 
vapeur  sui-  la  Scudi'i'  l'ait  eonstammcnl  le  service  de  la  Cayenne  (rive  d.'i  à  la  ('iré\e  (ii\<i  i;.), 
luellaiil  airi-i  M.u'i'iUM's  en  rcmniuriiialiim  avec  La  Tremblade.  à  I.")(K1  mi.  seiilenienl  de  la  rive  ^'. 
de  l'esluaii-c  de  la  Seudre,  le  long  de  laquelle  s'étendent  les  «  claires  •■  où  s'engraissent  et  ver- 
dissent les  liuilres  l'auieuscs  (pic  l'on  drague  au  large  ou  que  les  ostréiculteurs  vont  cherclier 
dans  d'aidres  eeiilres. 

ROGHEFORT,  ville  moderne,  aux  rues  larges  et  silencieuses,  se  eouiianl  à  anijles  ilroits, 
iniporlanlc  surtout  par  son  port  militaire  sur  la  rive  g.  de  la  Charente,  esl  enrcriiiée  entre  i:e 
lleuve  à  l'E.  et  des  rdrlillcalions  ]ieri'ées  de  7  portes  sur  les   trois  autres   cotés.    Kn  dehors   de 


I.E  I)0L'111;T.  —  Egti-iC.   Poi-lail   O.  An-a 


(I  roi  le 


l'enceinte  se  trouvent  :  Vllùpital  maiùlime,  le  beau  Cours  rf'.l/j/o/.s  que  continuent  un  [letit  Si/uarr 
et  le  Champ  de  Fnire  h  l'O.,  enlin  le  Jardin  potager  des  Equipages  de  la  (lotte,  au  S.  A  l'intérieur, 
on  remarque  :  te  Jardin  piddir,  formé  de  quinconces  bien  ombragés,  un  Jardin  botanique,  qui  lui 
fait  suite,  et,  au  cenhe.  I.i  iiiaude  Place  Colbert.  coin  le  plus  animé  de  Rochcfort. 

Vlliilcl  de  Ville  p.is  plus  i\nc  les  Églises  Si-Louis  et  Notre-Dame,  la  Sous-Préfcctnrc,  elc,  ne 
préseidcnt  quelque  chose  ilc  saillant.  L'ancienne  Bourse  abrite  le  Musée  et  la  Bibliothèque.  Un 
vaste  b.àtiment  rectangulaire,  recouvrant  les  Halles,  contient  le  Trilmnat  el  l.i  Chambre  de 
Comnicrc, 

SAINT  JEAN-D'ANGÉLY,  siu-  le-  lim-its  oiidir.igrs  de  la  rive  d.  de  la  l'.oulomie    qui    y    forme 

un  port,  est  une  ville  assez  ramassée  au  i-enli'e.  Son  iliojiuii I    le   plus  intéressant   est   la   Tour 

de  illorhxje  (xv  s.)  livrant  |ia<sage  à  l'une  des  rues  principales  et  dans  les  alentours  de  laquelle 
on  rencontre  quelques  vieilles  maisons  à  faça.les  en  bois  et  la  Fontaine  du  Pilori  (xvr  s.)  provc- 
n.int  du  piut^  du  Cti.'dcau  ilc  Urizandiourg.  Un  ccdlcuc  .«-cupe  lc<  li.àlimcnls  aldiatiauv  'xviu»  s.). 


^^"^M 


■^^s^ 


«  \ 


TIIÙZAC.  —  Église.  Enscnihle  S.  O. 


C  II  A  H  i;  N  TE-I  N  F  E  II  I  E  E  P.  E 


I7fi 


remplaçant  l'ancien  eouveiilile  Bonoiliclins  ilrliml  |i.ii-  lo-  c.ih  ini-les  au  wii'  s.  Il  en  ro-le  encore 
deux  grosses  tours  terminée^  par  (les  ili'iMii'-  i-niiri)Mii.Mit  nui'  l'arade  inaeliexée.  Derrière  ces  restes 
a  été  édifiée  VEijUse  actuelle.  Kn  honlure  île  la  Place,  au  cenli-e  île  laipielle  s'élève  la  Statue  du 
maréchal  Regnaud  de  Sl-Jean  d'Angély,  lUi  a  erit;r  un  i]on\el  IIiUcl  de  l'illi-  (ISS'J-ISSi)  surniuiité 
d'un  canii)anile.  Une  Halle  en  pierre  a  des  arcaile^  assez,  cli'ijaiiics.  L'IJl/^ititl  Sl-Louh,  la  l'aisse 
a'e/j'irgiie,  le  Pa/«i's  c(e  </i{s/ice  sont  des  édilice- ~iiii|ilrs.  mais  ne  MLiriipiaiit  pas  il'allui'e.  Citons 
eiilln  la  Pionirii'ule  du  petit  Bois  décorée  de  deux  colonnes  et  les  .1 //ces  ombragées  d'Aussi/. 

SAINTES,  i[ue  le  cours  de  la  Charente  partage  en  deux  i)artie-',  est  reliée  à  sa  gare,  une  des 
]ilus  importantes  du  réseau  de  l'Ktat,  jiar  une  maguifiiiue  Avfiiiie.  perpendiculaire  au  lleuve  et  ipii 
n'est  autre  que  la  route  d'.Vngnulérae.  l.a  partie  cenliale  de  cette  voie,  située  sur  la  rive  g.,  le 
Cours  nat^"o)^^(,  est  l'artère  la  |dus  belle  et  la  [dus  animée  di^  la  ville.  Saintes  est  une  antinue 
cité,  fort  curieuse  à  visiler,  grâce  surtout  à  ses  monumenis  romains,  dont  l'un,  l'a/c  de  Oenau- 
nicus  ,  l'orme  de  deux  arcades,  a  été  reconstruit  sur  la  rive  d.  de  la  Charente  et  dmit  les  autres, 
ruines  de  Thermes  et  amphilhéàtre,  se  voient  au  N.-E.  et  à  l'O.  de  la  ville,  dans  les  lauboiugs 
de  la  rive  d.  L'Amphithéiitre,  au  bas  d'un  vallon  où  s'épanche  la  source  Ste-t'uslcllc.  est  de  l'ornie 
elliptique;  son  grand  axe  extérieur  mesure  l'27  ni.;  son  iielit  .ixc  avec  les  constiuclinns  annexes  en 
mesure  108.  Plus  de  20.000  spectateurs  pouvaient  s'asseoir  sur  les  gradins,  durit  une  partie  a 
été  restaurée.  Des  restes  d'aqueducs  se  rencontrent  en  outre  ^ur  divers  iH.ints.  l.c>  monuments 
religieux  sont  également  intéressants.  L'Èr/lise  St-Pierre  (xir  s.),  remaniée  aux  xiv°  et  xv"  s.,  est 
l'ancienne  cathédrale  que  les  protestants  endommagèrent  fortement  en  I.'jGS.  à  l'exccplion  do  la 
belle  tour,  du  clocher  et  des  contreforts  extérieurs  (xv  s.);  on  remarque  .'i  l'inlérieur  une  belle 
chapelle  absidale  (xv!"  s.).  L'Eglise  St-Eulrope.  réédiliée  au  xi°  s.  et  sinniontée  d'une  tour  que 
couronne  unellèche  haute  de  ."iS  m.  (xv  s.),  s'élève  sur  une  crxiite  de  très  gi-ande  dimension, 
précédée  d'un  narthex  dont  on  remarque  les  curieux  chapiteaux  des  jiiliers.  On  y  voit  aussi 
le  tombeau  de  saint  Eiitrope,  retrouvé  en  I8iô.  L'Église  Xotre-Damc  (xr'  et  xir  s.,,  ancienne  abba- 
tiale, est  surmontée  d'un  fort  beau  clocher  roman;  le  portail,  dont  l'arcade  centrale  est  bien 
conservée,  est  décoré  de  sculptures  :  l'abside  serait  .à  refaire  cji  entier.  Cette  église  est  enclavée 
dans  une  caserne  qui  occupe  une  partie  des  bàliments  de  l'ancienne  abbaye  des  Dames  (xvr'  s.'. 
Près  de  là  se  trouve  l'/i'^/ise  St-Palais  (xip  et  xur  s.)  à  nef  unique,  à  l'intérieur  de  laipielle  ou 
remarque  quelques  chapiteaux  intéressants.  L'Eglise  St-Viviea  est  banale.  I,es  monuments  civils 
oH'rent  \>çn  d'intérêt.  Signalons  cependant  l'ancien  Echeoinage.  dont  on  i-emarque  encore  la  Tour 
du  bellVoi  (xvr  s.)  et  dans  lequel  on  a  installé  la  Bibliolhciiuc.  L'Hijtel  de  Ville,  restauré  en  IN74, 
renferme  un  musée  de  |ieinture  et  un  riche  médaillier.  Un  Musée  archéologigue,  où  l'on  rem.irque 
des  débris  de  monuments  gallo-romains  et  du  moyen  âge,  est  installé  dans  un  bâtiment  annexe. 
Signalons  encore  le  Théiitre,  le  Palais  de  Justice  et  le  Collège  (lOOS).  Saintes,  qui  a  élevé  une  statue 
à  Bernard  Palissy,  possède  quelques  Places  et  Squares;  les  quais  de  la  Charente  sont  agréables. 


Liste  des  Monuments  historiques 


Artiillicres 

Aulnay  .  . 
Chadoii.ic  . 
Le  Doiihel. 
Ebùon  .  .  . 
Eohillnis  . 
Esnainles  . 
Fcriioii-x  . 


Hiers-Bi'ijuaj* 
]\!arcnnes. 

Marigiiac  .  , 
Moëze  .  .  .  , 
Monlmiyon    . 


Ponl.rAl.lir 
Rctaiix  .  . 
La  Roehrllo 


Dolmen  dit  la  PleiTO-I.cvée. 

Dolmen  dithi  Piene-FoiKinoi'ée. 

Eglise  St.-Pierre  (xii"  s.). 

Eglise  (xir  s.). 

Aqueduc,  roninln. 

Pyramide  romaine. 

l'-gllse  (xii'  el  \\"  s.). 

Eglise  (-MI*,  xiii"  ct.w"  s.). 

Eglise  (xir  s.). 

Lanterne  des  Morts  (xii'  s.). 

Forlificat.  de  Drouage  (xvir  s.). 

Eglise  (XIV*,  XV'  et  xvu'  s.). 

Eglise. 

Croix  ilaiis  le  cimetière  (xvr  s.). 

Dohnen  dit  la  Pierre  Folle. 

Cliaprile  St-Gilles  (xii'  s.). 

!)niij..n  (XII"  s.l. 

Pas-^aire  d.-  illùpital. 

K-Ii-e. 

Ki-n^r.   (XII*  <.) 

Ilntrl  de  Ville  (XV  et  xvi'  s.l. 

Foi'lilic.  maiilim"  (xiv'et.wn's.) 


La  P.ochtdle  .   .   . 
St-Denis  dOIèron  . 
St-.lean  d' Auirrlv    . 


.  Mai-on  dite  de  Diane  de  Poitiers 

iTais-r  d'Epargne)  (xvi*  s.). 
.   S.iulta>>emcut    (xiT  s.)  du   por- 

lail  i\r  I  E-lise. 
.  Tuur  de  l'Horloge  ixv'  s.1. 
—  .    .    Fonlaine  du  Pilori  (xvi*  s.). 

St-Lanrenf-de-la-Prée  Deux  ilolmeii'^  dit    les   Pierres 

closes  de  r,ii:iri;w. 
Sl-Piorro-d'Oléron.   .   Lanteruo  de^  .MorU  ixiii"  s.l. 
St-Romnin-de-Benct .  Tour  romaine  ile  Pire-Longue. 

—                .  Camp  de  César. 
Ste-Gemme Eglise  {xiii*  s.). 


Saintes    .   . 


Surgores. 
Talmont  . 


Cirque  rnmain. 
Restes  de  rAmpliilliràlre. 
Eiîli-^e  Sl-Eiih'ope  ixi*  et  xV  s.). 
Ei;li>-e   Sl-Pi(Mi-e   (ancienne  Ca 

IhiMlralc)  (xn*.  xiv  et  xV   s.). 
Eglise  Sle-Marie-ilcs-Dames'dé- 

saffeclêe)  fxi"  et  xii"  -^.J. 
Eglise  Ixu'  s.). 
Eglise  (XII'  s.;. 


CHARENTE  -  INFERIEURE 


Charente 


Nom     ~  Situation 


I  it  la  lisière  orientale  du  (l('|i:irl('nii'nl  p('-iirlre  une  rivière  aux 
eaiis:  liiiij)ides,  qui  vient  à  priin'  ili-  n,-iiln'  ilaiis  le  (l('|iartenient 
voisin  de  la  Haute-Vienne  :  c'est  la  l'hurcnlf.  ([w  le  mi  Henri  IV 
a|i|ielait  le  plus  beau  niisseau  de  son  royaume.  Elli^  en  traverse 
qiialre  ari'ondissenieitts  et  en  l.iaigne  successivement  deux  chefs- 
lieux  :  Anu^oulèine  et  (^ot;nao.  l'our  tontes  ces  raiscms.  elle  méri- 
l;iit  bi<Mi  riionneur  de  lui  donner  son  nom.  Ce  d('pai'lement  nlTeclc^ 
la  l'orme  tl'un  lra()èze  tlimt  la  ilireçlion  des  liasi's,  oi'jriilèe  de 
N.-K.  à  S.-U.,  l'oi-me  un  angle  de  hh"  avec  le  méridien.  De  In 
poinl(3  S.  de  l'arrondissemeid  de  liarliezieux  à  la  pointe  N.-E.  de  celui  de  Conl'olens. 
il  y  a  lin  peu  moins  de  l'2">  kilom.  ;  di'  la  poinle  N.-().  de  rarrondissemeid.  de  C'.oonae 
à  la  jioinle  S.-E.  de  celui  de  Harbezieux.  on  (•omi)te  un  peu  jdus  île  ".">  kilom.  ("e  dépar- 
tement appartient  à  la  région  S.-O.  de  la  France.  Sa  supei'licie  le  [ilace  au  57  rana. 
H  possède  des  limites  naturelles:  au  N.  une  très  faible  partie  du  cours  de  la  Cliarcnle 
à  deux  reprises,  du  Transon,  du  Clain  et  de  la  \'ieiinc:  à  l'i;.  (pieli|ues  Mlduièlres 
du  cours  de  la  Charente,  de  la  Tardoire.  \r  coins  de  la  Lizonne  dcpui--  Condiiei-s 
jusqu'à  son  confluent  avec  la  Dronne.  sauf  pi'iidaid  -1  l^iloin.  ;  au  S.,  à  diflV-rciilcs 
reprises,  le  cours  de  la  Dronne  elli' iiiéme  ;  .1  l'O.  ((iirhpics  kjlomèlres  ihi  l'alais. 
plusieurs  kilomètres  du  Né  et  de  l'Hoinni'.  Iles!  liorui'' au  N.  par  les  (li'iiarlcmrnls  des 
Deiix-Sévres  (^t  de  la  Vienne:  au  X.-K.  par  celui  de  la  Haute-Vienne:  au  S.-i;. 
[)ar  celui  de  la  Dordogne;  à  10.  enliu  par  i-elin  de  la  Chare;nte-Inféi'ieLi re. 

11  a  été  formé,  en  IT'.M),  de  parties  de  quatri>  ju-ovinces.  L'Angoumois  l'u  ,1  fnuini  li's 
trois  quarts;  le  dernier  quart  provient  de  la  Saintonge.  du  Poitou  el  de  la  Marche. 
ICnlin  un  apport  très  minime,  environ  00(1(1  hectares,  a  été  fait  par  le  Limousin  et  le 
Périgord. 

Histoire 

Les   peuplades  préhistoriques   qui   ont  vécu  dans  celte  région  ont  laisse''  des  monu- 
ments mégalithiques  dans  plus  de  trente  localili's  du  dé|)arlement.  Sui-  la  rive  <lroih 
de  la  Nissonne,  on  trouve  à  Edon  des  grotles  peid-étre  habitées  à  l'époque  ipialeinaire 
Charras  a    des   silos  celtiipies  à  galeries;   Bunzac   en  possède   <''galeuienl.   Parmi  Ic^ 
tumuli,    nous  citerons   <.'elui  de  la   Motte-de-la-tiarde,  à  Luxé,  qui  recouvre  un  d(dmeu 

A  une  époque  plus  rapprochée  ai)parut  dans  la  région  un  peuple  nuuilime  lilire,  h 
peuple  des  Santones.  Comme  chez  les  Éduens,  le  magistrat  suprême  était  le  vergobrel 
Un  lieutenant  de  César,  Crassus,  conquit  le  pays  en  "lO  avaid  ,!.(!.  lioiue  ueul  pas  di 
sujets  plus  dociles  que  les  Santons.  Dans  la  division  de  la  (jaule  en  Irois  [ii-ovitices 
leur  pays  fut  rangé  dans  l'Aquitaine,  qui  comprit  17  cilés.  Dans  les  assemblées  géné- 
rales des  trois  provinces,  le  président  était  investi  pour  une  anné-e  de  la  prêtrise.  On  en 
connaît  trois  choisis  chez  les  Santons:  l'un  d'eux,  (pii  viv.iit  au  i"  s.,  était  en  mêmi- 
temps  questeur.  La  monnaie  d'or  eid,  cours  dans  ci'  [lays.  cpii  eut  une  grande  inq)Oi'- 
tance  après  l'occupation  romaine,  comme  en  témoignent  encore  les  traces  nombreuses 
de  camps  relevées  dans  plus  de  15  localités.  Une  grande  voie  romaine  allait  de  .Saintes 

T.   IV.   —   12.  CllARCNTE   I. 


178  CIIAUENTE 

à  Liiiiopi's.  L'hisloiri'  do  la  période  g.'dlo-ioniaiiie  e;st  encore  à  écrire  pour  le  dépar- 
teiiicnl  tic  la  (lliarcnlc.  Conteiitons-nous  de  cilef  ici  les  noms  d(;s  lieux  où  se 
trouvent  des  ruines  de  cités  romaines  :  Cliassenon.  laiitique  Cassinomarius  où  Ton 
voit  encore  des  vestiges  de  thermes,  de  temple,  d  ampliitliéàlre,  de  sépultures,  etc.  ; 
Mcrpins,  peut-être  Condale  :  St-Cybardeaux,  oii  Ion  .1  dégagé  le  lliéàtre  des  Bouchauds 
(Boscnbiiei  découvert  eu  tS7().  Citons  encore  les  vestiges  de  llieruies  à  Brie,  la  villa 
romaine  de  Lacou-Dausena  à  Brossac,  celle  de  Bellicourt  à  Cliarmé.  les  ruines  diverses 
de  Luxé,  les  débris  connus  sous  le  nom  de  ville  de  Conau  à  Eymoutiers,  les  restes 
d'un  édifice  gallo-romain  à  la  ('.Duronne.  la  borne  milliaire  de  la  (irande  Bouène  à 
Gensnc  la-Pallud.  enlin  le  mouimient,  de  destination  inconnue,  dénommé  la  Tour  du 
Fa,  à  Si  rend. 

En  '2ô7,  les  Fi'ancs  traversèrent  la  (Janle  ilu  .\.-E.  au  S,-0.  et  pénétrèrent  en  Espagne. 
Ai)rès  le  passage  de  cette  invasion,  le  i^ays  vécut  ti'anquille  jusqu'à  l'invasion  des 
'Wisigollis  en  ilIT.  Avaid  .")ti!l.  il  a\ait  ('■l(''  l'angi''  i\:\\\>  r.Vqiiilainc  -  qui  comprenait  six 
cités,  dont  .\ngi>ulènie  {'■iiùla,<  Ecolisiicii.-iiiiiii).  qui  eut  au  iv  s.  des  écoles  célèbres.  Le 
poète  Ansone  avait  une  villa  en  Saintonge  et  affectionnait   beaucoup  cette  région. 

11  est  dillicile  d'assigner  une  date  exacte  à  l'appaiàliuii  du  Christianisme.  D'après  la 
tradition,   le  |iremier  évèque  d'.Sngouléme  fut  saint  .\us(ine.  (pii  fut  martyrisé  au  ii*  s. 

Après  la  victoire  de  Clovis  à  \'ouillé.  qui  entraîna  la  cliute  du  royaume  des  Wisigoths. 
l'Aquitaine  fut  incorporéeau royaume  des  Francs. 

Malgié  une  soumission  apparente,  elle  restait  réfiactaire  à  la  domination  franque;  il 
fallut  les  neuf  années  de  lutte  acharnée  entre  Pépin  le  Bref  et  le  duc  Wa'ifre  et  l'assas- 
sinat de  ce  dernier  pnur  la  réduire.  C'est  au  cours  de  cette  lutte  cju'Angoulèmc  fut 
prise  et  ruinée.  An  ix  s.  la  région  fut  envahie  par  les  Normands  contre  lescjuels  les 
comtes  d'Angouléme  lidtèrent  vaillamment  :  à  la  lin  du  même  siècle,  le  titre  de 
comte  devint  liéréililaire  dans  la  famille  de  Vulgrin  1  '.  L'un  de  ses  descendants, 
Guillainne  1"  (i)4ii-'.Hi-j(.  fut  doué  d'uni'  force  herculéenne  cjui  le  rendit  légendaire.  Sou 
successeur,  Guillaume  11.  ajouta  à  son  domaine  les  seigneuries  de  Ruffee,  de  Confolenset 
de  Chabanais.   l'iusieui's  comtes  d'Angouléme  i)rirent  part  aux  Croisades, 

A|)rès  le  divorce  d'Elé'onored'.Aquitaiiie  l't  sou  niariaL;eavei-  Henri  Plantagenet,  l'Angou- 
iniiis  lui  iatlai-h(''  à  la  conroiiMe  d'.VnglcIi'rrr.  Le  coude  .Vvmar  se  révolta  contre 
Bicliard  Cccur-de-Lion  cjui  accourut,  [iril  dassaul  .\ngonléme  (1194)  et  fit  prisonniers 
une  foule  de  chevaliers  et  de  guerriers.  La  tille  d'.Vymar.  devenue  veuve  de  .lean  sans 
Terie,  é|)iMisa  Hugues  X  de  Lusignan.  lui  appiulanl  i-ii  dot  l'Angoumois  qui  devint  ainsi 
l'apanage  de  celte  illustre  maison.  Hugues  refusa  île  rendre  hommage  au  comte  de 
Poitiers,  Alphonse,  fi-ère  de  saint  Louis:  mais  il  dut  se  soumettre  après  les  victoires  de 
Louis  LK  à  Sairdc^  cl  à  Taillebourg. 

Au  XHi'  s.,  des  ((lutcstalions  entre  le  comte  et  l'évècfue  d'Angouléme  se  terminèrent 
par  Ihuniilialidii  |iiilili(pic  du  (•(inilc  IIugues-le-Brun.  En  tô08,  Guy  de  Lusignan  étant 
mort  sans  enfant,  le  roi  Philii)pe  le  Bel  rattacha  l'.Angonmois  au  domaine  royal. 

Pendant  la  guerre  di;  Cent  Ans,  la  ville  d'Angouléme  fut  jjlusieurs  fois  prise  et  reprise. 
Le  traité  de  Brétigny  (1500)  la  céda  aux  Anglais:  mais  en  '157'2  elle  ouvrit  ses  portes  aux 
ti'oupes  du  l'oi  Charles  V.  Toutes  les  places  de  la  légion  furent  successivement  reprises 
à  l'ennemi  avcL-  les  châte.uix  forts.  Malheureusement  le  traité  de  Troyes  (I4'20/  annihila 
ces  ii-^idl.ils  m  pla(;;nd  la  Fi'ance  entière  aux  pieds  de  l'Anglais,  Après  la  venue  de 
Jeanne  d'.Vrc,  le  pays  se  i-eprit.  Le  comte  Jean  le  Bon  aida  Charles  VU  à  chasser 
rennemi  séculaire.  .Son  successeur  futCharles  d'.\ngouléme,  époux  de  Louise  de  Savoie, 
dont  le  (ils  François  fut  le  dernier  Cfuiilc  d'.Vngoidème.  François  I"  érigea  le  comté  en 
duclié-pairie  et   eu  abandonna  la  jouissance  à  sa  mère.  Plusieurs  princes  continuèrent 


tiiav.  el  mijj    pai  Oillût 

LA  nOCIIEFOUCAULD.  —  Chôleuu.  Vue  pri^e  des  burtls  de  la  Tyidoire. 


ISO  CllAl'.ENTlî 

à   recevoir  le  diiclié  ou    ;ip;iii;ige  ;  le  dernier   lilulaire  l'ai  \r  llls  aîné  du  roi  Charles  X. 

Sous  Henri  II.  une  révolte  iiopulaii'e.  connue  sous  le  nom  d'iiisuireelion  des  Guîtres 
cl  à  la  lète  de  laquelle  se  Irouvèrent  :  Bois-Ménier  de  Blanzac,  le  cui'é  de  Cessac,  Jean 
MiicMud.  le  luaréclial-lerrant  Tallemagne,  etc.,  eut  pour  cause  le  réiablissement  de  la 
gabelle,  impôt  que  François  I"  avait  supprimé  presque  aussitôt  qu'il  eût  été  établi.  Le 
connétabUî  de  Jbjniniorency  en  liiompha.  non  sans  se  montrer  cruel  dans  la  répression. 

C.'r-[  sous  le  règne  du  même  monarque  qu'eut  lieu  le  duel  d'un  comte  de  Jarnac  avec 
la  Ciiataigneraie.  dans  lequel  ce  dernier  eut  le  jarret  tranché  par  l'épée  de  son  adversaire. 
Les  gueri'es  de  religion  curent  un  douloui'eiix  retentissement  dans  le  pays.  La  Réforme, 
)irécliée  i)ar  Calvin  en  personne,  avait  produit  des  fanatiques  comme  Poltrot  de  Méré. 
En  J5Ctl,  le  duc  d'Anjou  et  le  maréchal  de  Tavanncs,  à  la  tète  des  catholiques,  man-hent 
contre  les  protestants  qui  détenaient  les  principales  villes  et  que  commandaient  Coudé 
et  Coligny.  Surpris  par  l'armée  catholique  qui  avait  franchi  la  Charente.  Coligny  battit 
en  retraite  sur  Cognac  et  .larnac.  Condé,  en  lui  prêtant  secours,  tomba  blessé  de  son 
cheval:  le  capitaine  des  gardes,  Montesquiou,  en  lu'ofita  ]Hjnr  le  tnei- lâchement  d'un 
coup  de  iMslolet.  La  déroule  de  Jarnac  fut  com|)lôle.  Angouléme  toutefois  demeura  aux 
mains  du  i)nrli  protestant;  il  fallut  la  victoire  de  Moncontour  i)our  faire  triompher 
di'linilivement  les  catholiques. 

l'(mdant  les  troubles  de  Iti  Ligue,  il  faut  signaler  l'épisode  qui  eut  pour  théâtre 
Angouléme.  Le  maire  de  la  ville,  François  Normand,  se  rua  sur  le  château  occujié  par 
le  gouverneur  de  la  province,  le  duc  d'Épernon,  qui,  avec  quelques  gentilshommes 
seulemcnl,  soutint  pendant  quatre  jours  le  siège  eu  règle  que  lui  fit  une  populace 
furieuse.  Enfin  des  secours  le  dégagèrent  (1588).  Sous  Louis  XIII,  Marie  de  Médicis, 
quillant  Blois,  vint  l'ésider  à  Angouléme,  jusqu'à  ce  qu'elle  eût  terminé  avec  son  fils  le 
fameux  accommodement  dit  d'Angoulémc.  Elle  y  reçut  la  visite  de  l'évèque  de  Luçon, 
Richelieu,  qui  sut  si  bien  s'insinuer  dans  ses  bonnes  grâces.  Son  frère  aîné,  le  duc  de 
Richelieu,  y  fut  encore  tué  en  duel  j)ar  le  marquis  de  Thémines. 

Sous  la  Fronde.  Condé  fut  défait  devant  Cogaac(lGàl).  La  révocation  del'Édit  deNantes 
entraîna  l'exode  d'une  foule  d'habitants  dont  le  dépari  par.dysa  1  essor  de  l'industrie. 

Éloigné  du  théàlre  des  luttes  qui  signalèrent  les xviii"  et  mx°  s.,  l'Angoumois  demeura 
paisihU^  (•!  s'enrichit  par  la  création  d'une  industrie  agricole  spéciale  :  la  fabrication 
des  caux-de-vie  de  vin.  .\ujnurd'hui  celte  industrie  redevieni  prospère. 


Géologie  —  Topographie 


Le  Confoleiilais.  où  viennent  niourir  les  plateauxdn  Limouïi:i.  derniers  contreforts  occidentaux 
du  l'ialeau  central,  s'étend  delà  limite  orienlale  du  déparleni -ni  jusqu'au  Clain  et  à  la  Tardoire. 
C'est  une  région  granitique,  arrosée  par  la  Vienne,  qui  coule  sur  un  lit  de  rochers.  Son  sol, 
formé  de  scliistes,  de  porpliyrc  et  de  granit,  est  on  partie  recouvert  de  landes  et  de  brandes.  Aussi  les 
lerresy  ont-ellesreçu  le  nom  de  Terres  froides,  paropposilion  aux  Terres  chaudes  qui,  de  l'autre 
côté  du  Clain  et  de  la  Tardoire,  occupent  le  reste  du  déparlement.  C'csl  dans  le  Confolenlais  que 
l'on  trouve  le  jjoinl  culminant  de  la  Charente.  ÔGO  mètres  à  l'E.  de  Confolens,  au-dessus  de  Mon- 
Irollcl,  i)rcs(iue  à  la  lisière  conunune  au  département  et  à  celui  de  la  IlauteA'ienne.  Le  point  le 
])lus  bas,  C  mètres,  coïncide  avec  la  sortie  de  la  Charente.  Le  sens  de  la  pente  est  donc  oricMlé 
de  l'E.  à  rO.  Ajoutons  que  dans  le  Confolenlais  l'altitude  des  principaux  sommets  ne  s'abaisse 
pas  au-dessous  de  525  mètres.  En  dehors  de  celte  région,  le  reste  de  la  surface  du  départemeal 
se  partage  entre  les  terrains  jurassiques  qui  en  occupent  près  de  la  moitié  et  les  lorrains 
crétacés  qui  en  comprennent  les  deux  cinquièmes.  Ces  deux  grandes  formations  recouvrent  un  pays 
mamelonné,  servant  de  transition  entre  le  Plateau  central  et  les  terres  basses  qui  avoisinenlle 
lilloral  de  l'Océan.  Leur  ligne  de  séparation,  qui  s'oriente  du  N.-O.  au  S.-E.,  esl  formée  p.ir  le 
cours  de  la  Cliarcnlc  entre  Cognac  et  Angouléme,  par  le  cours  de  la  ïouvrc  et  par  celui  du 


< 
a, 

■À 


CHARENTE 


183 


ruisseau  de  rÉchelle  ;  veis  l'E.  par  les  collines  <iui  courent  entre  la  Nizonne  et  le  Bandial.  Celte 
ligne  présente  la  particularité  d'être  recouverte  de  forêts  dans  toute  son  étendue. 

Dans  les  terrains  jurassicpies,  l'altitude  o-iilli'  cnlie  101)  et  200  mètres.  On  a  l'iiabilude  de 
comprendre  dans  cette  partie  la  région  du  Bois,  .ui  \..  où  poussent  les  céréales  :  le  cliàtaisînier 
s"y  rencontre  en  abondance;  de  jolies  vallées  s'y  cieusent.  On  y  [ilace  eiicoïc  au  S.-O.  les 
Pays-Bas,    d'une   altitude   moyenne    de  '20    mètres,   aux   lerres  d'argile  colorées  divcrsenieid. 

La  région  crétacée  ombrasse 
le  S.  des  airondissemenls  de 
Cognac  et  d'Angouléme  et  celui 
de  Barbezieux  en  entier.  On  la 
|iartage  en  deux  parties  :  — .celle 
où  la  craie  est  dure,  iiarlie  qui 
se  compose  d'un  sol  rocailleux, 
terrain  de  groic  où  les  rochers 
.•diiiiiilciit  et  i[ui  correspond  à 
tout  le  S.  de  l'arrondissement 
d'Angouléme  ;  —  celle  où  la  craie 
est  tendre,  vers  les  sources  de 
l'Arce  et  du  Né  et  ([ui  comprend 
la  fameuse  Champagne  (Grande 
Champagne  et  Petite  Champagne), 
où  se  récoltaient  les  eaux-de-vie 
les  plus  fines  de  toute  la  France. 
L'altitude  de  cette  région  varie 
de  î)0  à  100  mètres.  Enfin  vers 
la  Dronne,  bordée  de  falaises 
suilout  près  d'Aubeterre,  s'étend 
une  région  tertiaire  recouverte  de 
taillis  et  de  landes,  nonunée  la 
Double,  ipii  se  continue  dans  les 
dép.utenients  voisins  de  la  Cha- 
rente-Inférieure et  de  la  Dor- 
dogne.  Le  sol  y  est  en  général 
médiocre.  L'altitude  y  oscille 
entre  90  et  165   mètres. 

Hydrographie 

Les  eaux  du  département  se 
partagent  entre  trois  bassins 
d'inégale  étendue.  C'est  celui 
de  la  Charente  qui    en  draine  le 

plus;  puis   viennent  ceux   de  la  PI.AS.-iAC. 

Gironde  et  de  la  Loire. 

Bassin  de  la  Charente.  —  La  Charente,  née  dans  la  IIaule-\'ienno.  na  guèi'e  parcouru  i[ue 
.laiilvilom.  lorsque  sa  rive  d.  vient  à  frôler  le  déparlement  auquel  elle  a  donné  son  nom  et 
qu'elle  sépare  pendant  2  kilom.  de  celui  où  elle  a  vu  le  jour;  puis,  par  220  m..  elle  pénètie 
tout  entière  dans  le  département  de  la  Charente,  où  elle  coule  dans  la  direction  S.-L.  à  X.-O.. 
se  rapprochant  d'un  coude  de  la  Vienne,  dont  elle  n'est  éloignée  que  de  2  kilom.  500.  En  ai]i..nt 
de  son  confluent  avec  le  Tianson,  elle  passe  par  1Ô2  m.  dans  le  déparicment  de  la  Vienne  où 
elle  décrit  un  demi-cercle  dont  le  sommet  est  occupé  sensiblemejit  par  Civray;  passe  .-i 
nouveau  par  90  m.  dans  le  département  de  la  Charente,  laisse  à  G  kilom.  de  sa  rive  d.  r.ulTec. 
descend  vers  le  S.  dans  une  vallée  assez  resserrée  en  formant  de  petites  sinuosités:  parvenue  à 


li^glise.  Faciule  U. 


JSl 


CIIAUIiNTE 


M:iii>li'.  elle  (liM-iil  iiii  (loiiii-foiclo  \oi-s  ro..  s'.-ill.-ird.iiil  on  (_le>  inéyiidrcs  d'un  plus  i;i-aml 
diamoli-c:  ;i  la  liaiileiu-  ilo  Sl-Aiiiaiil-dc-Boixc.  i]ir(dU'  laisse  à  moins  de  '2  kilom.  de  sa  rive  «., 
elle  redescciiil  au  S.,  plus  sinueuse  encore,  dans  la  direclion  d'Ansïouléme  dont  elle  vient  baiifner 
et  eontoui-ner  la  base  de  la  pittoresque  colline  sur  laquelle  la  ville  est  bâtie.  Elle  v  forme  des 
îles  et  y  devient  tout  à  fait  navigable:  accompagnée  sur  ses  deux  rives  de  fort  belles  prairies, 
elle  s'éloigne  dans  la  direction  dcrO..  faisant  toutefois  force  détours  à  travers  la  molle  campagne 
cliaienlaise.  En  amont  de  Xersac.ellc  passe  près  des  Grottes  de  la  Rocbecorail.  baigne  Cbàteauneuf. 


ANC.OULEME.  —  Cotliêdrnle.  Ensemble  S.-O. 


Jarnac,  Cognac,  où  elle  forme  un  petit  port,  puis,  au  delà  du  confluent  du  Né.  par  6  m.  seulement 
d'altitude,  passe  dans  le  département  voisin  de  la  Charcnle-Inrérieure,  après  un  parcours  de 
'iàO  Uilom.  dans  celui  de  la  Charente. 

Ses  affluents  sont  :  (rive  g.)  la  Moulde.  qu'accroissent  quelques  ruisseaux;  (rive  d.)  le  Transon, 
<]ui  lui  parvient  dans  le  département  de  la  Vienne;  (rive  g.)  la  Lisonnei  (rive  d.)  le  Lien,  qui 
arror-e  IlulTec  et  (pii  n'est  autre  que  la  Péruse,  rivière  des  Deux-Sovres  et  de  la  Charente 
réaiqiarue  sous  ce  nouveau  nom  ;  (rive  g.)  VArgenlor.  réunion  de  V Argent  sorti  d'un  petit  étang  et  qui 
arrose  Cliampaene-!\Iouton  et  de  l'Or,  dont  le  confluent  se  trouve  un  peu  en  aval  de  cette  petite 


ANGOllI.ÈMK.  -  CjlluHlrMlf.  \\>-u\r  cl    clocher. 


ISG 


CHARENTE 


ville;  (rive  s-)  le  Sou.  iiui  jinsse  au  l'ied  de  Saiiil-lMaml  cl  boit  ,rive  tl.i  la  tonnelle  cl  la  Tiar<lc-. 
(rive  g.)  la  Tardoire,  livici-e  Tort  siiuicuso.  aux  oaiix  il'iin  rouge  sombre,  coiilaiil  <ur  un  lil  >le 
roches  fort  dures;  née  en  Uauto-Vieiuie,  elle  laisse  sur  sa  rive  d.  les  grottes  immenses  de 
Montyaudier  près  d'Ëcuras.  arrose  Monlbron.  disparait  peu  à  peu  entre  les  failles  calcaires  de 
a  région,  laisse  sur  sa  rive  g.  les  belles  grottes  à  stalactites  de  Rancogne,  parvient  à  la  Hocbe- 
loucauld.  où  elle  passe  au  pied  du  château.  Ses  eaux  dépassent  rarement  cette  dernière  ville: 
au  petit  village  d'Agris,  elle  nexisle  plus.  Son  alllucnl  de  g.,  le  Baadiat.  n'existe  pas  davantage 

d'ailleurs,     les     l'ailles     calcaires 
ipi'n    traverse    l'a>anl    également 
absorbé.    Venu    <le    la   Dordogne 
et  à  peine  entré  dans  la  (diarente. 
le    Banilial  laisse  sur  sa   live  g. 
les  belles  grottes  de  SoulTrignac, 
disparait    graduellement,    décou- 
vrant le  (Miull're   de   Chez-Iioby,  le 
Trou  de  ilimll'i-ij  et  les  cinq  (iou/fi-es 
de  ht  CaiUiire.  En  résumé,  ce  n'est 
que   son   lit  qui   rejoint   celui   de 
la   Tanloire,   et   la    t^liarente    ne 
receviait  rien   si  la  Bounieuie  ne 
venait  à   point  verser    ses  eaux 
dans  le  lil  commun  desséché.  I.a 
Bonnieure  se   grossit  (rive  g.)  de 
la  CrontcUc  qui  laisse  Montcmbœnf 
à  1  Uilom.  sur  sa  rive  g.,  passe 
à    Chasseneuil,   accueille   encore 
(rive  g.)    le    Hivaillon     coulant  à 
700  m.  5  rO.  de  ilonlendjcent'  <l 
le    M.ihir-Cindon.    D'autres     mis- 
-eaux.   couiMie   la    Bcllone.  s'inlil- 
tr(-nl    cl    ne   lui   envoient    qu'une 
parlie   de  leurs  eaux.   .\  la  <.lia- 
i-ente  se  rendent  ensuite  :  (rive  d.i 
le  Bief,   puis   VUouine,  qui  s'ang- 
nientc  (rive  d.)  du  ruisseau  de  la 
Couture  ou  rivière  des  Cours  av.int 
d'arroser  Aigre  ;  VAuge.  le  Mosiiar. 
la  Doux;   (rive    g.)    YArijenee    où 
tombe    uive    g.)   la   Cliainpniers  ; 
(rive  g.)   un  peu  en  amont   d'.\n- 
gouléme,  la  'l'ouvre,  ipii  n'est  ipie 
la     réapparition,    au    village     de 
Touvn",  des  eaux  qu'ont  perdues 
la    Tanloire    et    le    Eandiat.    La 
l'ouvre,  une  des  rivières  les  plus 
curieuses   et  les  plus   abondantes    de   la  France,   est  formée    de   trois   sources  :  le  DonnaïU. 
(lui  sort  calme  d'un  puits  de  '21  m.:  le  Bouillant  dont  le  nom  est  significatif  et  .[ui  forme  une 
fort  belle  rivière  aux  eaux  d'une  limpidité  admirable  coulant  sur  un  lil  d'herbes;  à  peine  né. 
il  reçoit  la  troisième  source,  la  I.è.he.  grossie  elle  inéme  de  VÈchelte  ;  ainsi  formée,  la  l'ouvre 
traverse  la  Fonderie  nationale  de  la  Marine  à   la.iuolle  elle  fournit  de  la  force,  puis  s'accroit 
(rive  d.)  de  la  l'iville  et  (rive  g.i  <le  la  Font  .Yoùr:  (riveg.)  VAnguieane,  <pii  contourne  Angouléme 
à  rO.,  les  Eaux  Claires  et  la  Charraux;  (rive  d.)   la  Xouère,  qui  arrose  Rouillac;  (rive  g.)  la 
Bocme,  qui  recueille  (rive  d.)  les   eaux  .lu  9o»//'/e  de  la  Forge,  le  ruisseau  de  Claix,  la   Vétude 
et  le  Biau  ;^  Chàleauneuf  même:  (rive  d.)  la  Oiurkinde;  (rive  g.)  le  Oraud-Biz:  (rive  d.)  en  aval 


CII.\P.M.\NT.  —  .Vncien  Priciu'o.  Tourelle  d'nngle. 


o 


■a 


D 


CIIARKNTF. 


de  Jarnar.  la  Tenaie-,  (rive  c.i  la  l.rrli,-  ilc  Iidiirii-t'.liarente,  ou  rivière  drs  J'eilhrds,  issue  de 
liliisifiirs  sniirres  soiMaril  il'uii  clani;  cl  la  Corii'  soitrre  de  Gensnc;  (rive  d.l  la  Snlaire  noe  en 
rjiaicrilc-liiriTioiii'C.  f|Mi  !^c  u'oiiric  (rivo  if.)  ilii  'l'iiiiytral  :  (rive  d.)  l'^H/rjuic.  (|iii  viciil  du  mrmc 
(lé|iarli'iii('iil  :  (l'ive  s;.)  le  AV.  (|iii  airose  lllaiizac  et  s'accroil  (làve  g»)  de  VAirc.  (ri\c  d.i  do  Ih.'rlii, 
(live  t!  1  du   l.iiiitniiry.  du   /??((!'  cl   clii   Crnidéun. 

En  delioi-  du  clr|iai'leinptil.  la  Cliarenic  rcroil,  ]iai-la  Sciiffiic:  (rive  d.)  la  l'iinpnradc,  le  f'Iiaron. 
qui  passe  a  liaiî;rics-Slc-Hadegonde  cl  le  '/Vi'/;.' i[ui  laisse  Barbezienx  à  IMKI  m.  dosa  rive  d.  el 
s'augmenle  (ri\e  g.)  du  ruisseau  de  Lamcme. 

Bassin  de  la  Gironde.  —  Les  eauv  drainées  par  In  Gironde  lui  parviennenl  par  l'Islc.  aflliienl 
de  la  liorildgne.  L'Isle.  qui  ne 
louelie  niènie  pas  le  déparlpnienl. 
reçoit  la  Droiue.  superbe  rivière 
\ciuic  .le  la  Iiiirdiigiie.  i|ui  [lasse 
a  .\ul)Clcrrc  cl  recueille  (rive  d.i 
la  f.'iznnue.  >épaianl  peiidaul  ju^es- 
<pie  loni  son  cours  les  deux  dépar- 
tements (le  la  Charcnle  el  de  la 
Dordo^nc,  eu  rec-ui'illant,  ]iar  sa 
rive  (1.  si'ulcnienl.  la  Miniourc. 
je  l'(}iillii'ii,  le  riiisfciiu  ric  Ronse- 
i)nr,  \Aiisnnne.  la  Deauronne  et  la 
Tilde  fpu  arrose  Monlmoreau  et 
C.lialai^;  dans  la  Tude,  dont  le 
cours  dépasse  iO  kiloni.,  tomlienl 
(rive  d.)  le  Fart-,  (rive  g.)  le  ruis- 
seau dea  l'iauds  ;  (rive  d.)  la 
Veijronne  el  \'Ar(ieiilniuic.  L'Islc 
reçoit  enfin  le  Lari/  augmenté 
(rive    g.)  du   Palais. 

Bassin    de   la   Loire.  —   .\    la 

Loire  se  reml  la  l'iciiue,  (|ui  nait 
dans  la  (lorri-ze,  un  peu  à  l'E. 
du  point  où  se  rencoidrenl  les 
trois  dépai'ienienis  de  la  C.orrcze. 
de  la  Creusp  et  de  la  Haute- 
Vienne  et  possède  en  Charenle 
un  cours  d'environ  40  Uilom.  .'\ 
son  enti'ée,  elle  coule  de  l'Ii;.  .'i 
l'O.,  Ijaigne  (llialiaiiais,  s'aug- 
mente (rive  g.)  de  la  Uraiuc  et 
du  Puy,  fait  un  coude  vers  le  N.. 
reçoit  (rive  d.),  à  Confolens  qu'elle 
traverse,  le  Uoire,  au  cours  i)itto" 
res<ine   où    tondie   la    Drouillette  : 

(rive  d.)  VIssoire  gi'ossi  irive  g.)  de  la  Marrliadèur.  Ilm-s  du  ilépartemenl.  la  \'ieinie  recueille 
encore  (rive  d.)  la   niom-ds  et  (rive  g.)  le  Cluiu  auginenle  irive  g.)  de  la  Préliube. 

Étangs.  —  On  en  rencontre  dans  l'arrondissemenl  île  (lonl'olens.  au  sous-sol  impeiniéiddc.  une 
soixantaine  environ,  parnd  lesquels  nous  citerons  le  plus  important,  celui  de  la  Coiin-ière 
(iOliect.).  traversé  |iar  le  Goire;  les  étangs  de  Scruil  (ii  lier  1. 1,  des  Cliamps  ("iHliect.)  origine  de  la 
Blourds,   de   Miihnuheuu  [-Vi  liert.).  des  Sèelies  ('20  liect.),  \euf  (t.")  liecl.),  Sl-Eaièplie  el  des  Heures. 

Sources  minérales.  —  .\vailles  possède  des  sources  froides,  chlorurées  sodiiiues.  Des  sources 
ferrugineuses  existent  à  Rai-liezieux  {Faut  Pruue)  et  h  Condéon  [Fùnt-Rouillée).  Passirae  et  Yviers 
ont  également  des  sources  minérales.  Nanteuil  eidiu  possède  ime  source  pétrifiante. 


P.t]F[''IC(;.  —  Vieille  maison  dons  la  Gramle  Itiir 


192 


C II  A  n  E  N  T  E 


Climat 

Le  (Iop;irtL'nicMit  dp  la  (  ■.Iiaronlo  c^l  pincé  sous  rinlluoiici'  lin  iliin.it  fi'ii-inidin.  essciiliclloinciit 
tempéiv,  mais  li'-gèi-cinoiil  liiiiiiiilc.  On  y  roini>lR  li'oi^  slaLions  iiiolroraliii;i(|iies  coiiiplôles,  où 
les  observations  eml)rassi'iil  :  la  pie-^ioii  aliiiospli('i'i<me,  les  leiiipéraliin-s  niaxima  el  ininima, 
r«'lat  liyt;i-omélri(|iie  île  rail-,  la  liaiilciir  tle  pluie  loiiiboe,  la  dii-eclioii  et  rinleiisité  îles  venls,  la 
iiébulosilé,  les  orages,  les  pliéiioniénes  île  la  \égélalion.  etc.  Ces  Irois  slalions  se  ti-ouvenl  à 
Angoiilèiiie  (bassin  île  la  Cliai'enlel.  à  Confolciis  (bassin  île  la  I.oirei  et  à  Chalais  (bassin  de  la 
(îironde).  On  Iroiive  eiii-oie  II  slalions  secondaires,  réiiarlie-  ilan<  Ii's  trois  bassin-,   où  l'on  ne 

pratiqne    qu'une   parlie    de-^   observations    ei-dessu^.    I.a   liaiili-ur  nnur annuelle   de  la  pliiir 

[lour    l'enscinlile    du    d/-pailenient    et    pour     la    période    IS'.Ci- l'JCHt    s'est    éle\ee    à    0.  ni.  iCM.ri  ; 


nUFFEC.   —  Ej,dise.  Fnrailo  O.  I^irlie  siipùi  iiinc. 

la  )ilus  faible  liauteur.  0.  m.  r,S|.9.  a  été  eonslatée  à  Monlbron  el  la  plus  élevée,  (i.  m.  005. S.  à 
(:iiani|iagne-Moulou  :  enlin.  le  nrnnlire  moyeu  de  jours  de  pluie  s"est  élevé  à  l'I'l  pour  .\ngoulème. 
La  moyenne  de  la  température  a  élé  de  l'i'  à  .\ngouléme.  l-2°'2  à  Conrolcns  et  l'2'j  à  Clialais. 
En  l'JOO  la  température  la  |ilns  basse.  —  7°0.  a  été  eonstalée  à  l'.lialais  cl  la  plus  forte,  i'2',  5  C.onlo- 
lens.Lnlin,  la  nioyeime  bygromélrjipie.  pnur  Angouléme  et  pour  la  période  lSli7-l',l(l(l.a  étédedti.d. 


Divisions  administratives 

ÉrnNDfn  :  i!)0}.2"i7  berlares    Cadastre). 
Pori'i.vruiN  il'.Mtn  :  "H.riTli  babilanls. 


Préfecture    :  .\Nf;orLi'.Mr . 

l  Bityhczici'.r 

Sous-       \  r,„i,i,u-.  .  . 

Pl'éfccLures   i  Confuleiix  . 

\  Ruffcc.   .   . 


Arri)inli*>^i'iiuMiN 
,     .     .         1 
.    .         1 
.    .  1 

.     .    .         1 
.    .    .        I 


C^illdlllS 


Connnnnes 
l.-JC. 

80 

02 

0(5 

82 


Tolal 


Tolal.    .     -iil  Tolal. 


t'iO 


GENSAC-LA-PAI-I-IT).  —   liuli-p.  rii^fmhle  S.-O. 


T.    IV.   —    13. 


CIIARENTC   11. 


lili 


cil  A  r.  i:\TE 


AnipiiiU'mc .    . 
jjwiczieiix.   . 


LISTE    DES    CANTONS 

Aiiiioiilèmc  (1°').  Angoiilcme  ('>•).  Blaiizac.  Iliersac.  >toiilliron.  La  Roclicfoncaulrl. 

lioiiillac,  Sailli -A  iiianl-de-Boi.\e,  Villebois-la-\'aleLU'. 
Aulietcii-e,  Baigiios-Sle-Iladegondc,  Bai-bezicux,.  Brossae,  Clialais,  Moiilinoreau. 

Cognac Cliàtcauneuf-sur-Cliarorite.  Coirnac,  .lar- 

iiac,  ëegoiizac. 
Cotifoleiis.  .   .   .     Chabanais,    Chamitagiie-Moulon,    Coii- 
folons  N..  Coiifulens  S.,  Montembœuf. 
Saiiil-C.lauil. 
riii/J'cr  : \igrc.  .Maiisic.  Itiiffec.  Vilk-fagiian. 

CULTES.  Culte  catholique,  h'iicché  :  Angoulènie.  érigé 
au   loinnieiicemenl  du  ir  s.  pt  siiffi-aganl  de  Bordeaux. 

11  complfi  r>0  cures,  ÔJ'l  succursales  et  (i  vicariats  rétri- 
bués par  l'État.  Aiigoulènie  possède  un  séminaire  diocé- 
sain. I.cs  rares  ciiiiiuiiniautés  l'cligieuses  diiDUiMies  i[iu 
s'y  Irouvenl  s'occupent  d  enseignement;  quant  à  celles, 
assez  nombreuses,  de  femmes,  dont  deux  ont  ienr 
niaison-inère  dans  le  département,  elles  s'occupent 
d'enseignement,  d'œuvres  cliaritables,  ou  sont  vonécs  à 
la  \  ie  contemplative.  Les  seuls  péiei-inages  sont  ceux  de 
N.-D.  d'Obézine,  prés  Angoulémc  et  celui  de  la  fontaine 
de  Sainl-Gille  à  Aignes. 

Culte  protestant.  On  comi>te  un  peu  ])lus  de  4000 
lirotcstants  rattachés  aux  difTérentes  confessions.  Le 
département  est  compris  dans  le  consistoire  de  Jai'nac, 
qui  ressortit  à  la  6'  circonscription  synodale.  Il  y  a  des 
églises  à  Angouléme,  Barbezieux,  Jarnac,  Lignières  pour 
le  culte  réformé.  La  Société  Évangéli(|ni'  a  des  stations 
à  Beaulien.  Fonqueure  et  La])éruse. 

Culte  Israélite.  Les  adJÈércnls  à  ce  culte  n'atteignent 
pas  une  iiMilaine.  f 

ARMÉE.  Le  déparlement  ressort  il  ;i  I.i  12°  région 
milil.iire  (pii  cnni|>ren<l  5  déparlements  cl  S  subdivisions 
<lc  ré;;ic.ii,  (li.nl  une.  celle  d'Angoulème,  lui  ai>parlient. 
Les  troupes  qui  en  dépendent  lord  ]iarlie  du  12'  corjis 
d'armée  dont  le  chef-lien  est  Limoges.  La  garnison 
d'AiisoiiIènie  ccimpreiiil  I  résjiMieiiI  d'infanterie  cl  2  régi- 
ment d'ail  illerie.  Ln  outre  le  déiinrtemcnl  ressortit  à  la 

12  légiiiii  de  L;endarnieiie. 
La  marine  possède  à   liiielli'  une   importante  fonderie 

de  canons. 

JUSTICE.  Le  di'pnrifijiciil  ir^-nilil  .-i  la  Cour  d'appel 
de  Bordeaux.  H  existe  :  1  Tribunal  de  1"  instance  a 
.\ngonlénie,  où  se  lient  la  Cour  d'assises,  à  Barbezieux, 
.•I  Cognac,  à  ('.onfiilens  et  à  liulfec  :  1  Tribunal  de  com- 
merce h  AiigDulèine  et  à  Cognac  ;  des  Conseils  de 
prud'hommes  à  .\nsoulénie  ;  enlin  1  Justice  de  paix 
dans  i-bacnn  îles  2;i  cmlons. 

INSTRUCTION  PUBLIQUE.  Le  département  de  la 
l'Académie   de  Poitiers.   Il    ne  possède  aucun  élablisse- 


CELLEFROl'IN.  -  Lanterne  des  MorU 


■^anl 


(Uiarentc  est  l'un  des  S  ressorti 
nient  d'enseignement  supérieur. 

L'enseignement    secondaire   com])reiid,  pour  les  garçons:  le  lycée  d'.VngfuiIéme,  les  collèges 
communaux  de  Barbezieux,  de  Cognac,  de  Confolens  et  do  La  l!ocIieroiicauld;  pour  les  filles,  les 


SAINT-ESTÈIMIB.  -  É.u.o.  (-I,,,-!.,.,-  cl  Al,.id.. 


19fi 


t.  HAIilCMi; 


cours  secondaires   (rAiiyuuli'-iÉii'.  Il  e\i>lo  en  oulio  dr-;  établissements  libres  :'i  AiiiiiiulOiiic  (2) 
cl  1  petit  séminaire  à  Richemoiil. 

L'eiisoigiienieiU  iirim.iiic  rcciiilL'  ses  iirnlcsscui-^  à  l'école  normale  d  instituteurs  (avec  école 
annexe)  et  à  l'école  normale  d'institutrices  (avec  écolo  annexe i  <l'Ain.iiul(']]ie.  Cetlo  dernière 
ville  jios'ïède  une  école  professionnelle  iioiir  les  garçons,  annexée  à  l'école  mirnialc.  Il  existe 
des  écoles  primaires  supérieures  de  garçons  à  Aubeterrc  et  à  Cliassenenil  ot  de  lllles  a  Bar- 
be/.ieux  et  à  Clias-onenil  ;  des  cours  complémentaires  de  garçon^   à   l;l,in/.ac.  Clialais,   Cognac, 

liouillae.  r.ullee  :  de~  pension- 
nais primaires  à  Angonlénie. 
Aniielerre.  lilanzac.  (  llialais,  Clias- 
senenil, .laiiiae,  rionillac  etRuffec. 
Citons  encore,  mais  dans  un 
anlie  ordre  d'idée-,  l'école  natio- 
nale de  musique  d'Angoulémo 
el  l'école  pratique  d  agriculture 
et  de  viticulture.  lian>iiorlée 
du  domaine  des  l'aurelles  (conini. 
de  .Im-ii;naci  dans  celui  de  l'Oisel- 
lerie icnnini.  de  la  Ciiuronnel. 


I.e  département  ressortit  encore 
à  l'arrondissement  minéralogiquc 
de  r.nrdeaux,  sous-arrondisse- 
nienl  de  Bordeaux  N.  (division  du 
S.-O.l;  à  la  -l' région  agricole  (O.i 
à  la  'il'  conservation  forestière 
'Xioili:  h  la  11"  ins|)eclioii  des 
l'Mid<  el    Cli,in--;ées. 

Agriculture 

Ce  département  est  surtout  un 

p.ivs    lie    moyenne   el    île    pelite 

eidluri'.    Sur  les  ôô'i  500  In-itares 

de    terres    labourables,    la     plu~ 

grande    partie    est    occupée    |.ar 

des    céréales.     I.a     reconsliintion 

du    \igiiolilc.    si    é|)rouvé   p.Mr    le 

pli\  lloxei'a,  mari'lie  .à   grands  pas 

dans    les    terrains    l'alcaires    spé- 

eialeivient    aptes     à     fournir    des 

vins   d'où    l'on   relire    des    eaux- 

de\ie  de  lianle  rpi.dilé.  I.a  civ.ilinn  il'écides  pr,ilicpie>i  de  Liri'ITage.  la  vulgarisation  îles  meilleurs 

l>orle-ijren'<'s    ont   conhiliné   pnnr   une    I.iil:i'    p.irl    à    ce   résnlial.    Les   meilleures  prairies    sont 

celles  (pie  l'cjn  renconlre  d.uw   i'arnindi-~enii-Til   de   Cnnr.ilen-.  dont  les  terres  argilo-siliceuscs, 

améliorées  iiar  les  scories  de  di'phc>~plior.il  ion.  do ?d  de-  produits  excellents  sous  le  double 

r.apport   de  la  qualité   e|   di>   la  quantité.  I.a   i-.ici'  bovine  donone  dans   cet  arronili<-enieid.   I.a 
vidaille  élevée  dans  celni   de   ii.'n'lie/.ienx  esl  1res   appréciée. 

Les  loi'éts  s'étendent  snrlniil  -or  le-  lerr.iins  jiir.is^iqnes.  |iarliculièrenii'nt  dans  l'arrondisse- 
nienl  de  liulîec.  I.a  surlace  lioi-ée  allciid  jjrès  de  90  001  (  liectares.  >nr  liîsqncis  ou  trouve 
•i6C9  hect.  Sô  de  forêts  domaniales  el  '2Cri  liccl.  i'i  île  l'orèls  communales  cl  d'établissemenU 
publics.  •ÎI07  becl.  "ir.  sont  aménagés  en  taillis  sons  futaie  :  le  reste  (foret  domaniale  de  Braconne) 
l'est  en  futaie.  Cette  dernière  e-;t  peuplée  de  cerf-  el  de  cbevreuils.  Les  |irincipales  forêts  sont 
celles  d<'  liel.air.  di'  l;i  lliaconne  (Tiiiin  hect.).  de  l!oi<-Blanc  (Tl'-'bect.)  de  Cliassenenil.  de  Dirac, 


I.IC.IIliRl-S. 


i;^ll-e.    l'nil.iil    (). 


ClIALAtS.  —  Eglise.  PorUiil  O.   Poiie  cenirole. 


C  II A  P,  ENTE 


199 


I.ESTEP.PS.  —  Église.  Chapiteau 


W  IIui-lc.de  Qiifllrovniiv.  do  l,i  lidi-lic-Bcaucoiui. 
de  lUilTec,  de  Sl-.KiiiaiiL-de-lioixe,  de  Tussoii. 
N'oimnons  encore  In  l'urcl  de  lîi-igueil,  les  bois 
dWhzac,  de  Bidlac.  du  CliainlM.n  et  d'Oradour. 
I,.i  iioiunie  de  lei're  |j|ai]lée  dans  .«."lOO  hec- 
Lues  a  donné  I71-J(UIII  (nnnlaux  en  ISO'.).  Les 
cniliui's  induslrleilcs  coiii|ii'eii.iieid  le  culz;i. 
l.\  n.ivetle,  la  hcllei-ave  à  sucre,  le  chanvre  cl 
le   lin. 

La  vigne  avalL  occuiié  IHOIO  heclai-es;  el 
pioduit  277 ôiO  heclolili'es  tie  vin.  d'une  valeur 
de  lOSoJOOO  Tr.,  ayanl  prcsciue  lolalenienl 
]i.issc  par  l'alambic.  La  même  année  on  avait 
reiilaulé  l'iOl)  beclares.  fjuaid  à  la  prodiu-liou 
IVidlière,  elle  com|irenail  :  .">7  .■]00  (|uinlau.v  de 
cli.'daignes,  15  000  de  noix.  TmOO  de  ponunes  à 
cidre  et  âOO  de  ju-uiics. 

Le  nombre  de  cbe\au\  clalL  de  Td  ."cjo.  celui 
des  mulets  de  ri.-)iO,  celui  des  ânes  de  IJ.SO. 
Ou  comptait  02  ilJO  animaux  d'espèce  Ijovine, 
dont  40  800  bœul's  de  travail  et  0'200  à  l'encrais: 
les  vaches,  au  nombre  de  ."iO  î.")0,  ont  l'om-ni 
'205  000  hectolitres  de  lait.  La  race  ovine  comp- 
tait -208  100  animaux-,  <lont  202  800,  tondus,  ont 
produit  5270  quintaux  de  laine.  La  race  porcine 
7  ."lOO  têtes  et  la  race  caprine  par  GÔOO.  Enlin   2-2  .">iO  ruches  d'abeilles  en 


était  représenlée   par 

activité  ont  donné  02  ilO  kil.  de  miel  et  17  180  kil.  de  cire. 

L'enseignement  est  fourni  par  la  chaire  d'agriculture  d'Angoidéme.  qui  possède  des   cliaiiq 
d'expériences  et  de  démonstrations,  avec  labo- 
ratoire d'analyse  et  par  les  chaires  spéciales 
de   Confolens    et   de    Barbezieu.x.    Une   école 
pratiijue  fonctionne  au  domaine  de  l'Oisellerie. 

Industrie 


En  l'JOO,  on  comptait  dans  le  déparicnient 
4600  établissements  industriels,  dont  âiO  usines 
ou  manufactures  occupaient  chacune  plus  de 
20  ouvriers  ;  527  établissements,  dont  23  inac- 
tifs, possédaient  574  machines  à  vapeur,  dont 
46  inaclives,  disposant  d'une  force  totale  de 
5898  chevaux-vapeur.  I,es  deux  grandes  in<lus- 
Iries  de  la  Charente  sont  :  la  papeterie,  qui  a 
employé  4100  personnes  environ  et  la  fabri- 
cation des  cognacs,  à  laquelle  il  faut  ajouter 
les  industries  connexes. 

INDUSTRIES  EXTRAGTIVES.  11  n'existe 
qu'une  seule  mine  concédée,  celle  de  plomb 
argentifère  d'.Mloue,  située  sur  les  communes 
d'Alloué  et  d'Ambernac.  La  production  des 
minières  de  Mainzac  et  de  Charras  a  atteint 
le  cbilTre  de  184  T.:  le  minerai  a  été  ti'ailé  au 
haut-fourneau  de  La  Mothe  (c.  de  Feuillade). 


I.ESTEP.PS.  —  Eglise.  Cliopiteau. 


COGNAC.  -  Éylise  St-Léger.  Façade  O.  Poilo  cenliolu.  Fiogmenl  de  droite. 


1^1  _.i.^— -^ 

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COGNAC.  —  Eglise  Sl-F-oyi-T.  F;ir;i(le  O. 


202  CHARENTE 

Les  seules  tourbières  o\|iloitées  ont  élij  celles  de  la  vallée  de  la  Bof'inc  ('250  lieclares,  dont 
20  restent  à  exploilci- ;  iirudiiction:  2Si  T.)  et  celles  de  la  vallée  de  l'IIoume  (production:  02  T.). 
On  comptait  XI  carrières  souterraines  dont  i  seulement  exploitées  temporairement  et  4i5  à  ciel 
ouvert,  dont  J2  ex]iloitées  leraporairement;  elles  ont  occupé  ensemble  plus  de  500  ouvriers. 
La  fabrication  des  briques  et  tuiles,  industrie  prospère,  comprend  de  grands  établisseincnls. 
La   poterie  coninnuie  a   uni'  certaine  iuiijortance. 

INDUSTRIES  AGRICOLES.  La  minoterie  occupe  dans  le  dé|iarlement  un  grand  nonibi-i: 
de  moulins,  soit  à  vent,  soit  mus  par  l'eau:  à  C.ondac,  sur  la  Charente;  à  Conl'olens  (la  Grange- 
Combourg);  à  Montbron,  sur  la  Tardoirei  à  St-Claud,  sur  le  Son,  etc.  Angoulème  et  RuITec  ont 
des  brasseries.  L'importante  industrie  de  la  distillerie  des  vins  est  eu  partie  localisée  dans 
l'arrondissement  de  Cognac,  sauf  queliiucs  établissements  dans  les  cantons  de  Rouillac,  Blanzac, 
Barl)ezieux  et  Montmoreau.  Il  y  a  des  beurreries  aux  environs  d'.Vngoulème,  à  Barbezieux,  à 
Montmoreau.  La  confiserie  d'AuLioulOme  est  assez  renommée.  L'industrie  des  bois  est  surtout 
rejiiésentée  par  de^  scieries  mécaniques  pour  caisses  à  bouteilles,  par  plusieurs  tonnelleries 
ot  cercleries.  On  cniiiplL' aussi  i|ucl(pn.'s  carrosseries  ol  jilusieurs  fabriciues  de  paillons. 

INDUSTRIES  MÉTALLURGiaUES.  Le  seul  haut-fourneau  en  activité  en  1000,  celui  de  la 
Mothe-Feuillade,  a  produit  500  T.  de  fonte  au  bois.  La  forge  de  Champlaurier  (c.  de  Nieuil)  a 
pioduit  2i'2  T.  d'ébauches  en  acier,  destinées  à  l'agriculture.  En  dehors  de  ces  usines,  il  existe 
i  fonderies  de  '2=  fusion  (non  compris  l'établissement  de  Ruelle),  disposant  de  7  cubilots  et 
occupant  en  moyemie  120  ouvriers.  La  fonderie  de  canons  pour  la  marine,  fondée  à  Ruelle  en 
1750,  emploie  en  moyenne  1800  ouvriers;  elle  dispose  d'une  force  de  1000  chevaux-vapeur,  dont 
200  hydrauliques.  On  y  voit  des  fours  à  réverbère,  des  ateliers  où  se  moulent  et  s'usinent  les 
canons,  une  fonderie  de  bronze,  etc.  Le  matériel  est  organisé  pour  fournir  par  an  700  bouches 
à  feu  environ.  Citons  en  outre,  dans  le  département,  les  aciéries  de  Sii'euil  et  de  Taizé-Aizie;  les 
forges  d'Angouléme.  Cliirat,  Conibiers,  Roussines  (Montisson).  Sireuil  ot  \eiricres:  les  fonderies 
et  trèfileries  de  cuivre  d'.Vngouléme  et  de  la  Couromie  :  les  fonderies  de  fonte  d'.Vngouléme.  de 
Cognac,  de  l'Isle-d'Espagnac  et  de  Nieuil;  les  fabriques  <lc  toiles  métalliques  pour  papeteries 
d',\ngouléme,  de  la  Couronne  et  de  St-Paulde-Lizonne,  de  tamis  de  Montbron.  Angoulème, 
Aigre  et  Cognac  construisent  des  chaudières  à  vapeur;  en  outre,  .\ngoulème  fait  des  essieux 
et  de  la  grosse  horlogerie,  Cognac  de  la  grosse  quincaillerie.  Pvanzac  possède  une  clouterie, 
Ouelques  serrureries  cl  ateliers  de  ferblanterie  sont  ilc  plus  disséminés  dans  le  dépaitemenl. 

INDUSTRIES  CHIMIQUES.  L'établissement  le  jikis  im|iortant  est  la  poudrerie  d'.\ngouléme. 
Le  déparlement  possède  aussi  quelques  teintureries. 

INDUSTRIES  TEXTILES.  Ces  industries  sont  peu  importantes  et  comprennent  suilout  la 
fabrication  des  feutres  ]iour  papeterie  cpii  a  deux  centres  :  l'Isle-d'Espagnac  et  Nersac.  Ces  deux 
villes  ont  de  plus  des  filatures  de  laine  et  de  coton,  ainsi  qu'.\ngoulénie,  iiui  produit  de  la  toile 
et  des  ti'icots.  La  Rochefoucauld  fabrique  des  draps,  du  fd  et  du  galon;  St-Laurentde-Céris,  des 
llanelles  rayées  et  des  étoffes  grossières.  Des  cadis,  des  droguels  et  des  serges  sont  livrés  par 
Nersac;  des  ganses  et  des  lacels  parles  environs  de  Confolens. 

INDUSTRIES  OWERSES.  La  papeterie,  à  laquelle  il  faut  rattacher  la  chiffonnerie,  se 
répartit  en  ô  groupes  :  celui  d'.Vngoulénie  et  des  environs,  où  se  trouvent  les  ateliers  de  fai;onnagc 
du  déparlement;  celui  d'.\ubeterie  (Moulin-Neuf)  et  de  Saint-Sévcrin  (l'Épine  et  Marchais);  celui 
du  Confolenlais  (Confolens  et  Exideuil),  Les  papeteries  du  premier  groupe,  de  beaucoup  les 
plus  importantes,  sont  alimentées  par  les  belles  eaux  de  la  Charente,  de  la  Touvre,  des  Eaux- 
Claires,  de  la  Charrau  et  de  la  Boéme.  On  en  compte  une  trentaine  environ.  Le  département 
possède  près  de  00  établissements  de  tannerie,  corroirie,  mégisserie  ou  chamoiserie  ;  les 
principaux  centres  de  ces  industries  se  trouvent  à  Angoulème,  Baignes,  Conl'olens,  Marthon, 
Nanleuil  et  La  Rochefoucauld, 

Commerce 

Le  département  importe  de  la  houille,  en  provenance  des  bassins  du  centre  de  la  France, 
d'Angleterre  et  de  Belgique;  des  bois  du  nord  de  l'Europe  et  des  Landes;  en  outre  les  départe- 
ments voisins  lui   fournissent   le  bois  de  châtaignier  pour  la  tonnellerie.  Il  importe  encore  ufle 


COGNAC.  -  Porlo  ,Ie  ville. 


20i 


t  lIAIiENÏE 


^'r;indc    quanlité   iJl'    sel.    donl  ]iarlie   en    Iransil;   des  articles   d'épicerie,  de   modes,    de   nou- 
veautés, etc.  Il  exporte  les  produits  de  ses  carrières;  du  papier,  en  Europe  et  en  Amérique;  des 
caux-dc-vie  de  Cognac  dans  tout  l'univers;  du  chanvre,  des  denrées  agricoles,  etc. 
loi  Ir.insports  sur  la  Charente  se  sont  élevés  pour  1!)0U  à  5i  7'27  T. 

Voies  de  communication 


Clieiiiins  de  l'or  ^voie  normale 
(vole  étroite). 

lioutes  nationales 

lîoules  départementales.   .   .    . 
Ciiemins  de   ui'nnde  coinm"  . 


liil.  ;  Iiil. 

30S,0tK)    j    Chemins  d'intérêt  cuniMuin 2  559,  " 

70,  ..                ..          vicmau'c '2195,709 

Ô49,C58  Charente   (navigable    depuis    Monti- 

OÔ0.580  gnac  jusqu'à    son  embouchure).   .  93,  - 

I  033,  »  mais  en  réalité  depuis  Angoulème.  66,  » 


NGOULEME  occupe  le  sommet  d'un  promontoire  élevé,  qui  se  dresse 
/i  7-J  11].  ;ni dessus  de  la  Charente  et  de  l'Anguiennc,  son  aflluent.  Celte 
ri\i(re  en  baigne  le  pied  au  S.  et  à  l'O.,  tandis  que  la  Charente  coule  au 
X.  Les  faubourgs  de  la  ville  débordent  de  tous  les  côtés  au  bas  de  la 
colline,  mais  surtout  à  TE.,  direction  du  plateau  auquel  se  soude 
le  promontoire.  Elle  est  complètement  entourée  de  boulevards  rem))la- 
lant  les  anciennes  fortifications.  De  tous  les  points  de  cette  ceinture 
un  jouit  de  vues  variées  et  charmantes  dans  toutes  les  directions.  La 
grande  voie  de  Paris  à  Bordeaux  franchit  la  ville  en  tunnel. 
Son  plus  I ICI u  nioiuunenl  religieux  est  la  Calhédrale  St-Pierre,  (xi'  s.  restaurée  auxxvii»  et  xix's.), 
;i  la  l'niade  romane  extrêmement  décorée  ;  au-dessus  de  la  croisée  s'élève  un  dôme  et,  à  l'extré- 
milé  du  transept  S.,  une  belle  Tour  carrée  se  dresse  à  50  m.  L'£'i'èc/ie  (xii'^  s.),  qui  en  est  proche, 
a  son  jardin  orné  de  la  sldliic  du  comte  Jean  d'Angoulème.  grand-père  de  François  I".  h'église 
!<l-André  (xir  et  xvi°  s.i.  a  été  remaniée  au  xviii"  s.  Les  deux  autres  églises,  St-Marlial,  du 
style  roman,  et  si-AusaiDic,  du  style  ogival,  sont  modernes.  La  chapelle  de  l'Hospice,  ancienne 
église  des  Cordeliers,  est  surmontée  d'une  jolie  flèche.  L'Hôtel  de  Ville  (18581866),  couronné 
d'un  beffroi,  a  conservé  deux  des  tours  de  l'ancien  château  comtal,  la  Taur  Polijgone  (xiii*  s.)  et 
la  Toitr  de  Valois  (w  s.);  il  com])ortc  un  escalier  montiiiiental  et  de  fort  belles  salles.  Le  rez-de- 
chaussée  abrite  le  Musée  de  peinture  et  un  Musée  arcltéologitjue  très  riche.  La  Bihliolhcrjue 
(iOOUO  volumes)  est  installée  au  l'alais  de  Justice  (I8'2C).  La  Prison  recouvre  l'ancien  Cbàtelet 
(xiir  et  xv  s.)  dont  il  reste  encore  ([uelqucs  fi'agments.  Le  Lycée  se  trouve  en  bordine  do  la 
place  Beaulieu,  au  pied  de  laquelle  s'étend,  en  forme  de  croissant,  le  beau  Jardin  public,  sur  le 
flanc  de  la  colline  qui  regarde  le  conilucnt  de  l'.Xnguienne  avec  la  Charente.  Près  de  là,  à 
mi-côte,  s'ouvre  la  Grotte  St-Cijhard,  transformée  en  chapelle.  Le  Théâtre  (187'2).  la  l'rcferlure, 
qui  s'élève  dans  le  «[uartier  le  plus  paisible  de  la  ville,  n'offrent  rien  de  saillant.  Angoulème  a 
élevé  un  Monument  aux  Charenlais  morts  pour  la  Patrie,  un  autre  Monument  au  président  Carnot,iine 
statue  à  Marguerite  d'Angoulème,  une  autre  au  docteur  Bouillaad.Vne  CoJonne  rai>pelle  l'entrée  de 
la  duchesse  d'Angoulème  en  1815.  Signalons  enfin  VHôtel  St-Simon,  du  xvr  s. 

BARBEZIEUX  s'élève  sur  un  monticule  entre  le  Condéon  à  l'E.  et  le  Trèfle  à  l'O.  De  belles 
)>roiiieii;iilr-.  r<iulos  ou  boulevards,  font  le  tour  de  cette  petite  ville,  <|uelque  peu  industrielle 
(machines  et  instruments  agricoles).  L'intérieur  se  compose  de  rues  tortueuses,  montantes  et 
mal  pavées.  Le  sommet  du  monticule  est  couronné  des  restes  de  l'ancien  Château,  transformé  en 
hospice.  On  en  voit  encore  deux  tours  constituant  une  porte  et  un  parapet,  le  tout  à  mâchicoulis. 
L'église  St-Malhias  (xiP  s.)  a  une  façade  de  la  Renaissance;  l'abside  romane  a  été  refaite.  La 
l>ous-Préfecture  et  VHâtel  de  Ville  occupent  un  hôtel  du  xvir  s. 

COGNAC  est  bâtie  sur  la  rive  g.  de  la  Charente  «pii  y  forme  un  angle  aigu,  dont  le  sommet, 
tourné  vers  le  N.,  est  occupé  par  le  beau  Parc  François  /",  tout  jilanté  de  chénes-verts.  Cette 
ville,  qui  renferme  les  chais  et  les  comptoirs  des  riches  négociants  en  eaux-de-vie,  présente  de 
vils  contrastes.  Près  de  la  gare,  de  larges  rues  bordées  de  constructions  neuves  mènent  à  une 
l'iace  occupée  par  un  petit  square,  de  chaque  côté  duquel  s'élèvent  la  Sous-I'réfeclure  et  le  Palais 
de  Justice  (1851)).  Le  Collège  et  l'.lsi/e  Unij  G'axd'cr,  au  milieu  d'un  parc-jardin,  se  trouvent  dans  ce 


CHATEAUNEUF-SUR-CHARliNTE.  -    Église.  F.çaJe  O.   r 


glisc.  l-iiçnje  O.,  nprès  restouralion. 


BASSAC.  —  Cloclior  ■!(■  ll^ulise. 


ciiAr.ENTt: 


207 


i|iiarlipr.  Au  cenlic  iI'uik^  aulro  |ilaco  circulaire.  Ijonléo  tic  banques  etd'hùlels.  se  dresse  ]astaliie 
équestre  de  Franrois  I'.  dont  le  :^ocle  est  orné  de  bas-reliefs.  Plus  loin,  VHôlel  de  Ville  (IS92) 
occupe  le  centre  dun  parc  superbe,  très  vallonné.  L'église  Sl-Lé;jer.  dont  l'intérieur  a  été 
restauré,  présenle  une  très  intéressante  façade  romane;  le  clocher  n'a  été  achevé  qu'au  xviii"  s. 
Le  nouveau  Trilninnl  de  commerce  abrite  un  Musée  :  dans  une  cour  on  a  réédifié  l'ancien  Puits  du 
cloitre  des  Cordcliers.  L'ancien  Cognac,  dont  il  reste  une  Porte  fonnée  de  deux  tours  rondes 
crénelées  et  le  vieux  Ctuiteau  (xvi»  s.)  des  comtes  d'An^oulème.  transformé  en  magasin  à  caux- 
de-vie.  aligne  ses  rues  tortueuses,  montueuses,  bordées  de  vieilles  irtaisons  intéressantes,  tout 
le  long  de  la  Charente,  vers  le  port  où  Ion  embarque  les  fûts  à  destination  de  l'Angleterre.  En 
même  temps  que  l'on  y  admire  d'intéressants  fragments  de  sculi)ture,  on  y  respire  le  parfum 
:-ubtil  émané  des  distilleries  qui  l'occupent.  Une  belle  Promenade  en  terrasse  accompagne  une 
parlie  .1.^  I.i  rive  g.  du  lleuve,  sur  lequel  un  pont  moderne,  jeté  en  1853,  remplace  celui  du  xii»  s. 

CONFOLENS  occupe  les  deux  rives  de  la  Vienne,  dans  une  région  pittoresque.  Deux  ponts, 
dont  l'un  du  xv  s.,  remanié,  sont  jetés  sur  la  rivière.  Un  certain  nombre  de  maisons  de  la  rive  d. 
y  ont  des  terrasses  dominant  la  Vienne.  Dans  l'angle  qu'elle  forme  avec  le  Goirc  qui  .s'y 
réunit,  s'élève  la  vieille  ville  en  amphilhéàtre.  On  y  voit  encore  une  Porte,  le  Donjon  (xir  s.)  du 
t;hàteau.  un  vieux  .1/anoic  (xv  et  xvi«  s.)  proche  du  pont  sur  le  Goire  et  des  maisons  anciennes, 
bordant  les  rues  étroites  et  très  montueuses  iiui  y  accèdent.  Confolens  a  deux  églises  :  l'église 
St-Bartltélemi  (xi«  s.),  dont  la  façade  est  ornée  de  quelques  sculptures  et  Véglise  St-Maxime 
(xi\'  elw  s.),  surmontée  d'une  flèche  (1860).  L'W'î;ei  de  CiVie  est  précédé  d'une  belle  srille  (xvii's.). 
Le  Collège  occupe  en  partie  une  abbaye  du  xi'  s.  Aux  environs,  les  bords  du  Goire  et  de  la 
Vienne  offrent  des  sites  ravissants. 

RUFFEC.  dont  le  nom  est  cher  aux  gourmets,  est  le  rentre  d'un  arrondissement  aarirole 
important.  Elle  a  conservé  quelques  vieilles  maisons  aux  alentours  du  Marché.  On  remarque 
encore  une  tourelle  d'escalier  (1Ô8".!)  flanquant  une  maison  en  face  X'Hf'iIel  de  Ville,  que  lormine 
un  campanile.  Une  Promenade  plantée  de  beaux  ormes  borde  son  Champ  de  foire.  Il  n'y  a 
guère  à  signaler  que  la  façade  romane  de  son  Église  (xir  s.) 

Liste  des  Monuments  historiques 


Angoulèivie. 
Auljeterre 
B:issac.  .   . 
Blanzac  .    . 
Brossac  .    . 


Cellefroin  .  . 
Cliarmant  .  . 
Chàleauiiéiif . 
l.a  Chèvrerie. 
Ccignao.  .  . 
Conrcôrne.  .  . 
Fonlenille  .   . 


Gensar-ln-PolliiiI. 
Lestei  ps 


Çalliéilrole  St-Pierre  (xi"  s.). 

Église  Sl-.lncques  (.vi'  s.l. 

Église  (xnr  s.). 

Église  SI  nartliclcmy  (xur  s.K 

Restes   île   la    vill;i     romaine    de 
Lacou-Dausena. 

Restes  d'un  aqueduc. 

ï^.anlerne  des  Mofls  (xn'  s.k 

IJglise  (xn'  s.). 

Eglise  (xu'  et  xv  s.i. 

Polissoir  dit  Gros-Cliail. 
.   Kglise  St  Léger  (xn'  et  .xv  s.i. 

Église  (xi'  et  xn*  s.K 

Dolmens    ilils    la    Grosse   el    la 
,  Pelile  Pérolle. 
.  l^glise  (xn-  s.i. 
.  Église  (xii*  s.). 


Luxé. 


Jlonlliron.  .  . 
Montmorenu  . 
iMouthiers  .  . 
Petit-Lessac  . 


Plassac 

tiioux-Martin  .   .   . 

Houllet 

St-Amanl-(le-Boixe 
St-C\'hardeaux  .    . 
.St-Jl'icliel-d'F.nli-ay 

gucs 

Trois-Palis  ... 
^■c^vant 


Dolmen   dans  le  tuniulus  dit  la 
.  Motte-de-la-Garde. 
I>glise  fxn'  s.). 
Çglise  (XI'  s.). 
Église  (xir  s,). 

Dolmen  converti  en  chapelle  de 
,  la  Madeleine. 
l;"glise  (xir  s.). 
Kglise  (xii'  s.). 
l-'.glise  (xii'  s.). 
Église  (XII*  s.). 
Théâtre  romain  des  Bouchauds. 

Kglise  (.XII'  s.). 
Eglise  (xii"  s.). 
Dolmen  de  la  Boixe. 


<ii»i<=r-^- 


Haute -Vienne 


Nom  —  Situation 


RACE  à  sa  situation  sur  le  cours  supérieur  de  la  Vienne,  rivière 
qui  descend  du  plateau  de  Millevache,  dans  la  Corrèze,  ce  dépar- 
tement a  reçu  le  nom  do  Haute-Vienne.  La  Vienne  le  lr;i- 
verse  de  l'E.  à  l'O.,  n"arrosant  qu'un  seul  chel'-lieu  d'arrondis- 
sement, qui  est  en  même  temps  celui  du  département,  Limoges. 
Il  appartient  à  la  région  centrale  de  la  France.  Sous  le  rapport 
de  l'étendue,  il  occui)e  le  05°  rang  parmi  nos  départements.  II 
affecte  la  forme  d'mie  ancre  dont  la  tige  un  peu  forte  est  paral- 
lèle au  niéndien  et  dont  la  tcte  occu|)e  la  poinle  S.  La  longueur  de  cette  (ige  atteint 
105  kilom.  environ,  de  rextr('mité  .\.  de  l'arrondissement  de  Bellac  à  l'extrémité  S.  dt; 
celui  de  St-Yi-ieix  ;  quant  à  la  largeur,  qui  coi-respond  à  la  corde  des  deux  branches, 
elle  est  de  près  de  117  kilom.,  de  la  |i<)inlc  G.  de  l'an'onilisseiiieid  de  Hocliecliouart  à  la 
poiide  E.  do  celui  de  Limoges.  Comme  limites  naturelles,  il  ne  possède  guère  ([ue 
quelques  kilom.  de  ruisseaux  et  de  rivières  dont  les  noms  snivcMit:  au  N.  le  Salleron 
et  la  Benaize;  à  l'E.  la  Gartempe,  le  Taui'ion,  la  Babilancc,  la  Mande  et  la  Vienne;  au  S. 
la  Combade,  la  Boucheuse,  la  Loue,  Tlsle,  la  Dronne,  le  Bandiat;  à  l'O.  enlin  lu  Tai- 
doii'c,  la  Charente  et  l'issoire.  11  est  borné  au  N.  0.  par  le  déparlement  de  la  Vienne; 
au  N.-E.  par  celui  de  l'Indre;  à  l'E.  par  celui  de  la  Creuse;  au  S.-E.  par  celui  de  la 
Corréze;  au  S.-O.  par  celui  de  la  Dordogne;  à  l'O.  enlin  par  celui  de  la  Charente. 
En  1700  il  a  été  formé  de  territoires  appartenant  pour  la  plus  grande  partie  au 
Limousin  (Ifanl-fJmousin),  à  la  Marche,  ;iu  Poitou  et  au  Berry. 

Histoire 

Les  premières  peuplades  qui  ont  vécu  sur  le  tcrriloire  du  département  y  ont  laissé  un 
certain  nombre  de  monuments  mégalithiques.  C'est  principalement  dans  l'ai'rondisse- 
ment  de  Bellac  qu'on  les  rencontre.  A  ces  peuplades  succédèrent  les  iemoutces,  apparte- 
nant à  l'une  des  plus  puissantes  confédérations  gauloises,  si  l'on  en  juge  i)ar  le  contingent 
(10  000  guerriers)  qu'elle  envoya  au  secours  d'Alexia.  C'est  même  sous  les  murs  de  cetto 
ville  que  périt  son  chef  Sedulius.  Après  l'occupation  romaine,  la  capitale,  civitas  Lemo- 
vicum  (Limoges),  prit  le  nom  d'Augusloritum.  Les  Romains  avaient  rattaché  cette 
n-gion  à  l'Aquitaine.  De  cette  époque  datent  des  vesliges  nombreux  parmi  lescfuels 
nous  citei'ons  :  les  bases  des  piles  du  pont  St-Martial  de  Limoges  (il  ne  i-este  rien  di- 
l'amphithéâtre  de  cette  ville);  l'autel  romain  de  l'église  de  Texon  à  Flavignae;  des 
restes  de  camp  à  Arnac-la-Posle,  Eyjaux  (les  Ardières)  ;  eTihu  une  iuscri|ili<)n  siu' 
l'une  des  piles  du  pont  de  Châteaupousac. 

Des  éludes  contemporaines,  il  résulte  que  le  chi'istianisim^  ne  fut  introduit  qu'au  iiTs. 
dans  la  région.  Le  premier  apôtre  fut  saint  Martial.  Les  premiers  monastèi'es  nc^  remon 
tent  qu'au  vi°  s.  Au  iv'  s.  Limoges  fut  détruite  (ie  fond  eu  comble  pai'  les  Barbares;  aussi 
les  habitants  allèrent  se  grouper  autour  de  la  basilique  de  St-Étienne,  élevée  sur  l'em- 
placement d'un  temple  pa'ien.  Les  Wisigolhs  s'en  emparèrent  d'abord,  puis  les  Francs. 

C'est  dans  l'abbaye  de-Solignac,  qu'il  avait  créée,  que  saint  Éloi  établit  un  atelier  d'or- 
fèvrerie et  d'émaillerie.  Les  premiers  spécimens  de  cette  industrie,  qui  devait  porter  si  loin 

T.    IV.   —    li,  IIAIJTE-ViniNNE    I. 


ilO 


ll.VCTli-VlENNK 


l;i  reiioiiiiurc  des  jirlislos  limousins,  avaieul  ôlé  créés  à  Limoges  même.  C'est  de  celle 
ri\i;ioii  i|uc  j)ai-lireiil  la  i)lii|)arl  de  ceux  t|ui  allèreiil  Ibnder  des  ateliers  similaires  en 
lùii'()|ie.  C'est  ce  renom  aili>-lii|iic  ({in  \  allira  les  Arabes.  La  vii-loirc  de  l'oilici's  iîai;iiée 
par  Cliarles  Mai-lel  oiilii^ea  lonlelois  ce-,  derniers  à  s'éloignei-.  iicndn  à  r.\i|iiilaiiie,  le 
Limousin  ne  lai'ila  |ias  à  élre  incorporé  à  la  monarchie  ri-an(|nc  cl  en  >nliil  toutes  les 
vicissiludes. 

En  S4t;panirehl  lc>  Normands,  cpii  le  ra\agéi-ent  et  délrui^ii'enl  presque  complélenn'nl 
Liuioges. 

(;'est  à   l'.niles  (|r  t'rancc  (pii'  Ion  lail    ronionler   la   création    du    pi-emicr    vie le    de 

Limoges.  H  choisi!  un  seigneui-  de  la  ni;dson  de  Ségiir.  AldelM-rl.  ('.'i-s|    pcndani    ipie  les 

princes    de     cri  le     maison     gouvernaieni 


W^ 


l.innii^-es,  (pTai^i'iv  rreni  des  Iraliqnanis 
\i'-inliens,  au.Minels  la  \illr  l'id  i-edcvahle 
d'une  grande  activité  commei-ciale  l'I  de 
noi.ahles  agrandissemiMils.  vers  ilSO.  L>n 
sici-le  pins  lard  était  l'ondée,  près  d'Am- 
lia/ac,  rali|jay<'  de  Muret  (1076),  transférée 
a  la  nn)rt  de  saint  l'>lieinie,  son  l'omlaleui', 
à  (■ramimonl.  L'ordi-c^  religieux  (pii  y  fui 
ci'éé  se  répandil  dans  lonle  la  l''i'ance  cl 
ne  l'ut  supprinu'-  (pi'en   1771. 

Le  grand  élan  religieux  ipn  alxnilil  an\ 
(.roisailes  di'liM'inliia  un  ccriaiii  noniliK; 
de  seigneurs  à  y  pi'cndrc  [lai'l.  Un  des 
pit'uu(us  l'ut  Aimeric  de  Uocliecliouail. 
lui  1 100,  le  duc  d'.\ipnlaine,  Guillaume  IX, 
s'eiuôla  parmi  les  cioisés  et  (luitla  Li- 
moges avec  une  trou|>e  nombreuse. 

Au\  princes  <|c  la  maison  de  Ségui' 
suci'i''(lrrenl,  en  llTid,  c<mix  delà  maison 
de  Coud)orn.  La  secoinle  croisade  conipla 
égalemont  des  seigueui's  du  l.iuu.)usiu, 
notauunent  Geoffroy  de  Rançon,  qui  pril 
la  croix  eu  M  45. 
Lu  115'i,  se  place  lui  é\(''nemenl  iinpoi'iani  :  le  divorce;  d'Lléonore  d'Aquitaine  suivi  de 
son  nuu'iage  a\ ce  Henri  l'Iaidai^encl.  Le  Limousin  (!sL  détaché  de  l'Aquitaine.  I)ev(;nu 
l'oi  d'Angleterre.  Henri  l'Ianlagenel  d'aboi-ii,  puis  ses  successeurs,  vicuuienl  lialaillei' 
dans  la  région  pour  repr<'iulre  les  Étals  d'Lléonore.  C'est  au  cours  d(;  l'une;  de  ces  cxpé- 
tlitions  qnv  Richard  Co-ui-de-Lion  périt  sous  les  nuirs  du  chàleau  de  Chàlus  qu'il  assié- 
geait (I  l'.t'.ti.  De  i-el  le  époifue  date  la  ccmslrucl  ion  de  la  l'ortej'esse  la  plus  considérable 
du  Liuujusiu.  le  chàleau  île  Chàlucel,  dont  on  admire  encore  aujourd'hui  les  l'uines 
nn])osânles  el  qui  lui  souvent  occupé  par  les  vicondcs  de  Limoges. 

PhiliiijK;  Auguste  coulis({ua  le  l.innnisin  avec  d'autres  provinces  françaises  dont  Jcan- 
sans-Terrr  avait  h<''rilé  à  la  mori  de  liic-hard  ('.(cni' de-Lion.  Par  sci'upule,  Louis  IX  le 
rendit  à  Henri  111. 

t'.n  \iT,i.  le  umriage  d'ArIhur  de  l!i<'hemont,  lils  i]\[  dm'  de  lliclagm'  .Iran  11,  avec 
Marie  de  Coinhoru.  ht  ]iasser  la  \  Icoudé- de  Limoges  dans  la  maison  de  l!i'claL;iie.  i\ui  la 
garda  jusqu'en  1511.  .\  i-elle  é'poipie.  elle  dexint  l'apanage  de  la  maison  de  l'.lois. 

La  guer'i-e  de  Cent  Ans  apporta  s -oulin^iMd  de  misères  ilans  la  régicni.  diiidanl  plus 


.Jeune  lille  liiiumsiiie  cuillV-e  ilii  «  lî;iilpiclifl 


-ÎM 


11  ALTK    VIICNNK 


que  l;i  |iIii|)miI  des  sciirneiirs  rl;ii:'nt  Miiiiiii'>s  do  si'iiLiniciits  IVonrais.  Dans  le  ilésastn;  de 
Poiiicis  iiliisiiMiis  tondièivid  on  l'iiicid  fails  piisoiiniiTS.  HcplaciM'^  S(jus  le  joug  anglais 
l)ar  11' lionlcii\  li.iih'  (le  liic'liyiiy  iritilli.  les  cuniniuiii's  en  iPi-olilèiM^d  poni' s'alTraiiciiir  de 
leurs  si'igiii'iMs.  i;n  l.'iTli.  la  lili-  de  Liiijogcs,  gi'àci-  aux  iiilrigues  de  l'évèque  Jean  de  Gros, 
se  sinnuil  au  ini  de  l'rance.  l'urii'ux.  le  pi'iiice  de  Galles  vini,  l'assiégei',  la  prit  et  délrui- 
sit  ses  ri)rliliialii)us.  On  a  heaucitup  exagéré  le  noud>re  des  victimes  qui  péi'iront  dans 
celle  circonslance.  Les  (N'Ienseuis  ilu  Gliàleau.  resté'S  lidèli^s  à  la  cause  anglaise,  u'ou- 
vrii-eid  leni-  pDile  .m  roi  de  l'i-auee  rpi'i'n  ITiT-J,  mais  à  la  condiliou  que  les  privilèges 
accordés  par  les  prin<(^s  anglais  seraient  assurés  par  Gharlcs  V.  Louis  XI  voulut  un 
nioun-id  si^  nièlei' de  l'adminislialion  de  la  ville  :  il  supprima  les  consuls  que  rétablit 
Gliailis  \'1I.  La  connninie  jonil  alms  pnisil  dément  de  ses  pi'érogatives  juscjn'au  règne  de 


l.lMO;;];S.  —  Mus.'i'  nuliuual  Aclric/ii   llilh..il.li.'. 


Ilenii  l\  .  (leveini  \  ieonile  de  Limoges,  comme  pel  il-lils  d'Alain  d'  MLrrl.  ipii  avait  é'pousé, 
en   I  ITO.   l'i-an(;ois<:  de  lilois.  dei-niéi-e  liiTilière  de  celle  maison. 

La  pc''iiode  la  pins  hcillanle  de  l'hisloire  de  Limoges  se  place  à  la  lienaissance.  A  celte 
époque  la  n-pulaliivn  d(!  ses  cmaiUeui's  est  universelle.  L'un  «les  pins  l'emarquablcs, 
Léonar<l  Limosin,  élait  alladié  à  la  cour  de  François  1"  comme  peintre  émailleur  ordi- 
naire de  la  r.Iiambre  du  l'oi.  Gilons  eni'ore  parmi  les  nuti-es  :  (^ourl.  (^ourleys,  Guibeil. 
Laudin.  Noualhier,  l'é'niiand.  l'once!  el  liaxinond.  lui  l."c.'l  eiil  lirn  <laus  l'abbaye  de 
St-.Mai-lial  un<'  représeidalion  des  M>jslric.<. 

Les  gnei-res  di-  religion  eurent  leur  contre-coup  dans  la  province,  maliin-  la  l'roideur 
avec  laipiclli'  la  ISi'Iorme  y  lui  accueillie,  lîn  loO'J,  le  duc  d'.Vnjon  el  l'liili|ppe  de  Strozzi, 
qui  comnnunlaient  I  .irniee  royale,  lurent  vaincus  par  Goligny  an  pied  du  diàteau  de  la 
Uoche  l'AlK-ille.  Eu  KiiH,  le  viconile  de  la  Guierclie.  du  parti  de  la  Ligue,  assiégea  Bellac. 
La  li-anquillilé  reparut  eulin  après  Tavènement  de  Henri  IV.  Depuis  cette  époque,  l'his- 
toiri^  du  Limousin  se  conromi  avec  celle  de  la  Fi-ance.  H  faut  toutefois  signaler  les  bien- 


HALTE  VIF.  \  m; 


l'ails  de  l'iiilrriihiiirc  il.-  1  Ur  udl  i  1 7(i'J-l  771),  (|in  |H-ii(hiiil  ddiizo  :iiirii''c-.  iiiiiiinisl  i:i 
sageniciil  l.i  pr()\ini-i'.  Il  :i--siii"j  cil  cITcl  une  iii<'illi-iiic  ri'|i:iilil  ion  des  iiii|i(')K.  mIioIII 
iiiraniics  cl  corvc'-cs,  (■[•(•a  des  iduIcs  cl  ciicoiiraiîca  ragi'iciLlIiirc  cl  l'indiislric.  >(>iis  ses 
auspii-cs  la  pi'cniicre  niaind'achirc  <\f  porcelaine  dure  clail  crccc  cm  1771  à  I.iiuogcs.  On  v 
(MTiploya  le  kaolin  dord  le  rhirnruii-n  Darnel  a\ail  (l(''i-on\erl  le  pi-cnui-r  i;i--<Mncid  eu 
17Cr>,  ;i  Sl-Yriciv,  (li'lle  inihislrii-  Hiil  encori-  anjoni-d'iiin  la  yloii-e  cl  la  roriiiiu'  de 
Limoffcs. 


Géologie         Topographie 


La  llaiile-\  ienne  esl  un  d(-par- 
tiunent  1res  accidcnlé  cl  l'orl 
|)iltorcsqiie.  Son  point  <nlnii- 
iiant  (777  ni.)  se  Irouve  au  S. -M.. 
dans  le  canlon  d'Eynioulicrs, 
prcîs  de  Hcaunioiil,  sur  la  i-Jvc  i;. 
de  la  Mande.  Itc  ce  poiid  le  sol 
s'incline  vers  le  S.-().,  l'd.  cl 
le  N.-O.  Le  ])oint  le  plus  lias, 
125  m.,  coïncide  a\ce  la  sorlic 
(le  la  Gartempe. 

Dans  son  ensenilile,  il  se  lal- 
taclio  à  la  rcijion  dile  Plateau 
Central,  ipii  coinpiciid  les 
Monts  du  I.inioiisin.  (  )n  peu!  le 
parlai^er  en  deux  parlics.  l'une 
au  S.  de  l;i  \'ienne  cl  l'anlre  au 
N.  de  la  incnie  rivière. 

On  Irouve  dans  la  [U'cniicro  le 
PlaleiiH  (If  Millcviicltc,  froid  et 
liuinide,'  (|ui  s'étend  sur  les 
dcpai'Iements  voisins  de  la 
Creuse  et  de  la  Corrèze  et  qui 
occupe  la  pointe  méridionale 
de  rarrondissenieni  de  Liinoi;es. 
(^c  plateau  est  l'oriné  tie  granit, 
de  gneiss,  de  mica,  qui  conqio- 
sent  priîici|)alenienl  ses  collines 
mamelonnées.  On  y  lenconlre 
dos  étariifs   dus   au    manque  de 

porniéabililé  du  sol  ;  les  petits  cours  d'eau,  nombreux,  y  sont  rarement  à  sec,  môme 
l'été.  Ils  entretiennent  la  verdure  des  prairies  où  paissent  de  nombreux  troupeaux. 
l*lus  à  10.,  entre  In  Combade  et  la  Rriance,  Ions  deux  affluents  de  gauche  de  la  Vi<Mine, 
le  Moiu-Gai'gan,  près  de  St-Gilles-les  Forets,  atteint  751  m.,  vers  les  confins  du  dépar- 
tement de  la  Corrèze.  Dans  l'arrondissement  de  St-Yrieix,  les  hauteurs  déliassent 
généraliMiient  "lOfl  m.,  sauf  vers  la  source  de  l'Isle  (iOi  m.i.  C'est  ainsi  qu'un  sommet 
atteint  ."i(l7  ni.  vers  la  source  de  r.\uvézère.  un  aulrc  .055  m.  vers  celle  de  la  liouchcuse. 
Les  collines  ipii  doniincnt  l;i  ii.iissancc  de  la  Loue  s'élèvcnl  à  •>05  ni..  cclli'S  (pii  se 
trouvent  à  la  source  de  la  Dronnc,  dans  la  forél  de  Lastours,  ont  une  altitude  de  ;iiti  m. 
Knfin  la  Tardoire  commence  à  510  m.  au-dessus  de  Cliàlus. 


LIMOGES.  —  Vieille  nuiison. 


II AUTi:  \  ii:;nne  21;; 

L);iiis  \:\  si'conde,  on  l'encoiilic  ilmix  iiia^sil's  iiiiii(;-i[i:ui\  :  l(_'s  .Alunis  cl'Aiiili.i/.;ic.  (ioiil 
Ir  |)iiiiil  ciiliiiinant,  le  Puy  de  Saiivagnac,  so  drosse  à  701  m.  au  S.  de  la  liiriuc-Mlinii  de 
Sl-SulpiLcLaurière  et  les  Moiils  de  Blond,  au  S.-O.  de  rarrondisscnienl  de  Bcllac.  Le 
sommet  le  plus  élevé  de  ce  petit  massif,  qui  sépare  les  bassins  île  la  (iai'leni|)e  et  de  la 
\  iennc,  le  Fuy  de  Blond,  est  à  jlà  m. 

Hydrographie 

Deux  fleuves  importants,  la  Loire  et  la  Gironde,  et  une  belle  rivière,  la  Cliarenle,  recueillent  les 
eaux  du  départeraeni, 

BASSIN  DE  LA  LOIRE.  (;"est  par  la  Vienne  que  la  Loire,  ipii  ne  touche  même  pas  le  rl('[iar- 
Iriiicrit,  on  reçoit  les  eaux.  La  Vienne  nait  en  Corrèze,  au  Mont  Oilouze,  sur  le  PUilcau  «le 
Mlllevaclie,  à  SôS  m.  Elle  péni'lreen  ll;uite-\'ieime.  par  540  m.  seulenienl.  à  Ih  kilom.à  peini-  de  sa 
source.  Elle  coule  sur  nn  lit  i\o  ruchers  dans  la  direcllon  du  X.-C  Iraverse  E\  niontiers,  St-Lcd- 
nard,  puis,  a|>r(i's  avoir  reçu  h-  r.uinnii,  dc-cciid  xcrsic  S.-d,  liaiiific  le  pied  de  la  cnlliin'  nù 
s'élève  Limoges,  l^n  peu  en  aval  d'.\i\c.  qu'cllr  airn~c.  elle  reprend  -;i  prcMiière  dii-eclion  insipr.i 
Sle-Marie-de-Vaux,  puis  coule  rr.inchcnieiil  ;i  Id.  cl  |i.i>-c.  .iiin  -  ^i\(.n-  li.ilc  riridii-lnrn>c  cil.- 
de  St-Junien,  dans  le  département  de  la  (_;iiarcnle.  i)ar  l."i,"i  m.,  a  si>ii  ccinlluent  a\ei'  la  (lorre, 
Concours  dans  la  liaute-Vieime  est  d'environ  I  iO  kiloni.  Sa  lari;enr  à  l.imoues  .^llidnl  piès  flc 
80  ni.  Ses  affluents  sont  :  (rive  d.)  le  torrent  dr  In  l'illr-ljim.  ,|ni  n'.i  .pie  -i--  .lernier--  l^llom.  daii-^ 
le  département;  —  (rive  g.)  le  lurrent  de  tn  Celle,  dmit  le  eniirs  inlerieiii-  app.irlient  -cnl  au  .h'iiar- 
tenient;  —  (rive  g.)  la  Combade.  donl  le  coni's  supeiieur  esl  correzieii  el  .pu  pas^e  à  (  lli.'ileaniieiil  - 
la-Forét;  — (rive  d.)  la  Maude,  (pii  \ient  de  la  C.rcnso,  pénètre  une  iirenncre  loi-  cl.ui-  la  llaule- 
Vienne  au  N.-E.  d'Eymoutiers,  pendant  cpudques  kilom.,  se  dii'ige  ensuite  vers  le\..  Imichaiit  à 
deux  reprises  le  dé|iartement  i)ar  sa  rive  d.,  ilescend  an  S.,  toinie  la  ca-eadedn  linm-  des  Jaernu.i- 
et  pénètre  défmitivcnient  dans  le  déparlemenl,  après  l'avoir  encore  linnh'  penilanl  '2  kilom.;  elle 
s'ansniente  alors  (rive  g.)  de  réconlemeni  du  lac  de  l'eyral  le-C.hàleaii.  s'acçroit  d'un  ccilain 
nondjrc  de  ruisseaux  et  gagne,  après  nn  cours  1res  sinueux,  le  dép.ulenn'nl  \ol-in  de  la  yienne: 
—  (rive  d.)  le  Tord,  rpn  passe  à  I  Kil.  N.-E.  de  Sl-I.éon.n  il  ;  —  irixe  d.  le  Inminn.  \enu  c|e 
la  Creuse,  qu'il  sépare  de  la  Hau(e-\'ieime,  absorbe  (l'ive  g. i  la  BubUam-e  ipil  s<'rl  .•ui--i  de  limite 
commune  aux  deux  rlé|iarlcmcnl-;  —  iiixe  d.)  le  t'nhth:  —  (i-ive  g.i  la  VnUiine:  —  uIm'  i;.i  l.i 
iSiianee.  dont  les  deux  branches-mères  sont  la  (jrande  Urinnre.  liranclie  I,i  jilu-  orleiilale.  el  l.i 
l'etite  fSriiinre.  qui  passe  près  de  SI-('icrmain-le>-Celles:  ainsi  l'nrniee.  la  lUninri-  |i,i>se;ni  pied  .le 
Picrrc-But'fière  que  frôlent  encoi'C  à  l'E.  le  lUnnzon,  affluenl  de  dniili'  el  l,i  llrrnilli.  ,'i  l'(  1,  ].ni--  elle 
absorbe  (rive  dr.)  la  Roselle  et  irive  g.)  la  Lhjoure:  —  (ri\c  g.i  le  ruisseiai  de  Juurynw.  —  iri\e  .l.i 
la  Liuirence,  dinit  les  eaux  rouleraient  des  pailleltcs  d'or  et  qui  (inil  à  l'O.  de  Limoges,  à  TiKl  m. 
en  amont  d'.Vixe;  —  (rive  g.l  Wiixelle.  <lonl  la  soni-ce  se  lron\c  ,'i  l'E.  de  (  '.liàlns  cl  qui  -e  l;i  ..>>il 
(rive  d.)  de  la  rloière  de  Sl-.]/(ii  t  n-le-i  ien.r.  puis  llnil  h  Ai\e  :  —  i  l  i\e  d.  ■  la  i llnnr.  ipii  arro>i'  Xienl. 
boil  (rive  g.)  le  liUiiiel.  (i-ivc  d.)  la  ^'eri/nrine.  angnu'idéi'  i\u  lrop-|ili-in  de  l'élang  de  (  ;icux  et  gagin' 
la  Vienne  à  St-Junicn;  —  (rive  g.)  la  Cane,  ipn  nait  près  de  Cli.'dns,  arrose  Sl-l.aincnl  et  lomlie 
dans  la  Vienne  au  point  précis  où  cette  dei'nii're  rivière  (juitte  le  département. 

Hors  du  déparlemenl.  la  Vienne  reçoit  encore:  iriM'  g.i  l.i  (.'r.o',/c.  .|ni  s'augmente  (rive  g.l, 
;^  Rocheidniiiart,  île  la  ]'in/res.  ilonl  le  conr^  inféricnr  e-l  i  liareid.iis :  —  (rive  d.)  l'issoire,  qui  liait 
au  S,-S,-().  de  lîcdiac.  forme  un  i''lnni;  .'i  l'illdiii.  an  S.  de  Mézièrcs,  s'augmente  de  |ilnsicurs  ruis- 
seaux et  péiii'lre  en  Cliarcnle  où  lui  p,ii\ieiil  nive  g.l  la  Marehadène.  ([ui  n'a  dans  le  déparlemenl 
que  sa  source  el  les  premiers  kilom.  de  -on  cours;  —  (rive  d.)  VYsopl  el  la  Franelie-Doire  '\u\  lin 
parviennent  par  la  Bhinrd  qui  ne  louche  même  pas  le  département. 

En  dehors  i|o  ces  Iribulaires,  elle  -'accroit  encore,  par  la  Ci'euse,  qui  ne  louche  |.a-  non  plus  le 
déparlemenl.  île  l.i  Cnriempe  qui.  venue  de  l.i  Crensc,  )iénètre  dans  la  lI.iiilc-\  lenne  .-i  S  Kilom. 
au  N.-\.-0.  de  L.inrièrc.  |iM-~e  pie- .le  r,e--iiie-.  eonlonme  au  S.  la  hanleur  qui  jioile  1  ;li.'ilean- 
lionsac,  Iai~-e  l'.ell.ie  .'i  .">  Kiloni.  .lu  S.,  louine  .111  \.  el  |ia-se  dans  le  ilépaiiemeiil  de  laNicmie: 
pendant  son  eoiiis  d'envii'oii  SU  kilom..  elle  leinelUe  irive  g.)  X'Àrdour.  dont  seuls  les  derniers 
kilom.  appartiennent  au  départenienl  :  — ,ri\e  i;.i  l,i  l'ouze.  qui  naitauS.-0.de  I.aurière.  traverse 


aie 


iiAU  TIC  \ip:nnI': 


1111  (Hniig,  s"arci'oiL  (i-ivo  g.)  du  tiitunl,  l'coiilpini'iil  du  lac  de  (Joiiillc  ol  reçoit,  cnroro  le  linp  plein 
d'un  nuire  éUins;  —  (ii\c  d.)  I;i  Scmme,  f(iii  se  r;ip|iroelie  de  la  Garleinpc  jusqu'à  Cliàlenupoiisoc. 
puis  eoule  cusuilc  i>arallèlcnienl  à  celle  rivière  jusqu'à  son  conlluenl;  —  (rive  çr.)  le  Vltirnu,  qui 
descend  des  inonls  d'Anibazac,  traverse  des  étangs  assez  élendus,  passe  à  1  kiloui.  au  N.  de 
Comprcignac,  boit  (rive  g.)  le  ruisseau  des  Sagncs  cl  la  Glai/fulr.  touche  lîrllai-  m'i  lui  parvient 
(rive  d.)  la  Bazine; —  (rive  d.)  la  Brame  venue  de  la  Creuse,  dans  laquellr  lomlic  (rive  g.)  le 
ruisseau  des  Blanclieltes  el.qui  baigne  ensuile  Magnac-I,aval.  reçoit  (i-ive  d.)  la  l'iireille.  laisse  le 
Dorai  à  en\iron  7,  UiUnn.  de  sa  rive  g.,  descend  vers  le  N.  et  finil  à  800  m.  du  poinl  où  la  Gar- 
lempe  quille  le  dé|iarleinDnl.  Un  autre  affluent  de  celle  dernière  rivière,  l'Aniilin.  ipii  ne  louche 
même  pas  la  Ilaule-Vicnne,  reçoit  (rive  g.)  la  Benaize,  qui  passe  près  de  Si  Sulpice  les-1'euillcs  et 
recueille  (rive  d.)  la  Chaume,  la  Planche,  el  hors  du  départcmenl.  VAsse  et  le  SnUcron,  dont  le 
cours  supérieur  seul  appariii-iil  au  déparleuienl. 
BASSIN  DE  LA  GIRONDE    l.'hie  seule,  par  l'inleruiédiaire  ilcla  I)oi'doi;ue.  (pil  ne  touche  pas 


tiOI.IGNAC. 


liglise.  Fiii-adc  laléialc  S. 


le  dcparleinent,  apporte  à  la  (liroude  une  faible  partie  des  eaux  de  la  Ilaule-Vienne.  lille  a  sa 
source  au  S.-K.  de  Nexon,  s'augnienlc  de  quelipies  sources  abondantes  dans  le  dciiarlemeni,  où 
son  cours  esl  d'enviion  '2r>  kiloni.  et  passe  dans  le  déiinrlenienl  de  la  Donlogue.  Hors  de  celui  de 
la  llauleVienne,  elle  reçoit  (rive  g.)  la  Loue,  qui  naît  au  N.  de  St-Yrieix,  arrose  celle  ville  après 
avoir  traversé  quelques  petits  étangs,  i)uis  (piille  le  déparleuienl,  après  lui  avoir  servi  de  limite 
un  instant.  A  l'Isle  vont  encore  :  (rive  g.)  VAuvézère  qui  iccucillo  la  Boucheuse,  cl  la  Droune,  fort 
jolie  rivière,  qui  n'a  guère  que  sa  source  dans  le  déi)aitenient. 

BASSIN  DE  LA  CHARENTE.  La  Charente  a  sa  source  dans  le  dépaihnieul  de  la  Ilaule- 
Vicnne,  à  environ  7,  liiloni.  S.-S.-O.  de  liocliechouart,  et  les  G  premiers  Uibnii.  de  son  cours.  C'est 
en  dehors  du  déparleuienl  qu'elle  reçoit  (rive  g.)  la  Tardoire,  qui  baigne  t;iiàlus,  laisse  au  N. 
Oradour-sur-Vayres,  absorbe  (rive  g.)  la  Cotle  el  quille  le  département  pour  aller  s'accroilie,  d.ins 
celui  de  la  Dordogne,  (rive  g.)  du  Trieiix,  grossi  (rive  d.)  du  Nanzon.  Elle  absorije  égalemenl  par 
sa  rive  g.  les  eaux  du  Baiidial, (ovmô  de  deux  branches  et  donl  le  cours  supéiicur  seul  appartient 
à  la  Ilaule-Vicnne. 


J 
o 


2IS  IlAi;  IIl   VUiNXE 

Etangs.  11^  soiil  ll•è^;  iioiuliicux  ilnn--  le  <li''p.ii'lc'iiiciil.  Le  |ihis  vasie  c^l  celui  de  Cicuj-,  dan^^ 
ranondisï^ciiient  de  Bcllac.  On  peiil.  encore  ciler.  dan<  le  même  anondUsemcnl.  ceux  de  Mézières- 
sur-Issoiro,  de  Murât  el  il' A/.al-Ie-Hi/,.  Xonimoii^.  dan^  l'anondissemenl  de  Liuioges.  ceux  de 
Peyrat-le-Chàteau  el  de  Gouille. 

Climat 

Le  déparlement  cbI  i-aniié  snn-  riiilliic'i:ii'  du  ilimal  'inveiijnnl  ou  limmisin.  climat  assez  rude, 
ce  qui  s'cxpliipie  d'aillein-s  par  r.-dlllnd''  cl  l.i  nature  des  roclies  ([ui  le  composent.  La  Icmpéra- 
lurc  moyenne  va  eu  au^jmerdanl  au  liir  ri-à  mc-ure  i|ue  Ton  se  dirii;e  \ers  le  \.  el  vers  l'O. 
C'est  dans  ces  deu\  dii'cctinns  (pie  la  pluie  c-t  c-yalenieni  moins  IVéïpienle.  La  stalion  météoio- 
logiijue  de  Limoges  accuse,  dans  i-cllc  \illi'.  nue  hanli-ur  moyenne  amun-lle  dcO  ni.  '.^1.  (1  m.  Oâ'.l 
en  lUOO).  supérieure  de  lic.uiconp  à  la  riio>einic  de  lonic  la  l'rance.  On  a  rcli'vc  en  l'.lOO  à  I5el- 
lacOm.  798.  L'hiver  y  est  eu  général  lojig  et  rigoiu'Cu\:  le  tliermomètre  y  accuse  IVéïpiennuent  des 
lempéralures  de  —  10".  Les  écarts  sontparlois  consi<Iéraldes.  ]iar  suite  des chaiiiiemeuls  brusques 
dus  à  l'orientation  des  vallées,  tournées  \ers  le  X.-O.  et  vers  le  N.  pour  la  iduparl. 

Divisions  administratives 

Éte.ndue  :  ."i.')  1 .  (i.'iS  licilares  leadaslre). 
I^opuLATiox  i^l'.lUli  :  58L755  habitants. 

Arroinlis-fcin<'nls  (louions  Cnimniinos 

Préfecture  :   LiMor,i:s I  III  SI 

(  Hellac 1  S  Oj 

Sous-  1     D        j         ;  ,  1  -  -,, 

-  BochedioïKirt I  a  .>0 


„    ,„  \  liocneiviottnri 

Préfectures  J       .      ,.  .  . 

'  imnt-i  rtctx. 


1  t  27 

Total.   .         l        Total.   .       -27      Tolal  .       -ilir. 

LISTE   DES   C.VNTONS 

Limoges Aixe-sur-Vienne.  .\mbazac.  Chàteauneuf.    Eymonliers.   Laurière, 

Limoges  N.,  Limoges  S.,  Xieul.  Pierre-BuKiére.  Saint-Léonard. 

Belliir Bellac,     Bcssines,     Chàtcauponsac.     le     Dorât.     Magnac- Laval, 

Mézières,  Nantiat.  Sainl-Sulpice-les-Feuilles. 

Rochechouai-l Oradour-sur-Vayres.    llochccdionarl.   Sainl-.lunien.   Sainl-I.anrenl- 

sur-Gorre.  Saint-Malhicu. 

Sainl-Yrieix C.hàlus,  Ncxon,  Saint-tieiinain  li's-B(dles.  Sainl-Vriei\. 

CULTES.  Culte  catholique.  ICm'tIk' :  Limoiics.  doid  l'origine  rcnionle  au  m'  i.  Il  e~l  suffra- 
gant  de  Boni'ges.  Le  diocèse  ccun]ireuil  les  deux  dépai-pMuenls  île  la  llaute-Viemie  et  de  In 
(a'euse.  11  compte  .">.")  cures,  iO.")  succursales  ci  1(17  vicari.il-.  Le-i  couununaulés  religieu.ses 
d'hommes,  peu  nombreuses,  s'occupeni  suri  ont  d'eiiseignemeid  :  les  coninumautés  religieuses  de 
l'enuiies.  plus  nombreuses,  s'occiiperd  d'iruvres  charilables,  d'enseignemenl  ou  soûl  vouées  à  la 
vie  couli'Hiplalivi'.  11  possède  un  ^miiiiaire  diocé-aiii  à  Limoges.  Les  primipanv  [lèlerinages  sont 

ci-ux  de  ;   \.  1).  d' Arliquel.  à  Ai\r  >iu  A  i :  de  N.-ll.-du-Pout.  près  St-.luuicn  :  de  \.-|).  de  Sau- 

vagnac.  à  SI-l.éuci--la-Monla;;ui':  .le  Sl-Xali'iic.  à  l'église  de  Sl-\'aidi'y:  de  Sl-.l..-eph  de  la  Déli- 
vrance, à  Limoges:  de  St-\'iclurnien;  de  X.-l).  de  Toute-Bonté,  ,"i  Chàleaupousac  :  de  X.-D.  de 
l!onsecour~.  à  Snrdinix:  de  X.-l).  des  Miracles,  à  Mailhac;  de  X.-l).  des  l'I.ice-.  à  St-Hilairc- 
I.aslours. 

Culte  protestant.  Le  iiombie  des  piole-laiiN  est  peu  considéralile.  La  llaii|e-\  ie est  com- 

ju'ise  dans  le  re-isoi-|  du  consisloire  de  I.usiguan  (\'iemiei;  la  pai-oi-~e  de  Limoges  comprend  loul 
le  ilép.uleineni  de  la  Ilante-\'ienMe. 

Culte  Israélite.  Le  noiiihi'e  de~  adln'ieid-  e-l   iii-imiilianl. 

JUSTICE.  Le  dépailemenl  ressorlit  à  la  Cour  d'appel  de  l.im.i^es.  qui  comprend  dans  .son 
ressort  les  ti'iii-i  départements   de   la   Haule-\'ienne,    de    la   Creu-e   el  de    la   Corrèze.   Il   existe 


±S)  11  A  UT  i:- VIENNE 

1  Tribunal  de  1'  Instance  ;i  I,iiiicit;os  (où  se  tient  l;i  Cour  d'Assises),  Bollac,  Hocliecliuiimt  et 
St-Yiieix;  1  Tribunal  de  Commerce  h  Limoges;  des  Conseils  de  Prud'hommes  ;i  Limoges 
cl  ;i  Sl-.luiiii-n  cl  I  Justice  de  Paix  (l;ins  rliar.un  des  27  cantons. 

ARMÉE.  Il'  il('|),u-|cmenl  ressorlil  à  In  \'i"  région  militaire  (jui  comprend  S  siibilivisions  de 
région,  ilonl  2  dans  la  Ilniilc  Vienne  :  Limoges  et  Magnac-Laval.  Les  troupes  qui  en  dépendent 
font  [lartie  du  \i'  corps  d'armée,  dont  le  chef-lieu  esl  Limoges.  La  garnison  de  Limoges  se 
compose  de  deux  régiments  d'infanlcrie  (ô  bataillons  de  l'un  el  2  de  l'autre),  de  2  régiments  de 
cavalerie  (dragons  et  chasseurs),  d'un  escadron  du  train  des  équipages,  1  section  de  secrétaires 
d'élat-m.tjor  et  de  commis  du  recrutement,  1  section  de  commis  et  d'ouvriers  d'administration  et 
1  section  d'inliriMiers  militaires;  celle  de  Magnac-Laval,  d'un  bataillon  d'infanterie;  celle  de 
Bellac  de  dcii\  balaillons  d'infanterie,  Ln  ouli'c  le  dcpartcmeiit  ressorLil  à  la  12-  légion  de 
gcnd.iniiciir. 

INSTRUCTION  PUBLIQUE.  Le  déparlcmcnl  ressurliL  à  l'Académie  de  Poitiers.  L'ensei- 
gnement supérieur  conipi-end  siniplemenirÉcole  préparatoire  de  médecine  et  de  pharmacie 
de  Limoges, 

l.'ensoigm.'nienl  secoiid.iirccompicnd,  pour  les  garçons;  un  lycée  .i  Limoges  (Lycée  Gay-Lu.s- 
sac)  cl  les  collèges  communaux  d'Lymoulicrs  el  de  Sl-Vricix  cl,  pour  les  jeunes  filles,  des 
cours  secondaires  ;i  Liiungcs.  Il  existe  des  établissements  libres  à  Limoges  (r))  et  au  Uorat. 
Cette  dernicri'  ville  possède  I  petit  séminaire. 

I.'enseignenienI  piiuiaiic  rccnilc  ses  professeurs  à  l'école  normale  d'instituteurs  (avec  école 
annexe)  cl  .i  l'école  normale  d  institutrices  ^avec  école  anJiexc  cl  école  maternelle  annexe)  de 
Limoges.  Il  existe  ilcs  écoles  primaires  supérieures  de  garçons  à  Bellac,  Sl-.lunien  et  St-Léo- 
iiard  :  des  pensionnats  primaires  ;i  licll.ic.  le  Doial,  St-Junien,  Si-Léonard  el  Limoges. 

Signalons,  en  oulic.  l'école  d'aveugles,  l'école  mixte  de  sourds  muets,  l'école  d'art  décoratif 
et  l'école  pratique  de  commerce  et  d'industrie  de  Limoges. 


Le  déii.ii'lemcnl  i-essorlil  en  outre  à  l'arrondissement  minéralogique  de  Poitiers  (sous-arron- 
dissemenl  de  Bourges),  division  du  Centre  ;  à  la  i'  région  agricole  (().)  ;  ;i  la  21'  conservation 
forestière  \Moulins;;  ,'i  l.i  II    inspection  des  l'onls  el  Chaussées, 


Agriculture 


P.u'  suite  de  sa  contiguration  ;iecideidce.  de  l.i  Jialurc  cle  son  sol.  le  dcpartenient  de  la  Haute- 
Vienne,  pri^  il.iris  son  ensemble,  est  en  général  pi  u  pjipdinlir.  Il  .i  toutefois  l'éalisé  <le  grands 
progrès  dans  ces  dernières  années;  les  bonnes  niclliodcs  \  foiil  lentement  leur  chemin.  La  ciil- 
lurc  des  céréales  tend  à  remplacer  de  plus  cji  plus  les  cidlures  de  faible  v.dcur  dont  on  avait 
dû  se  conlenlei'  avant  l'emploi  mieux  approprié  des  engrais.  L'arbre  caractéristique  de  la  région 
esl  le  cbr'd.'iignier  (]ue  l'on  trouve  sur  ])re^ipn^  tous  les  coteaux.  Dans  bien  des  campagnes,  la 
châtaigne  remplace  encore  le  blé  et  conslihi  ■  r:dimenl  par  excellence  d'une  bonne  |iarlie  de  la 
population.  Ses  races  bovim^  et  ovine  soid  pailiculièremenl  recherchées  pour  l'a|iprovisionne- 
mcnt  du  mai'clié  de  Taris,  Sa  race  chevaline  esl  égalenicnl  pi-isce  pour  l.-i  remonte. 

Voici  mainlenanl  les  tableaux  d<-  la  st:disli(pie  agricole  pour  ISO'.l  : 

Cultures  .Siulaco  l'iniliH-liuii  1  Culliiic-.  Siirnicc  l'roilnctioii. 

Froment.    .       ,M). 20(1  beci  ares        7tir).UiO  heclol.    |    Sarrasin.    .     r.(i.r,20     hectares        i()2.78l)  hcclol. 
Méteil  .    .    .  tild  S. 410       ■■  j    Avoine.    .    .      IT.Si'O         ..  :).-)S.200 

Seigle   .    .    .       (i8.r)0ll         ..  980,400       -  1    Maïs.    .    ,    .       2.I.-.0         .  20.000 

Orge.   ,   .    ,  0,'.0        ■■  11.0110      .  I    Millel   .    .   .  40        ..  GIO 

La  ponurie  de  Icrrc.  cidlivée  sur  ,'>2  0ri0  hectares,  a  fourni  22,"it  ,">,"iO  ipiiiil.iux. 


Hectares    Oiiintaux 

l'rés  naturels li:).700     4.105.200 

Herbacés i:>.r>00         2J0,40O 


llcclares    Oninlaiix 
Betteraves  fourragères  .    .    .        ,'..770     1,1,">Ô.200 

Prairies     V'''<''1<'-    ■    ■   ■  " '■'"^       ",',8.110 

arlilicielles  ^  Luzerne     .   .   ,  l.'iO  7.100 

Les  lieux  seides  plantes  oléagineuses  cidlivées  sont  le  colza  et  la  navette,  qui,  ])oui-  des  sur 
faces  respectives  de  1070  cl  de  ,"0  hectares,  ont  fourni  10  20j  cl  240  hectolitres  de  graines. 


^       \Mé0 


i 


LIMOGES.  —  C 


alhcdrale  Sl-Élicnne.  Clocher  cl  Fara.le  S.-O.  (Vue  [,n^c  de  lo  cour  inl6rieiire  .le  rEvècl.é). 


II  A  l'  1  1  ;  •  \'  I  i:  N  N  E  2-25 

Les  culluros  iiuiii^tiiollos  compi'cniiciil  :  If  cluiinre.  (lui  a  occuiié  1  iO.>  hectares,  fourni  10  750 
(|iiinlnu\  de  liiasse  el  Otitjli  lio  graiin-s  cl  le  lin.  i|iil  n'a  oi(ii|ié  (|iii-  9j  licrtares  cl  donné  00,"i  quin- 
laux  de  filasse  el  570  de  graines. 

I,a  cullnre  de  la  viiine  y  esl  |ires(|nc  nulle.  |nM-4ne  17(i  liecUues  jdanles  onl  jniiduil  800  Iieclo- 
lil.rcs  de  \in.  l'ar  conire.  la  ]iroilucli{in  Iruitière  esl  iniiiorlante.  surtoul  en  cliàlaisnes  :  ,"71  500 
((uinlaux.  d  une  v.-dein'  de  1  iN")  000  lianes.  Un  a  récollé  en  oulre  :  tiiSO  ([uintanx  de  noix.  iSMO  de 
pommes  à  cidre  el  400  do  iiriines.  La  produelion  du  cidre  a  alleinl  21  G70  lieetoliUes, 

La  surface  boisée  du  déi>arlenienl  est  d'environ  wOUO  hectares,  sur  lesquels  491  hectares  80 
ai'iiartiennenl  à  des  communes.  En  lODO.  les  reliuisenienls  particuliers  ont  atleint  515  heel.  9.5  et 
les  reboisements  communaux  105  hect.  5'2,  11  serait  à  désirer  qiu^  les  terrains  nus  et  improductifs 
du  j)laleau  de  Millevache  fussent  mis  en  valeur  par  un  reboisement  continu,  afin  de  régulariser 
le  régime  des  eaux  dans  cette  partie  du  déparlement.  Les  principales  essences  que  l'on  renconire 
dans  les  [larties  boisées  soid  :  le  cluilaignier.  le  hêtre,  le  chêne,  le  charme,  le  bouleau,  elc. 

Ln  1899  on  comptait  dans  la  Ilaute-\ieime  XjSO  chevaux.  050  mulets  el  0750  animaux  d'espèce 
asrne.  Le  service  des  haras  y  |>ossédc  G  stations  :  à  Limoges.  Nexon,  St-Gei'main-les-Iîelles,  le 
Dorai,  Sl-Léger-Magnazeix  el  ."^t-Laurcnl  snr-Gorre.  Des  concours  annuels  de  pouliches  el  de 
pouliinère-  ont  lieu  dans  le  déparlemenl.  ipii  compte  en  outre  deux  écoles  de  dressage  à  Limoges 
et  au  Dorai  el  plusieurs  sociétés  de  coursi's.  L'espèce  bovine  élail  représentée  par  '2il.""20  ani- 
maux, donl  'ilOiO  bœufs  de  travail  et  8500  à  l'engrais:  \<i\v  104570  vaches,  ayant  produit  '215500 
hectolitres  de  lait;  l'esijéce  ovine,  par  028  550  animaux,  donl  547  140,  tondus,  onl  fourni  2450  <piin' 
l.-Mix  de  laine.  La  race  i)orcine  limousine,  classée  depuis  189i  el  possédant  un  livre  généalogique 
depuis  la  même  époque,  conq)lait  190, 5'.10  sujets:  la  race  cai)rine  en  comptait  15200,  En  outre 
25  ICO  ruches  d'abeilles  ont  ]irodnit  75  470  kil,  de  miel  ol  .50  190  de  cire 

Il  existe  un  établissement  de  pisciculture  ;i  Limoges,  f|ui  fournit  surtout  des  alevins  de  truites, 
immergés  dans  les  dilïérents. cours  d'eau  d.-  l,i  llaule-Nienne, 

Le  département  compte  une  chaire  d'agriciiltuie  à  Limoges,  avec  champs  d'expériences.  L'ensei- 
gnement agricole  est  donné  à  la  ferme-école  de  Chavaignac,  près  de  Nieul:  il  est  à  la  fois 
tliéorique  el  pratique.  Ou  compte  plusieurs  sociétés  d'agrieullure  et  d'horticulture.  25  comices 
agricoles  et  un  grand  nombre  de  syndicats. 

Industrie 

INDUSTRIES  EXTRACTIVES.  La  llanle-\ienne  c. impie  2  concessions  de  mines:  la  ndnede 
wolfram  de  l'u\  lis-\']i;Me>  el  l.i  mine  d'étain  el  de  wolfram  de  Vaulry  el  Cieux,  toules  deux 
;ibandonnées  depuis  fort  longtemps.  Les  tentatives  faites  pour  reprendre  l'exploilalion  de  celle 
dernière  ne  paraissent  pas  avoir  abouti.  On  y  trouve  aussi  un  grand  nombre  de  carrières  iei.,M- 
ties  sur  toute  l'étendue  du  territoire.  Les  seules  importantes  à  signaler  sont  :  les  carrières  de 
kaolin  de  St-Yrieix.  de  Coussae-Boimeval,  du  Vigen,  de  la  Jonchère,  de  St-Léger-la-Montagne  et 
de  Sl-.Iouvent;  les  carrières  de  granit  du  Kancy,  d'.\u7.ettes,  de  Brachaud,  de  la  nouvelle  route 
d',\ixe  et  d'Aixe-sur-Vienne.  Les  carrières  de  kaolin  ont  occupé  521  ouvriers  en  1900  ;  leur  i)ro- 
diiclion  a  été  de  9,500  T,;  les  carrières  de  granit  onl  occupé  une  centaine  d'ouvriers  pour  une 
l.roduction  de  1800  mètres  cubes  de  pierre  de  taille.  Le  département  esl  riche  en  outre  en 
produits  minéraux  :  amiante  à  Aixe.  émeraude  à  C.hanlelouhe.  grenats  au  Vigen,  serpentine  à  la 
ISoche-rAbeille,  elc, 

La  première  industrie  du  département  est  celle  de  la  porcelaine,  qui  a  rendu  célèbre  le  nom  de 
Limoges.  Celte  industrie,  qui  a  pris  depuis  1850  un  grand  développement,  occupe  aujourd'hui, 
ilans  ses  diverses  branches,  plus  de  ,55  000  personnes  el  donne  lieu  à  un  chiffre  annuel  d'alïaiics 
de  plus  de  18000000  de  francs.  Les  pâles  employées  à  la  fabrication  sonlpréparées  dans  une  Iren- 
laine  d'usines,  situées  en  général  sur  les  bords  de  la  Vienne,  aux  environs  immédiats  de  Limoges, 
et  disposant  de  1100  paires  de  meules.  Les  pâtes  sont  marchées  et  battues,  puis  livrées  au  moulage 
el  au  tournage  dans  55  fabriques  disposant  de  95  fours.  Certaines  pièces,  comme  les  assiettes, 
les  plats,  etc.  sont  fabriquées  à  l'aide  de  machines  ingénieuses.  Toutes  sont  d'abord  séchées 
sur  des  ]ilanches;  puis,  on  procède  au  dcgourdissage  dans  le  glrAie.  partie  supérieure  du  four.  Les 
pièces  sont  ensuite  idongées  dans  un  liaiii  de  feldspath  liquide,  ii  l'exceplion  de  celles  en  biscuil. 


LIMOGES.  —  CaLliédrale.  Décoralioii  d'un  conirefort  de  in  fiiçade  lalêrale  N. 
(L;ipid.ilinn  do  sniiiL  Éliennei 


:'SS?«-° 


^ègalil  Galli-t. 


T.    IV.   —    IS. 


liia.LAC.  —  La  ville  liasse  el  lEKlise,  vue  pri^e  clo  la  rive  .1.  du  Viiicou. 


UAUTK-VlIiNNE   II, 


2i', 


HAUTEVIICN'NE 


La  glai;ia-e  ou  couvcrle  ainsi  obtenue  est  au  besoin  retouehée.  Les  pièces  éraaillées  sont  mises 
dans  des  gazettes,  boites  de  terre  réfractaire  que  l'on  empile  dans  la  pai-tie  inférieure  du  four.  Ce 
dernier  est  cIiauITé  soit  au  bois,  soit  plus  généralement  à  la  houille.  La  cuisson  se  poursuit 
pendant  ÔO  à  iU  heures,  la  température  atteignant  1S00'>.  Le  [ilus  grand  soin  préside  à  la  sortie  des 
pièces,  qui  sont  triées  et  classées.  On  les  confie  alors  aux  useiirs  de  grains  qui  enlèvent,  à  l'aide 
d'une  meule,  les  grains  de  sable  sur  lesquels  elles  ont  reposé  dans  la  gazette  pendant  la 
cuisson.  Celles  qui  doivent  être  décorées  passent  dans  des  ateliers  spéciaux.  On  en  compte  à 
Limoges  une  soixantaine,  composés  d'hommes  et  de  femmes,  parmi  lesquels  se  trouvent  de  véri- 
tables artistes.  Les  pièces  ordinaires  sont  décorées  par  des  procédés  de  décalcomanie;  les  plus 
belles  le  sont  à  la  main.  Les  unes  et  les  aulres  subissent  une  nouvelle  cuisson  dans  des  moujlcs. 


N.galil  Gallct. 


BELLAC.  —  Vue  gciiérale  N.O. 


petits  fours  dont  la  température  ne  dé|iassc  pas  SflO.  On  eu  compte  215  à  Limoges.  Enfin,  les 
pièces  qui  renferment  dos  dorures  subissent  l'oiiér.ition  du  brunissnge.  ()ui  s'opère  à  l'aide  d'une 
agathe. 

La  iiroduction  de  la  porcelaine  s'est  élevée,  du  1"  juillet  l'.KH)  au  l"juillet  101)1,  à  j'200  fournées, 
ayant  nécessité  l'emploi  de  i)'2172  T.  de  houille  et  de  '2341  stères  de  bois,  pour  Limoges.  Les  aulres 
centres  de  la  fabrication  de  la  porcelaine  se  trouvent  à  St-Brice,  St-Junien,  St-Léonard,  St-Yrieix, 
Sauviat  et  Solignac.  Les  moulins  qui  broyenl  le  kaolin  se  rencontrent  à  Aixe,  Coussac-Bounevul. 
Condat,  Isie,  la  Jonchère,  Ladignac,  Limoges,  le  Palais,  St-Yrici\.  le  Mgen.  Limoges  fabrique  en 
outre  des  tuyaux,  des  mosaïques  et  des  carrelages.  On  fait  de  la  poteris  à  Rocliechouart, 
St-Junien  ol  'Ibial. 

INDUSTRIES  AGRICOLES.  La  minoterie  compte,  sur  les  différents  coins  d'eau.  U."m  paires 
de  iiieuli's;  les  |irinii|iaux  cl.iljli-^cinrnls  se  trouvent  a  Aixe.  Bellac,  Coudai.  Isle.  Limoges. 
Sl-I.eonard,  St-Yriei\.  La  fabrication  des  liqueurs  est  aussi  imporlante  à  Limugos  (pie  celle  de 


"P     |'3r    I.IIIOT 


I-I.MOGIiS.  -  Hue  ,1e  la  Bouchorie  iPorlie  basse). 


228 


HAUTE   VIENNE 


la  poicclainc  el  donne  lieu  à  un  cliilTic  au:^si  con^^iJoralilc  d'alTah-e?.  Elle  y  csi  praliquco  dans 
plus  de  40  maisons,  donl  une  douzaine  de  tout  premier  ordie.  Leurs  pioduils  se  iilacent  au  pre- 
mier rang  cL  cela  csl  ilaulMiil  jilus  lenianiuable  que  le  déparlemcnl  ne  récolte  pas  de  vin.  Il 
existe  des  brasseries  ;i  Limoges.  Roeliechouart,  St-Lconard.  St-Vrieix:  des  féculeries  à  Chambo- 
i-èl,  Coussae  l;oiiiic\.il.  Limoges  et  Sl-Suliiice-les-l"(iuillcs.  Limoges  fabrique  du  chocolat  et  Aixe 
lies  ridortas.  pelits  pains  ipii  lont  les  délices  des  Limousins,  les  jours  de  l'r>ire.  L'industrie  du 
bois  es!  rcinésenléc  par  les  scieries  méeaniiiucs  el  surtout  les  saboteries  de  Limoges,  qui 
occupent  en\iron  iOO  ouvriers  dans  Ij  établissements,  donl  le  cliilTre  d'affaires  annuel  est  de 
iOCOOOO  de  fr.  eiiviicui.  On  Irouve  encore  des  "élablissements  de  ce  genre  à  Ai.xe,  Bellac, St-Junien 


S.Vi.M-VRlEIX.  —  Église.  Nef,  vue  prise  Oi  rtiitrce. 


Cl   St-Lénnard.    Les   -abois  s'exporlcnt   en    ,\mérique   et    dan.-    les    îles  anglaises  de  la  Manclie. 

INDUSTRIES  METALLURGiaUES.  A  part  ([uelqnes  fonderies  d<'  fer  à  Limoges,  Bellac, 
etc..  quelques  rlalili>semenls  rie  taillanderie  dans  les  grandes  villes,  des  ateliers  de  construction 
de  machines  agricoles  à  Ainb.iza.-.  licll.ic  et  Limoges,  ces  industries  ne  i)résenlent  aucune 
inqjorlance. 

INDUSTRIES  CHIMiaUES.  On  couqile  dans  le  département  quel(|ues  teintureries  de  peaux, 
de  laines,  à  Sl-Jiuiien.  Limoges  et  Lvmoulicrs.  En  outre,  Limoges  fabrique  de  la  colle  forte,  de 
la  bougie  e(  l...^-.'■lll■  .i\er  Sl-Junien  des  blanchisseries  de  cire. 

INDUSTRIES  TEXTILES.  La  di-aperic  limnnsine.  autrefois  prospère,  a  vécu.  Cependant 
Limoires  couqile  encme  ipielipies  filatures  de  laine  et  des  fabriques  de  flanelles  el  de  droguets. 
Ces  divers  établissements  oçruiient    un   millier  d'ouvriers  environ   el   font   un   cliilïre    aurmel 


SAlNT-JEAN-l.lGOLP.E.  -  Kuinos  du  Cluilcau  lie  Cl.alucut. 


HAUTE-VIENNE  251 

d'affaires  de  deux  millions  de  francs.  Les  tissus  fabriqués  sont  expédiés  en  Brelagne,  en  Anjou 
et  dans  les  Landes. 

INDUSTRIES  DIVERSES.  .\u  pi-emier  rang  de  ces  industries,  il  l'aul  placei'  la  ganterie,  qui 
occupe  un  très  grand  nombre  de  bras  à  Sl-Junien,  la  seconde  ville  du  déparlemenl.  Les 
diverses  transformations  qu'y  subissent  les  peaux  d'agneaux  et  de  chevreaux  y  sont  intéressantes 
à  suivre.  Il  y  a  encore  des  tanneries  à  St-Léonard,  Limoges,  Bellac,  cic.  La  chaussure  se 
fabrique  dans  une  dizaine  de  maisons  à  Limoges;  elle  occupe  plus  de '20U0  ouvriers  et  représente 
un  chiffre  d'affaires  de  5  000  000  de  fr.  en  moyenne  par  année.  Une  autre  industrie  importante  est 
celle  de  la  fabrication  du  papier  de  paille,  localisée  surtout  sur  les  bords  de  la  Vienne,  en  amont 
et  en  aval  de  Limoges.  Quelques-unes  des  usines,  disséminées  le  long  de  la  rivière  fabriquent 
en  outre  du  carton,  des  sacs  en  papier  et  même  du  papier  ordinaire.  L'imprimerie  est  florissanlc 
à  Limoges,  qui  compte  deux  maisons  anciennes  produisant  surtout  des  livres  pour  dislribulions 
de  prix  et  des  ouvrages  de  piété;  une  imprimerie  s'occupe  presque  uniquement  de  publications 
militaires.  Sl-Junien  produit  des  feutres  pour  la  papeterie.  La  chapellerie,  le  coupage  des  poils 
occupent  un  assez  grand  nombre  de  bras  à  Limoges  et  à  St-Léonard.  Enfin  on  fabrique  h 
Limoges  des  billards,  des  brosses,  des  brides  à  sabots,  des  corsets,  de  la  ouate,  du  papier 
peint,  etc. 

Au  51  décembre  l'.lOO,  il  existait  dans  le  dépai'lcment  "82  établissement':,  dont  0  inartifs,  dispo- 
sant d'une  force  de  O.'iij  chevaux-vapeur,  dont  510  inutilisés.  En  outre  la  force  brute  en  chevaux- 
vapeur  fournie  par  les  '2.j07  klloin.  de  déveloiipement  des  cours  d'eau  est  estimée  à  18  540  dont 
9207  sont  utilisés. 

Commerce 

La  Haute-Vienne  importe  du  vin  et  de  l'alcool  poui-  la  fabrication  de  ses  liqueurs  (188 9S2  hectol. 
de  vin  et  20  700  hectol.  d'alcool,  du  1"  juillet  1000  au  1"  jidllet  1001);  des  matières  |)remières.  pour 
ses  diverses  industries  texliles;  du  houblon,  dos  peaux,  <les  denrées  de  toutes  sortes,  des  articles 
de  modes  et  des  nouveautés;  des  bois;  de  la  houille,  en  iirovenance  des  différents  bassins  du 
centre  de  la  France  et  de  la  Belgique,  etc. 

Il  exporte  de  la  porcelaine,  des  tissus,  du  papier,  des  sabots,  des  vins  et  liqueurs,  des  gants, 
des  chaussures,  des  peaux  préparées,  des  châtaignes,  des  bestiaux,  du  kaolin,  etc. 

En  1000,  la  succursale  de  la  Banque  de  France  à  Limoges  a  occupé  le  22°  rang  sur  120,  avec  un 
chiffre  global  d'affaires  atteignant  95  827  810  fr.  Le  déiiartement  ne  possède  qu'une  seule  Chambre 
de  commerce,  celle  de  Limoges. 

Voies  de  communication 

kil.  I  kil. 

Chemins  de  fer  (voie  normale)     .    .  410.585  |    Chemins  vicinaux  de  gr.  communie"".      278i.S99 

(voie  étroite)  S.257  ••  •         ordinaires  ....      200i,000 

Routes  nationales 570,081 

LIMOGES,  ancienne  caiiitale  du  Limousin,  est  une  grande  cité  industrielle,  bâtie  dans  une 
situation  piUoresque,  sur  la  rive  d.  de  la  Vienne.  Elle  s'est  considérablement  agrandie  dans  le 
dernier  quart  du  xix's.  et  a  subi  et  subit  encore  de  nombreuses  transformations.  Elle  se  com- 
pose de  trois  parties  :  la  Cité,  qui  occupe  l'emplacement  de  la  ville  gallo-romaine  et  se  groupe 
autour  de  la  Cathédrale  St-Élienne;  —  la  ville  proiiremenl  dite,  bâtie  au-dessus  de  la  première, 
au  sommet  et  sur  les  lianes  de  la  colline  la  plus  élevée,  nettement  déternunée  par  une  ligne 
circulaire  de  boulevards,  coupée  de  places;  —  la  ville  nouvelle,  qui  s'est  greffée  autour  des  deux 
premières  et  qui  est  surtout  industrielle.  Cinq  ponts  y  mettent  en  communication  les  deux  rives 
de  la  Vienne,  qui  coule  entre  des  collines  élevées.  Ce  sont,  d'amont  en  aval  :  le  Pont  Sl-Elienne 
(xiii«  s.),  à  la  hauteur  de  la  Cité;  le  Pont-Neuf  (1858),  très  élevé  au-dessus'des  quais  de  la  rivière; 
le  Pont  St-Martial  (xiir  s.),  établi  sur  des  bases  romaines;  le  Pont  Xatknml  (IS85);  le  Ponl-Vinduc 
de  la  ligne  de  Limoges  à  Brive  par  Uzerche,  situé  près  de  la  Roche-au-Gô,  dont  le  monticule  du 
même  nom  portait  la  capitale  des  Lemovices. 


232  HAUTE-VIENNE 

La  ville  revcl  de?  aspects  assez  divers.  Si  l'ampleur  et  la  beauté  des  voies  nouvellement  per- 
cées et  sillonnées  do  tramways  électriques  séduit  le  touriste,  en  revanche  il  déplore  la  viabilité 
détestable  des  rues  de  la  Cité.iiotanimcnt  autour  delà  Cathédrale,  et  l'aspect  repoussant,  quoique 
bien  particulier  peut-être,  du  quartier  dont  la  Rue  de  la  Boucherie  est  le  centre:  les  ruelles  et  les 
impasses  qui  l'environnent  laissent  trop  en  effet  à  désirer  sous  le  rapport  de  l'hygiène.  La  vue 
de  la  centaine  d'étaux  où  pendent,  accrochées,  des  viandes  de  toutes  sortes,  fait  apprécier  les 
avantages  du  régime  végétarien,  malgré  l'admiration  (juc  l'on  peut  professer  pour  les  descendants 
séculaires  de  l'antique  corporation  des  bouchers,  dont  cinq  familles  seulement  possèdent  la  tota- 
lité des  élaux.  Le  quartier  connu  sous  le  nom-  de  l'Abbcssailk;  ol  qui  descend  vers  le  Pont 
St-Étienne,  présente  des  masures  en  torchis,  bordant  des  venelles  tortueuses  et  enchevêtrées  les 
unes  dans  les  autres;  la  pioche  du  démolisseur  en  a  jeté  quelques-unes  à  terre  et  les  quais  de 
la  rive  d.  de  la  Vienne  commencent  à  se  régulariser.  Si  les  bois  flottés  ne  parviennent  plus  au 
port  au  bois  "du  Xavci.v,  où  les  iiavcteaux  habitant  l'Abbe-saille  venaient  les  arrêter  et  les  empiler, 
privant  ainsi  le  port  de  mouvement,  par  contre  le  bruit  n'y  fait  pas  défaut,  car  les  rives  de  la 
Vienne  sont  occupées  par  des  files  serrées  de  lavandières  énergiques.  Vu  des  Jardins  de  l'Èvêché, 
installés  sur  des  terrasses  que  soutiennent  des  contreforts,  le  tableau,  coupé  par  les  ponts  et  les 
méandres  de  la  rivière  et  encadré  par  une  double  ligne  de  collines  élevées,  est  fort  gracieux. 
Outre  ses  Boulevards,  Limoges  possède  quelques  belles  Promenades  :  la  l'iace  d'Orsay,  dans  la 
partie  élevée  de  la  ville,  plantée  de  grands  arbres  et  décorée  de  parterres  bien  entretenus;  —  le 
Champ  de  Juillet,  aux  larges  allées  ombragées,  avec  un  jardin  central,  et  qui  se  termine  en 
terrasse  au-dessus  de  la  Gare  des  Bénédiclins;  le  charmant  Si]uare  de  l'IIôlelde  Ville,  qui  renferme 
une  Fontaine  originale  (189">).  Mentionnons  encore  la  Place  Jourdan,  rectangulaire,  sur  laquelle 
se  dresse  la  Statue  du  maréchal  Jourdan,  dont  le  socle  porte  gravés  les  noms  de  Fleurus,  Alden- 
hoven,  Watignies  et  Arlon:  —  la  Place  de  la  République,  où  s'alignent  le  Théâtre  (1840),  ainsi  que 
de  nombreux  cafés  ;  —  la  Place  Denis-Dussoubs,  circulaire,  entourée  de  maisons  du  xvin-  s.  et  dont 
le  centre  est  occupé  par  la  Statue  de  D.  Dussoubs,  tué  sur  une  barricade  à  Paris  le  2  décembre 
1851  ;  —  la  Place  d'Aine,  où  se  dresse,  devant  le  Palais  de  Justice  (1890),  à  façade  ionique,  la  belle 
Statue  de  Gaij-Lussac,  né  à  St-Léonard;—  la  Place  Sadi-Carnot,  sur  laquelle  a  été  érigé  en  1897 
le  Monumenl  au  Président  Carnot,  né  en  1837  à  Limoges;  —  les  Places  de  la  Hotte  et  des  Bancs, 
fort  agréables  à  regarder  les  jours  de  marché,  lorsqu'elles  sont  garnies  de  paysannes  limousines, 
coiffées  du  «  barbichet  -,  etc.  Limoges  a  inauguré  en  1899  le  Monument  à  la  mémoire  des  Enfants 
de  la  Haute-Vienne,  morts  pendant  la  guerre  de  1870-1871. 

La  Cathédrale  St-Ëtienne  est  l'édifice  le  plus  remarquable  de  la  ville  et  même  du  Limousin; 
elle  occupe  l'emplacement  d'un  temple  païen  sur  les  ruines  duquel  s'éleva  la  basilique  due  à 
saint  Martial,  remplacée  elle-même  au  xi'  s.  par  une  église  romane  dont  il  reste  encore  une  partie 
de  la  cryple  et  la  base  du  clocher,  isolé  en  avant  du  vaisseau  et  qu'enveloppe  un  massif  de  cons- 
tructions. Commencé  en  -1275,  le  chœur  ne  fut  achevé  que  vers  1520.  Les  deux  iiremières  travées 
datent  de  la  fin  du  xv  s.;  le  portail  nord  fut  élevé  au  début  du  xvi"  s.  Projeté  en  15">7,  l'achève- 
ment de  l'édifice  n'eut  lieu  ([u'en  1889.  La  partie  la  plus  remarquable  à  l'extérieur  est 
la  façade  latérale  N.,  dont  on  admire  la  rose  flamboyante  du  transept.  \  l'intérieur,  la  nef  élevée 
avec  ses  piliers  formés  de  colonnettes  en  faisceaux  est  majestueuse;  le  triforium  et  les  fenêtres 
supérieures  ont  de  l'élégance.  On  y  rencontre  un  certain  nombre  d'oeuvres  d'art  :  Vitraux  du 
xiv°  s.  aux  fenêtres  supérieures  du  cha>ur  et  dans  le  narthex  rattachant  le  clocher  à  la  nef;  — 
trois  Tombeaux  d'évèques,  autour  ilu  chœur,  dont  deux  du  xiv  s.  et  le  troisième,  celui  de  Jean  de 
Langeac,  du  xvr  s.;  un  Jubé  {\bôZ-\hùi),  accolé  à  la  porte  intérieure  du  transe])t  s.,  décoré  dans 
la  partie  basse  de  six  bas-reliefs,  représentant  les  Travaux  d'Hercule  et  dans  la  partie  supérieure 
de  niches  avec  dais  et  culsde-lampe ;  —  quelques  toiles  des  xviir  et  xix"  s..  — dans  la  sacristie 
enfin,  de  superbes  émaux  attribués  à  Nicolas  Laudin. 

Les  autres  églises  de  Limoges,  soit  anciennes,  soit  modernes,  ne  présentent  pas  un  égal 
intérêt.  Sl-Michel-des-IJons,  ainsi  nommée  des  trois  lions  de  pierre  <pii  se  trouvent  au  pied  du 
portail  s.,  que  surmonte  un  clocher  assez  élevé  mais  d'assez  mauvais  goût,  avec  la  boule  traver- 
sant l'extrémité  de  la  flèche,  date  du  xiv  s.  et  fut  modifiée  au  xv"  s.  Elle  se  compose  de  trois 
nefs  dont  les  voûtes  reposent  sur  des  piliers  trop  sveltes;  à  l'intérieur  on  remarque  quelques 
vitraux  du  xv  s.  en  partie  restaurés.  Au  chevet,  on  a  ajouté,  en  1888,  un  monument  en  l'honneur 


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HAUTE   VIENNE 


de  Sainl-Marlial.  St-Pieri'e-dtt-Queyi'oy,  qui  a  des  parties  remontant  au  xir  s.,  est  surmonté  d'un 
éléo-anl  clocher  du  xiii"  s.;  sa  façade,  de  style  ogival  flamboyant,  date  de  1554.  On  remarque  à 
l'intérieur  un  beau  vitrail  de  Pierre  Pénicaud  (Mort  de  la  Vierge).  La  Chapelle  St-Aurélien  (1475) 
est  l'église  de  la  corporation  des  bouchers;  elle  renferme  une  croix  monolithe  du  xv  s.  prove- 
nant de  réalise  des  Carmes,  démolie  en  \lQo.Sainle-Marie  est  l'ancienne  église  des  Jacobins. S'iiiîK- 
Joscpli,  Sainl-Martial,  Îiiiint-Paul-Saint-Louis,  Sainte-Valérie,  le  Sacré-Cœur,  sont  toutes  des  églises 
modernes.  Le  Grand  Séminaire  est  établi  dans  l'ancienne  abbaye  de  la  Règle,  datant  du  ix"  s.;  il 
occupe  une  belle  situation  au-dessus  de  la  rive  d.  de  la  Vienne,  près  de  VÉvêehé.  élégante  con- 
struction du  xviii"  s.  La  nouvelle  Préfecture  s'élève  sur  l'ancien  quartier  Viraclaud.  L'Hôtel  de 
Ville  (IS7S-1S8Ô),  bien  ordonné,  a  sa  façade  principale  décorée  de  médaillons  reproduisant  les 
portraits  de  quatre  illustres  enfants  de  Limoges;  on  remarque,  à  l'intérieur,  les  salles  des 
Mariai^es,  du  Conseil  et  des  Fêtes.  Le  Lycée  est  l'ancien  collège  des  Jésuites,  fondé  en  lôOS,  en 
partie  rebâti  et  augmenté  en  1806  de  constructions  nouvelles. 

La  Bibliollièque  (1897)  compte  environ  40000  volumes.  Le  Muséum  renferme  des  collections 
géologiques  et  minéralogiques  particulières  au  Limousin.  h'Érole  de  médecine  et  de  pharmacieiKà^) 
a  sa  façade  ornée  des  bustes  en  marbre  de  Dupuytren  et  de  Gay-Lussac. 

L'Hùtel  du  commandant  du  xir  corps  d'armée  (ixoû)  a  été  construit  sur  remplacement  de 
l'Abbaye  de  St-Marlin,  qu'occupèrent  ensuite  les  Feuillants.  Des  huit  casernes  que  possède 
Limoges,  quatre  sont  établies  dans  d'anciens  couvents. 

Le  Musée  national  Adrieh  Dubouclié  (1900),  en  bordure  du  Champ  de  foire,  où  l'on  a  relégué  la 
Fontaine  d'Aiyoulènc,  comprend,  au  rez-de-chaussée,  un  Musée  céramicjue  très  important,  bien 
classé  et  comprenant  plus  de  8000  pièces.  Les  galeries  du  premier  étage  rcnfei-ment  la 
peinture,  des  bustes  en  marbre,  des  compositions  décoratives,  des  étoffes,  des  monnaies  et 
médailles,  des  objets  d'art,  des  émaux  et  des  pièces  d'orfèvrerie  ancienne  du  Limousin.  Sous  un 
abri  couvert  du  Jardin  ont  été  placés  des  fragments  sculptés  et  des  monuments  épigrapbiques 
appartenant  à  la  Société  archéologique  et  historique  du  Li»)ousin.  Derrière  le  Musée  s'élève  VËcole 
nationale  d'art  décoratif,  très  fréquentée  par  plusieurs  centaines  de  jeunes  gens  des  deux  sexes  et 
rendant  les  plus  grands  services  à  l'industrie  spéciale  de  Limoges. 

N'oublions  pas,  en  terminant,  de  mentionner  un  grand  nombre  de  maisons  anciennes,  fort 
intéressantes  et  que  l'on  rencontre  principalement  dans  la  Cité.  Nommons  surtout  les  maisons 
situées  :  rue  du  Temple,  i,  place  des  Bancs.  10,  rue  du  Consulat,  12  et  22,  rue  Poulaillère,  à  l'angle 
de  la  précédente,  rue  des  Taules,  14,  rue  Ferrcrie,  7,  etc. 

Les  environs  de  Limoges  sont  très  pittoresques.  Une  des  plus  jolies  promenades  consiste  à 
gagner  Aixe.  jiar  la  charmante  vallée  de  la  \ienne.  On  visitera  encore  avec  intérêt  Solignac. 
dont  l'église  est  une  des  plus  remarquables  du  Limousin  et  dont  la  célèbre  abbaye,  occupée 
aujourd'hui  par  une  manufacture  de  porcelaine,  a  été  reconstruite  au  xix'  s.  Les  ruines  des  deux 
châteaux  ,1e  Châluc?t.  au  confluent  de  la  Briance  et  de  la  Ligoure,  retiendront  également 
les  archéologues.  En  remontant  la  Vienne,  on  rencontre  de  fort  beaux  silos,  notamment  à 
St-Priest-Taurion,  bâti  dans  l'angle  formé  par  le  conHuent  du  Taurion  avec  la  Vienne  et  où  l'on 
trouve  un  vieux  pont  jeté  au  Moyen  âge  par  les  moines  de  l'abbaye  de  Grandmont,  située  à 
8  kilom.  dAmbazac.  Plus  loin  s'élève,  au  sommet  d'une  colline,  la  pittoresque  et  industrieuse 
cité  de  St-Léonard.  avec  son  faubourg  de  Pont-de-NoMat.  Enfin,  un  peu  en  aval  de  l'entrée 
de  la  Vieiuie  ,lans  le  département,  on  trouve  Eymoutiers,  dont  l'ancienne  église  collégiale 
renferme  d'admirables  vitraux  du  xV  s. 

BELLAC,  vu  du  viaduc  de  la  ligne  de  Limoges,  se  présente  sous  son  aspect  le  i.lus  pitlo- 
resque.  Le  Vincou  y  décrit  des  sinuosités  au  pied  de  la  colline  sur  le  flanc  S.-O.  de  laquelle 
s'étagcnt  les  maisons  et  l'Eglise  (xip  et  xv  s.)  dont  le  lourd  clocher  carré  flanque  la  façade 
latérale  N.  Des  jardins  en  terrasses,  coupés  de  rochers  et  de  murs,  descendent  jusqu'à  la  rive  d. 
de  la  rivière  bordée  de  tanneries.  La  colline  opposée,  sur  l'autre  rive,  dominant  le  faubourg  du 
Pont-de-Pierre,  a  le  flanc  couvert  de  prairies  et  de  cultures  qu'égayent  çh  et  l,'i  quelques  bouquets 
d'arbres.  Un  étroit  chemin,  pompeusement  dénommé  boulevard,  suit  à  mi-côte  la  ligne  des 
jardins.  Do  ce  chemin,  la  vue  est  fort  agréable  sur  la  vallée  du  Vincou.  Elle  est  encore  plus 
belli-  du  sommet  de  la  Tour  cylindrique,  seul  reste  du  vieux  Château  des  comtes  de  la  Marche, 
dont  on  admire  la  porte  avec  armoiries  sculptées  au  fronton  et  qui  s'ouvre  devant  le  super'  e 


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iiAi:  ri-:  \  ii:.n\e  257 

escalier  de  pierre.  Les  rues  de  la  ville  smil  éliipilo  el  monlanlcs  à  l'E.  et  au  S.;  quelques-unes 
{nie  IV.-Û.  des  Pénitents)  son!  Iiordées  de  NJelllo  ui.iisoiis  en  bois  à  étage  surplonibanl.  Vllôtel 
de  Ville  et  le  Palais  de  Jiislirc,  iiKnli-i-ne-.  siml  in>ii;iiillanls.  h'Ècole  primaire  SM/^eriCîov  se  trouve 
en  bordure  du  Champ  de  foire.  \ls;i-\l>  ihniiiel  ol  aiiiénjiijée  la  pins  belle  proiiiennile  de  l.i  \ille. 
le  Jardin  pulilic. 

1.0  Dorât  e>l,  une  petite  ville  silné<-  sur  ( nie  <-nnnenee,  erdre  les  vallées  de  la  Clarlenipe  an  S.  ri  de 
sonaflbienl  la  Hranie,  au  K..  d mis  un  p.ays  de  collines  niid)oisées.  Mii-enlli\  ées:  elle  a  conservé  à  l'O. 
une  partie  de  ses  anciens  remparls:  muis  avec  Imir  d'angle  cylindricpic  et  ruiie  de  ses  (pialre 
portes  fortifiées,  la  Porte  Benjére.  sons  la  voûte  ogivale  de  laiiuelle  s'engage  un  clieinin  rapide 
on  escalier.  De  ce  côté  se  trouvent  le  Petit  Séminaire,  avec  des  terrasses  en  gradins  el.|)lus  loin. 
\'/lnpitali\Tii)  agrandi  en  f808,  d"où  la  vue  s'iMeml  sur  la  campagne  environnante.  Sur  rempla- 
cement <le  l'ancien  Château,  qui  oecnpail  le  point  culminant  de  la  ville,  a  été  aménagée  niie 
Promenade  circulaire,  au  centre  de  l.iqiicllc  seléve  un  beau  cèdre.  Près  de  là  se  lrou\eiil  b- 
Champ  de  faire  et  VËcole  de  dressaijr.  I.c  pins  beau  monument  du  Dorât  et,  en  même  Icnips,  l'un 
des  plus  Intéressants  de  la  P'rance  c<'nliale  esl  son  hr/lise  (101Ô-1075),  jadis  collégiale,  sunnonléc 
de  deux  clochers,  l'un  à  la  façade  ()..  carré  el  lourd.  Tautro  ;'i  la  croisée  (xiir  s.),  oclogon.d.  de- 
forme  variée  à  chaque  élage  et  lernuné  par  uiu>  llècbe  eu  ]iierre  que  surmonte  un  ani;i-  de 
enivre  doré.  Trois  chapelles  r.'iyomienl  a  l'.diside:  celle  de  l'extrémilé  esl  surmonLée  d'une 
tour(14'20).  La  nef,  à  coupoles,  esl  aiconipagnee  d<'  lollaléranx  élroils  i|ni  s'élargissenl  ;uiloiii' 
du  chœur,  sons  lequel  régne  une  belle  cry|de.  Dans  une  <'lia|ii'lle  de  il.  ilii  Ir.uisepl.  deux  pierres 
simulent  les  tombeaux  des  S.  S.  Kr.iël  el  Tliéoibdiald.  iloiil  l'oslension  des  ri-iiqiii's.  qui  se 
pratique  Ions  les  sejd  ans.  allire  pail'ois  jiixprà  '.idllllO  pèlerins  et  donne  lieu  ,1  de  célèln-es 
jirocessions.  A  l'entrée  de  la  nef  ^e  xnil  une  curieuse  cuve  baptismale.  Le  Doi'jil,  .1  con^eisc  en 
outre  quelques  vieilles  maisons  dont  une  .1  tourelle  l'ulndrique  à  encorbelleinenl. 

ROCHECHOUART  [lossède  un  t'Iuilcaii  ;jollii(|iie  ~'.ippiiy,aril.  sur  un  rocher  gig.uilesipir  qui 
termine  ;ui  S.  un  promonloire  au  b.as  ilnqiKd  ((■iilc  la  (o-.iine.  \'u  du  bas  de  la  vallée,  le  cli.-'ile.-ni 
a  fort  gr.iiid  .-lir.  I.a  façade  N.  est  em-oi-e  llaiiqiiee  de  Hissés:  iiiic  esplanade  ombragée  bu  l'.iil 
suite  au  S,:  .au-dessus  émerge  un  roidier.  du  sommet  duquel  on  jouit  d'une  belle  vue  sur  les 
monts  ilu  Limousin.  Il  se  compose  d'nn  graml  corps  de  logis  llainpié  à  l'E.  de  ilenx  grosses  toni's  ; 
deux  ailes  en  nqour  d'éqnerie  .iboiil  i---enl  ;i  d'.iiilics  louis.  ,1,, ni  |,i  plus  élevée  de  celles  <pii 
flancpient  le  ponl-lcvis  esl  du  xiir  s.  L.i  coin-,  li-e-  \.i-le.  compoile  ,111  rez-de-chaussée  nn  poi- 
lique,  que  soutiennent  des  colonnes  loi~es.  li.in-  li-  cli.'ile.ui  soni  iiislallés  :  Vllôtel  de  l'ille.  I.i 
Sous-Préfeelure.  le  Trilainal.  nn  |ielil  Mii.<er.  \  Vt).  de  la  ville  se  trouve  une  belle  Pronietia'le 
ombragée  surplombaid  un  vallon,  lioi  heclion.ii  I  possède  encore  quelques  maisons  aneieimes. 
imc /^(i»7ifi»e  du  xvi»  s.  et  une  vieille  'l'finr  e\  liudiiqin'  qui  faisait  autrefois  partie  des  renqiaris. 
^.'Église  esl    siu'niontée  d'un   (doclier  oiloi;onal   i\nr   s.l.   ipie   termine   une    flèche  en  spirale. 

Saint-Junien  est  bâtie  sur  uni'   liaiileiii-  d in.inl  I.a  rive  d.  de  la  Vienne,  le  long  de  l.upndle 

s'étendent  des  usines  importantes.  l..-i  jidie  (  '/ir//.r//c  .\  -Il  du  Paul  (xv  s.)  esl  proche  du  poni  i<dé 
sur  la  rivière  au  xiii"  s.  Une  ligne  de  lioiilex.inU  circulaires,  ipie  eoiipeiit  deiiv  pl.aces.  don!  lune 
est  ornée  d'un  Si/uare  el  dont  l'anlre  seil  de  Chaniji  de  faire,  remplace  les  remparls  d'anli-ebiis.  A 
l'intérieur,  on  rencontre  un  granil  nombre  ili'  maisons  des  xm cl  xiv"  s.  L'A','///«e  (xir  s.),  très  remar 
quable,  esl  surmontée  de  deux  clochers  donl  l'un  ILiinjne  sa  rai;;ide  ().  id  r.aiilrc  oidogonal,  se 
dresse  à  la  croisée.  On  admire  à  l'inléiietu-  le  l\iiiilieiiii  de  ■•'lini-hniien.  iloid  les  r.iees  l.ilér.ales  sont 

ornées  de  'ii  slatuell es  d.an-  des  iiiidii'-,   que-   .~i'p,ii-eiil   de-  coloniielles  éléi;.im ni    -eiil|ilees. 

l.'llûtel  lie  l'ille  est  moderne,  ainsi  <pie  l.i  ll'iUe  r\  l.i  Siillr  i/r.<  l'èles.  .\u  fronton  de  celle  deinièie 
setronvenn  cartouche  métallique  d'une  siiif.iee  imisiire.  reinlii  indispensable  par  le  souci  (pi'ont 
pris  les  roii-eillei's  municipaux  de  faire  passer  leiiis  nom^  .'1   I.a  postérité. 

SAINT-YRIEIX,  sur  la  Loue  naiss;uite.  célidn-e  par  ses  carrières  <le  kaolin,  se  divise  en  ville 
basse,  située  près  de  la  gare,  avec  la  belle  L'ijUse  dn  Moùlier.  eidourée  de  vieilles  m.aisoiis.  <d  en 
ville  haute,  aux  rues  montantes,  avec  des  maisons  mal  alignées  el  donl  les  toits  ,'i  liiiles  grises 
<lébordenl  au-dessus  de  la  chaussée.  C"esl  d.uis  cette  ]i,arlie  (pie  se  trouve  le  nouvel  llùlel  de 
l'ille  précédé  d'un  Srjunre.  L'église  du  Moùlier  est  un  monument  de  transition,  élevé  au  début 
de  l'art  ogival.  La  nef  uniipie  est  soiilenne  par  des  piliers  formés  de  faisceaux  fie  colomies:  le 
portail   latéral  S.  est   la  partie  extérieure   la  plus   intéiessante  :   le   clocher   esl   du  \ii'  s.    .\  d. 


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HAUTE-VIENNE 


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de  l'église  est  la  Tour  du  Plot,  carrée,  seul  resle  des  l'ortilicalions.  La  Place  des  Hors  forme  une 
belle  Promenade  en  terrasse,  plantée  de  vieux  ormes. 

Châlus  étage  ses  maisons  sur  la  rive  d.  de  la  Tardoire,  que  domine  une  hauteur  portant  les 
ruines  d'un  vieux  Château  dont  le  donjon  cylindrique  est  encore  en  partie  debout.  Au-dessous  se 
trouve  un  autre  Donjim,  qu'assiégea  liicliard  C.ieur-de-Lion  et  au  pied  duquel  il  fut  blessé  mortel- 
lement sur  le  rocher  de  Maumonl.  que  Ion  montre  encore  aujourd'hui,  dans  la  prairie  bordant 
la  rive  d.  de  la  rivière. 


Liste  des  Monuments  historiques 


Aiiroil  , 


Tîoisseuil.   . 

("ieiix 

!<•  Dornt  .  .  . 
I^ymouticrs  . 
Limoffcs  .    .   . 


Vilraux  (xv"  s.)  de  l'Kiiliso. 

Pierres  tombales  (xii"  s.)  d;ins 
rèfxiise. 

Ruines  des  Châteaux  de  Châlu- 
cet  fxii*  s.)- 

Menhir  près  de  Ceinturât. 

K^ilise  {XI'  au  xiii'  s.^  et  xV  s.). 

\itraux  (xV  s.1  de  l'Eglise. 

('atliédrale  St-Étienne  (xnr  au 
XVI"  s.). 

Lions  de  granit,  à  l'entrée  de 
l'EiiUse  St-Michel  et  vitr.-uix 
(XV'  s.)  dans  la  même  E<^lise. 

Cippo  funéraire,  den-ièrele  che- 
vet de  la  Cathédrale. 

Lion  iMi  pierre,  dans  une  mai- 
son du  portail  ïniherL 

ïiorne  milliaire.  sur  !;i  pelite 
place  du  Séminaire. 


Limoges  (Suite).  .   - 

Magnac-Botn-g .  .  , 
Dradonr-St  Gcnesl  . 
Rançon    


Rochechou.itl 

Stc-.*\niie  St  PrioL   . 

St-Hilairc-Bonneval  . 

St-Junien 

St-I .anrent  sur- Gorrc 
St-Lëger-5Iagiiazei.v  . 


St-Léonard.  . 
St-Victurnien 
St-Yrieix.  .  . 
Solignac  .   .   . 


Vitrail   (xvi*    s.)   dans  l'Église 

St-Pierrc-du-(^noyroix. 
Vitraux  (xvi"  s.)  de   l'Eglise. 
Lanterne  des  morts  (xii"  s.). 
Inscription  anticpie  dans  la  fa- 
çade d'nne  maison. 
Château  (xiir  au  xv*  s.). 
Tombeau  conservé  à  l'extcrieur 

,  de  l'Église. 
Epitaplie  sur  un  conlrefort  de 

,  l'Église. 
Eglise  (xii*  s.). 
Dolmen  dit  la  Pierre  Levée. 
Polissoir  dit  le   Peulvan  de  Sé- 

^  jolie. 

Eglise  (xi*  et  xri'  s.). 
Retable  enpi<'rre  dans  l'Église. 
Eglise  (xn'  s.). 
Eglise  {xn*  s.}. 


LE  DORAT.  —  Porte  Bergère. 


HAUTE -VIENNE 


0    Lieusx:-T'e>nv<xr<fuxtbl£a 
o    DclOOOà^OOOh.. 
O    De  2000à  SOOOh. 

De  SOOOà  fO.OOOh  . 
©  jye  rO.OOOcL  SO.OOOh  . 
De  SO.  OOOù  lOO.OOOh 
_^.  Ch-'V^cU/er  à-  o  ^nar- 

cérvitA 


■  ♦Z  imii.ea'  de  Départ  : 
_. cL^Ar-rond  ':' 


.  de  Ctzzi^^Ti^ 


<^è>  SoxT^'.Pr^çfe4:i*J.res 

>.\   For-éls 

Lchelle 


Corrèze 


Nom 


Situation 


lUS  AFILTENT  ili'  1:1  I  )i)|-(I(il;  lie  p.'ir  la  ^'^zcl■(•  à  l:i(|ilcllc  cllr 
s'iiiiil,  l:i  l'on-rzc  n  iloiiiii''  son  nom  au  ilcparlonir]!! .  i'.r  ilri-nicr 
c'sl  iiiir  ilrs  i-irrs  ciri'ouscTiiJtious  de  la  Fraiii-i'  i'in|iruiilanl 
sa  (k'noininatioii  à  un  cours  d'eau  qui  n'en  rram-inl  jias  1rs 
limites.  La  Corré/.e,  eu  elTcl,  y  |)reud  sa  source  dans  l'aiTon- 
(lissi'inenl  II'  plus  septenirional,  celui  d'Ussel,  traverse  en  euliei- 
ii'lui  lie  'ruUe,  dont  elle  baigne  .  le  chel'-lieu  cl  gagne  la 
\'i'-zére  dans  le  I  i(jisiènie.  celui  de  Brive,  dont  elle  arrose 
.'■uali-nicnl  \r  clier-lini.  La  dii'ection  générale  de  son  cours  est 
oi'ienli'-i'  de  X.  E.  à  .S.-(_>.  i-ii  li'  '-iipiiosanl  proloiiLîé  jusqu'à  la  pointe  N.  du  canton 
d'I-;yguiande,  ce  cours  divise  je  di'parlcmeid  en  tleux  parties  presque  égales  et 
synii''lri(|ues.  En  comparant  la  circonscriplion  leniloi-iale  de  la  Corrèze  à  une  feuille 
allongée,  la  rivière  d'où  elle  tire  son  nom  en  sei-ait  la  nervure  médiane.  Sous  le  rapport 
de  ri'dendue,  ce  départemeuL  ipii  apparlind  à  la  i-égion  centrale  de  la  France, 
occupe  le  .">7°  rang.  Son  plus  grand  a\e,  delà  poiide  X.-E.  de  l'arrondissement  d'Ussel 
à  la  [lointe  S.-O.  de  celui  de  Hrive,  mesure  l'2l  kilom.:  l'axe  de  plus  grande  hauteur, 
perpendiculaire  au  premier,  n'en  mesure  (|iie  '.i"_'.  du  cours  de  la  Boucheuse  au  N.-O.,  au 
point  où  la  Gère  touche  le  dépailenienl  au  Si;. 

Il  a  des  limites  naturelles  :  au  N.-().  environ  i  kdom.  du  cours  delà  Boucheuse.  en  la 
remontant  à  partir  du  point  de  remijnl  ii'  des  Irnis  départements  de  la  Haute-Menue,  di' 
la  Dordogne  et  de  la  Corrèze  ;  au  \.  à  peu  près  .")  kilom.  à  nouveau  de  celle  ménie 
rivière;  le  cours  de  la  Conibade  pendani  .'i  kilom.;  celui  de  laChandouille  sur  une  même 
étendue;  5  kilom.  du  ruisseau  de  I-'eyl  ;  à  l'E.  le  cours  encaissé  du  Chavanon  jusipi'à  son 
confluent  avec  la  Dordogne;  le  cours  de  la  L)ordogne  jusqu'au  coude  qu'elle  prononce 
au  \.  de  Bort,  sauf  en  quelques  points  oii  les  deux  jives  lui  apparliennent  :  l  kilom.  du 
cours  de  la  Rue;  puis  à  nouveau  la  Dordogne,  qui  coule  dans  des  gorges  profondes, 
jusipi'à  la  hauteur  de  Mauriac;  une  douzaine  de  kilom.  de  la  Maronne  et  le  cours  infé- 
rieui-  ilun  petit  affluent,  le  ruissi^au  de  la  Bedaine:  au  S.  •-'!!  kilom.  du  cours  de  la  Gère, 
la  Dordogne  à  deux  reprises  encore  sui'  ini  tout  petit  parcoui's;  àl'O.  enlîn,  la  Vézère  jus- 
qu'à '-'  kilom.  eu  amont  de  Terrasson  ;  quelf(nes  kilom.  de  petits  ruisseaux,  afflueids  de 
l'Auvezère  et  'i  kilom.  de  la  Haule-.Vuvezère.  11  est  liorm''  au  X.-O.  par  le  di'parlenienl,  de 
la  Haute-Vienne,  au  X.  par  celui  de  la  Creuse,  au  X.-E.  par  celui  i]u  Puy-de- 
Dôme,  au  S.-E.  par  celui  du  Cantal,  au  S.  par  celui  du  Lot,  au  S.-O.  eulia  i)ar  celui 
de  la  Dordogne. 
11  a  été  formé  eu  17'JO  des  territoires  a|>i>artenant  au  LimoLisin  {Bas-Limousin). 

Histoire 

Les  fouilles  nombreuses  pralii|ui-es  dans  les  molles  naturelles  des  environs  de  Brive. 
notaninienl  au  Puy  de  Lacan,  prés  .le  Maleniorl.  dans  le  vallon  de  Planche-Torte  au  S. 
de  Brive.  à  la  station  de  Chez-Poiii  rel  au  plateau  de  Bassalair.  ont  surabondamment 
prouvé  l'exislence  de  l'iionniie  dan--  celle  ri'gion.  [)endant  l'époque  c{ua ternaire.  Desosse- 
menls  de  renne  ont  été  trouvés  mélangés  au   silex;  les   haches  en  pierre  polie   étaient 

T.    IV.    —    16.  COUr.LZL    I. 


CORREZE 


Itrès  d'Uzerilit: 


plulùl  rares.  Les  iiioiuimenls  nit'ualitliiques,  qui  subsistent  encore,  se  rencontrent  en 
plus  grand  nombre  dans  les  deux  arrondissements  de  Brive  et  de  Tulle  que  dans  celui 
plus  élevé  et  plus  seplenlrioiial  d'Ussel.  A  peine  peut-on  citer  dans  ce  dernier  :  le 
dolmen  de  Combressol,  celui  de  la  Pierre-Péconniére,  à  la  Maziére-Haute  ;  les  pierres 
creusées  en  l'orme  de  bassin  de  Peyrelevade  et  le  kromlech  de  Feyt;  tandis  que  l'on 
trouve  des  dolmens  à  Allillac  (près  du  hameau  de  la  Borderie).  à  Espartignac  (la 
Malgon  du  Loup),  à  la  Graulière,  à  Ste-Fortunade  (dolmen  de  Clair-Fage)  ;  des  pierres 
mégalithiques  à  Al'lieux  (pierre  avec  bassins  sur  le  Puy-Pontou)  et  dans  les  bois 
da  Table  du  Loup]:  des  menhirs,  à  Argentat  (Grave  de  Boland).  à  Seilhac 

(le  Puy  des  Ferrières),  dans  larrondisse- 
ment  de  Tulle  :  enfin  dans  celui  de  Brive, 
signalons  les  dolmens  d'Aubazine  (dolmen 
en  ruines  du  Bois-Ayretié),  de  Beynat,  la 
Cabane  des  Fées,  près  de  Brugeilles,  d'Esti- 
vaux, de  Xoaillac  (en  ruines»,  de  St-Cernin- 
de-Larche  là  la  Chassagne  et  à  La  Palein); 
le  menhir  de  Saillac  (Puy-Ferrieri;  enfin  le 
kromlech  d'Aubazine  au  Puy  de  Pauliao. 
On  ne  connaît  guère  non  plus  de  fumiili 
que  dans  les  deux  derniers  arrondissements. 
On  ne  sait  rien  des  premièi'es  peuplades 
qui  succédèrent  aux  habitants  primitifs  des 
grottes.  L'histoire  n'a  de  données  certaines 
que  sur  les  Lemovices,  que  César  indique 
dans  ses  Commentaires  comme  ayant  louini 
un  contingent  de  10000  combattants  lors  de 
la  lutte  finale  entreprise  par  Vercingétorix 
contre  le  conquérant  romain.  Après  la  chule 
d'Alesin.  un  chef  cadurque,  Luctère,  vint 
s'enfermer  dans  Lxellodunum  (peut-être 
l'>sc'l'.  j}iiui-  résister  à  César,  (|ui  piil  la 
ville  et  se  vengea  de  la  résistance  en  faisant 
couper  les  mains  à  tous  ses  défenseurs. 
Après  la  conquête,  cette  région  fit  partie  de 
rAi|uitaine.  II  l'este  peu  de  chose  de  l'époipie 
romaine,  à  peine  quelques  Iraces  de  voies  à  M\  et  à  Masserel.  des  vestiges  de  camp  à 
St-Rémy  et  sur  le  plateau  des  Ages  à  Serandon.  des  substruiliuns  gallo-romaines  au 
PontCharroux,  à  Eygurande  :  une  ruine  désignée  sous  le  nom  d'arènes  de  Tinfignac 
au  cirque  de  la  Geneste,  à  Xaves  ;  une  sépulture  dans  un  jardin  à  Lubersac;  les 
restes  d'un  monument  gallo-romain  di''signé  sous  le  nom  de  château  des  Cars,  à 
Snint-Merd-les-Oussines,  sur  le  plateau  de  Millevache;  enfin  une  aigle  en  granit,  qui 
orne  la  Place  Voltaire  à  Ussel  et  les  antiquités  trouvées  à  la  station  gallo-romaine  de 
Longour,  à  Argentat. 

Le  christianisme  aj^Kiriit  au  iir  s.  dans  le  pays.  Si  l'on  en  croit  la  tradition,  saint 
Martial  y  aurait  accompli  des  miracles,  notamment  à  Tulle,  et  la  foi  pei'sécutée  y  aurait 
produit  des  martyrs  :  sainte  Ferréole.  près  de  Brive  et  saint  Martin,  un  espagnol  de  rang 
élevé,  à  Brive  même.  An  iv  s.  le  grand  évèipie  saint  Martin  visita  la  région. 

Les  Alains  et  les  Vandales  d'abord,  puis  les  Wisigothsla  ravagèrent.  .\près  la  victoire 
de  Poitiers,  elle  fut  incorporée  dans  les  royaumes  de  Paris  et  de  Soissons.  En  .J84,  un 


ALB.\Z1NE.  —  Eglise.  Groupe  en  pierre. 
(M;iler  dulorosa). 


<il.1V,-    L-l    M, .M      |..ir  1, 


|.    |..ir  l.niul. 


l  ZIU'.CIIR.  —  Vicillp  rorl(>  .le  ville.  Cùto  il.'  IV-nlrée. 


2U  coaiîEzi-: 

prétendant,  lils  hmIiiicI  ilr  Cluhiii'i'  1'.  Goiidcviild  <mi  Giiii(1iIi;uiiI.  se  lil  iiroclamcr  roi  à 
Brivc  el  sf  lit  tni-r  à  Luijitnimm  Cniifi'iiiirinii  <  St  licrl  lamt  de  (  jumiiinjji"^!-  Au  viir  s.  les 
invasions  des  Sarrasins  et  les  i-iicno  di-  la  iDvaiili-  cunlic  les  dues  d'Aquitaine  ensan- 
glantèrent le  pays,  qui  ne  rcdcvinl  I  r.iii(|iiillc  (|iic  snn-~  (;ii,irli'iiiaL;ni'.  Dccclli'  (''i toque,  date 
l'établissemenl.  des  maisons  de  ( juulKirn.  de  Si'iiiir.  de  't'uicniic.  de  Ni'idaddur.  A  son 
retour  d'Espagne,  le  grand  rnipi'i'cnr  inrorpora  l.-i  (Uirrr/r  a  1  .\(piilainc.  (|n'd  i-i'igea  en 
royaume  (77S).  Louis  le  Driionnaire.  son  lils.  le  r('(:nl  ru  parlagr.  Ce  dernier  le  légua  à 
son  fils,  IV'pin  I",  en  !SI7,  api-ès  le  eapilnlaii'e  d'.\i\  la-(;ha[ielle.  A  sa  mort  (SÔSi.  l'c'piu  11 
lui  sucrrda.  l'.liarles  le  Glianve  le  eonlirni.!  en  S4."i  dans  celle  possession,  lid  deniandanl 
en  relonr  de  J'eronnaîlre  sa  suzei'aintdé.  l'épin  se  rendit  indépendani  en  S,"i(l ;  vaineu  par 
Cliarles  leClianvi;.  il  l'ut  enqtrisonné  à  Sentis  eu   K\7>. 

'Vers  celte  l'-poque  se  pl.iee  l'inva-ion  iKMiiiande  dmil  hi(nnplia  à  l'^sh'esses,  près  de 
Beaulieu,  HaonI  de  boui'gogne. 

Imi  H'^'i.  l'A(|uilaiue  passa  aux  mains  du  lils  de  Gliailes  le  C.hauxe,  qui  la  conserva 
jusqu'en  Sli.'i  ;  puis  en  S77,  (die  l'id  rallarli(''e  an  l'oyaume  par  l.ouls  Ii"  Bègue.  Dis|(ulée 
par  Icseomles  de  Poiliers  et,  de  Toulouse,  tpii  poussaient  les  seigneurs  à  la  révolte,  elle 
se  divisa  en  un  certain  nondire  de  seigueiuies  iudépendanl<'s.  Tout  reidja  dans  Toi'dre 
lors  du  mariage  de  L(uus  \'ll  avec  Éléonnre,  lille  du  due  (dnilaunie  X.  el,  de  n(>uv(^•^u, 
l'Aquitaine  fut  rattachée  à  la  e<Juronne.  Le  divctrce  d'i'dénuoi'e  el  son  mai'iage  avec  Henri 
l'Ianlagenet,  duc  d'Anjou,  fini,  en  I  l'i'>.  devird  roi  d'Angleterre,  plaça  la  province  sons  la 
domination  anglaise.  Le  pays  resta  hanquille  pendaid  un  dinii-siècle  el  ne  vil  les  trou- 
bles renaître  qu'an  ninuieid  ot'i  l'hilippe  Auguste,  ai)pelé  par  les  seigiu'urs.  cliassa  Jean- 
sans-Terre  d'Aquitaine  (l*J(i-j). 

La  Corrèze,  faisant  jiartie  du  Limousin,  fut  rendue  avec  cette  provim-e  par  Louis  IX  à 
Henri  III  d'.\ugletei're  (  IS.Mii.  Le  roi  de  France  agissait  ainsi  ])arscrniiule  di'  conscience, 
afin  de  g.-uiter  sesaidres  cinnpiéles  (^n  toide  sécurité  et  icndre  durable  l.i  pai.\  conclue. 

Les  ahliayes  les  |)lns  eélèliii"~  de  la  n''gi(in  dateid  tles  xi°  et  xii'  s.  Nous  citerons 
l'abbaye  bénédictine  de  Meymac.  IVuidee  en  tdS.'i:  cidle  d'.Xubazine.  qu'établit  saint  l'.tienne 
en  1155;  celle  de  Iteyssac.  l'ondiM' en  t-JI!i  pai'  Arcbandiand  W.  vicomte  de  Coniborn. 
Celles  de  Beaulieu,  de  Tulle  et  deNigeois  iinMinlenl  aussi  an  xn  s.  ;  enfin  celle  de  la 
Cellelte,  an  Moneslier-.Merlines,  ne  date  ipie  di-  I  ils. 

La  g-uei-i-e  lie  (lent  Ans  sema  de>  rnini'^  d.-ins  Innle  la  c(inlri''e  ;  villes  et  châteaux  l'iireut 
pris  et  rejn-is.  Tel  fut  le  sort  de  Tnlle  en  iriilH  el  de  Urive  en  lô7i;  la  première  de  ces 
deux  villes  avait  déjà  été  occu|ié(^  par  les  .\nglais  en  ir>'it')  :  Ussel  fut  repris  aux  Anglais 
par  Duguesclin,  qui  les  chassa  de  la  vic<nnli'-  de  Ségur.  Onand  le  roi  Chai-les  \\\  vnit 
visiter  h'  Linionsin  en  1141,  il  ne  s'y  lron\ail  [ilus  de  soldats  anglais.  Louis  XI  y  vint 
aussi  eu  tliTiel  s'arrêta  à  Hrive,  ;'i  Iton/euacrd  à  Uzerclie.  II  relira  à  Tulle  les  assises  de 
la  sénéchaussée  (pii  y  avaient  éli'  indnmi'nl   tr.insl'érées. 

Les  guerres  de  religion  eurent  ans--!  leni-  rindrecoiqi  dans  la  région.  Les  |uiitest;uds 
y  fureid  bientôt  eu  nondire.  iniilind  l'exemple  dninié  pai-  l'ini  de  leurs  seigneurs  les  plus 
influents.  lI(Miri  de  la  Tmir.  \  ircnule  de  Tnrenne.  qui  avait,  des  premiers,  endu'assc'  la  loi 
nou\(dle.  Après  leur  (L'Iaile  de  ,lar'nac.  en  l.'iliO,  les  pi'olestants  occupèrent  .Inillac, 
Lubei'sac,  SI  tiimnel  la  Ilivière.  Coligny  prit  Beaulieu  qu'il  [lilla.  Eu  t."i77.  lirive  fut 
saccagée  pai'  les  proteslanis.  La  même  année,  Ii'  viconde  de  Turenne  échoua  devant  Tulle, 
dont  il  iM'  put  s'emparer  (pi'en  1.">S.">.  Aux  maux  de  la  gueri'e  vim'ent  se  joindi'c  ci'i[\  de 
la  fauune  ipn  d(''--id,-i  liml  le  l.ini(in-~in.  \'.u  l.")S!l.  I!i-i\e  se  déclara  pour  Henri  t  \'  el  tint 
avec  siu'cès  contre  les  Ligueurs.  L'abjuralion  de  Henri  W  et  la  sagesse  de  sa  politi(|ue 
ramenèrent  le  calme  dans  tout  le  royannn-.  I.a  n-volte  de  quelques  seigneurs  en  1(128, 
aussilùt  l'éprimi'-e  par  tiiclielieu.  e-~l  le  derniei'  épisode  de  ces  guerres. 


UZI-RCIIE.  -  lîylise.  Ensc-ml.le  S.-O. 


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U8 


C  O  R  n  E  Z  E 


Sousla  Fi'ondo,  quelques  troubles  éclatèrent  à  Turenne,  lorsque  la  princesse  de  Condé 
vint  s"y  réfugier  (ICiiSi  et  à  lirive.  à  l'arrivée  des  troupes  que  commandait  li>  prince 
Thomas  de  Savoie,  lis  l'urciil   iironiplcuirnl  réprimés  par  le  duc  de  Bouillon. 

En  1758,  Louis  X\'  acheta  la  vicomte  de  Turenne  au  duc  Charles  de  Bouillon.  Ussel. 
qui  du  xvr  au  xviiT  s.  avait  été  la  ca|)itale  du  duché  de  Ventadoui-,  lut  également  rattaché 
au  royaume. 

La  Révolution,  en  général  bien  accueillie,  s'y  passa  sans  excès.  Ou  ne  peut  guère 
signaler  que  l'assassinai  à  Tulle  d'un  jeune  officier  de  cavalerie,  M.  de  Massé. 

Géologie  —  Topographie 

Le  département  de  la  Corrèze  appartient  à  la  région  du  Plateau  central:  il  s'appuie  à 
l'E.  au  massif  des  monts  d'.\uvergne  et  au  S.-E.  aux  monts  du  Cantal,  dont  l'isolent  les 
vallées  de  la  Sionle  au  N.-E.  et  de  la  Dordogiic  au  S.-E.  11  se  relie  il  l'O.  aux  monis  du 


.\t;ii\/.iNE. 


Êiilist.  Piiiino.Tii  S'Culiitû  il.ins  In  cliœiir. 


Limousin  et  au  N.  aux  monts  de  la  Marche.  Il  constitue  dans  son  ensemble  un  plateau 
mamelonné,  très  acciilculé.  découpé  par  un  grand  nombre  de  vallées  qui  s'orientent  de 
N.-O.  à  S.-E.  dans  i.i  p.'iilie  si'pti'iilrionale  di>  rai-niiKli-sciiiciit  d'I'ssel  et  de  N.-E.  à 
S.-O.  dans  le  reste  du  dépai'lement.  Le  |)oint  culminant  se  trouve  au  mont  Bessou 
(9S4  m.);  le  point  le  plus  bas  (80  m.),  est  à  la  sortie  de  la  ^'ézère  du  département.  Le 
sens  général  de  la  pente  est  donc  dirigé  vers  le  S.-O.  et  le  S. 

Il  est  formé  de  terrains  primaires  (granit,  porpliyrei,  formant  une  large  bande vei'ti- 
cale  au  centre,  qu'entourent  de  tous  côtés  des  schistes  cristallins.  Dans  l'angle  S.-O. 
apparaissent  le  trias  et  le  permien  avec  quelques  Tdons  di'  li<Miillr. 

Les  flancs  des  collines,  généralement  peu  boisés,  son!  i.ivini's  pai'  les  pluies  rpii  tom- 
bent  fréquemment  dans  la  région    et  entraînent  an    f I   di^s  xalh'-i's  le  peu  de  terre 

végétale  recouvrant  la  roche.  Par  suite  delà  nature  imperméable  de  celle  dernière,  l'eau 
séjourne  en  flaques  et  s'évapore  difficilement  en  raison  de  lélévalion  insuffisante  de  la 
température. 

C'est  donc  dans  les  vallées  bien  exposées  que  la  végétation  se  montre  puissante  et 
variée.  A  ce  point  de  vue,  le  bassin  de  Brive  est  remarquable  :   la  vallée  fertile  et  tem- 


TULI.K.  -  Calliùlralc.  Façade  O. 


250 


c  o  n  R  E  Z  E 


AIBAZINE.-Eiilis,..  Mi^rri 


■.If  ilnrii-  -L-ille. 


pérée  qu'aiTose  la  Corrùzc  y  voil  mûrir  de 
beaux  fruits  et  pousser  des  primeurs  de 
loules  sortes.  En  revanche,  dans  la  l'égion 
âpre  et  rude  située  au  N.  de  Meymac.  ion 
Irouve  des  paysatres  pleins  de  grandrui-, 
qiioiipii'  cmiiri'iiits  d'austérité.  Au  S.  de  cette 
ville,  les  gorges  sauvages  et  |)i-ofondos  de 
la  Luzège,  de  la  Triousonne  et  de  la  Diège 
iillVent  des  sites  lavissants  ;  celles  de  la 
llonlogue  sont  admirables,  surtout  en  aval 
de  Bort,  où  leur  prol'ondeur  dépasse  300  m. 
L<'s  autres  cours  d'eau,  sinueux,  sautant  de 
roche  en  loclie,  l'ormeid  parfois  de  jolies 
cascades,  comme  celle  du  Saut  de  la  t'inilh', 
sur  le  cours  de  l.i  \  r/i-\i\  cii  .■nuonl  de  Treignac,  les  cascades  de  Giincl,  que  l'orme  la 
Montane    en  .iMjont   di-  Tulle,  ht  Saul,  de  lu  Saule,  que  fait  la  Rue  au  S.-K.  de  Borl. 

Le  .\.  i\r  fMrroiidi'^^rmrnt  d'Ussel  est  occupé  par  le  Plnteau  de  Millrvuclic  doid 
l'allilude  oscille  eidrc  SilO  et  OIIO  m.  à  l'K.  C'est  au  mont  Bessou  que  se  trouve  le  plu-. 
haut  somuiet  (OSi  m.i.  Citons  encore,  à  côté,  le  Signal  de  Meymac  (HTS  m.  .  le  inout 
Odouze  (9Ji  m.),  à  l'O.  de  Sornac.  C'est  autour  de  ces  points  qu'a  lieu  le  parl.ige  des 
eaux  entre  les  bassins  de  la  Loire  et  de  la  Garonne. 

An  S.-O.  du  Plateau  de  Millevache  se  détache  la  eliaîne  des  Manédièves.  dont  la  cime  la 
plus  éle-vée.  le  l'iiy  des  Moiiédières,  atteint  920  m.:  h'  Puy  d'.\llogne.  au  S.-S.-E.  deXrei- 
guac,  n'a  que  "i  m.:  ou  Irouve  encore  9.">9  m.  an  S.-L.  de  Bugeat,  dans  les  nionlagues 
de  Barsanges.  Dans  la  cliaine  fpii  sépare  les  vallées  de  la  Snrsonno  el  de  la  Diège  de 
celledu  Cliav.-iiiDii.  iirj  ^onimel  iilteint  S.s-.'m.au  \.  d'Ai\:  l'idlitude  l'aiblil  ensuite  pmii- 
se  relever  à  Nlill  an  l'iiy  de  Bort.  surploMd)aid  de  SO  ni.  le  plateau  des  (hyues  de  Borl.  On 
donne  ce  nom  à  inie  belle  colonnade  basalti(pu\  ti'ruiinaul  à  pic  le  liane  S.  du  plateau 
et  dominant  de  l.'ill  m.  la  rive  d.  ,1e  la  I  )(U'diierie.  aiidessus  de  la  ville  de  Biu'l.  Llles 
mesurent  IMlO  m.  de  longueur  sur  près  de  11)0  m.  de  hauteiu".  De  leiu"  base,  et  mii-ux,  de 
leur  couronnemeut.  la  vue  plane  sur  les  cimes  enclievéli(''es  du  C.anlal.  On  trouverait 
difticilemeid  dans  tonii'  la  France  centrali'  un  plus  bi'au  behi-dere  pour  conlempb'r  un 
panorama  plus  gi'amliose.  Cette  coulée  basait  ii|  ne  rerou\  re  une  |iaiiie  du  bassin  li  ou  il  1er 
de  Monestier-Port-Dieu.  Un  antre  filon  se  Inune  ilan-,  la  plaine  l'Iaiuie.  \ers  ,\rgenlat. 
l'autre  la  Dordogne  et  les  jolies  vallées  île  la  -Mai-ouue  et  de  la  Cère,  l'altitude  des 
principaux  souimets  varie  entre  500  el  (1110  m. 
Dans  la  parti'  eeulrab'  de  l'arroudissiMiierd 
de  Tulle,  une  cote  alleint  .")09  m.  au  S.  de 
Seilliac  ;  mais,  au  N.  de  Tulle,  le  point  le 
plus  élevé  n'est  qu'à  421  m.  l'.idie  l.i  \é- 
i.ère  et  l'Anvezère,  le  plateau  de  I.ubersac 
atteint  490   m.  au  N.-O.  d'Uzerche. 


Hydrographie 

Deux  bassins,  celui  de  la  l.oire  et  celni  île 
laGaromie.se  pai-taL'enl.  lort  ini-iialeuM'id 
d'ailleurs,  les  eaux  du  di''|iailenieut. 

Bassin  de  la  Loire.  C'est  par  la  l'ienne 


.MB.VZINE.  -  E^hie.  iMiséiicnr;].' .1  niiu  sl.TlIe. 


252  C  (  )  I!  R  li  Z  E 

que  ce  llcuvi'  draine  les  oaux  d'une  très  l'ailile  partie  de  rarrondissenicnt  d'Ussel.  La 
Vienne  naît  à  858  m.  dans  le  [)lateau  de  .Millevache,  à  10.  du  mont  Odouze,  accrue 
presque  ininiédiatenient  d'une  seconde  liranche  un  peu  plus  occidentale,  issue  du 
même  plate;iu.  Elle  y  recueille  :  irivc  d.)  la  Cltaiuloui/lc.  \nns  quitte  par  550  m.  le  dépar- 
lement, hors  duquel  elle  se  grossit  (rive  g.)  de  la  Celte  et  de  la  Combade,  rivières  (jui 
ne  possèdent  en  C'.orrèze  (|ue  leur  source  et  leur  cours  suiiérieur. 

Bassin  de  la  Garonne.  C'est  par  la  Dordogne,  soit  directement,  soit  indirectement, 
que  la  plus  grande  partie  des  eaux  du  département  gagne  le  bassin  de  la  Garonne. 
La  Dordogne,  qui  descend  du  Puy  de"  Sancy,  dans  le  département  du  Puy-de-Dôme, 
commence  à  loucher  celui  de  la  Corrèzc  au  continent  du  Cliuvanon,  par  un  peu  moins 
de  550  m.  Elle  ne  lui  abandonne  tout  d'abord  que  sa  rive  d.,  coule  dans  la  direction 
N.  à  S.,  risolant  des  départements  du  Puy-de-Dôme  d'abord  et  du  Cantal  ensuite, 
devient  corrézienne  par  ses  deux  rives,  un  peu  en  amont  de  Borl  et,  pendant  quelques 
kiloni.  seulement,  car  à  peine  s'est-elle  doublée  de  la  Rue,  en  aval  de  Bort.  ([u'elle  sert 
de  limite  commune  aux  deux  départements  du  Cantal  et  de  la  Corrèze.  Au  pied  des 
Orgues  de  Bort,  elle  fait  un  coude  très  prononcé  vers  TO.  et  le  N.-O.  et  descend  dans 
des  gorges  profondes,  étroites  à  ce  point  qu'il  n'y  a  de  place  que  >)5onr  elle.  A  son 
coidluent  avec  le  ruisseau  de  l'Artaud,  par  un  détour  soudain,  elle  reprend  sa  direction 
première  vers  le  S.,  pendant  une  quinzaine  de  kilom.,  incline  vers  le  S.-O.  à  la  hauteur 
de  Mauriac,  devenant  tout  à  fait  corrézienne,  coule  de  nouveau  à  l'O.,  puis  encore 
au  S.-O.  jusqu'à  sa  sortie  du  département.  Dans  cette  dernière  partie  de  son  coui's,  elle 
laisse  la  Roche-Canillac  à  l  kilom.  de  sa  rive  d.,  baigne  Argentat,  où  son  lit  s'élargit, 
puis  Beaulieu,  redevient  un  instant  liniile.  puis  quitte  enfin  le  département  par  environ 
100  m.,  ayant  parcouru  en  Corrèze  à  peu  près  155  kilom.,  dont  75  seulemeni  par  ses 
deux  rives. 

Dans  le  département,  elle  reçoit  :  (rive  d.)  le  Chavanon,  formé  de  la  réunion  do  la 
Bamade  et  de  la  Miousettc  venues  de  la  Creuse  et  du  Puy-de-Dôme,  (jui  sert  de  limite 
au  département  et  (jui  recueille  (rive  d.)  le  ruisseau  d'Eijgurande  et  la  Barricade;  — 
(rive  d.)  le  Doijnon,  puis  le  torrent  du  Lijif  ou  de  lÂdl,  qui  forme  une  belle  cascade;  — 
(rive  g.)  la  Rue,  qui,  avant  de  gagner  la  Dordogne  en  aval  de  B^-t,  forme  la  jolie 
cascade  du  Saut  de  la  Saule;  —  (rive  d.)  la  Dihje,  formée  de  deux  branches,  la  Diègc  de 
Sornac,  qui  descend  du  versant  oriental  du  plateau  de  Millevache,  s'accroît  de  nombreux 
ruisseaux,  laisse  Sornac  à  1300  m.  de  sa  rive  g.  et  s'unit  à  la  Diège  de  la  Courtine,  née 
dans  la  Creuse  et  qui  se  gonfle  aussi  de  plusieurs  petits  torrents;  ainsi  constituée,  la 
Diège  se  dirige  vers  le  S.,  frôle  Ussel  par  sa  rive  g.,  absorbe  (rive  g.)  la  Sar.<onne,  qui 
par  sa  rive  d.  touche  presque  également  Ussel,  puis  la  Gane;  —  (i-ive  d.)  l'Artaud;  — 
(rive  d.)  la  Triousonne,  dont  le  cours  est  parallèle  à  celui  de  la  Diège  et  qui  laisse 
Neuvic  à  moins  de  2  kilom.  de  sa  rive  d.;  —  (rive  d.)  la  Luzège  qui  sourd  au  pied  du 
Bessou,  arrose  Meymac,  se  gonfle  (rive  d.i  du  Pont-Rouge  où  tombe  la  Vigne,  qui  coule 
an  bas  du  promontoire  à  pic  portant  les  ruines  imiiosantes  du  château  de  Ventadour, 
ancieiuie  forteresse  limousine  des  plus  considérables,  absorbe  (rive  g.)  le  Vianon  et 
passe  tout  près  de  Lapleau,  dans  de  superbes  gorges  boisées,  avant  de  tomber  dans  la 
Dordogne,  qui  vient  de  contourner  l'abbaye  de  Valette;  —  la  Sombre  ou  Solombre;  — 
(rive  g.)  la  Glane  de  Servières  ou  Gtény  et  le  Teilhel:  —  (rive  d.)  le  Doustre,  qui  naît 
an  N.-O.  d'Égletons,  traverse  l'étang  Grand,  écoule  les  eaux  de  celui  de  Gros,  recueille 
(rive  g.)  le  ruisseau  des  Gagnoux,  (rive  d.)  le  trop-plein  des  étangs  de  Prévôt  et  Ferrier, 
passe  au  pied  do  la  Roche-Canillac  et  coule  dans  des  gorges  extrêmement  pittoresques; 
—  (i-ive  d.)  la  Souvigno,  accrue  (rive  d.)  de  la  Frnnche-Valotrne  et  qui  finit  dans  la 
Dordogne,  à  1  kil.  en  aval  d'Argentat;  —  (rive  g.)  la  Maronne,  originaire  du  Cantal,  quelle 


I 


H 


SAlNT-r.VP,  I.MiOC. 


SOC.IIK.  -   Fiili-c-  l-:"M'mlile  N. 


C  O  n  lUC  Z  E  255 

sépare  du  département  de  la  Corrèze  et  ([ui  s'aneniente  (rive  d.)  du  yuis!--mu  de  ninu.v- 
Tort,  (rive  g.l  do  celui  de  la  Bedaine,  servant  do  liniile  couiuuiiK!  aux  doux  dopartonieuls 
du  Cantal  et  de  la  Corrèze  et  dans  lequel  tombe  (rive  g.j  le  ruisseau  da  Cayre;  elle  se 
replie  cnsuilo  dans  d'étroits  défdés  et  s'augmente  encore  (rive  d.i  do  la  Glane  de  Sl-I'riraf, 
qui  traverse  un  étang;  —  (rive  d.)  la  Mênoive,  qui  se  termine  en  amont  do  Hoaulieu. 

En  dehors  du  doparlomonl ,  la  Dordogne  reçoit  encore  :  (rive  g.)  la  ('ère.  cpii  n'ai)par- 
tii'ul  que  parsaiived.au  di'partement  de  la  Corrèze;  cette  rivière  coule  dans  îles  gorges 
cliarnianlos  <'t  se  grossit  (rive  d.)  du  Deyroux,  qui  arrose  -Alorcœur;  —  irive  d.)  lo 
ruisseau  de  l'aisou:  —  (rive  d.l  la  Sourdoire,  qui  itrend  naissance  an  S.  i\f  Beynat  et 
s'accroît  (rive  d.)  du  Maiinviui;  —  (rive  d.)  la  Tourmente,  où  tondjont  irivo  g.)  le  ruisseau 
de  Liç/neijrar  et.  Iioi's  dn  d('parlenient,  le  ruisseau  de  Meyssar;  —  (rive  d.i  la  l'é:èro.  qui 
descend  tin  plaleau  do  Millovache,  traverse  l'étang  des  Oussines,  prend  la  direction  S.-O., 
laisse  Bugoat  à  cpiolrpirs  centaines  de  métros  de  sa  rive  g.,  décrit  deux  grands  ni(''andres 
avant  do  l'cnnior  la  cascade  du  Saut  de  la  ^'irolo,  traverse  Treigiuic  tians  inie  vallé'e  très 
profonde  et,  en  aval  de  cotte  ville,  rranchit  un  délilé  snporbe  entre  des  roches  escarpées 
qu'encadre  une  verdure  luxuriante,  contourne  la  pittoresipio  l'zerclie.  touche  Vigeois, 
laisse  à  ]iou  de  distance  do  sa  rive  d.  la  (.'.hartrouse  do  Glandior,  li-axcrsc  nno  gorge  de 
idus  en  plus  sauvage,  coido  au  iiiod  des  ruines  du  vieux  château  de  Comliorn  et  gagne 
le  site  ravissant  do  Saillant,  au  dessous  duquel  elle  quitte  le  délilé  qui  la  conduit  près 
d'AUassac;  puis,  sa  vallée  s'i'largif.  ot,  à  la  liauteur  do  Brive.  elle  décrit  un  ai'c  do  cercle 
([tu  lui  fait  pi'ondro  la  ilirei-tinn  i\f  VO.  ou  baignant  Larche;  en  aval  de  cette  ville,  elle 
sert  de  limite  comniiiii'  .ni  ili-|i.iiloini-nt  de  la  Corrèze  et  à  celui  de  la  Dordogne,  dans 
lequel  elle  pi'nètro  un  |ioii  en  aiiniiil  i\r  'l'errasson.  Son  cours  dans  le  département  est 
de  12"i  kilom.  sni-  l'.i-J  i\r  iDiigiiour  totale.  Ses  affluents  sont  ;  (rive  g.)  le  Longueyrou.r, 
qu'elle  rocnoiUo  on  aiuont  de  Bugeat;  —  (rive  d.)  la  Soudaine;  —  (rive  d.)  le  Bradascoa, 
où  londjonl  ii'ivo  d.i  le  Ganuveix  et  le  ruisseau  de  la  Forge;  —  (rive  g.)  le  Brézoux 
qu'alimentent  dos  étangs  proches  de  Seilhac;  —  (rive  d.)  la  Loyre,  qui  a  sa  source  à  TE. 
de  Lubersac,  descend  vers  le  S.  et  recueille  par  sa  rive  d.  le  Rouchal,  la  Sagne,  le  Sargot 
et  le  Louzeix,  en  travoi-sant  wni'  l'oiiilo  vallée;  —  irivo  g.l  la  Corrèze.  Cette  rivière  qui 
prend  sa  sourci;  à  SîS'J  ni.  à  10.  ilo  .M<ymac,  sur  le  plateau  de  Milh^vache.  se  grossit 
(rive  d.)  do  la  /n-lile  Çorréze  ou  Corrèze  occidentale,  se  dirige  vers  lo  S.-O.  en  longeant  le 
versant  orionlal  dos  Monédièros,  baigne  le  bourg  de  Corrèze.  s'augmente  (rive  d.)  do  la 
Viinlirlle  grossie  (rive  d.)  de  VOuige,  traverse  Tulle  où  elle  recui.-ille  (rive  d.)  la  Solane. 
puis,  fn  aval  de  C(^tte  ville,  reçoit:  (rive  g.)  la  .l/ontom',  rpii  l'orino  la  série  dos  cascades  do 
Gimel  et  se  grossit  (rive  g.)  de  la  Valouse;  —  (rive  d.)  la  l-l(niannc,  dans  laquelle  tombe  le 
Coyroux  qui  glisse,  à  travers  une  gorge  charmante,  au  i)iod  d'Aiibazino:  enfin,  la  Corrèze, 
avant  de  traverser  !(.■  fanlioiirg  situé'  au  N.  do  Brivo.  so  gonllo  oncoro  sur  ses  deux  rives 
des  eaux  f(uo  lui  a|>[ii)rli'nt  [iliisicurs  ruisseaux  et.  au  delà  de  Brivo.  irivo  d.)  du  Maumont, 
qui  baigne  Donzeiiac  ot  lociioillo  (rive  d.)  le  Clan.  ,\près  la  Vézère.  la  Corrèze  reçoit  : 
(rive  g.)  la  Couze.  qui  disparait  soiiton-aiiioinnit  pondant  pi-os  t\r  î  liiloin.  ot  Sourd  à 
nouveau  au  puits  de  Blagijur.  pour  s'accroitro  oucuio  du  Sor/ii  et  de  la  forte  source  de 
la  Doux,  qu'entoure  le  cir(pie  do  SI-Cernin-de-Larche;  ainsi  grossie,  elle  traverse 
Larche:  —  i  rive  d.)  la  £,M;//ie;  — hors  du  (ii-|iarli'inrnl .  n-ived.)r£'//i'.  ipii  naît  à  l'O.  d'Aven. 

En  outre,  la  Dordogne  reçoit  par  l'un  i\f  ses  plus  forts  aftliionts.  liste,  une  rivière 
qui  coule  à  l'extrémité  N.  de  l'an'ondissoinont  do  Brivo.  ['.4urrzrre  ou  llaule-Vézèrc,  (pii 
a  sa  source  dans  le  département  d(^  la  Hauto-N'ionno.  [irosipio  à  la  liniito  de  celui  do  la 
Corrèze,  dans  lequel  elle  |)énètro  aussitôt,  laisse  Luliersao  à  '1  kiloni.  do  sa  rive  g.  et 
s'augmente,  hors  du  départemeni,  irivo  d.)  de  la  llouclieuse,  i-(Miézioiine  par  sa  nais- 
sance à  peine  et  par  quelques  kilom.  senlonionl  do  smi  C(jiirs  moyen. 


o 

a 


T.    IV.   -   17. 


CORREiE   II. 


258  C  O  R  n  E  Z  E 

Etangs.  Ils  sont  assez  nombreux,  mais  de  peu  d'importance.  Citons,  cependant,  les 
élanys  Grand,  de  Gros,  du  Prévôt,  Feirier,  de  Hosiers-d"lii,'letons.  de  St-Hilaire-les- 
Courbes,  de  St-Priest-de-Giniel,  de  Pissevaclie.  tous  dans  l'arrondissement  de  Tulle  et 
l'étang  des  Oussines  dans  celui  d'Ussel. 

Sources  minérales.  Nous  ne  nommerons  ijue  les  sources  de  Marcillac,  la  Croisille, 
de  St-E.\upéry  et  des  Saulières. 

Canal.  11  n'existe  aucun  canal  de  navigation  dans  le  département.  Comme  canal 
d'irrigation,  on  ne  peut  citer  que  le.petit  canal  du  Coyrowx, dérivé  de  la  rivière  du  même 
nom  parles  moin^'s  d'Aubazine. 

Climat 

Pris  dans  son  ensemble,  le  département  est  rangé  sous  l'influence  du  climat  aiiver- 
(jiKil  OU  limousin,  dont  le  caractère  propre  est  d'être  ûpre  et  dur  l'hiver.  Quoique  sujetà 
des  sautes  brusques  de  température,  les  niaxima  du  thermomètre  n'y  soid  jamais  exces- 
sifs et  l'été  y  est  généralement  doux.  L'hiver  est  pivsque  toujours  long.  On  peut 
d'ailleurs  partager  le  département  en  trois  zones  assez  différentes  :  la  zone  de  monta- 
gnes et  de  hauts  plateaux,  où,  par  suite  de  l'altitude  et  de  la  nature  des  roches,  le 
climat  est  très  rude  ;  la  zone  des  vallées  moyennes  de  la  Dordogne,  de  la  Corrèze  et  de 
la  Vézère.  oii  le  climat  est  tempéré;  la  zone  des  vallées  inférieures  des  mêmes  rivières, 
où  il  est  doux,  comme  il  convient  à  un  i)ays  siluc'-  à  égale  distance  du  pôle  et  de  l'équa- 
teur.  La  moyenne  de  la  température  à  Tulle  allrinl  l.'i"  ;  cette  moyenne  est  dépassée  à 
Bi'ive,  mais.  |)ar  contre,  elle  est  inférieure  à  ce  cliiffie  sur  h'  jjlateau  de  Millevaclie.  La 
hauteur  de  la  pluie  va  en  augmentant  avec  l'allitude,  de  sorte  que  c'est  sur  ce  itlalcau, 
très  arrosé,  que  la  hauteur  moyenne  est  h'  plus  élevée;  elle  dépasse  1  m.  50  vers  le 
mont  de  Meyniac.  tandis  qu'elle  n'est  tpie  de  0  m.  S(l  à  Tulle. 

Les  venls  les  plus  fréquents  sont  ceux  du  N.  et  du  N.-O.  par  1  1:1  .Un  voit  ([u'ils  suivent 
l'orieiilaliiin  gi-néiale  du  département. 

Les  observations  méléorologiques  com|)lèles,  comprenant  celles  relatives  à  la  hauteur 
des  pluies,  à  la  pression  barométrique,  à  la  marchech-s  orages,  etc.,  ne  sont  prati<piées 
ipi'à  Tulle  et  Brive.  Celles  relatives  simplement  à  la  hauteur  des  pluies  le  sont  en  outre 
à  Ussel,  Argentat  et  Beaulicu.  Les  observations  des  hauteurs  de  cours  d'eau  sont  faites 
pour  la  Dordogne,  à  Bort,  Spontour,  Argentat  et  Beaulieu;  pour  le  Chavanon.  à 
Merlines:  pour  la  Rue,  à  Bort;  pour  la  ;\Iaronne.  à  Argentat;  pour  la  Corrèze.  à  Tulle  et  à 
Brive;  pour  la  Nézère.  à  Treignac.  Uzerche  et  Larche.  En  outre,  des  pluviomètres  sont 
installés  dans  10  centres  répartis  dans  les  5  arrondissements.  L'observation  des  orages 
et  des  phénomènes  relatifs  aux  végétaux  et  aux  animaux  n'est  faite  que  dans  (juelques 
stations  seulement.  Enfin  le  relevé  des  observations  est  transmis,  au  plus  tard,  chaque 
trimestre,  au  Bureau  central  météorologique  à  Paris. 

Divisions  administratives 

Etendue  :  JSti.tiU8  hectares  (cadastre). 
Population  (11)01)  :  501.718  habitants. 

Arioiidissemcnls  Caillons  Coiiiriiuiies 

Préfecture:  Ttlle I  Pi  H*» 

Sous-        s  Brive 1  10  09 

Préfectures   l  Ussel I 1  "' 

Total.  .       5  Total.    .       -".»  Total.    .      '-'8S 


260  cor.  liliZl^ 

LISTl::   DKS   CANTONS 

Tulle.  .    Ai'gentat,    Corrèze,    Eglclons,   Ljiploaii,    Lnio<iie-('.;ii)illar,     Mi'iranii',     Saiiit- 

Pi'ivat,  Seilhac,  Trcignac,  Tulle  N.,  TuIIl'  S.,  l'zoïclio. 
Brive.  .    Ayeii,  Beaulieu,  Beynal,  Brivc,  Donzeiiac  .Iiiillac,  Laiclie,  Lnhrrsac,  Meyssac, 

Yigoois. 
Vs^el.   .     Boi't.  Biigeal.  Eyiiuraiidr,  Mcyiiiac  Neiivic.  Soriiac.  l'Ssel. 

CULTES.  Culte  catholique.  lOvc'clu'  :  Tulle,  érii>(!>  eu  ITilT  comme  sMlliagaut  do 
Bordeaux-.  su|)|iiiui(''  eu  ISO'J  el  l'élahli  l'u  I8'i5  comme  ^uiïVagaiil.  de  Bourges.  Le  diocèse 
comprend  le  teiiiloir<^  du  déparlomeut  de  la  Corrèze  seul  et  coui[ile  OU  cures,  '2hi  suc- 
cursales el  71  vicai'iats  rétribués.  11  possède  un  séminaire  diocésain  à  Tulle.  Les 
commuiiaulés  i-eligieuses  d"liorames,  peu  nondtreuses,  s'occupent  d'enseigncMuent, 
(le  prédication  ou  d'œuvres  (rassistance.  Lune  délies  a  sa  maison  mère  à  Brive.  Les 
communautés  religieuses  de  femmes,  plus  nombreuses,  soccuperd  suriciul  ircnseigne- 
ment  et  d'œuvres  charitables;  quelques-uues  sont  vouées  à  la  \ie  coiili-mplalivi'.  Plu- 
sieurs ont  leur  maison  mère  daus  le  département. 

Les  principaux  pèlerinages  sont  ceux  de  N.D.  de  Bon-Secours  el  tle  Sl-.Vnioiue  do 
Padoue.  auprès  de  Brive;  N.-D.  des  Angles,  aux  .\nglos;  N.-D.  de  Belpeuch.  à  Camps; 
N.-D.  de  la  Biissières-Lestards,  au  sommet  des  Monédières,  près  de  Bugeal;  .N.-I>.  de  la 
Chabanne.  à  Ussd:  X.-l).  du  Cliapiire.  à  Tulle;  N.-D.  de  Chastres,  à  Bar;  N.-D.  du 
Cliàlenet.  au  Louzac;  N.l).  de  Douleur,  au  l'uy-Damieu.  à  Cliaudjoulive  :  N.-D.  dTîygu- 
rande;  N.-D.  do  Fournol,  à  Sl-Merd-les  Oiissines:  \.-l).  des  Mi'layers,  à  Sle-l>'orluuade; 
N.-D.  du  Ponl.  à  Treiguac:  N.-D.  du  Poul-dii  ."^alul.  à  Cniièze;  N.-D.  ilii  Port,  à 
Beaulieu;  N.-D.  du  Piiy-Sl  Dauiien.  près  de  Chandxiulive;  N.D.  du  lioc.  à  Servières  : 
N-D.  des  liidieaux,  à  Lubersac. 

Culte  protestant.  Lesadhérenls  à  ce  culte,  peu  nombreux,  sont  rai  tachés  au  consis- 
toire de  SI-i;iiiMine.  qui  comprend  ciii(|  di''parl(Mnçnls.  dont  celui  de  la  ("orrèze.  et  fait 
pallie  d(^  la  -'II"  cii'consci'il)tion  synodah'.  Lu  Icnipb^  existe  ;'i  Madr;inges  el  à  llrive  el  un 
oratoire  a    Tulle. 

Culte  Israélite.  On  ne  connail  jias  ir.nlh('>i>eMls. 

ARMEE.  Ce  (l('parlrnieid  rcssoi-lil  à  la  l'J'  l'i'uidii  niiiiiairc  (pii  coniprend  S  subdivi- 
sions di'  région,  dont  '2  dans  la  Corrèze  ;  l'.rivi^  c\  'Tulh'.  Les  troupes  qui  en  di'qiendiMit 
font  [larlie  du  12°  corps  d'armée  dont  le  chel'-lieu  esl  Limoges.  La  garnison  di'  Tulle 
comprend  un  régiment  d'infanterie;  celle  de  Brive  eu  cdnqireud  ('ijaleuiiMil  un. 

Tidle  possède  une  manufacture  nationale  d"armes. 

Le  dépai'Iement  ressortit  en  oulre  à  l.i  l'J"  légion  de  gendarmerie. 

JUSTICE.  Le  (h'paiiement  ressortit  à  la  CoLir  d'appel  de  Limoges.  Il  existe  un 
Tribunal  de  i"  instance  à  Tulle  (où  se  lient  la  cour d'assisesi.  à  Biivi^  el  àUssel; 
un  tribunal  de  commerce  à  Tulle  et  à  Brive. 

INSTRUCTION  PUBLIQUE.  Le  déparlement  ressorlil  à  I  Académie  de  Cler- 
mont.  II  ne  [lossède  aucun  elablissenient  d'enseignenieid,  sup(''i'ieur. 

L'enseignement  secondaire  comprend  nu  lycée  à  Tulle,  un  collège  communal  à 
Brive  et  à  Treiguac  (collège  Lakanab  :  pour  les  jeunes  lilles.  des  cours  secondaires 
à  Tulle.  Il  existe  un  établissement  libre  à  Ussel;  un  petit  séminaire  à  T!ri\e  el  à 
Servières. 

L'ens<'ignenient  pi'iniaire  recrute  ses  pi-ofesseurs  à  l'école  normale  d'institu- 
teurs (avec  école  .annexel,  el  à  l'écoIe  normale  d'i  nstitLitrices  (a\ec  ('•cole  annexe) 
de  Tulle.  Il  e\isle  nue  école  primaire  supérieure  de  garçons  à  l'zer(  he.  Du 
trouve  des  cours  complémentaires  de  garcousà  Borl.  Lglelons.  Meyniac.  Tulle  et 
Ussel  et  des  pensionnats  primaires  à  Beaulieu.  Lnbei'sac,  .Meyssar  el  .\envic. 


BRIVE.  —    Kijli^e  S;iiiit  M.irlin.  AljsiJe,  côte  N. 


C  O  p.  r,  E  Z  F,  203 

Le  département  ressortit  en  outre  :  à  rarromiissement  minéralon-iqne  de  Poitiers, 
sous-arrondissenieiit  de  Bourges  (division  du  Centre);  ;'i  la  S  ii'-pion  agricole  (S.i;  à  la 
28'  conservation  forestière  (Aurillac)  ;  à  la  1 1°  inspection  des  Ponts  et  Chaussées. 

Agriculture 

Sous  le  rapport  agricole,  on  peut  partager  le  cli'pnrlonieiil  en  deux  régions  :  la  proniière,  la 
]ilus  ferlile,  comprend  l'arrondissement  de  lîrivo  ol  la  jioinle  S.  de  celui  de  Tidle:  c'est  le  pays 
bas,  embrassant  les  l)asses  vallées  de  la  Vézère,  île  la  Corrcze  et  de  la  Dordogne.  où  l'on  récolte 
des  céréales,  des  Iruits  et  du  vin.  L'autre  région,  celle  de  la  montagne,  comprend  le  reste 
du  département;  c'est  un  pays  de  pâturages.  La  race  ovine  est  surtout  répandue  sur  le 
plateau  de  Millevache  et  dans  les  Monédiéres  ;  les  Iroujieaux  des  cantons  de  Soniac,  de  Bugeal 
et  de  Meymac,  sont  très  nomlireux;  on  prise  pailiinllèremenl  ceux  du  Vendonnois.  dans  le 
canton  de  Lubersac.  Les  cultures  induslrielles,  dans  la  région  monlagneuse.  ne  coni|irennent 
que  le  cbanvre  et  le  lin.  On  trouve  de  belles  cbàtalgnei'aies  dans  le  canton  de  Neuvic. 

La  nature  du  sol  est  argileuse  ou  siliceuse.  La  Gorréze  est  un  pays  de  grande  culture  :  on  y 
compte  environ  2500  exploitalions  déplus  de  M)  hectares,  lOlKHI  d'une  étendue  vaiiaiil  de  1(1  à 
40  Iiectares,  28000  d'une  étendue  variant  cle  1  à  10.  et  'iO'iOO  d'une  élemlue  inléi-ieure  .i  I  bcclare. 
Près  des  trois  quarts  de  la  population  vivent  des  produits  d(>  r.iaricnllure,  et  jibis  îles  liols 
quarts  des  propriétaires  font  valoir  eux-mêmes.  Certains  proiluit-  accessoires,  comme  ceux  de 
l'élevage  de  la  volaille  (en  particulier  des  dindes)  et  de  la  fabiication  des  fromages  avec  le  lait 
des  chèvres  et  des  brebis,  fournissent  un  appoint  de  grande  valeur. 

Voici  le  tableau  de  la  statistique  agricole  pour  l'aiméo  IS'.iO  : 


Cultures 

Siu 

face 

Proiluc 

ion 

Cutliires 

Sin-face 

Produrlion 

Froment  .    . 

25.800 

lect 

are* 

-llS.SiO 

lectol. 

Sarrasin.   .   . 

2S.770  hectares 

4ril.(i20  heclol. 

Méteil.   .    .   . 

4.210 

X2.ll"0 

.\voine.   .    . 

.■>.(;;io 

150.950       " 

Seigle    .    . 

05.050 

.. 

.iri{1.2liO 

., 

Maïs.   .    .   . 

r„so 

5.800        .. 

Orge  .   .   .    . 

I.OIO 

17.440 

. 

1  Trèlte.    .    .    . 

L0.70 

.S'.1.050 

Prairies 

\  . 

<  Luzerne     .   . 

550 

27.500 

artificielles 

Sainfoin.   .    . 

2S0 

07.200 

La  pomme  de  terre,  cultivée  sur  21  720 hectares,  a  fourni  2G5iOOO  quintaux. 

Les  plantes  industrielles  ne  comprennent  que  le  chanvre,  le  lin  et  le  tabac. 

Le  chanvre,  qui  a  occupé  S20  hectares,  a  donné  4100  quintaux  de  filasse  et  5280  de  graine;  le 
lin,  pour  une  surface  de  700  hectares,  a  produit  WOII  ipiiidaux  de  filasse  et  1  KIO  de  graine.  Ouant 
au  tabac,  à  la  culture  duquel  ont  pris  jiart  ill  jilanteurs  len  lilOOi.  In  prciduction,  celte  même 
année,  s'est  élevée  à  802,  5  quintaux,  pour  une  surface  cultivée  de  .58  liectares.  I.'étendue  des 
prairies  artificielles,  comparée  à  celle  des  prairies  nattu'elles.  est  ]ieu  considérable. 

Hectares    Quintaux    |  Hectares        Onintaux 

Betteraves  fourragères  .    .      2.7.50  041.000 

Prés  naturels 05.400       3.213.600 

Herbages 9.000  97.000 

La  vigne,  plantée  dans  8500  hectares,  a  produit  41500  hectolitres  de  vin.  La  même  année,  on  a 
replanté  50  hectares.  Les  vins  récollés  sont  de  qualité  ordinaire  ;  les  plus  estimés  sont  ceux 
d'.\llassac,  de  Donzenac,  de  Beaulieu,  de  Queyssac,  de  Voutezac,  pour  les  crus  rouges,  et  de 
Collonges,  Saillac.  Yssandon  et  Varetz,  pour  les  crus  blancs.  Le  vin  «  paille  .  que  produisent  les 
environs  de  Beaulieu  est  très  goûté  en  Coi'rèze. 

En  dehors  des  fruits  variés  provenant  du  bassin  de  Brive  et  des  basses  vallées  de  l'O.  du 
département,  la  Corrèze  a  produit  8(;2  400  quintaux  de  châtaignes,  50020  de  noix  et  2880  de 
pommes  à  cidre.  I^a  prorbiclion  du  cidre  s'est  élevée  .à  20  17't  hectolitres. 

La  surface  occupée  jiar  les  bois  et  forêts  est  de  plus  de  .50000  hectares,  dont  l'État  ne  possède 
que  135  hectares  08  ares  (forêt  domaniale  de  Pompadouri.  La  contenance  des  forêts  commu- 
nales et  d'établissements  publics  est  de  5580  heclares  89  ares.  Les  reboisements  en  montagnes 
effectués  par  les  communes  comprenaient,  au  51  décembre  1900.  une  surface  de  820  heclares: 
ceux  effectués  par  les  particuliers  atteisnaieni,  à  la  même  date.  0827  hectares  il  ares,  le  tout 
eidre|iris  .lepnis  l'année  1882.  Les  piincijiales  forêls  soid  celles  il'.Xreil,  de  Bonnaigue,  de  Chirac, 


M.M.KMOIVr.  -  Ksliso.  En-i'mble  S.-O. 


AVEN.  -  liylisc.   lùisciiiM.'  S.-E. 


266  C  O  P.  R  E  Z  K 

(le  Clhamheret,  de  Frétigne,  d'Herbeil.  de  Gimel,  de  Meilliard-;.  de  S.ilon,  de  Seignemousseuse, 
de  Soudeille.  de  Tui'enne.  etc.  Les  essences  dominantes  sont  le  chêne,  le  hêtre,  le  bouleau,  etc. 
Les  animaux  nuisibles  qui  les  peuplent,  loups,  sangliers,  sont  assez  rares. 

En  1800,  on  complaît  0780  animaux  d'espèce  chevaline.  Un  haras,  dont  l'origine  remonte  au 
xvnr  s.,  est  installé  à  coté  du  château  de  Pompadour.  En  outre,  on  compte  7  stations  de  monte 
dans  le  département  :  à  Beaulieu,  Brive,  Meyssac,  Neuvic,  Ussel,  Uzerche,  Tulle.  Une  Société 
de  courses  dispose  de  rhi])podrome  de  Pompadour.  L'espèce  mulassière  com]itait  SIC  représen- 
tants, et  l'espèce  asine  Qi'M.  L'espèce  bovine  était  représentée  par  I0'2  UO  sujcls.  appartenani 
surtout  aux  races  limousine  et  de  Salers;  sur  ce  nombre,  on  comptait  :  15  300  IkcuTs  de  travail 
et  '2S'20  à  l'engrais;  975i0  vaches  ayant  produit  "dOlOO  hectolilres  de  lait.  Il  existe  à  Brive  une 
vacherie-pépinière  pour  la  sélection  et  le  développement  de  la  race  limousine.  Sur  570700  ani- 
maux de  race  ovine,  on  comptait  201 000  brebis  dont  le  lait  entre  dans  la  fabrication  des  fromages 
que  produit  surtout  St-Priest-de-Gimel,  sous  le  nom  de  tomes  df  Bmch.  Le  département  pro- 
duit en  outre  des  fromages  genre  Roquefort  et  des  fromages  de  chèvre.  La  production  en  laine 
a  été  de  0050  quintaux,  pour  .552000  animaux  tondus.  L'espèce  porcine  est  très  répandue;  on 
conii)tait  195.520  sujets  et  4200  seulement  de  l'espèce  capiine. 

En  outre,  44400  ruches  d'abeilles  ont  produit  115  620  kilogrammes  de  miel  et  55  000  de  cire. 

Les  cours  d'eau  sont  surtout  peuplés  de  truites.  La  flore  est  1res  variée  ainsi  que  la  collection 
des  cham]iignons  comestibles. 

L'enseignement  agricole  est  donné  jiar  la  Chaire  départementale  d'agriculture  de  Tulle  el  par 
les  Chaires  spéciales  d'agriculture  de  Brive  et  d'Uzerche.  Neuvic  possède  la  Ferme-École  des 
Plaines.  Un  domaine  national  existe  à  Pompadour.  Le  département  compte  encore  52  comices 
agricoles. 

Industrie 

En  1900.  on  complaît  dans  le  déparlement  2150  établissements  dont  1526  emploient  moinsde 
5  personnes.  Le  plus  important  est  la  manufacture  nationale  d'armes  de  Tulle,  qui  possède  des 
annexes  aux  environs  el  occupe  un  nombre  très  variable  d'ouvriers,  1500  en  moyenne. 

INDUSTRIES  EXTRACTI'VES.  Des  9  mines  concédées  du  département,  2  seulement  onl  été 
exploitées  en  1900  :  ce  sont  les  mines  de  bouille  d'.\rgentat  et  deLapleau,  ayant  produit  :  la  pre- 
mière, 6i  tonnes,  et  la  seconde,  420  tonnes,  avec  un  personnel  des  i>lus  restreints.  Les  seules 
carrières  imporlaiiles  sont  les  ardoisières  d'.'Vllassac.  de  Travassac,  et  les  carrièi'es  souter- 
raines de  pierre  à  chaux  de  Gioux.  Dans  les  exploitations  d'ardoises,  le  personnel  occupé  a  été 
de  500  ouvriers  environ,  pour  une  production  de  17579  milliers  d'ardoises.  Quant  aux  carrières  de 
Gioux.  elles  onl  enqiloyé5i  ouvriers  et  produit  4750  tonnes  de  pierre,  ayant  servi  à  faire  <le  la 
cli.Tux  pour  l'agriculture  et  les  constructions. 

La  nature  des  roches  est  très  variée  dans  la  Coi'rèze.  On  y  trouve  des  minerais  de  fer,  de 
plomb  sulfuré  argentifère,  d'antimoine,  d'étain,  île  bismulh,  de  cuivre,  etc.  Outre  la  pierre  à 
chaux,  on  exploite  aussi  des  caiTières  ilo  pierre  de  taille,  de  grès,  de  granit  diversement  coloré, 
de  kaolin,  d'argiles  réfractaires,  de  lave  provenant  de  volcans  éteints.  Certaines  carrières 
fournissent  encore  des  meules  à  moulins  et  des  meules  à  aiguiser. 

On  trouve  des  poteries  et  des  faïenceries  h  Brive.  Dnnzenac.  Neuvic  el  Tulle;  des  tuileries 
à  Beaulieu.  Borl.  Tulle,  elc.  On  fabriqui'  des  tuyaux  de  drainage  à  Brive. 

INDUSTRIES  AGRICOLES.  Les  établissemenl-i  de  minoterie  sont  assez  nombreux  dans  la 
Corrè/e.  (In  trouve  îles  brasseries  ."i  Bort.  Brive.  Chameyrat.  Malcmort,  Treignac,  Tulle:  des 
huileries  h  Brive,  la  Chapelle-aux-Sainls.  Meyssac,  Saillac.  Sainl-lIilaire-Peyroux.  Pompadour, 
Tulle.  Biive.  fal)riquent  des  conserves  alimentaires:  cette  dernière  ville  a  la  spécialité  de  la 
moutarde  violette.  L'industrie  du  bois  est  représenlée  par  les  scieries  de  Bort,  de  Tulle,  de 
Corrèze.  d'Égletons  et  de  Vigeois:  les  saboteries  et  galocheries  de  Bort,  Brive.  Corrèze  et 
Ussel;  les  fabriques  de  chaises  de  Brive,  d'Egletons.  île  Tulle  et  d'Ussel.  Les  enveloppes  en 
paille  pour  bouteilles  sont  préparées  à  Argentat,  Laguenne  et  Uzerche. 

INDUSTRIES  MÉTALLURGIQUES.  Elles  c(ini]iremienl  à  peu  près. exclusivement  la  manu- 
facture nationale  d'armes  de  Tulle  el  quelques  fonderies  de  2'  fusion.  C'est  à  Souillac,  hameau 


TURENNE.  —  Rue  coiiduisanl  on  Cliàleau. 


26S  C  O  R  P.  E  Z  E 

(l(''|ioiiil.iiil  rie  Tulle,  que  s'usinent  les  canons  de  l'usil.  La  fabrication  annuelle  peut  s'élever 
JMsqu'.-i  "IKKMI  aimes.  Les  autres  pièces  en  bois  sont  tournées  et  ajustées  dans  de  petits  établis- 
si'nieiil-  groupés  auliMir  ilr  l.i  \illc.  à  CoiTèze  et  à  Laiiuenne.  Brivc  fait  de  la  taillanderie. 

INDUSTRIES  CHIMIQUES  II  existe  des  teintureries  à  Beaulieu,  Boi't,  lïrivc.  Meymac, 
Nciixir.  I  Mlle.  Issel.  f  /.eiclie  fl  une  blanchisserie  de  toiles  à  Aubazine.  Tulle  fabrique  de  la 
bougie;  liort.  Brive  el  Trcigiiac  de  la  cire.  Il  existe  à  Onrnil  une  usine  iniporlaule  pour  la 
]>i-ôiliic-lion  lies  matières  tannantes  (100  ouvriers). 

INDUSTRIES  TEXTILES.  Elles  sont  rei)résenlées  par  les  filatures  d'Argontat,  Meymac  et 
Vigcois.  t  ne  u^iue  imiMiiUiidc  utilise  une  cliute  de  la  Rue,  prés  de  Bort,  pour  le  moulinage  de 
la  soie  et  occupe  plus  de  501)  femmes  et  jeunes  filles.  Des  carderies  existent  à  Argentat, 
Beaulieu,  Bort,  Treignac.  Ussel,  ainsi  qu'à  Tulle  et  aux  environs.  Les  objets  fabriqués  consistent 
on  bas  el  en  gilets  de  laine,  eu  droguets  el  en  étoffes  diverses. 

INDUSTRIES  DIVERSES.  On  trouve  des  tanneries  à  Argentat,  Brive,  Beaulieu.  Burt, 
|ii.ii/.i>ii;ic.  Tri'iïïiKic.  L  sscl  et  Uzerclie:  iilusieurs  de  ces  villes  possèdent  également  des 
corroiries:  Bort,  Meymac  et  Uzercbe  fabriquent  de  la  chaussure.  Les  diverses  papeteries  du 
déparloinenl  produisent  surtout  des  papiers  de  jiaille:  les  usines  se  rencontrent  à  Lagucnne, 
Laumeuil.  Malemorl,  Tulle  el  Uzerche.  La  chapellerie  possède  une  certaine  importance  dans  la 
Corrèze.  Bort  compte  deux  usines  iiuportaiilcs  occupant  environ  1500  ouvriers.  Argentat,  Brive, 
Lagueiine.  Treignac  et  Tulle  pratiquent  égaleiiieul  cette  industrie. 

Au  '\  décembre  1900,  il  existait  153  établissements  industriels,  dont  7  inactifs,  emiiloyant 
142  iiLicbines  à  vapeur  d'une  force  totale  de  I-25S  cbevaux-vapeur  dont  77  inutilisées. 

I.c  idurs  de  la  Vézère  est  en  outre  utilisé  pour  la  production  de  forces  électriques. 

Commerce 

Le  dé|)artenient  exporte  des  chevaux,  des  mulets,  des  bestiaux,  de  la  volaille,  du  vin.  de 
l'huile  de  noix,  des  châtaignes,  des  truffes,  des  champignons,  des  foies  d'oie  et  de  canard,  soit 
frais,  soil  truffés  el  en  boites,  des  conserves  alimentaires,  des  fruits  et  primeurs,  de  la  moutarde 
violette,  enfin  des  bois  de  toutes  sortes, 

11  importe  de  la  houille  en  provenance  des  bassins  du  centre,  des  matières  premières  pour 
ses  lilatnres,  des  denrées  de  toutes  sortes,  des  articles  de  modes  et  de  nouveautés,  des  vins  el 
liqueurs,  etc. 

Les  grandes  transactions  commerciales  se  font  surtout  dans  les  foires  et  marchés. 

Les  relevés  du  mouvemenl  de  la  navigation  en  1900,  sur  la  Dordogne,  accusent  le  départ  de 
05  bateaux,  d'une  jauge  totale  de  12S1  T.  En  outre,  le  cube  du  bois  flotté  à  bûches  perdues  a  été 
d'environ  815  stères.  La  majeure  partie  des  marchandises  était  à  destination  de  Castillon. 

La  succursale  de  la  Banque  de  France  à  Tulle,  avec  le  bureau  auxiliaire  de  Brive,  a  occupé 
en  1900  le  85°  rang  sur  l'20  succursales,  avec  un  chiffre  global  d'afiaires  de  23400850  francs. 

Le  département  possède  à  Tulle  une  Chambre  de  commerce  dont  le  ressort  embrasse  la 
Corrèze  en  entier. 

Voies  de  communication 


kil. 
f'.beniins  île  fer  (voie  normale)   .    .    .        580,409 
Dordogne   (flottable    depuis   le    con- 
fluent delà  Rue,iirès  de  Bort,  mais 
navig.  à  la  desccnle  depuisce  poiuti. 
i.upigiii'ur  dans  le  déparlement.  .  .        110.   ■■ 


kil. 

Roules  nationales 372,230 

Cliemins  de  grande  communie"". .    .   .     L752,29l 

d'intérêt  commun 1.305,514 

■•         vicinaux  ordinaires L505,747 


TULLE,  ville  quelque  peu  industrielle,  grâce  à  sa  Mnnvfnriure  d'armes,  établie  près  de  la 
(jure,  ilaii^  le  fiinhinirr)  de  Souilhae.  s'étend  tout  en  longueur,  dans  la  vallée  encaissée  el  sur  les 
deux  rives  de  la  Corrèze,  que  huit  ponts  fi-ancliissent.  Des  quais  des  deux  rives  comme  des  rues 
parallèles  à  l-i  rivière  el  de  celle  qui  mène  au  vallon  de  la  Solane,  petit  affluent  de  droile  de  la 
Corrèze,  parlant  des  rues  étroites  et  montantes,  des  ruelles  en  escaliers,  grimpant  le  flanc  des 
collines  e-<-;u-pi'-es  qui  forment  une  ceinture  |)ittoresque  à  la  petite  cité.  Sur  les  hauteurs  de  la 


COUR  E  z  i: 


a» 


rive  d.  s'étagent  :  le  Lycée,  Y  École  normale  de  jlUes.  Y  Hospice  :  on  liice,  siii-  la  rive  opposée, 
s'élève  le  Séminaire,  précédé  d'une  terrasse  d'où  la  vue  est  fort  belle  sur  la  ville  et  la  vallée,  i.a 
Préfecture,  de  style  Louis  XIII,  et  fpi'onloure  un  beau  iiarc.  est  sur  la  rive  d.  de  la  Solane. 

Son  monument  le  plus  inlcressant  est  la  rathédrale  St-Martin  (xu=s.).  ])rivée.  depuis  la  cré.ilioii 
du  quai  delà  rive  d..  du  transept  et  du  chœur:  sui'  la  nef,  qu'acconiiiaanenl  d'élroils  has-ccMés, 
s'ouvre  un  iiorche  surmonté  d'un  clocher  élevé  ^xiv  s.1  que  couronne  une  belle  llécbe  e[i 
pierre.  Au  côté  latéral  s.  est  aliénant  un  Cloître  (xiir  s),  restaui'é,  dont  un  admire  la  salle  ca|ii- 
tulaire,  ainsi  que  quelques  autres 
vestiges  de  Tancieune  abbaye. 
Les  aulres  églises.  St-Jean,  nm- 
derne,  dont  la  façade  est  sur- 
^uiontée  d'un  clocher  carré,  et 
St-Pierre.  de  plan  octogonal,  ne 
présentent  aucun  inlérét.  L'an- 
cienne église  du  collège  des 
Jésuites  a  été  transformée  eu 
Ifalle.  Un  petit  Musée  et  des  col- 
lections d'histoire  naturelle  occu- 
pent les  bâtiments  de  l'ancien 
collège  (xvr  s.i.  Sur  la  rive  g.  de 
la  Corrèze  s'élèvent  Yllûtcl  d- 
ville,  YÉi'çrlié  et  le  Ptilais  de 
Jusliçç. 

Tulle  renferme,  principalement 
dans  la  basse  ville,  un  cerlain 
nombre  de  maisons  curieuses  dc^ 
XIII',  xiv°et  xv«  s.  La  plus  remar- 
quable est  la  Maison  de  l'ahlié. 
(1,  place  Gambclta),  dont  les  sculp- 
tures de  la  façade  sont  très  bien 
conservées.  Nommons  encore  luie 
Maison  du  xvi"  s.  (I,  rue  St-Ucr- 
nnrd). 

Uzerche  e-^t  le  bourg  le  plus 
pittoresque  de  la  Corrèze.  Il  oc- 
cupe une  presqu'île  contournée 
par  la  Vézère  et  est  bàli  eu 
amphithéâtre.  Deux  rues  inuii- 
lantes  conduisent  au  sommet  ilc 
la  colline  occupée  par  Ylùjlisc 
(XI'  et  xir  s.)  et  par  les  bâtiments 
de  Y  École  primaire  supérieure.  Sur 
tout  son  pourtour,  il  est  bonlé 
de  maisons  aux  toits  aigus.  Ilau- 
<piées  de  lourelles  rectangulaires 

ou  cylindriques  avec  clochetons  sélageant  le-  uns  au-dessus  des  autres  et  furmaid  un  fuiiillis 
fort  pittoresque,  que  l'on  admire  surtout  de  l.i  partie  élevée  du  fauliours  Ste-Lulalie.  Deux 
ponts  sont  jetés  sur  la  Vézère.  au  sommet  île  la  boucle  qu'elle  forme.  Du  coté  de  l'isthme, 
une  rue  descend  vers  la  rivière  et  passe  sous  la  Porte  Barachaudc.  Parjni  les  curieuses  maisons 
de  cette  archaïque  cité,  nonunous  le  Château  Punlicr.  la  maison  Eijssartier.  à  touridie  d'angle,  etc. 

Treignac  occupe  une  belle  sitiuition  sur  le  plateau  qui  stu'plombe  la  rive  g.  delà  Xézère.  Ses 
Maisons  anciennes,  son  vieux  Collér/e,  son  Il-'itel  de  l'illc,  sou  Église  {\y  s.),  le  l'ont,  de  la  même 
épo(|ue.  avec  la  vieille  chapelle  qui  en  occupe  l'une  des  létes.  forment  un  ensrndile  fort  attrayant 
à  regarder.  La  rivière  qui  p.isse  à  ses  pieds  traverse  une  des  régions  les  |,lii-  belles  du  Limousin. 


Ti  isi;\m: 


I ■   .1.-   (..  >;i 


SAIM-ROBEP.T.  —  Eglise.  Ensemble  N.-E. 


COr.REZE  -271 

BRIVE  occupe  une  belle  silualloii  sur  la  i-ivc  g.  île  la  Corrèze.  au  conlUieiil  de  l'Acuipilo.  Des 
collines  l'alirileiil  contre  les  veiiLs  du  N.  La  l;\rge  et  loconde  vallée  qui  1  entoure,  altoii.le  en 
arbres  fruilicrs.  Sur  l'emiilacciiienl  des  anciens  remparts  s'étendent  de  beaux  l)oule\ards  bordés 
de  maisons  que  précèdent  des  jardins.  .\  l'extérieur  de  celle  ligne  circulau'e  s'élèvent 
les  quartiers  modernes  et  les  faubourgs.  Le  voyageur  ipd  suit  les  boulevards  ou  llàne 
sous  les  platanes  de  la  hcUc  Promenade  du  li  JuUlct  est  l'rap|ie  de  l'aspect  souriant  de  la 
ville;  mais,  ((u'il  vienne  à  l'ianchir  le  cercle  enfermant  la  vieille  cite,  le  charme  est  rompu. 
Les  rues  étroites,  toi'tueuses,  avec  leurs  caillou.x  roulés  en  guise  de  |iavés.  forment  une 
suite  de  cercles  concentriques,  (jue  cou])e  un  dédale  de  ruelle^  et  d'impasses,  où  le  xileil 
pénètre  peu,  mais  où  s'alignent  de  vieilles  imiiaona  des  xiv.  w  et  xvr  s.  .\u  cenire  -'élc\c 
VËglise  St-Miirtiit  (xir  s.),  de  style  roman  limousin,  reslaurée  et  dont  la  façade  latéiale  S.  est 
surmontée  d'un  clocher  moderne;  i]uel(|ues  constructions  sont  encore  attenantes  à  la  façade  N. 
L'Ëylise  Si-Libéral  (xiv  et  xv  s.),  encastrée  dans  des  maisons,  n'a  (pi^uie  seide  nef.  IJÊi/lisr 
t<l-Serniii  est  moderne.  Le  petit  Séminaire  occupe  im  élégant  liùtel  du  xvr  s.,  à  l'irdérieur  duquel 
on  remanpie  de  belles  cheminées,  un  escalier,  et  stuiout  la  façade  sur  l.i  cour  intérieure.  Le 
Couvent  des  dames  de  Sle-Clairc  a  conservé  sa  façade  des  xir-  et  xv"  s.  (lelui  de  SIe-L'rsule  (autre- 
fois des  Franciscains)  a  été  fondé  en  l'2'20  jjar  saint  .\ntoine  de  Padoue.  qui  aimait  médiler  dans 
les  grottes  proches  de  Brive.  transformées  aujourd'hui  en  chapelle^,  à  l'inlérieur  du  couvent 
moderne  des  Franciscains.  Le  vieux  Collège  (I50U)  a  des  fenêtres  mansardée^  ornées  de  sculptures 
et  une  intéressante  colonnade  extérieure.  La  Gendarmerie  occupe  unancien  cou\enl  d  lisidines. 
Le  nouveau  Collège,  considérable,  la  Sous-Préfeciure,  le  Palais  de  Jusliee.  VlP'dcl  df  Ville,  le  nouvel 
IP'ipilal,  n'offrent  aucun  intérêt.  Le  Musée,  qui  occupe  un  hôtel  du  xvir  s.,  possède  (|uelques 
loiles,  des  moulages  de  sculpture,  des  armes  et  des  antiquités  préhistoriques,  ramassées  dans  les 
lumuli  ou  <lans  les  grottes  nombreuses  de  la  région.  Le  Ponl  Cardinal  a  élé  jeté  sur  la  (^orrèze 
en  173i.  Citons  encore  la  Fontaine  Boiirzal  ornée  d'un  buste  en  bronze.  Brive  a  élevé  une  shiluc 
au  maré.ehal  Brune  (I7IM-I8irii.  assassiné  à  Avignon,  et  un  buste  au  doeleur  Mnjour. 

Les  environs  de  Brive  soid  assez  pittoresques;  au  S.  se  trouvent  les  grolles  de  I.ainonronx.  à 
plusieurs  élages  jiercés  verticalement  dans  de  la  roche  friable. 

USSEL  esl  agréablement  située  sur  une  colline  entre  la  Diége  et  la  Sarsoime.  dans  une  région 
de  prairies  et  de  cultures.  On  y  voit  encore  un  certain  nombre  de  maisons  aneiennes,  surtout  du 
xvir  s.  La  plus  remarcpiable  est  V Hôtel  des  dues  de  Ventadour  (xvi"  s  1.  L'Église  (xir  et  xv  s.i. 
que  surmonte  un  clocher  moderne,  a  de  belles  voûtes  dans  le  bas-coli''  d.  La  ^^ous-Préfeelure. 
moderne,  est  entourée  d'un  joli  parc.  Sous  les  beaux  ormes  de  la  Place  Voltaire  a  été  érigée  une 
aigle  romaine  en  granit  (ir  s.1,  près  des  constructions  de  l'ancien  Collège.  Une  avenue  ondjragée 
mène  sur  l'emplacement  d'un  cami)  romain  au  centre  duquel  on  a  érigé,  en  llilO.  la  Chapelle 
X.-D.  de  la  Cli'ibanne.  Du  terre-plein  qui  l'entoure,  la  vue  est  superbe  sur  les  environs  :  on 
di-cou\re  les  monts  du  Canlal  et  les  Monts  Dore. 

Liste   des   Monuments   historiques 


Ainiiiic  .  . 

Ariiciil.'il .    . 
Ariioc-Poiii|i 
Aubaziiio.  . 

.\yon .... 
ni'.Tuiicii . 
lîrive    .    .    . 


r.sl);irli:;ii;i( 

Mi-ymn.-  .    . 

Moiislier-\'i 

(Le).  .  .    . 


.    .    .    .   FiiriN  ll;lpli^nl.'lllx^xn'^.l(l;lll^^l'•l.'. 
.    .       .  .Menhir  dit  le  Giuvc  tIc-Rolaiiil. 
adour  .   Église  (xn'  s.). 

.    .  Cromlech  <!ii  Ptiy  île  Paidi.ic. 
.    .        .    Eglise  (xn*  s.l. 
.    .    .    .   Pierres  toniliales  (xiv*  s.)  de  l'éi;!. 
.    .    .    .   Eglise  (xir  et  xin*  s.). 
.    .    .    .  Église  .St-JIartin  (xn-  s.). 
.    .    .   Pelit  séminaire  (xvl*  s.K 

.    .   Maison  à  loiu-elles  (xv*  s.). 
.    .   .    .   l^^olnien  ilil,  la  Jlaison-du-T.onp. 
.    .    .    .   Église  (xn'  s.). 
idadoin" 
.   .   .   .  Cliàleau  de  Ventadoui'. 


Naves  .... 

.    .\  rênes  île  'finlitiiae. 

—        , 

.  .\ntel,    retalde,  nppiii  de  commu- 

nion (xvin"  s.),  dons  régiise. 

Sailli- \nir(d  - 

.    .   l-;glise  (xn*  s.). 

S.uiil-Cyi-la  li. 

»clie.  Eglise  (xV  s.). 

.Sailli  llnlierl . 

.   Église  (XT["  s.). 

Ségiir  .... 

r.hapelle  ixn'  s.1. 

Tulle 

.       CatliédraliMN.-D.  (xn'  au  xiv  si. 

Tarenne  . 

,    ,    liesles    du    cîiàlcail    de  Tureniie 

(Tour  de  César,  xm"  s.  Tour  du 

,  Trésor,  xiv  s.). 

Uzerrhe 

.    .   Eglise  (xi*  et  xn'  s.). 

"Vigeuis.  . 

-   .   .  Église  (xn*  s.). 

Gironde 


Nom  —  Situation 

^g1  ORME  par  la  iciiiiiini  des  deux  grandes  rivières  de  la  Garonne  et  de 
la  Dordiii,'!!!"  (jui  se  rencontrent  au  Bec  d'Ambès,  le  large  estuaire 
de  la  Gironde  a  donné  son   nom  au  département. 

Plus  uK-ridionalc,  la  Garonne  sépare  les  deux  arrondissements  de 
Dazas  tl  de  la  Kéole.  en  baignant  celte  dernière  ville,  traverse  celui 
lie  Bordeaux,  en  décrivant  un  niai;iiili(|iii'  croissant  devant  le  chef- 
lieu  du  département;  quant  à  la  Durdogne,  cjui  coule  plus  au 
N.,  elle  arrose  l'arrondissement  de  Libourne,donl  elle  (MMilcaniie  le  chef-lieu,  puis,  sépare 
un  instant  les  deux  arrondissements  de  Bordeaux  et  de  I.ibourne,  coupe  la  pointe  N.-E. 
de  l'arrondissement  de  Bordeaux,  (ju'elle  sépare  à  nouveau  de  celui  de  Blaye.  Depuis  la 
pointe  du  Bec  d'Ambès,  la  Gironde  sépare  les  deux  airondissemeids  de  Bordeaux  et  de 
Blaye. puis  ce  dernier  de  celui  de  Lesparre  qui  se  termine  à  la  l'ointe  de  Grave,  sur  la  rive 
g.  de  l'estuaire.  Sur  la  rivedr..  c'est  le  (N'^paitemeid  de  la  C.liareide  Intérieure  qui  l'ait  suite 
àrarrondissement  de  Blaye.  Ce  (lc|iarli'iiicMil.  qui  apparlient  ùlai-égion  S.-O  de  la  France, 
se  place  au  premier  rang  des  dépai'lemenls  français  [loiu'la  su|K'rlicie.  Il  affecte  la  foi'Uie 
d'un  losange  d<int  la  plus  grande  diairnuale.  iiicliu(''e  de  S.-E.  à  X.-O..  coïncide  avec  la 
direction  générale  du  cdui's  de  la  (larouiie  i-iiiiliiiin-  par  eeliii  de  la  (iirdude.  Cette  dia- 
gonale mesure  environ  lli'>  kilcun.,  de  la  l'ointe  de  (  irave  au  X.  au  ptiint  île  rencontre 
des  trois  départements  ilc  la  (lironde.  de  Lol-el-daronne  et  des  I^andes,  au  S.  L'autre 
diagonale  mesure  125  kildin.  de  l'i'xlii'iuili''  Si),  de  lai'rondissement  di'  Bordeaux  à 
rextrémité  X.-E.  de  ci'tiii  de  l.iliourni'.  I.c  pninl  dû  elles  se  coupeid  n'est  aidre  que 
Bordeaux  même. 

Les  limites  naturelles  du  dc'parte ut  sont  ;  au  \.  la  (dronde.   qui  le  sépare  jjendant 

41)  kilom.  de  celui  de  la  Cliareide  InlV'rii'nri'.  puis  ipiel((ues  kiloni.  de  rivières  insigni- 
fiantes ;  à  l'E.  une  faible  partie  du  cours  de  qnrlipics  ['uisseaux.  itlusieurs  kilcun.  delà 
Lidoire,  57  kilom.de  la  I  tciidd^ne.  puis  ,pie|cpies  kilcmi.  du  Dropt  et  du  Lisos.aii  S. 
environ  '2  kilom.  de  la  Leyi-e  :  à  l'O.  eiilin  fdcc'iui  Allaidicpie.  11  est  liorné  au  N.  pai-  le 
département  de  la  Ctiarente-inférleii l'e.  au  \  i:.  par  celui  de  la  Dordogne.  à  l'E. 
jiar  celui  de  Lot-et-Garonne,  au  S.  par  celui  dc^s  Landes.  Il  a  été  formé  en  IT'.MI  de 
territoires  faisant  partie  de  la  CLiyenne  i  fti/v/e/c (/,■-■,  Du:ad(ii)<,  Périijord,  Agenais). 

Histoire 

Les  premiei'S  habilanls  de  c-elie  rc'\'.^icui  paraissiuil  c'-lre  cl'cu-iL'-iue  ilic'i-iipu'.  Ils  auraient 
précédé  la  venue  des  (_;eltos.  l'Ius  lai-d  une  fraction  de  JJiliij-iijc!<  l'icl^ci  vint  s'établir  dans 
la  région  conq)}'ise  entre  les  iiiisseaux  delà  Devise  et  du  Peugne.  Avec  les  Iliéres  ou 
Afiuilains,  ils  jetèrent  les  foudejucnls  i\c  Burdiyalu  i  Bordeaux).  Lesénulils  oui  beaucciiqp 
discuté  l'étymologic  de  ce  nom.  sans  pouvoir  se  meili-e  d'accord.  C'est  SIraiion  qui.  de 
tous  les  géogi'aplies.  a  le  premier  signalé  son  exisieiu'e  scui^  le  noui  di;:i-os:ov  Bo-jsôi-/-/À7. 
Bordeaux,  grâce  à  sa  situation  sur  la  ri\e  ir.  de  la  (iarorjne.  dc>\inl  un  cc-ulic  commercial 
(einpoi-ium)  important.  La  cire,  la  i-c'-sine.  la  laine,  l'élain.  l'oi-niaienl  les  principaux  articles 
d'échange  avec  les  peuples  voisins.  Parmi  ces  derniers,  citons:  les  Boii  ou  Boïatos, 
pécheurs  dont   la   principale   ville  était   Boïos  (La  Teste  de  Buchi  ;  les  Belini  ou  Bclindi 

T.    IV.   —    IS.  Oino.NDE    I. 


274 


G I  R  O  N  D  f 


avec  les  Sallomacii  ^Salles)  occuiituil,  les  Landes  du  lîeliiiois  lieliii  .  les  Meihilli  iMédoc), 
tous  d'origine  celtique  et  les  l'as/tle^  iBazasi.  dorigiiic  ibciique.  Ils  tratiquèient 
ensuile  a\ee  les  Massalioles.  (|ui  |iai\inreut  daii^  la  région  jiai-  la  vallée  de  TAude.  puis 
avec  les  Xarbonuais.  Les  baleaiix  des  Massalioles  iiiiHuihiieirl  la  (linuidc  el  reiiarlaienl 
de  Bordeaux  pour  gagner  la  Brelagne  (Angleterre;. 

En  50  avant  .l.-C.  Crassus  soLunit  les  peuples  dA(|uilaine.  Lors  du  souléxcnienl 
général  de  la  (iaidc  contre  César,  cette  région  iliéiicjue.  et  non  gauloise,  ne  Isougea  [las. 
Ce  n'esl  ipfen  r)8  avant  J.-C.  que  les  peuples  (rAcpulaini'  se  révollérenl  contre  les  Ri)uiains. 
soutenus  iiar  le>  llière>  IransjiN  n''n('-e]is.  llslur-ciil  liallii>  par  N'ipsanius  Agi-jppa.  INlirent 
encore  deux  tentatives  entre  .">.■)  et  511  el  en  -JS  avant  .J.-C. 

La  circonscription  de  LAquitaine  tut  arrêtée  par  Auguste,  en  laii  l.".  Elle  ((Hiipiil  tous 


BOUDli.MX.   -     Hoin-i'  il  Fc.jihiijir  il.>  lv<\<  Gi-.iccs. 


les  peuples  erdre  la  Loire  et  les  l'yiénées.  Cette  grande  pro\iiu-e  lui  déinendnée  avant 
l)i<ic!(''lien  et  comprit  r.Vquitaine  première  avec  Bour'ges  comme  métropole  el  la  Noveni- 
pii|>uhniie  avec  Eau/.c  comme  mi'-hi>p<ile.  LaCaronni'  les  sc'-par'ait.  .\vanl  riii!!  on  ih'-tai'lia 
l'Aquitaine  seconde,  dont  Bordeaux  devint  la  iiK'Iropuli',  ])c  lonles  les  provinces 
romaines.  rA(juitaine  l'ut  la  plus  morcelét'. 

Pendant  la  péi-iode  gallo-roniaine.  Bordeaux  jirospéra.  Ce  fui  d'alioi-d  un  y<r(;/i'.s  urbain 
administré  par  des  iiKtijisIrl.  Les  Aquitains,  devenu--  citoyens  romains,  enli'aient  dans  la 
tribu  (julrhw.  Bordeaux  a  tonrni  do  h^ioniuiirc^  an\  ai'mi''es  de  l'I'Jnjiire  :  les  liitnriires 
Vivisques  ont  eu  deux  cohortes  distinctes  recrut('es  dans  leurs  larnrs  pour  loiiuei' des 
corps  auxiliaires.  Un  préteur  de  cette  origine  dota  la  ville  de  son  i)reiniei-  aipicilnr, 

L'Aquitaine,  plus  éloignée  de  Rome  que  les  autres  provinces  gauloises,  inl   plus  long 


276 


Gir.ONDE 


Irmiis  fidrlc  :ui\  li'adil inii^  iialicmales  et  aii\  mœurs  aiiceslrales.  Si  réplii-i'aiiliie  relève 
|icn  lie  iioiii>  (li>iii;ine  c-cllii|ue.  eu  revanche  elle  eu  a  Iroiivé  uu  urauil  uonihre  d'origine 
iliéri(ine  à  eùlé  de  eeu^  d'oriyiue  i-omaine. 

Mu  "J.")7.  les  l''i'nucs.  pafeouvani  la  (iaulc  du  S.  IL.  au  S.-f).,  Iraversérenl  le  pavs  pour  se 
leudre  eu  Espagne,  lin  'llo  les  Germains  le  parcoururent  aussi.  On  ne  peut  que  faire  des 
coujiMlures  sur  la  façon  dont  les  uns  et  les  autres  s'y  conduisirent.  Poui'  se  protéger 
contre  uu  ri'Idur  possible,  le  miyau  principal  de  la  ville  de  lior-dean-v  fut  eidouré  de 
murailles  diuil  lui  reirouve  encore  quelques  sulisiructions.  Ce  noyau  convrjiit  uu  rec- 
tangle île  "Ml  m.  de  longueur  sur  environ  'i")0  de  largeur,  dans  lequel  on  iiénétrait  par 
I  l  piuirs  llanqui'rv  (\r  |iiui-s. 

Une  nou\i'lle  pi^i'inde  dr  Irauqiiillilr  ranieiia   la  prospi''rilé.   Au    iv  s.  l'Aqiii  laine  était 


Ii()IU)E.VU.\.  —  Groiul  TIumIii'. 


une  riclie  prip\ince.  I.es  écoles  de  lîordeaux  jouissaient  d'une  n'^pulation  universelle:  les 
rlii''lrurs  qui  s'\  l'oriiiairnl  i''laieul  ilrmaiidi'"-  pai-  liouii'  el  !'(  iiirnl.  Le  poète  Ausone,  né 
\er>  T)!!!  à  liordeaux.  qui  lut  précepleui- du  jeune  Gratieu  el  mourut  comijlé  d'honneurs 
et  de  biens,  a  laissé  dans  ses  vei's  élégaiil>  el  facilesdes  descriptions  chariuantes  de  sou 
pays  natal. 

De  répo(|u;'  ri'lliipieil  n'^lepen  de  clio^e  :  des  ilolmeus  à  iiellefond.  uu  autre  à  i'ujols 
le  mentiii' de  l'ierrriil le.  a  Saint  Sulpice-de-Falcyrens,  et  les  dolmens  de  Puy-Landry  aux 
Salles. 

I)(^  l'époqur  loiiiaiii;'.  rilou>  pour  iii('-moire  le~  liagiiieid>  de  colonnes  du  Temple  de 
'ruiellr.  i'-le\i'' au  m  s.  cl  il/'liaiil  au  wii  ~  .  en:!-. 'i\  i--.  au  :\lusée  des  antiques  de  Bordeaux. 
De  ses  mouumeids  nunains  :  thermes,  aqueducs,  fontaines,  etc.,  cette  ville  ne  possède 
que  les  restes  d'un  amphiléàlre  du  m"  >.  dit  Palais  (iallien.  Des  vestiges  de  camp  se 
lioiiM'ul  à   C.ash'e^  (  iiioiidr.  (In  croil  a\oii'  rchouxé  à   Hure  lemiilacement  i\'L't:.-iutiiiiiii  , 


BORDEAUX.  —  Palais  Gallien  lavant  la  création  du  SiiuareJ. 


I .  I  I  ;  1 1  \  I  )  I-: 


27(1 


l("~  luali'-iiaiiK  lie  i;iiici<'iiiM'  cili-  iiiilili'  ni  ilis(->~  dans  1rs  cdiisl  i  ml  imis  du  Ixini-i;-,  doill 
l'o-glise  et  les  alordoiH's  rci-din  rcrd  d.-s  ni(isaïi|iii"-  l'cirouvéos  en  hou  ('dai.  Lue  aiilri' 
niiisaïqiif^  existe  à  Li-ogeals.  I.'ei-nniai^e  de  Saiid  Aidiin,  à  Saiid  (  leniiniii  île  la  Hivière. 
n'est,  autre  (|i  l'une  ei-y|)le  gallo-i'iuuaiue.  A  ji  ad  nus  ipTon  i(d  ri>n\  e  en  divers  cndidils  des 
traces  des  ((uall-e  H'i-audes  \()ii'S  qui   |iarlaieiil   de   Mm-deaux. 

Suivant  (irégoiie  de  'Idurs.  le  elii-isi  iainsnie  aniail    lail  mmi    apparil  ion  dés   le  i"  siècle 
à  Hazas.  t'ue  lialrieicnne  i;anli>isi'.  al  lii-r-c  en  .Indi'-e  par  le  lirni!  des  predical  ions  du  CNrisl. 
\    l'nl    li'anoin   du   iiiarU  re    de   saini 
.Iean-lla|ilisle.      licNcnne     dans     sa 
pairie,    elle  ap|iorla    à    lia/as    une 
ampoule    l'enl'ennanl    du     san^-   dn 
préciu'senr  et  la  d(''posa  dans  l'oi'a 
loire  (jn'elle  y  III    (''le\i'l'.     Mlle    pro 
paiîea,ensnile  la  nouvelle  ddclrine, 
qui    ne    lil    de   |iroL:rès    qu'an    m     s. 
en  Aquilaine.  lors    de  la  \enne  des 
S.  S.  Marlial.    Fi-onI    cl    .\larlin.   I,a 
Iradilion     l'ail     nnnoider     à     sainI 
Mari  ial   la  iimsl  i  ml  imi  dn  piiMuier 
oi'aloir'e  chri'dien  de  l!oi'deau\.  sin' 
l'euqilaeinnenl    ociaipi''   depuis    par 
la  basilique  de  SI  Senrin.  Sl-Aiidri' 
a   été  éle\'i''e  au    i\     s..  di''lriiile  par 
les  Harliares  el  i  (•(■(uislrnile  an\rs. 

Du  \     s.    à   la   lin   dn    i\     se    poni' 
sui\enl   les  in-.asjcnis  liarliares.  lai 
WX.   une   horde  de   Sarinalrs.    il'A 
lailis.    de     \'aiulales     el      irih'aiiles 
lra\ei-se    rAt(uilaine.     seniaid    pai- 
ioid    des  ruines,    l'iiis  \iinnieid    en 
ill  les   W'isigolhs   ipii  pillenl   l'.or- 
deanx  el    l'orcnpinil    di'dinil  i\  enieni 
en     ils  avec   I  Aqnilaiiie   seconde  et 
la  Xovenqiopnlanie.   lùiric.  sncce;-- 
seur  de  Wallia  el    d'Alaull'.   l'ail    de 
llordeanx  sa   i-ésidnice   liahiliielle. 
11  est  arien  et  persi''cule   les  catho- 
liques. Ceux-ci   appelleul    (^lovis  à 

leur  aide.  Le  rlirl'  l'rani-  Irioinphe  à  Poiliers.  cl  l'ail  en  .Ml"  son  enirée  dans  Iloi'deaux 
l  ne.  nouvelle  ère  de  I  ranqndlili''  dure  jusiiu'à  la  mort  de  Clovis  en  .Ml.  Les  \'ascoiis 
ou  Gascons  péniélrenl  à  leur  Imir  dans  le  pavs.  puis  .se  soumelteut  aux  Francs.  Aloi's 
esl  l'ormé'  le  royaume  d'.Kqnilaine  en  l'aveur  de  (  lliaiihert.  l'i'éi'e  de  Dagoherl.  royaume 
<pii  diii'i'  jusqu'en  (iâl  el  rsl  Iransl'ornn''  en  simple  dncln''  ili''pemlaul  de  la  coui'ornie. 
(Ici  l'dal  de  choses  dni'e  jusipi'en  (iitfi.  Puis  l'.Vqnilaine  devieni    indi'qiemlanle. 

Eu  "âll  a  liini  une  inxasion  de  IIKMKIO  Sarrasins,  qui  ti'aversent  le  S.-O.  de  la  Gaule. 
|iillaid  el  incendianl  l'.ordeaiix,  Gharlcs  Martel  les  ('-crase  en  Tâ^  à  Poiliers  et  le  péi'il 
niiisnlman  esl  écarlé'.  lue  liille  désespérée  s'engage  ensuite  enlre  Pépin  le  Bref  et  les 
ducs  d'.Vquitaine  Ilunahl  el  NNaitre.  lutte  dans  laquelle  ce  dernier  est  vaincu.  Charle- 
magne.  au  reloue  de  l'expédition  d'Espagne,  Irausl'oi'nie   l'Aquilaine  en  royaume  et  lait. 


nollDIC.M  X.  -  CI ts  iM-hiil 


ïft;.' 


o 


28-2 


G I  P.  o  X 11 1-: 


afouvernor  Hordoanx  pnr  Ir  comte  Scgwiii.  l.iiiiis  1o  Brafiic  l'iil  li'  (loriiicr  rui  (l'A(|nil;iiiio. 
l'I.  lorsqu'il  iiionla  sur  Ir  Irùiio  do  Fram-c.  la  proxiiirp  rodoviiil  nu  >ini|)li'  iliiclu-. 

De  844  à  87'2,  les  Noiiiinmls  lii'oiil  [iliisii-urs  incursiiins  ilaiix  la  n'^^'-icni  :  ils  pillent  ri 
iiioenilieiil  lîortioanx.  i-ciiKinlenl  hi  tiaroinic.  ia\ai;('nl  lo  liazadais.  (le  n'csl  si:iière  que 
\prs  '.\\2  (|n('  lîordoaux  se  ndovr  de  >i'>  niini'S.  Au  (■liiiiiiicnceniiMd  du  \r'  s,,  nu  ronsirnil 
II'  |ial:ns  de  l'Oiidirirrc  iiii  [■('■sidi-id  li's  dur-,  d' A(|nilaiuc. 

Celle  époque  est  rcuqilie  de  tristesse  ;  les  seigneurs  se  loid  l'ulre  eux  une  guerre 
acharnée:  la  lamine  et  les  épidémies  déeimeul  la  population,  t  in>  crainle  luiiverselle 
sVmparc  (Ips  esprils  à  la  liu  du  x"  s.  et  c'est  dans  une  anxiété  profonde  ((n(>  counnence 
le  xr  s.  Puis  une  réaction  se  (iroduil.  ou  erée  la  Trèx  e  de  Dieu,  le  IMmII  ila'-ile.  t  ii  grand 


BOliOICALX.    -  Callit'ilralc  Sl-Aiulri'-.  Tvmiian  dr  la  |m,iI,-  myalc. 


mouveuieid  l'eligienx  s'empare  des  âmes.  Les  aldiayes  s'élèvent  partout.  Citons  relie  iL 
Sainli'-Ci-oix  de  l!oiilran\.  l'ond.'e  par  le  dm-  d'.\.ipnlaine  nuillaunu'-le-Hon  vers  lO.'T  : 
i-elle  de  la  Sauve.  Coudée  en  lO'.l'i  par  saint  Ci'M'ard  :  les  aliliayes  cislei-eienues  de  Faize 
ilJIS).  de  liivel  :  l'aldiaye  hénédicline  di'  lîlasiuiont  :  relie  des  Pr(''uioutri''s  de  lîoidieu 
(  1 1  U  I  :  le  prieui'é  dr  Cavar  (\nr  s.    :  etc. 

Al'éijoque  des  Croisades.  l'Aqiu'Iainr  si-  lé\i'  :  inir  lonir  de  ■;ii,.r-|-i(-rs.  à  la  lète  (lesquels 
se  plaee  lîaymond.  roiute  de  Toulinise.  se  diri-jc  \ers  la   leii'e  Sainte.  Guillaume  IX.  due 

d'Acpiitaiue.  se  met.  eu   1  IDII.  à  la  télé  d'un  i ■,  eau  corps  de  I  iDOOl)  croisés,  puis  revient 

rondijUre  les  MusnluKuisen  l-:s|ia'_;-n<'.  prend  les  arnu's  contre  le  rouilr  dr  Toidonse  et 
meurt  r\i  lt-.'7.avaid  la  tin  île  la  Inl  te.  Son  lits  e|  sncresseur.  (  inillainue  \.  entre  eu  conflit 
avec  l'Eglise  :  rxconinnnn''  et  reprniaid.  il  s'enfeinie  dans  nu  cou\(Nd.  laissant  les  duchés 
de  Guyenne  et  de  Gascogm'  à  sa  lille  jeune  et  helle.  Eléonore  de  Guyenne,  à  la  seule 
coiulilion  (pi'elle  épouserait  Louis  le  .leuue.  le  futur  i-oi  de  Frani-e.  Ci'  mariage  esl  célébré 


BORDEAUX.  —  Catiiédiale  St-Aïuir,-.  l'urlail  N. 


Cl  II  ON  m;  2S5 

le  .s  aoùl  1157.  m  Lrramli'  |iiiiiiim\  (Jaiis  la  callirdnilu  Sl-Aiidrr.  L'iiglisr.  qui  avait 
[\vr[r  S.011  concours  à  la  royauli'  dans  icltc  circonstance,  était  dolcc  de  privilèges  de 
toiilcs  sortes.  Eléonorc  aimait  les  plaisirs,  Louis  Vil  avait  des  goûts  tonl  opposés.  Au 
l'cliiur  de  la  croisade  qu'il  aval!  eulieprise,  il  demande  le  di\-orce  (pie  le  concile  de  Beau- 
gency  prononce  ru  ll.'cJ.  l^li'-(innre.  hlire.  ('•pniisc  Henri  l'hnilagenel.  comli'  d'.Vniiiu.  (pii 
moule  i-n  ll.M  sur  le  li'one  d'.\ngleterre,  sous  le  nom  de  Henri  11.  Cel  événenieni  plaçait 
sous  la  domination  anglaise  le  pays  compris  cuire  la  Loire  el  les  Pyrénées.  Pendant 
trois  siècles  cette  région  lui  le  llu'àlre  d'iiiir  hille  sans  merci  enire  les  souverains  de 
France  et  d'Angleterre  illOi)-l  l.')."i). 

Heiu'i  II  élahlit  à  Bordeaux  le  siège  du  nou\eau  gou\erncmenl  de  la  province.  Il  y  vint 
souvent  avec  la  reine.  Les  fêtes  se  succèdent  au  Palais  de  l'Ombrière  ;  les  relalioiis  de 
Bordeaux  avec  l'Angleterre  se  nndti|)lient  ;  le  commerce  est  prospère.  La  ville  grandit 
el  s'entoure  d'une  seconde  enci-inie. 

A  la  mort  de  Henri  II  (IlS'.t),  son  lils  Ricliai'd  Cœur-de-Lion  lui  succède.  La  Guyenne 
s'administre  seule  pendant  que  le  nouveau  mi  est  retenu  imi  Anglelerre  par  des  afl'aircs 
pressantes.  Les  seigneurs  a<{uitainsen  prolilenl  pour  batailler  entre  eux.  En  IHi'.i  ,Ieaii- 
sans-'l'erre  moule  sur  le  Irùne  d'Angleteri'e.  Pliiliiipe-Auguste.  pour  \  enger  l'assassinat 
<rArlliur  de  Bretagne,  conlisque  une  partie  des  provinces  françaises  dont  Jean  avait 
hérité:  Poitou,  Touraine,  Anjou.  Normandie,  lui  laissant  la  (iuyenne  àla  seule  condition 
que  ,Iean  et  ses  successeurs  reconnaîtraient  la  suzeraineté  du  roi  de  France  et  lui  ren- 
draient hommage.  Le  comte  d'Ai-magnac,  allié  du  roi  de  Castille.  qui  s'était  enqiaré 
d'inie  pallie  de  la  Gascogne,  met  sans  succès  le  siège  de\aul  lioi-deaux.  Lu  P.Mli  Henri  Hl 
succède  à  Jean-sans-Terre  et  cherche  à  se  concilier  l'affection  des  Bordelais.  Il  leur 
envoie  sa  mère  qu'ils  accueillent  niagniliquement.  Louis  IX  triomphe  des  Anglais  à 
Taillel)ourg  en  1242.  Le  traité  de  1245  rend  à  la  France  la  Guyenne  que.  par  scrupule, 
Louis  IX  restitue  à  Henri  111.  Ce  dernier  reparait  à  Bordeaux,  où  il  laisse  comme  gou- 
verneur le  fils  de  Simon  de  Montfort,  qui  connnet  des  exactions  et  se  fait  détester. 
En  1271.  Edouard  F',  qui  succède  à  Henri  111,  gouverne  lui-même  la  Guyenne  avec  modé- 
ration, lout  en  restreignant  les  libertés  locales.  En  120.")  Philippe-le-Bel  s'empare  delà 
province  ipi'il  garde  jusqu'en  1.11)5. 

En  1521.  une  armée  de  misérables  grossie  de  gens  sans  aveu,  connus  sous  le  nom  de 
Pastoureaux,  se  rue  sin-  les  environs  de   Bordeaux  en  commettant  toutes  sortes  d'excès. 

Pliilippe  M  de  N'alois  reçut  eu  1520.  dans  la  cathédrale  d'.Vmiens,  l'hommage 
d'Edouard  111  d'Angleterre  pour  le  duché  de  Guyenne.  Mais  l'orgueiHeux  monarque 
anglais,  en  renqjlissant  ce  rôle  de  vassal,  comptait  bien  revendiquer  le  titre  de  roi  de 
France  et  faire  valoir  ses  droits  comme  fds  d'Isabelle  de  France,  dès  qu'il  serait  en  état 
de  les  soutenir.  A  la  tète  de  l'aiMnée  anglaise,  le  comte  de  Derby,  Henri  de  Lancastre, 
séjourne  à  Bordeaux  pendani  quinze  jours,  puis  il  assiège  et  reprend  Bertrci-ac, 
Langon,  Pellegrue,  Libourne.  la  lîéole  et  liât  à  Auberoche  l'armée  du  i-oude  de  l'isle. 

Sous  le  règne  de  Jean-le-Bon,  le  prince  de  Galles,  surnommé  le  prince  Noir,  à  cause 
de  la  couleur  de  son  armure,  gouvernait  la  (iuyenne  et  habitait  Bordeaux.  En  1555  11 
pilla  le  Languedoc  :  en  I55(i  son  armée  d(''vasla  les  provinces  voisines  et  se  trouva  le  1 7  sep- 
tendii-e  de  la  même  année,  en  présence  d'une  ai-mée  française  forte  de  50000  hommes 
que  loniiiiandait  le  l'oi  Jean  en  personne.  La  bataille  du  lendemain,  sous  les  murs  de 
Poitiers,  fut  un  désastre  jiour  la  France.  Jean,  prisonnier,  fut  emmené  d'abord  à  Bor- 
deaux, puis  conduit  à  Londres  où  il  fut  retenu  jusqu'iMi  15iil).  Le  traité  de  Brétigny 
lui  rendu  il  la  litierlc',  mais  donnait  à  l'Angleterre  la  France  du  nord,  de  l'ouest  et  du  sud- 
<uicsl. 

Charles  \   envoya  Duguesclin  avec  plusieuis  compagnies  soulenir  la  cause  d'Henri  de 


m; 
lie 
( 


G I  H  O  N  D  E  AS? 

Traii^laiiiarr  ilaiis  sa  reveiiilicati In  liruic  de  Ca^lilli'.  Fail   |iris(iiiiiii'i'  à  Xajara  il")(i7) 

l)ai' les  Aiiiflais  qui  coiiiliatlaiciil  iioiir  l'aiihr  cdinixMilciii-.  l'iciic-lr  ( j'iiel.  Dutrucscliii 
fui  ranioiio  à  Burdoaux.  Le  roi  (11'  l'i-aiii  r  |ia\a  la  ran(:i)u  ilc  KKMKIO  livi-cs  lixri'  par  l'il- 
lusti'e  chevaliei' lui-nK'inc.  liclàclic-  pai- le  riiiici'  ilc  (iallcs.  il  ii:ai;iiail  i^n  ir)(iS  la  lialaillc 
(le  Monteil,  dans  laquelle  Picrrr-lc-llruci  trou\ail.  la  nioi-l  ot  replarail  ilciiii  dr  'l'i^uis- 
taniare  sur  le  trône.  Fait  connélahle  en  l.'/O.  Dui^Miesclin.  à  la  tète  de  ]ilusieuis  corps  de 
parlisans,  mena  une  i^u^'ri'c  de  (l('-lail  eoiilri'  les  AiiL;lais,  enlcxaid  par  de  liai'dis  coups  de 
nain  les  châteaux  Torts  et  les  \ilics.  CCsl  ainsi  (pi'il  s'empara  de  plusieui's  places  l'oi'tes 
le  la  (iuyenne.  La  trêve  conclue  l'u  ir,7)  a\ec  h's  Aui^-lais  leur  laissait  encore  Hordeaux  et 
luatrc  autres  villes  du  littoral,  l-ln  17)711.  les  lloi'delais  lassés  de  ces  luttes  sans  cesse 
renaissantes  concluent  un  pacte  d ''leiisir  pour  uiarclKM'  contre  l'ennemi  conunun.  l!oi'- 

doaux  i)rend  le  titre   de   marraine   de   celle   liij loul    les   Jilleules  soid  :  iionri;-.  lilaye, 

St-Kmilion.  Liijourne.  Casiillon.  SI  .Mai'aii-e.  Cadillac  et  Rions.  Après  les  xidoircs 
de  Jeanne  d'Arc  sons  Charles  \\l.  deuxcouranls  il'opinion  divisent  Bordeaux  el  les  \il|cs 
de  la  réi^ion.  Ouaud  en  1  iol)  le  roi  de  Pranci'  lenie  île  reprendre  la  Guyenne  aux  AuLilais. 
Blaye,  Bonrg,  Libourne.  Casiillon,  F'riuj^-ac.  opposenl  une  résistance  opiin':drc.  Bordeaux 
se  rend  le  '2.')  juin  lidl  et  Dunois  p(''néh-c  dans  la  ville.  Charles  VII  l'clahlil  des  inqu'ils 
(pic  li'>  Fiais  reruseul.  Les  Anglais  i-i'paraisseni .  Talliol  débarque  dans  le  Mi'mIoc  et 
toides  les  \  illi-s  lui  ouvrent  leui-s  piu'les.  tneseciunle  fois  Cliarles  ^"1I  i'econ(piierl  la 
(iu\enne  el  uicl  le  siège  devant  Casiilliui,  <u'i  l'artillerie  française  eut  les  Innuicurs  de  la 
iourni''e  ili."i.')|.  C'en  est  l'ail  île  la  cause  ani;iaisc.  Bordeaux  se  rend  à  (liscri''l  iiui  el  le 
l'.l  oclobre  I  Ijâ.  Charles  ^'II  y  l'ail  une  enli-i'c  lrionq)iiale. 

Louis  XI  rendit  à  Bordeaux  i |iarlic  des  pri\ilci>-es  que  lui  avait  }-eliri''s  Charles  \  II. 

Le  pai'Ienicnl  fui  n'^labli  el  rt'niversib''  reslaïu'ée.  .Vu  xvr'  s.  Biu'deaux  l'-lail  un  ccnire 
lilléraire  remuiuni''.  Chai'les  \  lit  couliruic  par  une  charli'  les  )irivilès>es  delà  \ille:  il 
invite  sa  hourii:ef)isie  à  l'accoiupaiirner  dans  la  canipaiiiie  d'Ilalie.  Ajirès  la  vicloiic  i\r 
l'oi'uouc.  les  jurais  foui  reconsiruire  la  l'oi'le  ihiCaillian  el  placcnl  dans  luic  niclie  la 
statue  du  l'oi. 

La  Réfoi'me  pi''nclre  en  (iiivenne  \ci-s  l.'i-J.")  cl  y  fail  de  rapides  pi'<it!rès. 

En  1548  rétablisseiucnl  d'un  nou\el  iiiqu'd  sur  le  -el  ]irovoipie  des  troubles  sanijlanls 
dans  la  ville  de  Bordeaux,  llein-i  11  en  ('•loJL'ue  le  l'arlenienl. 

Les  i|ucri'llcs  relii>-ieuses  s'en\  cniineid  vers  l.'ilill.  INiui-  les  calmer.  Cbai'lcs  L\  arrive  à 
Boi'deaux  (NI  l."ili-i.  .\prcs  son  d'''p;'rl.  les  p;is-ion-  l'cnip<Mlenl  de  noincau.  Iji  I.';7-  iui 
massacre  ensan-j-laiile  la  ville  cl  a  sa  ii''pcrciission  en  province.  Ce  n'est  iju'eu  l."i7(l  i|ue 
la  paix  est  réiablie  enire  calboliqucs  cl   piolcsiauls. 

La  pi^sle  (■■claie  en   làSa  et  fail  de    i brciiscs  \  ici  iines,  I'ui>eu   Jilus   lai'il  des    bandes 

de  Croquanis  pillent  etdévasieni  la  p|-o\ince.  Sous  le  régne  de  Henri  1\".  la  [U'ospérilé 
reiiaîl  ;  on  desséclie  les  marais  des  bords  de  la  (iii'onde;  le  commerce  est  lirillaul. 

Sous  le  l'égne  de  Louis  XIII,  plusieurs  soulèvements  se  produisent  qiw  réprime  diu'e. 
ment  le  duc  d'Épernon.  gouverneur  de  (îuyenne.  Loi'sque  la  Fronde  éclale.  les  hm'i-om 
leids  iKHubreux  à  Borileaux  ])renneul  les  armes,  exaspérés  par  l'as'gravaliiui  des  inip('ds. 
La  lulle  se  poursuit  avec  des  alternalives  diverses  de  succès  et  de  revers.  En  Itiàr)  |;i  cdiir 
vient  s'élablii-  à  Boui'g-snr-Gironde  |iour  suivre  les  opérations  de  l'armée  l'oyale  conlic 
B(U-deaux.  Les  modf'rés  du  parlidc  la  Fronde  lini-vnl  par  rcniporicr  cl  Iraileid  des 
conditions  de  la  jiaix.  Louis  Xl\  se  uuuilra  mod('ii'-  el  chercha  à  faii'c  (lisparailr(^  les 
traces  de  la  lulle  ainsi  <jue  les  causes  (pii  l'avaienl  fail  naître.  Une  nouxclle  èri^  de  pros- 
l)érité  reconmience:  les  relations  de  Itoi'deaux  a\ec  l'.Vngleterre  se  undliplicnl  el  de  mm- 
vclles  s'engagent  avec,  les  pays  loiiil  'ins.  Mais  Louis  XIV  est.  andiilieiix  :  les  gueri'cs  se 
nndiiplienl.  Le  trésor  est  à  sec  :  de  lourds  imp(')ts  pèsent  de  nouveau  sui'  la  population. 


■.Ol'.liLM  \    —    I'.tIl-  du  l'uUii>,  ou  l'iillc   l.îiiUiun 


t;  1  1!  ()  N  D 13 


Les  ('meutes  se  suivent.  Au  retour  de  la  ijiieri'o  d'Espagne  les  mercenaires  pillent  licir- 

deaux;  une  partie  de  l'enceinte  de  In  \illi'  est  déninlie  et  les  glacis  du  cliàlcau  'rrnnipelte 

i-eniplarcnl  la  colonnade  îles  Piiicr-s  de    Tnli'lli'.   l'iiis  la  n'^vocaliim  i\r  llldil  de  Xaides 

éloigne  de  la  Guyenne  un  grand    nonilne   de    l'aniilles.    Le   xvni'    s.   se  signale  par  une 

grande   misère  à  la  suite  du   rigoureux  liiv<T   de   I7(IS-17(I9.    par   la   ruine   de   plusieurs 

grandes  familles  bordelaises.  prox'dipn'M'   par   lesvslèine    linaiicicr  du   liampiicr  l.:i\\    ru 

IT'Jll.   Eu    I7iri.    l'intendant    (!<■ 

Guyeiuie.     de     Toni'uy,     trans- 

fornic    Bordeaux   el    Liliouine. 

Aide'    des    deux   l'anu'ux   arrhi- 

lecles   (jabriel   et  Louis,  il    lad 

snr'gir  de   terre  une   \illr  non 

velle.  Son  nnivre  est  conlinuc'-e 

à  partir  de  ITàS  par  le  l'aslueiix 

duc   de    liichelien.    Le    uiou\e- 

nu^nt  philosophique  et  litl<''raire 

de   la    lin   du     x\in     >..  anepiel 

Bordeaux  |)artici|ie anipli'iueid. 

nous  conduit  à  la  Bé\(ilution, 

Les  dépuli''s    de    la    (iuNcjine. 

représentant  ites  idées    iuod(''- 

rées,  ord  reiulu  célèbre  le  parti 

Girondin.  .\prés  leni'  clinte.  la 

Terreur     t'ait     ites    \icliuies    à 

Bordeaux. 

Le  |iremier  Empire  ramène 
la  paix  et  une  reprise  des 
affaires:  mais  bientôt  le  Blocus 
Continental  ainsi  ipu'  les  hui- 
gues  guéries  de  l'Euiiiiic  rui- 
nent le  commerce  de  Bordeaux. 
Aussi  en  ISI4.  dans  l'csp^ii' 
d  un  changemeid  de  re'-i^inie. 
Bordeaux  acciicitte  sans  pid- 
tesler  l'avaut-gaide  de  larin(''e 
anglaise.  Au  l'cinur  de  Jile 
d'Elbe  cependard.  ta  ville  laisse 
pénétrer  les  ti-onpes  imi)ériales 
dans  ses  nnn's.  mais  en  ISI.'i 
accueille   avec    joie   les  alliées. 


.\ii:i\i(;x.\c. 


Tour  ilr  \",>vriiir- 


te    lai. 


ut 


Les    révohdions    de    ISr>()    et     de     ISIS   fiirrnl    mieux   accueillies    ipii> 
supposer  les  lendances   de   l'esprit    pntitic. 

Pendant  la  fatale  guerre  de  tSTll  tSTI.  Bordeaux  devint,  à  partir  du  H  décendire  ISTU. 
le  siège  d(^  la  Délégation  du  gcuneriuMuent  pro\isoire.  L'.Vssemblée  natituiale  se  réunit 
au  Grand  Théâtre  le  L2  février  tSTI  :  le  17.  Thiers  est  nounué  président  de  la  Ré|)uliliipu> 
française  elle  I"  mars  les  pri'-linnnaire-.  de  ta  paix  a\iM-  l'Allemagne  sont  volés  pai-  une 
majorité  de  i.'i'.l  voix.  Le  tl  mai'>..  f.Vs-,cnd]|i'T  (piillc  tlordeaux  |iour  aller  siéger  ensuite 
à  \'ersailles. 


T.    U.   —    l'.l. 


GllîO.NLiK    II. 


290  GIRONDE 


Géologie  —  Topographie 


Le  département  de  la  Gironde  appartient  géologiquemcnl  an  bas-^in  de  la  Garonne  ou  du 
S.-O..  dont  la  Garonne  et  le  canal  du  Midi  marquent  la  liene  de  plus  grande  dépression.  Il  forme 
un  plateau  incliné  du  S.-E.  au  N.-O..  vers  la  Garonne  et  l'Océan  ;  Bordeaux,  situé  sur  la  ligne 
médiane  de  cette  espèce  de  cuvette,  en  occuiie  le  centre.  Son  point  culminant.  lOô  m.,  se  trouve 
vers  la  limite  du  Lot-et-Garonne,  à  i  kilom.  E.  de  Grignols,  à  la  colline  de  Samazeuil;  son  point 
le  plus  bas  est  à  l'Océan.  En  outre,  le  plateau  est  séparé  de  l'Océan  par  la  zone  inculte  et 
liresque  déserte  des  Landes,  formée  d'alluvions  anciennes  et  que  termine  une  nuuaille  de  dunes 
]ircsi]ue  rcctilignes  de  Itiô  kilom.  de  longueur  dans  le  département. 

11  lelove  en  son  entier  des  terrains  tertiaires  supérieurs  et  inférieurs.  C'est  le  cours  de  la 
Garonne  qui  établit  la  ligne  de  démarcation  :  sur  la  rive  d.  se  trouvent  les  terrains  tertiaires 
inférieurs  {éocènc)  et  sur  la  rive  g.  les  terrains  tertiaires  supérieurs  (pliocène  et  miocène).  On 
trouve  sur  cette  même  rive,  à  50  kilom.  au  S.  de  Bordeaux,  une  petite  bande  de  calcaire  crétacé. 
EnlJM.  un  limon  fertile  a  été  déposé  récemment  dans  les  vallées  de  la  Garonne,  de  la  Dordogno 
et  de  leurs  principaux  oflluents.  La  Garonne,  qui  descend  des  Pyrénées,  roule  des  cailloux  et 
des  |)arlicules  siliceuses,  tandis  que  la  llordogne.  qui  prend  naissance  sur  le  Plateau  central, 
entraîne  surtout  des  débris  volcaniques. 

La  rive  d.  de  la  Garonne  est  constamment  accompagnée  de  collines  abruptes,  quelquefois 
même  de  petites  falaises  à  pic,  tandis  que  la  rive  g.  est  plate.  Les  coteaux  moins  élevés  des 
deux  rives  de  la  Dordogne  n'ont  jias  un  aspect  aussi  tranché. 

Les  collines  se  trouvent  dans  le  Blayais.  le  Fronsa<lais.  l'Entre-deux-Mers,  régions  situées  sur 
la  rive  d.  de  la  Garonne  et  dans  la  partie  N.-E.  du  Bazadais,  sur  la  rive  g.;  le  reste  du  départe- 
ment, jusqu'au  pied  des  dunes,  foiine  une  région  de  plaines. 

Le  Blayais  et  le  Fronsadais  ont  une  altitude  dépassant  rarement  100  m.;  la  cote  la  plus 
élevée  atteint  IIS  m.  à  Caudelère.  Ils  forment  une  région  sans  grand  caractère,  arrosée  par  de 
petits  cours  d'eau  li-ès  frais,  coulant  dans  des  vallons  peu  accidentés,  sauf  celui  de  la  Dronne. 
l.'Entre-deux-Mers  est  la  longue  presqu'île  triangulaire,  dont  la  jioinle  est  au  bec  d'.\mbès  et 
dont  les  deux  grands  cùtés  sont  formés  par  la  Dordogne  et  la  Garonne.  Sa  longueur  est  de 
73  kilom.,  et  sa  largeur  maxima  atteint  50  kilom.  Elle  va  en  s'élevant  vers  le  S.  et  le  S.-E..  où 
elle  atteint  127  m.  dans  le  canton  de  Créon  et  158  ni.  dans  celui  de  Pellegrue.  C'est  une  plantu- 
reuse région  recouverle  de  vignobles  et  de  vergers.  Les  villages  s'y  pressent  avec  des  châteaux 
et  des  villas,  l.e  pl.ile.ui  monotone  de  Benauge  en  occupe  le  centre. 

La  région  ib's  Landes  forme  une  vaste  presqu'île  triangulaire,  dont  le  sommet  se  trouve  à  la 
poinle  (Ir-  Gr.ne  cl  qui  va  en  s'élargissant  de  plus  en  plus  vers  le  S.  La  longueur,  dans  la 
Gininde.  atteint  UiO  kilom..  et  la  largeur  maxima  00  kilom.  Le  sommet  du  triangle  comprend  le 
Médoc.  d'une  altitude  ne  dépassant  pas  40  m.,  et  que  l'on  divise  en  Haut  et  en  Bas-Médoc.  Le 
Médoc.  arrosé  par  des  l'uisseaux  étroits  ou  jallcs,  est  séparé  de  l'estuaire  de  la  Gironde  par  des 
plaines  .alluviales,  ou  pahis  ;  c'est  une  région  absolument  dépourvue  de  pittoresque,  mais 
couverte  de  vignobles  célèbres.  Des  polders  le  terminent  au  N.-O.  Le  sol  en  est  formé  de  cail- 
loux arrondis  dont  l.i  couche  augmente  d'épaisseur  en  descendant  vers  le  S.;  la  grosseur  des 
cailloux  progresse  .'lussi  d.ins  la  même  direction.  Au  S.  du  Médoc.  le  sous-sol  des  Landes  est 
formé  par  l'n/io.v;,  couche  inqierméablo  très  dure,  formée  de  matières  organiques  végétales, 
reliées  par  un  ciment  ferrugineux  et  d'une  épaisseur  variable.  Les  eaux  des  rivières  ou  plutôt 
des  ruisseaux  de  cette  région  ont,  par  suite,  une  belle  couleur  ambrée.  Leur  écoulement,  rendu 
dirficile  par  le  bourrelet  élevé  des  dunes  du  littoral,  transformait  jadis  la  région  en  marécages 
cHciip.uil  le-;  vallons  appelés  lèdes  ou  lèles.  Aujourd'hui,  les  crasles.  ou  fossés  creusés  dans  le 
sable,  les  mèneni  aux  grands  étangs  du  littoral,  réunis  par  dos  canaux,  qui  en  déversent  le  trop- 
plein  dans  le  bassin  d'.\rcachon.  en  communication  constante  avec  l'Océan.  Le  chenal  de  ces 
canaux  est  malheureusement  ensablé  avec  trop  de  facilité.  Ouoi  qu'il  en  soit,  la  fixation  des 
dunes  et  les  jilantations  de  pins,  qui  prospèrent  dans  cette  contrée  assainie,  font  des  Landes  une 
région  très  riche,  où  les  bergers,  montés  sur  de  hautes  échasses,  se  font  do  plus  en  plus  rares. 
,\  1.1  liiiiilc  du  département,  elles  offrent  une  partie  cultivée  qui  s'étend  de  l'étang  de  Cazau  au 


Crav.  et  Liip-  par  Hillot 


LA  SAUVE.  —  Ancienne  Ahliave.  Cluolicr  Uc  lliiilise.     ■ 


GIRONDE 


2;io 


Bcuve  qui  arrose  Baza?.  Les  dunes  ilu  litUnal  t^iuiL  Ic:-  \'hi<  L-levces  de  rKui«]if;  elles  alli-i- 
guenl  SU  m.  près  de  l'étang  de  (;azaii. 

Hydrographie 

Hydrographie   maritime.  Le   liUoral   du   déiiaiienieiil.  biir  l'Oeéan  Allanlic|iie.  ennimcncc  à  la 

l'iiintf  i/e   lii-iu-c.    siluée   à  rexlrémilé  de  l'estnaii-e  de  la  Gironde  (rive  g.),  en  lare  el  à  i  kiloni. 

de    Koyan,    qui    forme    l'exlrènie 

poinle  de  la  rive  d.   Au   large   el 

à    7  Uilom.,   se   ti'ouve   le  Plalcuu 

de.  Cordouan,  que  la  Passe  de  Grave 

sépare    de  la  cote,    et  qui   porte. 

élevé  sur  un  Ilot  meheux.  le  Pliarc 

deCordowin.  d'une  hauteur  de  70  m., 

signalanl    île  l.iin  aux  navigalenr:- 

l'entrée    <le    la    (llronde.   Assaillie 

conslaïuineni  par  les  vagues,  celle 

jjointe,  sauvegai'de  de  l'existenee 

du   l'oi-t  de  lÎDrdeaux.  aurait  vive- 

iiiiMil     di-|iaiu    sans     les     tra\aux 

d'enidelii'iiienl    et    la    eunstrueliiin 

d'épis   et    de    hrise-nier    cnnslani- 

nient  entretenus  qui  la  défend<Mil. 

La  rôle  court  du   X.-E.   au    S.-i>. 

jusqu'à    la    /'niiite  fie  lu   liéijiule.   à 

parlir  de,  lacpielle   elle  deseeiid  au 

S..     |iri'si|U(î     l'ectiligne     jn-qu'au 

<;ili    l-'i-rrrl.    <\u-   luie    IcingiUMU-  de 

7li   KllciMi.    Sur    ce    limg    parcours, 

elle    est    aiininpagnée    de    dunes 

|ilantées    de     pins    maritimes,    de 

lédes.  d"elan'.;s  lecueillanl  les  eaii\ 

des  Lande'-.  Les  seules  jilages  de 

bains   ipie    IHu   y   i-encunlre   sont 

celles   de  Soulac  les-Bains   et   de 

son     annexe      l'Amélie-sur-Mer, 

lotiles   ileiiv    lie    sable     lin,     mais 

à     |ienle.     ra|iide     et    dangereuses 

|iiHir  leurs  lann-'s  de  l'ond:  au-des- 

snus  se   trouve  encore  la  |ilai:e  de 

Montalivet-les-Bains.    où    la    mer 

est  souvent  violente.    Les   élangs. 

qu'encadrent   des    dunes     éli'vécs 

en  nioyeinie    de    ."Il    à   ,MI    m.,    sont 

ceux  A'IIourlin  et  de  Carcans,  que 

le  Marais  de  Talarls  traverse  par  un  canal,  sépare  de  celui   de   I.aeanau.  ]>\u<  au  S. 

Eidre  le  r.ip    l'eirrl.  l'omiant  la  pointe  S.  d'une  l'Iroile    li.iiide    de   dunes   qui    sépare    le  Uassin 

d'Arrailiitii  lie  l'Océan  et  la  Pulnle  d'An'irlimi.  plus  au  S.,  la  cùte  e-t  interroiniiue  jiar  le  grand 
chenal  par  lequel  s'écoulent  les  eaux  du  bassin.  Ce  dernier,  d'une  l'orine  triangulaire,  a 
lj.")00  hectares  de  surface  à  marée  liante  et  àOOO  hectares  seulement  à  marée  basse.  Une  seule 
ternr  basse.  l'//c  des  Oiseau.i\  énu'rge  à  marée  haiile.  Entre  l'Océan  et  l-i  cùte  ().  s'étend  la  forêt 
domaniale  de  Lége-et-Garonne.  On  ne  renconire  d'agglonuM'ations  impoilanle-  qui-  -lU-  les  deiiv 
antres  côtés  du  bassin.  A  la  poinle  \..  c'est  d'abord  Ares.  |:ilage  vaseu-e  et  |ielil  |.ioi  t  qui  arme 
finur  la  |ir-c|ie  de  la  sardine,  puis  Andernos-los-Bains.    la  jolie    station  de   Toussât.  Laiitoii  qui 


C.VDII.LAC. 


Porli-  rlc  Ville. 


G  I  R  O  N  0  E 


lK).-B('iU'  iiiusi  (juAudengo.  plu-  au  S.,  de  varies  réservoirs  à  poisrions.  Dans  l'ansfle  S.-E.  se 
liouvcnl  Biganos  l'I  Ir  Teich.  rulif  lesquels  débouche  la  Leyre;  au  delà  du  Teicli,  on  rencontre 
le  petit  pnil  \as<Mi\  de  Gujau-Mestras,  jiuis  celui  de  la  Teste  de-Buch.  dont  les  huiti'ières  sont 
céli'hies.  A  la  l'uiiih-  ilr  l'Ainnilhin  riuuMience  Arcachon,  dniil  la  ville  d'élé  se  développe  en 
liiinliue  ihi  bassin,  laiidi-  ipii'  la  \ille  iriii\ei-  ahrile  ses  jolis  chalets  sous  les  pins  des  dunes. 
Avant   de    :-:'i'lii'  du  unulel.  on  liMU\e  la  lu-Ile  iilaire  1 1 u  MouUeau,  plus  a^-céable  et  surtout  plus 

pi(i|)ie   ((ue  celle    d'.\rcachon. 
'  Au  delà   de   la  Pointe  d'Ar- 

cachon,  la  cote  continue  à 
descendre  ver.--  le  S.,  presque 
en  droite  ligne,  toujours  escor- 
tée de  dunes,  dont  la  plus 
élevée  atteint  i)rès  de  91)  m. 
Le  littoral  île  la  Gironde  se 
tei-ndne  à  une  roule  forestière, 
(]ui.  de  r(j<-éan.  Sîa.sne  la  côte 
O.  de  VlClnmj  de  Vazaux  cl  de 
f<anij\iincL,  dont  la  moitié  N.  à 
liciue  appartient  au  départe- 
laeul. 

Garonne  maritime.  l-;ile  s'é- 
tend sur  iui  pan-ours  de  25 
kildin..  de|iuis  le  Pont  de  Bor- 
ili'.uiv  juscin'an  confluent  avec 
la  Durdogne.  Le  port  de  Bor- 
deaux, à  IIS  kilom.  de  r<lcéau, 
esl  el.-dili  sur  l'anse  concave 
de  la  rive  s.  de  la  Garonne. 
îl  se  termine  à  liOO  m.  en 
amont  de  l'axe  du  pont  du 
chemin  do  fer  et  conunence, 
on  aval,  à  l'extrémilé  du  ha- 
zueau  de  Carriet  (Loi-monl). 
Sa  lontrueur  est  d'environ 
!l  kiliim.  I..-1  parlie  amont  est 
cli-iiniiiniée  |Mirt  de  lialel.-iire : 
elle  c-(iiii|ii'enil  ISIIIIX7  m.  i-arr-és 
lie  lei-re  plein-.  In  u'are  niari- 
linii'  lie  l'.rieinie.  eli-.  l.,-i  p.ulie 
av.d.  qui  cciMslilue  le  [lorl 
niarilime.  et  avec  laquelle 
eiiniinuniqiie  le  li,-is<in  à  Uni. 
;i  li  Iviliim.  UIO  de  limuneui-  et 
i'2â  m.  Ao  larireur  mnyenne  à 
l'éliatre.  Klle  c-omprend  la  irare 
maritime  de  la  Haslide.  des 
cales  et  desap|)ontements  sur  les  deux  rives,  âSo  ('),"),■)  m.  carrés  de  terre-pleins,  etc.  Le  bassin  à 
flot,  en  forme  de  T.  s'étend  du  S.-E.  au  N.-O.  dans  une  direction  à  ])eu  près  perpendiculaire  au 
lleuve.  sui-  une  loii'.'ueur  di-  .")0'2  m.:  Il  communique  avec-  la  Garonne  ]iar  '2  écluses  à  sas  acco- 
lées, pi-éi-ériées  d'un  .'ivant  |iorl.  el  possède  177(1  m.  de  longueui-  de  quais.  II  comprend  en  outre: 
deux  lornie-^  de  r;idouli.  i'~l  nonii  d'in-l.ill.'il ion-  nombreuses  pour  les  réparations  des  navli'es. 
rend)aripiemeut.  h'  débaïquenn-nl  et  le  dépôl  de-  niarch.-mdises.  est  dolé  de  10  L'rues  roulantes 
ou  lixes.  jiydraulicpies.  .'i  v.-qicnr  ou  à  br,-w.  de  p.-ivillons-aln-is.  de  docU-.  il'enlrcqiols  et  de 
magasins  généraux  il,-iines  el   ]iean\  di-  moiilon-i.  LoulillaL-'e  privé  est  ég.deinenl  unporlanl.  \\l 


RtONS. 


l'i.rle    lie    Ville 


LUUl'lAC.  —   liylibe.  liiibtiuble  -\,-0. 


298  GIRONDE 

51  décembre"  li^OO  le  jinrl  de  Bordeaux  armnil  l'21  navires  .'i  v,n|ieiir,  jaugeant  ensemble  jj  "00  T. 

el  ilisposani  lU-  71771  clievaux-vapeur.  Knliii  .'i  I   kilniii.  en  .u I  du  porl  de  balelage  se  trouve 

le  pelit  ]iorl  de  Bcijles.  eonstituc  par  une  cale  tacililaut  les  opéialions  du  commerce  de  la  ftiorue. 
dont  la  i)lace  de  Bordeaux  est  le  princijial  marché  en  Europe.  Des  sécheries  sont  installées  aux 
environs  de  Bègles.  Au  delà  du  porl  de  Bordeaux,  la  Garonne  est  accompagnée  sur  sa  rive  d.  par 
les  collines  peu  élevées  i."i()  m.)  de  Lormont,  ijui  i)ossède  des  chantiers  de  construction  ou  ih' 
réparation  de  bateaux.  Sur  la  rive  g.  se  trouvent  des  usines,  des  magasins,  des  ateliers  et  des 
<han(iers  de  constructions  maritimes  et  mécanic|ues,  la  raffinerie  et  la  distillerie  de  Bacalan, 
des  laliriques  de  conserves,  une  huilerie,  .une  l'aïencei-ie,  une  usine  déther,  etc.  En  aval  sont 
des  uKU'ais  traversés  par  des  Jalles  et  endigués  le  long  de  la  Garonne.  Les  collines,  dont  les 
lianes  sont  recouverts  de  vignobles,  s'éloignent  un  peu  de  la  rive  d.  toute  garnie  de  roseaux. 
Le  sol  s'abaisse  et  la  petite  pointe  très  basse,  entre  la  Dordogne  et  la  Garonne,  qui  constitue 
le  Bi'c  d'Aiiihr.t.  ne  ]iortc  cpu'  des  prairies. 

Dordogne  maritime.  I.e  llux  des  marées  d'écpiiiioxe  se  fait  senlli'  jus(iu';i  Pessac-de-Gensae, 
en  amont  de  Castillon,  oh  s'arrête  celui  des  marées  ordinaires;  à  Libourne,  au  conllucnt  de 
risle,  sa  hauteur  atteint  i  m.  50  aux  marées  d'é<piinoxe.  Le  port  de  Libourne,  jadis  beaucoup 
plus  animé  et  ijue  fréiiueiitent  seulement  aujourd'hui  quelques  caboteurs,  présente  l'été  une 
certaine  anijuation,  grâce  aux  vapeuis  qui  y  [irennent  des  touristes  pour  Royan.  Devant 
Libouine,  la  Dordogne  a  prés  de  .")00  \n.  de  largeur.  Elle  passe  au  pieil  du  tei-tre  de  Fronsac 
dominant  la  rive  d.  où  elle  l'orme  un  petit  port,  puis  traverse  une  plaine  basse  et  féconde  où 
les  cultures  alternent  avec  la  vigne.  Au  bas  d'une  courbe,  elle  rencontre  le  petit  port  d'Arveyres. 
Elle  coule  ensuite  au  N.-().  el  vient  i)asser  sous  les  deux  superbes  ponts  de  Cubzac.  d.uit  le 
plus  en  aval,  en  |)0Utres  à  treillis,  piirte  la  voie  ferrée  de  Bordeaux  à  Paris  par  Chai'lies.  Le 
port  de  «'.ubzai-,  sur  la  ii\i'  il.,  se  li-oiive  eidiM'  les  deux  p(jnls.  Siu'  la  iiiéiiie  rive  et  plus  en 
aval,  on  renconli-e  encore  le  Porl  de  IHagnc  et  le  Pm-l  Neuf.  La  lai'geur  de  la  l'ivière  va  toujours 
en  augmentant  el  alleinl  piés  de  1500  m.  en  face  de  Bourg,  dont  on  aperijoil  quelques  restes  des 
anciens  rcmpail-.  Bouiy  a  deux  pdjls  >  ii'  la  rive  d.;  celui  du  l'abide  Hucre,  le  plus  en  aval,  esl 
situé  eu  f.ii'c  ilu  /.'■■'■  il'Amhrs. 

Gironde.  I)lli'  <'iiiiniicnce  au  Un-  iTAinlirs,  diiut  l.i  poinlr  exirciiie  e^t  plus  rapprochée  de  la 
Dorilogne  cpif  de  la  Gai'omie  et  en  amont  duipiel  se  trouve  la  pointe  S.  de  Vile  du  Cadeau, 
fiirmanl  a\ei'  Vite  du  .\iiril  el  \'lte  \'ei-le  une  seule  ile  |)res(iue  continue  de  10  kilom.  de  longueur. 
Des  vignobles  lu  occupent  prcsipie  enliér(;menl  la  surface.  Sur  la  rive  g.  on  trouve  le  port  de 
Suussans,  en  ariicrc  de  \'iliil  île  Fuinadette.  très  allongé;  sur  la  rive  d.  esl  le  port  de  VUcsnil.  Au 
milieu  de  l'est uaii-e  le  llmir  de  Pli(S!«ir.  pi'écéih'  l'ilot  sur  lecpud  re)iose  le  Fort  Pâté:  siu-  la  ri\e 
g.  est  construit  le  l^'orl  Mcdoc,  (andis  (pTou  apei'çoil  sur  la  rive  opposée  la  masse  de  la  vieille 
ciladelle  de  lllai/e,  au-dessous  du  jmrl  et  près  de  la  gare  de  Blaye.  Des  Jidlea  traversant  le 
Médoc  el  les  ruisseaux  sans  importance  du  Blayais  gagnent  seuls  le  lleuve.  En  aval  de  Blaye. 
Vile  du  Petit  i'iiiinard,.  très  verdoyaiLte,  iiccupe  le  milieu  de  l'esluair'e.  Les  (.-ollincs  de  la  l'ive  d. 
s'exhaussent  un  peu  .m  ilelà  ilii  Mai-ais  ass.-iini  (pu  acciuupamie  l.i  i-i\r  il,  jusipi'aux  Parles  de 
l'itreMij.  où  se  teruiine  li'  liltuial  île  la  (  liriiiiile  el  où  ciiiiiiiieiiie  celui  île  la  (  Jiarenle-lnférieure. 
\.'lle  Bourhenu  l'ait  >uile  ;i  l'Ile  du  EagM.iiil  el  pii''eèile  Vllrdr  pniir'is.  dont  la  pointe  aval  fait  face 
à  Pauillac,  l'a\aut-|iiiit,  de  Bordeaux,  éloigné  de  iS  kilom.  L'appoulement  est  situé  à  l,jO  m.  de 
la  rive  g.  delà  (iiiouile  et  se  compose  d'un  lablier  métallique.  |iai'allèlc  à  la  direction  des 
courants,  d'une  liinuueur  de  5011  m.  sur  une  buueu]'  de  ■.'5  m.  porl.uit  ."i  voies  ferrées.  Il  est  relié 
à  la  berge  liar  une  passerelle  courbe  et  .liioiitit  ;i  l;i  litiiie  du  Médoc:  il  possède  un  lazaret, 
18-grues  diverses  el  I  S- cabestans.  Très  de  l.-i  se  Irouveiil  les  H.uùs-I'ourneaux  de  Trompeloup. 
En  aval,  on  reneoidre  encore  les  petits  purU  île  l<l-Estèphe,  de  la  Maréchale,  de  Sl-Christoly.  de 
Bij,  de  Gaulée,  de  Sl-Virien,  ce  dernier  en  ari'ière  de  marais  salants,  puis  la  7-nde  du  Verdon. 
abritée  au  X.  p.ir  l.i  l'ointe  à  l'Alyroii.  le  l'iul  de  lu  l'hamhrcllr.  eu  .uiière  duquel  si'  li'oiivent  les 
batteries  de  la  l'^inlr  île  Grane,  où  vient  se  leiminer  le  pelil  Iramuay  des  Ejiis  el  où  est  aiiiai-i'é 
le  bateau-ponton,  embarcadère  et  débaicailèie  de  Hoyan. 
De  l'Océan  à  la  rade  de  Trompeloup.  près  l'auillac.  les  passes  de  la   Gironde  offrent  parloul. 

sur  ce  parcours  de  près  de  hi)  kilf)m.,  ■  piol'omleur  uùnima  de  4  m.  2,^  au-dessus  des  liasses 

mers,  ce  qui   ilnnne   un  liiant  de  S  m.  'J.'i  par  le=   plus  faibles  marées  de  morte-eau.  La   roule  à 


GUITRES.  —  Aiu-irniie  Halle  t-t  clocher  tie  IKglise. 


30O 


GIRONDE 


suivre  pt^l  ii]ilii[ur.'  p.ii-  l.s  iiIkiic-  lixc:-.  -J  li-u.v  llolCiiit?,  5S  bouée.-  lumineuses  el  '24  feux  de  rive. 

Hydrographie  fluviale,  l'nr  la  Gavannc  el  la  Ùonhiyne.  la  Oh-onde  recueille  la  iiresquc  tolalilé 
des  eaux  du  déiiarlemenl.  Ce  ({u'elle  n'absorbe  i>as  gagne  l'Océan  par  la  Lcijrc,  qui  tombe  dans 
le  bassin  d'.Vrcachon.  grossi  par  d'autres  pelils  ruisseaux  et  par  les  déversoirs  des  élanss  qui 
jalonnent  la  cote  O.  du  département. 

La  Gnronnc.  qui  a  sa  soui-ce  dans  le  \'al  d'.\ran  en  Espagne,  a  déjà  ti-avei'sé  les  trois  dépurle- 
menls  de  la  Haiile-Garonne.  de  Tarn-el-Ciaronne  et  de  Lot-et-Garonne,  quand  elle  louche  par 
5  m.  ô(l  à  celui  de  la  Gironde.  Depuis  Toulouse,  elle  coule  franchement  vers  le  N.-O.  à  la 
renconli-e  di'  la  Iinnbiiinr.  direction  générale  qu'elle  conserve  dans  le  déparlement.  Elle  baigne  le 
pied  de  la  colline  (pii  jiorle  la  Réole.  est  rejointe  à  Castets-en-Dorthe  p.u-  le  Cnnal  taléral  à  la 
Garonne  <(ui  y  a  son  terminus:  borde  l'antique  et  pittoresque  ville  de  St-Macaire.  (|ui  étage  ses 
maisons  sur  la  rive  d.  el   a   conservé  une   grande   jiarlie  de   ses  vieux   reiMjiarls.  puis  Langon, 


sc^ 


(;iIÎZAC;-Lt:s.|'OXÏS.  —  Hnine^  ilii  ClKileuii  (le  Moiilaiiliaii  ou  il.-.  (JikiIic  I"il>  .\vmon. 


ville  éi;al-Mirii|  .irili.iiie,  axc<-  un  port  sur  la  live  g.  De  là,  rétrécissant  un  peu  son  lit.  elle  frôle 
Cadillac,  sur  la  ri\i-  il.,  i  riélire  par  son  château  d'Épei'uon.  Podensac.  Rions  (i-ive  d.i  où  l'on 
voit  enciire  une  -^rjunle  partie  de  l'enceinte  du  xiv  s.  Elle  forme  ensuite  ipiebpies  îles,  serpente 
dans  un  large  val  qu'accompagne  sur  la  rive  d.  une  ligne  continue  de  collines  hautes  de  près  de 
201)  m.  iandis  que  la  rive  g.  se  tient  constamment  basse;  après  avoir  entouré  l'Ile  de  la  Lande, 
elle  descend  au  N.  veis  Bordeau.x.  où  elle  décril  lui  ci-oissant,  séparant  le  faubourg  de  la 
Bastide  de  la  \ille  proprement  dite,  après  avoir  coulé  sous  les  deux  derniej's  ])ont*  qui  la  fran- 
chissent. .\u  Bec  d'Ambès,  elle  a  parcouru  ô7j  kiloin..  dont  72  kilom.  '20(1  dans  le  déparlement. 
Elle  y  est  moins  large  que  la  Dordogne  toutefois. 

Ses  affluents  sont,  dans  le  déparlemeni  :  (rive  d.)  le  rui.'iscini  du  Loup,  qui  dans  ses  derniers 
kilom.  seil  de  limile  commune  aux  deux  départements  de  la  (iironde  et  de  Lot-et-Garonne; 
(rive  g.)  le  Usos,  qni  joue  le  même  rôle:  (rive  g.)  la  Dassannc;  (rive  d.)  le  Dropt.  tpii  nait  dans  la 
Dordogne  et  pénètre  en  Gironde  au  bas  de  la  colline  qui  porte  le  Château  de  Duras:  de  \?,  il 
passe   au   pied   de   Monségur.    s'accroît  (rive  g.l   de   VAndouiltc.  (rive  d.i  du   Sciiur.  puis  de    la 


SAINT  ANDRÉ-DE-CLBZAC.  -  Église.  Ensemble  N   E. 


T. 

J 


Z 


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GIRONDE  'Oô 

Vignacjue,  qui  l.ni-ise  î\  1  Uilniii.  de  la  rive  d,  Sauvoloi  re-(le-(uiyoiino;  il  liiiit  dans  la  Garonne  par 
deux  bras,  l'un  en  amont  de  Barie.  l'autre  à  t'.audruU  (rive  g.)  le  Bcwe.  qui  ccude  au  bas  de  la 
Promenade  de  la  Brèche  à  Bazas  et  laisse  Anros  à  500  m.  de  sa  rive  d.;  (rive  g.)  le  i-uisseau  de 
RuqvclniUach>  ou  de  Roaillan.  qui  finit  en  amont  de  Lanijon;  (rive  d.)  la  Caussade-,  (rive  g.)  le 
Cii-ùii.  vi'iMi  des  Landes,  qui  traverse  un  étang  près  de  SI-Micliel-de-Castelnau,  s'augmente  de 
])lusieuis  ruisseaux,  entre  autres  (rive  d.)  du  Barios.  (rive  g.)  du  Gminneyrc.  qui  baigne  Captieux: 
puis  il  roule  très  encaissé,  recueille  de  clairs  ruisseaux  comme  uive  g.i  c<dui  de  Bageran,  accru 
(rive  d.)  de  celui  de  I.nnnau:  (rive  i\.)  la  Clhlr;  (rive  g.)  le  Uaillnu.  tym  lui  parvient  en  aval  de 
VillaïKlraut  :  (rive  g.)  la  Hure,  qui  arrose  St-Symphorien  et  boit  (rive  g.)  le  nnsxeau  d'Origne: 
laissant  alors  sur  sa  droite  les  vignobles  de  Sautei-nes,  il  se  gonfle  encore  (rive  g.)  du  ruisseau, 
de  Pujoh.  avant  de  tomber  dans  la  Garonne  en  amont  de  Barsac:  (rive  g.)  le  ruisseau  de  Landiras: 
(rive  (I.)  la  Kruille,  qui  passe  au  pied  de  Targon,  hume  plusieurs  ruisseaux  et  airose  Cadillac: 
(rive  g.)  la  Barbouse:  (rive  d.)  le  ruisseau  dt(  Tourne  îormé  de  deux  branches,  dont  l'une  vient  du 
S.-S.-E.  de  Créoii.  lanhc  ilu  \.-\.-0.  de  Targon;  (rive  g.)  le  Gài  ou  Guamort.  qui  a  sa  source  à 
l"i  kilom.  à  l'O.  de  Belin  et  absorbe  plusieurs  ruisseaux:  (rive  g.),  le  misseau  de  Saueats.  qui 
arrose  Labréde:  (rive  g.)  l'Eau  Blanche,  ([ui  s'augmente  des  eaux  que  lui  porte  la  fontaine  de 
Veyres;  (rive  d.)  la  Pimpine,  qui  a  sa  source  à  l'O.  de  Crcon:  (rive  g.)  VEau-Bourde  et  VEstci/- 
Majou.  qui  finissent  en  amont  de  la  banlieue  bordelaise;  (rive  g.)  le  Peiigne.  la  Derise  et  le  Cau- 
déran.  qui  iraverseid  souterrainenient  Bordeaux;  (rive  g.)  eu  aval  de  celte  ville,  la  Julie  de 
Blanquefiivl.  la  Jallc  de  Ludon,  la  Jalle  des  Murais,  ruisseaux  aux  eaux  constantes,  qui  coulent 
dans  la  partie  orientale  du  Médoc. 

La  Dordogne.  formée  dans  le  Puy-de-Dome  de  la  réunion  de  la  Dure  <■(  de  la  Dui/ue.  (|ui  sour- 
dent  sur  le  tlanc  ilu  Sancy,  a  déjà  parcouru  Û'I  kilom.  qu.iud  elle  tiuiclie  par  sa  rive  g.  seule- 
nKMd  le  ilcpaitenirut  ([u'elle  sépare  pendant  r,7  kilom.  ilc  celui  .luquel  elle  a  prêté  son  nom. 
n'arrosant  qu'une  seule  ville  importante  sur  sa  rive  g..  Sainte-Foy-la-Gr.inde.  Sa  largeui-. 
d'environ  'iOO  m.,  va  en  augmentant  en  aval  de  Casiillou.  C'est  un  peu  en  .unoiil  di'  cette 
dernière  ville  qu'elle  péui'lre  ]iar  ses  deux  rives  dans  le  .tc|i:uiciiient  :  en  amont  de  Branne 
qu'elle  arrose,  clh'  décrit  quelques  méandres,  puis  en  déxcluppe  de  plus  accentués  avant  de 
gagner  Libourne.  et.  après  l'avoir  dépassé,  atteint  Fronsac  et  Laisse  St-.\ndré-de-Cub7.acà  lliOOm. 
de  sa  rive  d.  C'est  après  avoir  dépassé  Bourg,  qu'elle  rencoidre  la  Garonne  au  Bec  d'.\nd)ès 
ayant  parcouru  iOO  kilom.,  dont  117  dans  le  département,  en  y  comprenant  les  "i7  kilom.  pendant 
lesquels  elle  ne  lui  confie  que  sa  rive  g. 

La  Dordogne  reçoit  dans  le  département  (rive  g.),  le  ruisseau  du  Seignal.  grossi  (rive  d.)  du 
ruisseau  du  Moiron  ;  (rive  g.),  à  Ste-Foy,  le  Vénérol,  puis  par  la  même  rive  et  successivement,  le 
ruisseau  de  la  Gra-oouse,  la  Soulège,  la  Durège.  (rive  d.).  la  Lidoire,  qui  sépare  le  dép.  de  la  Dor- 
dogne de  celui  de  la  Gironde,  dans  lequel  lui  parvient  (rive  d.).  le  Lcchon,  qui  sert  de  limite 
comnnnie  aux  deuv  mêmes  départements:  (rive  d.).  à  Castillon.  le  Trabat:  (rive  g.),  le  Rnmcndol, 
qui  coule  au  pied  de  Pujols,  puis  la  litnnai/e  et  VEngrauiie:  (rive  d.),  la  Langrannc.  accrue 
(rive  g.)  du  Larureg  \  (rive  g.),  à  Bramie.  le  Euulada.  et  même  rive,  le  Vieux-Estey-de-Canodtmne: 
(rive  d.),  à  Libourne.  son  plus  grand  .irilueril.  Vlsle.  doni  nous  parlerons  plus  bas,  (rive  g.),  la 
Simloire,  le  ruisseau  de  Gestas  qui  vient  ilu  X.-\.-0.  de  Tai'gon  et  passe  à  l'E.  de  Créon,  VEsley- 
de-Canteranne  et  la  Laurence;  (rive  d.).  \c  niisseau  de  la  Benuuileiie:  (l'ixe  d.l.  la  r'/rrc'c.  et  enfin  le 
iMoron,  qui  a  sa  source  au  N.-O.  de  Saint-Savin. 

h'Isle,  gros  aflluent  de  la  Dordogne.  qui  descend  de  l.i  n.\ule-\"ienne.  ]>énctic  en  (iironde. 
quand  elle  n'a  plus  ([u'une  cinquantaine  île  kilom.  à  paicourir.  Son  cours  y  est  lent,  sinueux  et 
dirigé,  jusqu'.'i  Guîtres.  de  l'E.  à  l'O.  En  a\al  de  cette  ville,  où  le  flux  de  la  marée  se  fait  sentir, 
elle  oblique  m'ttemenl  vers  le  S.-O.  et   s'.ieliève  ;i  Libourne. 

Elle  alisorbc  :  hors  du  département.  (ii\e  g.),  le  Courharieu.  (huit  le  cours  inférieur  et  moyen 
sépare  les  deux  déparlements  de  la  Gironde  et  de  la  Dordogne:  dans  le  départenu'ut  (live  d.). 
le  ruisseau  de  Courharieu,  difTérent  de  la  rivière  précédente:  (rive  d.).  la  Z)roHi(c.  dont  nous 
reparlerons,  le  Larg,  issu  de  la  Charente-Inférieure,  qui  boit  à  sou  entrée  dans  le  département 
(rive  il.l  le  ruisseau  du  Pas-de-Canon  et  finit  à  Guiti'es:  (rive  g.),  le  Palais,  qui  boit  (l'ive  d.(.  le 
Feuillant,  puis  la  Barlxmne,  qui    naît  au  S.  de  Lussac  et   le  ruisseau  de  Mariée:  (rive  d.l.  la  Saye. 


.  Jiiilu-'kiHlh  j  li'i  'iiiîiiiili,  „  _ 


< 
I 

N 


T.  IV.  —  il). 


UIROXDE   Ul. 


SfiO  GIRONDE 

(|ui  descend  do  In  (llinrenlodiiférieiiri'  cl  s',i(;i.-i-iiil  n-ivc  l'.i  du  Mcuilnii  cl  de  la  Grneiange; 
(rive  s;.)  la  Oi'rhiiintr  'le  l'nmun'ri'l. 

La  Drriiiiw.  cliarriiniil  i-oiir-  d'eau  i|ni  endiellil  Iniisle*  si|c<  nù  il  |iasi;e.  a  sa  source  dans  la 
Ilaule-Vienne  :  -m-  un  inni-  de  IT.s  Kilmn.  idic  n'en  iio-^rde  i|in'  17  dans  la  Gironde,  qu'elle 
atteint  à  son  conllin'nl  irivo  g.)  avec  le  j-iii^seau  de.  la  Chalmiiv  accru  (rive  g.),  du  rnissciiii  de  lo 
(iranye  Xcuve:  elle  ne  lui  conlie  d'abord  que  sa  rive  g.  pendant  deu\  kilom..  puis  y  pénètre  en 
entier,  au  conllui'ul  du  Goulduve.  qui,  comme  les  deux  ruisseaux  précédents,  sert  de  limites;  elle 
coule  sinueuse,  iirol'onde  et  jiaisible.  dans  la  direction  du  S.-O..  frôle  floiilras  où  elle  actionne 
un  moulin  et  à  2  kil.  ô(UI  en  aval  de  celle  \ille.  tcuulie  ilaiis  l'I-li'.  cpù  \  icid  de  passer  devant  le 
château  et  les  moulins  <le  Lauhardeniont. 

Bassin  delà  Leyre.  La  /,c;/cc.  qui  a  sa  souicc  dans  le  departeiueiil  des  Landes,  el  coule  sur 
un  lit  de  sable,  est  formée  de  la  réunion  de  la  Gi-mide  Leyre  et  de  l,i  l'elilr  Lei/re.  Elle  pénétre 
par  ISm.  dans  la  Gironde,  roule  ses  eaux  légèrement  colorées  à  l'ondjre  de  grands  bois  de  pins, 
laisse  Belin  à  moins  d'un  kilom.  de  sa  rive  d.,  recueille  un  très  grand  nombre  de  petits  ruis- 
seaux, parvient  à  Salles,  surnommé  le  Paradis  des  Landes,  se  gonfle  (rive  d.)  du  ruiasemi  de 
I.nc.annu  el  pénètre  par  plusieurs  bouches  dans  le  bassin  d'Arcachon.  au  S.  d'Audenge  cl  à  fl  k. 
.'1  l'O.  de  la  Tcste-dc-Buch.  apiès  un  parcours  de  iO  kilom.  environ  en  Giionde. 

Étangs.  Le  département  ne  possède  d'étangs  qu'au  bas  des  lèdes  du  littoral  O.  Ces  étangs, 
au  nombre  de  trois,  sont  importants  ]iar  leur  étendue.  Le  plus  seplenlrional  est  l'étang 
iVHotirtiit  el  de  Carccins,  ainsi  désigné  du  nom  des  deux  principaux  centres  élevés  non  loin  de  la 
live  orientale,  Hourtin  au  N.-E.  et  Carcans  au  S.-E.  C'est  une  nappe  de  15  kilom.  de  longueur 
sur  5  à  i  kilom.  de  largeur,  séparée  de  l'Océan  par  5  à  i  kilom.  de  dunes  boisées.  Sa  surface 
est  de  (il."iO  hectares.  11  est  séparé  de  Vélmu/  de  LiiraïKni.  très  poissonneux  et  plus  méridional, 
par  le  Marais  de  Talaris,  traversé  par  un  i-.inal.  Cet  élang,  d'une  surface  de  1920  hectares  a 
S  kilom.  de  longueiu'  sur  2  à  '•  kilom.  5  de  largeur.  La  forêt  domaniale  du  Porge,  qui  recouvre 
des  dunes  élevées  de  TiO  à  .V>  m.,  le  sépare  de  l'Océan,  .\u-dessous  de  ces  grands  étangs,  s'en 
trouvent  de  beaucoup  plus  petits  dont  voici  les  noms,  en  descendant  vers  le  Bassin  d'.Arcachon  : 
étangs  de  Balejin,  de  liiUùurlcl.  de  Léde  Basse  et  du  Joncni,  de  Lamjouarde.  Au-dessous  du  bassin 
d'Arcachon  se  trouve  le  grand  étang  de  Cazaux  el  de  Sanguinel,  du  nom  des  deux  bourgades  de 
Cazaux  au  N.et  de  Sanguinel  à  l'E.,  poissonneux  et  profond  (ÔO  m.),  d'une  étendue  de  .')750  hec- 
tares et  dont  la  partie  septentrionale  se  trouve  dans  le  département  de  la  Gironde,  l'autre  partie 
relevant  de  celui  des  Landes.  Citons  encore  le  petit  élang  formé  |iar  le  ruisseau  de  Gaillon  à 
l'O.  de  Villandraul.  celui  formé  par  la  Hure,  un  peu  plus  à  l'O. 

Marais.  Indépendamment  des  marais  du  liltoial  (versant  d'Arcachon),  le  département  compte 
."lOOOO  hectares  de  terres  marécageuses  dont  le  dessèchement  et  l'amélioration  sont  poursuivis 
pour  50000  hectares,  par  des  proiiriétaires  groupés  en  associations  syndicales.  Les  principaux 
marais  sont  ceux  de  Bordeaux  el  <le  Bruges,  servant  actuellement  de  lieux  de  dépc'it  des  boues 
et  vases  draguées  dans  l'estuaire  de  la  Gironde,  de  Parempuyre,  de  Lesparre.  du  Polder  de 
Hollande  et  du  Bas-Méiloc. 

Sources  minérales.  Citons  dans  rarroiidissemenl  de  Bordeaux,  la  source  ferrugineuse  de 
Biiiirir,  dite  fontaine  Surgein.  les  sources  ferrugineuses  de  Ceslns.  la  source  incrusiaule  de 
Lignan;  dans  l'arrondissement  de  Bazas,  la  source  incrustante,  dite  source  d'Enfer,  à  Bazas.  la 
source  ferrugineuse  île  C<Mrs-les-Bains.  la  seule  du  déparlement  utilisée  dans  vm  élablissement  ; 
dans  l'arrondissement  <le  la  Réole.  le  ruisseau  incrustant  de  la  llosl  à  Montagoudin.  la  source 
thermale  de  SlFélix-de-Fùncauile-,  dans  l'ai'rondissemenl  de  Libourne.  les  sources  incrusiantes 
de  Langoiran,  de  Sl-Christophe-des-Bardes.  de  St-Émilion.  etc. 

Ajoutons  que  l'on  trouve  dans  le  département  un  certain  nombre  de  puits  artésiens  :  .-i  Bor- 
deaux (le  bassin  à  flot  est  en  partie  alimenté  par  "i  de  ces  puits),  dans  l'ari-ondissemi'nl  di' 
Bordeaux  (Bruges.  Soussansi,  dan-  l'Ile  A'crie.  .-ni  milieu  de  la  Gironde:  d.iiii  le  Médoc.  à 
à  .\rcachon  et  dans  les  Landes,  elc 

CANAUX.  Canal  latéral  à  la  Garonne.  11  seit  de  Irait  d'union  enlie  le  Bas-Languedoc  et 
Bordeaux.  Il  a  été  creusé  sur  la  rive  g.  de  la  Garonne  el  est  à  un  seul  ver-aiil.  Il  c-ommence  ,^ 
Toulouse  et  se  termine  à  CasIets-en-Dorthe  (Gironde).  La  longueur  de  la  lu.uirhe  priricijiale  est 
de  liri  kil.  .MO.  dont   ICi  kil.  i'.lS  d.iiis  l,i  (iironde.  Il  comi>te   "iS   ports  et  garages   échelonnés  sur 


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Y. 


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SAINT-VlXCENT-DE-l'liUTlG.NAS.  —  li<;lisf.  Enscinblu  S.O 


l'LJOLS.  —  Eyliaf.  Abside.  Cùlù  S. 


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G  I  U  O  \  D  K  311 

son  pairours,  donl  '2.  Hiiri^s  et  Cnsicis,  dans  le  do  parte  ni  ont  La  dillëi-ence  do  niveau.  l'JX  m.  (17, 
dont  lô  m.  80  en  Gironde,  est  l'achott-o  par  55  éeinses  simples,  dont  (i  en  (linnulo.  Le  tirani 
d'eau  est  de  'i  ni.  La  Iraelidn  s'\  l'ail  an  innveii  de  clievaux.  il'.'nie-  on  ilr  iniilrl-;  m  milii'.  (|uel- 
qiies  baloaux  à  \apeur  servonl  conirni'  poileiirs  (ni  reiiioriiueurs.  On  coinplr  NI  |iii-e>  d'eau 
poui-  iriii;ali(ni.  dont  ô  pour  li-  d(''|iarloMient,  et  'JO  eoncessions  d<'  l'orrr  molrice  idcnd  I  en 
Gironde),  produisant  aux  éeluses  lOTli  chevaux-vapeur  bruts.  En  oulre,  .1  usines,  pi'opri(Mé  du 
canal,  dont  1  en  Gironde),  ahsorlionl  une  force  nominale  de  1 4"2  chevaux  (18.  L'aliiuenl,ili(Mi  du 
canal  se  fait  uniciuomenl  p.ir  ileux  prises  (l'eau,  l'une  .'i  Toulouse,  l'aulro  à  A;;en. 

Canaux  des  étangs  du  littoral.  Ces  canaux,  eu  fini  mauvais  i-lat.  ne  sont  ciliés  i|iii'  pnur 
nK^moire.  Le  canal  de  join-liiui  ilen  l'Iani/s.  d'une  loni;ueui'  de  (i  kilom..  fail  conuuuiiiipier  ICIan!; 
d'iloiu'lins  et  de  Carcans  avec  l'élaiii;  de  Lacanau.  Ce  drinler  c(nnmunique  avec  le  liassin 
d'Arcaclion  par  le  canal  delà  Ugc.  d'inn'  linii^ueur  de  l;i  Uil(nLi.  Lnliu  l'étant'  de  Cazaux  et  de  San- 
i;uinet  communique  avec  le  in(!'me  bassin  pai'  le  nunil  d'Acriirhun  ou  de  (  !a/.aux.  Ions:  de  1,")  lulom. 
Mentionnons  aussi  le  canal  d'irrigation  d'Hourtin  à  la  Gironde,  long  de  •'iO  kiluiu.  dossei-vaut  le 
le  Bas-Médoc. 

Climat 

liaiguo  à  l'O.  par  rOi-i'^an.  silm''  à  (''Uiilc  dlslanic  du  pc'ile  cl  do  l'i'Mpialoiu'.  pii\(''  do  nioiilai.'nos 
et  possédant  un  sous-sol  chaud,  le  d(''partemont  de  la  (ui-ondo  jouil  <i'[\\\  cliiii.il  osscidiollomont 
lonipéro.  le  climat  (jirondin.  Los  \onls  d'O.  et  de  X.-O..  les  (ilus  fré(pn'nls,  s<nd  arrêtes  en  partie 
par  les  dunes  du  littoral,  .\nssi,  esl-co  derrière  ces  dunes  ipio  l'on  relève  les  lonipéi'alures 
niaxima  :  la  moyenne  de  riiixer  à  Arcachon  est  do  -)-  1(1"  dans  la  l'orél  et  de  -f  8"  seulomeid  sur 
la  plage.  Bordeaux,  au  o(nilrairo.  qu'alloitiiioiit  ces  venis  et  cpii  o^l  la  \illo  la  plus  lu-roséo  |iar' 
les  pluies  ou  la  plus  enlouroo  do  brouillaiiN  du  ib'par'lonionl.  n'.i  qu'uiio  nioxoiun'  hivoiii.ilo  de 
-j-t)"l  à  (i"0.  En  février  l'.lDI.  |ioiid.uil  '.'Il  jours  ouiisr'oulir-.  lo-  niiiiiina  ilo  l.i  iiuil  -onl  lous  InuLbés 
au-dessous  de  zéro  et  sont  arrivés  à  —  8»  ou  —  11'.   Depuis  '20  ans.  il  n'y  avait  m  aucun  mois  do 

février  aussi  froid.  La  chute  annuelle  dos  pluies  alloiid  0  m.  (i(l  à  0  m.  711  jionr  l'onsendilo  dn 
département:   elle  s'élève  jus(pi'.'i   n  m.  SU   pour  les  roi;ions  plus   nKiuilh'os  ;   linnicauv,   l'Iàdre- 

deux-Mers,  le  Libournais  et  les  dunos  .lu   S.  d'Arcaclion. 

Divisions  administratives 

Etendii;  :  'J7i.O.''r2  bectaros  ((/.adastre). 
Population  (1001 1  ;  8'21.1.'7I  babilanls. 

.Vrroiiilissoiiioiits  ('.auluiLS  CnmnuMios 

Préfeclure  :  Borde.vux l  19                         l'>8 

/  «,i;,(,s- 1  7                                71 

lilaijc 1  i                             ■")7 


Sous-        ,  ,  ,  , 

-1  Lespavir 1  4 

Préfectures  i  , .,  ,  „  ,-- 

f  Libournc 1  'J  li> 

\  La  licolc 1  (!  10"' 

Tol;d.    .         li        Tolal  .    .         iO       Ti'l.il    .        ."i.'il 

LISTi;     DKS    CANTONS 

Bordeaux.     .     .       Audonuo.  l'.olin.  Blainiuofort.  Bm-doaux  (7l.  Cadillao.  C.\iiion-r.l;uio,  Casicin.ui, 
Créon.    Labrodo.    Possac.    l'odons.-io.    S.iuil- Andr('-do-Cub/.ac.     la    'l'o-lo-do- 
Buch. 
Ilaz'ts  .     ..    .     .      Auros,  Bazas,  Caplioux.  Criunol-.  Lamrim.  S,iinl-S>  mpliorion.  Nill.-mdraut. 
Ilhi/c.      .     .     .      Blaye,  Bourg,  SaiiU-Ciors-la-L.uido.  S.iinl-Sa\  in. 
I.rspavvf.     .     .      Lesparre.  Pauillac.  Saint-Laui-onl  ol  l'.onon.  S.unlM\  ii'u. 
Ijhimrnc.     .     .      Branne.   Castillon  et    Capitourl.iii.     Conir.i-.     l'idnsac.     Guilics.     Liliourne, 

Lussac,  Pujols.  Sainte-Foy-la-Cu-.uidi'. 
La  Hiide.     .     .      Monségur.  Pollogruo.  La  Kéolo.  Saiul-Macau'o.  i^auvete^■e,  Targon. 


512 


GIRONDE 


CULTES.  Culte  catholique.  Archevêché  ;  Bordeaux,  qui  a  pour  suffraarants  :  .\2:en.  Angou- 
Ii''iiu-.  l'oilici^.  l'i'ricuciix.  I..'i  lioclicllc.  Lurou.  Foit-dc-l'niiUL-  (Martinique).  Basse-Terre  (Gua- 
(Jeluuiie),  Sainl-Denis  (Réunion),  et  les  préfectures  apostoliques  des  possessions  françaises.  Le 
diocèse  ne  comprend  que  le  déparlement  de  la  Gironde  et  compte  :  80  cures,  430  succursales 
et  lô.ï  vicariats  rétribués.  Il  possède  un  séminaire  diocésain  à  Bordeaux. 

Les  communautés  religieuses  d'hommes,  nombreuses,  s'occupent  d'enseignement,  de  prédi- 
cation, d'érudition,  etc.  Les  communautés  religieuses  de  femmes,  beaucou])  plus  nnmbreuses, 
s'occupent  surtout  d'enseignement  à  tous  les  degrés,  d'œuvres  charitables,  ou  sont  vouées  à  la 
contemplation:  plusieurs  ont  leur  luaison-mère  dans  le  département.  Les  principaux  pèlerinages 
sont  ceux  do  X.-l).  d.Xrcailiou:  X.-D.  de  Bccquel,  à  Bordeaux  :  X.-U.  de  Jlontuzet,  près  de  Blaye; 
N.-D.  de  Tout-Kspoii'  à    l  kit.  S.-U.  de    (_:réon;   N.-D.    de  Lorelle,   près   de   Lamothe-Landerron; 


PETITIWL.MS  ET  CORNEMPS.  —  Ruines  de  l'.Mibnyc  <lc  Conicmps. 


N.-li.  de  f.ujidal.  à  Libinune;  X.-L).  de  Talenie;  X.-lJ.  de  \erdelais;  X.-D.  Je  Bon-Secours,  au 
\eiiion;  X.-D.  de  Soulac.  ou  de  la  Fin-des-Terres ;  X.-D.  d'Ambes. 

Culte  protestant.  L'église  réformée  y  compte  trois  consistoires  :  Bordeaux,  Gensac  et  Sainte- 
I"o\-la-(;i;ui(k'.  faisant  jiartie  de  la  'r  circonscription  synodale.  Chacun  des  consistoires  compte 
en  outre  plusieurs  annexes  ou  sections,  avec  15  temples  et  oratoires  dont  "2  à  l'Union  des  églises 
évangélii[ues  libres.  Les  protestants  sont  au  nombre  de  lôOOO  environ. 

Culte  Israélite.  Les  ÔOOO  adhérents  à  ce  culte  ressortissenl  à  la  circonscriplimi  (  nii>i~luriale 
de  Bordeaux,  ipii  comprend  en  oulre  la  communauté  de  Libourne  et  celle  de  Xaiites. 

ARMÉE.  Ce  département  ressortit  à  la  115"  région  militaire.  (|ui  embrasse  les  5  dépaiteaieiits 
de  la  Cliarente-liderieure.  de  la  Gironde,  des  Landes,  des  Basses-Pyrénées  et  des  Hautes- 
Pyrénées  et  comprenil  S  subdivisions  de  région  dont  '2.  Libourne  et  Cordeaux,  se  trouvent  dans 
le  département. 

Les  troupes  qui  en  défiendenl  font  partie  du  IS'  corps  d'urinée  dont  le  chef-lieu  e:-t  Bordeaux. 
La  garnison  de  Bordeaux  se  compose  de  1  régiment  d'infanterie  et  de  la  P.  P.  d'un  autre 
régiment  d'infanterie,  de  I  régiment  de  cavalerie  (hussardsi.  de  1  escadron  du  Train  des  équi- 
pages, d'une  section  de  secrétaires  d'état-major  et  du  recrutement,  d'une  section  de  commis  et 


l'ETlT-l'ALMS  ET  (_:UUNEM1'S.  —  É;;li=e  81-1'ienc  u  l'etit  l'alai.. 


3U  GIRONDE 

uiivi'icrs  militaires  d'adiiiinistrnliun  et  il'uiii'  section  d'innrniicis  niililnires;  colle  de  Blaye,  d'un 
bataillon  d'inl'antci'ie;  celle  de  Libourne  de  la  P.  C.  de  1  réi,'inient  d'infanterie  et  de  1  régiment 
de  cavalerie  (dragons).  De  plus,  le  département  coiniite  1  bataillon  de  douaniers  et  1  compagnie 
de  cbasseurs  forestier^;.  Il  ressortit  à  la  IS'  légion  de  gendarmerie. 

Ouvrages  militaires.  Ils  eomiirenneiit  les  batteries  de  la  Pointe  de  Grave  sur  la  rive  g.  de 
l'estuaire  de  la  Gironde,  la  vieille  citadelle  de  Blayo.  le  l'ort  Pâté,  au  milieu  du  tleuve  et  le 
Fort  SIédoc,  sur  la  rive  g.,  en  lace  du  précédent. 

Marine.  Le  littoral  de  la  Gironde  fait  partie  du  4"  arrondissement  maritime  (Sous-arrond. 
de  Bordeaux»,  <pii  s'étend  de  la  baie  de  Boùrgneuf  à  la  frontière  d'Espagne  et  a  pour  chef-lieu 
Rochefort. 

JUSTICE,  l.e  département  ressortit  à  l;i  Cour  d'appel  de  Bordeaux.  H  y  a  ;  1  tribunal  de 
1'  instance  .'i  lîordeaiix  (où  se  tient  la  Cour  d'assisesi.  à  r.azas.  likiye,  Lesparre,  Lilicnu'iie  et  la 
lîénic;  1  tribunal  de  commerce  à  Borde.iux,  Blaye,  Lesparre.  Libourne,  la  Kéole;  des 
conseils   de   Prudhommes   à  Bordeaux  et   1  Justice  de   paix    dans   cliacun   des   i!)  cantons. 

INSTRUCTION  PUBLIQUE.  La  Gironde  ressortit  à  l'Académie  de  Bordeaux  ([ui  comiuend  les 
départements  de  la  Gironde,  de  la  Dordogne,  des  Landes,  de  Lnt-et-Garonne  et  des  Basses-Pyrénées. 

L'enseignement  supérieur  compte  à  l'Université  de  Bordeaux  les  quatre  facultés  de  droit, 
de  médecine  et  de  pharmacie,  des  sciences  cl  des  lettres.  1,'l'niversité  a  créé  un  grand 
nuiulne  de  cours  eomiilémentaircs  et  de  conféiences  puni-  rliacuiie  des  facultés;  d'autres  ont 
été  fondés  par  la  Société  des  amis  de  l'Université,  pai-  la  (  ;li.iiiiliic  de  C.Diiuiieiee  et  par  la 
A'ille  de  Bordeaux.  Lu  (luIre,  Bordeaux  compte  1  Écol3  de  notariat,  1  École  municipale  des 
Beaux-Arts  et  des  Arts  décoratifs.  L'Univei-sité  possède  une  Bililiotbèque  comiirenant  deux 
sections,  une  pour  le  droit,  les  sciences  et  les  lettres,  l'autre  pour  la  médecine.  .\u  :\lusée 
botanique  est  adjointe  une  Bibliolbècpie  spéciale  comin-enant  ."1)00  volumes  et  près  de  .MlOO  bi-o- 
chuie,-.  Un  cours  muiiiii|i.il  de  biologie  animale  e^-l  jH-ofessé  au  Jlusr'um  d'histoire  iiatuielle. 
L'Observatoire  de  Bordeaux  est  installé  à  Floirae.  Liiliii  le  chef-lieu  de  la  Gironde  jiossède 
encore  une  École  principale  du  service  de  santé  de  la  Marine  et  une  École  supérieure  du 
commerce  avec  un  Musée  technique. 

L'enseignement  secondaire  comprend  ]iour  les  g;iieons  :  1  lycée  :\  l'iordeaux  (avec  petit  lycée 
annexe  à  ïalenee).  1  collège  communal  à  l'.laye,  l;i  Réolc  Liliourne;  pour  les  fdles,  I  lycée  à 
Bordeaux.  II  existe  des  établissements  libres  à  .Vrcachon,  Ba/.as,  Bordeaux  (1"),  C.audéian, 
Eynesse,  Langon,  Mérignac,  Saint-.\ndré-de-Cubzac,  Sainte-Foy,  Toulenne:  1  petit  séminaire  à 
Bordeaux  et  à  Sainte-Foy. 

L'enseignement  primaire  recrute  ses  professeurs  à  l'école  normale  d'instituteurs  (avec  école 
.iniiexe)  de  la  Sauve  et  à  l'école  normale  d'institutrices  (avec  école  annexe)  de  Caudéran.  Il 
exisie  des  écoles  primaires  supérieures  de  ganjons  à  Bordeaux  et  à  Cadillac  et  de  fdles  à 
r)Oid<'aux.  On  trouve  des  cours  complémentaires  de  garçons  à  Arcachon  et  de  filles  à  Libourne; 
des  pensionnats  primaires  de  garçons  à  (k'usac  et  de  fdli's  à  Boi-deaux  (7). 

Dans  un  autre  oidre  d'idées,  citons  l'Institution  nationale  des  sourds-muets  de  Bordeaux  et 
l'école  régionale  des  pèches  et  de  la  navigation  d'Arcachon. 


Le  département  ressortit  en  outre  à  l'arrondissement  minéralogique  de  Bordeaux,  sous-arron- 
di~seinent  de  Bordeaux  N.  (division  du  8.-0.1:  à  la  7"  région  agricole  (S.-C):  à  la  29'  conserva- 
lion  fmeslière  (Bordeaux)  et  à  la  10   inspection  des  ponts  et  chaussées. 

Agriculture 

Au   point    (le   vue    agi'icole.   le    vaste   déparleinenl  île    la   Gironde  jirésente   des  régions  très 
diverses,   (piant  à  la  composition   du   sol  et  à  l'ensemble  des  cultures  qu'on  y  pratique. 
Voici,  pour  1899,  le  tableau  de  la  statistique  agricole  :  étendue  des  cultures,  production,  etc. 

CiilliiLTs                 Surface  PriMliiclinii  |          Ciitiures  Surface                Production 

Froment    .    .  70.,V2O  liectares  9;i7.IOO  lieelol.  I  Sana-iii.    .    .  ISO  hectares            900  lieii<il. 

Méteil.    .    .    .             .ViO         ..  S.r.O         »  i  \voiMe,    .    .    .  T.r.OO  ,.  lll.:.70 

Seicle    .    ,  'J0.290  ISLOai        -  j  Maï> 9.1'JO         ..                tCJ.O'JO 

Orge  ....              10        »  170        "  1  Millet T'.llO  »               17.840      » 


SAINT-ÉMILION.  -  Clorlier  aii-de?s,is  de  rÉglise  mono 


litlie. 


16  G 1  HO  NUE 

La  ]ii)iiiiin'  ilr  It'i-ro.  cullivrc  sur  I7.,'iri0  licL-taivs.  a  loiiiiii  Tl'i.n-JCl  i|uiiilaiix. 


Praiiies    \  , 
,.,..,,      <  Luzerne 
artilicielles  i   ,  .   ^  . 
f  Saiiiioiii. 


Hectares  Oiiinlaux 

•l.bôO  1 1(1.550 

•J.SIO  l'iX.-2l)0 

ôiiO  11.870 


ilecloicti  Oiiinlaiiv 

BfUeravos  rourniirèi-cs  .    .      l.ll.Ml  .',0.5.(imi 

Pré*  iialurels TS.lOO  -J.ll.M.I-JO 

Herbages l.'i.MiO  'JIS.ICO 


Les  cultures  industrielles,  à  l'cxceplioii  do  celle  du  tabac,  sont  à  peu  près  nulles,  lin  elT.i.  le 
chanvre  a  occupe  G9  hectares  et  a  donné  174  cpiintaux  de  fdasse  et  323  de  graine  :  le  lin  nCn  a 
occupé  ([ue  '2  heclares  seulement.  OuanI  au  tabac,  son  rendement  a  été  de  '22 -"00  cjuiiilau-X  pour 
1470  hectares  cultivés. 

La  vigne  occupait  iriO'2ôO  hectares  qui  ont  produit  '2  850  OUI  hectolitres  de  vin.  La  nièn\e  année, 
on  a  planté  1880  hectares.  Le  reste  de  la  production  fruitière  a  consisté  en  i7'2(l  quintaux  de 
cliàlaignes,  1580  de  noix,  900  de  pommes  à  cidre  et  21)  700  de  prunes. 

La  variété  infinie  et  la  qualité  de  ses  vins  ont  placé  la  Gironde  an  |preuiicr  rang   des  dc|)aitc- 


L,V  L.VNDE-DE-CUBZ.VC.  —  l-glise,  TyniiKni  du  jinilail  O. 


nients  viticoles  de  la  France.  Nulle  part  on  n'apporte  plus  de  soin  à  la  culture  de  la  vigne,  au 
choix  des  cépages  variés  autant  que  le  sol,  à  la  vinification  et  à  la  conservation  des  vins. 

On  classe  généralement  ces  derniers  en  six  catégories  :  les  vins  deMédor.  des  côtes,  desymees, 
des  palus,  de  VEntrc-deux-Mers  et  du  pays  de  Sauternes.  Le  Médoc  se  divise  en  haut  et  bas 
Médoc.  Les  vins  qu'il  produit  sont  les  plus  réputés.  On  les  divise  en  cinq  i  lUs.  Les  premiers 
crus  comprennent  le  Chàteau-Laffilte,  le  Chàleau-Margaux,  le  Château-Laiour  et  le  CluHcnu-  Jfaul- 
Brion  (ce  dernier,  quoique  récolté  dans  la  région  des  Graves,  est  classé  à  la  suite  des  trois  pre- 
miers Médoc).  L'énumération  des  autres  crus  nous  entraînerait  trop  loin.  A  la  suite  des  cinq 
crus  classés,  il  s'en  trouve  d'autres  excellents,  dénommés  bounjeois  supérieurs  et  hourçjcois 
du  Médoc. 

Les  vins  de  Graves  se  récoltent  sur  la  rive  g.  de  la  Garonne,  de  Bruges,  à  Podensac.  sur 
une  longueur  de  40  kilom.  et  une  largeur  moyenne  de  12  kilom.,  dans  une  dizaine  de  communes. 
On  les  divise  en  deux  catégories,  les  Graves  et  les  petites  Graves.  Les  vins  de  palus  proviennent 
des  vignobles  occupant  les  terres  d'alluvions  des  vallées  de  la  Dordogne,  de  la  Garonne  et  de  la 
Gironde,  ainsi  ((ue    les  iles;  les  vins  de  cette  deinière  jirovenance  sont  les  plus  cotés. 


('■iRoxnr:  319 

Los  vins;  do  rùlo>.  iruno  plii>  tïminlc  v.ilciir.  smil  Iroi  noiiiliron\-  los  oni^  rnutroi^  ?:nnl  lo-; 
plus  l'Ochorolu'~  ;  lo~  iiii'illour.~  soiil  mix  do  iinijii;.  l'i-.in>;ir.  lil.iyo,  Sl-AiidioHlo-('.idi/:io.  roccdlo-^ 
sur  les  côlos  de  la  rive  d.  de  la  Doi-doirno  el  de  la  Gii'onde:  plus  do  '20  communes  des  coteaux 
de  la  rive  <l.  de  la  Garonne,  dans  lEnlre-deux-Mor-s,  en  produisent  d'oxcellenis;  ceux  <|ue  l'on 
récolte  sur  les  plateaux  do  la  iiiome  région,  égalemonl  bons,  sont  un  jiou  moins  cotés. 

Le  pays  do  Saulornos,  la  proniièrc  région  pour  les  crus  blancs,  comoicnoo  sur  les  coteaux  de 
la  rive  d.  du  (aron  ot  comprend  six  comnuines;  la  couleur  de  son  \iii.  sa  limpidité,  son  goût 
sucré,  sa  sève  et  son  velouté  en  font  prosiiue  une  liqueur.  Il  ne  comprend  (ju'un  seul  grand 
premier  cru,  le  Châleau-Yquem,  dos  premiers  et  des  deuxièmes  crus,  ainsi  que  d'autres  crus 
distingués.  Dans  les  vins  de  côtes,  nous  n'avons  pas  parlé  encore  du  vin  de  St-Émilion.  C.'o^t 
qu'il  fournil  un  type  de  vin  iiarticulier,  parfait,  que  l'on  récolte  à  Sl-Émilion  et  dans  les  cinq 
communes  avoisinantes,  sur  une  loniiueur  Af  7  Uil.  Nlllt  do  l'K.  à  l'o.  ol  une  largeur  moyenne  Ac 
Ti  kil.  ôOO,    Los  vins   du  St-Kmilionnais  sont  divisés  en  premiers,  deuxièmes  et  troisièmes  crus. 

En  lilUI.  les  forêts  domaniales  comprenaient  2iO!)7  beolares  W  ares  et  les  forêts  communales 
ir)75  lioctares  06  ares.  Les  plus  belles  forêts  sont  celles  d'.Xrcacbon  et  do  la  Teste. 

En  1899,  on  conqitait  dans  la  Gironde  50100  chevaux.  Il  y  a  un  dépôt  d'étalons  à  Libourno  et 
17  stations  de  monte  dans  le  département.  Mérignac  possède  un  dépôt  de  remonte.  La  même 
année,  on  comptait  encore  18"iO  mulets  et  8150  ânes.  L'espèce  bovine  était  représentée  par 
I.'iOnôO  animaux,  dont  '2".")70ba'ufs  de  travail  et  2050  à  l'engrais,  par  75  250  vaches  ayant  donné 
590680  hoclolitros  de  lait,  La  race  la  plus  remarquable  est  la  race  linzadatse  pour  laquelle  il 
existe  un  licrd-book.  L'espère  ovine  comptait  2"67I0  animaux,  dont  175840,  tondus,  ont  printuit 
2590  quintaux  de  laine  commune.  Il  y  avait  en  outre  67800  animaux  d'espèce  porcine  et  "t'M 
d'espèce  caprine.  De  plus.  25  MO  ruches  d'abeilles  ont  fourni  6Ô550  kil.  de  miel  et  14820  de  cire. 

L'atelier  de  pisciculture  de  Lauriole  pourvoit  au  repeuplement  des  cours  d'eau  du  déjiar- 
loment  en  traitant  des  œufs  end)ryonnés  de  truites  et  de  salmonidés,  immergés  dans  le  Giron,  le 
Haillon,  la  Hure.  la  lîassanne  ol  lo  Beuve. 

L'enseignement  agricole  est  fourni  par  la  chaire  départementale  d'agriculture  de  Bordeaux, 
qui  possède  des  champs  de  démonslr;Uion.  Gotto  même  ville  possède  une  station  agronomique 
et  œnologique  avec  laboratoire  do  cliimio.  La  Béole  possède  une  école  pratique  d'agriculture  ot 
do  viliculturo.  Ajoutons  qu'une  oliairo  d'onsoignemont  de  l'industrie  des  produits  résineux  créée 
à  la  Faculté  des  sciences  est  appelée  ,'i  rendre  de  gr;uids  services  à  la  région  landaise. 

Industrie 

INDUSTRIES  EXTRACTIVES.  Le  déparlomoni  ne  possède  aucune  concession  de  mines.  Les 
carrières  sont  au  nomliro  île  .5.52  dont  15S  souterraines  et  les  autres  à  ciel  ouvert.  En  1900,  elles 
ont  occupé  1626  ouvriers,  soif  tomporairomonl.  soit  d'une  façon  continue  et  produit  225005  mètres 
cubes  de  matériaux  d'une  valeur  de  1510266  francs,  consistant  surtout  on  ijioire  do  construc- 
tion, en  argile  ot  on  pioiTo  ,'i  chaux.  Bordeaux  possédait  une  grande  Faïencerie,  fermée  en 
1900,  Monségur  fabi'ique  do  la  /lolcrir  ordinaire.  On  comple  en  outre  dans  le  département 
plusieurs  établissements  do  tuileries  ot  de  briqueteries. 

INDUSTRIES  AGRICOLES.  Lo  département  possède  i)lus  de  ÔOO  moulins  à  blé  ou  servant  h  la 
déi'orlir.ilimi  ilu  ri/..  la  phip.irt  mus  par  la  force  hydraulique.  Les  plus  considérables  sont  ceux 
de  Laubardemont,  près  Goutras.  Bordeaux  e-l  lo  centre  des  industries  alimenlau'os  du  dé|iarlo- 
mont.  Gotte  ville  possède  en  ofTot  des  distilleries  importantes,  des  brasseries  (5\.  do  grandi's 
huileries  (21,  une  chocolaterie.  des  raffineries  de  sucre,  des  fabrique-  i\c  conserves  alimen- 
taires (151.  de  biscuits,  d'arliilos  divers  d'épicerie,  dos  fabriques  de  glace  artiliciollo  (i).  .\u 
premier  rang  dos  i.ndust)ios  du  bois  figure  la  tonnellerie  dont  Bordeaux  et  sos  environs 
immédiats  forment  le  centre  principal.  En  outre,  Bordeaux  possède  des  ateliers  débénisterio. 
do  scierie  (55)  ot  do  préparation  des  bois,  cliarpontos,  grosse  menuiserie  et  dos  atoliors 
do  carrosserie  et  do  charronnerie.  l.'indu-liio  du  liège,  dos  paillons  est  égalemonl  im|ior- 
tante.  Bogies  pn^-éde  une  ni.-uinfnrluri»  d'allumettes.  La  manuf.icluro  i]c  tnlinr  i\c  lîdi-doaiix, 
ipii  occupe  onvii-nn  ]:m)  iior-onno-.  a  iiroduit  en  10(10  :  l'iMKiri  Kil.  di'  tabac-  marchands. 
.5272't2  Kil.  lie  t.ili;ics  non  marchand-;,  lo  tout  il'une  valeur  \]c  I677ill   fr.  l.'cstrèiculture  o-t  ti-és- 


SAINT  MACAIHE.  -  Église.  l'oHail  O. 


BI.ASIMONT.  -  l-:"lise  Saiiil-Nii-olas.  Façade  O. 


T.  IV.  —  21. 


ciiii>M>i;  IV. 


322  GIRONDE 

importanlo  ilaii*  In  liassin  d'Arcarlinn  qui  rciil'ermo  pi-rs  do  CODK  pnrr~.  Collo  industrie  occupe 
un  lîrarul  ikhuIjic  d'Iioiiuiics  cl  do  leuinies  ol  ddiuio  liou  :i  un  Ir.dii-  il  l'xpni-lnlion.  oscillanl 
aiuiuollenicnl  oniro  "i  pl  0  uulliori'^  i[c  IViUics,  C'est  l'Étal  (|ui  cducède  Ic-i  iiarcs,  dont  la  valeur 
varie  suivant  reniplaeenient. 

INDUSTRIES  MÉTALLURGiaUES.  Elles  soni  .le  peu  d'ini|i(irlance  el  l'oiupiciiin'ul  au 
piciiiier  lanu  :  les  Hauts-Fourneaux  i\c  Pnuillac.  dont  le  pieiuicr  a  été  mis  en  l'eu  le 
IS  mai  l'.illl.  (lelui  de  Beaulac-  est  resd'-  inaclil  la  même  année,  mais  l'usine  a  eontinné  à  pro- 
duire de  ta  ti'  rusion.  Ou  ecnupte  en  onli-e  dans  le  déiiarteinent  l(i  fonderies  de  1'  fusion 
disiiosaid.  de  '2(1  ruliilots,  (iceupant  environ  iiàO  ouvriers,  el  ne  produisant  que  de  la  fonte 
moulée.  Bordeaux  renf'eiMuc  en  outre  des  ateliers  de  eonstruetion  de  chaudières  et  de 
macliines.  des  alelicis  de  ferronnerie  et  de  serrurerie.  Sur  les  deu.\  rives  de  la  Garonne,  à 
l.cninont  eiimun^  à  llordeaux,  se  trouveid  de  \astes  chantiers  et  ateliers  de  construction  ou 
de  réparation  de  bateaux  {('hanlii'rs  ri  idc/icrs  de  lu  (Uranilc,  Smùèlc  de  tracaux  Dyle  et 
Itiinilnii.  (dc.i.  d'où  sorteid  des  cuirassés,  des  croiseurs,  des  transports,  des  trois-niAts.  etc. 
Anaelinii.  (.imlias  cl   l.diiiiuni-  ont  aussi  des  chantiers  de  coiistrucliiin. 

INDUSTRIES  CHIMiaUES.  Bordeaux  possède  une  raffinerie  nationale  de  salpêtre,  une 
labrique  d'éther.  SI-Médard-en-.lalles  nue  poudrerie  nationale.  Les  produits  chimiques,  phar- 
maceutiques et  engrais  sont  surloul  raliri(|ués  à  Bordeaux  et  dans  la  banlieue  :  à  Bègles, 
C.audéran  et  Mérignac.  On  Innue  à  l'xprdeaux  des  fabriques  de  bougies,  de  cire,  d'huile  à 
bi-ùler,  une  savonnerie,  des  blanchisseries  el  des  teintureries.  On  distille  le  goudron  dans 
plusieurs  centres;  on  rat'line   le  péliide  à  l'.ordeaux  (d  à  l!la\e. 

INDUSTRIES  TEXTILES.  Idli's  sont  presipu'  nnlli'~  r\  ne  comprenneid  (pi'un  i)etit 
nomlire  d'usines:  corderies  id  .didier^  de  voilerie;  autour  des  (dianliers  de  consUuclions 
maritimes  se  sont  groupés  qiK  l(pies  éi.ibtissemenls  s'occupant  de  filets  et  d'engins  de  pèche. 

INDUSTRIES  DI'VERSES.  On  tiduvc  des  tanneries  et  corroieries  priucipalenienl  à  Bor- 
di-,ui\.  ipu  liansfiii-me  le  cuir  en  chaussures  et  eu  ai'ticles  de  sellerie;  des  papeteries  à  Bor- 
deaux, l'.ernos,  les  l^glisolh'S,  l'ompèjac.  Ste-Kul.-die.  St-Micliel-de-CasteInau.  t  /esic.  t\\\{\  sor- 
teid de~  [i.Mpiers  c(uumuns.  Les  pi-incipales  imprimeries  se  Irouverd  h  Bonleaux  el  à  Libounie. 
On  peul  iMieoi-e  sigu.aler  .'i  lioi(le,iu\  qii(dc|ue~  r.dni(pu's  prnilui -;nd  des  ,-u'licles  de  rapsiilerie 
pour  bonleilles  (M  des  caisses  dimlih''es  de  lerdilaui-  sei\.iiil  aux  expédilions  île  farine  sur  la 
côte  occidentale  de  l'Afri  que. 

.\u  1"  Jan\n'r  l'.Mll.  ou  cnmpl.iii  davLs  le  département  l'JliS  étalilissemeids  dont  .V2  inaclifs. 
posséd.inl  iriUn  maehuies  .'i  x.ipeur  doid  (il  au  l'cpos  el  disposant  enseinlde  d'une  force  de 
'il'.Hiri  (die\  aux-\  apeiir.  doiil  'll'i'ii  iiiiil  dises. 

Commerce 

r.n  ISO!»,  les  imporlalions  de  mareliandis,.-  elTeidin'-es  |i:ir  le  porl  de  Bordeaux,  qui  résume  .''i 
peu  près  tout  ce  commerce,  oui  cimsjsi,'.  en  orM'.lSi»  T.  de  liniiille  en  |)rovenance  d'Angleterre, 
en  01  HTi  T.  de  céréales,  flOO.M  T.  de  produits  (diiiniqiies  (en  aiigmenlationl,  127015  T.  de  bois  (en 
décroissance"),  121  t14  T.  de  vins  en  jirovenance  il'.Mgérie,  <rEs|iagne  el  de  Portugal  (en  décrois- 
sance). L'imporlalion  a  encon'  porli'  snr  les  peaux  el  ]ielleleries.  sur  les  poissons  (morue 
d'Islande  el  de  Tcrre-\euve\  le-  pélndi^s,  les  sucres,  les  cafés,  cacaos,  gommes,  graines 
diverses,  elc. 

I.e  commerce  d'exporl.d ion  comprenait,  la  même  année.  'ti7211  T,  de  bois  (pins  des  landes 
employés  pour  le  boisage  des  galeries  de  mines  en  .\ngleterre);  0."il.ss  T.  de  vins  (en  décrois- 
sance depuis  ISSO,  la  lîépublique  .\r2enline  ]irenant  ses  vins  en  Esp,i<;ne,  en  Portugal  et  en 
TIaliel:  l'i-SOf)  T.  de  poleries  et  cristaux,  el  en  oiiti-e  des  conserves  nlimenlaires,  des  fruits,  des 
liqueurs,  des  pinssons  pré|iarés.  des  articles  de  tiijiiulerie.  elc. 

I.a  ii,-i\  i:;.ilion  siii- les  trois  seclions  de  l.a  (l.nnime  -iipérienre  s'psl  élevée  , à  I  ."iT'.l.MKi  T..  .à 
."ITlliri  1'.  -ni-  le  c.ui.d  l.-ilér.d  .'i  l.-i  n.aromie.  1,.-  Il()ll:ii;e  -iir  le  ( '.iroii  i-nmpreii.-iil  riSCid  T.  en 
2rd  1  r.ide.'iiiv. 

I.e  prodiiil  des  droits  de  doii;mi'  el  .uilre-  diiiils  peiwais  i>ii  l'.lOII  d.uis  les  Imre.iiix  de  Bor- 
deau\.  l'.riemie.    \rcactiim.  Oiij.ui.  (lavernes  (M  Pl.-iii.'ue.  s'es|  élevé  à  "i  IS.'iSS"  Ir.  l„-\  mi'me  .■innée. 


r.rav.  <■[  ini]).  par  IIilu.t 


BLASIMONT.  —  Moulin  fortifié. 


321  GIRONDE 

la  succursale  de  la  Banque  de  Fiance  à  Bordeaux  a  occupé  le  5'  rang  sur  l'2lj  jiour  le  i  Iiifïre 
des  affaires  (08'2'297  720  fr.);  celle  de  Libourne  a  occupé  le  70-  avec  dOlillSTd  IV.  Enlin.  le  dépar- 
tement possède  une  ('.lianibre  de  coninierce  à  Bordeaux  dont  le  ressoit  emlirasse  la  Gironde  en 
entier. 

Voies  de  communication 


kik.m. 

Chemins  de  fer  (voie  normale).   .   .   .  .j 70.091 

(intérêt  local)  ....  ri.-i.">.."iXl 

Tramways  sur  route  (voie  étroite).   .  08,111 

Routes  nationales .7.l(t..sr)S 

Chemins  de   grande  eommunicilinn .  2  l."î).20(i 

d'intérêt  commun 2  I2,").0."i,") 

vicinaux  ordinaires (i  000.459 

Rivières  et  canaux 

Gironde  (du  Bec  d'.\nd)ès  à  rcnib")  .  7.'j.  » 
Garonne  (de  l'entrée  dans  le  dép.  au 

Bec  d'Ambès) (i.">.  .. 

Dordogne  ( id 117.  >' 


Isie    (de   rentrée    dans    le    dépai'l.    à 

Libourne) 

Dropt    (de    l'entrée    dans    le    dép.    à 

l'écluse  de  Casseuil) 

Dronne  (de  Coutras  à  son   conlluent 

avec  l'isie) 

Moronidu  l'ont  du  Moron  à  l'embou"). 
CironJlottnldedeLatradeàla  Garonne) 
Leyre  (tlottable  de  l'entrée  i\:\i\<  le  dép. 

jusipi'à  l'endjouchure) 

Gnnal  latéial  à  la  Garonne  (Longueur 

dans  le  dép.) 


liilom. 


28,   ,. 

2.100 
•2.000 

28.  .. 

*.".eo8 

10.198 


ORDEAUX.  lune  des  plu-  belles  villes  de  France  et  en  uiéme  temps 
l'une  des  plus  étendues,  se  présente  sous  un  aspect  de  réelle  gran- 
deur, vu  du  l'ont  de  pierie  achevé  en  1821  et  qui  est  le  dernier 
jeté  en  aval  sur  la  Garonne.  L'animation  du  fleuve  à  marée  haute, 
l'anqileur  des  quais  de  la  rive  g.  bordés  de  belles  maisons  des  xvii" 
et  xviir  s.,  la  fnrèl  de  mâts  formée  par  l'ensemble  des  navires 
ancrés  dans  le  port,  les  flèches  des  églises  qui  se  dressent  au- 
dessus  de  l'immense  croissant  de  constructions  que  constitue  la 
ville,  tout  concourt  ."i  dnnnei-  au  touriste  l'impression  d'un  centre 
de  premier  ordre.  S'il  parcourt  la  partie  comprise  entre  le  fleuve 
et  la  première  ligne  de  boulevards  de  la  rive  g.,  il  sera  séduit  en 
outre  par  l'intérêt  de  ses  monuments,  la  beauté  de  ses  principales  voies  de  communication, 
l'élégance  de  sa  population,  des  équipages,  des  magasins,  des  promenades  de  la  cité.  Bordeaux 
est  une  ville  aimable,  surtout  quand  le  soleil  lui  fait  l'aumône  d'un  sourire. 

De  \' AmphUhéàlre  ou  l'alau  GaUlen,  le  plus  vieux  monument  de  Bordeaux,  il  reste  plusieurs 
arcades  presque  intactes,  au  milieu  d'un  s(|uare.  La  ville  a  conservé  des  Portes  de  diverses 
époques  :  la  Porte  Saint  Èlni  ou  de  VHôlel-de-VilIc  (xiii'  s.),  avec  une  façade  ornée  d'un  motif 
d'horloge  surmonté  d'une  grosse  cloche  (xvr  s.)  et  dont  les  tours  ont  été  restaurées  (xvir  s.).  — 
la  Porlr  du  Palais  ou  Porte  Cailhau  (xv  S.),  dégagée  et  rest.nnée.  dont  une  niche  abrite  une 
statue  de  Charles  VllI:  —  la  Porte  de  P,iiar<joijne  (1751-I7,V))  de  style  dorique,  restaurée  en  18(.0: 
—  la  Porte  Dijeaiix  (17i8):  —  la  Porte  de  la  Monnaie  (1752):  —  la  Porte  d'Afjiiitaine  (17ôà). 

Les  monuments  religieux  sont  uondireux.  f'.ilons  :  la  Cathédrale  St-Ândré  (xi"  au  xiv  s.)  qui 
porte  deux  tours  carrées  aux  extrémités  de  chacun  des  transepts  (celles  du  N.  sont  couronnées 
de  flèches)  et  ;i  ci'ité  de  l'abside  de  la(pielle  se  dresse,  isolée,  la  Tonr  Pe>i-Bcrland  (liiO):  —  la 
basilique  St-Seurin  (xr  au  xvr  s.i.  qui  s'élève  au-dessus  d'une  cryple  renfermant  le  tombeau  de 
saint  Fort;  —  YÊijlise  Sle-Croix  (xir  s.),  dont  la  façade  a  été  restaurée  de  nos  jours:  —  St-ÉIni 
(xii"  et  xv"  s.),  qui  ne  possède  ipi'une  nef  et  un  bas-iôlé:  —  Sl-Mleliel  (xir  au  xv»  s.),  dont  la 
Tour  isolée  se  dresse  à  100  m.  au-dessus  d'un  charnier  du  xii"  s.  et  recouvre  un  caveau  célèbre 
par  les  corps  momiliés  ipi'il  abrile;  —  St-Pierre.  reconstruit  au  xV  s.  —  Sle-Eululie  (w <.):  — 
St-Brnno  (1019t.  dont  la  façade  a  été  refaite;  —  .S'<-P"î(/(I070i.  qui  possède  un  remanpiable  luaitre- 
autel; — \o Ire- Dame  on  st  nnmini(/ue  (xyui'  S.).  Parmi  le-;  églises  modernes,  nommons  NM.')?(i'^- 
(1875-1880),  du  style  \ii«  s.,  St-Ferdinnnd  (18G4-1809I.  du  style  xiir  s..  Ste-Marie-la-tlastide  (180(1- 
1880),  le  Saeré-Cœur  (1877-1884).  Sl-Xieolas-de-nrave.t  (1821-1820).  •■\r.  Le  Temple  prolestanl  de  la  nie 
Notre-Dame  date  de  1854,  la  Si/narjoi/iie  de  1882.  l'Areheecelié  (xvir  s.)  est  l'ancien  llotel  de  l'In- 
tendance. L'/Zii^c/  de  I7//c.  ancien  Palais  Rolian  (1775-1778)  élevé  par  l'archevéïiue  du  même  nom, 
a  eu  des  destinations  1res  diverses;  dan<  le   s(piarc  qui   l'accompagne,  on  a   éditié  en   I87j-1877 


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G  Mi  O  X  D  E  'il 

dfux  ailes  servant  de  Musée  cl  de  S.illc  du  (.(Uiseil  municipal,  l.a  l'ri'fci'lm-r  .-i  été  rnniiiT  de  l.i 
réunion  de  divers  liotels  eonsliiiits  au  xmh"  s.  Le  Palais  de  Justice  est  liàli  siu-  r<-iu[ilaccuh'iil  du 
Fort  du  Hà,  en  face  V Ib'ipital  Sl-Aadiv  (ï'ii'd),  dijni  \o.  fondation,  duo  au  eliauoine  \ital  Caries, 
remonte  à  1590.  Les  Hôtels  de  la  Bourse  et  de  la  Douane  sont  d'imposantes  constructions  élevées 
au  milieu  du  xviir  s.;  celui  de  la  Bourse  a  été  surmonté  d'un  dôme  en  1SU5. 

Bordeaux,  dont  l'Université  compte  'i'20O  étudiants  environ,  a  élevé,  de  ISXl  ;i  ISSIJ,  le  l'alnis 
des  Facultés,  qui  renferme  dans  son  vestibule  le  Tombeau  de  Montaigne.  La  Faculté  de  dmil.  la 
Faculté  de  Médecine  et  de  l'Iiarinacie  or.c.upenl  des  bâtiments  spéciaux,  construits  en  1871-I87'2  et  de 
1880'à  1888  en  des  points  dilïérents  de  la  ville.  Le  Lycée,  agrandi  eu  1880,  occupe  les  bâtiments 
de  l'ancien  collège  des  Jésuites  (xvi''  s.).  Sur  remplacement  du  couvent  des  Frères  Prêcheurs, 


&mà 


S.M'TF.RXES. 


ClKlieriii-'\'i|iicm. 


où  se  réunirent  en  1700  les  premiers  Girondins,  un  corps  de  bâtiment  ;'i  deux  étages  abrite  au 
rez-de-chaussée  le  Muxéc  des  antiijues,  un  des  plus  riches  de  province,  el,  au-dessus,  la  Biblto- 
Ihcque  de  la  ville  ciOiuiilii  \nlumos,  près  de  400  incunables  et  environ  1800  manuscrits).  Bordeaux 
possède  plusieurs  Ihéàlres  :  le  Grand  Théâtre,  un  des  plus  remarquables  qui  existent,  élevé  par 
l'architecte  Louis,  de  1777  à  1780,  le  Théâtre  Français  (1793-180(1),  le  Théâtre  des  Arts,  reconsliuil 
en  1890  et  d'autres  salles  moins  importantes.  Parmi  les  fontaines,  citons  les  plus  belles  :  la 
Fontaine  des  Trois  Gnices  (18^9).  la  gracieuse  Fontaine  Fondaudéije  (xvi"  ^.),]cs  Fontaines  ries  Allées 
de  Toarni/.  la  Fontaine  (xvii"  s.i  ({ui  niiic  le  .lardin  de  l'École  municipale  des  Beaii.r-Ails.  elc 

Bordeaux  possède  une  l'or!  lu  11.-  |il;ire.  I.i  l'Ian'  ries  Qninciniccs.  où  -^e  liennerd  li'-^  grandes 
foires  aiiiiiielles  ;  celle  pLirc  f-r  leniuiie  au  quai  de  la  ii\i'  g.  de  la  (liioiide  |i,ir  di'iix  ciilniuies 
rostralcî  dont  la  partie  TUpéiiuure   ^^ert  de  idiare.  Un  >   a  érigé  en  IS'JJ  un  Monument  aux  Giron- 


328 


GIRONDE 


ilinn,  (lui  coiipn  mallieureusemonl  \:\  \w\\f  perspective  du  Cours  du  XXX  Juillrl.  La  promenade  la 
l)lus  étendue  est  le  Parc  de  Caudcran,  d'une  supei'lieie  de  '28  hectares;  le  Jardin  public  est  fort 
beau.  Parmi  les  squares,  citons  le  Sijuarc  Gambetla.  Ne  lerniinons  pas  cette  rapide  description 
sans  mentionner  le  Musée  d'armes  et  d'objets  anciens,  le  Musée  Bonie.  comprenanl  près  de 
JOOO  objets  anciens  français  et  étrangers.  Sur  les  Allées  Damour  se  dresse  la  SlaUie  de  Vercingé- 
lorix;  sur  la  Place  des  Quinconces,  les  Statues  de  Montaigne  et  de  Montesqiâeu.  né  au  château  de 
La  Bréde.  au  S.  de  Bordeaux:  la  Statue  de  Tourny,  sur  la  place  du  même  nom. 

BAZAS  s'élève  sur  un  promontoire  rocheux  assez  abrupt  sur  trois  côtés  et  au  pied  limpiel 
coule  le  Beuve.  La  belle  Promenade  de  la  Brèche,  tracée  en  1817.  lont^e  d'anciens  reniparls  sup- 
portant des  jardins  en  terrasse;  une  tourelle  d'angle  à  encorbellement  et  une  deini-tour  se 
\oieiil  encore  au  S.  ainsi  (]u'une  porte  forjnée  de  deux  tours  el  i-estauréc  au  \.  Sur  la  Grande 
Place,  à  pente  rapide,  bordée  de  maisons  à  arcades  (xv  s.)  se  trouvent  Yllnicl  de  Ville  et  l'an- 
cienne Cathédrale  St-Jean-Baptiste,  construite  en  t'255  sur  un  vaste  plan,  mutilée  par  les  Proles- 


SAVKIWC. 


Iî"lisc.  Enscmljlc  S.-E. 


lauls  et  restaurée  de  lo8ô  ,à  Ui"!.");  on  en  reiii,u'(pie  -urlmil  la  laçade  O,  à  triple  portail  (xvi*  s.) 
<-t  l'aliside  exlérieui'e.  Non  loin  de  \'/l'''i'ihil  ^e  li(Mi\eiil  les  liàtiments  de  l'ancien  séminaii-e 
oecu[i(-^  li.ir  le  Collège.  Sii;iialoiis  enenie   dan-  la  \llle,  la   \ieilli'  église  X.-D.-dc-Mercadil  (XIV  s.). 

BLAYE  fcirmo  un  jielil  pur!  sur  la  l'ive  d.  de  l'estuaire  de  la  Gironde;  la  ville,  surtout  coin- 
merçante.  s'étend  en  Idiii^ueiu':  -es  rues  sont  étroites  el  toi'lueuses.  bordées  de  blanches  maisons. 
.\ux  alentours  s'étcndenl  de  beaux  vitrnobles.  Une  belle  pninicnaile  |ilarilée  d'ormes  magnilirpies 
qui  escaladent  les  talu-  de  la  Citadelle  due  à  \'aul)an  -épare  a\ec  l.i  \(iie  terrée  la  ville  de  la 
forteresse.  Sur  cette  promenade  sourd  une  Fontaine  intarissable.  V,' Église  est  sans  intérêt:  le 
Palais  lie  Justii  e  et  la  Sous-Pré  fer  ture  sont  modernes.  Vn  befl'i'oi  est  adossé  fi  Vllôlrl  de  ]'iltr.  I.a 
ciladelle  a  été  construite  sur  l'emplacement  de  l'Éiilise  Sl-lli>iii.iiii  nù  lut  enli'iié  le  |i,iladin 
Roland  avant  d'alli'i'  reposer  dans  l'Église  St-Seurin  de  lînrdeaux. 

LESPARRE  e-l  une  lih'-  paisible  qui  s'étend  surlnnl  en  luniiueur  de  l'L.  à  l'U.  De  son  ancien 
Château  il  reste  debout  un  Donjon  eai'ré  tlaïKpu'  au  S.-O.  d'une  tourelle  d'aniile  et  i|uelques  pans 
de  murs  au  N.  Du  sonmiel  de  la  toiu'.  I'i>n  jouil  d'ime  fort  belle  vue  sur  tout  le  Médoc.  L'Eglise, 
moderne,  du  style  xiu'  s.,  a  son  punlie  «iunii.>nlé   d'un   beau  ctuchcr   avec   lléelie  en   pierre;  :?ur 


UZESTK.  -  liiilisc.  EiisLiuble  N.-O. 


330 


GIIÎONDE 


uno  Pince  iiiiilirnm'H'  se  trrmvent  Xllùtr!  de  l'illc  cl  le  l'uhiis  ilr  .hutliro  avec  la  Maison  d'ai-icl 
LIBOURNE  se  Irdiive  an  confluent  de  l'Isle  avec  la  Donloi;ne  qui  y  fornienl  un  port.  C.'esl  du 
sununel  du  leihc  de  Fronsac  qu'il  faut  contempler  le  panorama  <pie  présente  la  ville.  Mo  ce 
point  l'on  |ouit  également  du  spectacle  qu'offre  la  barre  de  la  Dordogne.  qui  s'épanouit  en  un 
large  croissant.  Au-dessus  des  maisons  blanches  de  la  ville  émergent  les  clochers  des  églises  et 
la  vieille  Tour  de  VHovlorjc  (xiv  s.),  reste  des  remparts  de  jadis.  De  beaux  boulevards  ou  allées 
remplacent  ces  remparts.  A  l'intérieur  se  trouve  la  ville  proprement  dite,  bastide  aux  rues  régu- 
lières, se  coupant  à  angles  droits.  Le  monument  le  plus  intéressant  est  Vllôlcl  de  Ville  (xvr  s.'' 


M.VZÈUES.  —   Chiitraii  il(    linciiicluilliiilc. 


i|ui  nufcrme  un  Musée  et  la  Hihliulhcque  et  se  trouve  en  bordure  d'une  Place  à  arcades.  VËglisa 
SlJcau  (XV  s.j  en  partie  reconstruite  au  xix"  s.,  est  surmontée  d'une  llèclic  haute  de  71  m.  Le 
Palais  de  Justice  et  la  Sous-Préfecture  sont  modernes.  Le  Thé'llrr  date  de  ISKil.  Outre  plusieurs 
maisons  des  x\  r  et  x\ir  s.,  signalons  encore  la  l'ImiicUe  de  (iindul  (xv  s.i.  Lu  fort  beau 
Sc/uare  s'étend  dc\,inl  les  ('asernes.  Sur  le  Cour-s  de  Tnurnij  a  été  érigée  une  Stulue  à  Oscar  de 
Uereaux,  l'un  des  défenseurs  de  Sidi-Brahim;  une  autre  statue,  celli'  du  hnr  Denizcs  s'élève  sur 
la  Place  du  même  nom.  C'est  dans  cet  arrondissement  que  se  tiou\e  l.i  curieuse  ville  de  St- 
Émilion.  encore  entourée  de  ses  remparts,  et  (]ui  icnli'iinc  ilinléressaiits  nuiMuniciils. 

LA  RÉOLE  s'élève  en  amphithéâtre  sur  l.i  ri\e  d.  de  la  (laromie  (|ur  diunini'nt  les  ruines 
couvertes  de  lieri'e  de  son  vieux  Château  (xiu  et  \i\  s.)  el  le-  .l.iiilin-  en  l.'ir.i^^e  c|ui  précedi-nl 
le  CullÉijc   et  d'où  la  \  ue  est  superbe  sur  la  vallée  de    la    (iaroune.  La    ville,  h.ilir   ,iu    S.  sui-  des 


33-2  G  I  r,  O  N  D  E 

souterrains,  a  conservé  une  partie  de  ses   vieux  remparts  que  l'on  peut  suivre  sur  un  certain 

espace;  elle  a  des  rues  montueuses,  étroites  (quelques-unes   en  escalier),  hordées  de  vieilles 

maisons.  L'Église  Sl-Pierre  (xiir  au  xv  s.),  .'i  la  nef  très  larae.  dépendait  de  l'ancicinie  abbaye 


BEGADAN.  —  Eglise.  Abside,  Côté  S.-E. 


dont  les  bâtiments  ^xvir  s.)  abritent  ïllùld  de  Ville,  le  Tribunal,  la  Gendarmerie  et  la  i>ous-I'réfec- 
ture;  on  y  remarque  deux  grands  escaliers.  L'ancien  Hôlet  de  Ville  est  une  intéressante  construc- 
tion des  xw  et  xiv  s.  Un  vaste  Champ  de  foire  s'étend  sur  la  rive  d.  de  la  Garonne,  sur  laquelle, 
est  jeté  un  por.t  suspendu  d'une  seule  travée. 


LESI'ARP.E.  —  Donjon  du  CIkUcuu.  Ensemble  O. 


G I  R  O  N  n  E 


355 


Liste  des  Monuments  historiques 


Aillai 


Baziis 

Hi'lIrrr.iMl 
l!h:ii-.    . 

rtlail(|Ul'|n|| 

niasiin.Hil 
lïnnlcain 


Façade  iJe  IKgliNi-  wir  ^.i. 

Ruines  du  Cliâleau  {m\"  s.i. 

Église  Sl-.lran  (xiii*  l'I  xvr  s.i. 

lî!;li^p  1X1-  -.1. 

Dolmens. 

IN'iiiLilrc--    jiiiirales    dans    IrLilis 

(XV  s.). 
iMiâLean  (xiir  s.). 
Eglise  Sl-Nii'iilas  (xiii-  cl  xvr  s.). 
Restes  d'un  ani|ildUiée'il,i'e. 
Cathédrale  St-Anclrr  (xiri"aiixv"s 
,  etclochei'de  Pey-Berland  (xv's. 
Eglise  Sl-Brnno  (xvii'  s.i. 
Eglise  Ste-Crnix  (xii"  et  xiir  s.). 


Loupiar  tlt 
iVIacau  .  . 
Mérignae. 
Moulis  .  , 
l'etit-I'alai 
l'ondaural 
Pnjols  .  . 
Rauzaii.  . 
Réole  (Lai 


Rions 
Sl-I,)ii 
Sl-lùuitiuii 


Cadillac  Eglise  (xii'  s.)_. 

...       .  Clocher  de  l'Eglise. 

Tour  de  Veyrines  (xiv  s.V 

.   .       .  Église  (xr  s.). 

-   .    ,       .  Église  Sl-Pierre  (xir  s.). 

Église  (xiii"  s.). 

Église  (xir  s.). 

Château  (xiv  et  XV*  s.). 

Église  St-Pierre  (xiir  au  .xv  s.). 

Restes  de  reneeinte(xm"et  xiv"s.'. 

Enceinte  fortifiée  (xiv  s.). 

Ir-1'iles.  .  Eglise  (xii'  s.). 

.   .  Église  et  Cloître  (xii'  au  xv*  s.). 

.    .  Église  souterraine  monolithe  (i.\* s). 


SAIXTXIVIEN.  —  Église.  Ahside.  Coté  S. 


lîouliac.  .    . 
Cadillac   .    . 

C.ordnuan. 
(iaiUan.    ■    . 
Eanuoiran    . 
Eéognan .    . 
I/ibardc  (La) 


Eglise  Slc-i:nlalie    xif  s.)  saut  la 
,  fai;ade. 

Eglise  SI-.Michel  (\\"cl  xm- s.). 
Église  Sl-Senrin  (\r'  au  xV  s.l. 
Fontaine  Sle-Croi\  (xvii"  s.l. 
Tombeau  de  Michel  de  Montaigne 

(.XVI*  s.)  dans  le  ve>tihule  îles  l'a. 

cultés. 
l'orto  du  Palais  (xiv  s.). 
l'orte  etTours  de  l'ancien  IIolcl  île 

Ville,  dites   la   Crosse   Horloge 

(XV*  s.). 
Grand  Tliéàtre  'x\  ni*  s.). 
l^glise  (xi*  s.). 

<'.liàteau  d'Epei-nou  (xvi*  s.i. 
licmparts  et  portes  (xiv  s.). 
IMiare  (xvi*  s.>. 
Clocher  (xn*  s.)  de  l'Église. 
Château  (xiv*  s.i. 
Église  {xii*  s,). 
Crypte  de  l'iîglise. 


_  Ermitage  de  St-lîmilion  (viii*  s.). 

Ancien  Palais  Cardinal  (xiii*  s.), 

—  ....  Remparts  (xn*  et  x'u"  s.). 

....  Donjon  (xni*  s.). 

.    .   ,    .-     CloîtredesÇordeliers(xv*etxvM*s. 
il  l-'ernie  .    .  Ancienne  ï{glise  des  lîénédictins 

,  (XII*  s.l. 
d,  Maca.re  -    .    ■   Eglise  (xir  et  xiii*  s.). 

_    ,    .  Maison  Messhian  (xiii*  s.). 

_  ...   Maison  de  Lanan  (Mil*  s.l. 

Menhir  de  Pierrelille. 
.\hside  (XII-  s.l  de  l'Eglise. 
Dolmen  de  Pny-Landiy. 
.\ncienne  Abliaye  (xiii*  s.). 
Portes  (xiii*  s.). 

Église    N.-D. -de-la-lin -des-tciTes 
,(xii*  et  XIV*  s.). 
Église  (xiii*  et  xiv  s.). 
Église  (xir  XIV*  el   XV*  S.1. 
Ruines  du  Ch.ilcaii  i\r  s.i. 


St-Sulpice  de  l'aley- 

rens 

Sl-^'ivi^'n 

Salles  (Lesi   .    .    .    . 
Sauve  iLai. 
Sauvelerre          .    ;    . 
Sou  lac 

Uzesle 

Vertheuil 

Villandrant.  ... 


GIRONDE 


Tour  dp  Coi'tJi 

U'  ré 


O  lie  lOOO  à    2  OOO  h  . 

(•^  li,-  2  OOO  à  S  OOO  h  . 

DfiSoood.  ro.oooh  . 

O        !>*:  fO.  OOOà  SO.  OOOK.. 

J?e  SO.  OOO  <i^  fOO.  OOOJx.. 
gjfj       Au  (tes^i^  tir  tOO.  OOO  h   . 


Can€tmc 


Dordogne 


Nom  —  Situation 

^^^    __.^^^„  PANOui  on  évciilail  doiil  la  l>i'<iiiiir.  an  X..  l'Islc,  roiitiniir'o  pnr  son 

^>^^?^r^^2W  «''11'""'!'!  l'Auvezère,    au   ceiilir.   cl    la    l)(ji'il()!,'-ne,    an    S.,   forme' 

*  lV"i^^^*v'  lî^'^pLi  '■«'i'^"''  ti'oi!'  branches,  ce  dé|)arli']nrnl.  (|iii  appartieiil  à  la  région 
V  viil/^""' '^'^w?^;^  S.-O.  de  la  Fi-ance.  a  emprnnlé  son  noni  à  celte  dernière  rivière, 
f^{^^-\r^^^'^\^^\  'I"'  '3'^^'-  '•-'  •■•'i^'l'-ln'iu  Pèrigueux,  à  5,")  kil.  an  N.  et  arrose  un  and'c 

*  V  rî^^/.  '^T^l^ie'n  'l'i'l'-licu  d'ari-oiulissenient,  IJergerac.  Il  a  la  l'oi'ine  d'ini  scctinu- 
k  A^'^  "j  [.S»  >irj.^^  cii-cnlaire,  deuil  Tare  sérail  sous-lcudii  pai-  luic  (;oi-d(>  de  \'m  |<il. 
*2***2ti~ï_l.«*J  s'cleiutant  de  rexlrèuie  poiule  N.  ilii  dèparlenient  à  s(ui  exlrènie 

piunle  S.  ri  diud  le  rayon,  pei'peudicidaire  à  la  corde  et  légèreuieut  incliné  du 
N.  E.  an  S.-O.,  aurait  l'J.j  kil.  tle  leuh^'C  de  r.Vuvezère  à  la  siulic  de  la  l)ordogne.  Sa 
snperlici(^  lui  assigne  le  troisièiue  rang  paiani  nos  déparlenienis.  Il  possède  connue 
liniilcs  nalnrelles  :  à  lE.,  quelques  kilonièlres  des  cours  du  Trieux  et  de  son  aniuenl  lé 
iVauzon,  du  liaiidial.  Vi  kil.  de  la  Dronne,  7  kil.  de  llsle,  quelques  kilomètres  de  la 
Loue,  de  la  Bouchense,  de  lAuvezère;  10  kil.  envinui  delà  Vi'zère,  \  kil.  de  la  Dordogne, 
en  amont  et  en  aval  de  Cazoulès  ;  au  S.  environ  l"J  kil.  i!ii  hiopl.  le  cours  supérieur  et 
moyen  du  Seignal;  '25  kil.  de  la  Dorilogue  (rived.i,  d'im  poini  en  aiimnl  de  Sle-Foy-la- 
Grande  jusqu'au  conlluent  de  la  Lidoii'c;  à  11».,  le  coui's  irilV^ricur  y\y  la  l.idoire.  le 
l)échou,  la  Dronne,  pendant  51  kil.,  tlu  jioint  où  elle  quille  le  di'|iarlcnicul  jusqu'au 
conilueiil  de  laLizonne,  saul'  aux  enviroLis  de  Sl-.Vulaye  et  à  c<'u\  d  .\ulielerre  iCliarcnle)  ; 
55  kil.  delà  Lizonne,  15  kil.  cntin  de  la  Tarduire. 

Il  est  borné  au  N.-E.  par  le  déparleiueiil  de  la  Haute-Vienne:  à  IK.  pai-  celui  de  la 
Corréze;  au  S.-E.  par  celui  du  Lot;  au  S.  par  celui  de  Lot-et-Garonne:  à  lO.  par 
cî'w^  de  la  Gironde,  de  la  Charente-InférieLire  ;  au  \.0.  eulin  par  celui  de  la 
Charente . 

En  l/'.lil,  il  a  été  l'ornu''  pour  plii^  des  hois  quarts  par  des  ))ortions  de  tei'ritoire  appar- 
tenant à  la  Guyenne  (presque  Ion!  le  Prrif/ord,  une  partie  de  VAijenais).  Le  reste, 
environ  56000  hectares,  a  été  fourni  par  rAngoumois  et  le  Limousin. 

Histoire 

Les  peuplades  préhistoriques  qui  ont  lialiité  le  département  y  ont  laissé  des  traces 
nombreuses  de  leur  existence,  notamment  dans  la  vallée  inférieure  de  la  Vézère.  En 
effet,  si  l'on  remonte  cette  rivière  depuis  Tayac.  on  trouve,  échelonnée  sur  l'i  kil.,  une 
suite  de  demeures  rupcstres,  de  grottes,  dont  deux  célèbres,  celles  du  .Mousiier  el  de  la 
Madeleine,  ont  donné  leur  nom  à  une  époque  spéciale  de  l'âge  du  renne.  Daidre  pari. 
les  habitations  de  Troglodytes  se  rencontrent  dans  tout  le  département  :  citons  les 
grottes  d'Azeral,  de  Cliancelade  (grotte  de  Raymonden).  on  l'on  a  trouvé  un  squelette, 
des  objets  travaillés,  des  os  gravés  de  l'époque  du  renne  ;  de  St-Martin-d'Excideuil,  de 
Miremont  (trou  de  Granville)  ;  de  Sorges,  de  Sl-Laureul-du-Manoir,  dans  l'arrond.  de  Péri- 
gueux,  —  celle  de  Combarelles.  avec  ses  dessins  rennu'qualiles  de  l'époque  paléolithique 
représenlani  des  che\anx.  bo'ufs.  aurochs,  bouquelius.  antilopes-sa'iga,  rennes  et  mam- 
mouths; celles  des  Eyzies  (CroMagnou,  Laugerie-llante  et  Laugerie-Basse)  ;  de  I^acam'-da 
(grolte  de  Pey-de  l'-^zéj;  de  Tayac,  dans  l'arrond.  de  Sarlat,  — de  Lanionzie-.MontasIrnc, 


DORDOGNE    I. 


5ÔS 


DORDOGNE 


de  Sl-Caiiraisi'-d'EyitioL  dans  l'arrond.  de  Bergerac  —  de  Gonts-Rossiirnols.  dans  rarrond. 
de  Ribérac.  Le  Musée  de  Périgueux  renlei-me  en  oiitie  des  anliciuités  préhisturicjiies  de 
la  région;  celui  du  château  de  la  laniilie  de  Gourgues  à  Lanquais,  dans  larrond.  de 
Bergerac,  possède  une  collection  de  silex  trouvés  dans  les  grottes  périgourdines;  enlin, 
dans  le  même  arrond..  on  a  découvert  à  Beriranoud  (près  Creysse).  un  atelier  nroVi- 
thique. 

A  une  époque  plus  ra|iprochée  se  rapporleni  les  monuments  mégalithiques  disséminés 
dans  les  cinq  arrondissements;  les  plus  nondjreux  sont  les  dolmens,  répandus  suilout 
dans  les  arrondissements  de  Bergerac  i7).  Sarlat  dli.  Ribérac  (Ji.  Dans  rarrondissenient 
de  Brantôme,  nous  devons  mentionner  celui  dit  Pierre-Levée,  à  •-'  idi.  E.  de  Brantôme,  et 

qui  est  le  plus  beau  de  la  ré- 
gion. Dans  l'arrondissement  de 
Xontron,  signalons  le  méga- 
lithe, dit  Pierre-Virade.  à  Javer- 
Ihac-et-  la  -  Chapelle-St-Robcrt  ; 
le  Boc-Brantdiil,  et  le  vitr  du 
l'ol-Perdu.  à  Sl-Esléphe.  Ajou- 
tons enlin  ipie  Ribérac  ])OSséde 
un  erondecli  :  la  Rocliebeau- 
court-et-Argentini'  un  menliir. 
St-Barthé!emy  une  pierre  drui- 
dique :  X.-D.  de  Saniihac  un 
peulven. 

Dés  le  vr  s.  avant  J.-C.  le 
territoii'e  était  occu|)é  par  les 
Celtes,  qui,  au  iV  s.,  y  avaient 
atteint  toute  leur  jinissance.  Ils 
conqirenaicnt  alors  deux  peu- 
plades: les  Pernicorii.  de  beau- 
.^^^_,_,       _,  ^^^m w  i         coup  les  plus    nombieux.    ipii 

■,^^E  M  * '^  ^  ^  ^'  '•'  iE*         wÊrM^'À         devaient  laisser  leur  nom  à   la 

légion  et  les  Lemovices.  C'est 
probablement  à  eux  que  l'on 
doit,  dans  l'arrondissement  de 
Sarlat.  la  grotte  celtique  de 
Coursae,  près  de  Beauregai-d.  et  les  scories  trouvées  à  I.ucolel.  prés  de  Resse, 
provenant  peut-être  de  forges  gauloises.  Ce  ifui  est  certain,  c'esl  (pi'ils  habitèrent 
le  coteau  d'ÉcornebceuC  sur  la  rive  g.  de  l'Isle.  et  ipi'ils  consti-ui-iicnl  idus  tard,  sur  le 
plateau  voisin  de  la  Boissière.  un  oppidum  dnni  on  l'etrouvc  les  traces  aujourd  liui  à 
Périgueux.  sous  ]<•  nom  de  ntmi,  <l--  ('i':«ir.  Ce  dc\ait  être  déjà  un  centre  inqiortant, 
puisque  les  Phéniriens  de  Marseille  y  a|)porlaiiril  Iimus  marchandises  du  Levant. 

Le  premier  soulèvement  de  ces  peu|)les  contre  l'auloL-ilé  romaine,  à  laijuelle  ils  étaient 
soumis  depuis  l'an  I'_'(l  environ,  eut  lieu  lors  del'insurrection  générale  de  lan'j'i  av.  J-C: 
5000  d'entre  eux  s'unirent  à  Vercingélorix.  A|iirs  In  rliute  (VAIesla.  ils  tentèrent  de 
lu-olongei-  la  résistance,  mais  les  lieulenanls  de  (^ésar  les  réduisirenl.  En  mars  08,  ils 
prirent  jvart  au  soulèv(Muenl  contre  Néron.  (|ii(>  dirigeait  'N'index  et  qu'arrêta  la  bataille 
de  Besancon,  où  A'iTuiniiis  tînln^  ri'nipoihi  Angn>le  les  incorpora  aux  iieu[)les  d  Aqui- 
i.aine.  c'est  à-dire  à  ceux  étaiilis  entre  la  Loire  et  les  Pyrénées.  Sous  Ardonin  le  Pieux, 
ils  eurent  pour  dilectateur  C.  Julius  tieisus.  en  même  temps  que  les  i  onze  peuples  de 


PERIGUEUX.  —  Cathédrale  Sainl-Front. 

Frise  cl  chapituau.x  tlii  clorlipr  lavnnl  n'slanr.Ttioii). 


ôiO  1)  O  Pv  D  O  G  X  E 

l'Aquitaine  ■«.  On  ilésiimait  ainsi  les  |)eu|)les  haljilant  entre  la  Garonne  et  la  Loire:  ils 
l'orniaient  un  disli-ii-l  niililaiw  s[)écial  (|ui  ne  mêlait  pas  ses  eontinarents  à  eeux  des 
|ifii|ili's  l'Ialilis  au  S.  de  la  Ganinne.  el  l'DUi'nissaieul.  avec  les  [x'uples  de  la  Lyonnaise, 
les  deux  ailes  et  les  onze  cohortes  dites  des  (jaiilois. 

Dans  les  assemldées  provinciales.  Petrucorii  et  Leniovices  envoyaieiil  deux  pr('tres  : 
les  magistrats  (pii  les  régissaient  étaient  des  dnunnirs.  Plus  lard.  PéM-igueux  eid  un 
curateur. 

C'est  de  rociiipalidu  niiiiaine  i|ue  dalc  la  l'undal  inu  di>  IN'i'i^urux.  L'uppiduui 
d'Ecornehii'uf  lui  aliand(iiin(''  à  cette  (''p(>i(ue  el  la  \ille  gallo-romaine  de  IV.-v(i//(« 
s'établit  sur  la  riie  t]f.  de  liste,  sur  reuiplaceuieni  de  la  ville  arlu<'lli'  dmd  elle  avait  à 
peu  pr.'s  la  uii^nie  ('■leudu.'.  Llle  posséda  des  thermes  alinii'uté's  par  la  l'<Mdaine  de 
(jrandronl.  ipii.  comme  le  constate  une  inscription  conserv(''e  au  Musée.  Turent  élevés 
par  .Marcilius  el  ivstauré's  par  Mai'C  Pompi''.-:  elle  eut  des  lemph's.  deux  basiliques,  un 
amphithéâtre.  Plus  laid.  \('rs  la  lin  du  m  s.,  au  niomenl  sans  doufi'  où  les  Francs 
traversaient  la  Gaule  poui-  gagner  l'Espagne,  la  \  ille  resserra  ses  limites  dans  l'enceinte 
de  ta  (_'l/é.  enceinte  dnnl  on  voit  anjounl'hui  (juelques  traces  ibases  et  tours  du  clidlcn}! 
Ban-ii'rc.  etc.).  L'amphithi''àlre  y  ('-lail  ccinqu'is.  D'autres  moiiumeids  s'(''levérenl  cependant 
au  dehors:  la  lourde  )  csone.  lu'i  l'on  croit  recnunailre  la  c//»/  d'un  ("iiipli'  dédié  à  Tutchi 
l'esiiiind.  en  est  un  exemple. 

l 'i/^niiiiii  ne  fui  pas  seule  ii  |]riili|i'i-  ilc  ha  diuiiiiial  ion  l'oiiiaiiic  ;  à  lluchcyi-el.  au  continent 
de  l'Euche  et  de  la  Dronni'.  Inl  construit  un  pont  dont  on  voit  encore  l'arche:  à  Carsac. 
ou  trouve  les  restes  d'im  aipieduc  qui  amenait  l'eau  de  la  l'ontaine  ilii  l'ouissou  à  une 
\illa  iluiil  les  l'iiiijes  sidisisliMil  ii  SI  lloiiir:  à  Miiulaul.  St-Paul-de-Serre.  'j'héuac  se 
ilr<'ssent  des  restes  di'  consli-uclions  r<uHaiues:  ciiliii.  on  n-iiciuilrr  îles  i.l(''liiis  inmains  à 
Serres-et-Monguyard  et  dans  l'église  de  Creyssac. 

.\u  V  s.  les  Leniovices  l'urenl  l'augés  dans  l'Arjuilaine  I'  .  mi'liiipi>le  liourges.  et  les 
Petrucorii  dans  r.Vqiiilaiiie  'J  .  uir'lriip(d(>  |i<)i'deaux.  Dans  la  suite.  \"esunna  l'eçut  \o  titre 
d'Aui/fOild  et,  au  vu    s.,  piil  h-  ihuii  (|iii  lui  est  l'esté  :  riviins  Pelmt-iirùirum. 

En  ilO.  les  Wisigoths  sétablireul  dans  le  pays,  ipic  leur  aliaiidonnail  rriiipcrciir 
Honorius.  Ils  en  restèrent  maitres  jusi|u'à  ce  qiu^  les  persi''culicnis  (piils  dirigérenl  cnnlre 
les  chrétiens  eussent  amené  C.lovis  à  marcher  contre  eux.  La  victoire  de  ce  dei  nier  à 
Vouillé  (Ô07)  fit  eiifii>r  le  Périgord  dans  la  monarchie  franque. 

Le  premier  apéilre  du  chrislianisme  dans  la  région  l'ut  saini  Fniiil:  au  \r  s.  s'i'-le\  a  sur 
son  tombeau  un  (uaNiii-e  cpii.  au  v  s.,  lit  place  à  nue  abbaye  aiihuir  de  laipielle  se  gL-ou- 
pérent  bientôt  des  liabitations.  C'est  ainsi  ((u'est  née  la  ville  de  l'inj-SI-Fronl  qui  devait 
sup|ilanter  la  ("ité  au  [loint  de  rester  seule  el  de  nous  parvenir  sous  le  nom  de  P(''rigueux. 

-\prés  Clovis.  le  P(''rii,'iu'd  eut  li's  mi'mes  inaîlri's  ipie  r.Vquilaiiie.  En  .j.")8.  ce  fut 
Clolaire  1":  puis,  eu  ôliT.  srui  (ils  Goniran.  roi  de  lionrgogue:  eu  .')7à.  Sigebert  assassiné, 
ce  fut  son  lils  (^hildebei!  Il  qui  eu  fut  maître,  puis  Clolaire  II  eu  (ll"i.  Hagobert  enlin 
en  1)'2S.  C'est  sous  ce  roi  cpii'  fui  rvrr  Ji."il.  le  r(i\  aume  de  't'oulduse.  (pii  cnnipril  le  Pi''rig(u-(1 
dans  son  enclave  et  (jue  devaient  gouverner  les  ducs  d'.Vquitaine.  <;e  royaume  ne  larda 
pas  à  |)roclamer  son  indépendance  et  fit  même  alliance  avec  c-ehii  de  .Xeustrie  contre 
Charles  .Martel.  lOii  "l'.i.  le  dm-  Eudes  n'ayant  |iu  l'cpousser  les  .\ralies.  dut  faire  sa 
soumission  au  roi  en  échange  des  secours  ipiil  lui  demandait  :  le  Périgord  i-etournait  au 
royaume  par  cela  même,  mais  sa  résistance  à  l.i  domination  royale  fut  longue:  Pépin  le 
Bref  et  Chai-lemagne  eurent  à  le  réduir<'.  En  TCi'.i.  ce  dernier  fonda  à  Brantôme  une 
abbaye  dont  lui  voil  encore  les  restes.  Lorsi|ue  cet  empereur  traversa  la  ré-gion.  en  77s. 
lors  de  son  expi'ililion  en  Espagne,  il  chargea  Widbode  de  la  gouverner,  en  iiH'-me  temps 
qu'il  y  créait  le  pi-ieiiié'  de  Tj'i'-molal.  Le  simiI  des  comles  du  l'c'-rjeiiid  ipie  nous  connais- 


9 
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noRiioc.NE 


345 


sions  après  \\  idbude  ost  WLilyrin.  qui  s  illiislia  ilan-^  la  dérciise  de  l'Aquitaine  ci.iiili-e  les 
Normands  et  auquel  ses  prouesses  valuicnl  le  nom  de  Taillel'er.  En  970.  le  comté  devint, 
par  un  mariage,  possession  de  la  maison  de  la  .Marche  avec  Hélie  1".  qui  unit  à  son  nom 
celui  de  Talleyrand.  Il  eut  |)oui'  successeur  Aldebert,  que  son  acharnement  contre  le 
comte  de  Blois  entraîna  jusqu'à  Tours,  où  il  échangea,  dit-on,  avec  Huo-ues  Capet  le 
fameux  dialogue  :   >  Oui  t'a  t'ait  comte?  »  —  «  yui  t'a  fait  roi?  » 

A  la  lin  du  xi'  s.  les  habitants  de  la  Cité  et  ceux  de  PuySt-Fronl  se  disputaient  la 
su|.ri''malie  et  obéissaient  les  uns  à  leur  évéque.  les  autres  à  l'ablH''  de  rabbaye.  La  bille 
entre  ces  deux  pouvoirs  dura  jusqu'en  l-'40,  date  à  laquelle  un  traib''  les  unit.  .Ajcuilons 
que  dés  le  x'  s.  l'école  épiscopale  de  l'érigueux  était  célèbre. 

Le  schisme,  qui  avait  l'ait  son  apparition  dans  le  Périgord.  v  (ni  iruidiailu  pai- 
Robert d'Arbrissel.  En  Ilôt.  Bergerac,  Périgueux  et  Sarlal  l'urenl  visités  |iai'  saint  Bernard, 
cpii  parcourait  alors  l'Aquitaine  pour  condialire  les  doctrines  de  Henri  de  Lausanne.  Ces 
dernières  avaient  rallie''  de  nombi-eux  adeples.  notaLinncnl  à  Péi'igueuK  et   à  Sarlal.  (^est 


1'|;1UL.L1;L\.   ^   .Xiniin    aukl.    iSurcijpliage    il:iiis   \c   cloître   Saint-Froiit.l 


à  peu  près  à  celte  ini'-nic  (''pcKine,  du  \r"  au  xiT  s.,  que  s'élevèrent  les  |u-incipaux  monas- 
tères :  l'abbaye  augusiinc  de  Châtres,  l'abliayt^  de  Sl-.lean-de-Côle  et  celle  de  Timrloirac 
dateni  du  \r^  s.jl'alibaye  augusiine  de  Cliancelade  [Ciincel/rihn  fut  l'ondée  en  ll'JS:un 
couvent  de  religieuses  de  Cluny  le  fut  eu  tllô  à  Ligneux;  en  II.m  l'ut  créée,  pour  les 
(Jislerciens.  l'abbaye  de  Péronse,  près  de  St-Saud-Lacoussière;  sont  encore  du  \n"  s.  le 
monastère  de  SI-Amaud-de-t^oly ;  l'abbaye  de  Boschard,  près  Mllars:  le  |iiicur(''  de 
Badeix.  à  St-Eslèphe.  et  celui  de  Sadillac. 

Le  ten-i|()ii-e  (Ui  d(''parl('nienl.  nui  à  la  enuronnc  de  Lrance  nar  le  mariage  d'Kléonore 
d'Aquitaine,  lilli'  du  iliii'  (iuillaume  X,  avec  le  roi  Louis  Nil,  en  fui  sé|)aré  à  nouveau  du 
l'ait  de  son  di\orcr  cl  de  son  second  mariage  avec  Henri  Plantagenef.  Lors  des  soulève- 
menls  i.r  la  r(''tîion  contre  la  donn'nation  anglaise,  Périgueux  fut  pris  par  Piicbard  Conu' 
de  Lion;  en  IISS,  une  nouvelle  rébellion  des  barons  d'Aquitaine  leur  attira  les  ressenti- 
ments de  Richard,  qui  en  II'.H  dnl  revenir  à  l'assaut.  H  fut  aidé  dans  cette  tâche  i)ar  le 
mercenaire  Merca(her  qui.  eu  I  ISi,  lors  de  la  ligue  des  seigneurs  conire  la  confrérie  des 
n  Capuchonnés  »,  avait  saisi  celte  occasion  pour  massacrer  les  habitants  de  St-Pardoux 
el  d'I-^xcideuil.  Ce  Mercacaer  se  retira  dans  la  suite  dans  sa  seigneurie  de  Périgord  et 
combla  de   bienfails  l'abbave  de  Cadouin.  loiidér  en  lll'i    En  l'JOl.  Hélie  de   Périgord  fit 


l'ÉKlGUEL'.V.  —  Tuiu   Je  \  C-oiu-.  N  uc  N.-O. 


1'EI',1(;L"L;L.\.   —   M:n-nn   l.alUi. 


34G  DOR  DOr.NE 

hommage  de  son  comté  à  Philippe-Augusle  qui  lui  accorda  sa  sauvegarde.  Eu  l-'l'i, 
Archambaud  de  Périgord  el  le  seigneur  dHaulelort  lui  présentaient  leur  hommage;  en 
(■■chansje.  il  s"eiiûni;eail  à  maintenir  sons  sou  vasselage  et  dans  son  domaine  direct  le 
chàleau  d'IIaulelnrl  cl  le  comié  de  PériguciiK.  Louis  ^"11I  reprenait,  en  l'JiTi.  à  Henri  III, 
le  Périgoi-d  redevenu  possc^^siou  auglaisi'.  Le  haili'  de  l*aris  iinai  P2.")S|  le  l'endit  au 
roi  d'Anglelerre,  qui  l'eccvail  eu  inrine  leuips  loiil  ci'  que  Louis  IX  avait  de  liel's  dans  le 
diocèse  de  Périguenx;  il  est  vrai  que.  malgré  re  Iraili'.  les  seigneiu's  de  Périguenx  et  de 
Sarlat  couservéreid  leur  pri\ilége  d'("'lre  vassaux  inuin'iliaK  du  l'oi  de  France.  En  12',ll, 
Philijipe  le  liel  s'empara  du  Péi-igord,  mais  le  i-eudil  en  l."ill."i.  en  signaul  la  paix.  En  1511, 
des  eonunissaires,  nonunés  par  Édouai-d  II  et  Philippe  pour  régler  leurs  dilïéi'ends  au 
sujet  des  droits  des  seigneurs  de  Périguiuix  et  de  Sarlat,  se  réunirenl  à  Périguenx,  mais 
ne  purent  se  mettre  d'accord.  En  ITils.  les  nobles  périgourdins  UKuitrérent  leur  attache- 
ment à  la  royauté  française  eu  vnhuil  I  iiiip('il  du  1.')  destiné  à  couvrir  les  frais  de  guerre. 
Sous  (Charles  IV,  le  duc  de  Guyenne,  ayaul  xoulu  iinp('Mlier  la  construction  d'une  bastide 
à  St-Sardos,  prés  Sarlat  (l'>-*.">).  le  I^arleuieul  inli'r\iul  el  couchd  à  ses  torts;  ses  partisans 
incendièrent  aloi-s  la  bastide.  Le  gi-aud  uiaiire  îles  arbah'tricrs  de  France  ayant  voulu 
exercer  des  re|)résailles  eu  Ageuais,  au  château  de  .Miuitpczat,  l'ut  fait  prisouniei-  et  ran- 
çonné. C.tiarles  IV  refusa  les  excuses  i[ue  lui  l'ii  pi'ésenta  Etlouard  et  euli'eprit  la 
conqui'-le  de   la  (iuyciiue   (I.'i'J'h. 

Pendant  la  guerre  de  Ceid  .\us.  \c  pays  se  défendit  cendre  le  Prince  Noir;  en  lôJO, 
Périguenx  fut  vainement  assiégé  par  trois  fois,  par  les  Anglais,  (pie  le  traité  de  Brétigny 
(1560)  lit  uiaili'<'s  tin  Pi''rigord.  Eu  l."i(i'.t.  «-Iiarles  V  pi-ononi;a  la  cduliscation  do  l'Aqui- 
laine,  dont  Duguesclin  faisait  la  compitMe  l'aïuiée  d'aiirés.  La  faiblesse  de  Charles  VI 
i-elll  du  Périgord  une  possession  anglaise.  En  15111.  le  coude  de  Penthièvre  et  vicomte  île 
Limoges,  ,Iean  de  Bretagne,  acliela  le  c(unt('-  de  Pi'rigord  ipii  axait  été  enlevé  à 
.\rchaudiaud  ^'.  Ce  condé  lit,  <'n  1."m4.  ret(Hn'  à  la  couronne,  à  laquelle  il  ne  devait  réel- 
lenieid  aiiparlenir  qu'avec  le  lits  d'.Xidoine  de  Bourbon.  Henri  l\.  auquel  il  était  échu. 

Les  guerres  de  religion  s'y  lirenl  cinellement  sentir.  Bergerac  fut  enlevé  par  les 
catholiques  aux  proleslants  en  t-'iiii'  cl  reloniba  au  pouvoir  de  ces  derniers  l'année  sui- 
vante. En  lôliS,  le  duc  de  Montpcusiei'  ballil.  pi-és  de  Mensignac,  Monvaus  et  ses  réformés, 
((ui  vinrent  se  refaire  à  Ril)érac.  Eu  1575.  les  prolestauls.  avec  Langoirau  et  Nivans, 
prii'ctd  Périguenx  qui  en  l.")7(i  dcviid  l'une  di>  leiu-s  places  de  sûreté.  Les  catholiques  la 
leur  reprirent  en  l'iSl.  I^i  l.'iS'i.  le  dm-  de  llouillon  occupa  Bil)érac  et  Coligny  entra  dans 
Nontron,  qu'il  pilla  pour  su  r('sis|:inec.  La  Ligne  ensanglanta  encore  toutes  ces  villes 
(1592);  Périguenx  siutoul  eut  à  en  souffrir'  :  il  fut  d'ailleurs  disputé  longtemps  entre 
les  deux  partis.  L'a\énemenl  de  Ilenii  \\  ramena  le  calme.  Le  dernier  écho  de  ces 
guerres  fut  la  destruction  <les  foi'lilicalioiis  de  Périgueux  qu'en  ordonna  Louis  XIII 
pour  s'être  allié  aux  ducs  di^  liohan  et  de  la  Force.  Sous  la  Fronde  des  Princes,  Condé 
établit  une  garnison  à  Sni'lal.  mais  il  fnl  nblitré  de  ipiiller  la  \ille  el  transporta  sa 
garnison  à  Périgueux.  Son  chel'.  le  mar'quis  de  C.liaidosl  s'y  l'eudit  odieux,  l'n  nommé 
.loscph  liodin  trama  contre  lui  une  conspii'ali(ui.  à  lai[uelle  Cliaidost  répondit  en  allant 
attaquer  llodni  ihuis  s;i  |iiii|ire  maison  :  il  y  l'ut  \\ir  isepl.  Ili")5i.  La  Po''\(ication  de  l'Edit 
de  Nantes  chassa  de  nondu'cnx  indusiriels  de  lu  ri''^i(in.  llergerac  s(>  ili''peu|ila. 

La  Révolution  s'y  passa  paisilihunenl. 

Géolog-ie   —  Topographie 

Étage  sur  les  dernières  pcrilcs  occiil.'iil.ili's  du  IM.ilc.ni  ('.ciilr.il.  le  Ici-iileii-e  iln  ilc|i,-irlçinpnl 
présente  un  réseau  Je  i:iilliiies  ]c  plus   siiu\c]i|   liiiisrcs.  nolainineiil  il.in-  le   Sai-ladais.  la  i-éi;i(in 


y, 


D  O  rs  U  O  G  .N  E 


rumpi-ise  entre  Belvès  el  Monpazier  et  celle  qui  s'étend  niliv  l,i  Dordosne,  la  Vézcre  et  l'Isle. 
Dans  rarrond.  de  Ribérac,  la  Duiible  est  coiiveite  de  pin-:  plus  au  N.  le  ^'onlroHnais  cl  le 
Périgord  Blanc  sont  plus  dégainiè  el  ne  poilenl  que  des  lailli-  ,1e  chênes.  C'est  dans  cetle  der- 
nière région  que  Ton  trouve  le  point  culminanl  :  i7S  ni.  dans  la  lurcl  de  Vieillecour.  à  la  liuiile 
de  la  Hte-\  iriuic;  Ir  poinl  le  plus  lias.  4  ni.,  se  trouve  au  conlluenl  de  la  Dordognr  cl  de  la 
Lidoire.  Le  sens  de  la  penle  est  donc  dirigé  du  X.-E.  au  S.-O.;  c'est  celui  de  l'oiienlalion  séné- 
raie  des  rivières,  coulanl  dans  des  vallées  reiiiai(iuables  jiar  la  beauté  des  sites  et  la  leilililé  de 

leurs  rives,   qui    contraste    souvenl    avec 

l'aridité  des  coteaux  non  boisés.  Dans 
ces  vallées,  riches  de  grottes  préliislo- 
liqiies,  de  belles  murailles  de  rochei'S 
diHiiinent  les  cours  d'eau,  comme  \a 
\'ézère  ou  la  Dronne.  ou  bien  les  failles 
de  leur  sol  calcaire  absorbent  les  rivières 
el  les  rendeiil  au  jnui-  quelipies  kilo- 
inélies  plus  bas  par  des  doux  ou  des 
l'iiiiiUidrinrs,  comme  l'Auvezère  qui  disjia- 
rail  .-1  (  iilij.ic  cl  l'éapparail  jiar  le  Gour  de 
Sl-\  iairiil. 

I.e  \.-E.  du  déiiarlemenl  relève  des 
terrains  priiuilils  :  le  A'ontronnais  est 
granilique  el  le  Périgord  Blanc  composé 
de  micaschistes  et  de  talcschistes  qui 
s'étendent  jusqu'à  Ilautefort.  C'est  là  que 
se  trouvent  les  points  les  plus  élevés  du 
déi)aiteraent  :  en  dehors  du  point  culmi- 
nanl. on  trouve  encore  des  cotes  de  4j9m. 
.'i  ro,  de  Firbeix.  de  -404  m.  à  Puisse- 
Chien  l'I  de  '(.")t!m.  au  Signal  de  Meyniaud, 
lous  deux  Miisins.  au  S.  de  Firbeix.  A 
ll.uilernrl.  cil  descendant  vers  le  S.-E.,  on 
li(Hi\c'  un  |piriiiier  al'fleuiemenl  de  l'épo- 
que secondaire  représenté  par  des  argiles 
el  des  grès  rouges,  verls  ou  bigarrés  du 
Iriiis.  .luxquels  foni  suite,  à  Terrasson, 
de  iiiiuvcaux  terrains  primaires  apparle- 
iiaiil  .111  /lermo-carbonifére.  qui  s'étendent 
jusciu'à  Larche  (C'.orrèze).  Celle  zone  est 
bordée  d'une  façon  plus  ou  moins  con- 
tinue par  des  terrains  secondaires  de 
l'élage  jiirassiiiue  et  qui  se  divisent  en 
deux  groupes.  Le  premier  s'étend  dans 
l'angle  compris  entre  Carlux.  Montignac  et 
Terrasson;  le  deuxième  enserre  la  région 
ti-iasique  d'Haulefort  et  la  jiartie  S.  des  terrains  primitifs  du  Périgord  Blanc  sensiblement 
jusqu'à  Thiviers,  en  s'étendant  vers  l'O.  jusqu'à  Savignac.  C'est  une  région  de  lias,  surtout  le 
long  des  terrains  primitifs,  et  de  trias  avec  calcaires  dolomitiques  à  la  base,  marnes  et  argiles 
noires  à  fossiles  à  la  partie  supérieure.  Voolithe  inférieur  y  est  représenté  par  les  calcaires 
d'E.xcideuil  et  de  Nontron.  Voolilhe  moyen  par  ceux  de  Thiviers.  Au  delà  de  cette  ville,  le  juras- 
sique n'apparail  plus  ipic  par  inlervalles  jiour  aller  lejciiiidrc  ,'i  Xoniron  les  terrains  semblables 
de  la  Charente. 

Une  deuxième  zone  de  lerrain  secondaire,  relevant  du  crétacé,  s'étend  vers  le  S.-O.  jusqu'à  la 
hauteur  de  Monpazier.  Mussidan  et  St-Aulaye.  Les  roches  qui  la  composent  appartiennent  à 
l'étage  cénomanien   et  consliluent  des  assises  de  sables  ou  de  grès,  de  calcaires  marneux,  de 


PERIGCEUX. 


Tùiii'  MalaL'ucrre. 


3 


DORDOGNE  ô:il 

craie  crlauconieuse,  de  calcairps  jaunes.  Knlre  la  \'é/,éic  el  la  Dorclciirne.  ees  terrain.-  sélé\eiil 
jusqu'à  '2'J'J  ni.  au  Signal  <le  Meyrignac,  à  29ô  m.  à  l'ienc-IJrune.  à  •SS'.t  n\.  au  S.  de  Houlllgnae. 
Au  S.  de  la  Dordogne,  ils  alleignent  587  m.  près  dOrliae  et  -jUJ  ni.  au  X.  de  La  'iiapi'. 

Le  reste  du  département,  enlin,  relève  de  l'époque  Icrliairc.  On  y  lniu\c  des  iiianii'<  et  des 
molasses  du  miocène  à  la  base  et  des  caleaires  d'eau  douce  au  plafond.  La  partie  N.,  la  JJuuhlc, 
est  la  plus  pauvre  comme  sol.  L'altitude  y  varie  de  140  m.  vers  Mussidan,  à  i  m.,  |ioint  le  plus 
bas,  à  la  sortie  de  la  Dordogne.  Oueli[ues  ilols  de  la  même  époque,  formés  d'argile,  de  sable  ou 
de  cailloux  roulés  à  minerai  de  fer  émergent  des  terrains  secondaires  à  Belvès,  St-Cyprien, 
E.xcideuil  et  Nonlron. 


Hydrographie 


Les  eau.v  du  déiiaitement  si'  pailageiil  luil  ln(''galeiiienl  entre  deu.x  bassins  :  celui  de  la 
Gironde,  de  beaucoup  le  plus  impoi-l.ml.  et  celui  de  la  Charente. 

Bassin  de  la  Gironde.  —  La  (laroiine  in"  louche  pas  le  département;  les  eau.\  (pi'elle  en 
reçoit  lui  soiil  apportées  par  un  afiluent  du  l^ot.  VAIIciiinnrc,  et  par  le  Drupt.  pour  une  faible 
jiarlie  el.  pour  le  reste,  par  la  Duritoijne. 

Ij'Allciii'iitre  laisse  Villefranclie-de-1'érigonl  à  environ  I.MIO  m.  sui'  sa  rive  g.  et  ne  larde  pas  à 
cpuller  le  département  pour  celui  de  Lot-et  (l.unime  où  elle  rejoint  le  Lot. 

Le  Driijil  naît  près  de  Capdrot.  passe  au  pieil  .le  Mnnp.i/.ier  el,  après  l'i  Uil.,  |)éiièlro  dans  le 
déparlement  de  Lot-et-Garonne.  Il  reiilre  eu  lioidoiine  .1  lui  peu  plus  de  •!  Ull.  à  r<j.  de  (.;aslil- 
lonnès  et  lui  ap))artienl  pendant  'Il  Uil.  enviion,  dont  It  li^  séparent  du  Lot-et-Garonne;  Il  jiasse 
;i  Eyniet,  point  à  partir  duipiel  il  est  i-endu  navigable  par  des  barrages  el  quitte  le  département 
au  eoniluent  (rive  dr.  1  du  ruisseau  de  l.esrouriiux 

La  Doi-iliiriitr.  liée  dans  le  Puy-de-I»('iiue,  ;i  iii\j.'i  réparé  le  Canlal  de  la  Cori-ézc  traversé  en 
parlie  i-ç  dernier  il.-parlenieiil  r[  celui  du  Lui.  ,pi;iii(|  ,|||.  .u'iive  dans  celui  (|ul  lui  a  emprunté 
son  nom.  Llle  lui  parvient  par  SO  m.  eu\  iroii  en  amont  de  ('.azoulès  et  pendant  5  kil.  500  m.  ne 
lui  apparlieiit  que  par  sa  rive  dr.  .Vliaiidonnanl  au  département  ses  deux  rives  au  conlliieiil 
(rive  g.)  de  la  l'ennlle.  elle  coule  vers  le  S.-().  .hui-  une  belle  \  allée  qui  s'élréi-it  \cis  .\illac;  elle 
fait  alors  de  nombreux  méandres,  passe  au  pied  de  l,i  li.iuleur  qui  poile  Domine,  daii^  un  silc> 
admirable,  el.  à  jiarlir  de  ce  poinl.  g;irde.  m.algré  ses  di'-lour-.  un.'  diiccliuu  u'énér.ile  l'..  ;i  (I.  Sa 
vallée  s'élargissanl,  elle  laisse  Sl-Cyprien  à  moins  de  -1  kil.  sur  sa  rive  dr.,  reçoit  (rive  dr.,i  le 
tribut  de  la  Vézère,  décrit  trois  grands  méandres  consécutifs,  dont  le  troisième  voit  se  tlétaclier 
de  lui  le  raiiiil  de  Laliiide.  destiné  à  éviter  les  rapides  de  Lalinde  :  Gi-mid  T/torcl.  de  "J  m.  .S'2  de 
pente,  près  de  Pontours;  SmUdc  lu  '/ni/K.s.v-e,  de  "un.  "25  de  chute,  a  Lalinde;  les  /'c.s(yHc//;'.i» /■  eiiliii- 
à  St-Capraise-de-Lalinde,  de  '2  m.  li.")  de  pente.  Sa  vallée  s'élargit  ensuite  sur  la  rive  u.  puis  sur 
la  rive  dr.  et  bientôt  la  Dordogne  arrive  à  Bergei-ac  qu'elle  sépare  du  faubourg  de  la  .Madeleine, 
sur  la  rive  g.  A  St-Pierre-d'Eyraud,  elle  n'appartient  plus  au  département  que  par  sa  rive  dr.  et 
jusipi'à  sa  sortie  elle  n'y  arrose  plus  de  ville  iinporlanle.  Son  confluent  avec  la  Lidoirc.  p.ir  i  m., 
marque  la  lin  de  son  cours  dordognais  (ICm  kd.)  à  moins  de  1  kil.  en  amont  de  Castillon;  elle  va 
rejoindre  ensuite  la  Gironde  au  Bec-d'.\mbès. 

Ses  affluents  sont  :  (rive  g.)  la  Gennuiiir  deuil  les  coui's  supérieur  et  moyen  apiiartiennenl  au 
département  du  Lot,  où  elle  nait  à  Gourdon  —  irive  dr.)  le  Xéa  —  le  iitisseau  de  Vi/rw  qui.  sous 
le  nom  de  Cuze,  vient  de  Sarlat  —  (rive  g.)  le  Cétm,  originaire  du  Lot  et  qui.  dominé  par  d'assez 
hautes  collines,  boit  (rive  g.),  outre  la  source  de  Bauzie.  la  Lausse  —  (rive  g.)  la  Xauze.  ipii  coule 
au  pied  de  Belvès  et  s'augmente  de  nouilneuv  ruisseaux  —  (rive  dr.)  la  Vézère  —  la  Rèi/c  (|ni  ne 
mérite  de  mention  que  pour  les  gaz  inlkimmables  qui  s'échappent  de  ses  eaux  —  (rive  a.)  la 
Couze,  qui  passe  au  N.-O.  de  Beaumonl  —  le  (  nuilhm  —  la  Connc.  qui  nait  au  N.  d  Issiseac  et  linit 
à  2500  m.  en  amont  de  Bergerac  —  irive  dr.)  en  aval  de  Bergerac  et  du  Grand  Bariage.  les  eaux 
dérivées  du  Caudou  grossi  (rive  g.)  de  la  Lowjre.  dont  la  source  est  voisine  de  celle  du  Caiidou 
et  qui  passe  à  St-Alvère  et  (rive  dr.i  ilii  Merméhm  —  iiive  dr.l  VEtjrnux  qai  conlourne  ,'i  l'O.  la 
colline  de  Laforrc  el  linit  en  face  île  la  Ciurdonnetlc.  <pii  coule  au  A.  de  Sigoulès  et  boit  (rive  g.) 
le  Morland  accru  (rive  dr.)  de  la  Husniir  —  irive  dr.)  la  liniinr  qui  reçoit  dans  son  dernier  kil.  une 
branche  issue  de  l'Eyraud  —  le  Lcsiini'  qui  lai>sc  N'élincs  à  moins  de  1   kil.  sur  sa  rive  a.  —  à 


•>«  D  O  R  D  O  G  N  E 

la  liiiiilc  l'tilin  iri\e   i\\\)..  l;i  LiiUiire  qui  s'accro.it  (rivo  dr.)  du  '/.')■(/.  du  l.rrlioii.  im^  forme  limite 
du  di'|)arlduent  jus([rr;i  son  coiifliient.  après  avoir  reçu  (rive  dr.)  un  second  Léi-lnm. 

La  \'czài-c,  arrivant  du  déiiarlenient  de  la  l^orrèze,  commence  à  toucher  par  sa  rive  g.  celui  de 
la  DorJogne,  en  aval  et  tout  près  de  Lairhc  par  environ  8'J  m.  Elle  lui  appartient  totalement  à 
1  kil.  en  amont  de  Terrassun,  iprelle  touclie.  et  en  axai  duquel  elle  est  ofiiciellemenl  navigable, 
abandonne  peu  après  sa  direction  E.  à  O.  pour  tourner  brusquement  au  S.-O.  en  suivant  une 
vallée  pittoresque  dont  la  lai-geur  diminue  peu  à  peu,  traverse  Montignac,  coule  devant  les 
grottes  du  Mouslier,  de  la  Madeleine,  do  Laugei-ie-llaute,  de  Laugeric-Basse  et  de  Cro-Magnon 
décrit  une  inliiiilé  de  méandres,  passe  devant  les  Eyzies,  fait  une  dernière  ciiurlie  (lc\anl  le 
Buguc  et  s'achève  dans  la  Dordogne.  après  un  cours  qui  n'aurait  que  00  kil.  euxiron  dans  le 
déparlement,  si  l'on  ne  conq)tait  pas  la  j)Iujiarl  des  méandres.  Sa  \allée.  ludrundémcnl  encaissée 


S.VINTASTIER. 


Cliàlraii  ili'  Piivl'rrral.  Coté  O. 


d,in~  1,1  maji'urr  parlie  de  son  étendue,  présente  des  sites  d'une  majestueuse  beauté,  dominée 
qu'elle  est  par  des  hauteurs  dépassant  101)  mètres  ou  revêtant  un  aspect  plus  sauvage,  dû  à  des 
amas  de  rochers  comme  ceux  du  Moustier  ou  des  Eyzies.  Il  n'est  pas  jusqu'à  ses  eaux  ([ui  ne 
lui  iloimeiit  un  .ilhait  parliculier  jiar  leur  couleur  rougeàtre. 

Elle  a  pour  allluents  ;  (rive  dr.)  VEUé,  originaire  de  la  Corrèze  —  le  Ser  —  (rive  g.)  le  Volij,  qui 
doit  son  existence  aux  eaux  de  la  Doux  de  la  Cassagne  et  s'augmente  (rive  g.)  de  la  Chironde  — 
(rive  g.)  en  aval  de  Montignac,  le  Bleu-Fond,  qui  sort  d'un  gouffre  proche  de  son  lit  —  rive  dr.) 
de  nombreux  ruisseaux  issus  du  versant  S.  de  la  Forêt  Barade  —  (rive  g.)  la  Ilcunc  dont  la  plus 
longue  branclie  nait  au  S.-K.  de  :\lontignac  et  l'autre  au  X.-O.  de  Sarlat:  —  (rive  dr.)  au  Bugue,  la 
puissante  fontaine  de  la  Umix  du  Bugue. 

Hors  du  département,  la  Dordogne  a  pour  mailie  .iriluenl  irixc  dr.)  Vhic,  qui  nait  en  Ule-Menne, 
au  S.-E.  de  Nexon.  Elle  atteint  le  déiiartement  de  la  Dordogne  par  moins  de  '>00  m.  dans  le  canton 
de  .Iiimilhac-le-Ctrand  et  lui  sert  tout  d'abord  de  limite;  puis,  descendant  vers  le  S.-O.  dans  une 
éhdile  vallée,  laisse  .luiiiilli.ir  .'i  g.  sur  une  bauleiu-,  décrit  de  nombreux  méandres  et,  au  con- 
lluenl  de  la  Loue.  a<-cenluc  >a  direclion  vers  le  S.-O.  en  même  teiiqis  que  sa  vallée  s'élargit.  Elle 


DCH;  DOr,  NE  355 

fi'ùk'  nlni-  S,i\  ÎL'iKic-l^'-^-K^'lisc';:;,  Iraver^f  l'c'iit:ucii\.  dii  elle  ilcvient  navigable,  en  un  méandri» 
qui  \ionl  au~-i  ou  IjaiuiK'i'  le  S.-().  pi  le  \.-()..  ('Lu'uil  >i]ii  lil,  louche  Sl-A^ilier,  pa-iso  à  uinins 
«le  1  Ivil.  an  X.  de  Neuvir  el  ya;;HO  Mu--iilaii.  à  parlii-  dui[uel  elle  coule  de  l'E.  à  l'O.  dans  une 
vallée  de  jilus  en  plus  larie.  ;  ii  un  cciui-  lnuiiiurv  liés  sinueux.  Elle  vient  alors  décrii-e  une 
boucle  devant  Moulponl.  pul-.  pai-  lu  ml.  (■ii\  iinii.  -i>il  ilu  dé)partenient  qu'elle  a  travei'sé  pendant 
■168  kil.  Elle  liint  à  Lilioui-ue  dans  la  Donloani'. 

L"Isle  reçoit  :  (rive  diM  la  l'uloi'zc.  qui  d.inin-  i\r  la  luice  à  plusieurs  t(ir;.'es  —  la  lilunc  — 
(rive  2.1  la  /.'■;'(■.  cpii  soil  ilc  leiic  en  Ille-\  iciiu  •.  au-dessus  de  Sl-Yricix  qu'elle  ti'averse,  forme 
un  instant  liiuile  el  dans  le  ih'parieiivni  iai--;'  lAeideuil  ,'i  1  Kil.  sur  sa  rive  dr. —  le  <:nnf-SI-\'iii- 
cenl.  qui  lui  apjiorle  l'eau  prrdu-  par  lAus  véic  au  nioulia  île-  Soucis,  à  C.ubjae  —  VAiirczrrr  — 
\e Maïuiir.  (pii  [lasse  à  Si-l'iei-re-de-('.lngnac.  se  per<l  plusieurs  l'ois  dans  des  marécages  el  linil  en 
amont  de    Péricueux  —  (rive  dr.)  en   aval  de   Périgueux.  la   source  abondante  du    Tmilon    —  la 


BKAM'OMi:. 


ScMl|ilnn.-^  dans  uiu-  t:r'i((r  pinrln'  <lii  nutiiM-ti-i'e. 


lieauronne  —  (rive  a:.)  la  funl'iinc  tic  l'Ahiinf  ou  du  MunUnawl  —  le  Cern  —  (rive  dr.)  le  Snlemhrc 
—  (rive  g.)  le  l'ergt,  qui  arrose  Vergt.  dis]iarail  à  l'ont-Iîamieux.  reparait  environ  t  kil.  ])lus  bas. 
absorbe  plusieurs  ruisseaux  el  linii  nu  ]i:u  en  dessous  du  Salenibre  —  (rive  dr.i  une  -l'imide 
Bemironne  — (rive  s.)  la  funlaou-  ilc  ,S(,io;.«-  —  ir-ive  g.i  h  INIus-id.in.  la  Cfempsi'  —  l'ulin  -ur  les 
deux  rives  une  suite  de  ruisseaux,  dont  le  plu-  iuiporlant  esi  ,rive  dr.)  la  Jurlic.  qui  assèche 
des  marais  de  la  Douille  ]iar  la  l'ct'Uc  Juehc.  i\  ''O.  el  la  Jurhr  pro|irement  diie.  à  l'E. 

L'Auvczèrc.  née  en  llleA'ienue.  traverse  la  Corrèze  avant  d'atteindre  le  départemenl  par  ciiviLnu 
250  m.  Par  deux  l'ois  elle  sert  d'abord  de  linule.  jiuis  s'augmente  (rivedr.)  de  la  /iourliriisc.  dont 
les  derniers  kil.  seuls  sont  en  Donlogne:  elle  coule  avec  nulle  détours,  sur  environ  01)  kil..  dans  une 
vallée  étroite,  très  encaissée  le  plus  souvent,  véiil.dile  gorire  en  anionl  el  en  a\'al  de  (m'mus.  mais 
n'aiTose  aucune  ville  inqiortante. 

Elle  reçoit  dans  le  déparienieni  :  irivo  g."  |f^  f^nliui.  qui  \ieMl  de  la  Corrèze  —  la  l.nnrilf.  qui 
passe  à  moins  de  1  kil.  au  X.  d'IIaulerorl  —  la  /'tuitulnc  de  Tmtrlolrac  — la  fontaine  de.  Crczen —  la 
Ill'ime  aux  eaux  incruslanles.  .V  Cubjac.  elle  perd,  au  moulin  des  Soucis,  la  moiiié  de  ses  eaux 


T.  IV.  —  io. 


DORIiOCNE    II. 


35i 


DORDOGNE 


qui  gagnent  soulerrainemenl  le  (iouv  st-l'inrciil  nui  les  porte  à  l'Isle:  puis  elle  absorbe  irive  g.) 

le  Gour  des  Cliauhicrs. 
Dans  le  département  de  la  Gironde,  en  aval  de  Coutras,  Tlsle  s'augmente  encore   (rive  dr. )  de 

la  Dronne,  qui,   née   en  IIlc-\'ienne,  a  presque  tout  son  cours  en  Dordogne.  Servant   d"al)ord  di; 

limite  à  ce  département,  elle  coule  dans  une  gorge  étroite,  franchit  la  cascade  (/u  l'Imlm-d.  baigne 

St-Pardoux-la-Rivicre.   s'enfle  de  soiu'ces   qui   sourdenl  dans   son   lil.  élai'git  un  peu  sa  vallée, 

passe  à  (  ilianipagnac-de-Bel-Ali-, 
dc'iiil  i|ui'lqiies  lioucles  dont  l'une 
rn^crrc  au  X.  Bi'anlome.  (|u'un 
i-.-mal  ceint  au  S.,  déliniilant  ainsi 
une  ile  où  l'-l  b.'ilie  cctle  cu- 
rieuse cité.  Sa  vallée,  resserrée 
I  nouveau,  s'ouvre  un  jieu  plus 
.uix  environs  de  Montagrier,  en 
même  temps  qu'elle  quille  sa 
direction  primitive  du  \.-L.  au 
S.-((.  |i(iur  liiurricr  ver-  l'(_>.  Elle 
v.i  ainsi  passer  au  N.  de  Riliéra<-. 
|UHS  gagne  la  linute  du  dé|)ar- 
temenl,  ([u'elle  -uil  par  iiilcrmil- 
tences  jus(iu'.-i  Sl-Aulave.  qui 
domine  l'une  de  ~es  boucles,  et 
lui  reste  alors  délinilivement  liée 
ius(|u'au  conlluent  de  la  l'Imlaure 
1111  l'Ile  pa-se  eu  (iirnude.  Son 
cdurs.  pi'esqui'  parallèle  à  celui 
de  risle,  est  d'environ  l.VI  Kil. 
ilans  le   département. 

Elle  reçoit:  i  rive  g.),  la  i'iJlc.  qui 
boit  (rive  dr.),  le  CMis  et  la  Qneuc- 
iVAne  ;  (rive  dr. ).  la  source  de  Fon- 
l'(s.  en  dessous  de  r.oiu'deilles. 
célèbre  (lar  SCS  rocbi-r-:  irivedr.'). 
le  Hniilnii,  .iccrii  rive  i.'.  i.  de  la 
/leliiijijucs  ;  (rive  dr.).  le  lUmUll, 
donc  de  ('ressac;  VEitclie:  (rive  g.), 
]:i  Iinicidlc  ou  lloiilllldonr  de  Liste  ; 
le  lliliccaiinoi".  qui  Iraverse  Ribé- 
rac  :  (rive  dr.i.  la  l.h'nutc  cpu'. 
ih-c  à  (i  Kil.  au  S.  de  Xoniron. 
c.Hil,-  ilabord  vers  l'O,.  s'aug- 
mente (rive  g.^.  ili'  la  /.'«//c.  qui 
]ia~-ie  à  Mareuil.  piii-  loinuc  vi'i~ 
le  S.-O.  et  sépare  le  dé|iarlemi'nl 
de  celui  de  la  Charente,  sauf  pen- 
dant 2  Uil.  environ,  boit  irive  g.), 

la /*!<(/[',  la  t'/i((ii((co»((c  el  la  .Çoi(i'((/)/c.   qui  laisse  Verteillae  à  l."il)0  m.   sur  sa   rive   g.:    (rive  g.). 

au  pied   de   St-Aulaye,  la  Rizonnc  qui    lui   apporte    l'eau  de   ([uelques   étangs  ;   irive  g.t,   enfin 

la  Clialaure,  limite  du  déparlemeiil   avec  celui  de  la  Gironde. 
Bassin  de  la  Charente.  Deux  ri\  ières  seulement  du  département  appartiennent  à   ee  bassin  : 

la  Tiiciliiirc  et  son  affluenl.  le  fiaiuJial.  qui  disparaissent  en  Charente  dans  les  failles  de  leur  lil, 

pour  aller  former  la  fontaine  de  la   Tmicre. 
La  Turdiiirc.   venant   de   la    llle-\'lemie.    coule    du   X.-E.  au    S.-O.  dan-  un   Id  gianiliquc  cl  ne 

relève  du  d(''p,irlrmenl  que  parce  qu'elle  en  forme  la  limite,  pendant  1",  Uil.  environ:  elle  y  recuit 


BliAM'U.Mi;.  ^  i.l.,clMr  il.-  Ciiicieu  M.jna^lère. 


a 

p 


3;i(;  D  O  R  IK)  G  N  E 

(l'ive  £;.),  le  Ti'ierix,  grossi  (rive  di'.)  du  .V<iit;o/(.  Uor>  du  département,  le  Bumlial  lui  appointe 
(rive  dr.)  son  tribut.  Cette  rivière  naît  aussi  en  Ille-Vienne:  on  Dordo^ine.  elle  forme  la  cascade 
de  Masfraulé,  descend  vers  le  S.-O..  «piitte.  peu  après  Nontron,  devant  lequel  elle  passe,  les 
terrains  granitiques  pour  les  terrains  calcaires,  où  elle  commence  à  s'infiltrer,  remonte  Urusque- 
nient  vers  le  N.-O..  reçoit  (rivodr.).  par  la  Doue,  l'écoulement  de  l'étang  de  St-Eslèphe.  el  quitte 
liienlù;  le  (l('parli'ment  après  environ  ■■>j  kil.  de  cours. 

Marais.  Étangs.  En  lOOlt.  le  département  comptait  lOUOU  liect.  de  terres  marécageuses,  dont 
environ  liUOll  exjiosés  aux  inondations  périodiques  des  cours  d'eau. 

Dans  la  Double,  vaste  plateau  imperméable  de  OOOJO  liect..  les  marais  ont  peu  à  peu  disparu;  on 
ne  peut  y  <iler  maintenant  que  les  étangs  de  Pclitonnc.  et  de  Sl-Barthélemy-de-Double.  Dans 
l'arrond.  'le  Xoniron.  nous  pouvons  mentionner  l'éianï  <le  Sl-Eslè/ihc  et  celui  de  Groulier;  dans 
l'arrond.  de  Sarlat.  l'étang  de  Oroléjac. 

Sources  minérales.  Les  sources  minérales  de  la  Darlicllcric.  du  l'anassou.  dans  l'arrond.  de 
S.-u-lat:  do  Biinilir'ilcl.  dans  celui  de  Bergerac,  etc..  ne  donnent  lieu  à  aucune  exploitation  impor- 
lanle.  Les  eaux  de  la  Dlûme  sont  incrustantes,  de  même  que  celles  du  Soucij,  h  Lalinde:  Sourzac 
et  si-A.-<ticr  possèdent  des  sources  pétrifiantes. 

Climat 

Rangé  sous  l'inlluence  d'un  climat  tempéré,  le  climat  (/irondi».  le  département  jouit  d'une 
lempéralure  douce,  que  les  vents  doniinants  d'O.  chargent  d'humidité.  Cette  tenqiérature 
s'abaisse  en  gagnani  du  S.-O.  au  X.-E.  les  régions  élevées  qui  sont  aussi  celles  des  terrains 
froids,  au  sous-sol  granitii|ue.  qui  reçoivent  annuellement  le  plus  d'eau.  La  hauteur  d'eau 
foinl)ée  y  atteint  en  effet  lu  décim..  vers  la  limite  de  la  Hte-^"ienne,  tandis  qu'elle  n'est  que  de 
7  déiiiii..  d.ins  la  vallée  de  la  Dordogne,  la  partie  la  moins  pluvieuse  du  déparlement.  C.'cst 
surliiul  .lu  )irintemps  et  en  hiver  que  l'eau  tombe,  car  la  neige  est  rare  dans  le  département:  la 
leniiiér.-ilurc  moyenne  de  l'hiver  à  Périgueux  est  d'ailleurs  supérieure  à  celle  de  Paris,  bien  que 
les  vents  les  jikis  fréquents,  après  ceux  de  l'O.,  soient  ceux  du  N. 

Ajoutons  enIJn  que  la  i-égion  la  moins  salubre  est  la  Double,  que  les  assainissements  effectués 
ont  cependant  beaucou])  améliorée.  , 

Divisions  administratives 

ÉTENDiE  :  ni8.2ô5  hectares  (Cadastre). 
PoruL.vTioN  (1901)  :  45'2.9D1  habitants. 

Arronclisscmeiit-  Cantons  Communes 

Préfecture   :  PKnir.mrx I  9  11"' 

Rcrrirriir ...  1  15  17-2 

1  8  SU 


Sous- 
Préfecture- 


/   tiiT'ji'riti 

1  Hibâriii- 
'  Snrhil. 


Ribériv 1  7  X7 

1  10  l.V, 

Total.   .         ."i        Total.   .        47      Total  .      :.iSÔ 

LISTE    DES   CANTONS 

Pcnijurur.    .    .        Brantôme.  Excideuil.  Hauteforl.  Périgueux.  St-.\stier.  St-Pierre-de-Chignac, 

Savignac-les-Églises,  Thenon.  '\'ergl. 
Bcnjeriir  .  Beaumont,  Bergerac,  Cadouin,  Eymet,    Issigeac,  Laforce,  Lalinde,  Monpa- 

zier,  St-Alvère,  Sigoulès,  Vélines,  Villamblard,  Villefranche-de-Longchapt. 
Xtinlriii).    .     .    .      Bussièros-Badil,     Champagnac-de-Bel-.Vir.     .lumilhac-le-Grand.    Lanouaille, 

Mareuil.   Nonti'on,    SI-Pardoux-la-Rivière.   Thiviers. 
liiliériic.     .     .     .        Monipont.  Monlagrier,  Mussidan.  Xeuvic.  Ribérac.  St-.Vulaye,  Verteillac. 
Siii-liil.      .      .     .        Belvès.  le  Bugue.  Carlux.  Domnie.  Montignac,  St-Cyprien.  Salignac.  Sarlat. 

Terra sson.  \'illefran<-be-du-Périi.'ord. 


JUMILHACLE-GRAND.  -  Chapelle  du  Clu.teau. 


IXMilJOGilK  339 

CULTES.  Culte  catholique,  h'rèrhc  :  l'iMiirucux,  i-r\i::c  ;\  l'orisïine  du  cliri-^lianisme  et  suC- 
fiagant  de  Burde.ui\.  Il  lut  supprimé  en  ISOl  et  rétabli  en  18'21.  Le  dépailernent  forme  ce 
diocèse.  Il  compte  OU  cures.  -iUU  succursales  et  i")  vicarials  rétribués  par  l'Elal.  I'érii,'ueux 
possède  un  séminaire  diocésain.  Les  queliiues  communautés  religieuses  d'hommes  (pii  s'y  tron- 
venl,  s'occupent  d'enseignement,  de  prédication,  ou  sont  vouées  à  la  vie  contemplative.  Les 
connnunautés  religieuses  de  femmes,  beaucoup  plus  nombreuses,  s'occupent  d'enseignement, 
d'œuvres  charitaljles  ou  sont  vouées  à  la  vie  contemplative.  Les  principaux  pèlerinages  sont 
ceux  de  Cadouin:  de  Chàteau-rÉvéque  ;  de  N.-U.  de  Clapeloii,  à  Belvès;  de  N.-D.  de  Fontpeyrincs, 
àTursac;  de  N.-V.  de  la  Garde;  de  N.-U,  du  Grand-Pouvoir,  à  Périgueux  ;  de  N.-D.-des- Vertus, 
près  Périgueux;  de  N.-D.  de  Tenmiac,  près  Sarlat  ;  de  N.-D.-de-Coulaures  ;  de  N.-D.-dcs-Glercs 
ou  N.-L).-dcs-Honces.  à  Noniron;  de  N.-ll.  de  Bcdaux.  .'i  St-Pompon  :  de  N.-U.  de  Bon-Secours,  à 
Champagnac-de-Bel-Air  ;  de  N.-U.-dc-ta-ïoui-,  .'i  C.lermont-de-Beauregard  ;  de  N.-D. -de-Pitié,  à 
Doucha[>t  ;   de    N.-U. -d'Espérance,   jirès   d'A/i'iac 

Culte  protestant.  Environ  0000  inotestants  smit  ratlailiés  à  ce  culte.  Le  département  est 
l>arlagé  entre  les  consistoires  de  Bergerac  (i  ])aroissesl,  et  de  Montcarret,  rattachés  à  la 
7'  circonsciiptiou  synodale.  L'Union  des  Églises  évangéliques  libres  compte  un  certain  nondiie 
d'adhérente  et  une  église  à  St-Antoine-de-Breuilh. 

Culte  israélite.  Le  nombre  d'adhérents  à  ce  culle  est  nul. 

ARMÉE.  Le  département  ressortit  à  la  l'2^  région  nnlitaire  qui  comprend  ô  départements  et 
M  snbdiv  i:-ions  de  région,  dont  'i.  celles  de  Périgueux  et  de  Bergerac,  lui  api)arliemicnl.  Les 
troupes  ([ui  en  dépendent  sont  rattachées  an  \'l'  corps  d'armée  dont  le  cheriieu   est   Limoges. 

La  garnison  de  Périgueux  comprend  I  régiment  d'infanterie,  et  celle  de  Bergerac  I  régim<'id 
d'infanterie.  Le  département  ressortit  eu  oiilre  :\  la  \i'  {rii'uin  de  gendarmerie. 

JUSTICE.  Le  département  ressortit  à  la  Cour  d'appel  de  Bordeaux.  Il  existe  I  Tribunal  de 
1"  instance  à  Pérli;ueux,  où  se  lient  la  Cour d assises,  à  Bergera<'.  à  Nontron.  à  Hiliérac  cl  à 
.■^arlat;  des  Tribunaux  de  commerce  à  Bergerac,  Périgueux  et  Sarlal.  I  Conseil  de  prud'- 
hommes .1  Pi''iiLruen\.  eniin  I  Justice  de  paix  dans  chacun  des  47  cantons. 

INSTRUCTION  PUBLIQUE.  Le  département  est  un  des  5  ressortissant  à  l'Académie  de 
Bordeaux.  Il  ne  possède  aucun  établissement  d'enseignement  supérieur. 

L'enseignement  secondaire  comprend,  pour  les  garçons  :  le  lycée  de  Périgueux,  les  collèges 
communaux  de  Bergerac  et  de  Sarlat;  pour  les  lilles,  les  cours  secondaires  de  Périgueux.  En 
outre,  des  établissements  libres  existent  à  Pérli;neM\.  .'i  Noniron  et  à  Sarlat.  Il  existe  nii  petit 
séminaire  à  Bergerac. 

L'enseignement  primaire  recrute  ses  iirijfessenrs  à  lÉcole  normale  d'instituteurs  (avec  école 
d'application)  et  à  l'École  normale  d'institutrices,  (avec  école  annexe  et  école  jualeinelle  annexe) 
de  Périgueux.  II  existe  des  écoles  primaires  supérieures  de  garçons  à  Belvès,  à  Excideuil,  à 
Nontron  et  à  Ribérac,  et  de  filles,  à  Excideuil:  des  cours  complémentaires  de  garçons  à  L'ymet 
et  à  Périgueux,  et  de  fdles,  à  Belvès,  à  Nontron,  à  Périgueux.  à  Bibérac  et  à  Sarlat. 


Le  département  ressortit  encore  à  l';\n-ondissement  minéi'alogiquc  de  Bordeaux,  sous-arron- 
dissement de  Bordeaux  N.  (divisiou  du  S.-O);  à  la  7'  région  agricole  (S.-O.);  à  la  29'  conserva- 
tion forestière  (Bordeaux);  à  la  11'  inspciliou  des  Ponts  et  Chaussées. 

Agriculture 

An  point  de  vue  agricole,  on  peut  diviser  le  département  en  deux  régions  :  les  plateaux,  géné- 
ralement peu  fertiles,  et  les  vallées,  qui  seules  sont  vraiment  productives,  notamment 
celles  de  la  Dordognc  et  de  l'Isle.  C'est  à  la  nature  du  sol  qu'est  due  cette  dilTércnce  de  valeur 
agricole;  au  N.-E.,  les  terrains  granitiques  sont  trop  pauvres  pour  nourrir  autre  chose  que  des 
bois  ou  des  landes;  au  N.-O.,  la  Double,  marécageuse,  ne  porte  que  des  pins;  au  centre,  on  ne 
rencontre  guèi-e  que  des  landes  et  des  bruyères  dans  l'arrondissement  de  Périgueux;  vers  le  S. 
enfin,  sans  la  Dordogne,  les  arrondissements  de  Bergerac  et  de  Sarlat  seraient  aussi  peu  pro- 
ductifs, celui  de  Sarlat  surtout.  C'est  d'ailleurs  un  pays  de  petite  culture,  où  le  quart  seulement 


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Z'r2  D  O  H  D  O  G  N  E 

ilos  terres  est  ensemencé  en  cérénles.  Avec   les  Landes,  c'est  le   seul  dépnrlemenl   n'ayant  paG 
|ii-0(luil  d'orge  en  1900. 

\"nici  le  l,-d.iIoau  de  la  slali-li([iir  a^iiculi'  i>oui-  celle  iiiènie  année  : 
<;iillinv-.                  Surface                  l'induclKiM                      Cultures  Surface  ProducUon 

Froineiil    .    .    r.S.oeU  heclarcs  l.'"}.->:i{)  lieclnl.       Sarrasin.   .   .        1.0.')0  hectares      lO.TiOll  heclol. 
Méteil.    .    .    .        .'i.'i.'iO         ■■                (ij.OUO        "             Avoine.   .    .    .      iri.OlKt  ..  27'2.0'20 

Seigle    .    .  I-J.UI.I         "  '205.710       ■•  Ma'is .■'■'».0.')(l         -  558.420      » 

La  ]ioiumc  de  terre,  cultivée  sur  42280  hectares,  a  produit  1000000  (juinlaux. 

Les  seules  plantes  industrielles  sont  le  chanvre,  le  Ihi  et  le  tabac. 

Le  chanvre,  avec  2;)  hectares,  a  produit  120  (ininlau.v  de  lilasse  el  40  de  graine;  le  lin,  avec 
15  hectares,  a  iiroduil  45  (piintaux  de  tilassc  el  50  de  graine.  En  1000.  le  nombre  de  planteurs  de 
tabac  s'est  élevé  à  10800.  el  celui  do  la  surface  plantée  à  5515  hectares,  sur  5400  attribués  au 
déparlement.  (L'arrond.  de  .\onlroii  seul  n'est  pas  autorisé  à  idanler).  La  production  a  été  de 
-42-4551)7  kilogrannnes. 

Les  i)rairies  artitlcielles  el  les  prés  naturels  sont  assez  étendus.  La  production  fourragère  en 
1000  a  été  la  suivante  : 

Hectares        Quintaux 

Betteraves  fourracères  .   .    28.500         J.5G2..500 
Prés  naturels 80.000        5.442.000 


Ilectaro.s    Ouintaux 

....         t  Trélle.    ...  15..500        450.000 

Prairies    i  , 

,.,.  .  ,,       ;  Luzerne     .   .   .       10.550        405.750 
Orlilicielles  i       .    . 

'  bainloin.   .    .    .       18.500       549.000 

La  vigne,  iilantée  dans  248.50  hectares,  a  produil  I  O.'iO  158  heclolilies:  4852  hectares  étaient  encore 
improductifs.  Les  crus  princiiiaux  sont  ceux  de  Brantôme,  Gouts-Bossignols,  Bergerac,  Laforce, 
Issigeac,  Leiubras.  pour  les  crus  rouges:  cl  de  Nexans  et  de  Monlbaziliac  pour  les  crus  blancs. 

Pour  la  1  ultiiri'  ftiiiliéie.  très  ié]iandue  dans  le  département,  la  récolte  a  été  de  400000  quin- 
laux  de  i  |i,il,iii;iies.  liOOOO  de  noix,  employés  à  la  fabrication  d'huile.  10000  de  pommes  à  cidre,  et 
102000  (le  |iiniies.  dont  ICymet  fait  h-  commerce.  La  production  en  cidre  a  été  de  55584  hecto- 
litres. 

.Viu-iui  liois  n'est  soumis  au  régime  forestier;  ce  ne  sont  souvent  que  des  taillis  de  chênes,  où 
l'nii  léeolle  des  truffes  el  des  champignons.  Ils  sont  peuplés  de  loups  en  grand  nombre. 

Kn  lOnil.  on  comptait  en  Dordognc  24660  animaux  d'espèce  chevaline.  En  lOUl,  le  déi)arlement 
coniplail  7  slalions  de  monte  à  Bergerac,  au  Buisson,  à  la  Roche-Chalais.  à  Mussidan,  à  Rihérac 
et  à  ^^l-.\ngel.  Des  concours  de  ])Oulinières  el  de  pouliches  ont  eu  lieu,  en  1900,  à  Sl-Aslier,  Sl- 
.lean-de-C.ôle.  St-Cyprien,  Bihérac  et  Bergerac,  et  un  concours  de  chevaux  de  selle  à  Périgucux. 
Il  y  avait  5250  animaux  d'espèce  mulassière  et  21l).50  d'espèce  asinc.  L'espèce  bovine  comp- 
l.iil  r.17ilO  animaux,  dont  58980  bœufs  de  travail,  18000  à  l'engrais  et  55000  vaches  ayant 
pniduil  21000  lieelolities  de  lait.  L'espèce  ovine  était  représentée  par  455240  animaux,  dont 
220000  tondus,  mil  l'ininii  5500  quintaux  de  laine.  On  couiplait  en  ouh'e  127800  porcs  et 
0800  chèvres. 

La  ]irodiii-linii  en  miel  el  en  cire  pour  25200  ruches  en  activité,  a  été  de  75550  et  de  14225  kilo- 
grammes. 

En  aviil  lOill.  létablisseiijenl  de  pisciculture  de  Bergerac  a  fourni  NOOIIO  alevins  de  saumons 
et  de  Iruilcs  qu'on  a  versés  dans  la  Dordogne  et  l'Isle. 

L'enseignement  agricole  est  donné  par  la  Chaire  déparicmenlale  dagrirullure  de  Périgueux  et 
par  les  chaires  spéciales  d'Excideuil  et  de  Nontron.  Le  déparlement  compte  en  outre  une 
Société  d'encouragement  à  l'agriculture,  une  Société  d'horticulture  et  15  comices  agricoles. 

Industrie 

En  1900.  le  déjiaiieiiieni  possédait  5500  établissements  industriels  occupant  22505  ouvriers. 

INDUSTRIES  EXTRACTI"VES.  Il  existait  en  1900, 12  concessions  de  mines  dans  la  Dordogne  : 
I  de  houille  el  4  de  lignite,  dans  l'arrond.  de  Sarlal;  5  de  manganèse.  1  de  pyrite  de  fer,  1  de 
plomb,  argent  el  mélaux  connexes,  dans  celui  de  Nontron;  seules  les  concessions  de  lignilc  de 
Lasserre  el  de  la  r.ha|ielle-Pécliaud  ont  été  exploitées  et  ont  fourni  110  el  2000  T.  En  outre,  on  a 
repris  en  novembre  lexiiloitation  de  la  mine  de  houille  du  Lardin,  abandonnée  depuis  long- 
temiis. 


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5&i  DORDOGNE 

La  même  nniiée.  Id  minières  cmt  été  temporaii-eiiK'iil  r\|il(iilées  à  Ilaulclnrl  et  à  Ste-Or>:o  (-l\. 
au  Buisson  i7>),  a  St-Capraise  ^"l).  Leur  production  a  été  do  TiUl ',  T.  de  minerai  de  fer  hydroxydé 
utilisé  dans  le  département  même  par  le  haut-fourneau  de  Savisnae-Lédrier  et  dans  les  usines 
des  Landes,  du  Lot-et-Garonne  (hauts-fourneaux  de  I-umeli.  et  des  Charentes.  Les  minières  de 
Prats-d'Orliac  (\"illefranche-du-Périgord),  ont  été  en  outre  réexpk)itées. 

Les  tourbières  de  la  vallée  de  la  Pude  et  de  la  Lizonne.  de  Mareuil-sur-Belle  et  de  Cercle-.. 
soit  l'2  centres  de  production,  ont  fourni  1  800  T.  envinin. 

On  comptait  ."i.")  carrières  souteiraines.  dont  'J'J  temporaires,  et  17.S  à  ciel  ouvert,  donl  lus  Icm- 
poraires,  occuii.uil  ensemble  880  ouvriers.  On  trouve  des  carrières  de  pierres  de  taille  lemlir.  à 
Brantôme,  C.liaucelade,  Couze,  Latourblanche^lJOlJ  nf'l,  et  de  |iierre  ihne  à  Limeyrat.  Thenon 
(607'2  m^):  de  moellons  à  Limeyrat,  Thenon  ('26400  m^u  de  meulières  pour  meules  à  Bergernc. 
Donnne  (024  m^)  ;  de  calcaire  pour  chaux  grasse  (OOÔOnf'):  liydraulii|ue  iriOTTô  m^)  ou  agricole 
(.YilO  m"')  à  St-.\stier  et  divers  autres  centres;  de  ciment  à  Allas-de-Berliiguières  (lOT.jTnv');  de 
gypse  poui-  plâtre  (154  m^),  et  pour  l'agriculture  (.J4i  m^):  d'argile  réfractaire,  à  Beauronne.  les 
Eyzles  et  Tayac  (1200U  m"');  d'argile  ordinaire,  de  sable  pour  moulage  au  Got  (5785  m"'):  de  sable 
et  gravier,  pour  empierrement;  de  grès  pour  pavés  à  Cliancelade,  Liorac  ('2ll"2m'). 

Le  plâtre  est  cuit  dans  les  fours  de  Sainte-Sahine. 

Le  ciment  est  faliricpié  par  les  usines. établies  sur  la  rive  g.  de  la  Dordogne  entre  Donime  et 
St-(";yprien.  et  notamment  ])ar  celle  de  Marnac.  Tliiviers  fabrique  de  la  poterie.  Des  verreries, 
enfin,  ont  utilisé,  en  l'JUO,  environ  4700  T.  de  calcaire,  résidu  <les  carrières  de  pierre  de  taille 
tendre.  L'une  des  principales  est  à  Brardville.  jirès  de  ('.ondal-sur-\'ézère. 

INDUSTRIES  MÉTALLURGiaUES.  Ces  industries  décroissent  de  plus  en  plus  dans  la 
DoiilogMc,  oii  l'on  ne  peut  compter  (jne  les  forges  de  Coly  et  de  Savignac-Lédrier.  dont  la  pro- 
duction, en  1000,  a  atteint  4400  T.  de  fers  marcliands,  000  T.  de  l'onle  de  moulage  et  1.50  T.  de 
foule  d'aflinage.  On  peut  encore  citer  8  fonderies  de  '2'  fusion  ('2  à  Bergerac,  40  ouvr.)  avec 
8  cubilots. 

La  fabrication  des  boîtes  mélalU([ues  pour  conserves  occupe  ipirlipies  maisons.  Bergerac  enfin- 
construit  îles  automobiles. 

INDUSTRIES  AGRICOLES.  —  Le  département  possède  près  de  700  minoteries  et  moulins 
notamment  ,'i  liergerac,  des  ateliers  de  scierie  mécanique,  de  tonnellerie,  dans  celte  îiième  ville; 
mais  la  ]ilus  importante  de  ces  industries  est  celle  des  conserves  alimentaires  centralisée 
h  l'ériLiueuN.  l'.erLrer.ic.  qui  r.i|piii|ue  aussi  des  conserves,  comiile  des  distillerie?  ,iiii-i  que  \onlron. 

INDUSTRIES  CHIMiaUES.  —  Périgueux  et  Bergerac  onl  des  usines  de  produits  chimiques. 
Couze  fabrique  du  tanin.  Mussidan  possède  une  fabiicpie  de  cierges;  et  Bergerac,  quelques 
teintureries. 

INDUSTRIES  TEXTILES.  —  Elles  ne  comptent  cpi'une  centaine  d'établissements  employant 
moins  de  500  ouvriers.  Bibérac  possède  une  falirique  de  feutre. 

INDUSTRIES  DI'VERSES.  —  Les  cuirs  et  peaux  sont  travaillé-  dans  048  établissements  par 
-IMMi  ouvriri-:  l'éiii;ueux.  P.erserac  et  Bibérac  possèdent  des  tanneries.  Eymet  fait  des  chaus- 
sons de  basane.  Il  y  a  des  ateliers  de  finissage  de  chapeaux  au  Bugue  et  à  Périgueux  une 
manufacture  de  plumes  et  duvets.  Couze  fabiiiiue  du  papier  à  filirer  et  à  la  main;  Creysse 
compte  aussi  une  papc-terie.  De-  imprimeries  exisleni  ;'\  Bergerac  et  dans  différents  centres. 
Eymet,  enfin,  enfile  des  perles  pour  couronnes  mortuaire^. 

En  1900,  580  établissements  actifs  possédaient  505  machines  ?i  vapeur  d'une  force  de 
3089  chevaux. 

Commerce 

Le  déiiarfement  exporte  surtout  des  produits  affricoles  tels  que  conserves  alimentaires,  pAlés 
truffés,  truffes,  oies,  dindes;  des  vins:  des  châtaignes,  des  fruits:  des  champignons;  de  l'iunle  de 
noix;  des  bœufs,  des  moutons,  des  porcs:  des  ânes  et  des  mulets;  des  produits  minéraux,  du 
ndnerai  de  fer.  des  meules,  des  pierres  de  construction  :  des  étoffes,  des  chapeaux,  des  papiers,  etc.. 

Il  importe  de  la  houille,   en   provenance  des  déparlements   voisins   et    des  bassins  anglais  et 


11  WaSmii         "     I 


GHAMl  lîHASS.VC.  —  Église.  Portail  N. 


DOlilKXÎNE 


belges;  des  malières  premières  pour  filatures;  des  fruils  secs,  de  l'épicerie;  des  articles  d'ameu- 
blement, de  modes  et  de  nouveautés; de  la  librairie,  etc. 

En  1900,  le  mouvement  de  la  navigation  sur  la  Dordogne,  de  la  limite  du  département  du  Lot  ^N 
Libourne  (1"  et  2°  sections)  a  été  de  107  0S7  tonnes;  sur  la  Vézère,  il  a  été  de  (iûO  tonnes  et  sur 
liste  de  80  955  tonnes. 

La  Succursale  de  la  Banque  d(^  France  à  l'érigueux  a  occupé  le  8'2"  rang  sur  l'20  ;  son  cbilTre 
d'all'aires  a  été  de24920'2iO  francs, 

Périgueux  et  Bergerac  ont  cha- 
cun une   Chambre   de  commerce. 

Voies 
de  Communication 


kilnll]. 

<;,S-2.7-29 


(;licmins  de  fer  (voie 
normale) 

(".heniins  de  fer  (vole 
étroite) IK.Oii.', 

Routes  nationales  .  .  .        5(38, '201 

Chemins  vicinaux  de 
grande  comm°°.  .   .   .      IhJi.dlO 

Chemins  vicinaux  ordi- 
naires       OI6i,i'21 

Dordogne,  navigable  de 
la  limite  du  départ,  à 
Mareuil,  à  la  l.idoire, 
y  compris  le  canal  de 
Lalinde 177,    ■ 

Isic,  navigable  de  Péri- 
gueux    au    Pi/ou.   .    .  OO.   » 

Vézère,  navig.  de  Mon- 
tignac   à  Limeuil.  .   .  17,  ■■ 

PÉRIGUEUX.  '(ui  occupe  sur 
la  rive  g.  de  l'Isle  toute  la  partir 
concave  de  la  courbe  qu'y  déciil 
cette  rivière,  se  compose  lU'  deux 
villes  fort  dislincle-.  I.a  iilus  an- 
cienne cl  eu  lilcMlli'  Irliqi-  l.l  plli< 
|)ittorcs(|ue  a\ec  ses  rues  étroiles 
où  ilélioucheiiL  des  ruelles  cl  de-; 
venelles  bordées  de  vieilles  mai- 
sons,  se    groupe    autour    de     la 

Calliédmle  St-Fvont.  Elle  forme  un  quadril.ilèrc  dunl  le  liane  E.  est  lioidé  |).ir  l'IsIe.  Sur  le^ 
trois  autres  côtés  se  développe  la  ville  nouM'Ile.  ,iux  rues  plus  lai'ges  et  plus  réf{uliéres_ 
en  bordure  desquelles  s'élèvent  des  construclinn-  iiiDdeincs.  Le  plus  beau  quartier  se  trouve  au 
S.,  proche  des  monuments  gallo-romairw  île  laiiliquc  lilé-  <le  J'c:ii>iiii'i.  La  ville  ancienne, 
l'anliipie  Puy-Saint-Front,  est  séparée  du  Périgueux  Mioderne  au  S.  par  le  Cnurs  Fcnclùn, 
qui  di-  la  rive  g.  de  l'Isle  monte  à  la  l'Im-r  l'inin-lii-i-iUi-.  d'oi'i  partent  les  tramways  départe- 
mentaux. Un  groupe  de  constructions  sépare  celle  Place  du  Cours  Moiit'iifjiie.  de  largeur 
ti'ès  inégale,  ft  l'O..  promenade  favorite  des  habitants.  C'est  là  que  se  trouvent  les  plus  beaux 
magasins,  les  cafés,  le  Thcàlre,  le  Pnlnls  ,/r  .lutslice.  Le  centre  en  est  orné  des  statues  ipic 
les  Périgourdins  ont  élevé  à  leurs  sramls  bonnnes  :  au  populaire  Man'rlial  livfioaurl.  au  br.nc 
Général  Daumcsnil,  au   philosophe  Muiihiiiiiii-,   à   Fénelon.   Xn   K.   eiilin,    [lerpendiculairement  au 


TOCAXE-SAINT  Al'RE. 


Donjon  ile   ViTiiode. 


DORDOGNE 


369 


Cours  Montaigne  et  à  l'isle,  se  trouve  la  belle  Place  Touray,  aux  allées  bien  ombragées,  en  bor- 
dure desquelles  se  voient  le  Musée  du  Périgord,  dont  une  aile  renferme  la  BilAiolhcque  et  la  Prc- 
feflure  entourée  d'un  beau  parc.  La  Place  Tourny  se  termine  en  terrasse  au-dessus  de  la 
rivière.  De  l'extrémité  N.-E.  la  vue  est  superbe  sur  la  vallée  de  l'isle  et  les  collines  de  la 
rive  g.,  sur  le  faubourg  St-Georges  dont  on  aperçoit  le  clocher  de  l'Église  du  même  nom.  Sur  les 
quais  de  la  rive  d.  de  l'isle,  de  chaque  coté  du  Pont-Vieux,  se  trouvent  dos  maisons  anciennes, 
non  moins  intéressantes  que  celles  renfermées  dans  la  vieille  ville  et  que  l'on  rencontre  surtout 
dans  les  Rues  Aubergerie,  n"  0  et  8,  Sl-Roeh,  >v  6,  du  Calcaire,  n"  1  et  7.  Liinugcanne.  a"  1.  j,  5, 
Sl-Silain,  n'  11,  Place  de  la  Mairie,  n'  7,  Place  du  Coderr,  etc. 

De  l'époque  gauloise,  il  reste  peu  do  vestiges  de  l'oncointe  sur  la  colline  de  la  Buissiére,  au 
lieu  dit  Camp  de  César. 

De   l'époque  gallo-romaine,  il  subsiste  des  restes   importants   de  ÏAmplùLlicillrc,  un  peu   trop 


CADOUIX.  —  Galerie  du  Cloître. 


dissimulés  dans  un  joli  square;  la  Tour  de  Fésone  occupant  aussi  le  centre  d'un  si[uare  et 
autour  de  laquelle  on  a  aménagé  des  fragments  antiques  :  fûts  de  colonnes,  chapiteaux,  etc.;  des 
vestiges  de  l'enceinte  de  la  cité,  notamment  une  arcade  dénommée  Porte  Xormande.  et  près  de 
là,  une  partie  des  bases  du  Château  Barrière,  sur  lesquelles  on  édilia  aux  x".  xir  et  xvr  s.  dos 
tours  et  diverses  constructions;  enfin,  dans  le  Couvent  de  ^le-Murthc.  des  restes  de  sculptures  et 
des  débris  variés. 

De  la  ville  du  moyen  âge  on  voit  aussi  quol([ues  restes  de  remparts  dissiimilés  sous  les 
constructions  ;  une  tour  du  .xiv  s.,  la  Tour  Matagucrre,  est  encore  debout. 

Le  monument  religieux  le  plus  intéressant  do  Périgueux  est  la  Cathédrale  Si-Front.  In  plus 
belle  église  de  style  byzantin  que  possède  la  France.  Ce  monument,  en  partie  dégagé,  en  partie 
enclavé  et  peu  abordable  au  S.-E.,  a  été  restauré  et  modilié.  La  date  de  sa  fondation  est  très 
discutée.  Quoi  qu'il  en  soit,  il  forme  une  croix  grecque  surmontée  de  cinq  grandes  coupoles 
voûtées.   En    avant  de   la  nef,  sur  les    fondations   d'une  église   plus    ancienne   se   dresse  une 


DOUDOG.NE    m. 


370  DURDOl.  Mi 

clocher  élevé  de  OU  m.  cl  chuit  l;i  partie  supérieure  se  compose  de  deux  élases  carrés  en 
retrait  l'un  sur  l'autre,  que  surmontent  une  colonnade  circulaire  et  un  dôme  conii[Uc:  l'abside 
romane  est  moderne.  A  d.  de  lédiliie  on  remarque  un  cloitre  (xir  au  xiv  s.)  qui  déj)endait  de 
l'ancienne  abbaye  de  St-I-'ront.  L'ornementation  intérieure  de  la  catliédrale  est  toute  moderne. 
Signalons  les  salles  ou  «  Confessions  »  (xr  s.>  situées  sous  la  coupole  de  l'O.,  dans  l'une  des- 
quelles subsistent  des  traces  de  peintures  de  la  même  époque.  VÈgllse  .•<t-L'lie>ine-de-la-Cité 
(XI»  s.),  cathédrale  p;imitive,  se  compose  d'une  nef  unique  à  deux  coupoles  (la  partie  anléiieure 
que  recouvrait  une  troisième  coupole,  a  été  démolie;:  celle  au-dessus  du  clueur  a  élé  restau- 
rée. Signalons  à  l'intérieur  un  baptistère  du  xir  s.,  trois  retables  du  xvir  s.,  une  belle  arcade 
ogivale  avec  inscription  et  des  fresques  modernes  dans  le  chuuur.  Parmi  les  autres  églises 
récemment  élevées,  signalons  ;  Sl-M'irtin.  du  slyle  roman,  Si-Georges,  à  nef  unique  du  style  xir  s. 
Sh'-Ursule  ou  le  Sacré-Cœur,  du  style  xiir  s.  Le  nouvel  Èoèrhé  se  trouve  près  de  l'IIotel  de  la 
Préfecture.  Le  Grand-Sémhxairc  possède  une  bibliothèque  assez  importante.  Le  Lijcéc  occupe 
une  situation  agréable  vis-à-vis  du  Jardin  l'ublir.  L'ancien  ll<jtel  Lagrange-C.hancel  est  devenu 
Vllùlel  de  Ville.  A  l'O.  de  la  ville  se  trouve  la  source  exlraordinairement  abondante  de  Doulon, 
qui  alimente  Périgueux. 

■\'ers  le  sommel  de  l'angle  N".-0.  de  l'arrondissemenl.  dans  la  jolie  vallée  de  la  Dronne,  on 
rencontre  Bourdeille.  La  rivière,  qui  coule  sous  un  l'ont  du  xiv°  s.,  passe  au  pied  d'une  double 
enceinte  foriiliée  renfermant  deux  châteaux,  l'un  du  xiv"  s.,  qui  a  conservé  son  donjon  de  forme 
polygonale,  et  l'autre  du  XVI' s.,  dont  on  remarque  le  grand  salon.  C'est  à  la  belle-sœur  de  l'écrivain 
Brantôme  qu'esl  due  la  construction  de  ce  dernier.  En  remontani  la  Droniie  toute  bordée  de 
rochers  fort  pittoresques,  on  parvient  à  Brantôme,  inlércssante  bourgade  en  grande  partie 
construite  dans  une  île  formée  par  la  Dronne.  donl  un  détour  est  franchi  par  un  curieux  pont  à 
angle  droit  ixvr  s.).  Des  collines  creusées  de  grottes  en  partie  naturelles,  en  partie  arlilicielles, 
surploudient  la  rive  d.  Quelques-unes  soni  habitées:  d'autres  servent  de  caves  ou  de  magasins. 
Lorsque  le  tramway  à  vapeur  de  Périgueux  à  SI-Pardoux-la-Rivière  amène  le  touriste  à  l'enlrée 
de  la  co(piêlle  iielile  ville,  ce  dernier  est  séduit  par  le  gracieux  tableau  qu'il  a  sous  les  yeux. 
La  rivière  biuil  diPinN'nieul  au  milieu  d'un  cadre  de  verdure  superbe:  un  poM  moulin  tourne 
niélancolii|uement  sa  roue  sur  la  rive  d.,  tandis  que  sur  nn  minuscule  îlot  s'éljollenl  les  oies  et 
les  canards:  on  entend  le  bruit  des  baltoirs  des  lavandières  installées  sur  l'autre  rive,  à  l'ombre 
des  platanes  qui  les  garantissent  contre  les  ailleurs  du  soleil.  On  franchit  la  Porte  St-lioch,  à 
mâchicoulis,  sous  laquelle  passe  le  tramway:  ;'i  d.  esl  un  joli  pa\  illon  de  la  Pienaissance.  à  g.  une 
tour  cylimlriipie,  reste  de  renceinte  du  moyen  âge.  Plu~  loin  un  lerie-]ilein.  oiidiragé  de  tilleuls 
cl  fermé  par  une  lialustrade  en  pierre,  esl  aménagé  en  terrasse  d'où  la  vue  s'étend  en  amont  et 
en  aval  sur  la  Dronne  el  la  ville:  vis-à-vis.  au  milieu  d'un  pelil  siiuare  et  au  pied  d'un  énorme 
rocher,  se  trouve  une  foidaine  décorée  du  hualc  du  seii/neur  de  Brnnliniie  (ljri!(-l(jl  li.  A  côlé  voici 
les  imposants  bâtiments  (xviir  s.)  de  la  célèbre  abbaye  fondée  par  Charlemagne  el  recoiislruilc 
à  diverses  époques.  Les  bâtiments  actuels  rcmonlenl  à  \''ù<  el  abrilenl  Vllàtel  de  Ville,  la  Justiee 
de  l'ni.r  el  les  l^cnle-s.  On  y  remarque  :  un  éléganl  escalier  terminé  en  voûte  polygonale,  sur  les 
faces  (les(iuelles  on  a  peint  les  porlrails  de  Charlemagne.  de  Brantôme,  de  Berlin  et  de  Coligny; 
une  b.'lle  salle  voûtée  au  rez-de-chaussée  avec  cheminée  el  la  charpente  des  combles.  Au 
delà  de  la  cour  des  Kcoles.  sonI  creusées  dans  le  roc  des  grottes  qu'habitèrent  les  moines  et 
dont  l'une,  qui  servait  d'oraloire.  renferme  de  curieux  groupes  sculptés,  la  Crui  ilixion  el  une 
scène  macabre:  une  source  a  élé  caplée  dans  celle  grotte,  .\u-dessus  d'un  auUe  souterrain 
s'élève,  souleiui  par  des  piliers  naliuels.  un  clocher  isolé  du  xr  s.  de  forme  carrée,  à  quatre 
étages  en  retrait  avec  gables  appli(iués  sur  les  côtés,  le  tout  terminé  par  une  pyramide  à 
quaire  pans.  Quoique  édifié  à  pic  sur  le  roc,  ce  clocher  communique  par  un  escalier  avec  V Eglise 
située  au-dessous,  remaniée  .tu  wW  s.  el  reslaurée  de  nos  jours.  A  l'intérieur,  au-dessus  d'un 
chapiteau  roman  servant  de  bénilier.  esl  encasiré  un  bas-relief  (Jugement  de  .^ulomon);  un  autre 
bas-relief  (rinptème  dn  Clirish  >^o  Irouve  d.ins  la  chapelle  des  fonts.  Signalons  encore  la  jolie 
chapelle  de  la  Vierge,  deux  lias-reliefs  en  bois  doré  /'rësentiition  de  Sainl-Sicaire  à  Charlemagiie, 
Mnsitnere  des  Innocents)  et  un  autre  groupe  en  ])ieiTe.  Un  des  côtés  du  Cloître,  dont  il  reste 
plusieurs  arcades,  s'ouvre  sur  une  chapelle  restaurée  soutenue  par  un  pilier  uniiiue:  une  terrasse 
s'élève  au-dessus:  toute  proche  est  la  Fontaine  de  si-sl,;,ire.  Sur  la  rive  g.    de  la  Dronne,  en 


Grav,  et  mp.  par  Gillht 


SAINT-AVIT-SKMKUIi.  —  l-:i:li>«-.   Kn.-a.le  O. 


572  I)  O  P.  D  O  G  N  E 

aval  il'iiii  [lont.  r;iiK:ienno  Ê'jlise  pai-oi^^r^inlo  (xv  j^.i.  contre  laquelle  s'appuie  un  conlrefort  à 
inàcliicoulis.  est  devenue  le  Marrhé.  Signalons  encore  dans  Biantôme  quelques  maisons  intéres- 
santes du  xvr  s..  le  manoir  de  la  Jlieme  en  face  de  Vllôpilat  (175"i).  une  chapelle  ruinée.  N'ou- 
blions pas  eiilin  la  jolie  promenade  de  la  Place  d'armes,  plantée  dormes  et  de  tilleuls,  bordant 
la  rive  g.  de  la  Oiumie  et.  à  '1  Uil.àl'E.  de  la  ville,  le  dolmen  de  l'icne-Levée,  le  plus  remaïquablc. 
du  l'érijrord. 

Dans  le  mèine  ariondissenient,  citons  encore  :  Excideuil,  bâtie  au  sommet  d'une  colline 
dominant  la  Loue  et  où  l'on  voit  les  ruines  intéressantes  d'un  Chdieau  de  la  famille  de  Talley- 
rand-Périgord  (xiv  au  xvr  s.)  ainsi  que  plusieurs  maisons  des  xv  et  xvi=  s.  —  Hautefort,  petit 
clief-lieu  de  canton  dont  les  maisons  en  aMqihithéàIre  occupent  les  flancs  S.  et  O.  de  la  colline 
au  sommet  de  laquelle  s'élevait  au  xr  s.  le  cliàteau  du  troubadour  Bertrand  de  Boni,  remplacé 


i:.\lM)l  IN.  —  (.:iliTie  clu  Cloitre.  Tomtipaii  ancien. 


aujounlluii  ]iar  un  inipoiiaiit  cliàteau  des  xvr  ei  xvii'  s.,  près  duquel  se  trouve  un  bel  Hospice 
(xvir  s.i.  —  St-Pierre-de-Chignac.  dans  la  vallée  ilu  Manoir,  dinil  r/;';//(M'  ixir  s.)  a  été  restaurée. 
—  'Vergt.  bastide  du  xiir  s.  sur  la  rivière  <lu  même  nom:  —  enlln  Saint-Astier.  sur  l'Isle,  dont 
Vâ'ylise  remaniée  au  xvr  s.  a  conservé  des  restes  intéressants  de  sa  façade  du  xir  s.  C'est  à  l'O. 
de  cette  ville  que  se  trouve  le  Château  de  Pny ferrai  (xv*  s.). 

BERGERAC  est  bâtie  dans  la  riche  et  féconde  plaine  de  la  Dordogne.  Par  sa  situation,  son 
cnnuiierce  et  sa  proxiudté  de  Bordeaux,  relie  \ille  est  plutôt  placée  dans  la  sphère  d'attraction 
de  la  grande  cité  girondine.  \  ue  île  l'exlrémilé  du  Pcmt  qui  conduit  au  Faubourg  de  la  Made- 
leine sur  la  rive  g.,  Bergerac  offre  un  coup  d'a'il  assez  agréable  avec  ses  quais,  son  port  en 
aval,  son  barrage  en  amont.  C'est  sur  la  rive  d.  de  la  Dordogne,  dans  la  ville  basse  que  l'on 
trouve,  dans  des  rues  étroites  et  mal  pavées,  de  vieilles  maisons  intéressantes  comme  celle  dite 
le  Cliàteau  de  Henri  IF  (xvr  et  xvir  s.l.  une  maison  en  torchis  (Rue  des  Hois-de-Fi-ancc).  etc.  Un 
petit  ruisseau  piilo;esi|ue  i|iii  Iciniie  l'un  des  ci'ilés  du  Iloulerard  W-IIugo  bordé  de  coquets  jar- 
dins est  recouvert  à  la   liaiilrur  de  l.i  l'iuiiienndc  des  Carmes,  bien   ombragée  et  ;i    l'extrémité  de 


CADOUI.X.  -~   IiitiTiciir  du  Cluilic.  Gakrie  E. 


SAINTE-CROIX.  —  Eglise.  Absiçlo. 


D  O  li  D  O  G  N  E  375 

I;ii|uelle  a  été  «■rigc  le  Munuiiienl  aux  onlaiils  ilc  l'anoinlis^ement  i\ft  Bergerac,  morts  pour  la 
patrie  en  1S70-1S7I.  Prés  de  là  se  trouvent  le  l'ulais  de  Justice,  à  la  façade  dorique  et  l'ancien 
Hùtel  de  Ville;  le  nouveau  est  installé  dans  le  vieil  Hijpital  restauré  et  aménagé.  VÉrjUsc  X.-D. 
moderne,  du  style  xiir  s.,  est  surmontée  d'un  clocher  élevé  de  80  m.  au-dessus  du  porclie  de  la 
façade  O.  L'Ëyli^e  Sl-Janjuca.  ilu  style  xir  s.,  est  également  moderne;  on  y  rcmariiue  la  tribune  en 
pierre  qui  soutient  l'orgue  et  le  tombeau  de  deux  curés  de  la  paroisse.  Bergerac,  ville  indus- 
trielle, est  aussi  une  ville  de  gourmets  qui  fabrique  des  liqueurs  estimées  et  des  conserves 
alimentaires.  .\ux  alentours  de  l'église  N.-D.  se  trouvent  les  rues  les  plus  larges  et  les  plus  com- 
merçantes bordées  de  maisons  élégantes  et  confortables. 

Signalons  dans  cet  arrondissement  le  Chnleau  de  ilonlaiyne  (xiv=  et  xvr  s.)  dans  la  commune  de 
St-Michel  et  Bonnefore.  où  naquit  le  grand  écrivain  en  1.">Ô5  et  dans  lequel  il  mourut  en  ITiil-J;  — 
'Villefranche-de  Longchapt.  qui  a  conservé  des  restes  de  ses  remparts  du  mv  s.  :  —  Lalinde. 
bastide  du  \iii  s.,  aux  rues  régulières,  avec  une  partie  de  ses  portes  et  do  ses  murailles  de 
briques  encore  debout,  enserrée  entre  la  Dordogne  et  le  canal  qui  porte  son  nom;  —  Cadouin, 
où  fut  fondée  au  début  du  xir  s.  une  riche  abbaye  cistercienne  et  qui,  outre  une  belle  église  du 
xii"  s.,  possède  un  CtuHre  ogival  très  remarquable  (xvr  s.);  on  conserve  dans  l'église  le  Saint- 
Suaire  de  \.-S.,  ([ui  attire  une  foule  de  pèlerins  aux  oslensions  annuelles:  —  Beaumont  de- 
Périgord,  vieille  bastide  du  xiir  s.  dont  les  remparts  sont  encore  debout  et  qui  possède  une 
curieuse  Église  fortifiée  de  la  même  époque,  aujourdliui  restaurée;  —  Monpazier.  autre  bastide 
également  du  xiii»  s.,  renfermant  une  Egliae  (xiv  au  xvi'  s.),  des  maisons  du  xnr"  s.  isolées  les 
unes  des  autres  par  des  ruelles  étroites,  une  Place  à  arcades  au  centre  et  des  restes  de  ses 
portes;  c'est  au  S.  de  cette  ville  que  se  trouve  perché  sur  une  hauteur  le  célèbre  Chdlcau  de 
Biron;  —  Issigeac.  sur  la  Banège,  où  l'on  remarque  une  belle  Église  du  xvr  s.  et  un  Chdlcau  du 
xvii«  s.;  —  Eymet.  sur  le  Dropt,  bastide  aux  rues  régulières,  avec  sa  cornière  traditionnelle,  ses 
ruelles  étroites.  Eymet  a  conservé  un  vieux  Donjon  carré  à  mâchicoulis  avec  tourelle  d'angle,  de 
vieilles  maisons,  une  Église  moderne.  Cette  ville  fait  un  commerce  important  de  prunes  et  de 
pruneaux,  confectionne  des  couronnes  de  perles  et  des  chaussons  de  basane:  —  Puyguilhem. 
enfin  qui  a  conservé  des  vestiges  de  ses  anciens  remparts  et  un  charmant  Château  du  xvi'  s.  Les 
ruines  de  l'abbaye  de  Boschaud  (xii«  s.)  en  sont  proches. 

NONTRON  est  bâti  dans  une  situation  pittoresque,  sur  la  rive  d.  du  Bandiat  et  s'étend  surtout 
en  longueur  en  deux  rues  parallèles,  l'une  au  bas  d'un  vallon  et  l'autre  à  mi-côte  sur  le  flanc 
de  la  colline  E.  qui  domine  la  ville.  Un  joli  boulevard  circulaire  bien  ombragé  l'enserre  et 
ménage  de  tous  les  points  de  son  parcours  des  vues  agréables  sur  la  petite  cité.  Une  Prome- 
nade et  un  Champ  de  foire  se  trouvent  au  N.:  la  Promenade  du  Château,  rectangulaire,  occui^e 
l'extrémité  d'un  pmmonloire  au  S.-E.  L'Église,  dont  le  clocher  a  été  achevé  en  1880,  est  moderne. 
Dans  l'arrondissement  citons  :  Bussières-Badil.  sur  le  Boissard,  petit  affluent  de  la  Tardoire, 
dont  on  remarque  les  sculptures  de  la  façade  di'  son  Église  du  xii«  s.:  —  Jumilhac-le-Grand. 
qui  possède  un  Château  considérable  du  xv°s.:  — Thiviers,  ville  commerçante,  dans  une  situatinu 
élevée,  avec  une  lî'jtisc  (xr  s.)  intéressante  et  une  maison  fortifiée  servant  de  presbytère;  — 
Mareuil-sur-Belle,  l'une  des  quatre  baronnies  du  Péiigord,  dont  le  vieux  Château  ruiné  des 
XIV'  et  xv°  s.  est  encore  entouré  de  ses  fossés;  son  Église  a  été  rebâtie  au  xvi'  s. 

RIBÉRAC,  sur  la  rive  g.  de  la  Dronne,  aux  bords  de  laquelle  sont  installées  quelques  tanne- 
ries, est  une  ville  sonmolenle  qui  ne  se  réveille  guère  que  les  jours  de  marché.  La  fabrication 
du  feutre  y  occupe  (pielques  bras.  La  ville  s'allonge  en  une  longue  rue  éloignée  de  la  gare. 
L'Église,  au  sommet  il'une  colline,  ne  présente  aucun  intérêt  artistique,  pas  plus  d'ailleurs  que 
ses  autres  monuments  modernes  :  Hdiet  de  Ville,  Écoles.  Sous-Préfecture,  Palais  de  Justice. 

Citons  dans  l'arrondissement  :  Montagrier,  dont  VJiglise  (xi'  s.)  est  curieuse;  —  St-Aulaye, 
bastide  du  xiii"  s.  bâtie  sut  une  colline  élevée,  au  pied  de  laquelle  coule  la  Dronne  et  qui  pos- 
sède une  belle  Église  romane;  —  Montpont.  sur  la  live  g.  de  l'isle.  ville  au  N.  de  laquelle  se 
trouve  la  Chartreuse  de  Vauclaire  (xiv  s.l:  —  Mussidan.  au  conlluent  de  la  Crempse  et  de  l'isle, 
petite  ville  industrielle,  très  dispersée,  coupée  de  jardins  maraîchers  sur  les  deux  rives 
de  la  Crempse  qui  y  forme  une  ile.  L'Église  St-(jeorges.  de  style  roman,  a  été  construite  de 
1805  à  1866;  elle  est  surmontée  d'un  clocher  élancé.  Une  vieille  CUa/jelle  domine  la  rive 
K.  de  la   Dronn:  de  la   plate-forme   située  derrière   l'abside  on  jouit  d'une    belle  vue    sur   la 


SARLAT.   —    liaison    du   xv  s.  (Rue   Gombeltai. 


SARL-VT.  —  Jlaison  Ju  xvi*  s.   (Place  ilcà  Halles). 


378 


DUliUOGXE 


vnllée.   h'//r'ilel  île    l'illr    ri    les   Écoles    <niil,  ilo    construction    l'occnte.    Siii'    iiiio    petite    l'ince 
ombragée  on  a  érigé  une  Slatnc  à  Micltel  Bcaupuy  (1703-17011),  descendant  de  Montaigne  par  sa 
nièce  el  qui  fit   le  siège  de  Mayence.  la   guerre  de   Vendée,  etc.:  —   Neuvic,  sur  la   rive  g.  de 
risle,  qui  possède  un  vaste  Chùlcuu  du  x\i    s. 
SARLAT  est  une  petite  ville  proprette  ijui  salluiige  dans  le  vallon  de  la  <  Aije,  encaissée  entre 

deux  lignes  de  collines.  Une  grande  voie  bordée 
lie  beaux  magasins,  la  Hue  de  la  lUpublique,  Tar- 
ière iirincipale.  la  coupe  en  deux  parties.  C'est 
une  \ieille  cité  intéressante  avec  ses  ruelles 
débouchant  sur  des  rues  étroites;  elle  a  des  coins 
et  des  places  pilloresques  où  abondent  encore 
des  maisons  des  xv"  et  xvr  s.  On  retrouve  au 
.\..  à  10.  et  au  S.  des  vestiges  de  ses  vieux 
remparts.  Son  ancienne  Calhvdvale  (xr  el  xir  s.1, 
remaniée  au  xv  s.,  est  surmontée  d'un  beau 
clorlier  ([ue  termine  im  cauiiianile  ;  la  nef  inté- 
rieure est  soutenue  par  d'énormes  piliers  cylin- 
driques ;  on  y  remar([ue  les  boiseries  et  les 
sl.dles  du  chœur  et  de  la  chapelle  absidale.  le 
butïct  d'orgue,  une  touiellc  avec  escalier  à  vis, 
du  xv  s.  A  d.  lie  la  façade  se  trouve  l'ancien 
Érèrhc.  dont  on  ailiidre  les  belles  fenêtres  et 
dans  lequel  on  a  iii^lallé  plusieurs  serviceis- 
numicipaux;  sur  la  cour  on  voit  un  joli  balcon 
d'angle  et  un  escalier.  h'IIolel  de  Ville  est  du 
xvr  s.;  le  Palais  de  Juslice  et  la  Sous-Prcfecture 
soid.  modernes,  la  Ceiuhn-merle  occupe  un  ancien 
couvent.  Dans  le  JMidin  du  Couceut  de  la  Misè- 
rii-urdc  on  remanpie  une  chapelle  sépulcrale 
cylindrique,  connue  sous  le  nom  de  Tour  des 
Maures.  Sarlat  possède  un  beau  Jardin  publh-  en 
I errasse,  dit  du  Plaatier.  fort  bien  ombragé  et 
lies  hauteurs  dui|uel  l'ieil  embrasse  de  jolis 
points  de  vue.  Sur  une  l'iace  plantée  de  vieux 
arbres  se  dresse  la  Slalue  de  la  Boélie  dont  on 
voit  la  maison  natale.  Signalons  encore  une 
vieille  Église  (xiv  s.)  en  partie  détruite,  mais 
iliiid  le  clocher  .avec  gai'gouilles  est  encore 
debout. 

1,'anondissement  jiossède  plusieurs  villes 
lemarquables  :  Terrasson,  qui  étage  ses  maisons 
••m-dessus  de  la  rive  g.  de  la  Vézère,  que  IVan. 
iliil  un  vieux  pont;—  Montignac.  centre  impor- 
lanl.  un  peu  plus  bas  que  Terrasson;  c'est  entre 
ces  deux  villes  que  se  Irouvent  les  plus  beaux 
sites  de  la  vallée  de  la  Vézère;  —  le  Bugue.  au 
conlluent  de  la  Doux  avec  celte  dernière  rivière 
et  qui  a  conservé  des  maisons  du  xvr  s.;  —  Domme.  bastide  du  xin-  s.  sur  la  rive  g.  de  la 
Dordogne,  où  l'on  rencontre  les  ruines  du  iliàieau  de  Doiiiiiic-]'ieillc  (xii-  et  xm=  s.),  la  vieille 
Parle  des  Tours  (xiir  s.),  reste  des  remparts,  un  bel  Jt'Uel  de  Ville  (Xiv  s.)  el  une  Éylise  précédée 
d'une  place  d'où  la  vue  s'étend  au  loin  sur  la  vallée  de  la  Ilonlngne  :  —  plus  en  aval  et  sur 
la  rive  d.  est  Saint-Cyprien.  bâti  en  amphilhéàlre  et  qui  pi>~>èili-  une  /•.;//(.«■  du  xu-  s.:  aux 
environs  se  trouve  le  Château  de  Façje  (xip  et  xvi'  s.;  —  Belvès,  au  sonunel  d'une  colline  baignée 
par  la  Noze,  qui  renferme  une  Èylise  des  xiv  et  xvr  s.,  des  maisons  des  xiir,  xiv  el  xv  s.;  un 


SARLAT.  —  Maison  ilii  xvi-  s.  (Place  des  Halles). 


o 

a 


Ô80 


D  O  R  D  O  G  N  E 


Be/froi  l'I  lin  Cliitcnii  ilu  xv  s.  nmiiicl  e~t  ;ido>~éc  uiu'  .Tour  ixm*  s.i;  —  eiiliii  Villefranche-du- 
Périgord,  :^iliu-e  égjilciueiit  >ur  une  rolline  (Joiiiiii.inl  \:\  rive  i:.  iK'  rAlliMiKuice  cl  où  I  rui  reiiKirciiu' 
encore  linéiques  vieilles  maisons  ilu  xiii*  s. 


C'est  sur  le  cours  inférieur  de  la  Vézère,  dans  le  canton  de  Sainl-I'.yprien,  larrond.  de  Sarlal). 
qu'ont  él(5  découverles.  en  ISO").  les  l'ameuses  grotles  du  Périsord  qui  ont  rendu  célèbres  les 
noms  des  Eyzies.  du  '\limslii'r.  dr  la  Madeleine,  etc.  Ex'plorées  pai-  ilr~  savants  comme  Edouard 
et  Louis  Larlet,  C.liri-tv.  le  marquis  de  Viliraye.  Falconer.  Klie  M,M--énat,  etc..  ces  £;rottes  ont 
livré  une  foule  d'outils  et  d'objets  en  silex,  en  os.  en  ivoire,  doid   [ilusieurs  étaient  revêtus  de 

d('<-ins  iiravés  au  trait,  représentant 
di'~  animaux  éteints,  comme  le  mam- 
iiionlli.  rouis  et  le  lion  des  cavernes: 
de-  .iriiiiiaux  riuis^rés  comme  le  renne, 
la  Miarmollc.  le  cliamois.  le  bouipietiii. 
et  lie-  .Mnijnaux  actuels  comme  le  che- 
val, etc.:  un  pelit  nombre  constituait 
de-  olijel-  -culplés.  rcpi-ésentant  sur- 
tout des  anim.-uix.  Les  artistes  incon- 
nus aiixipicls  nous  les  devons  vivaient 
à  l'époque  quaternaire,  c'est-à-dire  des 
millier-  danuées  avant  les  Iiabitants 
de  la  péiiode  ilile  bislorique.  L'art  de 
ces  Troglodytes,  dont  la  vie  a  pu  être 
reconstituée  assez  aisément,  ne  peut 
guère  idre  étudié  que  sur  les  pièces 
iri-iicillir<  :  eu  I  rance.  au  Musée  de 
Sl-Geiinain.  dans  certains  musées  de 
province  et  surtout  dans  quelques  col- 
Icrlinii-  [larliculières.  iLa  plupart  des 
i-'rauds  musées  d'Europe,  notamment 
le  l'iiit'ixli  Miisrinii.  possèdent  de  belles 
pièce-  provenant  des  touilles  des  grot- 
te- du  l'érigord.)  • 
l.i  distance  de  la  caverne  du  Mous- 
lin-  aux  Eyzics  n'est  guère  que  de 
.s  kiloiii..  à  vol  d'oiseau  :  en  suivant  le& 
iiié.indres  de  la  Vézère.  cette  distance 
e-l  double.  C'est  sur  ce  faible  parcours 
que  s'échelonnent  les  excavations  sui- 
\antes  :  une  caverne  et  un  abri  sous 
rorhe  .lu  Mnuslii'r.  une  caverne  à  la 
fliiryc  d  Enfer  el  aux  £';/:.«■«.  un  abri  à 
la  Miuleleinc.  à  l.ntiijerie  Ilaiile.  à  Lau- 
ijcrie  Basse  et  à  l'ronia'jnon.  Particula- 
rité rem.uqu.ihle.  .luciirie  de  ces  cavernes,  aucun  de  ce- abris  ne  s'ouvre  au  N.  La  grotte  la  i)lus 
anciemieiiieni  h.ibitée  est  celle  du  Moustier:  elle  est  située  à  •!'  m.  .lu-deisus  de  létiage  de  la 
Vézère:  l'épaisseur  de  la  couche  d'alluvion  apportée  par  les  crue-i  de  la  rivière  avait  près 
de  2  m.  C'est  la  grotte  de  la  Madeleine  qui  est  la  plus  récente  dan^  la  vallée  ;  le  niveau  du  sol 
n'y  excède  que  de  fort  peu  celui  des  grands  débordements  de  la  Vézère. 

Les  figures  au  trait  abondent  à  la  Madeleine,  où  elles  sont  très  correctes:  aux  Eyzies  comme' 
à  Laugerie  Basse,  elles  sont  communes:  elles  représentent  des  objets  naturels,  des  lignes  d'or- 
nementation  formant  des   zigzags,   des  sinuosités,   des   festons,  des  figures  d'animaux  jiarmi 
lesquelles  celle  du  renne  domine.  Une  des  plus  remarquables  est  la   repi-ésenlalion  il'uii  mam- 


S.\RL.\T.  —  Tour,  dite  des  Morts. 


SAINT-AM.VND-DE-CULV.  -  KiihVL-  ,U-  rnuciriiiiL- Al.Ijave. 


SARLAT. 


Clncl.rr  .!.■  l'niK-ionnc  CullnMlralc;  .1  niH-i,ii  Evèché. 


D  O  n  D  O  G  \  E 


ÔSj 


moiilli.  dessin  iiv:\\v  sur  uni'  |ihii[ur  criMiire  Irouvéc  à   la  Jladclcinc.  Los  oljjcis  sruliilés  roprô. 
sentent  îles  anininuv:  un  >i'ul  rc|iii'siMilo  mie  l'emme. 

Liste   des   Monuments   historiques 


Agonac  . 
Beainniiiit 
Branlônif 


Bussici'os-Badil  . 
Cadoiiiii 

Céiian  cl  SI  .Tiilini 

Cercles 

Dommc 

Grand-Brassai'.   . 
Mareuil-sui-Belle. 

Merlanile 

Monpazier  .... 
Péfiirupu.v  .... 


Eulise. 

KliIIso  (.\iv*  s.). 

I)i.lmcn  lie  l'ioriT-Levéc. 

Enlise  abbatiale  (.xr  ot  .\ni"  s.). 

l^avillrm  (lu  corps  fie  garde  (xvrs.) 

cl   Tour  rniule  (.\V  s.),   lie  l'an 

cieniie  ahl)a>c. 
Cartel  lie  la  llicrçe  (vvr  s.). 
l^ylise  (.\ni"  s.l. 

lii-'llso  (.xn"  s.).   Cloître  (.\vi"  s.)  et 
,  Peintures  (.vv  s.)  dans  1  église. 
IJnlise  de  Cénac. 
Kijlise  (.xn-  s.), 
Porir  des  ïoiiis  (.\:ni'  s.). 
Eglise  (xii*  s.l. 
Chàteaii  (.\iv"  cl  x\'  s.). 
.-Vncien  Prieuré. 
ICitlisc  (.mV  et  XV'  s.). 
.\niphithéâtre. 
Tour  de  Vésone. 
Porte  romaine, 
l-'i'agmcnts  romains  ilan^  le  Cli;'i- 

teau  liarrirre. 
Cathédrale  St-Fronl  (.vr  s.i. 
Façade  de  l'Eglise  latine  elCIoîIre 
,  (.\ii*  .\ni',et  .\iv'  s.). 
Église  Sl-Éticniie-dc-Ia  Cité  (.vi'  s.) 


Périgueiiv  (suite) 


Ramiiieux 


Bouffignac  .... 
St-Am.liid-de-Col\ 
St-Aipnliii  ,  . 
St-Astier.  .  . 
St-Avit-Sriiirii 
St-Genic>.  . 
Sl-Jcan-ilc-(',ùl 
Sf-Pri\al  .  .  . 
Ste-C.roi\.  .  . 
Sarlal 


Tavar   

Toeane-SI  .\pre 


Chapelle  de  l'ancien  livcché. 
Chapelle'  SIcMarlhc. 
Tour  .Malagucrrc  (.viV  s.). 
Château  liarricre  (x"  et  \n'  s.). 
Maisons  (xvr  s.),  rue  Limogeanne 

n°'  1,  5,  ;>. 
Maisons  (x\'"  s.),    ipini    de   l'isle, 

n  >  50  et  Tiii. 
Didmen     tic      Pe\  rcicvailc,     près 

,  Beaumont. 
Eglise  (xvr  s.). 
îîglise  (.vil"  s.l. 
Oolmen  ilc  Peyrehrune. 
Çlu'ilcau  de  I>u\  ferrât  (xv*  s.). 
Eglise  (X[i'  et  xiii'  s.). 
Chapelle  du  cimetière. 
l'^^lise  (XI-  s.). 

-nli-e. 
Église. 

Ancienne  Cathédi-alc  (xi'et.xn's.). 
Chapelle  sèpidci-ale  (xu"  s.). 
Maison  ric  la  Boclic  (\vi*  s.l.  i)lace 

de  la  Calhcdialc. 
Maison  (xV  s.),  rue  (iaïuhctla. 
.Maison  (xvi"  s.),  place  des  Halles, 
liglise  (XI'  et  xn"  s.). 
Uonjoii  de  ^'cI■|lodc  (\ii"  s.). 


BIRO.V.  —  Chfdeau.  Vue  d'Enscmhle. 


DORDOGXE 


O  De  lOOOà^OOOK. 
0  Vc  2000  à  SOOO/l  . 
®    I>aiiOOOà   fO.OOOU: 

@    De  ro.ooo^so.ooo/t. 

mil    e'ir-oiJc 


Lot 


Nom  —  Situation 

E  Lot.  belle  rivière  extrêmement  sinueuse,  a  donné  son  nom 
au  département,  qui  api)artient  à  la  région  S.-O.  de  la  France. 
Il  le  sépare  tout  d'abord  de  celui  de  l'Aveyron,  puis  le  traverse 
de  l'E.  à  10.,  en  arrosant  le  clief-lieu  du  département,  Caliors. 
Il  a  la  l'orme  d  un  parallélogramme  dont  la  dingonalc  E.  à  ()., 
se  confondant  presque  avec  le  cours  du  Lot.  l'orme  avec  le 
parallèle  un  angle  très  aigu;  la  longueur  de  cette  diagonale 
est  de  9li  kiloni.  environ,  de  la  limite  commune  aux  dé|iarte- 
ments  du  Lot,  du  Cantal  et  de  l'Aveyron,  à  l'E.,  à  la  iiointe  O. 
du  canton  de  Puy-l'Évèque.  L'autre  diagonale,  tirée  du  point 
où  la  Gère  commence  à  toucher  le  département,  au  N.-E.,  à  la 
sortie  du  Lemboulas,  au  S.-O.,  mesure  lOl)  kilom.  C'est  le  71° 
département  pour  la  supei'tlcie.  Il  a  des  limites  naturelles  : 
au  N.,  à  kilom.  de  la  Dordogne.  quelques  kilom.  du  ruisseau 
d'Orgues,  14  kilom.  delà  Cère;  à  l'E.,  presque  tout  le  cours  de  la  "Veyre.  "i  kilom.  iln 
Celé;  au  S.-E.,  -45  kilom.  environ  du  cours  du  Lot:  plus  de  15  du  Lemboulas,  au  S.;  au 
S.-O.  le  Lot,  pendant  moins  de  1500  m.;  à  l'O.,  2  kilom.  du  Céou,  la  Fenolle  dans  ses 
derniers  kilom.  et  i  kilom.  de  la  Dordogne.  II  est  liorné  au  N.  pai-  le  ilépaitement  de  la 
Corréze;  au  N.-E.  par  celui  du  Cantal;  au  S.-E.  par  celui  de  l'Aveyron;  au  S.  par 
celui  de  Tarn-et-Garonne;  au  S.-O.  par  celui  de  Lot-et-Garonne;  à  l'O.  par  celui 
de  la  Dordogne. 

II  a  été  l'orme,  en  1790,  de  territoires  appartenant  à  la  CLiyenneda  jmijeui-e  |iartie  tlu 
Quercy),  mais,  en  1808,  fut  diminué  de  quelques  cantons  vers  le  S.  au  prolit  ilu  dépar- 
tement de  Tarn-et-Garonne. 

Histoire 

Les  peuplades  préhistoriques  qui  ont  vé>cu  dans  le  déjiartfnieid  y  ont  ku'>^('-  d'inipur- 
tantes  traces  de  leur  existence  :  dolmens  nondjreux  dans  les  trois  arrondissements  et 
dont  le  plus  beau  est  celui  de  Pierre-Martine  à  Cessae,  près  Livernon  et  menhirs  dans 
l'arrondissement  de  Figeac. 

A  ces  peuplades  succédèrent  des  Celtes,  les  Cadurri  ou  peujdes  du  Uuercy.  dont  la 
ville  principale  était  Cahors  {civitas  Cadurcoriiin).  C'est  à  eux  que  l'on  doit  les  restes 
d'oppida  de  Murcens,  enceinte  de  plus  de  (ÎOOO  m.  en  pierres  sèches,  où  l'on  voit  encore 
l'emplacement  des  pièces  de  bois  qui  la  consolidaient,  et  de  Luzech  {Impernal},  considé- 
rés tous  deux  par  quelques  archéologues  comme  des  vestiges  tVUxeUoduinnn. 

En  52,  ils  furent  parmi  les  premiers  peuples  de  la  région  ([ui  [•(•pondirent  ,'i  l'appel  de 
■Vercingétorix;  leur  chef,  Luctérius,  commença  la  campagne  en  envahissant  la  Province, 
vers  Narbonne,  et,  uni  aux  Rutènes,  se  jeta  sur  les  Volques  Arécomiques.  Après  la  chute 
d'^fe.sî'a,  Luctérius  tenta  de  prolonger  la  résistance  en  s'enfermant  avec  le  Sénon  Drappès 
dans  la  ville  d'Ux-ellodununi  (probablement  le  Puy  d'tssolu).  César  n'en  vint  à  bout  qu'en 
captant  l'eau  qui  alimentait  roi)pidum;  pour  punir  la  ville  de  son  héroïque  résistance  et 
surtout  pour  éviter  un  nouveau  soulèvement,  il  fit  couper  les  mains  de  ses  défenseurs  en 


38rt  LOT 

leur  l:ii.-isnnt  la  vi.;>  sauve  (51   av.  .I.-C.'.  Lurtrrius  seul,  .[unu  lraili-e  livra  au  vainqueur, 
eut  la  ni  "nie  (in  ipie  MMTiiiif(Mori\. 

A  rr|MH|n:'  uall"  r aiiK\  Cnliois  pril  l.>  nom  de  Diro,i<i  qui  était  celui  d'une  fnntaine 

sacrée  priMlie  lie   la  ville  taujouid'liiii    fonlaine  des   ( ;iiarti-eu\).  L'eau    de  la  fontaine 

l'dli'iiiie  irnisseau  de  ^■e^s)  lui  fui  amenée 
pai-  uu  ai|ue(luc  dont   on  voit  encore  des 
traces  à  \'ers  et  à   Cours.  Un  tliéàtre.  des 
Ihernies.  donl   la  l'nrlr  de  Diane  esl  encore 
\i\i  reste,  s'y  élevèrent.  Il  sulisisie  encore 
de  cette  éi)oqne  le  Cutn/i  des  Ccsariiies.  près 
de  St-Céré  et   les   ruines   d'mi    liinple.    à 
Frontenac.     L'esstu'    industriel    suivit    les 
proiïiés   de    la  ci\ilisalion    qu'ai)i>ortaicut 
le--  l'iiMuains:  les  c;adui-ques  deviin'cnt  d'ha- 
hilcs   tisseurs  de   lin.   de  toile  à   voile:  ils 
faliriquéreul  des   olijets  de  literie  et   des 
matelas,  ou  cadurca.  célèbres  jusqu'à  Rome. 
Uu  ne  sait  au  juste  à  quelle  date  le  chris- 
tianisme apijarut  dans  la  région.  Les  uns 
le  fdiil  remoiiler  à  saint  Martial,  au  i"  s.  de 
nuire  ère.    les   aulrcs  au   in°   s.,    date    des 
|ii('(li(ali(uis  de  saint  Genulplie  et  de  saint 
Genitus  el    de  la   fondation  de  l'église  de 
Caliors.    donl    le    premier   nom    d'évèque 
connu  rsl  celui  de  saint  Florent  (iv°  s.). 

.\  la  lin  du  \\['  s.,  le  pays,  rangé  jusque- 
là  dans  1  .\(pulaine  d'Auguste,  appartint  à 
I  Aquilaiue   1".  A  la  même  époque  furent 
relatantes  les  vignoliles  que  Domitieu  avait 
\';i]\  arrai-lii'i-.  l'.n  iiiS.  la  région  fut  ravagée 
par  li'^  Sarinales.  les  Alains.  les  Vandales 
r\  11--  Ili'rules  i|ui  la  traversaient  pour  ga- 
liiicr    rilspagiie.     File    le    fui    à    nouveau 
rn   11  l  par  li's  \\'isii;iptlis  qui  s'y  ('■lalilircnl 
ii\('c  Alauir.  pui-.  a\ei-  \N'allia  et   qui  y  éri- 
Licreul    un   rovaiune    eu    ilf*.    sous    Furie. 
C.lovis.    par   la    virtoire    de   ^'ouillé    i.M)7), 
anéaulil  ce  royaume.  Le  Ouercy  appartint 
ilans  la  suile  à   Thierry,  roi  de  .Met/,  puis 
i'i  (  :|iil|HTir.  lui  de  Soissons.    ipii   se  le  vit 
disputer    pai-   Siiichei't.   C'est    au  cours  de 
relie  lulli'   que  Caliors  fid  hrùlé.  Ouelques 
anni'i'^  pin-  lai-d  i.")SIl  un  pi'éfendu  fils  de 
Clolaire  t '.  Condowalil.  fort  de  l'appui  de 
révéïpic  de  C.ahor-.   t'i-in,   ramena  do  tronl.les  en  iléfemlaid   ses  prétentions  au  pou- 
voir. Le   |)ays  vérui   IrampiiUe   ensuite  ju-ipi'à  linva-ioii    arabe  (708)  dont    il  eut  beau- 
coup à  souffrir  .'t  dont   il   ne  fut   débarrassé  cpie  pour  élre   ensanglanté  à  nouveau  par 
la  lulle  d  Iluuoald  et  de  Waifre  contre  la  royauté.  Au  ix  s.,  ce  fureid  les  Normands  qui 
vinreiil  le  pillei'  à  leur  tour. 


C.MIORS.  —  Maisnn.  dilr  lU    Henri  IV. 


en 

& 
O 


CAHORS.  —  Fenèlre  dune  maison  du  x\i'  s.  (Rue  des  Boulevards  n'  S.) 


CAUOliS.  —  Furliiioutions  et  Tuur  du  CluUeau  du  Roi. 


LOT  391 

A  la  fin  (lu  ix'  s.  loOiiercy  (li'-|ii'nil;iil  du  rdiiiti-  ili'  'l'iuilDuse  :  en  rralitr.  il  r'tait  [lartagé 
en  plusieurs  seigneuries  :  celles  île  (laliors.  île  (!aslclrian.  de  Calvignac.  de  Gourdon.  de 
St-Cirq-la-Popie.  de  Vayi'ols.  En  OT.j  (inillauMie  Taillrl'er  lit  ihi  (Juci'cv  un  llel'  indi''peii- 
dant,  qui  ne  devait  ([ue  llionunafje  an  eonile  de  Tonlonse. 

Dans  la  preniirre  nmilié  du  \n°  s.  Tliéi-c'^ie  di'  llciiii  de  Lausanne  trouva  de  nombreux 
adeptes  dans  la  région  et  notanunent  à  Caliors.  <>i\  saint  Bernard  vint  la  eondjaltre.  C'est 
d'ailleurs  à  cette  époque  que  s'élevèrent  les  principaux  monastères.  En  1104,  Henri  II, 
devenu  maître  de  l'Aquitaine  par  sou  mariage  avec  Eléonore,  revendiqua  des  droits  sur 
le  Quercy  et  s'empara  de  Cahors,  où  il  mit  une  garnison  de  700  liouuiies  sous  les  oidres 
de  Thomas  Becket.  Mais  la  Guyenne  lui  fut  disputée  pai'  l'un  tie  ses  lils.  Henri  Court- 
Mantel,  qui  pilla  Bocamadour  et  mourut  peu  a|>rrs  à  Marlrl  i  IlSÔ).  Philippe-Auguste  et 
Richard  Creur  de  Lion  signèrent  en  1101  un  accord  par  lequel  le  Oiiercy  et  Cahors,  sauf 
cependant  les  abbayes  royales  de  Souillac  et  de  Figeac,  restaient  possessions  anglaises. 
Les  seigneurs  du  Ouercy  ne  supporlèi'ent  pas  celte  iloinination  éli'angère  et  c'est,  dit-on, 
de  la  main  de  l'un  d'eux,  Bertrand  de  Gourdon,  que  fut  tué  Richard  Cœur  de  Lion  à 
Chàlus  (1199). 

Pendant  la  guerre  des  Albigeois,  les  seigneurs  du  Ouercy  s'unirent  au  comte  de  Tou- 
louse, Raimoud  M.  tandis  que  Guillaume  de  Cardaillac,  évéque  de  Cahors,  entraînait 
contre  eux  la  population.  Il  s'allia  à  .Simon  de  Mcudfort  qui,  en  liMi,  envahit  le  Ouercy 
et  y  rendit  la  justice  an  nom  du  roi;  mais,  Simon  élant  mort,  il  se  soucia  peu  de  parla^fer 
la  mauvaise  fortune  de  son  fils,  .\maury,  et  se  tourna  vers  le  roi  de  France  :  en  1:;l'."i,  il 
donna  Cahors  à  Louis  VHI  et  reçut  en  l'change  le  titre  de  comte.  Les  banquiers  italiens 
établis  à  Cahors,  auxfpiels  il  eut  recouis  pour  [layer  ses  dépenses,  lui  firent  des  pnHs  à 
des  taux  si  usuraires,  qu'on  les  a[ipcla  di''daigueusement  «(or.s/;»'.  La  ville  lui  resta  lors- 
qu'en  l'2'29  le  traité  de  Paris  rendit  le  Ouercy  au  comte  de  Toulouse,  Raymond  VII.  Entre 
temps,  en  P2II,  un  bourgeois  de  Cahors,  Archambaud,  avait  obtenu  pour  dix  ans  la 
sauvegarde  du  roi. 

Par  le  traité  de  Paris  de  l'258.  saint  Louis  rendait  à  l'Angleterre,  avec  une  partie  de 
r.\(iuitaine.  le  Ouercy,  bien  qu'il  fût  à  son  frère  .\lphonse  de  Poitiers.  Dans  ce  trait', 
Figeac  se  prèvalul  de  son  droit  d'i'tre  «  vassale  immédiate  »  de  la  couronne.  En  l'272. 
Philippe  111  mettait  la  main  sur  le  Ouercy;  l'aimée  d'après,  le  fils  de  Henri  III.  Édouai'd  I". 
r.Mulait  hommage  à  Philii)pe  ;  mais,  en  l2S(i,  Pliilipi)e  IV  le  Bel  restituait  le  Ouercy  à 
r.\ngleterre. 

De  1505  à  1510.  lors  de  l'affaire  des  Templiers,  les  Inquisiteurs  tinrent  des  assises  dans 
le  pays.  Plus  tard,  l'évéque  de  Caliors,  Gérald.  déclaré  coupable  .le  sorcellerie  par  un 
enfant  de  Cahors,  Jacques  Duèze,  pape  sous  le  nom  de  .lean  X.XII.  fut  écorché  vif.  Ce.st 
à  ce  pape  qu'est  due  l'Université  de  Cahors  c|ui  bi'illa  de  \">[  à  17.",!.  date  où  Louis  XV 
la  fit  fermei'. 

Pendant  la  guerre  de  Cent  Ans.  le  Ouercy  lutta  éuergiquement  contiv^  les  maîtres  ,pie 
lui  donnait  le  traité  de  Brétigny.  Le  gouverneur  Jean  Chandos  sut  d'ailleurs  s'y  faire 
exécrer.  Charles  V  le  débarrassa  de  ses  occupants,  soit  par  les  armes,  soit  à  prix  d'ai'gent. 
Figeac  fut  ainsi  achetée  à  Bertucat  d'.Ubretet  à  Bernai-don  de  la  Salle.  Sons  Charles  VI, 
plusieurs  seigneurs,  dont  ceux  de  Gourdon,  surent  repousser  les  Anglais:  sous 
Charles  VII  enfin,  le  Ouercy  était  re.levenu  français.  Ces  guerres  malheureusement  lui 
avaient  coijté  beaucoup  d'hoinnies  et  ce  furent  les  pays  d'alentour  cpii  lui  fourniivnt  des 
habitants. 

Les  guerres  de  religion,  sous  Cliarlrs  IX.  rnmenrreut  le  trouble  dans  le  pays.  Cahors 
fut  le  théâtre  de  massacres  ordonnés  jiar  RI.  de  .Montlnc.  gouverneur  de  la  Guyenne. 
Gourdon,  Caussade,  Bocamadour,  furent  tour  à  tour  pillés  par  les  calvinistes,  qui,  par 


392 


LOT 


deux  l'ois,  assiégèrent  vainement  Cahors.  dont  l'évêque  seul,  réfugié  au  château  de 
Mercuès,  tomba  en  leur  pouvoir  (156'2j.  Plus  lard,  les  protestants  du  Dauphiné  et  de  la 
Provence  vinrent  au  secours  de  leurs  coreligionnaires  du  Quercy,  et  avec  Crussol  d'Uzès 
se  rendirent  maîtres  du  pays,  sauf  quelques  villes,  dont  Cahors  et  Figeac.  En  1570,  cette 
dernière  ville  tomba  en  leur  possession.  Sous  Henri  III,  Catherine  de  Médicis  ayant  réuni 
les  protestants  à  Montaubau.  le  maire  de  Figeac  refusa  hardiment  d'entrer  dans  les  vues 
de  cette  reine.  Les  habitants  de  Cahors,  hostiles  au  protestantisme,  résistèrent  égale- 
ment à  Henri  IV  qui,  en  mai  1580,  entra  par  surprise  dans  la  ville  et  n'en  fut  maître 
qu'après  G  joins  de  lombal.  La  Ligue  trouva  de  nombreux  partisans  dans  les  villes  non 
encore  soumises  au  IJéarnais.  dont  l'atijuration  ramena  la  prospérité  dans  le  pays. 


CAHORS.  —  Cathédrale.  Arcatiires  à  l'extérieur. 

Sous  Louis  XllI,  les  protestants  du  Quercy  s'unirent  au  duc  de  Rohan,  mais  ils  ne 
fardèrent  pas  à  se  soumettre;  l'intolérance  de  Louis  XIV  à  leur  égard  porta  un  coup 
funeste  à  l'indusliie  de  la  région  en  en  chassant  de  nombreux  artisans  (1085). 


Géologie  —  Topographie 

Le  Lot  s'étend  sur  la  partie  occidentale  du  Plateau  Central.  Il  présente  un  sol  de  nature  très 
variée,  constitué  au  centre  par  des  plateaux  ou  causses  et  borné  à  l'E.,  au  S.  et  à  l'O.  par  des 
collines.  Son  point  ruliiiinant.  781  ni.,  est  à  l'E.,  presque  a  la  limite  du  Cantal  :  c'est  le  Signal  de 
ia  Baslide-du-lbuit-Monl;  le  point  le  plus  bas,  0.")  m.,  ro'incide  avec  la  sortie  du  Lot;  l'inclinaison 
générale  du  déparlement  est  donc  du  N.-O.  au  S.-O. 

Les  terrains  primitifs  y  sont  peu  développés;  on  ne  les  rencontre  que  dans  l'E.  de  l'arrond.  de 
Figeac  (llaul-Quernj)  où  ils  sont  représentés  par  des  gneiss,  des  niicaschisles  et  des  granits. 


CAHORS.  —  Cathédiale.  Portail  N. 


394  LOT 

L'altitude  y  dèci'oil  l'apiclLMiiont  :  olle  e^t  ik'  TOI  in.  .'i  l'E.  do  la  TiniKiuii'i'e.  do  il7  m.  à  la  C.apelle- 
Mai'ival,  d'environ  ÔOU  ni.  cnlin  ù  Livciinin,  où  s'airOlenl  ces  terrains. 

Les  terrains  trrliaires  sont  encore  moins  bien  représentés  ([ue  les  précédents;  ils  forment 
dans  l'arrond.  de  (laliors  ^cantons  de  Lalbenqiie.  (',.i-lelnan.  MohIcikiI  des  collines  orientées  du 
N.-E.  au  S.-O.,  ijui  atteignent  151  m.  au  S.  de  .Monlcui],  -JOS  m.  au  N.  de  (laslelnau  et  'l'M  m.  au 
S.  de  Lalbenipie.  (j'est  la  région  du  Bns-Queivy,  cpd  relève  du  iitiurcne  luiuilanien. 

Tout  le  reste  du  département  relève  des  terrains  .seccxiidiices,  représentés  surtout  par  du  calcaire 
oolithifjue.  La  région  qui  s'étend,  suivant  le  méridien,  au  centre  du  déparlement,  est  celle  des 
i-ausses,  aride  et  sèche,  véritable  crible  où  les  eaux  des  rivières  disparaissent  dans  des  rlimps  et 
des  ujues  pour  reparaître  ensuite  par  siplionnenient  dans  des  sources  ou  ijoulJres.  Là  s'étendent  : 
le  causse  de  Muriel,  au  N.  de  la  Dordogne;  le  eausse  de  Gi-uiiuil.  entre  la  Dordogne  et  le  Loi;  le 
cnusse  de  Llinuijne  ou  de  Cnhofs.  au  S.  du  Lot.  Le  calcaire  de  ces  causses  est  Hé  aux  terrains 
primilifs  par  une  bande  de  terres  liasiques  (^argiles,  marnes  supra-liasiques  du  li^irrien)  qui 
vieiment  s'achever  contre  le  bajoeieii  de  l'oolithc.  Sur  ces  terrains  imperméables,  l'eau  des  rivières 
coule  un  peu  plus  longtemps  :  c'est  la  Uinarijne.  la  région  la  plus  l'eilile  des  causses. 

Le  causse  de  Muriel  est  le  moins  impoilaiil.  pour  ses  gouH'res  C(imme  pour  son  étendue:  on  doit 
cependant  y  ciler  la  source  du  Blagour.  dont  les  crues  alternent  avec  celles  de  la  souice  du 
Boulet,  toute  voisine.  L'altitude  y  oscille  enUe  '100  et  500  m.  Le  causse  de  Gratnal  ou  de  Rocama- 
dui'.r  est  le  plus  grand  et  le  plus  curieux:  il  ne  compte  pas  moins  de  I.'m  grottes  et  de  15  gouffres 
ou  igues.  dont  le  plus  célèbre,  pai-  de  lécenles  explorations  et  la  facilité  avec  laquelle  on  le 
\i~ile  actiiellciiiciil.  est  li'  i/iiii/]re  dr  l'.i.Hi'ir.  ipii  -'ouvi'c  à  II  kil.  N.  E.  de  liocamadoui'  par  un 
trou  de  110  ni.  de  cliconfeivncc  et  dont  le  point  le  plus  bas  e-t  à  105  m.  de  la  surface  du  sol. 
l.a  [larlie  la  [iliis  sauvage  de  ce  causse,  la  linnoiliir.  s'étend  dans  le  triaiiLilc  l'ormé  par  Granial. 
Labastide-.Miir.it  et  Lhrrimn;  I.")  igues  y  sont  i-ép.-irlis.  Les  gouffres  les  plus  beaux  sont  ceux  de 
l{oi|ue  de  Coin,  dr  lic\  eilloii.  du  Saut-de-la-l'iicelle,  de  Bède,  etc.;  les  perles  les  plus  célèbres, 
celles  de  la  Thémini's  et  de  la  Tliémineltes.  Le  point  culminant  du  causse  atteint  -ii-7  m.  à 
Lal>aslide-.Mural  :  l'allilude  moyenne  e-1  de  idO  m.  Le  riiu.<se  de  l.Unoyite  ou  lie  Cahors  voit 
sourdre  la  Divonne.  alliiieiilée  s.iii~  doute  par  le  lac  souti-rraiii  de  l'Iuue  d'Arcambal.  Le  eausse 
dit  de  Ciijiirr  jiossède  le  goull're  de  l.antouy  et  celui  de  Loiile.  à  f(.).  de-quels  un  ]ioint  alieint 
5S.^  m. 

H  11  y  a  .luiiin  teri-aiii  de  transition  entre  l'oolitlie  et  le  miocène:  au  contraire,  à  l'U.  du  causse 
de  Cirainat.  de-  collines  crayeuses  orientées  vers  la  Dordogne  ou  vers  le  Lot,  l'unissent  au 
lerrain  crelaci-  <pii.  du  di'|iaiteineiil  de  la  Dcu'dogne,  déborde  légèrement  sur  celui  du  Lot  jusque 
vers  Goiirdon  i-l  t'iiy-l'lù cque.  Leur  altitude  inoyeniic  est  de  '250  m.  environ. 

Hydrographie 

Toutes  les  ciuk  du  département  vont  .à  la  Caroiiinv  soit  directement,  soit  par  le  Tarn,  le  Lut 
ou  la  Dordogiii', 

La  GaroDuc  ne  louclie  pa<  le  ilépartemeni  :  -on  point  le  plu-  proche  en  est  à  iô  lui.  environ. 

ne  même,  le  Tnrn  passe  à  15  Uil.  du  point  où  le  Lemboulas  entre  en  Tarn-et-Garonne.  Il 
reçoit  du  départ(Mnent  (rive  d.),  par  l'Aveyron  :  le  ('.(/'((,  <iui  disparait  peu  après  sa  source  et 
reparait  en  Tarii-et-Garoniie  sous  le  nom  de  lUnnirlIr  —  le  ruiasenu  de  Canlui/nir.  une  des 
branches  de  la  l.èrr.  qui  -cri  un  instant  de  limite  .ui  d.éparlement.  Le  Tarn  reçoit  directement  : 
le  Lemboulas.  issu  du  causse  de  Calioi-s.  au  S.-().  de  Lalbeniiue  et  dont  le  principal  affluent 
(rive  dr.),  la  Lulle,  n'a  que  son  cours  supérieur  et  moyen  dans  le  déparlement,  où  elle  passe  à 
1  lui.  S.-O.  de  Castelnau. 

La  Garimne  reçoit  en-uile  :  la  Darijucliiaur.  dont  le  cours  supérieur  seul  est  au  déparlement  et 
qui,  hors  du  déparlement,  absorbe  irive  dr.)  la  l'rttte-n<u-<juclo)ine.  qui  passe  à  moins  de  i  kil.  O. 
de  Montcuq  et  se  grossit  (rive  g.)  en  Tarn-et-Garonne,  du  Lendou  —  la  Scounc.  qui  n'a  <\iu-  ses 
sources  dans  le  département  —  le  Loi. 

Le  Loi  a  déjà  traversé  la  Lozère  el  l'.Vveyron  et  séparé  ce  dernier  département  de  celui  du 
Canlal.  ipiand  il  pénètre  dans  celui  du  Lot.  par  environ  167  m.  11  serpente  tout  d'abord  dans  une 
vallée  profonde,  suivi  sur  sa  rive  g.  par  la  limite  de  r.\veyron:  puis,  sur  cette  même  rive,  sa 


ROCA.MAUOUR.  —  Le  roolior  ri  la  ville.  Vuu  N. 


L  O  T  jy7 

vallée  s'élargit;  il  coule  alors  entre  (lapdenac-garc  et  Capdenac-villago  iini  domine  de  lio  m. 
environ  la  boucle  dont  il  l'entoure;  de  la  rive  g.  la  limite  passe  sur  la  rive  dr.,  puis  le  Lot  laisse 
Figeac  à  3  kil.  ôOO  au  N.,  coule  dans  une  vallée  un  peu  plus  large,  incline  vers  le  S.-O.,  augmente 
ses  sinuosités  avant  d'airiver  à  Cajarc  à  partir  duquel,  malgré  des  replis  continus,  il  garde  une 
direction  E.  à  O.  A  '2  kil.  environ  en  aval  de  Cajarc,  il  cesse  de  servir  de  limite  ù  l'Avejron, 
s'augmente  du  Celé,  aussi  siruicux  ipicî  lui,  passe  devant  St-Géry,  va  enserrer  Caliors  dans  une 
boucle  dont  la  largeur  maxiraa  dépasse  j"!  peine  1  kil.,  augmente  l'amplitude  de  ses  méandres 
qui  restent  eux-mêmes  très  tourmentés,  notamment  à  Luzech,  bâtie  dans  un  istbnie  d'une 
largeur  minima  de  100  m.,  baigne  Puy-1'Évéque  et  sort  du  département  par  (j.j  m.,  à  4  kil.  eh 
auMiul  de  l'uiiiel.  Son  cours  dans  le  ilépartemoiit,  où  il  est  entièrement  navigable,  est  il'enviroii 
no  kil.  dont  l'2j  par  ses  deux  rives. 

Ses  affluents  sont  :  (rive  g.)  à  la  limite,  h;  Lanlutii/,  sorti  du  goutric  du  méuie  umu  d  .iicru 
(rive  g.)  des  eaux  du  gouffre  de  Loule  —  (rive  dr.)  le  Celé,  originaire  du  Cantal,  (jui  coule  dans  une 
vallée  très  étroite  s'élargissant  à  partir  de  Figeac  où  il  n'est  distant  du  Lot  que  de  ô  kil.;  mais  il 
s'en  éloigne,  et,  depuis  Corn,  coule  dans  de  véritables  gorges  jusqu'à  son  conlluent.  Celle  dernière 
partie  de  son  cours  est  extrêmement  sinueuse.  Il  s'augmente  (rive  dr.)  de  la  Vcijve,  qui  vient  de 
la  Bastide-du-Haut-Mont  et  coule  dans  une  étroite  vallée,  en  séparant  le  déparlement  de  celui  du 
Cantal,  sauf  dans  son  extrême  cours  inférieur;  du  Beroe^ou,  né  à  la  Tronquiére,  qui  luuue 
(rive  dr.)  la  Buvlande:  (rive  dr.)  du  Drouzou;  de  la  Funt  de  Corn;  de  la  Font  de  l'itenu  ■.  de  la  F<jiil 
de  la  Pe.iralerie:  de  la  Sagne,  qui  nait  ù  l'*).  de  Lauzès  —  (rive  dr.)  le  Vers,  i[ui  liait  au  S.  de 
Labastide-Murat  et  qui  près  de  Murcens  absorbe  (rive  g.)  la  Font  Polémie  (pu,  à  l'époque  gallo- 
romaine  alimentait  Cahors  —  (rive  g.)  la  Fonluiae  des  Cliarlreux,  ou  sourei:  de  Divùime,  captée 
également  par  les  Romains  —  (rive  dr.)  le  Vert,  qui  arrose  Catus  et  se  grossit  (rive  dr.)  de  la 
Masse  qui  passe  non  loin  de  Gazais  —  (rive  g.)  la  Fimt  de  Leygue. 

En  deliors  du  département,  le  Lot  boit  encore  (rive  dr.)  la   Thèze,  qui  finit  non  loin  ilc  Furjiel. 

La  Duvdofjne,  née  au  Puy  de  Sancy,  dans  le  I^uy-de-Dome,  a  déjà  traversé  ce  département  et  l'a 
séparé,  ainsi  que  le  Cantal,  de  celui  de  la  Corrèze.  ([u'elle  traverse  ensuite,  quand  elle  rnlie  il.uis 
le  Lot,  i)ar  Ij5  m.  environ.  Avant  d'abandonner  ses  deux  rives  à  ce  déparlemeul,  elle  ne  lui 
appartient  d'abord  que  par  sa  rive  g.  jusqu'à  1500  in.  environ,  en  amont  du  conlluent  de  la  Cère. 
Elle  coule  au  pied  des  contreforts  du  causse  de  Gramat,  laissant  sur  sa  dr.  une  large  vallée  où 
elle  serpente  en  formant  dans  son  lit  des  iles  (des  Escouanes,  Dufau,  de  Laprade),  monte  vers 
le  N.-O.,  mais  devant  Vayrac,  qu'elle  laisse  à  làOO  m.  au  N.,  elle  descend  vers  le  S.-().  Flli-  vicril 
alors  longer  le  causse  de  Martel  qui  la  force  à  rétrécir  sa  vallée,  célèbre  alors  par  la  licaulé  de 
ses  sites;  elle  y  coule  en  méandres  capricieux  dont  le  dernier,  le  plus  grand,  l'enlraine  au  N. 
jusqu'à  000  m.  de  Souillac,  qu'elle  laisse  sur  sa  rive  dr.,  puis  elle  tourne  à  nouveau  vers  le  S.-O. 
Peu  après,  n'appartenant  plus  au  département  que  par  sa  rive  g.,  elle  le  quitte  au  confluent  de 
la  Fenolle,  par  "8  m.,  après  un  parcours  de  58  kil. 

Elle  reçoit  dans  le  département  :  (rive  g.)  la  Cère,  qui  vient  du  Cantal  et  qui,  dans  les  10  pre- 
miers kil.  de  son  cours  dans  le  Lot,  ne  lui  abandonne  que  sa  rive  dr.  Elle  coule  dans  une  gorge 
extrêmement  étroite,  qui  ne  s'élargit  qu'aux  environs  de  son  confluent  et  arrose  Bretenoux.  Elle 
a  pour  aflluents  :  (rive  g.)  VEscaumel  et,  à  Bretenoux,  un  bras  du  Mamoul,  dont  une  seconde 
brandie  gagne  plus  bas  la  Dordogne  —  (rive  g.)  la  Bave,  qui  boit  (rive  dr.)  le  Tolermne.  grossi 
(rive  dr.)  du  Cnyln,  et  qui  arrose  St-Céré  —  (rive  dr.)  le  Palsou  —  la  Sourdoire,  qui  arrose  Vayrac 
et  passe  au  pied  de  la  colline  du  Puy-d'Issolu  —  la  Tourmente,  qui  coule  à  l'O.  de  celle  même 
colline  et  se  termine  par  deux  bras  (ces  trois  rivières  sont  d'origine  corrézienne)  —  (rive  g.) 
VOuysse,  réunion  des  eaux  des  sources  St-Sauveur  et  de  Cabouy  et  que  grossit  (rive  dr.)  r.l/;oiJ 
qui  arrose  Gramat,  fait  une  chute  de  10  m.  au  moulin  du  Saut  et  qui,  lorsqu'il  possède  assez 
d'eau,  arrose  Rocamadour  —  (rive  dr.)  la  Borrèze,  qui  vient  de  la  Dordogne  et  absorbe  dans  le 
département  (rive  g.)  l'eau  de  la  source  du  Boulet  et  celle  de  la  source  du  Blayour  accrue  de  la 
Fontaine  du  Gouryuillou  —  h  la  limite,  enfin,  (rive  g.)  la  Fenolle. 

Hors  du  département,  la  Dordogne  reçoit  encore  (rive  g.)  la  Germaine  —  le  Céou.  qui  vient  du 
N.  de  Labastide-Murat,  s'augmente  de  plusieurs  ruisseaux,  passe  devant  St-Germain-les-Belles- 
Fillcs,  boit  (rive  dr.)  le  ruisseau  de  Bleu,  cpii  coule  au  pied  de  Gourdon,  (rive  g.)  VOurejoux.  réap- 
parition du  Déyarjnazès  disparu  dans  l'aven  de  Grafflol  et  dont  un  affluent  de  g.  arrose  Salviac, 


négatif  Marlel 


PADIRAC.  —  Oi'iQce  et  intérieur  du  guiilïie,  vus  d'en  bas. 


LOT 


399 


puis  il  pénètre  en  Dordo;^ne.  Ajoiilipns  enfin,  qu'ontie  cc>  liviéics.  nnmliie  de  ecinrs  d'eau 
perdus  dans  k's  fissiires  des  eansses  parviennent  souleriainenienl  à  la  Doidd'iTne  el  l'aut;- 
inenlenl   ainsi   in\  i~ilil^iiicnl. 

CANAUX.  —  Le  di'li.uli'iii.  ni  n'c-ii  po-srile  pas.  à  vrai  dii  e  :  iiiii'lc[ncs  lniiicli'J  du  I.nl  sont 
seulement  évitées  par  i]r~  canaux  ^nuliTrain-  .1  (  iapijciiai-.  Mimllirun  et  l^ajarc.  d  iiik'  Iniiyucur 
i(.|.dr  di-  Tii-J  Ml.  cl  ji.!!'  UNI-  di'risaliiiii  ilc   ISd  ni.  .'i   l.n/,ccli. 

SOURCES  MINÉRALES.  —  l.e-  sduicc-  (  liloni-JHc.irlpiinali'e:-  sii(li.[nes  ilii  in,isl„h„i  (c.  di- 
St-Marlinde-ltediini  aulnrisée^.  el  celle-  snH.dées  siidiiiues  d<'  Micrs,  cml  été  seules  exploi- 
tées en  l'.lim.  Liiu  el  Grauial  possèdent  des  sources  sulfatées  Sudi([ues. 

Climat 


Bien  que  i-an^'é  sous  rinlluençe  du  climat  yin/ye./iK.  essenliellenient  ierjipéré.  le  Loi  ne  jouit  pas 
(l'une  tempérai lU'e  éi;al<'menl  douer. 
Il  est  plus  IVoid  <lans  VU.,  ou  .~on 
sriUs-S(d  imperinéalde  alleinl  le  point 
eulminanl  :  pailoul  adii-ur-  île-  lene- 
erayeuse-.  absoi-liant  le-  eau\  .■i\ec 
l'acililé.  lui  assurenl  une  lejupéj-.alm-e 
plus  éle\i''e.  nolaumient  d.iii-  le-  \.il- 
lées  i[ui.  encai--ée-  le  plu-  -oineid. 
n'essuieni  pas  les  \ent>  qui  souillent, 
sur  les  plateaux.  Il  e-l  de  meiiie  plus 
luuuide  à    l'L.   qu'.i    1(1.:    le    iiiiniMUun 

de    li.'uileiu'   deau     I Iii'c    en     l'.illll   .1 

éh'  de  Nii.  mm.  à  ( '..i-lehi.iu  el  le 
m.ixiiiiuiii  de  ICM  mm.  .à  la  'l'ron- 
quière.  Iii/ecli  ;i  eu  TT.  jour-  de 
pluie  imiiimiuiip  cl  Sl-C.éié  ITcJ  jours 
(maximum  .  ('.l'-l  iioveMilire  qui  .a 
foui'ru  1,1  li.iuleur  iii.ixiiiium  d'e.iu 
avec  le  plus  i.'r;uiil  iioml>ic  de  jouis 
de  ]iline.  Le-  '.'T  -laliori-  méli-oi'olo- 
irique-     ont      ■■iceu-è      poiU'      l'.KHI      une 

cliule  de  .'i.'iSil  1  l'J'.i'i-J  m.  e.  dc.iii  -iu- 
le déparlemenl. 

Il  occiqie  ir.dlleui-  un  i'.'uiir  irilci-- 
méiliaire  eiilre  le  miiiimimi  ))liMi;d 
d'Aireu  el  de  Monlaidi.iii  el  le  m.ixi- 
nium  Inimide  île  l,i  ri''i;ioii  lie-  i;r;inil- 
cailsse~    el     ile~    miiiil.'iiiiie-    de     r.\u- 

vei-gne.  Les  \eiil<  le-  plu-  rri'i|iieiil-  pend.iiil   l.i  même  .■muée  ont  élé  ceux  du  \.-f  ).  (pu  onl  souillé 
pendant  1  i-i  jour-  .à  Calioi-  el  ceux  du  S.-IC.  qid  se  soid  lail  sentir  pendatd  09  jours  à  Figeac. 


P.\DIR.\C.  —  Rivière  souleiriiiiie  ilons  le  s^n'l^re. 
ll.iu-  de  l;i  |ililie.l 


Divisions  administratives 

ÉTr.MUT  :  .■r2l.lT"  hecl.ires  icadastre). 
Popii.vrifiN  iliUdi  :  'J-.'ii.T-JD  li;diilanls. 


-\rriiinli--eitieiits  Cantons 

T'iél'e( dure  :       (".\nor;s      1  12 

Sous-  (    Fir/eor 1  8 

Préfectures     (   Goui-don I  0 

Total.     7.  Tol.d.^io" 


Commîmes 
là.-, 

115 
79 


Tol.d    ô-il 


GOLKDON.  —  tglise  S;iiiilPierie.  Ensemble  >'.-E. 


5^^'^T  -*-  •''   - 


souillai;.  —  liglibc.  Ciilù  s. 


T.    IV.    —    -o. 


il«  LOT 

Llr-TC   I)F.5   CWrnNS 

Ciihors („\hoi"s   (\.),  Calioi's  (S.i,   (:;\~lolii;iu.  Gains,  f'.azals,  l,:ilbcnque.   Lauzès, 

l.iinogne.  Liizocli,  Monlrin],  l'iiy-l'Kvèiiiio.  Sl-(i('iy. 

Fiijcni- r.rrieiioux,  Cajai'c,  Figcac   (t.).  l'iaroae  (O.i.  L.'ic.-ipclli'-Miirivjil.  La  Troii- 

(Hiière.  Livonion.  Sl-C.rir. 

Gourdon Gourdoii.    Grainat.    Labasliil'-Miiral.  Maricl.  l'ayiac,  Sl-Gmiiaiii.  Salviac, 

Stmillac.  \ayraL-. 

CULTES.  —  Culte  catholique.  Kvcché  :  Gallois,  rv'i'^r  au  iir  s.,  supprime''  en  180'2,  réialjli 
en  18-J-i,  suffraganl  d'.Mhi.  Le  diofèse  ne  compreii'l  iiuc  le  déparleuionl  et  rouiple  Tw  cures, 
illl  succursales  et  'j't  vicarials  rélrilniés.  Il  possède  un  séminaire  diocésain  à  C.ahors.  Les  eom- 
nuuiautés  religieuses  d'hommes,  peu  nomlneuses.  s"occui)ent  d'enseisnenienL  de  prédicalion  ou 
il'(PU\Tes  cliarilables:  celles  de  femmes,  plus  nombreuses,  s'occupent  surtout  d'enseignement 
et  d'œuvres  cliaritaljles  ou  sont  vouée?  à  la  vie  conlemplalivc:  plusieurs  ont  leur  maison-rnère 
dans  le  département.  Les  principaux  pèlerinages  sont  ceux  de  N.-D.-de-1'élines,  à  Gaslelnau- 
Brelenoux;  N.-D.-de-l'ilié.  à  Montredon;  N.-I).-des-Xciges,  à  St-Romain.  près  de  Gourdon:  N.-D.- 
de-noe-.\madour,  ;'i  Hucamadour:  N.-l).-de-\'erda!e.  à  Locamdourcet  ;  St-Benoîl-Joseph-Labre,  à 
St-IIilaire-Lalben(iue:  X.-D.-la-lleurie.  à  Figeac;  X. -II. iIc  l'Ile,  à  Lnzecli:  X.-D.-du-lîoclier.  à 
Mayronne;  X.-D.-de  rilié  el  la  Capelelle.  à  Ligeae:  X.-l).-il:-Gonipassion,  à  Dégagnazès. 

Culte  protestant.  Le  déparlement  est  rallaclié  au  ciMi-isIdire  dcNégrepclisse  (Tarn-et-Garonne) 
«jui  appartient  à  la  '.i  circonscription  synodale.  Il  \  ,i  une  église  à  r.oncorès.  Le  nombre  des 
prfileslanls  est  d'environ  200. 

Culte  Israélite.  Le  noinbn'  des  adhérents  à  ce  culte  est  nul. 

ARMÉE.  —  Le  iléparlemeni  ressortit  à  la  17"  régimi  mililaiic  (|ui  c(iiM|in-nd  ti  départements  et 
S  subili\  isions  de  régiim.  dont  une.  celle  de  Calidis.  lui  appartient.  Li's  linupes  qui  en  dépendent 
l'ont  partie  du  17"  corps  d'armée,  dont  le  chef-lieu  est  Toulouse.  La  g.irnison  de  Cahors  com- 
prend I  régiment  d'infanterie.  Le  département  ressortit  en  ouhi'  à  la  17    léginn  his  de  gendarmerie. 

JUSTICE.  —  Le  déparlemcnl  ressorlit  à  la  Cour  d'appel  dAgen:il  y  , i  I  tribunal  do 
1  instance  à  C.ahors  (où  se  tient  la  Cour  d'Assises,  à  lige.ic  el  à  ('ninidnii.  C.ahors  possède 
I  Tribunal  de  Commerce.  Il  \  a  une  justice  de  paix  dans  cliaiun  des  'Jii  cnilnn-. 

INSTRUCTION  PUBLiaUE.  —  Le  département  ressortit  à  lAcadémie  de  Toulouse:  il  ne 
coni|ile  .incnn  établissemeid  d'enseignement  sui)érieur.  L'enseignement  secondaire  comprend 
l>our  les  garçons  ;  un  lycée  à  Gahors  (lycée  (lambelLr.  I  collège  communal  à  l'igeac:  el  pour 
les  tilles  :  un  collège  à  Cahors.  Il  y  a  1  petit  séminaire  à  Mdnil'ancon. 

l.'enseignemeid  primaire  recrule  ses  professeurs  à  l'école  normale  d'instituteurs  (avec  école 
annexe!  el  à  l'école  normale  d'institutrices  (avec  école  primaiie  aimcxi'i  île  Cahors.  Il  existe  des 
écoles  primaires  supérieures  de  garçons  à  Luzech.  Marlel.  MnHli'ui|.  Sl-tléré.  el  de  lilles  à 
Moiilcui|  el  .1  Sl-(;éré:  à  ces  écoles  sont  annexées  des  écoles  primaires  élémentaires.  Iles  cours 
complémentaires  poui'  garçons  existent  à  (!ahors.  tiastelnan-Mnnir.iliri-.  (Iiinnlnii,  Puy-l'IOvéïpie, 
Souillac.  et  des  pensionnats  primaires  .'i  Granial.  Lacapelle-Mari\,il.  Liinogni'  el    l'uy-rKvé(|ue. 


Le  dép.iririnenl  losorlil  en  outre  à  l'an'ondissemenl  minéÈ.iliiL'ii|iie  île  Toulouse,  sous-arron- 
dissemenl  de  lîoilez  (division  du  S.-O.):  à  la  8'  région  agric(de  (S.i;  à  la  'is  conservation  fores- 
tière (.\urillac):  à  la  10'  inspection  des  l'onts  et  Chaussées. 

Agriculture 

Les  seules  régifms  agricoles  du  déparlemcnl  >nnl  le^-  vallées:  les  terrains  primitifs  de  rE.,peu 
riches  en  terre  végétal:',  en  portenl  en  elTel  que  des  boi-  de  chàtaigniei's.  de  chênes  ou  iK'  hêtres; 
dans  leur  i)ai'tie  granitique,  /c  Sé'jnla.  croissent  du  seigle,  du  sari'a-in  el  de  l.i  poinnu'  de  terre. 
Au  cenire.  les  causses,  et  en  particulier  celui  de  Gr.imal.  fornien!  I.i  ié:.'ioii  inculle  du  dépar- 
lomenl;  >ur  leurs  terre.-  calcaires,  brûlées  du  soleil,  on  ne  renroiilri'  que  des  bois  de  chenet 
rabouj;ris  ou  de  vastes  étendues  de  serpolet.  Ce  n'est  que  vers  Ciourdon  ipie  le  sol  s'améliore, 
dans  la  Bowidiie.  En  réalité.  rarrondis.scmcnt  de  r.ahtu's  seul  est    productif:  on  y  récolle   des 


40  i 


LOT 


céréales,  ihi  hili.ic  ol  smiout  îles  vins,  rouges  ou  blancs.  Le  tnliac,  cullivé  en  1900  par  9'>h'>  plan- 
leurs  sui-  •iO.S»  lieel.  Oo  a.,  a  donné  'JlOOOTi  Uiloirr.  de   feuilles.   La  produelion  en    céréales,  la 

'uènie  année,  a  élé  la  suivante  : 


CiiUun-v 

Surf 

:H-e 

Profliir 

inn 

Fi'onienl. 

80.500 

lieet". 

7-25.".  1  1 

:ecl(d. 

Métcil  .   . 

1.'2.".0 

■i 

1-2. 550 

Soiûle  .    . 

ll.i'2(l 

■■ 

ll9.,S7n 

<li-i;e.    .    . 

1.100 

1 '2,550 

S,ii'i-,-|sin  . 

7.700 

128.750 

Avoine.   - 

IS.iiO 

" 

258.100 

Maïs.   .    . 

22.570 

155.'i20 

Mille!    .    . 

05 

., 

500 

(;.\1'DEN.\C  (ViMi- liiiuLii.  —  .\iKieniu-  IN.ik' 


Lîclleraves  foui 


Hectares  Oiiinlaux 
•.    2.000      855.  H)0 


La  I une  de  terre,  cultivée  sur   10200 

lierlares.  a  pioduit  .500 WiO  ipiiidaux. 

\'oiri   maintenant  le  taldcau  de  la  pro- 

duiliim    l'durrasèrc  : 

Hectares    Quiiilau.v 

•5.150  1-22.125 

5.575  152.000 

15.580  205.640 

Hectares  Quintaii.x 


f  Trélle.   . 

j'i-.iip-ies     \  , 

<  Luzerne . 

arlilieielles  J  _.   .    .  . 

'  bainioin. 

Hectares  Ouiiilaiiv 


Prés  naturels.     29.100       791. .520    |    Herbages.  5.100      40.800 


Les  seules  plantes  industrielles  cultivées  en  ISOO  ont  élé  :  le  chanvre,  sur  U5  hectares 
(l'i50  q.  de  filasse,  580  q.  de  graine)  et  le  lin.  sui-  5  hectares  (  }5  (].  de  filasse,  12  q.  de  graine). 

La  même  année,  21  400  hectares  de  vignes  ont  produit  218  280  hectol.  de  vin.  Les  meilleurs 
vignobles,  qui  donnent  le  vin  dit  de  Cahors.  riche  en  couleur  ef  en  goût,  s'étagent  sur  les  rives 
du  Lot,  dans  toute  la  ti-aversée  du  département  et  sur  celles  du  Celé.  En  outre.  1700  hectares 
étaient  encore  improductifs.  Les  arbres  fruitiers  les  plus  répandus  soid  les  châtaigniers  et  les 
noyers.  En  1900,  on  a  récolté  127  500  q.  de  chfUaienes,  128  KKt  (].  de  noix,  4500  q.  de  prunes, 
1550  de  pommes  à  cidre,  ayant  fourni  7  828  hectol.de  cidre  La  iiroduclion  en  feuilles  de  mûriers 
a  été  de  55  quintaux:  1  sériciculteur  a  obtenu  58  kilog.  de  cocons  frais  avec  2  onces  de  graines. 

Il  n'y  a  aucune  foret  domaniale  dans  le  département,  mais  des  forêts  communales  et  d'établis- 
sements publics.   On   a  reboisé,  en  1900.  121   liect.  50  de   bois  ])arlicutiers. 

L'établissement  de  piscicultiue  de  Cahors  a  fourni,  la  même  année,  115000  alevins  de  truites, 
de  salmonidés  et   de  ]i( lissons  divers,  ré- 
partis dans  différents  cours  d'eau. 

Au  51  décendire  1900.  on  comptait  dans 
le  département  9.501  animaux  d'espèce 
chevaline.  1 595  d'espèce  mulassière  et 
5100  d'espèce  asine.  Il  y  a  une  station 
d'étalons  ,à  St-Céré.  La  race  bovine  était 
représentée  par  75210  animaux,  dont  1  4"0 
bœufs  à  l'encrais,  la  plupail  de  la  race 
de  Salers  et  20250  vaches.  i|iii  mil  fourni 
54000  hccinliire-  de  t.iit.  (In  cmniitait  en 
outre     'iS2  l(Ml    .ininiaux     d'espèce     ovine. 

dniil  2117  8911.  I lu-,  oui  donné  0200  q.  de 

laine,     77  100    anuuaux    d'espèce    porcine 
et    15  800   d'espèce  caprine. 

En  (inhc.  s  7.'in  iiiclic-   en   activité   ont 
produit  12,'ino  kit.  de  mie!  et  5  150  de  cire. 

L'enseigiuMiienl   agricole  est  donné  par 
la    chaire    déparlementale   d'agriculture  de  Cahors   et  par   la    chaire   spéciale   de  1-igeac    avec 
champs  d'expérience  et  de  démonstration.  Cahors  possède  en  outre   1   laboratoire   d'analyses 


C.\PDENAC  (Ville  liante).  —  Porte  el  Remparts 


ASSIER.  —  Église.  Ensemble  N.-O. 


I.  O  T 


m 


n£Ti-icolo:i.   11  ovi^li^   1    ["'piiiiLTC  de  vignes  oiiiéricaiiies,  1  rerme-ccuio  rai  Moiilal  i:l  'ii  iissocia- 
Uoiis  agricole.-. 

Industrie 

Le  déiiaileiariil  ilii   l.ul  est   peu   iadiisli-iel;  il  ne  possédait  en  I'.i0;t  que    1  ,'p"S   élalili^^-eaients, 


ASSIER.  —  Kjiliso.  Friso  .lu  |i.vir(<)iir. 

usines,  ilianlici-  nu  alelieis,  (ic(U[)an(  ai!!.")  (ai\ii(M's.   i5  oiiviieis  au   moins   par  (■laMissenienl). 

INDUSTRIES  E.XTRACTIVES.  —  Kii  ll'OO.  on  a  exploité  ■">  mines  de  houille  .lu  Snulié 
(•2(I'.;.S  l.i.  à  Sl-l'c-rduu\  (."lâS  I.)  el  à  lid-Air  il  'J.'iS  M  i-[  •>  mines  de  zinc  à  Figeac  (IIKI  I.  de  cala- 
mine) et  à  Planioles  (ir)O0  I.  de  hlciidci.  Seule  1  aiiiic  de  fer  n'a  pas  été  exploitée.  Des  i-eclrrclies 
de  liiiuille  sont  poursuivies  à  C.ardaill.ii-. 

Iluravel  possède  des  minières  de  fer  hydroxydé  ooUthique  (|ui  nul  pinduil  17  "II'.)  I.  de  minerai 
expédié  à  rumel.  à  SI-.Juéry  l't  à  lleca/e\ille.  11  e\i-le  en  outre  1  minière  ^nuli'rraine  et  II  à 
ciel  ouvert. 

Il  c.xisie  di.'  l'or  sur  li.'s  c.  di-  Laeapi-lle-M.iri\al.  .\iifilars.  elc. 

On  compte  ■>  carrières  souterraines  dont  i  continues,  et  lO.'i  à  ciel  ouvert  dont  '20  conlinucs. 
Elles  produisi  id  de  la  pierre  de  taille  (Puy-llivèque),  des  moellons,  de  la  chaux  el  du  ciment 
(Castell'ianc  et  (laliors),  du  ballast,  des  matériaux  d'empierrement.  <les  sables  et  graviers,  de 
l'argile  pour  briipies  et  tuili's.  ilii  pliospliale  de  chaux  (Larnagol). 

INDUSTRIES  AGRICOLES.  —   Le-  moulins   sont  assez  nondjreux.  Cijurdnn    possède  «[ucl- 


ASSIER.  —  Éiilisc.  Frise  du  iioiirtour. 

ques  minoteries,  l'.ahors.  Figeac.  St-Céré,  Souillac  possèdent  des  brasseries;  (jourdon.  (iramat 
et  Sl-Céré  des  huileries.  St-C.iiipLapopie  fabrique  des  objets  en  buis;  (iourdon  de  la  saboterie. 
Celle  dernière  ville  prépare  éiialement  des  conserves  de  truffes  en  boile. 
INDUSTRIES  MÉTALLURGiaUES.  —  Elles  ne   sont   représentées  que  par  des  forges   de 


408 


i.  o  r 


Boui-zolle^,  HoyicvijjiK's.  Smiilkic  il  los  fabiiijuos  d'instruments  aratoires  do  Boury  et  do  l'igeac. 

Sl-('.irq-I..ii»i|iic  r.iil  (Ir  1.1  robinetterie. 
INDUSTRIES  TEXTILES.  —  I.e»  lilutuiTS  et  les  card.iirs  de  laine  >onl  assez  nombreuses 

dans  le  dé|iailciiK<iil  ainsi  que  les  ateliers  de  ti.ssage. 
Les  draps  sont  ial)ii(iiiés  à  Sl-C.éié;  les  étoffes  de 
coton  et  les  toiles  à  l'igeac. 

INDUSTRIES  DIVERSES.  —  11  y  a  des  tanneries 
à  ('..lin lis,  ('..ij.iic,  l'igoac,  (iuiirdon,  Graniat,  SL-f.éré, 
Simillac  :  des  corroiries  à  Castelnau-de  Monlialier 
et  ;i  riiy-ri)vèi|iio.  (ialiors.  Figeae  et  Guui'dcin  pos- 
sril-nl  il. s  imprimeries.  (iiMiiiat  l'abriciue  des  cha- 
peaux de  paille;  Salviae   des  horloges. 

.Vil  Til  déccnilji-c  l'JOO.  IS.")  appareils  ;i  vapeur  actifs 
étaljli.s  dans  171  établisseiiicMls  l'oiiinissaienl  1000 che- 
vaux tic  l'oi'ce. 


.4„,. 


Commerce 

Le  déparleiiirnt  iiiipiii-le  de  la  houille  en  prove- 
nance des  bassins  de  l'Aveyron  et  du  Tarn,  du  fer  ; 
des  draps,  étoffes,  ailiclcs  de  mode;  de  l'épicerie,  du 
soi.  du  sucre,  îles  denrées  coloniales,  de  l'Iiuile 
d'olive,    eli-.... 

H  exporte  ses  produits  :  grains,  bestiaux,  vins,  noix, 
huile  de  noix.  etc....  Cahors  et  Cressensac  sont  deux 
impoilaiils  iii.uchés  de  liuffes,  comme  Gourdon  pour 
les  piiiiieui's. 

Lu  lllill».  le  iiioiivenient  total  sur  la  Dordogne,  où  la 
ii.ivii,'.iliiiM  n'est  possible  qu'avec  une  hauteur  d'eau 
il;'  I  ni.  .'i  I  m.  "il)  et  à  la  descente  seulement,  a  été 
lie  SI  li.iii'aux  ayant  îi:insporté  1278  t.  (bois  divers). 
Sur  le  Lot  navigable  (de  Bouquiès,  dans  l'Aveyron, 
,1  Aiguillon,  en  Lol-et-Garoune)  il  a  été  :  à  la  des- 
e.nle,  de  I  Til)  bateaux  d'un  tonnage  effectif  de 
'il  m  t..  el,  il  l.'i  remonte,  de  '2IIS  bateaux  d'un 
lomiag'^  ell'eiiif  de  ti  1)117  I.  (produits  agricoles  el  den- 
iers  .iliiiieiilaires). 

l.,i  siireui-sale  de  l.i  n.iiique  de  Franco  h  (l.-diors 
a  occupé,  en  IDIII).  le  II!)  rang  sur  120,  avec  un  chilTre 
iilubal  d'affaires  do  't7('iK'i20  francs. 

Voies  de  Communication 

Kilom. 

.  .        r,:>7.i.-,2 

.    .  277,S10 

.  .      ri00i;,079 

.    .        2100,20r. 


normale) 


(Ibomins  de  loi'  iviiie 

Boules  nalionales 

(  liemiiis  \icinaux  do  grande  coin°" 

»         ordinaires 

Rivières  navigables 

Lot  (long,  dans  le  dép') 

Dordogne  (long,  dans  le  dép'.) 

(navigable  do  Meyronne  à  Mareuil). 

CAHORS  occujje  une  siluation  pittoresque  à  l'intérieur  d'une  boucle  formée  par  le  Loi,  sur 

lequel  quatre  ponts  sont  jetés;  en  voici  les  noms  d'amont  en  aval  :  le  Ponl-Neuf,  datant  de  1251, 

réparé  en  1480  el  en  1783,  qui  fait  communiquer  la  ville  avec  le  faubourg  Cabessul;  le  l'ont  Louis- 

l'hilippc{\&àS),  dans  l'axe  û\\  boulevard  GmiihcUa.  lequel  partage  la  ville  en  deux  parties  inégales: 


FIGE.\C.    -   Ai-iiillo,  liors  la  ville. 


125,   " 

91_  .. 


LOT 


400 


la  pallie  oitidonlale,  moderne,  où  se  Irouvcnl  la  Uarc,  l'Hospice,  le  Grand  Séminaire,  les  élablis- 
seniciits  scolaires,  VL'ntrepùt  des  tabacs,  etc.,  et  la  partie  orientale,  où  est  bâlie  la  cilé  du  moyen 
âge;  le  Pont  du  i-hentinde  fer,  où  passe  la  ligne  «le  Brive  h  Montauban;  enfin  le  l'ont  de  Videnlré 
(xiv  s.),  le  pins  beau  pont  t'ortilié  ([ue  jiossèile  la  France  ;  il  a  été  réroniincnl  rcsiauré.  La  pres- 
qu'île où  s'élale  la  ville  était  jadis  Icrniée  au  N.  par  une  nnu'aillc  forliiiée  qui  est  restée  debout; 
au  N.-O.  on  trouve  une  Tour  servant  dt^  poudrière;  un  peu  plus  loin  lune  des  portes,  la  Porte 
Si-Michel,  sert  d'entrée  au  cimetière  ,  à 
l'angle  N.-E.  se  ilresse  la  Tour  de  la  Barre 
ou  des  Pendus,  restaurée,  que  précède  un 
élégant  édilice  militaire  du  xv°  s.,  la  Bar- 
baeane.  A  l'E.,  depuis  l'entrée  du /'«nfcouiv/ 
de  la  Barre,  dont  les  maisons  sont  bâties 
sur  des  rochers  à  pic,  jusqu'à  la  Place  des 
Petites  Boucheries,  on  rencontre  encor<'. 
soutenant  en  partie  des  jardins  en  (er- 
rasse, des  jians  de  murailles  suiploinbanl 
la  rive  d.  du  Lot.  C'est  à  coup  sur  ce 
quartier  qui  est  le  plus  intéressant  de  la 
vieille  cilé  cadiu'que.  Du  quai  on  y  accède 
par  des  rues  en  escalier  ou  des  ruelles 
étroites,  sombres,  bordées  de  muis  lé- 
preux. Sur  l'horizon  se  prolilent  la  tourelh' 
octogonale  à  escalier  du  Collège  Pélcijri 
(13C4),  le  Château  ou  Logis  du  roi  (xiV  s.), 
ancien  siège  delà  sénéchaussée  et  aiijoui- 
d'hui  Prison,  la  Tour  de  Jeun  .VA'//,  pape 
originaire  de  Caliors,  ^lui  l'a  fait  élever 
au  xvi°  s.,  le  beau  clocher  (xiv  s.)  de 
VÊglise  Sl-Barthclemy .  De  la  Place  La/'u- 
yette  qui  en  est  proche  et  sur  laquelle  on 
a  érigé  en  1881  le  Monument  aux  Soldais 
et  Mobiles  du  Lot,  la  vue  est  superbe  sui- 
la  vallée  du  Lot,  ainsi  que  du  haut  de  la 
l'iace  Luelcrius  qui  précède  la  Barbacan<'. 
D'ailleurs,  que  l'on  contemple  C.ahors  d'un 
jioint  quelconque  extérieur  à  la  presqu'île, 
ou  réciproipicment  que  de  l'un  des  quais 
de  la  rive  d.  du  Lot  l'on  jelte  les  yeux 
sur  les  collines  environnantes,  la  vue  esi 
satisfaite. 

Le  plus  beau  monument  religieux  de 
Cahors  est  la  Cathédrale  Sl-Èlienne,  du 
xii"  s.,  remaniée  au  xiii"  s.  La  partie  exté- 
rieure la  plus  remarquable  est  le  portail  N. 

avec  son  tympan  sculpté;  l'intérieur  se  compose  d'une  seule  nef  à  deux  coupoles  que  lei-niine 
une  abside  peinte  avec  deux  absidioles  ;  une  des  chapelles  ogivales  renferme  un  sarcophage 
du  xvii"  s.  Un  cloître  (xV  s.),  est  attenant  au  S.-E.  de  la  cathédrale  ;  les  arcades  et  les  voûtes  en 
sont  élégantes.  L'Église  St-Urcisse  (xn»  et  xiii"  s.)  dont  la  porte  d'entrée  et  la  rosace  datent  du 
XV"  s.,  conserve  à  l'intérieur  des  chapiteaux  romans  remaniés  au  xiv  s.  Signalons  encore  la 
Chapelle  de  la  Conr/régalion  des  Artisans,  fondée  en  ICIO  ;  Vliglise  du  Sacré-Cœur,  reste  de  l'église 
des  .lacobins,  déUuilc  par  les  Huguenots  et  dont  on  voit  encore  debout  les  fenêtres  béantes 
de  l'abside. 

La  Préfecture  est  installée  dans  l'ancien  Palais  épiscopal  bâti  de   1681  à  1005.  L'ancien  Grand 
Séminaire  est  occupé  par  la  Caserne  agrandie.  Le  Lijcée  a  pris  possession  de  l'amien  couvent  des 


FIGEAC.  —  Portail  de  la  maison  de  Sully. 


ilO 


LOT 


Cordeliers  dont  il  reste  un  cloUre  el  du  collège  des  Jésuites;  on  eu  aduiire  une  Ti  nu- fort  gra- 
cieuse. Le  Tké'ilre  date  de  18."d.  le  Pulnis  de  Justice  de  1805.  L'Holel  de  Ville,  de  stvle  classique  et 
d'ensemble  lourd,  est  égalcuient  moderne,  de  même  que  l'L'cole  norinak  d'inslituteui's,  l'L'i-ole  nor- 
male d'instilutrices,  le  Collège  de  jeunes  /illcs.  la  Gendarmerie.  L'IIopitat-Hospice  a  été  agrandi  en 
1001.  La  BiOliothè(jue.  installée  dans  un  Ijùtiment  neuf,  vis-à-vis  du  Théâtre,  contient  -.IddOO 
volumes,  quelques  Incunables  et  des  manuscrits  relatifs  à  l'histoire  locale.  Le  .Uusce  renlcrnie 

des   toiles    modernes,   des    frag- 


^.a^é^-:^ 


nUDELLE.  —  Eglise    f..i  lifiéc.  Ensniiljle  N.-E. 

I.ouis-Phili|ipi',   sur  l.-i    livi 


(Il 


iiienls  sculptés  de  toutes  les 
i''l"ii|U('s,  des  anti(|uités  égyp- 
tii'Miies,  des  collections  d'hisloire 
naluielle. 

Des  iiKinuHicnls  de  r(']iiiipi(' 
romaine.  Il  ne  rc-lr  que  le  l'"r- 
t'iil  des  'l'herines.  dit  l'orliijue  de 
Diane,  au  N.  de  la  \ille,  dans 
l'Enclos  Ste-Claire.  I,es  derniers 
débris  du  Tliéàlre  romain  des 
Cadourques  onl  disparu  en  ISliô: 
du  \ii'U\  [lOnl  riiMiaiii.  ciui-lruil 
un  pi'U  en  amolli  du  l'ont  Louis- 
l'Iiilippc.  UN  ne  Miil  guère  que  la 
base  des  jnles,  lorsque  les  eaux 
du  I^ol  soni  assez  basses. 

La  pliis  belle  pl.Mce  de  (!aliiii-s 
l'-l  la  l'iai-e  d'aniics.  sur  laquelle 
on  a  érigé  en  1884  le  Monuiiimt 
■  'i  (Jainhella,  l'un  des  plus  illustres 
enfants  de  Cahoi-s.  Les  allées 
l-'nicUni  Inibiiil  suile  :  elles  sont 
ciinées  des  ^lalia'x  de  Jijarltim 
Mural  i  1771-INl."ii.  roi  de  Naples, 
et  de  ,/.-/>'.  Bessières,  duc  d'islria 
(17G8-18I3),  tous  deux  nés  dans 
le  Lot.  L'ensemble  de  ces  jirome- 
iiades  l'oiiiie.  avec  le  boulevard 
i;.iiiiliell;i.  le  centie  le  plus  animé 
de  1.1  \ille.  N'oublions  pas  le 
|iaisilile  r.w//.s  dcx  l 'liartreux.Ouivii 
les  slalues  cl  iiMniuiiienls  signa- 
lés dans  celli'  lapide  description 
de  Cahors,  il  faut  signaler  encore: 
le  Monument  de  Ctcutenl  Maiot 
érigé  en  18!)'2  et  l'édicule  de  style 
l.ol.   qui   .-ibiile    une   Slaluc   de  la 


gothique  en  tète  du  jion 
Vierge  due  à  Pi-adier. 

On  rencontre  dans  les  rues  de  Cahors  |)lusieurs  maisons  intéressantes  :  la  Maison  des  Vieaires 
(xvr  s.),  qui  possède  une  jolie  façade  snr  la  cour:  la  Maison  rie  C'ardaillat-.  dont  on  admire  les 
fenêtres  sculptées  de  la  même  époque:  la  Maison  dile  de  Henri  IV.  ijui  renrenne  un  bel  escaliei' 
et  une  superbe  cheminée;  d'autres  maisons  encore,  riic  du  CIcileau-du-Hoi,  n"  10,  rue  des  HoulA- 
rous,  n"  24  et  28,  i-ue  du  Portail  des  Auguslins,  n'  IG,  etc.  On  voit  encore  dans  la  rue  de  rL'ui- 
versilé  la  maison  où  siégea,  de  Ij.";!  à  17jl,  l'Université  de  Caliors,  dont  IVnelon  suivit  les  cours. 

A  200  m.  en  amont  du  Pont  de  Valeniré,  sur  la  rive  g.,  se  trouve  la  F<ailaine  des  Chaitreus. 
l'antique  Divona,  qui  alimente  Cahors;  la  source,  très  abondaiile,  jaillit  .-ai  pied  d'un  roclier  qui 
la  surplombe,  d'une  grotte  sombre  et  profonde.  Aux  environs  signalons  Mcrcuès.  dont  le  beau 


FIGEAC.  —  Maison  du  xiii'  s.  (.Riiu  Huilubadial). 


.il2 


LOT 


Château  (xiir  ^i.\  élevé  au  soninicl  diiiiL'  colline,  ^orvail  ilc  résidence  aux  évéïiues  de  C.aliors; 
St-Géry.  qui  possède  des  grottes  fortifiées  et  au  X.  duquel  se  trouve,  sur  la  rive  d.  du  ruisseau 
de  Vers,  la  mieux  conservée  des  forteresses  gauloises,  l'oppidum  de  Mun'ens.  dont  le  déve- 
loppement dépasse  0  kiloni.:  les  jolis  sites  de  Conduché,  àremhouchure  du  Celé,  et  de  St-Cirq- 
Lapopie.  village  aux  rues  étroites  bordées  de  maisons  anriennes.  Nommons  encore,  dans  la 
vallée  du  Lot.  en  aval  de  Caliors.  deux  villes  ipii  occupent  également  un  isthme  formé  par  un 
détour  de  la  jolie  rivii're  :  Luzech.  que  son  donjon  carré  (xiir  s.)  domine  fièrement:  au  sommet 
du  promontoire  qui  se  relie  à  la  presqu'île,  on  voit  encore  les  restes  de  l'oppidum  gaulois  de 
VImpcrnat;  plus  en  aval,  enfin.  Puy-VÉvêque.  ville  i>ittoresque,  en  amphithéâtre  sur  la  rive  d.. 
protégée  par  un  imposant  Donjon  à  contreforts  (xiir  s.). 
FIGrEAC.  silnée  dans  le  joli  vallon  et  sur  la  rive  d.  du  C.èlé.  est  une  curieuse  cité  entourée  de 


Fir.EAC. 


Cliapello  N.-I).  iIl'  l'ilir.  liili  rieur. 


boulevards  circulaires  renq)laeant  les  forlificalions  de  jadis,  dont  on  retrouve  encore  au  S.-E. 
quelques  vestiges.  Elle  renferme  un  très  grand  nondjre  de  maii:ons  des  xiir  et  xiv  s.  Un  vieux 
Pont  avec  avant-becs  est  jeté  sur  le  Celé,  à  l'entrée  de  la  ville  et  en  amont:  au-dessous  vient 
déboucher  le  canal  des  anciens  moulins  de  l'abbaye  St-Sauveur.  dont  VÉylise  (xiii'  au  xvir  s.),  à 
la  façade  moderne,  est  surmontée  de  deux  clochers,  l'un  l)arlong  à  la  façade,  l'autre  à  la  croisée 
se  terminant  par  un  dôme:  on  remarque  à  l'intérieur,  qui  se  compose  d'une  large  nef  et  de  deux 
bas-cotés.  quatre  chapiteaux  romans  et  deux  autres  de  style  corinthien  soutenant  des  bénitiers: 
une  chapelle  à  ô  nefs  du  xiir  s.  continue  le  croisillon  S.  Vh'glise  X.-D.  du  Puy,  située  au  IV.  <le  la 
ville,  près  du  CoUérie,  a  une  façade  du  xiv  s.;  elle  possède  à  l'intérieur  un  retable  en  bois  du 
xvii»  s.,  orné  de  deux  tableaux.  De  la  terrasse,  qui  flanque  sa  façade  latérale  S.,  on  jouit  d'une 
belle  vue  sur  la  ville  et  la  vallée  du  Celé.  Tout  à  côté  on  a  placé  des  arcades  romanes  pro- 
venant <ie  l'ancien  Hôtel  de  Ville.  Il  serait  trop  long  d'énuniérer  les  noms  des  rues  curieuses  à 
parcoui'ir:  contenions-nous  d'indiquer  parmi  les  constructions  remarquables  Vllùtel  de  Biilène- 
(xiv  s.),  la  maison  de  Sulli/  (xvr  s.),  ornée  d'un  portail  intéressant,  la  maison  natale  de  l'égyp- 
tologue  Clianqjollion  (xv  s.)  auquel  Figeac  a  élevé  un  Obélisque  commémoratif.  Sur  les  hauteurs 


FIGEAC.  —  Eglise  Saiiil-Sauvour.  Abside. 


LIVERNON.  —  Eglise.  Clocher  et  Abside 


L  o  r 


iVi 


;nipi--iiKUil  l;i  ville,  on  ,'iv;iil  oi-ii;i'  .-ni  movcii  ;V_'('  iiiic  aiiiiiillc  à  rlKii-iiii  de-  |iniiil-  cai-diiinux  ikiiu- 
inciiiiiier  le-  limites  du  dniil  d'jisile.  Deux  de  ce-  |p\  iviiiiide-  smil  encore  (kdinnl. 

llan-  1  nn-DMiii-seinenl  -e  |]-onve  Capdcnac.  MTil.ilde  lùd  d'aii;le  au  somniel  d'nn  |ii-oninnloire. 
duniinanl  de  |in--  de  1  lll  ni.  le  I.ol  i[iii  le  ennliiuiiie;  II'  \ieii\  |j(puii;  l'niiilii-  a  emi-eiM'  ses 
[lork':?,  Sun  donjon  cai-i-é  cl  ses  rcnipai'ls:  ses  rue-  smil  élroilcs.  l£n  deseendani  le  coins  du  l,ol. 
on  trouve  sur  la  rive  d.  le  |iilloresquc  villaire  de  Montbruii.  le  bourtc  iiiipnrtant  de  Cajarc.  aux 
environs  diniuel  se  trouve  la  belle  Cascade  de  la  Co'jH'-.  llans  la  vallée  du  Cèle,  il  lanl  \i-iler 
Marcilhac,  c[ui  possède  des  restes  de  son  abbaye  du  \r  s.;  les  yrollcs  du  Itnhinri  et  de^  Uras- 
raniex  toutes  remplies  de  coiicrélions  admirables.  Il  faut  également,  voir  les  ruines  importantes 
du  Cli'Heau  d'Assier,  élevé  par  Galiot  de  GcnouiUac,  grand-maitre  de  rarlillerie  sous  François  I". 
ainsi,  (pie  le  c(U'<lon  de  bas-reliefs  extérieurs  de  son  Ay/ise.  Saint-Céré  occupe  une  clinrmante 
position,  au  contluent  de  la  Bave  avec  la  Négrie  :  celte  petite  ville,  qui  a  vu  naître  le  maréeli.il 
Canroberl.esi  dominée  par  une  colline  donl  le  sommet  csl  occupé  pardeux  donjonsd'un  du  xu  et 
l'autre  ilii  xi\  -.1  ou  Tours  de  Sl-Lav.venl:  aux  en\Ti\ins  se  ti'ouve  le  Chàlcau  de  Moulai,  011  l'on 
ailinire  un  bel  escalier  de  la  Renaissance.  Non  loin  du  coniluent  de  la  Gère  avec  la  Dordogiie  est 
la  vieille  bastide  de  Bretenoux  ixiir'  s.)  donl  les  tpialrc  portes  sont  encore  deboul.  Enliii  l'airon- 
dissenienl  renlernie  la  remarquable  GroUe  de  l'i-esquc  el  le  cirque  d'Aiiloire  avec  sa  jolie  cascade, 
ilont  la  vue  est  une  surprise  enclianteresse  pour  le  louriste  qui  descend  du  causse  de  Graniat. 

GOURDON.  qu  un  long  faubourg  rallache  à  la  gare,  groupe  ses  maisons  sur  une  colline 
élevée,  (l'oii  ta  vue  sètend  au  loin  dans  loules  les  directions.  La  vieille  cité  est  pri\ee  de  -es 
remparts,  remplacés  par  une  forl  belle  promenade  circulaire,  el  de  son  Château,  (pii  en  occiip.iil 
le  sommet.  Sur  l'emplacemenl  de  ce  dernier  est  une  esplanade  transfoi'iiiée  en  jardin  ]iublic. 
Ouelipies  pans  de  murs  appuyés  sur  le  roc  retiennent  des  jardins  en  terrasse.  L'b'ijUnc  Sl-l'ierre 
xiv  s.),  à  une  seule  nef,  a  sa  façade  surmontée  de  deii\  tours  barlongues  avec  m.Mliiiiiuli- ;  uii 
cadran  solaire  supporté  par  un  moine  est  sculpté  à  la  tour  S.  A  l'intérieur,  on  l'em.iiqin-  des 
fr;ii.'iiieiits  île  vitraux  anciens  aux  croisées  de  l'ali-ide  el  un  bénitier  du  xvu"  s.  L'A';//i'.<ç  Sl-siiiiéon 
surmontée  d'un  petit  clocber,  possède  une  cliaire  du  x\ir  s.  1,'h'ijlise  des  Cordeliers  (xiir  s.),  ipii 
n'a  ipi'une  seule  nef,  montre  une  façade  lermiiièe  par  un  clocber  enlièrement  reconslruit:  on 
reiuaripie  à  l'intérieur  des  fonts  baptismaux  (xiv  s.)  où  sont  sculptés  le  Clirisl  el  les  douze 
apôtres.  C.itims  encore  près  de  la  Porte  du  Majou.  la  Cliaiielle  JN".-D.-du-^Iajou.  but  de  jièleri- 
iiage.  Dans  les  rues  étroites  el  montantes  de  la  ville,  on  rencontre  encore  quelques  vieilk's 
maisons  des  xiv  et  xv«  s.  h'IIôlel  de  fille  précédé  d'un  porclie  découvert  a  été  con-triiit  en  10"J7. 
La  Sous-Préfeelure  et  le  Palais  de  Justice  sont  sans  intérêt. 

Signalons,  dans  l'arrondissement.  la  petite  ville  industrielle  de  Souillac.  sur  la  Doi-rè/.e.  ibmt 
on  admire  X'Iiijlisc  (xir  s.).  Un  beau  bas-relief,  sculpté  sur  la  porte  intérieure,  représente,  d'une 
façon  réaliste,  une  scène  du  Jugement  dernier.  X.llùlcl  de  Ville  est  installé  dans  l'Église  Sl-Mar- 
lin,  dont  le  clocher,  à  moitié  démoli,  est  encore  debout.  Sur  un  terre-plein  ombragé  on  a  érigé, 
en  1898,  une  Statue  à  l'amiral  de  Verninae  de  St-Maur  (l70l-lS7,"i).  Plusieurs  maisons  anciennes  se 
l'einaniucnl  encore  dans  ipielques  rues  étroites.  N'oublions  jias  enfin  deux  merveilles,  la  vieille 
cité  (le  Rocamadour.  au  bord  de  l'.Vlzou,  avec  son  Château,  ses  Églises  où  accourent  tant  de 
pèlerins,  et  le  l'uit^  de  Padirar.  l'un  des  goutïres  les  plu^  intéressants  de  la  région  des  Causses. 

Liste  des  Monuments  historiques 


.\ssier  .   . 
liimi-fi  (Le). 
Cîihors.  .   . 


<;ai-c-iin.ic 

Caslflnaii-Bicle- 

iiou\ 

Catus.         .   • 


Drilmen. 

És;lise  (.vu*  et  xiv  >.i. 

Arc  (le  Diane. 

Cnllièilratc  SI-l-:rM-iinc  mr -. 

lùiccillle  fuilirièr  \\w  cl   ,\\- 

Mai-.iij  itil(.-  lie  IIiiiÈ-i  IV  (.v\- 

l'alois  (le  Jean  XXll  (.\iv  s.i. 

PonI  (le  Valeiilré  (.\iv*  s.i. 

'T'iiir  (tu  Lycée  (.wii*  s.). 

Éiitise  (xu*  s.). 

Cli.iteaii  (xi*  au  xvii*  s.). 
Salle  Capitulairc  (.vu"  s.). 


Granial 

Limo^iiL' 

Livernon 

Montai  (Le)  .   .    . 

RiKiclle 

Sainl-Laiiri'iil-les- 

'l'iiurs    ... 
Souitlac  .    - 
Viyan  (Ld  .   . 


Église  St-Sauvcur  (xir  au  .\iv'  s.). 
ctCliapelleN.-l).  di-Piliè  (.\iirs.) 
Olièlisquos  (xiii*  s.i. 
Mai-. .11.  Riio  IIoilal)aiIial  ,\iii-  s.). 
Diiiiiirn. 

DullIR'li. 

IJotmcn  (lit  ta  Pierre  Mailiiie. 

Église  (xir  s.i. 

i:.glise. 

'Tours  (xii*  cl  xi\  '  s.f. 
r:ili-e  ixn"  s.). 
Kglisc  (XIV  s.J. 


©    ®   © 


Lot-et-Garonne 


Nom 


Situation 


E  iii'-|i;irl('iiii'iil,  (|ni  liiil  |iiirtie  de  la  rogion  S.-().  ilc  la  l'i'aiicc,  doit 
son  jKiiii  a  il('ii\  cours  d'eau,  le  Lut  et  la  (ini'iiiinc.  ([ui  s'unissent  en 
un  |iiiiiil  \oisin  de  son  eentrc  £>'éoniéli'ii|ne,  à  'i")  Uiloniéli'cs  an 
N.-().  (In  ijiil' lien.  Ai;'en.  Il  al'i'ecte  la  l'orme  d'un  [)ai-allél()yr'aimn(! 
légéreuienl  iniliné  dn  X.d>.  au  S.-O.:  la  diatjonale  qui  |)ass(^  par 
Villeneuve  mesure  HI")  kilomètres,  de  la  limile  einnnunie  an\  dé|pai'- 
lements  du  Lot-et-(jai-oiine,  de  la  Dordogne  et  dn  Lot,  au  IS.-I';..  à 
l'angle  droil  formé  au  S.-O.  du  canton  d'IIoueillès  par  la  limili; 
:ln  département;  l'autre  diagonale,  passani  un  |ien  au  S.-O.  d'.Vgen.  niesinc  s7  kilo- 
mètres de  l'extrême  pointe  N.  du  canton  de  Duras,  an  X..  à  t'exlré'uie  [loinle  S.  dt; 
celui  d'AsIalTort.  an  S.  Sa  superficie  le  place  an  (1(1  rang  de  mis  (lé|inrlemerds.  I!  a  peu 
de  limites  naturelles,  au  N.  le  Dropl  pi'mlanl  eux  iron  i  kiloni,.  puis  pcndanl  pin,  de  !(l  ; 
à  l'E.,  2  kilom.  dn  Boudonyssou,  environ  .'i  kiloni.  de  la  Séonne.  ri  ilc  la  l;aigneloiine 
et  2  de  la  Garonne;  au  S..  l'Aurone.  pendani  une  dizaine  de  kiloniélres.  l'.Vnvignoii 
pendants,  la  Losse  pendant  ô.  eii\iron  '1  kiloni.  de  la  Lauz(Hie.  7  de  la  (lélisc.  an  S.-O., 

tout  le  cours  moyen  et  iià'crieur  d'un  allluent  de  la  Gélise;  au  N.-O..  enlin  piin/aim' 

de  kilomètres  du  Lisos  et  6  ou  7  du  Dropt.  Il  est  borné  ;  au  N.,  par  le  d('>parlenienl  de 
la  Dordogne;  au  N.-E.,  par  celui  du  Lot;  an  S.-E,  par  celui  du  Tarn  et-Garonne  ; 
an  S.,  par  celui  du  Gers;  au  S.-O.,  par  celui  des  Landes:  au  N.-O.,  par  celui  de  lu 
Gironde. 

Il  a  été  formé,  en  1790,  de  portions  de  la  Guyenne  i.li/e/fa/.--,  Bazadais)  el  de  la  Gas- 
cogne (Cundomois,  Lomwjne,  BruHois.  jini/»  d'Alhrelj. 

Histoire 

Les  débris  préhistoriques  tronv('s  sur  le  lerritoire  du  dé|)artement  montrent  qu'il  fut 
o<'cupé  de  très  bonne  heure.  Les  groltes  de  Frégimont,  de  la  Pronquière,  de  las 
Pélénos,  ont  livré  aux  archéologues,  avec  les  ossements  de  leurs  habitants,  des  outils 
et  des  armes  en  silex  taillé  on  poli,  en  os,  en  bronze  et  en  fer. 

A  ces  peuplades  succédèrent,  dès  le  v"  s.  avant  J.-C,  des  Celtes,  les  XiliohvKjcs  ou 
Aitiohror/es,  dont  la  ville  principale  était  Agennum  (Agen),  et  des  Ibères,  les  l'usâtes  et  les 
Sotiales,  dont  Razas  et  Sos  étaient  les  centres.  Sos  fut  assiégée  par  (.a-assus  en  50,  lors 
du  soulèvement  des  Aijnitains  auquel  les  Nitiobriges  ne  prirent  pas  part.  En  52,  an 
contraire,  50(10  d'i>ntre  eux,  sous  les  ordres  de  Tentomat,  allèrent  grossir  farméi^  de 
Vercingétorix.  tandis  que  Vasates  et  Sotiates  ne  bougèrent  pas. 

L'occupation  romaine  enrichit  et  endiellit  le  pays  qui  fut  compris  dans  l'Aquitaine. 
Agennum,  déjà  relié  à  Clermont-Ferrand  par  la  Voie  Clermontoise,  le  fut  par  une  autre  à 
Divonna  (Cahors)  ;  d'autres  restes  de  voies  se  trouvent  à  Thouars,  à  Sos  (voie  dite  la  Têna- 
fèse)  et  à  Ste-Livrade.  Au  milieu  des  vignobles  s'élevèrent  de  somptueuses  villas,  comme 
celle  de  Bapteste,  au  Mas-d'Agenais;  elles  étaient  ornées  de  portiques,  de  statues  et  sur- 
tout de  mosa'i'ciues  dont  quelques-unes  ont  été  retrouvées;  celles  de  Mercadis  ont  été  dépo- 
sées dans  l'église  de  Francescas;  la  Pi'omenade  de  la  Garenne,  à  Nérac,  en  possède  une 
autre,  etc.  Les  restes  de  construclions  de  ceth^  é|)0([ue  sont  d'ailleurs  nombreux;  nous 

T.    IV.   —   27.  1.OI-ET-G.M10INNE   I. 


lis  LOT-ET-GARONNE 

pouvons  citi'i'.  dans  l'arrondissement  d'Agen,  des  débris  romains  au  cimetière  de  St-Hi- 
laiiv-sui'-daionn,'.  les  cdicules  dits /a  Tuurrasse  el  Pei/relongue  à  Aiguillon,  où  l'on  voit 
aussi  les  i-estes  d'un  eastruni.  les  murs  romains  de  la  chapelle  Ste-Radegonde  à  Bon- 
Encontre;  dans  l'arrondissement  de  Xérac.  la  Tour  de  Damazan.  la  Tour  l'eijrelungue  à 
St-Pieri'c  lie  Itu/.el.  les  fondations  du  château  de  Thouars.  etc.  On  a  trouvé  au  Mas-d'Age- 
iiais  ^arl•ond.  île  .Marmandej  de  nombreux  débris  romains,  dont  une  statue  de  \'cnus. 

Saint  Caprais,  martyrisé  vers 
21)11.  ;'i  la  même  éDoque  que 
samte  Foy,  patronne  d'Agen, 
que  Dioclétien  fit  brûler  vive, 
)irécha  le  premier  le  clirislia- 
uisme  dans  le  pays.  11  eut  pour 
successeurs  saint  Martial,  saint 
Firmin  ol  saint  'Vincent. 

xVu  IV  s.  le  territoire  situé 
au  S.  de  la  Garonne  fit  oartie 
lie  la  Novempopulanie.  tandis 
ipie  celui  situé  au  K.  fut  rat- 
taché à  l'Aquitaine  2».  Au 
commencement  du  siècle  sui- 
vant, en  il  11.  Honorius  jiermit 
aux^Visigoll]S  de  s'élablir  dans 
le  [lays.  Clovis  les  en  chassa 
par  la  victoire  de  Vouillé.  en 
507.  Cliilpéric  I",  après  la  mort 
de  Clovis,  devint  maître  du 
jiays;  puis,  pendant  la  minorité 
de  Clotaire  11.  Contran  le  gou- 
verna en  même  temps  que  la 
?Neuslrie.  Il  dut  le  défendre 
contre  Gondoald.  cjui  fut  défait 
à  Lugdunum  Convenarum,  en 
585,  et  contre  les  Vascons  qui, 
encouragés  par  nne  heureuse 
tentative  en  581.  tentèrent  une 
seconde  incursion  en  587,  où 
ils  réussii-ent  également.  Ré- 
duits en  (î(l'2.  ils  ne  quittèrent 
cependant  pas  la  région  où, 
gouvernés  par  Genialis,  puis  par  Aghinan,  ils  formèrent  la  Vasronie  ou  Gascogne. 

Le  territoire  du  département  faisant  partie  de  l'Aquitaine  échut  en  apanage  au  frère  de 
Dagobert,  Carlbert.  qui  devint  roi  de  Toulouse  en  650.  L'Aquitaine  appartint  dans  la  suite 
à  des  ducs  dont  lun.  Eudes,  ne  sut  jias  la  garantir  contre  les  Sarrasins,  en  727,  et  dont 
deux  autres,  Hunoald  et  Wa'ifre.  remplirent  la  lin  du  vu"  s.  et  le  commencement  du  viii's. 
de  leurs  luttes  contre  l'autorité  royale.  Constituée  en  royaume  avec  Toulouse  pour  capitale 
1781).  l'Aquitaine  fut  tour  à  tour  gouvernée  par  Louis  le  Débonnaire,  puis,  en  817.  après 
le  capilnlaire  d'Aix-la-Chapelle,  par  Pépin  1".  auquel  succéda  (859)  Pépin  II,  puis  (855) 
Charles,  fils  de  Charles  le  Chauve,  enfin  (865)  Louis  le  Bègue.  Entre  temps,  en  848,  Agen 
était  détruile  par  les  Normands,  qui  ne  furent  vaincus  que  jibis  tard  par  le  duc  Guil- 


AIGL'ILLON.  —  Toiii-  romaine,  diîe  «  la  Tourrasse 


< 

ce 

<: 


420  LOT-ET-GARONNE 

laume  Sanclie.  En  S7'2.  le  premier  duc  héréditaire  de  Gascogne  fut  Sanche-Milarra  I"; 
cinq  ans  plus  tard  (877).  l'Aquitaine  était  annexée  à  la  couronne  par  Louis  le  Bègue.  En 
976,  Guillaume  Sanche  donnait  le  comté  d'Agen  en  aiianagi'  à  son  IVèi'e  Gombaut,  qui 
joignit  ainsi  à  son  titre  d'évèque  celui  de  coude,  que  gardèrent  également  ses  succes- 
seurs. Les  comtes  de  Périgord  n'en  restèrent  pas  moins  leurs  suzerains,  tout  en  l'étant 
eux-mêmes  des  ducs  d'Aquitaine.  En  lOÔO.  l'un  de  ces  derniers,  Guillaume  V,  éjiousa 
Brisque,  fille  d'un  des  comtes  de  Bordeaux,  leurs  vassaux. 

De  1070  à  108'2,  l'Aquitaine  l'ut  parcourue  par  .\mat  d'01or<ui.  préchani  la  campagne 
réformiste,  puis  par  Robert  d'.Vrbrissel.  En  llTil,  saint  Bernard  vint  y  combattre  le 
schisme.  En  1157,  Éléonore  de  Guyenne,  tille  de  Guillaume  X,  épousa  Louis  Vil;  mais 
l'iVquitaine  ne  resta  pas  longtemps  à  la  couronne  :  en  115'2,  Éléonore,  répudiée  par 
Louis  VII,  épousait  Henri  Plantagenet  qui.  en  1155,  devenait  roi  d'Angleterre.  Les 
comtes  de  Toulouse  ayant  secoué  le  joug  anglais,  Richard  Cœur  de  Lion  vint  les  com- 
battre et  termina  la  lutte  en  mariant  sa  sceur  Jeanne  à  l'un  d'eux,  Raymond  \1.  11  donnait 
l'Agenais  en  dot  à  Jeanne,  reconnaissait  l'érection  de  la  commune  d'Agen  et  conlirmait 
les  privilèges  dont  cette  ville  jouissait  depuis  longtemps  déjà. 

En  1209,  pendant  la  croisade  des  Albigeois,  Agen  voit  partir  une  armée  pour  la  guerre 
sainte,  sous  les  ordres  de  l'archevêque  de  Bordeaux.  Le  chef  des  croisés,  Simon  de 
Montfort,  combattu  en  vain  par  Raymond  VI,  prend  le  château  de  Penne  et  envahit 
l'Agenais.  En  1212,  l'évèque  d'Agen,  Arnaud  de  Rovingha.  lui  fait  ouvrir  les  portes  de  la 
ville:  Casseneuil  résiste,  mais  est  pris.  En  1215.  Raymonil  VI  leprend  .\gen,  mais  Simon 
de  Moidfort  le  lui  enlève  à  nouveau  en  triomi)haut  à  Muret.  Simon  créa  alors  à  .\gen  et 
dans  d'autres  villes  de  la  région  un  poste  de  sénéchal.  .\près  la  mort  de  son  père, 
Amaury  de  Montfort  eut  à  solliciter  l'aide  du  roi.  pour  continuer  la  lutte  contre  les 
comtes  de  Toulouse.  Les  hostilités  prirent  lin  en  1229  après  le  traité  de  Paris,  par  lequel 
Jeanne,  lille  auiée  du  comte  de  Toulouse,  était  promise  à  l'un  des  lils  du  roi,  Alphonse, 
avec  l'ex|)ectative  de  plusieurs  domaines  de  Raymond,  dont  l'Agenais.  La  mort  de 
Raymond  mit  ces  domaines  aux  mains  d'.Vlphonse.  Ouanel.  en  1211,  ce  prince  fut  investi  de 
son  apanage,  les  seigneurs  de  l'Agenais  s'unirent  à  ceux  de  la  région  et  aux  Anglais  pour 
résister  aux  Français  ;  mais,  vaincus  à  Saintes,  ils  se  soumirent  (1248).  L'année  suivante, 
une  trêve  fut  conclue  avec  l'Angleterre.  A  la  même  époque  (1249),  un  tribunal  d'inquisi- 
teurs siégea  à  Agen;  les  persécutions  contre  les  hérétiques  furent  cruelles  :  80  personnes 
furent  brûlées  en  un  jour  à  Agen.  En  1254,  le  roi  d'Angleterre,  Heiu'i  III,  entama  avec, 
Louis  IX  des  négociations  qui  durèrent  cinq  ans  et  se  terminèrent  en  1259  par  W  traité 
de  Paris,  qui  lui  donnait  entre  autres  l'expectative  de  l'Agenais.  Mais,  en  1271.  .Mphonse 
étant  mort  sans  enfant,  Philippe  le  Hardi  prévint  le  roi  d'.-Vngleterre  et  mit  la  main  sur 
les  terres  qui  devaient  lui  revenir;  il  les  rendit  à  Edouard  I"  par  le  traité  d'Amiens  (1279). 

En  1295  une  rixe  entre  Normands  et  Français,  Rayonnais  et  gens  des  Cinque-Ports, 
amena  Phili|)pe  le  Bel  à  citer  le  roi  d'Angleterre,  comme  duc  de  Guyenne,  devant  le 
Parlement  de  Paris.  Edouard  envoya  son  frère,  Edmond  de  Lancastre,  proposer  de 
remettre  au  roi  de  France  les  places  fortes  de  Guyenne,  jusipi'à  ce  que  le  différend  fût 
réglé;  Philippe,  accepta  mais  n'en  saisit  pas  moins  le  duché.  Le  traité  de  Par'is  (I505i  le 
rendit  à  l'Angleterre. 

La  guerre  de  Cent  .Vus  ramena  des  troubles  dans  la  région  et  le  traité  de  Brétigny 
(1500)  rendit  r.\genais  à  Edouard  111.  En  1509.  Charles  V  prononça  la  conliscation  de 
l'Aquitaine  et  l'aimée  suivante  Duguesclin  vint  enlever  au  roi  d'.Vngleterre  plusieurs 
places  de  la  région,  dont  .\gen.  La  trêve  de  1575  replaça  l'.Vgenais  dans  le  domaine  fran- 
çais. Charles  VI  se  le  laissa  enlever  par  Henri  V:  Charles  \'ll  le  reprit  en  1451,  le  perdit 
en  1452  et  s'en  rentlil  (h'IiiiiliNciiirul  maîlrc  en  1155. 


O 
< 


MOIRAX.  —  Eglise.  Façade  O. 


LOTET-GAnONXE  HT, 

''Pendant  les  guerres  de  religion,  les  prolostanls  s'assemblèrent  à  Ncrac  sur  l'ordre  do 
la  reine  de  Navarre,  Marguerite  d'Angoulème.  De  son  côté.  Biaise  de  Monlluc  rassend)la 
les  forces  catholiques  pour  combattre  les  réformés.  L'iui  de  ceux-ci,  Jérôme  Vidociu, 
fut  brûlé  à  Agen  par  les  catlioliques:  500  personnes  eurent,  dit-on,  le  même  sort.  En 
15G2,  Montluc  reprit  Agen  aux  protestants  qui  s'en  étaient  rendus  maîtres. 

Charles  IX  maria  en  1572  sa  sœur,  Marguerite  de  France,  au  prince  Henri  de  Géarn, 
fils  de  Jeanne  d'Albret,  reine  de  Navarre.  L'Agonais  fut,  avec  le  Ouercy,  la  dot  de  Margue- 
rite. Mais  cette  réconciliation  avec  les  protestants  dura  peu. 

•Henri  fut  fait  prisonnier  dans  la  nuit  de  la  St-lîartiiéleni}'.  Eu  157.5,  il  s'échappa  de  la 
cour  et,  par  le  traité  de  Xérac  de  la  même  année  et  par  la  paix  de  Monsieur  (157()|,  rerut 
la  souveraineté  de  la  Guyenne.  11  dut  s'oiuparcr  d'Agen  et  établit  à  Nérac  son  centre 
d'opérations.  En  1578,  les  liaijilants  d'Agen  ouvrirent  leurs  portes  au  maréchal  de  llii(ui  ; 
Henri,  pendant  ce  temps,  s'emparait  peu  à  peu  des  villes  de  la  région.  La  Ligue  n'y  hom  a 
pas  d'adeptes,  même  à  Agen, que  Marguerite  d>>  Finance  tenta  en  vain  d'entraîner  el  dont 
elle  fut  chassée  par  les  habitants.  Agen,  lidèle  au  catholicisme,  ne  se  donna  à  Henri  que 
lorsqu'il  eut  abjuré. 

Les  guerres  avec  les  protestants  conlinuér,nit  sous  Louis  XIII,  qui  vint  assiéger 
Tonneins  en  161  i.  La  révolte  de  1021  le  couti-aignil  à  sévir  à  nouveau;  plusieurs  [ilaces, 
Nérac  entre  autres,  furent  démantelées. 

La  dernière  agitation  eut  lieu  lors  de  l'entrée  du  prince  de  Coudé  à  Agen,  dont  les 
habitants  le  forcèrent  à  s'échap|ier  précipitamment. 


Géologie  —  Topographie 


Le  déparlement  se  partage  fort  inégalement  en  deux  régions  bien  distinctes  :  au  N.,  à  l'E.  et 
au  centre,  une  région  de  hautes  collines;  au  S.-O.  une  région  de  landes,  tjeaucoup  phis  Ijas^c  cl 
d'une  altitude  peu  variable.  C'est  suiloul  vers  le  dépailoment  de  la  Dordogne  que  les  collines  .«onl 
arcidenlées;  c'est  là  aussi  qu'est  la  partie  aride  du  déparlement,  avec  ses  causses  et  ses  taillis 
de  chênes.  On  y  trouve  le  point  ruhninant,  275  m.,  au  signal  de  Bel-Air,  sur  la  limite  de  la  Dor- 
dogne; l'altitude  est  encore  de  I!)!)  m.  au  N.  de  Monllanquin  et  de  200  m.  au  S. -S.-O.,  de  105  m. 
près  de  Cancon  et  de  218  au  S.  Au  N.-O.  le  lit  de  la  Garonne  n'est  plus  qu'à  6  m.;  c'est  le  point 
le  plus  bas  du  département. 

Le  Lot-et-Garonne  relève  dans  sa  presque  totalité  de  l'époque  tertiaire.  L'extrême  parlie  X.-E. 
de  farrondissement  de  Villeneuve  appartient  seule  à  l'époque  secondaire,  représentée  par  <les 
terrains  crétacés  et  jumsxiqnes  qui  s'arrêtent  sensiblement  à  la  hauteur  de  Monflanqiiin  el  de 
Funiel.  On  y  trouve  des  hauteurs  de  270  m.  au  N.-O.  de  l'entrée  de  la  Lemance,  de  250  m.  à  lO. 
de  Blanquefort,  de  253  m.  au  N.  de  Gavaudun. 

Tout  le  reste  du  départenwnt  est  constitué  par  des  terrains  tertiaires  (miocène  et  pliocène).  Le 
miocène  est  représenté  au  N.  de  la  Garonne  par  des  snhles  du  longrien  et  de  Y aquilanien  et  par  des 
calcaires  des  mêmes  étages  répandus  surtout  au  N.  et  au  N.-O.  Même  jusque  vers  les  vallées 
de  la  Garonne  et  du  Lot,  les  collines  formées  par  ces  terrains  restent  élevées;  on  trouve  des 
cotes  de  165  m.  au  confluenl  de  1,t  Garonne  et  du  Lot  (Pech  de  Beyre),  de  215  m.  an  N.-O.  de 
Port-Ste-M.irie.  de  ICI  m.  au  \.  d'Agen  [Côte  de  l'Ermitnt/e).  et,  sur  le  Lot,  de  lOi  ni.  au  X.-O.  de 
Castelmoron,  tandis  qu'entre    cette  rivière  et  la  Garonne  l'altitude  oscille  entre  200  el   2'iO  m. 

De  l'autre  côté  do  la  Garonne,  sur  la  rive  g.,  on  trouve  des  sables  du  miocène,  mais  plus 
récents,  puisqu'ils  apparliennent  au  lani/liicn.  Ces  sables  forment  au  S.  les  dernières  pentes  du 
plateau  de  Lannemezan,  qui  alleigneni  une  hauteur  maxima  de  213  m.  à  Laplume  et  ont  encore 
1.52  m.  quand  elles  s'arrêtent  contre  la  Garonne,  au  X.-O.  de  Layrac.  Tout  au  S.-O.  enlin,  en 
dessous  d'une  ligne  passant  par  Casteljaloux,  Damazan,  et  confondue  ensuite  avec  les  cours  de 
la  Ca'ise  et  de  la  Gélise,  on  entre  dans  la  région  des  landes,  qui  s'étendent  sur  un  plateau  dont 
l'altitude  moyenne  oscille  entre  120  cl  1.50  m.  Ce  plateau,  couvert  de  pins  et  de  chênes-liège,  est 
constitué  par  des  sables  du  plioccne  arrosés  par  plusieurs  ruisseaux,  grâce  à  une  couclie  d'alios 


GAVAUDl'N.  —  Tour  et  foiiincalions  de  l'ancien  Châtcan. 


l<)Ti:t<;  A  r.uNNK 


423 


«liii  i-oUciit  les  raux.  icsliliir  |.,ir  ilr^  soiin-cs  .jnillis-^Miilcs  rcW:--^  qui  (Jiil  (■[>■  :\\i><iy\)rc->  on  iiMi-l'ois 
nuMne  les  force  à  s'élcmlic  en  iiinrccagcs. 

Ajoutons  enfin    qne   les   v.-ijloos  relovrnl   ûc    Irpoiinc    (in.iUMnniic   par   les    alhnioii.-   iiui    eu 
forniciil  le  rt>nd  cl  qni.  \er?  Aiguillon,  oui  iccu  le  nom  de  mi-lerccs. 

Hydrographie 

Le  d('ii>ai'tement  envoie  toutes  srs  eaux  à  la  (laronnc. 

La   (kirnruv.   née   dans  le  val  d'Aran,  en  Espaj;]!;'.    a  drjà  Iravcrsé  les  ili'parif mcnls    ,U'   la 


GAVAUDUN.  —  Vue  (rrnscniUle  de-,  ruines  ilu  chàLetiu. 


flaulo-Garonnc  cl  duTarn-el-Garonne  quand  elle  touclie  celui  du  Lot-et-Garonne,  par  environ  hi  m. 
Elle  ne  lui  apparlicnl  tout  d'abord  ipie  par  sa  rive  sr.  pendant  1800  m.  environ,  avant  de  lui 
abandonner  ses  deux  rives.  Suivie  sur  sa  ii\c  dr..  puis  sur  sa  rive  g.,  par  son  canal  lalcral.  elle 
coule  dans  une  large  vallée  où  elle  serpeide  en  longs  détours,  allant  frôler  tour  à  tour  1rs  col- 
lines qui  la  limitent  au  N.  ou  au  S.  Elle  passe  ainsi  devant  Agen,  oîi  un  pont-aqucdiiu-  l'.iil 
passer  le  canal  sur  la  rive  g.,  devant  Port-Sle-Marie.  laisse  Damazan  à  ô.iOO  m.  à  g.  sur  le  canal, 
s"occroit  du  Lot,  passe  au  pied  de  Tonneins.  du  Mas-d'.\genais,  touclie  Marmande.  <lécrit  un 
brusque  nu'andre  devant  Meilliaii.  ii'.ip|i.irlient  plus  au  département  que  par  sa  rive  g.  pendaid 
'2  kiloni.  et  pénètie  en  Giionde  ij.u  ij  ni.  environ,  après  un  cours  d'à  peu  près  110  kiloiii.,  d'une 
orientation  générale  S.-1-.  à  X.-f>. 

Entièrement  navigable  dans  sa  Iravei'sée  du  déparlenient.  où  elle  relève  de  la  S"  section  (du 
contlucut  du  Tarn  à  .Vgen,  4ô  kilom.)  el  de  la  i'  section  (d'.\gen  à  Castets,  lOlJ  kilom.).  elle  est 


iw 


LOT-ET-GARONNE 


parcourue  par  des  balcaux  à    vapeur   faisant    le  service   d'Agen  à  BDrdeaux,  de   Bordeaux    ■> 
Villeneuve-sur-Lot,  de  Bordeaux  à  St-Pouch-Condom,  de  Bordeaux  à  Celte,  etc. 

Elle  a  pour  affluents  :  (rive  g.)  r.4:( roife,  qui  vient  du  Gers  et  qui  sépare  le  déparlemont  de 
celui  de  Tarn-et-Garonne  —  le  Lestressol  —  (rive  dr.)  la  Séoune,  qui  vi  ent  du  Lot  et  traverse  le  Tarn- 
et-Garonne  avant  de  le  séparer  de  celui  qui  nous  occupe.  Elle  coule  au  pied  de  la  hsuteur  portant 
Puymirol,  absorbe  (rive  dr.)  le  GandaUlc  et  la  Petite  Séoune,  originaire  du  Tarn-et-Gaionne  et 
qui  dans  le  département  laisse  Beau  ville  à  700  m.  sur  sa  rive  g.  —  (rive  g.)  le  Gers,  dont  les 
16  derniers  kilora.  appa]liennent  seuls  au  Lot-et-Garonne.  C'est  la  seule  rivière  du  département 
recevant  de  l'eau  du  canal  de  la  Xeste  :  elle  passe  au  pied  dWstaffort  et  est  classée  cimniie 
navigable  depuis  le  pont  de  Layrac  jusqu-à  son  confluent,  c'est-à-dire  sur  '2  kilom..  m;iis  la 
navigation  n'y  existe   pas  —    (rive  s.)  la   Jurlc  —  le  Biimoiil.  né   sur   le   coteau  de   Laplunic  — 


VILLENECVE-SUR  LOT.  —  Vitiiv  ] t  mu-  le  Loi. 


(rive  dr.)  le  Mondol  —  à  Agen,  la  Masse  d'Afjen  —  le  ruisseau  de  St-tJihiirc  —  (rive  g.)  le  ruisseau 
d'Aubiac  —  (rive  dr.)  le  ruisseau  de  St-Martin  —  (rive  g.)  le  ruisseau  de  Séri'jnac  —  (rive  dr.)  à 
Port-Ste-Marie.  la  Masse  de  Port-Stc-Marie,  qui  laisse  Prayssas  à  moins  de  l  kilom.  sur  sa  rive 
dr.  —  (rive  g.)  l'Auvignon,  canalisé  pendant  quelques  kilom..  qui  vient  du  Gers  par  sa  brancbe- 
mère,  le  Grand  Auvignon;  son  autre  branche,  le  Pclil  Aucignon,  est  formé  en  Lot-et-Garonne  par 
plusieurs  ruisseaux  dont  quelques-uns  viennent  du  Gers  —  (rive  g.)  la  Baïse,  qui  vient  des 
Htes-Pyrénées.  traverse  Nérac,  passe  devant  Lavardac  et  devant  Buzel,  où  elle  communique 
avec  le  canal  latéral.  Canalisée  depuis  St-Jean-Poutge  (Gers)  jusqu'à  la  (baronne  («SI  kilom. \  elle 
n'appartient  au  département  que  sur  i'I  kilom.  400.  avec  un  mouillage  de  1  m.  de  la  limite  du 
Gers  à  Pont-de-Bordes.  et  de  1  m.  60  de  ce  point  à  son  conlluent.  La  pente  est  de  ritl  m.  -id 
rachetée  par  15  barrages  écluses.  Entre  Xérac  et  la  limite  du  Gers  il  s'en  détache  des  canaux  de 
déri  vallon. 


VILLENEUVE-SURLOT.  -  Porte  de  Pujols. 


4-2S  LOT-ET-GARONNE 

Elle  reçoit  :  (rive  g.)  la  Gcline.  qui  descend  du  Gers,  sert  de  limite  au  département  pendant 
7  kil.,  coule  dans  une  élroilc  vallée,  absorbe  (rive  dr.)  la  Lauzoue  ou  Aiizoue  qui  vient  aussi  du 
Gers  et  finit  en  face  de  Méziii.  et  la  Lusse  —  (rivedr.)  le  Lui.  qui  naît  en  Lozère,  traverse  l'Avey- 
ron,  sépare  ce  département  de  celui  du  Canlal  ci  traverse  celui  du  Loi  avant  d'atteindre,  par 
environ  65  m.,  celui  de  Lot-et-Garonne.  Il  ne  lui  abandonne  tout  d'abord  que  sa  rive  g.  pendant 
un  peu  plus  d'un  kilom..  puis  arrose  Fumel.  à  partir  duquel  il  descend  vers  le  S.-O.  jusqu'à  la 
bauleur  de  l'enne,  qu'il  laisse  à  500  m.  au  S.  pour  obliquer  vers  le  N.-O.  en  passanlà  Villeneuve. 
Élargissant  alors  considérablement  sa  vallée,  il  reprend  sa  direction  primitive  vers  le  S.-O.  après 
son  confluent  avec  la  Lède.  passe  non  loin  de  Ste-Livrade.  fait  un  coude  devant  Castelmoron  et, 
après  une  dernière  boucle,  finit  à  1200  m.  en  aval  d'Aiguillon.  Il  est  navigable  depuis  Bouquiès 
(.\veyron).  soit  sur  256  kilom.  dont  250  canalisés,  et  sur  lesquels  17  écluses  sont  réparties  en 
Lot-et-Garonne. 

Ses  affluents  sont  :  (rive  dr.)  en  amont  de  Fumel,  la  Tltczc,  qui  relève  presque  entièrement  du 
Lot;  la  Lemance,  qui  vient  de  la  Dordogne;  (rive  g.)  le  Boudouyssou,  dont  la  source  est  en  Tarn- 
et-Garonne,  qui  par  deux  fois  sépare  ce  département  de  celui  qui  nous  occupe,  où  il  passe  au 
pied  de  Tournon  et  au  S.  de  Penne,  en  aval  duquel  il  s'augmente  (rive  g.)  du  i-uisseau  de  Lar- 
tigtte:  (rive  dr.)  la  Lède.  qui  peu  après  avoir  cpiillé  le  déparlement  de  la  Dordogne  coule  dans  les 
belles  gorges  de  Gavaudun.  décrit  un  demi-cercle  don!  Miuill.iriquin  occupe  à  peu  près  le  centre 
et  finit  à  Casseneuil. 

La  Garonne  reçoit  ensuite  :  (rive  g.)  le  ruisseait  de  l'Ourbise.  qui  lui  parvient  par  deux  branches 
dont  l'une  finit  en  aval  de  Tonneins  et  l'autre  en  amont  du  Mas-d'Agenais  —  (rive  dr.)  le  Tohat, 
accru  (rive  dr.)  du  Tohat  de  Verteuil  et  (rive  g.)  de  la  Torgue  —  (rive  dr.)  h  Marmande,  le  Trec, 
formé  du  Trec  de  Seyches,  qui  passe  à  Seyclies  et  du  Trec  de  PinjDiichin  ;  réunis,  ils  hument 
(rive  g.)  la  Canaule  —  (rive  g.)  VAvanee,  qui  vient  des  landes  du  S.-O.  du  déparlement,  disparait 
pendant  2  ou  5  kilom.  et  re|)arait  parles  sources  de  Keujfons.  passe  à  Casteljaloux, laisse  Bouglon 
à  l  kilom.  sur  sa  rive  g.  et  finit  dans  la  Garonne  par  plusieurs  branches,  dont  la  plus  occidentale 
reçoit  (rive  g.)  le  Sérac  —  (rive  dr.)  la  Gupie  accrue  (rive  dr.)  du  Caiibon  —  (rive  g.)  à  la  limite, 
le  Lisos. 

Hors  du  département,  la  Garonne  s'accroît  (rive  dr.)  du  Drupl  et  (rive  g.)  du  Ciron. 

Le  Dropl  naît  en  Dordogne,  à  l'O.  de  Monpazier;  dans  le  département,  il  passe  devant  Villeréal 
et  dans  un  cours  très  sinueux  va  couler  à  1500  m.  au  N.  de  Castillonnès,  sépare  le  département 
de  celui  de  la  Dordogne,  pénètre  dans  ce  département  jusqu'à  4800  m.  en  aval  d'Eymet,  où  il  est 
classé  officiellement  navigable,  sépare  à  nouveau  pendant  4  kilom.  les  deux  départements  et 
pénètre  délinilivemcnt  en  Lot-et-Garonne:  au  S.  de  Duras,  il  forme  la  limite  du  déparlement  avec 
celui  de  la  Gironde,  où  il  ne  tarde  pas  à  i)énélrer,  apiès  65  kilom.  de  cours  en  Lot-et-Garonne. 
Les  seuls  affluents  qu'on  puisse  citer  sont  :  (rive  g.)  la  Dourdène,  qui  passe  à  Miramont  et  (rive 
dr.)  la  Dovrdèze,  qui  passe  à  l'O.  de  Duras.  Il  n'est  réellement  navigable  qu'en  Gironde,  depuis 
l'écluse  de  Barîe  jusqu'à  son  confluent,  soit  sur  54  kilom. 

Le  Ciron.  originaire  du  déparlement  des  Landes,  n'a  qu'une  quinzaine  de  kilomètres  en  Lot- 
et-Garnnne. 

MARAIS.  —  L'assainissement  et  le  dessèchement  des  terrains  marécageux  sont  assurés  par 
11  associations  syndicales  qui  se  partagent  près  de  1600  hectares,  répartis  entre  le  bassin  du 
Lestressol,  les  marais  de  Brax,  les  bassins  de  l'Auvignon,  de  la  Gaule  de  Mîolles,  de  l'Ourbise 
et  de  l'Avance. 

Sources  minérales.  Les  sources  ferrugineuses  froides,  bicaibonalées  sodiques,  de  Levadan. 
de  la  Pliiteformc,  seules  auloi'isées.  sont  exploitées  à  Casteljaloux  dans  deux  établissements. 
D'autres  sources  minérales  exisleni  à  Gnarou  (près  Lasserre)  et  à  Fontfrède  (près  Castelmoron). 

CANAL.  —  Canal  latéral  à  la  Garonne.  Ce  canal,  à  un  seul  versant,  s'étend  dans  le  départe- 
ment sur  92  kilom.  200,  ainsi  divisés  :  87  kilom.  291  de  ligne  principale;  4  kilom.  708  de  rigole 
de  prise  d'eau  d'Agen;  200  m.  de  descente  dans  la  Baïse,  à  Buzet.  En  outre  une  rigole  d'alimen- 
tation de  550  m.,  non  navigable,  est  délachée  de  l'Avance.  La  largeur  du  canal  à  la  ligne  de 
flottaison  est  de  18  m.  60  avec  un  mouillage  après  dragage  de  2  m.;  celle  de  la  rigole  de  prise 
d'eau  d'Agen  de  li  m.  75  et  de  13  m.  60  avec  1  m.  50  et  2  m.  de  mouillage  après  dragage.  La 
différence  de  niveau  est  de  55  m.  55,  rachetée  par  16  écluses  simples;  de  2  m.  70  dans  la  rigole 


z 
o 


O 


LOT-ET-GARONNE  431 

de  prise  d'eau  d'Agen,  racliclée  imr  2  écluses  sijnples  et  de  4  m.  55  dans  la  descente  en  Baïse, 
rachetée  par  une  écluse  double.  Il  franchit  les  ponts-canaux  de  la  Séoune,  d'Agen,  de  la  Baïse  et 
de  l'Avance.  La  traction  s'y  fait  à  l'aide  de  (luelques  bateau.x  à  vapeur,  porteurs  ou  remorqueurs, 
et  à  l'aide  de  chevaux,  d'àncs  et  de  nmlels.  Il  alimente  7  prises  d'eau  d'Irrigaliun  cl  9  usines 
de  force  motrice,  doni  1  lui  apparlienl. 
En  lOOO,  le  monlanl  de  ses  redevances  ou  produits  a  atteint  iô  T'.il  francs  pour  le  département. 

Climat 

Le  Lot-et-Garonne,  relevant  du  climat  girondin,  jouit  d'une  lempératurc  douce,  sans  froids  ni 
humidité;  il  présente  même  pour  la  chute  de  la  pluie  un  des  minima  de  la  France  :  5  à  U  déci- 
mètres dans  la  plaine  d'.\gen.  La  température  moyenne  de  cette  ville  est  de  lô",7;  celle  de 
Villeneuve,  en  1900,  a  été  de  10",  supérieure  de  0",?  à  la  dernière  moyenne  décennale  ;  la  tempéra- 
ture minima.  à  midi,  y  a  été  0",  et  la  température  niaxima  53".  Les  vents  les  plus  fréquents  sont 
ceux  de  ro.  qui  amènent  la  pluie  et  qui  ont  soufflé  pendant  107  jours  à  Villeneuve,  dont  lOi  de 
pluie,  pendant  lesquels  il  est  tombé  818  mm.  d'eau. 

Des  observations  sur  la  pression  barométrique,  la  pluie,  l'humidité,  la  ti'uqiérature,  la  vitesse 
du  vent,  la  direction  des  nuages,  etc..  sont  faites  dans  2"2  postes,  dont  1,  celui  de  Laplume,  fait 
'>  observations  quotidiennes. 

Divisions  administratives 

Etendue  :  55,"). 590  hectares  (Cadastre). 
PopuLATio.N  (1901i  :  278.7  iO  habitants. 

.\ri-ûndissemciits  Canlon.j  Comimines 

Préfecture  :  Agen 1  9  72 


/  Marmande 1  9  102 

I  Nénxr I  7  62 

'  Villencuoc-sur-Lol 1  10  90 

Total.   .  4  Total  .   .        .55  Total  .      520 


LISTE    DES   CANTONS 

Agen Agen  (I").  Agen  (2"),  Astaffort,  Beauville,   Laplume.  Laroque-Timbaut, 

Port-Ste-Marie,  Prayssas.  Puymirol. 
Miirmivnde Bouglon.     Castelmoron,    Duras,    Lauzun.     Marmande,    Mas-d'.\genais, 

Meilhan,   Seyches,  Tonneins. 

Aerac Casteljaloux,  Damazan,  Francescas,  Iloueillès,  Lavardac,  Mézin,  Nérac. 

VUleneuve-sur-Lol.    .  .     Cancon,  Castillonnès,  Fumel,  Monclar,  Monflanquin,  Penne,  Ste-Livrade, 

Tournon-d'Agenais,  Villeneuve-sur-Lot,  ViUeréal. 

CULTES.  Culte  catholique.  Évèché  :  Agen,  érigé  au  iir  s.,  suffragant  de  Bordeaux.  Il  a  pour 
arrondissement  particulier  le  territoire  du  département  composé  lui-même  d'une  partie  de  l'an- 
cien C.ondomois,  de  quelques  portions  du  diocèse  de  Cahors,  et  des  anciens  diocèses  de  Sarlat, 
de  Bazas  et  de  Lecloure.  Le  département  forme  le  diocèse  qui  a  été  divisé  en  deux  archi- 
diaconés,  l'un  comprenant  les  arrondissements  d'Agen  et  de  Villeneuve,  l'autre  ceux  de  Marmande 
et  de  Nérac.  En  1802,  il  a  été  uni  à  la  province  ecclésiastique  de  Toulouse,  mais  a  été  rendu  à 
Bordeaux  en  1823.  Il  compte  35  cures,  507  succursales,  26  vicariats  rétribués  et  54  non  rétribués. 
Il  possède  un  séminaire  diocésain  à  Agen.  Les  communautés  religieuses  d'hommes,  très  peu 
nombreuses,  s'occupent  d'enseignement,  de  prédication,  ou  sont  vouées  à  la  contemplation. 
Celles  de  femmes,  plus  nombreuses,  s'occupent  d'enseignement,  d'ceuvres  charitaliles  ou  sont 
vouées  à  la  vie  contemplative.  Deux  d'entre  elles  ont  leur  maison  mère  dans  le  département. 
Les  princi|>aux  pèlerinages  sont  ceux  de  N.-l>.  de  Bon-Encontre,  près  d'Agen;  de  N.-D.  de 
Bonne-Nouvelle,  près  de  Monflanquin  :  de  N.-D.  de  Peyragude,  à  Penne  ;  de  N.-D.  de  Pitié,  à 
St-Colomb  ;  de  N.-D.  de  Liesse,  de  Toute-Joie  ou  de  Gauch,  près  de  Villeneuve  ;  de  N.-D.  du 


i-52  l.OT-ET   GARONNE 

Port,  enti-e  Asren  et  Tonncins  :  ii(>  N.-D.  des  Bionliourcux.  ;i  C.ipu/.e:  <!(■  N.-D.  de  Marcilinc. 
entre  Caslillonnés  et  Monlaut:  de  N.-I).  de  (ionlainl.  à  Gonlaiid. 

Culte  protestant.  Plus  de  10000  ndli("-ienl>^  à  ce  culte  sont  rattachés  aux  consistoires  de 
f.astelnioioii.  Clairac.  LafllUe,  Nérac  et  Tonneins.  qui  font  partie  de  la  8«  circonscription 
synodale.  L'Union  des  Églises  évangéliques  libres  possède  une  église  à  Ciairac,  qui  en  compte 
une  autre  appartenant  aux  Églises  indépendantes  (minorités  évangéliques  synodales). 

Culte  Israélite.  Ce  culte  ne  compte  pas  d'adhérents  dans  le  dépailement. 

ARMÉE.  Le  département  ressoilit  à  la  IT-  résion  mililaire.  qui  (-(impreml  S  sulxlivisions  de 
région,  lionl  '2,  celles  d'Agen  et  de  Mannande.  lui  apparliennent. 

Les  tniiiprs  ,]iii  lépendenll'niil  ]iarlii'  du  17'  mijis  darniée.  doni  le  chel'-lieu  est  Toulouse. 


SAIN'l'-l'"li(JNT.  —  Chrilcnu  ilc  I^cMin^iiil.  t'.jjjl-li-vis. 


La  garnison  d'Agen  rompi-cinl  I  ré^'iim-ril  irinr.iiilrrie  :  i-cllc  de  Marmande.  la  I'.  C.  d'un  l'égi- 
meid  d'infanterie. 

1.1-  di'partement  ressortit  en  oulre  à  la  17"  li'gion  Inx  de  tri'iidai'mpiie. 

JUSTICE.  Le  département  ressorlit  à  la  Cour  d'appel  d'Agen.  11  existe  un  Tribunal  de 
1"  instance  ;i  AL'eii.  où  se  lient  la  Cour  d'Assises,  à  Maimande.  à  Xérac  el  à  Villeneuve,  des 
Tribunaux  de  Commerce  .'i  Agen.  à  M.iiiaaiidi: .  h  Xérac  et  ;i  Villeneuve:  1  Justice  de  Paix  dans 
cliacuii  de-  ".'i  carihin-. 

INSTRUCTION  PUBLIQUE.  Le  dépailement  ressoild  à  l'académie  de  Bordeaux.  11  ne 
possède  aucun  clahlissement  d'enseignement  supérieur. 

L'enseignement  secondaire  cornprend  pour  les  garçons  un  lycée  à  .\gen  (lycée  Bernard 
Palissy)  et  des  collèges  communaux  à  M.umande  et  à  Villeneuve-sur-Lot:  pour  les  fdles.  un 
lycée  à  .Vsen.  Il  y  a  des  établissements  libres  .'i  .Vgon.  à  Miraïucpnl  ri  à  Villeneuve-sur-l^ot. 
II  existe  un  petit  séminaire  à  .\gen. 

L'enseignement  primaire  recrute  ses  professeurs  à  l'école  normale  d'instituteurs  (avec  école 


MEZIN.  —  Eglise.  Enseinljlu  S.-O. 


T.  IV.  —  -28. 


LOT-ET-GARONN'i;   II. 


iôl 


LOT-ET-GARONNE 


annexe)  el  à  l'école  normale  d'institutrices  i.nci'  ccdlr  tinnoxe  c[  ('•colo  iiinternelle  annexe) 
«i'Aiien.  Il  exisli'  ilc~  écoles  primaires  supérieures  ilc  i:.iii;niis  à  Aiciiillon.  à  CosUlionnès.  à 
Méxin  el  à  Nér.n'.  ri  ilr  lillfs  ;i  \i''i;ii' :  de?,  cours  complémentaires  pour  garçon*  à  Cask'ljaloiix 
et  à  Tonricins;  de  lilles  à  'rmiiiciii:-. 

Si^ii.ildii-  CM  nulle  l'école  pratique  de  commerce  et  d'industrie  ilAtrcu  :  l'école  pratique 
dagriculture  de  St-Pau. 

Le  (lr|p.uli'iiii'nl  n'ssiirlll  en  (.mire  à  rnrrdnili^-eiiieul  iiihni'r.ili>ïii|ur  ilc  llniileaux.  sous-arron- 
(Jis^enieiit  de  liordeaux  N.  (division  du  S.-O.):  à  la  't'  région  agi'icoie  (S.-O.l:  à  la  2'J'  eonserva- 
lion  loresliére  (  lionleaux)  :  à  la  lO'  inspection  des  Ponts  et  Chaussées. 


Agriculture 


1,1  Li>l-i-l-(  laiiiiiMi'  c'-l  un  dr~  ]ilu-  ii'lii'-  dep.ii  le  uieiUs  ;igi-iciiic-  de  la  France,  laid  ]iar 
ralioudaucr  i|uc  par  la  variété  de  ^es  jiinduil-.  Taudi-  ipie  ses  plaleaux  calcaires  voient  jiailrc 
de  lieanx  ti'oupeaux  de  lie-li;iux  ou  s'ombrageid.  \cr-  le  X.  cl  le  N.-O..  de  loréK  de  chênes,  de 
cliàlaignier>  cl  de  hclri'^.  les  ailuvions  de  se-  \  alléi'-.  d'une  i.ire  lerlililé.  supportent  avec 
.aisance  les  cullui'cs  ni,ar;uidicrc^.  le-  |M'pinicrc~  qui  le~  coin  reni  ou  les  \crgcrs  el  les  vignoliles 
ipii  dcsceiideid  de-  colciux  %oi-iii-.  Il  n'y  ,-i  (pic  le  S.-(l.  de  rarr(p|idi-~eiiieiil  de  Nérac,  qui  est 
((piHcrl  de  lande-,  id  le  jil.de.iii  de  Se\  elles.  (|iii  ne  jiréseidc  (pie  i\f-  liru\  ères  et  des  ajOncs, 
(pli  ne  soient  jias  cultivés:  encore  les  landes  néraeaises  portent-elles  de  liches  forèls  de  pins 
et  de  cliènes-liége.  Mais  ,\gen.  Villeneuve.  Marinande.  sont  eélélires  ]iar  leurs  prunes  d'cute, 
Nicole  et  'l'onncin-  p.-ir  lciii>  aluicol-  (pii  ^onl  diiiL;(''-  ^iir  l'.Viielelcrrc.  l'ort-Ste-Marie  par  ses 
asperges  el  sou  r.d-iii  (pii  .irriveiil  >iir  le  ni.U(li('-  de  l'.iris.  Le  l.aliac.  ciillivé  en  grand,  est  aussi 
une  riehessc:  en  l'.inu.  iili'.iT  |il.iiileiirs  oui  récolh''.  Mir  ."(ir.T  licclares,  ."liM.'i  'id.')  Kil.  de  tabac  classés. 
Les  céréales  (_iccupeiil  une  assez  grande  surlace;  leur  producli(Ui  :<  élé  l.i  sui\;\nte  en  1000  : 


Cidhir. 
FronienI 
Méleil,   . 
Seiirlc 
Or^e.  ,   . 


Siirtacc  Production 

l-Jii.VHl  heclaie?  l,61'2,ir.O  heclol. 
-Mt         ■■  510 

7.0UI         ■■  SÔ,7iO 

•'lOO         .  -4. 70(1 


Culture-  Siiihice  rroiliiclirtn 

.•\voinc.   .    .    .  11,0:.0  hectares  247.t)70  heclol. 

IMa'is li'..'2.-.0         ■■  lOLàiO 

Millel    .    .    .    ,       .Î,7i0  ..  li,100 


T,.-i  I une  de  terre  a  fourni  .MOr,")(l  (piiiil.iiix  l'oiir  |-2  0."iO  hect.-ires  cullivés, 

(luire  le  l.ili,-ic,  les  seules  cultures  indusiricllcs  sont  celles  du  (dianvre  el  du  lin.  Le  chanvre. 
ciillivé  sur  loi  heclares  a  produit  70S  rpiiiil.-uix  de  filasse  el  'JoO  de  graine;  le  lin.  avec  ôh  hec- 
tares, a   prodiiil    Il'i-i  (piiiil.'Uix  de  lil;is-e  (d    lliO  de  gi'.iiue. 

Le-  i.r.iirie-  ,-irliliei(-lle-^  ont  occupé  eu   lOOO  prés  du  douille  des  prairies  naturelles  : 

Hectares    (Jiiiiil.-uiv    I  lloelaics        Oiiiiilaii.'; 

1  Trélle,    ,    .   ,  7,700       *l,"i,I.S0   j    Itelteraves  fourragères. .    .      2,480  îiOi.O'.H) 

','''■'''"■'    )  l.ii/.crne     ,    ,   .        S.ti'.i:.        '.01,7X0   i    Prés  nalurels 8,710  297..-,iO 

■"''"'''"'"'"-/  Sainfoin,    .   ,    .        n,8-20       '2:.(l.ilo    i    lleihaffcs 1.953  50.r.r,5 

La  vigne,  plantée  dans  45220  hcel.-ire^,  ;i  prodidl  I  r.oi'.  .■.!I2  hectolitres  de  vin;  8006  heclares 
étaient  encore  iuiproduclifs.  Les  \iu>  soid  de  lioiuie  (pialilé,  cl.  pour  la  majeure  partie  des  crus 

rouges,  soiil  de-liiiés  ,'i  Bordeaux;  le:,  plus   re iinu'--  >oiil   ceux   de  Thézac.  de  Péricard  cl    de 

MonllaïKpiin;  pour  le^  eru^   blancs.  Clairac  csl  célèbre  par  m-^  rlns  pmin-is.  très  li(pioreux.  faits 
de  rai-ins  exlréuieuieiil   iiiùr-;  l'orl-Sle-Marie  l'ail  ('■•;,deiiieiil  de  bons  \ins  blancs, 

.\u  premier  imiil:  de  la  cullure  fi-ililière  vieiil  c(dle  de-  pnniirrs  f/'ciilr  cultivés  dans  la  vallée 
du  Loi  (d  >ur  le-  bord-  de  la  Garonne,  (d  (pii,  eu  l'.)00.  oui  produit  570077  kilogr.  de  jirunes.  On 
:i  récrdié.  l;i   iiiéuie  .iiuK-e.  7iM  (piiulaiix  de  (  li.'daigiio.  ll'JO  de  pommes  à  cidre  et  019  de  noix. 

Deux  >érieiciilleiirs.  .■iv.iiil  mi-  eu  iiieubaliou  5  oiieci  de  gr.iiiies.  ont  récolté  152  l<ilogr.  de 
cocon>. 

Il  y  a  plus  de  70000  hectares  de  boi-  cl  de  l'orél-,  doni  1105  hcci,  (iO  a,  appartiennent  à  des 
<-omuiunes.  Le  ll;iul-.Vireiiais  est  couvcri  de  (héue-,  ,]<•  pin- cl  de  châtaigniers,  tandis  que  les 
peupliers  el  le  saule  blanc  crois?-eiil  sur  les  bord-  de  la  (l.iromie.  l.'Id.il  jMi-sèdc  tU'ux  \n'\>i- 
nières  sur  la  Ila'i-c,  :i  l.asmalrix  el   :i   P.k  lieroii. 


< 


~3 


LOT   i:  T  CAROXNE  1," 

On  ,1  iiiiiiici-sr.  011  lOlMi.  (l;in-  ilinV-riMil-i  roiii--  i1\mii.  l'J  7(1(1  .-ilcviiii.  dont  ôddU  t\f  liuitc  i^aiiiiio- 
née  prnvenniil  âo  IWdle  triit;riciiltui'0  de  S(-l',iii. 

Au  ni  dôfomljre  1000.  on  cnmplait  lu  iliS  Iric-  ir^iiiiinaux  d'oipère  cliovaliiio.  "iri'2  d'espèce 
mula?^sière  et  2277  d'espère  o~ine.  \illriiiuvc-^iii-I,ol  po-^ède  un  dépôt  d'étalons  ;  pkisieurs 
sociétés  liii)piqties  fonelionnent  dan-  le  di-pailemcnl.  Il  y  avait  en  outre  197804  animaux 
d'espèce  bovine,  dont  22  i  12  licrnl's  de  tia\  ail  el  "."lir,  à  l'engrais.  Ces  animaux  sont  d'espèces 
garonnaise,  de  Marniande  à  Meillian;  agenaise,  aux  environs  d'Agen  et  de  Villeneuve;  gasconne, 
vers  le  département  du  Gers.  Les  vaches,  au  nombre  de  9J75I.  ont  donné  ôi777  hectolitres  de 
lait.  Depuis  1800.  il  existe  une  ('.nmrius-JDn  i\r~  taureaux  départementaux  qui  tirid  .'i  jour  un 
herd-book.  L'espèce  ovine   élail    représenlee  par  lOOGJS  animaux,  dont  l'élevage  se  fait  sur  les 


NERAC. 


Vii.-illt'S  maisons  sur  \ti  Place  do  la  Pirpuljlique. 


cau.sses  et  dont  70  000.  tondus,  ont  fourni  2"S2  quintaux  de  laine.  On  comptait  eu  outre 
60822  porcs  et  3828  chèvres. 

Les  ruches  en  activité,  au  nombre  de  8430,  ont  produit  13  437  kilogr.  de  miel  et  0  013  de  cire. 

L'enseignement  agricole  comprend  une  chaire  départementale  d'agriculture;  une  école  pra- 
ticpie  d'agriculture  à  St-Pau.  Il  existe  en  outre  un  service  viticole,  avec  champs  d'expérience 
pour  l'adaptation  des  cépages  américains,  plusieurs  sociétés  d'encouragement  à  l'agriculture 
et  des  comices  agricoles.  Plusieurs  foires  importantes,  dont  quelques-unes  spéciales  aux  bes- 
tiaux, ont  lieu  à  Agen. 

Industrie 

INDUSTRIES  EXTRACTIVES.  En  1000.  on  a  exploité  49  minières  de  fer.  foutes  h  ciel 
ouvert,  ayant   employé   d'ime   façon   interniittenle    122  ouvriers,  et  ayant   produit   ,30  881  T.   de 


L  C)  ï    li  r  -  G  A  1  !  O  .\  _\  b  iô» 

minorai  prôiinro.  dmit  r,0(l."t  mit  clé  utilisée^  p.u-  1  iwiiie  de'  l'uiiu'l.  I.o~  |iiiiiciii.iiix  reiilrcs 
dVxtraelion  sont  ceux  do  Gavaudiiii,  (aizoni,  I-iiiiK'i.  Ulaïuiuclort.  Sallos  et  Lacapello-Biroii.  La 
iiiOrno  année,  on  comptait  11  carrières  ^outeiraines  continues  (ii  ouviicrs),  178  à  ciel  ouvert 
dont  122  exploitées  temporaiienient  (2'JO  oinners)  et  ÔU  continuellement  (211  ouvriers).  11  y  a  des 
carrières  de  pierre  à  bâtir  tondre,  dure  ou  demi-dure  à  Fumel.  Vianne  (ôiori  m.  ci:  de  moellons 
(22000  m.  c);  de  calcaire  pour  chaux  hydraulique  i7ii2  m.  ci  et  pour  ciment  (."iijTT  m.  c)  à 
Sauveterre,  St-Front,  Fumol,  Trenlels  :  de  castine  (19  017  m.  c)  à  Finaol  ;  de  terres  pour  ocres 
(liO  m.  c.)  ;i  Cuzorn;  de  sables  pour  moulai.'o  à  Sauveterre  (83  m.  ci;  d'argile  pour  porcelaine, 
de  matériaux  d'empierrement,  etc.  La  production  de  la  chaux  et  du  ciment  est  la  plus  impor- 
tante de  ces  industries;  elle  occupe  jusiju  à  7ù  ouvriers,  y  compri-,  ceux  employés  à  l'extraction. 
Fumel  utilise  dans  ses  hauts-fourneaux  la  castine  de  ses  carrières.  Plusieurs  tuileries,  brique- 
triios  et  faliiiipir-  de  liiyaiix  de  drainage  existent  dans  le  département. 

INDUSTRIES  AGRICOLES.  Ces  industries,  très  importantes,  t'ont  \ivn-  ime  partie  de  la 
population.  La  minoterie  tient  le  premier  rang  avec  ses  nomliriMix  moulins,  i)armi  losipiol-  un 
doit  citer  celui  de  (iajae.  à  Villeneuve  et  ceux  d'.\gen;  i[uelipios  moulins  ne  font  <|ue  do  l'huile  de 
lin  et  de  colza.  Il  y  a  des  distilleries  importantes  dans  lo<  priiifip.iux  ii'iilres  et  des  brasseries 
notamment  à  Nérac.  Les  fruits  secs,  surtout  les  pruneaux,  dunt  Ageii  s'est  fait  une  loiioinméc. 
sont  préparés  à  .\gen.  \'illeneuve,  Ste-Livrade.  Marmande,  etc..  ([ui  ciiiiiptojil  jii~-|  ,lo-  confi- 
series. Agen,  Nérac.  Villeneuve,  se  sont  fait  une  spécialité  do-;  pâtés  li-ul'IV's  lU'  canard,  de  l'oies 
gras,  de  gibiers,  de  truffes,  de  conserves  et  de  cèpes.  La  manufacture  de  tabacs  de  Tonnoins 
livre  à  la  consommation  de  grandes  (piantités  do  tabacs  provoiiaut  ■■n  lu.iji'iiro  partie  du  dépar- 
tement et  des  départements  limitrophes.  L'industrie  du  lims  compte  plu-iour-  scieries  méca- 
niques; des  saboteries,  des  fabriques  de  bouchons  et  objets  en  liège  ulili-anl  rocurcc  dos 
clii''iics-lir-i.'o  do-  l.iiido-  m'^racai-o-i  ;  Al'i'ii  l'ait  ilo~  balais  de  sorgho,  etc. 

INDUSTRIES  MÉTALLURGiaUES.  —  La  -ouli>  usine  métallurgi(iue  est  collo  dos  Hauts- 
fourneaux,  fonderies  et  ateliers  de  construction  do  l'iimol  (Soc  inélall.  du  Périijoyd).  Fille 
emploie  1200  ouvriers  et  possède  doux  liauls-fuuruoaux.  i  cubilots,  1  tuyauterie  jiour  couler  ver- 
ticalement les  tuyaux  de  conduites  d'eau,  I  fonderie  pour  moulages,  I  atelier  de  cousli  iiiilnu  de 
plaques  tournantes,  grues,  cylindres  séclieurs  pour  papeteries,  etc.  En  1001,  elle  a  produit 
•JO  iii  T,  de  fontes  brutes  de  toute  espèce,  10  là.")  T.  de  produits  faln-iqués  en  1"  fusinu  ol  (MilCi  T. 
en  2'  fusion.  Elle  s'est  adjoint  une  bri([ueterie  réfractaire  et  utilise  ses  laitiers  dans  l.i  l'abri- 
cation  des  ciments,  des  blocs  de  tontes  dimensions  et  dos  briques.  On  peut  encore  cilor  10  fon- 
deries de  2«  fusion  disposant  chacune  d'un  cubilnl.  A;;en.  Aiguillon,  \illeneuve.  l'aliiiquont  dos 
instruments  aratoires;  Castoljaloux.  do-  entonnoirs:  \'illonouv(>.  îles  peignes  à  tisser,  etc. 

INDUSTRIES  CHIMIQUES.  —  11  y  .i  .lo^  teintureries  .fins  les  principales  villes.  .\gen. 
Casteljaloux,  Marmande  et  Villeneuve,  fabriquent  des  chandelles,  do- bougies  i-t  do-  cierges: 
Casteljaloux  a  des  usines  de  produits  résineux. 

INDUSTRIES  TEXTILES.  —  Le  département  ])OSsèdo  quoI,|uos  filatures  de  coton,  de  laine 
(.\gen)  et  dos  labiiqiios  de  droguets  de  laine  à  ilézin  ol  ;i  \i''r.io:  ilr  cotonnades  à  Purt-Ste- 
Marie;  de  draps  à  Casseneuil.  Plusieurs  villes  possèdent  do-  corderies. 

INDUSTRIES  DIVERSES.  —  11  y  a  des  tanneries  à  .Vstalfnrt.  Casteljaloux.  Xérac  Sainle- 
Bazoilli'.  otc  Miraiiiiinl  cl  \illoiiouve  fabriquent  des  chaussures.  Plusieurs  papeteries  jiro- 
duisent  du  papier  blanc  et  du  pajiii'r  d'emballage.  Villeneuve  est  un  centre  imjiortant  ]iour  la 
chapellerie  de  paille  et  do  feutre;  celte  mémo  ville  possède  une  manufacture  do  boutons  de 
nacre  et  Miramont  une  manufacture  de  perles. 

Le  nombre  d'établissements  industriels,  en  1000.  était  de  'i(j98.  occupant  Ô8i7  ouvriers,  11  y  avait, 
au  31  décembre  de  la  même  année.  12.10  machines  à  vapeur  actives,  dune  force  de  2S92  chevaux, 
utilisées  dans  218  établissements:  10  autres  maohines  (l.jO  chevaux)  étaient  inactives  iI.ims 
10  établissements. 

Commerce 

Le  Lot-et-Garonne  importe  des  combustibles  en  provonanco  d'.Xubin.  de  Carmaux  et  des 
bassins  anglais;  des  viandes  de  boucherie;  de  Ihuile  d'olive,  des  articles  de  nouveautés  et  de 
modes,  des  articles  d'ameublement,  etc. 


4iO 


LOT  ET-GARONNE 


11  exporte  des  céréales,  des  farines,  des  léttumes,  des  vins,  des  bcsiiaux.  des  volailles,  des 
roincsliUlcs,  des  fiuils.  des  inuneaux.  des  abiicols,  du  raisin,  du  tabac,  du  liège,  des  produits 
céramiques,  etc. 

En  1900,  le  tonnasîc  clTectif  sur  le  canal  latéral  a  été  de  ôlTOlô  T. 

Le  mouvement  ae  la  navisalion  sur  la  Baïse,  dans  le  déparlement,  a  été  de  28  010  T.  pour  la  2' 
section  cl  de  180"22  T.  |)Our  la  Tr  seclion  (tonnage  à  dislance  entière). 

La  succursale  de  la  Bunque  de  I-'rance  a  Agen  a  occupé  le  57'  rang  sur  120,  a\ec  un  chilTre 
d'affaires  de  44  501  MO  li- 

Agen  possède  une  Cliauiljrr  i\r  cciruiuiTcc  dmit  !■■  rc--t.irt  lonipreuJ  tout  le  dèparlenicnl. 


Aêgatit  bonhotal- 


iSÈRAC.  —  Vieux   Pont  sur  la  Baise  et  Maison  de  Sully. 


Voies  de  communication 


Kilum. 

Chemins  de  fer  (voie  normale).  .   .   .  577,  » 

Roules  nationales 566,244 

Roules  départementales 457,185 

Chemins  de  grande   comniunlialiun.  845,754 

d'intérêt  commun 985,159 

■         vicinaux  ordinaires    ....  4124,915 


Kilom. 
Canal  latéral  à  la  Garonne,  (longueur 

dans  le  dép'.i 87,291 

Garonne  (long,  dans  le  départ.).   .   .  110,  » 

Gers  (long,  dans  le  départ. \  ...       .  16,516 

Baïse  (          ••                           I 42,400 

Lot     ( 


AGEN,  que  de  larges  boulevards  percés  à  travers  la  vieille  ville  ont  lieureuscmeiil  trans- 
formé, est  bàli  dans  une  situation  agréable  sur  la  rive  d.  de  la  Garonne.  L  espace  qu'il  occupe 
affecle  la  forme  d'un  triangle  équilatéral.  Le  côté  N.  de  ce  triangle  n'est  autre  que  le  Catial 
latéral  à  la  Garonne,  sur  la  rive  d.  duquel  viennent  mourir  les  collines  de  l'Ermitage  portant 
des  villas  entourées  de  vignes  et  de  vergers,  et  qui  traverse  la  Garonne  sur  un  beau  Pont-Ar/Ke- 
duc.  C'est  ce  fleuve  lui-même  qui  en  constitue  le  coté  O.;  les  deux  rives  communiquent  par  un 


LOT-ET  GARONNE  lil 

pont  et  une  ijasserelle,  ilii  inilicMi  desquels  la  vue  est  agréable  en  amont  comme  en  aval.  La 
rive  d.  est  accompagnée  di'  lielles  iiromenades  :  le  Foirail,  auquel  succède  la  Promenade  du 
Gravier,  que  longe  le  Cours  Gambetta  ■  au  delà  de  la  nve  g.  s'étend  une  large  plaine,  très  fertile. 
Le  troisième  côté  enfin  est  formé  par  une  ligne  oblique,  partant  de  l'Hospice  Hl- Jacques,  qui 
renferme  le  Tomoeau  ae  Mascaron,  évcque  d'Agen,  et  aboutissant  au  Fauhourq  du  Pin.  Les 
monuments  d'Agen  n  offrent  qu  un  mtêrèt  relatif  La  Calliédrale  Sl-Caprais,  ancienne  collégiale 
du  xi°  s.  remaniée  à  diverses  époques,  a  sa  façaue  latérale  S.  flanquée  d'un  clocher  carre 
moderne  ;  l'absiae  extérieure  a  été  restaurée  :  l'intérieur,  peint  et  décoré  de  fioscpics  modernes, 
se  compose  d'une  nef  unique  avec  transept  (xir  s.).  La  Chapelle  des  Innocents  h  g.  de  la  catlié- 


N<;alir  Boriliolal. 


NÉRAC.  —  Un  coin  de  I.t  Promenade  de  la  Garenne. 


dralc  csl  devenue  la  chaoelle  du  Collège  St-Caprais;  on  remarque  à  l'intérieur  de  curieux  chapi- 
teaux et  deux  tombeaux  anciens.  La  Chapelle  Sle-Foy.  surmontée  d'un  clocher  moderne  en  briques 
et  pierre,  attire  de  nombreux  pèlerins.  'L'Eglise S.-D.-du-Bourg  (xii«  et  xiv'  s.),  à  laquelle  une  abside 
a  été  ajoutée,  est  précédée  d'un  porche  et  se  compose  de  deux  nefs.  L'i'ff/ise  des  Jacobins  (ww  s.), 
à  deux  nets  également,  est  construite  en  briques.  L'Église  Sl-Hilaire  (xv=  s.)  à  nef  unique,  a  sa 
fa  -ade  enliérenK^nt  refaite,  flanquée  de  deux  tours  carrées  ;  celle  de  droite  se  termine  par  une 
fléché  en  pierre.  La  Chapelle  des  Pénitents  blancs  n'a  conserve  d'antique  que  la  base  de  la  Tour 
du  clocher,  de  forme  hexagonale,  sur  laquelle  on  a  édifié  en  briques  rouges  une  tour  moderne. 
L  Église  au  t^acré-Cœur.  inachevée,  est  du  style  xiil"  s.  L'Evêché.  le  Grand  et  le  Petit  Séminaire' 
sont  dépourvus  d'intérêt.  Au  S.  de  la  ville  se  trouve  le  Lycée  de  garçons,  devant  la  laçade  duquel 
est  aménagé  un  Sijtiare.  La  Promenade  de  la  Plate-Forme  précède  le  Palais  de  Justice.  mo<lerne, 
et  la  Préfecture,  installée  dans  l'ancien  Évêché  (xviip  s.).  i.es  salons  sont  décorés  de  poriraits  de 
l'époque  ;  un  très  beau  parc  entoure  l'Hôtel.  A  l'E.  de  la  ville,  s'élève  la  nouvelle  Ecole  normale  de 
filles,  dans  un  quartier  moderne,  doté  d'un  Foirail  ombragé  et  d'une  grande  place,  la  Place  du 
M  juillet  ou  Promenade  du  Pin.  L'Hôtel  de  Ville,  au  centre  du  vieil  Agen.  est  l'ancien  Hôtel  du  Pré- 
sidial  (xvii-  s.).  II  renferme  la  Biblinthèciue.  qui  compte  20  000  volumes.  Près  de  là  se  trouvent  le 
Tliéàlre,  la  Posie  et  le  Musée.  Ce  dernier  occupe  l'Hôtel  d'Estrades  et  un  autre  Hôtel  du  xvi»  s.,  dont 


•142 


LOT-ET    CARONNE 


on  ;ulmii-L'  un  bel  escalier  à  vis.  Outre  une  eulioclion  ilo  toiles  modernes,  h-  musée  lent'orim- 
des  antii]uités  égyptiennes,  romaines,  gauloises,  mérovingiennes  ;  des  fragments  de  sculptures 
d'époques  diverses,  des  collections  d'histoire  naturelle,  des  curiosités  du  Mexique,  etc. 

En  bordure  des  vieilles  rues  de  la  ville,  étroites,  tortueuses,  où  il  est  dilTicile  de  s'oricniri,  on 
rencontre  un  certain  nombre  de  maisons  anciennes  à  arcades  ou  cornières,  du  Mv»  s.,  nolaiii- 
iiKMil  <\:m<  la  rue  du  Puits  du  Saumon. 

Am-ii  a  élevé  un  Mùnumcul  aux  Enfants  de  Lot-et-Garonne  morts  pour  la  France  en  1S70-1871; 
un  auti'e  Munnntcal  à  la  ijloire  de  la   lié/iublique  fj-aaraise   [Mii^l);  une   Statue   à  Jaeiiues  Boé,   dit 

Jasmin  (1708-18(ji).  poète  popu 
lairc  languedocien  :  un  Buste  l'i 
Çôrtète  de  Prades  (1580-1607), 
autre   poète    languedocien. 

Aux  environs  d'Agen.  ou  peut 
voir,  dans  le  vallon  de  \'ér(jnc. 
la  Fontaine  de  Scaliger  cl  la 
maison  natale  du  poète  pliiln- 
logue.  Au  S.  et  sur  la  rive  g.  d; 
la  Ciaronne  est  le  bourg  de  Moi- 
rax  i|ui  a  conservé  des  vestiges 
de  son  enceinte  fortifiée  et  (jui 
possède  une  Église  fort  intéres- 
sante des  xret  xir  s.  Kn  descen- 
dant la  vallée  de  la  Garonne, 
on  trouve  en  aval  d'Agen  et  sur 
la  rive  d.,  un  peu  au-dessous  du 
ronlluent  de  la  Masse,  la  pitlo- 
resiiue  bourgade  de  Port-Ste- 
Marie.  Resserrée  entre  la  rive 
d.  (lu  lleuve  et  des  collines  éle- 
vées, sur  les  lianes  desquelles 
mûrissent  de  beaux  raisins,  elle 
consiste  surtout  en  une  longue 
rue  bordée  de  vieilles  niaisonx 
des  XV  et  xvr  s.,  sans  aligne- 
mriil.  et  coupée  iiar  des  ruelles 
rlniilr-.  On  y  viiil  plusieurs 
h\llises  mtéressantes  du  xiv  s., 
dont  l'une  est  en  ruines.  Plus 
en  aval  encore  esl  Aiguillon. 
r.iiili(iur  Ai-iliu.  bàlii'  eu  aiiiplii- 
llié.'ilic  sur  la  livi'  is.  lUi  I.ol.  à 
1  Uiloni.  SOU  de  son  conllucnl 
avec  la  (iaronne;  c'est  au  S.  de 
celle  \llle  cpie  l'on  voit  les  ruine» 
des  deux  édicules  romains  de 
plus  au  S.  était   le  raslriun   sur  l'eniplacemeul   duquid  s'élève 


NERAC. 


Vieille 


llll   XVI'  s. 


Pei/rclonr/up  et  de  la    Tourrasse 
l'Église  St-Cdnte. 

Dans  la  vallée  du  ('.ers  et  sur  la  rive  g.  se  trouve  Lagrar.  dominée  .ui  \.  par  son  fglisc 
{xv  s.)  dépendaiil  ia<lis  d'un  j.rieuré  clunisien.  De  la  terrasse  où  elle  s'élèxe  on  jouit  dune  bidle 
vue  sur  la  vallée  de  la  Garonne.  Plus  à  l'O.  de  celte  localité,  les  deux  bourgs  d'Aubiac  et 
d'Estillac  offrent  quelque  intérêt  pour  les  touristes  :  le  premier  possède  une  Église  (xr  s.)  dont 
les  absides  du  cl.œur  et  des  croisillons  reproduisent  en  plan  une  feuille  de  trèfle-;  le  second,  un 
Château  (xvr  s.)  où  résida  Biaise  de  Montluc,  dont  on  voit  dans  le  parc  le  tombeau  en  marbre 
blanc  avec  la  statue  couchée  du  célèbre  capitaine. 


NERAC.  —  Château.  Façade  sur  la  cour. 


44i  LOT-ETGAIîDNNli 

MARMANDE.  ;iu  cunduent  du  Trec  avec  la  Garonne  iiui  y  forme  (rive  d.)  un  poil  en  amont 
du  /■.!///  .■<if.-<j:fii'lu.  osi  une  ville  eommerranlc.  Elle  esl  bàlie  en  forme  de  fer  à  cheval  dont 
Idinertnic  au  S.  coïncide  avec  le  cours  même  du  Tifi-:  la  ii\c-  d.  de  ce  luisseau  est  dominée 
)iar  une  l'romenade  en  terrasse,  sur  laquelle  (Ui  trou\c  une  Tmir  tlu  \iir  s.,  reste  des  vieux 
remparts.  Au  \.  e~l  un  clieuun  de  ronde  ilonl  les  fossés  sont  Irauslnnués  en  jardins.  A  l'E.  se 
développe  la  ju-omenade  des  Allées  de  Puiijueraud.  L'intérieur  de  la  ville,  en  dehors  de  queliiues 
belles  voies  où  ipielipies  maisons  anciennes  alternent  avec  des  constructions  nouvelles,  olTre 
surtout  un  ensendjie  de  rues  irrégulières  coui>ées  par  des  ruelles. 

Vlu/liite  Xoli-e-J)  nue  ixiir.  xiv  et  x^'  s.)  est  llaïuiiiée  à  g.  de  sa  façade,  que  décore  une  rose  du 
xiv  s..  <run  l(uud  (idiher  carré;  à  l'intérieur  on  remarque  les  fenêtres  élégantes  de  la  nef.  un 
triforium,  un  retable  iwn  s.i  et  les  jolies  voûtes  d<'  la  sacristie.  Une  galerie  de  Cloître  (xvr  s.), 
dont  les  colonnes  siput  en  ijartie  dissimulées  sous  la  veidure  de  plantes  et  d'arbustes,  est 
attenante  à  la  façade  latérale  S.  Sur  la  place  principale.  VlhHel  de  \'iHe  et  le  Palais  de  Jusliee, 
modernes,  se  foid  vis-à-vis.  La  Sous-Préfeeluve  est  précédée  d'un  porche  (xvir  s.).  La  Caisse 
d'épargne  (l'.MIli  et  le  Collège  sont  sans  intérêt.  Signalons  encore  la  Tour  dite  de  Cliarlemagiie 
(xvr  s.)  dans  le  monastère  de  l'Annonciade,  les  Aeuf  Fontaines,  avec  9  bouches  en  liéinicycle  et 
les  Cinq  l'oiitaines.  qui  alimentent  un  lavoir  près  du  Trec.  Ce  petit  cours  d'eau  forme  avec  la 
Ciai-onne  luie  île  basse  dans  les  prairies  de  kuiuelle  paissent  des  troupeaux  de  vaches. 

l'armi  les  quelques  cités  intéressantes  de  l'arrondissement,  citons  Duras,  bâtie  aj  sommet 
il'un  promontoire  occupant  l'angle  formé  à  l'E.  du  connuent  de  la  Dourdèze  avec  le  Dropt  et  ipii 
a  conservé  la  plus  grande  partie  de  ses  fortifications,  une  Porte  de  ville,  son  Château  (xv«  s.),  une 
Église  (xir  s.)  et  quelques  maisons  anciennes  {x\-  et  xvr  s.). 

NÉRAC.  (pie  la  lîaise  partage  en  grand  Nérao  sur  la  rive  g.  et  en  petit  Nérac  sur  la  rive  d., 
est  énalenient  traversée  par  la  route  nalloii.ile  de  l'orl-Sle-Marie  à  Auc-h.  parallèle  à  la  rivièl'c  et 
qui  passe  entre  un  coio-s  demi-circulaire  aboutissant  à  la  Baise  et  les  Allées  d'Albrel.  au  centre 
desquelles  on  a  érigé  une  Statue  à  Henri  11'.  Ce  dernier  séjourna  longtemps  dans  Nérac  ainsi 
que  sa  famille.  Deux  ponts,  dont  l'un  en  dos  d'âne,  du  xv"s..  le  l'aiil-J'ieux,  et  un  autre  moderne, 
le  Pont  IVeuf,  sont  jetés  sur  la  rivière  aux  eaux  vertes,  qui  coule  dans  un  vallon  encaissé.  Xue 
de  ces  ponts  et  principalement  du  Pont-Vieux,  la  ville  présente  sur  chaque  rive  un  fouillis  pitto- 
resque de  toitures  étagées  les  unes  au-dessus  des  autres  que  domine  VÉglise  St-Xicolas  (1780), 
sur  la  rive  g.  et  VÉglise  St-Mare  (1872)  sur  la  rive  d.  Des  quais  partent  des  rues  et  des  ruelles 
montantes,  tortueuses,  bordées  de  maisons  à  torchis,  à  poutres  en  bois  à  la  façade,  etc.  On  en 
remarque  plusieurs  sur  les  quais  eux-mêmes.  Sur  la  rive  g.  un  escalier  relie  le  quai  à  la 
me  Henri  }\'.  dans  laquelle  on  voit  une  aile  du  Château  (xvr  s.i  (pi'habita  le  roi  de  Navarre. 
L'ancien  Palais  de  la  Chambre  des  Comptes,  qui  se  compose  d'un  bAliment  central  avec  deux 
ailes  en  retour  que  surmontent  une  tourelle  carrée  à  d.  et  un  pignon  élevé  à  g.,  abrite  le  Palais 
de  Jusliee,  le  Tribunal  de  eommerce,  la  Bibliotlièejve  et  le  Musée,  où  l'on  remarque  quelques  toiles 
modernes,  des  antiquités  et  des  collections  d'histoire  naturelle.  La  Sous-Préfeeture  et  le  Temple 
protestant  sont  d'élégantes  constructions  modernes.  IS Hôtel  de  Ville,  qui  contient  quelques 
tableaux,  est  installé  dans  une  maison  ancienne. 

La  splemlide  promenade  de  la  Garenne,  qui  consiste  surtout  en  une  longue  avenue  de  2  kilom. 
ombragée  de  chênes  séculaires,  est  située  cuire  la  rive  d.  de  la  Ba'ise  et  une  ligne  de  rocs 
abru|)ls  que  recouvre  un  petit  bois.  Tout  y  rappelle  le  souvenir  des  amours  légendaires  de  Henri 
de  Na\ane  a\ec  rinl'orluiiée  l'Ieuretle.  Sous  une  grotte  lapissée  de  verdure,  une  statue  en 
marbre  blanc,  qui  la  représente  noyée,  occupe,  parmi  les  nénuphars,  le  centre  d'un  petit  bassin 
«pic  remplissent  les  sources  voisines.  Plus  loin  un  chalet  rustique  porte  une  inscription  en  vers, 
rappelant  encore  la  légende.  Plusieurs  fontaines,  parmi  lesquelles  nous  citerons  la  Fontaine 
St-Jean,  la  Fimtainc  du  Dauphin,  décorent  en  outre  la  promenade,  avec  une  mosaïque  gallo- 
romaine.  L'été,  la  Garenne  est  tout  simplement  exquise.  .\u  milieu  des  jardins  maraîchers  situés 
sur  la  rive  opposée  de  la  Baise,  on  voit  encore  quelques  vestiges  de  constructions  du  xvr  s., 
déiiendant  du  Pavillon  des  Bains  du  roi  de  Kavarre  et  du  Palais  des  Mariannes:  de  la  petite  Fon- 
taine des  Poupetles  comi)lètement  à  sec,  il  reste  bien  peu  de  chose.  En  amont  de  Nérac,  au  delà 
d'un  moulin,  on  rencontre  les  ruines  du  Chûlean  féodal  de  .\a:areth.  Citons  encore  aux  environs 
le  Château  du  Tasia  (xv  s.)  remanié  et  celui  de  Séguinot. 


I.OT-i:  T  i;  AliONNE  417 

Daiiff  r;irninJi^~(,'iiiciil  un  \Uili'i;i  ovec  inlrirt  Barbaste  :i\er  <iin  \itm\  /nnH  sur  l.-i  (;éIi^;o  et 
son  moulin  fortifié  (xi\'^  s.);  Vianne.  avec  -ion  fitrriiili'  Im  lilirr  il  -f-  (|ii;Ure  porles:  Xaintrailles. 
dont  lo  ('lii'dcau  avfc  Donjnn  du  \iii"  ?.  vit  nailrc  le  vaillant  compagnon  d'aïaiic^-  de  .loannc  d'Ar'c  : 
Mèzin.  ~ni-  une  colline  dominanl  lo  conllncnt  de  l'Auzouc  avec  !a  (jélise.  et  Lannes.  iiosséiîant 
une  Eglise  intéressante:  Gasteljaloux  inliii.  ^m-  la  rive  g.  de  rA\ançe.  en  amont  de  son 
confluent  avec  le  ruisseau  de  lîeauziac.  nui  jiDssède  les  ruines  d'un  ('luilrnu  des  seiirneurs 
d'Albret.  des  vestiges  de  ses  remparts  et  dont  XIIiHcl  de  Ii7/c  occupe  une  ajicieniie  coiiuuanderie 
de  Templiers. 

VILLENEUVE-SUR-LOT.  que  la  ri\ière  du  Loi  pailai,'c  en  deux  parties  inégales,  laissant  la 
plus  imi)orlante  sur  la  rive  d..  est  une  bastide  rectangulaire  du  xin"  s.,  dont  les  rempai-ts  sont 
remplacés  sur  trois  cotés  par  une  belle  ligne  de  cours  et  de  boulevards.  Un  vieux  /'o/i^xtir  s.l.  à 
arches  irrégulières  el  remaniées,  est  jeté  sur  la  rivière,  qui  en  Innni-  le  ipialiiéuie  cùlé.  Ou  baul 
de  ce  pont,  on  aperçoit  en  amont  les  berges  élevées  i)longeant  leur  Iiase  dans  le  Lot  très 
encaisse,  aux  eaux  changeantes.  1  important  moulin  de  Gajac,  le  déversoir  cl  l.i  courbe  gracieuse 
([ue  décrit  la  rivière  au  pied  d'une  colline  bien  cultivée;  en  aval,  une  autre  courbe  se  dessine 
dans  un  encadrement  de  verdure,  en  face  d'un  petit  port.  Sur  la  rive  g.,  la  l'ût-te  de  Piijnls, 
restaurée,  en  pierre  et  briques,  avec  créneaux  et  m,u-hicoulis.  et  sur  la  rive  d..  la  Porte  de  Puri/s, 
bien  conservée,  sont  restées  debout.  Quoique  ayant  gardé  une  grande  partie  de  ses  rues  et 
de  SCS  maisons  du  moyen  âge,  sa  place  à  cornières  (Place  Lafayclle),  \illeneuve  esl  une  ville 
commerçante,  mouvementée,  agréable.  Ses  monuments  présentent  peu  d'inlérét.  Une  t'i/llse 
neuve  toute  en  briques,  de  style  roman,  remplace  l'ancienne  église  ogivale  dont  les  anciennes 
verrières  restaurées  ont  pris  place  dans  la  nouvelle.  Près  du  pont,  sur  la  ri\e  d.  se  trouve  la 
petite  Cliitpctlr  Xoti-e-Daiiie.  L'h'rjUxe  de  l'Annoneiade.  il(}  style  gothique,  et  la  l'Impelle  des  Sœm-s  de 
la  Croix,  de  style  roman,  sont  modernes.  Modernes  encore  sont  le  CoUèije.  le  Palais  de  Jusliee  et 
YHôlcl  de  ]'iUc  (UHIli.  Le  liel  Ifospice  .<l-('!ir.  ilont  le  pavillon  ceniral  se  leriiiine  en  dôme,  est 
précédé  d'un  superbe  jardin.  \  illeneuve  a  rrii.'é  ~ui-  la  Ulmic  de-  Imulevard-  -ilm''-  .-ni  \.-E.  up.e 
Slaliie  à  Bernard  Paliss)/,  né  vers  l.MO  à  Laca])elle-I}iion,  un  Hiisle  à  Arnaud  J)atd/a:<se  (  l(iOO-n'20l, 
et  une  Statue  à  la  République  franeaisc.  Aux  environs,  les  bâtiments  de  la  vieille  Abtiai/e 
d'Eysses.  élevée  sui'  remplacement  de  la  ville  roniaine  (VEreisimi,  sont  occupés  par  une  maison 
centrale.  Au  S.  Pujols,  sur  une  éiiiinence.  a  conservé  des  restes  importants  de  ses  fortilicalions 
du  xiir  s. 

Citons  en  outre  dans  Varrondissemenl  :  Ste-Livrade.  sur  la  rive  g.  du  L<p|,  oii  l'on  icmaïque 
des  ruines  de  deux  Châteaux,  une  h'f/lit^e  clu  \i\r  s.  et  un  aulre  Château  du  w  s.:  —  Penne, 
vieille  citadelle  souvent  assiégée,  percl-.ée  -ur  une  hantrur  conic|uc.  au  conllneid  du  l'.nudnux  — 
sou  avec  le  Lot,  commandant  la  bifurcation  di'-  lime-  île  Tnimein-  el  d'Ai-'i-ii  cl  qui  a  con- 
servé d'importants  vestiges  de  se-;  fnililiialion-^  :  —  Monsempron.  qui  |iii->c.|e  uiir  inléres-anle 
Église  du  xirs.:  —  Fumel,  ville  industrielle  qui  s'occupe  de  ini'IalluiL'ir  el  de  papeterie;  — 
enfin  le  Chdtenu  i\c  Bonaguil  ixv  s.),  et  les  ruines  du  Château  de  Gavaudun  (xirr  s.),  dans  la 
jolie  vallée  de  la  Lède. 

Liste  des  Monuments  historiques 


Agon Cathu-flralo  St-Caprais  i\\*  s.V 

— Coiivorrlc  de  sannphaîip  dans  la 

rhapcllt'  de  Tln-t"'  St-C.aprais. 
Aiijuillnn Tours  romaines  dilcs  Tourrasse  et 

Poyrelnnrrno. 

Rarhastr Moulin  (xiv*  s.K 

fionamiil ('Iiàlean  (xV  s.i. 

Fariînos Dolmen. 

Fonirravc Rclahlo  (xvn'  s.)  dans  l'Éiilise. 

Gavaudun  ......  Tour  (.viv  s.)  de  l'ancien  ("liàtcaii 


^Tnirax Ktilise  (xT  s.). 

Mniicrabi-aii  ....  Restes  <lo  la  villa  romaine  de  Bap- 

(este. 
Monllanquin  .    ,    .   .  Ruines  romaines, 
Monsempron.    .    .    .  Église  (.\ir  s.). 
Nérac Mosaïques  cl  ruines  romaines. 

—      Château  {xvr  s.). 

Vianne Enceinte  et  tours  (xui' s.). 

—       Kirlise  (xi*  s.l.  , 

Villefranche  ....  Restes    de    !"Ki;lisê    île    Sl-Sahin 


ITautefagc Tour  (xvi«  s.)  attenant  à  l'Ivulise.  (xr  s.) 


Marmande Kirlise  (xni%  xiv*  et  .vv*  s.)  et  Cloi. 

,tre  (xvr  s.). 
Mas-d'Agenais  (Le*  Kglise  (xir  s.). 
Mézin i;i:li-e  (xi'.  xiir  ef  xiv"  s.). 


Villeneuve-sur-Lof.  Tours  dePuiolselde  Pari>  ixdi'^.) 
—  .   Panneaux  di-  vilraux  ixiv*.  x\*  et 

xvi"  s.)  dans   rÉglise   neuve. 
Xaintrailles  ....  Château  (xiiT  s.). 


Tarn-et-Garonne 


f/M 

^7 

^  //Ail. 

w 

Mi 

Nom  —  Situation 

'i:sT  de  1  union  tlu  'l'aiii  avec  la  Garonne  sur  son  terriloire  que  le 
(lél)arlfni('nl  fii'eson  nom.  La  Garonne,  coulani  du  S.-E.  au  N.-O. 
n'an'ose  aui;uiir  ville  iniporlanle  :  le  Tarn,  au  eonli'aiic,  en  ini 
eonis  il'altord  paialléle  à  eelui  île  la  Garonne,  ariose  le  clieC- 
lien.  Monlauban.  el.  après  avoir  eniprunlé  à  l'Aveyron  sa  direc- 
tion K.  à  (»,.  liasse  à  Moissae  un  peu  a^anl  son  confluent.  Ce 
di'^parlcnienl.  ipù  apparlieni  à  la  région  S.-O.  de  la  France,  a  la 
forme  <liin  liiangle  isocèle  dont  la  liaulenr-.  inclinée  du  N.-E. 
au  S.-O.,  mesure  87  kiloni.  du  point  où  l'Assou  (afllueiU  de  TAreyron)  touche  le  dépar- 
tement, au  ÎN'.-E.,  à  lenliée  de  lArrals  au  S.-O.  Sa  plus  grande  largeur  est  de  (10  kilom. 
de  l'extrême  pointe  N.  du  canlon  de  Monlai^u.  au  N.,  à  lextrème  poinle  S.  de  celui 
de  Vei'dun,  au  S.  Sa  superlicie  le  (ilace  au  X7>'  rang  de  uns  dé[)arlemenls.  Ordre  (iiiel- 
ques  ruisseaux,  il  a  peu  de  limites  naturelles:  an  N.  plus  de  1.j  kiloni.  du  l.endtoidas; 
à  l'E.  moins  de  'J  kiloni.  de  lAveyron,  l  du  \iaur  el.  à  nouveau.  _'.">  kiloni.  de  l'Aveyron 
(en  deux  fois),  moins  de  2  kilom.  de  la  ^'ère,  (i  ou  7  kilom.  du  Tescounet,  plus  de 
2  kilom.  du  Tescou  ;  au  S.-O..  la  Gimone  pen<lant  environ  7  kilom.,  l'Arrats  pendant 
ib  kilom.  el  r.Vui'oue  pendanl  7  kilom.;  au  N.-O.  eiilin  IMIII  m.  de  la  Garonne,  plus  de 
2  kilom.  de  la  llarguelonne  et  de  i  kilom.  de  la  .Sèoune.  11  est  Ijoi-né  :  au  N.,  |)ar  le 
dèpailemeul  du  Lot;  au  N.-E..  par  celui  de  lAveyron:  au  S.-E.  jiar  celui  du  Tarn; 
au  S.,  |iai'  celui  de  la  Haute-Garonne:  au  S.  (t.,  pai  celui  du  Gers;  au  i\.-C>..  par 
celui   de    Lot-et-Garonne. 

En  1808,  il  a  élé  lormé  de  terriloii'cs  a|)parl<'nanl  à  la  GLiyenne  [Ituucnjuc,  Quercy, 
Agenais),  à  la  Gascogne  (ArnuKjnac.  I.unwrjnc,  el  au  Languedoc. 

Histoire 

Les  [)remiei-s  peuple.^  qui  oui  vécu  dans  le  département,  les  76è)r.N-.  nous  ont  laissé  des 
traces  nombreuses  de  leur  existence.  Outre  les  célèbres  grottes  de  llriiiiiquel,  l'arron- 
dissement de  Montauljan  ne  compte  pas  moins  d'une  dizaine  de  grottes  ilont  quel()ues- 
imes  (abri  sous  roche  de  l'uni  aies.  grott/C  sur  le  causse  du  liosc  de  Lacam).  nous  ont 
livré  des  vestiges  de  l'âge  i\n  lenne:  ossements  d'nurs  el  d'hyène,  etc.  Ce  même  arron- 
dissement est  d'ailleurs  celui  où  l'on  a  rencontré  le  jilus  de  vestiges  préhistoriques;  il 
possède  en  effet  plus  de  50  dolmens,  don!  lun  est  orné  de  dessins  (la  Ti-ivalle)  et  tlont 
plusieurs  sont,  soit  groupes  dans  une  même  localité,  comme  à  Septfoiuls  (8),  soit  dans 
des  localités  très  voisines,  comme  autour  de  Saint-Antonin  (10  localités  différentes).  Une 
l)ierre  Ijranlante,  dite  lou  Roc  TrcmouUnjré  existe  à  Espinas,  en  face  du  château  de  Cos, 
et  une  autre  à  St-x\ntonin.  Enfin  on  compte  dans  lout  le  département  un  grand 
nondire  de  galeries  souterraines  qui  ont  été  habitées  jusqu'à  une  époque  récente. 

Au  i\  s.  av.  J.-C,  les  Ibères  se  mêlèrent  aux  Celtes;  de  cette  fusion  sorlirent  les 
('ellibi'res  ou  Aijnitains,  les  Lactoralcs.  qui  occupaient  le  S.-O.  du  département  el  avaient 
Lactora  (Lectoure)  pour  capitale.  Le  reste  du  département  fut  habité  par  des  Celtes 
proprement  dits  :  au  S.-E.,  les  f'o/cx  Tcclosagcs.  avec  Tolosa  (Toulouse)  pour  capitale;  à 
l'O.,  les  Niliobriges,  avec  Agiirnitni  (Agen)  (lour  capilale:  à  l'E..  les  Ruteni  avec  Sego- 
T.  IV.  —  'Ï3.  tarx-et-c.\ronm:  i. 


iSO  TAIÎN-ET-GARONXE 

dimiim  (Roiloz)  pour  caiiilak':  an  X.  riiliii  les  Cadurci,  avec  Divana  (Cahors)  pour  capi- 
tale, et  dont  une  hilui  \assale,  les  Tuscons,  avaient  lait  de  Cu»a  iCos},  aujourd'hui 
Lamothe-Capdeville,  leur  centre  principal.  Du  temps  des  Ibères,  Cosa  était  déjà 
florissant;  des  Massaliotes  exerçaient  le  commerce  dans  Ispalia,  la  partie  la  plus  impor- 
tante de  la  ville,  où  l'on  a  retrouvé  des  monnaies.  Il  reste  de  cette  éi)oque  plusieurs 
oppida  disséminés  dans  les  trois  arrondissemeids  de  ^Montaulian  [h),  de  Castelsarrasin  (.">) 
et  de  Moissac(2).  Peu  après  l'organisation  do  la  (laule  transalpine,  vers  I'20  avant  J.-C, 
les  Volques  Tectosages  et  une  partie  des  Uulènes  lurent  placés  sous  la  domination 
romaine;  les  Tectosages  reçurent  le  titre  de  peuple  l'édéré.  «pion  leur  relira  pour  leur 
détection  lors  de  la  guerre  des  Cimbres  (liliji.  En  :d.  les  Cadurques,  jiuis  les  Nitiobriges 
et  ceux  des  Rutènes  qui  n'avaient  pas  été  compris  dans  la  Traiisaliùne.  l'ournirent  des 
contingents  à  Vercingélorix  et  le  cadurque  Lucterius  envahit  la  pr(»vince  vei's  Xarbonne. 
Après  la  chute  d'.4/c.s/'f,  ce  uiènic  cliel'  alla  s'cnri'rmer  dans  L'xeUodunuiu.  mais  dut 
capituler  (51). 

Sous  Auguste,  des  routes  furent  tracées,  reliant  les  principaux  ceidres.  Cos.  oîi  se 
vendaient  le  lin,  la  poterie  et  les  dilt'i''rcnls  pcDduil-;  tV  l'industrie  cadurque,  Montauban, 
Castelsarrasin,  où  il  y  avait  un  relais,  lurent  ainsi  unis.  Mansonville  (arrond.  de  Castel- 
sarrasin), doit  son  nom  à  la  (7în))t:('o  où  l'on  s'arrêtait  iiour  la  tuùt.  Sous  le  même  régime, 
les  peuples  de  la  région  furent  rangés  dans  r.Vquilaine  :  trois  d'entre  eux,  les  Cadurques, 
les  Xitiobriges  et  les  Hulènes.  apiiartenaient  aux  onze  peu])les  établis  entre  la  Loire  et  la 
Garonne,  contrée  qui  formait  un  disirici  militaire  spécial.  Pour  la  formation  des  cadres, 
les  Aquitains  étaient  versés  dans  la  tril)u  Ouirina,  les  Tectosages  et  les  Lactorates  dans  la 
'Voltinia.  Plus  tard,  vers  iOO,  les  Cadurques  et  les  Rutènes  furent  rangés  dans  l'Aqui- 
taine l'",  métropole  Bourges;  les  Nitiobriges  dans  l'Aquitaine  i'.  métropole  Bordeaux;  les 
Lactorates  dans  la  Xovcmpopulanie,  métropole  Lauze;  les  Tolosates  dans  la  Xarbon- 
naise  1",  métropole  Xarijoinie, 

Outre  les  camps  de  Balignac  et  de  Caslera-I!ou7,et  larrcmd.  de  C.aslelsarrasin),  les 
Romains  nous  ont  laissé  différcidos  traces  de  letu'  séjour  dans  le  département.  Dans 
l'arrondissement  de  .Moissac.  près  de  Cazillac  et  à  Loubigeac  (près  Rrassac)  se  trouvent 
des  restes  de  villas:  Loubigeac  possède  quelques  mosaïques;  on  en  voit  une  autre  à 
Carros  (près  Montjoii.  A  Dieupentale  larrond.  de  Castelsarrasin),  on  a  construit  l'abside 
de  l'église  sur  les  rumes  d'un  temple  gallo-romain.  Enfin,  on  rencontre  de  nombreux 
restes  de  cette  époque  dans  différents  poiids  du  di''parlcui('nl.  Le  musée  de  l'Hôtel  de 
Ville  de  Montanlian  renfcrnte  en  outre  luie  colicclidu  d'objets  gallo-romains  trouvés  aux 
environs  et  principalement  a  Cos. 

En  25/,  le  pays  fut  traversé  par  les  Francs  ipii  dcsci'ndaierd  on  Espagne.  En  IIS.  il  fut 
envahi  par  les  Wisigotlis  qui  s'y  élajilii-ent  en  maîtres  et  n'en  furent  chassés  que  par 
Clovis.  .Vprès  avoir  appartenu  tour  à  tour  aux  descendants  de  c(>  roi.  r.Vquitaine  échut  a 
Dagobert.  C'est  sous  son  règne  que  saint  Aniand  et  ses  disciides  Ausbert  et  Léotade 
fondèrentl'abbaye  de  Moissac,  dont  on  admire  eiu'ore  aujourd'hui  le  magnifique  cloître. 
Le  monastère  de  St-.\ntonin  s'éleva  vers  la  mémo  époqu(^  en  commémoration  des 
prédications  de  saint  Antonin  de  Pamiers:  plus  tard,  l'abbaye  de  Montauriol.  fondée  on 
820,  lui  fut  adjointe.  C'est  dans  cette  dernière  abbaye  que  mourut  saint  Théodard  en  S!»."). 

Réunie  en  principe  à  la  couronne  par  l'avènenient  (877i  do  Louis  le  Bèguo,  l'Aquitaine 
appartenait  en  réalité  à  différents  soigneuis  :  l'Agenais  était  aux  ducs  d'A(piitaine,  la 
Lomagne  aux  ducs  de  Gascogne,  le  Ouorcy  et  une  partie  du  S.-E.  aux  coudes  de 
Toulouse.  D'autres  seigneurs  s'étaieid  lailh-  en  nuire  quelques  possessions  au  milieu  de 
ces  suzerainetés  que  se  |iartageaieid  encoi'e  les  alibayes  toutes-puissantes  de  Grand- 
selve,  du  Mas-Grenier,  de  Moissac  cl  de  Sainl-TliéMidard. 


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MONTAUBAN.  —  Église  Sl-Jacqucs.  Ensemble  S.-O. 


TAUN-ET-GAUONNE  455 

Au  xir'  S.  conimeiicèreiit  à  s'c'levcr  les  aliliayes  dont  on  retrouve  aujourd'hui  les  restes  : 
l'abbaje  de  Beaulieu  (1141),  l'abbaye  de  la  Uarde-Dieu,  dans  l'arrondissement  de  Mon- 
lauban:  l'abbaye  de  Belleperche  (Mi3),  l'abbaye  de  Grandselve  (1144),  l'abbaye  de  Fabas, 
dite  Lumen  Dei,  dans  rarrondissement  de  Castelsari'asiii,  etc. 

En  1140,  Sl-Anloiiin  l'ut  érigé  en  niuniL-i))alilé  ;  en  1144,  Moiilaubau,  à  |ieinc  sorti  de 
terre,  recul  d'Alphonse  Jourdain,  conile  de  Toulouse,  le  même  privilège.  En  môme 
temps,  les  l'i^anchises  île  p.lusieurs  villes  s'accrurent;  des  consuls  les  gouvernèrent;  la 
prospérité  du  pays  grandit;  malheurcuseuient,  le  mariage  d'Ëléonore  d'Aquitaine  avec 
Henri  Plantagenet  (115"i)  lit  passer  le  pays  sous  la  domination  anglaise,  <pii  y  l'ul  mal 
accueillie.  Henri  dut  y  l'aire  une  expédition  au  cours  de  laquelle  il  prit  iNlonlaubaii.  Le 
traité  de  nui,  conclu  pendant  la  troisième  croisade  entre  I^hilippe  Auguste  et  Richard 
Cœur-de-Lion,  établit  les  Anglais  dans  la  majeure  partie  du  Quercy.  Un  peu  [ilus  tard 
(l'i08),  le  pays  l'ut  ensanglanté  par  la  guerre  des  Albigeois,  pendant  laquelle  .Simon  de 
Montl'oi't  combattit  le  comte  de  Toulouse,  Raimond  \T,  puis  son  lils  Raimond  \U. 
(lelui-ci,  plus  heureux  que  son  père,  vaincjuit  .Simon  à  Moissac,  puis  à  Castelsarrasin  et 
souleva  contre  lui  Moissac,  tandis  que  Montauban  lui  échappait.  Après  la  mort  de  Simon 
devant  Toulouse,  son  fils  Amaury  dut  demander  des  secours  au  roi  de  France,  pour 
résister  au  comte  de  Toulouse.  Le  traité  de  Paris  de  l'2'2i),  cjui  termina  la  lutte,  unit 
virtuellement  le  pays  à  la  couronne;  il  le  l'ut  en  réalité  à  la  mort  de  Raimond. 

La  région  eut  à  peine  le  temps  de  resjjirer  que  l'Inquisition  l'ensanglanta  et  la  souhna 
jiar  ses  cruautés  (l^SO-liîô.j).  Montauban,  où  siégea  plusieurs  l'ois  le  ti'il)unal  iii(|uisileur, 
l'ut  le  théâtre  de  plusieurs  tuerio.  Ces  atrocités  passées,  la  prospérité  revint  et  pendant 
prés  <run  siècle  le  [)ays  se  couvrit  de  \  illes  nouvelles  ou  bastides. 

En  1257,  il  retomba  en  partie  au  pouvoir  des  Anglais  |)ar  le  traité  d'Abbeville  :  le  traité 
de  Rrétigny  (lôtiti)  leur  livra  ce  qu'ils  ne  possédaient  pas  encore,  et,  en  l."i(il,  ils  prirent 
Montauban.  En  lôtiô,  les  ravages  des  Com|)agnies  revenant  d'Espagne  ajoutèrent  aux 
horreurs  de  la  guerre;  attaquées  à  Monlauljan  par  les  sénéchaux  de  Toulouse,  de 
Carcassonne  et  de  Beaucaire,  elles  leur  inlligèrent  une  honteuse  défaite.  En  l.'OS,  le 
Rouergue  et  le  Ouercy  se  soulevèrent  contre  la  domination  anglaise;  Montauban,  déjà 
tlévoué  aux  Anglais  en  1257,  resta  en  dehors  de  ce  mouvement,  mais,  en  iriCiD,  il  tint 
ouvrir  ses  portes  aux  Français. 

Les  guerres  de  religion  se  firent  aussi  cruellement  sentir  dans  le  pavs,  srâce  sui'tont  à 
l'abandon  du  siège  épiscopal  de  Montauban  par  Jean  de  Lette,  qui  se  maria  (155(i).  En 
1560,  les  calvinistes  brûlèrent  la  basilique  de  Sl-Théodard  et  chassèrent  du  pavs  ceux 
des  habitants  qui  ne  voulaient  pas  embrasser  leur  religion;  Montlnc  tenta  en  vnin  de 
reprendre  Montauban  qui.  assiégé  quatre  l'ois  par  les  catholiques  en  1502,  leur  fut 
ouvert  en  1565  par  la  paix  d'Amboise.  Les  protestants  le  leur  enlevèrent  en  1507  ;  il 
devint  l'une  de  leurs  places  de  sûreté  (  1570)  et  un  lieu  de  réunion  pour  leurs  députés. 

Sous  Louis  Xlll,  les  protestants  béarnais  ayant  refusé  de  rendre  à  l'église  catholique 
les  biens  ecclésiastiques  confisqués  par  Jeanne  d'Albret.  la  guerre  recommen.'a.  Le 
Réarn  fut  soumis,  mais  Louis  Xlll,  nidé  de  de  Luynes.  mit  vainement,  pendant  86  jours, 
le  siège  devant  Monlauban.  que  les  fiiunies  mêmes  défendirent  (1021).  Ce  sièce  coûta  la 
vie  au  duc  de  Mayenne.  Par  le  traité  de  Montpellier,  signé  peu  de  temps  après. 
Monlauban  resta  aux  protestants  comme  place  de  sûreté;  mais  Louis  XIII  se  venirea  de 
sa  défaite  en  brûlant  Négrepelisse  et  Alliias  et  en  rasant  les  fortifications  de  St-Antonin. 

En  1620,  Richelieu  reprit  Montauban  auNc  piotestants  et.  par  l'Édit  de  Grâce  de  la 
même  année,  leur  enleva  cette  dernière  place  de  sûreté.  En  1035.  Louis  Xlll  créa  la 
généralité  de  Montauban  qui  comprit  11  élections:  Montauban,  Cahors.  Villefrancne. 
Rodez,  MUIau.  RivièreA'erdun,  .Vrmagnac,  Comminges,  Lomagne,  Astarac.  L'évéché  de 


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T  A  R  X  E  T   C  A  P,  O  N  N  E 


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Monlaiibau  l'uL  i'»''labli  sous  Louis  XIV,  apivs  les  dnujonnades.  En  1710,  Louis  XV 
retrancha  de  la  généraliti-  ilo  Montauban  les  cinq  dernières  élections  et  les  annexa  ù 
celle  d'Auch.  En  1700,  l'évèché  de  Montauban  fut  supprimé  et  la  ville  devint  le  chef-lieu 
d'un  district  du  Lot.  Napoléon  l'en  détacha  en  180S,  lorsqu'il  forma  le  dépaitement  qui 
nous  occupe  et,  en  1822,  l'évèché  fut  définitivement  rétabli. 

Géologie  —  Topographie 

Offrant  un  sol  peu  acciJcnlé,  le  département  e:^l  divisé,  uu  poiiil  de  vue  loijugivipliiiiiie,  en  deu.\ 


MONTAUBAN.  —  Plaoc  Naliunalo.  Gai,  rie  intrrieure. 


parties  bien  distinctes,  par  les  vallées  de  la  Garonne  et  du  Tarn.  Ces  vallées  séparent  deux 
régions  de  collines  rattachées  à  des  massifs  difïérents  :  l"  au  N.  de  la  Garonne,  du  Tarn  cl  de 
l'Aveyron,  ces  collines  montent  vers  le  Plateau  central  ;  leur  plus  haut  sommet,  qui  est  en 
même  temps  le  point  culminant  du  département,  atteint  498  m.  sur  la  limite  du  département  de 
l'Aveyron.  Toujours  au  N.  de  la  Garonne,  mais  entre  ce  fleuve  et  le  Tarn  et  entre  le  Tarn  et 
l'Aveyron,  s'étendent  des  collines  qui  sont  des  ramifications  des  Cévennes  et  dont  le  point  le  plus 
haut  atteint  380  m.  près  de  Bruniquel:  '2°  au  S.  de  la  Garonne  viennent  mourir  les  dernières 
pentes  issues  du  plateau  de  Lannemezan.  Là,  les  collines  sont  moins  hautes;  elles  ne  montent 
iju'à  277  m.  au  S.  de  Beaumonl-de-Lomagne. 

L'aspect  général  du  département  est  plutôt  celui  d'un  plateau  à  ondulations  iilus  ou  moins 
accentuées  que  celui  d'une  région  de  collines,  principalement  au  S.  de  la  Garonne.  Sur  cette 
rive  g.  du  fleuve,  la  hauteur  moyenne  oscille  en  effet  de  lôO  à  170  m.  et  les  dépressions  des 


i5S  TARK-ETGARONNE 

vallées  y  sont  peu  sciisil)les:  ainsi,  à  Beaumunl-do-Luniagne,  le  lit  de  la  Ginione  csl  à  lOi  m., 
et  sons  le  nicinc  parallèle,  celui  du  Lambon  e?l  à  1  ii  m.  Toute  cette  région  relève  des  terrains 
tertiaires  supérieui'S  (pHucèiie  et  miocène). 

Entre  la  Garonne  el  le  Tarn,  les  collines  sont  à  peine  sensibles.  On  trouve  une  cote  inaxima 
de  128  m.  dans  la  forél  de  Monlcch,  supérieure  de  iO  m.  environ  à  celle  du  lit  des  rivières  qu'elles 
séparent.  Là  encore  on  trouve  des  terrains  tertiaires  supérieurs  qui,  vers  le  Tarn,  l'ont  place  à 
des  terrains   de   l'élaire   inl'éi'ieur   {oligocène  el  éocène)  que  Ion  relrouve   sur  la  rive  dr.   de   la 

rivière. 

Entre  le  Tarn  et  l'Aveyron.  le  relief  s'accentue.  Monclar-de-Ouercy  est  à  20J  m.;  en  face  de  lui, 
à  l'E.,  une  colline  atteint  207  m.;  en  allant  vers  le  N..  en  suivant  la  limite  du  déparlement,  on 
monte  jusqu'à  2li">  m..  ôSO  m.  même,  au  S.-E.  deBruniquel. 

Toute  la  partie  du  département  qui  s'étend  au  N.  de  la  Garonne,  du  Tarn  et  de  l'Aveyron 
relève  des  terrains  oliijorènesel  éocènes,  sauf  les  cantons  de  St-Antonin  et  de  Caylus  qui  relèvent 
du  jurassique.  Dans  cette  région,  les  collines,  plus  puissantes,  arrivent  jusqu'au  lit  des  rivières 
qu'elles  surplombent  parfois  à  pic  comme  aux  environs  de  St-.\ntonin  trochers  d'Anglars,  sur  la 
rive  g.)  et  de  lîruniquel.  En  allant  de  l'E.  à  10..  on  jiasse  dune  région  accidentée,  haute  de 
591  m.  au  Signal  de  St-Ronie.  à  une  région  plus  basse  et  moins  mouvementée,  qui  .«'étend  entre 
la  Bonnette  et  la  I.ère.  C'est  une  sorte  de  causse  où  l'altitude  oscille  entre  200  et  500  m.  Plus  à 
rO..  les  collines,  orientées  du  X.-E.  au  S.-O..  suivant  le  cours  des  rivières,  n'ont  plus  qu'une 
altitude  moyenne  de  ir)0  m. 

.\joutons  enfin  que  l'époque  quaternaire  n'est  représentée  dans  le  déjiarlemenl  que  ]iar  les 
alluvions  sur  lesciuelles  coulent  la  Garonne,  le  Tarn  et  l'Aveyron  inférieur. 

Le  point  le  plus  bas,  50  m.,  co'incide  avec  la  sortie  de  la  Garonne. 

Hydrographie 

Le  déparlement  envoie  toutes  ses  eaux  à  la  Garonne. 

Quittant  le  département  de  la  Haute-Garonne,  la  Garonne  pénètre,  par  environ  95  m.,  dans  celui 
de  Tarn-et-Garonne.  Elle  coule  dans  une  large  vallée,  laisse  Grisolles  à  5  kil.  500  sur  sa  rive  dr., 
liasse  devant  Verdun,  vient  côtoyer  par  sa  rive  g.  les  dernières  pentes  du  plateau  d'Armagnac, 
coule  à  5  kil.  500  à  10.  de  Montech.  laisse  Castelsarrasin  à  moins  de  2  kil.  sur  sa  rive  dr.  et, 
au  confluent  du  Tarn,  quille  sa  direction  S.-E.  à  N.-O.  pour  tourner  brusquement  vers  l'O.  Sa 
vallée  devient  alors  moins  large  ;  suivie  un  instant  sur  .sa  rive  g.  par  le  canal  latéral,  elle  va 
passer  au  pied  d'.Vuvillar,  laisse  Valence  à  1500  m.  au  N.,  n'appartient  plus  au  département  que 
par  sa  rive  dr.  pendant  t500  m.  environ  et  pénètre  dans  celui  de  Lot-et-Garonne,  par  environ 
50  m.,  après  un  cours  de  72  kil.  205  dans  le  département. 

La  Garonne  est  entièrement  navigable  dans  le  déparlemenl.  où  elle  relève  de  la  deuxième  sec- 
tion (de  Toulouse  au  eonlluenl  du  Tarn)  et  de  la  troisième  (ilu  confluent  du  Tarn  à  .\gen).  Ses 
rives  sont  fixées  sur  48  kil.  218  m. 

Elle  reçoit  (rive  g.),  le  ruisseau  de  Nadesse,  — le  ruisseau  du  Lambon.  —  le  ruisseau  de  Tessonne, 
—  la  Gimone.  qui  vient  du  Gers,  sépare  ce  département  de  celui  qui  nous  occupe,  passe  au 
pied  de  Beaumont-dc-Lomagne  et  finit  dans  la  Garonne,  sans  avoir  reçu  d'affluent  important 
(rive  g.)  la  Sèrc,  — (rive  dr.)  le  Tarn, —  (rive  g.)  le  ruisseau  d'Ayroux,  qui  passe  à  1  kil.  de  Lavit- 
dc-Lomagne  et  qui  boit  (rive  g.)  le  ruisseau  de  Cameson,  —  VArrats.  qui  sert  de  limite  au  dépar- 
lement pendant  une  quinzaine  de  kilomètres  et  y  coule  pendant  10  environ  — (rive  dr.),  la  Bargue- 
lonne,  qui  vient  du  département  du  Loi  et  s'augmente  (rive  dr.)  de  la  Petite  Barguelonne  qui 
passe  au  pied  do  Lauzerle,  en  aval  duquel  le  rejoint  (rive  dr.)  le  Lendou. 

Le  Tarn  a  déjà  ])arcouru  les  quatre  départements  de  la  Lozère,  de  l'Aveyron.  du  Tarn  el  de 
la  Haute-Garonne,  quand  il  entre,  par  75  m.,  dans  celui  do  Tarn-et-Garonne.  Coulant  d'abord 
presque  parallèlement  à  la  Garonne,  il  passe  à  Villebrinuior.  el.  accompagné  de  collines  sur  sa 
rive  dr.  seule,  il  va  séparer  Montauban  de  son  fauboui-g  de  Villebourbon.  Sa  vallée  s'unit  alors 
à  celle  de  l'Aveyron  qui  lui  arrive  de  l'E.  et  auquel  il  cm|(runle  sa  direction  vers  l'O.  Serpentant 
alors  non  loin  d'assez  liantes  collines,  qu'il  va  même  jusqu'à  toucher  parfois,  il  cnule  à  I  kilom. 
au  S.  de  Lafrançaise,  passe  sous  le  pont-canal  qui  porte  sur  sa  rive  dr.  le  canal  latéral  à  la 


CAUSSAUE.  —  Eglise.  Façade  O. 


4li0 


TARN-ET-GARONNE 


Garonne  traversant  Moissac,  tandis  qu'il  baigne  lui-même  cette  ville  au  S.;  il  finit  ensuite  dans 
la  Garonne,  par  00  m.,  après  un  cours  de  S6  kil.  609  dans  le  département.  Navigable  dans  toute 
sa  traversée,  il  est  divisé  en  trois  sections  de  fréquentation,  la  première  allant  de  l'entrée  dans 
le  déparlement  à  Montauban,  la  seconde  (la  plus  fréquentée)  comprise  entre  les  écluses  de 
descente  dans  le  canal  latéral  à  !a  Garonne,  à  Monlauban  et  à  Moissac,  la  troisième  allant  de 
Moissac  au  confluent.  Sur  ce  parcours,  9  barrages  pi'oduisent  à  l'étiagc  ■50ÔO  cbcvaux  de  force 
dont  2485  sont  seuls  utilisés  dans  11  usines. 

lia  pour  affluents:  (rive  dr.)  avant  de  baigner  Mnnlauliaii.  le   Tesco".  qui  vient  du  Tarn  et  qui 
boit  (rive  dv.)  lo  Tescoiincl.  —  VAvci/ron,  —  le  Lembutil'is.  né  dans  le  Lot  el  (]ui  sert  en  partie  de 

limite  à  ce  département  et  à  celui 
qui  nous  occupe.  11  passe  à  1  kil. 
à  ro.  de  Jlolières.  alisorbe  (rive 
g.)  le  Pelil  Lcnibomt  qui  vient  des 
environs  de  MonIpezal-dc-Quercy, 
(rive  dr.),   la  LvUc  et  le    Grand 

L'Avcijron  pénèlre  dans  le  dépar- 
temenl  par  sa  iioliite  la  plus  orien- 
tale. Il  lui  sert  d'abord  de  limite 
pendant  l7Utl  m.  environ,  puis  lui 
appartient  par  ses  deux  rives 
jusqu'au  confluent  du  Viow:  qui 
lui-même  joue  le  r6le  de  limite 
jicndant  ses  i  derniers  kilom. 
L'Avcyi'on  (luillo  alors  sa  direc- 
tion N.-S.  pour  tourner  brusque- 
ment vers  ro.  el,  dans  une  vallée 
toujours  très  resserrée  et  très 
sinueuse,  va  arroser  St-Anlonin, 
en  face  duquel  se  dressent  les 
rochers  à  pic  d'Anglars.  Jusqu'à 
9  kil.  en  amont  de  St-Anlonin,  sa 
rive  dr.  seule  a  été  au  déparle- 
nienl  :  10  kil.  en  aval,  il  le  quitte 
pour  pénétrer  dans  celui  du  Tarn; 
obliquanl  à  nouveau  vers  l'O.,  il 
renlre  dans  le  Tarn-el-Garonne, 
par  des  gorges  ]iilloresques,  à 
moins  de  1  kil.  eu  amont  de  Bru- 
niqucl.  célèbre  jiar  ses  grottes  el 
ses  rochers  cl  coule  peu  après 
dans  une  vallée  plus  large.  Il 
s'encaisse  à  nouveau  à  Négrepe- 
lisse,    augmente    l'amplitude    de 

ses  méandres  et,  accompagné  de  collines  sur  sa  droite,  va  finir  dans  le  Tarn,  par  68  m.  environ. 

Sa  longueur  dans  le  déparlcracnt  est  de  70  kil.  environ,  dont  plus  de  25  par  l'une  de  ses  rives 

seule. 

Il  reçoit  (rive  g.)  le  Viaur,  dont  les  l  derniers  kilom.,  seuls  sont  au  dépaVtement  —  (rive 
dr.i  la  Biii/e,  —  la  Seye.  —  la  Bonnelle,  qui  passe  à  Caylus  et  finit  à  Sl-Antonin  —  (rive  g.),  la 
Vère.  dont  le  déiiarlemcnt  ne  possède  que  les  6  derniers  kilom.,  pendant  lesquels  elle  coule  dans 
une  sorse  pittoresque,  —  le  Gouyré,  —  le  ruisseau  de  Longues-Aioues,  qui  finil  à  Négrepelisse  — 
(rive  dr.),  la  Lère.  (pii  passe  à  Caussade  et  se  grossit  (rive  dr.)  du  Candé.  qui  lui  i.arvient  par 
plusieurs  bras  —  (l'ive  s.)  le  ruisseau  de  la  Tavr,r.  accru  (rive  g.)  du  Tordre  cl  de  VAurjle. 

En  dehors  du  département,  la  Garonne  reçoit  encore  :  (rive  g.),  VAurouc  qui  sert  de  limite  et 


MOISSAC.  -     Cloll.-e.  Arcalures. 


MOISSAC.  —  Cloître.  Inlérieur  de  la  Galerie  N. 


BRUNIOUEL.  —  Rue  principale 


tar\-i:t-uai!onne  a^ 

(fivo  di'.),  la  Séoune  qui,  venant  du  Lot,  traverse  le  département  et  le  sépare  pendant  i  kilom. 
de  celui  de  Lot-et-Garonne,  où  elle  rejoint  la  Garonne.  Son  aflluent  de  dr.,  la  l'ntUe-Scoune,  n'a 
que  son  cours  supérieur  dans  le  département. 

SOURCES  MINÉRALES.  —  Il  y  a  des  sources  ferrugineuses  à  Feiteijmis,  ParUot  et 
St-Anlonin;  les  premières  seules  sont  utilisées  en  boisson.  Une  source  pélrillante  sourd  dans  la 
grolli'  di'  Maillolon,  à  St-Aiit(jnin. 

CANAUX.  —  Le  Canal  latéral  à  la  Garonne  entre  dans  le  deparlemeiil  à  3  kilom.  en  amont 
de  Grisolles,  passe  à  .Alonlecli,  d'où  se  détache  le  caintl  de  Moiitech  qui  gagne  Moidnuban.  louche 
Castelsarrasin,  l'i'anchit  le  Tarn,  traverse  Moissac,  longe  la  rive  dr.  du  Tarn,  puis  celle  de  la 
Garonne,  l'abandonne  ensuile.  frôle  Valence  et  sort  du  département  presque  en  même  temps  que 
la  Garonne. dont  il  se  rapproche  à  nouveau.  Sa  longueur  dans  le  département  est  de  'n  k.  (fd  m., 
comprenant  00  k.  U7S  m.  de  ligne  principale,  10  k.  Sl'2  m.  ;iour  le  canal  de  Montech.  lio  m.  diî 
desconte  dans  le  Tarn,  à  Moissac.  Sa  largeur  est  de  Is  m.  HO  à  la  ll:;iie  de  nollaison  et  son 
mouillage  de  -1  m.  après  dragages.  Il  franchit,  dans  le  déparlemeid.  une  dilïén'iire  d'alliliide  de 
55  m.  52,  rachetée  par  ±2  écluses  simples,  lians  le  canal  de  iMontech,  la  dilVérciK c  d  alliinde  est 
de  29  m.  50  rachetée  par  9  écluses  simples  et  1  double:  elle  est  de  i  m.  80  dans  la  <lescenle  en 
Tarn,  rachetée  par  1  écluse  double.  Outre  quelques  \aiieurs.  porteurs  ou  remorqueurs,  la  Iraction 
se  fait  par  chevaux,  ânes  ou  mulets. 

Il  fournit  à  Jl  ijrises  d'eau  d'irrigation,  à  .".  usines  de  foice  motrice  et  à  1  usine  lui 
appartenant. 

Climat 

Une  altitude  moyenne,  de  fréquents  vents  d'O.  n-crs)  et  d'E.  (itutau).  une  absence  presque 
totale  de  froids,  assurent  une  température  douce  au  déparlemeid.  qui  est  rangé  sous  rinlluence 
du  climat  fjirondin.  La  pluie  y  tombe  rarement,  mais  en  grande  quantité,  surtout  au  prin- 
temps: la  hauteur  moyenne  annuelle  oscille  entre  70  et  75  cent.  Le  vent  d'O.  est  celui  (|ui 
souffle  le  plus  souvent:  chargé  d'humidité,  il  amène  la  pluie  dès  qu'il  tourne  au  S.,  comme  son 
contraire,  l'autan,  auquel  le  département  est  redevable  de  la  i)lupart  <le  ses  orages.  Les  venls 
du  N.  et  <lu  N.-E.  sont  peu  fréquents;  celui  du  N.-O..  ou  i/alcrne.  l'est  plus. 

Le  département  ]iossède  \'i  stations,  où  l'on  fait  des  observations  barométrique-,  Ihermomé- 
triques,  pluviométriques,  sur  les  phénomènes  de  la  véuélation  et  la  marche  des  orages.  Les 
températures  extrêmes  relevées  en  1900  oui  élé  de  —  8"  à  Montaigu  et  à  Montalzat  et  de  +  il ■  à 
Valence.  La  même  année,  à  Montauban.  où  pas  un  mois  ne  s'est  passé  sans  pluie,  il  y  a  eu 
I  iO  jours  de  pluie  (751  millim.").  En  7  mois,  il  y  a  eu  25  jours  d'orages. 

Ajoutons  qu'un  service  hydromélrique  et  d'annonce  des  crues  fonctionne  sur  la  Garonne. 

Divisions  administratives 

Étf.ndue  :  572. Obi  hectares  (cadastre). 
Population  iIOOI)  :   195.069  habitants. 

Arronili-somoiits               t'.aiilons  Communes 

Pri'feclure  :      MoNT.\inAN .    .    .         1                                11  65 

Sous-            (  Caslelsarraain .    .         I                                   7  82 

Préfectures        f  Moissac  ....         1                                 6  50 

Tnlal.~"5'~  Tolal.  "Tt~  Total.   ~m 

LISTE    DES    C.VNTONS 

Monlmiban.  .  .  Caussade.  r.aylus.  Lafrançaise.  Modères.  Monclar-de-Quercy,  Mnntauban 
(£.'),  Monlauban  (O.),  MonIpezat-de-Ouercy,  Négrepelisse,  St-.\ntoniii. 
Villehruniier. 

Cnslelsarrasin.  .  Beaumont-de-Lomagne.  Castelsarrasin,  Grisolle^.  Lavil.  Monlech,  St-Xicolas- 
de-la-Grave.  Verdun-sur-Garonne. 

Moissar  ....     .\uvillar.  Bourg-de-Visa.  Lauzertc,  Moissac.  MonlaiEU-de-Ouercy,  \'alence. 
CULTES.   Culte   catholique.  —  Évéché  ;   Monlauban.   cri'è    par   bulle:-   cle  Jean  XXII  et  iilacé 


BliU.NIOUEL.  —  Vieille  maison. 


BRUNIQUEL.  —  Château.  Côté  N.-O. 


T.  IV.  —  30. 


TAÎÎXETC.iRONNE   II. 


466i 


rAHNET-GAHUNNE 


dans  la  province  de  Toulouse;  supprimé  en  1790.  rétabli  par  déciet  iiiipéiial  en  IXO'.t  mais  sans 
sanction  du  St-Siège,  qui  ne  le  rétablit  qu'en  1822  comme  sulïragant  de  Toulouse.  Il  compte 
51  cures,  '2!tO  succursales,  30  vicariats  rétribués  et  22  non  rétribués.  Le  département  forme  ce 
diocèse.  Il  y  a  un  séminaire  diocésain  à  Montaubaii.  Les  communautés  religieuses  d'hommes, 
peu  nombreuses,  s'occupent  d'instruction  et  de  prédication.  Celles  de  femmes,  plus  nombicuses, 
s'occupent  d'enseignement,  d'œuvres  charitables  ou  sont  vouées  à  la  vie  contemplative.  Quel 
ques-unes  ont  leur  maison-mère  dans  le  déparlement.  Les  principaux  pèlerinages  sont  ceux  de 
N.-D.  de  Livron  ;  de  N.-D.  de  la   Po\  ruuse,    près    Lafrançaise  :   de    N.-D.  de   Lorm,  à   C.astel 

leiTUs,  près  Castelsarrasin  ;  de 
X.-U.  d'Alem,  à  Castelsarrasin  ; 
de  X.-D.  de  la  Fcuillade,  à  Mon- 
lecli  :  (le  .X.-D.-dc-Gràce,  à  St- 
N'iiicriil-irAulejac. 
Culte  protestant.     —    Environ 

10  000  protestants  sont  rattachés 
aux  consistoires  de  Montanban 
et  de  Négrepolisse.  ipii  font  partie 
de  la  9'  circonscriplion  synodale. 

11  y  a  dos  églises  ;i  Caussade, 
Col  li.-iricii.  Monlauban  et  Négre- 
pcli--r.  Moiilduban  possède  un 
.-.'■iiiiri.ruc'   prutcslaiil. 

Culte  Israélite.  —  Un  ne  compte 
pas  d'adhérents  à  ce  culte  dans  le 
di'parlemcnt. 

ARMÉE.  —  Le  déparlement 
rcssoilit  à  la  17"  régimi  militaire 
([ui  comprend  S  subdivisions  de 
réijiiiM  iliiiil  niic.  (■(■Ile  de  Montau- 
baii.  lui  .ipiiaiiiriil.  Les  troupes 
qui  en  (lr|icndeid  font  partie  du 
17  1  <ii  |is  ilarmée  dont  le  chef-lieu 
est  Toulouse.  La  garnison  de  Mon- 
lauban comprend  :  1  régiment 
d'infanterie  et  la  P.  P.  d'un  autre 
régiment  d'infanterie,  I  régiment 
de  cavalerie  (dragons),  1  escadron 
du  liaiii  des  équipages  ;  celle  de 
Castelsarrasinc<juiiiicnd  1  batail- 
lon diiiranleiie. 

II  ressortit  en  outre  ix  la  17'  lé- 
gion '»'•;  de  gendarmei'ie. 
JUSTICE.  —   Le   département 
ressortit  à  la  Cour  d'appel  de  Toulouse.  Il  y  a  des  tribunaux  de    1"  instance  à   .Monlauban 
(où   se  tient   la   Cour  d'assises),   à  Castelsarrasin  et  à  Moissac  :    I   Tribunal  de  commerce  à 
Monlaulian  et  une  Justice  de   paix  dans  chacun  des  24  cantons. 

INSTRUCTION  PUBLiaUE.  —  Le  département  ressortit  à  l'Académie  de  Toulouse.  L'ensei- 
gnement supérieur  est  donné  par  la  Faculté  de  théologie  protestante  do  Monlauban  i|ui  comp- 
tait 78  étudiants  en  (1901-1902).  L'enseignement  secondaire  comprend  pour  les  garçons:  le  Lycée 
de  Monlauban  (Lycée  Ingres)  et  les  collèges  communaux  de  Castelsarrasin  et  de  Moissac  ; 
pour  les  fdles  :  le  Lycée  de  Monlauban.  Il  y  a  un  établissement  libre  !\  Beaumont-de-Lomagne. 
Monlauban  et  Moissac  possèdent  un  petit  séminaire. 

L'enseignement  primaire  recrute  ses  professeurs  à  l'école  normale  d'instituteurs  (avec  école 
annexe),  et  à  l'école  normale  d'institutrices  (avec  école  annexe l  de  Monlaulian.  Il  y  .i  <los  écoles 


BUUNIOUEL. 


Château.  Cheminée  eu  buis. 


9 


T. 

■3 


468 


TARN-ET-GARONNE 


primaires  supérieures  de  filles  (avec  cours  piimairc  annexé),  à  Castelsarrasin  et  à  Moissac. 
l)e^  cours  complémentaires  ont  lieu,  pour  garçons,  à  Lafrançaise,  Lauzerte,  Montaigu,  St- 
Antonin  et  St-Nicolas;  pour  tilles  à  St-Nicolas.  Des  pensionnats  primaires  existent  à  Castel- 
sarrasin. Lauzorle,  Moissac.  Montauban,  Valence  d'Agen.  Enlin  Monlauljan  possède  des  cours 
publics  municipaux  de  dessin,  de  musique  et  d'espagnol. 


Le  déparleinent  ressortit  en  outre  :  à  l'arrondissement  niinéraloginue  de  Toulouse,  sous- 
anonilissenient  de  Hodez  .division  du  S.-O.):  à  la  S'  région  agricole  ('à.);  il  la  18'  conservation 
forestière  (Toulouse;;  à  la  9*  inspection  des  l'onts  et  Cliaussées. 


Agriculture 


Le  Tarn-et-Garonne  a  peu  d'importance  agricole;  c'est  un  départo::ienl  de  production  moyenne, 
fertile  surtout  dans  ses  vallées  alluviales. 

Enlic  la  Garonne  et  le  Tarn,  des  vignobles  comme  ceux  de  Grisolles,  de  Villebrumicr  et  de 
Moissac  produisent  des  raisins  expédiés  à  Paris  et  des  vins  que  l'on  dirige  sur  Bordeaux,  où 
on  les  destine  au  coupage,  ou  que  l'on  distille  sur  place.  Le  Rouergue  fournit  des  Iruires  en 
assez  grande  abondance.  C'est,  avec  l'ail  de  Caussadc  et  l'oignon  de  Monlauban,  tout  ce  qu'on 
peut  citer  de  lulture  un  peu  spéciale  du  déparlemenl.  En  l'JJO,  s:i  production  en  céréales  a  élé 
la  suivante  : 


Surf.ice 
09.."i.j«)  lieclares 
110 


Cultures 
Froment . 
Méteil  .    . 
Seigle  .   .    .        1.7aO 
Orge.   .    .    .  mo 

La  pomme  de  (erre,  cultivée 


Proilui.tinii 
1.241.900  hcctol. 
1.390 
22.450 
1  i.440 


CiiUures 
Avoine .  .  . 
Mais.  .  .  . 
Millet   .    .    . 


Siii'face 
19.770  hectai-es. 
29.9u0 

U'JO  1) 


ProJuclion 
501. jJO  heclol. 
410.400 
10.Ô80 


Betteraves  fourragères 
I  Trèlle  .   . 


Prairies 


Luzerne. 


ur  10  iSôO  hectares,  a  fourni  017  230  quintaux. 

lieclares    Quintaux 

1.550  149.300  Fourrages  annuels 
Prés  naturels  .  . 
llerbaaes 


4.795 

157.755 

ie.ii.5o 

745.025 

5.550 

104.275 

Hectares  Quintaux 

4.190  159.945 

24.055  sn.800 

955  12.990 


artificielles  i  ^.   ■   ,.  . 

(  Saudoni. 

Le  clianvre.  lullivé  sur  1.50  hectares,  a  produil  9/0  ipiiMlaux  de  lllasse  et  000  de  graine.  Le  lin, 
avec  191  hectares,  a  donné  S59  ipiinlaux  de  filasse  et  l.'iOli  de  graine. 

La  vigne  a  occupé 20  i99  hectares  et  a  produit  G70  i07  heclolilres  de  vin:  4258  hectares  n'avaient 
encore  rien  produil  en  1900. 

Au  premier  rang  de  la  culture  fruitière  vient  celle  des  pruniers  qui,  en  1900.  a  fourni 
55  115  .piinlaux  de  fruits.  On  a  récolté  en  outre  2921  q.  île  châtaignes,  1005  q.  de  noix.  2242  q.  de 
pommes  à  cidre.  Les  mûriers  ont  donné  2051  cp  de  feuilles;  259  séricicuUeurs,  ayant  mis  en 
incubation  212  onces  de  graines,  ont  récolté  7.595  kilogr.  de  cocons  frais. 

Les  bois  ne  comptent  guère  que  des  taillis  de  chênes  dont  l'écorce  sert  à  faire  du  tan. 

Au  51  décembre  1900,  le  département  comptait  :  10  154  animaux  d'espèce  chevaline,  827  d'espèce 
mulassière  et  1795  d'espèce  asine.  En  1901.  il  y  avait  6  stations  d'étalons,  dépendant  du  dépôt  de 
Villeneuve-sur-Lot,  sises  à  Montauban,  Valence.  Bcaumonl.  Verdun  Castelsarrasin  et  Lauzerte. 
La  région  est  malheureusement  peu  favorable  à  l'élève  du  cheval.  L'espèce  bovine  comptait 
95  509  tètes,  dont  27  757  bœufs  de  travail.  2807  ;\  l'engrais  et  .58  180  vaches,  ayant  produit 
51  708  hectol.  de  lait.  11  y  avait  121  920  animaux  d'espèce  ovine,  dont  85  298  tondus,  ont  fourni 
1752  quintaux  de  laine.  L'espèce  porcine  était  représentée  par  12  654  animaux,  l'espèce  caprine 
par  2070.  .\joutons  que  Caussade  élève  des  volailles. 

Enlin.  0't50  ruches  en  activité  ont  fourni  25  7201<ilogr.  de  miel  et  0192  Uilotrr.  de  cire. 

Le  département  possède  une  chaire  départementale  d'agriculture  (Montanbani.  une  chaire 
spéciale  (Castelsarrasin),  plusieurs  comices  agricoles,  des  sociétés  d'agriculture,  de  viticulture 
et  d'horlicultiire. 


TAUNET-GARONNU 


4G9 


Industrie 


INDUSTRIES  EXTRACTIVES.  —  11  y  a  dos  mines  de  houille  à  Bruniquel  et  ù  Sl-Aiitoniii. 
On  exirail  du  phosphate  de  chaux  poiu'  engrais  dans  les  cantons  de  t'<aussade,  de  C.aylus  et  de 
Sl-Antunin.  Dans  ces  trois  localités,  ainsi  que  dans  celles  de  Bruniquel,  de  tJaslehncyian  et  de 
Seplfonds,  on  exploite  la  pierre  de  taille.  Montricoux  a  des  carriéi'es  de  marbre;  St-Antunin, 
des  caiTières  de  pierres  lithographiques.  Les  carrières  de  Lavit,  de  Mansonville  et  de  \  aren 
fournissent  du  gypse.  Mes  schistes.  jMuir  (■nii-liuiiinns  cl  (  lolures.  sont  cxplnjlrs  à  Caussade, 
à  (^aylus  et  à  St-Anlonin.  Vn 
trouve  enlin  de  l'argile  iioui' 
briques  et  poteries  à  Ardus, Beau- 
niont-de-Lomagne,  Grisolles,  lion- 
tauban.  Munlecli.  NétirepeHsse. 
INDUSTRIES  AGRICOLES.  — 
Elles  ne  sont  représenlées  que 
par  des  minoteries,  à  t'.aslelsai- 
rasin,  dirbarieu,  Moissac,  Labas- 
tide- SI -Pierre,  etc.,  et  par  les 
scieries  mécaniques  de  Jlon- 
tauli.iii. 

INDUSTRIES  MÉTALLUR- 
GIQUES. —  Bruniquel  possède 
des  hauts-fourneaux  et  des  for- 
ges qui,  en  1001,  n'ont  pas  fonc- 
tionné. Des  fonderies  de  fonte 
existent  à  Moiilaulian  el  à  Mois- 
sac;  des  fonderies  et  des  lami- 
neries  de  cuivre  à  Castelsarrasin 
(usine  Sle-Marguerite). 

INDUSTRIES  TEXTILES.  — 
Le  di'p.iili'iiirril  ciiiiiplc  (lc~  lila- 
tures  de  soie  grège,  de  soie  à 
bluter,  de  toiles  à  tamis,  à  Moii- 
tauban  et  de  laine  à  SI-AmIouIh. 
Cette  dernière  localilé  confec- 
tionne aussi  des  serges,  des 
cadis  et  des  burats.  I'iiyl;uoqiie 
fabi'i(|ue  dilTérenls  tissus  ;  Mon- 
triionx  et   ^■alence  des  toiles. 

INDUSTRIES  DIVERSES.  — 
11  existe  des  tanneries  à  (  '.aussade 
Montauban.  Puylaroque.  Sl-.\nto- 
nin.  Beaumont  ile-Lomagne  et 
Seplfonds  faJM'iquent  des  cha- 
peaux de  paille.  II  y  a  quelques  papeteries  importantes,  notamment  à  Montech  (11.  Montauban 
a  des  ateliers  île  coupage  de  poil  de  lapin.  Auvillar  fabrique  des  brosses.  Grisolles  des  balais, 
Seplfonds  et  les  environs,  des  chapeaux  de  paille. 

Commerce 

Le  déparlement  exporte  des  pierres  lithographiques,  des  phosiihales.  dos  farines,  des  raisins 
et  des  vins,  dos  trulïes  et  pâtés  truffés,  des  volailles,  etc. 

Il  importe  de  la  houille  des  départements  limitrophes,  du  fer,  des  bois,  des  produits  agricole^-, 
des  matières  premières  pour  filatures,  des  soies,  etc. 


GINAl.S.  —  Abl)aM 


Itc.TiiIien.   Nef  ile  I'Ei:lise 


VAREN.  —  Porlc  ilc  ville  cl  loin-  du  Cliùlcau. 


TAR\-ETG.\R()XM3 


171 


En  1000,  pur  lo  f;inal  laléral  à  la  Gai'onnc,  les  imiis  de  Grisolle^.  Dicui>ciilale,  Monlecli,  Mori- 
lauban,  C.astelsai'i'asin.  Moissac,  Vali'iice  d'Agen,  onl  fait  un  Irniir  do  8(1  ils  1.  fonsislanl  en  ninlé- 
riaiix,  fùls  vides  de  la  Garonne,  bois  des  Landes,  de  la  Garonne  et  de  la  Baïsc,  liouilles. 
graviers  de  la  Garonne  cl  du  Tarn,  vins  du  Bas-Languedoc,  du  Gers,  céréales  d'Agen,  l'arines. 
pâtes  ù  papier  de  Suède  et  de  Norvège. 

Sur  la  Garonne,  le  tonnage  kilométriiiuc  a  été  de  'i7>'J  t.  sur  la  2'  section  et  de  .V2  710  sur  la  Tr. 
les  marchandises  transportées  ayant  consisté  en  combustibles  minéraux,  matériaux  de  construc- 
tion, minéraux,  engrais  el  nniendenients.  bois  à  brûler  et  de  service,  pruduils  indusiriels,  agi'i- 
coles  el  alimentaires. 

Sur  le  Tarn,  le  mouvement  de  la  na\  igalion  a  été  le  suivant  :  sur  la  1'"  section,  102  bateaux 
(6359  t.);  sur  la  2»  section,  Vii)  bateaux  (,1'JOliU  t.)  dans  la  travcisée  de  Montauban;  5  bateaux 
(100  t.),  entre  Montauban  (ville)  et  Capou;  i  bateaux  (66  t.),  entre  Lagardu  cl  !e  Saula;  0  bateaux 
(172  t.)  entre  le  Saula  et  l'écluse  de  Rivière-Basse:  2o  bateaux  (W2  t.)  entre  Rivière-Basse  cl  Sle- 
Livrade;  20  l)aleaux  (iUO  t.)  entre  Ste-Livrade  el  Moissac:  sur  la  ~>'  section,  10  bateaux  (40")  I.). 

La  succursale  de  la  Banque  de  France  à  Mnnlaiiban  a  occupé,  en  VMl.  le  01-  rang  sur  12(i, 
avec  un  chilTre  d'alïaires  de  l(<0(J2r.OO  fr. 

Ajoutons  enfin  cpie  Monlaulian  possède  une  Cliambiv  de  comnicrce  dont  le  ressort  comprend 
tout  le  déparlcmenl. 


Voies  de  communication 


Chemins  de  fer  (voie  normale) 
Roules  nationales. 


kih.jii. 
l0i.2!;1S 
2:12,025 


Chemins  de  grande  coimu"' I  IlO.riUi 


d'intérêt  commun  . 
vicinaux  ordinaires 


!S0r»,700 
0  787,401 


Rivières  navigables 
(iai'onne  (longueur  ilaiis  le  dép')   .    .    . 

Tarn.    .     ( .    .    .    .        iil 1  .    .    . 

(Uuial   lali''ral  à   la   Ganinne  (longueur 
d.uis   II'  (lép'i 


kilom, 

72,20."i 
.'lO.OOO 

77.ir,l 


ONTAUBAN. 


Mil  l'oritiini'  ri'iiionle  au  comiiienci'menl  du  i\'  s.,  ne 
icimpiciiait  d'.-diniil  que  l'abbaye  de  St-Tliéodard.  autour  de  laquelle 
vinreid  se  gi'oupcr  les  |.i-eniiers  babilanl-^.  Ce  boiu'g  priniitil'  occup;> 
1  endroil  dénonnué  Monlauriol.  Le  nom  aclucl  ne  d.ate  <pie  du  xir  s.,  épocpie 
de  la  loiidalion  d'une  basiiile  (pii  absorlia  la  première  cilé.  B;"di  sur  une 
(errasse  de  la  ri\e  d.  du  Tarn.  i'ess<'rré  enire  celle  i-ivière  à  l'O..  le  ruis- 
seau de  la  (iarritue  au  X.-E.  et  le  Tesiou  au  S.-O.,  ÎMonlauban  s'est 
considéralilonieiil  agrandi  \-er-i  la  lin  du  xix'  s.  Les  forlifications  qui 
l'entouraient  lurent  démolies  au  xvir  s.  par  ordre  de  Richelieu  ;  elles 
■^iiHl  eu  p.irlie  rciiq)lacées  par  des  b(ude\ards  et  des  promenades,  au  delà  desquels  s'étendent 
les  nouveaux  quarliers  ou  faubourgs  de  VUlemnivcUe,  du  Mnusticr.  di'  /,"  Cnpclle  el  de  Snpinc 
sur  la  rive  d.  du  Tarn,  traversés  eux-mêmes  ou  circonscrits  par  de  lieaux  boulevards  bien 
onibragéa.  La  i)arlie  qui  s'élend  sur  la  live  g.,  dans  la  boucle  formée  jiar  la  rivière,  se  nomme 
Villebourbon.  C'est  au  centre  de  celle  boucle  que  se  trouve  la  Gat-e  du  Mlili:  la  Harc  d'Orléans  est 
au  Nord  de  \illenouvelle.  Dans  celte  direction.  Montauban  esl  ,"i  ."1  Kilom.  .'i  vol  d'oiseau  du  cours 
(le  l'Aveyron.  dont  le  confluenl  avec  le  Tarn  se  trou\o  en  a\al  de  la  ville.  .V  t.")  kilom.  au  S.-O. 
coule  k\  Garonne,  accomiiagnée  sur  sa  rive  d.  par  le  Canal  laléral,  connnuniipiani  avec  le  Tarn, 
à  Monlaulian  même,  par  le  canal  de  Monlech.  l'n  ponl  à  sept  arches,  en  briipics.  long  de  plus  de 
201)  m.  et  dont  l'origine  remonle  au  xiv"  s..  Oiil  communiquer  les  deux  \  illes.  Des  tenus  s'éle- 
vaient jadis  aux  deu\  exlréniilé-  cl  riirrnl  rciii|il.icées  dans  la  suite  par  de^  poi-le^  qiu  n'cxisleiit 
|ilus.  En  amont  du  pont  el  vis-à-vis  de  l'eLulioucbure  du  Tescou  se  voit  un  ilol:  de  même  en  aval, 
une  pelile  île  el'iilée  en  forme  de  croissant  el  toute  verdoyante  embarrasse  le  lit  du  Tarn.  En  face 
débouche  le  ruisseau  de  Lagarrigue,  dont  le  cours  supérieur  est  très  encaissé  el  recoux  erl  en 
partie.  Du  haut  de  la  terrasse  élevée  qui  porte  la  Promenade  des  Carwes.  au  lias  de  laquelle 
s'élend  le  Jardin  hatnnùjiie  coupé  en  deux  parties  par  le  Tescou,  conuue  dn  h,-uil  de  l.i  pro- 
menade du  Cours  <iui  surplond)e  la  live  d.  du  Tarn,  au  X.-(^».  de  la  ville,  on  jouit  d'une  vue 
étendue  sur  la  lai'gc  vallée  du  Tarn  el  les  collines  qui  se  dressent  au  S.E.  De  la  terrasse  ou 
Cours,  l'œil  embi'asse;  à  d.  \r  moulin,  sur  la   rive  c.  l'écluse    le  ponl  du  cbenun  de   fer    à  g.  les 


VAREN.  —  Eglise.  Côté  N. 


MONTPIîZAT-DE-OUERCY.  —  lii;lisi-.  Toi  , •.(!<•  N.  U. 


474 


TARN-ET-GAUONNE 


maisons  en  Wriqucs  de  la  ville,  au-dessus  desquollcs  éiucigc  le  clocher  de  IKtîlise  St-Jacques. 
Les  nioiuunenls  religieux  de  Monlauban  sont  dépourvus  de  caractère.  La  Cathédrale  (xvir  et 
XVIII'  s.), 'lui  s'élève  en  bordure  de  la  Place  d'armes,  iirésente  une  façade  classiiinc;  la  sacristie 
renferme  un  tableau  de  Ingres  (le  î'œu  de  Louis  Xlll).  Dans  l'Église  Sl-h'tienne  de  Sapiac,  se  voit 
un  autre  tableau  du  même  artiste  (Sle-Germaine).  De  l'Éijlise  St-Jac(jues  (xiv  et  xv  s.),  à  une  seule 
nef,   le  cloclier  seul  est  intéressant  avec  sa  tour  octogonale  en  briques.  L'Église  St-Joseph.  en 

brlcjucs  également,  sert  de  suc- 
cursale à  la  Ciitliédrale.  Les 
Éijlises  St-Orens.  du  style  xiii'  s., 
S(-Jc'(ii.  inachevée,  sont  modernes. 
h'Êvêctié,  le  Grand  et  le  Petit  sémi- 
7)aire  silués  côte  <i  côte,  n"ont 
lien  de  remarquable.  Monlauban, 
que  le  traité  de  Si-Germain  (h">70) 
,ivait  reconnu  comme  l'une  des 
quatre  ]p|a(es  de  sûreté  accor- 
dées aux  réformés,  possède  une 
l'acuité  dr  théologie  protestante, 
dépendant  de  l'académie  de  Tou- 
liiuse  el  deux  temples,  le  Temjilc. 
(les  Augusiins  e-t  le  Temple  des 
Carmes.  Le  premier,  qui  remonte 
.111  XVII"  s.,  se  trouve  dans  ViUe- 
Ijourboii,  dans  un  quartier  où  l'on 
remarque  un  certain  nouiJjre  d' lin- 
tels  de  la  même  époque. 

Vllnlcl  de  Ville  occupe  l'ancien 
Palais  épiscopal  élevé  au  xvir  s. 
sur  les  assises  du   Château   des 
Comtes     de    Toulouse    (xiir    et 
xiv  s.),    dont  il    subsiste  encore 
quelques  Aesliges.  Outre  les  ser- 
\  ices  municipaux,  cet  édifice  ren- 
I  lime  lesiV)(see.<  et  la  Bibliothéqtie. 
I  ne  salle   souterraine   dite   Salle 
'In  Prince  Noir  (xiv  s.),  dont  les 
1  lefs   de  voûte  portent  sculptées 
l(~    armoiries    de   ce   iirince    est 
.■ilTectée  au  Musée  archéologique  ;  au 
,;fi|      rez-de-chaussée  sont  installées  les 
I       liois  salles  du  Mxisée  des  arts  déco- 
ratifs   renfermanl    des  antiquités 
loeah's.    des    fiieiiees    el     jiorce- 
laines,  divers  objels  d'art,  armes, 
six  salles  el   deux   rabinels  sont  consacrés 
el    modernes   de   foules    les   écoles,    on    y 


V.\P.EN.  —  Cliàlcau. 


étoffes,  miiiialiires.  elc.  :  nu  premier  élase  enfin, 
au  Musée  de  peinture.  Outre  des  tableaux  anciens 
remarque  ]iarliculièrenienl  l'œuvre  presque  entier  de  Ingres,  représenlé  par  des  croquis,  des 
dessins,  des  éli.iuches,  des  répétitions  de  quelques  loilcs,  des  tableaux,  |iaiiiii  lesquels  le  chef- 
d'œuvre  du  gr.iinl  arliste  :  .Jésus  parmi  les  docteurs,  ainsi  que  des  objels  lui  ayant  appartenu.  La 
r.ibliothèque  eoiniile  environ  50000  volumes,  2  incunables  et  4">  manuscrits:  celle  de  la  Faculté 
de  théologie  prolcst.intc  i>ossède  21000  volumes,  plus  de  5700  thèses  et  écrits  acailéiiiiqiies  el 
SOO  ]>laquelles.  La  Préfecture,  le  Palais  de  Justice,  la  Bourse  el  le  Tribunal  de  commerce,  imporlanle 
construction  en  briques  renfermant  un  il/î<seV  d'histoire  naturelle.  9-c>n[  modernes.  Modernes  ésale- 
ment  la  Caserne  de  gendarmerie  et  la  nouvelle  Halle  octogonale.  Les  établissements   d'enseigne- 


VAREN.  —  Une  viriUe  rue 


i76  TARN   ET  GARONNE 

iiK'til  sont  tous  placés  tli\ii>  une  Ijelle  sil'ialiun,  ciitnLiirr;  do  parcs  ol  de  jai-dins.  C'est  ainsi  que 
l'iVo/e  normale  de  filles,  non  loin  de  laquelle  on  a  cMevc  une  élégante  chapelle  gothique,  le  Lrjcée 
Ingres,  pour  les  garçons,  le  Ltjcée  de  fUles,  ont  été  placés  au  S.-E.  de  la  ville;  iâ'cole  normale  de 
t/arrons.  entre  la  caserne  de  cavalerie  et  Fasile  d'aliénés,  est  en  bordure  d'une  belle  avenue  qui 
longe  la  Promenade  du  Cours,  au  N.  Les  bâtiments  de  la  faculté  de  théologie  protestante,  pro- 
dies  du  Grand  et  du  Petit  Séminaire  forment  une  tangente  extérieure  au  sommet  de  la  courbe 
décrile  par  le  Tarn.  L'Hôpital,  ancien  Hùtel-Diou  agi-aiidi  en  IIKII.  et  le  Théâtre  n'offrent  aucun 
iiiléivl. 

Une  des  curiosités  de  Montauban  est  la  Place  Nalionalr.  de  forme  carrée,  ornée  d'une  porte 
à  chacun  de  ses  angles  et  dont  les  maisons  reposent  sur  une  double  voùtc  à  arêtes,  formant 
poiliqiic  ouvert  en  façade.  Cette  place  originale,  qui  date  de  1020,  n'a  été  achevée  qu'en  1702.  On 
trouve  encore  dans  la  ville  quelques  maisons  anciennes,  dont  la  plus  remarquable  est  la  Maison 
du  Sénéchal  (xiv  s.)  avec  ses  gargouilles  extérieures,  le  couloir  et  la  salle  du  rez-de-chaussée 
v(u'ités  à  nervures  et  son  bel  escalier  à  vis.  N'oublions  pas  la  Grande  Ilorlor/c,  ou  Tour  de  LaïUié^ 
l>r('S  du  Palais  de  Justice,  qui  sert  de  belfroi. 

Outre  les  promenades  dont  nous  avons  déjà  parlé,  Monl.iMban  en  possède  encore  d'autres: 
un  i)elit  square  devant  l'Hôtel  de  Ville,  les  allées  de  Morlaricu,  très  fréquentées  et  où  se  trouve 
le  kiosque  à  musique,  —  le  square  de  la  Place  de  la  Préfecture,  qui  leur  fait  suite  et  dans  lequel 
on  a  érigé  un  huste  en  bionze  à  l'écrivain  Léon  Cladel;  des  places  bien  ombragées,  comme  la 
Place  de  la  Laque  dans  \illebourbou,  la  Plaa  des  Marronniers,  le  petit  S(/i',f(ce  de  la  Place  de  T  Hor- 
loge, etc. 

Enfin  les  niontalbanais  ont  élevé  un  monument  à  Ingres  (1780-1807)  et  un  autre  aux  Soldats  de 
Tarn-el-Garonne  morls  enl870-li^71.  L'arrondissement  possède  plusieurs  cités  intéressantes,  princi- 
pidenienl  dans  la  pittoresque  vallée  de  l'Aveyron  :  'Varen,  vieux  bourg  de  la  rive  d.  aux  rues  étroites 
bordées  de  maisons  anciennes,  qui  a  conservé  une  de  ses  [lortes,  un  Château  à  mâchicoulis  cl  à 
toiMcllcs  (\i\  cl  w  s.)  ainsi  qu'une  Église  du  xii'  s.;  —  Ginals,  plus  au  Nord  et  sur  la  rive  g. 
de  la  ScNc.  en  amont  duquel  se  voit,  sur  la  même  rive,  une  Église  originale  du  xin"  s.  dépen- 
dance de  l'abbaye  de  Beaulieii  ou  Bclloc,  dont  les  ruines  sont  encore  importantes;  —  Saint-Anto- 
nln,  sur  la  rive  d.  de  l'Aveyron,  au  confluent  de  la  Bonnette,  dans  un  foit  joli  site  que  dominent 
nu  S.,  sur  la  rive  g.,  les  Rochers  d'Anglars  et  qui  offre  un  curieux  Ilôlel  de  Ville  roman  restauré 
|)ar  Viollel-le-Duc;  —  Bruniquel,  jierché  sur  une  falaise  à  pic  surplond)ant  d'une  centaine  de 
mètres  le  vallon  de  la  \  ère  tjui  gagne,  à  ses  pieds,  la  rive  g.  de  l'Aveyron  et  dont  les  rues 
étroites  et  montantes,  bordées  de  maisons  édifiées  du  xiir  au  xv  s.  sont  dominées  par  un 
imjjosant  Château  avec  Donjon  du  xr  s.  reposant  sur  des  escarpements  qui  recouvrent  des 
grottes  ])réhistori<iues;  dans  la  partie  habitée,  qui  remonte  au  xvi"  s.,  se  trouve  une  belle  ctieminée 
en  bois  de  la  mémo  épo(]ue:  —  Montricoux.  bâti  en  terrasse  sur  la  rive  d.  de  rAveyion,  qui 
n  conservé  des  resles  de  ses  rcmjiarls  du  xiu"  s.,  un  Donjon  de  la  même  époque  ainsi  qu'une 
Ét/lise  que  coui-oiuic  un  ctnchcr  du  xiv"  s.;  —  Caylus,  jiittoresque  bourgade  en  amphithéâtre  sur 
la  rive  d.  de  la  P,onnelte  que  dominent  les  ruines  de  son  Château  des  xiii»  et  xv"  s.  et  dont 
VÉglise  (xiv  s.)  est  entourée  d'un  chemin  de  ronde  et  de  restes  de  fortifications;  —  Caylus  a 
<lonné  son  nom  â  un  causse  rempli  de  gouffres;  —  Caussade,  sur  la  rive  g.  de  la  Lère,  un  peu 
en  amont  du  confluent  du  ruisseau  de  Traversic  qui  coule  au  S.,  petite  ville  jadis  fortiliéc  et 
toule  enlonrée  nujounl'luù  de  lioulevards;  elle  offre  des  maisons  intéressantes  desxiir  et  xiv  s. 
ainsi  qu'une  fi, /lise  couronnée  il'nn  cloclier  octogonal  du  xiv"  s.;  —  Montpezat-du-Quercy, 
au  sommet  d'une  colline  dominani  In  rive  d.  du  Petit  Leudjous  naissant,  bourg  qui  a  conservé 
une  Porte  et  des  restes  de  ses  remparts  du  xiv  s.,  des  maisons  des  xiV  et  xv  s.,  une  Église 
(xiv  s.)  où  l'on  remarque  une  foule  d'objets  curieux  :  tapisseries,  reliquaires,  coffrets  en  bois, 
tombeaux,  elc  :  —  Lafrançaise  enfin,  bastide  du  xiir  qui  se  dresse  à  tOO  m.  au-dessus  de  la 
rive  d.  ilu  T.uii.  .'i  quelipies  Uilom.  en  amont  du  conilucnt  de  la  Lutte. 

CASTELSARRASIN.  sur  la  rive  g.  du  Canal  latéral  à  la  Garonne  et  à  2  Kil,  de  la  rive  d.  de 
celle  rivière,  csl  une  ville  propre  et  bien  bâtie,  qu'entoure  une  ligne  de  boulevards  et  de  prome- 
nades remplaçant  les  anciennes  fortifications.  Les  noms  de  ses  rues  invitent  à  la  prali(pie  de 
toutes  les  verlus  (Rues  de  la  Justice,  de  la  Régénération,  de  la  Tempérance,  de  l'IIospitalilé,  de  la 
Sagesse,  de  la  Discrétion,  etc.). 


SAINT  ANTOMN.  —  Ilùtel  de  Ville. 


I 


TARN-ETGAUONNE  179 

h'Êglise  St-Sauveur  (xiii'  s.)  en  briques,  reslaurée,  a  son  portail  O.  surmonlc  d'une  tour 
octogonale  que  couronne  une  plute-foniie  crénelée  et  que  flanque  une  tourelle  d'escaliiT  égale- 
ment octogonale;  son  portail  N.  porlc  des  sculptures  elïritécs,  sauf  à  la  niche,  (pil  rcnfeime  une 
statue  de  la  Vierge.  On  remarque,  à  l'intérieur,  une  porte  en  bois  (xvT  s.),  un  bulïct  d'orgues  et 
des  stalles  (xvii'  s.).  VÉtjUse  Sl-Jcan  (W  s.),  qui  se  compose  d'une  large  net  cl  de  deux  bas-cotés 
à  voûtes  basses,  est  surmontée  d'un  clocher  en  Ijiiques.  h'Kglise  des  Cfiinu-n  montre  encore  son 
clocher  octogonal  du  xiir  s.  qui  se  termine  par  une  nèilie;  piès  de  là  se  voit  le  Couvent  de  la 
Compassion  avec  deux  tourelles  à  clochetons  flanquant  la  porte  d'entrée. 

L'IJùtel  de  Ville  avec  un  fronton  sculpté  à  la  façade,  le  Palais  de  Justice,  la  Sous-Prcfccture,  la 
Gendarmerie  sont  des  constructions  modernes.  h'Hvtel-Dieu  en  briques,  est  à  l'E.  de  la  ville.  En 
face  de  la  Halle,  sur  la  Place  de  la  Liberté  (N''10),  on  remarque  une  intéressante  Maison  (xiv  s.) 
ornée  de  belles  fenêtres  sculptées  au  1"  élage.  Castelsarrasin  possède  encore  une  C'«.sc()ie  neuve 
et  une  Êeole  supérieure  de  fiUcs. 

Dans  le  même  arrondissement  citons,  sur  la  rive  g.  du  (^anal  l;déral  à  la  Garonne  ;  Grisolles, 
dont  l'Église  moderne  est  flanquée  d'un  porlail  inléressaid  du  xir  s.:  aux  environs  se  trouve  le 
Château  de  Pvmpiijnan  où  mourut  le  poète  Lefranc  de  Poujpignan  (1709-178!).  Enlln  nommons 
Beaumont-de-Lomagne,  curieuse  bastide  du  xiir  s.  bàlie  en  amphiUiéàlre  sur  la  rive  g.  de  la 
Gimone,  où  na<iuil  le  mathématicien  Fermât  (IGOl-lOOû).  On  y  voit  encore  au  centre  la  classique 
Place  à  cornières  et  la  Halle  couverte.  L'Église  (xiv  s.)  a  conservé  les  fortifications  que  Ton  y  a 
ajonlées  .ui  xv  s. 

MOISSAG  est  coupé  en  deux  parlics  par  le  Canal  laléral  à  la  Gaiurine.  leciuel  fianchit  le 
Tarn  sur  un  pont-aqueduc  un  peu  en  amont  de  celle  ville,  ainsi  resserrée  entre  la  rive  d.  du 
Tarn,  assez  large  à  ce  point  dislant  à  peine  de  i  Kilom.  de  son  confluent  avec  la  Garonne,  et  les 
collines  plantées  de  vignes  qui  la  dominent  au  X.  Du  sonnnet  du  colcaii  de  Montauriol,  où  Ion  a 
érigé  une  statue  colossale  de  la  Vierge,  la  vue  est  superbe  sur  les  vallées  de  la  Garonne  et  du 
Tarn.  Moissac  a  quelques  beaux  boulevards  bien  omlwagés  (Promenades  Marengo  et  d« 
Séminaire)  et  une  promenade  charmante.  la  Promenade  du  Moulin,  sur  la  rive  d.  du  Tarn,  dont 
les  eaux  font  tourner  les  roues  d'un  curieux  moulin.  L'Église  St-Pierre,  ancienne  abbatiale  du 
XV'  s.  à  une  seule  nef,  a  sa  façade  surmontée  de  deux  galeries  crénelées  entourant  un  clocher 
roman  ;  le  portail  S.  est  une  œuvre  absolument  remarquable  du  xir  s.:  les  piédroits  et  le  trumeau, 
sur  lesquels  s'appuie  un  linteau  de  rosaces,  supporlorit  un  lyinpan  où  le  Christ  couronné  est 
conlemplé  par  un  groupe  de  vieillai'ds.  disposés  en  frise  au-dessous.  Ces  différentes  parties 
constituent  un  adnurabic  ensendile  de  sculptures  pouvant  rivaliser  avec  les  plus  beaux  morceaux 
connus.  A  l'intérieur  du  monument  on  remarque:  une  pieta  en  bois  peint  (xv  s.),  une  clôture  de 
chœur,  un  retable  et  un  Saint-Sépulcre  du  xvr  s.,  un  sarcophage  mérovingien,  un  orgue  et  des 
stalles  du  xvii"  s.  Un  Cloître  (xir  s.)  est  attenant  à  la  façade  latérale  N.  C'est  le  plus  beau  de 
l'épocjuc  romane  qui  soit  en  France;  il  se  compose  de  deux  galeries  à  20  arcades,  reliées  .'i  deux 
autres  galeries  de  18  arcades;  les  arcs  refaits  au  xiii'  s.  reposent  alternativement  sur  une  colonne 
simple  et  sur  une  double  colonne  dont  les  chapiteaux  sont  tous  sculptés  et  portent  des  sujets 
différents.  Aux  alentours  se  trouvent  encore  quelques  vestiges  des  fortifications  de  l'Abbaye  et 
de  ses  bâtiments,  notamment  le  Logis  abbatial  (propriété  privée)  où  l'on  remarque  une  salle  du 
xiv  s.  L'Église  St-Martin  (w  s.),  remaniée  au  xv",  est  précédée  d'un  pelit  porche.  L'Église  Ste-Cathe- 
rine  est  adossée  au  Collège.  L'Eglise  St-Jact]ues,  de  style  roman,  moderne,  est  surmontée  d'un 
clocher  à  la  façade  O.  La  Sous-Préfecture  et  le  Palais  de  Justice  sont  modernes;  VLJotel  de  Ville 
occupe  une  ancienne  construction.  Moissac  renferme  encoi'e  plusieurs  maisons  en  bois  des  .xv  et 
xvi'  s.,  surtout  dans  le  voisinage  de  l'ancienne  abbaye. 

Liste  des  Monuments  historiques 


Auvillor Église  (xu"  et  xvi"  s.). 

Bcaumont-(le-Lniii;ii;no.  Eglise  (ïiv*  s.). 

Bruniquel Ruines  du  chà(.enu  i\i'ait  wi'i 

Cayliis Halles  (xiv"  s.). 

CaTissade Clocher  IxiV  s.),  de  l'Eglise.       î    Septfonds Oolmens. 

Ginals Ancienne  église  fie  Beaulicu    i    Varen Église  (xn's.). 

Ixm'  s.).  j 


Moissac I-"glisn    St-Pierrc    (xV   s.)    et 

,  Cloilre  (xu'). 

Montpezal Eglise  (xiv  s.). 

St-Antonin Ilotel  de  Ville  (xu*  s.). 


m^é 


Aveyron 


Nom 


Situation 


ROIS  rivières  iinpuilaiiles,  le  Lot,  l'Aveyron  et  le  Tarn,  ari'o- 
seiit  ce  dépaiteineiit,  qui  eini)ruiite  son  nom  au  second  de 
ces  cours  d'eau;  appellation  justifiée  d'ailleurs,  puisque  IMwy- 
roii  y  prend  sa  source,  traverse  trois  des  cinq  arrondisse- 
ments qui  le  com()osent  et  contourne  en  grande  partie  son 
iliel'-lieu  Rodez.  De  plus,  au  point  de  vue  de  la  longueur  du 
l>arcours  dans  le  déparlement,  c'est  encore  l'.Vveyi-on  cpii 
occupe  le  premier  rang.  Il  appartient  à  la  région  <lu  S.(i.  dcî 
la  France;  sous  le  rapport  de  l'étendue,  il  est  au  ti  rang. 
1/une  niauieie  générale,  il  affecte  la  forme  d'un  trapèze  dont  les  côtés  parallèles  sont 
inclinés  du  N.-E.  au  S.-O.  Le  plus  grand  mesure  90  kilorn.,  do  la  pointe  N.  de  l'arron- 
dissement d'Espalion  à  la  pointe  O.  de  celui  de  Villefranche-de-Rouei'gue;  le  i)lus  i)etit 
n'a  que  18  kilom.,  de  la  pointe  S.-E.  de  l'arrondissement  de  Millau  à  la  pointe  S.  de 
celui  de  St-AI'frique.  Les  deux  diagonales  ont  à  peu  jirès  la  même  longueur.  111  kilom. 
du  N.  au  S.  et  I J9  du  N.-O.  au  S.-E. 

11  a  des  limites  naturelles:  au  N.  le  Brezons  sur  S  kilom..  la  Truyère  sur  7.  le  ruisseau 
de  Lebon  sur  i  kilom.  en  deux  l'ois;  à  lE.  l  kilom.  du  cours  du  Tarn,  l'i  do  la  .lonio,  l  de 
la  Dourbie,  i  de  la  Viienque;  au  S.  8  kilom.  de  l'Orb,  10  du  Rancé,  o  du  Tarn  ;  à  1  (J. 
ni  kilom.  du  cours  du  \iaur,  2  de  l'Aveyron  et  55  du  Lot;  enlin  au  N.-O.  10  kilom.  du 
Goul.  Il  est  borné  au  N.  par  le  département  du  Cantal,  à  lE.  par  ceux  de  la  Lozère 
et  du  Gard,  au  S.  par  celui  de  l'Hérault,  au  S.-O.  par  celui  du  Tarn  ;  à  10.  par  celui 
de  Tarn-et-Garonne,  au  N.-O.  enfin  par  celui  du  Lot. 

lia  été  formé  en   IT'.ll)  du  Roucnjve,  pays  qui  dépendait  de  la  pi-(jvince  de  Guyenne. 

Histoire 

Les  monuments  mégalithiques  encore  del)Out  sur  le  sol  de  l'Aveyron  sont  nondu'eu\; 
citons  dans  l'arrondissement  de  Rodez  doux  dolmens  à  Colombiès,  des  mégalithes  à 
Sainte-Radegonde,  le  dolmen  sous  tumulus  du  Genévrier  à  Salles-la-Source,  la  pierre 
branlante  de  Peyrelevade  à  Salmiech;  dans  l'arrondissement  de  Millau,  des  dolmens  à 
Buzeins,  qui  compte  en  outre  14  tumuli,  d'autres  dolmens  à  la  Cavalerie,  à  Lavernhe,  à 
Montjaux,  à  Sauclières  et  à  Villefranche-de-Panat;  dans  l'arrondissement  de  Villérraucho- 
del^ouergue,  des  dolmens  à  Martiol  et  à  Salvagnac-St-Loup  ;  dans  l'arrondissemont 
d'Espalion,  la  pierre  l)raulaide  de  Béo-Bédène  à  Florentin;  dans  l'arrondissement  de 
SaintAffrique,  enfin  les  nombreux  dolmens  de  Cornus,  ceux  de  Tiergues.  de  Boussac 
et  de  Truans  à  St-Affrique,  le  menhir  élevé  de  Peyro-Plaiitado  avec  les  dolmens  des 
Rafènes  et  dePeyrando  à  Sainte-Eulalie-de-Cei'uon.  L'origine  do  Ions  ces  monuments  est 
attribuée  à  la  tribu  dos  Rulxni.  d'oi-igine  colliqiie.  qui  occupait  la  région  au  iv  s.  av. 
J.-C.  Les  Rutènes  tiraient  ce  nom  do  la  couloiu'  l'onge  de  leurs  cheveux.  Leur  ville  |)rinri- 
pale  était  Seijoduniiia  (Rodez).  Ou(jique  sans  doute  aussi  peu  pou[)lé  à  celte  époque  que 
de  nos  jours,  le  pays  renfermait  dos  mines  d'argent.  Des  tioupoaux  de  brebis  erraient 
sur  les  causses  et  leur  lait  servait  à  fabriquer  des  fromages  réputés.  Les  an-hers  rnlènos 
jouissaient  d'une  certaine  célébrité;  l'armée  de  Bituit,  qui  combattit  en   l'2l    av.   .I.-C. 

T.     IV.   —   ."I.  A\r\HO.>I    I- 


482 


AVEYRON 


contre  le  consul  L.-F.  Maximus.  en  comptait  un  arrand  nombre.  Après  la  victoire  de  ce 
dernier,  une  partie  de  leur  pays  lit  [larlio  de  la  provinro  romaine  tandis  que  lautro  partie 
resta  liljre.  C'est  de  celte  épiiqiie  <pic  date  la  londatiDU  d'-i.'/iu7«()i!(m  (Millau i.  due  au 
consul  ^ïmilianus,  qui  Fédilia  sur  la  rive  d.  du  Tarn  ;  autour  de  la  forteresse  s'étendit 
bientôt  une  ville  faisant  face  à  la  cité  celtique  de  Condaloinaous.  établie  au  confluent  de 

la  Dourbie  avec  le  Tarn,  siii'  la 


rive  g.  de  cette  dernière  rivière. 
Eu.j'2  avant  J.-C.  les  Hutènes 
libres  envoyèrent  un  secours  à 
Verciugétorix,  puis,  après  la 
chute  d'Alesia,  ils  se  soumi 
rent  aux  vainqueurs.  Rangés 
d'abord  par  Auguste  parmi  les 
onze  peuples  de  l'Aquitaine, 
ils  firent  ensuite  partie  de 
l'Aquitaine  I'".  Segodunum  de- 
vint alors  Civilas  Rittenorum. 

De  l'époque  romaine,  on 
retrouve  à  Rodez  quelques 
restes  des  arènes,  qui  pou- 
vaient contenir  15  000  specta- 
teurs et  des  vestiges  de  l'aque- 
duc romain  qui  amenait  et 
amène  encore  aujourd'hui  les 
eaux  du  plateau  de  ^'ors.  situé 
au  S.-O.  de  la  ville.  Sur  l'em- 
placement de  Coii'laloinagus, 
détruit  par  les  Wisigoths  en 
419,  des  fouilles  ont  mis  à  jour 
des  objets  celtiques  et  romains. 
Enfin,  dans  la  plaine  de  la  Gron- 
fesenque,  on  a  découvert  des 
restes  d'ateliers  de  poteries 
samiennes  et  de  vases  riche- 
ment   décorés. 

En  257,  les  Francs,  descen- 
dant en  Espagne,  traversèrent 
la  région,  cjue  ravagèrent  les 
Wisigoths  en   419. 

Le  christianisme  fut  prêché 
pour  la  première  fois  à  Rodez 
par  saint  Martial  ;  mais  la  religion  nouvelle  ne  fut  guère  adoptée  qu'au  v  s.,  après  los 
prédications  de  saint  Amans,  nom  du  jiremier  évèqne  de  cette  ville  qui  nous  soit  par 
venu.  La  première  église  de  Millau  fut  édifiée  au  vr  s.  sous  le  vocable  de  Saint-Martin. 
Les  Wisigoths  occupèrent  le  Rouergue  jusqu'à  ce  que  Thierry,  fils  de  Clovis,  eût  réussi 
à  les  en  chasser  (508).  A  la  mort  de  ce  dernier,  ils  l'occupèrent  à  nouveau;  mais  Théode" 
bert  réussit  à  les  en  éloigner  pour  toujours. 

Eu  723,  les  Arabes  y  parurent.  Charles  Martel  ne  put  les  empêcher  de  mettre  à  sac 
Rodez  et  de  brûler  l'abbaye  de  Conques.  La  victoire  de  Poitiers  (752)  refoula  les  enva- 


RODEZ.  —  Maison  dilc  dWrmngnac. 


iSi 


AVEYRON 


hisseurs  au  delà  des  Pyrénées.  Les  ducs  d'Aquitaine  Hunoald  et  Waïfre  entrèrent  alors 
en  lutte  avec  Charles  Martel  d'abord,  puis  avec  Pépin  le  Drer.au  sujet  du  Roucrgue,  Pépin 
l'enleva  à  Waïfre  en  708;  puis  Charlemagne  y  créa  des  comtes,  qui  devinrent  liéiédi- 
laii-es  à  partir  de  800  et  dont  le  premier  fut  Gilbert.  L'un  de  ses  successeurs.  Frédelon, 
joignit  à  son  titre  celui  de  comte  de  Toulouse  et  devint  le  chef  de  celte  illustre  mai- 
son. Ce  ne  fut  toutefois  qu'en  1066  que  le  coin|,>  de  Uouergue  fut  délinitivement  réuni  à 
celui  de  Toulouse  dans  la  personne  de  Raymond  l\,  qui  l'avait  disputé  à  son  frère  Guil- 
laume et  lui  avait  aljandonné 
d'abord  le  comté  de  Toulouse 
pour  en  reprendre  possession 
ensuite.  En  1095,  le  même  Ray- 
mond IV  engagea  une  partie 
de  ses  Étals  du  Roucrgue  à 
Richard,  vicomte  de  ^Millau, 
pour  couvrir  les  frais  dune 
croisade.  Ce  fut  là  l'origine  du 
comti'  indépendant  de  Rodez, 
qui  comprit  alors  le  Bounj, 
séparé  de  la  Cilê,  propriété  de 
l'évéque.par  des  murailles  per- 
cées de  portes.  Outre  Millau, 
Richard  gouvernait  le  Sévéra- 
guais,  le  Laissaguais.  une  par- 
tie du  Larzac  et  les  environs 
de  St-Affrique.  de  Rrusque.  de 
Camarés  et  de  Belmont.  Deux 
maisons  se  succédèrent  dans 
le  gouvernement  du  cnniic  ;  la 
maison  de  Rodez,  qui  rnmpla 
huit  comtes  et  la  maison  d'-Vi- 
magnac  qui  lui  succéda  en  \7>)>' . 
L'Aquitaine  étant  passée  aux 
mains  des  comtes  de  Poitiers, 
l'un  d'eux.  Guillaume,  dont  la 
fennne  était  tille  d'un  comte 
de  Toulouse,  prétendit  avoir 
des  droits  sur  les  coniti's  de 
Toulouse  et  de  Rouei-gue.  puis 
les  enleva  à  Bertrand,  succes- 
seur de  Raymond  IV  (1098). 
Au  xii"  s.  la  vicomte  de  Millau  passa  aux  rois  d'Aragon.  Guillaume,  qui  n'avait  pu  conserver, 
le  comté  de  Rouergue,  s'unit  alors  à  Béranger  d'.Vi'agon  et  réussit  à  reprendre  ce  fief 
au  second  lits  de  Raymond  l\.  Alphonse  Jourdain,  qu'il  lialtil  à'i'nulousc  (lllli.  Six  ans 
plus  tard,  Al()honse  Jourdain  rentrait  dans  ses  États. 

En  H53,  Millau  reçut  des  premiers  rois  d'Aragon  ses  premières  chartes  conniumales 
et  fut  administré  par  des  consuls.  D'autres  villes  de  la  région  s'établirent  également  en 
communes.  De  cette  époque  date  encore  la  fondation  d'un  certain  nombre  d'abbayes, 
parmi  lesquelles  nous  citerons  celles  de  Bonnecombe  (1162)  à  Coraps-la-Grande-Ville, 
celle  de  Ronneval  (lliTi  au  Cayrol,  celles  de  Lavernhe,  de  Montjaux.  de  Xant.  de  Saint- 


RODEZ. 


Maison  (Paie  Sl-Jiisl).  Esenlici-  cl  Galerie. 


A  \'  n:  V  n  o  n 


i85 


I.L'oiis,  di?  Svh'anés.  etc.  Ln  rrlrliro  aliliaxe  de  Ciiiiijiii's  aurail  |)ris  iiaissanco  (1rs  le  iv°  s.; 
rélalilie  jiar  Clovis.  drliMiilc  par  lus  Sari'asins  et  restaurée eidi'c  les  années  7',tll  et  7'.(."i,  elle 
sabsisia  jiisiiu'à  la  Ii(''volntion. 

En  Il.">i).  Henri  l'iantatieni't  iMiiil.  eciiinne  époux  d'Iili''onore  d'Aquilaine.  des  druilssur 
le  Riiui'rfiue.  cpi'il  einaliit.  Mais  II  lut  roiidiallu  avec  succès  par  Hayuu)nd  \',  que  soute- 
nait le  roi  do  France,  Louis  le  Jeune,  puis  par  Ilng-ues  II.  snrnoninié  le  Père  de  la  Patrie. 
C"est  alors  que  lut  inslitué  \e  Commun  de  paix,  impôt  destiné  à  entretenii'  les  milices 
chargées  de  réprimer  le  lii'ig-andage  fjui  infestait  la  région.  L'un  des  comtes  de  Toulouse. 
liaymond^'II.  est  célèbre  par  la  lutte  qu'il  eut  à  soutenir  contre  Simon  de  Moutlort,  lors 
de  la  i;uerre  des  Albigeois,  Ceux-ci  s'étaient  retranchés  dans  les  châteaux  de  Millau,  de 


RODEZ.  —  Maison  (Place  du  Bourg).  Galerie  viU-cJc. 


JIur-de-Barrez,   de  Laguiole  et  de  Sévérac.  Ils  lurent  battus  en  1210  sous  les  murs  de 
Rodez,  sans  avoir  pu  s'emparer  de  la  ville. 

En  l'Jlô,  après  la  victoire  de  Simon  de  Montl'ort  à  Miu'et.  Jean  de  Beaumont  leur  reprit 
!Mur-dc  Barrez  et  Laguiole  ;  en  même  temps  le  comte  de  Rodez,  Henri  I",  reconnut  Simon 
comme  son  suzerain;  l'année  suivante,  Sévérac  tombait  au  pouvoir  de  Guy  de  Jlontl'ort, 
l'rère  de  .Simon.  Le  mariage  de  Jeanne,  tille  de  Itaymond  Ml.  comte  de  Toulouse,  avec 
Alphonse  de  Poitiers,  l'rère  de  Louis  IX,  mit  un  instant  le  Ronergue  dans  la  déjiendance 
de  lacouronne  (1229).  Cette  mémeannée,  l'Inquisilion,  par  ses  cruautés,  acheva  de  réduire 
le  parti  des  Albigeois,  sur  lequel  les  prédications  des  disciples  de  saint  Dominique  avaient 
eu  peu  de  prise,  mais  que  les  troupes  de  Simon  de  Montlbrt  avaient  plus  que  décimé.  La 
croisade  terminée,  la  tranquillité  reparut  dans  le  pays,  qui  vit  surgir  des  bastilles  ou 
communes  et  des  lieux  de  refuge  qui  reçurent  le  nom  de  salvelat.  Telle  fut  l'origine  de 
Villefranche,  de  Najac  et  de  Sauveterre.  En  même  temps  cessa  la  lutte  pour  la  suprématie 


M 

a 

o 


AVliVl'.ON  «7 

entre  les  évèques  et  les  comtes  de  Rodez.  La  guerre  séculaire  avec  les  Anglais  vint  mal- 
heureusement interrompre  cette  période  de  prospérité.  En  1515,  après  une  courte  occu. 
pation,  St-Antonin  et  Espalion  furent  re[)ris  à  rennenii,  que  le  traité  de  Bréligny  (iri(il)) 
établit  en  maître  dans  le  Huiiergue.  Itodez,  fatigué  de  la  doniinalion  anglaise,  se  souleva 
en  1568,  à  la  voix  du  consul  du  Bourg,  Déranger  de  Nattes.  Le  comté  en  entier  prit  pnit 
au  soulèvement  et  bientôt  les  Anglais  ne  possédèrent  plus  que  Millau  et  quelques  châ- 
teaux qu'on  leur  enleva  successivement.  Eu  \7>1\,  après  la  prise  de  la  Roqui'-\'alzorgu.'s 
par  Duguesclin,  le  Rouergue,  complètement  débarrassé  des  troupes  anglaises,  devint  déii- 
nitivement  possession  rojale. 

C'est  la  maison  dArmagnr.e  qui  avait  mené  la  lutte  conlrc  l'Angleterre;  c'est  encore 
l'un  de  ses  chefs,  Jean  111,  lieutenant  général  en  Languedoc,  qui  purgea  le  Rouergue  de 
la  présence  des  Routiers  (lô'JI).  Jean  IV,  ayant  illégalement  perçu  des  impôts,  fut  com- 
battu par  Charles  VII  (liil),  puis  par  Louis  XI,  alors  dauphin,  quand  il  lui  prit 
Eiitraygues,  Rodez  et  Sévérac.  Jean  V,  par  sa  fourberie,  s'attira  la  colère  du  même 
Louis  XI,  qui  l'assiégea  dans  Lectoure,  s'en  empara  et  fit  mettre  à  mort  Jean  el  sa 
famille.  Le  parlement  ordonna  la  confiscation  de  ses  biens,  qui  furent  partagés  entre 
différents  seigneurs.  Dans  la  suite,  le  comté  de  Rodez  ap|iartint  au  duc  d'Alençon.  [uiis 
il  entra  dans  la  maison  de  Xavarre  par  le  mariage  de  Marguerite  de  Valois,  veuve  du  duc 
d'Alençon  (1525)  avec  le  roi  Henri  111  d'Albret.  En  IJT'J,  Henri  1\'  le  reçut  de  sa  nu  le, 
Jeanne  d'Albret,  qui  le  possédait  depuis  1555. 

Les  guerres  de  religion  s'y  tirent  cruellement  sentir,  surtout  à  Millau  où  la  Réfoi'me  tit 
son  apparition  dès  1560.  Villefranche  et  Saint-Antonin  devinrent  bientôt  des  centres  pro- 
testants en  même  temps  que  deux  de  leurs  pasteurs,  Vaïsse  et  Malet,  établissaient  îles 
églises  dans  plusieurs  centres,  à  Villeneuve,  à  Saint-Affrique,  etc.  Sévérac,  ^"illefrauclle- 
de-Panat  suivirent  le  mouvement,  auquel  résista  Rodez  presque  seul.  En  1575,  une  trêve 
d'un  mois  fut  conclue  au  château  de  la  Galiniére,  où  se  tenaient  les  États  du  Rouergue  ; 
mais  la  lutte  recommença  presque  aussitôt.  L'avènement  de  Henri  IV  ramena  une  courte 
période  de  tranquillité  troublée  par  la  Ligue  en  1576.  Laguépie  tomba  aux  mains  des 
catholiques,  à  la  tète  desquels  était  le  duc  de  Joyeuse,  qui  lit  raser  la  ville  et  massacrer 
ses  défenseurs;  par  contre,  les  protestants  entrèrent  dans  Aubin  et  se  rendirent  maîtres 
du  château  de  Sauvensa.  L'atijuration  de  Henri  IV  (1595)  suspendit  la  guerre,  qui  re|)rit 
sous  Louis  XllI.  En  16'21,  Millau  vit  se  réunir  une  assembléede  protestaids  où  la  lutte  fut 
décidée  à  nouveau.  Le  traité  d'Alais  (1629)  y  mit  lin.  Millau,  Creissels  et  quelques  autres 
villes  furent  démantelées.  Eu  I6.")2,  Louis  XIII  décréta  que,  des  i  consuls  et  des  24  con- 
seillers de  Millau  jusqu'alors  protestants,  la  moitié  serait  catholique  et  l'autre 
protestante.  En  1665,  les  protestants  refusèrent  d'obéir  aux  édits.  Louis  XIV  leur  retira 
alors  leur  droit  au  consulat  et  -4  seulement  d'entre  eux  purent  devenir  conseillers.  L'ac- 
croissement des  impôts  amena  la  révolte  des  Croquants,  dont  les  chefs  assiégèrent 
Villefranche.  Le  duc  de  Noailles  en  triompha;  les  chefs  furent  pendus  et  un  certain 
nombre  de  révoltés  envoyés  aux  galères. 

En  1668,  à  la  voix  de  l'évéque  Gabriel  de  Paulny,  de  nombreux  protestants  se  conver- 
tirent au  catholicisme,  à  .Millau.  La  révocation  de  l'Édit  de  Nantes  (1685)  chassa  de  la 
région  une  partie  importante  de  la  population  industrielle,  qui  émigra  à  l'étranger  avec 
nos  procédés  de  fabrication.  Enfin,  en  1758,  Ize  de  Saléon,  et,  en  1740,  le  Père  Bridaine, 
arrachèrent  à  leur  foi  un  grand  nombre  de  protestants. 

Géologie  —  Topographie 

Le  département  de  l'Avayron  se  trouve  à  la  limite  S.   du  Plateau  central;  les   Cévennes,  qui 


4SS  AVEVUON 

font,  partie  de  la  ligne  de  partage  des  eaux  entre  l'océan  AtlMnlii]ue  et  la  mer  Jlédilerranée,  en 
occupent  l'exlrème  pointe  S.-E.,  vers  les  confins  de  celui  de  l'Hérault.  Dans  son  ensemble,  il  est 
constitué  par  une  série  de  plateaux  et  de  causses  élevés,  principalement  au  N.  et  au  S.,  séparés 
par  des  vallées  généralement  orientées  de  l'E.  ;"i  TO.  dans  la  partie  méridionale  et  centrale  et  du 
S.-E.  au  N.-O.  dans  la  partie  septentrionale.  Un  certain  nombre  do  cliaines  de  montagnes 
jalonnent  les  plateaux  et  les  causses. 

La  plus  importante  est  la  chaîne  des  Monts  d'Aubrac,  d'une  altitude  moyenne  de  1 100  m.,  qui 
occupe  la  partie  N.-E.  du  département  et  va  se  relier  dans  ceux  du  Cantal  et  de  la  Lozère,  aux 
monts  de  la  Margeride.  C'est  là  que  se  trouve  le  point  culminant  du  département  (1451  m.),  à  la 
lisière  commune  à  r.\veyron  et  à  la  Lozère,  presque  vis-à-vis  du  Signal  de  Mailhebiau  (liTl  m.) 
en  Lozère;  plus  au  N.  un  autre  sommet  atteint  lii'i  m.  aux  Truques  d'Aubrac.  Sur  les  plateaux 
berbeux  avoisinant  Aubrac,  sur  lesquels  sont  disséminés  des  burons  nombreux,  eslivent  des 
troupeaux  de  vaches  et  de  moutons;  Aubrac  lui-même  est  devenu  une  station  importante  pour 
les  cures  d'air;  on  y  trouve  un  sanatorium  pour  les  personnes  atteintes  de  maladies  de  poitrine. 
Des  flancs  abrupts  des  monts  d'Aubrac,  qui  s'étendent  sur  près  de  CO  kilom.  en  longueur  avec 
luie  largeur  variant  entre  50  et  40  kilom.,  s'échappent  de  nombreuses  rivières  coulant  dans  des 
vallées  profondes,  resserrées,  pittoresques,  gagnant  la  Truyère  ou  le  Lot.  De  belles  prairies  ou 
des  bois  les  recouvient.  Au  centre  du  département,  sur  la  rive  g.  de  r.\veyron,  court  la  chaîne 
des  Palanges,  recouverte  de  landes,  se  soudant  au  Pal  (1157  m.)  (au  S.  de  Sévérac-le-Château),  à 
la  chaîne  du  Lévezou,  en  formant  avec  cette  dernière  un  angle  droit.  Son  point  le  plus  élevé 
(lO'i'J  m.)  est  près  de  Lavaysse;  puis  l'altitude  descend  rapidement  à  450  m.,  près  de  l'Aveyron. 
La  chaîne  des  Palanges  projette  vers  le  Viaur  des  contreforts  séparés  entre  eux  par  des  affluents 
de  l'Aveyron.  La  chaîne  du  Lévezou  descend  vers  la  rive  d.  du  Tarn,  va  rejoindre  les  montagnes 
de  l'Albigeois  et  s'abaisse  graduellement  dans  cette  direction.  Au  N.  de  Millau,  le  Puech 
d'Ondon  n'est  qu'à  885  m. 

Au  S.  ilu  département  enfin,  pénètrent  des  ramifications  des  Cévennes,  dont  la  cote  la  plus 
élevée  1110  ni.i  se  tiouve  au  Signal  de  Mordellou:  iilus  au  S.  le  Pic  de  St-.Vmans-de-Mounis 
atteint  1007  m. 

Les  plateaux  ou  causses  ont  reçu  des  appellations  différentes.  Au  centre,  entre  la  rive  g.  de 
r.\veyron  et  la  rive  d.  du  Tarn,  est  la  région  du  Ségala  au  sol  pauvre,  ne  tolérant  guère  que  la 
culture  du  seigle  (d'où  son  nom).  Son  altitude  varie  de  609  m.  à  l'O.  de  Réquista  à  1005  m.  près 
de  Salles-Cman.  A  l'E.  de  la  voie  ferrée  de  Rodez  à  Sévérac,  .s'étend  le  causse  de  Sauveterre, 
dont  le  département  ne  possède  que  le  flanc  occidental  et  qui  projette  dans  cette  direction  un 
important  éperon,  qui  constitue  le  causse  du  Comtal  ou  de  Rodez.  Le  sommet  le  plus  élevé  du 
causse  de  Sauveterre  dans  le  département  (08 i  m.)  se  trouve  au  N.  de  Sévérac.  Le  causse  Noir 
(870  m.)  est  situé  au  S.  du  précédent,  entre  la  Jonte  (rive  g.)  et  la  Dourbie  (rive  d.).  La  Jonte  et 
le  Tarn  avec  leurs  affluents  découpent  le  causse  en  monolithes  de  formes  singulières,  donnant 
un  aspect  étrange  à  celte  région.  Tel  est  en  particulier  le  chaos  de  rocs  fantastiques  appelé 
MnidpcUlcr-lc-Vicux.  qui  occupe  ime  surface  de  120  hectares  sur  la  rive  d.  de  la  Dourbie.  Le 
causse  du  Larzac,  dune  étendue  de  l'20  kilom.  carrés,  limité  par  la  Dourbie,  le  Tarn,  le  Cernon 
et  la  Sorgues,  est  le  plus  considérable  ;  il  est  à  l'altitude  de  800  m,  environ.  Entre  le  Cernon  et 
le  Dourdou  se  trouve  le  causse  de  St-.VlTrique.  Vers  l'extrémité  occidentale  du  département,  à 
rO.  du  Ségala,  la  région  des  causses  du  Quercy  est  peu  importante;  elle  commence  au  delà  de 
Villefranchc-de-Rouergue,  pour  pénétrer  de  suite  dans  le  département  du  Lot.  Son  altitude  la 
]ilus  élevée  n'atteint  pas  350  m.  Comme  on  le  voit  par  ce  qui  précède,  la  pente  du  département 
est  orientée  de  l'E.  à  l'O.  Ajoutons  que  sur  les  causses  pierreux  on  rencontre  fréquemment  des 
crevasses  d'ouverture  variable,  ou  tendouls,  sortes  de  gouffres  où  disparaissent  les  eaux  de  pluie. 

Au  point  de  vue  géologique,  deux  formations  principales  se  partagent  le  département  :  les 
roches  primitlces  et  les  roches  jurassiques.  Les  premières  occupent  la  partie  centrale,  des  sources 
du  "Viaur  à  l'E.,  à  la  limite  du  Tarn-et-Garonne  à  l'O.  et  comprennent  des  gneiss  et  des  micas- 
chistes; au  N.  l'islhme  granitique  de  Decazeville  les  rattache  aux  roches  cristallines  du  Cantal; 
au  S.  dans  les  cantons  de  St-Sernin  et  de  Relmont,  un  massif  triasique  coupé  de  quelques  îlots 
jurassiques  les  relie  aux  schistes  argileux  et  ardoisiers  du  canton  de  Camarès;  le  trias  enveloppe 
encore  le  causse  oolithique  de  Rodez  et  du  pays  d'OIt.  Les  sommets  des  Monts   d'.\ubiac  sont 


o 

O 


i90 


AVEVRON 


formés  de  roches  volcaniques:  des  coulées  do  basalte  se  reneonlrciit  entre  Lacalm  et  Saint-Chély. 
Les  roches  jurassiques  forment  les  grands  causses  de  la  région   orientale  et   les   causses  du 


CONQUES.  —  Portail  O.  Je  l'Église.  (Avant  restauration.) 

Quercy,  à  l'O.  de  \'illefranche-de-Rouergue.  Ajoutons  qu'Aubin  et  Rodez  forment  le  centre  de 
deux  petits  bassins  houillers  ;  Millau  est  aussi  le  centre  d'un  bassin  de  lignite. 


492 


AVEYRON 


Hydrographie 


A  rc.M'i'plion  de  (luelques  rivières,  torrents  ou  ruisseaux  qui  s'écoulciil  par  l'Orb  et  l'Hérault 
dans  la  Méditerranée,  toutes  les  eaux  du  département  vont  à  l'Océan  Atlantique,  par  Tinler- 
médiaire  de  la  Garonne,  qu'elles  gagnent  par  deux  des  plus  forts  affluents  de  sa  rive  droite  : 
le  Tarn  et  le   Lot. 

La  Garonne  passe  à  près  de    100  kiloiu.  du  pipinl  du  déiiarlenieni  de  l'.Vvcyron  qui  en  est  le 
plus  rapprofhé. 
Le    Tant,    une    des    plus   belles  rivières  de  Fiance,  qui  a  sa  source  dans  le  déparlcmenl  de 

la  Lozère,  par  làôO  m.  d'allllude, 
après  avoir  traversé  des  gorges 
superbes  et  profondes  entre  Flo- 
rac  et  le  conlluent  de  la  Jonle, 
pénètre  à  ce  dernier  point  par 
Ô">S  m.  dans  le  département  de 
r.\veyron,  qu'il  vient  de  séparer 
pendant  5  Idlom.  de  celui  de  la 
Lozère.  En  aval  de  ce  confluent 
il  coule  d'abord  vers  l'O.,  puis 
s'infléchit  vers  le  S.-O.,  arrose  le 
li.iid  bassin  de  Millau,  au  delà 
iliniuel  il  serpente  entre  des  gor- 
ges charmantes,  laisse  sur  sa 
rive  g.  Saint-Rorae-de-Tarn,  puis 
plus  bas.  au  confluent  du  Vialarou, 
p,i--i'  ]i,ir  'J'i-2  m.  dans  le  dépar- 
li'iiHiU  auipicl  il  a  donné  son 
nom.  après  un  parcours  d'environ 
loi  kilom.  dans  celui  de  l'Aveyron. 
Si'saflliicnls  sont:  (rive  g.)  la  Jo)!(e, 
dont  la  rive  g.  seule  lui  opparlient, 
qui  coule  dans  une  belle  gorge 
lochcuse  et  lui  parvient,  un  peu 
en  aval  du  bourg  si  pittoresque 
de  Peyreleau.  élevé  sur  la  rive 
g.,  en  face  du  Rozier.  qui  domine 
leur  confluent  de  plus  de  50  m.; 
—  (rive  d.)  le  Léineusonnesquo  :  — 
(rive  g.)  la  Dourbie,  abondante 
rivière  aux  eaux  claires,  venue  du 
(i.U'd.  qui  arrose  Nant.  s'augmente 
(ri\i'  d.i  du  Trévezct  cl  du  Llarène, 
coulf  cidre  le  plateau  du  Larzac 
à  g.  et  le  causse  Noir  à  d.  et  lui 
parvient  à  Millau  ;  —  (rive  g.) 
VHomcde,  qui  recueille  à  Creissels  les  eaux  d'une  belle  cascade  de  20  m.  de  hauteur:  —  le 
Cernoii,  qui  commence  à  Ste-Eulalie-de-Cernon  et  dans  lequel  tombe  (rive  g.l  le  Soulsou,  qui 
l)asse  au  pied  de  Roquefort  ;  —  (rive  d.)  la  Miize,  qui  l'atteint  en  amont  de  Saint-Rome-de-Tarn  ; 
—  (rive  g.)  le  Dounhu  du  S.,  né  dans  le  Tarn,  qui  coule  dans  une  vallée  profonde  et  sinueuse, 
se  grossit  (rive  d.)  du  JS'acjouls  augmenté  au  Fayet  du  ruisseau  de  Cabot,  baigne  Camarès,  se 
gonfle  (rive  g.)  du  ruisseau  de  Grauzou,  et,  un  peu  en  aval  de  Vabres,  reçoit  (rive  d.)  la  Sorgues  ; 
cette  dernière  rivière,  dont  la  source  limpide  sort  de  la  paroi  de  rochers  élevés  de  lôO  m. 
environ,  coule  immédiatement  en  abondance  dans  un  joli  site,  laisse  Cornus  à  2  kilom.  de 
sa  rive  d.,  s'accroit  encore,  chemin  faisant,  de  belles  sources  comme  celle  de  Fondamenle  et 


CONQUES.  —  Trésor  de  l'Éslise.  Statue  en  or  de  sainte  Foy. 


-a 
I 


o 


A  ^•  E  Y  n  O  N  493 

Saint-Affrique  ;  —  (rive  d.)  VAlrance:  —  (rive  g.)  le  Fiancé  qui  descend  du  massif  de  Merdellou. 
ai'i'ose  Belmont.  devionl  très  sinueux,  passe  à  Saint-Sernin.  où  lui  parvient  (rive  d.)  le  Mfr- 
danson.  sépare  le  département  de  l'Aveyron  de  celui  du  Tara  et  s'augmente  encoi'e  (i-ive  d.) 
du   dos. 

Hors  du  dépai-tement,  le  Tarn  reçoit  par  sa  rive  d.  yAvei/ran.  C.el  iiiipnriani  afilucnt.  qui  a 
donné  son  nom  au  département,  y  possède  sa  source  à  'J  Ullom.  à  l'E.  de  Sévérac-le-Chàteau  et 
un  cours  de  171  kil.,  sur  une  longueur  totale  de  iM  kilom.  Cours  d'eau  peu  abondant,  il  coule 
d'abord  à  l'O..  passe  au  N.  et  à  '2  kilom.  de  Laissac.  conlnurne  la  foret  des  Palanges.  roule  ses 
eaux  sombres  en  quelques  replis  en  amont  de  Rodez,  qu'il  contourne  à  l'E.  et  au  S.  En  aval  de 
celte  ville,  il  devient  extrêmement  sinueux,  ou  mieux  se  tord  et  se  i-etord  sur  lui-même  dans  des 
défilés  étroits,  laisse  Rignac  à  ô  kilom.  de  sa  rive  d.  Parvenu  à  Villefranche,  où  il  recueille 
l'Alznu  du  N..  il  vire  au  S.,  contourne  plus  bas  le  promontoire  qui  porte  Najac  et  son  cbàteau, 
*(uitle  enfin  le  département,  7>  kilom.  en  amont  de  son  continent  avec  le  l'iaui;  ipii  lui  ]i.irvient 
par  12Ô  m. 

Ses  afiluents  sont  :  (rive  g.)  le  Verlenqtte,  dont  l'embouchure  est  à  1  kilom.  au  S.-O.  de  Sévé- 
rac-le-Chàleau  et  VOlip,  qu'il  recueille  un  peu  en  amont  de  Gaillac;  —  (rive  d.)  le  ruisseau  de 
Malrieu;  la  Serre,  qui  naît  au  S.  de  Campagnac  et  se  grossit,  en  aval  de  St-Saturnin,  des  belles 
sources  de  YExInng  ;  en  aval  de  St-Martin-dc-Lcnnc,  la  Serre  se  divise  en  deux  bras  :  celui  de 
droite  disparait  dans  le  Tri)u-de-:<oiici  pour  reparaître  plus  loin  et  gagner  le  Lot,  tandis  que  celui 
de  gauche  arrose  Coussergues  cl  gagne  l'Aveyron  à  Palnias;  —  (rive  g.)  le  Mcujroux,  qui  baigne 
Laissac;  les  ruisseaux  de  Riculord,  de  Laval,  de  la  Louine;  la  Brianelle,  grossie  (rive  d.)  de  la 
Garrigue,  qui  arrose  le  Monastère  et  débouche  au  S.-E.  de  Rodez;  —  (rive  d.)  en  aval  de  Rodez, 
\e  ruisseau  de  VAulerne; — (rive  g.)  la  Zîrifoic,  puis  une  foule  de  ruisseaux  et  de  sources  sur 
l'une  et  l'autre  rive:  —  (rive  d.)  VAhou,  augmenté  (rive  d.)  de  l'Alze  qui  frôle  Rignac  et  l'.Jssoti 
qui  lui  parvient  à  Monteils;  — (rive  g.)  la  .berèiie,  réunion  de  plusieurs  ruisseaux  dont  l'un,  la 
Ccdèiie,  passe  à  Vabre;  enlin  le  Fit!»)- qui,  par  ses  deux  rives  ou  sa  rive  d.  seule,  possède  un 
cours  de  lia  kilom.  dans  le  département.  Cette  dernière  rivière,  qui  prend  sa  source  au  pied  du 
Pal  (1157  m.)  dans  le  Lévezou,  laisse  Vézins  à  2  kilom.  de  sa  rive  d..  se  gonfle  de  plusieurs 
ruisseaux,  arrose  le  Pont-de-Salars,  en  aval  duquel  elle  reçoit  (rive  g.)  le  Viouluu.  qui  descend 
du  flanc  O.  du  Lévezou  et  s'augmente  entre  autres  du  tnrrcHi  de  Sallcs-Curan  ;  le  Viaur  s'engage 
alors  dans  une  suite  de  belles  gorges,  se  grossissant  d'une  foule  de  ruisseaux;  avant  de  quitter 
un  instant  le  département,  il  reçoit  (rive  g.)  un  cours  d'eau  aux  multiples  rejilis.  le  (Voc  qui 
prend  naissance  au  S.-E.  d'.\rvieu,  s'augmente  (rive  g.)  des  ruisseaux  du  Boustau  et  ilu  Lui/iisl. 
arrose  Cassagnes-Bégonhès,  où  lui  parvient  celui  du  Ltmargues;  en  aval  de  ce  dernier  bourg,  il 
recueille  (rive  g.)  le  Glandon  et  le  ûi/f'ou,  dans  lequel  tombe  (rive  d.)  le  ruisseati  de  Coiié.  puis  il 
sépare  le  département  du  Tarn  de  celui  de  r.\veyron.  à  partir  de  son  confluent  avec  ]e  Lieux,  qui 
passe  au  S.  de  Naucelle  et  remplit  auparavant  le  même  rôle  (lendant  4  kilom.,  jusqu'j'i  sa  jonc- 
tion avec  r.Vveyron;  avant  de  l'atteindre,  le  Viaur  reçoit  encore  par  sa  rive  d.  :  le  Lezer.  qui  passe 
au  pied  de  Sauveterre  et  s'augmente  (rive  d.)  du  Vayre  et  du  Lious.  (rive  g.)  de  VEscudelle  et 
(rive  d.)  du  Liorl;  —  le  Jaoul,  qui  naît  à  l'O.  de  Rieupeyroux  et  se  gonfle  (rive  g.)  du  ruisseau  de 
Vernhon,  qui  coule  au  bas  de  la  Salvetat.  Hors  du  département.  l'Aveyron  recueille  (rive  d.)  la 
Baye,  qui  sépare  pendant  quelque  temps  le  dc|i.irlement  de  l'Aveyron  de  celui  de  Tarn-e(- 
Garonne. 

Le  Loi  a  sa  source  dans  le  département  do  1.1  Lozère:  il  pénètre  par  480  m.  dans  celui  de 
l'Aveyron,  où  il  coule  dans  la  direction  E.  à  O.  11  baigne  successivement  :  St-Geniez.  Espalion, 
Estaing  et  Entraygues;  entre  ces  deux  dernières  villes  sa  vallée  est  fort  belle.  A  Enlraygues 
même,  il  se  grossit  de  la  Truyère  ;  c'est  surtout  à  partir  de  ce  point  qu'on  lui  donne  le  nom  de 
Lot,  car  il  conserve  en  amont  sa  vieille  appellation  d'Olt  {Oltis).  Il  sépare  un  instant  \e  départe- 
ment de  l'Aveyron  de  celui  du  Cantal,  laissant  Cornpies  .-i  li  kilorn.  de  sa  rive  g.,  pénètre  à  nou- 
veau dans  r.A.veyron,  où  il  décrit  des  méandres  nombreux  entre  des  talus  alirupls;  un  peu  en 
aval  de  Bouillac,  sa  rive  g.  seule  appartient  au  département.  Il  contourne  la  petite  presqu'île 
dont  le  vieux  bourg  fortifié  de  Capdenac  occupe  l'isthme  élevé;  un  peu  en  aval  de  Cajarc  (Lot), 
il  pénètre  par  140  m.  dans  le  département  du  Lot.  au  confluent  de  la  rivière  du  goufïre  de 
Lantouv. 


A\  i;\  iioN 


Ses  alTluonU  sont  :  irive  ci.)  k-  Maiduii  ;  U'ivu  l:.  i  lo  Jurri/  ri  ki  U.inizc  :  (l'ivc  d.  i  Ir  Mrrilauson:  le 
Mi)assaaroux\  le  Mossau,  gros;^i  irivc  d.)  du  RiunlcL;  la  liiii-uldc.  i\\\i  passe  à  SI  i  lidj-ilAiilirac  il. 
s'augmenle  (live  g.)  du  i-ulsseiui  de  Caïuels.  Tous  ces  pclils  hiiicrils  (  oiili  iil  dans  des  gorges 
élroiles  et,  loiid)('iil  dans  le  Loi,  en  lace  des  supei'lies  esi  ai  |iei]irnls  i|iii  en  duiuiiieid  la  rive  g. 
et  au  soiiiinel  de  liiii  desiiuels  se   dicsse  le    |iilliiic'si|iii'   Château   de    Roquelaure.    En   amont 


riieille  ;  uive  d.)  la  IJui-nl'Icllr.  la  lUii-nldi:  t-  Iniijniji' 
d(!  Ia(iuelle    se    (l'ou- 


iioiiimée  PoA- 


d'Espali(jn,  le  Lui  re 
jade,  dans  la  \alli''e 

veiil  les  ruines  grandioses  de  l'Abbaye 
de  Bonneval  el  dont  la  rive  d.  est  siii 
])lond)ée  par  le  liant  Donjon  de  Masse  ; 
en  aval,  il  reçoit  :  iilve  d.)  à  Estaing.  la 
Coussane;  à  Entraygues,  le  sujierbe  tin- 
rent de  la  Tniyère.  venu  du  versant  (). 
des  monts  de  la  Margeride,  en  Lozère, 
grossi,  dès  son  entrée  en  Aveyron,  (rive 
g.)  par  le  ruisseau  de  liéoh,  (|ni  reeiieille 
(rive  d.)  celui  de  Lebon.  servant  tons  deux 
de  limite,  de  même  que  plus  lias  (rive  d.) 
le  Brezons,  augnienl<^  (rive  g.)  de  ïlliron- 
delte.  La  Tiiijèi-e  roule  ensuite  à  travers 
des  gorges  exlrèniemenl  sauvages,  passe 
sous  le  magnili(pii'  pont  de  la  Cadenne, 
reeueille  (rive  g.)  iAnjence.  lurmée  de 
VArgence-Murle  et  de  VArgence-l'ice  ipii 
arrose  Sainte -Geneviève  ;  (rive  d.)  la 
llriiinnie,  qui  baigne  l'anUipie  bourg  de 
Murde-Barrez,  perché  sur  une  butte 
V(deanique  et  ([ui  se  gonfle  (rive  g.)  du 
fiinlq;  (rive  g.)  le  ruisseau  de  Uuuzuh.  cpn 
descend  du  plateau  de  la  Viadène  sur 
lequel  est  b.'iti  St  Amans-des-Cotz  ;  (livr 
d.i  le  Gijul.  qui  sépare  le  département  de 
i-elui  du  Canlal  :  (rive  g.)  enlin  la  6'e/ues. 
ipii  a  sa  source  dans  le  bois  de  Laguiole. 
coid.ourne  au  N.  ce  cbef-lieii  de  canton, 
en  aval  duquel  il  se  gonlle  ilii  iiiisseau  de 
l'iiissaire  et.  plus  bas,  (rive  d.l  du  Seioel. 

Au  delà  dEntraygues.  le  Lot  accueille  : 
(rive  g.)  la  Da:e  îles  Vernhetles.  puis  le 
Dourdou,  né  au  pied  du  Puy  de  Lacalni. 
iiui,  augmenté  (livc  d.)  de  la  Berlouyre. 
Iiaverse  l'étrange  bouig  de  Bozouls,  <jue 
l'on  dirait  siisiiendii  .111  boid  d'iiii  abime, 
reçoit  en  amont  de  Nauviale  le  Créneau,  ruisseau  de  Salles-la-Source.  oITianI  l'un  des  plus 
beaux  sites  de  la  région,  avec  ses  cascades,  ses  grottes  ci  les  aliiiiies  des  environs  (le  Tendoul, 
etc.)  et  arrose  encore  Marcillac;  ainsi  grossi,  le  Dourdou.  au  n.iIIoti  sauvage  et  grandiose  creusé 
entre  deux  Iiaulesinurailles  schisteuses,  passe  .iii  [.ied  de  la  mII.-  de  Conques,  dont  l'antique 
abbaye  jouit  d'une  grande  célébiité.  Sur  sa  rive  d.  lui  par\iennenl  le  ruisseau  de  Mourjou  et 
d'autres  petits  torrents  à  g.  et  à  d.  ;  puis,  sur  sa  rive  g.  le  Bieumorl.  qui  arrose  Decazeville  et 
^'iviez,  oii  lui  arrive  le  Bieuvieux.  augmenté  de  YEnnas  (pii  passe  à  (  aansac  et  à  Aubin  :  enfin  la 
Diéye,  qui  le  rejoint  à  ."")   kilom.  en  aval  de  Capdenac. 

Les  eaux  du  bassin  de  la  Méditerranée  comprennent:  la  Virenque.  descendue  du  Roc  de 
Sl-Guiral,  qui  sépare  le  département  de  r.\veyron  de  celui  du  Gard  et  tombe  dans  la  Vis;  enfin 
XOrb,  petit  fleuve  né  au  S.  du  plateau  du  Larzac  qui  sert,  dès  sa  source,  de  linnte   comniune 


VlLLLI-HANCIIlvtHi-HOLERGUE.  -  Clocher  lic  llîglise 


T.   IV.   —  ÙZ, 


AVEVliON-  n. 


108 


AVEYRON 


aux  deux   (Icpartenicnls  ûc   lAveyron   et  de   niérault,   puis   arrose   ce    dernier   déparlcment. 

Lacs.  Etangs.  Les  petits  lacs  du  plateau  d'Aubrac  ont  été  peu  à  peu  combl6s  par  les 
tourbières.  A  peine  peut-on  c.'ter  celui  de  Pin-Dotiou,  qui  est  bien  plutôt  un  marais.  Quant  aux 
étangs,  citons  ceux  d'.4)Tie!<.  de  Dournazel,  de  Goulrens  (canton  de  Rignac),  de  Préoezac,  de 
Sainl-Aignan  (canton  de  Vézins)  et  de  Sl-Salumin. 

Sources  minérales.  En  l'.Hll.  on  comptait  dans  le  département  51  sources  exploitées,  dont  21 
aulorisées  ou  déclarées  dulililé  publique.  Les  plus  connues  sont:  les  5  sources  froides  (15")  de 
Cransac.  sulfatées,  magnésiques  et  calciques;  les  sources  du  groupe  d'Andabre,  qui  comprennent 
la  source  froide  (9°)  d'Andubfe.  bicarbonatée  sedique;  les  5  sources  ferrugineuses  du  Ca'jla  et  la 
source  de  Prugnes,  bicarbonatée  sodique,  légèrement  ferrugineuse,  froide  :  les  sources  thermales 
du  groupe  de  Si/loanès  (52°  à  57°)  ferrugineuses,  arsenicales,  chlorurées;  la  source  ferrugineuse 
bicarbonatée  de  Casstiéjouh;  la  source  ferrugineuse  de  Monijaux;  les  sources  sulfurées  calciques 
de  .S'((//es-/(i-.So"rfe:  la  source  ferrugineuse  de  7'a»ss()c.  etc.  Il  existe  encore  d'autres  sources  à 
Aguessac,  Ferrière  près  St-I/,aire,  Gabriac,  Lavernhe,  le  Pont-de-Salars,  ^  illefranche,Vimenet,  etc. 

Climat 

L'altitude  moyenne  élevée  du  département  le  fait  ranger  sous  l'influence  du  climat  auvergnat. 
Dans  les  montagnes  d'Aubrac  cl  sur  les  hauts  plateaux,  l'hiver  est  long  et  rigoureux;  il  n'est 
pas  rare  d'y  voir  la  mauvaise  saison  durer  pendant  huit  mois.  Au  centre,  sur  le  causse  du  Comlal, 
dans  le  sud,  le  climat  est  moins  rude;  dans  le  bassin  de  Millau,  au  contraire,  il  est  tempéré. 

La  neige  séjourne  assez  longtemps  sur  le  sol.  Les  vents  y  sont  parfois  violents.  Des  observa- 
tions météorologiques  faites  en  1900  dans  les  stations  de  Rodez,  Yillefranche,  Sl-Affiique  et 
Espalion.  il  résulte  que  la  hauteur  de  pluie  tombée  a  été  de  0"8855,  1"U0J7,  0"'S70,  l'''lô2j,  cl  la 
tempéi'alure  moyenne  à  midi,  de  12"9,  15>,  lô'ô6.  15"9. 


Préfecture 

Sous- 
Prél'eelures 


Divisions  administratives 

ÉTENDUE  :  874.355  hectares  (Cadastre). 
I\ii>UL.\TiON  (1901)  :  582.071  habitants. 

Arrondissements 

Rodez 1 

Espalion 1 

Millau 1 

Sainl-A/J'i-iiinc 1 

Villefranche 1 


Cantons 

ConimnBes 

11 

80 

9 

49 

9 

50 

6 

58 

8 

65 

Total. 


Total 


45      Total  .      502 


LISTE    DES   CANTO.\S 

Rodez Bozouls.  Cassagnes-Bégonhès.  Conques.  Marcillac,  Naucelle,  Pont-de-Salars, 

Réquista,  Rignac,  Rodez,  la  Salvetat,  Sauveterre. 
Espalion.  ....     Entraygucs,  Espalion,  Estaing,  Laguiole,   Jlur-de-Barrez.   Saint-Amans,   Saint- 

Chély,  Sainte-Geneviève,  Saint-Geniez. 
Millau Campagnac,  Laissac,   Millau,   NanI,  Peyreleau,  Sainl-Beauzely.  Salles-Curan, 

Sévérac-Ie-Chàteau,  Vezins. 
Sainl-Affrique.   .    Belmont,  Camarès,  Cornus,  Saint-Affiique.  Saint-Rome-de-Tarn,   Saint-Sernin- 

sur-Rance. 
Villefranche.  .  .  .Vsprières,  Aubin,  Decazeville,  Montijazcns.  Najac.  Rieupeyroux,  Villefranche, 
\  ilU-neuve. 
CULTES.  Culte  catholique.  Ëvêché  :  Rodez,  érigé  dans  les  premiers  siècles,  sulîragant  d'Albi; 
supprimé  en  1802,  il  a  été  rétabli  en  1822.  Le  diocèse,  qui  ne  comprend  que  le  département, 
compte  51  cures,  617  succursales  et  215  vicariats  rétribués.  Rodez  possède  un  séminaire  diocé- 
sain. Les  communautés  religieuses  d'hommes,  peu  nombreuses,  s'occupent  d'enseignement, 
d'cBuvres  charitables,  de  prédications  ou  sont  vouées  à  la  vie  conter]q)Ialive;  les  communautés  de 


soo 


AVEVROX 


l'cmmcs,  dont  un  ccrlain  noml)re  ont  lour  maison  nicre  dans  \o  dôp.Ti'tcmcnt.  sont  ti'ôs  noni- 
l)reuses:  elles  s'orcupent  surtout  d'en-eigncnient.  d'œuvres  chni-iliibles.  etc.:  beaucoup  sont 
vouées  à  la  vie  contemplative. 

Culte  protestant,  ('.est  surtout  au  centre  cl  dans  le  S.-E.  que  l'on  trouve  des  adliérenls  à  ce 
culte.  Le  consistoire  réformé  de  St-Affrique  embrasse  tout  le  département  :  il  fait  partie  de  la 
1'2'  circonscription  synodale  cl  compte  des  annexes  à  Cornus.  Millau,  le  Pontdo-C.amarès,  SI-.Tean- 
du-Bi'uel.  Sl-Féli\  (le-Sor£rnes  et  SI-Rome-de-Tarn.  Camarès  possède  en  outre  une  église  évan- 
Ijélique  libi'i\ 

Culte  israélite.  On  ne  connail  qu'un  lir~  ]ielil  nombre  d'ailliéienls  à  ce  culte. 

ARMÉE.  L'^  drp.irli'iiient  ressorlil  .'i  la  II')-  i-écion  militaire  qui  comple  G  déparicmenis  et 
)<   snliili\  isions  de  ri''i.'inn.   (bml    I.   celii^  de  Hodez,   comprend  tout   le  déparlenicnl.   Les    troupes 


GABIUAC.  —  Clii'itean  cl  Tour  frodolc  (le  Tliolot. 


qin  en  dépendent  sont  rallacbées  au  Ifl"  corps  d'armée,  dont  le  cbeflien  esl  Montpellier.  T,;i  c;ar- 
nison  de  Rodez  comprend  1  régiment  d'infanli'iie. 

Le  déparlement  ressorlil  en  outre  à  la  16'  b'-Lrion  de  trendarmrrie. 

JUSTICE.  Le  déparlement  ressortit  à  la  Cour  d'appel  de  Montpe'lier.  Il  existe  1  Tribunal 
de  i."  instance  à  Kodez  (où  se  tient  la  Cour  d'asslsesK  à  Espalion.  Millau.  Saint  .\n'ii(|iie  et 
Villefrancbe.  lîodez.  St-.Vffiiqtie.  Saint-rieniez.  possèdent  1  Tribunal  de  commerce;  I  Conseil  de 
prud'hommes  siège  à  Millau  :  il  y  a  1  Justice  de  paix  dans  chacun  des. -43  canb>ns. 

INSTRUCTION  PUBLIQUE.  Le  département  ressortit  à  l'Académie  de  Toulouse.  Il  ne  pos- 
sède pas  d'élalili--riii('nl  d'enseignement  supérieur. 

L'enseignement  secondaire  comprend,  pour  les  garçons  :  1  Lycée  à  r.od(>z.  1  collège  com- 
munal à  Millau  et  à  Villefi-anclie:  pour  les  tilles,  des  cours  secondaires  à  Millau  cl  .-i  lindez.  Il 
y  a  des  établissements  libres  à  Espalion.  Millau,  Rodez  (T)).  Saint-,\ffriqne.  Saiid  (  leniez d'Olt, 
Villefranclie  ('2i.  11  existe  un  petit  séminaire  à  Rodez  et  à  Relmonl. 

L'enseignement  primaire  recrute  ses  professeurs  à  l'école  normale  d  instituteurs  (avec  école 


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annexe)  cl  ;'i  l'école  normale  d  institutrices  lavcc  l'cdle  .iiinoxci  de  Kodez.  On  trouve  1  école 
primaire  supérieure  de  gaieons  à  Aiiliin:  de^=  cours  complémentaires  à  Capdenac,  Decazevillc, 
Entiaygues,  l'iiuii.  Pvieiipeyioux.  Rodez,  Sl-AITrifiue,  SovciaL-le-i.li.'ileau,  St-.Iean-du-Bruel  ;  des 
pensionnats  primaires  à  Broquiés  et  à  Brusque. 

Citons  dans  un  aulre  ordre  d'idées  la  niailrise  île  Kodez. 


Le  département  ressortit  encore  à  l'arrondissement  mméralogique  de  Toulouse,  sous-arrondis- 
sement de  Rodez  (division  du  S.-O.):  à  la  S-  région  agricole  (S.),  à  la  'JS=  conservation  forestière 
(Aurillac)  et  à  la  9=  inspection  des  Ponis  et  Chaussées. 


Agriculture 


Sur  le  sol  élevé  et  pauvre  du  di'|iaileinenl.  le  seigle  a  été  longtemps  au  premier  rang  des 
céréales  cultivées:  grâce  aux  progrés  réalisés  dans  les  méthodes  de  culture,  c'est  le  froment  qui 
en  a  pris  la  place  aujourd'hui.  La  culture  des  légumineuses  n'est  pas  très  importante,  celle  do 
la  pomme  de  terre  l'est  davantage.  La  véritahle  richesse  du  dé|)artemciit  réside  dans  l'étendue 
de  ses  prairies  naturelles  et  de  ses  herbages  qui  nourrissent,  dans  la  belle  saison,  de  nombreux 
troupeaux  de  vaches  et  de  moutons. 

En  1900,  les  cultures  industrielles  n'ont  compris  que  le  colza,  le  chanvre  et  le  lin.  La  même  an- 
née la  vigne  a  occupé  12  lô8  hectares,  ayant  produit  Iâ8  lliG  liectol.  do  vin.  Les  vins  rouges  d'En- 
traygues,  de  St-Georges-de-Luzençon,  de  St-Rome-de-Tarn  et  les  vins  blancs  de  Bouillac  et  de 
Najac  sont  les  plus  estimés.  La  production  du  cidre  s'est  élevée  à  41.707  hectol.  Dans  le  Ségala 
principalement,  se  trouvent  des  châtaigneraies  dont  les  fruits  ('(prmeiil  un  apimiiit  considci'ablc 
dans  l'alimentation  du  pays.  En  1900,  celte  production  s'est  éle\ée  à  ÔM  128  quint.:  le  reste  de  la 
production  fruitière  comprenait  27  321  quint,  de  noix,  89  tiôl  de  pommes  à  cidre,  3  705  de  prunes 
récoltées  surtout  dans  la  vallée  du  Lot.  En  outre,  la  production  en  feuilles  de  mûriers  a  atteint 
1757  quint.  Sous  les  châtaigneraies,  on  récolte  des  chamijignons  et  surtout  des  morilles;  on 
trouve  également  des  truffes  dans  la  partie  occidentale  du  déparlenienl.  La  llorc  des  plateaux 
et  des  causses  est  très  variée  et  compte  un  grand  nondire  de  plantes  médicinale-. 

La  surface  des  bois  et  forêts  dépasse  83  000  hectares,  sur  lesquels  on  com|ile  "7,78  hcct.  de 
foréis  domaniales  et  7.038  hect.  20  de  forêts  communales,  sectionnâtes  et  d'établissements 
publics.  Les  premières  sont  au  nombre  de  6  et  les  secondes  de  88. 

L'espèce  chevaline  était  représentée  par  11800  animaux.  Rodez  possède  un  haras:  on  compte 
9  stations  de  monte  réparties  dans  le  département,  qui  produit  surtout  des  poulains  de  trait  et 
des  mulets.  Cette  dernière  espèce  comprenait  2  547  sujets  et  l'espèce  asine  2  410.  On  comptait 
198579  animaux  de  race  bovine,  dont  31  819  bo'ufs  de  travail  et  2118  à  l'engrais.  93.018  vaches, 
principalement  de  la  race  d'Aubrac  puie.  pour  laquelle  existent  des  concours  spéciaux.  La  pro- 
duction du  lait  s'est  élevée  à  4i8  93(;  hectol.  La  race  ovine  comprenait  633  773  animaux,  dont 
140  430  brebis  estivant  sur  le  plateau  d'Aubrac.  Leur  lait  alimente  les  fromageries  de  la  région  ; 
les  peaux  d'agneau  sont  recherchées  pour  l'industrie  gantière  de  Millau.  Ajoutons  que  la  pro- 
duction en  laine  s'est  élevée  à  13938  quint,  pour  104630  animaux  tondus.  La  race  porcine,  fort 
nond)reusc,  comprenait  1893Ô8  animaux  cl  la  lace  caprine  lilil.  Les  I8SI2  ruches  d'abeilles 
ont  donné  60913  kil.  de  miel  et  209U  de  cire.  Enfin  109  sériciculteurs,  ayant  mis  130  onces  de 
graines  en  incubation,  ont  récolté  3777  kilog.  de  cocons  frais. 

L'enseignement  agricole  est  fourni  par  la  chaire  départementale  de  Rodez,  (pii  possède  des 
champs  d'expériences  et  de  démonstrations  agricoles  et  par  la  chaire  spéciale  de  ^"illcfra^che,  qui 
possède  un  laboratoire  agricole.  Le  département  compte  \i  comices  agricoles,  1  syndicat  agri- 
cole et  fromager  à  Laguiole  et  différciilos  sociélés  d'agricullure.  d'apiculture,  etc. 

Industrie 

INDUSTRIES  EXTRACTIVES.  En  1901.  on  comptait  dan-  le  dép.u  Icnicnl  03  concessions  de 
mines  dont  .33  seulement  étaient  f\|iloitées.  La  même  aimée  plii-içiii-  Iravaux  de  recherches 


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50S  AVEVliUN 

ont  élé  accompli^:,  ^rans  donner  de  résullaL  Vciici  le  lalili'.ui  de-;  minc>  : 

E.NiiliiHùcs  IiK'xploiliics  Exploilécs  Iiirxjl. 


Minerais  de  1er.        '>  i 

.Mélaiix  divers.  .        H  !"i 

Alun »  1 


i  ,,      .,,     i  Bassin  dAubui.  .     I.j 
,      .-i  ,       >  Ilonille  ' 
Combustibles    '  (        «       Je  Ro<lez.       7 

'  Liirnile  .         «       de  Millau.       'i 

Le  personnel  employé  dans  les  houillères  a  dépassé  ti.Mlll  ou\iiei's.  La  produelion  de  la  houille 
n  été  de  IOr,()00()  T.  environ  en  1000.  Les  trois  mines  de  fer  exploitées  ont  fourni  67  000  T.  de 
minerai  avec  un  personnel  de  178  ouvriers.  Le  minerai  de  Mondalazac  a  été  traité  à  Decazeville. 
Les  trois  mines  métalliques  de  Villefranclie,  d'.\sprières  et  de  ^"ezins  produisent  de  la  blende 
et  de  la  galène.  Le  personnel  employé  a  étende  îli7  ouvriers. 

Le  nombre  de  carrières  exploitées  en  1000  a  élé  <\r  '."J7.  dont  i  soiilerraine-;  et  -li'i  à  ciel  ouvert. 
Le  personnel  employé  a  été  de  516  ouvriers.  Les  principales  matières  exploitées  compiemicnt 
les  calcaires  jurassiques  pour  pierre  à  chaux,  matériaux  de  conslruclion  et  d'empierrement;  les 
grès  houillers  et  permiens,  les  gneiss  et  granits  au  N.  et  au  S.  du  ilépartenienl.  les  basaltes  de 
l'arrondissement  d'Espalion,pour  matériaux  de  construction  et  d'i^mpierremenl  :  les  schistes  silu- 
riens pour  ardoises  aux  environs  d'Espalion.  de  St-An'ri(pie  et  à  l'O.  de  Rodez,  près  de  Clairvaux  : 
les  phosphates  de  chaux  dans  l'arrondissemenl  de  Villefranclie,  près  de  Xaussac  cl  de  Sallcs- 
Courbatiès;  le  gypse  enlin,  dans  les  environs  de  St-.MTriqiie  (i  carrières  souterraines». 

11  existe  un  certain  nombre  de  tuileries,  des  briqueteries,  nolamnicul  à  Decazeville.  Penchol 
possède  une  verrerie.  Creissels,  Espalion,  Laissac.  font  de   l.i  poterie. 

INDUSTRIES  AGRICOLES.  La  principale  est  riiulusliie  fidinagère,  qui  produit  deux  sortes 
de  fromages:  celui  de  Hociuefort  et  celui  de  Laguiole,  ce  dernier  bien  supérieur  au  fromage  du 
Cantal.  Le  fromage  de  Roquefort  se  fabrique  avec  du  lait  de  chèvre  et  de  brebis,  tiré  surtout 
des  troupeaux  du  Larzac.  On  le  prépare  dans  les  burons  de  lîc"piefort  el  des  environs,  dans  un 
rayon  de  HO  kilom.  ainsi  que  dans  les  arrondissements  de  Millau,  de  Rodez  et  de  St-AlTriqiie. 

Les  meilleurs  sont  affinés  dans  les  caves  célèbres  de  Roipiefort,  caves  où  règne  une  lempé- 
rature  constante  de  8°  ,^  9»  soit  naturelle,  soit  produite  artiliciellement.  Cette  industrie  occupe 
surtout  des  femmes,  des  «  cabiinicrex  »  revêtues  d'un  costume  spécial  ([ui  leur  sied  à  ravir.  La 
])rodii(iioii  annuelle  dé|iasse  ôOOOOOO  de  kilog.,  dont  le  quart  est  exjioiti'.  On  fabrique  du  cho- 
colat à  r,d)l);iye  de  Bonneval.  L'industrie  du  bois  comprend  les  scieries  mécaniques  de  Cas- 
sagnes-Bégonhès,  Cornus.  Rodez,  Ste-Geneviève,  St-.\ITriqiie:  les  saboteries  de  Rodez.  St-Jean- 
du-Bruel.  <•!(■. :  les  carrosseries  de  Rodez  et  de  St-.^ffrique:  la   tonnellerie  île  St-Jean-dii-Bruel. 

INDUSTRIES  METALLURGiaUES.  Le  département  ne  possède  d'usines  qu'à  Decazeville. 
Viviez  el  l'emhol.  .V  DeiazeviUe.  l'outillage  comprend  des  fours  à  coUe.  'i  hauts  fourneaux. 
4  fours  Siemens-Martin  et  7  trains  de  laminoirs:  des  aleliers  de  construction  el  de  réparation 
comprenant  I  forge,  des  aleliers  d'ajustage,  de  chaudronneiii\  de  coridvage,  de  charpente,  me- 
nuiserie, modèlerie,  etc.  et  1  fonderie  pour  moulages  de  '>■  fusion.  La  production,  qui  s'esl  élevée 
en  1901  à  48000  T.,  consiste  en  fers,  aciers  et  fontes  de  toutes  sortes.  Viviez  prépare  du  zincbrul 
au  moyen  de  minerai  en  provenance  de  la  niinr  de  la  Be.nimi'  et  de  Saidjiigiie  ipie  Penchot  lamine. 

On  trouve  encore  des  ateliers  de  construction  de  machines  .'i  Millau,  lîodez.  St-,\lïri(pie,  Vil- 
lefranclie et  N'iviez;  des  aleliers  de  grosse  chaudronnerie  ;i  C.un.uès.  \illi'franche;  des  fon- 
deries de  cloches  à  Villefranclie:  des  fonderies  de  plomb  .-i  X.iiil.  Rodez  el  \'illefranche,  des 
clouteries  à  Naucelle,  Réquista  cl  Rodez. 

INDUSTRIES  CHIMIQUES.  Elles  sont  peu  importantes  el  comprennent:  des  albumineries 
.1  Mdl.ni;  drs  teintureries  .'i  liodez,  St-.Vffrique.  Millau.  Lainiiole.  St-Geniez.  Rodez  et  Entraygues 
fa  briipiciil  lies  cierges.  Laguiole-  de  la  bougie.  l,"s|i.ilioti  i\r  l,\  chandelle.  X'illefraiulie  des  pro- 
duits chimiques  agricoles.  Decazeville  du  sulfate  d  ammoniaque. 

INDUSTRIES  TEXTILES.  On  trouve  des  filatures  de  laine  à  Conques,  Cornus.  L.iissac. 
l.a\.il.  Millau.  X.uii,  liodez.  Sl-AITrique.  SIe-Eulalie.  SIe-Ccneviève,  Sl-Geniez,  St-Léons,  Ségur, 
\aliic.  \liiirii,-l.  fin  l'.ilirique  du  drap  de  lioupe  .'i  l'iodiv..  Sl-Geniès,  Sl-.Vffrique,  Salles-la- 
.Source;  des  couvertures  à  Rodez  el  à  SI  Gêniez:  des  molletons  à  Sl-Alliiqiie  et  .'i  Sl(!cniez: 
des  cadis  à  SI-AITi  iqiie.  St-Geniez.  Rodez  iLe  Monastère».  11  y  a  des  carderies  de  laine  à  Con- 
ques, Esp.ilion.  Estaiiig.  Laguiole.  On  fabrique  des  bas  à  SI  .lean  dii-Bruel.  Le  chanvre  esl  filé 
à  Villefranclie,  le  coton  à  Sl-Affriqiie  el  à  Vabres.  X'illefi-anclie  cl  lout  le  Ségala  l'ont  de  la  toile. 


508 


AVE YROX 


INDUSTRIES    DIVERSES.    On   coiiiple   des   tanneries,    mégisseries    et    chamoiseries   à 

Agucssac,  Coiim~,  C^ci^^.-^■l.■-.  Ci'espin,  Entraygue;;.  K-p,ilicin.  MilUiii.  Rodez  i^le  Monastère),  St- 
AITrinuc  (veau  cire,  empeignes),  Ste-Eulalie,  St-Geiiio/..  SI  Itciine  (tc-Tarn,  Sévérae-le-Chàteau.  II 
y  a  lies  fabi-iiiues  de  chaussures  à  Laguiole,  St-Scniin.  La  ganterie  oceiipe  à  Millau  de  101)0  à 
l'JOO  hoiiiiiics  et  de  ÔUlII)  à  i'Mô  femmes,  non  compris  l'iOO  l'emmes  retenues  dans  les  diverses 
tanneries.  Un  ouvrier  gantier  habile  peut  aisément  occu|)er  six  femmes.  St-AITriiiue  compte 
également  ô  à  i  maisons  de  ganterie.  Les  gants  de  la  région  sont  généralement  cousus  en  Noi'- 
niandie.  Signalons  enlin  les  papeteries  de  Cornus  et  de  Mnnlpaon  et  une  imprimerie  luipor- 
laiile  à  N'illefranclie. 

Au  Til  ilécemhre  l'JIHI,  on  couiiitait  dans  le  (li'|iarli-miMil  "l'.l  appaicUs  à  vapeur  répartis  dans 
i'I'.t  élablissements  industriels,  dont  0  inactifs.  Ces  élalilissemcids  possédaient  OS'2  macldnes 
représentant  une  force  motrice  totale  de  10 S" j  chevau.v,  dontOUT  inutilisés  dans  il  établissements. 

Commerce 

L'exporlalion  comprend  la  houille,  les  métaux  ifer,  acier,  fonte,  zinc);  du  verre;  des  produits 
-•liinu(iues;  du  drap  pour  la  troupe,  des  étoffes  de  laine,  de  la  soie,  des  toiles;  des  cuirs;  des 
gants;  des  bestiaux  (bœufs,  moutons,  porcs);  des  chevaux  et  des  mulets;  des  fromages  de 
Roipiefort  et  de  Laguiole:  de  la  volaille,  des  œufs,  des  trulTes,  des  champignons,  des  fruits  et 
des  bois  de  toutes  sortes. 

Il  impoi'le  des  grains  et  farines,  des  articles  de  modes  et  nouveautés,  dameublemeni,  de 
bijouli-rie;  des  articles  d'épicerie,  des  denrées  coloniales,  elc. 

La  navigation  sur  la  [lartie  navigable  du  Lot  dans  le  d('|i.uii'ruent  a  été  nulle  en  1000. 

Les  deux  succiwsales  de  la  Banque  de  France  ont  occupé  respectivement  les  rangs  suivants 
en  1901,  d'après  le  chilïre  d'affaires,  celle  de  Millau.  le  oO%  avec  ."lOriai  900  fr.,  celle  de  Rodez,  le  lO.V, 
avec  1  i  HTiH  UOO  l'r.  L'.Vveyron  possède  i  chandjres  de  conunerce  :  celle  de  Rodez  et  celle  de  Millau. 

Voies  de  communication 


Kiloni. 
Clieiiiins  de  fer  (voie  normale).   .   .   .      .'>2">,ri7(i 

—          —        (voie  étroite!  ....        ±2,  » 
Routes  nationales â9'2,"jô0 


Kiloni. 

Chemins  d'intérêt  commun "i08!1,7l."> 

1)  vicinaux  oj'dinaires 2'274,riSO 

Lot  ina\ig.  en   aninnl  d'Lntravgues).         ril.ririll 


ROOEZ  (M-rupe  un  promontoire  de  C")  m.  dalliludr.  (|ne  contourne  à  LE.  et  au  S.  l'Aveyron. 
dont  le  cours  forjue  un  angle  au  sommet  du([uel  se  trouve  le  confluent  de  la  Brianelle.  La  belle 
Tour  de  sa  cathé-drale,  que  l'on  aperçoit  de  fort  loin,  domine  la  ville  de  sa  masse  imposante.  Un 
tramway  électrique  relie  Rodez  à  sa  gare,  distante  de  2  kilom.  D'a|)parence  fort  calme,  le  chef- 
lieu  de  l'Aveyron  se  compose  de  trois  parties  :  le  Fauliaurij,  en  voie  de  développement  et  qui 
renferme  la  nouvelle  É'glisedu  Sacré-Cœur,  de  style  roman;  —  la  Clic,  ou  ville  épiscopale.  avec  le 
Grand  Séminaire,  le  Palais  épisco pal  {xvw  s.)  agrandi  de  1S71  à  IS'j,  la  C<i//id<iraie  (.xiir  s.)  achevée 
au  xvi°  s.  et  ù  l'intérieur  de  laquelle  on  remarque  un  .lulié  (xv  s.),  un  St-Sépulcre  (xyi'  s.),  une 
clôture  de  chapelle,  les  stalles  du  chœur,  le  bulTet  d'orgue  et  les  tribunes  (xv  s.),  enlin  la  Place 
de  la  Cilc,  ovnéc  de  la  Statue  de  .1/yr  ,4//'rc.  archevêque  de  Paris; —  le  IJourg  on  ville  comlale,  avec 
sa  curieuse  Place  du  Hourg  au  centre,  l'Église  SI  Amans  (xviii»  s.),  la  Préfecture.  (xvii°  s.)  ancien 
Ilolel  d'.Vyssènes,  etc.  La  Cité  et  le  Bourg  forment  une  ellipse  aménagée  extérieurement  en  bou- 
levard continu,  sur  le  pourtour  de  laquelle  on  rencontre  des  fragments  de  murailles,  des  tours, 
vestiges  des  anciennes  fortifications.  Des  terrasses  réservées  avec  goût  sur  plusieurs  points,  la 
vue  s'étend  au  loin  dans  toutes  les  directions.  Celte  promenade  est  le  charme  de  Rodez 
qui  en  comiite  quelques  autres,  le  Foirai  à  TO.  que  bordent  d'un  coté,  le  Jardin  public,  de  l'autre 
les  Casernes  et  le  i/acus,  ancienne  Chartreuse  de  Rodez  et  ijui  aboutit  au  petit  Square  précédani 
la  cathédrale;  le  Si/uare  au  pied  du  Palais  de  Juitice,  qui  abrite  le  Musée.  Mentionnons  encore 
Vllotel-Dieu  et  le  Lycée  avec  sa  chapelle  (w\V  s.)  et  des  maisons  anciennes  dont  les  plus  remar- 
quables sont  :  la  .Maison  d'.irmag)iac  (xvi°  s.),  la  maison  de  Beno-il  {\\i'  s.),  la  Maison  des  Anglais 


A  ^■  I-:  V  [S  ()  \ 


Îi03 


(rilV  s.)  etc.  Rnilcz  a  iMcn  ('•  Miif  Sl.iliir  à  Alrxi^  Mtnilril.  r.iiiloiir  de  V//i.</ii!rc  (Icx  Fninçais  des  divers- 
Ëlaix,  un  hiixlf  ou  Iii'oii/.e  à  l.fhdii  cl  un  aiili'r  c .iihii-  .'i  /■'.  linlh/.  cIimix  liieiifailoiirs  de  la  ville. 

ESPALION.  l)àli  sur  les  ilciix  ri\('s  du  l,.il.  (|iic  \\,]i  riMiicliil  >ui-  deux  ponls.  l'un  moderne  cl 
l'aulre  à  arelies  du  xiii"  s.,  est  doininé  au  S.-().  pai-  uih'  monlairne  conique  dont  le  somniel  poi'le 
les  ruines  du  Clidlcaii  de  Cnhnniil-d'dll  [\\r  au  \i\'  s.l.  I»e  ses  vieilles  forliliealions.  la  ville  n'a 
conservé  qu'une  Tmir  en  faee  ilu  l'uhnf:  de  Juslii-e.  iiioilcr'iie.  Sm-  des  roeluM-s  de  la  rive  s.  ilu  Loi. 
se  dresse  Vanc'wnnp  Justice  de  I',il.c.  X.'IhUchlc  l'i//>' occupe  une  |iarlie  de  l'ancienne  Kglise  dont 
le  clocher  (xv«  s.)  est  encore  delioul  :  une  r.\radi>  de  même  slyle  y  a  élé  ajoulée.  La  nouvelle 
i';///sc  es!  de  slyle  ogival.  N'onhlioiis  jias  dans  le  [lelit  cinielière  VÉijtise  de  Vers  (xir  s.). 

MILLAU,  centre  indusiriel  inipoi'lanl.dans  une  rianle  silualion.  enlouré  surtout  anX.el  à  l'E. 
de  montagnes  roclieuses  au  l'i'nnl  li;islionué.  occupe,  sur  l.i  l'ive  d.duT.irn.  un  cuuile  assez  pro- 
noncé que  l'orme  celle  rivière  en  ainonl  de  son  conilueni  avec  l.i  Douriiie.  De  lieaux   boulevards 


LAC.riOLE. 


r.llàirnil    illl    r.nlis,|llc|. 


euserrcnl  la  vieille  cil/'  aux  rues  élroiles.  coupées  de  ruelles  ol  d'impasses  bordées  de  viirlsniii 
*(HCî"en,T'.s  des  xir  au  xv  s.  (Place  de  l'Hôtel-dc-VUlc.  Iliie  l'eijrnlerie.  etc.).  On  y  voit  encore  une 
vieille  Porte  furtificc  du  xir  s.,  sou.s  laquelle  passe  la  /.'"c  '/'(  Vi'iiltrc.  La  Pince  du  Mniid, irons,  où 
se  dresse  le  Mmiiimoi  t  aux  enfants  deMillnu  moris  poui-  la  p.ilrie  eu  1X7(1-1X71.  relie  la  ville  anciemii' 
à  la  ville  modei-ne.  L'Église  N.-D.  (xir  s.),  consacrée  p.ir  \c  p.ipe  l'ibain  H,  a  élé  rrm.uiic'-e  au 
xvii"  s.;  elle  est  flanquée  d'une  tour  octogonale  au  S.,  que  couronne  une  balustrade  ci  que  ler- 
fnine  une  tléclie  en  liois.  Les  Ê{/lises  du  Sacré-Cœur  et  St-Fraiiçois.  de  slyle  roman,  soûl  modernes. 
On  adnui'C  dans  la  petite  Il'iilisc  St-Martin  une  Descente  de  croix  peiide  par  C.rayer.  Signalons  en- 
core le  Be/[roi.  tour  de  l'auci.  ii  Ib'.lrl  de  \ille:  le  CI,,}  Iran,  édilice  élevé  sons  Louis  \I\':  un  I.iirnir 
du  xviii"  s.,  el  les  relies  d'un  \  ieu\  l'mit  sur  le  Tarn  ri  ,-\rcliesi. 

SAINT-AFFRiaUE  ociiipe  le-  di'ux  ri\es  de  la  SorLiue-,  sur  laquelb^  deux  pouls  soni  jelés, 
l'un  ogival,  l'aulre  moderne,  plus  en  aval,  flette  petite  cilé  industrielle,  toute  en  longueur,  est 
entourée  au  N.-IC.  et  au  N.-O.  jiar  des  montagnes  qui  vont  en   s'abaissant  et  dont  le  point  de 


y. 

■A 


AVEVliOX 


r;ii 


roncdiili-c  r>l  occii|ir  |i;ii'  lUi  riionin^    li,-i-li(.ii.   le  inr  ilr   C.ixlii-.  i|iii-  lnii   |ip  rniliviil    ili'    loin   | • 

iiiip  foricresse  féoil.ili'  en  niiiics.  lui  poiil  inmlciiir.  on  Jiniil  diiiii' \  ne  .'igivablc  sur  l:i  ville  cl  l;i 
v.-ill(''o  i\\\('  domino  l.i  llrilir  cli-tj-.iiik'  do  son  l.'ijl  he  iwn\i\  On  y  voil  i|nol(|nos  XKa'.soii.s  ;iiR-ii>nric~  ; 
on  lio.ui  Si/inirr  nino  1.1  livo  i; .  tii-  In  Sorjîuos. 

VILLEFRANGHE-DE-ROUERGUE.  onhnuôo  do  (dlliiios  i-lcvocs  au  S.  olùI'O..  osl  iiiio  lias- 
liclo  lotiolioro  du  \nr  s.  conslruilo  sur'  l.i  rivo  d.  do  lAvovroii.  que  frnnclii.ssoiil  doux  ponl-i,  l"uii 
du  xiir  s.  ot  r.inli'o  modoriie.  Ello  possodo  sa  plaoo  caiToo  à  arcades,  la  l'Iacc  A.-D..  dos  ruos 
élroiles  se  coupant  à  anylc  di'oil  cl  doni  la  plus  remarquable  est  la  ftiie  de  Lin-ruinr.  boiili-o  de 
maisons  à  pignon.  Une  lour  massive,  sous  le  porche  de  laquelle  passe  une  rue.  Il.unpio  l.i  l'açade 
oe  Vl'^glixc  IV.'f).  don!  on  rom,'in|uo  les  boi-orios.  Son  ninnunicnl  lo  pln^  iidôrossaid  osl  i;nioioniie 


C.M'DENAf.  GARE. 


^'uo  liôiioialo. 


Charlreme,  transfonnoc  on  Hospice  (x\-   cl  \\r  s.)  doid   on  .-idniiro  lo<  ilon\  cloilro~  ol  inini 
Icment  lo  polil.  l.,-i  ili,i|,ollo  ol   lo  iV-l'ocloii  o  -onl  l'tr.ilo id   inloross.-uiU. 


ipu- 


Liste  des  Monuments  historiques 


Belmont Clociicr    (xv    s.)    de    llCiilise    de 

rancicune  Abbaye. 

liuzens Dolmt'ii. 

(Cavalerie  (La).    .   .  Di)liiic(i. 

Cayrol  (Le) UuIik's  de  l'Abbaye  de  Unimeval 

,  (Ml-  s.). 

Conqucà Kglise  Ste-Foy  (xii"  s.). 

Couveiiojrade   (Lai  l'ortes  et  coiirliiies  faisant  parlîe 
des  anciens  remparts  (.\iv'  s.). 

Espalion C-liapcllr  de  Pcrs  (.\ir  s.i. 

—       ....    l'rml  \ieux  (xm' s.). 

Martiel Knim.ii. 

Monljanx,  ...    Oolnien. 

Nanl l'Xdise  Sl-Picrn'  (.\ii"  s.). 

Uodez (.ialliédralo  ?s.-l).  i.vui*  an  xvi"  s.). 


Uodez  (Siiilc). 
St-AnVi.iu,'.  . 


S|,-Sernin-s.-iî:HHr 
SalIes-ia-Sntnre  . 

Sylvanes,       .    .    . 
\""il[cti;.n.  Iir  dr  l'.i 

liât 

Villefran.-hêdc 

l'ïoneri.nie  .    .    .    . 


Maison  dite  des  Anjïlais  (xiv 

Maison  dite  d'Armagnac  (\vi" 

Oolinen  des  Tïergues. 

INnd  (.\n'°  s.). 

\w\rn  Ilnlel  dc  Ville. 

[  iiiliiii-ii    ^nM>    tnmulu^.    du   <■< 

\  rier. 
Ancienne  Abliaye  ixii'  s.l. 

hulni.-ii. 

Ain-icnne  (dinrlrense  (xV  s.), 
^  jourd'lini  iiospioe). 
Église  (xm'  an  xvr  s.). 


AVEYRON 


•%^   SfPréf^  (CT)  Cantons 

Echelle 


Landes 


Nom    —  Situation 

3,  E  département  dos  Landes  doit  son  nom  à  la  vaste  réiïion  du  S.-O. 
de  la  France,  qui  s'étend  de  Icmlioucliiire  de  la  Gironde  à  celle  de 
FAdonr  et  vient  se  terminer  à  la  Gélise,  dans  larrondissenient  de 
Ji  Nérac,  formant  ain^i  un  tiiangle  dont  la  base,  qui  n'est  autre  que 
le  rivage  de  l'océan  Atlantique,  mesure  '250  kilom.  De  cette  légion 
jadis  coupée  d'étangs  et  de  marais,  recouverte  de  bruyères,  d'ajoncs 
et  de  fougères  et  aujourd'hui  transformée  en  une  immense  forêt 
de  pins,  de  chênes  et  de  hêtres,  avec  des  prairies  égayant  les  clairières,  notre  dépar- 
tement en  occupe  les  trois  quarts.  Sous  le  rapport  de  l'étendue,  il  est  au  deuxième 
rang,  cédant  la  préséance  au  département  voisin  de  la  Gironde,  ddiil  Ir  domaine 
s'étend  aussi  sur  une  partie  des  Landes.  En  ne  tenant  pas  compte  de  la  jiointe 
orientale  de  l'arrondissement  de  Mont-de-Marsan,  il  affecte  la  forme  d'un  ti-apèze 
dont  la  plus  grande  base  (llHl  kilom.)  est  le  rivage  lui-même  de  l'Océan.  La  dia- 
gonale X.-L.  à  S.-O.  mesure  117  kilom.  et  la  diagonale  JN.-O.  à  S.-E.  n'en  mesure  que 
127.  Il  a  des  limites  natur'elles  :  au  N.  -2  kilom.  de  la  Leyre;  àl'E.  7  kilom.  de  la  Gueyze, 
11)  de  la  Gélise  et  du  i-uisseau  de  Rimbez.  12  kilom.  de  la  Douze,  7  du  Midou  et  une  partie 
du  cours  du  ruisseau  de  N'ergognan  ;  au  S.  plusieurs  ruisseaux  peu  importants.  Ci  kilom. 
du  Gabas.  de  nouveau  quelques  parties  de  ruisseaux  insignifiants,  le  Gave  de  l'an,  la 
Bidouze.  puis  les  Gaves  réunis  de  Pau  et  d'Oloron,  enfin  l'.\dour  à  deux  reprises,  en 
amont  d'abord,  puis  en  aval  de  Bayonne.  jusqu'à  son  embouchure  dans  l'océan  Atlan- 
tique; à  10.  enfin  ce  même  Océan  jusqu'à  la  loule  forestière  qui  en  part  pour  nl)C)n- 
tir  à  l'étang  de  C.azaux.  11  est  borné  au  N.  [lar  le  département  de  la  Gironde,  au  N.-E- 
par  celui  de  Lot-et-Garonne.  àl'E.  par  celui  du  Gers,  au  S.  enfin  par  celui  des 
Basses- Pyrénées. 

En  17011.  il  a  été  formé  de  parties  de  territoire  empruntées  à  trois  |irovinces  de 
l'ancienne  France  ;  Guyenne  (Landes.  Condomois,  Clialosse),  Gascogne  et  Béarn. 

Histoire 

Des  âges  lointains  le  sol  des  Landes  a  conservé  peu  de  chose.  Citons  :  des  grottes 
préhistoriques  surîe  territoire  de  Sorde,  à  l'intérieur  de  l'angle  formé  [lar  le  confluent 
des  Gaves  de  Pau  et  d'Oloron  :  parmi  les  moiunnents  mégalilhiques.  peu  nombreux  et 
situés  pour  la  plupart  sur  la  rive  g.  de  l'Adour,  une  j)ierre  celtique  connue  sous  le  nom 
de  Gn'mooii  à  Sal)res;  le  monument  mégalithique  ap\)e\è  Peyyeloitiiue  à  Saubusse;  les 
menhirs  de  la  Picrrt'-Lowjue  à  Horsarrieu.  de  la  Pirrre-du-Dialileà  Sarron.  et  le  mégniillie 
de  Saint-Loubouer.  Aux  peuplades  inconnues  auxquelles  on  est  redevable  de  ces  monu- 
ments succédèrent  d'abord  les  Ibères,  que  les  Phocéens  trouvèrent,  vers  lidiiav.  J.-C.  sur 
les  cotes  du  Languedoc,  puis  les  Celtes,  que  les  Romains  désignèrent  sous  le  nomd'.Vqui- 
tains.  Parmi  les  neuf  peuples  dénombrés  par  César  comme  occupant  l'espace  compris 
entre  l'Océan,  la  Garonne  et  les  Pyri''nées.  trois  se  trouvaient  sur  le  territoii-e  du  dépar- 
tement: les  Tinijt'J I i  au[onv  de  Dax,  les  Cocogntes.  leurs  clients,  vers  Castets  et  les  Taru- 
salc.<.  plus  tard  AturcnfiC!',  à  Aire-sui' l'.Vdour.  Après  la  campagne  de  Crassus  (50  av.  J.-C.) 
les  .\quitains  se  soumirent  aux  Romains  et  ne  se  soulevèrent  pas  en  Ô2  avec  toute  la 

T.    IV.   —  35.  LANDES    I. 


514 


LANDES 


Gaule.  En  r.8.  Vipsanius  Agrippa  réprima  un  de  leurs  soulévcniputs;  iiu  autre  lïit  étouffé 
entre  55  et  50  par  Albius  Carrinas ;  un  troisième,  en  iS.  par  Valerius  Messala.  L'an  1."., 
l'Aquitaine  comprit  les  pays  s'étendant  jusqu'à  la  Loire.  .\u  point  de  vue  militaire,  elle 
était  représentée  par  quatre  cohortes.  Auguste  réduisit  ù  5  leurs  17  cités.  La  religion 
impériale  s'implanta  à  Dax  comme  dans  le  reste  de  l'empire.  Un  noble  éduen.  réfugié  à 
Dax  en  200.  s'y  maria:  l'une  de  ses  tilles  épousa  un  médecin  de  Bazas.  Julius  Ausonius, 
qui  alla  s'établir  à  Bordeaux  et  l'ut  le  père  du  poète  Ausone.  'Vers  l'an  400,  le  pays  rangé 

dans  la  Novempopulanie,  l'une 


des  7  provinces  du  diocèse  de 
N'ienne.  comprenait  les  deux 
importantes  cités  de  Dax  (rivi- 
Uig  A(iuensiiim)  et  Aire  (clvitas 
Alureiisium). 

De  l'époque  romaine  il  reste 
des  vestiges  de  camps  romains 
à  Arjnzaux.  Duhort-Bachen 
(camp  de  Castera),  Grenade, 
Montant.  Saint-Sever.  où  la 
Promenade  du  Plateau  de 
.Morlanne  en  occupe  l'empla- 
cement et  Sarron  qui  est 
biiti  dans  l'enceinte.  On  voit 
aussi  des  traces  de  voies  ro- 
maines à  Gastes,  Mimizan, 
Vielle-St-Girons.  Dax  a  con- 
servé une  partie  de  ses  vieux 
remi)arts  :  on  voit  des  mosa'i- 
ques  au  hameau  de  Gueux 
ic.  de  Labastide-d"Armagnac),à 
Sarbazan  ;  des  ruines  romaines 
à  Sort;  un  autel  gallo-romain 
au  pignadar  de  Lône  à  Vieux- 
Boucau  :  des  restes  de  la  sta- 
tion de  Lo^a  (Louze)  à  Sangui- 
net.  l^ouillon,  entin.  lut  un 
viens  gallo-romain. 

Le  Christianisme  y  l'ut  prê- 
ché au  m"  s.  par  saint  Honest. 
C'est  à  Aire  que  l'on  place  le 
martyre  de  sainte  Ouitterie. 
qui  eut  lieu  au  V  s.  En  1117  tonic  rAipiilaine  liil  raxngi'c  par  un  flot  de  barbares  : 
Vandales,  Suèves,  Burgondes.  Wallia.  roi  des  Wisigoths.  <pii  avait  refoulé  en  Espagne 
les  Suèves  et  les  Vandales,  en  échange  des  services  rendus  à  l'empire,  obtint  de 
l'empereur  Constance  l'Aquitaine,  dans  laquelle  il  s'établit.  L'un  de  ses  succes- 
seurs, Alaric  II,  résida  an  Mas  d'Aire  ;  c'est  dans  le  château  de  cette  ville  que  fut 
élaboré  le  code  auquel  il  a  donne  son  nom.  L'empiic  des  ^Visigoths  s'écroula  en  .■)07  à 
Vouillé.  par  suite  de  la  victoire  des  Francs  de  Clovis.  L'Aquitaine  fut  conservée  par  les 
successeurs  de  ce  roi  conquérant  jusqu'à  la  révolte  de  Gondowald.  En  627  les  Vascons 
sont  maîtres  à  leur  tour  de  la  Novempopulanie.  En  719  les  Arabes  traversent  les   Pyré- 


Résitijer  on  ti-avail. 


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516  LANDES 

nées  par  le  Oas-Languedoc  ;  on  7:!!  ils  seinparont  d'Aii-c  cl  tic  Dax.  ^'aillcus  en  70-2  à 
Poitiers  i)ar  Chades-Maiiel,  ils  disparaissent,  et,  si  l'on  en  croit  la  tiailition,  quelques 
fuyards  se  réfugient  dans  les  Landes.  Le  péril  arabe  disparu,  la  lutte  enlie  l'Aquitaine 
indépendante  et  les  ducs  austrasiens  commence,  lutte  ardente  dans  laquelle  succombent 
Hunald,  puis  Waifre,  assassiné  en  708.  Charleniagne,  vainqueur,  avait  taillé  trois  états 
dans  le  duché  d'Aquitaine  dont  son  fils  Louis  fut  titulaire.  C'est  un  parent  éloigné 
d'Hunald  qui  exerça  le  pouvoir  dans  la  région  de  Dax,  Loup  I",  qui  eut  pour  successeurs 
son  fils  et  son  petit-fils  Adalric.  Ce  dernier  se  révolta  et  fut  battu  par  Louis  (815),  qui 
devint  empereur  d'Occident  à  la  mort  de  son  père  Charlemagne.  Louis  le  Débonnaire 
donna  le  royaume  d'Aquitaine  à  son  fils  Pépin  I"  (817j.  Deux  ans  après,  il  plaça  Totilon 
à  la  tète  du  duché  de  Gascogne.  Vers  cette  époque  a  lieu  la  première  apparition  des 
Normands,  qui  remontent  le  cours  de  l'Adour,  en  pillant  et  en  dévastant  la  région.  Malgré 
l'énergie  qu'il  déploie  à  Dax,  Totilon  ne  peut  empêcher  la  ville  de  tomber  au  pouvoir 
des  pirates.  A  Pépin  I"  succède  Pépin  II.  Un  seigneur  espagnol,  Sanche-Sancion, 
s'empare  du  duché  de  Gascogne.  Charles  le  Chauve  l'attaque  en  849;  puis  les  Maures 
envahissent  son  territoire.  Il  meurt  en  804.  Le  pouvoir  passe  successivement  aux  mains 
d'Arnaud,  fils  d'un  comte  de  Périgord,  puis  d'un  seigneur  gascon,  Sanche-Mitarra.  Ln 
877,  l'Aquitaine,  de  royaume  redevient  simple  duché  et  tombe  aux  mains  de  Raynulf,  fils 
d'un  comte  de  Poitiers.  Sous  l'un  de  ses  successeurs,  Guillaume,  fils  de  Sanche  111,  les 
^Jormands  font  une  nouvelle  ai)parition  dans  le  pays,  mais  le  duc  les  bat  à  Taller.  et,  en 
souvenir  de  sa  victoire,  élève  l'abbaye  de  St-Sever.  Un  peu  plus  tard  il  se  sacre  lui-même 
évoque  et  meurt  (OSÔ),  laissant  deux  (ils,  dont  l'un,  son  successeur,  eut  à  refouler  les 
Manichéens  qui  pénétrèrent  en  Gascogne.  Après  sa  mort,  survenue  en  lUôi,  la  puissante 
maison  de  Poitiers  réunit  sous  sa  suzeraineté  les  deux  duchés  de  Gascogne  et  d'Aquilaine, 
à  la  suite  du  mariage  du  lils  de  (uiillaunie  IV.  Mais  cette  suzeraineté,  s'exerçant  de  loin. 
n'em|)i'cha  pas  d'autres  seigneurs  de  grandir  à  côté.  Une  des  maisons  qui  prospérèz'ent 
le  plus  fut  la  maison  d'Albret,  cjui.  à  l'origine,  ne  possédait  que  Labrit;  une  des  plus 
anciennes  est  celle  de  Tartas,  qui  fut  réunie  par  un  mariage  à  la  vicomte  de  Dax,  au 
xiir  s.  Mont-de-Marsan  fut  fondé  en  1141  par  le  vicomte  Pierre  de  Marsan  et  son  épouse 
Béatrix  de  Béarn.  La  vicomte  de  Marsan  devint,  à  partir  de  1256,  l'apanage  de  la  maison 
de  Béarn. 

Le  divorce  d'Aliénor  d'Acjuitaine  avec  le  roi  Louis  VII,  suivi  de  son  mariage  avec  le  duc 
d'Anjou,  Henri  Plantagenèt,  devenu  roi  d'Angleterre  sous  le  nom  de  Henri  II,  apporta  la 
Gascogne  au  nouveau  roi.  L'un  de  ses  fils,  Bichard  Cœur-de-Lion,  étoufi'e  de  H70  à  1178 
les  rébellions  des  seigneurs  insurgés  contre  son  père.  Il  s'empare  une  première  fois  de 
Dax,  défendu  par  les  troupes  du  comte  de  Bigorre  et  qui  résiste  pendant  dix  jours.  Une 
seconde  révolte  le  ramène  à  nouveau  sous  les  murs  de  la  ville,  que  cette  fois  les  troupes 
anglaises  gardent.  Les  nouveaux  maîtres  furent  assez  habiles  pour  se  faire  supporter  : 
ils  accordèrent  aux  villes  des  privilèges  ou  augmentèrent  les  libertés  précédemment 
acquises:  ils  facilitèrent  la  création  de  villes  nouvelles  ou  bastides  et  recherchèrent  des 
unions  avec  les  grandes  familles  de  la  région.  11  est  juste  d'ajouter  que  la  noblesse 
d'Aquitaine  passait  facilement  des  anciens  maîtres  aux  nouveaux  et  réciproquement. 

Au  xni'  s.  s'élèvent  :  Grenade,  sur  la  rive  d.  de  l'Adour,  Hastingues,  Labastide- 
d'Arniagnac,  Montfort,  Mlleneuve-de-Marsan.  etc.  Les  souverains  anglais  venaient 
résider  quelquefois  dans  leur  nouveau  domnine  qu'ils  faisaient  adniinislrer  par  des 
sénéchaux.  St-Sever  était  le  siège  de  la  sénéchaussée  de  Gascogne.  Assiégée  en  1275  par 
le  frère  de  Philippe  le  Bel,  alors  en  lutte  avec  Edouard  I"  d'Angleterre,  cette  ville  dut 
capituler  après  trois  mois  de  souffrances  et  de  privalions.  Dax.  que  les  Anglais  assié- 
gèrent aussi,  résista  avec  succès.  A  la  mort  de  Mai'guei-ite  de  Béarn  ilôli»-.  son  petit-fils. 


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Gaston  de  Foix,  hérita  de  .ses  domaines.  C'est  ainsi  que  la  [lailie  des  Landes  comprenant 
le  centre,  l'est  et  le  nord-est,  devint  l'apanage  de  la  maison  de  Foix;  la  famille  d'Albret 
tenait  presque  tout  le  reste. 

Au  xiv°  s.  l'église  entre  en  lutte  avec  les  seigiieui-s  pour  la  sui)r;'-malie  ;  l'un  des 
épisodes  les  plus  tragiques  de  celte  lutte  est  l'assassinat  de  l'évèque  d'Aire,  i)rès  de 
JNogaro.   en    lô'Jti. 

Bien  traités  par  les  souverains  anglais,  les  seigneurs  gascons  sont  de  leiii-  côté  en 
■I55G,  lors  de  la  bataille  de  Poitiers.  Mais  un  revirement  se  produit  bientôt  :  les  sires 
tl'Albret,  les  seigneurs  d'Armagnac  et  de  Foix  .s'orientent  du  côté  de  la  royauté  française 
([ui  leur  confie  des  charges.  Sous  Charles  VI,  ils  entrent  dans  une  ligue  formée  à  Aire 
contre  les  Anglais.  En  1  ii'i  ces  derniers  assiègent  Tartas,  que  défend  Charles  11  d'.\li)ret. 
Le  roi  Charles  VII  lui  vient  en  aide  et  les  Anglais  s'éloignent.  Successivement  St-Sevcr, 
Dax  et  Mont-de-Marsan  tombent  au  pouvoir  du  roi  de  France  qui,  en  1451,  est  redevenu 
nuiilre  de  tout  le  royaume. 

La  maison  d'Albret  devient  de  plus  en  plus  puissante,  d'abord  à  la  suite  de  l'union  de 
Jean  XV  avec  Catherine  de  Foix  (llDl),  puis  par  le  mariage  de  leur  fds  Henri  II  (Henri 
de  Navarre)  avec  la  sœur  de  François  I",  Marguerite  do  Valois  (1527),  dont  la  011e,  Jeanne 
d'Albret,  épousa  Antoine  de  Bourbon  et  donna  le  jour  à  Henri  IL  Cette  illustre  famille 
s'était  ralliée  au  protestantisme  qu'elle  protégeait;  aussi  les  guerres  de  religion  eurcuit- 
elles  leur  contre-coup  dans  ses  États.  Catholiques  et  protestants  se  combattirent  avec  des 
alternatives  de  succès  et  de  revers,  amenant  chaque  fois  des  représailles  sanglantes.  Les 
diverses  villes  de  la  région  furent  tour  à  tour  prises  et  reprises  par  chacun  des  deux 
partis.  Les  27  années  qu'avait  duré  la  lutte  avaient  ruiné  la  France.  La  révolte  des  Cro- 
quants, qui  suivit,  eut  de  nombreux  partisans  dans  les  Landes.  L'habileté  et  la  sagesse 
de  Henri  IV  ramenèrent  enfin  la  paix  et  la  tranquillité  dans  le  royaume. 

Sous  Louis  XIII.  Dax,  une  des  places  de  sûreté  des  protestants,  eut  sa  citadelle 
démolie.  Pendant  les  troubles  de  la  Fronde,  les  grandes  villes  des  Landes  i-estérent 
fidèles  à  la  cause  de  la  royauté.  Depuis  cette  époque  aucun  événement  local  n'est  à 
signaler  et  l'histoire  des  Landes  est  celle  de  la  France.  .Mentionnons  toutefois  la  transfor- 
mation économique  de  cette  région  si  particulière,  transformation  accomplie  et  presque 
achevée  à  la  fin  du  xix'  s. 

Géologie       Topographie 

On  peut  diviser  le  dêpartemeiil  en  deux  régions  d'aspect  fort  tranché,  que  sépare  te  cours  de 
l'Adour,  qui  décrit  un  arc  de  cercle  dans  la  partie  S.  Sur  la  rive  d.  se  trouvent  tes  Dunes  cl  les 
Landes,  recouvertes  de  forêts,  avec  des  centres  de  population  peu  nombreux  et  fort  éloignés 
les  uns  des  autres;  sur  ta  rive  g.  s'étend  la  Chalosse,  région  accidentée,  fertile  et  populeuse. 

Les  dunes,  de  formation  pliocène,  forment  une  tjande  de  6  tvllom.  de  largeur  moyenne,  accora- 
pagnanl  du  N.  au  S.  le  rivage  recliligne  de  l'océan  AllaïUiiiue.  Ces  dunes,  les  plus  élevées  de 
toute  l'Europe,  atteignent  leur  point  culminant,  79  m.,  près  de  Miiiiizan.  Elles  sont  formées  d'une 
série  de  bourrelets  ou  de  rides  parallèles,  se  composant  de  sable  quartzeux  et  coupées  trans- 
versalement par  des  courants,  écoulant  à  l'océan  les  eaux  d'un  chapelet  d'étangs  situés  sur  leur 
flanc  oriental.  Ces  étangs  étaient  jadis  des  golfes  dont  les  sables  ont  comblé  les  détroits  com- 
muniquant avec  la  mer.  On  nomme  Iclles  ou  lâdes  les  vallons,  parfois  étroits,  situés  entre  les 
bourrelets  de  dunes  et  dans  lesquels  on  rencontre  encore  quelques  blouses  ou  mouvanls,  dont  la 
surface  est  voilée  par  une  couche  de  sable  apporté  par  les  vents.  Dans  les  temps  reculés,  les 
dunes  recouvertes  par  une  végétation  luxuriante  avaient  dû  s'arrêter;  puis,  par  suite  d'impré- 
voyances répétées,  on  les  avait  déboisées.  Elles  devinrent  mobiles,  avançant  annuellement  d'une 
vingtaine  de  m.  vers  l'E.,  engloutissant  des  bourgs  dont  la  trace  est  aujourd'hui  perdue.  Au 
xvni»  s.,  après  quelques  essais  partiels  tentés  par    des    particuliers    et    couronnés  de  succès, 


520  LANDES 

l'ingénieur  Bréniontier  entreprit  un  plan  d'ensoinljle  pour  leur  fixation  sur  le  littoral  du  golfe  do 
Gascogne. par  des  semis  de  pins  niaiitimes.  Son  œuvre  de  défense  est  aujourd'hui  continuée  jiar 
le  service  forestier,  qui  doit  notamment  veiller  au  bon  état  do  la  ]iiriiiiére  dune  littorale  com- 
mençant au  delà  de  la  laisse  des  hautes  mers.  La  pente  rapide  du  liane  iiuellc  oppose  à  l'océan, 
par  son  talus  suflisamment  élevé,  arrête  les  sables  que  les  vents  poussent  contre  elle  cl  les 
empêche  ainsi  d'aller  se  déposer  au  loin  sur  les  dunes  parallèles  que  la  végétation  a  déliniti- 
vement  lixées.  Les  forêts  domaniales  qui  les  recouvrent,  sans  solution  de  continuité,  forment  une 
zone  de  protection  derrière  laquelle  s'étendent  les  landes.  Cette  région  des  dunes  porte  des 
noms  distincts.  Ce  sont,  en  descendant  du  N".  au  S.  :  le  Pays  de  Born,  tout  à  fait  au  N..  auquel 
succède  le  Marensin,  région  des  étangs,  où  l'on  trouve  de  grands  chênes  et  que  suit  la 
Maremne.  région  humide  et  chaude  où  croissent  les  chênes-liège,  des  houx  puissants,  des 
bruNcres  géantes  et  des  aubépines  de  dimensions  inusitées.  Le  pays  de  Seignaux,  qui  occupe 
la  pointe  extrême  au  S.  sur  la  rive  d.  de  l'Adour,  est  une  contrée  de  collines. 

Los  landes,  qui  continuent  les  dunes,  s'étendent  vers  l'E.  dans  tout  le  reste  de  cette  partie  du 
département,  débordant  même  sur  les  départements  voisins.  Le  sol  s'y  élève  régulièrement  )iar 
une  pente  insensible  et  atteint  plus  de  170  m.  d'altitude  dans  le  canton  de  Gabarret,  assaini  par 
la  création  de  puits  filtrants  et  de  canaux  qui  écoulent  les  eaux  tombées  à  sa  surface  imper- 
méable, formée  d'alios.  11  est  presque  uniquement  recouvert  de  pins  maritimes  qui  y  prospèrent 
sous  un  climat  extrêmement  propice.  On  ne  compte  jilus  aujourd'hui  <iue  10000  hectares  de 
landes  nues  dont  l'assainissement  n'a  pas  encore  été  entrepris.  Cette  œuvre  de  rénovation  est 
due  à  l'ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées  Chambrelent.  Communes  et  particuliers  en  tirent 
aujourd'hui  d'inqiortants  revenus.  Vers  la  pointe  orientale  de  l'arrondissement  de  Mont-de-Marsan, 
la  lande  change  d'aspect  :  prairies,  vignobles,  cultures  variées,  alternent  avec  des  bois  de  pins; 
les  tci-res,  de  composition  variable,  y  portent  le  nom  de  boulbénes. 

Sur  la  rive  g.  de  l'Adour,  s'étend  la  Chalosse,  qui  renferme  le  point  culminant  du  départe- 
ment, 227  m.,  au  S.  du  canton  de  Geaune  et  à  la  limite  du  département  des  Basses-Pyrénées. 
A  cette  rive  se  terminent  les  talus  de  la  région  pyrénéenne.  L'argile  et  la  silice  mélangées avecle 
calcaire  composent  le  sol  de  la  Chalosse.  où  l'on  trouve  encore  des  bancs  de  marne  et  des  amas 
de  sable.  La  partie  la  plus  aride  occupe  l'angle  S.-E.;  on  la  désigne  sous  le  nom  de  Tursan. 

Hydrographie 

Hydrographie  maritime.  Le  littoral  du  département  commence  au-dessous  du  bassin  d'Arca- 
clion.  à  rmlgine  d'un  clicniin  forestier  qui  part  de  la  cote,  coui)e  en  biais  la  grande  lelte  de  l.ons- 
Lmiias  et  aboutit  à  Vctaiig  de  Ca::aux  et  de  Sanguinei.  La  distance  de  l'océan  h  l'étang  excode  à 
peine  Ikilom.  La  côle  se  poursuit  en  ligne  droite  du  N.  au  S.-S.-O.  jusqu'à  l'embouchure  de  l'Adour. 
Elle  est  escortée,  parallèlement  et  à  petite  distance,  par  un  chapelet  d'étangs  de  dimensions 
variables.  Les  bourrelets  de  dunes  qui  l'accompagnent,  depuis  l'origine  jusqu'au  couranl  de 
Mimhan,  se  suivent  en  lignes  droites  parallèles,  puis,  au  delà  et  juscju'au  courant  de  Coulis,  ils 
ofTront  une  série  de  lignes  ondidées:  de  la  rive  g.  du  courant  de  Coatis  jusqu'à  l'élmig  de  Léon, 
ils  alTectent  une  forme  serpentine;  enfin,  dans  la  dernière  i)artie  et  jusqu'au  ranat  du  Boudigau, 
les  premières  dunes  parallèles  au  littoral  sont  suivies  d'autres  dunes  sensiblement  perpendicu- 
laires aux  pi-emières.  L'altitude  des  plus  élevées  ne  dépasse  pas  80  m.  En  aval  de  l'étang  de 
Léon,  celte  altitude  diminue:  elle  n'excède  pas  32  m.  au  S.  du  charmant  étang  de  la  Prade  ot  ne 
dépasse  pas  10  m.  en  aval  de  Vétnng  de  Souslons. 

Sur  cette  longue  côte  inhospitalière,  on  ne  rencontre  guère,  en  dehors  des  chalets  de  quelques 
petites  plages  de  bains,  presque  uniquement  fréquentées  par  les  habitants  de  la  région,  que  des 
maisons  forestières,  des  postes  de  douaniers  et  plusieurs  phares.  Les  forêts  et  les  bois  recou- 
vrant les  dunes  cachent  çà  et  là  les  maisons  basses  des  résiniers;  dans  des  clairières  appa- 
raissent des  habitations  proprettes  et  gaies. constituant  de  modestes  bourgades,  dont  les  princi- 
pales sont  desservies  par  de  petites  lignes  d'intérêt  local.  Les  dessous  de  bois  sont  admirables 
dans  (pielques  régions  et  peu  de  pays  offrent  autant  d'attrait  i>nur  la  rl)as-;e  et  la  pêche. 

En  suivant  la  côte  du  N.  au  S.,  on  rencontre  d'al)ord  Biscarosse-Plage.  dont  les  chalets 
s'abritent  au  pied  d'une  dune  terminale.  Plus  bas  est  la  plage  de  Ste-Eulalie.  fort  modeste,  que 


JlIMIZAN.  —  Poixlic  (le  liuiticuiic  liylise. 


52-2  LANDES 

suit  celle  de  Mimizan-les-Bains.  l)clle  et  va?le.  toute  de  saljle  résistant:  des  clialcts  foil  nom- 
breux sont  eiil'ouis  suu^  li-s  iiiii:^,  couronnent  le  faile  de  la  dune  ou  s'élèvent  à  ses  pie  is,  tous 
sur  la  rive  d.  du  co!(ra)i(  endigué  à  l'aide  de  jiieux  constituani  un  lorm  épi  sur  la  rive  g.  et  des 
fascines  de  pins  sur  la  rive  d.:  au-dessous  et  également  sur  la  rive  d.  du  coity-anl  de  Conlis,  se 
trouve  la  plage  de  Contis.  ipie  domine  le  pliare  du  même  nom:  jiuis  viennent  celles  de  Huchet- 
et  Vielle-St-Girons.  f(irl  modeste:  de  'Vieux -Boucau.  jikis  ini|iortante,  avec  de  belles  villas  sur 
la  dune.  En  aval  des  bains  débouche  le  rourunt  ilr  l'ii'njc-Bourmi.  écoulement  des  étangs  de 
Soustons,  que  protège  une  jetée  en  pierre  de  180  m.  de  longueur.  Knfiu  à  l."i  kiloni.  en  amont  de 
l'embouchure  de  l'Adour  est  la  station  la  plus  importante  de  la  Cote,  Gapbreton.  sur  la  rive  e.  du 
Boudigau.  Cité  maritime  considérable  au  xivs.,  Capbrelon  n'est  aujourd'hui  cpiun  p<'lil  poil  de 
pèche  situé  devant  ime  pi-ofonde  vallée  sous-marine,  connue  sous  le  nom  de  fofsc.  ou  'jouf  de 
Capbrelon,  d'une  profondeui-  variant  de  Ô75  m.  à  5  kilom.  de  la  cote  jusqu'à  l."iOO  m.  à  00  kilom. 
Il  est  constitué  par  l'cmbouchuie  de  la  petite  ricière  de  Boud'ujau  qu'éclaire  un  phare  et 
fréquenté  par  des  bateaux  de  pèche  dont  6  lui  sont  attachés.  Ses  ouvrages  coniprennenl  :  une 
estacade  en  bois  de  218  ni.  de  long,  s'avançant  le  long  de  la  rive  S.:  un  quai  en  niatonnerie  de 
50  m.  lui  faisant  suite  en  amont  ;  le  canal  d'Osségor  reliant  le  chenal  du  Boudigau  à  l'étang 
d'Osségor,  d'une  longueur  de  1500  m.  sur  5ô  m.  de  largeur  au  plafond;  des  digues  établies  sur 
la  rive  g.  du  Boudigau  et  du  canal  d'Osségor  (digue  du  Boucarot)  et  sur  la  rive  d.  de  ces  mêmes 
canaux,  mesurant  ensemble  900  ni.  Des  huitriéres  importantes  se  trouvent  sur  la  lagune 
d'Osségor. 

Le  littoral  des  Landes  s'achève  à  la  rive  d.  de  1  Adour.  d(inl  la  rive  g.  a|jpartienl  au  départe- 
ment voisin  des  Basses-Pyrénées.  Au  large  et  en  face  se  tiouveiil  les  Huclies  de  la  BaDe. 

Hydrographie  fluviale.  Les  eaux  du  département  vont  toutes  à  l'océan  Atlanli(iue.  qu'elles 
gai;nciit  iinlireclcnicnl  par  la  Gai'onne,  en  faible  partie;  par  la  Leyre,  i|ui  tombe  dans  le  bassin 
d'.\rcachon  ;  parles  étangs  du  littoral,  (jui  s'y  déversent  par  des  courants:  enlin  jiar  l'Adour. 
C'est  ce  dernier  bassin  qui  est  de  beaucoup  le  plus  cousidéialile  :  il  com]iicnil.  en  effet,  l'arron- 
dissement entier  de  St-Sever,  presque  toute  la  pallie  orientale  de  celui  de  Mont-de-Marsan  et 
jilus  du  tiers  de  celui  de  Dax. 

La  Garonne  reçoit  :  par  l'intermédiaire  de  la  Baise,  les  eaux  de  la  Gclisc.  rivière  du  (iers,  qui 
n'appartient,  i)endan[  10  kilom.,  que  par  sa  rive  g.  au  département  des  Landes,  où  elle  reçoit, 
par  la  même  rive,  le  Himbez,  qui  lui-même  sépare  pendant  5  kilom.  environ  le  déparlement  des 
Landes  de  celui  de  Lot-et-Garonne:  —  puis  directement  (rive  g.)  le  Ciron,  qui  naît  dans  une 
lagune  ;'i  d.  de  Lubbon,  presque  à  la  limite  du  déparlement  et  se  grossit  (rive  g.)  du  Titus. 

La  Legre.  aux  eaux  brunes,  qui  tombe  dans  le  bassin  d'Arcachon,  est  formée  par  la  réunion, 
en  aval  de  Moustey,  de  la  l'élite  J.eijre  avec  la  Grande  Legre.  La  Petite  Legre  ou  Legre  orientale, 
ou  encore  Legre  de  Sore.  est  elle-même  formée  à  Luxey  de  plusieurs  petits  ruisseaux  ou  crasics; 
elle  coule  ensuite  dans  un  petit  ravin,  s'augmente  (rive  d.)  du  Gave  de  Catien,  passe  au  pied  de 
Sore,  glane  en  passant  quelques  ruisseaux,  notamment  (rive  g.)  celui  de  la  Grande-Borjde  et 
tombe  dans  la  Grande-Leyre.  Celte  dernière,  ou  Legn  occidentale,  ou  bien  Legre  de  Pissos,  beau- 
coup plus  considérable,  a  sa  source  à  1.")  kilom.  environ  à  l'E.  de  la  bifurcation  de  Morcenx. 
Formée  des  eaux  qui  s'échappent  de  plusieurs  lagunes  du  plateau  des  Landes,  elle  serpente  du 
S.  au  N.  entre  des  talus  sablonneux,  accueille  (rive  d.)  le  ruisseau  qui  traverse  Sabres,  devient 
de  plus  en  plus  sinueuse,  laisse  Pissos  à  1  kilom.  de  sa  rive  g.,  s'élargit  et  liasse  dans  le  dépar- 
tement de  la  Gironde,  à  10  kilom.  au-dessous  de  son  confluent  avec  la  Petite  Leyre,  non  sans 
s'être  grossie  encore  de  quelques  crastes. 

Sur  l'océan  AlUmliipie  débouchent  directement  plusieurs  courants  :  le  courant  de  Aliniizan, 
d'une  longueur  de  près  de  7  kilom.,  qui  lui  apporte  le  Iribul  de  plusieurs  étangs  importants  du 
littoral;  il  sert  en  effet  de  déversoir  à  l'étang  d'Auieilhan,  dans  lequel  tombent,  sur  la  rive  méri- 
dionale, le  ruisseau  d'Eseource  et  le  ruisseau  de  Canteloup  augmenté  (rive  d.)  du  Pouillon.  Sur  la 
rive  septentrionale  de  létang  d'Auieilhan  débouche  le  sinueux  courant  de  Ste-Eulalie,  aux  eaux 
rapides  et  formant  des  cascatelles au  milieu  de  la  brousse. qui  coule  dans  un  étroit  défilé;  pour 
un  cours  de  10  kilom.,  la  différence  de  niveau  est  de  18  m.;  il  apporte  les  eaux  du  grand  étang 
de  forme  triangulaire  de  BIscarosse  et  de  Parentis,  dans  lequel  se  jettent  des  ruisseaux  du  pays 
de  Boni,  connue  la. l/o((?((><sf.  Un  canal  de  moins  de  1  kilom.  de  longueur  lui  amène  au  X.  le  trop- 


< 


524  LANDES 

plein  du  petit  étang  de  Biscarosse.  en  communication  lui-même,  par  le  cayml  du  litloral  des 
Landes,  avec  l'élnng  de  C.azaux  et  de  Sanguinet,  ([ue  se  partagent  les  deux  départements  de  la 
Gironde  et  des  I.aiidis;  la  partie  landaise,  dans  la([uelle  débouche  la  crasle  de  Sanf/uinet.  porte 
ce  dernier  nom.  l'aulie  étant  réservé  à  la  Gironde.  Dans  l'angle  oriental  tombe  la  Gouryue,  au- 
dessus  du  bourg  même  de  Sanguinel. 

A  12  kilom.  plus  bas,  le  roiiniiU  de  Coulis  écoule  à  l'océan  les  eaux  qui  formaient  autrefois  les 
étangs  de  Lit  et  de  Sl-Julien-en-Born,  aujourd'hui  desséchés.  Il  reçoit  en  outre  (rive  d.)  le 
ruisseau  de  Mézos.  qui  s'augmente,  par  l'intermédiaire  du  rourniH  moi-l,  lieVUza.  qui  remplit  l'étang 
de  la  Forge.  C'est  le  courant  de  Contis  qui  sépare  le  pays  de  Born  au  N.  du  Marensin  au  S. 

Le  courant  de  Léon,  ipii  décrit  des  sinuosités  à  travers  les  leltes  du  littoral,  porte  à  l'océan 
les  eaux  de  l'étang  de  Léon,  tiès  diminue  d'étendue  et  dans  lequel  tombent  plusieurs  ruisseaux, 
notamment  le  Denaul.  ipii  pas-c  à  Linxe  et  la  Palue  qui  arrose  Caslets.  Sur  le  point  de  gagner 
l'océan,  ce  courant  tourne  l>i  iis<piement.  à  angle  droit,  vers  le  S.-S.-O.  pendant  prés  de  ikil..  séparé 
seulement  par  un  mince  coi'don  de  sable.  Le  courant  de  Soustons,  ou  rlicnal  du  ficux-Boucau.  qui 
évacue  les  eaux  de  l'étang  de  Soustons,  se  trouve  à  8  kilom.  au-dessoiw  du  piécédent;  il 
recueille  le  Maycsq  à  l'E.  et  au  S.  le  llurdy,  déversoir  du  polit  étang  de  Hardy,  séparé  par  un 
bari'age  de  l'étang  Blanc.  Au  S.  de  ^"ieux-Bouc.■l^.  uim  luin  du  lias-fond  où  coulait  jadis  l'Adour, 
le  courant  de  Soustons  rencontre  à  d.  le  chcniit  de  Messaugcs.  qui  y  déverse  le  troi)-plein  de  trois 
petits  étangs,  dont  le  [dus  septcntiional  est  l'étang  de  Mollets.  ;'i  1  kilom.  au-dessous  duquel  est 
l'étang  de  la  Prade.  qui  gagne  par  un  chenal  de  plus  de  -i  lubm].  l'étang  du  Capitaine.  Dans 
l'étang  Blanc  se  déverse  le  petit  étang  Noir.dans  lequel  tonilie  le  ruisseuu  de  Capdeil.  qui  passe 
près  de  Tosse. 

A  15  kilom.  au-dessous  du  coui'anl  de  Soustons  et  dans  l'axe  de  la  Fosse  de  Capbrcton, 
débouche  le  ruisseau  de  Doudigau.ilanii  lequel  s'écoule  l'étang  de  Garros  et  qui  recueille  le  canal 
du  Boudigau  traversant  l'ancien  étang  d'Orx  et  pendant  le  parcours  duquel  il  reçoit  le  canal  de 
Burret,  le  canal  de  Moussehous.  le  trop-]ilein  de  l'étang  d'Irieux.  Puis,  le  ruisseau  de  Boudigau  se 
grossit  des  eaux  de  l'étang  de  la  Pointe,  arrose  Capbrelon,  est  rejoint  à  1500  m.  en  aval  par  le 
ruisseau  de  Bourct,  foiuié  lui-même  du  ruisseau  de  la  Motle.  du  ruisseau  de  Vir/neou  et  du  canal  de 
Monbardon,  enfin  accuedle  par  un  chenal  le  trop-plein  de  l'étang  d'Osségort. 

L'^lciour,  qui  a  sa  source  dans  les  Hautes-Pyrénées,  traverse  la  jiointe  O.  du  département  du 
Gers  et  pénétre  par  environ  79  m.  dans  celui  des  Landes,  à  5  kilom.  en  amont  d'.\ire-sur-l'Adour. 
qu'il  arrose.  En  aval  de  cette  ville,  il  décrit  une  courbe  vers  le  X.-O.  dans  une  large  vallée,  à 
une  distance  moyenne  de  2  kilom.  des  collines  dominant  de  Mt  .'i  711  m.  sa  rive  g.;  il  baigne 
ensuite  Grenade,  s'attarde  à  traverser  des  prairies  où  il  aliaridcinnc  une  partie  de  ses  eaux, 
entoure  des  iles  boisées,  passe  au  jiied  de  la  colline  qui  porte  Sainl-Sevcr  sur  la  live  g.,  sépa- 
rant la  Chalossc  accidentée  des  plaines  sablonneuses  de  la  rive  d.  Son  lit  se  resscri-e  ensuite  et 
devient  plus  profond;  devant  Jlugron,  il  est  navigable;  il  n'était  que  llntlable  depuis  .\iic.  Il 
s'avance,  sinueux,  à  la  rencontre  de  la  Midouze,qui  en  augmente  le  voliuiie.  Lu  peu  en  aval  de 
ce  confluent,  il  descend  vers  le  S.-O.,  redouble  ses  méandres,  escorté  l.mtot  de  bois  de  jiins  et 
tantôt  de  prairies;  puis  il  gagne  Dax,  qu'il  laisse  sui'  sa  l'ive  g.  en  le  séparant  de  Salnt-I'aul- 
lès-Dax,  gros  bourg  de  la  rive  d.  Les  marées  d'équinoxe  se  font  parfois  sentir  jusqu'à  l'antique 
cité  thermale.  Quand  les  Gaves  réunis  de  Pau  et  d'Oloron  apportent  leur  trilnil  à  l'Adour.  ce 
fleuve  s'élargit  et  roule  des  eaux  abondantes:  mais  il  n'appartient  plus  aux  Landes  que  jiar  sa 
rive  d.  Depuis  Saubusse  il  est  descendu  vers  le  S.  et  tourne  à  l'O.  à  partir  du  conflueni  avec  le 
Gave.  A  5  kilom.  en  amont  de  Bayonne.  il  cesse  de  séparer  le  déparlement  des  Basses-Pyrénées 
de  celui  des  Landes,  rôle  qu'il  ne  reprend  que  i  kilom.  en  a\al  de  la  mémo  ville  et  pendant  les 
deux  derniers  kilom.  de  son  cours.  La  barre  qu'il  formait  à  son  emli(un-hure  dans  l'océan, 
mobile  et  dangereuse  jadis,  est  aujourd'hui  .■usémeni  franibic  |i;u-  suite  des  travaux  considérables 
exécutés  depuis  de  longues  années.  Sur  une  longunn-  hil.ilr  ilc  ."iiil  Kilom..  son  parcours  e^-l  de 
165  kilom.  dans  le  département.  a\ec  une  inufondcni-  Irés  x.ol.iMc  li  une  largeur  oscillant  de 
CO  m.  ;i  !)0  m. 

Ses  affluents  sont  :  (rive  g.)  la  Grave,  (pii  lui  parvient  sous  le  nom  de  l'uisscau  de  Brousseau:  — 
(rive  d.)  la  Molle;  —  (rive  g.)  le  ruisseau  de  l.onrdcn  et  \c  Bahus,  fpii  ii;isse;i  Kugénie-les-Bains;  — 
rive  d.)  le  Bos  ou  S\'ovicUc,  qui  a  son  endjoucliure  .'i  'i  kilom.  en  aval  de  St-Scvci-:  —  (rive  g.)  le 


D.VX.  —  Ancienne  Calhcdrale.  Porle  Ue  l'ancien  [jorche. 


-a 
I 


LANDES 


527 


(liibas,  dans  lequel  tombent  :  (rive  cl.)  le  ftrv,  uni  frùle  (jeannc  et  s'auçrmente  (rive  i\.)  dn  PrtU-Bas, 
de  VEsroulis  et  de  l'iiscu,  (rive  d.)  In  Mère  et  (rive  g.)  le  Laiido/i;  —  (rive  d.)  la  Midûiizc,  formée 
de  la  réunion,  dans  Mont-de-Marsan,  de  la  Douze  et  du  Midou,  deux  coui'S  d'eau  descendus  des 
collines  de  l'Armaiïnar.  dans  le  Gers.  La  Dmize.  le  plus  abondant  des  deux,  se  grossit:  (rive  d.) 
du  l.avnrdoii,  à  Roquefort,  de  ['E^lnmpriii  augmenté  de  plusieurs  ruisseaux  et  de  la  Gcmaneyrr: 
le  Midou,  qui  passe  |irès  de  Villeneuvc-de-Marsan.  reçoit  également  un  certain  minière  de 
ruisseaux  dont  le  plus  important  est  (rive  g.)  le  Ludon.  En  aval  de  Mont-de-Marsan,  la  Midouze 
recueille  (rive  d.)  VEstrir/on  et  le  Gdloux.  puis,  le  Dez,  baigne  Tartas  et  se  gonfle  encore,  avant 
de  tondier  dans  l'Adour,  (rive  d.)  du  ruisseau  de  Lareljon;  —  (rive  g.)  le  Lizou;  —  (i-ive  g.)  le 
Louis,  dont  le  cours  dépasse  70  kilom.  dans  les  Landes,  coule  comme  son  voisin,  IcGabas,  dans 


DAX.  —  I.n  Foril:iiiic  .IkiikIc. 


une  élroite  vallée,  arrose  llagctmau,  laisse  Miiiiirnrl-en-rlialosse  à  "  Kil.  de  ^a  rive  e.  :  — en  aval 
de  Dav.  ii'ive  d.)  \a  Herrère;  —  (rive  g.)  le  Lu;/,  Inriiié  île  la  réunion,  en  aval  de  (laujacii.  ilu  I.in/ 
de  Erauee  cl  du  Luij  de  Bcarn.  venus  tous  deux  des  Basses-Pyrénées:  dans  le  Luy  de  France  tom- 
l)cnt  :  (rive  g.)  le  ruisseau  de  lu  Ranee,  (rive  d.)  le  ruisseau  de  Lamison  et  (rive  g.)  le  ruisseiiu  de 
C'ées;  le  Luy  de  Béarn,  plus  important,  n'a  guère  plus  de  12  kilom.  dans  le  département;  le  Luy 
ainsi  doublé  coule  en  décrivant  de  giands  méandres  dans  une  plaine  qu'il  inonde  parfois  et  se 
grossit  (rive  g.)  du  ruisseau  du  Grand  Arrigau,  et,  près  de  son  ccmfluent.  de  la  Dussée;  —  (rive  g.) 
les  (laves  rénni^  formés  de  l'unicui.  en  amont  de  Peyreliorade.  du  GavedePaucl  du  Gare  il'Oloron; 
ces  (lcu\  cour-  d'eau.  1res  abondants,  apparliennenl  au  déparlement,  le  premier  pendant'2:>  kilom. 
seuicmcnl,  dont  li  par  la  rived.  seuli'.  le  -ccond  pendant  il  kilom.  dont  â  par  la  rive  d.  -=eule  éga- 
lement. 

ÉTANGS.  Leur  surface,  qui  va  ^ans  cesse  en  diminuant,  est  d'environ  II).  l.'iO  lieclares  aujour- 
d'hui; ds  -étrndçnl  principalement  le  long  de  la  côte  de  lOcéan.  Il  en  exi^^le  d'aulre-;  di-  faible 


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T.  IV.  —  ôi. 


530  LANDES 

étendue  en  di(Téi'cnt«  poinis  des  Landes.  La  )>rofondciir  de  ceux  du  littoral  esl  ])liis  considérable 
sur  la  rive  occidentale  que  sui'  la  rive  orientale.  Nous  les  avons  décrits  dans  le  chapitre  consacré 
à  riiydrograpliie. 

Marais.  On  en  trouve  dans  la  région  des  étangs  et  dans  la  vallée  de  l'Adour:  on  leur  donne  le 
nom  de  Oartlics.  Des  associations  privées  les  assainissent  ou  les  dessèchent. 

CANAUX.  11  n'existe  que  les  canaux  élroits  ou  coitranls,  faisant  coinmuniciuer  les  étangs  soit 
enlre  eux.  >nil  avec  l'Océan. 

Sources  minérales.  .\u  1"  janvier  1001  on  comptait  dans  le  département  19  sources  autorisées 
léparlies  dans  17  élahlissemenls.  dont  les  principaux  sont  ceux  de  Dax,  d'Eugénie-les-Bains  et  de 
Préchacq.  Dax  est  célèbre  par  ses  eaux  minérales  sulfatées  calciques,  dont  la  Ihermalité  varie 
de  53'  à  61°  et  ses  boues  végélo-niinérales.  employées  avec  succès  dans  le  traitement  des  rhuma- 
tismes. Dax  possède  aussi  des  eaux  salées  ('2ô°  à  l'aréomèlre  Baume).  Tout  aulour  de  Dax  existe 
un  véritable  fleuve  chaud,  qui  se  nianifesle  à  11  kilom.  E.-X.-E.  de  la  ville,  à  Préchacq.  se  diri- 
geant vers  10.  en  passant  sous  l'Adour  qu'il  franchit  une  première  fois,  puis  une  seconde  fois  en 
reparaissant  à  Dax  (toutes  les  sources  se  trouvent  sur  la  rive  g.  de  r.\dour),  enfin  une  troisième 
fois  en  se  manifestant  àSaubusse,  à  12  kiloin.  S.-O.  de  Dax.Eugénie-les-Bains  est  un  centre  de 
sources  sulfurées  calciqiio~  on  sudiiiues.  ferrugineuses  il.V'à  'JIV').  On  (rouve  encore  des  sources 
de  nu-iiie  natuir  ,-i  Donzacq.  Garaarde,  Pouillon,  Rivière  cl  Tercis;  des  eaux  sulfureuses  froides 
à  Gourbera,  Morcenx  ri  Sindères;  dcr-  eaux  Ici  rugineuses  ;i  Lit.  Mont-de-Marsan,  Morganx, 
St-'Vincent-de-Tyrosse.  Ciliuw  encore  la  fontaine  bouilluiUKUilc  d'Estigarde  et  la  source  pétri- 
fiante de  Mancs  à  Lucliardez-et-Bargues. 

Climat 

Le  département  est  placé  sous  l'influence  du  climat  (/iroiuUn.  plus  doux  dans  la  lande,  sur  la 
rive  d.  de  r.\dour.  que  dans  la  Chalosse,  sur  la  rive  g.  Il  est  encoi'c  un  peu  malsain  dans  les 
landes  nues  restant  à  améliorer.  La  chaleur  se  fait  sciilii-  pendant  les  mois  de  juin,  juillet  et 
août:  le  froid,  modéré,  en  janvier  el  quelcpiefois  en  niar-.  La  neige  est  presque  inconnue;  la 
pluie  tombe  surtoul  au  printemps.  Les  vents  dO.  el  du  S.-()..  qui  dominent,  amènent  en  été  de 
nombreux  orages,  souvent  acconqiagnés  de  grêle.  En  hiver  il  au  délml  du  printemps,  le  brouillard 
est  fréquent  dans  la  région  des  élangs  el  sur  la  lande  rase. 

La  moyenne  de  la  température,  légèremeiil  inl'i'iicuic  à  celle  de  Bordeaux  et  supérieure  de 
2'  à  celle  de  Paris,  oscille  aulour  de  12", 

La  hauteur  moyenne  annuelle  dr  la  pluie  loinbée  de  1NS2  .'i  1800  a  été  de  0"'972;  cette  hauteur 
n'a  atteint  que  0"001  en  ISOO.  mais  s'est  élevée  à  1"177  en  1000. 

Divisions  administratives 

Etendue:  052.1.'50  hectares  (Cadastre). 
PopiL.VTioN-  (19011  ;  291. 580  habitants. 

Arrondissements  Cantons  Coninmnes 

Prcfi<iure  :   MoNT-DE-M.\ns.\N l  12                          117 

Sou^-        ^  Dn.r 1  8                            1(17 

Prélecluies  {   Saint-Secer i  8                          100 

Tolnl.    .  5       Tolal  .    .         28       Total.         ■"". 

i.iSTi:   nEs  c.WTONs 
lUtDU-de-Mtirsan.    .   .     Gabarret.  Grenade.  Labrit.  Mimizan.    Moid-de-Marsan,   IMoiienx.  Parenlis- 
en-Born,  Pissos,  Roquefort.  Sabres,  Sore.  Villeneuve-de-Marsan. 

D^i.i- Casiets,  Dax,  Monlforl,  Peyrehoiade,    Pouillon.  Saint-Marlin-de-Seignaux, 

Sainl-^■incent-dc-Tyrosse,  Soustons. 
•>aiut->evci- .    .  .  Aire-sur  r.^dour,  .\mou,  Geaune.  Ilagetmau,  Mugron,  Saint-Sever,  Tartas  E., 

Tari  as  O. 

CULTES.  Culte  catholique.  Évêché  :  Aire,  éiisé  au  m"  ^.:  il  iileva  d'Eauze  jusqu'au  ix"  s. 


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B32 


LANDES 


cl  d'Auch  ensuite.  Siippi'iiné  en  1790,  ce  diocêr^e  fut  réuni  à  celui  de  Eayonne  et  rélal)li  en  i82ô. 
11  compte  2S  CU1-C5,  iiO'i  succui-sales  et  41  vicariats  rétribuée  ainsi  qu'une  cliapelle  paroissiale. 
Aire  possède  un  séminaire  diocésain.  Le  diocèse  ne  comprend  que  le  déi)arteraent  des  Landes. 
Le  nombre  des  communautés  religieuses  d'iiommes  est  insignifiant,  celui  des  communautés  de 
femmes  est  plus  important  ;  presque  toutes  s'occupent  d'enseignement,  sauf  quelques  communautés 
de  femmes  qui  sont  vouées  à  la  vie  contemplative  ou  s'occupent  d'ieuvres  cliaritables.  Citons 
parjui  les  pèlerinages  :  N.-D.  de  Buglose,  à  Pouy,  près  Dax,  N.-D.  de  Maylis  à  Mugron,  N.-D.  de 
la  Capère  à  Igos,  N.-D.  de  Goudosse  à  Souprossa,  N.-D.  d'Ichoux.  N.-D.  de  Mimizan.  N.-D.  de 
Saubion.  Culte  protestant.  Les  adhérents  au'culte  réformé,  jieu  nombreux,  sont  rattachés  au 
consistoire   d'Orthcz,  qui  ressortit  à  la  9»  circonscription  synodale.  Il  y  a  un  temple   à  Mont-de- 


IIAGETMAU.  —  Eglise.  Enscmhle  fie  la  crypte. 


Marsan.  Culte  Israélite.  Les  quelipies  adhérents  à  ce  culte  sont  rattaché-  au  consistoire  de 
Bayonne. 

ARMÉE.  Le  département  ressortit  à  la  18"  région  militaire,  qui  comprend  o  départements,  dont 
celui  des  Landes  et  8  subdivisions  de  région  dont  l'une,  celle  de  Monl-de-Marsan,  lui  appartient. 

Les  troupes  qui  en  dépendent  font  partie  du  18"  corps  d'armée  dont  le  chef-lieu  est  Bordeaux. 
La  garnison  de  Mont-de-Marsan  compte  1  régiment  d'infanterie.  En  outre.  le  département  ressor- 
tit h  la  18'  légion  de  gendarmerie. 

Marine.  Les  Landes  appartiennent  au  4"  arrondissement  marillme,  clicf-Iieu  Rochefort.  qui 
s'étend  de  la  baie  de  Bourgneuf  à  la  frontière  d'Espagne. 

JUSTICE.  Le  département  ressortit  à  la  Cour  d'appel  d»  Pau.  I!  existe  un  Tribunal  de  1"  in- 
stance à  Mont-de-Marsan,  où  se  tient  la  Cour  d'assises.  ;i  Oax  et  .'i  St-Sever:  un  Tribunal  de 
Commerce  à  Dax:  une  justice  de  paix  <lans  chacun  des  28  rnnlun-. 

INSTRUCTION  PUBLiaUE.  Le  département  ressortit  à  l'Académie  de  Bordeaux.  Il  ne  pos- 
sède aucun  établissement  d'enseiKnement  supérieur. 


■a 
I 


HAGETMAU.  —  Église.  Côté  de  l'absiile. 


LAN  DliS 


555 


L'cTisoigncment  sccoiiilaiii'  i-oiii|iii'iiiJ  iiour  lr-<  ir.irriiiis  :  un  lycée  ,1  Muiil-dcMiU^aii  il^yccc 
Vic(i>r  Ihiiiivl  cl  pour  les  lilles.  di's  cours  secondaires.  Il  >  a  1111  petit  séminaire  ;i  Aiie:  des 
établissements  libres  à  Dax  olà  Sainl-X  iiiiiiil-dc-l'aid. 

L'ensoigiieiuciil  |iilinaiie  rei  rulc  ses  piolVsscurs  à  l'école  normale  d'instituteurs  lavoi-  écolo 
annexe)  do  Dax  cl  à  l'école  normale  d'institutrices  (avec  cculc-;  aiiiic\c~i  di'  Mniil-de-Marsan.  Il 
existe  des  écoles  primaires  supérieures  de  caiçoiis  à  Aire.  |ia\  il  l'c\ielioiade. 

Signalons  encore  l'école  pratique  d'agriculture  de  Saint-Sevei 


l,e  dé|)arlenienl  ressoi-lil  en  onlre  à  l'an'ondisseineiU  niini''ralogii|nc  de  Bordeaux,  sous-arron- 
ilissenienl  de  Bordeaux  S.  idi\ision  du  S.-O.);  à  la  7'  région  agiiculo  ^S.-O.J;  à  la -U'consorvulion 
foiesliore    iBordeanxi;    à     la 
10'    inspection    des    l'onls  cl 
Chaussées. 


Agriculture 

l.e  dcpaitciiienl  -e  [larlage 
en  deux  régions  bien  distinctes 
au  point  de  vue  agiicole,  cor- 
respondant ù  la  nalure  géolo- 
gique du  sol  :  les  Landes  et  la 
C.halosse.  Celle  dernière  ré- 
gion, liés  l'criile.  porte  îles 
cultures  très  variées,  tandis 
quela  première,  au  sid  sablon- 
neux, presque  ciilièrenicnl  oc- 
cupée par  des  l'oréts  de  pins 
et  10  000  hectares  de  landes 
nues,  privée  d'engrais,  n"a 
que    de    pauvres    cultures. 

.Vu  preniier  rang  des  céréa- 
les est  le  mais  qui  a  occupé 
71  Sll  hectares  en  1900  et  pro- 
duil  1071050  hectolitres;  puis 
viennent  le  seigle,  le  l'ronienl, 
le  millet  et  l'avoine.  Parmi  les 
légumineuses,  la  culture  des 
liaricols  esl  la  seule  qui  ait 
quelque  importance.  La  pomme 


IlAliET.MAU. 


r.hnpilcaii  'le  la  crypte. 


iloniii''  un  rendement 
coiii|ii('iiail.  la  même 
ciipi'   "li  ."iii."i  ln'ctares. 


le  terre  n'a  occu|ié  que  ■'7  17(1  lieclaie~  cl 
de  117  550  quintaux.  La  production  l'ourragère  n'est  pas  considéiable  :  elle 
année,  4670  hectares;  fourrages  aniuiels.  prés  naliirels  et  lierli.iijes.  mil  1 
les  belleraves  fourragères  i  7S0  hectares. 

Les  cultures  industrielles  n'ont  compii-  cpio  le  lin  iiiSI  hecl.'.  le  chanvre  i  \',>i  el  le  tabac,  .pii  a 
foui'ni  15-28  quint,  pour  120  liect.  plantés. 

La  vigne,  qui  occupe  22  099  hectares  en  production,  a  donné  liS7  056  heclol.;  en  outre.  I  'iiHiect. 
étaient  improductifs.  Ce  sont  les  vins  de  sablo  qui  sont  les  jilus  recherchés.  La  pnidudion  frui- 
tière n'a  guère  consisté  qu'en  681  quint,  de  châtaignes. 

Les  forêts  domaniales  avaient  une  surface  de  20  262  hectares  55  ares  plantés  surtout  en  pin^. 
sauf  celle  de  Laveyron,  plantée  en  chênes  et  en  hèlres.  Les  forets  communales  embrassaient 
7809  hectares  8i  ares. 

Les  chevaux  des  Landes,  de  formes  élégantes,  simt  estimés.  11  existe  un  haras  à  Mont-de-Marsan 
el  10  autres  stations  de  monte.  En  1900,  on  comptait  22529  chevaux,  8068  mulels  et  5169  ânes. 
L'espèce  bovine  était  représentée  par  128  il9  sujets,  dont  36  428  bœufs  de  travail,  2144  à  l'engrais 
el  051)14  vaches  ([ui  ont  fourni  292  200  heclol.  de  lait.  L'espèce  ovine,  en  décroissance,  comptait 


536 


LANDES 


345  003  représenlanU:  la  quanlilé  de  laine  lïmrnie  a  élé  de  iOOlqiiinl.  pour '200 'iOU  animaux  ton- 
dus. La  race  porcine  élail  représentée  par  91G08  animaux  el  la  race  caprine  par  'Jti'JiU.  En  outre, 
15  961  ruches  d'abeilles  ont  fourni  28  325  kit.  de  miel  el  lii  toi  kil.  de  cire. 

Les  liasses-cours  fournissent  un  sérieux  appoint  dans  l'en-enihle  de  l'économie  agi'icole;  leurs 
produits  alimentent  les  marchés  de  Bordeaux  et  de  Bayonne.  Ajoutons  ipie  le  sribier  de  toutes 
sortes  abonde  dans  les  foivts,  que  le  littoral  et  les  étangs  fournissent  toutes  les  variétés  de  pois- 
sons et  Ton  se  convaincra  que  les  ressouires  qu'olTrc  le  département  sont  fort  variées. 

L'enseignement  agricole  est  donné  par  la  chaire  départementale  do  Monl-dc-Marsan.  la  chaire 
spéciale  d'Aire-sur-l'Adour  et  lécole  pratique  d'agriculture  de  Saint-Sevcr.  On  compte  13  comices 

agricoles  dans  le  déiiartemenl  ainsi 
qu'un  certain  nombre  de  sociétés  et 
de  syndicats  agricoles.  L'élève  du 
cheval  est  encouragée  par  des  i>rimes; 
des  courses  annuelles  ont  lieu  à 
Mont-de-Maisan.  I)a\,  Aire  et  Peyre- 
borade.  Cette  dernière  ville  possède 
un  établissement  de  pisciculture. 

Enlin  on  trouve  des  pépinières 
départementales  et  des  écoles  de 
grelïage  pour  la  \  ignc  dans  plu- 
sieurs  centres. 

Industrie 

INDUSTRIES      EXTRACTIVES. 

Au  51  décembre  l'.KlU.  on  comptait 
dans  les  Landes  10  concessions  de 
mines  :  2  de  lignite  (à  Larquier  et 
à  St-Lon)  :  i  de  bitume  (Armentieu. 
l'Échalassière,  Labourdette,  Pozat)  ; 
i  de  sel  gemme  (Dax,  Lescourrc, 
iMontpeyroux.  St-Pandelon).  En  1900. 
on  n'a  exploité  que  la  mine  de  lignite 
de  St-Lon,  qui  a  produit  70O  T.  et  la 
mine  de  sel  gemme  de  St-Pandelon, 
i|ui  a  fourni  11  i  T.  de  sel  brut  et 
0  120  de  sel  raftiné.  La  même  année, 
les  5  tourbières  coiumunales  de  Mées 
et  celle  de  Taieyrc  ont  fourni  202  T. 
de  combustible.  Il  n'existe  qu'une 
seule  carrière  souterraine  à  Pouillon 
(gypse);  toutes  les  autres  sont  à  ciel  ouvert.  Elles  ont  fourni  ensemble  101050  m.  c.  de  maté- 
riaux de  construction,  d'empierrement,  d'engrais  pour  l'agriculture,  etc.  Roquefort  et  CHircgave 
ont  des  fours  à  chaux.  On  fabii(pie  de  la  poterie  ordinaire  dans  quelques  petits  centres,  des 
tuyaux  de  drainage  dans  plusieurs  usines.  Le  département  compte  en  outre  un  grand  nombre 
de  tuileries,  quelques  briqueteries  et  enlin  2  verreries. 

INDUSTRIES  AGRICOLES.  Elles  comprennent  un  certain  nombre  de  minoteries  établies 
prini-ipalement  sur  les  cours  d'eau  et  d'autres  à  vapeur;  des  distilleries  d'alcool  de  ma'is,  des 
fabriques  de  liqueurs  à  Mont-de-Mar-aii.  Dax.  etc.  Les  industries  du  bois,  très  importantes. 
com]iiennent  de  giamles  scieries  mécaniques  dans  les  landes,  notamment  à  Moreenx.  à  Mont- 
de-Marsan,  Dax,  etc.  Dax  fait  de  l'èbénisterie,  Mont-de-Marsan  fabrique  des  enveloppes  de  paille, 
Dax  des  sandales  et  des  espadrilles,  St-Sever  des  cercles  pour  barriques.  Enlin  on  compte, 
dans  la  région  des  dunes  principalement,  un  certain  nombre  de  fabriques  de  bouchons  de  liège 
que  l'on  tire  de  l'écorcc  des  chênes  spéciaux  de  celte  région. 


SAINT-SEVER. 


Éi;Ii??e.  C.liîipitcau  du  transept. 


■r. 


< 
■ji 


538 


LANDES 


INDUSTRIES  MÉTALLURGiaUES.  Les  usines  iiiélalliirL'iques  en  aelivité  sont  celles  du 
Boucau,  lie  Laboulicyie,  Je  Punlenx-les-1'orges  et  de  (laslels.  L'usine  dUza  n"a  l'aljritjué  ijuedes 
jiroduils  de  seconde  fusion  en  1900.  Placée  à  l'embouchure  de  l'.\dour,  l'usine  du  Boucau  doit  h 
celle  situation  privilégiée  de  recevoir  directement  par  eau  ses  matières  premières:  chai  hou  dAn- 
f,'letene,  minerais  d'Espagne,  casline  des  Basses-Pyrénées.  Les  bateaux  qui  lesai)porlent  y  Irou- 
venl  comme  fret  de  retour  les  poteaux  de  mines  des  Landes,  dont  le  Boucau  est  un  des  principaux 
poils  d'exportation.  L'usine,  qui  dispose  de  i JOO  clievaux  de  force  et  occupe  une  moyenne  de 
1  7(10  ouvriers,  possède  5  hauts  fourneaux  au  coke,  ">  cornues  Bessemer. '2  fouis  Marlin.  10  fours  à 
réchauffer,  5  trains  de  laminoirs,  156  fours  à  coke.  En  1900,  elle  a  produit  71784  T.  de  fonte  et 
IIO-IOST.  d'acier.  On  y  a  traité  123  000  T.  de"  minerai  de  fer  d'Espagne,  "i  RIO  T.  de  minerai  de 
manganèse  de  l'Ariège,  3  200  T.  de  chrome  et  l'on  a  employé  lôOOOO  T.  de  charbons  anglais, 
87  000  T.  de  roke  du  Boucau  et  .M  000 T.  de  casline.  Les  3  autres  usines  ont  occupé  '210oiiviiers 
et  pioduit  3072  T.  de   fonle    pour  aflinage  et  pour  moulage  et  2  037  T.  de  fer. 

St-Paul-lès-Dax  ])0ssède  les  forges  d'Abesse,  Mont-de-Maisan   îles  fniideiies  de  fer,   de  lonlc 


('■ 


fusion)  et  de  cuivre,  «'.elle  dernière  ville  construit  des  machines  agricoles. 


INDUSTRIES  CHIMIQUES.  Elles  comprennent  les  fabriques  de  cierges  et  de  chandelles  de 
Dax  et  de  Mont-de-Marsan;  de  savons  et  de  bougies  de  Dax;  les  fonderies  et  blanchisseries  de 
suif  de  cette  même  ville;  les  usines  de  produits  résineux  du  Marensin,  deDax,  de  Mont-de-Marsan. 

L'extraclion  de  la  résine  du  jiin  marilime  est  une  source  de  richesse  inépuisable  pour  les  Lan- 
des. .\ussi  le  département  n'a-t-il  pas  hésité  à  fournir  une  subvention  annuelle  ,ui  laboratoire  de 
rliimic  a|qjliquée  ;i  l'industrie  des  résines,  institué  à  la  Faculté  des  Sciences  de  l'Université  de 
Bordeaux  et  dont  la  mission  consiste,  en  dehors  des  essais,  analyses  et  recherches  purement 
sclenliliqiies,  à  fournir  aux  usines  landaises  des  ingénieurs-chimistes  dotés  de  connaissances 
ieiliiiiipies  -|iéri.ilc-.  De  la  résine  on  retire  une  loiile  de  produits. 

INDUSTRIES  TEXTILES.  Elles  ne  comprennent  guère  ipie  quelques  filatures  de  lin.  llaget 
mail  Oiliii(|iie  du  linge  de  table;  quelques  cenlres  produisent  des  élolïes  grossières  en  laine. 

INDUSTRIES  DIVERSES.  Mont-dc-Marsan  fait  de  la  chapellerie.  Dax  et  Ilagetmau  ont  des 
tanneries 

En  résumé,  le  dé|)arleiiienl,  en  1900,  comptait  39ii  élablissemenls  dont.jOOen  aclivilé.  disposant 
de  310  machines  dune  force  de  8000  chevaux-vapeur. 

Commerce 

Le  dépailement  exporte  des  produils  résineux,  clu  buis  île  pin  débité  sous  plusieurs  formes,  du 
liège,  des  métaux  (fer,  fonte,  acier),  des  eaux-de-vie.  du  tabac,  du  miel,  etc. 

Il  importe  des  blés  et  farines;  de  la  houille;  du  minerai  de  fer;  des  articles  de  modes  et  nou- 
veautés, d'ameublement;  des  articles  d'habillement,  des  denrées  coloniales,  des  liqueurs,  etc. 

En  1900,  le  tonnage  effectif  des  marchandises  sur  les  rivières  navigables  a  atteint  les  chilTrcs 
suivants  :  Adour  127  907  T.  ;  Midouze  3  Si9  T.  ;  Luy  il3T.  ;  Gaves  réunis  l(i  9i7  T.  En  outre  le  llotlage 
sur  les  deux  Leyres  a  atteint  4322  T.  en  .367  radeaux. 

En  1901.  Mont-de-Marsan  a  occupé  le  67°  rang  parmi  les  succursales  de  la  Banque  de  Fiance 
avec  un  chiffre  d'affaires  de  30  887  .300  fr.  Mont-de-Marsan  est  le  siège  d'une  Chambre  de  Comineice 
diinl  la  circonscripliim  embrasse  tout  le  déparlement  îles  Landes. 


Voies  de  communication 


Chemins  de  fer  (voie  normale)  .    .    . 

Routes  nationales 

Chemins  de  grande  communication 
d'intérêt  commun    .... 


—         vicinaux  ordinaires 2899,828 

Adour  (navig.  entre  Sl-Sever  et  le  bec 

des  Gaves) 

Midouze  (navig.  sur  tout  son  parcours) 


Kilom. 

Kilom. 

591,205 

Luy  (nav.  de  la  digue  du  moulin d'Oro 

457.060 

à  son  embouchure) 

24 

1323.662 

Ga ves  réunis  (de  leur  jonclii  m  .'i  l'einb.V 

9.420 

431.177 

2899,828 

Rivières  llnllables. 

llaul  .\d.iiir.   .      1(1.2(19 

Douze  .   .   . 

32,.')60 

101,260 

Gave  de  Pau   .     1  i,2,30 

Leyrc  occid' 

.-.2.749 

42,955 

Gave  d'Oloron      9,160 

—    orient' 

23,055 

AIRE  SUR-L'ADOUa.  -  Callié.ii-ale.  FacaUe  N.-O. 


o40  L  A  N  l)  I-:  S 

ONT-DE-MARSAN.  ville  |m'ii  aiiiiiioe  et  ^nns  iiilOiol.  mois  propre,  avec 
de  belles  avoiuies.  esl  b;'ilie  dans  une  cuvellc  où  s'unissent  le  Midou  et 
la  Douze  pour  l'ornier  la  Midouze.  C'est  en  amont  de  ce  eonlliient  et 
entre  les  deux  rivières  que  l'on  trouve  les  principaux  luonunienls  ;  sur 
la  plare  de  ilIiUel-de-ViUe,  VJIolel  de  Ville  renferme  les  bureaux  de  la 
(^liaïubre  de  commerce  et  la  OMiolkàjiu;  riche  de  lOUOO  volumes.  1  incu- 
nable et  2  manuscrits;  en  face,  un  long  bâtiment,  dont  le  rez-de- 
cbaussée  sert  de  Halle  et  i|ui  renferme  le  Thcdlre.  occupe  toute  la  lon- 
i;ueur  de  la  [ilace.  Uérjlise  de  la  Mitdeleinc.avec  son  poilii|ae  et  ses  deux 
touis  carrées,  n'oIVre  rien  de  remari[uable,"pas  plus  (pie  le  l'atais  de  Juslke  ou  la  l'ivferture. 
non  loin  de  laquelle  est  un  petit  sijwire  bien  ombragé.  I.aiiliciuc  donjon  de  yoii-li-Bos.  construit 
l)ar  Gaston  Plin'lius,  est  occupé  aujourd'bui  par  des  services  militaires:  enfin  im  petit  bâtiment 
du  xiv  s.  domine  le  deinier  barrage  sur  la  Douze.  Sur  la  rive  d.  de  celle  rivière,  le  Lijrée  donne 
siu'  une  licUe  /d,iir  où  s'ouvre  le  jardin  public  de  la  l'éjiinièrc,  planté  de  grands  arbres.  A  l'O. 
la  petite  église  de  la  Capérolecsl  insigiiilianle. 

Le  plus  beau  monument  moderne  de  Monl-dc-Marsan  C'^t  le  Cercle  des  ((/'/;<ic/s  (HHKii.  qui  se 
dresse  sur  la  place  l'ascal-Dupral,  au  bout  de  la  rue  Gainhcttu.  la  plus  conunerçante.  Il  lenfei'me  la 
C"<(t.sse  dVyjuj'(//i(",  et  au 'i- étage  le  .W».scc.  aulrefois  dans  le  même  bàlijnent  ijue  le  Tliéùtre:  il 
possède  une  colleclion  d'hisloii'e  naturelle  el  ipieli[ucs  silex  taillés.  I'iè<  de  la  gare,  les  Arènes 
sont  modernes. 

Mont-de-Marsan  possède  de  belles  ]ilaccs  cl  de  laiges  Ixjulevards.  pour  la  plupart  [iropres  el 
lilanlés  de  beaux  arbres.  Ajoulons  cpi'on  y  rcnconire  queliiues  vieilles  maisons  assez  curieuses. 
DAX.  ranciemie  Aijun:  Tarhcllifx  des  Romains,  occupe  la  rive  dr.  d'une  courbe  de  l'Adour. 
dojninée  à  l'O.  par  le  monlicule  du  Tue  cCEauze.  C'est  de  la  Tour  de  IJurda,  élevée  sur  cette  colline, 
que  le  spectateur  auia  la  plus  belle  vue  de  Dax  cl  de  ses  environs;  à  ses  pieds,  vers  l'E.,  la 
ville  s'élend,  enlourée  de  collines;  à  g.,  le  faubourg  du  Sab/ar  l'unit  à  la  gare;  à  di'.  la  cathédrale 
dresse  ses  deux  tours;  au  fond,  enlin.  la  cliaine  des  Pyrénées  limite  sa  vue  à  l'horizon. 

Dax  possède  quelques  monuments  anciens  :  des  restes  de  remparts  roniaiiis,  .-unénagés  en 
promenade,  plantés  de  beaux  platanes,  et  non  loin,  des  vestiges  d'un  pont  qui  s'élève  à  peine 
au-dessus  du  sol;  enlin  le  jiortùjue  qui  entoure  la  fameuse  Fontaine  Chaude. 

Le  monument  le  iilus  remarquable  est  Véglise  Solre-Dame,  anciemic  cathédrale  Sle-Marie. 
Détruite  par  les  protestants,  ou  y  a  com|iris,  lors  de  sa  restauration  (IUJ(i-1719'.  le  riche  portail 
(xiir  s.)  de  la  cathédrale,  el  on  l'a  augmentée  de  deux  tours  à  la  façade  (IS9i).  Deniére  l'abside, 
VHôtel  de  Ville,  sans  inlérèl,  occupe  l'ancien  palais  épiscopal.  Il  renferme  la  Oiiliidhcijuc  (environ 
5000  volumes)  et  le  Musée  municipal  de  Borda,  qui  possède  une  riche  l'olleclion  d'objels  préhis- 
toriques, archéologiques,  une  collection  d'entomologie  cochinchinuise  el  calédonienne,  d'oini- 
thologie,  des  médailles,  quelques  toiles  el  gravures,  etc. 

Dax  doit  sa  renommée  à  ses  sources  thermales  et  à  ses  boues,  recueillies  après  chaque  crue 
d:  l'Adour,  el  t\m  se  minéralisenl  au  contact  des  eaux  chaudes.  La  Fontaine  Chaade.  d'où  monte 
une  colonne  de  vapeur,  est  à  ce  point  de  vue  la  chose  la  )dus  curieuse  de  la  ville  thermale,  qui 
comprend  de  nombreux  établissements,  dont  les  luincipaux  soni  silués  le  long  même  de  l'Adour  : 
les  Bains  Salés  anne.xés  au  Casino  (IS91),  construits  sur  l'enqjlacement  du  Vieux  Château  et  dont 
une  porte  s'ouvre  à  l'endroit  même  où  s'élevait  la  porte  de  la  cilé  romaine;  les  Grands- ï'/iermes; 
sur  la  promenade  des  Baignots,  les  Bains  Séris,  les  Baiynots,  avec  leius  deux  geysers,  tous  entou- 
rés de  jardins, etc.  De  beaux  boulevards  traversent  ou  entourent  la  ville,  ipi'agrémenlent  encore  des 
places  spacieuses.  La  ji^j'c  7'/iiers,  la  pface  Sl-Vincenl,  ([ui  sert  de  Forait,  devant  l'église  la 
place  des  Tilleuls,  sur  lacpielle  s'élèvent  la  Halle  et  la  Caisse  d'épargne,  modernes,  elc.  sont 
ombragées  de  beaux  arbres,  ainsi  que  laPlanlalion,  les  Arènes,  modernes  aussi,  en  laceil'un  iielil 
Jardin  Public  attenant  à  l'IIôtcl  de  "Ville.  Dax  a  élevé  une  statue  au  savant  marin  llnrda.  Le  Buis 
de  Boulogne,  sur  la  rive  g.  de  l'Adour,  forme  pour  les  Dacquois  et  les  Dacquoises.  dont  la  beauté 
est  renommée,  un  intéressant  but  de  promenade. 

Hors  de  la  ville,  au  S.-O.,  l'église  St-Vinccnt-de-.\aintrs.  moderne,  dans  le  faubourg  Sl-N'inccnl. 
renferme  un  dallage  en  mosa'ique  romaine,  reste  du  tenqile  de  Lucine.  el  le  londieau  du  premier 
évcque  de  Dax.  Sur  la  rive  d.  de  l'Adour,  s'étend  le  bourg  important  de  Saint-Paul-lés-Dax,  où 


LANDES 


SU 


l'on  voit  cnrrtvo  ]c~  vnïfiges  fl'iin  aqnpdiir  romain  el  qui  possède  une  inlércssanle  église  du  xv  s. 
St-SEVER.  Ii.ili  sur  une  hauteur  dominant  l'Adour  el  le  Gabas,  est  une  cité  aussi  curieuse 
par  sa  situation  que  jiar  son  éçrlise  et  ses  rues  tortueuses  bordées  de  vieilles  maisons  {place 
Tcnir-dn-Sol.  faubourg  du  Pontix,  etc.)-  h'églUe  St-Scver,  fondée  au  x"  s.,  a  été  remaniée  et  res- 
taurée du  xir  s.  jusqu'à  nos  jours  dans  le  style  roman:  son  portail  est  moderne.  Elleest  soutenue 
à  l'intérieur  par  des  piliers  cylindriques  on  à  colonnes;  elle  renferme  au  transept  de  curieux 
chapiteaux  et.  à  cauelie  du  chœur,  ddù  parlent  sept  absides,  un  bénitier  roman.  ISIlôtel  de  Ville, 
contigu.  occupe  à  droite  de  l'église  les  restes  (xviir  s.)  d'un  monastère;  un  escalier  en  pierre 
conduit  au  premier  étage,  d'où  l'on  voit  une  cour  intérieure  assez  curieuse.  Ua  Musée  à  peu  près 
nul  est  installé  dans  le  même  bâtiment.  L'Ecole  d'Arjriculture  occupe  l'ancien  couvent  des 
Dominicains  ou  Collège,  où  l'on  remarque  un  cloître  en  briques  et.  dans  la  chapelle  (remise  des 


AIRE  srr.i.ADOin. 


El-IIsc  (lu  Mas-'it'Aiie.  Coté  (le  fAljsiite. 


pompes  à  feul.  un  autel  en  buis  sculpté  et  doré,  de  caractère  espagnol.  Non  loin  de  là  est 
l'Hospice,  insignifiant,  établi  dans  l'ancien  couvent  des  Capucins.  De  vieilles  maisons,  s'ouvrant 
sur  des  rues  le  plus  souvent  tortueuses,  assez  étroites  et  mal  pavées,  donnent  une  note  pitto- 
resque à  cette  petite  ville  qu'agrémenle  à  l'O.  la  Promenade  de  Morlnue,  d'où  l'on  jouit  d'une 
belle  vue  sur  l'.Xdour  et  les  Landes.  Là,  s'élevait  jadis  un  camp  romain  et  un  château  (château 
de  Palcslrioii)  qu'habitaient  les  généraux  romains.  On  y  a  érigé  de  nos  jours  (1890)  une  slatue  au 
général  Lnmarr/ue,  h  la  mémoire  duquel  se  dresse  aussi,  derrière  l'abside  de  l'église,  une  colonne 
commémorative.  Des  restes  de  l'enceinte  subsistent  encore  en  quelques  endroits;  notamment 
une  Tour  près  de  Vllospicc  et  une  autre  dans  la  rue  Cap-du-Pouy,  la  principale  voie  de  la  ville, 
entourée  de  constructions. 

Aire,  ville  épiscopale  bâtie  sur  la  rive  g.  de  l'Adour  où  se  trouvent  de  belles  promenades,  pos- 
sède une  Cathédrale  el  un  Palais  épiscopal  du  xii"  s.  remaniés  à  plusieurs  époques  jusqu'au 
xviir  s.  L'église  du  Mas-d'Aire,  du  xiii'  s.,  est  ornée  d'un  riche  portail  malheureusement  mutilé. 


AIRE-SUR-LADOUR.  —  Église  ilu  Ma    n  Aire.  Pa<;a<lo  O. 


I.ANDDS 


SiS 


Sa  crypio  renferme,  outre  plusieurs  loml>caux  lî.illo-i'nm.iiii-.  le  snrcopli.iire  ûo  Painlc-Ouitlerie 
(v"  s.);  on  y  voit  encore  une  petite  fontaine  qui  porte  \r  iimn  de  la  sainte  niarlyie.  C'est  ilans  le 
faubourg  du  Mas-d'Aire  (pie  s'élèvenl  le  Pi-lit-Séiiiinaire  (x\iir  s.)  el  le  Gi-inid-Scminairc  (xix'  s.). 

Liste  des   Monuments  historiques 


Airc-siir-l*A(lour.   l-lslise  du  Ma^-d'Airp  (xiir  cl  xi\'  s.* 

Dax Enceinte  gallo-romaine. 

— Porche  (xiii*  s.l  de  l'aric.  falliLMlralr 


IlaRctmau.   .   .   .  Crypte  (xir  s.)  de  l'biHiiso. 
SI,-PauI-lcs-Dax     Eglise  St-Paid  (xu'  et  xv  s.). 
Sl-Sevcr.  .   .   •      Orgues  do  l'Église. 


MONT-DE-MARSAN.  —  La  Midouzc  au  cnnllncnt  de  la  Douze  ft  du  Midou. 


I 


Gers 


Nom  —  Situation 

ra  ÉcoupÉ  sous  une  l'oi-uic  [lolygoualc  s'allongeant  de  l'E.  à  l'O.  et  dont 
l'ensenible  du  eontour,  sans  tenir  compte  des  angles,  resseiuljlerait 
assez  à  une  ellipse,  ce  département,  «jui  appartient  à  la  région  S.-O. 
de  la  France  et  occu[)e  le  05°  rang  [lar  rappoit  à  l'étendue,  lire  son 
nom  d'une  des  nondjreuses  rivières  qui  l'an'osenl,  le  Go:'',  aux  eaux 
jaunâtres.  Ce  cours  d'eau,  peu  abondant,  traverse  le  déparlenicid  du 
S.  au  N.,  coule  dans  une  espèce  de  fossé  qui  cou|)e  en  ileiix  parties 
l'ancienne  capitale  de  la  Gascogne,  Aucli,  anjourd'liui  chel'-lieu  du 
Gers,  passe  au  bas  de  la  colline  sur  laquelle  est  bâti  Lecloure,  un  chef-lieu  d'arrondis- 
sement, et  va  gagner  la  Garonne  dans  le  département  voisin  de  Lot-et-Garonne.  De  la 
pointe  0.  de  l'arrondissement  de  Mirande  à  la  pointe  E.  de  celui  de  Londjez,  il  y  a 
environ  115  kiloni.;  la  plus  grande  hauteur,  du  N.  au  S.  n'excède  pas  85  kiloni. 

Ce  département  possède  des  limites  naturelles,  dont  nous  n'indiquerons  ici  que  les 
l)rinci|)ales  :  au  N.  quelques  kilom.  de  ruisseaux,  aflluents  de  la  l)iin/.c,  puis  la  liouze 
elle-même,  la  Gélise.  la  Lauzoue,  l'Osse,  la  IJaïse,  l'Auvignon,  le  Gers,  l'Auroue;  à  l'E. 
l'Arrats  à  deux  reprises,  la  Ginione,laSère,le  Cédai;  au  S.  la  Gimone,  la  Baïsole,  la  lîaïse- 
Derrière,  l'Osse,  le  I3ouès;  à  l'O.  enlin,  r.\rros,  l'.Vdour  à  trois  reprises,  le  Larcis,  le 
Vergognan  et  le  Midou.  11  est  borné  au  N.  par  le  département  de  Lot-et-Garonne,  au 
N.  E.  par  celui  de  Tarn-et-Garonne.  à  l'E.  et  au  S.-E.  par  celui  de  la  Haute- 
Garonne,  au  S.  par  celui  des  Hautes-Pyrénéss;  au  S.-O.  par  celui  des  Basses- 
Pyrénées;  à  10.  [lar  celui  des  Landes. 

En  IT'.tO  la  Gascogne  lui  a  fourni  la  plus  grande  partie  de  son  territoire  (Comminijes, 
Aslarac,  Armagnac,  Fezensac,  Eauzan,  Condomois,  Gauvc,  Lo^iunjne,  Fésensaguet)  ;  le  reste 
lui  a  été  donné  par  la  Guyenne  {Aijcnais)  au  N. 

Histoire 

Les  peuplades  primitives  ayant  habité  le  département  ne  nous  ont  guère  laissé  comme 
trace  de  leur  séjour  que  les  grottes  préliistoriqucs  de  Labarrère.  Les  premiers  peu|)les 
dont  l'histoire  fasse  mention  sont  les  Ibères,  qui  dès  le  vi"  s.  avant  J.-C,  se  mêlèrent  aux 
Celtes,  notamment  au  ni"  s.  av.  J.-C,  lorsque  ces  derniers  reculèrent  devant  l'invasion 
germaine.  De  cette  fusion  sortirent  les  Aquitains,  qui,  au  vi'  siècle  après  J.-C,  i)rircnt  le 
nom  de  Gascons,  après  l'invasion  des  Vascones  espagnols.  C'est  dans  les  Basques  d'au- 
jourd'hui qu'il  faut  chercher  les  descendants  directs  de  ces  derniers,  Ibères  d'origine. 
EUmberrum  est  le  nom  basque  d'Auch,  la  capitale  des  Ausci,  puissant  peuple  aquitain 
que  les  Romains  rencontrèrent  entre  les  Pyrénées  et  la  Garonne  au  i"  s.  av.  J.-C  Pai'uù 
les  autres  peuples  cités  par  César,  se  trouvent  encore  les  Eiusates  (Eauze),  les  Sotiales 
(Soz)  et  ïesConvense  (le  Commingesj.  Ces  derniers  descendaient  des  étrangers  que  Pompée 
établit  dans  le  pays,  lors  de  la  soumission  de  l'Espagne  (72  av.  J.-C).  Les  Sotiates  et 
(■)l)l)  Soldurii,  liés  à  leur  chef  par  un  serment  dont  les  dieux  étaient  garants,  résistèrent 
vainement  à  Crassus  en  50.  Ils  furent  vaincus  avec  plusieurs  autres  peuples  de  la  région. 
En  52,  lors  du  soulèvement  général  de  la  Gaule,  les  peuples  de  l'Aquitaine  restèrent  cal- 
mes. Leur  humeur  belliqueuse  se  réveilla  plus  tard,  en  58,  année  au  cours  de  laquelle  le 


5itt  GERS 

général  romain  Agrippa  les  battit.  De  55  à  50,  A.  Carrinas  dut  marcher  à  nouveau  contre 
eux.  En  29,  prolitant  d'un  soulèvement  en  Espagne,  ils  s'agitèrent  mais  furent  contenus 
j)ar  Messala  Corvinus;  en  28  V.  Messala  les  réduisit  une  quatrième  fois.  L'an  27,  Auguste 
réglant  à  Narbonne  la  division  des  provinces  gauloises  détacha  de  la  Grande  Acjuilaine  une 
enclave  de  neuf  peuples  parmi  lesquels  se  trouvaient  ceux  de  la  région  qui  nous  occupe. 
Leur  esprit  d'indépendance  était  tel  que,  grâce  à  un  prêtre  du  nom  de  Verus,  ils  obtin- 
rent au  iir  s.  d'être  séparés  des  autres  Gaulois  (inscription  d'Hasparren).  Cette  Aquitaine 
ibérique  ne  compta  d'abord  que  cinq  peuples  ou  cités  :  Convcnœ,  Ausci,  Elusates,  Tarbelli 
et  Vasates,  les  trois  premiers  nous  occupant  ici  tout  particulièrement.  Plus  tard  vinrent 
les  Consorrant,  les  Lactoralcs  (Lectoure.  2  il  a|).  J.-C),  les  Ba'iales  el  les  lliironenses  :  ce 
fut  alors  la  Novempopulanie. 

Après  la  pacification  de  la  Gaule  par  Auguste,  Auch  prit  le  nom  d'Augusta  Auscorum; 
en  même  temps,  les  Ausci  et  les  Elusates  ion  ne  sait  à  quelle  date  a  été  fondée  la  colonie 
des  Elusates,  colonia  Elusatium)  furent  régis  par  des  duumvirs.  La  religion  impériale 
s'implanta  alors  à  Eauze,  comme  dans  d'autres  villes  voisines.  Auch  eut  son  convenlus 
régi  par  un  curateur  et  le  droit  latin  lui  fut  octroyé  par  Auguste.  Vers  iOO,  la  Novempo- 
pulanie s'était  agrandie  et  comptait  12  cités  dont  Eauze,  Lectoure  et  Auch.  Elle  était  sé- 
parée de  l'Aquitaine  1"  par  la  Garonne  ;  Eauze  en  devint  la  métropole.  L'intervention  de 
Rufin,qui  y  naquit  et  dont  l'influence  était  considérable  à  la  cour  de  Théodose,  lui  valut 
sans  doute  ce  titre.  Une  fraction  des  A  turenses  (Aire)  vivait  aussi  sur  le  territoire  du  dépar- 
tement; quant  aux  Sotiutes,  ils  avaient  disparu.  Xous  savons  par  l'inscription  de  ^"alen- 
tine  (Haute-Garonne)  qu  au  \°  s.  la  Novempopulanie  avait  des  assemblées  ou  concilia:  à 
l'assemblée  d'Arles  (-418)  elle  fut  représentée. 

Aucune  ville  du  Gers  n'a  conservé  de  vestiges  de  l'occupation  romaine  ;  mais,  en  re- 
vanche, il  reste  encore  en  différents  points  du  territoire  plusieurs  monuments  en  forme 
de  tours  garnissant  les  hauteurs.  La  plus  curieuse  de  ces  petites  forteresses  est  celle  de 
Roquebrune,  connue  sous  le  nom  de  Monijoie;  elle  est  unique  en  France;  la  mieux  con- 
servée est  la  pile,  de  Saiut-F^ury,  liaule  de  !l  m.  Plusieurs  ont  été  démolies,  mais  on  peut 
encore  citer  celles  de  Biraii,  du  Brouilli,  de  Lamazère,  de  ^Mirande,  d'Ordan-Larro- 
que  (2),  etc.  Plusieurs  hypothèses  ont  été  émises  sur  la  destination  de  ces  petits  monu- 
ments, que  l'on  suppose  généralement  avoir  servi  de  jalons  pour  les  itinéraires;  la  forme 
de  quelques-uns  peut  laisser  croire  qu'ils  abritaient  la  statue  de  Mercure,  protecteur  des 
voyageurs.  Près  d'Eauze,  à  Esterons,  subsiste  encore  un  double  oppidum,  tandis  qu'à 
Lannepax,  on  voit  les  restes  d'un  aqueduc  et  d'une  voie  romaine.  Enlin  à  Séviac,  près  de 
Montréal,  on  trouve  des  ruines  de  cette  époque. 

La  religion  catholique  y  apparut  au  m*  s.  ;  c'est  à  celte  époque  que  saint  Paterne  fonda 
l'évèché  d'Eauze,  érigé  ensuite  en  archevêché  et  dont  le  siège  fut  transporté  plus  tard 
à  Auch. 

Ravagée  par  les  hordes  barbares  cjui  la  traversèrent  pendant  les  premières  années  du 
V  s.,  la  Novempopulanie  devint  la  proie  des  Wisigoths,  qui  s'y  fixèi'ent  en  -419.  Ces  der- 
niers,qui  étaient  Ariens,  persécutèrent  les  catholiques.  Un  de  leurs  rois,  Euric.  se  montra 
particulièrement  intolérant.  Aussi,  quand  Clovis  converti  eut  vaincu  à  Vouillé  les  Wisi- 
goths, l'armée  franque  s'empara  aisément  de  tout  le  pays  jusqu'aux  Pyrénées. 

Chilpéric  I",  fds  de  Clovis,  en  recevant  la  Neustrie,  devint  par  cela  même  maître  de 
presque  toute  la  Novempopulanie.  Pendant  la  minorité  de  Clotaire  11,  Gontran  la  gou- 
verna en  même  temps  que  la  Neustrie.  11  eut  à  la  défendre  (585)  contre  Gondowald,  qui 
fut  défait  à  Lugdunum  Convenarum  {Lyon  de  Comminges  et  plus  tard  St-Bcrtrand  de 
Comminges)  et  contre  les  Vascons.  Ceux  ci.  après  une  deuxième  lenlative.en  581,  en  re- 
commencèrent une  autre  (pii  eut  le  même  succès  en  587.  Ils  furent  néanmoins  défaits 


a 
■ji 


AUCII.  —  Callit-dialc.  FaçaOe  O. 


AL(_:iI.  —  Calla'.Iiali-.  Bas-cùlù  N.  cl  puiiilour  du  chœur. 


GKHS  531 

en  (.iO'2,  mais  deiiieiirùrenf  dans  le  pays.  Ainsi  pi'it  naissance  la  Vasconie  ou  Gascogne, 
dont  les  deux  premiers  gouverneurs  i'ureni  (icnialis  ot  Agliinan.  Sous  Dagoherf,  celle 
province,  quoique  vassale,  fut  en  réalité  indépendante.  Elle  prit  à  celte  époque  le  nom 
d'.\quitain  ,et  comprit  la  région  située  au  S.  de  la  Loire.  Cai'ibei't  la  recul  en  a[)anage 
des  mains  de  Dagobert,  et,  en  G50,  prit  le  titre  de  roi  de  Toulouse.  Il  eut  |i(iur  siiccesseurs 
des  ducs  dont  l'un,  Eudes,  ne  put  repousser  une  invasion  sarrasine  qui  anéantit  EauzeCT'i?). 
Cet  Eudes  est  peut-être  le  même  que  le  neveu  de  Lupus  qui  s'élait  taillé  uuElat  entre  le 
Limousin  et  les  Pyrénées  et  qui  comprenait  sans  doute  le  Gers. 

Charles  Martel  arrêta  l'invasion  arabe  et  imposa  en  même  temps  son  autorité  à  IluiiaUl, 
fils  et  successeur  d'Eudes.  L'Aquitaine  se  souleva  sous  Wa'iTre  et  coniraignil  Pépin  le 
Bref  à  marcher  contre  elle.  La  lulle  dura  neul'  ans  et  se  termina  par  l'assassinat  de 
Waitre  ^70S).  Après  la  victoire  délinitive  de  Charlemagne,  l'Aiiuitaine  lut  constituée  en 
royaume,  avec  Toulouse  pour  capitale  (781).  Ses  premiers  souverains  turent  Louis  le 
Débonnaire,  puis  son  fds  Pépin  I"  (817  à  850);  Pépin  II  jus(ju'eu  850;  Charles,  tils  de 
Charles  le  Chauve,  jusqu'en  S(ij;  enlin  Louis  le  IJégue,  qui  rincor|)ora  à  la  couronne  (877). 
Virtuellement  maîtres  de  la  région,  ces  dilTérents  possesseurs  voyaient  leur  inlluence 
condjaltue  par  des  seigneurs  tels  que  les  ducs  d'Aquitaine,  les  comtes  d  >  Conuuinges.les 
archevêques  d'Auch.  Tout  le  x  s.  est  reuq)li  par  les  querelles  de  ces  divers  cnnipi'liteurs. 
Déjà  en  87'i,  Sanche  Mitarra  I"  était  le  premier  duc  héréditaire  de  Gascogne  et  sa  maison 
donnera  successivement  des  maîtres  au  pays  juscju'en  1002.  Entre  temps,  en  0")'2,  sur 
l'ordre  du  roi  Raoul,  le  comte  de  Toulouse,  Raimond  Pons,  prit  possession  du  duché 
d'Aquitaine  et.  en  051,  Louis  d'Outremer  le  conférait  à  Guillaume  Tête-d'Élouiie.  comte 
de  Poitiers.  Celui-ci  se  vit  disputer  son  comté  par  Hugues  le  Grand.  Hugues  Capet  obtint 
de  Lothaire  le  titre  de  duc  d'Aquitaine;  cutin.  à  l'extinction  de  la  dynastie  carolingienne, 
l'Aquitaine  passa  aux  mains  des  comtes  île  Poitiers. 

Dans  les  possessions  mêmes  des  ducs  de  Gascogne  et  d'Aquitaine  s'étendaient  de  |)etils 
États  comme  le  comté  de  Fézensac  cjui  eul  des  comtes  héréditaires  dès  920  et  dont  le  dé- 
membrement forma  successivement  le  conîté  d'.l.-^/aroc,  cpii  en  102O  en  dé^tacha  le Poît/Zac 
puis  y Armmjnac ,  dont  une  partie  forma  à  son  tour  le  Fczeiisai/iicl  en  ll(i2.  11  faut  ajouter 
encore  à  ces  seigneuries  :  le  comté  de  Guurc,  la  vicomte  de  Lomcujnc  et  le  duché  d'.l/^/f/, 
qui  comprenait  le  Condomois. 

A  la  mort  du  comte  de  Poitiers,  Eudes  (1020|.  le  comte  d'.\rmagnac  liernord  H 
mit  la  main  sur  le  duché  de  Gascogne,  que  lui  disputèrent  les  ducs  d',\qiiilaine:  l'un 
d'eux,  Gui-Geoffroi  (1070)  s'en  empara.  De  1070  à  1082,  Amat  d'Olêron  parcourut  l'Aqui- 
taine, pour  y  continuer  la  campagne  l'éformiste  organisée  par  Grégoire  \\\.  Ce  furent 
ensuite  Robert  d'Arbrissel  et  saint  Bernard  qui  vinrent  mettre  leur  éloquence  au  service 
de  la  même  cause. 

Le  mariage  d'Aliénor  de  Guyenne  avec  Louis  ^'I1  réunit  pour  un  moment  l'.Vquitaine  à 
la  couronne  de  France. 

Nous  n'avons  pas  encore  parlé  des  abbayes  qui  s'élevèrent  nombreuses  dans  la  région. 
Dès  le  VIT  s.  celles  de  St-Orens  (Auch),  de  Faget,  de  Pessan,  de  Saint-Mont,  de  Sère, 
étaient  fondées.  Le  monastère  de  Lombezdatedu  viir  s.;  ceux  de  Saramon,de  St-Justin- 
de-Pardiac^  de  Simorre,  du  ix  s.;  celui  de  Condom,  du  début  du  x°  s.  A  côté  de  ces 
abbayes  bénédictines  en  surgirent  d'autres  au  xii'  s.,  suivant  la  règle  cistercienne  :  Ber- 
doues.  Rouillas,  Flaran,  Tasque,  Planselve.  etc.  Des  villes  se  fondèrent  à  l'ombre  de  toutes 
ces  maisons.  Eauze,  cjue  les  Sarrasins  avaient  détruite,  fut  reconstruite  aulourde  l'aljbaye 
qui  s'y  fonda  au  x°  s.  Il  en  fut  de  même  de  Simorre,  en  11  il,  qu'un  incendie  avait  détruite. 
La  fondation  de  Nogaro  (1000)  est  due  à  l'archevêciue  d'Auch,  saint  Austinde. 

Le  mouvement  communal,  cjui  avait  commencé  dès  le  xi'  s.  dans  le  Nord  de  la  France, 


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ne  se  maiiilesla  guère  qu'à  la  lin  du  xii"  s.  dans  le  Midi.  L'origine  d'un  grand  nombre  de 
communes  du  Gers  remonte  au  \nV  s.  et  est  la  conséquence  de  ce  mouvement  auquel 
participèrent  tons  les  possesseurs  territoi'iaux,  religieux  ou  laïques.  Ces  bastides,  toutes 
bâties  sur  un  [ilan  régulier,  avec  une  place  rectangulaire  centrale  entourée  de  «  cornières  » 
eurent  un  sort  très  divers  :  les  unes  prospérèrent  et  d'autres  périclitèrent:  car  les  villes 
anciennes,  à  l'exemple  des  bastides,  réclamèrent  et  obtinrent  des  libertés,  et  retinrent 
ainsi  dans  leurs  murs  les  Iiaijitants  prêts  à  les  quitter,  ^"oici  les  dates  de  fondation  de 
celles  qui  ont  grandi  :  Montréal,  1255;  Fleurance,  1280;  Pavie,  1281;  Cologne,  128G;  Mi- 
rande,  1287;  Marciac,  1208.  Au  xiv"  s.  prirent  naissance  :  Gimont,  1522;  Plaisance,  1550; 
Solomiac,  1552;  Valence,  etc.  Dans  le  même  siècle,  le  Gers  eut  quatre  évèchés  :  Auch, 
Condom,  Lombez  et  Mirande. 

j  Le  divorce  d'Aliénor  de  Guyenne  et  son  mariage  avec  le  comte  d'Anjou,  Henri  Planta- 
genêt,  avaient  apporté  l'Aquitaine  à  ce  second  mari  devenu,  en  1155,  roi  d'Angleterre. 
Sous  le  gouvernement  de  ce  nouveau  maître,  comme  sous  celui  de  ses  successeurs, 
les  querelles  entre  seigneurs  aquitains  et  gascons  avaient  continué,  suivant  leurs  intérêts 
politiques.  Nous  n'en  raconterons  pas  ici  les  diverses  péripéties,  nous  contentant  de 
constater  la  fortune  de  la  maison  d'Armagnac,  qui  avait  grandi  presque  autant  par  ses 
crimes  que  par  ses  alliances  et  dont  l'un  des  chefs,  Bernard  Vil,  fut  tué  à  Paris,  en  1118, 
par  un  maçon  chez  lequel  il  s'était  réfugié,  lors  de  la  lutte  contre  le  parti  bourguignon. 
Un  de  ses  successeurs,  Jean  IV,  émit  des  droits  sur  le  Comniinges,  qui  depuis  1445  était 
réuni  à  la  couronne  de  France.  11  fut  vaincu  à  l'IsleJourdain  par  le  daupliin  Louis,  qui 
le  retint  captif  pendant  deux  ans.  Son  fils,  Jean  V,  eut  une  vie  plus  qu'agitée.  A  l'aide 
d'une  bulle  falsifiée,  il  épousa  sa  propre  so?ur.  après  avoir  assassiné  l'aumùnierqui  s'op- 
posait à  cette  union.  11  offrit  ses  services  à  l'Angleterre,  se  joignit  aux  barons  soidevés 
contre  Louis  XI.  Assiégé  deux  fois  dans  Lectoure  où  il  s'était  retranché,  il  réussit  à  s'en 
échapper  une  première  fois  et  y  rentra  par  traliison;  mais,  lors  du  second  siège,  il  fut 
massacré  (1475).  Cliarles  VIll  rendit  au  frère  de  Jean  V,  Charles  I",  le  comté  qui  passa 
ensuite  à  la  maison  de  Béarn  et  fit  retour  définitif  à  la  couronne  à  l'avènement  de  Henri  IV. 

Les  guerres  do  religion  amenèrent  dans  ce  pays  leur  cortège  de  misères  et  d'atrocités  : 
les  protestants  commandés  par  Montgommery  pillèrent  les  villes,  jetèrent  à  bas  les  églises, 
tandis  que  les  catholiques,  à  la  tête  desquels  était  le  cruel  Montluc,  se  livrèrent,  par 
représailles,  à  des  exécutions  sanglantes.  La  tranquillité  n'y  reparut  qu'avec  le  règne  de 
Henri  IV. 

En  17!(i  fut  créée  une  généralité  de  Gascogne,  avec  Auch  pour  capitale;  rattachée  au 
gouvernement  militaire  de  Guyenne,  cette  généralité  comprenait,  au  point  de  vue  du 
fisc,  cinq  élections.  L'un  des  titulaires'de  cette  généralité,  M.  d'Etigny,  auqjel  la  \ille 
d'Auch  a  élevé  une  statue,  la  gouverna  de  1751  à  1707,  avec  le  souci  constant  de  la  faire 
prospérer,  tâche  dans  laquelle  il  réussit. 

La  Révolution  annexa  l'Astarac  au  domaine  français  en  même  temps  que  Condom.  Lec- 
toure et  Lomliez  perdaient  leurs  évèchés.  En  1808.  la  création  du  département  du  Tarn 
enleva  à  celui  du  Gers  quelques  communes  du  X.-E. 

Le  couj)  d'État  de  ISM  y  eut  un  faillie  écho  :  la  garnison  d'.Vuch  eut  à  combattre  un 
commencement  d'insurrection  qui  [iril  naissance  dans  la  campagne. 

Géologie  —  Topographie 

T,orsiiue  l'on  jette  les  yeux  sur  une  carie  du  déi)arleinent  où  la  topograpliie  est  indiquée  même 
d'une  façon  sommaire,  fœil  en  perçoit  de  suite  la  structure,  qui  consiste  en  un  plateau  incliné 
du  S.  au  N.,  à  la  surface  duquel  une  infinité  de  rivières,  s'écliappant  d'un  front  très  étroil  au  S.. 


Négarifrh.  Laïuiin. 


SAINT-JEAN-POUTGE.  -  Moulin  de  HcrreLioue. 


536  G  ET.  S 

divn-genl  immédintcmenl  vers  le  N.-E..  le  N.  et  le  N.-O.,  en  s"écarlant  tic  plvis  en  plus  les  unes 
des  autres.  Toulcs  ces  rivières,  qui  resleraicnt  à  sec  la  plupart  du  temps,  sans  l'appoint  que 
leur  fournit  la  Nesle,  se  sont  creusé  d'élroites  vallées  à  travers  le  plalcau,  coulant  entre  des 
collines  dont  le  liane  occidental  est  plus  alirupt  que  le  flanc  oriental.  Connu  sous  le  nom  de 
plateau  de  Lanneniezan,  du  nom  de  la  ville  des  Hautes-Pyrénées  près  de  laquelle  s'en  trouve  le 
nœud,  il  a  été  foruu^  à  la  lin  de  la  période  glaciaire  par  les  eaux  torrentielles  descendues  des 
l'yrénées.qui  ont  entraîné  les  terres,  créant  ainsi  des  dépots  considérables,  espèces  de  cônes  de 
déjection  très  aplatis.  Nettement  séparé  des  derniers  contreforts  des  Pyrénées,  il  a  son  sommet 
culminant  à  ô  lui.  au  S.  de  la  ville  de  Lanneniezan  (079  m).  A  la  limites,  du  département,  au  point 
de  rencontre  des  Ilautes-Pyrcnées,  de  la  Haute-Garonne  et  du  Gers,  Taltitude  n"cst  plus  que  de 
-400  m.,  sur  la  rive  d.  de  l'Arrats.  C'est  le  point  culminant  de  notre  département,  situé  entre  la 
vallée  de  l'Adour  à  l'O.,  qui  en  coupe  l'angle  extrême  S.-O.,  cl  la  vallée  de  la  Garonne  ù  l'E.  Ce 
dernier  fleuve  contourne  la  base  du  i)lateau  en  décrivant,  hors  du  département,  un  demi-cercle 
de  l'E.  vers  le  N.  et  le  N.-O.,  recueillanl  la  jilus  grande  partie  des  eaux  de  l'éventail  de  rivières 
dont  les  sources  se  trouvent  entre  Lamicmczan  cl  Bagnèrcs-de-Bigorre  ;  les  autres  cours  d'eau 
à  rO.  gagnent  l'.Vdour.  A  l'intérieur  du  département,  le  plateau  va  en  s'abaissant  vers  le  N.  et 
s'amortit,  à  la  rive  g.  delà  Garonne,  dans  les  départements  voisins.  Son  altitude  dans  l'arrondis- 
sement de  Lombez  se  maintient  à  joO  ni.  sur  la  rive  g.  de  la  Giinone,  descend  à  230  ni.  au  N.-O. 
de  l'Isle-.Iourdain:  dans  celui,  d'Auch,  elle  est  de  2S0  m.  environ,  tanl  à  l'E.  qu'à  10.  de  la  ville 
d'Aucli;  dans  celui  de  Mirande,  elle  atteint  .185  m.  près  de  Masseube,  241  m.  entre  le  Larcis  et  le 
Saget,  2iô  m.  entre  la  Riberette  et  la  Douze;  enfin  les  collines  au  N.  des  arrondissements  de 
Condom  et  de  Lectoure  atteignent  parfois  175  m.  Les  points  les  plus  bas  se  trouvent  à  la  sortie 
du  Gers  et  de  la  Ba'ise  (GO  m.).  Par  suite  de  cette  conngiiration.  la  circulation  n'est  facile  que  paral- 
lèlement aux  vallées,  c'est-à-dire  du  N.  au  S.,  ou  réciproquement.  Lorsque  l'on  traverse  le  dépar- 
tement de  l'E.  à  l'O.,  les  routes,  coupant  alternativement  collines  et  vallées,  forment  une  suite 
monotone  de  rampes  et  de  pentes.  Le  seul  agrément  qui  en  résulte  est  de  jouir  de  vues  panora- 
miques assez  étendues,  lorsqu'on  est  parvenu  au  sommet  d'une  côte.  Sans  pré.senter  un  aspect 
grandiose,  les  collines  et  les  vallons  du  Gers  ont  un  aspect  assez  pittoresque,  quoique  peu  varié. 
Dans  toute  l'élendue  du  déparlement  le  sol  relève  des  terrains  tertiaires  supérieurs,  à  l'excep- 
tion des  vallées  qui  apparlieiinent  aux  furmations  quaternaires.  Le  sous-sol  est  en  général  cal- 
caire et  argileux. 

Hydrographie 

Toutes  les  eaux  du  département  vont  à  l'Océan  Atlantique  par  la  Garonne  ou  VAdouv.  Le  pre- 
mier de  ces  deux  fleuves  y  possède  un  bassin  de  beaucoup  le  plus  étendu,  puisqu'il  embrasse 
près  des  quatre  cinquièmes  de  la  superficie  totale. 

C'est  par  sa  rive  g.  seule  que  la  Garonne,  qui  ne  touche  même  pas  le  déparlement,  recueille 
les  cours  d'eau  du  Gers  :  Save.  Gimone,  Arrats.  Auroue,  Gers,  Aiivignon  et  Baïse. 

La  Save,  née  dans  le?  llnutes-Pyrénées.  après  avoir  traversé  ensuite  la  partie  occidentale  de 
l'arrondissement  de  Saint-Gaudens,  dans  le  département  de  la  Haute-Garonne,  pénètre, par  178  m., 
dans  celui  du  Gers,  où  son  cours  n'atteint  qu'une  cinquantaine  de  kilom.  et  repasse  dans  celui  de 
la  Haute-Garonne.  Dans  son  trajet  à  travers  le  Gers,  elle  reçoit  (rive  g.)  la  Gesse,  qui  sépare  le 
département  de  celui  de  la  Haute-Garonne,  arrose  Lombez,  Samatan,  recueille  (rive  d.)  VAussoue 
et  la  Uoulouze,  scrpetile  à  travers  des  prairies  en  amont  de  l'Isle-Jourdain,  quelle  baigne,  puis 
passe  dans  le  département  de  la  Haute-Garonne. 

La  Chnoûf-.  ipii  sépare  (l'.ilinrd  le  département  des  Hautes-Pyrénées,  où  elle  prend  naissance, 
de  celui  de  la  llaule-Garomie,  ijuis  ce  dernier  de  celui  du  Gers,  où  elle  pénètre  par  230  m.,  arrose 
Simorre  dont  l'église  fortifiée  est  si  curieuse,  touche  Saramon.  que  contourne  à  g.  VAuze.  qu'elle 
reçoit  un  peu  en  aval  de  cette  ville, baigne  Gimont.  se  gonfle  (rive  d.)  de  la  Marcone.  fiole  Saint- 
Orens  à  d.,  laissant  Mauvezin  à  2  Uilom.  de  sa  rive  g..  |)uis  sépare  le  départi^ment  de  celui  de 
Tarn-el-Garonne.  à  l'entrée  duquel  elle  recueille  par  sa  rive  d.  un  ruisseau,  le  Sarampion,  qui 
traverse  la  pointe  N.  de  rarrondissemcnt  de  Lombez.  puis  va  tomber  dans  la  Garonne,  au-dessous 
de  Caslclsarrazin,  après  un  cours  de  74  kilom.  dans  lo  Gers.    . 


ROOUEBRUNE.  —  Edicule  gallo-ronioin,  dit   •  la  Monijoie  . 


Négatif  Ph.  Laïuun 


BASSOUES.  -  Donjon. 


GERS 


559 


h'Arrais.  dont  le  cours  dans  le  (léi)aiLeinenl  ne  d<'-[>asse  pas  97  kiloni.,  a  également  sa  source 
dans  les  Haules-Pv renées,  presque  à  la  limite  du  Gers,  où  il  pénètre  en  se  dirigeant  au  N.-E. 
jusqu'à  Mauvezin.  qu'il  arrose,  et  où  il  se  rapproche  de  la  Gimone;  puis,  faisant  un  angle  très 
obtus,  oldi(iue  au  N.-O..  laisse  Saint-Clar  à  1  kilom.  de  sa  rive  g.,  sert  à  deux  reprises  de  limite 
commune  aux  deux  départements  du  Gers  et  de  Tarn-et-Garonne  et  tombe  dans  la  Garonne,  dans 
ce  dernier  dé()arlement.  à  ijuelqucs  Uiloin.  à  peine  de  sa  sortie  du  Gers.  Ses  aCIluents  ne  se  com- 
posent que  d"une  inlinilé  de  ruisseaux  très  eourls.  qui  lai  parviennent  par  les  deux  rives. 

VAttroue,  rivière  dont  le  débit  est  insigniiiant  en  temps  de  sécheresse,  nait  dans  le  département. 
au  pied  de  la  colline  où  s'élève  le 
vieux  bourg  de  Puycasquier.  coule 
en  se  rapprochant  de  l'Arrals, 
laisse  sur  sa  rive  d.  Saint-Clar  et. 
plus  en  aval,  Miradoux.  passe 
enfin  dans  Tarn-el-Garonne  après 
un  parcours  de  ."il  Uiloni.  dans  le 
Gers,  grâce  aux  nombreux  méan- 
dres qu'elle  y  décrit.  Son  seul 
affluent  que  l'on  puisse  noniiiier 
est  (rive  g.)  VEsquerre. 

Le  Gers  prend  sa  source  dans 
le  département  des  Hautes-Pyré- 
nées, au  S.  de  Lannemezan  et 
pénèlre.  par'2iO  m.,  dans  le  dépar- 
lement au([uel  il  a  donné  son 
nom:  il  frôle  Masseube,  se  grossi! 
(rive  g.),  ;i  Pavie,  du  Cédon  el, 
plus  en  aval,  du  Sousson.  long 
affluent  de  iô  kil.,  partage  Auch 
en  deux  parties,  recueille  (rive  d.) 
['Arcon,  touche  Fleurance.  puis. 
aprèsavoir  reçu  irive  g.)  la  Lauze. 
rase  le  pied  de  la  colline  qui 
porte  Lectoure,  oblique  vers  le 
N.-E.,  s'augmente  (rive  g.)  de 
VAuchie  et  d'aulres  ruisseaux, 
enfin  |iasse,  par  00  m.  environ. 
dans  le  département  de  Lot-et- 
Garonne. 

L'Auoiynoii  nait  dans  la  partie 
seplenlrionale  du  déiiarlement, 
où  il  ne  possède  guère  qu'un 
cours  de  IS  Uilom. 

La  DiiUe  est  le  plus  fort  affluent  du  Gers:  elle  est  formée  de  rivières  nées  dans  le  déparlement 
des  Hautes-Pyrénées  :  la  Grande  Daïse  ou  Baïse-ûerrière,  qui  se  grossit,  un  peu  en  aval  de  Saint- 
Michel  (rive  d.)de  la  B'i'isole,  touche  Mirande,  qu'elle  laisse  sur  sa  rive  g.  et  recueille  (rive  d.).  à 
risle-de-\oé,  la  Pf/('ie  Buise  ou  Batse-DeL''int:  aimi  formée,  la  /Jai'se  descend  droit  au  N..  baigne  le 
piedde  la  colline  qui  porte  Valence,  recueille  aussitôt  (rived.ll'Ju/Due.cpiicdnliîurne  à  l'E.laméme 
ville,  après  s'élre  augmentée  (rive  d.)  de  la  Luuslère,  qui  laisse  Jegun  à  1  kilom.  de  sa  rive  g.  et 
dans  laquelle  tombe  (rive  d.)  la  Gu:erde,  arrose  Condoni,  puis,  à  la  sortie  de  cette  ville,  reçoit 
(rive  d.)  la  Gèle,  enfin  passe  dans  le  département  de  Lot-et-Garonne.  Dans  ce  dernier  lui  par- 
viennent d'autres  rivières  nées  dans  le  Gers  :  la  Gclise.  dont  la  rive  g.  touche  presque  la  vieille 
cilé  d'Eauze  et  qui  sépare,  dejiuis  un  point  à  quelques  kilom.  enaval  jusqu'à  son  confluent  (rive  d.) 
a\  ec  Vhdiile.  le  dé])arle]iient  du  Gers,  d'aboid,  de  celui  des  Landes,  puis  de  celui  de  Lot-et-Garonne, 
dans  leiiuel  elle  recueille  encore,  par  sa  rive  d.  :  VAuzoue.  qui  louche  Montréal  etl'Osse,  longue  et 


MIP.ANDE.  -  E^'Iise. 


KOI) 


GERS 


jieu  abondante  rivière,  qui  laisse  Miélan  à  2  kiloni.  de  sa  rive  g.,  rase  la  base  de  la  colline  où 
s'élève  (rive  d.)  Monlesquiou,  reçoit  (riveg.)  la  Guiroue,  que  domine  le  beau  donjon  de  Bassoues, 
baigne  Vic-Fezensac  et  sépare  le  département  du  Gers  de  celui  de  Lot-et-Garonne  avant  dépasser 
dérinitiveracnt  dans  ce  dernier. 

h'Adour  a  sa  source  dans  le  département  des  Hautes-Pyrénées;  il  tourbe  à  celui  du  Gers  en 
décrivant  un  certain  nombre  de  boucles  que  coupe  à  diverses  reprises  la  limite  commune  à  ces 
deu.\  déparlements,  puis  pénètre  par  ses  deux  rives  dans  celui  du  Gers,  à  la  haulcuj'  de  Plaisance, 


MONTESyUIOU.  —  Ruines  ilu  Cliàteau.  Toui-  de  la  Molle. 


se  dirige  vers  le  N.-O.  en  formant  un  grand  nombre  d'iles,  reçoit  (rive  d.)  IVlrros,  au  cours  replié, 
venu  aussi  des  Hautes-Pyrénées,  grossi  (rivcd.)  du  Boues,  qui  laisse  Miélan  à  1500m.  de  sa  rive  d. 
et  touche  Marciac;  ainsi  augmenté,  l'Arros  baigne  Plaisance,  où  le  rejoint  un  petit  canal  qui 
gagne  Belloc.surla  rive  d.  de  l'Adour.  Ce  dernier,  après  son  confluent  avec  l'Arros, incline  à  l'O., 
laisse  Riscle  sur  sa  rive  g.,  s'acci'oit  (livc  g.)  du  Berrjons,  du  Sngel  et  du  Lnrcis,  dans  lequel 
tombe  (rive  g.)  le  Lces,  puis  passe  dans  le  département  des  Landes  cnti-e  Barcelone-du-tiers  à  d. 
et  .\ire-sur-Adour  à  g.  Hors  du  département,  l'Adour  reçoit  encore  par  sa  rive  d.  la  Midouze,  for- 
mée de  deu.K  branches  :  le  Midou  et  la  Douze  qui  se  réunissent  à  Mont-de-Marsan.  La  Douze  a  sa 
source  à277  m.  d'altit.,  sur  le  territoire  de  la  communede  Gazax-et-Baccarisse,  s'augmente  (rive  d.) 
du  Berffon,  frôle  Cazaubon  et  sert  un  instant  de  limite  commune  aux  deux  départements  du  Gers 
et  des  Landes,  avant  de  passer  dans  ce  dernier.    Le  Midou,  qui  nait  à  .'  Uil.  plus  au  S.  et  à  la 


GERS 


561 


même  altitude,  se  grossit  (rive  d.)  de  la  Riberetle.  qui  commence  entre  le  Midou  et  la  Douze,  laisse 
Aignan  à  l'2U0m.  de  sa  rive  d.,  touche  Nogaro  par  sa  rive  g.,  recueille  (rive  d.)  la  Naule  et  reçoit 
encore  le  niisseau  de  l'Eslang,  avant  de  séparer  un  instant  le  département  du  Gers  de  celui  des 
Landes  et  d'aller  poursuivre  son  cours  à  travers  les  sables  de  ce  dernier. 

Un  certain  nombre  de  rivières  du  Gers  sont  alimentées  directement  et  en  dehors  du  départe- 
ment par  le  Canal  de  la  iVes/c  (Hautes-Pyrénées).  Ce  sont  la  Save,  le  Gers.  In  Baïse-Devant,  la 
Baïsolle,  la  Baïse-Derrière.  D'autres  :  la  Gesse,  la  Gimone,  l'.^rrats  et  le  Boues  le  sont  par  des 
rigoles  complémentaires  partant  du  même  canal. 

Sources  minérales.  En  1900,  on  comptait  17  sources  autorisées,  exploitées  dans  7  établisse- 
ments. Av.renson  possède  une  source  sulfatée  calcique.  Barbolan  (G.  de  Cazaubon^  a  5  sources 
crénelées,  ferrugineuses,  sulfureuses  calciipies,  sulfureuses  sodiques:  on  y  exploite  en  outre 


LOMBEZ. 


\'uo  izrnûralc. 


des  boues  végéto-minérales  efficaces  pour  le  traitement  du  rhumalisiue.  Citons  encore  :  les 
sources  chlorurées  sodiipies  de  la  llarte  à  Bassoucs;  les  .'j  sources  sulfureuses,  ferrugineuses  et 
calcaires  (23»)  de  Casléra-Verduzan;  la  source  de  Laoardfm.  efficace  dans  les  affections  nerveuses; 
la  source  de  Ligni-des;  la  source  sulfureuse  St-Pierre.  la  fontaine  ferrugineuse  et  les  boues  noires 
exploitées  du  Moura,  dans  la  vallée  del'Izaulc:  l'établissement  thermal  de  la  .l/xscn,  dans  le  vallon 
de  la  Guzerde;  enfin,  la  source  de  Ramouzcns. 


Climat 

Ce  dépai'tement  est  rangé  sous  l'influence  du  climat  girondin.  Par  suite  de  sa  distance  peu  éloi- 
gnée de  l'Océan  et  de  son  allitude  moyenne,  la  température  y  est  habituellement  assez  douce, 
mais  d'autant  plus  basse  que  l'on  se  rapproche  des  Pyrénées.  Le  froid  n'est  vif  qu'en  décembre 
et  janvier;  les  premières  chaleurs,  qui  se  font  sentir  au  début  du  printemps,  sont  parfois  suivies 
de  chutes  de  grêle;  en  outre,  le  vent  du  S.-E.,  dit  d'autan,  exerce  une  influence  néfaste  sur  les 

T.   IV.    —  36.  GERS   II. 


5G2  GERS 

plnnlo?  el  le?  bolcs.  Ce  sont,  avec  les  saules  brusiiiies  de  fcmpéi-aturc.  les  seuls  inconvénients 
Iiai'Uculiers  à  la  région. 

Des  observations  pratiquées  en  1000  dans  les  12  stations  pluviométriques  du  Gers  (0  dans  le 
bassin  de  la  Garonne,  ô  dans  celui  de  l'.'Vdour),  il  résulte  ([ue  la  hauteur  moyenne  de  la  pluie  a 
été  de  0"97j.5  supérieure  à  la  dernière  moyenne  décennale  (O^'Ol).  En  ne  considérant  que  les  deux 
lïBssins  qui  se  partagent  la  surface  du  déparlement,  celle  hauteur  a  été  de  0"'.S'!).2  pour  le  bassin 
de  la  Garonne  et  de  l^OTt  pour  celui  de  l'Adour.  '27  stations  hydrométriques  existent  en  outre, 
réparties  sur  dirféreiils  cours  d'eau. 

Divisions  administratives 

Étendue  :  028.050  hectares  (cadastre). 
PoPLLATiox  (1901)  :  208.448  habitants. 

Arronilis'icnïcnls  Cantons  Communes^ 

rréreclure  :       Arcn 1  (i  8ri 

/■  Condom 1  (i  88 

Sous-           )  Lcclonre.    .       .            1  r>  72 

Prél'eclurcs        J  Lonthcz  ....         I  4  71 

(  Miraiile.    ....         1  ,S  l.-iO 
To!al.~:>"~             Total.  ~2'.  ~           Total,     «ii" 


LISTE    DES    CANTONS 

Auch Auch  N.,  Aucli  S.,  Gimont,  Jcgun,  Saraiiion.  Vic-Fézensac. 

Condom       .       .  Cazaubon,  C.ondom,  Eauze.  Monlréal.  Nogaro,  Valence-sur-Baïse, 

Leclùure  ....  Fleurance.  Lectoure,  Mauvezin.  Miradoux,  S;iiid-(  ^lar. 

tombez Cologne.  risle-.Iourdain.  l.ombcz,  Samalan. 

Miritnde  ....  Aignan.  Marciac.  Masseube.  Miélan.  Miramle.  Mnnli'~quiiiu.  Plaisance.  Riscle. 

CULTES.  Culte  catholique.  .\rchevcclié  :  .\uch.  érigé  vers  l'an  820.  auparavant  simple  évêché, 
d('iiiil>  le  iir  s.:  jusqu'en  18(11,  il  eut  pour  siilTragants  les  évéchés  de  Lectoure,  Bazas,  Aire, 
Bayonne,  Lescar,  Oloron,  Tarbes,  St-Bertrand,  St-Lizier  et  Dax.  De  tous  ces  sièges,  le  Concordat 
de  1801  ne  conserva  que  celui  de  Bayonne.  Le  département  du  Gers,  qui  se  composait  de  la  plus 
grande  partie  de  l'archevêché  d'Auch,  de  l'évêché  de  Lectoure  et  partie  des  évéchés  de  Condom, 
l.ombcz.  etc.,  fut  réuni  au  diocèse  d'Agcn.  qui  releva  de  Toulouse.  Le  Concordai  de  1817,  niodiPié 
en  1822.  rétablit  l'archevêché  d'.\uch  et  lui  donna  comme  suffragants  les  évéchés  d'Aire,  de  Tarbes 
et  de  Bayonne.  Le  diocèse  ne  comprend  aujourd'hui  (|ue  le  département  du  Gers,  qui  compte 
29  cures,  479  succursales  et  124  vicariats,  dont  02  rétribués.  Auch  possède  un  séminaire  diocésain. 
Les  communautés  religieuses  d'hommes,  peu  nombreuses,  s'occupent  d'enseignement;  les  com- 
munautés de  femmes,  plus  nombreuses,  s'occupent  d'œuvres  charitables,  d'enseignement,  ou 
sont  vouées  à  la  vie  conlemplative.  Les  principaux  pèlerinages  sont  ceux  de X.-D.-d'.\ucli:  N.-D.- 
de-Pitié,  à  Biran  et  à  Sle-Gemme:  N.-D.-des-Sepl-Doulcurs  à  Cahuzac;  N.-D.-de-la-Croix  à  Mar- 
ciac; N.D.-d'Esclaux  à  St-Mézard;  N.-D.-de-Gaillan,  près  Puycasquier;  N.-D.-du-Cédon  à  Pavie, 
N.-D. -de-Protection à  Tudet;  N.-D.-de-Piétat  à  Condom;  N.-D.-de-Tonnétau,  près  Montréal;  N.-D.- 
de  Boni t,  près  Nogaro.  Culte  protestant.  Les  quelques  protestants  que  compte  le  département 
sont  rattachés  au  consi-loirc  de  Tcudouse,  qui  appartient  à  la  9'  circonscription  synodale.  Culte 
Israélite,  Il  n'y  a  pas  d';idhérrnts  à  ce  culte. 

ARMÉE.  Le  déi)arteinenl  ressortit  à  la  17«  région  militaire,  (pii  comprend  G  départements  et 
8  subdivisions  de  région,  dont  une,  celle  de  Mirande,  comprend  tout  le  Gers.  Les  troupes  qui  en 
dépendent  font  partie  du  17'  corps  d'armée  dont  le  chef-lieu  est  Toulouse.  La  garnison  d'Auch 
comprend  la  P.  P,  d'un  régiment  d'infanterie  et  un  régiment  de  cavalerie  (chasseurs):  colle  de 
Mirande  comprend  la  P.  C.  d'un  régiment  d'infanterie. 

] .r  ilrpaiteiriciil  ressortit  en  outre  à  la  17'  légion  de  gemlarmerie. 

JUSTICE.  I.i'  départenieid  ressortit  à  la  cour  d'appel  d'Agen.  Il  existe  un  tribunal  de  1"  in- 
stance à  .\uch.  où  se  lient  la  cour  d'assises,  à  Condom,  Lectoure,  Lombez  et  Mirande;  un 
Tribunal  de  commerce  à  .\uch;  une  Justice  de  paix  dans  chacun  des  29  cantons. 


Grav.  et  uitp.  (lai  Gillot. 


iNi'j;alil"  rii.  Lauzun. 


SAINTE-MERE.  -  Cliâteau. 


5Hi 


GERS 


INSTRUCTION  PUBLiaUE.  Le  dépailemenl  rc~>oilit  ;>  l'Académie  de  Toulouse  et  ne 
compte  aucun  établissement  d'enseignement  supérieur. 

L'enseignement  secondaire  comprend,  pour  les  garrons  :  un  Lycée  à  Auch,  des  collèges  com- 
munaux à  C.ondom  et  à  Lectourc;  les  petits  séminaires  d'Aucli  et  d'Eauze;  un  établissement 
libre  à  Gimont;  pour  les  filles,  il  ne  conijircnd  que  les  cours  secondaires  d'Aucli. 

L'enseignement  primaire  recrute  ses  professeurs  à  l'école  normale  dinstituteurs  tl'.Vucli  et  à 

l'école  normale  d'institutrices  de  Tarbes.  Mirande  possède  2  écoles  primaires  supérieures, 

l'une  pour  les  garçons,  l'autre  pour  les  fdles.  En  outre  il  e.visle  des  cours  complémentaires  i)our 

garçons  à  Auch  ('i),  Fleurance,   Plaisance  et  N'ic-Eézensac. 

Signalons  dans  un  autre  ordre 

d'idées  les  Écoles  de   dessin  de 

la  ville  d'Aueh. 


Le  département  ressortit  en 
outre  à  l'airondissemcnt  minéra- 
logique  de  Bordeaux,  sous-arron- 
dissement de  Bordeaux  S.  (divi" 
sion  du  S.-O.)  ;  à  la  7"  région 
agricole  (S.-O):  à  la  22»  conser- 
vation forestière  (Pau)  ;  à  la 
O"  inspection  des  Ponts  et  Chaus- 
sées. 

Agriculture 

Le  département  du  Gers  est  un 
département  essentiellement  agri- 
cole. Sa  configuration,  la  nature 
et  le  relief  de  son  sol  le  rendent 
proiire  à  la  culture  des  céréales 
cl  de  la  vigne.  La  vigne  cons- 
liluait  jadis  sa  principale  richesse, 
mais  le  i)h_vlloxera  en  a  détruit 
une  grande  partie.  Dans  ces  der- 
idores  années,  la  reconstitution 
du  vignoble  a  marché  à  grands 
pas.  La  culture  des  céréales,  la 
plus  importante  de  toutes,  a  fait 
d'importants  progrès,  ainsi  que 
l'élève  du  bétail.  Malgré  l'aug- 
mentation de  richesse  qui  en  est 
résultée,  l'émigration  de  la  popu- 
lation rurale  n'a  cessé  de  s'ac- 
croître, et  Timmigration  espagnole  est  loin  d'avoir   compensé  les    vides. 

Le  Gers  est  un  département  de  petite  propriété  où  la  presque  totalité  des  propriétaires   fait 
valoir  directement. 
Voici  le  tableau  de  la  statistique  agricole  pour  l'année  1900  : 


LECTOir.r:. 


Foiitiiiiic  de  Ilouiniûlio. 


Céréales 
Froment  .  . 
Seigle  .  .  . 
Orge.  .  .  . 
Avoine  .  .  . 
Ma'is  .  .   .   . 


Hectares 

■155.000 

Ù.510 

r>.2i0 
■iB.nso 
r,r..'.oo 


Hectolitres 

Fourrages 

Hectares 

Quintaux 

1.899.2S0 

/  Tréne .   .    .   . 

.       14.200 

508.000 

43.000 

Prairies     \  Luzerne.   .   . 

0.800 

258.  WO 

OJ.170 

artificielles)  Sainfoin.    .   . 

.       15.500 

405.000 

9jy.080 

(  Graminées   . 

710 

14.180 

534.000 

Fourrages  annuels  .   .   .  . 

4.500 

144.000 

Prés  naturels 

.      52.970 

1.095.000 

.^.e■"■l  l'ii.  I..iu2im. 


LECTOURE.  -  CIociKi- 


le  la  CalljL-dralu. 


■'»         ,'      ' 


G  n  r.  s  507 

La  pomme  Je  terre  a  occupé  8-200  liectares  eL  a  pioduit  430X00  ciuinlaux.  La  cullui-e  des  légu- 
mineuses comprend  les  hancots.  les  pois  et  les  fèves.  Celle  du  lin,  la  seule  plante  industrielle 
cultivée,  est  presque  nulle  et  n'a  porté  que  sur  l'2  liectarcs. 

La  vigne  occupait  49070  liect.  et  a  produit  1  jô.j  700  hectol.  Il  y  avait  en  outre  IjOTO  hectares 
non  en  production.  Les  vins  du  Gers  sont  de  qualité  ordinaire;  les  plus  réputés  sont  ceux  que 
produisent  les  coteaux  des  vallées  de  l'.Vdour  et  du  Midou.  Une  grande  quantité  passe  par 
Palambic;  le  Gers  produit  les  eaux-de-vie  d'Armagnac,  les  plus  fines  après  celles  de  la  Charente. 

Les  forêts  communales,  sectionales  et  d'établissements  publics  occupaient  une  surface  de 
ir>UO  hectares;)  ares.  Les  animaux  nuisibles  qui  les  peuplent  consi-^tent  en  sangliers  et  en  renards 
qui  ont  tendance  à  s'accroitre. 

Les  basses-cours  renferment  de  la  volaille  estimée  :  oies,  dindons,  canards,  dont  les  t'oies  ser- 
vent à  la  fabrication  de  pâtés  renommés. 

L'espèce  chevaline  était  représentée  par '27  158  animaux:  l'élève  en  est  encouragée  parplusieurs 
sociétés  hipiiiques,  des  concours  et  des  primes.  L'État  entretient  l'2  stations  de  monte  dans  le 
dépaitement.  On  coiiiptait  0")0  animaux  d'espèce  niulassière,  '2007  d'espèce  asine,  190  OOO  d'espèce 
bovine,  dont  47  UG  bœufs  de  travail  et  98  990  vaches  ayant  produit  10  190  hectol.  de  lait.  Un  herd- 
book  de  la  race  bovine  gasconne  fonctionne  dans  le  Gers.  L'espèce  ovine  comptait  l'28  568  ani- 
maux dimt  85  950  tondus  ont  produit  '21C0  ipiint.  de  laine;  l'espèce  porcine  59077  animaux  et  l'es 
pèce  caprine  '2560  seulement.  Enfin  4050  ruches  d'abeilles  ont  donné  17  900  kilog.  de  miel  et  8105 
<le  cire.  En  1900  également,  "2  sériciculteurs  ont  mis  9  onces  de  graines  en  incubation  ayant  pro- 
duit 5'2i  kilog.  de  cocons  frais. 

L'enseignement  agricole  comprend  la  chaire  départementale  d'agriculture  avec  champs  de  dé- 
monstration d'Auch  et  les  chaires  spéciales  de  Lectoure  et  de  Condom.  L'école  normale  d'Auch 
possède  un  laboratoire  de  chimie  agricole.  Il  existe  une  ferme-école  à  la  Ilourre.  Outre  ses  co- 
mices, le  département  compte  encore  idusieurs  associations  ou  syndicats  et  une  Société  d'encou- 
ragement à  l'agriculture. 

Industrie 

INDUSTRIES  EXTRACTWES.  11  n'y  a  dans  le  <iépartement  ni  mine  concédée,  ni  minière, 
ni  tiiurbiéies.  Les  carrières  sont  peu  nombreuses  et  toutes  à  ciel  ouvert.  Celles  des  environs 
d'Auch,  de  Lectoure,  d'Eauze  et  d'.Vignan  fournissent  des  moellons;  celles  d'Auch  et  de  Nogaro 
de  l'argile  et  de  la  terre  à  briiiues.  D'autres  carrières  moins  importantes  sont  distribuées  dans  le 
département  et  produisent  de  la  pierre  de  taille,  des  sables  et  graviers,  de  la  chaux  grasse  et 
hydraulique,  du  plâtre,  de  la  marne  et  des  matériaux  pour  l'agriculture,  des  pavés  et  matéiiaux 
d'empierrement,  etc.  Leurs  produits  sont  généralement  utilisés  sur  place.  En  outre,  on  compte 
(l.uis  le  (Icis  plusieurs  briqueteries  imporlantes  et  quelques  raljri(iues  de  poterie. 

INDUSTRIES  AGRICOLES.  Au  premier  rang  est  la  minoterie,  pratiquée  sur  presque  tous 
les  cours  d'eau.  Mirande  possède  une  brasserie.  La  distillerie  ne  compte  pas  d'établissements 
imporlanls,  presque  tous  les  propriétaires  opérant  pour  leur  compte.  L'industrie  du  bois  com- 
prend des  scieries  à  Condom,  Lombez.  Alirande,  etc.  Eauze  fait  de  la  saboterie,  tout  l'.Vrmagnac 
de  la  tonnellerie. 

INDUSTRIES  MÉTALLURGiaUES.  On  ne  compte  que  6  fonderies  de  seconde  fusion  jien 
importantes.  Ramouzens  a  une  fonderie  de  cloches.  Auch,  Lectoure,  Vic-Fézensac  construisent 
des  instruments  agricoles;  Eauze,  Estang,  Condom,  Vic-Fézensac  des  alambics. 

INDUSTRIES  CHIMIQUES.  Elles  comprennent  à  peine  quelques  teintureries.  Condom  traite 
les  lies  de  vin. 

INDUSTRIES  TEXTILES.  Elles  sont  presque  nulles  et  ne  comprennent  guère  que  de  petites 
fabriques  de  cadis,  de  droguets,  d'étoffes  grossières  en  laine  et  en  coton. 

INDUSTRIES  DI'VERSES.  On  ne  peut  guère  ranger  sous  cette  rubrique  que  des  tanneries  à 
Audi.  Mirande,  'Vic-Fézensac,  Fleurance,  etc.,  et  les  fabriques  de  chaussures  de  cette  dernière  ville. 

Au  51  décembre  1900,  on  comptait  252  établissements  industi-iels  en  activité,  utilisant  217  nm- 
chines  à  vapeur  d'une  force  totale  de  1455  chevaux- vapeur;  il  y  avait  en  outre  12  établissements 
inactifs  possédant  19  machines  de  89  chevaux  de  force. 


568 


Commerce 


Le  département  importe  fort  peu  de  liouille.  ce  qui  s'exjilique  par  le  faillie  développement  de 
son  industrie;  en  revanche  il  importe  toutes  sortes  de  marchandises,  sauf  les  céréales  ainsi  que 
les  vins  et  eaux-de-vie,  dont  la  production  dépasse  de  beaucoup  la  consommation. 

Ses  exportations  consistent  surtout  en  produits  agricoles  :  céréales,  vins,  eaux-de-vie  d'Arma- 
gnac, volailles.  pAtés  de  foie:  puis  en  laines  et  cuirs,  chaussures;  bois  de  iicuplier,  etc. 

Les  marchés  de  quelques  villes  comme  Lectoure  et  Fleurance  pour  les  céréales,  deCondomet 
d'Eauze  pour  les  eaux-de-vie,  sont  fort  importants  et  c'est  sur  leurs  mercuriales  que  les  prix  des 
autres  localités  sont  réglés.  Le  mouvement  de  la  navigation  sur  la  seule  rivière  navigable  du 
dépnrtemont.  la  Baïse,  s'est  élevé  en  1000  à  21  508  T.  Le  port  principal  est  Condom. 


ARTIGUES. 


Pont  sur  I  Osse. 


La  succursale  de  la  Banque  de   France   à  Auch  a  occupé   le  110'  rang  sur  120.  avec  un  chiffre 
d'affaires  de  12  203  800  fr.  en  l'JOI. 
Auch  jjo^isèile  une  (Chambre  de  commerce  dont  le  ressort  embrasse  le  département  du  Gers. 

Voies  de  communication 


kilom. 
C;hemins  de  fer  (voie  normale)  ....      268,184 

(intérêt  local) 2't.OOJ 

Routes  nationales. il7.U9 

»        départementales 12711.232 

Chemins  de  irrande  comm" 1101.009 


kilom. 

Chemins  d'inlérét  commun 735.090 

vicinaux  ordinaires 0  212,207 

Rivière   navigable 
Ba'ise  (de  la  limite  de  Lot-et-Garonne 
à  StJean-Poutee) 41.200 


AUCH  occupe  les  flancs  et  le  sommet  d'une  colline   au  pieil  de  laijuelle  coule  le   Gers.   Elle 
s'étend  principalement  sur  la  rive  g.  où  l'on  jieut  distinguer  la  ville  basse  et  la  ville  haute.  La 


GERS 


569 


premicie  csl  la  plus  ancienne.  Le  flnutevard  Sudi-Cid-nol,  (Habli  sur  l'ancien  lil  île  la  ii\ière,  en 
forme  la  limite  orientale.  En  bordure  s'élèvent  :  le  Couvent  des  Uvsuliiies.  sur  l'emplacement  du 
Prieuré  de  St-Orens,  où  l'on  a  réuni  tous  les  débris  curieux  échaijpés  à  la  destruction:  l'église 
des  Jacobuis;  le  grand  Escalier  monumental  dont  les  075  marches  mènent  de  la  rive  g.  du  Gers  à 
la  Place  Saliiiis.  en  terrasse,  sur  le  côté  S.  de  la  cathédiale.  Du  haut  de  cette  place  bien  ombra- 
gée et  ornée  d'un  petit  bassin,  la  vue  s'étend  sur  la  ville  et  la  vallée  du  Gers:  lorsque  le  temps 
est  clair,  on  y  découvre  les  Pyrénées.  La  partie  la  plus  pittoresque  d'Aucb  est  celle  i[ui  s'étend 
autour  de  la  cathédrale  :  les  rues  y  sont  étroites,  montueuses  et  bordées  de  vieilles  malsons. 
Celte  partie  est  réunie  à  la  ville  haute  moins  ancienne  et  aux  rues  plus  larges  par  des  escaliers 
ou  pouslerlcs.  escaladant  la  colline  presque  à  pic  et  qui  jadis  donnaient  accès  aux  portes  de  la 
ville.  Le  joyau   d'Auch  est  sa  Cathèdcale  Ste-Marie  (XV  au  xvii"  s.l  avec  son  portail  du  xvir  s. 


CONDOM.  —  Vue  générale. 


dominé  par  ses  deux  clochers  carrés  et  les  deux  portails  du  transept,  dont  le  plus  remarquable. 
et  le  plus  ancien  aussi,  se  trouve  au  N.  C'est  surtout  l'intérieur  de  la  cathédrale  (jui  présente  de 
l'intérêt:  outre  l'ampleur  des  trois  nefs  et  l'élégance  des  voûtes,  on  y  admire  de  belles  orgues  et 
surtout  le  chceur  avec  ses  stalles  du  xvi»  s.  sculptées  en  plein  chêne,  qui  revêtent  des  tonalités 
de  bronze  et  sont  merveilleuses  de  finesse  et  d'exécution.  Le  maître-autel  (xvii's.)  est  orné  d'un 
beau  retable  en  pieri-e  de  la  même  époque  avec  une  Vierge  en  marbre  blanc  et  surmonté  de  sta- 
tues qui  faisaient  partie  du  jubé  précédant  le  chœur  autrefois  et  aujourd'hui  démoli.  Au  pour- 
tour du  chœur  on  remarque  quelques  belles  sculptures  en  haut-relief  (xvr  s.).  Enfin  toutes  les 
chapelles  absidales,  à  l'exception  de  celle  qui  abrite  un  Saint-Sépulcre  (xvii"  s.)  sont  éclairées 
par  les  magnifiques  verrières,  les  plus  belles  de  la  Renaissance,  dues  à  Arnaud  de  Moles,  qui  a 
poussé  le  souci  d'e.xécution  jusqu'à  employer,  dans  les  vitraux  exposés  au  S.,  des  couleurs  plus 
sombres,  afin  d'obtenir  dans  l'ensemble  un  éclairage  égal.  Dans  une  chapelle  du  bas-côté  droit, 
signalons  une  A'atii'ité  en  bois.  La  crypte  renferme  le  sarcophage  en  marbre  de  St-Léolhade  {,1"  s. 


571! 


G  E  \\  S 


Je  l'ère  chrét.).  A  l'abside  de  l'église  est  altciiuiiL  l'Archecéché  (xviii"  s.)  qui  lenferrae  une  belle 
salle  romane  ornée  de  chapiteaux  inléressanls;  il  comprend  encore  un  curieux  donjon  (xiv  s.), 
avec  plusieurs  élages  de  chambres.  Le  Musce  de  la  Sorictc  historique  de  Gascoijne  est  installé  dans 
les  salles  de  l'ancienne  Cnnonic. 

Au  S.  de  la  Place  :Salinix,  le  Lijcée  occupe  l'ani-ion  collèye  des  Jésuites  voisin  de  la  ClaipeUe  des 
Carméliles  (xvii"  s.)  qui  abrite  la  Bibliolhêijiie  (17  00U  volumes)  et  un  Musée  d'archéolor/ie.  Uhûlcl 
de  Ville,  sans  style,  renferme  aussi,  outre  un  petit  Théâtre,  un  modeste  Musée  de  peinture. 

Le  Séminaire,  qui  possède  des  collections  d'histoire  naturelle  et  une  importante  bibliothèque, 
borde  l'un  des  cotés  du  Coîds  d'i'ïi'(/»i;/,  belle  promenade  ombragée  en  terrasse,  au  fond  de  laquelle 

s'élève  le  l-'alais  de  Justice  et  qui 
se  continue  au  N.-E.  par  les  Allées 
Baylae,  dumiant  accès  au  Champ 
de  foire. 

On  peut  encore  cilei'  ;  l'ancien 
couvent  des  Cordeliers,  dont  on 
voit  le  portail  {Rue  Gambetta)  et 
i|iii'  se  partagent  un  service  mili- 
taire et  les  Archioes  déparlemen- 
tiiles;  il  s'y  trouve  une  jolie  salle 
cajiitulaire  ogivale  et  quelques 
autres  vestiges  anciens  ;  VérjUse 
St-Arens,  dont  la  sacristie  ren- 
feiine  un  olifant  d'ivoire  ;  la 
Préfecture,  (jui  n'est  autre  que 
l'ancien  Palais  des  intendants  de 
Gascogne.  Aueli  a  élevé  une  Sta- 
tue au  ijciiéral  Espagne,  en  face 
de  la  llulle  aux  Grains,  au  vice- 
aiiiiial  l'iltaret-Joyeuse,  vis-à-vis 
(le  sa  maison  natale  ('/),  à  l'inten- 
dant .)/.  d'Étigntj,  à  l'entrée  du 
Cours  du  même  nom,  enlin  un 
Buslc  au  iioète  du  Bartns. 

Siu'  la  rive  d.  du  Gers,  ipie  deux 
juinls  unissent  à  la  rive  g.,  gran- 
dit la  ville  moderne  dont  les  larges 
voies  convergent  vers  la  Place  de 
Slrashourg.  Les  églises  Si-Pierre 
et  Sl-l^aul  n'y  ont  rien  de  rcmar- 
piable. 

GONDOM.  groupé  surtout 
autour  de  sa  cathédrale,  occupe 
une  légère  éminence  sur  la  rive 
ù.  lie  la  Ba'ise  qui  y  actionne 
d'importants  moulins.  Sa  principale  curiosité  est  la  Cathédrale  Sl-Pierre  (xvr  s.)  dont  le  portad 
S.  présente  de  belles  sculptures.  On  rejuarque  à  l'intérieur  une  chapelle  du  xiv  s.,  et  le  pour- 
tdiu'  du  chreur.  moderne,  édilié  en  terre  cuite  dans  le  style  ogival.  Vllôlel  de  Ville  occupe  un 
Ijeau  cloître  restauré  (xvi'  s.);  ce  cloître  est  à  double  allée  dans  ses  côtés  E.  et  O.  avec  armoi- 
ries peintes  aux  clefs  de  voûte  ;  au  centre  s'élève  une  fontaine.  Un  Musée  (quelques  toiles 
et  statues)  et  une  Bibliothèque  (2500  vol.  environ)  en  occupent  un  étage.  L'ancien  Palais  épiscopal 
est  devenu  le  Palais  de  Justice,  qui  a  lait  son  périslyle  de  la  Cliapelle,  aux  jolies  nervures  de 
voûte.  La  Sous-Préfecture,  voisine,  est  sans  inlérèt.  Condom  possède  encore  deux  monuments 
religieux  :  Véglise  St-Barthélemu  et  Vérjlise  St-Michel;  on  accède  à  la  première  par  un  porche  avec 
porle  romane  restaurée  :  hd.  du  porche  une  autre  porte,  plus  pelile.  est  iidacte:  dans  l'intérieur. 


LAIUAESSI.NGLE. 


Une  rue. 


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GERS 


575 


restauré,  à  une  seule  nef.  on  remarrpio  une  uniiiin'  chapelle  à  d.  assez  liiz.inc.  Ounnl  à  la 
seconde  église,  elle  est  dépourvue  d'intérèl. 

Dans  la  Rue  Gambelta.  la  plus  mouvementée  avec  la  Une  Clianoii.  l'on  voit  encore  un  vieux 
marché  couvert,  avec  iralerie  intérieure.  A  l'E.  de  beaux  ionleviu-ds.  les  promenades  des  Allées  et 
de  la  Pépinière  entourent  cette  ville  commerçante,  entrepôt  dos  eaux-de-vie  de  l'Armagnac  et  dans 
laquelle  on  rencontre  encore  quelques  vieilles  »)'(i'.<o((s  {Maison  for  le  du  xiu"  s.).  Rue  Marre,  d'au- 
tres maisons  dans  les  Rues  du  Collège,   Lalournerie  (N"  (i)  et  Place  Foliaire. 

LECTOURE  se  dresse  à  l'extrémité  d'un  promontoire  dominant  de  110  m.  la  rive  d.  du  Gers; 
on  y  voit  encore  à  KO.  quelques  vestiges  de  ses  remparts.  I,e  seul  monument  intéressant  est 
l'église  St-Gervais  cl  Sainl-Prolais,  ancienne  cathédrale  (xiir  s.  et  xv  au  xvir  s.)  flanquée  au  N. 
d'une  tour  (xv  s.)  assez  curieuse.  L'ancien  Ivvcché  (xvr  et  xvir  s.  y  est  attenant;  propriété  du 
Maréchal  Z.((n«es,  enfant  de  Lectoure,  qui  lui  a  élevé  une  Slaluc  sur  la  Promenade  du  llaslinu  et 
léguée  par  sa  veuve  à  la  ville,  elle  est  devenue  V Hôtel  de  Ville.  On  y  a  encore  installé  la  Soj?s- 
Préfecture  et  un  petit  Musée  (inscriptions  anticpies,  monnaies  et  peinture).  L'édifice  ne  manque 
pas  de  caractère  et  est  agrémenté  d'une  promenade  en  terrasse.  Du  haut  de  celle  du  Bastion,  on 
jouit  d  une  vue  admirable  sur  la  vallée  du  Gers  et  la  campaane  environnante.  Près  des  Imllcs, 
assez  curieuses,  se  voit  une  maison  du  xv  s.  offrant  une  jolie  porte  laissant  passer  la  Fontaine 
de  Fontélie  ou  lloundélie  fermée  par  une  arcade  géminée  (xiii-  s.).  L'ancien  couvent  des  Corde- 
liers  a  été  transformé  en  prison  :  son  élégant  portail  en  marque  l'entrée.  V.'}lùpital  conserve  quel- 
ques restes  du  château  des  comtes  d'Armagnac  s'étendant  du  côté  de  la  vallée  du  Gers.  Siu'  le 
flanc  du  promontoire,  Vér/tise  du  Saint-Esprit,  ancienne  chapelle  des  (!armes  (xv  et  xvr  s.),  offre 
<|uelqucs  toiles  intéressantes  et  des  boiseries  du  xvr  s.  Au  S.  de  la  ville  se  trouve  aussi  une 
éiflise  de  la  même  époque,  ayant  fait  parlie  du  moUiTstère  de  Saint-dény  (aujourd'hui  propi'iété 
privée). 

LOMBEZ.  sur  la  rive  g.  de  la  Save,  est  une  petite  ville  fort  calme  depuis  que  la  voie  ferrée  de 
Tiiuliinse  à  Roulogne-sur-Gosse  a  tué  le  roulage  qui  en  faisait  l'animation.  Son  église,  ancienne 
cathédrale  Sle-Marie  (xiv  s.),  entièrement  en  briques,  surmontée  à  l'abside  d'un  clocher  octogo- 
nal (xv  s.),  renferme  des  fonts  baptismaux  en  plomb  (xiirs.)  et  quelques  anciens  vitraux  (xvs.). 
L'ancien  palais   épiscopal,  sans  intérêt,   est  devenu  la  Sons-Préfcclure.   Le  Palais  de  Justice  est 

Illii.liM  llr. 

MIRANDE,  ancienne  bastide  du  xiir  s.,  qui  conserve  encore  quelques  vestiges  de  ses  rem- 
parts, est  entourée  de  beaux  boulevards  plantés  d'ormes  cl  de  platanes.  Les  jours  de  marché 
donnent  seuls  un  peu  d'animation  à  cette  petite  cité  bâtie  sur  la  rive  g.  de  la  Grande-Baise  et 
qui  a  conservé  siu'  la  Place  d'Aslarac  des  maisons  à  arcades.  L'cj/ise  A'.-D.  (xV  s.)  est  précéilée 
d'un  double  porche  sous  lequel  passe  la  Rue  de  l'h'oêclié  et  que  couronnent  deux  arcs-boutants 
soutenant  le  clocher  terminé  par  de  curieux  clochetons.  Aux  alentours  et  notamment  rue  P.-De- 
lisle,  on  remarque  quelques  maisons  anciennes.  Le  Cinivcnt  des  Clarisscs  (xvir  s.),  dont  il  reste 
une  tour  carrée,  en  partie  ruinée,  sert  d'école.  Dans  le  jardin  qui  précède  le  Palais  de  justice, 
Mirande  a  élevé  un  mcmmncnt  à  ses  enfants  morts  pendant  la  guerre  de  1870-1871.  Près  de  la 
Sous-Préfceture.  sans  intérêt,  a  élé  érigée  (18(jOi.  une  fontaine  en  pierre.  De  divers  points  des 
boulevards,  longeant  les  anciens  remparts,  on  jouit  de  quelques  jolis  points  de  vue. 

Liste  des  Monuments  historiques 


Au?h Chdour  et  verrières  ixvi'  s.)  Je  la  ca- 

llicdrale  Sle-Marie. 

Bassouès Donjon  {xiV  s.). 

Belloc-St-Clamens  Cliapelle. 

Biran Tour  iiallo-romaine. 

Condom    ...       .   .\ncienne  cathédrale  (xvi'  s.). 
Fleurarice Façade  et  vitraux  de  l'église  ixvi"  s.). 


LaiToiimieu.    .    .   .   lîalise  et  Cloître  (xiv"  s.). 
Lectoure  .....  Clorlier{xVs.)de  l'égliseSt-Gcrvais 
^    et  Sl-Prntais. 

Lombez Église  (xiv  s.). 

Sainl-Lary  ....  Tour  ïïallo-romaine. 
Simorre Église  (.xiv  s.). 


Hautes-Pyrénées 


Nom 


Situation 


N  (les  plus  (K'Iils  (li'-|)arlciiH'iits  de  Finance,  crlui  dos  Ilaules- 
l'yréiices,  doit  son  nom  à  la  cliaiiic  de  montagnes  (lui,  au  S.,  le 
sc'parc  de  l'Espagne.  Celle  chaîne,  avec  ses  diverses  ramilications, 
en  recouvre  })lus  des  deux  tiers  et  y  possède  les  plus  hauts 
sommets  du  versant  IVaneais.  Il  ap|Kii'lient  à  la  rc''gi(Mi  (hi  S.-O. 
Sans  tenir  compte  de  l'éli'oite  Ijamle  conslilnanl  an  N.  la  vallée 
i\o  l'Adour.  on  peut  dire  qu'il  alTecte  inie  forme  pi'esque  tircu- 
laii-e  tlont  Bagnères-de-Bigorie,  nu  rhei'-lieu  d'arrondissement, 
occupe  sensiblement  le  centre.  Sa  hauteur,  de  l'extrémité  A.  de  l'arrondissement  de 
Tarbes,  son  chei'-lieu,  que  touche  l'Adour,  à  l'E.,  jusqu'au  glacier  de  la  Cascade  au  S. 
qu'encadre  le  Marboré,  dépasse  100  kilom.  Sa  plus  grande  largeur,  delà  pointe  orientale 
de  l'arrondissement  de  Bagnères-de-Bigorre  jusqu'à  la  limite  occidentale  de  celui 
d'Argelcs,  est  d'environ  75  kiloni.  Sous  le  rapport  de  l'étendue,  il  occupe  le  70°  rang. 
Enlin,  à  la  lisière  0.  de  l'arrondissement  de  Tarbes,  cinq  communes  partagées  entre  deux 
enclaves,  5  au  N.  et  '2  au  S.,  sont  renfermées  dans  le  département  voisin  des  Basses- 
Pyrénées. 

11  a  des  limites  naturelles  ;  au  N..  une  partie  du  cours  du  Bergons,  de  l'Adour,  à 
[dusieurs  l'eprise.s,  de  l'Ai'ros,  du  canal  d'Alaric,  iln  Boues,  de  l'Osse,  de  la  Baïse- 
Derrièi-e.  delà  liaïsole  el  de  la  Gèze;  à  l'E.,  [ilusienrs  kilom.  du  cours  t\ç  la  Gimone,  de 
la  (iesse,  de  la  Garonne,  à  iliverses  reprises;  j)nis  la  crête  cjui  sépare  les  tleux  vallées  de 
la  Pique  et  de  l'Ourse  jusqu'au  sommet  d'.Vnlenac.  De  là  une  ligne  conventionnelle  rejoint 
le  Monné.  De  ce  pic  jusqu'à  celui  du  Port  d'Oo,  la  ligne  tle  faite  entre  la  Xesie  de  Boui-on 
à  g.  et  laNeste  à  d.  sépare  notre  département  de  celui  de  la  Haule-Garoime.  Au  S.  la 
limite  de  ce  département-frontière  coïncide  avec  la  ligne  de  faite  des  Pyrénées.  Nous 
donnerons  plus  loin  la  liste  des  pics  cjui  la  foi-ment.  Sur  son  tlanc  O..  une  ligne  sinueuse, 
partie  d'un  peu  au  delà  du  Pic  Mourrous  et  passant  par  le  pic  de  Gabizos,  gagne  l'Ouzon, 
qui  sépare  le  département  de  celui  des  Basses-Pyrénées.  Onelcpies  ruisseaux  et  plusieurs 
kilom.  du  Louct,  du  l^arcis,  du  I!ei-gons  et  du  Saget  terminent  les  limites  naturelles  de 
ce  côté. 

n  est  borné  au  N.  par  le  département  du  Gers,  à  l'E.  jtar  celui  de  la  Haute  Garonne, 
an  S.  par  la  province  espagJiole  de  l'Aragon,  à  l'E.  par  le  d(''iiai'lenient  des  Basses- 
Pyrénées. 

11  a  été  forme'',  en  1700,  de  portions  de  VAriiiagncir.  du  Miniiioar,  du  Xcbouzan,  du 
Bujorre,  du  /.ai'n/itH  et  des  Qualre-Vatlccs,  pays  compris  dans  l'Aquitaine. 

Histoire 

Le  déparlemonl  rcnIViiiic  un  corlaiii  nomljre  de  grollos  préliisloriques  :  ,^  Avczac-Prat,  à 
Bagnèrcs-de-Bigorre  (grottes  du  lîedal),  à  Tiljiran,  à  I^orlcl  (grottes  foi'lifiôe.s),  à  Lourdes  (14 
grottes  aux  environs),  dans  lestiucltes  on  a  trouve,  outre  des  délais  liumains  des  âges  lointains, 
des  silex  taillés,  des  bois  de  renne  revêtus  d'entailles  ciselées  avec  art.  On  y  a  également 
fouillé  un  certain  nombre  de  tombeltes,  notamment  à  l'O.  entre  Ossun  et  Bartrès,  qui  ont  livré 
des  urnes  cinéraires,  des  ossements,  des  objets  en  bronze,  etc.  C'est  dans  celte  même  région 
que  se  trouve  la  grotte  sépulcrale  de  Saint-I^é.  Signalons  encore  les  dciiv  ilolriu'ns  bien  conservés 

T.   IV.   —  37.  liALTES-PYRÉ.MiES  I. 


578  HAUTES-PYRENEES 

de  Bizo-Nistos  et  de  Bartrès.  Nous  ignorons  tout  des  peuples  qui   nous  ont  laissé   ces  témoi- 
gnages de  leur  passage  successif  dans  la  partie  la  plus  accessible  du  département. 

La  première  tribu  aquitainique  connue  est  celle  des  Bigerriones,  ibère  d'origine,  que  les  Romains 
trouvèrent  installée  dans  le  pays.  En  56  av.  J.-C,  une  brillante  campagne  de  Crassus.  lieutenant 
de  César,  soumit  facilement  ces  peuples  à  leur  domination.  En  5'2.  lors  de  la  levée  en  masse  de 
la  Gaule.  l'Aquitaine  ibérique  ne  bougea  pas.  Mais  de  ."8  à  '28  avant  J.-C.  trois  révoltes  éclatèrent 
contre  la  domination  des  vainqueurs,  révoltes  qui  furent  réprimées  par  Vipsanius  Asrippa. 
Albius  Carrinos  et  Valerius  Messala. 

On  a  cru  retrouver  dans  le  village  actuel  de  Cieutat,  Bigarra,  la  capitale  de  celle  tribu.  On 
suppose  que  la  défaite  infligée  par  V.  Messala  eut  pour  thécâtre  le  camp  Batalhé.  en  amont  de 
Sainte-Marie-de-Campan,  sur  la  rive  g.  de  r.\dour,  au  confluent  du  ruisseau  de  Gaube.  Sous 
Auguste,  l'Aquitaine  embrassa  tous  les  pays  compris  entre  la  Loire  et  les  Pyrénées.  Dans  les 
corps  auxiliaires  levés  par  les  Romains,  les  peuples  qui  l'habitaient  formaient  quatre  cohortes: 
les  Gaulois  aquitains  entrant  dans  la  cité  romaine  prenaient  rang  dans  la  tribu  Quirina.  La  civi- 
lisation romaine  fit  de  rapides  progrès,  surtout  dans  les  classes  élevées.  Quand  le  morcel- 
lement des  provinces  commença,  l'Aquitaine  ibérique  ou  Novempopulanie  fut  détachée  de 
la  grande  Aquitaine,  avant  le  règne  de   Dioctétien. 

Les  restes  de  camps  romains  sont  nombreux  dans  le  département.  On  en  voit  à  Juillan,  Uulos. 
Lanne,  Montgaillard,  Ossun.  Pouzac,  Sombrun  et  Villefranque,  où  l'on  remarque  encore  des 
vestiges  de  voie  romaine.  Des  débris  de  la  même  époque  se  voient  dans  la  chapelle  de  Brame- 
vaque,  d'autres  sont  encastrés  dans  l'église  de  Siradan,  dans  le  mur  d'une  chapelle  à  Saléchan  ; 
on  peut  voir  des  inscriptions  sur  la  porte  de  l'église  de  Guchen. 

Le  chrislianisme  apparut  dans  la  région  au  jv"  s.  Une  des  premières  abbayes  fondées  fut 
l'abbaye  bénédictine  de  Larreube  (977).  D'autres  ne  furent  érigées  que  plus  tard,  connue  l'abbaye 
de  Ste-Orens  (xir  s.). 

De  407  à  409  tout  le  pays  fut  ravagé  par  les  Vandales,  les  Alains  et  les  Suèves,  dont  l'invasion 
fut  suivie  de  celle  des  Wisigolhs  qui  s'y  fixent.  En  410  ces  derniers  y  régnent  en  maîtres.  Ariens 
par  leur  foi,  ils  persécutent  les  catholiques.  L'un  de  leurs  rois,  Euric,  fait  à  ces  derniers  une 
guerre  acharnée.  Le  fds  de  ce  dernier  et  son  successeur.  Alaric.  plus  indifféienl  ou  plus  tolérant, 
met  le  pays  en  valeur,  creuse  un  canal  d'irrigation  dérivé  de  l'Adour,  qui  va  fertiliser  les  riches 
plaines  de  la  rive  d.,  promulgue  un  code  en  506  et  laisse  les  catholiques  en  paix.  La  défaite  de 
Poitiers  entraîne  la  chute  du  royaume  des  W'isigolhs  (Wi). 

Maîtres  de  r.\qiiitaine.  les  Francs  la  font  gouverner  par  des  chefs  et  des  évèques  de  leur  race. 
Elle  est  partagée  en  un  certain  nombre  de  liefs  lattachés,  suivant  les  hasards  des  partages,  à 
des  royaumes  dilTérents. 

Au  vr  s.,  les  Vascons  repoussés  d'Espagne  par  les  Goths  franchissent  les  Pyrénées  et  se 
répandent  dans  la  Novempopulanie  qu'ils  pillent,  après  avoir  défait  le  duc  Bladaste  (581).  Vaincus 
à  leur  tour  par  les  Francs,  ils  sont  gouvernés  par  Génialîs  et  se  retirent  au  pied  des  Pyrénées. 
En  600  r.\quitaine  est  érigée  en  royaume  à  la  létc  duquel  est  Caribert.  Mais  elle  ne  subit  pas 
aisément  le  joug  franc  et  saisit  toutes  les  occasions  de  s'en  affranchir.  Sous  le  commandement 
d'un  de  leurs  ducs,  Eudes,  les  Aquitains  triomphent  des  Sarrasins  sous  les  murs  de  Toulouse 
en  721.  Dix  ans  après,  les  rôles  sont  renversés  :  les  Sarrasins  en  nombre  refoulent  Eudes  et 
ravagent  toute  la  contrée.  Heureusement  Charles-Martel  arrête  l'invasion  à  Poitiers  et  les  débris 
des  envahisseurs  sont  écrasés,  en  7j5,  au  pied  des  Pyrénées,  si  l'on  en  croit  la  tradition. 

Une  lutte  à  mort  s'engage  alors  entre  les  Carolingiens  et  les  ducs  d'Aquitaine,  lutte  sans 
merci  qui  s'achève  par  l'assassinat  de  Waîfre. 

En  773  l'empereur  Charlemagne  va  faire  la  gnerre  en  Espagne  et  emmène  son  neveu  Roland. 
En  traversant  le  pays,  il  s'empare  de  Mirambel  (Lourdes)  tandis  que  Roland,  vainqueur  à 
St-Savin,  traverse  ensuite  les  Pyrénées  par  la  brèche  qui  porte  son  nom.  A  son  retour  en  France 
en  778,  il  subit  une  défaite  à  Roncevaux  et  meurt.  Charlemagne  érige  l'Aquitaine  en  royaume 
dont  il  réserve  l'apanage  à  son  fils  Louis.  11  distribue  les  terres  vacantes  du  Bigorro  aux  Espa- 
gnols qu'il  avait  ramenés  avec  lui  et  réserve  pour  ses  leudes  fidèles  les  fiefs  et  les  évcchés.  Ce 
royaume  prit  fin  en  877. 
Vers  le  milieu  du  ix'  s.,  les  Normands  dévastent  la  ronirée.  brûlent  les   cités  et  les   abbayes. 


580 


HAUT!-  S-PYRliNEES 


Le  monastère  do  Sainl-Savin  élevé  par  le  comte  de  Bigorre,  Raymond,  remplace  en  945  celui  de 
Charlemagne  qu'avaient  détruit  les  pirates. 

Au  xr  s.  le  comte  Bernard  I"  et  le  comte  Bernard  II,  son  fds  et  successeur,  s'occupent  à  rédiger 
les  coutumes  du  pays  (Fors  de  Bigorre.)   Diverses  maisons  possèdent   tour  à   tour  le    comté 
suivant  les  hasards  des  mai-iages.  Leurs  titulaires  sont  en  rapports  suivis  avec  les  rois  d'Aragon- 
ensemble  ils  combattent  les  Maures. 

Quand  le  mouvement  communal  gagne  le  Midi,  à  la  fin  du  xw  s.,  c'est  Bagnères-de-Bigorre 
qui  reçoit  une  première  charte  d'alTranchissement;  puis  vient  le  tour  de  Tarbes.  de  Lourdes, 
d'Ibos,  etc.  Les  deux  siècles  suivants  voient  surgir  de  nouvelles  bastides  :  Lannemezan, 
Rabaslens,  etc.  La  dil'liculté  des  communications  avait  rendu  indépendants  de  fait  tous  les 
centres  importants  situés  dans  la  partie  supérieure  des  vallées,  ('.haipie  pays  ti'aitait  avec  ses 
voisins,  au  mieux  de  ses  intérêts,  sans  consulter  les  comtes  de  Bigorre. 

L'hérésie  albigeoise  gagna  le  pays  et  le  comte  de  Bigorre,   Gaston   de   Moncade,   vicomte   de 


NLgalîf  Délié. 


TARBES.  —  Cloître  Saint-Scvcrde-Riistan  dnns  le  Jardin  Massey. 


Béarn,  se  rangea  avec  le  comte  de  Toulouse  contre  les  croisés  de  Simon  de  Montfort.  Après 
bien  des  vicissitudes,  il  trouva  jilus  de  profit  à  renier  sa  foi  et,  en  se  convertissant,  obtint  la 
levée  de  rexçommunicatidu  ipii  l'avait  fraiipé.  Un  an  après  sa  mort,  sa  veuve  éjDousa  le  second 
fils  de  Simon  de  MontfurI,  i[ui  devint,  de  ce  fait,  possesseur  du  comté,  à  l'exception  toutefois  du 
Château  de  Lourdes  (121(1). 

Sous  le  règne  de  saint  Louis,  fut  signé  en  1258  à  Corbcil  un  traité  entre  ce  souverain  et  le  roi 
d'Aragon.  Louis  1\  abandonnait  ses  droits  de  suzeraineté  sur  la  Marche  d'Espagne:  le  roi 
d'Aragon,  de  son  tolé.  ne  conservait  plus,  au  delà  des  Pyrénées,  que  la  suzeraineté  du  Rous- 
sillon.  Il  n'était  nidloment  question  dans  ce  traité  du  val  français  d'.\ran,  conservé  en  1198  par 
l'Aragon,  lors  du  mariage  de  la  comtesse  Pétronille  avec  Gaston  de  Moncade.  Ce  même  oubli  se 
renouvela  sous  Louis  Xl\'.  lors  du  traité  des  Pyrénées  (1C59). 

Le  comté  de  Bigoire  claul  tombé  aux  mains  de  Gaston  VII  de  lîéain.  le  duc  de  Guyenne,  roi 
d'Angleterre,  pour  s'en  emparer,  ne  trouva  rien  de  mieux  que  d'acquitter  la  rente  consentie  par 
Bernard  I"  à  l'église  N.-D.  du  Puy-en-Velay,  que  d'autres  prétendants  s'étaient  souvent  empressés 
de  payer  dans  le  même  but.  Mais  Philippe  le  Bel  intervint  au    nom    des   droits    de    sa  femme, 


HAUTES-PYP.ENKES 


5St 


Jeanne  de  Navaire,  et  le  parlement  de  Paris  ordonna  le  séquestre  du  conUé.  à  la  demande  du 
chapitre  de  N.D.  de  Puy.  Le  roi  de  France  refusa  ensuite  de  recevoir  l'hommage  de  Constance 
de  Béarn,  épouse  de  Gaston  VII.  Il  se  substitua  en  outre  dans  le  paiement  de  la  rente  annuelle 
faite  à  l'église,  l'augmenta  même,  et  la  rendit  perpétuelle. 

Dans  la  suite,  le  comte  de  la  Marche,  plus  tard  Charles  le  Bel,  le  reçut  en  apanage.  Le  comté 
de  Bigorre  comprenait  alors  sept  vigueries  :  Bagnères-de-Bigorre,  Barèges,  Goudon,  Mauvezin, 
Lavedan,  Tarbes  et  Vie, 

Le  traité  de  Brétigny  (1560)  donna  aux  Anglais  le  Bigorre,  qui  se  souleva  bientôt  contre  ses 
nouveaux  maîtres.  Soutenus  par  le  duc  d'Anjou,  frère  de  Charles  V,  les  Bigorrais  les  chassèrent, 
ne  leur  laissant  que  Lourdes,  le  Lavedan  et  la  région  montagneuse.  Plus  tard,  les  populations 
des  alentours  de  Barèges.  ayant  à  leur  tête  Auger  Coflite,  de  Luz.  aidées  du  comte  de  Clernionl, 
reprennent  les  villes  et  les  châteaux  forts  aux  Anglais  (1401).  Lourdes  enhu  échappe  à  ces   der- 


TARBES.  —  Place  Maiibouraiicl. 


niers  en  1418.  Dans  la  lutte  contre  l'ennemi  séculaire,  un  vicomte  de  Béarn  héritier  de  Constance, 
Jean  de  Fois,  s'était  distingué.  Aussi  Charles  VII  contirma-t-il  la  remise  entre  ses  mains  du 
comté  de  Bigorre,  remise  autorisée  par  le  parlement  de  Paris  (US,")).  Pendant  plus  d'un  siècle, 
les  successeurs  de  Jean,  roi  de  Navarre,  le  rendirent  florissant. 

La  tentative  faite  en  lô60  par  la  reine  Jeanne  d'Albret,  pour  attenter  aux  libertés  des  catho- 
liques, échoua  d'autant  plus  facilement  que  les  protestants  commirent  toutes  sortes  d'excès 
dans  la  vallée  d'Aure.  L'exercice  des  deux  cultes  fut  autorisé  l'année  suivante.  Profitant  de  ces 
troubles,  le  roi  Charles  IX  dépêcha  en  1509  Antoine  de  Lomagne  contre  les  protestants,  au 
secours  desquels  arriva  Monigommcry.  Chacun  des  deux  partis  tour  à  tour  vainqueur  usa  de  repré- 
sailles :  les  églises  et  les  monastères  furent  pillés,  les  villes  brûlées.  Tel  fut  le  sort  de  Tarbes 
et  de  Rabastens.  La  paix  de  St-Germain  (1571)  calma  un  instant  les  haines  qui  se  réveillèrent  au 
lendemain  de  la  Saint-Barthélémy,  Les  scènes  de  brigandage  recommencent  alors  :  les  protes- 
tants de  Béarn  s'acharnent  contre  les  catholiques  du  Bigorie.  L'année  même  de  l'avènement  au 
trône  de  Henri  II  de  Navarre,  devenu  Henri  IV,  la  peste  vient  couronner  l'œuvre  de  dévastation 


IBOS.  —  Iît;lisu.  Ensciiiljlc  N.-O. 


II A  U  T  E  s  ■  P  Y  a  E  N  E  E  s  58 j 

consommée  par  les  querelles  religieuses.  Après  l'abjuration  de  Ileiiii  tV  cii  lôO{,  le  pays  respire 
enfin  :  les  villes  se  repeuplent;  les  Bigorrais  émigrés  en  Espagne  rentrent  dans  leur  pays. 

Réuni  ;i  la  couronne  de  France  en  1607,  le  Bigorre  conserve  ses  divisions  politiques,  ses  cou- 
tumes et  ses  privilèges.  L"évèque  de  Tarbes  préside  les  États  qui  votent  les  impots  et  leur 
l'éparlition. 

Au  xvir  s.,  le  rétablissement  de  la  gabelle  suscita  de  nouveaux  troubles  dans  la  population; 
mais,  à  la  demande  des  États,  cet  impôt  disparut.  Vers  la  lin  du  même  siècle,  les  coutumes  des 
Vallées  sont  rédigées  et,  au  début  du  xviir  s.,  celles  du  Lavedan.  Le  pays  prospère  sous  l'habile 
intendant  d'Étigny. 

En  17S0,  le  Nébouzan  et  les  Oualre-Vallées.  indépendantes  depuis  l'270,  sont  réunis  au 
Bigorre,  qui  devient  en  17!I0  le  dépai'tement  de  Bigorre,  puis  celui  des  Ilautes-I'yrénées,  dont 
l'histoire  se  confond  alors  avec  celle  de  la  France. 

Géologie  —  Topographie 

Au  point  de  vue  topographique,  on  peut  diviser  le  département  en  trois  régions  bien  tran- 
chées :  la  plaine,  le  plateau  de  Lanneniezan  et  la  montagne.  La  plaine  est  un  pays  de  vallées 
généralement  étroites  et  de  collines  embrassant  la  plus  grande  partie  de  l'arrondissement  de 
Tarbes  et  l'extrême  pointe  N.  de  celui  de  Bagnères-dc-Bigorre,  région  fertile  et  quelque  peu 
boisée,  surtout  à  l'O.,  aux  cultures  variées,  aux  villages  nombreux  et  pressés,  surtout  dans  la 
vallée  de  l'Adour  et  entre  ce  lleuve  elle  Gave  de  Pau;  on  y  rencontre  encore  quelques  laniles 
dans  le  canton  d'Ossun.  (l'est  dans  cette  région  que  l'on  trouve  le  point  le  plus  bas,  l'20  u).,  A 
la  sortie  de  l'Adour. 

En  face  du  coude  que  fait  la  Neste  en  tournant  vers  l'E.  et  dans  le  prolongement  do  la  partie 
coulant  du  S.  au  N.,  s'étend  le  Plateau  de  Lannemezan,  vers  le  N.-E.  Sa  baseestune  immense 
moraine  miocène.  Il  a  été  formé  jiar  des  apports  glaciaires  remontant  peut-être  aux  âges  ter- 
tiaires. Une  coulée  colossale  de  matériaux  de  toutes  sortes  arrachés  à  la  montagne  y  a  été 
entraînée  et  a  constitué  ainsi  un  cône  de  déjection.  C'est  au  point  de  vue  géographique  l'un  des 
coins  les  plus  intéressants  de  France,  mais  à  ce  point  de  vue  seulement,  car  rien  n'est  plus 
triste  que  ses  croupes,  dénudées  d'autant  plus  qu'on  le  remonte  davantage.  Les  centres  de 
population  y  sont  rares.  Mais  de  là  s'échappent  en  éventail  une  foule  de  rivières  et  de  ruisseaux 
qui  en  constituent  l'originalité.  Son  point  culminant  atteint  GOO  m. 

Au  delù  du  plateau,  la  Montagne  forme  une  espèce  de  bourrelet  aplati  dominant  ;"(  l'E.  la  vallée 
de  la  Garonne  et  à  l'O.  celle  de  l'Adour.  Celte  partie  va  en  s'élevant  jusqu'à  la  ligne  de  faite,  qui 
sert  de  frontière  commune  à  l'Espagne  et  à  la  France.  La  distance  de  la  crête  à  la  plaine,  par  le 
méridien  de  Lourdes,  est  de  55  kilom.  environ  sur  le  versant  français  et  de  70  kilom.  sur  le 
versant  espagnol.  Au  centre  à  peu  près,  se  dresse  le  superbe  Pic  du  Midi  de  Bigorre  (2877  m.) 
que  le  col  du  Tourmalet  isole  au  S.  de  la  masse  pyrénéenne. 

C'est  au  Pic  du  Port  d'Oo  (."illi  m.)  que  commence  sur  la  ligne  de  faîte  la  limite  des  Hautes-Pyré- 
nées; elle  se  poursuit  cri  petites  indentations  aux  angles  arrondis.  Entre  les  chaînons  transver- 
saux qui  s'en  détachent,  coulent  parallèlement  dans  la  direction  S.  à  N.  plusieurs  torrents  qui 
vont  se  réunir  à  la  Neste  d'Aure,  dont  le  cours  supérieur  longe  d'abord  le  bas  du  rempart  élevé, 
puis  descend  au  N.  et  fait  un  coude  brusque  à  La  Barthc-de-Neste,  pour  aller  rejoindre  ensuite 
la  Garonne  au  bas  de  Montréjeau.  Le  beau  cirque  de  Trountoune,  rempart  circulaire  de  1000  m. 
de  hauteur  moyenne,  dominé  par  le  Pic  du  même  nom  (3080  m.)  entoure  la  source  de  la  Neste 
d'Aure.  Les  pics  les  plus  élevés  :  Pic  de  Campbiel  (5175  m.),  Pic  Long  (5104  m.)  se  trouvent  en 
avant  de  la  ligne  de  faite.  C'est  dans  le  massif  de  Ncoiivielle  que  l'on  trouve  le  plus  grand  nombre 
de  lacs  pyrénéens.  L'un  d'eux,  le  lac  d'Orredon,  constitue  un  réservoir  pour  la  régularisation  du 
débit  de  la  Neste. 

Du  Pic  de  Troumouse  au  Pic  Mourrons,  la  ligne  de  faîte  enserre  toute  une  région  tourmentée, 
région  de  cirques,  d'ou/es  et  dCouIctles  (effondrements)  ;  cirque  d'Eslaubé,  cirque  en  gradins  de 
Gavarnie,  d'une  hauteur  de  1000  m.,  s'étendant  sur  un  arc  de  cercle  de  4000  m.  ;  dans  toutes  les 
vallées  qui  en  descendent  bondis.sent  des  gaves  qui  vont  se  réunir  en  amont  d'Argelès  pour 
former  le  Gave  de  Pau.   Ces  vallées  comptent  parmi  les    plus    pittoresques    des    Pyrénées    et 


584 


HAUTES-PYRKNKES 


renferment  les  charmantes  stations  llirrmalcs  de  Barèges,  de  St-Sauveur,  de  Luz,  de  Cauterets. 
Au  delà  du  Pic  Troumouso,  on  rencontre  successivement  sur  la  ligne  de  pourtour  :  le  Pic  de 
Pêne  Blanque  ('2811  m.).  Port-Bieil  (2762  m.),  Pic  de  Pinède  (280U  m.),  Pic  de  Marboré  (3253  m.),  le 
Casque  (5006  m.),  la  Brèche  de  Roland  (2804  m.),  le  Pic  de  Gabiélon  (3055  m.)  aux  aiguilles  de  glace 
si  curieuses.  Du  Marboré  au  Gabiclou,  s'étendent  les  Glaciers  de  la  Cascade,  de  la  Brèrlie  et  du 
Taillon.  Au  delà  se  trouvent  le  Porl  de  Gavarnie  (2282  m.),  les  Pics  de  Gabiet  (2-467  m.),  de  Crabère 
(2501  m.),  de  Lourdes  (2652  m.),  MonlferraL-Pic  (5225  m.)  et  le  Pic  de  Viynemale  (3298  m.),  aux 
magniliques  cascades  de  glace,  point  culminant  du  département  et  en  même  temps  sommet  le 
plus  élevé  des  Pyrénées  françaises:  il  surplombe  de  beaux  glaciers.  Viennent  ensuite  :  la  crête 
de  Péierneille,  variant  de  2904  à  2607  m.,  le  Port  du  Mareadau  (2560  m.),  la  Grande  Fâche  (5020  m.), 
le  col  de  la  Peijre  Si-Martin  (2295  m.),  enfin  le  Pir  BalaïUnis  (3146  m.).  C'est  en  Espagne  et  au  S. 
de  la  ligne  de  faite  que  se  trouvent  les  plus  liauls  sommets  de  la  cliaine:  le  Monl-Perdu  (Jobi  m.) 
et  le  Pic  des  Posels  (3367  m.). 


l^J^'     Jljlii     l'L'poUry. 


B.\GMiRES-DE-BIGORRE.  —  Vue  sùiiLiaR.. 


Entre  la  Nesle  et  le  Gave  de  Pau  se  liou\-e  la  jolii'  vallée  do  Campaii  dans  lai[ii(>lle  coule 
l'Adour. 

Voici,  esquissée  à  grands  Irails.  la  conslilulion  géologiijue  du  dé)i.uloiiienl.  .\ux  environs 
d'Arreau  se  montrenl  quehjues  affleurements  granitiques.  Entre  le  Pic  du  Midi  de  Bigorre  et  le 
Tournialet,  on  retrouve  ces  mêmes  roches  associées  aux  micaschistes;  elles  apparaissent  encore 
avec  plus  d'ampleur  dans  le  massif  de  Néouvielle.  Au  S.-O.  de  ce  dernier,  un  chaînon  inl^'r- 
mittent  se  monire  sur  une  longueur  de  45  kilom.,  notamment  entre  Gavarnie  et  la  vallér  de 
Biaisa,  coupe  la  ligne  de  faite  et  i)asse  en  Espagne.  Vers  Cauterets,  un  massif  granitique  s'élend 
au  S.  du  Pic  d'.\rdideu  au  lac  d'.\rlousle.  sur  une  longueur  de  25  Kilom.  C'est  encore  le  graidt 
qui  occupe  les  vallées  supéi'ieurcs  de  Luiour,  de  Gaube,  de  Mar<Mi!(in.  d'Estang.  d'Arreiis.  11 
disparait  au  pied  du  Vignomale. 

La  dalle  canibrienne  apparaît  dans  le  massif  de  IVéouvielle  el  fnniii'iait  le  sommet  ik'  l'ic  du 
Midi.  Elle  constitue  égalemeni  les  monlagnes  en  avant  de  (;.i\;iiriii'  aiii-i  (|U'  la  colc;  du  l.iiD.i- 
con.  entre  Cauterets  et  PierreliUe. 


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I 


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38C 


IIALTES-PYHENEES 


L'éloge  crétacé  traverse,  paiallélcinenl  à  la  chaîne,  le  déparlemcnl  à  la  hauteur  de  Lourdes  et 
de  Bagnères-de-Bigorre.  pour  continuer  dans  les  deux  départements  voisins;  au  S.  de  Bagnères, 
elle  se  soude  à  une  bande  étroite  de  jurassique;  au  N.  elle  est  suivie  par  les  terrains  tertiaires. 


Hydrographie 


Les  eaux  du  déiiartenient  relèvent  de  deux  bassins  :  celui  de  la  Garonne  et  celui  de  TAdour,  le 
plus  iiiiportaul. 

Bassin  de  la  Garonne.  La  Garonne,  qui  a  sa  source  en  Espagne,  traverse  le  Val  d'Aran, 
parcourt  la  pointe  méridionale  du  département  de  la  Haute-Garonne,  qu'elle  sépare  à  plusieurs 
reprises  de  celui  des  Hautes-Pyrénées.   Lorsque  la  Neste,  son   principal  affluent,  lui    parvient, 


B.\P.TKES.  —  Dolmen  sous  tumulus. 


venant  de  l'O.,  elle  fait  un  coude  à  angle  droit,  quitte  la  direction  N.-O.  pour  virer  au  N.-E., 
déci'ire  un  arc  vers  \'0.  sur  le  parcours  duquel  lui  parviennent,  hors  du  département,  les  rivières 
nées  sur  le  plateau  de  Lannemezan,  rivières  aux  eaux  ternes,  peu  abondantes  et  dont  le  lit  serait 
souvent  à  sec,  sans  l'appoint  fourni  par  le  canal  de  la  Neste. 

Les  affluents  de  la  Garonne  sont  :  (rive  g.)  YOwxe,  formée  en  amont  de  Mauléon-Barousse  par 
la  réunion  de  deux  autres  petits  torrents,  VC>7trse  de  Ferrcrc  et  XOuvse  de  :<os-.  —  la  ?\esle.  aux 
eaux  surabondantes,  ou  Grande  .Veste  (elle  est  formée  de  ncsles  secondaires)  qui  alimente  le 
canal  du  même  nom;  sa  branche  la  plus  éloignée  est  la  Xcsle  de  Coujdan.  qui  traverse  le  lac 
de  Cap-de-Long,  se  déverse  dans  le  lac  d'Orredon,  régulateur  du  canal  de  la  Neste,  qu'alimentent 
encore  la  Nesle  d'Auherl  sortie  du  lac  du  même  nom  et  les  eaux  du  lac  d'Aumar,  recueille  (riveg.) 
VOulc,  qui  sert  d'écoulement  aux  lacs  de  la  région  de  Port-Bieil,  puis  (rive  d.)  la  Kesle 
d'Aruyniniet  dans  laquelle  tombent  iilusieurs  rigoles,  la  Aeste  de  Mondançi.  le  Rioumajou.  qui  lui 
parvient  à  Tramezaigues.  .\insi  augmenté,  le  torrent  prend  le  nom  de  Veste  d'Aure  et  coule  dans 
la  belle  et  large  vallée  d'.Vure,   qui  détache   des  vallons   l,iléiaii\    aboutissant    à   des    sentiers 


3 


o 

-) 


388  HAUTES-PYUENEES 

seivaiiL  de  passage  de  versant  à  versant,  arrose,  outre  Vielle-Aure,  de  nombreux  villages  et 
Arreau,  où  lui  parvient  la  A^esle  de  Louron.  constituée  par  la  Nesle  de  Clarabide  et  la  Xeste  de  ta 
Pez,  qui  traversent  des  gorges  effrayantes.  La  vallée  de  Louron  est  fort  bien  cultivée  et  la 
population  y  est  très  dense.  En  aval  d'Arreau,  la  Neste  d"Aure  devient  la  grande  Neste,  dont  la 
vallée  se  rétrécit  et  à  laquelle  ne  parviennent,  jusqu'au  coude  qu'elle  forme  versl'E.  au  pied  du 
bourg  de  la  Barthe-de-Neste.  que  des  affluents  de  peu  d'importance.  Elle  est  cependant  assez 
riche  en  eaux  pour  subir  une  saignée  à  Sarrancolin,  village  près  duquel  se  trouve  sur  la  rive  g. 
l'origine  du  Canal  de  la  Keste.  Avant  de  tomber  dans  la  Garonne,  la  Neste  frùlc  St-Laurent-de- 
Neste,  traversé  par  la  Torle,  qu'elle  reçoit  (rive  g.)  un  peu  en  amont  du  confluent  du  Neslos,  qui 
lui  parvient  (rive  d.)  grossi  (rive  d.)  du  ruisseau  de  Larise;  — (hors  du  département)  les  rivières 
suivantes,  toutes  issues  du  plateau  de  Lannemezan  et  qui  lui  parviennent  par  la  rive  g.  seule- 
ment :  la  .Sfu'e  et  son  affluent  ded.laGes.se:  la  Gimone  qui.  avec  la  précédente,  sert  pendant 
quelques  kilom.  de  limite  commune  aux  doux  déparlements  de  la  Haute-Garonne  et  des  Hautes- 
Pyrénées;  VAn-ats;  le  Gei-g,  dans  lequel  tombe  (rive  d.)  le  Cier  et  qui  laisse  à  3  kilom.  de  sa 
rive  g,  Castelnau-Magnoac  au  sommet  d'un  tertre;  la  Baïse-Devant  augmentée  (rive  d.)  de  la 
Solle  et  la  Baïse-Dervière  arrosant  Trie  et  grossie  (rive  d.)  de  la  BaisoUe.  formant  toutes  deux 
la  Grande-Baïse. 

Bassin  de  l'Adour.  VAdour,  a  la  vallée  si  charmante  et  si  vantée,  coule  entre  la  région  des 
Nesles  à  d.,  dont  nous  venons  de  parler  et  celle  des  Gaves  à  g.;  ces  deux  régions  vont  se 
rejoindre  à  leur  sommet  vers  le  Néouvielle  et  le  Pic  de  Troumouse  et  cest  au-dessous  que 
l'Adour  a  ses  sources.  La  branche  la  plus  orientale,  qui  se  trouve  à  l'O.  d'Arreau,  recueille  par 
sa  rive  d.  les  torrents  d'Arligous,  de  Camoudiel,  de  Gaube.  puis,  au  hameau  de  Ste-Marie,  la 
rivière  de  Tourmalel  ou  de  Gripp.  Ainsi  augmenté,  il  pénètre  dans  l'étroite  vallée  de  Canipan 
qu'il  arrose;  en  aval  de  cette  ville,  il  reçoit:  (rive  g.)  VAdour  de  Lesponne  grossi  de  divers 
torrents,  (rive  d.)  le  ruisseau  de  Lhéris;  traverse  Bagnères-de-Bigorre  où  il  se  divise  en  plusieurs 
petits  bras,  apportant  avec  lui  la  grâce  et  la  force  motrice  utilisée  par  un  certain  nombre 
d'usines.  Au  delà  de  Bagnères,  il  fertilise  une  plaine  riche  et  variée  en  cultures,  détache  sur  sa 
rive  d.  à  Pouzac  le  Canal  d'Alarie,  recueille  (rive  g.)  VOussouel,  frôle  Tarbes  à  l'E.,  dans  une 
plaine  de  plus  en  plus  large,  admirablement  irriguée  par  une  foule  d'artères  communiquant 
entre  elles.  Dans  le  voisinage  de  l'Adour  et  parallèlement  coulent  :  (rive  g.)  VEchez,  qui  a  sa 
source  à  lE.  de  Lourdes,  reçoit  (rive  d.)  la  Gespe,  (rive  g.)  le  Souy  augmenté  (rive  d.)  du 
Mardaing,  puis  la  Gélinc;  baigne  Vic-en-Bigorre  et  va  le  rejoindre  à  sa  sortie  de  Maubourguet; 
—  (rive  d.)  YEsléoiis,  sinueux,  qui  naît  à  l'E.  de  Tarbes  et  dans  lequel  tombe  une  foule  de 
ruisseaux,  laisse  Pouyastruc  à  1800  m.  de  sa  rive  g.,  frôle  Rabastens-de-Bigorre  à  l'E.,  voit 
déboucher  sur  sa  rive  g.  en  amont  de  cette  ville  le  Canal  d'Alarie,  se  gonfle,  toujours  par  la 
même  rive,  des  ruisseaux  de  la  Garnère,  d'Aygues-Vipes  et  de  Larcis  et,  par  la  rive  d.,  de  celui  de 
Lauzue  et  tombe  enfm  dans  l'Adour  à  8  kilom.  au-dessous  de  Maubourguet:  —  (rive  g.)  le  Louet, 
qui  né  dans  la  première  enclave  à  l'O.  du  département,  arrose  la  seconde  et  gagne  l'Adour  en 
aval  de  Castelnau-Rivière-Basse,  après  avoir  baigné  le  pied  de  la  colline  qui  porte  cette  bour- 
gade. Un  peu  au-dessous  du  dernier  confluent,  l'Adour  passe  par  120  m.  dans  le  département  du 
Gers,  où  lui  parviennent  encore  :  (rive  d.)  l'^rcos  et  (rive  g.)  le  Bergons.  le  Saget,  le  Larcis  grossi 
(rive  d.)  du  Lées  et  le  Gabas.  Ces  cinq  derniers  cours  d'eau  n'ont  qu'une  inQme  partie  de  leur 
cours  dans  les  Hautes-Pyrénées  ou  le  touchent  par  une  seule  rive  ;  l'Arros,  au  contraire,  dont 
la  source  est  voisine  de  celle  de  l'Adour,  y  possède  un  cours  de  43  kilom.  ;  il  laisse  sur  sa  rive  g. 
les  ruines  de  l'abbaye  de  l'Escaladieu,  touche  le  bourg  de  Tournay,  devient  extrêmement 
sinueux,  se  gonfle  (rive  g.)  de  VArret  et  (rive  d.),  hors  du  département,  du  Boues. 

Le  principal  affluent  de  l'.^dour  est  le  Gave  de  Pau,  qui  ne  lui  parvient  que  dans  le  départe- 
ment voisin  des  Basses-Pyrénées.  Il  est  formé  de  toutes  les  sources  ayant  leur  origine  dans  les 
glaciers  de  Gavarnie,  où  il  fait  immédiatement  un  bond  de  422  m.  de  hauteur,  dans  l'un  des  plus 
beaux  sites  du  monde  et  se  grossit  de  l'eau  des  cascades  qui  ruissellent  au  pied  du  cirque.  De 
nombreux  gaves  lui  parviennent  des  pics  environnants  :  (rive  g.)  gaves  des  Tourelles,  des 
Espessiéres,  (ÏOssoue,  d'Aspe,  (rive  d.)  gave  de  Héas  augmenté  (rive  g.)  de  VEslaoubé  et  (rive  d.)  de 
VEstibére.U  descend  ensuite  la  vallée  du  Gèdre,  recueille  (rive  g.)  le  Gave  de  Cestrède,  le  Lassa- 
riou  grossi  (rive  g.)  du  Badet,  arrive  dans  la  jolie  petite  vallée  de  Luz,  où  lui  parvient  le  Bastan 


IIAI  TES   l'Vr;i:NEES 


589 


ou  jai'e  de  Barcgcs.  11  se  dirige  au  N.-O.,  recueille  (live  g.)  le  Beynnznou  ;  puis  sa  vallée  se 
i-csscrre  et  il  gagne  Ncstalas-Piei-rcfiUe,  où  il  se  gonllc  des  eaux  limpides  du  Gnee  de  Canlei-etx. 
formé  de  la  réunion  des  Gaves  de  Lutoiiv,  de  Gaulie  cl  du  Marcadau.  Le  gave  de  Luloui-.  qui 
descend  un  escalier  de  lacs,  s'abime  dans  le  gave  de  Caulerels  à  la  cascade  de  Pisse-Arros;  le 
gave  de  Gaube  descend  des  oulelles  du  Vignemale.  li'averse  le  lac  de  Gaube  et  s'achève  à  la 
cascade  du  Pont-d'Espagne  où  il  esl  rejoint  par  le  Marcadau.  biMiié  de  birrenls  issus  des 
glaciers  el  des  lacs;  réunis,  ils  traverscnl  alors  le  val  de  Jerel  pour  gagner  le  gave  de  Gaube. 
En  amont  d'Argelès,  le  Gave  de  Pau  re^oiL  (rive  g.)  le  (j'tu'c  d'Atnn.  réunion  du  L(di<a  de  Hun.  (pu 
traverse  le  lac  d'Eslaing  et  du 
Gave  d'Arrens,  qui  laisse  Aucun  à 
quelques  centaines  de  m.  de  sa 
live  g.  non  sans  s'èlre  grossi  du 
dévci'soir  du  lac  Migoiiëlnu.  Puis 
il  se  divise  en  une  intinilé  de  bras 
dans  la  large  vallée  d'.\rgelés  où 
il  l'orme  des  îles  et  des  ilols, 
s'augmente  (rive  g.)  du  IJerffoiif:. 
(rive  d.)  du  Nés,  (rive  g.)  du  i-uis- 
Kemi  de  Biil-Souriritières,  gagne 
Lourdes,  (pi'il  laisse  sur  sa  rive 
d.,  conlourne  sa  vieille  citadelle, 
passe  au  pied  de  la  grolle  fa- 
meuse qui  allire  l;iiil  rir  iièlniiis 
et  de  malades,  el  tourne  brusque- 
ment à  l'O.  .\vaiU,  de  quiller  le 
déparlemeni,  il  reçoit  (rive  d.)  le 
déversoir  du  lac  de  Lourdes  el, 
en  face  de  Sainl-Pé.  irive  g.i  la 
Génie,  qui  se  bifurque  en  deux 
branches  :  la  Génie-Longue  el  la 
Génic-Briifjtie. 

lloi's  du  déparlemerd.  le  Gave 
de  Pau  reçoit  encore  :  (rive  g.)  le 
J.otizou,  cpii  sépare  un  inslanl  les 
Hautes -Pyrénées  des  Basses - 
Pyrénées  et  plus  bas  :  (rive  d.) 
rOîiS.s-c,  qui  a  son  origine  dans 
les  landes  de  Barlrè'^. 

Lacs.  Sur  les  071.  lacs  du  ver- 
sant français  des  Pyrénées,  répar- 
tis soit  dans  le  bas-^in  de  l.-i  Ga- 
ronne, soit  dans  celui  de  lAdoui-. 
on  en  comple  plus  de  S(l  dans  les 
Ilaules-Pyrénées.  Les  lacs,  aux 
eaux  Iransparenles.  d'une  surface 

généi'alcment  petile.  de  forme  irrégulière.  *onl  prc-qiie  Ions  siUiés  à  une  .-dillude  élevée,  gén  i- 
ralement  entre  I.'jOO  et  I.XOtl  m.  Le  plus  bas  et  le  plus  étendu  es(  !<■  /.ir  de  f.oia-des.  d'une 
profondeur  de  8  m.  et  de  4  Uilom.  de  circuit.  Le  plus  profond  est  le  lac  Bleu  rl'2I  m.),  d'une 
surface  de  47  hectares.  Le  lac  d'Oircdon  a  4!)  m.  de  profondeur  et  ti  hectares  de  superficie 
Parmi  les  plus  connus  cilons  encore  :  le  lue  île  Gaiihe  il.uis  la  \a!lée  siipérieui'e  d.'  l'Adour.  le 
lae  d'Eslaing  traversé  par  le  Labal  de  Bun.  le  lue  de  Mii/inielaii  qui  se  déverse  dans  le  Gave 
d'Arrens.  ele.  La  région  qui  en  renferme  le  plus  est  celle  qui  s'élend  aiib.ur  de  Néouvielle,  entre 
les  \c-les  h  il.  et  les  Gaves  à  g. 

CANAUX.  Les  seuls  qui  existent  ne  sont  (jue  des  canaux  d'iri'igalioii.  Le  plus  important  est  le 


LOl-RI)E.S. 


bniijoii  lia  Eurt- 


■s. 

a 


IIAUTES-PynENEES 


nn 


Canal  de  la  Neste.  on  de  Sarrancolin.  du  nom  du  village  piès  duquel  esl  :^.i  piise  dcau,  ou 
encoie  de  Lannemezan,  parce  qu'il  en  arrose  le  plaleau.  Il  commence  à  050  m.  d'alliUule.  sur 
la  rive  ;,'.  de  la  Neste.  Sa  largeur  est  de  10  ni.  et  sa  longueur  de  '2S  Ullom.  (lOS  jusiiue  près  de 
Lannemezan  où  il  se  divise  en  10  rigoles  alimentant  10  rivièi-es.  dont  n  trilnilaires  de  la  Garonne  : 
Louge  {Hic-Garonne),  Save,  Gesse,  Gimone,  Arrats,  Gers,  Baïsc-Devanl.  Baïsollc,  Baïse-Derriére 
{Illes-Pyrénâes)  cl  l  tributaire  de  l'Adour  :  Boues  {lUes-Pyrénécs). 

Le  Canal  d'Alaric.  qui  accompagne  la  rive  d.  de  l'Adour,  possède  une  longueiu-  de  "iS  Kiloin.. 
de  Pouzac  (rive  g.  de  l'Adour)  à  sou  Iciniinus  dans  l'Estéous.  en  aval  de  Rabasicns.  Sa  largeur 
est  de  à  m.  Citons  enlin  le  Canal  de  Luzerte  dérivé  de  l'Echez. 

Sources  minérales.  On  compte  '2.")  sources  minérales  autorisées  au  1*'  janvier  10(10.  sur  l'ili 
environ  i>lus  ou  moins  exploitées.  Argelès-Gazost,  qui  est  aussi  une  station  d'hiver,  possède  '2 


SAINT-SAVIX.  —  Eglise.  Salle  capitulaire. 


sources  sulfurées  sodiques,  chlorurées  et  io<lo-liidiiiurées  {Source  Pi-inripalc  et  Soiiirc  ]\'oirc), 
utilisées  dans  un  établissement  Ihernial.  Bagnères-de-Bigorre  exploile  dans  11  étaldisse- 
ments  57  sources  minérales  se  divisant  en  trois  groupes  :  1"  eaux  sulfatées  calciques  thermales 
(27°  à  51°)  les  plus  nombreuses  et  les  plus  abondantes;  2"  eaux  ferrugineuses  froides  (sources 
Angoulèn^c,  MélaoH,  Grand-Pré  et  Brauhauhan); 'y  eau  sulfureuse  sodique  froide  (source  Labas- 
sèrc).  Barèges  a  13  sources  (0°  à  lô"  4)  sulfurées  sodiques,  chlorurées,  alcalines  et  arsenicales, 
exploitées  dans  un  élablisscment  thermal  et  dans  un  établissement  particulier,  situé  à  ûOO  m. 
environ  du  Bourg.  Cadéac  utilise  dans  un  établissement  thermal  i  sources  d'eau  sulfurée 
sodique  froide.  Capvern  a  deux  sources  principales,  sulfatées  calciques  et  carbonatées,  situées 
dans  deux  ravins  dilïérents  :  la  Hounl-Caoule,  (Fontaine-Chaude  :  2i°)  et  le  BourkU  (19°).  Caute- 
rets  possède  l'2  sources  sulfureuses,  silicatées  sodiques  (ûô°  h  57°),  aUmentant  9  établissements 
(sources  des  Œufx,  César,  des  Espagnols,  Pause-Nouveau,  Rocher.  Piicinnixcl,.  La  Paillcrc,  Mau/iou- 
rat,  le  petit  Saint-Sauveur,  Pré-Vieux,  le  Bois,  Pauze-Vieux).  Sainte-Marie  a  i  sources  d'eau 
froide,  sulfatée  calciiiue.  Saint-Sauveur,  près  de  Luz,  possède  '2  sources  sulfiu'euses  :  Source  des 


IIAUTESPYRKNliES 


593 


flame.s(ôl"  0)  et  la  source  de  la  llimtnliiih'.  aMaliii;ni'  à  la  source  \'ieille  de  Bonnes.  Siradan  exploite 
4  sources  d'eau  IVoide,  sulfatée  calcii|ue  ou  remiiriueuse  liicaibonatée. 

Signalons  encore  les  sources  ferrugineuses  de  Saligos  et  de  Viscos,  la  source  bilunuiieuse  de 
Vizos.  Enlin  les  localités  suivantes  possèdent  un  certain  nondjre  de  sources  lidnérales  :  Beau- 
cens  (i),  Campan  (I),  Ferrère  ('2),  Germs  (  1 1.  La  Barthe-de-Neste  (1),  Labassére  (1),  Sers  (I), 
Tramezaigues  (S).  Villelongue  l'Ji. 

Climat 

Par  la  situation  qu'il  occupe,  le  département  est  rangé  sous  l'influence  du  climat  girondin. 
Mais,  en  raison  des  différences  énormes  d'altitude  que  l'on  y  rencontre,  les  variations  de  climat 
y  sont  extrêmes.  Les  froids  polaires  sévis- 
sent sur  les  hauts  sommets  de  la  frontière 
où  les  neiges  sont  éternelles.  Dans  les 
vallées  moyennes  d'Argelès,  d'Arreau,  de 
Bagnères-de-Bigorre,de  Luz,  la  température 
est  tiède  et  agréable  en  Décembre  et  en  Jan- 
vier. A  Bagnères,  la  température  moyenne 
annuelle  est  de  U-et  de  IS"  seulement  pour 
les  trois  mois  d'été.  La  température  moyenne 
de  Tarbes  est  de  15°.  En  général,  dans  le 
département,  l'automne  est  la  plus  belle 
saison,  l'été  brillant  et  tempéré,  le  prin- 
temps pluvieux,  l'Iiiver  doux.  Sur  le  pla 
teau  de  Lannemezan,  balayé  souvent  par  les 
rafales  de  neige,  celle  dernière  saison  est 
souvent  rude. 

La  hauteur  moyenne  annuelle  des  pluies, 
qui  oscille  autour  de  0  m.  85  à  Tarbes,  aug- 
mente avec  l'altitude,  avec  une  diminution 
constatée  toutefois  dans  les  vallées  élevées 
comme  celle  de  Gavarnie  par  exemple,  où 
la  moyenne,  quoique  très  variable,  oscille 
autour  de  I  m.  ^0,  tandis  qu'au  sommet  du 
Pic  du  Midi,  elle  varie  de  5  m.  à  2  m.  T,i. 

Des  observations  niétéorologiques  très 
importantes    sont    failes    à    l'observatoire 

du  Pic  du  Midi  de  Bigorre,  à  celui  de  Ga-         SAINT-SAVIN.  -  Église.  Orgue  .tans  le  transept  N. 
varnie    établi    par   le    Club-Alpin    et  dans 
d'autres   centres    répartis    sur    différents    points    du    territoire  ;    à    Bagnères-de-Rigorre,    etc. 


Divisions  administratives 

Étendue  :  iù-iOli  hectares  icadastre).  —  Population  (l'JOI)  :  SlôriiO  habitants. 


Cantons 

Communes 

11 

195 

5 

91 

10 
Total.      20 

To 

194 

al.      âSO 

Arrondissements 

Préfecture  :      Taubes 1 

Sous-  (  Arr/cU's-Gazosl    ...  1 

Préfectures       (  linr/ncres-de-Bigorrc.         1 

Total.      ~5^ 

LISTE   DES   CANTONS 

Tarbes Castelnau-P,i\  ièrc-Basse,  Galan,  Maubourguet.  Ossun,  Ponyastruc,  Babas- 

tens.  Tarbes  N.,  Tarbes  S..  Tournay,  Trie,  \ic-en-Bigorre. 
Argelês-Gazost     .   .   .     Argelès-Gazost,  Aucun,  Lourdes,  Luz,  Saint-Pé-de-Bigorre. 

T.   IV.   —  38.  IlAt'lKS-PÏRÉMJES    II. 


59i  nAUTEs-pvp.  v:M:r:s 

Bagiirres-cle-Bigovre  .     Arrcnu.  Bagnère?-de-Bigorrc.  la  P.:irllir-ilp-Nc~tP.  P.ordères-Louvon.  Cam- 

|)nn.  C.nslelnau-MaEinonc.  L:iriiiciuc/.in.  Maulonii-Baioiisse,  Saiiii-Lauiont, 

Vielle-Auie. 

CULTES.  Culte  catholique.  Êvcchc  :   Tarbos.   érii;!''  au   iv    s.    Jadis   désigné   sous    le    nom 

d'évétlié  lie  Bigorre.  il  fut  rattaché  à  la  métropole  dAurli,  jusqu'en   1790,  époque  à   laquelle   il 

pa.çsa  dans  celle  de  Toulouse;  supprimé  en  iai'2.  il  lui  rétabli  en  1825  et  rattaché  de  nouveau  à 

Auch.  Le  diocèse  ne  comprend  que  le  département  et  compte  28  cures,  298   succursales   et   \ôô 

vicariats,  rétribués  par  l'État.  Tarbes  possède  un  séminaire  diocésain.   Les   congrégations   i-cli- 

gieuses  d'hommes,  peu  nombreuses,  s'occupent  de  prédications  et    d'enseignement.    Celles    de 

femmes,  assez  nombreuses,  sont  vouées  à  l'enseignement,  aux  œuvres  charitables,  ou  à  la  vie 

contemplative.  Plusieurs  ont  leur  maison  mère  dans  le  département.  Le  principal  pèlerinage  est 

celui  de  N.-D.  de   Lourdes,   qui  attire   chaque  année  des  milliers   de    pèlerins:  citons   encore 

\.-n.-de-Garaison   à   Mauléon    et   N.-D.-de-Pnueylaiin   à    Arrens.    Culte    protestant.    Les    adlié- 


SAINTSAVIX. 


Kuli-r.  ('.liO]iileaii.T. 


renls  à  ce    culle    sonl    ivill.Tcliés   au   consisloiic    (riiilhcz  iBasses-Pj rénées),    qui    relèvi'  de  la 
9'  circonscripliiin   synoilile.   Il  y  a  une   église  à   T.arbes   avec   annexes   à  Bagnères-de-Bigorre 
et    à  Cauterets.   Culte   Israélite.    Les   rares    aiIhérriiU   ,à    ce   citlle   sonl   rattachés   à     la    circon 
scription  consistoriale   deP.ayonne. 

ARMÉE.  Le  déjiarlement  ressortit  ;i  la  IS"  région  mililaire  qui  compte  .">  déiiartemenls  et 
S  sulMli\  irions  de  région,  dont  une.  celle  de  Tarbes.  comjirend  tout  le  déparlement.  Les  troujies 
qui  en  dépendent  sont  rattachées  au  IS'  rni|is  il',\rmée  dont  le  chef-lieu  est  Bordeaux.  La 
garnison  de  Tarbes  comprend:  1  régimeni  diiilaiilrrie.  2  régiments  d'artillerie.  1  école  d'arlilloiie 
avec  1  arsenal  et  1  compagnie  de  cavalier^  i\r  iciiiniilc.  Le  département  ressortit  en  outre  ;"i  la 
IS"  légion  de  gendarmerie.  Barèges  piis-rdr  un  lin|iil.il  iiiilil.-iire  qui  coniple  un  détachement 
d'inlirmii'i'S  militaires  de  la  IS-  sccticm. 

JUSTICE.  Le  département  ressortit  à  la  Cour  d'appel  de  Pau.  Il  existe  1  Tribunal  de 
1'  instance  à  Tarbes  (où  se  tient  la  Cour  dassises).  à  I!agnères-de-Bigorre  et  à  Lourdes. 
Tarbes,  Argelès  et  Bagnères-dc-Bigorre  possèdent  I  Tribunal  de  commerce.  Il  y  a  l  Justice  de 
paix  dans  l'ii.icun  ile~  2(1  caillons. 

INSTRUCTION  PUBLIÛUE.  Le  déparlement  ressorlil  à  l'Académie  de  Toulouse  et  ne 
possède  auiim  élablissement  d'enseignement  sujiérieui-. 


-M 

I 


596 


HAUTES  PYRENEES 


L'enseignement  secondaire  com- 
prend, pour  les  garçons  :  1  lycée 
à  Tarbes,  1  collège  communal  à 
Bagnères-de-Bigorre  et  à  Vic-de- 
Bigorre:  pour  les  filles,  1  collège 
à  Tarbes.  En  outre,  il  y  a  1  petit 
séminaire  à  Saint-Pé  avec  suc- 
cursale à  Argelès  (collège  ecclé- 
siastique). Des  établissements 
libres  existent  à  Argelès,  Lanne- 
iiiezan.  Monléon-Magnoac,  Ossun 
et  Tarijes. 

L'enseignement  primaire  recrute 
ses  professeurs  à  l'École  nor- 
male d'instituteurs  d'.\uch,  com- 
mune aux  deux  départements  du 
Gers  et  des  Hautes-Pyrénées  et 
à  l'École  normale  d'institutrices 
(avec  école  annexe  et  école  malernelle  annexe^  de  Tarbes,  également  commune  aux  2  mômes 
départements.  Il  existe  encore  1  école  primaire  supérieure  de  fdles  à  Vic-de-Bigorre.  Dans  un 
autre  ordre  d'idées,  citons  l'école  municipale  de  dessin  et  d'architecture  de  Tarbes  et  la 
maîtrise  de  la  basilique  de  Lourdes.  Enlin,  un  observatoire  est  installé  au  soannet  du  Pic 
du  Midi  de  Bisorre. 


SAINT-S.WIN.  —  Eglise.  Cliaiiileau. 


Le  département  ressortit  encore  à  l'arrondissement  minéralogique  de  Bordeaux,  sous-arron- 
dissement de  Bordeaux  S.  (division  du  S.-O);  à  la  7»  région  agricole  (S.-O.);  à  la  22°  conserva- 
tion forestière  (Pau)  et  à  la  0'  inspection  des  Ponts  et  Chaussées. 


Agriculture 

Le  départemenl  e*!  surtout  agricole  dans  la  partie  septentrionale,  propre  à  toutes  les  cultures, 
pastoraldans  la  montagne  et  sur  les  derniers  contreforts  des  Pyrénées. 

Au  premier  rang  des  cultures  vient  celle  du  froment  (."2  400  hectares,  467  860  hectol.  en  1000), 
puis  celle  du  raa'is  (0010  hectares.  ri60020  hectol.),  qui.  dans  la  vallée  de  r.\dour,  atloint  des  pro- 
portions élevées,  do  l'avoine  (159  780  hertdl.),  du  méteil,du  seigle  et  de  l'orge;  ces  deux  dernières 
céréales  sont  cultivées  jusqu'à 
l'altitude  de  1400  m.  dans  les  val- 
lées bien  exposées.  La  pomme 
de  terre,  plantée  dans  O.'jTO  hec- 
tares, a  produit  29J000  quintaux. 
Parmi  les  légumineuses,  les  hari- 
cots seuls  ont  quelque  importance 
(12  450 quintaux  pour  8300 hectares). 

Les  prairies  artificielles  ne  com- 
prennent guère  que  le  trèlle 
(157  2.'j0  quint.)  et  la  luzerne  (ÔO  190 
quint.).  La  culture  de  la  betterave 
fourragère  est  presque  nulle.  Par 
contre  les  prés  naturels  occupent 
50  800  hectares  et  ont  donné  un 
rendement  de  1  820  100  quint,  et 
les  herbages  82  810  quint,  pour  4275 
hectares.  SAINT-SAVIN.  -  Église.  Chapilcnu. 


IIAUTES-l'YRIiNUES 


597 


La  culture  Jes  plantes  imlusliielles  ne  comprend  guère  ipie  celle  du  lui  (lOj  hectares)  et  celle 
du  tabac  (158  hectares  partagés  entre  003  planteurs  et  ayant  lournl  'JOt  i't7  lui.  de  (abacs  classés). 

La  vigne,  pour  une  surface  (le  ri'270  hectares,  a  produit  .s-JS|:)  hi'ctol.;  en  outri>  l-JO  hectares 
n'avaient  encoi'e  rien  produit. 

On  conijitait  iO  4111  hectares  02  de  terrains  communaux  soumis  au  régime  forestier;  en  outre, 
la  commune  de  St-I'c  possède  par  indivis  avec  l'État  'i.'îOO  hectares  7,^1  de  forets.  L'essence 
dominante  dans  les  Pyrénées  est  le  sajiin.  Le  reboisement  y  est  aciivement  poussé. 

La  culture  fruitière  est  en  grand  progrès.  En  lllDO  on  a  récollé  10 .",011  quint,  de  cliAtaignes, 
12.')0D  de  noix,  10  000  de  pommes  à  ciilre  (tù'iO  hectol.  de  cidre)  et  '2000  de  prunes. 

La  race  chevaline  de  Tarbes,  si  réputée,  est  luie  et  nerveuse;  ses  produits  sont  très  appréciés 
dans  la  cavalerie  légère.  Le  haras  de  Tai'ljes  est  l'un  des  plus  impoitaids  de  rrarne:  .m  coniiile 


N.:'^ 


BEAUCENS.  ^  Ruiiius  du  ClKilcau. 


en  outre  11  stations  de  monlc  dans  le  département.  Dos  sociéti-s  de  coursi's  fonctionnent  à 
Tarbrs,  Vic-de-Bigorre,  Maubourguet  et  Lanneme/au.  Kn  l'.MMt.  on  comptait  10,S40  chevaux,  l."500 
mulets  et  12  400  ânes.  La  race  iiovine.  pour  laquelle  e\islent  plusieurs  herd-books,  comprenait 
lôio.Tl  animaux,  dont  72.->0  bœufs  de  travail  et  81  775  vaches  ayant  produit  .MOOOO  hectol.  de  lait. 
Il  existe  une  beurrerie  à  Estensan.  où  f,iiirii,.nne  une  l'iuilièrc  dans  lai|iielle  on  a  manipulé 
lir.r.DO  lit.  de  lait  en  1900.  La  race  ovine  comiiliiil  i'.ll  Vl\>  sujels,  dont  17riOOO  tondus  ont  fourni 
6420  cpiliit.  de  laine.  La  race  iiorcine  était  représentée  par  00  72:1  .iiiiiii.iux  et  la  race  caprine  par 
7280.  Entin.  7800  ruches  d'abeilles  ont  produit  7700  kilog.  de  miel  et  Ô220  de  cire. 

Les  forets  des  Pyrénées  sont  peuplées  d'ouis.  de  s.ingliers,  d'isards,  de  quelques  loups,  de 
renards,  do  martres. 

(.'.'est  la  truile  qui  domine  dans  les  rivières  et  dans  les  lacs.  Les  principaux  cours  deau  en 
reçoivent  idiaqiic  année  des  alevins. 

Le  dépailemcnt  compte  une  chaire  départementale  d'agriculture  à  Tarbes  et  une  chaire 
spéciale  à  \ic-de-Bigorre. 


!/3 

-a 

5 
o 

< 


n  A  U  T  E  s  P  Y  R  lî  N  E  E  S 


oOfl 


Industrie 

En  dehors  des  indiislries  extraclives  el  (cxiilcs.  les  .iiitirs  |]i-,iniiies  industrielles  soiil  ;i  peu 
près  nulles.  Au  51  dércinbrc  1000  on  ne  coniiil;iil  d:nis  lo  (lo|i;uli']nonl  «[uc  l^ô  .'ipiuii'oils  à  \ .-iiicLir 
en  activité  et  17  inactil's. 

INDUSTRIES  EXTRACTIVES.  On  coni|itc  10  concessions  de  mines  :  1  de  lignite  à  Oiignac, 
ô  de  manganèse  à  Nlcllc-Aiiir.  Ailcrviellc  el  Liindcrvicllc,  0  de  plomb,  zinc  et  niclaux  coiniexes 
à  TAran,  la  Gela,  liéas  el  Gavarnie,  Palounia,  Pierrctitle  el  Arrens.  Il  n'y  a  aucune  ndidorc; 
1  tourbière  est  exploitée  à  Ossun-Lanianiuo  d'une  façon  irrégulière.  Il  existe  des  carrières  sou- 
terraines d'ardoises  à  Labassèrc  coniprenanl  i  groupes  :  Gerin,  Laliassère.  Lourdes-Ossun. 
Louron  et  .4ragnouot  :  les  deux  pi'eniiers  sont  les  jilus  impmlanls.  L.i  |ir(idu(iion  en  1000  s'est 
élevée  à  16  823  000  ardoises.  Citons  encore  les  2  carrières  de  gypse  de  Lanianiue-Pontacq  et  les 


PIEIUSEFITTE. 


Eglise. 


o  de  pierres  à  cliaiix  du  i:inu|ic>  de  Madiran  Soulilcc.-uisc.  p<Mi  (■xpinid'c^.  1,'argile  ^'cxlrail  ,'i 
Auieillian,  le  marbre  .'i  C.anipan  et  à  Sarrancolin  (rexlr;icli<in  en  1000  s'est  élevée  à  ISOO  T.).  Les 
marbreries  el  huiinories  de  Bagnères  jouissent  d'une  grande  réputation.  Tarbes  [lossèdc  une 
tuilerie  inipml.iMle. 

INDUSTRIES  AGRICOLES.  De  nombreuses  minoteries  sont  inslalli-cs  sur  les  piincipaux 
cours  d'eau  qui  actionnent  en  outre  des  batteuses  à  grain,  des  moulins  à  lièlle.  des  lunleiies, 
sans  compter  les  tournories  et  marbreries.  Les  industiies  du  bois  comi)rennent  des  scieries 
nondireuses  et  des  tourneries,  des  saboteries.  Tarlies  fabrique  des  jouets  d'enfant,  des  cou- 
tearix  et  l/dialières  en  bois;  liagiières.  des  articles  d'électricité  et  des  aiipareils  de  photographie. 

INDUSTRIES  MÉTALLURGIQUES.  Le  département  ne  i)ossède  aucune  usine  métallur- 
gique, mais  seulement  2  fonderies  de  2'  fusion.  Tarbes  possède  un  élablisseiiierit  nulitaire  de 
premier  ordi'e.  l'arsenal,  occupaid  en  moyenne  3000  ouvi-icrs  civils.  On  fabiicpie  des  machines 
agricoles  à  .\ureilhan,  des  instruments  aratoires  à  Sainl-Pé,  des  métiers  à  Ancizan,  Saint-Lau- 
rent et  Tuzaguel. 


600 


H  A  U  T  E  S   FM"  R  K  NEES 


INDUSTRIES  TEXTILES.  Tnilio-  et  surtout  Bairnèros-de-BisniTo  pn-^-èdciil  i1p<  fabriques 
de  tissus,  occupant  1500  ou\iii'iv  ri  (iiivi'ières  dans  ce  dernier  centre;  I.uz  iirciiluit  de-  étoffes 
de  laine  léfïères;  Ancizan  ('.ihiicine  du  drap.  Rnirnères  des  tricots.  Un  très  irrnnd  nomI)ie  de 
fcMinies.dnns  la  monfaa:ne.se  livrent  éiraleMienl  n  l'industrie  du  tricot.  Enfin  Mazères  et  Tuzn£;uot 
possèdent  des  filatures. 

INDUSTRIES  DIVERSES.  On  ne  peut  iîucre  citer  sous  cette  luliriquc  ipie  ipielques  pape- 
teries et  plusieurs  tanneries,  à  Tarbes  notamment. 

Commerce 

Quoique  département  frontière.  Ie<  Ilautes-Pyiénées  ne  possèdent  pas  de  conininnic.iliniis 
directes  avec  l'Espagne,  soit  jiar  route  carrossable,  soit  par  chemin  de  fer.   Les   seuls  sentiers 


LUZ. 


Ctiâteaii  (le  Sic-Marie. 


reliant  les  deux  versants  pyrénéens  franchissent  des  cols  élevés  et  ne  sont  accessibles  qu'aux 
piétons.  D'un  autre  coté,  une  seule  route  dans  la  partie  montattneuse  moyenne  fait  communiquer 
la  vallée  de  la  Neste  à  l'E.  avec  celle  du  Gave  de  Pau  à  l'O.  C'est  aussi  cette  même  roule  pro- 
lonsée  des  deux  côtés  qui  relie  le  département  aux  <leux  dé|)arlements  limitrophes  de  la  llaute- 
Caronne  et  des  Basses  Pyrénées.  On  comprend  dans  ces  conditions  que  le  commerce  de  cette 
réirion  élevée  n'aprecte  aucune  permanence.  Il  se  borne  à  des  échanites  avec  la  plaine,  nueux 
partagée  sous  le  rapport  des  voies  de  communication.  Ce  sont  donc  les  foires  et  marchés  qui 
constituent  les  seuls  mouvements  d'alTaires.  La  foire  de  Gavarnie,  qui  se  tient  en  juillet,  attire 
beaucoup  d'Espagnols.  Les  m;u(hés  les  jdus  importants  sont  ceux  de  Tarbes.  de  Bagnères.  de 
Trie.  etc. 

Le  départemeid  importe  de  la  houille,  mais  en  petite  quantité.  Ses  principaux  articles  d'expor- 
tation consistent  en  marbres,  tissus  de  laine,  eaux  minérales,  chevaux  de  Tarbes.  etc. 

Tarbes  est  le  siège  iruiic  (iinudu-e  de  commerce  dont  le  ressort  cndu-asso  tout  le  département. 

En  1901,  la  succursale  de  la  Banque  de  France  à  Tarbes.  à  laipielle  sont  rattachés  Bagnères 
et  Lourdes,  a  occupé  le  hh'  rang  sur  126,  avec  un  chilTrc  d'affaires  de  .ïTOOS  100  fr. 


ce 

> 
p 

< 


mz 


HAUT  ES- PYRENEES 


Voies  de  communication 


kiloin. 
Cliemiiis  de  Icr  (vuie  ii(.iiiii;ile)  ....      206,276 

»  (voie  étioilc) 24,573 

Routes  nationales 547,098 

thermales 1(10,  iOO 


kiloin. 

Clieinins  de  tri'.'uule  connu"" S.")S,()'.I6 

d'intérêt  commun .MS,S07 

vicinaux  ordinaijes 2  1iri,IU'J 

liivièii'  llotlal)le  ;  JN'cste 40,     » 


TAREES,  ([lie  traversent  de  petits  Ijras  artificiels  dérivés  de  l'Adour,  occupe  une  vaste  plaine 
qui  s'étale  au  pied  des  l'yi'énées;  c'est  une  grande  ville   de  moyenne   animation  et  qui  ne  se 

réveille  réellement  qu'en  ses  jours 
de  marché.  Elle  a  des  rues  larges, 
bien  tracées,  deux  places  spa- 
cieuses, la  place  Maubouryucl  or- 
née de  la  Fontaine  de  t'Inondalion, 
assez  gracieuse,  et  la  place  Hiar- 
ciHiieu,  bordée  par  la  Halle  aux 
ifrains  et  ornée  de  la  Fontaine 
monumentale  et  de  la  Fontaine 
d'Amour  ;  mais  elle  ne  possède 
aucMii  iMumiment  digne  d'attirer 
lallenliun,  pas  même  sa  cathé- 
drale ou  église  de  la  Sède  (xir, 
.MV%  xvr  s.),  vérilahle  amas  de 
briques  qui  se  ehevauclient  pres- 
que sans  ordre  ot  acluelleuicnt 
en  restauration.  L'intérieur  n'est 
guère  d'un  poùl  plus  relevé;  le 
niaitre-aulel  y  ;\  cependant  ipiel- 
que  aUurc  et  la  nef  présenle  des 
boiseries  surmontées  de  grilles 
en  fer  du  xvni"  s.  Une  rose  du 
xiu"  s.  subsiste  au  \.  du  transept 
(]ue  domine  une  coupole  octogo- 
nale du  XIV  s.  Dans  l'église  St- 
Jciin  ixiv  s.)  reslaurèe,  on  ne 
|ieut  citer  que  les  peintures  iiio- 
clernes  e.xécutées  en  grisaille  .'i  la 
voùle.  Une  tour  carrée  .'i  meur- 
Irières  (xir  s.)  la  domine.  I.'é- 
glise  Ste-Tliérêsc  ou  des  Carmes 
(xiv's.)  possède  à  l'intérieur  quel- 
ques toiles  assez  bonnes;  un  clo- 
cher octogonal,  qui  s'appuie  sur 
une  base  carrée,  la  surmonte.  La 
chapelle  Ste-Anne.  à  l'O.  de  la  ville, 
n'est  à  citer  que  poui'  mémoire.  Les  monumeiils  ciNils  sont  tout  aussi  dénués  d'intérêt.  La 
Préfecture  occupe,  près  de  la  cathédrale,  les  bâtiments  (xviii'  s.)  de  l'ancien  palais  épiscopal. 
Elle  est  précédée  d'une  place  bien  ombragée  et  son  jardin  renferme  des  ruines  et  deux  statues 
romanes.  L'Hôtel  de  l'ille,  sur  la  Place  de  la  Porlcle,  renferme  une  riche  hihHothè(jue  de  55 
à  40000  volumes,  quelques  incunables  et  des  manusci'its  de  valeur.  Le  Palais  do  Justice  s'ouvre 
sur  la  rue  des  Grands-Fossés,  centre  du  mouvement  avec  les  alentours  du  marché  lirahauhan. 
Les  autres  monuments  :  Frcrhé.  Lycée.  Théâtre  des  Xouveautés  et  Théâtre  Caton.  n'ont  absolu- 
m'înt  rien  de  saillant.  Mais  ce  cpii  |ieut  faire  l'honneur  de  Tarbcs,  c'est,  oulre  les  Allées 
Carnot,  le   Pradeau,  d'où   l'on    jonil   il  une   vue   uiagnilique   sur   les   Pyrénées,   le   coui's   Reffijc 


LUZ.  —  Mur  dVnroiiito  of  p.ns?;nîj:o  de  l'Éirlise. 


fiOl 


HAUTES-PYRENEES 


et  le  Fiiirail.  bien  onibraïrés,  le  superbe  jardin  Massey,  avec  le  monument  de  style  mauresque 
Uominé  par  une  tour  et  qui  renferme  un  joli  musée  de  sculpture  et  de  peinture.  Non  loin  du  lac 
on  admire  un  clûilve  du  xv  s.,  avec  curieux  chapiteaux,  provenant  de  l'abbaye  de  St-Sever  de 
Ru^tan.  Un  petit  établissement  de  pisciculture  fonctionne  dans  ce  jardin,  dans  lequel  Tarbes 
a  érigé  un  inonumenl  à  Massey,  son  donateur,  et  un  buste  à  Théophile  Gnulicr.  Tarbes  honore 
encore    par    le   bronze    le    chirurgien   Larrcij  et  le  général  de   fle/]'ye. 

Ville  militaire  importante,  Tarbes  possède  un  célèbre  haras,  entouré  d'un  beau  parc,  un  arsenal 
qui  s'étend  au  N.-E.  de  la  ville  jusque  sur  les  bords  de  l'Adour.  qui  la  frôle  à  peine  et  de   nom- 
breuses casernes. 

ARGELÈS,  dans  une  vallée 
liiiiiTue  do  ;t  Uilom.,  est  devenue 
une  station  thermale  assez  fré- 
quentée depuis  l'adduction  des 
e.iux  de  Gazost.  Elle  s'allonge 
sur  la  rive  d.  du  Gave  d'Azun  en 
Mlle  longue  rue  sans  inléièt. 
llominéo  parla  pittoresque  prome- 
nudc  de  Tirelire, qui  continue  celle 
de  Canarie,  la  ville  occupe  une 
jolie  situation  sur  les  flancs  d'une 
colline  ombragée  de  pins  et  de 
châtaigniers.  Elle  possède  une 
cytise  moderne,  de  style  roman  ; 
au  N.  le  château  de  Vieuzar, 
autrefois  habité  par  Barèrc  (le 
conventionnel)  dresse  sa  tour  du 
MV  s.,  restaurée;  au  S.  le  Châ- 
teau d'Ouront  date  du  xv  s.;  sur 
1.1  place  de  la  Mairie,  enfin,  le 
p  léle  montagnard  Despourriu  a 
1111  Ouste  assez  élégant. 

Cela  seul  n'aurait  suflià  donner 

cle    la  vogue  à  Argelès.  Mais  le 

rliiiiat  y  est  très  tempéré  et  les 

eaux  <iu'on  y  exploite   sont   effl- 

laies.    11    s'est   alors     élevé,    en 

dessous  de  la  vdie   même   et  du 

canal,    une    station    thermale    et 

même   hivernale,    qui    a    groupé 

ses    maisons    autour    d'un    parc 

assez     gracieux,    devant     lequel 

s'ouvre    VEtaOlissemenl     thermal. 

Les    traditions   locales  y    sont 

assez  conservées  et  il  n'est  pas 

rare  dy  voir  des  baladins  ijui.  en  coutume  du  pays,  parcourent  les  rues  en  dansant  au  son  de 

l'aigre  musique  d'un  accordéon. 

BAGNÈRES-DEBIGORRE  s'étend  dans  une  jolie  situation  au  pied  des  montagnes  qui  forment 
la  vallée  de  Caiiipau.  Elle  e-t  ilans  un  site  ravissant,  très  lioisé  et  entourée  de  beWes  promenades 
comme  celle  de  Vaeenue  de  .•Salut  et  des  Allées  Dramatiejues:  à  l'intérieur,  la  ville  est  gaie,  ani- 
mée, surtout  sur  la  promenade  des  Cousions,  qui  en  forme  le  centre  avec  la  Place  Lafayette,  au 
N.-E.  de  laquelle  s'élève  X'église  Sl-Vincent  (xiv  et  xv"  s.)  avec  sa  curieuse  façade,  son  porche 
de  la  Renaissance  et  le  clocher  qui  la  surplombe  à  dr.  Une  jolie  Vierge  de  Clésinger  l'orne  à 
l'intérieur.  Bagnères  présente  tout  un  vieux  quartier,  où  l'on  admire  de  vieilles  maisons  du  xvi'  s. 
{maison  de  Jeanne  d'Albrel,  2  autres  maisons,  place  du  Vieux-Moulin,  etc.).  C'est  dans  ce  quartier 


LUZ. 


Tuniijcaii  (l'enroat  c:i*'n>lrc  dans  le   nuir  de    l'É^ilise, 


BETPOUEY.  —  Pic  du  Jlidi  de  nignrro.  Observatoire. 


II A  U  T  E  s    l>  V  P,  i:  NEES 


GOT 


que  se  dresse  la  tour  des  JacobinK  (xv"  s.)  reste  d'un  luicien  coiivciil.  Au  eoin  de  \a  rue  S  t- Jean  et 
de  la  rue  du  Théàlre.  rMiicienne  rhapclle  St-Jeaii.  détriiili"  par  un  iriienilic.  .■i\,'ul,  t-té  aménaijée  en 
théâtre.  On  n'en  voiL  plus  nuiin  porche  (xir  ou  Mir  s.)  el  une  IciiiMn-  i;i'niiui-e,  percée  dans  un 
pan  de  mur  élevé.  Noji  loin  de  l;'i,  Vllùlel  ilo.  fille,  sausiulérèl,  se  dresse  en  face  d'un  min-rhr  co'i- 
vert.  Véijlise  des  Carmes,  assez  ijracieuse,  est  située  sur  la  belle  aveinic  de  la  Fontaine  l'eriMigi- 
neuse.  Au  S.,  vers  la  montagne,  la  ville  thermale  dresse  ses  beaux  établissements  des  A'do- 
Thermes,  avec  le  Casino  et  son  Pare  el  des  Thermes,  qui  s'ouvrent  sur  la  vaste  Place  du  même 
nom, en  face  du  Square  Soubies  et  qui  renferment  une  bibliothèque  (plus  de  iOOOO  volumes)  et  un 
riche  Musée,  qui  comprend  plusieurs  salles  de  peintures,  aquarelles,  pastels,  scravures,  des  mou- 
lages de  sculplui'e  et  de  la  céramique,  des  collections  d'auliouités,   de  médailles,   de   monnaies, 


LAC    DE    GAUBE 

une  tralcrie  de  niinéralosîie  et  de  paléontoloctie.  A  VIfnspiee  on  voit  une  rhnpelle  du  xiir  s.,  ou 
éijlise  Sl-lliirlhélenii/.  peu  intéressanle.  C'est  cette  parlie  de  la  ville  qui  est  la  plus  liante:  de  belles 
avenues  bien  ombragées  montent  sur  le  uKJnl  Hédal.  vont  î")  Salul.  ou  vous  lurncid.  au  bas  des 
Allées  Miiiiileiuin,  à  \' Avenue  de  Campan,  bordée  de  belles  villas  (villa  Frossai'd  avec  «ik.s'iîcs  géolo- 
gique et  archéologique).  Bagnères  possède  encore  quelques  coins  bien  xcrdoy.iuls  ;  le  Square 
des  Vigneaux,  les  allées  Tourneforl,  les  bords  de  l'Adour,  où  se  tient  le  niai'i-lié  au  bois  et  sur  la 
rive  d.  duquel  est  un  vélodrome,  avec  stand  de  lir,  jeux,  etc.  lîagnères  a  élev(''  sur  les  Coustous 
un  buste  à  A.  Roland,  chef  des  chanteurs  uionlairuar'ds. 


Liste  des  Monuments  historiques 


Harlivs  .   -   .  Dolmen. 

Bizc-Nislos  .  Dolmen. 

ll>os KiilisL-  {xiV  s.). 

Luz Ki.'Iise  (xir  et  xiir  s.)  rorli(i«''0  an  .w"  • 


Mmliinii.    .  .  C.hnniir.  rrypli-  ol  oliapollc  du  réalise 

S;iiiil  Saviii  .  l'^uliso  (\ii"  s.). 

r^irlir^    .    .  .  r.loîlro  i\v"  s.)  dans  le  jarilin  Massey. 

\  iL'Ilf-Aiirc  .  t!ha|M-Ilo  d'.\i:<>s  (.\ii'  s.j. 


H^'FYREJŒES 


o  De.W00à-2000h 

0  De  2000  à  SOOOh 

©  De^SOOOà  fOOOOh 

@  De  tO  OOO^SO  OOOh-, 


t.Michiels  del 


Basses-Pyrénées 


Nom  —  Situation 

l'extrcme  pointe  S.-O.  de  la  France  s'étend  le  département  des  Basses- 
Pyrénées,  ainsi  nommé  de  ce  que  les  pics  de  la  grande  chaîne  de  la 
région  méridionale  de  la  France  n'y  atteignent  qu'une  liaulcur  peu 
élevée,  relativement  à  celle  des  pics  du  département  voisin  des  Hautes- 
Pyrénées.  C'est  l'un  des  17  départements  maritimes  baignés  par  la 
.Manche  et  l'océan  Atlantique  et  l'un  des  0  départements  formant  Ironticre  avec 
l'Espagne.  11  s'allonge  à  peu  prés  en  l'orme  de  triangle  isocèle,  dont  la  pointe  ferait 
défaut.  Son  sommet  se  trouve  à  l'embouchure  de  la  Bidassoa,  sur  l'océan  Atlantique; 
ce  sommet  tronqué  est  formé  i)ar  la  côte,  qui  s'étend  de  l'embouchuri'  de  l'Adour  à  celle 
de  la  Bidassoa.  .\u  [loint  de  vue  de  l'étendue,  il  occupe  le  onzième  laug.  La  base  du 
triangle  dépasse  Id'J  kiloni.  à  vol  d'oiseau,  du  [loint  comnuui  aux  trois  dépailcments  du 
Gers,  des  Hautes  et  des  Basses-Pyrénées  au  N.-E.,  jusqu'au  Pas  d'Aspe,  à  l'extrême 
pointe  S.-E.  De  l'embouchure  de  l'Adour  à 
la  pointe  N.  de  l'arrondissement  de  Pau, 
il  y  a  environ  l'in  kilom.;  de  celle  de  la 
Bidassoa  à  la  pointe  S.  de  celui  d'Olo- 
ron   il  y  en  a  125. 

Il  a  des  limites  naturelles;  au  N., l'Adour, 
une  première  fois,  depuis  son  embouchiue 
jusqu'au  Boucau  ;  puis,  une  seconde  fois, 
depuis  un  point  en  amont  de  Bayonne  jus- 
qu'au confluent  des  Gaves  réunis  de  Pau 
et  d'Oloron,  deux  kilom.  des  Gaves,  quel- 
ques kilom.  de  la  Bidouze,  du  Gave  d'Olo- 
ron, du  Gave  de  Pau,  du  ruisseau  de  la 
Taillade  et  de  [ilusieurs  autres  ruisseaux 
iusigniliants,  une  faible  iiarlie  du  cours 
du  Gabas  et  du  Larcis;  à  l'E..  plusieurs 
kilom.  du  Saget,  du  Bergons,  du  Larcis, 
du  Louet,  de  l'Ouzon,  du  Gave  de  Pau.  A 
partir  du  conlluent  du  Brossou  avec  ce 
dernier,  la  lirnile  commune  aux  deux  dé- 
partements des  Hautes-  et  des  Basses- 
Pyrénées  s'élève  rapidement,  par  une 
ligne  sinueuse,  jusqu'au  Pic  de  l'Esubette 
(1856  m.)  et  gagne  la  vallée  du  Layson, 
franchit  le  col  de  Saucède,  atteint  le  Pic 
de  Gabizos  et  le  Pic  de  Mourrous  sur  la 
ligne  de  faîte  séparant  la  France  de  l'Es- 
pagne, Au  S.  la  frontière  ne  suit  pas  tou- 
jours jusqu'à  l'océan  Atlantique,  à  l'O.,  celle  ligne  de  faîte,  qui  va  en  s'abaissant  graduel- 
lement; elle  consiste  parfois  en  quelques  kilom.  de  plusieurs  petits  torrents,  comme  le 


MONT.\NER.  —  Ensemble  de  rEyiise 
et  liu  ClKHean. 


39. 


BASSES   PYRENEES   I. 


GIO 


B  A  S  S  E  S   P  V  R  E  >;  E  E  S 


l'uiiseau  du  \'al  (lailns  cl,  à  la   [iniiilt'  S.  O..  un  une  dizaine  de  kilnui    du  coui's  de  la 
Bidassoa.    A   l'O.    rnliu    Idcran  Allanliiiue  le  borde  sur  ."'2  kiloui. 

11  est  lioi  né  au  M.  par  les  dépaiienienls  des  Landes  et  du  Gers,  à  l'E.  iiar  eelui  des 
Hautes-Pyrénées,  au  S.  par  les  provinces  espagnoles  d'Aragon  et  de  Navarre  ainsi 
(jue  par  le  pays  basque. 

Il  a  été  formé  en  ITStO,  pour  les  deu.\  tiers  de  la  sin-l'ace  environ,  de  la  province  de 
Béarn  et  pour  le  reste,  de  trois  régions  du  pajs  basque  Iram^ais   relevant  de  la  Gas- 

cognei  Lu howcl,  basse  Anvaire, 
Soûle). 

Histoire 

i'.'o>i  il;\iis  la  vallée  il'Ossau  que 
se  reiicoiilieni  les  plus  anciennes 
traces  d'Iiabilalions  du  départe- 
ment :  dans  les  s;rolles  d'.Xrndy. 
de  Ste-Colome,  de  Sordes.  remon- 
tant à  la  période  de  l'âge  du  remic 
et  dont  on  a  exhumé  des  silex 
taillés,  des  débris  et  des  oljjets 
ilivers.  Les  plus  anciens  monu- 
ments de  rà£;e  de  la  pierre  se 
trouvent  aussi  dans  \:\  même 
région.  Ce  sont  les  trois  s>roupes 
de  cromlechs  de  Bilhèrcs  :  Tun 
prés  de  la  fontaine  de  Iloundas, 
un  autre  près  du  ruisseau  de  l'Ar- 
riii-Beig.  le  troisième  au  ([uartier 
C.ourrège  de  C.aiis;  puis,  le  crom- 
lech de  Louvie-,)uzon.  les  dolmens 
de  Buzy,  (Calhau  de  Tcberno)  et 
dr>cou.  C'est  sur  le  plateau 
s'étendant  au  N.  de  Pau  fpie  les 
lumuli  apparaissent. 

Suivant  les  historiens  aneiens. 
SIrabon  et  Keslus  Avienus.  les 
Iliéres  formèrent  le  pi'cmiei'  iieuple 
historique  occupant  le  versant  N. 
des  Pyrénées:  la  partie  moyenne 
jn-ipi'/'i  l'All.uilii[ur  fut  b.'diilée 
p,ir  les  Aqudains  unis  aux  Ibèies, 
mais  prol'ondéjnent  distincts  des 
Celtes,  qui  les  tirent  passer  dans 
la  suite  sous  leur  domination.  Les 
Basques,  dont  la  langue  a  de 
nombreuses  analogies  avec  l'ancien  aquitain,  sont  considérés  .nijourd'hui  comme  les  desren- 
dants des  Ibères.  Ils  occupent  dans  les  arrondissements  de  Mauléon  et  de  Bayonne  les  vallées 
du  Saison,  de  la  Bidouze.  de  la  Nive  et  de  la  Nivelle.  Le  iiie  d'Anie.  ;'i  t'i:.,  m.iiipie  la  liante 
qui  sépare  leur  pays  du  Béarn.  On  en  compte  encore  1  ilUUlO  dans  le  dép.nicnicnl  ayani  gardé 
leur  langue,  Yeuskurd.  leurs  niceurs.  leurs  fins  ou  eoulnmes.  Leui'  .aiiioin-  innuoitéré  de  l'iridé- 
pendanre.  anjoni'd'hni  roinmc  autrefois,  les  porte  à  s'cxp.drirr.  piiiii-ipalcmrMl  i\i\u>  l'Aniéiiipie 
du  Sud. 
En  .">ti  av.  .1. -('...  un  lii-nlenani  de  César.  Crassus,  soumit  l'acilemeid  le- Aquitains  ipii.  étrangers 


"Srî5«i:iS3a!ii|^-  \^ 


SIMACOURBE. 


E"lise.  Alisiile. 


PAU.  —  Enliic  du  Chileau. 


.  •  ^i.-'- ,  . ■. fe^iiiS t.'i» mil 


ISfiwHiliiliiilililligiM 


LEMBEYE.  -  Église.  Ensemble  O. 


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MONTANER.  —  Donjon  cl  foililii-alions. 


B  A  s  s  E  s  -  P  Y  R  E  N  E  K  s 


615 


A  In  Gnule,  no  prirciil  anoiiiie  pnrt  m  la  levée  en  mnssc  de  l'an  ri2  contre  les  envahisseurs 
romains.  Ce  n'est  «iiie  plus  lard  rpiils  essayèrent,  mais  inulilcmcnl.  de  recouvrer  leur  indépen- 
dance dans  trois  tentatives  successives.  L'Aquitaine  ibérique,  ou  Novenipopulanie,  ne  comprit 
d'abord  vers  l'an  \~>  av.  J.-C.  que  5  peuples  ou  cités  :  Convcnx,  TarbeUi,  Ausci,  Eliisalcs,  Vanales, 
auxquels  vinrent  s'adjoindre  plus  tard  4  nouveaux  peuples  :  Conseranni,  Lactoratcs,  Boïdlcs,  Ihtro- 
ncnaea.  Enfin  au  v  s.  elle  en  compta  5  de  plus  :  Benarncnscs,  Aliircnscs,  Aquense><. 

D'après  les  controverses  relatives  à  l'inscription  d'IIasparren,  il  semble  résulter  que  c'est  bien 
au  ni"  s.  que  le  magistral  Verus  obtint  de  l'empereur  romain  la  séparation  des  peuples  de  cette 
région  d'avec  les  Gaulois,  tout  au  moins  au  point  de  vue  de  l'impôt.  Une  cohorte  romaine  avait 
son  quartier  général  à  Bayonne  (Lapurduni)  à  la  fin  du  iir  s.  Les  Romains  y  avaient  élevé  une 
citadelle.  Les  marbres,  les  mines  de  cuivre,  les  eaux  thermales,  étaient  exploités  par  eux.  Deux 
voies  traversaient  les  Pyrénées,  l'une  à  Vlmv.s  Pyrenxus  (Roncevaux)  et  l'autre  au  Summiis 
Pyrenssits  (Somport).  De  l'époque  romaine  on  trouve   encore  aujourd'hui   quelques  vestiges   de 


MONTANER.  —  Contrefort  îles  forlificalions. 


camps  dans  plusieurs  localités:  quelques  mosaï(iues  se  voient  aussi  à  Bielle,  à  Jurançon 
(mosaique  du  Pont  d'Oly),  à  Taron-Sadiracq-Viellenave  (dans  l'église).  Outre  l'inscription 
d'Hasparren,  encastrée  au-dessus  du  portail  de  l'église,  signalons  encore  celle  de  la  Pêne  d'Escot. 
Le  christianisme  fut  prêché  au  iv  s.  Bayonne,  dans  le  pays  de  Labourd,  fnt  érigée  en  évêché. 
Lescar  et  Oloron  devinrent  aussi  le  siège  d'autres  évcchés. 

De  107  à  WO,  les  .Mains,  les  Sucves  et  les  Vandales  ravagèrent  le  pays.  A  leur  suite  arrivèrent, 
quelques  années  après,  les  Wisigoths,  qui  prirent  possession  des  terres  abandonnées  et  fon- 
dèrent un  royaume  en  il9.  L'.Vquitaine  seconde  leur  appartint  tout  entière.  Un  de  leurs  rois, 
arien  fanatique,  Euric,  persécuta  les  catholiques.  Son  successeur  Alaric  les  laissa  en  paix,  pro- 
mulgua un  code  et  mit  tout  en  œuvre  pour  la  prospérité  matérielle  du  royaume.  La  bataille  de 
Vouillé,  gagnée  par  les  Francs  de  Clovis  sur  les  Wisigoths,  anéantit  le  royaume  de  ces  derniers 
et  l'Aquitaine  fut  incorporée  au  royaume  franc.  Des  comtes  et  des  évèques  la  gouvernèrent.  En 
581  les  Vascons  chassés  d'Espagne  l'envahirent  et  s'en  rendirent  maîtres;  mais,  bientôt  vaincus, 
ils  se  cantonnèrent  dans  le  Labourd,  la  basse  Navarre  et  la  Soûle,  sous  le  gouvernement  du 
duc  Génialis.  Sous  Caribert,  l'.Vquitaine  est  érigée  en  royaume  (OÔO)  et  gouvernée  par  des  ducs. 


OI.ORONSAINl  IL  MAISIE.  —  ICgIise  S;iiiilu  Crui.v.  Ensemble  N.-E. 


OLUU0.\-SALNTi;-MAr,lE.  -  K"li.,e  Sainte-llarif.  l'uiUiU  O. 


r.i8 


BASSESPVnENEES 


Kn  Tril.  les  Sarrasins  la  ravo.aciil.  Les  Carolingiens  entrent  alors  en  lulle  a\ee  elle,  et,  après 
l'avoir  épuisée,  la  soumettent  encore  frémissante.  (Iharlcmagne  l'érigé  en  royaunic  (pi'il  laisse 
en  apanage  à  l'un  de  ses  (ils  (77S).  Ce  nouveau  royaume  dure  jusqu'en  877,  époque  à  laquelle  il 
esl  rattaché  à  la  monarchie  franque.  Vers  le  milieu  du  ix°  s.  arrivent  les  Normands,  qui 
mettent  à  sac  la  région  et  séjournent  à  Bayonnc.  Ils  apparaissent  encore  plusieiu's  fois,  pillant 
et  rançonnant  les  populations;  ce  n'est  qu'en  ',)S0  qu'ils  s'éloignent,  à  la  suite  du  rude  échec  que 
leur  avait  fait  subir  le  duc  de  Gascogne,  Sanche  Guillaume. 

En  9r>'2,  le  duché  d'Aquitaine  appartient  au  comte  de  Toulouse,  Raymond  Pons.  En  Ojl,  il   est 
transféré  au  comte  de  Poitiers,  Guillaume  Téte-d'Etoupes.  Hugues  Capet  reçoit  ensuite   le   litre 

de  duc  ir,\quilaine  qui  devient,  à  la  dispa- 
rition des  Carolingiens,  la  propriété  des 
comtes  de   Poitiers. 

Ce  n'est  qu'au  début  du  ix'  s.  qu'appa- 
raissent les  vicomtes  de  Béarn.  Au  \r  s. 
les  vicomtes  de  Béarn  sont  déjà  des 
seigneurs  d'importance.  Us  ont  obtenu 
des  ducs  de  Gascogne  leur  propre  indé- 
pendance :  ils  battent  monnaie  et  rendent 
la  justice.  A  partir  de  1002  les  ducs  gas- 
cons n'existent  plus.  En  1070,  la  Gascogne 
iduché  et  comté)  est  conquise  par  Gui- 
GeolTroi  ou  Guillaume  VII,  duc  d'.\(|ui- 
laine.  La  vicomte  de  Béarn  devient  héré- 
ditaire; ses  fors  sont  rédigés  en  1080.  Un 
conseil  ou  cour  maïour  l'administre  de 
concert  avec  le  vicomte,  ipii  a  prêté  au 
préalable  le  serment  de  respecter  les 
libertés  de  ses  sujets.  Presque  tous  ces 
soigneurs  sont  de  i-udes  guerriers  et  des 
1  II di tiques  habiles.  Ils  combattent  les 
Mauies  en  Espagne  avec  les  rois  d'.\ra- 
gon.  Ils  s'occupent  plus  de  l'Espagne  que 
de  la  France.  Les  hôpitaux  de  Sompoi-t 
<'l  de  Gabas,  construits  à  l'usage  des 
pèlerins  et  des  voyageurs  dans  les  cols 
élevés  des  Pyrénées,  sont  dus  à  Gas- 
Inii  IV.  .laloux  de  leurs  droits,  les  Béar- 
nais ne  soull'rent  pas  qu'on  y  porte  alleiide 
et  plusieurs  seigneurs,  (pii  ont  voulu  se 
sousirnire  à  l'obligation  de  les  respecter, 
uni  p.iyé  de  leur  vie  l'oubli  de  leur 
serment.  L'un  de  ces  princes,  Guillaume 
Raymond,  dut  accepter  la  perpétuité  et 
Il  ne  pouv.-iil  lever  diniiinU  qu'avec  l'assen- 


iN.W. 


Maison  Ctiivc.  Vue  sur  l,n 


liir.il  ilaiis  la  cour  niaiour. 


riirréilité  de  la  charge  il 
linii'iil  de  son  consril. 

Au  di-liul  du  \n'  s.,  li.iyoïnie  qui.  avec  loul  le  pays  de  I.abourd  et  la  Soûle,  élail  aux  ni.-iins 
des  ducs  d'.Vipnlaine.  prend  de  l'cxleM^ion,  grâce  à  l'octroi  d'une  charte  d'alïranchissemeid  que 
le  duc  d'.Vquilaine,  Guillaume  le  Troubiidonr,  avait  fait  à  son  évéque.  Raymond  de  Martre  (  I  l'JOl. 
La  pèche  et  Ir  c(iiiiiiii'rre  maritimes  enrichissent  la  cité  et,  lorsque  les  .\nglais  soid  mailir~  du 
duché  de  Guyenne,  les  relations  d'affaires  entre  Rayonne  et  la  Grande-Rrelagne  prenneni  rmore 
de  l'extension.  L'cxporlalinn  des  vins  et  des  cuirs  prend  une  irainlc  iinporlance.  En  l'Jlii  une 
charte  érige  en  commune  I!;iyonne.  qui  possède  un  conseil  de  n-nl  pairs:  son  maire  dispose  de 
la  force  mililaii'e:  il  garde  en  dépôt  les  clefs  de  la  ville  et  préside  la  mur  de  .lusllce. 

.'Via  mort  de  Gaston  \'ll.  le  cnnde  de  l'oix,  Roger  llernard  III,  en  épuu-ant  une  de   ses    (illes, 


620  BASSES-PYRENIÎES 

hérita  du  Béain,  dont  une  paitie  fut  revendiquée  par  le  comte  d'Armagnac, époux  de  la  seconde, 
ce  qui  devint  l'origine  d'une  série  de  guerres  qui  remplirent  le  xiii=  et  lexiv  s.  L'un  des  suc- 
cesseurs de  Bernard  III,  le  célèbre  Gaston  Phœbus,  un  des  plus  grands  hommes  de  guerre  du 
XIV*  s.,  dut  à  son  prestige  et  à  sa  situation  d'être  tenu  à  l'écart  des  compétitions  entre  Français 
et  Anglais.  Ayant  obtenu  du  roi  de  France  la  levée  du  séquestre  sur  le  comté  de  Bigorre  qui 
lui  revenait,  il  prit  parti  pour  les  Français.  Charles  V  lui  donna  le  Languedoc  à  gouverner, 
charge  que  Charles  VI  lui  retira,  pour  la  confier  au  duc  de  Berry.  Mais  Gaston  Phœbus  avait  su 
se  faire  aimer  de  ses  sujets  qui  se  révoltèrent;  il  eut  la  générosité,  après  la  défaite  de  son  rival 
près  de  Revel,  de  l'aider  à  reprendre  sa  situation  en  Languedoc.  Le  terrible  guerrier,  auquel 
l'histoire  a  plusieurs  méfaits  à  reprocher,  mourut  subitement  en  1391  à  l'Hôpital-d'Orion.  Il  eut 
pour  successeur  Mathieu  de  Foix,  qui  laissa  comme  héritière,  à  sa  mort  survenue  en  1398,  sa 
sœur  Isabelle,  mariée  au  captai  de  Bucli.  Ce  dernier  occupait  la  fonction  de  sénéchal 
de  Guyenne  pour  le  compte  des  Anglais  qu'il  abandonna,  préférant  la  possession  du 
Béarn  et  l'amitié  du  roi  de  France.  Il  mourut  en  1412.  Son  fils  Jean,  qui  lui  succéda  comme 
capitaine  général  de  Guyenne  et  de  Languedoc,  guerroya  contre  les  Anglais  pendant  tout  le 
règne  de  Charles  VII.  qui,  en  retour,  lui  promit  de  lever  dérmitivemenl  le  séquestre  mis  sur  le 
Bigorre  depuis  Philippe  le  Bel.  C'est  son  lils  Gaston  IV  qui,  avec  Dunois,  enleva  Bayonne  aux 
Anglais  en  1431,  couronnant  ainsi  toute  une  série  de  succès  remportés  dans  la  région  sur 
l'ennemi  séculaire.  Sous  Louis  XI,  il  se  rendit  encore  maître  du  comté  de  Roussillon.  C'est  sa 
petite-fille,  Catherine,  qui  succéda  en  1485  à  François  Phœbus,  son  frère,  mort  à  l'âge  de  seize 
ans,  titulaire  de  la  couronne  de  Navarre.  Grâce  à  la  faiblesse  de  son  époux,  Jean  d'Albret,  elle 
perdit  bientôt  son  royaume,  qui  devint  la  proie  du  roi  d'.\ragon  (làl'J).  A  l'avènement  d'Henri 
d'Albret  I",  le  royaume  ne  comprenait  plus  que  le  Béarn  et  la  basse  Navarre.  Mais  ce  prince, 
avec  l'éducation  qu'il  avait  reçue,  devint  l'un  des  plus  accomplis  de  son  siècle.  De  même, 
avec  le  mariage  qu'il  allait  contracter,  il  fut  l'un  des  souverains  les  plus  en  vue  de  son  temps. 
En  1523,  il  combattit  à  Pavic  aux  cotés  de  François  I",  dont  il  épousa  la  sœur,  Marguerite  de 
Valois,  veuve  du  duc  d'Alençon  (1527).  On  sait  de  quel  éclat  brilla  la  cour  de  Béarn,  où  la 
Marguerite  des  Margueriles  avait  attiré  tout  ce  que  la  littérature  et  les  arts  comptaient  d'illus- 
trations. Les  fors  du  pays  furent  revisés  par  leurs  soins.  L'unique  enfant  qui  leur  resta,  Jeanne 
d'Albret,  épousa  en  1548  Antoine  de  Bourbon.  De  leur  union  naquit  au  château  de  Pau,  le  5 
décembre  1333,  Henri  de  Bourbon,  qui  devint  dans  la  suite  Henri  IV,  le  plus  populaire  de  nos 
rois.  Élevé  par  une  bonne  nouirice  campagnarde  qui,  avec  l'assentiment  d'une  mère,  austère 
calviniste,  le  laissa  courir  cl  grandir  avec  les  petits  paysans  de  son  âge,  il  acquit  ainsi  de  la 
vigueur  et  les  prémices  d'une  bonne  humeur  qui  ne  se  démentit  jamais.  Il  perdit  son  père  à 
l'âge  de  9  ans.  Sa  mère,  restée  veuve,  devint  le  ferme  soutien  des  protestants.  Le  parti  catho- 
lique en  Béarn  et  en  basse  Navarre  la  combattit  à  outrance.  En  1570  elle  interdit,  sans  provo- 
quer la  moindre  effervescence,  l'exercice  public  de  la  religion  catholique  dans  ses  États.  Elle 
mourut  à  Paris  en  1572,  alors  qu'elle  s'occupait  du  mariage  de  son  fils  avec  la  sœur  du  roi 
Charles  IX,  mariage  plutôt  de  raison  politique  f|uc  de  convenances  personnelles.  Henri,  contraint 
d'abjurer,  pour  échapper  au  massacre  de  la  Saint-Barlhélemy,  vécut  en  demi-captivité  à  la  cour 
de  Charles  IX.  Ayant  réussi  à  s'en  échapper,  il  se  mit  à  la  Icte  du  parti  prolestant.  A  la  mort  du 
roi  de  France.  Henri  III,  le  triomphe  de  la  cause  de  Henri  de  Navarre  amena  la  solution  des 
difficullés  politiques  et  religieuses  qui  troublaient  la  France.  Son  avènement  au  tiône  rattacha  à 
la  couronne  le  Béarn  et  la  basse  Navarre,  dont  l'Iiisloirc  particulière  s'arrête  à  cette  date  (15891. 
—  Dix  ans  plus  tard  l'exercice  public  de  la  religion  catlioliciue  y  fut  rétabli.  Un  conseil  d'État 
siégeait  à  Pau  tandis  qu'à  Paris  demeurait  un  secrétaire  d'État.  Jusqu'en  1019  le  système  admi- 
nistratif ne  subit  aucun  changement:  mais  à  partir  de  cette  époque  Louis  XIII  rétablit  à  Pau  le 
liarlement  de  Navarre  sur  ses  anciennes  bases,  malgré  l'opposition  des  parlements  de  Bordeaux 
et  de  Toulouse.  Cet  état  de  choses  dura  jusqu'à  la  Révolution. 

En  revenant  en  arrière,  il  nous  faut  encore  signaler  le  siège  subi  on  1323  par  la  ville  de 
Bayonne,  pendant  la  captivité  de  François  I"  à  Madrid,  contre  une  armée  espagnole  qui  dut  se 
retirer.  Il  n'en  fut  pas  de  même  en  1814,  car,  après  une  résistance  héroique,  la  ville  dut  ouvrir 
ses  portes  aux  Anglais.  Enfin,  rappelons  que  c'est  à  Saint-Jean-de-Luz  que  fut  célébré  en  1000  le 
mariage  de  Louis  XIV  avec  l'infante  Marie-Thérèse. 


«21 


Géologie  —  Topographie 


Trois  régions  distinctes  so  partagent  le  département  :  le  pays  basque,  si  original  et  si  char- 
mant, qui  en  occupe  toute  la  partie  occidentale  et  que  borde  l'océan  Atlantique;  —  la  région  de 
plaines  et  de  coteaux  au  N.  et  au  N.-E.,  région  n'atteignant  nulle  part  l'altitude  de  400  m.,  sauf 
entre  Pontacq  et  la  rive  g.  du  Gave,  où  un  i>etit  diainon  atteint  510  m.  et  que  traversent  les 
gaves  et  les  rivières  en  éventail  s'écliappanl  du  plateau  de  Lannemezan;  dans  ce  pays  qui  n'est 
autre  que  le  Béarn,  on  rencontre  encore  des  landes  (landes  de  Pont-Long,  au  N.  de  Pau);  —  la 
partie  montagneuse  enfin,  qui  occupe  tout  le  S.  et  où  l'on  rencontre  le  point  culminant,  2976  m. 
au  Pic  Mourrons,  situé  à  la  lisière  commune  aux  deux  départements  des  Hautes  et  des  Basses- 
Pyrénées. 

De  ce  point  vers  l'extrémité  0.  de  la  chaîne  pyrénéenne.  les  sommets  s'abaissent  et  la  frontière 


BELLOCQ.  —  Ruines  du  Cliùtcau. 

séparant  la  France  de  l'Espagne  ne  suit  pas  toujours  la  ligne  de  faîte.  A  la  limite  et  au-dessus 
de  la  vallée  d'Ossau,  on  rencontre  Arriel-Pir.  2825  m.,  Soques-Pic  2713  m.,  le  cet  d'Aneii,  2179  m., 
le  Pic  des  Moines  2060  m.  En  avant  se  trouve  le  Pic  du  Midi  d'Ossnu  2885  m.,  à  la  cime  admirable 
et  aux  escarpements  superbes;  plus  au  N.  encore,  surplombant  les  stations  des  Eaux-Bonnes  et 
des  Eaux-Chaudes  est  le  Pic  de  Ger  2612  m. 

.\u-dessus  de  la  vallée  d'Aspe,  on  trouve  le  Port  d'Urdos  16i0  m.,  qui  laisse  passer  la  route 
d'OIoron  à  Canfranc  (Espagne),  que  commande  à  d.  et  en  amont  d'Urdos  le  fort  de  Portalet,  puis 
le  Pic  d'Arlel  2205  m.,  le  Pic  de  Durcq  2103  m.,  le  Pic  de  Larraitle,  qui  se  relève  h  2J2j  m.,  le  Pic 
d'Ansahère  2576  m.,  le  Pic  d'Anie  2504  m.,  un  peu  en  avant,  qui  limite  le  Béarn  à  l'O..  le  Porl 
rf'0>'/ns  2002  m.  De  ce  point  au  Pic  d'Orhy.  la  ligne  de  faite  se  trouve  constamment  au-dessous 
de  2000  m.  et  encadre  tous  les  tributaires  du  Saison,  qui  passe  au  bas  de  Mauléon.  Le  Pic  d'Orhy 
atteint  2017  ni.:  au  delà  la  frontière  traverse  la  fnrèt  d'iraty.  puis  celle  d'Orion.  atteint  le  ruisseau 
du  V"al  Carlos,  espagnol,  que  suit  la  route   de  St-Jean-Pied-de-Port  à   Roncevaux,  contourne  le 


a 
o 


BASSES-PYRENEES  623 

val  jusqu'aux  Col  et  Pic  de  Lindus,  entoure  les  afducnls  de  la  Nivecics  Aldudes,  redescend  paral- 
lèlement à  cette  rivière  jusqu'au  Col  de  Mchaxia  710  m.,  décrit  quelques  indcntaliuns  en  allant 
vers  rO..  traverse  la  Nivelle  ou  Ugarana,  passe  par  le  Pic  Atchuria  757  m.,  le  l'ic  d'Ibimtelly 
698  m.,  la  Rhuue  900  m.,  qui  domine  St-Jean-de-Luz  et  touche  enfin  la  rive  g.  de  la  Bidassoa, 
qui  sépare  jusqu'à  l'Océan  l'Espagne  de  la  France,  laissant  à  cette  dernière  la  fameuse  Ile 
des  Faisans. 

On  trouve  des  dépôts  glaciaires  dans  la  vallée  des  Eaux-Cliaudcs,  dans  la  vallée  d'Aspe  jusqu'à 
Oloron,  dans  celles  de  Wauléon  et  de  la  Nive.  Cambo  possède  une  moraine. 

Le  granit  apparaît  entre  les  Eaux-Chaudes  et  Gabœs,  au  fond  de  la  vallée  d'Ossau.  On  ne  le 
retrouve  plus  qu'au  bord  de  l'océan  en  deux  ilols  au  massif  de  Labourd  (Montagne  d'Ursonia 
678  m.  et  au  Pic  d'IIaya  810  m.) 

Dans  la  vallée  de  la  Nive,  on  trouve  la  dalle  eambrienne  au  Pas-de-Roland.  Le  dcvonicn  se 
montre  dans  la  vallée  d'Ossau;  le  carbonifère  inférieur  se  signale  par  le  calcaire  noir  du  Pic  du 
Midi  d'Ossau.  Les  couches  à  empreintes  végétales  de  la  Rhune  relèvent  du  houiller  supérieur. 

Ce  sont  les  terrains  crétacés  qui  occupent  la  plus  grande  étendue  dans  le  département;  leur 
limite  N.  ne  dépasse  pas  une  ligne  menée  entre  les  gaves  d'OIoron  et  de  Pau,  à  peu  près  à  égale 
distance  des  deux,  et  venant  mourir  au  S.  de  Rayonne.  Tout  le  reste  du  département,  au  N., 
relève  des  terrains  tertiaires. 


Hydrographie 


Hydrographie  maritime.  Le  lilloral  commence  à  l'embouchure  de  l'.Xdour,  qui  se  lerminc  aux 
jetées  du  Boucau,  du  haut  desquelles  on  jouit  du  spectacle  de  la  barre  de  l'Adour  produite  par 
l'opposition  des  vents  dominants  à  la  direction  de  l'embouchure,  large  de  500  m.  environ.  Le  port 
de  Bayonne  se  compose  de  la  partie  du  lit  de  l'Adour  comprise  entre  celle  embouchure  et  le 
pont  du  chemin  de  halage,  sur  le  ruisseau  de  Pédenavarre,  sur  une  longueur  de  7500  m.  environ 
et  de  la  partie  du  lit  de  la  Nive  comprise  entre  son  confluent  avec  l'Adour  et  le  port  St-Léon,  à 
l'entrée  de  la  ville,  sur  une  longueur  de  850  m.  On  le  divise  en  quatre  parties  :  1°  l'avant-port, 
d'une  longueur  de  2100  m.  à  partir  de  l'embouchure;  2»  la  rade,  longue  de  2."20  m.,  à  la  suite,  et 
qui  finit  à  l'extrémité  du  quai  des  Allées  Marines;  5"  le  port  proprement  dit,  entre  la  rade  et  le 
Pont  St-Esprit  sur  r.\dour,  d'une  part,  et  le  premier  pont  sur  la  Nive,  d'autre  part,  sur 
une  longueur  de  1750  m.;  4°  enfin,  deux  arrière-poris  :  le  premier,  sur  l'Adour,  entre  le  pont 
Saint-Esprit  et  le  pont  de  Pédenavarre,  le  deuxième  sur  la  Nive,  entre  le  Pont  Mayou  et  le  port 
St-Léon;  ces  deux  arrière-ports  ne  sont  accessibles  qu'à  la  navigation  fluviale.  L'outillage  com- 
prend des  voies  ferrées,  des  appontcments  munis  ou  non  de  grues,  un  gril  de  carénage,  une 
forme  de  radoub. 

De  la  jetée  de  la  rive  g.  de  l'Adour  jusqu'à  la  Pointe  Saint-Martin,  la  côte,  sablonneuse,  se 
poursuit  presque  en  droite  ligne  dans  la  direction  N.-E.  à  S.-O.  pendant  4  kilom.  550  m.,  accom- 
pagnée en  arrière  par  des  landes  boisées  dont  l'altitude  ne  dépasse  pas  56  m.  De  la  Pointe 
St-Marlin  à  la  Pointe  de  Biarritz,  toute  de  roc,  la  distance  à  vol  d'oiseau  est  de  2  kilom.  La  côte, 
très  pittoresque,  est  bordée  de  falaises  s'élevant  jusipi'à  40  m.,  au  sonuuet  desquelles  s'élèvent 
de  fort  belles  villas  enfouies  dans  la  verdure;  en  bordure  est  la  Grande  Plage  de  Biarritz,  une 
des  plus  mondaines  de  l'Europe  et  dont  le  port,  fréquenté  seulement  par  des  embarcations  de 
pèche  et  de  plaisance,  comprend  d'une  part  deux  bassins  d'échouage  (ensemble  47  ares)  et  un 
bassin  à  flot  (7  ai-es),  et  d'autre  part  une  rade  dite  Port-Neuf  (50  ares)  abritée  très  imparfaitement 
par  une  digue  inachevée  de  190  m.  de  longueur. 

Au  S.  de  la  Pointe  de  Biarritz,  abritant  la  Ciite  des  Basqties,  la  falaise  se  dirige  toujours  au 
S.-O.,  jusqu'à  la  crique  de  Guéthary,  à  6  kilom.  plus  bas.  Sur  les  hauteurs  sont  disséminées  de 
jolies  maisons  blanches.  Le  port,  fréquenté  seulement  par  des  embarcations  de  pêche,  consiste 
en  une  crique  naturelle  défendue  à  l'O.  par  une  digue  de  90  m.  et  munie  d'une  cale  de  débarque- 
ment. Entre  Biarritz  et  Guéthary  se  trouve  la  petite  station  de  bains  de  mer  de  Bidart,  au  S.  de 
laquelle  débouche  le  ruisseau  d'Ouhabia.  De  cette  embouchure  jusqu'à  la  Pointe  de  Stc-BarOe,  la 
falaise  se  découpe  en  indentalions  abritant  de  petites  anses  pendant  7  kilom.  De  cette  dernière 
pointe  à  celle  que  termine  en  face  le  fort  dui^ocoa  (1500  m.),  s'étend  en  demi-cercle    le   port   de 


f,2i  BASSES-PYRENEES 

St-Jean-de-Luz  i|ui  se  compose  d'une  baie  et  de  2  porls  d'échouage  :  celui  de  Sl-Jean-de-Luz 
(5  liect.  50)  à  l'E.  et  celui  de  Socoa  (1  hect.  85)  à  l'O.  Au  fond  de  la  baie  protégée  par  trois  digues 
débouche  la  Nivelle.  La  plage  de  St-Jean-de-Luz  est  fort  belle  et  absolument  sûre.  Au  large  se 
trouve  un  plateau  de  rochers  sur  lesquels  les  vagues,  énormes,  viennent  se  briser  avec  fracas.  De 
la  pointe  du  Socoa  à  la  Pointe  de  Sle-Anne  la  plage  de  sable  est  dominée  par  la  falaise.  Au  delà 
de  la  pointe  de  Ste-Anne,  une  autre  plage  de  sable  fin  s'étend  en  hémicycle  jusqu'à  la  rive  g.  de 
la  Bidassoa.  En  arrière  de  Hendaije-Plage  a  l'état  embryonnaire,  s'élève  Hendaye,  station  assez 
fréquentée  de  bains  de  mer  et  petit  port  de  pèche.  La  Bidassoa  sépare  la  France  de  l'Espagne; 
sur  l'autre  rive,  en  face  Hendaye,  est  la  curieuse  et  vieille  cité  espagnole  de  Fuenterrabia. 

Hydrographie  fluviale.  A  l'exception  de  quelques  ruisseaux  nés  en  France  et  qui  coulent  sur 
le  versant  niéiidional  des  Pyrénées,  toutes  les  eaux  du  département  se  rendent  à  l'océan  Atlan- 
tique par  un  pclil  llcuve  côlier,  l'Adour,  et  par  deux  autres  rivières  côtières  moins  considérables: 
la  Nivelle  et  la  Bidassoa. 

VAdotii;  qui  a  sa  source  dans  le  département  des  Hautes-Pyrénées,  traverse  l'extrême  pointe 
S.-O.  du  département  du  Gers,  passe  dans  celui  des  Landes,  dont  il  arrose  la  partie  méridionale 
et  qu'il  sépare  de  celui  des  Basses-Pyrénées  à  deux  reprises  :  une  première  fois  pendant  une 
vingtaine  de  kilom.  à  partir  du  Bec  du  Gave  et  une  seconde  fois  à  son  embouchure.  Tous  les 
affluents  qui  arrosent  le  département  lui  parviennent  donc  par  sa  rive  g. 

Par  l'Echez,  qui  ne  touche  même  pas  le  déparlement,  il  reçoit  :  la  Géline,  qui  sert  pendant 
4  kilom.  environ  de  limite  commune  aux  deux  déparlements  des  Hautes  et  des  Basses-Pyrénées; 
la  Luzerte.  qui  a  sa  source  au  N.-E.  de  Ger;  le  Lys,  qui  commence  au  S.  du  même  village  et 
arrose  Montaner.  Puis  il  recueille  successivement  le  Louel,  venu  de  l'enclave  la  plus  méridionale 
des  Hautes-Pyrénées,  qu'entoure  le  département  des  Basses-Pyrénées;  —  le  Bergons,  qui  a  sa 
source  à  l'E.  de  Moncaup;  —  le  Saget,  qui  sert  de  limite  commune  aux  Hautes  et  aux  Basses- 
Pyrénées;  le  Larcis,  grossi  (rive  g.)  du  Liznu,  puis  des  deux  Lées\  —  le  Gabas,  descendu  des 

landes  d'Ossun:  —  le  Louis,  né  au  S.-E.  de  Thèze;—  le  Luy,  réunion  dans  le  département  des 
Landes,  du  Lmj-de-France,  qui  circule  dans  une  petite  vallée  agreste  et  passe  au  bas  de  Morlaàs 
puis  de  Thèze  et  du  Lwj-dc-Béarn,  coulant  plus  à  l'O.  en  contournant  au  N.-E.  la  lande  du  Pont- 
Long;  ces  deux  rivières  recueillent  des  ruisseaux  peu  abondants,  surtout  en  été,  quoique  leur 
cours  soit  assez  étendu  dans  le  déparlement  qui  nous  occupe.  Tous  les  affluents  dont  nous 
venons  de  parler  parviennent  à  l'Adour  en  dehors  du  déparlement  des  Basses-Pyrénées;  il  n'en 
est  pas  de  même  de  ceux  qui  vont  suivre.  Le  Ouve  de  Pau,  cours  d'eau  le  plus  important  du 
département,  vient  des  Hautes-Pyrénées:  descendu  des  glaciers  de  Gavarnie,  il  coule  rapide, 
avec  abondance,  pénètre  par  Jl'2  m.  dans  celui  des  Basses-Pyrénées,  en  prenant  la  direction 
N.-O.,  glisse  sous  le  pittoresque  pont  de  Bélhnrram.  laisse  Nay  sur  sa  rive  g.,  passe  au  pied  de 
la  terrasse  de  Pau,  arrose  Orlhez,  où  son  cours  devient  accidenté,  quitte  ensuite  le  déparlement 
pour  celui  des  Lan<les,  dans  lequel  lui  arrive,  en  amont  de  Peyrehorade,  le  Gave  d'Oloron;  ainsi 
augmenté,  il  vient  toucher  par  sa  rive  g.  le  département  des  Basses-Pyrénées  pendant  les  trois 
derniers  kilom.  de  son  cours  et  rencontre  ensuite  l'Adour.  dont  il  triple  au  moins  le  volume.  La 
pointe  formée  par  le  confluent  se  nomme  Bec  du  Gave.  Le  Gave  de  Pau  reçoit  successivement  : 
(rive  g.)  le  Louzoti,  qui  descend  du  Pic  de  Gabizos  et  le  Bées,  dont  les  eaux  lui  parviennent  en 
amont  de  Nay;  (rive  d.)  VOusse,  qui  traverse  le  plateau  de  Pontacq  et  lui  parvient  aux  portes  et 
en  amont  de  Pau;  (rive  g.)  le  Soust,  qui  traverse  .Iurançon,en  face  de  Pau  et  le  Xéez,  son  voisin, 
o-rossi  des  pertes  du  Gave  d'Ossau.  puis,  plus  loin  cl  toujours  par  la  même  rive,  le  ruisseau  des 
Hies,  la  Bayse,  qui  baigne  Lasseube,  le  Luzouà,  le  Geii,  qui  passe  au  bas  de  Lagor;  (rive  d.)  la 
GeUle,  qui  coule  au  S.  du  plateau  de  Chalosse  et  laisse  Arlhezà  3  kilom.  de  sa  rive  d.;  (rive  g.) 
en  aval  d'Orlhez,  le  Loo  et  quelques  autres  ruisseaux  parallèles  à  ce  dernier.  Son  plus  fort 
affluent,  le  Gai'e  dOloron,  formé  de  la  réunion  à  Oloron  du  Gave  d'Ossau  et  du  Gave  d'Aspe,  lui 
parvient  à  10  Uilom.  en  amont  du  Bec  du  Gave. 

Le  Gaoe  dOssau,  qui  nait  sons  le  nom  de  Gai<e  de  Bious.an  S.  du  Pic  des  Moines,  recueille  dans 
son  cours  supérieur  :  (rive  d.)  le  Gave  de  Broussel;  le  Soussouéou,  qui  sort  du  lac  d'Arlousle; 
(rive  g.)  le  Gée;  (rived.)  la  .Sourde,  grossie  du  Valentin,  torrent  des  Eaux-Bonnes,  dont  le  voisi- 
nage est  entouré  de  belles  cascades:  puis,  après  avoir  frôlé  Laruns,  il  descend  au  N..  contourne 
Arudy  et  se  dirige  vers  le  N.-O.  :  parvenu  à  Oloron.  il  y  rencontre  (rive  g.)  le  Gave  d'Aspe,   qui 


LUUIMIAL  SAIM-BLAIteE.  -  Église.  CoU-  de  IAIj^kK-. 


iO. 


BASSLS-PïniiM^ES  II. 


626  BASSES-PYRENEES 

sépare  Sle-Marie  de  Sle-Cioix,  la  vieille  cité  féodale  d'Oloiun,  la  plus  intéressante  à  parcourir. 

Le  Gave  d'Asjic,  ipii  sort  d'un  vallon  espagnol  dominant  le  Pas-d'Aspe,  descend  au  N.  en  tra- 
versant une  gorge  élroile  que  comniande  le  fort  du  l'orlalet;  en  aval  de  ce  dernier,  il  recueille 
(rive  g.)  le  BcUmcccl  le  Gaoe  de  Lescuii.  (pie  gonllent  i)lusieurs  petits  torrents;  en  aval,  au  con- 
lluent  U'ivc  d.)  de  la  Bcrlhc  ipii  traverse  Accous,  il  forme  quelques  îles,  reroit  (rive  g.)  le  Mnliujur 
et  ['Aviiir/,  de  nouveau  s'engage  dans  une  gorge  resserrée  jusqu'un  peu  en  amont  de  Lurbe  où 
il  s'augmente  (rive  g.)  du  Louvdios;  plus  bas,  il  hume  le  Lourlau  et  gagne  le  Gave  d'Ossau. 

A  peine  formé  de  la  réunion  de  ces  deux  gaves,  le  Gave  d'OIoron  recueille  :  (rive  d.)  VEscou, 
(rive  g.)  le  l'ci-l,  (rive  d.)  VAurunce  et  le  Joos,  touche  Navarrenx,  qui  a  conservé  une  partie  de  ses 
forlilications  du  xv  s.,  boit  (rive  g.)  le  Lnnsset.  passe  au  pied  de  la  piltoresipie  Sauveterre-dc- 
Béarn  et  augmente  fortement  son  éliage  par  l'apport  des  eaux  du  Sahou.  Ce  deiiiier,  qui  descend 
du  pic  d'Orhy,  se  grossit  (rive  g.)  de  VUhaïxa  et  (rive  d.)  de  YUkailra,  venu  de  Sainte-Engràce, 
arrose  Tardets-Sorholus,  en  aval  duquel  lui  parviennent  :  (rive  g.)  \'A}yphowa,  i)uis  Y Àrnurjovcae 
et  sépare  Mauléon  de  son  faubourg  de  Licharre.  Avant  de  rejoindre  le  Gave  de  Pau,  le  Gave 
d'OIoron  reçoit  encore  (rive  d.)  le  Salcijs,  la  rivière  de  Salies.  En  aval  du  Gave.  l'Adoui-  absorbe 
en  outre  dans  le  déparlement  :  la  Bidouzc,  qui  vient  du  pays  basque,  baigne  St-Pa!ais,  où  lui  par- 
vient (rive  g.)  la  Joyeuse,  formée  de  deux  bras  dont  le  plus  septentrional  passe  près  d'Iholdy, 
arrose  Bidachc,  où  elle  se  gonfle  (rive  g.)  du  Liltounj;  —  la  Joyeuse,  nommée  aussi  .4rau,  qui 
frôle  la  Basiidc-C.lairence;  —  l'Ardanamnj,  dont  la  navigabilité  est  utilisée  pour  le  transport 
des  sels  de  Briscous;  —  la  Nioe.  la  plus  belle  liviérc  du  pays  basque,  qui  arrose  St  .lean-Pied- 
de-Port  el,  un  peu  en  aval  de  cette  place  forte,  reçoit  (rive  d.)  la  ^'ive  de  Laurhibare,  (rive  g.)  la 
Sive  dWrnéguy.nèe  en  Espagne,  (rive  g.)  la  Nioe  des  Aldndes,  qui  baigne  St-Elienne-de-Baïgorry  ; 
après  avoir  touché  Cambo  et  arrosé  Ustarilz,  où  elle  forme  des  îlots,  la  Nivc  s'attarde  en 
serpentant  à  travers  des  prairies  et  embellit  Bayonne,  où  elle  gagne  l'Adour. 

En  dessous  de  ce  dernier  lleuve,  les  autres  rivières  côtières  sont  la  Nivelle  et  la  Bidassoa.  La 
première,  formée  de  deux  rivières,  espagnoles  d'origine,  tombe  dans  la  baie  de  St-.lean-de-Luz  à 
1500  m.  en  amont  de  Vihmtxin,  dont  remb(nichure  se  trouve  en  dessous  du  fort  du  Socoa.  Oiiant 
à  la  Bidassoii,  surtout  espagnole,  elle  n'appartient  à  la  France  que  par  la  rive  g.  et  débouihr  en 
un  estuaire  compris  entre  la  Pointe  Ste-.\nne  sur  la  rive  d.  et  le  Cap  de  Iliguer,  sur  la  rive  g. 

Lacs.  Les  lacs  sont  noml)reux,  mais  de  peu  d'étendue.  On  en  trouve  surtout  dans  la  région 
située  auloin-  du  (iabi/.os;  ils  remplissent  des  cuvettes  de  granit  à  l'altitude  de  -MW  m.  Citons 
ceux  d'.t»(c.  tVAi/ous.  d'/s-i/ic.  d'Ar/ousle,  aux  environs  des  Eaux  Bonnes.  On  en  trouve  aussi 
aux  environs  de  la  Bastide-Villefranche  de  tout  petits.  Citons  enfin  ceux  de  Mounsral,  de 
Bviiidos  eiMarion,  aulour  de  Bayonne  et  de  Biarritz. 

Sources  minérales.  Au  :<\  décembre  1000  on  comptait  i8  sources  minérales,  dont  -l'I  auto- 
risées, réparties  d;uis  'iO  établissements. 

Citons  :  la  source  l'ieille  {7,'!"],  0  autres  sources  thermales  sulfurées  sodiques  et  calci(|ues  et 
une  source  froide  (i:>»)  aux  Eaux-Bonnes;  7  sources  thermales  sulfurées  sodiques  ('24«  55  à 
ôli"  'i5)  et  la  source  Minciclle,  froide  (10°  6)  aux  Eaux  Chaudes;  une  source  sulfureuse  ('2'2>)  carbo- 
natée  calcique  et  sulfatée  calcique  ainsi  qu'une  source  ferrugineuse  froide  (15")  à  Cambo-les- 
Bains;  les  trois  sources  d'eau  salée  (source  du  Bui/aà,  chlorurée  sodique,  bromo-ioiluiée  forte) 
de  Salies-de-Béarn;  les  5  sources  ferrugineuses  froides,  sulfatées  ou  sulfurées  calciques 
(sources  des. Ir.r.iKj^  (li°),  du  C/iemiH,  e.<=»i  (l-2°  8).  Tillot  (\2"  -2).  du  Pcclieur  (I5«  (i)  de  Saint- 
Christau.  A  coté  de  ces  sources  exploitées  dans  des  établissements  parfaitement  installés, 
nonuiious  eu  outre  les  sources  ferrugineuses  d'Accous.  d'Aydius,  de  Gan.  de  Lescun,  de 
Rèbénacq(2);  la  source  silicatée  sodique  et  potassiiiuc  d'Aussurucq;  la  source  sulfurée  sodique 
de  Bedous;  les  -1  sources  ferrugineuses  et  sulfurées  calci(iues  et  sodicpies  do  Labets-Biscay; 
la  source  alcaline  ferrugineuse  de  Lacarry:  la  source  sulfureuse  sodi(iue  de  Mauléon;  la 
source  alcaline  gazeuse  d'Ogeû;  la  source  chlorurée  sodi(|uo  d'Oraès:  la  soiuce  sulfo-arsénicale, 
bitumineuse-ioduréc  de  Saint-Boès;  les  i  sources  bicarbonatées  calciques  de  Sarrance  et  enlin 
les  2  sources  identiques  de  Sévignacq. 

Climat 

Le  département  est  classé  sous  linnuence  du  climat  girondin;  mais  on  saisit  aisément  la 


SAUVETERP.E.  —  Vieux  Pont  sur  le  Gave  d  Oloron. 


628  BASSES-PY"RENEES 

gamme  des  nuances  qu'il  comporte  avec  l'altitude  qui  varie  de  0  m.  à  2976  m.  C'est  l'un  des 
départements  français  les  plus  an-osés.  Les  vents  d'O.  y  poussent  les  nuées  du  golfe  de  Gas- 
cogne qui  laissent  échapiier  des  jikiies  abondantes  et  fréquentes,  avec  lesquelles  les  rayons 
d'un  soleil  chaud  et  brill.uil  l'ont  d'heureuses  diversions.  La  hauteur  moyenne  annuelle  de  la 
pluie  varie  de  1  m.  i!0  à  1  m.  r.o  sur  la  côte,  vers  la  Bidassoa;  elle  atteint  seulement  0  ni.  85  à 
Pau,  1  m.  à  Orthez  et  dépasse  '.i  m.  sur  les  sommets  des  Pyrénées. 

La  température  va  en  s'abaissant  du  littoral  à  la  montagne.  La  moyenne  annuelle  à  Pau,  qui 
jouit  d'un  climat  doux  et  calme,  justement  recherché,  est  de  IT)»  59.  C'est  l'automne  qui  est  la 
plus  belle  saison;  l'été  est  généralement  beau  et  tempéré,  le  printemps  pluvieux;  l'hiver  est 
rude  sur  les  landes  de  Pont-Long. 

Divisions   administratives 

Étendue  :  7t)'2.".;uj  hectares  (cadastre).  Population  (1991)  :  4'20.547  habitants. 

Arrondissements  Cantons  Communes 

Préfecture  :     Pau 1  11                                       18.". 

[  Bai/oiuw 1  9                                        55 

Sous-          1  Maulcuu 1  6                                    107 

Préfectures     )  Oloron 1  8                                      79 

(  OvUic-. 1  7                                      135 

Total.   .    5  Total.   .    41  Total.   .    509 

LISTE    DES   CANTONS 

l'iiu Garlin.   Leuibeye,   Lescar,   Montanei',   Morlaàs,  Nay  (E.),    Nay    (O.),    Pau    (E.), 

Pau  (O.),  Pontacq,  Thèze. 
Bivjonae  .   .   .     Bayonne  (N.-E.),  Bayonne  (N.-O.),  Biarritz,  Bidache,  Espclelte,  Ilasparren.  Labas- 

tide-Claiience.  Saint-Jean-de-Luz.  Ustaritz. 
Maulcoii  .   ■   ■     Iholdy,  Mauléun,  Saint-Llienne-de-Ba'igorry,  Saint-Jean-Picd-de-Porl.  Saint-Palais, 

Tardets. 
Oloron  ....    Accous,  Aramits,  Arudy,  Laruns,  Lasseubc,  Monein,   Uloron-Sainte-Marie   (E.), 

Oloron-Sainte-Marie  (O.). 
Orlhe:.  ....     Arlhez.  Arzacq,  Lagor,  Navarrenx.  Orlhez,  Salies,  Sauvetcrre. 

CULTES.  Culte  catholique.  Ëvêché  :  Bayonne,  érigé  au  iv  s..  sufTragant  d'.\uch.  Supprimé 
en  1790,  alors  qu'il  comprenait  les  trois  départements  des  Basses-Pyrénées,  des  Hautes-Pyrénées 
et  des  Landes,  ce  diocèse  fut  rétabli  en  1802  comme  sulTragant  de  Toulouse  et  réduit  en  1817  au 
seul  département  des  Basses-Pyrénées;  il  comprend  les  anciens  diocèses  de  Bayonne,  de 
Lescar,  d'Oloron  et  une  partie  de  l'ancien  diocèse  de  Dax.  Il  compte  43  cures,  450  succursales 
et  82  vicariats  rétribués.  Bayonne  possède  un   séminaire    diocésain. 

Les  principaux  pèlerinages  sont  ceux  de  N.-D.  de  Bétharram,  N.-D.-de-Piétat  à  Pardies, 
N.-D.  de  Sarrance  dans  la  vallée  d'Aspe  et  N.-D.  de  Bon-Secours  à  Escot.  Culte  protestant.  On 
compte  environ  5000  adhérents  au  culte  réformé  ou  à  l'union  des  églises  évangéliques  libres  qui 
ont  des  églises  à  Pau.  à  Orthez  et  dans  quelques  autres  annexes  :  Lagor,  Puyoô,  Salies,  Mas- 
lacq.  etc.  Les  réformés  se  rattachent  au  consistoire  d'Orlhez,  qui  fait  partie  de  la  9"  circons- 
cription synodale.  Culte  Israélite.  On  compte  environ  1200  Israélites  de  souche  portugaise, 
rattachés  à  la   circonscription   consistoriale    de   Bayonne. 

ARMÉE.  Le  département  ressortit  à  la  18'  région  militaire,  qui  compte  5  départements  et 
8  subdivisions  de  région,  dont  2,  celles  de  Pau  et  de  Bayonne  lui  appartiennent.  Les  troupes  qui 
en  font  partie  sont  rattachées  au  18"  corps  d'armée  dont  le  chef-lieu  est  Bordeaux.  La  garnison  de 
Bayonne  comprend  1  l'égiriient  d'infanterie  et  des  batteries  d'artillerie  à  pied  ;  celle  de  Pau  1  régi- 
ment d'infanterie;  celle  du  Portalet,  1  compagnie  d'infanterie  et  celle  de  St-Jean-Pied-de-Port, 
2  compagnies  d'infanterie.  Le  département  ressortit  en  outre  à  la  18'  légion  de  gendarmerie. 

Ouvrages  militaires.  Le  département  compte  les  places  fortes  de  Bayonne,  sur  la  rive  g.  de 
l'Adour  avec  la  citadelle  de  St-Esprit  sur  la  rive  d.  et  de  St-Jean-Pied-de-Port,  qui  barre  la  vallée 
de  la  Nive,  ainsi  que  le  fori  du  Portalet  ou  d'Urdos,  qui  commande  la  vallée  d'Aspe. 


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Oittv.  et  iiiii).  (>ai  C.11I.UT. 


Or.TlIi:Z.  —  Toui-  <io  Moncalle. 


BASSF.S-PYRKNEES  651 

Marine.  \.o  départeinenl  ilrpi-ml  ilii  t'  airondisjsenient  mniilinie.  clicMifii  Rochefort,  i|ui 
s"tMeiiil  lie  l.i  li.iic  (If  Bdurt'iiiMir  .1  la  rniiilirii'  irK^ipaiïnc. 

JUSTICE.  I.r  (l('ii.irli'iiiciil  ic~-(iilil  à  la  Cour  d'appel  de  Pau.  Il  cxi^li'  I  Tribunal  de 
1"  instance  à  Pau  (Oii  se  lipiit  la  Cour  d'assisesi.  lîayoniio.  Oldi'dii,  Urilir/.  cl  Sl-l'alais,  l'an. 
Bayonno  cl  Oloron  ]in>st'dcnt  I  Tribunal  de  commerce.  Il  y  a  une  Justice  de  paix  dans  cha- 
cun des   il  canhms. 

INSTRUCTION  PUBLIQUE.  —  Le  dépailenienl  ressorlil  à  l'Académie  de  Bordeaux  cl  ne 
possède  aucun  établissement  d'enseignement  supérieur. 

L'enseignement  secondaire  comprend  pour  les  garçons:  1  Lycée  à  Pau  cl  à  Rayonne  (Marrac) 
et  pour  les  llllesdcs  cours  secondaires  à  Pau.  On  trouve  1  petit  séminaire  ;"»  l.arressorre  et  à 
Oloron-Stc-Maric;  des  établissements  libres  à  Rayonne  CD,  llaspancn.  Lestelle,  Mauléon,  Nay, 
Ortliez,  Pau  (t)  et  Pontacq. 

L'enseignement  primaire  recrute  ses  professeurs  h  l'école  normale  d'instituteurs  (avec  école 
annexe^  de  Lescar  et  à  l'école  normale  d'institutrices  (avec  école  primaire  et  école  maternelle 
annexes)  de  Pau.  Il  existe  des  écoles  primaires  supérieures  de  garçons  à  Bayonne,  Lembeye, 
Nay,  Oloron.  Pau  et  Salies;  des  cours  complémentaires  pour  garçons  à  Arzacq,  liedous, 
Monein,  Orthez,  Ponlacq,  St-Palais  et  Sauvcterie;  pour  lilles  à  tiarlin.  Enlin  il  y  a  des  pension- 
nats primaires  à  Baudrcix,  Bayonne,  Monein,  Navarrenx,  Oloron  cl  Sl-.lean-dc-l.uz. 


Le  département  ressortit  en  outre  :  à  l'arrondissement  minéralogique  de  Bordeaux,  sous- 
arrondissement  de  Bordeaux  S.  (division  du  S. -G.);  ;i  la  "'  région  agricole  (S.-O.);  à  la  '2'2°  con- 
servation forestière  (Pau);  à  la  10'  inspection  des  Ponl-  ci  (Jiaussées. 

Agriculture 

La  conslilulion  orograpliicjiie  du  ilc|iailement.  la  composition  granitique  de  son  sol  dans  l,i 
partie  S.,  de  vastes  étendues  de  terres  incultes,  de  landes  ou  touyaàs  couvertes  d'ajoncs  et  de 
fougères,  diminuent  l'espace  cultivable,  qui  n'est  vraiment  fertile  que  dans  les  vallées  alluviales 
ou  bmdbèncs.  Malgré  ce  désavantage,  l'agriculture  forme  la  première  richesse  du   déjiarlcment. 

\n  |iremicr  rang  des  céréales,  viennent  le  ma'is  et  le  froment,  dont  la  culture  est  seule  impor- 
tante. On  compte  plus  de  01)000  hectares  de  prairies  naturelles.  La  culture  des  plantes  indus- 
trielles ne  comprend  que  le  lin;  citons  encore  celle  de  la  pomme  de  terre  et  des  léguiuineuses. 

La  vigne  a  occupé  17  500  hectares  et  a  produit  iàOOOO  hectolitres;  '2j0  hectares  n'avaient  encore 
rien  produit.  La  culture  fruitière  prospère  également  dans  le  département.  En  1900,  on  a  récolté 
lOSOO  quintaux  de  châtaignes;  ISOOO  de  ponunes  à  cidre  (7il9  hectolitres  de  cidre)et  '2000  de  noix. 

Au  1"  janvier  lîIOl,  il  y  avait  à8  VHi  hect.  ^li  de  terrains  conununaux  soumis  au  régime  forestier. 

\n  TA  décembre  111(10.  il  existait  '2.">Sr)0  animaux  d'espèce  chevaline.  .V2S0  d'espèce  mulassière  et 
IlO'iO  d'espèce  asine.  Le  département  possédait  '21  stations  de  monte  et  des  concours  de  pouli- 
nières et  de  pouliches  ont  eu  lieu  à  Oloi'on.  Mauléon,  Oithcz.  Bidache  cl  Pau.  La  race  ovine, 
représentée  par  la  race  d'Urt  et  jiar  des  races  béarnaises  et  liasqiuuses,  comptait,  la  même 
année,  '217700  tètes,  parmi  lesquelles  '2'2riOO  bœufs  de  travail,  10.")0  à  l'engrais  et  HT) 500  vaches, 
ayant  fourni  2.">0  000  hcclolities  de  lait.  L'ne  partie  de  ce  lait  a  été  utilisée  par  la  fiiiitière  de 
lîedous,  qui  a  manipulé  dans  l'année  01  TiOO  litres  de  lait  et  fabri(iué  0000  kilogrammes  de  fromages. 
L'espèce  ovine,  de  race  pyrénéenne,  était  représentée  par  000400  animaux  dmd  rdOOOO  tondus 
ont  donné  7ôOO  quintaux  de  laine.  L'espèce  porcine  comptait  ir>'2  000  animaux,  de  race  béarnaise, 
élevés  en  vue  de  la  production  des  jambons  et  l'espèce  capiiiic  I  làOO  animaux.  Enfin,  7500  ruches 
en   activité  ont   produit  '2ri.'iOO  kilogr.  de  miel  et  7500  kilogr.  de  cire. 

Le  département  possèile  I  chaire  départementale  d'agricullure  et  1  ch.aire  spéciale  ,'1  Lembeye. 
Outre  les  champs  d'expériences  et  de  démonstration,  il  existe  un  l.dior.ildii'c  de  chimie  agricole 
à  Pau  et  une  pépinière  départementale  à  Lembeye. 

Industrie 

Au  51  décembre  1000,  on  comptait  dans  le  déparlement  41'2  établissements  industriels,  dispo- 
sant de  445  machines  à  vapeur  d'une  force  totale  de   4074  chevaux-vapeur.  Sur  ce  nombre,  30 


EAVONNE.  —  CalliL-drale.  Farailc  latérale  S.  Parlie  supérieure. 


BAVOWE.  —  Catla-dialf.  Faç;a(Je  O.  Porclie 


634  BASSES-PYRÉNÉES 

•^tabliîssenienls  inactifs  pof=<édaient  12  macliines  dune  l'oice  de  IISS  clievaux-vapeur.  Il  n'est  pas 
tenu  compte  dans  ce  relevé  des  élahlissenients  dépendant  du  niinistéie  de  la  Gueiie. 

INDUSTRIES  EXTRACTIVES.  Sur  les  .'0  concessions  de  mines  qui  existent  dans  le 
déparlement,  1!)  seulenienl  ont  été  exploitées  en  1000.  Ce  sont,  la  mine  de  cuivre  d'Aspeich  et  la 
mine  de  fer  de  la  Bayonnetle,  n'ayant  pas  fourni  de  minerai  à  la  consommation  depuis  leur 
réexploitalion:  les  concessions  de  sel  gemme  ou  d'eau  salée  de  Brlndos,  Larralde,  Annayaénia, 
Eyliartzia,  Ilarretchia,  les  six  concessions  réunies  de  Briscous,  Urcuil  et  St-Jouan,  Gortiargue, 
Bidart,  Salies-de-Béarn,  Oràas.  Outre  49  T.  de  sel  gemme  brut  produites  par  la  mine  de  Brindos, 
les  salines  du  Gaz,  de  Villofranche,  Ilarretchia  (MousseroUes),  Petit-Mouguerre,  Urcuit,  Urt, 
Salies  et  Oràas  ont  produit  19543  T.  de  sel  raffiné. 

II  n'y  a  aucune  minière  dans  le  département. 

Des  tourbières  sont  exploitées  dans  les  communes  d'Ogei'i,  Buzy.  Buziet  et  Ste-Colome. 
Environ  lô  ouvriers  en  ont  extrait  4j0  m.  c.  en  1900. 

Presque  toutes  les  carrières  sont  à  ciel  ouvert.  En  1900,  on  a  extrait  HJ'M  T.  de  pierre  de  taille 
et  63  771  T.  de  moellons  des  carrières  de  Bidache,  Came,  Autevielle,  Arudy,  Rébénacq,  Louvie- 
,Iuzon,  Izeste,  Oriule,  Gan.  St-Jean-de-Luz,  Ciboure,  Bruges,  etc.:  —  CS20  T.  de  chaux  grasse  et 
l.">."i;)0  T.  de  chaux  hydraulique  des  carrières  d'Orthez,  Montant,  Lahonce,  Bétracq,  Sames:  — 
10  "191  T.  de  gypse  des  carrières  de  Carresse,  Lahonce,  Rébénacq,  Lys,  St-Pée-sur-N'ivelle,  Irou- 
léguy;  —  550  000  ardoises  des  ardoisières  de  Bedous,  Sarrance,  Aydius,  Lescun,  Laruns,  Bielle; 
il  .500  T.  de  castine  des  carrières  de  Urt,  Lahonce;  —  1064  T.  de  grès  pour  pavés  des  carrières 
dWscain,  delà  Rlnine;  —  46654  T.  de  matériaux  d'empierrement  des  carrières  de  Villefranque, 
Bassussary.  St-Etienne-de-Baigoiry:  —  des  marbres  à  .\rudy,  Izeste,  Louvie-Juzon,  .\sson;  des 
matériaux  pour  empierrement  à  Bidarray:  —  enlin,  80  T.  de  phospliate  de  chaux  à  Lescun, 
Borce.  Osse  et  .\ccous.  Orthez  possède  une  usine  à  chaux;  au  Boucau,  une  autre  usine  utilise 
les  scories  et  les  laitiers  des  forges  voisines,  pour  faire  du  ciment  à  prise  lente. 

INDUSTRIES  AGRICOLES.  La  minoterie  est  la  principale  de  ces  industries:  Pau.  Jurançon, 
Orthez,  Nay.01oron,St-Jean-I'ied-de-Port,  St-Palais,  possèdent  des  moulins.  D'importantes  scieries 
existent  à  Pau  et  à  St-Palais;  à  Ossès,  une  autre  scierie  débite  des  bois  de  châtaignier  qu'elle 
envoie  ensuite  dans  d'autres  usines  pour  être  convertis  en  tanin  et  en  matières  tannantes.  Dans 
im  autre  ordre  d'idées,  Orthez  est  le  principal  centre  de  la  fabrication  des  jambons  ilits  de 
Rayonne,  salés  avec  le  sel  de  Salies-de-Béarn;  Orthez  fabrique  encore  des  conserves  alimen- 
taires: c'est  de  plus  un  centre  important  pour  le  commerce  des  foies  de  canard  et  de  volailles 
grasses,  dont  la  vente  a  surtout  lieu  en  décembre  et  en  janvier.  Enfin,  les  chocolateries  de 
Bayonne,  de  St-Palais  et  de  Sl-.Iean-Piod-de-Port  sont  ré|)ulées  pour  leurs  produits. 

INDUSTRIES  MÉTALLURGiaUES.  l'.e-  industries  ne  compreiiiiint  guère  ipie  les  ateliers 
de  cliaudronnerie  di'  Sl-I'.il.ii-. 

INDUSTRIES  CHIMIQUES.  Le  Bomau  po-sède  une  fabrique  de  superphosphates  minéraux, 
d'engrais  chimiques,  de  sulfates  de  fer  et  de  cuivre;  une  faliri(|ue  d'acides  sulfurique  et 
nitrique  :  des  ateliers  rinjccliim  de  créosote  pour  traverse-  ili'  cliemins  de  l'ci-,  .lurançon 
f.ilirique  des  produits  chimiques  et  Pau  des  bougies. 

INDUSTRIES  TEXTILES.  Oloron  fabri(pie  des  ceintures  basipies  ainsi  que  \ay.  qui  a  aussi 
l.i  spécialité  des  bérets.  îles  couvertures  de  laine  et  des  tricots. 

INDUSTRIES  DWERSES.  \u  premier  rang  de  ces  industries  vient  celle  des  cuirs.  Orthez 
possède  plusieurs  tanneries:  St-Palais  fahiique  des  chaussures,  Pau  des  gants.  Le  papier 
d'emballage  cl  de  cellulose  est  fabriqué  à  Orihez  :  il  y  a  également  une  papeterie  à  Montant. Nay 
a  une  spéiialilé  de  chapelets  pour  les  pèlerinages  de  la  légion.  Enlin  de  nondiriMix  ouvriers 
confectionnent  lies  espadrilles  :  quel(|iie-  maisons  font  des  makil^is.  Ii.'ilons  terrés  ([u'on  voit 
dans  les  mains  de  tous  les  Basuiies. 

Commerce 

Le  commerce  de  ce  département  comprenti,  comme  celui  du  déparlement  voisin  des  Hautes- 
Pyrénées,  des  échanges  entre  la  région  montagneuse  et  la  plaine,  échanges  qui  se  traitent  dans 
les  foires  et  marchés  des  principales  villes.  Sous  le    laïqiort  des  voies  de   conununicalion    avec 


FEMMK    liASiM!: 


636 


B  A  S  S  E  S  -  P  Y  1>.  E  N  E  E  S 


TEspagne.  les  Basses-PyrOnées  sont  mieux  traitées.  Sans  compter  la  route  de  Bayonne  à  Tolosa 
et  les  nombreux  chemins  et  sentiers  très  fréquentés  des  pays  basques,  deux  routes  carrossables 
les  relient  à  l'Espagne.  Tune  par  le  val  Carlos,  laulre  par  la  vallée  d'Aspe.  Le  commerce  de 
transit  extéi-ieur  se  fait  surtout  par  Bayonne. 

L'exportation  comprend  surtout  des  bois,  des  poteaux  de  mine,  des  minerais,  des  vins,  du  sel, 
des  matières  résineuses,  etc.  L'importation  comprend  surtout  de  la  bouille,  des  rainerais,  des 
phosphates,  des  grains,  des  laines,  etc. 

Le  mouvement  du  port  de  Bayonne  en  lOtlU  comprenait  l'JtO  navires  à  l'entrée  et  à  la  sortie, 
avec  un  tonnage  de  707  033  T.  La  navigation  flpviale  était  représentée,  la  même  année,  par  19245 
gabarres  et  "i.M  1 1'2  T.  de  marchandises.  Le  mouvement  du  port  de  St-Jean-de-Luz  comprenait 
221  navires  ^enlrées  et  sorties!  presque  tous  en  relâche,  portant  221  140  T.  Les  droits  de  douane 
et  divers  se  sont  élevés,  la  même  année,  à  5  007.'J>j2  fr.  pour  l'ensemble  du   département. 

Ajoutons  que  la  succursale  de  la  Banque  de  France  à  Bayonne  (avec  Biarritz)  a  occupé  le 
27' rang  sur  123,  en  tOOl,  avec  un  chiffre  d'alïaires  de  SOÔiOOLK)  fr.:  la  succursale  de  Pau  (avec 
Oloron  et  Oitliez)  venait  au  G>  rang,  avec  un  chilTro.  de  jj 524 200  fr. 

Bayonne  possède  une  chambre  de  commerce  dont  le  ressort  embrasse  tout  le  département. 

Voies  de  communication 


lulnllj. 

Chemins  de  fer  (voie  normale)!   .   .   .  .■2(l..M."i 

—                    (voie  élroitei    ....  S.  » 

Routes  nationales 450. "S'i 

—  départemcnlales (i!l.").,"i27 

—  thermales i7.itit 

Chemins  de   grande  commnnicalion  .  0SI,7,")I( 

d'intérêt  comniim I  075.20X 

vicinaux  oi'dinaires ,">  700.614 


i;i\  ière-i 

navi 

gables 

Rivières  flottables 

kilonî. 

liilnni 

Adiiur.   .    . 

2i.5Ul 

Gave  de  Pau  .     92, 

Midouze    . 

IS.  » 

—    d'Oloron    64, 

I.ihoury    . 

1.500 

—  de  Mauléon     4, 

Aran  .   .    . 

II.  » 

Nive 54, 

Ardanavv. 

.'),  » 

Mve   .    .'  . 

21.  » 

Nivelle.    . 

7.   B 

Bidassoa  . 

il.  •■ 

PAU.  ville  d'hiver  momlaine  et  cosmopolite,  qui  donne  à  celui  qui  la  voit  pour  la  première 
fois  limprcssion  d'une  ville  où  la  vie  de  plaisirs  est  largo  et  facile  et  où  tout  semble  fait  pour 
le  plaisir  des  yeux,  est  la  véritable  reine  des  Pyrénées.  C'est  par  une  belle  fin  de  journée,  calme 
et  claire,  que.  de  la  célèbre  Terrasse,  il  faut  admiiei'  la  féerique  vision  des  Pyrénées  qui  se 
dressent  à  l'horizon,  tandis  qu'aux  pieds  du  speii.ilrur.  le  Gave  et  ses  iles  séparent  la  ville  du 
verdoyant  faubourg  de  Jurançon,  renommé  pour  s,!s  vins  capiteux;  derrière  lui.  ce  sont  les 
proinenades  ombragées  de  la  ll/utlf-l'hinlr.  de  la  nn^nc-l'toiite  et  du  Parr.  qui  mettent  leur  note 
verle,  le  Château  et  l'église  Saint-M'irlin  ([ui  dirs-enl.  l'im  ses  tours,  l'autre  sa  flèche;  la  place 
Hoyale  et  le  boulevard  d'-s  Pyrénées  avec  les  belles  façades  de  leurs  hôtels  et  de  leurs  villas,  plus 
loin,  enfin,  c'est  le  joli  Jardin  Publie.  e\-Parc  Beaumont,  orné  de  statues  et  au  milieu  duquel 
s'élève  la  tache  blanche  du  luxueux  Palais  d'IIieer. 

PiM  sortir  de  cette  ville  de  rêve,  le  reste  de  Pau  pourrait  sembler  pou  attrayant  si  ses 
grandes  voies,  bien  ouvertes  et  bien  régulières,  n'étaient  parcourues  par  des  cars  électriques 
et  animées  d'une  foule  bien  vivante.  Nid  monument  ancien  n'y  attire  l'attention.  Près  du  Palais 
de  ynsd'ce,  con-iruit  de  nos  jours  et  précédé  de  quelques  parterres.  Véglise  Sl-Jaeques,  de  style 
ogival,  bien  que  modorne.  élève  deux  flèches  assez  éléganles;  l'intérieur  renferme  un  buffet 
d'orgue  et  une  chaire  assez  remarquables.  L'éQlise  St-M-irtin.  également  moderne,  ne  présente  de 
saillant,  outre  son  samliiaire.  que  des  vitraux  et  quelques  fresi|ues.  Derrière  l'abside,  un  petit 
s(juare  donne  accès  sur  le  Boulevard  des  Pyrénées.  Le  plus  ancien  monument  religieux  de  Pau 
est  une  église  comprise  entre  le  Clvileau  et  YH'Uel  Gassion,  et  qui  sert  aujourd'hui  d'école.  Au 
fond  de  la  Place  Roijale.  l'UUet  de  Ville,  sans  grand  caractère,  renferme  le  Théâtre.  La  Préfecture 
n'a  rien  de  saillant,  de  même  que  le  Li/céc.  qui  occupe,  à  l'O.  du  Parc  Beaumont,  les  bâtiments 
de  l'ancien  collège  dos  .lésuites.  Sur  le  beau  cours  llosfiuet.  un  .Musée  comprend  ]dusieurs  salles 
de  peinture  et  de  sculplure.  des  dessins  et  une  collection  numismatique.  Au  haut  de  la 
commerçante  nie  Serui'e;.  en  |)Iein  centre  de  1.1  ville,  i.i  .Ximcelle  Halte,  comprend,  au  premier 
étage  de  son  vaste  quadrilatère,  une  bibliolhèqiie  riche  de  ."jiOOO  volumes. 


BASSliS   l'YIiENEES  637 

La  curiosité  iiianiuunlL'  ili'  l'an  ost  son  CluUcau,  ancienne  douicurc  (1er;  nialson.-i  de  Béarn  et 
de  Navarre,  où  Henri  I\'  vil  le  joui-.  Entouré  de  beaux  jardins,  uni  par  un  gracieux  pont  à  la 
ville,  il  est  d'un  extérieur  simple  et  élégant,  malgré  le  massif  dowon  de  Gaston  Phœbus.  Au 
N.-E.,  la  lour  de  Monlauset  est  du  xiv°  s.  Outre  deux  autres  tours  qui  l'ornent  à  l'O.  et  à  l'E.,  la 
tour  Neuve,  h  l'entrée,  est  tout  à  l'ait  moderne.  Il  a  subi  de  nombreuses  restaurations  qui  n'ont 
pas  altéré  le  caractère  de  sa  jolie  cour  d'honneur,  donnant  accès  à  une  suite  de  salles  ornées 
de  meubles  d'époques  et  de  styles  aussi  mêlés  que  divers;  il  renferme  une  incomparable  col- 
lection de  tapisseries  des  Gobelins  et  des  Flandres,  d'un  dessin  délicat  et  d'un  éclat  merveilleux. 

Pau  a  élevé  des  statues  à  Henri  /(',  au  maréchal  lion/uet,  an  (jénéral  Bourhaki,  h  Gaston  l'Utcbus. 

BA YONNE,  d'un  aspect  mi-espagnol,  mi-français,  s'étend  à  l'intérieur  de  ses  fortifications  sur 
les  i|rii\  lives  de  la  Nive,  qui  la  traverse  du  S.  au  N..  en  venant  rejoindre  un  point  de  la  large 
courbe  qu'y  décrit  l'Adour,  où  elle  finit  (rive  g.).  Assez  animée  sur  les  quais  de  ces  deux  rivières 
et  dans  certaines  rues,  Bayonne  est  une  ville  <pii  n'a  d'importance  que  comme  port  de  commerce, 
importance  qui  serait  plus  grande  si  la  harrc  qui  obstrue  l'embouchure  de  l'Adour  était  plus 
facilement  franchissable.  Quant  à  son  mouvement  industriel,  il  est  nul. 

Le  plus  beau  de  ses  monuments  est  la  ralliédrale  Sainte-Marie  (xiir,  xiv  et  xv"  s.)  restaurée 
et  remaniée  de  nos  jours,  qui  présente  à  l'extérieur  deux  hautes  flèches  modernes,  une  jolie 
abside  à  contreforts  et  un  porche  élégant  au  transept  N.  A  l'intérieur,  d'aspect  imposant,  les 
trois  nefs  sont  soutenues  par  des  piliers  élancés  à  colonnettes;  une  galerie  à  colonnades  fait  le 
tour  de  l'église  supérieure;  les  chapelles  absidales  sont  à  décoration  polychrome  et  quelques- 
unes  d'entre  elles  sont  ornées  de  jolies  toiles  modernes.  On  y  remarque  en  outre  des  verrières 
du  xv°  au  xvii=  s.  et  un  maitre-autel  en  marbre  blanc  avec  panneaux  de  vermeil  repoussé.  La 
sacristie  occupe  une  galerie  d'un  gracieux  cloître  (xiii"  s.)  encore  subsistant  ;  la  |)orte  qui.  Je 
l'église  y  donne  accès,  est  ornée  de  sculptures  très  fouillées.  Dans  le  même  quartier,  le  Chdteau- 
V'ieux  (xir  et  xv  s,)  flanqué  de  tours  rondes  dans  ses  coins,  est  construit  en  partie  sur  des 
restes  de  remparts  romains,  dont  on  retrouve  encore  d'autres  vestiges  au  S.  de  la  ville,  en 
bordure  des  fortifications  modernes,  dans  la  rue  Toitr-du-Sault,  aux  curieuses  vieilles  maisons. 
C'est  là  aussi  qu'est  le  Bayonne  pittoresque,  avec  la  rue  du  Port-Neuf  et  ses  maisons  à  arceaux 
et  surtout  avec  la  rue  d'Espagne  qui,  depuis  le  Palais  de  Justice,  banal,  jusqu'à  la  Porte  d'Espagne, 
s'ouvrant  sur  les  glacis,  est  bordée  de  maisons  d'aspect  tout  espagnol,  peintes  en  rouge  ou 
en  jaune  clair  avec  des  volets  ocre,  brun  ou  vert  foncé  et  couvertes  de  toits  surplombant  la  rue. 
Le  centre  vivant  de  ce  Grand  Bayonne  est  la  Place  de  la  Liberté  et  la  Place  d'Armes,  que  sépare 
un  monument  carré  moderne,  renfermant  le  Thédlre.  la  Mairie  et  les  Douanes. 

Entre  le  Grand  Bayonne  et  le  Petit  Bayonne,  la  Nive  étend  ses  pittoresques  quais  des  Basques, 
Oualaperie,  etc.,  où  l'on  rencontre  encore  des  maisons  de  style  espagnol;  ils  sont  réunis  par 
plusieurs  ponts  :  pont  mililaire,  pont  Pannecau.  voisin  des  Halles  couvertes,  pont  Marengo  et 
pont  Mayou.  Ce  pont,  le  dernier  jeté  sur  la  Nive,  fait  suite  au  Pont  St-Esprit,  également  le  der- 
nier sur  l'Adour  et  qui  unit  Bayonne  au  faubourg  de  St-Esprit;  ils  ne  sont  séparés  que  par  le 
Bcduil  ou  Porte  Barbanègre  (xvr  s.),  ouvrage  militaire  qui  défendait  jadis  la  ville  et  le  con- 
fluent des  deux  rivières.  Là,  dans  un  quartier  plus  neuf,  percé  de  rues  plus  régulières  et  plus 
larges,  l'église  Si-André,  sans  intérêt  et  dont  la  seule  curiosité  est  une  Assomption  du  peintre 
Bonnat,  s'élève  près  du  Château-Neuf  (xv  et  xvr  s.),  entouré  de  grands  arbres  et  qui  de  nos 
jours  sert  de  caserne  et  de  prison.  Dans  un  bel  immeuble  moderne  on  a  installé  une  bibliothèque 
(25000  volumes:  ÔO  manuscrits)  et  un  Musée  contenant  une  collection  de  dessins  et  toiles  de 
maîtres,  des  bronzes  de  Barye,  des  tapisseries,  des  objets  anciens,  etc.,  ayant  appartenu  à 
Bonnat,  qui  les  a  légués  à  Bayonne.  Ce  musée,  actuellement  encore  en  installation,  renferme 
en  outre  des  salles  de  peinture,  de  sculpture  et  des  galeries  d'histoire  naturelle. 

Les  fortifications  de  Bayonne,  plantées  d'arbres,  font  une  ceinture  de  verdure  à  la  ville,  qu'a- 
grémente encore  un  petit  ^anh'/i  ;ji(6/ic,  devant  l'hôpital  militaire;  en  dehors  de  la  ville,  les 
Allées  Paulniy.  les  Allées  Marines,  sont  aussi  de  jolies  promenades.  Des  courses  de  taureaux  à 
fespagnole  sont  souvent  données  dans  les  arènes.  Le  faubourg  St-Esprit  est  dominé  par  l'an- 
cienne citadelle  de  Vauban.  qui  sert  de  caserne.  L'église  Sl-Espril  est  assez  curieuse.  Bayonne 
a  élevé  un  monument  à  deux  de  ses  enfants  tués  à  Paris,  en  juillet  18Ô0. 

MAULÉON.  sur  la  rive  d.  du  Saison,  au  jiied  même  de  la   hauteur   portant  le   vieux   Château 


a, 
I 

H 


BASSES-PYRENEES 


639 


ruini' de  M'inlêon.  est  uni  à  son  faiiliuuiE:  tic  Lichurre  par  un  curieux  pnnl  en  pierre.  A  vrai  dire, 
c'est  plutôt  ce  fauliouri;  ipii  forme  la  véritable  ville.  Traversé  par  un  ruisselel,  I.icjiarre 
possède  en  cITct  la  iii-iiinen<n(<:  ombragée  des  Allées,  ornée  d'une  CoUduic  en  pierre  du  li-mps  de 
Henri  II  et  sur  l'un  des  côtés  de  laquelle  VHiitcl  d'Andurrain  ou  Chdlean  de  Maylie  dresse  sa  jolie 
façade  renaissance,  presque  vis-à-vis  de  celle  de  Mlùlelde  Ville,  peu  intéressant.  La  Suus-I'réfee- 
lure  et  VEçiliae.  moderne,  s'élèvent  aussi  dans  Licharre.  Mauléon  a  i)our  lui  le  pittoresque  de  ses 
vieilles  maisons  i[ui  montent  vers  le  Cluilean.  d'où  la  vue  s'étend  sur  toute  la  ville,  et  l'iiilcrèt 
spécial  ([u'olTrc  l'aMcicMMe  l:i/lUe  du  cimetière,  à  demi  ruinée. 

OLORON-SAINTE-MARIE  est  pittoresquemenl  situé  sur  les  bords  du  Gave  d'Aspc  et  du 
Gave  d'Osmiii.  qui  le  divisent  en  trois  quartiers.  Sur  la  hauteur  ([ui  domine  le  confluent  de  ces 
deux  ijaves  et  dont  le  pied  est  baiiçné  par  eux,  Olovun  ou  Ste-Ciuix  est  la  vieille  ville,  encore 
entoiuée  de  restes  de  i-empto-ls  du  xiv  s.  et  possédant  auprès  de  la  hmr  Forie,  reste  de  son 
Châlcmc  (xiv  s.),  de  curieuses  maisons  (xv  au  xvir  s.).  .\  l'extrémité  de  ses  rues  montueuses,  au 
fond  d'une  place  plantée  de  beaux  platanes,  Véijlise  !ite  Crvix  olïrc  une  curieuse  architecture  à 
coupole  centrale  byzantine  et  un  portail  moderne  auquel  on  accède  par  quelques  marches.  — 
Dans  la  vallée  et  sur  la  rive  g.  du  Gave  d'Aspe.  franchi,  près  du  Palais  de  Juslice,  par  le  Pont  Sle- 
Claire,  qui  débouche  sur  l'autre  rive  en  prolongement  d'un  Jardin  publie,  le  (piarlier  S  te  Marie 
n'a  d'intéressant  que  l'église  du  même  nom.  Commencée  au  xi"  s.,  remaniée  au  xiv  cl  .'i  l,i  lin 
du  xv°  s.,  Sic-Marie  était  jadis  cathédrale;  son  clocher  s'élève  au-dessus  d'un  beau  [lorchr. 

Le  Palais  épiscopal  noiïve  plus  qu'une  tour  (xiir  s.)  peu  intéressante,  faisant  iiartic  de  ÏUiipilal. 
h'Hàtcl  de  Ville  occupe  Vune  des  vieilles  maisons  qui  s'élèvent  autour  de  l'église;  sur  la  Plaee 
T'/u'cc.';,  au  bout  du  Pont-Sic-Marie,  la  Sous-Prc/'erturc  est  banale;  en  face  d'elle,  la  curieuse 
fontaine  Ste-Marie.  après  avoir  coulé  dans  une  sorte  de  petit  bassin,  se  déverse  dans  le  Gave, 
le  long  duquel  s'étagenl  aussi  d'anciennes  maisons.  —  Enfin,  sur  la  rive  d.  du  Gave  d'Ossau, 
s'étend  la  ville  moderne,  sans  aucun  intérêt;  l'église  Notre-Dame  peut  seule  y  être  citée.  La  halle 
est  un  édifice  insignifiant  dont  le  premier  étage  est  occupé  par  des  services  municipaux.  Un 
buste,  celui  du  poète  béarnais  Xavier  Xavarrot,  s'élève  enfin  près  de  l'église  Notre-Dame. 

ORTHEZ,  grand  centre  de  la  fabrication  des  jambons  dits  de  Bayonne  et  marché  inqiortant 
pour  la  vente  des  foies  de  canard  et  de  volailles  grasses,  est  une  petite  ville  pittoresque, 
projire  et  animée.  Etablie  sur  la  rive  d.  du  Gave  de  Pau,  elle  est  réunie  à  la  rive  g.  par  le 
curieux  Pont-Vieux  (jui,  par  (juatre  arches  (xiir  et  xiv  s.)  franchit  le  lit  rochmix  du  Gav(^  et  dont 
le  centre  est  agrémenté  d'une  tour,  recouverte  malheureusement  d'un  Uni  moderjie.  l'iusicurs 
rues  sont  bordées  de  maisons  souvent  curieuses.  Celles  de  la  rue  Bourij-l'ieux,  la  maison  de 
Jeanne  d'Albret,  rue  Itoaries.  Yllùtel  de  lu  Lune,  avec  sa  tour  carrée  et  ses  fenêtres  à  meneaux, 
qu'habita  Froissart,  etc.,  comptent  parmi  les  plus  remarquables.  Sur  une  hauteur,  d'où  l'on  a 
une  jolie  vue  sur  la  ville  et  les  environs,  la  Tour  de  Monrade  (xiir  s.l,  entourée  d'arbres,  est, 
avec  quelques  restes  de  fortifications,  ce  qui  subsiste  du  Château  de  Gaston  VII;  on  y  a  installé 
un  observatoire  météorologiiiue.  L'église  St-Pierre  (xir  et  xiv  s.)  est  peu  intéressante;  son 
clocher  est  moderne;  la  vieille  huile  est  voisine  de  l'abside;  au  N.  la  nouvelle  halle  renferme  la 
liibliothèi/ue  populaire  cantonale  ('2jOL1  volumes),  l^'lliitel  de  Ville,  moderne,  occupe  l'un  des  côtés 
de  la  large  Place  d'Armes:  il  renferme  une  bibliotlièque.  En  face,  s'ouvre  un  petit  Jardin  publie. 

Liste  des  Monuments  historiques 


Boyonne Catliéilralc  N.-.D  (.\nr  iiu  .\v" .-.. 

et  .\ix'  s.)  et  cloître  (xm'  s.). 

Ricllo Mosaïiiucs  roiiiainos. 

lîuzy l}olniL-ii  «lit  Caltiau-(Ie-Tél>LTni). 

Hôpital  SI  Biaise  (L').  Eglise. 

Lcmbeye Eglise  (xV  s.)  (sauf  le  clucliuii. 

Lesrar Église  (xn'  s.). 

Liicii-de-BOani  ....  .Sarcophage  chrétien  dans  l'é- 
glise. 

Montarier 'l'niir  (xiv*  s.). 

Morlaàs Purtail  (xu*  s.)  de  l'église. 


Nay Maison    de     Jeanne    d'Alljrcl 

,  (xvi"  s.). 
Olciron Église  Sle-Cmix  (xr  s.). 

—      ciiâtean  ixiv  s.|. 

Orlhez Tour  de  Moncade  (xni' s.). 

—  ........  Vieux  l'ont  (xur  s.). 

Pau Ch;ilcan  (xiv*  s.). 

SIe-Engi-âi-c Église  (xi"  s.). 

Sauvelen'e Ruines  ilu  chàlenu  de  Motiliéal 

(xu'  el  XV"  s.). 
—         Restes  d'un  pont  (xiir  s.). 


"s^rr" 


TABLE  DES  GRAVURES 


(I) 


Lusitiiuiii  . 

Miinciiiiliiiir 

Montmorillon 


Nouaillé 
Poitiers 


POITOU 

VIENNE 

Arçay Dolmen  de  Rochebillaude. 

Côté  S 

Bournand  .    .    .    .  Alice  couvcrle  de  la  l'ieiie- 

I-'olle 

—  EslUe.  Pnilail  () 

Charroux            .   Abbaye.  Tour:  partie  infé- 
rieure    

—  Alib.iye.  Tour.  Ensemble  .   . 
Chàtelleraull       .   l'md    sur    la    Vienne    avec 

biurs 

Chauvigny     .    .  Vue  générale 

—  Château    d'Harcourt.     En- 

semble   

C.ivray Ei;llse.  l'oilail  (  ).    lr.ii;iiieiiU 

Jazeneuil  Eglise   Ensemble  S  -O.  .    . 

—  Poilail  (.) 

Lencloître  .    .       Eglise.  Abside  et  clocher  . 

Eiîlise.  FJiisendjle  S 

rortail  U 

Louduu Porte  du  Mariray 

—  E^dise  Sl-Ililaire  du  Mariray. 
Efflise.  (dix-lier  el  abside.  . 
(  .lia|ielle  clu  C.liàlcau.    .    .    . 

Petit  Octogone 

Chapelle    sépulcrale  (Uelo- 

gone) 

Ancienne  Abbaye 

Vue    générale  (rive  g.  du 
Clain) 

—  Temple  St-Jean.  Façade  O. 

—  —  Ensemble  S. -E. 

—  Eglise  de  IMonlierneuf.  .\b- 

side 

—  Calhédrale  St-Pierre.  Façade 

O 

—  Eglise    St-Porchaire.   Clo- 

cher  

—  Eglise    Ste-Radegonde.    Fa- 

çade O 

—  Eglise  N.-D. -la-Grande.   Fa- 

çade O 

—  —  Façade  S. 

—  —     Façade  O.  (partie 

supérieure)   .    . 

—  Palais  de  Justice  (Extérieur) 

—  Porte  d'une  maison  (R.    ilu 

Marelle) 

—  Ihjtel  Fumey 

Pressac Eglise.  Façade  O 

St-Maurice  .   .    .  Eglise.  Ensemble  N.    ,.    . 

—  —         Pdriail  \ 

Ruines  du  Théâtre  ruiuain. 


-anxay  . 


Mlïres 
Airvault 


DEUX-SEVRES 

.   Croix  dans  le  cimetière    .    . 
.   Pont    du     Vernay    (partie 

centrale) 

Eglise.  Façade  O 


•J'J 
il 


IN 

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lit 
17 


10 
10 

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'22 
27, 
Ij 


11-2 
Ul 


1.  Les  légendes  composées  en  caractères  gras  se 


Argenton-Chà- 

teau Eglise.  Porlad  O SI 

Breuil-sous-Ar- 

genton  (Le)       Ruines     du     Château     de 

TEbeaupinay !)l 

Bressuire.  .  Ruines    du    Château.   Vue 

S.  O sr. 

—  —                    Intérieur  .    .  Mii 

—  Eglise.  Ensemble  S.-O  .  .  91 
Celles-s. -Belle  .  Eglise  etancienMonastère  (i7 

l.iiiia|iin;;c            .    llnliiii'ri cr. 

Marnes.               .   Eglise.  Ensemble  N.-O.  .    .  78 
Melle.    .                  Eglise  St-Hilaire.  Ensem- 
ble O fii 

—  —                l'nilc  S..    .  55 
:\lelle  ......   Eglise  St-Pierre.  Alisi.le  .   .  57 

~                               —        Abside  et  clocher.  ait 

Melleran  .           .  Eglise.  Clocher.  Côté  S. -E.  70 

—  —  Bases  du  cloclier  .  7-2 
Mènigoute  Chapelle.  Ensemble  S  -O.  75 
Niort Château     (rive     g.    de     la 

Sèvre) 51 

—  Eglise  N.-D.    Clocher,    enté 

S.-E 50 

Oyron Château.  Vue  générale.   .   .  05 

—  —           Cheminée    ....  0'2 

—  Eglise.  Tombeau  des  Goul'- 

lier 95 

Parthenay.   .    .    .   Porte  de  ITIorloge.   ....  Oi 

—  Vieilles      Maisons      (Basse 

—  Ville) 05 

Porte  St-Jaccpies  (coté  inl').  60 

—  —  (côtécxf).  09 
Pa  r th  enay- le- 

Vieux Eglise.  Abside 'i 

—  Porte  de  gauche  .  .  73 
St-Jouin-de-Mai- 

nes Eglise.  Façade  0 80 

SI  -  I.IIU  p  -su  !■  - 

Tliuuel   ....   (Uiàteau.  Façade  pi'inci[iale.  77 

—                 Château  et  Donjon 70 

Sl-Maixent   .   .    .   Eglise.  Façade  0 55 

St-Marc-Ia  l.anile  Eglise.  Façade  O tiO 

Tliouars    .       .    .   Château.  \iie  généi'ale  S.   .  SS 

—  —          SIe-Chapelle  ...  85 

—  Donjon  de  la  Porte  au  l'ré- 

vô't 87 

—  Eglise   Sl-L.-Kin.   Eus.    S.-O.  80 

—  Vieux  pcnl  sm-  le  Thouet    .  UO 

VENDÉE 

Apremont  .   Château.   Tour  d'angle  et 

chapelle 118 

Benêt i;i;lise.  Enseuilile 105 

Boupéi-c  (l.ci  .    .   Eglise  rorliliée |  pj 

Chaize-Giraud 

(La) Eglise.  PortaM  0 1-20 

Fontenay-lc-Cle.   Eglise  N.-D.  Ensendde  N.-E.  105 

—                             —           Abside.  Côté  S.  lOi 

Foassais  ....  Eglise.  Façade  O Ion 

Luçon Calhédi'ale.  Façade  0.  .    .    .  loo 

Maillezais    .    .    .  Ancien"'  abbaye  (Intérieur)  00 

ra|iporlent  aux  gravures  en  couleurs. 


642 


TABLE    DES    GRAVUnES 


Maillezais  (suite)  Eclisr.  Ensonihle  N.-O.    .   . 

Nieul-s.-l'Aiilise.  Cloître.  Inlriiciir 

Noirnioulier.   .    .  Eiîlise  Sl-I'liJlhi'rl.l'.irîido  S. 
—  Donjon  et  fortifications.    . 

Ouïmes Eglise.  Ensemble  N.-O..    . 

Pouzauges  .   .   .  Donjon.  Côté  S.-O 

Pouzaiiiies-Vicux  Calvaire.  Eclise.  Côté  N.-O. 

Sablesd'Olonne  Chenal  du  port 

SI-Mcolas-ilo- 

lîrein Ei:Ii^e.  .Xbside 

Talmont  ....  Ruines  du  Château  ... 
Tiffauges.  .  .  .  Ruines  du  Château  .... 
Wiiivaiit    ....   Ei;lisc.  l'iiriiiiii  du  li'aiis(.'|il 

'n.  .   .    .' 

Yeu  (Ile  d)  .   .    .  Vieux  Château.  Vue  S.-E  . 

CHARENTE  INFÉRIEURE 


10! 

ils 

l-Jt) 
\»-> 

117 
III) 
IK) 

l'JI 
■110 
107 

11.-. 


Avy 

Chadenac .... 
Cheimicnac.  .  . 
Douliel  iLc).  . 
Eehehiuno  .  .  . 
Echillais  .... 
Ecoyeux  .... 

Eourat 

E~nand<'s .... 

Fonioux 

Maronnes  .... 

Moeze 

Nieul-lës-Sainles 

Tons 

Pont-r.\bl)é  .    .    . 

l>étaii\ 

Rochelle  (Lai.    . 


Royan  ... 

Sle-(!emuie  . 
St-Jean-d'Angè 

ly 

St-Just . 

SI-Mai-liiidoHé. 
Saintes.   .   .    . 


Surgères  . 


Thézac 


Eiilise.  Porlail  G 

Eglise.  Portail  0 

Croix  de  l'ancien  cimcliére. 

Eclise.  Porlail  0 

Eglise.  Façade  0 

Eglise.  Façade  G 

Eglise.  Ensemble  O.   . 

Ei;li>e.  P.irlail  G 

Eglise.  Portail  O 

Aneienne  Abbaye.  Clocher  . 
Eglise.  Cloclier.  Côté  S. -G. 
Monument  dans  le  ciniclière 

Eglise.  Porlail  O 

Donjon 

Eclise.  Portail  O 

Eglise.  Abside 

Entrée  du  port 

Port  de  Pêche     Porte    de 

1  Horloge 

Tour  de  la  Lanterne  . 
Ilolel  de  \'ille.  Façade  inl"  . 
Nouvelle  jetée.  Foncillon. 

Ki.'li-c.  Porlail  G 

Porte  de  l'Horloge  .... 
PuiN  (Place  du  Pilm-ii  .  .  . 
Eglise.  Ensemble  O.    .    .    . 

Kt-dise.  Al.-ide 

Cathédrale  St-Pierre.  Vue 
N.-E. 

—  Poi-|;iil  (I. 
Eglise  St-Eutrope  Clocher 

—  ('.liaiiile;iM. 
Arènes  (Partie  restaurée) . 
l'elile  (:lia|irlle,  Fcnèlre  .  . 
Porte  de  Ville  et  clocher 


E-li-e.  Faç.ide  O.    .    .    . 
Eglise.  Ensemble  S.-O. 


ICO 

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107 
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l.-iO 

i:.7 


Angouléme 


Bassac  .    .    . 

Cellefrouin 
Chalais  .    .    . 
Charmant  .    . 
Châteauneuf 


ANCOUMOIS 
CHARENTE 

.   Cathédrale.  Ensemble  S.-O 
—  .\bside  et  (doclier 

.  Clocher  de  l'Eglise  .    .    . 

.   I.anlci'ne  des  nioris.    . 

.   Eglise.  Porlail  O 

.  .\ncien  Prieuré.  Tourelle. 
.  Eglise.  Façade  O 


Coenac 


Courcôme  .  . 
Couronne  (La 
Ccnsai-la-Pallud 
I.esterps  .  .  . 
I.ichères  .  .  . 
Mouthiers-sur 

Boëme  . 
Plas^ac  .... 
Rochefoucauld 

(La) 

Rulïec 


liir. 
Il',:, 

171 
17(1 
ll'.O 
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171 


ISi 

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■JIIC. 

l'.ii 

107 
ISti 
'205 


St-.\  niand 

lîoixe  .  ,  . 
St-Estéphe. 
St-Germain. 
Trois-Palis . 


Bellac. 


de- 


Eglise  Si-Léger.  Façade  G.  201 
—            FragiiienI  de  la 

porte  centrale.  200 

Porte  de  Ville 20.ï 

E<.di-e.  Ensendile  N.-O.    .    .  18!) 

Ruines  de  l'Abbaye.   ...  187 

Eglise.  Ensemble  S.-O..   .    .  195 

Eglise.  2  chapileaux  .   .    .  109 

Eglise.  Portail  0 196 

Eglise.  Façade  N.  et  abside  190 

Eglise.  Façade  G 183 

Château.  Vue  générale  .   .  179 

—        Façade  intérieure.  181 

Vieille  maison 191 

Eglise.  Façade  0 192 


.   Eglise.  Ensemble  \.-G.    .    . 
Eglise.  Clocher  et  abside. 

.  Vue  générale 

.  Eglise.  Ensemble  S.-O.  . 

LIMOUSIN 
HAUTE-VIENNE 


188 
195 
198 
182 


.   .    .  \i\\e  Basse  et  Eglise.   .    ■    • 

—  ^'ue  générale  N.-<» 

Dorât  (Le)  .   .   .  Eglise.  Ensemble  S.    .    .   . 

—  —       Ensemble  N.-O.   .   . 

—  Porte-Bergère 

Limoges  ....  Vue  générale 

—  Pont  Saint-Martial 

—  Place  Jourdan 

—  Cathédrale.  E^nsemble  N.     . 

—  —  Clocher.   .    .    . 

—  —      Contrefort  décoré. 

—  Musée  National 

^'ieille  Maison 

—  Rue  de  la  Boucherie  .    .    . 
Rochechouart  .  Château    Vue  générale 

—  —  Iji-eiidilo  sur  cour. 
St-Jean-Ligoure  Château  de  Chalucet  .  .  . 
Sl-Viieix    .    .        .    Ei-'lise.  Ensemble  N 

—  —        Nef        

Solignac Eglise.  Façade  S 

—  —      Abside  et  transept  N. 
Limousine  coilïée  du  barbi- 

chel 


Aubazine  . 


CORREZE 

.  Ensemble  de  l'Abbaye.   . 
.■\bbaye.  .\bside  de  l'Eglise 

—  Eglise.  Groupe  en  pierre. 

—  —        Panneau  sculpté  . 
—        2  Miséricordes  .   . 

Aven Eglise.  Ensemble  S.-E.    . 

Beaulieu    ....  Eglise.  Porlail  S 

lidit Roches  basaltiques.    .    .    . 

Brive Grottes  de  Lamouroux  . 

_  Eglise  St-Marlln.  Abside. 

Maleniorl  ....  Eiilise.  Ensendile  S.-O..   . 

St-Gyr-la-Roche  Eglise.  Ensemble  N.    .   . 

St-Robert   .   .   .  Eglise.  Ensemble  N.-E.. 

Tulle Calliediale.    Façade  O..    . 

—  C.loilie.  près  la  Cathédrale 

Turenne  ...  Vue  générale 


225 
226 

2r>8 

257 
239 
211 
214 
219 
221 
222 
22  i 
212 
213 
227 
255 
253 
250 
229 
228 
216 
217 

210 


246 
247 
242 
248 
250 
265 
257 
2.56 
259 
201 
264 
254 
270 
249 
253 
202 


TABLE    nF.S    GRAVURES 


643 


Turenne  i~iiiliM.  Rue  menant  au  Château  .  ii'û 

—  Tniii-  ,!,■  iA-.:<v -im 

Uzerche    ...   Porte  de  Ville  .  .    .    .  H't 

—  Kiîlise.  Eii-;oiiible  S.-O.    .    .  'iiô 
Vigeois Eglise.  Abside T,t[ 

GUYENNE    ET    GASCOGNE 
GIRONDE 


Aillas.  .  . 
.'Vi'caclion  . 
Avensan  . 
Bazas .  .  . 
Bégadan  . 
Blasimont . 

Bordeaux. 


Bouline  . 
Cadillac. 


Cubzac-lo>-Pont?; 
Doulezon.    .  .    . 

G;iill;in 

Guitres 

Lande-Je  (Miljznc 

(La).   .    .    .    .    . 

Lesparre  ..    .   . 

Loupiac 

Mazèrei^ 

Mérignar  .   .    .    . 

Moniis 

Petit- PalaU 

Coriienips. 


Eglise.  Ensemble  S.-O.  .    .  T,'>i> 

B;is~in  cl  \iil.-  .irtr-  ....  i'y> 

Eglise.  Ensemble  S.-E  .    .  '2X0 

CatlKMliMJc.  Portail  o.  .    .   .  r,'2:) 

Eirliso.  ,\li>i(lo "l'i 

E!.'li-c  St-Xicola-;.  Far.i.lr  O.  r,2! 

Moulin  fortifié n-jr. 

Pont  sur  la  Garonne    .    .    .  '27.J 

Place  Richelieu '27S 

Bour:ie  et  Fontaine    ....  274 

Grand  Théâtre 27(1 

Palais  Gallien 277 

(jilonnes  des  Oninconees    .  270 
Cathédrale    St-André.  En- 
semble    SE       et    Tour 

Pey  Berland 2sri 

Caihédrale.  Portail  \.    .    .    .  2Si 

—  TvMipan  ....  2S2 

Eglise  SIe-C.roix.  Eaeaile  O.  281 

Esjlise  St-Micliel  et  rloelier.  Titre 

Eiïlise  St-Seurin 2S0 

Porte  <lii  Palais 2S,S 

E!,'lise.  Eiisemhle  S.-E..    .    .  50i 

Château  d'Epernon  ....  2fli 

Porte  de  ^■ille 2i1.'. 

Château  de  Montauhan.    .   .  300 

Eglise.  Ensemble  S.-E   .    .  .'ilS 

Euli~e.  Ensemlile  S ri"i 

Ancienne  Halle 200 


Eirlise.  Tympan  du  jiorlail  .  ôlli 

Donjon  du  Château      .        .  "li 

Eglise.  Eiisendile  X.-l)..    .    .  207 

Château  de  Roqnetaillaile   .  ~M 

Tour  de  \'evrines 2S0 

Eirlise.  Xef 20r, 


cl 


Pujols 

Bauzan  

Rions 

St-André-de-Cub- 

zac 

St-Denis-de- 

Piles 

St-Emilion 


St-Maeaire    .    .    . 

St-Vinc  en  t-de- 

Perlignas  .   .   . 

St-Vivien  .    .   .   . 

Saulernc-.    .    .    . 
Sauve  (La  .    .    . 


Abbave  de  Cornemps    .    .  012 
Eslisê  St  Piene  à  Petit-Pa- 
lais   51.- 

Eglise.  Abside.  Côté  S.    .    .  300 

.Aneien  Château. Ensenil)le  O.  ÔO."i 

Porte  de  \'ille 20(1 


Eglise.  Ensemble  N.-E. 


.301 


Eglise.  Ensemble 

Logis  de  Malet 

Cloitre  de  la  Collégiale.    . 
Clocher   au-dessus    de  1  E- 

glise  monolithe 

Place  du  Marché 

Eglise.  Portail  O 


302 
3117 
31(1 


31.-, 

ÔI7 
320 


Enlise.  Ensemble  S.-O..   .    . 
Ei-'lise.  Abside.  Coté  S.     .    . 

Cliàleaii-Vqucni 

Abbaye.  Clocher  de  l'Église 


50S 
33.% 
327 
2'Jl 


Saviuiiac   . 
U/.(-'l.-    .    .    . 
Villandraut 


Eglise.  Ensemble  S.-E. 
Eglise.  Ensemble  X.-O. 
Château.  Côté  cour  .    . 

DORDOGNE 


Château.  Vue  d'ensemble 
Château.  Côté  de  l'entrée 
Hôtel  de  Ville  .... 

—  Clocher  de  l'ane.  Monastère 

—  Sculptures  dans  une  Grotte 
Brassae  (Gcand-)  Eglise.  Abside 

—  —        Portail  N 

Eglise.  Ensemble  S  -G. 
(.Jalerie  du  Cloitre  .... 
Tombeau  dans  la  galerie. 

(Hoiti-e.  (lalei-ie  E 

Porte  des  Tours 

Chapelle  du  Château   .    . 

—  Cliàtcau 

Périgueux  .    .   .  Cathédrale  St-Front.  Cou 

pôles 

—  —  Elise.    . 
~                           —         Vue  d'ensemble 

—  Cloitre.  Sarcophage  . 

—  Eglise  de  la  Cité     .   . 

—  Tour  de  \'ésone  .    .    . 

—  Tour  Mataguerre.    .    . 

—  Maison  fortiliée    .   .   . 

—  Château-Barrière  .    . 

—  Vieilles  M.iisons  .    .    . 
Porte  de  \'ille  .... 


Biron  .    .   . 

BourdeilUs 

Brantôme 


Bussières  -Badil 

Caduuin 


Domme.   .    .    . 
Jumilhac-le-Gd 


Puyguilhem.   .    . 
Sl-Aniand  de-Co- 

ly 

St-Astier  .  .  .  . 
St-Avit-Sénieur. 
Ste  Croix.  . 
SI  .Ic.in-de-Cole  . 
St-Privat  .  .  .  . 
Sarlat 


Tocanc-St-.\prc 


Entrée  de  l'.Abbaye.  .  . 
Château  de  Puyt'errat.  . 
Eglise.  Façade  O.    .    . 

Eglise.  Abside 

Eiilise.  Façade  S.  .  .  . 
Eglise.  Ensemble  S.-O 

Maison  du  xv  s 

Maison  du  .\vr  s 

Maison  du  xvc"  s.     .   .    . 
Tour,  dite  des  Morts  .    . 
Clocher  de  la  Cathédrale 
Donjon  de  \ernodc.   .    .   . 


LOT 


.\ssier. 


Cahors 


Capdenac . 

Carennac. 

Figeac   .   • 


-.28 
529 
331 


550 
355 
554 
555 
561 
565 
565 
509 
572 
575 
579 
558 
357 


359 
.338 
542 
345 
541 
544 
548 
545 
547 
549 
368 

581 
552 
371 

374 
360 
566 
576 
377 
578 
380 
582 
367 


C.bàtean.  Ensomble  S.-O.. 

405 

Eglise.  Ensemble  N.-O.. 

i06 

—        2  l'i-ises 

407 

587 

Pont  Neuf 

500 

Maison  de  llcin  i  I\  .   .    .    . 

380 

Feiiétie  d'une  .Maisun    . 

588 

Tour  du  Château  du  Roi. 

589 

Cathédrale    Portail  X 

595 

—            Arcatures  .   . 

592 

Cloître  près  la  Cathédrale 

306 

BarbacaneilTour  des  Pendu 

-     045 

Ancienne  Porte 

404 

Porte  cl  remparts    .... 

404 

Vue  d'ensemble 

403 

Aiguille,  (hors  la  villel .   . 

40S 

Portail    do    la    Maison    (U 

Sullv 

409 

Maison  du  XIII    siècle  . 

411 

&ii 


TABLE    DES    GRAVL'RES 


Fiseac  (iiiile».    .  Chapelle  N.-IJ. -de-Pitié  .    .   .  412 

—  Efflise  St-Sauvciii-.  Abside  .  4iri 

(louidoii   ....  Egii^ie  Sl-I'ienc 4(Mt 

Livernon     .    .    .  Eglise.  Clocher  et  abside.  41  i 

Padirac    ....  Orifice  du  Gouffre.       .    .    .  'l'M 

—  GoullVe.  Uivièie  sdulenaine.  'l'M 
Rocamadour  .  .  Le  Rocher  et  la  Ville.  .  .  Ô9ô 
Hudelle Eglise.  Eiiseiiililc  X.-E.    .    .  4UI 


SouiUac Eglise.  Coté  S. 


LOT  ET-GARONNE 


Agen 

Aiguillcm  .  .  .  . 
Rarhasle  .  .  .  . 
Gavaudiin.  .   .   . 

■>   — 

Lannes 

Layrac 

Maniiaiidc.  .  .  . 
Mas    d'Agenais 

(Le) 

Méziii 

Moirax 

Moiiseiupion  .  . 
Nérac 


Cathédrale  St-Caprais  . 
Tour  dite  la  Toiirrasse  . 
Moulin  des  Tours  .  .  . 
Chàleau.  Ensenilile.   .    . 

—        Tiuu' 

Eglise.  Ensemble  N.-E. 
Eglise.  Ensemble  S. -E. 
Cloitre 


4(11 


i-n 

418 
44,-> 


/l"': 


V1.1 


.'.'>  1 


Eglise.  Façade  S.  .  .  . 
Eglise.  EriM'iidde  S.-O.' 
Eglise.  Façade  O.  .  .  . 
Eglise.  I-'aeade  S.  .  .  . 
Vieilles  Maisons  .   .   .   . 


Saint-Front 


Villeneuve -sur 


Pont  sur  la  Baise 

Maison  de  Sully 

Promenade  de  la  Garenne  . 
Château.  Façade  sur  cour. 
Ruinesiiuf '.liai eau  ilr  \.i/aielli 
Château  de  Bonaguil.  Ens. 
—  Pont-Eevis. 
Porte  de  Pujols 


Lot Vieu.\  Pont  sur  le  Lui 


4i0 
419 
4.'5(i 


42'2 
420 
457 
4i2 

4r.s 

'.411 

4  il 

4ij 

\  1 

rio 

4J2 

427 
426 


TARN  ET  GARONNE 


Bruniquel   . 


Caussade . 
Ginals.  .    . 


Moissae.    .    . 
Montauban . 


Monlpezat-de- 

Ouercy  .  .   .   . 

Sl-.\nlonin    .    .   . 

Varen 


Bozouls. 


Rue  principale  .  .  . 
Vieille  Maison  .... 
Chàleau.  Coté  M.-O.  . 
—  Cheminée  . 
Eglise.  Façade  O..  . 
Abbaye  de  Beaulieu 

—  Nef  de  léglist 
Cloître,  (ialerie  N.  .    . 

—  .\rcatures  .  . 
Pont  sur  le  Tarn  .  . 
llùlel  de  Ville.  Façade 

—  Salle  du  Pr 

Noir.   . 
Eglise  St-Jacques.  En 

ble  S   O 

Place  Nationale    .   . 

—  Galerie 

Eglise.  Façade  N-O. 
HOlel  de  Ville  ... 
Porte  de  Ville .... 
Eglise.  Cnle  N.     ... 

Chàleau 

Une  Vieille  Rue.    . 
Eglise  Contreforts.  Côté  S 

AVEYRON 

Vue  générale 


462 
464 
.iflù 
4t)6 
459 
467 
469 
461 
460 
451 
452 

453 


456 
457 


■is  I 
470 


4iO 

478 


489 


Capdenac-Gare 
Gompeyre 
Conques   .    .    . 


Entraygues. 

Espalion    .   . 


Eslaing  . 


Gabriac  . 
Laguiule 
Najac.  . 
Rodez    . 


lioipie  -  Sle-Mar 
guérite  (La).   . 

Xillefranche  -de 
Rouergue .    .   . 


\'ue  générale 

Château  de  Cabrières. 

Vue  générale 

Eglise.  Portail  <) 

—  Façade  latérale  S.  . 

—  Trésor.  Vierge  enor. 

Vue  générale 

Egbse  de  Pers.  Façade  S.  . 
Ancien  Palais  de  Justice  . 
\ue   générale   (en   axai    du 

Lot) 

Vue    générale    'en    amont 

du  Lot) 

Chàleau  c(  Tour  de  iholel. 
Chàleau  du  IJourxpiel  .  .  . 
Vue  générale  de  la  Ville.  . 
Cathédrale.  Façade  O.  .  . 
Maison  dile  d'.\rniagnac  .  . 
Maison  (R.  St-Just) .  .  .  .  . 
Maison  (PI.  du  Bourg)  .  .  . 
Maison.  Vue  sur  cour.  .  . 
Cliaiis     de     Monlpellier-le- 

\'ieu.\.  La  Chaise  du  Diable. 


Clocher  de  l'Eglise. 
\allee  du  Lot   .   .   . 


LANDES 

Aire  sur-1'Adour  Cathédrale.  Façade  NO.. 

—  E-iiseduMa-d'.Viie.  Abside. 

—  —  Façade  O. 
Dax Adour.  en  amont  du  Pont 

de  Ville 

—  Adour.  en  aval  dn  l'on!  de 

Ville 

—  Cathédrale,  .■\ncien  porche. 

—  Eglise  St-Paul.  Ensemble 

N.-E 

—  Fontaine  Chaude 

—  Vieux  rempai'ls 

Hagelmau.  .   .   .  Eglise.  Crypte.  Ensemble   . 

—  —  —        Chapiteaux. 

—  —         —        Cha[iileau   . 

—  —      Abside 

Mimizan    ....  \'ue  de  la  Lagune 

—  l'nri-he  de  l'anricnne  Eglise. 
Mont-de-Marsan  Vue  générale 

—  Formation  de  la  Midouze. 

—  La  Midouze 

St-Sever   ....  Eglise.  Abside 

—  Eglise.  Chapiteau 

Soorts Etang  d'Osségort 

Résinier  au  travail 

GERS 


511 
494 
491 
.490 
495 
492 
510 
501 
502 

505 

507 
500 
509 
499 
485 
482 
484 
485 
486 

496 

497 
504 


559 
541 

542 

525 

528 
525 

526 
527 
529 
552 
555 
555 
554 
517 
521 
515 
518 
545 
557 
556 
551 
514 


568 


.\rliguep Pont  sur  l'Osse 

Auch Cathédrale.  Ensemble  S. -E 

—  —  l'acide  O..    .    . 

—  —  Ra^-Cùlé  N.  .    . 

—  —        Slalles  du  chœur. 

—  —         Poite  latérale  S.. 

Donjon 558 

\'ue  générale 569 

Ruines  du  Château  ....     571 
Une  rue 570 


54/ 

548 
549 
555 
552 


Bassoues 
Cond<na .  .    . 
Larressingle 


TABLE    DES    GRAVURES 


6i5 


Larroumieu 

Lavardens  .  .  . 
Lecliuiic  .    .    .   . 

Lniub(>/. 

Mirande 

Moiilesi|Liiou  .  . 
RoqueliiiiiK'.  .  . 
St-Jean  Poutge 
Ste-Mère  .... 
Valence-s-Baïse 


Eglise  i  ex-Collégiale    .    . 

C.luilif 

Château 

Fonlaiiic  Ilouiiilrlie  .  . 
Cloclier  de  la  C.alliéili'ali' 

Vue  géiiéiale 

Esclise 

Huiiies  du  Chàleau.  .  . 
Kilii'ule  "  la  Moiiljoic  ». 
Moulin  de  Herreboue  . 

Château 

Vue  générale 

Cluili-e  lie  Flaran     .    .    . 


HAUTES  PYRENEES 


Argelès 

Bagnèies-de-Bi- 
gorrc 

Bartiès 

Beaucens .   .   .   . 
Bctpouey  .    .    .   . 

Gaube    

Gavarnie  .... 

Ibos 

Lourdes   .    .    .   . 


Vue  sur  le  Canal 


hTî 

5(jt 
Mi.") 
501 
559 
560 
557 
555 
5G5 
574 


50iS 


Luz 


Maubourguet. 
PioneliUo.  .  . 
Sl-Sauveur  .  . 
St-Savin  .    .   . 


\'ue  générale 

584 

Eglise  St-Vincent 

585 

Dolmen  sons  tumulus  .   . 

580 

Ruines  du  Chàleau.    .   .    . 

507 

Pie  du  Miili-ile-Rinoire  . 

005 

Lac                                   ... 

607 

Cirque    Vue  générale  . 

006 

Eglise.  Ensemble  N.  O.  . 

58-2 

Vue  générale 

587 

Doninii  du  l'iiit 

5S1) 

Ensemble  du  fort   .... 

5!I0 

Eglise  des  Templiers.  Ens 

00." 

Tondjeau  d'enlanl    .... 

001 

Mur  d'enceinte 

002 

Château  de  Ste-Marie.  .    . 

600 

Eglise.  Ensemble  S.-E.. 

579 

E-li-e 

599 

\uc  t'énérale 

601 

Eglise.  Ensemble  S.    .    . 

595 

~        Ensemble  i\.-0.   . 

592 

St-Saviii   isudr)  . 


TarlK's 


lOtriise.   Oi^-rue 

59.3 

—        2  ('.lia|iile,iii\ .    .    . 

.     59-i 

—         -'  ('.ha|iilrau\. 

.     596 

—         Salle  capilulaiie  . 

.     591 

Place  Maubourguet.   .    .    . 

.     581 

laidiii  Massey.  Chdtie.    . 

580 

Bayonne 
Biarritz 


Ilopilal  Sl-Bla 

(L-l  .... 
Lembeyc  .  . 
Montaner.   . 


Nay 

Oloron-Ste-Ma 


Orthez 
Pau.  . 


SIe-Ener.àce. 
Sauveterre . 
Simacouibe  . 


BEARN 
BASSES  PYRÉNÉES 


Catliédi'ale.  Façade  S.  .   .   .  052 

—  Façade  O.  e(  porche.  0.Î5 

r.uiiic-  du  Cb.'dr.iu 621 

Port  des  Pêcheurs   ....  058 

Crande  Plage OiO 

Eglise.  Côté  de  l'abside    .   .  625 

Eglise.  Ensemble  () 015 

Donjon  et  fortification        .  614 

Conlrelor-I  ilcs  roililicalimi^.  015 

Eglise  et  C.hàteau 009 

Maison  Carrée      018 

Eglise  Ste-Croix.  Kiisciiddc 

N.-E (UO 

Eglise  Ste-Marie.  Ensem- 
ble S.-E 019 

—  Portail  O.    ....  017 
Pont  sur  le  Gave  de  Pau.  622 

Tour  de  Moncade 0."0 

Vue  générale 011 

Entrée  du  Château 012 

Eglise.  Ensendde  S 029 

Pont  sur  le  Gave  d'Oloron.  027 

Eglise.  Abside 610 

Femme  basque 035 


CAllURS.  —  Barbiicunc  ut  l'uur  ile>  Fendus. 


TABLE  DES  CARTES 


Département  de  la  Vienne 48 

—  (les  Deux-Sèvi-es % 

—  de  la  Vendée 128 

de  la  Charente-Inrérieure    .    .   .  176 

—  de  la  Charente 208 

—  de  la  Haule-\'ienne 240. 

—  de  la  Corrèzp 272 

—  de  la  Gironde ôôO 

—  de  la  Dordosne ÔSt 


Département  du  Lot 416 

—  de  Lot-et-Garonne 448 

—  de  Tarn-et-Garonne 480 

—  de  rAveyi-on 512 

—  des  Landes 544 

—  du  Gers 576 

—  des  Haules-Pyrénécs 608 

—  des  Basses-Pvrénécs 640 


BIARRITZ.  —  Grande  Plage. 


Préface 


TABLE  DES  MATIERES 


POITOU 

VIENNE 

Nom.  Situntioii.  llishiiic 

Gooliiijie.  Top(ii;r;i|iliio 

IIycii'(i«rn|iliie 

tilinial.  Divisions  atliiiiiii>li;iliM's 

(liillcs.  Année.  Justici'.  liislinclidri  piililiiiue. 

Aiiricnllure 

Iiiiluslrie 

Cciininorce 

\'oies  (le  cdiiiiiiuiiicnlioii 

Description   des  villes 

Liste  des  nioniinienls  liisU)i'i(|ues.  .   . 

DEUX  SÊVRFIS 

Nom.  Situation.  Ili^hiire 

Gf^olottie.  Toptiiirapliie 

lIvili'ot;iapliie 

CÏiirint 


1 

IX 

■m 
:<\ 

53 

ni 

TiC) 


Divisions  administratives.  C.nlles.  .Xi-mée. 

.lustice.  InstÈ'iiclion  pnbliniie 

.\t.oirnlture 

Indnstrie     


Coninieice 

Voies  de  connnnnK-.'ilion 

Description  des  villes     

Liste  des  monuineiils  liisl(iri(pies  . 


ii) 
.'.() 
n,S 
()S 
71 
l-i 
70 
7() 
7(1 
S'J 
X'2 
95 


VENDEE 

Nom.   Situation.    Histoire 

Géologie.  Topograidne 

Hydrographie  maritime 

Hydrographie  fluviale 

Climat.  Divisions  adnnnistratives    (  jilii'-    . 
Armée.  Marine,  .lustice.  Instruction  piililii|in'. 

.agriculture 

Industrie 

Commerce.  Voies  de  conMiiunicatimi 

Description  des  villes 

Liste  des  monuments  lustori(|ues 


AUNIS-SAINTONGE 

CHARENTE-INFÉRIEURE 

Nom.  Situation,  llistnire 

Géologie.  Topographie 

Hydrographie  maritime 

Hydrogr.iphir  llnviale 

Climat.  Divisions  administratives.  Cultes   .    . 
Armée.  Marine,  .lustice.  Instruction  puliliipic. 

Agriculture 

Industrie 

Commerce 

Voies  de  comnuuiication 

Description   des   villes 

Liste  des  monuments  historiciues 


07 
ino 

lOtl 
lOS 
Il-i 
II! 

in 

l-2i 
l'2't 

1-27 


I2!i 
ITi.-. 
13X 
M« 
l.Ti 
l.5() 
l.Mi 
IU'2 

un 

107 
I(i7 
175 


ANGOUMOIS 

CHARENTE 

Nom.  Situation,   llisloiir 

(iéologie.  Topographie 

llydi-ogi'npliie 

Climat.  Division-  .■uludidstralives 

Cultes.  ;\rmci'.  .Inslicc.  Instruclion  piiljliipic 

.Agriculture 

Indus!  rie 

Couiinerce 

Voies  de  comnnuiic.iiion 

Description  des  villes 

Liste  des  monuments  historiijucs 

LIMOUSIN 

HAUTE-VIENNE 

Nom.  Situation.  Histoire 

Géologie.  To|iographie 

Hydrographie 

(dim;\t.  Divisions  admirùslratives 

(  Uiltes.  .lustice 

Armée.  Instruction  publi(pu' 

.Agriculture 

Industrie 


177 

ISO 

I,S5 
l'.l-2 

toi. 

P.Ki 
I!I7 
'Ml 
'2111) 
'2(IU 
■207 


'209 
21,ï 

■2i:> 

■2IS 
'21 S 
220 
220 


Commerce.  A'oies  de  communication. 

Description  des  villes 

Liste  des  monuments  lustorii|ues.   . 


CORREZE 

Nom.  SituatiiMi.   Histoire 

(iéologie.  Topographie 

Hydi-ogr;iplûe 

Clirjial.  Divisions  .idannistralives.  , 

Cultes.  .Armée,  .lustice.  Insliintion  puMiquc 

.\gricultni'e 

Industrie 

Conuiierce.  Voies  de  conununication.   .    .    . 

Description  des  villes 

Liste  des  momnnenls  liisloi'i(pies 

GUYENNE-GASCOGNE 
GIRONDE 

Nom.  Situation.  Histoire 

Géologie.  Topoyr'aphie 

Hydrogi'aphie  maiilinn' 

Hydrographie  lliivi.-ile 

Climat.   Divisions   admini-lr.ilu es 

Cultes.  Armée 

Marine,  .lustice.  Inshnclion  pnMiipie    .    .    . 

.\gi'i<-idtui'e 

Industrie 

Commerce 

Voies  de  comminncalion 

Descri|ilion  des  \  illes 

Liste  des  monuments  historiques 


2.31 
231 
239 


2il 
2iS 
2Ô0 
•IM 
-M) 
•2ti3 
2(ili 
21  iS 
2(iS 
271 


2'.lll 
293 
.300 
511 
312 
314 
514 
519 
522 
52  i 
324 
535 


6i8 


TABLE     DES     MATIEUES 


DORDOGNE 

Nom.  Silualioii.  Ilisloiie "liïT 

(u'''>lii!ïio.  Topoi;i-a|iliii' ôiti 

IIyili'<>t;r:i|ilu(' 051 

('.lliii:il.  nivisiiins  .Kliniiiisli-.-iliv  es 5J6 

Culli's.  Ai'iiK'c.  .Iu-;|ic('.  Irislniclioii  |iiilill(|iic'.  ">5!l 

Ai;i'ic'iilliirp *)0 

Iniiiislric r>fi'2 

C.oiiiriid'ce "i<)i- 

Voies  (le  coinmniiicnlioii TiliT 

De.scri|ilion   des  villes .'RT 

Liste  dos  niumiiiieiils  liislmiiiiies 385 

LOT 

Nom.  Siliialioii.   Ilisloii'e "i8,-) 

(iéolosip.  Toiiograpliie -"l'.i'J 

Hydrographie ~i'M 

Cliiiial.  Divisions  adniinislralives TiiM» 

C.ulles.  .\niiée.  .lustice.  Instruction  i>nlili(ine.  ill'2 

,\gi'icultiire 40'2 

Industrie 407 

Commerce.  Voies  de  communication 408 

Description  des  villes 408 

Liste  des  monuments  liistoriipies il5 

LOT  ET-GARONNE 

Nom.  Situalion.  Histoire.    .       417 

Géologie.  Topographie 425 

Hydrographie 425 

Climat,  Divisions  administratives.  Cultes-    .    .  431 

Ai'inée.  Justice.  Instruction  i)ubli(iue 432 

Agriculture 434 

Industrie 437 

Commerce 4.30 

N'oies  de  comnuuiicatiun 440 

Description  îles  villes 440 

Liste  des  monuments  histori<|ues 447 


TARN  ETGARONNE 


i'.l 


Nom.  Silnatlon.  Histoire 

Géologie.  Topographie 4."i7 

HviIrogL'aphie 4JS 

(.Climat.  Divisions  administralives 4(i5 

Cultes 4U3 

Armée.  Justice-  Insli-uclion  puliliipie 400 

Agriculture ,408 

Industrie.  Commerce 409 

Voies  de  communication 471 

Description  des  villes 471 

Liste  des  monuments  historiques 470 

AVEYRON 

Nom.  Situalion,  llislou'c 481 

Géologie.  Topograiihic .    -    .  487 

Hydrographie -    .    -       .    .  -4i)2 

Climat-  Divisions  adniinislralives-  Cultes    .    .  408 

Armée.  Justice.  Instruction  pulilii|ue âoo 

Agriculture-  Industi-ie ."lOr. 

Table  des  (Jravures 

Table  des  Cartes 

Table  des  Matières 


Commerce-  Voies  de  communication 508 

Description  des  villes 508 

Liste  des  monumenls  hisloi'ii|ues 511 

LANDES 

Nom-  Situation.  Histoire .M5 

Géologie.  Topographie .Mo 

Hydrographie  maritime 5'20 

llydrograpliie  lluvialc 522 

Climat-  Divisions  adminisli'atives.  Cultes.   .    .  550 

Armée.  Justice.  Instruction  publique 55'2 

Agriculture.  .       535 

Industrie 530 

Commerce.  Voies  de  commiuiicalion .5.38 

Description  des  villes 540 

Liste  des  monuments  hislorinues 545 

GERS 

Nom.  .Situalion.  Histoire 5-45 

Géologie.  Topographie 554 

Hydrograiihie 550 

Climat 561 

Divisions  a<lminislralives 502 

Cultes.  ,\rmée.  Justice 5(i2 

Instruction  puljliijue 504 

Agriculture 504 

Industrie 507 

Commerce.  Voies  de  conununicatioii 508 

Description  des  villes 508 

Liste  des  monuments  historiques 575 


HAUTES  PYRENEES 

Nom.  Situation.  Ilistoiie 

Géologie.  Toiiographie 

Hydrographie 

Climat.  Divisions  administratives 

Cultes.  Armée.  Jusiice.  Instruction  puliliijne. 

Agriculture 

Industrie 

Commerce 

Voies  de  conmimiication 

Descriplion  des  villes .   .    . 

Liste  des  moiuunents  hislorii|ucs 

BASSES  PYRÉNÉES 


Nom.  Situation 

Histoire 

Géologie.  Topographie 

Hydrographie  maritime 

Hydrogi-aiihie  llaviale 

Climat. 

Divisions  administratives.  Cultes.  Armée 
Marine.  Jusiice.  Inslruclioii  publique.  .   . 

Agriculture.  Industrie 

Commerce 

Voies  de  communii'ation 

Description  des  villes 

Liste  des  monuments  historique>. 


577 
585 
580 
595 
594 
596 
599 
000 
602 
602 
607 


009 
610 
021 
625 
624 
626 
628 
651 
031 
654 
056 
636 
630 

641 
640 
047 


Gravé    et  impriinù  par  Gillot,  TU,  rue  -Mathiinc,  Pari^. 


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X^, 

N 


DC 
17 
B87 
t. 4. 


Brossard,  Charles 

Géographie  pittoresque  et 
moniimentale  de  la  France 


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