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MÉMOIRES
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CHARTRES
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MÉMOIRES
LES FAÇADES SUCCESSIVES
DE LA
CATHÉDRALE DE CHARTRES
AU XI*' ET AU XII« SIÈCLE
1
Depuis longtemps, le défaut trunité qui dépare la façade
de la cathédrale de Chartres attire Tattention des archéo-
logues. Les trois portails romans, resserrés entre les clo-
chers, ne correspondent qu'à la largeur de la nef au lieu de
se trouver dans Taxe du vaisseau central et des bas-côtés,
suivant la règle adoptée par les architectes du moyen Age.
Pour expliquer cette véritable anomalie, M. Paul Durand ',
M. l'abbé Bulteau 2, M. Tabbé Clerval ^, M. Lanore * et
M. de Lasteyrie * ont soutenu avec raison que les trois
portes furent démontées pierre par pierre et reportées en
* Monographie de Notre-Dame de Chartres, 1881, p. 27.
2 Monographie de la cathédrale de Chartres, 2« édit., 1887, l. I, p. 111.
* Chartres, sa cathédrale, ses monuments, p. 28.
* Heconstruction de la façade de la cathédrale de Chartres au XW siècle,
dans la Hevue de P Art chrétien, l. XLIX, IIMJO, p. 31).
* Académie des inscriptions et belles-lettres. Monuments Piot, L VIII.
T. XIII. M. 1
2 E. LEFBVRE-PONTALIS
avant des tours, mais Thistoirc des transformations de la
façade au xi* et au xii* siècle est beaucoup plus complexe.
M. Lanore a résolu un point capital du problème, en prou-
vant que le clocher nord avait été bâti complètement hors
œuvre avant le clocher sud, mais il reste encore beaucoup
d'autres questions à élucider après une étude approfondie de
la partie basse des tours. Il fallait s'assurer avant tout si le
sous-sol de la cathédrale ne renfermait pas encore des fon-
dations qui permettraient de déterminer avec précision l'em-
placement des façades antérieures. Grâce à la bienveillance
du savant architecte de la cathédrale, M. Selmersheim, j'ai
pu faire exécuter des fouilles méthodiques entre le laby-
rinthe et la façade, avec l'aide de MM. Mouton et Esnault
qui m'ont aidé à en relever le plan *. Je tiens à en exposer
tout d'abord le résultat, en regrettant que mon confrère,
M. René Merlet, n'ait pas eu le temps de collaborer à cet
article ^. Je lui dois plusieurs observations du plus haut
intérêt.
Quand Lassus ât remanier le dallage en pratiquant quel-
ques sondages, il n'avait pas songé à rechercher les ancien-
nes substructions qui pouvaient exister en arrière des deux
tours. Sa curiosité s'était bornée à faire une fouille au centre
du labyrinthe au mois de janvier 1849. Il reconnut en cet
endroit, suivant le témoignage de M. Lecocq^, l'existence
d'un mur en petit appareil avec cordons de briques, et il mit
au jour les marches d'un petit escalier, des plaques de
marbre de Campan, des tuiles à rebord et un ancien dallage
formé de larges carreaux de 0"50. Faut-il supposer que la
façade de l'une des cathédrales carolingiennes bâties après
l'incendie de 858 ou après le sinistre de 962 s'élevait sur cet
emplacement qui correspond à Taxe de la troisième pile de
la nef? Je n'ai pu retrouver aucun plan ni aucun rapport
* Le plan de la cathédrale gravé dans la monographie de Lassus est très
inexact.
- Le compte rendu des fouilles , oui forme la jpremière partie de ce mémoire,
a paru dans le Bulletin Monumental, t. LXV, 1%1, p. 263, mais j'y ai syouté
de nouvelles remarques finales.
3 La cathédrale de Chartres et ses maîtres de P œuvre y dans les Mémoires
delà Société archéologique d'Eure-et-Loir, t. VI, p. 421.
I
LES FAÇADES DE LA CATHÉDRALE 3
officiel sur ces fouilloï^, mais coniinc les ouvriers oui constate
que les terres avaient été reimiées contre la façade de la
basilique de Fulbert, du côté sud, on peut se ilemander si le
mur en petit appareil sii^^nalé |>ar >L Lecocci n'est pas le
même que celui de la t'arado du xr* siècle tangente au laby-
rinihe*
Il était facile de fixer reniplacemont do la facado élevée
par Fulbert vers la fin dn rcgiie tlu roi Rulïorl, en prenant
pour point de repère Tancien juur de fond des deux galeries
de la crypte, qui fut détruit au xu- siècle, quand on allonj^^ea
d*une travée ces tieux bas-cùtés sûntorrains pour les faire
communiquer par des escaliers avec les chapelles basses
des deux clochers. D autre part, une petite croix rouge,
peinte près de la clef de vofite de la seconde travée de la
nef, quand le Chapitre fit badigeonner la cathédrale en 1771,
correspondait à une dalle qui portait les traces d"un anneau
dans Taxe de la nef. Comme cette pierre pouvait recouvrir
une cachette à reliques, analntrue à celle qui se trouve dans
la plus ancienne partie de la crypte, je la lis soulever tout
d'abord.
Au premier coup de pioche» donné le 9 février KK>L les
ouvriers constatèrent la présence d un mur très résistant à
0'*15 sous le dallage. C était le soubassement de la façade
de la basilique constrnite par Tévéque FuU^ert de 1021 h 1028 ',
qui fut simplement démolie au ras du sol vers la lin du
xir Hîècle, Cette façade, d<''signée sur le plan par les lettres
et B, s'élevait sur un alignement oblique par rapport à la
içade actuelle : son axe traverse les secondes piles a quatre
colonnes de la nef. Elle précédait \nie nef non voûtée et des
bas-côtés aussi larges que ilans la cathi'nlrale du xnT siècle,
comme le prouvent les haies de la crypte qui s'ouvrent à
laplomb des fenêtres des bas-côtés gothiques.
Dans l'axe de la nef, le boi*d du labyiiiithe einpiète de
0"' 20 sur cette épaisse muraille, dont k- parement iTitérienr
compose de pierres cubiques irrégulières, mesurant 0^18
m moyimne. Il faut en conclure quo le petit ap|ïareîl [dus
ou moins grossier était encore eu usiigo dans le premier
p. G7-
iTIensil : Vn manm^crit chartraîn du XI' iiède.
4 E. LEPÈVRE-PONTALIS
quart du xi* siècle dans le diocèse de Chartres, comme
dans la vallée de la Loire. D'ailleurs, Fulbert était resté
fidèle aux traditions gallo-romaines en faisant alterner les
claveaux de brique et de pierre dans les fenêtres de la
crypte bâtie entre 1020 et 1024 ^
A l'extérieur, le parement, intact du côté sud, avait été
arraché du côté nord et laissait voir le blocage central avec
ses rognons de silex noyés dans un mortier aussi dur que
celui des enceintes gallo-romaines. L'épaisseur du mur était
de 2 " 25, mais à peu de distance de Taxe, vers le nord, le
blocage en arrachement atteignait 2 " 41, ce qui laissait sup-
poser Texistence d'un contrefort près du portail central. En
recherchant si ce ressaut se rencontrait du côté sud, j'ai
fait dégager en D un massif long de 2" 15 et haut de 0" 92
plaqué obliquement contre la façade au xii* siècle. Ses deux
assises d'angle, en pierre de Berchères, qui reposent sur une
fondation irrégulière, font une saillie de 0" 00 à gauche et
de 0" 50 à droite sur le mur du xi® siècle. Elles sont enga-
gées dans un blocage central do silex et de mortier qui se
relie à celui de la façade. De Ik l'épaisseur anormale du mur
du côté nord, en C , au point où se trouvait le ressaut cor-
respondant, qu'il ne faut pas regarder comme le soubasse-
ment d'un contrefort, mais plutôt comme celui d'une pile.
En dégageant ce gros mur vers le nord, on en rencontra
un autre perpendiculaire à la façade de la basilique de Ful-
bert et désigné par la lettre E sur le plan. Ses assises bien
taillées, en pierre de Berchères, venaient se coller contre le
parement de cette façade sans aucune liaison, et une tran-
chée permit d'évaluer son épaisseur à 1 "^ 90, car les enro-
chements du XIII® siècle, qui relient toutes les piles de la nef,
viennent s'appliquer du côté nord sur son parement exté-
rieur. Les terrassiers suivirent ce mur, qui se trouve à 0'" 35
de profondeur, sur une longueur de G mètres, dans la direc-
tion de Touest. A ce point, il formait vers le sud un retour
d'angle de 0°^ 25, qui venait buter contre un massif du
xir siècle, dont je parlerai plus loin.
On a creusé dans cet angle G jusqu'à 3 ™ 05 de profondeur,
* R(ïné Merlet et l'abbé Clerval : Un manuscrit chartrain du Xh siècle,
p. 83.
X
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^
nJ
C
6 E. LEFÊVRE-PONTALIS
sans pouvoir rencontrer le premier lit de la fondation. Qua-
torze rangs d'assises bien taillées, dont Tépaisseur varie
entre 0 *" 13 et 0™ 38, furent ainsi dégagés. Les gros joints
bien caractéristiques indiquaient nettement qu'on se trou-
vait en présence d'une construction du xi* siècle. En effet,
l'obituaire de la cathédrale nous apprend que le chanoine
Raimbaud, mort le 13 avril 1050, avait fait bâtir à ses frais
un porche devant la façade de la basilique de Fulbert ^ En
creusant la cave du calorifère, dans le croisillon nord, au
mois de novembre 1893, on a retrouvé les fondations d*un
porche du même genre ^, construit avec un legs du chanoine
André, mort vers 1090. Le médecin Jean, décédé vers 1080,
avait également fait ajouter un porche en avant du croisil-
lon sud, d'après l'obituaire ^. Ces trois porches romans,
ajourés par des baies en plein cintre, étaient recouverts de
charpente.
Les fouilles de 1901 ont confirmé l'exactitude du texte de
l'obit du chanoine Raimbaud. Le porche , ajouté après coup
vers le milieu du xi* siècle, avait G mètres de largeur dans
œuvre, et sa longueur pouvait atteindre 12 mètres. En faisant
une fouille du côté sud, au point oii ce porche devait venir
se coller contre la façade de l'église de Fulbert , on a ren-
contré en F un gros mur en blocage du xiir siècle, à
l'alignement des piles de la nef, qui vient couper très nette-
ment en K' les substructions de la façade du xii** siècle bâtie
derrière la tour du sud. Cette fondation , surmontée de deux
gradins en pierre , forme des encoches parce que le blocage
fut coulé au fond d'une tranchée , mais si c'était un mur du
xr siècle dont le parement se trouve arraché , on verrait la
trace des boutisses et des parpaings, et son alignement serait
oblique, comme au nord.
^ Obiit Ragemboldus, subdiaconus et caiioiiicus Saiicte Marie, qui dcdit
mai^iam parlem sue possessionis ad edifiaitioiiem veslibuli frontis buius xccle-
si;u. René iMerlet et l'abbé Clerval : Un manuscrit chartrain du aA* siècle,
p. 159.
2 René Meiicl: Fouilles dans la cathédrale de Chartres pour rétablis-
sement d'un calorifère, dans les Mémoires de la Société archéologique d'Eure-
et-Loir, t. X, p. 299.
3 René Merlct et Tabbé Clerval : Un manuscrit chartrain du Xh siècle^
p. 149 et 177.
8 K. LEFÈVRE-PONTALIS
Ainsi rarchitecto du xiii* siècle a fait disparaître au sud
les soubassements du porche de Raimbaud pour établir les
fondations des piles de la nef. A Touest, le parement extérieur
du porche était arraché à partir du retour d'angle, en avant
du point G, car on a mis à découvert sur deux mètres do
longueur un blocage de silex et de mortier dont la largeur
se trouve réduite à 0 *" 72, tandis que l'épaisseur des substruc-
tions prnnitivcs était de 1 '" ÎK).
Après rincendie de li:J4, les fondations de la façade du
porche roman furent détruites pour établir deux gros massifs
reliés par un large mur, dont les soubassements descendent
aussi bas que celles du porche du xi* siècle. Le premier, du
côté nord, marqué H sur le plan, mesure 3"* 10 de largeur et
4 °* 25 d'épiiiî^seur. Aux deux extrémités de sa face orientale ,
ce massif forme deux retraits comme ceux des jambages
d'une porte, mais il est posé un peu obliquement par rapport
au mur en retour d'équerre du porche qui fut coupé pour
le bâtir. Ses pierres d'angle , extraites des carrières de Ber-
chères, encadrent un blocage central, et les enrochements
inférieurs, dont l'alignement n'est pas le même, se composent
de petits moellons.
A une époque plus avancée du xii« siècle, le massif en
question fut dérasé à 1 ™ :iO sous le dallage , et une pile
carrée M, qui mesure 2"* 47 sur chaque côté, fut bâtie sur
un alignement à peu près d'équerre avec celui de la nef
actuelle. On a retrouvé, k 0 '" 45 sous le dallage, deux lits
d'assises de cette pile, le premier haut de 0'" 50, le second
deO" 35, mais comme le blocage central monte plus haut
que le second rang, il faut conclure à l'existence d'une
troisième assise de 0'" 40 environ. Du côté nord, les maçons
avaient racheté une différence de lit en posant sur la seconde
assise des grands carreaux de briques. Sur la môme face,
j'ai remarqué deux briques posées de champ dans des joints.
C'est une disposition en quelque sorte traditionnelle k
Chartres, car on la retrouve dans les piles et dans les
fenêtres de la petite crypte carolingienne, dans les baies de
la crypte de Fulbert et môme dans les soubassements du clo-
cher sud.
La pile ainsi dégagée du côté nord se trouve à peu près
dans l'axe de la première travée de hi nef, à 2^*20 en arrière
10
E. LKFKVRR-PONTALIS
de rallgnement du mur du clocher nord* Ses assises de
pierres de Berchères iiïesurcnt de 0 ^ 50 à 0 " 85 de longueur.
La couleur rougeâtre du oiortier des g:ros joints est due au
sable eucore employé aujourd'hui à Chartres, qui provient
d'une carrière située à trois kilomètres de lu ville, sur la route
d'Ablis. 11 faut considérer cette pile et son soubassement
comme des fondations, car les flaches ou bavures de mortier
qui séparent les assises auraient été remplacées par des joints
réguliers en élévation. En outre, comme le mur de la façade
de Fulbert est a 0^ 15 sous le sol actuel, et comme la der-
nière assise du mur du porche se trouve à 0 ■" :15 de profon-
deur, il est probable que le niveau du dallage de la
cathédrale n'a pas varié depuis le xi*^ siècle.
Cette découverte m*a décidé à faire ouvrir une tranchée
vers le sud, pour savoir à quelle distance de la pile du nord
se trouvait le massif correspondant. A 2*** 54) de distance et
à 1 * 30 sous le dallage, vis à vis de la première travée du
midi, on a reconnu Texistence d'un soubassement l du même
genre, qui forme deux angles rentrante? du c5té de Test. Sa
largeur est de 3 " 46 et son épaisseur doit être aussi grande
que celle du massif nord. Cette fondation inférieure est
également surmontée d'une pile carrée N, de 2™ 47 sur
2*43, qui mesure 0'"9fi de hauteur. Ses trois lits de
pierres de Berchères sont encore intacts a 0'" *^ sous le dal-
lage* La plus longue assise mesure l'^lO, mais les autres
varient entre 0 "" 35 et 0 ™ 75. On peut évaluer répaisseur
moyenne des joints à trois centimètres. Cette pile carrée,
remontée sur un soubassement plus ancien, fait pendant à
une autre pile semblable déjà signalée du côté nord, à 3™ 75
de distance. Comme ces deux fondations qui présentent tous
les caractères des maçonneries du xii"^ siècle furent établies
après le transport de la façade, il faut bien admettre que
cette opération eut lieu avant l'incendie de lllM.
Il était très important de déblayer tout Tespace K compris
entre les deux massifs H et I, dans l'axe de la nef. pour voir
8*ils étaient reliés par un mur, suivant la règle invariable de
construction qui consiste à établir une fondation continue
sous la façade d'une église » et non pas des piles isolées. Les
fouilles ont pleinement confirmé cette hypothèse en mettant
au jour, à 1 » 30 de profondeur , un mur large de 1 ■" 07 , qui
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fut bien dégagé Ai oifc -le r.*sc par "me Tinfiiiïe Tnioaib;
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guliers de Bo^riiîsesw li^ibçi iîe » * Ji i » ■ 2f» un :■ -raenr
des lits de dix ceacmiKr?ï9> 3«}di» ior in iif*nft^ i .ur-.^^
flaches. D n'exÊcaîs Aainm ■»ar*i«:âifîm;îir ji£rîr!ff*ir -jocr^ jî
massif da sud. uotic» *vi'x ') ■ i<.' £h ir»L>'aiaeir im^ j ajâi£ii»a
oblique debc»^ «ri ausasc xi^rt ie * **' i > * j2î uini* m
retour d'angle. C«rcv ::cx»Li.'ij:a. irr:a r-f!ii!-.air»î^ i .'miçtt
nord-est. fui eiiairi»*^ 'HiuatHUîeînttac -ta [tr^cruiaiir Iti*
joints . mais eQe ne pnîsear^ laiirme iiifkr»!ii:vt içQirrriiiiiu^
arec la maçonnene sirer.»?iir*.
J'ai constacé ezilemea: ru* .ei iieiz: mt^sil* -*■ -»? mur
intermédiaire aTaienc oitta -Krr lii.*:* ^ar 1rs* nttoi»^ .n-m^r»^
Il ne faut pas re.^arkfer »re nir !::mm»r in ittnris i»-* l'.fîiia.-
lions occidentales du t<-r râi* br xjiniisLiiiL. n.nr .' t.iiri»*aij-nii:
intérieur était on ç-«rii ût* 'KL itu.-^ i.i zfrrrR.ttc Li«irt a
aurait pu cn>ire qTx'«>n iTir: iT.'i.ie^ Lu ZiLTZ*^ [-to-in^. tet **.a-
bassements du xr ssèrir-. ^eçar'îti i^^ itr^ix nai**:!!* ;aj i^-t
crevasses qui trarerîtrc.: >:«:: > n ir -r^. l'u iti«** *!itttt!i.'; i ;;Lki
^e 1*70 de pn>f»>ndeîir- Ci *xi.t.»mi jlw irvrn.M' i :r.iiTr-r
^u*il y avait bien eu lLÛs*:*a çrJniniT* >Lt.i.-* >♦ >.i;i.-:e» r-^iiTLi'j*,
-■nais le poids du mur fc fa»?;bie. r^rvrvr «r Irr* ^itnir-.L^* i.i
2>ortail central, avait |ic»>rir: u. UASt^Ti^ra"; Ltait>:r^ii :ii i
:Cait casser la maçoiLnefî<e -i^ ':*bLL'-.. *i :i.b--»r vji:* .-r «r-iil
^aux points de jonctmi av^»: I->* '>Tai lutt^jf* £.1 «iv-: Irr*
^soubassements des pi*^ir.-.i« .i; *.i-«. 12. -/u'^r^i^-r^' : irr-r-r
^în avant . c*e5t-a-«iire tiîi '!..':^ -ri*.*7rLr:-.r Ît -i fapbi-r. .-r::^
dislocation fut sans do-^'.r: li TTrlM-.l-r :;t:.*^ i; :— i...cvt^-r:
c3e la façade primitive ô- xrr *ir^:lr-. . :. •-: l-r.Li.-Li-: :.ii.* t-i
fxurtie centrale.
L'emplacement d'un^ p.rr: li>:il^ :. t-î_: y-i.* 11 ..:l- .-..Ir
à d^ager que les fvc-ii-j^ . :>^ :- 1 ti*^-^ i.-.!. .z.ilr. 7i.
donc fait pousser une f'.zill^ T^r? > 1 ._•: ri:r-r > iil?*.'
découvert dumèmec'>;e e: Ir^ mr i^ ir li ;:t:i.^7-: *-: îTr'^.
Un gros mur. dérasé a 1 » :5il» ô-r :r . ^ . :. ir :.^ -r: ; Li . .^ . . :.'w -r
les débris du mur occideL^il 'i- li.r.l-r Ir ?.i.::-:.i-: *.
reliait les montants de la p.rir: -tl i.ir?.îi: -: .t 1^ -yr -.1. nil-
Ces restes ioot coiiwb '^ù^'i^j vx
12 E. LEFÊVRE-PONTALIS
le soubassement du petit piédroit du nord, qui était décoré
de trois statues, a été détruit. En effet, à 2" 37 du massif
nord, les terrassiers se sont heurtés au mur du xiii* siècle
qui relie toutes les piles de la nef. Ce mur était formé de
trois lits d'assises posés sur un blocage inférieur. Les ouvriers
avaient utilisé des matériaux plus anciens , et notamment
trois petits claveaux. Ce résultat, qui concorde avec une
fouille faite du côté sud, était facile à prévoir, quand on
connait Tépaisseur des fondations de la cathédrale actuelle \
Ces importantes substructions permettent donc d*afflrmer
aujourd'hui que la façade bâtie après Tincendie de 1134 se
trouvait à 2 ° 20 environ derrière la tour du nord *, et non
pas, comme on l'a souvent répété, entre les deux piles du
xni* siècle , plaquées à Tangle dos clochers. Elle était reliée
aux deux tours par des murs, car les bas-côtés avaient été
prolongés en même temps jusqu'à la face orientale des
clochers, comme l'indiquent les traces de couvertures
primitives visibles en montant sur le toit des collatéraux.
Les trois portails romans, destinés à donner accès dans un
porche ouvert, s'élevaient donc à peu près dans Taxe de la
première travée de la nef. D'ailleurs, les terrassiers n'ont
rencontré aucune substruction entre les faisceaux de colbUr
nettes engagées dans l'angle des tours au xiu* siècle, à
l'endroit indiqué par M. Lanore • et par M. May eux *.
En outre, une raison technique s'oppose à ce que les trois
portails aient pu se développer sur cet alignement. La porte
du nord mesure 2 '"112 de largeur, tandis que celle du sud a
2'" 22 seulement. Cette ditt'érence s'explique en constatant
que les deux registres inférieurs du tympan du portail mé-
ridional ont été sciés à droite de 0^10, car on voit un berger
< I^s fonilations du croisillon nord, dt'^a^'écs en 1893, quand on a creusé la
oavr du caloriiïM'c , doivent descendre à 8 °* 50 de profondeur jusqu*aù banc de
glaise, en l'oriDanl des gradins successifs posés sur des murs en blocage.
- La fiiçade irétait sé])arée de; la tour du sud que par un intervalle de 1 mètre
environ , car la face orientale de en clocher se trouve en avant de celle du
clocher nord.
5 n^'nic de l'Art chrétien, t. XLIX, 1900, p. 3â, fig. 6. Ce plan a été
retourné par erreur.
* La façade de la cathédrale de Chartres du .Y" au XII h siècle, p. 17,
LES FAÇADlCS DE LA CATÎÎKDRALE
Los trois
in personnage coupes par le milieu itii corps.
portails, qui mesurent aujounihui UJ"'13 entre les deux
tours» se développaient donc sur une longueur de Ifi^'âîî
dans leur état prhnitiL Mesurons maintenant a riniéricur la
distance de 15*°65, qui sépare deux bases de colonnes R et S
à tore aplati» dont les fûts, auJounUun coupés, soutenaient à
Torigine la retombée d'une arcature des clochers, La dille-
rence entre ces deux cotes étant de 0"'58» il serait impossible
de remonter aujourdUiui les trois portails dans leur état
primitif entre ces deux socles, c*est-;i*dire en avant des
deux piles d'angle du xiii* siècle.
En réalité, l'espace di^pooilde au xir siècle entre les
deux tcmrs, près des deux bases actuellement coupées au-
dessus du dallage, ne dépassait pas M^'SS, car une petite
fouille m'a permis de constater que la base R, visible contre
le clocher nord, fait bien partie du soubassement primitif de
la touTt comme le prouve le retour d'angle d'un petit glacis
caché sous le dallage. La colonne posée sur ce socle était
engagée dans un reirait de l'''13. Au xijr siècle, on a coupé
cette saillie, indiquée par une grande assise enfouie dans le
sol, et la fondation primitive fut flanquée d'un enrocliement
qui forme Tassiette du faisceau de colonneiles golliiques.En
face, la colonne coupée S, engagée dans le pied de la tour
du sud, était placée dans un retrait ileH"MM, cumujerindiquo
im joint vertical sur le socle de la iiile du xiif siècle. La
pliçade aj''ant IG"'23 de longueur n'aurait jamais pu tenir sur
tin alignement qui mesurait deux mètres de moins.
Revenons en anière pour voir si ou peut placer sur les
deux gros massifs, découverte dans la preniièro travée de la
neft les piédroits de la porte centrale. Ils mesurent 2"' 48
d^épaisseur, sans y comprendre la saillie deO^'qiU faite par la
base de la colonne engagée au revers du mur. Leur largeur
atteint au centre 3'":>8 pour se réduire en arrière à 2"'70 et
en avant a 0«'S1) par suite de retraits successifs. On pourrait
les incrire dans un triangle surmonté d'un rectangle. Comme
répaisseur des soubassements mis au jour par les fouilles
est de 4*" 25, il suflit de se préoccuper de* la largeur respec-
tive des deux massifs, qui atteint :^"' 10 pour celui du nord
et 3** 40 pour celui du sud. Or, en reportant sur les fonda-
tions les plans des deux piédroits du portail central et en les
44 E. LEFEVRE-PONTALIS
écartant de 3 '"02, distance qui correspond à la largeur de
cette porte au niveau du sol, on voit que ces doux piles
reposent solidement sur les maçonneries enfouies sous le
dallage. La planche suivante montre le résultat de cette
transposition.
En effet, il faut regarder le soubassement de cette façade
primitive comme formé d'un gros mur renforcé à Tintériour et
àTextérieur par deux larges contreforts. La largeur de 3"38,
qui correspond à Taxe des piédroits du portail central, se
retrouve facilement sur une fondation continue. Ainsi rien
ne s'oppose à la concordance, et cette façade du xn* siècle
a simplement remplacé le mur occidental du porche bâti
vers le milieu du xï« siècle aux frais du chanoine Raimbaud.
Les trois portails romans ne s'ouvraient pas sur la nef de
réglise, mais sur un grand porche qui le précédait. Le plan
des piédroits de la porte centrale, l'absence de trumeau, le
défaut de contreforts de chaque côte de l'entrée principale
et les feuillures taillées après coup suffisent à prouver que
ces beaux portails donnaient accès dans un porche.
Je vais exposer maintenant le résultat des fouilles faites
entre les deux tours, qui ont fait découvrir une troisième
façade, à 4 *" 50 derrière la façade actuelle et à 5 ™00 en avant
de la façade mise au jour dans la première travée de la nef.
Une large tranchée, qui se dirigeait vers l'ouest, en partant
de la pile nord M, fut ouverte jusqu'à 1°*35 de profondeur.
On ne trouva aucune substruction au droit des faisceaux de
colonnettcs du xiii* siècle, ce qui n'a rien d'étonnant, puisque
la façade était en arrière ; mais aucune fondation ne fut
découverte sur l'alignement des deux bases R et S coupées
au-dessus du dallage, qui devait correspondre à une pile
isolée, suivant l'opinion de plusieurs archéologues.
Un peu plus loin, à 4 mètres au sud du clocher nord, un
contrefort O, large de 2'"08, fait une saillie de 1"*17 sur un
mur de3'"M5, découvert le 21 mai 1001 hO"»40de profondeur*.
A 4°* 20 do distance vers le sud, on a reconnu l'existence
d'un contrefort P identique. Le gros mur intermédiaire,
* Cette nouvelle fouille complète les iHemières recherches faites au mois de
février, et recliûe 1 nidiciition de deux massiiis isolés donnée dans le Bulletin
Monumental^- LXV, 1901, p. 11)3.
1Ô
E. LEPfîVRE-PONTALÎS
désigne par la lettre Z, passait soiiîs une porte centrale
flanquée à IVmest de deux contreforts qui fûiii une saillie
de r"50 au droit des ressauts intérieurs. Une distance de 3
mètres les sépare de la façade actuelle bâtie sur le même
alignement.
Les quatre grossespierres d'angle des contreforts, extraites
du banc de Berchëres, encadrent un blocago de silex et dv
moellons très minces. L'examen minutieux des points où le
mur central est danqné de ressauts a prouvé qull y avait
une liaison parfaite dans les angles. Les parements de ce
mur, formés de petits moellons de Berchères mal taillés*,
sont réunis par un blocage de mortier et de silex. Son an
longitudinal correspond à peu près à celui de la seconde
arcade de la chapelle du clocher nord.
Si cette façade était remontée sur son ancien emplacement
elle viendrait masquer l'une des entrées des deux chapelle^
basses. On serait donc tenté de conclure qu'elle est anté-
rieure à la tour du nord, mais en faisant découvrir à 0*" 8r»
de profondeur les épaisses fondations en blocage de ce
clocher, qui débordent de 2™5<J, j'ai vu deux lits d'assises de
la truisième façade posés sur les soubassements de la tour,
au point marqué Z' sur le plan. L'empiétement d'une maçon
nerie sur l'autre prouve que la troisième façade remonte ^
une époque plus récente que le clocher nord.
En poussant la tranchée jusqu'à la façade actuelle, on
rencontré ses fondations à O^^ll de prolundeur. Elles foni
une saillie de O^'^QO sur la face intérieure du nmr au pied di
portail central. Cette observation permetd'évaluer à 4 mètn
d'épaisseur les soubassements des trois portes romanes.
L'axe de la porte principale coïncide avec celui de la troi-
sième façade, dont le portail central pouvait avoir la même
largeur enti'e les contreforts espacés de -1 ""20.
L'emplacement de la façade de Fulbert et de celle qui
trouve derrière les tours pouvait être déterminé par une dé
duction scientifique» mais la troisième façade, si rapprochée d<
la façade actuelle, est une véritable surprise archéologîqu
Le collage de ses fondations contre celles du clocher nord
4
s^^l
* L'épaisseur des lïH m dépasse guère 0'"13. A Poufst, eriire I** contrefofl
du norii et les fondalioiis du clocher, rm voit drux assises épriisses de O" 35.
LKS FAÇADES DE LA CATHÉDRALE 17
l'analogie des grosses pierres il'anirle des contreforts avec
lf':4 fomlations de la seeunde façade bâtie en avant de rt'lle
<le Fulbert ne periDettent guère de rattribuer à une date
aniôrieuro au milieu du xjr siècle, car ses soubassements
n'ollrent pas les mêmes caractères que ceux do la façade de
uH>ert et du porche de Raimband.
Faut^îl supposer qu'on avait formé le projet de monter la
sicade actuelle au milieu des tours et que les travaux
tont abandonnés en cours d'exécution? Les ressauts inté-
D€iir8 0 et P de la troisième façade pouvaient corres*
ondre aux piles qui supportaient les doubleaux d'un porcbe,
luis I épaisseur des fondatiuns eî la ilidlcuUi^de monter trois
oriails sur cet emplaeemeut, sans btjurher la secou^le
rcado des chapelles, soulèvent de nombreuses objections. Ce
pliVuiit pas un unir de juni'tiivn entre les deux tours, car il
Ueraitdt^pourvu de contreforts. Enlin, ce nest pas Jean ile
eauce qui a fait jeter ces soubassomenls vn 1511», «luaud il
fui cli;ir!j:è de cuuslruire une tribune d*t>ri:ue, car le Cbapitrc
kliii avait impose r(>blig:ation d'éviter Loute pile iutermé-
liaire '.
lî'avais renonce provisoirement à trouver une raison satis-
-faisante pour expliquer rexistence de la troisième façade,
lom|ueM. Merlet voulut bien me signaler le passage suivant
>f un auteur anonvme qui écrivit une histoire de Chartres en
I7«j:
K * Le bas de lamef» les doux clochers et la façade n'ont
^^* <!t^ achevés qu'eu 1145. Avant que ces parties fussent ter-
» miuées, on avait élevé une muraille dans toute la largeur
I* ^i hauteur do Téglise, afin que les travaux pussent se
h coaUrmer sans interrompre le service divin. C'est ce qui a
r ét^[iraiiqué et ce que nous voyous actuvdîement à Téglise
• uo Sainte-Croix d'Orléans dont les tours, la voûte et les
I • îircades du bas de la nef ne sont pas encore finies ^. >>
On ht^ («n t.(i\.t. dans \ç niaicht* pas*é h 2i octobre tk In mènw aneée :
Ik A* ^"" '^*^^*^ *^'' '^*''*"*^'**' ^'*5H'oir Irtiil jniliiitiT eiUrt* les deux cl(icher>i, au
I "^bnef, sur la |Hirli^ lloy;ille île tulile église de Chartres, <*t fi\v ^iiir.i |iar
[»oie âufii^ç pllliers» fomme dit esl, mats en au m t\mx aux ileiix roingz, les-
liwninu pilliL-fs jjtiitertiiU \ti voulle ^k Alilw ï^i\Uva\i : Momgrttf/kie th. la
1 ^^^Hk de Chartres, i' èûit, l l \k IG5.
^*^Wji/ aux af^hes du paffs ckatirain, aaiiie 1785, p. 18.
T. XllI, Jf, 2
18 E. LEFÈVRE-PONTALIS
L'auteur a pu consulter un manuscrit ou rapporter une
tradition locale qui s'était conservée à Chartres avant la
Révolution, mais ce renseignement n'a pas la valeur d'un
texte et permet seulement de discuter une nouvelle hypo-
thèse. Au moyen âge, beaucoup de cathédrales furent fer-
mées par un mur provisoire en attendant la construction de
la façade. La cathédrale de Limoges en offrait un exemple
il y a trente ans, et la cathédrale de Beauvais présente en-
core la même particularité. Pendant le démontage du porche,
le Chapitre de Chartres, gardien des richesses du trésor,
avait le plus grand intérêt à fermer la nef non pas avec une
cloison en planches, mais avec un mur en maçonnerie. On
s'explique dès lors pourquoi ses fondations recouvrent celles
du clocher nord. En bouchant la seconde arcade des cha-
pelles basses, on barrait l'entrée de l'église, mais les fidèles
pouvaient pénétrer dans la crypte par les escaliers qui s'en-
foncent sous les tours, en passant par les portes latérales des
chapelles au nord et au sud.
L'opération du démontage dura sans doute plusieurs
années : quand elle fut terminée, on démolit la façade provi-
soire bâtie entre les deux tours. Les traces du collage contre
les clochers s'effacèrent rapidement, car aucune de leurs
assises n'avait été entaillée pour relancer les pierres de
cette façade. L'épaisseur des fondations prouve que le mur
provisoire, épaulé par deux contreforts à l'extérieur et à
l'intérieur, s'élevait assez haut pour attelhdre le faîtage du
toit de la nef.
II
Il s'agit maintenant d'utiliser le résultat des fouilles pour
restituer les façades successives dans leur état primitif, en
étudiant tout d'abord celle de la basilique de Fulbert, res-
taurée par l'évêque Thierri après l'incendie de 1030, et con-
sacrée en 1037. Cette façade, construite entre 1024 et 1028,
était l'œuvre d'un célèbre artiste, nommé Teudon, qui avait
LES FAÇADES DE LA CATHÉDRALE 19
fabriqué la chûsse de la tunique de la Vierge ^ Le plan delà
crj'pte permet d'alllrmcr que la nef et les bas-côtés de cette
vaste église avaient la même largeur que dans la cathédrale
gothique. Quand Fulbert mourut en 1028, la façade, qui se
trouvait au droit de la seconde pile à quatre colonnes de la
nef actuelle, n'était pas précédée d'un porche, comme
M. Mayeux Ta supposé ^. Un large portail en plein cintre
donnait accès dans la nef et une fenêtre de la même forme
se trouvait percée dans Taxe des collatéraux au-dessus des
escaliers de la crypte.
A l'angle du bas-côté méridional et de la taçade s'élevait
un clocher plus ancien, bâti par l'un des prédécesseurs de
Fulbert. Dans son essai de restitution, M. Mayeux a trop
fait empiéter cette tour sur le mur de façade ^. D'après la
miniature d'André de Mici, qui représente l'élévation laté-
rale de la basilique de Fulbert du côté sud*, le clocher caro-
lingien était hors œuvre. L'artiste, ignorant les règles essen-
tielles de la perspective, a représenté une fenêtre centrale
aussi grande sur la face de l'est que sur la face du sud.
M. Mayeux a percé deux baies sur chaque. face, mais les
lignes fuyantes qui précèdent la flèche prouvent bien que
chaque fenêtre s'ouvre sur un côté difterent do la tour.
A la même époque, un autre clocher dont les fondations
sont encore visibles dans une cave voisine de la crypte
s'élevait au nord, à la naissance du déambulatoire, mais
comme l'évoque Thierri utilisa ses soubassements pour ajou-
ter un transept à la basilique de Fulbert après l'incendie
de 1030, il est impossible d'identifier cette tour avec celle
qui fut reconstruite dans le dernier quart du xr siècle, grâce
aux dons généreux du doyen Adélard, mort le 20 août 1092*.
* « Oliiit Teiulo qui frontem hujus aecclesie feoit et ipsnm lecclosiam coope-
niit V. René Merlet et l'abbé Clerval : Un manuscrit chartrain du ^/° siècle^
p. 18i. Teudon mourut avant 10:28.
* La façade de la cathédrale de Chartres du .V* au XIII"^ siècle, p. (>.
3 Ibid,, fig. 2 et 3.
* René Medct et l'abbé Cbîrval : Un manuscrit chartrain du AV' siècle,
p. 49.
> « Obiit Adelardus decanus qui hoc capitulem a^nstruxit et ad edifîcationem
turris plurimum profuit ». René Merlel et l'abbé Clerval : Un manuscrit char-
train du Xh sièeUy p. 174.
âO E. LEFÎSVRE-PONTALIS
Co chanoine avait-il fait rebâtir le clocher carolingien , dont
quelques substructions sont peut-être encore enfouies à Tex-
térieur, au droit de la seconde travée du bas-côté sud ; ou
bien avait-il simplement légué au Chapitre des fonds pour la
construction d'une nouvelle tour, c'est un problème histori-
que qu'aucun archéologue ne peut se flatter de résoudre.
M. Lanore a reporté ce clocher du côté nord *, mais le choix
de cet emplacement aurait bouché l'entrée primitive de la
crypte.
La façade de la basilique de Fulbert, bâtie en petit appa-
reil irrégulier et flanquée d'un clocher au sud, ne subit
aucune modification avant le milieu du xi« siècle. A cette
époque, le chanoine Raimbaud fit ajouter en avant de la
façade un porche dont j'ai retrouvé les fondations du côté
nord, mais ce porche, recouvert d'un plafond de bois, n'était
pas voûté en berceau et surmonté d'une grande tribune, sui-
vant l'hypothèse de M. Mayeux^. Sa largeur dans œuvre était
de 6 mètres au lieu de 12 mètres, comme celui-ci l'a supposé.
Enfin, j'ai remplacé les trois portes indiquées par le même
autour par une. seule porte flanquée de baies géminées.
Le porche de Raimbaud venait-il buter au sud contre le
clocher carolingien ? Est-ce pour cette raison que ses fonda-
tions méridionales n'ont pas été découvertes en avant de
celles des piles du xiii* siècle, comme du côté nord. Il est
plus probable qu'une raison de symétrie avait décidé l'archi-
tecte à lui donner la même dimension de chaque côté du
portail central, mais ici encore on ne peut rien afllrmer.
L'incendie du 5 septembre 1134 n'entraîna pas la ruine de
la cathédrale de Fulbert et de la façade ^, mais le porche de
Raimbaud et le clocher méridional primitif furent sans doute
ravagés par les flammes, car l'Hôtel-Dieu , situé près de la
façade, au sud-ouest de l'église, fut détruit de fond en
comble *. Ce sinistre eut pour conséquence immédiate la
< Revue de l'Art chrétien, t. XLVIII, 1899, p. 33-4, note 4.
2 La façade de la cathédrale de Chartres du X« au Xllh siècle, p. 7.
3 « Fere tola civitale consumpla, scd per mirabilem Jesu Christi misericor-
diam, siiae gciietricis scclesia a flammis incumbentibus liberata « Tratulationes
Saticti Aniani dans les Analecta Bollatidiana, t. VII, p. 335.
^ <f Obiit Bemardus, qui Eleemosinam Imjus ccclesiae post incendium de pro-
22 E. LEFEVRE-PONTALIS
construction de la tour nord, qui devrait s'appeler le clocher
vieux. Un espace de 11 mètres environ la séparait de la basi-
lique, mais elle masquait la façade de Fulbert dans la partie
corresi)ondante au bas-côté nord.
Suivant Topinion de M. Mayeux, le clocher nord aurait été
commencé vers IKX), et il faudrait regarder le clocher de la
Trinité de Vendôme comme son prototype, en faisant remon-
ter cette belle tour à la second<^ moitié du xi« siècle *. Ces
trois hypothèses sont tout à fait inadmissibles. La première
donation pour Tœuvre de la tour du nord, mentionnée dans
le nécrologe du Chapitre est celle de l'archidiacre Gautier,
mort entre 1131 et 1138, c'est-à-dire après l'incendie. En
outre, on travaillait encore h sa construction en 11*15, d'après
le texte de Robert de Torigni '. Le clocher de la Trinité de
Vendôme, dont la flèche est identique à celle du clocher sud
de la cathédrale de Chartres, n'est pas antérieur au milieu
du xii* siècle. L'étude archéologique de la tour du nord
prouve que l'art du xr siècle n'a exercé aucune influence
sur sa construction, car la chapelle basse est voûtée d'ogives
et les arcatures décrivent une courbe en tiers-point ainsi
que rarchivolte des baies du premier étage.
La raison péremptoire qui a permis à M. Lanore de démon-
trer que le clocher nord se trouvait complètement isolé eu
avant de la cathédrale de Fulbert, c'est Texistence d'une
l()ngu(> fenêtre bouchée qui était percée dans la chapelle
basse, du côté de l'est ^. L'étude de la fenêtre orientale de la
tour au premier étage fournit un nouvel argument à l'appui
de son t)pinion. Cette grande baie, destinée à éclairer la
salle voûtée en coupole, ne remplit plus sa fonction aujour-
d'hui, car le toit du bas -côté nord vient la couper en biais
au niveau de l'imposte. Encadrée par quatre colonnettes, elle
s'ouvre contre la tourelle carrée de l'escalier. Les deux
prio edifiwvil. o De Lopinois et L. Morlet : Oirtulaire de N.-D. de Chartres,
t. m, p. r>H.
* La façmh' dv. la cathédrale de Chartres du X^ au XUÏ^ êiècley p. 8.
- Hoc rodiMii aiiuo cœpeniiit liomiiics jn-iiis apiid r.nniotiim curros lapidibus
onusios »'l lit;iiis, annoim o\ rrlms aliis suis hiirai'ris Irahere ad opus ooclesie
cujiis lunes tiuic ûcbanl. Historiens de France^ t. MU, p. 21K).
3 Revue de l'Art chrétien, t. XLVIII, 1891>, p. 33!2.
PACB EST DU CI.OCIIEli NORD
BAIR DO PREMIER ÉTAGE
24 K. LEFÈVRE-PONTALIS
boudins, les petits zigzags et le cordon mouluré do son
archivolte en tiers-point retombent sur des tailloirs à large
doucine et sur des chapiteaux garnis de feuilles et de
volutes. Du côté gauche, il faut signaler sur le mur les
traces de Tincendie de 1104.
A droite, en examinant la cage de l'escalier, on voit que
les travaux de la tour du nord furent interrompus quelque
temps entre le premier et le second étage. En olfet, les
assises inférieures ont une épaisseur de lit plus grande et
les retraits des contreforts subissent un changement de plan
du côté de Torient. L'architecte de cette tour n'était pas se-
condé par d'habiles appareilleurs, car la coupole sur couchis
qui recouvre la salle du premier étage trahit beaucoup
d'inexpérience dans les pendentifs, ainsi que la voûte en ber-
ceau brisé d'une petite chambre de guetteur ménagée au nord
dans l'épaisseur du mur.
A l'ouest et au nord, cette tour, épaulée par de larges
contreforts d'angle, présente des dispositions identiques, et
le pavillon de l'horloge construit par Jean de Beauce en 1520
est simplement accolé au clocher, mais le petit portail du
nord, aujourd'hui bouché, fut percé obliquement après coup
au xir' siècle , au moment où le premier étage venait d'être
achevé. Le gros boudin et les petits zigzags, qui se détachent
sur son archivolte en plein cintre , descendent sur les pié-
droits. A gauche, les assises i)lacées sous l'imposte ne sont
pas liées avec celles du contrefort. Le cordon mouluré qui
suit les claveaux vient buter du môme côté sur le contrefort,
à ()»"50 au-dessus du sommier: ses baguettes s'engagent dans
deux assises entaillées pour les recevoir.
M. Mcrlet sui)pose avec raison que ce petit portail était
destiné à faciliter le service de l'hôpital des Sainte -Lieux-
Forts, établi dans la galerie nord de la crypte, où l'on des-
cendait par Tescalier qui débouche dans la chapelle basse
du clocher. La crypte est reliée à la tour du nord par une
travée du xir siècle, ajoutée après coup, qui pourrait être
antérieure à la construction du clocher méridional.
Le côté sud de la tour du nord, que j'ai essayé de rétablir
dans son état primitif, présente au contraire des particularités
remarquables. Les archivoltes en plein cintre des deux arcades
qui communiquent avec la chapelle basse ne sont pas
Elles reloriibaiont au centre sur un groï^ chapiteau tjnié do
deuxtiragyns qui s'abreuvent à un calice, et de chaque côté
î^wî" UQe nilonnette : celle <le droite est indiquée par nue
ïiaseonvore visible au pied de la [aie du \nr siècle. L autre
<-"oloniiette lut englobée dans le rnui' de la façade» comme
É
26 E. LEFÈVRB-PONTALIS
l'indique la retombée des claveaux en pénétration. Au-dessus,
le mur est orné de deux arcatures en cintre brisé soutenues
par des pilastres. Il ne faut pas les considérer comme des baies
bouchées après coup.
A Tangle sud-est, le contrefort était orné d'une longue
demi -colonne qui se trouve engagée maintenant dans un
faisceau de colonnettes du xiir siècle. L'architecte gothique
a ménagé une encoche pour loger Tancien chapiteau mutilé
qui se trouve au niveau du premier étage, comme il était
facile de le constater en montant sur les échafaudages établis
pour la restauration des fenêtres de la façade. Le bandeau
mouluré qui vient buter contre ce chapiteau fut rallongé au
XII® siècle avec un morceau dépourvu de dents de scie. Cette
colonne descendait sans doute jusqu'au petit glacis qui régnait
au-dessus des grandes arcatures inférieures. Elle n'a jamais
supporté un arc, comme je Texpliqucrai plus loin : son cha-
piteau était surmonté d'un long glacis, comme les contreforts
à colonne visibles au second étage du clocher sud, au milieu
de chaque face. Il est probable que le mur de façade ren-
ferme une colonne correspondante engagée dans l'autre
contrefort méridional de la tour.
Quand Jean de Beauce voulut établir une tribune d'orgue
en 1519, il lança une arcature en plein cintre surhaussé,
garnie de trois rosaces et de fines moulures, au-dessus de la
première arcade de la chapelle basse, et il modifia également
la base du contrefort central du clocher en l'amincissant et
en la décorant avec des petits oves , mais au xn« siècle , ce
contrefort venait s'engager dans deux glacis comme je l'ai
indiqué. Ce serait une erreur de le faire descendre sur le
tailloir du gros chapiteau central, où l'on voit un calice entre
deux dragons.
L'antériorité du clocher nord sur celui du sud ne se déduit
pas seulement du fait que cette tour se trouvait isolée , mais
aussi du profil des moulures qui sont beaucoup plus fines
dans la tour méridionale. M. Lanore a fait ressortir les diffé-
rences entre le profil des bases et de l'archivolte des arca-
tures \ mais il est utile de signaler d'autres détails aussi
caractéristiques. En regardant le clocher nord, on voit que
< Revue de l'Art chrétien, l, XLVIII, 1899, p. 330,
LES FAÇADES DE tA CATUÊBRALE 27
les petits glacis taillés sur le soubassement et soiislebandoau
du premier êtaj4:e se coniposent d'une arête abattue. Dans la
tour do sud» ces glads sont rehaussés de moulures. Les Ion-
gués arcatures de ce clocher ont une brisure plus accentuée
que celles de Tautre tour et le profil de leur tailloir est luoius
lourd. En outre, les deux arcatures en tiers-point encore
visibles sur la face méridionale du clocher nord, au-dessus
des arcades de la chapelle basse, sont rehaussées d'un boudin
et de dents de scie, tandis que les arcatures correspondantes
du clocher sud, garnie d*un tore en amande bien dégaj^n:* par
des cavets, décrivent une courbe plus élégante en venant
s'appuyer sur deux colonnettos.
Au nord, le bandeau qui court sous les baies du premier
étage se compose de deux cavets surmontés de dents de scie;
au sud» le profil beaucoup plus tin est formé de deux tores
bien dégagés. Les baies de la tour du nord présentent sur
leur archivolte un boudin très lourd et des petits zigzags :
celles du clocher méridional sont garnies de deux tores en
amande flanqués de cavets et d*un cordon moulm^é. La com-
[>ai'aîson des chapiteaux, des tailloirs et des bases prouve
également que le clrtcher nord est le plus ancien, Hutin, le
premier étage de la tour du nord est dépourvu d'arcalures
au-dessus des baies, tandis que cette décoration est appliquée
sur l'autre clocher.
Le clocher nord dut rester hors œuvre une dizaine d'années,
surmonté d'une toiture en bois provisoire qui recouvrait la
coupole du premier étage. En efîet, le texte déjà cité de
Kobert de Torigui prouve que les travaux de la tour du sud
filaient en pleine activité en 1145. On peut affirmer que la
façade l'ut avancée derrière les clochers et que les bas-côtés
(le la crypte furent prolongés dune travée vers la môme
êpuque.
Pour démontrer que la tour méridionale fut toujours acco-
lée à lu cathédrale, M. Lanore fait observer qu'aucune fenêtre
nï'clairait sa chapelle basse du côté de Test \ mais M. Merlet
en a trouvé une preuve plus décisive. La salle du premier
^tage, recouverte d'une curieuse voûte d'ogives il claveaux
pî<»ts dont les arêtes sont abattues, communique avec le
fhm de Urt chrétien, t XL VIII, igtm, p. 333.
28 E. lefëvre-pontaus
comble du bas- côté par une petite porte en plein cintre du
XII' siècle. Il faut en conclure qu'un toit en appentis fut tou-
jours adossé dès Torigine contre la face orientale de la tour.
Cette couverture primitive arrivait même un peu plus haut
que les plombs du bas-côté gothique, comme je Tai fait
remarquer également du côté nord, car son solin encore
visible est taillé dans les assises mêmes du clocher. L'archi-
tecte en avait donc prévu Tutilité et nos deux observations
prouvent que le bas-côté sud de la cathédrale de Fulbert fut
prolongé jusqu'à sa rencontre avec la tour, au moment où
elle était en construction. Les travées ajoutées en avant des
collatéraux devaient être recouvertes de charpente, car on
ne voit aucune trace d'ancienne voûte contre la cage d'escalier
des clochers.
La face méridionale de la tour du sud fut tout d'abord dé-
corée de deux grandes arcatures en plein cintre posées sur
un bahut au-dessus du sol, mais quelque t^mps après, vers
1150 au plus tôt, on défonça la première arcature pour percer
une porte en plein cintre, aujourd'hui bouchée, qui faisait
communiquer l'Hôtel-Dieu avec la chapelle basse, où venait
aboutir un des escaliers de la crypte. Ses deux colonnes avec
leurs socles sont plaquées contre les vieilles assises du clo-
cher. Le boudin de l'archivolte retombe à gauche sur le tail-
loir, mais à droite il vient buter maladroitement sur un con-
trefort central de la tour, à 0 "» 40 au-dessus du tailloir, comme
le cordon du portail percé après coup dans le clocher nord.
La décoration des socles avec leurs ovcs encadrés par des
petits cercles, leurs trous cubiques et leurs dents de scie, le
profil des bases avec leur scotie garnie de rainures et leur
tore très aplati se retrouve sur le soubassement des portails
de la façade, sans qu'on puisse découvrir la plus légère dif-
férence *. 11 est donc évident que ces portails et la petite
porte du clocher furent sculptés par les mêmes ouvriers.
A l'ouest, l'élévation de la tour du sud ne peut donner
lieu à aucune observation particulière, parce que cette face
n'a pas subi de remaniement, mais il n'en est pas de même
' Les bases ol les socles des portails latéraux des églises de Notre-Dame
d'Etaiiipes et de Notre -Dame -en -Vaux, à Chàloiis- sur -Marne, présentent la
jnéme ornementation.
FACE SUD DU CLOCHER NORD — RKSTITCTION
^P* découpe après coup d:ui.s les angles des pilastres huit
P^t-ites colniHiottes flanquées de deux cavets. Le chapiteau
|^n.t-ral fut reinonté d'uue assise a la môme époque, pour
pi»0 raison diilicile à comprendre. Sa hague fut coupée en
*»^au pour le raccord avec les tailloirs des chapiteaux
30 E. LEFÊVRE-PONTÀLIS
inférieurs, et le tailloir du pilastre fut abattu pour laisser le
développement nécessaire à la retombée des feuillages qui
cacheraient les acanthes du pilastre sculptées après coup, si
on faisait redescendre la corbeille au même niveau que les
autres.
Ce gros chapiteau recevait les claveaux de deux grandes
arcatures en plein cintre surhaussé, qui devaient être garnies
d'un tore en amande bien dégagé. L'arcature de gauche, qui
a laissé une trace apparente sur le mur, retombait sur une
colonne dont la base est encore intacte à Tangle de la pile
gothique. L'autre arcaturc, voisine de la façade, était plus
large que Tare à fines moulures appareillé par Jean de
Beauce au xvi* siècle, quand le Chapitre forma le projet
d'établir une tribune d'orgue entre les deux tours. Ces arca-
tures font pendant à celles du clocher nord qui décrivent
une courbe en tiers-point, mais leur forme cintrée n'est
pas anormale, car la face méridionale du clocher sud et
la partie supérieure du premier étage, à l'ouest, présentent
des arcatures du même genre. On sait d'ailleurs que le mé-
lange continuel de l'arc en plein cintre et de l'arc en tiers-
point se rencontre dans les fenêtres des chapelles basses et
dans les baies supérieures des tours. C'est un des caractères
principaux de l'architecture au milieu du xii^ siècle.
Le mur du clocher sud, du côté nord, est complètement
nu sous le bandeau du premier étage au lieu d'être décoré
de deux arcatures comme sur la face sud de l'autre tour. Le
contrefort central, taillé en sifflet à la base par Jean de
Beauce en 1519, pénétrait au xii^ siècle dans un double
glacis. Le contrefort de droite est noyé dans le mur de la
façade, mais celui de gaucho, qui se trouve à l'angle nord-
est, conserve encore cinq demi-tambours d'une grosse co-
lonne du WV siècle engagée dans un dosserei, sous les baies
du premier étage. Cette colonne qui mesure 0*"45 de dia-
mètre, devait faire pendant à un autre fût englobé dans la
façade : ses assises inférieures maladroitement coupées prou-
vent que son socle se trouvait au niveau de la clef des
grandes arcatures. Le chapiteau, surmonté d'un glacis, dé-
passait légèrement le bandeau qui se prolile sous les baies,
comme sur la tour du nord.
M. Mayeux suppose que cette colonne était destinée à
t
I
I
I
Î^E LA CATTIÉDTÎ
recevoir les arcs dWHHune vofitée \ mais aucun arra-
hement ne vient confirmer sa thétjrie. Les consoles du
m" siècle, qui soutiennent tie fausses fenêtres gothiques
plaquées sous le tornieret de8 croisées d ogives, ne Curent
pas retaillées dans dos amorces de voûtes, comme i! le pré-
tend : elles ont été posées après coup plus ou moins adroite-
ment. L'architecte qui avait bâli la tour du nord hors œuvre^
sans prévoir les futures fondations d'un autre clocher ne
peut pas avoir eu Tidée de placer une t^olnnno d'attente. Il
sVHait simplement proposé de décorer deux contreforts par
un fût engagé, suivant le système adopté autour du chevet
lies églises romanes.
Si rarchitecte du clocher sud avait voulu se servir d'une
colonne d'angle pour supporter un arc, il aurait eu soin de
!a placer en face de fautre. Or, les axes des ileux itds sont
distants de 0"*00i car Tun est en dehors et Tautre à lïnté-
rieur des piles du xiir siècle, séparées de la façade, au nord,
par 9™90, et au sud, par 10'"5U. Il en résulte que le grand
doubleau en tiers-point du xin^^ siècle, qui précède la pre-
mière travée de la nef, se dirige en biais de Tangle du clo-
cher sud vers le clocher nord- On peut donc allirmer que
les deux colonnes furent montées en môme tenj{*s que les
tours, à une époque où Tespace iuterinédiaire devait rester
à ciel ouvert. L'hypothèse d'un grand arc en plein cintre
lancé après coup d*un clocher à l'autre et mesurant près de
huit mètres de llèche est aussi hasardée que rexistcnce d'un
porche entre les deux tours.
La construction des clochers se poursuivit simultanément
au second étage vers 1150, comme Tindiquent les détails et
les profils de leurs baies en tiers-point. La tour du nord
conserve la trace d'une interruption au-dessus flu premier
étage. Les longs glacis qui s'arrêtent sous le second étage
prouvent que rarchitecte u'avait pas songé à monter la tour
plus haut, 11 s'était contenté de recouvrir la salle supérieure
d'un toit en pavillon. Eu eïïei, le troisième étage fut entière-
ruent bâti au xiir siècle* L'œuvre de Jean de Beaucene com-
mence qu'au niveau de la flèche et les ornements de style
llamboyant qui se. trouvent au-dessous de la balustrade
* La façade de h cathédrale de Chartres du A*" au XUt mtky p. 16,
32 E. LEFKVRE-PONTALIS
furent plaqués après coup sur les murs et autour de Tarchi-
volte des haies.
Si Ton veut se faire une idée exacte de Taspect de la façade
vers le milieu du xii« siècle, il faut restituer par la pensée
les trois portails romans derrière les tours, sur les substruc-
tions retrouvées dans les fouilles, au droit de la première
travée de la nef. Ces belles portes n'étaient pas fermées par
des vantaux : elles s'ouvraient sur un porche recouvert de
trois voûtes d'ogives bâti sur remplacement du porche de
Rainibaud. Le porche communiquait avec les bas-côtés pro-
longés jusqu'aux tours et surmontés d'un simple lambris.
L'architecte fut obligé de raser le clocher carolingien
qui s'élevait à l'angle sud-ouest de la façade, en avant de la
basilique de Fulbert. 11 démolit également les parties laté-
rales de cette façade pour faire communiquer les bas-côtés
avec les travées qui rejoignaient les deux tours.
La voûte d'ogives centrale de ce porche et ses doubleaux
retombaient sur les deux colonnes engagées au revers de la
façade actuelle, qui furent reportées en avant des clochers
avec le mur tout entier. Les nervures des voûtes latérales
venaient s'appuyer sur des colonnettes d'angle dont il ne
reste plus aucune trace. Au-dessus des voûtes, une grande
tribune recouverte de charpente devait donner sur la nef de
l'église de Fulbert par des baies percées après coup dans le
mur de la façade. Cette disposition est nettement indiquée
par le niveau des bases des arcatures qui encadrent les trois
fenêtres de la faça<le actuelle à l'intérieur.
A quelle date faut-il faire remonter les trois portails en-
core intacts aujourd'hui? Ai)rès les critiques de M. Lanore*
et après les savantes observations développées par M. de
Lasteyrie devant l'Académie des Inscriptions et Belles-
Ix^ttres^. je n'ai pas l'intention d'écrire une nouvelle étude
iconographique^ de leurs sculptures et de réfuter une seconde
fois l'opinion de M. Marignan qui attribue les portes à une
époque postérieure au grand incendie de 1104^. VioUet-le-Duc
^Rerue de IWrt chirlien, l. XLIX, 100(). p. lit.
•Moninnenh l'iof, t. VIII.
^ Le portail octukntal de Notre-Dame de Chartres dans Le Moyen Aae.
1898, p. 3il.
34 B. LEFÊVRE-PONTALIS
propose Tannée 1135 environ *, M. Tabbé Bulteau indique
une période comprise entre 1110 et 1149 % M. Wilhelm Voge*
adopte une date antérieure à 1145, et M. de Lasteyrie, le
troisième quart du xiP siècle. Il est évident que ces portails
furent sculptés quand la construction des deux tours était
déjà avancée. En comparant les bases des colonnettes, les
chapiteaux et les tailloirs du clocher nord et du clocher sud
avec les éléments correspondants des trois portes, on cons-
tate que leur ornementation porte Temprcinte d'un style
plus élégant. J'ai expliqué plus haut comment la petite
méridionale du clocher sud, aujourd'hui bouchée, avait été
percée après coup, en faisant ressortir Tidentité absolue des
socles de ses deux colonnes avec ceux des portails de la
façade. C'est un argument dont l'importance est capitale.
Plusieurs archéologues ont contesté la valeur d'un texte
du nécrologe qui fait mention d'une Vierge peinte en or
donnée i)ar Richer, archidiacre do Châteaudun, pour décorer
l'entrée de la cathédrale*. Cette donation est antérieure à
l'année 1156, date oii le nom du successeur de Richer se
rencontre dans les chartes *. M. Marignan suppose que la
Vierge pouvait être une statue en bois ou en pierre isolée
sous un porche •, mais il ne faut pas craindre d'identifier
cette Vierge avec colle du tympan du portail de droite, car
M. Paul Durand a constaté qu'elle conserve la trace d'an-
ciennes dorures. D'ailleurs, cette statue, qui doit être re-
gardée comme le prototype des Vierges assises de la porte
Sainte-Anne, h Notre-Dame de Paris ' et de la cathédrale de
* Dictionnaire (l'architecture^ t. VIII, p. 208.
^Monographie de la calhe'drale de Chartres, 2* ôàïi., t. II, p. 3i. Dîins la
première <;dition, p. 50, on lit la date dn H 70.
^ Die Anfantje des monumentalen stiles im Mittelalter, p. 122.
* « Docoravil otiam iiitroitum hujus ocrlrsic imagine béate Marie auro de-
center ornata ». De Lé[)iiiois et L. Merlct, Cartulaire de N.-D, de Chartres,
t. m, p. 19.
* M. RrMii' Merlet a prouvé récf'mment que rarr.hidiacre Richer était décédé
le 12 janvier d'une aiiiUM^ comprise entre 11 o2 et 115(>. Dignitaires de r église
Notre-Dame de Chartres. Pans, Picard, 100t>, p. xiv.
^Le MogenAge., 18y8, p. 3i0, note \.
'' Dans uni' conununicalion récente faite à la Société de THistoire de Paris,
M* de Lasteyrie flxf la date du tympan de cette porte à Tannée 1 180 environ ;
le roi représenté à genoux sur le tympan est Louis VII ou Philippe-Auguste.
LES FAÇ\DES I>K LA CATtréuRALK 3S
Bnlîs, fut sans doute très remarquée par les artistes du xiF
Wècle*
Enfin Tétude du porrho méridional de la cathédrale du
faus peut fournir un point d'appui solide à la discussion. Ce
:>rtail, dont les colonnettes, les longues slatues, le tympan
U les voussures offrent une rossembUuice vraiment frappante
avec la porte centrale de la façade de Chartres, fut cerLiîne-
nient bâii par Tévèque Guillaume de Passavant qui consacra
la cathédrale le 28 avril 1158 *, après avoir fait voûter la nef
dont toutes les travées furent remaniées. En effet, les bou-
dins et les petits zigzags appliqués sur les on^ivos du porche
sont identiques k ceux qui décorent les voûtes de la nef. En
outre, les figurines placées sous les retombées de la voûte
du porche se retrouvent au niveau des sommiers de la pre-
mière voûte de la neL Cette date extrême de 1158 coïncide
Dllement avec celle de 1150 qui limite Vépoque do la cons-
ruction des trois portails de la façade de Chartres, que je
aettrais volontiers dix ans dln ter v aile entre la fondation du
locher sud et rachèvement des portes occidentales. Quand
tt^me la Vierge 4loniiée par Farchidiacre Richer ne serait
pas celle du tympan de droite, il resto bien établi qu'on
culptait des statues semblables à celles des portails romans
fde la cathédrale de Chartres au milieu du règne de
Louis VIL
avant d'expliquer comment on fut amené à reporter la
taqade à rali{i:nement des clochers, il faut réfuter Terreur
coiniriise par certains archéologues, comme M, Paul Durand^
oiM-Vabbé BuUeau ^, qui placent les trois portails romans
*u fond d'un porche voûté dV>gives, entre 1150 et 1101, tan-
«ïia que le porche était derrière la première façade du
^»* siècle, comme je Tai indiqué sur le plan restitué. En
**^^t, il {^ût été impossible de faire retomber des nervurt^s et
"^s (lonbleaux de chaque côté du portail centraL Les colon-
t^^ttes qui séparent la grande porte des portails latéraux ne
^tccJesiîim li«ali Juliani multa soleinniuite fecil Domino oïTisecrarj, scilic^t
*^^ ^natecia, p, 330.
^^*ogr(tphie de Noite-lkme de Chartres, p. 27.
^^na^rapkU de la catkédrak de Chartres, 2« édit., l. Il, p. !25.
.16 • E. LEFKVRK-PONTALIS
sont pas du tout disposées pour recevoir des ogives. Les con-
treforts, flanqués de deux fines colonnettes qui montç^nt de
chaque côté de la voussure centrale et dont les assises coïn-
cident bien avec les pierres voisines, n'ont jamais dû traver-
ser les voûtes du porche pour épauler la partie supérieure
delà façade. Leur socle a les mêmes oves et leurs bases pré-
sentent le môme profil que les colonnettes des trois portails.
Ces contreforts ne furent donc pas rajoutés après coup, car
leur plan coïncide avec celui du pilastre inférieur flanqué de
deux fûts. Enfin, ces portes se relient les unes aux autres
par les sculptures de leurs piédroits, au lieu d'être complète-
ment séparées, comme au fond du narthex de Vézelay.
Pour compléter la description de la façade bâtie derrière
les tours vers le milieu du xir siècle, il importe de rétablir
les trois fenêtres ouvertes au-dessus des trois portails. Ces
baies, destinées à éclairer la tribune supérieure du porche,
précédaient immédiatement le pignon dont les rampants
devaient offrir une faible inclinaison. Elles sont encore
intactes aujourd'hui, ainsi que les arcatures qui les enca-
draient à rintérieur de la tribune, mais la fenêtre voisine de
la tour du sud a été légèrement rétrécie.
La façade bâtie derrière les clochers devait paraître
écrasée par leur lourde masse. Si l'architecte s'était conten-
té de reconstruire sur un plan plus vaste le porche qui pré-
cédait la basilique du xi^ siècle, c'est que la façade de Ful-
bert limitait toujours la nef romane du côté de l'ouest.
L'aspect de ce porche ne subit aucun changemen t pendant
un quart de siècle environ, mais l'incendie de 1194 ne fut
pas la cause déterminante du transport de la façade en avant
des clochers. Cet important travail devint nécessaire à la
suite d'un tassement qui se produisit sous le portail central,
comme je l'ai constaté en dégageant les lézardes des fonda-
tions de chaque côté du point K.
Jo crois pouvoir fixer le démontage des trois portes et des
trois fonôlres à une date voisine do 1180, c'est-à-dire avant
l'incendie qui détruisit la cathédrale de Fulbert. En effet,
contre le mur de la façade, les encorbellements destinés à
porter les fausses fenêtres du xiii*' siècle s'appuient sur une
tête gothique collée contre un chapiteau de l'arcature des
fenêtres de la façade. Il faut en conclure que la façade
LES FAÇAt»fiS Dt: LA CATIll^tiIlALfi ^1
ttuHlr* *Hait déjà reiuontêc au \m' î<iecle quand on a plaqué
près coup des consolos pour aujj:mi:*nter l'éi>aisseiir du mur
&s doux tours. D'ailleurs, c'est bien au xir siècle quVm a
îHiouté les piles carrées M et N sur les foudatiuiiK priuii-
Ives des ti^ois portails, comme rindiquent leur appareil et
&ur8 j^os joints.
F'arnii les preuves du reniontago îles portes romanes, il
lut signaler le décro<-hemeïit de leurs assises avec celles
^s tours, la réduction de la saillie d'un contrefort du clo-
1er nord, le placage tîes statues, la difî'crence do l<mLHieur
lire les fûts ornés, certains raccordements maladruits et
transposition des petits chapiteaux qui représentent
Hites les scènes de la vie du Christ,
Il serait fort intéressant de déterndner la provenance des
Jerresdes trois portes qui ne furent pas extraites des car-
lères de Rerchéres. M. Esnault, surveillant tles travaux, et
Venanry, Thabile ai>pareilleur, sont d'avis que la pierre
risô dos socles et du fond des piédroits est de la roche de
bnlis semblable à celle des statues du xtu- siècle qui déco-
Èut les porches du transept, mais la pierre jaunâtre des
tues, des colonnettes et des tympans est plus diiîicile à
lentider. M, Mayenx prétend qu*e1le provient de la Nor-
nandie *. C*est une oiiiniuii liieu hasardée. Je crois qu'on
Mxouverait le même grain dans les carrières du l»/issin de
)ise.
En relevant le plan de la tour du nord, M. Merlet a fait
le observation tlu plus haut intérêt. Il a remarqué que le
pos contrefort de l ^*^ 88 qui se trouve à c(>lé du portail collé
contre ce clocher est tlanqué a gauche d'un contrefort de
E50 de saillie, tandis que le contrefort de droite ne mesure
e t)"' 38. Or, connue la tour du nord fut bâtie sur un plan
'S régulier parce qu'elle se trouvait hors œuvre, Tunique
raison de cette différence, c'est que le contrefort de droite
|m diminué de U"' 12 dans tonte sa hauteur quand on vint
ppHquer Tun des portails contre la base <iu clocher nord.
effet, son petit glacis inférieur, au jonrdMuu coupé sur le
r, ne mesurait que Q'" <Xi, tandis que Tencoche faite
^ U façade <U k cathédrale de Ckafim du X" au XUh siéde, i>. 10,1 5
Ml.
38
E* LEFEMIE-PONTALIS
après coup dan» la pierre du socle mesure 0 ^ 18. Il est donc
évideat que les ouvriers chargés de remonter les sculptures,
des ti'ois portails cherchèrent à gagner de la place à toal
prix, parce que Tespace compris entre les deux l-our» étai|
insufîisant pour faire tenir toutes les statues. L'ange qii
tient un cadran solaire, Tàne qui vielle et la truie qui Bk
furent encastrés dans le clocher méridional à la même
époque.
Dans le portail central, les preuves du remontage de
façade sont moins apparentes que dans les deux autres.1
Cependant on peut se demander si la diflerence de longueur]
entre les grandes statues ne s'explique pas par leur trans
sition. Le premier fût à gauche, orné de losanges, est formé j
d'un grand et d'un petit morceau, tandis que les auU'es sonlj
d'une seule pièce. Cette remarque prouve que certains fût$|
décorés furent rallonges avec des morceaux dumèmedesâiiDt
D'autres coloonettes furent sciées à la longueur nécea
pour s'encastrer sous les pieds des personnages* Les fûts el
les statues en roche jaunâtre ne font pas corps avec loi
massif du fond taillé dans une pierre grise, mais à roriginô]
les sculptures s'appliquaient mieux dans les angles rentranUJ
disposés pour les recevoh\ Ainsi les trois statues qui se trou-
vent sous les petits contreforts à colonnettes sont plaquée^]
si maladroitement après coup quelles ne s'engagent pas dans!
les encoches : leur dus dépasse de chaque côté Tespace quîï
leur était primitivement réservé.
Le portail de gauche fut remonté contre Tangle sud-oue
du clocher nord, mais comme je Tai expliqué plus haut^J
larchitecte diminua la saillie du contrefort de la tour engagéj
dans le mur de façade et il entailla ses deux petits glacîi
inférieurs pour encastrer les socles des colonnettes. Au-des-
sus de Farchivolte, le défaut de liaison entre les assises du]
clocher et celles de la façade est très visible* A droite, deu5
statues qui faisaient défaut ont été remplacées par des colon**
nés neuves. A côté, un petit fût, garni de rinceaux» se com-^
pose d'un morceau sculpté de I™ OC), surmonté d^une partie
nue qui n'a pas été remplacée à Tépoque moderne. 11 faut
en conclure que certaines colonnettes, brisées pendant loi
transport, furent ralloogées avec un morceau de fût dépourvu
de toute décoration.
LES FAÇADES DE IJ< CATBKDRAI.K "^ft
►l-'^tude des dais qui siiniionteui les «taliies est f%alement
^oii instructive. Les uns, comme celui qui se trouve du c6té
luohe, au-dessus d'une feniiue aux bmgues naites, sont
^liaiissés de dents de scie et présentent un caractère beau-
>up plus archaïque que le dernier dais à droite avec ses
itits clochers en bâtiere qui reposejit sur un rau^ de perles.
est évident que certains dais turent reiuplacés dans les
rois portails au nioment où les ouvriers remontèrent la
façade enlre les deux clochers.
l*e portail de droite on pointe de la Vierge, dont la largeur
été diminuée de O*^ lU, comme le prouve robservation déjà
[faite sur le linteau, fut également plaqué contre la tour dn
pud, bien que le glacis inférii^ur du soubassement se raccorde
lavec le second glacis du cloch<*r. Cette liaison n'est qu*ap-
jparente, car le [>remier glacis du clocher ne coïncide pas
^avec un glacis de la latjade. Ce qui [U'MUve que la tour niéri-
► rtionale fut bâtie avant le portail de la Vierge, cest que le
bandeau torique du clocher a été coupé pour encastrer les
^3ses des cïdunnes de la porte. En outre, on entaîlia une
usâîse du clocher pour y lairr pénétrer le premier cluipiteau
à droite de la portr» ([ui représente rapi»aritîfui du Christ à
8^'S apôtres. Les pierres de la teur ne furent pas rtdancées
flans le mur de façade. Si quelques raccordements supérieurs
*^ïnbleut contraires à cette théorie, c'est que des assises qui
^*^i"inaient un ressaut entre les contreforts d'angle ont été
conjîçpyj;^,^ pour la liaison des maçonneries. D'ailleurs, elles
*^^^t pu i\{i^2 ainsi placées quand M. Lassus a restauré la façade.
Kiifin, la tianspusilion des petits chapiteaux viejit fournir
^'^J «icrnier argument en faveur du démontage des trois pnr-
t^'iUs. Pour suivre Hiistoire de la vie du Christ, il faut alh*r
"C Ici porte centrale jusqu'au clocher nord, puis revenii" au
Pwtn jç, (i^ipati-t poor se diriger vers l'autre tour. Ce défaut
*^ «^uite est encore contrarié par certaines interversions.
^^Hi la fête des Rameaux se trouve après la scène du bai-
de Judas au Jardin tles Oliviers^ et le Christ lave les
"^<l55 de ^es apôtres après la visite des saiiitfïs femmes au
lom^3^Qu^ Ces anomalies bizarres a*expliquent facilement
Sus l'hypothèse d'un d(''muntage de la façade, tnndis (|u'un
^''oil ^i^^^^ordre ne.se comprendrait plus si les trois portes
^vai^.,,^ toujours occupé le mémo emplacement.
40 E. LEFÈVRE-PONTAUS
M. Maycux, qui n'admet pas le déplacement des portes,
prétend qu'elles faisaient partie d'un porche où Ton entrait
par deux arcades du côté sud, avant la construction de la
tour méridionale *. L'architecte de ce clocher aurait démoli
la face latérale du porche avant de diminuer la largeur du
portail et do la fenêtre qui occupent le côté droit de la façade
actuelle. Gomme le bout du linteau fut scié du côté de la
tour, M. Mayeux en conclut que le portail de la Vierge ne
fut démonté qu'en partie, mais il eut été bien facile d'éviter
cette opération, en repoussant le clocher de 0" 10 vers le
sud. En outre, les remarques précédentes sur le bandeau
torique nettoment coupé de la même tour, sur le chapiteau
incrusté dans une do ses assises et sur le contrefort du clo-
cher nord, dont la saillie fut réduite après coup, viennent
contredire ce système, en prouvant que les deux tours
étaient déjà bâties quand les sculptures des portails furent
mises on place.
D'ailleurs, si les trois portes étaient plus anciennes que le
clocher sud, comment pourrait-on expliquer la ressemblance
de leurs socles avec ceux du portail qui donne accès dans la
chapelle basse de la même tour, du côté du midi, car la déco-
ration de cette porte, percée après coup, diffère de celle des
arcatures et des baies? Enfin, M. Mayeux a tort de supposer
que les trois portails étaient terminés avant l'incendie
de 1134. Leurs sculptures portent l'empreinte d'un art beau-
coup plus avancé que rornementation du clocher nord,
commencé aussitôt après le sinistre et non pas dans les
premières années du xir siècle, comme le même auteur Ta
prétendu *.
Il reste à étudier la partie haute de la façade. Au-dessus
d'un bandeau soutenu par des modillons très restaurés, on
voit trois fenêtres séparées par un pilastre entre deux colon-
nettes. Ce pilastre qui joue le rôle d'un contrefort, est une
œuvre du xii« siècle, mais ses chapiteaux ne sont pas anté-
rieurs au xiii« siècle. M. Lanorc hésite sur la date des trois
baies '. Il sutlit cependant d'examiner leur forme et leur
* La façade de la cathédrale de Chartres du A'* au XIII^ siècle^ p. 10.
3 La façade de la cathédrale de Chartres du X* au Xllh siède, p. 9 et il.
'^ Revue de l'Art chrétien, t. XLIX, 1Î)00, p. 37, noie 1.
LtS FAÇADE ÎÏE LÀ CATMÉlïRALE 41
lécofâtion pour les attribuer h la iiiénuï opjque que les
^Irois portails, c'est-ii-dire au uiilieu iki xii^ siècle.
La fenêtre rentra le, légèrement brint^e comme les portes
le la façade, s'ouvre eutre quatre colouiiettes. On distingue
P^es feuilles d^acanthe sur les lailloirs de leurs ehapileaux»
corame daus les portails. Le boudin continu, qui orne Tar-
chivolie et les pit^druîts, se retrouve dans la porte de la
i chapelle basî*e du elocher nord et dans les baies du Hecond
^^létage de la tour méridionale. Les bases h tore aplati, les
^" tores, les dents de scie et le cordon de palniettes décfuipés
L sur les claveaux sont également appliqués h la décoration
^Biies clochers et des portes.
^" Les deux fenêti^es latérales, dont la brisure est très légère,
doivent être comparées aux baies du second étage du clo-
cher sud avec leur boudin continu, leur tore encadré de
dents de scie et leur cordon de trous cubiques qui retombent
[sur deux colonnettes. Celle qui est voisine de la tour du sud
[fut rétrécie, comme le jiortaiî inférieur, quand on remonta
fia façade actuelle, parce que la nécessité de gagner environ
0 '*' 10 de chaque côté, s'imposait à l'architecte. Au nord, on
I avait entaillé un contrefort du clocher pour obtenir le même
résultat. La tour du sud était certainement bâtie quand ces
I trois fenêtres furent remontées, car deux glacis moulurés
[pénètrent dans la façadi* au-dessus de leur appui et le ban-
deau à double tore du premier étnge est coupé contre le
liaur. De môme, les deux bandeaux qui encadrent le premier
[étage du clocher nord sont engagés dans la façade.
Ou a vu plus haut que la façade de la basilique de Fulbert
[ était précédée d'un porche ajouté après coup vers le milieu
[du XI® siècle. Le second porche, vofité d'ogives, dont les
, trois poriails romans se trouvaient derrière les deux tours,
[n'éleva sur le même emplacement après Tincendie de 1134,
:aiais faut-il admettre roxistence d'un troiHÎème porche entre
les clochers? M. l'abbé Bulteau \ M. Mayeux ^ et la plupnrt
[des archéologues répondent k cette question d'une manière
affirmative, en divisant ce porche en trois nefs par deux
piles isolées qui soutenaient les nervures de six croisées
< Momfiraphie de io t:athèttrak de Chartres, î« éd., L H, p. !â.5.
^ La façade de ta caiMtak de Chartres du A'*" au Xilt éiéde, p. 16.
42 B. LEFÈVRK-PONTALIS
(Vogives, mais les trois portes du fond qui décorent la façade
actuelle ne présentent aucune colonnette d'angle destinée à
recevoir la retombée d'une vofite. D'ailleurs, si ce porche
avait été bâti en avant des trois portails romans au xii* siècle
et démoli après l'incendie de 1104, on retrouvait des arrache-
ments au pied des tours. Or, il n'en existe pas la moindre trace,
11 ne faut pas regarder comme des débris de ce porche les
deux bases romanes R et S qui se trouvent contre le socle
des piles du xiii* siècle : elles ne furent pas ajoutées après
coup avec une colonne destinée à soutenir une voftte. Les
fouilles ont prouvé que leurs fondations en grandes pierres
de Berchères furent établies en même temps que celles des
tours, car un petit glacis inférieur des clochers se continue
sur ces assises. Suivant la restitution dessinée plus haut, le
chapiteau de ces fûts recevait les claveaux d'une arcatureen
plein cintre contre la tour du sud, et la retombée d'une arca-
ture en tiers point contre le clocher nord, oii le mur de
façade empiète sur la seconde arcature. 11 est donc impos-
sible de confondre leurs traces avec celles que les formerets
des voûtes du porche auraient pu laisser sur les murs.
Les demi-colonnes V et W, engagées dans la pile centrale
entre les arcades des chapelles, soutenaient les deux arca-
tures. Leur saillie serait inexplicable en admettant une autre
disposition, car les architectes des clochers n'eurent jamais
la pensée de recouvrir d'un porche l'espace qui sépare les
deux tours. Le gros chapiteau à feuillages W, du côté sud,
est à un mètre plus haut que le chapiteau orné de deux grif-
fons qui lui fait face au pied du clocher nord. On ne pourrait
pas construire des voûtes avec une pareille différence de
niveau entre les sommiers. Les deux colonnettcs T et U, qui
se trouvent dans l'angle formé parla façade et les clochers, et
les deux arcatures qui retombent sur leurs chapiteaux, où
le style de la Renaissance a laissé sa gracieuse empreinte ,
ne furent posées qu'en 1519 quand Jean de Boauce entreprit
la construction de la tribune d'orgue.
De chaque côté do la porte centrale, les grosses colonnes
engagées X et Y supportaient les voûtes du porche qui
s'élevait en arrière des tours et des trois portails au milieu
du xii'' siècle, mais elles sont restées sans emploi après le
transport de la façade. Leurs élégants chapiteaux, garnis de
FAÇADES DE LA CATHÉDRALE 43
ji surmontés d'un taiiloir en forme de. dou*
àac, ont été sculptés par les mêmes ouvriers que ceux des
ories romanes. Autour de l'archivoîte intérieure des trois
ortails, on distinguo la trace de courbes en plein cintre qui
cuvent correspondre à des arciitures lancées en 1511) pour
lioutenir le plancher de la tribune d'orgue et supprimées plus
[lard. En ellbt, la trace des fornierets du second porche doit
j avoir disparu quand on a remonté la façade, car les pierres
qui étaient dépourvues de sculptures furent remplacées par
I de nouvelles assises.
L*étude des trois baies supérieures, qui furent conservées
parce que les anciens vitraux s'adaiitaient à leur forme,
I prouve Texistence d'une vaste tribune au-dessus du porche
bàli après Tincendie de 1134, entre la façade de Fulbert et
les clochers. Les arcatures en plein cintre qui les encadrent
relorobeni sur des colonneltes en saillie sur le mur» dont le
socle indique le niveau du dallage de la tribune. Elles ne
décrivent pas un cercle concentrique autour de Tarchivolte
des feoêtres par suite d'un changement d axe quil faut
CMsidérer comme une preuve du démontage.
On a dégagt^ l*année dernière les appuis des baies latérales
funnés de trois marches et celui de la baie centrale dont les
deux gradins avaient été recouverts d'un glacis en plâtre à
IV'poque moderne. Cette disposition, si fréquente au xi-et au
xn* siucle. ftit au contraire abandonnée dès le contuiêncement
du xur siècle. Un architecte de cette époque n'aurait pas
Ipria soin de la conserver et il serait certainement dispensé
lie transporter avec les façades les deux colonnes engagées
aQ revers du portail central ainsi que les trots arcatures
suporieiires . car il ne pouvait songer à monter un porche
entre les deux tueurs, à moins de su^^poser qu'il avait établi
un plancher de bois supportant une tribune au niveau de
ilo lappui des fenêtres, mais on ne voit aucune trace de
trous destinés à loger des poutres,
^^u contraire, en admettant que les trois portes furent
joémoiitées par suite d'un tassement vers 118<>, on comprend
Jque l'archil^cte ait formé le projet d'ajouter de nouvelles
^t^es en avant du porche, pour relier la façade actuelle
' celle de la basilique de Fulbert qui se conserva intacte
tt*à rincendie de 1194 et qui protégea les trois portails
I
44 E. LEFÈVRE-PONTALIS
contre les ravages du feu. En effet, le porche voûté d'ogives
bâti derrière les tours au milieu du xii* siècle ne fut pas
démoli quand on démonta la façade. Les deux massifs carrés
M et N, remontés après coup sur les fondations de la première
façade du xii* siècle, prouvent qu'on avait fait reposer les
voûtes de ce porche sur deux colonnes isolées ou sur deux
piles flanquées de colonnettes après le transport de la façade.
En outre, Tappareil de ces massifs et le mortier rougeàtre
des gros joints qui renferment quelques briques plates pré-
sentent bien les caractères des maçonneries du xii* siècle.
Comme il est impossible de les attribuer au xiii* siècle, il faut
bien admettre que la façade actuelle fut remontée avant
rincendie de 1194. Après avoir terminé cette opération , l'ar-
chitecte démolit la façade provisoire bâtie dans Taxe des
deux tours dont j*ai retrouvé les fondations, mais il dut
renoncer à allonger le porche et il se contenta de couvrir
d'un toit en appentis Tespace qui s'étendait entre les deux
clochers.
L'incendie de 1104 eut pour conséquence la reconstruction
complète de la cathédrale à Texception de la crypte, des
deux clochers et de la partie inférieure de la façade. Le
maître de Tœuvre qui mettait la dernière main à la nef
gothique, vers 1220, monta la grande rose de la façade après
avoir supprimé le pignon du xii® siècle. Il fit appareiller
entre les tours deux grandes voûtes de largeur inégale, en
faisant reposer les ogives et le doubleau intermédiaire sur
des colonnettes en délit qui descendaient jusqu'au premier
étage des clochers. Quelques morceaux do ces petits fûts
engagés dans les rainures des dosserets, sont encore intacts.
Deux piles, flanquées do colonnettes, furent établies à l'angle
des tours pour soutenir les nervures et le second doubleau.
Enfin, on dissimula les baies supérieures des clochers, qui
auraient été coupées par les formerets, en plaquant de
fausses fenêtres, semblables à celles de la nef, au moyen
d'un système d'encorbellement qui permit d'augmenter
l'épaisseur du mur. Au milieu du xiii« siècle, un autre archi-
tecte éleva le troisième étage de la tour du nord, dont la
flèche fut montée par Jean de Beauce, de 1507 à 1512. Il faut
attribuer au xiv* siècle le pignon de la façade et la galerie
des rois.
LES FAÇAPES BE LA CATÏÎEtm.^
oiir compléter riiisUjîre tlos reuianicments de la Jaeado
au xr et au xit" siècle, il est iiitéreîssatit do faire coiinaitre
le» noms de quelques-uns des maîtres de Tceuvre de la
cathédrale pendant cette période* L'architecte Beren|j:ei" qui
avait construit la basilique de Fulbert est qualifié iïttrfifcx
yhonus dans le nécrologe du Chapitre à la date du 28 octobre '-
tl mourut entre 1028 et lîKW, connue M. Merlet Ta établi,
d'après récriture de son oliit % et non pas vers 1180, suivant
l'opinion do M. l'abbé liulleau ^ On peut même se demander
mI exerça ses fonctions jusqu'à rachèvement de la cathédrale
ilu xr siècle, car c'est un artiste nomuié Teud<*ii, rlié dans
l'obituaire à la date du 15 décembre S et uiort avanl 1028 %
qui éleva la façade et qui posa la toiture.
Au xir siècle, le même document fait mention de Tarchi-
tccte Vital qui mourut le 15 octobre d'une année antérieure
âllyt**. Comme il étiiit contemporain de 1 évoque saint Ives,
ODpeut lui attribuer le remidacement de« tuiles de la cou-
verture par des feuilles de [ïhïmb entre ley années 1 UX> ei 1 1 10\
I^'àk on ne trouve aucune trace de travaux plus importants
eiéctités vers la même époquot car saint Ives s'appliqua sur-
tout à décorer la cathédrale et à enrichir le trésor. Le nom
plus connu du quatrième architecte» Hernian, soulève un
|irobIème très délicat,
A la base de la flèche du clocher sud, Tinscription sui-
rante, qui mesure 0'":j<i de longueur sur O"' If mIc hauteur»
est gravée sur une pierre de la lucarne exposée au nord :
HARMAN
1104 Nî)D
^
* Ohiil IWrinçni lus . hujtis riiatris ierrksi;!* arlifpx hoiiyp. Rpiié Mim'H et
^abbé (ÎJcna) : l/« itmnusrrit chartrain du Xh sMc , ji. IHtX
2 ibid., p. 105.
* ikscription de la caikédrak de Chartres, 1*^'' ^dit., p. 50, note *i.
* Obiil Teutici qui aureurri scririiiun cfimpo^uif \n qiio (*st Umica b+'alr Marie el
fnintiîm hujus u?crlesie fecit etipsam ;ialB>'i.iin LtioptiuiL Vu munmirit ehar-
tratn du A7- siècle^ p. 184.
* Ibid.. p. t±^.
■ Et VilAlis, arliJ'ex liujus saucU* in^ksie, ihid., [i. 170.
■^ et, les ohJls de Mailiilde. leînc ilAuj^li^kne , moi le !é 'àt oeikibre IIIH,
dVUeJauie (12 snpl.j. Ibid., p, im el i7(i.
M E. LEFEVRE-PONTALIS
Pour roxamiïior de près, il raiidraii monter un ëchafaii-
dage assez coûteux» mais M, Lassus en a donné le fac-sinulè \
M. Durand , qui transcrit harmandv' parerreur, a mis en outre
son aullienticité*. M. Lococq ne partage pas cette opinion', el
M. Tabbé Bulteau qui ajoute le signe *, abréviation de vs, à
la fin du mot karman, a tort d'atlirmer que rinscripUon est
gravée sur le boudin d'une archivolte \ En outre, il traduit
NDD par NAT*> jioMiNO au lien de NATivtTATt: domini. M. Lanore
croit à Fancienneté des caractères, parce que la date coïncide
avec celle de rachèvement de la tour *. En effet, la dernière
donation pour l'œuvre des clochers est celle du grand chantre
Hugues qui mourut entre 1159 et 1164 '.
La discussion doit porter tout d'abord sur la forme dei
lettres. Or, cette inscription est en capitales romaines, tan-
dis que les capitales gothiques aux courbes gracieuses sont
d*un usage exclusif au xii'* siècle. L*a n*péié tleux fois dans
HARMAN ne porte pas la barre centrale en l'orme de v et la
petite barre supérieure si caractéristique à cette ëpoque.
L*R devrait être lié à Ta qui le précède et les jambages de
Tm devraient s'arrondir en demi -cercle.
Entre la porte centrale de la façade et le portail de droite,
on lit ROGERvs au-dessus de la tète d'un homme qui assomme
un bœuf. Si c/ét^it le nom d'un sculpteur, il serait suivi des
mots ME FEcrr, comme sur un chapiteau du porche de Saint-
Benoit-sur -Loire. C'est sans doute le nom du donateur qui
pouvait être un boucher, mais les deux h aux pieds fourchus,
seules lettres communes avec un caractères d'UAEMAN, pré-
sentent bien la forme en usage vers 115(.K Pourquoi n'en
est-il pas de même sur la lucarne de la Ûoche? On peut faire
la même remarque eu comparant les lettres a el m de l'ins-
cription du clocher avec celles des mots geremus profeta,
gravés sur le pliylactêre d'une petite (igiirine de prophète
¥
* Mùmgraphie de la eaîkèdrah de Chartres. Allas, pL L.
^ Monoffraphie de la cafhédraîe de Chartres, p. i07.
* La calhédrnk de Chartres et tes maîtres de t œuvre, dans les Mèmoir
de la Sûciêîé archédogique trEttre-et-Loh\ t. VI, p. 43 1.
* Monographie de l4i cathédrale de Chartres , î" édition, L I. p. 04.
« Revue de tArt chrétien, L XLIX, IIMJO, p. 38.
* De Lépinoîs et Werlet : Cartulaire de N,*D. de Chartres ^ t. IlL p. IJ
LES FAÇADES DE LA CATHEDRALE 47
qtim ornn le jambap^ gaucho do la porte voisine du clocher
sud*
On a gravé des dates en chiffres romains sur les monu-
ments et sur les pierres tombales jusqu*au corainencemcnit
_d\i xvT siècle. L'apparilion de chiûres ara))es daiiH une ins-
ription du xii* siècle m*avait donc toujours paru suspecte,
nais la lecture de deux savantes études do M. rabbt' Clerval
f-permot d'atïîrmer qu*on connaissait à Chartres les dix chif-
fres arabes et la valeur de leur position décimale quelques
i années avant 1140 K Thierry, maître dos écoles et plus tard
^chancelier de Notre-Dame de Chartres, était en relations
avec les savants de Tolède et de Toulouse qui entreprirent
de répandre, dans la première moitié du xir siècle, les
|iraités d'arithmétique en usage chez les Maures d'Espagne.
5ràce aux traductions de livres arabes qui lui avaient été
'"communiqués par Hernmnn le Dalmate» il put composer son
* Ileptaleucon ♦►. A Chartres, conime à Tcuilouse» remploi
ies chittres arabes aurait ttonc pu être précoce, tout en res-
sent une exception, mais en Espagne, les dates sonttïUijours
chiffres romains <lans les nombreuses inscriptions du
XII' siècle que j'ai relevées.
Telles sont les observations que la lecture de cette inscrip*
tion peut suggérer. Le nom d'Herman, qui ne figure pas
'dans le second nécrologe du Chapitre*, n'est pas suivi du
i^niot iVartifex ou de mayistcr employé an moyen âge pour
désigner les architectes. M* Lanore se refuse k supposer
vun ouvrier fîicétieux ait gravé ces caractères pour le
H»l plaisir de tromper les archéologues ', mais les dates
>l<Ses, inscrites sur un monument antérieur à la Renais-
Hice, sont souvent apocryplies. Ainsi, M. Demaison vient
démontrer que les dates de K381 et de K^Ui sigîialées
^r M, Fabbé Cerf dans les parties hantes de la façade de la
^cathédrale de Reims n'ont ancune valeur historique '. La
L'tnufifmtment des arts Hyratix â Chartres et à Paru dans ta première
ottir (in XI [^ siécîe. — llennami k Daimate et te^ premières traductions
w^^^^tufitii trniti*s arak'^ dfislrtmvmie au mmj*'n fuj*\ dans les f Jowp/cv rnxduM
|weff Cotti/m ncientijiqui's initnwtumnux dna aithduiues de ÎHSS et de iBUL
^ Ce manuscrit^ ralalogué à la Inlilionit^que di' (Jrîirn-es sous le tt^ 103â,
'tciifennr* les obils du X[l'\ dti \II!^ et du XIV- siècle.
• t^tm de l'Art chrétien, L XLIX. m^, p. 38.
46 fi. LEFÈVRE-PONTALIS
prudence, qui doit toujours servir de guide aux archéolo-
gues, m'empêche donc d'attribuer à tel ou tel artiste le clo-
cher sud et la façade actuelle qui s'élevait derrière les tourii
à Torigine, jusqu'au jour où la découverte d'un texte vien-
dra tirer son nom de Toubli.
En terminant cet article, je ne me flatte pas d'avoir résolu
tous les problèmes soulevés par les fouilles ou par Tétudc
des portails et des clochers, mais les archéologues pourront
discuter maintenant sur des fondations encore intactes sous
le dallage, au lieu de multiplier les hypothèses pour expli-
quer les cinq état^ successifs de la façade pendant la période
que j'ai étudiée. Voici comment on peut résumer ses trans-
formations.
La façade de la basilique de Fulbert avait été bâtie entre
1024 et 1028, mais le porche roman ajouté après coup, vers
le milieu du xi^ siècle, modifla son aspect primitif. L'incendio
de 1134 entraîna des remaniements plus complets quand on
entreprit la construction du clocher nord, qui resta isolé
pendant dix ans, avant d'être rattaché à un nouveau porche
voûté d'ogives et bâti en même temps que la tour du sud. A la
suite d'un tassement, les trois portails de ce porche furent
reportés en avant des clochers, vers 1180. Pendant les tra-
vaux, on avait fermé la cathédrale par un mur provisoire
bâti à 4 "'50 derrière la façade actuelle. La dernière trans-
formation de la façade par la grande rose qui la décore,
remonte au commencement du xiii* siècle. Ainsi, pendant
deux siècles, chaque architecte a plus ou moins modifié
l'œuvre de son prédécesseur, mais si la façade , qui semble
écrasée par les tours, présente un défaut d'harmonie, sa
masse imposante et la simplicité de son style ont toujours
provoqué l'admiration.
< Bulletin Monumentai t. LXVI, 19()!2, p. 20.
Kugène Lefèvre-Pontalis.
ETUDE
snri
L'ABSIDE DE LA CATHÉDRALE DE CHARTRES
lorsqu'on pénètre aujourd'hui au contre môme do la
^^thédralo de Chartres, dans ce caveau i^'ofoiid appelé
^^'VyW/e de Suint 'Lubin, on remarque une construction fort
^'ioienne composée de moellons et de briques plates, pré-
^^ïitant tous les caractères d'une muraille gallo-romaine.
Un petit caveau, autrefois le trésor, permet d'accéder jus-
QU'à la base même et de vérifier le départ dos fondations à
2 *** 40 au-dessous du sol actuel et à 0"* 15 du sol extérieur.
-Au milieu même du caveau, cette muraille forme un
r^cient d'environ deux mètres de saillie, un autre redent
semblable est caché par les constructions postérieures de
ï'^^scalier du xiir siècle.
Cîette partie, la plus ancienne de la Cathédrale, est, selon
toute probabilité, Tabside même d'une des premières cha-
PO'lles construites ^
C;c ne peut être une tour de fortification, car à cette époque
*!" 3r avait toujours à leur base une sorte de talus en pierre
d VI xe, qu'on ne trouve pas ici ; puis les redents ne seraient pas à
^ï^flfles droits mais arrondis. Ce n'est que plus tard, lors de
^ i x^vasion sarrasine, que les tours de défense furent établies
svax* plan rectangulaire. D'autre part, la phrase des actes :
•* Saucti dei in veneratione dei genitricis Mariîe infru iniiros
• ^rbis ecclesiam dedicaverunt » doit se traduire par « Ils
* tv En face de la chapelle centrale de Tahsidc, celle d»î saint Jeaii-Baj»tisle,
^^t sous le sanctuaire de la Cathédrale (dit l'abhé Hénaiilt, page i:27 , «'st un
filtre souterrain très profond, dédié a saint Lubiii. (Ir caveau, qii<' nous
^appellerons la basse crypte, marque S(;lon nous, l'emplaremi'nt dc^ fégliso
finmitive ; c'est Teodroit où saint Altin et son compagnon Eodald évangéli-
^rent et réunirent les chrétiens carnutes, au premier siècle. »
T. XIII, M. i
k
50 ALBERT MAYEUX
» dédièrent une église à Dieu en vénération de Marie mèr^
» de Dieu auprès et contre les murs de la ville »», et non_
« aux pieds des murs de la ville », comme plusieurs auteurs-
ont traduit, ce qui voudrait dire extérieurement. Or, les-
corbeaux soutenant les hourds des anciennes murailles sont,
d'ailleurs encore visibles sous les murs de soutènement de
révêché. <c Nous n'osons ajouter que cela est encore vrai
» pour ces murailles gallo-romaines que nous voyons dans.
» le martyrium (ditTabbé Bulteau, p. 18), car nos archéo-
» logues, tout en admettant que ces constructions ne sont-
» pas postérieures au vi® siècle, n'acceptent pas qu'elle»
» soient antérieures au iii« siècle ». Nous sommes tout à fait
de cet avis. Il est certain cependant que cette chapelle est
antérieure à celle de Godessald, construite au viii*' siècle
et que nous retrouverons tout à l'heure , ce serait donc celle
qui fut élevée par l'évêque Castor vers 350. Elle laissait d'ail-
leurs extérieurement le puits des Saints -Forts, aujourd'hui
retrouvé, et confirme ainsi la phrase de la Vie de saint
Savinien : « Les martyrs furent précipités dans un puits de
» grande profondeur, lequel est situé près de la basilique de
la Mère de Dieu » qui situs erat pênes dei genitricis basilicam,
texte du manuscrit de Sens, du v* siècle, prouvant qu'à cette
époque, le puits des Saints -Forts était encore extérieur à
l'église.
L'abbé Bulteau, dans sa Monographie, p. 25 et suivantes,
fait une description supposée de ce que pouvait être cette
première église , et nous ne doutons pas que si des fouilles
étaient entreprises de l'autre côté de ces murailles, ses sup-
positions seraient en parties confirmées.
Brûlée en 753 par Hunald, duc d'Aquitaine, elle fut re-
construite par Godessald ^ C'est de cette époque, croyons-
nous, que date l'abside demi -circulaire dont nous pouvons
voir la face intérieure dans le caveau de Saint Lubin.
Cette abside est composée d'un gros pilier central, incrusté
dans la muraille gallo-romaine, de deux fortes piles carrées,
de deux pilastres, placés suivant un arc de cercle, et enfiji
* Nous n'osons affirmer (\\ie ce que nous allons dire ne peut s'appliquer à
réglise reconstruite par Wullrad en 962 ; cependant, il nous semble que Tappareil
peut remonter au viiic siècle.
52 ALBERT MAYEUX
d'un mur demi - circulaire percé de cinq baies cintrées. La
construction en est d'assises de petit appareil , de 22 centi-
mètres, aux joints larges, contenant verticalement, de dis-
tance en distance, des briques plates. La pierre est plus fine
que celle de Berchères, elle ressemble à celle qu'on trouve
aujourd'hui près de Marboué sur le Loir, et provient peut-
être d'une carrière qui existait sous le chevet même de la
cathédrale et dont on a retrouvé trace lors des réparations
de Tabside. Toute cette construction s'arrête à environ 4 "30
au-dessus du sol ancien. Là se trouve, sur les piliers, la
colonne et les pilastres, une assise basse qui mène au
pilastre sud porte encore une moulure rudimeutaire. Il semble
qu'au-dessus la charpente reposait sur trois arcs allant
d'un pilier à l'autre, le centre de l'enrayure sur la colonne
centrale. Il n'y a aucun doute sur la nature des ouvertures
cintrées qui étaient des fenêtres situées à 1 " 82 au-dessus
de l'ancien sol et que les constructions postérieures ont
murées.
On accédait à ce martyrium, non pas par l'entrée actuelle
qui est moderne, mais par un escalier dont les marches se
voient dans les cinq assises basses de celui qui fut construit
au xiir siècle pour accéder à l'église haute.
Il est à remarquer que cette construction, avec briques
dans les joints, se retrouve dans les piles des deux bas-
côtés actuc^ls, ainsi que dans <leux fenêtres découvertes lors
dés fouilles <lu calorifère. <« Ces fouilles, dit M. }^lev\ei{Mamiscrit
» char Indu, page 01), ont mis à jour deux fenêtres d'un aspect
» antique, dont le cintre n'atteint pas les voûtes et dont la
» construction, différente de celle des autres fenêtres de
» la crypte, est toute en pierres, alternant avec des briques
» et séparées par des joints très épais. Il est certain que dans
» le principe toutes les fenêtres de la crypte étaient sem-
» blables à celles-là ; mais, par suite de l'élévation progressive
» des terrains avoisinant la cathédrale, ces baies, qui primi-
» tivement avaient été ouvertes au ras du sol, furent après une
^) centaine d'années obstruées en partie par les remblais exté-
» rieurs »>. M. Merlet ajoute, il est vrai, p. 813: « Nous donnons
» ci-contre la vue extérieure de l'une d'elles, parce qu'elle
» offre un spécimen intéressant d'une construction oîi la brique
» alterne régulièrement avec la pierre et parce que la date
l» «le ccHte ^N>n^i^ucLioJ^ se place d'une maniëre certaine entre
fi» les années 1020 et 102^1 n. Nous ne pouvons laisser [jassior
[cette atlirmatioiK riiilloinent justifiée d'ailleurs, sans croira
[que M. Merlet nait pas comparé la uaturo desaiatôriaux de
Des deux fenêtres avec ceux employés dans la construction
de Fulhert. La pierre nYvst pai^ la même, aucun joint de
brique n'existe dans toute la partie du xir siècle, la t'ornie et
Hla taille difïerent, les remblais dont il parle sont beaucoup
postérieui'8 ; puiî^qu'ils n'existaient paî? encore au xnr' siècle
comme nous le verrons plus loin '. Li''jj:lis<MÎe revenue Castor
comprenait donc déjà dans son périmètre le puits des Saints
tForts» devenu un objet de vénération depuis les miracles ([ni
Ipy étaient accomplis. Elle s'étemiait aussi au moins jusqu'il
L sixième travée actuelle ; la nef avait la forme du roclani^le,
lim de large sur deux de Iou^jt, proportion qui est habituelle,
[et occupait tout le terre-plein central, aujtmrd liui muié.
Cette église, brûlée en iHVZ, rebâtie par réveque Yulfard,
Ifut de nouveau incendiée en 1020. Ce fut Fulbert, le j)lus célè-
|bre évèque chartrain, qui la reconstruisit. « Le saint prélat (dit
Tabbé Bulteau, p. 57) employa l'hiver de 1020 à déldayer
remplacement de la cathédrale. L'incendie avait été si
terrible qu'il n*était resté de l'église de Vulfard que
quelques colonnes et pans de muraille ; les tours étaient
calcinées, lemartyriuui ainsi que les chapelles fort endom-
magés. Lorque les déblais furent achevés, le travail de
restauration couiiuenca; il est assez remarquatde que saint
Fulbert se sert toujours du mot rcsdmrutloiî quand il parle
des travaux entrepris par lui pour rétablir sa catïiédrale.
C*est ce qui a fait dire qu'il l'avait seulement réjiarée -. -^
ÎEn effet, tout le martyrium était resté debout avec la nef et
une partie des bas-cAtés. 11 commença donc d*abord par lui.
' ff La cryplc aux **lroitcs fcot^lrrs (cîit VithUt' Hétjnull, iiaijo 4*29), aussi
frandt', sauf la jonguiur, ^jiie rellr* qui ii<»ns hasIc, Mmi thiu: Tdnivrr ât"
évAquf Wulfraib bâtie de riiveau a\et- k sol tle h ville •». Nuus croyons
i\\ fiot fattribuer à sou [uédeceiî.seur, m lis tl se peut qu** pour ccUfl partie
cla soit \rai
* «< Il t^t ilonc faux d'avaurer. a ver [mit> les historiens (ajoute iéilibé
Ib'iuiull, page W<h. que lilluslre Fulberl retiàlil sli raUiedrale sur un plus
vaste pUu, si ce ii*esl en linigueur, f<Vsl a WuilVîiil qtie n vjeiii I lujTUSeitr de
f»' ciî plan ^^raudiose, Pulkirt le ri^speela, eu récdilîajit et en voùlaot en pirrre
V* les u^ls latérales de sa UMUvt2lle église* »♦
54 ALBERT MAYEUX
A cet effet, le mur demi -circulaire fut élevé de 1«76
environ, des arcs indépendants lancés d*un pilastre à l'autre,
le tout couvert au centre par une coupole, et le déambula-
toire, si Ton peut donner ce nom à cet étroit passage, voûté,
par un berceau très irrégulier, comme on peut en juger par
les deux amorces de ces voûtes qui subsistent encore, à droite
et à gauche de Tabsido gallo-romaine. La naissance de ces
voûtes est k 4 '" 08 du sol nouveau, car les incendies succes-
sifs l'avaient déjà surhaussé de 1 " 68. (Dans toute cette hau-
teur, il a été trouvé, lors des fouilles du puits des saints Forts,
de nombreux débris de bois calciné.) Tout ce travail devait
être terminé vers le 15 octobre 1021 puisqu*à cette époque
Fulbert écrit à Guillaume d'Aquitaine. « Nous avons para-
chevé nos parties cachées ». (Cryptas nostras persolvimus)
<c et non : cryptes qui s'appelaient alors grottes ou caves. » *
Cette dénomination pouvait parfaitement s'appliquer au
raartyrium, car, à ce moment, Fulbert l'enferma complète-
ment dans le vaste déambulatoire, et les trois absidioles qui
existent encore de nos jours. 11 construisit d'abord, tout
autour de l'ancienne abside, un mur épais de 1 " 76 environ,
percé de trois arcs au droit des chapelles ; puis le déambula-
toire, de 3 ° environ de largo, donnant accès aux trois absi-
dioles et éclairé par quatre baies, dans les intervalles, le tout
recouvert d'épaisses voûtes de blocage de silex. M. Merlet
fait habilement remarquer combien ce plan se rapproche de
celui de l'église de Vignory avec cette différence que cet
édifice est de moitié moins grand que la cathédrale de Char-
tres. Los voûtes naissent à 4 '" 08 du sol, les murs de 2 ™ 50 à
2 "' 20 d'épaisseur, sont évidcs partout où la poussée des
voûtes n'était pas à craindre, comme on le voit au droit des
fenêtres des chapelles. La construction est hâtive, en géné-
ral peu soignée, pas de pierre do taille, rien que du blocage
de silex et de mortier. Los fenêtres, plus larges que celles de
l'église du VIII'' siècle , sont irrégulièrement appareillées ;
* « Tous l<'s savants qui ont traité de Tarchéologie monumentale se sont
» trompés (dit l'abbé Hénault, 'i!25), <mi disant que Ton a bâti des cryptes sous
» n(»s églisrs du moyen à^^e jusqu'aux xii« et xiii» siècles. 11 eût été mieux
» d»i dire que Ton a élevé des églises sur d'autres devenues trop petites et ddjà
»> envabies par l'excroissance des rendiiais ; et ce fut alore que celles-ci prirent
» le nom de cryptes, lieux cacliés ou couverts, d'après l'étymologie grecque. »
cATmwmukîM
S5
P
toutes trois petits dareaia cotirbes (au lien il*an>
formant cintre permanent. Aii-^leasas, de longs claTeau:,
presque des daUe^^ ne rayonnant p» toii>oiiiB m centre, les
joints inégaux, non saillants^ la pierre à peine parementée.
Dans le manuscrit d*André de Mid, nous Toyoïis très exacte-
ment cette abside, an centre, la coupole formée par des tui-
les courbes posées directement sor les reins de roète comme
à&dnt-Semin de Toolonse, à Foi tiers, eic, (et non une tottore
qae comme l'indique M. Merlet], pcûs le déambulatoire,
nt les trois mbsiffioles* ég^ement co«T^*les en
'eotirbe^. On roil les fenêtres qui éclairent le déambu-
latoire entre cbaque chapelle, ainsi qn^one fenêtre latérale
et les trois fenêtres exirèmea de ces donitees. Existait-il on
transept? nous n'oserions Taffinner* n*a]rant pas encore releré
cette autre partie de régjise, mais cela nous semble peu
probable. Du temps même de Fulbert, la nef élait recouTerte
en bois et éclairée par un étage de fenêtres an-dessus des
bas-cêtés. Ceux-ci par contre étaient routés, c^est ce qui les
a cousenrés ju^u'à nos Jours. La nef avait onze travées de
kngnettr, comme Tindique M. Merlet et cela nous parait
^raidemblable, n'ayant pas encore porté nos recherches de
e6|é; mais U faut appliquer ici roboerration de Lecoq
VI, p. 420). « Dans la portion de Téglise Sous-
Itarra, comprenant le sanctuaire et le choeur de Téglise
» supérieure, il jr aurait utilité de faire un examen approfondi
» d<^ diTers modes de construction de cette partie de rédi*
•• fice souterrain oh les pieds-ilroits du noyau et les ToAtes
• de la grande crypte seoiblenient ne pas STOir été édifiés
• Iiar la même maia, soit ecxame afipareil» soit eonune genre
j" de matériaux ; noos ne comprenons pas divers redents que
» Ton y rencontre et qui restent inexpliqué^... Tout le terre-
•I plein qui est enserré au milieu du circuit de la crypte com-
•• prenant le chœur et la nef doit receler rhiMtmr^anrieuim eê
« mUnit' titf ootrf* Im^ili'jue, telle qu'elle sembla se révéler à
' DOS yeux» en 1840. lorsque fut tentée une petite exploration
» soutemiae au centre du labjrinthedésigné sons le nom de
• b Lieue ; cet essai d'IuTest^ations areiiéalogiques mit an
• juar quelques fragments de sculpture ei du aarlires, el de
• plus las marches d*on escalier ; puis la paroi d*un mur en
^ ippureS romaiUt moellons et briques ; le sol était garai
56' ALBERT BfATBUX
» également de larges briques ayant environ cinquante cen-
» timètres de côté (page 429), quelques archéologues ont
» cru que Fulbert voulait désigner une église supérieure
» posée au-dessus des cryptes que nous admirons de nos
» jours ; mais cette croyance , selon nous, repose sur
» une erreur matérielle qui nous paraît assez facile à
» démontrer, si nous avons égard à des repères certains
» désignant Tancien sol chartrain ; repères qu'on peut remar-
» quer autour de cet édifice et qui datent du xui* siècle ; ce
» sont des remblais variant de 3 à 4 mètres... Dans la rue
» des Changes, le remblai fut d'environ 3 mètres, dans la rue
» Percheronne de 2 "70 et dans celle du Cheval-Blanc de
» 2 mètres ». Ainsi se confirme l'opinion de Sablon lorsqu'il
disait , parlant de la cathédrale de Fulbert : « Elle fut repa-
rt rée dans Testât qu'on la voit à présent par les soins du
» vénérable Fulbert... Aussi l'on ne dit pas que cet illustre
» prélat Tait rebastie et l'ait élevée, dès les fondements,
» mais qu'il l'a seulement réparée ^ »
Nous ne pouvons donc, après ces constatations, accepter
la thèse do M. Merlet donnant deux étages à l'église de
Fulbert. Il a d'ailleurs dû, pour établir cette opinion, rajou-
ter un rang de fenêtres à la miniature d'André de Mici, et
dans son essai de restauration de l'abside , supprimer toute
indication du caveau de Saint-Lubin et des remblais successifs
du sol. Il nous montre la crypte, telle qu'elle est aujour-
d'hui, commettant cette erreur grave d'élever l'église
supérieure de Fulbert sur des murs ayant l'épaisseur de
ceuxconstruitsauxiii* siècle, et donnant à la nef une hauteur
^ « iW.s observations nous conduisent ù affirmer une vérité pleine de surprise
M (dit rabln; Hénault, p. 130). CVst que la crypte de Wulfirad, put -être
» raônic celle do Fulbert, n'était pas souterraine, à Torieine, puisqu elle s éle-
0 vait à fbMU' du sol et dr niveau avec les habitations de ces temps reculés.
» C'était une église à ciel ouvert ayant elle-même sa crypte sous le sancUiaire.
» Par conséquent, déblayons par là pensée cet espace immense qui s^étend sous
» la nef centrale et le chœur de la cathédrale, dégageons ce terre-plein des
» décombres qui robstruent. renvei*sons et faisons disparaître ces murs élevés
» sous les ij:ran(les an.Kirs de la galerie, ouvrons enfin ces nombreuses travées,
» et nous aurons devant les y<Mix l'église de NYulfrad et peut-être celle de
» KnlJMrl. aver ^a ^ranilc nef, son vastr rlneur, ses collatéraux agrandis encore
» en birn des parties, (^etle église no devint Siiutenaine qu'à la fin du xn** siècle,
)f après rincendie de ilîU. Alors que les Maîtres de TŒuvre de ce temps
)i rensevelirerit sons le colosse de la nouvelle et incomparable cathédrale. »
En 1030, sixième incon<lie, reconstruction par Févêque
*^Thierri; en 1134, septième incendie, noiivoUe reconstruction*
Il ne semble pas que ces sinistres aient iouciié à Tabside
ibsolument protégée par ses voûtes, la nef seule en char-
?nte (ïit dëtroite. Enfin, en lllM, im liuitieme incendie
n'ait définitivement ruiner la ralhédralede Fulbert. Hnrant
gi*s époques tourmentées où des ministres par dois furent peut
itre plus nombreux que les chroniques ne nous roui appris, lo
58 ALBERT MATEUX
sol s'était à rentour considérablement augmenté, Téglise
même se trouvait peu à peu comme ensablée par les débris
amoncelés. Il faut d'ailleurs se rappeler que, construite sur
la pente d'une colline dont le sommet était à l'ouest, sous la
Lieue^ là où on a trouvé l'escalier descendant dans la nef, le
sol de Toglise. était fort incliné malgré le chœur surélevé
et les escaliers dont des marches furent retrouvées par Las-
sus sous l'autel de la Vierge Noire. Il est facile de se rendre
compte d'ailleurs de la pente du sol par les gradins qu'on
remarque dans les bas-côtés , près des clochers.
Dans ces conditions, ot étant donné qu'en 1194 l'art fran-
çais prenait son véritable essor, la vieille église de Fulbert
n'était plus de mode. Aussi l'architecte conçut-il le plan hardi
et peut être unique de conserver toute la maçonnerie encore
debout, de la consolider par des murs fermant les bas-côtés,
de la recouvrir enfin d'un épais manteau de pierre de
2 mètres environ d'épaisseur, s'élevant jusqu'au-dessus des
anciennes vofites et, sur cette plateforme, d'élever la cathé-
drale actuelle. « A Chartres, dit Viollet-le-Duc, t. II, p. 459, « les
» architectes du XIII'' siècle conservèrent la vieille crypte duxj«
» parce que cette crypte était en singulière vénération parmi
» les fidèles, et que la solidité de la construction permettait
» d'asseoir la nouvelle bâtisse sur les vieilles maçonneries »•
C'est ce qu'on peut observer aujourd'hui tout autour de la
cathédrale, oii les anciennes fenêtres de l'église du xi* sont
visibles sous les arceaux du xiir, plus ou moins régulière-
ment espacés, et il est facile de se rendre compte, par un
simple examen que, quoi qu'en dise M. Merlet, aucune des
fenêtres de l'abside n'a été ni remaniée ni surélevée, la
construction primitive est restée intacte.
En 10(X), Rouillard, dans sa Parthénie, écrivait en parlant
du maître-autel supérieur : « Le quel maistre autel, ancien-
» nement il estoit ïiistement au milieu du chœur, peu s'en
)> falloit. Mais depuis soixante ans, ou environ, ha esté posé
» plus avant, vers le chef d'icelui chœur afin de le rendre
» plus spacieux, plus libre, plus commode. »
Donc, avant 1101, l'autel de la Vierge était près de la croi-
sée du trans(*pt, derrière le Jubé.
Il est certain que cet aiilel, suivant la tradition chrétienne,
s'élevait au-dessus même de l'ancien autel qui existait, avant
1^
l'abside de la cathédrale St
Y\nc.endie, dans Téglise basse. Cet autel était donc placé au
centre du terre -plein aujourd'hui existant» exactement au
nWeau des deux ronfoncenieats que ron voit aujourdliui
dans la crj-pto et dont l'un forme la chapelle Saint*Potentien.
Voury Hccéder, il fallait donc nécessairement que toutes les
apcatures du terre -plein et le terre-plein lui -même fussent
déblayés, ce qui est certain , puisque nous avons vu plus haut
qû© ces arcades n'ont été murées que pour consolider l*étage
supérieuFt et qu'on accédait à cette partie de réj^dise par
l'escalier situé sous la Lieue* Le puits des Saints -Forts,
découvert depuis au milieu d*une de cosarcatures, était bien»
ainsi qu'il est dit à cette époque, du côté de Tévan^dle à
^uche en re^^ardant rautel.
Derrière TauteU dans le mur gallo-romain formant abside^ se
trouvait une porte et des degrés, dont cinq sont encore visi-
bles, conduisant au raailyriuTn alors fermé, sauf trois fenêtres
étroites* La porte du martyriuoi était close de fer (Félibien)
Côqui correspond à la description du miracle représentant la
Sainte-Chàsse emportée lors de rincendie par dos liommes
pi << la Chasse portèrent qui l'uis de fer aus fermèrent » et
^taut descendus dans le caveau n'eu sortirent sains et saufs
*)u*après rextinction complète. A co moment le trésor n^exis-
Wlpas encore à cet endroit, puisque r*était le marlyrium et
lue cette désignation lui fut conservée après 1194, alors qu'on
yai:cédait par Tescalier qui conduit sous le choeur actuel.
Non faut- il pas conclure que le fameux caveau ou prison
^e Saint Potentien, que nous recherchons aujourd'hui» serait
l^ui simplement ce martyrium auquel nous accédons de nos
j'Jurs par une autre issue et dont l'ouverture date de 1708, lors
de la reconstruction des voûtes? Cela parait bien vraisem-
blable alors t nous y retrouvons exactement tous les élé-
nientsdes textes anciens: l'autel ayant à t^a gauche le puits
des Saints- Forts t derrière l'entrée du caveau, les portes de
fw, le trésor ; toutes choses qu'il est impossible de loger
dans Vétroit espace où M. Merlet prétend retrouver Tautel
^t le puits. Ce dernier étant situé beaucoup plus en avant qu'il
R*|favait supposé et presque à remplacement désigné par
Félibien. C'est là une simple hypotlièse que la restitution des
plans successifs de la cathédrale, que nous espérons pouvoir
ïnenerà bien, confirmera peut-être.
60 AI3ERT MAYEUX
Avant de terminer cotte étude de la cathédrale, il convient
maintenant de signaler l'opinion de VioUet-le-Diic (I)ict.
raisonné, tome, l'*" page 235; sur la construction et la disi)osi-
tion de l'abside du xiir siode « A Chartres, dit-il, le chœur de la
» cathédrale présente un plan qui ne fait pas grand honneur
» à son architecte : il y a désaccord entre le rond-point et
» les parties parallèles du sanctuaire ; les espacements des
» colonnes du second collatéral sont lâches, les voûtes assez
^> pauvrement combinées, et malgré la grande largeur des
)» entre-colonnements du deuxième bas-côté ila fallu, cepen-
» dant, rapprocher les piles intérieures. »
Nous ne pouvions laisser passer semblable accusation sans
rechercher s'il y avait eu négligence de la part de rarchîtecte
ou nécessité de construction.
Le plan superposé des deux églises nous en donne Vexpli**
cation très nette.
Lorsque les architectes eurent enveloppé Téglise infé-
rieure dos épaisses murailles qui devaient former le soubas-
scmonl do la nouvelle cathédrale, ils se trouvèrent en face
d'une plalo-forme irrégulière dont peu de parties offraient
une résistance assurée. Le centre même de Tabside, mal
calculé dans ses tranformations successives, s'était déplacé;
les chapelles de Fulbert, construites irrégulièrement, avaient
leurs murs presque parallèles entre eux et ne rayonnant pas
k ce centre; enfin, les nouvelles chapelles inférieures, créées
entre les trois anciennes, étaient toutes inégales.
La méthode nouvelle de construction composée d'arcs-bou-
tants et do contreforts, transportant les poussées des voûtes
du centre à la périphorie, exige pour ces diverses parties
une disposition rectiligno à peu près parfaite et un rayonne-
ment concentrique.
Trois sortes de points d'appuis principaux formaient
trois cordos concentriques: les piliers du chœur, les piliers
du déambulatoire, les contreforts entre les chapelles hautes.
Il est on ollot facile do so rendre compte que, si on part d'un
quelconque* do ces cercles, en prenant pour fondation les
murs inlV*rit'urs, on uo peut trouver une division régulière.
L':ir(hit«'cl»s ayant cnii>ialô qu'il pouvait tracer les deux
rayons di* chaque coté de la cliapolh» médiane sans rencontrer
do didiculté. prit colle division pour base.
L'axe X de la chapelle lui donna F en prenant EX égal à
FX.
I^ point O fut place au niilion do PH.
Restait à déterminer les cïMitreforts l'ormant Vmléo dos
l'ircs^boutants supérieurs. Pour cela. re[»reuant le centre en
fO, il traça les rayons El, FJ, GK, HL» et construisit ses
[Contreforts dans leur prolongomont.
n est intéressant de voir coniment lespace JK, n'étant pas
62 ALBERT MATEUX
symétrique par rapport à Taxe de la chapelle , l'archil
sut profiter de ce désaxement pour y établir le petit pas
conduisant à Tévêché; de même en L.
Si nous avons été entraîné à décrire d'une façon sî a:
le plan de l'abside , c'est que nous n'avons pas voulu lai
planer sur nos prodigieux Maîtres de l'Œuvre une réputî
de faiblesse injustifiée. L'irrégularité du plan supérieu
Chartres est voulue; c'est un expédient aussi habile
hardi pour remédier à l'irrégularité du plan inférîeui
nous devons admirer avec quelle science et quelle sagi
ces artistes incomparables ont su résoudre ce diflicilo
blême.
Albert Mayeux,
Chartres, le 1" octobre 1901.
LES CITES lî U GAULE MSFaRUES
Pour :o^: efvcii rêl-rTr, If-f rLiie> :-z.: ^z: iriri-:. El^^r?
loiniûin^: li Tir Z-Hi'uiÎTf .-i 1 1:1:"*:*^ : ::ij:Lfr::ilr. d:d «-
ont iravaîZrr. lin-. si-iz^fn r" lr::r i_f:L irf* f>: i ;.-.:..i;>
eflacêv ! Lfcs ruii.eï' •l'Tir.r- T-Hlr- -f-i T.irT: : iZi-f r. lius i*ÇwirA:>-
SuLi /ô'T/Oije Trr :i_. L#e* :î::-?rr>. : 1: ius>: Ir-.::r> lirzies-Si oes
pan> de E*uis or.:;!^!.:?. "^i :^ rri-j.jris reiTvrs^> «•'; o->u-
ohës dans yh^er*:-?. -: ir-;^ : [rr:r< :* »:r:_: :iil i:i--e> >:uTa:enî
jjarler. ils êv.i-qTierairL: -ir -io^il'^-r-x >.uTr:.îr>. L:ï. vi.
défendit sa fi^'iri-E- -e-: ?»• lil-rri'r. ; uf-,:: a là :.. r:. li >"3vV-Mn-
X>Ureni des i-r^jȔ\^< *i L-r.L>:-r. P:;:>. il r*.:'/.-^: su:: ri-l-er. le
massacre géLêrjI e; 1t i:!'-:^-:*-- •-r..LL.ei':rrvL:. En^r:. a la
lueur de? édinces ec ii!-.:i.^s. :l '. :: <î':l'.-^>:rrs oà::::'? >c»nir,
s;ans esf<»ir de tvIotit. «ie li • :> -r::.- ri>ev. i-rTAi.: sur leurs
ôpaale>, le buîii: du t/^birv vi:L.jUv::r. Ce n'esî p-'inî ici
lAiie peiniure faite a j.îii>:r. N -:s r7:.:ziii.\oi^< c-? dernier
Trait a saint Prosper d ACiU::..::.'.'. ^ :1 • ::v^:: dix :ir.> après
0€*s épouTantables caT^is^r- ihe^. 1! f .: îénivin eî acteur.
dans ce drame. Nou< le voy-.:.- i ris* Li.ier. ei vMiîrt- de mar-
cher entre les charriots des Vjtd-.îes. Ar-rr? lui. c'est saint
Sidoine Apollinaire, êvèque d"Ar\err-es. qui nvus raconte les
horreurs d'un siège. Ici. la résistance fut invincible, mais à
^tielprix?La cité connut t'.-us le< ^<L-Lire> de caîa::.itês. et
quand, au bout de trois ans. TenneiLi st- retira, les défenseurs
étaient réduits à l'état de squt-leitrs.
64 ABBÉ MARQUIS
Cette revue des Cités disparues, nous la commencerons
par le midi des Gaules.
Cûwélio aujourd'hui Cimiez, sur une émînence au-dessus
et près de Nice, fut une ville considérable, avant le v* siècle.
Elle avait le titre de cité, et était le siège d'un évoque,
relevant de la métropole d'Embrun. Le pape saint Léon
Tunit àrévêché de Nice, à cause de la proximité. Le pontife
de cotte dernière ville se qualifiait d'Évêque do Nice et
de Cémôlic. En 585, le titulaire, Catulinus, avait cessé d'unir
le nom de Cémélie à celui de son siège. La cité était en
ruines ou réduite à l'état de village.
Nous possédons les homélies latines de saint Valérien de
Cémélie. Il était abbé d un monastère, en ce lieu, et les au-
teurs le considèrent, même, comme évoque de cette ville.
11 rétait encore en 455, peu avant la disparition de
Coniélio.
Caturiqœ. — Nous venons de parler d'Embrun, métropole
ecclésiastique très ancienne. Toutefois, cette ville n'était
pas la capitale de la tribu de cette contrée. Caturiges, avait
cet honneur. Le bourg de (Uwrges, au Nord de la Durance,
en conserve remplacement et le nom, quelque peu défiguré.
Une inscription y subsiste, avec la mention : Civitas Caturi-
gum. — Cité des Caturiges.
Jllihoris^. — Vers les rivages de la Méditerranée, à peu
de distance de Perpignan. Des plus récentes recherches, il
résulte que les Phéniciens établirent en ce lieu, une colonie,
sous le nom de Pyrène. Les Ibères vinrent ensuite, et sur
l'emplacement, bâtirent une ville neuve (en leur langue:
lUi, ville — berris-nouvelle). Une rivière du même nom
coulait au pied de la cité et débouchait dans l'étang de saint
C>in'ien. Illiberris était puissante, au moment du passage.
d'Annibal,
Au iv' siècle, Illiberris prit le nom de la pieuse mère de
rEmpereur Constantin, Helena, que Tusage a traduit par
Elue. Elle avait notablement décliné, quand Constantin la
releva et la restaura. Dès le v** siècle, elle possédait un siège
épiscopal : mais n'atteignit jamais Timportance d'IUiberris,
^ DiflV'ifMito d'uno ville du iii»>mc nom située en Espagne et où se tint un
Concile.
AULB DISPARCœ
à laquelle la carte de Peutinger conserve toujours son nom.
On pense que ColUoure (Caucoliberris) était son port.
La translation de 1 évéché d*Eïne à Perpignan, en ltj<>3,
après deux sièges désastreux en 1285 et 1474, acheva sa dé-
cadence.
Jiusviiiô. — Voisine de la voie Domitienne, ainsi que la
précédente, cette ville a donné son nom au Roussiilon, Elle
n*esst plus représentée, dans des proportions bien réduites,
que par Castel-Roussillon.
Ce village désigne remplacement de Tantique capitale des
rdons. £lle s'élevait au bord de la lagune, à cette époque.
Là, comme à Illiberris, des substructions et des restes d*auti-
quités témoignent seuls de Timportance de ce centre de
population.
Civltâs Elasa, — La cité dEluse. C'est ainsi qu*elle est dé-
signée sur un ancien Itinéraire de Tépoque Gallo-romaine,
ngtemps cette cité fut la métropole ecclésiastique de la
IMovempopulanie. Auch n'en était que le suffiragant. Capitale
des Elusates, elle est mentionnée par César, Pline et Sidpice-
Sévère. Preuve qu elle existait encore à la fin du v* siècle.
Saint Sidoine Apollinaire dit que, dans la persécution d'Eu-
. jrich, roi des Visigoths, elle perdit son évèque, comme Bazas,
HCToniminges, et Auch * .
^B Elle eut à subir les ravages des Goths, des Sarrazins et
Hnes Normands. Ce fut à la suite de cette dernière catastrophe
qu Eluse, connue depuis sous le nom de la petite ville
^Eûuse^ cessa d'être un siège archiépiscopal. Auch, qui
tait la métropole dans Tordre civil, hérita de cet honneur.
Denebanium sur TAdour, ville principale des Osquidates»
qui fut, depuis, le nom seul de la province, Béarn, avait
été dans la plus haute antiquité le nom d*une ville et d'un
évéché. Ainsi s'expriment les auteurs de la Gallia Ohristiana,
Grégoire de Tours mentionne la ville de Benarna. Elle est
citée dans le traité conclu entre Gontran etChildebert* Son
nom apparaît, encore, dans le Concile d'Agde en 5<J0; dans
celui de Mâcon, à la date de 585; c'est la cité des Béarnais.
Elle occupait le septième rang, parmi les villes delaNovem-
< Les éTêques du Mtdi restèrent courogeuscoient à ieiir posta, soutenant ,
par leur f!\emple, les défeos(»urs de h nté, ï!« fiirenl massacrés avec eux*
T. XIU, M. 5
65
ABB^. MARQUIS
par les Normands,
ello dut céder h
populanie. Détruite
siège épiscupal à la ville de Lescai\
Civitas Boiatium, — C'était la capitale des Boiens^ un des
peuples Gaulois {\ix\ émigrèrent, à travora le Noriqne et la
Grëi'e jusqireii Orient. Ils occypaient une région s'étendant
du pays Basque, jusque vers les Landes* Le pays de Biu'li
etparli<ulu Béaru* occuperaient ces anciennes positions. Dan«
les guerres du moyen â^e, le captai de Buch tient un rang
distingué. Leur dispariliun a i'aïl iomliier, dans l'oubli, leur
capitale et leur inéinotre.
Àïim llrîvwrunh — Capitale des Hel viens, près du Rhône:
connue encore sous le nom d'Augusta Helviorum. Un géttH
graphe attribue à une colonie de cette tribu, la londatioiii^^
en Portugal, d'Alba, connue sous le nom d'Elvas, chez les ,
Celtici. Pline parle avec éloge du vin des Helvions: Helvi- |
cum vinuuK Viviers a succédé à Aîba, mais non dans
raèino position. C'est aujourd'hui le petit village d'Aps, si
les bords de rEscoutay, prés Viviers^.
liitesshjm. — Capitale des Vêllani ou habitants du Vêla;
On y voyait de nombreux temples dldoles, quand sai
Georges vint Tévangéliser. On place ses ruines au village
Saint-Paulian, sur les confins de PAu vergue. Tnjis évèqu*
avaient succédé à saint Georges sur le siège de Ruessium.
Pour rester dans les Umites que nous nous sommes tracé
nous n'avons, jusqu'ici, parlé que des Cités. Mais nous ar
vous, dans le pays qui s'étend de Toulouse à Narbonne, à
des villes plus modestes, il est est vrai, toutelbis important
comme centres de conimerve et lieu d'enfrejHJi. Des rensei
gnements d'une certaine importance sy rattachent. C»
toute une histoire. Les Volces-Tectosages, placés dans
Toulousain, et les Volces-.\i^écomiques plus rapprochés
Narbonne (qui leur appartenait» avant Pétablissement de la
Colonie des vétérans), de concert, sans doute, avec le
* I/P tPiTÎtoire d^Àrcachon dépendait de la Tcsie (Teste de Buch), bourg
finginairemeiu foime des diMiiis nr* la vkhc cité des Boyetis. Dévastée par '
limWt'S^ h 4:ilé tlfs BoMMis fui, [dus tard, eosevclie pai' les sables.
Louis VeI ILLOT.
2 Ciist à Albe que s'eUiblircnt les premiers Apèties du pays et t|ue sÀê
gèrent les premiers évi^ques ; jus(^u'ù Tiiivasion des Vindales, au v* siècle, ei
40i aVt J*'C. On y voitt^ticore d importantes ruines.
Taiaîjis. ool i
teur Marcns
à Romiû,
saire us arocati
fois la parole H i
96 souTeiiir de Ti
0'aTotr spécàlé mât b
u On ittûiM qsH m
di^eiiaÊs de U cvrée,
les
niovideris
Marseillais et des NarbcwKW» ei A
font le négoce, dsaa
encore contre M ?
n a mis dee droite d'octroi
. Les droite de transport 1
Il prjgftafawaece en Italie. ATirthn,'
demers, sur chaque amphore de vin. Deux antres prètenrs ont
mie des împositignfl à Sonrdan ' qne Ton pbice
^de In Garonne et de la Xeste (ce i|ni inifiqnemii nn trmi»»
^bort par ean, noins désastrenx ponr len naphores. On re*
^Koonnit là des centres fodnw). Pnreillee redetancee à
BBoQCàalol, iprès Samt-OandensK ^ ^ Caliaîgnnc.
public entre Tonloose et Xarboime. M&is bien qm Fûntetns
ii*ait fait qoe svuTre les contnmes de ses pradéeeseemm, il
s est faitp direx-roas* de beanx bénéfices sor les prodnîts de
la contrée. Gkénm apporte kri on étrange argomenl: S a
ipté sur cet effet. Cenx qui aiocnsent Fonteias, sans
irest sont des Ganlois. Or, qn*esi-ce qne les Gaulois f Les
enneods de Rone, natîoii aossi ennemie des dieux
|ue de cet empire^ Os outragent la dirinité» jnsque dans
leors sacrilices, en immolant des hoaunes. — Le grand on^
Ceur, avant d'imputer ce crime aux Celtes, eut bien dû se
irappeler ramphithéâtre* où cent gladiateurs, pour le pUûsir
de la foule, et en rhoanetir des dieux, s'entr'égorgeaieut.*!!
leur reproche d être des impies à Tégard des dieux de Rome»
68 ABBÉ MARQUIS
eux qui ont profané et pillé le temple de Delphes. — On ne
peut ajouter foi à leurs paroles. — Quelle fut Tissue du
procès? Ou l'ignore, mais il est bien à craindre que nos com-
patriotes n'y aient été pour leurs frais. Cependant quand je
vois Tun des princes de l'éloquence faire comparaître et
mettre en scène une Vestale, sœur de Fonteius et sa propre
mère, pour attendrir les juges, je me sens porté à croire
que, décidément, Fonteius pourrait bien avoir bénéficié sur
nos amphores.
Je demande pardon de ces longueurs: mais ce discours
nous apprend beaucoup de choses. Nous croyions que les
belles voies romaines, tracées par des ingénieurs, avaient
été construites par les légionnaires : Nos pères n'avaient eu
que la peine de s'en servir. Et voilà que Cicéron dissipe
notre erreur. Les Gaulois ont été réquisitionnés pour ces
travaux. La structure de la voie leur est due. Par la bouche
de l'orateur romain, nous apprenons l'importance du vignoble
des Tectosages, le mouvement commercial dirigé, surtout,
vers Narbonne. Strabon nous dit, en efiet, que la Gaule,
pour son trafic, avait deux débouchés principaux: Corbilon,
il l'embouchure de la Loire, et Narbonne en communication
avec la Méditerranée. Si l'amphore, relativement fragile, et
d'un dilHcile transport, est toujours en usage, le vaisseau de
bois, le tonneau n'est donc pas encore inventé 1 Et l'on est à
l'an 70 avant J.-C. On l'a attribué aux Gaulois d'Italie, et Sul-
l»ice Sévère met en scène un Celte qui dit : Ces vases que
nous Gaulois nous appelons touncmix.
Du crime d'impiété, si énergiquement reproché aux habi-
tants de la (îaule, par un homme bien renseigné, il y a une
conclusion à tirer. César s'est donc trompé I Trop occupé de
la guerre, passant trop rapidement d'un lieu à un autre, il
n'a pas eu le temps d'approfondir. Il a vu les menhirs, au
bord des chemins, et a cru reconnaître les Hermès, à peine
dégrossis, de la Grèce et de l'Italie. Le Gaulois n'avait pri-
milivoniont d'autre temple, qu'un cercle de pierres à ciel
ouvert. Le coniiu(4'ant y a vu le culte de Jupiter, Dieu du
Ciel. Kn réalité, la religion des Gaulois n'avait rien de com-
mun avec celle de Rome.
Ce Au ajnvs la conquête que les monuments religieux et
le? staïuos coniniencèrout à apparaître. Le temple d'Axo, à
JJSS cirés DE LA GADLE DISPABUES fiî»
Arvc^rnes, avait dû être bâti par im architecte étranger : car
i^n était pas construit à la manière gauloise qui, dans les
gï'os mors, associait le bois à la pierre.
Ce (îiscours, trop peu connu» élucide, comme on le voit, bien
des questions. 11 nous peint aussi admirablciueiii le carac-
i^re de nos pères : subjugués mais ne courbant jamais la tète.
^ Ceux qui apportent leurs requêtes à votre tribunal, dit
* J'urateur romain , d'ordinaire y viennent en suppliants. Allex
^ Yoir les Gaulois sur le forum. Vous les entendrez déclarer
f d'une voix tonitruante, que si on ne fait iras rirait, à leur
^ plainte, ils sont capables de recommeucor la guerre î •»
Ce sont ces Teclosages intrépides qui, avec les Boiens et
l^sTrocmes, plusieurs siècles avant Têre chrétienne, se sont
t^:^illé un royaume, ii la pointe de Tépée, dans la vieille
I^lirj^gie. Ils y conservaient entre eux, le langage parlé dans
l^ Gaule. Leur conduite, à l'arrivée de saint Paul, dans leur
j rmouvelle patrie, prouva qu'ils n'étaient pas impies. Us ont
Hsnérité de sa bouche, ce bel éloge qui a retenti dans ioutos
^^^s Églises: <« Vous m*avez accueilli comme un ange de
Oieu, comme le Christ lui-même » î Cette louange, le grand
iViiôtre ne la donnée qu'une lois: cY»tait à des Gaulois.
En continuant notre itinéraire, nous arrivons à Gabalorum
ivitas: la cité des Gabales: c'est ce peuple qui a donné son
•tiom au Gévaudan. Sa situation est^ entre les Arvernes, au
Nord et les Volces-Tectosages, au Midi,
La ville capitale (de no» jours simple village, appelé
.Touls} de bonne heure , posséda des évoques. Grégoire de
•nrs en parle en plusieurs endroits. 11 raconte qu'en cette
contrée» était un lac» au pied du mont Helanus, objet de supers-
tition pour les Gaulois. Les habilants des canipagnes s'y ren-
tont, chaque année, et y précipiiaient, en forme d'oRVaniles
et de sacrifices, des étoffes, des toisons, des pains, de la cire,
tstc.,imis ils faisaient un festin de Iruis jours. Le Jour de leur
*ï<'part, généralement, un grand orage se déchaînait sur leur
^■^ta L*Èvéque vint et essaya de combattre cette superstition-
^ "y réussît pas. Alors, il bâtit une église, au bord du lac,
^* y mit des reliques de saint Hilairo. Par ses exhortations,
i'pîtrviat il faire cesser ce culte superstifieux. Saint Privât,
^^'èquede Gabale, dans la cruelle invasion de Crocus, vers
W», ne voulut pas abandonner son troupeau» et reçut Thon-
i
70 ÂSmÈ MARQUIS
neur du martyre. Une bamliqiio rient saint Leuvan était
abbé, sous le règne de Brunoliaut, s'élevait sur le tombeau
du glorieux martyr. Au x" .siècle, Oabala, dont le nom pri*
mîtif était Anderiiuni, était ruinée. Le siège épiscopal fut
transféré à Mende.
Chifm DifihJînini}}, ^La cité des Diablintes : Prësentemenl
Jublains (Mayenne). On fut longtemps embarrassé pour
placer ce peuple. Les uns lui assignaient le Perche pour
séjour, les autres la Bretagne. Des recherches savantes et!
les découverte» faites, à Jublains, montrèrent que cette villô;
avait eu son importance, sous Toccupation Rora^une. Une
forteresse y avait été construite. Le nom de la cité, dans
ritinéraire de Tépoque, est Nudîonnura, pour Neodunurn.
Nous avons vu, à Mayenne, la borne milliaire de Jubl ainsi
elle fut retirée du fond de Feau.
Dans le gué de Saint- Léonard, qui était voisin, on a t]
des quantités énormes de monnaies romaines (l2aX>0)<
conserve le musée de Mayenne. Les passants qui n'étaieni
pas sans crainte, pour traverser ce gué, jetaient ces monnaies
en ex-voto, dans la rivière. Les femmes plongeaient, dans
Teau, des statues de (erre cuite blanche, représentant Vénus
Anadyomène. Le même musée en conserve toute une col-
lection.
Jublains ou Neodunurn eut des évèques. La savante étude
qu'a faite, sur ce sujet, Dom Piolin, dans son histoire d6^^
réglise du l^tans, ne permet pas d'en douter- Dans son re.ç/fl«^^
nieuK saint Bertrand, évéque de cette dernière ville, parle
des biens que possédait la SHÎnte hgîise des Diablintes. Or,
cette qualification de sainte, observe le savant bénédictin,
ne s'applique, k ces époques, qu'aux mthpdrales. Les Dia-
Idintes, comme peuple, furent absorbés, à Tarrivée des,
Francs, en cette région, dans une sorte de petit royaume
Manceaut en 495.
Ciié fies Arviens. — C était une petite tribu, vers le courj
de la rivière d'Erve, également dans la Mayenne.
Vagoritum était leur capitale.
Comme les Diablintes j ils furent englobés dans la natioi
voisine,
Verinand. — Augusta Yeromanduorum. Le Vermanduis a
tiré son nom de cette ville. Des dernières découvertes
archéologiques, il résulte que Augusta ViroiTianduuruiii
(aujour*rhiii Saint-Quentin) était la vraie cité, disparue dans
la deuxième moitit* du ni" siècle, Vernumd nVtait qu'un
^joppidum qui lui succéda coïiinie chef-lieu '. I/cvéché, duni
^nTermaod jouissait, fut transféré, en 540, à Noyons, par saint
^niloy. Évidemment, le passage des barbares lui avait été
^RTunestû. Lo Comté, au contraire, continua pendant longtemps,
d'avoir son siège à Vermaml.
Viflucnssinm Civilas. — Menx» cité des Viducasses, Elle
prit ensuite le nom d'Auguslodununu Ln nom do César
ou celui d'Auguste a été ainsi donné à grand nombre de
^jrilies. Située près de Thorigny, en Normandie. Dans rilino-
^paire, elle se confond avec la station île Arœ-iJenuœ, entre
Bayeux et Jublains» Cette ville, aujourd'hui à Félat de
t grillage, est mentionnée par Ptolémée et Pline, dann le
iénombrement des peuples de la deuxième Lyonnaise*
rétait incontestablement une ville. On a extrait do son sol,
le inscription sur marbre, oii Ton lit que les Trois Prch
finces de la Gaule ont élevé ce monument lune statue, car
c'est un socle) à P, Sennius Solemnis, dans sa ville natale,
La municipalité avait, avec empressement, concédé le terrain.
La date tlos Consuls tombe à 1 an IKJii de Home. Los fouilles
mi encore donné deux inscriptions funèbres. Les mé^iailles»
^que l'on y a relevées, font supposer qu'elle fut ruitïée à la lin
du IV* siècle.
La Cité des Curiosnlites, disparue, près de Dinan. C'est
ie nos jours Corseult (Cotes-du-Nord), Sur Findicateur des
iToies Romaines, elle correspond au lieu dit: Fano Martis,
IV la ligJie qui, tend vers Tuurs, en passant par Rennes.
Ile possédait un temple» dont les restes subsistent encore,
une hauteur assez loin de î église.
Le village est bâti sur des ruines anciennes. L'é^^lisc même
. été construite avec les matériaux de quelc|uç grand édilico.
Jn dos blocs d*un pilier de rintérieur vient d'un tombeau.
Li'épitaphe s y lit encore. Elle porte que Silicia, de la famille
Lfrica, a poussé la tendresse maternelle jusqu'à accom-
On a découvert à SaiîU-Uuentiii une iîiscn|jtifMi votive m riionneiir du
AuijHJste \ik l;ï Augmi(t\ fi de Volkauus. Dans liis fnudfilîons de h liosi-
l<|Ue, iie;iua*dp de dé lui s aJitiijiies.
72 ABBÉ BfARQUIS
pagner son fils, en ces contrées : son fils lui élève ce monu*
ment.
Caletes — C'est cette tribu qui a donné son nom au pays
(le Caux, à Caudebec, etc. Sa capitale est inconnue. La
seconde cité était Juliobona (Lillebonne), si riche en sou-
venirs et monuments de Tépoque romaine.
MoriiiL — Habitants d'une partie du département du Nord
et du Pas-de-Calais, réputés féroces et intraitables, chez les
Romains. Les marchands n'osaient s'aventurer dans cette
région. Thérouenne (Taruenna) fut leur cité. Elle a été dé-
truite en 1555 par Charles V. Un gentilhomme de la Happe-
tezièro (hameau d'IUiers disparu) était à ce siège o sous la
charge de M. de Villebon ».
En terminant cette revue, je ferai remarquer que les cités
Gauloises avaient généralement deux noms: Celui de la
nation et celui de la ville. Exemple : Autricum, Chartres,
pour Auturicum, ville sur l'Audura ; et Carnutum civitas,
cité des Carnutes.
Le nom de la nation a généralement prévalu. Dans l'his-
toire des Gaulois, il faut distinguer deux époques: celle de
leur âge primitif, où ils vivent isolés des autres peuples,
sans temples, sans statues dos dieui ; et celle où selon
l'expression de César, ils se sont amollis, au contact de la
Province, c'est-à-dire de Marseille, dans leurs relations avec
les Romains, dont, insensiblement, ils adoptent les mœurs.
Los ruines observées, sur toute l'étendue de la France,
indiquaient la brusque irruption des barbares, et l'épouvante
des habitants. C'est au commencement du v« siècle qu'il faut
faire remonter ces trésors cachés ; ces pots pleins de mon-
naies, ces puits, comme celui de la Charente, où des vases
d'or et d'argent avaient été précipités. Les médailles ne
dépassent jamais l'an 400. La Justice de Dieu a voulu que le
roi des Vandales eût une fin digne de ses crimes.
L'Abbé Marquis,
Doyen dllliers.
MONOGRAPHIE DE VER
i
pr
W
Ver-lks-Chartres, ou au moyen âgeVER-suR-EuRES est une
aroisse de cinq cent qimtre hahitants, dans la banlieue sud
e Chartres, dont elle est distante de sept kiloniëtres. Son
site charmant se trouve entrecoupé de prairies» de bois, de
laines, but de promenades et d'excursions. La vallée, qui
mmence au petit Tachai n ville et se poursuit dans une assez
ande largeur jusqu'à la Bonde d'un côté et à Morancez de
atre, est arrosée par différents bras de rivières que vien-
1 alimenter beaucoup de fontaines, assez abondantes jadis
or le service de Chartres. L'Eure^ leiirincipaî cours d'eau,
z déjà cinquaute-six kilomètres en liîj^ne droite, quand elle
pénètre sur la commune de Ver, à Tachainville» où elle se
ivise en deux bras. Le principal va gagner Loche, en arrose
s jardins situés sur sa rive droite, et après avoir fait tour-
er les moulins de la Fosse et de Loche coule dans la pro-
priété du château ; mais son ancien lit, aujourd'hui rivière
morte, a été modilîé ; ses eaux furent endiguées sous le nou-
eau Pont de la Mère-Dieu^ en 18f>8-r>0, oii Ion encaissa la
lie chaussée qui remplace avantageusement les fameuses
■-passerelles ou grandes planches d'antan. Un ruisseau traverse
la propriété baroniale oii il arrosait les jardins dessinés par
,e Nôtre, contournait autour des bâtinientsde lancien manoir
aujourd'hui démoli ; il arrose encore le pré aux Bœufs et se
lette dans la rivière de FEchevet; là aussi arrive le confluent
^ Super Audurani. Si'lon tîu Cange, Ver désignerait uo lieu planté d'aunes ou
vemfSy arbustes nombreux dans notre valli^e. La Société des Antiquaires
^Mémmres, XI, p. 15 Ij remai'que que ce nom est dorme à plusieurs autres cotn-
iiuiies qui toutes poi»sèdeiit des monuiueub celtiques.
74 ABBÉ GUILLON
(le la rivière principale, qui après avoir baigné les prés Lancé
et Rondeau, grossit le Boisseau. Celui-ci est un faible cours
d*eau, dérivé par les religieuses (le TEau pour traverser leurs
propriétés ; il passe à Gouabille et coule dans le parc de
Moineaux. L'Eure reçoit sur sa rive droite les nombreuses
sources qui jaillissent entre Houdouenne et Ver, les fon-
taines d'Houdouenne, de Reneuve, de Saint- Victur, de Saint-
Caprais. A ces cours d'eau donnaient un appoint considérable
d'autres ruisseaux aujourd'hui taris : Baigneloup, Teille, le
Pilet, le Corton, le Thiron, le Gland de Pézy, les petits ponts,
ceux de la Saussaye et de THôtellerie : ils coulaient abon-
damment dans le grand et le petit étang.
Ces simples notes, puisées aux archives départementales
ou locales, ont été écrites à Tintention des paroissiens de Ver ;
elles leur rediront les gloires et les avantages de leur pays
habité par des aïeux honorables. Puissent les descendants
y rester et ne pas suivre Tengouement malsain qui porte vers
les grands centres ; puissent-ils ne connaître qu'un seul au
delà, le ciel où le printemps est éternel 1
CHAPITRE PRE\aER
VER CENTRE DES ASSEMBLÉES DRUIDIQUES
Au dire des savants, notre vallée aurait été le centre
religieux, le mediolanum * où se réunissaient nos aïeux chaque
année. Ainsi le pensent beaucoup d'antiquaires, parmi les-
quels nous signalerons M. Quicherat qui fit une descente
sérieuse pour étudier ces lieux et motiver son opinion, et
M. de Boisvilletto ^. César a écrit, en effet, qu'aux environs
d'Autrike, les Gaulois se réunissaient dans un lieu déter-
miné ^. Or, M. de Boisvillette et beaucoup d'érudits fixent cet
endroit dans la banlieue sud de Chartres, dans la vallée de
Ver.
Pourquoi d'abord les anciens recherchaient-ils les vallées
* Champ au milieu ou milieu du champ,
2 Statistique, I, p. U, 107.
3 In fiiiibus Cai'iiutum quœregio totius Guiliœ medio habetur. [Commentaires,
César, Liv. vi, cnp. iv.)
MOTfOGRAPHrE DE VER
78
en général? Les Pélasges étant avant tout agricoles, donnaient
leurs préférences aux terrains crallii vion, aux plaines inondées
oiiBles ans : la simple raison de culture ou de pâturage leur
faisait donc préféror nos vallées à cause de leur fertilité.
Voilà pourquoi nous ne trouvons les dolmons que sur les rives
lie nos cours d'eau. Mais il serait étonnant que Taggloméra-
tîon de monuments mégalitiques nombreux et de tout genre
dans notre vallée ne fut pas déterminée par une raison spé-
oiale?Nou8la trouvonsdans ce fait que les Celtes tenaient chez
nousleiws réunions annuelles. Quoique nombreux, tous les
assistante pouvaient facilement contenir dans le vaste aniphi-
lliéàtre du cirque de Ver, avec ses versants ou gradins douce-
ment inclinés vers la vallée, la magistrature se trouvait aisé-
rment assise dans la prairie entourant les autels. Comme chez
t.ous les peuples de lantiquité, en eltet, ces réunions étaient
(l'abord religieuses: on y préludait par la prière. Les Celtes
avaient des idoles ou menhirs \ simulacres gigantesques
représeutant le terrible Tentâtes. Or depuis que la poudre a
fait sauter la fameuse pierre piquée de 3"' de hauteur sur
2" de base, située non loin des Rigoles, nous no possédons
l>Iu8 qu'un menhir au nnlien des prés a gauche delà route
qui va de Loche à La Varenne, M. de Moriillet et ses élèves ^
font inventorié, il a 1 "" 68 de hauteur sur 2*" de largeur.
C'est le premier de tous les blocs druidiques qui dans cette
vallée se trouvent en alignement de Touest à l'est. — Ahirs s'ac-
fcomplissaient les sacrifices sanglants *. Ces sacrifices devaient
avoir lieu dans des endroits réputés sacrés par le souvenir
des hauts faits des aïeux. Les savants s'accordent en eltet à
dire que sous nos dolmens étaient enterrés les chefs de l'in-
dépendance celtique. Selon AL Bertrand, de Saint-Germain,
c'étaient des chambres sépulcrales, des anciens tuniukis
débarrassés des amas de terres et de pierres dont ils étaient
♦ De mean, meu, pii^rre; Ai>, lougue. On l'appelle encore peulvan ou pilier*
— Toutes nos pifrics srml des îadcres : " iuch pierre; deirh, élevé^ droit ^
debout, sorte de giè.«^ cojupaet, pesant et fort dur. Il y eo a àes funières aux
Rigoles, aux Pîerres-Bi^i^les : il y a donc eu un déplacement de plusieurs kilomè-
tres, les moindres pèsent 18 à ':?l},0(MI kiloj^nranmies.
* Bulletin de h Société Archéologiqye d'Eure-et-Loir. Mai 1W07.
* Le saniûce non sanglant était la rérolle du gui que les DniJdes (prêtres
habillât les buis de diône conixiie les baides cuRbaiint les bois de bouleau)
coupaicul avec uoe serp« d'or, pour eu distribuer des rameaux à la muïlitude.
76 ABBE GUILLON
recouverts. De fait, sous nos différents dolmens, l'on a trouvé
bien des ossements. Les étymologîes celtiques de Ver, Moran-
cez, Corancez ^ prouveraient aussi que notre vallée fut jadià
le théâtre de funestes guerres. Enfin nos différents champ-
tiers ont conservé quelques vestiges de ce « mediolanum », de
ces réunions antiques. Moineaux autrefois se nommait Media-
nellum. A côté d'Autrike, la ville du milieu des pierres, nous
avons Montoury [nions autrikum), Villemain {villa média, la
villa du milieu), le Buttereau. (La butte correspondante à
Montoury), Vauparfonds et Vauferry, les vallées profondes
ou ferrées par lesquelles la cavalerie se disséminait pour
gagner l'oppidum d'Orléans par le chemin que Ton a appelé
depuis le chemin de Villars et le chemin de César. Telles
sont quelques données fixant dans notre vallée le lieu de
la réunion des Gaulois, où ils établissaient une espèce de
camp volant pour leurs assises religieuses et judiciaires.
(Tacite, Mœurs des Germains, 28, 39).
Les dolmens *, apparaissent très nombreux dans nos
vallées, ou prairies ; ce sont les vestiges du culte druidique,
autels sacrés sur lesquels les Gaulois immolaient les génisses,
les agneaux, et même des hommes au dire du moins de César.
Cinq groupes superbes sont souvent visités par les ama-
teurs :
P A gauche du chemin de Loche à La Varenne, non loin
des Grandes-Planches, on cote plusieurs pierres superbes
d'une masse prodigieuse ;
2** A droite du même chemin, on voit plusieurs groupes
cités par M. de Boisvillette.
Les doux premiers sont dirigés ouest-est. L'un est incliné
avec deux supports : la table on forme de trapèze irrégulier
a 3 mètres de haut sur 2 et 3 mètres de base.
* Morancez (mor, grand; an, bataille; Kezou-Keuz, deuil), grand deuil de la
bataille. Ver, jçrand.
Corancez. (cor, petit; an, bataille), petit deuil de la bataille.
2 (Dol, table; mm, pierre). Pierre plate plus ou moins épaisse posée hori-
zontalement sur d'autre pien*es fichées en terre, et hautes d'environ 1 mètre.
La pierre plate un peu inclinée présente à sa surface une sorte de bassin gros-
sièrement taillé. Les juifs eux-mômes pour ériger des autels devaient se servir de
pierres immenses et informes. (Exod xx, 25. Deuter, xxvii,5. Josue, vm, 31).
Isaïe même se plaint qu'ils immolassent parfois sur des pierres immenses. (Isaîe,
Lvn, 5).
MONOGRAPHIE DE VER
T7
^'
.'autre, bien plus grand, est aîlougé en pointes : il a b^20
dans sapins grandu diagonale avec un suppuri en place; les
autres piliers sont à c6té, mais ils ont été dérangés.
Les deux auti'es pierres situées dans ce même pré se rap-
[>rochent de la direction nord.
La première a 5 mètres de long sur 3'" 70 de large, les
angles arrondis, un seul support. Elle semble Tormée de deux
I tables superposées, La deuxième est un petit dolmen avec
^Ueux supports à côté : elle a probablement échappé aux inves-
^Kgations de M. de MortilleL qui n en cite que trois;
^P 3" Le pré des Pierres, non loin de l'abba) e» sur la rive droite
' de rEiire, présente un curieux alignement ouest-est do blocs
druidiques au nojobre de huit, aujourd'hui entoncés en terre»
d'une épaisseur étonnante et qui n'est certes pas le fait du
kasard ;
4" Les blocs de Pierre-Pesant et des Rigoles enfouis de ci
le là;
5* La pierre-qui-tourne (le 25 décembre à minuit, dit la
légende), a été dégagée par M. Cnchepain et admirée parles
ivants de Paris.
>ur mémoii'c rappelons les gigantesques pierres bègles
îse voient non loin de Tarrèi de Barjouville sur la route
de Chartres à Thivars.
Le polissoir ou pieiTe striée d'Houdouenne a 4 mètres de
^long sur 1 °* 50 de lai'ge, et porte à un bnul cinq rainures
^Briangulaires de 0 "" Ck5 de large sur 0"* 03 de profondeur et
^B ™ 30 à 0 "• 40 de long avec un godet : tout près se trouve
^nine rainure avec deux cuvettes à droite et à gauche. C'était
une pierre consacrée où le guerrier venait retremper son
jnrage. en polissant sur ce ladère sa hache primitive de
lex, au moyen do sable mouillé s interposant entre la roche
. rinstrumont.
Bien plus à Test, on v*iit la pinte nu puits de saint Martin,
)ngue table de cinq mètres sur deux, achetée par la Société
rchéologique et la Pierre couverte, lieu d'assemblée et
artout de sépulture, la table, longue de 4"^ 50, est large de
"•50,
Après avoir décrit le polissoir d'Houdouenne avec son grain
•^fin et très serré, M. Paul Durand puursuit ainsi : « à peu de
di^Htance de la fontaine dlloudouenne et au-dessous, se voit la
78 ABBÉ OUILLON
fontaine Saint-Victur qui est l'objet d'un pèlerinage irem^
ancien... les jeunes enfants atteints de maladies de langueui —
sont immergés dans son bassin : « afin qu*ils aillent ou qu*ils^
reviennent ». Toute cette région est encore parsemée de gros
ladères aux formes bizarres et dont la couleur tranche sur
celle des broussailles et des herbes ^ »
Nous devons à la vérité de dire que, malgré l'autorité du
savant, tout ce qui a rapport au fait de plonger les enfants dans
la fontaine do Saint-Victur, qu'il confond d'ailleurs avec celle
de Roncuve, est de pure imagination, au rapport de tous les-
habitants. Il en est de môme de cette appréciation formulée
par un autre savant: c la fontaine de Saint-Gaprais jouissait
autrefois de la renommée de guérir la gale ». Actuellement ce
n'est plus qu'un trou plein d'eau et sans écoulement. La fon-
taine do Saint-Victur, située entre les hameaux de Reneuve
et do Pierre-Pesant, est un beau bassin d'eaux vives et abon-
dantes qui, grossies par les eaux du Trou d'Houdouenne, for-
ment un ruisseau. Cette fontaine avait la vertu de déterminer
une crise chez les enfants en état de langueur ; on les plon-
geait dans son onde glaciale : afin, disait-on, qu'ils aillent ou
qu'ils viennent ; mais trop souvent ces petits malheureux s'en
allaient ; ainsi parle le bon Lococq à la note de la page 164 de
l'AstroIoffue de Tunnée 18GG. Il nous faut rectifier bien des
inexactitudes.
La fontaine de Saint-Caprais jouit encore de la propriété de
guérir les maladies cutanées, nombre de malades sont venus
en i)olerinage de demande et d'action de grâces. Aigourd'hui
la fonlaino est nettoyée : les pèk^rins en emportent de l'eau.
Quant à la fontaine do Saint-Victur, elle n'est nullement située
là oti l'indique le savant chartrain, elle ne forme point un
beau bassin d'eaux vives, c'est au contraire une fontaine qui^
située sur la rive droite du cours d'eau d'Houdouenne, entre
Ver et IMerre-Pesant ne coule que très peu. Les vieillards
que nous avons consultés ne se rappellent pas avoir vu des
enfants plongés dans ces diverses fontaines : au contraire,
ces enfanta on langueur étaient portés aux fontaines de la
Roche outre Saînt-Prest et La Villette.
* Procès-Verbaux de la Société arehêi»!., t. 1. p. I8i et 185.
3HAPIIIE DE VKR
CHAPITRE n
VER AU TEMPS DES ROMAINS
^
La civilisation gauloise fît des progrès gensihles; nos ancêtres
aient adopté la culture des terres et plusieurs arts utiles.
nv humeur belliqueuse, qui devint proverbiale, les poussa
Iranchir les bornes trop étroites de la celtique pour fonder
des colouies jusqu'en Italie: ils éiaieiit devenus la terreur
es Romains eux-iuèuies.
Pendant que la Gaule et Rouie se saisissent corps à corps»
lesCarnutes, hommes de relif^ion, ne se lèvent que lorsque
le vainqueur vient frapper la religion jusque dans son sauc-
luairf*. Mais alors ils ne se reposèrent plus* Depuis trois ans,
César leur avait imposé un chef de race royale ^ nommé
Tageste, espion des Romains : il est massacré puidiquement:
t'^rribles représaillott, i^W citoyens sont livrés en otages
CIL Plancus vient cMtier les coupables.
54 ans av. J.-C, le départ de César e^^t encore le signal de
riiisurrection ; les Confédérés envoient mystérieusement
lem étendards dans le Némée de Ver. Du milieu sacré de la
l^rre gauloise doit partir le signal de la délivrance. Réunis
dans nos bois, après les sacritices lu'ésorvateurs, ils agitent
leurs glaives, prêtent le serment de eonibatlre pour leurs
autels et leurs foyers: des couibats sanglants ont lieu autour
il Au tri ko * : la Gaule perd son autonomie.
KotrepaysétaitdevenulaGaule chevelue, province romaine:
'sar, Auguste et les autres empereurs se montrèrent les
èles amis des Gaulois en conservant aux petits Etats leiurs
I *< Comme p»reu\f éû lialailles ti^mbles tlans nos contrées, nous avons :
!*> Le*? il ^ nom mations celtiques de nos pays :
Vcf signifie f/rand.
Cotuucez^ petit deuil de ia bataiile.
Moranc^z, t/rand deuil de In bataille,
!Îo La dr-eouverlfi He nombreux géanis dont les scjyeletles furent récemment
trouvi^s à la lïarnV^re.
Héli-is des feux yJlumés à SJontonry et m Butlreau anuoncèreiit à nos aîeux ta
éfaiie d'Alésia.
Gloire aux vaincus i
80 ABBE OUILLON
anciennes limites * : un gouverneur ou proconsul fut envoyé
de Rome pour surveiller Taction de la conquête, pour y
façonner aux goûts, aux travaux et aux spectacles même du
vainqueur un peuple entier, se consolant de n'avoir cédé
qu*au plus grand de tous les capitaines: « Habitué à brandir
la pesante massue, le guerrier mania d'autres instruments,
il conduisit la charrue qui pour la première fois apprit à
déchirer la terre : la foret gémit sous les coups que lui porta
le fer brutal : le chêne descendit des montagnes oîi il dressait
son front majestueux pour aller de ses débris décorer de
somptueux palais ^ » : A Rome tout était grand, projets, lois,
ouvrages, monuments : les Gaulois éprouvèrent bientôt de
digues effets de la muniticence impériale. Destinés à faire
oublier Tantique voûte des chênes et les vieilles pierres
druidiques, des cirques, des temples, des aqueducs, des
théâtres, mille éditîces, chefs-d*œuvre des beaux-arts, s'éle-
vèrent dans le milieu sacré d'Autrike, là où les vieilles
crinances nationales étaient le plus vivaces. A la place des
outils do silex et des haches de pierres des Germains, nous
allons otro en face de tuiles à rebord, de mosaïques, de
moules ot pitvos n.miaines, etc., etc.
K — Les passages simples et naturels des Gaulois étaient
devenus dos routes fameuses, solides, inébranlables, voies
militaires, iH>ur le iransix^rt des munitions, des bagages et
autres im|vtUmonta (>ondaut les guerres précédentes. La voie
rouKùuo do l-ci Varouuo allait de Chartres à Blois par Château-
duu, passait |v;ir lo bas do Luisant, suivait la vallée jusqu au
guo do l-a Varonuo, iravors^ùt Loche, le Bois de Mivo3*e* et
rejoignait l^ B<Hir\iiuîèro. Au dire des anciens qui Font vue,
elle était très largo, ot faiio de ladère$ formant un fort
:»»U:t 4$s;'s f\jk*:eaie'.-.; i ^vcinftf occa^ par h p en^hit pnlwr des
ilanutif» vV.ira:ts :i>.'. r^: û^utSk ;'/ia iiv ssècie. — tf. Les Cflei ée
rUrf'v* 4* IX* *%Ki.\ K- M^r.,'-:, B^ >:a je i* NKiftê .\nA-. aun 1897.
.-: $:jL::fç.ipf. i switàè %!■■■ et Lèves k un
• v^. • : c^:ir-il ik dfMrt des aesures
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MONOORAPITIB DE VER Hi
I blocage. Il y a quelques années, elle existait parfaitement
[intacte depuis Lorhé jusqu'au BuLs : peu à peu elle s'est
rétrécie, chaque riverain euseuieuçant la parcelle riëglig€*o
'pour la circulation. Chose à noter', elle ne coupe aucun
champ sur son passage.
I
lî. — Nous donnons ici un très court résumé des travaux
substantiels faits par M. Falibé Auboin, et relatés dans le
Bulletin de la Société, 1802-tKL Avec le goût artistique qui le
tUstingue, M. Tachot, maire de Thivarn, a classé les diffêrents
objets trouvés dans nos fouilles, dan?* un intéressant njusée
placé à la mairie de Thivars,
En 1800 et années suivantes des fouilles eurent lieu par les
soins de la Société archéologique entre Thivars et Loche, dans
des terres appartenant aujourd'hui à M. Challet Kmiîe. Une
équipe d*ouvriers ndt à nu de nombreuses substructions
romaines. C'étaient, au dire des amateurs, les ruines d'une
villa des premiers siècles : nous avons arlrniré les tîiernies ou
bains galbi-ronuiins. Chacun conte [Uplait la solidité et la
masse de ces murailles, et emportait quelques vestiges, qui
des fragments de tuiles à rebord, qui des I^arties de mosaïque,
«^ui une statue de Junon, etc., etc. Ou trouva eu particulier
es fours à chaux, semblables à celui qui fut réceujment
écouveri par M. Bûcher Xavier : quelques archéologues ont
ru reconnaître des tours destinés à bniler les morts dont
es cendres étaient conservées : ils les appelaient des fours
incinération.
Un puits très curieux, peut-être undeces/^/v//Vw// ilans les-
uels on jetait pèle-mêlc les restes des animaux.
Parmi les multiples objets inventoriés au musée i!e Thivars,
n distingue d'abord tme cuiller, dans le creux de laipielle se
trouve gravé un poisson, emblème du Sauveur dans la prinn-
tive église. On a discuté pour savoir si elle aurait pu servir
au sacriOce de la messe. On a trouvé aussi deux peignes avec
leur gaine : sur le bord sont gravés deux chrismes.
On distingue un monogramme AURVS. Ce nom peut bien
^tre celui du propriétaire des peignes et de la villa. Ne
" U (loi tf abbA f^,•lÎ!lsot rt'l»^vail c<' fait d'observation h h ^séance d*ar\'liéologie
T. xin, M.
.iBBB GUILLON
serait-ce pas lui qui aurait danné son nom à la butte TC
de Montoury mous Auri ' ?
IIL — Au haut de Loche, k la Barrière, daus une rour
appartenant à M. Lamarche, deux tranchées furotïtoiiverlt*.^
en 1S90, à 1 mètre de profondeur, et quaï'aute-cinq tî îîi
squelettes furent trouvés: ib étaient plaeéÊf daufi toutes leî^
directionâ : trois étaient euBeYelis dann du charbon : d'autri*^
avec des pîen^es posées .sur la poitrine- 1) y arait des guerriers.
des adultes, desi l'ommoa avec de.s boucle» d*f>reillf*s, dm
anneaux^ des vases funéraires. Ktaient^ce dm chrétiens?
Certains rafOrmaient parce que les vase^n fiiiieraireî* et le
charbon, j^ou venir des parfuins déposés au sépulcrp du Christ*
étaient, d'après Durand de Mande, un ^yniboliwuve chrétien.
Mais, comme ces cadavres estaient privés de cercueil , (ceux*
ci ne datent que de Conslurilinji et nullement tournés vers
rOrient; la idupart t\v^ amateurs y virent des guemer»
Car nutes tombés dans le grand deuil delà bataille soua César-
Au reste, dans tout le chajiticr .supérieiu", il sera loiai blette
continuer avec «uccos ces découvertes macabre».
l'aqueduc b'uquoodeknk *
Les Romains aimaient leurs aises. 11 leur fallait Venu
lant partout» sur les places publiques comme à domidle, Teau
de fonbine ou de source. Dans ce but fut établi l'aqueduc sur
la rive droite de TEure,
D Houdouenne jusqu'au delà de Ver, il ne compose d une
voûte pli^in Cintre sur piédroits sans radier. Il e^t large de
y™fK), haut de 0"' 00, tout en maçonnerie de niotdloti calcaire,
mais de médiocre résistance à caune de rinfiltratiou conti-
nuelle des eanx qui remplisî^ont jusqu'à l'intrados*
Uu peu eu deçà de .Morancez, il est beaucoup ïuieux
construit- Deux piédroits de 0^4tr et un radier de 0»"20
d'épaisseur en excellent béton de cailloux, reconven d'ui»
enduit de sable et iiê ciment» l'urnient une cuvette profonde
de 0"*60 fermée par une voûte plein cintre de moellon.
< Mémoires de la Soriélé Arcli. Tome IX, p. 17-4.
2 R«''sijmé ik' ce qu'en uni éiril do lîoisvillelU' et les hydrologues plus récents.
MONOGRAPHIB DE VER H^
^épaisse de 0""30. Dans certaines parties tout semblait sortir
des mains do Vouvrier.
I>e la fontaine d^Houdoiienne, où M. de Boisvilotte on place
Fongine, raqueduc traverse au uord la neuie de la Bonde
qu'il longe .sur la droite, à trois mètres cm iron de distance.
Du jardin de M. Tricheux oli on vient de le découvrir, il
quitte la vallée d'Houdoucnne, pénètre dans le jardin du
presbytère où nous i'av<>os reocontrê parfaitement irdact.
change de direction* suit le nord pour longer la rivière et le
vieux chemin de Morancez, arrive aux premières maisons du
hameau de Poullaîn sous la grange de \L Bideaux, passe
sous la façade de la maison do maréchal, coupe le moulin
i d'Haussepied, s'approche à 1 "'50 de rencoignure de l'ancienne
maison seigneuriale, pénètre dans la Motte, se rapproche du
bas de Marteau t rejoint le clos Briineau pour atteindre le
moulin de Vauféry où il sert de fondation au seuil de la
porte de la grange. Après avoir traversé le parc de NL Besnard,
à 10 mètres en avant de la façade ouest, il pénètre dans la
propriété de Gommiez, dans le champ des Gandinières, dans
la Cour du uioulin Lecomte, sort du parc du Gord sous la
tourelle du mnr du château» se tlirige à travers les jardins
maraîchers de Launay qu'il quitte pour aller au Gaillon,
atteint les premières maisons de la Grappe, s'arrête au hrus
ou château d'eau terminal qu'on a découvert dans le clos
Geoffroy.
La longueur totale est de huit mille trois cent cinquante
mètres, ainsi répartis :
Ver, 1.780: Morancez, 3,140; Coudray, 1,570 : Chartres,
1,860.
Toutes les données précédentes ont été vérifiées par
M. Buisson, conducteur des Ponts et Chaussées, aidé
d'ouvriers qui nous ont renseigné.
En ces dernières nnnées.la Société Archéologique confia à
M. Leloup le soin de faire des tranchées pour s*assurer si le
I canal était alimenté uniquement par la fontaine d*Hou-
douenne. Les fouilles opérées du côté de Reueuve découvri-
rent Taqueduc qui probablement venait capter les sources
puissantes qui sourdent dans ce hameau. L^interruplion des
travaux empêche de se prononcer sur la tête de ce canal,
mais il est certain que les eaux étaient abondantes dans notre
84 ABBÉ GUILLON
vallée, selon le dicton : Si le trou d'Houdenne rompait sa
bonde, il noierait tout Chartres.
Dans une lettre de M. Bouvet-Jourdan, ce président de la
Société d'Agriculture de Chartres répondait ainsi à la circu-
laire de la Société royale des Antiquaires de France du 15
juillet 1822 : « Les murs latéraux ou parois du canal ont été
battus entre deux planches, la maçonnerie est composée de
petits cailloux liés par un mortier devenu aussi dur que la
pierre. C'est l'ouvrage des Romains qui regardaient Chartres
que César appelle « Prœcipua » comme une ville propre k être
une place d'armes ; capable de résister aux fréquentes rebel-
lions des Gaulois. Cette opinion est confirmée par des médailles
trouvées dans ces souterrains, k Teffigie d'Antonius Augustus,
M. Comodus, et Maximus Plus. Le peuple des campagnes
regardant cet ouvrage comme au-dessus d'une puissance
humaine, rappelle le Crau-aux-fées *. »
Voici comment M. Lecocq raconte les travaux faits de son
temps :
« Ayant déblayé la terre qui recouvrait le conduit de la
fontaine, à deux mètres de l'orifice ou embouchure qui ne
laissait échapper qu'un filet d'eau, on a trouvé une palissade
de pieux de chêne, barrant le canal ; derrière celle-ci, une
masse d'argile blanc ayant un mètre de longueur et emplis-
sant tout le conduit. Ce dépôt était fortement tassé, et à son
extrémité une autre palissade pareille à la première existait.
Lorsque le tout fut enlevé, une source d'eau limpide et
abondante, provenant du côté droit est reparue. Informé de
ce fait par M. Menou, de Reneuve, je me suis transporté de
suite sur les lieux, là le maçon m'a déclaré que pour terminer
la nouvelle fontaine, il fallut pendant dix heures épuiser
l'eau qui envahissait les travaux : d'après son dire, il estime
qu'il était jeté en dehors du barrage de cent cinquante à
deux cents seaux d'eau de douze litres à l'heure, ce qui pro-
duirait par jour cinquante mille litres^. »
V. — Le peigne de Loche avec ses chrimes, disait
< Bibliothèque de la Société archéolo^que d'Eure-et-Loir, Miscellanées,
Lecocq, n« i20.
Procès-Verbaux de la Société arcliéol.. III, p. 194.
MONOGRAPHIE DE VKR
' M^^ Lagrange» est un ar^'unient décisiT en laveur de l'évan*
gélisation de Chartres au premier siècle. Sa découverte en
effet vient à i'appiii de tout ce qui avait été dit eu faveur de
rapostoiicilé de Féglise chartraiue. L'histoire nous apprend
que les ap6ti*es attaquaient le paganisme au centre de ses
foyers ; or le centre du vieux driiitlisnie était le territoire des
Carnutes. Il est donc naturel que .saint Pierre ait envoyé des
héraults de la bonne nouvelle dans notre pays plus romain
pour ainsi dire par ses art:* et ses privilèges que la capitale
du monde.
Par le zèle de ses apôtres, saint Potentieni saint Cheroni
un peu plus lard saint Mai'liju révctpie thanniaturire. le pays
chartrain se convertit au christiaidsme ienieiiieut, mais assez
I fortement pour avoir ses martyrs au temps des grandes
persécutions*
Des restes du paganisme cependant subsistèrent longtemps
[encore •, et 1^ peuple des campagnes en particulier conserva
pendant plusieurs siècles un culte plus ou moins superstitieux
pool* les lieux autretoîs vén^^rés iMimine lieux sacnLs. La foi
I chrétienne en pénétrant de plus en plus dans les masses les
[éclairait et leur fit modifier peu à peu ce qu'il y avait d'irré-
[gulier dans ces pratiques surannées. La vallée de Ver dut
icouserver longtemps de ces souvenirs de la religion des
ICeltes et des Gaulois, car elle est riche encore en l'ontaines
f^\n n*ont jamais cessé d'être en grande vénération dana toute
la contrée. A Ver même on possède les fontaines de Saint-
Vietur et de Saint-Caprais qui guérissent les douleurs, les
tumeurs, la gale.
CHAPITRE LU
VER AU MOYEN AGE ^
L Topographie. — Ver, ou en latin IV/v//////, l'i-nuLs Viiia,
Sancius Vlaturius de Vcre, apparaît tantôt comme une villa»
« Cfr. Aunuaire de 1867, p. 13t>.
^ Sources: Afchivr^sdéparU'merilviJiîs. E, 1807et suivajils, Cps liasses con tien -
[«ent plusieui*s atlcs 1res ancimis (138^), des parchemins in-folio, un lûrtm de
|15r{i bien «niserv*'.
ibid., G. UTL Registre de liSK.
Uq nécrologe renloriD^ ilans les aichives de Ver. Noii^ avoos ru la lionne
86 ABBÉ GUILLON
tantôt comme un nouveau bourg t Vicus Novus » par allu-
sion au Vieux Vert, emplacement de Tancien pays détruit
par les Normands à plusieurs cents mètres du lieu actuel et
dans la vallée. Les différents baux du Chapitre de Chartres
concernant les terres de Ver sont très nombreux : Citons-en
quelques-uns; G. 172, fol. 184^, 185; G. 173, fol. 103. G. 174,
fol. 23^, fol. 53, fol. 150^; G. 175, fol. 166; G. 180, fol. 366, etc.
Jean de Brausse avait un bois dans le nouveau bourg
viconovo. Robert Brice en avait un autre abutantau cimetière.
Juxte le ruisseau était une petite courtille , près du chemin
Vert tendant d'Houdouenne au château, chargée de un
denier.
Juxte le chemin vieux par en bas. Marin Moydé habitait
la ruelle qui va à la fontaine. Jean Labbé et Henry Simon
avaient donné une courtille dans la vallée de Ver, et en
marge le notaire a écrit: « Saint-Caprais » fontaine que
nous avons encore. v
Jean Lescuier et noble homme François Janvier possé-
daient une mine de terre, Tun le long du chemin de Ver à
Courancez, et l'autre juxte le vieil chemin d'Houdouenne au
chasteau. Mathurine Leclerc était propriétaire de trois mi-
nots sur les ouches derrière Téglise, abutant à la sente de
Ver à Berchères. (Aliàs : sente aux ânes).
fortune de mettre la main sur mi obituaire intitulé Rettistrum anniversarium
Ecclie de Ver : concernant les pnncipaux bienfaiteurs de Ta cure de Ver, et qui
ius>(iu'ù présent n'avait point été inventorié. Il est composé de 17 pages, en
latin, d une écriture cursivc très soignée, rempli d'abréviations par rapport
aux prénoms des bienfaiteurs, aux champtiers, aux riverains; mention intéres-
sante, celui qui Ta rédigé était à la fois curé et notaire de Ver, messire Jean
Tiercelin, curatus et nolarius. Chaque obit est accoinpagné de notes en français,
rédigées dans la suite des temps, mais avant 156/. Ce nécrologe sur papier
ordinaire (0,11 sur 0,30) débute au mois de novembre de 1470: « Post stata-
tam synodum >' après la publication des statuts de Milles d'Illiers. Les anniver-
saires sont de dix-huit à vingt ; ce qui prouve que nos pères avaient une foi
généreuse. Les aumônes qu'ils laissaient tomber dans les mains du notaire
paraiti-aient aujourd'hui dérisoires, c'étaient le plus souvent douze ou dix-huit
deniers, rarement qucloues sous de Paris ou de Tours : tant c'était pitié au
beau pays de France ! Il faut que le donateur s'appelle Philippe ou Robert de
Chartres, pour pouvoir assurer sept Hvres de rente ! Quand cet obituaire est
dûment daté, signé, paraphé et fermé, le notaire le fait suivre de différents baux
concernant la location des terres de la cure. Ils sont de diverses époques (ii6i,
1468, 1470), écrits en français et accompagnés des cens dus au château de
Ver, à messieurs du Chapitre ou de Saint-Père. Sm* notre demande, le conseil
municipal a voté la reliure de ce précieux manuscrit.
MON0GRA.PÎirE DE VER 87
Benoit Danjouan ', avait un hebor|^^eni<^nt juxte le vivier
du château, Jean Boutlieroue reconnaissait un jardin clos do
mr d*un arpent, dedans une maison et bergerio juxte la
sre. le long de la rne de Morancés, tandis que Sébastien
jcher, laboureur à Loch<-^, tenait une maisoiu par derrière
vieux chemin et honorable femme Magdeleine Leoioine
Dsaédant une maison, trois espaces avec double grenier
Bssuji, une volière, cour, jardin enclos de murs et de haye.
Quoique issue de la noble famille des Pérot de Chartres,
Lnoe Pérot, fille de soy se contentait d'une maison cou-
&rte de chaume, avec deux creux de maison doublée
i^îi il y avait four et chemînpe juxte le vieil chemin de
l'estang; elle ëtait imposée pour dix deniers. Le recteur
lisait valoir une mine aux Carrières ^, par où on va du
aoulin Flateur au moulin Gouabillo, et Jourdain «leoiTi-oy
Riait pDipriétaire sur la ruelle des Pierres d'un jardin abu-
tant au cimetière et d*autre bout à la vigne de Ver.
La métairir de Ver ost constituée, elle a[iparftent à Tofflce
de la cuisine de Saint- Père * dès Tan 1487. elle comprend
huit niuids dix setters de terre et trois arpents de pré. Le
.premier fermier est Jean Danj^nan (un champtier a conservé
ion nom) ; un immense parchemin revèUi du sceau de
Pabbaye (une clef et une épée) nous indique qu'il s'engage à
nUir une maison ^ Sa liru Jehanms veuve de Jehan Dan-
)uan, entreprend en 1543 de bâtir un colombier.
Les grandes lîl ks [iclitf/s carrières cootieniient (^ncore des pipnes à IkIiît,
dures el d'un grain assez btîsm, mais i]ui ne résilient pas à la gdéc. Elles
I Iroiiveul soiîs iiiie faible cuurhiî de terre végêUilc, dans difT^renls lianes qui
Munirent intriiRtêes de ntimhreusps f^5|ièees de toqnillairts. Ces earn^^res, A peu
" > délaissées aujourd'lmu avaient êlé (uivertes snr niif imou*îJse élet)duf% lors
tonslruetion de la cathédrale, les [(ierres, an ra[>|»orl de Souchet (IV.3K0\
ait*nl eoiployées pour Finlérieur de Téditire, et André Félit^tni dir rn^me que
pierresi du vieuK clocher smil de^ pierres di^ Ver,
QuAfil aux liidèi'cs, explrnlés soit aux Rigoles, soit anx PiiMTe> l^ègles, non
nii de la chapelle de Saint-Fiacre, ils étaient mis en nsage pour le pavagt! des
de (lh.irtf<>s. ira|nês !♦* reiiistre dfs A^hevins f 10 février lÔ'âti^ il y 'ivait
pandemerit de payer à Pierre lladon et a iean Badiiii» carriers de Ver, !a soitmnî
' I 'ti livres pour l'arhat de cent tfnar tiers de pitTie, ponr le pont dé Saijit-
larlin-an-VaL Lv 11 lévrier l^il, les mêmes éche vins ordoiniaierit a la dame
" " Ver d'aniender le clieiairi et la cliaiissée de Ver,
' Archives dép., H. ïll,
ubid.,n. 115.
88 ABBE GrnxoK
En 1483 on a distrait trois arpents de pré en une pièce à —
Toffice du bailli du couvent : elle se trouve mentionnée danaiH
le cartulaire de TEau, elle était située en la prairie du pré=!
des pierres juxte le chemin par où on va de Ver au moulin
Flatteur d'une part et le pré du célérier ^
LocHÉ. — Lupchiacus. 931, Cart. de Saint-Père, p. 27.
cbeium^ 1245. Cart. de TEau. Louché, 1405, registre des fiefs —
Unique en Eure-et-Loir ^.
Les terres do la métairie de Saint- Père commençaient aux
ousches ^ de Loche, non loin du four qui abutait au chemin—
de la Varenne ou de Bonneval à Chartres. Les chaumières^
étaient semblables k celle de Denis Cercle, vigneron à
Goindreville, qui habitait chez nous une maison doublée, en-
laquelle <« four, cheminée, cellier, et une croupe au bout*
avecq jardin » ; Simon Bertin, quoique sergent de Ver,
n'avait que la moitié d'une maison cour et jardin, consistant
« en un creux et demy de maison doublée et ung et demjr
de grange juxte Charles Leloup ». Différents champtiers
sont signalés au sud et sud-est : Simon et Denis cultivaient
k Epinoré, Jean Fuquin possédait un setier abutant au che-
min de Loche k Dammarie, k Vaucolet; le recteur avait
une mine aux Saulx ; les religieux de Saint-Père longeaient la
butte d'Anjouaii non loin de Martineau où la cure avait cinq
mines sur le chemin d'Houdouenne au Bois. A Fouest appa-
raissent Gasdebraize, Jeanne Damour possède un minot,
TEpinc Brisée, Agnès femme de Gillette, sergent, réclame
un setier, la Fosse et son moulin Préaux enfin dans la cen-
sive de Saint-Pcre * ; dans ce dernier champtier : Guillaume
Belot pour ses trois minots juxte le chemin de Loche aux
Frous, Jean Menant pour un arpent juxte le chemin de
Chartres k Préaux, Philippe du Moulin, pour un minot sur
la chaussée do Préaux juxte le chemin des pasty, et bien
d'autres devaient le jour de sainte Soline invariablement une
oie blanche k Tabbaye de Saint-Père.
^ Ibid., H. 115. Bail en parchem. du 11 janvier.
2 Loclioa: cuiller, d'après du ('ange.
^ Ousches, terres attenantes à un village.
* Les prés qui n'étaient pas arrosés, s'appelaient Préaux.
MONOGRArîHE DE VER H^
HocDOCBNNE, — Hodoeuîn, 1274, i:ît>5. Chartrier ûxx Cha-
pitre lie Chartres, Houdovae, Chartrier du prieuré de la
Bourdinière, niontraii sa maison seigneuriale et sa ferme
rolevaut du Chapitre. Un acte de 1:142 nous dit que Ciuillaume
de Teliguy vendait sept rauids es terroirs d'Houdouenne et
des Marais ; lesfpiels marais alimentaient le fameux étang
et la célèbre fontaine*
Vieux Vert est le champtier qui indique la position tîe
l'ancien bourg, D'ciprès le oadastre du xviir sièrle, déposé
au presbytère, et d'anciens titres, le vieux Vert comprenait
les parcelles 8 et suivantes, à savoir depuis le chemin de
Ver k Hondouenne jusqu'au chemin tlu fii/doau à lEtan^, et
depuis la rcuite qui desrrnd au lavoir, jusqii'un peu nu-drlà
du pont de pierre. C'est là près de la fontaine Saint-Victur \
que fut biUie en bois la première é^lise^ dédiée an saint
évèque du iMans. L(*rs du passai^^:^ d'Fîastiug et do ses fa-
rouches normands, l'aqueduc fut coupé, l'église et le bourg
qui longeaient le canal fm*eut détruits; uouh en retrouvons
encore les substructious et les fondations, c'est tout ce qui
subsiste du vieux Vert remplaçant lui-même le centre rhi
Ver païen, au milieu de nombreuses fontaines et de pierres
immenses. Jusqu'à ravenentent dos Nonuauds, la fontaine
de Saint-Victur surmontée de la croix, à côté de l'é^dise
primitive, avait remplacé le culte druidique. En IWï, la paix
reparaissait, l'évoque Aganon restaurait Sainl-Pore, la fa-
meuse Tour s'y construisait, et les bons moines se faisaient
dans leur fief de Ver les logeurs du bon Dieu, mais ils
s'éloigner eut des ruines encore fumantes, cherchant à
mi-côte un emplacement favorable pour y bûtir église et
maisons.
(tilles Sergent était propriétaire d'un hébergement abutant
Saint Martin vciîMiit assister s.uiil Liboirc, (■vi'^niK^ du Mans, h ses derniers
nenU. aperi;ut pn"'s tlelavdl^, un îirmiini^ orcU|jiva travîiilkr sa vigne; Dien le
tuî montra comme devant (Hre le so*:r(*sspor du mourant. Il si* nommait Virteur,
était soii^iacre du Majis et cultivait, en deliors du temps rtrupli p;ir les forn>
bons de son ordre, un [lelil loin di^ terre planté f^n \^\ii\ qui se voil encore u
peu dt' dislîioce dn lionrg de [iouilloiL S nr Tordre de Martin, Victiir aeeiuo-
pagaa le saint au M uns, où uwès \e.B t'iinérailleîi de ^aint Li boire il l'ut Ini-rofHne
oblige (le ^';isseun' daiis la diain^ é|ii&rQpale, à\\\ ;i|i[>laLidissemenls de tout le
peufjle. La lele de saint Vielur, évêqiie et patron du Mans, se célèbre le
66 août, jour jji'ésLimé de sa mort .Hishirt de lêfflfsedu Mam^ jpar tî, Piolinï-
90 ABBE GUILLON
sur la voie boucthc au vieux Vert, tandis que Jean Menou
possédait la fontaine Raoul.
De l'autre côté de la vallée se trouve le Buttereau, ferme
oubliée dans le dictionnaire de Lefebvre. Était-ce jadis
l'emplacement d'un château ou d'une forteresse, était-ce un
lieu destiné aux funérailles des guerriers illustres? Selon le
docteur Chauveau, les Gaulois élevaient des buttes pour la
transmission, des nouvelles au moyen de feux nocturnes. Or,
de cette butte d'Houdouenne on distinguait facilement le?
feux allumés sur les buttes de Montmiraux et de Montx)ury.
Benoit Michel possédait cinq mines sur le Buttereau, abutant
sur le chemin par oti on va d'Houdouenne à Villemain.
Reneuve, ou rue neuve, indique que ce chemin a été
ouvert, lorsque la voie qui est a Test, appelée encore au-
jourd'hui u voie bousche » fut fermée pour la circulation.
Michel Sergent y possédait cinq minots ; Jean Lefebvre avait
une mine près de Lescuyer et le chemin de la dite rue
Neufve.
La Varenno * est un gran<l village et une seigneurie sou-
vent cités dans le Cartulaire de l'Eau. En langue celtique, ce
mot désigne le lieu de sépulture, nos dolmens auraient été
des tombeaux. En dialecte germanique, il désigne une forêt
servant de repaire aux bêtes fauves, qui au dix-septième
siècle dévoraient les enfants : Pierre Moreau de Tachainville
avait une courtille entre le pont de Loche et le village appelé
Varàne, abutant sur le chemin de Bonneval, tandis que
Claude Ballavoine habitait un moulin sis à Tabbaye de l'Eau
Juxto d'un bout le ccmvent et d'autre la rivière: dès le
moyen âge est indiquée la fontaine de La Varenne.
Le ]3oissean (»st un moulin ainsi appelé du bras dérivé de
l'Eure, sur la rive gauche, et qui longe les prés de La Varenne
et de l'Abbaye, où il se jette dans la rivière principale à
l'Echevel. Qu<)iqu'il de'^pende de l'Abbaye, nous avouom
n'avoir vu nulle part ce hameau signalé au moyen âge, e1
pouriaiu la tradition constante allirme son existence.
Au contraire nous avons souvent rencontré Tachainville,
' Vareiina. Geiieralitet est vivarium cuniculorum seu leporum : Les franco
oiseaux sont imi sécurité dans la vaionne par rapport au maître et par oppositioii
aux Inrôls {Ou Gange i.
if->!&:^ïj»«3 r€ -TES. *l
château ou moalin: ce d-rrri-rr >::^r ^'ir 1-? "lerri^MT^ de
Ver*, point de séparaâcr. -i:; :rî5 ■ ir R :5.srA.: » ..i"iTec
l'Eure. Dans oeue zièz.-r tiH-^t. î 1 l -"r*e •rX'srv-nJv. e5î
souvent cite le m :ili:: 'x- i^-ill- - Fli::^ ir. iu : "jjri'h^ii
disparu. Le i:iar»ii"/7 .::•: :r^ 14*,:. :.: .- r- ,:'>:r-^ -i^^ ::r.:r2'*s
du Chapitre-, Jehan F.e^iri::: 1- .r^Lir :r:i-e'ir-L: rr. :e
moulin sur la f»ar*:'ii:je c^ Ver. ir^Li;: j. :L:re -ir r'rriie «iu
sous-doyen une pli-re-::: >.-".:::- i-^ ir ::ii:5-:L. Trr^-?r. :r>î>
mines de terr^ :i •>-ui'.llr. ; -x> -ii.rr z.-r'.v.r.-^r îij-r'.-rr Re-
menon ville* que tiei.: i çrv^en: Li::l Lr-^r-er. ;ui:e le che-
min qui vient du rr 'nl-r i BerM-Tillr... en '.î censive de
Monsieur de Ver e: d:i -i*'.'!*— iiyei i r^'ise ôe ?si >e:2T.eurie
temporelle de Bericuvrie. Ce :..-: :il.L a:-: iner.ii: ^ î Hviel-
Dieu de Charires.
Non loin claien: les p.re^ Mi.:!.'^- ■r.z.i irr-r:::s si:ues entre
Gouabille et Moineaux. Ol ^:: ^-^e Mâul-:-.; e:aiî ul des
députés envoyés a Her^i ÏV :• ir 'î-r'r.irrr 1j •:::adeî!e a
Sainl-Maurice. S«:»n vrii il'-zl. v*.i:*t •TerL-âii: Le N* ir. >^-:-rî:eur
de Maulou Au temps qu: r.:- .;? :•: ::::-r. :e r r*- -ipp-rliiî ou le
pré des pierres •.•u le pre de Mvir.ei-x. > «. ir.Tiiaîre de l'Eau
en parle en effet con:n.e •i»:p<ei.«iâL: «ie SiiiLvFere.
II. Culte religieux. — I. No'js rel-^i-r.- «ie 1':: célèbre
abbaye de Saint-Pêre-eL-Vâilee : eL*M>Ie. ha: iire »\*f N*>:re-
I)ame lui avait a *r.ai.d -.:.:.- i-I'i-ie-ir- • .jli-v-. r.'.Taîiiîi.-nt la
charnelle de SaiDi-Vî.-iur «I^ls Iv :--::: '-•::rjr'r-<ar:e. cv?Jî«.*<e
de maisons qui s'a-rir:':::.eraier.: ^ :::e^^:veLi-e:.! ^
Cette dé|.»endaïic»r fu: r!.:i::.' -- :■ :- r-r. ive've •iei.'j:<. en
954*, en IKô en pre<e.r.ce «i-- i!l: Vv -- ^:.i.- H '.rr*. -ei-:neur
de Ver. et en Il«>i ou ie [^p-e J'ii'? 'a', ••••r.:.."::.-.!: -;e- •••nces-
♦ Ta^ni vUla H3i . T^ri^n'u.j !î-.> . Foie:: ■:- Ti-:ki.'.^i..' s^ ^rai-v-.
pour I expédition ér h Ttr-^ >i.:.:'- -:. îi»»*
3.\i\h. dfp.. G. !::;. t.:. X.
' Vieux mot de $4Jeo. î^o:r oyi\inir. In-.*!!. :r T'rvoix .
^Ohameande Remer.orjT.ll^ *^:.tr- l'-i-;. jiijle et MTiS.:ez !j*ex:5le p!::5
aajourd'bui.
* Cait. de Notre-bame. 1 . ^).
• Cait. de Saiot-Pêre. i. 52.
%t ABBE OUILLON
sions *. Quelques années après, de nouvelles terres sise« à Ve^
étaient concédées aux religieux de Saint-Père^ et finale-
mont Rûffriauît, évèquo dr Chartres, spécifiait la jurîilirtioD
de l'abbaye de Saint- Père sur 1 église de Ver : « Ecclesii
de Vere '. i>
Dans la ferme de Saint-Père, à côté de réglise, habitait
prieur ou abbé avec quelques moines ; dans leur f^angetl
étaient recueillies toutes les redevances. Le Cartulaire da]
Saint-Père nous avertit que parmi les revenus ressortissant
de la nienae abbatiale, il fallait imputer douze deniers a Fabbél
de Ver*. En 1244, Guillaume, prieur de Ver, est témoi]l]
d*une donation aux lépreux de Beaulieu^ dès lors jusqu*eE|
14Î0, les docuuients loot défaut pour mentioiinerles prieurs.
Des corps trouvés dans ladite ferme seraient Findice que l©a"|
religieux avaient un cimetière spécial.
De rég-lise uii cha[têlle primitive bîitie probablement pari
les moines de Saint-Père, il ne nous reste plus qu'une belîei
porto romane. Deux colonnes monolithes avec gritres à lai
base, de chaque coté «le la purte se terminaient k l'"8*J doj
hauteur, puur r-ecevnir deux chapiteaux à volutes, sur les-
quels retombent deux tores simples, accompagnés de deux!
chanfreins agrémentés de <lents de scie. Un autre tore ver-
tical le long des pieds droits s'arnmdit sans discontinuer,.]
formant la partie la plus intérieure de Farchivolte, accom-
pagné de deux chanfreins ornés de zigzags. Huit fenêtres,!
refaites en ogive* dont deux aveuglées et les autres garnie9|
de verres blancs, éclairent la nef qui a 8'" 75 de large, 18'"4fl
de long et 7 mètres de hauteur jusqu*aux murailles. Gett^
partie constituait Pancienne chapelle, dont le chevet se ter*
minait à l'endroit où commence le cliœiir actuel. Lors des
réparations de 1898, nous avons aperçu, au pignon, à l'inté-i
rieur, deux petites fenêtres romanes, aveuglées par le porche
actuel*. Signalons aussi Pescalier du clocher (9 mètres de
* CmiL Nolr»!-lïaniP, 11. 1 1 i.
3CarL de Saîril-P(;re, 11. -ii7.
3 CarL dp Sairtt-P^re, ti, mO.
* ibûl., IP 393.
"> CarL de TEau (Aj^cIl dép, p. 83).
■ Les ouvriers ont aussi découverl on trou loiit; de 0 * 30 sur 1 "30, poli
MONOGRAPHIK DE VER 1*3
haut) avec sa cage visible ii rextérienir. A ruxtërieur, au
nonl, quatre contreforts, au sud, cinq» on pierres de Ver
bien endouinia^'t'es, brûlées en ceriains endroits, montent
jiL!îqu*au haut du mur où ils arrivent assez niiiicfs \unir ne
I pas depaîsser la saillie de la corniche,
^^ Le chapiteau est du xv" siecde, car, ce dit an IU¥\, dit le
■Biotatre Tiercelin à la lin de son néerologe. fut faite la tour
Nde ladite t%lisede Verpar Barthélémy Pasquet et fut achevée
|e prender jour de novembre.
Plus bas est la fontaine de Saint-CapraisV, dont les eaux
pour le baptême remplacèrent la fontaine de Saint-Victnr
trop éloignée.
n. La cure de Ver était à (*Até de la maison de Joseph
>roussin, le long de la rue de Morancez, possédant un jardin
juxte le chemin par oii on va de l'église à Lot^hé, et à la
foataine, et abutant au ruisseau, et un autre jardin où il y a
des pierres longues par dedans. Le presbytère avait en outre
des vergers près du cellier du château, un demi quartier de
Té derrière le chastel, et dos terres eo grande quantité,
luisque M* Tiercelin en loue vingt seticrs à Jean Belot. Il
<^st bien difficile d unitier le prix du fermage qui jiarfois
était payé, parfois aussi restait du, Jeanne la Richère apparaît
louvent comme débitrice; quelquetxiis ces héritages étaient
exploités par le curé lui-même diaprés cette mention sou-
vent répétée : « rertor possidet. »
Les titulaires de la cure étaient distincts des prieurs rési-
liait dans la ferme de Saint-F*ére. car en VMi, Guillaume,
\}nQMt de Ver, assisté de M'* Michel, prêtre de Ver, et de
Mathieu, clerc de la même église, était témoin d'une duna-
Wm de neuf mines entre 1 orme de Murancez et l'église de
H^ 1^ fmlLcm(*iit, tfans lequel Srs giieUeuis ciift^rîoajVol une poutr»- transvor-
*J^ qui ft'nuitil féf lis(' â rintcrieur : |)areilli* obsei-valion Jut faite à Téglise de
"ûrancea, au presbytère de Ver.
* Sâini Caprals, premier evêque ifAgcn (303) demaudaiil du ciel la perîsévé-
rwiCi» pmir la jeuue riinilyrc saiuli^ Foj\ frafipa de s;i main la roche î^ous la-
quelle tl a'élait abrité ; une source en jaillit qui u'a Jamais tari : Fi-au est rem-
pl'r ti'tiiio trdie vertu que ceux qui eu boivent su ut giu^ris de leur langueur:
^lle croyance s'est accréditée à \ er par rapport h h suurce de Saiut-taprais
;«.u.. ..ç,,* «X ,.,.«. vu u .. ... par rapport
*wiit te ciill*' nous a été importé avec celui de sainte Foy.
94 ABBB OUILLON
Ver'. Nous ne connaissons comme curés de Ver que:
Harrier, 1401, Moreau Jean, 1445, Martin, 1500*.
III. — Les cent vingt paroissiens de Ver ^ généreux autant
que chrétiens, sont inscrits sur les diptyques sacrés comme
bienfaiteurs de l'église. La plupart ne sont que des colons
occupant de simples maisons ; d*autres exploitent les héber-
gements ou fermes bâties de Loche, du Vieux Vert, de Hou-
douenne, etc.. d'aucuns ne sont que de simples manants,
hommes de peine, tisserands, carriers, obligés de cuire dans
les fours banaux de Loche et d'Houdouenne, de couper à la
faucille leurs céréales et même leurs avoines. Formé de
blé méteil (mélangé de blé. d'orge et d'avoine\ leur pain est
bien noir ; leurs greniers ne sont pas toujours pleins, les
contributions étaient déjà exigées, et Jean Gaudin pour trois
minots devait onze gerbes, et une champart pour chacune
dépouille, le tout à rendre à la grange champarteresse ;
néanmoins, ils lieiment à être inscrits sur le martyrologe de
saint Victur. Guianl, Clément, Hersend surtout, simples
^ens du peuple, font bonne figure dans le Cartulaire de TEau
à côté des Isabelle de Tachainville, Pétronille, fille de Guil-
laume de Ver, Jacqueline, Jeanne et Gillette, filles de
Nicolas de Chauney, etc.
CHAPITRE TV
VER DEPUIS 1Ô08 jusqu'à LA RÉVOLUTION
I. Eglise de Saint-Victur. — Tous les parchemins et papiers
des archives sont unanimes à appeler le patron « Saint Victur
ou plus rarement Vioteur -. Vu seul acte le nomme saint
Victor, mais c'est le fait d'un bailly de Chartres, Joseph
Fleuriau. t[ui n y regardait pas de si près. La tradition est
pareillement unanime à allinner que notre église fut brûlée
' Cart. de THLiu, Aivh. t^p., p. S3. L^s vi-mes de Ver eu liôO, celles de
Lixhe en liii: tvlles de laVareiiiie eu l±^X 5<mt citées dans le Cartulaire de
l Eau. L' iiudTt darpeul se vendait de douze à dix-huit sous, produisant un
demi-l'di'ii on co<leret i52 litres .
- Arch. don.. K. ISIO.
-■' P"ai.!é ■!'' il tin du \iu Niè^ir.'.
MONOGRAPHIE DE VER Ôi>
S protestants lorsque le 15 mars 1508 ils lurent obligés
de lever le siège de Chartres. Pour no pan se heurter à Var-
^lee du duc d'Anjou qni mart'linii sur eux tin rdif d'Ahlis, les
luguonut.s gagnèrent Buuneval et Uiiei's. i'ar la Turee deîj
hosea, Téglise de Ver se trou^^nt sur le passage de rennemi,
élevait comme ses sœurs de Morancez, de Thivars, de Tabbayo
^e TEau, se ressentir des tureurs de raiiuée vaincue. Sur
^oute sa longueur, elle fui brûlée jusqu'aux murailles, messire
fBelot: *' nt édider Tau 1578 réglise de Ver, couvrir d'ardoises
et portie en thuiles * . >i
Lo V mot n édifier insinuerait mémo que notre église aurait
été détruite presque entièrement, à rexeepiion de îa [mrtie
romane. D'après les historiens, les incursions des huguenuts
se répétèrent fréquemment; ce fait explique pourquoi l'on
attendit plusieurs années avant de réparer les ruines de 15438^
occasionnées par l'incendie dont lo souvenir s est conservé
dans la tradition locale. En 1857, lors de rétablissement dim
glacis autour de la sacristie, en 1897» lors d'une réparation
partielle à rintérieur, furent trouvées beaucoup de matières
brfilées, paille, blé grillé, pierres calcinées, etc. Les piliers
du côté du nord ont en bien des endroits leurs pierres en-
dommagées par suite des ilanuues qid les ont léchées. Il y
K avait plusieurs chapelles dont le poui'iour s'avant^ait dans le
^^ cimetière, le même incendie les a détruites : les habitants ont
' f*rcMiier rt-gislrr? deis étals civils (0 *" 1 1 sur 0 m 25)* Il commeoce en 1568
selon It? tiUT, en 157t) selon l.i réalité et se poun^uit jïisqiï'eii 15H1K !l est de
messire Pierre Lai-soiimnir tjui souhaite paix et saint an lecteur.
Le s^'coîid, (0 "13 SOI 0 «" ?À)], loitnneneé en ir»lïi unit en UA"^ est écrit
par M" Mathurin l^^moy, Jnsi|u'en 16I)H où fnl public le concile de Trente, ati
mi deux paiTains et une marraine qnanil c'est un garçon, deux marraiin^s et
Ui\ jiiirrain ^î cest une tille.
Le troisième (0 •»* 13 sur 0 "• 31 j, renferme les innées ltit3 et suivantes
josquV^n \(\&h
Lf quatrième (0 «^ âO sur 0 m 30) depuis \&îf) jusquVn 1666.
Lf* cinquième ((> ™ 17 sur 0 ^ *il) depuis ili^ir) jiKSi^uen 1675.
Les six autres petits dont deux en irh maMvai:5 état renferment Ips innées
li<>K, IG(iî), 1670. 1671. 167l\ ltl7:î *:t 167i.
^'mis sonimi'S loin d'iivoir reirnuvé les quarante-cinq registres inventoriés ea
177*1 et remis à M. r,ravr4te le 1 i ni>venil«e, qui en donnait décharge à
M. Hai;mL lAreb, dèp., R, i3i}. Le temps el les hormnes ont égiiré ou perdu
beiiutoup de ces registres, h<'aui"oup de ltassr\s H de mannserîts inventoriés par
^}' MtiHct, (>' qvn reste, ;m\ Archwv^ de Ver, en fait de parcbernins, de papiers
Umlir,^^ lie lestametits est encore assez im[Jortaiit, nous savoDS gré à M. le
Main^ de nous v iivoir laissé glaner quelques détails locaux.
É
96 ABBB OUILLON
bouché provisoirement leurs baies avec des terres, pierres ou
tuiles, comme nous en avons rencontré en ouvrant la chapelle
des fonts. En dehors de cet incendie de 1568, il n'y en a pas eu
d'autre, c'est certain, les livres des gagers que nous possédons
depuis 1557 l'auraient signalé,'car ils inventoriaient des faits
bien moins importants. Le premier registre de l'état civil
porte cette mention, suggestive : depuis ma possession, jus-
qu'au mois de mars en suivant, les registres furent brûlés par
fortune du feu. »
Quoiqu'il on soit, messirc Belot a ajouté à l'antique église
romane une partie longue de douze mètres et large de huit
mètres soixante-quinze ; elle forme aujourd'hui le chœur et
l'abside. Il a exhaussé cotte partie nouvelle, l'a maintenue
par une charpente solide en bois de chêne avec aiguilles et
entraits, terminés par des gueules de dragon. La construction
a dû être solide, en 1681 seulement de nouvelles réparations
s'imposaient. Plus tard Marin Tricheux amenait un millier de
tuiles qu'employaient Roussin et ses couvreurs, tandis que
Barthélémy Guiard, menuisier, faisait le lambris en 1606. En
1723 et 1752 nous assistons aux derniers travaux conduits par
(rilles Monou, entrepreneur; nous possédons les diverses fac-
tures: « trois mille de tuiles pour soixante-trois livres, trente-
trois livres de fer pour seize livres, clous et cire pour soixante-
huit livres, fourniture de quatorze poinçons pour quarante
sols, etc. )>
Le pavage alors n'existait pas, ou était formé de dalles
tumulaires recouvrant les dépouilles mortelles des curés, les
seigneurs de Ver et même de simples manants, comme en
1773, de Pierre Panthou, serviteur meunier à la Fosse, et de
bien d'autres. Le véritable dallage, commencé en 1713, conti-
nué en 1710 et années suivantes par les Rigault, maçons
Limousins, comprenait des pierres détaille et des pavés ordi-
naires. Des boiseries régnaient autour des murailles, estimées
à 390 1., lors du dernier inventaire. Bien en vogue étaient
nos bâtons du Saint-Sacrement, de Sainte Barbe, de Saint
Sébastien, de Notre-Dame de Septembre; en 1728, Petay rece-
vait trois livres pour avoir rétabli ces enseignes religieux.
Tributaire de Saint-Père, l'église relevait aussi du château
de Vi*r, dans tout son pourtour, nous avons retrouvé la litre
seigneuriale de Monluiorcncy, large de quatre-vingts centi-
MONOGRAPHIE DE VER 97
mètres, et la fabrique payait quatre sous de rente aux ofli-
ciers de Madame de Loresse.
D'abord en pierre, puis en bois le grand autel était muni
de ses bouquets, de ses chandeliers et de deux tableaux de
la Vierge et de saint Victur ; plus tard le tabernacle dans
lequel on signale un petit ciboire pour porter la communion
aux malades, fut surmonté d'un dais remarquable en tapisse-
rie ; c'est en 1774 que le peintre Petit et le menuisier Mal-
mouche travaillèrent Tautel que nous avons encore et qui est
artistement fouillé, un rétable avec quatre grands tableaux
aveuglait la fenêtre du fond.
Séparé du sanctuaire par une grille de fer, estimée trente
livres à la Révolution, et transportée à Chartres, le chœur
oflTrait comme ameublement un lutrin ou aigle autour duquel
trônaient Etienne Genêt, Etienne David, Jean-Baptiste Menant,
Louis Bûcher et Jacques Périneau. A droite se voyait l'autel
de la Sainte Vierge, avec la quenouille traditionnelle, ses
deux parements montés sur un même châssis d'un côté blanc,
et de l'autre rouge, avec des barres blanches et de la dentelle,
àgauche Tautel de Saint-Pierre était accosté de doux tableaux,
Tun payé soixante livres représentait le prince des Apôtres,
l'autre peint par La Grange, flgurait saint Paul. Les statues
en bois de sainte Barbe et de saint Roch que nous possédons
encore occupaient leurs autels respectifs, et le banc seigneu-
rial était au bas du chœur.
On voyait au-dessus des portes deTancionno sacristie, bien
fournie d'ornements, deux tableaux représentant l'un le
mariage de la Sainte Vierge et l'autre la Yisitatioiji. Ils sont
remplacés par une plaque en cuivre, gravée par Sergent,
indiquant que la sacristie actuelle a été bâtie par le baron de
Ver en 1769.
Les bancs actuels furent agencés en 1777; le 10 mai précé-
dent, au retour de la procession, les principaux habitants
réunis à la tablette en présence des notaires royaux avaient
décidé de construire de chaque côté des bancs de six pieds
de long sur trois pieds de haut et de large avec une porte en
chêne ou en orme ; on fut alors obligé de murer la porte laté-
rale du chœur.
La tablette des trépassés avec ses calottes en cuivre, ses
corbillons, ses couteaux, fut brisée en 1742 par les voleurs :
T. XIII, M. 7
98 ABBÉ OUILLON
ceux-ci étaient entrés par les vitres, et la neuvième liasse des
papiers de la fabrique ajoute même que les enfants de Coran-
cez se mêlaient de pénétrer chez nous par les fenêtres : coût
pour réparations, trente-neuf livres.
Refaite après Tincendie, la Tour abritait deux cloches : en
1571 le 28 octobre, une cloche, du poids de huit cents livres
était baptisée sous le nom d*Anne ; c'était la grosse, descen-
due et remontée plusieurs fois depuis : Nouveau baptême le
6 octobre 1025 de « Suzanne » ainsi appelé par le seigneur de
Montmorency qui fut son parrain ; la refonte coûta six vingt
dix livres, les paroissiens payaient cinquante livres et les
gagers le reste.
Enfin le 3 janvier 1709 fut bénite la cloche que nous avons
et appelée « Elisabeth » par haut et puissant seigneur Simon
de Tubœuf et dame Elisabeth Testu, son épouse. Au haut de la
tour, dans un coffret fermant à deux clefs, étaient déposés les
terriers en parchemin contenant la censive de Téglise *.
Le cimetière en 1730 fut orné d'une colonne de pierre avec
une croix do fer, achetée des Jacobins pour quatre-vingt-
douze livres, et montée par Gilles Menou. Le champ des
morts contenait des ormes très anciens, achetés dix sols la
pièce, et des pommiers à onze sols l'un: les bourrées, l'herbe
et les fruits se vendaient au plus offrant sur la grille du cime-
tière : on sait que là aussi s'adjugeaient, après plusieurs pro-
clamations au prône, les terres et biens do la fabrique.
Dans l'église paroissiale s'accomplissaient les cérémonies
habituelles de joie et de deuil.
Le dimanche, jour de repos, était aussi le jour consacré à
rendre le culte à Dieu. Dès l'aube avait lieu la première
messe : le 0 décembre 1583 , le curé de Ver composait avec
M. Séverin Bérault, prêtre demeurant à Loche, pour qu'il dit
la messe un an durant et fît le devoir; ses honoraires étaient
de vingt-six livres ; plus tard les vicaires disaient cette pre-
mière messe moyennant cinquante livres. Les autres offices
du dimanche, récemment réglés par les statuts du diocèse de
Chartres (p. 110), étaient fréquentés par la masse de la
^ Cf. Questionnaire adressé à toutes les communes. Bibl. de la Soc. arch.,
mss. !2:2. Voici en substance ce qu'il contient: Eglise du XP siècle, construite en
moellons et en silex : elle forme un rectangle et se termine en hânicycle ; il y
a un caveau.
MOHOeilAPeiB Dl VBR
99
population; les monitoires, les annonces légales qui s y fai-
saient , les décisions qui sy prenaient, tout prouve que l'uni-
versalîté des habitants sanctilîaient le dimanche. Le 26 oc-
tobre 1777, un vol avait lieu à La Barrière, chez André
Binay : les soupçons se portèrent sur un individu qui n*avait
pas été vu à la messe, et qui dailleurs avoua sa culpabilité.
Les fêtes annuelles faisaient époque alors: Malgré la
proximité de Corancez, saint Biaise était chômé ; les Ra-
meaux n'étaient pas oubliés avec les brassées de buis fourni
par les jardiniers de 1 abbaye. Vainement le synode avait
défendu tout^ dépense pour le pain et le vin de la Cène,
invariablement les comptes accusent des frais pour les jeudi
et samedi saints, ou absolus* A Pâques» il est fait mention du
cierge bénit, et non de Tagneau pascaL Aux rogations* Gilles
Menou payait à Jean Guillaume, cabaretier, pour trois pintes
de vin et deux quarts de pain pour le diner des chantres;
ceux de Thivars pourtant dînaient à part pour dix-huit sous.
Dans ces différentes cérémonies, le bedeau était un person*
nage import^mt: C'était lui qui faisait la buée la semaine de
là saint Loup, lui qui s'occupait des cierges, a Noël, à saint
Victor où le cierge devait peser huit livres ; à la messe de
minuit il surveillait les chandelles de suif. A la Toussaint,
Roc froc^ Daudet, Hucher\ pour sonner dans le temps déter-
miné par les statuts, recevaient seize livres et une pinte de
vin. A eux encore de préparer le dais de damas rouge donné
en 1731 par dame Elisabeth Testu, garni de quaire aigrettes
de plumes d*autruche , de quatre iK>nimes de bois avec un
châssis de bois rouge, ce fut à la famille des Menou qu'était
réservé de dresser les reposoirs. Mais que dire des proces-
sions lointaines? A Notre-Dame de Josaphat nous portions
un cierge, mais un autre aussi à la Dame de Chartres : A
saint Taurin les chnntres déjeûnaient pour six livres ; chaque
année on leur payait deux paires de souliers ; c'est que
annuellement on allait à saint Sébastien de Baignolet; et
Tan 1588 la fabrique pour les prêtres, les clercs, les porte-
bannière et porte-clochettes, payait cinquante sols. Cette
même année on soldait cinq sols à Tofficial qui faisait le
^ Les registres mentionneQt souvent les maîtres d*ccolep cotnine assistant a
f église où ils faisaient lieaucouj^* de fonrtifuis rétnbnAes,
iOO ABBÉ OUILLON
sermon pour le roi ; les habitants de Ver, à rencontre de leur
châtelaine Louise de Laval, étaient ligueurs ; bien plus tard
en 1715 nous les retrouvons sonnant au service du roi.
Le jeudi 1^' mai i4G0, une procession ambulatoire, conduite
par messire Chandelier, curé de Saint-Saturnin de Chartres,
avait choisi pour lieux de pèlerinage, saint Séverin de Fon-
tenay, saint Orien de Meslay-les-Chartres où la danse des
morts venait d'être reproduite en fresques, et saint Victur
de Ver. Malheureusement, sur les cinq heures du soir, après
le chant des Vêpres dans la chapelle des Trois-Maries de
Mignières, le tonnerre grondait sur la vallée de Corancez,
et les douze cents pèlerins demandaient à ce Ton ajournât
la visite projetée aux fontaines de saint Victur et de saint
Caprais : c'est ainsi que le clergé et les fidèles de Ver qui
étaient allés au-devant des Chartrains, s'en revinrent désap-
pointés de n'avoir pu fraterniser avec eux^
Le mercredi 5 juillet 1505, il y avait procession générale
de Saint-Père à Saint-André pour demander de Teau, on
portait la châsse de Madame sainte Soline : Philippe Hurault,
le jeune abbé, la présidait avec le Conseil, les clercs et les
paroissiens de Saint-Hilairo, de Mainvilliers, de Champhol
et de Ver : tous restèrent à dîner au couvent « ut moris
est^ ». Les mêmes paroisses se retrouvaient en procession
générale, encore pour obtenir de l'eau, à l'église Saint-
Maurice le vendredi 4 juillet 1603, mais on ajoute qu'autour
des reliques de sainte Soline chaque église avait sa croix, sa
bannière, ses clercs, ses chantres , auxquels s'étaient joints
tous les ofliciers de la justice ^.
Mais le 17 octobre Ver devait se trouver chaque année dans
l'église Saint-Père, pour l'offrande d'une oie blanche à cause
de trois mines do terre sises à Préaux. En 1596, le jeudi 17,
c'était messire Jean Charreau, prêtre à Ver, qui la présentait
en manteau, comme homme serviteur; l'annaliste ajoute
que le fait ne fut pas trouvé bon par tous *. Aussi Tannée
suivante, le vendredi, c'était Michel Percheron, meunier au
< Lecoq, Astrologue^ 1866, p. 164.
a Reg. du fr. François, fol. 250v . Bib. de la Soc. Archéol., XV. 26, mss.
» Ibid,, fol. 251 V . Arch. dép. H. 38.
* Reg, de François Rocu, fol. 255 v.
MOKOGRAPHIE DE ^^R
fO{
[ilin de Loche, neveu de Bordier, le fermier, qui ne put
venir à cause des gensd*armes, l'oie était blanche et avait un
ail pendu au cou; ce fut précisément François Rocu qui dît
la messe ^. L*ûie était donnée à Mîrhcl P. pour qu'il Teq-
graissât d'ici la Toussaint. Il était bien dit que ce devait
être une oie blanche et grasse, mais le plus souvent ce
n'était qu*un jars bien maigre et bien sec -. Comme en Fan
1508. ('ette année-là, continue le frère François, le samedi
ifète de Madame sainte Soline» la présentation de Voie fut
faite à Toffiraiide do la grand'messo par on laboureur de
Loche» nonomé Hammelin Charreau, frère de messire Jehan
Charreau. Bien maigre fut trouvée loie, baillée à nourrir à
frère Jacques Ferron, sous-prieur qui en fit ce qu'il voulut,
et bailla en récompense deux volailles au couvent, c'était
[préférable au jars.
L'église de Ver avait aussi, hélas, ses jours de deuiL Les
maladies graves» la vieillesse à sou déclin affligeait-elle nos
ancêtres, le prêtre leur apportait les secours de la religion :
» vaisseau d'argent où sont les sainieH huiles, crucifix avec
[pied, rituel» tout est inventorié. Dès 1070 nos registres font
mention de la réception des sacrements, sauf dans les cas
assez rares de morts subites qui d'ailleurs sont signalées.
Après le décès, le corps était, parfois môme le jour de la
mort, conduit à Féglivse oii étaient disposés rideaux^ chan-
deliers, chasuble de camelot noir. Le service funèbre, com*
po«é de vigiles, commendaces, messes, s'accomplissait à la
lumière des cierges ouvrés ; puis, d'après les dispositions
testamentaires, le corps était inhumé ou dans le cimetière,.
ou très fréquemment dans régliso, on se croyait ainsi plus
tprès de Dieu et plus près de ses amis. Parfois on distribuait
f à l'issue du service de renterrage la somme de cent sols à
vingt pauvres pour prier Dieu pour le saint du royaume, le
plus souvent pour le trépassé. Mais les gagers étaient tenus
.do faire inscrire sur le martyrologe le jour du décès; on
recourait à ce nécrologe pour annoncer les messes anniver-
ires on de l'octave, lesTrentains grégoriens, les bouts de
Le 22 août 1580, les héritiers de messire Belot deman-
Ibid,, fol. 257 V. Arch, dép., H. 38, fM92 ^.
* Réf. de François Rocu, fol. 288,
102 ABBE GUILLON
(laient toutes les semaines, un an durant, une messe pour le
vénéré défunt ; et le 20 novembre 1571, on célébrait le ser-
vice du bout de Tan pour Pierre Menou du Buttereau;
le 23 février 1581 était dit un autre service avec un demi-
niuid de blé donné aux pauvres. Les libéra reviennent à
chaque page, tant le souvenir du défunt était vif; tantôt ils
sont chantés comme en 1583 devant le crucifix, au retour de
la procession des dimanches, tantôt comme en 1585, au cime-
tière après la première messe, sur la fosse, un an durant, etc.
Dès cette époque nous voyons exister le service général
pour les trépassés, en 157C par exemple il avait lieu le
le 3 janvier, le 22 mai, le 26 mai, le 14 août, le 2 octobre, etc.
II. La Fabrique. — Mk"^ Louis Guillard avait ordonné en 1526 *
de choisir des hommes notables pour administrer les biens des
églises. A Torigine, ils étaient au nombre de deux gagers,
remplissant surtout le rôle des trésoriers de nos jours. Ils
entraient on charge au jour des Rameaux, exerçaient leurs
fonctions pendant un an, et parfois plusieurs années. Ils
étaient élus à Tunanimité des voix sauf en 1759 où ils réunis-
sent seulement la majorité des voix : « le sieur curé prins
feu et s'est emporté contre le général des habitants, attendu
que les gagers ne lui convenaient pas. Les gagers sortants au
contraire persistèrent à les trouver bons et solvables. » Eh
oui, solvables !
Combien il était triste de donner des assignations contre
certains délinquants, certains marguilliers surtout comme
en 1750 qui s'en allaient furtivement emportant une partie
des deniers ! Ces deniers se composaient des quêtes, des
gâteaux, des laix, des chandelles, des bancs, des revenus
fabriciens. Nous possédons la plupart des comptes, faits en
grande partie sur parchemins ou sur des feuilles timbrées,
rendus à la tablette devant les notaires royaux et les nota-
bilités de la paroisse, visites et approuvés par Tautorité épis-
copale seule compétente alors, comme en 1701, 1718, 1723,
1740, 1784. Ayant prêté serment, les Rendant Compte enre-
gistraient la délivrance des testaments, celui :
< Statua synodi carnot., p. 84.
MONOGRAPHIE DE VER 103
D'Andrée Genvrin, donnant cinqunte-six sols cinq tour-
nois en 1665*.
De Marie Heurgué donnant un mînot aux arpans en 1658*.
De Marie Huillerj-, veuve Froc, donnant trois livres six
sols en 1665 *.
De Jacqueline Leroy, donnant neuf quarts aux ousches de
Ver en 1666 ♦.
De Perrine Rousseau, veuve Proust, léguant un minot et
demi aux ousches de Ver, en 1666 *.
De Jeanne RouUin, femme Bré, donnant une maison au
Vieux Vert en 1678 •.
De François Parier, marchand, délaissant quatre-vingt-dix
livres en 1681 ^
De Jean Mode, abandonnant une mine aux Carrières
en 1701 •.
De Louis Collas, avocat, donnant trois cents livres,
en 1708*.
Afin de soulager leur paroisse, ils portaient la diminution
des tailles en offrant une couple de chapons ; Jean Isambert
et Mathurin Blondeau baillaient à titre de ferme pour trois,
six ou neuf ans à Jean Faure, laboureur à Loche, comme au
plus offrant les vingt-sept setiers, cinq quarts de terres
fabriciennes. Auparavant, ils avaient eu soin d'en prendre
saisine et possession : le 4 décembre 1678, les gagers ou-
vraient les huis et les fenêtres d'un creux, à eux donné,
remaniaient les pierres de lieux et autres, arrachaient
les herbes qui pous.saient dans les coins. Le vendredi 12 jan-
vier 1663 devant le tabellion Mathurin Bertin comparais-
saient Jean Collas et Etienne Séguin qui avec les témoins se
• Arch. de Ver, papiers de la fabrique, 1 , liasse n** 3.
a Ibid,, ibid,, n» 6.
« Ibid,, ilnd., n© 8.
• Ibid,, ibid.y n«» 10.
• Ibid,, ibid., n» 9.
• Ibid.,ibid., no i4.
' Ibid., ibid., no 15.
• Ibid.f ibid.f no 45, devant Pérot, curé.
• Ibid., iWrf., no 19.
104 ABBÉ GUILLON
transportaient sur un minot de terre au champtier de Loche,
donné à la fabrique : là il» remuaient pierre, arrachaient
rherbc, le tout en signe de vraie possession au vu et su de
ceux qui ont voulu voir et connaître, personne ne s'y opposa.
Nous les savons encore, nos gagers, payant soixante livres
d'honoraires à messire Pérot, curé; soixante-dix-huit livres à
M. Vallet, en 1791; quatre-vingts livres pour fondation
acquittées par le citoyen Gravelle, curé. Eux aussi invento-
riaient leurs biens et leurs registres ; leurs recollements de
1003, de 1718, de 1789, de 1793 sont très détaillés et curieux ;
miséricordieux quand même, ils s'assemblent capitulaire-
ment pour faire remise du fermage à François Isambert :
c'était dans Tannée désastreuse de 1788 de lugubre mémoire :
le dimanche 13 juillet, à sept heures et demie du matin,
s'était déchaînée une tempête épouvantable; ce cyclone
avait renversé la maison de l'abbaye de TEau et Téglise de
Sours , ravagé plus de quatre-vingts paroisses et le bon cure
Gravelle ajoutait qu'il était à la veille de manquer de pain:
la Révolution y a pourvu.
Honorables
1587. Hilalrti Gonnier, Martin Menant.
1589. Pasquier Poullain, Monou Hilaire.
1639. Jacques Dumiors, Michel Lemairc.
1()44. Jacques Bertin, Gervais Collas.
1657. NoOl Pottier, Jules Monou.
1663. fean Collas, Estienne Séguin.
1667. Mathurin Bertin, Jean Binay.
1668. Anne Gcnurin.
1671. Nol^l Chardonneau, Marin Menant.
1673. Chardonneau, Gabriel Leclcrc.
1675. Marin Tricheux, Sébasticp Bûcher.
ir>77. André Brault, Barthélémy Huré.
1680. Guillaume (laisné), Jacques Panthou.
1684. Robert Hergault, Jacques Choupart.
ir)85. Gabriel Cliardonneau, Nicolas Petit.
1687. Martin Bernier, Guillaume Normand.
1(>80. Alexandre Guiard, Jacques Bidault.
1691. Gabriel Dugon, Jean Mode.
1694. Pierre Collas, Jean Huré.
1695. Jacques Bérault, François Laillier.
1697. Barthélémy Guiard, François Binay.
^^^^^^ MONOGRAPHIE DE VTM lOS ^^^^^H
^^ 1701. Jean Menou, Mathurin Bertin. ^^^|
H 1 71 L Pierre Trîcheux.
1751. Jean Dieu. ^^^H
^m 1715. Jacques Challange.
1752. Pierre PoitrimoL ^^^|
^g 171B, Jean Menant.
1753. Gilles Menou. ^^^H
^ 1717. Jean Gennrin*
1755. François Boivin. ^^^^Ê
1718. Jacques Bertin.
175f>. Jacques Bertin. ^^^^|
' 1719. Toussaint Cailleaux.
1757, Jean Biney. ^^^H
' 1720. Gilles Menou.
1758. Marin Paragot. ^^^H
1721, André Cointard.
1759. Jacques Chenard. ^^^^|
^L 1722. Jean Menou*
17tiO. François Landry. ^^^H
^r 1723. Mathurin Menant.
1761. Toussaint Bînay. ^^^H
[ 1725. MaUiurin Biney.
1762. Jeanne Guillaume « V^e ^^^H
^- 172fl J.^rôme Bertin.
Bertin. ^^^H
^f 1727. Jean Faune.
1763. Jean Menant. ^^|
^ 1728. Sévérin Guiard.
1764. Andrô Binet. ^1
l 1729. André Bîney.
1765. Jérôme Bertin. ^^M
^B 1730. Pierre Menant.
17fM>. Jérôme Aubouin, tailleur. ^^^^|
^ft 1732. François Collas.
1767. Marie Caille, V^" Binay. ^^H
^1 1733. Jean Isenibert,
1768. Nicolas Hamard. ^^^|
^ 1734, Mathurin Blondeau.
1774. Gilles Menou. ^^^H
l 1735. Pierre Leroy.
1775. Jean Paragot. ^H
■ 1736. Mathurin Braull.
1778. Denis Hurgué. ^M
^H 1738. Jacques Paragot.
1779. Toussaint Menant. ^^^^Ê
^H 1739. Julien Leguay.
1780. Jean Brault. ^^H
^B 1740. Jean Mauzaize.
1781. Biaise Aubry. ^^B
^P 17il. Pierre Jousselin*
1782. François Isambert. ^H
17i2. Jean Heurguô.
1783. Louis Laigneau. ^H
1743. Jean Bernier.
1784. Mathurin Biney. ^^^H
1744. François Challange.
1785. Jean Morizeau. ^^^H
K 1745, Louis Genêt.
1786. Jean GuUlaume. ^^^^|
^m 1746. Etienne Ballonne.
1787. Charles Mode. ^^H
H 1748. Jean Biney.
1788. Jean Guillaume. ^^^H
^^ 1750. Jean Menant.
1700. Pierre Ballonne* ^^^H
^ m. Le presbytère de Ver, —
La maison curiale, mentionnée ^H
dans le terrier de 1534, a céd
e la place au presbytère actuel. ^H
Ses murs très épais* sa porte nionumentaîe, ses fenêtres ^H
hautes et larges à carreaux ëtruils, son innneiiso trou ren- ^^^|
1 fermant une poutre en chêne
, piquée des vers, laquelle ser- ^^^H
^p Tait à barricader rintérieur,
tout Justice le millésime 1058 ^^^|
^^ inscrit sur la grosse poutre trauversale. servant d'entrait et ^^^H
de support à la statue de Notro-Dauie du pon( de la Mère- ^^^|
Dieu. Là souvent» notamment
en 1659 et 1609, se passaient les ^H
1
106 ABBB OUILLON
testaments et les locations de terre; d'après un inventaire de
1775, la disposition des pièces n'est pas changée * , ne sont
pas changés non plus les ladères mentionnés jadis comme
agrémentant les jardins de la cure. Les titulaires sont véné-
rables et discrètes personnes
Belot Pierre, il apparaît en 1540 et 1565 *, il assiste à Tin-
cendie de Téglise ; il la réédifie et meurt en 1580 ; un trentain
de messes est célébré pour lui.
Larsonneur Pierre, probablement vicaire d'abord, succède
au vénérable vieillard précité.
Lemoy Mathurin (1586), démissionnaire en 1642, décédé
en 1640 le 3 avril, par le vouloir de Dieu; le jeudi suivant
son corps fut inhumé dans le chœur de l'église : aiant sage-
ment gouverné son troupeau avec fidélité l'espace de soixante
ans : « Je prie Dieu, ajoute le rédacteur du registre, de
m'assister afin que sagement je puisse m'acquitter de sa
gloire. »
Dubois Marin (1643), mourut en 1660 à l'âge de 42 ans ; son
corps fut inhumé dans l'église par le prieur curé de Mo-
rancez.
Pcrot Michel (1000), démissionnaire en 1684 où les regis-
tres ne sont plus signés, fut inhumé en 1689 à Saint-Aignan,
contre de la famille célèbre des Pérot.
Levasseur Jean apparaît de 1685 jusqu'en 1713, oîi il n'est
rien payé pour les honoraires du curé. D'après l'inscription
conservée, il faisait le bardeau de l'église en 1696. Il mourait
le 19 avril 1713 et était inhumé dans le chœur du côté de
l'épître.
Havard n'est resté que huit mois*, en 1715.
Lochon, n'apparaît que l'espace d'un an en 1716*.
< Arch. dëp. B. 431.
2 Ibid,, G. 973. Il est indiqué comme payant un c<;ns à la prêtrière d'Hou-
doucnne. Le dixième registre des états civils cle Thivars indique qu un messire
« Pierre Tiercelin » était curé de Ver en 1611. année où il mourut après avoir
gouverné c<;tte cure neuf ans ou environ : nous avouons n*avoir vu aucun acte ou
signature de ce prêtre ; peut-être n'était-il que vicaire.
^ Archives de Ver. Pop. de la fabrique, liasse 5, n^ 18.
* Ibid,, ihid.
Les registres de Télat civil de Ver sont paraphés par Soyon Jean, curé de
Ver (1716) : ou bien il est resté très peu de temps, ou il y a confusion avec
Lochon pour Soyon.
m wn. 107
Yillet Pierre (1717^ fait le bardeau de U nef en 174^
fêtaient gager» Pierre Jonsselin et Jean Heurgné. DémisaioQ*
najre en ITaO, il meiirt en 1755.
Lecomte Gilles» 1751 , est inhiimé es 1775 dans le cluBnr
après Ttngt-sûL ans d adminiMration ei aotxaofe ans d^&ge^
Le 14 noTembre de celle OBéme année, à la reqnèle de €3ia^
pron, maréchal, ëponx de Ifaiie Leeomie, les scellée étaient
mis à la maison presbytérale, la levée arait lien le 20 en
Uni van l^
GraveUe Jean (U aviil 177<(\«: fl prête serment k la Ré-
roluljon.
Les vicaires cmi prêtres employés à Ter furent :
IMessires Gagur Antoine, 1742: Toussaint, 1582; Séterin
Bérault, 1583; Jean Charreau. loOÔ: François Martin, de
1C20 à 1637 ; VauqueUn Jacques, cité en 1642, avec Huciine
pratique.
IV, Bailliage de Ter* — An bailliage de Chartres qui au
moins ilepuis 1751 tenait ses audiences au premier pilier de
la Tour de Chartres pour juger les ilifiérents de notre pa-
Iroisse, ressortissaient les causes graves iutéressant la ba-
ronnie. De nombreuses liasses '« de volumineux registres*
mentionnent Tappel, la défense de la cause soutenue parfois
par le fameux Pétion de Villeneuve. I^ bailli était à la fois
Juge pré&idial, criminel, et juge de police: 11 constatait les
morts violente-s ou accidentelles. Le 10 janvier 174d, Marie-
>Anne Laigneau. en revenant de la pâture sur une bête asine,
tomba dans la rivière en traversant le gué, et se noya ; il
fallut donner un certificat de catholicisme. Le 15 décembre
1757, vers six heures après-midi, fut trouvé le cadavre d'une
fille morte dans la rivière du moulin de La Fosse ou le biais
de Loche. Elle portait un corset bleu de serge, une cotte de
Ifroc rouge, des bas de laine rouge, une coeffe de toile
blanche, avec un tablier eu toile : la justice laissa ces etTets
^ ceux qui l'ensevelirent Le 25 novembre 1780 avait encore
' • Arch. dép., B. i3L
» Arch, dép., B. 421.
* Arch. dép,, B. 435.
108 ABBÉ OUILLON
lieu ane descente de justice : Alexis Menant, de Gorancez,
avait été trouvé mort, la tête, le corps et les cuisses sur une
pièce do terre appartenant au Chapitre, les jambes sur une
pièce de Tabbayo. au champtier de TÉtang, au-dessus des
Marais, à trois cent trente pieds des fourches patibulaires. Le
17 mars 1777, Victor Leclerc, de La Varenne, portait une
plainte contre les sieurs Marceau-Desgraviers et Bruant, qui
tiraient sur ses oies; les deux fusils furent confisqués,
etc.
Le bailli arrêtait aussi les dilapidations des braconniers :
le P"^ août 1744, Pichot, entrant dans Teau, se mettait aux
pieds et aux jambes des drogues, et prenait quantité de
poissons le long des jardins de Tabbaye : défense fut faite de
pêcher au panier et môme à la ligne ; le 7 août 1704, Fran-
çois Esnault, garde, venait se plaindre, le bras en écharpe :
vingt-deux particuliers du Coudray, armés de fusils, chas-
saient sur les terres de M. de Tubeuf, le garde , en voulant
arrêter les dégâts qu*ils faisaient dans les blés, depuis la
Garenne jusqu'aux Rigolles, fut maltraité. A la justice encore
de prononcer les séparations de bien. Le 4 août 1761, Perrine
Challange était proclamée séparée d'avec son mari. Renard,
meunier à Brûlé. Au rapport de Marie-Claire Bertin, veuve
de François Beauffler, maître d'école, couturière en journée
au moulin, sous prétexte que le pot qui était au feu ne bouil-
lait pas, ledit Renard se mit en grande colère contre sa
femme : il se saisit de la pelle à feu dont il donna des coups
sur la tête de sa femme ensanglantée.
Le bailliage veillait aussi à la voirie : le 19 avril 1760, tous
les habitants étaient tenus de travailler au rétablissement
du chemin de Ver a Loche, le seul par lequel le sieur Curé
était obligé de passer pour porter les sacrements aux habi-
tants de Loche, d'Houdouonne et de La Varenne. Quant aux
difficultés suscitées par le pont de la Mère-Dieu, les docu-
ments abondent.
Citons uniquement la plainte du 12 août 1749, constatant
que le pont n'était construit que de grosses pierres et de
ladères bruts sans aucune liaison de mortier. Le 20 juil-
let 1767, avait lieu le procès-verbal de la visite de TÉchevet
qui avait cinq pieds et demi de long sur trois pieds et demi
de haut avec une ouverture de six pouces.
MONOGRAPHIE DE \'ER 109
Entre les mains du bailli (qui lui-même avait besoin d'un
cerlifîcat de vie chrétienne) prêtaient serment ses assesseurs,
les messiers, les gardes, les tabellions. Les ujessiers étalent
choisis à Tissue de TotUce, la clorhe sonnante ; ils raon-
traient des certificats de bonne vie et moeurs délivrés par
messîears leurs curés, ils s'engageaient à dénoncer le dom-
mage sans pouvoir faire aucun accord, et recevaient deux
sols par setter de terre ensemencée, et autant par chaque
arpent de pré et de bois.
Us exerçaient leur surveillance sur les voleurs, les oies»
les chiens errants, et en particulier les braconniers: ils
étaient élus tous les ans et parfois choisis d'office.
Voici quelques messiers: Michel Vancelle, 1739; Gilles
Leclerc, 1751; Jean Chesneau, 1753; Pierre Braull, 1754;
1756, Claude Meslard, qui alterne longtemps avec Roch
Brault et Pierre Pan thon.
Les gardes*chasses ou verdiers, choisis par le baron, de-
vaient faire preuve de suffisante loyauté et prudhommie, et
ne pas faire grâce aux délinquants partout où ils se mon-
traient dans la plaijie, dans les bois, dans la rivière* Que de
rapports nous avons? celui de Jacques Charon rendant visite
en 1786 à la cabane de Claude Buvette, berger, chez Charles
Mode à Houdonenne: il y trouva deux filets en fil retord,
l'un il perdrix, Tautre à poisson : confisqués le^^ fiîets par
ordre de Pauvert, brigadier de la mai'échaussée. Quelle
loyauté rare dans Pierre Berlin! 11 était en tournée pour
découvrir les auteurs de rupture dans les bois, quand il ren-
contre Jeanne Boulé coupant des branchos de bois vert...
Prise eu flagrant délit, la boissière, connaissant le côté faible
du garde, lui offre de quoi boire ! Bertin se redresse froissé :
« Je sers fidèlement mon maître, répîique-t-il, » il refuse la
pièce et il dresse procès- ver baL
On sait d'ailleurs que toutes les ordonnances étaient pu-
bliées au pr6ne et affichées à la porte de Téglise,
Les tabellions ou notaires préposés aux ventes, aux contrats,
aux testaments, habitaient la grande Maison, occupée au-
Ijourd'huî par la ferme de M. Challet. Le plus souvent ils
'étaient à la fois receveurs du château, et même gardes.
Le premier tabellion à Loche était, en 1574, (ierniain
fl^maire.
ilO ABBÉ GUILLON
Une liasse des archives * contient de très nombreux actes
passés au nom du Chapitre devant Germain Lemaire, notaire
à Ver :
Acquêts du 10 avril 1574, par Mathieu Belot, homme de bras,
demeurant à Ver, de deux boisseaux de terre au terroir des
ousches de Ver d'un bout au chemin tendant d'Houdouenne
à Ver, huit deniers de cens par septier.
Acquêts du 0 may 1574, par Guillemette Danjouan, à Ver,
do deux boisseaux au terroir des carrières pour unze livres,
huits deniers de cens par septier.
Acquêts du 7 septembre 1574, par la même Guillemette, d'un
septier d un bout à la sente aux Asnes tendant de Villemain
à Préaux, chargé de 10 gerbes.
Acquêts par Pierre Menou, laboureur à Ver, au nom et comme
tuteur et curateur d'Alinne Menou, fille mineure (1574).
Acquêts par Jehan Lemaire qui a acquis de Marin Pichot,
marchand, demeurant à Houdouenne, un creux de maison
doublée, où il y a une cheminée avec place de masure, de
Pierre Bordior, texier en toillos, demeurant à Houdouenne,
qui a acquis de Bordier, un niinot trois quarts de terre en
une pièce au terroir du chemin de la Haye de Prunay.
Acquêts par Jacques Panthou, laboureur à Corancez, paroisse
de Dampmarie, cinq minots au terroir de Vaugirard.
Acquêts par Marin Damoiseau, ung jardin clos de murs au
Vieux Ver.
Acquêts par Guillemin Denis ung demi minot aux ousches de
la vallée de Ver, juxte le chemin d'Houdouenne à Loche,
etc.. etc.
Les autres tabellions furent Nicole Bertin en 1585, Joseph
Lemaire en 1012, Jean Genvrin en 1016, Julien Poulain en
1043, Jacques Bertin en 1054.
Cette famille des Bertin occupa le notariat pendant plus
d'un siècle. L'étude était importante, d'après un recollement
sommaire, elle avait cinquante-neuf registres, cinq cent qua-
torze minutes, vingt-quatre pièces attachées ensemble, et des
liasses innombrables. Par malheur, le 24 août 1767, Petey, le
' Arch. dép., G. 975.
MONOGRAPHIE DE VER IH
procureur fiscal et le grellier, se iranspartaient k la Grande
^TMaisun de Loche, somitiaicnt René Chauveau de leur ouvrir.
ît faisaient Finventaire ; ils posaient quatre sceaux sur deux
bandes de papier appliquées sur une grande annaJrL', c'était le
^ésor pour renfermer les titres de la seigneurie. Montant
I*escalier ayant vue sur la rue de Loche, ils mettaient pareil-
Hement les scellés dans les chambres du seccnid étage* Fina*
IMement les tablettes furent vendues trois livres. En 1T7Ô, le
dernier des Bertin fut remplacé par Nicolas Girot, feudiste,
^ui démissionnait le 28 janvier 1782 et cédait la place à Jean-
-«Jacques FéraudeU prédécesseur de Peluche ; l'étude était
transportée à Chartres.
V- Juridiction de rahbaye de Saint-Père. — Nous avons
^'U plus haut les raisuiis du la juridirtiun de Saint- Père sur
Xa paroisse de Ver, voyons maintenant, son étendue et son
^^xercice. Cette abbaj-e possédait le lieu et le manoir de la
*nétaLrie de Ver, maison, granges, étabies, bergeries, cours
^t jardins, le tout clos, juxte le chenun de Morancex à
IHoudouenne d'autre bout, près de Téglise et la rue corn-
:ïnune. Trois nmids deux minots de terre y étaient joints
^insi répartis, quatorze setters près le cliemin de Chailres
il Dammarie, six mines au Carreau, dix-huit setiers en trois
pièces, appelées la Petite -Motte : un quartier de pré par
devant la métairie, près !o chemin du château et le cours de
Tenu, deux arpents en la prairie de Muret» vingt setiers au
^hamptier de la Vacherie, cinq mines aux Coutures, quatre
setiers au Crot du Bois, quatre setiers à Gas-de-braise, trois
xainols à la Justice, sept setiers à Marinvan, cinq setiers à
Xoché, et dix autres aux vallées de Thivars. Les conditions
<iu fermage sont pour le preneur de payer cinq muids de blé
niéteil, c'est-à-dire deux parties de blé froment et 1 autre de
seigle, douze Hvres de beurre et deux chapons; il doit en
plus héberger le couveiït qui vient au nombre de dix per-
sonnes célébrer le divin otltce la veille et le jour de saint
V'iclur qui sont le dernier jour d'août et le premier de sep*
tenibre; il lui faut en plus traiter les religieux le jour de la
^ecetie. Assemblés capitulaîrement le prieur et les frères
paissaient bail» le samedi 10 mars 1601 à Michelle Bertin^ veuve
U2 ABBÉ GttnXON
Jean Rousseau \ le 31 mari^ IGIU, à Jean Gonnier ^ en 1018
au mois de férrier à Mathy Menant conjoiniement avec Gilles
Beloys^ le 13 mai 1045 à Pierre Gonnier, cultivateur à Loche»
et à André Chitflet, laboureur à Ver *; il serait trop fastidieux
de continuer la série de ces baux que nous avons tous enre-
gistrées: notons quelques particularités, en 17â3, le 30 janvier,
il est question d'un quartier de pré proche le château neuf;
en 1727, le 7 juillet, Pierre Tricheux fermier et sa femme
Christine Lejards, s'engagent k apporter le jour de Saint
Victur à chacun des religieux un gâteau bien conditionné ;
les heureux titulaires du gâteau sont dom Philippe Charon,
sous-prieur, François de Guittebert, Pierre Antheaunie,
François Noirault, Thomas Durand, Guillaume Grisel, Augus-
tin SohieFt Louis Daligi'e, Jean Cormuran» Joseph DuvanceL
N'allez pas croire que les bons religieux étaient exigeants ;
le 3 août Wy^y par suite d'une tempête, tous les blés avaient
été abattus^ ils faisaient aussitôt une remise sur le fermage*.
Les bons religieux 8 intéressaient aux biens de la terre : ils
imitaient le Chapitre qui, en 15.T>, faisait sonner tous les
jours, pendant une heure, à six heures, la cloche des bien»,
depuis Quasimotlo jusqu'à la Trinité; plus tard, en 1643, par
suite de la fondation de Jean Girardot, la cloche sonnait jus-
qu'à la Saint Remy, Les bénédictins de Saint-Père depuis la
Quasimodo juscpi'à la Toussaint sonnaient aussi leur grosse
cloclie pour exciter les fidèles k prier Dieu k llntention des
bieuH de la terre **
Si les novices allaient manger de la crème à Mainvillîers
dans les temps de paix, ils venaient aussi h Ver célébrer là
fête patronale, mais laissons la parole au chroniqueur: « Le
lundi 31 août 1598 fut assemblé le chapitre après dîner en la
salle du couvent pour nommer des religieux qui aillent faire
office ce jourd'hui à Vêpres et demain tout le jour de M. Saint
* Ardi. dép., B; 115, pchm. 6 feuilles,
* Ibid., 8 f. pchm. 8 feuiïlos, sceau en cire*
* îbid,, double bail, fun de pap. H feuil. fautre de partb. 10 Toi.
* Ibid., pchm. 13 kl
' Réperloires d'actes capitiiL |ar le frère FrançtHs Rocu. BibI, de la Saciété
Arch, XV, :î()mss., t« i5L
* Piniard. Bibl. de ia Sodéié ai'cà.y t« t>0 v.^ mss. 43.
MONOGRAPHIE DE VER
in
V'ietur pâiron fin liou et village de Ver, nous sommes accoii-
tuniês de toute anUquitéil*Cûvoyur deux ou trois prêtres, avec
un diacre et sous-diacre, avec un ou deux novices selon Toc-
currence*, et quant migou deux dos garçons et serviteurs
domestiques, de céans ; sauf eu 15l)Û qui était Tannée de devant
le siège mis devant Chartres, tout le royaume de France était
en grand trouble à cause des guerres civiles, comme étant
Tannée du plus grand effort ; personne n'osait sortir des villes
sans être pris et rançonné ; pour cette occasion Ton délaissa
d'aller faire Tollice au dit lieu de Ver, Ton chargea le curé du
lieu de faire le service le jour et vigile de Saint Victur, pour
cette année-là seulement et sans tirer à conséquence, crai-
gnant par trop le danger d'aller nous faire prendre sur les
chemins pleins de gens d'armes, voleurs, tant d'une part que
d'une autre, et payer une rajiçon pour sept ou huit personnes.
L.es pitaulx et villageois de Ver grondèrent et murmurèrent
de quoi Ton n y avoit point esté -, la dicte année. Le tout se
pacifia le plus doucement que Ton put, apaisant les dits rus-
tiques qui menaçaient déjà ne vouloir plus diiiier ou champar-
ter ; pourquoi on recommença Tannée du siège 1501 : o Quelle
fête c'était donc à Ver, surtout quand Tabbé de Saint-Père
daignait venir présider en portant la mitre et la crosse, en
donnant la bénédiction en habits pontillcaux comme c'était
son diYiit reconnu [lar le pape Jean XXII, en 1142, sur les ter-
res dépendant de Saint-Père ^. »>
Cette coutume est-elle plus singulière que l'offrande de
répervier faite pai' le sieur de Maintenon, le 15 août, en plein
chapitre» plus bizarre que la suivante racontée par le chro-
niqueur de Saint-Père : » Le samedi 16 octobre 1598 fut faite
la fumée de gcfuèvre a(*coutumée à faire dans cette église
(Saint-Père), par Jehan liurryer et Charles Charpentier, no-
vices, lesquels commencèrent h une heure après midi afin de
Gnir à quatre heures pour les Vêpres où lo peuple afflue par
dévotion nu autrement *», Autre temps, autres moiurs :
dans le sein du vénérable Chapitre, il y avait également un
Rpg. de François Rocu,f<» 285.
i /Airf.,f"v. 285.
3 Pjnlariî, f* iîL lîiliL «Je la Sodtîtu archéol, n« \'X
* Rcg. du trèrtî hautois, W "IWJ,
T. XIII, M. 8
lU ABBÉ GUILLON
chanoine charge pendant la messe de recevoir aussi une oie
blanche commeredevance. Aux critiques déplacées, faites pai
un savant qui respectait pourtant d'ordinaire les usages anti-
ques * , nous préférons Texplication pieuse de Me*" Pie
« C'était, dit-il, un symbole de la virginité de Soline, comme
le fil de soie était la marque de son martjTO, comme la
gousse d'ail, signe de force, rappelait ce que la virginitc
et le martyre avaient demandé à Soline de générosité. »
VI. Mœurs et usages, a) Les Maisons. — Les chaumières
de nos pères avaient leur bouge en contre-bas du sol : Ton
y descendait par une ou plusieurs marches : on parlait sou-
vent d'un creux de maison doublée, dans lequel il avait four
et cheminée.
En lisant les testaments et les inventaires, nous voyons
que l'ameublement ressemblait beaucoup au nôtre, en 16C6 :
six draps de ht tant bons que meschants ; neuf couvre-chefs,
un lict et une couchette, une couverture de lict telle quelle,
cinq pièces de vesselle destein : chaudrons de fonte ; table,
tréteaux, etc. En 1009, un creux à Loche se vendait vingt
livres tournois. Juxtaposé était un creux de grange couverte
de chaume, une étable en sinax avec un jardin clos de murs
en boauge ; à côté de l'étable, les écuries aux mulets avec
leur auge et râtelier en bois d'aune, etc.
Un peu de luxe commence à apparaître dans les fermes :
en 1040, on en voit qui sont couvertes en tuiles avec plu-
sieurs chambres basses : l'inventaire du 3 mai 1703, dans
la ferme de Marie-Anne Louvard, femme de Jean Binay,
régisseur de M. Tubeuf, nous montre cinq chevaux, six
douzaines de pigeons, deux bergeries avec soixante-dix-huit
bêtes à laine, huit vaches, un taureau, deux veaux; trois
douzaines de volailles. Cinq cents bottes de foin et des
montres nombreuses de blé et d'avoine. Selon l'inventaire
de la Grande Maison, fait cette même année, elle comptait
plusieurs étages; plusieurs salles, cabinets de toilette,
buffets, parasols, fusils, etc., c'était déjà le bien-être.
h) Ilahiianis. — Ver, avec ses laboureurs qui occupaient
^ M('moiros do la Société , tome VI , Lecoq.
MONOGRAPHIE DE VER li5
la ferme de Saint-Père, possédait différents corps d'état, les
tailleurs comme Damien Pottier, Gabriel Mulot, les tisserands
comme Pierre Panthou, Etienne Seiguin, des sabotiers, des
cabarretiers, des bergers comme François Froc, des cou-
vreurs comme Pierre Travers et Jacques Choupart, sans ou-
Wierles pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle^
Loche était fermé au sud par des portes qui ont donné le
nom de Barrière à ce quartier : Les liasses de la fabrique
signalent : Damoiseau et Poitrimol, charrons; Guiard Barthé-
lémy, menuisier; Leroy, maréchal; Jules Menou, couvreur
^n ardoises; Michel Charpentier, boulanger; Denis Leloup,
'îiaçon; François Parier, Marin Renost, Jacques Brault, mar-
chands ; et la veuve Imbault, couturière ^.
Reneuve comptait les familles des Daudet, savetier, et des
'^i^enou , charpentier.
Houdouenne possédait les Collas, lesDallonne, laboureurs,
l^s Mode, locataires de la ferme du Chapitre, où le cens
était payé.
Le Buttereau était occupé par les Genvrin en 1603 et
1091, qui s'allièrent aux Bertin, et les Menant en 1711:
Herre Menou les avait précédés sans laisser de descendants.
Pierre Pesant n'existe dans aucune liasse ni dans aucun
registre : on fait mention de la veuve Pesant Pierre (Reg.
de 1GG3), d'une autre Marie Pesant qui mourut à Loche en
16G3, et des controusches de Ver sises juxte les pierres à
pezant.
c) Les Terres. — Jusqu'au milieu du xviii*' siècle, le paie-
ment de la location s'effectuait en blé méteil bon loyal et
marchand. Chaque setier se louait deux minots huit quarts
de blé, en 1099, Barthélémy Guiard prenait à bail pour neuf
dépouilles les vingt-deux seticrs dos terre de l'Œuvre,
moyennant quatorze setiers de blé rendu au marché de
Chartres ou sur les murs du cimetière. En 1775, le même lot
* Registre de Ver, iG5G, iimai: « décédé vu la ville de Uaïoniie Jacçjiics le
ï^rince revenant de voyage, ainsi qu'il appert par le certificat de riiopital de
l^rdeau qui fait aussi mention du décès de Pierre Busclier, natif de ceste pa-
roisse, ayant fait aussi le voyage. »
* Papiers de la fabrique, 5 1 , n^ 57. Payé à la veuve Imhault, couturière ,
ï^wr la façon de deux surplis, 3 livres.
llfi ABBÉ GUILLON
se louait deux cents livres en argent, et quatre muids
blé, de même qu'une mine à Trizay trouvait fermier p
trois livres. Les conditions ordinaires du bail sont a:
exprimées dans un acte du fermier du pressoir * . Le pren
sera tenu de : « dûment labourer, fumer, cultiver et er
mencer les dites terres par les saisons ordinaires ; dliab
ladite ferme avec leurs domestiques, de la garnir de m
blés, chevaux et bestiaux en quantité sulllsante, d'étaupir
de fumer et d'entrenir les soignées et fossés; de cou
en coupes ordinaires le bois de la Garenne, d y laisser
baliveaux en quantité suflisante, d'entretenir les bâtimentî
bon estât..., etc..
» Laisseront les preneurs toutes les pailles , fumier et f
rages et engrais, moyennant... 10 chapons, 12 pollets b
et gros : 12 livres de beurre frais : 400 gerbes de chai;
tout javelé, prêt à être employé. »
Souvent encore le preneur était obligé de payer les fi
du marché pour la livraison, mesuragc et déchargea
moyennant quoi les gagers payaient le dîner à Chart
pour 40 sols. Parfois la mévente exigeait des frais supj
mentaires pour un garde grains qui recevait 3 liv., 7 s., (
fJ) Les Malheurs. — Par suite des « guaises » de Gouab
à Muret, et de Loche à La Varenne, de la mauvaise chaus
de Ver au bourg, les chemins n'étaient guère praticables,
les grandes eaux empêchaient souvent la circulation. (
inondations étaient fréquentes: aussi l'autorité public
s'émut-elle : de grands travaux furent entrepris en 17C2 i
Grandes Planches: nous y voyons occupés les diffère
corps d'état : Paragot, meunier, fournit les pierres ; Poitrin:
charron, avec Gilles Menou travaillent les planches ai
quelles ils ajoutent des gardes-fous. Entre temps, pour
chemin de Ver à Morancez, et la rue du Friche, des tom
reaux de sable à charger, et à écarter, empêchaient les
vriors de chômer : ils étaient payes quinze sols par jour,
un équipage de cinq chevaux pondant quatre journées
demie coûtait 27 livres.
Tantôt c'étaient les fauves qui enlevaient et dévorai»
* Arch. (lép.,E. 1810.
MONOOllAPUIE DE VKK
ii7
les enfants: Le premier registre des actes civils raconte
ainsi un accident de ce genre : « 20 août 1581, lut iiihunié
Donys, fils de Pierre Daudet, aagé de 8 ou 9 ans ; fut lequel
prins dans le pré que Ton appelle 'j Couiîreys » par une
beste sauvage laffuelle le priiit par le millieu du corps, lui
ff^ndit tout le ventre. L*enfant s'écria : sa mère vint à lui, le
print par le bras et Testa à ladite beste» laquelle jcttait par
terre ladite femme et de rechef ropriotrenfaiilpar le iiiilieu
du corps qui cria à haulte veux : («Adieu, ma mère,^> joignant
les mains: et icelle beste le porta depuis des dits présjusques
«le lautre côsté du chendn de boyau : le monde survint: la
'^este lascha l enfant demy mort qui vesquit environ 12
heures, »
Tantôt c'étaient des épidémies, comme dans les années
^f*(jl, où il y eut 33 morts ; 1002, oîi il eu eut 49, le fléau ne
^ossant qu en 1*}<j5; tantôt c'étaient des maladies inconnues,
^Oinme celle qui frappait, en 1074» Barbe Trochard, femme de
^athurin Bertiu, etc. Mais toujours la religion cila charité
^lirëtienoe* .séchaient les larmes de Vépreuve. Les testa-
|ïients qui nous restent prouvent la bonne intelligence entre
s familles.
En 1600, Jacqueline Leroy donnait à la veuve Godefroy, sa
*^ousine, une couverture blue, à cause de la bonne amitié
*lu*elle lui a rendue.
En 1G78, Jeanne abandonnait des linges dans le milieu
«lesquels il y avait une autre toile faite à Taiguille, sa robe
Violette, sa robe verte, tout cela en guise de reconnais-
séance.
En 1081, François Parier, dnnnait h son filleul quarante
lî^TCS, une fois poyées, pour être uns à intérêt jusqu'il sa
ri:fcnjorité: le môme abandonnait à Mario Bertio, sa servante,
ciix livres outre le service qui lui est dfi le jour de saint
-J oan-Baptiste ; le môme enfin léguait à Françoise Leroy,
Areuve de Godefroy Léger, six Hvres pour prier Dieu pour le
x^epos de son âme.
* Rf^, tîe Ver, 16 i5, le 1 i iiovmbrc ■ fut Iiiliumé le corps d'i«i pauvre
Viomnir ûk'iidiarU di; porte en p«irt<". Étant éloigné de son païs, ii dÉninl ma-
Vadi\ fut rrcoiçoii par plustf oi s biniiies personnes, lui aidant, le sollieilaut p;ir
thariié en sa maladie. Vivant en la crainte de Dini. et en la foi île notre Mère
1^ «unie Église, recognu pnur tel pai- luoy curé soussigné. Dubois.
118 ABBE GUILLON
Comme de nos jours, certains ménages co-habitaient long-
temps ensemble; le 10 avril 158^4 était inhumée Barbe,
femme de Mathurin Bélot, âgée de quatre-vingts ans, et qui
avait été avec son mari, soixante-un ou soixante-deux ans,
remarque le registre. Les aumônes, filles de la charité,
alïluaient abondantes, dans le temps des malheurs: c'étaient
les bonnes demoiselles Recoquillé, qui ayant déjà fait une
fondation en faveur des séminaristes pauvres, ajoutaient
soixante livres de rente pour des missions à donner à Ver
de huit ans en huit ans '. C'était Tabbaye qui nourrissait nos
pauvres, c'était la baronnie de Ver qui en 1783 faisait passer
au bureau de bienfaisance mille quatre cents livres et pour
procurer de Touvragc aux ouvriers, instituait les ateliers de
charité, travaillant au chemin de Ver à Morancez.
Ver ressentait le contre-coup des malheurs publics. Le
souvenir des Anglais hantait la mémoire de nos aïeux; ils
montraient le polissoir d'Houdenne comme l'instrument sur
lequel les Anglais aiguisaient leurs armes, la Mare aux Anglais,
près de Tachainville, comme un lieu de leur étape ; on aurait
môme rencontré des boulets dirigés contre l'ancien manoir
assiégé par ces soldats d'Outre-Manche. Le 10 mars 1437, les
échevins de Chartres^ faisaient un voyage à Orléans, pour
faire savoir aux marchands qui s'apprêtaient à ramener du
blé chez nous, que les Anglais occupaient toute la Beauce, et
que nulle puissance n'était capable de les guetter. Et pourtant
le traité de Brétigny datait de loin (1300) qui avait pu donner
quelques espérances de pacification. Vers 1470 pourtant, le
ciel est rasséréné et le notaire-curé, messire Tiercelin, peut
tranquillement travailler à son nécrologe. Mais quelle pitié
dans notre beau pays.
Après, ce sont les Reitres, ramassis de suisses, d'allemands
et d'anglais à la solde des huguenots, qui s'imposent à notre
contrée, vivant à nos dépens. Auneau sera leur tombeau,
mais en attendant, le 1**^ juillet 1502, douze cents de la compa-
gnie de Roquendoff s'acheminant au camp de Blois, devaient
séjourner à Morancez et rcfiuer chez nous : aussi M. d'Eguilly,
lieutenant, ordorne-t-il aux gens du plat pays de mener à
' Mémoires de la Société Archéol. d'Eure-el-Loir. Tome X, p. 312.
3 Rpg. des échevins de 1437 à 1 i38.
^
MONOGHAPHIK DE VBR
Chartres, blé, vio, bétail et autres meubles, pour mettre le
tout en sécurité : les meuniers, au cas que Feu nemi approche,
devront retirer en ville les fers de leurs moulins et d'en
abattre les ailes*. Des doléances furent bien adressées à la
duchesse de Ferrare qui ordonna une enquête ; mais comme
il arrive la plupart du temps, elle ne produisit aucun résultat
satisfaisant pour le beauceron. Des courtisans chartrains qui
ne voyaient aucun mal chez le paysan lui signalèrent un seul
inconvénient remarqué par eux : « quelques compagnons ont
ôté de nuit k*s filets de quelques preneurs d*alouettes; ils se
sont emparés de celles qui étaient prises, et à trois lieues de
hartres, au village de Chamblay, il ont mangé les dites
'alouettes le lendemain vendredi >» * î Malgré ses multiples
processions blanches à Chartres, Henri III n'avait pu gagner
la confiance des Chartrains qui doutaient de son orthodoxie.
Le 15 janvier 1577 toutes les paroisses surburbaines s'asso-
iciaient avec celles de la ville pour créer la Ligue, destinée à
manutention de la religion catholique '. Yer donna son
cm, ses registres nous indiquent des dépenses votées pour
subvenir aux frais des fortilications. Et pourtant Ver avait
une châtelaine fortement soupçonnée de favoriser le protes-
tantisme, la demoiselle de Loche, madame de Laval n'était
g-uère orthodoxe. Le 27 mai 1578 on accordait facilement aux
protestants comme cimetière le jardin de cette dame, sis hors
la porte Guillaume, devant le monastère des Filles*Dieu*;
plus tard on saisissait deux iiuiids de blé, à elle appartenant,
pour être converti en farine au magasin de la ville. Malgré
tout, les gagersde Yer élisaient un homme vivant et mourant
qui fut son vassal au nom de la fabrique, mais ils entrete-
naient aussi de bonnes relations avec les chartrains. Vers ce
temps-là (1581), les villages et les bourgades aux environs de
Chartres sont infectés de la peste : on défend aux taverniers
de tenir cabaret dans le cloître le 8 septembre, jour de grande
àllluence^ Trois années d*épreuve pour les habitants de Ver,
* Reg. des échcvins de 156(1 à 15Ci.
3/èiV/., de 1551 à IM).
3 IbifL. de 1577 à 1607.
* Ibid., de 1577 a 1607.
» Ibid.
ABBK GIJILLON
eux aussi visités par le fléau : comme les chartrains il leur
faut porter la verge blanche^ une clochette au bout : leur»
maisons sont marquées et croisées* Mossire Larsoiineur visitait
les malades, portait le surplis passé seulement au col comme
les clercs tonsurés, mais entrait-il dans les maisons pour
administrer les moribonds, ou les malades se présentaient-ils
aux t'enétres et aux portes, ainsi que cela se pratiquait à
Chartres, nous Hgnorons? Au reste les cas de mort ne furent
pas très nombreux. Entre temps se passaient dos procédés
traeassiers de la jiart du seigneur doMorancez. i\L de Ligneris
n'était pas orthodoxe : ceux qui passaient par le gran<l
chemin du roi de Chartres à ÎSIelay, (Haient battus à Morancez
par ses gens et ses serviteurs ; on ne portait plus à la ville ni
grain ni vin. Il fallut une sentence du 27 janvier 1583 pour
rendre le chemin libre'. Visite princière le 2 août 1584:
M. do Cheverny, chancelier de France, gouverneur général
de Chartres, devait souper à Tabbayo de FEau : les échevias
de Chartres, les édiles de Ver se transportaient au couvent
pour lui l'aire un présent de vin-. En 1585 la peste cessait,
mais Farmée étrangère et ceux de la nouvelle religion étaient
aux environs, le 19 novembre 1587, M. de Sourdis ordonnait
plusirurs corps de garde. Au mois de juillet 1588, le roi
attendit à Chartres le duc de Guise qui fut reçu avec un tel
applautlissement que le roi même en lut jaloux ; le peuple
de trois k quatre lieues k Fentour, averti de la venue du duc
à Chartres était accouru, à peine pouvait-il se défendre de
crier: Vive Guise'- I Le :30 septend^re de cette même année,
le roi allant k Blois empruntait notre chemin de Bonneval ;
hélas, il n'était pas pavé partout, on le remplit à la hâte de
gravcus, et Fon acclama chevaux, coches, carosses et autres
trains et harnois en grand nombre ^ : Ce n'était plus le train
du pieux pèlerin qui venait de Paris à Chartres, à pied,
c'était le train de Forganisateur do la tragédie de Blois,
Assassin du duc de Guise, le roi est excommunié ; Chartres
se rallie de plus en plus à la Ligue : le 17 mars 1589» Chéron,
^ Reg. des échevins de 1577 â Ui07.
^ Manuscrit anonyme de lu liibl, de la Saciété Arch, d'Eure-et-Loir, f* 42.
* Souchet, Vïl, p. i(j3.
L
MOKOORAPHIR DE Vl&R
lia et fermier de la châtelaine tlo Ver» est appelé à deux
heures à la chambre de ville pour se purger (îu serment
d'avoir bien tout livre, meubles et deniers appartenant à
^M"»* do Loresse, Les paroisses voisines de Chartres travail-
lant aux fortifications; ils fournissent quinze hommes: Sours
et Berchères se sont abstenus, chaque habitant payera six
écus sols et un écu d'amende. Tout est en désarroi, les
troupes de Châtillon et de Sourdis logent à Thivars et à
Ver \ le Béarnais est là, l'ennemi fait nue extrême dili-
gence, menant son artillerie jusqu'à Luisant, le long de
Pouavilé, près de l'abbaye de l'Eau, près du pont du Muret
et contre le bois de Ver, la capitulation de Chartres put
seule donner quelque temps de répit.
e) Les Ecoles de Ver. — Une ordonnance datée du x\^ siècle
avait pour but de rattacher de plus près aux curés les clercs,
résidant au moyen âge à Loclié» et chargés depuis d'incul-
quer selon la méthode de Gersoa les éléments de ia religion
et de la grammaire. Au commencement du xvnr siècle,
nous voyons les maîtres d'école affectés simultanément au
service de Téglise et à renseignement^. La cinquième liasse
des papiers de fabrique [n° 3) nous indique que Ton flt pour
13 livres de réparations à la maison frécole, dès Tannée 1727.
Où était-elle siiuée? Les archives départementales^ nous la
dépeignent ainsi : i une maison et une chambre servant
d ecolle oii il y a fours et cheminée, cour, jardin de un
minot et demy, clos de Uiurs de beauge» assise au bout du
village de Loclié, à la Barrière Juxte le chemin du pressoir,
de Loche à Mignières et la grande rue au Bois m. Voici quels
en furent les titulaires:
MM. Pierre Robin, 1717 ; Jacques Petay, 1719; Talforeau,
17:5.3; Vincent Huchet, 1142; Etienne Hochet, 1750; Etienne
Leroy, 1782,
Pendant qu'à l'exemple des Sabotières, ou Sœurs de Saint-
< Souchet. VUI, p. âi3.
2 Pap. de la fabrique, 5 i., ii" 50. 1717» Payé au raaîU'c crécole pour avoir
ilave l'église: 6 fois deux sous,., cy i2 s.
!ùùi.^ 5 b 11^ V^. Payé à Vincenl Huchet pour son salaire iPa voir servi
fégtise et sôimé à la Toussaint, 15 \i\\ 15, de même eu 1756, eu 17^5.
3 Arch. tlép., E. 1808.
i
122 ABBÉ 6UILL0N
Paul (1682), les Dames de Tabbaye s*occupaient des petites
filles de la paroisse, une idée religieuse inspirait, au
début du XVIII® siècle, à Madeleine David, la pensée de
léguer à la fabrique 3.000 livres pour rétablissement d'une
école de filles. Par son testament du 22 juin 1719, M. de
Tubeuf y ajoutait mille livres. Les rentes, en 1721 et en
1752, étaient touchées par messires les curés, délégués à cet
effet par les habitants, puis versées entre les mains des maî-
tresses d'école jusqu'au jour fatal du 17 avril 1792 où Leroy,
maître d'école, porta tous les titres au district de Chartres
(papiers de la fabrique, 10« liasse).
CHAPITRE V
VER AU TEMPS DE LA RÉVOLUTION.
Ver ne s'est pas associé — du moins son cahier ne nous
est pas parvenu — aux doléances que 282 paroisses ont pré-
sentées à Chartres le 2 mars 1789. Les plaintes portaient sur
les augmentations des impôts occasionnés par les exigences
des seigneurs et la décadence de l'agriculture.
Le cahier le mieux documenté est celui de Morancez
rédigé par maître Girot notre ancien tabellion (Annuaire
1848) : il indique les causes du dépérissement de la culture
dans la brièveté des baux, la destruction des corps de ferme
et le défaut de laboureurs. Les événements répondirent par
cet afireux cataclysme qui sema partout des ruines lamen-
tables.
Nos marguilliers font encore un inventaire du mobilier de
l'église en 1789, mais ils perdent en 1790 le titre de gagers
pour former le conseil général de la communauté de Ver qui,
le 22 avril 1792, à l'issue des vêpres paroissiales, et le
16 juin 1793, au son de la cloche, après la publication faite
précédemment, se réunit dans la maison commune. Un der-
nier recollement du mobilier est fait le 6 pluviôse an H, et la
voiture de Louis Laigneau mène au district de Chartres
toute l'argenterie et cuivrerie de l'église dont le prix attei-
gnait mil neuf cent quatre-vingt-dix livres: les différents
ornements sont mis aux enchères : les armoiries autour de
l'église sont eflacées : les fleurs de lys et les armes ôtées des
MONOGRAPHIE DE VER
[croix et de la cloche : un curé eonstiiulionnel nommé Wau-
I jiscoste est chargé du service religieux.
Le 12 aTril 1791, la municipalité de Ver demande pourtant
conserver son église : ce qui lui est octroyé» Elle est ven-
due à M. Mirey, chaufournier à Chartres, qui la laisse à
l*usage de M, Gravolle, curé assermenté '*
On tire le salpêtre des murailles, le dallage est enlevé» le
<^veau seigneurial est violé, les cendres de dame Elisabeth
Richard sont jetées au vent, et le 5 vendémiaire (an III)
35 livres 25 d. furent accordes à la conintune pour dépense
quelle a faite w afin de retirer de la ci-devant église le cer-
I cueil de plomb. *>
fLe presbytère seul resta intact» le 27 messidor an IV, un
honnête homme ^ Etienne Mirey w déjà acquéreur de régliseï
rachetait moyennant L350 livres, y bâtissait une partie
neuve l'an V et le donnait en bail à M. Gravelle» curé cons-
titutionnel : une note de M. Fétu dans son registre de 1804,
nous apprend que ledit Gravclle tout en étant ofBcier de
l'état civil faisait régulièrement les baptônies dont il nous
dresse la liste. Peut-être même célébrait-il la messe, au
moins vers 1799, car Gosset nous dit dans son registre que
Tan Ylll, le préfet de Chartres avait défendu expressément
de sonner la cloche pour inviter les citoyens à Texercice
d*un culte quelconque et avait imposé aux ministres du cuHo
l'obligation de ^^erment de fidélité à la Constitution : il nous
raconte en outre que l'an X, h^ Z^ ventôse, nn vul fut fait au
préjudice de Gilles Menou, percepteur à Loche, pendant que
celui-ci était à la messe.
Le château était terminé en 1783: au moment de la Révo-
lution, le baron s'étant avisé de faire quelques réparations
les gens crurent naïvement que M. Tubeuf démolissait la
toiture pour en faire des balles au profit des étrangers. Cette
calomnie ouvrit à la tamille de Ver, tontes grandes, les
portes de TexiL II était temps, car quelques jours après^ le
château était vendu, acheté et démoli. Ses principales pièces
* Pap. de fabrimie. 9 1. n. 6, 6 pluviôse an H : Nous nous somnoRS mis eu
' possession dus ciels» aUeiidu ipe le ciloyen Gravellp était sur le point d'abdi-
aller: il ne disail plus de messe, il est dû au ciluyfii Leroy, sacmtaiu et maître
'école, 75 livres.
Fait daus Téglise sur les C 1/2 du soir.
I
124 ABBÉ GUILLON
d'ornement servirent à décorer Thôtel du Grand Monarque,
à Chartres, bâti de ses dépouilles, le 4 frimaire an II. On
amenait à Chartres du château de Ver, huit voitures de bois
et de fer confisquées sur l'émigré Watbois Perrière.
A Gilles Menou (1792) et à Gravelle Jean-Baptiste (1702),
succéda Gosset Jacques Nicolas (1793) qui fut maire pendant
la Révolution. Ancien président du parlement de Toulouse,
il avait acheté du district Timmense propriété de l'Abbaye
de l'Eau. Il rédigea un registre, aujourd'hui perdu, qui débu-
tant l'an Vn, passe sous silence les années sanglantes, mais
décrit les fêtes princières célébrées le 14 juillet an VIII à
Ver : « Tous les travaux sont suspendus ce jour et le lende-
main, la jeunesse étant invitée à des danses champêtres au-
tour de l'arbre de la liberté. La générale a été battue, et la
garde nationale s'est rassemblée chez le capitaine Isambert:
à trois heures, en corps bien ordonné , ayant en tête la mu-
sique suivie de tous les habitants, s'est transportée chez
l'adjoint (Auguste Genêt) où à son apparition la garde a fait
une décharge de mousqueterie : de là, on s'est rendu chez le
maire où des décharges et des évolutions militaires ont eu
lieu, courses, jeux, etc. »
Entre temps, Leroy, maître d'école, portait à Chartres tous
les titres de rente affectée aux écoles : la chaussée était à
nouveau réparée: le 8 novembre 1700, le cordonnier de
Morancez, instructeur de la milice de Ver, recevait sa solde,
et l'on payait à la veuve Etienne Huchet, 2 liv. A, pour chan-
delle et poudre à canon fournies à la garde nationale : tandis
que Jean Isambert présentait aux députés Vangeon de
Coudray et Enault de Bonville, une requête pour la remise
de la taille.
Le plus succinctement possible, analysons les registres,
assez embrouillés d'ailleurs, du district de Chartres pendant
la révolution. On sait que les biens des églises et des sei-
gneurs, réputés biens nationaux, devaient être vendus au
profit de la municipalité, qui comme de raison n'a pas
touché un sol de bénéfice. En la grande salle des séances,
sise à Chartres en la maison ci-devant conventuelle de Saint-
Jean-en-Vallée , paroisse Sainte-Foy, Daniel Chartier, Etienne
Jumentier, et Jean Drouin, administrateur, procèdent à la
vente.
MONOGRAPHIE DE VER
i25
Biens de la fabrique de Ver: Onze mînots au terroir de
Ver, affermés à Chrétien pour quarante-trois livres, adjugés
à Pierre Bourdeloup ; onze oiioots vendus àChevard Vincent
notaire, pour trois mille trois cents livres; un demi-arpent
au pré Rondeau, adjugé à Pierre Lefebvre pour deux mille
cinq cent vingt-cinq livres; une mine juxte le citoyen Cou-
bré, aux vignes de Ver, vendu pour huit cent vingt-cinq
livres à Pierre Jattier, jardinier à Morancez; trois minots
juxte d'un bout le chemin de Berchères à Morancez et d au-
i^tre bout le citoj^en Saint-Laumer, adjugé pour mille quatre
ïnt soixante-cinq livres à Louis Labbé et k Jean Chedeville.
T^n jardin à arbres fruitiers, juxte le chemin du Vieiix-Vert,
^adjugé pour quinze cents livres à Louis Binet, laboureur, etc.
Biens de la cure : Trente setiers de terre affermés avec
ïs herbes des courtilles de Saint-Caprais et les Verjolins, k
Nicolas Hamard, laboureur à Ver, pour vingt-quatre setiers
le blé et six chapons, adjugés au deuxième feu» pour sept
ûlle huit cent vingt-cinq livres à Louis Julien Coubré, fils,
bourgeois de la paroisse de Saint*Michel, qui s'en dessaisit en
^^veur de Barthélémy Huart Delamarre» bourgeois de Saint-
Aignan^.
Biens de Saint-Père : La ferme et métairie de Vert consis-
tant en bâtiments nécessaires à rexploitation, cour, jardin,
clos, trois muids, trois setiers, deux mioots de terre labou-
f'able, trois arpents, trois quartiers de pro en deux pièces,
l*Une en la prairie de Muret, près le moulin de Gouabiîle, le
tout affermé à Nicolas Hamard pour quinze cents livres, fut
Vendu le mercredi 9 février 1791, à Huart Delamarre, ancien
président de Télection de Chartres, au septième feu^ pour le
prix de trente-six mille livres'-*.
Quinze setiers de terre à Préaux, trois arpents et un
quartier à Vor, aOermés h Mathurin Binet, laboureur à
I^oché moyennant seize setiers de blé, furent adjugés le
jeudi 31 mars 1791, pour onze mille cinq cents livres à
A^chart, maire de la municipalité de Thivars^,
Cinq arpents de pré de Gouabiîle de Tévèché de Chartres
* Ardi. dep,, foods de la Révolution. District de Chartres, If, n" 58.
' IW., ibid., n« 58.
126 ABBÉ GUILLON
et de Tabbaye de Saint- Père réunis, affermés à Mathurii
Chonard, laboureur à Morancez, furent vendus le jeud
10 mars 1791, au quatrième feu, à Paillart, secrétaire, pou:
Bazin, aide des contributions*.
Une pièce de cinq arpents, dans la prairie de la Grappe
près Tabbaye, divisée par rigoles, relevant de la chapelL
de Saint-Sauveur afiermée à Jean Mode, laboureur à Bar
jourville, fut adjugée le mercredi 23 février 1791, au sep
tième feu, au sieur Bazin, ancien aide -directeur, pour neu
mille six cent vingt-cinq livres.
Enfin, pour nous restreindre, quatre arpents et demi d(
pré à deux herbes en deux pièces, près du pré Chataille
dépendant des Carmélites, affermés à Gabriel Hureau, char
retier à Loche, pour cent-vingt livres et quatre poulardes
furent adjugés au troisième feu pour quatre mille six cent
livres à Boullay, curé de Vacheresse-les-Basses : c'était l
cinquième lot de la vente qui avait lieu le mardi 25 oc
tobre 1791 \
Nombreuses sont les ventes des terres appartenant i
rémigré Vatbois-Ferrière, et qui étaient affermées à Nicola
Hamart. Signalons parmi les acquéreurs, Belzenne, institu-
teur à Ver, qui le quatrième jour complémentaire de Tan l\
achète quelques arpents plantés en bois, Vincent Chevard
notaire, Etienne Mirey, chaufournier, et surtout Gosset
ancien président, qui se partagent les prés de Lancez sur h
pied de quatre à cinq mille livres l'arpent ; Sainsot, Tarchi
tecte, était plus habile, il en achetait beaucoup par l'entre-
mise de Jacques Hurtault, concierge à l'administration di
district : tous les prés, réputés excellents, étaient affermés ai
citoyen Morct, ci-devant concierge du château. Combiei
la plupart de ces ventes oflîcielles étaient dérisoires
le 10 juillet 1701, on adjugeait sans débat une courtilh
contenant un quartier, sise près le pont de Ver, à Delamarre
bourgeois à Chartres, rue du Chien-Vert, pour trois cent
livres et trois arpents de pré à Bazin, autre bourgeois rue dei
Epars, pour quatre mille huit cent vingt-huit livres '. Le lund
^ Arch. li^p., fonds de la Révol., H, n^ 11.
2 Ibid.,ibid., IV, no 131.
3 Ibid., IV, n" 113.
MONOORAFHTE DE VER
J^ décembre siiîvaiit, au coiitmire, it y avait dos enchèreH
lîinltiples pour des mêmes biens de la cure. A propos d'une
courtUlc plantée en bob blanc, Louis Bhiet mettait quatre
cealâ livres, Jacques Heuilault, menuisier à Chartres, donnait
Tine siireiichère de cent livres: c'était Desgorces, taillandier
èi Chartres, qui en devenait adjudicataire pour six cent trente
livres \ Le jeudi D lévrier 1702, il s'a^nssait d'une antre petite
<:ourtille, appelée la courtille du Yerger-aux-lisses» également
de la cure: se trouvent amateurs, Michel Doîaniare, citoyen
^clif, pour cent livres, Lnnis Binel, charretier à Ver, pour deux
<!ents, Huart Delamare, pour deux cent cinquante» Coubré
Saint-Loup, pour trois cents : on alluma quatre feux, Binet resta
-acquéreur pour six cent dix livres^. Dew femmes même s en
triaient; le jeudi 12 avril 1792, après le deuxième feu, une
nioiselle Barbereau, fdle majeure à Chartres, prenait pos-
session pour quinze cents livres d'un arpent de pré, relevant
^u cî-devant Grand Séminaire, dans la prairie Lancé,
affermé à Etienne Genêt, sabotier, pour soixante-trois livres ',
CHAPITUE VI
VER DEPUIS LA REVOLUTION (1801-1901)
II») Vêfjlise. — M. l*abbé Jean-René Fétu, ancien vicaire
\ Lèves jusqu'en 1792, époque de sa déportation en Angle-
rre, après avoir été nommé curé d'Houville en 1802» était
installé en 1804 à la tête de la paroisse de Ver. Aidé par M. le
comte de Ferrière et la fabrique, il se met à Tœuvre de la
réparation. Mirey fournit des pavés pour la nef et le chœur
qui sont restaurés, des tuiles pour couvrir la partie mauvaise
de la toiture, de la chaux pour refaire les piliers. Chaque
corps de métier travaille de concert : citons en courant
k^Joseph Challange» Jean Périneau, Louis Bûcher, Joseph Tas-
^ftet, Simon Leclerc, etc. La commune elle-même vient en
aide. Destouques, peintre décorateur, redonne un vernis gris
* Arch, d^'p., fonds de la 11*5 voL, V, n« ÏOTG, IcUre G.
- /6frf., V, lettre M, n» il20. CVst la courlillo de Veijeolins.
^^ Ihiâ., i6iW., MLr« K.,ii'^ 1187.
128 ABBÉ 6UILL0N
de perle au maître-autel , aux trois tableaux. [La Résurrec-
tion, saint Caprais, saint Victur; leur vétusté les a fait rem-
placer dernièrement par des statues] au portique du chœur.
Successivement, la chaire, le banc d'œuvre, le confessionnal,
les bancs du chœur ont été renouvelés.
Le maître-autel en pierre artistement fouillé, les sept ver-
rières du chœur, la gracieuse chapelle de la Sainte Vierge
ouverte en 1866 par le zèle victorieux de M. Tabbé Proust et
ornée de quinze vitraux sortis des ateliers des Carmélites du
Mans ressortent davantage depuis la réfection des murailles
et du bardeau primitif.
b) Le Presbvtrrc, — Lors du numérotage des maisons,
Tan IX, le presbytère portait le numéro 71, et était occupé par
Mirey de Chartres, précédemment acquéreur. La commune
Tachetait en 1806, et le premier novembre de cette même
année M. Tabbé Fétu s'y installait : c'était la religion qui
allait refleurir. En 1811 et années suivantes, le presbytère
était réparé, les boiseries de la cuisine faites, les murs de
soutènement du jardin et ceux du cimetière restaurés.
M. Fétu mourait le 21 janvier 1820 à Tâge de 75 ans : la fa-
brique faisait poser une croix do fer sur sa tombe.
Après un court passage de M. l'abbé Dallier, M. l'abbé Cha-
vigny (1829-1836) faisait aimer sa paternelle juridiction de
tous ses paroissiens, attristés de son départ pour la cure de
Saint-Laurent à Nogent-le-Rotrou. M. l'abbé Gouache (1836-
1851) sut donner une impulsion au mouvement religieux de
la paroisse, terrifiée par l'attentat perpétré sur son pasteur
devenu alors curé de La Loupe. C'était à M. Tabbé Saturnin
Proust (1851-1884) qu'il était réservé de recueillir les fruits
de zèle de ses prédécesseurs, pendant une glorieuse période
de trente-trois ans.
c) Messieurs de la Fabrique :
1806 et années suivantes. — André Aufroy. — Simon Leclcrc —
Siméon Menou. — François Gcnct. — Louis Bûcher. — Comte
de Ferriôres. — Marin Chrétien. — Jean Aubouin. — Joseph
Tasset. — Jean Brault. — Mathurin Levacher. — Jean-Baptiste
Gcnct — Sébastien Choupart.
1820. Josepli Challange. — Charles Mode. — Jean M. Travers,
Thomas Heurdier. — Laigneau Heurgué. — Thomas Heurgué.
1832. Vincent Menou.
MONOGRAPHIE DE VER 129
1833 et années suivantes. — François Régnier. — Jean Pierre
"Tasset. — Jacques Voisin.
1843 et années suivantes. — Aubouin Brault. — Jean Guil-
laume.
1856. — Eugène Menant. — Régnier François.
1866. — David François. — Menou Florentin. — Régnier
Joseph.
1884 et années suivantes. Menou Gilles. — Taillebois Charles,
Genêt Jean-Baptiste. — Dufour Joseph.
d) La Mairie, — Sauf en 1852 oii le Conseil municipal l'ut
suspendu, Tentente existait entre les différents pouvoirs :
les successions dynastiques nous laissaient indifférents :
M. Genêt, adjoint pendant quinze ans, prêtait serment de
fidélité à la Constitution en 1800: de même, en 1815, et en
1848, M. Levacher, la main levée, jurait de maintenir le
gouvernement.
1793 — 1814. MM. Gosset, maire, Genêt, adjoint.
1814 — 1821. Richer, maire, Levacher, adjoint.
1821 — 1827. Comte de Ferriôres, maire, Chrétien, adjoint.
1827 — 1830. Levacher, maire.
1830 — 18-40. Durand, maire.
1840 — 26 février. Legrand, maire.
1840 — 5 juillet. Levacher Mathurin, maire, Menou Denis,
adjoint.
1845. — Guillaume Jean, adjoint.
1855. — Genêt Jean-Baptiste, maire, Ferrand Jean, adjoint.
1859. — Ferrand Jean, maire.
1865. — Menou Denis, maire, Dumuids Jean, adjoint.
1870. — Cartier Jean, maire, Jousselin Pierre, adjoint.
1871. — - Menou Denis, maire, Cartier Jean, adjoint.
1874. — Cartier Jean, maire, Challet Elie, adjoint.
1878. — Binet, maire, Ferrand, adjoint.
1884. — Challet Arsène, maire, Brault Hippolytc, adjoint.
1888. — Binet Augustin, maire, Jousselni Eugène, adjoint.
1889. — Jousselin Eugène, maire, Chuteau Augustin, adjoint.
1892. — Jousselin Eugène, niaire, Chuteau Augustin, adjoint.
18%. — Jousselin Eugène, maire, Challet Emile, adjoint.
1900. — Jousselin Eugène, maire, Challet Emile, adjoint.
0) Lrs rruins, — Les leçons de nos vieux maîtres d'écolo
semblent à peine avoir été momentanément interrompues
T. XIII, M. 9
MO ABBK GUILLON
pendant la Révolution. Voici quels furent les titulaires di
l'école de Ver, dans ce siècle :
An III. 23 brumaire. MM. Menant Jean-Baptiste.
An IV.
Belzenne *.
An VII. 13 ventôse.
Menant Mathurin-Pierre.
1813.
Menant Jean-Georges, f 1851.
1840.
Champion Victor, démiss, en 1860.
1860.
Hetté Jules.
18G8.
Lesage Philippe.
1871. 1" février.
Robert Félix.
1871. 6 avril.
Bire Adrien.
1872.
Trubert Jules.
1878.
Girard.
1881.
Arnoux.
1894.
Marie.
1898.
Téton Eugène.
Située au haut de la Barrière, Técole fut transférée le^
3 avril 1809 près du presbytère : les vieillards se rappellent
avec plaisir les leçons de leur vieil instituteur, à la fois bedeau
et sonneur. En 18:35, Chrétien échangeait pour la vieille école
son logis qui fut aménagé peu à peu jusqu'à ce que le nou-
veau palais scolaire, terminé en 1884, eût satisfait aux exi-
gences académiques.
1. Kcoîc (I(*s Sœurs de Notre-Dame, — Rêvant un bien
sérieux pour sa paroisse, M. Tabbé Proust avait résolu,
malgré sa pauvreté, de faire revivre le couvent de Tabbaye
de TEau pour l'instruction des enfants. A mi-côte, assez loin
de la rivière, pour n'en pas éprouver l'humidité, assez près
du bourg pour éviter Tisolement, il bâtit de ses propres
deniers une école qu'il agrandit successivement, et qu'ouvrit
le 8 décembre 1855 sœur Marie-Joseph, née Fanny Guichard.
Cette première supérieure prouva combien son zèle et ses
talents avaient emprunté aux montagnes familiales du Jura
(le ténacité et de constance. Seule d'abord, puis secondée
par d'autres aides, elle donna un grand développement à
^ Il habilait une maison de la fabrique en haut de Loche ayant cour et jardin,
le 17 septembre 1793, elle fut mise en vente, mais non adjugée. (Fonds de la
Révol., archives dép. VI. n. 432).
MONOGRAPHIE DE VER «31
réducation de l'enfance; les nombreux succès remportés, et
les encouragements prodigués même aujourd'hui à rétablis-
sement par MM. les inspecteurs prouvent que la religion
favorise renseignement.
A l'école est annexé un Pensionnat.
2. Kcole municipale de filles, — Plus tard, au moment des
lois récentes sur les écoles, un nouvel établissement voté
par le Conseil municipal , fut ouvert le 13 janvier 1872, par
M"" Arnoux, à laquelle succédèrent en 181)4, M"* Marie, et,
en 1808, M"« Téton.
HISTOIRE DE L'ABBAYE ROYALE
DE
NOTRE-DAME DE GRANDGHAMP
L'ancienne abbaye de Grandchamp, ordre de Prémontré,
faisait jadis partie du doyenné de Mantes et de rarchidiacono
du Pinserais, diocèse de Chartres. La petite paroisse de
Grandchamp, qui tire son nom de Tabbaye, est, depuis le
concordat de 1801-1802, réunie pour le culte à la paroisse de
la Haute-Ville, doyenné de Houdan, diocèse de Versailles:
elle est limitrophe de la paroisse de Boutigny, diocèse de
Chartres *. Nous avons eu la bonne fortune de pouvoir com-
pulser à loisir un Inventaire abrégé portant la date de 1720,
grâce à la bienveillance do M. Adolphe Fontaine, proprié-
taire en 1879, de ce qui reste de l'ancienne abbaye de Grand-
champ. C'est ce document qui nous sera, pour partie et par
rapport surtout aux chartes françaises, un guide sûr dans ce
travail assez diflicile que nous entreprenons, sous les
précieux auspices de la Société Archéologique d'Eure-et-
Loir ^.
Nous avons puisé aussi d'utiles et nombreux renseigne-
ments dans Hugues d'Estival ^, la Gnilia Christiana, et la
Franco Pouti/icale. Nous avons copié sur des originaux ou
des pièces authentiques, des chartes latines, à la biblio-
thèque Nationale, à celle de Sainte-Geneviève, aux Archives
* Grandchamp csl à 3i kilomèlres do Cliarlros, à 12 kiloniôlros do Nogoiit-
lo-Roi, à ii kilomètres d'Eporiioii, à 15 kilomètres de Moiitfurt ol à 10 kila-
mèlros de Houdan, son chef-lieu de canton.
- L'ahhayc de Grandchamp intéresse Thistoire chartraine au premier chef.
Sur 38 paroisses dans lesquelles elle avait des revenus, 20 appartionncnt au
diocèse actuel de Ghartn's, et la plupart des autres paroisses sont voisines do
ce diocèse.
3 Prœmonslrafensis ordinis Annales.
NOTRE-DAME DK GIIANDCIIAMF 133
nationales, mais surtout aux Arfhivos de Seine-ot-Oise,
Enfin quelfjues litres ou documents urmK ont été THuruis par
des personnes obligeantes quo. nous remercions vireniont,
M. le comte de Dion au premier r;nig, M. r.rlïbeGuérin» curé
des Eiisarts-le-Roi et auparavant de la Hauteviîle, M, Breton,
autrefois receveur de reuregisti-ement, à Houdan, M, Pignot,
receveur de rentes, à Septeuii, etc.
C'est par erreur que le R. P. Louis de Gonzague, dans ses
Arahivtis Norln*rtitws de Friture, indique un carton de pièces
originales, à Soubise* sous la cote L. L. 1. 5îKi: ces pièces
ont rapport au Prieuré de Grandchamp, ordre de Citeaiix,
diocèse de Meaux; c*est la cote S. 4, 243-51 qu'il faut
consulter au sujet de Pabiiaye de Grandçhanip, ordre de
'Prémonlré. jatUs diocèse de (Chartres. Il est h remarquer
que des quatre abbayes de Prémontrës qui faiî^aient, à rori-
iue, partie du di(»cèse de Chai'tres, celle de l'Etoile en fut
listraite en 1(»07» lors de la formation du nouveau diocèse de
Blois» dans lequel furent comiiris les archidiaconés de
^Vendôme et de Rlois. Les (rois autres abbayes, tlu moins co
■qui en reste, appartiennent, depuis 1801 au diocèse de Ver-
î^ailes, savoir : Abbecourt paroisse d'Orgeval près Poissy,
Joyenval paroisse de Retz, réunie à Cîiambourcy, et Grand-
champ. Cette dernière abbaye ne fut peut-être pas la plus
import^inte des quatre» mais telle qu^elle était, surtout dans
1rs premiers siècles de sa fondation, elle produisait un bien
fort appréciable au p<jint de vue de la Religion et même à
celui des intérêts matériels : c'était ce que cherchaient ses
fondateurs et ses membres ai>rès leur sanctiltcation person-
nelle.
Cette histoire c^nnpreudrn la série des abbés de Orand-
champ, les bulles et chartes données en sa faveur et parve-
nues jusqu'à nous. Un court appendice résumera Fétat actuel
de ce qui reste de cet ancien monastère et aussi celui rie
l'église de Gambaiseuil , premier séjour îles Prémontrés en
ces contrées. Nous laisserons en manuscrit des actes moins
importants que nous tenons à la disposition de ceux qui
voudraient les consulter.
Abbé A. GAUTrER,
curi" de Bon lign y-su r^Obton, Eure-el-L<>îr.
VvLTh, juin I81«J. (tS60-t88S).
134 ABBE GAUTIER
OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES
Saint Norbert, mort en 1134, archevêque de Magdebourg,
fonda dès 1120, Tordre des chanoines de Prémontré, sous la
règle de S. Augustin que Dieu lui avait révélée *.
Quelques-uns de ces religieux vinrent, plusieurs années
avant 1178, s'établir à Tombre de la modeste église de
Gambaiseuil, pour y servir Dieu et honorer la Vierge Marie,
par la prière, la méditation, les fonctions du saint ministère,
y faire défricher les terres incultes. Un des prieurs de cette
maison, Guillaume est cité en 1188, dans une bulle du pape
Clément III « Willelmo priori sancte Crucis de Gambaiziolo » :
or ce prieuré a été Torigine de Tabbaye de Grandchamp.
C'est pourquoi on lit sur une liasse des Archives nationales
de Paris : « Gambaiseuil, berceau de Grandchamp ». C'est
aussi pour cette raison que nous verrons plus loin un certain
nombre de donations ou d'actes relatifs aux religieux de
Gambaiseuil. M. A. de Dion pense que l'abbaj'e de Grand-
champ a été fondée en 1180, par Simon III, comte d'Evreux,
seigneur de Montfort*. Du reste, il est certain que l'abbaye
de Grandchamp existait déjà en 1178, d'après la copie authen-
tique d'une charte de donation en sa faveur qu'on lira plus
loin.
Amicie, comtesse do Leycester, seconde femme de Simonin^,
dès 1165, signalée dans les bréviaires chartrains, comme la
fondatrice de l'abbaye de Grandchamp, l'aurait été de concert
avec son mari dès 1178, ou môme avant, et aurait seulement,
en 1208, confirmé les donations précédentes, faites en faveur
des religieux prémontrés de Grandchamp. Cette origine est
désormais incontestable. Nous y reviendrons toutefois, en
quelques lignes, à l'occasion de cette charte. Gambaiseuil
* Prœmomttratensem ordinem instituit, divinitùs accqi>tà per vùum régula
à Sancto Augustino. (Office de Saint Norbert).
' Du niùino, on lit dans le Dictionnaire topographique du Cartulaire det
Vaux-de-Cernay : « il y avait à Grandchamp l'abbaye de Notre-Dame, fondée
vers la fin du xii« siècle par les Seigneurs de Montfort-rAmaury. »
• La première s'appelait Mabault.
NOTRE-IUME DE GRANIKHAMP
levint alors une cure à la noniLiuition do Fabbë ilu nouveau
monastère*. L'abbaye de Grandchamp fut ainsi établie dans
la paroisse assez voisine de Cnret ou Saiiit-Jacques-du-Hillois,
à laquelle elle donna plus tard son nom. Toutefuis la petite
^■église do ce dernier vocable existait encore en 1238 et même
■en 1240 et 1271 ^
^K La paroisse de Saint-Jacques du Hillois (llleium) avait
^■ion siège à Curet {Cureiam, Cureltim); elle était composée
des hameaux des Bouleaux, Champeaux, Pincourt{Pinicurtis),
du Breuil, au moins pour partie. De nombreux ossements ont
été trouvés, vers IBOO, dans la cour de la ferme de M. Jacques
Vorimord, au centre dudit liameau de Curet, emplacemoïitt
selon toute apparence, de lancienno église et de Tancien
^fccimetière de la paroisse Saint-Jacques du Hillois. A lappui
^de notre assertion, voici ce que nou« lisons dans le Cartulaire
de Saint-Thomas d'Eperoon : 1217, avril, de Cureto
•> Reginaldus de Munciooei Dei gratine carnotensis episcopus,
» dilecto nostro A . i^reshytero de Ctfrelo, vjiis/jfte saccesso'
f vibits, damus et concedimus décimas novalium intra fines
» Parrochie sue constitutas, ita taiiien quod pro bono pacis
Isi inter ipsum et Priurcm de Sparnone, Patronuni ejusdem
m ecclesie, perpetuo observande » Et encore: « Curot,
aujourd'hui Grandchamp, était à la collation du Prieur
d'Kpernon » (A. de Dion). Par ailleurs, nous lisons dans le
Fouillé de 17ti8 pour le tliocèse de Chartres: h Abbaye de
^Mrrandchanip. Patronne, la Sainte-Vierge. Ordre de Prémon-
^Bré. Collateur et présentateur, le Roy. Revenu 2.<M) livres»
^Bar Houdan ». Et plus loin : « Grandchamp, paroisse, prieuré-
cure. Patron. Saint Biaise, 5<3 communiants. Revenu, 7fK)
livres. Présentateur, T Abbé du lieu, A. P. I>. M., Conférence
et poste de Houdan. Election de Montfort-rAmaury, »
Le blason de Tabbaye de Granilchanip était « d'argent à
Parbre de sinople ». (Armoriai général). Le monastère, FAbbé
' (iairibai>(Mii], l'ablté dt* Graiiduhamp e^i présent altjur, fête palrûiiale, sainte
^Cmix, !25commynianrs^ confiTenci*. poste etéleclion de .Monlfort (roiiil!*"' rie J73H}.
- Ces sorï*^5 de Iran.ilalions eurcMil lieu d;ins le cours des siêclf^s pour ini
cï gi'and n^mître de moLmstèies de toute cibsei-vance : dùmenl aiilorisés au
calahle, et swuvi'nt favurisr'S par un généreux biriiraiteur, les reli|j;ieux choî-
issaieut un emplacement, sinoti plus vask% au main!; plus sain, plus fertile et
^ 8îir,
parU-
dù Paris*.
àtortMkmiioiii,
m Onadral «. (Toir OMpaphie ée éom Taîsseil^ . Huguei
d^Esural, 4aM les AmmIi» de PrteoDtré, quliûe celle
OwIdKdH^rincalarederaS: • Le emrliilaireflerib-
biferoyile de N«-I>. de Onmdrhiwp eit un Totnme in-folici •
doîit le p^titr eA tnteé, i«Bè cmTem, arec tmeciMiTeriiii^^
de iasiae ; c'eit le reoKfl de lo«e les lims ei p^Mers qQ c^ ^
a pQ recoaiT€f josqQ a rasBée iœ4 K depû
; et ks Mens de TaMire de tt^adrliwim faU
Elaifileanra^pirkentnde f es IT* Pruçaû
G&qianI Anleinp, eUié cûfiwiidifiîre de bdite abbaye. Ot ^^^
yajûoiitéoiinacteslaiiaeliwonnadepB^ «iiatri^-^^
eoni paraphée el sigaéi par le aiev Lofraiid, préxùi
Saiiil-GenBai»«a-laye, ce qai perte leur nooibre total
ET
! ée !L-S< 1,^. tes liV^lle 4r ]
tt* 87ie. SCC9H #çîÎM, un* àèck,
ï: « S. HUfll» Grvaéîi aimmi\. "
l^ Ifll'lâgl). mteTaM m^Ê
'~ )k Taotiqae, lemt «m am» èê b i
CB wfWÊ wt' caenaM- G0 iccai cc k pvcéatst il
cMimai pnBKSir ve ccmhtt et taon cocBrcr ■es
prîmes pMB- k repps 4e Piae ér laob IX, rai ér Fnaoe, di
parffit5 ilfll).
Le catal^pK 4e M. Oonet d*Âita « an die «s Jen scem^ bit
meaùmi i'm sopm opfil dv prina de fiffMddaaf : € S. Prmig éê i
fjtmp9 », pnnvnvit du mmèe du Lsaire^ depani pwH «tp dans Tnicendi^
l«r7L 11 ivoi pirler sa» doate do aàiaa : Sa» raid de 4â •
4ii* 9,3t0), im cette Iteoide : SMbai Pnom di Grmdi
XVn^ aède (leOg), il rt^ffsenlr la $^te ?kr^^ debait, ^
attilale, jm de bce, drapée k lioliqae, eouramée d*«i
porum sor mù kis gaucte 1 Enbiil iérnt^ atsa ninbè, igete—t de b 1
dMe le cbbt di aMide me suimmUi «ne croa. à draîb €l à fa^be di fit
? de i diyés, s^aèfgat dm «ote ne Iwn rr^nfMiif I
ffOTRE-DAME DE uttA Mu il A,MP i'M
2:J5, ainsi qu\m k«s a troiivos ilaus les originaux tlnut le
f artulain? est la copie* Mais pour Fauloriser et lui donner la
force de l'firijLrinaL en cas que les titres oriiriïiaux vieimeut
n se* perdre, il a fallu recourir a Tauloritc* légitime et aux
formes de justice dont les actes sont : nu arrêt du Parle-
ment, rendu le 11 juin IfiS;?. qui nrdnnne la collation tles
titres de Tabbaye de drandchamp, à la requête de Tabbé
Antoine, par devant M. le Prévôt de Saint-fTermain-en-Laye,
conformément au concordat passe le 4 décembre ItiHl ;
une requête du 22 septeuibrc 108;î, prêsentr^e mi hoc audit
prévôt, par ledit abbé; une assi.g:naUou aux parties, du
12 février 1^84, par exploit de Duhamel, huissier royal,
il. rctfet susflit; et le 15 février l(î84, la roUation des titres
par le sieur prévôt de Saiui-(rerniain-en-Laye, sur les origi-
naux, en présence du sieur Autoine, abbé deCiraudchamp, et
cle R. P. Humblot, prieur du collège de Préniontré, a Paris. >*
Ainsi autorisé, le cartulaire fut in dô ment retenu, après la
mort de 8on fils, par le père de l'abbé Antoine, racheté de
lui, le 10 mai 1720, par le père de Tabbé Four nier, pour la
fiiomnrie de 3tXl livres. Ce cartulaire contenait, entre autres
<3hoses remarquables, une petite histoire de la fondation
«,1e l*abbaye de Grandchamp, des dillé rentes révolutions qui
lai sont arrivées par les incendies, les guerres civiles, etc.
Nous ne savons s'il existe encore ; sa perte serait vraiment
regrettable. Nous n*avons eu entre les mains que llnren-
_aire abrégé, fait et dressé en 1720, sur ledit cartulaire, par
,e?i soins de ^P* Michel-Georges Fourïiier, abbé coiumenda-
aire de Tabbayc royale de N.-D. de Grandchamp, diocèse
Lie Chartres, concernant ses droits, biens et revenus. Cet
iiven taire est rédigé eu français.
ABBES REGULIERS
117H. — Sous im fîhhr dotît ie nom ne nous osi pas pnrventi,
^i/ao/j d'Anet domw à FAhImyp tie Ormidchump /i* ilef ot les
ii^i*res de Salnl-GerniBin'if'^Gniiknl^ ptiroisse de Uuainvilte,
l^^r^rrse de Charirefi, pour y éiahlir un prieuré it eerlahies
>Qdiiions. /. iV..... (1178),
In nomme sancte et îndividue Trinitatis^ Amen. Ego
138 ABBÉ GAUTIER
n Synioii , miles et dnus de Agneto, (Anet) * notum facio
» omnibus ad quos présentes littere pervenerint, qiiod, de
» assensu et voluntate uxoris mee, dedi et concessi in purain
» et perpetuam eloemosynam Eccletie béate Marie Grandis
» campi (Grandchamp) ^ et canonicis in ordine Premonstra-
» tensium, Deo ibidem desservientibus, feodum meuni quod
» vulgo nuncupatur Saint-Germain-le-Gaillard , et omnia
» dependentia ejusdem loci, sicut inferiîis declaratur, cum
» omni jure, dominio et libertate, situatura in terra meâ de
» Guinvilla (Guainville) , sub tali forma quod ahbas dicti
» hci tencbitur amodo mittere unum de canonicis suis qui
» mysteria divina ibidem faciat pro saluté meâ et uxoris
» mee et precipue pro animabus omnium amicorura, ante-
» cessorum et successorum nostrorum. Pretereà dedimus
» vobis quadraginta arpenta nemoris juxtà Brollium do
») Guinvilla, sicut per metas dividitur, et triginta et septcin
» arpenta terre arabilis propè locum adjaeentotn, et duodecim
» in loco qui dicitur de angulo nemoris, et quatuor arpenta
» pratorum, et duo arpenta terre insimul in Parochia de
» Nantelio (Nantilly), juxtà rivulum de Nigra (Vesgre).
» etpratum Guillelmi Brunchardi, dni de Nantelio, et feo-
» dum Richardi de Gareneriis (Garennes, près Ivry-sur-
» Eure) et duo arpenta terre in duabus peciis de aliâ parte
» predicti rivuli ; unum juxta iter quod ducit de Nantelio
» predicto ad Calceiam (La Chaussée-d'Ivry), et unum arpen-
» tum sub itinere de Guinvilla, et tria arpenta, unum de
>> Ribaust et alia duo propinquiora, et unam domum cum duo-
i> bus hortis in dicta Parochia, et unam aliam ante crucem
» de Ibreio (Ivry-sur-Eure), cum accessoriis suis; viginta
» quoque et octo arpenta vinearum, veleocirca, in pluribus
» peciis, que sita sunt inter Nantelium et Guinvillam et
» dictum locum sancti Germani : que predicte videlicet
» vinee, i)rata, horti, hospitalia et terre valent singulis
» aanis in censivis quindecim libras et duos solides turonen-
» ses annui redditus in festo sancti Remigii apiul sanctum
» Germanum ; et omnes res predictas do et concedo vobis
* Ou t Aliieto. »
^ Abbayo établie priinilivement à « (lambaiscuil o dit une note explicative des
Archives nationales.
XOTRE-DAME DE GRANDCH.VMP f:î9
» in purain et perpcluam clemosytiam pcr maous nostras
' tanquam census vesCros paciOce et quiète et sine ullà
coactioûe vendeadi in perpetuiiiii iiossidendas, cum suis
accessoriis scilicet amendis. vendis, rensivis et omnibus
aliis redhibentiis, quoquo modo possent accidere : in cen-
sivis nichil juris vel eonsuetudiois, sine justilia seu domi-
nio, unhi vel nieis lieredibus retiiiendo in eisdeni, excepta
magna justitiâ tantuniniodo. ïnsuper dedî vobis oontuni
solides parisienses anniii redditua in prepositura niea de
Agneto, in octavâ Natalis Domini, tali lege servata quad
dicti canonici tenebuntur in rutiirmn singulis domiuicis et
in perpetuum celebrare missain in capella ruea de Aguelo.
Etiam dedi et coiicessi eisdeiu ut mêlant in nioleiidino
nieo de Calceià (la Chaussée-dlvry) duos sextcirios bladi
omnibus hebdomadis, ita libère et quiète ; .si auteui opus
fuerit eisdem in iiebdouiada plusquain duos sextarios bladi
molere de illo. plus a^ro dabunt ralionabile paletum»
secundun» qiiod magis vel minus molant. iH-dinms otiam
Tobîs vivuui ueoius ad editicandum lurum sauiii (ferniani
et mortuum nemua ad coniburendum et communem pastu-
ram ad pecudes vestras, et très derem porcos francos
à pasnagio in tota foresta mea de Agneti>, euudo et rede-
undo, liberos et quictos. Ut auteni iota scripta séries
inconcussa et invkdata sine One sem[ier valeat perseverare
presenteni paginani sigilli nostri tes^tiinooio t'ecimus njbo-
rari. Nos autem tenorem dictaruui litteraruui deiliinus,
coDcessimus et à nobis promittiuius in perpctuuui iuviola-
biliter observari. Facta e.st autem baec carta régnante
Ludovico rege Francoruui *, anno ab luearnatione Do-
mini ndllesimo eente.sinn) septuîigesimo ortavo , se[>-
timo Kalendas lunii. lluic iionationi adfueruut testes :
Thomas saeerdus tte (luinvilla et Radulpbus sacenius de
NanteliOr Rie ardus sacenlos de Agneto et cum istis Hugo
Diniiesnil et Ouido fraler ejus, GuiUelmus Bruncharius,
Robertus Crassa lingua, Henrycus Marnioet, Petrus Leu-
rie, Bernardus de Vilet^ CuUatiu presentis copie facta est
' Louis VII, dît le Jeune, (H37-i I80j.
• Villiei-s-ff] DéstÉUvre, ou h:imt'au eutiv (jaruniifs vt Guaiiîvilîp, m\ hmi
r^ilHtr
, [H'iis AbiUes.
1*0 ABBÉ GAUTIER
» ad illius originale integruin, per nie publicum authoritate
» apostolica Curie Carnotensis notarium juratum débite,
» (juxta edictum regiuni descriptum et insinuatiim), in page
» de Mittenvilla predicte Carnotensis dioecesis commoran-
A tem. subscriptuin. illaque facta, fuit dictum originale cum
» presenti collatione restitutuni. Anno Dîii millesimo sexcen-
» tesimo quadragesimo (1040), die vigesinia secunda mensis
» decembris. Signum « Gaillard (ou Guillard)cuni paraphe *.
1121-1202. — Erhaiifjt^ de S serves entre ïahlmye de Sainte-
Genevit've de Paris et F église de Granehamp,
«' De escanibio inter nos et Ecclesiam Grandis campi de
» duabus ancillis, » scilicet Bergia Clia Aalis et Odelina
»• filia Isabelle.
» Dei gratiâ venorabili, sancte Genovefe abbati ojusque
» religioso conventui, Johannes huniilis Prier Grandis-
» campi ', salutoni in salutis Auctorem. G. presentis
» schodule ^ continentia dilectioni vestre significamus quod
» Bergiam filiam Aalis, que de familia Nostra erat cum
» omni successionesua vobis. omni reclamatione sopita, quit-
» tainus sicut et escambio nobis Odelinam filiam Isabelle,
» que ditioni vestre cum onmi successione suâ obnoxia erat,
» quittai!! clan!are curastis, ut de ipsa de cetero gaudeatis.
» sicut et i!Os de vestra, nobis libère concessa gaudere omni
»» mode aflectamus ?... à Tencre rougo) consignantibus (9) *
» Lisiaco et Itàburge uxore Engien » ' (Cartulaire de Sainte-
Geneviève de Paris du XIIP siècle, transcrit d'un plus
* OUe copie authfMitiquo de Toriginal intact sur parchemin, signée
« (iuillard ». notaire do la Cour t'piscopale de Chailres, fut Hlr-iuéme colla-
tioiniéo par « Maillard », greffier royal : collatio presentis copie facta est ad
collationem membraneani signa t;iin « (lUillard », curie episcopalis notarius, per
me régi... à commeiitariis, « Maillard ». (Archives nationales, sur papier moyen
do 2 sols, généralité de Paris'.
* S'agit-il ici d'un prieur do Tabbaye do Gambaiseuil — (irandchamp, diocèse
de Chartres, ordre do Préniontré. ou d'un prieur de Grandoliamp, diocèse de
Meaux, ordre do Citoaux ? La pn'mioro In-pothèse nous semble plus
probable.
' Cédule.
* ConsentioiUibus ?
* DEnghion.
bTRE'DAME DE GRANDCïrAMP
ancien; entre un acto do 1177 vl un autre tlo \2iVA} (irhliquo
par M. lie Dion).
1188, 28 novembre*. — Clthiioni fil iotifîrnw fin prk'iir
Gnillmiuw oi aux nutres reikfieiix dp Snînfe-Croix tlo Gani-
ftni<ruiL h liru où sonl Mtir^i leur miïisoti Pt pf/ftse oi h chn-
\ pelle de Sitinl-Germuin-lc-GRilhinf, paroisse de GminvlUc^
^ Clemens lertîus, cpif^copus, sorvus sorvorum heï, dîloc-
r* tis filiis... WillL^hiio f'riori saiicte Crucis do itauibesolio *,..
» Proptcreà quasdam posscsHtones, quertniiquo bona eadem
p> Eccietia juste et cauoiiico possideiida iu f(duruni couces-
siouo PonLîfiouin» kir^ntiuiie rogiini vrl principuui, tililntiouo
fîdelium, seu aliisjustis luodis prestanler doniiuiM poterit
udipisci» lirma vobis vostrisque snccessiuibus periUibata
permaneaiit, in quibus bec propiis duxiiuus exprinieuda
vocabulis, l«jruui ipsuiu Sancte Crucis-, eccle.siani saucti
Germanî cuui pcrtioentiis suis, etc. *. Datum Latoraui per
inanuiii Moysis» sancte Romane Eccletio subdiacanu vicem
agentis cancelîarii, quarttï Kab^ndas deceiubris, ludirlione
octavâJncaniatinuisDîii au" uull'ct*nt"oct<>ge.simo octavu,
^ Cloijicntis Pape noain anuo secundo. »»
Voici cette bulle eu entier en français : Oiilîo du Pape
Clément Illi datée de Latrao, la '^ année de son PuutiOcat,
o i des Calendes de décembre (28 novembre) 1188, (indic-
Itîcjii 8*^). adressée aux Prieur ot reli^neux detTauibaisouil, par
laquelle il déclare qu'il prend s*>us lu pi^oti^ctinn rlu Saint
* Aq stijct du séJTUir des Prt^ramUn'îS à (iMubmsfîiiiL M. A. dr Dion **cril
^î^i'on peut mcUrr ru ItHr drs aldiés, ci-itfirt'S, <|iKUre noms ihml on îgîUJii' la
nais rabsi'uc*' di' ildr em|MVIii- t\e Um' doMi^r un rang jirocis diUis h srm îles
iHtih du flioiia&tèrt' dr «innuldiiimp, ils iloivriit apparlfoir au xin^ uu au \iv«
««de.
Quoi qu'il en soiU rums 1rs ajouterons h tm\ dont U*s dates mi mémr ji'snrtes
swil cou nus.
* S;i vieille i»t curieuse éi;lise aUciid une reslaiiraliou ueeessaire (ISl**)).
^ La chapelle de Saiut-<;enïiaiud€-<raillanl, prnissp de (iuaiiivillr, (H;ul lui
Pnwiré simple de Tordre de ï'réuioiiln'. valant i** 1. en !7:*S.
à
142 ABBÂ GAUTIER
Siège l'égliso de Sainte-Croix, « voulant que Tordre canonique
» qui y est établi sous la règle de saint Augustin, y soit tou-
» jours inviolablement observé. Il les confirme dans la pos-
» session des biens qu'ils possèdent et posséderont ensuite
)) légitimement, et nommément du lieu où est leur église de
» Sainte-Croix, avec toutes ses dépendances ; la dîme de la
» paroisse de Saint-Jacques-du-Hillois * ; celle de la paroisse
» de Bretagnolles (proche Serez diocèse d'Évreux) ; de 40 sols
» dans la Prévôté de Gambaiseuil, et de 3 muids de blé sur
» le moulin qui y est situé ; de la terre qu'ils, ont dans le
» territoire de Sorville (ferme d'Ogis), et dans celui de
» Charize (à Râville paroisse de Cherisy) ; de Téglise de
» Saint-Gcrmain-le-Gaillard, paroisse de Guainville, avec
» toutes ses appartenances, et de la chapelle de Saint-Biaise
» du Tilleul près Conches, diocèse d'Évreux, avec toutes ses
» dépendances. Il ne veut pas que personne exige d'eux la
» dîme des novales qu'ils cultivent de leurs mains. Il leur
» permet de recevoir sans contradiction, les clercs ou
» laïques qui quitteront le siècle pour se faire religieux chez
» eux, et défend à aucun d'eux de sortir de ce lieu après sa
» profession, si ce n'est pour embrasser une religion plus
» étroite, sans la permission de son Prieur, et à toute per-
» sonne do les retenir, en étant sortis sans cette précaution.
» Il ratifie et confirme toutes les libertés, immunités, et
» toutes les coutumes anciennes et raisonnables, accordées
» à leur église et jusque-là obervées. Il veut qu'ils reçoivent
» de l'évoque diocésain (s'il est catholique et dans la com-
» munion du Saint-Siège, sinon de tout autre évoque qu'ils
» voudront, revêtu de l'autorité apostolique), le saint Chrême, ,
» l'Huilo sainte, la consécration des autels et des églises et j
» Vorcliiiuiion flos chaiwiiws. 11 leur permet, dans le temps «
» d'un intordit général, de faire l'office divin dans leur-:
» église, à portos closes et sans son de cloches. Enfin, il-I
» ordonne qu'après la mort do leur Prieur, ils n'en recon —
» naissent point d'autre que celui qu'ils auront élu canoni
» qucment, d'une commune voix, et sans fraude ni violence *>—
(Inventaire do 172G).
* C'est niaintonanl la paroisse Sainl-HIaise de Grandchamp (Inventaire d^ 1
17-2()).
NOTRE-IUME DE <iR,iNl>CriAMl' 143
IIîKjI ou 1102* — Le Cartiïlairo contient un m-ïq latin par
!<'(juel Robert d'ivry ïde Ibreio'i, fait savoir qup. de son
consente me ni, Ginlhmiiie de 8<*rez * a donne en [unv anniùiie
ila niai.soii de r;;indj:ut*euil tout le ilniit de dinie qn'il avait,
jKir suite de succession, dans les dimes do Serez i Inventaire
1100, 22 janvier. — Retjnmtl! di* Mouron^ th'f*qiw do Chartres ,
(^onlirnw aux fihhê ei rfHfjtettx do Gnindtdtijmp Ips donnfions, de
[<fe Simon IW seignrur de Mont for t.
" R[eginaldus] Deî g^ratia Carimt, ep. (Ulectis filiis frat. iu
ecelesia béate .Marie tleUrandi t'airi[io Deoservientibus, sa-
luteiu. Cum a nobis petilnr qnod jnstnni est (et honestumi,
tam vigor ïpqiiitalis quani ordo exî^it raiionis, iit per soUi-
Citudinem otficii nostri ad del)itinii perdncatnr eflfertiini,
ea propter, dilecti in Krislu (ilii, vestris jitstis postulatiuni-
bus grato concurrentes assensn, eleomosinas illas qnas dile-
c.tiis consanguineus nost., vir nubilisSymon dîîïis Montisfor-
lis, assensuAalisiixoris-siie, et lilioruin snornin Alniariei et
Symonis, eccletie vestre miseneorditer condilit et i^erpetno
concessit, slent in ipsius authentico vitlimns, vididieet
Tioveni niodins blacîi apiid IfiLsdanrnoi Hundam^ in jnnlrn-
dinn senescalli annnatim in qnarlragesiniA reripîendos et
percipieudos in rHe qn;t reeipiuntnr censns ipsins de Hos-
«leneo.., et quidquitl idt'Oi Synien in pusterutu wAm lar-
gîretur, devotioni ve«tre eondruianius, preterea ununi
î^*xtarîum annone qneni Guîdo de Monasterio idn Moùtieri^
miles dédit, et nnam niinani an nu no et scx denariot* qnos
Paganus* frater ejiis in granehiis suis nnnuatirn habendus
perpetuo vobis conressernnt» et duoderini denarios cen-
suales qnos Willehnuî^ deDroeis* snpni doninm suam de
^îonteforti vobin runsoliî, et iniiiani aniiune qnani Onari-
nus* eastellanusde Huisdeneo in ^rancliia Muâ de Tiniivilîâ
* \k Oreis dnveiiiiirc (*l Aiiiiti;iiri»).
^ Rosdcndi, Hosdenc, Hos(l;uinm.
^ bî Moôlîf'f, [laroisse crOrgiTiiv, Jj«n(''se ilr* Vfvrsnillcs,
* hyen.
* tiiiillatjme ile Dreux.
<iiianii ou GuLTÏiK
144 ABBÉ GAUTIER
»> (Thionville vobis concessit; et iinum scxtarium annonc
» quoin Robertus Francus* super terrain suam de Pin* vobis
» contulit, et quod cumque in posterum justis modis, Dec
» propitio, poleritis adipisci, devotioni vestre confirmanius.
» et tàm presenti .scripte quam sigilli nostri aucthoritato robo-
» ramus. Datum Carnoti Chartres/ an°gr. m** c° nonagesimo
» nono xj Kalendas Februariis 'Archives de Seine-et-Oise)
» MM. Moutié et A. de Dion adoptent « xj Kalendras »
Januarii 20 décembre 1199, au lieu de 20 janvier 1200 (n.st.
1200-120G-121C. — Baudoin, premier abbé connu de Grand-
champ.
1200. — Extrait d'un acte latin par lequel Robert d'Ivr>' (de
Ibreio) fait savoir qu'il ratifie la cession et donation faite
avec serment entre les mains de Robert de Royc, alors éli
évéque d'Évreux, à Guillaume, curé de Saint-Martin-d'Ivrj'.
et à Gautier, curé d'Oulins, par Raould-le-Blanc, Hugues
Veel et Laurent, de tout ce qu'ils possédaient et avaient
tenu jusque-là illicitement dans la dime de Serez donnée
aux religieux de Gambaiseuil.
1205, 20 septembre. — Ihutifirafion d'une donation de terre
il In Honce pnroisse des PiniJiirres,
« Universis présentes litteras inspecturis, Isabellis domina
•> de Rueis^, salutem in Dfio. Noverint univers! tam pre-
» sentes quâm futuri quodcum Johannes dictus de Clarem-
») bauld, clericus, dederit in puram et perpetuam eleemos-
•) ynain Ecctie béate Marie Graniliscampietcanonicis ibidem
» Deo servientibus et servituris, duodecim arpenta terre
•> arabilis, vol circiter, sita in territorio Runcie, ego dicta
» Isabiîllis ojusdem feodi domina, dictam donationem seu
>• elcemosynationem rerum omnium supradictarum volo, lau
* Hoborl-lo- Franc.
2 Serait-ce « Pinamrt, Paincourt, hamoaii de (trandchanip ou de Saint-
Lurion, » Pini ciirtis », ou mieux « Pagaiii curtis i> de Hugues « Pains »>, {irn-
de <iuy, cité par A. (Hassan, p. i,\V.).
3 Hutz, paroisse de (Coulombs « lUis, villa » (1(^8), Rues, lâiO, ancienne
seigneurie.
N'OTRE-DA>rK Ï»K GILV>*DCIUMP f4îï
» do, concedo et approbo, et tanqiulm dooiioa feodi omnium
» sijpradictorum, amortifico ab omtii jure, ita quod dicti reli-
•• giosi Eccletie dicte béate Marie Grandiscampi dictam
i» eleemosyiiatioïio!ii omnium supra dictorum in manu mor-
» ioà ieneant in perpetuùm, pacifice, libère et quietè et
» sine coactione veiuïendî vel oxlra manum suam ponondi,
» ratione quâcunique cogente» adnic cujnslibet juris causa
» pertinente. Iir ciijus rei testinionîuiu présentes Uttoras
» sigillî mei dictisreligiosis caractère tribui sigillitaa. Actum
» an** Dni M" CC** quinto, monse septembri, die iriartis post
• exaltationem sancte crucis ».
(Fragmentde sceau oi^ivaladhërontii lacs de parchemin, sur
lequel parait partie du corps tVmm rerame debout, avec ce
reste de légende « Sabel ». Au dos de cette charte est écrit:
iI>o terra versùj* la Ronce Archives de Soine-et-Oise).
1207. — Le carlulaire contenait un acte lalio, pa^sé devant
l^ûuarin de Cierrey, évéque d'Évreux, par lequel Guillaume,
*urfi d'Ivry, et Gautier, curé d'Oulins, mentionnés Fan T^X),
destituent, aux religieux de Sainte-Croix de Ganibaisenil-en-
^Véline, une partie de la dime de la paroisse de Serez qu'ils
avaient retirée ou rachetée iqiiara redemerant) de la main
laïqiif et ensuite résignée entre les mains dudit sieur Êvêque.
ï*>€|uel eu cuntirmc la cession ou restitution qu'ils en font
auxdits religieux aussi bien que la donation qui en avait été
I f'utidée par la charte de nf>ble homme Riibert d'Ivry, en l'an
^llWou 114>2, citée plus iiaut i Inventaire IT'^Jl
^^ 1208. — Extrait d'un acte latin, passé devant Luc, évoque
I 'l'Kvreux, par lequel losdits fTuillaume et Gantier font
l pareille cession ou donation que ci-dessus à l'Abbaye de
; Saîriie-Croix de Gambaiseuil-eu-Yveline de la moitié de la
duia> de blé dans la paroisse de Serez et tlu droit de charroi
îtéoj tractuni quèrn décimas, qu'ils avaient acquis de plusieurs
Maiques qui les possédaient comme par droit héréditaire»
savoir : de Guillaume, prévôt de Serez, deux setters de
cYiaqut* muid des dîmes- de Henry de la Chaussée (de Calceiâ)
W.; (k» Geotlro^' lie Serez, id.; de Uaonld-le-Rlanc, une mine
Ac chaque niuid ; de Hutrues Veel et Laurent, id.; de Rnbert
*1<* la Féerière , un minot île chaque muid, et de finillanme
T XÏIL i/. lu
II4S
Botifi, td. Laquelle ce^ion ou clQnatîoo lectjt é¥êque confînm^i
ratifie el fail sceller de son sceaa (Idt. de 172^).
1906, jtiUlet — * Amîcie, ajoiicsse de Lcyc^ster» dame de
» Muntron, reeomiaîl aroir doum aux religieux de Gainbai-
» seuil, daiMi les bornes de la forêt d'Yveline * le lieu appelc
m Grandcbamp (pour s'y établir dësormaisu le droit de palro-
» nage sur réglise paroissiale de SaiEt-Jacques-du-HilIais*
« pn:*s GrandchaiDp; tout le bols de la haye proche duilîi
* lieu^t toutes les bruyères et toutes les terre*, labourables
■ ou uoo, qui sont autour de ladite maison, et des pâtura^:
m pour leurs bestiaux; lo dn»il de mettre chaque année I4i>
* pores dans ladite foret d'Yveline* franco et quittes de toui
m pasDâgev 6t d''y prendre du bois vif pour bâtir leurs maisous
» granges au fermes, et du bots mort pour leur cbautlage«
n sans néanmoins qu*tl.^ puissent donner ni vendre aucune
» chose de la dite forêt : ie iout proveoMOt du patrimoine de
» lëdiiê cArjtiê qui prétend ne s en réserver aucun doinïdne ni
* juridiction, sinon la haute juslico ; m la charge que dans
«^ lesdita lieux de Graudchamp* il y aura à peri^étuilé six
^ chanoines prêtres avec leur nbbé et autant de novices que
1» i abbé jugera à pn^ios« pour y faire le service divin en*
» l'honneur de î*îeu et de la sainte Vierge, pour le salut fie
» ladite coEileîi^e et de se^ amis ». (Le dit acte scellé de son
sceau de cii*e verte oii il y a. d'un c6té impression d*une
femme avec de récriture et de l'autre un lion pendant sur
lacs de soie verte et couvert d*une toile ancienne*)
1
* ï^m il« ^loiilfnrt H de &iint-yBr>r, partit de celte de Bambouiïltt.
> 1^04, i tm 1 160 irpents dt îffm ihi^ son Ims m foift Hp^ P"^ m
défHckVt lillir ri cultsïa- » ; mpm' du t^nmrf de Saint4«ari*dc-Eluél-le-lUits, J
' Artjde i^** de rinwiilaîre de fl7^, iolîtitlé : Bimifi I Itr^ndrJKam]^. ihns
son trmtoîrr et m\ rntimDs, pc^ur h Ton (kt ion dr Palittaye.
Cet en-létr, i^éç,l sur h C^nnhnr wni^iîa^ ri Ir lexlf- (le b îr^m drç
Lnhfi«ijn»^ diarlfiuits, nu 1!* inivetnlui; fêle iIê s*mi SaUmuîï, e\èi|m* J*! TnuluuM
t?l lîiartw. savoir : •• Mtuwiiti'rHJ GrstiiÏL'if*'mipi lîia^cc*^!^ ranjotrii&j* t[Uoà flsoÊÊr
en 110B. de donatiiHtf préeédenk's, mii^iu'il e^î 3vM que Sioion IlL dit k^ Ctiauire, I
d'Ami» ie, sa seconde femme, comlesse de Levcester et dame de Monlfort. A
plus forte raison faiil-il entendre dans le sens dune confirmation ou d'une nou-
velle donation, en \'i\\, par Simon IV, seigneur de Monlfort, ces mois :
NOTRE-DAME DE ORANDCHAMP 147
20 mars 1211. — Bulle cP Innocent III, confîrmativc de la
donation de la chapelle ou église du Prieuré de Saint-Gerwain-
le-Gaillard, etc., et de priviltycs au profil des religieux de
l'abbaye de Grandebanip,
« Innocentius tertius, Episcopus, servus servorum Dei,
» dilectis filiis, abbati mouastorii Grandis Campi, ejusque
» fratribus, etc.. Proptereà quascumque possessiones, que-
» cunique bona idem monasterium impresentiarum juste et
» canonice possidet, aut in futunim concossione Pontificum,
» largitione regum vel principum, oblatione fidolium, seu
» aliis justismodisprest^nter dominio poterit adipisci, firma
» vobis vestrisque successoribus perillibata permaneant, in
» quibus hec propriis duximus expri- menda vocabiilis locum
» ipsum in quo prefatum monasterium situm est, cum omni-
» bus pertinentiis suis, grangias de Hoël, de Ogis et de Vil-
» lanis *, cum omnibus earum pertinentiis; apud Ebroicum^,
» Ecclesiam sancti Germani cum pertinentiis suis, etc. Datum
» Laterani per manus Johannis sancte ^[arie in Cosmedin
» Diaconi, Cardinalis sancte Romane Eccletie Cancellarii,
« decimo tertio Kalendas Aprilis, Indictione decimû quintâ
« Abbatiam Graiidiscampi sul» heate Virginis patroiiicio erexit dotavitquc » ;
^cméme que ws autres mots dos « Annales Prœinonstralensis ordinis » (p. 1764) :
« Caiumicos ex Prœmonstratn submisit Gervasius abhas » doivent s^appliquer à
un envoi subséquent par ral)bc Gervais de nouveaux chanoines pour aider ou
i-emplacer les premiers. C'est donc à tort que Fisquet, dans sa France ponti-
^cale, affirme, après Hugues d'Estival (1731-1735) et la Gallia Christiana (17i<i),
€^ue le fameux Simon IV de Montlort, fonda, sous l'invocation de la Sainte
\ierge, à l'abbaye de Grandcbamp sur les confins de ses vastes domaines, en
mémoire de la célèbre victoire de Muret, (pi'il remporta le 12 septembre 1213,
sur les Albigeois, ayant à leur tète Ilayniond, comte de Toulouse, et Pieire, roi
d'Aragon, qui y fut tué.
Jean Lhennîte, Juge de Paix de Monlfort, dans la notice historique de cette
>'ille (1825), et Armand Cassan, Sous-lVéfet de Mantes, dans sa statistique
tiistorinue de cet airondissement (1833), ont suivi les mêmes errements.
Généreux autant que vaillant, Simon IV, sil ne fut pas le fondateur, fut
iiéanmoios un insigne bienfaiteur de l'abbaye de Grandcbamp dès 1199, ou
inèmc avant, surtout en 1213 et 12 IG. D'ailleurs les termes même de la dcnia-
tion d'Amicie qui reconnaît au passé, en français du moins » avoir doiuié », etc.
h déiaut des expressions propres d'une charti; latine devenue introuvable,
permettent de supposer que ladite comtesst; avait fait des donations aux reli-
gieux de Gambaiseuil avant de les établir définitivement à Grandcbamp.
* Villauis pour n Villare ».
' Gest plutôt « Ibreium », Ivry-sur-Eure, dit la u HaUiillc », bourg voisin.
148 ABBÉ GAUTIER
» Incarnationis Dnice, an** mill* ducent® undecimo, Ponti-
» flcatus vero Domini Innocentis Pape, tertii, anno qaintc
» decimo*. »
La même bulle, tronquée en latin, est traduite au long er
français dans Tinventaire de 1726, en ces termes : « 1211.
» 20 mars, bulle du pape Innocent 111, datée de Latran le 13 de$
» Calendes d'avril, indiction 5% Tan 1211, la 15® année de soe
» pontificat, adressée aux abbé et religieux de N.-D. de Grand-
» champ, par laquelle il leur prescrit, accorde et ordonne
» les mêmes choses et en mêmes termes que Clément Ul
» dans la bulle précédente (28 novembre 1188), aux religieuA
» de Gambaiseail (qui depuis quelques années étaient établis
» à Grandchamp, dit la note de l'inventaire de 1726) ; sinon
» que dans la conflrmation des lieux et biens qu'ils possé-
» daient dès ce temps-là, il ajoute les granges de Houel,
» d'Ogis et de Villiers *, l'église de Saint-Germain-le-Gaillard,
» l'église de Lignerolles ^, avec toutes leurs appartenances,
» et les dîmes qu'ils avaient dans la paroisse de Serez ; qu'il
» défend à tout évêque, ou autres, d'exiger et de recevoir
» pour leurs dîmes, plus qu'il n'en avait été requis de leurs
» prédécesseurs jusqu'alors, ni autres actions nouvelles et
» indues ; qu'il défend à toute personne de faire bâtir de non-
» veau, aucune église ou oratoire dans l'étendue de leur paroisse^
» sans le consentement de révôcfue diocésain ou du leur; qu'il
» ordonne qu'il soit permis à toute personne de choisir
» sa sépulture dans leur église, à moins qu'elle ne soi<
» excommuniée ou interdite, sauf le droit des églises dont les
» corps des morts seront enlevés, et qu'il leur accorde la
» pleine liberté de racheter légitimement et de retirer d'entre
» les mains laïques les dîmes et autres biens de leurs églises
» qui en auraient été usurpés ou détenus ». (Inventaire).
1211, février. — Extrait d'un acte latin d'un évoque de
* CoUatioiiné sur le registre des titres de l'abbaye de Grandchamp, cl rendu
à liiislaiit, par Louis Guillon, seigneur de Fonteny, notaire et garde-notos du
Roy à Saint-(iermain-en-Laye, soussiirnë, au sieur Antoine, abbé de Grand-
champ, à sa réquisition, ce jourd'huy, !2i septembre 1686, signé « Guillon de
Fonteny », et au bas « gratis » (Arcbives nationales de Paris).
2 Proche Ivry-sur-Eure.
^ Cure du diocèse, d'Évreux à la nomination de Tabbé de Grandchamp.
NOTRE-DAME DE GRANDCHAMP 149
Chartres dont le nom est exprimé par la première lettre qui
est un « G » (erreur du copiste, c'est un « R », Regnault de
Arouçon, évéque de Chartres (lia*M217, ou 1218), par lequel
il confirme la donation faite par son cher cousin ' Symon,
comte de Montfort et duc de Narbonne, à Dieu et k N.-D. de
Grandchamp et aux chanoines dudit lieu, des chapelles de
Saint- Jean do IIo'vl, de Saint 'Thibault-du-B reail , de Saint-
Antoine dOfjis, avec les dîmes et oblations qui y ont été
données, etc., comme aussi de la dime du Hillois, des deux
côtés, ainsi qu'elle est entre le Breuil et Grandchamp (Inven-
taire 172G).
1213, 27 avril. — Extrait d'une charte latine du 5 des ca-
lendes de mai, par laquelle Amicie, comtesse de Leycester,
clame de Montfort, ratifie la donation faite en sa présence, à
l'église N.-D. de Grandchamp, par Falque de Chartres, femme
"de Messire Pierre de Poitiers et de son consentement, de toute
la part qui lui appartient dans une maison sise à Chartres,
rue de Beauvais (in vico (jiii dicitur Iwlhini vidoro) pour en
jouir en toute propriété après son décès; pour plus de sûreté,
la donatrice a fait lire par son mari l'acte de donation en
plein chapitre du monastère et en a mis l'écrit sur l'autel de
la sainte Vierge, en présence de plusieurs témoins dont 5
sont nommés (Inventaire 1720).
1213, 20 août. — Simon IV, seigneur de Montfort, comte de
Leycester (duc de Narbonne, vicomte de Béziers et de
Carcassonne*) par une charte latine, datée de cette dernière
ville, adressée à Tabbé et aux religieux de Grandchamp, leur
confirme toutes les donations que leur avaient faites Simon III,
son père, et Amicie, sa mère. Cette charte ou on lisait, entre
autres, ces mots : dedinius vobis duos soxlarios salis in portu
de (jon/Jacnte, in festo sancto Cnicis porsolvendos^ n'a que le
préambule aux Archives nationales, sous cette rubrique :
' « Dilectus consangiiinous noster... » comme dans l'acte du 20 janvier 1 199,
T. st. Voir plus loin pour les titres de « comte et de duc > donnés à Simon de
Mefl, ou pns par lui dès 1211, ou même avant.
* Ces trois derniers titres (qu'il prit dès 1209) lui ftiriMit confori^s ou confirmés
seulement en 1215, par le pape Innocent III, au concile de Latran (J. Maillard).
150 ABBÉ GAUTIER
a Extrait du Cartulaire de TAbbaye Notre-Dame de Grand-
champ, pour l'année 1213 ». La charte ci-après, 8 mai 1210,
la complète.
1215. — Sentence, extraite du latin, rendue par Luc i Lucas),
évoque d'Évreux (1203-1220) dans le procès mù devant lui
entre Tabbé, le couvent de Grandchamp et Robert, curé de
Gérez, au sujet des dîmes qui leur avaient été données devant
ledit Luc et devant Guarin de Cierrey, aussi évoque d'Évreux
(1103-1201), par Guillaume, Prévôt de Gérez, Guillaume, curé
d'Ivry et Gautier, curé d'Oulins, qui les avaient retirées des
mains laïques; par cette sentence, Luc adjuge ces dîmes aux
abbé et religieux de Grandchamp, suivant la reconnaissance,
faite en sa présence, avec le serment de ne les plus inquiéter
à ce sujet, que la moitié des dîmes de tout le territoire de
Gérez leur appartient tnni in tnwtu f/unni in fructu.
1215, mars. — Pierre de Richebourg {de divite burgo), che-
valier, du consentement d'Aveline, sa femme, et de Henri,
son fils aîné, ratifie et amortit, avec promesse de garantie,
l'acquisition faite par l'abbaye de Grandchamp de Chrétien
Balbux de Bù, pour 18 Hvres parisis, de 10 arpents de terre,
sis dans le fief dudit seigneur, entre Serville et le bois de
Bû, proche Macaille, au bout (propo MtikaUnm quod dirifur
« au bout »). Pour garantie de cette terre, les religieux ont
remis audit chevalier 20 sols parisis qu'il leur avait donnés
en aumône et assignés sur le péage de Saint-Lubin-de-la-
Haye, tant qu'ils en jouiront paisiblement (Inventaire).
1210, 8 mai *, — Simon IV, vonite de Lercester, seigneur de
Montfort, vonlirme comme en I^IS, les donations fmies par
son prre et sn mrre et y fijoute les vignes de Houdun, un
nvenage « Méni
« Venerabilibus et dilectis in Xristo abbati totique conven-
» tui Grandiscampi Symon de Monteforti, Dei Providentia
w dux Narbone, cornes Toloze et Lecestrie, Oarcassonc et
» Bitterie vice comes, salutem in Domino. Cum venerabilis et
^ La date do 120G à la cote des Archives de Vei-sai Iles doit ùtre fausse: cVst
le 8 mai 1:21() d'après le contexte.
ï
NOTRE-DAME DB GRAXIïCïlAMP 151
Karissima mater ac domina nostra Aniicia» comiliîsiia Leces-
trie et domina Montisforiis, circa fundatioiiem et edifi-
rationem eccletîe vestre) de Grandicampo dovolionem
habuerit maxima mac (qiioniam'sinj^ulart'ui adhibueritdili-
gcntiam» dona et beneflcîa plurina eidom cccletio ac fra-
tribus ibidem Dec in ordine Preriionstratonsi servtcnti-
buî5 et serviluris, pietatis intuitu conferendo, nos super liée
plurimum Domino gratidantes, piamque ac laudabileni
ipsius devotionem diligenter approbanies, oinnes quas pro
salute Karissimi Pairis nostri Symonis diû Montisfortia et
nostra, nec non antecessorum et successorura uostrorum,
nssensu et vuhintate Aliciet uxoris nostre, Aluiarici
Karissimi Primogeniti nostri et Ouidnnis etaliorum liiie-
rorum nostroriim. jam dicte eccletie vestre alim elemosy-
natas diversis temporibiis dederamiis que in diversia cartis
erant scripte, ad preces renerahiît^ (H dîierii f*itlns Dalde-
viiii (Baudoin), ab bâtis et conventus v es tri, in Me solâ
cartà recinius annotari, sicnt vobis per diversas cartaa
conflrmabantur, (ità) per istani soïam vobis similiter confîr-
raantur, Pro salute igitur anime nostre ac ooruni deqnibus
est erpressura, titubj eleemosyne, pure ac libère dedimus
et concessimus eccletie vostre memorate ac vobis et
omnibus fratribiis ibidem Deo servieulibus, loeum ipsum
in quo Eccletia vestra etdomus vestra sltii t^si^ scilicei Ormi-
dem Campum, et totam brueriam ad excolendum que eidem
domni est vicina, etiam sexagenta arpenta neuu>rïs ad
mensuram arpentorum carnutensiutn, in hayâ que est
proxima circà septum ejusdem loci, jure perpétue libère
et quietè possidenda, ita quod vos possitis dictum nemus
claudere, conservare, vendere et exstipare, quocutuque
modo volueritis in proprios usus impendere : Jusque fpioque
Palronntûs eccletie Sancd Leodegarii (S* Léger-eo-I véline) ;
centuin etiam et sexag'inta arpenta terre in nemorv quod
dicitur //oiVaf/exstirpandum et excolendum ; imum quoquc
modium melioris îlibernaj^^ii in grangiû de Mereio : {Mëré,
près Montfort-rAruaury) hec igitur omnia vobis possidenda
concessinuis sicut Karissima mater et Domina nostra vobis
dederat et concesserat ; insuper et vu bis concessimus
locum qui dicitur Gnmlicziolum vu m omnibus suis justis
pertinentiis» stagnuum nostrum cum molendino nostro de
152 ABBE OAUTIBR
u Gambeis, que sicut libère ut primitus possedimus ita et vosa
» possidentis in perpetuum, dedimus etiam vobis novem
» modios bladi in molcndino nostro de Hosdeneo^ quod
» decitur senescalli, singulis annis per menses proportiona-
» liter recipendos, tali lego inviolabiliter servatâ qu6d, si
» molendinarius per menses déterminâtes novem sextarios
» non reddiderit, pro amenda viginti solides vobis persolvat ;
» très quoque modios avene in campiparte nostrà de
» Charmayâ vobis dedimus annuatim recipiendos; insuper
» dedimus decem libras parisienses in molendino nostro de
» Folleret de Sparnone, quas in festo Sancti Remigii statui-
» mus annuatim persolvendas; viginti quoque alias libras
» Parisienses in prepositurâ nostrâ de Hosdeneo in festo
» Sancti Dionysii, et decem libras Parisienses in Prepositurâ
» Montisfortis in festo omnium sanctorum singulis annis
» rccipiendas vobis similiter assignamus; dedimus etiam
» vobis totam vineam nostram de Hosdeneo et ducentas
» scufellas * in Prepositurâ nostrâ de Gambeis, in exaltione
» sancte crucis recipiendas, ac très sextarios salis in portu
» nostro de Conîhwnte. (Conflans-Sainte-Honorine) in eodem
» festo sancte crucis persolvendos. Preterea concessimus
» vobis in villa nostrâ de Hosdeneo unum llospitium^, ab omni
» talliâ vel corveiâ, telonio et pedagio in totâ terra nostrâ,
» eundo et redeundo, emendo et vendendo, liberum et
» quictum, ita tamon ut hospes ad escubiarum, claustratio-
» num et equitatuûm nocturnas vicinorum suorum tenebitur
» consuetudines. Quasdam insuper eleemosynas ab anteces-
» soribus nostris institutas, que Prébende vocantur, eccletie
» vestre in perpetuum consignamus, scilicet apud Hosdeneum
» (Houdan) très Prebendas et dimidiam, que valent per
» singulas hebdomadas duos solides et obolum parisienses,
» et apud Montemfortem très que valent per singulas hebdo-
< !200 écus, d'après Tlnve de 1726, et M. de Dion.
^ Origine peut-être de rhospice-hôpital de Houdan, comme nous le verrous
eu 1239 de celui de Montfort par Amaury. M. l'abbé Gauthier, curé de Saint-
Cyr, dit dans son Fouillé du d® de Vei-sailles, que Thospice-hôpital de Houdan
fut fondé par Olivier, commandeur de l'ordre apostolique pour 10 pauvres
vieillards et 10 malades pauvres. Selon M. Cassan, THôtel-Dieu de Houdan qui
était à lorigine la maladrerie de Saint-Mathieu, fut fondé au commencement du
Xlll" siècle.
NOTRE-DAME DE ORANDCHAMP
* niadas viginli et unitm denarios, et apiid Rypemfurtem
•*• (Rochefort) unani que vaU>t qnàlibei ebdooiadâ septem
" deiiarios; voliimus autem his omnibus super addere quod
5i ballivi noslri redditus istos prescriptos preflxis ternihii.s
Tobis noni reddîderiut» qiiisque pro amenda ililationis
quadraginta solidos vobis perso! vat; conccssimiis etiam
Tobis omnem pasiuram per totam Aquilinam (["orestam). et
centum quadragruta porcos qiiietos à pasnagio, et omne
neinus (vivurn) ad edificationem doniorum vel gratigianim
^"estrarum iri Aquilinâ. mortuuui qiioque neniiis ad ums
>*estros necessarium; quas videlicet domos et grangias
^"olumusexpriminoniinatim. silicetdomum Grandis Campi,
clormimGambosolii ; grangiani de Ogis, graugiam de Villari.
Dedimus insuper vobis singulis annis in perpetuum pisca*
tionem in stagnonostro de Alneto. iu vigiliù sancti Arnulphi
faciendam cum quibuscumqiie ingeniis, excepta sagenâ, et
liac ad pitanciara fratruiu et adventantium qui in prefato
festo anniversarium Patris nostricelebrabunt. Si quis autem
quJntam partcm testa menti sui, vel loinns vobis et eccletie
restre conférât, volumus donattoncm illius liberam et
luictam esse,concessimus et confirmamus. Quod ut ratum
oi fîrmum pcrrnaneat in perpetuum presens scriptuni sigilU
nostri niunimine confirmamus. Actum apnd Pontem super
Toneni ', an"* Dài mill" ducent"^^ sexlû deeîmo et oeto mensis
mail' »*Ce titre était scellé en cire verte où paraissait un
lomme à cheval, d. p. et d. p. un lion pendant sur lacs de
chanvre, couvert de soie noire, et par dessus une couverture
lie cuir blanc (Inventaire de 172G). Les héraldistes donnent
en effet pour armoiries à Simon IV {de gueules au lion
tl' argent, la queue fourchée et passée en sautoir).
121G. — Extrait d'une autre charte latine du même Simon de
Montfort, «lue de ISarbonne, comto de Toulouse et de
Ml s*;igit iri «Je I'oiit-^ïji-Y«rtnrv, clicMieu île caiiloii k H Ici L de Sens:
• Apud Pontem super Youem », p©tir Ycoîiam, Vciunau).
*CeUe cliarle est-elle tîe l^Olî corame riiidii|ue i'eii-léti^ (îe la colc aux
Aftliivffs de Vcj'saillcs. Nous crovin*> qu'il faut lire ** aniio Driî inilh* ducciit'»
Mislo decimo l!âl6 » « oelo mensis mini t>, le 8 mai. W. A ik Dion met « le
^IJou H mai lâUî ••. Du iTstt: if e^l dit dans l'Inventaire de 1720» ijik* ceUe
cWlc (ciipie de 1684 eiiviioîi), t'ait suite ii celle de (ï!i3 el la répète, doue...
i
154 ABBÉ GAUTIER
Lej-cester, etc., par laquelle il approuve et conûrmela dona
tion faite à Téglise de Grandchamp et aux chanoines dudil
lieu, par Gautier Winchester, croisé pour Texpédition d(
Terre Sainte, de tout ce qu'il avait dans le champart de h
Charmoyo.
121G. Extrait d'un acte latin par lequel Reginald \ évëqu<
de Cliartres, qui l'adresse à Tabbé et au couvent de Grand
champ leur accorde et leur confirme, à eux et à leur église
la dîme des novales ou terres qu'ils ont défrichées et cultivée:
ci-devant, ou cultiveront ci-après, à leurs dépens, dans soi
diocèse, pour en jouir librement et à toujours, suivant h
privilège qu'il a vu leur avoir été accordé par N. S. P. le Pap<
Clément III, en 1188; et il fait défense à toute personne d<
les molester ou inquiéter au sujet desd. dîmes de novales.
1217, 17 octobre. — Arbitrage entre VaLhaye de Saint
Matjloire et celle de Grandchamp, au sujet des dîmes d
IKveline ( Yveline).
« Omnibus pûtes Iras inspecturis, Villelmus, abbas S" Johis
» magister Philippus, offlcialis, et Henricus, canonicus seno
» nensis, in Diiosalutem. Abbas et conventusstîMagloriî pari
» siensis pecierunt injure ooram nobis judicibus à Dno Pap;
» de legatis, ab abbate et conventu Grandiscampi, Prenions
» tratensis ordinis, decimam novalium in Aquilinâ, quam ju
» suum exspectare instancius asserebant, tum ex regum dona
» tione, tum ex sedis Apostolicc confirmatione, tum quia deci
» mam pasnagii habuerunt, et ctiam in pluribus locis cireur
» adjacontibus, cisdcm rationibus, decimam bladi habebant
» Dicti vero abbas et conventus Grandiscampi è contrari«
» respoiulerunt se esse pcr privilégia libères et immunes ;
» solutioue décime supra dicte, co quod propriis laboribus e
» sumptibus dicta novalia excolcbant. Tandem testibus e:
» parte abbatis et conventus S" Maglorii receptis, attestatio
» nibus publicatis, confessionibus, rationibus et allegationi
» bus utriusquc partis auditis, privilegiis etiam diligente
» inspectis et plenius intellectis, de prudentûm virorun
» consilio, dictes abbatem et conventum Grandiscampi pe
< Urgiiauld (lo .Mouçon.
NOTRE-DAME DE ORANDCHAMP 155
» dcfinitivam sentenciam absolvimus à prcstatione décime
» terrarum suarum quas exstirpaveraut et colebant propriis
» laboribus et sumptibus antè concilium générale ultimo
» celcbratum (1215), quandiu sic excoluerint. De residiiis
» novalibus adjudicantes deciniam abbati et conventii S"
» Maglorii, rationibus supra dictis. Incujus reimemoriam et
» testimonium presentem cartam sigillis nostris fecimus
» roborari. Actum an° gratie M° CC° decinio septimo, mense
» octobri vigilia B'. Liice evangclistse » (B. nat** m. 5413,
p. 301). Nota. Comme on le verra au 18 février 1219, une
bulle d'Honorius III cassa cette sentence, sur l'appel interjeté
par Tabbé et les religieux de Grandchamp.
1218, 25 ou 27 juin, Simon IV, comte (seigneur) de Montfort,
dit le Machabéo de son siècle et le fléau des Albigeois,
est tué au siège de Toulouse ; le jour de Saint Arnould, 27
juillet, les religieux de Grandchamp célébraient son anni-
versaire (nécrologe de Marcheroux).
1218, décembre. — Hérenibert de IJoutnjny, chevalier, du
^QnsentenwDt d'Isabelle, sa femme et de ses trois fîls, donner
joour le saint de leurs âmes, à ï église de Grandchamp et aux
chanoines dndit lieu, toute la pière de terre située proche la
^once, parroisse des Pinthières.
9 Notum sit presentibuset futuris quod ego Erembertus de
** Botiniaco, miles, annuente Isabellâ; uxore meâ, et filiis
** meis Gastone, Robto et Bartholomeo, pro sainte anime
*» mee, et ejusdem Isabellae, uxoris mee, et omnium heredum
** et amicorum meorum, dedi et concessi in puram et perpe-
** tuam cleemosynam Deo et Eccletie Béate Marie de Gran-
** dicampo et canonicis Premonstratensis ordinis ibidem Deo
»> ser vient ibus, totam illam peciam terre mee que si ta est
** juxta Runciam, que circiter quinque arpenta estimatur,
^ ità ut istam peciam sine diminutiono, integram, libère et
^ quietè perpétue possideant, essartent et, sicut utilitas
^ ipsorum exigit, in sues usus redigant, quod ut ratum et
« inconcussum in perpetuum permaneat, presentem cartam
» sigilli mei testimonio volui roborari Actum an** gr. M** CC"
^ octave decimo, mense decembri. »
ll>6 ABBÉ GAUTIER
Original en parchemin aux Archives de Seine-et-Oise. Au
dos est écrit : « De Eleeraosynà Eremberti de Botigniaco, de
• terra apud la Runce. »
1219, 18 février. — Extrait d'une bulle d'Honorius III, daWe
de Latran, le 12 des Calendes de mars, avant PAques, Tan IIl*
de son Pontificat, aux abbés et religieux Prémontrés, par
laquelle, après avoir interprété la constitution du concile
général de Latran (1215) dans son vrai sens, contre la fausse
et intéressée interprétation de plusieurs au sujet de la dîme
des novales de ces religieux, il défend à tout« pei'sonnc
d'exiger d'eux, ni extorquer les dîmes des novales qu'ils
auront cultivées depuis ce concile ou qu'ils cultiveront dans
la suite, de leurs propres mains à leurs dépens.
1210. — Guilhmnu) dr PiuupooH {Pampou)\ chovnUei\ donne
H hihbfiyo de Cnmdvlimnp une maison, sise à Rpevnon, et
4 sols de cens tmnnol,
« Universitati fidelium notuni fiât quod ego Willelmus,
)> miles de Pampooil, annuente Isainâ uxore meâ, pro sainte
» meà et ejusdem uxoris mee et patrum et matrum et
» li])erorum meorum, et precipue fratrum meorum Matthei,
» Jocelini (Jacobini) et Galfridi, cessi locellum et galtadi
» sedem in puram et pcrpetuam eleemosjmam Deo et
» occletie béate Marie et canonicis Premonstratensis ordinis
» il)idem Deo servientibus, quamdam hostisiam meam apud
» Sparnonem, cum omni intcgritatc suâ, qtûor solides cen-
» suales annuatim reddentem in festo Sancti Remigii, quani
» videlicet hostisiam Eremburga petcatia (precaria) tenet ;
» ut ipsi eam eâdem libertate et quietè possidcant quâ
» ego et antecessores mei possedimus. Quod ut ratum et
» stabile in perpetuum permaneat presentem cartam sigilli
» mei impressione roboravi. Actum an** gr. M« CC** nono
» decimo. (Archives de Versailles).
1220, 4 mai. — Gautier, évoque de Chartres et Robert abbé
^ Pampolium iii Drocrnsi, û(îf à la Musse, commune de Boutigny, selon le
cartulaire de N.-l). de Chartres. Un autre fief « la Micliaudi^re », iuaninu
dans la dite paroisse, est mentioinié dans la déclaration de 1547.
NOTRB-DAMB DE GRANDCHAMP 157
de Coulombs, attestent avoir vu, lu et examiné plusieurs
pièces concernant les droits et privilèges des abbés et reli-
gieux de Grandchamp, la bulle de Clément III v28 novembre
1188); la bulle d'Innocent III (20 mars 1211) : la confirmation
en 1210, par Réginald, évèque de Chartres, de Texemption
de La dime des novales en leur faveur ; la charte de donation
au même monastère par Amicie, comtesse de Leycester,
dame de Montfort i8 juillet 1208); la sentence restrictive
des juges des délégués du Pape 17 octobre (1217) pour les
abbé et couvent de Grandchamp, ont déclaré les abbés et
religieux de Grandchamp exempts et absous de la dîme de
leurs novales.
1220. — Extrait d'une charte latine d'Adélaïde (Alix de
Montmorency), veuve de Simon IV, comtesse do Leycester et
dame de Montfort, par laquelle elle donne à l'église et aux
chanoines de Grandchamp, la somme de cinq livres ou UK)
sols parisis de rente annuelle, à prendre au jour do la fête
de Sainte Marguerite, sur le port de Conflans-Sainto-Hono-
rine, pour le repos de l'âme do (Tuy son fils, comte de
Bigorre, dont Tobit sera célébré le 30 novembre, fête do
Saint André, et pour confirmation de ce don elle a fait scel-
ler cette charte de son sceau 'Inv. .
1225. — Guermond [ou Gennond) de Maroil [Mardi-sur^
Manldre*) confirme et amortit une pièce de terre de 6 arpents
(lu don d'Hérembert de Boutitjny [Inventaire 1720).
«< Herembertus de Botiniaco, bone memorie miles, pro
» sainte suâ et omnium amicorum suorum, oleemosygnavit
» eccletie béate Marie et convontui Grandiscampi Premons-
» tratensis ordinis, totam pociam terre sue, sitam in territo-
» rio ville que vocatur Runcia, sicui ex ipsius carta audivi et
» intellexi, quam eleemosynam ego, tanquàm legitimus
» dominus feodi, laudatam et gratani habui, et fidolitor eisdem
» jure perpétue pacificè et intégré possidendam concossi, et
» eamdem me garantisare et consorvare bonâ fide proniisi ;
» quod ut ratum et inviolatum permanoat, présentes litteras
* Marollcs, paroisse de Broué, selon les Archivi^s de S<Mne-et-Oise ; le nom
de « Guermond • s'est perpétué dans cette commune.
lôS ABBÉ GAUTIER
î!i aiuDÎmem et testimoniam perpetom sigilli mei impres-
>i'.»iie confiroiaTi. Adam an* gr. Mill' CC vigesimo quarto i
r Arohivéà de Seine-de-Oise». Au dos est écrit : Carta Ger-
r.jiiiiii de Mareîl. de terra la Runce.
12-2»3. 13 janvier. — Extrait d'une autre charte latine d'Adé-
:;tiio I Alix . datée des Ides de janvier, par laquelle elle donne
à:ix roli^eux de Grandchamp. pour le salut de l'âme de Guy,
-ri tils. comte de Bigorre. cent autres sols de rente sur le
{H.rt de Conflans-Sainie-Honorine. au jour de la fête de
saiiue Marguerite: Amaury, son fils aîné, comte de Tou-
Iju^e. ratifie et approuve ce don. et fait sceller l'acte de son
soeau et de celui de ladite dame sa mère. (InV .
r22».i, avril. — Extrait d'un acte latin par lequel Ponce, dame
»la B*julay. veuve de Regnauld de Gambais. donne à perpé-
niité à Tabbaye et courent de Grandchamp pour le salut de
S'-n àme et de celles de ses prédécesseurs toute la dime
qu'elle avait dans le territoire du Boulay. sise dans la
par*jisse Saint-Aignan de Gambais. et ce. du consentement et
de la volonté de Robert, son fils, seigneur de Gambais, sans
en rien retenir, ni réserver pour elle ni pour ses héritiers.
Inv^ .
1220. — Extrait d'un acte latin par lequel Gautier, évêque de
Chartres, confirme et ratifie, non seulement la précédente
il* «nation deladimeduBoulay. faite à l'abbaye de Grandchamp,
l'ar Pouce, dame du Boulay, mais encore celle de Rutz *,
dunnêe ci-devant à ladite abbaye par Robert de Rutz, pour
Ta me de son père, et général' toutes les dimes que ladite
abbaye possède par la concession de ses prédécesseurs
évoques de Chartres, sans que personne la puisse inquiéter
ni molester à ce sujet. Inv* .
1228, janvier. — Acte fussr '.Irvuut inniire IioLf^rt, ofûcial
••■ C:. .;7/* N. / :</• /î*/';r/ Svin.'U tic lu Iloiirt*, présent y coniirme
•■ >:;;::.: /- ;.'i /:*;/;.«;> .;.rrri>vj//-. h 'lonation l\'iîft.\ m
NOTRE-DAME DE GRANDCHAMP 159
hbbaye de Granchamp, d'une pièce de terre, sise proche
k Ronce, et le don fait par Hélisende, dame de Doutifjnv, veuve
de Hugues de Gnr'nc (Garnav), d'une pirce de terre sise au
terroir de ClocJies.
« Mgr Robertus, officialis carnotensis, omnibus présentes
»> litteras inspecturis, salutem in Dno. Universitati vestro
» Botum facinus quod Symon de Runcià in presentiâ nostrà
> constitutus, pecîam illam terre que vocatur le Baleir*,
sitam juxta Runciam, quam bone memorie Herembertus
de Botiniaco, miles, pater tuus, dédit » in perpetuam ele-
«mosynam abbatie Grandi scampi, nec non etiam illam terre
sitam in territorio de Clocheis (Cloches), quam dictam
^leemosynam. Helissendis quondàm uxor Hugonis de Gar-
xieio (Garnay) quittavit et concessit predicte abbatie intègre
et absque diminutione ppetuo pacifiée possidendam appro-
l)avit, promittens, tactis sacro sanctis, quod nichil in
premissis nec per se nec per alium de cœtero reclamaret.
> Quod ut inviolabiliter observctur ad peticionem partium
> présentes litteras sigilli Curie carnotensis muniminefecimus
» roborari. Actum an® Dni M*" CC" vicesim** octavo mense
» Januario » (Arch. de Versailles.)
1228, 29 juin. — Extrait d'un acte latin d'amortissement d'un
pré au Coudray d'Adainville, passé le 3 des Calendes de juillet,
par Haimeri de Boutigny, chevalier (miles), comme bailli de
la terre de Vivien de Boutigny, son Irère, lors à Tarmée
contre les Albigeois, dans le fief duquel ce pré est situé;
promettant de faire ratifier le présent acte par son frère
toutefois et quantes.
1228, décembre. — Extrait d'un acte latin par lequel Gautier,
évèque de Chartres, donne et confirme à l'abbé et k l'église
de Grandchamp, toutes les dimes qu'ils ont possédées
jusqu'ici dans la paroisse de Bouhoux (Béhoust), et ce, du
consentement et de la volonté de M'^ André, curé (Persona)^.
I Baler, danser, sauter.
^ Au xw siècle, le mot c Persona » désigne un clerc faisant desservir le
bénéfice dont il était pourvu par un prêtre auaucl il abandonnait une petite por-
tion de son revenu, mais en etait-il ainsi dès le temps de S. Louis?
160 ABBÉ GAUTIER
1229. — Thibaud, 2^ abbé. Le cartulaire de Tabbaye du
Bec le cite comme abbé de Grandchamp en 1229 (Fisquet).
1129, janvier. — Extrait d'un acte latin passé, devant Eudes,
doyen de Mantes \ par lequel Henri Doudefais tient quittes
Tabbé et Téglise de Grandchamp de tout le droit qu'il avait
sur un arpent de terre que Regnauld de Champisambart,
chevalier, avait donné à cette abbaye, promettant de ne pas
contrevenir à cet amortissement, ni par lui ni par d'autres.
(Inventaire).
1229, mars. — Extrait d'un acte latin, passé devant maître
Robert, officiai de la cour épiscopale de Chartres, par lequel
Pierre de Poitiers vend à Tabbayo de Grandchamp, pour le
prix de 180 livres tournois, l'autre moitié de la maison sise à
Chartres qu'il avait acquise avec défunte Falque, sa pre-
mière femme, et ce, du consentement d'Odelinc, sa seconde
femme, à laquelle il promet de remplacer cette somme sur
d'autres héritages qu'il achètera pour son douaire.
1229-1240. — Gautier, 3^ abbé.
1229. — Extrait d'un acte latin par lequel Hervé, seigneur
de Gallardon, donne à l'abbaye de Grandchamp, pour le salut
de son âme et de celles de ses prédécesseurs, et à condition
de célébrer son anniversaire, plusieurs maisons sises à Gal-
lardon, rue Richenoul, leur permettant même d'appuyer sur
les murs de la ville ces maisons qui y sont contiguës et qui
sont tenues de lui par Emerline, veuve de Jan Buvre et par
ses héritiers.
1229. — Acte passé devant Kudes, doyen de Mantes, par
lequel GuiUamne Galopin et sa femme donnent à Fabbaye de
Grandchamp une maison sise à Kpernon,
« Omnibus présentes litteras inspecturis, Odo, decanus de
» Mcduntà, salutem in Dîïo. Notum sit quod Willelmus Galo-
» pin de Bordoniaco et Emelina, uxor sua, in presontià meâ
» dederunt in eleemosynam cccletie Grandis campi quidquid
* Il ost qualifié de curé dn Gambais on 1:231.
&AMIi
ORANDGHAMP
"> habebaiU et habere poterant apud Sparuoiiem in qiKKlani
" hostisiâ cujus hoslisie nieiJietatem dederateidem eccleUe
* defunctus AliiiaricQs de 13ordiniae«>; dirtus vero Willelnius
tt et Emilia, uxur sua, in manu nosLnï Odueiaveruût qyod dt;
»> cctero nec per se, nec per alios in dicta hostisià reclamareiii
jQ aliquid. El hoc tolum factura est de assensu et voluntate
»• Juhannis Galupin, Patris ejusdein Villelnii sopra dictt In
» cujusrei testimoniiim présentes litteras sigilli meimunimisie
iW atl petîcîonem partiunj fecimus robnrari : Actum an^ DBi
M** ducent" vicesinio nono »>. fArcîi. de Versailles).
123(), uctubre. — Sentc^nce arbitrale, tirée du latin, rendue
par Maître Robert, otilcial de la conr épiscopale de Chartres,
ESous le règne de S. Louis < 1220-1270), roi de France, par
laquelle, après quelques procédures faites contre Tabbé et
[ religieux de Grandchamp, par Jehan Mercier, Eudes, son
^■Trère, et Jacqueline sa sœur, au sujet de la maison sise à
^■Dhartres, que ceux-ci prétendaient leur appartenir, après le
Huécès de défunte Fulque, première feriime de Pierre de Poi-
tiers* les parties s'en étant rai)portéos à ce que dirait haut et
t»as l'ollicial, sous peine décent marcs d'argent (centuni mar-
oliaruni argenti), de part et d'autre, il a condamné Jehan,
son frère et sa sœur, à céder aux dits religieux la moitié de
rnaîson qui leur avait été donnée par Falquc : ce à quoi
Johan, Eudes et Jacqueline ont obéi. En foy de quoi ledit
otilcial a fait sceller ladite sentence du sceau de la cour de
^iiartres. (Inv").
r
123L — Extrait d*un acte latin par lequel Eudes, do^ren de
3X/iw/t?s el curé de Gamlmis, après quelques poursuites faites
par lui contre les abbé et religieux de Grandchamp au sujet
tle la dîme du Boulay, sise dans ladite paroisse, pur dpvmit
d^ax jfJf/es délégués du I*(tjic, savoir le doyen et chantre de
tous les saints de Mauritanie (r^Iortagne?) et le prieur de
Cantarabie, s'est enCn accordé avec eux. savoir, que la
lUnio du Boulay lui restera et à ses successeurs curés de
^a m bais, et que les abbé et religieux de Grandchamp, au
V\ou de ladite dîme, percevront à perpétuité, deux setiers
illiyvernage (hyberjiagium, blé d'hiver) et deux setiers
û'avoine, à prendre dans sa grange de Gambais, ci colle de
162
ses successeurs cures, et ce» dans FoctaTe de la fête de la
Toussaint. (Iny**).
1232, septembre. — Barthélémy de Bmtigny, cbevaUer, ei
Marguerite, sa femme, donnent i l'église de Grenebamp et
au clmpitre dudit lieu, de Tordre de Prémtmtré, un arpent et
demi de terre, sis au terroir de la Ronce.
a Ego Bartholomœus de Botmiacho, miles, notum facio
» omnibus ad quos presens pagina pervenerit, quod ego
» assensu et voluntate Margarite uxoris mee et heredum
» meorum, ad devotam peticionem Dne Isabelle, matrismee,
» eleemosynavi Eccletie béate Marie Grandiscampi et capitalo
» loci ejusdem premonstratensis ordinis, unum arpentum et
» dimidiam terre mee site in territorio Ronde, cojua elee»
• mosyne eqoipollenciam dicta domina mater mea excam-
• biavit mihi in terra suà de sancto ProJecto\. qaoniam
» vicinior et commodior erat dicte Ecclesie. In cuivm rei
» testimonium pretens scrimptum seribi fed et sigilli mei
» munimine roborari. Actum an* mill** O G** XXX* secundo,
» mente septembri ». (Ârch. de Versailles).
1232, septembre.— Extraitd*un acte latin par lequel Barthé-
lémy de BouUgny, chevalier, du consentement d'Isabelle, sa
mère, de Marguerite, sa femme, donne à Tabbë et aux reli-
gieux de Orandchamp, en perpétuelle aumône, 4 pièces de
terre sises au terroir de Boutigny..., la 3* tenant d. c. i Guil^
lauine de Cloches, écuyer, et d. c. Ouill. Regnault; la 4* con-
tenant 4 arpents environ proche la taupinière, d. c. et d. b.
le pré de (Henri) de Richeboiirg; il leur donne encore
80 arpents de terre labourable avec les dîmes, sis en leur cAt-
pitre (c*est leur maison de Orandchamp), situés dans la
paroisse S.-Jacques-du-Hillois, au lieu dit Ooulafreux (gula
vafrosa), tenant d. c. au chemin de Nogent, d. c. aux
étangs de Saussay, paroisse de Boutigny, d. b. aux terres du
chapitre de Chartres; selon le contenu de leurs bornes, le
tout pour le salut de son âme et celui de ses dites more et
frnime et do tous ses héritiers et amis.
* S. Pn-st. suivant .M. A. (1<^ hioii; l'oriîriiial j»orlo de St<* V^ j^ «< de S. Pro-
jjTt » par Ir coiilrxtr. Iiiv^* 17:2(>'.
NOTRE-DAME DE GRANDCHAMP 163
1234, mai. — Extrait d'un acte latin par lequel Regnauld de
Mothon du Boulay-Thierry, chevalier, du consentement ^7/o-
dériode, sa femme, et de Hugues, son frrro, vend au monastère
de Grandcbamp, pour le prix de 35 livres tournois, dont il
les tient quittes, la censive, domaine et justice, et tout le
droit qu'il avait ou pouvait avoir sur une maison sise à
Chartres, rue de Beauvais (in vico qui dicelur bellum videre),
avec promesse de ne jamais contrevenir à cette vente, etc.
1234, juin. — Garnier de Moricheux\ ratifie, comme sei-
g-neur de fief, la donation faite îi Tabbé et au couvent de Grand-
champ d'une pièce de terre sise sur la rivière d'Eure (super
Auturà) derrière Chandres, par Yves d'Ormois, qui la tenait
dudit Garnier, lequel ne s'en réserve que 12 deniers de cens.
1235, mai. — Extrait d'un acte latin, passé devant Maître
Raould, oflicial de la Cour épiscopale de Chartres, par lequel
Regnauld du Boulay-Thierri (de Bolleto Terrici) , reconnaît
la. vente faite ci-dessus au monastère de Grandcbamp de la
censive, du domaine et justice et de tout le droit qu'il pou-
vait avoir sur ladite maison, en présence d'Hérodiade. sa
Tomme, et de Hugues du Boulay. son frère, etc.
1235, mai. — Simon de la Rome et Syhille, sn femme, recoih
'missent devoir au monastrre de Grandchump trois minrs^ de
(/£*<nin sur une pièce de terre sise proclie le Marclmis de
Grj'ossivicLe.
« Omnibus présentes litteras inspecturis. Odo decanus
»* meduntius salutem in omnium salvatoro. Noverit univer-
» sitas vestra quod Simon de Runcià et Sybilla uxor sua,
• in nostrà prosentiâ constituti, recoprnovorint se dcbere
* inonasterio Grandiscampi premonstratensis ordinis très
^ minas bladi, medietatem hybcrnagii et medietateni avene
* ad mensuram novigentem, super quâdam pociâ terre,
• sitîi juxta Marchesium Grossiviché ^. quas très minas
* Serait-ce Dois-Richeiix, commune de Néron?
* •« Trois muids de grain dans V Annuaire (f Eure-et-Loir,
' Grossiniche?
J64 ABBÉ GAUTIER
» dictus Simon et heredes sui, vel quicumque dictam terram
» tenuerint, singulis annis, absque intervalle in crastino
t Sancti Remigii monasterio reddere de cetero tenebuntur.
• In cujus rei testimonium présentes litteras ad peticionem
» dicti Simonis de Runciâ et uxoris sue fecimus sigillari; qui
• dictus Simon et uxor sua ad hoc juridictioni nostre se sup-
» posuerunt.
» Actum anno Dïïi milP ducent*» tricesimo quinte, mense
maio. » (Archives de Versailles).
1235, juin. — Extrait d'un acte latin, passé devant roflicial
de TArchidiacre du Pinserais, par lequel Pierre de Cherisy
et Oudarde, sa femme de lui autorisée, de son consentement
et de celui de Jean, leur fils, de Théophane et Aales, leurs
filles, de leurs maris, tous présents, ont reconnu a vo/r vendu
au nionasloro de Grandcbanip une pièce de terre sise à la
Manocbrrc, paroisse de Grandchamp, pour 25 livres tournoiz
dont ils se sont trouvés payés. (Inv»"®).
12:35, octobre. — Extrait d'un acte latin, passé devant Gilon,
doyen d'Epernon, par lequel Bercher de Jonvilliers recon-
naît avoir vendu au nionastrro de Grandchamp pour 8 livres
parisis^ dont il s'est tenu payé, toute la terre qu'il tenait en
fief do lîolwrt MieliaiHis, située dans les territoires d'Ecrosnes
et de Jonvilliers, et à Tinstant Robert et Jean d'Ecrosnes,
chevaliers, seigneurs du flef de ladite terre, ont ratifié cette
acquisition et l'ont affranchie de tout le droit qu'ils pouvaient
y avoir, sans s'en rien réserver, ni pour eux, ni pour leurs
héritiers.
12:^, novembre. — Extrait d'un acte latin par lequel Jean
d'Ecrosnes, chevalier, amortit, comme seigneur de fief, toute
la terre que Gilbert Le Bor d^Ecrosnes, et Isabelle, sa femme,
avaient en fief de Robert Michaélis, située au terroir dudit
Ecrosnes, et qu'ils avaient vendue au monastcre pour le prix
de 13 livres chart raines, aussi amortie par ledit Robert; l'un
et l'autre sans s'en rien réserver du droit qu'ils peuvent y
avoir comme soignours du fief.
12ÎJ5, décembre. — Extrait d'un acte latin , passé devant
NOTRE-DAME DE GRAXDCIIAMP f65
ffiloti, doyen d'Eperinm, par lequel Robort Becquct cl Jac-
queline, sa femme, proiiiettent, sous peitie dcti^J sols, de faire
x'atifier par Nicolas, fila de chrétien Balbux, quand il sera
parvenu en ùge légitime, la vente faite au njouastère de
Grandchamp par Denis Bârbou, Jean et Etienne, ses frères,
*t Enttcngarde et Hélisende» ses sœurs, et Henry, mari de
Ladite Hélisende, et par Raould Nicart et Aveline^ sa femme,
le toute la terre qu'ils avaient kEcrosoes, lieu diile Marchais
rauliier, et pour assurance de leur promesse de ratification,
tls ont donné audit monastère en contre-pleige (in contra
plegium) toute leur dîme de la terre de Boceaux (Bocelle*
rum).
512.*^, décembre. — Extrait d'un acte latin, passé devant
Oiloîi. doyen d'Epernon, par lequel Denis Barbou et Théo-
phane, sa femme, et tous les dénomiaés en Facte précédent,
et Jean d'Ecrosnes, chevalier , ratifient la vente do la terre
du Marchais Gaultier et la quittent de tout le droit qu'ils
pouvaient y avoir.
1236, février. — Extrait d'un acte latin, passé devant Tof-
ûcial de Tarchidiacre de Chartres, par lequel Etienne, dit le
Prévôt d*Ecrosnes, et Pétronille, sa femme, vendent aux
abbé et religieux de Orandchainp, pour le prix de 15 livres
et demi chartraines, doîit ils les quittent^ une pièce de terre
labourable située en la paroisse d'Ecrosnes, ledit la Haye
Héraud (haya Eraud), proche le chemin qui va au Marchais
Gaultier, contenant deux setiers de semence> on la censive
dé Jean d'Ecrosnes, chevalier, avec promesse de gai*antie,
oi dame Aily, sa femme, a ratifié ladite vente.
I2iî0, H août, — Sentence arbitrale, extraite du latin, ren-
due par maître Gautier, officiai d'Orléans; Thomas, chantre et
Hémery, chanoine de S. Pierre, subdélégué du chefvecier
des. Pierre de Viron ivironensis), à Orléans, juges délégués
par N. S. P. le Pape, par laquelle, Robert, curé de Serez,
ayant renoncé a 1 appel frivole qu'il avait interjeté au Saint-
. Siège pour décliner leurs jurirlirtion et jugement, et ayant
^_ reconnu que la moitié des dîmes de Serez appartient, par un
à
166 ABDK GAUTIER
in iractu quain in friictu, lesdits juges les leur adjugent et
imposent sur ce fait audit Robert un silence éternel!
1230, décembre. — Extrait d'un acte latin par lequel Robert
Michaëlis amortit de tout droit la Terre de Bosseret, située
au terroir d'Ecrosnes, qu'Etienne, dit le Prévôt et Perrine,
sa femme, avaient vendue, en sa présence, au monastère de
Grandchanip, pour le prix de 30 L /.,1e quittant et affranchis-
sant, comme seigneur de fief, de tout le droit qu'il pouvait y
avoir.
1230, décembre. — Extrait d'un acte latin passé devant
Gilon, doyen d'Epernon, par lequel Arnould, ditSarrazin, de
Gayes (Guast, Gas), et Odeline, sa femme, reconnaissent avoir
vendu au monastère de Grandchamp, 18 L t,, dont ils le quittent,
toute la terre qu'ils avaient et qu'ils tenaient en fief de
Robert Michaëlis, lequel reconnaît aussi ratifier ladite vente,
et l'affranchit, comme segr. de fief, de tout le droit qu'il pou-
vait y avoir.
12137, mars. — Extrait d'un acte latin passé devant Gilon,
doyen d'Epernon, par lequel Guérîn de la Roche et Lagarde,
sa femme, ont reconnu avoir vendu, suivant l'usage du pays,
au monastère de Grandcbamp, une pièce de terre, située au
terroir d'Ecrosnes, qu'ils tenaient de Pierre, chevalier, sei-
gneur dudit lieu, lequel ratifie ladite vente, sauf 10 sols de
cens.
1238, 19 mars. — Extrait d'un acte latin du vendredi après le
dimanche Lœtare, par lequel Luc, évêqued'Evreux, confirme
le bail à cens fait par Robert Bordin, curé de Sérey, du con-
sentement de ses paroissiens , pour l'utilité de son Eglise
Saint'Remy, aux religieux de Grandcbamp, pour le prix de
7 sols tournois do rente annuelle^ payables à ladite église,
d'une pièce de terre, à elle aumonée par dame Alberrède
d'Ivry, pour en jouir par lesdits religieux à perpétuité.
1238, 19 mars. —Extrait d'un acte latin, passé devant Eudes,
doyen de Mantes, par lequel Raoul de Bourdonné (de Bordi-
niaco), confirme, du consentement d'Hélisende,sa femme, la
NOTRE-DAME DE GRANDCHAMP 167
donation faite au monastère de Grandchamp par Marie,
veuve de Thomas, dit Belotin, d'une maison sise à Condé-
sur-Vosgre, et l'affranchit, comme seigneur de fief, de deux
setiers d'avoine et de 22 deniers de cens qu'elle lui devait.
1238, avril. — Amauvy V, conito de Mont fort, etc., conlirnw
les donations faites par ses anectrcs à labbaye du Grandchamp,
et y ajoute plusieurs autres biens.
« Almaricus, comes montisfortis, Dei providentiâ (dux
» Narbone, comes Tolose) * et Francic constabularius, uni-
1 versis adquos presens scriptum porvenerit, salutem in eo
» qui fecit rectos corde. Quod cum venerabilis et dilecti
» nostri, abbaset conventus Grandiscampi premonstratensis
» ordinis carnotensis dioccesis cartas reverendorum caris-
>) simorum anteccssorum nostrorum dona et libertates et
» bénéficia plurima continentes ab eisdem sibi et eccetie sue
» pure et caritatim im perpetuum collata inspiciends obtu-
« lissent, primo cartam sancte recordationis Symonis domini
» montisfortis, reverendi patris nostri, ac etiam Amicie,
» avie nostre, carissime matris sue, quia circà fùndationem
» et edificationeni eccletie vestre de Grandicampo devo-
» tionem habuerint maximam , proptcr amorem Dei et
» Gloriosissime virginis Marie , nos autem hujus novelle
>» plantationis et tenuitatem et teneritudinem diligenter atten-
»> dentés, tam pro nostrà nostrorumque sainte qui superstites
i» sumus quâm venerabilium predecessorum nostrorum de
^> quibus expressum est in cartis vcstris, et omnia sicut here-
»> ditario jure tenemus, libentor volumus et confirmamus,
*> et primo damus et confirmanus, et primo damus et con-
• firmanus vobis locum ipsum in quo ecclesia vestra et
* domus vestra, scilicet Grandemcampum sita est, jus quoque
^ patronatûs ecclesie parochialls sancti Jacobi de Illeio (Saint-
'^ Jacques du Hillois), que situata est infrà muros domûs
*^ vestre, et totum nemus, terras, bruerias propè locum adja-
** centes, cum omni jure, dominio et proprietate, quem
** locum omnem et appertinentias volumus denominare et
^ Amaury V avait, dès 1223 abandonné ces deux litres au roi Louis VIII, il y
^UlKtitua celui de comte de Montfort, il devint connétable de France en 1230.
V^. Maillard).
168 ABBE OAUTIER
» declarare. Et primo contiguatur remisciis de Charmaià
» et de Cureto deindè vie que ducit de predictâ Char-
» maîà ad Couldretum iisqiiè ad itcr Walardonis (Gallar-
• don) , quod iter continuatur usque ad metas nemoruni
» Couldrcti, et iiemorum vobis eloemosynatorum ; deindè
» contiguatur territorio de Couldreto usque ad BroUiuni,
» deindè vie que ducit de predicto Brollio ad Botiniacum
»(Boutigny), duntaxat usque ad terras Pincii montis,
» et de dictis terris ad vallem que continuatur per vadum
» cervarum (mare aux biches), usque ad iter quod ducit
» de Hodanco ad Nogentum Heremberti ( Nogent-rErem-
» bert) ; duntaxat usque ad remiseias suprà dictas de
» Charmaià et Cureto. Item tcrram que sita est in Parochiâ
» vestrâ de Hylleio (H illois) a Bartholomeo de Botigniaco,
» milite, eleemosynatam, scilicet octoginta arpenta terre que
» gula vafrosa, vulgariter Goulafreux, nuncupatur, confir-
» mamus ; et que otiam predictâ terra situatur ex unâ parte
» vie Novigento et contiguatur stagnisdeSalcetrio(Saussay),
» et ex altéra parte terris Capituli carnotensis, sicut per
» metas plures a terris vestris separantur ; in omnibus tamen
» salvo jure aliène et unicù Domo nostrâ que vulgariter
» Clifiinpfmi.Y ïuincupatnr, eu m hostisw et aliis suis porti-
» nentiis, vidolicet sexaginta et decem arpenta terre propè
» domum predictam cum omni dominio et juris dictione nobis
» et heredibus nostris in perpetuum retinemus.
» Pretere à damus et confirmamus locum qui dicitur Gam-
» besiolum et quadraginta arpenta nemoris situata inter
» metas Presbyterorum et teras vestras quas habetis ibidem,
» et octoginta arpenta nemoris que carissima Alicia, mater
» nostra, vobis dederat, et alia sexaginta arpenta et etiam
» alias terras et prata que ibidem de longo tempore possi-
» dctis, vobis et Kcclctic vcstre dimittimus in perpetuum.
» Dedimus etiam omnem pasturam bestiarum vestrarum in
» predictis locis de (iambesiolu et Grandi Campo, in toto
») dominio nostro, oundo et redeundo, et etiam centum qua-
» draginta porcos francos et quictos à pastagio in totâ forestâ
» aquilinà; ità tamon ut in dicta forestâ hebergamentum,
» domunculam aut parcum ad custodiam vestrorum pecorum,
» nisi urgente nccessitate, non faciatis, sed in his lucis de
» Gambesiolo et aliis vicinis à vobis in futurum acquirendis :
NOTRE-^AME DE GRANDCHAMP
»» Pariter etiani vivinn nemiisaf! edifieandum (et reedilir.in-
» (luml domos et j^raiigias vcstras, et iiinrluum ad cuml)ii-
'« rendiim. ContirmaniU-s etiani vobis très soxtarios salis
»» tradoudosannuatiiïj in portii nostro de Conlluênte. de daau
y> revereiidissimi Syruonis MoiUîsfortis cooiitifi, Patris onstri.
** în Exaîtatiofie sancte Oiicis reci{>!ondys adiuensiiraui quâ
» nobis mensuratur. Et nos Aliiiaricus alias très sextarios
» (salis) addiilimus pro eacambio diicentaruni scutellaruni et
« pro piscatione unâ in stagno nostro de Alneto, et duobtis
n sextariis castanearum, in eodêni fosto et niensiirà eâdem
^' recipiendos ; et siiiiiliter centnrn solidos parisionsea in
rt predicto portu de Confkiente i C on fî ans-Sain te -H on on ne)
^ percipicntlos pro anniversarîo caris?^tnii Iratris nostri (tuI-
» donis, comitis Bigoriensis, faciendo in festo sancii Andrée,
» de donc rarissime domine et matris nostre; et nos annna-
•» iirn conOrmanius vubis» et simiîiter oninîa prata tiustra de
•• PrœUç ci Vittreo (Presle et Vitry), et unam hostisiam et
duodecim arpenta terre in Ptirorhin de (r&mhvsio oputf
Mfmsiunruhis (Maisoneelles), et etiani eleemosynam Galterii
[de Wincestrio qnam dederat vobis earitatinij scilicet
parvum campipartem suum de Charniaiâ (la Charmoye), et
quidquid Odo Pineiî Montis, miles, habcbat «en aliquando
habuerat instagno predicti loci de Charmaiâ.
» Contirmamus etiam vobis, tanquàni doniinns fcfKli, elee-
mosynam Venerabilis Patrui nostri Huidonis, domini de
Monteforti, scilieet nnttua esserln sua ilc Benn (Beynes), et
sexagînta arpenta terre arabilis juxtà prefata adjacentia;
stagnum quoqueet molendinumnostnnn de (tambesio.qne,
mcntqnietiusetliberiiis ea possediiniis, nos et anteoessores
nostri, ità et vobis eadem in perpetnum possiilenda eari-
tatim conlîrmamus; et etiam <icto arpenta (erre arahilis
existentia inter prefatnm molendinnni et nemus Epirhel
lie Bois l*Epicierj, et etiam unam peciam prati jnxtà sta-
gnnm de Porcheret, et unam aliam peciam prati snb
calceià predicti stagni, ex dono Johunnis Litrchirr dr Adni-
villâ (Adainville). Denuo mortiticamiis viginti quatuor
^ arpenta terre appellata les hayes A Inei i }n\ik viaui part-
** siensem, pertinentia Capelle siunii JoiwnuL^ dv ihrîht
* (Hoël), situata in Parochià de Dasinvilla {Basain ville)» que
* vobis dederat Guido, dominus de Rupe Guidonts, miles (La
170 ABBB GAUTIER
» Roche-Guyon). Itoin, si quis quinlam partem testamenti
» sui, vcl minus, vobis vel Eccletie vcstre conferre voluerit,
» donationen illam liberam ratam, et quictam esse conces-
» simus et confirmamus ; et generaliter damus et confirma-
» mus vobis et eccletie vestre omnes eleemosynas et dona-
» tiones, per nos et antecessores nostros factas in toto
» comitatu et dominio nostro , ubicumque sint situate et à
» quibuscumque sint date, cum omni jure, dominio et
» proprietate, scilicet domos, terras, vineas, nemora, prata,
» bruerias, stagna, pascua, omnos que franchisias, libertates,
» immunitates , preexpresso ratas et gratas habentes ;
» damus, volumus, laudamus, ratificamus et approbamus, ut
» tota suprà dicta séries inconcussa et inviolata sine fine
» valeat, semper perseveret; pro autem tenore dictarum
» litterarum promittimus et obligamus nos et heredes nostros
» inviolabiliter observare. Actum anno gratie millésime
» ducento trigesimo octavo, mense aprili. » Collationné à
l'original par moi notaire apostolique en cour de Rome,
soussigné, le 30* jour de juillet 1073, signé « F. Gaillard >»
(ou Guillard) Archives nationales.
1230, juillet. — Extrait d'un acte latin par lequel Gascion
(Gaston) de Vitray, chevalier, confirme la vente faite aux
abbé et religieux de Grandchamp, par Guillaume Laurent de
Serville, Michel, dit le Prévôt de Marchezais, son frère, pour
le prix de 12 livres tournois, d'une pièce de terre à Ogis que
les vendeurs tenaient en fief de lui. Il ratifie comme seigneur
féodal, cette vente, sans en rien retirer, sauf six deniers
parisis de cens annuel, payables à Germainville, sous peine
de 7 sols 0 deniers d'amende.
1240, juin. — (G. Gautier) abbé de Grandchamp, ordre de
Prémontré, assiste, comme témoin, avec plusieurs autres
abbés ou religieux, à la vente de la mairie de Berchères-
l'Évéque par Renaud (Reginaldus) chevalier (miles) de la
dite paroisse, à Messiro Aubry Cornut, évêque de Chartres,
(ex Chartulario episcopi carnotensis).
1240-1248. — Gilles P^ 4« abbé.
NOTRE-DAMK DE QRANDCIIAMP 171
1240, février. — Acte de roiïlcial de Chartres par lequel il
âtlirme avoir visé, examiné et fail scoller du sceau de ladite
otïlcialité, pour plus grande sfircté, une Liulle de Clëniont II!,
que lui a exhibée Gilles abbé de Grandchamp, laquelle il a
trouvé bullée et nullement viciée, et dans laquelle il a
remarqué ie jiouvoir accordé à l'afjbé et aux religieux do
Grandcharap de faire bâtir des oratoires dans leurs granges
et cours, sauf le droit des évèques diocésains, d'y célébrer
l'offico divin quand il sera nécessaire» pour eux et leur
famille, et de les y admettre a la confession, a la com-
munion et sépulture, à moins que quelques-uns niaient un
domicile particulier dans le voisina^^e; et enfin rexem|)tion
des dîmes sur leurs novalea; une bulle d'Honurius Ilf, datée
de Latran» le 12 des Calendes de mars (18 février 1219) avant
Pâques, Tan 3* de son rontiOcat, aux abbés et religieux de
Prémuntré et autres dudit ordre, par laquelle, après avoir
interprété la constitution du concile g^énéral de Latran (15^15)
dans son vrai sens^ contre la fausse et intéressée interpré-
tition de plusieurs au sujet de la diinc des nuvales desdils
religieux, il défend à toute personne d'exiger ni d^extorquer
ia dime des novales qulls auront cultivées depuis ledit
concile ou qu'ils cultiveront tlans la suite de leurs mains ou
à leurs dépens (Inventaire 1726}.
1241, mai. — Extrait d*une charte latine par laquelle Bou-
Ci-t^ard, seigneur de Montmorency, et Isabelle, sa femme,
|cl<zjnnent aux religieux de Grandchamp 10 sols île rente k
ir^endre sur le péage (ou port) de Contlans-Sainte-Honorine,
^-j dimanche La^t/ire^ Jerusnlvni^ pour se procurer des anchois
c^ '•-la harengs en saumure» mi aleetw coinpfirumh mlopus die fi
c^^z^nventus, sous peine contre le receveur de ses revenus, qui
rm-^ anquerait à leur payer cette somme au Jour dit, de i\ deniers
ci ^ amende payable par lui de son fonds, parchaquejourdedélai.
1242, juillet*— Jacques de Buuligiiy amortit de tous droits
réodaux, comme seigneur de fief, deux arpents de terre,
sis proche Beauterne, vendus aux religieux de Grandchamp
pour le prix de 9 livres par Simon Pointel de Changé
IChampgé) ; et deux autres arpents donnés aux mêmes par
défunte Oudarde de la Musse (Inventaire):
1
172 ABBÉ GAUTIER
1243, novembre. — Béatrix d'Albon * devienne en Dauphiné,
comtesse de Montfort, donne à Tabbé et aux religieux de
Grandchamp 10 livres de rente à prendre sur le cens de
Villeneuve, et 7 livres 0 sols 2 deniers sur les cens des
Essarts-lo-Roi , en échange de pareille rente à prendre,
savoir : 22 livres sur le domaine de Houdan et 5 livres C sols
2 deniers sur les prébendes de ladite ville. L'abbé et les
religieux do Grandchamp firent remise de ces rentes pour
servir de dot à la fille de ladite comtesse, mariée à Simon
de Nij'elles.
*o^
1244, février. — Simon de Villeneuve, chevalier, du consen-
tement d'Isabelle, sa femme, de Jean, leur fils aîné et de
leurs autres enfants, donne, pour le salut de l'âme de ladite
Isabelle, et faire leur anniversaire à Téglise de Grandchamp,
les trois maisons qu'elle tenait de lui à Maingournois (paroisse
de Maintenon) sans en rien réserver ni pour lui, ni pour ses
héritiers. (La déclaration de 1547 mentionne ce fief).
1245. — Bochard (Bouchard), chevalier, seigneur de Marly
(Mallei) (1220-1250) et Agnès, sa femme, donnent à Tabbaye
de Grandchamp C sols de rente sur le domaine et la prévôté
de Gallardon. Adam, chevalier, seigneur dudit lieu, amortit
cette donation.
1240. — Robert d'Illou et sa femme donnent à l'abbaye de
Grandchamp 00 sols et obole de censives, dites tercens sur
celles de Gallardon. Adam, chevalier, seigneur dudit lieu,
amortit cette donation, mais il se réserve la haute justice
avec le meurtre et toute mêlée (sanglante) ciun sanguine et
omni meslehl, etc.
1247, février. — Extrait d'un acte latin, passé devant Tofll-
cial de Chartres, par lequel Regnauld deCuret et Isabelle, sa
femme, de lui autorisée, de son <'onsontcment et de celui de
ses fils, Etienne, Pierre et Clément, de ses filles Agnès et
Barge, tous présents audit acte, ont reconnu avoir vendu au
* Béatrix ('poiis;i Amaury V on 121 i. M. J. Maillard la nomme « Béatrix de
Bourg(»gne Vii'nnois. »
NOTRK-DAME DE GRANDCHAMP ^3
moiia^Hière de Grandchanip, en Jief comme ledit Regiiaiild les
tenait de Hugues de Giiret, son neveu, 8 arpents de terre,
lieu dit la Ponimeraye et la Conche. pour le prix de 24 livres
tournois dont ils se sont tenus pour payés, avec promesse de
rSarantie.
1247, février* — Hugues de Cureta comme seigneur de fief où
sont situés lesdits 8 arpents de terre, confirme ladite vente,
du consentement de Béatrix sa femme, d'Henri et Kobert,
ses frères. Il prie Jean, comte de Montfort, du fïcC duquel
ladite terre est mouvante, d'en confirmer la vente.
1247, mai. — Simon iit\s Psfifhîpres^ chevalier ^ nitiliv les
(ions ffiifs ftnx n^îiijifJiixtlr Gmntlrluunp ef les Het^ffisilions qulis
mit fuites dans Ifi a-nsivi' f/f HowlntL
^ Ego Simon de Espincteriis notum facio omnibus présentes
w litteras inspecturis quod ego omnes vineas quas viri reli-
»» giosi abbas et convcntus Grandiscanipi, ordini,s premons-
» tratensis acquisiverynt in censivis meiîs apud ilodaneum,
n videlicet unant vineam que dicitur le Ouais, quain emerant
» à Martino dîcto Ace, vineam defuncti Roberti de (ianibeis^
»* niilitis, quaterteriim quod babueriint de Radidpbo. dicto
Berdc*L fiualerteruiu îubernagii ^ ; vineam quani emerant à
Steijhcino dicto (rétranglé) slrangiilatu.s, vinoam quam
emerant de Adam raruiûro* unam peciam vinee quam
habuernntde eleemo synfi defuncte lîsabellej reHcle Uadnl-
phi Fabri ; vineam quam liabuerunt de det'uncto Tureio.
dicto Poutrel; vineam defuncte Heudeborgie; quamdain
peciam quam habnerunt a defuncto Theobaldo, clerico;
volui, landavi et concessi ecclelie fTrandtscampi, nicîiil
mihi vel raeis heredibus retînen» in dictis vineis prêter
census meos. Promisi in super quod contra dictas acqnisi-
tinnes per me vel per alium non veniain in Cuturnm. In
cujus reî testimonium et munimen ad peticionem dictorum
Ail Borgis, ilil le Irxle de lliiVfntaiir.
^ On Irwuve vens 12(>3 : « Eud^s Btiuneau, nom prourc [Ardiives historiques
(lu diocôs»; de CImrth's, p. m, ^25 iliVriubri' i81ït>L reul-i^tre fatit-il ici tra-
<luirc «^1' mol (Kii fi iMiiRiier « : en efîrl, *»ii 1257 ri nuparavaiil, oii trouve au
^^Jjel d'uïje rcnlt^'j un maître des Lionehers, l\ ttlnis *^\ ailleurs sans dtinle : -^ per
'nîiïuis magi^tt'i catnificum » (Inslojiv ties Templieis, p. llîi|.
J
174 ABBB GAUTIER
>> abbatis et convenlûs présentes litteras scribi feci et sigilli
» mei impressione roboravi. Datum an* Dni m? ducent** qua-
*) drag® sept*, mense maio » (Archives de Versailles).
1248-1201. — Guillaume l'^ 5* abbé, est cité dans la charte
ci-après de Jean 1", comte de Montfort, juillet 1248.
1248, juillet. — Raould de Bourdonné, chevalier, remet à
Tabbé et aux religieux de Grandchamp une coutume qu'il
avait dans leurs bois de Houel et de la Perrière, et leur
donne pour le repos de son âme et de celle de ses amis, du
consentement d'Héliscnde, sa femme, une pièce de pré appelé
le pré Clichet, sans en rien réserver, ni pour lui, ni pour ses
hoirs (Inventaire).
1248, juillet. — Jcnn 7^% roinlo do Montfort, con firme les
donations fuites par ses ancêtres à F abbaye de Grandcbanip, et
en ajoute de nouvelles,
Carta Johannis, comitis Montisfortis.
« Venerabilibus dilectis in Xristo abbati totique conven-
» tui Grandiscampi , Johannes de Monteforti, Dei Provi-
» dentiâ dux Narbono, comes Tolose, Worcestrii et Leces-
» trie, vice comes Bitterie et Carcassone, Salutem in Dno »
(suit le préambule de la charte de Simon IV (1216)... Le
texte de 1248 continue « ad preces venerabilis et dilecti
» Patris Willelmi, abbatis, et conventûs vestri, in hâc solâ
» cartâ fecimus annotari... Pro sainte igitur anime nostre ac
» eorum de quibus est exprcssum, in titulo eleemosyne...
» dedimns et concessimus occlctie vestre memorate... Gran-
» dem campum et totum nemus usque in villam de Couldreis
» (le Coudray)... jus quoque patronatus eccletiarum sancti
» Projecti (église de Saint-Project démolie vers 1800) * et
» sancti Lcodegarii in aquilinâ ; ducenta arpenta terre ara-
» bilis juxtà locum de Grandicampo et quatuor arpenta
» nemoris in loco qui vocatur Ferraria (la Perrière) et tri-
* Prieure ilc rorilrc de Préinoiilré, revenu, année commune, 1000 fr. (I709i,
5r)()fr. en I7;W.
NOTRE -D AMR DK GRANDCIIAMP
175
ginta arpenta terre arabilis cum tribus hospitibns Feuchc-
rolii iFeucherolles) et apud Ogis viginta quatuor arpoûta
et laciun ipsuni qui (lieiturOanibezioluni iGambai^eyilf ruiii
suis justis pertîiientiis et cum unini jure, daiuinio et liber-
tate. Insuper dedimus vobis quadrai^inta quatuor îibras
parisienses super census et tolam receptioueui nastram
Montisfortis in festo omnium isanctorum; triginta quoque
et duas Iibras parisienses io censu nostro de Hosdeneo
(Houdan) et novem oiodios bladi in mulendino nostro qnod
dicitur Senescalli (du sënëchalj.., et etiam quindocim Iibras
parisienses super census nostros de Gambeis (Gambais) et
Espineta (rÈpînette} in festo sancti Remigii; et uiium modiuni
bladi in niolendino uostro magno de Condeto (Condé-sur-
Vesgre) et unum sextarium in parvo, et septem hospites in
dicta villa situâtes cum dominio et libertate. Pretereà con-
cessimus vobis in villa nostrâ de H odeur unum hospitium *
et unam hostisiam apud Curetum (Gurot)^ cum suis perti-
nentiis, videlicet hortos, vineas. terras cum septem arpontis
prati*.xoncessimus etiam centum et sexaginta arpenta terre
jnxta Altura Brollium (Haut-Breuil) pro uno capellaiio qui
singuUs septimanis et in perpetuum in capelU^ béate vir-
ginis et martyris Cathariue [missani; celebrare tenebitur.
Etiam dedi vobis omnia hospitia de Alto et Parvo BrolUo-
rum suis pertinentiis, salvo jure alieno, cum suis accesso-
riis, scilicct aoiendis, vendis, saisinis et omnibus aliis
redhibentiisquocumque modopossent accidere, in censivis
nichil mihi vel meis herêdibus retineus in eisdem, injure
velin consuetudine.sivëjurisdictioiie seu dominio. iu super
predictas eleeniosynas et donation es per nos et anteces-
sores nostros factas, cum omni dominio, solà excepta
magnâ justitia tantum modo, vobis et eccletie vestre in
perpetuum conflrmamus. Dedimus etiam volji.s locum qui
dicitur Boscus Dei, et ducenta arpenta terre arabilis, cmn
decimis et pertinentiis suis in parochiâ de Hermerarro
• Origine peul-éUi! de rtiospice-hùp^lal de Hniidati.
^ Sur 1.1 faradc dïiiie ancieTine fcnnc de liiiret» on lit la date dr* I77i, jadis
^ul-t*tr^' a rhostise » dont il est ici question.
^ Chapelle de Saink^-Catlierine de-Rjverayau lîas-Breuil» nmimiincdfi Contlc-
176 ABBE GAUTIER
» (Hernieray), cum omni jure, dominio et proprietate; et
>» pretereà quatuor modios bladi in grangià nostrù de Mereio
» (Méré)infràfestuin omnium sanctorum,scilicet très modios
» hybernagii et unum avene, annualim persobvendos ; quas-
» dam insupor eleemosynas ab antecessoribus nostris insti-
»> tutas pcr villas nostras, que Prébende vocantur, occletie
»> vestre in pcrpetuum assignamus, scilicelapud Hodench très
» prebendas ac dimidiam que valent singulis ebdomadis duos
» solidos et obolum parisienses, et apud Montemforteni très
» que valent... viginti et unum denarios... et apud Rupem-
» fortem (Rochefort^ unam que valet... septem denarios...
» Ut autem suprà scriptu servari inconcussa et inviolata sine
» fine valeant per sanctam presentem paginam, sigilli nostri
■ tostimonio fecimus roborari, nos autem dictaruni litterarum
» tenorem volumus, concedinius, approbamus sicut a nobis
» promittimus inviolabiliter observari. »>
« Actum an" gratie mill"» ducent° quadrag*» octav** mcnse
» Julio >» (Archives de Versailles).
Xotii. — Cette charte est sans doute une copie de 1084, sur
papier gris, fort. Le mot « Johannis » remplace celui de
« Simonis » qui est barré sur ladite feuille ; le copiste ayant
été probablement trompé d\abord par Tentière similitude du
Préambule. Le titre porte : « Fondation de Jean Ic^ comte de
Montfort, en mil deux cent quarante-huit, au mois de juillet,
confirmation par ledit comte des dons faits à Tabbaye de
Grandchamp par Amirie, comtesse de Montfort. etc.
1248, décembre. — Extrait d'un acte latin par lequel Robert,
chevalier, seigneur d'Ivry, confirme le bail à cens de 7 sols
tz de rente d'une pièce de terre de l'église de Serez, conte-
nant un acre*, bail fait aux religieux de Grandchamp, par
Messire Robert Bordin, le It) mais 12ÎJ8, et Taflranchit avec
riiébergemenl (ou maison) qui s'y trouve, de toute redevance
envers lui, ne s'en retenant rien de tout ce qu'il pouvait y
prétendre, ni pour lui, ni {nniv ses héritiers.
1240, Janvier. — Extrait d'un acte latin, par lequel Raouhl,
' 50 arcs environ.
NOTRE-DAME DE 6RANDCHAMP 177
dit Béchavoine, officier du roi de France, donne aux abbé
et religieux de Grandchamp sa part de tout le chanipart
d'un champ de terre labourable, sis au terroir de Curet, en
sa censive et domaine, qu'il retient pour lui et ses héritiers,
lequel champ tient de lui Raould, prêtre de Curet (Invent.).
1249, 14 janvier. — Extrait d'un acte latin, par lequel
Regnauld, fils aine de Garnier, seigneur d'Ormoye (de
Urneiâj * confirme la ratification faite, en juin 1284, par son
père, du don d'une pièce de pré par Yves d'Ornioye, et en
outre Tamortit et la décharge pour toujours des 12 deniers
de cens retenus par son père, et de tous autres droits et rede-
vances.
1250, mars. — Extrait d'un acte latin par lequel Henri de
Vicray (ou Vitray), écuyer, confirme la donation faite aux
religieux de Grandchamp par Pierre de Sivry^, prôtre, de
5 arpents de terre sis en son fief d'Ogis, pour en jouir libre-
ment et paisiblement.
1251, octobre. — Extrait d'un acte latin par lequel Eudes de
Montpinçon, gentilhomme (miles) et Marie, sa femme, donnent
au monastère et à Tabbaye de Grandchamp, pour le repos
de leurs âmes et faire leur anniversaire : P un setier de blé
à. prendre sur le principal moulin de Condé-la-Poterie ^ ;
S** un arpent de terre, i)rès l'étang de Hoël, avec une pièce
que Jeanne, mère dudit Eudes, avait déjà donnée à la dite
abbaye ; 3^ un arpent de terre près la Fontaine Garnier et la
!Kéerière ; 4° deux setiers de blé à prendre dans sa grange
de Montpinçon, ainsi, que ladite abbaye les avait perçus ci-
devant par la charité de ses prédécesseurs. (Inventaire).
1252, janvier. — Uatiticntion, pnr Kudes do Monijtinçon, dos
rions faits par Svnion da Hcautornc,
a Ego Odo de Pinciomonte, miles, notum facio omnibus
* Ormoy, commune près Nogeiit-le-Roi.
2 De S)Trcio, Civry-la-Forêt, canton de Houdan.
' Condé-sur-Vesgre. '
T. XUI, M. 12
178 ABBE GAUTIER
» présentes litteras inspecturis quod defunctus Symon,
» miles, filius defuncte Eufemie de Basterno * , dedisset in
» puram et perpetuam eleemosynam venerabilibus viris
» religiosis abbati et conventui Grandis Campi Premons-
» tratensis ordinis, oninem campipartem et omne campi-
» pastagiuni, cum omnibus redditibus et aliis redhibentiis
>» quos habebat in terris sitis in territorio de la Planche
» au Biarly ego de cujus feodo movent predicta, dictam
» eleemosynalionem volui, concessi, ratam habui et accep-
» tam ; et omnem campipartem et campipastagium , et
» omnes alios redditus et redhibentias eleemosynatos, cum
» omni jure feodali, dominio et quocumque jure alio habe-
» bannis a el liabcre poteramus, in puram, quidam, perpe-
» tuani eleemosynam dictis religiosis; volens et concedens
» quôd dicti teneant in manu mortuà omnia superius anno-
» tata; promittcus quod contra dictas eleemosynationes et
» gratificationes, por me a el per alium, non veniam in futu-
» rum, noc dictos roligiosos compellem de cetero ponere
)» extra manum, quani etiam jam pridem firme ego et heredes
» mei, tanquàm domini leodi tenebimur defendere et garan-
» tisare (donationem), quod ut predicta rata et firma perma-
» néant ego assensu et voluntate Marie bone memorie uxoris
» mee présentes sigilli moi muniminc confirmavi. Actum an**
» Dni mill" duccnl® quinquagesimo secundo, mense Januario >».
(Original en parchemin aux Archives de Versailles).
1252, janvier. — Extrait d'un acte latin par lequel Hugues de
Gurot, écuyer, confirme avec amortissement, la vente faite
au monastère de Grandchamp, par Eremburge, veuve
d*Arnould-le-Boulanger de la Charmoye, de 2 arpents 1/2 de
terre, sis à la Manochère, que ladite dame tenait de Clément
et Etienne, fils de défunt Regnauld de Curet, à champart et
13 (loniers de cens, dont il décharge ledit monastère lui
cédant, du consentement de Béatrix, sa femme, tout le droit
féodal et domaine, pour en jouir librement, sans champart.
1252, octobre. — Extrait d'un acte latin, passé devant Tolli —
cialde Chartres, par lequel Guillaume de Marchezais, écuyer,.
' iJeaiilcrne, paroisse dfik Boutigny.
NOTRE-r>AME DE ORANDCHAMP 179
amortil et allraïichit de tous droits qu'il pnuvnit avoir, avec
promesse de i^'arantie, les 5 arpents donnés aux rolig:ieux de
firamlchamp par Fierro de Sivry, prêtre, en mars 125<J» pour
en jouir toute propri^Hë. domaine et main morte.
1252, dûeernbre* — rtuillaunio des Orgerus^ chevalier,
^ êmortit et affranchit de tons ses droits Téodaux nn arpent rlo
'lerre labourable, yis près les hayes de Boconcelles, ci-devant
donné et aumône aux abbé et religieux de ftran^lchamp par
Regnaald du A[esnil-sur-Aubeton (ad Albitiunii écuyer, lils
«le l'eu Thomas, chevalier, etc., à. la charge d'un anniversaire
chaque aimée dans leur église.
1253, mars. — Extrait d'un acte latin, passé devant Tofficial
de Tarchidiacre du Pinserais , par lequel Thomas, dit le
Moine, « reconnu avoir vendue Viiblmye de Gntmlrhitmp, pour
Je prix de 9 liv- 10 stds tournois, 3 arpents de terre hibuu-
rable qu'il avait acfpds, situés à Condé-sur-Vosgre, près la
terre de Pierre le Féron, prêtre dudit Coudé, lesquels il
tenait d'Eurles de \forit[nnçon, gentilhomme» à 0 sols de cens,
e^8 9 L 10 sols tournois lui ont été payés par les religieux et
il les en tient quittes,
125:^ mars, -^ Extrait d'un acte latin par lequel Eudes de
^MToiUpincon, écnyer, amortit lesdits 3 arpents de terre, et les
^ .franchit des î) sols tournois de cens dont ils étaient chargés
ivers lui par an, priant au surplus Ouillaumo de Condé,
:uyer» duquel il tient ladite terre, de confirmer cette vente
- concession.
< Orgero>, jadis Bt'Cofjfelles, Biscancflln- tSeiiie-ot-OisL'i ; son t'^^lise située
' s^'U hiimtnui du Mfnjtifr Mn\l Rulveïnisà la IVési-ntaliuu du l'rkiird.* Itasaiiiville,
^^* f Disse IÏTnUro|ibe ;l*oiiillc du di<ia^se de Cliattres, 1738'K Avant cetli' époque
^^ àk UfM. la paroisse i!e Héroiirelles *»st donnée, avec celles de lïasainville et
»^c»iFiviïlc-en-Pinsrtaà>, doyenné de Mîintrs, k l'abbave de \lannoiUier, jiar une
^'i^te de Siiiiit Yves, évéqne d*; ('di;ytres, sous n^serve d'nii mis annuel de
* ^* .^Is, a la l'éle diî fa rVijtedVte : u Lliio altaria, altai e sciliiet de Hasi'nviikl
** «"t altare de Bis<:omdlis. . . altare eLiam de Bovenivillù... monadns majoris
• ûionasterii pprpelualiter habenda foncessnniis.., eu tondiliotie ut^ sirigulis
** ^rttiis, non pnrlicijianie anhidiarono, fciisuin X solidonnu in feslivitale l^etite-
» Oisies^ à inonachis Kpiscopus lial)eat », (Archives historiques du diocèse de
180 ABBÉ GAUTIER
1254, janvier. — Extrait d*un acte latin par lequel Ouillaume
de Beauvoir (de belle videre), écuyer, promet de garantir
un arpent de terre à Ogis, P® de Serville, devant la porte de
la grange, aux religieux de Grandchamp, lequel leur avait
été donné en pure aumône par feu Michel, chevalier.
1255, 11 novembre. — Extrait d'un acte latin, passé devant
Tofflcial de Tarchidiacre du Pinserais, par lequel Guillaume
Bégulier, de Condé-sur-Vesgre, du consentement d'Alix, sa
femme, fait remise aux religieux de Grandchamp d'un setier,
moitié froment, moitié avoine, sur les 0 qu'il avait à prendre
par an sur leur grange d'Ogis, mesure de Dreux, et leur vend
5 autres setiers pour 18 sols tournois, afin d'en jouir en main
morte, etc.
1255, décembre. — Extrait d'un acte latin, passé devant
l'oïlicial de Tarchidiacre du Pinserais, par lequel Pierre, dit
Touraye, fils de défunt Etienne de Modon, et Guillaume de
Courcelles, tous deux écuyers, amortissent et afiranchissent
de tous droits qu'ils pouvaient avoir, les 5 arpents de terre
sis proche la grange d'Ogis, du don de Pierre de Civry,
prêtre. (Inv«*).
1255, janvier (1250, n. st.). — I^urCj comtesse de Montforl^
ratifie et amortit le don fait par Jean, son frère, à fahbayc de
Grandchamp, de 200 arpents de terre composant le fief du
Bois-Dieu, paroisse dfllcrmeray.
« Univorsis présentes litteras inspecturis, Laura de Mont-
» forti, salutom in Dno. Notum facimus quod cûm pie
» momoric Johannes, quondàm comes Montisfortis, frater
» noster Karissimus dedisset in eleemosynam vins religiosis
» abbati et conventiii Grandiscampi duccnta arpenta terre
» in bosco qui dicitur Boscus Dei, nos dictam eleemosynam
» vohimus, concedimus et approbamus, et quidquid juris
» habebamus, seu habere poteramus in dictis ducentis
» arpontis terre quictanms ex nunc in futurum dictis reli-
» giosis, ob remodium anime noslre et antessorum nostro-
»> rum, tencndam? ab eis in perpetuum, libère, pacifiée et
» quietè. Quod ut ratuni et firmam permaneat, présentes lit-
» tcras sigilli nostri niunimine fecimus confirmari. Actum -
f
NOTRE-DAME DE GRANDCHAMP 181
»> an*» Dni m'ûV* CC** quinquagesimo quinto, mense janua-
» rio » *. (Scellé sur lacs de lil blanc, « avec cyre ou paste »
blanche, portant impression d'une femme et « escripture »
tout à Tentour).
12oG, février (1257). — Laure, comtesse de Monl/brt, ratifie
les dons faits par A maiiry, son pi're,
Carta Lore de Montoforti de eleemosynà Almarici, con-
dâm comitis Montisfortis.
j> Ego Lorade Monteforti, dna de Sparnone^, omnibus hec
» vîsuris notum facio quod ciim Karissimus, Pater noster
» Almaricus bone memorie, condàm cornes Montisfortis, ob
» remedium anime sue, legaverit, proutin tostamento suo
» vidi pleiâus contineri, viginta libras parisicnses annui
» redditûs pro tunicis emcndis ad usus pauporum, capiendas
» videlicet ad census de Bareteriâ medictatcm, reliquam
» verô medietatem ad census de Pascero (Passorio), siiigulis
» annis in festosancti Remigii, in capite octobris devidendis
»> ipsis pauperibus, unam medietatem por manus abbatis do
>» vallibus sarnarii; alteram vero per manus abbtis Grandis-
» cainpi. Ego prenominata Lora eamdem voluntatem prefati
» genitoris mei volens benigniter prosequi et ad effcctum
» ducere, prodictum legatum ratum habeo et confirme, et
» pro remédie anime ipsius patris et mee (matris?) Volo et
*> assigne quôd de predictis viginti libris capianlur decem
» libre parisienses, singulis annis, ad census meos de Bara-
» terià in termine suprà scripto par manus... Abbtis Grandis-
» campi, pro tunicis, sicut dictum est, adusus pauperum
» emendis, et per ipsum abbatem qui pro tempore obfuerit
*» per terram Montisfortis solummodo, prout melius expedire
» viderit pauperibus, infeste onmium sanctorum dividendis;
*> ità tamen ut de prefatâ pecuniâ, sivè tunicis, nichil in usus
*> abbacie prenotate convertatur. Quod ut robur et firmita-
» tem perpetuam obtineat, présentes litteras sigilli mei
» munimine confirmavi. Actum n'' Dni milP CC° quinquage-
^> simo sexto, mense februario ». (Arch. de Seine-et-Oise).
* Copie du XV1« sièele aux Archives de Rambouillet. (Communiqué par
M. A. de Dion).
' Epernon échut à Marguerite de Montfort, selon M. J. Maillard.
18S ABBÉ GAUTIER
125G, avril. — liatiiication et amortissement du don du Bois-
dc-Dicu, par Jean m de Neslo [fils du], comte de Soissons\
beau'frrre de Laure, comtesse de Mont fort.
« Johannos filins comitis suessionensis, dominus de Chi-
» meio (Chiinay), et Margarita ejus uxor, universis présentes
» litteras inspectnris, salntem in Dno. NoA^erit universilas
» A'estra qnod nos volumus, concedimus et approbanius
» qnod religiosi viri abbas et conventus Grandiscanipi ha-
» béant et in perpetuûni possideant ducenta arpenta terre
» arabilis sita in loco qui dicitur JJoseus Dei, que karissimus
» Frater noster Johannes, bone memorie, cornes quondâni
» Montisfortis , dédit et concessit in puram et perpetuam
» eleeniosynam abbatie predicte. Et quidquid nos con-
» suetudinisscujurisdictionis habebanius seu habere potera-
» mus in predictis ducentis arpentis terre, penitûs quictamus
» abbati et conventui suprà dictis; promittentes bonà fide
» quod contra eleeniosynam istam nec per nos, nec peralium
» A'eniam in futurum. In cujus rei testimonium et munimem
» presenlibuslilterissigillanostraduximusapponenda,Actum
» an® Dfti M** CC° quinquagesiino sexto, mense aprili. » (Non
signé, mais scellé de deux scelx de cyre en paste blanche
pendant à deulx lacs de parchemin. Tun portant la figure
d'un lion et Tautre d'une femme, ayant les deulx sceaulx
escripture tout à Tentour ^.
1258, 25 juillet. — Confirmation et,., amortissement faits à
l'abbaye de Grandcbamp, par Kudes de Montpinson, chevalier,
et Marie, sa femme, d'un pré à Adainvilîle, du don de Pierre de
IJeauterne, écuyer.
« Universis présentes litteras inspectnris, Odo de Montepi-
» cheo^ (de Pinciomonte), miles, salutem in Dno. Notum sit
» quod Petrus de Halterno, scutarius, dédit et legavit ecdelie
' Sceau (lo Jean 111 de Nesle, comte de Soissoiis; « d'azur semé de fleurs de
lis d'or, au lion d'or brochaut sur le tout. {\\ Anselme).
- Ladite copir a vit eollationnée aux orij^inaulx, en la présence de religieuse
personne fn-re Biaise Noël, prieur claustral de ladite abbaye, et procureur des
abbé et religieux dudit lieu, par moi {^retli(T du bailliage d'Epenion, soubsigué,
le mardi dix-neuvièmejourdWpvril, Tan mil cinq cent soixante-neuf. «J. Huast. »
(Communiqué par M. A. de Dion).
' Montpicliou, dans Tinventaire de 1720, pour « .Montpinson ».
NOTRE-DABfE DE GRANDGHAMP 183
» Beale Marie de Grandicampo, et canonicis ejusdem loci,
» in plenâ voluntate suâ, nobis annuentibus \ in puram et
» perpetuam eleemosynam , quoddam pratum situm apud
)) Adenvillam, infeodo nostro. Quam donationem et legatio-
») neni prati volumus, laudamus, concessinius et approba-
i mus, nichil juris seudominii vel alicujus redhibentic nobis
») vel heredibus nostris in dicto prato retinentos ; volentes
» quod dicti canonici teneant ainodo in manu mortuà pratum
»► suprà dictum. Jn cujus rei testimonium présentes litteras
• sigilli nostri munimine sigillavimus. Actum an^ Dni ^PC°C°L®
»> octavo die vigesimo quinto Jnlii, in festo sanctorum, Jacobi
i et Xristophori ». (Arch. de Versailles).
12G0, 9 novembre. — Guillaume P^ abbé de Grandchamp,
permet à l'abbé de Neauphle-le-Vieux de faire célébrer le
service pour lequel Henry du Mesnil-sur-Aubeton, paroisse
de S. Project, lui a laissé 8 livres de rente. (Histoire de l'ab-
baye de Coulombs).
1201, mai. — Les religieux de Grandchamp s'engagent à
célébrer un anniversaire pour Jean Larcher, seigneur
d'Adainville, à cause du don d'un pré proche l'étang du gué
Porcheret.
12G2-1270. — Germain, 0® abbé de Grandchamp, est cité
ea mai 12G9, dans l'airranchisseinent, par Guillaume des
Pinthières, de vignes à Houdan, comme nous le verrons à
cette date dans une charte latine.
1205, juillet. — Extrait d'un acte latin, passé devant l'oïïl-
cial de Tarchidiacre de Chartres, doyen d'Epernon, par lequel
Ganiier de Guast (Gayes, Gas), prêtre, rachète, au moyen de
6 livres chartraines, la moitié de la dîme de Ponceaux (Pon-
cellorum), paroisse de S. Martiu-de-Nigelles, engagée à
Tabbaye de Grandchamp, par Pierre Tarzon do Guast et
Mathilde, sa femme, sur des terres situées en la paroisse
* Gautier du Mesnil Regnàult, du conseutemcnt do. Jeanne, sa femme, con-
firme ce don et rafTranchit de 3 deniers de cens.
IS4 ' ABBB GAUTIER
d'Ecrosncs ^Scronis),de laquelle somme de 6 livres, Etienne,
procureur de Tabbaye, a quitté ledit Garnier*
12GÔ, 21 août. — Extrait d un acte latin, daté de Coodé,
diocèse d'Evreux, le 12 des Calendes de sei)teniV>re , par
lequel Raould IV de Chevry, ëvèque d'Evreux (l^vi-12ijfJ),
ratitie et approuve la sentence arbitrale, rendue par Etienne^
archidiacre de Cl^iartres, et Jean de Montfort. chanoine
d'Eireux, sur le dilTérend entre les abbé et religieux de
Graiidchamp^ et Roger, curé de SércK, an sujet de la moitié
des dimes de lin et de chanvre dans ladite paroisse, il con- 1
firme donc auxdits religieux cette moitié de dîmes pour la
posséder ]>ajâiblenient. comiae ils jouisi^aient de la moitié
des autres dimes^ savoir : blé, orge, avoine^ vei^ca***, viii, I
pain et autres légumes* à la charge néanmoins de payer au
curé de Serez, tous les ans, au jour do S. Remy^ 3 sols tour-
noiz de rente à prendre sur les maisons et terres qulls pos-
sèdent dans ladite paroisse et qui tiennent à la cure ou église
dudît lieu. (Inv^*},
1265, décembre. — Don de ffptix seiiers de hié, pur Jenn dû]
Vi/Ieiteuve, éeuvepf el Amt^lie, sa /einnte^
i
« 1^0 Johannes de Yillanovâ \ miles» notum facio omnibus
» présentes litteras inspecturis quod ego et Amelina, uxor
» mea benigna, assensu et voluntate Alraaricit fllii inei Primo-
n geniti, nec non et aliorum liberorum meorum, dedimus et
» concessimus ob remedium anime mee, et propter anniversa-
r» rium nostrum et antecessorum meorum faciendum, in piiram
» et perpétua m eleemosynam religiosis venerabilibus abbati
1» et conventui Grandiscampi Premonstratensis ordjnis duos
» sext^rios bladi ad mensuram do Sparnone, habeudos et
ïv capiendos à dictis abbate et coivventu, vel eorutnmandato,
»* ex nunc In futiirum, singulis annis in festo sancti Remigiî, 1
>* in grangîâ noslrà de Villanovà; promitt entes quod contra
n dictam eleemosynam dictis abbati ac conventui à vobis
w factam per nos vel per alium non veniemus în futurum,
* Villeneuve « S. Nicolas », d'après le titre des Archives de Versailles, à tort,
selon le contexte.
I
NOTRE-DAME DE GRANDCIIAMP i.85
» imo tàm nos quàm heredes nostri sivè successores, seu
» quicumque tenuerint dictam granchiam meam, dictosduos
»» sextarios dictis abbati et conveniui, vel eorum mandate,
j> singulis annis in fcsto sancti Remigii, reddere tenebuntur,
» et etiara defendere et garantisaro. Et si tkm nos qiiam
« heredes nostri, sivè successores, seu quicumque dictam
» granchiam tenuerint, pro solutione dictorum duorum sex-
•> tariorum bladi dictis abbati et conventui, vel eorum man-
•» dato, ad dictum festum faciendâ defecerimus, tàm nos
>> quàm heredes nostri, sivè successores, seu quicumque
» dictam granchiam pro tempore tenuerint, dictis abbati et
» conventui vel eorum mandate, pro quàlibet hebdomadâ
» dilationis, sex denarios turonenses pro amenda reddere
» tenebuntur, et ad hoc nos et heredes nostros et succes-
)' sores quos cumque relinquo obligatos et oneratos, Ego de
>> de cetero Johannes, dnûs feodi, dictam eleemosynam dic-
» tis abbati et conventui, ut Deus est sanctus, volui, laudavi,
« et per appositionem sigilli mei conlîrmavi, Jus et dominium
'> quod in dictis duobus sextariis bladi habobam et habere
»' poteram, in futurum in dictes abbatem et conventum
» penitus transfère. Actum an"* Dni M® C" C" sexagesimo
» quinto, mense decembri ». (Original aux Archives de Ver-
sailles).
1206, mai. — Extrait d'un acte latin i)ar lequel Henri de
Vicray (de Yicreie) , gentilhomme, du consentement et de la
ATolonté d'Ide, sa femme, d'Amaury, son fils aîné, et de ses
a.utres enfanta, conlirme et amortit la donation que Jeanne,
Sa mère, avait faite à Tabbaye de (îrandchamp d'un arpent
cie terre labourable, situé proche Mulcent ' et reconnaît
l^avoir reçu des abbé et couvent de Grandchamp, pour le
t.<5nir d'eux à raison de 4 sols six deniers, payables chaque
^ nnée dans l'octave de S. Remy, à quoi il s'oblige sous peine
il^amende de 0 deniers par jour de délai.
1209. — Extrait d'un acte latin, passé devant reiîicial de
l'archidiacre du Pinserais, par lequel Guillaume deCourcelles,
* Mulcent, petite commune près de Scptcuil, canton de Houdan ( Seine-et-
Oisc).
186 ABBÉ GAUTIER
écuycr. amortit 2 pièces de terre k Forget et Ogis, du don de
Pierre Gouyon, et Agnès, sa femme, fait aux religieux de
Grandchamp, à la charge r/V/w anniversaire dans leur église
pour le repos de leurs âmes,
1209, mai. — Guillaume des Pinlhirres, écurer, du consente-
ment de Pétronille, sa femme, amortit de fout droit, toutes les
vignes sises à Houdan, tant de don que d'acquisition» apparte-
nant aux religieux de Granchamp et en outre 5 sols tournoiz
payables par an au jour de S. Ilemy,
« Ego Guillemus de Espincteriis , armiger, notum facio
)> omnibus présentes litteras inspecturis quod ego, assensu et
» A^oluntate Pétronille unoris mee, A'oloet concedo, ob since-
» ram dilectionem quam ergà antecessores meos hactenùs
» habuerunt viri religiosi abbas et conventus Grandiscampi
» et propter anniversarium nostrum in ecclesiâ sua singulis
>) annis faciendum, quod ipsi teneant et in manu mortuâ pos-
» sideant, tamquàm perpetuum dominium et in proprictatem,
» libère, pacificè et quietè, et sine coactione vendendi,
» vol extra nianum suani ponendi, omnes illas vineas quas
>) usque in hodiernum diom apud Hosdaneum, tàm ratione
» censive quàm ratione campi partis, in feodo et dominio et
» censivâ meâ acquisiorunt. Volo etiam quod ipsi recipiant
» et habeant et possideant, singulis annis, infeste sancti
» Remigii, quinque solides turonenses, quos dédit oisdem,
)> nomine olcemosyne, dofuncta Kustachia, mater pie inemorie
» Symonis de Espincteriis, militis, quondkm patris moi. modo
» quo ipsi eos antèa haberc et recipere consueverant.
» Insuper volo et concède quod ipsi teneant et in manu
» mortuâ possideant, et sine coactione vendendi; vel extra
» manum suam ponendi, unum arpentum et dimidium terre
» cultibilis situm in territorio quod vocatur « marc d'argent.
») intrà terram Presbyteri de Hosdaneo et terram Roberti le
>» cirier; Quod arpentum et dimidium terre dono eisdem
») religiosis et concedo, assensu et voluntate dicte Pétronille,
» unoris mee, quiclum ab omni campitarte et campipastagio
» et censu et omnibus aliis redhibentiis quibuscumque, in
» cscambium cujusdam sextarii bladi quod habuerunt de censivâ
» dicti Symonis de Espincteriis. militis, quondàm patris mei ;
!€aTHK-J>AMK UK f}RAm>CEAXP J81
"ïTquod sextarium bladi in granrhià meà iU> P^pinirriis. sin-
>> gulis aniiis, in fosto saneti Rmiigii, haljere v\ recipero
» idem consueveranl. Orano jus dominii et pruprietatteni et
» quodcumque jus in cHctis \mh ahipi^is, ut tli<Miuii est,
^» acquï.sitis, et iu «ïietis quiiiqiie solidis liiroiKMisîi>us et in
'> dicto arpento et diniidin (nrrn quod habeham vrl habere
H poteram, in dictes abbatom et cnnventiiiii (^x me penitns
* transferendo; iiiehil juris aut antique ron^suetudinis .seu
•* redhibentie cujuscuuique niihi vel ineisheredibus retineus
» in eisdoni. Imo tàm dictas vineas quàm dietani terrani et
►► dietos quiuque ^oli^iûs turùnz» quaiUiim in me est, murti-
* fleo et prornitto, fide perfectâ» corpurali, in nmnn H, trn-
« tris Gernmni nostn\ nlihalis dirti /or/, quod centra promissa
•* \el aliquid de promissis, per me vel per alium, non voniani
>♦ in fntnrnm. Inio emnia et singula prout sn péri us sunt
» expressa, promitto me ïlde, ut Deus est sanrtus, perfeetâ,
»> corpurali, ^arantîî^arc dictis rcligiosia et defendere, tau-
" quàm Imfîs feodi legitimus, contra omnes et V(do et coocodo
'• quod dicli abba>5 et oonventns t!e dictis vineis et de dicta
" ten*à et «le quinque solidis Uirônz. acqnisitis in feodo et
» dominio et censivà me/i, pnrè et absolutù snam plenam
' faciant volimtateni, vendendo sivê alienando, sivë alio quo
cumqne modOt profit mbi meliùs viderint expodire; et si
contingat qmid fraires mei, seu alîqni ab ipsis cansani
habentes contra promissa vel aliquid de pronnssis veniautt
«t dictos abbateïu et conventum super eisdem perturbent,
Tel impediant quominOs ipsi de possessionn dictaruiu
Tinearum et solidorum turon, et dicti arpenU et dimidii
libère fruantur, prout snperius est expressuni, dicti abbas
et conventus dictmn sextarium bladi in granrbià nieâ de
Espincteriis, singtdis annis, in lesto sancti Uemigii, capiant
et habeant, sicut aulèa capere et habere consueverant,
^t ego et heredes mei. sive successores «fui cnnique dictis
libbati et conventui sex libras tnronz, pro dampuis et pro
iisuris reddere tf*nebimur, et ad hec et adomnia etsingula,
prout superiùs sunt expressa, tenenda et facienda oblige
tue ergà dicios abbatejn et conventum^ seu liereiles uieos
cura eorum successoribus universis et singulis, relinquo
obligatos et etiam oneratos, que nt predicta rata et firma
"^ permaneant, ego présentes litteras sigillo meo conflrmavi*
A
188 ABBÉ GAUTIER
» Actum an® Dfii M^^C^^C^LX^^nono, mensemaio ». (Archives
de Seine-et-Oise).
1269, juillet. Extrait d'un acte latin par lequel Raould de
Spedon, chanoine d'Evreux, pour le salut de son âme et de
celle de feu Pierre, son oncle, autrefois curé de S. Martin de
Bourdonné, donne ù l'abbaye et monastère de Grandchamp, un
pré qu'il avait audit Bourdonné, situé près le moulin de
Valois, entre le pré qui fut à Guérin de Beausse et celui que
les religieux possèdent depuis longtemps en ce lieu ; lequel
pré le donateur tenait de Thomas des Barres à 3 deniers de
cens par an, à la Toussaint, à la charge par les abbé et reli-
gieux d'un anniversaire, par an, pour lame de son oncle, et un
pour la sienne, tiprès son décès, (Inv*).
1271-décembre 1283. — Jehan P^ 7« abbé.
1271, 11 février. — A cette date, une lettre circulaire
de Philippe III, dit le Hardi, était adressée aux abbayes du
royaume afin de demander des prières pour son père,
Louis IX, roy de France * ; pour son frère, Jean, comte de
Ncvers ^; pour son beau-frère, Thibauld, roy de Navarre ';
pour sa femme Isabelle *; son chapelain, Vivien-du-Bois, est
porteur de ladite circulaire. (Cartulaire Normand, n** 801).
Voici en quels termes éloquents et émus, Tabbé Jehan
répond à cette royale missive : « Abbas et conventus Gran-
» discainpi, carnotcnsis diœcesis, excellentissimo sue Domino
» Philippo, Dei gratiâ régi Francorum illustri, sui humiles et
» devoti et oratores assidui, frater, J. (ohannes), ejusdem
» permissione abbas Grandiscampi totusque ejusdem locicon-
» ventus Carnotensis diocesis, subjectionem cum orationibus
» humilibus et devotis. Litteras vestras per venerabilem et
» discretum capellanum vestrum de Bosco exhibitas, carè
* t 1270.
2 1 3 août 1270.
3 t i décembre 1270.
*t 23 janvier 1271.
NOTRB-DAMB DE r.RANBCHAMP iS9
n recepîmas, valde de vestris desolationibus desolati. In
fi quibus vidimus ink^r cœtora couU'Uta iiL animas ('elicis
« memorie Domini Liidovici, quondarii illostris rogis Fran-
« corum, geiiitoris vestri iie«" non rtiam Doinini Johnnnis)
8 quondani conniis Niveriiensis. rralris vestri, etiajn Th[eo-
^ baldi)quond^ini régis Navarre, sororii ve^trî, et etiani illus-
» trisregine Domine Isabellis, uxoris vestre, defunctoruni, piis
• missarum et devotariini oratiomuii suirragiis divine miseri-
'I cordie commondenms et faeiaioLis in ecelesiasticisluris nobis
« subjectiscammendari, Nos atti^ndentes peticioiiem vestram
<» esse justisîjioiam cùm iiichil sit quod clariore luce preful-
!• geat quod nostra fides in principe et quod pioîji est orare
» pro mortuis, et dilectioneni quam predecessores vestri
» ergà monasteriuni nostrum semperhabûereet vos^ favente
n divinâ eleinentîâ seniper habebiti.s in fiityrnmjdominalîoni
« vestre iii vitâ et morte, et aniniabus illoruin pro qnibus
^ rogasti, plenam participationem omnium bonorum spiri-
^ tuaîîuni iàni in mirisis quàm in jejuniis et orationibns ac
** aliis serviriis et eleeoiosynis et bonis aliis, dnxinms conce-
« dendnm. Adèoquod de cetero in perpehuim, mngulisannis,
'> eonim aniiiversariom faciemns et in nostro martyrologio
•• lUos scribemns- Et specialiter qnilibet nosiriun sacerdos
*» octo missas pro animabnt* predictornm defunctorum celé-
brabît. Et etîam de spcciali gratiâ quoddarn annuaîe pro
âinmà iliiistris genitorîs vestri Ludovici qiiomîâm régis
Francornm, et illustris regine {Isabellis! uxoris vestre, in
ecclesià nostrà et in locis nostris facienios celebrari. Et
alii qui sacerdotes non siint qnisque tria p^alteria dicet
pro animabus (defunctorum) predictorum. Quod Excel-
lentia vestra ad precem. dicti capelîani vestri. tenore
presentinm duxiniiis iniiniandum. Valeat Excellentia ves-
tra in Domino Jesu qui vos coiiservet Eccleî^ie sueetregno
vestro per tempora bjngiora, I)at;\ die Mercurii in festo
beati Johannis apustoli, anno Dni ftr C** C" L*' XX primo »>.
[CC::ommunique par M. A. de Dion, de Montrort-l'Amaury).
1271, mai. — Extrait d\m acte latin passé devant Tofflcial
<ie Tarchidiacre du Pincerais, dans Téglise de Chartres, par
lequel Ilitoitid, prêtre, curé de Ciiret, donne nu nioufisfère de
Oraudchatijpj 14 arpents de terre labourable^ dont 11 situés
190
près la croix 4e CirrW, ai là eeiiaTe de Ei^tild Béebari
et les trob uitr» en celle de b demoîsiell^ N. de
jouxte, lieo dit les gravieni; # eàmrge pmr tm rêti§Êmr
célébrer au Mumrm'smrCf ^ftèê mm motif dans leur éf^Ëne^
de loi dojuifir, par maaim»^ m rie durant ^0 peiiiM
SO bboes ei £0 OQÎrw. ^ 4 mmiie de rm %^% deTiil reeevoi
1273, arriL — BobeH êe
donation fmie à TMé H au
feu RobeH^ Moapèn^ deS
à prendre mar
deMiei»
de
« Ego Robertns de Marrhaw; miUim,
» bus inreseniee litteras in
I* Robertm de Hardies, qwmàkm fator i
*» param et perpetBam deenoijfBa
» conventoi Orandinfaiiapi : prepier
m ecceiiâ didi loei, magiÊUe êÊuds i
» Béate Marie ternentilNis, fa
» et daos sextarios aTeae soprà éedmmm aaaoi de CNnc»*
n ceriis perdpmidoa et liabendea, nagniis «Dnb à ApUs
n abbate et omTeata, infirà octaTam saacfi Bemigiit ûi
n granchiâ dectmamiii de C^areiu^eiiis, ad m^miraiBi dro*
>» censem, E|go dictam eleemoqmam Toto, laado, omcedo et
» approbo, Tolens etooncedeosqaoddictiablMis ei oomreiitaf
» dictos daossextariosbladi et duos sextarios aTene, nomme
» eleemosyne, singolis aonis ad dictam terminnm la grea-
» chi i»«dictà et ad dictam measoram» perc^iaat» kabeaa«
n et in mana mortnâ possideani, libm ^ ii:: ,uil.l .
f* quos jam dictas daos sextarios bkdî el duos ^extarios
n avene, tam ego qaàm lieredes mei, sixh suc€eitsore«i quî-
i» cumqae tenebauiur reddere, singalii apDJs, abUati et con-
n Tentai i^edictis, indictft granchiâ, addictuiu tcrtumum
» et admensaram prenotatam. Ad hoc '^^
^ meos et saccessores qaoscamqœ — obligalos et ^iao
» oneratos — relinquo ; et ut predicta rata et firma penne
»' néant, ego présentes litteras sigilli mei munimine confirmi
" Aclum an- I>ni M'CC<> sepiuagesimo tertio, mense aprili r
Arch. de Versailles).
KK-hAMi': r»i: ^^ranikiiaS
1274, juin* — Extrait d'un acte latin par lequel Pierre, dit
le Mignon de Guillandry, écuyer, et Ouérin son frère, font à
Il'abUé et couvent de Orandrliaiiip, à perpétuité, don de 0 sols
■DUTDois qu'ils avaient droit de perrevoir sur U arpents de
lerre, sis dans le fief de Cwn?/, dont ils jouiront désormais
en toute propriété et domaine. Vnr reeon naissance, les
^religieux leur ont accorde la laveur de sp souv/'nir d'eux
^Bofi/es les semaines à la messe qui se dit dans leur église
^Bour l'âme de feu Robert de CureL leur frère *, et. de faire
^Bdus les ans son anniversaire au jour de son décès (Invn*
SI]
1275, 25 novembre. — Extrait d'un acte latin par lequel
falbicn t/f Murvhezais, prefre, d(uuiê et remet à Féglisc et
aux chanoines de Orandchamp, a h charge dim anniversaire
>ar chacun au, pour le repos de sou âme, 3 setiers de blé et
lutant d'avoine qu'il avait dn>it de perrevoir par chacun au,
sur leur grange d'Ogis; il amortit de tous tli*oits et rede-
vances envers lui et ses hériliers ou ses succoî^seurs. 5
arpents de terre labourable, sis en son fief, dont Robert,
laîre de Serville, leur avait donné 2 arpents, Etienne Payen,
rlerc, un demi -arpent ; un arpent 1/2 tenu encore par
Hobert Bandry et Simon Lesué, et îe T/ arpent qu'ils avaient
^Bn^cquis de Guillaume Hui^-ues et Alix sa fenirae, pour en
^■cuir en main morte et domaine féodal (Inv^*).
1278, 7 février (n. st.). — Donuiion eomiitionnclle par Jean
e Conde-sur'\'f\sf/rét fi f église fnture de Champ-en'VveIini%
/, à son dêfnui à fnhlmye des ]^mix~de'(!ernff)\ ,i relies de
f^rmtàchamp et de Joren\7i!.
" De duobus *\ sextariis tàm bladi quàm avene apud cam-
pum de Aquilinà, juxtà Orajicliiam monilialium Portûs-
Régis, 7 febr. 1278 (n. st). Universis présentes litteras
inspecturis Odicialis Curie Pissiaeensis salutem in Dno.
Noveritis nos auno Domini millesiruo durent' septuag**
septimo, die luiie post puriticalioneui béate Marie Vir
• ^'oia. Nous voyotis ici un cxerapl** frappant de conci'ssîon du [invilègo
^association spiriturlliî.
^ 11 s'agit ààu< II» texte ik 3 ïm tiers de blé el d'autant d*avcritic.
m
M
102 • ABBÉ GAUTIER
» giniSf vidisse iestamentum defuncti Johannis de Gondeto,
» sigillatum quatuor sigillis unà cum sigillo proprio ejus-
» dem, videlicet sigillo N... de Gambesiolo, curatî soi,
» Dionysii filii dicti Johannis, magistri Johannis filii sui, et
» sigillo Roberti de Condeto, fratris sui, quibus âduciam
» adhibemus quantum ad hec, inquo testament© inter
» cetera clausula que sequitur :
» Preterea volo et dispono quod si contingat ecclesiam
» fieri in Campo Aquiline, quod rector ecclesie habeat et
» percipiat in horreo meo campi Aquiline, singulis annis,
» tria scxtiirin blmli et tria sexfaria avene (annui) redditûs, in
» festo sancti Remigii, cidem persolvenda, ità tamen quôd
» rector eccletie qui protempore fu (erit) in die obitûs mei,
» annivcrsariuni mcum in oadem ecclesiâ faciat et facere te
» neatur, Si vero in loco predic[to] et ecclesiam ut dictum
» est fieri non contingat, volo quod monachi sivè conventus
» béate Marie Vallium Sarnaii in quorum abbaciâ meam
» sepulturom elegi, habeant et recipiant, annis singulis, in
» festo beati Remigii, très minas bladi et très minas avene,
» et monachi sivè conventus ecclesiarum Grandis Campi et
» Gaudii Vallis, videlicet quelibet eccletia, unum sextarium
» bladi et unam minam avene, singulis annis in eodem festo
» beati Remigii, in horreo meo Campi Aquiline, ità quod
» faciant ad facere teneantur, annis singulis, anniversarium
» meum in die obitûs mei. »
» Item testamentun Eustachie, relicte predicti Johannis de
» Condeto, sigillatum sigillo magistri de Gambesiolo, tune
» curati ejusdem Eustachie, cui sigillo et testamento fidem
» adhibemus, in quo testamento inter cetera continetur dau-
» sula que sequitur :
» Coterûm volo et ordino in testamento meo quod si con-
» tigerit ecclesiam fieri in Campo Aquiline quod rector
» ecclesie ejusdem habeat et percipiat annis singulis, in festo
» beati Remigii in h[orreo] nostro campi Aquiline, super
» heredcs seu successorcs meos hereditatem nostram dicti
» loci pro tempore tenentes seu possidentes, pro rata ipsos
» contingente (parte) tria sextaria bladi et avene pro toto,
» pro annivorsarjo meo, annis singulis, in die obitûs mei, in
» ipsâ ecclesiâ à rectore sivè capellano loci ejusdem faciendo.
» Si vero ibidem ecclesiam fieri non contigerit, volo quod
^
*
t
NOTRE-DAME DE GHANBCIIAMP 193
bacia Vallîum Sarnanii îii dieto h[ùrreo] meo, anois sin-
is» in fesk> beati, Reraigii habeai et percipiat, ut
dîctum est, de predictis tribus sextariis bladi et avene ter-
tiam parlem, et abbacia Gr^tndiscanipi simili ter terciam
partein, et abbacia Gaudii VaUis si militer tertiam par-
tem ia dicto festo beati Remigii » siciit superius est
expressum, ità quod moiiachi Lrium abbaciarum predic-
tarum, annis singulis, in die ubitùs mei, minivevsnrium
tacïHui et facere teneantur, etc*, etc. »
>ï Pretereà magtster Johannes de Condeto, clericus, filius
et hères dictornm Jobannis et Eusiachie, unà ciim aliiSt et
executor tei^tanieutorum eorumdooi.. promisit fide prestitâ
se satisfacturiim, anuo quolibet, de celero, dictis religiosis
Vallium Sernarii de dicta tlonalione pro dictis anniversariis
faciendis in dicta ecclesiâ pru portioue ipsum contiagente
in premissis, quamdiu vixerit et predicta possidebit et
heredes sivè saccessores sues, post decessum suum, pro
portione qiieralibet contingente in successione ipsiua de
premissis; asserens tamen in campe Aquilioe nuUameccle-
siam post predicta legata sivè testamenta fuisse constilu-
tam sivè institutam» se et heredes sucs quoàd premissa
tenenda et inviolabiîiter observanda dictis religiosis obli-
gando; promittens sub dicta Gdequod contra premissa, vel
** aliquid de premissis, vel per se vel per alium non veniet in
>» futurum, nec venire aliquatenùs atteniptabit. In cujus rei
iestimonium sigillum nostrum presentibus litteris duximus
apponendum. Datnm ann*' Domini M'CC^ septuagesimu die
lune predicta. » (Original en parchemin, Inventaire, p. 14,
4» n" 8, Bibliothèque nationale, Cartulaire des Vaux-de-
1.
Cernay, p. 751)
1278, novembre. ~ Extrait d'une charte latine par laquelle»
^ï'ean, comte de Soissons, et Marguerite, sa femme, du con-
sentement de Jean leur fils, donnent à fabbe et couvent de
(randcharap une rente de 10 livres parisis à prendre au
' Le lieu de Chatnp-en-Yvelitie îiurail hxk situé sur b paroisse de Sain t-Lé^er.
est cilé à propos d<'s fids qui en 1218 dépendatfiit du Cnrat*^ de Motitlorl
\â cfQS du Cliamp d Evelîû^ >* ; il est ruissi nomiut' dans le r.arlulairo des
a.iix-de-G(*may. Il y eût, dy resle^ successivement deux nitinastères dans la
paroisse de Saint-Léger, dont un pneuré à Fbnoys ^ilauet), J. ^Liilhird),
T. XIIL M, rj
jour de saint Hemi, sur les ceos de leur ville de Gambais, i-
leur défaut, sur ceux de la Charmoye, par échange de 10 soU ^^8
de rente qu'ils devaient prendre sur TEpinette, ladite renU^^-^
amortie et affranchie de tous droits, pour en jouir en maiE
morte.
12^, 13 décembre. — Extrait d'une charte latine adressée
aux abbé et religieux de Granchamp, par laquelle Jehan II
comte de Montfort (et de Toulouse, vicomte de Béziers et de-»
Carcassonne), confirme toutes les donations que leur avaient
faites ses prédécesseurs, Amaury V (1238, avril) ; Jean 1*^
(1248, juillet) et même celles de Simon rv^ (1210, 8 mai). H
ratifie entre autres le don de 2 maisons, 9 arpents de pré et
10 arpents de terre par Regnauld du Coudray ; celui de 3 mai-
sons, 7 arpents de pré, 7 arpents de terre proche le chemin
du Breuil ; celui de 14 arpents proche la Guaize Guymont
(gué» vadQm) et 6 proche Tëtaiig de Poreheret, en deux
pièces, par Jehan Larcher, seigneur d'Adaînville; celui de
24 arpents en plusieurs pièces, dans ladite paroisse, par
RaouL 11 leur donne 14 arpents près le ruisseau de Curet» sa
maison et dépendances audit lieu ; 8 arpents de terre proche
rétang de Saussay, et ses terres de Beau terne ; ses terres et
maison proche la mare aux biches, et 7 arpents de vigne à
Erfant (lieu inconnu), avec trente arpents de terre en plu-
sieurs pièces; 80 arpents de terre proche la Feérière ; une
maison à Epernon à la descente du château, avec 3 arpents
de vigne; une maison à Boutigny et 13 arpents de terre ; sa
maison du Mesnil-Coadict, paroisse de Faverolles, 10 sols
parisis sur le domaine de Montfort et 20 livres sur celui de
Gambais et les prébendes de Houdan. (Inventaire)*
n
1283, 23 novembre, ™ Litière domine corn i tisse suessio-
' Dans h généalogie des comtes de Montfort fdictioiitiaire de Môrérii on ne
voît, dit rinvenlaire, qu'un € Jeliati w de 1:*i1 h 15i9 ou 1550; c>^l un»?
erreur : d*aprfsM J. JKiillard, rainiîdessix enfaiils de Yolande dp Dreux, d'abord
reine d'tkosse, puis duchesse de Bretagne, porla le litre du Jeliaii lï^ comte de
Montfiirt, et nou:^ voyons sa mère, comtesse de SlonlOirl, comme sa tutrice et
dame souveraine^ affranchir po l^lji, ii arpents de terre, sis à Conde-stir-
Vesgre, achetés par les religieux de (irandchainp à M»"* Jehan, dit Frajiçois,
prêtre, curé de Houdan,
>*
*>
I
KOTRE-DAME DE GRANDCHAMP
9 XL solhlis taroiiensilifis ci X liltri
f^^o pnuperîhas, Vid. oct. 12S7.
w Universis présentes litteras inspeeturis offîcialis suessio-
nensîs, saliUem in Domino : Novorint iinivcrsi nos anno
Bomirii ^rCC^octogesinio septiiiio, liie inerciu'ii post festum
beati Dionysii, in testaraento nobilis mulieris defuncte do-
mine Marguarete de Monteforti» quondàra comitisse sues-
siontensis. quod sic insipit :
M En non dou Père, et don Fil, et don Saiut-Esperit, Amen.
Je, Marguerite de Montfort, comtesse de Soissons, en ma
»> bonne mémoire et en bonne santé de mon cors, fais, devise
» et ordenne raon testament en ceste manière, etc. ; et sic ter-
» nainatur in data : cis miens présens testamens fu fais etor-
*> dennés Tan de grâce mil dens cens quatre vins et trois, le
» mardi devant la sainte Katerine, prout prima facie appa-
*» rebai, inter cetera in dicta testamento contenta, doas clau-
n sulas vidissecontineri, quarimi ténor talis est: Je lais ponr
» Dieu et en aomosne as églises, c'est assavoir des Vans de
» Sarnait de Haut-Bruière et de Grmit'(^hêmj/hkclrdBC[xne des
» abbîés, quarante sous chascun un pour fnire mon anniver-
» $airt\ à penre chascun an au travers de ma ville de Gam-
» bais, et se li travers ne sufflsoit à ce faire, je vvel com les
» prengne à mes avainnes de la Charmoie. Je lais pour Dieu
^ et en aumosne dis livres chascun an poiu* acheter côtelés
• et soalers pour départir chascun an as povres de m'es villes
» de la terre de Gambais, par les vvart Tabbet des Vaus do
» Sarnai, Tabbet do Grant-Champ et la personne de Saint
*► Âignien*, à penre chascun an à mes moutons de Bourdein ^,
>* et se îi mouton ne suffîsoient à ce faire, je veul com
>» prengne le remanant à mes avainnes de Bourdein... (Bour-
* donné).
" In cujus visionis testimonlum, presentibus litteris sigil-
" lum curie suessionensis est appensum. Datum ut suprà-
Signé: « P. de Morigniaco, per copiani.»
(Original en parch. — Inv., p. 135» 1. I, n"* 17).
1284, septembre. — Litière Mnrgarite, comitisse sues-
^
Saint Aignieri, patron de l'église de Gambaîs.
Bourdein. pour Bourdon né, près Garabais.
108 ABBt GAarJEH
» sioneiisist de X Iihris pnuperîhtLs , distrihuendis sîitffulh
» BiHÙs pev mmms dùmini nhlmtis ValJium Sarneii K "»
« Je, Marguerite^ de Monlfort, comtesse de Soissons, fai
M savoir â tous ciaus qui ces présentes lettres veiTont
» oront que je doins et recoiiiiois avoir donné et laissiet
n pour Dieu et en aumosne dis livres de toiiraois, chasouu
M an, pour acheter côtelés et solers pour départir, chascuu
w an, as povres de mes viles de la terre de Gambais, par les
n Yvart Fabbet des Vaux de Saniai, Tabbet de Grnni^Chainp
» et la personne de S. Aignien, à penre les devant dis livres,
» chascun an. à mes moutons de Bourdein ^, et se li mouton ne
>» sufftsoient ce à faire, je veil con prengne le remanant à mes
>^ âvefnes de Bourdein. Et à ce faire tenir et fermement paier
» chascun an, oblige^ je moi et mes oirs, et toua mes biens
» meubles et héritaiges. Et pour que ce soit ferme cliuse et
n ©stable, j'en ai données ces lettres saelëcs de mon propre
» seal% qui furent faites Tan de grasee mil deins cens quatre
» vins et quatre ans, au mois de septembre «>. (Orig, en parch.
— Inv. p, 135, L I, n" 16 bis). (Vaux de Cernay).
1285-1286. — Geoffroy, 8« abbé.
1285, 13 octobre. — GeoiTroy, dit Mfmcean, se reconmift
débiieur (Tniie rvnlv de h lé.
M Universis présentes litteras inspecturis Officialis Ctirno-
^ tensis salutem in Dno.
^y Noveritis nos litteras sigillo nostrosigillatasquesequun-
" tur, non aboli tas, non cancellatas, nec aliqua anî parte
n vitiatas ut prima fatie apparebant, vidisse et de verbo ad
1 verbum legisse in bec verba : Universis présentes litteras
" inspecturis Officialis carnotensis salutem in Diïo. Noveritis
'> quod in nostrâ presentiâ constitutus Gaufridus, dictus
^ Le texte ajoute : « Abbatis Grandie Campi et per^ne Saocii AniaTii \à&
Gambds).
^ Marguprilet second mfmt cî'Amaiirv VI et de Béalrix de Bouip^np^Vit'n-
nois, sœur puînée de Jean I", cmûa \\e Monlforl, mariée avant Taii 1:?5f* :i
Jean, Ûh de Jcarj il. comte de Sciî^iiîaijs* Elle mouml après Ym \2SH.
^ Pour H(3iirdouiié, près Gambais.
* Sceau de Martmerilc. — De cire verte : une dame debout. Légende :
...ARGARE ...EFORTI ONE.
NOTRE-DAME DE ORANDCHAMP
197
faîîâeau* armiger, flUus Agnetis de Viahonâ, et definirti
Friderici quondàm ejus mariti, confessiis fuit et recogiio-
vit coràm nobis se et dictam matrem suam dobere singu-
lis annts nom i ne aiiQuî redditûs religiosis viris abbati et
coDventui Grandiscampi ordinis F^renionslralen^is carno-
iensis diocesis raiitam seu partem istius Gaufridum et ejus
matrem contingentem de decom et oeto sextariis bladi
seciindùm quantitatcin qoani teoent et possident de terrâ
et hereditate Ade, dicti Harenc, quoiidâm militis et l>ùi
de Praivillâ ad eos devolutam ex successioiie seu testa-
mento ipsius deluncti Ade, et se rantam seu partem ipsos
contingentem, de dictis decem et octo sextariis blarii de
anno ultimo preterito eisdem rolicriosis minime scd visse.
Predictam rantam seu partem ipsius Gaufridum et mai rem
suam predictam contingentera de predictis decem et octo
sextariis bladi de anno nUimo preterito, onus ojusdem in-
super in se suscipiendo totaliter pro matre sua garantisavit
idem Gaufïidus, et ûde (medià?) promisit se reddituruni
et solvituruni dietis religiosis, vol eorum mandate, ad t'es-
tum sancti Reniigii proximè venturuni. Promisit et per
salutem suam idem Gaufridus se de cetero dictis annis
singnlis sequenti bus rantam ipsum et matrena suam con-
tingentem de predictis decem et octo sextariis bladi reddi-
turos et solvituroH dictis religiosis, vel eoruni maudatu,
quolibet anno, ad lestum sancti Remigîi; obligans proptor
hec idem Gaufridus dictis religiosis se et heredes suos uni-
versos et singulos et onmia bona sua mobilia et imniobilia,
presentia et futura. Et nus, hoc audito, dieluiu (îaufridum,
în hoc consen tient em, ad promissa reddenda dictis reli-
giosis, ut dictum est în scriptis, sententiaîiter condempna-
mus. Preterea reJifjiosus \ir Giiufriihis, permissionc divind
ûbbm abbatie GrBndisvnmpi prédictif ipsum arniigerum et
matrem suam predictam de omnibus arreragiis dicti red-
difûs ad datam preneutem litteram quittavit et absolvit
penitiis et expresse nomini suo et conventûs abbatie suprà-
dîcte, Datum au*» Dnî inill'" duceut'' octogewimo tertio, dio
mercurii antè uativitatem Dili.
" Et nos actum vidimus et testificamur datum presentis
testificatiouis au" Dnî M'^CC" octogesimo quinto dio sabbati
post festum sancti Dionysii >», (Arch. de Seine-et-Oise).
198 kEBÛ OAUTTBE
1286, mars, — HiHiiiciiiion par Bobert dv Marcheiais d'um
don fait pur sa mère.
w Umversis présentes litierus inspeeturis, Roberlus dt> Mar*
^ cheix, miles, salutem iri Dtl.Cuni Dna et mater mea dofuiîc-
» ta dederit et concesBerit in puram et perx>etuam eleeriiosy*
u nam religiosis virls abbati et conventiii nrandiï^catnjïi
n unum scxtarium bladi et unum sextarium arène ad men*
» suram drocensem, ob anime sue, nec non anteees^orum nos-
» trorum remedium, pereîpieridos annuatim în granchià de
» Qareiiceriis, ego diotus Robertus, miles, donationem et
^ eleemosynam predictam laudo, confirmo et approbo, pro-
M mittens lïde média (fwd contra hec omnia per me vel per
n alium non Teniam in fuiurum ; quinimo promitto defendere,
B ^arantisare dîctcrs duo^ sextarios conlrà omiies. Et ad hec
» tenenda et fldeliter obsorvamîa obligo me et heredes
M nieos sivè quascumqiie suc ces s ores. în cujus rei testimo-
» nîum feci présentes Uiteras sigilli mei munimine roborari,
» Actum an'* Dî M*CC° octogesimo sexto, mense marlick •%
(Arch. de Seine- et-Oise)*
1294, juillet. — Geoffroy, abbé de Grandchamp. est, arec
Robin de Neufville \ chevalier, un des exécuteurs testamen-
taires de Simon Brétèche (Brisetète), chevalier, qui laîsf*e
pour veuve Pérette de Grosrou vre ; led. Robin fonde pour
lui un anniversaire à l'abbaye de Neaufle-le-Vieux. (A. de
Dion).
IWb^ mars. — Extrait d'un acte latin par lequel Bouchard^
seigneur de Mailly (Marly), écuyer, donne à labbay© dt]
Orandchamp 36 sols de rente sur les cens de Gallardon eit ^
échange de 2 muids 1/2 de vin et JO sols de renie sur leis
vignes de Mailly, et sur les cens de Meulan, à la charge (ftm
service des isioriSf par an, pour ses prtklévesse^irs, el tuw
Blesse de la Sainte Vierge pour lui pemfmii sa vl*\ et, après
son trépas^ une messe des morts (înv^*)*
1301, 18 février. -- Acte en français, passé devant Guillaume
* Son sceau globuleux de 0,02 centimètres de diamètre porte une hermine ?
Légende : S. Robini de Nova Villa (Arch. du château de Galluis).
I
NOTRE-DAME DE GRANDCHAMP 199
Thiboust, garde de la Prévosté de Paris, le samedi devant la
fête de S. Pierre, par lequel Symon Soiigart (Bongars) de
Boutigny, écuyer, donne à Téglise et aux chanoines do
Orandcharap pour le salut de son âme et de celle de feus
son père, sa mère, son frère, une pièce de terre labourable
et forières y tenant, comme elle se poursuit et comporte,
sise devant la porte de S. Project, tenant d. b. au chemin de
Houtigny-le-Moustier^ au moulin du Mesnil-Anboton, et, d.
b. k la terre des demoiselles de Goussainville, et trois ar-
pents de terre assis près des murs de Saint-Project, sur le
chemin de Boutigny à ce moulin jusqu'à la rivière, etc. Ce
don fut ratifié, le 18 mars 1301, par Eustace de Primars,
veuve de Simon Bongars, lequel à cause do son douaire, lui
avait assigné une rente de 35 sols sur les cens de Boutigny,
avec chapon, géline et autant de terre ailleurs.
1303, 8 février. — Extrait d'un acte latin par lequel Pierre
czie Messalenc (Mezelan) ', écuyer, seigneur de la Haye ^Saint-
i^ubin de) et Jeanne de Brétigny, sa femme, donnent ^ au
monastère de Grandchamp, à la charge d'un anniversaire
orhaque année, pour le repos de leurs âmes et de celle de
I^Iarguerite de Ponceaux, mère de Jeanne, la 5® partie de la
^-enûre et fief qu'ils ont à Ràville, relevant de Pierre de
If onceaux, écuyer, consistant en terres labourables, maison
^3t bois proche les vignes de Ràville, en foy et hommage.
1304, février. — Premier amortissement de ces biens par
X?hilippe de Richebourg, seigneur de la Forest (de Forestâ)^.
X)euxième amortissement des mêmes biens par Jean de Muzy
^3t Luce, sa femme, à la charrjo d'un tinnivcrsifirc.
1303, 22 février. — Malgré les termes si précis des dona-
tions de Robert de Marchezais, de son père et de sa mère, leurs
héritiers ne furent pas toujours fidèles à payer aux religieux
* Fief de la paroisse de Villiers-le-Mahicu. Les armoiries de PiciTe de Mé-
zclan étaient « d argent au lion de gueules » (Armoriai du XIV® s.)
' ils Tendront quelque temps après cette terre et ce fief à Tabbaye de Grand-
champ.
3 Commune de Civry-la-Forèt.
200 ABBÉ GAUTIER
de Grandchamp la part qui leur incombait. 11 y eut appel à
ce sujet aux plaids de Châteauneuf-en-Thimerais, devant
Oudart Gosseaume, vicomte de cette châtellenie, lequel
condamna Robert le Bavculx, seigneur de Garancières près
Dreux, consentant d'ailleurs, à payer au monastère de
Grandchamp trois muids de grain, moitié blé, moitié avoine,
et cent sols tournois, etc. (Arch. de Seine-et-Oise *).
1324. — Extrait d'un acte latin, par lequel Pierre de Condé,
clerc de Charles IV, dit le Bel, roy de France, donne en
pure aumône pour le salut de son âme, à l'église et aux cha-
noines de Grandchamp, la sôe de 16 livres parisis de rente
annuelle et perpétuelle, à prendre sur sa terre et fief nommé
vulgô le fief Regnauld Gaulard, situé au baillage de Gisors,
dans l'échiquier de Rouen, pour en jouir en main morte, priant
humblement le roy, de les amortir et confirmer (Inventaire).
1325, juillet. — Acte en français par lequel Philippe de
Morbier, chevalier, sire de Villiers-le-Morhier 2, du consente-
ment de Jean le Morbier, son fils aîné, ratifie et confirme
la donation (dont on n'a pas le titre primordial), faite par
ses prédécesseurs à l'abbé et au couvent de N.-D. de Grand-
champ, d'une maison appelée la Halloterie, sous le Moustier
d'Yesmes ^ et proche son domaine, avec terres labourables,
prés et pâtures ; il les amortit et les aflranchit de 12 sols
0 deniers de cens et de tous autres droits ; il leur cède G sols
avec deux poules de redevance ; lui et ses fils apposent leur
sceau à cet acte.
1329-1365? — Jehan IL 9« abbé.
1320, 13 octobre. — Par un acte latin fait à Tabbaye de
Grandchamp sous l'abbé Jehan II, une messe est fondée
* Les armoirios de Robert le Baveulx étaient « de gueules à 3 chevrotis d'ar-
gent » (Gilles Jîouvier, U20).
- Armoiries de la famille : « de gueules à la fasce d'or, ace. de 0 coquilles
d'argent, 3. 2. 1. » (Gilles Bouvier, 1320). Devise: « Morbier, de l'extrait des
Preux. »
3 Ancien nom de VilIiers-lc-Morhier (Huemes).
NOTRE-DAME DE GRANDCHAMP 201
chaque jour, à soleil levé, par Amaury clc la Charmoye, cha-
noine de Laon (Laudunensis), aumônier du roi Philippe IV,
dit le Bel, et feu Jehan son frère, tous deux seigneurs de la
Hauteville, en reconnaissance de beaucoup de dons faits à
l'abbaye de Grandchamp, entre autres le lief des Châtel-
liers*, une somme de 300 livres tournois..., et par messire
Sainctes (Sanctius, Sanche) de la Charmoye, leur oncle', ou
procurés par leur moyen du fou roi Philippe IV, dit le Bel,
et ses enfants, et du roi Philippe VI de Valois, à présent
régnant, pour le repos des âmes des donateurs, de leurs
parents et amis.
1332, 31 mai. — Contrat en français passé devant Colin-le-
Cordier, tabellion à Xofjcnt J'hrcinJwrt, par lequel noble
homme Jehan de Morbiers, chevalier, amortit de tout droit
de foy et hommage la maison des Châtelliers, paroisse de
Chaudon, savoir, 80 arpents de terre, 14 1. de cens, 10
arpents de pré, 8 poules dues à carême prenant.
1335, juillet. — 2* amortissement des Châtelliers par Lettres
Patentes en français de Philippe, roi de Navarre, comte
d'Evreux, d'Angoulcme, de Longucville et de Mortaing,
avec les appartenances ci-dessus désignées, et 30 arpents de
terre tenus de Robert, dit Courcol, écuyer, à 10 sols de cens,
qui les tient de Jean duBoulay^, écuyer; lequel est vassal
du roi de Navarre.
1339, 31 mai. — Titre nouvel, passé devant Colin-le-Cordier,
clerc tabellion juré en la châtellenie de Nogcnt rKronihorf,
par lequel Jean Potier, maire du Mesnil-Condict, paroisse de
Faverolles, reconnaît être tenu de payer le jour de la Tous-
saint, aux abbé et couvent de Grandchamp, un setier de blé
* Cette maison et ses dépendances avaient été données par eux en pure
aumône aux religieux de Gainbaiseuil et de Grandchamp (sic)^ comme Payant
acquise de « Avenast », bourgeois de Chartres.
* Cet insigne bienfaiteur de Grandchamp trépassa à Paris, l'an de grâce
.MCCCXlll, jour de la commémoraison des défunts, priez pour Tàme de lui.
(Sur écusson dans Téglise de la Hauteville).
3 Le Boulay, hameau où est Téglise de Gambais.
202 ABBÉ GAUTIER
de rente annuelle et perpétuelle, à cause de 2 arpents de
terre sis au terroir de la Cigogne, qui lui viennent de Pierre
Le Riche et de feu Bonnet.
1344, décembre. — 3* amortissement des fiefs et maison des
Châtelliers, etc., par Lettres-Patentes de Philippe VI de
Valois, roi de France, comme seigneur suzerain.
13C5-1372. — Jehan III, W abbé, dut administrer Grand-
champ dès 1355, du moins, son nom paraît sur des chartes
authentiques du mois d'août 1365 et du mois d'octobre 1372
(Fisquet).
1355, 4 juin. — Contrat passé devant Michel le Charron,
prêtre, tabellion de la châtellenie de Gambais, par lequel
messire Jean AUeaume, chanoine de Tournay^ comme seul
héritier et exécuteur testamentaire de feue Jeanne, sa sœur,
veuve de Jean de Bouret *, écuyer, délivre aux abbé et reli-
gieux de Grandchamp un setier de blé de rente annuelle et
perpétuelle, à prendre au jour de la Toussaint sur la dîme
de Prasville, en vertu du testament de la dite Jeanne, à la
charge d'un anniversfuro pour elle dans leur église, sans préju-
dice de 4 setiers et mine de blé qu'ils ont droit de percevoir
sur cette dîme du don de noble homme Simon d'Orvilliers,
chevalier.
1365, 9 août. — Jehan, par la grâce de Dieu humble abbé de
l'église Notre-Dame de Grandchamp, donne quittance scellée
de son sceau, au grainetier du Roi, de deux setiers de sel à la
mesure de Conflans-Sainte-Honorine (Gaignières).
1308, novembre. — Frère Charles de Fansux, prêtre, reli-
gieux de l'abbaye de Grandchamp, reçoit comme fondé de
pouvoir de l'abbé Jehan, un acte de foy et hommage de
Jacques de Maillard, écuyer, seigneur de TAunay et du
Breuil.
* Bourray, paroisse de Villiers-le-Morhier, où sont de grands moulins sur la
rivière d'Eure, etc.
NOTRE-DAME DE ORANDCHAMP 203
1372, 20 novembre. — Frère Jehan III, abbé de Granchamp,
donne quittance à Madame Blanche, femme de Philippe VI
de Valois, roi de France, de dix livres tournois de rente quïl
a reçues d'honorable homme et saige Guillaume le Barbier,
vicomte et receveur de Vernon, au jour et fête de S. Michel
(archange), à prendre sur le fief Gaulard (Gaignières).
1372-1377. — Guillaume II de Curet, IP abbé.
1372, 17 décembre. — Frère Guillaume fleCurcio(de Curet),
abbé de Grandchamp, promet obéissance à Guarin, évèque
de Chartres (Livre noir de révèché).
1373, 9 octobre. — Frère Guillaume donne quittance pour
Madame Blanche, reine de France, au vicomte et receveur
de Vernon, de 10 livres tournois de rente due à l'église de
Grandchamp, à prendre le jour de S. Michel, sur le fief Gau-
lard (Gaignières).
Sous cet abbé l'abbaye de Granchamp subit des dommages
sur lesquels nous avons quelques détails. Nous lisons, en
effet, dans un accord passé (1373-1370) entre l'abbaye de
Grandchamp et Jehan de Bourbon, comte de la Marche, de
Yendosme et de Castres, sure (sire) d'Epernon, et Catherine,
sa femme, au sujet de la rente due aux religieux sur le
moulin Folleret d'Epernon, que ledit moulin est détruit et
vaquant, par suite des guerres avec les Anglais.
1375. — Des Lettres-Patentes de Marie de Luxembourg,
comtesse de Vaudemont, dame de Joinville et de Houdan,
déclarent que le moulin Sénéchal*, sur lequel Tabbaye de
Grandchamp avait une rente, est en ruines.
1377, 10 mars. — Frère Guillaume, abbé de Grandchamp,
donne quittance à Madame Blanche, revue de France, de
8 livres parisis de rente due à Tabbaye de Grandchamp, à
* A Houdan.
204 ABBÉ GAUTIER
prendre au jour de Quasimodo sur la recepte de Gisors, à
cause du fief Goulard(Gaignières).
1378-1383. — Jehan IV, 12* abbé, est mentionné le 16 oc-
tobre 1378 et le 20 nov. 1383, où il donne des quittances de
huit livres parisis au vicomte et receveur de Gisors, etc., à
cause du don de Pierre de Condé. Fisquet ajoute : le nécro-
loge du monastère de Grandchamp cite, à la date du 22 dé-
cembre, sans indication d'année, un abbé Jean Landri ; ce
nom, dit-il, désigne certainement Tun des deux Jean qui,
dans le cours du xiv* siècle, portèrent la crosse abbatiale à
Grandchamp, c'est une erreur . Nous verrons Jean VI , dit
Landri , cité comme abbé de ce monastère de 1523 à 1528,
c'est-à-dire au commencement du xvi® siècle.
1383-1404. — Pierre PS 13« abbé.
1384. — Une messe haute est fondée à perpétuité pour le
repos de l'âme de Marie, femme de Simon Poquette, à cause
du don de 5 sols de rente à prendre sur son hôtel de Beau-
terne paroisse de Boutigny.
1394. — Le 9 juillet eut lieu, en présence de messire Etienne
Morbier et de l'abbé de Grandchamp, de Guillaume Louot,
bailli de Montfort, de sieur Simon de Flacourt, etc., la reddi-
tion des clefs, du donjon et de la basse-cour de la ville de
Houdan, entre les mains de Guillaume Prunier, lieutenant du
bailli, et garde des sceaux de la châtellenie dudit lieu, au
nom du fils du duc de Bretagne, comte de Montfort (M. A. de
Dion).
1395, 23 septembre. — Frère Pierre, humble abbé de Grand-
champ, donne quittance à Gautier Petit, grainetier de Pon-
toise pour le roi, do 24 livres parisis pour trois années de
rente, et deux setiers de sel pour les hôtes de l'abbaye, etc.
Lo li nwrs liOi, le même abbé reçoit 8 livres parisis de
rente dos mains de Jehan, vicomte et receveur de Gisors, h à
cause de la fondation do notre église de Grandchamp*. »
Ainsi s'exprime le texte des quittances originales.
NOTRE-DAME DE ORANDCHAMP 205
1405-1413. — Gilles II, 14^^ abbé.
140C, 12mars. 1407, 30 septembre. 1413, 17 juillet. — Frère
Oilles, humble abbé de Grandchamp, donne quittance aux
seurs Robert Delatre, Jehan Quaire, Jehan Leroy, vicomtes
^t receveurs de Gisors et de Pontoise, de huit livres parisis
^t quatre setiers de sel, mesure de Paris, etc.
1413, 7 mars. — Sentence des requêtes de Paris qui main-
tient les religieux de Grandchamp dans la possession de 4
muids de blé et 50 sols de rente sur le domaine de lloudan :
la Cour confirme Vaccord qui avait été fait le 27 juin 1375 au
sujet de ce droit que le sieur Morbiers reconnaît.
1414-1410. — Vincent, 15*^ abbé. — Dès 1413, 9 mars, avant
Pâques, et en 1416, le 8 novembre, frère Vincent, par la
permission divine, humble abbé de Grandchamp, reconnaît
avoir reçu de Jehan Leroy, vicomte et receveur ordinaire
de Gisors, 8 livres parisis do rente que l'abbaye avait droit de
prendre chaque année, sur le fief Gaulard et sur les aumônes
à recevoir en la Prévôté et chàtellenie de Lions-la-Forôt.
1424, 13 décembre. — Acte en parchemin sous-seing privé
d'aveu et dénombrement du fief du Bas-Breuil, rendu à
l'abbaye de Grandchamp par Jean de Recoing '.
1430. — Jean Barrillet, W abbé de Grandchamp et Jean
Bertier, prieur, sont cités dans un acte du tabellion de
Gambais du 7 mars (A. de Dion). (Nous préférons 1430 à 1530).
1430. — Simon Morbier, chevalier, seigneur de Villiers,
prévôt de Paris pour les Anglais, î)oursuit la vente judiciaire
du château, chàtellenie et prévôté de Houdan, et reconnaît
les rentes de Tabbaye de Grandchamp (Archives de Seine-et-
Oise).
* Jean de Hecoing, son père sans doute, était tabeliioii au bailliage de Mont-
fort en avril 1403.
206 ABBé GAUTIER
1451-1460. — Guillaume III, 17* abbé, est cité dans des titres
authentiques depuis Tannée 1450 jusqu'au mois de mai 1460.
C'est à Tun des trois Guillaume qu'il faut rapporter la mention
du nécrologe du monastère de Grandchamp rappelant la
mémoire d'un abbé de ce nom, mort le 16 août, dit Fisquet.
11 est certain, du moins, d'après le même (p. 157, diocèse de
Chartres) qu'un abbé de Grandchamp, nommé Guillaume,
assista le 19 décembre 1461, avec Jean, abbé de Coulombs,
et Robert, abbé de Neauphle-le-Vieux, à la translation de
la chasse de S. Marconi, dans l'église collégiale de Mantes,
par Pierre Bèchebien, évêque de Chartres.
1458, 10 mars. — Rév. Père en Dieu Guillaume transige avec
les officiers de messire de la TrémoïUe au sujet des se tiers
de sel que l'abbaye de Grandchamp à droit de prendre sur le
port de Conflans-Sainte-Honorine. 11 atteste avoir reçu, au
jour et fête de sainte Croix, 4 setiers de sel de messire
Raôuld du Refuge par les mains d'Alexandre Lorget, grai-
netier de Pontoise.
1460, 6 mai. — L'abbé Guillaume donne quittance de 2 setiers
de sel pour la provision de l'abbaye de Grandchamp, comme
elle a droit, depuis la fondation de son église, et 38 sols
8 deniers parisis pour le 3* setier.
1 161-1491. — Pierre II de Verradis, 18* abbé, quelquefois,
appelé « de Béradis de Sérantes », (Fisquet), « de Senantes »
lisons-nous sur une quittance de 3 setiers de sel, etc. (10 avril
1461), signée Bézardis, avec sceau noir presque entier y
adhèrent'. L'inventaire de 1726 porte : « Pierre », « Pierre
de Béradis », « de Bérardier », à moins que ces divers noms
ne désignent deux abbés distincts.
1466, 14 juin. — Acte en français, passé devant Guillaume
le Normand, tabellion à Dreux, par lequel Guérin , bourgeois
en ladite ville, prend de l'abbaye de Grand Champ la ferme
^ Ce sceau de O'^O^S, dont la légende est peu lisible, représente à senestre
une main tenant une crosse, à dextre, un petit écusson surmonté d'une croix.
NOTRE-DAME DE GRANDCHAMP 207
^TÎ^Ogîs (paroisse de Serville), alors en ruines', à titre derente
annuelle, pour un muid de blé pendant 10 ans, et ensuite
jpour un muid d^ blé et demi-niuid d'avoine.
1466, 8 août. — Fi\ Piorrc, abbé de Grand Champ, et ses
xeligieux baillent le iîcf Fijucil, en plein fief, à Robert
Ouyton ^, k la charge de faire édifier, dans 3 ans prochains au
dit lieu, un lor/is à dcinciiro^ ; selon son pouvoir, pour lo prix
tie îi cous d'or soleil ù la couvoime de France, ayant k présent
cours pour 22 sols parisisy par chaque pièce. Ledit bail fut
confirmé le 16 août 1466 par Hubert, abbé de Frcmontré,
1472, 28 juin. — Contrat en français, passé devant Alain
Pillot, prêtre, tabellion-juré k Houdan S par lequel Girardin
Rigault, écuyer, natif de Beauvais, et d"<^ Jeanne, sa femme,
de lui dûment autorisée, k l'effet des présentes, demeurant k
présent au lieu do Curet, font k Tabbaye de Grand Champ
donation cjénérale do tous leurs biens.,, s'en retenant la jouis-
sance leur vie durant, pour, après leur décès, en jouir les
dits religieux en toute propriété, k condition d'être pour
toujours associés k leurs prières et offices faits chaque jour
dans leur église (Inv").
1473, 4 juin. — H. Fr, Pierre, abbé de Grand Cbanip,
figure dans une transaction sous seing privé, passée néan-
moins devant Boëtard et Comtesse, notaires au Chatelet de
Paris, entre l'abbaye de Grand Champ et le fondé de procu-
ration de M'^ Louis, seigneur de la Trémoille, chambellan
du roi Louis XI, etc.
1474, 13 avril. — Acte passé devant Philippe Dumoulin,
prêtre, tabellion k Gambais, par lequel ledit Rigault et sa
femme font une dernière cession do tous leurs biens sis à
Curet et ailleurs, pour une rente viagère.
* A cause des guerres avec les Anglais au cours du xiv*' el du xv« s.
2 Marchand et laboureur à GaranciAres.
* La maison, les granges, les étables, le colombier à pied de ce fief étaient
en mines; d'un côté la rue « Dieu ».
* On trouve « Alain Pillot, prêtre, U61, substitut-tabellion à Bû » , le même
sans doute.
208 ABBB OAUTIER
1474, mai. — Frère Nicolas Busebarre (ou Brisebarre) ea^
prieur de Houel, paroisse de Bourdonné.
1474, G décembre. — Pierre de Bézardicr, abbé de Grand-
champ, par un contrat en français, passé devant Jearr
Lepaige, clerc substitut-juré sous Jean Duquesnois, tabellioci"
de la ville et châtellenie de Gambais, donne à bail, pouE=:
iO sols t., à Saint- Remy, à Jacques Leçon te, demeurant ai^
Breuil, une masure et jardin d'un arpent de terre avec dem^
arpent de pré, et 0 arpents de terre audit terroir.
1483, 10 mars. — Devant Pierre Gauthier, clerc commis
du tabellion de Houdan, M'* Pierre, abbé de Grandchamp, et
ses religieux baillent, à titre de cens, à Thomas Legrand,
laboureur à Bourdonné, un demi arpent de terre, sis près la
fontaine et la rivière de Valois (c'est la rivière de Vesgre).
1485, 10 décembre. — Par contrat en parchemin, passé
devant Jean Langlois, clerc substitut-juré au tabellionné de
Houdan, R. P. Pierre de Bérardier, abbé de Grandchamp,
baille, à titre de cens, à Pierre Bouvier, 20 arpents de terre,
entre les coutures de Grandchamp et le chemin de Chartres,
à la charge de bâtir un logis sur partie desdites terres et de
payer, par an, 12 deniers par arpent, plus 6 deniers à Noël
et une poule pour les logis.
1 187, 12 novembre. — Frère Pierre, abbé de Grandchamp,
donne quittance de 8 livres parisis de rente, due à l'abbaye
sur la vicomte de Gisors, à cause, dit-il, de la fondation de
notre église de LigneroUes? (Gaigniéres).
1491, 14 mai. — M*"® Pierre de Berradis, abbé de Grand-
champ, du conseil de son chapitre, baille, à titre de cens,
18 arpents de terre à Robin Lcsné de Condé-sur- Vesgre, à
raison de 12 deniers tournois et un chapon à Noël, pour l'ar-
pent do TEtrise, et 3 sols tournois pour La Forière. au jour
de Saint-Martin (Inventaire).
14î)2, 10 août. — Révérend Père en Dieu Pierre de Bérar-
dier, dit de Sorantes (ou Senantcs), humble abbé de Grand-
champ, donne (juittance de 12 livres parisis de rente, dues à
l'abbaye par le roy, notre sire, sur la récepte de Gisors.
NOTRE-DAME DE GRANDCIIAMP 209
1^88-14U(>. — Pierre III de la Hoiissaye, Va" abbé.
Jl est mentionné (lès le 2t) du mois... 1188, comme abbé*
^lo Grandchamp, dans un contrat passé devant Pierre
^▼iiulliier, tabellion à Houdan, i)ar UMjuel lui et ses reliy:ieux
donnent à titre de cens annuel i)ortant lods, etc., à Jean
Lesage du Tartre -Gaudran, 1) arpents de terre, etc. Pour le
9*^ arpent, le preneur sera tenu dans trois ans, d'y Taire bâtir
une maison valant lût) sols tournois.
1480, [M mai. — Contrat passé devant Jean Langlois, clerc
juré de Girault le Maître, principal tabellion à Gambais,
par lequel Tabbé de (Jrandcliamp baille h titre de cens
annuel et perpétuel, portant lods, etc., à Jean Bouchery le
jeune, pour 13 sols tournois par an, une maison, prés, pàtis,
bois, sis h Êcluzelles, paroisse de Cliarpont.
140G, 8 janvier. — Bertrand Dupuis, ([ui se dit humble
abbé? de Grandchamp, donne quittance à Jacques Roland,
uscuicr, vicomte et receveur de Gisors, de 8 livres parisis de
rente, dues à l'abbaye <« à cause de la fondation de notre
église. »
14ÎX)-1310. — Charles V du Hautbois (de Alto ligne), 20'
abbé.
Messire Charles du Hautbois, conseiller du roi en sa cour
(le Parlement (31 juillet 1480), président de la chambre des
enquêtes, cité comme maître des Requêtes en décembre
15CHJ, l'ut chanoine de l'église de Paris; il était, dès le
17 décembre 1402, abbé de Livry-en-l'Aunois, près Paris,
abbaye de chanoines réguliers de l'ordre de S. Augustin
sous l'invocatian de la Sainte Vierg(^ Nous le voyons, au
commencement de l'année llîH), abl)é commendataire de
Grandchanq), diocèse de (^hartres. 11 devint évêque de
Tournay en 1505 '.
1400, 28 janvier. — Me.ssire Ch. du Hautbois, comme abbé
* Régulier ou commendataire, ou bien eu compétition avec le précédent.
2 Fisquet, Diocèse de Paris, t. II, p. 185; Diorése de Chartres, p. lOîl-
T. XIII, .V. U
210 ABBÊ GAUTIER
comnicndataire de Grandchamp et se portant fort, en cette
partie, des religieux de ladite abbaye, par lesquels il promet,
en cas de besoin, de faire ratifier les présentes, baille, à
titre de cens, au sieur Pierre de Barthomier, clerc du roi en
sa chambre des comptes, et seigneur d'Olivet, paroisse de --
Gambais, un ëtang et un moulin en ladite paroisse.
141)0, 12 avril. — Frère Marc Lesné, prêtre, religieux
passe un bail comme fondé de procuration des abbé et cou-
vent de Grandchamp.
15(X). — La masure, la chapelle et les jardins de Tancie —
prieuré de Gambaiseuil ne sont plus clos de murailles, ma^B
dans le plus triste état.
1500, 2:5 mai. — Par contrat devant Jean le Sénéchal dzz
Barth. Perrauld (ou Perravet), notaires au Chàtelet de Parias
Messire Gh. du Hautbois baille, à titre de cens annuel et peix^
pétuel, à Martin Chardin, .Jean Bertin et Pierre Alexandre?,
laboureurs, 2(K) arpents, tant prés que terres et bois, le tout
assis en la forêt do Montfort, au lieu dit Gambaiseuil, appar-
tenant à Pabbaye de (rrandchamp , à raison de 3 sols t. par
arpent de terre et bois, et de 7 sols C deniers par arpent de
pré, av(T 12 chefs de poulaille , à la charge par lesdits pre- •
neurs de faire édifier sur lesdits lieux une solide maisuii
garnie de granges, étables, bergeries et autres édifices né-
cessaires à une bonne métairie, etc.
ir)02, 7 novembre. — Par contrat en parchemin, passé
devant Pierre Briant (Bréant?), maître tabellion à Gambais,
messire Jean Morant, comme fondé de procuration de messire
Ch. du Hautbois, abbé commendataire de Grandchamp. en
date du 31 décembre 15(.)1, et du consentement des religieux
de ladite abbaye, reconnaît avoir donné à titre de cens
annuel, à Denis Broquet, laboureur à Boutigny, pour 15 de-
niers t. i)ar arpent, au jour de S. Remy, 0 arpents de terre
à Goulafreux ( j^oule affreuse, ffuht vafrosa?)
15<M), P'^Juillet. — Messire Jean Loppin, avocat au Chatelet.
est condaniné envers révoque de Tournay, abbé commenda-
NOTRE-DAME DE GRANDCIIAMP 211
taire de Grandchamp, à lui exhiber les lettres d'acquisition
faite par le défenseur de Pi(Tro Pineau, etc., or cet évoque
de Tournay n'est autre que niessire Ch. du Hautbois, lequel,
élu à ce aïbge le 0 décembre ir)()5, le céda en 1513, avec le
consentement du Pape Léon X ot du roi do France Louis XII,
à Louis (xuillard, qui devint évoque de Chartres en 1525.
iFr. Pontif.]. Il mourut le 10 juin 1513. Il faut croire, d'après
la date de la bénédiction de son successeur, qu'il avait rési-
<rné son titre d'abbé commondataire vers la lin de 15()U ou au
commencement de 1510.
1510-1513. — Bertrand Dupuis, 21'' ai)bé.
Au mois do janvier 1407, il administrait Tabbayo de Grand-
fhamp comme prieur ou fondé de pouvoir. Evrard de la
Mark, évoque de Chartres, lui donna la bénédiction abbatiale
le 20 janvier 1510. (Fisquet).
1513-1523. — Jean V de Tulli, alias Lefèvre, 22*^ abbé.
Il reçut la bénédiction abbatiale d'Evrard de la Marck,
évéque de Chartres, le 17 avril 1513, et mourut, croit-on, en
152.*3. (Fisqueti. En 1510, sous son administration, eurent lieu
plusieurs enquêtes et procédures, écrites en latin , sur par-
chemin, entre l'abbaye de Grandchamp et un curé de Serez,
diocèse dÉvreux, au sujet de la dime de ladite i)aroisse.
1523-1528, 10 août. — Jean VI Lanchy, 23'' abbé.
Dans un contrat pa.ssé devant liagot, tabellion à Gambais,
raessire Jean Landry, abbé de Grandchami), et tout le monas-
tère, achètent, de Denis Barbier, orfèvre à Cond('-la-Poterie '
et de Guyenne Barbier, sa fillo, pour 15 liv. t., la somme de
0 sols de rente à prendre sur plusieurs héritages sis audit
Condé.
Au 22 décembre... est mentionné un anniversaire pour
l'abbé Jean Landri. (A. de Dion).
152H-1 5:55- 1540. — Guillaume IV .Maillard, 21^ abbé.
* Condé-siir-Vrsgrc.
21 1 AMB c^rraa
De 153lf a HMH^ cQeiUt!T^I# de cens ilgs au PfiMré de Saint-
0ermaiii4e4ffîiîUiird^ airêe les noms des ceitstlaires sur Ic^
^ueU M m ém misim en rlilf^reates années.
1531 ♦ juf ifir. — Frtre Ctirtoloiihe T^bAû siieeMe à fN'f«
Flamiciieaii^ eoflime prieur de SiiQlr06nB&îii4e-OaillariI.
Idhîl, 10 juin. — Letir^ m^^ax en forme do rc^i^{oiis|
adresaéeB ad baflljr de Chartnss, à la raqtiêliï de frère Chri»
iophe Tas^D . rell^eux profes dv Fatibaye de fîrmndrbaDif .
Prieur de Saint-^jermain-le-CFaillard :
« Â tons ceux qui les pfésenle» ¥erron( ou ojrrant (oulrotit)
» etc. L^4lite^ lettres portant que s'il appert au bailly que
•• frère Jehan Flamicbeau, prédécesseur dadil Tasisiii^ ail
" aliéné la plus grande partie du domaine du Rriûltrë^
• sans aTOÎr obserré les fonnalités en tel cas requises, te
M bain y pc^urra la^^er et aonuler les baux et contra t£^
I» daliéûatlon, faire restituer les fruits, et |ieniiQitre audiC-
ft Tassin de faire contre lefs délenteuns des biens les jiour
*» suites nécessaires* «
1
1531, 14 Juillet. — Poursuite contre les détenteurs de^^
bietisï (iudît prieuré, à l'effet de leur retrait.
1532, 22 fémer. — ArKH, confinné le 21 août 1533, lUB
Pariement de Paria, sous François P^, lequel maintient leas^
reli^eux de Granchaiiip dauB le droit de chauttage et d^
pa^uii^e dans la tiwH île Montfort, dy prendre du hots vi^
marqué par le gruyer, d y mettre 140 jinrc» dans le temps i
ta glatidée, etc.
I
1533, 16 février. — Jean Le Pelletier, Tainé, fils de feu
Tlioiua^, demeurant à Gertuonval, paroisse de G;vl lardon,
veîid à Tabbaye de ^îrandchamp les troi^a parties d'un quar-
tier de vigne, pour dix livro!^* m
15:i3, 20 février. — Arquisition d*iin quartier de vigne sis
à TTallardon, champlier de Beauregard, et d'une pièce idem
au Vii^ium, de Pierre Feuillet, tisserand, pour 25 livres
10 sols, par rabl)é de Grandchamp, acceptant par Regnaud
1
NOTRE-DAME DE ORANDCHAMP 213
^ •"^rnier. — lo3î$. Fr. Jacob Corbonnois est procurour de l.ab-
*>*jve (lo Grandchanip.
15.']3,2:^ novembre. — Contrat passé devant Nicolas Cheron,
liîbellion à Houdan, par lequel niessire Robert Laccole,
l'urètre, curé de Berchèrcs-sur-Vesgre, vend au monastère
de Grandchamp, stipulant et acceptant par frcTO Christophe
Tassin, religieux de ladite abbaye, pour le j)rix de 0()? livres
cl(jnt il l'acquitte, une pièce de terre plantée en vigne de
z.^ quartiers, assis au territoire de Coulombs, tenus en la con-
vive desdits religieux, au prix de î) deniers de cens pour
ladite pièce, par an, au jour de Saint- Rémy. Ledit contrat
onsaisiné le 10 février 1531 par le receveur des religieux de
Coulombs.
1534-1535. — (Audiences). Procès entre Tabbaye de Grand-
crhamp et Olivier Percheron pour arrérages de rentes. (Bail-
liage de Maintenon, Arch. dép., Biblioth. nation.).
1534, 0 mars. — Extrait d'un arrêt en latin (l'an 2P du
x:^ègne de François l^^"*, roi de France), du Parlement de Paris,
czjui maintient les religieux de Grandchamp dans le droit de
:t^^rcevoir par an 8 setiers mesure de Houdan, moitié blé,
:K":iioitié mars, sur la dîme du prieuré de Prasville, en cause
^^ ï'appel interjeté par ^P" François Amyot, prieur de Prasville,
-^^^ ce condamné par une sentence rendue au bailliage de
^^^^lontfort-rAmaury, confirmée, ainsi qu'aux dépens de Pappel,
^*— ^xe réservée à la cour. (Inv.)
1534,7 mai. — Sentence delà table de marbre qui maintient
^i- es religieux de Grandchanip dans le droit de chauffage,
^^pasnage, etc.; pour bâtir et entretenir leurs bâtiments, ils
jDrendront le bois qui, après visite laite, leur sera marqué et
c^élivré par le gruyer de la forêt de Monlfort.
-15'^, décembre. — Extrait, fait en la Chambre des
Comptes, d'un contrat, passé devant Hriant, tabellion à
Gambais, portant donation à Tabbaye de (irandchamp, par
Philippe Guerroust, marchand demeurant à Gallardon, et
Guillemette, sa femme, de 5 quartiers de vigne... sis audit
214 ABBÉ GAUTIER
(Tallardoii... en considération do ce que Jean Guerroust, leur
fils, a été reçu religieux profès de ladite abbaye, promettant
de Tentretenir encore deux ans aux écoles de Paris. (Inv.).
1535. — Sur résignation de frère Christophe Tassin , frère
Antoine Gilbert, religieux de Grandchamp, devient prieur
de Saint-iieruiain-le-Gaillard.
15:35, 31 janvier. — Contrat passé devant Elie Bagot,
tabellion à Gambais, par lequel Tabbaye de Grandchamp
échange 0 quartiers de vigne à Gallardon, avec Pierre
Moroau, contre 0 arpents de terre sis à Grandchamp, ledit
échange accepté par R. P. Guillaume Maillard*, religieux,
abbé de Grandchamp, et fait but à but et sans aucun retour,
à la charge de 15 deniers de cens annuel envers ladite
abbaye, et 9 deniers de cens envers le seigneur de Gallardon
respectivement.
15:fô, 30 octobre. — Commission adressée au bailly de
Chartres, h la supplication de frère Antoine Gilbert, religieux
de Grandchamp, prieur de Saint-Germain-le-Gaillard, à Teffet
de reprendre l'instance commencée par frère Tassin, pour le
retrait des biens aliénés en 1494, par frère Flamicheau (on
ne voit rien de définitif).
1537, 13 décembre. — Lettres-patentes du roi François P^
portant commission à Messires du Parlement de juger le
procès d'entre les religieux (rÉpernon et ceux de Grandchamp
sur leurs preuves et moyens réciproques, au sujet de leurs
prétentions sur des héritages sis à Curet, paroisse de Grand-
champ.
1540, P' septembre. — Copie de contredits fournis par
l'abbé de Grandchamp au procès intenté par M^'' le Cardinal
de la Valette, comme prieur d'Épernon, au sujet do plusieurs
* (îuillauine Maillard, abbé de (irandcbaiiip , était peut-être de la Êimille des
de Maillard du Bniuil , dont les armoiries fiiront « d'aznr au chevron d'or, a«.
de 3 fers de pique d'argent. » (Arm. gén.j.
NOTRE-DAME DE GRANDCIIAMP liW
héritages sisk Curet, dont suit un arrêt du 23 décembre 1510,
par lequel les religieux de Grandchamp ont gain de cause.
1547, 12 mars. — Grandchamp, Curet et les Bouleaux sont
déclarés fiefs, Saint-Projet aussi ; (de même en 108 1). Il y
avait alors à Granchani]) " l'abbé, S reli^neux prêtres, des
novices et serviteurs. »
Christophe de Ilarville, 15l0?-ir>17-15r)(î, 25' abbé. —
(François 1" meurt le 31 mars 15 17).
Mentionné pour la première fois hi 12 mars 1547, comme
abbé de Grandchamp à Toccasiou d'une déclaration de revenu
temporel faite par lui et ses religieux devant lo bailly de
Alontfort; il est probalde (lue rhri8loi)he de Harville était
déjà abbé de Grandchamp avant celle date '.
1549. — Contrat passé devant Jean Hrisset-, tabellion royal
il Gambais, par lequel frère Antoine (îobert, curé de Gambai-
seuil, et frère Biaise Noël, curé de Grandchamp, au nom et
<:omnie procureurs de l'abbaye, l)aill(Mit à titnule loyer, pour
O ans, à Jean Godard, laboureur, «lemeurant à la Haute-
^'ille, les droits du champart de cette paroisse pour 10 setiers
cJe grain, savoir, 0 setiers de s(Mgl(\ 2 setiers de méteil et
S setiers d'avoine, le tout mesure d(» Iloudan, loyal et mar-
chand, à livrer à l'abbaye le jour de Saint-Martin d'hiver.
1551, 20 janvier. — Sentence du (irand-maitre des Eaux et
Forêts, de nie de France, Antoine de Clermont, confirmative
et explicative de celle du 7 mai 1531, à la charge que, durant
la paisson et glandée, les reli^neux de Grandchamp seront
tenus de mettre et parquer hnirs porc^s dans le logis des
marchands, sous peine de confiscation d(^s dits porcs et
amende arbitraire.
* Il étiit fils de Fiacre ou François de Ilanill»', S<'ii,Mi«Mir «le Palaisisiu et df
Rcuée de Rouville; son oncle Esprit de Harvillo, sous-doyen de Chartres, lui
donne, vers 1529, la terre de Millemont et la Perruelie. Armoiries : « de
gueules à ]a croix d'argent cbarfréc de coquilles de sable. lArm. de Montfort). »
* On peut rapporter à ce Jean Hrisset, les hrisset dr Dreux dont Paul-Honoré
Brisset décédé le 7 novembre 18i)8, curé de Saint-Aufinistin, à Paris.
ABBK GAUTIKK
ir>5(j, lu avril, après Pâques. — Leitrefei-|»;ilenteî<, floniMes
a Ulois par lo roi Honri II, innir assurer aux relitJrieiix i1p
fJraniliiiaiop S<> ennîes de bois de ii'iiiiijorte quelle essenro,
dans la i'urêt de Moiitiurt,
ir>5(j- I5(ii. — Odet de Coligny, cardinal de riiàtillon^
2(1* ai>bê> — (Aiitrùiie fTilbert, prieur rlausLral).
Né en ir>15 ', odet deCuli^ny, frère de lainiral de ce «oin»^
devint cardinal du titre do Saint-Serge le 1 novembre 15:^î ^
arehevêque de Touluuse, 1535-1551^; évèque de Beauvais^
M octobre \7<^), abbé do Saint*Hcuoist-9ur-Loire ; de Fer—
riëres-eii-nàtinais, lô juillet 155(i: (leSaint-Benigue de Dijon -
des Vaux-de-Cernay, de Orandchamp, etc. [A de Dion).
155G» 14 octobre, — Il comparait, par procureur, à In
rédaction de la coutunie de Montrort, coniuie abbé commen-
iiataire de Graiidchamp, etc. En cette qualité, lui et ses reli-
^neux, prieur et couvent, sont représentés par Antoine Oilljert .
prieur claustral, et Biaise Noël, religieux et ciu^é de Grand-
cliani]), assistés de maître Antt>ine BeauvaiSi leur procureur
iDtjÔ. —Il fait profession de protestantisme, 1564, il résigne
tous ses bénélices» 15(>1, l*"" septembre* il se marie er
Angleterre ùli il s'était réfuLrié après son apostasie ; il y riieur
en 15Î0 ou 1571. (MorèriJ.
loOh 24 avril. — Ordonnance de Catherine de Médici^
reine de France, mère du roi Charti'es IX.coTutesse tle Moir
fort, pour le payement à l'abbaye de Grande ha mp de 4 muic
de blé sur le moulin Sénéchal de Houdan, et des arrérage
du passé, suivant apiiréciation.
15*)7. — Les Huguenots pillent, brrdeul Tabbayede Grau
ciianip, des églises, entre autres celle de Broué qui fut ml
a sac, le clocher ilo la tuur de Prouez, etc ! Annuaire d'Euir'
et' Loir, mui
* Lr 10 juilli't 1517, Mon d'atilrcs hiî^loneiis. Sa familk' avait fHiur anrB*^-^:
« lie gu*?ules -d lîiigle «lartîtiit, an vol aJmiss**, monil)réi% hccqui'e d «ourotii» «^r
d'azur, u
NOTRE-DAKE T>î: ORANOCHAMP 217
15<i8, ir> mars. — Lors du sit^^edo Chartres iiar les lYotes-
"^-ants, et de la dt'divraiR'e de cette ville par Notre-Dame de
!Sa lîrrt^he, l'aUlKiye do Graiidcliamii ("'prouvo un desastre jdlis
«'otindei, plus lamcnùVble. Nous lisniin, en cHet, dans la
(tallia Chrîsliiiiw, qif « en ir>(>8, les Tah iuiste.sen fureur livrè-
•» rent le monastère de Orancbanip aux flammes, après avuir
>» massacre tous les rlianoines h l'exception d'un seul qui
»» abjura la foi catholique. Celui-ci, plus scélérat en(*(»re que
»» les hérétiques eux-mêmes, t^xrita les soldats à tuer ses
N frères, dont un, trahi parles aboieincnts d'un chien, fut
« tiré d*UDe cave où il s'était refu^ié^ Ou renterra tout
» vivant jusc^u'aux épaules et sa tt^te îicrvit de but à des
»• joueurs de boules ou palets *. »
1500, 10 avrîL — Coine «fune charte Au mois d'avril 12rï4,
fut ctdlationnée aux ori«^iuaux en présence de religieuse
l>ersonue frère Biaise Noël, prieur claustral de l'abbaye de
tTirandchamp, et procureur des abbé et religieux dudit lieu.
ir>7l (ou même avant) 15U(L — Renél""' de Joigny \ 27' abbé*
ir>Tl, 10 juin.
ab(dlic>u royal
Irpenis de terre
— Bail passé devant Jacques Chevillard,
à Gambaîs, à Séverin Oulbrac de treize
à Saiut-l*roject près Boutigny.
1574. — Pierre Petit.
*^-»randchamp. (A. ,\fontié).
Prieur claustral de l'abbaye de
■ I57'i. — Louis de Manneville, sieur de la Muruiaire, étant
iiKirt, Tabbaye de (irandchanip s'oppose à la vente de ladite
^ei^neurie, k cause d'uïie rente de :îO livres à elle ihie : mais
m < • CaMiobiiiiinllud, afiut> ITitiK, fii rentes Cal viiii^i;p vih"hm1hjs tlainmisïradi-
ï* flcruiit, canoniiiïs oriinihus iirlprt'fiijtlis. pni'liT uuiiiti i|iii, «'jmutà Mi' catlio-
** liWi, ipMs cliara huLTcticis sciliTalmr, conan ;iiJiaios jikiUiviI m mrvm suo-
vi mit) JratrtJtii, i|iJorii(ii tu mis, «|uyrti in hitrliraiti >t^ « uiijrnsscl, h Iiitoiilf luiit;
ï pritililliS, viviis vilùiti Wn ulmiliis rsl, rjtis atjlrm r;ijJiU ilisco IuiIhiÙIkis
iiicti «i|jpi)ii»lur ». [Gffltift i^hnsiittfm).
2 Cel abbé elail-il tîe la famille tk lîoInTt tk' Joi;j(iv, i'%**quo de CliarU'es,
'1315-liî^O f iioits rigiK^roas.
218
le 18 mai ISSZj cette rente est achetée par Jean de Saint
Paul qui voulait acquérir cette terre. (TabellionBé de Mont-
fort).
1575, 7 mai, (ou 22 avril 1577). (I- aliénation). —Aliénation
pour deniers royaux de la terre de Gambaiseuil adjugée au
sieur Nicolas de Pitres * au jiroflt du sieur Jacques de Hansel,
seigneur de SaintrL^r-en-Artois ; moyennant 960 livres
tournois et 2 sols 6 deniers pour livre, par contrat passé
devant les commissaires subdélégués au diocèse de Chartres,
pour le fait de Taliénation accordée au roi Henri in par le
Pape Grégoire Xm, de la somme de 50.000 écusdu bien tem-
porel des églises du royaume, vente consentie par Fabbaye
(le Grandchamp à l'acquit de la somme de 312 écns soleil pour
sa part de ladite imposition, soit 1.068 livres 15 sols 0 deniers
payable au sieur de Montescot, receveur des décimes du
diocèse de Chartres.
1577, 15 mai. (2* aliénation). «— Par contrat (passé devant
les commissaires subdélégués au diocèse de Chartres), pour
le fait de Taliénation accordée au roi Henri m par le pape
Grégoire XIH, de la somme de 100.000 livres du bien temporel
des bénéfices du royaume', vente de la terre et seigneurie
d*Ogis adjugée au sieur Nicolas de Pitres au profit du sieur
do Mansel, seigneur de Saint-Léger-en-Artois? moyennant
800 livres et 1 sol 6 deniers par livre, soit 800 livres ', afin
«racquitter la somme de 600 livres k laquelle Tabbaye de
(Trandchamp était taxée pour sa quote-part de ladite imposi-
tion.
1585, 15 juillet. — - L*abbaye de Grandchamp est de nouveau
pillée et ruinée par les Protestants qui brûlent son église,
* C/est prut-étrc le père de Jean de Pitres, tabeffion rojal à Monlibrt de
1577 à !608.
2 I/invontain' porte : jusqu'à la sonime d»» KMl.OOO livres sur le diocèse de
C.hartrrs 1
^ Sous r»^s»Tv«' il»' loy »*l hommage.
NOTRE-DAME DK GRANDCHAMP 2J9
après avoir brûlé celle *lo Juiieaiivillo près Mantes et plnsiçyrïi
entres aux enviri>ni> '.
1585. 2 octobre. (3*"aliénalion). — Par contrat (passé devant
les comoiissaires sLibdéléfj:nés i\u diocèse tle Chartre.su pour
le fait «le raliénatitm acconlée au roi Henri III, par le pape
f Sixte V, lie la somme do 5^1000 écus du bien temporel de«
^béuêfice.s du royaume, vente, après criées et enchères, en la
chambre du conseil de la Tour du roi à Chartres, au sieur
Truchon.an profil du sieur Jean Harthomier, écuyer, seij^neur
d'Olivet, d'un écu et demi et une poule de <'ensà prendre sur
[dusieurs hérita^'es sis u (ianibais, le Houlay» Feucherolles,
moyennant 175 livres et 2 stdstî deniers par livre, a(in d'ac-
quitter la souime de 42 écus 2 tiers a laquelle Tabbaye de
ûrandchanip ('tait taxée pour sa quote-part de K189 livres
imposées an diocèse île Chartres.
1587, 11 août. — Contrat en français passé devant Jean
Huif^mard, notaire royal a Chartres, dûment scellé ledit jour,
par lequel IMessire René de Joigny, abbé commemlataire de
tirand champ* stipulant par Antoine Pc lit, religieux et prieur
claustral di* ladite abbaye, a donné et constitue'^ à Miclu.d
Gondoin, marchand demeurant à Hoel, paroisse de Bourdonné,
la somme de 15(ï ('cns *roi" soleil, on échange d'une rente
annuelle et perpétuelle de 12 écus et demi d'or soleil ou
laveur de ladite abbaye. Ces 15(* écus et demi d'or soleil pro-
venaient de hi vente de 7 livres 10 sols hmrnois de cens que
les religieux avaient droit fie iïrondn*snr idusieurshéritatres
i situés au Bois-Dieu, paroisse dMlernieray, et étaient d'abord
destinés à Pacquif de leur quote-part de la somme de 5<XrKï<i
écus d*or soleil a<'cordé par le pape Sixte V au roi Henri III
[sur le bien tempfuxd des bénéfices dost*glises du royaume.
1588, 2^^ mai. — Contrat <ie vente ot rétrocession à Nicolas
lOudard. garde de la forêt de Mnntforl. delà seigneurie et
[terre de Ctambaiseuil, par danio Marie Delaunay, veuve de feu
uessire Jacifuesilr Mansel, seigneur de Saint-Léger-en-Artois,
♦ Jean Liu'rmiUe, \]Ht^i\ : Atiiiaïuï t'.assan, \\HZ'^\ : Eitiilt' Réaux- (Histoîiv,
d*' Maule, 18G0).
220 ABBÉ GAUTIER
pour le prix de 888 livres, à la charge que ces biens seront
tenus en foy et hommage de fief de Tabbaye.
1580, 20 septembre. — Requête aux royaux commissaires
du conseil privé de Sa Majesté par le frère Guillaume Durier
(ou Danier), prieur de Saint-Gormain-le-Gaillard, àToffet, vu
la modicité des revenus dudit prieuré, d'être déchargé de la
somme de 127 livres 4 sols tournois à laquelle ce bénéfice
était imposé chaque année. Il fut fait droit à cette demande
le 29 septembre, par jugement dédits commissaires.
1591, 15 décembre. — Bail à ferme de la dime du Buisson-
Garembourg, paroisse de Guichainville, fait à Pierre Lemer-
cier, pour neuf ans, à commencer en 1593, moyennant 2 écus
d'or soleil par an.
1597-1001. — René II Pau, 28*" abbé.
1598. — Jean Lyas, religieux, révérend frère Cyr Gau-
bourg, religieux profès de Grandchamp.
1597, 14 janvier. — Dans un contrat passé devant Louis
Rayonne, notaire à Montfort, messire René Pau, chanoine et
sous-chantre de Téglise de Paris, abbé commendataire de
Grandchamp, accepte pour 800 livres, du consentement des
religieux de ladite abbaye, d'une part, et de dame Marie
Delaunay, veuve de feu Jacques de Mansel, seigneur de
Saint-Léger-en-Artois, d'autre part, le retrait de la terre et
seigneurie d'Ogis, aliénées pour ladite somme audit seigneur
do Saint-Léger, le 22 avril 1577 (ou 15 mai 1575.)
1599, 27 avril (4* aliénation). — Par contrat, passé devant
les commissaires subdélégués, au diocèse de Chartres, pour
l'aliénation d'une partie du revenu temporel des bénéfices du
royaume, accordée au roi Henri IV, par le pape Clément VIII,
du consentement et à la requête de messire René Pau, abbé
commendataire de Grandchamp, vente, en la chambre de
l'ollicialité de Chartres, à Jean Moreau, marchand, demeurant
à Nogent-le-Roi, au prix de 1.032 livres tournois et 2 sols 0
îffOTRE-D.VME DE GRANDCHAMP 221
deniers piw livre» des tieret seifrneurio des ('hàtolliers, ter-
roir lie Chaiidon ^ consistant en 7 livrer* de menus cens, une
l>oule, 5 arpents de pre et une petite dime k prendre sur 80
arpents de terre en la dite paroisse, pour acquitter ta somme
de 380 êcus à laquelle Tribbaye de ftrautlchanip avait été
taxée, il la charge par radjudicataire de payer lesdites 1,0:^2
livres, etc., au sieur do ^foutoscïït, receveur des décimes
du diocèse de Chartres et de tenir le tout en foy et hommage
de ladite abbaye, etc.
IGOl-UKXî. — Aiïrieu tie (lueschard, 2t>" abbé.
irîOtK — Fiire Cyr Oaubonr|J: fondé de prcKoralioii ; IVAY.l,
le inénie, prieur claustral,
Issu d\ine noble famille et docteur en théylo|,He de la
Faculté de Paria, Adrien de Goeschard est citf^ comoie abbé
régulier de ^îrand champ par la Gnîlin CJfnstiath'K
•* Au conimencemeut (non à la fin du xvn'' siècle, comme
» récrit à tort Fisqueti il releva, autant qu'il hu fut possible,
« Tabbaye de Graridchamp de ses ruines et restaura tel quel
»> ses baiiments détruits par les fureuns de la guerrCi mais jjeu
►• après riucurie des abbés commentlaiaires amena sa des-
I' tructiou totale »> (Frmwe ponfi/icith')] il serait plus Juste de
dire * sa destruction jïartielle »>, comme nous le vernms au
'15* et au 38* et dernier abbé ^.
ItîtJtK 15 mai. — Contrat, passé devant Guillaume le Char-
pentier, tabellion royal à Evreux, par lequel frère Cyr Gau-
bourg, prêtre, religieux do Ta h baye de Grand champ, cnnune
fondé de procuration des abbé et autres religieux» donne à
titre di* loyer, imur 12 ans, à raison de 2 écus par an, terme
de Noël, à Pierre Lemercier, bourgeois en la paroisse deSaint-
Aquiliu tl'Evreux, les 2 parts de la petite dime du Buisson-
* CÏ'L'iiL ù l'orjipîinf' un t:asti'l ou turliu élevé iMuitrii les iiicui'siuiis des iiur-
îiitincïs, lion loiu tle la rivitTe d'Eure.
- V Iîeshhil:»sposl alitiiiotaiiiios regiilurrs ledes, Shn-um seciiîa derimo meniite,
» iiiïer bi'tloniîji lurmilhis devai^LUas, iî(ninn|iie n"|iaiavil .\dn;iiius dr Gtiesdiard,
» :iï>bris n*gid;iris, ( HHH -l^îOfih Vt^rurn jiaylrrpfL^t rommrndatanoniïri (aldialiim)
I» inclina rit^miiileniam loto niinam iidiitit. i> [GffUifi tliinsfùiua),
222 ABBÉ OAUTIBR
Garembourg, terroir de Guichainville, laquelle se perçoit sur
36 acres do terre * .
1001, 8 octobre. — Dans un contrat en parchemin, passé
devant Jacques Chevillard, tabellion à Gambais, frère Adrien
deGuoschard, abbé de Grandchamp, reconnaît avoir baillé, à
titre de cens annuel, portant lods, etc., à Pierre Baril de la
Ribauderie, plusieurs arpents de terre, pour 15 deniers de
cens par arpent.
1003, 19 juin. — Par procuration de frère Adrien de
Gueschard, abbé de Grandchamp, frère Cyr Gaubourg, prieur
claustral, baille à titre de cens, portant lods, etc., à Thibault-
Menu et Jacques Laumaillcr, laboureurs demeurant à Beau-
terne, paroisse de Boutigny, 20 arpents trois quarts déterres
labourables, bruyères et friclics, assis à la butte de Cham-
peaux, pour 12 deniers de cens par arpent, à Saint- Remy.
1006-1012.— Cyr Gaubourg, 30'' abbé, issu d'une famille de
Houdan, selon M. A. de Dion.
1006, 17 septembre. — Bail à cens, du révérend frère Cyr
Gaubourg, abbé de Grandchamp, à Pierre Baril, d'un arpent
50 perches de terre à la Ribauderie, pour 15 deniers de cens
annuel par arpent.
1(K)7, 20 février. — Acte do foy et hommage, passé devant
Simon Bernier, tabellion à Gambais, delà terre et seigneurie
de Gambaiseuil, rendu en cérémonies accoutumées, à l'abbaye
de Grandchamp, en présence de frère Jean Lyas, religieux,
par Jean Petit, Marie Oudard, sa femme, etc.
1007, 2:1 mai. — Frère Cyr Gaubourg, par contrat passé
devant Toussaint Fabre, substitut de Jean de Pitres, tabellion
royal h Montfori, transige avec les héritiers Oudart au sujet
de la seigneurie de Gambaiseuil.
1008, 2 mai. — Scnlonce rendue en la Prévôté de Grand-
I/arre vaudrail nivimii TiO arcs.
NOTRE-DAME DE «RANDCIIAMP
champ pu lia II 1 1 mil ûtiU'cdu cens, au sieur Jean Lt^gendre»
avocat au Parlenieut. de î^J arpente 3/4 de terres novales en
bruyères a Ganibaiseuil, ncuinué le cliaui[i au tyalde. pour le
prix du 8 livres par chaijue arpent, payables eouipiant, et 15
deniers de cens annuel, portant UkIs, ventes, elc,, à la charge
de faire des Ibssés autour desdites terres.
1(508, ^) octobre» — Acte passé devant Nicolas Olivier,
tabellirui à (iauibai^, par lequel Tabbé et les religieux de
fîraudclianip, à la requête de darne Elisabeth de liai^raull^
veuve de Pierre de rtravello, seigneur de Beauterne, donnent
à Jean de rTravelle, son tils uuueur, acte de souffrance du fief
Figiieil, en allendaid qu'il ait l'âge requis pour eu rendre loy
et hommage et donner aveu et dénouibrement à ladite
abbaye.
1010, 14 septembre. — Acte passé devant Jacques Clicvil-
lard, tabellion ;i Ciajnbais, de fuy etlionunage du fief du Bois-
iJieii paroisse (rHoriuei'ay, rendu ii l'église de Grandchaïup,
par Guillaume Ragouleau, comme foiulé de bonne procuration
pour Louis Artus, ecuyer, seigneur de FeuqiU'ndles, seigneur
c3ii4lit fief.
loi 1, 15 avril. — Sentence rendue pai" René Olivier^ prévôt
cle Grandchamp, portant adjudit^aliou, après jdusieurs publi-
^:ra tiens, bail ii cens et vente d'une jdace et grange londjée
^u décadence, élaiit la grange pï'esbytérale de Gamlnùseuil, à
m^icssire (Constant lîunel, curé duditlieu, comme plus offrant
^3t dernier enchérisseur, pour le prix de 18 livres de rente et
3.2 deniers de t*ens, par an, portant lods, saisines, etc.
1012-ir»2<). — Guillaume V de Si.ssey (ou C'issey). ril'- abbé.
^ 1015, Oîîias Lefèvre, économe deGrandchanip).
1(512, *iO juillet* — Acte de foy et liommage des fief et terre
de llaut-Champeaux, passé devant Nicolas Olivier, tabellion
à- Oaiiîliais, par Philippe Toullery, écuyer. seigneur do Cham-
peaux, rendu à l'abbaye de Grandchamp, a la principale porte
4* i celle, avec toutes les cérémonies ordinaires d'un vassal,
224 ABBÉ GAUTIER
reçu par le sieur de Cissey, abbé, assisté do quatre de ses
religieux, à la charge det)ailler aveu, etc. *.
1012, 28 août. — Acte double, passé devant Nicolas Olivier,
tabellion royal à Gambais, d'aveu et dénombrement du fief
du Bas-Breuil, rendu par Antoine, fils de Pierre de Malaunay,
V un corps d'hôtel, etc.
1613, 2 août. — Par acte passé devant Chevillard, tabellion
à Gambais, frère Guillaume de Sissoy, abbé de Grandcharap,
reconnaît avoir reçu du sieur Moreau la somme de 423 livres
pour le surplus de la vente des Châtelliers, portant constitu-
tion de rente racquittable au profit de Tabbaye de Grand-
champ, avec ratification des religieux de Tabbaye, lesquels
ont consenti et signé en présence du prieur du collège de
Prémontré à Paris et du prieur de Joyenval. (Inventaire).
1G15, 21 juin. — Contrat passé devant Nicolas Olivier,
tabellion royal à Gambais, par lequel Ozias Lefèvre, économe
de Tabbaye de Grandchamp, donne à titre de rente et cens à
Jean Bourdon, un petit jardin, clos de fossés, assis au Breuil
près la chapelle Saiut-Thibauld *, dépendant de Tabbaye, d'un
bout la rue Saint-Thibauld.
1610, 21 décembre. — Acte de foy et hommage avec aveu
et dénombrement, du Haut-Breuil, dit la mairie ,et d'une par-
tie du fief du Bas-Breuil, rendu à l'abbaye de Grandchamp,
devant Nicolas Olivier, tabellion royal à Gambais, par Adrien,
fils de Christophe de Maillard, écuyer, seigneur du Breuil.
< Le fief (le rancien Bas-Chanipoaux était autrefois situé outre la Mare aux
Biches et le Breuil, les seigueurs de Montfort le possédaient à cause de la
ChAtelleiiie de (lainbais. Dans icelle maison il y avait un puits qui servait au
public pour les habitants de ce village du Bas-*(^harapeaux, où il ne se voit à
présent aucun v(îstige, et où on a peine à trouver le Ywn où étaient les mai-
sons. Les dernières, au noudire de 17, furent brûlées en 1601), et depuis les
matériaux en ont été emportés ailleurs. (Déclaration de revenu temporel de
l'abbaye de Grandchanip, en tG8i).
' Située au Breuil, paroisse d'Adainville ; prieuré de peu de valeur, titulaire
inconnu, à la nomination et collaiion de Tabbé de (irandchamp, démolie en
I7ÎI3.
NOTRE-DAME DE (iRANDCIIAMF 225
ir)2()-l(>57. — Fraiiçoiîs p' de Cochorol *, rj-i" abbé.
L'abbé François de Cocherel est mentionné pour la pre-
V m:"^ière l'ois comme abbé de Grandchamp, en marge de la déda-
t — dation du revenu temporel de l'abbaye (12 mars 1547), pour
î3fc- ^oir inauguré sa mauvaise administration en faisant abattre,
c ^ *»s 102(), la haute l'utaio de l'abbaye au préjudice de ses
-K- ^ligieux -.
1022-ir>2^1 — Certifié et passé un acte... devant frère Jean
i— ^as, religieux de (Jrandchamp, prieur de M"^ Saint-Germain-
1 ^^-Gaillard. membre dépendant de ladite al)baye.
i024, 27 juillet. — Une sentence du Chàtelet de Paris
*^ «^"Ou^e à M'' Thierry Dupont, comme procureur de Clair Chau-
'^^e^au, pour 2(>2 livres annuelles ; 0 quartiers de vigne terroh*
^l^ <.Tallardon, saisis sur Marin Dupray à la requête de mes-
2^i r*e François de Cocherel, abbé commendataire de Grand-
•- ïifiinj), par Ozias Lefèvre, économe de l'abbaye, demeurant
^*- Hourdonné, commissain» établi k la régie desdites vignes.
1<32(>, 22 décembre. — Mémoire en forme de procès-verbal
•^^■ï visite delà ferme d'Ogis, paroisse* de Serville, faite par
^'^"^ossire PYançois de Cocherel, abbé commendataire de
^-*" fundchamp.
lCi08-l(>]0-104(). — Déclarations fournies, aveux rendus au
\^T\eur de Saint-Germain-le-Gaillard i)ar les détenteurs des
^îens en la censivc» dudit prieuré. Xotn. Les (> dernières
lunées sont passées au nom de M"" Dumazis, écuyer, seigneur
^^ Nuisement, comme ayant charge du sieur prieur deSaint-
^ermain-le- Gaillard.
162i>, 22 février. — Acte passé devant Nicolas Olivier, tabel-
* Les armoiries de lu famille de l^icherel étaient u de jçueules à 3 fasc4is d'or
cl 3 chevrons brochant du même » (Armoirial général) ou (» coupé or à trois
(asces de gueules et argent, à 3 chevrons de pourpre. » fRiétstap).
^ Il y avait, paraît-il, de superbes chàlaiguiiM-s parmi ces arbres centenaires,
dont plusieurs furent employés, dit-on, pour la charpente de Thospici^ de Nogent-
le-Roi.
T. XIII, M. 15
226 ABBÉ oAinnâ
lion royal à GtamtMÛs, de fiqr et lioiiiiBage« aTec Im odrémo-
nies ordinaires da fief da Baa-Breafl à Vabbaye de temnddiWiV
par Emmaniiel de HéUn. écuyer, seigneur de VOleneare ^
du Bas-Breufly comme Tayaut acquis de Jacques de iGllfli^*
sieur de la Jaaiiiàre« avec oflire d'en donner aven et dénoXB*
brament*.
1630, 15 mai. — Quittance. « Nous François de Coclieiol *i
» abbé commendataire de Grandchamp, avons regn de nol>^
» homme Ouillaume Dinichet; sieur de Boulehart» commis ^
» la recepte ordinaire du domaine de Montfort-rAmaury « ^
» somme de 94 livres tonmoiSt au lieu de blé, pour un V^^^^^^
» lier eschu le 1* jour d'avril dernier, sur la somme de £^*
» livres tournois que nous avons droit de cendre chaqtf^
» année sur le domaine du comté de Montfort, etc.; sign^^
» P. de Gocherel '. »
1632. — La maison de Oambaisenîl est dite de nouveau en
décadence.
1635, 7 août. — Transaction entre frère Rabier, prieur de
Saint-Germain-le-Gaillard, et messire Blaignan, curé de OiUes,
devant Alexandre Legrand, notaire royal et chartrier sousâ-
gné, à la résidence de. . . par laquelle, pour éviter toute contes-
tation, le sieur Maignan consent à rendre au prieur Rabier
les titres ou papiers de son prieuré, la def de la chapelle, à
la charge par ce dernier de lui rembourser les labours et
semences de Tannée courante.
1632, 2 juin. — Bail à rente par contrat passé devant
Sébastien Belle, tabellion royal à Oambais, consenti à
François Rouet et Jean Foreau, d*une maison en ruine et
décadence, de terres et prés à Oambaiseufl, pour 3 livres
racquittables de 48 livres, en termes égaux.
* 1630, 18 avril, messire François de Gocherel est pamÛD à Montfbrt, d*iin
enfaiil de Charles Barlhomier, sieur de Feucherolles. (A. de Dion).
3 Original sur parchemin souple, coupé au bas, à la place où était le sceau.
(Archives de Versailles).
NOTRE-DAME DE GRANDCHAMP 227
1040, 7 février. — Extrait des registres et contrats... passés
ot arrêtés devant Charles Egasse, tabellion royal en la
ohâtellenie de Gambais, résidajat à Condé-sur-Vesgre , dont
la teneur suit: « du 7 février 1640, après midi, arrMo au logis
*» du Juré soussigné, ...fut préscMit religieuse personne frère
» Jean Rabier, prêtre, religieux prof es de l'église N.-D. de
»> Grandchamp, prieur de Saint-Germain-le-Gaillard, paroisse
» do Guainville, lequel a reconnu et confessé avoir baillé à
»• Marin Marjot, laboureur à Planguet (Plagnes) , à titre de
rt ferme loyer et prix d'argent, pour 0 années, le revenu du
>» dit prieuré, moyennant 10 livres tournois par an, à la charge
» en outre de faire dresser un terrier du fief do Saint-Germain-
>» le-Gaillard. »
164.3, 22 mai (V^ Concordat). — L'abbé François de
Cocherol passe un concordat avec frère Jean Souillard,
prieur, et les religieux de l'abbaye de Grandchamp, devant
Ctiarles Egasse , tabellion royal à Gambais, en ces termes : « il
» promet de donner aux religieux 750 livres pour les orne-
>> îTients de leur église, ses réparations et celles des bàti-
« nients; il leur accorde hi jouissance de la ferme de
>» Orandchamp, de la maison et lieu abbatial, avec jardin
ï derrière la grange, jusqu'au rû et à Tallée verte, lecolom-
» bier, le clos et le circuit de l'abbaye; il leur cède aussi le
» pré Saint-Thibault, 4 livres de rente à prendre sur la ferme
" d'Ogis : il condition que les religieux l'acquittent de toutes
^•décimes et autres charges, etc., sous-peine, pour la
«partie contractante en défaut, de cent (100) livres d'a-
>' mende. »
1043, 13 juin. — Visa de la cure de Grandchamp, par
messire Roch Guignard, religieux de l'abbaye, sur provisions
en cour de Rome, pour résignation à lui faite par frère Jehan
Souillard.
1644, 9 janvier. — Par contrat passé devant Jehan Chemin,
notaire à Montfort-l'Amaury , retrait est fait des deux tiers
de la Seigneurie de Gambaiseuil, acquis pour l'abbaye de
Grandchamp, contre Elie, seigneur d(^ Hoisroger , et Marie
de Sabrevois, sa femme, pour la somme de 1)00 livres, et
i'ZH ABBK (JAUTIER
100 livres d'épingles pour la dame de Boisroger, empruntées
par le dit monastère au sieur et dame des Camaux.
1(>40. — Par contrat passé devant Sébastien Belle, tabellior
royal à Gambais, messire François de Cocherel, abbé com-
mendataire de Grandchamp, donne, à titre de rente annuelk
et perpétuelle , pour le prix de 18 livres , payables chaque
année au jour de Saint Martin d'hiver, à Jehan Richer.
vigneron à Coulombs, un arpent de terre, partie en vignes
et Tautre en terre labourable.
1050, 1 1 août. — Procuration est donnée par frère Jehar
Rabier, religieux de Tabbayede Grandchamp, prieur de Saint
Germain-le-Gaillard, à messire Dumazis, écuyer, seigneur
de Nuisement, à reffct de poursuivre le payement des cen-
sives du dit prieuré, droits seigneuriaux, etc.
Du 4 aofit au 4 novembre 1050. Poursuites contre différents
censitaires du dit prieuré. Plusieurs sentences du bailli du
fief de Saint-Germain-le-Gaillard condamnent les détenteurs
à passer déclaration, etc.
1(J50, 30 novembre. — Aliénation do ce fief. « Contrat en
» parchemin devant Michel Letourneau, tabellion royal,
» notaire et garde notes à Bouthigny, sous le principal de
» Montfort-l'Amaury. Furent présents en leur personne,
» frère Roch Guignard, prieur-curé de Tabbaye et couvent
» de N.-D. de Grandchamp, et frère Jehan Rabier, religieux
» de ladite abbaye, prieur de Saint-Gcrmain-le-Gaillard .
» lesquels confessent avoir ï)résontement reçu du sieur
» Achille Demazis, écuyer, seigneur de Nuisement, demeurant
» en la paroisse de Gilles, à ce présent, la somme de 500
n livres tournois, pour achat du fief de Saint-Germain-le-
» Gaillard et ses dépendances, etc. * »
1050. — Quittance donnée (levant Michel Letourneau,
notaire royal à Bouthigny, principauté de Montfort-l'Amaury,
par frère Roch (Hiignard, prieur curé de Grandchamp et
* \j^ prieuré de Saiiit-GciTnain-le-GailInrd était à la collation de Tabbê de
Grandchamp, et rapportait 75 livres, (l'ouillé de 1738).
NOTRE-DAME DE GRANDCHAMP 229
frère Rabier, prêtre, religieux proies de ladite abbaye, prieur
de Saint- Germain -le -Gaillard, à messire Desmazis*, sieur
de Nuisement, de ladite somme de 500 livres. Nota. Il paraît
que cet acte n'a pas été valable, peut-être parce que Tabbé
oommendataire du temps et même l'abbé général de Prémon-
tré n'y étaient point intervenus. (Inventaire).
Klôl, I*"^ décembre. — Frère Roch Guignard, prieur, curé
de l'abbaye Notre-Dame de Grandchamp, établi au régime
temporel et spirituel de ladite abbaye par le Général des
I^rémontrés, promet de payer à Jean Doclèves, avocat du roi
au criminel, 017 livres 12 sols, pour reste de diverses
sommes de deniers, blés et autres choses. (Tabellionné de
Alontfort).
IG55, !*•■ mai. — Devant Jean Polly, tabellion royal àGam-
t>ais, Ch. Evette, olilcier de la Reyne, avoue tenir en plein
tief et hommage, cheval de service et autres droits seigneu-
riaux quand le cas y échet, de l'abbaye de Grandchamp, le
fief, terre et seigneurie du Ilaut-Champeaux, une maison,
granges, étables, etc., 15 arpents de terre labourable à la
butte, 17 arpents en bois et bruyères.
1(555, 29 octobre. — L'abbé de Cocherel vend pour 16.000
livres la terre et seigneurie de Gambaiseuil à Nicolas de la
Reynie, intendant du duc d'Epernon. Le 20 mai 1G50, celui-
ci cède le tout à messire Etienne d'Aligre, chancelier de
France.
1657, 3 septembre. — Frère Jehan Rabier, religieux
profès de l'abbaye, ancien prieur de Saint-Germain-le-
Gaillard, est inhumé au chœur de l'église de céans (Grand-
champ) par le frère Roch Guignard, prieur -curé. L'abbé
François de Cocherel mourut vers ir)57, âgé de 01 ans environ.
* On trouve pour Annoiries de ceUe famille : de « gueules à la fasce chargée
di» 3 merleUes de sable » (P. Anselme). — Jean des Maiis au comté de .^lont-
fort « porte de gueules à la fasce dor, chargée de 3 raerlettes de sable ».
(Armoriai du temps de Charles VI 1,1. 1:212-1401). — Sanguin des Mazis, seigneur
du Tronchet, c porte d'azur à la bande d'argent, 3 glands d'or en chef et
î2 pattes de griffon dV en pointe ». (P. Anselme).
230 ABBÉ GAUTIER
1658-1678. Charles II de Cocherel, 33« abbé.
(2« Concordat). Le P' acte important à signaler sous so:
administration, est le concordat passé entre lui et les religieui^
de son abbaye, portant cession de plusieurs objets pour leur-
lot, en ces termes :
1660, 3 novembre. — Contrat passé devant Denis Lepage^
notaire royal en la ville, bailliage et châtellennie de Houdan,
entre mcssire Ch. de Cocherel, chevalier, seigneur de Bour-
donné, Dampierro-sur-Avre, etc., lieutenant des armées du
roy, gouverneur des villes et grand bailly du Comté et bail-
liage de Montfort-rAmaury, etc., tant en sa qualité d'héritier
de feu messire François de Cocherel, son frère, en son vivant
abbé commendataire do Grandchamp, que comme se portant
fort de messire Charles de Cocherel, son fils, pourvu de
ladite abbaye, étant de présent en son château de DoUain-
ville *, d'une part, et frère Simon Aveline, prieur, frère
Letourneau, sous-prieur, frère Roch Guignard, religieux
profès de Grandchamp, et messire J.-B. Pénillon, abbé
régulier d'Abbccourt, délégué pour Teffet des présentes par
messire Augustin Lotellier, abbé de Prémontré et général de
tout l'ordre, crautrc pari, par lequel les parties sont con-
venues de ce qui suit : «< le sieur de Bourdonné, au nom de
» son fils, abandonne aux prieur et religieux de Grand-
» champ, la ferme y attenant, à charge de toutes répara-
» tiens, les bois qui l'ontouront et ceux du Coudray, etc.
« Le sieur abbé s'est réservé la maison abbatiale avec
» son jardin : Le tout à forfait. 11 s'engage aussi à faire ho-
» mologuer à ses frais ce concordat et se désiste du traité
» qu'il a fait avec les Prémontrés de la Réforme relative-
» ment à l'incorporation do l'abbaye de Grandchamp k la
» nouvollo observance, etc. Le tout solidairement avec les-
» (lits religieux. »
Mais rien n'est stable ici-bas ni même bien observé, sur-
tout les concordats. Nous en avons la preuve dans un
mémoire? adressé par les religieux de Grandchamp au Révé-
rend Père de la Chaise, confesseur du roi, pour implorer son
aide, lui faire connaître les menaces, les violences des abbés
^ Commuiip do. Dannemaric, près Houdan.
NOTRE-DAME DE GRANDCHABiP 231
^o Cocherel, se prévalant d'une lettre de cachet de sa
IVrajesté contre Tarrêt rendu en faveur des religieux, lesquels
tl^ mandent une enquête et supplient humblement le roi de
v^ouloir bien faire déterminer un nombre de religieux suffi-
sant pour s'acquitter du service divin dans cette abbaye,
nriise de règle en commende, depuis 74 ans, en faveur de
NrM. de Bourdonné, etc.
1662. — La ferme d'Ogis, dépendant de Grandchamp, est
incendiée parla faute du fermier, comme l'attestent plusieurs
sentences portées contre lui. (Inventaire).
1663, 13 octobre. — Procès-verbal de visite faite àl'abbaye
do Grandchamp par frère J.-B. de Pénillon, abbé d'Abbé-
court, commissaire député à cet effet par messire Augustin le
Tellier, abbé et chef général de l'ordre de Prémontré,
(1*** octobre 1663) : le prieur Roch Guignard étant curé titu-
\a.ire de Grandchamp et seul religieux profès de ladite
at>baye.
1666, 12 janvier. — Sentence des trésoriers de France qui
ordonnent le payement aux religieux de Grandchamp de la
moitié de la somme de 384 livres de rente due à l'abbaye,
avi Heu de blé, sur le domaine de Montfort, suivant le con-
cordat fait entre eux et messire Charles de Cocherel, leur
abbé.
1670, 3 juillet. — Messire Charles de Cocherel, abbé com-
tnendataire de Grandchamp, fait en cette dernière qualité,
hommage à Gédéon Pierre de Johannes, sieur du Mesnil-
Aubeton, pour 22 arpents de terre sis à Saint-Project, et
paye un rachat de 120 livres. (Tabellionnéde Houdan). (A. de
Dion).
1671, 17 décembre. — Acte de foy et hommage, aveu et
dénombrement, passé devant Dagron, tabellion à Gambais,
rendu à l'abbaye de Grandchamp, en présence de frère
Simon Aveline et de frère Roch Guignard, prêtre, religieux,
curé de Grandchamp, en l'absence de messire Charles de
Cocherel, abbé commendataire, par Gédéon de Hélin, écuyer,
232 ABBÉ GAUTIBR
sieur du Bas-Breuil \ qu'il avoue tenir nûment et en plein fief
de ladite abbaye.
1672, 8 et 10 décembre. — Visa de la Cure de Saint-Léger-
en-Yveline et provisions de plein droit par Monseigneur
révêque de Chartres, \)out inessire Louis Dauvergne ; il est
reconnu quelle est à la nomination de Tabbé de Grandchamp;
acte d'intronisation de niossire Tarchidiacre du Pinserais.
1674, 1(5 août. — Brevet latin du ministre Michel Colbert
pour Tunion des menses conventuelles des abbayes de Grand-
champ, Vermand, du Jards et du Mont-Saint-Martin, au col-
lège de Prémontré à Paris, attribuant leurs revenus à
Tentrotien et à la formation des étudiants ainsi qu'à la récep-
tion <les religieux du même ordre venant à Paris pour
affaires ^,
1674, octobre. — Lettres patentes du roi Louis XIV, confir-
matives des brevets <runion desdites menses (29 mars et
Kiaoùt 1674), signées « Louvois, Colbert », et au bas « Vu
Daligre ^. ^>
1676, 26 mars. — François-Charles de Cocherel, abbé com-
mendataire de Grnndrhami), frère Roch Guignard, prieur-curé
de Tabbaye, frère Alexandre Denormandie et frère Charles
Laisné, religieux, ajoutent à la vente de la seigneurie et
terre de (tambaiseuil, une rente de 6 livres pour les droits
de Justice appartenant à Tabbaye. (A. de Dion).
1677, 12 Janvier. — Acte passé devant Jean Belle, tabel-
lion royal ii Gambais, portant procuration au frère Gazon,
prieur <lo Grandchamp, pour les autres religieux de
l'abbaye afin d'agir contre leur abbé messire Charles de
* Par()iss(î de Coiidé-sur-Vesgre.
- .Vd aliimiios susteiitaiidos et institiiPiidos atqup ad excipiendos nosiri ordinis
religinsos et undet|uàque negotiorum causa Parisiosadventan tes. (Colbert)... «Ad
alimouiam studentium »> (Gallia christiana).
•* « Pour entretenir des religieux mendiants de Tordre de Prémontré à Paris,
y avoir des lieux n''i?uli«rs, et y former une comnmnauté qui, dans la suite,
servira de séniiiiain' à tout l'ordre. »
NOTRE-DAME DE GRANDCHAMP 233
Cocherel, aux fins iVnn nouveau partage des revenus, etc.,
attendu que les précédents leur étaient trop onéreux.
1677, 31 mai. — Pierre Cochart, procureur au bailliage
de Montfori, lait hommage àmossire Roch Guignard , prieur
de Grandchamp, à l'entrée de l'abbaye, pour la terre de Gam-
baiseuil, acquise d'Etienne d'Aligre, le 28 août 1070, par
François Bitault *, chevalier, seigneur de Riou, Bléor ', et
Gambaiseuil (Tabellionné de Montfort, A. de Dion).
1678, 28 octobre. — Devant le notaire de Montfort, démis-
sion pure et simple de Tabbé Charles de Cocherel.
108Ô-1710. — François II Gaspard Antoine, :W abbé.
iFrère Roch Guignard, prieur-curé do Grandchamp, Jean-
Baptiste Bréget (ou Bréguet), qualifié prieur de Grandchamp
le 20" jour de juin 1070, on l'absence de frère Jean Brizot,
etc. 11 devient, après lui. prieur de S. Project en 1080, où il
est inhumé le 20 avril 10î)3; messire Romain de la Roche,
prieur-curé de la paroisse S. Biaise de Grandchamp, 22 sep-
tembre 1007-lOOî);. (Registres de Granchamp).
L'abbé François-Gaspard Antoine, est cité comme abbécom-
mendataire de N.-I). de (franchamp, le 22 février 1080. 11 dut
sans doute sa nomination au crédit à la Cour de son père,
Jean Antoine, écuyer et porte-arquebuse du roi. Il est quali-
fié de docteur en théologie eu 101)3, ou même avant cette
époque. Chanoine et archidiacre du Piuserais en l'église
cathédrale de N.-D. de Chartres, il prêta serment en cette
qualité le 10 déc(»mbre 1()U3. et fut remplacé dans cette fonc-
tion, le 2^^ avril 170;^, par Gaspard de Fogasse de la Bastie,
docteur en théologie. (Arrhivcs historit/urs du diocèse de
(Chartres),
1080. — L'abbaye de Grandchamp, jadis restaurée par
Adrien de Gueschard, abbé régulier, est de ncmveau incen-
diée, par accident fortuit, feu du ciel ou iujprudence.
I Gai lia christ iana ) .
< Ne serait-ce pas « Berthault ? »
2 Ou Pléor.
234 ABfié GAUTIER
1680. — Procédures contre Jean Pouchet, prêtre, curé de
la Hauteville, et Jean Méneray, pour avoir enlevé des gerbes
du champart de cette paroisse. (Pas de sanction).
1680 , 22 février. — Curieuse lettre du P. Gazon au tout
puissant ministre Colbert, sous forme de plaintes contre
l'abbé Antoine. (Voir manuscrit).
1680, 9 et 12 décembre. — Procès- verbal de visite de
l'abbaye de Grandchamp, par le R. P. Hugues Gallien, prieur
de Vermand diocèse de Noyon, commissaire député par
Monseigneur Michel Colbert, abbé de Prémontré, chef géné-
ral de l'ordre, en présence des deux seuls religieux *, le
P. Alexandre Denormandie, procureur, et le P. Guignard,
prieur-curé de Grandchamp.
État de ce qui se trouve dans le couvent : dans l'église ,
petit calice, ciboire, soleil ou ostensoir d'argent ; demi-corps
ou buste de bois doré où est renfermé le chef * de Saint-
Saturnin, évoque do Toulouse et martyr, tabernacle doré ;
10 grands chandeliers de bois rouge et la croix; 2 bras
(d'applique) dorés; encensoir, lampe, bénitier de cuivre,
ornements sacerdotaux et linges d'autel usés ou ordinaires,
2 cloches et une horloge. — Aux écuries, 3 chevaux dont
2 boiteux, et 1 poulain ; — aux étables, 3 vaches, etc. Les
dettes passives sont plus considérables que les actives ; par-
mi celles-ci on compte 50 écus pour la pension du frère
Norbert Thubœuf. Le revenu annuel de l'abbé est estimé en
total à 1.712 livres, celui des religieux à 1.111 livres.
1081. — Procès-verbal de visite faite à l'abbaye de Grand-
champ par frère Pierre-Norbert Humblot, prieur de Joyen val ^,
en vertu de la commission donnée par messire Michel Col-
bert, lo P. Roch Guignard, étant curé titulaire de Grand-
champ, et le P. Alexandre Denormandie, profès d'Abbecourt,
procureur.
Doux actes importants marquèrent l'administration de
Tabbé Antoine.
< Il y en avait 8 en 1547.
2 Peut-être portion antérieure du crâne.
•T Paroisse de Retz réunie à Chambourcy, près Poissy.
NOTRE-DAME DE GRAN0CHAMP 235
i-e premier est relatif à un 3* concordat entre Tabbé de
Gno^ndchamp, d'une part, et Tabbé général de Prémontré et
les religieux du collège de Tordre à Paris, d'autre part, pour
l'ianion de la mense conventuelle de Grandchamp à ce
collège.
X681, 4 décembre (3^ concordat). — Après deux brevets
ro>-aux dont le dernier en latin (1662-1674), non exécutés,
commissions, procès-verbaux, visites, requêtes des religieux,
id^-^entaires, lettres-patentes du roi Louis XIV, bulles du
pax)e Innocent XI (20 octobre 1677), le 4 décembre 1861,
do^^ant Nora et Chassin (Nerva et Clersin?), conseillers du
ro i , notaires de sa Majesté, en son chàtel de Paris, soussignés,
fuirent présents Illustrissime et Révérendissime seigneur
Michel Colbort, conseiller du roi et son aumônier, abbé de
S. Jean, chef général de Prémontré, d'une part, le R. P.
Honri Ducauroy, procureur général dudit ordre, le R. P. Pot-
iior, prieur dudit collège, Antoine Norbert de la Boullaye,
bachelier de Sorbonne, otmessiro François-Gaspard Antoine,
abbé commendataire de Grandchamp, assisté et autorisé de
s^on père messiro Jean Antoine, écuyer, d'autre part; en pré-
sence d'Illustrissime et Révérendissime père en Dieu, messire
François de la Chaise, conseiller du roi et son confesseur
ordinaire. Après avoir examiné les titres et enseignements
de labbayede Grandchamp, le sieur abbé et le sieur général de
Prëmontré ont reconnu que << tous les revenus n'allaient qu'à
'> la somme de 2.700 livres par an ', dont IXK) livres revenant
" aux religieux étaient insuttisanis pour vi\re et entre-
•> tenir la régularité. Ils sont (ionc convenus de ce qui suit :
» tous les revenus de l'abbaye de Grandchamp appartien-
•> dront à l'abbé, à la charge de» payer les décimes ordinaires
»> et extraordinaires ; la pension de l'oblat-, celle de 150 livres
» due au religieux qui sera pourvu de la cure ou vicairerie
» perpétuelle desservie dans l'église de l'abbaye, d'entre-
' Selon un inventaire de 1709, le prieuré-cure d»* (irandchamp, Curet et les
Bouleaux, avait une dîme estimée 300 livres; plus 150 livres données par
Tabbé et 150 livres fondées et placées sur les postes par messine Langlois,
ancien prieur-curé. — D'après le Pouillé de 1738, le revenu de l'abbaye de
Grandchamp était de 2.000 livres seulement.
* Soldat invalide dans une abbaye ou prieuré de nomination royale.
23t> ABBÉ GAUTIER
tenir les termes de toutes réparations viagères*. L'ab^
lie Orandchanip consent, pour lui et ses successeurs ^'
ce que la mense conventuelle de labbaye soit transfér -^
au colU'j^e de Prêmontré, à Paris, pour y demeurer \m(^^^
perpt'tuitê . et , au lieu du revenu de cette mense il a pr^^^
mis k\\} payer par an audit collège, la somme de 850 livret^^^^
Le sieur abbé général et les religieux de collège seron
tenus de décharger Tabbé de Grandchamp du service divii^^
qui était dû dans l'église de Tabbaye et de faire célébrer '^
chaque jour les messes dans leur chapelle... Le religieux
pourvu de la cure de Grandchamp y fera seul les fonctions
curiales et Tabbé commendataire sera tenu de lui fournir
pnurson logement une salle servant jusqu'ici de réfectoire
aux religieux, <ie lui céder une petite grange, un demi-
arpent de terre pour son jardin, le tout dépendant de
l'abbaye : de lai.^^ser encore à son usage la nef de son église.
Par contre, le curé sera tenu de célébrer tous les mois une
messe de Requiem i>our les tondateurs et bienfaiteurs de
l'abbaye et de fournir le luminaire nécessaire pour le ser-
vice divin. La croix et le calice de l'abbaye ayant été
transj»ortés au collège de Prémoniré, Tabbé général et ses
religieux ont promis de fournir en échange dans les
t5 mois, à l'église de Grandchamp, un calice de vermeil du
poiils de 2 marcs, 7 onces. r> gros. Il sera fait un inventaire
«iouble lies titres et papiers de l'abbaye pour être mis dans
un coffre fermant à deux clefs et deux serrures, lequel
si*ra apporté au collège. Lu n'Ii'/n*^ du rlu^f *h' saint Satur-
ni II l't-stt'rn à pHrp^^fuit*^ iluns r*''tjlisr ih lahltsy** '. Il sera
l'ait un arpentage figuré des biens, terres, de l'abbaye à
frais communs des parties, pour être mis dans ledit cotTre.
\ntn. — Il faut remarquer que l'autorité de l'évêque de
* L- >it'ur ^ilik', par suitt* du préM^it (OiiCiinlat . recuit le tout eu iVut où il
- iiiMi\t' iiiaiiil'ii.tiit, siiivniii Ir proi »Vverlwl du sieur de Péiiillon. M»^
•i Ai>i»'i>itiii. lin :iN iii.ii ItiTi: ct-lui dti liaillv ào Houdaii t'ait à la requête du
^h'îir il.}»/-, w 7 tlrremlnv lt»T^': et ct-lui du ft. W Humblot, prieur d*' Joyeiiv.*!.
■:! \-l \'\VA |c,.st.
- I»i \:n i:.t ti- l'rfbi-' »t li'- v?< l'fi.nher 0'>!iS''culivvnit^nl ni»mvu> lî»' !'jl'l«iy
:•' «.rf-i. hti! :■. \ \- '.::;'• .
YA- s ' . . ■ > ■•' i ir. • ^ îî •■ ^••':■ ".ii'i- i..!"- ■ Kî c :■• .•
■:. <;■ '■ :t-
NOTRE-DAME DE GRANDCHAMP 237
Chartres n'a point été nécessaire pour le concordat, à cause
de Texemption de la juridiction épiscopale.
1C82, 22 février. — Au début de la carrière abbatiale de
niessire Antoine, il lui fut accordé, par lettres-patentes du
roi Louis XIV, données à Saint-Germain-en-Laye , signées
« Louis » et plus bas <i Le Tellier » un privilège personnel
de sauvegarde exemptant l'abbaye de Grandchamp de tous
logements et réquisitions militaires. (Voir le manuscrit).
1682, 18 mai. — Un arrêt du roi Louis XIV, rendu en son
Conseil d'État à Versailles, pour homologuer et confirmer le
concordat, du 4 décembre 1081, ordonne qu'il soit exécuté
solon sa forme et teneur, et qu'à cet effet toutes les lettres
û^oessaires soient expédiées. Signé « Colbert ».
XG83. — Acte de foy et hommage rendu à l'abbaye de
^^i^iandchamp par dame Geneviève Ilaissen, veuve Denis
m; 5^ ce, pour le fief de Gambaiseuil, à cause de menus cens à
pi:*^ndre sur 80 arpents de terres labourables.
X683, 4 juin. — Arrêt du Parlement qui commet le Pré-
vOt.de Saint-Germain-en-Laye pour procéder à un inventaire
do uble des titres de l'abbaye de Grandchamp.
XG84, 12 février. — Assignation est (ionnée aux parties, et
lc3 15 février il est procé(ié devant ledit Prévôt, juge royal,
a la collation des titres de Tlnventaire sur le Cartulaire,
rédigé lui-même sur les originaux, on présence de messire
A^ntoine, abbé de Grandchamp, et du R. P. Ilumblot, prieur
d\x collège de Prémontré. (Inventaire).
1G83, 28 septembre. — Une requête est présentée au sieur
Pr^ovôt au sujet de cet inventaire.
n^ acte important de l'administration de l'abbé Antoine,
confection du Cartulaire. (Voir le résumé page 5, aux obser-
vations préliminaires).
^Ci85, 27 février. — Saisie féodale dûment signifiée au
sieur Charles Deprez du fief du Haut-Champeaux , par Jean
238 ABBÊ GAUTIER
Blin, huissier royal, à la requête de Tabbé de Grandchamp,
faute de foy et hommage , devoirs et droits dus et non payés
par le sieur de ce lieu, comme tuteur de Louis, fils mineur
de Louis Kvotie et de Françoise Legras, ses père et mère.
1088, 10 janvier. — Christophe Moreau, agent d'affaires
de messire Tabbé Antoine, vend, pour 05 livres, tous les
lapins des bois de Tabbaye de Grandchamp. (A. de Dion).
1088. 12 mars. — Les trésoriers généraux des finances de
France, à la requête de messire François-Gaspard Antoine,
abbé conmiendataire de Grandchamp, demandant le paye-
mont des arrérages des 4 muids de blé sur le moulin Séné-
chal de Houdan , rendent une sentence conforme : 2 muids
pour l'abbé, 2 pour les religieux.
1088, (5 juillet. — Nicolas Richart, receveur général de
l'abbaye de Grandchamp, vend pour 000 livres, la coupe de
20 arpents 2 tiers de bois au bosquet de Gambaiseuil, lieu dit
la sente aux Moines.
1081), 24 janvier. — Vu le brevet de nomination par le roy
de messire François-Gaspard Antoine pour l'abbaye de Grand-
champ, les bulles du Pape à ce sujet, et l'acte de sa prise de
possession; vu sa requête, les trésoriers des finances de
Kouen ordonnent le payement des revenus de ladite abba3'e
sur les domaines de la généralité de Rouen V
1092, 11 janvier. — Intervient le consentement des reli-
gieux du collège de Prémontré à Paris, rue Hautefeuille ,
lesquels autorisent messire Antoine, abbé commendataire
de Grandchamp, à rembourser aux héritiers du sieur de
Flaixelles la rente de 100 livres, au principal de 2.000 livres,
constituée par les religieux de Grandchamp; signé au bas :
« frère Pierre Ferry » -.
* Où Tabbaye de Grandchamp avait des revenus.
^ Religieux, Procureur général de Prémontré en 1 694-1095; abbé de la
Val- Dieu en 1704.
NOTRE-DAME DE ORANDCHAMP 239
XC95, Qmars. — Accord l'ait double, sous seings privés,
er^tre messire Michel Colbert, général de Prémontré, et
Tr-ore Pierre Ferry, religieux, procureur général dudit ordre,
d'xine part, et messire Antoine, abbé commendataire de
r >i*aiidcliamp, d'autre part, au sujet des arrérages de la pen-
sion annuelle de 850 livres, due au collège de Prémontré
p><3\ir la mense conventuelle de ladite abbaye du 15 janvier
1C>8<3 au 9 mars 1695. (Archives nationales).
1097, 30 avril. — Inhumation dans l'église de Grandchamp,
p^ir messire François-Gaspard Antoine, abbé commendataire,
65 1. o. , du corps de frère Roch Guignard, chanoine régulier de
l'ordre de Prémontré, prieur-curé de Grandchamp, l'espace
d^ S4 ans?, âgé de 97 ans et (> mois; décédé après avoir reçu
lo^îs sacrements prescrits i)ar l'église; le présent acte a été
dr^essé en présence de MM. Vriquet, prêtre, curé de Thôpital
i*o>'al de Saint-Julien-les-Chartres, Jean Meslin, curé de
Ttiionville, et Cléophas Caillou ^ , curé de Dannemarie, les-
<1 viols ont signé.
1T04, 16 juillet. — Messire Antoine, abbé de Grandchamp,
t>éiiit le mariage de Pierre-Henry Chapelin et Louise Mail-
lo.ril, en présence de François Le Breton, chevalier, seigneur
do Chàteauroux et do Guillaume Moussard d'Argentan.
1705, 2 décembre. — Devant maître Marcel, notaire à
tîoxidan, vente du fief de Champeaux par Louis Evette au
^ieur Marc Antoine frère de l'abbé François-Gaspard Antoine.
A o/«'?. — Vers 1709, la chapelle de Saint-Jean de Hoël-le-
^ois, paroisse de Bourdonné, prieuré simple, avec 42 arpents
^e terre sablon, est donnée par maître Dntartre, notaire, à
^ail emphytéotique moyennant 200 livres par an; vendue
^'an II au sieur Galles de Condé, 't,5(K) livres; démolie
quelque temps après.
1710. — L'abbé Antoine donne procuration, pour gérer
les biens de Tabbaye de Grandchamp , à Charles Lanquest,
huissier à cheval du Châtelet de Paris, demeurant k Mont-
fort. (Minutes de maître Brault).
* Est-ce le même qui fut plus tard curé de Houdan ? C'est assez probable.
240 AHBÉ GAUTIER
1710, 12 juillet. — Antoine Langlois, prieur de Grand-
champ , est confirmé par le bailli de Montfort dans le droit
de lever la dîme à la 15* gerbe, dans la paroisse de Grand-
champ, contre (^harles de Bosset, seigneur de la Chapelle,
gentilhomme du roi. (A. de Dion).
1717, 21 avril. — Messire Tabbé Antoine transige avec
monsieur de Luynes, duc de Chaulnes, et consent à rece-
voir par an, ix la saint Martin, la somme de 460 livres au lieu
do blé : par contrat devant Romilly et Veillard, notaires au
Châtelet de Paris.
Messire François-Gaspard Antoine fut aussi abbé commen-
dataire de la Noue au diocèse d'Évreux. Il mourut le
15 février 1719.
(1719-1751. — - Michel-Georges Fournier, 35* abbé).
(1701-1740. — Marc-Antoine Langlois, prieur-curé de la
paroisse^ Saint-Blaiso de Grandchamp).
(1747. — Jean-Laurent Mottet, prieur-curé de Grandchampî.
Messire Michel-Georges Fournier, conseiller en la Chambre
souveraine du clergé pour la ville de Soissons, prêtre, cha-
noine de ladite cathédrale, fut nommé abbé commeiidataire
do Grau(ichamp, par brevet royal du 25 janvier 1719. Son
père était trésorier de France et premier Commis aux
Aifaires Étrangères à Versailles, où il est dit résider lui-
môme en 1729. C'est son père qui racheta, le 20 mai 1720, du
père de l'abbé Antoine, pour la somme de 300 livres, le Car-
tulain^ que ce dernier avait fait rédiger avec tant de .soin
sur les originaux. C'est ainsi que fut réparée une véritable
injustice de l'un par la généreuse intervention de Tautre,
sans que nous en soyons beaucoup plus avancés puisque
nous ne possédons plus ce précieux Cartulaire, mais seule-
ment l'Inventaire que fit dresser dessus en 1726, l'abbé
Fournier. C'est iirâce à cet Inventaire abrégé, dernière
épave échappée au naufrage révolutionnaire que nous avons
pu reconstituer en grande partie Tensemble du Cartulaire et
rédiger cotte histoire de l'abbaye de Grandchamp.
Sous l'abbé Fournier, d'assez grandes dépenses furent
NOTRE-DAME DE GRANDCHAMP '2i\
lît.O'S punr réparer l'abbaye do Gran^tchamp. An iir<'vtlable, le
IT itxars 1738, eut liêu une acljutlicatiun d'anciens baliveaux
otiène, âgés de 40 à 150? ans, sur 37 arpents environ de
SoiiS do la vente aux Moines, triage de GanibaiseuiL punr
H*:3t>8 livres... rédnits do 32tï livres 10 sols â cause du 10'
pi'^levé en faveur des pauvres eorniniinautés religieuses
1^ filles.
X730, 21 avril. — Expédition d'adjudication des répara-
tÂoiis de Tabbaye de Grandchanip, savoir : au clocher, aux
bA^lîments et fermes, consistant en couverture de tuiles
><3 11 ves, charpente, carrelage^ mursde (*lôturo, ferrures, etc*
î^s travaux furent adjugés au rabais après troisième feu
it.eïiui, pour Lr)5<j livres à Pierre Pian, entrepreneur de
bA Ciments h la Hauteville. (Archives nationales).
1-T41, 12 septembre. — Arrêt du Conseil d'État qui ordonne
tlélivrance des deniers restant de la vente des bois ci-
e*»Bus de Tabbaye de Grandchauip pour être employés aux
^pat-ations du collège de Préniontré k Paris, église, lieux
-^uliers, et notaniiuent du clocber qui menace une ruine
ii>oFiaine d*^ vetusti"'.
^ VJ, Tj. 0, 7 février. — Quittance est donnée de l.r>57 livres
euiplt>y«;çg aux réparations du collège de Prénioniréà Paris.
Cette somme fut payée aux divers entrepreneurs, en pré-
Bïïnco des conseillers notaires du roi, du sieur Nicolas Sirnonet
çou arcliîtecte, par It^s soins de frère Georges Biberon,
\>rètre+ religieux de Tordre de Prémontré et procureur dndit
coUoge.
V740, 29 décembre. — Messîre >farc*Antoine Langlois,
ptienr-curé de la paroisse Saiut-BlaisedeGrandchamp.muni
dè8 Sacrements de l*Eglïse, est inhumé, à Tâf^e de 74 ans
environ, par messîre Jean*Laurent Mottet, prieur-curé de
Saint-Project, dans le cimetière de céans , selon ses der-
nière» vobmtés, en présence de MM. les curés et vicaires
voisins : Jean (îrollet , curé dAdaiuvilîe, Délaisse» curé de
Condèt Houbigant, curé de Boutigiiy, Jean-Marie Coudret,
vicaire, Louis Duhan, curé des Pinthières, Louis Drouet,
T. Xlll, M. J6
NOTRE-DAME DE GRANDCHAMP 243
loiar contrat (runioii et rahaiulon dos biens cludit sieur abbé
ix ses créanciers.
X'754, 0 st^ptembre. — Requête d'intervention des religieux
tl II c!ollège (ie Prémontré dans les contestations existant entre
lo *^ leur de Saint-Hon, abbé conimondataire de Grandchamp,
ot SOS créanciers.
X ~)4, :>() octobre. — Arrêt qui ordonne que les religieux
ilo Tréniontré seront payés, par privilège, sur les revenus
^lo l'abbaye de Granchanip.
X 1i]:^. — Abandon par l'abbé de Saint-Bon de tous ses biens
^*- ^5 cE^-s créanciers.
X '7(;:î, 10 mai. — État estimatif de l'actif de messire l'abbé
^^^^ ^Saint-Bon, entre autres : revenu du Prieuré de Boisville-
^^* — 2^aint-Père, 1.250 livres; ferme de Barainville en dépcn-
^^^^ 1 1 1, 8(KJ livres, etc., malheureusement son passif dépassait
•*^^>ïà actif.
1 "7(VJ, 2 août. — Intervient un contrat d'union de .ses créan-
^-'i^^r*s. lesquels lixent la pension alimentaire du sieur de
^^**^ i 1 it-Bon à la somme de 2.400 livres par an, à compter du
'^^^^^ mai 1703, payables de trois mois en trois mois et par
^^^^o^nce.
X~76.'^, 27 septembre. — Un arrêt d'iiomologation du con-
^^*it d'abandon des biens du .sieur abbé de Saint-Bon est
^"^11 du et explique le mauvais état de ses alfaires : « Louis XV,
** piir la grâce de Dieu roy de France et de Navarre au pre-
""* Uiier huissier... le sieur Louis-Amand de Saint-Bon, prêtre,
*^ docteur endroit, ci-devant notre clmpelain, demeurant à
'> Varis, rue d'Anjou-au-Marais, paroisse de Saint-Jean-en-
^» Grève, est âgé et infirme : il ne lui a pas été possible
^ de s'acquitter de ses dettes, attendu que, depuis 1750,
« tous ses revenus se trouvent arrêtés par les saisies et
» oppositions qui ont été faites sur lui, entre les mains de
» ses différents fermiers, locataires et débiteurs, par ses
» créanciers. Signé : « Louis », « Jean Gaygnat », écuyer.
244 ABBÉ GAUTIEU
» conseiller secrétaire du roy, maison et couronne de France
» et de ses finances ; a Nicolas Cothereau », notaire royal à
» Boisville-la-Saint-Père, en Beauce... devant N., le notaire
» royal (de) Beauvilliers ». (Imprimés aux Archives natio-
» nales).
1704, 4 janvier. — Arrêt du Parlement qui condamne
messire Tabbé de Saint-Bon k payer 85() livres aux religieux
du collège de Prémontré, par privilège, sur les revenus de
Tabbaye de Grandchamp, notamment sur les revenus des
dîmes de Serez, diocèse d'Évrcux.
1754, 10 février. — Exécutoire de ce jugement.
L'abbé do Saint-Bon mourut vers la fin de 1704, ou au
commencement de janvier 17()5, date de la nomination de
son successeur.
1705-1784. — François III Arnaud, 37« abbé.
François Arnaud est, sans contredit, le plus célèbre des
abbés commendataires de Grandchamp. Il naquit le 21 juil-
let 1721, il Aubignan, dans le comtat Venaissin, de Josepli-
Louis Arnaud et de Marguerite-Rose Cattrier. 11 était oncort»
très jeune lorsque son père, violoniste distingué, alla demeu-
rer îi Carpentras oii son fils fit de brillantes études dans le
collège des Jésuites. Épris des beautés de Virgile, d'Horace et
deCicéron,il cultiva avec succès la littérature latine; Homère
lui fit vouer un culte fidèle à la langue grecque. Ayant em-
brassé la carrière ecclésiastique, il alla au séminaire de
Viviers faire sa théologie et reçut les ordres sacrés. Il
exerça peu le ministère sacerdotal. Il se rendit familiers les
chefs-d'œuvre de rantiquit<\
En 175.S, il vint à Paris où il se révéla bientôt par des
compositions qui jouirent de la plus éclatante faveur, tandis
que rurbanit<'' de ses nKPurs, le charme de sa conversation,
le tirent rechercher avec empressement. L'Académie des
Inscriptions iM Belles-Lettres l'admit dans son sein en 1702.
Ihuié d'une imagination vive, s(m érudition est toutefois
choisie : son enthousiasme i)our les Lettres et les Arts Tins-
])ire dans ï*(»s (Vrits.
Il rr'sia quelque temps attaché en qualité de secrétaire
p
NOTRE -DAME I»E GIUNUCHAM? '
des commandements au roi de Wurtemberg, alors au service
^e la France.
En 1705, ravocat Gerbier voidut le récooipenser d'avoir
^agnë, par le secours de sa plume, une cause impartante
pour le clergé de France, contre Tordre des Bénédictins; il
sollicita et obtint pour Fabbë Arnaud de M*»''' de Jarente,
^véque d Orléans et niinistre de la Feuille des Bénétices,
Xabbaye de Grandcharap. Sa nomination est du mois de jan-
vier 1765*
Dans la suite, labbé Arnaud devint lecteur ei bibliotlié-
aire de Monsieur et historiographe en survivance de Tordre
le Sainl'La/.are et du Mrrnt-CarmeL
Elu le 20 avril 1771 membre de TAcadémie française, il y
►rononça le 13 mai suivant, un discours sur le Caractère des
Umtjups nnciennos conijifirres itvec h htngije fntuçalsr.
Collaborateur de Suard. il soutint avec une ardeur peu
Igne d'un ecclésiastique, la philosophie du xvin*^ siècle
ont il s'était d*abord montré Tadversaire.
Enthousiaste de la musique dans laquelle il excellait, il
ut admirateur passionné de Ghick et soutint une guerre
«lI epigrammes avec Marmontel, partisan de Piccini.
(On jreut voir, dans la fu^unci* poiïlî/iatk\ un aperçu de ses
ouvrages)*
11 jouissait d*uue forte constitution, mais atteint d'une
affection scorbutique, il négligea d'appliquer à temps les
remèdes convenables. Il succomba à Paris le 2 décembre
1784, dans sa 04"^ année.
Les œuvres complètes de Tabbé Arnaud ont été imprimées
à Paris, en 1808, :\ volumes in-8'", par les soins de son compa-
triote L.-V. Bourdon.
En 1700, Jean Noël, curé de Garabaiseuil, avait fait option
de la portion congrue do 5(K> livres, avec le presbytère, jar-
din, casuél, rentes fondées, et avait abandonné à Tabbé de
Grandchamp les dîmes grosses et menues, lainages et char-
nages.
En 177:3, Tal)bi*' Arnaud avait obtenu = pour les possessions
de Tabbaye, des lettres à ierrien. lesquelles furent entérî-
nées k Montfort, le 27 juillet 1778. (Greffe un. L, H.l. H eut
le titre et les revenus d'abbé conunendataire de Gninchamp
pendant près de 20 ans, de janvier 17<^ au 2 décembre 1784.
246 ABBÉ GAUTIER
1785-1791. — Antoine Tourteau, SS** et dernier abbé.
(25 décembre 1786, Pierre-Guillaume Gautier est prieur-
curé de Grandchamp).
Originaire du midi, Antoine Tourteau, alias Tortorel, na-
quit en n;^), à Beaucaire, (jadis diocèse d'Arles, Bouches-du-
Rhône), maintenant diocèse de Nîmes (Gard), de J.-B. Tour-
teau et de N. Chieuss. Cadet de famille, sans doute, il dut
embrasser de bonne heure la carrière ecclésiastique.
Quoi qu'il en soit, il était déjà chanoine de la Sainte-Cha-
pelle de Paris lorsqu'il fut nommé, vers le 15 octobre 1785,
abbé commendataire de Tabbaye royale de Notre-Dame de
Grandchamp, diocèse de Chartres. Sa résidence ordinaire
devait être Paris, du moins il est dit l'habiter au mois de
juin 1781), cour du Palais de Justice, paroisse de la Sainte-
Chapelle.
Un des premiers actes de son administration fut de passer,
le 7 novembre 1785, devant le notaire du bailliage de la Bois-
sière, un bail à loyer de la dixmc de Gambaiseuil, pour neuf
années au premier janvier prochain 1780, et récoltes au mois
d'août suivant, à messire Jean-François Latouche, prêtre et
curé de Gambaiseuil (lequel signe ici « curé d'Adainville >»),
sur tous les grains, foins et autres sujets à la dixine de la
paroisse, appartenant à l'abbé de Grandchamp, comme? fai-
sant partie de son abbaye, moyennant ii^O JJvrtKs de Joyer-
lerninge par chacune des 9 années. Cet acte fut passé en
présence de Toussaint François, garde-chasse. Pierre Gohier,
domestique, qui ont signé avec les contractants, la minute
contrôh'e ii Nogent-le-Uoi par le sieur Marre.
« 1780, 2^» janvier (lisons-nous dans une note des Archives
'> nationales), u j'ai reçu de M. Antoine» Tourteau, abbécom-
•» mendataire de Grandchamp, la somme de 50 livres qu'il
>' donne à la fabri(iue de (Gambaiseuil pour l'aider à faire
•' l'acquisition de livres nouveaux néccîssaires à Téglist^ >».
») Latouche, curé d(» Gambais(Mnl. »
17S0, 19 novemhr(^ — Kn l'absence de l'abbé Tourteau, le
corps de Jean-LaurenI Mottet, prieur-curé de la paroisse
Saint-Biaise de Grandchamp, âgé de 74 ans environ, muni
des sacHîmcnts de l'Eglis**. fui inhumé dans le cimetière de
céans, i)ar M. Lapoyrc, cun'' iW la Hauteville, en présence
NOTRR-DAME DE GRANDCUAMP 2V7
'ï*^ MM. Lair. cure de Tiiionville-sur-Aiibeton, Fagetj ryrê
de Saint-Project, Francis Mesnil, *'orp <rAdainvîlle, et des
i*Vî?res de la Chnrité «le Frouais ^
178(>, 18 juillof. — Unn requête est préseiitoe au roi en son
CoDï^eil d'Et;il, par M. Antoine Tourteau, titulairode Tabbaj-e
«le- (îramlrhamp, .surchargée. expo8e-t-iK de bâtiments tous
r gradés et dont plusieurs tonilieiU de vétusté : attendu que
suppliant, depuis environ neuf mois qu'il est nommé à
e^^ île abbaye, luiu d'en avoir rien tiré Jusqu'à présent, se
t^K^ouve eu avance des sommes qu'il a empruntées pour payer
'«-^^5 bulles et fournir aux frais de sa mise en possession : qu'il
tt ainsi dans î'imiHiiï^sance fie reconstruire ou de réparer
I^^ î? bâtiments qui sont en ruines; travaux urgents estimés
L :^^;œ livres, par Pierre Pian, maitre maçon expert, à la
F-ï ^iiteville, que d'ailleurs le sieur Arnaud, son prédéces-
^ur immédiat, est mort insolvable, cumme il résulte de la
renonciation à sa successifm par acte du 22 mars ITa^,
<A amande qu1l plîu'se à Sa Majesté de lui permettre . par dis-
► ^•nse de Lettres-Pat(^ntes, et sur simple délivrance, de faire
^'^^ coupe de 40 arpents de bois environ au triage de tiambai-
-ïiil, lieudit la vente aux Moines, dépendant de la forêt de
^X«>riifort.
U fut fait droit à la demande de Tabbé Tourteau : 37 ar-
^^nts 75 perches de bois dépendant de Pabbaye de Grand-
'^ump, ei-dessus indiqués, furent adjup:és, l'an 1787. en la
^^^îtrise de 8aint*tTermain-eu-Laye, moyennant 5(M» livres
^f pent ; recettes : 18,875 livres, principal de l'adjudication.
I^^chives nationales).
1"784, — Le 23 janvier avait eu lieu dans la vieille église
^^ Orandchamp, rinhumatiou ûv M"'' Marie-neiunette Four-
*^ior, âgée de S2 ans, uiunie des sacrements de l'Eglise; lllle
-, * Souvfnl absf'rU on infirme, Jran - Laumnl MoUrl, fhanoine i%ulier de
* <*bVayr H»* rtrajirlrhamfi, nviûl publia» \v. fi U:\vm- 1756, >iii |in'iric<lf la messe
ï*^r(iLs<ialc, le niaïKlrrntMJl ijyiiiié par }iW PicnT-Au^usIiii UtTtianliii de Ross<'l
'W FliMiry, évèjye lie Cliarln^s, premier aumùiuiT ét^ la Hnni\ Hc, m sieur
Uïm^-Noêl Cby«t pftitr<\ de Jrsservtr in divims le prif iire-cureilf Ci'.u]»lelian]p
Ptdy faire toutes ks ïonclmm ciiriales, afin que ce prieuré nu fut pas deslilue
de pâstf'Uf . j, Registre de Craiidebauip}.
248 ABBÉ GAUTIER
de feu messire Michel Fournier, trésorier de France et pre
mier commis des Affaires Etrangères, et de feue M™ Ma-
rie-Anne Guerreau? par messire Charles Guyot, curé des
Pinthièrcs, en présence de, etc. Le 0 septembre, 1786. inhu-
mation dans la vieille église de Grandchamp, de M"*" Marie-
Julie Fournier, âgée de 74 ans, munie des sacrements, etc.,
fille de, etc. (Registres de Grandchamp). Or, ces deux défun-
tes étaient les sœurs de feu l'abbé Fournier, en son vivant,
commendataire de Grandchamp, mort à Versailles, le
9 mai 1751, âgé seulement de 01 ans.
1781), 2i{ juin. — Frère Vigor\ prieur général de Tordre
de Prémontré, liquidatc^ur de la succession de feu frère Jean-
Laurent Mottet -, remet au frère Gautier ^, chargé de la
réforme de Prémontré, prieur-curé de Grandchamp, Saint-
Jean de Hoël-le-Hois et Saint-Biaise du Tilleul près Conches
diocèse d'Evreux, le prix des meubles qu'il a achetés à ladite
succession, à condition qu'il se chargera de faire exécuter
aux bâtiments du prieuré de (frandchamp, toutes les répara-
tions auxquelles seraient tenus les héritiers du frère Mottet
et celles du i)rieuré de Saint-Blaize du Tilleul.
1787, 2:) juin. — Copie de quittance du droit de rachat pour
raison du lief des Ghâtelliers et ses dépendances, par M. l'abbé
Tourteau, au lieu seigneurial de Villiers-le-Morhier, à
M. Louis, duc de Noailles et maréchal de France, comte de
Nogent-lc-Hoi et Montfort-l'Amaury.
17St), 15 mai. — Devant M*' Régnier, notaire à Bourdonné,
aveu et dénombrement sont rendus à l'abbaye de Grandchamp,
[)ar Louise-Geneviève Dutartre, dame de Bourdonné, veuve
de messire Delaleu, pour les fiefs Figueil, Saint-Jean de Hoël-
le-Bois et le Bas-Breuil
< Kst cr. le nièiiio Jjue frrre Ktininc Vij^or, rhanoiiie titulaire de l*réniontré,
vicairr desservant de Hoiitiiiiiy en 17G5? le inèmo que frère Vigor, prieur de
Saint-Project en 1775? Nous iw savons au juste.
- Ancien prieur-curé de Grandchamp.
3 Est-ce le même que Pierre (iautier dernier curé de (rrandchamp ? Nous le
I
I*ii 11 août 1787 au 20 septembre 17tK>, l'abbé Toiirteou paye
au sieur Pian, maçon a la Hautevile et au sieur Lil^ert, niâçon
k la Boissière, y.OiMJ livres environ pour réparations ou recons-
tructions à la ferme trogis» paroisse <le Serville, et a la ferme
de Graodchamp *, IKi livres au sieur Juran de Paris, prix
ti*un caiTeau bleu turquin» pour les armes» etc. -; au sieur
OoHati, W livres pour la décoration du reliquaire de saint Satur-
nin, etc. ; t>54 livres au sieur Buron, an'hitecte ; :^,'Jll livres
en espèces sonnantes au sieur Marquel, entrepreneur de bâti-
ments k Montfori.
i II avait touché 14*850 livres des mains du receveur des
domaines, et 1 3X) livres par quittance devant M^* Mnntiier
et Guillart, notaires k Paris. — Une somme de 12,tKXl livres
nviron fut employée par lui pour reconstruire en partie la
riison abbatiale de Grandcliamp*
171X), 20juin.^ Arrêté de compte entre M. Pabbé Tourteau
^1 le sieur Pierre Montha^^oni din^cleur des domaines tle la
f4[><^iicralité de Paris, savoir, les recettes a la somme de 20 . l)ll> 1.
l^ s. 11 d-, et les dépenses à pareille somme.
»A [leine les travaux (*onsidérables diml nous venoris de
parler, soit à Grandchamp, soii â 0*iïh, paroisse de Serville,
éiaîent-ils terminés et soldés, que la révolution éclate. Les
ordres monastiques sont abolis ;171KJ .
L'abbé Tourteau, justement â cause des réparations ou
^«^consiructious importantes ({u/il avait poursuivies avec
ardeur aux différentes ilépeudances de sun abbaye, devait
ôtr^resprcté, aimé ries habitants, des artisans do Grandchîuiq»
et (les paroisses voisines: c'est ce qui explique qu'il if ait pas
quitté alors, au moins pour longtemps, lo séjoiu' de Grand-
djanip ou sa présence nous est du reste tnarquée par quel-
ques mots des regisires de la paroisse que continuait d ^habi-
ter aussi Tancien prieur-curé, Pierre (fuillaume fîautier. soit
comme agent municipal^ soit comme syndic ou administra-
* Aux granges et ttolotohier.
^ S'a^it-il des armoiries de iiran(îcham|ï « d'argent k Tarbre d<' sitmple n
lArmoinal i:éi)énilj ou de celtes ûv Tabhé Totirti^au ?Nouîj pensons qu'il s'agil ici
^ cfs dmù'Tfîîv qui ittaiiHit, pour sa fajnille <* d'azur k la lour d'argent symion-
-* de ïî rofomîjes allroiilt-e? darKeîit -. (P. Auselmej.
ABUS nx
leur de la commune * . En effet, nous y Usons : • le 24 frimaii
» an V [i décembre 1796/, décès de Barthélémy Bonnard, fit ^^
*> de Laurent Bonnard» négociant, et de Mar^ierite GayoKT^t n,
n âgé de 'M ans. natif de Salon en Provence, mort au domi «^ **
î» cile du citoyen Antoine Tourteau •>. (Ro^, de Granchamp -^^
Quoi qu'il i>n soit, le nionient fatal anive où Tabbaye d€^ ^^
Grandchamp est vendue comme bien national. ,
Le 11 thermidor an 111 (29 juillet 17V*5) *, adjudication d^^^^
la maison abbatiale de Grandchamp ^, ancien pix^priétaire^ ^^^*'
Tabbaye de Grandchamp, savoir, la maison du fermier ave<r::^ ^^^
ses dépendances, teiTains, garenne, jardin, pâtures, terres^ ^=^
labourables et prés, le tout contenant i:H8 (cent trente-huit C ^ ^i
arpent* ilG perches, situées communes de Grandchamp. Conde — ^^^é
sur-Vesgre et Adain ville ; adjudicataire ou commanditaire.
Morin. défenseur oJlU'ieux a MonU'ort, pour Tourteau, demeu-
rant a Grandchamp. Moulant de l'adjudication m 240AIIXI »
livres, somme payée? en assignats? (Archives de Seine-ot-
Oisei.
D'où il semble résulter que Tabbé Tourteau n*avait pas
émigré,
Incideujment et comme venant de la même origine : >• n*24*
2tîventyse au%' lOmar.s 1707 ), adjudication de 12;î arpents de
bois, en deux parties, situés terroir de Grandchamp, ancien
propriétaire, l'abbaye de Grandchamp, adjugés à Benja-
min Jacob, demeurant à? moyennant 2ôLtH.NJ livres; somme
payée ? en assignats ?
Nous ignorons si Fabbé Tourteau continua d'habiter Grand-
champ (|yelqnê temps après 17116, mais c*esi probable.
Quoi qu'il en soit, il mourut à Paris le *) mai 1814, en son
domicile. 15, rue de Seine, ainsi que le prouve l'extrait de
son acte de décès: << Antoine Tourteau, aliks Tortorel, né en
* rierrc'Guîliaume liaiilipr avait sans doute prèle sennriil ik l,i coii!stitut]on
civilfî du ckrgC', Ht. ^M ûkr^tmXm, dmhf de Sécz, fils de rierrr-GuillauiiM*
Gautier et de Aniir Dumoiil. il mourut dans le d-t!ev;mt presbytère de Gi^aiidcbamw»
âgé de iiJ ans eiiviro», le ^5 frimaire an V il5 décrmbri' l7^HiL «Hegistrirs di?
Gr;mdchamp.i
* Kfjcistie de? donmiQcs tiiilioiiaux^ répertoire deé actes de veult s. hi^tner
de Mûutfort-rAmaijry, mars 1793, o* 749.
* Le presbytère avec ^yn jardin, le rlmeti^re et l^églisf ne ^>nt j»a> compn-
dans cette vente.
NOTRE-DAME DE GRANDCHAMP 251
» 1730 à Beaucaire, abbé commendataire de Grandchamp,
'> ^t chanoine de la Sainte Chapelle de Paris, fils de Jean-
» ^Baptiste Tourteau et de N. Chieuss, décédé le 6 mai 1814,
»> à Tâge de 84 ans, en son domicile, 15, rue de Seine.
>» Témoins : N. professeur, N. négociant ». (Archives du quai
I-Ienri IV, n*» 30, grandes archives de l'état-civil de Paris,
4* arrondissement (ancien XP).
Voici, du reste, Tacte plus explicite de ses obsèques reli-
g-ieuses, paroisse Saint-Gormain-des-Prés, à Paris. « I/an
>» 1814, le 0 ^ mai a été présenté en cette église, le corps
» d'Antoine Tourteau, ancien i abbé) commendataire de Grand-
» champ (au diocèse do Chartres', et chanoine de la Sainte
>» Chapelle de Paris, âgé de 84 ans environ, décédé rue de
» Seine, n° 15 ; et lui ont été rendus les honneurs funèbres
» prescripts par la religion catholique, en présence de Jean-
^» J^uis Tourteau d'Orvilliers -, chevalier, conseiller du roi
»> en ses conseils, ancien maître des requêtes ordinaires de son
»> hôtel, neveu du défunt, demeurant à Paris, rue Basse-du-
>» Hempart, n** 12, et Achille-Louis (Baptiste) Tourteau de Sep-
>* teuil, demeurant rue Neuve-des-Capucines, n" 11, petit
>* neveudu défuntlesquelsont signé a vecnouslo présent acte.»
J - L. Tourteau, d'Orvilliers, chevalier, A. L. (b) Tourteau de
Septeuil.
Le nombre des abbés de Grandchamp réguliers ou commen-
d.ataires serait de 43, y compris le i)remier cité en 1178,
^lais sans nom propre, et quatre autres, nommés, au
Commencement de cette histoire, comme appartenant au
^iiV ou au XIV '^ siècle, mais sans date fixe.
A la mort de l'abbé Tourteau, la propriété de Grandchamp
passe à Jean-Louis Tourteau, marquis d'Orvilliers, son
neveu ^, lequel la vendit le î) février 1825, à M. Voisin Breton,
avoué à Paris, savoir : la ferme, les prés et maisons pour la
* (7 mai).
^ Canton de Houdan.
3 lirandchamp, petite commune de 80 luibitants, formée des hameaux de Curet,
les Bouie^ux, Pincourt? des maisons du Breuil? et de la ferme de (Ihampeaux.
La maison de Grandchamp appartient à M. Tourteau, marquis d'Orvilliers ; elle
est à â lieues au sud de Houdan, à 15 lieues vuln) l'ouest et le sud-ouest de
Paris, par Houdan et la grande route de Brest. (Environs de Paris, 1817,
Oudiette.)
BE GATTTKH
somme de 50. IM) francs comptaiil, lO.tAKj francs avaient ère
payés par quittance séparée de 1824, armée ou l'achat avait
en lieu par acte sous seing privé *.
1827, 12 mars* — Ordonnance royale autorisant un bail era-
phytéotique de Dti ans. consenti auilit M- Voisin Breton,
iVnu terrain de H ares (Vî centiares» ou se trouvaient lancien
presbytère, avec cave, et un jardin, du côté de Tancieene
ferme, moyennant une nniie annuelle de 30 francs an profil
de la fabrique de Té^disede la Hauleville» paroisse à laquelle
est réunie' pour le culte ta commune de Grandchamp.
18:30, 30 avriL — ^ Ordonnance royale autorisant la dite
« fabriquf^ h recevoir en échange, dudit sieur Voisin, une mai-
» sou et jardin estimés 1<700 francs, contenant 12ares7t>cen-
» tiares, pour servir de presbytère, à la paroisse de la Hau*
w teville, contre Tancienne église de Orandchamp avec son
» chemin ou cour d accès, ainsi que le mobilier qui en dépend,
>* le tout propriété de ladite fabrique et estimé 1.5^J7 francs.
*» M. Voisin s'engage à conserver la partie de Téglise qui se
n trouve suas le clocher, ainsi que celle qui est sous le cintre
*> eu pierres (travée de voûte; qui fail suite au clocher; à
» réparer à ses frais cette partir de l'église et à la mettre en
» état de servir de chaijelle, oii seront conservées les reli-
rt qnes de saint Saturnin, oljjet de la vénération des fidèles;
» à k^isse^ l'accès libre de ladite chapelle aux habitants de
}} Grandchamp, pour les fêtes patronales de saint Biaise»
M îi février, saint Jean-Baptiste, 24 juin, etc. » i Voir soumis*
înissitïu de M. Voisin, 1"' si*plembre 18;i5i.
«< La même ordonnance royale autorise la commune de
» (îrandchamp» comme propriétaire, à céder audit M. Voisin
n l'ancien cirjietiëre, attenant à ladite église, contenant 7 ares
n 7IÎ centiares estimés 71 francs, a charge de se conformer
» aux prescriptions des articles 8 et 9, du 2:^ prairial, an
» xn. »
M, Adolphe Fontaine devenu, en 1879, propriétaire du
domaine de Grandchamp. lagrandit beaucoup dans le cours
* Soil pour iH'iUt dos frais, soil pour plus de siiretr thi (ait des anden$ pro*
priélaires^.
Il
NOTRE-DAME DE GRANDCHAMP 2")3
d'une douzaine d^années par dos constructions nouvelles,
des achats de terres et bois. Il lit restaurer et orner avec
groût la chapelle, établie sous le clocher, reste imposant de
l'ancienne église de Tabbayo. Pleins de courtoisie, M. et
M"' Fontaine exerçaient envers leurs visiteurs une grande
bîc^nveillance.
1894, 21 mai. — Le domaine de Grandchamp, comprenant
l'i^mcienne maison abbatiale devenue chât(^au,lesChampeaux.
t> ois-taillis, bruyères, friches, 205 hectares d'un seul tenant,
le? tout pouvant former deux fermes, ])asse * dans les mains
(l^i-in nouvel acquéreur, M. Descors.
[A suivre). Abbé Gautier.
• Etude de M<^ Reiumld, notaire à Houdan.
CATALOGUE DES MANUSCRITS
ET PIÈCES.
DE h\
SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE D^EURE-ET-LOIR
1B56 - 1903
La Bibliothèque oi les Archives de la Société Archéolo-
gique d'Eure-et-Loir comprennent des manuscrits et pièces
qui forment environ 440 articles, sous 189 numéros ^
Ces documents sont particulièrement relatifs au Pays
Chartrain.
Leur propriété est le résultat de Texistence de la Société
depuis 185(5 : dons divers, mémoires d'histoire locale non
publiés, papiers administratifs, acquisition même. Il convient
de dire que la plupart d'entre eux ont été offerts, en 1881,
par la famille de M. Adolphe Lecocq, membre fondateur.
^ Le prêt à domicile des manuscrits et pièces est interdit par Tarticle \\\ da
Règlement.
lis sont : ou communiqués sur place , par le Bibliothécaire , aux jours de
séances de la Société (une fois par mois), et à telles autres dates à déterminer
à l'avance d'un commun accord, — ou envoyés en eommunic^Uion, s'il y a Heu,
dans la salle de lecture d'une Bibliothèque publique, après demande par' écrit au
Président de la Société, accompagnée de l'acceptation de l'établissement dépo-
sitaire.
CATALOOrE DES MANUSCRITS 255
On y trouve quelques originaux des xv% xvr et xvir siè-
cles ; la majorité consiste en autographes et copies, du
x^^^IT* siècle, et surtout des xix^-xx® siècles. Les suivants
seniljlent les plus précieux :
Do3'en, Histoire de Chartres. — 9 et 10 —
Du Parc, Antiquité/, des Chartrains. — 58 —
De lîouville. Généralité d'Orléans. — 17 —
Bar des Boulais , Antiquités du Perche. — 20 — -
Dépêches à l'anibassadeur do Suède. — 1202 —
Seigneurie de Vérigny. — 1160 —
Providence de Chartres. — 40 —
Comptes de Chartres pour 1789, 171K). — 1234 —
Société populaire de Chartres. — 26, xiv —
Plusieurs fourniront les éléments de départ pour des
^*'^^'iîux utiles, tels que le Répertoire archéologique, le
(^losîsaire, la Biographie et la Bibliographie d'Eure-et-Loir.
^^ Catalogue a été dressé dans le but de contribuer à leur
^'<^tit5ervation et divulgation.
*^1 y a, en ce qui concerne le tonds Lecocq, un avantage et
"^^ ôcueil que les travailleurs voudront bien remarquer. Les
^,^^I^΀s sont précieuses sans doute, en ce sens qu'elles mul-
^Plic^iit les exemplaires, facilitent les nn'herches, et jalon-
'^^ix t avantageusement le terrain ; mais, on ne doit pas oublier
*^^^^ ^lles ne dispensent pas des sources: il sera toujours né-
^^^saire de les collationner avec so'in.
I-iOcocq fut, peu ou prou, jusqu'à 35 ans, tonnelier et mar-
^*^aiid de vins en gros. Ce bourgeois timide, aliligé d'un
7^8aiement très caractérisé, était par nature un silencieux;
^^ s^ adonna à la lecture, av(.H' })lus do i)onne volonté d'abord
^l^e de méthode. Pendant tnmte années, il besogna seul, par
^no ténacité toute beauceronne, et publia une centaine
^études qui l'ont placé au premier rang parmi les chroni-
queurs chartrains. Cependant il garda toujours sensiblement
apparentes les marques de sa formation défectueuse, et,
jusqu'à la fm, il eut besoin d'un correcteur pour ses traduc-
tions du latin et même pour son orthographe en français.
C'est indiquer le crédit que l'on doit accorder à ses notes ;
elles ont du moins le mérite de le montrer à l'œuvre. Les
•256 M. LANGLOIS
circonstances lont fait, et non Técole; il a été luî-même,
conteur charmant. Avec le temps, sa manière s'était perfec-
tionnée.
La parole vibrante d'Arcisse de Caumont avait trouvé en
cet homme un écho durable; il devint, de plus en plus, Thùte
assidu des Archives d*Eure-et-Loir, de la Bibliothèque et des
Archives municipales de Chartres alors en voie d'organisa-
tion, de la Bibliothèque Royale, Impériale ou Nationale, de
la Bibliothèque Mazarine. Sa mémoire prodigieuse et son
esprit d'ordre l'auraient certainement mieux servi, si Tocca-
sion lui avait été donnée de s'orienter. Il a employé les sources
manuscrites ou imprimées en compilateur avisé plutôt qu'en
critique. L'outillage bibliographique de notre époque ,
bien diflércnt de ce qu'il était à ses débuts, n'excuse plus
certaines ignorances ; puisse son exemple être salutaire !
On no saurait constater sans regret la façon dont les
manuscrits ont été reliés (1881), sans avoir été soumis préala-
blement à un triage, qui eût séparé les articles imprimés do
l'inédit et des documents annexes, et classé le tout par ordre
chronologique. Les notices de chaque numéro y suppléeront
dans la mesure du possible. Les objets et les crédits se
prêtaient mal à une autre combinaison.
Tous sont en bon état de conservation, sauf les n**» 8, 31 et
32, qui ont été détériorés par l'eau, dans la Porte-Guillaume,
où la Société était provisoirement installée.
M. Langlois.
Chartres, 14 avril 1903.
CATALOGUE DES MANUSCRITS 257
4 . Procte-Verbauz, Correspondance et Rapports, 1850-1886
'ciocuments publiés pour la plupart dans les Procrs-Verbmix
3 1 1 es Mémoires) .
T. I. Procès-verbaux (première rédaction), 185G-18(>:^. —
277 feuillets. 380 sur 250 niilliin. Rel. chagrin.
II. Rapports (Questionnaire Archéologique), 1850-1863.
— 468 feuillets. 375 sur 240 millim. Rel. cbaj^rin.
III. Procès-verbaux (rédaction définitive), 1850-1858. —
21) feuillets. 345 sur 235 millim. Registre.
IV. Correspondance, 185(>-180:{. — 220 feuillets, 375 sur
240 millim. Rel. chagrin.
V. Procès-verbaux, Correspondance, Rapports, 1863-
1872. — 450 feuillets. 335 sur 240 millim. Rel.
toile.
VI. Procès- verbaux, Correspondance, Rapports, 180î^-
1872. —
f*^ 55-69, Lefèvre , Statistique scientifique d'Eure-et-
Loir : population, agriculture, industrie.
f^ 153-170, Person, Etoiles filantes des 12-14 nov.
1869. — 296 feuillets. 330 sur 225 millim. Demi-
rel. toile.
VII. Procès -verbaux, Correspondance, Rapports, 1872-
1886.
f° 2, la Porte Guillaume en 1875.
f»* 93-100. Guillon (E.), Dolmens et souterrains à
Lutz et à Civry.
f*>* 101-102, Delachaume, Ruches à cheptel.
r'205, plan du souterrain de Martainville (Voves).
266 feuillets. 345 sur 225 millim. Demi-rel. basane.
VIII. Procès-verbaux, Correspondance, Rai)ports, 1872-
1886.
f** 2, excursion à Monilouet ^souterrain) et ii Bleury
(fresque).
f^ 118-121, travaux de MM. Houthemard à la Cathé-
drale.
f** 129-140, Guillon (E.), Les Autels-Villevillon, état-
civil.
T. XIII, M. 17
258 M. LANGLOIS
f**» 103-104, origine des mots Corancez et Morancèz.
f"* 250-255, la Société d'Apiculture d'Eure-et-Loir
en 1881.— 275 feuillets. 245 sur 190 millim. Demi-
rel. basane.
IX. Correspondance et Rapports : publications, biblio-
thèque, musée ; 1807-lîX)2.
P* 5-8, lettre de M"* M.-C. de Janssens sur le
projet de Répertoire Arehéoîogique d'Eurc-el'Loir.
i^' 12-i:^ lettre de M. labbé Métais (1895, 18 déc.}
proposant la publication du Cartuîaive dp Jo-
snpliaf.
f"H 2.5-24, observations de M. le D»" A.-G. Gillard sur
le tirage et le marché d'imprimeur. — 11 feuillets.
310 sur 210 millim. Broché.
X. Correspondance et Rapports : demandes de rensei-
gnements, informations, découvertes; 1887-1ÎK)2.
f*" 28-îiO, dolmen de la pierre des Monts ou d'Aumont
(Meslay-le-Grenot). — 30 feuillets. 310 sur
210 millim. Broché.
xi\* siècle. Papier. (Archives de la S. A. d*E.-et-L.).
2. Hanuscrits ajournés, 1850-1803.
f"" 1-27, Janvrain iP.-A.), Gallardon.
f'** 28-30, Lecocq (Ad.), Acte de paternité au xvi*' s.
f*^ 31-41, Morlot (L), Proclamation de la paix de Paris
(17a3).
f«* 42-40, Ozeray (M.), Des Carnutes.
f^" 50-51, Lejeuno, Horoscope... (poésie).
f"" 52-00, Ravault (G.-R.), Siège de Montargis (poésie).
f'* (>l-75, L('*pinois (E. de), F.o Théâtre à Chartres,
f'"* 70-78, Transaction pour droits curiaux à Coulions
(diocùse (hî Bourges), en 1030, copie.
f'^' 70-80, Courtois i Jules'. Un pâté de Chartres (poésie;.
P« 87-80, (îilloi-Damitte, L'Alouette (poésie).
r^'* 00-01, i\i(iuovert. Alice et Gehendrin.
!'"• 05-OS, Joli(»t, Vingt ans (poésie).
ï'"" 10-104, Lutho ^ poésie;.
r*' 10.V108, Morin (A. -S.), Notice sur le poète chartrain
Hiuiaull.
CATALOGUE DES MANt'SCUITS 250
>&ix'= sii'^cle. Papier. 108 feuillets, 375 sur 2i0 millim. Roi. chafJT.
{ ^A-r-chivos de la S. A. d'E.-et-L.).
3. Mémoires, I85G-1801.
T7. I, 1850-1858, 380 feuillets.
Il, 1858-1800, ;n3 feuillets,
m, 18()(>1801, 177 feuillets.
:>w IX' sircle. Papier. 375 sur 240 millim. Rel. chagrin. (Archives
r_l •.- la S. A. d*E.-et-L.).
'^i-. Boisvillette (de), Statistique archéologique d*Eure-et-
KL-oÎT, 1804.
■^^•w. ix« siècle. Papier. 371 feuillets. 375 sur 240 millim. Rel. clia-
^jTï^ixi. (Archives de la S. A. d'E.-et-L.).
<^. Musée.
""X". I, Registre d'entrée, ouvert on 1805; p. 5-10, n"* 110-450:
p. 31^-:^00, liste des donateurs en 1805 et 18(M).
II, Catalogue ou registre d'entrée méthodique, depuis
1850 suite du ms. 5353 ; longtemps déposé avec les
objets au Musée de Chartres .
^>v. ix" siècle. Papier. 400 et i<K) pages. 430 sur 2S5 millim. Registre.
^ -'^-x^chives de la S. A. dE.-ct-L.K
^. Congrès scientifique de France, irenlc^-sixième session,
*^ Chartres (septembre 1869).
■'X\ I et II, Comptes renchis (h»s séances et rapports.
>cix- siècle. Papi«'r. 3(>4 rt 2îM) f«»uillets. 320 sur 225 millim.
^^<">i-len»uille. (Don Congrès sciiMitih'jpHM.
V. Exposition artistique et industrielle d'Kure-et-Loir, à
Cbartres, en 1869.
T. I, Procès-verbaux du Comitc» «rorganisnlion i)remière
rédaction, par M. Lucien Merlet).
1*^ 7, séance du :> nov. 18()8.
f^ 74, séance du 11 avr. 18(U).
260 M. lANOLOIS
75 feuillets. 355 sur 240 millim. Demi rel. toile (Don
Elle Dubois).
II, Procès-verbaux du Comité d'organisation (rédaction
définitive),
f^ 2, séance du 3 nov. 1868.
r» 82 v% séance du 27 mai 1869.
166 feuillets. 220 sur 180 millim. Cahier.
III, Correspondance, devis, circulaires et comptes rendus
imprimés.
197 feuillets. 320 sur 215 millim. Portefeuille.
IV, Correspondance, récompenses
599 feuillets. 320 sur 215 millim. Portefeuille.
VetVI, Talons des récépissés (n*« 1-1431). 102 et 101 feuillets.
300 sur 195 millim. Carnets.
XIX* siècle. Papier. (Archives de la S. A. d'E.-et-L.).
8. Factums concernant le Pays Chartrain, imprimés (annotés
par un magistrat), et manuscrits.
PPh.-C. Baudry, contre Fr. Chaillon de Joinville ; 1739
[Mézières-eU'D vouais \ legs entre conjoints), 7 p.
2° Ph.-C. Baudry, contre Fr. Chaillon de Joinville ; 1740
(Mézirres-en-Drouais ; legs entre conjoints), 6 p.
3° Princesse de Condé, contre princesse de Conti {A net),
37 p.
4^ Nicolas Defrançois, contre François de La Chaussée;
1750 (nelIevine-Ja-Saucelle, ferme d'O...), 28 p.
5° H.-A. de Latteignan, contre H. Dumaitre; 1743 (Béville-
Îe-Comtc; cens), 7 f. ; ms,
0° E. Despréaux, contre administrateurs de THôtel-Dieu de
ChiUemduu', 1724 [Cheininwros; bail), 11 p.
7° M.-Magdeleine Jolivet, contre Vincent Beausergent son
mari et Jean Marlot; 1698 {iXogent-le-Roi, Ecluzelles),
122 p.
8" Vincent de Beausergent, contre M.-Magdeleine Jolivet,
fille majeure ; 1698, 29 p.
9"Jeanne-R. Bertrand, contre Jean-Louis Mauclerc et
Mario-Françoise Mauclerc ; 1742 (séparation de biens),
42 et 8 p.
CATALOGUE DES MANUSCRITS 261
i O"* Fr. Gautier, contre Fr. Bâillon sieur de Blanpignon ; 1720
(.acquisition), 18 p.
1 X ** M.-Annc Philippe, contre Joseph Seublot (rHeudicourt;
17Î38 (transaction), 14 p.
1 z^*^ Macé et L. Renou et L. Larsonnier et ^Marguerite Lamet,
contre Pierre Courtin; 1743 (succession de Louis-Fr.
Renou, curé d'Un verre), 10 p.
1 -13-"^ P. Nicole, contre Berman et consorts ; 1707 iHptlionvilIwrs)^
Op. \2 ex.)
X '**^ A. -M. de Chauniont de La Galaisière, contre marquise de
Boringhen et N. Corrigent ; 17:59 {Hrou, nullités de
saisie féodale), 12 p.
iS"^-^ René Rigault, contre A. de Meaux de Vallière; 1728
[Ilapponvilliers ; acte antidaté;, KJ p.
^ ^ ^"^ et 10** Ins Coignet, contre danio de Blagny demoiselle de
Congis et sieurs de Gaillardbois ; 17;>î) [Monidoiicct;
droit de succéder en collatérale), 17 p. (2 ex.)
^ "^ *^ Coignet, contre dame de Blagny et consorts ; 1730 (Mont-
doucet)y 7 p.
-*- ^^"^ A.-M. de Montigny de Congis... dame de Blagny.., contre
J.-Denis Coignet; 1730 iMontdoncct), 8 p. et 1 tableau.
^ ^^^* de Gaillardbois et consorts, contre Le Vayer et consorts;
1749 ISouancr et Montdoucctj, 22 et 2 p.
■"* Dame de Parseval, contre de Bretignières ; 1745 'Xor/ent'
le-Rotrou; succession de La Mairie, chan. de S. Jeani,
-^ 4 p.
"^ ^ *^ Dominique de Bellon , contre abbé de Brancas; 1739
(Chartres; prébende de N.-l).,i, 24 p.
*• '"^ Fr. Benoist légataire de Marie d(î Senainville, contre
Remy Geuffroy... ; 1734 {(Chartres; legs entre conjoints),
12 p.
^^^"^ Fr. Benoist légataire de Marie de Senainville, contre
Remy Geuffroy...; 17:35 [Chartres; legs entre conjoints),
12 p.
^** Arrêt du Parlement. — Nicolas Pierre, contre Philipes
Le Beau; 1701 (67ifl/7/r5 ; legs entre conjoints;, 4 p.;
voir 36^
^* Denis Blin, contre Pierre Henriet et J.-J. Prévost; 1705
(Chartres ; droits des inspecteurs aux boissons), 18 p.
•202 M. LAXGLOIS
2i\" .Toaii Beuiier, contre Mathurin de Leauë suite : 'Chartn-"^^ ''
lejrs entre conjoints , 8 p.
27 Jean Beurier, contre Mathurin de Lcauë vautre suite . "*^
(;/ir7/7r/\s- ; \o^ entre conjoints , 4 p.
•JXVM. Boudon, M.-L. Jeanson, H. Estienne, contre P.-^•- '
Clavier et P.-N. Marie; 1740 Chartres: propriété de-
nllicos , 8 p.
21) l'Yançois de la Flèche chanoine, contre Duhan... Chartresz^ '^
prébende de N.-D. , 3 p.
:'.0' tM :m>' />7s Fr.-L. Gaucher, contre P. Brochard...; 1727 ^
Chartres; prescription du doiiaire-, 8 p. 2 ex.-
'M Henry Ctault et chapitre de Chartres, contre Fr. de
Brlsay grand vicaire et officiai Charirps ; doyenné du
chapitre), î) p.
o2" Administrateurs du Bureau des Pauvres et J. Gobinel,
contre... de Bricourt; Chartres; bureau des pauvres ,
ip.
:i:v J. Gueau de Courteilles et J. de Ploteroze, contre Jeanne
Roger; 1751 \Chartres. coutume de côté et ligne; suc-
cession Pierre Mauger de Crécy , 5Ô p.
:iV M.-Fr.-G. Herpin et M.-A. Herpin, contre J.-B- Chabot;
1752 Chartres: legs entre conjoints , 18 et 4 p.
:r)" A.-N. de La Rocheloucault , contre marquis de Ville-
iragnon ; 1740 succession de Montandre , 2<) p.
:i<*» Philippe Le Beau, contre Nicolas Pierre Chartres; legs
onln» conjoints , 1> leuillets, ins.
Nicolas Pierre, contre Philippe Le Beau... ; 0 leuillets,
ins.: voir 24" .
oT' Mousseau, contre Pro<iireur-Général {La Loupe: cumul
d'ollicrs , h) p.
:îS" m. Saillery de la CorbiiTc, contre A. de Carnazet; 1728
f^/jiirti-rs; Ictrs entre conjoints , 15 p.
:v.y < )lli(iers du bailliage de ('hartres, contre officiers du siège
royal de Châteauneuf-en-Thimerais Champrond; res-
sort . 2<î p.
inch.-I». il<' TurLris des Chaises et M.-A.-R. de Turgis,
«niiirc L«' CnurtojsGnlUaniiMMlo Turgis et autres exhé-
r«''«l;iiiMii , -js j».
Il l'î-itiiî' «î ii*l;ji<'ii\ «le .I"s;ij.li;it. «-niitre... île Meauce...
•/''■;;. ; ;ili«'ii:iti"n «If lii«'ii> «'ccl/'siasnqnes . 12 p.
O-l: -
CATALOGUE DES MANUSCRITS î2li3
't:2' *— € VZj^» Charlcs-Guillaunio do Bro*^lie, contre princes «le ('onde
ot de Conti; 1721)-17:v.) (Scufjnr/jrs; succession François-
Marie de Brojj:liei.
1-42°, î) p. ; — .i:r, ;^ p. ; — [V\ s p. ; — l.V, 17l^) ; U p. ;
— 4<î", 17:M) ; 25 et 1 p. ; — 17", \TM); 4, 1 et :i p. ; — 18%
17 février 17:U ; 21 p.; — 49% 1734; 14 p.; — 5(r, 1734;
20 p. ; — 51% 1734 ; 20 p. ; — 52*\ 1734; 2() p. ; — 53%
1734; m p. ; — 51% 1735; 38 p.; — 55% 17155; 11 p. :
— 50% 17a5 ; 3 p. ; — 57% 1735 ; 27 p. ; — 58% 17:i5 ;
X^ p. ; — 5Î)'\ n.T): 50 i). ; — 00% 3(> p. ; — <)1% 17:tô;
12 p.; — 02«, 1730; 38 p. ; — 03% 1730; 15 p.]
<->tr>5" Princes de Conilé et de Conli, contre Charles-
Guillaume de Broglie; 17:iO, 1730; 24, 15 et 1 p.
J^ 'V'iir siècle. Papier. 05 pièces en 3 portefeuilles. 370 sur 2()5
" *- ""^ ï- l^im. (Don famille Lecocq}.
^* • Extrait par Guillaume Doyen d<î Yllisioirr tJu diocrso rt lU^
^-'jêIIc tin Chfirtros pur lo chmiuino J.-IL Soiirhcl (xviF siècle),
"^^^^^ un extrait de 1701.
_ ^^^ "Vni*^ siècli'. Papier. 5<) feuillets. 3S(l sur 25(1 niillim. Demi-rel.
^*^^\i. (Don famille Lecocri).
^ "^^C Histoire de la ville de Chartres, du Pays Chartrain, et
*^ la Beauce, par Guillaume Doyen, (nis. autotrraphe; publiée
^ ^ 1780).
TL^. I, première rédaction, 301 feuilleis.
II, deuxième rédaction, 435 feuillets.
III, table de l'imprimé, 10 feuillets.
^^*^ viir' siècle. Papier. 380 et 400 sur 250 niillim. Demi-rel. veau
^ iDrochagc. (Don famille Lecocq).
-j^ '^l. u Recherches et observations sur les Loix Féodales, sur
^^ *^ anciennes conditions des habitans des villes et des cam-
i^^^^nes, leurs possessions et leurs droits ^>, par Guillaume
^^^n (ms. autographe ; publiées en 1770).
>^vm« siècle. Papier. 130 feuillets. 380 sur 250 millim. Demi-rel.
^^^u. (Don famille Lecocq).
264 M. LANOLOIS
12. « Orages observés dans le bassin supérieur de la Toise »,
en 1805-18C8, par le D' Harreanx (rapports et cartes).
xix« siècle. Papier. 37 feuillets. 320 sur 206 millim. Demi-rel.
basane. (Don Harreaux).
13. Commission de météorologie, études sur la prèviaioii
du temps (relevés du 4 septembre 1866 au 30 juin 1867, par
M. Person, directeur d'Ecole Normale).
XIX" siècle. Papier. 302 feuillets. 225 sur 340 millim. Demi-rel.
basane. (Archives de la S. A. d'E.-et-L.).
14. Expédition collationnée de la « Déclaratioii géniralle
des biens du Chapitre Notre-Dame de Chartres... donnée lors du
terrier de 1676, étant aux archives du Duché de Chartres... »
xvn* siècle. Papier. 6i feuillets. 340 sur 225 millim. Demi-rel.
toile. (Don famille Lecocq).
15. Registre des délibérations des Consuls des llarchands ^
de Chartres, du 2 décembre 1788 au 2 novembre 1790. _(
(incomplet).
xviir siècle. Papier. 46 feuillets. 340 sur 225 millim. Demi-rel. . M.
basane. (Don famille Lecocq).
16. « Notice sur les découvertes antiques faites à Chartres ^^td
depuis 1846 jusqu'en 1850, par suite de rétablissement de ^ — -
rombarcadère du chemin de fer, par H. de Widranges (publiée, —
en substance, dans les Mrnioiros de In Société Archéologique
cl'EurO'Of-Loir, t. II, p. lî)0-208).
XIX' siècle. Papier. -45 feuillets. 325 sur 210 millim. Demi-rel.
basane. (Don H. de Widranges).
17. « Mémoire sur la Généralité d*Orléans, dressé par
M. de Bouville, iniondant, en 1698. »
xvir siècle. Papier. 88 feuillets. 385 sur 255 millim. Demi-rel.
basane. (Don famille Lecocq).
18. Terrier de l'abbaye de Saint-Pére de Chartres, 1777-
1789. par (Uiillauino Doyen.
\
n^
CATALOGtJK DES MANUSCRITS 2d5
-*, expédition de lacto chargeant Doyen, en 1777^ du
:M:*elevé des plans et revenus,
Xh V, réception des ouvrages, le 21 déc. 1789.
' 12';30 et 37-51, copie, par Lecocq, des plans et légendes
«Je Doyen,
S2» copie, par Lecocq, de la « Table analytique du
C^artulaîre de doni Muley en ce qui regarde Chartres et
:ses environs. »»
S8, copie , par Lecocq , de la « Table des droits , revenus
«t charges de Tubbaye de Saint- Père dans Chartres et les
environs, i»
nr et XIX' siècle. Papier, 05 reuillcts. 410 sur 285 millim.
î-rel. loiJe. (Don famille Lecocq).
coi^x-s).
Catalogue topographique de la Bibliothèque » (en
r
C*-. I, n- 1-7.500.
n, n^- 7:501-213 JX)0.
^-X.* siècle. Papier, dm et 5t)0 feuillets. 315 sur 205 miilim.
-Rostre rel. toile. (Archives do la S. A. d'E.-et-L.).
20. w Recueil des Antiquitez du Perche, des comtes et sei-
B^x^urs dndit pais, fondations et batioiens des monastères et
'^^oses notables dudit pais, |>ar Léonard Bar, s"" des Boulais,
^^ Alortagne au Perche, en Fan 1*)13. »
(Copie, par Du Clôt, en 1743, pottr Monsieur de Bourneuf ;
une l" édition a été publiée en lïîî)4 sur des copies posté*
heures à 1771).
XYîii* siècle. Papier V7t> feuillets. 35CI sur 225 inilliii^ ReL
basane. (Don famille Lccoc5q).
2L Glossaire de la Beauce et du Perche, « Patois d*Eure-et-
lioir. »>
TA, R€*ponses des Instittiteurs an Quesiioiinaire de Tins-
pecteur crAcadémie 1808], pour les arrondissement»
de Chartres*, Chfiteaudun. Dreux, Nugent-le-Rotrou.
—5<>5 feuillets, IMJ sur 2tî0 millim, I^eun-rel. basane.
Il, Supplément et Réponses diverses, pour Bonneval
M. Î.ANOLOIS
i,catiU)Hi, rharboiinières» les Chàteliers-Nutre-Daïue*
Pruiiay-le'fîillon, Voves (canton). — 64 feuillets,
245Hnr 2(Hl niillini. Brm^i^,
III, Ré|Mmsr I87n de E, (iiiilloii, iiiHtitiiteiir ; voir
ms. 5TO6,! pour Lutz-eii-Dunois, 072 mots; copie,
par Ad. Locorqi. — 14 reuillets; 'Mo i»ur 205 inilUiQ.
Hrochë,
IW Rppc^î'toiro alpliabétiqiio 1 18fj7/ d*^sinots et des phrasw^s,
jtar Alt. Locorq. — 1328 lichcs ; 120 sur IKJ milliiTi.
en i>aquets.
XTX" siiVle, Papier, (Archives do la S. A. dl*]*-t't-LJ.
22: Questionnaire Archéologique d'Eure-et-Loir. 1856, —
Ri'poMses dos nui ires, t lires, iosti tuteurs ; 1857.
'\\ I, arrondissement de Chartres, 40U reuillets.
IL arrnndisseuient de Ghàteauduu, 18ii l'uuillets»
111. arroudiï^semerd de Dreux, 470 feiullets.
l\\ arrondissement de Nogent-le-Rotrou. 200 feuillets.
Y, arr. do Chartres. Châteaudun, Dreux. liogeni-le-Rotrou
452 fenilluLs.
\'l, tableaux couipar;itifs des Réponses, 2U feuillets.
(La table générale a été juibUée dans les l*roei\s'rerbmtx
fh la SotifHé Archéologiqut^ (r/ùire-et-Loir, t. X, p, 374-378).
Voir aussi, ms. Î2S2, les Réponses des Condneleursdes Pont^
et Cfiansi^ées an ijuosîwntuiin* ÀrrliroUifjiqur à eux adressé
par -M. de Boi.svillette, ingénieur en chef, pour la Statistique *
iirfhi'olotjiqiii' dlùîi'p-ft'lAiir, \
\\\^ sièflf. Papier. 5 voL do 32tf snr 246 millîni. Demi-reL
basane, et 1 vol. do 495 sur 320 otilUm. brodié. (Archives de la
S. A. d'E.-ot-L.J
23. H Mémoire géographique hi.stnrique et t^tatîstiq\io sur
la coinnuino de Friaize, par J. Poullard. élève sortant de
rÉcole Normale primaire de Cliarires, — suivi d'un Appen-
dice [et d'une carte] ; octobre 1877. »>
xjx" sièclo. Papier. 51 feuilleta. 320 sur 205 inilliin. Demi-rel.
basane. (Don J. PoullanL)
-c-
CATALOGUE DES MANUSCRITS 267
24. « Notice historique et iJ^éographiqiio sur la commune
de Vottonville [carte], par Chantegrain, instituteur-adjoint à
Brou .> ( 1870} .
x/x* siècle. Papier. 120 feuillets. 320 sur 205 niillim. Demi-rel.
basane. ÇDonChantegrain).
25. <« Biographie de H. Lair (Jean-Louis-César), peintre
d'histoixTc, de paysages historiques et de portraits^ par
Alphon s^e-Alexandre Niquevert, de Paris : 1850. »
xix* «.îècle. Papier. 35 feuillets. 320 sur 205 millim. Demi-rel.
basane . <Don A. Niquevert).
26. Bistoire Chartraine ; documents et notes, recueillis par
Ad. Leioocq.
T. I, Cathédrale de Chartres ;
f** 3, maîtres de Toeuvre (ms. autographe [première
rédaction] , documents annexés ; publié dans les
Mémoires, t. VI, p. SOG-iJO).
f** 121, sinistres.
f^ 154, pendant la Révolution, 1790-1800 (copie de
l'imprimé: Récit de la fête.,, de la liaison,., le 9*
frimaire l'an 2®... ; documents annexés).
P 210, copie de l'imprimé, Petit traicté,..par Ksticnne
Preuost... loi)8, et bibliographie. — xviir-xix* siè-
cle. 257 feuillets.
ÏI, (Mélanges).
P* 3-8, ancien trésor de N.-D. de Chartres.
r* 35-57,75, entrée des évoques do Chartres [J. Lescot
(1043;, de Lubersac (1780)].
f*' 58-74, table du Recueil de documents de Pintart
(B. M., ms. 1014).
f*' 77-79, copie de la lettre imprimée du P. Ansart,
1783, faisant savoir qu'il avait l'intention de compo-
ser une Histoire de Chartres.
f*' 90-104, notes de Paul Parfait pour L<v Ivoire aux
Reliques.
f" 111, revenus de Tévèché de Chartres en 1780.
f^ 113-121, juridiction du Chapitre N.-I).
^• 122-10:^, horloges de N.-D. de Chartres.
V* 103-199, livres liturgiques et imprimeurs ck-
trains.
xviii«-xix* siècle, 27i fcuiUets.
at-
in, Biographie et BiMiographia, 238 feuillets.
r"3-15li, notes biographiques par Hérisson et
Lecoq sur d^Aligre, Angelet, Anqnetin, Ballay, Barberea.
Bargemont, Belly, Bernard de Chartres. Bérou, Beurrie!^
de BoïSjj^iloud , de Boisvillelto, Bonnange, Bonnet, Borvill
Bourdoise, Boutrays, Bouvard, Brault, Bridan, Brisso
Chasles, Chevard, Choiiayne, de Coehefilet, Collardeai
Coudray, Danchet, Daudiquier, Delacroix-Frainrille, I>e=
hayes, Desportes, Delavoipierre, Doreau^ Doublet, Doullaji
DuhatK Dulorens, Duparc, Durand, Dussaux, Fleur>% Frer
Gallot, *tanibier, Gendron. Godeau, Godet des Marais^
de Goussain ville, Grugé, Guéau de Reverseaux, Guillard
Rallier, Hérisson, Horeau, Hoyau»Huvé, Huilery, Jacottet^
Jallon, Janvier de Flain ville, Jobey, Lavolé, Laillier "^
Le breton» Lechenevix, Lefebvre, Lejeune, Le Maréchal, d^
Lépinois, Lescarbault, Liron, Loreau. Lucquet, Marceau- *
Marie, de Mérinville, Morin, Moidlin* de Neuville. Nicole^-
Ozeray, Paragot, Panard, Parfait, Pedoue, Périnet, Petey,**s
Petion, Philidor, Philippe de Dreux, Pierre de Chartres,
Pousseniotte, Poilvillain (aveu de 1537), Recocquillé,
Régnier, Rostaini^, Rouillard, Rouillé, de Sainctes, Saint-
Ursin, Salmon, Sergent-Marcean , Ségouin, Simon, de Sully,
Talbot, Touche, Triiehis, Yalladon (Thérésa), Vallis, Walras,
de Vendôme, Verguin.
f"* 158-162, Mention des portraits de d^Aligre, Auber-
tin, Barbreau, Belleau, de Bîois, Bourdoise, de Bullion, de
Chartres, deCourrillon, Danehet, Deshais-Gendron, Desportes,
Dulorens, Diane de Poitiers, de Dreux, d'Estampes» Félibien,
de Fetigny, de Fontenay, Fourré, de Garlaode, Godeau,
Godet des Marais, Guignard. Hallier, Hurault* ïves de
Chartres, La Guesle, Langlois, Le Bossu, Lenfant, Lescot,
Metezeau, de Neufville, Nicole, Norry, Panai*d, Pedoue,
Philidor, Régnier, de Rotrou, Rouillé, RueiU Sablon, d©
Sainctes, Suireau, Trivnlce, de Valois, Vialart.
(°' WUllS, additions à la Bibliothèque Charttaine.^.
CATALOGUE DES MANUSCRITS 269
P^'" dom Liron, 1719 (écrivains et hommes illustres : envi-
ron 1. 100 noms).
r»* 179-196, ouvrages d'auteurs du Pays Chartrain (en-
viron iSO) existant à la Bibliothèque Municipale de Chartres.
f°* 197-23C, Jehan Le Maçon, Jehan de Beausse.
IV, Biographie, 21)4 feuillets.
r*' 4-51, musiciens.
r*" 52-72, artistes et artisans.
r** 73-293, Bouchet (Laurent), Brière (Jacques),
^t^aline, de Champrond, Chapelle (Jean) (2grav.),de Chartres,
Chauveau-Lagarde, Chevard, Collin-d'Harleville, Conard,
I^^lagrange, Desrues, Dreux du "Radier, Frescot, (frand-Jean.
(aux f°* 137-141, trois pièces relatites aux religieuses
d^ la Providence de Chartres en 1781).
Y, Biographie (suite), 316 feuillets.
f** 4-314, Illiers (Miles d'), Lair, Lecocq, Leduc,
^«ingot, Marotteau, Martin de Gallardon, Massot de Launay,
^loisant, Parrault, Pitou, Plume, Poncelin de la Roche
'T'illac, Rogeard, Rotrou, Sablon, Souchet, Soûlas d'Allainval,
Thiers.
YI, (Mélanges), 103 feuillets,
f • 52-72, visionnaires.
P' 165-192, statue de Saint Christophe.
MI, (Mélanges), :K^) feuillets.
r** 1-52, 88-89, maisons de Chartres (extraits, des cen-
siers du Chapitre, xvi'^^-xviii® siècle, et des procès-
verbaux de ventes, fin du xviii* siècle ; A. d'E.-et-L.).
r*» 53-60, fédéralisme à Chartres, dénonciations, an II
an III (extraits des registres du Conseil général ,
A. M.).
f°' 66-67, le château de Maintenon et ses aqueducs
(voir, t. X).
r*' 76-77, notice sur le Palais des Noces à Chartres.
P* 90-110, extraits do 6 vol. d'inventaires du Chapi-
tre N.-D. (A. d'E.-et-L.).
f" 297-305, extraits du registre de Guillaume Bouvart,
1529-1560 (A. d'E.-et-L.).
.i:t! M. LAKÔt
!'''• lll-a;31J, extraits des titres des ubUayos de Saintr
Père et Saint-Jean en Vallée, des pai'oissas de Sainl-
AigïiaiuSoint-S;itnrnin,Saini-xMaiirice.Saifil-Mariiu-
le-Viandicr, Saînl-Mïl<iiro,Saint'Barthéleiiiy,Saint42-
Foy, Saint-Anilré livre de BoU« avoc les notes du
ehaniiiïK» Brtllun, [ïublié en |>cirtic par M. Vabbë
Métal s lians l'irct's df'titvJtéos, 1'.
Vni, (Mi51an^çes). H45 fenillets.
r*4-85, Hibliolhëque de Chartix*s, anciennes écoles ,
('établissement de riuiprimerie.
f"' iUl-lT^, Société Arcliéolagique d*Eiire-et-Loir,
j>a p i e rs 1 r A rc hî \ es,
l"-* 25:i-:277 , copies de lettres h ftaignières relatives
au Pays Chartrain.
P' 1>(MJ-:/kk ttiéiUre de Chartres.
r* im)':VM , thèses historiées.
IX, (Mélait|jresK :iH:5 feuillets*
f"*2t)-:î:i, épreuve du NohiJiairc- itEurG-êf'- Loir par
t*"**î5-72, notes relatives à nii jtrojet de Nobiliaire
if Eure-et-Loir ,
T" 73-208, Saitit-Aignan de Chartres : confrérie de la
Croix ^ copie de rinipriioé de 1755 , ouverture de
réï^lise. projets de démolition, limites de la pa-
roisse, extraits dos registres.
f"* 2tj2 et suiv.. extraits des registres des paroisses
Sainte-Foy, Saint-Martin-le-Viandier, Saiiit-Mau-
rîco, Saint-Michel, Saint-Saturnin.
\, iMélangeïJi; 107 IVnillets.
Extraits, de nKiiuiscrits et dlmpriniés iMîscellanéesi
de la Bibliothèque Municipale de Chartres, et de
pièces des Archives d'Eure-et-Loir, [en grand
Il o m b re ; sa n s o rd re , n i rv fére n ces ] .
Xï , 3(\ feuillets.
Copie des Eassis ou {nwcifotrs historiques concernant
la ville et ninrquisiU de Gnilurdon en Bcaucc par
Sauinier^ en 177 H, pour Mme do Montmoremy*
Lavai [B. M., ms. 1001).
i.2^ =
CATALOdUK DBS MANUSCRITS 271
LX , Corporations de Chartres, xv°-xviii* s., 371 feuillets.
< basoche, bouchers, boulangers, bourreliers, chan-
geurs, chapeliers, charrons, chirurgiens, cordiers,
cordonniers, écrivains, épiciers -merciers, éviers,
fourbisseurs, imprimeurs -libraires, maçons, maré-
chaux, menuisiers, [musiciens, voir t. IV], notaires,
orfèvres, parcheminiers, pâtissiers, peintres, pelle-
tiers, potiers d'étain, revendeuses, selliers, sergers,
serruriers, taillandiers, tailleurs, tanneurs et cor-
royeurs, tapissiers, taverniers, tonnoUiers, vanniers).
^ïïï > Congrégations et hôpitaux à Chartres, xv'-xviii'' s.,
307 feuillets.
I Abbayes de Saint-Père, Saint-Jean, Saint-Cheron;
Cordeliers, Providence, Saint- Martin -au -Val ; —
aveugles, pauvres, pestiférés.)
^^V, Chartres à travers les âges, en... 15G8, 1781), 1792,
1811 et 1815; 280 feuillets.
f'"'-17-5(), legs Hemond 1818 en faveur des écoles
;extraitde 1822).
f"' 87-98, reconnaissances des xv'-xvii^ s., originales.
r* 117-127, papiers originaux de laSooiKTF: populaire
DE Chartres ; fructidor an II à ventôse an 111.
f"" 130-137, pièces relatives à la couverture de la
Cathédrale après 1781).
f**" 147-151, rapport autographe de Sergent-Marceau
sur l'organisation d(»s fêtes décadair(»s h la Cathé-
drale du '4 nivôse [21 déc 179:3], i publié dans les
Mémoires de la S, A, r/'A'.-rZ-A.. IX, 22()-2.*57, d'après
la copie;.
XV, Congrégations à Chartres; :î2:i feuillets; extraits, par
MM. Lecocq et Roullier, dc^s Archives d'Kure-et-
Loir ^Kvèché, Chapitre, Hôtel-Dieu, Saint-Cheron,
Jacobins, Minimes, Cordeliers, Killes-Dieu, Visita-
tion, Carmélites, Providence. Saint-Maurice, Union
chrétienne, Aveugles, Ursulines, Kau, Saint-Père,
— huguenots .
XVI, I Mélanges), 370 feuillets.
f"'2-15, Chartrains mesnagiers d'Arras, 1480.
272 M. lANGLOIS
r» 80-102, Foire de Saint-Barthelemi à Chartres.
r* 103-143, copie de rimprimé : Dissertation.,, sur A^sa
fontaine... de S. Maurice, à Chartres (aux petits — -
prés), iJOS, par J. Cassegrain.
P* 344-301 , pompiers de Chartres.
XVII, (Mélanges); 327 feuillets.
XVIII , 78 feuillets. Copie de la Notice sur le poète Renau^^^ '
par A.'S. Morin (voir, ms. 2).
XIX , 06 feuillets. Copie des « Dates et chroniques chartraine^
de l'année 1839 (janvier et février) ». (Notes el
extraits d'imprimés par Lejeune : polémiques di
Didron et Lejeune [L'Assomption de Bridan].)
(xv')-xix* siècle. Papier (et parchemin). 275 sur 210 millim.
19 vol. Dcmi-rel. toile. (Don famille Lecocq).
27. (Mélanges). Extraits des Archives Municipales de
Chartres.
f*** 4-208, siège de 1508, correspondance administrative
sous Louis XIV, période révolutionnaire (registres du
Conseil général, t. III, V, VI, VII);
f"' 209-251, domaine de Chartres au xviii* siècle.
^« 252-457, comptes de Chartres, 1377, 1558 — an III.
xviii«-xix*' siècle. 457 feuillets. 275 sur 210 millim. Dcmi-rel.
toile. (Don famille Lecocq).
28. « Les Apophtegmes les plus mémorables des anciens ,
pour le Roi. »
xviii' siècle. Papier. 125 feuillets. 275 sur 210 millim. Demi-rel.
toile. (Don famille Lecocq).
29. (Mélanges),
f*^ 3-0, «« Testament de mil sept cent cinquante-quatre
en faveur de 1755 », fait à Cherville en Beauce.
f"*7-21, « Recherches et notice sur les murailles de
("hartres... par Hôrisson », mai 1831.
1*''* 25-17, «< Cérémonies et observances de Téglise de
(.'hartros, avec h\s charii^os des marguilliers clercs et
laïcs >>. |'< Le manuscrit d'oii tout ceci est tiré est cité
«s
t
CATALOtirE DICS MANUSCRITS 273
par M. Thyers, curé de Champrond, dans son Traité
(le l' Exposition du Snint-Sacremcnt page 223; il dit
(lif il est de 133(). »]
f'" 51-72, Traduction du Ptomlropho urhis dnrnolrnsis
do Vincent de La Lonjx', 1557.
>wvnr-\ix*' sii'ole. Papier. 7S fouillets. 2i5 sur 195niillini. Demi-
roi . toile. Don famille Lecocq).
30. Notices publiées par iJotihlrt de lloisthihnult. Copies,
r>iir Ad. L(M*()c<i.
>:ix'= sitVlf. Paj)ier. 170 fiMiillds. 2iO sur lîX) millim. Domi-rol.
toile. (Don famille Leeonii.
31. Mélanges;. Extraits d'imprimés relatifs aux sciences,
f" ;M0, cadran solaire» ( Pistil Dirtioininin' de Pliysiffue).
f**" 2<.)-o2, recettes (hiclioimuiro ciirvcloprdiquc).
f"' :K3-()1 (Chiiuir dr VmnjncUn).
r* (»2-77, trait('^ du t yidius.
T" 78-î)J, traité d'acrouchement, donné par M. Puzos.
f^" 05-08, mémoire <1(î M. de Puymaurin sur la conser-
vation des corps. ( Ilisfoirc.,. de ï Acudémie des
Sciences.,. nsS).
xvni* siècle. Papier. î)7 fouillets. 2i5 sur lî)5 millim. Demi-rel.
toile. (Don famille Lecocq).
32. Mélanges).
T'" :M, copie de r(Mlit de» Henri II ;155()' sur les décla-
rations de grossesse.
f»" 81-102, Délices de l'Italie^ 1S1;V et notes sur la Russie,
par Moisant laulnLiraphe'.
f*' l():Mi)5, vers sur l'incendie de Chartres en 1758.
xviir-xrx" siècle. Papier. I*2r) feuillets. 2\h sur lîT) millim. Demi-
rel. toile. (Don famille Lecocq).
33. Histoire de Ifonijrv;d juir llrnuin'rc. Copier par .V<1. Le-
cocq. IL M., ms. IISI .
xix" siècle. I^apier. r)7 feuilh'ts. 250 sur 105 millim. Demi-rel.
toile. iDnii famille Lt^cocq).
T. XIIL M. . is
274 M. LANOLOIS
34. Petit traité, composé pnr Estieime Prauosl... touchant
Nostre Dame de Chartres, 1658. — Copie do rimprimé, par
Ad. Lococq.
xix« siècle. Papier. 18 feuillets. 265 sur 200 millim. Demi-rel.
toile. (Don famille Lecocq).
35. « Parthenie ou Histoire de Chartres par Claude Sauare
marchand, 1664 » (B. M., ms. 1597). — Copie, par Ad. Lecocq.
xix" siùcle. Papier. 60 feuillets. 250 sur 195 millim. Demi-roi.
toile. (Don famille Lecocq).
36. Journal de Jean Bouvart et de ses continuateurs, lot^î-
1714 et 1746-1760 (B. M., ms. 1090; copie). Copie, par Ad.
Lecocq.
xix« siècle. Papier. 61 feuillets. 24<) sur 185 millim. Demi-rel.
toile. (Don famille Lecocq).
37. Panégyrique de la ville de Chartres.,, par Ch. Challine,
164^, — Copie de Timprimé, par Ad. Lecocq.
xix'' siècle. Papier. 32 feuillets. 335 sur 185 millim. Demi-rel.
toile. (Don famille Lecocq).
38. « Journal de Jehan Parrault, curé de Vitray-en-Beauce,
1574-1625 » (Archives d'Eure-et-Loir). — Copie, par Ad.
Lecocq.
XIX" siècle. Papier. 2GG feuillets. 125 sur 190 millim. Demi-rel.
toile. (Don famille Lecocq).
39. Notes, tirées des portefeuilles de Gaignières et des
registres de Guillaume Laisné, relatives aux évoques de
Chartres ■xV'-xviiP s.) et à divers, par Ad. Lecocq).
r*' 2r)-:30, « inventairedesreliques, vases, ornements, linges,
etc.. de la sacristie [de Tabbaye de Bonneval] fait dans
le mois de janvier 1782 ».
xix'^ siècle. Papier. 61 feuillets. 210 sur 165 millim. Demi-rel.
toile. (Don famille Lecocq).
40. Mélancros .
t'" 2-17, <« rKiis(ML!îioniont mutuel à Chartres: scènes
liisloriqucs. par A. P. C. ; Janvier 1S21) ».
CATAI.OGl'E DES MANUSCRITS 275
r* 29-51 « Motifs OU Raisons de rinstitution... des Filles
rie la Providence de la ville de Chartres, ...Statuts... » ;
xvii« siècle :une note, du xviii* s., attribue récri-
ture au chanoine Pedoue, fondateur de la Congré-
gation;.
P* 5-2-120, copie d'imprimés et de manuscrit, par Ad.
Lecocq :
Exhortation fnicte par.., Frannois do Lorraine duc de
Guise.
Petit traicté... par Etienne Préuost, Jôô(S.
Relation... feu... riochers... (1074) par Jean llohert.
D rie f discours du sirr/e de Chartres en h'iOH par Simon
de Givcs.
f" 122, notice sur Neuville-la-Mare i Gironville , pays
de S. Lomer.
T" 123-124, instruction pour connaître la marche du
cadran horizontal de M. Touraille, (23 Juin 1803).
xix" siôclo. Papier. 12i feuillets. 210 sur 170 niiilim. Dcmi-rcl.
toile. (Don famille Lecocq).
41. Additions à la nihliothcr/ue (Uiart raine de dom Liron.
1^) noms). — Extraits, par Ad. Lecocci, du ms. IT.iJOO des
^oiids français de la Hibliothèque Nationale.
Xix* siècle. Papier. 155 feuillets. 210 .sur 170 niilUm. Demi-rel.
t^île. (Don famille Lecocq).
A2. Biographie Chartraine .environ 225 noms). — Copie, par
Xcl. Lecocq, de Héri.sson (B. M., ms. i044> avec quelques
notes.
Xix"" siècle. Papier. \M\\ feuillets. 230 sin* ISO niilliiii. Denii-rel.
basane. (Don famille Lecocqi.
43. Recherches chartraines; copies et notc^s, prises par
Ad. Lecocq, à la Hibliotlièquc Municipale àe Chartres, aux
Archives d'Eure-et-Loir et à la Hibliothèque Nationale.
T. I, Recherches sur l'Histoire de la vilU? de Chartres, par
P.-E.-N. Bouvet-Jourdan (B. M., mss. 1020, 1070, 1521;;
copie, do 1852 ; 201 feuillets.
276 M. LANGLOIS
II, Bailliage de Chartres ; 268 feuillets.
III, Recueil sur THistoire de Chartres par Janvier de Flain-
ville (B. M., ms. 1011, t. III et IIj ; I, Abbayes - Collège ;
329 feuillets.
IV, II. Commànderie-
Hôtel de Ville ; im feuillets.
V, III. Incendies-
Voyages ; 340 feuillets.
VI, Siège de Chartres en 1568, extraits, des niss. de Duparc
et de l'abbé Estienne, et du Compte des habitants ; 87 feuillets.
Vil, f*'* 1-143, Histoire Chartraine contenant les antiquités
dos Chartrains... par Duparc (H. M., niss. 1045, 1158, 150(5i.
fos 144-158, De la Ville de Chartres et ses antiquités...
f°* 159-200, Chronologie... des évoques de Chartres...
(B. M., ms. 1022, f«« 1-55).
fo« 207-221, Essai topographique (ou topographie) de
Chartres et du département d'Eure-et-Loir, par
Marie Saint-Ursin, médecin, 221 feuillets.
VIII, « L'histoire de Tesglise collégiale et parochialle de
Sainct Maurice les Chartres, selon les originaux, manuscrits,
traditions anciennes du chappitre et fabrique de la mosnie
osglise 1()71 » par Claude Savart (B, M., ms. 1005) ; 05 feuil-
lets.
IX, Réception de Chanoines de Chartres, 149:M780 A.
d'K.-ct-L., O. 294 et 295) ; 110 feuillets.
X, Consuls de Chartres et tribunal de comiïierce, du xvr
au xviir siècle ; 119 feuillets.
XI, Déclaration de cous h Chartres en 1553; par 425 pro-
pricHaires à 54 ayants droit ; 01 feuillets.
XH, 7)tl)le chronologique des fwrâlt^s du corps municipal
<k' Charirrs, du 2o février 1790 au 14 brumaire an /F. et des
lu'i't'h's (fns Mnin's depuis le (> mai 1800 jusqu'au 31 décembre
18()(); 141 fiMiillels.
XIII, «' Extraits... du Journal Le Glaneur... d'Eure-et-Loir,
l<s:îii-isr)2 .. ; 4:58 lÏMiillets.
CATALO(iT:E DES MANUSCRITS 277
X\v, ... (les Registres des tabellions du Chapitre de Chartres
v^^- 1357 à 1778, (A. irE.-ol L. ; 2<J7 l*oiiillots.
XY, ... des Registres capitulaires du Chapitre de Chartres
t^^XlIIc au XVIIl^ sirrio il^ M., mss. l(H)7-100y) ; 511 feuil-
lets.
XVI, ... cl(^s Minutes des notaires de Chartres, du xv^ et du
xvr siècle : Kstienne Hadoiix, Ilézard, Robert Saillard,
Jehan Le Maçon, Jean (Juignanl l'aîné, Mathurin de
Baigneaulx, Jacques de Laval, Jehan Ouignard le jeune,
Claude de Baigneanlx, nuillanme Lohu, Truillaume Lambert,
Jacques Lambert, Mathurin de 13aigneaulx : 201 feuillets.
XVII, ... de l'Histoire de Chartres de SouchetiB M., nis. 1000) ;
172 feuillets.
XVIII, ... de r Abrégé de r Histoire chronologique de Chartres
par Pintard ;B. M., ms. 10()8. ; 217 f(niillels.
MX*" siècle. Papier. 230 sur 180 niillim. Dcnii-rcl. basane. (Don
famille Lecocq).
44. Copie des Extraits des Registres des Echevins de
Chartres, par Ad. Lecocci ; A. M.; ■(). 1. a. - C. 1. e];.
T. I, '1437-1570), reg. l-IÎO; 400 feuillets.
IL 157()-1007i, reg. :Hl-02 ; 301 feuillets.
IIL 11007-1027), reg. (uUl\)\ 'MO feuillets.
IV, (1027-10511, reg. 71-70: 2()8 feuillets.
V, il05M077:, reg. 77-84; :US nniilh'is.
XIX*" siccle. Papier, 250 sur 2(M) niillini. Dciiii-rcl. basane. (Don
fainillc Lecocq).
45. Siège de Chartres par Henri IV on 1591 ; rapport de
Georges Babou de la Bourdaisii^re, gouverneur de Chartres
iBibliothèque Nationale, ancien fonds 5t)8() . Copie, par
Ad. Lecocq îles cinq premiers feuillets manquent!.
XIX* siècle. Papier. 28 f(»uillets. lî)5 sur 1.50 millnn. Cahier.
(Don famille Lecocq).
278 M. LANGLOIS
46. « Copie (le plusieurs lettres [34] de feii H. Thiers adres
sées à un de ses amis de province [l'abbé Pinguenet, de^
Reims], coUationnées sur les lettres originales dudit^
S»^ Thiers » ; 1075-1697. (Publiées, en 1852, dans le Bulletiu ^
du Comité historique des Monuments écrits, 111). — Copi^^
(1861), par Ad. Lecocq.
xix« siècle. Papier. 43 feuillets. 190 sur 145 miUim. Calder. (Doi^r
famille Lecocq).
47. Notes prises aux séances du Congrès scientifique d^
Chartres en 1869 (du 6 au 12 septembre), par Ad. Lecocq.
XIX* siècle. Papier. 22 feuillets. 190 surl45millim. Cahier. (De -^
famille Lecocq).
48. (Mélanges).
r** 1-16, extraits de la Topographie Françoise u^P
Claude Chastillon, 1648, par Ad. Lecocq.
foi 17-28, « Règlement pour la formation, oryanisatioin ,
discipline, police, et service, de la Garde Nalionalû
Chartraine, 1789 »; copie de Timprimé.
XIX* siècle. Papier. 28 feuillets. 190 sur 145 millim. Cahier. (Don
famille Lecocq).
49. « Journal des choses plus mémorables advenues à
Chartres êtes environs, 1579-1592 » pendant la Ligue, par
un bourgeois de Chartres (Bibliothèque Nationale). — Copie,
par Ad. Lecocq, 1862.
XIX* siècle. Papier. 269 feuillets. 240 sur 190 millim. Denii-rel.
toile. (Don famille Lecocq).
50. a Journal [le môme que le ms. 49, par le même ;
fragment, s'arrêtant en 1580 (ms. 49, f*^ 47 v", 10« ligne).] »
XIX- siècle. Papier. 79 feuillets. 155 sur 200 millim. Broché.
(Don famille Lecocq).
51. « Ephémoridos et chronique locale de Chartres, du
1" Janvier 1852 au {\\ décembre 1854 », par Ad. Lecocq.
xix*- siècle. Papier. 388 (76) feuillets. 230 sur 190 millim. Demi-
rcl. basane. (Don famille Lecocq).
CATALOGUE DES MANUSCRITS '279
52. Catalofrne avec figuros lio la colloclion de monnaies
romaines de» M. Des lïaulles 18()7 .
XIX- sircic. Papier. 70 fouilh'ts. 2U) sur 155 niillim. Hi-ocIk"».
|Don Des Haulles).
53. « De Toriginci d(î la Chevalerie. »
xvnr si<>cle. Papier. 83 feuilli»ts. 2M) sur 2(K)millim. Roi. basane.
'Oon famille Lecocq).
54. «« Quelques n<)t(»s sur Tc^glise d(î Vernouillet-les-Dreux
Kiire-et-Loir: •», par l'abbé (îabriel Aiglehoux).
>i. ix*' siècle. Papier. M) feuillets. 220 sur 170millini. Cahier. (Don
r - Aiglehoux).
55. Hôpital des Aveugles de Chartres.
ps 4-07, i< Table... chronologique des titres et papiers
qui restent à l'hôpital des Aveugles de Chartres »
ixiii«-xvir' siècle I. )►
Xvir-xix'" siècle. Papier. 75 feuillets. 2(S() sur 180 niilHn>. Demi-
^*>l- basane. (Don famille Lecocq).
56. Notes, par Ad. Lecocq, membre de la Commission du
Wan de Dreux en 1725 r/'.-v. fir In S. A. iVE.-ri-L., /. //J;
croquis par (L D., 18(U).
xix'^ siècle. Papier. 15 feuill«»ts. 155 sur ir)OniilUm. Cahier. (Don
famille L<.'cocq.
57. « Un coin du Perche-Gouet ». Notice historique sur la
ville et baronnie de Brou, par P. Chantegrain, instituteur,
1877
xix" siècle. Papier, 1()5 feuillets, 22t) sur 180 niillim. Broché.
(Don P. Cliantegrain).
58. (Mélanges.
f^^'r^vMO, « L'histoire chartraine contenant les anti-
quités des Chartrains et de leur ville de Chartres
par Duparc » (fragment, jusqu'au ix- siècle), (H. M.,
mss. 1(M5 et 1158) : xvir siècle.
f^' 42-61, « Nom des rues de la ville de Chartres », notes
autographes du chanoine Hrillon; xviir siècle.
280 M. LANGLOIS
!'"• 62-80, <« Table alphabétique des rues, ponts, tertres,
et autres lieux de Chartres » par Ad. Lecocq;
XIX* siècle.
r* 87-130, <^ Histoire eu abrégé du monastère de Josa-
phat », 1G(>8. (B. M., mss. 1103 et 751) copie, par Ad.
Lecocq ; xix*" siècle.
f°* 134-148, « Copie de différents actes concernant
plusieurs biens, droits de patronage, et autres, donnés
aux abbé et religieux de Josaphat cinq... et
traduits , extraits d'un cayer composé de 02 feuil-
lets », xviii*' siècle.
xvii''-xix*' siùcle. Papier. 300 sur 200 niillim. Dcmî-rel. toile. fDon
famille Lecocq).
59. Bibliothèque. Registre de la reliure, depuis 1902, 1. 1,
130 pages. 190 sur 143 millim.
XIX* siôclc. Papier. Cahier. (Archives de la Soc. A. d'E.-et-L.).
60. « Mémoires et recueil d'observations envoiées à l'aca-
(lémie roïalle de chirurgie et autres, qui n'ont point encore
paru, par MichelJacques Durand, m^ es arts, en chirurgie,
oculiste et chirurgien de S. A. S. Mong»" le duc d'Orléans,
1768. »
xvnr siècle. Papier. 103 feuillets. 2H0 sur 180 millim. Rel. par-
chemin. (Don famille Lecocq).
[61-1150. Imprimés].
1151. Catalogue des entrées (dons; du Musée et de la Biblio-
thèque de la Société A. d'E.-et-L. depuis 1856 jusqu'à 1898;
d'après les Procrs-vcrhnux, par M. Georges Durand.
xix** sircle. Papier. 125 et 310 fiches. 132 sur 198 millim. Paquet.
(Don Georges Durand).
1152. Bibliothèque. Catalogue par ordre alphabétique des
matières, par M. Albert Chamberland, archiviste-bibliothé-
caire, 1808-181)0.
xix' siècle. Papier. 87() /Iclii^s. 75 sur 12.5 millim. Paquet.
(.Virhiv.'s (le In S. A. (rK.-et-L.).
1153. Bibliothèque. < Ro«iistre des sorties » ou emprunts.
depuis 18(>(>.
i
CATALOGUE DFS MANUSCRITS 281
xix.' siècle, l^apior. 152 papfos. i35 sur 28() millirn. Repfistro.
fA^i-eliivos (le la S. A. (rK.-ot-L.).
4154. Bibliothèque, t. I, Calalo^nio molhodiquo, lOJ-lSKO.
iAIiiTiuscrits;— Iniprinu's: théologie, jurisprudence, sciences
or xî.r-ts, belles-lettres, histoire; publications périodiques et
nic>ln nges ; — Iconographie : dessins et gravures, photogra-
plif c>î^. estampag(»s, cartes et plans] (suite du ms. 5353).
t. II, R(^gistre d'entrée, 18(»r>-lîK)0 [n"" 273-2078, et pério-
>i. I :>^ -^ siècle. Papier. i(M) et i(K) pagiîs. i35 sur 2îM) millim. Regis-
troî^ . < Archives de la S. A. <rK.-et-L.).
"4 '^ S5. Archives administratives de la Bibliothèque Munici-
I);!!^ de Chartres ;local, conservateurs, acquisitions, prêt);
an 3C: 11-1850.
^>c I :>w * siècle. Papier. 71 feuillets. 330 sur 22()nnillhn. Broché. (Don
A. Ci -i^iillen).
^ '^'^ S6. Passe-ports Oi; délivrés à Alençon, Eu, Saint-Jean-
*^ -"^i^^jfély, Vendôme, Senonches, Orléans, Choury, Chartres;
aa ^^"^1-1815.
^^ ^' I ir-xix- siècle. Papier. î) feuillets. 3i() sur 230 millim. Broché.
\l><'>-r> A. Guillen:.
^ *- S7. Collège de Chartres. —
'*" • I , Pièces diverses [(Hat des élèves, 1832-18;r>l, 1781-1837 ;
07 feuillets.
l-I, Composition de \n'\\ vers 18:J0i; lî) feuillets.
l II, Pièces justificatives d(»s complets dr 1811; 252 feuil-
lets.
ly, Pièces justificatives des comptes d(^ 1813; 105 feuil-
lets.
Y, Pièces justificatives des c()mpt(\s d(* 1818; 123 feuil-
lets. '
X viir-xix*^ siècle. Papier, environ 330 sur 220 millim. Broché.
v^^n A. Guillen).
1158. Table alphabétique d'un Registre [R. des Kchevins,
\7ft4-1787, 124 feuillets] des Archives Municipales de
Chartres; (rédigée vers 1782, i)uis complété(»i.
I
282 M. IJVNGLOIS
xviii» siècle. Papier. 30 feuillets. 310 sur 200 millim. Broché.
(Don famille Lccocq).
1159. « Onze jours à Chartres, en 18:36 » ; d'après les notes
du président Perterrieu-Lafosse.
xix« siùcle. Papier. 5 feuillets. 280 sur 220 millim. Broché. (Don
J.-Ch. Traversier).
1160. Titres de la seigneurie de Vérigny (1458-1770);
31 pièces.
1% Acquisition par Jeanne Le Baveux, dame d'O, à Véri- -
gny ; 7 novembre 1458.
5r, 3^, 4^, Acquisitions par Jehan d'O, à Vérigny; 3 dé-
cembre 1479.
5^, 0^ 7*, Acquisitions par Jehan d'O ; 3 octobre 1480,
18 mars 1481, 20 avril 1481.
8®, Partages entre Jehan d'O, Charles d*0, et Anne d'O,
femme de Pierre d'Orgemont, seigneur de Méiy, des
successions de Charles d'O, chevalier, et Loyse de Gen-
tilz, leurs père et mère, et de Loys d*0, leur frère;
21 février 1534.
9% Acquisition par Charles d'O ; 8 avril 1537.
10«, Aveu par Charles d'O à Jehan d'Estouteville, seigneur
de la Gastino et do Villebon, pour le bois d*0 (Saint-Denis-
des-Puits) ; 5 mars 1538.
11«, Aveu par le seigneur de Saint-Laurent au seigneur de
Vérigny pour une terre à Saint-Denis-des-Puits ; 5 fé-
vrier 1559.
12*, lîi*, 14'', Arrests du Parlement concernant la succession
de Charles d'O; 31 décembre 1598, 2 janvier 1599, 5 fé-
vrier 4599.
15®, Aveu par Louis de Fontonay à Charles de la Vieuvillc
pour le bois d'O ; 18 avril 1612.
10*, H**, Aveux par Charles de la Vieuville, — au seigneur
de Villebon et do la Gastine, 9 octobre 1617; — à Rachel
de Cochefillet, duchesse do Sully, :3() juillet 1629.
18*', Décret d'adjudication de la seigneurie d'Emerville à
Charles de la Vieuville ; 10 mars 1644.
10^ Nomination (rarpentour; 30 janvier 1649.
2(r, 2\% '22% 2:>\ 24% 25% 20% Lettres patentes du Roy accor-
déi^s il M"*" (le la Vieuville.... ; juillet 1645; — arrêts du
CATALOiiUE DKS MANUSCRITS 283
Oonsoil (rEtai ; 8 jiiillot 1645; — sontenccs à la Cour dos
Aides; 5. juin 1646 et 18 juillet KMCJ: sentence de l'élec-
tion de Chartres; 7 août 1040; — (pour changement
d'élection!.
Sî~e, 28% 2ir, Aveux; 28 mai 1752; 12 novembre 1763;
17 avril 1766.
*;»€>, Bail par Charles Brochet de la Forte-Maison; 29 juil-
let 1770.
r.j^ 1**, Aveu et dénombrement par René Choppin seigneur
d'Arnouville.... k Charles Brochet de la Forte-Maison,
seigneur de Vérigny ; 8 avril 1779.
'^c ^^«"-xvnr sit'clo. Parchemin. Dans un carton.
-* -461. René Le Febvre ;1048-1730) ; 14 pièces,
i *^, Testament de Françoise le Balleur, épouse de René
Le Febvre, écuier, porto-manteau du roi, demeurant à
Nogent-le-Rotrou ; xvir siècle ;incomplète).
^^^, Nomination à la charge do i)orto-nmnleau ; iH) avril 1648.
^^'*, Réquisition d^enregistremont; 11 juillet 1648.
*A ••, Ordonnance de la Cour des Aides ; 25 septembre 1649.
'5-^'«, Contrat de mariage de René Le Fobvro avec Marguerite
Bouthier; 2:^ août 1651.
^--^*, Démission en faveur de René-Joseph Le Febvre, son
fils ; 27 août 1659.
" -^^ *, Brevet de survivance ; 28 août 1659.
^\ Rente due par les héritiers de René Le Febvre, 18 octo-
bre 1673.
^^. Letti*es de rescision obtenues par Marguerite Bouthier,
.T femme de René Le Febvre, et veuve, contre François-
Jacques de Mauduisson, époux de Mario Le Febvre, née
du T"^ mariage; 20 mars 1676.
XO, Arrest du Conseil d'Etat, 28 août 1676.
Xl«, Reconnaissance de la rente due par Marguerite Bou-
thier aux Ursulines de Nogont-le-Rotrou ; 25 octobre 1685.
12*, Lettre de sauvegarde; lî) décombr(î 1000.
13% Lettres d'Etat en faveur de Le Febvre d'Ivry, chevau-
léger ; l*»" septembre 1695.
14', Contrat de mariage de René L(^ Fobvro seigneur d'Ivry,
284 M. LANCiLOIS
(iemourant k la Pinnelière, paroisse de Grey, au Maine,
avec Hélène Etiennotto Hodin ; 15 avril 1730.
xvir- XVIII" siôcle. Parclioniin . Dans un cailr)!!.
1162. Biaise Bouthier ( lOlT-lOUo) ; 8 pièces.
1»*, 2% 'Vy Constitutions de rentes par Biaise Bouthier,
avocat au Parlement, époux de Léonor Guinot ; l**" juil-
let 1647 ; 5 octobre 1654 , 0 septembre 1669.
r. Nomination do Biaise Bouthier au canonicat de Chartres
vacant par le décès de Pierre Trndaine; 10 octobre 1673.
5", 0*', 7% Nomination à l'archidiaconé de Blois;
:{ et 4 avril 1676.
8% Nomination au vicariat général de Chartres ; 10 août 1695.
xvir sièclo. Parchemin. (Dans un carton). {Don Roger Durand.
1163. Nomination de Pierre Fougeu, comme doyen du cha-
pitre de Chartres, à la résignation de Robert Boueto; 1638.
1164. Déclaration par divers au profit du chapitre de Saint-
Jean de Nogent-le-Rotrott de la métairie des Boullais (Saint-
Victor-de-Buthonj ; 22 Juin 1612.
1165. Reconnaissance par Pierre Basché de Moulinière,
marchand, demeurant à Châteaudun, envers M. Pierre-Louis
Rossard, avocat au Parlement, conseiller du Roi à Boigency,
et IMerre-Jean Duval..., 10 janvier 1752.
1166. Reconnaissance par daude Hallier, chevalier s^
du Houssay [Hontboissieru on laveur de Anthoinc Le Vassor,
s»" i\o Villangeart ; 2(5 avril 1659..
1167. Acquisition par Anthoine Le Vassor, conseiller du
roi, lieutoiiaiit d(^ la prévosté d(^ Bonneval, de cinq boisseaux
de terre ; 7 novembre 1644.
1168. Av(Mi par M" Jc^han Beloys, procureur au bailliage
(!(* Chartres pour l(\s liel's d(\s Jouetz et Moterels (Béville-le-
Comte) ; 0 août 1577.
1169. Prise d(^ possession du chamj) des Murs (Hargon)
par Denis Hubert, bailli d(^ Nogent-le-Rotrou ; 15 Juin 1577.
1170. Vente parMac('' de Hervellant. seigneur de Guignon-
ville, il Ksticiine Lcsné : U» juillet 1604.
M. LANr.LiilS
l" lu, tesLameiii de Jean ToiivîUo, [422, en faveur il*
SaiiU-Cernin iJc* Chartres: copie d'acte, par Ad —
Lecocq,
f" llr traosaetion au sujet du Clos rEvêque. 1322 :;
Cfipîe d'acte, par Ad, Lecocq.
f* 12, envoi au Roî des vases sacrés de Saint-Martirm
le Viandier, 30 novembre 1502 ; copie d'acte, par Art-
Lecocq.
XIX' siècle. Papier. 12 feuillets, 3lii sur 2t>0 nullini. Broché.
(Don famille Lecocq).
liSO. ^< l*ré<*is, pour les marguilliers de la fabrique de
Saint-Jacques dllliers, délcoseurs ; — contre M. Fatas de
Mesliers, sei^rnêur du marquisat d'IUiers, demandeur « [signé :
Janvier de FlainTille] ; ipain bénit ; 1787).
2 feuillets, m} sur 244) udllini.
1181, SMîuillaume Doyen, géographe demeurant à Chartres,
défendeur ci detnaiideui- incidemment suivant ces présentes;
— contre les s" Prieur et Religieux de Saint Père en Vallée
d, Chartres, demandeur et défenseur iiiciilemment ^>, terrier;
11 avril 1788.
4 feuillets. 320 sur 210 millim,
1182. « Mémoire, ]K>or Tabbé et les religieux de Fabbaye
de Coulombs, et les doyen et chanoines de SaiiitEtienne de
Breux... lït^jeoseurs d'une [mrt ; -* cutitre les héritiers de feu
\L Bernard de Montigny demandeurs d'autre i^art >\ (Mairie
de Marville-Montier -Brûlé'.
ï'" lî-21, - Hédexionssur le Mémoire deMonsieurTabbé
de Coulombs. »
21 reuillets. 310 sur IIMÏ miîlim.
1183. Abbaye de SaintCheron les riuirtres,
f^^* 1-2, mémoire pour le s»^ Hillion contre les religieux,
((^ens;.
1"^' 3, demande de transaction iians iiit |irorés ihi ter-
reau.
r* 4, acquisition d*une maison • rue de la corrayrio, •
4 fenilielH. 310 sur 220 millim.
f
^
CATAUHilTE DES MANUSCRITS 287
4484. La communauté (ies Merciers (io Chartres contre le
G li3. pitre Notre-Dame. — Copie d'une sentence du 21 avril 150-1.
€> feuillets. 3(5() sur 2îr> niillini.
4 d85. Archives Municipales de Chartres. — « Extrait des
]>i iîcres renfermées dans le carton des marchands l'orains et
Ji cr>r"-5'.ains ». 1 4593-1772 .
Zi? feuillets. 370 sur 2;i5 ndllini.
-4 -^86. Ch.-Fr. Villetrouvé, prêtre assermenté, mis en sur-
V < > i T lancer it Chartres par h? Préfet d'Kure-et-Loir 8 brumaire
a Xi mxi.
1 feuillet. :VJO sur 205 niillim.
"* -^87. Etats pour le Chapitre Notre-Dame de Chartres des
c^K^^ sraptions (hi droit d'entrée ; ."> octobre 1774.
-^ feuillets. 2i>0 sur 11.") niillim.
"* 488. Droits à percevoir par les Ai(i(*s, sur les boissons et
^ ^-^ ^ x*es d(Mirées, à Chartres ; i après 1715'.
^^ feuillets. l>'2Ty sur 210 millim.
'^ "^89. Coutumier pour les \ cloches et les tapisseries et
^^ X > î s ichceur et chaire .
^^^ feuillets ; 325 sur 210 millim.
'^^^ "^'nr sit'clo. Papier. Brochr. iDon ramillt» Lecooq).
"^ "^90. Don par J. Caresme d'un tableau à ré<'lise de Lèves,
i feuillet. :U0 sur 230 millim
^-191. Inventaire d\\ mobili(?r de lN'\irlise de Lèves, 18*31.
•^ ^"ouillets. 340 sur 215 millim .
"^^^ i\'' siècle. Papier, l^iocliè. (Don A. (iullliMi;.
"*- 492. Commanderie d(> Sours.
f" 1, déclaration... conforme ii Tarpentagede 1751 ;
f^ 3, bail de 1772 ;
f" 20, extrait des Archives d(» Maltr (> mars 1050i,
relatif il Sours et Arville, du 30 juin 1702.
Xvni' siècle. Papier. 3i feuillets. 3(M) sur 2(H) millim. liroché.
\t>on Lcstradc).
288 M. LAN(iL()lS
1193. Aveux rendus par les seigneurs de Valainville au
Dunois, M48-l(>44.
2 leuillets. 320 sur 2()5 niillim.
1194. <« Réflexions sur un mémoire de M. le Marriiiis de
Chepy, et sur des observations du commissaire au terrier du
comté de Dunois, pour raison du lief de la Fontaine-Ronde. »
4 l'euillots. 320 sur 205 millim.
1195. Mail des droits seigneuriaux de la Madeleine liu
Petit Beaulieu, 17(>2.
2 feuillets. 310 sur 205 millim.
1196. Liste dos titres et papiers de la Madeleine du Petit
Beaulieu, 17S0.
2 feuillets. 310 sur 205 millim.
1197. Consultation de Salomon (Orléans, 178.5), sur la cen-
sive de Beauvoir et de Babilone à Chartres.
0 feuillets. :nO sur 200 millim.
xvnr" sièclo. Papier. IJroché. (Don A. Guillen).
1198. Mémoire ii Joindre au plan topographique et hydro-
graphique d'Eure et Loir, par l'Ingénieur en Chef.
1199. Exposé des projets pour joindre l'Eure et le Loir,
par ringénieur en Chef.
xix" sièdo. Papier. 19 ot 8 feuillets. 310 sur 205 millim. Broché.
(Don de Boisvillette) .
1200. Militaires à Chartres (1789-182:3).
f** 2, enrôlements pour la Vendée (juillet 1703).
P* 0-7, établissement d'un régiment ;1789-170i;.
xvnr-xix'* siùcle. Papier. 5<> feuillets. 370 sur 275 millim.
Broché. (Don A. Guillon).
1201. Certilicats d'apprentissage et de bonne conduite
délivrés en 1757 et 17(i5 au jardinier Schaflarzek (en alle-
maudi. Traducrtion, par M. hî Pasteur Lehr.
xvnr sitVlo. Piurhcinin. 2 pièces. En deux cartons.
4202. Lettres :\ an maninis de Feuquières, ambassadeur
en SniMlc. 2 lettres chifirées, dn 20 dér. 1(>72 :S f.) et du
5 lévrier 1(m5 (2 1/ ; signées Lnnis, et contresignées Arnauil.
1 lettn» (l'envoi, cliiirn'M', dn 21 mai 107)5 ^1 f.,- signée Arnaud
(le Pomponne.
CATALOGUE DES MANUSCRITS 289
xvir siôclo. Papier. 12 feuillets. 370 sur 250 uiilliiu. En trois
cartons.
1203. Nomination de Noël Pordrau à la charge de sergent-
royal il Orléans, 1700.
xvnr siècle. Parchemin. 1 pièce. En un carton.
4204. Objets trouvés : à Souancé lagrafe mérovingienne,
J851i, Chàteaudun tombeau mérovingiens et Châteauneuf
sceau de (?harles de Valois ; notes et dessins.
xix*^^ siècle. Papier. 3 feuilh^ts. 320 sur 215 millim. En un carton.
1205. Mandat d'arrét(»r et de coniluircî à la Bastille, 1775.
xvnr siècle. Pajiirr. 2 feuillets. 35()sur2i5 millim. (Don Collier-
Bordier).
1206. Documents relatifs à la publication du Cartulaire de
Notre-Dame de Chartres.
XIX' siècle. Papier. 37 feuillets. 310 sur 205 millim. Broché.
(Archives de la S. A. d'E.-et-L.).
1207. Note sur un tableau 1780) placé dans la chapelle
Sainte Geneviève à Saint-Fltienne-du-Mont et cédé à Téglise
de Tiron.
XIX'" siècle. Papier. 1 feuillet. 250 sur 0^-5 millim. En mi carton.
1208. Dolmens de Montlouet; lettre, isr)7.
XIX- siècle. Papier, i feuillets. 2^)5 sur 105 millim. En un car-
ton. (Don P.- A. Janvraini.
1209. Découverte gallo-romaine à Vert-en-Drouais; lettre,
XIX"" siècle. Papier, i feuillets. 250 sur lîM) millim. En un carton.
{Don La NhSange).
1210. Découverte d'un sceau à lUiers, 1850; lettre.
xix'^ siècle. Papier. 3 feuillets. 210 sur liO millim. En un carton.
(Don Jules Barbier).
12H. Découverte d'un sceau à Hontreuil, 1857; lettre.
T. XIII. M.
290 M. LANGLOIS
XIX' siùclo. Papier. 2 feuillets. 210 sur 140 millim. En un carto^^
(Don La Mésanfçe).
1212. « Recherches sur Torigine du dolmen... de Hargo^ff
fouilles exécutées en décembre 1880; compte rendu, 21 pla^r'
ches 125 pierres. ; par J. Foulon, instituteur. » (Tiré à 10 e^«
sur Tautographe).
XIX' siùcle. Papier. 32 feuillets. 320 sur 220 millim. Broch*^-.
(Don J. Foulon).
1213. « Etudes sur la commune de Beaumont-les-Autels.
par T. Thibault, instituteur. >> 1870.
Compte rendu, par Ad. Lecocq.
XIX' siècle. Papier. 47 et 3 feuillets. 240 sur 190. Broché. (Dons
T. Thibault et Ad. Lecocq).
1214. Etude sur les antiquités dTmonville, par Lagrue,
instituteur; 1870.
XIX- siècle. Papier. 15 feuillets. 315 sur 200 millim. Broché. (Don
Laprue).
1215. Etude sur la commune de Prasville, par Ledoux,
instituteur; 1870.
xix'' siècle. Papier. JO feuillets. 315 sur 200 millim. Broché. (Don
Ledoux).
1216. 0 Historique des Ecoles de Coulombs, par Boucher,
instituteur », 1877.
xix'^ siècle. Papier. 6 feuillets. 315 sur 200 millim. Broché. iDon
Boucher).
1217. " Documents historiques et statistiques de la com-
mune d*Epeautrolles, >» par Trubert, instituteur; 1875.
xix" siècle. Papier. 0 feuillets. 315 sur 200 millim. Broché. (Don
Trubert-.
1218. •< RésuiiK» hist()ri([UO cl description géographique et
adiiiinislrativt' de la commune de Boisville-la-Saint-Père ,
1877; •» par Leprince, instituteur.
XIX* sièfl»'. Papier. 42 ft'uillets. 315 sur 200 millim. Broché.
(Don Leprinc»').
/
CATALOGUE DES MANUSCRITS 291
1219. Liste des maires, instituteurs.... de Nogent-le-Phaye
(J079-1876), par A. Bire, instituteur.... 1878.
xix« siècle. Papier. G feuillets. 315 sur 200 millim. Broché. (Don
.A. Bire).
4.220. Saint-Sauveur-Levasville . Copie du Nocrologe de
1 I^T^, et des inscriptions do Tégliso i pierre tombale de Marie
cl<3 CJroulard, 1712; construction du lambris, 15(îf>/, et lettre
d 'oiTivoi ;1882s par l'abbé Leroux, curé.
>w M y." siècle. Papier. 0 feuillets. 315 sur 200 millim. Broché. (Don
!-«-!:• <Z3Ux).
^ ^221. «< Coup d'œil archéologique » ; éléments.
^>^ M. :^- siècle. Papier. 27 feuillets. 2()0 sur 105 millim. Broché.
"^ ^S22. Compte-rendu, par A<1. Lecocq, du travail de Chan-
^^^^^*^ain sur Nottonville (1877).
^^^ ^ ::\" siècle. Papier. 2 feuillets. 24() sur 185 millim. Broché. (Don
'^^^- Lecocq).
"^ ^523. u Inventaire des plans [01] pour la confection du
P^^^^^ do la ville de Chartres » avant 1750, par les membres de
**^ ^^ <jmmission, 3 déc. 1858.
^^^ * ric siècle. Papier, i feuillets. 235 sur 185 millim. Broché,
'^^x-c^hives de la S. A. d'E.-et-L.).
**-224. Mosaïque de Mienne, 1857: lettre de Fillon.
"^ i ZK*^ siècle. Papier. 1 feuillet. 270 sur 220 millim. Broché. (Don
^^ l3oisvillette).
^^225. Abbaye de Tiron. « Table des biens contenus dans
^^^ liè've de la cellererie faite en 1712. » Copie.
Xi^c siècle. Papier. 7 feuillets. 320 sur 210 uiillim. Broché. (Don
<i«ï iioisvillctte).
1226. Abbaye de Coulombs. Atîichos 2 do vente, 18(50 ;
letti^e de Henry Reverdy; copies (1710) de chartes de \\\^^
^'X.* siècle. Papier. 7 feuillets. 280 sur 220 millim. Broché.
292 M. LANGLOIS
1227. Pierres tombales àGalIardon (Le Vacher) et à Aunay- -
sotts-Auneau ; lettres et dessins de P.-A. Janvrain , 1857.
XIX* siècle. Papier. 4 feuillets. 265 sur 200 millim. En un car-
ton. (Don P.-A. Janvrain).
1228. Armoriai dos de Honmorillon ; armoiries peintes -
(sans dates ni filiations).
xix« siècle. Parchemin. 3 tableaux. (Don Vinsot).
1229. « Monographie de Fontenay-sur-Conie , par Tabbê
Ernest Bellanger; 1000. »
XIX* siècle. Papier. 271 feuillets. 270 sur 210 millim. Broché.
(Don E. Bellanger).
1230. Notes de Bibliographie Chartraine, par Ad. Lococq.
1*** 2-14 , Incunables de la Bibliothèque Municipale de
Chartres (80 n"";.
f*" 15-28, Livres liturgiques de Chartres : missels, manuels,
heures, synodes, livres de chant (107 n"\i.
f*»" 29-.*î7, Publications chartraines depuis le xvi'' siècle
(05 n''»).
f*»» 38-r>5, Ouvrages sur les localités d'Eure-et-Loir (200 n**»i.
i^' 00-173, Ouvrages d'autours du Pays Chartrain (083 n***).
î"* 174-1Î40, Bibliographie des travaux de Ad. Lecocq : im-
primés, manuscrits, copies, extraits, notes, — par lui-
même. i213 n"*).
f*^» 101-200, Liste de pièces de théâtre (:385 nS.
xix*" siècle. Papier. 200 feuillets. 370 sur 2G0 millim. Bel. toile.
(Don famille Lecocq).
1231. Notes et dessins sur plusieurs églises et sur quelques
monuments d'Eure-et-Loir, par Paul Durand (2 vol. : voir la
table dans les ProcrS']Whaux de la S. A, (lE.-et'L,, X, 378-
370).
xix'' siècle. Papier. 210 t^t 109 feuillets. 370 sur 260 millim. Rel.
toile, (Don M™'' Paul Durand).
1232. Réponses des Conducteurs des Ponts et Chaussées
au Questionnaire archéologique dTure-et-Loir de Tlngénieur
/
CATALOGUE DES MANUSCRITS 293
en chef 185î) : églises, pierres druidiques, camps romains
(voir la table» dans les Prorrs-vrrhnux de In S. A. (VE-'Ot-L.,
A, :i80.
xix-- siôcle. Pa])ier. î« fouillots. 370 sur 260 millim. Rel. toile.
i Don de Boisvillotte).
d233. Notes Chartraines, par Ad. Lecocq.
T. I, f«« 28-25, bas-relief de Mervilliers.
f^' 2(>-27, chapelle Sainte-Anne à Fontaine-la-6uyon.
f^" 28-34, Essais historiques sur 1(^ marquisat de Gal-
lardon.
f"' 35-12, Sours.
f** 5(J-57, maladnTies au Pays Chartrain.
f'^" 85-8Î), garnisons au Pays Chartrain.
P^ 07-10(), Société Centrale d'Eure-et-Loir .;18C2).
f«' 107-131, droits et usages féodaux.
f"' 132-Mi, moisson en Beauce.
f'"* 145-117, vignobles chartrain.
f"** 148-10:*>, canalisation de la Beauce.
f**' l(>4-lî)3, rage, marais de la Conie, fontaines mira-
culeuses.
I Imprimés, extraits; ; 193 feuillets.
ir, 171 feuillets.
^IX, 1 Mélanges'.
f*" 13, copie du Journal d'un prêtre chartrain écrit sur
un Ordo de 1702.
f**' 2.*>-27, 3(), notes sur les travaux envoyés au Con-
cours d'Instituteurs, 187().
f" 28, « Visite à l'Eglise de Santeuil », par «< Paul
Durand »>.
f" 31 « Cloche de Rouvray-Saint-Denis », notice et
2 dessins:.
f" 34-.* 55, notices imprimées sur Jan ville et Le Puise t,
par r;illet-r)amitte.
f^* 38, H Gallardon >>, lettre de Janvrain, 1857 ; 2 des-
sins de C. Sauvageot (chapiteaux).
f"' 64-68, dolmen deMargon, 1881 ; inotes et dessins).
r** 69-85, préhistorique inotes et dessins;.
294 M. LANGLOIS
f» 07, lettre autographe du D"" Lescarbault à Le Ver- -
rier, 1859.
^« 98-102, débats de Taffaire Michel Chasles contre -
Vrain-Lucas (autographes, 1870).
f^* 114-115, Les Archéologues; extrait des Mystères
comiques de Baumgartcn, 1878.
r** 117-120, marches pour la cathédrale, xive-xviii* siè-
cle. — 129 feuillots.
XIX" siècle. Papier. 370 sur 260 millim. (Don famille Lecocq).
1234. Comptes des dépenses de la ville de Chartres pour
1789, 1790, et Tan XII (1803-1804).
xviii<'-xix« siècle. Papier. 150 feuillets. 370 sur 260 millim. Rel.
toile. (Don A. Guillen).
1235. Papiers de la Garde Nationale de Chartres, ;1789-
1851).
xvm«-xix« siècle. Papier. 2 vol. 140 et 160 feuillets. 370 sur 260
millim. Rel. toile. (Don A. Guillen).
1236. Bazoches-les-Hautes. Notes sur un terrain qui ren-
ferme des médailles antiques par J. Gillet.
xix« siècle. Papier. 2 feuillets. 300 sur 210 nnllim. Broché. (Don
J. Gillet).
1237. u Notes sur les institutions scholastiques en France
et sur quelques professeurs célèbres, depuis les temps les
plus anciens jusqu'à la mort de Louis XIV, par P. Chante-
grain. »» 1875.
xix*' siècle. Papier. 36 feuillets. 315 sur 205 millim. Broché. (Don
V. Chan terrain).
1238. «( Notice biographique sur quelques professeurs
chartrains, par P. Chantegrain. » 1875.
XIX* siùcle. Papier. 7 feuillets. 315 sur 205 millim. Broché. (Don
P. Chantegrain).
1239. « Les huissiers à Pussay. par M. l'abbé Guillen ».
3 f (juillets. 275 sur 220 millim.
CATALOGUE DES MANUSCHITS 295
1240. « Les guetteurs au clocher de la Cathédrale de Char-
tres, par M. Tabbé Guillon. »
XIX' siècle. Papier. 9 feuillets. 315 sur 205 millim. Broché. (Don
abbé Guillon).
1241. Règlement.
^' 1-8, Règlement de la S. A. de l'Orléanais, 1849; im-
prime.
t^' 9-22, Projet et Règlement de la S. A. d'Eure-et-Loir,
185G.
f" 22-26, Projet de Règlement de la S. centrale d'Eure-et-
Loir, 1802; imprimé.
f*' 27-28, Règlement pour les Archives ot le Musée de la
S. A. d'E.-et-L., 18G5, par E. Rossard de Mianville.
f^» 29-58, Règlomonts de la S. A. d'E.-et-L. de 1806, 1899,
et VM) (imprimés, ; ampliation de la signature ministé-
rielle. Décret présidentiel de 1900.
XIX' siècle. Papier. 58 feuillets. 315 sur 210 millim. Demi-rel.
basane. (Archives de la S. A. d'E.-et-L).
1242. Correspondance du Ministère do rinstruction publi-
que et do la S. A. d'E.-et-L. ; t. I ■ 185<)-189î)i ; 4(> feuillets.
xix'^ siècle. Papier. 350 sur 220 millim. Broché. (Archives de la
S. A. d'E.-et-L.).
[1243-5000. — Imprimés].
5001. Notices pour les pierres tombales de Pierre Besnard,
Jehan Duboys, Antoine Heurtault, Lubino Guiblot dans l'église
de Gallardon; et lettre ^1902, par le I)»" A.-d. Gillard.
XX* siècle. Papier. 6 feuillets. 310 sur 2(K) millim. Broché. (Don
A. -G. Gillard).
5002. Exposition archéologique d'objets d'arts, à Chartres,
en 1858.
T. 1, Organisation; 122 feuillets. 330 sur 220 millim. Broché,
f*' 1-7, rapports préliminaires, par M. Person (mars
et avril),
r*' 15-67, comptes des dépenses.
296 M. LANGLOIS
f* 68-73, rAmoubloment civil, par Armand Marchant
T'» 74-102, la Pointure, par Camille Marcille.
Il, Entrées des objets environ 12:M) n*'*i et noms de^
exposants; 1:55 feuillets. 310 sur 'M) millim. R^eh
gistre .
III, Contrôle de l'entrée des visiteurs idu 0 mai au G juin ..'
W feuillets. 310 sur 2(J0 millim. Cahier.
xix'^ sirclo. Papier. (Archives de la S. A. d'E.-et-L. et don
Robin-Massé).
5003. Pièces justificatives dos Comptes des Recettes ei
Dépenses (publications, bibliothèque, musée, fouilles, appa-
riteur, divers); ISTiO-lîKj-J.
xix'-xx« siècle. Papier. 45 dossiers (manque 1885). en 5 car-
tons. 3()0 sur 220 miUim. (Archives de Ui S. A. d'E.-et-L.).
5004. Papiers administratifs finances): local — leiyrs
publications.
T. 1, 18î).3-Ui02; 47 feuillets. :V>i) sur 2:^) millim. Broché.
xix''-xx- siècle. Papier. (Archives de la S. A. d'E.-et-L. l
5005. Découverte archéologique à Varize et Civry, 1S75;
rapport (/'.-r. dr In S. A. d'K-ri-L., ]\ ;{.33-:^il) et plan, par
Eug. Sautton.
XIX" sièch*. Papier. 2 feuiUets. 310sur2U() miUim. Broché. iDon
E. Sîuitton).
5006. <• Rensei^niemeuts divers sur la commune des Âutels-
Villevillon; statistique, g(''ogrnphie, histoire, glossaire •, par
E. Guillon, instituteur, 1874 (|)ublié en partie dans MrnKfircs.
VII, 40-ÎH)).
, Le (ilossaire ide iu.1 mots) manque; voir ms. 21, lllj.
xix'- siècle. Papier. 20 l'eniHets. 310 sur 2(H) milliin. Hrochê.
(Don ¥.. Ouillon).
5007. 0 Les Pompiers à Chartres, avant la Révolution »,
par Tabbé « .T. (Uiillon ; IIHKJ. •>
XX' sièdc. Papier. 7 feuilh-ts. 31(i sur 2(M) millim. Dnn J.
ïiuillon .
CATALOGUE DES MANUSCRITS 297
5008. Notes courantes et plans de P. Buisson, ancien
conducteur principal des ponts et chaussées ; 1870-1897.
T. I, Ttibleau de la ville do Churtres..., en 1750 (noms des
rues*, recherches préliminaires et additions. —
28 feuillets.
IL fouilles à Chartres. — 2Î) feuillets.
III, conservation de la Porto -Guillaume (1881). —
10 feuillets.
IV, fouilles et découvertes en Eu'ro-et-Loir [gallo -
romain: Vovc^s 1870i, Prasville :1894i, Loché-
Thivars il8î)2', Iloudouenne 1897 ; — mérovin-
gien : Sauliiièros 1870 1: — divers: Clévilliers
1884 , Sours 1888 , Dampierre-sous-Brou, Souancé
1890) !. — ()8 feuillets.
[5009-5150. — n"- réservés aux Manuscrits et Pièces à
f ^M.trer. 1
5151. « Inventaire des publications à vendre ou à distri-
*> ^^^er. » lîKK).
Txix" siôck'. Papier. 92 pages. 3(M) sur UX) millim. Cahier. (Ar-
c • :fc. ivos de la S. A. d'E.-et-L.i.
_ 5152. Archives Municii)al(^s de Chartres. « Répertoire des
r^^ ^res conienues dans h* carton intitulé : création des muni-
^ ^ ^)alités en 17iK), assemblées primaires ot de commune. »
:xi.r siècle. Papier. 1 feuillet. 2ÎM) sur 185 niilliiii. Broché. (Don
*^^ - Guillen^i.
5153. Abbaye de TEau. I)(''clnration des biens 1()82-1751j;
ntence de 1579. Prieuré de Sainte-Foy.
:xviir siècle. Papier. 0 feuillets. 2(iO sur 200 millim. Broché.
{X^on A. Guillen).
5154. Emprunt municipal de Chartres, 1789.
:xvu« siècle. Papier. 2 feuillets. 230 sur 175 millim. Broché. (Don
^•^ - Guillen).
^
298 M. LANGLOIS
5155. Annonces, affiches et avis divers du Pays ChartraiB
1781 «1788; extraits, par Ad. Lecocq.
xix« siècle. Papier. 47 feuillets. 230 sur 185 miUim. Broché. (Don^
famille Lecocq).
5156. Revue Archéologique, 1842-1855; extraits, par Âd.
Lecocq.
XIX* siècle. Papier. 19 feuillets. 200 sur 160 millim. Broché.
(Don famille Lecocq).
5157. « La Société Archéologique d'Eure-et-Loir »; circu-
laire par M. Tabbé Sainsot (1899).
XIX* siècle. Papier. 4 feuillets. 230 sur* 180 millim. Broché. (Don
Sainsot).
5158. « Sièges de Chartres de 1568 et 1591, emplacement
de l'artillerie ennemie ; par A. -H. Gibon ; 1901 ».
x\e siècle. Papier. 4 feuillets. 230 sur 180 miUim. Broché.
(Don A.-H. Gibon).
5159. « La collection d'objets d'art et de curiosité d*une
bourgeoise de Paris, originaire de Dreux (Garnier, xvii* s.)
par V.-E. Veuclin; 1001 »>.
xx*" siècle. Papier. 9 feuillets. 230 sur 180 millim. Broché. (Don
V.-E. Veuclin).
5160. <• Beaucerons et Russes; leurs premières relations;
par V.-E. Veuclin ; 19(.)1 »>.
xx*^ siècle. Papier. 5 feuillets. 225 sur 185 millim. Broché. (Don
V.-E. Veuclin).
5161. Exposition des beaux-arts à Chartres, en 1893 : reçus
(rentrées d'objets (n** 1-:^)) et de visiteurs (n~ 1-1527, 1-2000);
recettes ; tombola ; règlement.
xix^ siècle. Papier. 120 et 95 feuillets. 22i) sur 140 et 320 sur
230 millim. Talons. Broché. Don P. .\niblardi.
5162. Exposition rétrospective à Chartres, on 1896; reçus
(roiurccs «rohjcts 11'" l-ldlT)) et (le vi-^ileurs (n''* 1-"^^187);
('()II1J»1('S.
CATALOOrE DES MANUSCRITS 299
"x.1^* siècle. Papier. 12 feuillets. 320 sur 220 millim. Talons.
Hroehé. (Archives de la S. A. d'K.-et-L.).
5163. Prix es -verbaux de la Commission de Publication,
depuis 1800; tome I.
r«»Tiie I, li2 feuillets. 230 sur 185 millim.
.)Lix'-xx« sièdf. Papier. Cahier (Arehives de la S. A. d'E.-et-L.).
5164. Au Musée Condé (Chantilly, 21 juin 1891^) ; notes d'art,
par M. Raoul Denisart.
XIX* siècle. Papier. 23 pages. 230 sur 180 millim. Broché. (Don
H. Denisart).
5165. Poésies de Frëdérir Blay, M"« Rabot des Portes,
^- Touche, J.-Ch. Traversier.
^tJX*" siècle. Papier. 18 feuillets. 280 sur 225 millim. Broché.
«Dons; auteurs).
5166, Notre-Dame de Grandchamp Jin), par M. l'abbé
A. ^^autier.
xix« siècle. Papier. 33 feuillets. 2m sur 180 millim. Broché.
(Don ^\. Gautier).
5*67. « Montoury iThivars) et le Buttereau ;Verj; étude
sur le < Mediolanum » gaulois, par M. l'abbé Guillon, curé
de Ver-les-Chartres. » .100.S).
^"^X* siècle. Papier. 27 feuillets. 225 sur 175 millim. Broché.
■l>^n Guillon;.
^468. « Etude philologique : l'exprc^ssion " Ficher le camp »,
V»^M. le Pasteur Henry Lehr. » (lîM):^;.
^X'^ siècle. Papier. 3 feuillets. 215 sur 175 millim. Broché. (Don
Henry Lehr).
[5169-5350. — n"* réservés aux Manuscrits et Pièces à
entrer.]
5351- Statistique des districts, cantons, paroisses i/174),
hameaux d'Eure-et-Loir; inachevée;.
xvm«-xix« siècle Papier. 52 feuillets. 170 sur 110 millim. Demi-
reJ. parchemin. (Acquisition vente Chevrier).
.^00 ' M. LANGLOIS
5352. Rectifications à Tétat-civil de Chartres, 1812-1830
Accusés (le réception du Procureur des avis donnés par ralS'
cier d'état-civil.
XIX- siècle. Papier. 10 feuillets. 190 sur 150 millim. Cahi^^*
(Don A. Guillen).
5353. Bibliothèque et Musée (commencement des mss. Kï^^
et 5.
Y Inventaire des objets offerts (1856-1857) : antiques ^
objets d'art 15 ; imprimés (35); dessins, gravures, cart^3^ ^^^'
plans, estampages (8). — 4 feuillets. 290 sur 21)0 millir» ^^'
Broché.
2^ Catalogue méthodique il85(>-18G5) des imprimés, mani»i-^ ^*'
crits, caries, gravures, plans, estampages et peintures. — "
10:> et ()7 (iches. 15() sur 75 millim. Paquet.
:r Catalogue méthodique ;185()-1865) des livres et manus M-^us
crits, et des vues, d».'ssins, cartes, plans, portraits, estaira:^ -•'^
pages, (Miipreintes, sculptures et curiosités archéologique:^^ '^'
\n leiiillets. wm sur 20() millim. Fiegistre.
Par Ad. Lecocq, archiviste.
XIX'* si«H*lo. Papier. (Archives de la S. A. d'E.-ct-L.).
5354. Kssai d'une Bibliographie Chartraine du XIX* siècle -^•^
par M. l'abbé Sainsot, 1892; (environ 350 auteurs d'Eure-et' ^^ ^
Loir ; incomplet du commencement.
xi\' sirol»'. Papier. 20 feuillets. 220 sur 160 millim. Broché?^^ ^ *
(Don SninsotV
5355. Lucien Merlet, président de la Société Archéologi î'^^
que d'Eure-ot-Loir. par M. l'abbé Sainsot; 1809.
xix'^ sicrle, Papier. 6 feuillets. 220 sur 160 millim. Broché. (Dor«:^^^
Saiiisoti.
5356. « Recherches et antiquités sur les ruines; cantons^ ^"^
de Courville et de La Loupe, |i)ar] Gouabault, berger. Friaize,^ ^^%
185i. . — Note ISoOi, et lettre (18(51), du même Gouabault^ -^ ^
'^ cantonnier temporaire », adressées à Lefèvre.
xix*" siècle. Papier, li ftuiillets. 2(M; sur 160 millim. Broché. -*"-■''
iDoii Lefèvrei.
CATALOGUE DKS MANUSCRITS '^0\
5357. « Rapport sur les loiiilles opérées dans l'abbaye^ de
l'EiiU, février-mars IDCH) », par M. l'abbé «* Jules Guillon,
curé de Ver. »
XI x« siècle. Papier, i feuillets. 200 sur 155 niillim. BrocIi(''. (Don
Ouillon).
[S358-5500, — II"" réservés aux Manuscrits et Pièces ix
entrer.]
2045. Généalogie Chartraine. Catalogue de lettres dc^ faire
pax't et des billets d'inhumation idepuis 18t)l)i conservés à la
Bil^liothèque.
xix'*-xx" sircKî. Papier. 42 l'euiliets. 100 sur KX) ndilini. Cahier.
(Ax-chivj's de la S. A. d*E.-et-L.).
ICOOl. Bibliothèque. Catalogue topographique des estam-
pag-cs .environ loi) . 1ÎK)2.
XIX*- siècle. Papier. 02 feuillets. 150 sur 05 millim. Cahier.
(Archives de la S. A. dE.-et-L.).
13701. Bibliothèque. Catalogue topographique des clichés
typographiques environ 0(K) . lîK)l.
XIX** siècle. Papier. 70 feuilh'ts. 230 sur 175 niillhn. Cahier.
«Arcliives de la S. A. dE.-ct-L.i.
15501. Bibliothèque. Catalogu(» des cartes, plans, atlas,
photographies, clichés photographiques, P.KI2-U)().S.
"XIX. ** side. Papier. 308 pages. 150 sur 100 niillim. Cahier. Archi-
ves ae la S. A. d'E.-et-L.).
20000. Bibliothèque et Musée. Catalogue général alphabé-
tique et méthodique des collections de la S. A. d'E.-et-L. ;
en voie d'exécution.
xix*-xx* siècle. Papier. Fiches de 75 sur 125 millim. Meuble,
dans la salle de lecture. lArchivos de la S. A. d'E.-ct-L.i.
302
M. LANGLOIS
INDEX
abbayos, voir Chîirtn»s, Cou-
lombs, Grandt'hîimp , Josa-
phat, Tiron.
accoucheiiu'iiU :u, 3*i.
iiKriciilturo, i (vi).
Aifrh'hoiix (abbé Gabriel), î>i.
AltMivon, H.ïG.
AliKre (d'), 2r> :iii).
Allainval (<r), voir Soûlas d'Al-
lainval.
Amblard (P.), .'JlOl.
anieublemenl, 5002.
Anet. 8 (3").
Au^^elet, 26 (III).
mnwnces, a f fiches.... 5!o:).
Anqurtin, 26 (iii).
Ansart (le P.), 26 (ii).
apit-ulturc d'Kure-et-Loir (So-
ciété d\', voir Eure-et-Loir.
apophteKin<'^, 28.
ari'héoloKÎe, 1221 : voir Kure-et-
Loir i Société archéologique
dl,
archéoloirues, 1233 iiiii.
archives, voir Chartres, Kure-et-
Loir.
annorial, 1228: voir Eure-el-
Luir 'Nobiliaire d'.i.
Aruouville, H60.
Arras, 20 (xvi).
artistes, 26 (iv). 1233 (m).
Arville, H 92.
astrononiie, i (vi), 1233 (un.
Aubortin, 26 (m).
Aunay-sous-Auneau, 1227.
autographes, iO, M, 26 ii, xiv),
40, 1202; 1233 (llil.
B
Babilone, 1197.
Babou de La Bourdaisière(G. ,
Badoux (E.), 43 (xvi).
Bai^neaulx (Cl. et M. de), 43
(XVI).
baillia^^e, voir Chartres.
Baillou (Fr.), 8 (10").
Ballay, 26 (m).
Bar des Boulais, 20.
BarbiTeau, 26 (m).
Barbier (J.) 1210.
Bar«reuu)nt, 26 (m).
Basché de Mouliuière ( P. i, i[ù'6y
basocln% 2«i (XII).
iJastilh' (mandat de), 120:>.
Baudry (Ph.-C). 8 (1% 2'»!.
Baumgarten, 1233 (ini.
CATAXOGUE DES MANUSCRITS
303
î8-Hautes, 1179, 1236.
de), 26 (m), 1179.
40, 21, 22, 26 (VIII),
2045, Sliîo, 5160; voir
^oir.
^elit), 1195, 1196.
les-Aulels, 1213.
13.
it (V. de), H (7°, 80).
1197.
, 1168.
abbé E.), 1229.
(III).
LkI ChavijirniM'ie, 52.
dei, H (21").
II).
'.), 8 (22", 23").
), 1171
(de). H (140;.
(13°).
Chartres, 26 (ni),
le), 26 (m).
.-R.), 8 (9"..
.), 5001.
ers, 8 (KV,'.
(26°), 26 (III).
:omte, 8 (5°), 1168.
e , voir Chartres ,
iOir.
; Uuir traîne.... dom
26 (III), 41.
le, 26 (II, m), 41 ,
3.
25, 26 (lii-v), 42.
219.
, 8 (16"-18").
1 (de), 8 (10°).
5165.
viii).
(25°).
26 (m).
[>.), 1171.
2.), 1161.
Boëte (R.), 1163.
Hoisgiloud (de), 26 (ni;.
Boisviile-la-Saiiit-Père, 1218.
Boisviiletle (de). 26 (m); —
œuvres, 4, 22, 1179; — dons,
1198, 1199, 1224, 1225, 1232.
Bounan^^e, 26 (ni).
Bonnrl, 26 (ni).
Bonneval, 33. 39, 1167, 1175; —
(canton de), 21.
Borville, 26 (m).
Boudun (M.), 8 (28").
Boucher, 1216.
bouchers, 26 (xii).
Buuchet (L.), 26 (iv).
boulaiij^ers, 26 (xii).
BouVbon (M.), 1173.
Bourdoisis 26 (ni),
bourgeois de Chartres, 49, 50.
bourreliers, 26 (xii).
Bouriieuf (de), 20.
Boulhemard, 1 (vin).
Boulhier (Bl.), 1162.
(M.), 1161.
Boutrays, 26 (ni).
Bouvart, 26 (iiij.
(G.) 26 (VII).
(J.), 36.
Bouvet-Jourdan, 43 (i).
Bouville (de), 17.
Brancas (de), 8 (21").
Brault, 26 (m).
lireliKuières (de), 8 (20°).
Bricourt (de), 8 (32°).
liridan, 26 un, xix).
Brièiv (.T.), 26 fiv).
Brillon, 26 (vu), î'.s.
Brisay (Fr. de), 8 (31").
Brissot, 26 iiii).
iirocliard (P.), 8 (30° et 30" bis),
lirochet de La Forte Maison
(Ch.i, 1160.
Broglie (de), 8 (42«-65°).
Brou, 8 (14°), 57.
304 M. LANOLOIS
Brunelles, 1174.
Buisson (P.), 5008.
Bullion (de), 26 (m).
cadran solaire, 31, 40.
canalisation, 1198, 1199, 1233.
Caresmo (J.), 1190.
Carnazet (A. do), 8 (38°).
CasscKrain, 20 (xvi)
catliôdrale, voir Cliartres.
cens, 8 (:>*»), 18, 20 (vu), v:i ixi),
1107.
Chabot, 8 (3io).
Challine, 20 (ivi, 37.
Chaillon de Joinville, 8 (1°;2").
Chamberland (A.), 1152.
CUamprond, 8 (39«).
Champrond (de), 20 (ivi.
changeurs, 20 (xii).
ChantOKrain (P.-A.i, 24, 57,
1222, 1237, 12.38.
Cliantilly, :iir4.
chapeliers, 20 (xii).
Cliapellc (J.), 20 (IV).
chapitre N. D., voir Chartres.
Charbonnières, 21.
cliarrons, 26 (xn).
Chartres, 2, 8 (22••-36^ 38«i, 0,
10, 10, 26 (I, II, III, v, VIII,
xin, XIV, XIX), 29, 34, 3:i-
38, 40, 42, 43 (i, iii-v, vu, viii,
XVII), 49, 51, 58, 1159, 1108,
1177, 1179, 1197, 1233; —voir
Ansîirl, Clialline, hourjreois
de Chartres (un), Bouvart,
Bouvet-Jourdan. Doyen. l)u-
parc, Givès (de). Hérisson.
Janvier do Flainvllle, Lecocq,
Lejeiine, Ozeray, Parrault .
Fertorrieu - Lafosso , Pintarl ,
Savart, Sonchet.
acquisitions, bailliaj^e, 8 ilO",
14", 28", 37", 41"); — succe*^^
sions, 8 (9», 12«, lo«, 16*'-I8fc*'-'
20«, 22"-24«, 27», 30« et SCV^
bis, 33", 34", 36", 38«, 40o). — ^
\\\ \ii), HOO; — domaine, 27; ^
— échcvins et municipalit«^,
27, 43 (xu), 44, 1158; -
comptes, 27, 1234, — octroi,
8 (25°), 1187, 1188; — étil-
civil, 5352 ; — coutume, cor-
porations, 26 (XII); — mar-
chands, 15, 43 (x), 1185; —
notaires, 26 (xii), 43 (xiv,
xvi); — K<^néaIoKies , 2045,
habitants, 2, 11, 26 (xvi), 42,
1230; — maisons, 26 (vu),
1172; — rues, 58, 5008; —
théâtre, 26 (vu, viii), 1230, —
fortifications, 1 (vu). 29, 5008;
— sièjres, 27, 40, 43 (vi), 45,
5168; — liprue, 49, 50; —
garnison, 1200; — parde na-
tionale, 48, 123.T ; — pompiers,
26 (XVI), 32, 43 (m), 5007; —
foire, 20 (xvi).
Archives municipales, 1155,
1158.1 177, 1185,5152,5154; —
Bibliothèque municipale, 26
(m, viii, x), 1155; — Musée inu-
nicij)al, 5 ; — conjurés scieu-
tiliquo, 6, 47; — expositions,
7, 5002, 5101, 5162; — écoles,
26 (viii, xiv); 40; — collège,
43 (ni), 1157; — imprimerie,
20 (viii;) — révolution. 15,
20 (I, VII, xiv), 27, 1156, 1233
liii), 5154, 5351, 1177. 1178;
Cathédrale, 1 (vu), 26. 34, 40,
1189; iassomplion, 26 (xix);
cérémonies. 29; couverture,
20 (xivi; nM(?s décadaires. 26
ixivi; fj^uottours, 1240; hor-
lo;îes, 26 (ii) ; incendie, 40 ;
marchés, 1233 (m)].
CATAUXîUK DES MANUSCRITS
305
Evêché, 20 (ii) , xv, 39, 43 (vu) ,
H79 ; — chapitre N.-D., S (3 1 •>),
2«(vii,xv),43(xv)J18't, 1187;
[doyenné 8 (31''), 1163; pré-
hendt'S, 8 (21", 20'»), 43 (ix),
I1H2; biens, 14; cjirtulaire,
120«;; juridiction, 20 (ii)| ; —
al)i)«'iyes, prieurés et autres
établissements monastiques,
20 ixiii,xv),43 (ni); [S. Père,
18, 26 (vn, XHi, XV), 1181 ; S.
Jean. 20 (vu. xnr); S. ('lieron,
26 (XIII, XV), 1183; Provi-
dence, 20 1 IV, XIII, xvj, 40| ;
liturj^ie, 20 (m, 1178, 1230;
panusses, 26 (ix, vu, xiii), 43
fvni), 1170; — liopilaux, 8
(32"), 20 (XIII, XV). 29, :\:i ; —
confrérie de la Croix, 20 (ix).
CJhartres (arrondissement di»),
glossaire, 21 ; — questionnaire
arcbéologique, 22.
Cl^hartres fde;, 20 (m, ivi.
<-^tiasles, 20, (m), 1233 (in).
<^:'hastillon (Cl.), 48.
C!hàteaudun, 8 (0";, IHm. ini),
1193, 119'f, 1204; — (arrondis-
sement de), glossaire, 21 ;
questionnaire areliénln^iqne,
22.
Chàteauncuf-(în-Tlii nierais, 8
(39"), 120 V.
Chaumont de La (ralaisiere
;A.-M. dei, 8il4").
Chauveau-La^arde, 26 iv .
Cheminiéres, 8 iO"i.
Chepy ides 1194.
Cherville-en-Beauci», l'9.
chevalerie, !i3.
Chevalier -G.i, 1171.
Chevard, 20 iii, ivi.
Chevrier, 5351.
chirurgie, 60; chinirjrkens , 26
ixii).
T. XIII, M.
Choppin (R.), 1100.
Chouayne, 20 ;iii \
('boury, 1150.
Christoplie (Saint;. 20 ivii.
(•ivry, l ivii) ; 500:;.
Clavier, 8 i28"i.
Clévilliers, 5008.
cloches, '1189, 1233 m:.
Cochefillel (de\ 20 (iid, 1100.
Coi}.niet, 8 il0"-l8«'i.
Colardeau, 20 ;iii;.
('(dlège, voir Chartres.
(•nllin (rilarleville, 2r> (ivi.
Collier-Bordier. 1205.
collection, 5159.
comptes, voir Chartres.
Conard, 2r» .iv:.
Coudé prince de ; , 8 ; 3", 42"-05").
Condi'an. 1171.
conducteurs des ponts et cliaus-
sées, 1232.
Concis ide \ 8 ;10"-18"j.
congrès, voir Chartres.
Coiiie, 1229. 1233.
Conti prince de;, 8 .3", 42-65").
Coraiicez, 1 vmi.
cordiers, 20 ixiii.
cordoiiiiifîrs, 20 xii .
corp«)ralioiis, voir Chartres,
corps icons«'rvatii»n des , 31.
correspondance administrative
sous Louis XIV, 27.
Corri^^oiit. 8 1 'r»i.
coiToyeurs, 20 xip.
Coiidray, 20 iiP.
('oullons, 2.
Coulomi)S, 1182, 1210, 1220.
Courcillon nh' , 20 iir.
Cournioullin, 1 171.
Courteillrs de, voir (riiéau de
CourtriUes.
Courtin (P.), 8 112").
Courtois (J.), 2.
Courville (canton de), 5356.
20
306
eoulumt», voir Cliarlres.
coutuinier, H 89.
M. lANGLOrS
Civc-y P. Maiij.'«»r
Mau^er dt* Crée y.
currs, 2*2.
t\v
voir
Dampierre-sous-Brou, 50<)8.
Dancliet, 26 m .
Dates et chroniques chartJ'aine^,
26 XIX.
Daudiquier, 26 m .
Defrançois, 8 4" .
Delachaumc, \ vu .
Drlacroix-Frainville, 26 m .
DelagraDjr»*, 26 iv .
Delavoipierre, 26 m .
Denisart R. , :il64.
Des Chaises, voir Turgis Des
Chaises de .
Deshais-Gendron, 26 m .
Des Haulles, 52.
Des Mesliers, voir Patas Des
Mesliers.
Desportes, 26 m .
Despréaiix, 8 6'» .
Desrues, 26 iv .
Diane de Poitiers, 26 m .
Didroii, 26 XIX .
districts, 5351.
dnhnens, I vu, x , 1208, 1212,
1232, 1233 III .
duinaiiie, voir Chartres.
Dore.iii. 26 m .
Doubh't, 26 III .
Dniihlet de Boislhibault, 30.
Doullay. 26 m .
Dnyen, 0-11, IS, \[H\.
I)r»Mix, :.(;. Il!s2. :\\:\\): — armii-
<ii<-ein('iit (Ir . t:los>aire, 21 :
«jiHstioiiii.iin' .•ii'ch<''nloi--i(jin'.
Dit'ux «le , -J»» m .
Dreux Du Riidier, 26 iv ,
droits curiaux, 2; droits des
aides, 8 25» .
Dubois E. , 7 i .
Duboys J. , 5(KH.
Du Clôt, 20.
Duhan, 8 29« ; 26 m .
Dulorens, 26, iir.
Dumaitre, 8 «o* .
dunois, 1193, 1194.
Duparc, 26 ,iii -, 43 vu ; 58,
1179.
Du Pont M. , 1173.
Durand, 26 m ;
— Georges , 1151 :
— M., 60;
— Paul , 1233 ni ; M-*
Paul , 1231 ;
— Roger , dons 1160-
1176.
Dussaulx, 26 iii .
Duval P.-J. , 1165.
échevins, voir Chartres.
Ecluzelles. 8 7" .
écoles, 26 vin, xiv ; 40, 1216,
1219, 1237, 1238.
économie, 11.
écrivains, 26 m, xii .
églises, 1231. 1232.
Einerville.. 1160.
Epeautrolles, 1217.
épiciers, 26 xii .
Estampes d' , 26 m .
Estieniie H. , 8 28» .
Estouteville J. d' , 1160.
élat-civil, voir Chartres.
étoib'S filantes, 1 v .
Ku. Il :;»•..
Kiire. Ii'.»s. Il «10.
Eure-et-Loir. Il, i3 vu . nos,
W'v). i2;io-i2:i2, 5no.s, iy:\:\[ ; _
CATALOCilK DK
Archives départementales .
20; — bihlio^'raphie, "20 ii,
III , 41, ii'M), :i:i:;t; — bin-
irraphie, 25, 20 iii-v, ïl . —
^'lossaire, 21 ; — nobiliain»,
20 IX , 122S, 20i:'»; — qur^-
liuiinainNircliL'olo^^iquo, 1 ii ,
22, 1232 ; — répertoire arcliéo-
loi;iqiio,l i\ ; — statisti(|urs:
adiuiiiistrative, '.\X\\ ; archéo-
iojk'iqiie,i; scieutKiqut», 1 i vi;
— Société d'apiouUiiiv ; 1
(VIIII.
Société Archéologique, 'M'M.
correspondance, 1, 12*2.
rapports, I;3,;)0o8,:>:]:i0, '.yxM.
coininission de publication,
:iio:t.
publications, 1 ux), :»oo:î,
5004, :h:;i.
Procès-verbaux, 1 .
Mémoires, 1,3.
rèf^lenient. 1241.
comptes, "0003, :')004.
Archives, l-li, 7. 13, 10, 21, 22,
20 (viiij, o<), ii:;2-ii:ii, 1201-
i204, 1200, 12H, 1242, :;002,
5ioi, :>io2, :;i03. :i3:i3.
Bibliothèque, calalof^ucs: lopo-
^^rapbique, 10, loooi, 13701,
ir»o01 : méthodique, li:.2,
H:;4, :)3:*»3 ; généraux aljdia-
bétiquc et méthodique, 2ooon;
— registres des entré(»s, I liU,
1154, 5353; di» la reliure, 50;
des emprunts, 1 153 ; — cnuip-
tes, 5003; correspondauce. 1
(IX).
Musée, 1 (IX). 5. ii:;i, 1241,
5003, 5353.
Expositions: rétrospectives de
1858 et 1890, 5002, 5102; de
s .MANUSCRITS 307
beaux-arts de 1800 et 1803, 7,
5101.
Société centrale, 12:i3, 12tl.
évéclié, voir Chartres,
éviers, 20 (xii).
expositions , voir Chartres ,
Kure-et-Loir.
factums, S.
Félibim, 20 iiiii.
féodalité, 8 (l'r.). Il, 1233.
Fétiirny fde), 2r> iiii).
Feuquières. 1202.
ficluT le camj), 51 os.
Fillon, 122 k
Fleury, 20 (iii).
foire, voir Chartres; /V?m? aux
reliques {La), 20 (ii;.
Fontaine-la-(Uiy«)n, 1233.
Fontenay ^L. de), 2(i un), 1100.
Fontenay-sur-Conie, 1220.
fortilications. voir Chartres.
Foupreu P. , ll()3.
fouilles, :>()03, 5008, 535r), 5357.
Foulou M.:, 1212.
fourbisseurs. 2r. xii.
Fourn\ 2r» ;iii .
Frescot, 20 iv .
Fret. 2C. un).
Friaizr, 23.
(}. A>.\ 50.
Gaij^^nièiM's, 20 iviii). 30.
(laillarbois ;de , 8 :10o-10*'\
Gallardon, 2, 2ii xr, 1227, 1233,
5001.
gaUo-romain, 1200, 1232,5008.
(rallot, 20 iiii.
Gambier, 20 iiii).
prarde nationale, voir Chartres.
Garlande (de), 20 (iii).
1
308
M. lAHOUnS
Ganiier, 5iSM>.
garnison, voir Chartres.
Gaucher (P.-L.),8(30*et 30»bls).
Gault (H.), 8 (31«).
Gantier (abbé A.). 5166;
' - (Pr.), 8 (l(y).
généalogies, voir Chartres.
Gentik (L. de), 1160.
Geuffroy (R.), 8 ("», 23«).
Gibon (A.-H.), 5158.
Gillard (D' A.-G.), 1 (ix), 5001
Gillet (J.), 1236.
GiUet-Damitte, 2, 1233 (m).
Gironville, 40.
Givës (S. de), 40.
Glaneur (Le), 43 (xiu).
glossaire, 21, 5006.
Gobinet (J.), 8 (32«).
Godeau, 26 (m).
Godet des Marais, 26 (m).
Gouabault, 5356.
Goussainvilie (de), 26 (m).
Grandchamp, 5166.
Grandjean, 26 (nr).
Grey, 1161.
Groulard (M. de), 1220.
Grugé, 26 (m).
Guéau de GourteiUes, 8 (33<»).
Guéau de Reverseaux. 26 (m).
GuibIet(L.), 5001.
Guignard, 26 (m); — (Jean,
Taîné), 43 (xvi) ; — (Jean, le
jeune), 43 (xvi).
Guignonville, 1170.
Guillard, 26 (m).
Guillen (A.), dons 1155-1157,
1177, 1178, 1180-1191, 1193-
1197, 1200, 1234, 1235, 5152-
5154, 5352.
Guillon (E.), i (VII, viii), 21,
5006.
— (abb^' J.^, 1239, 1240,
r)()()7, ;»107, ;'.3:i7.
Guinot (L.), 1162.
habitants, voir Chartres.
HaDier. 26 (m).
HapponTfflters, 8 (19*).
Hamaux, 12.
HenrilV, 45.
Henriet (P.), 8 (2S«).
Hérisson, 26 (ui, vm), 29, 42
Herpfai, 8 (34*).
HerveDant ^M. de), 1170.
Heudicourt (d*), voir Seob.
d*Heudlconrt
Heurtauit (A.), 5001.
Héiard, 43 (xyi).
hôpitaux, voir Chartres.
Houdouenne, 5008.
Hubert (D.), HOt;
huissiers, 1230.
Hurault, 26 (m).
I
miers, 1180, 1210.
niiers (M. d*), 26 (v).
incendie, 32, 43 (m).
industrie, 1 (vi).
imprimerie, 1 (ix), 26 (n, vur^^
XII), 1230.
instituteurs, 21, 22, 1233.
inventaires, 1191, 5151.
ItaUe, 32.
Ives de Chartres, 26 (m).
Ivry, 1161.
Janssens (de), 1 (ix).
Janvier de Flainville, 43 (m v),
1180.
Janville, 1233 (m).
Janvrain (P.-A.), 2, 1208, 1227,
1233 (III).
CATALOGUE DES MANUSCRITS
309
-J eanson (M.-L.), 8 (28°).
'•3'oinville (de), voir Chailloa de
Joinville.
-Joliet, 2.
Jolivet (M.-M.), 8 (7<>, 8").
^losaphat, i (ix), 8 (41°), 58.
Journaux de, un bourgeois de
Chartres, 49, .*)0 ; — Bouvart,
36 ; Lecocq, 51 ; — Le jeune,
26 (XIX); — Parrault, 38: —
Perterrieu-Lafosse, ii59; un
prêtre de Chartres, 1233 (m).
Jouy, 8 (410).
La Bourdaisière (de), voir
Babou de la Bourdaisière.
La Chaussée (Fr. de), 8 (4'»).
La Corbière (de), voir Saiîlery
de la Corbière.
La Flèche (Fr.), 8 i29«).
La Fontaine Ronde, 1194.
La Forte Maison (de), voir Bro-
chet de la Forte Maison.
La Galaisière (de), voir Ghau-
mont de la Galaisière.
La Gastine, 1160.
Lagrue, 1214.
La Guesle, 26 (iiil
Lair (J.-L.-C), 25, 26 (v).
Laisné (G.), 39.
La Loupe, 8 (37") ; — (canton
de), 5356.
La Loupe (V. de), 29.
La Mairie, 8 (20").
Lambert (G. et J.), 43 (xvi).
La Mésange, dons 1209, 1211.
Lamet (M.), 8 (12o).
Langlois, 16 (m).
La Rochefoucault (de), 8 (35").
La Roche -Tillac (do), voir
Poncelin de la Roche-Tillac.
Larsonnier (L.), 8 (l2o).
Latteignan (de), 8 (5°).
La Saucelle, 8 (4°).
Laval (J. de), 43 (xvi).
La Vieuville (Ch. de), 1160.
L'Eau, 26 (xv), 5153, 5357.
ï/eauë (M. de), 8 (26°).
Le Balleur (Fr.), 1161.
Lo Baveux (J.), 1160.
Le Beau (Ph.), 8 (24°, 36°).
Le Blanc (M.), 1176.
Le Bossu, 26 (m).
Lebreton, 26 (m).
Lechenevix, 26 (m).
Lecocq, 26 (v) ; — œuvres, 2, 21,
26, 47, 51, 56, 1213, 1222, 1230,
1233, 5353; — copies, 18, 26,
27, 29, 30, 33-46, 48-50, 1179.
5155, 5156; — dons par sa
famille, 8-11, 14, 15, 17, 18,
20, 26-51, 55, 56, 58, 60, 1158,
1179, 1230, 1233, 5155,5156.
Le Courtois, 8 (40°).
Ledoux, 1215.
Leduc, 26 (v).
Lefebvre (R.), 1161.
Lefèvre, 1 (vi), 26 (m), 53, 56.
Le Houssay, 1166.
Lehr, 1201, 5168.
Lejeune, 2, 26 (m, xix).
Le Maçon (J.), 43 (xvi).
Le Maréchal, 26 (m).
Lenfant, 26 (m).
Lépinois (de), 2, 26 (m).
Leprince, 1218.
Le Puiset, 1233 (iii).
Leroux (abbéi, 1220.
Les Autels-Villevillon, 1 (viii),
5006.
Lescarbault, 26 (iiO, 1233 (m).
Les Chàteliers-Notre-Dame, 21.
Lescot (J.), 26 (II, m).
Les Jouetz, 1168.
Lesné iC.\ 1170.
Lestrade, don 1192.
310 M. IJ
Le Vacher 1227.
Lo Vassor (AJ, H«6, H67;
— (M.), H7:i.
Le Vayer, 8 (10°).
Le Verrier, 1*233 (ni;.
Lèves, 1190, 1191.
libraires, 26 (xii) ; 1230.
li^ue, voir Chartres.
Liron (don), 2(> (iin, 41.
liturgie, voir ( 'hartres.
Livre de Bois, 26 ivii^
Lochr», 5008.
Lohu (G.i, 43 (XVI;.
Loir, 1198, 1199.
Loiiier (Saint', 40.
Longny, 1171.
Loreau, 26 (iii).
Lorraine (Fr. de), 40.
Louis XIV, 1202.
Lubersîic (des -6 (ii).
Lucquet, 26 iiii).
Lutz, 1 (Vin, 21.
M
nîa(:ons, 26 (xii).
Maintenon, 26 (vu, x^
maires, 22.
maisons, voir Chartres.
maladnîries, 1233.
Mallier (Cl.., HH6.
Malte, 1192.
Manpit, 26 (V .
MarluKié, 1224.
Marceau, 26 iiii .
marchands, voir Chartres.
Marclianil A.i, 5002.
Marcilhî C.\ :i002.
maréchaux, 26 xii.
Mar^-on, 1169, 1212, 1233 m .
Marh*, 26 .uj.; — P.-M. , 8
28" ; — Marii; Saint-l'rsin\
i:» VII .
.Mar(»th'aii. 2t> v .
.\NGLOIS
Mirlainville, 1 (vu).
Martin de Oallardcm, 26 (v).
Man-ille-Mautlers-Brûlé , i 182.
Massût de Launay 26 (v>.
Mauduigson (Fr.-J.), 1161.
Mauclen\ 8 (9°).
Manger de Cr<:^cy (l\\ 8 {33« .
Marlot (J.). 8 (1°).
Meaucé ide:, 8 (41°).
Meaux de Vallière idei, 8 il 5°;.
meiiuisiiTs. 26 (xii).
merciers, 26 (xii), 1184, 1185.
Mérinville (de), 26 (iiii.
Merlet (L.), 2, 7, 26 (ix); 5353.
mérovingien, 1204, 5008.
Mervilliers, 1233.
Méry, 1160.
Meslay-le-(Tronet, 1 ix:.
mesnagi(»rs d'Arras, 26 (xvi}.
Métais, 1 (ix).
mi'îtéorologie, 13.
Métézeau, 26 (iii).
Mézières-en-Drouais, 8 (1°, 2«).
ministère de Tlnstruction pu-
blique, 1242.
Moisant, 26 (v), 32.
moisson, 1233.
Montandre (de», 8 i3r»oi.
Montargis, 2.
Montboissier, 1166.
Montdoucet, 8 il6o-19« .
Montigny de , 8 il8o:, 1182.
Montlouet, 1 .viir, 1208.
Montmorency - Laval -de:, 26
ixr.
Monlmorillon (des 1228.
Mcmtieuil, 1211.
Morancoz, I (viii .
Morin, 2, 26 fin, xvni., 1173.
mosaïque de Mienne, 1224.
Moterels. 1168.
MouIIin, 26 m.
moulins, 1170.
Moiissean, S .S7'' .
CATALOGUE DES MANUSCRITS
311
31uley (dom), 18.
musée, voir Chartres, Eure-et-
Loir, musée Condé, 5164.
musiciens, 26 (iv).
N
nécrologe, 1220.
Neuville (de), 26 ni).
Neuville-la-Mare, 40.
Nicole, 8 (13°), 26 iiiv.
Niquevert, 2, 2H.
nobiliaire, voir Eure-et-Loir.
Nogent-le-Phaye, 1219.
Nogent-le-Roi, 8 (7«).
Nogent-le-Rotrou,8i20»), 1161,
1164, 1169, 1173; — i arron-
dissement de), glossaire, 21 ;
questionnaire archéologique,
22.
notaires, voir Chartres.
Norry, 26 (m).
Notion ville, 24, 1222.
numismatique, 52, 1236.
0;d'\ 8 (4«). 1160.
octroi, voir Chartres,
orages, 12.
ordo de 1792, 1233 du',
orfèvres, 26 (xii).
Orgemont (P. d'i, 1160.
Orléans, 17, 1156, 1203, 12il.
Ozeray, 2, 26 (ni).
pain bénit, 1180.
Panard, 26 (m).
Paragot, 26 (m).
parclieminiers, 26 (xii).
Parfait (P.), 26 (ii, m).
paroisses, voir Chartres.
Parseval (de), 8 (20o).
Parrault, 26 (v), 38.
passeports, 1156.
Patas des Mesliers, 1180.
pâtissiers, 26 (xii).
patois, 21, 5006.
Pedoue, 26 (m), 40.
peintres, 26 ( xiii ) ; ~ peinture ,
5002.
pelletiers, 26 (xii).
Perche, 20, 21; — Perche -
Gouet, 57.
Perdreau (M.), 1203.
I^érinet, 26 (m).
Person, 1 (vi), 13, 5002.
Perterrieu-Lafosse, 1159.
pestiférés, 26 (xiij).
Petey, 26 (m).
Pétion, 26 (III).
Petit traicte, 26 (i), 34, 40.
Phiiidor, 26 (m).
Philippe uM.-A.), 8 (Ho); —
de Dreux, 26 (m).
Pierre. 8 (24% 36°); — de
Chartres, 26 (m).
pierres tombales, 1220, 1227,
■ 5001.
Pinguenet, 46.
Pintard, 26 (ii), 43 (xviii).
Pilou, 26 ';v).
plans, o6, 1198, 1223.
Ploteroze (de), 8 (33°).
Plume, 26 (v).
poésies, 2, 5165.
Poilvillain, 26 (m).
pompiers, voir Chartres.
Pomponne (Arnauld de), 1202.
Poncelin de La Roche-Tillac,
26 (V).
population, 1 (vi).
potiers d'étain, 26 (xii).
3i2
M. LANOLOIS
Poullard(J.). 23.
Poussemotte, 26 (m).
PrasviUe, 1215, 5008.
préhistorique, 1233 (m); voir
dolmens.
Prévost (Ed.), 26 (l), 34, 40; —
- (J..J.), 8 (250).
protestants, 26 (xv).
Providence, voir Chartres.
Prunay-le-GlUon, 21.
Ptocotrophe, 29.
Pussay, 1239.
Puymaurin (de), 31.
Puzos, 31.
questionnaire archéologique ,
voir Eure-et-Loir.
Rabot des Portes (M"»»), 5165.
Ravault (G.-R.), 2.
recettes, 31.
Recocquillé, 26 (m).
Régnier, 26 (in).
Remond, 26 (xiv).
répertoire archéologique, voir
Eure-et-Loir.
Renault, 2, 26 (xviii).
Renou, 8 (12°).
revendeuses, 26 (xii).
Reverdy (H.), 1226.
Reverseaux (de), voir Gréau de
Revcrseaux.
révolution, voir Chartres.
Revue Archéologique, 5156.
Rigault, 8 (15°).
Robert fJ.:, 40.
Rogeard. -26 v .
RoRer .1. , s 33« .
Kossîird P.-L.i, 116n.
RosUing, 26 (m).
Rotrou, 26 (m, v).
Rouillard, 26 (m).
Rouillié, 26 (m).
Rouvray-Saint-Denis, 1233 (iv).
Roux, 1179.
ruches, 1 (vu).
Rueil, 26 (m).
rues, voir Chartres.
Russes, 5160; — Russie, 32.
Sablon, 26 (m, v).
Saillard (R.), 43 (xvi/.
Sailler\' de La Corbière, 8 (38*»).
Sainctes (de), 26 (m).
Salnsot(abbé), 5157, 5354, 5355.
Saint-Denis-des-Puits, 1160.
Saint-Etienno-du-Mont, 1207.
Saint-Jean-d'Angély, 1156.
Saint-Laurent, IIW).
Saint - Sauveur - Levasville ,
1220.
Saint- Victor-de-Buthon, 1164.
Saint-Ursin, 26 (m), 43 (vu).
Salmon, 26 (m).
Salomon, 1197.
Santeuil, 1233 (m).
Saulnier, 26 (xi).
Saulnières, 5008.
Sautton (E.), 5005.
Sauvageot (C), 1233 (m).
Savart, 35, 43 (viii).
sceaux, 1204, 1210, 1211.
Schaffarzek, 1201.
sciences, 31.
Ségouin, 26 (m).
selliers, 26 (xiiV
Senainville (de. 8 22% 23«>;.
Senonchos, 8 :42°-65°\ 1156.
Sin-grnt-Mîirceau, 26 iiii, xiv .
sor^crs, 26 xir.
CATALOGUE DES MANUSCRITS
\, 26 (xii).
'Heudicourt, 8 (il°l
»ir Chartres.
» (III).
voir Eure-et-Loir.
8(100-19»), 1204, 5008,
9, 2« (v), 43 (xvii).
ÀllainvaK 2rt (v).
92, 1233, 5008.
18, 1 (vil, VIIl).
3, voir Eure-et-Loir.
Qbassadeur en), 1202.
26 (m).
1,26(111), 1160.
1190, 1207, 5002.
re, 26 (xii).
26 (xii:.
I (III).
26 (XII).
, 1189; tapissiers, 20
., 26 {XII}.
183.
de 1754, 20.
oir Chartres.
26 (m).
torlées, 26 (viii .
T.), 1213.
» (v), 29, 46.
)008, 5167.
4, 1207, 1225.
, 26 (XIII.
6 (III), 5165.
40.
• (J.-Ch.), 1150, 5165.
26 (III).
1217.
313
Truchis, 26 (m).
Trudaine, 1162.
Turgis Des Chaises (de), 8(40*).
typhus, 31.
Unverre, 8 (12°).
Ursulines, Chartres, 26 (xv)
Nogent-le-Rotrou, 1161.
Valainvillc, 1193.
Valladon, 20 (m).
Vallée (L.). 1173.
Vallis, 26 (iiij.
Valois (Ch. de), 1204.
vanniers, 26 (xii).
Variz(», 5005.
Vendée, 1200.
Vendôme, 1150.
Vendôme (de), 26 (m).
Ver-lès-Chartres, 26 (xv), 5008,
5153, 5167, 5357.
Verdier iFr.\ 1171.
Verguin, 20 (m).
Vérigny, 1100.
Vernouillet, 54.
Vert-en-l)rouais, 1209.
Veuclin vV.-E.;, 5150, 5100.
Vialart, 20 (iii!.
vifrnoble, 1233.
Villangeart, 1106.
Villebon, lioo.
Villegagnon (de), 8 (35o;.
Villetrouvé, 1186.
Visitation, 26 (xv).
visionnaires, 20 (vi).
3ii M. LANGLOIS
Voise, i2.
Voves, 1 (vu), 5008 — (canton
de), glossaire, 21.
Vrain-Lucas, 1233 (m).
Walras, 26 (m).
Wldranges (H. de), 16.
YmonviUe, 1214.
MÉMOIRES ET NOTES
DU Capitaine DUPONT, a Maintenon
Naufragé du Radeau de la MEDUSE
PREFACE
Ces mémoires du capitaine Dupont, naufragé de la frégate
La Méduse et l'un des survivants du Htidciui de la Méduse,
qu'illustra \o célèbre peintre CTéricault, apporteront sans
aucun doute des détails inédits sur ce naufrage historique.
Ces mémoires, écrits de la main du capitaine Dupont, ont
été retrouvés par nous, dnns les j)apiers de la famille, Tau-
thenticité ne laisse donc aucun doute et les rend précieux au
point d(* vue historique. La première partie m'appartient
ainsi que dilférentes h^ttres dont, en annexes, seront repro-
duits un ^^rand nombre de passaj^^es. La seconde partie appar-
tient à M. Quatrebœuf, de Nogent-le-Roi. Enfin, une lettre
écrite par son frère, Pierre-Noël Dupont, est entre les mains
de M'**"* Dupont, de Maintenon. Pour bien indiquer comment
ces pièces nous sont parvenues nous donnons ici la filiation
de la famille.
1. Michel Hottron, f^^
Marianne Maillard >
I. Madeleine Dupont, née le
9 décembre 1772, épouse •
Paul Hottron
OUivier Dupont
)mmé le « Père
irette », vigne-
t Pierres, près
enon , épouse
leine Jehannetj
Pierre-Noël Dupont, né le
12 janvier 1774, épouse
Marguerite Chapet
3. Daniel -Gervais DUPONT,
né le 6 mars 1775, dé-
cédé le 6 juillet 1850
4. Joseph Dupont, né le
5 mars 1777, décédé le
2 février 1778
5. Marie Dupont
(). Marie-Jeanne Dupont, née
en 1781, décédée le 13
septembre 1863
7. Marie-Louise Dupont, née
le 14 juin 178:3, épouse
François Lecœur
I 2. Madeleine-Marie Hc
épouse Jacques-Fraa|ri
Druyez
1. Pierre-André Dupont^ l|
Louise Hottron
2. Marguerite Dupont, 4|
Anthoine Gauthier
Capitaine retraité. Nai
François Lecœur,
Adélaïde Riot
V'-
Henri Lecœur , êj
Madeleine Corboniiofl
/.«.•? noms soulignés sont ceux des passée
aise Hottron , épouse i Marcel Deschamps, épouse J Louise Descharaps, ép.
terdinand Desclianips \ Marceline Duval ) Georges Mithouard.
n. Paulin Gobert.
I 1. Louiso Hottron, épousoX. <2. Juliette Gobert.
lis - Michel Hottron , ) Gobert ( i^. Emile Gobert.
pouse N. J2. Marcel Hottron
f .S. H(mri Hottron
/ 1. Palmyre Hottron, épouse
\ Jules Auger
icainottron,épouseN. j-j. Marceline Hottron, »''p.
[ Jules Lhomme
itorine Druyez, épouse \ Albert Vanmacher, épouse
'élix Vanmacher 1 Eugénie Landurié
irles Druyez, épouse j Emile Druyez, ('pouse Marie
éraphine Berjault ( (,'anus
)hie Dupont, décédée
émio Dupont
rie Dupont
toine Gauthier, 0^. N. | "^^'^^'^ !:''";.'!r" • ^'l'""^''^ i V "^"" 'l^""!!^-
^ f Esther Houtillier (2. Louise Boutillier.
la Gauthier, ép. Louis- i „ /i , i /. - x^ ( l.Gabrielle Quatrebœi
heodore QuatreboMit ( ^ ' ^ (2. Maurice Quatrebœu;
/l.Léontine Petit, épouse Ur 3 i • m i
)hie Gauthier , épouse \ Ix.nnar.l Turquot \ ^ï<">^leleine Turquet.
réon Petit j 2. Marie Petit, épouse Paul
' Goupil
Méduse, Chevalier de la Légion d'Honneur.
lirée Lec(eur, épouse l Marie Loroy, épouse Henri
ilrien Leroy j Fourmilleau
ile LecoMir, épouse j Eugénie LecoMir, épouse i L Emile Coulon.
Jicia Ménager ( Alphonse Coulon ) 2. Alice Coulon.
we /.eett?M/\ ép. Juliette ll.Georgette Lecœur
<ebeaux j 2. Henri Lecœur
ttnuscrits du capitaine DUPOXT,
318 MÉMOIRES Dr CAPITAINE DITONT
Ces inôinoires, dont la rédaction définitive est un peu pos-
térieure à 184;i. puisque dos particularités do cette époque y
sont indiquées, sont la reproduction de petits cahiers, dont
un est entre nuîs mains, qui sont, surtout pour la première
partie, presque des notes d'étapes, ils sont très simplement la
relation de la vie d'un modeste et brave? soldat, fk-ritc par
hu-mrinr, presque au jour le jour, pour charmer sans aucun
doute les longs séjours dans les colonies, sa captivité en An-
gleterre et la monotonie des longues traversées qu'allon-
geaient troj) souvent les vents ccmtraires, ou les inconstances
des océans.
Ces mémoires sont divisés en deux parties :
La première partie comprend le récit de ses étapes, voyages
et campagnes depuis son engagement volontaire, contracté
le I"''septembre 1792, jusqu'au 7 juin 1811, date de son retour
d'Angleterre où il (Hait prisonnier de guerre depuis 4 ans —
puis une deuxième campagne à la Guadeloupe et son second
retour en France en novembre 1815.
La deuxième parties relate son voyage au Sônoijnl, son nau-
frage sur la iWduso j)uis sur le Undenu près du Banc d'Arguin
et enfin sa campagne au Sénégal, d'où il revint en France le
28 janvi(»r 1817, après vingt-cinq années passées au service
de la France, sous trois gouvernements successifs avec un
inaltérable dévouement.
Pendant ces vingt-cinq années, il parcourut la France du
nord au sud, de l'est à l'ouest, par des marches et contre-
marches imposées par les circonstances de la guerre ; il
erra (^t vogua sur l'Atlantique au gré des vents et des hasards
des guern^s maritimes d'alors, soutenues toujours contre nos
ennemis séculaires, les Anglais, et à travers mille tlangers, à
chaque instant côtoyant la mort.
Son père lui avait fait donner, ainsi qu'à son frère Pierre Du-
pont, engagé volontaire comme lui et qui lit la campagne d'Ita-
lie, une certaine» instruction, grâce ii laquelle il pul devenir
capitaine dans linfanterie de l'aniKH? coloniale de Ti^poque.
Le capitaine l)ui)ont avait soin d'ailhuirs, au fur t;t à me-
sure de son élévation en gra(l(^ dans les moments de loisirs
laissés par le service, tl'augmeiiter son bagage scientifique et
littéraire : c'est ainsi (pi'il mil à prolii sa captivité on Anghv
terre pour s'assimiler la langue du j)ays et su perfectionner
MKMOIUKS Dr CAPITAINK DIPONT 310
dans rétude de la langue française et de l'histoire. Aussi Ton
pourra voir que la seconde partie des mémoires est bien
mieux écrite que la première, c'est que son instruction s'était
perfectionnée.
Ses notes, prises au cours de ses nombreux voyai^^es sur
terre et sur mer et dans ses séjours aux colonies, sont émail-
lées de remarques judicieuses de tout ordre, qui décèlent un
remarqualde esprit d'observation. Une des choses les plus
intéressantes que l'on y trouvera, c'est la peinture de l'homme
par lui-même sans qu'il le cluTche.
Les qualités qui se détachent dans le ré<-it qu'on va lire
sont, chez le soldat, le courage, le sang-froid et la discipline.
Cet homme est resté p(*ndaut 20 ans anx colonies sans revoir
sa patrie et, dansson récit, jamais une plainte! Chez le citoyen
son amour pour la Patrie qu'il servit sous la I*rcnnrrc Urpii-
bliquc, i)uis sous l'Empire et sous la royauté, avec un égal
dévouement, ({uelleque fut la devise inscrite dans les plis
glorieux du drapeau de la France.
E. L.
ÉTATS DE SERVICES, (V\MPA(1NES ET ACTIONS
Pour donner une idée nette de ce qu(> pouvait être la vie
militaire d'un sohlat au début de ce siècle, nous résumons
sous celte forme, celh^ du cai)itaiiie Dupont *.
Gervais-Daniel Dupont était fils de Pierre Dupont et de
Marie-Madeleine Jcannet, domiciliés d'abord ii Pierres, puis
àMaintenon (Eure-et-Loir; ^
il naquit à Picores, près Maintenon le 0 mai 1775. 1776
Il s'engagea avec son frère aîné Pierre I)ui)()nt le P"* sep-
tembre 1702 ; il (Hait âgé de 17 ans.
Il fut promu Caporal le 12 niai 171)3 (2!î prairial an I)
* Ol rlat «le siTvin» est tiré du prlit rallier où !«• Caiiitainc l)ii|)()iit inscri-
vait ses noies.
^ tAtrail <I(* haptènir de riervais-Paniel PupiMil : « Lan mil sc|)t rcnt soixanle-
» quiiiz«*, le six mai, il a rlr haplisr jiar moy sonssijinr, (jcrvais lUniid, «lu
» l(^^itiIlle mariage de Pierre Dupont v\ «h* .>lad«'l«'in«' Jeahemu'l, ses |>«''r«' «'l
> mère ; son parrainl Daniel Dupont, sa marraine Marie-Louise Viemiois, qui
» ont sigiié l«^ présent acte ». Sii,MR* : Daniel Dup«Hit, Mari«*-Louise Vieimois.
ESNAULT, Curé.
^
MO MKMOIRKS DU CAPITAINE DUPONT
Sergent le l*"" vendémiaire an III
Sous-lioutenant le 15 prairial an IX
Lieutenant à la 00* demi-brigade le 4 thermidor an XI
Capitaine sur le champ de bataille le 3 février 1810.
11 fit en France les campagnes de 1792-1793 (an II an IlL X ^V^
contre les Vendéens et les Chouans.
En l'an III il fut envoyé à la Guadeloupe sur la gabarr»'''"«'re
Lu \ornwii(Ie et contribua à Toccupation ou k la défense cfc^ de
cette île contre la flotte anglaise de l'an III à Tan XII de H ^ ^^
république, 1800, 1807, 1808, 1800 et 1810 de TEmpire.
Le (> février 1810, le gouverneur de la Guadeloupe ayair» -^^n
capitulé, il devint prisonnier de guerre des Anglais et fiijp'^f"
interné en Angleterre.
Rentré en France, le 7 juin 1814, il fut placé dans un de-^ H^
trois bataillons supplémentaires du 62^ de ligne à destinatior <i:> -oi
(le la Guadeloupe et embarqué le 22 novembre sur la Supcrbt^ ^J%Mt
Rentré en France le 17 octobre 1815, il fut licencié sj .0:^ a
Havre le 5 novembre 1815.
Rappelé par lettre ministérielle le 2 mai 1816, pour servi i ^^^
dans le bataillon du Sénégal, il fut embarqué le 7 juin 18U JI ^1
sur la frégate Ln Méduse qui fit naufrage sur le Banc d'Arguii M mau
le 2 juillet 1810 et dcharqué, si Ton peut s'exprimer ainsi, su .«l^^u
le Radeau le 5 juillet.
11 séjourna 12 jours sur le Radeau de la Méduse et fut re^i>Te
cueilli le 17 juillet par le brick YAvgus avec quatorze de se^^^^^e
compagnons encore vivants sur environ vont cinquante qiLr M^^
avaient été déposés sur cette fatale machine.
I)(''bar(iué au Sénégal, il fut (Mivoyé au camp de Dakar, puî M-J *\ii
il (Joréo en qualité de commandant de l'ile, par M. Schiualtic^ Jtz,
gouverneur du Sénégal le 20 novembre 1817.
Mais les douleurs causées par les souffrances de toute e-^^ es-
pèce, endurées sur le radeau, avaient altéré sa santé ; il fr"i- fut
forcé trinterronipre sa carrière militaire.
Il fut réformé le 28 janvier 1817; il rentra en France et *j^ à
Maintonon le 14 février 1817, oîi il vécut de sa retraite.
11 fut adjoint au maire de cette ville et capitaine de /a
garde nationale en 1848, bien qu'âgé de 75 ans *.
* Siiii iicvni Pini't' I)ii|miiiI, prn* <l«'s (IriiKu^rlIes Diipdiit <'noon*
t.ililt'^, rliiil Miiis-liriilriiiMll poiii' |r s«'l\i(»' aclif.
MPMOIRKS Dr CAPITAINE Dl'POXT :V1\
11 mourut lo 0 juillet \Ky() et il rojxjsr dans lo ciuictièro (k;
Maintenon aux (-(Mes de sa sd'ur Marie-Jeanne qui partagea
î<a retraite.
Sur sa tombe on lit cette inscription :
A LA MKMOIKE DE
G E R V A I S I) A N I E L I) UPONT
CAPITAINE HETKAITÉ
CHEVALIER DE LA LÉ(;I0\ D'UONNEL R
ET LIN DES NAl :FRA(;KS DE LA MÉDUSE
DÉCÉDÉ LE «i JUILLET 18:,0
DANS SA :<; ANNEE
Une croix de la Légion d'honneur est sculptée sur la pien*e
qui recouvre la dépouille glorieuse du capitaine Dupont.
E. LEC(Ern, fun de .sv's jn^tits-nrvcnx.
Le naufragcMle la Méduse arriva kr^ Juillet 1S1(>. Lesi)arents
le connurent le V2 sej)tenil)r(» par l(»s journaux et crurent que
le capitaine Dupont avait p('ri, mais dès le lendemain L*> le
rapport du chirurgien Savigny l'ut publié par les journaux
qui donnèrent les noms des (juinze survivants du radeau. De
roxtrênie attliction ils passèrcMit ii la joie. Ce renseignement
«st donné par une lettre que son Irèn? lui ('crivait kï 7 oc-
tobre 1810, qui est entre les mains de M"*^^ Dupont et que
nous sommes heureux de pouvoir publier.
.1 Monsi(uiv, Monsieur un *0\7\ (ln})itnino
nu lint'*" (lu Sruê(jnL nu Sênèijnl
A f'rif/uc,
.Maiiil(Mi..ii, 7lT'* ISIfi.
Mon cher frère,
^ous venons de recevoir ta lettre du 20 juillet dernier où nous
"trouvons le récit de tes malheurs, mais nous les avons appris
^•*** lo 12 sepkMnbre par le Journal; le l'"'" nous mit dans la plus
ri*îi.iide afîliction, voyant que sur li-7 hommes. 15 seulement
'-'^"«^it échappé au nauffrage, nous t'avons eru du nombre des
nc3rts, mais le lendemain à 2 heures du matin, M. Ameline, di-
'^cteur de la poste aux lettres vint chez nous avec le journal du
T. XIII, M. 21
322 MEMOIRES DU CAPITAINE DUPONT
13 septembre ou étoit encore le rôcit du naufîrage de la i^* "
duse fait par M. Savigni second chirurgien à bord de la frég^' \
son rt>cit est très détaillé et finit pîir donner les noms des 15 ^^^
ont échappé avec lui. De la douleur ou nous étions nous passaïf"^^^^
à celui dt? la joie en voyant ton nom en tète des sauvés. Ce mC^ '^^"
sieur te fait figurer 3 fois : la l"^® il dit que les soldats se voytr^^^^^^
perdus, se mirent ci boire jusqu'à perdre la raison, portèrent!' ^^'
tention de se défaire de leurs chef et de détruire le radeau en^ "^
par suite vous en vintes à un combat gai , que le mat se brisa -^ ^^
peu s'en fallut qu'en tombant il ne cassa la cuisse au Capilai -•^^^^
Dupont, que tu fus Jette à la mer par les soldats, qu'eux te re— ^^=^^i'
rèrent et te mirent sur une Barrique d'où tu fus arraché par LK^ ^^^
séditieux qui voulurent te crever les yeux avec un canif ; q _^B"^
dans ce combat, il y eut (>0 à 05 h®» qui perdirent la vie, un tit^-^ers
tués et les 2/3 noyés de désespoir.
La 2" fois il dit : que le 17 au matin le Capitaine Dupont jettaB^ssant
ses regards sur l'horison apperçut un navire et nous rannon^:~~Mîça
avec joie, mais que le nîivire disparut un instant après, et la ^F=t 3^
fois il te met en tète des sauvés.
Toi mon cher frère tu nous dis que s'est ton S. Lieut^* qui a •^ tué
le malheureux soldat qui vouloit te crever les yeux. Ce monsic^ -cur
mérite de la part de toute la famille la plus grande reconnc^^ois-
sance, dis lui qu'un tel Bienfait ne s'efiacera jamais de nog )irc
mémoire ; nous serions bien aise de connoîtrc son nom et î^=- son
pays, nous faisons des vœux pour qu'il soit du nombre der — » 15
échappés du naufiVage.
A combien d'épreuve avez vous été mis mon cher frère JL-J^en-
dant votre séjour sur le radeau, il paroit d'après le récit mentio^^né
cy dessus que vous officiers vous aviez à lutter contre les ^*ie-
ments, et contre ses furieux qui vouloit vous jetter à la laner,
Cette idée nous fait frémir, il faut que la providence vous ait
regardés en pitié, puis (jue vous avez échappé et que ses mal
intentionnés ont péri, eux ([ui étoit en très grand nombre coi^tre
vous.
Il n'y a personne en voyant le récit de vos malheurs qui no
soyent attendris Jusqu'aux larmes, tous ces Messieurs de Muin-
tenon avec qui tu as passé rhiv(»r y ont pris beaucoup de pai't,
et m'avoit prié aussit(H que J'aui'ais reçu de tes nouvelle de It*"''^
en faire part. J'ai été chez MM. Le maire, le juge de paî^'»
M»- Chyn, M»- le Curi', dwz la fainillr hottron et chez M»" Rabour-
din et toute notre famille qui monts tous chargé de t'assurer
leurs amitié et respect aussitôt que M»" (iasparcl vit ton nom î^ur
le récit il nous le lit din» ei'oyant nous l'apprendre.
11 faut à présent que Je te i)arle do nouvelles du pays. noTi^
MÉMOIRES DU CAPITAINE DUPONT 323
avons eu une année très humide nous nuvons fini de ramasseï
les Bled que le 3 octobre encore il y a des pays qu'il y en a en-
core. Nous n'irons en vendanire (lu'àla fin de ce mois, encore que
la vendange mûrisse il y en aura Bien moitié nioinscjue l'an passé.
Je finie mon cher frère en te souhaitant une bonne santé el
suis avec amitié ton frère
Dupont.
Toute la famille te font bien des compliments.
M** les officiers en retraite à Maintenon m'ont charp^é de t'assu-
rer lours amitié.
J*ai p"" nouvelle à t'apprendre ([ue Le Co'ur (*st pèxe de deux
gansons à présent.
II y a un Jeune homme de (Miartres ([ui faisait partie de votre
Bat"" il étoit dans h^s chalouppes et il a écrit à ses parens depuis,
en faisant nuMition de votre naulVra^e.
Le 12 Juillet nous étions à la noce de Cadet Beaurain, il est
marié a une fille de la Brouelle de St Martin, ainsi tu vois qu'à
cette époque il y avait difierence entre toi et moi.
André Lamarre est marié à une fille de defVunt Gascoin Cadet
qui étoit de son vivant serrurier h ManittMion.
Le Capitaine Dupont avait écrit plusieurs fois (mi France
du Sénégal. Nous trouvons sur le petit cahier où il (écrivait
ses notes, 1" 2, r".
Écrit en PYance de l'iinpilal '(le Saint-Louis) le 20 Juillet:
t^crit en France le IS octobre 181() ; écrit le lî) novembre,
Scrit au maire de chez moi le 20 Janvier 1817 ; écriten France
e 15 mars. MalheureusenuMit aucunes de ces lettres ne nous
sont parvenues.
NOTA
Toutes les divisions en chapitres et paragraphes ne sont
pas dans le manuscrit, nous les avons mises ])our faciliter la
lecture.
324 adblOIBBS DU CAPITAUfE DUPOKT
PREMIÈRE PARTIE
GUERRES EN VENDÉE ET AUX ANTILLES
179â. — La Patrie est en danger.
§ !•'. — DÉPART POUR L'ARMÉE
1792. I. — Premièrai Mapes. — Je suis parti de Maintenon, le
La Palri6 est 10 septembre mil sept cent quatre-Tingtrdooze *. J^avals à
ea daager. cette époque dix-sept ans et trois mois. Nous avons eu pour
première étape Rambouillet. Ou m'a fait compier depuis maa
service du premier septembre parce que le b^ailhm^ c'éiaii le
i?"* d' Eure-et-Loir, avait été formé à Chartres le /•'. Nous
avons été à Versailles. On nous a fait coucher dans une Êjglise.
Nous avions pour lit des planches; ce qui était bien dur pour
de jeunes soldats. Le lendemain à Paris, ou nous avons resté
cinq jours. Logé dans un hôtel, nous étions six logés en-
semble, où j'ai été bien traité, la ville de Paris nous donnoit
quarante sols par jours, parce que nous étions du pays de
Monsieur Petion qui était maire de Paris à cette époque
là '. J'aurais bien voulu y rester plus longtems.
A Lagny, il y a une belle fontaine. G*est à Lagny que j'ai
commencé à apprendre l'exercice. •
Créc}\ logé à la ferme du château, nous y avons resté
quelque tems.
* Il sVii^aiiea au iiRinieiit do U nrqiiisilioii rêvuhitîoiiiiaire iialîoDalf àa
:Î3 août, eti iiiéiiH* teni|is <^iie >itii frviv qui devint par b suite j«i|rpnt-aiajor
(N-iidaiil la i;un}M];ii<' il Italie. iii;ii> fut ivlomu' à cause de sa niauVaise den-
tjtiuii qui iir lui |Tniirlt.i!î piii^ ti.- lirrhiinr l»s cailouches ni de maii^rr du
bisiuit.
- IVliuu iiil iiyiiiuit- |iitMJiia \iv la ù«!i\rnliuii iialiLUiale ti\*i< ji•ur^ a|irr>.
MKMOIRES Dr CAPITAINE Dt'PONT 325
Knsuite nous avons ('tô à Moaux pour lormor lo 1" batail-
lon du ré«j;im(Mit do la Réunion; nous étions lo^j^és dans le
Couvent abandonné dos Visitandincs. C'est à Moaux que j'ai
bii ilo la bierro pour la T" l'ois.
I'3ii suite il (.'bossy, village au-dossus de Moaux. de là J'ai 1793.
ol3tc*iiu une porinission ])Our vcMiir ;i Maintenon. Passé à
Clri^-ce, Paris. Versailles, Renil)ouillot. Épornon ot Maintenon,
^^^^ j'î-ii ('i(' pn'venuii la lindeJanvioi'(iu(^le bataillon qui vonoit
<i<> IXleaux so rondoit sur les côti^s do Cliorbouru* pour y tenir
î^i'ïvii ison ('t quo Jo Ic^ n^joindrois ii Passy '.
l^ii ni do MaintiMion le doux iV'vrior (ITîKîi, par Bù ot Passy.
Lo londeniain ii Kvroux; J't'tais loi^^c' chez un tanneur riche.
I-o >4iirlendoniainà H(\iumont-le-Ro;4'or. Hornay séjour, J'étois
^'11 o <>!»(» logé chez un tanniMir nouvollcintMit marié. .T'ai été
tï^^î^îs mal.
^ -î jsioux, Ari^^ontan, CacMi, j^rando \ ilb? cajàtah^ du Calvados,
^ ^^*t. lii, oii J'ai vu losproniiors bàtiuKMis ii voiles. Bayeux nous
•^' *^^'c)ns ou s(\jour (U nous y avons l'ait ui'andoniont h" mardi
^^'*^^ - Saint-Lô, ciK.'r-liou du dc'pnrtomont d(î la Manche, Caren-
*'*^"^ -► Talognos, nous y avons resté (piinzo Jours. La Hougue le
[^ Hiars .1708) nous étions casornf's au fort, c'est là oii J'ai vu
*ï*oi- i(» premier couj) do canon. Saint-Vaast, ou J'ai été lait
^**-I><>ral, le '2'A Prairial, ])r(»mièr(î aiUK-o do la République
• ^ mai 170:5;. Barllour potil port do mer, L'ile Cathiou Tort
^^vironné d'eau à In mar(''e Iiaut(N Saint-Vaast, parti le
■"■^ Octobre môme anm
^Werre aux royalistes.
■"■^ Octobre môme année pour aller dans la Vendée Taire la
II. - Campagne contre les insurgés Bretons. — A'alognes.
-Hrantan, Coutancos, (rran\ ille, jiort do mer qui envoie^ beau-
coup do navires sur le Banc de Terre-Neuve i)our y l'aire la
lK'ch(^ de la moru(\ c'est i\ (Jranville (pie J'ai manjré dos
hiiitres pour la première fnis. Avi'anch(*s, s('Jour. Mortain,
àSaint-Hilaire -, Fougères, oii nous avons eu la pn^mière all'airo
avec l'armée royalisl(». Rennes, belle ville, capitale do la
Bretagne, population •',... habilans. Nous y avons resté quel-
ques Jours. Saint-Aul)in, Antrain, Fouprères '2' l'ois, Antrain
' Pacy-sur-Eun».
2 du Harcoufl.
3 lUmble.
32r. MÉMOIRES Dt' CAPITAINE DUPONT
iilein, Pontorson, Dol, oii nous avons eu une secon^^^
alFairo avec les Vendéens *, Pontorson, où en sautant ^'^
rivière, je suis tombé dans Peau, je m'y serois noyé sans i..--^^^
caporal des j^^renadiers, nommé Marchand, qui m'a retiré ^^^^^
me prenant par le collet de mon habit. Avranches où noi.-^'"^
sommes rc^stés plusieurs jours à nous remettre de nos Um- '=5-îi-
tigiies. Anirain, Rennes, jmur la 2* lois, pendant qu-^-^^
nous y étions le feu a été mis à l'église Toussaint où étoien^^ *^
les chevaux de l'artillerie, une partie ont été brûlés, heu^c: i-
reusement que les maisons qui avoisinoient l'église ont ét^ ^
l)réservées.
III. — Campagne contre les Vendéens. — Chanteau-Briant
Coudé, Angers, capitale de Maine-et-Loir. Nous avons lai
lever le siège de la ville qui était attaquée par Parmée roya
liste qui la serroit de près. Suette -, Beaugé, Clayc^. Nou
avons attaqué Parmée royaliste pendant qu'elle voulait fair<
le passage de la rivière lo Loir, à la Flèche *, Nous étions
sous les ordres du général Vasterman. La Flèche, Foul-
letourte, au Mans, dans la forêt de sapins étant en tirailleurs
nous avons commencé Pattaque ^, ensuit<î le corps d'armée
du général Tilly a chargé en masse et a chassé Parmée
royaliste du Muns, (jui a été mise dans une déroute complète.
Le surlendemain, nous sommes partis du Mans par la route
(le Laval, mais étant à peu près à quatre lieues on nous a
fait prendre une autre route qui nous a mené à Sablé. C'est à
Sablé que j'ai mangé du pain de pomme de terre et que je
Pai trouv('' bon — La Flèche, iHirtal, Suette et Angers. Je
m'y suis bien reposé de mes fatigues, pendant un mois que
nous y sommes restés. C'est à Angers la première fois que je
suis allé au spectacle.
^ (VHini \o 23 novfinbrr — CVst dans cptte iouméo que mourut criblé de
coups eu onihrassaiit sa cocarde tricolore le jeune Barra dont le corps fut trans-
poilr au rantln'on.
' Seiches.
* ('.nnunjni/|ps p,iv Laroclipjacquflin.
' Mnrr«';ni rr»niiniunliiit en rliel.
>
MÉMOIRES DU CAPITAINE DUPONT 327
IV. — Retours offensif des Vendéens à la suite des noyades 1794.
de Carrier. — Brissac, dans les pnMiiiers jours de lévrier,
Chollet, Mortatjrne^ — Un dépôtm'étantvennaux oreilles et le
batîiillon pariant pour les herbiers. J'ai été envoyé iiChollet.
Le lendemain de mon arrivée à l'hôpital, on vint me prévenir
qu'il partoit h» même .jour, un convoi de malades, pour Sau-
niiir, qu'il ne tenoit qu'à moi d'en faire partie, mais dans la
nuit mon dépôt avoit crevc'» et me trouvant mieux j'ai renier-
<^i<^, et j'ai bien l'ail parce ([ue le convoi a été égorgé sur la
route. Kn sortant de l'hôpital j'ai resté à Chollet en con-
valescence* (Ml attendant le bataillon (jui devoit y revenir.
QiKïlques jours ai)rès le retour du bataillon, l'armée roya-
listes est venue nous attaque»!' et nous a chassé de Chollet,
noiiji avons l)attu en retraite à travers champ; mais moi qui
^ioit encore convalescent, je n'ai pas pu suivre la colonne et
J^ iixc suis traînois comme je pou vois en enfonçant dans les
tt>r*r*^*j, Tabourées j'usqu'à mi jambe. Je me croyois bien perdu,
^^ii 1^ t a bout de mes forces, je me suis détourné et j'ai apperçu
"'^ c:ravalier de l'armét^ royaliste* qui avoit arrêté un volon-
taix^ci (le notre colonne. Je me suis dit : il va le tuer et après
^^ î^ora mon tour, je pensais bien à nu)n fusil, mais il ne
^ ^^lixit rien ; alors je me résout - à toujours marcher, croyant
^\ ^l"Xaque instant recevoir un coup de sal>re sur la tête. Quand
J Gui traversé la pièce de terre, j'ai trouvé un grand fossé
cVark 55 lequel l'eau couloit bien fort, heureusement je me suis
^^^>V\vé vis-à-vis d'un saule qui étoit toml)é en travers, j'ai
P^î^sé dessus et j'ai pensé que le cavalier royaliste ne pouroit
Ç'AH y passer. Après le fossé il y avoit une côte* assez rapide
'A monter, je l'ai montée sans n^garder derrière moi et en
soutHant bi(*n; quand j'ai ('té au haut, jo me suis arrêté pour
respirer et je n'ai plus revu mou V(Midéen : j'étais bien en
arrière de la colonne et je* voyois s(Mile*ment que*lque traî-
nard qui m'indiquoit le chemin qu'il faloit qm^ je suivisse
pour arriver il Saint-Lambert'* où étoit allé le bataillon, mais
quand la nuit a été venue, on avoit mis du feu dans le clo-
* Sur Sfvre.
' Tennc beaucfroii pour je pris le parli ele.
3 (]u I/ïtlav.
328 MKM(URES hV CAPITAINE OrPONT
cher ce qui nie scrvoit de ^^lide. Lorsque j'ai été arrivé bieï
fatigué, nous nous sommes logés dans les maisons abandoa
nées par les habitans. Nous n'y avons pas trouvé de vivres
mais les caves étoicnt pleines de vin, mes camarades en cher-
chant ont trouvé du cidre en bouteille qui nous a bien désal
t(';ré et le lendemain nous nous sommes remis ou roule pour
le Ponts-de-Cée, oii nous sommes arrivés dans la journée et
alors nous sommes sortis <le la Vendée pour ne plus y ren-
trer, dieu merc}'. Nous avons resté un mois aux Poii/s-rir-
(U'L\ couchés sur la paille ou la V4»rmine nous mangooii, j'y
ai même attrapé la gale pour complément de bonheur.
V. — Départ pour Brest, -r- Angers, Ingrande, Anconis,
Mauves, et le Cellier ; notre compagnie étoit logée dans le pres-
bytère, nous y avons trouvé une bonne cave remplie de vin, cm
n'étoit pas malheureux. Les soldats fesoient la soupe avec du
vin blanc. Nantes, arrivés à minuit on nous a fait coucher
dans une église en attendant le jour et le lendemain nous
avons été logés en ville, c'étoit pendant la disette 17VM.
J'i'tois logé chez des gens bien riches qui n'avoient pas de
pain, nous leur donnions du nôtre et ils nous donnoient le
vin et la viand(^ à discrétion, nous y avons resté trois jours
et en partant nous leur avons laissé notre pain — Savenay
oîi l'armée royaliste avait été battue quehiue temps avant
notre arrivi'e.
La Roche-Sauveur \ il y a depuis qu(\jy ai été un beau
pont bâti sur la Vilaine, nu d(\^ i)Ius ))caux qu'il y ail en
Franc(». les hâlimenls ([ui remontenl à Redon et (jui <»n des-
cendent ])assent à la voile par dessous. La Rochc-des-Trois,
petite vilh» à dcMix lieues de liu il y a halle (M marché: j'étois
log('' chez un billardier (M ('(^st lii qu(\j'ai commencé ii jouer
au billard — Malestroit, petite ville aussi bien agréable. J'y
ai resté les m(^is de mai ( t juin. Redon, ])ciit port iW mer. On
y construit dc^s bâtiments man-]i;inds. Il y aune b(»lle prairie,
.l'y ai r<Nsl<'' en garnison les mois de» juilh^t et août. Revenu à
' r,i-(li'\,iiii L,i IÎ'mIic-Ihiii.imI. I.,i r,(»ii\t'iiliM!i iniui- hnininT Ih in«'iiiMi[r du
|.ivnil<'iit ilii (liii( imir ilii «liv(ii(i iiMiiitiir S'ii/rrur. m.i^^iicn' p.ir Ic^ iiisiii\::r>
.111 |ii'''l il lin imIn.iiii'. rii v.ilii.iiii II- (.liii^i ri iri,iii( Vive l;i iMliuii. \\\r l.i
|ir|iiil.lii|ii.' • il'iiiii.i Sun iiMiii ."' I.i mII'' iiu't'ii .i|i|irl,i lii l!ni|ir-S,in\«'nr.
MÉMOIRES Dr CAPITAINE DUPONT 320
la Roche-Sauvoiir,y ;ivoir rost(* lo mois do soptoinbro. Musil-
lac. Vannes, chot-lieu du déi)arto!Hont ilu Morl)ihan, il y a
un beau quai, do belles promenades et. un ix^tii port à une
lieue de la mer, elle y communique par le canal du Morbihan
— Locminé, Pontivy qui a bien cliang('» de l'ace depuis que
J'y suis passé. Il y a un <-anal et des casernes maintenant.
Carhaix, Roterdam ', la iMMiillée, Landerneau, i)etit port de
mer: nous devions y couchtM-, mais on nous a fait. [)artir pour
Lesneven, Bri<^a)j4nan. J'y ai eh' fait seiyent le l*''" Ven-
démiaire an ;> do la Hc'publique '22 septembre ITUt . .le suis
revenu h Lesneven pour y monlrer l'exercice ii des recrues
que nous avions reçues. Je ne sa vois pas seulement ma
théorie et Je montrois ce (pu* }o ne savois pas.
^ II. — VOYACrE AUX ANTILLES
I. — Départ de Brest. — Brest pour y embarquer pour la
<^ruadeloupe. Nous avons passé la rc^vue dans la cour de la
marine et nous sommes (Miibarqués le même Jour, sur la
^'abare la Normande (^ui (Moil on v:ido. Nous étions (piatre
< "ompaj^^nies du bataillon ii bord et quatre auti'es compagnies
i^<ur Ir Dnrns, ii:abare de même force qut' /// .\ornitnnl(\ et la
<-ompafz:ni(^ dos t^renadiers (Moit embarquc'o sur la IVéj^^'ite
^'Astrrr. C'étoit le ti'enti^ V(Midemiaire '2'2 S^""'') que nous
^<ommes embarqués, nous avons reslc' loni4:temps en rade
-î ivant lie partir, nous avions des [lermissions pour descendre
•? lierre. Le 1(» novembre ITDJ nous nvons mis à la voile le
wiiatin, do la rade de Brest par un bon \oni, nous av(Mis
X~>erdu la terre «le vm* dans la JourniM', nous avons l'ait bonne
i^oute toute la Journc'e et toute la nuil. Le lendemain J'ai
« ieniamh' à un marin si nou^ c'tions loin de terre, il m'a dit
* jue nous étions bien h soixante ou soixante-dix lieu(\s des
c:.-otes — Et ai)rès le V(mU a cbanii('', il s'est mis debout, si
^ion qu'une dixaine de Jours après. J'ai redemanih!^ à des
t iiarins si nous étions bien loin, ils m'ont répondu que nous
Plions peut-être a quarante^ lieues d(^ Brest. 11 parait que les
' C>st Hnstrrnpii.
330 MÉMOIRES DU CAPITAINE DUPONT
courans nous avoient raproché de terre, nous avons resté
comme ck une quinzaine de jours. Ensuite les vents ont
changé, et nous avons fait bonne route, et nous avons
attrapé les vents alises. Nous avons toujours eu vent arrière
et trente-huit jours après nous avons passé le tropique du
Cancer. Quelques jours avant nous avions perdu un sergent
de notre compagnie, nommé Lancelin, de Saint-Piat *, et puis
un soldat qui est tombé ii la mer, ce sont les seuls qui soient
morts pendant la traversée.
1795. Il- — Escarmouche avec des vaisseaux anglais. — Le 5 jan-
vier 1705, étant près d'arriver, nous avons aperçu un vais-
seau et une frégate, on a envoyé la frégate l'Astrêe pour les
reconnoitre, quand elle les a eu reconnus pour des bàtimens
Anglois, elle a tiré plusieurs coups de canons pour prévenir
l'amiral françois qui nous commandoit et qui moiitoit le vais-
seau françois F/Irrctilc, ([ue c'étoit des bàtimens ennemis. On
a fait le branle bas pour se préparer au combat, tous les bâ-
tim(»ns se sont mis en ligne pour prêter le côté aux Anglois,
In yormnndc devoit attaquer la première, nous avions qua-
torze canons de quatre et de six. J'enteudois dire à des
marins de notre bord que quand nous serions par le travers
des bàtimens Anglois, que d'une borbée ils nous couleroient,
ce qui n'éioit point rassurant. Pendant ce tems là la nuit étoit
venue et au moment d'attaquer les Anglois, le capitaine de
lu yormnndc s'est apperçu ([ue les autres bàtimens de notre-
convoi avoient changé de route, et qu'ils se sauvoient toutes-
voiles dehors, notre capitaine a fait mettre toutes les voiles-
d(»liors, aussi nous les avons bientôt rattrapés et dépassés. Il
n'est resté i\Wiy Ir Duras que les Anglois ont attaqué et pris,
après un combat assez long. Je n'avois jamais vu In Nor^
mnndt) marcher comme cette nuit là.
III. — Arrivée aux Antilles. — Un moment après nous
('tions sous în Ih'sirndo. qui est une petite ile dépendant de la
Ouadelonpe, après nous avons aperçu la grande terre de la
riuadeloiipe -, nous avons passe» devant le village de Saint-
♦ Pn-s .Maiiilnioii.
- \/i\ poinlf d«'> rhAloaux.
MÉMOIRES Dr CAPITAINE DITONT 33i
François que nous laissions à tribord, Mario-Galante nous
i*t?stoit à bâbord et le jour s'étant l'ait nous avons vu toute la
^orro de la Guadeloupe qui nous paroissoit si belle , nous
<^'t΀.>iis tous joyeux.
^ous avions parti d(* PVance au moment oii la terre éloit
<"<>iiY(Tte de neige et l(^s arbres dépouill('*s de leurs feuilles
^^ nous arrivions dans un i)ays bien cultivé et les arbres
**^'cv toutes leurs touilles et dans le mois de janvier et après
<^"i 1^ cjuantc* jours île mer et l)ien ennuyés de ne voir que le
Vî^ ?>te océan et ses poissons volans.
IV. — Débarquement à la Guadeloupe. — Le six janvier
iioi_is avons jette l'ancre sous 1(» fort Fleur-d'Kpée qui est en
a^'^mt de la rade de la Pointe-à-Pîtn\ Nous avons resté plu-
s>i ours jours avant de débaniuer : on nous a fait faire quelques
joiars de quarentaine parce ([u'il y a voit eu h l)ord de In .Xor-
nirijiflc quelques cas de petite vé'rol(^ Les troupes (pli se trou-
voient sur les autn»s bâtimcns ont débarque'^ h^ lendemain à
^*^ Pointe-ii-Pitre, et nous on nous a débarqnc's dans l'ile à
cochons qui c^st a rentr(''c de la rade on nous avoit fait une
^**<inde tente pour nous abritei-, et nous préferions être là
^^^n^és des inaringoins et (Ws incmstiques que d'être resté à
^*|>r(l^ nous y trouvions qu(dqu(»s fruits et nous avions toute
^ *ïo pour nous promener. Nous y avons resté quelques jours
^'^ ensuite il est venu des emliarcalinns nous chercher pour
"^Us porter à la Pointc-à-Pitr(\
L<' lendemain de notre arrivt'e à la Guackdoupe il a paru
^^Ux bâtiuKMits deguern^ (pii vcMioii^it vent arriî're, on sup-
l^^^^oit qu(» c'étoit le vaisseau (*t la frégate anglais qui venoient
P^^Ur attaquer les bàtimcns cpii s(^ 1 renvoient m()uill(''s sous le
'*^rt p'Ieur-d'Kpée, on les a fait rentn r bien vite en rade, et
H^î'os ces deux bàtinuMis sont venus mouiller sous le fort.
^ ^'toit la frégate Lu (ioiicffiu/r et la coi"v<'tt(* J.fi l*rrdri.\\ qui
"^'^Uoient des État.s-rnis ; nous (^tions bien fâchés de ne les
^voir j)as rencontrées le joui- (jue nous avons rencontre'' les
Anglais, car ils ne nous anroi(Mit [)as pris h- Diirns, nous nous
serions trouvés de force pour leur rc'^pondre.
Lorsque étant dans l'ile ii Cochons, je voyois tous les bâti-
naens de la ville, je nie disois, mais les maisons n'ont point
de cheminée cela a plus l'air de granges que de maisons
li ri.z'i'i'T-.zr'i -ar les Azrlais — -,
•> -■ vi:..- .
MÉMOIRES DU CAHITAINK DIPONT .'J3:{
tourner les deux pièces du c6lé de la ville et quand ils ont
été à portée de mitraille il a lait faire feu et les a criblé ;
beaucoup se sont jetés dans les marais qui sont des deux cô-
tés de la routiï des Abynies (ït le lemlemain les no^^res les
fesoient prisonniers. Depuis ce moment la Pointe-à-Pitre et
la Grande-Terre ont été tranquilles.
Quelques jours après notre arrivée en ville, étant de garde
sur le port, j'ai été si malade que le soir on m'a relevé de
mil garde ; j'avais un vomissement et un débordenuMit de bile
si fort (iU(\je ne i)ouvais plus y tenir; arrivé à U\ caserne je
Jiio suis coucIk' sur les peaux (le ImpuTs, où j'ai bien dormi
ioiile la nuit et j(^ me suis réveillé 1(^ matin guéri (*t ne sen-
t<iiit plus rien de mon indisi)osition. J'ai toujours présumé que
<i-<>la m'avoit sauvé d'une maladie qu(^ les Européens éprou-
^'<3 nt toujours en arrivant dans les colonies.
^I. — Départ pour la Basse-Terre. — Le 15 janvic^r parti
l>*->tirla Hasse-Terre. Nous sommes embartjué sur des cha-
^•>i-ipes qui nous ont conduit par la Hivièn» salé(^ ii la Baie
^1 i^liaut, où nous avons trouvé \uu\ go("'l(»tle pour nous porter
*«. 1*1 Hasse-Terre. Le premier jour nous avons été coucher,
*-«-l>fès avoir passé dt^vant le Lamantin et Sainte-Rose, ii Des-
*i iA^es ^ p(qit port, et le hmdemain ;i la nasse-Tei*re, capitale
^-1*-"^ la Guatleloupe et résidence» du gouvernement et de l'ad-
*"* ^ i xiistration. En arrivant nous avons el('* casernes au fort
^^i^i i nt-Charles, maint(niant fort Riche|)anse.
<J*est étant ii la Basse-Terre (pie j'ai vu faire du sucre pour
^"^^ I)remi('re fois, parce que n(jus sortions nous promener dans
^^^ Champagne aux environs et nous avons vu couper la canne
^-* ^ l'aire le sucre. C'est aussi dans les environs que nous avons
"^'" •-* les pr(Mniers caféiers.
^11. — Prise de possession des îles hollandaises : Saint-
LXtin et Saint-Eustache. — Le prcMuier mars embarqué pour
'^^llc^r prendre possession des lies hollandaises. Le P"* jour
^"^^c>ir été coucher à Deshayes (^t parti le lendemain, par un
^^ïi vent, nous avons ét('* deux jours et sommes débarqué à
■^*iiison-Bai(», île Saint-Martin et de lii nous avons t'ait route
* Desbayes petit port, de la llasse-Tcriv, pn'-s le (iius-.Moriu', an N.-O.
334 MÉMOIRES DU CAPITAINB DUPONT
par terre pour gagner Amsterdam, capitale de la partie hol''
landaise. Nou» y avons resté que trois jours et nous somia^^
repartis, quatre compagnies de notre bataillon, pour SaiCB-'^"
Eustache. Nous y sommes arrivés dans la même Journée, "1^
traversée n'étant que de huit lieues. Les Hollandais no«^^
ayant remis les forts, on a hissé le pavillon Français à dW'it^^
du pavillon Hollandais, et les troupes hollandaises montoie.tf=^^
la garde avec nous, et nous avons vécu en bonne intelligenc:^'^
ainsi qu'avec les habitants de Tile pendant deux ans que noui*- ^
y avons resté en garnison.
Saint-Eustache est une petite île de trois lieues de circocw^ '
férence, qui étoit bien riche avant- la guerre de la Révoli
tion. Son port étoit ouvert à toutes les nations et étoit frani
Aussi il s'y fesoit un grand commerce, mais la guerre lui
causé sa ruine.
Il y avoit autrefois un volcan qui est éteint, et qu*on nomm
le Bol et qui est aujourd'hui rempli de broussailles.
A Saint-Eustache il y a beaucoup de Juifs, nous étions lo
gés auprès de leur synagoge et nous les entendions prêche.
et chanter de notre caserne. J'y ai entré une fois, c'étoittoi
Jours le soir qu'ils s'y réunissoient. •
-«r
1796. VIII. — Attaque de Saint-Eustaclie par une flotte an^aiee
— Le irente-un janvier je me trouvois détaché à la batterie
Dewind qui est dans la partie Sud de la colonie et en vue de
Saint-Christophe, qui appartient aux Anglois, quand je vis
quatre bâtimens anglois appareiller et faire route pour venic
attaquer les bâtimens franco is qui se trouvoientdansla rade. — "^
J ai bien vite envoyé un homme de mon poste, prévenir le
Gouverneur, que deux vaisseaux et deux Armâtes fesoienf
rouie pour Sainte-Eustache, et quand ils ont été à portée de
canon, j'ai commencé le feu, mais ils m'ont fait beaucou|
d honneur, ils ne m'ont pas répondu. Ils se réservoient pour
la rade, mais on les a si bien reçus qu'ils ont été obligés de
laisser arriver vent arrière et de se retirer du combat pour^ — *^
réparer leurs avaries. Nous ne les avons plus revus.
IX. — Retour à la Basse-Terre et attaque par une
anglaise. — Parti de Saint-Eustache à la fin de 1796 pour
tournei" à la (Uiadoloupe. Dans la nuit de notre départ et soi
MÉMOIRES 1)1' CAPITAINi: DUPONT 'SA">
le vent de Saiiit-Christophe et au moment où nous y pen-
sions le moins, il nous est arrivé un coup de canon d'une
frégate angloiso qui nous donnoit la chasse, j'étois malade de
la maladie de mer dans co momeiit-là, j'ai été bientôt guéri
«ainsi que tous mes camarades qui se trouvoient pris comme
moi de la maladie île mer.
Nous étions trois goélettes, les doux premières sesontsau-
^'ées, mais la troisième a été prise et je me trouvais dans la
X^remière. Le lendemain au jour nous n'avons jdus rien vu et
nous sommes arrivés le lendemain à la Basse-Terre, nous
vivons <'té casernes au Chanij) d'Arban. A compter de ce mo-
inent, j'ai été l'ait sergent inslructcur et je n'ai plus guère 1797.
monté la garde tout le temps que j'ai n^sté sergent.
X. — Départ pour Marie-Galante. — Parti de la Basse-Terre 1798.
l'iour aller tenir garnison à Marie-(Jalante. Le premier jour
iiux Trois-Rivières, deuxième journée à la Capestc^rre, troi-
îsième journée au Petit-Bourg et embarqué de suite dans des
^embarcations pour la Pointe-à-Pitre. Kt parti le lendemain
i)Our Marie-(Talante. J'y ai resté (hnix ans bien tranquille, 1799.
,1 'y l'esois les fonctions d'adjudant sous-otHcier.
Marie-Galante est une petite ilo dépendantes de la Guade-
loupe qui a environ une vingtaine de lieues de circontérenccs
j_iays assez plat et (jui a à peu près 2(UHH) habitants, Chris-
ts ophe Colomb la découvrit en 1 41K>. Elle est à dix lieues de
Is (fUadeloupe, à la même distance tles Saintes et à peu près
SJL la même distance de la Dominii^ne.
S III. — RÉVOLTE DES NÈGRES
I. — Le retour à la Basse-Terre. — A la batterie, caserne
«i-u fort Saint-Charles, où j'ai été tait sous-lieutenant, le 15
Moréal de Pan neuf de la Ré])ublique ;r) mai ISOli.
II. — Révolte des Nègres de la Pointe-à-Pitre. — Les 1800.
nègres s'étant révoltés à la Pointe-k-Pitre, on nous a fait
I-^artir de la Basse-Terr(\ i)our marcher contre ('ux. Nous
^. Tons été jusqu'à Sainte-Marie et lii il est venu des ordres
I>our retourner à la liasse-Terre. Mais quand j'ai été rendu
1801.
3'M'> MKMOIRKS DU CAPITAINE DUPONT
à la Capeslerro je me suis trouvé si fatigué qu'H m'a été ini-
])()ssiblo d'aller plus loin. Le bataillon a continué sa route et
moi le lendemain on m'a embarqué dans un canot pour me
rendre à la batterie.
Etant arrivé en rade, la mer étoit très grosse et nous em-
pèchoit de débarquer, cependant il est venu un canot du
port pour me chercher. Quand j'ai été dans le canot les
nègres m'ont demandé si je savois nager, comme je savois
que lorsque vous dites que oui, ils ne viennent pas à votre
secours, je leur dis que non, alors ils me dirent que je res-
tasse tranquille, et je m'assisse dans la chaloupe, ils se sont
misa ramer pour gagner la terre. Ordinairement à la troi-
sième lame ils rament fort, car il y a toujours un petit inter-
valle plus calme et il faut profiter d(^ cet intervalle pour
gagner la terre. C'est ce que l'on a l'ait et nous avons débar-
qué sans accident. Des nègres nous attendoient sur le bord
de la mer et on enh^vé la chaloupe en arrivant à terre et
moi d(Mlans et je n'ai même pas été mouillé. Si j'avoisdit que
je savois nager, vi (jue la chaloupe eut chaviré, ils m'auroienl
laisser me retirer comme j'aurois pu sans me donner aucun
secours, et ([uand j'ai ét(' à terre on m'a lait ijorler sur un_
brancani à l'hôpital, où j'ai resté assez longtemps pour mcr^
rétablir.
1802. III. ~ Arrestation des troupes de la garnison par less
nègres. — Le dix-sept l'c'vrier 1S02 !20 i)luviôsê) nous avon:r=»
(U('» arrête'' par les nègres, tous les ofliciers du bataillon qii t
se troiivoient à la bntterie, on nous a enfermés dans une cas-
mate, et \uw forte garde a été mise pour nous garder, et
comme on nous emmenoit en i)rison, le feu étoit en ville.
J'entendis des soldats noirs qui disoient que c'étoit les blancs
qui avoient mis le feu et qu'il falhût les égorger. J'ai enten-
(hi un nègre i)rès iU^ moi qui disoil qu'il a voit envie de me
passer sa bayonnette au travers du corps, ce n'éloit point
très trantiuillisant.
J'ni (lit au s(M-.uent ([ui commandait h' détachement qui
nous ('onfhiisoit, les |»ro})os que j'avois entendus, il a fail taire
ses hoiiini(»s ((|iii nous ('(mduisoiiMil en [>rison; et nous avons
pa-^s(' la nuit as>rz iraïKinilb'iiienl.
Le h.'iHb'iiiain l(.m^ nos amis de la ville venoient nous voir
MKMOIHKS Dr CAl^lTAINH DUPONT 337
ôt nous apportoieiit ce dont nous pouvions avoir besoin en.
coiiiestibles, les lennnes venoient aussi nous voir, mais sur
lei5 tjuatre heures de raprès-inidi, on a fait fermer les portes
<1 1^ fort et Tait lever le pont-levis. Nous avons vu un plus
f^Ti^iHid déployement de force, on faisoit charger les armes à
^^^ g'arde, on est venu faire rapi)el des prisonniers, on nous
^^scr^it sortir, on prenoit nos noms, nous pensions qu'ils vou-
lez i^^j^t nous faire fusiller dans les fossés du fort, mais nous
^*'ï"i Vivons été quittes pour la peur. Quand l'appel a été fini et
4.^»^' ils ont eu pris nos noms, on nous a fait rentrer dans la
pl"î^son.
^^ tir les dix heures du soir, on est venu nous prévenir qu'on
^^ll<.^it nous embarquer, ce (jui a eu lieu de suite. On nous a
^ ^it. conduire i)ar une garde. Jusqu'au bord de la mer, où des
^*^^<â. loupes nous attendoient pour nous conduire à bord d'une
î^^^tL^lette anglaise qui était mouillée en rade. Aussitôt que
*^^->i.is avons été embarqués le bâtiment a levé l'ancreetamis
"^^ ^^ île pour la Dominique oii nous sommes arrivés le lende-
'^-^O-in. Nous y avons trouvé le général Ln ^'/'assc qui avoit été
^^^X^cîtéàla Poiute-ii-Pitre et ((ui avoit aussi été embarqué
I-*^^Vir la Dominique.
J>sous avons resté (quelques jours au Roseau, après quoi
^^^v.is sommes embarqués pour Marie-(ialante oii étoient
"'^^<^ uillées deux frégates fran(;aises. Arrivés à Marie-Galante
^^^-> us avons attendu l'arrivée de réexpédition (lui venoit de
"^*^^nce, pour soumettre les révoltés.
X7. — Reprise de la Grande-Terre. — La Division est arri-
"^"^^ le treize floréal (quatre mai 1802;, nous l'avons rejointe
^'^ lendemain entre Marie-Galante, la Désirade et la Grande-
Tc^rre. Quand nous avons eu rejoint la division on nous a
^'«^^t passer de dessus la frégate où nous étions, sur le vais-
^^au l'Invincible, et les lroup(^s qui étoient à bord, on les a
^*^Vt passer à notre place, parce que le général Richepanse
'^"ouloit entrer de suite dans la rad(^ de la Pointe-à-Pitre avec
toutes les frégates, ce (|u*il ne i)OUvoit faire avec les vais-
seaux.
Nous avons mouillé avec les deux vaisseaux au-dessus du
fort Fleur-d'Épée, où nous sommes débarqués pour nous
rendre par terre à la Pointe-à-Pitre. Ainsi, après l'entrée des
T. XIII, M. 22
:<3h MÉMOIRES ItV CAPITAINE DUPONT
frégates dans la rade, le général est descendu k terre, à \^
tête des troupes et a pris possession de la ville sans tirer ^^
rouf» de fusil. Le général Pelage qui commandoit à la (Gua-
deloupe depuis l'insurrection a remis son commandement. t\
a été envoyé en France, où il est mort depuis.
V. — Reprise de la Basse-Terre sur les nègres. — Son c ^ft^^^
d'état-niajor. une partie de ses officiers et partie des trou^^^^
se sont sauvés à la batterie pour se deflendre ; maisdè==^^^
lendemain le général Richepanse a fait partir presque toiE_. l^^
les troupes sur les deux vaisseaux qui étoient mouillés s^^^>^^
Fleur-d'Épée avec une frégate ou deux, qui sont arrivé.— - ^^
lendemain ii la batterie. Ils ont fait leur débarquement m^^^al-
gré les nègres, qui se sont renfermés dans le fort où il a fa^^^^u
les assiéger pour les réduire. Au bout de quelques jours ^^^
ont é vaqué le fort et se sont retirés au Matouba V on le^ -^^ ^
poursuivis, mais ne voulant pas se rendre ils se sont »" ^^^^
sauter. Ceux qui se sont sauvés se sont retirés dans les bc:^ «o^^*
Pendant ce tems-là, nous étions restés à la Pointe-à-Pit sM -tre.
Quelques jours après j'ai été envoyé à Marie-Galante, paM" -^^rcc
que j a vois mal au pied et que je ne pouvois pas march Mr9\ev
et quand j'ai été guéri, je suis revenu à la Basse-Terre.
VI. — Expédition de Carthagéne pour la vente des nègres. -
I.e 5 messidor i24 juin 1802! je reçus ordre pour m'emb ^zrfhar-
quer sur la frégate La Diclon, avec un détachement de no' ^r:>otre
bataillon, nous allions à Carthagéne, ville d'Amérique, pci^ ^oar
y déporter et vendre les nègres rebelles de la Guadelout ^^ipe.
Nous somm(^s partis six frégates et la mouche Le Cerf. II^L-Les
frégat(;s étoient : I^i Didou, La Consolante, La Concorde, ^
Volontaire, Lu Iloniaine et Lu Salamandre, qui étoient com:^ wie
nous chargées de noirs.
Nous sommes partis le sept par un bon vent et bonne bri .^se.
Huit jours après notre départ nous avons aperçu Curaç^^^^^»
lie hollandaise - et le lendemain nous avons, le soir, aper"^^^
h.'s montagnes (1(* Sainte-Martlie, qui ont trente à quarar'T»^^
' L«' Mollic le |»lll> •'Icvr (le lllr, dû rxi^lail llll aillH' lol't.
•'' 1)11 L;iMii|.r (l(- ili- S^il|v-k-Vriil.
I
MKMtlIHKS JJT' CAIMTAIN'H M l'oNT HUî)
*^Ueîi iU* tour et q 11*011 aperroii do ;iU lieiio^ on mer et lo
^'ïdeiJiaiii matin nous nous Ir'onvions nu pied, quoique à
^^^îs lieues de terre, il falioil regarder on l'nir pour voir le
*^ïanet qui étoii rouvert de ueiM'e, relu nous snrprenoit
^ucûup, parée que nniis étions au quatre Juillet et par les
^îtdegi'ésde latitiide nord et trois cens trois de lou|ïitude
^e'ît. Dès la veille quand la r////e a eri<'* terre les otïieiers de
.^ frêtçate ne savoient que penser de voir le s(»inuu4 tout
Noms ."i\<>ns lait bonne route tonte la unit, ainsi nous en
t^iouH iient-ètre liieii a vingt lieues iiuand ou a erié terre!
*ans la journée nous avons passé devant lu ville rie Sainte-
^f art lie et nous soi mues arrivés le lendemain à BfMWîwhiqup
^ui est le Tort qui ferme la rade de ( ^^uiihufjrîw et nous avons
tHouillé auprès.
Beaiieoup d'olliciers ont étt- le lendemain dans les eml)ar-
aiinns en villêi moi je n ai pu y aller parce que j*avois mal
O.U pied. J*ai cependant un Jour descendu a terre tout pires de
liotre mouillage, où nous faisions de lean pour la frégate.
J 'a Vois pris un fusil pour chasser avec iilnsieurs officiers,
j'ai tué une perruche^ il y en lyeaucoupa dans cet endroit-lâ.
Carlhageue est une très belle ville, très riche, et la capi-
t.ale de la province du même nom, par la latitude de Itj de-
grés et quelques minutes nrn'd.
VIL — Retour à la Guadeloupe. — Le 20 messidor (10 juil-
let) nous avons reçu urilrc pour repartir jxmrla Truadeloupe,
J>orter lies dépèches au <iouvernenr et le prévenir qu'nu
f^'avoit pas pu vendre les noirs que nous avions. On a fait re-
pas-ser vawx qui étoient sur /.// DkJoif sur les autres frë[^ates
^t nous avons mis à la voile.
Le quatre theruiidor (2î3 Juillet! n(»us avons eu un fnrteonp
de veut. Nous nous trouvions à cette époque entre Saint-
l>omingue, la Jamaïque et la côte ferme.
Le 6 nous avons aperçu deux frégates anglaises au vent a
nous, elles ont voulu lutter de vitesse avec nous, mais voyant
que Lu Ihdon marchait nneux qu'^dlos, elles nous ont tpiitté
et elles ont fait une autre route. Le même jour nous avons
aperçu la terre de la Jamaïque. Le six (::^5 juillet, nous avons
doublé les GrcnouuUes.
340 MÉMOIRES bV CAPITAINE DUPONT
Le sept (20 juillet) nous avons aperçu plusieurs frégates au
vent à nous, une d'elles s'est détachée des autres pour nous
reconnoitre et sans mettre pavillon elle a fait route comme
nous ; mais sur les quatre heures do l'après-midi, voyant que
nous marchions mieux qu'elle, elle a viré de bord, sous la
petite terre de la Navasse, pour rejoindre les autres.
Le même soir nous avons aperçu la pointe du Cap Tibéron*
de l'île Saint-Domingue.
Le 8 thermidor (27 juillet) au jour, nous étions près de
terre. Nous avons trouvé un vaisseau et une frégate fran-
çoise, après les signaux d'usage, on a reconnu que c'était le
vaisseau le Duguay-Troinn ^. La frégate étoit démâtée de
son mât d'artimon par un coup de tonnerre.
Le 9 nous avons vu un brick françois qui nous paroissoit^
venir de France et qui alloit au Port-nu-Prince, nous étiont^
vis-à-vis la Pointc-aux-Fous.
Le môme jour nous avons été virer de bord près et devant
la rade du môle Saint-Nicolas. Il y avoit trois frégates fran-
çaises mouillées dans le port. Nous avons remonté le long de
la côte jusqu'au vent de l'île de la Tortue. Les officiers de la
frégate engageoient le capitaine à aller jusqu'au Cap Frmi-
çoisy mais il n'a pas voulu y relâcher et il a bien fait, car on
m'y auroit probablement fait débarquer avec le détachement
comme on a fait au détachement qui étoit sur la frégate la
Cocarde^ qui y a débarqué et tous les hommes y sont morts.
Le lendemain nous avons débouqué entre Ignagues et les
Cayques, deux petites îles qui sont très basses ^. Nous avons
remarqué en débouquant un navire qui étoit échoué sur des
récifs qui avancent une lieue dans la mer. Il n'y a qu'un pied
ou deux d'eau et nous avons pris la pleine mer.
Le douze du même mois (31 juillet) sur les quatre heures
du matin nous avons eu des grains et du tonnerre qui nous
ont fait serrer toutes nos voiles. Le tonnerre est tombé à
demie portée de pistolet de notre poupe, un peu par la hanche
de bâbord. Nous avons continué notre route sans rien rencon-
^ Tiburon.
^ Le Capitaine Diipoiil a écril le duc el Iroiii.
^ Elh'^ font partie tirs iles ilaliania.
MÉMOIRES DU CAPITAINE DTTOXT 341
trer jusqu'au vingt-trois thormidor (11 août 1802) que nous
avons parlé à une goélette américaine qui nous a dit venir d'An-
tiguoa, ile anglaise, et le vingt-quatre (12 aofit) au matin nous
nous sommes trouvés au vent de rAnf/iiiJJe, wSt-Martin, St-Bar-
thélemy, St-Eustache, St-Christoplie, Nièves et Monserrat.
Le lendemain an matin nous étions sons le vent de la Gua-
deloupe, nous étions dans un calme plat, aussi nous avons eu
la visite de beaucouj) de marsouins qui venoient faire des ca-
lipettes * devant nous. Plusieurs otTiciers du bord leur ont tiré
des coups de l'usils chargés à balle, sans pouvoir les blesser.
La balle ricochoit sur leur dos et n'entroit pas.
Le 20 nous sommes entrés aux Saintes, oii nous avons
mouillé.
§ IV. — SÉJOUR PACIFIQUE AUX ANTILLES
I. — Nouvelle organisation de la garnison. — Le premier
fructidor (10 août 1802; j'ai reçu ordre de me rendre, avec
mon détachement, à la Basse-Terre. Le détachement ayant
été incorporé dans la LV demi-brigade a été rejoindre son
corps, moi j'ai rest('\jusqu'au treize (*]1 aoùty que j'ai reçu
l'ordre de me rendrez ii la Capisterre pour faire provisoire-
ment le service de mon grade dans la septième compagnie
«lu troisième bataillon de la soixante-sixième demi-brigade.
IL — Faux départ pour la France. — Le 25 brumaire an XI
(10 novembre 1802) je me suis rendu avec une permission à la
Basse-Terre où j'avais reçu une hîttrequi m'annonçoit queje
devois me tenir prêt ii partir pour France, ce que jedésirois.
Parti le 27 brumaire .;I8 novembre) j'ai embarqué sur la
corvette Lu Consolfin/r, nous avons été jusqu'à 25 degrés 30
minutes, nous avons toujours eu beau tems. La corvette la
Foudroyante nous a fait signal qu'elle faisoit beaucoup d'eau.
IS'ous avons viré de bord et nous sommes revenus jusque
sous le vent de la Martinique pour la convoyer, oii la voyant
près d'arriver nous avons repris notre route pour la France.
Arrivés par les vingt-trois degrés nous avons manqué de
î
Expression de patois beauceron qui veut dire culbute.
342 MEMOIRES Dr CAPITAINE DUPONT
couler. La corvette faisoit quatre-vingt pouces d'eau ^^
rheure, nous avons viré de bord aussi pour relâcher à la Mar — -
tinique. Nous avons resté deux jours en rade de Fort-Royal
On nous avoit mis un détachement de noirs pour pomper,,^
car nous étions tous bien fatigués de pomper. Alors on nousH
a expédiés pour la Pointe-k-Pître ; on nous a donné une cor —
vette pour nous convoyer jusqu'à la Guadeloupe. En sortante
de la Martinique nous avons reçu un coup de vent terrible-a
qui nous a beaucoup jettes sous le vent de la Dominique. Dans^
la nuit nous avons perdu la corvette qui nous convoyoit. Nousk
lui avons fait des signaux toute la nuit, elle ne nous a pa^
répondu.
Le lendemain au matin, nous l'avons aperçue au vent à
nous, elle nous a fait des signaux que nous n'avons pas com-
pris. Nous lui en avons fait aussi, elle ne nous a point répon-
du. Le mauvais temps nous a obligé de relâcher à la Basse-
Terre. Nous sonmies arrivés le 27 frimaire (18 décembre 1802.)
J'ai débarqué le même jour avec les officiers qui étoient
comme moi passagers sur la corvette.
Lors de mon débarquement, moi et les autres officiers,
nous nous sommes présentés chez le commandant de la place,
qui étoit notre chef de bataillon. Quant il m'a vu il m'a de-
mandé pourquoi j'étois parti; je lui ai dit que j'avois reçu
de lui une lettre pour mon départ pour la France et que j'en
avois profité parce que je désirois rentrer en France. Il m'a
dit que lorsqu'il avoit signé les lettres il ne s'étoitpas aperçu
qu'il y en avoit une pour moi, qu'il étoit par trop occupé et
que j'aurois du aller le voir, que je n'aurois pas parti, mais
je m'en étois bien donné de garde, présumant bien qu'il au-
roit retiré la lettre. A présent, me dit-il, voulez-vous rester ?
Je lui ai dit que si il me l'ordonnoit je resterois. J'avois eu
trop peur de me noyer, et j'ai resté.
in. — Reprise de possession de Saint-Hartin. — Le 18 ni-
vôse (8 janvier 1803) j'ai reçu ordre pour entrer dans la com-
pagnie des chasseurs du o^ bataillon de la 66° 1/2 brigade.
Le 21 du mémo mois, j'ai reçu un autre ordre pour aller te-
nir garnison k St-Martin. Le 22 nous sommes embarqués
sur la frégate Ln Didon. Parti le même jour nous sommes
arrivés le vingt-quatre i21 janvier dans la rade (hi Mariprot
MÉMOIRES DU CAPITAINE DUPONT 343
de la partie françoiso. Los Anglois n'avoient point encore
reçu l'ordre de nous remettre le pays. Nous avons resté jus-
qu'au vingt-quatre janvier que nous avons levé l'ancre, pour
aller mouiller à la Grande-Haie dans la partie hollandaise où
nous sommes débarqués le 25 janvier.
On m'a envoyé avec mondétachement au fort Amsterdam,
avec les Hollandais qui y étoient en garnison. La frégate est
repartie pour la Guadeloupe.
Le 20 janvier 180.S, les Anglais ayant reçu Tordre de nous
remettre la partie française, nous sommes partis du fort Ams-
terdam et le même jour nous avons fait route par terre et
nous avons pris possession du pays le même jour, les Anglais
s'étant embarqués.
4. J*ai resté à St-Martin jusqu'au 17 fructidor an 1 1 1 1 "*»re 1805;.
5 J'ai passé mon tems bien agréablement ii St-Martin. toujours
fêtés par les habitans qui nous envoyoient des chevaux
quand ils vouloient nous avoir chez eux.
Notre commandant étant mort, je suis resté seul avec un
capitaine d'artillerie qui a pris le commandement de la colo-
nie, et qui m'a envoyé k la (Guadeloupe, porteur de dépêches
annonçant la mort de notre commandant.
IV. — Envoi en mission à la Guadeloupe. — Je suis parti le
dix-sept fructidor i.'JU août 1805 j'ai ('^té k St-Barthélemy
où j'ai été obligé de rester plusieurs jours pour attendre un
bâtiment neutre pour me porter k la (Tuadeloui)e. Partis de
St-Barthélemy le 21 fructidor sur une goël(?tt(^ suédoise
quipartoit pour la Dominiqui» et ([uidevoit me mettre à terre
en passant k la Hasse-Terre, nous avons mouillé dans la rade
de St-Christophe, où étant il est venu une embarcation k
bord pour faire la visit(\ Moi qui avois un i)asseport suédois
et aussi des dépêches pour le Gouverneur de la Guadeloupe,
je ne savois où les fourrer. L'oflicier m'a fait ouvrir ma malle,
heureusement qu'il n'a i)as fouillé jusqu'au fond, parce qu'il
lesauroit trouvées (^t j'aurais été arrêté comme François et
mis en prison comme prisonnier de guerre.
Parti le lendemain pour continuer notre route, j'ai été dé-
barqué à la Basse-Terre en passant et la goélette a fait sa
route pour la Dominique.
En arrivant à la Guadeloupe j'ai appris que j'étois nommé
344 MÉMOIRES DU CAPITAINE DUPONT
lieutenant dans la 5* compagnie du o*' bataillon de la G6'
1/2 brigade. J'ai été rejoindre ma compagnie qui étoit déta-
chée à Dossé où j'ai resté quelque tems, jusqu'au moment oh
la 06® 1/2 brigade a pris le nom de G0<^ régiment de ligne,
d'après la nouvelle organisation. Les officiers ayant pris leur
rang d'ancienneté, je me suis trouvé placé dans la 7* compa-
gnie du 3® bataillon. Nous avons parti pour aller tenir garni-
son à la Pointe-à-Pitre.
V. — Retour à la Grande-Terre et séjour à la Pointe-à-
Pitre. — Partis le 23 frimaire an 13 (14 novembre 1805' do la
Basse-Terre, nous étions embarqués sur un bateau caboteur.
Le premier jour nous avons été aux Saintes. Le lendemain,
après avoir mis à la voile, nous avons eu gros tems. Après
avoir traversé le Canal, et près de la terre de la Guadeloupe,
une lame s*est embarquée sur notre bateau, nous avons man-
qué de couler; sans la présence d'esprit d'un capitaine mar-
chand qui se trouvait à bord, qui a fait amener la grande
voile, nous aurions coulé. Quand cet accident nous est arrivé
j'étois couché sur le pont ayant la maladie de mer. J'ai bien-
tôt été ressuscité. J'ai sauté bien vite à la pompe, et nous
nous sommes sauvés de cette manière. Le capitaine du ba-
teau avoit perdu la tète, il ne savoit plus ce qu'il falloit faire.
Comme le bâtiment étoit trop chargé, on a laissé arriver vent
arrière pour nous débarquer à la Grande-Anse des trois ri-
vières et nous avons ensuite fait route par terre pour la
Pointe-à-Pitre.
Le Canal des Saintes est mémorable par le combat qui a
soutenu l'Amiral François de Grasse, sur le vaisseau La Ville
(le Paris en 1782. 11 avoit sept vaisseaux anglois contre lui.
Il ne s'est rendu que quand il n'a plus eu de munitions à son
bord. Ils chargeoient les canons avec des sacs de gourdes*
au lieu de mitraille. Il y avoit à bord plusieurs millions, que
l'Amiral de Gmsse avoit pris aux Anglois à St-Eustache et
qu'ils leur a rendus de coito manière.
Arrivé ;i la Poinio-à-Pitro le 28 frimaire an 13. Le lende-
niinli' ivi mil' nioiiiiiM'»' «mi iismlic ;im\ cnldnip*
MKMOIRES DT' CAPITAINE DUPONT 345
main, j'ai parti avec un dclachoniont pour la Baie-Mahault,
ot. Je suis rentré à la Pointe-à-Pitre le 10 *.
\ri, — Séjour à la Pointe-à-Pitre. — Nous étions casernes
«^11 lort la Victoire, au milieu de la ville, et quila (loininoit,
miiAÎs je crois que maintenant ce tort n'existe plus : toutes les
t<>r-res du morne ayant été transportées dans les marais dos
-=Vt">>'ines pour les remplir. (Test à cette* é'poque qu'on a corn-
ï"tX€.>iicé réj^lise que le tremhlement de terre du 8 février 1843
*^ «létruite ainsi que la ville qui étoit si belle, les rues toutes
'^ix'c.ves au cordeau, on comptoit dans la ville dix mille âmes
^- 1 quand (die a été détruite vinjirt mille, ainsi olh) avoit aug-
*^'^i>nté de moitié depuis que j'en suis parti.
^l'avois alors 27 ans -. Je nm porlois bien. J'étois lieutenant
^l<> prennère classe et j'y ai eu bien du plaisir. I.e service
^^'ôtoit point fatiguant.
07- 'VIII. — Séjour aux Saintes. -- Le 20 nvril 1807 nous sommes
Partis de la Foint<'-à-i*itre pour aller tenir garinson aux
^î^intes. Nous y .sommes restc's jusqu'au vingt janvier dix-
1808. ^uit cent huit. L'ile est très petite mais elle est bonne pour sa
^*<^(le où vont hiverner les bâtimeiis d(* la Hasse-Terre. Il y
»U'oit trois forts que h^s Anglais ont détruit, quand ilsontpris
U's Saintes en 1800, mais (pi'on a fait rc'parer depuis.
Après neuf mois de garnison il la Basse-Tei-r(\ je suis en-
core retourné aux Saintes le trente s(»pt(»mbre 1808, nous
). y .sommes restés jusqu'au cinq mars ISoO, i[\w nous sonunes
repassés à la liasse-Terre. C'est un nnâs ai)rés noti-e départ
que les Anglais se sont emparés des Saintes et qu'ils ont dé-
truit les forts
§ V. — OrEHPvK AVFX' LKS AXdLAIS
I. — Combat de l'anse à la Barque. — Le 17 décembre il
est arrivé de France d(Mix ga barres, avec iWs troupes et des
vivres, mais elles n'ont pas pu gagner la rade «le la Basse-
* >iivAse.
2 Ijp maiiiH^ril dit 27 an<, mais le caiulîiiiir Dupont Jivair alors ',]\ ans.
3i6 MKMOIRES DT* CAPITAINE DUPONT
Terre, elles ont été obligées de rentrer kl' Anse-à-la-Barq«-^*^'
parce que les Anglois qui croisoient devant la Basse-Ter^c*e>
leur ont donné la chasse. Etant mouillées à TAnse-à-la-Barq^ «:b.6
elles sont allées jusqu'à toucher la terre, elles ont débarq '■J é
les troupes et l'argent qui étoit k bord et se sont embossé^^s
Je devois partir pour Deshayes avec un détachement, m^as. ii
lorsque j'ai passé devant TAnse-k-la-Barque, le commanda^ :m^
des troupes de la Guadeloupe s'y trouvoit déjà. Il m'a f^SBi m
débarquer avec mon détachement pour rester avec lui.
Nous avons passé la journée bien tranquilles, mais le le:arB_ -
demain dans l'après-midi, les Anglais ayant reçu plusiei». :m::^4
bâtiments de haut bord de renfort, sont venus nous attaqua x^,
un vaisseau de 74 pièces de canon et une frégate de 44 sc^ wm. t
venus s'embosscr contre la batterie qui n'avoit que cix^cj
pièces de canon, se sont mis k la canoimer.
Au commencement de l'action on m'avoit ordonné de rc>$5-
ter en bataille dans le fond de la baie. J'avais masqué n^on
détachement par une cabane en bois qui se trouvoit là. MslIs
les boulets venoient si fort dans la direction où je me trou-
vois, que je venois de faire changer mon détachement ci€
position pour me placer derrière un petit morne, qui étoit
tout près, lorsque le général m'envoya un aide de camp, rrxe
donner l'ordre de me porter bien vite k la Batterie. En p^Bi^"
sant par la maison oii je m'étois d'abord mis, je vis qu'il 7
étoit déjà bien tombé des boulets et que où j'étois placé , ^^
en avoit passé un qui m'auroit coupé les jambes, si j'y a\^ ois
resté.
La mitraille et les boulots tomboient si drus, que je di s à
mon détachement qu'il falloit prendre la course pour ser^^"
dre k la Batterie. La mitraille tomboit comme la grêle. -T'^i
parti le premier. Tous mes hommes m'ont suivi, pas ^*"
homme n'a été touché. Une fois dans la Batterie nous étions
k couvert par l'épaulement. La mitraille et les boulets pl^^^'
voient sur le cori)s de garde qui se trouvoit sur une peli*^
éminence et un peu en dehors de la Batterie. Nous faisîot^s
un feu de file sur la frégate qui se trouvoit plus près d®
nous que le vaisseau, et quand nous apercevions les matelots
dans les hunes nous tachions de leur faire descendre ^^
garde.
Au bout d'une heure do combat, les Anglais voyant qw ^'^
MÉMOIRES Dr CAPITAINE DUPONT ^47
ne pouvoient pas réduire la Batterie se sont décidés k faire
un débarquement pour nous chasser. Le commandant de
Tartillerie de la Guadeloupe, qui étoit avec moi dans la Bat-
terie, me dit lieutenant nous allons abandonner la Batterie
parce que nous n'avons plus de munitions. Je lui ai dit qu'il
ne falloit pas, que nos hommes avoient encore chacun un
coup à tirer et qu'après nous recevrions les Anglais à la
bayonnette. Mais un moment après je me suis aperçu qu'il
étoit parti avec ses canonniers, mes soldats voyant cela,
sont partis aussi. Je restois seul avec mon sergent. Il a fallu
partir aussi, mais avant de quitter la Batterie, j'ai déchargé
ma carabine sur la première chaloupe et j'ai ou l'agrément
de voir tomber l'officier qui la commandoit. Je me suis retiré
avec mon sergent en battant en retraite et d'arbre en arbre
et en tirant des coups de fusil. Et lorsque j'ai eu rejoint le
général il a été bien content de me voir, il m'en a témoigné
sa satisfaction.
II. — Combat de Deshayes. ~ Le lendemain j'ai reçu une
lettre de notre colonel qui m'ordonnoit de me rendre à Des-
h^^yes avec mon détachement. Le colonel dans sa lettre me
^lisoit qu'il étoit chargé do la part du Capitaine-Général Er-
i*ou/\ de me marquer la satisfaction du (lénéral, qui étoit
C'ontcnt de la manière dont je m'étois conduit à l'Anse-à-la-
^arque.
Parti le 21 pour Deshayes, j'ai couché à la Pointe-Noire,
^t le lendemain, je suis arrivé à mon poste. L'escadre an-
glaise étoit mouillée pas loin do là. sur la côte, il m'étoit
défendu de les laisser débarquer.
^Q, L.e L3 janvier 1810, dans l'après-midi je vis uneembarqua-
^^on qui venoit dans la rade avec pavillon parlementaire.
•V envoyai un homme du pays qui ])arloit aiiglois la prévenir
H^e je ne pouvois pas recevoir de parhMneiitaires, qu'il falloit
c^u'il allât à la Basse-Terre. Voyant qu'ils vouloient venir à
terre malgré la défense que je leur fesois, je lis tirer un
coup de fusil k balle pardessus leur tète. Ils persistèrent à
vouloir venir à terre, alors j'avais ma carabine chargée, j'en
âjustoi un sur le derrière de la chaloupe et je lui flanquai
' une balle dans la cuisse. La chaloupe revira de bord, porta
son blessé à bord de l'escadre. C'étoit le neveu de l'amiral et
348 MÉMOIRES DT' CAPITAINE DUPONT
pour le venger ils ont formé une division de chaloupes a-^^^c
beaucoup de monde de débarquement et sont venus attaq«ja^r
le bourg de Deshayes ; un brick de guerre est venu s'emb^i>s-
ser pour protéger les chaloupes et nous envoyoit des bouL ^^ ts
et de la mitraille ; pondant ce tems-lk j'avois réuni mon d^ 't ^■
chement. J'ai fait tirer sur les Anglais sans pouvoir les (^ xn-
pêcher de débarquer. Ils ont mis le feu aux cases qui étoi^^^it
couvertes on paille. Alors voyant que je ne pouvois plusr^^s-
ter à Deshayes, je me suis retiré à la Pointe-Noire où Ji '^i
resté jusqu'au vingt-trois janvier. J'ai reçu ordre du gêné x* si
de me rendre à la Basse-Terre.
En passant à l'Anse-à-la-Barque, le Directeur d'artilleti^îe
me dit que je serois probablement récompensé pour la iirk s-
nière dont je nî'étois conduit à l'Anse-à-la-Barque. J'arri^^ si
le même jour à la Basse-Terre.
A mon arrivée je reçus tout l'arriéré qui m'étoit dû, pax^cr^e
que depuis neuf mois on ne nous donnait que des acompte^ s ;
mais les deux gabarres brûlées à TAnsc-k-la-Barque avoie^nt
eu le temps de débarquer et d'envoyer Targent au gouvc^r-
nement et pendant que j'étois encore k Deshayes on avoit
payé tous les ofliciers du régiment et un de mes camarados
avoit touché pour moi et il m'a remis mon argent quand je
suis arrivé.
III. — Combat de Matouba. — Le 30 janvier 1810, les An-
glais ont fait leur débarquement sous le vent de la Gu3.cie-
loupc, au marigot de l'Anse-k-la-Barque, oîi nous avons ^»
un capitaine de blessé. Ce mômejour nous sommes mont^?^ a"
Matouba prendre position. Je me suis trouvé aux avant-postes
avec une gardo do trente hommes, j'y ai passé deux jours ci
deux nuits sans rien voir. Je faisois bonne garde, mais dans
la nuit quo j'ai été remplacé, les Anglais se sont présent^-*?,
après quelques coups de fusiL le poste s'est replié, et le len-
demain trois février, dans la matinée, nous avons sorti
quatre compagnies de notre régiment de la position où nous
étions retranchés sur le morne Bel-Air, pour marcher sur
eux. Nous les avons repoussés, nous avons eu un capitaine
do tué.
Dans rapros-midi, deux autres compagnies ont encore f^^^
une sortie, mais jo n'en faisois pas partie. On a tué bien ^^^
MEMOIRES DU CAPITAINK DUPONT 340
monde aux Anglais. Un lieutenant de nos voltigeurs s'est
battu contre un soldat anglais, il a reçu quatorze blessures,
mais il a tué son adversain^ qui (^toit bien plus fort que lui.
Les Anglais l'ont fait prisonnier.
J'ai ét(' fait ca])itaine le cinq, ainsi que le lieutenant ({ui
avoit reçu quatorze blessures, notre adjudant- major aussi.
Notre nomination comptoit du '^ février 1810 et sur champ
de bataille.
IV. — Capitulation de la Guadeloupe. — Le 0 février les
Anglais sont entrés au Maiouba \n\v les bois, n'ayant pu y
pénétrer par notre côté. Quand le général Krnouf a vu les
Aiig:lais dans le Matouba il a enviné un de ses aides-de-camp
avec un pavillon blanc pour demaiuler à capituler. Nous
avons ét(» très surpris quand nous avons vu le pavillon blanc
sur le (Gouvernement; et il a capitulé le même jour.
Je n*ai jamais de ma vie eu aussi froid que quand j'ai été
sur le morne Bel-Air, surtout ({uand venoit le matin. Nous
étions habillés pour les pays chauds, mais sur ce morne il
t'ciisoit très froid, aussi j'y ai gagné un fort rhume qui m'a
^>ien fait souifrir. Pendant que nous étions sur ce morne, les
Antrlais qui se trouvoient de l'auti'e coté du ravin, nous
eiiv<jyoient des boulets et des obus ({ui venoient éclater au
lui lieu de nous, mais sans nous blesser personne.
C'est pendant que l'on capituloit (pie mon capitaine est allé
^^1^ q^uartier général et qu'il m'a appris (pie j'étois nonnné ca-
pitaine ainsi que mes camarades dont j'ai parlé plus haut.
^\ii étoit nommé chef de bataillon.
i^ VI. — SÉJOUR EN ANGLETERRE
I. — Départ pour l'Angleterre. — La capitulation étant
%nëe le sept février 1810, nous avons déposé nos armes en
avant des forts que nous occupions le 8 février et nous avons
remis tous les postes aux Anglais et nous nous sommes em-
barqués le même jour. Ma compagnie avec deux autres ont
été embarquées i^ir l'Azincoiirf, bâtiment de transport. Le
restant de notre régiment a été embarqué sur d'autres bâti-
ments. Le commandant du convoi étoit sur lAziiwoiwt.
350 MKMOIRES DU CAPITAINE DUPONT
La veille de notre départ, j etois allé chercher ma m^i- ^^^
qui étoit encore en ville, chez un ami, où je Tavais dépos ^^^^^
Nous avons entendu plusieurs coups de canon. Je mes. ^«-^^^
rendu sur le bord de la mer. C'étoient les bâtiments Anglais crgi^^
mettaient à la voile, parce qu'une frégate étoit venue p^^*^"
dant la nuit, presque au milieu d'eux, c'étoit la frégate frc^» ^'
çaise La Néréide qui arrivoit de France. Mais voyant tant -^i^
bâtiments mouillés à la Guadeloupe, le capitaine française a
pensé de suite que c'étoit Tescadre anglaise qui étoit mouill *^^e
là, et il a fait arriver vent arrière pour se sauver. Plusici^ :Mrs
frégates et bricks anglais ont mis précipitamment à la voS> le
pour courir dessus, mais ils n'ont pas pu la rejoindre, et eM^ 1 e
leur a échappé.
II. — Traversée de TOcéan Atlantique. — Le 24 févri^^:r,
nous avons mis à la voile pour l'Angleterre. Nous avons pa^s-^é
le lendemain en vue de Montserrat, Nièves, St-Chr^î^-
tophe, St-Eustache, St-Martin et l'Anguille et nous avc^iis
pris la grande mer. Nous avons bien été jusque par les qm»:a. mi-
rante et quelques degrés, mais le quatorze de mars, une t^ ixj-
pête s'est levée et qui étoit des plus terribles. A bord de
rAzincourJ, nous avons eu la vergue du grand hunier c^ui
s'est cassée, ce qui nous a fait rester en arrière du con^v^ oi,
que nous avons perdu de ce moment pour ne plus le retrou-
ver. Nous avons su depuis que deux bâtiments s'étoî^nt
abordés pendant la nuit et avoient manqué de se couler X'im
et l'autre. Un autre a eu une lame si forte, que ça lui a com-
porté son capitaine et tous les hommes qui se trouvoient sur
le pont, ses embarquations et sa drôme. Le bâtiment s'est
presque rempli d'eau, et sans les Français qui se trouvaient
à bord, le bâtiment auroit eu bien du mal pour gagner* un
port anglais. Dès l'après-midi du quatorze nous avions perdu
tous les bâtiments de vue. La nuit la mer a été très forte- J^
lendemain quinze, la même chasse et le même vent.
Nous nous trouvions par le travers du Banc de Terre-
Neuve. Nous nous trouvions aux environs de l'équinoxe ^^
quelques jours avant ou après on a ce temps là. La tenip^^^
passée on a remis une autre vergue en place et nous avoris
continué notre rouli*.
Le vinjit nous en avons encore reçu une autre, mais bi^^^
MÊVIOIRKS Dr CAI'ITAINK DIPONT 331
moins forte que la premièro. Après le vent est passé à Test
et nous avons eu vent contraire. Le 25 nous avons trouvé
un bâtiment américain, chargé de planches, qui était dé-
mâté de tous ses mâts. Le bâtiment étoit entre deux eaux et
rempli d'eau, réquipage étoit réfu<^'ié sur les planches. On
leur a demandé en passant s'ils avoient besoin de quelque
chose, ils ont répondu que non. Il ii'étoit pas loin de la
terri» d'Irlande.
I^e ^^) mars nous avons vu l'Irlande. Nous avons suivi la
côte toute la journée et i)ar un beau tems. Nous étions très
l>rês de terre, nous apercevions les maisons le long de la
côte, et le lendemain ol nous avons mouillé à Cowes, belle
rade très vaste et bien lortifiei». Aussitôt que nous avons été
mouilles, il est venu beaucoup d'embarcations qui nous
apportaient des vivres. Nous étions bien aise d'avoir du pain
Trais et de la viande fraîche, parce qu(^ depuis notre départ
<io la Guadeloupe nous ne mangions que du mauvais biscuit
^t de la viande .salée.
I^eparti de Cowes le premier avril et le 2 passé entre les
^orlingues et le ca]) Lizard et par un brouillard bien épais,
i"ious n'avons pas pu voir la terre. Nous sonmies arrives à
^^lymouth le trois. Nous avons resté en rade Jusqu'au huit
^Ue nous sommes débarqués à Mille-Prison.
III. — Séjour dans le sud de l'Angleterre. — L(* dix-sept
'^ou^5 .sommes ï)artis pour aller en cantonnement à Moreton-
"«Ampit(»ad. En sortant de Prison pour nous rendre à notre
^«^iitonnement nous avons trouvé une berline pour nous
^^^^iier, car les Anglais ne vouloient pas que nous allassions
^ pieid, de crainte que nous ne vissions leur pays ou que nous
P'-ïissions nous échapper. Nous avons été diner à Cavistock *
^^ coucher à Moreton. Nous avons vu en passant Dartmoor-
*^^ison, où il y avait déjà bien des Français prisonniers et où
^^^^ oient venir nos soldats et nos sous-otliciers (pie nous
^"^"ions lais.sés à Mille-Prison.
Eli arrivant h Moreton nous avons trouvé plusieurs ol'ti-
^i€5r*s de notre régiment qui avaient été pris neuf mois avant
i^ manuscrit dit Tavistock.
3.'J2 MEMOIRES DU CAPITAINE DUPONT
nous, aux Saintes ; cola nous a l'ait plaisir de trouver de m
camarades. Ils connaissoient où il y avoit des logemenss
louer et nous n'avons couché qu'une nuit à l'auberge
Grand-Amiral qui étoit la meilleure de Moreton. Le len«"
main nous étions tous logés en chambre garnie. Nous av«:
resté il Moreton pendant deux ans. Cela m'a donné le l<^
d'apprendre le français, un peu d'histoire et comment
d'ai)prendre l'anglais.
Nous étions libres, mais nous n'avions pour nous promer^
sur chaque chemin ou route, qu'un mille. Sur chaque rom»
il y avoit un poteau que nous ne pouvions pas dépasser. sc=>
peine «l'aller en i)rison ii bord des pontons ou de payer ii i
guinée, qui valoit vingt-ciiKj francs k celui qui nous aro
pris. Le soir il falloit rentrer au logis, on sonnoit la clociic
c'est-à-dire à cinq heures en hiver, à sept au printems et^
neuf heures dans les Jours les i)lus longs. Un soir }C
m'en revenois avec celui qui logeoit avec moi, il y avoit
l)eut-ètre un grand quart d'heure que la cloche étoit sonnée,
en passant près des halles, il y avoit deux mauvais gars
d'Anglais cachés sous les halles, qui nous ont dit queTheure
étoit passée. Ils oui été chez le commissaire faire leur dé-
claration qu'ils nous avoient vus après la retraite, et k
commissaire nous a fait appeler le lendemain pour nous pré-
venir qu'il y avoit un(* déclaration de faite contre nous, qu'i
falloit que nous donnassions chacun une guinée, sinon, qu(
nous irions en prison pour avoir broquô noire parole. Nou:
avons payé d<» suite et sans mot dire.
1812. IV. — Changement de cantonnement. — Dans le mois dt
févri(u- 1812, nous avons reçu oi'dre de l'Amirauté, i^oui
changer ch^ cantonnement. On nous trouvoit à cette époque
trop près des côtes de France, c'étoit au moihent ou h
France devoil avoir la guerre avec la Russie. Mais ce qu'ii
y a (le certain c'est qu'on nous a mis dans le nord de l'An-
glc^tcrn^ au lieu de rester dans le midi.
Partis l(î 20 févri(^r pour Kampton à douze milles de là
nous y avons trouvé des ofliciers français prisonniers, qu:
venoient aussi de la <îua(l('loui»e. Nous avons passé la jour-
née av(M' eux. Ils av()i(Mit aussi reçu Tordre pour changei
de cantoniieiiiciil. ils sont partis ([uel(|ues jours a])rès nous.
MÉMOIRES DU CAPITAINE DUPONT 353
i^e lendemain nous avons été à Corrington \ vingt milles,
à Bornestable ^ onze milles, à Ilfra-Comb, dix milles. Traversé
le canal de Bristol le même jour, par un beau tems, vingt-
quatre milles pour arriver h Swansoa. Nous étions là dans
le pays des mines de houille et de l'or, pays bien montagneux
^t bien aride, on y voyoit de bien pauvres maisons et le
P^ys ne produit pas seulement de grains, il ne récolte qu'un
P^u d'avoine pour faire du gruau et des pommes de terre
^vec quoi les habitants se nourrissent. A Neath, huit milles,
♦^ I-.am et Flag, dix milles, à Breknoch ^, vingt-deux milles,
^ -Hay, quinze milles, à Kingston, douzi' milles, à Presteign,
^^pt milles, à Knighton, six milles, à Lan, s(»pt milles, à
^î^liops-Casthî, six milles. 11 y avoit aussi dans cette ville
ties Français prisonniers sur parole, à S'hrewsbury, vingt
^^illos. S'hrewsbury est la capitale du Salopsliire, grande
^'illo trè^ commerçante d'Angleterre.
^ous y sommes arrivés un dimanche au matin. Nous avons
'loinandé à déjeuner dans une auberge, on nous a dit qu'on
^ ^ v*oit rien à nous donner, que c'étoit le dimanche, qu'on ne
^^i§5oit rien cuire ce jour lii, qu'on ne pouvoit nous donner
^^^o du café au lait; cela no nous arrangeoit guères, mais il
^^11 ut en passer par là. Nous aurions pourtant bien mangé
^^c* côtelette, mais pas possible, car le dimanche en Angle-
^^ï^*i^e toutes les boutiques sont fermées.
^^^ , — Séjour dans le nord de l'Angleterre. — Après notre
^^•1 ^uner nous avons été couclier à White-Church, vingt
*-*^i V\es. Mais c etoit notre dernière marche ; et nous y sommes
^^^t:és en cantonnement. Il y avoit tléjà des PYançais arrivés 1813
^^^ ^i-nt nous. White-Church est une ville de deux mille âmes,
^^^.is bien plus jolie que Moreton, et bien plus commerçante.
pays est plat et bon pour les céréales et pas loin du pays
ci
^ Cralles, de manière que nous ne brûlions que du charbon de
^^^•^i^e, qui y étoit assez bon marché. Le charbon y arrive par
^^ canal, et de belle ardoise (pi'on tire aussi du pays de
!>» Mamiscrit di! Torniitcui.
" i^îins le Manuscrit lionii*!al»lc.
^aiis le Manuscrit Bresion.
T. XIII, .V. :i:i
354 MKMOIRES DU CAPITAINE DTPOXT
Galles, aussi toutes les maisons eu sont-elles couvertes. Le
port où tout cela débarquoit étoit devant la croisée de ma
chambre. C'est dans les environs que j'ai vu des charrues
qui avoient deux ou trois socs. Les charretiers de labour,
quand ils avoient pris leur raille *, quittoient les mancherons
de la charrue et se mettoient à côté pour toucher les che-
vaux, et la charrue alloit toute seule.
Nous avons resté deux ans à Wliite-Church et jusqu'au
moment de la paix 1814.
VI. — Retour à Plymouth. — Le 21 mai parti pour rentrer
en France. Le premier jour nous avons été coucher à Drogton,
le lendemain Woolver-Hami)ton, le troisième jour à Bir-
mingham, très grande ville manufacturière d'Angleterre. Sa
1814. population est de cent mille ûmes, elle est à environ trente
lieues de Lon(h*es. Le lendemain nous avons passé dans h»
pays de Glowcester - et Worcester pays des meilleuix^s terres
de l'Angleterre, il y avoit belle apparence de récolte tant en
grains qu'en fruits, c'est un pays comme notre Normandie.
Bristol, grande ville commerçante et port de mer bi(Mî mar-
chand. Le lendemain à Exester, la cathédrale est belle et la
ville est aussi bien commerçante. Moreton où nous avons
repris nos anciennes habitudes. Nous avons ordre de rester
à Moreton jusqu'à ce que l'on nous envoyAt des ordres pour
nous rendre à Plymouth pour embarquer pour la France.
Nos malles que nous avions mises au roulage à \Vhite-
Church n'arrivoient point, il falloit attendre qu'elles arri-
vassent pour partir. Par exemple nous avions bien plus de
liberté que lorsque nous y étions la première fois, mais
ennuyés de voir que nos malles n'arrivoient point, je me suis
décidé à partir seul, je me suis arrangé avec un de mes ca-
marades qui devoit rester i)our attendre nos effets et les
retirer et qui devoit nramener ma malle à Blaye, où nous
devions nous rendre» — et je suis parti de Moreton le ."> de
juin, jour de ma naissance •', pour aller coucher à Prince-
' i'our rai»', mot iH'aucrroii.
' Dans 11' manuscrit, (ioiirotrr.
3 Lo tableau do la l'amilh' dit \v G mars cl l'acte de baptême est du 0 mai.
MKMOIUKS l>r ( AFITAINK DIPONT XiVi
To\vi^ prison, mais voyant qu'il étoit encore grand jour, j'ai
^^^ jusqu'à l^eck-Lanc», oîi j'ai couché, l.e IcMideniain je nie
suiii rendu à Plyniouth devant le lUireau de Mille-Pi'ison, où
3*^ ï^^ii ]>as entn*. Mais jr nt^ fesois (^ue d'arriver lorsc^n'on a
*^^^Uan(lé s'il y a voit des oflicicM-s Français prêts h partir.
^^Us nous sommes trouvé dcnix et après avoir pris nos noms,
^^^ nous a dit que nous embarquerions h six luîures du soir
^^ nous avons été déjeuner. Nous avons passé la journée à
lions promener en ville, ce (jui ne nous étoit ])as i)ermis la
l'i'omière Cois que nous y étions arrivés.
Jî VII. — UETOUR KN FRANti: KT A MAINTENON
I. — Traversée de la Manche. — Le (> juin dans Taprès-
inidi nous nous sommes emhaniués sur un bâtiment anglais
qid devoit nous mener (Ml France, l'oilicier avec (pii j'étois
et le rai)itaine du bâtiment ani.î:lais. Quand nous sommes
arrivés a bord, il y avoit des marins Crançais ipii sortoitMit
de la prison de Dartmoor, (pii ('toicMit eml)ar(piés d(»puis le
matin et qu'on n'avoit pas laiss(''s libres (mi ville, on les avoit
conduit de suite ;i bord.
Aussitôt notre arrivc'c ii bord, on a lev('' l'ancre (it mis il la
voile pour Morlaix. La iikm* ('toit belle, nous avons j)ass('' la
nuit et une partie de la jouiiiée du lendemain pour traver-
ser la Manche (pli })eut avoir- une trentaine de lieues de larjj^e
de Plyniouth à Morlaix. Nous avons pas.'<('' sous le l'ort du
Taureau i)our entrer dans la rade. Quand je me suis vu
entrer dans le |M)rt, j'ai (''t('' trampiille, j'(Hais sûr de revoir
mon pays. Quand la marée a ét('' tout ii l'ait l)asse, nous som-
mes descendus du bord sans chaloupe parce que \r bâtiment
se trouvoit sur le côté et sur le sable, c'est pouniuoi nous
n'avions pas besoin d'embarcation pour aller à terre. Nous
avions deux lieues pour aller ii Morlaix (pie nous avons rait(^s
par terre. Ainsi l(\s sept juin ISl 1 j*ai rentré en Franc(î. .l'ai
resté à Morlaix ixMidant trois jours eu attendant qu'on nous
délivrât une leuilh^. derout(\
II. — Voyage de Morlaix à Blaye. — .l'ai parti de Morlaix
le 10 juin pour Rennes. Le premier jour j\ii été coucher à
35G MKMOIRES DU CAPITAINE DUPONT
Belle-Isle*, sept lieues ; à Guingamp, quatre lieues. Guingain^P
est une petite ville assez jolie. L'Eglise et la place so^:^**
belles. Le lendemain à Châtelaudren •*, trois lieues. Ensuirf^^^^'^
à St-Brieuc, chef-lieu du département des Côtes-du-Norc::^^^'»
quatre lieues ; à Lamballe, quatre lieues ; Broons, six lieues; ^^
Montauban, quatre lieues. J'avais les pieds si fatigués qu -^
j'ai loué un cheval pour me porter jusqu'à Rennes le lende
main, j'avais neuf lieues à faire.
A Rennes j'y ai resté plusieurs jours, en attendant quoi
nous paie notre feuille de route. — A Bain, neuf lieues ;
Nozay, neuf lieues ; à Nantes, dix lieues, mais j'avois prisse ^
la diligence à Rennes pour faire ce trajet là, que nous avon^^^
fait dans une nuit et comme nous sommes arrivés de bor ^^
matin, après m'être fait payer notre route, nous nous sommes
remis en route pour Montaigu et nous avons été coucher i
St-Fulgent. Le lendemain à Chantonay et couché à Ste^ — '
Hermine. Nous avons passé après à Marans où nousavonF=^^
déjeuné et couché à La Rochelle qui est un port marchand— -^•
Le lendemain nous avons passé à Rochefort sans nous y^-^S
arrêter, quoique ce soit un port de guerre, où on construiCir ^t,
des vaisseaux et des frégates. La ville est belle, les rues son t^ -^^
bien alignées. Nous apercevions les vaisseaux sur les chan — -^'
tiers, il y en avoit plusieurs. Rochefort est très malsain, nous^s -^^
avons été coucher ii Saujon. Le lendemain à Royan, petitJr ^^^
port de mer pour nous embarquer et nous rendre à Bordeaux ^•
Nous avons attendu que la marée montât pour partir. C'étoit*' -^ '*
le jour de la St-Jeau. Quand la marée a commencé àfc^ ^
monter et que lo bâtiment a été à flot nous sommes partie -S^*^
et nous sommes arrivés à Bordeaux dans une marée et surx' ^^^
les huit heures du soir. En remontant la rivière nous sommes ^^s
passés devant Pauliac, où étoient mouillés les bâtiments: •^•^s
anglais pour prendre leurs troupes pour les ramener en An-
gleterre. Nous sommes aussi passés devant Blaye et son pâté
Le lendemain, je suis redescendu k Blaye où étoit le débrir ^ Ws
du (M)" régiment pour être réorganisé et prendre le iwm^^^U'
niéro 02. Nous avons resté à Blaye un mois avant qu'or ^on
organisât lo régiment, et puis nous devions attendre que toin — Mit
^ En Irrn*.
^ Dans le manuscrit Chùteaulaindren.
MÉMOIRES DU CAPITAINE DUPONT 357
ie régiment fût réuni parce qu'il ôtoit bien tlisséminé. Deux
bataillons étoient à Strasbourg, qui avoient l'ait partie de
i'arrnée du Xord. Un autre étoit à Bayonne qui avoit défendu
la place quand les Anglais en fesoient le siège et trois batail-
loiisde la Guadelou])e, prisonniers en Angleterre, etc., etc.
-A. la fin de juillet le général Willate est venu organiser trois
bataillons pour rester en PYanro et trois autres étoient for-
111 €^ s pour retourner h la Guadeloupe et je me suis trouvé
clc5^^gtiné pour ces trois derniers bataillons.
I^'organisation finie, nous nous sommes rendus à Bordeaux
pour prendre la route chacun de notre pays, en attendant
Quo l'expédition fût prête à partir.
m. — Voyage de Bordeaux à Maintenon. — Parti de Bor-
de' 5:iux le sept août. Nous étions six olliciers qui avoient pris
11 ri. c» voiture qui venoit à Paris, pour chacun cinquante francs.
rVo us faisions quatorze ii quinze lieues par jour. Nous cou-
C'hxions toutes les nuits. Le pnMiiier jour, nous sommes venus
ooxicher il St-André de Cubzac, en passant à Graves pays
^i-t bon vin, nous avions fait notre provision de chacun une
<-loi.izaine de bouteilles, qui nous ont servi tout le long de la
i^oiite pour vin de dessert. Lorsque je suis arrivé à Maintenon
J*^3Ti avais encore une pour ma part et une qu'un de mes
<^<t.r:iiarades m'a donné cela m'a fait deux, que j'ai apportées
^ la maison pour en faire goûter à mes parens. A St-
Ari ciré de Cubzac, on passoit la Dordogne dans un bac, mais
^^Kî oiird'hui on passe sur un beau pont, l'un des plus beaux
de? Prance, les navires passent à la voile i)ar dessous.
IVous avons été coucher la première journée h Montlieu.
1^^ lendemain nous avons déjeuné à Angoulême et couché à
R'^'^ffec. Déjeuné à Quoi? et couche» à Poitiers. Déjeuné à
^''^"^Atellerault, pays où il y a une fabrique d'armes à feu et
p^'^>'"s aux fabricans de ciseaux, de couteaux, et autres petites
V)îi>^a telles. Nous sommes venus coucher aux Ormeaux, le
\^iidemain venus coucher h Tours ; d(''jeuné à Château-
"P-egnault et couché à Vendôme. Déjeuné à Cloyes, passé le
t-oir et entré dans le département d'Eure-et-Loir. Couché à
Chàteaudun. Le lendemain déjeuner à Bonneval et couché à
la Bourdinière. Venus ensuite déjeuner à Chartres et je suis
arrivé a Maintenon.
\
3o8 MKMOIKES Di: CAPITAINE DUPONT
La première personne que j\ii vue en arrivant c'étoit m»- ^r^^^
oncle Viuulelais qui étoit à sa porte avec son bonnet bla«r"^ ^^•
J'ai dit il un de mes camarades de voyage : voilà mon onclï- r^Q.
Nous avons descendu chez le père Deschamps à Tlma^ .^3ge
St-l)onis. J'ai fait venir une bonne bouteille de vingt soim ^r*)us
pour régaler mes camarades et j'ai dit que c'ëtoit du vin lï .» *^^*
pays. Pondant que nous la vidions j'entondois un compagnm'> ^^^*^^
do voya.uo (jui disoit il M'"'' Deschaniijs que j'étois d'ici ; eltt I ^^^^
lui a dit qu'elle no nio connoissoit pas (je crois bien, il . * y
avoit vingt-doux ans que j'étois parti). C'étoit un dimanche ï ""^^^
ot on alloit il vôi)ros, et quand j'ai entendu qu'il lui disoî *'» *^<^it
mon nom, jo suis parti avec un de mes camarades pouK-TOur
Lame, j'ai reconnu plusieurs personnes en traversant MaiiMrm x in-
tenon ot Larue, mais je ne me fesois pas connoître et je suii t. m uis
arrivé chez mon père, sans être connu, que j\ii trouvé er -e> en
bonne santé, ainsi que ma mère qui vivoit encore ii celt» J" J ttc
époquo-lii.
Aussitôt mon arrivée, tout le monde arrivoit ii la maison £■* «-->"
los uns me disoient bonjour mon frère et d'autres : bonjour mm ^^iii
mon cousin, bonjour mon oncle, etc., etc. C'étoit k n'en plu: mJ Jbi
finir. Plusieurs ouvroient de grands yeux parce que nous sx^JW
étions doux, celui qui étoitavec moi étoit habillé en militaire ^x i -ir
ot moi j'étais on bourgeois. Il étoit plus petit que moi, et oim <"> ^'
disoit : colui-lii no doit pas être lui, parce qu'il est trop petiO i-^ *^^
alors on (Hoit oblige» do revenir ii moi pour m'embrasser e '^> ^'
moi aussi pour los embrasser. Ainsi la reconnaissance faites -^ ^ -^^^
tout s'osi bien passé ot dans la plus grande cordialité.
Nous avons passé b^ restant de la journée à J^arue, nous yf^ ^s is
avons couchi' ot b^ lendemain do grand matin nous nousxx^^>c
sommos remis on route pour Rambruiillet i)our rejoindrf>'X ï-»^^
notre voiiuro (jui y avoit ét('' coucher, car nous devions nouss « ^ ^'^^
rondro // r,iris, ponr y voir notre cobmel qui y étoit er <:>
prondro sos ordres ot savoir quand nous rei)artirions pouix xx<^
rojoindro noli'o régiment (jui devoit s'organiser ii V'ûc^f^ '
1814. d'Ob'ron. J'ai resté ii Paris cmi jours, j'y étois le jour de Lts I ^
S'-Louis 1(S11. Après j(? suis revenu il Maintenon, où j'arx:^ ^'«^
rost('\ius(iu'nn irr'izo do septembre que je suis parti pour rile:> ^ ^^^
«rob'i'oii .
.l'.'ii r\('' ol)li^«'' (le |ti'on(ir<' la nniio d'Orléans il Chartres.^ ^^^^ •^'•
iKircc Tjuo ma inallo fjuo j'a\ ois niiso au roulage il Blaye jxairx: X/r
MÉMOIRES DU CAPITAINE DUPONT 359
Chartres n y étoit pas encore arrivée, on m*a dit à Chartres
qu'elle étoit peut-être k Orléans, ce qui m'a fait prendre
cette route. J'ai été coucher à Janville et le lendemain passé
par Artenay, k Orléans, arrivé k bonne heure j'ai été voir au
roulage, on m'a dit (juc ma malle n y étoit point. Je me suis
remis en route ci j'ai été coucher k Meung. A Beaugency,
déjeuner k Blois, couché k Amboiso. Le lendemain k Tours,
grande et belle ville. Montbazon, Sorrigny et couché k S^-
Maur. A Port-de-Pilles et couché aux Ormeaux. A Dangé,
déjeuné k Châtellerault et couché k Poitiers. Ensuite déjeuné
k Lusignan et couché k S*-Maixent. A Niort, j y ai déjeuné
et couché k Rohan-Rohan. Déjeuné k Mausé ot couché k La
Rochelle, oii je suis arrivé lo vingt-deux septembre 1814. Le
lendemain je me suis ombanjné pour lilo d'Oléron. Je me
suis trouvé embarqué avec notre colonel et d'autres ofliciers
qui arrivaient de Pnris.
^ A'II. — DFA'XIÈME CAMPAGNE
A LA CrUADELOUPK
L — Retour à l'ile d'Oléron. — Le lendemain de notre
arrivée k l'ile d'Oléron, mon ancien capitaine (jui étoit chef
de bataillon et qui commandoit le P^ vint me dire que le
colonel me demandoit et que c'étoit pour me jïrévenir qu'il
avoit fait choix de» moi pour commander la compagnie des
grenadiers du troisième bataillon qui étoit k Doltis en garni-
son. C'étoit le li(Hitenant qui la ('f)iiiinan(ioit provisoirement.
Nous avons resté quehiue t(Mnps k Doliis, ensuite nous avons
été k 8'-Pierre en attendant notre embarquement. Pen-
dant que nous (Hioiis k S'-PieiT(\ notre premic^r bataillon
est parti pour la (Guadeloupe sur un vaisseau de guerre. Nous
en attendions un autre qui n'est arrive» dans la rade de l'ile
d'Aix que dans les premiers jours de Novembre, ('étoit le
vaisseau Le Super Jn) qui sortoit de* sur les cliamptiers
(IWnvevs.
II. — Embarquement et départ pour la Guadeloupe. —
Nous avons embarqué \e 22 novembre et parti le 24 pour
la Guadeloupe. Et rentrés le 25 dans la Baie des Basques,
MO MI^MOIRES DU CAPITAINE DUPONT
parce que les vents ctoient contraires, nous avons resté dat ^^^
la Baie jusqu'au trois décembre. Les vents ont changé etnof ^^^
avons remis à la voile, mais vingt-quatre heures après 1^ I
vents ont tourné au sud-ouest et nous ont tenus dans 1 ^^
golfe de Gascogne jusqu'au vingt-deux décembre. Pendais ^
ce tems nous avons eu tempête sur tempête, après quoi nou-^ ^^
avons fait route et nous sommes sortis du golfe de Gascogne^ "^f
après une cape de dix-huit jours. On appelle cape ne poiir«i*
faire route et n'avoir pour voile que le foc d'artimon po\\^:f^
maintenir le bâtiment. Nous avons vu en passant les ile^> '
D('*sertes et Madère, île qui appartient aux Portugais e^*^
quarante-huit heures après celle de Palma, île des Canarie.^;^^
appartenant aux Espagnols. Nous n'avons pu apercevoir 1^ t
Pic de Ténérif, parce qu'il étoit couvert de nuages.
A partir de ce moment nous avons fait vent arrière, parc^ **
que nous avions les vents alizés et nous faisions bonne route.
J.e premier janvier 1815, nous étions par les vingt-cinq^'
degrés sept minutes de latitude et trente-un de longitude^
Au soleil levant, le commandant du vaisseau (M. Halgan) a
fait arborer le pavillon français et a fait monter les marins
sur les vergues et a crié avec eux par trois fois: Vive leHoi.
Sur les sept heures du matin, nous nous sommes tous habillés
en i)etito tenue et nous avons rendu une visite de corps k
nos cliefs,et ensuite nous avons été conduits par eux chez le
commandant du vaisseau et chez l'intendant de la Guade-
loupe (jui étoit aussi passager avec toute sa famille sur le
vaisseau. Le commandant nous a reçus dans son salon qui
étoit superbe. Le tems étoit beau et la journée s'est passée
en divertissements. Les matelots et les soldats dansoient le
soir sur le pont. La musique de notre régiment jouoit des
symphonies sur le pont. C'étoit la première fois depuis notre
dépari de la rade de l'île d'Aix, parce que pendant que nous
étions à la cape on ne les voyoit pas. A partir de ce jour,
tous les soirs ils ont joué et fait danser sur le pont les mate-
lots et les soldats, qui tous étaient gais et contents.
III. — Baptême du Tropique.— Le deux le tems étoit au.«5.si
très ])oau, le courrier du Bonhomme Tropujue a été annoncé
(lu haut (le la urando liiinc du irrand mât et par trois coups
«le foiiei, et aprrs avoir dcMnaiulé qui nous <''tions et d'où
nous venions, il ««st doscoudii par 1<'S étais de hune du irrand
MKMOIRBS DU CAPITAINE MPONT 361
mât, sur le pont ot a remis des paquets cachetés, de la part
du bonhomnie Tropique, annouçant son arrivée pour le len-
demain, au commandant du vaisseau, à Monsieur l'intendant
et à notre colonel. Après quoi il est remonté, par oii il étoit venu
dans la hune. .l'oublieis dt» tlire que lorsque le courrier étoit
dans la hune et avant de descendre, il y a (mi un coup de
tonnerre fait avec la caisse d'un (l(^ nos tambours, et qu'en-
'^uite il jdeuvoit de la .uréle sur h* pont, (pii n'étoit (|ue des
pois pour représenter la {i:rêlc.
Le lend(miain Jour destiné pour la cérémonie du baptême,
'^ bonhomme Tropique est arrivé, sur les dix heures, dans
^** liune du ^^raiid mât, accompaj^^né de sa suite <iui consistoit
^^<^ ^^a l'emme, c'est-ii-dire un vieux matelot qui étoit habillé
*^iï Tenime, d'un grand i)rêtre et de sa suite, do deux anges
^l^ii étoient deux mousses, de deux courriers, di^ gendarmes,
*^^ tliables, etc., etc., et apri's s'être encore informé du nom
^*** vaisseau, de celui (jui le commandoit et d(Miuel port il
y^ï^oit, ils sont descendus sur le pont en grand costume, ont
^^^i t le tour du vaisseau et ont ('té sur \o devant pour couper
*^ lîgure du navire ; mais le commandandant s'y transporta
^^ 1 cur donna la pièce, et ils ont ba[)tisé le vaisseau, parce
^^ ^"•■^li c'éloit la première ft)is qu'il i)assoit le Iropiijue. l^o
^'* ^l'tHnandant IlnUjun fut parrain et Madamt^ de Guillermy fut
^^^^t^rraine.
^fcZnsuite toute la procession revint au pied du grand mât
^^^^ une chapelle avoit été faite av(M- <ies i)avillons de» difle-
f"^' >>>.tes nations. Ils commeiici'reiit la cén'Miiouie (jui nous amusa
^^^âucoup. On commença \y,\v Monsieur l'intendant et sa
*^ *^Xiille, et ensuite [)assèrent h^s olïlciers de vaisseau qui
^ ^"^^ voient pas encore passé le tropique. Les olïlciers de notre
^ïî^iiiient qui n'avoient pas encore reçu le baptême et la
'^^^•^émonie finit par h» petit ('tat-major.
i^e serment, qu'on exigeoii de e(Mix (fu'on baptisoit, étoit
'^^-^ '"ils ne convoitiseroient Jamais la femiiH' d'un marin, et
'^^ '^x qui avoient tenu (pK^hpU's mauvais propos sur les
^^ T' ^^rins et leurs femmes, on leur faisoit baiser le n^'ers du
' — Sacrement, un i)lat (mi bois i[\\\ (Hoit rempli de noir
^^lé avec du suif, de manière ({ue lorscjuils sortoient de la
^^apelle, ils avoient la figure toute noire.
Ensuite, le siège .sur lequel ils étoient assis étoit une
362 MÉMOIRES Dr CAPITAINE DIPOXT
planche placée en travers sur un baquet rempli d'eau
lorsque l'on avoit envie de faire quelques farces, deux homr
étoicnt placés à chaque bout de la planche et à un si};çz^»i
donné, ils tiroient la planche et celui qui étoit assis des- •=;
toniboit dans le baquet et dans Teau, ce qui faisoit rire t^^:3
le monde, excepté le baptisé. Le baptême a fini par le b ^^3
tènie général des soldats et des marins, mais ce fut avecrzr-
pompe qu'on les baptisoit. Et le restant de la journée=r
passa en s'amusant à s'arroser les uns les autres avec ^cil
seaux d'eau.
IV. — Route vers la Guadeloupe. — Le 4, bonne route <
beau tems. Le 5 notre jjrrand mât de hune cassaetla jountic
du 0 se passa à le chanirer. Le 7 à la pointe du jourixoii.'
eûmes un orage cecjui est bien rare dans le mois de janv î^^r
accompagné de forts coups de tonnerre et d*éclairs qui no «-^"^
firent changer les vents. Ils passèrent au sud-ouest et ^^^
trouvèrent jmr conséquent debout. Le 15 les vents ayar ^
repassé à l'est nous avons repris notre route à l'ouest.
Le 10 au matin, après un grain, la vigie aperçut un nuag^^
qui avoit api)arence de la terre, c'est pounjuoi elle cria
terre I Le bruit s'cmi répandit bien vite par tout le vaisseau.-^
Tout le monde monta sur le p(»nt pour la voir, mais on ^
s'aperçut bientôt ({u'on s'étoit trompé. Les officiers de marine
nous dirent (|ue ce ne pouvoit pas être la terre, qu'ils en
étoient encore* d'après leurs calculs à 50 lieues. On nous dit
que nous ne pourrions la voir que sur les deux ou trois
heures du matin.
Knfin le '2i) janvit^r, sur les 1 heures du matin, on cria :
Terre ! et ou reconnut (pu» céloit Marie-Galante. On a mis
en panne pour atl(Mi(h'(î le Jour et <(uand on a vu bien clair,
on a fait route vi on a apeiru en passant la Dominique, -
ensuite la (luadi^loupe et les Saintes qui nous restoient sous -^
le vent. Le coup d'(v\\ est charmant «piand on est entre ces-^-t
iles-là. Vous apercevez La ('apist(»rre et la Guadeloupe ei^' -
toute la côte. Vous ni)ercevez de belles plantations, de bellesr -
maisons d'babitation, une belle campagne bien plantée d» ^
canne à sucre, catV? et autres ch<»ses, une belle chute dea^^
qui vient de la Soufrièi'e, et qui tombe peut-être de soixan*"
il soixante-dix mètres de haut dans un grand bassin et r^^^^
forme après une* rivière.
MKMOIKKS Dr CAPITAlNK DT'PONT . 363
I^e jour que nous sommes arrivés le tems étoit calme, on
apercevoit la t'nmée du volcan (jui niontoitdroite et très haut.
Lit îiier étoit belle, nous filions six nœuds, ce qui lait deux
lieues à Theure.
Xous aperçûmes en ])assant devant Marie-(Talantc que le
pavillon français y flotoit. Nous lïimes assurés que les Anglais
nous avoient remis la (Guadeloupe (^t ses dépendances.
V. — Débarquement et installation à la Basse-Terre. — 1815.
Lo même jour vingt janvier 1S15, après (piarante-huit jours
de traversée, nous avons jel(' Tancre dans la rade de la
Basse-Terre sur les dix Inmres du matin. Nous vîmes en
niérno temps arriver beaucoup de canots (jui venoient de
ti*rre, qui ai)portoient à bord beaucoup de nos amis. Le com-
manilant <lu vaisseau envoya une embarcation à terre avec
un ol licier chez M. le gouverneur j)our prendre ses ordres.
I-o canot revint une heure après avec la réponse (pie nous
débarquerions dans l'après-midi.
Après notn^ débar([uem(Mît nous allâmes loger notre troupe
«iïi fort Richepanse et les ofllciers logèrent chez les bour-
I-<* lendemain 21 janvier, j'ai été commandé avec ma coni-
P^^,u:ni(î i)our assister au service funèbre^ qu'on laisoit pour
L''>iii.s 10. Le jour de Pâques j'ai (Micore assisté, avec ma
^'*^-'>nipagnie, à la messe? du gouverneur et de l'état-major.
^- ^toit toujours ma compagnie^ quiassistoit à toutes ces céré-
^'onîes. ])arce «pie les autres (•<)mpagnies de grenadiers
*^*^*^i<.»nt campées au camp Heau-Soleil avtM* leurs bataillons.
Quand les appartements des ofliciers ont (*té finis au fort
^^^ Richepanse, nous avons ('q(' nous y installer. Nous étions
P'i l'faitement, nous avions un beau coup d'oMl sur la mer,
■'^'*^* la rade, sur la ville et sur la cami^agne. Nous ('tiens trop
^'^"'K nous n'avons pas pu y rest<'r.
DKPART 1)K LA GUADELOrPE
^X - — Reprise de la Guadeloupe par les Anglais. — Dans le
Jl^ois de mai 1815, nous avons apris la rentrée en France de
^^'ïipereur et son arrivée à Paris, On a arboré le pavillon
364 MÉMOIRES DV CAPITAINE DUPONT
national au lieu et place du pavillon blanc. Alors les Anglais
ont fait une expédition pour la Guadeloupe et s'en emparer.
Le 8 août ils ont fait leur débarquement sur trois points
différents et nous ont forcés de nous retirer au morne Howel,
où nous avons capitulé le onze du même mois pour rentrer
en France.
VII. — Rembarquement sur une frégate anglaise. — Embar-
qué lo treize pour les Saintes. Le 17 nous avons passé à bord du
Fox, vieille frégate anglaise qui rentroit en Angleterre pour
être refondue. Le 21 nous avons mis à la voile de la rade
des Saintes. Nous avons mouillé à la Basse-Terre lo même
jour. Repartis de la Basse-Terre lo 22 à deux heures après-
midi. Le 23 nous avons passé à Montserrat et notre capitaine
a été voir son père (lui en étoit gouverneur. Le 21 vu
Xwvf's, S'-Christophe , S'-Eustache et S*-Martin. Le 25
nous avons retrouvé les bâtiments de notre convoi que nous
avions perdus de vue depuis la veille en nous arrêtant ii
Montserrat.
Le 2(), calme ; le 27, calme ; le 28, petite brise.
VIII. — Tempête sur TAtlantique. — Le 29, le tems est
mauvais sur les deux heures de l'après-midi, il s'en est suivi
un ouragan des plus terribles et qui a duré jusqu'au :^1 au
matin. Nous avons été obligés, pendant la tempête, «le jeter
à la mer : l(^s canons, une chaloupe, plusieurs ancres, des
mâts de rechange, des boulets et plusieurs pièces de bois
d'acajou qui se trouvoient sur le pont de la frégate, etc., etc.
Nous avons été obligés de donner un détachement de nos
soldats aux Anglais pour les aider à pomper. La frégate fai-
soit beaucouj) d'eau et ce qui n'était pas consolant c'est que
nous étions sur une vieille frégate que l'on renvoyoit en
Angletern».
PcMuiaiit la tciniM'tc, nous avions perdu <le vue les bâti-
monts (jui étoicnt sons le convoi du Fox et dans raprès-mi<ii
nous avons rallie» avec deux, le '^^ s'est trouvé perdu de
vue.
Vin. — Reprise de la route. — Le premier septembre
bonnes brise oi bonne route. Le 2, beau tems, route nord-est
f
MKMOIKES Dr ( APITAINK Dl'l'ONT 365
lj'2 nord, mais bonne. Le :>, de même ; nous avons pris le
Tinics h la reniorqne, parce qu'il avoit ses nutts cassés de-
puis le 29 août et ([u'il avoit aussi eu ses voiles déchirées. Le
2, nous avons rencontré une ^^x'dette américaine qui alloit à
la Martini((ue, qui avoit j)erdu i)endant la tempête sa ciia-
loupe, son eau et ses compas. Nous lui avons donné une bar-
rique d'eau, une marmite et un compas. Le L route au nord-
est, beau tenis. Le 5 et le (>, ri(4i de nouveau ; le 7, calme;
le 8, calme ; le 0, vent contraire» oi route au nord-ouest,
petite brise; le 10, rien de nouveau; le 11, de même ; le
12, vent du sud-ouest, bonne route.
Le L>, bonne roule, nous avons pris le 7* /////yrii la remorque
parce qu'il ne marchoil pas assez bien oi dans la nuit il l'a
l'oupi'e, i)arce que» la mer ('toit trop «grosse, ce qui le fatiguoit
trop. Kt nous avons eu une i)etite t(Mni)ête ({ui a duré jus-
qu'au quinze, mais (jui n'étoit pas aussi torte que celle du
21)aoCil.
Le 15, beau tems; le Ki, de même; le 17 aussi très beau
tems ; le 18, petite brise, cap au nord-est, bonne route; le
11), do même. Le 20 brouillard. Le 21 nous avons repris le
lùnint' à la remorque. L(» 22, beau tems; le 2o, de même; le
24 tempête qui a tluré jus(ju'au 25. Le 2ti, nous avons Jeté
uu homme mort à la mer. Les 27, 28 et 20, beau tems et le
.soir il a l'ait un coup tle vent (|ui a dun'' jusiprau Jour. Le 'SO
beau tems.
Le ])remier octobre, un raz de marée»; le 2 calme. On a
sondé sans trouver h; fond. Le» ;^ arrivé ii hauteur de Oues-
sant, on a se)ndé ele nouveau e»t on a trouvé (iO brasses ere^au.
Le 4 nous avons vu la côte erAn^^hHerre en nous levant et
nous l'avons suivie» toute» la Jeiurnée ele six he'ure»s du matin,
étant vis-à-vis rile eh» \Vi<^'ht, nous faisieius bonne route,
vent arrière et teuites ve)iles elehors. La mai'e'»e» elescendoit,
ue)us avons resté k la même» plae-e sans avane-e^r, mais quand
e»lle s'est mise à reme^nter nous avons avance» bie»n vite et
nous avons mouillé sur la raele ele S* -Hélè'ue le soir
même. Nous avons tre)uvé à notre? arrivek» élans la raele ele
Portsmouth Y Hydre que nous avie)ns perdue elepuisle29août
pendant la tempête; comme Vllydrr marchoit bien il étoit
arrivé depuis quatre jours.
[
300 MÉMOIRES Dl* CAPITAINE DUPONT
IX. — Traversée de la Hanche et retour à Haintenon. — EZ. J3
7, nous avons reçu ordre de rAmirauté de faire route po ^^c^
le Havre-de-Grâce, mais il a fait un mauvais tems qui no -^..i»
a empêché d'appareiller. Le 10, nous sommes partis et avo '^zz:^
été trois jours pour gagner le Havre. Nous avons débarq- _^^
le 13 au soir et passé une mauvaise nuit dans le bureau -
la Marine. Le lendemain nous avons été logés chez les boi-__^nj
geois.
Le 4 novembre, nous avons été licenciés et nous somn — ^-:j ^
partis le 5 pour Ronfleur. Le 0, pour Lisieux; le 7, pc
Bernay ; le 8, pour Evreux ; le 0, pour Dreux et le 10 pc
Maintenon, d'où je croyais bien ne plus sortir. Mais dans
mois d'avril dix huit cent seize, j'ai reçu un ordre pour
rendre à l'île de Ré, où il se formoit un bataillon pour
Sénégal. Je me suis rendu à Paris i)our tùcher de me fîi^
exempter et me faire remplacer, mais on m'a dit que qu53
je serois rendu à l'ilo de Hé, on me feroit remplacer. J'ai
resté à Maintenon jusqu'au 27 de mai. Arrivé à l'île de Ti6
l'expédition n'étoit pas encore partie. Un capitaine co iii-
mandoit provisoirement ma compagnie, il a été bien fàclié
quand il m'a vu arriver, il croyoit bien partir à ma plaoc,
mais il a été obligé de me remettre le commandement de ma
compagnie et de s'en aller en demi solde. Il étoit marié,
avoit femme et quatre petits enfants en bas âge. C'est pour-
qut>i il auroit bien voulu partir à ma place, pour avoir la
solde entière.
Voir à présent la seconde partie : ^< Naufrage de la
Méduse, »
MhMOIRKS IH' CAPITAINK. Dl'PONT 367
DEUXIÈME PARTIE
VOYAGE EN AFRIQUE PAR TERRE ET PAR MER EX 181G
ï^o 7 (K' juin nous nous soniuios onil);irqu('\s ' ii bord do In
^^'c^'jL^ato la ^^(Mluse, coniniaïuU'O par Monsieur Hoi do Cliau-
ï'ini^aix-. lUouilh'M^ dans la rade de l'ilo d\\ix..ravois (•(îjour-
^^ lui trrand mal do dt»nt. Aucuns des i)assag'ers n'étoient
'*n<»oro embarqués. Ils arrivèrent successivement h^s Jours
suivants. Ce fut 1<* l'J (jue M. Schmaltz, colonel vi commau-
*"*ï\tpour le roi au Sén(''jL»-al s'embarcpia avec sa famille.
^ J^o 17 sur les S heures du matin nous appareillâmes, le vent
^ ^*lant pas très bon, nous (»bliii"ea de louvoyer pour sortir de
[^ rade. Il y avoit en compagnie avec nous, la corvette
^-^ti^'lio M. Cornet do Venancourt , \o brick l'Ar(/us capi-
"^^iie Paruageou !, et la gabarre A/ Loire M. Gic([uel Destou-
^t^s . Sur les 1 heures d(^ l'apri^s-midi on apc^rçût un siirnal
l-^c^ In Loire faisoit ei qui demandoit à mouiller, alors la
m. * Il y aval! 3 ('oiiipai'iii»'> dr cliacimi' Si lioiiiiiir< (jiii ItuiiiaiiMil le bataillon
*^ <f Afrique, conimaïKl»' par un clirr (Ir halailloit. M. INjiiisiiinon.
- Li* vrai iK^ni est l)ii Hity< (!<' (',liaiinian'v>. — Lf iiiinislrc dr la niariin'
^\llMiur|ia;;r coiiliail par lavenr à «TaiiriiMis riiiiiirés, à des tiinhres «rolficiers. le
^*onmiaiulenieiil <re\pé(lilinii> inipiirlante^. M. le vieoinle dr CliaimiareNs qui
^f avait jamais élé qn'ens»'iiini' de \ai^MMii htiiI ainsi le eonnnandeineni de la
fré};ale la Méduse.
Au retour, i^i Chauniarey^, |)iinr punition de raltandon de la Iréi^ate e( du
mdeau, lut dé^iiadé et eiuidannié à Inds m\> de prison niililaire par le Conseil
defîUtîm* maritime de njulielorl. le .'> mai 1SI7, après deux jf»urnées de dé-
i/ats. Il fui aussi privé de ses décorations el condamné à payer le> frais d'im-
pression de cent exemplaires du jugement.
'M\H MKMOIRES DU CAPITAINE DUPONT
marée nioiitoit et elle dérivoit. On lui signala de mouiller, — ci
quelle fit et nous aussi. Nous mouillâmes dans la baie d e
Bos(iuets, jusqu'à 8 heures du soir que nous appareillâni" j^ e
(le nouveau, la marée descendoit et nous favorisoit po^i" "^
sortir, ha brise n'étoit pas très forte, nous passâmes une uikt 3i
assez agréable. Le lendemain 18 nous n'apercevions plus 1;
terre. Les vents étoient au nord-est et nous avions xem: - »
arrière. Ce même jour on voyoit la plus grande partie d^ ^■
passagers qui ne savoient où se fouror pour rendre leu^ ■ "
déjeuner et leur dîner, les figures étoient décomposées et -n:^ 2
chaque instant ces Messieurs portoient ce qu'ils avoiei»: »^
niaiigé aux poissons qui, sans doute, s'en arrangeoient tr»- '<^^t
bien. Moi qui étois, comme beaucoup d'autres qui avoie^ti :»^^
déjà embarqué, spectateur de tout cela, nous nous amusion -^■- ^
car on ne plaint jamais ceux qui ont le mal de mer, quoiqui ^^ ^"
soulln^nt beaucoup.
Le U) même tems, petite brise. Le 20, de même. Le ^S
nous doublâmes le cap Finistère avec un vent plus fort, ma
très bon, le 22 le vent devint plus fort, mais toujours boi:«
Nos passagers trouvoient que la mer étoit mauvaise , mai:
la vérité est qu'elle étoit très belle pour des marins. Su
les \ heures de l'après-midi, la corvette VEcho nou
signala (qu'elle avoit perdu un homme qui étoit tombé à 1
mer. Elle mit de suite une chaloupe à l'eau, mais toute-^^^^
ses reclierclu^s furent inutiles, l'homme avoit disparu. C - —
fâcheux accident nous occasionna deux heures de retard. L ^
23, même continuation de tems et dé route. Nous filions 1" -^ ^^
n(Puds il la minute, ce qui faisoit 1 lieues à l'heure ^ Sur le ^ — '^
5 lieures de l'après-midi on aperçût beaucoup de souffleur ^^^
et de marsouins qui venoient très près de la frégate. An
même moment un mousse, qui avoit mis son linge sale à la
traîne, en vcHilant le retirer, le linge l'emporta ; de suite un
cri se fit entendre de hi batterie : un homme à la mer! On
mit (le suite en panne, c'est-à-dire qu'on masqua* les voiles
pour empêcher que la frégate ne marchât, mais cela demanda
du tems. On mit une chaloupe à l'eau, on jeta de suite la
bouée de sauvetage, le malheureux la manqua. La chaloupe
fit des recherches mais ne trouva personne, elle revint après
' La lieue iii.iriiie oî de r^-TMO inèlres. I
MÊMOIRKS \)V CAPITAINE DUPONT Htifl
trois heures de recherches. La mer étoit très grosse pour .
une petite embarcation et les matelots (^ui étoient dedans
curent mille peines à rattraper le bâtiment. Le 24 nous per-
dîmes de vue la ti:al)arre la Loire et le brick l'A rt/us, qui,
n'étant j)as aussi bons voiliers (jue la Médiisr et FKrliu, res-
tèrent en arrière. Nous filions ce Jour-là 13 nœuds.
II. — Visite à File Madère. — Le 25 nous louvoyâmes dans
la nuit pour reconnaître l'Ile de Madère, par la latitude de
laquelle nous étions, et le 20, ii la pcjintc du Jour, nous aper-
çûmes la terre, ainsi que les iles de Porto-Santo et les îles
Désertes ainsi nommées parce qu'elles ne sont ])oint habitées.
Lorsque nous l'ùines vis-ii-vis Uî port d(^ Madère ', notre
capitaine de frégate, qui nous avoit toujours promis qu'il y
toucheroit et qu'il y enverroit uihî chaloupe, changea de
suite de projet et fit courir au large, nous n'y allâmes donc
point, mais nous passâmes si près de terre ([ue nous pouvions
distinguer facilement le monch» qui s'y promenoit. L'île nous
parût très bien habitée et très bien cultiv(k'.
I^e 27 bon vent et rien de reman^uable. Nous passâmes la
ï'^uit à louvoyer pour aller à Téiiérif par la latitude de la-
quelle nous étions. Le 28 au matin nous entrâmes dans la
racle ; on ne mouilla point, mais on envoya une chaloupe à
tet*r*e, plusieurs oliiciers de marine y furent, ils y restèrent
pi*^-^55que toute la journée. La ville où ils (h'barquèrent se
îi^iijiiie S^'-Croix.- Nous restâmes ii louvoyer (4 nous eûmes
1^ tc'ins d'examiner lo pic (pu est connu sous le nom de Pic
d*^ Ténérif, et que Ton voit de loin eu mer. Il y avoit encore
^^ la neig(» dessus, ce spectacle est très beau aux yeux des
V^-^yageurs. La ville paroit très lirande et très belle* et
\ ^le paroit très i)ien cultivc'e, elle appartient au roi
d'tspagne. Le gouvernement reçut irès bien nos olli- •
cîorset les invita à rester Jusqu'au soir pour voir, à la pro-
menade, les beautés esi)agnoles, on ni» les voit i)oint le Jour ,
la chaleur étant excessive. Ils ne purent acc(^j)ter son invi-
tation, étant obligés de se ren(h'e ii bord, aliii de ne pas troj)
nous retarder. Ils nous rapportèrent, en revenant à bord, des
figues, des banan(»s, des oranges, des citrons, des poires, des
< Fuuchul, capitiih^ de l'ilc
T. XIII, .V. 24
370 MKMOIRES DU CAPITAINE DUPONT
pêches, des abricots et du bon vin blanc dit de Ténérif, etc.,
etc.
Le 29, bon vent, rien de nouveau. Le 30, de même. Le
l'*" juillet nous reconnûmes le cap Barbas^ sur le continent
d'Afrique. Je fus frappé de la stérilité du pays, je n'aperçus
que des déserts de sable blanc, pas un arbre, ni aucun autre
vestige de verdure. Nous passâmes, ce jour-là, le tropique
du Cancer. Nos passagers et nos marins qui n'avoient pas
encore passé le tropique, reçurent le Baptême, comme cela
se pratique ordinairement. Nous étions tous assez joyeux,
mais nous manquâmes dès ce jour de nous jeter à la côte,
nous avions été trop près de terre, et, d'après le dire des
marins, les courants sont très forts et y portent toujours.
IIL *— Causes du naufrage de la Méduse. — Dans la nuit dir:^
premier au deux, la corvette l'Echo, qui avoit toujours fai'
route avec nous, fit plusieurs signaux de nuit avec des falo
pour nous prévenir que nous allions trop près de terre. L'oi
cier qui étoit de quart ne les comprit pas ou ne voulut pc::^
les comprendre, car ces Messieurs se croyent trop instrui -^j
et incapables de commettre aucune erreur, mais malhe'^j,
reusement ils se trompent souvent, c*est ce qui arriva. CZ^n
ne voulut point répondre aux signaux de l'Echo, elle fit asa
route et nous perdit dans la nuit.
Le 2 juillet, au matin, on aperçut le cap Blanc. Nous Tai-
sions route au sud et nous aurions dû la faire au sud-ouesÉ.
Dès le matin j'entendis des passagers dire que si, nous
continuyons notre route nous nous jetterions sur le banc
d'Arguin.
IV. — Naufrage de la Méduse. — On jeta la sonde, on
trouva 3G brasses d'eau sous nous. Sur les deux heures de
l'après-midi on sonda de nouveau, on ne trouva que 15 ou
16 brasses. On fit prévenir le capitaine qui étoit dans sa
chambre, qu'il n'y avoit que 15 ou 16 brasses d'eau, il i^'
manda, sans faire attention à ce qu'on lui disait, quelle voi-
lure on avoit. On lui dit qu'on avoit les voiles majeures, il di
de faire mettre les Bonnettes. Un instant après on rejeta 1
* C'est le cap lîojador.
MÉMOIRES Dr CAPITAINK DUPONT 37 f
sonde, on ne trouva que 0 brasses. Knïin à trois heures la
Frégate se jeta sur le Uftuc-d'An/niji. loutt^s voiles dehors,
par le plus beau temps possible. La mer étoit très belle, nous
filions () ufeuds quand elle s'échoua, notre avancée dans le
sable a été d'environ trois lonirneurs de frégate, et elle pou-
voit avoir enfoncé de trois pieds dans le sabl(^
J'étois dans la batterie occupe'' à faire quelque chose,
lorsque je vis noire cai)itain(i de fréj^Mte sortir brusquement
de Sel chambre avec un air effaré, en disant : nous touchons.
t'oiuine la frégate avait beaucoup d'air, elle donna successi-
vement des s(H'ousses qui devinrent de plus en i)lus fortes.
C^eux qui se trouvoient sur le |)ont lorscpi'elle toucha me
<lireiit qu'ils pensèrent tous tomber en arrièrcî et (^ue la
nfiâture manqua de tomber aussi. Dans le premier moment,
f^n ilit que nous étions ii marée basse, ce (pii nous donna
l'espoir de remettre la fr('»gate ii (lot, à marée haute; mais
point du tout nous étions h man'^e haute. Le mal étoit fait,
on auroit pu le réparer en Jetant nos canons, nos boulets,
une partie de nos vivres, nos loueuses, ({ui étoient clans la
hatterie et dans la S'^'-Ijarbe, ii la mer; la mâture i)eut-étre
îiussi, afin d'alléger la frégaliî au moins de trois pieds; mettre
les chaloupes à la mer ri porter des jx^tiles ancres au moins
a TAM) brasses par derrière la frégate, alin de nous retirer par
'>ù nous étions entn'^s. Ou mit bi(Mi les chaloupes h la mer,
^ïi porta une petite ancre ii environ ciinpiante brasses, mais
on lie jeta rien h la mei*; si bien (pie ({uand on vira au
^■abostan, la frégate ne remua |M)iiit. On l'eporla une grosse
*^M:vo à environ ir> brasses, car ou ne put alh^r [dus loin,
parce que cette ancn* éloit mal placée sur h* derrière? de la
'5^**iido chaloupe. Toutes les dispositions (pu' prirent nos
Mossiours les olUciers de Marine furent sans succès et cela
^^ ^levoit i)as être autremi^it. Notre capitaine, qui n'étoit pas
WUh marin ({Ui.^ moi et (j[ui n'avoit point embarqué dei)uis
^ cins, auroit été beaucoui) mi(iux à sa manufacture de
^*^<.tc * que sur la Mr^dusc : encore n'avoit-il Jamais (Mubarqué
^^^<^ comme aspirant ou enseigne (U? vaisseau. J'ai appris,
^^Duis i)eu, par diflérentes personnes, cpie drs paris avoicMit
_ } Li Hi»slaiiratinn avait «îIô cIktiIut >I. dr (lliaimianiys à Hrllac Hautr-
Meunc où il était receveur.
i
^l'2 MÉMOIRES DU CAPITAINE Dl.PONT
été faits à Brest, parles marins qui connoissoient ses mordus
de navigation, que la frégate ne rentreroit pas dans un port
de France, ils a voient bien raison ; ses officiers, qui ne s^^n-
tendoient point entre eux, voyoient chacun difîéremnient les
uns des autres, de manière que celui qui se trouvoit deqiiî^rt
ordonnoit une manœuvre, et celui qui leremplaçoit après on
ordonnoit une autre, ainsi de suite. Si nous avions eu pour
capitaine un marin tout cela ne seroit pas arrivé, il auroit
commandé et se seroit fait obéir. Le meilleur esprit possii> ^^
régnoit parmi les matelots et les soldats, tous remplis « '^
bonne volonté. Malgré le travail forcé qu'on leur faisoit fai:^^^
jour et nuit, on n'a jamais entendu une plaint(^ ni un mu ^'
mure. Les matelots étoient occupés dans les chaloupes et ^
dégréer la frégate, les soldats étoient occupés à pomper, ^^
virer au cabestan et différents autres ouvrages dans rintc-^'
térieur de la frégate.
Enfin le 3 et le 4 furent employés à alléger la frégate. L^ ^
poudre, les barils de salaisons et la farine furent jetés à l ^
mer, mais les objets les plus matériels restèrent à bord, {(^9- ^
que canons, boulets, etc., etc., par lesquels on auroit iL ^*
commencer. De nouveaux essais furent faits, mais n'ayar"^^^
pas été mieux combinés que les autres, ils n'eurent pas ph^^^
de succès.
V. — Construction d'un radeau. — Dès le S on a voit cent '-i '
mencé k faire un radeau aves des mats de hune, des vergu*^^
et différentes autres pièces de bois qui se trouvoient à borczi ^
on placoit ces pièces les unes à côté des autres, on 1 ^s
attachoit ensemble? avec des cordages, ensuite on plaçoit d ^s
planches ou des madriers en travers dessus, que Ton clouoî ^ •
L'intention de nos Messieurs étoit de placer le plus d'homir^ c3S
que Ton pourroit dessus.
Le 4 la frégate se trouvant un peu allégée, on la fit évite^r
bout pour bout, mais il auroit fallu avoir une ancre portc*^
au large et passer promptement le cable dans les Ecubier^?-
virer de suite au cabestan et la retirer de la position oîi elle
se trouvoit. En faisant éviter la frégate, la poupe se trouvoit
ou étoit la proïie auparavant, et comme la poupe d'un bâti-
ment est toujours moins forte que la proiie et aussi que le
bâtiment prend davantage d'eau par derrière que par devant.
MÉMOIRES Dr CAPITAINE DUPONT 373
>ar conséquent la ^rô{^^ato se troiivoit dans une mauvaise
>osition et la marée en di^scendant fit talonner la frégate,
î^lle recevoit des secousses si terribles, qu'on croyait à tout
iioment qu'elle alloit se défoncer. Si la frégate avoit été
ippuyée i)artout comme auparavant il n'y auroit i)as eu de
langer, mais elle ne touchoit que du derrière. Avant elle se
rouvoit dans le lit qu'elle s'(Hoit formé, elle étoit appuyée
)ar le sable qui la soiKenoit des deux côtés et elkî ne fatiguoit
)as du tout, elle auroit i)u rester comme cela dix ans sans se
ié foncer.
VI. — Ordre d'évacuation de la frégate. — Dans la nuit la
nrier étant devenue plus grosse, à chaque lame qui passoit
elle recevoit des secousses si terri l)les que le 5, sur les
'l heures du matin, elle se (h'foiiça. Dès le 4 ces Messieurs les
oftîciers de marine avoient tenu, pour évacuer la frégate,
'>n conseil dans lequel aucun officier de terre n'a voit été
appelé. Ils firent la répartition des hommes tant i)our le
^^doau que pour les chaloupes, ils eurent grand soin de se
'ésorver les chaloupes pour eux.
Lo 4 au soir notre chef de bataillon vint me pn^venir que
^s deux compagnies du Bataillon du Sénégal, qui étoient sur
^ frégate étoient désignées jiour embarquer sur h» radeau
^^c leurs officiers ; je lui demandai s'il y avoit des officiers
^^ marine pour venir avec nous. Sur sa réponse qu'il y en
^'oil un et un aspirant c^t les marins iK'cessaires j)our le
^^Uopuvrer, je ne dis plus rien ; cej)endant étant le soir
ïïio promener sur le i)ont, avec deux de mes compagnons
infortune ilun officier du g(''ni(^ et l'autre ingc'nieur des
^ines' et à parler de nos malheurs vi de ce que Ton auroit
^^ faire pour nous sauver de la i)()sition critique où nous
^U2s trouvions, nous vinn^s venir notre caj)itaine de frégate^
^^ le pont en criant vive le roi ! Il venoit, d'après toute vrai-
^^ïxblance de visiter sa bout(Mll(\ oii il avoit trouvé, à ce
L^^îl paroissoit, un peu de courag(\ visite ({u'il fesoit assez
^^U\ent. Oh mon roi î Quel mallunu* que vous ne connoissiez
P^s les véritables hommes (^ui sont dans le cas de vous servir
fidèlement ! Le vrai moyen d'aimer et de servir son roi est
de prendre tous les moyens possibles pour sauver le bàti-
tûent et la vie des hommes qu'il vous confie. Etant donc à
A
374 MÉMOIRES Dr CAPIT.AJNE DUPONT
me promener sur le pont avec ces Messieurs dont je vie ^^
(le parler, ils me demandèrent si j'étois destiné pour ^^
radeau, je leur répondis que oui, et ayant appris d'eux qu'^
étoient destinés pour aller dans les embarcations, je le*^
dis que je n'avois point bonne opinion du radeau, qu^
quand nous serions en pleine mer, si on nous trou voit tro-^^*
lourds ou que la mor devint un peu grosse, on couperoit ^''^
remorque et qu'on nous abandonnoroit au milieu des flotê**^-' '
cependant que jirois puisque c'étoit mon poste, et que j • ^'
les priois de garder le secret sur mes réflexions; que la suit ^t ^
nous apprendroit qui avoit raison. Je n'en parlai point aurr ^^
officiers du bataillon de crainte de les détourner de leu -^^^ ^
devoir et do leur l'aire faire des réflexions plus tristes le— ^"^-^ \
unes que les autres.
VII. — Embarquement sur le radeau. — Le 5, après que
frégate fut défoncée, on pensa à faire remplir des malles <
des barils d(i biscuit pour mettre sur le radeau, on en rempL
plusieurs qui restèrent sur le pont de la frégate. L'e^^s. ii
entroit avec une telle rapidité que, les pompes ne faisa"^^— «r
plus rien, on cessa de pomper et Ton donna Tordre de s'ei ~"*: t»-
barquer h» i)lus promptement possible. Dans un instant "■ r
cale et l'cMitrepont furent pleins, la frégate toucha parti.-^ -« ï/
et ne pouvoit plus bouger puisqu'elle étoit appuyée à l'avr». ttèI
et à l'arrière. Avant de m'embarquer j'ouvris ma malle, J^
pris ce que je pus et la laissai ouverte pour ne pas donnei^ I^
peine ii ceux qui voudroient la piller de la défoncer. Lorsriti^'
je numtai sur le pont, notre chef de bataillon me dî^ •'
capitaine faites embanjuer votre compagnie. On ne donnJ
pas seulement le tems à ces pauvres malheureux de pouvoir
regarder dans leur sacs pour y prendre leurs meilleurs efTe^^.
J(Mnis dans mon schako quehpies galettes de biscuit et je
dis il mes soldats d'en faire autant, ce que voyant notre chef
(le bataillon, me dit: Capitaine dépêchez vous d'embarquer,
vous avez tout ce ({u'il vous faut sur le radeau, il le croyait.
Ces pauvres malheureux s'embarquèrent sans rien prendre.
11 paroissoit, ii rempresseiueiit qu'on mettoit à faire embarquer
la troupe, rpron rraiLrnoit qu'elle ne se refusât d'aller sur le
ra<l(\iu. On ajxM'cevoit (1rs ligures toutes décomposées, on
v<)\nii a rcnipiTssrinoiit qu'ils y niettoient, qu'ils nuMliloient
MKMOIRES Dr CAPITAINE DUPONT 375
aux moj'ens h employer pour se sauver, ils avoient bien eu
5oin (le ne point trop prendre de monde dans les chaloupes
àûn de ne pas être gênés, ils avoient aussi eu grand soin
i 'embarquer une grande partie de leurs eflets.
Je m'embarquai donc avec mes soldats, j'y trouvoi déjà
plusieurs oniciers ; après il arriva plusieurs passagers et
quelques marins. Nous étions dans l'eau jusqu'à la ceinture.
Quand nous fûmes 150, comme nous nous touchions tous les
uns les autres, alors je défendis qu'il en vint davantage.
Plusieurs de ces personnes (pie j'ai emi)êchées de venir sur
le radeau, m'en remercient bien maintcMiant et me disent
que je leur ai rendu un grand service, cela est bien vrai.
VIII. — Installation sur le radeau. — Il y avoit sur le
radeau plusieurs barils de farine, qu'on y avoit mis la veille,
lorsqu'on déchargeoit la frégate, on nous dit de les jeter à
la mer pour nous alléger, ce que nous fimes; mais un mo-
ment après, je fus bien surpris de ne point y trouver de bis-
cuit. Je fis remontcn* l'adjinhint du bataillon * sur la frégate
pour prévenir de nous en envoyer. Quand il fut remonté, il n'y
trouva plus d'otîiciers de marine, ils étoient déjà tous dans
leurs chaloupes. Je fus aussi bien surpris de ne pas voir
arriver d'olHciers de marine avec nous, j'en demandai la
cause, on me répondit qu'ils étoient tons partis. A la fin cepen-
dant je vis venir un aspirant qui étoit tout éclopé, qui avoit
* M. Pelil, qui dut la vio i\ c«M (irdre du capitaiiK* Dupont, lui ni trarda \u\o
très .grande n'ooiiiiaissancc cl eut par la suite avec lui luir (•((rrespondanco
m\'\e ln*s iutrrcssaulc.
Pamii ces hMlrcs, je nMniuvr ('«'llc-ri rnitc sur un petit uiorcrau de papier
?l sans dale mais si^^néc :
a Mon clier capitaine, vous rappeirz-vmis (pu* j'étais aussi einhaïqué sur le
alal radeau, que je le quittai parce (pic vous nie dllcs, mon ctier Petit, nous
lavons pas de vivres, qu'alors habillé cl boUé, je m'élançai à une amarre
jour jragner la frégate, je tombai trois fois à la mer et taillis être brisé entre le
'adcau et la fréirate, ce ne fut qu'avec peine que ji' pus atteindre la volée d'une
)ièce de canon et monter par le sabord sur la fréi^ate, de laquelle je pus jeter
juelques livres de buiscuit dans un sac à pain et des cliaussettes, ce fureiil les
ieuls vivres qu'eut le radeau pendant ses malheurs.
Je voulus ngoindre le radeau, mais il ne lut pas possible, vous étiez remor-
jués par les camits, je ne fus sauvé que par la chaloupe de M. Despiau, vous
avez le reste, dans le désert, etc., etc.
Vous jugerez ce qu'il convient d'ajouter au certificat, etc.
L. Petit. »
376 MKMOIRES DU CAPITAINE DUPONT
été malade pendant toute la traversée, c'étoit la viclimc^^
qu on vouloit sacrifler avec nous. Il arrivoit sans boussole,
ni compas, ni aucun auti'e instrument de navigation. Il res-
toit encore environ 100 personnes sur la frégate *.
IX. — Remorque du radeau. — L(ï lieutenant de la Mrdusc,
M. Renaud, nous dit de couper l'amarre qui nous tenoit à la
frégate, qu'il alloit nous (envoyer une remorque pour nous
traîner, ce que nous fimos, et il nous envoya la remorque que
nous attachâmes sur le radeau. Ils se mirent deux chaloupes
à nous traîner. Nous voilà donc partis aux cris de : Vive le
Roi! Avivent les Bourbons! Mou sous-lieutenant avoit attaché
un mouchoir bhmc ii un bâton qu'il avoit placé dans le canon
d'un fusil à deux coups et qu'il élevoit à chaque fois que Ton
crioit: ]'ivrln lioi INouii. ('tiens tous contents, la mer éloit
très belle et nous savions n'être pas à plus de quinze lieues
de la terre.
Ils nous remorquèrent de celte manière environ une lieue,
ensuite nous vîmes deux autres chaloupes venir aussi prendre
la remorque, nous étions très contents, nous nous disions :
nous irons bien plus vite. Nous attendions encore la grande
chaloupe commandée j)ar le brave Kspim, lieutenant de
vaisseau, qui s'étant aperçu que le capitaine de frégate avoit
abandonné une centaine d'hommes sur la frégate quoique,
d'après les règlemens de la marine, un capitaine de bâti-
ment ne peut sortir que le dernier de son bord. Ce brave lieu-
tenant retourna donc à bord de la frégate, y prit 8;^ hommes
et en laissa encore 17 qu'il ne put prendre. Il prit aussi une
barrique d'eau et un peu de biscuit. Il dit aux 17 hoiunies qui
restèrent à bord qu'il alloit déposer du monde dans les autres
chaloupes qui n'en avoient pas assez, (jt qu'il reviendroit les
prendre; mais quand il en approcha, ces messieurs qui se
trouvoient fort à Icuir aise et ({ui n'avoient point inivie de se
gêner davantage i)rétextèrent qu(» les hommes, qui étoienl
dans la grande chaloupe, étoient en révolte et qu'il ne falloil
pas se laisser accoster i)ar eux.
* Il y ;i\ait mii- le wnWww I2'i >nl(liils »■! offincrs, t\) marins ft piJSsi,u'«M>,
plii> iiin' IVmiiir, uni' r,inlini»*T<'.
mi^:moires iiï* capitaine dupont 377
^- — Abandon du radeau. — Ils protitôrent donc de cette
occasiîon, coupèrent la remorqno et nous abandonnèrent au
tnilieu des flots, à notre malheureux sort, sans vivres, sans
t)oiiss()le et sans compas. Nous n'avions que deux petites
P^^'^'os d'eau et six barriques de vin. Qui pourroit se figurer
notre» surprise lorsque nous vîmes les embarcations s'éloi-
A^nor (le nous, à toutes voih^s et en forçant les avirons.
-^'ous avions cepcMidant encore quelque espoir qu'un remord
"^ Conscience les ramèneroit, mais non î Ils étoient trop
^*oiitonts d'être débarrassés de nous. Le hrfivr Kspiou fit
amener ses voiles pour les engajj^er à revenir, mais tout fut
inutile, ils ne tardèrent pas à disparoitre. La L,'rande chaloupe
QLUi îivoit déjà plus de monde (pfil ne lui en falloit, ne pou-
^*<>it nous donner aucun secours, aussi son commandant fut-
'1 <^>bligé de faire» comme les autres, de fain* hisser ses voiles
^t «lo faire route pour la côte.
'J'ai appris depuis peu, par des personnes qui étoient
^'laris la chaloupe de M. Ln/jcvrc. que l()n<:.^tems avant que l'on
^^ ooupât la remorque, on leur a voit cri<'» de la chaloupe de
^î- Regnaud, découper la nMuorque, mais qu'ils n'en avoient
^iori fait, que ce ne fut quoejuand tous les autres la coupèrent
^l^^' ils furent obligés dcî le faire, ({ue chacun versoit des larmes
^^lï^ notre malheureux sort, (pi'il regnoit i)armi eux le plus
profond silence ; ils n'osoient se regar<ler les uns les autres,
^^ joter un dernier regard sur nous. Il ('toit dans ce moment
^^Viron dix heures du malin et ils (iront route dans le silence
jusqu'à 4 heures de l'après-midi qu'ils découvrirent la terre.
ji IL — DOrZE JOLHS SrU LE UADEAL
I. — Premiers moments sur le radeau. — Mais comment
vous peindre notre triste position ? notre premier mouvement
fut de nous plaindre de hnir sc(''iéi"atessc, de nous avoir en-
traînés de la frégate pour nous abandonner aus>i lâchement.
A bord il y avoit des vivr(\s et nous n'en avions point, nous
aurions pu y vivre pendant six mois, puisqu'aujourd'hui il y
a cinq mois qu'elle est échouée ' et des bâtiments y vont
* Ceci fixe la date à laquelle a été écrite cette parti»' des méiiioin.'s, c'e.'^t-à-
fUre en décembre IHlfi, étant Cfuivalesrejit à l'hôpital de (iorée.
378 MÉMOIRES DU CAPITAINE DUPONT
tous les Jours qui en rapportent des vivres et différens autr^^^
objets. Je vis aussi dans le même moment, laplusgran^^
partie des militaires, des passagers et des marins qui, ser-^^ ^
gardant les uns les autres, versoient des larmes de doulei^^^
et faisoient de justes reproches à leurs chefs qui nou^^^
abandonnoient aussi inhumainement. J'ai vu le malheiureu^^ "^
cambusier, respectable vieillard d'environ 55 k 60 ans, ayan' -^•^
avec lui ses deux fils, se jeter dans leurs bras et, versanr -^*-^
des larmes, leur dire : mes enfants nous sommes perdus*
Ses pauvres enfants cherchaient à le consoler, le priant &
calmer sa douleur, qu'il falloit s'abandonner à la volonté d
Dieu qui auroit pitié de nos malheurs ! Que la vérité seroit^'
un jour connue, et que les malheureux qui se compor —
toient d'une façon si pusillanime, seroient obligés d'en rendn
compte un jour, devant un tribunal juste et équitable. C
malheureux vieillard avoit bien raison, car depuis ce momenr
jo ne l'ai plus revu. Il paroit qu'il est mort dans la preraièra
ou dans la seconde nuit, lorsque je suis tombé en faiblesse
Ses deux lils sont morts le 13 ou le 14.
Nous cherchâmes aussi, moi et les autres officiers, à donne*
dos consolations, que nous n'avions pas nous même, à noi«:
malheureux soldats, en leur disant que notre Gouverne
ne nous abandonnoroit pas, qu'on avoit trouvé que le rade
étoit trop lourd pour le traîner, qu'il auroit fallu plusie
jours pour nous conduire k terre, qu'ils alloient déposer ^
monde qu'ils avoient dans leurs chaloupes sur la côte et qu'i
reviendroiont ensuite nous chercher. Plusieurs pensoie
qu'il falloit retourner k bord de la frégate; je leur dis qii
nous étoit absolninonl impossible de le faire, que la mar
nous portoroit k terre et (ju'il falloit tâcher d'orienter u
voile et nous abandonner k la direction des courants, d
co que fit le second chirurgien * de la frégate, l'aspirai
n'étant i)as capabh^ de le faire. Si les courants nous eusse
portés du côtt' do la frégate, nous y serions retournés, n
aurions eu k boii'o et k manger et nous aurions été à pied s
Nous y aurions trouve aussi beaucoup d'effets pour nci:"
changer. Mais c'est un grand reproche que l'on aura dL^
' >l. S;ivi-iiy.
- M. (loiidiu.
MÉMOIRES I>r CAPITAINK DfPONT 379
^6 lairo aux personnes cliargtM.'s de nous conduire à terre,
Vie puisqu'ils no pouvoient pas nous y mener, ils dévoient
^^ moins nous reconduire à la In'f^^ate et nous y laisser, nous
Pï'^mottre de revenir nous cherclnT, ou d'(»xpédier jusqu'au
^enéj4;al, d'y l'aire connoitn^ notre position et envoyer la
^orvetle L^ h>ho <»t les autres bâtiments nous chercher. Nous
'^ ^Virions perdu personne, nous aurions sauvé pn\sque
^^Un les K^^WA^ d<*s i)assaii(*rs. (pii y sont restés et les
^•*.)(M) francs (pii sont perdus au tond (h^ hi S^*" Harbe ;
^^>is point du tout, on trouva plus expédient de nous aban-
^*iuier I5<J hommes sur le radeau et 17 ii bord de la frégate,
^1 qui faisoil 107 personnes qu'on regardoit comme i)er-
^ ^ vs et qui ne pourroient i)as, un jour à venir, leur taire des
^ X^roches de huir scélératesse, mais l'être lout puissant, qui
^^ laisse pas le crime impuni, en a ordonné autrement!
►^ Nous nous recommandâmes tous ;i Dieul II se trouvoit
^ '^rnii nous un soldat ([ui avoit un livre de prière, il le donna
^) second chirurgien de la rr(''gat(* ({ui la litii haute voix;cha-
^Xm se décoitla et, quand il eut Uni, lout le monde lit le signe
^ t:^ la croix. N<uis ne savions pas encore combi(Mi nous étions
^ t il étoit imi)Ossible de compter les hommes car n(Uis étions
Is^êlc-inêle, nous nous -touchions t(nis et il (Hait imp(>ssible de
'^^iire i)lacer les hommes sur plusieui-s rangs, alors nous déci-
^\ânies de nous nnuK^roicr. Nous primes chacun un numéro,
J o pris le premier, ensuite h^s autres olllciers et les passagers,
triais r£uand ce l'ut aux soldats et aux matelots, ils |)renoient
<~jiielqiierois ([çtwy^ ou ti'ois le même* nuuH'ro. Nous l(»s taisions
X*ec<)nimencer, mais je suis sur qu'il y a eu plusitmrs numé-
X^os bis. Nous avons trouv*'* 117 numéros, mais je suis bien
^l'crtain que nous (Hions au moins ir)n.
Nous restânu^s donc abandonm^s aux courants (pii nous
^ortoient à terre. A six lieures de rai)rés-midi nous n'aper-
^••evions plus la iVc'gate. A la nuit on lit encore la prière et
"■loiis répétânu^s cette pieuse cérémonie deux lois ])ar
jour.
II. — Première nuit sur le radeau. — Gros temps. — La
xner resta fort belle jusqu'à deux heures du matin, alors elle
clevint si grosse que je m'aperçus que personne ne vouloit
plus rester sur le derrière du radeau, oii la lanu^ venoit se
380 MÉMOIRES Dr CAPITAINE DUPONT
t
briser avec une fureur étonnante et menaçoit d'enlever tou ^
ce qui étoit dessus. Les hommes se portoient tous sur Tava/i^^
pour réviter. ils faisoient plonger le radeau et couroienl
risque de se culbuter tous à la mer, car personne ne vouloit res-
ter sur le derrière. Je me portai moi-même sur rarriëre pour
les encourager k rester où il otoient. En passant sur le bord
du radeau j'aperçus trois barriques de vin que la force de la
lame avoit démarées. Elles menaçoient d'être poussées par
la lame, de l'arrière à l'avant du radeau, et auroient écrasé
bien du monde, ce qui serait arrivé il n'y a pas de doute.
Quand je vis cela, j'ordonnai qu'on les jetât à la mer ; nous
les avons bien regrettées dans la suite, mais il n'y avoit pas
moyen de faire différemment.
Quand j'arrivai sur le derrière du radeau, plusieurs per-
sonnes étoient déjà emportées à la mer et étoient noyées. Je
saisis deux cordes pour me tenir, une dans chaque main el
je dis il mes soldats d'en faire autant, de manière que quand
la lame me jetoit d'un côté, je tirois sur la corde du côté
opposé pour me remettre sur mes jambes et à ma place.
J'étois renversé de cette manière par chaque lame qui venoit.
J'ai été emporté plusieurs fois à la mer, mais par le nioyen
de mes cordes je me replaçois ii ma place. Souvent j'avalois
^Xi' l'oau de mer et je la rendois quand j'étois debout et que
jo pouvois respirer. Les corps morts de ces malheureux
noyés, souvent rapportés par la lame sur le radeau, venoient
me fra[)per contre les jambes et me faisoient tomber sur
eux. Je ne sais pas comment je n'ai pas eu les jambes cas-
sées vin^^t fois pour une, souvent en tombant je les avois
prises entre dcnix pièces de bois, et des hommes poussés par
la lame me marchoiiMit dessus, j'en ai été quitte pour des
écorchures aux jambes que les cordes m'ont faites.
Enfin l'épouvante fut si grande que les soldats demandoient
qu'on auHMîât la voih». J'avais beau leur représenter que la
voile nous faisant aller un peu de» l'avant, nous faisoit fuir
la lain(\ mais toutes c(»s paroles furent inutiles. Il firent tom-
ber le mât (M la voile, en se portant sur l'avant du radeau.
HenrcnsenKMit (jue dans ce tomps-lii les nuits étoient très
rourt(^s. le jour ih' larda pas à >o faire, et alors l'horreur de
notre position diminua, la nier dc^vinl aussi plus belle ei
nous rcspirànios.
MÉMOIRES DU CAPITAIXK DUPONT 381
III. — Deuxième journée sur le radeau. — Quand nous
l^ûmes un peu tranquilles, on redressa le màt et on mit une voile
y>lus grande que la première. Nous perdîmes dans cette nuit
#lu T) ou 0, environ une douzaine d'hommes. J'étois harassé
l>ar la fatigue et le sommeil, car depuis le 2 je n'avois pres-
que point dormi. Il m'arrivoit quelquefois de dormir debout
pendant un quart d'heure. Je ne me reveillois que lorsque
je tombois.
Je présume que, lors(j[U(^ nous étions dans c(*s brisans, il
n'y avoit pas beaucoup d'eau sous nous, car en pleine mer
nous aurions pu avoir une grosse lame, mais elle ne se seroit
pas brisée comme (die le fnisoil. Au jour nous avions l'espoir
de voir revenir nos chaloupes à notre recherche ; mais non,
elles avoient fui et nous ne devions plus les revoir. Dans la
même journée phisieurs soldats pnHemUrent voir la terre.
Je regardai et je ne vis rien. J'étois cependant cc^rtain de ne
pas être bien loin par les nuages de sable (^ui s'élevoient
clans l'air et qui en sont (U\s signes certains. Pendant la jour-
née du 0 la mer fut assez tranquill(\ mais les honim(\s n'a voient
point mangt» depuis le 1 et l(?s forces diminuaient insensible-
ment et tout le monde se irouvoit très faible.
IV. — Deuxième nuit sur le radeau. — Le soir la mer rede-
vint très grosse. Les hommes fuyoientla lame comme la nuit
d'auparavant et vouloient tous passer sur le devnnt. Dans
leur délire, les uns voyoient la terre i\ ce (pi'ils disoient,
d'autres prétnndoienl voir un navire devant nous et personne
ne voyoit rien, qu'uni* morallreuso et une nuit qui ne pouvoit
qu'ajouter à l'horreur de notre situation. Jcî me portai sur le
derrière du radeau afin de forcer l(\s hommes ii rester ii leur
poste et tâcher de les emi)êcher de crier comme* ils le fesoient
et leur montrer la manière de parer la lame. J(* h's forçai à
rester où ils étoient. Mais j'eus la (h)uleur devoir que les forces
nianquoient presque ii tout le mon(l(^ Plusieurs étaient déjà
tombés morts ou mournns, moi mèuK^ j(* sentois que mes
forces m'abandonnoient, je voulus me retirer d'où j'étois, je
ne pus pas bouger, mes jambes ne i)ouvoient phis me porter,
mes yeux s'obscurcissoient. Ih'das qui pourra jamais dépeindre
nos maux? La mer en fureur, les Ilots ('*cumanls venant se
382 MKMOIRKS DU CAPITAINE DIRONT
briser sur nos tètes. La tempête I à cet affreux tableau malgré
moi je m'arrête ! Je tombai àans connaissance î . . .
Je restai dans cetëtat toute la nuit et une partie de la jour-
née du lendemain. Alors mon lieutenant, Monsieur L'heureux,
qui s'étoit porté comme moi sur l'arrière du radeau, et k
côté de qui je tombai ^ me voyant dans cet état, appela
mes sous-ofîiciers et leur dit de mo porter sur le devant et
d'avoir soin de moi. Pour lui il resta toute la nuit dans cet
endroit périlleux.
V. — Rêves du capitaine Dupont pendant sa calenture. —
On me plaça derrière une barrique le dos appuyé contre et
cela m'abritoit de la lame et me la paroit. Mes sous-olïiciérs
me soutenoient, à ce qu'il paroit. de crainte que je ne tom-
basse le nez dans l'eau, oti j'aurois indubitablement pc^ri.
Quels affreux rêves je lis pendant tout ce tems. Je me les
rappelle encore tous. Souvent il me sembloit que des méchants
vouloient me noyer, qu'ils me jetoiont k la mer et qiie quand
j'étois prêt a rendre le dernier soupir, ils me relevoient et
me laissoient respirer. D'autres fois je sentois des hommes
qui vouloient m'étouffer, ils se plaçoient sur mon corps,
d'autres fois il nie sembloit qu'ils me rompoient les bras et les
jambes et quand j'étois encore prêt k rendre le dernier soupir,
ils m'abandonnoient et je respirois. Je me laisois ces questions :
Suis-je mort? suis-je en vie? Si j'étois mort je ne verrois
pas? Si j'étois en vi(î je saiirois où je suis? Je me rappelois
aussi que la vieille j'étois sur un radeau, que le soir on parloit
de la terre et qu'on voyoit aussi un navire, et je me fesois
encore ces questions : suis-je k terre, sur un navire ou sur le
radeau ! C'est ce que je m) pouvois résoudre. Je me disais
aussi dans mes plus grandes suff'rances : s'il y a un purgatoire
' !.(' n'cil (les évriuTiinils qui sr [>ass»''n'iil sur le radeau se trouve ici foreé-
ment iuroiupiet. Le oa|)ilaiiie ne voulut jamais parler de ces faits, nous ne pou-
V(uis (|ue les rappeler m quelques mots.
Pendant rrvanonissemeiit du capitaine, il y eut de terribles batailles parce
que df's soldats et des malrlots ivres voulunMit d»''truire le radeau et niassiicrer
1rs rhrl's qui s'v opposaient, il y eul un i^rand munbre de morts — ou cimiiait
aussi les scènes de caïuulialismc auxquelles parlicipèreut beaucoup de naiilVa;!rs.
Aussi à son réveil le capitaine l)n|)(int liil-il l«»ut surpris de voir qu'il n'y avait
presque [ijus personne sur le radeau.
MKMOIRES Dr CAPITAIXK DIPONT 383
certainement j'y suis ! niais siJV étois. Je sorois mort et Je
ne me rappellerois pas tout ce ({ui m'est arrivé? Je suis donc
somnambule ! Et je m'arrêtois à cette idée, et un moment
après j'éprou vois les mêmes soull'rances. Je ne sa vois sur quoi
me statuer. Je me rappelle encore^ qu(^ je croyois être à bord
(le la rré<:,^ate, je cherchois le panneau pour descendre dans
la batterie et je ne pouvois le trouver. Je me fijz'urois aussi
que quelqu'un me prenoit l'argent ({ue j'avois sur moi, mais
on cela je ne me trompois point. Quand je fus revenu de mon
état de l'oiblesse tous ces rêves me repassèrent p;ir la tête,
et voila ce que j'en pensai : Que lorsque j(^ m'imaginois qu'on
me noyoit, c'est que je tombois la tête dans l'eau et que j'en
avallois. Que lors(iu*il me scMubloil (pi'on me rompoitles bras
et les jambes; c'est ({\w quebiu'un me marchoit sur le corps,
sur les bras ou sur les jambes. Par exemple lorsque je revois
qu'on me prenoit mon argent, je ne me trompois pas.
VI. — Réveil du capitaine Dupont. — Ce ne fut donc que lo
7 que je repris connoissance : et en ouvrant les yeux j'aper-
çus un matelot qui me coupoitlc pied. Je n'avois pas la force
lie le retirer, cependant j(3 lui dcMiiandai ce qu'il l'aisoit,
qu'il me faisoit du mal. Il m(^ répondit, qu'il croyoit couper
le radeau. Je m'aperçus (b^ suite (jue ce malbeureux avoit
perdu la tête, et en cH'ct il i)aroit (pril n'a pas v('cu longtemps
après, car je ne l'ai plus revu. Mon premier mouvement fut
aussi en ouvrant les yeux de regardei* où j'ét(jis et j(ï fus
bien surpris de me voir encore sur \o riulodu. je jetai aussi
un regard tout autour (h* moi (U je fus l)ien surpris de ne voir
presque plus de monde. Je pensai (lu'il était mort beaucoup
de monde dans cettc^ nuit alfreuse, mais j(> ne savais pas
encore ce qui s'étoit passe'' et suis resté longtemps sans le
savoir. Aujourd'liui même je ne» sais pas encore la vérité sur
cette terrible nuit I
Ce l'ut à ce moment que je m'aperçus ({ue mon rêve au
sujet de mon argent étoit v(''ridique. Je fouillai dans mes
poches, je n'y trouvai plus ma montre, mon couvert d'argent
mon schako, un bouton en or que j'avois à ma chemise, ma
redingote, mon mouchoir de poche, mon couteau et mon
I>ortel'euille m'avoient été volés. Mon habit étoit aussi déchiré.
Mes souliers étoient i)erdus. 11 parait qu'on croyoit que je
:<Hi MEMOIRES DU CAPITAINB DVPOXT
n'eu reviendrois pas. Dans la même journée on trouva mon -
argent sur un soldat, Esixagnol de nation, qui venoit de mou-
rir. Je vis mon mouchoir dans les mains d'un marin, je le
repris. La femme dun de mes sergents me dit qu'elle avoit
ma montre, mon couvert et le galon de mon schako. La
montre, on avait cassé le verre et Teau de mer étoit entrée
dedans. Le schako, il paroit qu'on avoit défait le galon et la
ganse et qu'on avoit jeté le fut à la mer. Je ne l'ai jamais
revu, non plus que ma redingote. Je trouvoi mon bouton
quelques jours après sur le radeau, j'ai été bien surpris que
les lames ne l'aient |>as enirainé avec elles. Le portefeuille,
je ne l'ai plus revu, il paroit qu'il aura été jeté à la mer
avec mes papiers.
Aussitôt que j'eus repris connaissance, on m'a'pporta un
bon jarron de vin. ce qui me fit beaucoup de bien. Je trouvai
dans mes poches un morceau de mauvais saucisson que j'y
avois mis avant tle quitter la frégate. J'en mangeai un peu,
cela me remit, quoique je fusse toujours très faible. J'eus bien
soin do conserver ce qui me restoit et j'en mangeois quand
j'avois faim. J'avois perdu dans mon schako une galette et
demie de biscuit que je regrettois beaucoup.
VIL — Le Capitaine Dupont lait remâter et remettre une
voile. — Lorsque j'eus ouvert les yeux, je m'aperçus que nous
n'avions plus de voile, j'en demandai la cause. On médit que
dans la nuit les soldats s'étoient portés en foule sur l'avant
et Taviûent fait tomber ainsi ([ue le mât. Je lis des reproches
à l'aspirant de n'avoir })as fait remâter et orienter la voile;
({\n\ sans la voile, au lieu d'approcher de terre nous nous en
(éloignions. Il luo répondit que cela lui étoit égal, que la voile
ne faisoii rien, que nous n'avions que la dérive pour nous, si
olle portoit à terre, tant mieux, et que si elle portoit au large
tant pis: que pour lui il ne deniandoit plus qu'à boire et à
uiangtH-, et {[u\n\ le laissât mourir tranquille, c'étoit là son
Tort. Je m'adressai après à quelques marins. Je leur dis : que
si la voile ne pou voit pas nous faire aller à terre, qu'au
moins elle pourroit nous faire apercevoir des bâtiments qui
vientlnûent à notre secours et à notre recherche, ou par tout
autre bâtiment qui pourroit passer près de nous, ou même
1 ar «loi» piroLîuos, >i nous t'étions près de terre. Ces jeunes gens.
MÉMOIRES DU CAPITAINE DUPONT 385
^•Oïïipiijj do bonne volonté remàtôrent le radeau et orientèrent
^^ Voile. J'avois raison, c'est ce qui nous fit apercevoir quel-
'ï'^es jours après par le bâtiment qui nous sauva.
Vlll.— Troisième nuit sur le radeau.— Le soir je vis la plus
^l'ande partie de ceux qui restoient encore tomber de fai-
t^lesse: les uns demandoient ([u'on les laissât descendre dans
'^ batterie ou dans l'entrepont, d'autres demandoient après
l^Mjrs pères et mères, quelqu(^s-uns se croyoient au Palais
■^03Ml,etc.,etc. Ces mallieureux nous passoicnt par-dessus le
^c>x*ps, par-dessus les cuisses et par-dessus les jambes et le
ioii<loniain matin on trouvoit tous ces malheureux morts
13. — Capture de poissons volants. — Le 8 nous eûmes le
t^^^iilîour d'avoir un lit de poissons volants qui vinrent cher-
^H.or refuge sur le radeau. Nous en prîmes tant qu(* nous en
^^>rïiplîmes trois barriques vides. On les vidoit de suite pour
^11-1 'ils ne se gâtassent pas et nous en mangions de suite la
^"c> Titrée qui nous rafraîchissoit beaucoup et nous désalteroit.
^^<^ soir on alluma un peu de l'eu dans une de nos lûèces ii
l'^*^^-iu qui se trouvoit vide, on fit rôtir du poisson et nous fîmes
^"ïi^ bon souper. Nous en eûmes pendant quatre jours à
Tiâivnger.
XjQ 0 juillet on chercha encore les moyens d'avoir du feu,
^ï"^ î:i.is on ne put pas y réussir, nous fûmes obligés de manger
^<r>tre ])oisson cru. Tous les matins on étoit obligé de faire
J^^ter à la mer les corps morts de ctMix (jui mouroient dans
la nuit.
l)ans la nuit du 7 au S, j'étois encon» si faible, (pi'on me
P*"it encore mon argent sans ([uc je m'en aperçusse, je ne
^lci>rmois cependant pas. Deux hommes s(» plaçoient à côté de
'y^ <"ji dans la nuit, me s(»rroient et il paroit (lue d'autres pro-
*i t:cjient de cela, glissoient leurs mains dans les poches de ma
^\^^lotte et m'enlevoient c(^ (jue j'avois sans que j'en sentisse
^5^^"' J'sivois pourtant IMH) francs sur moi et tout en pièces de
•^^^ francs excepté un double louis ; on le retrouva encore le
*— "mdemain, on me le rendit, excepté le double louis qu'on ne
.^^C)uva pas mais que j'ai retrouvé sur le radeau quelques
'^ ^^ urs après.
n. — Rationnement du vin. — Souffrance de la soif. — Le
T. XIII, M. -i.')
386 MÉMOIRES Dr CAPITAINE DCPONT
10 OU le 11, car je ne me rappelle plus les dates, je m'infor
mai de ce qui nousrestoit devin. On me dit qu'il n'y en avoi
jdus qu'une barrique. Je dis alors qu'il falloit nous rationne^
et nous contentcn' de deux bonjarons * par jour afin d'aller 1
plus qu'il seroit possible, que nous aurions peut-être le boir—
heur de rencontrer quelques bâtiments Anglois qui iroiencr
ou sortiroient de Portendick par la latitude duquel je prési
mois que nous étions.
Dans la nuit du 11 au 12, il nous mourut encore bien dJ^^Hi
inonde que nous trouvions noyés sur le radeau le matin. -^ Wc
me rappelle avoir vu un de mes sergents rendre le rirrnii ■ i
soupir, je ne le plaignois point, au contraire j'enviois son so -ri
et je me disois : hélas î il est maintenant bien heureux, tand^^B^ h
que nous, savons-nous à quoi nous sommes destinés? Que i ie
tristes réflexions je faisois. Je pensois souvent à mes parei^^K. ts
et il mon pays. Je me trouvois encore heureux, dans m^^EHZDii
malheur, de ce qu'ils ne connoissoient pas la triste positi^i^czDii
où je me trouvois. Je me disois: lorsqu'ils apprendront i — ^.la
mort, il y aura longtems que j'auroi cessé d'exister ; al( ^ xs
leur douleur sera bien moins grande que s'ils en a voie ^- :iït
connoissance maintenant. Je connois leur amitié pour m ^^cz^i,
je craindrois que plusieurs d'entre eux n'eussent pas la foi_ ^-'e
de supporter leur douleur. J'avois mon pauvre malheure^ "«Jx
lieutenant avec qui je sers depuis quinze ou seize ans q ^i^^i»
chaque l'ois que» je le regardois, versoit des larmes de doule ^ ^ J'*
nous n'osions même plus nous parler de crainte d'être tir~<^P
affectés l'un et l'autre. Je faisois encore attention à une cho^^^ »
c'est que le moindre mal que je vois à qui que ce soit, j "^^n
suis allecté. La moindre des choses m'émeut en bien ou ^^"
mal, quand c'est envers d'autres personnes: et pour irr». ^-^i-
jamais, lorsque je suis dans le malheur, je ne verse de lani:» <^^-
Nous passâmes la journée du 12 comme les autres, ^-^
mangeant un peu de i)oisson cru. J'avois encore un peii. *J^
saucisson, j'en mangeoisun peu tous les jours avecle poiî*t5^->n
qui étoit très Tade, et mon saucisson le saloit, il étoit bien ir^s^^ ^^
et épicé, surtout depuis qu'il avoit trempé dans Teau de ^^
mer.
♦ MesiiH' coiiteiiaiit un peu inoin< d'un 1/i (le litre, servant à la distrilmti»^ '^"
des lii|nid»'s au\ marins.
MÉMOIRES Dr CAriTAlNK DUPONT 387
Le \''\ nous n'avions plus de poissons que quelques-uns
qu'on prenoil de tenis ii autre; le matin particulièrement on
en trouvoit quelques-uns surlc^ radeau. Je me levois toujours
le |>remier pour voir si je n'apercevrais rien autour de nous,
il y avoit un marin qui se levoit aussi de grand matin et,
lorsque nous avions Jeté notre coup d'œil, il faisoit la visite
sur le radeau, ramassoit les poissons ({ui s'y trouvoient pris,
les ouvroit, me donnoit uni* partie de la venti-ée et mangeoit
l'autre. Nous j)renions du poisson pour notre Journée^ et nous
donnions aux autres le rest(\
Dans la nuit du 12 au l.S,J'avois mis deux soldats en l'action
pour garder notre l)arri(iue de vin, car Je m'étois aperçu qu(î
clans les nuits j)récéd('ntes il y avoit des honnnes ({ui étoient
toujours autour des barriques, avec une p(*tite bouteille, ou
avec des chalumeaux qu'ils tesoi(4it avec des plumes (qu'ils
plaçoient les unes dans les autres et de cette manière nous
buvoient b(»aucoup de vin. Je vis qu'il éloit tems d'y remédier;
nous conviiunes que celui qui y toucheroit seroit jeté h la
mer ; aux grands maux les grands riîmèdes î Malgré cette
défense un soldat y vint, perça la barrique, Je m'en aperçus
et le dis aux deux honnnes qui étoient en l'action, qui avoient
l'air de dormir, ils coururent dessus le soldat qui se jeta à la
mer et se noya. \h\ moment après Je m'aperçus ([u'il y avoit
auprès de moi un homme ivr(% Je lui demandai où il avoit eu
du vin pour s'enivrer, il ne savoit que répondre. Des person-
nes du radeau m'ap[)rirent (piil avoit toujours sur lui une
vrille pour prrct^r les barrlipies et plusieurs chalumeaux
pour boire quand les barri([ues éloient percées. On trouva en
effet tons ces objets sur lui. Il lut condamné à mort. Au jour
je m'aperçus encore ([ue les dt^ux sentinelles étoit^nt ivres,
qu'elles ne ])ouvoient plus se tenir debout ; même il y en avoit
une qui étoit tombcH) morte ivre sur le radeau. J'en ])arlai à
mes compagnons d'intortune, (pii me dirent: qu'elles s'étoient
probablement entendues avec Ic^s deux autres pour se soûler
ensemble et qu'il l'alloit profiter du moment qu'elles étoient
ivres pour s'cui débarrasser, car nous avions tout à craindre
de ces deux hommes, ({ui s'étoient déjà couverts du sang de
leurs camarades à plusieurs reprises. Ils étoient Espagnols
de nation et nous auroient joué quelques mauvais tours quand
nous aurions été bien affoiblis ou endormis et que nous
388 MEMOIRES DU CAPITAINE DUPONT
n'aurions pensé à rien. Ils furent donc condamnés à mort et
jetés k la mer.
Le 14 toujours même perspective, le ciel et la mer. Nos
souffrances devenoient plus grandes de jour en jour. La plus
grande étoit la soif. Beaucoup d'hommes buvoient de Teau
de la mer, ils buvoient aussi de leur urine, moi j'ai moins
souffert que les autres par l'habitude que j'ai prise de ne
boire qu'à l'heure des repas, mais comme nous n'en faisions
point, je ne bu vois qu'à l'heure de la distribution de notre
quart de vin. Je m'étois aussi aperçu, quand il faisoit bien
chaud, qu'en me couchant sur le ventre, la bouche appuyée
sur des objets humides, je souffrois moins de la soif; c'est ce
que je faisois dans la grande chaleur du jour. Il y en avoit
qui se mettoient un petit morceau de plomb ou une petite
pièce d'argent dans la bouche. J'ai essayé ce remède, je n'ai
pas trouvé que cela me fit la moindre des choses.
XL — Le capitaine Dupont reprend le commandement du
radeau. — Dans l'après midi on proposa de faire une cha-
loupe avec les planches qui étoient sur le radeau. On voulut
se mettre à l'ouvrage, mais les forces manquèrent, on n'avoit
pas seulement la force de lever une planche, on fut obligé
d'en rester là. Le soir plusieurs personnes découragées
étoi(Mit d'avis de défoncer notre barrique de vin, de se fourrer
la tête dans la barrique, de boire à volonté et de se jeter
après à la mer. Je n'étois point de cet avis là, aussi je m'y
opposai fortement et j(î leur dis que ceux qui avoient envie
de sejeter h la mer pouvoient le faire, que quant à moi je
n'avois pas encore envie de le faire, que mon avis étoit de
toujours ménager notre vin, afin que cela nous menât le plus
loin que nous pourrions, que nous serions peut-être sauvés,
qu'il ne pou voit y avoir de doute qu'on ne fût à notre recherche.
Ces mêmes personnes s'emportèrent contre moi et me dirent
({uoj'étois un égoiste, parce que je me trouvois maintenant
fort, je demandois qu'on ménageât le vin. Ils me dirent encore
bien d'autres injures qu'il est inutile de répéter, mais je leur
(lis qu'ils pouvoient dire tout n^ rju'ils voudroient, qu'ils ne
gagneroient rien. Alors plusieurs malheureux, qui n'a voient
encore osé rien dire, élevèrent la voix et dirent que j'avois
raison, que ceux qui avoient envie de se noyer pouvoient le
MÉMOIRES DU CAPITAINE DITONT 389
faire, que pour eux leur intention étoitde vivre le plus qu'ils
pourroient et qu'ils s'abandonnoient à la volonté de Dieu I
Ces mêmes personnes qui demandoientà boire étoient redou-
tées de tout le monde, ils l'ormoient ordinairement un petit
club entre eux oîi ils décicroientde la vie ou de la mort. C'est
pourquoi tout le monde les rcdoutoil.
Le 15 il n'y eut rien de remarquable qu'un ])etit mousse
qui mourut. La mer étoit belh? depuis qu(?lques jours. Nous
n'avions que les galères ' ii craindre ^espèce dcî vessie qui
se gontie d'eau de mer) qui venoient sur le radeau. On en
trouvoit tous les matins tout couvert le radeau, cela nous
bruloit et nous faisoit venir du mal aux Jambes.
XII. — Tentative infructueuse pour quitter le radeau. —
Le 1(> dans l'après midi, on j)r()posa encore de faire une
embarcation, espèce de pirogue, avec une jumelle de la
frégate qui se trouvoit sur le radeau. Je leur dis qu'il étoit
inutile de se mettre à l'ouvrage, qu'ils ne réussiroient
pas plus que la première fois. Ils se mirent malgré cela
au travail, clouèrent des planches à cette jumelle pour
rempècher de chavirer, et tirent des pagaies avec des
douves de barrique. Ils (h^v^oient mettre un drap de lit, qui
se trouvoit sur Ig radeau, pour servir de voile. Devant
s'embarquer c\\u[ ou six, ils m(^ demandèrent leur part du
vin qui nous restoit. Je leur dis que, quand leur embarca-
tion serait linie et ({u'ils seroient prêts à partir, je le leur
donnerois. Ils dévoient le mettre dans des bottes. Comme je
craignois que ce ne fut une feinte, car c'étoient toujours les
mêmes personnes qui avoient déjii demantk'^ à le boire, et
que, quand ils l'auroicMit bu, ils ne voulussent plus partir; je
leur dis que j(.> leur donnerois leur part mais fjue, si après
l'avoir bu, ils ne partoient pas, ils n'en auroient pas d'autre.
Ils en convinrent. Quand leur embarcation fut tinie, ils la
mirent à la mer pour l'essayer ci montèrent trois dessus.
Ils n'y furent pas plus têt que la barque chavira avec nos
hommes qui revinrent bien vite sur le radeau et laissèrent
en aller en dérive leur frêle machine. Heureusement pour
* Mollusques transparents dont les bras sont urticants. Ce sont des physalides,
Phy salis pelaffica.
..ij-
MKMOIRKS Dl* CAPITAINE DUPONT 391
^tre sauvés dans trois ou quatre jours au plus tard. Il nous
ï*estoit encore pour deux ou trois Jours de vin et il me sem-
^loit quiï je pourrois encore exister deux jours après. Ainsi
i^ présumois pouvoir encore vivre 4 ou 5 jours.
XIII. — Le brick L'Argus découvre le radeau. —Je m'endor-
^lis là dessus, mais je ne le lus pas i)lutôt, que le maitre
^anoniiier il(» la frégate, qui venoii de se lever nous cria :
Voila le navire sur nous ! à ces mois lout le monde fut
bientôt debout. Nous reconnûm(\s de suite que c'étoit le brick
VArfjus. 11 avoit mis son pavillon blanc au mât de misaine
pour nous le faire apcn-cevoir et nous faire comprendre qu'il
venoit à notre secours. Xotre premier mouvement fut de
nous jeter tons à genoux i)our remercier l'être tout puissant
qui avoit daigné Jeter un regard de pitié sur nous I Ensuite
nous nous jetâmes au cou les uns des autres et, à nous*
embrasser de plaisir, nous versions lous des larmes bien
douces, c'étoient des larmes de Joi(î ! Le brick mit en panne
et nous envoya sa chaloupe, (pii nous enqx^rta en trois
voyages a son bord. De 150 nous ne restions plus que 15 ' :
* Voici les iioiiis des 15 iiMiilratirs siiniv;iiil> du radeau de La Mrdusc,
recueillis par le hrirk L'Argus.
I. — Le capitaine (riidaiilerie Dupont Daniel, «jui fui lueiilôt mis à la
retraite et s»» retira à Mainlenon Euie-et-Loir'.
II. — Le lieutenant d'inlanlerie Uieuirux , lait ra})itaine et chevalier de
St-Louis, retiré à Vitray.
m. — Le sou<-lientenanl d'inlantorie Lorzarli , i]ui mourut à St-Louis
plus tard.
IV. — Id. id. Clairet, décédé à l'Iuipital de St-
Louis, 35 j()ur< plus lard.
V. — L*e\ ciMumis de marine Griffon Dubellay, retiré à Hourj^Mieul.
VL — L'enseiiine de vaisseau Coud in.
VII. — Le serinent inaj(»r île Toulon Chariot, ipii moui'Ut au Sénéiial.
Vllf. — \a' maître eannonier (]ourtade, qui mourut à Sl-Louis.
iX. — Le chef d'atelier Touche Lavilctte , \\\\\ rentra en Krance, de
Chartres.
\. — Le matelot Coste, rpii rentra en France.
M. — Le |)ilotin Thomas, ij^ui rentra en France.
XII. — L'infirmier Nicoln.s hranrois, qui lut envoyé dan> Tlnde.
XJil. — I^' soldat noir Jean Charles, (jui in(»urnt à St-Louis.
XIV. -- Le clnruriiien en secoufl Sari fini/, ^\n\ démisNionna, déj^oùté de voir
riioslilité qu'on lui montrait au .Mimslère de la .Marme, se retira
à iiochelbrt pour exercer la médecine.
XV. — L'ini^énieur iréoiiraphe Alexandre Cornuird. il écrivit la relation
du naufrai^^e de La Méduse, ouvrage qui ««ut plu^ieurs (MlHions, et ouvrit à l'aris
392 MÉMOIRES DU CAPITAINE DUPONT
tous éclopés par les coups de soleil et par la mer qui noiLis
avoit mangé les jambes, les uns avoient même le corps ^t
les cuisses mangés. Moi j'avois aussi les ongles des pieds,
des mains tout décharnés. J'avois la jambe gauche si abinx^e
que je ne pouvois presque plus me porter dessus.
En arrivant à bord du brick, nous apprîmes qu'il avoit ote
envoyé à notre recherche, avec deux autres goélettes et
qu'après des recherches inutiles, il s'en retournoit au
Sénégal craignant de manquer d'eau, que le matin, lorsque
j'avois aperçu le brick, on ne nous avoit point vus, autre-
ment on seroit venu de suite à nous. Ils nous dirent que
nous devions notre salut aux vents, qui ayant changé sixt
les dix heures du matin, le capitaine ordonna de virer de
bord pour aller à bord de la frégate, sachant qu'il y é toit
resté du monde, et les sauver. Quant à nous ils présvi-
moient que nous avions tous péri, car depuis plusieurs joui's
qu'ils étoient à notre recherche, ils n'avoient rien trou ^" ^•
Après qu'ils eurent donc viré de bord et qu'ils eurent fait ^^^
peu de route, ils aperçurent une voile, et avec leurs longue ^'
vues, il virent que ce ne pouvoit être que le radeau. X^
capitaine ordonna de laisser arriver sur nous, fit pousser 1^^^
bouts do dehors et fit mettre les bonnettes. Plus ils nor -^^
approchoient , mieux ils nous découvroient, si bien qu'i^^^^
étoient presque sur nous avant que nous les aperçussions.
Lorsque je vis le brick sur nous et qu'il alloit nous sauver--^
je donnai du vin à volonté pour nous donner des forces, j'en
bus trois quarts pour ma part, ce qui me donna un peu de
force pour monter dans la chaloupe, mais lorsque je fusa
bord du brick je m'aperçus bien que je n'étoispas aussi fort
que je le croyois auparavant. J'avois de la peine à marcher
sur le pont. Ma première demande en arrivant à bord fut de
demander après le capitaine ! on nie le montra, je fus k lui et
me jettoi à son cou et l'embrassai pour le remercier d'avoir
été notre sauveur. Je ne sais ce qu'il aura pensé de moi dans
le moment, de me voir arriver sur lui tout délabré, sans soû-
le 18 juillet une librairie avec l'enseigne suivante : Au Naufragé de La Méduse.
Corréard fut toujours persécuté par un pouvoir occulte qui semblait vouloir
étouffer la vérité cruelle, mise au jour par ses livres qui divulgaient les crimes
de raliMiidon de La Méduse r[ des luiufrai^és ainsi que le plus cruel abandon des
1.50 nuillieureux du rad«'aii.
MÉMOIRES DU CAPITAINE DUPONT 393
liors ni chapeau et ayant une barbe comme un juif. Je sais
que je n'étois plus reconnoissable.
F^endant que la chaloupe * ctoit occupée à nous sauver, le
braye docteur ^ du bord pensoit qu'il alloit avoir de la
besogne. II fit faire du bouillon qu'on nous donna quand nous
fûiiies tous rendus à bord do L'Argus. Nous on eûmes chacun
une écuellée et un vorre do vin après. II nous sombloit que
nous aurions bien mangé d'avantage. Nous en demandâmes,
mais on ne voulut point nous érouter; on nous dit que l'après-
niîdi, nous aurions une soupe au riz et à l'osoille, il fallut en
passer par là. Si on eut vouhi nous croire, nous aurions
ni^ingé à nous faire tous crever. Les uns cl les autres
diîr^oient : moi je no suis point malade, j'ai l'ostoniac fort et
cola ne me fera point d(? mal. Après avoir mangé notre soupe
on nous dit de descendre dans l'entrepont pour nous faire
psinser, on y avoit fait étendre des pavillons pour nous cou-
C'hier. Le docteur se mit on l)osogne et n'en manqua point.
A4heures(leraprès-midi on nous donna la soupe promise,
c^rvix qui se portoient le mieux furent dinor sur le pont avec
loss. officiers du bord. J'y fus aussi ot je mangeai une cuisse
d^ volaille rôtie. Je bus doux ou trois verres do vin et je
i^^stai sur mon bon appétit, à ce qu'il me i)aroissoit, mais
Pc^\^t-être une demi-heuro après, jo sentis que jo n'étois pas
bi^n, je voulus m'aclieminei' pour (hïscondro dans l'entre-
ront et quand j'eus fait trois ou quatre pas, jo tombai sans
^Oïinoissance sur le pont, la tôto sur un morceau de fer qui
^^rtà amarrer les canons. On mo fit avaler do suite un peu
^*^^éther avec du sucre ot jo n^viiis. On nio donna la main
pour descendre on bas mo coucher. Cet accident me fit bien
Voir que je n'étois pas aussi fort (pu* jo le croyois.
Aussitôt que nous fùmos tous rendus à bord du brick, le
capitaine changea sa route ot fit i^ortor pour le Sénégal,
après avoir abandonne'' lo radeau qui fut sc'chouor au bout
de quelques jours sur la côto à environ douze lieues dans le
nord du Sénégal.
-ë"
XIV. — Arrivée à Saint-Louis du Sénégal. — Le 18 au matin
• Comniandiy par M. L(îniaii:n\
' M. Honauil.
394 MÉMOIRES DU CAPITAINE DUPONT
on aperçut le long de la mer un détachement de nos mal-
heureux compagnons qui avoiont fait cote avec les chaloupes
qui les avoient sauvés de la frégate. Ils firent des signaux,
on envoya la chaloupe à la côte. Il vint dedans deux marins
et un officier anglais, qui étoient chargés de la conduite de
mes hommes. Il demandèrent des vivres et de Teau, on leur
donna une barrique d'eau, du biscuit et de Teau-do-vie qu'on
mit dans la chaloupe qui les reporta à terre.
Le 19 nous mouillâmes vis-à-vis Saint-Louis, mais eo
dehors de la barre '. On rendit compte au gouverneur quoO
nous avoit sauvés, dans sa réponse il disoit qu'il enverroi^^
un bateau le soir pour nous chercher, il nous envoyoit eif
attendant des volailles et une caisse de vin. Nous descen-
dîmes le soir à terre dans le bateau qui vint à bord. On nous
mena de suite à l'hôpital des anglais, où nous fùnies couchés
sur des lits de sangle, sans matelas, avec deux draps sales
et une couvc^rture de même. Le chirurgien-major anglais
vint de suite visiter nos blessures et nous panser. Il nous fit
aussi donner du vin et du pain. Je suis resté à peu près une
vingtaine de jours sur le grabas avant d'être guéri, main-
tenant il n'y paroit plus. Arrivé à Dakar le 30 septembre 1816».
Tout le temps que j'ai été sur le radeau, je n'ai eu que rare-
ment des idées tristes, au contraire lorsque j'étois seul, debout
ou couché, j'avois toujours quelques chansons qui me pas-
soient par la mémoire. Quelquefois je me disois : mais il est
bien singulier que, dans la position ou je suis, j'aie toujours
l'esprit occupé de chansons, tandis que je suis entre la vie
ou la mort î
Nous étions tous les jours environnés de requins, on les
' Ncms (loiiiioiis (Ml appendice la (icscriplion du Sénégal et de son enihoucliure,
que utMis avons trouvée dans le petit eahier de notes du capitaine.
- Le capitaine Ihiponl nous donne d;uis son petit cahier de notes la li^te des
ellels (pi'il avait pu sauver du nautraiic, 1"^ ti, r.
S chriuises. l pantalniis, 1 de Casimir Manc, 1) mouchoirs, 1 porte-manteau,
t hahils, 1 s«Tre-l«He, une paire de has, I couvert d'ar^ienl, une montre avec
sa chaîne, 1 hoiUon de col en or, et 100 francs en art^ent de mes 300 francs
que j'avais sur moi.
Il niKis donne aussi la liste des ohjels qu'il dut acheter.
Ktlets jiris d'aprè> rolimalion, venant de Cleret :
fjii pantalon estimé 10 fr.
V\\ mouchoir noir de !2 Ir.
Kait faire à Sainl-Loui> une juiire de 5:u«Mre.s |)our 1] fr.
MÉMOIRES DV CAPITAINE DUPONT 395
voyoit tout noir autour du radeau, ils veuoient si près nous
sentir qu'on les chassoit à coups do sabre. On voyoit aussi
d'autres poissons. Les dorades ou dauphins se pronienoient
avec les requins, on les distinguoit bien à leurs couleurs
dorées. Les carangues et les bécunes ne manquoient point,
etc., etc. Si nous avions eu dos lignes el dos hameçons nous
en aurions pris considérablement oi plus qu'il n'en auroit
lallu pour nous nourir.
Nos autres camarades do naufrage (|ui ont eu le bonheur
d 'être sauvés dans les embarcations, quoique plus heureux que
nous, n'ont pas manqué aussi à souflrir beaucoup de la t'aim et
<le la soif. Ils ont été Jetés sur cette côte aride d'Afrique, sans
pain et sans eau, et dans un endroit , pour la plus grande» partie,
ii plus de cent lieues du Sénégal ; les autres ii environ r>() lieues.
Los plus près sont restés { jours sans voir aucune figure
humaine, les autres seuil rest(''s ])ar c(mséqucnt bien plus
lon^tems. Ils étoient réduits h manger quelques mauvais
crabes qu'ils trouvoiont sur le sable, et à boire leur urine ou
<le l'eau de la mer. Aussi beaucouj) parmi eux ont-ils attrapé
<lepuis la dysenterie (^t en sont morts: (Tautres ont eu beau-
coii]» de peine à se rétablir. Deux soldats et la femme d*un
caporal de ma compagnie* sont morts dans les déserts. Aux
premiers camps des Maures qu'ils ont rencontrés (car ces
gens-là n'ont point de demeure fixe et vont avec leurs trou-
peaux d'un endroit à l'autre, uK^nant une vie de pasteurs),
''** ont été dépouillés, vol('\s. Plusieurs ont eu les mains liées
"orrière le corps et ont ('té attach(''s à des pi(piets; gardés
O^r l^g lenimes et les enfants le poignard sur la gorge, tan-
î ^**.**U* à M. Lhcurrux, ',1 |Kiin'> dr «iciiii-hii^ piMir uiir irounii' v\ 1H suis.
1^1 ^1 scpU'inhrc, un paiiliilmi d<' tnilr.
j-« *:âî) oclohn', îicIhMi' à .M. Lniuii^r, jUmix s«'r\ii'n»'>. 1 I. li sols.
"ï oilm'iiihrr, iiclielr dp raiii.iii (Ir M. hiiiiiMiiiifMiit, :2 iiMMirhciirs. :2fr.
1(1. i(l. iiiH' uvMW .Mr.
Id. id. ini Imhiik'I noir dr Miir 10s.
Id. id. de Laiizarli, un habit :îfr.
,■• I Id. ^ id. id. i paires dr bas. . Ifr.
f*\i;^^^-^ rouvert d'arj^cnt est aujonrd'bni en ma poss»'>^sinn. il rst nianpK? PP. Il
dotij ^^il (Ui autre couvert cbrz M'"' Vaninai:li»M- AIImmI. à Maiuteuon, qui l'a
dot^i^';: ^ inoii fils Heiu'i LiTuMir. avec le >abn' du cajntaine. l'n autre a été
po><j^ ^* * ('.îraleinent à mou fils j»ar un auln- brrilirr, d Mi\sdeuioiselli'< iMipnut en
de»j|^**5ieut eueore deux. La umnlre du «•a|)itaine Dupcnit a été doiuiée par .Mes-
*^^'Iles Dupont à r^Kuvre du Sarré-CuMU- dr Tan^ .
396 MÉMOIRES DU CAPITAINE DUPONT
dis que les hommes retoiirnoient voir s'ils ne pouvoienÉp^s
en retrouver d'autres. Ils leur donnoient cependant un peu
de poisson sec à manger et de Peau à boire. Un soldat de
ma compagnie, qui étoit resté derrière ses camarades, a été
fait esclave et a été obligé de garderies bestiaux. Un jour
qu'il étoit avec son troupeau, sur les bords du Sénégal, il 1
vit passer un bateau qui descendoit la rivière et qui venoit à '
Saint-Louis, il demanda au maître du bateau qu'il le sauvât
et dit qu'il étoit soldat naufragé de la frégate La Méduse-
Le maître le prit et le sauva. Il nous dit que, tous le tems
qu'il a été avec les Maures, il a été bien nourri, qu'on Iliî
donnoit du couscous et du laitage autant qu'il en voulait. Les
autres ont été conduits à Saint-Louis par les Maures. M. l^
gouverneur a été obligé de les racheter à raison, je crois, d^
70 ou 78 francs par tète. Les Maures ont fait payer un venr^
d'eau 6 francs et quand on en redemandoit un second, L Xs
demandoient encore (> autres francs avant de le donner. Lis
ont fait ce tour là à un capitaine de notre bataillon qui £=^ ®
trouvoit avec ceux qui ont été mis à terre à 00 lieues cl "**
Sénégal. Ceux-là n'ont pas été pillés car ils étoient beaucoi^ ï
de monde ensemble et réunis.
Voilà le fruit de noire belle expédition mal commandée ^ *
mal combinée.
Ce fut le 25 janvier 1817 que les anglais nous firent l^
remise de la colonie. J'avais été envoyé du camp de Dakar à
St-Louis exprès avec mon lieutenant L'heureux pour en
prendre possession. Il étoit arrivé de France une compagnie
sur deux transports de l'Etat, on les débarqua et j'en pris le
commandement à l'île Balagué, et de là nous fûmes transpor-
tés dans la grande péniche à St-Louis le 25 janvier au matin.
Dans la journée les anglais se sont embarqués et nous avons
pris leur place.
Dans 1(^ mois do novembre 1817, j'ai été envoyé à Gorée*
* C/rsl à ce moiiuMil qur \v capilaine «Vrivit sa rolalioii du naufrage de La
Méduse on plulùl >es mémoires.
Le capilaiiio l)nj»oiit rerut pendant son séjour à (lOrée la lettre suivante que
nons possédons.
« A }f. le capitaine Dupont Commandant par intérim à Goréf.
y> Sl-Loui<, le 30 novembre 1817.
» .Vai reçu, Moiisiem-, voire leUre du i>\ du courant par laquelle vou<
MKMOIRES Dr CAPITAINE DUPONT 397
pour prendre lo corainandemciit de la place, et le 22 décembre
j'ai reçu ordre de partir pour France; j'y restai jusqu'au
2^1 décembre au soir, que je gajQ^nai Saint-Louis, pour de
là partir pour France, pour y jouir de ma n^traite. Je suis
arrivé à St-Louis le 'M décembre, on m'a payé ce qui m'étoit
dû et le 2 janvier je me suis embarqué sur la £,^abare La
CbarcDtr. Parti le même jour avec M. Schmalt/ gouverneur
et sa famille, notre traversée a été belle et nous sommes
arrivés en rade de l'île d'Aix le 2S. Nous devions rentrer dès
le lendemain à Rocherort, mais le mauvois tems nous a
empêché d'appareiller et le :>1 nous avons mis à la voile et
rentré en rivière. 11 faisoit un tems sui)erbe. A environ une
lieue (le Rochefort, il est venu un coup de tonnerre qui nous
cl forcé de mouiller. Il est tombé beaucouj) de *^rèle. Nous
îivons été plusieurs jours sans pouvoir appareiller, car les
vents étoient toujours contraires. Enfin un peu plus rappro-
chés de Rochefort, nous avons d(''barqué de />// (Iharrnte et
nous avons ét('* par terre ii Rochefort. Lu (Ihnrcntc n'est
rentrée au port qu(^ quelques jours après et nous avons
l'eçu nos inall(*s. J'ai resté plusieurs jours ii Rochefort, après
quoi, je me suis mis en route i)our Maintenon, où je suis
arrivé le 11 février 1818.
'^'«iniiuiioez (iu'«Mi cxéniliiui tir iin*s (udrrs, M. W li«Mit«Mianl-coloiit'l ^iavol vous
'•vaii remis le coiiHnaïKlfMiicnt de doive et qu'il se reiid;iit au Séiiéi^al avec
'^'- le sous-lieulenaiit I*elil ri le drlarlieineot que vous étiez charj^'é de relever.
> J'ai vu avec plaisir que tout élail parfaitrineiit Iraiiquille à (iorée lors du
^î*pHrl du (loUbri. l)'a[Mès la «(umaissafice cjiie j'ai de vdlrr prudence et du
zelp ijp ^1 I,. licuieiiaiU Nuua, je <uis p«Msuad«' que lout efuiliuuera à bien aller
^^ C|ii«. 1(» phm irraud ordre sera inaiuleuii »laus \(»tre iraruisou, que l'eulèveuieul
"•'^ mauvais sujets reveinis à Sl-l.oui< doit avoir lieaucoup aiurlioré.
. *^ Je vous préviens qu«' j'ai permis à M. M. Maiii^eard, Keiié Dupuy, André
' *>ntois et Ktienue Kuelide de rrlmiruer chez eux, apr«*s en a\(»ii' olitenii les
^♦'nseî^rfiemens dont j'avais besoin dans Tallaire des saisies laites par le brick
''" Ki>i L'Ecureuil.
** Je n'ai jias été salisl'ait de la conduite de .M. Turpiu dans celte occiision
^♦"uniiii» maire do (iorée, vous voudrez bien lui en lémoii-ner mon méc(mtente-
'ient en Kii disant que j'ai jdulot vu dans sa mani«''re de se ctunporter, rinuume
P'^^ttS jxjur (jps babitaïUs en l'anle, (pie le serviteur de sa .Majesté remplissant
^^ ctevoirs et maintenant le bon ordre.
» Recevez, Monsieur, l'assurance de ma parfaite considération.
■** ijd couuaaiidaiit pour le Roi et administrateur du Sénégjil et dépendues.
» J«° SCMALTZ »
39« MÉMOIRES Dr CAPITAINE DUPONT
Le Sénégal
L'embouchure de ce fleuve est fermée par une barre inac-
cessible aux grands bâtiments ; on se sert de petites embar-
cations pour les alléger et, quand ils sont déchargés en partie
et qu'ils ne calent plus que 10 à 11 pieds d'eau, ou leur fait
passer la barre à marée haute.
Les pilotes observent pour passer cette barre la lame, et
ils sont obligés de sonder cette barre tous les jours afin
d'observer les changements qui pourroient survenir d'un jour
à l'autre et plus particulièrement après un raz de marée.
En 1811 la barre k changé, elle n'est plus qu'à trois lieues
dans le sud de l'île St-Louis ; elle étoit à 5 lieues auparavant
et elle était beaucoup plus dangereuse qu'elle n'est aujour-
d'hui. Jadis on prétendoit que sur 10 bâtiments qui passoient
la barre il s'en perdoit un ; mais depuis 1811 que la barre est
changée il arrive peu de malheurs.
Sot es sur la péninsule du Cap Vert située sous le /4« degré
4"]^ de Intitude septentvionnle et le 19^ 50^ 45'' de longitude
occidentiilc.
C'est aux portugais que l'on accorde la découverte de
la presqu'île du Cap-Vert, qu'ils doublèrent en 1440. cepen-
dant l'on prétend que ce furent les Normands qui les premiers
la reconnurent.
Par deux traités l'un de 1701) et l'autre de 1765, Daniel roi
du Cayor la céda à la France, mais cette puissance ayant
négligé d'y construire des forts et d'y envoyer une garnison,
pour s'en assurer la propriété, elle est toujours restée à son
ancien maître jusqu'en 17ÎK) que les naturels, ennuyés de
dépendre de Daniel, aidés secrètement par les habitants de
rile de Gorée, secouèrent U) joug et proclamèrent leur indé-
pendance sous la conduite du mi\vaho\ii Modinl-Guiol), gouver-
neur (W la i)r(^squ'il(* pour le roi du Cayor. Ce peuple libre
se rlioisit pour inaitre le traitre (jui avoit sacrifié les intérêts
(le son maître, on lui adjoignit un conseil de douze marabouts.
sans lesquels il ne j)eut être i)ris aucune délibération, soit
MÉMOIRES Dl' CAPITAINE DIPONT 399
^î>.i"is les affaires civiles et criminelles, soit pour traiter de la
pitix ou de la guerre. Comme il n'y a point de lois écrites,
tovitos les affaires civiles sont Jugées selon les coutumes qui
<^iit toujours été en usage, et les criminelles suivant l'Alco-
van. Les peines sont le bannissement, le fouet et, pour les
{grands crimes, la mort.
La religion est un mélange d(* mahoméiisine et de pratiques
sui)orstitieuses ; le chef de la peuplade est celui du culte reli-
gieux, ce qui peut faire considérer ce gouvernement comme
^^leocratique, dont le chef <\st élcM'tif.
-Le> caractère <l(»s naturels, comme de presque* tous les
i>ouples d'Afrique, est un m('dang(*. de méfiance, de bonté
c^iivors les étrangers, ((u'ils reçoivent plus ou moins bien,
'"î^'oloii que ceux-ci apportent de quoi satisfaire leur cupidité.
^^'^ix-s marabouts leur inspirent une grande aversion pour
■'Os; Ijlancs. ils croyent faire un(* œuvn* méritoire en les trom-
1*^111. Leur conduite dans leur peuplade est bien différente,
^* ^c>nt doux et compatissans ; ils traitent leurs esclaves avec
.^^«î-^Xicoup de bonté, ils les accompagnent dans les champs,
^ ^ travaillent et mangent avec eux, et ils ne les punissent
^ ^* ' ^ t la dernière extrémité.
^-a frugalité est un<* d(* leurs principales vertus, ils ne
^^^ ^Bnt que de riz, de couscous i espèce de pâte faite avec du
^ ^^ l > dans lequel ils mélangent (luebiuefois un peu de poisson
^ ^^ i s ou sec, de bœuf ou de chèvre bouillis, et, d'autres fois,
^^ laitage. Ils ne boiv<'nt que de Teau, cepemlant il y en a
^^^ ^^Ique-uns qui, enfreignant la loi. se permettent un peu de
^^^ , mais en secret.
^^^omme ce peuple est très adonné a l'astrologie judiciaire
il la ïwcvoinoiwic, il est très superstitieux, ce qui lui fait
^^ ^^order une grande conhance aux amulettes qu'ils nomment
/ ^ ^ s-gris, et dont ils couvrcMit (livers(*s i)arties(le leur corps;
-» "^^■^^ sont des espèces de scapulaires en cuir que leurs prêtres
^-^r vendent fort cher, sous le vain prétexte de les préser-
^^^^ * de certains maléfices . Du reste, ils sont rigoureux obser-
■^-^ ^eurs de leurs pratiques religieuses et ils ont une grande
^^ nération pour leurs marabouts.
-fc^^ Xes naturels de cette presqu'île sont d'un beau noir, les
r^^^-^Wïmes, généralement grands et bien faits, sont adrofts et
^ manquent pas d'une certaine finesse d'esprit qui les ren-
400 MÉMOIRES DU CAPITAINE DUPONT
droit propres aux arts s'ils ne vouaient à Tinfamie ceux qui
les professent et s'ils n'étaient pas aussi paresseux qu'ils le
sont. Leur peu de besoins leur fait borner leurs travaux à la
culture du mil, encore n'en récoltent-ils que pour environ
quatre mois ; ce n'est pas cependant le terrain qui leur man-
que, mais ils sont trop fainéants; le reste de l'année, ils en
achètent s'ils en ont les moyens, autrement ils vivent seule-
ment de poisson et de ce qu'ils peuvent attraper. Ils plantent
aussi un peu de giromons (espèce de citrouilles) et des melons
d'eau. Ils élèvent beaucoup de volailles, qu'ils vendent aux
Européens qui trafiquent à Gorée ; ils élèvent aussi quelques
cochons. Ils ont beaucoup de bestiaux, ils vont porter leur
lait à Gorée où ils vendent la bouteille 15 sols. Ils n'ont point
d'arbres à fruits, par paresse, car l'oranger réussiroit fort,
bien ici, le bananier aussi, ainsi que tous les arbres d'Amé-
rique.
Ils portent pour vêtement un pagne, espèce de caleçon
pour les hommes, et de petite jupe très courte pour les fem-
mes, qui descent jusqu'à mi-cuisse. Les plus riches y ajou-
tent une ou plusieurs piècxîs d'une toile de coton, blanche ou
rayée, dont ils s'enveloi)pent en entier ; également ils portent
des sandales de cuir.
Quant aux femmes, excepté la coiffure qu'elles surchargent
soit de verroteries, soit d'une espère de rufisque, espèce de
graine qui vient aux arbres sur les bords de la Gambie, elles
portent aussi des boucles d'oreilles en or mais mal fabri-
quées. J'en ai vu à St-Louis qui portent, les jours de fêtes,
des louis d'or, des pièces de 20 francs ou de 40 attachées à
leurs cheveux et qui leur tombent sur le front. Aucune ne
s'habille comme» nos femmes d'Europe. Les mulâtresses sont
de même, excc^pté (|ue leurs pagnes <lescendent plus bas
et ([u'ils sont d'une étoffe plus riche : elles portent des sou-
liers, mais sont toujours sans bas.
Los nègres ne sortent jamais sans être armés. Leurs armes
consistent en une lance, un fusil ou un poignard, il y en
a qui n'ont qu'une baïonnette, d'autres un couteau, mais
toujours il la main. Ils sont très niellants et très grands
vnl(Mirs.
Ils unt (le petits canots, construits (l'une seulepièce d'arbre
(|U*ils t'ont vtMiir des bonis de la (ranibie. et qu'ils creusent.
MÉMOIRES DU CAPITAINE DUPONT 401
Ils vont à la pêcho et à Gorée quand ils y ont besoin. Ils met-
tent une voile et quand il lait calme ils vont à la pagaie. Ils
prennent considérablement de poisson, ce qui leur sert (|uand
le couscous manque ; ils le font séclier et peuvent de cette
manière le conserver d'une année à Tautre.
Ils récoltent pour boisson du vin de palme, (jui est bon à
boire tout frais, mais s'ai^mt quand il est vieux et ne vaut
plus rien. Ils aiment aussi bt^aucoup l'eau-de-vie et le rhum.
Leurs maisons sont très basses et sont construites coinme
(les colombiers tout en nmd (»t sont couvertes en paille. On
peut jouer du bâton h deux bouts dedans sans crainte de
casser les meubles et la vaisselle, ils ont des calbasses qui
leur en servent, ils couchent sur ch^s nattes (jui sont faites
avec une espèce d'écorce de bambou ou de roseau.
Nos prétendus savants prétendent que cette presqu'ile est
couverte en {jurande i)artie de débris volcani(iues, mais elle
est tout uniment entourée d'énormes rochers, ce qui rend la
côte dangereuse. Ces rochers sont d'une esi)èce ferrugineuse
et s'il y avoit eu un volcan, tous ces rochers ne seroient plus
que de la pierre imnce ' voilii mon idée. Il y a aussi dans
la presqu'ile deux petitt^s montagnes appelées Mamell(»s,
elles ne sont séparé(\s (jue i)ar un très petit vallon. Ceux qui
n'ont vu que cehi les citent comnn» quehiue chos(* de curieux,
mais qu'ils aillent voir les deux Mamelles de la Guadeloupe
et autres en différents endroits: elles sont dix fois plus gros-
ses. On fera sur tout cela (h^ bc^aux rapj)orts ([u'on enverra
au ministre de la marine et cela n'en vaut pas la [)eine.
J'ai vu ces jours passés M. le naturaliste, ([ui est venu avec
nous sur la Méduse, il revenoit de faire nue partie aux
Mamelles, où Dieu merci, il avoit bi(Mi bu du vin de palme,
car il ne pouvoit plus mener son clnnal, c*(''toit le clnnal
qui le menoit, il nous dit avoir vu des mils plus hauts {[\w.
lui et son cheval, ([u'il alloit en envoyer un au ministre de
la marine et lui faire connoitn» l'excelhuit terrain qu'il y
auroit pour former des habitations. .le lui dis : vous écrirez
bien au ministre pour lui faire connoitre ipi'il y a un excel-
* Le capitaine Dupont u raison, la presqu'île du Cap-Vert, ainsi que file
de Gorée sont de formation basaltique, «mnontée de roches ferrugineuses sou-
levées par réruption de basalte.
T. XIll, M. 26
402 MÉMOIRES DU CAPITAINE Dl.PONT
lent terraiu au pied des Mamelles, qui produit de beaux mils-»==r=s,
mais lui écrirez-vous la manière de le faire cultiver ? 11 ma^ e
dit que cela ne le regardoit pas, que le ministre en feroit c(^^- e
qu'il voudroit. Il est bien certain qu'il y a environ 200arpenî^^ s
de bonne terre, mais il y a 10 à 12 mille âmes qu'il faudroi t
chasser et avoir des esclaves pour cultiver le terrain ; "^ai ^
je crois qu'il est impossible d'ét<iblir une colonie ici. Le- :^
blancs ne peuvent pas travailler par rapport à la chaleur 6=^ t
louer des nègres, ils sont trop paresseux, ils ne travailleik^ t
pas pour eux, ce n>st pas pour travailler pour les blancs. ^Si
les blancs plantoicnt quelque chose, les nègres le voleroienfc:-.
Pour y établir Tesclavage, il est impossible, les nègres s> ^
sauveroient dans rintérieur du pays et les maîtres rest^^-
roient seuls, encore heureux s'ils ne les égorgeoient pa ^.
Ensuite le pays est trop sec, il ne pleut que pendant Thiveir*-
nage, c'est-à-dire depuis juillet, jusqu'au mois d'octobre; Y ^
reste de l'année il règne des vents du Nord-Est et des ven t:-^
d'Est, qui brûlent tout. Il n'y a point de rivière entre 1^
Sénégal et la Gambie qui sont à 60 lieues Tune de Tautr^-
11 y a des endroits où il y a des étangs, mais qui donnent 1 ^
peste quand ils sont desséchés.
A la pointe de la presqu'île du Cap-Vert, est l'île de X a
Madeleine, il paroît qu'elle a été autrefois cultivée, car on y
aperçoit encore les murs d'une maison. Cette île peutavoi^
une demi-lieue de circonférence et n'est éloignée de la pre? ^'
qu'île que d'une demi portée de canon. On voit aussi près ci ^
la Madeleine plusieurs rochers hors de l'eau qui servent tX^
retraite aux oiseaux.
Dans le fleuve du Sénégal, on prétend qu'il y a l'île à Mo^'
fil, qui convient pour y former des établissements, cette îl^
est enfermée par deux branches du Sénégal et on peut l'ai''
roser. Le terrain y est excellent mais le caractère des nègres
de cette ile, qu'on appelle Pouls, est le plus méchant «le toi/5
les nègres de r(»s contrées-ci. Ensuite, le voisinage des Mau-
res qui passent 1(» Séiiétral à la nage sur leurs petits chevaux
arabes, fondent dans une nuit sur les troupeaux et sur les
personnes (lisj)orsées et les emmènent avec eux. Ils font les
hommes esclaves. L ile a environ 100 lieues de circonfé-
rence et la population est de peut-être 80,000 âmes.
Il y a une autre ile dans le lleuve qu'on appelle l'île de
MÉMOIRES Dr CAPITAINE DUPONT 403
i. L inteiitioii du gouverneur est de l'aclieter pour y
1er un établissement militaire, elle appartient au roi
Thrazas qui, dit-on, ne demande pas mieux que de la
ire. Elle est à environ :J0 lieues de Saint-Louis et pour-
faciliter la communication entre Saint-Louis et l'île k
fil. Ces deux postes rendroient la navigation pour aller à
im bien plus facile, car quand il plait à messieurs les
Is d'exiger des coutumes, il faut les leur donner, autre-
it on ne pourroit pas passeur.
es Français avoient autrefois dans cette île le fort de
oseph, qui est tombé en ruine, (*t qu'il faudroit réparer et
sttre une garnison. Il faudroit aussi y avoir des magasins
r fournir aux personnes qui de^sireroient s'établir <lans
de Galam dont Je parlerai i)ar la suite,
alam, village d\\fri(|U(% h 350 lieues de St-Louis. Les
içais y ont eu autrefois un(^ pcitite garnison'. Les habi-
5 de cette partie de TAfriciue ont toujours montré beau-
» craffection pour les François. Le (Touv(îrn(Mnent fran-
a l'intention d'y former un <Hablissement et de faire
1er aux noirs tous les renseignements pour pouvoir exploi-
Loutes les mines d'or qui .se trouvent dans les mou-
es environnantes - et tacher d'attirer le cours des
ssses par le Sénégal et le détourner de la rivière Gambie
les Anglais profitent seuls.
BakH.
loiits Hiiiiihoucli.
404 MhMOlRKS Dr CAPITAINE DUPONT
RETRAITE DU CAPITAINE DUPONT A MAINTENON
Ici se terminent les mémoires du capitaine Dupont, il
n'écrivit pas le reste de sa vie pendant sa retraite qu'il passa
à Maintenon, près de sa sœur Marie-Jeanne Dupont.
POINTS HISTORIQUES
M. Savigny, chirurgien de la Marine, Tun des compagnons
du capitaine Dupont et des survivants du Radeau, pendant son
retour en France sur la corvette L'EcAo avait écrit le récit des
tristes aventures des naufragés de la Méduse et du Radeau :
son intention était de le déposer au Ministère de la Marine,
ce qu'il tit le 11 septembre en arrivant à Paris. Grand fut
son étonnement quand il vit le lendemain un extrait de sa
relation dans le Journal des Débals du 13 septembre 1810.
Cette publicité par la voie du Journal des Débats attira à
M. Savigny les plus vives remontrances.
Voici, d'après lui, ce qui fut la cause de cette publication
involontaire, qui brisa la carrière de M. Savigny, et l'obligea
à démissionner. Il s'en alla exercer la médecine de campagne
à Rochefort, victime une deuxième fois de l'ambition des
grands de ce inonde :
M. de Venancourt, capitaine de frégate à Brest, de bonne
foi certainement, lui avait offert de remettre sa relation au
Ministère de la Marine où il avait des amis. Il envoya une
copie k M. Forestier, chef de division à la Marine ; celui-ci,
ami intime de M. Decazes et de concert avec lui, remit la
relation au Journal des Débais dans le but de faire tomber
M. Dubouchage, alors ministre de la Marine, responsable du
désastre de la Méduse.
Les Anglais publièrent à leur tour la relation insérée dans
le Journal des Débats du l'> septembre, puis leurs gazettes
parvinrent au Sénégal. Dans cette traduction amplifiée, il y
avait des passages (jui furent loin de plaire au Gouverneur et
à M. Renaud l'un des ofliciers de la frégate : on décida qu'il
1
MÉMOIRES DU CAPITAINE DUPONT 405
n. '^' avait qu'un moyen de combattre l'effet de cette relation :
a " «tait de tAcher de persuader qu'elle était fausse en plusieurs
p> dïints.
On travailla donc à St-Louis à un nouveau rapport ; on
1~ .supporta pour le faire signer à M. Corréard qui, après l'avoir
I> .ZE^rcouru. refusa de le si^mer parce qu'il le trouvait contraire
a. la vérité.
Le secrétaire du ji:ouverneur revint plusieurs fois à Thô-
j> i tal pour obtenir la signature de Corréard, mais il fut iné-
l> :K:^anlable. — Le gouverneur lui-niêmo le pressa vivement
11. K :i jour qu'il était allé solliciter son retour en France ; il
r ^'^ pondit qu'il ne consentirait jamais à signer une relation
a. m_mssi opposée à la vérité ai il retourna à son hôpital.
Le lendemain, son ami M. Kummer vint l'inviter à retour-
na ^:>r chez le gouverneur et signer le rapport parce qu il était
a-^^^erti que s'il persistait dans son refus il ne retournerait pas
e- x:i. France.
Cette pièce était donc d'un bien grand intérêt pour que la
a-i^nature de M. Corréard, exténué par une longue maladie,
cl ont le rétablissement dépendait de son retour en France,
fut.! pour lui une question de vie ou de mort. — Un para-
jjrr-aphe de cette pièce voulait en effet prouver quc^ la remor-
qL ^le du Ihideaii avait cnssr.
Pouvait-il signer cela, lui tc'mioin oculaire qui pouvait faire
te5?Tuoigner par vingt personnes que cette remorque avait été
Outre ce mensonge, dans un autre passage du rapport, on
disait que lorsque le radeau fut délaissé, les inots barbares :
« rs'ous les abandonnons!» ne furent pas prononcés et
ailleurs, que M. Savigny en publiant sa relation s'était
"Montré ingrat envers des chefs (jui avaient tout fait pour le
sauver personnellement ; il y avait en outre dans le rapport
dos personnalités inconvenantes. - M. Corréard fut surtout
très étonné de voir cet écrit signé par M. Grilfon-Dubellay à
Q^i M. Savigny, de sa propre main, avait sauvé la vie sur le
^^deau.
La mémo manœuvre avait eu plein succès également
auprès de MM. Dupont, L'heureux, Chariot, Jean-Charles et
Touche Lavillette; ils donnèrent dans le piège qui leur fut
^^nciii et signèrent le rapport.
\
406 MÉMOIRES Dr CAPITAINE DUPONT
Ils étaient les uns attaqués de cette fièvre terrible q •^^
moissonnait les Français avec tant de rapidité, les autres*
si faibles qu'ils ne purent pas même prendre connaissance (^•^
la pièce à laquelle le gouverneur leur demandait d'attach^^3î
leur nom.
Ce fut ainsi que ces malheureux furent induits à témoigiig=?ir
contre eux-mêmes, à certifier le contraire de ce qu'ils avaienrr^mt
vu, de tout ce que Ton avait fait contre eux pour les perdr
Ce rapport fut envoyé au Ministre de la Marine ; M. Co:
réard à son arrivée en France, prévint M. Savigny de
manœuvre. Celui-ci s'occupa aussitôt de faire détruire 1
signatures données pour ainsi dire inconsciemment ce qi
lui fut facile.
Voici la lettre que lui écrivit à ce sujet le capitai
Dupont :
« Maintenon, le avril 1818.
Mon cher Savigny,
Au sujet des moyens dont M. le gouvemeu— ^w
Schmaltz s'est servi contre vous à fin de faire oublier Textra-^^^
publié dans le Journal des Débats du 13 septembre 1816. Je vo\^ — ^*
avouerai sincèrement que lorsque j'ai signé la pièce qui me fu-^J^
présentée à cet effet, je sortais de maladie ; j'étais à Thôpital â^^^
Corée ainsi que L'heureux et Lavillette qui était encore malad<^ — ^•
Je n'aurais pas signé si j'eusse vu le journal en question, c ^'
n'est qu'ici que je l'ai vu chez mon frère.
J'avais signé d'après une lettre me disant que vous nous avie^
compromis aux yeux de nos familles. Comme ni moi ni les^
autres n'avions vu votre relation, nous nous en sommes parfai-
tement rapportés à cette lettre, dont Tauteur approchait de fort
près M. Schmaltz.
Dans notre traversée pour venir en France, M. le gouverneur
ne ma jamais dit qu'il eût lu la relation que vous avez publiée
Ce n'est qu'en arrivant à Rochefort que j'appris qu'il Pavait lue.
Je vous salue d'amitié, mon cher Savigny.
Votre ancien compagnon d'infortune,
Dupont, capitaine. »
Quelques jours après, M. Dupont envoya à M. Savigny le
cerlifirat suivant :
" .11' soiissiirn»', c(i'tifie qu'étant à Corée, à l'hôpital, j'ai sig^né
MKMOIRKS DU CAPITAINE DUPONT 407
iine pièce qui m'a Hé envoyôo du Sénégal, laquelle tendait à
annuler le rapport fait par M. Savigny et inséré dans le Journal
fies Débats du 13 septembre 1816. Les moyens que Ton a em-
ployés près de moi ont pu seuls m'y déterminor. Mais aujour-
d'hui, mieux instruit, connaissant enfin la vérité, c'est avec une
A-ivc satisfaction que je désavoue C(^t acte rédigé contre
^I. Savigny qui, dans tous ce» malheureux événements, a
déployé beaucoup de courage et de sang-froid et par là contribué
puissamment à nous sauver la vie.
» Maintenon, 15 mai 1818
»> Signé : Dupont, rapitahic. y>
La plupart des signataires renièrent leur signature comme
leur ayant été extorquée par les mûmes moyens, et écrivirent
en ce sens à M. Savigny qui, dégoûté, car le ministre Dubou-
chage lui avaitécritque tant qu'il serait ministre, il n'aurait
pas (ravanceinent, donna sa démission.
Le capitaine Dupont, plus heureux que M. Savigny, fut
décoré par le roi Louis-Pliilippe, il résulte do notes écrites sur
\m petit cahier retrouvé dans ses papiers, qu'il ne cessa de
s'intéresser aux opérations maritimes et coloniales ayant
pour objet surtout les Antilles.
Le 16 mai 1838, il partit de Maintenon i)Our visiter le port
militaire de Cherbourg.
Il visita l'Arsenal et le Grand-Port, le vaisseau de guerre
Le Gôn('*rcux\ de 80 canons, qui était en armc^ment, le fort du
Homet, le fort de la Digue auquel travaillaient constamment
plus de 500 ouvriers.
Puis dans le port, il visita la frégate Im Belle- Poule de
t>0 canons, ainsi que Lu Culypso, des corvettes, des bateaux
à vapeur, puis les cales sèchc^s oii étaient Lr Friedlniul, de
120 pièces de canon, L\\jn.\\ de 100 pièces. Le Henri IV, de
100 et Le D infirme, do 00.
En sortant il visita la chambre des modèh^s oh se trouve une
pièce de hois retirée de la mer à S'-Waast-la-llougue et pro-
venant du vaisseau de l'amiral de Tourville, coulé pendant
le combat, puis lu (U)r(lerie, bâtiment de 100 mîMres de long.
Le bâtiment stalionnaire (Mail le (Hinndcrini'joi', corvette
de charge.
Le 25 juin 184G, il lit avec son ami, M. Rabourdin, un
voyage à Nantes.
408 MKMOIRBS Dl CAPITAINE Dl'PONT
Itinéraire : Chartres, Prunay-le-Gillon, AUonnes, Ymon- ^n-
ville, Allaines, Janville, Toury, Artenay, Orléans où il logeî^ ^^
à l'hôtel (le France, place Martroy, Tours où il logea à^s. a
rhôlol de la Loire, Angers ou il logea à Thôtel de Londres^ ^ s,
et Nantes oîi il logea à la Maison-Rouge.
Il fit, également a\ec M. Rabourdin, un autre voyage àaâ à
Rouen. Puis il retourna à Paris et visita Versailles, puis Vin m^-
cennes.
En 184S, après la Révolution, il fut nommé capitaine de la^^ Mli
Garde Nationale de Maintenon. Il s'équipa en ravigotant son^":! ^n
ancien uniforme de capitaine ; mais ce n'était plus pour luij m mi\
qu'un titre honorifique, car il était perclus de rhuniatismesr^ ^^^s
et c'était son frère Pierre Dupont qui, en qualité de lieutenants ^U
commandait effectivement la compagnie.
Le capitaine Dupont mourut le G juillet 1850, il fût inhumê^^ é
dans le cimetière de Maintenon.
Extraits rir sn correspondance avec M. Petit, soi^^^^
sous'lieutonant, comme lui naufragé de la Méduse,
Pendant sa retraite à Maintenon, il entretint une corres- ^
pondance suivie avec plusieurs de ses anciens compagnons -^
d'armes.
La plus intéressante de ces correspondances est celle de
M. Petit devenu officier supérieur par la suite ; en voici
(luelqucs extraits, ayant rapport aux personnages qui ont
joué un rôle dans la vie du capitaine.
M. Petit était adjudant dans la compagnie commandée par
le capitaine Dupont, il débarqua le G de la chaloupe de
M. Espiau avec 5G homme.s, près des Mottes d'Angel : il avait
à cette date vingt-huit ans.
C'était un homme ferme et intelligent, ses compagnons -***
d'infortune i>arini lesquels étaient , outre les marins et soldats, -^
MM. Lfihuulrt, payeur au Sénégal, Loiihemmx, cultivateur ^^
naturaliste, Lrrowjc, commis de marine, Déforment aine. —
directeur d'hôpital, DvforunnU j(Mine, guetteur, iJanijlns, *
li('Uicn;uil, Mifici', fourrier, etc., convinrent à Tunanimité et -^
sur-lo-( liauip ih' lui donner \o couiuiandement de la colonne. - "*
Il (HLiauisji niiliîaireuient sa |)etite troupe pour éviter la -^-^
MKMOIRKS DV CAPITAINE DIPONT 40i)
surprise des Maures et des lions ; mais comment se défendre
lies rayons du soleil africain pendant le Jour et de la soif
1 rendant le jour et la nuit?
Us ressentirent le 7, comme les naufragés du Undcnu, les
lîorreurs do la fièvre (ndcntun') spéciale aux pays chauds,
cjuand la faim, la soif et la fatigue anéantissent toute énergie
orhoz les êtres humains.
Ils étaient exténués de l)(\soins et de fatigues, la peau
i^ride el sèche, la langue^ noin* et ratatinée. Ils mangèrent
<ies crabes et burent de l'eau de mer et (h* Turine ; un <rentre
<^ux se déchira les doigts pour boire son propre sang.
Enfin le 12 ils furent faits prisonniers par le prince Hamet,
jirince des Maures pêcheurs comme il s'intituhiit, qui convint
cie les conduire au S^'uégal moy(»nnant. rançon. Le 11), un
anglais, nommé Kfirnrt, habilh' en Maure, vint à leur secours ;
le brick YArr/us les ap(»rçut et leur envoya quelques vivres
ot le 25 juillet, à midi, la caravane réduite à 11 hommes entra
onfin à Saint-Louis.
Ces malheureux, qui avaient enduré tant de privations et
Fatigues, n'obtinrent ensuite pour toute nourriture que du
t>iscuit, tandis que tous les jours, les lâches qui les avaient
abandonnés faisaient ripaille chez les négriers Potin, Duréeu
^t Schmaltz Corréard).
-Le 28 mars 1832. le capitaine Dupont reçoit de M. Petit,
'devenu capitaine, une lettre de Paris qui lui apprend que
^'heureux lui a donné de ses nouvelles, lui a dit être bien
^^vireux et fort satisfait dans son ménage à Vitry, qu'il a vu
^ liiourbonne, le camarade Hovis, lieutenant du O.T régiment,
^•ràsi qu'à Bourbon le brave Richard, directeur au jardin des
I^l^ntes de rîle, qui est marié ii une fille Picard. Danrflas est
'^^ tr*aité à Marsillac. près Lunel, dans le (rard, « Je me rappelle
tovijours nos compagnons d'infortune : les voir me semble
^^^iri doux. J'ai beaucoup regretté la mort de notre Prre le
^^^i>. capitaine Baignères, qui a fini bien tristement. »
t^e 20 janvier 18.7.), en même temps qu'une lettre du père
■^•^^^ rd, un vieux compagnon d'armes, colon à Palmiste (Mar-
\*^ique), capitaine retraité sans retraite, après 70 ans de ser-
*^^^s, qui lui annonce la nouvelle d'un tremblement de terre
^•-^ i a détruit Port-Royal et St-Pierre et lui donne des nou-
illes de camarades communs restés aux Antilles. Il reçoit
410 MÉMOIRES Dr CAPITAINE DrPOXT
une lettre du capitaine Petit qui lui apprend qu'il est norr» mrmé
chef de bataillon au régiment de marine et qu'il va enco Je
en cette qualité boulinguer sur les mers.
Le 3 mars 1839, nouvelle lettre de M. Petit, datée de Par-is.
lui annonçant qu'il va rejoindre au 1" d'infanterie de mar*Î¥ie
à Brest et qu'il verra en passant à Rennes leur ancien et r i^^il
ami Aubry médecin, leur ancien compagnon d'infortune au
camp do Dakar.
Il lui parle également de M. Rouy qui sur La Méduse
était élève de marine et qui vient d'arriver à Alger en qua-
lité de capitaine de corvette sur La CImriine, gabarre sur
laquelle il commande.
« Nous déjeunâmes ensemble, nous parlâmes longuement
de vous. 11 (M. Rouy) me demanda votre adresse que je I «-^^
donnai.
» 11 me dit que devant aller sous peu à Paris, il vous fer.m-
une visite. C'est un excellent et digne homme que vous reci
vrez avec le plus grand plaisir. ^
» Je lui ai également donné l'adresse de Lavillette. Il in ^-
promis de le voir et de parler en sa faveur au maréchal d^
palais, duquel il est très connu. ^ ^
» Je lui ai donné aussi l'adresse de M. Corréard, qu'il désire^^
voir et celle de de Chaumareys qui habite ^ le chaineau près-^
Bellac (Haute-Vieniiei. » ^
Le 10 Janvier 1840, nouvelle lettre de M. Petit, de Brest, -^
lui annonçant son départ pour La Plata, sur le Cassnrd en ^
qualité de commandant en chef de l'expédition de la Rivière -^^^^
de la Plata. ^
Le 0 Août 1843. M. Petit lui écrit de la Basse-Terre et lui '
annonce sa nomination de lieutenant-colonel au 1" Régi-
ment d'infanterie de marine.
«< J'ai trouvé ici le vieux père Decauchy, ancien sous-offi-
cior do votre tcMiips, qui s'était battu en duel avec feu L'heu-
reux; j'ai également causé avec un de vos anciens amis,
M. Honncfon, médecin. Je suis sûr qu'il y a ici encore beau-
coup do vos bons et anciens camarades, le père Paris, etc.
Nous avons perdu le brave prince Royal qui s'était rappelé de
uu}\ (Ml vous i)arlant lors de son passage à Maintenon pour se '
rendre ;i Alger. Je viens d'avoir des nouvelles du Château;
le duc <ie Nemours iH' m'oublie^ pas, car les journaux oiW
MÉMOIRES DU CAPITAINE BUPONT 411
parlé de moi, des quelques services que J'ai pu rendre à la
Colonie dans le funeste tiéau qui a dévasté la Poiiite-à-
Pitre*.
» J'ai retrouvé ici un d(^ vos bons soldats de Ln Médiiso
échappé par le SaLfini : Régnier. Je l'ai bien reconnu ; il m'a
présenté un certificat que je lui avais délivré à Dakar. Il est
employé à la direction du génie pour la conduites des eaux
«le la ville, je le vois tous les jours. »»
Le (i mars 18-M, M. Petit lui écrit de la Basse-Terre qu'il
orient de voir le i)ère Liard très-vieux, mais toujours bien
jX)rtant. « En voyant M. Liard, je pensai de suite à ce pauvre
iTimi défunt L'heureux, que je vis à Vitry dans ses dernières
icnnées; il a par la taille, les manières et la ligure (pielque
i~essemblance avec L'heureux. »
Le 2Î) Juillet 1814, nouvelle lettre pleine de détails inté-
ressants et de souvenir sur la Guadeloui)e et les amis anciens
• l^la Basse-Terre. 11 termine en faisant allusion sans doute
aux morts survenues parmi les survivants du Radeau de la
^MtkUmc : Pauvres B.H. Baignère, L'heureux, Demongeot, et
les autres, Dejanon, Clairet, Lozach, Douglas !...
Le 8 septembre 1841, M. Petit lui annonce l'incendie pres-
ciU(» total de la Basse-Terre du '2^') août dernier. Le désastre
<.^st grand, pauvre pays ! « Le père Liard m'a apporté une
lettre pour vous; le commandant militaire l'a retenu à
déjeuner avec moi, il voulait faire honneur à un vieil ami
«le mon ami Dupont. ••
Le 15 juillet 1845, Monsieur Petit, retraité comme lieute-
nant-colonel, l'annonce ii son ami j)ar une lettre datée de
Paris :
«• Ma retraite a été (ix(''e à 2.400 f. plus ma croix de cheva-
lier de la Légion d'honncmr de l'empire : 250 f. — Total
2S^) f. Voila le résultai de ()5 ans de servic(\s. iW peines
sans nombre. d'a<lversilés inouies, de campagnes nombreu-
* Trenibleniciit dr Wvw du S {vwm \W,\. L' (Constitutionnel du 15 mai
I8i3 dit qut* M. le roloncl iN'lil, cormiiaiid.'ml du 1'' réi:;iuirnt de luariiu* de
la (lUadeloupe a oftcrl au\ Mrss de son réj^MiiuMit de prendre romuM' eidaiils
adoptit's un nombre assez considérable d eidanls devenus orpbelins à la suite
du Ti"emblement de terre du 8 Février derniei'. Le (irand bateau à vapeur
parti pour porter secoui-s à la (iuadeloupe le 21) mars v est arrivé le 12 avril.
La FreKate La Calypso portant à la (îuadeloupe i à ^> millions est parti de
Brest le HO avril avee La ^a)a(h.
412 MÉMOIRES DU CAPITAINE DUPONT
ses sur tous les points du globe, la récompense d'un zèle
à\\n dévouement inviolables ! * »
M. Petit ne profita pas longtemps du fruit de ses trava«^
et de ses souffrances, car le 16 juillet il dût entrer à Thôpit
du Val-de-Grâce où le Capitaine Dupont alla le voir. IL
mourut bientôt ainsi qu'il résulte d'une lettre de Mada
Petit, en date du 28 juillet 1845.
Son ami devait lui survivre encore cinq ans, puisqu'il nu
rut le 6 juillet 1850.
NOTES BIBLIOGRAPHIQUES
Voici les quelques notes bibliographiques que nous avo—
pu recueillir sur les ouvrages parlant du Naufrage de — -
Méduse,
1® Journal des Débats du 13 septembre 1816. Relation, pr::^
M. Savigny, du Naufrage de La Méduse et des événements su^-
venus sur Itî radeau, rédigée sur la corvette l'Écho, pondant soi^^
retour en France.
2° Relation du Naufrage de Lu Méduse, de l'imprimerie P. Du-^
pont, par Corréard et Savigny. Corréard, éditeur-libraire, à
Paris, à l'enseigne du NauCvagé de La Méduse. Plusieurs éditions.
30 Le Mercure, du 22 novembre 1817.
40 Note de M. Loble de Montgaillard, dans sa Revue Chrono-
logique de l'Histoire de France, pages 728-729.
5° Histoire des Naufragés, par Eyriès. Éditeurs, Ledoux et
Theuré.
Cf* Abrégé de la Relation do MM. Corréard et Savigny, par
M. Tigor.
7» Relation du Naufragi» do La Méduse, par Corréard, de Tim-
primorio do P. Dupont, 1820.
8« Ode sur lo Naufrage de La Méduse, par L. Brault.
• Le Capitaine Dupont avait 1.200 f. de retraite et 250 pour sa Croix ilo la
Lêt:ion d'Honneur. Total 1 150 f. résultat de "2^) ans de misère, de bons et
loyaux services. C/élail niaiiire ! mais il fut mieux parlacré enrore f|ur son ami,
rar il eu jouit plus de trente aiuiées. /
MÉMOIKKS Dr CAPITAINK DUPONT 413
{^ Liste dos souscriptions pour les naufragés de La Mvduse,
retrouvés sur le Radeau et sur la F'régate, par la Minerve Fran-
çaise, par le trésorier. Sig-né Bérédouville.
UK> Extrait des Annules et des Sciences militaires, t. I, p. 51.
11° Notes de M. Brédif, ingénieur des Mines, l'un des naufragés
<ie La Méduse.
12® Lia Chaumière Africnine ou Histoire d'une Famille Française
jeU!'e sur la Côte occidentale d'Afrique, à la suite du Naufrage
<le la Frégate La Méduse, par M"'^ Dard, née Charlotte-Adélaïde
Picard, ainée de cette famille, l'un des Naufragés de La Méduse.
1824. Chez l'auteur à Bligny-sous-Beaune. A Dijon, chez Noellat,
imprimeur-libraire, rue du Changi'.
13° En IK37, (jozlan a publié une nouvelle de fantaisie, intitulée :
Dernier épisode du Naufrage de La Méduse.
H° Le Naufrage de La Méduse. Légendes populaires. Paris,
librairie P. Martin, li, rue d(î Grenelle-Saint Honoré. Gabriel de
Gouet, éditeur. Sans date ni nom d'auteur.
15® Histoire compliite du terrible Xaiit^ragv dr la Frégate Fran-
raise < La Méduse », pages 7 à ()4, d'un petit livre de colportage,
contenant le récit d'autres naufrages, par .\dolphe Joly. Paris,
Le Bailly, libraire, rue Cardinale, 6. Sans date.
liyo Annuaire (f Eure-et-Loir. 1851, p. 3Î)8. Nécrologie de Dupont
Daniel, capitaine retraité.
17° Astrologue de la lieaure et du Perche, 1859, p. 110 à 120. Un
des derniers survivants du liadeau de la Méduse île capitaine
Dupont et le sergent Touche-Lavilette).
18° Le Magasin Pittoresque a donné, en 1857, un récit du Nau-
frage, p. 398 à i<)4, avec; six lithographies.
19° \J Intermédiaire des Chercheurs et des (furieux a parlé plu-
sieurs fois du Naufrage de La Méduse (en 1902, n" 955) et autres.
20° Voir aussi la France Littéraire, de Quérard, t. VIII, p. 499.
-^<ir
REPONSE
A M. EUGÈNE LEFÈVRE - PONTALIS
SUR SON ARTICLE
LES FAÇADES SUCCESSH-ES DE LA CATHÉDRALE DE CHARTRE
AU XI« ET AU X1I« SIÈCLE
Il y a un peu plus d'un an, le 21 mars 1901. M. Lefèvrc-
Ponlalis communiquait, en séance de la Société Archéologique
d'Eure-et-Loir, un bref énoncé du résultat des fouilles qu'il-
venait de faire exécuter dans l'avant-nef de la Cathédrale de
Chartres.
Dès cet instant, j'avais remarqué différentes aûlrmations.
qui m'avaient paru hasardées; mais M. Lefèvre-Ponialis
n'ayant pas encore eu le temps d'en dresser les plans, il eût -^
été malaisé de considérer ses oinnions comme définitives, -^
d'autant qu'il nous i»révenait de la publication prochaine el-^'
complète de ses travaux.
Aujourd'hui l'article a paru simultanément dans le volume-?^^-^
du ()!*' Congrès d'Archéologie et en tète du Tome XIIL.V-
des Mrnioives de lu Socictô ArrIn*olof/if/ut* iV Eure-et-Loir . — ""^
M. Lefèvre-Pontalis m'ayant fait l'honneur de me citer et.:^
discuter nombre de fois, j'avais le droit d'y répondre; la -^^"^
découv(M*te d'un certain nombre d'erreurs matérielles, qui -S"
l)euv(mt êtn» préjudiciables aux recherches futures, m'en fait ^
un devoir.
Je ne discuterai pas, cett(^ fois du moins, les opinions ingé- — ^
nieus(»s (Muises ])ar M. Lefèvre-Ponialis, car, pour ce faire, — ^
il faudrait lui opposer d'autres théories, et le nouveau ter- - — '
rain cvi^d pîir hvs découvertes {{\\"\\ a fait(?s, et dont il a tout -^ ^
le mérite, n(''cessite une élude loriirue et minutieuse, ainsi i ^
que beaucoup de relevés conipléiiientaires.
Je me >iiis aliach('' ii sJL'-naler une à une les erreurs malé- '
RhPOXSE A M. LEFÈVKE-rONTALlS 415
riolles qui se sont glissées dans son travail, alin que ceux
liiiî, plus tard, voudront reprendre la question, sachent sur
ciiielles bases exactes ils peuvent s'appuyer.
1^0 plan officiel des fouilles, relevé avec soin par M. Mou-
ton , architecte, inspecteur des travaux, que M. Selmersheim,
architecte diocésain de Chartres, a bien voulu mettre à ma
c^îîsposition, me servira de base de comparaison (lig. 1, 2, 3).
AI. Lefèvre-Pontalis nous raconte' comment il lit ses pre-
mières fouilles, (ruidé par la différence de construction des
t l'fiA'ées des cryptes, par la présence d'une croix peinte en
ï"«>i.ig(^ au sommet de la voiile et par une dalle portant trace
«-l'-îiiuiean scellé dans le carrela<^o, il fit faire nui)remierson-
^li^i^Lçe et, (« le 0 février llMJl, au premier couj) de pioche, les
** ^>uvri(^rs constatèrent la présence d'un mur très résistant
^* ix 0.15 sous le dallage. C'était le soubassement de la façade
'^^ cîe la basilique construite par r('*vêqne Fulbert, de 1024 k
'* 1028, qui fut simplement dc'molie au ras du sol vers la lin
-''• du xir siècle. »»
Il conviendrait, avant d'être aussi alïirmatif queM. Lefèvre-
^"*<3iitalis, d'examiner attentivement si ces maçonneries sont
"^•^ ïi mur et une façade.
CDr le plan des fouilles donné par M. Pontalis ne concorde
ï^îi» avec le relevé officiel fig. li.
«J'y trouve en effet un premier alignement donné par les
^*^>i-i<;onneries de gauche dont le parement ne concorde pas
*^^"eic l'alignement de droit(* donné par les lettres t ii v x,
-'-^^^ fouilles n'ayant pas ét(' faites au centre, on ne sait com-
^^^ Ont ces maçonneries se réunissent, alors ([ue, dans son plan,
-^^ - Lefèvre-Pontalis indique un seul (>t même parement.
n v aurait lieu de rectilier, car cela donne une étrange
"* *-^<j*ade que ce mur nu, tm mauvais appareil, sans porte ni
^^^^Tabassement, et dont les (liliértMites parties ne concordent
I->*.4 s^ entre elles. M. Lefèvre-Pontalis me permettra de douter
^ ^--^ "il en soit ainsi. Une autre façade fui découvei'ie en 1849,
'"^ 1 orsque fut tentée une ])etite exploration souterraine au
<i:entre du Labyrinthe? désigné sous le nom (b» lu IJcuc ; cet
^'*ssai d'investigations archéologiques mit au Jour quelques
^'ragments de sculpture et de marbres et de plus les marches
^ Mémoires, XIU, 3.
U6 K. MATETX
» 11*1111 (*seîilif»r; puis la panti d'un luiir eu appareil romain,
" moellons et briques ; le .snl »''tait Lrarni é^'alemeutcle larL'e»
n briques ayant environ cinquante centimètre» de côté ♦. •
— CATHEDRALE «. CHAHTBE5
no. J.
<^AH:ILHHLS r^EAEOL^
M. Lefèvre^Pontalis essaye (identifier ce mur avec ceU
qu'il il Lï'ouvé « comiDe les ouvriers ont constaté que 1|
" teiTes avaient été remuées contre la façade de la basiliqu?
' Lt'coq, Memoirea, VI, 4:21J.
RÉPONSE A M. LEFKVRK-POXTALIS U7
! Fulbert ', du colé sud, on peut se demander si 1(^ mur
i petit appareil signalé par Leco(| n'est pas le même que
lui de la façade du xr^ siècle tangente au Lnbyrinthe. >»
roisque cette opinion est bien hasardée, car que seraient
3nus les marbres, les marches et Tappareil romain?
^
= 1
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Jl
^
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i LU
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1 ?
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R^
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2^.
X dégageant ce mur vers hî nord, M. Lelevre-Pontalis
X trouvé un second, ptM'ix'udiculaire. « Les terrassiers
ivirent ce mur qui se trouv(î à ()"».*>r) de profondeur, sur
le longueur de (> mètres, dan.s la direction de l'ouest. A
Mémoires^ XIII, 3.
T. XIII, .V.
• '^e ^ÀRi il t'jrmak vers le sud un retour d^angle de 0"25 cr^ui
• v.^aaît 'iu:ter '.'oarre un massif du xin* siècle dont je par Z!le-
• ru t.Lu> loin *. • k-i. M. Lefèvre - Pontalis a fait une fa\^:^te
.1 • -hs^^rvatii-n : le niur «^u il dit être du xi* siècle ne butte ji^^as
«•».nrr^- l*^ [ua.ssif du xiir siècle mais passe par dessus, comi — ne
• u itr '.;: \^ voir dans le plan officiel, donnant l'élévation -^e
la t'ace h :j: e d 0 b ri;jr. '2 . Or ceci a une très grosse iniportanc=^e,
rar >i le oiiir du xi* passe par dessus l'autre, il ne peut ■Bui
être antérieur, donr le prétendu massif du xiii* serait du !cr
t^i ce >oul t'ait renverse toute la théorie de M. Lcfèvre-FœKZDii-
talis, oi-runie ni>iL5i le verrons plus loin.
M. LoL'èvrt^Pimtalis déclare que ce mur est le soub==as-
serueiu du jH>rche »lu chanoine Raimbaud, et nous en don aiie
xuw restitution -. or il n'a pas retrouvé la façade sud de ce
pni» luiu porche, mais, dans son dessin, elle est indiqii^^éo
iusi«* a remirent *ài les f«»uilles n'ont rien révélé, il supprii^«nje
les lieux amotves de contreforts indiquées sur la façade de
FuUhui et établit la façade principale de son porche sur le
retour il'auirle du mur qui a O^Tl cent., alors qu'il doi^^ne
r'TH^à la même façade en cet endroit. C'est évidemin^:::BD(
une erreur de dessin, mais qui détruit toute la restitut^. on
du porche, car sur 0" 71 on ne peut mettre un mur àti~Ois
aivaties doublées sur les deux faces.
M. l.ei'èvre-Pinitalis dit encore ^ « comme le mur de^ Isi
- façade de Fidbert est à 0" lô sous le sol actuel, et la d^*r-
uière assise du mur du [Kuvhe à 0"85 de profondeur, il ^st
- probable que le niveau tlu dallage n'a pas varié depuis le
' \r' sièi*lt\ • Teci est peu probable, car tout autour d(^ ^^
cathédrale les remblais sont de l\ à 4 mètres, et nous verroi^*
plus loin qu'il est le premier lui-même à changer deniv(*î^'^'
Passons mainienaut aux essais de restitution de M. Lefè\' :mr^'
Poutalis.
> Quand Kulberi mourut *. la façade, qui se trouvait *^^
• dn»it iW la secoiule pile à quatre colonnes de la nef
♦ Mémoires. Mil, i.
-• /'/.. Mil. L»().
'/(/., MIL IC
' Id.. MIL \[).
^C'
KKPONSK A M. LKFKVRE-PONTALIS 419
tuelle, n'était pas procédée d'un porche, comme M. Mayoux
3 a supposé. Un large portail en plein cintre donnait accès
dans la nef, et une fenêtre de la même forme se trouvait
percée dans Taxe des collatéraux, au-dessus des escaliers
de la crypte. »
-Te suis tout disposé à céder le porcher h M. Lefèvre-Pon-
a.lis, d'autant que j'avais en soin d'ajouter ipage (i) ' : « le
• dessin figure o représente le schéma de la façade à cette
• C'poque et n'a nullenieutla prétention d'une reconstitution
> exacte. »
31. Lefèvre-Pontalis a-t-il pu voir dans \o mauvais mur en
"ioellons qu'il a l'eîrouvé h) large portail plein cintre et les
^iiêtres dont il nous i)arle. C'estlà, jecrains, beaucoup d'ima-
rînaiion pour un archéologue. Plus loin-, parlant du clocher
^^ Fulbert: u dans son essai de n^stitution, M. Mayeuxa trop
^it empiéter cette tour sur h) mur de fncade >». Je f(»rai
^niarquer que M. Lefèvre-Pontalis, n'ayant absolument rien
^ouvé de ce clochc^r, émet là une opinion toute personnelle
^ cju'il n'est pas plus avancé que moi ;i ce sujet.
Revenant au porche du xr' siècle •'•« ii cette éi)()que, dit-il,
• le chanoine Ilaimbaud (il ajoutc^r en avant de la façade un
*' porche dont j'ai retrouvé h^s fondations du côté nord,
*^ niais ce porche, recouv(»rt d'un plafond de bois n'était i)as
" voûté en berceau et surmonté d'une grande» tribune suivant
^' l'hypothèse de M. Mayeux, |)age 7 \ »►
J'ai relu avec soin la page 7 incriminée, je n'y ai pas écrit
le nom de Raimbaud, M. Lefèvre-Pontalis a pris pour le
porche deux travées d(î nef (iu(\j'ai su[)posées construites par
Thierri, ce qui n'est pas la mémo chose.
« Enfin ^, j'ai remplacé les trois portes indiquées par le
» même auteur par une seule, flanquée de deux baies gémi-
?^ nées ». Invention pour invention, je ne vois pas que l'une
vaille mieux que l'autre, puis(iu'il n'y a rien en cet endroit.
* La pa;;e f> du lirngc à pail, pai^e ilj.j <lu tome XII «les Mèmoirfs.
2 Mémoires, XIII, PJ.
3 /«/.. XIU, 20.
* /(/., XIII, 20.
*/(/., XII, 3G.
420 A. MAYEIX
»» Suivant ropinioii (le M. Mayeux, dit-il encore', le cIlw o-
» (iier nord aurait été commencé vers ll(M) et il faudra^^^U
» regarder le clocher de la Trinité de Vendôme comme si»-z~^ti
•' prototype en faisant remonter cette belle tour à la seconiiE _^e
» moitié du W siècle. Les trois hypothèses sont tout à fa -^ebiI
»• inadmissibles. »
En tête de la première page de Tétude publiée par moi er^E^wen
IIHX) j'avais eu le soin d'avertir les lecteurs en leur disant r
« Nous avons dans cette notice borné nos recherches à Wl la
»> fa<:ade principale, cherchant avant toute chose à établ: MT A\v
» la continuité des transformations qu elle a subies plus qir .w jic
» les dates rigoureuses de ces travaux. Nous nous somme» -Mncs
» contenté de mettre les faits en rapport avec les dates com" ^un-
► nues, nos moyens d'investigation ne nous permettant ps. <r-)as
» (Van contrôler l'exactitude ». Je ne puis que répéter ici 1» -C les
mêmes paroles et ne chercherai point à discuter des dat* Ji^tes
avec M. Lefèvre-Pontalis.
« Le clocher de Vendôme, dont la flèche est identique ^r^i:^ à
» celle de Chartres (pas tout à fait n'est pas antérieure r.s- au
» milieu h du xir siècle » dit M. Lefèvre-Pontalis-, or le
charpentier Bremières, en construisant le beffroi, a lais -^^sssé
son nom et la date de llGîî; on voit donc qu'à la fin c^ du
xir' siècle le clocher de Vendôme était tout à fait termina" :«né.
» L'étude archéoloLTique de la tour du nord prouve que rai=::s-art
• du xr siècle n'a (exercé aucun(» influence sur sa constru^ ^wc-
'• ti<jn •». Lii encore M. L(*fèvre-Pontalis n'a pas bien obser\'—^\'e.
Les parements du clocher portent la trace encore visible» <'n
plusieurs (endroits, et particulièrement à l'intérieur, de la
tailh* en foui!:ère ou arrête de poisson. Or cettt* taillv*-^— * ^
cessé d'exister dès les premières années du xii^ siècle.
1)(* plus les hases dont les profils ont été donnés ]' — J'^r
M. Laiiore et par moi oflrent des boudins cannelés et n'ont j:' J^îi^
d(* trriirc^s. toutes choses qui sont bien caractéristiques du
conimenceiiient du xii" siècle.
Quant il la voûte que sij^niah* M. Lefèvre-Pontalis ^, il }^^ZD' ^
tout lieu (le croire qu'elhî a été rajoutée après coup, car t^— ^''H^'
« Mnnoirrs, Mil. ^2^1.
nd., XIII. ^2-2.
^/^y., XIII. -J-2.
RKPONSK A M. LKFKVRE-PONTALIS 421
repose sur dos colonnes et des donhleanx indépendants, et
alors que celle symétrique du clocher sud tient entièrement
à la construction.
Voyons maintenant l'essai de restitution de la face sud du
clocher nord '.
M. Lerèvre-Pontalis crc'c de toutes pièces deux arcatures
sur la face du clocher, pnMiant des traces de voûtes i)Our des
claveaux coupés.
,"JE LATERALE
PORCHE R:j^/^.L
rr r •
:locher kch:
Au-dessus il ajoute^ un contre-mur de <)"• (Jihrc'paisseursur
un parement où il est lacilcdc constater (MU'ore aujourd'hui
les marques de tâcherons et les traits de taill(\ ce (|ui prouve
qu'il n'a jamais été caché. Son but, en mettant ce placaii'e,
est de dissimuler la retombi'c du contrefort central qu'il
Mémoires, XIII, 22.
422 A. MA YEUX
indique do inènio épaisseur que le premier redent, alors qu: " m\^
est près du double. Il ajoute k gauche une colonne à laqucll JC -TWo
il donne un chapiteau du xii" .siècle, alors que cette colonu m x .ne
date du xvi^ comme le prouvent sa base et son chapiteair-r -kjlu.
Enfin au socle se produit un changement plus important.
Afin de Taire croire (juc les moulures de base du clochers s^=t —se
poursuivaient tout autour et de prouver ainsi que la base A ^ ^ de
la face sud a ét<'» (extérieure, le <lessinat(uir de M. Lelevrr^^'x- re
Ponlalis a remonté dune assise la base de ses colonnes, faif ^i'ial
sant ni(»r la moulure G de la ligure 4 ci-jointe, alors quecetlJ' t -rjtl
moulurcî s'arrête en ce point, et que c'est celle P qui se pr(r>'xr)n
longe et reparaît en K ligure 5.
ABC
C H . I
BASE DU PORCHE ROYAL
^— : ; :.._: " i'lan au np'eau x t .'^..*z^ ^-^
\ . FKi. :•.
'■-^
De plus le sol y est indiqué comme étant autrefois au nive»
du sol actuel extérieur, soit ii 0"'(>,"3 au-dessous du dallajs
(Ml ((îi endroit ei ii 1 "• L") au-d(^ssous du labyrinthe. Il faudra .
s'oiiteiidrc \\ ce sujet.
M. Lerèvrr-j'oiitalis nous a dit ' que le sol n'a p«is vari
depuis io xr siècle, alors sa restitution est inexacte, ouïe s<-:
a reiuoiiK' de 1 '" IT). alors k's fondations de Fulbert et <!
Hainihaud rcssortaieiiî de 0 "' 80 hors du sol au milieu de!
iici", (M' fjui est inij)nssil)l('.
IIL
\
Mrwuirrs MU. 10.
REPONSi: A M. LEFKVRK-PONTALIS 423
Il y a évidemment là une petite erreur de dessin, il y en a
une autre également dans les élévations données pages 7 et 1).
M. Ix>fèvre-Pontalis n'ayant pas pris soin d'indiquer le ni-
V€^all, il s'ensuit qu'il n'a pour repère que le dallage en pente
de O'^oO, depuis /;/ A/V'/;f jusqu'au porche, et qu'il est, par suite,
impossible de l'aire concorder ses dessins.
Passons à la restitution, page 28 :
*< La face méridionale de la Tour du sud fut tout d'abord
>» décorée de deux grandes arcatures en idein cintre posées
» sur un bahut au-d(*ssus du sol, mais (luelquo temps après,
*• vers.1150 au plus tôt, on défonça la première arcature pour
'* percer une porte; en plein cintre, aujourd'hui bouchée, qui
^* iaisait comumniqucT rHùtel-I)ieu avec la chapelle basse où
** venait aboutir un des escaliers de la crypte. »
AI. Lefèvre-Pontalis a ('lé mal renseigné, car ladite arca-
• iro a été construite en même temps que le clocher, comme
1 Of<t facile de s'en assurei- en constatant que le sommier et
^ I>reniier claveau de droite sont taillés et appareillés ainsi
LUot l'archivolte dans les pierres mêmes du contrefort voisin.
X>e plus, si M. Lefèvre-Pontalis avait uncî notion exacte de
^^ cjue sont la construction et la stabilité d'un clocher, il n'au-
^■it pas osé émettre l'opinion qu'on jMiisse ainsi percer après
^^np, dans un angh\ uuo porte d'une dimension aussi grande
^-ris détruire t<jut l'éditice.
^I. Lefèvre-Pontalis est trompé par la présence des chapi-
^^xix et des bases des colonnes, car il dit, en comparant ces
^^sos à celles des portails: «< il est évident qu'elles furent
^^ulptées par les mêmes ouvriers. » Cela est parfaitement
^'^5ii,mais c'est un n'^emploi de matériaux, car les bases et les
^^^piteaux ne sont pas de la même pierre que le clocher. L'es
^^si^s et les chapiteaux sont retaillés, ils ne concordent
P^ïi avec les fûts, toutes choses qui n'(^xisteraient pas si
^^^ chapiteaux et les bases avaiiMit été sculptés pour cet
^^placement, donc ils existaicint avant 1(^ clocher, donc le
porche existait avant le clocher. Or, coninu* il ne nian(iu(*
pas une base ni un chai)iîeau au i)orche, il y avait une autre
face qui a été détruite au moment de la construction du clocher
sud. Cela, M. Lefèvre-Pontalis ne vcMit pas l'admeltre, el il
préfère supprimer ces témoins gênants en les dénaturant.
Pour la façade nord du clocher sud M. Lefèvre-Pontalis
)
42i A. MATEUX
procède de même que pour la façade sud du clocher no^^^-
Il ajoute (page 30) deux arcatures et un glacis, puis il ^::^^
(page 29) « dans la seconde moitié du xiP on a découpé apr — ^^
» coup dans les angles des pilastres huit petites colonnett ^s
» flanquées de deux cavets ». Outre que cette façon de pi- -o-
cédcr est dos plus étranges, si M. Lefèvre-Pontalis avait pas=: se
la main sur deux assises consécutives, il aurait constaté qi 3ie
les nus des tambours des colonnes ne concordent pas dt . Jn
joint à Vautre ; or, si le ravalement (chose bien modem»- e)
avait eu lieu sur place, le nu serait le même. Puis,
M. Lefèvre-Pontalis aurait-il pu prendre les chapiteau:;? Doi
ces colonnettes, non seulement ne furent pas taillées sur plac
mais ont été sculptées par fragment avant la pose, comn
Tavait fait remarquer d'ailleurs le chef de chantier de
cathédrale, un praticien qui a plus de trente ansdechantie ^^^
et connaît son métier.
« Le chapiteau central fut remonté d'une assise à la mon ^^
» époque pour une raison difficile à comprendre. Sa bagi -^^
» fut coupée en biseau pour le raccord avec les tailloirs d(
» chapiteaux inférieurs, et le tailloir du pilastre fut abat
)) pour laisser le <léveloppement nécessaire à la retombée d<
» feuillages qui cacheraient les acanthes du pilastre sculpté<
» ai)rès coup si on faisait redescendre la corbeille au mêi
» niveau que les autres *. »
Ici M. Lefèvre-Pontalis se trompe étrangement; d'abojK- d
ce chapiteau est parfaitement au môme niveau que celui < ^^K- "
côté du i)orche et que celui du côté de la nef, comme on pc ^ "'^
on voir la trace. Ensuite il n'a pas été remonté, car si ce? "■- ^
était, sa trace serait visibhî en <lessous et il ne serait p-^^»^
resté de i)ierre pour retailler les feuilles des pilastres selcur^^ ^
sa supposition. Do môme son tailloir et ceux des pilastr ^f^^^
seraient en tailles d'onglet pour le raccord, ce qui n'est pî^^ '^^
donc jamais le chapiteau n'a occupé dans le clocher une aut -r^^^
place que celle où il est actuellement.
Voici 00 qui a dû se passer selon notre opinion. Tout ^f
monde sait que la porte de <lroite G du Portail-Royal (fig. *^"
a r"80 au lieu de 1"'UG d'ouverture à la porte de gauche
soit 10 cent, de moins. De plus des traces évidentes de reco
' Mrmnirrs. Mil.
»\\
KÈPONSF A M. LEFKVUE-PONTALIS 425
page dômontrent que rctlo portera Oiô oflectivomont rétrécie,
ceci n'est contesté par personne.
Par ronsé(iuent la pile II a ('»t('' rapprochée de la pile F de
la même qiKuitité, et la colonne correspondante Md(; la nou-
velle colonne X.
Rétablissons par la i)ensée (fiii-. iV) la position i)riniitivedes
deux tïits M et N. lors([ue le clocher sud n'existait pas et que
le porche avait une t'açado latérale, l'arc-douhleau portant
les voûtes de ravant-porcht» allait de M en X et le chapiteau
V était au même niveau 1 qiu' le chapiteau M.
FIG.
0. \>
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À. 3.
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l— orsque cette façade sud lut d(''nioli(* et reuiplacn'e par le
'^Cîher, les constructeurs qui TédiliaiiMil ii ralii^-neuicnl de
, ï>.ef s'aperçurent trop lard (|ue le l)iais. par rapport ii la
*^^ïule, les rétrécissait (le()'" in. L(» lui N jivait sa position ar-
'*^>ll('et l'ancien chapit(\'Ui, ([u'ils nvaicni couscrxi', tint être
^^^^loutt' au niveau 'J poiii* relrouvor r;irc-(h)ul)lcau car,
^^^iinu» le n](uitre l'c'pure, rintoi'sc.'ciiou \\o so ti'()uvait plus
^^^ tiième niveau, et cela a dû se passer d'autant i)lus l'acih^-
^^-nt que le premier Joint dQi> arcs était à cette époque tou-
jours horizontal.
Evi<Vmment ceci n'est qu'une supposition, mais elle est
426 A. MATEUX
assez vraisemblable et elle explique le réemploi et la d-^^fïô-
rence do nivean des chapiteaux de ce côté, enfin c'est «ne
preuve de plus que le porche existait avant le clocher, ^c:*ar,
sans cela, il eût suffi de faire l'arc M n avec un rayon <ie
0"»05 de moins, ce qui était impossible avec le porche crle^jâ
construit. \
Si l'on admet Texistence du porche avant le clocher ^i^ ^' 1
on comprend également pourquoi les intersections de ^ ^^^
voûtes ont donné dos courbes différentes sur les deux cXocYieJ^^^
et pourquoi ces traces sont en arc brisé au nord et presqi^^
pl(ûn cintre au sud. ^^
En effet, si nous supposons un cylindre ayant pour seclio^^ ^^
droite un arc brisé coupé obliquement, comme le fait lafac^ '
du clocher sud par rapport au porche, la nouvelle sectioriC^
oblique, tout en ayant la même hauteur que la section droite, ^ ^'*
aura son diami»tro inférieur plus grand et par suite se rap
prochera davantage du plein cintre, ce qui est arrivé ici.
Voici enfin la question la plus importante, celle du démon- ^ •^
tago du portail royal.
M. Lefèvre-Pontalis dit (page 37) : « Parmi les preuves dac-^ "*
» remontage des portes roman(\s, il faut signaler le décro-^-^-
» chôment de leurs assis(\s avec celles dos tours. La réduc- ^— _-
» tion de la sailli(Ml'un contrefort du clocher nord, le placage — <e
)» des statues, la différence do longueur des fûts ornés, cei ^-^^
» tains raccordements maladroits, et la transposition de
» pc^tits chapiteaux qui représentent toutes les scènes de
» vi(î du Christ. »
Nous allons montrer Tinexactitude de ces observations:
point de vue du déplacenicMit du porche.
Le manque de concordance des assises du porche et d ^ ''^ s
clochers ne prouve rien, car do ce que deux constructio'^ ^ ^
n'ont pas leurs assises corn^spondantes il ne s'ensuit p -=: »- ^
fon^Muent qiu^ l'une des doux ait été déplacée. Sans cel- *^'
coiiimo les assises do la nef no concordent pas avec celi^ * '^'^
k\{}^ clochers, on (mi conclurait que les clochers ont été il. * *'
])lac(''s, ce (jui serait ai)sun1e. C(*la signitie donc simplonir • «'^^
(|ue le clocher nord, le porche et le clocher sud sont delr ^ * ^^^
('•poques (li(T(''rentes.
La r(''ductioii dt» saillie ilu contrefort du clocher ncr>^'*^
n'exi^le pas. (M. Merlet qui. paraît-il, est l'auteur de ce* "^^ ^^
I
ribPOXSi: A M. LKFKVKE-PONTAI.IS V27
r>r>inion, a mal renseijjfiio M. Lcrôvre-Pontalis ; on effoU s'il
rk -v-ait regardé lo contrerort Jusqu'en haut au lieu do discuter
.^vir la bas(\ il aurait vu que toutes les moulures qui 1(* déco-
r-oiitysont intactes et s'y retournent exactement. Or, si le
<'< > lUrefort avait été diminué de ()"'12 cent., comme il le dit,
lc*>-; deux mouluH's au moins de la partie supérieure auraient
ô t e.^ coupées.
31. Lrfèvre-Pontalis objecte qu'il a été seulement entaille
<I it ns le bas, ceci est inexact, je l'ai \éri(i('' dejjuis avec unlil
• i i.)lomb et il est ri^^oureusiMuent intact, c'est donc une alïlr-
111 i.iiion absolument |j:ratuite.
Les statues sont mal pbupié'es dans les encoches, fait remar-
•1 i^x cr M. Lelevre-Pontalis ; or, (dles n'ont jamais dt'i être pla-
^11.^ ^es, car elles sont aussi sculptées par derrière, ce qui
^^ " c.^xisterait par si ell(\s avaient du être i)laquées.
X'inégalitc'î des lïits provient d(^ maladroites restaurations
•""^ <"Ddernes, comme on peut \v voir, car tous les lïits rajoutés
^^"> xit neufs.
Xa transposition des cbai)iteaux et des claveaux sculptés
*'-2*s^ t inadmissible, car chaipie pierre compiHMid deux ou trois
^**^ iipit(*aux, et il est facile de se rendre compt(» p;ir le plan
*1^ * <} les portails n'ayant pas le même \)\iïn on ne peut trans-
1^^ > ï'ter un irroujK' ib' chapiteau (b* l'un h l'autre.
Il serait int(''ressant ck' voir si b^s seènes que M. Lelevre-
**<> ulalis dit transposées ne sont pas sculi)t<''es sur la mémo
ï^î ^---»rr(\ Quant aux claveaux ornés, b's arcs n'ayant pas le
^^ ^ ^me rayon, on ne peut transposer une courbure dans Tautre.
"^ Enfin, dit M. Lef(^vre-Pontalis ipai»!* :{'.) , on entailla une
"•* ^^issise du clocher poin- y faire pc'uétrer le j)remier chapi- i
t.eau à droite de la porte ». Il sutlit de re.irarder la i)hoto-
^ï^i^phie du tympan donncM^ dans la monoLrrai)hie (b^ Lassus,
l-*<^> i.n- voir (pi(\ ii cette ('p^'l^ï^'' l'cMitaille n'existait pascMicore.
l'^ufin signalons deux omissions (jui ont b^ir importanc(\
Tl existe à la base dt's deux clochers, en (), Jiu'. t, et en F,
***r>"- 7, deux tablettes dont l'utiliK' ne nous est i)as encore ex-
I^licjné(».
^u milieu de ces tablettes est un scellement de fer. Au
<^lochcr nord M. Lefêvre-Pontalis a pris cette tablette pour
■^ base retaillée du contrefort, nous venons de réfuter c(»tte
^^I>inion. Du ccSté du clocher sud, M. Lefèvre-Pontalis l'a pu-
428 A. MAYEUX
rement supprimée, quoique là elle fût soigneusement m^i^'-^l"*
rée, ce qui prouve qu'elle a été prévue en construisa :M^^^^
clocher.
■ A C A D F-
CLOCHER 3UD
M. Lefèvre-Pontalis a encore supprimé le retour d'angle S
de la moulure de base du clocher.
Cette moulure étant prise dans la base même du clocher ei
se raccordant rigoureusement avec* la base du porche est
une preuve frappante de l'existence (hi porche» au moins en
même temps (pu* l(M-h)clicr sud. Puis il a supprimé également
le l'acconl I (pii (^xisle de ce côié el pas de l'autre.
De même [H)nr les assises liantes du porche, qui, toutes de
ce côté, concordent avec celles du clocher, alors que M. Lefè-
vre-Pontalis dit le contniire.
Enliu, il supprime sous le porche toute l'assise en pierre de
H(Tehèr(^s formant soele p. d. f. (ig. r).x laquelle a la même
RÉPONSE A M. LKFÈVRK-PONTALIS 429
^^Xoulure et règne rigoureusement avec l'assise de base p du
^^locher nord.
Il est vrai que tout cela est contraire à sa théorie.
Par contre, en plus des différentes erreurs déjà relevées,
i^ous trouvons dans son plan des l'ouilles les adjonctions sui-
"V^antos : toutes les fondations du clocher sud et la plus grande
X^'irtie des fondations du clocher nord qui n'ont pas été mises
ît découvert, toutes les fondations du porche, qu'il indique
<i.'oiipées d'avec celles des clochers, alors qu'aucune fouille n'a
^tô faite en cet (Muiroit^une bonne moilii» doi^ fondations cen-
'tirales et les deux tiers do la prétendue façade de Fulbert. Je
mie reproche pas à M. Lefèvre-Pontalis de n'avoir pas fouillé
"Conte la nef, ni d'avoir, dans une restitution, supposé ce qu'il
ZMi'a pu retrouver, mais j(^ trouve excessif qu'il donne comme
jjlan des fouilles faites dans la nef en 11K)1, un plan de son
invention.
Il résulte des constations précédentes et en dehors de
^oute discussion de théorie, qu(^ M. Lefèvre-Pontalis a
1'^ donné un plan inexact des fouilles ; '2" mis le porche de
Tlaimbaud sur des fondations troj) étroit t^s ; :>" donné des
niveaux inexacts ; 4" déplacé les bases des colonnes du clo-
cher nord ; 'y'' ajouté aux diHix clochers des arcatures et des
glacis qui n'existent pas ; (>" déplacé les chapiteaux du clocher
sud ; 7^ coupé un contretbrt d'aniile qui n'a Jamais ét('' coupé :
8*" supprimé les raccords qui exislont à la l)ase du clocher sud.
Dans ces conditions, les bases de sa théorie^ sont trop in-
exactes pour ((u'elle |)uiss(' vAvr utilement discul('e. Il est fort
regrettable qu'un iiomme de sa valeur et d'une érudition aussi
étendue n'ait pas eu i\ sou service des dessins plus exacts.
Je ne doute i)as que. s'il n'eût (He trompé par de faux relevés
et d'incomplets docunK^nts. il n'aurait pas un seul instant
laissé passer les erreurs matérielles énoncées ci-dessus. Tous
ceux qui s'occupent de la Cathédrale de Chartres doivent lui
être reconnaissants de l'intérêt qu'il porte ii ce monument,
du mal qu'il s'est donné et des frais ((u'il n'a [)as hésité à
faire pour mener son étude ii bonne lin. (îrâce ii ces rech(»r-
ches il nous reste un document exact et prc'cieux. c'est le
plan olïlciel des fouilles dressé par notre confrère M. Mouton,
inspecteur des travaux des (Miilices diocésains. C'est sur cette
base qu'il faudra désormais tal)l(M- pour étudier les anciennes
430 A. MAYKIX
façades clo la cathédrale, mais il faudra aussi y ajouter le
plan des cryptes, car là peut-être est la vraie solution.
Quant il moi, si les découvertes de M. Lefèvre-Pontalis
ont changé mes idées sur les déplacements suc<*essifs d<'s
façades et modifié profondément tout ce que j'avais i)u su[>-
l)0ser en 1900, alors qu'il n'y avait encore eu aucune fouille
de faite, je n'en suis pas moins resté convaincu du non dépla-
cement des porches et, cela en dehors de toute question de
date. Voici comment je crois pouvoir l'expliquer tout en
restant en parfaite con(*ordance avec les faits matériels sub-
sistant aujourd'hui.
Le clocher nord fut construit ayant à sa base, du côté sud,
un porche qui ne fut peut-être que commencé et dont nous
voyons aujourd'hui l'assise de base en p. d. f. [iïiç. 5 . Tette
assise en pierre de lierchères, concorde avec l'assise P du
clocher nord et portait le même cavet comme moulure.
Alors que le clocher était déjà assez élevé, le porche actuel
fut construit sur cette assise basse, il fut collé sur le clocher
nord, comme cela est parfaitement visible. Nous donnons
fig. 4 le détail de la base du clocher A et du porche B. On y
voit clairement comment la base du clocher fut entaillée
pour y loger le socle b. L'entaille fut faite plus grande, comme
ilestnécessairedanscessortes(roj)('Tations,et une foisle so<-le
posé, une pièce de raccord 0 fut placée pour fermer le joint.
Ce porche ainsi construit ne dépassait pas le bandeau supé-
rieur, et s'arrêtait à la base des lenêtn^s actuelles, laissant
extérieure toute la face haute du clocher qui se trouvait
ainsi isolé sauf par l'angle sud-est et la partie inférieure sud.
Ceci concorde avec la tliéoriedc M.Lanore, qui, s'il aété» très
atîlrmatif i)our la facc^ est et la partie supérieure d(^ la façade
sud, ne l'a pas été d(» même depuis pour le porche ^
Le portail central avait à droite et à gauche deux portails
égaux (le r"îMi d'(nivertun\ (»t une façade latérale existait
du côté sud, se raccordant avec les anciennes constructions.
Puis, par suite d'événements que nous n'avons pas à recher-
clier, et h une é[K)(iue qu'il n'est pas nécessaire de déter-
miner iiuniédiat(Mnent, h.' clocher sud fut construit. Or. pour
faire ce cluchei", il était nécessaire de démolir d'abord la
^ Voir Proci'S- \ erbiiux \ . oo i .
HÊPONSi: A M. LI-.FKVKK-PONTALIS 'f3l
laçade latérale du porche et de démonter la pile H delà porte
(le gauche ainsi que son tympan et les assises au-dessus jus-
qu'au milieu. C'est ce qui tut l'ait. Le linteau l'ut étayé, les
sculptures démontées et les fondations du clocher commc^n-
cées. Mais l'art avait proj^ressé depuis la construction du clo-
cher nord, les moulures ici sont étudiées, et ri(m n'est lai.ssë
au hasard. La tablette ^' lûir. 7. que nous avons vue en O de
l'autre côté, est ici parfaitement accusée par la mouluration,
enfin nous arrivons au niveau du socle du porche en h. Là,
il y eut un léger tâtonnement pour mettre exactement (Ui
niveau les anciennes bases démontées S avec celles (h' la
pile F (pii n'avaient [)as bougé, et cette hésitation se remar-
que dans le gros Joint h. Le niveau retrouvé, l(»s construc-
teurs posèrent mw assise l);isse S de ()'"v?S cent, de haut tout
autour du clocher et donnèrent ;i cette assise le même profil
en eavet qui est ii la base du [)orche, ils en liront le raccord
en S plan lig. 7 .
Il est intéressant de comparer que, de ce coté tig. Tr, tous
les joints du soubassement sont en II piu'pendiculaires à la
façade alors qu'en 13, d(^ l'auin^ côt('\ ce joint est s(îid paral-
lèle, ce quimontre bienla ditférencedeconstruction d'un c(Mé
à l'autre'. Au-dessus, ils mirent une assise de ()"'()(m de
hauteur, juste do la mênu^ dimension ((ue celle du j)orche.
De l'autn* côté, il y a deux assises de ()"' PJ et ()'" 1() ({ui ne
concordent pasi et prirent la mouluration t dans la saillie
qui leur était fournie [>ar le raccord j.
Cette assise pourtournant le clocber, il leur fut possible
de réemployer, ii la porte du côii' sud, deux (b's anciennes
bases de la façade» latérale (hi porche, et au-dessus ils rempla-
cèrent les ligures al)sentes ou d(''lruit(»s par deux colonnes
en délit. Ils continuèrent à monter le clocher et le i)orche
symétriquement, le raccord j pénétrant toutes les assises
paires dans le clocher, ce qui (\st une t)r(Hive de la construc-
tion simultané(\ Kntin, ils arrivi'rent an niveau des chapi-
teaux à ligurines : là, coninn» autrefois, les scènes devaient
se prolonger autour de la pile d'angle du porche, ils laissi»-
rent à Tintérieur du mur le chapiteau intact et placèrent
rassise du clocher devant. Cela resta ainsi jusqu'au jour
où un curieux, peut-être Paul Durand, lit faire l'entaille
qu'on y voit aujourd'hui.
t'A'Z A. MAVFJX
Il fallait inaintonanl resceller les linteaux restés étayés(
attente. Mais alors, les constructeurs s'aperçurent que, s étai
hases sur l'alipienient de la nef, ils n'avaient pas tenu conip'
du biais de la façade, ce qui, par suite, donnait 0""10 ta
moins. Ce serait une erreur de croire que les constructeui
n'avaient pas soigneusement pris leur mesure; on effet =^'
fitç. 5 , nousadditiimnons la pile K et la porte C nous trou vor
^'"^(J, et, du côté sud, G oi H nous donnent 3 "22, donc il
avait bien la place sufïisante. Mais, comme la pile H, qui étaK::^
autrefois d'angle, a 0 •" 12 de plus que la pile B, c'est sur 1 — -^
porte que c(4te différence se trouva prise. Si les linteau — -■
avaient été déposés, il eût été commode de les scier de chaqu -^
côté, mais comme ils étaient étayés et supportaient tout 1 -^
reste du tympan etlesarcs,il fallut se résoudre à scier les per ^^
sonnages et reprendre ainsi les o «" 10 qui manquaient. Au- i^-J
dessus, le tymi)an était trop grand ; également, on ne pou^aL.^& *
prendre sur l'écoinçon décoré d'un ange, car il eiil fall»^ ^
changer la courbe, et les claveaux n'auraient pas pu resseï^ ^
vir, aussi prit-on le parti plus simple de refaire la figure cen ^^x
traie. Le premier rang de claveau fut posé en rattrapant 1 X
différence sur les trois figurines, le deuxième de même, uiai^^S -^
c'est seulement le socle <le la 4* figure d'en haut qui fut coupe— ^i^
enfin, pour les rinceaux de l'archivolte, c'est une petit cltu—Z"-^ .
plus étroite» de lare de gauche qui en fait l'otîlce. Au-tlessu" ^ ^
trois assises furent poussées régnant exactement avec rpllt^^- ^»>
du clocher, jus(|u'au sommet de Tare; la sixième assise r< ^ *
gnant av(»c celle du clocher, rattrape par deux reden -^.
celle du porche , la sei)lième règne avec le clocher et forn -^
cn^ssette à la deuxième pierre : la huitième et la neuvièn ^cr
jjortent les corbeaux et le bandeau *.
Telle est. d'après ce qu(» nous avons observé sur place,
marche probable du travail; or. cette théorie n'est nullemt - -îi
en contradiction avec les dates fournies par les textes, <
peut fort bien cadrer avec e(»lles données par M. LefèvL ^<
Pontalis lui-mènu». En c^fi'el, si nous prenons, comme lui, 1
diiW de IITm applicable» ii la Vierge, si l'on admet que c'i^^^^^^s
celle donnée par rarchidiacre Richer, on aurait 1150 envii 'oi
pour le commencement de la construction du clocher sud< r7~)u
' Voir lf> |»liot«»jîia|iliit'S «lo U Monm/raphit' (/♦» La^sm.
KKP()!ÇSE A M. LEFÊVRK-PONTALIS 433
durait eiicoroen 1101 don du rhantrc Hu^nios parallèlement
à collo «le Vendôme IKiô, cliarpenlier Hremières . Cela met-
trait los sculptures du portail vers 111.") et le clocher nord
après Vinc(Midio de 11*11. J'avais, dans ma premii're étude,
supposé cette tour antérieure à ll.'îO: or. ii moins d'avoiruui,^
inscription, on ne peut à vinjift-cinq ans près fixer la date
d'un monument, et Je suis tout prêt ii reconnaître mon erreur
î^i des textes me sont Tournis à ce sujet.
Mais tout cela n'empêche pas (jne le porche n'a jamais été
Jéplacô.
A. Mayeux.
Le 10 avril V.f02.
T. XIII, M. '^><
i
NOUVELLE ÉTUDE
SUR LES FAÇADES ET LES CLOCHEK^S
DE LA
]
CATHÉDRALE DE CHARTRES
REPONSE A M. MAYEUX
Après avoir essayé d'établir, au Congrès archéologiq ^^
de 1900, que les portails occidentaux de la cathédrale ^^
Chartres avaient toujours occupé le même emplacements »
M. Mayeux a consacré à la crypte une étude - dont j'ai c ^^V
tiqué les conclusions ^. Dans un travail plus récent S *
conteste l'exactitude de mon plan des fouilles de 1901 eU ^^
portée de mes recherches sur les états successifs de ^^
façade *. Bien qu'il s'attaque à plusieurs points de détail ^^^
lieu de répondre à mes principaux arguments ou de propo^^^
^ La façade de la cathédrale de Chartres du X* au Xllh siècle. Chavires^
Garnier, 1900, in-8o, 18 p.
2 Vabside de la* cathédrale de Chartres du IW au Xllh siècle dans les
Mémoires de la Société archéologique d'Eure et-Loir, t. XIII, p. 49.
3 Le puits des Saints-Forts et les cryptes de la cathédrale de Chartres dans
le Bulletin Monumental, t. LXVII, 1903, p. 389.
* Réponse à M. Eugène Lefèvre-Pontalis sur son article Les façades suc-
cessives de la cathédrale de Chartres au Xh et au Xlh siècle dans les
Mémoires de la Société archéologique d'Eure-et-Loir, t. XIII, p. il 4.
^ Ibid., l. XIll, p. 1.
LES FAÇADES ET LES CLOCHERS DE LA CATHEDRALE 435
«les restitutions diiïerontes, une nouvelle discussion ne peut
manquer d'intéresser les archéologues. Sans avoir la préten-
tion de résoudre tous les problèmes qui se posent depuis
mon exploration du sous-sol entre les deux tours et dans
les deux premières travées de la nef, je crois avoir éclairci
l'histoire des façades bAties au xr- etxir siècle. Les critiques
^^ AI. Mayeux tendent ii renverser ('gaiement les oi)inions
^^ plusieurs nieml)res de la Société française d'archéologie
S"i' la façade de la cathédrale. J'ai donc le devr)ir de les
^(^^futer il l'aide de nouvelh^s observations.
•Jo tiens a expliquer tout d'abord dans quelles conditions
^î entrepris les fouilles. Pour ne pas gêner le service du
^Ito, il a fallu reboucher les tranchées tous les dimanches,
^ «"liii m'a empêche'' de fouiller successivcmient le côté nord
^ l^ï côté sud de la nef. Je me suis contenté de faire creuser
^ nombreux trous de sondage pour m'assurer de rempla-
çaient et de la direction des murs de fondation. Il en
^*^iilte que le plan fort exact, dressé [)ar M. l'architecte
^^^Uton ^ inspecteur des travaux, qni m'a servi à établir
- 11 lien, ne sufîlt pas à indiquer les substrnctions enfouies
'"^tre la façade et le labyrinthe. Pour l'interpréter comme
^ l'ai fait, en con.statant l'existence de tel ou tel mur sur le
"^^^nie aUgnement et à qiiehpies mètres d'intervalle. J'ai
^^îvi les fouilles avc^c le plus grand soin, en tenant un jour-
^ul rempli d'observations techniques, tandis que M. Mayeux
^ «i pu voir qu'une seule tranchée ouverte contre la façade
^^ la cathédrale de Fulbert du cotc'^ sud.
I-.<> plan officiel, qui indique la limite des parties fouillées
^^ les tranchées où l'on n'a pas renc^mtré (i(^ maçonneries,
^^ I)eut pas rendre s(Tvice aux archéologues dans son état
^^^-Xiel, parce qu'il n'indi(iue pas les dates des fondations
uec^ouvertes sous le dallage. M. .Mayeux en a fait telbnuent
reclviire l'échelle que les h^ttres sont illisibles. Je n'ai d'ail-
levxfs fait état dans mon article (pie d(\s n'sultats constatés
p^^ mes propres yeux et non pas de certains rensei-
gnements acceptés sans contrôle, de faux reh^v/'S ou
documents incomplets, e()nime M. Mayeux voudrait \o faire
Croire pour diminuer l'importance de mon travail personnel.
* Article Mayeux. p. iltl, 11:^. I.
436 E. LEFÊVRE-PONTALIS
La façade de Fulbert et le porche de Raimbaud.
La première erreur que j'aurais commise, ce serait à^d.yC^^
affirmé que le gros mur A B, tangent au labyrinthe, est
soubassement de la façade de la cathédrale de Fulber '
Son alignement serait inexact : voici comment M. Mayei^^
essaie de le démontrer. Du côté sud, j'ai fait soigneusemer^ ^,
dégager sur ses trois faces un ressaut du xii* siècle plaqiu^^^,
obliquement après coup contre cette façade. J'ai même figur ^*^^
son appareil avec les chaînages d'angle sur une planch-' -^^
spéciale ^ mais M. Mayeux prétend que la face occidentale J^
de ce ressaut donne un alignement qui ne se raccorde pa .-^^
avec le parement du mur. Or, j'ai vu parfaitement commen^^^t
les maçonneries se rejoignent, puisque ce ressaut, larg^ ^<^
de 2" 15, fait au nord une saillie de 0"62 et au sud une sailli» -ie
de 0"50. D'ailleurs, M. Mayeux reconnaît plus loin qu» Jie
ce ressaut et celui qui fait pendant du côté nord sont de^^^s
contreforts, puisqu'il me reproche de les avoir supprim^^^s
dans la restitution du porche de Raimbaud pour la bonn^Kn.^
raison qu'ils n'existaient pas au xi® siècle.
Ce qu'il était important de constater, c'était l'existence <~ i^
ce mur dans l'axe de la nef, son épaisseur de 2» 25 et 2 a
nature de sa maçonnerie qui n'est pas en mauvais appare^ iml,
ni en moellons, comme le prétend M. Mayeux, mais ^^n
blocage do silex noyé dans du mortier très dur entre de^«ji:a
parements de petites pierres cubiques irrégulières. Si je L '^a.i
identifié avec celui de la façade de Fulbert, c'est qu'il coïn-
cide avec le point où s'arrêtaient les bas-côtés de la crypte
vers 1024, avant leur prolongement d'une travée jusqu'au
pied des deux tours au xii* siècle. M. Mayeux s'étonne que
ce mur ne renferme pas la trace d'une porte, mais à mon
avis son niveau actuel n'atteint pas celui du seuil primitif.
On se trouve en présence d'un mur de fondation et non pas
d'un mur en élévation. Voilà pourquoi il ne présente aucune
trace de baie, de même que les autres façades découvertes
dans la première travée de Ja nef et entre les deux clochers.
^ Mémoires de la Société archéologique d'Eure-et-Loir, t. XIII, p. 4.
438 ' E. LEFKVRE-PONTALIS
Dans lin article précédent *, M. Mayenx a prétendu qus^ 1^
nc^f de la cathédrale de Fulbert était enfouie sous celle « *"
xiii^ siècle, mais, si ses travées communiquaient avec les b «s^ ^-
côtés de la crypte, les murs adossés au terre-plein dans 1 ^^^
iraleries souterraines seraientdes maçonneries de remplissa ^-r<'
au lieu de faire corps avec les pilastres intermédiaires -. ^Mrîlii
outre, on verrait les angles des anciennes piles et le revc??* i-~i>
des grandes arcades. D'ailleurs, si le dallage do la n(»f ^_i iï
XI" sii'clo avait (Hc' au niveau ou même plus bas que le c; «- i-"-
i'(4age actuel de la crypte, on aurait trouvé la trace de bai «*--ï^
latérales en descendant il :r05 de profondeur contre le m -m ^r
du nord du porche d(^ Raimbaud, dont les substructio ^m ^m?
étaient caractérisées i)ardes bavures de mortier^.
On m'a reproché de ne pas avoir fouille le sol plus jii ^'^'
fondement devant la façade cie Fulbert, dans l'espoir
retrouver le portail central dont le seuil aurait coïnci
avec le dallage de la crypte. Cette théorie, qui se trou
('noncée dans l'ouvrage de M. l'abbé Hénault * et q
M. Mayeiix s'elforce de rajeunir, est absolument contredi
par une fouille faite vc^rs 1840. M. Lassus fit praticiuer da
la première travée de la crypte une galerie de sondaf:
Jiorizontale, longue de deux mètres, qui s'enfonçait sous
UM're-plcnn de la nef, mais il n'a rencontré aucune con
truclion *. Il est possibles qu'un mur de façade plus anci
passe au centre du labyrinth(\ mais en l'absence de tout pla
des fouilles de 1810, il est difficile d'être aussi affirmât
que M. LcMOcq sur ce point. Si je n'ai pas fouillé en arriè;
di'<> fondations de la façade de Fulbert, c'est que la remis
en (Hal du dallage du labyrinthe aurait été très coûteuse. ^
M. Mayeux nie l'existence d(*s soubassements du porche d^^
Raimbaud du côtt» nord et supprime du même couj) le texi»^
' L'ahside de la catlirdrule de (Iharlres du III'' au Xlll*" sircle daii> I»—
Mrnioirrs de lu Soc. arc h. d'Eure-cl-Loir^ I. Xlll, p. il).
- (!!'. \']. Lrlrvn'-Ponl.ilis. Le futits dfs Sainls-Forts et les cn^ptes de i
cnl/irdralc de Chaitres d.nis k liullrtln Monumental, I. LXVII, 10Ô3, p. :iî»S^
'■' \\. LrtV'Mc-Poiilalis. Les fuçailes .successives de la cathédrale de (Ihartrcs.
au XL' et au XII' siècle, (Ïj:. "2.
'* lierhenlirs /lii^lDrifjues sur la fondation de léfjlise de dhartres, \i. -i?ti J
"' l'.Hil Piir.iml. Mouoiirajihie de Xolrc-Dame dr (Ihartre.s, p. i.
LES FAÇADES ET LES CLOCHERS DE LA CATHÉDRALE 439
de Tobituaire qui fait mention du porche ajouté par ce cha-
noine devant la façade de la cathédrale de Fulbert, vers le
milieu du xr siècle *. Si je n'ai pas retrouvé le mur
méridional K de ce porche dont les fondations furent sans
doute arrachées au xiii" siècle, il n'eu a pas moins existé. Ce que
j'a.i bien constaté, c'est que l'architecte du xiii® siècle avait
adossé les substructions des deux premières travées contre
crelles du mur nord D du porche de Raimbaud qui venait
buter en L contre la façade de Fulbert. Ce mur a 1"00
d'épaisseur et ses assises de moyen appareil sont reliées par
do gros joints. J'ai reconnu également qu'à six mètres de la
fa-çade, au point marqué G sur mon plan, il se retournait
d'c5querre vers le sud et qu'il avait été coupé quand on avait
établi les fondations de la première façade du xii* siècle qui
se^ trouvait en arrière des tours.
Cette observation m'a permis de soutenir que le porche de
-R-*ximbaud mesurait six mètres do largeur dans œuvre et que
s^^ façade H se trouvait dans l'axe de la première travée de
1«^ nef actuelle. J'ai eu soin de faire remarquer également
Q.^i-e le parement seul du mur occidental de ce porche s'était
^c>iiservé au revers sur une longueur de 0™25 et que l'angle
^^ c>xd-ouest avait été pioché pour établir les fondations de la
^^^thédrale gothique.
Xa coupure qui existe entre le retour d'angle du porche
^^ Raimbaud et les substructions de la première façade du
^'^ïi' siècle est parfaitement indiquée dans la coupe C H
^^^ levée par M. Mouton ^ et dans une planche d(* mon article ^,
''*~^iais ce fait bien constaté n'empêche pas M. Mayeux de pré-
^^i ridre que le mur du porche de Raimbaud passe par dessus
l^s fondations de la façade bâtie derrière les tours au
^^^ïï* siècle, ce qui est absolument faux. Pour trouver un
^^^^cjyen de réfuter ma théorie, il me fait dire que le retour
* Obiit Ragemholdus, siibdiacomis pt cauoiiiciis Sancle Marie, qui (ledit
'^^l^nam partem sue possossioiiis ad edificalioueni veslihuli frontis hujus
^?^<^elesia?. Kené Mcriet et l'abbé Cleival. Un manuscrit chaHiam du X h siècle,
P- 159.
^ Cette coupe d'ensemble de la fig. 2 reproduit la face h g c d c b dont parle
M. >ra>
veux
^ Mémoires de la Société, l. XIII p. S.
\
440 E. LEFÈVRE-PONTALIS
d'angle du porche en question vîent buter contre un mas ^.
du xiii* siècle, tandis que j*ai eu soin d'imprimer « mas ^^
du XII" siècle », ce qui est bien différent. M. Mayeux critiq'^-^^
ensuite ma restitution du plan du porche de Raimbaud, so^^*
prétexte qu'au retour d'angle G le mur de sa façade n'a plt_ ^^
que O"*?! d'épaisseur aujourd'hui et que je lui donne l^î^^p
pour y mettre une porte et des baies jumelles, mais faut-- — ^^ *
répéter encore que l'épaisseur de ce mur était plus granc^^^^
au xr siècle et qu'une amorce de son parement fut scu^^^^
conservée au xiii® siècle?
Comme le mur du nord D avait 1"90 en fondation, je nu ^ ^
suis autorisé à donner 1™50 en élévation à la f açade de crr^^ e
porche, en restituant son plan primitif par des lignes poirr""3 —
tillées. On devait y monter par un escalier de plusieui "S
marches quand la tour du nord fut bâtie. M. Mayeux dit qu il
n'y a plus rien en cet endroit, mais le retour d'équerre dl_ u
mur du porche vers le sud, au point G, prouve la directic^ii.
de son alignement. On arracha ses f<mdations vers le mili(E^i.i
du xir siècle pour établir celles de la façade qui fut mont& ^o
derrière les tours à cette époque. En creusant la cave t.'Mu
calorifère dans le croisillon nord en 1893, on a découvert 1 ^2?«
soubassements d'un porche du même genre qui avait été b£^tî
aux frais du chanoine André, mort vers 1090, suivant u^n^o
mention de Tobituaire. M. Merlet, qui a rendu compte de cr c^s
fouilles, évalue le terre-plein de ce porche à 11 mètres <:lc
longueur sur 8™ 50 de largeur ^ Cette dernière dimension ^î'St
identique à la largeur hors œuvre de l'ancien porche de? !<>
façade.
La façade de la cathédrale de Fulbert devait être percrt^<î
d'un portail en plein cintre dans l'axe de la nef et de doii^
fenêtres latérales qui éclairaient les bas côtés. C'est une di^
position tout ii fait normale et M. Mayeux l'avait lui-mèDJ<?
adoptée dans une étude antérieure^ quand il admettait ixvssi
que la cathédrale de Fulbert avait deux étages, mais aujour-
d'hui, comme il a changé d'avis, il prétend que j*ai fait uni?
œuvre d'imagination.
' Mémoires de la Socirte archrologifjue fP Eure-et-Loir, t. X, p. ÎÎ02.
- Iji façade de la cathrdrale de Chartres du A''* au XIH'' siècle, fi^. '
el H.
LES FAÇADES ET LES CLOCHERS DE LA CATHÉDRALE 441
Les deux autres façades primitives.
En prétendant que Tôvêquo Tliierri, qui consacra la cathé-
drale de Fulbert en 10:37, avait ajouté doux travées ii la nef,
Al. Mayeux s'expose à la critiques car les touilles n'ont pas
Confirmé ce remaniement. Il ne veut pas admettnî l'existence
successive derrière les deux clochers du porche bâti par le
chanoine Raimbaud vers 1050 et d'un second porche cons-
truit vers le milieu du xir siècle qui était précédé des trois
portails de la façade actuelle, mais il ne donne pas son opi-
nion sur le gros mur largo de 1"*07 que j'ai découvert dans
l'axe (le la première travée de la nef et qui est tlanqué de
r^essauts à l'intérieur et à l'extérieur. Je ne répéterai pas ce
C|^ue j'ai dit au sujet de ce mur dans mon ('aude précédente \
niais comme j'ai reporté sur ses fondations la première
IViçacle du xir siècle, en faisant ol)server qu'on avait remonté
après coup des piles carrées désignées par les lettres M et
IX sur mon plan général des fouilles -', on j)eut se demander
pourquoi j'ai attribué ces substructions au xir siècle plutôt
Qu'au xr siècle.
J"ai remarqué d'abord que cette maçonm^-ie ne ressem-
blait en rien à celle d(î la façade do Fulbert, revêtue de
I>etitos pierres cubiques, et ii celle du mur nonl du porche de
Raimbaud, dont les assises de moyen appareil sunt reliées
par de gros joints. Ce qui caract(''rise les fondations de la
première façade du xii*' siècle, ce sont les chainagcs d'angle
de ses ressauts. Or. ces cliainages se retrouvent sur le sou-
bassement du contrefort plaque'' après coup contre la façade
cjle Fulbert du côté sud et sur le gros mur enfoui dans Taxe
des deux tours qui vient recouvrir les substructions du clo-
c-lier nord. D'ailleurs, j'ai constaté (pron avait coupé le mur
d o façade du porche du W sièch^ pour établir les importantes
fondations mises au jour dans la première travée de la nef.
Xl faut donc les attribuer à une date moins reculée.
* Mémoires de la Socirtr, t. XIII, p. X ;» 1 i.
^ Ihid., p. -2.
LES FAÇADES ET LES CLOCHERS DE LA CATHÉDRALE 443
La duroté ot la coiiloiir {^^'ise ou rougeâlro des luorliers
accentuent encore la difrériMice entre ces maçonneries qui
ne sont pas élabli(^sen ^^radins. comme les soubassements de
la cathédrale ^'olliique. Enfin, Ic^s bases et les chapiteaux des ^
deux colonnes en^M^'ées au revers de la façade, (pii por-
taient des voûtes d'oirives (juand les trois [)ortails romans
étaient derrière les tours, ont aciievc' de me convaincre
que les fondations do cette ancitMine façade ne pouvaient
pas ètn» antérieures an milieu du xir' silnde.
Avant ir^Hmlier la restitution d(^s fac(»s dv)< diMix clochers
comprises aujourd'hui dans l'inlc'ricMir de la cathédrale, je
tiens il rendre compte d'une nouvelle fouillo (pu^ j'ai faite
jiour éclaircir le problème (h^ la fa(;ade Iv qui s'élevait à
■i'"."/) dei-rière la façade actuelle. Son axe correspond à peu
près avec celui des arcades voisines dv la [)remière travée
de la nef (pii (h)nneni accès dans les chaindles basses des
cloch(»rs. Le 21 mai KH)L j'avais reconnu r(\\ist(»nce d(> ses
fondations, larircîs i\o. :'*"':):>, et des contreforts M (d N qui se
trouvent au revers. J'avais fait d('\uai;'er ('ij^ahinuMit le contre-
fort occidental (), lari^-e de •J""jr), (pii fait une saillie de l'"4()
sur le nu du mur. l'nc fouille n^ccMite, en date du 5 juin lîKKJ,
a mis au jour le contrefort 1* dont .\L Mayeiix contestait
rexistenc(\ Sé])aré des fondations (hi clocher sud par 2 mètres
de distance, il mesure 2"''A'2 de lari:(»ur et l '" 17 de saillie.
Ses irrandes assises en pierre de H(^rchères viennent s'ent^^'^-
{iw dans le blocag'e du mur, comme celles ih'i< autrc^s contre-
forts. Cet appareil olfn» beaucoup de ressemblance av(îc les
fondations de la faça<h» i)rimitiv(^ du xii^ sii'ch.' découvertes
dans la première travée <le la nef.
Il y a deux ans. j'avais (Uudii' la jonction de ce ^^ros mur
avec les fondations du clocher nord ([ui (h'bordeni de 2^Tyi)
vers le sud. J'avais constate'' (pie les dernii^rs lits du bloca<j:e
de cette façade vonai«Mit recouvrir les soubassements de la
tour du nord au ]>oint manpu'» L sur b» i>lan. II fallait donc
en conclure (jue la façade en ([uestion ('tait post('rieiu*(* ii la
construction du clocher nord. La curiosité archè'olon-ique m'a
poussé à étudier le raccord d(^ ses fondations avec C(dles de;
la tour du sud au point R. Le 5 juin rj()3, les terrassiers ont
rencontré, à O^TO de profondeur, le bloca^^e de ce gros mur,
tandis que les fondati»)ns du clocher smi, en saillie de l'°01
Bord et elle serait antérieure aa clocher stid/Sa date se pla-
cerait entre lUC» et 1145* Au lieu de la regarder comme une
façade proAisuire établie pendant le démontage des trob
portails pour Termer la catliédrale, suivant ma première
opinion, je crois qu'elle correspond à un projet abandonne
LES FAÇADES ET LES CLOCHERS DE LA CATHÉDRALE 445
en cours d'exécution. L'architecte qui éleva derrière les
deux tours la première façade du xir siècle, dont les trois
portails romans et les trois fenêtres faisaient partie, aurait
songé tout d'abord à l'avancer vers l'ouest en bouchant l'une
des entrées de la chapelle basse du clocher nord, mais, quand
la construction de la tour du ^ud fut décidée, il dut renoncer
à poursuivre les travaux de cette façade, car on ne voit
aucune trace de collage sur la pile centrale des deux tours
oii le mur serait venu buter.
J'ai dit que les fondations de ce mur mesuraient
3/" 35 d'épaisseur. Or, celles de la façade actuelle, dont le
TTiLir est épais de 2°» 15 au niveau du seuil, débordent de O^QO
ail revers des portails et ne doivent pas être inférieurs à
'A "■ 95. Néanmoins, grâce aux ressauts O et P, on pourrait
transporter les trois portails sur le mur K, en trouvant la
pliice nécessaire pour le développement des deux piles de la
pox'te centrale, qui mesurent 3" M à la base dans leur plus
g'i'finde épaisseur en y comprcniant le socle de la colonne
en|;ragée du côté de la nef, mais on se heurterait à des
difficultés d'agencement insolubles avec les piles qui séparent
l<^s deux entrées des chapelles situées sous les clochers.
La tour du nord
Dans son nouvel article, M. Mayeux répète un certain
'^^^lîibre d'idées fausses sur la date et sur l(\s dispositions pri-
'^itives de la tour du nord. Il suppose d'abord que ce clocher
'^'-*t:bi\ti dans les premières années du xir siècle, tandis que
^^ construction ne doit pas avoir (Hé commencée avant le
î>'^«ind incendie du 5 septembre 1131. Son opinion est en
désaccord absolu avec la date des plus anciennes donations
P^^iir l'œuvre de la tour faites par Tarcliidiacre (iauli(M% qui
^^-ourut en 1134 et 1138: et par Tarchidiacn^ de Blois,
^ï>.sgerius, dont le décès se place entre ll.'iO et 1112 ^ Les
^^^ pressions «ad opus turris, ad ediflcationem turris», qui se
^ciuvent employées dans le nécrologe, prouvent bien qu'il
^ ^.gissait alors de la construction d'une seule tour.
_ ^ De Lépinois et L. Mcriet. Cartulaire de Noire-Dame de Chartres, t. 'IH,
i*- 124 et 131.
U6 F. LEFÈVRE-PONTALIS
La i)réscnce de l'arc en tiers-i)oint dans les arcatures c* ^*-3
dans les archivoltes des baies de cette tour démontre qu'ilt M: i
faut éloigner plutôt que rapprocher sa date du commence — -^
ment du xii*" siècle. D'ailleurs on y travaillait encore en 114j£rX M
d'après le texte de Robert de Torigny <^ ecclesie cujus turreï=-:s r^^e
tune flebant^». Ce qui permettrait de vieillir la tour Am.m è
nord, si Ton en croit M. Mayeux, ce serait la taille en aréteEE» -Jl
de poisson visible sur (juelques assises, mais il est inexacr -rz*
d'atïlrmer que cette taille cessa d'être employée vers IKX) <J
elle i)ersista au contraire jusqu'au milieu du xii* siècle oi_i- ^ >
Tusaj^e de la bretture se répandit de plus en plus. Le proli m"M\
assez lourd des bases indique simplement que cette tour cr? ..==rr s
antérieure à celle du sud , mais Tabsence de griffes ne prouva —^{
nullement que les colonnes du clocher nord furent appareil -■" .1-
lées dans les premières années du xir siècle, car les colon^^ mi-
nettes des trois portails de la façade en sont égalemeixr ^M]t
dépourvues. Enfin M. Mayeux cherche à fixer l'époque de l^T Ja
construction des tours de Chartres en les comparant t m
clocher de la Trinité de Vendôme dont le beffroi aur£^^=3H
l)orté la date de ll(J.'i et le nom du charpentier F. Brenièr- q^
d'après un rapport manuscrit de M. l'architecte Lenorma^^jrf
en 1841 ^, mais rien ne prouve l'authenticité d'une parei^B/^
inscription. L'ancien beffroi de ce clocher, remplacé en 18 ^;>
n'était pas antérieur au xvi*" siècle, suivant l'opinion (}e
M. Louis Martellièi-e, architecte^ et il devait remontent à
l'époque oii l'abbé Antoine d(^ Crèvent, mort en 15;^), a\~ stit
donné le gros bourdon.
Est-il vrai, comme M. Mayeux le suppose, que la \(>i^ito
d'ogives de la chapelle basse du clocher nord ait <Hé ajoutée
après coup ainsi qn(^ les colonnettes d'angle ? Le profil de
ses nervures, dont les ti'ois tores sont engagés dans un dos-
seret central et dans deux angles rentrants, est i)lusarchaï(pH^
que celui des ogives inférieures de la tour du sud, garnies do
trois l)oudins et do gorgi^s intermédiaires. En outre, sous le
clocher nord, les nervures sont ornées de dents de scie sur
' Historiens de la France, t. XUl, p. IMM).
^ Arrhirm de la (jmuïiissiou des Monuments historiques, Loir-«'t-('.her.
n-^ -285, I». 7.
•^ liullrlin fie la Sarirlr arrlieiiloi/ifjm' du Vendnmois. ISSi, p. iii\{).
n FAÇAHISS ET LES CtOCMKRS DE Lk CATICKDUALK
^47
!ës lati»rales, comme los deux arcades en tiers point
lécorent cette tour du côte sud: c'est une preuve do
|é de rornemoiitatioii. Les colonnettes qui soutiennent
tivps et les rormeretsde la vonle ne font pas rr>rps avec
içonnerie, inuis on peut observer le mèuie dêraut de
p duns les arcatureîî de8 faces ouest et n(jrd de la même
'au revers de la double entrée de la chapelle basse et
la tour méridiouale. Comme les assises des auirles reu-
k sont engagées dans le mur, rarchitecte avait bien
Il remplacement de toutes les colonnettes.
i-m'éionne que M. Mayeux m'épûï*î?îï^' ^^^^^ critique a
)s de la iieiite porte ouverte après coup sur la lace nord
l uienie tour, car il m'accuse irignorer des règles élé-
làin^s de construction au sujet d*un percement identique
que il la base de la tour du sud du c<>té du midi. Celte
i est encadrée h rintérieur par un arc en tiers point,
«a voussure on plein cintre traverse le mur ohliqueruent
cordon torique* qui eucadre les claveaux à rextérieur,
i s'engager à gaucho dans deux assises d'un contrelort
Jlées pour le recevoir, à 0'°50 au-dessus du somuiier.
[oints du jambage gauche de cette porte ne coïncident
Ivec ceux tle la tour, te qui prouve un reruauieuient
la date se place vers le milieu ihi \\r siècle,
reslitution que j*aï donnée de la far^* méridinnale de la
du nord était un siiuple croquis, mais ellr m'a valu plu-
p critiques de la part de mou contnulirlenr qui ne veut
omettre l'isolement Cfmqïb^t *!e la Unw th\ nord k l'épo*
le sa construction et qui prêti^ k M. Launre des réticences
[nent gratuites à ce sujet. Kn eiret. voici comment
rime notre confrère dont je partage complètement
lion. " A la suite de î incendie de 1134, on l'deva en
l de la fac;ade, vers le nord, un clocher unique iout a
^ok% dans une situation analogue à celle du clocher de
i6me^ » La ligure qui accompagne le texte de M. Lanore
Ime bien clairement sa pensée.
i déjà développé les raisons qui m'ont fait rétablir deux
res en tiers point au rez ûq chaussée du clocher nord,
jures
frmiêtntrtion de h fnrafh tie la cathédrûle de VJmrtir^ au M h' sitde^
iHeiue fie f Ali chrétien, L XLIX, Hmi p. Si.
h'tS W. I.El'KVia>PONT\LlS
du cotô sud, en suivant les traces laissées sur le murpa
rinseriion do leurs claveaux dans les assises do la tour». Er
les arrachant, on a cré(» une lar^e rainure qui a été rempli
avec du plaire*'. Cetl(» remarque prouve que ces deux arca j
ir
In
le
.1-
l-ollI.LKS Al" riED DU CLOCIIKR NORD A. Ventre dei.
iures, dont les retonibc'es communes venaient s'appuyer sur
un .L'ros cliapiu*au ou deux irriflnns boivent dans un calice,
avîiient rir moiii<'-es «mi mcnic temps que la tour. D'ailleurs.
une lonille r.iiic le T' mars r.MU, au i)ied de la colonnette do
drniir A.doni la hase est encore visible au niveau du dallage,
a jM'rniis de coiisi.iter (jne son socle est taillé dans une assise
^ Mrnniirns liv la Sorirlr anht'olni/iquc. t. Xlli, p. "l't.
■' l-i'- Imnis \\r 1,1 r.iiniin- ilr u.nirhi' mmiI Mrn \isililos sur la pi. l parro
ijn.' ji' 11- ;ii |iiiii|i(''- iiNiT mil' li-niiclh'.
LES FAÇADES ET LES CLOCHERS DE LA CATHÉDRALE 449
inférieure du clocher. Cette colonnette ne fut donc pas
ajoutée après coup, quand on aurait construit le prétendu
porche que M. Mayeux veut placer entre les deux tours.
Quant à la colonnetto de ^^auchc que j'ai restituée avec
Tarcature en tiers point correspondante, on en trouverait
sans doute quelques traces dans l'épaisseur de la façade*,
car la retombée des claveaux pénètre dans le mur. La colonne
d'angle E, (pii se trouve actuellement derrière le tambour
de la porte, fut posée par J(?an de Beauce en l.'>19 quand le
cliapitre le chargea d'établir une ti-ibune d'orgue. A quel
iirchéologue M. Mayeux espère-t-il l'aire croire que je puisse
c'cjni'ondre une colonne de la Renaissance avec uu(î colonne
cl 1-1 xir siècle?
La théorie de M. Mayeux conduirait à admettre que les
ri C3UX arcaturos en tiers i)oint dont on voit la trace lurent
.ï ^ilisées plus tard comme des arcs l'ormerets par l'architecte
X mi porche voûté, car elles n'ont pas été appliquées après coup
* t il est impossible do nier le collage évident de la laçatie
- ^LjiUre le clocher nord. La restitution des contreforts de cette
"^m ce de la tour soulève des problèmes plus délicats. On ne
><i:?ut songer à Taire porter le contrefort central sur le gros
-- l^apiteau aux deux grillons. Comme il est trop large, il vien-
^ x-'ait masquer le boudin des dcMix archivoltes qui encadrent
^ ^^ntrée de la chapelle et la nc'cessité de faire i)én(Hrer ses
^>^sises dans le mur aurait obligé l'architecte à ail'aiblir la
^^t^tombée des claveaux, comme Jean de Beauce l'a fait en
■'-vSlî) pour encastrer une chandelle en i)ierre tendre. En
^^iitre, la saillie totale do ses deux ressauts, qui est de 0"' 50,
^Vi>passerait de 0'".'>) le bord du tailloir.
On ne peut donc proposer que deux restitutions : ou bien
\o pied de ce contrefort s'engageait dans un contre-mur
épais de 0"' 50, suivant ma i)remière es(|uisse ; ou bien son
ressaut antérieur, qui déborde de 0'":>7 sur le précédent,
s'appuyait sur un solide corbeau, tandis ([ue sa partie^ posté-
rieure, en saillie de O^^'i^ sur le nu «lu mur, comme les arca-
tures, venait s'engager dans l'écoincon formé par la ren-
contre des deux arcatures. Il ne faut pas s'étonner de voir
* Coite colonnette est indiquée en pointillé dans l'état actuel de cette lace du
clocher, fiJ,^ 6.
T. Xni, Aï. 2\)
450 E. LEFÈVRE-PONTALIS
un contrefort porté sur un corbeau, car les architectes du
xn« siècle ont employé des artifices du même genre pour
soutenir des colonnes d'un fort diamètre. Ainsi, à Ventrée du
transept de la cathédrale de Noyon, deux consoles ornées
de rinceaux supportent des colonnes. A Fontfroide (Aude), à
Alcobaça (Portugal) et dans bien d'autres églises bâties par
leurs soins, les Cisterciens ont posé les colonnes des dou-
bleaux de la nef sur des corbeaux très solides ^ A Chartres,
entre le premier et le second étage du clocher sud de la cathé-
drale, la colonnette centrale des arcatures jumelles pren
son point d'appui sur un corbeau dépourvu de moulures.
C'est Jean de Beauce qui a modifié cette disposition ai v
XVI* siècle, quand il fut chargé de monter une tribune d'orgu^^^^^
dont le plancher devait être établi au-dessus de la clef d^^ ^^
portail central. Il coupa en sifflet du côté gauche toute 1 ^^
base du contrefort pour loger la retombée d'une nouvell c?
arcature qui s'appuie sur une longue colonne d'angle et si^^a. r
le gros chapiteau de la pile centrale , puis il fit piocher ^K c?
sommier commun des deux arcatures primitives et les as:^^ î -
ses du clocher pour y loger une chandelle et cinq morceaiz^ :x
de pierre tendre. A droite, il ne fit pas abattre l'arête c~^ u
premier ressaut de l'ancien contrefort et comme on voit li
gauche les arrachements de trois assises superposées sous 1 a
retombée de l'arcatui-e du xvi* siècle, il faut bien en conclw. -re
que le pied du contrefort central se trouvait au-dessous ci e
la clef des deux arcatures du xii* siècle.. Je ne crois pas qu* on
ait pu découper ses assises inférieures après coup d^iis
l'épaisseur du contre-mur.
Le gros contrefort de droite, engagé dans l'angle sud-esi
de la tour du nord, est masqué parle faisceau des colonnettes
du xiiie siècle qui portent les grandes voûtes d'ogives à ren-
trée de la nef. Il était flanqué d'une colonne, comme le
contrefort correspondant du clocher sud. Le chapiteau et l^
dernier tambour de cette colonne, visibles sur la photograph i «
que je dois à l'habileté de M. l'abbé Métais, est engagé darï- s
' L'abside de la cathédrale de Poitiers commencée vers H62, est épaul **-'^'
par des colonnes qui reposent sur des corbeaux. Dans l'église d'Evron (Mayenifc- "^'
qui date du xiv« siècle, on voit également au carré du transept quatre consofc — - ^'^
richement sculptées sous les colonnettes des doubleaux.
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COLÛNNK D ANOLE DU CLOCiJMR KORJ>
loniie enga^^ée, coniine celui de droite, par une
PONTALIS
' de la coniicho
sous les billes du cli)
La t;jhlotto mouliiréi
vient biUiT contre Vi
galo est un rarcord p^
\iir sii^tio et dc'pour"
petites df^nts de scie, h
( lieinent, qui se Irouv
base du doBsorot. à î
tin glacis superieij
des arcatures haut
intactes» inai'f4U<» I"
du retrait destiné ù lui
socle de la colonne |
gée. D'ailleurs, la mit
irros contre fort
dusolélait der*l<
nue touille a perii
rn ILS ta ter.
Passons au coutref<3
tiauche englobé dans ï
t;ade, A il -dessus do 15
de la renèlre vois
tour du nord» ou v(
lenieni un retour d'an
1 intérieur et trois décn
inents du méuiegenre i
(érienr. Le mur de fî*
ÎQiit l'épaisseur est do|
iv doit renferme
ronlrefort large dc
un ressaut de O'**40n
de la net' oii venait se-
la coït m nette S de Tard
de gauche * , J'avais d'i
supposé que ce grande^
fort était flanqui'' d*nï
"»li!j}
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«Yre-PoDtfl
LES FAÇADES ET LES CLOCHERS DE LA CATHÉDRALE 455
un cavet pioché sur la face principale, mais intact sur le côté
sud contre la première marche de la façade. Ce cavet n'était
pas destiné à être invisible. Je l'ai retrouvé au même niveau
sous le dallage dans une fouille faite au pied de la colonnette
A le 1*"^ mars 1901. Il se continue sur le mur à gauche de
cette colonnette, mais il ne se retourne pas sur son socle
dont le cavet est taillé dans la seconde assise. Comme la
première assise du contrefort de droite, mise au jour dans la
même fouille, est en saillie de 1™52 sur le nu du mur et
mesure 0"20 de hauteur, il y avait sans doute deux marches
sur cet alignement pour rattraper le pied de l'escalier qui
montait au porche de Raimbaud devant la façade de
Fulbert.
Pour restituer le socle de la colonne C de la pile centrale,
dont le chapiteau est orne de deux griffons buvant dans un
calice, j'ai fait creuser à son pied, le 24 août 1903, un trou
profond de O'^TS jusqu'aux fondations de la tour du nord. Au
niveau du dallage, on a retrouvé le cavet supérieur taillé
dans une pierre de 0"45 d'épaisseur et plus bas, dans une
assise de 0" 35, le cavet inférieur qui mesure 0°' 13 de hauteur
et 0°*10 de saillie. Ces cotes correspondent à celles des deux
premières assises et des deux cavets inférieurs du contrefort
de l'ouest. J'avais doue eu raison de rétablir deux assises
sous le dallage actuel, contrairement à l'opinion de M. Mayeux.
Entre les fondations du clocher nord et le bord inférieur du
premier cavet du socle de la colonne aux deux griffons, il
n'y a que 0™22, mais cette hauteur devait se réduire à 0™10,
en calculant l'épaisseur dn dallage.
On peut donc évaluer à0'"G5 la hauteur du remblai qui fut
établi contre la face sud de la tour du nord quand on a
déplacé la façade. En i)oursuivant la môme fouille sous
l'arcade de la chapelle basse voisine de la façade, j'ai décou-
vert, à 0"35 de profondeur, le seuil en pierre de Berchères
qui donne le niveau primitif du dallage sous la tour. C'est
une grande dalle qui arrive» ii l""?! on avant de la grille, à
l'angle G, presqu'à ralignenient du dosserot de la colonne C
engagée dans la pile centrale. Au xir siècle, il fallait donc
monter deux marches pour entrer dans la chapelle basse
par l'une ou l'autre arcade, mais elles devinrent bientôt inu-
tiles quand la construction du gros mur K dans l'axe des
456 E. LEFÈVRE-PONTALIS
tours entraîna la nécessité de rapporter des terres entre les
clochers.
J'ai voulu connaître également l'ancien niveau du dallage
au nord de la tour du sud. Le 5 juin 1903, j'ai fait pratiquer
une fouille à la base de la colonne D qui occupe l'axe de la
pile centrale ^ On a trouvé le cavet du socle enfoui au ras du
dallage actuel et taillé dans une assise de ()"*44 de hauteur-.
Comme les terres rapportées atteignent O^Gô d'épaisseur au
bas de la face sud du clocher nord, il faut en conclure que
l'espace compris entre les deux tours fut remblaj'é d'un pied
quand on avança les trois portails. S'il y avait eu un porche
entre les clochers, comme M. Mayeux le prétend, il aurait
fallu des marches pour y descendre après avoir gravi celles
des trois portes, car on ne peut supposer que les glacis du
soubassement des tours étaient enfouis sous le dallage à
l'origine.
La tour du sud.
Il s'agit maintenant de discuter sur l'état primitif de la
face nord du clocher sud ^. A mon avis, les traces des deux ■
cintres surhaussés, qui sont visibles au-dessus des grandes
arcades, correspondent à deux anciennes arcatures et non
pas à des formerets destinés à soutenir des voûtes d'ogives.
Ces arcatures, dont la clef se trouve à un mètre plus haut que
celle des arcatures en tiers-point qui leur font face sur
l'autre tour, n'avaient i)as été prévues dans le plan du sou-
bassement <lu clocher méridional. J'avais d'abord supposé
qu'on avait remonté d'une assise le gros chapiteau de la pile
centrale et qu'on avait retaillé après coup les colonnettes
engagées dans ses angles, car leur diamètre de 0^12 jure
avec celui des autres fûts placés au revers du pilier. Un
nouvel examen m'a conduit à d'autres conclusions.
L'architecte avait d'abord monté un massif central dont
les quatre i)ilastros étaient séi)arés par les colonnettes
« Cf. iiii. :).
- En adiiiHlIanl uti (laIIai:o ê|)ais de 0'" 12, Tancien niveau se trouverait à
0°* 'Mt (le protondeur.
•^ Li restitution fitiurce p. 29, dans le t. XIII des Mémoires de la Société
archf'oloifique porte, par erreur, cetti' léi.'^rnde : « Face sud du clocher nurd -.
Il faut lirr : n Karo nord du clocher sud ».
458 E. LEFÈVRE-PONTALIS
actuelles. 11 avait déjà posé le chapiteau et le tailloir du
pilastre orienté au nord, lorsqu'il prit le parti d'appliquer
deux arcatures contre le clocher sud, suivant la disposition
adoptée par le constructeur de la tour du nord. Pour y
parvenir, il adossa une grosse colonne D contre le pilastre
central en plaquant son socle et en relançant quelques
demi-tambours dans la pile. 11 prit soin de faire concorder
les joints, mais comme la place du chapiteau n'avait pas
été prévue, il coupa le tailloir du pilastre et monta la grosse
corbeille de feuillages au-dessus des autres chapiteaux.
Cet agencement est très maladroit, car le chapiteau en ques-
tion ne fait pas corps avec le sommier et son tailloir vient
cacher les petits chevrons et la moitié du boudin qui se
détachent sur les deux arcades de la chapelle basse. Il est
évident que ce chapiteau fut plaqué après coup, mais comme
son ornementation et les moulures de son tailloir sont sem-
blables à celles des chapiteaux inférieurs, ce remaniement
fut exécuté par les mômes ouvriers.
Au centre, les deux arcatures retombaient siu; la même
colonne encore intacte aujourd'hui. A gauche, on retrouve
encore au niveau du dallage la base de la colonnette B qui
supportait les claveaux d'une arcature. Elle ne fait pas corps
avec les assises do la tour, comme celle qui se trouve en
face contre le clocher nord. J'en conclus qu'elle fut encas-
(n'o après coup dans Tangle du contrefort. La trace de
l'arcature de droite n'est visible que du côté gauche depuis
le sommier jusqu'à la clef, sous l'arcature plaquée contre le
mur au xvi*" siècle et soutenue par la colonnette F, mais en
traçant sa courbe au comi)as, on voit qu'elle retombait sur
une coloiinetlo T noyée dans la facjade \ comme sur la face
correspondante do l'autre clocher.
La restitution du pied des contreforts qui épaulent cette
face (le la tour méridionale soulève moins de difficultés que
pour l'autre clocher. Le contrefort central, dépourvu de
ressaut, n'aurait pu descendre sur le gros chapiteau sans
c()ui)er los ('lav(\'inx {\os arcatures et do la dernière voussure
(\o^ îircados <l(» la (•hapoll(\ 11 venait donc s'engager dans
récoinçon des doux arcatures, comme l'indiquent du côté
' r>lt<' coloiuu'ltr «>l indiquée en poinlillé dans la fig. 8.
E, Lerûvre-Pualttlia pboU
FACE NORD DU CLOCHER SUD
Chapiteau central.
(
TU.. 0.
ES FAÇADES BT LES CLOCHBKS D.E LA CATUl^URAr.E 4X9
dotix assises on pierre de Rerchèros dont l'autre
ïi reniplaeëe par de hi piei^re len*ii'e au xvr sieele.
JeandoHeaiire Jil
ut piorherrécoin-
f y encastrer du
it relia la base du
ft au taUloir du
u par une liinjjuû
I délit qui fiu'Mïé
ier lie ran^aiure
^ soutenir la irî-
rgue.
18 au contrefort de
A.U niveau dudal-
isail uneî^ailUeiîe
uime l'indique iiu
II visilde rlans le
la pile ri anj/le du
ie. A la uioitie de
pr, ce contrefort
kqué irune crnjHse
Migcigée dnal ciui[
^oiirssontenrore
'u -dessous lie l;t
qui passe sous les
Liorlicr. Plus bas,
i.ses pnrlent les
la eolornie pri-
li descendait a un
ïfficile a dêtern»!^
i ehapitean , ([\\\
i trouver à la liau-
coruirhi*aniodil-
il conronnt* d un
M s, eornnie leseo-
n joueid le n'df
^forts au tlernier
la même tour*
I
tOLONSK J^AN'iLli I>e CLOrUKR hLL»
Ué le contrefort correspondant du clocher nord soit
it pourvu d*une colonne, on ne doit pas supposer
460 E. LEFKVRE-PONTALIS
que Tarchitecte de la tour du sud avait lancé un grand arc
entre ces deux contreforts pour encadrer une tribune, car il
aurait eu soin de placer sa colonne en face de l'autre, tandis
que les axes des deux colonnes sont à tPCO de distance.
L'une est en dehors, Tautre en dedans des piles d'angle du
xiir siècle qui sont reliées par un doubleau en tiers-point
dont le biais est très accentué. C'est pour faire pendant à
la colonne engagée dans le contrefort d'angle du clocher
nord que l'architecte de la tour du sud avait adopté une
disposition identique.
Adroite, le contrefort principal est engagé dans la façade,
mais il ne mesurait pas 2" 15 d'épaisseur comme la façade,
car on ne voit à l'intérieur aucune trace de ressaut. Le ban-
deau mouluré de la corniche pénètre directement dans le
mur sans décrochement. Le ressaut qui était destiné à loger
la colonnette T de l'arcature inférieure de droite se trouve
donc dans l'épaisseur de la façade, k 0" 40 environ du revers
du mur \ A l'extérieur; le gros contrefort ressort en arra-
chement entre la corniche du premier étage de la tour et
celle des trois portails. On voit nettement comment des
pierres de la façade furent relancées dans ses assises primi-
tives et comment le retour d'équerre de la tablette qui règne
sous les baies du clocher a été coupé.
La corniche qui forme l'appui des trois fenêtres de la
façade vient buter dans le ressaut formé par ce gros con-
trefort et le petit contrefort d'angle. Au-dessous on a pro-
longé les lits d'assises du clocher jusqu'à la ligne d'axe du
portail de la Vierge quand on a remonté la façade, mais au
niveau de la troisième assise avant la corniche des portails,
il faut signaler un décrochement à moitié de cette distance.
Pour loger la retombée du cordon et trois figurines infé-
rieures (le la seconde voussure do la môme porte, on entailla
ce contrefort comme celui qui lui fait face sur la tour du
nord-. Dans mon premier essai de restitution, j'avais ligure
une colonne engagée dans la partie haute de ce contrefort
^ La fifîiire 6 dr l'articl»' <le M. Mayeux tond à démontrer qiip W chapiteau
d«* celte colonne aurait été démonté après la démolition de la lace latérale du
prétendu porche, mais il ne peut donner aucune preuve de cette opération.
- Cf. De Lasteyrie. Etudea mr la sculpture frnnçmsc au moijen nije, pi. IV.
LES FAÇADES ET LES CLOCHERS DE LA CATHÉDRALE 461
par une raison de S3anétrié, mais comme j'ai prouvé que le
contrefort correspondant du clocher en était dépourvu, je
n'ai pas cru devoir la rétablir.
Sur la faco méridionale do la tour du sud s'ouvro un por-
tail en plein cintre porcé après coup, conimo jo continue à
le soutenir. M. Mayeux croit au contraire qu'il existait à
Torigine et prétend que j'ignore les conditions essentielles
de la stabilité d'un clocher. Je lui ferai d'abord observer qu'on
a percé après coup au niveau du sol des entrées modernes
dans des donjons du xir siècle bien plus épais que le clocher
en question sans les faire écrouler, notamment à Étampes
et à Beaugency. 11 serait facile d'en citer d'autres exemples.
Quand M. Flachat a repris en sous-œuvro la tour centrale de
la cathédrale de Bayeux et quand M. Bœswihvald a exécuté
un travail analogue sous les tours de Notre-Dame de Laon,
ils ont mené à bonne fin une entreprise beaucoup plus dan-
gereuse.
L'architecte qui fut chargé de percer vers 1160 une petite
porte à la base du clocher sud de la cathédrale de Chartres
eut soin de s'éloigner autant que possible de l'angle sud-
ouest de la tour par mesure de prudence. On i)eut faire la
môme observation en (Hudiant la porte déjà signalée au
nord de l'autre clocher. Voilà pourquoi ces deux baies sont
désaxées par rai)port à la distance qui sépare leurs piédroits
des contreforts voisins. Ainsi, à la petite porte du clocher
nord, cette distance est de 0"'Î).S à droite, c'est-à-dire du
côté de l'angle, et de 0'"3U à gauche. De môme, le jambage
gauche de la porte du clocher sud mesure 0"' 43 sans la
colonne et celui de droite, près du contrefort central, 0" 12
seulement.
M. Mayeux a constaté comiiu^ moi que les chapiteaux et les
tailloirs de ce portail, ainsi que les socles des deux colonnes
engagées, garnis de grands oves perlés, comme celles des
trois portes de la façade, sont des œuvres d'un style plus
avancé que celui de la grande arcature de droite. 11 conclut
à un réemploi de matériaux provenant d'un porche accolé au
sud du clocher nord, mais quel inU'rèl un architectes aurait-il
eu à changer les bases et les chapiteaux de ces deux colonnes
vingt ans peut-être après leur pos(^? Au contraire, si l'on
admet que la porte en question fut percée et décorée par les
tH*2 E. I-KFKVRi:-PONTALIS
ouvriers qui mettaient la dernière main aux sculi)lures dos
trois portails romans, la ressemblance signalée dans les
socles s'explique aisément, sans recourir à Th^^pothèse d'un
porche <lontla l'ace méridionale aurait été détruite au moment
de la construction du clocher sud.
L'archivolte de ce portail doit être garnie d'un boudia
caché sous un enduit moderne, mais son cordon torique vient
A. Voiilre del.
UASK l)i: PORTAIL I.ATKKAL Dî' CLOCHEK ST'D
hnUn- à droite sur le contrefort contrai du clocher, au lieu de
s'appuyer sur lo soimiiier ((nmiio do l'autre coté. J'en avais
conclu que la rotoiiibéc dc^ cette moulure n'avait pas été
pn'vm? à l'oriiilno. M Mixycxw constate que son premier cla-
veau do droite est taillé dans l'assise môme du control'urt
LES FAÇADES ET LES CLOCHERS DE LA CATHÉDRALE 463
central, mais il suffit de regarder attentivement ce raccord
très maladroit, destiné à éviter le glissement des claveaux,
pour voir que cette pierre a été relancée après coup. En
perçant le petit portail do la tour du nord, l'architecte a
préféré entailler doux assises du contrefort d'axe pour le
même motif, comme je l'ai dit plus haut.
Pour éviter le décollement des deux colonnes de la porte
percée dans la tour sud, le maître de Tœuvre les Ht tailler dans
des assises de même hauteur que celles de la tour qui furent
relancées de façon à faire coïncider les lits, mais, à droite, il
n'évita pas l'inconvénient de faire un long joint vertical contre
le contrefort central. Au xii*^ siècle, les architectes du Beau-
^■aisis, qui ont voûté d'ogives après coup les nefs des églises
de Bury et de Cambronne par exemple, prenaient les mêmes
jDrécautions pour dissimuler le placage de colonnettes contre
des piles plus anciennes. La voussure en plein cintre de la
l'ïorte en question, qui retombe sur un bandeau mouluré dans
X 'épaisseur du mur, fut soigneusement raccordée avec les
assises horizontales k Textérieur et à l'intérieur.
Une autre preuve du percement de cette porte après coup
se déduit de la disposition de ses marches. L'arcature voisine,
à droite, est précédée de deux gradins qui mesurent chacun
0°*40 de hauteur : on ne saurait donc les assimiler à des
marches. Or des gradins semblables existaient à l'origine du
côté gauche au pied d'une arcature correspondante, comme
sur la face occidentale de la tour, mais ((uand on a percé le
portail, on les a entaillées pour les transformer en marches.
La preuve de ce travail se voit sur la pierre et aux deux
bouts de chaque marclio qui font corps avec les assises de la
tour dont la hauteur est égale à celle des anciens bahuts. Si
les marches avaient été prévu(îs à l'origine gu remplacées à
l'époque moderne, elles viendraient se coller simplement
contre le soubassement du clocher au lieu d'y pénétrer en
faisant une encoche. Enfin, à gauche, on voit comment le
troisième bandeau mouluré de la tour fut coupé pour encas-
trer la base de la colonne. Ce bandeau fut supprimé à droite
sur l'assise du socle et sur le retour du contrefort dont le
premier bandeau se trouve également i)ioch(''. Ainsi l'archi-
tecte de la tour du sud n'avait pas du tout l'intention d'ouvrir
un portail au midi en élevant l'étage inférieur.
iOi E. LKFKVKP>PONTALIS
Comme M. Mayeux affecte de croire que j'ai été mal ren-
seigné ou que je me laisse tromper par mes propres yeux,
j'ai voulu soumettre mes observations personnelles sur le
percement do ce portail à M. Vonancio, chef du chantier de la
cath('Mlral(\ qui en a reconnu l'exactitude. Il partage égale-
ment mon opinion et celle de M. Merlet sur le contrefort
d'angle de la tour du nord, qui fut diminué de 0"* 10 quand on
a remonté les trois portails de la façade dont le déplacement
ne fait pour lui l'objet d'aucun doute. Je tiens à le remercier
de m'avoir fait profiter do ses connaissances techniques et
de sa longue oxporience.
Ce qui est difficile à expliquer, c'est la disposition particu-
lière do la grande arcature de droite sur le côté sud de la
tour méridionale. Elle repose au fond sur deux colonnettes
primitives et sa voussure en plein cintre, garnie de trois tores,
vient retomber sur deux colonnettes et sur des piédroits très
saillants, co qui lui donne une profondeur tout à fait anormale
par comparaison avec les arcatures en tiers point de la face
d(> Touest qui sont b(»aucoup plus basses. Ce faux porche,
surmonté d'une arcature à double archivolte, était-il destiné
il former le cadre de certaines cérémonies ou de la représen-
tation des mj^stores? Est-ce pour ce motif qu'il est flanqué
d'un verrat qui lile (;t d'un âne jouant de la vielle qui est
assis sur une console garnie d'une figurine et d'un diable?
Ces curieux animaux sont des débris plus anciens que le
clocher. Ils furent posés en même temps (pi'on montait la
tour et ne paraissent pas avoir été incrustés après coup dans
SOS assises. Quant à Vango du xii* siècle encastré après couj)
à l'angle sud-ouest du clocher, il tient un cadran solaire daté
de 1578, mais à l'origine il tlovait être appliqué contre une
colonne dans un portail.
La question du porche
Au uiomont <lo sa construction, le clocher sud était dégagé^-^
au midi, h l'ouest et au nord, tandis que le bas côté méri
dional prolongé au xir s'wclo vrMiait buter contre sa face dcF--^-^
l'est, comme lo prouvent la petit(; porte en plein cintre qu —
faisait communiquer le comble de ce collatéral avec la cag»*^'
de la tour (4. lo solin on saillie sur les assises <lu clocher qimÊmi
indi(iuo la ponte do la tuituro au xii** siècle. M. Mayc^uxpons- **
E. Lelt-vru-PyptaJU phot.
CLOCHER SLI*
Véae qui viclî&.
l,i:S FAÇAI)?:S KT LES CI.OCIIFRS DK LA rATlIKDUALK tO:»
Mil coiitrairo quo le clocher sud fut bâti contre un porche
dôjii existant. Dans ma première (Hude sur les façades de la
c-;ithédrale. j'ai indiqué comment la découverte d'un gros
111 ur de façade enfoui derrière les tours dans la première
travée de la nef m'avait décidé à reporter sur c(*t empla-
cement les trois portails romans d(^ la façade et à restituer
Il 11 porche recouvert de trois voûtes d'ogives entre cette
pi"emière façade du xii" siècle et celle de la cathédrale de
f iilbert *. M. MaycHix suppose qu'un jmrche surmonté de six
v<>i'ites d'ogives s'élevait entre les deux tours, c'est-à-dire
ilcrrière la façade actuelle ((ui n'aurait Jamais ét('' déplacée.
<"*-•; porche, bâti jxm de temps après la tour du nord, aurait
ôtc» ouvert égalenicMit du côt('' sud avant la construction de la
t<7>iir méridionale qui aurait entraîné la sui)pn\ssion de sa
lV\co latérale.
Toici les raisons (pli m'empêciient de conclure ii l'existence
il" lin porche yohiô entre les deux tours. Sans insister pour le
moment sur ce fait que la diM-oration des trois portails et des
rt.»» luHres de la façade porte l'fMnpreinti* d'un art b(»aucoup
l>liis avancé (jue h^s chapiteaux, \os tailloirs, 1(îs bases c^t les
i^x^chivoltes des (Uages inlV'rieurs de la jour du nord, ce qui
<-':x.clut la possibililc' de fnin* remonter ii la même période du
>^ii'si('cle la façade et le clocher nord. Je m'api)uierai d'abord
^vir les fondations du gros mur K. éi)ais de :>'";i5, qui se trouve
^ï^iiis l'axe dos deux tours et que J'ai misa découvert (^n 1001
<^t (Ml iDo:^. m porche, tel ([ue M. Mayeux le conçoit, aurait eu
ï^<'cossairement sur cet alignement deux piles isolées qui
auraient été fondées sur un massif carn'' et non pus sur un
Ki'os mur tlan([ué de quatre contrefoi'ts.
I)'ailleurs, on n'a rencontré aucune siil)stniction (Mitre le
^'*'ir iU) la façade primitive; du xii" siècle mis au Jour dans la
P^oruière travée de la nef et \o gros mur enfoui dans l'axe
^^los deux clochers. Rien ne i)rouve donc l'existence d(^ piles
^ntoi;.j,^(;jijjiPQs. ^i^jnj^ l'aliiinement (jiii reliei'ail les deux bases
""^ ^l B coui)ées au niveau du dallage - au i)ied des deux fais-
^-'^-^Ux de colonnettes du xiir siècle pLupK'S ii l'angh^ des
^Ux tours. Enfin, même en supposant que ce porche eût été
Mémoires île la Société, t. Xlll, [). 1!> et 33.
^ Cf. fig. 2et 11.
T. XIII, M. 30
■J^^
/r/
r&j
^
LES FAÇADES KT LES CLOCHERS DE l^K CATHÉDRALE 467
N.' iaé en trois travées et recouvert de neuf voûtes d^ogives
• vir rejoindre la façade qui se trouvait à 5*60 en arrière,
^ .obtiendrait une troisième travée dont les voûtes seraient
.&A. versées par les contreforts d'angle des deux tours qui
• îsaient une saillie do l*"i;i sur le clocher nord et do ()'"94
»r- le clocher sud.
On se heurte encore à d'autres diflicultcs techniques pour
*^stîtuer ce porche imaginaire. Le tailloir du gros chapiteau
s^*M^î de deux griffons, qui so trouve sur la pile centrale du
locher nord, est à un motro plus bas que celui du chapiteau
•oiTpespondant dans Taxe du clocher sud. Comment supposer
^ne pareille différence de niveau dans le sommier des voûtes
'lu porche? Admettons un instant la théorie de M. Mayeux, en
*2^8tt8idérant les traces d'arcatures en cintre brisé et on plein
*^^tre du clocher nord et du clochor sud comme des traces
^^ formerets bandés sous les compartiments de remplissage
dea 'Voûtes d'ogives du porche. Mesurons maintenant à quelle
*^Uteur au-dessus du dallage se trouve la clef de ces arcs
Urtnaitifs. Nous obtenons 0'"75 pour les arcs en tiers-point du
™Ocher nord et 7°»75 pour les arcs en plein cintre surhaussés
^^ la tx)ur du sud.
A.insi les voûtes adossées au clocher sud seraient montées
* ^n mètre plus haut que celles qui auraient été appliquées
^*Ontre le clocher nord. En outn\ la vofite qui so trouverait
r^^nsTangle delafac^ade et du clocher nord serait impossible
• construire, parce qu'elle arriverait k 0'" 75 au dessous de la
^ef de Tarchivolte en tiers point du portail latéral, en plaçant
fcjPt clef de ses deux formerets à la même hauteur de 0»n75 au
^'dessus du sol. D'ailleurs, en adoptant le même niveau pour
: point de départ J'ai constaté que les arcs en plein cintre, dont
■ la trace est visible au riîvers de la façade au dessus de l'archi-
.. Tolte en tiers-point des trois portails et qui auraient pu jouer
^ également le rôle de formerets, ont leur clef à 8 mètres et à
r S" 30 de hauteur ^ Si l'on rétablissait une voûte d'ogives
; derrière le portail latéral du nord, le formeret appliqué
" contre la façade serait à 1™ 25 plus haut que celui dont les
• claveaux viendraient s'engager dans le mur du clocher.
< Cf. fig. ii où i'ai restitué 1p plan supposé du prétendu porche, en montrant
que la clef de ses .formerets se trouverait a quatre niveaux aiiïérents.
\
468 E. LEFÈVRE-PONTALIS
Pour expliquer les conséquences d'une sôi-disante eri^
de Tarchitecte du clocher sud qui se serait aperçu trop t
d'un biais de 0™ 10 dans le raccord de la nef et de la faça
M. Mayeux soutient que les trois portails occupaient leur (•=-
placement actuel au moment oii Ton jetait les fondations
la tour méridionale. Ce biais insignifiant lui suggère un moj -
d^expliqucr pourquoi les voûtes d'ogives du prétendu pon
bâti entre les deux tours auraient laissé des traces en
brisé sur le clocher nord et en plein cintre sur le clocl:
sud. J'ai expliqué ces traces par de grandes arcatures
forme différente sur chaque tour, mais, suivant M. Mayeux
courbure en plein cintre visible dans la partie basse du cT 1 o-
cher sud, sur la face du nord, est un effet de la section obliq^^ "*ïe
d'un arc brisé. Or, en regardant la figure ci-jointe, mise s -^^i^i-
gneusement à l'échelle, voici ce qu'on peut constater. Pcl..> mit
que le tracé de l'arc en tiers point A devienne par une sect^^ ^3n
biaise le plein cintre B avec la même flèche H, il faudrait r y "^je
la face nord du clocher .fit un biais de 7*" 40 environ i^ > -^r
rapport à une perpendiculaire tombant sur la faça rM e.
L'argumentation de M. Mayeux est donc invraisemblabl
Avec une différence de 0" 10 répartie sur une longueur
10 mètres qui correspond à celle du clocher sud, la coupuj
des lunettes ne produirait aucun effet appréciable.
Si la colonnette A, dont la base est seule visible à droid
sur la face méridionale du clocher nord, soutenait des voûte
au lieu d'une simple arcature en tiers-point, on est forcé d»
faire retomber sur son chapiteau un arc formeret, un^ ^^
branche d'ogives et un doubleau, malgré son faible diamètre '"^
de 0'"33. La même observation s'applique à la coloniietto ^ ' .
B, au nord du clocher sud. Enfin la trace de l'arc brisé qu >^^
se voit sur le mur entre la pile centrale de la tour du norc-^ ^^
M' la
et le mur de façade, au dessus de la première arcade de la^ -^
chapelle basse, vient fournir un dernier argument contraire ^-^^
à la théorie de M. Mayeux.
A gauche, la courbe on tiers-point ne vient pas s'appuye: -^^^-^^
sur un chapiteau qui aurait occupé la place de celui de l -^ ;**
tribune d'orgue projetée au xvr siècle, mais sa retombé ^-^i-^^^ .
pénètre dans le mur de façade ^ La façade actuelle n'occupa -^^^^
< Cf. lig. tj.
fk;. 12
t
-r-L
_ — 11.
m
E. Leièvrc-Pontalis dd.
^70 E. LEFEVRE-POXTALXS
donc pas le même eniplaceinenl quand la tour du nord fut
bâtie. La colonne englobée dans l'épaisseur du mur ne
pouvait servir de point d'appui qu'à une arcature et non pas
a des voûtes, dont les retombées seraient venues s'engager
dans un retrait à l'angle du clocher nord et de la façade. La
[iénétration correspondante n'est pas visible aujourd'hui sur
la face nord de la tour du sud, parce qu'elle est dissimulée
sous une arcature en plein cintre surhaussé appareillée par
Jean de Beauce en 1510, quand il fut chargé d'établir une
tribune d'orgue*. Enfin, si on avait bâti un porche voûté
d'ogives sur le flanc sud du clocher nord, pourquoi l'architecte
de la tour méridionale se serait-il donné la peine de démonter
la pile de droite du portail de la Vierge et de scier un bout
de linteau pour gagner 0°* 10, au lieu de planter son clocher
un peu plus loin ?
Ainsi la restitution d'un porche entre les deux tours du
xii« siècle soulève de nombreuses objections, mais quel était
le rôle des deux grosses colonnes H et I engagées au revers
de la façade de chaque côté du portail central ? Elles étaient
destinées à supjmrter les doubleaux, les ogives et les forme-
rets du porche primitif bâti au milieu du xir siècle en arrière
des tours et précédé des trois portails romans. Quand on
déplaça la façade, elles furent remontées avec les sculptures
(les portes, comme les assises qui portent encore la trace du
cintre des anciens formen^ts, mais elles restèrent sans emploi,
parce que rarchitecte de la cathédrale gothique s'empressa
de renoncer à construire un porche entre les deux tours
après l'Incendie de 1101.
M. Mayeux suppose que le porche sorti de son imagination
s'arrêtait au niveau des modillons du bandeau qui passe sous
les baies du premier étage du clocher nord, mais il n'a pas
réfléchi <[U(» la toiture de son porche serait venue couper par
derrière les trois grandes fenêtres en cintre brisé de la façade
actuelle». Il alléguera sans doute que ces fenêtres ne remon-
tent i)as à la même époque que les trois portails inférieurs.
mais il suflit de comparer la courbure en cintre brisé de leur
archivolte, leurs bases à tore aplati, les feuilles d'acanthe
sculpiécssur les tailloirs de la haie centrale pour reconnaître
' r.t. tiir. s.
LES FAÇADES ET LES CLOCHERS DE LA CATHÉDRALE 471
^ identité du style des trois fenêtres et des trois portes. En
^^tre, les pilastres cantonnés de deux colonnettes qui flan-
quent la fenêtre correspondent à deux petits contreforts
^ïïférieurs dont le socle est garni de grands oves perlés,
^omme le soubassement des portails.
En admettant Texistencc d'un porche sur le flanc sud de
la tour du nord, sa toiture serait venue masquer deux arca-
tures en tiers-point encore intactes qui se trouvent au-dessus
de la double entrée de la chapelle basse et qui ont deux
petits glacis au niveau de leur appui pour rejeter l'eau de
pluie. Ce simple détail prouve que ces arcaturos se trou-
vaient exposées aux intempéries ot non pas sous un toit.
Dans ce dernier cas, l'architecte du clocher nord n'aurait
pas jugé nécessaire do décorer cette surface du mur. Enfm,
si le constructeur de la tour du sud s'était trouvé en pré-
sence d'un porche déjà bâti, il n'aurait pas fait descendre le
contrefort central de la face du nord dans l'écoinçon des
formerets et il aurait remonte'' sa base au niveau de la tri-
bune supérieure.
Le porche primitif, qui avait été bâti au xir siècle en avant
de la façade de Fulbert et dorrière les tours, avait un étage
éclairé par les trois grandes baies de la façade actuelle
démontées en môme temps que les portails. Le niveau du
dallage de cette tribune est donné par les bases dos colon-
nettes des arcaturos qui encadrent encore aujourd'hui les
trois fenêtres au revers do la façade. A Tauf^^o do la façade
et d'un contrefort du clocher nord, dans Tintériour de la
cathédrale, on aperçoit une do ses colonnettes qui vient
couper le tailloir d'une arcaturo supérieure do la tour et qui
traverse la tablette de la corniche on saillie sons l'appui des
baies du clocher. Il est évidont que co n'est pas une dispo-
sition primitive. Après le transport do la façade, les pilastres
qui soutiennent ces colonnettes d'antrle reposaient sur des
colonnettes partant du sol (pii ont été remplacées au
XVI* siècle. Toute cette partie do la cathédrale serait impos-
sible à restaurer anjourd'hni. Si l'on rt'tablissait les arca-
turos basses des tonrs, il faudrait creuser un retrait dans
la façade pour loger la colonnelto qui supporterait l'une
de leurs retombées. Si l'on voulait monter un porche en
tenant compte des prétendus arrachements dos formerets,
472 E. LEFÈ^^lE-PONTALIS
il serait impossible de mettre ses voûtes d'ogives au même
niveau.
Le démontage des portes de la façade
Les arguments que M. Mayeux l'ait valoir pour nier le
démontage des trois portails de la façade sont faciles à
réfuter. Cette opération lui semble invraisemblable, parce
qu'il est impossible de transposer d'une porte à Tautre des
claveaux dont la courbure n'a pas le même rayon , mais
aucun archéologue n'a jamais soutenu qu'on avait interverti
l'ordre des claveaux. Quand la porte centrale et la porte de
gauche se trouvaient derrière les tours, elles mesuraient
comme aujourd'hui, la première :]"':I0 et la seconde •J™:52 df»
largeur. C'est seulement la porte de droite ou de la Vierge
qui fut rétrécie de 0°*10, comme M. Mayeux le reconnaît lui-
mên)e, en admettant le démontage de la moitié de son archi-
volte voisine du clocher sud.
Si M. Mayeux connaissait mieux certains portails de nos
grandes cathédrales, il saurait que l'architecte de Notre-
Dame de Paris a non seulement utilisé le tympan, mais aussi
les voussures romanes de la porte Sainte-Anne et que les
deux portails romans du transept de la cathédrale île Bourges
ont été remontés au xur siècle. En outre, le purtail du croi-
sillon nonl de l\''glise abbatiale de Saint-r>enis, leuvre du
xu*" siècle, fut déplacé pierre par jùcrrc au \uV siècle *. Vers
le milieu du \iV siècle un lit subir la même upéralion au
porche de l'église alïbatiale de Moissac -. I^ porte du nord
à la cathédrale de Cahors en oîî're un auire exemple. Au
sud de l'église d'Aizy i Aisne , un peut voir un beau portail
de la seconde moitié <lu xir siècle plaqué contre un ba>i cûié
du xur siècle. A l'extrémité du croisillon nord de la cathé-
drale «le Reims <»n a remunté au xur siècle un petit purtail
en plein ciutre d'un style très délicat. Le portail du xiiK siècle
' Sii^vr ,i\.iit •ii.i'nnrm d'-moîiiv un autre |»fnai! à S.iiut-lK^nis \»t$ 1 l-i*»
■ Vr. sin^ul;irr!ii atiii pirlain «î'* .iiinq-i- in i:-.'\-im .'pus tran>i»'><itam . . tiiitii»ii
l.tc.»\ il'- la M an h»' p. ISN.
- 1^ r î * 1 • > . .V tr > sur 'j 'i i'Iqur < >' 'Hfic {s 1 1' ^ it-' > /• •: >■ U 0?n nr*.$ ^,^m\^ Co ri •; r*\*
T.ES FAÇADES ET LES CLOCHERS DE T.A CATHÉDRALE 473
ojiii donne accès dans le bras sud du transept de la cathédrale
€.Ie Saint-Omer y fut transporté à la fin du xiv* siècle. Il serait
ITacile de citer d'autres opérations du même genre laites dans
\q cours du moyen âge *. Les architectes des monuments his-
'toriques les ont renouvelées de nos jours avec un plein
«uccès, comme M. Selmersheim dans la restauration du
porche méridional de Notre-Dame d(^ Chartres.
RACCORD l»l-: LA KArADK KT DV (.LOCHER NORI>
M. Mayeux prétend (lue l(' (h'faut (h* concordance des
assises de la façad(? (4. des clochers ne prouve pas que les
portails ont été déplacés, mais simplement que les trois
* Cf. Viollet-lr-Duc. Dictionnaire fF architecture, t. Vil, p. 31)3.
474 E. LEFÈVRE-PONTALIS
portes, la tour du nord et la tour du sud sont d'époques diffé-
rentes. Cette observation conserve néanmoins toute sa
valeur, car elle prouve que Tarchitecte du clocher nord
n'avait pas prévu la construction du porche et que le maître
de Tœuvre du clocher sud ne s'est pas trouvé en présence
d'un porche déjà bâti, sinon ils auraient raccordé plus adroi-
tement les contreforts des tours à la façade au lieu de faire
ressortir leurs angles au bord du mur.
Pour supprimer un témoin gôiiant qui confirme le dépla-
cement de la façade, M. Mayeux nie qu'on ait diminué de
0°*10 la saillie d'un contrefort du clocher nord voisin du por-
tail de gauche. Il a vérifié avec un fil à plomb que le contre-
fort est bien vertical, mais je n'ai jamais dit qu'on l'avait
coupé en talus. J'ai constaté, comme M. Merlet nie l'avait fait
remarquer, que ce contrefort présente à la place d'un cavetde
son soubassement qui porte le n** 3 sur le plan de la page
précédente, au point V, une encoche de O^IS, tandis que la
saillie de ce même glacis, qui se continue sur les autres
contreforts, n'est que de 0" 08. Il serait donc impossible
de rétablir dans l'encoche un glacis de même pente et de
môme hauteur que celui dont on voit l'amorce.
D'ailleurs, la saillie de ce contrefort d'angle n'est plus que
de 0™ 38 aujourd'hui, tandis que celle du contrefort voisin,
exposé à l'ouest, est do O^SO.Il faut donc on conclure que 1i — i
nécessité de gagner 0" 10 vers le nord, pour ne pas diminuei ^m*
la largeur du portail de gauche en remontant la façade, obli
gea l'architecte à réduire de la même dimension, en V, c^^ e
contrefort sur 11 mètres de hauteur depuis l'encoche de 1^ -a
base jusqu'aux deux glacis visibles au-dessus de l'appui de.^ s
fenêtres. Si ces doux glacÎN sont intacts, il ne faut pas e~ -^n
conclure que lo contrefort ne présentait pas un glacis inf^^Bé-
rieur qui a été ravalé. Enfin, l'absence de balèvres près d^HSe
l'arête sur la face coupée apporte une dernière preuve à
l'appui de mon opinion. Le seul fait que ce contrefort a é^^*e'
diminué d'épaisseur ron verse toute la théorie de M. Mayen^x
sur la construction d'un porcho rcmtre le clocher nord ava^K^/
lo comnionromont des travaux de l'autre tour, car il ^st
évident que rarchitecto n'aurait eu dans ce cas aucun miérét
à gagner O^IO vers le nord, puisqu'il avait le champ Whre
au sud.
E. Li?Éevi>.<'-PoiitAli8 phot.
LES FAÇADES ET LES CLOCHERS DE LA CATHÉDRALE 475
Parmi les autres preuves du démontage de la façade,
j'avais indiqué la diflerence do longueur entre les petits fûts
ornés qui se trouvent sous le socle des statues. M. Mayeux
prétend qu'elle provient dune restauration moderne et que
les fûts rajoutés sont neufs. C'est une erreur évidente, car
la plupart de ces court(^s colonnetles remontent bien au
XII'' siècle. J'avais dit qu'on en avait scié plusieurs pour les
raccourcir. M. d(^ Lasteyrie ne ])artage pas mon avis et fait
observer ({ue le listel qui contourne l(\s extrémités de ces
petits fûts prouve qu'elles ont conservé leur longueur pri-
mitive * mais cette observation ne peut pas s'appliquer à six
colonnettes déi)ourvues de listel ou de baguette à chaque
bout, comme on ])Ourra le constater sur la photographie ci-
Jointe'-. J'en ai compté deux sur le pilastre à gauche du portail
central, deux ii droite dans l'ébrastîment de la même porte.
Tune ornée de six cannelures et l'autre de petits quatre-
feuilles, comme celles qui se trouvent ii gauche dans le por-
tail de la Vierge. On r.w remarquait peut-(Mre- quelques
autres avant la restauration de Lassus.
A gauche de la porte ])rincipale, le pilastre ({ui s'élève au
milieu de la pik» est posé sur un socle garni de grands oves^
qui mérite d'attirer l'attention. Au fond de chacpie angle
rentrant tous les autres soch^s sont encadrés par deux petits
fdets verticaux en retour d'équerre larges de quatre centi-
mètres. Or, à droite du pilastre, l'un di)s lllets est réduit à un
centimètn^ et demi et le rang de trous carrés ne coïncide pas.
Il est évident qu'on a voulu remonter la pile intermédiaire
en diminuant sa largeur.
Sur le linteau du i)ortail central, du côté gauche, un per-
sonnage est debout à coté du premier grou])tMie trois apôtres.
Or un pied-droit de Tarcature qui l'encadre est masqué
par deux ang(\s du premier cordon, tandis qn à droite l'arca-
ture correspondante aj)parait tout entière. Il est probable
que Tappareilleur a voulu gagner quelques centimètres en
* Etudes sur la sculpture française au moyen àfje^ p. -Jl.
2 Cf. pi. Viil.
3 On peut sijij^naler d^s oves perlés du même genre dans le soubassement
des portes de Notre-Dame d'Étampes, de Notrc-Dame-en-Vaux, à Chàlons, et
de Siiinl-r,ennain-des-IV's, à Paris.
476 E. LEFÈVRE-PONTALIS
remontant le tympan. Les deux anges qui tiennent une
couronne restaurée, à la clef de la troisième voussure, ont
certainement remplacé un motif plus ancien cassé pendant
le transport de rarchivolte. Ces détails sont bien visibles
dans Tune des héliogravures dont j'ai fait le cliché pour
Fouvrage do M. de Lastoyrie '.
M. Mayeux me fait dire qu'on a transpose les claveaux
des voussures, ce qui est inexact. Cette observation ne s'ap-
plique qu'aux petits chapiteaux historiés, car l'histoire de la
vie du Christ se développe en allant de la porte centrale au
clocher nord, puis elle reprend du même pointa l'autre tour.
Peu importe que deux chapiteaux soient parfois taillés dans
la même assise, notamment sur les pilastres, comme M. Mayeux
Ta remarqué, car les autres sont indopendants, ce qui expli-
que comment on a pu replacer maladroitement la fête des
Rameaux après le baiser de Judas et le lavement des pieds
après la visite dos saintes femmes au tombeau.
L'entaille faite après coup dans la tour du sud pour y encas-
trer un chapiteau de la porte de la Vierge qui représente
l'apparition du Christ à ses apôtres contrarie la thèse de
M. Mayoux comme les observations précédentes. Il s'appuie
donc sur une photographie du tympan reproduite dans la
monographie de Lassus pour prétendre que cette encoche
n'existait pas en 1850 -. Or comme ce cliché a été pris de face
et non pas en biais, l'entaille se trouve cachée par une assise
du clocher comme aujourd'hui^. Il ne faut donc pas en conclura
qu'on a dégagé le chapiteau on question à l'époque modeme-
M. Mayeux soutient qu'au lieu de relancer le chapiteau dans
la tour du sud, on a monté les assises du clocher devant ce cha-
piteau qui aurait fait partie de la pile d'angle du porche. C'est
ainsi qu'une tranche do la sculpture se serait trouvée masquée.
En recourant à cette hypothèse, M. Mayeux ne s'est pas
ap(ïrçu qu'il se contredisait lui-même. En effet, il admet que
la pil(^ don! ce chapiteau fait partie a été rapprochée deO"10
pour roi périr do la môme dimension le i)ortail de la Vierge,
Or si on a démonto la pile, ce chapiteau n'est pas resté à sa
• Études sur la sculpture française au moijvn âge, pi. 111.
- Monographie de la cathédrale de Chartres, Allas, pi. VU.
3 cr. pi. IX.
RACOORB DE LA FAÇADE ET DU CLOCHER ^VU
I.KS FAÇADES ET LES CLOCIIKUS DE LA CATHÉDRALE 477
place primitive. Il était donc facile de le scier comme le
linteau du portail pour faire filer les assises du clocher dans
rinlérieur du mur de la façade. Au contraire, en admettant
1(^ d(Mnc>ntaL»*e, on comprend parfaitement que l'appareilleur
ait fait une encoche dans la tour pour conserver le bord du
chapiteau.
Si le clocher méridional avait été monté contre l'angle
sud-ouest d'un porch(^ plus ancien, ce n'est pas seulement un
chapiteau qui i)Ourrait être engagé dans ses assises, ce serait
aussi l'extrémité du jambage de la pih» de droite du portail
de la Vierge qui vient au contraire se coller contre un contre-
fort de la tour. La coïncidence de lit entre sept assises du
clocher sud et de la façade depuis le sommier de l'archivolte
jusqu'il la tablette de la corniche des portails est un simple
artilice destiné ii masquer le raccord, car l'appareil est décro-
ché au dessus de la clef du cordon de la jmrte et tout le long
du i)iéilroit de la fenêtre voisine de la tour*. En outre, ce
cordon de feuillages, refait par M. Lassus suivant sa forme
primitive, vient buter maladroitement contre la tour comme
dans le portail de gauche, car l'architc^cte n'avait pas la place»
nécessaire pour le faire descendre au niveau du sommier.
Au dessus de la corniche des trois portes dont la tablette
vient s'appliquer sur un contrefort du clocher sud, on voit
trois bandeaux moulurés qui pénètrent dans la façade, comme
au i)oint de raccord de l'autre tour. Donc les deux clochers
existaient quand les trois portails vinrent occuper leur place
actuelle.
Parmi les hypothèses les plus bizarres de M. Mayeux, il
faut signaler celles qui s'appliqutMit à la cause du rétrécisse-
ment de la i)ort(i de la Vierge et à la façon d'exécuter ce
travail. Ce portail mesure actuelh^nuMit 2'" 22 de largeur,
tandis que celui de gauche est large; de 2"':î2. Si on l'a rétréci
de 0"10, après nvoir diminué de la même dimension la
saillie d'un contrefort du clocher nord, c'est qu'il fallait
gagner la place d'une colonne sur la longueur de la façade
pour ne pas supprimer le ])oint d"ap[)ui d'une voussure.
M. Mayeux essaie d'expliquer cette opération par la néce^s-
sité de prendre un alignement sur la nef, mais elle était
< Cf. pi. X.
47H K. I.KFÈVKK-PONTALIS
absolument inutile en admettant sa théorie sur la construction
(lu porche avant celle du clocher sud. En effet, il eut été
beaucoup plus simple de bâtir la tour un peu plus loin,
puisque Tarchilecte aurait eu le champ libre pour planter
ses Ibndations.
Quels furent les moyens employés pour rétrécir le portail
de la Vierge ? M. Mayeux soutient qu'on démonta seulement
la pile adossée au clocher sud et le côté droit des voussures.
Il ajoute qu'un bout du linteau fut scié sur place du même
côté et que la figure centrale du tympan fut refaite. Je
crois au contraire que ce portail a été complètement démonté
comme les deux autres. En étayant le linteau pour en scier
un bout sur un échafaudage, on s'exposait à le briser pendant
l'opération. Si on l'a coupé du côté droit après l'avoir déposé,
c'est qu'il était indifférent de scier un berger et quelques
moutons*, tandis qu'en supprimant à gauche Tange de l'An-
nonciation, cette scène serait devenue incompréhensible. Au
dessus, le second registre du tympan se compose d'un linteau ^
ctmtral cït de deux petits morceaux garnis k gauche d'une -r
femme (^t à droite d'un homme coupé en deux. Il eût été =î^
impossible de scier en l'air ce personnage séparé de ses voi- ^—
sins par un joint. Quant à la Vierge, elle n'a pas été refaite* : .=" :
on s'est borné à donner de chaque côté de cette belle figure— z-*e
un trait de scie de cinq centimètres pour ne pas toucher auxj^P^s^
anges sculptés sur les écoin(;ons. Dans les voussures deï-=3^
droite, je n'ai vu aucun socle de figurine coupé, comme-^:^^
raflirnie M. Mayeux.
I/étude du soubassement de la façade et des tours conduite ^
M. Mayeux à toute un(^ série de déductions erronées. La*^ ^
troisième assise de la tour du sud est garnie d'un cavet quS^ '
contourne le clocher et qui se continue sur le socle dee=?=??
colonnes de chaque portail. Ce raccord serait à son avî^^
une i)r(Mive de l'existence antérieure du porche, mais voie ^
coninient j'explique la coïncidence de cette moulure e^
du gros joint ([ui se trouve au même niveau à la base du clo-
cher sud ei (le la façad(». Dans mon article précédent, j 'ci/
* et. pi. IX.
- Km iSf)!), l.i fiii^iin* dr IVnfant .I<''sus éUiit mutilép et les ailes des ant:»^"
rfai«'iit cassjM's. (11. Monographie do la cathédrale de Chartres. Atlas pi. Vl/
«Ml iH'lioiiraMir»'.
/
le
LES FAÇADES ET LES CLOCHERS I>E LA CATHKDUALK 470
ipliqué comment la façade actuelle avait été montée der-
^ï*lère les tours en même temps que Ton construisait le clocher
ïviéridional^ A cette époque, le cavot continu qui se trouve au
^lossus du seuil des trois portails se raccordait avec la môme
Fit!. 14.
^
/if/
ml.
\t^
RACCORD DE LA FAÇADE ET DT CLOCIIKK SlI)
^J^^ulure de base de la tour du sud. Quand on déplaça la
^çade, il fut donc facil(î do faire coïncider do nouveau le
^^•os joint et le cavet.
Le retour d'équerre du cavet inférieur de la tour, désigné
Par le n* 5 dans Tangle Y, prouve simplement Texistence d'un
Mémoires de la Société, [. XJll, p. 1:2.
iHO K. LEFÊVRK-POXTALIS
contrefort primitif du clocher qui faisait une saillie vers le
nord. En effet, ce ressaut correspond à celui de la tablette de
la corniche qui passe sous les baies du premier. étage de la
tour et qui fui entaillée par l'architecte qui remonta la façade.
Ce n'est pas une pierre relancée, car au dessus du cavet le
bandeau torique qui contourne la base du clocher fut coupé
pour loger le premier angle rentrant du portail de la Vierge
dont l'arête est remplacée par une gorge.
M. Mayeux m'accuse d'avoir supprimé une tablette Z » qui
aurait êu» invisible sur le plan d'ensemble de mes fouilles.
Cette tablette d'angle, qui mesure 0'"23x0"12, serait
l'assise de la base de l'ancien porche suivant sa théorie, mais
si ce ressaut existait avant le clocher sud, il devait corres-
pondre à un contrefort. Or pour rétablir la largeur primitive
du portail de la Vierge, il y aurait lieu d'éloigner de 0"» 10
vers le sud la pile de <lroite du portail de la Vierge. Cette
oi)ération aurait pour résultat de cacher complètement la
colonnett(* tangente à la tour méridionale derrière le contre-
fort restitue» sur la tablette. En réalité, ce ressaut provient
(Tune ern»ur commise par l'appareilleur ou d'un repentir de
rarchitecte. Il est bon de faire observer que la première
assise de bas(* du portail de la Vierge du côté droit fut
retaillée pour faire encoche dans la tablette en question, dont
la moulure ne continue pas sin* la face du socle qui vient
buter contre la tour.
Si la façade avait été colléi* contre le clocher nord peu de
temps a]>rès sa construction, les joints de son soubassement
devraient coïncidi^r av(^c ceux <le la tour. Or les quatre pre-
niii'ros assises du clocher nord mesurent en partant du pavage
()'" 2S, ()"'4r), (!•" 11 et ()'"47 et colles du portail de gauche, au-
dessus de la troisième nlarch(^ ont 0'":^8, C^aO et ()"0:5.
Malj^ré la dilfértMice d'épaisseur entre les assises, on fit cepen-
dant corresjjondre les joints supt-rieurs de la première assise
(les j)ortails et du second lit du clocher nord, mais néan-
moins le cavet des socles des portails est à 0'" 12 au dessus
(in S(MM)nd cavet continu (hi clochiu" nord.
M. Mayeux [a'étmul que le cavet de la première assise des
portails, qui se voit uniquement sur le socle des pilastres de
« Cl. liu. li.
E. Li^révire-Poat&lis phot.
RACCORD DU PORTAIL ET DU CLOCHER SUt>
LES FAÇADES ET LES CLOCHERS DE LA CATHÉDRALE 481
U porte centrale, coïncide avec le premier cavet continu du
clocher nord. C'est une lourde erreur, car ce cavet mesure
^J^l.'îde hauteur et Ic^ cavet inférieur des i)ilastres n'a que
^•"10. Au niveau des bases du [)ortail de gauche, une pièce de
raccord verticale vient boucher l'entaille faite dans le clo-
cher pour loij^er le socle garni d'oves. ("'est encore une preuve
<Ju démontage, comme la réduction de sailli(i du contrefort
voisin, car Tarchitecte était évidemment gêné par Texistence
(les deux tours pour avoir réservé un dosseret aussi étroit
entre les clochers (^t la [)remién» coh)nnette des portails
latéraux.
Une dernière objection à faire h la théorie de M. Mayeux
est d'ordre purement chronologiqu(^ Il prétend que les trois
portails sont antérieurs au clocher sud ([ui était en construc-
tion en 1M5, suivant le témoignage de Robert dr. Torigni^ Or
M. de Lasteyrie, dans une ('tuik^ magistrale, a longuement
^^xposé les raisons iconograidiiqu(\s (pii permettent de faire
i^oinontor ces portails au troisième ({uart du xW sii'cle -.
ï-^'iiilleurs, il suOit de comparer les bases, les cliapiteaux et
^<-^-'s tailloirs de leurs colonnc^savec les dcHails correspondants
^i^ la tour du sud pour coustatcM* que ce clocher porte l'em-
P^*^inte d'un style moins avancé. Il (^st ('vidont que la tour
^^^Tidionale devait être prcs(iue aclicvée quand on mit la
^'^rriière main aux sculptures des trois portails. Si M. Mayeux
■^^^'^rsiste dans son opinion, il devra donc réfuter tous les argu-
'^'^oiits de M. de Lasteyrie pour rei)ort(^r la partie basse de la
^Çade à une date voisine de l'incendie^ de IL'M.
I>ans mon premier article, j'avais clu^rclK' à dater les por-
5^^"ls romans de la cathédrale de Cliartres, en les comparant
"^ la porte du même style qui donne accès dans la nef de la
^■^thédrale du Mans du cnti'' sud. Comme les moulures et les
^ ^^-iàtre figurines de la croisét> d'ogives du i)orchc du Mans
J^^^rxt identiques à celles dos voûtes de la nc^f. consacrée le
"^ avril 1158 par (Juillaume de Passavant -S on pouvait le
"* Historiens de France^ t. XIIl, [). 121)0.
^ '^ U portail royal de la cathédrale de Chartres, daiis les Etudes sur la
S^f^^ptuTt française au moyen due. Cf. Monuments Piol publiés par VAm-
^»»iie des Inscriptions et Éelles-Lettres, t. VIII, p. 1 à 28.
^ Gesta Guillelmi apuii Mabillou. Vetera analecta, p. 330.
T. XIII, M. 31
482 E. LEFÈVRE-PONTALIS
faire remonter à la même époque. Or M. Gabriel Fleur>'
a démontré que ce porche voûté d'ogives fut collé après
coup contre le portail en plein cintre *. Il faut donc reculer
la date du portail du Mans vers 1150 et j'admettrais volon-
tiers qu'il est antérieur aux trois portes occidentales de
Notre-Dame de Chartres.
Après avoir réfuté les critiques de M. Mayeux, en montrant
qu'il s'est lancé dans la voie des hypothèses les plus hasar-
dées, je voudrais souligner le désaccord absolu qui existe
entre nous au sujet des façades successives de la cathédrale
de Chartres. M. Mayeux ne croit pas qu'on puisse identifier
les murs découverts sous le dallage avec les fondations de la
façade de Fulbert et du porche de Raimbaud. Je soutiens
que leur alignement et leur appareil coïncident avec les
textes pour fixer leur date et leur destination. M. Mayeux
suppose que le clocher nord était flanqué au sud d'un porche
qui fut contrebuté plus tard par la tour méridionale. J'afiirmo
qu'il n'y a jamais eu de porche voûté entre les deux clochers,
mais on avait bâti au xir siècle un porche voûté d'ogives et
précédé des trois portails romans devant la façade de Fulbert,
c'est-à-dire derrière les tours. M. Mayeux croit que les trois
portails romans ont toujours occupé leur emplacement actuel.
Je pense au contraire avec MM. Viollet-le-Duc -, Paul
Durand^, Voge% de Laste^Tie*, Merlet*, Tabbé Bulteau ",
Lanorc', et l'abbé Clerval', qu'ils furent démontés pierre
par pierre et j'ai prouvé qu'ils no s'élevaient pas au fond
d'un porche, comme on Ta souvent répété.
* Revue historique et archt'olofjifjue du Maine, t. LUI, 11X)3, p. 35.
- Dictionnaire d'architecture, t. VII, p. 303.
^ Monographie de Notre-Dame de Chartres ^ p.
* Die Anfànffe des monumentalen stiles im Mittelalter, p. 3, note t.
' Etwks sur la sculpture française au moyen âge, p. 13.
^ NolrrconlnTc avait pressenti les n'siillals des fouillt's de 1901 en restituant,
dès le mois de novembre IIMH), !»• plan du pordie voûté d'oj^'ives qui s'élevait
dj'rnére h*s tours.
' Monographie de la Cathédrale de Chartres, t. Il, p. 25.
^ Revue de VArt chrétien, t. XLIX, 19()0, p. 37 et \\\).
^ Chartres, sa cathédrale, ses monuments, p. 2X.
LES FAÇADES ET LES CLOCHERS DK LA CATHÉDRALE 483
Si j'ai modifié quelques détails des contreforts en donnant
une nouvelle restitution d'une face de chaque tour, jai
maintenu les grandes arcaturcs qui encadraient la double
entrée des chapelles. Mes conclusions restent basées sur les
fouilles de 1901 et de VM> ot sur les observations que j'ai
publiées dans mon étude précédente. M. Maycux avoue que
mes découvertes ont profondément modifié ses opinions,
mais il n'en a pas moins repris dans son article toutes les
théories qu'il avait exposées au Congrès archéologique
de 1900. Il va donc continuer à restituer entre les deux
clochers un porche dont les fondations n'existent pas, dont
les colonnes d'angle se trouveraient noyées dans la façade
et dont les arcs formerets en tiers-point et en plein cintre
atteindraient quatre niveaux dllferents, mais les archéologues
et les architectes qui étudieront la cathédrale sauront bien
se former une opinion après avoir pesé la valeur de nos
arguments respectifs.
-&$&-
TABLE DES GRAVURES
contenues dans le tome treizième des Mémoires.
^tiffùne LEFf=:vRE-PoNTALis. — L(îs Façades successives Pages.
<ie la Cathédrale de Chartn's au xi* et au xiP siècles :
Plan des fouilles dt; la nef en 19()1 . . après la page 2
Ressaut D plaqué contre la façade de Fulbert au
xii" siècle 5
Mur du porche du xi" siècle dé^ajjré dans l'angle G
du plan 7
P'ondations de la faradt? du xn« siècle, en arrière
des deux tours cùté est- 9
Portail droit de la façade aprrs la [jaj^e 12
Restitution du plan de la façade vers 1150, en
arrière des deux tours 15
Plan de la façade vers 1135 21
Façt'ide est du côté nord, baie du premier étage. 23
Façade sud du clocher nord, restitution 25
Façade sud du clocher nord, restitution 29
Plan de la façade vers IKIO 33
Façade de la Cathèdi-ah* après la page 34
Statues des portails de la façade . . — 38
"^^^ort Mayeux. — Etude sur l'Abside de
lî^ Cathédrale de Chartn^s :
Coupe suivant l'axf^ de la première
chapelle de droite — 50
Plan de l'église inférieure 51
Elévation, coupe (^t plans de la deuxième cliapelle
de droite après la page 52
Plan du rez-de-chaussée actuel 57
Plans superposés du sous-sol rt du rez-de-chaus-
*r*^'*"t Mayeux. — Hi-ponsc à M. Fugèno Lefèvuk-
Onixalis sur son article : les Façades successives de
^ Cathédrale de Chartres :
Fig. 1. Fouilles faites dans la nef pour la recherche
des anciennes façadiîs de l'église 416
Fig. 2. Fouilles faites dans la nef pour la recherche
des anciennes façades de l'église 416
Fig. 3. Fouilles faites dans la nef pour la recherche
des anciennes façades de Féglise 417
Fig. 4. Détail du raccord du porche royal et du
clocher nord 421
486 TABLK DES GRAVURES
Fig. 5. Base du porche royal 422
Fig. 6. — ' 425
Fig. 7. Détail du raccord du porche royal et du
cloclier sud 428
Eugène Lefèvre-Pontalis. — Nouvelle étude sur les
façades ot les clochers do la Cathédrale de Chartres.
— Réponse à M. M a yeux :
Fig. 1. Porche du xi« siècle, plan restitué. . . . 437
Fig. 2. Fouilles entre les deux tours 442
Fig. 3. Fouilles au pied du clocher sud 444
Fig. 4. Fouilles au pied du clocher nord 448
PI. 1. Face sud du clocher nord. . . après la page 4i8
Fig. 5. Face sud de la Tour du nord, état actuel . -451
Fig. G. Colonne d'angle du cloclier nord 452
PI. H. Face sud du clocher nord, re.stitu-
tion après la page 452
Fig. 7. P^ouilles au pied de la pile centrale du clo-
cher nord 454
Fig. 8. Face nord du clocher sud, état actuel . . 456
PI. III. P'ace nord du clocher sud, restitu-
tion après la page 458
PI. IV. F^ace nord du clocher sud, chapiteau
central
Fig. 9. Colonne d'angle du clocher sud 459
Fig. 10. Base du portail latéral du clocher sud. . 462
PI. V. Face méridionale du clocher sud. après la page 4452
— VI. Clocher sud, Tàne qui vielle 464
Fig. II. Trace des prétondus formerets du porche 46()
Fig. 12. — M\U
Fig. 13. Raccord de la façadtî et du clocher nord. 473
PI. VII. Raccord du portail et du clocher
nord après la page 474
PI. VIII. Colonnes du portail central
PI . IX. Détails du portail de la Vierge . après la page 476
PI. X. Raccord de la façade et du
clocher sud — +7S
Fig. 14. Raccord de la façade et du clocher sud
(plan) 471»
PI. XI. Raccord du portail et du clocher sud. . . 480
ERRATUM
Page 451, gravure, au lieu de fig. 6, lire ûf;. 5.
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